SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 TOME ONZIÈME ———— rá——— PARIS AU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ E DE GREN E-SAINT-GERMAIN , 84 1864 LISTE®DES MEMBRES ADMIS DANS LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE PENDANT L'ANNÉE 1863. BESNARD-DUFRESNA Y , rue de la Pompe, 16, à Versailles. BILLIET, (S.:Ém. Mgr,le cardinal), archevéque de Chambéry (Savoie). BOUVIER (Louis), docteur en médecine, à Annecy (Haute-Savoie). BRELAY (ERNEST), propriétaire, {à Bougival (Seine-et-Oise). : BURLE (AUGUSTE), rue Neuve, 41, à Gap (Hautes-Alpes). GESATI (le baron? VINCENT), directeur de l'Institut technique de Verceil (Italie). CHEVALLIER (l'abbé), professeur au'séminaire d'Annecy (Haute-Savoie). COEMANS (l'abbé), place Saint-Pierre, à Gand (Belgique). COMMERSON (GusTAVE), rue Bonaparte, 82, à Paris. COURCIÈRE (PAULIN), professeur de physique au lycée de Nimes (Gard). DAVID-SAUZÉA, rue du Chemin-de-Versailles, 19, à Paris. DUVILLERS, architecte-paysagiste, avenue de Saxe, 16, à Paris. FAURE (l'abbé), professeur au petit séminairejde Grenoble. FLEUTIAUX, boulevard des Filles-du-Calvaire, 22, à Paris. vj SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. GAILDRAUD, rue du Bac, 43, à Paris. GARIOD (HENRI), juge-suppléant au tribunal de première instance de Gap (Hautes-Alpes). GAUDEFROY (EUGÈNE), attaché au Ministère de l'intérieur , rue de la Mon- tagne-Sainte-Geneviève, 35, à Paris. GIBELLO (JAcQUuEs), docteur en médecine et en chirurgie, à l'hópital Saint- Louis, à Turin. GOUMAIN-CORNILLE, secrétaire général de la mairie du cinquième arron- dissement, place du Panthéon, à Paris. GROSJEAN, ancien pharmacien, à Fismes (Marne). GUÉNOT (JosEPH-BERNARD), docteur en médecine, rue d'Enfer, 62 bis, à Paris. GUILLOTEAUX (Joannès), banquier, rue de Trévise, 32, à Paris. HOULLEVIGUE (JuLES), propriétaire, rue de Richelieu, 79, à Paris. LAPLANE (AIMÉ DE), juge au tribunal de première instance de Sisteron (Basses-Alpes). MALINVERNI, à Oldenico prés Verceil (Kalie). MANCEAU, professeur de sciences naturelles et secrétaire de la Société d'agriculture, au Mans (Sarthe). MICHEL, employé à la Direction générale des Douanes, rue miniak, 48, à Batignolles (Paris). PEDICINO (NICOLAS-ANTOINE ), professeur d'histoire naturelle à l'Institut technique, Vico del Fico a Foria;'24, Palazzo-Fevrier, à Naples. PESTY-RÉMOND, à Porchéfontaine prés Versailles. PETIT (PAUL), pharmacien, rue des Quatre-Vents, 16, à Paris. POMEL (A.), garde-mines-géologue, à Oran (Algérie). PUGET (l'abbé François), chez Me Ja baronne de Livet, à Pringy près Annecy (Haute-Savoie). REINAUD DE FONVERT (AmÉpée), conseiller à la cour impériale d'Aix-en- Provence (Bouches-du-Rhóne). ROBINE (ATHANASE), propriétaire-horticulteur, à la Glacière, rue Houdan, à Sceaux (Seine). ROSELLINI (FERDINAND), à Casale (Italie). LISTE DES MEMBRES. vij SAINT-ROBERT (le comte PAUL DE), à Turin. SAVY (FRANÇOIS), libraire-éditeur, rue Hautefeuille, 24, à Paris. SCHONEN (le baron de), rue Saint-Dominique, 32, à Paris. À SIMON, en mission en Chine (correspondant à Paris : M. Chevrillon, rue Mé- nars, 12). : VIBRAYE (le marquis de), membre correspondant de l'Institut, 'rue de Va- rennes, 56,à Paris. viij SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Admis comme membres à vie. BARAT. Borner (Édouard). MOUILLEFARINE (Edmond). BRETAGNE (Paul de), Membres décédés. k DENEN (l'abbé), 8 mars 1863. AUGÉ DE LASSUS, 19 mars. BILLOT (Constant), 19 mars. BorGHARD (Adolphe), 23 mars. MOQUIN-TANDON (Alfred), 15 avril. TREVIRANUS (L.-Ch.), 13 mai. GROSJEAN, mai. DALIMIER (Paul), 25 août, SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE La Commission du Bulletin, avec l'autorisation du Conseil d'Admi- nistration dela Société, a décidé qu'à l'avenir le Compte rendu des séances et la Revue bibliographique seront publiés par cahiers séparés, avec pagination distincte. . SEANCE DU 8 JANVIER 1864. PRÉSIDENCE DE M. E. COSSON. M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 14 décembre 1863, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame l'admission de : MM. Casarerro (Jean), docteur en médecine, à Gênes (Italie), présenté par MM. Moris et J. Gay; Lawserr (Fabien), architecte, rue Monsieur le Prince, A8, à Paris, présenté par MM. Reveil et de Schœnefeld. M. le Président annonce une nouvelle présentation. Lecture est donnée de lettres de MM. Reinaud de Fonvert et A. de Laplane, qui remercient la Société de les avoir admis au nombre de ses membres. M. le Secrétaire général communique à la Société la décision suivante, prise par le Conseil d'Administration : Extrait du procès-verbal de la séance du Conseil d'administration du 21, octobre 1863. Le Conseil autorise M. Georges Numa, artiste-photographe à Paris, rue de Richelieu, 83, à envoyer à MM. les membres de la Société une circulaire pour les inviter à faire faire par lui leurs portraits, d'une dimension uniforme, à T. XI. f (séances) À 2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des conditions plas ou moins g , au sujet desquelles, d'ailleurs, le Conseil ne saurait jamais intervenir et dont il n'entend nullement garantir l'exécution envers qui que ce soit. — Le Conseil verrait avec plaisir MM. les Membres envoyer au siége de la Société un ou deux exemplaires de leurs por- traits photographiés, qui seraient conservés dans les archives et dont la col- lection offrirait un intérêt incontestable, Conformément à l'art. 28 du règlement, M. le Président fait con- naitre à la Société les noms des membres des diverses Commissions nommées par le Conseil, pour l'année 1864, dans sa séance du 7 janvier. Ces Commissions sont composées de la maniére suivante : 1° Commission de comptabilité, chargée de vérifier la gestion de M. le Trésorier : MM. de Bouis, A. Passy et Ramond. 2^ Commission des archives, chargée de vérifier la gestion de M. l'Archiviste: MM. Eug. Fournier, Laségue et Le Maout. 3* Commission permanente du Bulletin: MM. Chatin, Cosson et Duchartre. hc ission per te des gravures : MM. Decaisne, J. Gay et Grænland. 5° Commission chargée de recueillir les opinions émises relati- vement à la tenue de la prochaine session extraordinaire, et de for- muler une proposition sur le lieu et l'époque de cette session : MM. Cosson, Eug. Fournier, J. Gay, le comte Jaubert et de Schæ- nefeld. : 6° Comité consultatif, chargé de la détermination des plantes de France et d'Algérie soumises à l'examen de la Société : MM. Bes- cherelle, Cordier, Cosson, J. Gay, Groenland et Roussel. M. le Président annonce que, par suite du tirage au sort fait le 12 décembre dernier, les membres du Conseil sortant cette année sont: MM. Brongniart, Decaisne, Gide et Roze. M. le Président annonce en outre que les fonctions de M. Fr. Delessert, trésorier, nommé en 1860, sont expirées. D'aprés l'art, 6 des statuts, M. Delessert est rééligible. On procède ensuite à l'élection du président pour l'année 4864. M. A. RAMOND, ayant obtenu 111 suffrages sur 130, est proclamé président de la Société pour 1864. SÉANCE DU 8 JANVIER 1864. 3 La Société nomme ensuite successivement : Vice-présidents : MM. Cordier, Ad. Brongniart, Decaisne et Le Maout. Trésorier : M. Fr. Delessert (réélu). Membres du Conseil: MM. Cosson, Hénon (de Lyon), Le Dien et Bescherelle. Il résulte de ces nominations que le Bureau et le Conseil d’admi- nistration de la Société se trouvent composés, pour l'année 1864 de la manière suivante : Président. M. A. RAMOND. Vice-présidents. MM. Ad. Brongniart, MM. Decaisne, Cordier, Le Maout. Secrétaire général. M. de Schenefeld. Secrétaires. Vice-secrétaires. MM. Eug. Fournier, MM. Bureau, A. Gris. Prillieux. Trésorier. Archiviste. M. Fr. Delessert. M. Duchartre. Membres du Conseil. MM. Bescherelle, MM. Hénon, P. de Bretagne, le comte Jaubert, Chatin, Laségue, Cosson, Le Dien, J. Gay, A. Passy, Gubler, T. Puel. Avant de se séparer, la Société vote des remerciments unanimes à M. E. Cosson, pour le dévouement avec lequel il a bien voulu diriger ses travaux pendant l'année qui vient de finir. : . A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SÉANCE DU 45 JANVIER 1864. PRÉSIDENCE DE M. A. RAMOND. - M. le Président, en prenant place au fauteuil, s'exprime en ces termes pour remercier la Société de l'avoir appelé à diriger ses travaux pendant l'année qui vient de s'ouvrir : i Messieurs et chers confrères, La bienveillance d'anciens amis et votre affection pour la mémoire de mon beau-père, Adrien de Jussieu, ontsuppléé à l'insuffisance de mes titres, Notre savant et regretté collègue, M. Moquin-Tandon, ayant été si fatalement frappé avant l’âge, les voix que vous-lui destiniez se sont portées sur moi, quelque peu digne que je fusse de cet honneur. Je. vous en exprime ma profonde reconnaissance. Fondée à une époque toute récente, notre Société a bientôt été comptée parmi celles qui rendent les plus utiles services. Des questions de l'ordre le plus élevé ont été discutées dans vos séances, et vous avez recueilli et rendu publics beaucoup de faits importants qui, sans vous, seraient restés inaperçus. L'expérience a ainsi montré combien est féconde une organisation qui réunit, dans un méme amour de la science, ses sectateurs les plus modes- tes et ses chefs les plus illustres. Mais cet honorable rang qu'elle a si rapide- ment acquis, la Société botanique l'a dà aussi, pour une large part, à l'éclat que lui ont donné les hommes éminents qui l'ont successivement présidée. C'était pour chacun de nous une satisfaction de légitime fierté que de nous trouver associós à des travaux dirigés par de tels maitres. Aujourd'hui votre nouveau président ne peut vous apporter que son bon vouloir et son dévoue- ment. Pour qu'il ne soit pas exposé à rester trop au-dessous de la mission que vous lui avez confiée, votre concours ui sera bien nécessaire. Ce concours, Messieurs et chers confrères, je le sollicite avec instance, et j'ai l'espoir que vous vous voudrez bien me l'accorder. M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 8 janvier, dont la rédaction est adoptée: Par suite de Ia préséntation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame l'admission de : „M, Laxws, lieutenant. des Douanes, au Monétier-de-Briancon (Hautes-Alpes), présenté par MM. Gariod et Verlot. M. le Président annonce en outre deux nouvelles présentations. SÉANCE DU 15 JANVIER 1864. 5 Lecture est donnée d’une lettre de M. N.-A. Pedicino, qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres. Dons faits à la Société : 4° Par MM. L.-R. Tulasne et Ch. Tulasne: Selecta Fungorum carpologia, t. M. 2 De la part de M. Léon Dufour : Ma dernière ascension au Pic-du-midi. ` 3° De la part de M. Christener : Die Hieracien der Schweiz. I? De la part de M. Paul Gervais : Rapport sur les travaux de la Faculté des sciences de Montpellier pendant l'année scolaire 1862-63. 5° De la part de M. Fr. Piet: LS Recherches sur l'ile de Noirmoutier, 2° édition. 6 De la part de M. Schweinfurth : Bericht ueber die von M. von Beurmann aus dem mittleren Sudan eingesandten Pflanzenproben. 7° De la part de la Société d'Horticulture et de Botanique de l'Hérault : Annales de cette Société, t. TIT, n° 4. 8° De la part de la Société d'Horticulture et d'Arboriculture de la Cóte-d'Or : Bulletin de cette Société, 1865, n° 4. 9" En échange du Bulletin de la Société : Botaniska Notiser, 195, n*5 4 à 6. Verhandl der izerischen natur for henden Gesellsch ft, 1842, h6* Versammlung. Atti della Societa italiana di Scienze naturali, t. V, fasc. 5. Wochenschrift fuer Gærtnerei und Pflanzenkunde, 1863, quatre nu- méros. ; Bulletin de la Société des Sciences de l Yonne, 4863, 3° trimestre. | Journal de la Société pai et. centrale d' Horticulture, no- ivémbre 4869/5 easi Log uia SUD à Paca d H s js 6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Bulletin de la Société impériale zoologique d'Acclimatation , no- vembre 1863. L'Institut, décembre 1863 et janvier 1864, cinq numéros. M. le Président annonce à la Société que l'état de santé de M. J. Gay (qu'une indisposition, en apparence légére, retenait depuis six semaines éloigné de nos réunions) s'est subitement aggravé de la maniére la plus inquiétante. Depuis hier soir, notre vénérable confrére, frappé d'une congestion pulmonaire, n'a pas repris con- naissance, et l'on désespére de le sauver. L'émotion que cette douloureuse nouvelle cause à la Société est si vive qu'il lui parait impossible de se livrer aujourd'hui à ses travaux habituels. : : En conséquence, M. le Président, à la demande générale, lève la séance, et les communications inscrites à l'ordre du jour sont ren- voyées à quinzaine. Le Bureau de la Société, accompagné de la plupart des membres présents, se rend immédiatement en corps au domicile de M. J. Gay, pour exprimer à M. Ch. Gay, son fils, la profonde douleur avec laquelle la Société a appris le malheur dont elle est menacée. SÉANCE DU 29 JANVIER 1864. PRÉSIDENCE DE M. A. RAMOND. M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 15 janvier, dont la rédaction est adoptée. Un grand vide s'est fait dans les rangs de la Société. Notre éminent confrére, M. Jacques Gay, est décédé le 16 de ce mois. M. le Président annonce cette perte irréparable. Les obséques de M. Gay ont eu lieu le 18. Presque tous les membres de la Société qui habitent Paris y assistaient. M. Ramond s'est fait l'interpréte de leur douleur, en rappelant (1), sur la tombe de M. Gay, les services que ce maitre vénéré a rendus à la science et les rares qualités qui distinguaient l'homme privé autant que le savant. (1) Le discours de M. Ramond a déjà été publié dans le Bulletin (voy. t. X, p. 452). SÉANCE DU 29 JANVIER 1864. 7 Ainsi que le procés-verbal de la séance du 15 janvier l'a indiqué, cette séance a été levée dés que la Société a eu connaissance de l'état alarmant de M. Gay. Le Bureau et les membres présents se sont immédiatement transportés au domicile de notre bien-aimé confrère. Ils ont été reçus par M. Charles Gay, qui a été profon- dément touché de leur démarche et les a vivement remerciés. Peu de jours aprés les obsèques de son père, M. Ch. Gay s'est rendu chez M. Ramond, pour lui renouveler ses remerciments et le prier de les exprimer, en son nom, à la Société. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame l'admission de : MM. Duxercey (Eugéne-Isidore), docteur en médecine, médecin- major à l'hópital de Bône (Algérie), présenté par MM. Chou- lette et Cosson ; Avasse (Étienne), rue Guimenard, 6, à Saint-Denis (Seine), présenté par MM. Eug. Fournier et Vigineix. Lecture est donnée de lettres de MM. Lambert et Lannes, qui remercient la Société de les avoir admis au nombre de ses membres Dons faits à la Société : 4° De la part de M. Duval-Jouve : Histoire naturelle des Equisetum de France. 2 De la part de M. Al. Braun : Ueber Marsilia und Pilularia. 3* De la part de M. De Notaris : Proposte di alcune rettificaziont al profito dei Discomiceti. 4° De la part de la Société d'histoire naturelle de Bruenn : Verhandlungen dieses Vereines, t. I", 1862. 5° En échange du Bulletin de la Société : Compte rendus des séances de la Société de Biologie: 4"° série, t. IV Let V; 2° série, t. 11 à V; 8° série, t. I. Journal de la Société impériale et centrale d' Horticulture, dé- cembre 1863. : L'Institut, janvier 1864, deux numéros. 8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Roussel dépose sur le bureau, de la part de M. J. De Notaris, un exemplaire des Proposte di alcune rettificazioni al profito dei Discomiceti, publiés récemment par ce savant, et ajoute ce qui suit : Ce travail traite des caractères génériques de la plupart des Discomycétes ; M. De Notaris, trouvant insuffisants ceux qu'avaient proposés M. Fries et d'autres savants, en a cherché dans le volume des spores et dans la constitution de ces corps reproducteurs, Il a établi, en conséquence de ses recherches, six genres nouveaux et quinze ou seize espèces nouvelles. M. De Notaris a antérieurement publié de méme un Schema Pyrenomycetorum que j'ai offert en son nom à la Société, et qu'il a fait suivre d'un ouvrage important où il développe les caractères présentés dans le Schema, intitulé Sferiacei italici, maintenant en cours de publication. Il en sera probablement de méme pour les Discomycétes, qui doivent étre, de sa part, l'objet d'un travail descriptif détaillé. J'ajouterai que la plupart des espéces indiquées dans les Proposte di alcune rettificazioni al profito dei Discomiceti sont con- tenues dans l'Zerbariun cryptogamicum que font paraître MM. De Notaris et Cesati, et qui renferme déjà neuf ou dix centuries. M. le Secrétaire général donne lecture de la lettre suivante de M. Duval-Jouve, accompagnant l'envoi de son Histoire naturelle des Equisetum de France : LETTRE DE M. J. DUVAL-JOUVE, A Monsieur le Président de la Société botanique de France. Strasbourg, 14 janvier 4864. Monsieur le Président, Je vous prie de vouloir bien faire agréer à la Société botanique l'hommage d'un exemplaire du livre que je viens de publier: Histoire naturelle drs Æquisetum de France. Bien que l'on doive à un français, E. Requien, la premiere constatation de jeunes Equisetum provenant de spores, et à un autre français, M. G. Thuret, l'importante découverte des anthéridies et des spermatozoïdes des Equisetum, nous avons eu en France très-peu d'études spéciales sur cette famille. En Allemagne, au contraire, il y en a eu beaucoup. Mon intention avait d'abord été de réunir, en les résumant et les coordonnant, toutes ces études éparses dans les journanx, les revues et les acta si multipliés au delà du Rhin. Mais, à mesure que je les soumettais à l'examen, de nouvelles observations se pré- sentaient à moi, et la culture par semis des Zquisetum, qui m'a si compléte- ment réussi, me révélait à chaque instant des faits nouveaux ou des interpré- tations nouvelles de faits déjà aperçus, Il en est donc résulté, non plus un SÉANCE DU 29 JANVIER 1864. 9 résumé, mais une œuvre toute personnelle, où j'ai essayé d'exposer l'analyse des divers organes d'un Zquisetum adulte, l'évolution de ces organes jusqu'à l'émission des spores, la série des phénomenes de la reproduction depuis la germination d'une spore jusqu'au développement complet d'une nouvelle plante, enfin la description, la synonymie et l'histoire des espèces. J'ai été encouragé à poursuivre ce long travail par le bienveillant intérét avec lequel la Société a accueilli quelques essais que je lui ai soumis. Je lui devais donc compte de ce que j'ai fait, au moment où je la prie d'agréer l'ex- pression de ma reconnaissance et de me conserver sa bienveillance. Veuillez agréer, etc. DUVAL-JOUVE. M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture de la communica- tion suivante, adressée à la Société : SUR UNE QUESTION RELATIVE AUX NOMS SPÉCIFIQUES DES PLANTES, pr ME F. CARUEL. (Florence, novembre 1863.) A cóté des principes qui, dans le domaine de la botanique comme de toute autre science, expriment soit les résultats de l'observation, soit la synthèse des idées qui en sont nées, il est d'autres principes plus essentiellement de convention, dont toute la valeur dérive de l'accord plus ou moins général avec lequel les botanistes les ont acceptés. Tout ce qui tient à la nomenclature botanique rentre dans cette catégorie ; ses règles n'ont ordinairement d'autre sanction que celle que leur donne le consentement universel, et les services qu'elles sont appelées à rendre à la science se mesurent au degré de généralité de la pratique qui les a adoptées. Il est donc important de leur conserver soigneusement ce caractere d'unanimité quand elles l'ont acquis, ou de le leur donner quand il leur manque. C'est ce qui m'engage à venir aujourd'hui sou- mettre à mes honorables collégues de la Société botanique de France quelques considérations sur une question spéciale de nomenclature, qui n'est pas encore fixée, dans l'espoir qu'une décision éclairée prise par la Société pourra servir à amener parmi les botanistes un accord fort désirable. Je veux parler de l'application qu'il fant donner à la régle du droit de prio- rité pour le nom spécifique d'une plante, dans le cas particulier où l'on a fait passer cette plante d'un genre dans un autre genre. Autrefois, quand ce cas se présentait, on se conformait assez généralement à l'usage de composer le nouveau nom spécifique, en se servant, quand on le pouvait sans inconvénient, du méme adjectif qui faisait partie de l'ancien nom qu'on devait remplacer. Cependant on ne s'astreignait pas bien rigoureusement à cette obligation, et quand un auteur avait jugé bon de s'y soustraire, on ne refusait pas pour cela 10 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'admettre le nom, quel qu'il fût, qu'il avait adopté, et de lui reconnaitre le droit de priorité sur tous ceux qui auraient pu étre proposés par la suite. C'est ainsi, pour rappeler quelques exemples, que le Cardamine Lunaria de Linné est devenu plus tard pour Linné lui-même le Æicotia egyptiaca, que le Medeola aculeata et le Lonicera alba de Linné sont devenus le Jacquinia ruscifolia et le Chiococca racemosa de Jacquin ; que le Schænus compressus de. Linné s'est transformé en Scirpus Caricis de Retzius, le Carex hybrida de Schkuhr et le C, Bellardi d'Allioni en Kobresia caricina et K. scirpina de Willdenow, et le dernier en outre en lyna spicata de Schrader, l’ Avena elatior de Linné en Arrhenatherum avenaceum de Palisot de Beauvois, et l'Athonasia maritima de Linné en Diotis candidissima de Desfontaines ; que V Erysimum bicorne d'Aiton et le Bignonia Pandorana d'Andrews ont recu de Robert Brown les noms de JVotoceras canariense et de Tecoma australis ; et que le Spartium scoparium de Linné a été appelé Sarothamnus vulgaris par Wimmer. De nos jours on tend à se montrer sur ce point beaucoup plus sévère, et l'on change volontiers les noms anciens faits comme ceux que je viens de citer, méme ceux qu'un long usage a consacrés, pour les remplacer par d'autres en apparence plus conformes à la lettre de la loi. C'est ainsi que l'Arrhenathe- rum avenaceum a pris plus tard le nom d'A. elatius, le Scirpus Caricis celui de Sc. compressus, le Sarothamnus vulgaris celui de S. scoparius, etc. ; et C'est ainsi qu'au besoin les autres espèces citées pourraient devenir le Diotis maritima, le Notoceras bicorne, l Elyna Bellardi, et ainsi de suite, et four- nir de la sorte à l'heureux auteur du changement l'occasion d'acquérir un mérite, qui pour être facile n'en a pas moins son prix. Il y a là ample matière à innovations, et je ne doute pas qu'en cherchant bien on ne trouve encore dans nos catalogues d’espèces des centaines de noms analogues à effacer et à remplacer; si toutefois on ne se laissait arrêter en si beau chemin par la crainte d'encombrer encore davantage de mots une science qui n'en a déjà que trop, et qui étouffe sous la masse de ses richesses synonymiques. Cependant il faudrait bien en passer par là, puisque, aprés tout, le droit de priorité pour les noms des plantes est encore la barrière la plus süre contre un néologisme désastreux, et qu'il mérite pour cette raison d'être bien sauve- gardé. Mais, en l'appliquant de la facon que je viens de dire, est-on sür de l'avoir bien compris? Qu'il me soit permis d'en douter. Je crains qu'il n'y ait là une équivoque, provenant de ce qu'on s'est habitué depuis bien longtemps, et, puisqu'il faut le dire, depuis Linné lui-méme, à appliquer le terme de nom spécifique au second seulement des deux mots qui, dans la nomenclature bi- naire, servent par leur réunion à désigner tout étre végétal ou animal. C'est une facon de parler qui, pour être commode, est loin d’être précise, En réalité le nom spécifique est formé des deux mots, le substantif et l'adjectif, tant qu'ils sont réunis ; mais chacun d'eux, seul et séparé de l'autre, n'a absolument SÉANCE DU 29 JANVIER 1864. 11 aucune signification quant à l'objet qu'on a en vue; et l'adjectif encore moins que le substantif, puisque, isolé, il n'est pas méme une partie obligée du nom, bien loin de le constituer en entier. Un peu de réflexion. suffira pour s'en convaincre; mais, si l'on en veut une preuve parlante, qu'on suppose par exemple un étudiant en botanique qui a recueilli dans les champs une plante qu'il reconnait pour étre une Orchidée, mais dont il ignore le nom; il le de- mande à un botaniste qui lui répond : rubra. Rubra quoi? Est-ce Ophrys, ou Serapias, où Orchis, ou Cephalanthera rubra? Non, c'est Orchis rubra. Voilà donc le nom de la plante : l'étudiant sait désormais qu'elle s'appelle ainsi, tandis que le mot de rubra tout seul ne lui avait rien appris. Je demande bien pardon si la preuve que j'avance ici à l'appui de mon dire est toute triviale, mais dans ce moment je n'en trouve pas de meilleure à produire. La conséquence de ceci, c'est que, quand on fait passer une espéce d'un genre dans un autre, par le seul fait du changement de genre on détruit en- tiérement le nom spécifique, et il faut en bonne logique considérer comme entièrement nouveau celui par lequel on le remplace. Il me semble alors plus rationnel de rattacher le droit de priorité à ce nom, quelle qu'en soit d'ailleurs la composition, que de le reporter à une partie intégrante du nom ancien. Je m'empresse d'ajouter que je n'entends pas pour cela encourager les infractions à la règle, qui veut qu'on emploie, dans la composition du nom nouveau d'une plante qui change de genre, l'adjectif qui faisait partie de son ancien nom; ce sera toujours un aide précieux pour la mémoire et un moyen de faciliter la transition d'un nom à l'autre; mais je pense qu'il faut suivre cette régle comme le faisait le législateur moderne de la botanique, l'illustre auteur de la Théorie élémentaire, qui, tout en en recommandant l'observation et l'observant pour son compte, s'abstenait néanmoins en général de toucher aux noms une fois faits, pensant sans doute que de cette facon il contribuait mieux que de toute autre à établir la fixité de la nomenclature, but final de toutes les règles. - De quelque manière, au reste, que l'on envisage cette question, qu'il me soit permis d'espérer qu'on renoncera du moins, aujourd'hui qu'une grande exactitude est requise dans les études phytographiques, à une pratique tout à fait erronée, qui s'est introduite comme consé de la manière dont on a accepté la définition des noms spécifiques : je veux parler de l'usage établi d'attribuer aux auteurs qui ont fondé un genre, la parenté des noms spéci- fiques des plantes qu'ils ont indiquées comme devant rentrer dans ce genre, alors méme qu'ils n'ont fait que les indiquer sous leur ancien nom. C'est ainsi qu'on trouve rapportés à Palisot de Beauvois, à Cassini et à d'autres une foule de noms dont il n'y a pas de traces dans leurs ouvrages. A mon avis, c'est fausser entièrement la signification de la coutume qui veut qu'on fasse suivre d'un nom d'auteur le nom d'une plante. Cette coutume, telle qu'ellea été établie par les anciens, et, si je ne me trompe, par Gaspard Bauhin tout le premier, ne peut siguifier autre chose, sinon que l'auteur qu'on cite a décrit 12 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. . ou mentionné quelque part, sous le nom indiqué, la plante dont on parle. Je sais bien qu'on a voulu rattacher plus tard à cette première idée une autre idée toute différente, et désigner par l'auteur cité celui qui le premier a découvert, ou pour mieux dire décrit la plante; mais alors, pour être juste et exact, il ne faudrait pas s'arréter à Linné dans la série des auteurs, mais remonter plus haut jusque dans les temps les plus reculés de la science. C'est ce qu'a pro- posé de faire un botaniste italien, M. Bubani (1) qui, en parlant d'une plante, met entre parenthése, avant l'auteur moderne qui en a donné le nom, les au- teurs anciens qui, avec plus ou moins de certitude, ont été les premiers à en parler, en remontant s'il le faut jusqu'à Pline et Dioscoride. Je ne pense pas que les botanistes soient fort disposés à suivre cet exemple; mais au moins faut-il reconnaître que ce système n'est que la conséquence logique d'un prin- cipe admis trop légèrement. Que mes honorables collégues de la Société botanique veuillent m'excuser d'avoir attiré, trop longuement pent-étre, leur attention sur ce sujet. Ce qui m'a encouragé à le faire, c'est que cette question, qui semble au premier abord une affaire de mots, n'en est pas moins au fond une question d'entente cor- diale et de bonne harmonie entre les botani et par éq de progrès pour la science. M. de Schenefeld fait remarquer que, dans le Bulletin de la Société, on s'est toujours efforcé d'éviter les indications inexactes de noms d'auteurs, dont M. Caruel signale avec raison l'inconvé- nient. (Voir à ce sujet une note insérée au bas de la page 438 du tome VII.) M. le Secrétaire général donne ensuite lecture de la lettre suivante, qu'il a reçue de M. l'abbé Questier : LETTRE DE M. l'abbé QUESTIER. Thury- en-Valois (Oise), 5 janvier 4864. Monsieur le Secrétaire général, Je lis, dans le Bulletin de la Société botanique de France, séance du 24 avril 1863, t. X, 211: « M. Gaudefroy met sous les yeux de la Société une touffe d'Alopecurus » utriculatus, trouvée dans les nouvelles pelouses du bois de Vincennes prés » Paris. Cette plante avait déjà été rencontrée par M. Vigineix dans des » conditions à peu prés analogues. » M. Cosson fait remarquer que cette Graminée a dà étre introduite (pro- » bablement par des graines de gazons), de méme que le Gaudinia fragilis, (1) Dans son Dodecanthea, publié à Florence en 1850, SÉANCE DU 29 JANVIER 1864. 13 » qui est temporairement. abondant dans certaines localités de nos environs, » et qui cependant n'est point spécial aux régions les plus chaudes de la flore » parisienne, ce qui semblerait devoir étre s'il était réellement spontané chez » nous. » J'ai trouvé, pour la première fois, le Gaudinia fragilis, le 4 juin 1858, sur le gazon du chemin de Thury à la Ferté-Milon, dans le buisson de Queue d'Ham prés Marolles (Oise). Il était trés-rare, deux ou trois touffes. L'année suivante, 1859, je ne l'ai pas revu. Il avait sans doute été brouté par les mou- tons ou par les bœufs. Le 12 juin 1860, j'y en ai retrouvé une touffe. Je ne vois pas que je l'aie mentionné en 1861. En 1862, le 5 juin, j'ai retrouvé le Gaudinia fragilis sur le méme chemin, mais un peu au-dessous du bois, plus prés de Marolles, une seule touffe. Le 10 juin de la méme année, j'en ai trouvé de nouveau, là méme, une autre touffe plus belle dont j'ai communiqué des échantillons à un ami. Enfin, en 1863, j'y ai revu, dés le 29 mai, quatre ou cinq belles touffes. Or, dans ces conditions, je ne puis croire que le Gaudinia fragilis soit une plante introduite. Je ne parle, bien entendu, que de la station où je l'ai rencontré, J'ai aussi mon opinion sur les plantes introduites par la culture. J'en admets peut-être un plus grand nombre que les auteurs de la Flore des envi- rons de Paris. Mais, là où j'ai trouvé le Gaudinia fragilis, je ne saurais voir l'influence de la culture. C'est un grand chemin dans un bois, ou près d'un bois qui fait partie de la forêt, où l'on n'a jamais songé à semer de gazon. Ne pourrait-on pas expliquer la présence de cette Graminée par l'opinion que M. Cosson a émise quelque part, savoir qu'elle est le reste d'une végétation qui a disparu de chez nous? Sa rareté l'indiquerait assez. Veuillez agréer, etc. QUESTIER. M. Cosson dit que le Gaudinia fragilis lui parait avoir été intro- duit dans la plupart des stations où on le rencontre aux environs de Paris. 2 M. de Scheenefeld dit: Que le Gaudinia a apparu en 1857 sur la terrasse de Saint-Germain, à la Suite de travaux de nivellement et d'un nouvel ensemencement de gazon. La plante s'est maintenue depuis dans la méme partie de la terrasse remuée en 1856, mais sans s'étendre ni en deçà ni au delà. Il rappelle que M. de Boucheman et lui ont trouvé en 1830 la méme Graminée dans diverses localités du département de Seine-et-Oise, notamment au bois de Meudon età la Minière prés Versailles. Elle s'est maintenue dans cette dernière localité, où elle a une double floraison, et reparaît en octobre sous une forme particulière à épis rameux. âh SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Larcher dit qu'à Joinville-le-Pont (Seine), le Gaudinia se montre tous les ans trés-abondant, dans un endroit où il n'y a pas de traces de cultures; là aussi il présente une forme automnale à épis bifurqués. ` M. Cosson présente encore, sur ce sujet, les observations suivantes : Il fait remarquer que le midi est le centre de végétation du Gaudinia en France, et que cette plante peut avoir été facilement apportée du sud au nord dans les transports de graines et de céréales, comme le Zarkhausia setosa, qui est en Italie une plante des prairies naturelles, et comme l’ Hel- minthia echioides qui, dans le midi de la France, se trouve au bord des ruisseaux. M. Cosson ajoute qu'il y a, dans la flore parisienne, un grand nombre d'espèces ainsi introduites, et, comme l'a dit M. Alph. De Candolle, cultivées involontairement par l'homme. Cela n'empéche pas, dit-il, d'ad- mettre ces espèces dans les flores, à cause de l'extension qu'elles prennent quelquefois dans le pays et de l'importance qu'elles acquièrent par là dans l'ensemble de la végétation, comme les Centaurea Cyanus, Papaver Rhæas, Agrostemma Githago, etc., qui ne sont probabl pas indigénes chez nous, puisque l'on jest — la région bnti et dans des conditions d'une sp éi ; le Centaurea en Sicile, le Papaver en Algérie et l Agrostemma en Asie- iheir; ou tout au moins une forme que M. Boissier a décrite sous le nom d'A. gracile, et qui est très-probablement le type spontané de l'espèce. M. Cosson ajoute qu'il est souvent très-difficile de déterminer si certaines espèces sont introduites, et qu'on ne peut y par- venir alors qu'en étudiant soigneusement leur distribution géographique, et qu'en comparant les stations qu'elles occupent dans le pays observé et dans celui où elles sont indubitablement spontanées. M. Chatin dit que l'apparition du Gaudinia aprés un boulever- sement de terrain pourrait tenir à ce que les graines de cette - plante, enfouies depuis longtemps dans le sol, se sont trouvées ramenées à la surface. Il serait possible, dit-il, qu'un changement de circonstances atmosphériques, notamment un refroidissement du climat, eût fait disparaître l'espéce de nos contrées, et que les graines ainsi remuées profitassent pour se développer d'une expo- sition spéciale. M. Eug. Fournier rappelle que l'on a trouvé le Gaudinia sur les talus des fortifications de Paris. M. Duchartre fait observer que, pour pouvoir admettre l'hypo- thése que propose M. Chatin, il faudrait d'abord établir le refroi- dissement du climat. SÉANCE DU 29 JANVIER 1864. 15 M. Ramond dit que les faits historiques s'y opposent. M. Chatin répond qu'il s'est produit à la surface du globe des changements antérieurs à l'époque historique, et que l'on ne peut prouver par la tradition. M. Eug. Fournier rappelle un fait que citait fréquemment M. Moquin-Tandon dans ses cours, et que le savant professeur attribuait à un refroidissement du climat: le développement du Polypogon monspeliensis à Toulouse, sur les talus du canal latéral à la Garonne, momentanément mis à sec. M. Duchartre est d'avis que ce fait serait plus naturellement expliqué par le transport de graines apportées du bas Languedoc par des bateaux, de même que celui de la naturalisation du Panicum vaginatum qui s'est étendu, en sens inverse, de Bordeaux jusque dans les départements de l'intérieur. M. Cosson cite encore des exemples de naturalisation observés aux environs de Paris, notamment dans les terrains voisins de l'embar- cadére du chemin de fer de la rive gauche, à Versailles, où avait jadis existé un jardin hotanique ; on y a observé pendant plusieurs années l’Atriplex nitens, des Salsolacées maritimes, le Chenopo- dium ficifolium, le Lamium maculatum, le Carduus pycnoce- phalus, mais ces plantes ont peu à peu disparu. Plusieurs membres citent des exemples qui montrent que des plantes appartenant aux terrains secs se rencontrent quelquefois dans des marécages, notamment le Pirola rotundifolia, que M. Chatin a trouvé mêlé aux Drosera à la queue de l'étang de Grandmoulin, M. de Schœnefeld dans les îlots (alors flottants) de l'étang de Valières prés Marines, et M. Ramond au Mont-Cenis, dans une trés-petite ile, souvent inondée par le courant qui sert de décharge au lac, M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture de la communication suivante, adressée à la Société: : SUR LE CAREX AXILLARIS Good. QUE M. LE DOCTEUR CROUZET A TROUVÉ EN FRANCE, pr M. J. DUVAL-JOUVE. (Strasbourg ; 4 janvier 1864.) J'ai l'honneur d'adresser à la Société quelques exemplaires du Carex axil- . laris Good. que M. le docteur Crouzet, de la Neuve-Lyre (Eure), a trouvé 16 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. le 16 mai 1858 et en 1863, dans un fossé de la forêt de Bréteuil (Eure), au milieu de trés-nombreuses touffes de Carez remota et de C. muricata. Depuis que Goodenough l'a décrite, cette plante a été mentionnée en Angle- terre et sur quelques points du nord de l'Allemagne ; mais c'est pour la pre- miére fois, à ma connaissance, qu'elle a été rencontrée sur le territoire fran- cais. Ses rapports étroits avec le C. remota ont donné lieu à de vives discussions, et comme, d'autre part, nos flores francaises n'en ont jamais énoncé les caractères, je crois que rappeler ici ces caractères et ces discussions ne sera pas sans quelque utilité, et pourra d'aventure, en signalant cette plante à l'attention, la faire retrouver en quelque autre localité francaise (1). En 1794, Goodenough reçut ce Carex du docteur Buddle, éditeur d'ex- siccata, et en donna la diagnose princeps suivante; comme elle est évidem- ment destinée à marquer les ressemblances et les différences de cette plante avec le C. remota, nous reproduisons en regard la diagnose de cette derniere espèce (2): C. REMOTA spiculis axillaribus solitariis C. AXILLARIS spiculis axillaribus subler- remotis subsessilibus, foliolis longissimis, | natis remotis sessilibus, foliolis longis, cap- capsulis apice indivisis (Trans. of Linn. | sulis apice divisis (op. cit. p. 191, tab. xix, Society, IL, p. 150). | fig. 4). A cette diagnose étaient jointes, d'une part, une longue description qui n'ajoute aucun trait important, et, d'autre part, une figure peu satisfaisante, sans détails analytiques et sur laquelle, comme Goodenough le fait lui-même remarquer, «le graveur avait oublié de représenter la plus inférieure et plus » grande bractée qui doit se trouver sous le groupe d'épillets le plus infé- » rieur » (op. cit. p. 151). A la fin de son mémoire, cet auteur expose qu'il conserve « quelques doutes à l'égard de cette plante, fondés sur ce qu'il a » observé que les épillets sont plus isolés sur les individus qui ont crü dans » dans un sol sec et stérile. » En 1801, Schkuhr reproduisit simplement la diagnose, la description et la figure de Goodenough (Riedgr. p. ^7, n° 26, tab. R, fig. 62) ; sur cette « espèce nouvelle et récoltée seulement en Angleterre », il se borne à ajouter que les doutes de Goodenough ci-dessus rapportés le portaient à conjecturer que cette plante n'était que le C. muricata douteux qu'il avait représenté tab. Dd, n^ 22?, Cette figure répond, en effet, très-exactement à celle du C. axillaris, (4) J'en ai moi-même retrouvé un pied le 11 juin 1864, dans la forêt de Brumath (Bas-Rhin), parmi des touffes de C. remota et de C. stellulata. — (Note ajoutée par l'auteur pendant l'impression.) (2) Le nom axillaris était mal choisi. D'abord les épillets de ce Carex ne sont pas plus axillaires que ceux de tout autre, et méme le sont en apparence beaucoup moins que ceux du C. remota, placés à l'aisselle de trés-longues bractées; en second lieu ce terme avait été employé par Linné (Spec. plant. ed. 2*, p. 1382), en faisant double emploi avec C. remota; erreur que Linné lui-même signala (Syst. nat. ed. 125, II p. 647; Gen. plant. ed. 6%, pag, ultima in emend.; et Mant. ed. 2%, p. 494). se SÉANCE DU 29 JANVIER 1864. 17 ainsi que Schkuhr l'avait déjà dit (op. cit. p. 20, n° 13), mais elle ne repré- sente pas le C. muricata. Schkuhr ne dit pas d'où provient la plante dessinée par lui tab. Dd, n° 22?. Deux ans après (1803), Wahlenberg donnait des C. remota et axillaris une description comparative qu'il importe de citer : C. REMOTA spiculis basi masculis dis- tantibus; squamis ,subbrevibus ; CI QU C. AXILLARIS spiculis basi masculis in- ferioribus UAE subdistantibus : squa- oblongo-ovatis culis subacutangulis , marginibus obtusis , ore subbifido; bracteolis foliatis angustis ; culmo laxo (Act. Holm. 1803, p. 148) (1). mis sub ib capsulis ovatis acu- minato - ioeie convexiusculo- planis , marginibus acutissimis serrulatis, ore pro- funde bifido; bracteolis inferioribus subfo- liaceis; culmo stricto (op. et loc. cit.). En 1804, J.-E. Smith reproduisait, en les modifiant à peine, les diagnoses de Goodenough : c REMOTA hire solitariis remotis III, p. .C. AXILLARIS spiculis subternatis re- imum | motis sessilibus, bracteis elongatis, arillo apice bifido (op. cit. p. 970). superantibus, arillo subintegro (Flor. brit. 69). L'auteur indique que ses échantillons, recueillis par Curtis, avaient été sou- mis à l'examen de Goodenough ; ils étaient donc parfaitement authentiques. En outre, des deux descriptions comparatives que Smith place aprés les dia- gnoses, celle du C. axillaris est signée de Goodenough, ce qui lui donne une valeur toute spéciale, et nous porte à en reproduire les traits principaux : C. REMOTA. Culmus gracilis, debilis. Folia angusta... margine scabra. Spiculæ soli- tarie..., Temotissima ; bracteis foliaceis, culmum vel superantibus.Glumæ albe (op. et loc. cit.). C. AXILLARIS..Culmus firmus, strictus, Folia... aspera.Spiculæ inferiores agregalæ, sublernæ quandoque quaternæ vel quinæ, superiores remolæ vel remotiusculæ, soli- tariæ. Bractea infima culmum superans ; cœteræ breviores. Glumæ fuscescentes (op. et loc. cit.). Dans son Species plantarum, IV, p. 239; 1805, Willdenow cite ou rappelle les descriptions ci-dessus mentionnées, et, daus sa description propre, il attribue à chaque espèce le caractère commun « fructibus bifidis », contrai- rement à ce qu'avaient dit tous ses devanciers. Notre plante n'avait été signalée qu'en Angleterre, lorsqu'en 1825 le doc- teur Weihe la trouva prés de Dribourg (en Westphalie), et la communiqua à Hoppe. Ce dernier la publia l'année suivante dans son Caricologia germanica, page 32, en reproduisant la description de Willdenow, et en ajoutant: « Ce » Careg offre exactement l'organisation du C. remota (Sie hat genau den Bau » von C. remota), en ce que ses épillets sont trés-écartés et soutenus par de hráviati (1) Le recueil indiqué dans les bibliothèques, sous le titre : Academie der Wissenschaften, etc. T. ML par cette se trouve plus souvent Neue Abhandlungen der Kænigl. Schwed. (séances) 2 18 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. » longues bractées ; de plus, les inférieurs sont agglomérés par trois. C'est une » plante forte, à chaume roide, tandis que le C. remota a ses chaumes faibles, » mous et gréles. Notre plante d'Allemagne s'éloigne de celle d'Angleterre (et » de la ise figure de Good gh un peu corrigée dans la » copie de Schkuhr), en ce que ses épillets ne sont que séparés les uns des » autres, et d'ailleurs passablement rapprochés (dass ihre Æhrchen nur einzeln » vorhanden sind, und ziemlich nahe beisammen stehen) (1). J'en ferais » volontiers la forme rabougrie que Goodenough a décrite dans /temer's » Archiv, II, part. 2, p. 194, bien que plus tard il lait prise par erreur » pour le C. extensa. » Dans le Flora de la même année 1826, p. 739 et 740, le docteur Weihe donna une longue description de notre Carez, que Bænninghausen avait aussi retrouvé en Westphalie, aux environs de Muenster; elle ne contient aucun trait nouveau, et se retrouve résumée et accompagnée d'une trés-bonne figure dans le nouveau Caricologia germanica de Hoppe et Sturm, fasc. IV, n? 6; 1835. Le Flora excursoria de M. L. Reichenbach (p. 59; 1830) mentionne le C. axillaris comme croissant encore « in Thueringen und Sachsen » ; et Kunth le conserve sans élever aucun doute et sans ajouter de traits particuliers - - àla description qu'il en donne d'aprés an échantillon cultivé conservé dans l'herbier de Willdenow (Cyper. p. 403 et 404 ; 1836). Cette plante paraissait donc définitivement reconnue, lorsqu'en 1842 elle fut, en Angleterre, l'objet d'une discussion des plus vives. Dans le numéro de juillet du Phytologist, M. Sam. Gibson demanda «si quelqu'un des lecteurs » de ce journal pouvait lui dire comment on distingue le C. azil/aris du » C. remota... Le docteur Goodenough nous affirme dans le 2° volume des » Trans. of Linn. soc. que les capsules du C. remota sont entières et celles du » C. axillaris bifides; or, si je m'en fie à ce caractère, je n'ai jamais vu de » C. remota. Mais, en recourant au 3° volume du même ouvrage, j'y trouve » le docteur Goodenough abandonnant ce qu'il avait établi, et nous disant » qu'il croit que tous les Carez répandent leurs graines par la fissure de la » pointe de leurs capsules. Ceci nous révèle que le docteur Goodenough » n'était point un exact. observateur des Carez... Smith semble s'appuyer » beaucoup plus sur ce que les épis sont simples-ou composés, attribuant des » épis simples au C. remota, et des épis composés au C. axillaris (2) ; si c'est » là le caractere distinctif, j'ai souvent vu les deux espèces sur le même pied. l (4) La contradiction apparente entre ce passage et le précédent vient de ce que Hoppe s’est exagéré l'expression de Goodenough « remota » et la disposition des épillets d'après la figure de cet auteur, ou plutôt de ce que l'écartement des épillets peut varier considérablement sur cette plante. (2) La comparaison des textes précités de Goodenough et de Smith permet de voir que cette assertion est inexacte, el que Goodenough avait i les épis composés (spiculis bternatis) avant J.-E. Smith. SÉANCE DU 29 JANVIER 1864. 19 » Il dit aussi que les bractées inférieures du C. axillaris sont très-longues et » quele bec de son fruit est plus profondément bifide que celui du C. remota, » quoiqu'il dise que la différence n'est pas très-frappante. Sir W.-J. Hooker » parait s'appuyer davantage, pour distinguer les deux espèces, sur la longueur » des bractées inférieures; en opposition directe avec Smith, il nous dit que » quelques-unes de ces bractées sont, sur le C. axillaris, à peine aussi » longues que l'épi; il ajoute encore que le C. axillaris est une plante plus » forte et plus vigoureuse que le C. remota. Ce dernier caractère n'a pas be- » soin de commentaire; il suffit de dire que j'ai maintenant devant moi de bons » échantillons avec souche, variant en grandeur de trois pouces à trois pieds; » et, quant aux bractées, Je plus léger examen des Carez peut nous montrer » qu'il n'y a pas du tout à se fier à la longueur de ces parties... Maintenant, » après avoir tiré des livres tous les éclaircissements qu'il m'est possible d'en - » tirer, je recours à mes échantillons et, en les examinant, je trouve entre » autres deux beaux spécimens de C. divulsaà moi envoyés il y a peu d'année ^ (par quelqu'un que je considérais alors comme une bonne autorité) pour du » C. axillaris; puis j'en trouve un autre de date récente à moi envoyé (par » quelqu'un que je considère aujourd'hui comme bonne autorité) pour du » C. axillaris et qui se réduit à être du C. paniculata. Ainsi, n'en tirant non » plus aucun éclaircissement, pour dernière ressource, je me sers du Phyto- » logist. Peut-être quelqu'un de ses lecteurs pourra et voudra bien (si ce n'est » pas un secret) m'apprendre comment on distingue ces deux espèces. » (Phyt. juill. 1842, p. 263 et 264.) 2 Les réponses ne se firent pas attendre, Le numéro d'août suivant en offrit deux ; l'une de l'auteur du Bryologia anglica, M. W, Wilson, datée du 15 juillet; l'autre de M. J.-B. Wood, datée du 19 juillet, M. W. Wilson s'exprimait ainsi : « C. azillaris et C; remota. Ces deux » espèces se distinguent facilement l'une de l’autre (comme le C. vesicaria du ».C. ampullacea) par la structure du chaume et des feuilles. La tige du » C. atillaris (comme celle du C. vesicaria) a trois angles aigus; ses » feuilles sont planes ; la tige des deux autres est presque ronde et leurs feuilles » Sont pliées au bord au point d’être presque semi-cylindriques. Les bractées ^ du C. axillaris ne sont point d'une longueur constante; sur un de nos » échantillons, la bractée inférieure dépasse à peine l'épillet qu'elle soutient ; » Sur un autre, sa longueur est double de celle de l'épi. Toutefois sur cette » espèce, la seconde bractée, comparée à l'inférieure, est toujours très-courte, » sa base membraneuse offre la forme et la grandeur des glumes, et sa partie » supérieure est rude, trés-étroite et subulée. Toutes les bractées sont auri- » culées à la base, tandis que celles du C. remota, au lieu d'oreillettes, ont » généralement une ligule faible, trés-peu marquée, s'avançant complétement » autour du rachis ou axe commun de l'épi. Ge rachis offre une forme remar- » quable en zigzag, n'ayant que deux angles rudes, prenant une nouvelle di- 20 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. » rection à chaque articulation, comme s’il était poussé de côté par l'épillet et » la bractóe; tandis que le rachis du C. axillaris est parfaitement droit et a » trois angles rudes... L'épillet inférieur est généralement composé sur le » C. axillaris; mais je ne l'ai jamais vu ainsisur le C. remota. Je ne connais » pas encore bien le fruit mûr du C. axillaris, mais autant qu'il m'est per- » mis d'en juger sur le fruit non mûr, il doit être plus étroit que les glumes et » les nervures de sa face extérieure doivent différer essentiellement de celles » du C. remota. Je crains que votre correspondant n'ait en vue autre chose » qu'une d de der g Il semble animé d'un amour tout par- » ticulier pour une critique sévère, et je suis réellement surpris qu'il avance » cette étrange opinion que le docteur Goodenough n’était pas un exact » observateur des Carex. Le passage auquel il est fait allusion montre seule- » ment qu'à cette époque cet auteur n'avait pas complétement épuisé ses re- » cherches sur ce sujet. IL nous suffit, à coup sûr, de rectifier les méprises » accidentelles de nos prédécesseurs, sans leur dérober la juste récompense des » éloges qui leur sont dus. De plus M. Sam. Gibson doit être attentif à citer » exactement, et il est à peine loyal de ne citer que la 1** édit. du British » [lora de Hooker, quand dans la 2* édit. et lesautres la méprise est corrigée. » Dans la 2° édit. le C. axillaris est ainsi décrit: bractée inférieure longue, » les autres presque aussi longues que 1 épi. La critique représente injuste- » ment cet auteur comme seul à dire que le C. axillaris est une plante plus » vigoureuse que le C. remota; Smith, en d'autres mots, dit la méme chose » et nommément que le C. azillaris est plus grand que le C. remota. Je con- » viens tout à fait avec M. Gibson qu'un commentaire sur ce point est inu- » tile; et, en qualité de ire, la r que ajoutée par lui sur la » grandeur du C. remota est non concluante et déplacée. Si sir J.-E. Smith » était vivant, il protesterait contre l'usage fait de l'autre passage mal cité par »'M. Gibson. Smith, sans aucun doute, avait en vue ce que Goodenough » avait dit de la capsule entière du C. remota, et il désirait corriger cette » méprise, dans un esprit et dans un langage trés-dignes de servir de modèle » à tous les critiques. Il se borne donc à dire du C. axillaris : bec plus » profondément bifide PEUT-ÈTRE (PERHAPS) que celui du C. remota, » bien que la différence ne soit pas trés-frappante. M. Gibson omet le mot » important PERHAPS et ainsi réduit le passage à un pur non-sens. Ce n'est » point là un bon procédé envers un auteur, ce n'est point là un moyen de » S'éclairer, ni surtout d'éclairer autrui. La difficulté réelle que M. Gibson » éprouve à distinguer le C, azillaris du C. remota, vient de ce qu'il » ne l'a jamais vu... Je ne puis comprendre l'utilité d'une allusion à la » bonne autorité de la source d'où était venu à M. Gibson le €. paniculata, » sous le nom de C. azillaris. Si un botaniste compétent la envoyé, il doit » l'avoir fait par pure inadvertance et je ne pense pas que la bienveillante » intention de l'auteur d'un présent soit bien reconnue par l'exposé SÉANCE DU 29 JANVIER 1864. 21 » public et quelque peu sarcastique de son erreur. » (Phyt. août 1842, p. 299.) : M. J.-B. Wood donnait la description suivante du C. axillaris : « Souche » rampante et non cespiteuse, produisant des touffes plus éloignées et plus » isolées que le C. remota, tout à fait comme le C. teretiuscula par rapport » au C. paniculata. — Tige de 18 pouces à 2 pieds ou plus, roide, compa- » rativement robuste, à 3 angles aigus et rudes, fortement striée, presque » dressée et droite. Feuilles naissant de la partie inférieure de la tige qu’elles » couvrent de leur base engainante, linéaires, planes, quoique cannelées à à, » leur face supérieure, striées, d’un vert brillant, plus de deux fois aussi » larges que celles du C. remota, légèrement carénées sur le dos, lisses aux » bords sur leur moitié inférieure, rudes sur l'autre moitié, à peu prés de la » longueur de la tige, se rétrécissant graduellement en pointe gréle et rude. » Bractée inférieure foliacée, roide comme les feuilles, dressée et semblant » par sa direction étre une continuation du chaume, généralement plus longue » que l'épi, quoique variable à cet égard; /a Seconde bractée et. les autres » remarquabl. t courtes et atténuées, | presque aux épillets supé- » rieurs, élargies à leur base, se contractant brusquement et prenant un as- » pect subulé ou capillaire; toutes les bractées sont évidemment auriculées, » Épilong de 2 ou 3 pouces; épillets 6-12, ovales-lancéolés, les supérieurs » simples et remarquablement serrés, les autres plus écartés et l'inférieur » presque toujours composé; quelquefois un méme épi porte deux épillets » composés ou plus encore, particulièrement sur les sujets robustes; le rachis » commun est droit et trigone. Écailles membraneuses, d'un blanc brunátre, » largement ovales, égalant le fruit en largeur, mais non en longueur, émous- » sées avec une côte médiane ou carène verte très-saillante, et s'étendant au » delà du sommet en formant un mucron distinct et très-évident. Fruit ovale, » nervié, à bec un peu large, droit, bifide. Ceux qui mettent en doute la dif- » férence spécifique de cette plante et du C. remota ne le font, j'en suis » convaincu, que parce qu'ils n'ont pas eu suffisamment l'occasion de consta- » ter le contraste que présentent ces plantes à l'état vivant. Je suis convaincu » que quiconque aura vu, comme moi, ces deux espèces croissant à » quelques pouces l'une de l'autre, et conservant sans altération leur facies » propre et caractéristique, ne pourra rester en doute sur ce point. Leur port » diffère d'une manière frappante... Les tiges du C. azil/aris robustes, » roides, presque droites et trigones, les feuilles plus larges, planes et canne- » lées, la disposition remarquable et la longueur comparative de ses bractées, " » ses épillets plus nombreux et plus gros, leur agrégation au sommet de » l'épi, sont des différences, je pense, amplement. suffisantes pour mettre » quelqu'un à méme de le distinguer, une fois vu, du. C. remota... » (Phyt. août 1842, p. 300.) Dans le numéro de septembre, M. Sam. Gibson inséra une très-longue note 22 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. où il essáyait de mettre quelques-unes des expressions de M. Wilson en còn- tradiction avec celles de M. Wood, et d'expliquer sa manière de citer et d'ap- précier ; comine cette note ne coûtient rien de relatif aux caractères du C. agillaris que M. Gibsoü n'avait pas vu, nous nous abstenons de la repro- duire. : Eü 1846, M. L. Reichenbach donna une bonne figure du C. azillaris qu'il placa assez loin dü C. remota. (Deutschl. Flora mit Abbild. p. 9, tab. 219, fig. 567.) Dans le Linniba [dé 1851, M. O.-Fr. Lang donna de notre Carex une deséription faite sur un échantillon venant d'un pied cultivé. Ce descripteur, Si exact et qui a étudié tout spécialement la souche des Carex, s'éloigne de M. Wood et s'accorde avec tous les auteurs, en attribuant au C. axillaris une souclie cespileuse et non rampante : « Rliizomate dense czespitoso. .... » ciespiles densos culmortim foliorumque fasciculos format » (p. 526). Steudel mentionne le C. azillaris et indique une nouvelle localité, le Cau- case (Syn. Glum. I, p. 200, n° 324). Ainsi l'on parait étre toutà fait d'accord sur cette plante, excessivement rare dans les localités peu tiómbreuses où elle a été trouvée. Ajoutons toutefois que M. Dëll, qui avait d'abord, sur l'indication de Suter, signalé ce Carex à l'est du lac de Constance, dans les prés de Bregentz (Rhein. Fl. p. 139; 1843), après l'avoir retrouvé lui-même près de Carlsrühe, à Ettlingenweier et à Dachslanden, ne le méntionne plus que comme üne VARIÉTÉ du C. mota "à épillets plu rapprochés, les inférieurs ou au moins l'inférieur rameux » (Fl. bad. Y, p. 25^; 1857). : Que le Carez trouvé par M. le docteur Crouzet dans la forêt de Bréteuil soit là plante si bien décrite par Goodenough, Weihe, Wood et Lang, et figu- rée par Goodenough, Schkuhr, Sturm et Reichenbach, c'est ce que met hors de doute le coup d'œil le moins attentif comme l'examen le plus scru- püleux. G'est ce dont les membres de la Société pourront se convaincre en étudiant les échantillons que je joins à cette note pour l'herbier de la Société. Toutefois une différence est à noter. Goodenough dit trés-expressé de son C. azillaris, dans la description qui suit sa diagnose : « Flores inferiores masculi »; Wahlenberg : « Spiculis basi masculis » ; Koch : « Spiculis inferne masculis » (Syn. ed. 3*, p. 653); M. Lang, comme Goodenough et Koch : é Spiculis gynzecandris » (op. eif. p. 526). Il est vrai que ce dernier auteur, si attentif à la position relative des fleurs de sexe différent, n'a point vu ce Carex vivant, et n'a peut-étre pas pu analyser les échantillons de l'herbier de Koch qu'il à consulté, Mais, d'autre part, la seconde et très-bonne figure (tab. D d, fig. 22) à laquelle Schkuhr rapporte le Carez de Goodenough (avec doute de sa part, mais, selon moi, avec toute raison) a les flénrs niáles au sommet dés épillets ; et, ce qui est très-certain, c'est que sur la plante de Normandie les épillets vont måles au sommet et non à la base, Je dois cette remarque à M. le SÉANCE DU 29 JANVIER 1864. 23 docteur Crouzet, aussi bon observateur qu'actif explorateur, et j'en ai vérifié la parfaite exactitude sur tous les échantillons qu'il a bien voulu me donner et me laisser étudier. J'avoue, en outre, que je n'aurais pas pensé à vérifier si les (leurs de cette plante, si voisine du C. remota, offraient une disposition inverse; etles descripteurs anglais, MM. Wilson et Wood, n'ayant rien dit sur ce point, j'en conclus, peut-étre à tort, qu'ils ont, comme moi (et comme d'autres?), accepté sans vérification ce que leur indiquait l'analogie. En admet- tant, par hypothèse, cette disposition des fleurs mâles sur tous les sujets, comme sur l'échantillon figaré par Schkuhr (tab. D d, fig. 22) et sur ceux de Normandie, elle ne constituerait pas entre notre plante et le C. remota une différence aussi considérable qu'on peut le croire d'abord. Les épillets infé- rieurs du C. remota ont leurs fleurs mâles à la base, mais les épillets intermé- diaires en ont quelquefois au sommet et à la base, et les supérieurs en ont constamment au sommet et méme sont presque toujours exclusivement mâles. M. Lang (op. cit. p. 488, 492, et surtout p. 525 et 526) a déjà signalé à l'at- tention les variations que présente, sur une méme espèce, la disposition rela- tive des fleurs de sexe différent. Mais maintenant la plante de Normandie, pistes avec celle d'Angleterre, est-elle une espèce propre, ou ne serait-elle qu'un état particulier et anormal d'une autre espèce ? Lorsqu'en avril dernier je vis dans l'herbier de M. le docteur Crouzet les premiers échantillons recueillis par lui en mai 1858, j'y cherchai en vain des fruits mürs, et je priai M. le docteur Crouzet de me récolter cette année la plante trés-avancée, ce qu'il a bien voulu faire en juillet et en aoüt. Mais, malgré cela, je n'y ai pas trouvé un seul akène développé. Sur les sujets ré- coltés en mai et juin, les utricules sont tout à fait identiques avec ceux du C. remota, mais les akénes, verts à leur moitié supérieure, sont à leur base aplatis et bruns, comme s'ils avaient été écrasés; sur ceux qui ont été récoltés en juillet et aoüt, les utricules sont desséchés, blanchis ; leurs nervures ne se sont pas développées, et l'akene, resté de la même grosseur “qu’en mai, est devenu tout brun. Les étamines des deux ou trois fleurs mâles qui terminent les épillets, restent le plus souvent incluses et incomplétement développées; en un mot, cette plante est stérile, en Angleterre comme en Normandie, à ce qu'il parait, puisque M. W. Wilson dit qu'il n'a jamais pu voir le C. axillaris avec des fruits mûrs (op. cit. p. 300). Cette stérilité nous explique l'exiréme rareté de cette plante, difficile sans cela à concilier avec le nombre de ses épillets (1). Cette circonstance avait conduit M. le docteur Crouzet à regarder (4) Ce que Wahlenberg dt des utrieules "s C. axillaris : « Capsulis convexiusculo- » planis, pposition à celles du C. remota : « Capsulis » € l li b li ibus obtusis, » porle à croire que ce descripteur « conscieneieux avait eu | aussi sous les yeux des utrieules stériles, non gonflés, reslés plans et à angles très-aigus. 2h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sa plante comme un hybride des C. remota et C. muricata, au milieu desquels elle croit. M. F. Crepin, comme M. le docteur Crouzet, fait un hybride de cette plante, rencontrée par lui dans la Flandre orientale, oà M. Scheidweiler l'avait trouvée dès 1857. Après l'avoir nommée C. azillaris (Man. de la fl. de Belg. p. 194; 1860), M. F. Crepin la nomme aujourd'hui C. remoto-vulpina, et s'exprime en ces termes: « Les caractères intermédiaires de cette plante, sa » présence au milieu des masses des C. vulpina et C. remota, sa végétation » très-robuste et peut-être sa stérilité habituelle sont pour moi des indices de » bátardise. L'épi présente un mélange des caractères des deux espèces préci- » tées ; les bractées sont plus ou moins celles du C. remota, et les épillets » rappellent beaucoup ceux du C. vulpina. » Cette forme est trés-voisine du C. enninghauseniana Weihe, qui en » diffère par un port moins robuste, par son épi plus grêle, plus lâche, plus » allongé, moins riche en épillets... Il est probable qu'à son tour, le C. Bæn- » ninghauseniana est aussi un hybride dont l'un des parents serait le » C. remota. » Le C. remoto-vulpina ou C. axillaris paraît extrêmement rave (je n'en » ai trouvé qu'une seule grosse touffe). En Angleterre, il est signalé dans » quelques localités, et Koch n'indique que deux seules stations dans le nord » de l'Allemagne; il est inconuu en France. M. Wesmael vient de m'en » envoyer un spécimen récolté par M. Campion, en juin dernier (1863), dans » des prairies prés de Tournay. » (Notes sur quelques plantes rares ou critiques de la Belgique, 1V* fasc. pp. 49-51 ; 5 novembre 1863.) M. O.-F. Lang s'exprime ainsi qu'il suit sur les Carex stériles : « Nonnulla » Caricum species steriles sant, habitu paulo mutato. Affero Caricem fulvam » auct, qua est sterilis Carex fulva Good. Caricem Benninghausianam * (sic) nunquam fructibus maturis fertilibus ornatam vidi, sed formam Caricis » paniculate, quz Carici Bænninghausiane simillima; fortasse igitur Carex » Bœnninghausiana sterilis forma Caricis paniculatee habenda est. Bractcæ » foliaceæ certe ex hac sententia explicantur, nec spiculæ compositæ et du- » bius florum masculorum situs Caricis Benninghausiane ullo moto repu- » gnant (op. cit. p. 492). » Et en parlant du C. Hornschuchiana Hoppe, le méme caricologue ajoute : « Sæpe occurrit utriculis quidem explicatis, sed » Sterilibus flavescentibus glumis fulvis. Hæc est C. fulva auctorum (op. cit. P. 607). » J'ai eu l'heureuse chance de trouver les formes stériles des C, QEderi, flava, Hornschuchiana (4) et distans (2), et d'avoir ainsi une splendide (1) C'est alors le C. fulva Koch, Godr., etc.; C. flavo-Hornschuchiana A. Br.; C. Hornschuchiano-distans Godr. Thèse sur l'hybr.; C. Hornschuchiana var. œantho- carpa Coss. et Germ.; C. flavo-fulva Kirschl., etc. a (2) C'est alors le €. distans B? luteola = C. flavo-distans Rchb. Deutschl. Flora mit Avbiid. Cyp. p. 20, tab, 253, fig. 622; C. flavo-distans Kirschl, SÉANCE DU 29 JANVIER 1864. 25 série de Carex stériles faits pour dérouter complétement celui qui voudrait rapporter à un méme type toutes ces formes « fulvæ ». J'ai constaté les mêmes faits (et j'en possède les preuves) sur les C. stricta, acuta, vulgaris, palu- dosa et hirta qui appartiennent à des groupes bien différents; ainsi que sur les C. paradoxa et paniculata. Ces deux derniers, avec un aspect particulier, ont des panicules trés-páles. A quoi tient cette stérilité? Il m'est impossible de le dire et méme dele soupconner. Mais ce qui est certain et visible au premier coup d'œil, c'est que ces pieds stériles, indépendamment de la couleur d'un blond fauve que prennent les utricules, ont tous les feuilles plus larges, les chaumes plus forts et les épillets plus rapprochés ; M. Lang ajoute : Spiculæ composite et dubius florum masculorum situs (1). Or, comme ce sont là, pris dans leur ensemble, les grands traits qui dis- tinguent le C. azillaris du C. remota, comme les épillets stériles du premier tendent constamment à la couleur fauve particuliére aux formes stériles des espèces précitées (2), comme les fleurs mâles du C. azillaris sont, malgré leur position différente, identiques avec celles du C. remota et que, dans les deux plantes, le connectif des anthéres est terminé par un petit appendice étoilé de méme forme, comme le C. axillaris a constamment été trouvé à côté du C. remota, ma conviction est que le C. axillaris n'est qu'une forme stérile du C. remota. On peut objecter que les épillets du C. remota sont simples, et que ceux du C. axillaris sont le plus souvent composés. Or c'est là précisément un fait qui vient à l'appui de mon opinion. Le plus souvent aussi des épillets compo- sés accompagnent les formes stériles (ce qui ne veut pas dire que tous les sujets “à épillets composés soient stériles), et je possède ces formes stériles à épillets composés sur les C. hirta, glauca, distans (3), Hornschuchiana (h), flava, OEderi, vulgaris et acuta. Sur ce dernier, un épillet composé a jusqu'à 17 rameaux. 4 : Je n'exposerai point ici les nombreuses observations de détail que j'ai faites sur les Carez stériles; düt l'opinion que je soumets à l'examen de la Société (1) M. Andersson, comparant le C. fulva au C. Hornschuchiana, s'exprime ainsi : « Quod denique ad colorem lætiorem foliorum eorumque latitudinem majorem, spicasque » approximalas et steriles adtinet, id ex eo declarare conali sumus, quod C. fulva loca » aquis stagnantibus madida occupat, ubi systema quod dicunt vegetativum presertim » luxuriari potest, C. vero Hornschuchiana loca tantum irrigata vel humida, systemati » fructificativo magis faventia, sibi potissimum eligit. » (Cyp. scand. p. 24. (2) Goodenough et Smith avaient remarqué la différence de couleur entre les glumes du C. remota (albo) et celles du C. axillaris (fuscescentes) ; voyez ci-dessus. M. An- dersson signale aussi cette couleur fauve pâle des épillets du C.. Benninghauseniana (spicula pallide fuscescentes, op. cit. p. 56), que M. Lang croit n'étre qu'une forme stérile (op. cit. p. 492 et surtout p. 525 et 526). (3) C'est alors le C. distans? à Hampeana Rchb. que cet auteur considère comme un DN jue C. distans et ampullacea. (Deutschl. Flora mit Abbild. p. 20, tab. 254, ig. 623). ` (4) C'est alors le C. xanthocarpa Degl. in Lois. Flor. gall. 2° édit. II, p. 299: 26 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. manquer de quelques preuves à l'appui. Je reviendrai quelque jour peut-étre sur ce sujet et sur les modifications qui accompagnent la stérilité sur quelques Joncs et sur certaines Graminées. Si j'étendais encore cette note, déjà trop longue, mes confrères, méme les plus caricophiles, seraient exposés à dire : Heureuses les plantes qui n'ont pas d'histoire! plus heureux encore ceux à qui on ne fait point l'histoire des plantes qui en ont une! . SÉANCE DU 19 FÉVRIER 1864. PRÉSIDENCE DE M. A. RAMOND. M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 29 janvier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce trois nouvelles présentations. Lecture est donnée d'une lettre de M. Ayasse, qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres; Dons faits à la Société: 1* De la part de M. Éd. Morren : Détermination du nombre de stomates chez quelques végétaux indigènes ou cultivés en Belgique. : Remacle Fusch, sa vie et ses œuvres. 2 De la part de M. Hasskarl : Flora der Philippinen von M. Blanco, uebersetzt und kritisch beleuchtet. : 8° De la part de M. Morière : Note sur une Fratinelle monstrueuse, Note sur une Liliacée de la Californie. Note sur plusieurs cas tératologiques offerts par lé Colza. A" De la part de M. Crépin : R Notes sur quelques plantes rares ou critiques de la Belgique, fase. h. 5^ De la part de M. Kleinhans : Album des Mousses des environs de Paris, livr, 6. SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1864. 27 6^ De la part de MM. Vilmorin, Andrieux et Cie : Eatrait général des catalogues, 1864 (avec supplément). 7° De la part de M. N.-J. Andersson : Ueber die Vegetation der Galapagos-Inseln. 8 En échange du Bulletin de la Société : Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, 1863, n° Feta: Wochenschrift fuer Gartnerei und Pflansenkunde, 1864, quatre numéros, Pharmaceutical journal and transactions, janvier et février 1864. Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, t. I à XIV. Bulletin de la Société he logique d'Accli , dé- cembre 1863. L'Institut, février 1864, deux numéros. M. Chatin présente des fleurs de Rhododendron cultivés dans un jardin, à Paris, fleurs qui contiennent chacune un ou plusieurs cristaux de sucre. M. Eug. Fournier, sebrétaré ! donne lecture de là communica- tion suivante, AR: à la Société : LETTRE DE M. Charles BOLLE. A M. le Secrétaire général de la Société botanique de France: Berlin, 3 février 4804. Monsieur, Je prends la liberté de vous envoyer quelques notes sur une plante de Prusse qui a attiré l'attention particulière de la Société botanique de France, à laquelle je vous prie de vouloir bien faire part, si bon vous semble, de la communication suivante. Le bat principal en est d'éclaircir quelques doutes relatifs à mM de la floraison. de l'AÆelichrysum arenarium DC. aux environs de Berlin. A cet elfet, je transcris d'abord ce que j'avais là-dessus confié au papier imimédiate- ment après la lecture du travail si intéressant de M. Gubler dans votre Bulle tin (1), en y joignant plusieurs dates précises, résultant des observations que l'été passé vient dé me fournir sur la plante en question. L Helichrysum arenarium, si soudainement apparu au bois de Boulogne, est, comme vous le savez, extrêmement répandu dans la Marche de Brande- (4) Voy. le Bulletin, t. IX, pp. 344 et 507. 28 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. bourg. Vous vous rappellerez, Monsieur, ces tapis dorés, dont il se plaît à couvrir d'une manière si ornementale le sol sablonneux de nos guérets et de nos collines. Il y a tout un paysage plein de couleur locale dans cette plante seule. Sa sociabilité éminente, les masses d'individ qu'elle ble là où le terrain lui est favorable, le brillant coloris de ses fleurs, la puissante odeur dont elle remplit au loin l'atmosphère, tout cela en fait un des végétaux les plus caractéristiques de nos contrées. C'est ce qui a été senti par Pallas, ce Berlinois célèbre, quand, au fond des solitudes de la Sibérie, l'Immortelle du Brandebourg venait lui rappeler la patrie absente. Pour le botaniste distingué qui en a parlé devant vous, V Helichrysum are- narium ne semble avoir gardé d'autre mystère que le temps de l'épanouis- sement de ses fleurs en Prusse, renda litigieux par un passage du Flora berolinensis de Kunth. Comment se fait-il qu'une fleur qui ne s'ouvre qu'en juillet sur les bords de la Seine, le fasse déjà en juin sur les bords de la Sprée? Contradiction évidente avec les faits géogr phiques et météorologiques, avec ce qu'on attendrait d'elle, vu l'expérience acquise des deux cótés du Rhin et l'avis presque unanime des auteurs à consulter. Eh bien ! trève là-dessus aux hypo- théses climatologiques. Le fait se réduit tout simplement à ce que feu M. Kunth, . Cette fois-ci, s'est laissé aller à un petit /apsus calami dont on peut même re- trouver l'origine dans le Prodromus flore berolinensis de Willdenow. Déjà dans ce livre, paru en 1787, le mois de juin est indiqué comme commence- ment dela floraison du végétal qui nous occupe. Or ce dernier mérite d'étre acquitté de l'absurdité apparente de vouloir se montrer plus précoce en Prnsse qu'il ne l'est en France. Dans ce procis, il faut donner gain de cause à Koch contre Kunth, et préférer la vérité à l'amitié de Platon. Quoique la végétation, Souvent assez intéressante dans nos sables du Brandebourg, y soit hâtive, relati- vement à la latitude géographique, quelquefois méme d'une maniére vraiment étonnante (1), les landes et les clairières des bois de ce pays ne revétent pourtant point leur robe éclatante d'Immortelles avant la seconde moitié de juillet. Elles la conservent à peu près jusqu'à la mi-aoüt. Ce qu'il peut y avoir en juin, ce sont des boutons déjà colorés de jaune citron ; l'orangé des fleurs épa- nouies, jamais. Je trouve, en feuilletant mon herbier, la date du 18 juillet comme limite extréme de la floraison commencante de l Helichrysum arenarium chez nous. Du reste, la plupart de nos floristes, de Schlechtendal à Paul Ascherson, se montrent d'accord sur ce point. Ce sont les mois à partir de juillet qui constituent pour eux le floréal de cette espèce d'Immortelle, Ruthe et Die- trich veulent que sa floraison se prolonge jusqu'en octobre; mais, sous ce (1) J'ai vu par exemple, le 3 mai 1862, sur le calcaire de Ruedersdorf, le Polygala comosa Schkuhr presque déflenri, et le Poterium Sanguisorba L. parfaitement en fleur. Koch dit de ce dernier qu'il fleurit en juin et en juillet. SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1864. 29 rapport, s'ils ont raison, ce n'est certainement que pour quelques rares indi- vidus trés-attardés. Les chaleurs de la canicule, au contraire, abrégent d'or- dinaire la durée de l'époque nuptiale pour la plupart de nos pieds d'Heli- chrysum. j ; D'ailleurs, les conclusions tirées par M. Gubler de l'aire géographique de la Composée qui nous occupe, prises à la lettre, pourraient peut-étre donner lieu à l'idée d'une prédilection qu'elle manifesterait pour les localités salées. Or, dans le Brandebourg, c'est le contraire qu'on observe. Rien ne saurait étre plus privé de particules de sel que ne le sont les terrains siliceux qui y servent de station à l'Zelichrysum arenarium ; rien ne saurait être plus privé de l'Zelichrysum que les lieux isolés, mais assez fréquents, que la composition chimique de leur sol y rend capables de produire, dans l'intérieur des terres, une végétation balophile. Même les dunes du littoral de la Pomé- ranie, où l'Immortelle-des-sables est abondamment représentée, n'ont guère, sous ce rapport, que le souffle des vents du nord et les exhalaisons d’une mer peu chargée de chlorure de sodium. A en juger par ces analogies, je penche pour l'opinion que, dans les steppes de la Russie méridionale et de la Sibérie, ce ne seront pas non plus les endroits imprégnés de sel ou couverts d'efflorescences salines qui jouiront de la présence du Stechas d'Allemagne. La conclusion que je déduis de ce petit et insignifiant épisode que je viens traiter devant vous, c'est, il me semble, qu'il importe plus qu'on ne le pense de noter, en recueillant des plantes pour l'herbier, la date précise de leur récolte, ainsi que celle de leur floraison. A cet égard, on ne peut pas toujours se fier aux observations des floristes méme les plus consciencieux. Cela peut, plus tard, rafraichir la mémoire et étre bon à quelque chose. L'été de 1863 s'est signalé chez nous par une température trés-basse, accompagnée d'une grande sécheresse, et par l'absence de ces pluies d'orage qui contribuent tant à accélérer le développement de la végétation. Voici les faits que l'épanouissement de l'Zelichrysum arenarium m'a présentés : Le jaune citron des boutons a été visible dés le 20 juin. Les premières fleurs se sont ouvertes le 12 juillet. Pendant la seconde moitié de ce mois, l'immense majorité des pieds ont fleuri, mais il y a eu partout parmi eux beaucoup de trainards, qui n'ont fleuri qu'au mois d'aoüt. En septembre, je n'ai plus rencontré que des calathides qui avaient laissé tomber leurs graines, et quelques tiges tardives fleurissant encore cà et là. L'automne s'étant, cette année-ci, prolongé bien avant dans l'hiver, on en a pu trouver encore quelques-unes jusque dans les premières semaines de décembre ; puis les gelées sont survenues et les ont détruites finalement. Il est cependant à noter, comme caractère biologique de notre plante, qu'elle doit être rangée parmi les sons-arbrisseanx toujours verts, les touffes de ses 30 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. branches stériles conservant constamment leur feuillage et bravant, sous la neige ou sans elle, la rigueur des frimas. Le premier auteur qui mentionne l’ Zelichrysum arenarium dans le Bran- debourg, c'est Elsholz. En 1672, il l'énumére sous la dénomination bauhi- nienne d' Helichrysum seu Stæchas citrina angustifolia. 1M connaît et cite déjà un des noms vulgaires qui servent à le désigner chez nous : c'est celui de Gelbe Katzenpfoten (pattes de chat jaunes). On dit encore aujourd'hui Kat- senpfætchen (petites pattes de chat). Une autre nom dont mes compatriotes ont baptisé l’Immortelle-des-sables n'est guère poétique, mais il repose sur des qualités médicales et sur des applications d'art vétérinaire: c'est celui de Piss- Blume. 1 On observe que notre Composée aime beaucoup à se propager dans les champs sablonneux entamés par la culture et laissés de nouveau en jachère, Elle y apparait dès la seconde année, pour devenir ensuite de plus en plus fré- quente, et finit souvent par y régner presque exclusivement. Dans les ter- rains en friche, elle est forcée de partager le sol avec bon nombre d'autres végétaux. C'est surtout une Graminée, le Corynephorus canescens, qui paraît rechercher son voisinage. i Je m'estime heureux de pouyoir confirmer un fait émis par vous, Mon- sieur ; je veux parler de la présence aux environs de Berlin de la race à cala- thides plus ou moins tirant sur le rouge, Cette magnifique variété se ren- contre par groupes, cà et là, parmi le type de l'espéce. On l'apercoit au loin, tranchant par sa couleur plus vive, sur l'uniformité de la teinte jaune de ce dernier. Il en est des individus extrêmes qui, en bouton surtcut, rap- pellent presque l'incarnat de l'Æelichrysum sanguineum de Syrie. Cet automne, jai yu un cas assez rare; l Helichrysum arenarium, de plante des sables, devenu plante des rochers. C'était à Duerkheim, dans le Palatinat, sur la montagne que couronnent les ruines de l'abbaye de Lim- burg, On s'étonnait d'y apercevoir notre plante sortant par touffes des fentes des rochers {calcaire tertiaire, à ce que je me rappelle); elle m'y a cepen- dant paru un peu moins vigoureuse, Je quitte ce sujet, en prenant acte d'un cas de floraison. normalement tar- dive d'une autre espèce du même genre, de l’ Helichrysum angustifolium DC. d'Italie. Il parait naturel que cette plante méditerranéenne soit plus précoce que la nôtre. Vers le milieu d'août 1862, je l'ai généralement trouvée défleurie aux environs de Gênes, Il n'y avait plus là que quelques individus attardés, qui étalaient encore leurs fleurs moins grandes et moins éclatantes que celles de l'H, arenarium. Sous une latitude plus méridionale, mais à quelques milliers de pieds d'élévation, au sommet du mont Fragoleta, une des cimes que la chaine des Apouanes projette vers la cóte daus le ci- devant duché de Massa, la floraison de V Helichrysum angustifolium durait encore, et semblait méme être à son apogée le 24 août. Elle S'accomplissait SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1864. 31 donc de plus d'un mois plus tard dans la zone montagneuse, parmi les Cal- luna et les Vaccinium Myrtillus, que dans la région cheude du littoral de la Ligurie. D'ailleurs, l Helichrysum arenarium entre, lui aussi, dans la zone médi- terranéenne. Il a été observé dans une ile de l'Adriatique, Osero, près de la ville de Lussin-Piccolo. M. de Schenefeld présente les observations suivantes : Je ne mets nullement en doute la parfaite exactitude des dates de floraison de l Helichrysum arenarium observées avec tant de soin par mon honorable ami M. le docteur Bolle, pendant l'été de 1863, aux environs de Berlin. J'ad- meni méme, avec lui, que Kunth (dont tous les botanistes reconnaissent la précision) a pu e une légere faute, en détübillant dans sa Flore, sans vérification préalable, les indications anté- rieures de Willdenow relativement à la floraison de cette plante. Toutefois M. Bolle reconnaît lui-même que l'été de 1863 s'est signalé à Berlin par un défaut de chaleur et d'humidité, trés-défavorable au dévelop- pement rapide de la végétation. Des observations faites dans cette seule année ne peuvent donc pas, si exactes qu'elles soient, servir de base à des conclusions générales et définitives. Il me semble, d'ailleurs, que l'erreur de Willdenow (reproduite par Kunth) consiste plutôt à avoir exclu le mois d'août de la période de floraison de V Helichrysum, qu'à y avoir compris le mois de juin. Il est incontestable, en effet, que la plante, partout où on l'a observée, continue à fleurir en août; mais je persiste à croire que, dans certaines années surtout, elle peut très- bien commencer à épanouir ses fleurs, méme dans le nord de l'Allemagne, avant la fin de juin. Les échantillons que j'ai moi-même recueillis à Treptow prés Berlin portent la date du 15 juillet 1838, et sont tellement avancés qu'ils semblent bien étre déjà en fleur au moins depuis une quinzaine de jours. M. Kirschleger, dont les indications méritent aussi toute confiance, dit (77. Als. I, 484) que Ja plante fleurit en Alsace DE JUIN A AOUT, Or, s'il en est ainsi à Hagenau et à Wissembourg, je suis très-porté à admettre qu'il doit en être à peu prés de même à Berlin; car il ne peut y avoir qu'un bien léger écart entre le Brandebourg et le département du Bas-Rhin, quant aux dates d'épanouissement des espèces estivales ou automnales. En effet, dans tout le centre de l'Europe, les différences climatériques ne produisent d'écarts sen- sibles de dates que quant à la végétation et à la floraison des espèces ver- nales (1). Ces dernières se développent à Paris environ trois ou quatre (1) J'entends par espèces vernales les végétaux dont l'évolution est rapide, et qui fleurissent aussitôt qu'ils éprouvent l'influence du de la J'entends par espèces estivales ou automnales les végétaux dont l’évolution est plus ou 32 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. semaines plus tôt qu'à Berlin; mais, dans toute la France (en en exceptant tout au plus la région des oliviers) et dans toute l'Allemagne, les espèces esti- vales ou automnales communes aux deux pays ont, à trés-peu de chose prés, les mémes dates de floraison, sous quelque latitude qu'on les ren- contre (1). Il peut méme arriver parfois que, certaines circonstances excep- tionnelles (nature du sol, humidité ou sécheresse, exposition, etc.) agissant en sens inverse de l'action légère produite par la différence de latitude, il en résulte des contradictions apparentes, et que la même espèce estivale ou automnale fleurisse, dans une localité relativement méridionale, un peu plus tard que dans une autre localité plus septentrionale. C'est ainsi, si je ne me trompe, qu'on peut essayer d'expliquer l'état peu avancé de l’ Helichrysum arenarium, le jour (27 juin 1862) où notre savant collegue M. Gubler l'a trouvé au bois de Boulogne (2). Ce fait, qui semble contredire à la fois les assertions de Willdenow et de M. Kirschleger, tient peut-étre à quelque particularité du terrain, oü, d'ailleurs, la plante n'est probabl pas SJ Je n'ai pas vu la localité découverte par M. Gubler et ne puis émettre à cet égard aucune opinion fondée sur une observation directe; mais il m'est permis de supposer à priori que les alluvions des bords de la Seine (où la silice est toujours plus ou moins mêlée de quelques débris calcaires) peuvent être moins favorables au développement de l Helichrysum que les sables de l'Alsace et du Brandebourg. M. Gubler nous a méme dit que les échantillons recueillis par lui sont moins robustes que ceux qu'il a vus dans les herbiers et qui provenaient de contrées où la plante est réelle- ment indigène. De son côté, M. Bolle nous dit avoir trouvé la plante sur des rochers calcaires, dans le Palatinat, mais mons vigoureuse que d'habitude, ce qui vient encore à l'appui de mon hypothése. M. Ed. Bureau, vice-secrétaire, donne lecture de la communica- lion suivante, adressée à la Société : moins lente, et qui ne fleurissent qu'après avoir végété pendant quelques semaines ou quelques mois sous l'influence d'une température assez élevée. D'aprés ces définitions, les plantes de la région alpine, comme celles de la zone glaciale, sont des plantes vernales, bien qu'elles ne fleurissent qu'au cœur de l'été. (1) Je ne parle ici, bien entendu, que des végétaux des plaines ou des basses collines. Sur les hautes montagnes, il n'y a pas, à proprement parler, d'espéces estivales et encore moins d'espéces automnales. La végétation, dont la durée est réduite à une période d'autant plus courte que l'altitude est plus considérable, y conserve, jusqu'à ce que le froid plus ou moins précoce vienne l'arréter, le caractère vernal, constitué essentielle- ment, ainsi que je l'ai dit dans la note précédente, par la rapidité de l'évolution annuelle des végétaux. Tout le monde sait d'ailleurs combien une faible augmentation d'altitude peut aisément contrebalancer une différence notable de latitude et influer non-seulement sur la présence ou l'absence de certaines espéces, mais encore sur l'époque de leur floraison. On trouve souvent, le méme jour, aux divers- étages d'une méme montagne la méme espéce, à presque tous les degrés d'évolution. ^ (2) Voyez le Bulletin, t. IX, pp. 345-346. SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1864. 33 DISCUSSION DE QUELQUES POINTS DE GLOSSOLOGIE BOTANIQUE , par M. D. CLOS (suite) (1). (Toulouse, 11 janvier 1864.) Aujourd'hui, plus que jamais, on s'occupe d'apporter à la nomenclature des plantes ces légers perfectionnements qui, en apparence bien futiles, ont cepen- dant leur raison d’être, car en pareille matière rien ne devrait être livré à l'ar- bitraire. MM. Ch. Des Moulins (2), Aug. Gras (3) et Irmisch (4) ont récemment discuté quelques points intéressants afférents à la glossologie. Mais combien n'en reste-t-il pas encore à résoudre. Les quelques exemples que j'ai rassem- blés dans cette note en fourniront peut-étre la preuve. M. Hance a fait dernièrement remarquer qu'il n'est pas logique d'écrire avec quelques auteurs, d'une part, Daphnaceæ, et de l'autre, Myrsineaceæ ; mais qu'il convient de préférer à ce dernier Myrsinaceæ (in Annal. des sc. nat. L°sér. t. XVIII, p. 224 en note). Faut-il conserver en français, aux noms de familles des plantes, les doubles lettres qu'ils ont en latin, et écrire avec les deux De Candolle : Élæocarpées, Élragnées ; avec eux et Adr. de Jussieu : Nymphæacées, Tropæolées, Tern- str ées, H doracées, Cæsalpiniées, Spirwacées ; ou avec MM. Le Maout, Kirschleger, Chatin, Spach: Éléagnées ou Éléagnacées, Nymphéa- cées, Spiréacées, Tropéolées, Thymélées ; et encore avec M. Spach : Césalpi- niées, Ternstrémiacées, Hémodoracées ? Ach. Richard adopte ici Éléagnées, Chlénacées, Éléocarpées, Spiréacées, Nymphéacées, Hémodoracées, et là Ternstræmiacées, Pæoniées, Cæsalpiniées, Cælospermées (Zlém. et Précis de bot.). ; En langue latine,les noms de familles doivent évidemment étre calqués sur les noms de genres d’où ils dérivent. Ainsi l'on doit écrire Elwagneæ, Nym- phæaccæ, etc. Il ya lieu, ce me semble, d'adopter, sauf la désinence, la même orthographe en français, à l'exception des noms ordinaux que l'on peut dériver de noms génériques francais, tels que Spirée, Nymphéa. On écrirait donc Élæagnées, Tropæolées, etc., et Spiréacées, Nymphéacées, etc. L'application de cette règle, si elle était admise, s'opposerait à la proposi- tion implicitement faite par Adr. de Jussieu, de substituer Ranunculacées à Renonculacées (voy. art. TAXONOMIE du Dict. univ. d'hist. nat. t. XII, p. 421). (4) Voyez le Bulletin, t. IV, p. 738; t. VI, p. 187 et 2415 t, VII, p. 615; t. IX, pp. 355 et 652. e Voyez Actes de l'Académie des sciences de Bordeaux, 3° série, 23* année, p. 169-176. (3) Voyez le Bulletin, t. VII, p. 906. (4) Hypoxis oder Hypozys, in Botanische Zeitung, n° du 10 juillet 1863. TEX (SÉANCES) 3 34 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Noms spécifiques d'espèces dédiées à quelque botaniste ou à quelque homme célèbre. Ces noms peuvent être employés à titre d'adjectifs ou de substantifs. a. Adjectifs. — Faut-il, quand ces noms se terminent par une consonne, la redoubler? Doit-on écrire avec M. Bentham Phlomis Russelliana, avec M. Baillon ÆZriodaphus Clossiana, ou avec Steudel Phlomis Russeliana, Saliz Russeliana, et avec M, Cl. Gay Acæna Closiana? Je n'hésite pas à donner la préférence à cette dernière orthographe, afin de laisser distinguer les cas où une double consonne termine le nom propre, comme dans Le Gall, Burchell, Weddell, Hoffmann, Jundzill (osa Jundzilliana), Webb (Abies Webbiana), Lobb ( Tropæolum Lobbianum Hook.), etc. Cette règle est encore confirmée par ce fait que la bibliographie botanique a inscrit des auteurs dont les noms ne diffèrent que parce que la dernière consonne est redoublée dans les uns et non dans les autres, tels Don et Donn, Rothman et Rothmann, Westman et Westmann, Hartman et Hartmann, etc. (1). b. Substantifs. — Quant aux désinences des noms propres d'espèces em- ployés au génitif, on verra, par les exemples cités dans cette note, qu'il règne à cet égard peu d'uniformité chez les auteurs, surtout quant à la qustion de savoir s'ils doivent se terminer par deux ? ou par un seul. Sans doute, en pareille matière, les inconvénients de l'arbitraire sont bien légers; mais encore pourquoi, s'il est possible, ne pas s'y soustraire ? J'ai cherché à étayer la pré- férence donnée à telle désinence sur telle autre, de l'opinion d'un des princi- paux érudits du commencement de ce siècle, de K. Sprengel, l’auteur de l'Histoire de la botanique, de l'Histoire de la médecine, et de plusieurs autres importants travaux. A. — Noms t inés par une 1. Er (2).— On lit d'une part : Guarea Aubletii Juss., Calanthe Perrot- tetii A. Rich., Acacia Perrottetii Steud,, Teucrium Montbretii Benth., Ruta Montbretii Viv., Ranunculus Drouetii Sch., Acantholimon Huetii Boiss., Solanum Plukenetii Dun., Brachypodium Plukenetii Link, Myrtus Poiretii Spr., Helianthemum Broussonnetii Dun. » Narcissus Broussonnetii Lag., /pomæa Blanchetii Choisy; de l'autre : Potentilla et Campanula Mathoneti Jord., Centaurea Mureti Jord., Iberis Violeti S. -Will., Fumaria Thureti Boiss., Knautia Godeti Reut. (4) C'est à tort que Thunberg, Linné fils et les auteurs venus aprés eux, De Candolle, Endlicher et M. Lindley, écrivent Sparmannia ; il faudrait Sparrmania (de Sparrman). (2) Pour cette terminaison comme pour les autres, je n'ai cité aucun nom de la longue liste qui suit sans l'avoir vu écrit tel que je le donne; mais souvent il m'a été impossible de vérifier s'il a été créé avec cette orthographe par l'auteur de l'espèce. SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1864. 35 La répétition de la dernière voyelle est préférable, et Sprengel l'adopte pour tous les mots de cette désinence, tels : Eretius, Plukenetius, Auble- tius. Huet, évêque d'Avranches, s'est désigné par Huetius (1). 2. AT, OT. — Clematis Sonnerati Pers., Eryngium Bourgati Gou. Il y a peu d'accord pour la désinence of. M. Jordan écrit: Viola Sagoti, Erodium Carioti, Galeopsis Verloti, Asphodelus Verloti, Euphorbia Fleu- roti, et on trouve encore : Daphne Verloti Gr. et Godr., Erodium Gaillar- doti Boiss., Thesium Hussenoti Huss., Ranunculus Baudoti Godr., Sorbus Mougeoti Soy. et Godr., Rubus Mougeoti Bill. Mais on doit à Nuttal Galactia Elliottii, à Steudel Sabbatia Elliotii, à Webb Orobanche Berthelotii, à M. Schultz Thalictrum Billotii, Viola Bil- lotii, à M. Godron Ranunculus Baudotii, à Adr. de Jussieu Napoleona Heudelotii, à M. Tausch Saccharum Palisotii. 3. EL, AL, OL, OLD. — M. F. Schultz a écrit Orobanche Muteli, et M. Jordan Zrodium Lebeli, Viola Timbali, Plantago Timbali, Ptychotis Timbali. Mais la plupart des auteurs ont répété l' final ; exemples : Acacia Spren- gelii Hook., Rubus Sprengelii Weihe, Cestrum Regelii Planch., Corydalis et Acer Lobelii Tausch, Solanum Lobelii Ten. , Melica Lobelii Vill., Genista Lobelii DC. , Deverra Burchellii Eckl. et Zeyh., Solidago Riddellii Frank, Carex Lachenalii Schk. , Œnanthe Lachenalii Gmel. , Rubus Schlechtendalii W. et N., Sedum Marechalii Lloyd, Iberis Raynevalii Boiss. el Reut., Scirpus Duvalii Hoppe, Potentilla Nuttallii Lehm., Pyrethrum Vahlii Boiss. et Reut., Galium Soleirolii Lois., Eupatorium Soleirolii Lois., Ornithogalum ou Gagea Soleirolii Sch., Armeria Soleirolii Duby, Cras- sula Magnolii DC., Melica Magnolii Godr. et Gr. , Poterium Magnolii Spr. L'autorité de Sprengel vient confirmer pleinement la convenance de la répé- tition de la voyelle, car il écrit: Lobelius, Ruellius, Reichelius, Bromelius, Garidelius, Spigelius, Weigelius, Vahlius, Magnolius. Toutefois il n'est peut-être pas inutile de rappeler que les noms propres Gabriel, Abel, Raphaël, Annibal, Asdrubal, ont le génitif latin en ès. Mais l'usage contraire a prévalu en botanique pour les noms propres de cette désinence. A Polygonum Sieboldi Meisn. , Equisetum Sieboldi Mild., on peut opposer Sedum Sieboldii Sweet, Clematis Sieboldii Don, Tsuga Sieboldii Carr. > . l ON, oM. —On peut citer d'un côté : Potentilla Morisoni DC., Cachrys Morisoni All. , Peucedanum Morisoni Bess. , Acacia Lawsoni Ait., Hymeno- Phyllum Wilsoni Hook., Pentstemon Richardsoni Benth., Rhododendron Thomsoni D. Hook., Lychnis Densoni Steud. , Galium Claytoni Mich. , Salvia Claytoni Nutt., Acacia Hamiltoni Dew., Acacia Houstoni W., Rubus Go- (1) C'est done à bon droit que M. Hanry a proposé de modifler le nom de son Mercu- rialis Hueti en M: Huetii (in Billotia de 1864, pp. 21 et 22). 36 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. droni Lecoq et Lam., Diplacus Godroni Versch., Nicotiana Pavoni Dun., Chloræa Pavoni Lindl., Rhodoleia Championi W. Hook., Ipomæa Ramoni Choisy; de l'autre : Spergula Morisonii Bor., Valerianella Morisonii DC. , Acacia Adansonii Guill., Nepa Cossonii Webb, Dianthus Pavonii Dne, Ga- lium, Polygonum, Ct lina et Lycopodium Hamiltonii Spr., Dolichos Dillonii Dell., Scutia et Chlorwa Commersonii Ad. Brongn., Teucrium Commersonii Spreng., Widdringtonia Commersonii Endl., Hieracium Lawsonii Vill., Panax Lessonii DC. , Codonorchis Lessonii Lindl. , Enchysia Lessonii Presl, Gentiana Jamesoonii Hook., Verbascum Claytonii Mich., Solanum Houstonii Dun. , Polygonum Donii Meisn. , Ornithogalum Ecklonii Fisch. et Mey. , Z'rianthus Ecklonei Nees, Hieracium Carionii Bor. , Cuscuta Godronii Des Moul. , Ranunculus Godronii Gren., Ulex Willkommii Webb. Rappelons enfin Polypogon Clausonis Duval-J. , Pulicaria Clausonis Bill. et Chrysanthemum Myconis Daléch. , L., Jacq. ;à ce dernier, on peut opposer Verbascum Myconi Mill., L. Je crois qu'il convient de réserver la désinence du génitif en nis pour certains cas spéciaux où le nom de la personne se ter- mine par un 0, comme pour Statice Companyonis Gr. et Bill., Hypnum Cha- missonis, etc. A part ces exceptions, la terminaison du génitif par deux 7 me semble pré- férable; si Sprengel écrit Claytonus, Hottonus, les désinences onius sont chez lui bien nombreuses, comme: dans Ad. jus, Parki ius, Belonius, Hudsonius, Millingtontus, etc. En ce qui concerne Morison, Ray écrit Morisonus (Method. Plant.); mais Sprengel donne dans la méme page Morisonii et Morisoni (Hist. rei herb. édit. lat. t. II, p. 41). 5. AN, ANN, AM, EN, IN, IM. — A l'inverse de ce qui a lieu pour la dési- nence précédente, 1'7 simple doit prévaloir ici, et la plupart des phytographes sont unanimes à cet égard. Exemples : Dianthus Guyetani Jord., Erigeron Gouani L. , Seseli Gouani Koch, Silene Allamani Otth., Adiantum Jordani K. Muell., Rhododendron Bat. i Hook., beris Contejeani Bill. , Aelian- thus Maximiliani Schrad., Sol Hermanni Dun., Juniperus Hermanni Pers., Silene Salzmanni Bad., Nepa Salzmanni Webb, Pinus Salzmanni Dun., Desmia Hornemanni, Teucrium L | L., Polyg Laz- manni Lepech., Potentilla Weinmanni Lodd. , Phlox Sickmanni Lehm., Rhododendron Burmanni Don, Convolvulus Burmanni Choisy, Oxalis Bur- manni Jacq., DC., Micromeria Benthami Webb, Schizanthus Grahami Hook. , Salvia Grahami Benth., Araucaria Cunninghami Ait., Acacia Cun- inghami Steud. , Gnaphalium Cunninghami DC. , Mentha Requieni Benth., Delphinium Requieni DC. , Colchi Steveni Kith, Campanula Steveni Bieb., Plantago Wulfeni Willd., Poa Gaudini R. et S., Centaurea Pouzini DC., Emerus Cesalpini Tourn., Euphorbia Commelini DC., Nepa Boi- vini Webb, Echinops Gmelini Turcz., Myriactis Gmelini DC., Abies Gme- SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1804. 37 lini Rupr., Polygonum Gmelini Steud., Botryadenia Gmelini F. Gm., Dentaria Gmelini Yausch, Melica Bauhini All., Hieracium Bauhini Bess., Statice Thouini Viv., Hieracium Jacquini Vill., Salix Jacquini Host, Cy- perus Jacquini Schrad., Solanum Jacquini Dun., Amphiroa Darwini Harv., Celosia Moquini Guill. M. Planchon a écrit Alloplectus Schlimii Planch. On ne saurait s'autoriser, pour redoubler la voyelle finale des mots ter- - minés en in, des quelques exemples suivants : Pedicularis Jacquinii Koch , Berberis Darwinii W. Hook. , Myrtus Darwinii D. Hook., Lobelia Boykinii Torr., Dacrydium Franklinii D. Hook., Opuntia Turpinii Lem., car je lis dans Sprengel : Zauhinus, Gmelinus, Jacquinus, Robinus, Commelynus, Cæsalpinus, etc. i Quant aux désinences an, ann, am, en, on les trouve parfois suivies des deux i, comme dans Verbascum Hornemannii Bess., Hakea Cunninghamii R. Br., Cactus Dillenii Ker, Solanum Dillenii Sch., Poa Meyenii Nees, Galium Wirtgenii F. Sch., Meriania Karstenii Ndn, Epilobium Stevenii Boiss., Senecio Claussenii Dne, Verbascum Weldenii Moretti, Silene Re- quienii Ouh, Polygonum Owenii Boj., Campanula Baumgartenii Beck. On lit dans Sprengel, ici : Sparrmanus, Hoffmannus, Hermannus, Burmannus, Royenus, etc.; et là : Jungermannius, Zaluzanius, Wulfenius, Dillenius, Coldenius, Gleichenius, etc. 6. AND, ANT, OND. — Aux Acacia Bonplandi Gill., Mespilus Wendlandi Opiz, Potentilla Durandi Torr. et Gr., Galium Marchandi R. etS., Aster Tradescanti L., Boronia Drummondi Hort. et Planch. , Duboisia Heymondi Karst.; on peut opposer Jberis Durandii Jord., Rhododendron Aucklandii D. Hook. , Potentilla Vaillantii Nesil., Bulliarda Vaillantii DC., Pleuro- thallis Reymondii Rchb. f., Marsilea Drummondii Al. Braun, Guillardia Drummondii DG., Gaura Drummondii Steud. Sprengel écrit Morlandus. 7. ART, ARD, ERT, ORT, ORP, ERG. — On doit à Linné Urtica Dodartii, et à De Girard Statice Dodartii ; Sprengel donne indistinctement Dodartus et Dodartius. On a Acantholimon et Althæa Calverti Boiss. A Scrofu- laria Ehrharti C.-A. Stev., Fritillaria Ehrharti Boiss. et Orphan., Cyno- glossum Xatarti Gay, on peut opposer Lycopodium Brongniartii Spring. ` Je vois écrit: Bupleurum Gerardi Jacq., Juncus Gerardi Lois., Medicago Gerardi W. et K., Arabis Gerardi Bess., Centaurea Isnardi All., Galium Bernardi Gr. et Godr., Hieracium Liottardi Vill., Thymus Chaubardi Boiss. , Geranium Reichardi Murr. , Ononis Picardi Boiss. , Iris Bastardi Bor. i Fumaria Bastardi Bor., Gagea Liottardi Sch., Narcissus Bernardi Hén. ; et aussi Potentilla Richardii Lehm., Verbascum Bastardii Ræm. et Sch. Mais la terminaison du génitif par une seule voyelle paraît, dans ce cas, préférable, et Sprengel adopte : Fischartus, Bobartus, Bukhardus, Gerar- dus, Il en est de même pour les syllabes ert, ort; Polygonum Roberti 38 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Lois., Statice Gauberti Gir., Lotus Delorti Timb., Scleranthus Delorti Gren. E L'usage contraire semble prévaloir pour les terminaisons en orp et en erg ; tels les noms Zbenus Sibthorpii DC., Salvia Sibthorpii Sm., Centranthus Sibthorpii Heldr., Rubus Wahlbergii Bor., Draba Wahlenbergii Hartm., Ornithogalum Sternbergii Hoppe, Potentilla Lindenbergii Lehm., Linum Thunbergii Eckl. et Zey., Acacia Ehrenbergii Steud. 8. AS, ES, IS. — L'accord est ici parfait, et la question n'a pas même besoin d'étre discutée : Girgensohnia Pallasii Bge, Potentilla Thomasii Hall. f., Pentstemon Douglasii Hook., Abies Douglasii Lindl., (M. Jordan seul écrit Campanula Foudrasi), Pentstemon Menziesii Hook., P. Jamesii Benth., Abies Menziesii Dougl., Potentilla Inglesii Royle, Cattleya For- besii Lindl., Godetia Cavanillesii Spach, Poinciana Gilliesii Hook., Por- tulaca Gilliesii Hook., Begonia Thwaitesii Hook., Solanum Balbisii Dun., Scrofularia Balbisii Horn., Orobanche Salisii Req., Potentilla Salisii Bor., Linum Lewisii Mhlbg, Amorpha Lewisii Lodd., Armeria Morisii Boiss. Sprengel écrit : Pallasius, Halesius, Sauvagesius, Curtisius, Ællisius, etc. 9. Ens, Ans, — Même résultat : Commelina Petersii Hsskl (4), Datura Miersii Hook. f., Erigeron; Cherophyllum, Picris, Iberis et Ranunculus Villarsii, Cirropetalum Thouarsii Lindl., Bambusa T'houarsii.' . 10. En.— Tous les mots de cette désinence prennent un seul i au génitif : Carex OEderi Retz., Potentilla Guntheri Poll., Poa Kæleri DC., Dian- thus Petteri Boiss., Oxytropis Halleri Bunge, etc.; et Sprengel donne Hallerus, Millerus, Gunnerus, Garterus, Œderus, etc. Cependant j'y remarque une exception : Petiverius, et M. Reichenbach a créé le Pedicularis Barrelierii. C'est aussi peut-être à tort que Villars a écrit Cardamine Plumierii, M. Boreau Caltha Guerangerii (in Billot Annot., 1855, p. 11) et Rubus Genevierii, et M. Jordan Ranunculus FE mis. 11. AUD, AUX, OUX, AIX, me paraissent réclamer le redoublement de la voyelle au génitif. Mais on a, d'une part : Lolelia Gaudichaudii Alph. DC. ; Statice Preauxii Webb, Quercus Michauzii Nutt. , Poa Mich i Kth, Trigonella Desvauxii Boiss. et Bl., Centaurea Debeauzii Gr. et Godr. ; de l’autre : Viola Beraudi Bor., Lachids et Verbascum Chaizi Vill., Viola Paillouzi Jord. 12. CH, TH. — L'usage donne ciae aux génitifs des mots terminés ainsi: Astragalus. Haarbachii Sprunn., Sedum Grisebachii Weldr., Oro- banche Grisebachii Reut., Lavandula et Micromeria Buchii Webb, Poly- gonum Wallichii Meisn. , Erucastrum Pollichii Sch. et Sp., Armeria Kochi Boiss., Acer et Allium Heldreichii Boiss., Aëtkionema Beyrichii Tausch, (4) M. Decaisne écrit, ad libitum, Aster Reversi et Reversii. SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1864. 39 Clematis Wenderothii Steud., Lepidium. Smithii Hook., Scirpus Rothii Hoppe. C'est donc à tort que M. Wirtgen a écrit : Ranunculus Bachi. B. — Noms terminés par une voyelle. 13. CE, DE, GE, KE, LE, ME, NE, PE, RE, SE, TE, VE, ZE. — Les noms de cette désinence ont pris au génitif latin tantôt celle en ei, tantôt celle en #. Exemples de la première : Quercus Hancei Benth., Bejaria Sprucei Meisn. , Gladiolus Dregei Klatt., Clerodendrum Bungei Steud., Catalpa Bungei C.-A. Mey., Lycopodium Hænkei Presl, Lobelia Hænkeana Alph. DC., Rubus Menkei Weihe, Centaurea Delilei Godr. , Orobanche Delilei Dne, Ly- copodium Durvillæi Rich., Plantago Candollei Rap., Abuta Candollei Trian. et Planch. , Filago Candolleana Parlat. , Conyza et Barkhausia Roylei DC. , Teucrium Royleanum Wall. , Gladiolus Colvillei Sweet, Coleus Blumei Benth., Acacia Decaisnei Steud., Armeria Gussonei Boiss., Polygonum Gussonei Tod., Polypodium Sloanei, Convolvulus Sloanei Spr., Rubus Le- jeunei Weihe, Spiræa Fortunei Planch., Rubus Pappei Eckl. et Zeyh. , Or- chis Tenoreana Guss., Moræa Tenoreana Brits, Ophrys Tenoreana Lindl. ; Silene Thorei Duf. , Pimpinella Parlatorei Webb, Cycnoches Pescatorei, Mi- crolonchus Delestrei Spach, Viola Deseglisei Jord., Allium Deseglisei Bor. , Papaver Lamottei Bor., Aphelandra Porteana Morel, Conyza Bovei DC., Ourisia Pearcii Philip. Exemples de la seconde : /pomæa Baclii Choisy, Microstylis Rheedii Guill., Mentha Langii Steud., Exacum Candollit Bast., Myrtus Candolli? Cl. Gay, Vicia Candolliana Ten., Potentilla Heinii Roth, Viola Lejeunii Jord., Polygala Lejeunii Bor., Rubus Lejeunii W. et N., Fumaria Gussonii Boiss., Bromus Gussoni Parl., Aira Gussonii Tod., Erodium Gussonii Ten. , Scutellaria Gussonii Ten. , Statice Gussoniana Steud. , Saxifraga Boc- coniana DC., Polytrichum Hoppii Hornsch., Carew Mairii Coss. et Germ., Scytonema Parlatorii Mazz., Ajuga Tenori Presl, Conyza Tenorii Spreng., Cyperus Tenorii Presl; Aira Tenorii Guss: , Iberis Lamottit Jord., Bryum Kunzii Hornsch. Enfinona Pyrethrum Bocconi Willd. , Daucus, Seseli et Heliotropium Boc- - coni Guss. , Helleborus et Euphrasia Bocconi Ten., Rubia Bocconi Petagn., - Trifolium Bocconi Savi, Atriplex Tornabeni Tin., Spiræa Fortuni (Rev. hort., 1853). | La première orthographe me paraît préférable, en ce qu'elle conserve mieux le nom de l'auteur. Par la méme raison, on devrait écrire dans les derniers exemples cités : Bocconei, Fortunei, et ce sentiment ne saurait être infirmé par l'autorité de quelques noms que nous a légués l'antiquité et que nous avons traduits, tels Virgile (Asplenium Virgilii Bor.), Pline (Arundo Plinii 40 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Reich.), Philippe (Daphne Philippi Gren.). De Girard a dénommé le Statie e Dufourei, et M. Nees d'Esenbeck l' Erianthus Ecklonei, ce qui semble indiquer que Dufour et Ecklon se terminent par un e ; mieux vaudrait, je crois, dans ces deux cas la désinence dd, et c'est à bon droit que Fischer et Meyer ont écrit Ornithogalum Eckloni. La méme raison devrait faire préférer l'i à le dans Ofhonna Eckloneana DC. et dans Brassica Cossoneana Boiss, et Reut. Les auteurs de cette dernière espèce le sont aussi du Sazzfraga Cossoniana. Je ne vois pas pourquoi M. Lindley a substitué la dénomination de Vanda Lowei à celle de Vanda Lowii qu'il avait d'abord proposée (en l'honneur de M. Low). D'ailleurs tous les phytographes ne sont-ils pas unanimes à écrire Willd: ji, Willd jana, dans les noms d'espèces dédiées à Willdenow €t appartenant aux genres Medicago, Dentaria, etc.? La règle énoncée est d'autant plus impérieuse, qu'elle permettra de distinguer suffisamment les auteurs de botanique dont les noms ne diffèrent que par la présence ou l'absence d'une voyelle finale, tels que Durand et Durande. 14. CO, RO, DO, GO, LO. — On a, d'une part, Linum Berteri Willd. , Gilia Berteri Alph. DC., Verbena Berterii Schauer, Acacia Berterii Balb. , Galactia Berteriana DC., Phaca Berteriana Moris, Œnothera Berteriana Spach, Daucus Broteri Ten., Galium Broterianum Boiss, et Reut., Lyco- podium Loureiri Desv., Myrtus Loureiri Spr. Festuca Durandii Claus., Sphærozyga Massalongi Mazz., Allium Grilli Ten., Orchis Grilli Ten. ; de l'autre, Zpomæa Blancoi Choisy, Peperomia Berteroana Miq., Rhododendron Loureiroanum G. Don. Je comprends qu'on ait reculé devant le peu deu- phonie et la forme étrange des mots Berteroi, Durandoi, Grilloi, et cepen- dant ils devraient avoir la préférence. M. de Schænefeld présente les observations suivantes : Notre savant confrére, M. Clos, propose d'écrire en francais Élxagnées, Tropæolées, etc. Je ne saurais, Messieurs, partager cet avis. En effet, la diphthongue monosyllabique (ou double lettre) latine Æ (qui n'est elle-méme que la transformation de la diphthongue grecque AI) n'existe dans aucun mot réellement francais; elle n'est pas admise, que je sache, dans le Dictionnaire de l'Académie, et l'on peut dire qu'elle est étrangère à notre langue. Dans tous les mots latins où elle se trouve, cette diphthongue est transformée en É quand ces mots sont. francisés. Exemples : Égypte, Égée, Enée, Esope, Bétique, Dédale, César, hérésie, etc., etc. Cette règle est si _ généralement suivie qu'on peut la considérer comme absolue (1). (1) Les exceptions à cette règle sont tellement rares qu'il y a à peine lieu de les men- tionner. ll est vrai que, dans quelques dictionnaires francais, on trouve écrits par Æ un très-petit nombre de mots fort peu usités ou tout nouveaux; mais celte orthographe peut être le résultat d'une inadvertance soit de celui qui le premier a introduit l'un de ces mots dans la langue, soit du lexicographe lui-même, M. Littré, dans son admirable SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1864. A Il n'en est pas de méme de la diphthongue OE. Celle-ci est bien francaise, car nous la trouvons dans des mots dont la nationalité est incontestable, tels que : cœur, œil, œuf, bœuf, mœurs, etc. Aussi l'OE des Latins (transforma- tion de l'OI des Grecs) passe-t-il le plus souvent sans altération dans les mots francisés. Exemples : OEnone , OEdipe , edéme , ænologie, fœtus, etc. Tl y a cependant quelques exceptions, telles que Phérix, Phénicie, Béotie, fétide, économe ; mais la règle n'en subsiste pas moins. Or, ces régles du langage habituel, il est bon de les suivre aussi dans notre langage scientifique. Je crois donc que les JE des noms latins de plantes doivent devenir des É en francais, mais que les OE peuvent étre main- tenus. Il en résulte. que nous écrirons, d'une part, Éthuse, Égopode, Nymphéacées, Tropéolées, Césalpiniées, É'léagnées, etc.; et, de l'autre, OEnanthe, MN Tan Cælospermées, etc. C'est. toujours ainsi que nous nous sommes efforcós d'écrire dans le Bulletin de notre Société. Quant à la manière de latiniser les noms d'hommes modernes (francais, allemands, italiens, anglais, russes, etc.), dont la désinence est souvent rebelle à la forme latine, je ne crois pas qu'il soit possible d'établir une règle inva- riable à son égard. Il me paraît difficile de décider, par exemple, si l'on doit écrire Candollus ou Candollius, et par conséquent au génitif Candolli ou Candollii. Pour ma part, Candollius me semble plus euphonique et par cela méine préférable, mais je ne prétends pas que cette forme soit plus correcte que Candollus. L'autorité de Sprengel en matière de philologie botanique est sans doute fort respectable, mais il ne me paraît pas qu'elle ait une grande valeur à l'égard du point de détail traité par M. Clos ; car Sprengel lui-même y attachait si peu d'importance qu'il a latinisé diversement non-seulement deux noms de méme désinence (Claytonus et Millingtonius), mais jusqu'à un méme nom (Mori- soni et Morisonii, Dodartus et Dodartius). La seule manière de procéder qui me semble tout à fait rationnelle, c'est de prendre le radical du nom moderne à latiniser, et d'y ajouter, suivant le goût de chacun, la désinence ws ou čus, qui devient au génitif ¿ ou zi. Il suit de là que je ne saurais approuver ni le nominatif Cando/leus, ni le génitif Candollei, ni l'adjectif Candolleanus. L'e muet, qui termine beau- coup de noms francais, est une lettre sans importance, qui ne fait pas partie du radical du mot et qui doit disparaître dans la désinence latine. Il. en est de méme des e, ? et o, placés àla fin de la plupart des noms méridio- Dictionnaire de la langue française, donne trois mots commençant par JE, savoir Ædi- cule, Ærarium et Æthrioscope. J'ai un grand respect pour la profonde érudition de cet éminent philologue, et je dois m'incliner devant son verdict, mais j'avoue qu'il m'est im- possible de comprendre pourquoi il a admis trois exceptions à une règle qu'il a suivie pour des centaines de mots. A2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. naux (1). Pour lo surtout, l'euphonie exige impérieusement cette suppression, et je préfère de beaucoup Berterii, Berteriana, Broterii, Broteriana, à Berteroi, Berteroana, Broteroi, Broteroana, qui froissent l'oreille par un hiatus. Ce qui vaudrait encore mieux, à mon avis, ce serait d'écrire au génitif Berteronis et Broteronis, comme M. Clos l'approuve lui-méme pour Chamissonis. Je ne puis d'ailleurs adopter tout à fait l'opinion de notre honorable confrère relativement à la manière de latiniser les noms terminés en on. Je crois qu'il faudrait établir ici une distinction entre les noms francais et les noms étrangers. Puisque les Français francisent les noms latins en changeant la dési- nence o en on (Cato devenant Caton), ils devraient aussi, pour étre logiques, latiniser les noms francais en changeant on en o. C'est pourquoi, comme mon savant ami M. Duval-Jouve, j'écrirais volontiers C/auso, Clausonis, et de méme aussi Cosso, Cossonis, Godro, Godronis, etc. D'autre part, puis- que les étrangers écrivent Cato et non Cafon, je crois qu'il vaut mieux, comme le propose M. Clos, latiniser leurs noms terminés en on de la maniere suivante : Donius, Donii, Aitonius, Aitonii, etc. Yl me paraît surtout indis- pensable d'adopter cette forme pour les noms anglais ou suédois terminés en son. Cette dernière syllabe signifiant fils, on ne pourrait, sans dénaturer le sens primitif de ces noms, écrire Æichardso, Andersso, etc.; on doit évidem- ment écrire Æichardsonius et Anderssonius, etc. En d'autres termes, les noms francais en on, latinisés, devraient être de la troisième déclinaison, mais les noms étrangers devraient étre de la deuxieme. ; Dans sa longue énumération, dressée avec un soin si scrupuleux, M. Clos n'a pas mentionné les noms français terminés par un Y (comme Savigny, Lamy, Bory, etc.). Eh bien ! je crois, quant à moi, que cet Y doit dispa- raitre en latin, car les mots Savignya (DC.), Epilobium Lamyi (Schultz), Isoëtes Boryana (DR.), ont quelque chose qui choque, sinon l'oreille, au moins l'œil du puriste. En effet, dens un mot LATIN, l'Y ne peut être que le représentant d'un hypsilon grec. ; Or PY qui termine une foule de noms plus ou moins modernes (d'hommes et surtout de lieux) n'a absolument aucun rapport avec la lettre grec- (4) Je dois reconnaitre que la manière de procéder que je propose a un petit incon- vénient, signalé par M. Clos, En latinisant invariablement Durand, Durande, Durando, en Durandius, Durandii, on ne précise pas s'il s'agit de l'un ou de l'autre de ces trois botanistes. Mais en résultera-t-il grand dommage? Celui qui aura intérêt à savoir à qui l'espéce a été dédiée ne pourra-t-il pas, le plus souvent, remonter à l’origine de son nom? Et d'ailleurs cette rigoureuse précision, que semble exiger M. Clos, peut-elle étre toujours obtenue? Comment fera-t-on quand plusieurs auteurs portent le méme nom? Comment, par exemple, en écrivant Muelleri (ou Muellerii), indiquera-t-on quel est celui des nom- breux botanistes nommés Mueller auquel est dédiée l'espéce? N'en sera-t-il pas de même pour Candollii, Hookerii, Kochii, etc.? à | | | SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1864. A3 - que (1). C'est un simple redoublement de l'I, ou plutôt un monogramme composé d'un I et d'un J (semblable au chiffre romain 77, qui sert souvent à numéroter la seconde page d'une préface). Et la preuve, c'est que jadis on a parfois écrit ce soi-disant I grec (que je serais tenté d'appeler pseudhy- psilon) avec deux points (comme les Allemands le font encore aujourd'hui). Je pense donc qu'il serait trés-convenable d'écrire en latin Savignia, Lamii et Boriana (2). Je le répète, pour bien faire comprendre ma pensée et pour insister sur un fait que je n'ai encore vu signalé nulle part, mais qui ne m'en paraît pas moins certain, il y a, dans la langue française et dans la plupart des autres langues européennes, deux Y, de valeur et d'origine tout à fait différentes : l'un qui représente l'hypsilon grec (ayant ou non passé par l'Y latin) et qui ne figure que dans les mots tirés du grec; et l'autre (pseudhy- psilon) qui n'est qu'un I suivi d'un J, et qui, en francais, se trouve, soit à la fin des noms d'hommes et surtout de lieux (ex. Passy), soit comme liaison entre deux syllabes (ex. payer), soit comme affirmation d'une seconde syl labe (ex. pays). Ces deux signes graphiques (hypsilon et IJ) ont, dans notre langue, la méme forme Y, mais n'en sont pas moins tout à fait distincts l'un de l'autre; et, quand on latinise un nom francais, on doit, suivant moi , tenir compte de cette distinction (3). De même que lY moderne (pseudhypsilon) résulte de la combinaison de PI voyelle avec l'I consonne (ou J), de méme aussi le signe graphique W (usité sutout par les peuples du nord de l'Europe) provient de la réunion de PU consonne (oa V) et de PU voyelle (4). Ce signe était inconnu aux anciens Romains, et ne doit, par conséquent, pas plus que lY, figurer dans la dési- nence des noms modernes latinisés. C'est avec raison que l'on a écrit en latin (4) Dans les manuscrits du moyen âge, ainsi que dans les livres français imprimés aux xvi et xvie siècles et dans ceux que l'on réimprime aujourd'hui avec l'orthographe du temps (les Essais de Montaigne, par exemple), presque tous les mots qui se termi- nent maintenant par un I, sont terminés par un X (ex. celuy, amy, roy, loy, etc.).: Cet usage vicieux a été réformé au xvit siècle pour tous les mots ordinaires de la langue, mais, par une étrange inconséquence, il a persisté jusqu'à nos jours pour la plupart des noms d'hommes et de lieux. « La lettre Y, dit M. Louis Barré (daus son introduction » à une édition récente des ceuvres de Rabelais), joue un très-grand rôle dans la vieille » orthographe, mais ce n'est presque partout qu'un trait de plume superflu, une simple » fioriture de calligraphe. » d i (2) Il serait encore plus exact d'écrire Savignija, Lamiji et Borijana, et je n'hésite - rais pas à proposer cette orthographe, si tous les peuples modernes prononcaient le J latin comme le prononcent les Italiens et les Allemands, et comme Yont certainement prononcé les anciens Romains (qui ne distinguai ni graphiq t ni phoniq t FI consonne de l'I voyelle). Mais les Francais, les Anglais et les Espagnols ont diverse- ment modifié la prononciation de cette lettre (introduite dans l'alphabet latin par les grammairiens du xvi* siècle), et il en résulte que les mots que je viens d'écrire paraitraient sans doute anjourd'hui malsonnants dans l'ouest de l'Europe. (3) Les anciens botanistes en tenaient parfaitement compte. Ainsi le nom de Ray a tou- jours été écrit en latin Raius ou Rajus, et non Rayus. - (4) Tout le monde sait que PU et le V, comme TI et le J, ont été perpétuellement confondus l'un avec l'autre jusqu'au xvi° siècle, et même souvent encore plus tard. Ah SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. le nom de la ville de Glasgow, Gl m. Les botanistes ne devraient donc pas écrire Grewius, Willd. ius, Willd. j , etc., mais Grevius, illd. , Willdenovianus, etc. (1). On m'objectera peut-être une apparente inconséquence; on me demandera pourquoi je propose de con- server la lettre W qui commencele nom de Willdenow et de changer celle qui letermine. Maisla réponse est facile. Modifier la lettre initiale, ce serait défi- gurer le nom, le rendre méconnaissable, et le déranger de sa place dans la série alphabétique. D'ailleurs, dans les mots Willdenovius, Willdenovianus, quelles sont les syllabes réellement latines? Ce sont évidemment celles de la désinence: vius ou vianus. Or c'est seulement de ces syllabes de la dési- nence qu'il importe d'exclure les caractéres étrangers à l'alphabet latin, tels que les lettres W et Y (à moins que cette derniere ne représente le véritable hypsilon grec, comme dans megastachyon, etc.). Je partage d'ailleurs entiérement une des opinions émises par M. Clos au commencement de sa notice. Que les noms propres prennent une forme sub- stantive ou adjective, il faut se garder de redoubler la consonne finale. On doit donc écrire Closianus et non Clossianus. Ainsi que le fait trés-justement observer notre savant confrère, cette interpolation d'une consonne ne présente aucun avantage et ne peut avoir que des inconvénients. M. Cosson donne lecture de la communication suivante, adressée à la Société : DESCRIPTION DE SIX NOUVELLES ESPÈCES A AJOUTER A LA FLORE D'ALGÉRIE, pr M, G. MUNBY. (Oran, janvier 1864.) SILENE ARGILLOSA sp. nov. Planta annua, caulo stricto, superne dichotomo, hirsutiusculo ; foliis lan- ceolatis, sessilibus, margine serrulatis; panicula corymbosa, fasciculata ; calycibus viscoso-pubescentibus, 10-striatis, per anthesim cylindricis, fructi- feris conoideis; petalis rubris, corona laminam æquante ; capsula cylindra- ceo-ovata, calycem paulo superante, thecaphorum quadruplo excedente ; seminibus brunneis, cochleatis, sub lente striato-rugosis. (1) Il serait encore plus exact d'écrire Grevuus, Willd Willd etc. Cette forme, je le reconnais, est moins Hoquet cependant les mots latins tuus, apuanus, ne choquent loreille de personne, — Pour prouver que le W (que nous appelons double-vé à cause de sa figure, et que nous considérons habituellement comme une consonne) est bien la combinaison d'une consonne et d'une voyelle, il suffirait de rappeler que cette lettre est prononcée comme une consonne par les Allemands et comme une voyelle par les Anglais. Ajoutons que cette prétendue consonne est la seule qui puisse jouer le rôle de voyelle dans les mots qui semblent n'en contenir aucune. Ces mots sont, il est vrai, fort rares. Cependant notre vénéré maître M. J. Gay en a cité SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1864. A5 In arvis argillosis, An Beida prope Oran. Aprili et maio floret. — Tota planta 20-30 centim. alta. Affinis S. fuscatæ, sed capsule forma longe differt. ARENARIA POMELI sp. nov. Planta annua, glabra, caule erecto, ramoso, 3-4-pollicari ; foliis spathulatis, sessilibus, margine scabris ; floribus paniculatis; sepalis maximis, late ovatis, carinatis, carina margineque hispidis ; pedunculis erectis, fructiferis calycem triplo excedentibus ; petalis albis; capsulis globoso-ovatis ; seminibus sphæ- ricis, rugulosis, rufis. $ B p In sterilibus regionis montanæ, apud fodinas plumbeas Gharrouban regni Maroccani ad fines legit maio florentem amicus Pomel, Affinis A. serpyllifoliæ, a qua characteribus notatis satis differt. ONONIS MEGALOSTACHYS sp. nov. Planta annua, caule sesquipedali, stricto, superne parce ramoso, striato; foliis trifoliolatis, foliolis oblongis, valde serratis, intermedio petiolulato ; sti- pulis ovato-lanceolatis, serratis; bracteis late ovatis, striatis, acutis, papyra- ceis; floribus dense spicatis, vix exsertis, sordide albidis, summis evanidis, spica 6-pollicari; calycibus villosis, inflatis, segmentis longe aristatis inferiore longiore. In pratis humidis provinciæ Oran prope Le Sig, maio florentem legi. Affinis O. speciosæ Lag. : ONONIS GRANDIFLORA sp. nov. : Planta annua, ramosa, villosa ; foliis petiolatis, trifoliolatis, foliolis obovatis apice tantum valde serratis, superioribus inter flores simplicibus ; floribus soli- tariis axillaribus, pedicellatis, pedicellis muticis sub flore articulatis folia multo excedentibus ; calycis laciniis villosis, striatis, linearibus, tubum plus duplo excedentibus; corollae vexillo alisque purpureis, carina flavida ; legumine cylindrico, longe exserto, nutante ; seminibus rufis. In collibus siccis prope Gharrouban, maio florentem legi. Inter O. laxifloram Desf. et O. pendulam Desf. locum medium tenet. Flores illos O. Natricis L. æquant. TRIGONELLA UNIFLORA Munby Cat. Alg. 1859. Planta annua, glaberrima, caule prostrato; foliis longe petiolatis, foliolis. quelques-uns (Cwm, Cwn, etc.) dans l'intéressant récit de son voyage au pays de Galles (voy. le Bulletin, t. X, p. 420 et suiv.). Il existe méme, chose étrange et peu connue, un mot frangais sans voyelle apparente (car je dois considérer comme français, quelle que soit son origine, le nom d'un village situé en pleine Ile-de-France, dans la plus ancienne partie du domaine des rois capétiens). Nous avons, à quelques lieues de Paris, entre Pontoise et Marines, dans la vallée de la Viosne, où j'ai souvent herborisé, une commune dont le nom actuel et officiel est Ws (Carte du Dépôt de la guerre!). Or comment prononcer ce nom, si le W ne renferme pas une voyelle? 46 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. obcordatis. apice serratis; floribus sessilibus, subsolitariis axillaribus; calycis dentibus æqualibus, lanceolatis, tubum æquantibus ; legumine glabro, com- presso, calycem æquante, apice obtuso; seminibus fuscis. — In pratis humidis provinciarum trium sat rara. Maio floret. Affinis T. ornithopodioidi DC., a qua differt floribus sessilibus subsoli- tariis. LINARIA 'ELEGANS sp. nov. — L. reticulata auct. non Desf. Planta annua, caule glaberrimo, spithameo (20 centim. ) ; foliis surculorum subternis lanceolatis, caulinis linearibus ; floribus racemosis, sub anthesi capi- tatis capitulo apicibus bractearum nitentibus coronato ; pedicellis calycibus bracteisque longioribus ; bracteis oblongis, villosis, margine apiceque scariosis nitidis; calycis segmentis. oblongo-spathulatis, villosis ; corolle labio supe- riore extus piloso, labio inferiore albo lineis purpureis reticulato, fauce auran- tiaca ; bracteis, calycibus rachique purpureis. Affinis Z. viscosc Dum. -Cours, , a qua differt characteribus notatis tempo- reque florendi. — L. reticulata Desf., cujus synonymon est Antirrhinum pinifolium Poir. , planta cirtensis (La Calle), toto ccelo differt. M. Cosson communique ensuite à la Société les notes suivantes : NOTES RECTIFICATIVES DE QUELQUES-UNES DES DÉTERMINATIONS DES PLANTES D'ESPAGNE RECUEILLIES ET DISTRIBUÉES EN 1863 PAR M. E. BOURGEAU, pr MM. REUTER et LANGE. N° 2368 et 2369. — Diplotaxis virgata et catholica. Les étiquettes de ces deux espèces sont transposées dans plusieurs collections (Lange). N° 2433. — Rosa canina var. sepium = R. inodora Fries (Lange). N° 2431. — Heracleum Sphondylium = H. Granatense Boiss. (Reuter). N° 2507. — Bellis sylvestris — B. pappulosa Boiss. (Reuter). N° 2508. — Doronicum Pardalianches — D. Carpetanum Boiss. et Reut. mss. (Reuter, Lange). N° 2454 et 2h55. — Erica australis et umbellata. Les étiquettes de ces deux plantes sont transposées dans plusieurs collections (Reuter, Lange). N* 2h67, —- Echium vulgare = E. polycaulon Boiss. Diagn. pl. Or. XI, 92 (Reuter), N° 2477. — Antirrhinum latifolium — A. Hispanicum Chav. (Reuter). N° 2582, — Scrofularia canina = S. frutescens L. (Reuter). N° 2485. — Armeria plantaginea var. l tha, — D'après M. Reuter, deux plantes ont été indifféremment distribuées sous ce numéro : l'une glabre, l'autre pubescente-veloutée ; ni l'une ni l'autre ne devraient étre rapportées à l'A. plantaginea, mais elles constitueraient peut-être deux espèces nouvelles bien différentes l'une de l'autre; SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1864. A7 N° 2496. — Rumex scutatus = R. induratus Boiss. et Reut. Pug. pl. nov. (Reuter). N° 2566. — Alopecurus pratensis — A. Castellanus Boiss. et Reut. (Lange). N° 2574 et 2575. — Agrostis nebulosa — A. truncatula Parlat. FI. It. (Reuter, Lange). N° 2569. — Aira flexuosa = X flexuosa var. Nit J. Gay (Lange). N° 2571 et 2573. — Aira pulchella = 5 lendigera Lag. non Aira minuta L. (Reuter, Lange). SÉANCE DU 96 FÉVRIER 1864. PRÉSIDENCE DE M. A. RAMOND. M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 12 février, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame l'admission de : MM. Goperr (Auguste), propriétaire, à Vue, par le Pellerin (Loire- Inférieure), presenté par MM. Viaud-Grand-Marais et Éd. Bureau ; Guanp (l'abbé V.), rue de Las-Cases, 26, à Paris, présenté par MM. le marquis de Noé et de Schœnefeld ; Lawpnix. (Armand), à la bibliothèque de Versailles, présenté par MM. de Boucheman et de Schonefeld. M. le Président annonce, en outre, deux nouvelles présentations. Lecture est donnée d'une lettre de M. le docteur Casaretto (de Génes), qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres. . 5 Dons faits à la Société : 4° De la part de M. J. Casaretto : Novarum stirpium brasiliensium decades. 2 De la part de M. Hasskarl : Rhopalophora, eine neue Gattung der Commėlynaceen: A8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 3* De la part de M. Clos : Catalogue des graines du Jardin-des-plantes de la ville de Toulouse pour 1863. & De la part de M. Alf. Perrier : Troisième note sur le Primula variabilis. 5° De la part de la Société d’horticulture et d'arboriculture de | la Côte-d'Or : Bulletin de cette Société, septembre et octobre 1863. 6° De la part de MM. Silliman et Dona : The american journal of science and arts, janvier 1864. - -7° En échange du Bulletin de la Société : Mémoires de la Société impériale d'agriculture, sciences et arts d'An- gers, t. VI, 3° cahier. * Flora oder allgemeine botanische Zeitung, 1863, 3* trimestre. Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture, janvier 1864. L'Institut, février 1864, deux numéros. M. Prillieux, vice-secrétaire, donne lecture d'une communication de M. Cauvet, docteur ès-sciences (1). M. Eug. Fournier, secrétaire, dépose sur le bureau un travail manuscrit de M. Vénance Payot (de Chamonix), destiné à faire suite au Catalogue des Fougères, Préles et Lycopodiacées des environs du Mont-Blanc, publié en 1860 par ce botaniste. Le nouveau travail 'de notre honorable confrére est une exposition systématique des Renonculacées croissant dans le périmétre de la flore étudiée par lui, c’est-à-dire dans un rayon de 20 kilomètres autour de la vallée de Chamonix. L'altitude, l'habitat et la station de chaque espèce y sont mentionnés avec soin ; M. Payot ne décrit d’ailleurs aucune espèce, seulement quelques variétés nouvelles des R lus aconitifolius et platanifolius: Ce travail est le spécimen d'un ouvrage plus étendu que nous fait espérer M. Payot, et qui ne sera rien moins qu'un catalogue complet de la flore du massif du Mont-Blanc. (4) M. Cauvet a depuis adressé, avec de nouveaux développements, la même commu- nication à la Société. Elle a été lue dans la séance du 27 mai 1864, et on la trouvera dans le compte rendu de cette séance. SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1864. 49 M. le Président annonce à la Société qu'un congrés d'horticulture et de botanique, organisé par la Fédération des Sociétés d'horti- culture de Belgique, s'ouvrira à Bruxelles le 24 avril prochain et siégera jusqu'au 26, en coincidence avec l'exposition universelle d’horticulture que prépare la Société royale de Flore, sous le pa- tronage du gouvernement de S. M. le roi des Belges. M. le Secrétaire général donne lecture de la lettre suivante, adressée à M. Cosson par M. Weddell : 4 LETTRE DE M. H.-A. WEDDELL A M. COSSON. Poitiers, 47 février 1864, Mon cher ami, Je vous adresse, avec prière de la communiquer à la Société botanique de France, la description d'un genre nouveau de Composées dédié à notre ami commun M. Gilbert Mandon, si connu aujourd'hui par la publication de ses belles centuries de plantes boliviennes. La plante sur laquelle j'établis ce genre figure dans cette collection sous le nom de Wandonia boliviensis Wedd. mss. La premiere fois que je la vis, elle n'attira que médiocrement mon attention : son port me suggéra alors la pensée qu'elle devait être rap- portée à la tribu des Eupatoriacées, Je fus donc agréablement surpris, à une seconde inspection, de lui trouver tous les caracteres essentiels des Compo- Sées labiatiflores, dont nous n'avons, comme vous le savez, aucun représentant en Europe, mais qui constituent, sans aucun doute, un des traits les plus marquants de la flore occidentale del'Amérique du Sud. C'était à la sous- tribu des Mutisiacées et en particulier à la division que j'y ai établie sous le nom d'Onoséridées (1) que je me proposais de rattacher le genre Mandonia, et mon intention était d'attendre, pour en donner la description, la publication dont M. Mandon s'occupe de tracer le plan, quand des circonstances particu- lières sont intervenues pour m'engager à anticiper sur elle. Au moment d'ex- pédier à ses souscripteurs les premieres centuries de sa collection, M. Man- don eut l'heureuse idée de demander à M. Schultz-Bipontinus son opinion sur un certain nombre de Composées que l'absence de points de comparai- son ne lui avait permis de déterminer qu'incomplétement. Le savant synan- (4) Je divise les Mutisiacées en trois groupes : 4° Les Flotowiées, à corolles toules tubuleuses, 5-lobées, non bilabiées ; f 2° Les Onoséridées, dont les corolles périphériques sont bilabiées, et celles du disque 5-lobées et régulières; 3° Les Mutisices, à corolles toutes bilabiées. Le groupe des Onoséridées peut être partagé en deux groupes secondaires : l'un ( Euo- noséridées), dans lequel se place le genre Mandonia, caractérisé par ses corolles du disque à lobes ou laciniures dressés ; et l'autre (Plaziées), par ses corolles du disque à la ciniures roulées en dehors. i t T. XI. (SÉANCES) 4 50 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. thérographe rede de répondre à cette invitation; et je ne tardai pas à e que mon Mand devait, selon lui, être rapporté au genre 7ri- dom classé, dansle Prodromus, parmi les Sénécionidées et dans le groupe des Galinsogées. Je ne doutai pas, dès lors, que je ne me fusse laissé abuser par quelque fausse apparence; mais, néanmoins, je recommencai sur de nou- veaux frais l'analyse de ma plante, et, je me hâte de le dire, le résultat de cette nouvelle étude fut de me confirmer dans mes premiéres conclusions. M; Schultz avait, en attendant, donné fort gracieusement à M. Mandon l'es- pérance de le dédommager de la perte qu'il lui faisait éprouver, et je viens, en effet, de savoir que cette promesse est sur le point d’être réalisée. Or, loin de moi l'idée de priver notre ami des avantages d'une seconde dédicace! Mais je n'en suis que plus désireux de bien constater la priorité de la mienne, et c'est dans ce but que je prends la liberté de prier la Société botanique de vouloir bien lui accorder une petite place dans son Bulletin. Recevez, etc. H.-A. WEDDELL. Suitla description du nouveau genre établi par M. Weddell : MANDONIA, gen. nov. Capitulum multiflorum, asteriforme, heterogamum, fl. radii circiter 12 fe- mineis, disci numerosis hermaphroditis. /nvolucrum subhemisphæricum, squamis 3-A-serialibus, imbricatis : exterioribus obovatis, subherbaceis, in- ferne striatis, apicem versus glanduloso-pilosis ; interioribus sensim majoribus, oblongo-lanceolatis, obtusis, dorso parce glandulosis, margine membrana- ceis purpurascentibusque. Receptaculum subconvexum, paleaceum, paleis lanceolatis setaceo is pellucidis apiceque coloratis flores disci æquan- tibus. Corolle radii Sivólucro | longiores, bilabiatæ, tubo recto gracili superne non aut vix ampliato extus laxe piloso, labio exteriore quam tubus dimidius paullo breviore elliptico apice truncato tridentato, labio interiore brevi usque ad basim bipartito laciniis linearibus erectis. Corollæ disci involucrum æquantes, tubulosæ, tubo supra medium ampliato, cylindraceo, parce piloso, limbo brevi equaliter 5-lobato seu dentato, lobis triangularibus erectis. Stamina (in fl rad. prorsus deficientia) infra medium tubum inserta: antheris (quam filamenta nonnihil longioribus) linearibus, caudatis alatisque, inclusis, alis parvis ovatis obtusis, caudis brevibus acutis glabris. Stylus fl. rad. et disc. inferne incrassatus, ramis (in fl. rad. longioribus) linearibus, apice nudis velutique appendiculatis, papillis stigmatis apicem ipsum nempe haud vestientibus. Ac/venia rad. et disc. subconformia, obovato oblonga sub- compressa atque obsolete tetraquetra, pilosa. Pappus bi-tri-serialis, setis valde inæquilongis : interioribus longioribus, extimis quibusdam quam ceteri pluries brevioribus, omnibus praesertim superne plumosis, SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1864. 51 Herba boliviensis, annua, sesquipedalis, hirta; caule subsimplici v. saepius simpliciter ramoso ; ramis erectis, elongatis, gracilibus, striatis, superne nudis, monocephalis; foliis oppositis, lineari-lanceolatis, acutis, petiolatis, irregula- riter sinuato-paucidentatis; corollis radii albidis, labio exteriore inferne put- purascente, disci luteis. Genus ab omnibus aliis Mutisiaceis distinctissimum receptaculo paleaceo. Species unica. MANDONIA BOLIVIENSIS Wedd. mss. in sched. pl. boliv. Mandon. exsicc. Hab. Bolivia : in cultis et incultis, viciniis oppiduli Sorata, ad San Pedro et in monte Lorecasa, alt. 2600-3200 metr. EXPLICATION DES FIGURES (Pl, I de ce volume). Fig. 1. Portion d'un individu florifére, de grandeur naturelle.— N. R. Les objets repré- sentés dans toutes les autres figures, sont vus sous un grossissement plus on moins fort. Fig. 2. Foliole externe de l’involucre, Fig. 3. Un des poils glanduleux de la partie supérieure de cette foliole. Fig. 4. Foliole interne de l'involucre. Fig. 95. Fleuron femelle bilabié de la circonférence. Fig. 6. Partie supérieure de la corolle de ce fleuron. Fig. 7. Partie supérieure du style du méme fleuron. Fig. 8. Face interne de l'une des branches du style. 9 . Portion de l'aigrette vue par sa face interne; les poils de longueur inégale y sont visiblement disposés sur plusieurs rangs. . Fleuron hermaphrodite tubuleux du centre, avec sa paillette qui persiste sur le réceptacle. Fig. 11. Paillette isolée, Fig, 12. Colonne staminale. Fig. 13. Étamine isolée. Fig. 14. Style d'une fleur hermaphrodite, avec le disque annulaire qui en entoure la base atténuée. Fig. 15. Partie supérieure de ce style. Fig. 16. Face interne de l'une des branches du méme. ie] m = = M. Eug. Fournier fait à la Société la communication suivante : MONOGRAPHIE DU GENRE FARSETIA, pr M. Eugène FOURNIER. Le genre FARSETIA, rapporté par MM. Grenier et Godron (F7. de Fr. I, 113) à R. Brown, par MM. Bentham et J.-D. Hooker (Gen. pl. I, 72) à Desvaux, et par Desvaux (Journ. bot. IIT, 173) à Forskal, a été, en réalité, établi par Turra (Farsetia novum genus, Venetiis, in-4°, 1765; et Giornale d'Italia, 4166, t. II, p. 70) pour le Farsetia œgyptiaca qui devint ainsi le type du genre. Dans la seconde édition de l’ Hortus kewensis, R. Brown étendit les limites de ce genre, que De Candolle restreignit en en séparant l'Aubrietia et le —« et réduisit dans le Systema et le Prodromu à sept 52 SOCIÈTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, espèces, dont une, le F. eriocarpa, doit être supprimée. De Candolle avait refusé d'admettre le genre proposé en 1772, sous le nom de Fibigia, par Medikus dans ses Pflanzengattungen, et l'avait rattaché comme section au genre Farsetia. Les découvertes faites en Asie-Mineure par Aucher-Éloy et M. Kotschy, en Arabie, dans l'Inde supérieure et sur la cóte orientale d'Afrique, ont porté aujourd'hui à 26 le nombre des espèces de ce genre, que nous avons désiré, pour cette raison, soumettre à un travail d'ensemb!e dont il n’avoit pas été l'objet depuis la publication du premier volume du Prodromus (1824). Avant d'entrer dans la partie descriptive de ce travail, je dois exposer les résultats que m'a fournis l'étude particulière de certains organes des plantes qui y sont étudiées, et spécial du du péricarpe, dela cloison et de quelques caractères offerts par les graines. Le tomentum présente deux caractères différents. Tantôt il se compose de poils en navette, véritables poils malpighiés : c'est dans les espéces qui appar- tiennent à la section Farsetiuna DC.; tantôt il est constitué par des poils unicellulés rameux, dans les espèces des deux autres sections, Cyclocarpæa et Fibigia. Alors on a sous les yeux, au microscope, quand on examine un poil détaché, une cellule creuse et contenant de la chlorophylle, des matières huileuses et divers granules, perforée dans le point où elle a été séparée de son pédicule, et émettant sur divers points de sa périphérie des rayons plus ou moins allongés qu'enveloppe une cuticule épaisse. Les formes de ces poils varient un peu dans chaque espèce, et surtout le mode de division de leurs branches ; mais on en trouve de plusieurs grandeurs sur la méme espéce. Quand le prolonge- ment creux et plein de matière verte pénètre longuement dans les rayons, les poils paraissent verts à la vue simple ; ils sont blancs dans le cas contraire. Entre les Farsetia clypeata R. Br. et F. eriocarpa DC. , il n'y a d'autre dif- férence que le développement des poils. Le célébre botaniste génevois a dis- tingué cette dernière espèce de la précédente comme ayant des silicules « non pube brevi, sed villis longis albis simplicibus obsita ». Or les poils du F. eriocarpa ne sont pas simples, mais pourvus de rayons très-longs et non rameux, qui, brisés à leur base, peuvent facilement étre pris pour des poils simples. D'ailleurs, sur une valve de F. eriocarpa, on trouve des poils de toutes les dimensions (1). — Quant au pédicule qui supporte ces poils uni- cellulés, c'est une cavité close, entourée de cellules remplies de chlorophylle, dont les parois font saillie en dehors de l'épiderme pour se continuer avec celles du poil. On peut admettre, je crois, que ces poils, qui étalent leurs rayons dans l'aunosphére et qui i de la matière verte, accomplissent des fonctions de respiration, non-seulement sur les feuilles, mais encore sur () J'ai observé sur le rayon d'un poil unicellulé de Farsetia des formations spirales, qui rappellent celles qu'on a décrites sur les poils des Asclépiadées et d autres plantes, SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1864. 53 les silicules, qui en sont si abondamment garnies. Cela est intéressant à no- ter, vu qu'il s'agit de plantes croissant dans des localités très-sèches, dont les feuilles sont trés-réduites dans leur volume; les fruits paraissent destinés à suppléer au défaut de parenchyme foliacé. C'est ce point de vue que nous allons développer en traitant spécialement du péricarpe. Il y alongtemps que l'on a comparé le péricarpe d'un fruit à une feuille redressée et repliée par ses bords : témoin l'expression de feuille carpellatre. - L'examen anatomique d'un fruit de Crucifère, et spécialement de Forsetia, eu donne une preuve élégante. Ici il existe, comme dans la feuille, deux épi- dermes : l'un, extérieur, correspondant à l'épiderme de la page inférieure de la feuille ; l'autre, intérieur, correspondant à celui de la page supérieure. Le premier présente de nombreux stomates; le second en est complétement dépourvu; il en présente dans quelques Crucifères, d’après M. Schleiden (Grundzuege der wiss. Botanik, &* éd. , 1861, p. 491). Les deux épidermes présentent des poils. Sur l'épiderme intérieur du F. triquetra, on observe de longs poils blancs faisant saillie dans la cavité du péricarpe. Sous lépi- derme extérieur se trouve une couche de parenchyme vert, comprenant deux ou trois rangées de cellules, et parcourue par une nervure médiane et ses ramifications, formées de vaisseaux poreux et de trachées déroulables. C'est la structure d'une feuille. — Voici maintenant des différences. Entre ce paren- chyme et l'épiderme intérieur, est un tissu cortical représenté par des fibres allongées et larges, dont les parois présentent de nombreuses ponctuations. La couche la plus interne de ces fibres est dirigée dans le sens de l'axe du fruit; elle est seule dans les espèces de la section F'arsetiana, que j'ai exa- minées à ce point de vue. Il en existe une seconde dans le F. clypeata et deux autres dans le F. suffruticosa; elles se croisent obliquement. La cloison est constituée, dans le F. suffruticosa, par deux lames celluleuses accolées et hyalines, formées de cellules allongées transversalement, à parois minces, non traversées par des canalicules. Dans le F. clypeata, la cloison, toujours transparente, est également constituée par deux lames qui, en arrivant de chaque côté sur les placentas, se séparent et embrassent le placenta dans l'angle de leur dédoublement; de sorte que les funicules perforent toujours la cloison pour pénétrer dans l'une des deux loges, et par conséquent peuvent réellement être dits adnés à leur naissance. — Ces deux lames sont formées de cellules disposées comme dans le F. suffruticosa, mais plus larges, à parois plus épaisses et percées de nombreuses ponctuations dont les canaux s'abouchent avec ceux des cellules voisines. i Dans la plupart des cspèces de la section Farsetiana, il n'existe qu'une seule lame de cellules à parois minces; mais, en outre, cette lame est munie de nervures le long desquelles paraissent des vestiges d'une seconde lame. Ces nervures méritent une description spéciale. Il en existe une médiane et un grand nombre qui naissent latéralement de 54 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. celle-ci. Elles sont formées par des cellules allongées, réunies en petits faisceaux, Ces cellules sont sinueuses, de longueur et de diamètre inégaux, à parois épaisses, mais d'une épaisseur également variable, et percées de canalicules nombreux, qui ne traversent pas toujours toutes les couches d'accroissement et qui s'abouchent en général avec les canalicules des cellules voisines. Ces cellules sont arrondies à leurs extrémités, lesquelles s'écartent fréquemment delaligne médiane suivie par les faisceaux, pour s'étendre sur la cloison. Quelquefois elles s'entrecroisent et se superposent, mais sans jamais, autant qu'il me l'a paru, communiquer entre elles, Souvent elles se coudent à angle droit pour se porter en dehors du faisceau. Elles ne contiennent dans leur intérieur que quelques corpuscules brunâtres. Les cellules qui bordent les nervures sont ordinairement réduites à une seule rangée; elles sont allongées, perpendiculaires à ces nervures, el réfrac- tent la lumière plus fortement que celles de la lame sous-jacente. Dans le F. ægyptiaca var. ovalis, les cellules de bordure se rejoignent d'une nervure latérale à l'autre, et constituent ainsi une seconde lame, Jl est curieux de noter que cette espèce, qui tient le milieu entre la premiere et la deuxième section par la forme de son fruit, le tient également par les caractères histologiques de sa cloison. La cloison est perforée dans certains échantillons du F., ægyptiaca (Desf. FI. atl. tab. 160) ; elle manque complétement dans le F. umbellata. C'est le Cas de rappeler que la perforation de la cloison n’est pas un caractère géné- rique. Nous avons déjà montré que ce caractère varie dans le genre Ricotia (Bull. t. IX, p. 452); il varie encore dans le genre Smelowskia et dans le Succowia balearica d'après Desvaux (Journ. bot. III, 157); et on peut méme surprendre à cet égard des différences dans le même fruit, puisque dans le F. clypeata l'une des deux lames de la cloison est quelquefois perforée, l'autre restant intacte. Aussi aurons-nous à examiner ultérieurement la valeur des genres qui reposent sur la perforation, ou méme l'absence de la cloison, tels que les genres Eudema Humb. et Bonpl., Aphragmus Andrz., etc. Quant aux graines, elles sont en nombre trés-variable. A cet égard, il y a lieu de rappeler que le nombre des graines n'est pas un caractère générique dans la famille des Gruciféres, comme l'avait déjà reconnu M. Maly (Flora, 1845, P. 353), bien que je ne puisse souscrire à l'observation subséquente de cet auteur, et que j'aie bien des moyens de distinguer les Farsetia des Alyssum. La sériation de ces graines est également très-variable. Elles sont bisériées dans le F. ægyptiaca, le F, clypeata, le F. Jacquemontii, uni-bisériées dans le F. grandiflora, unisériées dans un grand nombre d'espéces du genre. J'ai déjà fait remarquer que l'on ne peut établir de division générique sur ce caractère, et notre vénérable et regretté collègue M. J. Gay, ainsi que M. Cosson, a soutenu cette opinion de son autorité (Bull. t. X, p. 9). M. J. Ball avait reconnu déjà la variabilité de la sériation des graines dans le SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1864. 55 genre Zraya (Bull. t. VII, p. 252), avant que j'appelasse l'attention sur ce point; et je suis heureux que mon avis ait encore été appuyé par M. Caruel (Sopra due Crocifere italiane, voy. le Bull. t. X, p. 171). Dans la même séance, mon ami M. Éd. Bureau m'a engagé à examiner si je trouverais dans l'ordre de superposition des graines uni-bisériées un caractère de quelque valeur ; j'ai constaté que ce caractère varie dans le même fruit, toujours sur les Farsetia, et ne saurait être pris en considération pour les Cruciféres comme pour les Bignoniacées. FARSETIA. Turra, Diss. Fars. 1, tab. 4. Desv. Journ. bot. IM, 173. R. Br. H. kew. ed. 2, 1V, 96. DC. Syst. II, 290; Prodr. I, 157. Endi. Gen. pl. n. 4865. Benth. et Hook. Gen. pl. I, 72. Herbæ v. suffrutices, pilis ramosis densis induti, caulibus teretibus, foliis inferioribus petiolatis, superioribus sessilibus, floribus pedicellatis spi- catis, sepalis erectis, lateralibus basi paulum saccatis, petalis longe unguicu- latis, stigmate et fructu compresso polymorpho, valvis planis in medio linea- tis, placentis inclusis, seminibus compressis ala picua cinctis, cotyled: septo parallelis, radiculæ accumbentibus, cellulis septi transversis linearibus compressis. Plantæ circummediterraneæ, etiam in Asia minore, in Ægypto et in Africae littore orientali crescentes, nec non in Arabia, in Syria, in Persia et in India boreali. Sect. I. FARSETIANA DC. Syst. II, 287 (Eufarsetia Boiss. Diagn. passim). Plante pilis malpighiaceis densis apprime villosæ; petala lamina oblonga, integra, purpurascentia; stamina omnia edentula; stylus ensiformis; siliqua, excepta una F. œgyptiaca, lineares, septo hyalino eleganter lineato, scilicet una membrana constante, nervis altera ineunte circumdatis, membranarum cellulis pariete tenui continuo clausis. + Stigmate bifido. 1. F. grandiflora n. sp. — Schimp. exsice. 1853, n. 352, Annua, parce albo-pilosa, caule stricto parce ramoso, ramis virgatis; foliis lineari-lanceolatis acutis, majoribus 5-6 cent. longis; floribus magnis, laxe spi- catis, alabastris elliptico-elongatis, sepalis viridibus, acutis, petalis violaceis lamina ovali calycem cylindricum duplo superante, ex ungue lineari repente enata, stylo gracili conico, stigmate lamellis 2 conniventibus acutis efformato; Siliqua 4-5 cent. longa, seminibus late alatis subbiordinatis, septo in medio ac lateraliter clare lineato, nervis lateralibus e medio angulis rectis orientibus, inter se reticulatis. Crescit in Abyssinia, in montibus circa 4000-5000 pedes altis, prope 56 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Choum-Dalaqué, juxta lumen Bellagaas, et ad Dscha-Dscha, augusto florens (Schimp.). ; 2. F. stenoptera Hochst. in Kotschy it. nub. exsice. n. 81. Annua, ramis albescentibus virgatis; foliis latioribus lanceolato-linearibus obtusis ; floribus laxe spicatis, alabastris elliptico-elongatis, sepalis albescenti- bus acutis, petalis purpureis limbo calycem dimidio superante in unguem decurrente, stylo columnari, stigmate lamellis 2 divergentibus acutis effor- mato, ovario lineari Sepe curvato; siliqua immatura lateraliter incurvata, nervo prominentissimo notata, Crescit ad montem cordofanum Arash-Cool, et in planitie sub Mimosis, 30 sept. florens (Kotschy). 3. F. Jaequemontii Hook. f. et Thoms. in Journ. Linn. Soc. V, 148. Jacquemont ezsicc. n. 77. Apprime albo-pilosa, ramis a basi suffruticosa adscendentibus ; foliis linea- ribus parvis ; floribus parvis spicatis, alabastris subglobulosis, sepalis hirsutis, obtusis, petalis gracilibus, purpureis, limbo in unguem decurrente, oblongo, calycem dimidio superante, stylo parvo, in lobos stigmatiferos 2 conniventes fisso; siliqua 5-6 cent. longa, seminibus biordinatis, septo in medio clare ac lateraliter obsolete lineato. Crescit in India superiore: in A ffghani (Griffith), Belutchist (Stocks), Pundjab ad Pindadur-Rhan (Jacquemont), Multan (Edgeworth), Loodia- nah (Thomson), Scind (Dalzell), Salt-Range (Fleming) et circa Calcutta (Jacquemont). 4. F. Boivini n. sp. Suffruticosa, ramis adscendentibus gracilibus; foliis linearibus angustissi- mis sepe convolutis; floribus dense Spicatis, alabastris elliptico-elongatis, sepalis viridibus acutis, petalis..., stylo columnari, stigmate lamellis 2 acutis efformato ; siliqua stricta 4-5 cent. longa, seminibus uniordinatis, Septo vena media ac lateralibus oblique e media orientibus clare conspicuis. Crescit in littore Africæ orientalis ad Monbaze (Zanzibar); coll. Boivin. 5. F. longisiliqua Decaisne in Ann. sc. nat. 2° série, IV, 69. Walp. Rep. I, 139. — Matthiola stylosa Hochst, un. itin: exsice. 1837, n. 860. Basi suffruticosa, ramis viridi-albescentibus divaricatis longis ; foliis lineari- bus; floribus spicatis, alabastris ellipticis, sepalis viridibus obtusis, petalis limbo oblongo calycem dimidio superantibus, stylo longo, stigmate. in lobos acutos conniventes profunde fisso; siliqua 5-7 cent. longa, septo in medio clare lineato, lateraliter obsolete reticulato. Crescit in Arabia : in provincia Yemen circa His (Boivin), ad Tehama ct in saxosis montis Aaamara (Botta) et prope Aden (Perrottet); in provincia Hedjaz, in deserto circa Djeddah (Schimper, Botta). — wd SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1864. 57 ++ Stigmate capitato vel subbilobo. 6. F. linearis Decaisne in Ann. sc. nat. 2° série, XVII, 150. Walp. Hep. T, 139; Ann. IV, 195; non W. Hook. Ze. plant. tab. 808. — Matthiola prostrata Hochst. et Steud. un. it. ezsicc. 1837, n. 862. Basi suffruticosa, ramis viridi-albescentibus virgatis, nudis; foliis lineari- bus; floribus parvis spicatis, alabastris mediocribus subglobulosis, sepalis obtusis, petalis calycem minus quam dimidio superantibus, stylo longo, saepe fracto, stigmate brevissimo bilobo ; siliquis latis ovali-lanceolatis, 4-5 cent. longis, seminibus uniordinatis, septi nervis obsoletis, lateralibus obliquis reticulatis. Crescit in Algeria interiore (vere florens): in saxosis aridis collium circa Tyour (Kralik in Bourg. pl. alg. exsice. 1856, n. 240 a, etc.), in glareosis alvei exsiccati amnis Oued-en-Nsa ad Æl Farsch in ditione Mzab (Kralik pl. alg. sel. 1858, n. 13), prope Biskra secus torrentes (Balansa pl. alg. exsicc, 1853, n. 885) et in rupibus jugi Sfa (P. Jamin); etiam in Arabia ad Mascate (Aucher-Éloy exsice. n. 4069), et in arenosis vallis Metne prope Taifam in provincia Zedjaz (Schimp.), decembri florens. 7. F. ramosissima Hochst. in Kotschy ić. nub. 1841, nu. 26 et 305. Basi suffruticosa ?, ramis cinereis ; foliis lanceolato-linearibus, inferioribus longis; floribus dense spicatis parvis, alabastris snbglobulosis, sepalis obtusis, petalis purpureis limbo oblongo calycem paulo superante, stylo conico, stigmate subbilobo ; siliqua abbreviata appressa, marginibus sinuata, semi- nibus uniordinatis, septo in medio ac lateraliter clare lineato, nervis late- ralibus obliquis. Crescit in Nubia, in collibus arenosis, ad pagos cordofanos Chur-si et Abu-Gerad , septembri florens, decembri fructifera (Kotschy). 8. F. Hamiltonii Royle //. Himal. p. 71. Walp. Hep. I, 139. Hook. f. et Thoms. in Journ. Linn. Soc. V, 147.— F. linearis W. Hook. Je. plant. tab. 808. — Cheiranthus Farsetia Ham. in Wall. Cat. 108, non Willd. — Arabis incanescens Munro plants of Agra. Jacquemont ewsice. nn. 37 et 249. Annua, ramis virgatis ; foliis linearibus ; floribus spicatis parvis, alabastris subglobulosis, sepalis late scariosis obtusis, petalis roseis calycem paulo supe- rantibus, stylo conico, stigmate capitato ; siliquis 3-4 cent. longis, seminibus uniordinatis, septo in medio et lateraliter clare lineato, nervis lateralibus. Crescit in arenosis humidis, in campis et fruticetis, in planitie gangetica inter Agra et Delhi (Wallich), in Pundjab (Thomson), circa Kachmir (Jacquemont). Obs. Descriptionem a Royleana paulo discrepantem e speciminibus a cl. Hookerio filio ad Museum parisiense missis redegimus. : B SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 9. F. Edgeworthil Hook f. et Thoms. in Journ. Linn. Soc. V, 447. Foliis anguste linearibus ; petalis elongatis calycem cylindraceum superan- tibus; siliquis lineari-oblongis, stylo brevi, valvis medio valde costatis, septo integro. Crescit in Pundjab, in rupibus, ad Chundur-dak in Salt-Range (Edge- worth, Fleming) ; januario florens. Haud vidi speciem, qua, fatentibus cll. auctoribus F. ægyptiacæ valde affinis, ab ea siliquis tantum longioribus et valvis medio valde carinato- costatis differt. ! 10. F. sgyptiaea Turra /. c. Desv. Journ. HI, 473. DC. Syst. II, 288; Prodr. 1,157. Schenk Plant. species quas in itinere per "Egyptum, etc. p. 42. — Cheiranthus Farsetia V. Mant. 9h. Desf. FI. atl. 1I, 89, tab. 160. Del. Æg. 19. Sibth. et Sm. Prodr. Flor. gr. TI, 27. — Cheiranthus linearis Forsk. Æg. descr. 120 et Icon. rer. nat. tab. 16, fig. A. — Lu- naria scabra Forsk. Æg. descr. A47. — Lunaria ægyptiaca minor argen- tea Leucoii folio, flore leucophæo, siliqua perangusta decidua lanugine ( D. Lippi) Vaill. in kerb. — Arabice : gjerba, garbum. Frutex ramosissimus, incanus, ramis virgatis; foliis linearibus; floribus laxe spicatis , sepalis incanis, obtusis, petalis calycem duplo superantibus, limbo fusco, noctu olente, lineari, obtuso, integerrimo , ungue sepala supe- rante, stylo brevi persistente, stigmate bilobo ; siliqua late elliptica plus mi- nusve elongata, valde lineata, inibus biordinatis, septo aliquando perfo- rato hyalino, duabus membranis efformato, nervis lateralibus e medio angulis rectis orientibus. Var. a ovalis Coss. (F, ovalis Boiss. Diagn. VIII, 32. Walp. Ann. IL, 37). — Fructus ovalis. Scilicet in hac specie fructus forma nimis variat quam ut in charactere levioris momenti species instituatur; sicut cll. Hooker f. et Thomson in Journ. Linn. Soc. animadverterunt. Var. 6 oblongata (F. oblongata Presl Bot, Bemerk. 4844, p. 8). — Fructus oblongatus. Crescit in Algeria interiore : in saxosis aridis collium circa Tyour (Kralik), in glareosis alvei exsiccati amnis Oued en-Nsa ad El Farsch in ditione Mzab (Kralik pl. alg. sel. n. 13 a), in collibus arenosis prope Biskra (P. Jamin), et in glareosis amnis Oued Biskra (Balansa pl. alg. exsice. 1853, n. 886); in regno tunetano, ad radices montium prope Cafzam (Desf.); in Cyrenaica (Pacho ersicc. in herb. Lessert.); in Ægypto (Quartin Dillon, Olivier et Bruguières, Aucher-Éloy ezsicc. 1837, n. 238), circa Cahiram ( Kralik, Wiest un. itin.ezsicc. 1835, nn. 88 et 574), ad Gizeh (Delile), in JEgypto inferiore (Schimper); in Syria, ad Suez (Kotschy it. syr. 1855, n, 818), ad radices montis Sinaï (Bové ezsicc. n. 187; Schimp. un. itin, exsice. 1835, n. 353); in Arabia, ad montes Djebel Akadar prope Mascate (Aucher-Éloy SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1864. 59 exsice. n. 5083), etin monte /Vaamara (Delile); in Asia minore, inter Smyrnam et Magnesiam ; demum in India superiore, in provincia Afghanistan (Griffith). Sect. II. FiBiGIA DC. Syst. II, 288. Plantæ pilis unicellularibus ramosis dense villosæ; petala lamina ovali flava integra munita; stylus varians; stamina minora alata; silicula orbicularis, elliptica, villosa, septo enervi, bilamelloso, cellulis pariete incrassato clausis ; pericarpii zona corticali membranis duabus constante. 11. F. elypeata R. Br. H. kew. ed. 2, IV, 96. Desv. Journ. IT, 173. DC. Syst. II, 289; Prodr. Y, 158. Spr. Syst. II, 871. Duby Bot. 33. Gr. et Godr. F1. de Fr. 1,113. Rchb. Zzc. 672, n. 4987 ; Cent. II, p. 9, tab. 23, f. 4287. Host Austr. II, 250. Bertol. F!. ital. VI, 507. Presl FI. sicul. L 54. Guss. Fl. sicul. prodr. Y, 22h ; Synops. I1, 462. Tchih. As. min. Bot. 1, 293.— F'ibigia clypeata Med. Pflanzengatt. p. 90, tab. II, f. 23. Mœnch Meth. 261. — Lunaria clypeata All. Ped. Y, 245, n. 899. Colla Herb. ped. Y, 155, n. 3. Pollini Ver. II, 353. — Z. canescens Willd. Enum. II, 675. — Draba clypeata Lam. Dict. VI, 328. — Alyssum clypeatum L. Sp. plant. 909. Mill. Dict. n. 6. Willd. Sp. YII, 468. Schult. Obs. n. 952. DC. F. fr. IV, 696. Lois. Gall. IE, 55. Schkuhr Handb. IL, n. 1815, tab. 181. Targ. Zst. bot. III, 13. Smith Prodr. IL, 14. — Berteroa clypeata Ten. Nap. IV in Syll. p. 94 et V p. 58 et Syll. 317. — Alysson Dioscoridis Dod. Pempt. 89. — Alysson Dioscoridis putatum Lob. Ic. tab. 323, f. 1 ; Obs. 174 f. 3. — Alysson Dodonæi Cam. Hort. p. 42. Dalech. Zugd. 4444, f. 4. — Leucoium alyssoides clypea- tum majus C. Bauh. Pin. 201. Plukn. Alm. 215. Ray Hist. 788. — Alyssum siliqua lata quibusdam Lunaria flore luteo J. Bauh. Hist. II, 93h, f, 1.— Leucoium siliquis asperis clypeiformibus Morison Oz. II, 246. — Leucoium lunatum seu clypeatum asperum Morison I, 3, tab. 9, f. 4. — Lunaria Leucoii folio siliqua oblonga majore Tourn. Inst. 218. Vaill. in kerb, Seg. Ver. III, 66. — Lunaria siliculis subsessilibus incanis lateralibus Roy. Lugd-b. 333. Gron. Or. 80. 3 Basi suffruticosa, caulibus erectis, teretibus ; foliis inferioribus petiolatis, caulinis lanceolatis, integris v. remote dentatis; floribus dense spicatis parvis, alabastris ovatis, sepalis obtectis, petalis limbo oblongo calycem duplo supe- rantibus, stylo conico, stigmate capitato subbilobo; siliculis brevissime pedicel- latis suborbicularibus v. ellipticis, acutis vel obtusis, seminibus in quovis loculo ^-6 late alatis. : : : Var. a ebracteata DC. Syst. II, 289 (Lunaria orientalis, Leucoii folio incano, lutea, patula. Boerh. Ind. alt. 2, 6, n. Tin herb. Vaill.). Var 6 bracteosa DC, Syst. II, 288 (Lunaria folio Leucoii, siliqua longa 60 à SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. majori, ez alis foliorum erumpente Boerh. Ind. alt. 2, 7, n. 40 in herb. Vaill.). Var. y flore pleno (vidi in herb. Lessert. ). Var. à eriocarpa Spach mss. in herb. Musei parisiensis (F. eriocarpa DC. Syst. 1, 288; Prodr. I, 158. Delessert Je. sel. H, tab. 34. Tchih. As. min. Bot. 1, 293). — Silicula villis longioribus; foliis radicalibus minoribus. Var, c cyclocarpa Spach mss. in herb. Mus. paris. — Silicula orbiculari, Var. C ellipsocarpa. — Silicula elliptica. Var. n rostrata (Farsetia rostrata Schenk En. pl. Egypt. 52). — Silicula ovato-elliptica, stylo persistente mucronata. Var. 0 obovata (Farsetia obovata Boiss. in Kotschy //. syr. 4855, n. 442 et Diagn. V, ser. 9, 27). — Silicula obovata ; floribus magis dilute coloratis. Var. « macrocarpa (Farsetia macrocarpa Boiss. in Ann. sc. nat, 2* série, XVII, 89, et in Tchih. As, min. Bot. I, 294. Aucher-Éloy exsice. n. 236). — Fructu latiore, majore, truncato. Crescit in Gallia ad Saint-Amand- Montrond (Cher), ubi a beato J. Gay primum reperta. (1814), et secundum cl. comitem Jaubert introducta ab Horto blesensi; etiam secus rivulum prope Soréze (Tarn), ubi videtur ex horto aliquo transfüga permanere (De Martrin-Donos lorule du Tarn, p- 45). — In Italia, prope Tridentum (Ambrosi), circa Nicæam (Allioni, Colla, Bertoloni), circa Patavium, Veronam, Bononiam, Romam, in Abruzzis montibus, in montosis Siciliæ ad Madoniam et in monte Maronis ; in Pelopon- neso (Despréaux, Bory, Chaubard, Heldreich), in saxosis Arcadiæ 5000 ped. altis, in saxosis regionis inferioris Parnassi prope Æachova (Heldreich Herb. gr. norm. n. 345); in Tauria meridionali ad Sudak; in Asia minore fre- quens : ex gr. in Bithynia (Rauw.); in Cappadocia prope Caesaream, inter montes Ak-Dagh 4500" altis (Balansa pl. orient. exsice. n. 997); in Pisidia inter rupestria (Heldreich); in Lycia ad Duden prope Z/malu (Bourg. pl. Lyc. exsice. A860, n. 14); in Caria (C. Pinard), in monte Sipylo juxta Ma- gnesiam (Sibthorp) Aucher-Éloy exsicc. n. 23, Balansa pl. orient. exsice. n. 73; in Armenia (herb. Vaillant, Aucher-Éloy n. 236); in Iberia circa Tiflis (Fischer), etc. ; in Persia (Aucher-Éloy exsice. n. 235); in rupestribus prope ruinas Persepolis (Kotschy pl. Pers. austr. n, 25h); in Syria inter Bludon et Halbum pagum, in jugis frigidis 6500 ped. altis (Kotschy izer syr. 1855, n. 442); in rupestribus Palestinæ 2700 ped. altis (Kotschy iter syr. 1855, n. 676), prope Hierosolymam (Erdl. et Roth). Vere florens, 12. F. macroptera Kotschy et Boiss, in Kotschy iter cilicico-curdicum, n. 380. Affinis precedenti, a qua solum ala seminis duplo latiori (8"" Jata) distin- guitur. SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1864. 61 Crescit in valle Goschkur, frequens inter saxa, in montibus 5600 ped. altis, augusto fructifera. 15. F. cheiranthifolia Desv, Journ. IIT, 173. Aucher-Éloy ezsicc. n. 1084. Curtis Bot. mag. tab. 3087 (sphalmate F. lunarioides). Basi suffruticosa, caulibus ex axillis gemmæ terminalis unicæ indefinitæ vicissim orientibus, teretibus; foliis carnosis margine undulatis, inferiori- bus ovalibus petiolatis, superioribus lanceolatis sessilibus; floribus spicatis, mediocribus, petalis limbo truncato subemarginato, sepalis lutescentibus hirtis, stylo brevi, stigmate capitato subbilobo ; siliqua breviter petiolata, loculis polyspermis. Crescit in Gracia, juxta Hellespontum (Olivier et Bruguières), et in Persia ad /spahan (Aucher-Éloy). 1h. F. lunarioides R. Br. M. kew. ed. 2u iV, 96. «DG; Syst. IT, 288; Prodr. 1,157. Spreng. Syst. veg. II, 870. — Alyssum lunarioides Willd. Sp. plant. III, 461. — Lunaria greca Willd. Enum. II, 675.— Lunaria fruticosa, perennis, incana, Leucoii folio Tourn. It. ed. gall. I, 242, tab. 30. . Basi suffruticosa, caulibus basi lignosis teretibus; foliis lineari-spathulatis, inferioribus in rosulas steriles condensatis; floribus spicatis; siliculis ellipticis mucronatis, loculis trispermis. Crescit in insulis Archipelagi graeci, Stenosa, Philocandro et Anafo (DC. Prodr.) 15. F. dalmatica Vis, in Flora, 1829, n. 23, p. 15; et Flora dalm. II, tab. 32, f. 3 et III, p. 419. — F. triquetra DC. Syst. II, 290; Prodr. 1, 158. Portenschl. Zn. pl. Dalm. p. 15, tab. 6, f. 1. Host Fl. austr. II, 250. Rchb. Fl. exe. p. 6725 Le. pl. germ. IT, tab. XXIII, f. 4288. Pett. Bot. Wegw. n. h0h. — Alyssum triquetrum Portenschl. in litt. — A. gnaphalodes Portenschl. in herb. — Lunaria scabra Host in Vis. Stirp. pl. Dalm. spec. p. 20. Basi saffruticosa, caulibus divaricatis supra herbaceis teretibus (siccis tri- quetris); foliis inferioribus spathulatis, superioribus lineari-oblongis; flori- bus breviter spicatis, magnis, luteis, alabastris ellipticis, sepalis obtusis, petalis limbo subrotundo, ungue calycem superante, stylo longo basi pubes- cente, deciduo, stigmate capitato subbilobo; siliquis ellipticis 1 cent. longis, seminibus in quoque loculo ut plurimum senis. Crescit in Dalmatia tantum, ad rupes montium. supra Castel Susurraz, ad moenia arcis Clissæ, et prope Almissa, a primo vere in æstatem florens. 16. F: umbellata Boiss. in Kotschy pl. Pers. austr. exsicc. n. 576 et Diagn. VI, 13. Basi suffruticosa, multicaulis, incanescens, caulibus teretibus non ramosis 62 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. foliis lineari-lanceolatis ; racemo terminali etiam fructifero corymboso subum- bellato; alabastris subglobulosis, sepalis obtusis, petalis, flavis mlbo obtuso, stylo filiformi ovarium æquante dein deciduo , stigmate capitato subbilobo ; siliquis ellipticis, septo evanido unilocularibus, seminibus abortu 1-2. Crescit ad rupes calcareas montis Kuh-Daéna. Persio australis (Kotschy), æstate florens. » Sect. III. CYCLOCARPZA DC. Syst. If, 287. Planta pilis unicellularibus ramosis dense villosa ; petala lamina oblonga subemarginata purpurascentia; stamina minora, dente aucta ; silicula orbicu- laris, glabra, septo enervi, bilamelloso, septi cellulis pariete tenui continuo clausis , pericarpii zona corticali membranis tribus constante. 17. F. suffruticosa DC. Syst. 1I, 287; Prodr. I, 457. Boiss. in Ann. se. nat. 2* série, XVII, 150, et in Tchih. As. min. Bot. I 293. — Lunaria suffruticosa Vent. H. Cels. tab. 49, Basi suffruticosa, caulibus e cespite perenni erumpentibus subteretibus parce ramosis ; foliis lanceolato-spathulatis, semi-amplexicaulibus, inferioribus in petiolum attenuatis, superioribus sessilibus; floribus Spicam primum abbre- viatam dein elongatam fingentibus; alabastris late ovatis, sepalis villosis obtusis, petalis purpureis, inodoris, calycem dimidio superantibus, stylo longo filiformi, ovarium æquante, stigmate capitato; silicula orbiculari ad apicem emarginata, loculis 1-2-spermis. Crescit in Armenia (Aucher-Éloy) ; in Persiæ montibus (G. Coquebert de Montbret, Aucher-Éloy exsice. n. 4074, Michaux), in monte Z/viad (Olivier et Bruguières), ad /spahan (Aucher-Éloy ezsiec. n. 4084), in monte Z/brus inter Weswach et Schir-Chalon prope Derbend (Kotschy pl. Pers. bor. exsicc. n. 155), etin cacumine montis Sabst Buschom prope Chiraz (Kotschy pl. Pers. austr. exsice. n. 415), maio florens. Je ferai remarquer que les deux dernières sections se ressemblent beau- coup plus entre elles qu’elles ne ressemblent à la première, et qu'il y aurait peut-être lieu de les réunir sous un titre générique distinct. Quand on vou- dra le faire, on n'aura qu'à reprendre la dénomination de Fibigia créée il y a longtemps par Medikus, Species exclus. F. multicaulis Boiss. et Hohen. in Boiss. Diagn. VII, 31. Walp. Ann. It, 37. Kotschy pl. Pers. bor. nn. 203 et 528. — Seminibus immarginatis. F. pendula Boiss, in Ann. se. naf, 9* Série, XVII, 89. Walp. Hep. T, 139. Aucher-Éloy exsice. n. 4886. — Seminibus immarginatis, \ Quæ genus proprium juxta Farsetiam constituent; nimirum, inter cha- SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1864. 63 racteres toties et facillime variantes, seminum ala ita constans est in naturali- bus hujusce familiæ generibus, ut pro nota gravioris momenti habeatur (4). F. spathulata Kar. ct Kir. in Bull. Moscou, 1842, 1, 249. Led. FI. ross. I, 752. Walp. Rep. II, 757. Nempe hzc species, petalis apice fissis et siliquæ valvis paulo naviculari- bus, ad Zerteroam vergit, et proxima B. spathulatæ locabitur sub nomine D. affinis. Preterea species a Candollio et aliis auctoribus jam ad Aubrietiam et ad Berteroam allatae. M. Duchartre fait observer que les organes décrits par ! M. Eug. Fournier, sous le nom de nervures de la cloison sont compléte- ment différents des véritables nervures de feuilles, composées de vaisseaux tels qu'on les rencontre généralement; il ajoute que ce fait n'est point étonnant, puisque les cloisons des fruits des Cruci- féres ont un mode de développement tout particulier. M. Fournier répond qu'il s'est servi du terme de nervures, parce que ce terme a été employé, à propos de la cloison des fruits des Cruciféres, par la grande majorité des botanistes descripteurs. Il ajoute que, dans des genres dont il entretiendra plus tard la So- ciété, les nervures de la cloison présentent des vaisseaux véritables (trachées et vaisseaux poreux). M. Hénon (de Lyon), fait à la Société une communication Sur la disparition de quelques espèces de la flore du midi de la France, causée par la rigueur de certains hivers. M. Duchartre fait remarquer que l'Olivier est en Provence et en Languedoc à la limite septentrionale de sa culture, et qu'il y a été périodiquement détruit par le froid pendant les hivers rigoureux de 1709, 1749, 1789 et 1829. M. Eug. Fournier rappelle les documents réunis par Bosc sur la mort des Oliviers (2). (1) Quelques auteurs attribuent au genre Koniga des graines tantót marginées et tantôt non-marginées. Tontes les espèces de ce genre que j'ai deas m'ont présenté une aile, quelquefois seulement très-étroite et disp par auquel sont soumises les graines détachées dans l'herbier. — Les Pr} paraissent varier au méme point de vue; j'ai cependant toujours observé une marge très-étroite du côté opposé au point d'attache, soit sur les graines mûres, soit au moins sur celles qui ne l'étaient pas encore. 2: (2) Collection de mémoires et de lettres relatives aux effets, sur les Oliviers, de la gelée du 41 au 12 janvier 1820. Paris, Huzard, 1822 64 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SÉANCE DU 44 MARS 1864. PRÉSIDENCE DE M. A. RAMOND. M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 26 février, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le président proclame l'admission de : MM. Borte (le docteur Charles), place de Leipzig, 13, à Berlin, présenté par MM. Al. Braun et Durieu de Maisonneuve; Durac (l'abbé), rue Péré, 13, à Tarbes, présenté par MM. Chatin et Deville. M. le Président annonce en outre une nouvelle présentation. Dons faits à la Société : 1^ De la part de M. Éd. Morren : Choix de graines récoltées au jardin botanique de l'Université de Liége en 1863. 2 De la part de M. Simon de Rojas Clemente : Tentativa sobre la liguenologia geografica de Andalucia. 8° De la part de la Société des sciences de l'Yonne : Rapport sur le concours du prix Crochot. 4° En échange du Bulletin de la Société : Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, série III, tome IV, 1863. Pharmaceutical Journal and transactions, mars 1864. Wochenschrift fuer Gærtnerei und Pflanzenkunde, 1864, quatre numéros, Bulletin de la Société impériale zoologique d' Acelii ion, jan- vier 1864. L'Institut, mars 1864, deux numéros. M. le Président annonce à la Société que, par décision du Conseil d'administration et en raison de la réunion à Paris des délégués des Sociétés savantes des départements vers la fin de mars, la séance de la Société annoncée pour le 8 avril est avancée d'une semaine et aura lieu le 4°% avril prochain. SÉANCE DU 11 mars 1864. 65 M. Brongniart fait à la Société les communications suivantes : NOTE SUR LES ÉPACRIDÉES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE ET SUR UN GENRE NOUVEAU DE CETTE FAMILLE, par MIX. Ad. BIRONGNIAR'T ct A. GRIS. La famille des Épacridées est, sans aucun doute, une des plus caractéristi- ques de la flore de l'Australie. C'est à peine si l'on en connaissait jusqu'à ce jour quelques espèces s'égarant, pour ainsi dire, au dehors du continent de la Nouvelle-Hollande, de la Tasmanie et de la Nouvelle-Zélande. Bien plus concentrées que les Restiacées et les Protéacées, les Épacridées ne se retrou- vent pas, comme celles-ci, dans l'Afrique australe, où elles sont remplacées par les vraies Éricées, et elles ne s'étendent pas, comme les Protéacées, dans . l'Asie ou dans l'Amérique intertropicales. On ne cite, en effet, qu'une espèce de Prionotes au cap Horn et une espéce de Zeucopogon dans l'Inde. Elles auraient plutót une distribution géographique analogue à celle des Myrtacées- Leptospermées. Ainsi M. J.-D. Hooker, dans sa Flore de la Nouvelle-Zélande, signale vingt-quatre espèces d'Épacridées : Leucopogon, 3; Cyathodes, 3; Pen- tachondra, 4; Epacris, 3; Dracophyllum, 14. D'autre part, De Candolle, dans son Prodromus, décrit trois espèces de Cyathodes des iles Sandwich. Forster et Labillardière ont signalé deux espèces d'Épacridées à la Nou- velle-Calédonie : le Zeucopogon Cymbulæ et le Dracophyllum verticillatum ; ce nombre, comme celui des Leptospermées, s'est beaucoup accru par suite des explorations si fr faites dans ‘ces dernières années, et il atteint ónpiniequae le chiffre de treize espéces. La famille des Épacridées prend donc une place importante dans la flore de cette grande ile, dont elle constitue un des caractères australiens les plus frappants. Les espèces que nous allons décrire dans cette note appartiennent : Sept au genre Leucopogon, dans lequel elles forment un petit groupe remarquable parles inflorescences en épis axillaires trés-courts et pauci- flores ; Cinq au genre Dracophyllum ; Etune à un genre nouveau, pour lequel nous proposous le nom de CYA- THOPSIS, qui signale son analogie avec le genre Cyathodes de Rob. Brown ; ce genre se distingue par le nombre quaternaire de toutes ses parties, carac- tére qu'il présente seul parmi tous les autres genres de la famille des Épa- cridées, Parmi les Dracophyllum, nous devons signaler une grande espèce très- voisine, par son aspect général, du Dr. verticillatum de Labillardière ; mais elle en diffère, comme elle diffère également de tous les autres Dracophyllum, par ses pédoncules uniflores, réunis en grand nombre en faux-verticilles, à l'aisselle de grandes bractées caduques, et chargés chacun de plusieurs brac- T, AL (séaxces) 5 66 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. téoles, étroitement imbriquées, qui forment comme une sorte d'involucre pour chaque fleur. C'est sur ce méme caractère que Robert Brown a séparé les C'yathodes des Lissanthe, genres établis par ce célèbre botaniste. En nous fondant sur cet antécédent, nous aurions donc pu former un genre distinct de notre Draco- phyllum involucratum; mais tous les autres points de l'organisation sont tel- lement semblables dans cette dernière plante et dans les autres Dracophyllum, et le port est si complétement celui du Dr. verticillatum, que nous serions plutôt portés à réunir les Cyathodes aux Lissanthe qu'à séparer notre Dr. involucratum des autres espèces de ce genre. CYATHOPSIS Ad. Br. et A. Gris. Sepala h, ovata, concava, margine tenuissime ciliata, ceterum glabra. Corolla l-partita, lobis lanceolatis, reflexis, extus glabris, intus villosis. Sta- mina h, petalis alterna, glabra, filamentis tubo corolla brevi adnatis, petala vix æquantibus. Discus cupularis, apice irregulariter vix denticulato-undulatus, ovarium semi-amplectens. Ovarium glabrum, piriforme, stylo brevi crasso (stigmate vix conspicuo) continuum, 8-loculare, loculis uni-ovulatis, ovulo anatropo, pendulo, micropyle interiori. Fructus... Flores bibracteolati, in spiculas axillares versus ramorum apicem congesti, ramulo florifero infra bracteis sterilibus stipato. CYATHOPSIS FLORIBUNDA. Frutex ramosissimus, ramis erectis; foliis alternis, minimis, ellipticis, mar- gine revolutis, glabris, superne nitidis, infra cinereis; floribus rubris. Leucopogon microphyllum Panch. mss. Hab. in Nove Caledoniæ montibus prope K. anala (Yieillard, n° 83^; Pan- cher 1861). LEUCOPOGON R. Br. Sectio I. — Spicis axillaribus, brevibus, erectis; floribus undique insertis. 1.ELEUCOPOGON CYMBUL E Labill, Sert, austro-caled. p. 36, tab. 39. DC. Prodr. 1. VII, p. 745. Frutex foliis lanceolato-oblongis, acutis, glabris (junioribus subglaucis) ; spicis plurifloris ; bracteis glabris, tantum ciliolulatis ; ovario 5-loculari (1). Hab. in Novæ Caledoniæ montibus prope Balade (Vieillard, n° 846; Pan- cher, 1860 ; Deplanche, n* 362). Var. f QD eiie Vieillardi Panch. mss.) : foliis lanceo- (4) Le Leucopogon décrit par le père Montrouzier, dans sa Flore de l'ile Art, sous le nom de L. Billardieri, ne nous parait qu'une des nombreuses formes du L. Cymbulæ; autant du moins que nous pouvohs elijjuger d’après sa desctiption. SÉANCE DU 14 mars 1864. 67 latis angustioribus (Vedel, 1847; vieillard, n° 847 in montibus juxta M'bée, n° 845 prope Balade, n° 840 prope Yaté ; Pancher). ) Var. major : foliis oblongo-lanceolatis majoribus (Vieillard, n° 843 in montibus prope Yaté). : 2. LEUCOPOGON VIEILLARDI. , Frutex foliis lanceolatis vel spathulatis, junioribus acutis, submucronatis, adultis eroso-obtusis, infra glabris, supra tenuissime puberulis; spicis paüci- floris, floribus apice ramuli floriferi fasciculatim sicut congestis ; bracteis margine ciliolulatis ; ovario 5-loculari. x Hab. in Nove Caledoniæ montibus prope Yaté (Vicillard, n'5 841 et 844). 3. LEUCOPOGON PANCHERL — Frutex foliis I latis vel elliptico-l is, acutis, glabris; spicis pau= cifloris ; bracteis sepalisque plus minusve ferrugineo-tomentosis; fructu ple- rumque 8-loculari. 3 : i Hab. in Novæ Caledoniæ montibus prope Yaté ( Vieillard, n^?;. Pan cher, n° 455). í Var. subinterruptus (4) : foliis verticillato-confertis, ellipticis vel oblongo- lanceolatis, acutis, glabris, coriaceis; bracteis sepalisque cinereo-puberulis (Pancher). à : 1. ^. LEUCOPOGON DAMMARIFOLIUS. ; a à Frutex ramis junioribus villosis; foliis amplis, lanceolatis, acutis, glabris ; spicis brevissimis, trifloris; bracteis glabris vel vix puberulis ; fructu 5-6- loculari. Hab. in Novæ Caledoniz montibus prope Ya/é (Vicillard, n'° 837 et 838). : 5. LEUCOPOGON LONGISTYLIS. : i Frutex foliis oblongo-eilipticis, parvis, imbricatis, glabris, apice nigro mucronatis; spicis laxis, paucifloris; bracteis glabris, tantum ciliolulatis ; stylo elongato, ut videtur accrescente ; ovario 3-4-loculari. Andersonia subsessilis Panch. mss. : Hab. in Nova Caledoni& montibus prope Fat (Vicillard, n° 836; Pan: cher; Deplanche, n° 368). 6. LEUCOPOGON ALBICANS. : Frutex folis ellipticis vel ellipticosovatis, imbricatis, supra vernicosis, subtus cinereis, glabris; spicis multifloris, versus ramorum apicem congestis et foliis superioribus sicut involucratis ; bracteis glabris, ciliolatis. Leucopogon scariosum Panch. mss. (1) Varibtas L. inteerupto R; Br. affinis, differt follié coriacéis, 68 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Hab. in Novæ Caledonize montibus prope Kanala (Vieillard, n° 833; Pan- cher; Deplanche, n° 361). Sectio II. — Spicis axillaribus, brevibus , erectis; floribus dislichis. 7. LEUCOPOGON SALICIFOLIUS. Frutex foliis elongato-lanceolatis, acutis, glabris, ramo hinc illinc denudato subverticillatis; spicis plurifloris ; bracteis glabris, vix ciliolatis ; ovario 5-locu- lari. Hab. in Novæ Caledoniæ montibus prope Kanala (Vieillard , n° 839 ; Pan- cher ; Deplanche, n° 365). DRACOPHYLLUM Labill. 1. DRACOPHYLLUM GRACILE. Frutex ramosissimus, ramis erectis, fastigiatis, basi nudis; foliis subacicu- laribus, supra canaliculatis, infra convexis, erectis, adpressis, ad apicem ramo- rum Laricis gemmam simulantibus, vagina ciliata et intus (precipue ad api- cem) pubescente, ceterum glabris, margine tantum plus minusve scabris; racemis erectis, terminalibus, laxis; floribus solitariis vel basi tantum racemi binis vel ternatis, pedunculatis, rubris et albo-pubescentibus. Dr. cosmelioides Panch. mss. Hab. in Nova Caledonia ad ripas lacus Arnaud dicti (Vieillard, n° 828; Pancher ; Deplanche, n? 363). 2. DRACOPHYLLUM RAMOSUM Pancher mss. Fruticulus ramis erectis, ramosis, subfasciculatis, glabris, basi nudis ; foliis sat brevibus, 1 l bulatis, apice subacutis, glabris (vagina tantum pu- berula margineque ciliolata), erectis, versus apicem ramorum approximatis, imbricatis; racemo terminali erecto, paniculato ; floribus pedunculatis (pedunculis albo-pubescentibus), ternis vel quaternis. Hab. in Novæ Caledonie montibus prope MW'bée (Vieillard, n° 830; Pancher). P 3. DRACOPHYLLUM AMABILE. Frutex foliis lanceolato-subulatis, incurvato-patentibus, apice attenuatis, ecutiusculis, glabris, margine subtilissime denticulatis, plus minusve ciliolatis ; panicula spiciformi, terminali, erecta, rachi albo-pubescenti; floribus 5-6, breve pedunculatis, ad singulum rami floriferi articulum spiculam flabelli- formem efformantibus. Hab. in Nova Caledoniæ montibus prope. Kanala (Vieillard, n* 829; Pancher). 4. DRACOPHYLLUM INVOLUCRATUM. Frutex foliis elongato-lanceolatis, gramineis, parte superiore sensim lineari- SÉANCE DU 14 mars 1864, 69 angustatis longeque productis, margine remote —— glabris ; racemo terminali elongato, erecto, rachi albo-pub lunculis simplicibus, brevibus, unifloris, numerosis, ad singulum rari floriferi articulum verticillatis, dense confertis, bracteis imbricatis acutis ciliatis circa florem involucrum sicut efformantibus undique tectis, Hab. in Nove Caledoniæ montibus prope Yaté (Vieillard, n° 832: Deplanche, n° 367). 5. DRACOPHYLLUM VERTICILLATUM Labill. Voy. t. II, p. 211, tab, 40. DC. Prodr. t. VII, p. 770. Frutex foliis basi lato-lanceolatis, planis, apice longe acuminato-subulatis, margine denticulatis, sublævibus ; racemo terminali, longissimo, erecto, anguste paniculato, ramis nempe ramosis, numerosis, brevibus, dense con- fertis, subverticillatis ; corollae tubo. subcampanulato, lato, abbreviato. Hab. in Novæ Caledoniæ montibus prope Zalade Ages se n? 831 ; Pan- cher, 1860). NOTE SUR LE GENRE CHIRATIA Montrouzier, pr MM. Ad. BRONGNIART ct A. GRIS. Nous croyons devoir placer dans le groupe des Légnotidées un genre qui s'en éloigne cependant par des caractères assez importants pour que ses affi- nités nous aient paru d'abord un peu douteuses. 1l se distingue, en effet, des Légnotidées ordinaires, par l'absence des pétales, par ses étamines très-nom- breuses, par ses ovules plus nombreux aussi dans chaque carpelle, et par des graines dépourvues de périsperme. Cependant il est presque impossible de ne pas rapprocher ce genre des Crossostylis (1). A la suite d'observations déjà anciennes, nous lui avions donné le nom de Tombea, qui lui est appliqué par les Néo-Calédoniens, et sous lequel cette plante nous a été envoyée par M. Pancber. Mais l'examen d'un mémoire récemment publié sur la flore de l'ile Art, voisine de la Nouvelle-Calédonie, nous a conduits à reconnaitre que cette plante devait appartenir au genre CHI- RATIA, proposé dans cet ouvrage par le père Montrouzier. La description de ce genre remarquable, que l'auteur rapporte au groupe des Punicées, nous paraissant beaucoup trop concise et méme inexacte sur quelques points, nous croyons utile de mieux faire connaitre sa structure. Le Tombea des Néo-Calédoniens est un grand arbre qui croit, comme les Mangliers, sur les bords de la mer. Ses feuilles, opposées, épaisses, proba- blement un peu charnues, à nervures peu marquées, lui donnent l'apparence des arbres de cette famille; elles devaient étre accompagnées de stipules interpétiolaires dont on voit les traces sur une ligne transversale qui unit la (4) Voyez le Bulletin, t. VIII, p. 376. 70 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. base des pétioles, Mais l'absence des jeunes rameaux ne nous a pas permis de constater leur forme. Les fleurs, solitaires et terminales, ont la plus grande ressemblance avec celle des Bruguiera par leur calice coriace, divisé profondément en 7 ou 8 lobes étroits, aigus, rapprochés en préfloraison valvaire et dressés pendant la floraison, L'absence des pétales et le nombre considérable des étamines naissant sur le bord d'un disque qui tapisse toute la partie libre du tube calicinal, distinguent immédiatement cette plante des Bruguiera et des genres connus de Légno- tidées, dans lesquels les étamines paraissent toujours en nombre défini et proportionnel à celui des sépales. L'ovaire est semi-adhérent; au moment de la floraison, il est divisé inté- rieurement par des cloisons incomplètes qui naissent de sa périphérie sans s'étendre jusqu'à l'axe, mais qui indiquent 14 à 16 loges, c’est-à-dire un nombre de carpelles double de celui des sépales. Cette organisation est celle de plusieurs Légnotidées. Mais, dans ces plantes, les ovules sont géminés dans chaque carpelle, tandis que, dans le Chiratia, à chaque carpelle correspond, sur l'axe central, un placenta portant environ 20 ovules ascendants et ana- tropes, qui ne se transforment pas tous en graines. : -Par suite de l'accroissement, pour ainsi dire exclusif, de la partie supé- rieure de l'ovaire, le fruit est presque libre et enveloppé dans sa moitié infé- rieure par une sorte de cupule résultant de la dilatation du tube calicinal ou réceptaculaire, Cette cupule est surmontée par les lobes persistants du calice, .. Le péricarpe de ce fruit est épais, dur à l'extérieur, spongieux à l'intérieur, indéhiscent, et se brise ou se détruit probablement comme celui d’une péponide. E Les graines, nombreuses, sont en partie séparées par des portions de cloisons incomplètes ; elles sont faites en forme de C, de V ou de S, et présentent un testa ligneux et cassant, parcouru, sur. les parties latérales, par un sillon qui permet de diviser facilement la graine en deux moitiés ou valves super- posées, L'embryon, qui parait suivre les courbures de la graine, est allongé, presque fusiforme, à cotylédons lancéolés ou oblongs-aigus, semi-cylindriques, appli- qués par leur face plane et surmontant une tigelle cylindrique, „a CHIRATIA Montrouzier ` (charact, reformat.) Calyx cupularis, 7-8-lobatus, lobis angustis, elongatis, triangularibus, præ- floratione valvatis et in fructu persistentibus. Corolla nulla. Stamina nume- rosissima, exserta, disci perigyni calycis tubo adnati margine superiori 2-3- seriatim inserta ; filamentis gracilibus apice attenuatis, in alabastro reflexis ; SÉANCE DU 11 mars 1864. 71 antheris subbasifixis, reniformibus, duplici rima laterali dehiscentibus. Ova- rium semi-adhærens, depressum, septis brevibus incomplete multiloculare ; ovulis anatropis, incurvatis, adscendentibus, e columna centrali fasciculatim nascentibus. Sfylus cylindricus, staminibus subæqualis, sulcatus; stigmate discoideo, suborbiculato, margine multi-crenulato. Fructus calyci tantum ima basi adhærens ejusque tubo sicut involucratus, sphæricus vel turbinatus, apice basi styli acuminatus, cortice sublignosus, intus spongiosus, indehiscens. Semina lignosa, compressa, irregulari variabilique forma, uncinata, in S con- torta, vel in V plicata, ex utroque latere sulco medio percursa, secundumque sulcum in valvulas duas superpositas intusque canaliculatas facillime dis- juncta, : exalbuminosa. Æ'mbryo seminis forma sensim accommodatus, cotyle- donibus plus minusve lanceolatis, nonnihil incrassatis, facie plana interiore applicatis, exteriore convexa, radicula elongata, acuta. CHIRATIA LEUCANTHA Montrouz. Arbor ramis teretibus, glabris, ad foliorum insertionem quasi articulatis (cicatricibus stipularum delapsarum uec in speciminibus nostris exstantium), eorumdem decurrentia (in junioribus) costatis subtetragonisque ; foliis oppo- sitis, subrotundis, in petiolum brevem attenuatis, penninerviis (nervis vix conspicuis, in parenchymate crasso immersis), integris, glabris, ut videtur subcarnosis; floribus albis, solitariis, terminalibus. Hab. ad littora maris (Vieillard, n° 432; Pancher, 1861 ; Deplanche, n° 505). M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture de la communication suivante, adressée à la Société : NOTE SUR L'HISTOIRE DU GENRE PASSIA, par M, Auguste GRAS, (Turin, décembre 1863.) Le style dédicatoire est essentiellement élogieux ; aussi n'oserai-je attribuer qu'à la vive amitié de Gouan la citation flatteuse du nom de Ferdinand Bassi, qu'il plut à cet auteur de placer en tête de ses ///ustrationes et observa- tiones botanicæ parmi les plus illustres phytographes de son temps, au pré- judice de tant d'autres écrivains célèbres dont les titres avaient sans doute une plus éclatante autorité. Bassi, dont l'école de Bologne peut si noblement se glorifier, et dont les goûts scientifiques s’attachèrent un peu à toutes les parties de l'histoire naturelle, ne saurait étre célébré au titre exclusif de bota- niste. Il ne s'éprit qu'assez tard de l'étude des plantes, et fut méme trop sou- vent, ainsi que la génisse de Virgile, immemor herbarum ; cependant, comme son passage à travers notre aimable science n'est pas resté tout à fait sans ves- tige, il est juste que quelqu'un vienne saisir une occasion favorable de rajeu- nir sa mémoire au milieu de nous. 73 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Allioni rencontra dans cet homme illustre un ami des plus dévoués ; je n'en citerai pour preuve que le volume entier des lettres qu'il en reçut, au nom- bre de 378 (sans compter les premières qui se sont malheureusement éga- rées), lettres charmantes oü l'on peut voir à fond les sentiments de l'homme le plus complaisant, le plus généreux et en méme temps le plus honnéte, à cóté des vues du savant consommé (1). Ils ne devaient tous deux qu'à eux- mémes tout leur vaillant, et, quoique séparés par une distance alors presque infranchissable, ils s' di si bien pendant tout le temps de leur liaison, qu'ils arrivèrent tous deux, pondere et arte pares, à édifier leurs concitoyens par le prestige des mêmes succès scientifiques, et par l'exemple des mêmes ` vertus. Je ne tirerai pas aujourd’hui, du sein de ces documents inédits, les précieux détails d’une biographie étrangère à mon sujet, mais, de cette correspondance toujours cordiale, je ne mentionnerai qu'un seul incident qui pourrait par hasard exciter un intérêt de circonstance, aujourd’hui que les procédés pho- tographiques ont rendu si facile, entre les gens qui s’aiment et qui s'hono- rent, l'échange du plus gracieux des souvenirs. Naturaliste par excellence, le savant bolonais était passionnément collectionneur, et à cóté des objets qu'il convoitait de toutes parts pour son petit musée, il avait préparé la meilleure place aux portraits des botanistes de tous les temps, dont il ambitionnait de se faire, sur les parois de sa retraite intime, une touchante galerie de famille. Que d'instances pour obtenir les traits d'Allioni! Que de prières adressées par l'intermédiaire de cet illustre ami à l’austère Séguier qui lui refusa long- temps cette faveur discrète ! Ce goût des portraits nous rappelle agréablement d'une délicieuse lettre de Linné à Bernard de Jussieu le passage suivant sur mademoiselle Basseporte, sa £rés-suave et très-douce fiancée : « Illa nondum mihi dedit fætum, tamdiu promissum, neque ingenii, neque manus; si posset mihi pingere parvum B. Jussieu in quarto, quem possem botanicis meis inter- serere in Musei pariete, mihi daret filium gratissimum. » Linné était, le jour où il écrivit cette lettre, d'une charmante humeur (2), et la vivacité des teintes qu'il emploie dans son allégorie un peu crue, nous a forcé de rapporter, sans la traduire, l'expression originale de sa pensée. Aprés une existence trés-occupée qui atteignit, sans de trop graves acci- dents, à une vieillesse assez avancée, Bassi expira, disent quelques biographes, le 9 mai 1774. Mais cette date est inexacte, car sa dernière lettre à Allioni est précisément datée du lendemain, dixième jour de mai. L'aimable savant y prend l'engagement de faire pour son ami une foule de petites commissions et (1) Pendant les vingt-trois années que dura leur correspondance, ce nombre donnerait un peu plus de quatre lettres par trimestre, (2) Voyez la correspondance des Jussieu et de Linné, publiée par Adrien de Jussieu au tome V (new series) des Memoirs of (he american Academy of arts and. sciences ; Cambridge and Boston, 1855, p. 226. SÉANCE DU 11 Mars 1864. 73 de lui transmettre au plus tôt des graines, des plantes, des livres, de l'argent. « Quand je me sentirai mieux, dit-il, et par le courrier prochain sans faute, je tâcherai de ne rien omettre. » Cependant il ajoute aussitôt : « Ma respiration est trés-courte ; je croyais que c'était une convulsion, mais cela dure depuis trop longtemps, et j'ai plus maigri dans ces deux derniers mois que je ne l'au- rais fait en de longues années de maladie; etc. » A voir cette dernière signa- ture, on devine le tremblement suprême de la main qui l'a tracée ; on sent que la mort était là, et quoiqu'on n'ose songer au vide cruel qu'une telle perte allait faire dans l'àme d'Allioni, on se plait à penser que dans ses plus chères souvenances l'ami condamné à survivre pouvait bien adresser au défunt le mot touchant d' Horace : extinctus amabitur idem. Bassi, on peut l'avouer sans crainte de nuire à sa renommée, ne fut pas un botaniste heureux, ce que je vais tàcher de prouver par une courte exposition de ses titres. Tout son œuvre se borne pour nous à quatre faits fort simples dont la botanique descriptive lui doit le signalement : l'établissement d'un genre, l'exacte classification de deux plantes mal étudiées par ses devanciers, enfin la découverte d'une remarquable espéce casée dans l'ordre des Papilio- nacées. 1. Ce fut d'abord en l'honneur d’Allioni que notre auteur avait formé le projet de nommer génériquement une plante de Sicile, une curieuse Aroidée mentionnée dans les écrits de Boccone. Et à cette occasion, pour donner une idée sommaire du style familier de cet homme loyal et réservé qui livra, par un excès de modestie, si peu d'ouvrages au public, j'ose rappeler ici les pas- sages suivants d'une de ses lettres inédites, datée de Bologne le 28 avril 1761, où il raconte à son ami l'agréable histoire d'un cruel désappointement : « Je suis très-fâché contre Linné, lui dit-il, à cause de la mauvaise nouvelle que vous venez de m'annoncer en m'écrivant qu'il a, dans son nouveau livre Systema nature, établi un nouveau genre portant votre nom. Cela m'a telle- ment chagriné que je serais presque tenté d'envoyer au diable une plante trés-rare qui a déjà fleuri dans ma serre, et dont aucun écrivain n'a parlé, si ce n'est Boccone dans son livre Xariorum, où cet auteur cependant ne l'a que trop imparfaitement décrite. C'est un genre absolument nouveau d'aprés tous les systémes, et qui s'écarte résolument de tous les genres connus jusqu'à ce jour... J'avais le projet de le publier, ce que maintenant je ne ferai plus, à cause de Linné. Je voulais vous adresser une lettre de définition et de descrip- tion, accompagnée de la gravure, et, aprés l'avoir fait imprimer et avoir nommé la plante du nom d' A///onia, je comptais vous l'envoyer sans vous en avoir prévenu. Je sais que la plante aurait surpris tous les botanistes; mais pa- tience ! Linné vient de me jouer un bien mauvais tour... Dites-moi vous-même si je n'ai pas raison de me plaindre amèrement de lui pour m'avoir enlevé l'occasion extrémement agréable de vous donner une preuve de ma profonde estime et de ma sincère amitié. » 7h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'occasion lui ayant ainsi échappé de remplir un vœu si cher à son cœur, Bassi dédia, quelques années plus tard, la plante sicilienne à la mémoire de ses deux concitoyens les frères Barthélemy et Hyacinthe Ambrosini, jadis professeurs de botanique à l'Université de Bologne et morts dans la seconde moitié du xvr1° siècle, Le nouveau genre reçut donc lenom d'Ambrosina; mais Linné qui, par une sage rectification, et dans le but d'éviter tout danger de confusion, avait déjà changé en Alpinia l'A/pina de Plumier, crut devoir, pour le méme motif, changer l’ Ambrósina de Bassi en Ambrosinia, et cette légère modification du substantif patronymique fut universellement et trés» justement adoptée dans la nomenclature. Bassi, remarquons-le en passant, n'avait pas l'habitude, méme quand il s'agissait de son propre nom de famille, d'intercaler la voyelle č devant la finale des noms propres. J'ai rencontré deux autres preuves de ce fait, l'une dans les titres mémes placés en téte de ses mémoires, l'autre dans le passage suivant de sa curieuse correspondance. Allioni lui ayant un jour demandé si une plante nommée Bassa par Burmann lui était dédiée, Bassi, sans se forma- liser de la dureté de cette dénomination : « N'allez pas croire cela (lui répond- il, le 12 mai1761) ; je n'ai pas l'honneur d’être en correspendance avec Bur- mann, qui trés-probablement ignore que j'existe, et, supposé méme qu'il le.süt, cet auteur ne devrait et ne voudrait certai pas employer si mal ses dé- couvertes, Je crois interpréter ce nom d'une manière plus vraisemblable. Le mot Bassa est en usage dans l'ile d'Amboine, et on le lit dans Rumphius... Ce sera sans doute une nomenclature prise des Indiens, etc. » Quoi qu'il en soit, Bassi n'était pas le seul à refuser aux noms latins le léger radoucissement de l', Séguier écrivait le 1° décembre 1754 à Allioni, qui l'avait consulté sur le titre à donner à son premier ouvrage sur les plantes du Piémont : « Je dirais AZ/ionius, et non pas A/lionus qui est une terminaison irès-dure en latin. » Mais constatons aussi comme circonstance atténuante que, le véritable nom de famille d'Allioni étant Allione, ce mot avait bien moins de droit à la voyelle euphonique que les noms de Bassi et d'Ambrosini. On sait que dans ses ouvrages élémentaires Linné défend péremptoirement de décerner un nom spécifique à un genre monotype, et décoche même, con- tre ceux qui sont de l'avis contraire, quelques traits de sa plaisante ironie. Ce précepte, publié dans un temps où la nomenclature n'exigeait pas encore dans ses dénominations l'admirable équilibre binaire qui l'a si singulièrement sim- plifiée, fut pris trop au sérieux par quelques-uns des s de Linné, et le genre Ambrosina, publié au mois d'aoüt de l'année 4763, ne reçut sa déno- mination: spécifique qu'après quatre ans d'une existence incomplète et assez -mal arrêtée. Ce fut Linné lui-même qui voulut y apposer sa signature de par- rain, en accolant au nom générique le glorieux génitif Bassi ; mais cet écla- tant hommage, si justement rendu au mérite du savant descripteur, n'arriva peut-être point à exclure, dans le procédé de Linné, toute apparence de l'in- SÉANCE DU 11 MARS 1804. 75 tention qu'il aurait eue de se substituer au premier et véritable historien de la plante. Cependant, il faut l'avouer, si Linné, en nommant de son chef l'espèce, fit lui-méme la besogne de Bassi, les habitudes fort peu scrupuleuses de son époque ly autorisaient parfaitement. Nous avons aujourd'hui d'autres idées sur l'inviolable propriété des auteurs touchant les espèces par eux découvertes, Le cas échéant, l'usage, rendu plus délicat par la facilitation des rapports, exi- gerait qu'on procédât avec la plus grande réserve, et si, dans une méme hy- pothése quelqu'un osait trancher, à l'exemple de Linné, la question de prio- rité à son propre avantage, on ne —— pas de rappeler à l'indiscret la sévère observation du poéte : Et tamen alter, Si fecisset idem, caderet sub judice morum. (Juv. IV, 44, 42.) II. L'histoire du fameux Euphorbia viminalis n'est pas moins intéressante. Cette plante, primitivement signalée par Prosper Alpinus, et qui d'aprés le témoignage de Dillenius n'avait jamais fleuri dans aucun jardin botanique, va cesser d’être un mystère pour les savants. Le 22 mars 1768, Bassi écrit à Allioni : « J'ai eu le plaisir de voir fleurir dans ma serre une plante dont au- cun botaniste n'avait pu jusqu'à ce jour obtenir la floraison, et qui, par rai- son d'analogie, ag été prise pour un Æwphorbia. Cette plante est évidem- ment un Cy (un Apocy d'aprés Tournefort), et j'en conserve dans l'esprit-de-vin le rameau qui a fleuri. J'en ai envoyé le dessin (avec des- cription) à Linné, aprés l'avoir présenté à notre Académie, avec d'autres plantes nouvelles, et Linné en a été fort surpris, ainsi qu'il me le marque dans sa lettre. » Non content d'avoir donné à la curieuse espèce la place qui lui revenait dans la classification, Bassi soupconne dans cette plante la valeur d'un genre nouveau ; il est méme sur le point d'en faire valoir les caractères ; mais voilà que le courage lui manque tout à coup, et, par sa réserve méticuleuse et son inconcevable méfiance en sa propre initiative, il laisse échapper une proie assurée dont Robert Brown fit plus tard le SARCOSTEMMA viminale. Le petit mémoire contenant les descriptions et les figures de ce Cynanchum et des autres nouveautés botaniques exposées par Bassi, fut. donc présenté à l'Académie des sciences de l'Institut de Bologne vers l'année 1767. L'historien de l'Académie constate ce fait par approximation, et sert, pour ainsi dire, de contróle à la correspondance de Bassi; mais, par une suite imprévue de re- grettables circonstances, le volume au sein duquel cet écrit devait paraître ne fut publié que quinze ans plus tard, neuf ans après la mort de Bassi. De là il s'ensuivit, au préjudice du savant. bolonais, la perte irréparable des droits les plus précieux de priorité, droits dont Linné, sans trop de cérémonie, s'arrogea bientôt la meilleure part, en faisant toutefois, à l'égard de ce Cynanchum, in- s 76 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tervenir honorablement le nom de l'auteur dans la citation suivante : « Obser- vante D. Bassio. » í N'oublions pas que Bassi se vante naïvement d'avoir été le premier à placer la plante dans la classe Pentandria digynia et parmi les Cynanchum. Or les termes de cette déclaration nous servent à relever une légere inadvertance de Lamarck, de Willdenow et de quelques écrivains plus modernes qui, d'après une fausse indication de Linné, représentent le fameux végétal comme nommé par Bassi du nom d’Apocynum viminale. Rien n'est moins exact, d’après les expressions mémes de Bassi, par lesquelles il critique assez vertement « ceux qui voudraient, dit-il, se faire les trop serviles sectateurs du système de Tournefort, et qui seraient ainsi forcés de placer la plante parmi les Apo- cynum » (4). III. Que dirai-je de la rare espèce signalée par cette phrase de Micheli et Tilli : Ranunculus palustris flore albo graminis parnassi folio, et dont Bassi fit son Alisma parnassifolia (sic)? La plante fut présentée en 1767 à l'Acadé- mie de Bologne dans le même travail où figurent le Cynanchum que nous venons de quitter et le Psoralea qui va bientôt former l'objet d'une dernière remarque. Linné recut, la méme année, la description de la plante et l'inséra, à la premiére occasion qu'il put saisir, d'abord dans la 12* édition du Systema (in Appendice vegetabilium, p. 230), et ensuite dans son second Mantissa en 1771 ; seulement, en citant Bassi d’après la lettre qui devait accompagner la communication des trois espèces, il allègue les Mémoires de l’Académie de Bologne pour l'année 1768 (sphalmate 1798), ce qui n'est pas tout à fait exact, vu que de l'année 1767 à l'année 1783, cette Académie ne fit aucune publication. L'erreur n'est d'aucune importance, et la citation mentionnée dans les deux ouvrages nous sert fort heureusement à fixer la précieuse date de la priorité réelle de notre Bassi surles deux publications de Linné. : Peut-être me sera-t-il permis, à l'égard du genre Alisma, d'exprimer ici ma pleine adhésion à l'avis des botanistes qui font de ce nom, emprunté de Dioscoride et de Pline, un substantif de genre neutre. Il est vrai que la cita- tion de Pline a pu, à première vue, tromper quelques lecteurs, en leur pré- sentant, après le nom générique, un pronom relatif de genre féminin : « Item Alisma quam alii damasonion, alii lyron appellant » ; mais le moindre doute disparaîtra dès qu'on aura remarqué que le mot Alisma est ici relié au nom Thelyphonon qui le précède de quelques lignes, et que le mot erba placé (1) Linné eut évidemment une distraction en rédigeant, pour la 12* édition du Systema, l'article de ce Cynanchum, car, aprés avoir cité la plante de Bassi sous le nom d’APOCYNUM viminale, il ajoute la note suivante: « Euphorbia viminalis, cujus fructificatio antea visa non fuit, perperam ex facie ab omnibus ad Euphorbias relata, ex observatione Bassiana CYNANCHI genus intret, » SÉANCE DU 11 mars 1864. 77 après 7helyphonon se rapporte évidemment aux deux substantifs. Nous croyons donc que ce fut simplement par mégarde que Linné changea au nom de ce petit groupe de plantes, le genre grammatical consacré par les classiques et que sa forme grecque lui garantit inviolablement. Cet incident nous rap- pelle la curieuse erreur de Schrank, touchant le genre du mot Onosma (1), ainsi que l'infructueux essai de Bertoloni, tendant à ramener au genre féminin l'Onosma, V'Alisma, le Phyteuma, termes qui, se trouvant dans les mêmes conditions grammaticales, ont très-justement conservé ou repris, au sein de la nomenclature, le genre qu'ils avaient recu des anciens. IV. Mais il est enfin une quatrième et dernière plante que Bassi avait sur- tout entourée de ses soins les plus délicats, et qu'il regardait avec confiance comme le titre le plus légitime de sa modeste célébrité. Il en a recu la graine de l'Orient, il s'empresse d'en envoyer à ses correspondants sous le nom de Psoralea palæstina (2), il est fier du bonheur qui lui échoit, et, quand il ré- dige en 1767 le petit mémoire que nous avons eu l'occasion de citer plusieurs fois, destiné à faire connaître ses rectifications et sa découverte, il ne peut rete- nir ce petit cri de triomphe : « Vegetabile regnum unico solum ignoto sub- dito, Psoralea palæstina nempe, locupletavi. » Qui le croirait cependant ? Le mérite de cette trouvaille est gravement comptomis par le retard que l'Aca- démie de Bologne dut faire subir à la publication du tome VI de ses Commen- taires. Linné oublia probablement de publier l'espèce en 1771, et Gouan, par une inconcevable distraction, l'inséra dans ses ///ustrationes avec celte simple citation : « Ex seminibus a clariss. Bassi acceptis. » Mais Gouan ou- blia de dire que Bassi avait complété son envoi en lui transmettant avec les semis le nom même de l'espèce, et la vérité historique exige que la signature de Gouan ne vienne qu'au second rang, aprés celle de Bassi, véritable par- rain de la plante. Après la publication de Gouan (1773), le nouveau Psoralea fut reproduit par Jacquin dans un ouvrage faussement daté de l'année 1772, où, malgré l'antériorité de la date, la plante est placée sous le patronage du botaniste de Montpellier. « A clariss. Allionio, ajoute Jacquin, sub titulo dicto semina accepi. » Enfin, dans l'Auctarium de l'année 4774, Allioni ramène catégori- quement la dénomination de l'espece sous l'autorité de son premier auteur. Et voilà comment il se fit que ce modeste et paisible écrivain, dout l'exi- stence est connue d'un fort petit nombre de naturalistes, ne put jusqu'ici rat- tacher son nom à aucune espèce végétale, et pour quelle raison nous lui en (1) Voyez les Nova acia physico-medica Acad. Ces. Leop.-Carol. mature curio- sorum, t. IX, 1818, p. 94. 1 ; (2) « Parmi les semis que je vous envoie, vous retrouverez le Psoralea palæstina, que je viens de publier comme une espèce nouvelle; je l'ai précisément reçue de la Palestine, et l'ai déjà communiquée à Linné, etc. » (Lettre de Bassi à Allioni, du 7 no- vembre 1768.) 78 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ` devions. l'expression de nos regrets dans le temps où la circonstance nous portait à revendiquer ses droits, et à lui rendre ce reconnaissant hommage pour ses glorieux efforts. : Je crois devoir ajouter à ces observations le petit tableau synonymique qui và suivre, rédigé d’après la constatation des titres oubliés de Bassi, titres au- thentiques et légitimement acquis, et que les botanistes consciencieux (nous osons l'espérer pour l'aimable souvenir du savant italien) voudront bien ne plus méconnaitre à l'avenir. 4. Ambrosinia (emend. ex Ambrosina) Bassi De novo plante gen. (1163) et in Comm. bon. V (1767), p. 82; L. Gen. ed. V (1767), p. 579. = A. Bassii L. Syst. ed. XII (1767), HI, p. 603. 2. Cynanchum viminale Bassi in L. Syst. ed. XII (1767), III, in App. veget. p. 235; Bassi in Comm. bon. VI (1783), p. 16; nunc Sarcostemma viminale R. Br. (1). 3. Alisma parnassifolium Bassi in L. Syst. ed. XII (1767), UI, in App. veget. p. 230, et Mant. IL (1771), p. 371; Bassi in Comm. bon. VI (1783), p. 13. s 4. Psoralea palæstina Bassi in Gouan Zl. (1713), p. 515 Jacq. Vind. II (1772, post Gouani ILLUSTRATIONES edif.), p. 86, tab. 484; All. Auct. ad syn. in Misc. taur. V (1774), p. 79; Bassi in Comm. bon. VI (1783), p. 45. L'écrivain qui, dansla mesure de ses talents, avait bien mérité de la botani- que, obtint bientôt les honneurs que Linné appelle unicum et summum præ- mium laboris (Phil. bot. p. 11), et vit son nom, par le plus glorieux des pri- viléges, solennellement introduit dans les fastes de la nomenclature. Le genre Bassia fut établi par Allioni sur une curieuse plante dont Bassi lui avait en- voyé quelques graines recues d'Égypte. « Cette plante, lui écrivait ce dernier le13 janvier 1765, ne ressemble nullement aux différentes espèces de Salsola qui ont été décrites jusqu'à ce jour ; je crois donc que c'en est une nouvelle , espèce, et que la petite différence de la graine ne mérite pas qu'on en fasse une nouveauté générique. » Malgré cette observation un peu décourageante, Allioni étudie à fond le petit probléme, et, du nouveau genre résolüment et très-justement constitué, il fait un courtois hommage à son illustre confrère. (Mise. taur. IIL, 4766, p. 477). ' Il faut lire, dans la correspondance de Bassi, avec quelle touchante émotion ce savant en témoigne sa gratitude à l'affectueux ami par qui cet honneur lui est déféré. 1 « Je le recois, dit-il, comme un gage doublement cher, car il m'est accordé (1) L'adjectif aphyllum figure, dans le Systema, comme nom spécifique du Cynan- chum, mais nous aimons à croire que Linné le substitua par pure inadvertance à l'adjectif viminale, employé par Bassi, mot qui, depuis la première constatation de l'espèce, n'a cessé d’appartenir à la plante en question. SÉANCE DU 14 Mans 1864. 79 par vous, qui étes l'homme pour lequel nul au monde n'a plus d'estime et plus d'amitié que moi. » Plusieurs fois il exprima ses regrets de ne pouvoir S'acquitter de la móme maniére envers son ami, et j'ajouterai à la citation que j'ai déjà eu l'honneur de faire à ce sujet cette nouvelle et touchante sortie : « Votre nom figure déjà parmi nos genres les plus illustres : je le déplore pour moi qui aurais voulu vous donner par ce moyen un témoignage de mon attachement ; mais d'un autre côté je m'en console et m'en réjouis, car l'Al- lionia de Linné est bien plus honorable pour vous, et vaudra toujours mieux que tout autre genre proclamé avec votre nom par votre pauvre Bassi. » L'application trop rigoureuse d'un vieil axiome de Linné, auquel il n'avait plus lui-méme obéi dans le Species, et dont j'ai signalé plus haut l'inopportu- nité à l'occasion du genre: Ambrosinia, produisit dans le Bassia le méme in- convénient. Allioni n'adjoignit à son genre aucun nom. d'espèce; c'est pour- quoi, dans les citations du Prodomus qui donnent le Lindernia Pyxidaria et le Bassia muricata comme des espèces d'Allioni nommées dans le méme tra- vail dès l'année 1766, le nom trivial de l'une et Ja dénomination spécifique de l'autre ont été gratuitement supposés, et ne se trouvent nullement dans la publication précitée: je vais méme ajouter que, dans l Auctarium de l'an- née 1774, Allioni, s’en rapportant à son petit écrit, cite pour nom spécifique de son Bassia l'épithéte ægyptiaca. Gependant Linné ne sanctionna point le genre Zussia, et, bien que dans sa correspondance avec Allioni il n'ait mis aucune trace de cet incident, il se p ça catégoriq à ce sujet dés son premier Mantissa (1767), en faisant du genre proposé par Allioni une simple espèce du genre Salsola (S. muricata L.). Allioni de son côté, trop docile, et sans avoir osé se per- mettre le moindre essai de protestation, soumit humblement sa croyance à cet arrêt sévère, alors sans appel, et l'on sent que, triste et mortifié, il pensait héroiquement dans l’ Auctarium à ce beau vers d'une célèbre églogue : Tu major, tibi me est æquum parere, Menalca. (Vire. Ecl. V, 4.) ‘Toutefois, pour que la gloire de Bassi n’en eût à ressentir aucune atteinte, dans la circonstance méme où il supprimait d'une main ce précieux titre de célébrité, Linné le faisait revivre de l'autre dans une plante désignée par le nom vulgaire d'///ipe, que Kænig venait de rapporter du Malabar. Le Bas- sia longifolia L. fut depuis ce jour, et probablement à l'insu du titulaire, un des types les plus brillants de la famille des Sapotacées. On connait, sur le choix des noms de genre, la manière de voir de Linné. * Un esprit superficiel, dit-il agréablement dans sa Critique botanique, peut ne voir que le fait du hasard dans la distribution des noms génériques voués à la mémoire des savants, et supposer que nul rapport n'existe entre la plante elle- 80 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. même et le nom illustre qu'on lui destine ; mais, qu'on y regarde de plus prés, et l'on découvrira bientót qu'une pensée aussi équitable qu'ingénieuse guida le plus souvent l'auteur du genre patronymique. Le Bauhinia porte les feuil- les bilobées etcomme géminées naissant de la méme base, en souvenir du noble couple des frères Bauhin. Voyez-vousle Pisonia tout hérissé d'épines? C'est à cause de la renommée qui accusa Pison d'avoir commis dans les dessins de son compagnon Marggraff un condamnable plagiat. Si, sur l'arbre d'Amérique qui porte le nom d’Æernandia, vous remarquez dans les feuilles un luxe si pompeux et dans les fleurs uue si modeste apparence, veuillez vous souvenir qu'à Hernandez on fournit les moyens les plus splendides pour qu'il décrivit les richesses du Nouveau-Monde, et que les fruits de son travail répon- dirent assez mal à l'attente des naturalistes et aux frais des protecteurs... Enfin il n'y a pas jusqu'à la chétive, à la frileuse, à l'éphémére plante nommée Linnea, qui ne rappelle la petitesse et l'humilité de son frêle homonyme. » Que n'arrive- t-on pas à s'expliquer avec un peu de cette bonne volonté? Encouragé par - l'exemple, j'ai donc cherché à connaître quelle raison avait eue Linné d’enter le nom de Bassi sur cette belle plante asiatique à vertus dépuratives et dont les naturels trempent préalablement les fleurs dans l'eau qu'ils emploient pour leurs usages domestiques. Bassi est auteur d'un beau livre sur les eaux ther- males de Porretta, prés de Bologne, livre qu'il avait pris soin d'envoyer à tous ses amis (1), et ce fut trés-probablement l'idée de ces eaux salutaires qui fit si bien cadrer, dans l'esprit de Linné, la plante des Indes avec la mémoire de I'hydrologiste italien. Notre grand maître, se moquant, quelques lignes plus loin, de son délicieux système : « Voilà de la poésie dans la science, s'écrie-t-il, et ce qui plaît surtout aux jeunes gens. » Mais Linné s'abuse sur ce point ; ce n'est pas seulement aux jeunes imaginations que ces idées vont sourire ; des esprits très-distingués qui, aprés avoir müri leurs ressources dans de laborieuses épreuves, ont acquis la plus sérieuse des célébrités, ne surent résister au charme de ces poétiques intentions ; je n'en choisis pour preuve qu'un des genres les plus méritoires, le délicat Molineria des Graminées, que M. Parlatore dédie à la mémoire de notre Ignace Molineri. Cet entreprenant botaniste, qui fut pendant plusieurs années gardien du jardin botanique de Turin, « par ses fréquents voyages dans les Alpes et en Ligurie, enrichit la flore d'Italie de nombreuses espéces, et j'ai choisi pour son nom, ajoute l'illustre écrivain, une petite plante avec l'épithète minuta pour indiquer combien était perçant son œil observa- teur, auquel nul objet n'échappait, quelque minime etimperceptible qu'il pàt être. » Na. Mais Linné, hátons-nous de le dire, avait étrangement précipité son rejet arbitraire du genre Bassie d'Allioni. Ce sont les modernes qui lui imputent (1) Voyez sa correspondance, passim. SÉANCE DU 11 Mars 1804. 81 cetort, car ils ont reconnu dans la structure du Salsola muricata une foule de détails qui non-seulement le séparent, au premier coup d'œil, des espèces congénères telles qu'on les conçoit aujourd'hui, mais l'en relèguent assez loin dans la tribu des Camphorosmées, Aussi, reprenant pour lui-même l'heureuse idée d'Allioni, notre regrettable confrère Moquin-Tandon nous redonna le vieux Bassia dans son pittoresque Æchinopsilon. On dirait qu'Allioni voulut un jour tirer une petite vengeance du petit trait que Linné lui avait joué. Médiocrement convaincu de l'importance des carac- tères constitutifs du genre Swertia des Gentianées, il refusa de l'admettre dans le Flora pedemontana, et, relevant le méme mot générique d'aprés l'idée de Ludwig, il le transmit aux deux espèces de Crepis dont Gærtner forma dans la suite son genre Tolpis. Le vieux Swertia résista pourtant à ce petit choc, et resta debout dans la science au sein de la famille des Gentianées; mais supposé que, par hasard, pour un intervalle quelconque il y eût été surfait, et que le mot passé aux Ghicoracées eût ainsi dérobé au nom Tolpis l'occasion de se produire, est-ce bien pour restituer les vieux honneurs de genre à la plante. cachée dans le Swertia primitif des Gentianées, qu'on aurait ensuite eu recours à un nouveau terme générique? J'ai lieu d'en douter pour ma part; le grand nom du père de la science eût aidé à ce qu'on placát la ques- tion dans sa vreie lumière et, nouveauté pour nouveauté, c'est bien au Swer- tia postérieur qu'on aurait imposé la nécessité fâcheuse d'une nouvelle déno- mination. C'est l'équité même la plus inviolable qui nous trace cette voie: car un droit quelconque, pour étre mé n'en existe pas moins. A quelque époque qu'on reconnaisse la légitime constitution d'un genre, c'est à l'instant méme de son établissement qu'on doit remonter, et pourvu que le terme primitive- ment choisi soit correct dans sa forme et ne se trouve point en désaccord avec les caractères des plantes qu'il est appelé à nommer, on peut lui dire ce qu'Horace chantait à un de ses livres : «Non erit emisso reditus tibi. (Epist. I, 20, 6.) En eífet, tombé dans le domaine du public botaniste, il cessera d'étre la propriété exclusive de son auteur, et devra conserver, contre toute nouvelle dé- nomination, les droits inaliénables de sa préséance en dépit de tout accident qui aura pu en troubler ou en suspendre le droit d'existence. Sans cette condition, sans la sauvegarde de ce précepte, tout deviendrait illusoire dans le principe de priorité, Autant que le Swertia d'Allioni, le Bassia de Linné est donc, dès sa propre origine, entaché de violence contre les droits légitimes d’un autre genre dont il usurpe la place et l'honneur, tandis que de son côté l’Zchinopsilon arrive, dans celte question de genres, à ce méme degré de superfluité que je repro- + Xi - . (séances) 6 82 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. chais naguère, dans une question d'espéces , au Solanum aggregatum de Jac- quin. Je prends donc la liberté de m'en référer pour ce nouveau et tout à fait semblable épisode à ce qui fut écrit dans la communication que j'ai eu tout récemment l'honneur de soumettre à la bienveillante attention de mes con- frères (Bull. t. X, p. 593); j'oserai seulement rappeler qu'abstraction faite de l'incident, et quelque intérêt que nous pussions avoir à ne point déranger une synonymie combinée depuis quatre-vingt-douze ans, il y aurait toujours une criante. injustice à tolérer qu'un auteur quelconque püt retirer quelque avantage d'un fait littéraire qui subsisterait uniquement aux dépens des droits et de la célébrité d'autrui. Pourquoi donc hésiterais-je plus longtemps à poser la question dans ses véritables termes? Le Bassia de Linné (1771) doit-il, peut-il annuler le Bas- sia d'Allioni (1766) ? Au fond, dans mon opinion individuelle, je répond négativement pour des raisons qui me paraissent fort sérieuses, et dont quel- ques-unes sont personnelles aux deux savants italiens : pour Allioni d’abord, dont on ne saurait méconnaître le mérite d'appréciation, ni sacrifier trop légè- rement les droits de priorité à la faveur gratuite d'un plus puissant confrère, Ne bene merenti sit malo benignitas, (PravT. Cestell. IV.) ce confrère dût-il s'appeler lion ; pour Bassi ensuite, qui très-probablement ne connut jamais le Bassia de Linné; qui, tout heureux de l'honneur à lui con- féré par son illustre compatriote, en agréa l'hommage par de si tendres épan- chements, et en faveur de qui la plante cordialement adoptée par lui-méme dirait aujourd'hui au botaniste inflexible, comme la pauvre virgo dans une scène touchante du Curculion : Obsecro parentes ne meos mihi prohibeas. Deux écrivains de la plus grande autorité, M. Alph. De Candolle et Mo- quin-Tandon, auraient pu assez récemment, par une heureuse entente, sup- primer d'un trait de plume toute cette difficulté de synonymie, le premier en choisissant, dans sa monographie des Sapotacées, un autre nom générique aux espèces du Bassia de Linné, l'autre en réhabilitant, en conséquence, dans son histoire des Salsolacées, le vieux Bassia d'Allioni. Ges deux illustres écrivains, pour des raisons que je respecte profondément, ne crurent pas devoir troubler la nomenclature; l'œuvre serait donc encore à faire, et bien que, depuis les travaux des deux savants monographes, la difficulté du succés s'en soit accrue, la cause n'a pu se placer encore au-dessus de toute discussion. Le classique Prodomus, pour lequel, tout aussi bien que pour une foule d'au- tres titres, M. De Candolle peut nous dire avec tant de raison : Meruimus Et ego et pater de vobis et republica, (Amphytr. Prol.) : SÉANCE DU 11 mars 1864. 83 est fatalement dépassé, dans les parties depuis longtemps achevées, par les progrés quotidiens de la science. Aussi est-ce au Prodomus renouvelé, à cet immense répertoire de l'avenir, que j'oserai adresser mon humble instance de révision et de réparation juridique. Les circonstances de ces changements radi- caux, méme avec danger de troubles assez graves dans la synonymie, ne sont pas nouvelles dans l'histoire de la botanique. Je n'en citerai qu'un exemple tout récent que j'emprunte au Synopsis de Koch, où, malgré quelques différences purement accessoires, l'incident est parfaitement semblable, neque lac lacti magis est simile (Amphytr. YI). Par les synonymes de l'éminent floriste, nous apprenons que M. Lindley, appréciant en 1835, d’après ses vues particulières, les caractères génériques de quelques Orchidées, nomma du nom de C'æloglossum une série d'espèces indiennes, pour la seule raison que dans le Cæloglossum de Hartman, auteur d'une flore de Scandinavie (1820), voyant uniquement des espèces de son propre genre Peristylus, il crut (précisément comme Linné fit à l'égard d'Allioni) pouvoir profiter du mot générique du confrère comme d'un terme désormais sans emploi. Mais Koch reprit hardiment les idées du floriste de la Scandinavie, et, par une consciencieuse rectification, restituant le mot Cælo- glossum au genre de Hartman, il abandonna sans nom générique les espèces indiennes de Lindley. C'est l'application de ce méme procédé que je voudrais bien pouvoir pro- poser et invoquer comme le seul but de cette longue procédure. Il appartient maintenant aux maîtres de la science de voir s'il serait tout à fait impossible de changer les quelques espèces connues d'ZcAinopsilon en autant d'espèces du genre Bassia que l'on replacerait sous l'autorité d'Allioni, tandis que pour le nom générique à fournir aux espèces du Bassia de Linné on aurait sous la main, opportunément préparé, le nom trivial des Malabariens Z//ipe, sous lequel Kænig transporta en Europe la première des six espèces du genre, le Bassia longifolia. Et l'on aurait encore, dans cette restitution solennelle, l'occasion de rendre au savant voyageur une petite justice que nous lui devons bien, en reconnaissant cette espèce sous le nom que lui-même lui avait pri- mitivement imposé d'///ipe Malabarorum (Kœnig, mss. in DC. Prodr. t. VIII, p. 197). Je crois pouvoir ajouter, en achevant mon dire, qu'on ne saurait honnétemen t susciter à une question de droit une pauvre querelle d'inopportunité. On nous peint à tout. propos, et avec des teintes bien foncées, le terrible danger des innovations. Quand la controverse ne concerne que les mots, le véritable dan ger est ailleurs ; il est, croyons-nous, dans la prescription de l'irrégularité, dans la consécration de l'injustice : /e présent pèse, mais passe (c'est un mot tout récent et plein d'à-propos), et l'on oublie trop souvent, dans l'évocation du fantóme, que s'il est plus commode pour ceux qui ont appris, de ne rien changer aux termes, méme faux, de ce qu'ils savent, il sera tout aussi facile, 84 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et plus digne, et plus satisfaisant pour ceux qui apprendront, de n'avoir à re- tenir que les termes vrais et légitimes. M. Hénon (de Lyon) présente à la Société quelques plantes recueillies par lui dans la matinée de ce jour au bois de Vincennes : Ce sont les Bellis perennis, Ficaria ranunculoides, Mercurialis perennis, Narcissus Pseudonarcissus, Primula veris, Scilla bifolia et Viola odorata. M. Hénon rappelle que notre regretté confrére M. J. Gay, qui avait soin de noter les dates de floraison des plantes vernales, avait cité le 11 mars comme le moment de l'année où le Narcissus Pseudonarcissus fleurit aux environs de Paris. C'est en grande partie pour donner suite àla constatation de cette date que M. Hénon s'est rendu aujourd'hui au bois de Vincennes. ll ajoute que, dans plusieurs localités du département du Rhône, on cueille au printemps les jeunes pousses des Primevères et des Pàquerettes pour les manger, soit en salade, soit accommodées, ainsi que les Dents-de-lion (Taraxacum) et les Groins-d'àne (Crepis biennis). Enfin M. Hénon dit qu’on l'a assuré que, sur les bords du Rhin, quelques p recueillent les fibres radicales charnues de la Ficaire pour les employer comme aliment. M. de Schenefeld dit avoir appris des habitants de Saint-Léger (Seine-et-Oise) que, dans ce village, on mange le Ranunculus hederaceus (qui y est assez abondant) en salade et en guise de Cresson. M. Robin ajoute que le Ranunculus acer est souvent mangé par le bétail dans le fourrage sec. ? ; M. Chatin fait observer que le Ficaria ranunculoides peut être mangé sans danger au premier printemps, mais que cette plante cause des accidents graves quand elle est plus avancée en âge. Toute une famille, habitant Neuilly prés Paris, a, dit-il, été empoisonnée par la Ficaire. En réponse aux observations présentées par quelques membres sur la forme et la coloration des fleurs du Narcissus Pseudonar- cissus dont il a déposé des échantillons sur le bureau, M. Hénon reconnaît que les fleurs de ces échantillons sont påles et s'éloignent un peu du type ; il rappelle que cette forme a été prise pour le N. bicolor L. Au sujet de la date précoce de floraison de certains végétaux dont a parlé M. Hénon, M. Chatin dit qu'il y a en ce moment, au jardin de l'École de pharmacie de Paris, un pied de Lilas-Varin, SÉANCE DU 1° AVRIL 1864. 85 placé en pot à l'exposition du midi, qui est déjà en fleur depuis trois Jours. M. Cosson dit que la date de la floraison des plantes bulbeuses esi plus fixe que celle des autres végétaux, parce que leur bour- geon floral est protégé par les tuniques ou les écailles du bulbe contre les influences extérieures. j M. Brongniart fait observer : Que, quand les gelées se prolongent, sous le climat de Paris, jusqu'au mois de mars, il est impossible que les plantes bulbeuses conservent une époque fixe de floraison. Il ajoute que ce qui détermine la floraison d'une plante quel- conque, c'est évidemment (d’après les travaux de MM. Boussingault, Alph: De Candolle et d'autres physiologistes) là somme des températures perçues par la plante, au-dessus d'un point fixe pour chaque espèce, mais qui varie d'une espèce à une autre. Il rappelle, comnie preuve à l'appui de ce fait , que M. Laurent (dont les cultures de Lilas blanc forcé ont été décrites dans ce Bulletin par M. Duchartre) est certain de faire fleurir les pieds de Lilas qu'il prend en plein hiver dans sa pépinière, en les soumettant pendant treize jours à une température de 30 à 32 degrés centigrades. M. de Schœnefeld dit : Qu'il a observé, aux environs de Paris, des écarts de plusieurs semaines , suivant les années plus ou moins précoces ou l'exposition plus ou moins favo- rable, entre les dates de floraison de la plupart des espèces très-vernales, telles que les Ficaria ranunculoides, Anemone nemorosa, Pulmonaria angus- tifolia, Potentilla Fragaria, Primula officinalis, etc. Quand aux Violettes , il a toujours vu fleurir d'abord le Viola odorata (en moyenne vers le 20 mars), puis le Viola hirta, et enfin les Viola canina et Riviniana, dont la floraison se prolonge quelquefois jusqu'aux premiers jours de juin, ainsi que l'ont d'ailleurs trés-bien indiqué, dans leur lore, MM. Cosson et Germain de Saint- Pierre. SÉANCE DU 1" AVRIL 1864. PRÉSIDENCE DE M. A. RAMOND. M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 11 mars, dont la rédaction est adoptée. 86 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Par suite de la présentation faite dans la derniére séance, M. le Président proclame l'admission de : M. le professeur Ramu (Hippolyte), à Plainpalais prés Genève, présenté par MM. Boissier et A. Gris, M. le Président annonce, en outre, trois nouvelles présentations. Dons faits à la Société : 4° Par M. Durieu de Maisonneuve : Catalogue des graines du Jardin-des-plantes de Bordeaux, 1863. 2 De la part de M. J.-B. Verlot : Du Noyer et de ses produits dans les cantons de Tullins et de Vinay : (sere). Catalogue des graines du Jardin-des-plantes de Grenoble, 1863. 3° De la part de MM. E. Filhol et Timbal-Lagrave : Excursion scientifique à Bagn2res-de-Luchon. 4° De la part de M. O; Debeaux : Les herborisations des environs de Baréges. 5* De la part de M. Éd. Morren : Revue générale de l'état et des progrès de l'horticulture belge en 1863. 6° De la part de M, Caspary : Ueber die Flora von Preussen. 7° De la part de MM. Herculano de Bario et Castellon de Paiva : . Roteiro do viagens do Vasco da Gama. 8° De la part de M. Gœppert : Verbreitung der Coni feren in der Schweiz. Ueber die auslendischen Hælzer des Deutschen Handels. Mittheilungen ueber Inhalt und E inrichtungen der Gewæchshæuser des K. botanischen Gartens der Universitæt Breslau, 9 De la part de M. V, de Janka : Entwurf einer analytischen Tabelle zur Bestimmung semmtlicher Carez-Arten der Flora Europa's: 10° De la part de M, Aug, Kanitz : Reliquie Kitaibeliane. SÉANCE DU 1*' AVRIL 1864. 87 Junci et Luzule generum. species per Hungariam observata, a beato Heuffelio concinnatz. Acrobrya protophyta Hungarie, auctore P. Kitaibel. Pauli Kitaibelii Additamenta ad floram hungaricam. 41° En échange du Bulletin de la Société : Linnea, Journal fuer die Botanik, t. XXXII, fasc, 4. Botanische Zeitung, 1863, 4° trim, Atti della Societa italiana di Scienze naturali, t, V, fasc, 6. Journal de la Société impériale et centrale d' Horticulture, fé- vrier 1864. Bulletin de la Société. impériale zoologique d'Acclimatation, fé- vrier 1864, L'Institut, mars 1864, trois numéros, M. le Président annonce à la Société que le Conseil, sur le rap- port d'une Commission composée de MM, Cosson, Eug. Fournier, le comte Jaubert et de Schœnefeld, et chargée d'examiner les avis recus des départements relativement à la tenue de la prochaine session extraordinaire, a décidé que la proposition suivante serait, conformément à l'article 47 du réglement, soumise à l'approbation de la Société : La Société se réunira cette année en session extraordinaire à Toulouse, le 41 juillet prochain, Le but principal de la session sera l'exploration de la par- tie la plus intéressante des Pyrénées centrales, aux environs de Bagnères-de- Luchon. La Société adopte cette proposition à l'unanimité. M, Lebel fait à la Société la communication suivante : DU PRIMULA VARIABILIS ET DE QUELQUES ESPÈCES DU DÉPARTEMENT DE LA MANCHE, pr M. E. LEBEL. Les Primevéres que je présente d'abord à la Société sont des hybrides du Pr. officinalis Jacq. et du Pr. grandiflora Jacq. et font partie de trente et un individus recueillis (17 au Montmirel, 14 à Monceaux) près de Bayeux (Calvados), le 19 mai 1863. Je ferai à cette occasion quelques remarques qui s'appliquent à leur ensemble. L'origine: croisée de ces plantes ne peut être mise en doute : je les ai trou- vées, parfois en groupes, entre les espéces desquelles elles proviennent. Les 47 individus du Montmirel formaient deux touffes entre les parents et se dis- 88 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tinguaient d'assez loin à leur végétation plus vigoureuse et à leur taille plus élevée : le plus grand mesurait 07,42; onze avaient de 07,39 à 07,34 ; quatre de 07,25 à 07,20, et le plus petit seulement 0?, 17. C'est une moyenne d'un peu plus de 0?,31. Les hybrides de Monceaux étaient plus petits : neuf avaient de 0^,26 à 07,20; cinq de 0",19 à 0",16. La moyenne est un peu plus de 07,21, ou un tiers de moins que les Primevères du Montmirel. Le signalement de ces produits croisés se compose de traits intermédiaires aux parents, mais trés-variables. La densité et la longueur de la pubescence li changent b p, non moins que la forme et les dimensions des feuilles, la largeur des fleurs et leur nuance, toujours plus foncée , du reste, que celle du Pr. grandiflora. Yl en est de méme de l'étendue et de l'intensité des taches de la gorge corolline, qui J même quelquefois. Le nombre des fleurs varie beaucoup sur les ombelles (3-28). Elles sont généralement in- clinées sur le pédicelle, lui-même assez souvent penché, et ont une tendance marquée à se tourner du méme côté. Sur les 17 hybrides du Montmirel, 11 ont le style hérissé de poils glanduleux étalés; tous ceux de Monceaux ont le style glabre. Le plus grand nombre des individus ressemblent davantage au Pr. officinalis : 3 sont à fleurs blanches et paraissent provenir des graines d'une forme albine de Pr. grandiflora. L'étude de ces sortes de plantes est très-intéressante et trés-instructive au point de vue physiologique, mais il me parait peu atile et, si j'ose le dire, peu rationnel, de leur donner place dans une flore. L'instabilité de leurs carac- teres, qui forme leur trait le plus essentiel, ne permet guère de leur appliquer une diagnose exacte, et d'ailleurs la lature le plus employée pour les désigner, celle de Schiede, revue et empirée, bien que satisfaisante en théorie, ne peut que rarement s'appliquer avec certitude et ne tarde pas à devenir barbare et insuffisante, Tout au plus devrait- on dénommer et décrire les types reconnus persistants. > Voici maintenant, Messieurs, quelques exemplaires du Primula variabilis de la Manche, dont il a été question dans vos séances du 11 janvier 1861 et du 14 novembre 1862 (1). 1l différe peu des hybrides qui viennent de vous être soumis, et je ne fais nulle difficulté d'admettte qu'on pourrait rencontrer un produit croisé du Pr, officinalis et du. Pr. grandiflora qui lui ressemblât de tout point. Ce qui distingue surtout la plante de notre presqu'ile, c'est qu'elle parait former un type stable, qui ne varie que dans les limites ordi- naires des espèces réputées légitimes. Ses feuilles, grisátres en dessous, tou- jours plus ou moins brusquement rétrécies sous le limbe, moins pourtant que celles du Pr, officinalis, la font distinguer en tout temps du Pr, grandiflora. Sur ces seuls caractères de la feuille, j'ai pu choisir, avant tout indice d'inflo- rescence, sept individus qui ont fleuri depuis dans mon jardin et ont reproduit, (1) Voyez le Bulletin, t. VII, Pe 7 ett. IX, p. 438. SÉANCE DU 4° AVRIL 1864. 89 sans exception, le Pr. variabilis. Il arrive très-rarement que quelques pédi- celles semblent sortir directement de la souche. Les fleurs montrent peu de tendance à se tourner du méme cóté et continuent la direction du pédicelle, parfois pourtant un peu inclinées d'abord : leur limbe est droit et mesure de 07,018 à 07,022 de diamètre. Le style est le plus souvent hispide-glanduleux, huit fois sur neuf exemplaires de ma derniere récolte. La plante se reproduit, quoique rarement, de graines. Elle croit à Lestre, sur la pente assez rapide d'une falaise littorale, que l'on fauche sur ce point, parce que l'herbe y est de bonne qualité ; c'est ce qu'on appelle ici un pré de haut pays. Le Pr. va- riabilis vit là en société du Pr. grandiflora et montre assez peu de tendance à se croiser avec lui, puisque je n'ai encore vu qu'un exemplaire qui parüt résulter de cette union. Tous deux s'y montrent constamment à fleurs jaunes, ce qui est la règle dans notre presqu'ile. Il ne faudrait pas confondre le pre- mier avec la forme caulescente du second, forme très-rare chez nous et tou- jours reconnaissable à sa hampe courte, à ses longs pédicelles, à ses fleurs qui reproduisent exactement la couleur du type et à peu prés ses dimensions, à son style toujours glabre, à ses feuilles toujours insensiblement rétrécies sur le pétiole. Voilà dix-sept ans que je connais le Pr. variabilis dans cette localité, vi- Sitée par moi presque tous les ans et plusieurs fois chaque année ; jamais, dans ce laps de temps, le Pr. officinalis n'y a paru. Sa station la plus rappro- chée, et je ne lui en connais que deux dans la presqu'ile, est à 18 kilomètres environ. Dans de telles conditions, et voilà dix-sept ans qu'elles n'ont pas changé, est-il possible d'invoquer ici la paternité du Pr. officinalis? Évi- demment non, si l'on veut tenir compte des faits. Mais ne pourrait-on pas croire le pollen du Pr. officinalis apporté par des insectes, de cultares moins éloignées? Cela ne paraît guère probable. Le Pr. officinalis n'est que bien rarement admis dans les cultures, et je l'y ai toujours vu représenté alors par des formes à fleurs rouges ou à calice monstrueux et lui-même assez souvent coloré. Comment expliquer alors qu'il n'y ait jamais de retour au type pater- nel, sur le coteau de Lestre ?-Pourquoi jamais rien dans les descendants qui rappelle la couleur et les anomalies florales de l'aïeul, couleur et anomalies fixées et devenues héréditaires par une longue domestication ? On se trompe d'ailleurs communément, je dois le dire, sur ce qu'il y a de bien avéré dans l'intervention des insectes pour l'hybridation des Primevéres. Que de petits insectes qui viventsur ces plantes puissent quelquefois porter le pollen d'une fleur sur lestigmate de cette fleur ou de toute'autre, sur le méme individu, cela n'est pas douteux. M. Darwin a cité comme exemple des thri- psides, et j'en ai rencontré quelquefois, mais bien moins souvent qu'un puceron, toujours le méme, qui vit dans les corolles; on ne trouve fréquemment que ses dépouilles. Quant au transport du pollen d'une plante sur une autre, sur- tout à distance, on en est réduit à des conjectures, M. Darwin a dit ce qu'il 90 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. fant. croire de l'intervention des apiens, si facilement admise, et ce que j'ai vu confirme pleinement ses observations à ce sujet, J'avais cette année dans mon jardin huit vigoureuses plantes de Pr. variabilis, à trois mètres d'une cor- beille d'Auricules entourée d'une bordure d'Arabis du Caucase, Les trois espèces ont fleuri en méme temps et leur floraison a été longue. Abeilles et bourdons se disputaient les fleurs d' Arabis. C'est à peine si j'ai vu, deux ou trois fois, un de ces insectes se poser sur les Auricules, qu'il abandonnait bientôt, et, pas une fois, pas une seule, je n'ai vu de bourdon ou d'abeille s'arrêter sur mes Primevères. Ceux que le hasard amenait de ce côté s'en détournaient, dès qu'ils les avaient reconnues, La difficulté d'expliquer d'une autre maniére le transport à distance du pollen a conduit le naturaliste anglais que je citais tout à l'heure, à penser que des papillons nocturnes pourraient bien en être les agents, Ceci n'est en- core, du reste, qu'une hypothése qui attend des preuves. La domestication des ascendants peut certainement expliquer la coloration des fleurs, chez les Primevères ; mais c'est toujours là un fait exceptionnel et étroitement local dans une flore, Il n'en est pas de méme de la nature du ter- rain quand elle agit dans le méme sens. Son action est alors plus générale et a d'ordinaire une tout autre portée, C'est ce qui a lieu chez nous pour notre Primevère commune (Pr. grandiflora). Elle donne cà et là, dans la presqu'ile, quelques pieds à fleurs rouges ou à fleurs albines, et, dans cer- taines localités parfois assez étendues, se partage, à peu prés également, en individus à fleurs rouges ou albines et en individus à fleurs normales. Un sa- vant qui connaissait bien une autre portion de notre département, l'excellent M. J. Gay, y indique la coloration des fleurs de Primevère comme le fait do- minant. On voit donc qu'il s'agit ici d'un fait général, dépendant des condi- tions géologiques, favorisées sans aucun doute par la prédisposition de l'es- pce. Quoi donc d'étonnant à ce que tout autre Primulastrum de notre flore, placé dans les mémes circonstances, y subisse la méme influence, surtout s'il se rencontre dans les localités si riches en variations de couleur ? Eh bien, C'est précisément ce qui arrive pour la deuxième station de notre Pr, varia- bilis. Elle est située sur le coteau de la Roche-Samson, à Négreville, dans-un mauvais herbage qui était anciennement un taillis. La plante en a disparu pendant quelques années, à la suite d’un engrais donné au sol, mais j'ai eu le plaisir de l'y revoir au printemps dernier. Le Pr, variabilis vit là, comme à Lestre, loin du Pr. officinalis qui ne s'y est jamais montré, et au milieu du Pr. grandiflora, dont la moitié au moins des représentants sontà fleurs rouges. Lui-méme, une année, a produit quelques individus à fleurs rouges ; j'ai vu là et je n'y peux voir encore que des causes géologiques agissant d'une maniere analogue sur deux congénères dont la fleur est de même couleur, et plus fortement méme sur celle dont l'indigénat ne peut étre mis en question. M. Godron, qui connait le Pr. variabilis de la Manche par des exem- SÉANCE DU 1°" AVRIL 1864. 91 plaires de Négreville, pense que les stations exceptionneiles, le petit nombre des individus et la couleur des fleurs permettent de soupçonner que la plante a été importée, avec les engrais, dans les localités où on la trouve : mode d'introduction plusieurs fois constaté pour d'autres espèces. Malgré toute ma déférence pour l'opinion du savant doyen dela Faculté de Nancy, je ne puis m'y rendre dans cette circonstance. Loin d’être exceptionnelles, les stations que j'assigne au Pr. variabilis de la Manche sont de tout point celles qu'il affectionne. En Normandie, c'est bien dans les pâturages, les herbages, les prés secs, les haies, à la lisière des bois, qu'on trouve le Pr. grandiflora, le Pr. officinalis et le Pr, varia- bilis. Dans l'Eure, le Calvados et l'Orne, où les deux premières espèces sont très-répandues, la troisième se trouve d'ordinaire avec les deux autres, et de là même le premier soupçon d'hybridité à son sujet. Dans la Manche, où le Pr. grandiflora seul est trés-commun, le Pr. officinalis etle Pr. variabilis, qui sont égal rares, se bien avec lui, mais ne s’y rencon- trent pas ensemble : voilà toute la différence. Le petit nombre d'individus ! Mais le Pr. officinalis, le Gentiana Amarella, cinquante autres espèces de notre flore, n'ont aussi chez nous qu'une ou deux stations, qui ne sont pas toujours plus riches que celles du Pr. variabilis : pourquoi serait-on mieux fondé à contester la spontanéité de celui-ci que de ceux-là ? Je cite à dessein des plantes également communes dans les départements qui nous avoisinent et également rares dans le nôtre. La couleur des fleurs ! Mais il n'y a jamais eu de fleurs colorées dans la station la plus abondante, à Lestre ; s'il en a paru quelquefois à Négreville, j'en ai donné une raison qui ne me parait pas contestable. Si d'ailleurs notre Pr. variabilis. avait été importé des cultures, comment n'aurait-on jamais vu, à Négreville et à Lestre, de retour au Pr. officinalis? En résumé, rien n'indique que notre Pr. variabilis descende de parents échappés des cultures, et, d'un autre côté, le croi du Pr. officinalis et du Pr. grandiflora ne peut être admis, dans les conditions actuelles et déja anciennes de notre flore. Ces circonstances ont-elles toujours été les mémes? Le Pr. officinalis , Si commun dans les départements normands qui nous avoisinent et jusque sur les limites du nótre, y a-t-il été plus répandu, quoique toujours peu abondant, à une époque plus reculée? Je ne sais ; mais, à coup sûr, le Pr. variabilis, véritablement intermédiaire à la Primevère-officinale età la Primevère-à- grandes-fleurs et sans doute issu de leur union croisée, est cliez nous un type stable et persistant, dont la présence ne peut s'expliquer par une hybri- dation répétée et active encore aujourd'hui, Quelques mots seulement encore, Messieurs, sur trois espèces de la Manche. Les exemplaires de Callitriche autumnalis viennent de Carentan; c'est là, 92 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. au point de jonction des vallées de la Taute et de la Douve, que j'ai trouvé la plante en premier lieu, dans les fossés d'eau saumátre autour du port. Je l'ai vue depuis remonter la vallée de la Douve à Pommenauque, dans les fossés du marais et dans la rivière de Sèvre et à Picauville, dans l'étang de l'ile Marie. Il est probable qu'elle s'engage aussi dans la vallée de la Taute. Le Zannichellia palustris Willd. foisonne à Carentan, dans les fossés et le canal de l'hópital, dans les fossés du marais de Pommenauque et dans la Sè- vre. Je l'ai vu tapisser en entier le canal de cette rivière, sur un parcours d'un kilomètre au moins. Je l'ai trouvé très-anci en grande abond dans la rivière d'Olonde, à Ourville et à Créances, dans les fossés qui avoisinent le havre de Saint-Germain. Voici enfin quelques exemplaires d’un Potamogeton douteux pour moi, sur lequel je voulais vous consulter, mais l'œil exercé de M. Durieu de Mai- sonneuve vient de le reconnaître pour le P. acutifolius. Yl croit aussi dans la Sèvre et dans quelqnes fossés qui communiquent avec elle. Je n'ai encore récolté que des individus en fleur. A l'appui de sa communication, M. Lebel dépose sur le bureau des échantillons de divers hybrides de Primula, offerts par lui à la Société pour son herbier. ; M. Ramond demande àM. Lebel en quoi le Primula variabilis diffère de la forme caulescente du Pr. grandiflora. M. Lebel répond que le Pr. variabilis a les fleurs plus colo- rées et le style velu, tandis que le Pr. grandiflora a le style glabre. . : M. Brongniart demande si le Pr. variabilis observé par M. Lebel était fertile. M. Lebel dit qu'il n'a pu examiner les plantes au moment de la maturation des graines, mais que, l'année suivante, il a reconnu que ces plantes s'étaient multipliées. M. Eug. Fournier rappelle que l'origine hybride du Primula variabilis est indubitablement prouvée par les expériences de MM. Godron, Naudin, Durand-Duquesnay et Boreau, qui ont vu naître, des graines de cette plante, le Pr. officinalis, e Pr. gran- diflora et le Pr. purpurea des horticulteurs. M. Lebel dit qu'il ne conteste pas, d'une maniére absolue, Phy- bridité du Pr. variabilis; il tient seulement à établir que la forme de la Manche est stable et capable, à l'état sauvage, de se reproduire sans hybridations nouvelles. M. Chatin fait à la Société la communication suivante : SÉANCE DU 1" AVRIL 1864. 93 ÉTUDES SUR LA RESPIRATION DES FRUITS, par M. Ad. CHATIN. Un travail d'ensemble sur la proportion des matières sucrées contenues daus la séve et les sucs divers des végétaux, travail qui aurait été soumis à la Société depuis plusieurs mois, sans mon désir de vérifier quelques apercus sortis de sa rédaction même, m'a naturellement conduit à l'examen des fruits. Et comme à la maturation de ces derniers se lient intimement la destruction et la production de divers composés, tant solides que gazeux, jai dà entrer dans le domaine dont un savant chimiste annonce, par une communication faite à l'Académie des sciences dans l'une de ses dernières séances, la prise de possession. Si je viens aujourd'hui communiquer ceux de mes résultats touchant aux questions abordées par M. Cahours, c'est uniquement pour conserver le droit de suivre une voie dans laquelle je suis moi-même engagé depuis longtemps. Bien que, après les belles recherches de M. Fremy, étendant et complétant les travaux d’Ingenhousz, de Th. de Saussure et de M. Bérard, la composi- tion générale de l'atmosphère, tant intérieure qu'extérieure, des fruits, me parüt être définitivement fixée, j'ai dà rechercher ses rapports avec d'impor- tants phénomémes offerts par les matières organiques elles-mêmes suivant l'état du développement des organes et la circonscription des groupes naturels. Un fait, la présence exclusive des gaz carbonique et azote dans les fruits mûrs; une hypothèse , savoir la source, dans la fermentation, d'une certaine portion du gaz carbonique qui se produit dans la période de ramollissement succédant à celle de la maturation, se dégagent de la communication qui vient d'étre faite à l'Académie. Je suis heureux de m'accorder avec M. Cahours sur la composition (acide carbonique et azote seuls) de l'atmosphére intime des fruits mûrs. Mais, il faut bien le reconnaitre, M. Fremy avait établi ces faits il y a déjà longtemps (Comptes rendus, XIX, 184). J'ajoute seulement que le rapport de l'acide carbonique à l'azote a varié, dans mes observations, de 23 à 99 pour 100, et celui de la somme des gaz aux sucs les tenant en dissolution, de 2 à 11 pour 100. La minime proportion (1 pour 100) à laquelle l'azote s'est trouvé réduit dans quelques espèces végétales rend plausible la conjecture que l'as- sociation de ce corps à l'acide carbonique pourrait bien, en quelque cas, faire absolument défaut. J'ai d'ailleurs constaté que des fruits d'hiver exhalent, au moment fixé pour leur récolte, une minime quantité d'azote, dernier signe d'une fonction propre aux jeunes fruits et aux feuilles, comme l'ont établi les belles recher- ches de Th. de Saussure, de MM. Boussingault, Cloëz et Gratiolet, etc. Couverchel adinettait que de l'acide carbonique prend naissance de toutes pièces aux dépens des fruits en maturation. Je m'accorde pleinement e ncore 9h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. avec M. Cahours sur la réalité de ce fait que le savant chimiste parait avoir observé au moment où le fruit tend à se ramollir. TI est toutefois à remarquer que le phénomème se produit durant toute la période du U/ettissement, période à laquelle le ramollissement des fruits forme le passage; il se montre aussi dans la pourriture. Mais, si l'accord existe sur le fait méme de la production de cet acide car- oonique, il n'en est plus ainsi de l'hypothèse par laquelle on croit l'expliquer. S'arrétant à une opinion déjà ancienne et qui devait se présenter à l'esprit des chimistes, M. Cahours pense que l'acide carbonique formé de toutes piè- ces dans l'intimité des tissus a pour origine la fermentation (du sucre évidem- ment). Or cette hypothése semble tout d'abord d'autant plus satisfaisante, que lorsque le fruit forme del'acide carboniqueil est généralement en voie de désorganisation (je dis généralement, parce que j'ai observé cette production de gaz carbonique dans quelques fruits qui ne paraissaient point encore se ra- mollir). Mais il faut d'autres preuves, et c'est en cherchant celles-ci que je me suis éloigné d'une opinion vers laquelle j'étais d'abord porté aussi. Si, en effet, l'acide carbonique qui se forme au sein des fruits, indépen- damment de celui dans la constitution duquel entre l'oxygène ambiant, est dà à la fermentation du sucre, on doit constater l'existence des produits qui se forment alors en méme temps que l'acide carbonique. Or, ni les organis- mes que M. Pasteur a vus présider à la fermentation, ni les composés (acide succinique, glycérine) qui, d’après les travaux de cet éminent chimiste, pren- nent naissance en même temps que l'acide carbonique et l'alcool, ni l'alcool lui-même (lequel devrait cependant se produire en quantité notable), n'exis- tent dans les fruits déjà ramollis. Un second ordre de preuves contre l'hypothèse qui rattache à la fermenta- tion la portion d'acide carbonique fournie tout entière par la substance même des fruits, se tire de ce fait que la proportion du sucre ne diminue pas dans l'acte de leur ramollissement. On est donc fondé à ne pas admettre la fermentation comme source d'acide carbonique dans les fruits en voie de se ramollir. Mais, s'il est possible de dire ce qui n'est pas, l'embarras est plus grand pour reconnaitre ce qui est. Cependant le'cadre méme de mes recherches, cadre comprenant l'examen de matières diverses dont la destruction coincide avec la production du gaz carbonique, met peut-être sur la voie pour l'explication du phénomène. C'est dans les périodes du ramollissement et du blettissement, que l'acide car- bonique se forme aux dépens de la substance du fruit. Or c'est à ces mêmes périodes que les matiéres tannoides se détruisent, que l'acidité s'affaiblit ou disparaît. On trouve en effet que les fruits complétement blets ne font plus virer au rouge le tournesol et ont perdu presque complétement le pouvoir de saturer les alcalis (l'acidité revient plus tard avec la pourriture). La pourriture des fruits donne lieu, comme le blettissement, à la produc- SÉANCE DU 1° AvRIL 1864. 95 tion d'acide carbonique et à la destruction de la matière tannoide ; mais l'aci- dité persiste. D'où il ressort que, tant dans la pourriture que dans le blettissement, il y a coincidence entre la formation d'acide carbonique et la destruction de la ma- tiére qui colore en vert les sels de fer; que par conséquent il ne serait pas impossible qu'il y eüt rapport de cause à effet entre la destruction des ma- tières tannoides et la production de cette portion d'acide carbonique à laquelle l'air ambiant reste étranger. — Nous avons établi, M. Filhol et moi, que les matiéres tannoides forment rapidement de l'acide carbonique sous l'influence de l'air et de la lumière so- laire. L'hypothèse précédente tendrait à leur attribuer cette autre faculté, de produire de l'acide carbonique de toutes pièces, soit à leurs dépens, soit aussi à ceux d'autres éléments du fruit, dans l'obscurité et l'intimité du paren- chyme en voie de transformation. Mais je ne cacherai pas qu'une objection à cette hypi šort du rappro- chement méme des faits que je compare. En effet, si les matières tanniques, isolées des tissus, ont besoin de l'oxy- gene de l'air pour former de l'acide carbonique, ne peut-il en étre de méme dans les fruits? Et alors ce n'est plus à l'acide carbonique formé de toutes piéces que répondrait au moins partiellement leur destruction, mais seulement à cette portion de l'acide carbonique produit dans laquelle entre l'oxygene de l'air ambiant. Mes recherches se continuent pour éclairer ce point. Je relèverai d'ailleurs ce rapport que dans la feuille d'automne brunissant et dans le fruit bletrissant, il y a destruction des matières tannoides et produc- tion d'acide carbonique au contact de l'air. La Société aura à apprécier, avec le complément de mes recherches sur la respiration des plantes, et en particiculier sur celle des fruits, le degré d'exacti- - tude des méthodes d'observation et d'expérimentatio n que je mets en pratique. M. Brongniart demande à M. Chatin sur quels fruits il a fait ses observations. M. Chatin répond que c'est principalement sur des poires, des pommes, des néfles et des raisins. M. Brongniart rappelle que M. Cahours a, de son cóté, étudié surtout les oranges, ce qui peut expliquer pourquoi les conclusions de cet auteur diffèrent de celles de M. Chatin. M. Chatin fait remarquer qu'il est d'accord avec M. Cahours sur les faits principaux, signalés d'ailleurs, avant M. Cahours et lui- méme, par M. Fremy et par d'autres chimistes, mais que le désac- cord est complet quant à l'origine de la portion d'acide carbonique qui se produit de toutes pièces au sein des fruits. 96 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Faivre fait à la Société la communication suivante : RECHERCHES SUR LA CIRCULATION ET LES USAGES DU LATEX DANS LE FICUS ELASTICA, pr M. Ernest FAIVRE. Malgré de nombreuses et importantes recherches, on est loin d'étre fixé sur les usages et le mode de circulation des sucs colorés. Quelques-uns cependant, celui du Ficus elastica en particulier, renferment la précieuse substance, le caoutchouc, que l'industrie emploie fréquemment de nos jours. Pour résoudre une question qui peut éclairer le difficile probléme de la circulation des végétaux, nous avons institué quelques expériences, et nous nous proposons de signaler brièvement les résultats auxquels elles nous ont conduit depuis trois années. Les incisions annulaires, pratiquées sur les feuilles, les racines, et particu- lièrement les tiges, nous ont permis de déterminer le rôle du latex comme séve descendante élaborée, et de nous assurer qu'on ne, saurait voir dans ce liquide ni un résidu de l'assimilation végétale, ni un fluide excrémentitiel. Si l'on pratique, en effet, une incision annulaire sur une tige de Ficus pourvue, au-dessus de l'incision, de feuilles bien développées, on observe des effets analogues à ceux qui ont conduit les physiologistes à admettre chez les vé- gétaux une séve descendante élaborée. Un bourrelet se forme au-dessus de l'incision, et la croissance s'accélère dans cette partie du végétal; au-dessous de l'incision, la tige, la racine cessent désormais de se développer, sans cesser .cependant de se maintenir vivantes et d'accomplir leurs fonctions. Il est facile de s'assurer que l'afflux du suc blanc a été partiellement entravé, dans ces parties, par l'ablation périphérique de l'écorce et des couches extérieures de l'aubier. D'un autre cóté, le maintien de Ja vitalité de ces mémes parties pendant plusieurs années et la présence constante dans leurs tissus da liquide coloré semblent indiquer que le latex parvient à la fois aux extrémités par l'écorce et par la moelle. Pour acquérir la preuve qu'il en est ainsi, il suffit de perforer ou de briser la virole centrale d'une plante soumise depuis quelque temps à la décortica- tion annulaire ; on en voit s'écouler du latex. La section transversale d'une tige apprend également que le suc coloré exsude à la fois de l'étui médullaire et de la zone corticale, mais de cette dernière en plus grande abondance. Les résultats de l'incision annulaire sont différents, suivant les parties sur lesquelles elle a été faite, suivant la manière dont l'opération a été exécutée. Si, au lieu d'une incision unique, on pratique deux incisions à quelque distance l'une de l'autre, on déterminera l’accroissement du végétal dans deux sens à la fois, latéralement et en hauteur. En exécutant cette opération sur un jeune pied de Ficus, nous avons fait rapidement développer des. branches latérales à l'aisselle des feuilles situées entre les deux incisions. Au-dessus de SÉANCE DU 1° AVRIL 1864. 97 celles-ci, la tige s'est accrue rapidement en hauteur; au-dessous, sa croissance et celle de la racine ont cessé de s'accomplir. Dans la méme opération, un autre fait nous a frappé : c'est l'absence de bourrelet au-dessus de l'une et l'autre incision, et ce fait s'est reproduit dans plusieurs des expériences que nous ayons réalisées. La production du bour- relet n'est point en effet un phénoméne constant, et il est facile de s'assurer, par la comparaison des expériences, qu'il apparait seulement lorsqu'il existe au-dessus de la portion de tige incisée un nombre suffisant de feuilles ; il ne se développe point sur les tiges en l'absence de feuilles, et n'apparait point si les feuilles sont peu nombreuses, ou méme si de vigoureux rameaux y ont pris naissance. Dans les plantes à sucs colorés, comme dans les végétaux ordinaires, les feuilles exercent sur la marche des sucs, sur la formation des bourrelets, sur l'accroissement des tiges et des racines, une action essentielle, nettement mise en lumiere par l'expérience. En pratiquant l'incision annulaire sur le pétiole d'une feuille, ce pétiole a pris un accroissement plus sensible du côté du limbe de la feuille, et il s'y est formé un bourrelet peu apparent. Pratiquée sur la racine aérienne d’un vigoureux Ficus, l'incision a fait dé- velopper la portion centrale de cette racine ; elle a déterminé, un mois après l'opération, la formation d'un bourrelet trés-marqué au niveau de la lèvre supérieure de l'incision annulaire; de ce bourrelet très-volumineux aujour- d'hui (six mois après l'opération) partent des radicelles aériennes dont plu- sieurs ont déjà 3 à A centimètres de longueur. Au-dessous de l'incision an- nulaire, toute croissance a cessé. Ainsi, sous l'influence de cette incision, les racines aériennes se comportent absolument comme les tiges. Un résultat étrange, mais constant, de ces expériences est l'absence de li- quide coloré dans les tissus de nouvelle (formation qui constituent les bour- relets et tendent à cicatriser les plaies que les incisions ont produites. Les incisions annulaires ne laissent pas de doutes sur le róle du latex comme séve descendante et élaborée, mais elles ne nous apprennent rien sur l'élaboration du latex et sur les parties dans lesquelles elle s'accomplit. L'ab- lation totale ou partielle des feuilles nous fournit, au contraire, à ce sujet des indications positives : elles nous a mis sur la voie de phénoménes intéres- sants. : E Si la plante est pourvue de son bourgeon terminal, l'ablation des feuilles produit d'abord un arrêt dans la croissance de cette partie. Cet arrêt est d'au- tant plus marqué que le nombre des feuilles enlevées est plus considérable; par où l'on voit manifestement l'influence des feuilles sur la pousse du bour- geon. L'expérience suivante lèverait à cet égard les doutes s'il pouvait en exister. Deux boutures d'égale vigueur sont observées comparativement : sur l'une d'elles, privée de ses feuilles, le bourgeon demeure stationnaire; sur T. XI. (sÉaNcES) 7 98 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'autre, pourvue de ses appendices foliacés, le bourgeon prend en quelques jours un rapide accroissement. En l'absence des feuilles, une tige dépourvue de bourgeon terminal ne cesse pas absolument de végéter ; elle donne naissance à de jeunes bourgeons qui n'accomplissent plus leur évolution normale : en effet, à peine développés ils s'ouvrent et étalent bàtivement leurs jeunes feuilles, dont le diamètre est de beaucoup inférieur à celui des feuilles du bourgeon normal. L'expérience nous a appris que l'ablation de ces bourgeons détermine à son tour (si la tige cst assez vigoureuse) la production de bourgeons plus restreints encore dans leur développement. Nous nous sommes assuré que les feuilles étalées de ces bourgeons ne mesurent guère plus de 4 à 2 centimètres dans leur plus grand diamètre. Lorsqu'une tige dépourvue de ses feuilles a ainsi développé, à plusieurs reprises, quelques bourgeons prématurément épanouis, le suc blanc qu'elle renfermait n'existe plus dans ses parties supérieures, comme on peut s'en assurer au moyen d'incisions et de piqûres profondes. Le latex se retrouve, au contraire, abondant et coloré à la base de la tige et dans les racines; on peut constater également qu'il s'en écoule des feuilles des jeunes bourgeons, tandis que la portion de l'axe sur laquelle ils sont fixés n'en renferme pas une trace. Tl devient dès lors évident que l'élaboration du latex n'a pu avoir lieu que par les organes foliacés; plus les feuilles s’accroissent, plus le.latex y devient . abondant. C'est là une expérience facile à répéter, et que confirment l'abondance du suc blanc au niveau des pétioles, l'influence des feuilles sur l'évolution des bourgeons, et surtout l'ablation des feuilles elles-mémes. Peu de jours aprés l'ablation totale des feuilles et des bourgeons, il s'opère un changement marqué dans le suc nourricier : au lieu d'un latex trés- coloré, trés-riche en substances coagulables et en globules, on retire de la tige, dans ses parties supérieures, une lymphe abondante, aqueuse, décolorée, pauvre en granules, ne tenant plus en suspension que quelques fragments d'une matière lable. Ces chang ts se marquent davantage si le temps écoulé depuis l'ablation des feuilles est plus considérable. La tige reste longtemps gorgée de liquide, mais ce liquide perd de plus en plus les caracteres de latex proprement dit et présente ceux d'une séve non élaborée. En résumé, l'ablation totale des feuilles du Ficus elastica arrête dans leur élongation. les bourgeons déjà produits, elle en précipite l'épanouissement, et elle favorise l'évolution rapide de bourgeons plus jeunes. En même temps, le suc blanc est graduellement remplacé par une lymphe incolore, de plus en plus aqueuse, et distincte par ses caractères apparents du latex proprement dit. : Il est inutile d'ajouter que, si l'on empéche, sur une tige dénudée, la pro- duction de nouveaux bourgeons, le végétal ne saurait être conservé; la priva- SÉANCE pu 4° AVRIL 1864. 99 tion de latex blanc, l'absence d'élaboration de ce suc, sont pour la plante des causes.de rapide dépérissement. Le latex élaboré par les feuilles se porte, par le centre et la périphérie des'tiges, aux parties ‘inférieures et en produit le développement. Faut-il en conclure qu'il n'accomplisse pas d'autres mouvements dans le végétal, et qu'il y joue;seulemeut le rôle d'une séve descendante’? L'expérience € a été ‘instituée pour répondre cette question. Sur unebouture | vigoureuse- de Ficus elastica, nous enlevons les deiillés; E quatre ‘seulement sont réservées à Ia partie inférieure, près du cóllet. Nous privons la partie supérieure dénudée, de tout le suc qu'elle peut con- tenir ; ce résultat est réalisé par l'ablation des feuilles, par des incisions pro- fondes et par la section de la portion de l'axe qui supporte.le bourgeon ter- minal; nous nous assurons ensuite, par des piqüres réitérées, que la privation du suc propre a été obtenue. Les choses sont laissées dans cet état, et, vingt-quatre heures aprés le début de l'expérience, les ponctions sont renouvelées. On constate alors l'écoulement d'une abondante quantité | de.suc coloré vers les parties supérieures.de l'axe »qui en;étaient:dépourvues peu de:temps auparavant. Pour que: ce résultat ait pu se produire, il fant nécessairement que le.suc propre se soit porté, des parties inférieures. et feuillées ‘de la tige, aux parties supérieures; «que, en d'antres: termes, il y ait, eu un. courant ascendant partant des feuilles pour gagner le sommet. de l'axe. Cette expérience, répétée et variée de diverses manières, a donné des résul- tats constants. Aprés avoir vidé la tige privée de feuilles du suc qu'elle pouyait contenir, nous l'avons enfermée dans un tube de papier noirci, destiné à soustraire les parties vertes à l’action de la lumière; c'était aller au-devant d'une objection qui pouvaitmous être adressée sur la formation directe du latex par les par- ties verles. En prenant des précautions pour rendre nulle l'action de ces par- lies, nous n'en avons pas moins vu, en peu de temps, le suc blanc se porter abondamment vers le sommet de la tige. Mais par quelle voie se fait cette ascension ? Le suc monte-t-il par la moelle, les couches ligneuses ou l'écorce ? Pour nous en assurer, nous avons prati- qué, au-dessus des feuilles réservées, une profonde incision annulaire qui ne laissait de communication établie, entre les deux fragments de l'axe, qu'au moyen d'une virole composée de la moelle, de son étui et de fragments de la zone ligneuse.]a. plus intérieure. Comme précédemment, la tige était. privée de feuilles et. de sucs au-dessus. de l'incision. Malgré , ces précautions.et la soustraction des parties vertes à l'action de la lumière, le suc blanc s'est porté rapidement en haut, traversant la moelle et l'étui médullaire. De ces faits nettement observés, il ressort que le latex est une sève élaborée par les feuilles et indispensable à l'accroissement de la tige et des racines ; que 400 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. le latex, descendant par le centre et la périphérie, se porte aux extrémités et les développe ; qu'il monte également aux régions supérieures de l'axe et les accroit. i Si l'on interprète ces faits, on est conduit à conclure que le latex n'est pas l une séve d d mais une séve élaborée, destinée à nonrrir, soit qu'elle descende, soit qu'elle s'élève, les diverses parties du végétal. Nous poursuivons maintenant, sur d'autres plantes à sucs colorés et en particulier surle Márier-blanc, nos recherches expérimentales ; nous espérons qu'elles pourront jeter quelque lumiére sur une question importante pour la théorie, mais bien plus importante pour la pratique, à laquelle elle peut fournir de précieuses indications. M. Chatin fait remarquer que, d'aprés M. Faivre lui-méme, quand le suc laiteux du Ficus était devenu incolore dans ses expériences, il conservait encore la propriété de se coaguler, ce qui prouve qu'il n'était pas complétement modifié. M. Faivre répond qu'il existe, d'aprés les travaux de M. Fremy, plusieurs états du latex, et ajoute que le latex incolore contient des granules, mais en fort petit nombre. i M. Brongniart dit qu'il y a encore des recherches à faire sur la nature chimique des granules du latex et du liquide qui les tient en suspension. Il ajoute que, si ces granules sont reconnus pour étre constitués par des matiéres grasses, on devra admettre que le , liquide incolore renferme le caoutchouc en dissolution. M. Lebel fait remarquer que, dans ses expériences, M. Faivre n'a pas tenu compte du róle de la séve ordinaire. M. Faivre reconnait qu'il lui a. été impossible d'isoler les deux sortes de sues (séve ordinaire et latex). - M. Durieu de Maisonneuve présente à la Société des échantillons desséchés et des dessins coloriés de diverses espèces d'/soétes, et fait la communication suivante : NOTES SUR QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES D'ISOETES DE L'AMÉRIQUE DU NORD ET DE L'AUSTRALIE, par ME. DURIEU DE MAISONNEUVE (1). Isoëtes muricata DR. — Voisin de l'Zso2fes riparia Engelm., il s'en distingue par sesspores revétues de fortes papilles entières ou bidentées, non (1) Ces notes ne sont point de véritables descriptions, mais ont simplement pour objet de signaler pour chaque espèce un caractère de fructification de première valeur, suffisant d’abord pour la spéciter. %: SÉANCE DU 4°" AVRIL 1864. 104 de crétes sinueuses, minces et plus ou moins anastomosées. La constance de caracteres fournis par les spores chez les Zsoëtes semble justifier la distinction spécifique des deux plantes; mais il faut reconnaitre que la ressemblance de leurs androspores laisse encore des doutes sur leur séparation. Je compte, pour décider la question, sur les études comparatives que je ferai des deux plantes dans le Jardin-des-piantes de Bordeaux, où elles sont cultivées de souches reçues récemment des États-Unis, et dues à l'inépuisable obligeance de notre excellent compatriote M. Elias Durand (de Philadelphie). — L'Isoétes muricata a été découvert à Woburn (Massachusetts) par M. W. Boott, l'un des plus zélés et des plus intelligents explorateurs de la flore nord- américaine. La plante paraît croître en compagnie de l'/soëtes Engelmanni A. Br., car il s'est développé un individu de cette dernière espèce parmi les souches récoltées à Woburn et envoyéesà M. Durand par M. Boott. Isoëtes macrospora DR. — Très-remarquable par la grosseur excep- tioanelle de ses spores, comparables, sous ce rapport, à celles de ls. Durici. Elles offrent aussi quelque ressemblance avec celles de PZs. lacustris, mais ' elles dépassent toutes les variations de volume qu'on observe dans cette der- nière espèce. D'ailleurs, les spores de l'Zs. lacustris, comme celles de Ts. riparia, sont relevées de crêtes minces, flexueuses, interrompues, tandis que celles de l'/s. macrospora sont épaisses, continues, anastomosées de loin en loin, en dessinant un réseau irrégulier et méandriforme. Les androspores sont de méme fort grosses, leur surface est lisse, et leurs cótes sont bordées de crénelures très-fines et contigués. Ces androspores diffèrent sensiblement de celles des espèces auxquelles l’/s. macrospora peut être comparé. Toutefois, la plante est loin d’être suffisamment connue, puisqu'elle n'est encore repré- sentée que par un individu unique, déposé dans l'herbier de l'Académie des sciences de Philadelphie, et qui m'a été libéralement communiqué par len- temise de M. Durand. L'étiquette porte que l'échantillon provient d'un lac des Catskill mountains (New-York). Le nom du collecteur m'est inconnu. Isoëtes Braunii DR. — Encore une espèce sur laquelle on serait tenté d'élever des doutes, à cause de la ressemblance de ses spores avec celles de Vs. echinospora de l'ancien continent. C'est méme cette ressemblance qui permettra de distinguer tout d'abord l'/s. Braunii de ses congénères du nouveau monde, aucune autre éspèce américaine ne présentant des spores échinulées. Toutefois, l'examen attentif des aiguillons qui hérissent les spores des deux plantes fait remarquer entre eux une différence aisément appré - ciable et d'une incontestable valeur: comprimés, presque lamelleux, très- fragiles dans l'/s. echinospora, ces aiguillons sont conoides et solides dans PIs. Braunii. Les androspores, lisses de part et d'autre, sont un peu moins grosses chez le dernier; elles présentent des cótes bordées de crénelures pres- sées et arrondies et non des dents fines et trés-espacées comme dans l'/s. echinospora. C'est dans la riche collection d’/soêtes de M. Al. Braun , géné- 102 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE. FRANCE. reusement communiqués par l'illustre professeur de Berlin, que: j'ai eu. la première connaissance de cette espèce. Les échantillons venaient de. M.. le docteur Engelmann, de Saint-Louis (Missouri), qui les rapportait à.son: Zs: riparia ; ils portaient en note, de la main de M. Braun : « Zsoótes riparia forma minor sporis minoribus secundum. Engelmann. » — L'Zs. Braunit habite le lac Winnepesaugee (New-Hampshire), d’où M. Engelmann a eu l'obligeance d'envoyer des souches vivantes destinées au. Jardin de Bordeaux. Je viens de recevoir des échantillons de la méme localité, récoltés par M W. Boott. La méme espèce a été découverte à Mount-Mansfield (Vermont). et. ài Concord (Massachusetts) par M. Mann. Isoëtes melanopoda J. Gay et DR. — L'une des espèces les plus remar- quables et des mieux caractérisées. Elle est reconnaissable, à premiere vue; à ses bases foliaires d'un brun luisant plus ou moins foncé. Nul autre. /soëtes ne présente des spores aussi petites, Leur surface est presque lisse. ou faiblement marquée de. bosselures irrégulières à peine saill Les. androspores: sont. hérissées de papilles sur tout leur pourtour. Cette belle espèce a été décou» verte à Athens (Illinois) par un jeune botaniste aussi obligeant que zélé et instruit, M. Elihu Hall, qui s'est donné. beaucoup de soins pour en faire par- venir en Europe, toujours par l'intermédiaire de M. Durand, un certain nombre de souches vivantes, actuellement en pleine végétation dans le Jardin de Bordeaux, La plante existe également à Clinton (Iowa), ainsi que le. con- statent des échantillons envoyés par M.-Asa Gray à notre à jamais regretté confrére J. Gay. A ce propos, qu'il me soit permis d'ajouter ici un mot de souvenir et. de. reconnaissance pour le maître. aimé et. vénéré, l'ami incomparable. qui laisse parmi nous, et surtout parmi ses intimes, un vide qui ne sera jamais. comblé. Chacun se rappelle l'ardeur et l'activité. avec lesquelles il s'occupa. d' /soctes pendant ces derniers temps. C'était pour moi, c'était pour fournir au travail que je méditais le plus possible de matériaux , qu'il en demandait à tous sescor- respondants étrangers. C'est par lui que j'ai obtenu la plus grande. partie de ceux que j'ai rassemblés. Lui-méme, vous le savez, finit par prendre un tel: goût à l'étude de ces intéressants végétaux que, pendant ces trois dernières années, il n'hésita pas à braver toutes les fatigues pour aller voir en place ces plantes qu'il affectionnait, Vous avez tous lu avec un vif intérét, dans le Zul- letin, les récits animés, quelquefois émouvants, de ces pénibles pérégrinations: Leslacs d'Auvergne, ceux du North-Wales, les étangs du littoral, aquita- nique ont. été successivement visités par lui, au. prix. de. fatigues. inouies,; supportées avec un courage indompté, fatigues et courage dont deux fois je fas le témoin. Aussi, lorsque notre Gay apprit que j'avais constaté une espèce nouvelle dans l'/soctes d'Athens et de Clinton, m’écrivit-il pour me demander de lui abandonner la description de cette espéce, afin, ajoutait-il,; « de laisser au moins une trace de son passage dans l'histoire des Zsoëtes». Inutile de SÉANCE DU À‘ AVRIL 1864. 103 reproduire ma réponse. Hélas ! notre excellent confrère a disparu sans donner la description dela plante qu'il s'était réservée; c'est donc à moi que cette tâche incombe désormais. Je consacre en outre une planche entière à l'7s. melanopoda ; mais cette planche, n'étant pas terminée, n'a pu passer encore sous les veux de la Société. Daus de telles circonstances, ne puis-je me permettre de saisir l'occasion unique qui m'est offerte, et qui ne doit plus se présenter, d'associer mon nom à celui de mon bien-aimé maître ? Si cette proposition, qui me semble jus- tifiée par le motif qui l'inspire, ne parait pas suffisamment fondée, je ne manquerai pas de faire disparaitre le second nom d'auteur dans le travail plus étendu que je prépare. Isoëtes phscospora DR. — Trois espèces d'/soéfes ont été découvertes par Dr d dans la Nouvelle-Hollande, en 1842 et 1843 ; mais les échan- tillons qu'il m'a été donné de voir et d'étudier, tant au Muséum que dans les riches collections de M. Delessert, sont en si petit nombre et si mal con- servés, que je ne suis encore suffisamment fixé que sur l'une des espèces. Il est vrai qu'elle est si bien caractérisée par la couleur brunâtre de ses spores, quesa détermination ne sera jamais douteuse pour personne. Aussi crois-je inutile, pour le moment du moins, de la signaler par d'autres caractères. La couleur des spores des soé/es est toujours blanche ou d'un blanc légèrement bleuâtre. On ne connaissait encore qu'une seule exception à cet état habituel, présentée par l7s. Gardneriana Kze, espèce du Brésil, dont les spores sont presque brunes. Mais leur revêtement est tout autre que chez l'7s. phæos- pora. Dans celui-ci, les spores sont enveloppées d'un réseau à mailles sinueuses profondément sculptées ; dans l’/s. Gardneriana, au contraire, les spores, beaucoup plus grosses d’ailleurs, sont revétues sur toute leur surface de fortes protubérances presque coniques, toutes semblables et également espacées, L'étiquette de Drummond porte pour toute indication de localité : « Swan-River. » Les deux autres espèces de la Nouvelle-Hollande sont aussi distinctes entre elles que de l'/s. phæospora. L'une a des spores assez petites, à surface mar- quée de bosselures irrégulières, simples ou anastomosées en réseau. Elles ressemblent un peu à celles de l'/s. flaccida Suttlew., de la Floride, et c'est là probablement le seul point de ressemblance des deux plantes. — La seconde espèce nous promet peut-être la solution de l'un des plus curieux problèmes de géographie botanique que je isse. En effet, ses spores sout identiques avec celles de notre Zs, setacea, espèce étroitement confinée, comme chacun sait, dans un petit nombre de localités du midi de la France. La plante de la Nou- velle-Hollande est-elle bien, 17s. setacea Ce n'est vraiment pas probable, et néanmoins l'identité absolue des spores, identité qu'on. ne rencontre jamais ailleurs d'une manière aussi complète, ne permet pas encore d'affirmer la négative. L'examen des androspores déciderait à coup sür la question, mais 104 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'unique échantillon du Muséum est en si pitoyable état, qu'un sondage fait avec précaution n'a pu me faire rencontrer aucun conceptacle anthéridifère. Je ne manquerai pas de demander l'autorisation de fouiller de nouveau ce précieux échantillon ; la question qu'il représente en vaut bien la peine. Au surplus, le fait n'est pas unique : il s'est présenté à moi une autre fois sur un échantillon de l'herbier du Muséum, étiqueté Zs. coromondelina, lequel m'a montré également des spores tout à fait pareilles à celles de l'7s. setacea. Mais il reste à constater l'origine et l'authenticité de l'échantillon ; c'est d'au- tant plus nécessaire qu'il y a évidemment deux plantes, au Muséum et chez M. Delessert, qui figurent sous le nom de coromandelina. — Comme l'/s. phæospora, les deux /so2tes australiens dont il vient d’être question portent pour tout habitat : « Swan-River ». Ces plantes me sont encore trop impar- faitement connues pour que je me permette de les désigner par des noms. 1l est bien surprenant qu'elles aient échappé jusqu'ici aux actives recherches de M. F. Mueller. Ce savant m'écrivait dernièrement qu'il n'avait encore con- naissance d'aucun /soëtes récolté sur le continent australien. Isoëtes tasmanica F. Muell. — L'infatigable explorateur de l'Australie, le pourvoyeur généreux des grands établissements et des naturalistes d'Eu- rope, M. F. Mueller, directeur du Jardin botanique de Melbourne, a, depuis longtemps déjà, fait publier par sir W. Hooker, sous les noms d'e/atior et d'humilior, deux /soétes de la Terre de Van-Diemen. A cette époque, on ne cherchait à distinguer les formes du genre /soëtes que par les caractères tout à fait fallacieux que semblent offrir souvent les organes de la végétation, organes susceptibles en effet de varier à l'infini, suivant les conditions oü la plante se trouve placée. Il est évident maintenant, M. Mueller l'a lui-même reconnu, et j'ai pu le constater aussi sur des échantillons des deux formes, récoltés tant par M. W. Archer que par M. R. Gunn, deux botanistes tasma- niens pleins de zèle et de savoir, il est oe dis-je, que les prétendus Ts. elatior et humilior sont spécifi ques, et qu'ils ne furent d’abord séparés que sur des différences de taille purement accidentelles. Ils doivent donc être réunis sous un méme nom, auquel il est juste d'associer seulement celui du savant et zélé botaniste qui, le premier, fit connaître ces formes. Isoétes — L'I. t ica n'est peut-être pas la seule espèce particulière à la Terre de Van-Diemen. J'ai recu de M. Mueller des échantillons dont la récolte remonte à plus de vingt ans, et qui, par l'étran- geté de leur port, semblent indiquer une plante fort différente de tout ce qu'on connait en ce genre. Malheureusement ces échantillons ont. tellement souffert des ravages des larves d'Anobium, que les organes de la reproduction ont complétement disparu. Dès lors toute détermination rigoureuse devient impossible, et, malgré leur port tout insolite, ces échantillons pourraient bien appartenir à une espèce déjà connue, peut-être à l’/s. tasmanica lui- même, SÉANCE DU 1°" AVRIL 1864. 105 tant sont nombreuses, chez ces plantes, les causes de variabilité qui affectent leurs organes extérieurs, et tant ceux-ci sont exposés à subir de profondes modifications selon la différence des milieux où vivent les plantes. Toutefois, le port de ces échantillons est si singulier, il s'éloigne tellement des formes habituelles de 1'/s. ¢ ica, qu'on est fondé à supposer l'existence d'une deuxième espèce tasmanienne. Une souche trés-forte, atteignant jusqu'à 3 et méme 4 centimètres de diamètre, profondément bilobée, des frondes à base très-élargie, à portion limbaire extrêmement courte, droite et rigide, épaisse, obtuse, constituent un ensemble dur et trapu, qui donne à la plante un aspect tout particulier, dont on ne retrouve l'analogue dans aucune autre espèce, si ce n'est peut-être dans certaines formes alpines de l'/s. lacustris venu hors de l'eau. Il est vrai que la plante tasmanienne a été récoltée par M. W. Archer, à une hauteur supramarine d'environ 4000 pieds anglais, ce qui, sous la latitude australe de la Terre de Van-Diemen, représente une tem- pérature moyenne assez basse. Dans le doute, je m'abstiendrai de proposer un nom pour ce curieux /soëtes. Mais je me plais à espérer que M. W. Archer, dont M. Mueller ne cesse de louer le zèle intelligent et le dévoue- ment à la science, me mettra bientôt en mesure de donner sa plante Ja place qu'elle doit occuper dans mon travail et dans les planches qui l’accom- pagnent. La perfection des dessins présentés par M. Durieu de Maison- neuve excite l'admiration unanime des membres présents ; elle fait le plus grand honneur aux habiles artistes qui ont été chavgés de leur exécution, et dont la Société a déjà pu, plus d'une fois, appré- cier le rare talent (1). 3 M. Bureau demande à M. Durieu de Maisonneuve à quel type spécifique il faut rapporter la plante décrite par M. Lloyd sous le nom d'Isoétes Delalandei. ; M. Durieu de Maisonneuve répond que cette plante est la même que celle qu'il a désignée sous le nom d'7. Hystrix. Il rappelle que l'identité de V7. Hystrix avec PI. Delalandei est déjà signalée dans la flore de MM. Grenier et Godron. M. Duval-Jouve fait à la Société la communication suivante i SUR LA NATURE MORPHOLOGIQUE DE L'ARÉTE DES GRAMINÉES, par M. J. DUVAL-JOUVE. . L'aréte des Graminées a souvent attiré l'attention des botanistes depuis que (4) Voyez le Bulletin, t, VII, p. 626, t. VIII, p. 690, et t. IX, p. 586. 106 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Palisot de Beauvois a attribué à cet appendice une si grande importance dans l'établissement des genres. On n'a pas toujours été d'accord sur la manière de distinguer les arétes des soies, et l'on a émis deux opinions sur la nature morphologique du méme appendice. Un botaniste français en æ fait un axe secondaire arrêté dans som développement; et, suivant Link: « Arista est lamina folii non evoluta, aat si mavis, nervus medius» (Hort. berol. Y, p. 263). Cette dernière opinion a prévalu jusqu'ici, et a paru justifiée par cette cir- constance que le plus souvent les glumelles aristées sont bifides à leur sommet, où semble alors faire défaut la nervure médiane isolée en arête. Pour qui admet cette théorie, la glumelle devient la gaine de la feuille non développée et réduite à sa nervure médiane qui est l'aréte, et alors il s'ensuit comme conséquences z 4° Que la partie de la glumelle qui est au-dessus du point d'isolement de l'aréte doit répondre à la ligue ; 2° Que, pour s'isoler en arête à un point quelconque, la nervure médiane doit exister au-dessous de ce point ; 3° Enfin que, dans l'aréte, on doit retrouver les tissus élémentaires et con- stitutifs d’une nervure. Or, 1° La partie supérieure de la glumelle ne ressemble en rien à une ligale ; loin de se réduire à ce tissu cellulaire, pellicule mince qui est comme le prolongement de l'épiderme tapissant l'intérieur de la gaîne, elle conserve tous les tissus de la glumelle, ses nervures, ses cellules à chlorophylle, etc. 2° TI n’y a point de nervure médiane au-dessous de la naissance de l'aréte, qui ne peut alors être la continuation avec isolement d'une nervure médiane n'existant pas au-dessous d'elle. > 3° L'examen comparatif des tissus de l’arête et de ceux d'une nervure mon- tre qu'il n'y a àucun élément commun. Dans l'aréte, point de faisceau fibro- vasculaire, mais seulement de très-longues cellules simples, tout à fait analo- gues (sauf une plus grande épaisseur des parois et une coloration plus intense) à ces cellules qui constituent les poils. si fréquents à la base des glumelles. Dans certains genres (Aira, Corynephorus, Deschampsia), ces longues. cel- lules s’isolent avec une extrême facilité par la simple fracture de l’arête ; et dans les Corynephorus elles se séparent d'elles-mémes et S'épanouissent en une petite collerette de poils au-dessous de la partie claviforme et terminale de l'aréte, Dans les Avena, les Stipa, etc, l'adhérence de ces longues cellules est beaucoup plus forte. D'autre part, si l'aréte était une partie du limbe d'une feuille, ce devrait être l'aréte, c'est-à-dire cette feuille, qui se développerait dans les Graminées que les anciens appelaient vivipares (Poa vivipara, Festuca vivipara). Or c’est encore le contraire qui a lieu : jamais une glumelle aristée ne devient vi- vipare par le développement de l'aréte, mais bien par celui dela partie supé- rieure de la glumelle. : SÉANCE: DU 1" AVRIL 1864. 107 Ainsi, rien de commun entre l'aréte et la nervure médiane d'un limbe; dès lors, rien de plus facile que de distinguer une aréte d'une soie; cette der- nière étant simpl la prolongation d'une nervureau delà du parenchyme, on. y retrouve tous les éléments d'une nervure, L'aréte: n'est qu'un appendice, qui existe ou qui manque sur les épillets d'un méme individu, et, en consé- quence, sa présence ou son absencé ne peut servir à l'établissement d'un: genre. Mais, d'autre part, la forme de l’arête, quand elle existe, est parfaite- ment déterminée et. constante, et fournit. des caractères distinctifs excellents; à peu prés comme les cornes des ruminants, qui peuvent manquer, mais qui ont une forme déterminée quand. elles. se montrent. Les arêtes confirment ce principe que la forme des organes accessoires est beaucoup plus importante que leur présence. t Je termine en priant mes honorables: confrères de vouloir bien: me faire connaître les diverses opinions qui ont pu être émises sur l’arête indépen- - damment de celles que j'ai citées. M. Roze fait à la Société la communication suivante : RECHERCHES SUR LES ANTHÉROZOIDES DES MOUSSES, par 9H. Ernest ROZE. PREMIÈRE PARTIE. Les dé ives, dans toutes les! Cryptogames, autres que les Lichens et les: Champignons, de corpuscules doués de mouvement , évidem- ment destinés à jouer un rôle actif dans la fécondation, n'ont pas laissé, dans ces trente dernières années, que de jeter un jour tout nouveau sur cette ques- tion problématique. Bien qu'iln'y ait pas ici lieu de’ remonter à l'origine de ces découvertes, il n'est pas inutile de rappeler que ‘ce sont les Muscinées qui les premieres ont offert aux observateurs l'apparition de ces anthérozoïdes. Un aperçu rapide de l'histoire de cette première découverte ne sera pas da moins sans intérêt, puisqu'ik résumera toutes nos connaissances sur le sujet qui va spécialement nous occuper. L’attention des anciens botanistes s'est si légèrement arrêtée sur. ces petites. plantes (dont le nom Muscus estencore appliqué par G. Bauhin (1) à des végé- taux si divers) qu'ils n'ont aucune idée de leur organisation. Ray, Toaraefort, Vaillant et Dillenius commencent cependant à parler de leur fructification, qu'ils croient méme produite sans le concours d'organes floraux. Micheli(4729) aperçoit le premier l'un de ces organes « corpuscula cylindrica », mais se trompe complétement sur la fonction qu'il croit devoir lui attribuer, et Linné, partageant son opinion qui lui semble favorable à son systémesexuel, prend le (4) « Muscus vocatur ómnis villosa substantia, caudicibus annosis, dut saxis madidis, aut aquis palustribus, aut mari adnascens. » (Pinaæ, lib. X, sect. TIT). 108 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. fruit des Mousses pour une étamine; et les spores pour leur pollen. Mais Hedwig (Theoria generationis, 4798) résout une grande partie du problème : il étudie avec soin les corpuscules cylindriques découverts par Micheli, ainsi que lephé- nomène de leur déhiscence (1), et, cherchant à suivre l'évolution du fruit dés son origine, illa découvre daus des organes spéciaux, en forme de bouteilles, dont l'apparition lui parait simultanée avec les précédents. La présence de ces deux sortes d'organes une fois bien constatée dans les Mousses fertiles, Hedwig voit dés lors dans les premiers des anthéres, ou organes mâles, dans les se- conds des pistils, ou organes femelles, et part delà pour assimiler la féconda- tion des Cryptogames à celle des Phanérogames et à la génération des ani- maux. Cependant un minutieux observateur, Schmidel, examinant une de ces an- theres dans le Fossombronza pusilla, avait déjà remarqué (1759) qu'après la dé- hiscence du corpuscule celluleux de cette Hépatique, un certain mouvement d'oscillation se manifestait dans les particules de son contenu épanché dans une goutte d'eau. En 1822, Fréd. Nees d'Esenbeck retrouve ce méme mouvement dans les molécules du contenu de Panthère des Sphagnum ; mais, tout en l'attribuant à un phénomène spermatique, il lui donne pour cause la vibration de monades tenues en suspension dans le fluide muqueux de cette anthère. Du reste, le dessin qu'il joint à son mémoire (Flora 1822), comme les figures de Schmidel, ne représente ces monades que sous la forme de globules extré- mement petits, dont la prétendue vibration dans le liquide n'était que le résultat de l'illusion d'optique causée parle mouvement intra-cellulaire de tous les spiricules. Il était réservé à M. Unger (Flora 4835, n^ 40, p. 145) de voir le premier ces Spiricules, dont il donne une description, sinon complète, du moins en grande partie exacte, et des figures trés-nettes. C’est en voulant observer les monades signalées par Nees d'Esenbeck, et en étudiant à cet effet les anthères des Spha- gnum capillifolium et squarrosum, sous un grossissement d'environ 300 dia- métres, qu'il apercoit avec surprise s'agiter rapidement dans l'eau du porte- (1) «Super lamellam vitream in aquse guttula collocata ista corpuscula, de sum- mitate convexiuseule clausa, delucidiorem offerunt colorem, qui immissis radiis lucis ope speculi subpositi, pellucentem, et eo majorem quidem refert ceu bullulam, quo proprior abest terminus emissioni: t Nequaq ista contenta lucis radiis omnem transitum perhibent ; adparent polius tum ceu grauulis exilissimis referta. Dum tale genitale ad explendum suum officium paratum est, commoranti oculo visibilem offert vesiculæ in itate int iam et abinde verticis dehi: i Hanc mox sequitur elevatio spermatis, quod exitum suum exiguo principio molitur, bre- vissimo intervallo adaucto, penetrare visitur quasi per diaphragma interjectum vesiculæ et hinc massæ..... Egressa sic massa, et forma et consistentia simillima massæ, quam sic dicti pollinis antherarum corpuscula explodunt..... Quæ quidem satis edocere queunt, intus contenta spermatocystidiorum [antheridiorum auct. recent.], quoad illam partem, oculis armatis patentem, non consistere in contextu celluloso, veluti Kælreu- terus perhibuit ; quin singularem viscosum humorem esse, analogum illi quem genitalia mascula animalium emittunt, » (Hedwig, loc. cit. p. 132.) d SÉANCE DU 1* AVRIL 1864. 109 objet de singuliers filaments contournés en spirale, amincis à une extrémité et visiblement renflés à l'autre. Or, telle était alors l'opinion générale sur ce que l'on appelait animalcules spermatiques, qu'il croit, en les jugeant d’après leur forme même, avoir sous les yeux un de ces animalcules ; c'est pourquoi il le nomme Spillum bryozoon, avec cette diagnose : corpore filiformi rigido spirali, spira evoluta, basi incrassata, bis vel ter rediens. Dés lors, la voie est tracée pour d'autres découvertes. Meyen (1838) trouve ces mémes filaments spermatiques dans le. Chara vulgaris, le Marchantia polymorpha, le Sphagnum acutifolium, Y Hypnum triquetrum et le Funaria hygro- metrica : les figures qu'il en donne ne présentent de renflement distinct que pour les spiricules de ces trois dernieres plantes. M. Unger (1839) reprend lui- méme ses précédentes recherches et retrouve les mêmes filaments spiraux dans le Polytrichum commune, mais il ne distingue point les cils, organes locomoteurs de ces spiricules, que M. Thuret découvre en 1840 sur les anthé- zoides des Chara, mais dont il ne signale la présence sur les anthérozoides des Muscinées que dans son beau travail sur les anthéridies des Cryptogames (1851). Enfin M. Schimper, dans son remarquable ouvrage sur les Sphaignes (1857) nous fournit les détails les plus circonstanciés qui aient été publiés sur la matière. Parlant des cellules-mères des anthérozoides contenues dans le sac. authéridien, il s'exprime ainsi : « Chacune de ces cellules renferme un anthé- « rozoide et quelques granulations grisátres, qui nagent avec ce dernier dans » un liquide mucilagineux : ces granulatioas ont un mouvement moléculaire » trés-rapide. » Puis il ajoute ce qui suit sur les anthérozoides : « Les anthé- » rozoïdes sont longs, filiformes, épaissis à leur partie postérieure en. une » massue légèrement | granuleuse, trüs-amincis et garnis, à leur partie anté- » rieure, de deux longs filaments d'une ténuité extréme.... Leur surface, qui » ne présente aucune trace de cils vibratiles, paraît être enduite d'une sub- » stance visqueuse hyaline.... Pendant la vie, le corps de l'anthérozoide est » roide et élastique; aprés la mort, il se ramollit et devient flasque, la spire » s'affa,sse sur elle-même et se déroule, le renflement claviforme disparait, » tout mouvement cesse. » j L'état de la question étant ainsi posé, j'arrive maintenant aux premiers ré- sultats de mes recherches, dont je demande la permission d'entretenir la Société. : : 2 En réfléchissant à ce fait, que, dans la nature, les anthérozoides des Polytri- chum nepouvaient sortir des anthéridies, placées entre les folioles des capitales cyathiformes de ces Mousses, que par l'intervention de la rosée et surtout de la pluie, déposant dans ces coupes florales le liquide nécessaire à ladéhiscencede ces organes, j'essayai de reproduire artificiel} ce phénoméne, en placant quel- ques gouttes d'eau sur le sommet de capitules dont les anthéridies me parais- saient avoir atteint déjà leur maturité (Pl. II de ce volume, fig. 12). J'en suivis 410 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. facilement les résultats la loupe, et j'ápercgus,40 à 15 minutes aprés, sortir du fond des-capitules, de petit l nuageuses et blanchâtres qui, à mesure qu'elles.s'élevai paraissaient se disséminer dans le liquide anibiant. Cette expérience, de fort peu:d'importance par elle-même, me permit cependant de me livrer à une étude minutieuse/des anthérozoïdes, étude qui jusque là me paraissait entourée de nombreuses difficultés, et qu'entravait en particulier, pour Ja ;préparation-de ces spiricules, le placement, sur le porte-objet du microscope, d'un certain nombre d'anthéridies extraites des capitules floraux, ou mieux encore du produit de l'écrasement total d’un capitule. En effet, il me devenait facile, en puisant quelques gouttelettes de ma sphère liquide qui tenait en suspension le contenu des anthéridies en maturité , Qen soumettre les particules à un grossissement considérable, tél que célui de 4200 diamètres queun'offrait l'excellent système de lentilles à immersion de M. Hartnack, et de répéter au besoin mes observations. Or voici-ce que je constatai : Des cel- lules parfaitement:sphériques, dont quelques-unes roulaient sur elles-mêmes en suivant les-courants produits entre deux lames de verre par la capillarité, ce qui ne me laissait aucun doute sur leur véritable forme; puis, dans ces cellules, l'antl ide à l'état de fil piralitracé sur leur paroi interne, i aucun ren(l , et 12-16 granules doués d'une -trépidation assez -vive pour leur permettre dese porter d'un point'à un autre de la sphère enve- loppante, etpour m'empêcher d'en compter le nonibre avec certitude. Jere- trouvais bien fà les granulations grisâtres signalées par M. Schimper, mais je m'étonnais de ne pas voir le renflement claviforme de l'antliórozoide. L'ob- servation prolongée devait m'en apprendre la raison, car j'aperçus peu de temps après tous les granules se réunir enun point du spiricule, les cils vibra- tiles de ce dernier produire de lentes. ondulati qui les rendaient perceptibles, puis l'anthérozoide se mettre lui-même en mouvement, tourner avec rapidité comuneun ressort comprimé «qui se détend, Pamas’ de granules dont il se trouve porteur, et qui lui itue ce renfl granul i décrit par M. Schimper, ‘semblant alors faire intimement partie de lui- méme. Mais, et ce fait s'est pour moi renouvelé dans presque toutes les Polytri- chacées, Jl'anthérozoide, ne pouvant par unc raison quélconque sortir de sa cellule, ralentit son mouvement peu à peu, jusqu'à ce qu’enfin il s'arréte su- bitement ; ses cils vibratiles ondulent encore pendant quelques instants, puis tout demeure.en repos. Aussitôt les granules se dissocient et reprennent dans da cellule cette trépidation si vi »Si singuliére, dont ilsétaient doués précédem- ment, et que je pus.observer pendant près de deux: heures; ce moment venu, Alsmesemblérent l'unaprés:l'autre se fixer la paroi interne de la cellule-mère, Jea'ai pas besoin de dire que je répétai plusieurs fois ces observations, et que j'obtins toujours le même -enchainement de Phénomènes, 1l y a seulementà tenir compte de ceci, que les touffes de Polytrichum piliferum etjuniperinum, ISÉANCE DU 22 ANRI 1864. 111 particulièrement employées pour ces expériences, avaient été récoltées depuis quatre ou cinq jours, eLconserwées sous;cloche dans une humidité convenable : ce qui certainement doit être un mauvais moyen de conservation, en ce sens que huit à dix jours plus tard, j'obtenais encore il est vrai des cellules-mères par les;mémes moyens, mais j'y constatais à regret que l'anthérozoide, très- visible sur la paroi sphérique desa cellule, restait complétement inerte, et que la trépidation des granules (qui alors ne s’attachaient plus au spiricule), pour étre trés-perceptible, avait néanmoins beaucoup perdu de sa vivacité. Au reste, d'aprés des observations ultérieures faites sur des Mousses récoltées le jour méme, je crois être en droit de considérer la fixation des granules. sur l'anthérozoide, comme devant toujours précéder normal la déhi d'une anthéridie en maturité parfaite. Tel est l'ensemble des faits que je voulais d'abord signaler à l'attention de la Société, me réservant de les faire suivre des résultats que de nouvelles re- cherches pourront me procurer. (La suite à la prochaine séance.) M. Duval-Jouve dit que, dans les Equisetum, la cellule qui contient les anthérozoides est d'abord formée de parois relativement trés- épaisses, et que ces parois semblent se résorber au moment où l'animalcule devient libre. Il ajoute que lorsque l'anthérozoide sort de l'anthéridie, la cellule n’est déjà plus distincte, ou parait con- slituée tout entière par le corps de l'animalcule, qui en fait dispa- raitre l'apparence en se déroulant. SÉANCE DU 22 AVRIL 486%. PRÉSIDENCE DE M. A. RAMOND. M. Arthur Gris, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 1* avril, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations (faites dans la derniére séance, M. le Président proclame l'admission de : MM. Gurnavp, interne à l'hospice Sainte Eugénie, à Paris, pré- senté par MM. Ghatin et Bergeron; Cauver, docteur.és sciences, pharmacien-major, répétiteur à l'École du service de santé militaire, .rue de l'Outre, 2, 112 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. à Strasbourg, présenté par MM. Eug. Fournier et A. Gris; M. ArwEma (de Buenos-Ayres), actuellement à Paris, rue de Rivoli, 19, présenté par MM. Grænland et de Schoenefeld. M. le Président annonce cn outre une nouvelle présentation. M. Édouard Dufour, membre de la Société, est proclamé membre à vie, sur la déclaration faite par M. le Trésorier, qu'il a rempli la condition à laquelle l'art. 14 des statuts soumet l'obtention de ce titre. Lecture est donnée de lettres de MM. l'abbé Dulac et Gobert, qui remercient la Société de les avoir admis au nombre de ses membres. Dons faits à la Société: 1* De la part de M. Godron : Sur la végétation du Kaiserstuhl. Une promenade botanique aux environs de Benfeld. 2 De la part de M. Eug. Coemans : ` Spicilége mycologique, n° 8 (Révision des genres Gonobotrys et Ar- throbotrys). 3° De la part de M. D. Clos : Éloge de M. Moquin-Tundon. 4° De la part de M. Nyman : En ny art af slaogtet Astrocarpus. 5° De la part de M. H. de Leonhardi : Die Bahmischen Characeen. 6° De la part de M. Aug. Le Jolis : Liste des Algues marines de Cherbourg. 7° De la part de MM. Silliman et Dona : The american journal of science and arís, mars 1864 la Cóte-d'Or : Bulletin de cette Société, novembre et décembre 1863. 9* En échange du Bulletin de la Société : 8 De la part de la Société d'Horticulture et d'Arboriculture de Mémoires de la Société impériale des sciences naturelles de Cherbourg, t. IX, 1863. SÉANCE DU 22 AVRIL 1864. 113 “Wochenschrift fuer Gærtnerei und Pflanzenkunde, 4864, six nu- méros. ; Atti della Societa italiana di Scienze naturali, t. VI, fasc. 1, 2 et 3. Pharmaceutical journal and transactions, avril 1864. i Journal de la Société impériale et centrale d' Horticulture, mars 1864. Bulletin de la Société impériale zool gique d' Acclimatation, mars 1864. L'Institut, avril 1864, deux numéros. M. Roze fait à la Société la communication suivante : RECHERCHES SUR LES ANTHÉROZOIDES DES MOUSSES, par BE, Ernest ROZE. SECONDE PARTIE (1). Je ne pouvais m'en tenir aux Polytrichacées, désireux que j'étais de vérifier si d'autres familles de Mousses m'offriraient les mémes phénomènes. Mais, si les fleurs mâles discoides des Mnium me procuraient encore le moyen de trouver sur leur concavité, parl'addition d'une goutte d'eau, des cellules-méres en sus- pension dans le liquide; par contre, les fleurs mâles gemmiformes des Bryum et de beaucoup d'autres genres nécessitaient un autre mode de préparation. Dans ce cas, l'immersion, dans quelques gouttes d'eau, de ces petits bour- geons détachés de la plante-mére, suivie au besoin de leur dissection dans ce méme liquide pour y saisir une anthéridie déhiscente, me fournissait assez ai- sément soit des cellules-meres, soit des anthérozoïdes. Je pus de la sorte étu- dier quelques espèces appartenant à des genres assez éloignés, et en arriver bientôt à voir se justifier en grande partie mes prévisions, par l'extension sinon à toutes les Mousses, au moins à la section des Acrocarpes, de l'enchai- nement des phénomènes exposés ci-dessus. On sait que l'anthéridie des Mousses est un sac tantôt ovoïde, tantôt cylin- drique, plus ou moins brièvement pédicellé, et constitué par une seule rangée de cellules comme le tissu foliaire de ces végétaux. L'origine de cet organe est un utricule primaire qui, par des cloi ifs et la formation par dédoublement de nouveaux utricules, finit par constituer une enveloppe cellulaire, hermétiquement close, dans laquelle est renfermée une sorte de sub- stance mucilagineuse (humor viscosus de Hedwig), chargée de granulations grisâtres, tantôt amorphe (Dicranum, Bryum, elc.), tantôt organisée en alvéoles polyédriques à faces pentagonales (Polytrichum) et tenant en sus- pension soit dans son milieu, soit dans chacune de ces alvéoles, des cellules sphériques: qui ne sont autres que les cellules-méres des anthérozoides. Or, en observant le contenu d'anthéridies à divers degrés de développement, il est facile de suivre les périodes successives que présentent ces cellules-mères (1) Voyez plus haut, p. 107. T. XL (SÉANCES) 8 Er SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dans leur évolution. Et d'abord, la membrane qui les constitue, toujours par- faitement hyaline, et sans épaisseur appréciable, forme une sphère parfaite dont le diamètre m'a paru demeurer invariable jusqu'à sa résorption. Comme premier état d'organisation, je n'ai pu apercevoir dans leur intérieur qu'un protoplasma amorphe, presque incolore, à peine jaunátre, et dessinant comme un réseau de veinules variées sur la paroi cellulaire, Peut-étre n'a-t-on là que le résultat de la désagrégation d'un nucléus central ? Quoi qu'il en soit, ce protoplasma se transforme peu à peu en une masse de trés- fines granulations légèrement grisàtres, qui remplissent toute la cavité utriculaire et lui ôtent toute transparence; par suite, je ne pus constater qu'après une transformation . nouvelle de ce nuage granuleux, l'apparition d'une spire tracée légèrement d'un pôle à l'autre sur la paroi interne de Ja sphère, et la trépidation assez vive d'une douzaine environ de granules bien caractérisés : ce mouvement singu- lier a lieu dans le liquide méme qui remplit la cellule, ce que prouvera suffi- samment Je résultat d'une observation dont il sera question un peu plus loin. Ges granules, pour se souder mutuellement et se fixer en un certain point de l'anthérozoide, semblent n'attendre plus que le complet développement de ce dernier, ce qui se manifeste d'ordinaire par quelques. lentes ondulations des cils vibratiles, Quant à l'origine de ceux-ci, j'avoue que c'est un pro- blème difficile à résoudre ; aussi me contenterai-je à cet égard d'émettre deux doutes. De ce qu'ils ont une longueur à peu prés égale à. celle du spiricule, peut-on supposer qu'ils naissent par dédoublement d'une. spire primitive, d'abord unique, car on n’aperçoit que la trace d'un seul filament sur la paroi de la cellule-mere ? Ou, si l’on rejette cette idée, pour ne pas se laisser entrai- ner à quelque illusion d'optique causée par l'extrême petitesse des objets, doit-on les considérer comme pouvant naître, pour ainsi dire spontanément, de méme que les cils vibratiles des infusoires ou ceux des muqueuses animales ? Les granules. une fois fixés en un point de l'anthérozoide, le ondulatoire des cils augmente d'intensité à ce point qu'ils cessent méme d'étre perceptibles; le spiricule se met aussitôt à décrire dans sa cellude cette rota- tion singulière, d'abord lente et saccadée, bientôt continue et rapide, comme ferait un. ressort comprimé qui p it de ses extrémités les deux póles de la sphère. Sa position, du reste, n'est pas invariable, car il m'est plusieurs fois arrivé, aprés l'avoir obseryé pendant quelque temps en rotation dans un cer- tain sens, de le voir changer subitement de place, et reprendre dans un autre sens le mouvement rapide qui ne s'était ralenti qu'un instant. Al est bon de faire remarquer ici que l'amas de granules placé. sur l'anthé- rozoïde occupe des positions différentes dansles diverses familles des Mousses. Toutefois, on peut les rattacher à deux principales : cet amas est situé à peu près au milieu. dans le Dicranum scoparium, le Ceratodon purpureus, les Bryum cespiticium, erythrocarpum, capillare, intermedium, les Mnium hornum, undulatum , cuspidatum et le Funaria hygrometrica y il est placé à SÉANCE DU 22 AVRIL 1864. 115 l'extrémité postérieure, mais sans la terminer complétement, dans tous les Polytrichum. Dans l' Atrichum undulatum seul, la position de ces granules m'a paru variable, Payant constatée tantôt à l'extrémité, tantôt vers le milieu, commesi cette Polytrichacée avait encore quelque rapport avec les Bryacées. D'ailleurs, on se représenterait difficilement, d'aprés les auteurs, ce qu'il en est au juste de la situation de cet amas de granules, car toutes les figures données jusqu'ici d'anthérozoides emprisonnés dans leurs cellules sont inexactes : cequi résulte sans doute de l'idée fausse qu'on avait de la forme de ces cellules, et par suite de la reproduction générale d'une illusion d'optique. On paraissait en effet ignorer leur sphéricité, et, pour y représenter les anthérozoides avec leur renflement, on était contraint de les examiner en placant le foyer de la lentille dans un plan passant perpendiculairement à l'axe du spiricule, par le centre de la sphére ; dans cette position, on ne peut voir qu'un des tours de la spire, et le renflement semble si bien se confondre avec les deux extrémi- tés du filament qu'on croit avoir devant les yeux une bague munie de son chaton. P Le mouvement de l'anthérozoide dans sa cellule peut se continuer plus ou moins longtemps, sa durée variant selon les espèces et pouvant tenir à diffé- rentes causes. Ainsi, dans le Dicranum scoparium et le Ceratodon purpu- reus, le plexus gélatineux à granulations grisâtres, qui sort du sommet de l'an- théridie au moment de la déhiscence, et qui renferme les cellules-méres des spiricules, a une consistance telle qu'il met beaucoup de temps à se dissoudre dans l'eau, ce qui force l'anthérozoide à prolonger d'autant son mouvement intra-cellulaire; dans les Polytrichum, ce plexus gélatineux, étant organisé en alvéoles polyédriques, demande plus de temps encore pour la délivrance de l'anthérozoide; au contraire, dans les Bryum, et surtout dans le Funaria hygrometrica, où M. Thuret a parfaitement décrit le phénomène, ce méme plexus, trés-peu consistant, disparaît presque à sa sortie de l'anthéridie, et les anthérozoïdes, délivrés de leur sphère enveloppante, très-probablement par uite de sa résorption ou de sa dissolution dans l’eau, décrivent presque aussi- tôt au milieu du liquide leur rotation helicoïdale. Ce curieux mouvement est produit par l'agitation rapide et incessante des deux cils, qui m'ont paru avoir une certaine rigidité dans leurs vives oscilla- tions, mais qui à la longue finissent par ne plus exécuter que des flexions on- dulatoires. Le filament proprement dit du spiricule, obéissant à l'impulsion des cils, tourne sur lui-même comme une hélice, et progresse continuelle- ment dans le même sens, allant toujours en avant, sans direction arrêtée. Yl va sans dire que l'amas de granules dont il est porteur est alors si bien fixé sur l'anthérozoide, que tant que ce dernier est en mouvement il ne s'en Sépare jamais. Quant au filament spirol en lui-même, constituant ce que l'on pourrait ap- peler le corps de l'anthérozoide, il m'a paru être en général serpentiforme, 116 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. c'est-à-dire très-légèrement renflé vers le milieu, et allant en s'amincissant graduellement jusqu'aux extrémités. Je ne puis toutefois affirmer qu'il y ait Jà concordance avec la position des amas granuleux : car il faudrait que, dans les Polytrichum ‘en particulier, la forme fût autre, et rien ne m'autorise à le supposer. à J'ai parlé dece fait que m'avaient offert les cellules-mères des Polytrichum, dans lesquelles l'anthérozoide, perpétuellement emprisonné, terminait son mouvement vital, laissant les granules se séparer de lui et se retrouver dans leur milieu primitif, où ils reprenaient leur trépidation première avec vivacité. Des observations sur le Mnium hornum et quelques Bryum m'ont permis d'assister à la cessation de tout mouvement de plusieurs anthérozoides qui avaient longtemps parcouru le liquide ambiant. J'ai pu noter ainsi les mêmes faits que ceux observés déjà sur les anthérozoides restés dans leurs cellules, c'est-à-dire (en y ajoutant la déformation plus visible de la spire) les dernières ondulations des cils jusqu'à leur complete i bilité, la di des gra- nules et leur vive trépidation au sein du liquide. Au reste, cette trépidation se manifeste fort bien aussi après l'écrasement d'une anthéridie proche de sa ma- turité. Cet écrasement, éventrant l’anthéridie et brisant les cellules-meres intérieures, entraine dans leliquide tous les granules de ces dernieres, et pro- duit de la sorte un nuage grisâtre où l'on observe un fourmillement in- descriptible, tout autrement caractérisé que la simple oscillation des particules agitées par le mouvement brownien. Il est à remarquer cependant que le phéno- mène en question est plus accusé encore dans la cellule-mére, comme si le liquide propre de celle-ci (peut-étre de méme composition que celui du canal de l'archégone) était plus convenablement organisé pour cette trépida- tion. Quant au nombre exact de granules contenus dans chaque cellule-mère, j'avais cru d'abord avec assez de certitude pouvoir le fixer à 46 ; mais d'au- tres observations, portant sur différentes espéces, ne me permettaient bientót plus que d'en compter une douzaine environ, soit que ce nombre varie suivant les espèces, soit que ces granules eux-mêmes se dédoublent pendant leur tré- pidation. Cette dernière supposition me paraît d'ailleurs la plus probable, sur- tout depuis l'observation que j'ai faite d'une anomalie des plus curieuses, dont je demande la permission de dire ici quelques mots. En étudiant les anthérozoïdes de l'Arichum undulatum, je vis passer, dans le champ du microscope, un anthérozoide à forme singuliére qui sem- blait roulé en cerceau ; ses deux cils, qui se distinguaient assez bien de temps à autre, lui servaient comme de points d'appui, au moyen desquels il faisait des sauts, des bonds assez rapides pour franchir de grandes distances dans le liquide ambiant. Mais, en l'examinant avec soin, je ne fus pas peu surpris de recon- naître qu'il était resté dans sa cellule, à paroi très-peu distincte il est vrai, et que l'extrémité ciliée seule en était sortie; les bonds qu’il faisait n'étaient que le SÉANCE DU 22 AVRIL 1864. 14: résultat saccadé de ses efforts pour se dégager de sa prison. Je n'eus garde de perdre les suites de cette observation, et bientôt je pus constater l'inertie de l'anthérozoide, la cessation du mouvement ciliaire et l'arrét immédiat de la cel- lule dans le liquide. A ce moment les granules se dissociant m'offrirent leur tré- pidation accoutumée, et j'en comptais 12-16 quand l'évaporation subite de l'eau sur le porte-objet (l'observation datant de plus d'une heure et demie me parut tout. bouleverser. Par bonheur, il n'en fut rien : la cellule se trou- vant à sec se brisa soudain, et, dans son liquide intérieur versé sur la lame de verre, je pus apercevoir l'anthérozoide inerte et montrant. dans toute sa lon- gueur de légères aspérités que j'attribuai aux débris de la cellule-mère, puis les granules continuant leur vibration première. Peu après, ce liquide lui- méme s'évapora subitement, et les granules furent projetés sur le porte-objet au nombre de 24. Je les ai figurés dans la position même qu'ils occupaient à la suite de cette brusque dessiccation, Cette augmentation si rapide du nombre primitif des granules peut donc être attribuée à un dédoublement presque instantané de chacun d’eux. La longueur du filament spiral de l'anthérozoide varie probablement, sinon “ps chaque espèce, du moins dans chaque famille. M. Schimper accorde aux ides des Sphag environ 30 millièmes de millimètre ; la difficulté de les mesurer exactement ne m'a donné, pour ceux des Mousses proprement dites, qu'une longueur approximative de 20 à 30 millièmes de millimètre, Le tableau suivant résumera les longueurs diamétrales moyennes des cellu- les-meres dans différentes espèces : mm Dicranum scoparium Hedw..................... 0,007 Ceratodon purpureus Brid... .. 0,008 Funaria hygrometrica Hedw. 0,007 Bryum cæspiticium L....... 0,007 — intermedium Br. et Schimp. . 0,008 — erythrocarpum Schwegr.... 0,007 Mnium hornum £........... .. 0,009 — affine Schwegr. 0,009 -— undulatum Hedw. 0,008 Atrichum undulatum P. de Beauv . 2 0,0410 Polytrichum formosum Hedw. ..............,,., 0,008 Le diamètre varie donc entre 7 et 10 millièmes de millimètre ; cependant quelques cellules d'Atrichumundulatum m'ont offert jusqu'à 0"",042. Enfin, je ne crois pas inutile de rappeler ici qu'il est de toute impossibilité de raviver un anthérozoide dont le m nt est complétement arrêté. L'addi- tion d'eau ne produit quelque effet que sur les granules dissociés ; rien ne peut tirer l'anthérozoide de son inertie. J'ajouterai que l'on aurait tort de considérer ces organes locomoteurs comme des animalcules ayant une existence propre, Si le mouvementdont ils sont doués parait au premier abord étre un indice de leur vita'ité, je n'ose dire de leur animalité, on en vient peu à peu et avec raison à 118 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. n'y reconnaître qu'une sorte de propulsi hinale, indépendante d'eux - mémes; et si l'on y ajoute une insensibilité complète, un manque total de direction, on se voit évidemment contraint de rechercher l'explication de ce mouvement ailleurs que dans l'animalisation. Des faits exposés ci-dessus peut se déduire la conclusion suivante. Dans les Mousses, l'anthérozoide prend naissance à l'intérieur d'une cellule sphérique, au milieu d'une multitude de granulations émanées d'un protoplasma albumi- noide. En méme temps que lui, apparaissent des granules doués d'une très- vive trépidation, qu'il a fonction, comme organe, de transporter dans le canal de l'archégone. La vitalité de ces granules, ifestée par leur trépid 3 est indépendante de celle de l'anthérozoide, puisque cette trépidation com- mence d'avoir lieu avant le premier mouvement ciliaire, et qu'elle se perpétne longtemps aprés lui. Les agents directs, provenant de l'organe mále, dans l'acte de la fécondation, ne seraient donc point les anthérozoides, mais ces gra- nules mémes dont ceux-ci ne sont que les porteurs; la dénomination de spermatophorés (1) pourrait peut-être servir à rappeler cette fonction. Quoi qu'il en soit, je demanderai qu'il me soit permis, avant de terminer et en attendant de lles et l herches, d'émettre prématuré- ment cette opinion, que les granules dont il est ici question doivent, si mes prévisions ne me pent, avoir leurs représentants ou leurs équivalents dans les autres classes de la Cryptogamie. D'un autre côté, n'y a-t-il pas lieu d'établir un rapproch quelconque entre ces mêmes granules et les gra- nules polliniques des Phanérogames? Si cela était, la fécondation, dans ces deux grandes classes de végétaux, si dissemblable au premier abord, pourrait bien étre identique au fond. Cette divergence première se montre surtout quand on se reporte à ce fait, aujourd’hui bien établi pour toutes les Cryptogames à anthérozoïdes, que l'eau est le véhicule nécessaire à leur génération, tandis que lair est l'agent indis- pensable àla méme fonction pour toutes les Phanérogames ; de là cette diffé- rence si remarquable dans leurs organes fécondateurs, comme si la nature, esclave des milieux dans lesquels devait s'effectuerle grand acte de la féconda- tion, s'était vue contrainte de varier les moyens pour arriver au méme but. EXPLICATION DES FIGURES (Pl. II de ce volume). Fig. 1 à 5 ( Dieranum scoparium Hedw. ). Fig. 1. Anthéridie et paraphyses. L'anthéridie au moment de sa déhiscence. 75/1. Fig. 2. Cellules- des anthérozoïdes dans leur mucilage finement granuleux. 450/1. (4) Pour échapper au reproche assurément très-fondé d'employer un terme déjà adopté en zoologie, et en méme temps pour préciser plus encore la fonction de ces spiricules, il me semble que l'emploi du diminutif serait ici préférable ; la dénomination de spermatiophores présentant méme beaucoup mieux les anthérozoides comme les agents de transport des séminules fécondatrices. — (Note ajoutée pendant l'impression.) SÉANCE DU 22 AVRIL 1864. 119 Fig. 3. Les "mêmes cellules délivrées de leur mucilage. 800/4. Fig, 4. A en hélicoidal. 800/1. Fig. 5. Anthérozoides à sec sur le porte-objet, aussitôt aprés l'évaporation du liquide. 800/1. Fig. 6 à 14 (Jniun hornum L.). Fig. 6. Cellul éres des anthérozoides, premier état. Un protoplasma amorphe adhére à la paroi sphérique de la cellule. 1200/1. Fig. 7. Les mémes cellules dans une anthéridie plus développée. Leur intérieur est rempli de granulations, en suspension dans un liquide incolore. 1200/1. Fig. 8. Les mêmes cellules, troisième état. On aperçoit la trace de l'anthérozoide sur la paroi interne de la cellule, et 12-16 granules doués d'une trépidation trés-vive dans le liquide intérieur. 1900/1. Fig. 9, Les mêmes cellules, quatrième état. Les granules se rassemblent vers le milieu i: du filament de l'anthérozoide. 1200/1. 2 Fig. 10. Un anthérozoide, sorti de sa cellule, en mouvement hélicoidal. 1200/1. Fig. 11. Deux anthérozoides devenus inertes: les granules dont ils sont porteurs se 1 dissocient et reprennent dans ie liquide leur trépidation première. 1200/1. Fig. 12 à 45 (Polytrichum formosum Hedw.). Fig. 12, Une goulte d'eau sur un capitula à anthéridies, dont on voit les cellules-méres | libres s'élever en colonnes blanchâtres dans la sphère liquide. 10/1. Fig. 13. Cellules- mères dans les qe polyédriques du mucilage granuleux. 450/4. Fig. 14. Cellul e renf i ide prêt à se mouvoir. 1200/1. Fig. 15. La même cellule : T'anthérozoide inerte, les granules dissociés, en trépida- tion. 1200/1. Fig. 16 à 20 (Atrichum undulatum P. de B.). Fig. 16. Anthérozoide en. mouvement hélicoïjal, 800/1. Fig. 17. Anomalie : cellule-mère hors de laquelle l'anthérozoide n'a pu dégager que ses cils vibratiles. 1200/1. Fig. 18. L'anthérozoide inerte : les granules se dissocient dans l'intérieur. 1200/1. Fig. 19. Évaporation de l'eau sur le porte-objet : la cellule se crève et répand son liquide autour de l'anthérozoide, qui conserve des. vestiges de la paroi cellu- laire. 1200/1. Fig. 20. Résultat d'une nouvelle et très-rapide évaporation de ce dernier liquide. 1200/1. - Fig. 21 (Mnium uid vata RN : A. Archégone et paraphyse. — B. Coupe i de l’arché montrant le canal intérieur, et la cavité basilaire qui renferme la vésicule germinative. M. Duchartre fait remarquer : Que le nom de spermatophore, que M. Roze propose de substituer à l'expression généralement admise d'antAérozoide, est déjà employé en zoo- logie pour désigner. des organes qui, chez les mollusques, renferment des spermatozoïdes. Il ajoute que, si l'on ne veut pas conserver les noms anciens, il lui parait en tout cas préférable d'employer des termes qui n'entrainent pas avec eux des idées de structure et de fonction, que viennent modifier succes- iv les études elles de cette partie de la science encore si peu fixée. Il rappelle à cet égard de curieuses observations de MM. De Bary et Hof- 120 i SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. meister, et fait remarquer, en outre, que les eranulations dont, selon M. Roze, le corps des anthérozoides serait porteur, ne paraissent pas exister (ou du moins n'ont pas encore été signalées) dans les organes fécondateurs de la plu- part des autres Cryptogames. M. Roze répond qu'il ne propose le nom de spermatophore que parce qu'il lui parait rendre parfaitement l'idée de la structure et de la fonction probable des anthérozoides des Mousses, l'hypothése de la fécondation par le simple contact de ces corpuscules lui pa- raissant difficile à concilier avec ce qu'il vient d'exposer ci-dessus ; mais qu'il reconnait la nécessité de recherches ultérieures pour les anthérozoides des autres végétaux eryptogames, recherches qu'il Compte commencer prochainement, et dont il demandera à la So- ciété la permission de l'entretenir, si les résultats lui paraissent dignes de quelque intérêt. à ; M. Gris demande à M. Roze s'il a pu s'assurer de la nature des granules en question, et s'ils sont doués d'un mouvement. de transport, ou simplement agités de la trépidation dite brownienne. M. Roze répond que les granules passent d’un point à un autre de la cellule et lui paraissent donés d’un mouvement de rotation, mais que leur excessive petitesse échappant à toute analyse, il ne croit pas qu’il soit possible d'en constater la véritable nature. M. Gris fait à la Société la communication suivante : D SUR LA GERMINATION DU MIRABILIS LONGIFLORA, par M, Arthur GRIS, L'embryon de la Belle-de-nuit est recourbé sur lui-même, et ses deux cotylédons, appliqués l'un sur l'autre, sont réfléchis de manière à former un arc de cercle avec l'axe de la jeune plante. Cet embryon courbe enveloppe un périsperme farineux abondant. : Jetons un coup d'œil sur la structure anatomique du périsperme, du coty- lédon, de la petite tige. Si l'on place sur le porte-objet du microscope une petite portion de ce périsperme, on ne voit, au premier abord, qu'un nuage épais de très-petites | granulations, dont le diamètre semble varier de 0" ,0019 à 07,0025, et qui bl sous l'infl des réactifs iodés. Cependant, on ne tarde pas à distinguer cà et là quelques masses amylacées, compactes, granuleuses, extrémement volumineuses , dont la forme xappelle celle des cellules mêmes de l'albumen qui paraissent complétement résorbées, et dont le grand axe peut atteindre 12, 15, et méme 17 centièmes de millimètre — - SÉANCE DU 22 AVRIL 4864.. 121 Ces formations ne constituent. pas des grains composés, comme l'a supposé un célébre anatomiste allemand, mais de simples agrégats, dont j'ai exposé ailleurs le mode de développement (1) : les véritables grains composés ont une existence éphémére, qui se termine avant que la graine ait atteint l'âge adulte. Si l'on fait une coupe transversale de la petite tige, environ vers sa partie Y „On yr que une large zone corticale, une zone moyenne pro- portionnellement très-étroite et une petite moelle centrale. La zone corticale paraît alors formée de cellules à contour subpolygonal, laissant entre elles de petits méats intercellulaires, et qui, sur la coupe longitudinale, sont disposées de manière à mettre en évidence le cloisonnement horizontal de. cellules- mères. Une structure très-analogue caractérise le tissu du petit cercle médul- laire, tandis que la zone moyenne est constituée par un tissu dense, délicat, formé d'éléments polygonaux, qui, sur la coupe longitudinale, sont trés- allongés et tronqués carrément à leurs extrémités. Le parenchyme cotylédonaire présente environ huit à neuf rangs de cel- lules superposées, sur une coupe transversale faite à la partie moyenne du cotylédon. Sous l'épiderme supérieur, on trouve deux rangs de cellules allongées perpendiculairement à la surface du cotylédon, pressées les unes contre les autres, plus ou moins anguleuses à leurs extrémités. Les. autres cellules du. parenchyme, ordinairement arrondies ou ovoïdes, forment un tissu dense, qui présente cependant quelques petits méats intercellulaires. Ce parenchyme est protégé, sur ses deux faces, par une couche de cellules épi- dermiques subpolygonales, dépourvue de stomates. Tandis que le périsperme est exclusivement formé de matière amylacée, le contenu de tous ces tissus constitutifs de l'embryon se colore en jaune brun sous l'influence des réactifs iodés, et cette réaction indique qu'il est essen- tiellement formé de substances protéiques auxquelles il fant ajouter une cer- taine proportion de matière grasse. Que l'on observe, sous l'huile ou sous l'éther, le parenchyme de l'axe et des cotylédons, on verra que ses cellules sont particulièrement riches en corpus- cules plus ou. moins polyédriques, doués d'un certain éclat, et d'un aspect un peu granuleux qu'on pourrait peut-étre attribuer à l'inégale distribution de leur substance. Ces petits corps doivent étre étudiés sous les plus forts gros- sissements du microscope, et leurs réactions les font ranger parmi les forma- tions. aleuriques. : Ceci posé, quels sont les phénomènes dont ces divers tissus sont le siége pendant le grand acte de la germination, et qui déterminent l'allongement de l'axe, la transformation d'un cotylédon petit et incolore en. une feuille large et verte? (4) Du développement de la fécule et en particulier de sa résorption. dans. l'albumen des graines en germination (Ann. sc. nat. 4° série, t. XIII, p. 132). 129 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Quant au périsperme, les masses volumineuses amylacées , dont j'ai parlé plus haut, se désagrégent ; il m'a été impossible de voir les gra- nules, dont la ténuité est si grande, cèdent aux actions chimiques qui les sol- licitent. Cependant, il me semble que les plus gros d'entre eux, c'est-à-dire ceux dont le diamètre est de 0"",0025, m'auraient offert quelque trace d'altération locale, si tel avait dà étre leur mode de résorption. Dès les premières périodes de la germination, l'aspect des cellules paren- chymateuses du cotylédon a complétement changé. Les granules aleuriques qui les remplissaient quelques jours avant ont disparu. Ils sont remplacés par des corpuscules que les réactifs iodés colorent en bleu, caractère des forma - tions amylacées. Ces corpuscules sont de deux sortes : les uns sont globuleux ou oblongs, et offrent de quatre à six noyaux d'amidon ; les autres sont beau- coup plus petits, sphériques, non plus composés, mais simples. Selon toute apparence, ils ne résultent pas de la destruction des premiers, mais se sont développés librement à cóté d'eux. Cette matière amylacée, dont le parenchyme est rempli, et qui est accom- pagnée d'un substratum granuleux et colorable eu brun par l'iode, n'a pas en- core disparu des cellules, alors que leurs parois commencent à se revêtir d'une couche verdâtre granuleuse, qui est, comme je l'ai fait voir dans un de mes premiers mémoires, la forme primitive sous laquelle la chlorophylle com- mence ordinairement à apparaître, A ce moment, on peut s'assurer de la pré- sence d'un nucléus pariétal dans la cellule. Mais l'importance des matières azotées et hydro-carbonées diminue de plus en plus à mesure que le cotylédon s'accroit. Cet accroissement résulte de l'agrandissement des éléments du parenchyme, mais aussi de leur multiplica- tion. Elle s'opère par un cloisonnement perpendiculaire à la surface des coty- lédons, mode de division dont la région des cellules longues est particulière- ment le siége. Vers la fin de la germination, les. cellules situées au-dessous de cette région sont, non-seul lumi , mais irrégulières et séparées les unes des autres par de vastes lacunes gorgées de gaz; des glo- bules sphériques de chlorophylle semblent engagés dans un revêtement parié- tal très-subtilement granuleux ; dans un âge moins avancé, on trouve des grains de chlorophylle qui contiennent des noyaux amylacés ; ceux-ci m'ont paru souvent si volumineux, dans les régions inférieures du parenchyme par exemple, que ces grains verts semblaient résulter de la transformation des grains composés d'amidon dont il a été question plus haut. Pendant que les transformations dont nous venons de faire l'histoire modifiaient si profondément le parenchyme cotylédonaire, que se passait-il dans l'épiderme de ces cotylédons ? De très-bonne heure, le contenu granuleux des cellules se colore, d'une part en jaune brun, de l'autre en bleu noir, par les réactifs iodés. C’est que la matiére amylacée a apparu dans ces cellules, comme elle a apparu dans le SÉANCE DU 22 AVRIL 1864. 128 parenchyme sous-jacent. Son développement se fait de la manière la plus évidente autour ou à la surface du nucléus cellulaire. Il se fait avant l'appa- rition des stomates, observation que nous avons déjà signalée à l'occasion du Ricin, et sur laquelle il est permis d'insister, puisqu'elle est en contradiction avec une loi posée par un habile physiologiste allemand, M. Sachs, loi d’après laquelle il ne se développerait de l'amidon que dans les tissus déjà munis de méats aérifères. Remarquons, en outre, que cette matière amylacée apparaît, comme nous l'avons déjà vu dans le parenchyme, sous la double forme de grains composés et de grains simples. Enfin, pour montrer que l'analogie entre le système épidermique et le système parénchymateux se poursuit jusqu'au bout dans l’ordre des phéno- mènes physiologiques , bornons-nous à constater que le contenu azoté et hydro-carboné des cellules de l'épiderme se résorbe peu à peu à mesure que le cotylédon se développe, et que finalement il apparait, dans ces cellules, de petits grains de chlorophylle. Ce sont encore des phénomènes du méme ordre que va nous présenter la partie aérienne de l'axe de la jeune plante. Abondante formation d'amidon, dés les premières périodes de la germination, avec le substratum granu- leux, colorable en brun par l'iode; résorption du contenu azoté et hydro- carboné du parenchyme s'effectuant peu à peu de bas en haut, à mesure de l'allongement; apparition de petits globules de chlorophylle : tels sont les traits caractéristiques de cette évolution, traits comme on vient de le voir, aux divers tissus que nous avons passés en revue. Mais nous ne devons point omettre ici deux faits particuliers, qui ont chacun leur importance à des points de vue différents. Dans les diverses phases de la transformation du contenu azoté et hydro- carboné des cellules, j'ai souvent remarqué, au milieu des éléments qui le constituent, des corpuscules spéciaux, plus ou moins volumineux, arrondis ou subpolygonaux, présentant souvent des indices de résorption trés-appré- ciables On peut observer ces corpuscules sous l'eau ; ils résistent à l'action de l'éther; ils se colorent en jaune par l'iode. Je suis denc porté à croire qu'ils résultent de la modification des formations aleuriques. Pendant que les éléments granuleux multiples, que les cellules renferment, se résorbent peu à peu, des corpuscules amylacés persistent, au contraire, long- temps dans Íes cellules les plus profondes de la zone corticale qui entourent les faisceaux fibro: l Cependant j'ai r é, dans une période assez avancée de la germination, qu "ils avaient disparu déjà dans toute l'épais- seur des tissus de la base de l'axe, lorsqu'une petite masse de périsperme était encore embrassée par le limbe cotylédonaire (1). (4) M. Sachs prétend que la couche dite amylifère doit être remplie de fécule tant que le réservoir de matière nutritive n’est pas épuisé. Le fait que nous venons de signaler est en contradiction avec la théorie. N .124 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Duchartre fait remarquer le fait singulier de la formation de la chlorophylle dans l'épiderme des cotylédons, et demande à M. Gris jusqu'à quel âge il a observé l'existence de cette curieuse formation. M. Gris répond qu'elle persiste jusqu'à la fin de la germination, c’est-à-dire jusqu'au moment où les premiéres feuilles se déve- loppent. : : M. Cosson présente à la Société, au nom de M. Ch. Martins : 1° Une rondelle coupée à la base d'un tronc de Juniperus Sa- bina, ayant 0":48 de diamètre moyen; cet arbre, planté en 1806 dans le jardin de Gouan à Montpellier, a été écrasé par la neige en février 1864; . e 2° Des échantillons de Leucoium æstivum présentant plusieurs bulbes superposés. 3 i Ces envois de M. Martins sont accompagnés de la nole suivante, dont lecture est donnée à la Société : t DE LA MULTIPLICATION DES BULBES DU LEUCOIUM ÆSTIVUM, par M. Charles MARTINS. (Montpellier, avril 1864.) Dans la séance du 22 juin 1860, le vénérable et regretté doyen d’âge de la Société, M. J. Gay, montrait quelques pieds de Leucoium æstivum L., recueillis à Lattes et à Villeneuve près de Montpellier, et présentant plusieurs bulbes superposés (1). 11 annonçait une expérience commencée sous ma direction au Jardin-des-plantes de Montpellier. Il s'agissait de savoir si cette multiplication des bulbes tenait, comme je l'avais présumé, au remblaiement de pieds plantés prés du chemin de fer à Villeneuve, ou prés d'une rigole d'arrosement des prés de Lattes. L'expérience fut faite de deux manieres : 1* En juin 1860, un trou carré fut creusé de facon que son fond fût à 0",10 au-dessous de la surface du sol. Trois pieds de Leucoïum, à un seul bulbe, furent plantés au fond du trou; le bulbe se trouvait alors enfoncé de 0",35 au-dessous de la surface du sol environnant, En avril 1861, le trou fut rempli de terre. En mars 1864 (c'est-à-dire trois ans après), les pieds furent examinés. Le premier n'avait qu'uu seul bulbe, mais une portion de lige pourrie s'enfonçait au-dessous dans la terre. Le second avait deux bulbes superposés: l'inférieur se trouvait à 07,35 au-dessous de la surface du sol à (1) Voyez le Bulletin, t. VII, p. 457. SÉANCE DU 22 AVRIL 1864. 125 le supérieur à 0™,10. Le troisième pied présentait trois bulbes : un inférieur à 07,36 (pourri), un intermédiaire à 0™,26, et un supérieur à 0,13. 2° Dans la nature, les bulbes du Leucoium æstivum sont, en général, à 07,10 au dessous de la surface du sol. Il était donc curieux de planter des pieds de facon que le bulbe fût à 0",35 au-dessous de cette surface, et de voir ce qui adviendrait. La plantation eut lieu le 21 juin 4860 ; l'extré- „mité seule des feuilles faisait saillie au-dessus de la terre. En ‘mars 1864, les pieds furent déterrés. Le premier pied avait deux bulbes : l'inférieur à 07,23, le supérieur à 0?,15 au-dessous du sol. Le deuxième avait aussi deux bulbes : l'inférieur à 07,32, le supérieur à 07,15. Le troisième deux aussi : le supérieur à 0,32, l'inférieur à 07,15. Il résulte clairement de ces expériences qu'il se forme plusieurs bulbes au- dessus du bulbe primitif, lorsque celui-ci est trop profondément enfoncé dans le sol soit immédi soit écutivetnent par suite de remblais. Dans ces deux cas, il se développe un second, et même un troisième bulbe à la profondeur qui convient à la plante, et le bulbe inférieur se conserve ou pourrit. M. le Secrétaire général donne lecture de la communication suivante, adressée à à la Société : UNE EXCURSION BOTANIQUE DE BAGNÈRES-DE-LUCHON A CASTANÈSE (EN ARAGON), PAR LE PORT DE VÉNASQUE, LA PENNA-BLANCA ET LA VALLÉE DE LESSERA , mr M. Éd. TIMBAL-LAGRAVE. (Toulouse, mars 4864.) Depuis les premiers pas des botanistes français dans les Pyrénées centrales, on a beaucoup exploré les environs de Bagnéres-de-Luchon ; toutes les hautes montagnes qui entourent cette station thermale ont été visitées par des hommes d'une grande valeur scientifique, parmi lesquels nous pouvons citer Tournefort, Gouan, Fagon, Saint-Amans, Lapeyrouse, Ramond, De Can- dolle, Loiseleur-Deslongchamps, Endress, et parmi les modernes : MM. Soyer- Willemet, J. Gay, Bentham, Durieu de Maisonneuve, comte Jaubert, Des Moulins, Grenier, Jordan, Lange, Bubani et Zetterstedt, sans compter encore bien d'autres noms qui échappent à notre plume. Plusieurs de ces botanistes ont publié, dans divers livres ou recueils, les résultats de leurs explorations ; des flores et des catalogues très-bien faits ont déjà paru sur les richesses végétales de ces belles montagnes, de manière qu'on dirait tout d'abord qu'il reste peu de chose à faire aprés de pareils maîtres de la science. Cependant, si l'on considére la richesse botanique de ce pays et sa grande 126 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. étendue, on demeure convaincu que de temps en temps on trouvera quelque espèce nouvelle à ajouter à celles déjà signalées par nos devanciers. Les diffi- cultés qu’on éprouve pour parcourir avec soin les diverses localités, les acci- dents des montagnes, les intempéries, etc., sont autant d'obstacles que le botaniste voyageur ne pourra franchir sans perdre un temps très-long ; les progrès i de la botanique viennent chaque jour éclairer la phytogra- phie; des genres difficiles, négligés jusqu'a présent, sont mieux étudiés, les espéces polymorphes sont soumises à des cultures variées ; de nouvelles loca- lités, inconnues aux anciens botanistes, sont découvertes; toutes ces circon- stances, et bien d'autres, apportent leur contingent de plantes à celles déjà connues, et concourent puissamment au perfectionnement des flores d'une semblable contrée. il est encore une autre cause qui, dans les Pyrénées, peut apporter des . éléments nouveaux aux catalogues déjà établis de la végétation pyrénéenne ; quand on se borne surtout, comme on l'a presque toujours fait, à faire des flores qui ont pour base des limites géographiques, comme la flore francaise ou la flore des Pyrénées françaises, il arrive que, selon quelques influences chimiques ou physiques, certaines plantes préfèrent le versant francais des Pyrénées, tandis que d'autres, au contraire, ne quittent jamais le versant espa- gnol; il en est méme qui viennent jusqu'à l'extrême frontière sans jamais la franchir, comme le prouvent quelques plantes spéciales au port de Vénasque, à la Penna-blanca, à la Maladetta, etc. Nous ne voulons pas dire que cela ne puisse arriver, comme on le voit par la découverte récente del Helianthemum rhodanthum Dun. à Saint-Aventin (1), dans la même localité où, depuis trente ans, tous les botanistes qui visitent ces montagnes vont cueillir le Zy- simachia Otani Asso (L. Ephemerum auct. pler. an L.?) ; mais il est certain que ces émigrations sont très-rares dans les Pyrénées, : "Tous les floristes ont compris les inconvénients que présentent les limites géographiques pour une flore méme assez étendue, comme celle des Pyrénées francaises ; c'est méme pour obvier, autant que faire se peut, à cet état de choses, que De Candolle, Loiseleur-Deslongchamps, MM. Grenier et Godron ont admis dans leurs ouvrages des plantes propres aux Pyrénées espagnoles et en particulier à la Penna-blanca et à Castanèse. Lapeyrouse lui-méme, quoi- que n'ayant pas pris des limites aussi déterminées que nos floristes francais, avait souvent visité Castanése et nous a donné la description, dans son ouvrage, de plusi espèces lles de ces riches localités. Pour notre part, nous ne Yoyons pas un grand dommage à cela, et nous né (1) L'Helianthemum rhodanthum Dun. fut découvert en 1859 par M. T. Lezal, qui n'attacha pas une grande importance à cette plante; il la nomma Helianthemum roseum Dun. En 1860, M. Éd. Dufour (de Nantes), en allant. réeolter le Lysimachia Otani Asso, rapporta un échantillon mal fleuri de celte Cistinée; enfin, le lendemain, elle fut trouvée et déterminée par M. A. Guillon et par moi (août 1860).- 5 SÉANCE DU 22 AVRIL 1864. 427 partageons pas les reproches qu'on a adressés à ces auteurs pour avoir procédé ainsi ; au contraire, il nous semble que l'étude de nos plantes françaises est d'autant plus complète que leur aire de dispersion est mieux définie, que d'ailleurs, comme nous l'avons déjà dit, ces plantes peuvent entrer d'un jour à l'autre dans notre circonscription ; nous aurions seulement voulu, puisque ces messieurs reconnaissent la nécessité d'indiquer dans leurs flores les Vicia argentea Lap. , Ononis arragonensis Asso, Gaya pyrenaica Gaud., Dianthus tener Balb., As/ragotus aristatus L'Hér., qu'ils fissent aussi mention des autres espèces tout aussi remarquables qu'on y trouve en abondance dès qu'on a passé la Penna-blanca, comme Orobanche Hænseleri Reut., Alyssum diffusum Duby, Saxifraga longifolia Lap., Leontodon alpinus, Dianthus cognobilis Nob., etc., et quelques autres espèces que nous indiquerons à la suite de ce travail, Toutefois, il faut bien convenir que, si les plantes des Pyrénées françaises sont bien connues, il n'en est pas de même de celles qui habitent le territoire espagnol. Peu de botanistes dépassent le port de Vénasque; c’est à peine si l'on herborise aux sommets de la Penna-blanca, de la Picade ou de Reucluse, tandis qu'on laisse de côté une foule de cols, de pics et de vallées, où jamais aucun botaniste n'a encore porté ses pas. Cependant la vallée de Lessera, Vénasque et Castanèse, qui font partie de notre exploration, sont les points quijusqu'à ce jour ont été le plus visités ; mais, généralement, on ne met pas assez de temps pour parcourir ces riches montagnes, et le séjour qu'on y fait n'est pas assez long pour étudier convenablement les espéces critiques qui abondent dans cette contrée; les plantes qu'on rencontre dans ces vastes prairies sont si nombreuses et si variées, qu'il est impossible de ne pas laisser aprés soi bien des choses inapercues. Depuis plus de vingt-cinq ans, nous n'avons cessé de parcourir les Pyré- nées, où nous avons méme poursuivi avec opiniâtreté certains genres à espèces difficiles à déterminer, comme les Rosa, Rubus, Galium, Scabiosa, Hieracium, Galeopsis, eic.; mais, comme bien d'autres, nous n'avious pres- que pas dépassé nos frontières, quand l'année dernière notre ami M. Tous- saint Lezat, qui avait visité déja deux fois Castanèse, nous proposa une excur- sion dans cette localité classique pour plusieurs plantes pyrénéennes ; nous p avec emp t un si bon guide, et, le 15 juillet 1865, nous partimes de Bagnéres-de-Luchon pour faire cette excursion en compagnie de M. l'abbé Garroute, notre collègue à la Société botanique de France. La course devant durer trois jours, nous primes nos dispositions pour pou- voir faire d'amples récoltes de plantes sans trop nous fatiguer ; à cet effet, nous décidàmes de gravir les sommets élevés à l'aide de chevaux qui, en méme temps, porteraient nos provisions, nos boites et nos cartons, tandis qu'aux descentes nous abandonnerions nos montures pour herboriser. De cette manière, les localités où nous étions montés sans herboriser en allant 128 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. étaient explorées, au contraire, en revenant ; ce qui nous permettait de par- courir ainsi toutes les localités sans laisser aucun point important à examiner avec soin. C'est ainsi que nous parcourümes la distance qui sépare Bagnères-de- Luchon de l'hospice de ce uom, situé au bas du port de Vénasque; aprés une courte station dans cette auberge, autour de laquelle nous avons vu les : Viola cornuta L. (1) Sonchus Plumieri L. Aconitum Anthora L. Lappa pubens Bor. Stachys alpina L. Sambucus racemosa L. Hieracium murorum L.? ` Carlina acaulis L. — divisum Jord. — Civara Pourr. | Gentiana lutea L. d Carduus defloratus Lamk, Alchimilla vulgaris L. nous avons repris nos chevaux et commencé l'ascension du port de Vénas- que ; dès que nous avons eu dépassé le col, nous avons abandonné nos mon- tures, pris nos boites, et alors nous avons commencé notre herborisation. Au sommet du port, à droite, sur le versant méridional, nous avons trouvé fleuries les espéces suivantes : Androsace imbricata Lamk Sempervivum montanum L.? (voy. Veronica saxatilis e A Saxifraga grenlandica L. Phyteuma hemisphæricum L, Cerastium lanatum Lamk. Ces quelques plantes récoltées, nous sommes descendus à la Penna-blanca, que nous avons parcourue en différents sens, toujours en dirigeant nos pas vers l'hospice de Vénasque, situé au fond de Ja vallée de Lessera; dans cette localité classique, formée par des schistes recouverts de calcaires et de dolo- mies (2300 m.), nous avons trouvé une nombreuse population végétale, représentée généralement par de très-petites plantes, parmi lesquelles nous avons récolté : Luzula spicata DC. Lotus corniculatus L. var: alpinus DC. Silene bryoides Jord. Merendera Bulbocodium Ram. (en fruits Sedum atratum (non encore fleuri) mûrs Carduus carlinoi ouan (à fl Armeria filicaulis Boiss, (voy. note C) et blanches) Arbutus Uva ursi L. — carlinifolius Lamk? (voy. note B) Iris xiphioides Ehrh.? (I. pyrenaica Jurinea pyrenaica G.G. (non fleuri) Bub. Gaya pyrenaica Gaud. (non fleuri) Draba ciliaris DC. Hieracium Neocerinthe Fries Gnaphalium supinum L. Geum montanum L. Festuca Eskia Ram. Galium Lapeyrousianum Jord. var. gla- Daphne Cneornm L. brum Nob. Crepis albida Vill. Potentilla alpestris Hall. Asphodelus albus L. ! (4) Nous donnons ici les listes des plantes sans aucune classification, mais à mesure qu'elles se sont présentées à nous; ce moyen nous parait plus commode pour des observations ultérieures, s'il y avait lieu, et pour faciliter les recherches à ceux qui voudraient faire la méme course. SÉANCE DU 22 AVRIL 1864. Veronica aphylla L, Cherleria sedoides L. Androsace carnea L. — villosa L, Sesleria cærulea Ard. var. pyrenaica Nob Nob. Hutchinsia alpina R. Br. Myosotis pyrenaica Pourr. Gnaphalium dioicum L. Agrostis alpina Scop. — rupestris All. Nardus stricta L. `~ Saponaria cæspitosa DC. Potentilla nivalis Lap. Galium anisophyllum Vill. Gregoria Vitaliana Duby Kernera saxatilis Rchb. Erinus alpinus L. 129 Gentiana verna L. — alpina Vill. Ranunculus alpestris L. — pyrenæus L. Iberis garrexiana All. Saxifraga oppositifolia L. — moschata Wulf. — muscoides Wulf. Arenaria mucronata DC. — longifolia Lap. — verna L. — cæsia L. (non fleuri) — tetraquetra L. Avena versicolor Vill. — ciliata L. — sedenensis DC. ` — grandiflora L. Leontodon squamosus Lamk Valeriana globularifolia Ram. Globularia nana DC. Toujours en descendant vers l'hospice , de chaque cóté du sentier, dans les fentes des rochers : Lonicera pyrenaica L. Hieracium sericeum Lap.! non G.G. Festuca duriuscula L. var. (voy. note E) — glauca DC. — rhomboidale Lap. (voy. note E) — rubra var. alpina Zett. Taraxacum officinale var. alpinum Sch. Keleria setacea var. intermedia Nob. i (voy. note D) Plantago incana Ram. Rhamnus pumila L. Avant d'arriver à l'hospice de Vénasque, nous avons vu quelques individus appartenant au Cirsium glabrum Gay, encore trés-peu avancés, et, sur les rochers au-dessus de cette mauvaise auberge, nous avons pris les Poly- carpon polygonifolium DC., Viola luteola Jord., Heracleum pyrenaicum Lamk (4. amplifolium Lap.!). Devant l'hospice, parmi les graviers du torrent qui coule dans la vallée, abonde le Cirsium glabrum Gay; mais, étant plus à découvert dans cette localité, il commençait à montrer ses calathides blanc-jaunâtre, ainsi que le Cirsium odontolepis Boiss. (voy. note F). Nous nous sommes ensuite engagés dans la vallée de Lessera, en suivant le sentier sur les bords du torrent ; nous avons vu d'abord les mêmes plantes qu'à l'hospice de Vénasque et à la base de la Penna-blanca. Nous y avons trouvé les Zris pyrenaica Bub. et Armeria filicaulis Boiss. en trés-grande quantité ; plus loin, à droite et à gauche, on voyait les montagnes dénudées, ou couvertes cà et là de quelques Pinus uncinata Ram. , à aspect sombre et désolé, des Ulmus montana Smith, le Sorbus Aria L. et quelques Saules indéterminables en ce moment. Sauf l'aspect varié et pittoresque de la vallée, nous cheminions depuis long- temps sans trouver aucune espèce intéressante qui püt être insérée dans nos Rak : (séances) 9 130 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRÁNCE. cartons ; quand tont à coup nous ávons vu apparaitre le Zuzus sempervirens L., dont les individus devenaient de plus en plus nombreux à mesure que nous avancions dans la vallée, ce qui nous indiquait que le sol changeait de nature el que nous étions dans la zone du calcaire, Avec le Buis, nous avons vu arriver un cortége nombreux de plantes qui ne s'étaient pas encore offertes à nos yeux; nóüs cilerons particulièrement les divers Rosa (voy. note G), dont le dernier représentant francais du genre nous avait quittés à l'hospice de Luchon. Dans la vallée de Lessera, avec le Buis, on en trouve une grande quantité, les uns fleuris, d'autres déjà passés fleur ; la fraicheur de leurs fleurs, leur coloris blanc pur ou rouge vif, le feuillage vert ou glauque, joints à l'aspect sauvage et souvent désolé de la vallée, donnent à ce paysage uñ aspect impossible à décrire. Les Rosa n'étaient pas encore les E plantes que nous offrait cette belle vallée, mais le jour fuyait rapidement; il fallait cependant arriver à Véuasque avant la nuit, nos guides nous. pressaient un peu, toutes conditions difficiles pour faire des observations minutieuses. Cependant, en suivaht le sentier, nous cherchàmes longtemps le Pinus pyrenaica Lap., indiqué dans la vallée de Lessera; nous ne le trouvámes pas. Tous les individus de ce genre que nous interrogeàmes appartenaient, au Pinus uncinata Ram.; cela ne veut pas dire que le P. pyrenaica n'y vienne pas, Pests fallait-il monter plus haut pour le trouver. En se rapprochant desrochers escarpés em bordaient souvent notre chemin, on voyait, sans pouvoir les atteindre, de magnifiques échantillons de Sazi- fraga longifolia (voy. note H), l'Zuphorbia Characias L. (voy. note 1), l'Orobanche Hænseleri Reut. (voy. note 3), l' Erodium macradenum L'Hér. (voy. note K). Enfin nous signalerons dans cette vallée la présence du Sam- bucus Ebulüs L., qui apparaissait par bandes nombreuses quand le terrain devenait moins calcaire, ou dans les lieux où avaient séjourné longtemps les troupeaux, mais toujours très-loin des habitations. Arrivés bientôt à la petite ville de Vénasque, nous sommes descendus à la seule posada qu'on trouve dans cette localité; après avoir dîné, nous avons arrangé nos plantes et pris un peu de repos dont nous avions grand besoin ; il fallait d'ailleurs partir le lendemain de grand matin : nos dispositions furent prises en conséquence, mais nous eümes le tort de ne prendre des provisions que poür un jour, ce qui fit que nous ne pûmes, comme nous le dirons plus tard, explorer le côté droit de la vallée de Castanèse, probablement au grand détriment de nos récoltes. Dès le lendemain matin à quatre heures, nous avons sellé nos chevaux et pris le chemin de Castanèse ; après être montés au village de Sarlé, qui domine la ville de Vénasque, nous avons suivi une longue vallée qui vient après ce village, en tenant toujours la gauche. Nous avons traversé des mon- tagnes arides où, à l'exception de quelques Euphrasia, du Galium verum; sÉANCE DU 22 AVRIL 1864. 131 on ne voyait aucune plante fleurie ; avant d'arriver à Castanése, nous avons vu de vastes prairies (oti paissaient dé nombreux mulets) qui étaient couvéttes de /hinanthus major Ehrh, qui là, comme dans la plaine, venaient dis- puter leur pàtare aux Graminées qui couvraient le sol, mais à mesure qu'on approchait du col de Bacibé (1), les plantes devenaient plus nombreuses. Nous avons vu alors en quantité encore le Cirsium glabrum Gay et l'Astragalus aristatus, en grandes touffes qui avaient souvent plus d'un mètre de circonfé- rence, les Scabiosa velütina Jord., Ononis cenisia All., Crepis albida Vill, , Leontodon squamosus Lamk, Vaccinium Myrtillus L. Enfin, vers les dix heures, nous avons atteint Bacibé. Dès ce moment a commencé la plus belle herborisation qu'on puisse faire; les plantes sont devenues si nombreuses qu'il a fallu faire un choix des plus intéressantes et borner même le nombre des iidividus, car il était à craindre que mos boîtes et nos cartons ne fussent insuffisants pour emporter une aussi riche moisson. Descendant le co] de Bacibé, afin d'aller à la fontaine où les guides fous atten- daient pour déjeuner, nous avons récolté les espèces suivantes Ranunculus parnissifolius L Avena versicelor Vill. Helianthemum alpestre Dun. — piloselloides Lap; Campanula pusilla Hænke Plantago alpina L — monosperma Pourr: Dianthus Requienii G.G. (voy. note L) B cognobilis Nob. (voy. note L) — pk re B insignitus Nob. (voy. note = po pare Nob. — monspessulanus L. Vicia Fagonii Lap. Jasione perennis var. pygmea G.G. . Chrysanthemum Halleri Sutt Scorzonera aristata Ram. Eryügium Bourgati Gouan Orchis maculata L, Aconitum pyrenaieum DC. Polygala alpestris var. pyrenaica Nob. (voy. note M) Arnica montana L. Ranunculus pyrenæus L — amplexicaulis L, — montanus £. — Gouani Rchb. Erigeron alpinus L. Gaya pyrenaica Gaud. nh fleuri) Sideritis pyrenaica Poir. Gregoria Vitaliana Duby (en fruit). Alchimilla alpina L. aua anni Calamintha alpina Lamk Paronychia serpyllifolia DC. Sclerantliüs perennis L. (voy. note Q) Biscutella kevigata L. Galium pyrenaieum Gouan Ü — Nouletianum Baill: et Timb: — anisophyllum Vill. — Marchandi R. et S. (roy. note N) — Lapejrousianum Jori Meum athamanticum a Trifolium alpinum L. — badium L. — cæspitosum Reyn. — repens Phyteuma hemisphæricum L. Carduus nutans L. Luzula pediformis DC. Echium vulgare L. Aster alpinus L. Daphne Cneorum Li Veronica aphylla L. /— bellidioides L. =s alpina L. Juncus filiformis L. k Carex cæspitosa Good. t . Orchis nigra Ls Geum montanum L, Helianthemum grandiflorum- i. Asperula hirta St-Am. Galium erectum f alpinum Nob. (voy. note 0 Oxytropis pyrenaica- G.G. (4) Nommé par Lápeyrouse Massive de Castanise. 432 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Festuca spadicea L. Arenaria purpurascens Ram. Dryas octopetala L. Pinguicula grandiflora L. Plantago incana Ram. Carex Davalliana Smith Polygonum viviparum L. Juncus trifidus L. Primula intricata G.G. (en fruit) — farinosa L. (en fleur) — Tommasinii G.G. (en fruit). Après avoir déjeuné à la fontaine située au fond de la vallée, nous avons pris à gauche, espérant passer à droite au retour, et parcourir ainsi les deux côtés de cette immense vallée, toute couverte de prairies, où le botaniste est vraiment embarrassé, tant il a de plantes sous les yeux. Parmi tant d'espèces, nous avons pris les suivantes : Carex Reuteriana Boiss.? — sempervirens Vill. — frigida All. — aterrima Hoppe Cerastium arvense L. Potentilla nivalis Lap. Alchimilla vulgaris L. — pyrenaica L. Duf. Swertia perennis L. ~ Antennaria carpathica Bluff et Fing. Gnaphalium Leontopodium Scop. . Arenaria grandiflora All. Viola rupestris Schm. in Rchb. 1c. 4499 (V. canina alpina minor Lap.) Geranium silvaticum L. Salix pyrenaica Gouan — reticulata L. Bartsia alpina L. Anemone alpina L. — narcissiflora L. Silene ciliata Pourr. Biscutella ambigua DC. Arnica montana L. Senecio adonidifolius Lois. Asphodelus subalpinus G.G. Carduus defloratus Lamk — medius Gouan Eryngium Bourgati Gouan Ranunculus Gouani Rehb. — acer L. Brassica montana DC. Trollius europæus L. Calamintha alpina Lamk Rosa pyrenaica Gouan. En suivant toujours à gauche, en allant vers la localité où se trouve le Vicia argentea Lap. : Crepis blattarioides Vill. — grandiflora Tausch Gentiana lutea (voy. note P) — campestris L. — Burseri Lap. — acaulis L. Laserpitium latifolium Crantz Hieracium cerinthoides L. (voy. note E) — fragile Jord. (voy. note E — vogesiacum Moug. (voy. note E) — Auricula L. (voy. note E) — olivaceum G.G.? (voy. note E) Pedicularis pyrenaica Gay — foliosa L. Phyteuma nigrum Smith Ononis cenisia L. Ornithogalum angustifolium Bor.? Viola luteola Jord. Orchis conopea L. var. pyrenaica G.G. Polygonum Bistorta L. Medicago suffruticosa Ram. Hypochæris maculata L. Thesium pratense Ehrh. Veronica Ponæ Gouan Avena flavescens L. Sibbaldia procumbens L. Thalictrum aquilegifolium L. — minus L.? ose montana L. var. pyrenaica G. Saxifraga Aizoon L. Sesleria cærulea Ard. var. pyrenaica Nob. Silene nutans L. — inflata L. Anthyllis Dillenii Schult. Scilla verna Huds. Leontodon alpinus Vill. — hispidus L. Anthyllis montana L. Pedicularis rostrata L. Erythronium Dens canis L. (en fruit) Achillea nobilis L. — pyrenaica Sibth. Adonis pyrenaica DC. (en fruit) Linaria Bourgæi Jord. SÉANCE DU 22 AVRIL 1864. 138 Iris pyrenaica Bub. (I. xiphioides auct.) Allium foliosum Clairv. ` Conopodium denudatum Koch Lilium Martagon L. Heracleum pyrenaicum Lamk . Knautia longifolia Koch Satureia montana L. Dianthus monspessulanus L. Scorzonera aristata Ram. Dactylis glomerata L. Myosotis pyrenaica Pourr. Gypsophila repens L. Veronica saxatilis L. f. Galium album Lamk Saxifraga muscoides Wulf. Phaca australis L. (en fruit) — alpina Wulf. Carex nigra L. Androsace carnea L. Androsace villosa L. Crepis pygmæa L. Chrysanthemum Halleri Sut. Galeopsis granditlora Roth. Carex fætida Vill. Helleborus viridis L. — fætidus L. Hieracium rhomboidale Lap. (voy. note E) — sericeum Lap. non G.G. (voy. note E Saxifraga mixta Lap. var. minor Nob. (voy. note S) Arabis sagittata DC. — hirsuta DC. Poterium muricatum Sp. Ononis arachnoidea Lap. (voy. note R) Doronicum scorpioides Willd. Armeria filicaulis Boiss. Enfin, en arrivant au ravin, sur le tertre au-dessus, nous avons récolté en masse le Vicia argentea Lap. , une des plantes les plus rares des Pyrénées ; à peine si cettedernière espécea pu trouver place dans nos boîtes, tantnous étions chargés de butin, et cependant nous n'avions exploré que le côté gauche de la vallée ; il était quatre heures du soir. Si nous eussions apporté des provi- sions et plus de papier, nous aurions pu aller coucher aux cabanes de Casta- nèse, qui étaient à une faible distance de nous et qu'on voyait au fond de la vallée; le lendemain, prendre le cóté droit, oà, sans doute, nous eussions encore ajouté quelques plantes intéressantes à nos récoltes, Mais notre impré- voyance nous força de renoncer à ce projet ; nous descendimes au fond de la vallée et, après être revenus à la fontaine, nous remontâmes à cheval pour rentrer à Vénasque, en suivant le même chemin. Le temps d'ailleurs devenait mauvais; un orage, comme on en voit souvent sur ces hautes montagnes, fondit subitement sur nous ; à peine eümes-nous le temps de garantir nos cartons. Mais, arrivés au village de Sarlé, le beau temps reparut ; nous abandonnàmes alors nos montures pour reprendre quel- ques plantes que nous avions laissées le matin avec l'intention de les cueillir à notre retour. A partir du village de Sarié, en descendant à la ville de Vénasque, le chemin est bordé de plusieurs espèces du genre Rosa, quelques-unes sem- blables à celles de la vallée de Lessera; en général, ces Rosiers étaient beau- coup plus avancés que lés premiers et beaucoup moins élevés, cela tenait sans doute à la station. Parmi ces Rosiers, nous avons cru reconnaître les suivants : Rosa obtusifolia Desv.? Rosa affinis Sternb.? — comosa Rip. — dumalis Bech.? — dumetorum Thuill.? — Reuteri Godr.? — coriifolia Fries — platyphylla Ram. — rubiginosa L.? * — densa Nob. di SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Dans toute cette course, nous n'ayons pas vu un seul Rosier appartenant à la section désignée par nos auteurs sous le nom de Pimpinellifolie. Manque- vaient-ils dans les Pyrénées, tandis qu'ils abondent dans les Vosges, les Alpes, et méme les Cévennes ? A Sarlé, tout près du village, nous ayons récolté une espèce remarquable, qui nous parait constituer une espèce nouvelle (voy. note T). Dans les haies, mêlés aux différents Rosiers, on voyait quelques Rubus non fleuris, qui nous ont paru appartenir à la section des Rubi discolores et à la sous-section Gypsocaulon Mueller et Timbal, et quelques formes appartenant à la section Cesr? Muell. Les Rubus ne montent pas d'ailleurs dans la région alpine supérieure ; ils ne dépassent pas l'hospice de Vénasque, mais à la cas- cade des Parisiens et à celle des Demoiselles on trouve des espèces très- curieuses, sur lesquelles nous reviendrons dans un travail spécial sur ce genre, que nous préparons en collaboration de M. Mueller, le savant. mono- graphe des Rubus d'Allemagne. . Non loin de la ville de Vénasque, au-dessus de l'ancien fort qui domine la ville, on trouve quelques rochers escarpés «quo les cultures n'ont pas encore envahis, Dans les anfractuosités qu'ils forment de tous côtés, nous avons récolté les : i Lavandula latifolia Vill. Ononis arragonensis Asso Hieracium scopulorum Lap. (note E) Genista Scorpius L. Dianthus fallens Timb. (voy, note U). Arrivés très-fatigués à Vénasque, nous avons pris notre repas du soir, arrangé nos plantes, et, dès le lendemain matin, nous étions sur le chemin de la vallée de Lessera ; arrivés à dix heures à l'hospice de Vénasque, nous avons fait à cheval l'ascension de la Penna-blanca. Aprés avoir déjeuné à la fontaine, en face du port de Vénasque, nous avons renvoyé nos chevaux afin d'herbo- riser en redescendant du port de Vénasque vers l'hospice de Luchon, versant que nous avions délaissé: l'avant-veille ; nous avons d'abord rencontré quel- ques plantes, déjà signalées sur le versant espagnol, entre autres les : Cerastium lanatum Lamk Sempervivum montanum L.? Veronica saxatilis L. fi Armeria alpina Willd. Chrysanthemum alpinum L, Poa distichophylla Vill. — alpina L. — Poa laxa Hænke Linaria alpina DC. Hutehinsia alpina R. Br, Luzüla spadicea DC. — spicata DC. Saxifraga bryoides L, Gentiana alpina L. A mesure que nous descendions, nous avons récolté les espèces suivantes : Doronicum scorpioides Willd, Veronica alpina Z. t Gnaphalium supinum L. Sideritis pyrenaica Poirr. Draba aizoides L. Cardamine alpina Willd. — resedifolia L, Androsace carnea L. SÉANCE DU 22 AVRIL 4864. 135 Festuea Eskia Ram, Sisymbrium pinhatifidum DC. Silene acaulis L. " Carex ornithopoda Willd. Saxifraga mixta f ciliaris Nob. ` Pinguicula vulgaris L. Autour des lacs, nous avons encore observé les : Carex pyrenaica Alsine mucronata DC. — rupestris All. Azalea procumbens L. —- ovalis Good. Myosotis pyrenaica Pourr. Primula intricata G.G. (en fruits avan- Saxifraga cæsia L. cés — ciliaris Lap. Juncus trifidus L. Vaccinium uliginosum L. Paronychia serpyllifolia DC. Epilobium alpinum L, Sedum annuum L. i Sesleria disticha Pers. Veronica bellidioides L. Primula integrifolia Pedicularis rostrata L. Saxifraga bryoides L. Après avoir dépassé les lacs et le Trou-des-Chaudronniers, nous sommes arrivés à un endroit qu'on nomme l'Homme, à cause d'une pierre droite qui, vue de l'hospice de Luchon, ressemble à un homme debout ; elle sert de guide en hiver aux voyageurs qui traversent le port de Vénasque à l'époque des neiges. A partir de ce point, les Saxifrages se sont montrées en abondance : Saxifraga ides Wulf., hata Wulf. , stellaris L., aquatica Lap., ajugifolia L., aquatico-ajugifolia Nob., ajugifolio-aquatica Nob. ; ces dernières ne montent pas jusqu'au sommet du port, ni les S. umbrosa L., S. hirsuta L., qui viennent encore beaucoup plus bas, dans les lieux plus humides. En continuant la descente du port de Vénasque, nous avons pu encore récolter le Serratula einaroides DC., à droite du culet, puis les : Brassica montana DC. Bupleurum pyrenaicum Gouan Reseda glauca Scop. Rumex amplexicaulis Lap. Gentiana verna L. Viola biflora L. Sedum Fabaria L. Orchis nigra Le. . Carex aterrima Hoppe Polygonum viviparum Z. Alchimilla alpina L. á Rhododendron ferrugineum L. t — pyrenaica L. Duf. Aquilegia pyrenaica DC. Veronica Ponæ Gouan Astrantia minor L. — Chamædrys L, ` Allosorus erispus Bernh. Aspidium Lonchitis L. ‘Cynanchum laxum Bartl. Senecio Tournefortii (non encore fleuri) Selaginella denticulata Koch. En descendant encore dans les rochers, à gauche s Veratrum album Z. Iris pyrenaica Bub. — Trifolium montanum L. Aconitum pyrenaieum DC. Hieracium sericeum Lap. Hypericum nummularium L. — Neocerinthe Fries Avena versicolor Vill. Puis, dans les rochers à droite, au bord du torrent : Epilobium montanum £L. et Silene inflata L. — collinum Guss. : Hypericum Burseri Spach mA Sagina Linnæi Presl Potentilla alehimilldes Lap. 7 Erysimum ochroleucum DC, Euphorbia hiberna L. D 136 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Euphorbia Cyparissias L. Sisymbrium acutangulum DC. Carex stellulata Good. Galium album Lamk — OEderi Ehrh. Rumex scutatus L. Viola cornuta Z. Plantago media L. Cerastium obscurum Chaub. Orchis maculata L. — vulgatum L. Cirsium eriophorum L. Ranunculus montanus L. — lanceolatum L. Betonica Alopecuros L. Carlina acaulis L. Scrofularia alpestris Gay Helleborus viridis L. Arenaria ciliata L. Thymus Chamædrys Fries — Villarsii Balb, — Serpyllum L. Enfin, arrivés à quatre heures du soir à l'hospice de Luchon, nous avons re- pris nos chevaux, et nous sommes rentrés à Bagnéres-de-Luchon à cinq heures et demie. Tel est le résultat de cette longue course, l'une des plus belles que l’on puisse faire dans les Pyrénées; malgré le nombre considérable de plantes que nous avons rencontrées, nous aurions pu la rendre encore plus fructueuse en consacrant un jour de plus, comme nous l'avons déjà dit, afin d'explorer le cóté droit de la vallée, Quelques personnes, aprés avoir visité Castanèse, opèrent leur retour par Vielle, en passant par Vidalier et Saigné. M. Fourcade, vétérinaire et zélé botaniste à Luchon, avait fait, quelques jours avant nous, la course de Castanése en revenant par Vielle ; il eut la bonté de nous faire voir les plantes qu'il en avait rapportées. Dans le nombre, nous avons remarqué quelques espèces rares que nous n'avions pas trouvées, Nous sigualerons l' A/yssum diffusum Tenore, le Draba tomentosa N'ahlnb. ,le Plantogo serpentina Vill., trouvés à Castanése ;. l'Erodium lucidum Lap., qui abonde entre Saigné et Vidalier; le Zuzula nivea DC., entre Saigné et l'hospice de Vielle ; le Linum viscosum L., prés de Vielle; enfin, le Cistus laurifolius L., qu'il a trouvé avant d'arriver à Vielle, Pour compléter ce travail, nous ajouterons en terminant quelques espèces qu'on a signalées dans les localités que nous avons parcourues, et qui ne sont pas tombées sous nos yeux : Ranunculus angustifolius DC. — A la Penna-blanca. | Thalictrum alpinum L. — A Castanèse (Zetterstedt). Elyna spicata Schrad. — Ibid. Veronica nummularia Gouan, — Ibid. Ononis rotundifolia L. — Au port de Vénasque. Carex decipiens Gay. — Ibid. Gentiana tenella Roth. — Ibid. (voy. note V). Notes et observations critiques sur quelques-unes des plantes ci-dessus mentionnées, NOTE A, p. 128. Sempervivum montanum L.? (S. minimum Nob.). Depuis quelques années, on a repris l'étude des diverses espèces du genre SÉANCE DU 22 AVRIL 1864. 137 Sempervivum. Déjà en 4815, De Candolle, dans le Catalogus plantarum hort. bot. monsp. p. 144, a signalé trois variétés du S. montanum linnéen.: la pre- mière, qu'il désignait sous le nom de a majus, se rapprochant, selon lui, du S. tectorum, L. ; la seconde, qu'il nomme medium ; enfin, la troisième, y minus, qu'il croyait trés-voisine du S. arachnoideum L. Depuis cette époque. Koch (Syn. ed. 2) donna la description, d'aprés Funk, d'un Sempervivum Braunii détaché du S. montanum d'Allemagne; MM. Grisebach et Schenk (in Obs. pl. itin. alp. 4851, p. 60) ont fait connaître un S. alpinum qui a été décrit aussi par MM. Grenier et Billot sous le nom de S. Bou- tignyanum ; MM. Lamotte, Jordan et nous-méme avons donné la description de plusieurs espèces nouvelles faites aux dépens du S. montanum des auteurs ; enfin noire ami M. Loret a méme pensé que plusieurs de ces espéces étaient produites par l'hybridation des S. tectorum, alpinum, montanum, etc. Ces différents travaux ont rendu l'étude de ce genre trés-difficile. Il serait à . désirer, comme le dit M. Reuter (Cal. pl. Gen. p. 86), que des descriptions comparatives, faites sur des plantes vivantes, fussent publiées, pour étudier complétement ce genre. En attendant, voici la description du Sempervivum mon- tanum des plus hauts sommets de la chaine centrale des Pyrénées, oü nous n'avons pas vu le S. arachnoideum L., tandis qu'il est trés-commun à Baréges, à Cauterets et dans toutes les hautes Pyrénées. Nous avons calqué notre description sur celles qu'a données M. Lamotte sur quelques plantes de ce genre, afin qu'on puisse les comparer ensemble comme le désire M. Reuter. Panicule scorpioïde condensée, couverte de poils blancs glanduleux ; rameaux courts, 2 rarement 3, portant chacun 2 ou 3 fleurs subsessiles de taille moyenne; calice divisé jusqu'au milieu en 42 lobes lancéolés-obtus, couverts en dehors de poils courts un peu glanduleux; pétales d'un rose pourpre sombre, linéaires-lan- céolés , aigus non cuspidés , velus-glanduleux, plus longe que le calice ; étamines à filets pourpre foncé légèrement aplatis à la base; écailles hypogynes petites, blanchátres, quadrangulaires, aussi larges que hautes, dressées; carpelles pubes- cents-glanduleux à l’intérieur, glabrescents en dehors ; style droit et court. Rosettes de feuilles aplaties de différentes grandeurs, de 4 à 3 centimètres de diamètre ; feuilles vert-jaunatre de 4 à 4 millimètres de large, sur 9 à 40 de long, lancéolées obluses au sommet, semi-cylindriques bombées en dessous, toutes couvertes de poils glanduleux, un peu ciliées aux bords, par des cils courts landuleux aussi ; les caulinaires de même forme, aussi grandes que celles du centre des rosettes ; tige de 5 à 8 imètres, velue-g Habite les plus hauts sommets des Pyrénées; ne descend jamais dans la région alpine inférieure, où il est remplacé par le S. Boutignyanum. Il est difficile, comme nous l'avons dit, de distinguer ce Sempervivum des plantes qui, dans les autres chaînes de montagnes de l'Europe centrale, portent le nom de S. montanum, puisque sous celte dénomination les auteurs ont con- fondu plusieurs espèces ensemble ; mais, si nous en jugeons par des échantillons provenant de diverses localités des montagnes de la Suisse, déterminés par de savants botanistes de ce pays, nous trouvons que ces derniers différent sensi- blement de la plante pyrénéenne: par leur taille généralement. plus élevée; par leurs fleurs plus grandes ; par leur calice à lobes beaucoup plus aigus, n'attei- gnant que le tiers des pétales ; par ces derniers plus étroits, longuement cuspi- dés ; par leurs feuilles ovales et aigués au sommet, tandis que dans le nótre elles sont obtuses et presque cylindriques. Sempervivum montanum de la Suisse doit être celui de Linné; car cet illustre botaniste n'indique qu'une seule localité pour sa plante: in rupibus Helvetiæ 138 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (Sp. pl. p. 665). Si cela est ainsi, notre plante doit avoir un nom nouveau (Sempervivum miimum N.), parce qu'elle diffère complétement de celles de la Suisse, du Piémont et du Tirol que nous avons en herbier, NOTE b, p. 128, Carduus earlinifolius Lamk? (C. Argemone Pourr.). Nous avons accompagné la citation de cette espèce d'un signe de doute, parce qu’il nous semble que les caractères spécifiques que présente cette plante ne viennent pas parfi à celle indiquée dans les montagnes du Dauphiné, ni même à celle que nos auteurs modernes ont signalée dans les Pyrénées orien- tales, et qui sert de base à leurs descriptions. Si nous consulions Lamarck, l'auteur de l'espèce (Dict, f, p. 699), nous verrons que son Carduus carlinifolius a las feuilles glabres et les tiges pluriflores ; les écailles du péricline sont. sétacées et terminées par une spinule ; il indique cette espèce dans les provinces méridionales. Ces caractères s'appliquent très- bien en effet à la plante du Dauphiné et des Pyrénées orientales, mais ils ne peuvent pas convenir à la plante commune sur la Penna-blanca, dont voici la description. Nous avons eu le soin de la calquer sur celle que donnent MM. Gre- nier el Godron du C. carlinifolius Lam. , parce qu'il nous semble que ces savants auteurs ont eu en vue la plante de Lamarck. On pourra ainsi comparer plus facilement ces deux descriptions et voir les différences qui séparent ces deux plantes. Calathides de grosseur moyenne, dressées, et penchées après l'anthése, solitaires sur chaque tige, portées par des péd les assez long nus, L d péricline globuleux, à écailles extérieures et moyennes convexes sur le dos, un peu canaliculées en dessous, à nervure dorsale non saillante sur le vif, linéaires - Spinescentes au sommet, étalées après l'anthése (les supérieures linéaires-acu- minées en pointe fine et molle), purpurines et appliquées; corolle purpurine ; feuilles coriaces, vertes, glabres, velues sur les nervures médianes, nombreuses très-rapprochées, à segments étalés non réfléchis égaux, dentées, bordées d'épines assez fortes et de spinules piquantes(les caulinaires décurrentes crépues ópinenses aussi); souche vivace, émettant une seule tige simple d'abord puis donnant nais- sance à un on deux rameaux florifères sillonnés velus-aranéeux sur toute leur longueur. — Plante de 2 à 3 décimètres. a è Cette Ci éphale est probabl le Carduus Argemone Pourr., qui a été confondu par les auteurs et par Lapeyrouse même avec le C, carlinifolius Lamk et méme avec le C. medius Gouan et quelquefois aussi avec le C. defloralus Lamk. L'espèce de la Penna-blanea diffère : Du C. carlinifolius Lamk, par ses fleurs solitaires portées par des pédoncules du double plus longs; par les écailles du périeline sans neryures saillantes, spi- nescentes, et étalées aprés l'anthése, les intérieures seules appliquées ; par ses feuilles glabres excepté sur les nervures, non réfléchies un peu plus écartées , par sa tige simple, à rameaux fleuri i , moins rameuse, velue- aranéeuse dans toute son étendue. Du C. defloratus Lamk, par ses calathides plus petites, par les écailles exié- rieures du péricline sans nervures, égales, linéaires-lancéolé inées, non appliquées ; par ses feuilles un peu velues sur les nervures concolores fermes ct dentées, à segments plus découpés, épineuses; par sa lige arrondie ; par sa taille moins élevée et son port différent. C. medius Gouan, par ses calathides plus petites, portées par un pédoncule plus court et plus gros ; par les écailles du péricline non carénées ; par ses feuilles SÉANCE DU 22 AVRIL 1864, 139 glabres sur le limbe, plus longues et plus étroites, moins profondément et. diffé- remment découpées, à seg, moins b et à épines plus fortes et plus vulnérantes ; par ses liges Lrapues, peu rameuses, plus courtes; enfin par son port différent. - NOTE €, p. 198. Armeria filicaulis Boiss.; Billot exsicc. n^ 2348. MM. Grenier et Godron (F1, Fr. II, p. 735) indiquent dans la vallée d'Astos l Armeria majellensis Boiss.; ces auteurs veulent dire sans doute la vallée d'As- tos de Vénasque, vallée située à gauche de celle de Lessera dans laquelle elle vient jeter $53 eaux. Dans toutes ces localités, on trouve partout jusqu'à Casta- nése l'A. filicaulis Boiss.; il est probable que ces messieurs et Billot ont en vue la même plante et qu'en réalité j| n'ya dans les Pyrénées centrales que FA, filicaulis Boiss. i NOTE D, p. 129. Koeleria setaeen var, intermedia Nob, Nous nommons ainsi un Keleria qui abonde au bas de la Penna-blanea, en face de l'hospice de Vénasque. Cette variété nous paraît différer du véritable K. setacea Pers., commun au sommet du port de Vénasque, par ses chaumes courts et épais tomenteux ; par ses gaines un peu enflées et son épi presque aussi large que long, trés-condensé. Ce Kæleria ne peut se rapporter à aucune des trois va- riétés indiquées par MM, Grenier et Godron, parce que ses épillets sont glabres et ses chaumes tomenteux ; il ne nous a pas été possible de lui appliquer les diagnoses de quelques espèces nouvellement décrites par MM. Willkomm et Lange (Prod. fl. hisp.), à moins que ce ne soit celui que M. Willkomm a nommé K. Langiana? NOTE E, p. 129, 132, 133 et 434. Hieracium. 1 Nous nous bornerons dans cette note à dire quelques mots pour justifier les ` déterminations que nous avons adoptées, nous réservant de publier prochaine- ment une étude compléte des espéces pyrénéennes comprises dans la section Cerinthoidea Koch. Hieracium sericeum Lap. Hist. abr. p. 4'77 et Hieracium scopulorum Lap. Hist. abr. supp. p. 124.— L'H. sericeum Lap. a été confondu par les auteurs avec PH. scopulorum, etce dernier avec l'A. saxatile Vill. MM. Grenier et Godron ont décrit le scopulorum sous le nom de sericeum et rapporté son synonyme au saæatile, tandis que mon savant ami M. Loret, d'après l'étude de l'herbier de Lapeyrouse qu'il a faite avec M. Clos, croit devoir avec raison séparer le sericeum de Lapey- rouse du sericeum de MM. Grenier et Godron ; mais il réunit le scopulorum au mixtum de Froelich, opinion que nous ne pouvons partager comme nous le prou- verons ailleurs. Le sericeum Lap. se distingue du scopulorum Lap, par ses feuilles radicales à poils plus gros et plus blancs, devenant noirâtres par la dessiccation, tandis qu’elles restent blanc-jaunâtre dans le scopulorum ; les inférieures sont ovales-obtuses mucronées dans ce dernier; elles sont au contraire de deux sortes dans le premier : les plus inférieures obovales-obtuses et les autres Jancéolées- acuminées ; en outre, dans le sericeum les tiges sont multiflores ; ordinairement uni-biflores dans le scopulorum; enfin ce dernier a les pédoneules à peine cou- verts de quelques poils simples ou glanduleux et le péricline glabrescent ; le sericeum a les pédoncules couverts de poils tomenteux courts et d'autres plus longs noirs et glanduleux, et le péricline avec des poils glanduleux aussi, comme l'indique Lapeyrouse, à 140 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Hieracium cerinthoides L; Sp. 4429 (H. flexuosum Lap. Hist. abr. p. 475, non W. et Kit.). — Se distingue par ses tiges longues et flexueuses pluriflores, ses feuilles velues et son péricline couvert de poils blancs nombreux et non glanduleux. : Hieracium vogesiacum Moug. ap. Fries Monog. p. 59 (H. glaucum Lap. Hist. abr. p. 471). — Cette plante est trés-variable dans les Pyrénées; elle présente des formes remarquables dont nous aurons occasion de parler. Hieracium fragile Jord.? (H. intermedium Lap. Hist. abr. p. 471). — E'H. fragile de Castanése est celui que Lapeyrouse a nommé intermedium, parce qu'il tient en effet un peu du murorum L. et du cerinthoides L.; mais nous ne sommes pas parfaitement convaincu que ce soit l’ H. fragile de M. Jordan, que nous n'avons pas encore vu vivant. Hieracium elongatum Lap. Hist. abr. p. 476, non Willd. ap. DC. Prodr. VII, p. 229. — Cette plante se distingue par ses tiges élevées, minces; par son aspect étiolé glabrescent, en comparaison des autres espéces; par ses pédoncules épaissis au sommet et converts de longs poils non glanduleux, ainsi que les écailles du péricline; par ses feuilles inférieures atténuées en un trés-long pétiole, obovales, les caulinaires lancéolées obtuses panduriformes. Hieracium rhomboidale Lap. Mém. Acad. Toul. sér. ^ , tome I, p. 245, tab. xvr. — Differe de l'H. elongatum par son aspect fort et vigoureux; par ses pédoncules couverts de poils noirs et glanduleux, ainsi que le péricline ; par ses feuilles inférieures o lancéolées , inées au sommet, à pétioles trés- courts, les caulinaires embrassantes en cœur à la base, brusquement acuminées et aiguës au sommet. L'un et l'autre se séparent de l'H. Neocerinthe Fries (H. cerinthoides Gouan Ill. tab. 22) par leur tige trés-peu ramifiée au sommet, à souche moins forte, et surtout par les écailles du péricline appliquées même après l'anthèse ; tandis que dans le Neocerinthe les rameaux principaux portent des ramuscules et plusieurs fleurs, et les écailles du péricline sont étalées, au moins les extérieures. Hieracium olivaceum G. G. Fl. Fr. Il, p. 361, — Nous ne connaissons la plante qu'ont eue en vue ces savants floristes, que par la description qu'ils en ont donnée; or notre plante peut parfaitement s'appliquer à cette description; nous craignons cependant que les caractères attribués à l'H. olivaceum par ces auteurs ne puissent s'appliquer à plusieurs espèces des Pyrénées et que nous n'ayons pas mis la main sur la même plante. Hieracium Auricula var. uniflorum Nob. — Variété remarquable par ses tiges plus basses toujours uniflores, par les écailles du péricline couvertes de poils simples blancs très-longs et de poils noirs glanduleux plus courts. NOTE F, p. 129. Cirsium odontolepis Boiss. in DC; Prodr. VII; p. 305. Ce Cirsium vient en abondance, avec le Cirsium glabrum, devant l'hospice de Vénasque ; nous ne les avons pas vus sur le versant français, où ces deux plantes sont remplacées par les C. lanceolatum L. et eriophorum. Malgré nos recherches les plus actives, nous n'avons pu trouver sur l'un ou l'autre versant un seul indi- vidu hybride résultant du croisement soit du glabrum avec l'odontolepis, soit du lanceolatum et de l'eriophorum ; mais nous ferons observer que, dans les régions élevées, les abeilles, les papillons, et généralement les insectes butineurs, sont rares, parce que la chalenr ne dure pas assez pour suffire au développement de ces petits animaux ; tandis que, dans nos plaines, la temp estn l plus élevée, mais encore elle se maintient plus longtemps ; aussi trouvons -nous SÉANCE DU 22 AVRIL 1864. 141 trés-souvent des hybrides parmi les genres dont les nombreuses espèces croissent en société el fleurissent en méme temps, comme les Cistes, les Chardons, les Sauges, les Verbascum, etc. NOTE 6, p. 130. Rosa. Les diverses espèces du genre Rosa allirérent notre attention : nous fümes surtout étonné du port qu'affectaient ces arbrisseaux si répandus en France: dans quelques espéces le tronc était nu, lisse, blanc et gros comme la moitié du bras, d'une hauteur de 4 mètre 50 cent. à 2 mètres, et le plus souvent ramifié au sommet, simulant ainsi un petit arbre dont on ne pourrait atteindre les branches. j Ce genre présente tant de difficultés pour en déterminer sûrement les nom- breuses espéces, qu'il ne nous est pas possible, vu l'absence de fruits sur nos échantillons, de leur donner un nom. Toutefois, pour ne pas perdre le résultat de cette première observation, et surtout pour appeler sur ces plantes l'attention des botanistes, nous les rapporterons provisoirement à des espèces déjà connues ; ce sera un premier pas de fait pour des études à venir. M. Déséglise a bien voulu nous préter son concours éclairé pour ces déterminations. L'espèce la plus belle que nous ayons vue est le Rosa rubrifolia Vill. var. B hispidula Ser. in DC. Prodr.; elle varie à petites et grandes fleurs, les feuilles aussi présentent les mémes variations ; puis cà et là les : Rosa comosa Rip.? Rosa verticillacantha Mér.? — coriifolia Fries — canina var. inermis Déség. — dumetorum Thuill. — affinis Sternb. — Reuteri Godet — dumalis Bech. — rubiginosa L. — densa Nob. Ce dernier Rosier ne peut se rapporter à aucune espéce à nous connue; ila des aiguillons trés-grands, très-larges et très-crochus ; les feuilles toutes petites glanduleuses et hérissées sur les deux faces; les stipules larges à oreillettes divergentes glanduleuses; les pétioles glanduleux avec des aiguillons fins et droits; les péd les hérissés-glanduleux ; les fleurs solitaires ou par trois, très-petites ; le calice ovoide, rétréci au sommet, glabre, à sópales longs à divisions peu nombreuses longues ciliées-glanduleuses : les pétales (égalant à peine les sépales) rose carminé; la tige rameuse dés la base, à rameaux nombreux, tor- tueux, trés-embrouillés, buissonnant beaucoup ; c'est pour cela que nous lui avons donné le nom de Rosa pensa Nob. NOTE H, p. 130. Saxifraga longifolia Lap. Hist. abr. p. 223; Fl. pyr. tab. xt. Cette Saxifrage, une des plus grandes et des plus belles du genre, est très- commune dans la vallée de Lessera, jusques au-dessous de la Penna-blanca; dans les différentes conditions où elle se trouve dans cette vallée, elle offre trois variétés remarquables : 4° le type, qui en moyenne peut avoir de 3 à 5 décimétres de hauteur, atteint quelquefois jusqu'à un mètre ; 2° une forme à inflorescence en ule, par la cassure de l'axe central ou par son atrophie occasionnée par la piqûre d'un insecte ; 3° une forme naine et exiguë, qui n'atteint pas plus de 5 à 40 centimètres, quoique affectant les mêmes caractères que le type et croissant souvent dans les mêmes lieux. 149 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOTE 1, p. 130. - Euphorbia Characias L. Cet Euphorbia, déjà signalé à Castanèse, atteint, dans la vallée de Lessera, les limites les plus élevées où il ait été encore observé (900 à 1000 métres au- dessus du niveau de la mer); il ne vient qu'à 480 mètres sur le mont Ventoux, d'après M. Martins, et à 98 mètres sur l'Etna, selon M. Alph. De Candolle. Mais il est probable que cette plante obéit à l'influence chimique du calcaire, plutôt qu'à l'action physique de l'altitude. NOTE J, p. 130. Orobanehe Hsenseleri Reut, in DC, Prcdr, XH, p. 22? Nous avons accompagné la mention de cette plante d'un signe de doute, parce que, après l'avoir déterminée ainsi, nous l'avons soumise à M, Reuter, le savant graphe des Orobanchées du Prodomus, qui, avec son obligeance ordinaire, nous a transmis la note suivante : « Votre plante parait très-voisine, par les » principaux caractères, dé l'O, Hænseleri ; elle en paraît différer par les fleurs » plus grandes, les sépales plus larges, moins profondément bifides, à nervüres » plus hombreuses ; ma plante éroissait sur les racines Œ Helleborus fatidus L. » Quand nous avons récolté la nôtre, nous avons pensé qu'elle croissait sur les racines du Buis. Ces caractères suffisent-ils pour créer une espèce nouvelle? Nous ne le pensons pas, et nous préférons là réunir à l'Hænseleri jusqu'à ce que de nouvelles recherches nous permettent de les mieux séparer. En attendant, voici les principaux caractères de notre O; flcnseleri ; les bota- nistes qui ont vu la plante de M. Reuter des environs de Grenade les compareront, Fleurs trés-grandes, coutbées mais rion inclinées, couleur euir foncé, pubes- centes-glanduleuses ; bractées dures, coriaces, égalant les fleurs, brunes ou brun rougeâtre; étamines à filets rouges insérés sur le tiers inférieur de la Corolle, hérissés sar toute leur longueur: pistil à stylé rouge vineüx ; stigniáte ane livide; cet organe est trés-petit vu les grändes proportions des fleurs. ante de 2 à 3 cenlimétres. Tiges épaisses, rouge foncé, à fleurs trós-nom- breuses et serrées, | NOTE K, p. 130. Erodium maerzadenum L'Hér. Ger, tab, i (E. radicatum Lap. Fl. pyr. tab. 1}, Cette belle espèce, indiquée par Lapeyrouse dans plusieurs localités des hautes Pyrénées, a été découverte dans la vallée de Lessera par M. Paul Boileau père; depuis, M. Fourcade, vétérinaire et zélé botaniste à Luchon, nous en a donné des échantillons provenant d'Esquietry, où personne ne l'avait encore signalée. P NOTE L, p. 134. Dianthus ftequienti G.G. FI. Pr, t, I, p. 234. Le D. Requienit a été publié par MM. Grenier et Godron dans leur Flore de France, mais ils en ont donné tine description si incomplète qu'il nous eût été impossible dë reconnaitre cette plante sans le secoats de M. Grenier, qui, avéc son obligeance habitaelle, a bien voulu nous guider dans cette détermination. Le D. ftequienii, dont nous donnons üne description plus complète, faite sür la plante vivante, se trouve à Castanése sous deux fortes remarquables, qui pourraient induire en erreur les botanistes, si l'on attachait, comme nous l'avions SÉANCE DU 22 AVRIL 1864. 143 fait d'abord, trop d'importance aux écailles du calice. Dans lé type, ces écailles sont longues, élalées et herbacées: dans la variété que nous avons donnée à nos amis sous le nom de D. cognobilis Nob., elles sont plus petites, moins longues, appliquées et non herbacées. Voici d'ailleurs la description : Draxruus ReQuieNi G.G., — Une ou rarerient deux fléurs solitaires aui sommet des tiges; pédoncule de la seconde fleur ézalant le calice; écailles éalicinales atteignant le tiers du tube du calice, étalées, herbacées, ovales-laticéolées, insensiblement aiguës, surmontées d'une courte aréte aiguë} calice allongé, strié, un peu atténué au sommet et à la base; dents lancéolées, scarieuses atix bords, aiguës non mucronées; pétales non contigus, à limbe obové, irréguliérement denté, jamais entier, glabre à la gorge, trois fois plus court que l'onglet; anthéres allongées ; filets blanchâtres au sommet, purpurins à la base, pálissant aprés l'anthése; ovaire atténué à la base, renflé au sommet, avec un sillon ati milieu. Feuilles roides, courtes, vert-jsunâtre, non glauques, planes, à nervure dorsale très-saillante, non striées en dessous, un peu rudes sur les bords, non inserisi- blement subulées dés la base (le sommet seul est aigu et lä pointe rion résistanité). La souche cst vivace, épaisse, ligneuse, à divisions ligneuses émettátit des tiges qui se terminent par des rameaux feuillés, tantôt stériles, tantôt floriferes; mais chaque division a toujours deux ou plusieurs rameaux floriféres; il n'y à pas non plus de rameaux stériles couchés qui fleurissent l'année suivante. Planté d'un vert gai formant gazon. Tiges de 6 à 12 centim., non añguleuse Habite le sommet de Castanèse, où elle abonde j Var. B cognobilis Nob. (D. cognobilis, olim ad amicos). Écailles calicinales appliquées membraneuses non herbacées; tiges souvent biflores. Biañthus pungens var. G insignitus Nob. (D. insignitus, olim ad amicos). Nous réunissons cette plante, comme variété, au D. pungens de MM. Grenier et Godron, jusqu'à cé que de nouvelles observations nous permettent, de mieux la caractériser. Toutefois elle diffère de la plante des Pyrénées orientales par ses liges souterraines trés-courtes, offrant à peine quelques rosettes de feuilles stériles; par ses tiges courtes toujours uniflores, lisses; par les écailles cali- cinales atteignant le tiers da tube; par son calice non atténué au sommet, égal 3 la base; par les dents du calice profondes, scarieuses aux bords, un peu ciliolulées et mucronées, etc. Ce Dianthus est commun à Castanése et parait avoir été confondu avec. le D. Reguienii par M. Zetterstedt, car il dit ce dernier très-rate; il ne l'a méme pas trouvé, tandis que celui-ci est, selon lui, trés-abondant; ils sont aussi communs l'un que l'autre et viennent dans les mêmes lieux. NOTE M, p. 131. Polygata alpestris var. pyrenaica Nob. (P. hospita Heaff, Énum, pl. Bun. Tem. p. 34?). La cible de cette plante est une de celles qui nous ont le plus embar . rassé; nous devons méme avouer que, après avoir étudié, sur Ie sec il est vrai, toutes les espèces européennes que nous avons pu nous procurer, nous avons vu du doute et b p d'hésitation dans les diag des auteurs; il serait à desirer qu'un travail comparatif de toutes les espèces fût entrepris pour étudier ce genre et faire profiter les botanistes de tout ce qu'on sait aujourd'hui sur les caractères qui doivent servir de base à la distinction des espèces nombreuses qui le composent. 144 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Une chose surtout nous paraît devoir nuire beaucoup à la détermination des espèces du genre Polygala, c'est que la plupart des descriptions des P. vulgaris et amara, par exemple, reposent sur des caractères tellement vagues et incer- tains qu'ils peuvent s'appliquer à plusieurs espèces toutes plus différentes les unes que les autres ; ce n'est guère que dans les ouvrages modernes qu'on trouve des détails précis, ne laissant aucun doute sur quelques espéces. Le Polygala de Castanèse appartient certainement au groupe du Polygala amara Jacq.; mais, outre qu'il n'a pas la moindre saveur amère, il a des 1ap- ports plus intimes avec le Polygala alpestris Rchb., considéré généralement aujourd'hui comme une bonne espèce; si l'on prend pour base la descrip'iou qu'en donneM. Reichenbach (Fl. exc. p. 350), ce rapprochement serait à l'abri de toute contestation ; il en serait de même si l'on ne considérait que les quelques mots par lesquels MM. Grenier et Godron caractérisent le Polygala alpestris Rchb. Mais il n'en est pas ainsi si l'on compare entre eux les nombreux échantillons répandus sous ce nom dans les herbiers, et distribués par de savants botanistes ; comparaison qui nous a conduit à trouver plusieurs espèces cor- fondues sous le nom de Polygala alpestris Rchb. Mais, ne voulant pas prolonger cette note au delà de la plante de Castanèse, nous allons en donner la description exacte et nous borner ensuite à discuter les caractères qui la séparent de ses congénères. Fleurs grandes (6 à 8 millimètres), en grappe terminale, condensée, très- courte, nes'allongeant pas; bractées latérales beaucoup plus courtes que les pédi- celles,.la moyenne l'égalant au contraire ; ailes elliptiques, aussi larges que la capsule, munies de trois nervures, les latérales seules ramifiées ; capsules plus courtes que les ailes, glabres ; graines trés-hérissées de poils blancs; arille quatre fois plus court que la capsule ; feuilles inférieures jamais en rosette, manquant à la floraison; les caulinaires inférieures ovales-arrondies, alténuées en pétiole court, arrondies au sommet ; les supérieures plus rapprochées, plus k ; du double plus grandes, elliptiques-lancéolées, obtuses, contigués à la grappe qu'elles dépassent avant l'entier épanouissement de cette dernière; racine pivo= tante ; souche presque ligneuse, émettant plusieurs tiges de 5 à 40 centimètres de hauteur, dressées. Dés que la grappe centrale a terminé son évolution, il pousse de l'aisselle des feuilles supérieures plusieurs rameaux secondaires, dont les deux plus vigoureux se développent et donnent à leur tour de nouvelles feuilles 9t des grappes semblables aux premiéres; ce développement se fait avec une grande régularité jusqu’à l'épuisement des tiges ; c'est une sorte de cyme dicho- m qui, au lieu d'être constituée par des fleurs, est formée par des grappes de eurs. Ce développement des rameaux secondaires se présente dans quelques autres espèces de ce genre, mais nous ne l'avons pas vu aussi prononcé que dans la plante de Castanèse, à l'exception peut-être du Polygala hospita Heuff., où nous avons pu constater le même mode de végétation. Les caractères de la plante qui nous occupe la rapprochent, comme il est facile de le voir, des Polygala alpestris Rchb. et hospita Heuff.; nous croyons cependant devoir la distinguer de ces deux espèces, Le Polygala alpestris Bchb. difère du nôtre par ses feuilles inférieures en rosette (4); par les supérieures moins inégales; par ses fleurs plus petites, en grappes plus allongées et plus étroites; par ses ailes plus petites ainsi que la (1) Koch (Syn. ed. 2, p. 100) dit que ce caractère n’est pas constant ; toujours est-il que, dans la plante de Castanèse, les rosettes de feuilles manquent toujours. SÉANCE DU 22 AVRIL 1864. 145 capsule ; par ses rameaux secondaires très-peu marqués, à peine fleuris ; enfin par ses tiges pubescentes, Le P. hospita Heuff,, quoique plus rapproché, nous paraît se distinguer par ses fleurs plus grandes et moins nombreuses, par ses feuilles moins inégales en général, moins allongées, les inférieures plus arrondies ; par ses tiges plus ro- bustes, plus lig et très-pub M. Zetterstedt anommé cette plante Polygala calcarea Schultz, en lui réunissant. une autre espèce commune à Rencluse de la Maladetta ; cette seconde mériterait en effet ce nom, si MM. Songeon et Perrier n'avaient pas établi leur Polygala alpina (in Bill. Ann. Fl. Fr. et Allem. p. 187) auquel la plante de Rencluse se rapporte exactement. Ce Polygala offre aussi un caractère remarquable dans le développement des tiges, que n'a pas le P. calcarea Sch., et qui le distingue parfaitement de cette derniére espèce. NOTE N, p. 131. Galium Marchandi Rem. et Sch. (G. Lapeyrousianum Jord. Obs. pl. Fr. WI, p. 454. — G. papillosum B hirsutum Clos, Rev. herb. Lap. p. 16). Celte plante se trouve dans plusieurs localités pyrénéennes ; elle fut signalée pour la premiére fois par Lapeyrouse (Hist. abr. supp. p. 28) sous le nom de Galium hirsutum; mais, ce nom ayant été déjà donné à plusieurs espéces du méme genre, Ræmer et Schultes, d'après M. Bentham, lui donnèrent le nom de Galium Marchandi en l'honneur de Marchand qui l'avait le premier découverte à Héas ; depuis, M. Jordan, daos ses savantes Observations. sur quelques plantes critiques de. France, l'a décrite sous le nom de Galium Lapeyrousianum, en la réunissant à une variété glabre qui est plus commune sur les hauts sommets des environs de Luchon que la forme hérissée ; l'une et l'autre variété viennent en- semble à Castanése. Y a-t-il une seule espéce ou deux, ou bien deux variétés? Dans tous les cas, ce n'est pas une variété du Galium papillosum, que nous n'avons Yu que dans les Pyrénées orientales, où il est même peu répandu. Dans les Pyré- nées centrales, comme à Castanése, il est remplacé par le G. Nouletianum Baill. et Timb., qui a des papilles sur les feuilles inférieurés, mais bien différent par les autres caractéres du véritable G. papillosum Lap. qui nous parait encore peu connu. NOTE 0, p. 131. Galium erectum f alpinum Nob. Nous désignons par ce nom un Galium déjà signalé à Castanése par M. Zet- terstedt (Cat. pl. Pyr. p. 129). Il a, comme ce savant botaniste l'a observé avec raison, la panicule trés-étroite, et les feuilles presque linéaires ; mais dans nos échantillons les tiges sont glabres à la base. Bien que nous n'ayons pas à notre disposition des échantillons assez complets, nous croyons que ce petit Galium doit ‘être distingué de la plante connue en France sous le nom de G. erectum Huds. Aux caractères indiqués par M. Zetterstedt nous ponvons ajouter les suivants : la souche pousse plusieurs tiges d dressées, de 4 à 2 décimétres de hauteur, pourvues dés la base de petits rameaux non florifères trés-rapprochés ; les feuilles sont linéaires et souvent renversées; à chaque verticille supérieur, poussent deux rameaux fleuris opposés, trés-courts; fleurs blanches à corolle à lobes apiculés ; panicule très-appauvrie. T. AL (séances) 10 146 - SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOTE P, p. 132. Gentiana lutea L. el Burseri Lap. Le Gentiana lutea descend au-dessous de la région alpine inférieure, tandis que le Burseri abandonne rarement les prairies de la région supérieure ; quel- quefois, comme à Castanése, ils viennent ensemble. Dans ces conditions on trouve entre eux des formes intermédiaires que M. Zetterstedt considère comme des hybrides de ces deux types, dans lesquels ces deux plantes jouent alternativement le róle de pére ou de mére. Ces circonstances jetteraient quelquefois du doute dans la détermination de certains échantillons, si l'on n'était pas prévenu. NOTE Q, p. 131. Nous avons dit ailleurs (Sept. Congr. pharm. p. 144) que le Scleranthus uncinatus Schur, que nous avions indiqué par erreur au col de Bacibé, prove- nait du port de Vénasque, et que celui de Castanése devait être rapporté au S. perennis L. NOTE R, p. 133. Ononis arachnoidea Lap. Hist. abr. p. 409. Nous considérons cette plante comme une bonne espèce, bien différente de toutes les formes de l’O. Natrix L. Lapeyrouse l'a trés-bien distinguée, ainsi que l'Ononis picta, qui nous paraît devoir être aussi distingué. Cependant MM. Gre- nier et Godron (Fl. Fr. I, p. 369) ne considèrent la première que comme une simple forme du Natrix, et la seconde comme une variété; nous reviendrons plus tard sur ces deux plantes curieuses. NOTE S, p. 133. Saxifraga mixta Lap. (S. ciliaris Lap. Hist, abr. suppl. p. 58). Le Saxifraga mixta Lap. a été jusqu'à ce jour mal à propos confondu avec le S. pubescens Pourr. (Act. Acad. Toul. sér. 4, t. II, p. 327). De Candolle semble être le premier qui ait fait cette confusion ; celte manière de voir a été suivie par la plupart des floristes francais, méme les plus récents ; M. Boissier est le seul à nous connu qui ait distingué sürement la plante si bien figurée par Lapeyrouse. Quand De Candolle eut réuni le Saxifraga mixta au S. pubescens, Lapeyrouse protesta avec raison contre celle réunion; mais, dans son Supplément, il. en sépara le Saxifraga ciliaris, qui nous paraît en être une forme exigué, comme sa variété 6 major une forme luxuriante à tiges et fleurs plus développées. Le Saxifraga ciliaris Lap. est commun au port de Vénasque et à Caslanése ; M. Bentham lui donnait pour synonyme (avec doute il est vrai) le S. androsacea ; d'autres, au contraire, en ont fait une variété du S. grenlandica, Nous croyons pour notre part que c'est une variété du S. mizta. Dans la monographie des Saxifrages, tab. xxi, Lapeyrouse donne une figure du Saxifraga mista B major que nous avons retrouvé dans la vallée de Burbe, et qui mériterait bien mieux, selon nous, le titre d'espèce que le ciliaris ; nous aurons occasion de revenir un jour sur cette plante critique. f NOTE T, p. 134 Rosa cerasifera Nob. à Arbrisseau à rameaux courts; trés-feuillés; aiguillons épais, blancs, durs, SÉANCE DU 22 AvRIL 1864. 147 larges à Ja base , quelquefois géminés; feuilles à pétiole tomenteux inerme, à 7 folioles presque sessileselliptiques, là terminale atténuée à la base, fermes pu- bescentes en dessus, velues et tomenteuses en dessous, dentées à partir des trois quarts du limbe; dents simples ouvertes non mucronées ; stipules trés-larges par les feuilles; tube du calice gros, globnleux, un peu pruineux, jaunâtre ; sépales pinnatifides, tomenteux en dedans, glanduleux en dehors, à appendices longs, égalant la corolle, réfléchis aprés l'anthèse (paraissent persistants ?); styles hérissés ; fleurs rose carminé. Ce Rosier est trés-abondant dans les haies sur la route de Vénasque à Sarlé ; il est trés- précoce, car il était beaucoup plus avancé que tous ceux que nous avons rencontrés dans ces régions. $ Par ses styles hérissés et ses feuilles velues, ce Rosa doit rentrer dans la groupe: des Canine; section E, établie par M. Déséglise, et doit prendre place à côté des Jt. corymbifera Borkh., collina Jacq. , Deseglisei Bor. H présente aussi quelques analogies (le port, le faciès) avec les R. coriifolia Fries et dumetorum Thuill. Il ne nous est pas cependant possible de le réunir à aucune de ces espéces ; en effet, le R. Deseglisei, qui est celle qui, à notre avis, s'en rapprocherait le plus, diffère de notre cerasifera par ses viguillons courts et crochus ; par ses folioles des feuil:es arrondies plus petites de moitié, pétiolulées, et à dents se pro- longeant beaucoup plus bas sur le limbe (dents moins profondes mucronéss) ; par ses stipules étroites, entières, à oreillettes plus longues; par ses pédoncules velus-glanduleux, non spi ; parle tube du calice ovoïde, glabre, non pruineux; par ses sépales à appendices courts, ses fleurs rose clair, son fruit ovoide plus petit, Les tiges sont en outre; plus longues ,. les. rameaux : plus longuement nus, etc. Le 4t. coriifolia Fries, abondant aussi dans les environs de la ville de Vénasque; se sépare du cerasifera. par ses rameaux moins trapus et feuillés ; par ses aiguil- S crochus ou inclinés; par ses folioles plus arrondies, petiolulées, dentées tout autour jusqu'à la base du limbe, non atténuées (dents simples moins Ouvertes mucronées); par. ses stipules entières moins divergentes; par ses pédoncules lisses, par le tube du calice glabre noirâtre ; par ses sépales glauduleux en dehors: Le Rosa cerasifera Nob. a encore quelques caractéres communs avec le R. resinosa Sternb. ; mais celui-ci diffère par ses pétioles velus-glanduleux un peu aiguillonnés,. par ses folioles arrondies à la base, toutes dentées jusqu'à la nais- Sance des pétioles, finiment velues à villosité brillante, doublement dentées aux rds, à nervures saillantes et chargées de glandes odorantes; toute la plante est d'ailleurs plus velue et même tomenteuse. NOTE U, p. 134. . Dianthus fallens Nob. in ull. Soc. bot. Fr, t. V, p. 329. Á Nous avons donné (loc. cit.) ce nom à un Dianthus que nous avions trouvé autrefois sur le versant méridional de la Penna-blanca. M. Loret avait trouvé quil était semblable à celui que MM. Grenier et Godron avaient nommé D. tener Balb.; il appuyait cette opinion sur un échantillon de la plante de Vénasque qu'il avait en herbier eL qui était. identique avec la. nôtre, De notre. oóté, nous étions arrivé aux mêmes conclusions, en étudiant la description qu'ont donnée 148 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de leur D. tener ces savants botanistes. Aujourd'hui nous venons compléter nos renseignements par l'étude attentive de la plante de Vénasque, prise dans la méme localité. d Le Dianthus fallens vient en abondance dans les pelouses herbeuses, le long du chemin qui va de Vénasque au village de Sarlé ; il n'est mélangé avec aucune autre espéce de ce genre ; il n'y a donc rien qui prouve qu'il puisse étre le résul- tat d'une fécondation croisée du D. monspessulanus avec un autre OEillet, comme semblent le croire MM. Grenier et Godron (Fl. Fr.). Sur ce méme chemin, nous avons vu quelques individus du D. prolifer L.; mais là oü est le fallens ces deux Dianthus manquent totalement. Aux caractères que nous avons déjà donnés pour distinguer notre Dianthus de ses voisins, nous ajouterons les suivants : Souche formée par une racine pivotante, d'oü poussent une grande quantité de tiges souterraines qui vont dans tous les sens; ces tiges, arrivées à la surface du sol, poussent des rosettes de feuilles de l'aisselle desquelles on voit sortir des tiges florifères ; les rameaux souterrains sont gréles, tortueux, couverts des débris de quelques feuilles bractéales, dont elles sont couvertes dans leur jeunesse, tandis que les floriféres sont uni-biflores ; les écailles calici sont ordinai de deux sortes : les plus intérieures sont longues, herbacées; les extérieures sca- rieuses aux bords, non herbacées, atteignant le milieu du tube ; la corolle varie de grandeur, mais n'égale pas cependant celle du pessuli ; elles sont ordinairement très-petites et les dentelures peu profondes. Quand à la réunion avec le D. tener Balbis, nous n'en parlons pas, parce qu'il est démontré par. notre premier travail que cette réunion est impossible ; aujour- d'hui encore nous en sommes plus convaincu par la confrontation que nous avons pu faire des échantillons authentiques de ces deux plantes. NOTE v, p. 136. Gentiana tenella Rottb: M. Zetterstedt avait indiqué cette plante autour des quatre lacs de Vénasque , où nous n'avons rencontré que des échantillons exigus de G. nivalis; de plus M. Lezat nous a fait voir des échantillons semblables à ceux qu'il a donnés à M. Zetterstedt et que ce dernier a nommés tenella, qui ne sont encore qu'une forme du nivalis. Il faut donc, jusqu'à nouvelles preuves, exclure le G: tenella des plantes spontanées aux environs de Luchon, mais non de celles des Pyrénées, car la plante indiquée par M. Arrondeau au port de Saldin, situé entre l'Andorre et l'Ariége, d’après MM. Grenier et Godron, est bien le G. tenella Rottb. SÉANCE.DU 13 MAI 1861. PRÉSIDENCE DE M. CORDIER, VICE- PRÉSIDENT. M. Cordier, en prenant place au fauteuil, présente les excuses de M. Ramond, président de là Société, empêché de se rendre à la séance. i M. A. Gris, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 22 avril, dont la rédaction est adoptée: SÉANCE DU.13 Mar 1864. 149 Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame l'admission de : M. MauFRA aîné, propriétaire, à Sceaux (Seine), présenté par MM. Boisduval et Duchartre. M. le Président annonce en outre une nouvelle présentation. Lecture est donnée d'une lettre de M. Cauvet, qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres. Dons faits à la Société : 4° Par MM. Brongniart et Decaisne : Annales des sciences naturelles, 5* série, t. I, livr. 4. 2 De la part de M. Ch. Martins : M éléments de Bot , par Ach. Richard, avec des notes de M. Martins. 3° De la part de MM. Sauzé et Maillard : Catalogue des plantes phanérogames du département des Deux-Sèvres. 4° De la part de M. V. Payot : L Abeille de Chamonix, mai 4864, deux numéros. 5° De la part de M. Speci oræ crypt: septem. insularum. yptog 6^ En échange du Bulletin de la Société : Linnea, Journal fuer die Botanik, 1863, livr. 3 à 5. Atti dell T. R. Istituto veneto, t. VIII, livr, 10, et t. IX, livr. 1 à 4. Pharmaceutical journal and transactions, mai 1864. Bulletin de la Société des Sciences de l’ Yonne, 1863, 4° trimestre. L'Institut, avril et mai 1864, trois numéros. 4 M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture de la note suivante, qui lui a été adressée par M. Édouard André, secrétaire de la Société impériale et centrale d'Horticulture : SUR UN PHÉNOMÈNE PRÉSUMÉ DE F ÉNOGÉNÈSE, par MK. Éd ANDRE. (Paris, mai 1864.) Dans une des serres du jardin de la Société zoologique d'acclimatation, fructifia, en septembre 1861, un Zamia (Æ phalartos) Altensteinii, de la 150 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. collection Linden, dont M. Mathieu me remit neuf graines entourées de leur arille écarlate. Semées aussitôt, en terre de bruyère, elles restèrent saines pendant six semaines environ, et vinrent à pourrir en. commencant vers la partie où l'embryon aurait dû se trouver s'il y avait eu fécondation. Une seule de ces graines montra un rudiment de plumule, que j'entourai, mais inutilement, de tous les soins ; elle noircit bientôt comme les autres, et mon espoir en cette preuve si remarquable de parthénogénèse fut déçu. "Toutefois, le fait est exact; il y a eu germination, et c’est l'important. Que la fécon- dation n'ait pas eu lieu, je ne pourrais l'affirmer ; mais je penche à le croire. Il y avait bien, dans les serres voisines, des Ceratozamia mexicana ou muri- cata, qui produisaient tous les ans des épis de fleurs màles ; et, si l'on con- sidere que, dans les Conifères, si voisines des Cycadées, il's'écoule parfois un an entre l'émission du pollen sur les cônes et la fécondation des ovaires, il pourrait bien se faire qu’un fait analogue se fût produit ici; mais, je le répète, ce fait me paraît difficile à admettre, et voici pourquoi : A la Muette, tous les deux ans, nous voyons fleurir un Ceratozamia mexicana femelle ; tous les ans, un autre exemplaire de C. mézicana, mâle, développe une ou deux inflorescences. Le pollen de celles-ci est trés-abon- dant; pendant plusieurs années, je l'ai recueilli avec soin, et, depuis le moment où le cône femelle se montrait jusqu'à son complet accroissement, je le saupoudrais tous les quinze jours avec des flots dudit pollen. Mais il m'a été impossible d'opérer une fécondation réelle : les fruits márissaient en ap-. parence fort bien, et il se développait dans leur intérieur une matière farineuse abondante. Une fois, entre autres, un de ces cónes mürit complétement; il fut facile de s'en convaincre par la chute normale et successive de toutes les écailles qui recouvraient les graines, parfaitement constituées. La partie infé- rieure de ces écailles charnues, l'arille blanc qui entourait les graines, l'axe lui- méme du cóne étaient posés de cette sub farineuse, très-ab A offrant une saveur de farine de Mais, acidulée, beaucoup plus fine, et vrai- ment très-bonne à manger. Le cône contenait plus de trois cents graines, de la grosseur et de la forme d'un gros gland de Quercus pedunculata. Elles furent toutes semées, dans diverses situations, exposées à des températures également variées, Aucune ne germa, bien que plusieurs fassent restées sans se corrompre pendant plus de six mois, J'en conclus que, si la fécondation, n'avait pu se produire sur une plante dont j'avais saturé les inflorescences femelles du propre pollen de l'espéce, à plus forte raison elle n'avait pu avoir lieu sans le secours de l'homme sur le pied de Zamia Altensteinii du jardin d'acclima- tation. : : J'ignore si la question de la parthénogénése divise encore les savants. Quant à moi, qui n'ai d'autres prétentions là dessus que de signaler un fait ; je ne me permettrai pas d'en tirer la moindre conséquence pour ou conitre l'adoption de ce phénomène. 3 T SÉANCE DU 13 mat 1864. 151 M. A. Gris, secrétaire, donne lecture de la communication sui- vante, adressée à la Société par M. J.-B, Verlot : EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. J.-B. VERLOT A M. DE SCHŒNÉFELD. Grenoble, 30 mars 4864. adi Un de mes amis m'a communiqué dernièrement un manuscrit de Villars, notre célèbre botaniste dauphinois ; c'est un mémoire écrit pour être adressé à l’Institut, et intitulé : Voyage de Grenoble à la Grande-Chartreuse, le 8 messidor an XII, J'ai fait une copie des parties dè ce mémoire, les plus intéressantes au point de vue botanique (en négligeant tout ce qui concerne la minéralogie et la géologie), et je m'empresse, avec l'autorisation du proprié- taire de l'autographe, de vous envoyer cette copie, espérant que, si vous voulez bien la communiquer à la Société botanique, la narration et les diffé- rents faits signalés par Villars intéresseront nos savants confrères. Il n’est pas bien certain que ce travail de Villars ait été communiqué à l'Institut; car on se demande pourquoi, s'il l'avait. été, l'Institut ne l'aurait pas gardé. On trouve seulement écrits en tête de la première page (par une main autre que celle de Villars)ces mots : « Arrivé le 10 thermidor an xii.» Est-ce là la date de l'arrivée du mémoire à Paris ? Je l'ignore. Mais, en com- pulsant les procès-verbaux de l'Institut de l'an xi, on parviendrait peut- être à savoir s'il a été réellement présenté à la savante compagnie. ` Parmi les plantes citées dans ce mémoire, les plus intéressantes à mon avis sont : ; è 4° Le Salix appendiculata Vill., qui, comme le pense M. Grenier (F7. de Fr. II, p. 135), est identique avec le S. grandifolia Seringe. Le nom donné à la plante par Villars devra assurément, en raison de'sa date (1789), être préféré à celui de Seringe. 2° Le Gentiana hybrida Vill: , que Villars dit avoir trouvé dans les mon- tagues granitiques d'Uriage, Allevard, etc. Cette forme est mentionnée dans le Prodromus (t. IX, p. 87) par M. Grisebach, qui s'est aidé de ce que Villars en a communiqué et que Romer a publié, en 1809, dans son livre intitulé : Collectanea ad omnem rem botanicam spectantia, MM. Grenier et Godron n'en parlent pas dans leur Flore de France. 3° Le Draba OEderi. La description qu'en donne Villars semble s'appli- quer à la plante qu'on nomme aujourd'hui Draba nivalis DC. et que nous avons trouvée ensemble, en 1860, dans notre course au Lautaret et au Gali- bier. Mais quel est l'auteur de ce nom de Draba QE deri, que Villars n'in- dique que par l'initiale F et le n° 142 ? Si l'on pouvait s'assurer du nom de cet auteur, il est évident que le nom de Dr. GE deri devrait, par droit d'an- - 152 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tériorité, être préféré à ceux de Dr. nivalis Willd., Dr, nivalis DC. Syst. et Dr. Johannis Koch (1). Quant aux citations des Æheum compactum, Rh. Rhaponticum et Pole- monium ceruleum, elles concernent des plantes échappées des cultures du couvent; il en est de même du Dianthus barbatus signalé par Mutel dans sa Flore du Dauphiné (édit. 2). Aujourd'hui, on ne retrouve aucune trace de de ces espèces à l'état sauvage. VOYAGE DE GRENOBLE A LA GRANDE-CHARTREUSE, LE 8 MESSIDOR AN XII (27 JUIN 1804), par D. VILLARS (2). Arrivé le 10 thermidor an xti Sumus plerique ut peregrina et admiremur et (29 juillet 1805.) veneremur, et ea quæ in nostro sunt conspecta negligamus. ji ScirEUcuz.. Itin. alp, pref. 4. Le méme jour que les papiers publics annoncerent à Grenoble la mort de l'intrépide et savant Humboldt (3) à Acapulco, était destiné pour un voyage à la Grande-Chartreuse, Depuis vingt-cinq ans que j'habite Grenoble, j'y en ai fait plus de dix, avec divers savants de diverses nations. Ce pays, intéressant par son voisinage, par son élévation, ses vastes forêts, ses sites et ses produc- tions naturelles, offre toujours un nouvel intérêt. à La Chartreuse, rendue célèbre depuis 4100 par son fondateur , par la soli- tude, par l'isolement et le silence qui y règnent, le fut encore par le nombre de savants et par les botanistes que ce désert attira, mais surtout par les plantes rares qu'il produit. Les manuscrits de Richer de Belleval, que posséde et qu'a fait imprimer en partie le professeur Gilibert (de Lyon), nous ont appris que Belleval, fon- dateur du Jardin de botanique de Montpellier sous Henri IV, en 1610 vint * ` (4) Note de M. de Scheenefeld. — Suivant le désir de M. Verlot, j'ai fait quelqnes recherches sur le nom de Draba OEderi, mais je n'ai pu le trouver dans aucun livre. Cependant l'abréviation de Villars, F. 142, me parait signifier simplement figure 142. De plus, Villars nous dit que Willdenow (Sp. II, 427) a considéré cette plante comme synonyme du Dr. nivalis. Or, dans le Flora danica, précisément à la planche 149, se trouve représenté un Draba stellata, cité par Willdenow (Sp. 1, 427) comme synonyme de son Draba nivalis. Je suis donc porté à croire que le nom de Dr. OEderi a été créé par Villars lui-même pour désigner le Dr. stellata du Flora danica (recueil qui a été longtemps publié sous la direction d'Œder) et pour le distinguer du Draba stellata Jacq. et du Dr. stellata Wahlenb. Il est probable aussi que ce nom de Dr. OEderi n'existe nulle part ailleurs que dans le curieux autographe inédit que M. Verlot a bien vouln nous mettre à même de publier. (2) Extrait d'un mémoire manuscrit de Villars, ` appartenant aujourd'hui (1864) à M. Eugène Chaper. (de Grenoble). - (3) L'annonce de la mort d'Alex. de Humboldt, à laquelle il est fait allusion ici, était heureusement une fausse nouvelle. L'illustre savant a encore vécu pendant cinquante- cinq années depuis celte époque, et n'est mort qu'en 1859, : (Note de la Commission du Bulletin.) SÉANCE DU..13 Mar 1864, 153 herboriser à Arpizon, à la Ruchère et à Charmant-Som, pendant le mois de juillet 1618. ' Les manuscrits de Plumier qui existent à Paris nous ont appris que ce vé- nérable botaniste visita la Chartreuse vers 1679. Le Theatrum botanicum de Pierre Bérard, pharmacien à Grenoble, en 7 vol. in-folio, datés de 1653, que possède la bibliothéque publique de cette commune, font plusieurs fois mention des plantes de la Chartreuse. Pierre Bellon (du Mans), en 1543, avant d'aller en Égypte et en Orient, ainsi que Tournefort, en 1680, vinrent visiter nos plantes des Alpes. Antoine et Bernard de Jussieu, et Goiffon, visitèrent nos Alpes au com- mencement du xvni’ siècle, ainsi que Barrelier. Le professeur Desfontaines, en 1778, et son collègue Labillardière, en 1786, tirent les mémes voyages aux Alpes avant d'aller en Afrique. Sous tous. ces rapports, il devenait intéressant de vérifier si la nature, fidèle à son plan, aurait conservé, sur les mêmes montagnes, les mêmes plantes que ces savants y avaient observées depuis plus de deux siècles. La plupart de ces savants ont payé leur tribut à l'humanité, La nature, comme son auteur, est immuable; elle varie, mais elle est constante dans ses productions, lorsque la main de l'homme ne vient pas bouleverser et troubler sa marche. Nous dirons bientôt à quoi tient la régularité des productions végétales à la Chartreuse. Mais la perte de Humboldt, toujours présente à notre souvenir, a mis le deuil dans le cœur de tous ceux qui, quoique moins courageux et moins favorisés par. la nature et par la fortune, parcourent la même carrière. Nous avions besoin de nous promener pour nous distraire : la vue d'une nouvelle plante, mêlée au souvenir trop amer qui nous poursuivait, lui faisait diversion. Les hommes passent; la mort n'écoute ni nos vœux, ni nos regrets; sa cruelle faux moissonne les grands hommes de préférence, et toujours trop tôt. Leurs ouvrages nous restent ; marchons donc à la lueur du flambeau qu'ils nous ont laissé, mais souvenons-nous qu'ils n'ont pas moins de droits à notre reconnaissance qu'à l'immortalité, La Grande-Chartreuse est au nord de Grenoble, à deux myriamètres (ou cinq lieues environ) de distance. Le sol de Grenoble, sur une plaine, au con- fluent du Drac et de l'Isère, est élevé à 240 ou 250 mètres (125 ou 130 t.) au-dessus de la mer. Le sol de la maison de Chartreuse est à 1200 mètres (620 t.) environ au-dessus du niveau de la mer. Les pics des montagnes voi- sines, qui sont toutes calcaires, s'élèvent à 2045 mètres (ou 1050 t.). Ces cimes cependant, qui sont. une suite de celles du Mont-Blanc et du Jura, ne sont qu'au niveau des cols ou passages des Alpes, tels que Lautaret, mont Genèvre, mont. Genis et petit Saint-Bernard. Elles sont plus froides néan- moins, à raison de. leur isolement et de l'enfoncement des vallées voisines plus profondes. On.sait que les cols des Alpes, ou passages déjà cités, sont 154 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dominés par des pics granitiques et par des glaciers qui s'élèvent de 3310 m. à 3900 m. (1700 à 2000 t.), ce qui les rend un peu moins froids que des pics isolés à pareilles élévations. Cette différence de température se soutient, méme malgré le voisinage des glaciers. Ces faits, que j'ai constatés en 1782 dans le Journal de physique du mois d'avril, furent confirmés ensuite par les observations de MM. de Saussure et Lamanon. Des forêts immenses entourent la Chartreuse, à 4 myriamètre environ de rayon de tous côtés. Le Hétre, les deux espèces de Sapins, les Tilleuls à grandes et à petites feuilles, le Frêne, le faux Platane, le faux Sycomore (Acer L.), l'Ormeau à grandes feuilles, le Tremble, les Peupliers blanc et noir, l'Aune, le Bouleau, l'It, le Marsaule, le Cerisier des bois (Prunus avium L.), le Cerisier à grappes (Prunus Padus L.), le bois de Sainte-Lucie (Prunus Mahaleb L.), le Sorbier sauvage, l'Alisier, l'Ébénier des Alpes, le Coudrier ou Noisetier, le Baguenaudier, l'£merus, la Charmille, le Troéne, l'Épine blanche, le Berberis, les deux Cornouillers, le Pin de Genève, le grand et - le petit Houx, l'Obier ou Boule-de-neige, la viorne, les Chèvrefeuilles, les Groseilliers blanc et rouge, composent ces vastes forêts. Outre ces 40 espèces d'arbres ou arbrisseaux, un nombre d'environ 100 arbrisseaux plus petits ou d'arbustes croissent sur ces montagnes ; tels sont plusieurs Saules des Alpes, l’Amélanchier, le Cot ter, l'Alisier des Alpes (Chamæmespilus), le Genévrier, la Sabine, les Myrtilles, l'Uva-ursi, les ' Rosiers sauvages, le Rosier cotonneux, celui des Alpes ou la Rose sans épines, le Rhododrendron, la Bourgène, etc. Par un ordre admirable de la nature, qui devrait inspirer aux hommes la même réserve, les mêmes égards, la méme émulation, lorsqu'une forêt dans les Alpes est bien fournie, les arbres se protégent et se garantissent mutuellément contre les orages, les neiges, le givre, le froid et l'ardeur du soleil. C'est ainsi que les plantes de Blés et de Chanvres s'élévent à l'envi de se surpasser, et atteignent une hauteur égale d’où résultent la droiture dés pieds, leur égalité, leur soutien réciproque et l'exclusion du gazon et autres plantes nuisibles ou parasites. Une émulation semblable garantit les foréts des Alpes, mais le sol, ordinairement trés en pente, une fois découvert et mis à nu, ne se recouvre plus ; ou le gazon s'en empare, et il faut un siècle pour régénérer la forêt. Souvent ce n'est qu'après des alternatives de taillis qui protégent et ombragent le sol, que les semences de Sapins, très-fines et très- légères, peuvent prendre racine. Il faut aux semis d'arbres résineux une terre meuble, fraiche sans être humide, tempérée, à l'abri du froid et du soleil, car e gel fait souvent périr les jeunes Mélèzes. La neige, qui recouvre le sol pendant cinq à six mois de l'année, le défend contre le gel, en attendant que les organes de ces arbres soient assez forts pour sécréter la térébenthine, la résine, qui doivent les garantir contre le froid rigoureux de ces climats. Semblables à la classe pauvre et indigente, et aux jeunes gens trop en SÉANCE DU 13'MAI 1864. 155 arrière de leurs études, une sorte de désespoir semble éteindre le courage des jeunes arbres, et aucun talent, aucunes mesures ne sauraient réussir à repeu- pler les clairières parmi les forêts des montagnes. Si le sol mis à nu se trouve très en pente, les averses, les ravins le dépouillent du peu de terreau que le débris du feuillage et les vents ont amassé pendant l'intervalle des siècles. Les rochers mis à nu n'attirent plus les nuages, la rosée, ni la pluie, et vont lais- ser tarir les ruisseaux et les sources qui alimentaient, qui abreuvaient les plaines. Ce bouleversement de la nature, la dévastation des foréts, influera bientôt sur les récoltes, sur l'industrie et sur les ressources de l'agriculture. La santé méme des hommes en souffrira, ne füt-ce que parce que, lorsqu'un être vivant s'éteint, des milliers d'êtres plus petits se livrent là guerre, se dis- putent ses dépouilles. Comme tous les êtres vivants ont besoin d'air et d'eau pour exister, leur succession donne lieu à des combats toujours nuisibles aux grands animaux. L'homme aurait assez d'ennemis à combattré parmi les agents de la nature; déjà l'abus de son esprit et de sa raison a émoüssé son instinct : il devrait éviter les dégradations des forêts, qui le mettent aux prises avec tant de calamités présentes et futures, avec tant de nouveaux ennemis. Rendons gráce aux rochers sourcilleux qui entourent la Grande-Chartreuse et qui servent de rempart à ses bois, les seules forêts qui nous restent. Sans cés rochers élevés à14500 mètres au-dessus du sol de Grenoble, la hache destructive aurait rasé ces foréts, comme elle fit main bassesur les beaux Peupliers qu'avait fait planter le Connétable sur les rives du Drac. Ils ont disparu ces beaux arbres, ainsi que les taillis de bois d'Aunes et d'Hippo- phaë (Saule épineux de Jean-Jacques) que l'on coupait tous les trois ans ; ils servaient à alimenter les usines de Grenoble , à cuire le pain. Depuis leur destruction, le bois est plus cher, les gnes se dépouillent, les torrents se multiplient, redoublent de fureur ; le élimat devient plus froid en hiver, plus brûlant en été, parce qu'il est découvert, privé d'abris et d'humidité. Je doute que les Seigles et les Pommes-de-terre qui ont pris la place de ces taillis, eu égard aux travaux et aux engrais, puissent nous dédommager et les remplacer. Serons-nous donc en Europe, au milieu des nations les plus éclairées, à la honte des lois sages qui nous gouvernent, exposés à la crainte de voir aprés nous ce beau pays manquer de bois, se dépeupler comme l'A frique ? Espérons plutôt qu'un gouvernement sage et puissant recevra et utilisera les accents de la philanthropie pour la protection, le repeuplement et la conservation des foréts, qui sont la plus précieuse des propriétés nationales. Ww Wo UN 5 10 a Dans le premier volume de l'Histoire des plantes du Dauphiné, j'ai donné depuis p. 280 à p. 294, le catalogue d'environ 430 plantes qui croissent spon- 156 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tanément à la: Chartreuse. 1l est inutile de répéter ici ce catalogue. Je pour- rais y ajouter plusieurs plantes découvertes depuis 1786, surtout parmi les Graminées, les Mousses'et autres plantes cryptogames , qui ont exercé la saga- cité de plusieurs savants botanistes, surtout en Allemagne, depuis cette époque. Plusieurs Cryptogames qui, comme les insectes, ne vivent que peu de jours, disparaissent en été ; d'autres échappent par leur petitesse aux yeux du botaniste lorsqu'il ne s'occupe pas spécialement de la recherche des plantes cryptogames. En effet, quel contraste pour les yeux méme les plus exercés! Le Pinus Abies etle P. Picea L. s'élèvent jusqu'à 40 mètres sur 2 de diamètre à la Grande-Chartreuse ! Tandis qu'au pied de ces mémes arbres se trouvent quelquefois le /ieranum pusillum et le Gy ti tr lum Hedwig, qui n'ont pas plus de 3 à 4 millimètres. La botanique (1), au reste, conservée en dépôt ainsi que les forêts de la Chartreuse, grâce aux remparts dont la nature les a entourées, outre des plantes rares, offre encore quelques nou- veautés aujourd'hui. : Le Rheum compactum ev le Rh. Rhaponticum L., le Pol ium earu- leum L., le Scandix odorata L., l'Angelica Archangelica L. èt l Hesperis matronalis inodora (cette belle variété de Haller ad Rupp. p. 78) sont devenues spontanées, quoique sans culture et abandonnées à la Grande- Chartreuse. Il parait donc que la Rhubarbe pourrait, sans beaucoup de soius, y étre cultivée. L'Arctium Personata L., que Haller (Enum. 678, f. 19 ; Iter helveticum opuse. p. 231), avait mieux placé parmi les Chardons, y est trés-commun. Les Campanula latifolia, C. Scheuchzeri Vill., C. rhomboidea L. àfeuilles velues, C. Medium, C. glomerata, C. persicifolia, C. urticifolia, etc. , sont communes autour de la maison. Le Sonchus Plumieri L. n'a jamais été trouvé de notre temps, mais le S. alpinus L. Cliff. p. 385 y est très-commun. La Scabiosa alpina L., le Milium effusum L., le Poa silvatica que Will- denow (Spec. I, 389) nomme P. sudetica, et le Poa trinervata du méme auteur, que j'ai nommé Festuca silvatica, parce qu'il appartient vraiment au F'estuca et non au Poa L. , sont communs dans les bois. L'Epilobium montanum foliis nitidis ad nodos ternis, dont parlent Pon- tedera (Compend. p. 419) et Boccone (Mus. di piante, p. 32, f. 16), fait une espèce distincte que Haller (Enum. ^09, 4) avait déjà signalée, et qu'il faut rappeler. Le nom d'Æpilobium nitens lui iendrait à cause du luisant de ses feuilles. L' Elymus europæus L., espèce d'Orge, est commun aussi parmi les bois, ainsi que le Salix appendiculata Vill., belle espèce, ou variété du Marsaule, (1) Le mot botanique est employé ici dans le séns de flore (ensemble de la végéta- tion), — (Note de M. Verlot.) N n SÉANCE DU 13 war 1864. 157 ou Salix caprea L. Il en a l'écorce, le tissu des feuilles, mais elles sont bien plus grandes, plus allongées, ainsi que leurs stipules; l'arbre s'éleve à dix mètres et plus. L'Atropa Belladonna L. est commune dans les bois. Les Orchis globosa L., les Satyrium nigrum L. et S. albidum L., à Cordes et à Arpizon, ainsi que la Szellaria nemorum. L. Les Aconitum Anthora L., A. Cammarum L. et A. lycoctonum, trés-communs, surtout le dernier. Le Veratrum album infeste les prés, gàte les fourrages. Les Ranunculus Thora L., R. aconitifolius et R. platanifolius L. sont trés-communs. Les deux derniers ne sont pas aisés à distinguer, si ce n'est quele premier des deux est plus bas, vient le long des eaux, souflre la culture, multiplie et prend des fleurs doubles dans les jardins où les curieux lui donnent le nom de Zouton-d'argent pour le distinguer des variétés doubles des Ran. repens et R. napellifolius de Crantz, qui doublent aussi et portent le nom de Zouton-d'or. Le Trollius europœus L., les Anemone alpina, A. baidensis, le Gnapha- lium dioicum L., le Gn. norvegicum Retz. Flor. ampie n° 1006, le Filago Leontopodium L., sont communs à Arpizon. La belle Gentiana pannonica de Jacq. Flor. austr. f. M) qui fut d'abord la G. punctata du méme auteur Obs. bot. 11, p. 17, f. 39, et reconnue sous ce dernier nom par Linné, est trés-commune à Arpizon, ainsi que sur le Grand-Som. C'est la méme espèce, ou tout au plus ume variété de celle que Barrelier et Antoine de Jussieu (Obs. p. 2; /con. n° 64) ont vue à la Ghar- treuse de Saint-Hugon, à Prémol, à Charousse et au mont de Laus. C'est encore la méme que Belleval (mscr. p. 135) a vue et décrite aux sources du Drac, à Orcières, sous le nom de Gent. punctato flore altera. Mais celle d'Arpizon, Grande-Chartreuse, a ses cloches plus courtes, moins ponctuées ; ses divisions arrondies et non obtuses, ni tronquées, sont séparées par une sinuosité ou section transversale, avec une avance en forme de dent. Le calice a six divisions linéaires régulières, quoique inégales, un peu membraneuses. Les anthères adhérentes entre elles sont un peu ovales et oblongues. Le pollen, ou poussière fécondante, est ovoide, avec un sillon, approchant de la forme d'un grain de Froment ayant un cinquantième de mil- limetre de diamétre environ. MM. Frelich et Willdenow (Spec. I, 1332; De Gentiana, p. 13) n'ont pas connu l'espéce que j'ai nommée Genf. pur ctata (Hist. des pl. T, 522), trois fois plus élevée que la Gentiana purpurea L., avec laquelle ils l'ont réunie, et que je connais trés-bien pour l'avoir vue et cueillie en Suisse, dans le Mont- Blanc, etc. Notre G. punctata approche plutôt de la G. lutea L.; mais sa fleur n'est divisée que jusqu’au quart de son étendue, et non jusqu'a la base. Son calice est en spathe lacérée ainsi que dans la G. lutea L. Depuis celte époque, j'ai trouvé assez commune à Lancey, à Uriage, à 158 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Allevard; une Gent. hybrida qui tient de la G. pannonica Jacq. et de là G. lutea L.; elle a le calice et les anthères comme cette derniére, mais sa fleur est ponctuée, divisée jusqu'à moitié en cinq segments pointus seule- ment; je l'ai fait graver, j'en parlerai ailleurs. Une plante plus rare est la Draba OEderi f. 142, que Willdenow, UI, p. 427, a nommée Dr. nivalis, bien différente de la Dr. cenisiu, que j'ai envoyée à ce savant botaniste. La Dr. QE deri est vivace : feuilles radi- cales oblongues, obtuses, trés-entiéres, portant des poils simples (la Dr. cenisia les a bifurqués). Le scape nu n'a que 27 à 30 millim. (4 pouce environ), terminé par 5, 7 à 9 fleurs blanches; pétales obovales entiers, une fois plus longs que le calice ; silicule glabre, lancéolée, sessile; stigmate court. Jl faudrait la nommer Draba cespitosa, foliis obovato-oblongis integerri- mis, subeiliatis , scapis multifloris, calycibusque nudis, petalis inte- gerrimis. Elle vient sur les sommités pierreuses de la Chartreuse. Je bornerai là les observations faites pendant ce voyage. Elles prouveront à l'Institut national que l'histoire naturelle est inépuisable, soit qu'on la consi dére dans son ensemble ou dans ses détails. Dans son ensemble, j'entends parler de son influence snr la minéralogie et sur l'histoire du globe ; par ses détails, j'entends parler des productions des trois règnes que nous commen- çons à savoir distinguer et à signaler, de manière à nous faire comprendre par nos lecteurs. int abt Le spectacle de la nature éblouit les yeux, lorsqu'on l'observe pour la pre- mière fois. La multitude d'objets qui nous frappent ne nous permet pas de les classer avec assez d'ordre et de méthode pour en saisir les caractères. Nous sommes obligés d'y revenir à plusieurs reprises, et ce n'est qu'aprés un grand nombre d'essais, de tàtonnements et d'erreurs que nous apprenons à observer, comme nous avons appris à marcher, à tâter le pouls, à jouer d'un instru ment quelconque, J'ose espérer que le Gonvernement et l'Institut national encourageront enfin le zèle qu'ils ont fait naître pour remplir tant de cadres, tant d'essais commencés sur la statistique des divers départements. Je m'estimerai heureux si ce faible essai peut obtenir l'approbation de la savante compagnie qui a daigné m'associer à ses travaux, et dont le nom seul a suffi pour soutenir mon zèle en m'inspirant le désir de me rendre utile. Grenoble, lé 10 thermidor ari xit (29 juillet 1804). - VILLARS, Membre correspondant de l'Institut, SÉANCE DU 13 mAr 1864. 159 M. Cosson fait à la Société les communications suivantes : APPENDIX FLORULÆ JUVENALIS ALTERA, OU DEUXIÈME LISTE DE PLANTES ÉTRANGÈRES RÉCEMMENT OBSERVÉES PAR M. TOUCHY AU PORT-JUVÉNAL:. PRÉS MONTPELLIER, par M. E. COSSON (1). Renonculacées. RanoncuLus Crus DC. Syst. 1, 299, et Prodr. 1, 42 ; Guss. Enum. nmam. 4, 1.4, f. 1. R. parviflorus Sibth. et Sm. Prodr. fl. Grac. I, 384. R. parviflorus var. erectus Ten. Fl. Neap. IV, 353. R. incrassatus Guss. Syn. fl. Sic. I, 50. R. Schraderianus Fisch. et Mey. in Linnæa XII, 165; Walp. Repert. 1, 45. — Ih regno. Neapolitano (Ten., Guss.); Sicilia (Guss. y Dalmatia ( Petter) ; in insula Scio ( Olivier sec. DC.) ; Grecia (Heldr. herb. norm. n, 487); prope Smyrnam (Balansa exsicc. n. 126); in Lycia (Bourgeau exsicc. [1860] sub R. parviflorus); sm (Gaillardot). Crucifères. FARSETIA INCANA R. Br. in Ait. Hort. Kew. ed. 2, IV, 97; Koch Syn. fl. Germ, ed. 2, 65. Berteroa incana DC. Syst. 1I, 291, et Prodr. 1, 458. — In Europa fere tota sed in orientali frequentior : in Alsatia ! ; Galloprovincia (sec. Gérard et Gren. et Godr.); Belgio (sec. Lejeune); Batavia (sec. Nyman); Suecia ( L., Anderson); Valesia (sec. /.)3 Germania (Koch, Albers ); Austria (sec. Nyman); Moldavia (Guebhard); Mace- donia (sec. Grisebach); Rossia media ( Ledeb., Aucher-Éloy) et australi ( M.-Bieb., Saint-Supéry) ; Sibiria (sec. Gmel. et Ledeb.). ISATIS ALEPPICA Scop. Del. fl. Insubr. pars I, 34, t. 16; DC. Syst. 1I, 573, et Prodr. 1,211. — In Grecia et Asia minore (Sibth, sec. DC.); Syria (Labill., Kotschy, Michon, Blanche in herb. Syr. ed. cll. Puel et Maille n. 3, Gaillardot); Lycia (Bour- geau exsicc. n. 23). Caryophyllées. SAPONARIA PORRIGENS L. Mant. 239; DC. Prodr. 1, 366. — Prope Massiliam pluribus loeis advena (Blaise, Solier) nec non prope Agde et Narbonne (sec. Gren.). In Syria (Kotschy exsicc. [1841] n. 149, Gaillardot). SILENE BIPARTITA Desf. Atl. I, 352, t. 100 ; Gren, et Godr. Fl. Fr, I, 208; Soy.-Willm. et Godr. Sil. Algér. 26. S. colorata Poir. Encycl. méth. VIT, 161 non Schousb. nec DC. — In regione mediterranea europæa australiore fere tota nempe a Lusitania et Hispania ad Graeciam ; prope Massiliam advena (sec. Gren.) et prope Telonem in- troducta (sec. Gren. et Gor.) ; in Corsica (sec. Gren. et Godr.); in Asia minore (Pinard, Balansa) ; Palæstina (Michon) ; agro Tingitano (Salzmann); Algeria! fere tota; regno Tunetano (Desf., Kralik) ; Ægypto inferiore (Samaritani). 3 Malvacées. M LONGIFLORA Boiss. et Reut, Diagn. pl. nov. Hisp. 9, et in Eapl. sc. Algér. t. 69, f. 2. 4. hirsuta L. var. grandiflora Godt. Fl. Juv, el. 2, 65. — In Hispania centrali (Reuter) ; in Algerie agro Oranensi! (Balansa exsicc. n. 335). — ROSEA Cav. Diss, II, t. 29, f. 3; DC. Prodr. T, 437. Alcea rosea L. Sp. 966 ; Sibth. et $m. Fl. Grac. t. 662, —In Gallia australi prope Telonem subspontanea (and) er (sec. DC.) ; Grecia (Heldr. herb. norm, n. 610) ; Lycia (Bourgeau exsicc 60). Hypéricinées. | Hypenicun GLIATUN Lmk Encycl. méth. IV, DM ei , Prodr. 1,552. H. dentatum Lois. FI. Gall. ed. 1, 499. — Planta aliena. (4) Vi publiée dans le tir A VI, p. 605. rt nom est bees ere pe ne le Port-Juvénal, sont mentionnées pour des 160 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Papilionacées. MenicAGo LÆvis Desf. Atl. I, 213; DC. Prodr. I, 174. M. Helix Willd. Sp. I, 1409. — In regione mediterranea austro-occidentali : in Hispania (Bourgeau. exsicc. n. 163 et bis et 1830); Sardinia (Moris); Italia australi (Guss.) ; Sicilia (Guss.); agro Tingitano (Salzmann) ; in Algerie regione littorali ! nec non in planitiebus excelsis (Delestre, Reboud) et regione Saharensi (P. Jamin); agro Tunetano (Desf., Kralik). TRIFOLIUM GLOBOSUM L. Sp. 1081; Ser. in DC. Prodr. Il, 196 ex parte; Griseb. Spicil. fl. Rumel. 33. — In agro Byzantino (Noé, Thuret, Clementi exsicc.) ; prope Smyrnam (Balansa exsice. n. 164) ; Syria (Labill. sec. Ser.); in Arabia et Italia (sec. Ser. in DC. Prodr.) sed verisimiliter per errorem indicatum. E Lotus stLFUREUS Boiss. Diagn. Or. ser. 1, fase. 11, 35. — In Asia minore prope Gheyra ad basim Cadmi, in Mesogi prope Dervend (Boiss., loc. eit.), prope Egirdir (Heldr.), ii Caria (Pinard exsicc.), Cappadocia (Balansa exsicc. n. 919), Phrygia (Balansa exsicc. n. 1208). Vicia VILLOSA Roth Tent. fl. Germ. II, pars 1, 182. @racca villosa Gren. et Godr. Fi. Fr. I, 470. — In Gallia orientali rarissima (Gren. et Godr. loc. cit.); in Belgio et Batavia (sec. Nyman); Germania (Koch); Suecia (Fries, Anderson); Moldavia (Gueb- hard); Rossia media et australi (sec. Ledeb.); Thracia, Bulgaria, Macedonia (sec. Griseb.). Rosacées. PoreNTILLA HEYNI Roth Sp. 235 ; DC. Prodr. 11, 580.— In JEgypto superiore (Kralik); India orientali (sec. DC.). Paronychiées. PARONYCHIA AURASIACA Webb! mss. et ap. Balansa Pl. Alger. exsicc. m, 1003. — In Algerie ! regione montana etiam superiore. Cette plante n’est peut-être qu'une variété remarquable du P. argentea Link, dont elle différe surtout par les bractées plus courtes et moins amples et par les sépales à mucron plus court et moins grêle. Ombellifères, ToRILIS NEGLECTA Rœm. et Sch. Syst. veg. V1, 48^ ; Koch Syn. fl. Germ. ed. 2, 344. — in Austria australi (sec. Koch); Hungaria et Transsilvania (sec. Nyman) ; Hispa- nia australi (Boiss. Voy. Esp., Bourgeau exsicc. n. 682, Blanco); in insulis Canariis (H. de la Perraudiére); in Algerie ! provincia Algeriensi et Cirlensi obvio; in regno Tunetano (Kralik). SCANDIX BRACHYCARPA Guss. Ind. H. R. Bocc., et Syn. fl. Sic. 1, 341 ; DC. Prodr. IV, 221. — In Sicilia (Guss., Huet du Pavillon exsicc.); Syria (Labill. sec. DC.); insulis Canariis (Webb, Bourgeau). — GRANDIFLORA L. Sp. 369 ; DC. Prodr. IV, 221. — Forsan in Dalmatia (sec. DC.) ; in Grecia (Heldr. herb. norm. n. 382); Tauria (M.-Bieb., Saint-Supéry) ; Iberia (M.-Bieb.) ; Lycia (Bourgeau exsice. n. 114 et 115) ; Bagdad (Rousseau sec. DC.). Dipsacées. CEPHALARIA SYRIACA Schrad. Cat. sem. h. Gott. [1814]; Goult. in DC. Prodr. 1V, 648. — In Gallia australi verisimiliter introducta, prope Nimes (Delavaux), prope Aumessas (Martin sec. Gren.) ; prope Massiliam advena (sec. Gren.); Hispania australi (Funk, Bourgeau exsicc. n. 700) ; in insula Cypro (Sibth.) ; Grecia (Heldr.) ; Rossia australi et provinciis C (Ledeb, , Hohenack.) ; Armenia (Huet du Pavillon, Bourgeau); Persia (sec. DC.); Cappadocia (Balansa); Syria (Kotschy); Algeria prope . Mostaganem (Balansa exsicc. n. 60). SCABIOSA SEMIPAPPOSA Salzm. Pl. Ting. exsicc.; Coult. in DC. Prodr. IV, 658.— In agro Tingitano (Salam.) ; agro Algeriensi (Bové exsicc. [1837] sub Sc. ochroleuca?, Du- rando in Choulette exsicc. n. 437) ; Hispania australi (Boiss,, Bourgeau). SÉANCE DU 13 MAIL 1864. 161 Cette plante, d'après les échantillons assez nombreux que j'ai été à méme d'exa- miner, ne me paraît être qu'une variété à calices inférieurs dépourvus de soies du Sc. maritima L., généralement répandu dans toute la région méditerranéenne. €omposées. ARTEMISIA SCOPARIA Waldst. et Kit. Pl. rar. Hung. 1, 66, t. 65; Bess. in DC. Prodr. VI, 99 ; Koch Syn. fl. Germ. e. 2, 405. — Prope Massiliam advena (sec. Gren.) ; in Austria. (Koch) ; Hungaria ( Waldst. et Kit.); Moldavia (Guebhard) ; Dalmatia (sec. Vis.) ; Macedonia (sec. Griseb.) ; Rossia media et australi (sec. Ledeb.) ; Tauria (M.-Bieb.); provinciis Caucasieis (M.-Bieb., Hohenack.); in Asia fere tota (sec. DC.): Persia (sec. DC.); Asia minore (Kotschy, Balansa); Sibiria (sec. Ledeb.); Dahuria (sec. Ledeb.); China (sec. DC.); Kamlchatka (sec. Bess.) ; India (Wall., Hook.f. et Thoms.). ANACYCLUS VALENTINUS L. Sp. 4258 ; DC. Prodr VI, 16; Gren. et Godr, Fi. Fr. Tt, 159. — Prope Massiliam advena (sec. Gren. (Gren. et Godr., Irat); in Hispania fere tota ù. “palt, Dise fèath; Algeria ! tota etiam australiore. 0 CENTAUREA DEPRESSA M.-Bieb. Fl. Taur.-Cauc. et suppl. n. 1803; DC. Prodr. Vl, 578. — In Grecia (Heldr. herb. norm. n. 517); provinciis Caucasicis (Hohenack. wn. it. [1836]); Armenia (Bourgeau exsicc. n. 131); Pisidia (Heldr.); Caria (Pinora); Lycia (Bourgeau exsicc. n. 153); monte Libano (Michon); Palestina (Michon). — DIVERGENS Vis. Fl. Dalm. 11, 37, t. 42b; Rchb.f. Ic. XV, t. 782, f. 1. — In Dal- matia (Vis., Petter, Botteri). CENTROPHYLLUM LEUCOCAULON DC. Prodr. VI, 610. Carthamus leucocaulos Sibth. et Sm. FL Grac. t. 842. —In Græcia australi et Archipelagi insulis (DC., Sartori). CARDUNCELLUS PINNATUS DC. Prodr. VI, 614; Guss. Syn. fl. Sic. Il, 431. Carthamus pinnatus Desf. Atl. 11, 258, t. 229. — In Sicilia (Guss.) ; in Algerie ! regione medi- terranea et montana nec non planitiebus excelsis (Balansa exsice. n. 764). Cirsium IrALICUM. DC. Cat. hort. Monsp. 96, et Prodr. VI, 635; Moris Fl, Sard. II, 465, t. 87 ; Gren. et Godr. Fl. Fr. H, 208. Cnicus Italicus Bert. Amam. It. 213 ; Guss, Syn. fl. Sic.-Il, 443. — In Corsica (Soleirol exsicc. n. 102et a) ; Sardinia (Moris) ; in Italia ab Etruria (P. Savi in Bill. exsice. n. 2092) ad regnum Neapoli- tanum (Ten.) ; Sicilia! (Guss.) ; Graecia et insula Zacyntho (sec. DC.); Olympo Bithy- nico (sec. DC.). Borraginées. Ecmum piFFUSUM Sibth. et Sm. FI. Grac. t. 182 ; DC. Prodr. X, 23. — In insula Coo (D'Urville sec. DC. ); insula Creta (Sibth., Sieber exsicc.). — RauwoLrti Delite Eg. 51, t. 19, f. 3; DC. Prodr. X, 23. — Prope Massiliam advena (sec. Gren.); in Ægypto media (Sieber exsicc., Kralik, Kotschy) La Mor (Kralik); in provincia Sennaar prope Char! tum (Kotschy exsicc. [1841] n. CynocLossum NEBRODENSE Guss. Prodr. fl. Sic. 1, 216, et Syn. ji Sic. I, 222; DC. Prodr. X, 448. — In Hispania (Bourgeau); regno Neapolitano! (Ten.); Sicilia! (Guss.) ; "Asia minore pluribus locis (Boiss., Heldr., Balansa) ; Armenia (Huet du Pavillon) ; Algeria !. Scrofularinées. VeRBASCUM GALILÆUM Boiss. Diagn. Or. ser. 1, fasc. xit, 8. — In Ciliciæ montibus Bulgar Dagh (Kotschy exsicc. [1859] n. 218); in Syria prope Beilan (Kotschy exsicc. [1862] n. 17); in: monte Carmelo, in monte Jthabure Galilææ et verisimiliter ad lacum Tiberiadis (Boiss, , loc. cit.). LINARIA REFLEXA Desf. Au. 11, 37; Benth. in DC. Prodr. X, 284, — In Corsica (sec. AL), sed a recentioribus non visa (sec. Gren. el Godr.) ; Sardinia (Moris); Italia aus- trali (sec. Benth.) ; Sicilia (Guss.) ; Algeria ! fere tota ; regno Tunetano (Kralik). T. XL (séances) 11 162 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Labiées. MENTHA TOMENTOSA D'Urville in Mém. Soc. Linn. part. 1, 323 non Borkh.; Benth. in DC. Prodr. XII, 165. M. canescens Sieber exsicc. non Roth. — In Creta (Sieber); Grecia (D'Urville,' Heldr. herb. norm. n. 64); Syria (Gaillardot) ; Persia australi (Olivier, Kotschy). SALVIA VERTICILLATA L. Sp. 37; Benth. in DC. Prodr. XII, 357. — In Gallia centrali, orientali et australi hinc inde subspontanea ; Sabaudia (sec. Benth,); Helvetia (sec. Benth.); Germania australi (Koch, Einsele in Schultz Fl. Gall. et Germ. exsicc. cent. 4, n. 20); Moldavia (Guebhard); Rossia australi (M.-Bieb., Saint-Supéry); Hispania (Pavon sec. Benth.); Italia septentrionali (Bertoloni); Sicilia (Cupani, Guss.) ; Beotia (sec. Benth.); Armenia (Bourgeau exsicc. n. 216); Asia minore (Aucher-Éloy, Helär., Kotschy, Balansa) ; Syria (Russell) ; Kurdistan (Kotschy). CALAMINTHA ROTUNDIFOLIA Benth. in DC. Prodr. XII, 232. Acinos rotundifolius Pers. Syn. I, 431. — In Hispania (sec. Pers.); Hungaria (Rchb. sec. Benth.); Banatu (Wiersbecki) ; Rumelia (sec. Benth.); in monte Athone (sec. Griseb.). WIEDEMANNIA ERYTHROTRICHA Benth. in DC. Prodr. XII, 503. Lamium erythrotrichum Boiss. Diagn. Or. ser. 4, fasc. v, 26. — In Anatolia (Aucher-Éloy exsicc. n. 5178 sec. Boiss.).; in monte Mesogi inter Laodiceam et Philadelphiam (Boiss. loc, cit.) ; Pisidia (Heldr.); Lycia (Bourgeau exsicc. n. 216 sub. W. Orientalis); Phrygia (Balansa exsicc. n. 1175); Cappadocia (Balansa exsicc. n. 1091). Polygonées, PoLYGoNUM sCOPARIUM Requien in Lois. Fl. Gall. ed. 2, I, 284 ; Meissn. in DC. Prodr. XIV sect. 1, 86. P. equisetiforme B Corsicanum Meissn. Polyg. prodr. 86. D. equiseli- forme Gren. et Godr. Fl. Fr. IH, 52 non Sibth. et $m. — In Corsica (Soleirol oxsicc. n. 3700, Requien, Kralik) ; Sardinia (Moris). RUMEX ACETOSELLOIDES Balansa Pl. Or. ezsicc. n. 391, etin Bull. Soc. bol. Fr. 1, 282. TR, mullifidus L. Sp. 1, 482; Sibth. et Sm. Fl. Grec. t, 349. R. Acelosella var. 0 multifida ex parte Meissn. in DC, Prodr, XIV sect. 1, 63.— Verisimiliter in multis locis Europe orientalis australioris ; Calabria (Huet du Pavillon 'exsicc. n. 495); Grecia (Heldreich herb. norm. n. 678) ; agro Byzantino (sec. Sibth.); Macedonia et Thracia (sec. Griseb.); Cappadocia (Balansa exsice. n. 1105); prope Smyrnam (Balansa exsicc. n. 351) ; in monte Sipylo (Balansa); in Tmolo occidentali (Balansa exsicc. n. 351); Kurdistan (Kotschy). ç Graminées. ALOPECURUS ANTHOXANTHOIDES Boiss. Diagn. Or. ser. 1, fasc. xni, 42. — Prope Massi- liam eum lanis advectus (Blaise et Roux); in Cilicia (Balansa exsicc. n. 745, Kotschy exsicc. [1859] n. 4); Syria (Boiss., Michon, Kotschy, Gaillardot, Blanche); Palæstina (Michon). PHLEUM ECHINATUM Host Gram. lll, 8, t. 11 ; Trin. Jc. I, t. 7 ; Kunth Enum. pi. 1, 29 ; Steud. Syn. Glum, 150. P. felinum Sibth. et Sm. Prodr. 1, 42, — Prope Massiliam advena (sec. Gren.) ; in Dalmatia (sec. Kunth, Peiter exsicc. n. 282, Botteri); Sicilia (Guss., Tineo, Heldr. exsicc. [1840]) ; insula Zacyntho (sec. Kunth). STIPA BARBATA Desf. var. brevipila Coss. et DR. Fl. Algér. Phan. 76. — In planitiebus excelsis Algeriæ ! occidentalis. P | — Lacasc Rom. etSeh. Syst; veg. II, 833; Boiss. Voy. Esp. lI, 642 ; Willk. et Lange Prodr. fl. Hisp. I, 59. S. pubescens Lagasc. non R. Br. S. Boiss. in Bour- geau Pl. Lyciæ exsicc. [1860]. — In Hispania centrali et australi (Lagasca, Boiss.; ); Sicilia (Tineo); Grecia (Sartori, Boiss., Heldr. herb. norm. n. 392 sub S. Fontanesii); prope ); in Pisidia (Heldr.) ; Lycia (Bour- geau exsicc. [1860]); Persia australi (Kotschy [1845] n. 685). : SÉANCE DU 13 MAI 1864. 163 FESTUCA SICULA Presl Cyp. et Gram. Sic. 36 ; Guss. Prodr. fl. Sic. Y, 103, et Syn. ft. Sic. I, 84; Bert. Fl. It. 1, 698. Vulpia Sicula Link Hort. Berol. I1, 272 ; Parlat. in Ann. sc. nat. sér. 2, XV, 296, et Fl. It. I, 425. Festuca Thomasiana J. Gay in Mut. Fl. Fr. IV, t. 84, f. 608. — In Corsica (Soleirol sec. Mut.) ; Sardinia (Thomas); Sicilia (Presl, Guss., Parlat.) ; in Algeriæ provincia Cirtensi! et Algeriensi !, in regione littorali et montana, rarius in Saharensi (Balansa exsicc. n. 1034) *BRONUS SCOPARIUS L. Sp. 114; Coss. et DR. FI. Algér. Phan. 461. B. humilis Cav. Ic. et descr. VI, 65, t. 589, f. 9. B. confertus M.-Bieb. Fl. Taur.-Cauc. I, 71. B. con- fertus et B. humilis Kunth Enum. pl. I, 414. Serrafalcus scoparius Parlat. Fl. It. H 00, — Prope Massiliam advena (sec. Gren.); in Lusitania (Welwitsch); Hispania (La- gasca, L. Dufour, Reuler, Lange); Sardinia (Moris); Sicilia (Tineo); Dalmatia (sec. Parlat.); Græcia (Heldr.); agro Byzantino (Noé exsicc. n. 165); Rossia australi (Gri- seb. in Ledeb. Fl. Ross.); provinciis Caucasicis (M.-Bieb., Hohenacker un. it. [1863]); Cilicia (Balansa exsicc. n. 749); Persia australi (Kotschy); in Algeria ! littorali rarior (Clauson herb. Font. norm. n. 91); in agro Tripolitano (Dickson); Ægypto inferiore (C. de Fontenay). — INERMIS Leyss. Fl. Hal. 90; Schreb. Gram. 93, t. 13; L, Mant. II, 186 ; Poll. Palat. 1, 111 ; Host Gram. I, t. 9; Kunth Enum. pl. 1, 412; Koch Syn. fl. Germ. ed. 2, 949. Festuca inermis DC. Fl. Fr. II, 49.— In Gallia orientali (sec. Gren. et Godr.); Belgio et Batavia (sec. Nyman); Suecia (Andersson); Lapponia (sec. Nyman) ; Helvetia (Koch); Germania ! (Koch, Bill. exsicc. n. 1094); Hungaria et Transsilvania (sec. Ny- man); Moldavia (Guebhard); Rossia septentrionali, media et australi (Griseb. in Ledeb.); Tauria et provinciis Caucasicis (sec. M.- Bieb.); Italia (sec. All. et Bert.),sed a recen- tioribus non visus (sec. Parlat, Fl. 1t.) ; Sibiria et Dahuria (sec. Griseb, in Ledeb.). + VARIEGATUS M.-Bieb. Fi. Taur.-Cauc. I, 79; Kunth Enum. pl. 1, 420 ; Griseb. in Ledeb. Fl, Ross. IV, 356. B. sclerophyllus Boiss. Diagn. Or. ser. 4, fasc. xit, 64. Var. TOMENTELLUS : B. erectus y radice reticulata C.-A. Mey. Ind. Cauc. 23; B. tomentellus Boiss. Diagn. Or. ser. 4, fasc. vu, 126; B. pubescens €. Koch in Linnea XXI, 420 non Muehlenb. — In Creta (Heldr.) ; Tauria (Ledeb, sec. Griseb.); provinciis Caucasicis (Hohenacker exsicc.) ; Armenia (Bourgeau) ; Lydia (Boiss., loc. tit.); in Tauri alpibus (Kotschy exsice. [1853] n. 417 f.) ; Lycia (Bourgeau exsice. n. 280); Cappadocia. (Balansa); Syria (Kotschy exsice, [4855] n. 189); Persia aus- trali (Kotschy exsicc. [1842] n. 344). BoISSIERA BROMOIDES Hochst. in Schimp. Pl. Arab. petr, exsicc, ed. 2 [1843] n. 402, et iu Steud. Syn. Glum. 200. Pappophorum Pumilio Trin. sec. Steud., loc. cit. — In monte Sinai (Schimper) ; Persia boreali (Kotschy exsicc. [1843] n. 215). HORDEUM ITHABURENSE Boiss. Diagn. Or. ser. 1, fasc. XIII, 70 var. ISCRNATHERUM. La plante du Port-Juvénal à axe de l'épi très-fragile, comme dans IH. Tthaburense, ne me parait en différer que par les arêtes des fleurs fertiles beaucoup moins robustes, — EH. lthaburense n'a encore été observé qu'en Asie-Mineure, sur le mont Ithabure prés Daburieh (Boiss. , loc. cit.) et prés de Smyrne (Balansa). TITICUN CRISTATUM Schreb. Gram. 12, t. 23, f. 2 ; M.-Bieb. Fl. Taur.-Cauc. I, 87; Griseb. in Ledeb. FI. Ross. IV, 337. Bromus cristatus L. Sp. 115. Agropyrum cristatum Rom. et Schult. Syst. veg. W, 758. — In Pannonia (sec. Kunth); Hungaria (sec. Steudel); in Rossia media et australi (sec. Griseb, in Ledeb. F1. Ross.)nec non in Tauria (M.- Bieb. , Saint-Supéry) et provinciis Caucasicis (sec. M.-Bieb.); Armenia (Bourgeau exsiec. n. 255) ; Sibiria (Gmelin); Dahuria (sec. Griseb. in Ledeb.). "EclLops müTICA Boiss. Diagn. Or. ser. 1, fasc. v, 73 [1844]. Æ. tripsacoides Jaub. et Spach Illustr. Or. t. 200 [1846] (forma villosa). Æ. loliacea Jaub. et Spach Illustr, Or. t. 317 [1850]. Triticum (Agropyrum) emarginatum Godr. Fi. Juv. ed. 1, 46 [1853]. et ed. 2, 113. — In Cappadocia ad Cæsaream (Balansa exsicc. n. 838) et ad Euphra- tem ( Aucher-Éloy exsice. n. 2977); Phrygia prope Pambouk Calessi (Jaub.). J'ai eru devoit donner la ymie et la distribution géographique de cetle plante 16^ SOCIÉTÉ BOTANIQUE: DE FRANCE. rare, J'ai pu reconnaître, par l'examen de la série des échantillons du Port-Juvénal que j'ai eus à ma disposition, l'exactitude de la manière de voir de M. Balansa, qui réunit PÆ. tripsacoides à VÆ. loliacea, dont il n'est qu'une forme à épillets velus, et qui rapporte ces deux plantes à l'ZE. mutica Boiss. — Le Triticum emarginatum de M. Godron n'est également qu'uu synonyme de cette méme plante. — Licusrica. Agropyrum Ligusticum Savignone in Diario et Atli congr. sc. Genov. [1846] p. 138 et 602. Triticum Ligusticum Bert, FI. It. VI, 622 in add.; Parlat. Fl. it. 1, 507. — In arvis prope Genuam (Savignone) sed verisimiliter ibi haud indigena et cum feumentis orientalibus advecta (Parlat., loc. cit.). — PLATYATHERA Jaub. et Spach Illustr. Or. t. 313. — In Mesopotamia inter urbes Mos- soul et Mardin (Aucher-Éloy exsicc. n. 2913 in herb. Mus, Par.). DESCRIPTION DES PLANTES NOUVELLES DÉCOUVERTES PAR M. HENRI DUVEYRIER DANS LE SAHARA, par MI. E. COSSON. DIPLOTAXIS DUVEYRIERANA Coss. sp. nov. lab. 3. Planta annua. Radix indurata, fusiformis, fibras paucas emittens. Caulis erectus, robustus, subangulatus, in specimine completo suppetente circiter 5 decim. longus et subsimplex, pilis longis rigidulis albidis patentibus præ- sertim in parte inferiore hispidus. Folia alterna, oblonga vel obovato-oblonga, inæqualiter et grosse sinuato-lobulata vel inferne pinnatifida, inferiora in petiolum elongatum attenuata, superiora sæpius subsessilia, presertim in petiolo et iri pagina inferiore ad nervos densius pilis rigidulis longis hispida. Flores magni, 47-27 millim. longi, in racemum aphyllum primum confer- tum dein laxiusculum dispositi, siliquas juniores superantes. Pedicelli sub anthesi 15-20 dein 25-35 millim. longi, ut et petioli patenter longeque hispidi, erecto -patuli. Calyx dense patenterque hispido-villosus ,. sepalis oblongis erectis | libus basi Petala lilacina interdum alba venis saturatioribus picta, limbo obovato integro, in unguem calycem subæ- quantem attenuata, calycem duplum subæquantia. Glandulæ hypogynæ 4, 2 trapezoideæ staminum lateralium insertionem circumvallantes, 2 ovato-lan- ceolatæ intra staminum longiorum insertionem. Stamina tetradynama, fila- ‘mentis linearibus, membranaceo-complanatis, edentulis, liberis. Silique in pedicellis ascendentes, glabræ, circiter 65-68 millim. longæ, 2-3 millim. latæ, pedicellum subduplum longe, elongato-lineares, compresse, stipitatæ stipite circiter 2 1/2 millim. longo, valvis membranaceis tenuibus uninerviis subtorulosis venulis lateralibus obsoletis; septo - membranaceo ; stigmate subsessili, tereti-compresso, obscure bilobo. Semina plurima, minima, biseriata, pallide fuscescentia, ovato-subglobosa, compressa , immarginata, levia. Cotyledones obovato-suborbiculatæ, transverse latiores, condupli- catt, vadiculam in plicatura foventes. — Mense Februario florifera et jam fructifera lecta. ; In Sahara per 26° lat. sept., ad septentrionem urbis Æhat iu planitie ex- celsa Tasili ad alveos Ouadi-Tarat et Ouadi-Alloun, ubi ab indigenis m 4 SÉANCE DU 13 MAI 1864. 165 Azezzedja ev T'anekfait nuncupatur, a clarissimo peregrinatore et indefesso Saharæ scrutatore H. Duveyrier lecta cui lubentissimo animo dicatam volui- mus. Locis alteris undenis inter Ghadames et Rhat visa (H. Duveyrier). CROTALARIA SAHARÆ Coss, sp. nov. tab. 4. - Planta dumosa, erecta, indurato-frutescens, divaricato-ramiosa, ramis elongatis teretibus haud striatis pube densa brevi patente incano-tomen- tosis. Folia petiolata, palmatim composita 4-5- rarius abortu 5-foliolata, foliolis cum petiolo articulatis, oblongis, obtusis, petiolo multo longioribus, utrinque pube sericea canescentibus vel pagina superiore minus pubescente virentibus. Stipule minute, lineares vel subulatæ, Racemi pluriflori (sub- 10-flori), caules terminantes vel oppositifolii, laxiusculi. Bracteæ anguste lineares pedicello paulo longiores, demum deflexæ. Flores mediocres, cir- citer 1 centim. longi, nutantes, breviter pedicellati, pedicello tubo calycis breviore, bibracteolati, bracteolis calyci adpressis minimis linearibus. Calya: dense sericeo-villosus, tubo campanulato, limbo bilabiato, labio superiore bipartito, inferiore tripartito, laciniis lanceolatis subæquilongis vel inferiore paulo longiore, tubi longitudinem subæquantibus. Corolla flava, vexilli dorso excepto glabra, calyce subdimidio longior. Vexillum venis fuscescentibus satu- ratioribus pictum, magnum, alas et carinam subæquilongas subæquans, late obovato-subcuneatum , ascendens et inde limbi basis quasi cordata, in . unguem latum intus incrassato-callosum callo villoso calycis tubum subæ- quantem contractum, Ala libere, oblongo-obovate, obtuse, plurinerviæ, extus in parte inferiore inter nervos corrugate, in unguem abrupte con- tractæ, demum ascendentes et carinam nudantes. Carina e petalis in dimidia longitudine superiore adnatis formata, ovato-inæquilatera dorso arcuato mar- gine superiore recto, acutiuscula, petalis abrupte in unguem contractis et supra unguem late emarginatis. Stamina 10, alternatim inæqualia longiora antheris minoribus suborbiculatis breviora antheris majoribus ovato-oblongis, filamentis elongatis filiformibus in longitudine dimidia inferiore complanatis et in tubum superne fissum coadunatis. Ovarium dense sericco-villosum, sti- pitatum, oblongo-inæquilaterum ventre convexo, a lateribus compressum, in stylum sensim attenuatum, stylo tereti arcuato-ascendente ovarium subæ- quante apice etin latere superiore usque ad mediam longitudinem barbato, sub- 6-ovulatum, ovulis ad basim suture ventralis insertis. Legumen nutans, brevissime stipitatum, dense sericeo-tomentosum, calycem plus quam duplum superans, oblongo-obovatum turgidum dorso gibbum, sutura ventrali basi styli mucronata obtusissime carinata, valvis valde inflato-ventricosis indurato- cartilagineis intus lana destitutis, abortu subdispermum. Semina (immatura) suborbiculato-reniformia, compressa, lævia. In Sahara per 27° lat. sept. inter Ouargla et Ahat loco dicto Ain-El- Hadjadj a cl. Ismael Bou-Derba 26* die octobris 1858 florifera inventa, per 406 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 30° haud procul a Ghadames in planitie excelsa Hamada-Tinghert 13° die septembris 4860 a cl. H. Duveyrier florifera et fructifera lecta. Le C. Saharæ, dans l'ordre artificiel adopté par De Candolle dans le Pro- dromus, doit être placé à côté du C. quinquefolia (L. Sp. 1006 ; DC. Prodr. II, 135. — C. heterophylla L. f. Suppl. 323 et DC. Prodr. YI, 131 sec. Benth.) dont il est très différent par le calice velu-soyeux, par les légumes tomenteux, etc. Dans la classification plus rationnelle adoptée par M. Ben- tham (Benth. in Hook. Lond. journ. II, 472, et in Walp. Zepert. V, 435), il doit être rapporté à la sous-section des Polyphyllæ, caractérisée par les feuilles, toutes, ou la plupart, à 5-7 folioles articulées au sommet du pétiole, parlatige souvent frutescente à rameaux divergents, par les stipules' très- petites ou indistinctes, par les fleurs en grappes lâchement pluri- multiflores, par le calice ordinairement fendu profondément à divisions lancéolées. HYOSCYAMUS FALEZLEZ Coss. sp. nov. tab. $5. Planta indurato-perennans, plus minus pubescenti-viscidula , pallide et sordide virens. Radix fusiformis elongata, indurato-sublignosa. Caulis herba- ceus crassus demum induratus, fistulosus, albidus, teres, erectus, in speci- minibus junioribus vix florigeris sepe 4 decim. non superans, demum sepius 1 metr. et ultra longus, subsimplex.vel superne ramosus. Folia crassiuscula; infima rosulata, 6-20 centim. longa, 13-35 millim. lata, oblonga vel ovato- acuminata, in petiolum longiusculum marginatum attenuata vél contracta, integra, sinuato-repanda vel utrinque grosse angulato-dentata dentibus 2-3, petiolo cum nervo medio et primariis albido; caulina media ovato- vel oblongo-lanceolata, brevius petiolata; bractealia multo minora, sessilia, oblongo-lanceolata vel oblongo-linearia, integra, basi apiceque attenuata, pleraque calycibus fructiferis breviora. Flores extra-axillares, singuli folio bracteali lateraliter suffulti, sub anthesi in racemum scorpioideum spiciformem secundum densum primo circinatum dein erecto-arcuatum dispositi , infe- riores interdum longe superiores breviter pedicellati. Calyx pubeéscenti-visci- dulus, 10-costatus, campanulatus, irregulariter ad tertiam partem 5-fidus, den- tibus late ovato-triangularibus acutis sæpe mucronatis inferiore minore, sub anthesi viridulus, post anthesim accrescens, és die 20-28 millim. longus indurato-coriaceus et costis venisque prominentibus 7 lato-venosus, mar- cescenti-persistens demum albidus £ubo viz inflato campanulatus limbo am- pliato erectiusculo hiante. Corolla sub anthes? calyce non latior et vis longior, infundibuliformi -subcampanulata a basi ad apicem sensim ampliata, ad quartam partem superiorem inzqualiter 5-loba, inter lobos 2 inferiores minores profunde fissa, lobis late ovato-triangularibus obtusis, extus pubes- centi-viscidula et albido-virens , infus superne atro-violacea absque venis purpureis, demum marcescens albida intus apice tantum violacea ovario cres- cente soluta et calycem longius superans. Stamina declinata, superiora subin- SÉANCE DU 13 Mar 1864. 167 clusa, inferiora exserta, filamentis albis filiformibus inferne complanatis ibique pubescenti-viscidis, antheris violaceis oblongis paulo infra medium in filamento insertis lobis infra insertionem discretis. Stylus longe exsertus, arcuato-declinatus, stamina inferiora subæquans vel superans. Capsula calyce abscondita, ejusque tubo brevior, ovato-oblonga basi haud. ventricosa, char- tacea, bilocularis, paulo supra medium direiqnevisihi operculo mucronato incomplete. biloculari. Semina ^ iformia vel suborbiculata, contactu mutuo angulata, luteolo-fi ia, crebre reticulato-punctata, In Sahara australi et australiore, ubi ab indigenis Goungot, Falezlez et À fahlehle nuncupatur, late ut videtar dispersus : per 30° lat. sept. in provincia Tripolitana ad orientem urbis Ghadames loco dicto Gueraa-ben- Aggiou et ad alveum Ouadi-Aoual (H, Duveyrier); per 27^ inter Ouargla et Rhat ad sep: tentrionem planitiei excelsæ Tasil? ad fontem Touskirin (Ismael Bou-Derba). Inter Ghadames et Rhat nec non in ditione Fezzan vulgaris (sec. H. Duvey- rier). Loci plures in declivitate Saharæ australioris ad regionem Nigritarum versa a planta nomen Falezlez aut /n-AfaAleAle mutuantur , presertim inter Rhat et Agadez et inter /nsalah et Timhouktou. Bien que notre plante soit surtout voisine, par la forme de son calice et de sa capsule et par la plupart de ses caractères, des H. muticus L. et Datora Forsk. , rapportés par Dunal à sa section Datora du genre Scopolia, je crois devoir la rattacher au genre Hyoscyamus. En effet, notre espèce et celles qui composent la section Datora de Dunal me paraissent être de véritables Hyos- cyamus ; elles ea présentent le calice et la corolle irréguliers, et n'en diffè- rent que par la forme de la capsule et la hauteur à laquelle a lieu sa déhis- cence, — L'H. Falezlez diffère de l'A. mutieus (L. Mant. 45; Jaub, et Spach Z/lustr. pl. Or. V, t. 415. — H. betæfolius Link Encycl, méth, VT, 329 excl. var. 8. — H. Datora Delile £g. Illustr.: n. 242 non Forsk, — ' Scopolia mutica Dun. in DC, Prodr. XII sect. 1, 552) par le port moins robuste, par les grappes fructifères plus serrées, par le calice fructifère plus brièvement pédicellé, de moitié plus petit, à limbe beaucoup moins ample, à réticulations plus p ées, par la corolle moins ample, et par la capsule plus petite et plus courte. L'H. muticus n'a encore été observé que dans l'Égypte inférieure aux environs du Caire, où il est abondant, et dans l'Égypte supérieure (Lippi ! in herb. Mus. Par. , Delile !, Olivier et Bruguière !, Wiest ! PL. Æg. exsice. un. it. [1835] n. 518, Aucher-Éloy ! Pl, exsice, [1837] n. 2471 in herb. Mus. Par. , Boissier !, Kralik !). — Les échantillons recueillis dans la Perse méridionale, à Géré entre Abouchir et Chiraz, par M. Kotschy (2. Pers. austr. exsice. ed. 1845, n. 38), paraissent appartenir à une espèce nou- velle, distincte des Æ. muticus et Datora, ainsi que l'ont fait remarquer MM. Jaubert et Spach (lac, cit.). A cetteméme espèce devraient étie rapportés les échantillons recueillis par Aucher-Éloy en Perse (A ucher-Kloy ! PL exsicc. n. 168 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 5040 in herb. Mus. Par.) et en Cappadoce (Aucher-Éloy! PL. exsice. n. 2478 in herb. Mus. Par.). — L'A. Falezlez diffère de l'H. Datora Forsk. (Descr. pl. ÆEg.-Arab. p. 45, loco natali forsan excludendo ?; Jaub. et Spach, loc. cit. in adnot. — Scopolia Datora Dun. in DC. Prodr. XIII sect. 1, 553. — Sc. Bo- veana Dun., loc. cit., discrimine certo nullo distinguenda sec. Jaub. et Spach, loc. cit.) par les fleurs plus brièvement pédicellées, par le calice beau- coup moins grand à limbe moins dilaté, par la corolle dépassant peu le calice lors de la floraison, et non pas longue de plus de 5 centimètres et environ deux fois aussi longue que le calice. Tous les échantillons de IZ. Da- tora que j'ai pu observer dans l'herbier du Muséum proviennent de la pénin- sule du Sinaï (Bové! P/. ezsicc; n. 78 sub nomine H. muticus, Botta!, Aucher-Éloy ! PL: exsice. [1837] n. 2472). EXPLICATION DES FIGURES DES PLANCHES HI, IV et V (1). Planche III. (Diplotaxis Duveyrierana). 1. Partie supérieure de la plante, de grandeur naturelle. 2. Fragment de la grappe fructifére, de grandeur naturelle; l'une des siliques est figurée aprés la chute des valves, : 3. Fleur de grandeur naturelle, 4. Pétale vu de face, grossi. 5. Fleur grossie et dont les sépales et les pétales ont été enlevés pour montrer les éta- mines et l'ovaire. 6. Embryon fortement grossi, 7. Le méme, les cotylédons étant écartés artificiellement. Planche IV (Crotalaria Sahara). 1. Rameau de la plante, de grandeur naturelle, 2. Fleur grossie, vue de profil. 3. Étendard étalé ártificiellement, vu de face, grossi. ^. Aile vue par la face extérieure, grossie. t 5. Carène grossie. 6. Étamines grossies; le tube résultant de la soudure de la parlie inférieure des filets a été fendu en dessus et étalé artificiellement. 7. Ovaire grossi, : 8. Le méme, coupé longitudinalement, vu à un plus fort grossissement. - Graine imparfaitement müre, grossie. Planche V (Hyoscyamus Falezlez). 1. Plante jeune, de grandeur naturelle. 2. Fleur vue de profil, un peu grossie. 3. Corolle fendue par le côté inférieur, et étalée artificiellement pour montrer la forme des lobes et l'insertion des étamines, un peu grossie. (4) Les descriptions des trois plantes qui font l'objet de cet article, ainsi que les planches qui les représentent, seront publiées dans l'important ouvrage deM. H. Duvey- rier sur les Touareg du nord, Cet ouvrage renferme aussi le catalogue dressé par moi des espèces observées dans le Sahara méridional par ce jeune et intrépide explorateur. SÉANCE DU 13 wal 18064. 169 ^. Calice fructifère, de grandeur naturelle. 5. Le méme, coupé longitudinalement pour montrer la capsule. 6. Graine fortement grossie. M. Bescherelle fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LES MOUSSES DE L'HERBIER DE M. H. DE LA PERRAUDIÈRE, pr M. Émile BESCHERELLE. Dans la séance du 27 décembre 1861, M. Cosson vous a retracé, Mes- sieurs, avec une parole plus autorisée que la mienne, la vie active et la fin prématurée de notre regretté confrère M. Henri de la Perraudiére, Je n'ai donc pasla prétention de venir ici vous faire son éloge. Ma tâche est plus modeste, et je vous demanderai seulement la permission de faire avec vous une rapide excursion dans la partie de son herbier qui renferme les Mousses, laissant à de plus savants le soin d'en explorer les autres parties. Les Mousses de l'herbier de H. de la Perraudière peuvent être divisées en quatre séries distinctes : La première comprenant les Mousses des Canaries ; La deuxiéme, les Mousses récoltées dans quelques-unes des sessions dépar- mentales tenues par la Société, notamment à Montpellier, en 1857, et à Grenoble, en 1860; La troisième renfermant les Mousses provenant de collections parti- culières ; La quatriéme enfin contenant les Mousses recueillies dans les environs d'Angers. I. Mousses des Canaries. — Cette série renferme un grand nombre d'es- pèces communes appartenant à la flore méditerranéenne de l'Europe ; quel- ques-unes seulement sont spéciales aux Canaries : ce sont, parmi ces der- nières : Glyphocarpus Webbii Mont. . | Neckera intermedia Brid. Leptodon longisetus Mont. Astrodontium canariense Schwgr. Trois autres espéces sont lles : Zrichosti barbuloides Sch., Ptychomitrium Teneriffe Sch. et un Hypnum que M. Schimper a dédié à H. de la Perraudière sous le nom d'ZurAynchium Perraldieri. Les espéces de la flore méditerranéenne sont : Fissidens serrulatus Brid. Philonotis rigida Brid. Campylopus polytrichoides De Not. Homalothecium sericeum var. attenuatum. Trichostomum mutabile Br, et Sch. Eurhynchium strigosum Br. et Sch. var. Bryum canariense Brid. majus. Bartramia stricta Brid. 170 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, Un grand nombre d'autres espèces ont été rapportées des Canaries, mais elles sont presque toutes vulgaires, méme aux environs de Paris, Je ne les cite que pour donner une idée générale de la végétation muscinale de Ténériffe ; ce sont : Dicranum scoparium Hedw. (stérile). — flagellare Hedw. Pottia truncata Br. et Sch, — minutula Br. et Sch. var. y conica Trichostomum convolutum Brid, Barbula muralis Hedw, Grimmia trichophylla Grev. — leucophæa Grev, Rhacomitrium lanuginosum Brid. (stérilè), dernière végétation du pic dë Teyde, 3200 mètres, Funaria hygrometrica Hedw: Bryum atro-purpureum Br. et Sch. Bryum alpinum L, (stérile). Mnium undulatum Hedw. (stérile). Philonotis fontana Brid. (stérile). Pogonatum nanum Pal. Beauv. — aloides Pal. Beauv. Polytrichum juniperinum Hedw. — piliferum Schreb. (stérile). Antitrichia curtipendula Brid. Pterogonium gracile Sw. Homalothecium sericeum Br. et Sch. Scleropodium illecebrum Schwgr. (grande forme). 4 Eurhynchium striatum Sch, var, meridio- le nale. Hypnum cupressiforme L. var. robustum. — capillare L, var, minus. IL Mousses des Alpes et. de Montpellier. — Cette série comprend les Mousses récoltées dans les Alpes du Dauphiné, de la Grande-Chartreuse, du Viso ; elle n'offre rien de particulier; ce. sont des espèces qu'on rencontre fréquemment dans la région montagneuse et subalpine; parmi elles, je citerai : Weisia crispula Hedw. Distichium capillaceum Br. et Sch. Barbula tortuosa Web, et Mohr, Leptobryum piriforme Sch. Webera cruda Sch. Bryum pallescens Schi, ". Bartramia ithyphylla Brid. Philonotis fontana Brid. Timmia megapolitans Hedw. Buxbaumia indusiata Brid. Hypnum Halleri L. fil. — commutatum Hedw, var. alpestre. Les Mousses recueillies à Montpellier ne sont pas nombreuses; on y remarque des échantillons de Cinclidotus aquaticus Br. et Sch., et de Tri- chostomum flavo-virens Bruch, en trés-bel état de fructification, récoltés, les premiers, à Saint-Guilhem, les autres sur les dunes de Palavas, ainsi que le Bryum torquescens Br. et Sch. et l Eurhynchium circinatum Sch. (stérile). II. Mousses diverses. — La troisième série renferme une collection de Mousses récoltées à Saint-Avold , à Metz et à Bitche (Moselle), qui comprend, indépendamment des espèces vulgaires ; Leptobryum piriforme Sch. Mnium punctatum Hedw. Meesia longiseta Hedw. (en très-bel état). iginosa Hed Pogonatum urnigerum Sch. Neckera crispa Hedw. (bien fructifié). Anomodon attenuatus Hartm. (stérile). w, | Plagiothecium undulatum Br, et Sch. Le premier récolté à Saint-Avold, les autres dans les environs de Metz. Cette série comprend, en outre, quelques Mousses publiées par M. Billot SÉANCE DU 13 mar 1864. 171 dans les ezsiccata dela Flore de France et d'Allemagne, et sur lesquelles je ne crois pas devoir insister, IV. Mousses de l'Anjou. — La série la plus importante de l'herbier de H. de la Perraudière est certainement celle qui renferme les récoltes faites aux environs d'Angers. Elle peut servir de base à un travail général sur la flore muscinale du département de Maine-et-Loire, et ce travail, que le docteur Guépin aurait pu entreprendre avec le concours de plusieurs amateurs, est encore à faire. Ce département, dont la constitution géologique présente une grande variété de terrains et de roches, tels que granites, schistes, grès et calcaires, aurait dû fournir d'amples récoltes aux bryologues du pays: les alluvions de la Loire et de la Maine sont très-favorables à la végétation de cer- taines espèces, et l'on est étonné de ne pas trouver dans l'herbier de La Per- raudière les Mousses qui, d'habitude , aiment à croître dans ces terrains. Mais notre regretté confrère n'avait pas, dans le docteur Guépin, le guide néces- saire pour scruter avec succès le champ d'exploration si varié qu'il avait sous les yeux. Ce dernier connaissait peu la bryologie, et il se trouvait souvent bien embarrassé pour nommer les Mousses que son jeune ami lui soumettait. On remarque, en effet, sur les étiquettes de l'herbier , les hésitations du doc- tenr: le Scleropodium illecebrum était regardé par lui comme une des mille formes de l’ Hypnum purum ; le Ceratodon purpureus , Y Hypnum cupressi- forme et tant d'autres, devenaient, suivant leurs formes, des espèces qui n'avaient avec eux aucun rapport. Aussi tout était-il à revoir dans cette partie de l'herbier, et je crois être arrivé à y mettre un peu d'ordre. Je ne citerai pas toutes les espèces que renferme cette série : ce serait reproduire le cata- logue que notre estimable confrère, M. Le Dien, a publié dans notre Bulletin (t. V, p. 744). La liste complète des Mousses des environs d'Angers trouvera mieux sa place dans le bulletin d'une des Sociétés scientifiques du départe- ment de Maine-et-Loire, et il appartiendra plus particulièrement aux bota- nistes du pays de la compléter en s'aidant , soit de l'herbier de M. Guépin, soit du concours des bryologues du département, qui paraissent animés d'un grand zèle, et parmi lesquels je citerai M. l'abbé Lelièvre et M. Trouillard, de Sau- mur, ainsi que M. l'abbé Ravain, du séminaire de Combrée. Quant aux Mousses qui m'ont paru intéressantes au point de vue de leur distribution géographique en France, on remarque les espèces suivantes, dont quelques-unes atteignent, à Angers, leur limite septentrionale, ce sont : Phascum rectum Sw. — Are champs. l Sch.— La Chenurie (champs) prés Rosseau, canton de Brain ` sur l’Authion. Barbula cuneifolia Brid. — Barré. Cinclidotus fontinaloides Pal, Beauv. — Angers; étang Saint-Nicolas. — riparius Br. et Sch. — Écluse de Grez-Neuville. Grimmia orbicularis Br. et Sch. — Saint-Léonard. — leucophæa Greville.-— Garenne Saint-Nicolas, Saint-Léonard, schistes d'Angers. 172 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Grimmia montana Hampe. — Angers, Saint-Nico'as. Coscinodon pulvinatus Spreng. — Schistes d'Angers et Barré. Orthotrichum Sturmii Hoppe et Hornsch. — Sehistes d'Angers. Webera Tozeri Sch. — La Chenurie. Bryum marginatum Br. et Sch. —- Près d'Angers. Bartramia stricta Brid. — Coteau de Barré, commune de Beaulieu. Philonotis fontana Brid. (stérile). — La Chenurie. Scleropodium cæspitosum Sch. — Talus d'un bois, prés Verrières; environs d'Angers. — illecebrum Sch. — Ang: Hypnum cordifolium Hedw, (stérile). — Garenne Saint-Nicolas. Ici se termine l'examen que j'ai fait de l'herbier de H. de la Perraudière, Chargé par notre honorable confrére, M. Cosson, de distribuer ces Mousses aux personnes qui s'occupent de bryologie française, j'en ai préparé plusieurs petites collections que j'ai fait remettre à plusieurs botanistes du département de Maine-et-Loire, et j'ai l'honneur d'en déposer un exemplaire complet sur le bureau, pour l'herbier de la Société, et un autre destiné au Musée d'An- gers. Si quelques amateurs de Mousses désiraient avoir une de ces collec- tions, ils n'auraient qu'à m'en adresser la demande (1); je me ferais un véritable plaisir de leur en offrir un exemplaire, trop heureux de contribuer à répandre le goût de la bryologie et de perpétuer le souvenir d'un confrère que la mort est venue trop tót ravir à la science et à l'affection de ses nombreux amis. M. Cosson présente les observations suivantes : La communication de M. Bescherelle me fournit l'occasion de rappeler l'importance et la richesse de l'herbier de Henri de la Perraudière, que sa famille a offert à la Société botanique, et qui ne se compose pas seulement des récoltes personnelles faites par mon regrettable et excellent ami dans diverses parties de la France, spécialement aux environs d'Angers, dans l'Ardèche, et aux sessions départementales annuelles de la Société, auxquelles il a toujours assisté et apporté un concours aussi dévoué qu'actif et intelligent. L'herbier de H. de la Perraudière comprend en outre la série complète des espèces recueillies en Algérie dans les quatre voyages qu'il a faits avec moi dans les régions le moins connues au point de vue botanique de cette riche contrée, ainsi que les espèces observées ou découvertes par lui aux Canaries dans l'intéressant voyage qu'il y a fait avec M. Bourgeau en 1855. i Cet herbier renferme de plus la collection publiée par C. Billot sous le titre de Flora Gallie et Germanie exsiccata, les plantes des environs de ‘Tanger et du midi de l'Espagne recueillies par Salzmann, les plantes des Alpes et du nord de l'Italie de Huguenin, les importantes séries de plantes d'Espagne, de Portugal, des Canaries, d'Asie-Mineure, etc., publiées par (1). M. Bescherelle, rue du Cherche-Midi, 55, à Paris, SÉANCE DU 13 war 1864. 173 M. E. Bourgeau, les collections d'Algérie et d'Asie-Mineure de M. Balansa, la collection de Tunisie de M. Kralik, les plantes des Pyrénées de M. Phi- lippe, la collection de plantes d'Algérie publiée par M. Choulette sous le nom de Fragmenta flora algeriensis exsiccata (1), etc. Parmi les collections que H. de la Perraudière avait reçues de ses nombreux correspondants, doivent surtout être citées celles qui lui avaient été offertes par MM. Boissier, Boreau, Grisebach, Lenormand, A. Letourneux, Kralik, . Schimper, Engelmann, etc. ; et celles qu'il avait pu prendre dans mes doubles, qui ont toujours été mis à sa disposition. M. Duchartre donne lecture de la note suivante de M. Meissner sur la famille des Lauracées, dont ce botaniste vient de publier la monographie dans le. dernier volume paru du Prodromus (tomi quindecimi sectio prior ) : NOTE SUR LES LAURACÉES, par M, MEISSNER. Sous le titre de Lauracées, je ne comprends pas seulement la famille des Laurinées, telle qu'elle a été adoptée depuis Jussieu par presque tous les auteurs, mais encore le genre Cassytha, dont plusieurs ont fait une famille distincte, et les Gyrocarpées (ou Jlligérées de Blume) qui, jusqu'ici, ont été universellement considérées comme un ordre voisin, mais trés-distinct des Laurinées. Quant au genre Cassytha, qui ne diffère des Laurinées propres que par son port cuscutiforme, sa vie parasitique et l'absence totale de vraies feuilles, il m'a paru plus naturel de le joindre, mais comme sous-ordre parti- culier, aux Laurinées propres, que de le séparer comme ordre sui juris. Quant aux Gyrocarpées, qui s'éloignent davantage des Laurinées, non par le port, mais par leur fruit infere et surtout par leur embryon en spirale, il y „aurait eu peut-être plus de raison à les laisser séparées comme famille propre. Toutefois, me basant sur cette considération que plusieurs vraies Laurinées ont aussi le fruit adhérent au calice (Caryodaphne, Agathophyllum), de manière qu'il ne reste plus que la forme de l'embryon qui les éloigne des Laurinées, dont elles partagent tous les autres caractères essentiels, je me suis cru autorisé à les leur joindre aussi, toutefois en en formant un sous- ordre particulier. Il est, je crois, universellement reconnu que les Laurinées sont une des fomilles qui présentent le plus de difficultés pour la détermination des genres et des espèces, et, en elfet, on les trouve généralement dans les herbiers, ou sans aucun nom, ou avec des noms faux. Ces difficultés sont principalement les suivantes : a) Les centuries de cette importante collection, publiées depuis la mort de H. de la P , ont été gi offertes à l'herbier de la Société par M, Choulette, 474 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 4. La grande uniformité du port, qui ne permet que dans très-peu de cas de reconnaître le genre auquel appartient la plante ; 2. Le peu de variation dans la constitution de la fleur, quant au nombre et à la position des organes ; 3. Dans beaucoup de cas, la nature dioique des espèces et la circonstance que, le plus souvent, on ne possède pas des échantillons de chaque sexe, et que rarement on peut examiner la même espèce en fleur et en fruit ; ^i. Enfin, pour la grande majorité des espèces, la petitesse de la fleur, ou du moins des organes intérieurs, dont la conformation spéciale est par con- séquent fori difficile à déterminer exactement, et dont même la présence ou l'absence reste quelquefois douteuse à cause de la pubescence du calice, dans laquelle ils se trouvent cachés. Les seules différences essentielles ou assez importantes qu'on rencontre dans la structure de la fleur et sur lesquelles on puisse fonder des genres, sont : i 1. Le nombre binaire ou ternaire des organes dans chaque verticille floral ; 2. La persistance ou la caducité totale ou partielle du calice, et sa forme et sa consistance à l'état de maturité ; 3. Le nombre des verticilles staminaux (2, 3, 4) et leur degré de dévelop- pement; h. L'état normal (fertile) ou anomal (stérile) des étamines, surtout de celles du quatrième verticille, la forme spéciale de ces organes, et la présence ou l'absence de glandes à leur base; - 5. Le nombre (2 ou 4), la position et la direction des loges des anthères. Tous ces caractères paraissent être trés-constants et pour la plupart assez saillants et tranchés pour motiver la division de la famille en genres et tribus. C'est dans cette opération, qui repose né i sur l’appréciation ou taxation de la valeur relative des caractéres, que l'on rencontre de nouvelles difficultés, au sujet desquelles notre décision restera plus ou moins arbitraire, et souvent peut-être fausse, aussi longtemps qué nous n'aurons pu examiner segue espèce dans tous ses états de développement, depuis le bouton jus- qu'au fruit már, et surtout sur la plante vivante. En essayant une pareille taxation progi des t chez les Laurinées, Nees von Esenbeck les avait coordonnés de la manière suivante : 1° présence ou absence et degré de développement du quatrième verticille staminal (soit staminodes); 2^ di- rection et conformation des anthères, nombre de leurs loges; 3° persistance ou caducité du calice; 4° inflorescence ; et enfin 5° nature des pedo et nervation des feuilles. Dans l'application de ces principes, Nees est arrivé à diviser les Nudes {y compris les Cassytha, mais sans les Gyrocarpées) en treize tribus, compre- nant 45 genres (et un 46* mal connu). Cette classification, trés-belle sur le papier, perd cependant beaucoup de son lustre lorsqu'on l'examine sur la SÉANCE DU 13 war 1864. 175 nature, Ayant eu à ma disposition tous les principaux herbiers qui avaient servi au travail de Nees, notamment ceux de Berlin et de Munich, et qui con- tiennent les étiquettes de sa propre main, il m'a été impossible en plusieurs cas de voir la même chose que Nees dit avoir vue dans les fleurs du méme échantillon; ainsi, par exemple, je n'ai pas pu reconnaitre les caracteres par- ticuliers qu'il attribue à ses genres Petalanthera, Teleiandra, Evonymo- daphne, et je me suis convaincu que les caractères par lesquels il distingue certaines tribus (par exemple les Cinnamomées, Camphorées, Phobées, Acrodiclidiées, Nectandrées, Flaviflores, etc.) ne sont. point constants, ou bien pas exclusifs, ou de trop peu d'importance, et souvent trompeurs dans la pratique. Cette expérience m'a obligé de m'écarter considérablement de la classification de Nees, de réduire ses treize tribus au nombre de cing seu- lement (dont la derniere, les Cassythées, forme seule le second sous-ordre) et d'abolir les genres Camphora, Cecidodaphne, E daphne, Petalan- thera, Teleiandra, CpRNAE, Ocotea et [2 TU dé sorte que , des ^5 genres de Nees, je n'ai pu adopter que 37, auxquels j'ai eu à en ajouter 15 autres, soit entièrement nouveaux, soit déjà établis par divers auteurs depuis Nees. L'avantage que j'ai eu sur Nees d'avoir pu examiner des maté- riaux beaucoup plus riches et souvent de nombreux échantilloifs de la méme espèce, m'a fourni, outre beaucoup de nouvelles espèces, des éclaircisse- ments sur celles de Nees, dont une partie, qu'il n'avait vues qu'en fleur ou seulement en fruit, ont dû être rapportées à d’autres genres, surtout dans les Oreodaphne, Mespilodaphne , Tetranthera et Cylicodaphne. A mon avis, Nees a attaché trop d’ FL au degré de développement des stami- nodes, lesquels, outre qu'ils sont souvent trés-difficiles à voir, offrent des différences trop peu tranchées; et c'est plutôt le calice caduc ou persis- tant et sa forme à la maturité du fruit que nous devons considérer comme caractère de première importance pour l’établissement des genres et des tri- bus; mais malheureusement c'est précisément ce caractère-là que nos. maté- riaux ne nous permettent pas toujours de déterminer, M. Duchartre présente ensuite un exposé succinct des autres monographies de familles contenues dans le même volume, du Prodromus : Les Bégoniacées ont été rédigées par M. Alph. De Candolle, d’après les principes qu'il a exposés dans les Annales des sciences naturelles (série li, t. XI, p. 93), c'est-à-dire en rétablissant le genre Begonia que Klotzsch avait brisé artificiell en une cinq ine, sans avoir égard au port et en tenant compte de quelques caractères assez remarquables , il est vrai, au mi- lieu de l'uniformité apparente de toute la famille. Les espéces ont été revues 176 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. avec l'herbier de Berlin, dans lequel Klotzsch avait travaillé ; plusieurs d'entre elles ont disparu, étant des. doubles emplois. L'origine des Bégoniacées aidera beaucoup à les déterminer au moyen du Prodromus, car toutes les sections sont géographiques, et une clef analytique, basée sur l'origine et ensuite sur . les caractères principaux, facilite les recherches. M. De Candolle a fait aussi les articles des Datiscacées et Papayacées. Dans cette derniere famille, il a introduit la considération de l'estivation du calice, qui, combinée avec le fruit uni- ou pluriloculaire, donne de bonnes divisions génériques. j Les Aristolochiacées sont de M. Duchartre, qui, conformément aux idées . énoncées par lui dès 1854, a conservé entier le genre Aristolochia, et s'est contenté d'y établir des sections, dont les principales concordent avec la dis- tribution géographique des plantes qu'elles renferment. Enfin, le petit groupes des Stackhousiacées, par M. Bentbam, termine le fascicule, et ramène par quelques caractères au vaste groupe des Euphorbia- cées qui formera la seconde partie du volume XV. On sait que le genre Euphorbia, rédigé par M. Boissier, a déjà paru sous forme d'un premier cahier de la seconde partie du volume XV. Nous avons appris qu'un nouveau fascicule, contenant les Cupuliferes et familles voisines, vient d'étre remis à l'impression, et entrera dans le volume XVI et dernier du Prodromus. Au sujet des Polygonées (qui ont été traitées dans le volume précédent du Prodromus), M. Chatin fait remarquer que l'affinité signalée par quelques auteurs entre cette famille et celle des Bégoniacées est confirmée par l'analyse chimique. Les sucs des Bégoniacées renferment, en effet, comme ceux de plusieurs Polygo- nées, beaucoup d'acide oxalique à l'état de bioxalate de potasse. Avec une goutte de suc de Begonia, on peut méme enlever parfaitement une tache d'encre, en ayant la précaution, pour ne pas vemplacer la tache noire par une tache rouge ou verte, de se servir pour cela du suc renfermé dans le pétiole et qui n'est pas coloré. — Répon- dant à une question de M. Duchartre, M. Chatin ajoute que les cris- taux, si abondants dans les Bégoniacées , sont formés d'oxalate de chaux. : M. Chatin donne ensuite quelques détails sur une excursion qu'il a faite le 11 de ce mois aux environs de Beauvais avec quelques membres de la Société (1). Il fait ressortir le caractére presque alpestre de la flore de certaines parties du département de l'Oise. (4) Dans cette course, dirigée avec une extrême obligeance par MM. Marcilly fils et Léon Plessier (de Beauvais), on a trouvé notamment en abondance le Geum rivale, les SÉANCE DU 27 MAI 1864. 177 M. Cosson fait remarquer la différence notahle qui existe entre la végétation de la partie septentrionale et celle de la partie méri- dionale des environs de Paris; il attribue la présence des plantes alpestres connues dans le département de l'Oise à la grande pro- portion des surfaces boisées et des marécages que ce département renferme. Plusieurs membres rappellent qu'A.-L. de Jussieu avait indiqué prés de Magny-en-Vexin le Lycopodium Selago, qui a, depuis, été retrouvé dans la forét de Villers-Cotterets. M. l'abbé Chaboisseau dit que, dans l'excursion faite le 14 mai à Beauvais, il a remarqué en abondance le Rubus Bellardi, espèce des montagnes qui ne se rencontre en plaine qu'à partir de la latitude de Paris. SÉANCE DU 27 MAI 1861. PRÉSIDENCE DE M. A. RAMOND. M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 13 mai, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la derniére séance, M. le Président proclame l'admission de : .M. Moquin-Tanpon (Olivier), rue de l'Est, 31, à Paris, présenté par MM. Brongniart et Cosson. M. le Président annonce, en outre, deux nouvelles présentations. Dons faits à la Société : 1* Par M. Armand Landrin : Notice historique et analytique sur les travaux relatifs à la coloration des végétaux. ?* De la part de M. le docteur Fr.-W. Schultz : Grundzuege zur Phytostatik der Pfalz. Archives de Flore, cahier de mars 1864. touffes du rarissime L p yp * xt (séances) 12 itifoli et alternifolium, le Dentaria bulbifera, et quelques Lois CR : 178 SOCIÉTÉ ' BOTANIQUE: DE FRANCE. #18 De la part de M. V. de Janka : +1 Floristisches. JP De la part de MM. Silliman et Dona; — . The american journal of science and arts, mai 1864. 5* De la part de la Société royale de botanique de Belgique : Bulletins de cette Société, années 4862 et 1863. us 6° De la part dé la Société d'horticulture et d'arboriculture de la Côte-d'Or : : à ... Bulletin de cette Société, janvier et février 1864. «117%: En échange :dù:Bullètin de Ja Société: =x is Wochenschrift fuer Gærtnere und. Pflanzenkunde, 1864, quatre numéros, Bulletin de la Société industrielle d' Angers, année 1863. Journal de la Société impériale et centrale d Horticulture, avril 1864. Bulletin de (a. Société impériale zoologique d" Acclimatation , avril 1864. L'Institut, mai 1865; deux numéros. M. Duchartre annonce à la Société la perte qu'elle vient de faire dans la personne de l'un de ses plus illustres membres, M. L.-Ch. Treviranus, professeur de botanique à l'Université de Bonn, décédé le 13 de ce mois (1). t 4p Hopes d : M. Chatin fait à la Société la communication suiyante ; DES PROPORTIONS DE SUCRE CONTENUES DANS LA SÉVE ET EN GÉNÉRAL DANS LES SUCS 500051508705 =o DES VÉGÉTAUX, par M. Ad. omamini >T oT Le présent travail peut étre considéré, dans son ensemble, comme la sta- tistique du sucre dans le règne végétal. C'est essentiellement une réunion de faits, mais de faits qui, au lieu d’être laissés sans liens entré eux; soht caté- gorisés avec méthode et comparés les uns aux autres afin de les faire mieux apprécier et d'en dégager les conséquences. Les chimistes et les physiologistes admettent généralement que le sucre, aliment respiratoire ‘des animaux; -est un aliment de plus complète impor- tance encore pour les végétaux, ‘un véritable aliment plastique; car, par un simple changement isomérique, sil peut quitter la forme de matière soluble pour prendre celle du tissu même des végétaux, la cellulose, (1) Voyez le Bulletin, t. XI (Revue), p. 474 =- SÉANCE DU - 27. MA1- 1864. -+ 179 ^ Les recherches d'éminents chimistes, entre lesquels il faut citer MM. Pel- letier et Caventou , Braconnot, Boussingault, Dumas, Payen, Peligot , Girardin, Berthelot et Buignet, etc., méme celles d'un illustre physicien, M. Biot, nous ont fait connaître la quantité de sucre que renferment un certain nombre de plantes utiles; mais il n'existe aucun travail d'ensemble. dans lequel les auteurs se soient proposé de passer la revue générale du règne végétal, dans le but de vérifier la donnée physiologique, admise d'après un nombre de faits insuffisant, de l'existence du sucre dans toutes les plantes, et de dresser la statistique de ce corps dans la série végétale: tout entière, C’est cette lacune que je tente de combler. Mon travail eût été d’ailleurs incomplet, si je me fusse borné à comparer les espèces végétales les unes aux autres; la physiologie demandait aussi, demandait surtout que la comparaison portât sur les divers organes d'une méme plante : la Société jugera si, à ce second point de vue comme au pre- mier, les observations ont donné les enseignements qu'il était permis d'en espérer. Mais la recherche du sucre dans les groupes naturels de végétaux comparés les uns aux autres et dans les divers organes comparés entre eux à un mo- ment donné, ne suflisait pas encore, et j'ai dà établir des séries spéciales de recherches dans le but de reconnaitre les variations dans les proportions de sucre d'un méme organe à ses divers áges, en diverses saisons et années, sous des conditions variables d'insolation, et, en général, des conditions climato- logiques. . Je me suis naturellement proposé, tout en exécutant le programme tracé, de saisir, s'il y avait lieu, les relations qui pourraient exister entre le sucre et d'autres principes regardés comme faisant partie constituante de la séve des vé- gélaux, Le tannin, et plus généralement les matières tannoides par lesquelles de savants chimistes, s'inspirant d'un aperçu déjà ancien, généralisant quel- ques observations et exagérant la portée des expériences de laboratoire, vou- draient faire passer le sucre préalablement à sa formation définitive, ont été, de ma part, l'objet d'observations parallèles à celles portant sur ce dernier. La constatation sommaire de l'acidité des sucs des plantes m'a conduit à reconnaitre une loi aussi bien applicable aux parties herbacées qu'aux fruits charnus eux-mêmes, Les mucilages, la fécule et l'inuline, substances qui ont tant d'analogies chimiques, et sans doute physiologiques, avec les sucres, ont aussi donné lieu à des observations comparatives dont les résultats pouvaient, en partie, paraître inattendus. Des faits je passe aux conséquences et aux applications que, du moins, je fais entrevoir. Quelques aperçus touchant à la physiologie, au parti que pour- ront tirer les classificateurs eux-mêmes des faits relatifs à la constitution chimique des sucs des plantes, la possibilité d'appliquer celle-ci aux besoins de la médecine, de l'agricülture, et surtout des industries agricoles, ont 180 “SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. trouvé place dans ce mémoire, que j'ai complété par une série particuliére ` d'observations sur les fruits à cidre et autres. Méthode adoptée pour le dosage du sucre. Une condition indispensable de la méthode destinée à des dosages devant se compter par plusieurs mille, c'était la rapidité. Mais à celle-ci ne devait pas être sacrifiée l'exactitude. i Le polarimétre permet d'opérer vite quand on n'a à observer qu'une variété de sucre sans mélange des autres sortes; mais le plus souvent il n'en est pas ainsi dans les végétaux ; et, d'ailleurs, si l'instrument est en lui-même exact, les limites d'erreur dues à l'œil de l'observateur sont, au contraire, assez étendues ; rien ne dit, en outre, que dans les liquides complexes extraits du végétal, il n'existe pas quelques matieres dont les effets sur la lumiere polarisée s'ajoutent à ceux des sucres ou ont une action inverse, par consé- quent neutralisante. La liqueur cupro-potassique ne reste point toujours semblable à elle-méme ; elle doit être titrée, en quelque sorte, pour chaque essai, et n'indique que le sucre interverti, et l'on sait d'ailleurs, par les recherches qui me sont com- munes avec M. le professeur Filhol, qu'elle est réduite par le tannin et par diverses autres matières communément répandues dans le suc des végétaux. Par tous ces motifs, elle n'a pu être employée que pour fournir quelques indications préalables ou complé i La méthode de dosage par fermentation satisfait 2 plus de desiderata. En apparence peu expéditive, quand il s'agit d'observations isolées, elle l’est, au contraire, au plus haut point dans une série de recherches où chaque jour l'on n'a qu'à enregistrer, par la mesure du gaz carbonique produit, les résultats préparés par le travail de la veille, Cette méthode indique d'un seul coup la totalité des sucres, quels que soient leurs états divers. Elle est presque absolument rigoureuse, ainsi que je m'en suis assuré par le dosage de liqueurs sucrées préalablement titrées. Une cause d'erreur, la possibilité de production de gaz carbonique par la levûre elle-même, semble lui être inhé- rente. Mais, outre que cette cause d'erreur est minime et souvent nulle pendant la durée fixée à la fermentation (environ 48 heures à une température de + 20 à 25° C.), elle a toujours été corrigée au moyen d'observations faîtes à blanc (par le mélange de levüre et d'eau pure). Des opérations mul- tiples (3 à 5) sur chaque suc font éviter les perturbations accidentelles. C'est donc par le volume de l'acide carbonique provenant de la fermentation du sucre que je suis remonté à la proportion de ce dernier. Ce volume a toujours été rapporté à 07,76 pression, et à + 15° C. température. Le passage du volume du gaz carbonique au poids du sucre a été d'ailleurs donné en nuinbres ronds, par la formule très-simple suivante : "x iep $8 SÉANCE DU 27 war 186A. 181 étant le poids du suc soumis à la fermentation, v le cube du gaz produit, et S le poids cherché du sucre. Il ne sera pas sans intérêt de connaitre , dans les espèces végétales et leurs divers organes considérés à des moments divers, les proportions relatives du sucre de canne et du sucre interverti; mais c'est là un sujet tout spécial, exigeant pour lui seul des recherches multiples, et que, par ces motifs, j'ai cru devoir réserver. Toutefois, en un assez grand nombre de cas, j'ai fait prévoir, par les réactions avec la liqueur cupro-potassique, toujours notées, le rapport approximatif entre les sucres réducteurs et le sucre cristallisable. Les résultats numériques moyens des dosages de sucre dans chaque plante ou organe de plante sont consignés dans de nombreux tableaux, où se trou- vent aussi notés : la date des observations correspondant à celle de la cueille des plantes ou de la maturation des fruits, etc.; l'habitat de la plante ; la famille naturelle; le nom botanique et le nom francais (pour les fruits prin- cipalement); le poids moyen des fruits (de quelque volume) examinés; la réaction que donne le suc avec le bleu de tournesol, la liqueur cupro-potas- sique, le perchlorure de fer, et parfois avec l'eau iodée. : Dans une colonne enfin sont réunies les observations diverses. C'est sur ces tableaux, fondement des présentes recherches, que reposent les généralités que je vais exposer; c'est à leurs multiples détails que je prie de se reporter, soit pour la complète appréciation des questions dont il va être traité d'une facon qui pourra sembler trop sommaire, soit pour un grand nombre de notions qu'il eüt été difficile ou inutile de relier dans la rédaction générale, (La suite prochainement.) M. Duchartre engage M. Chatin à vérifler s'il est vrai que la Betterave soit, comme on l'a dit, plus riche en sucre dans sa partie enterrée, et en principes azotés dans sa partie émergée au-dessus du sol. M.fGubler rappelle : Qu'on a observé la transformation du tannin en sucre, et que le Thé, qui contient une notable proportion de tannin, prend un goût sucré quand il a été mâché, parce qu'il a été modifié par la diastase salivaire. M. Gubler ajoute qu'ayant comparé les galles aux fruits à cause de la grande quantité de sucre qu'il y a trouvée par l'emploi de la liqueur de Fehling, il a été blàmé par quelques chimistes pour s'étre laissé tromper par une transformation du tannin. Il demande si M. Chatin a pris toutes les précautions nécessaires pour se mettre à l'abri d'une semblable erreur. à 189 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. > M. Chatin répond : ! : ` Que les feuilles de Thé ne se transforment en aucune manière, et que l'on a d'abord, dans la bouche, la sensation du tannin, puis celle du sucre que ces feuilles renferment. Il dit que la liqueur de Fehling est réduite plus faci- lement par le tannin que. par le sucre lui-même : ce qui explique et excuse l'erreur qu'a pu commettre M. Gubler. Quant à ses propres travaux, M. Chatin fait remarquer qu'il a constaté tous les rapports possibles entre les proportions de sucre et de tannin chez les végétaux qu'il a observés : égalité et prépondé- rance de l'un ou de l'autre principe, ce qui prouve qu'il a su fort bien les distinguer l’un de l'autre, Il ajoute, comme exemple, que le péricarpe des pois, trés-pauvre en tannin, contient plus. de sucre que les pois eux-mémes, et qu'on pourrait certainement utiliser dans l'industrie, pour la production de l'alcool, les débris qu'on rejette après l'écossage. . M. Brongniart fait à la Société les communications suivantes : DESCRIPTIONS DE QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES OU PEU CONNUES DE MYRTACÉES - DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE, par MM. Ad, BRONGNIART ct A, GRIS (1). i METROSIDEROS R. Br. 4. METROSIDEROS OPERCULATA Labill. Sert, austro-cal. p. 61, tab. 60; DC. Prodr. t. III, p. 225. M. foliis oppositis, lanceolatis, glabris (junioribus iufra, secundum nervum medium precipue, ramulisque, pubescentibus) margine revolutis, infra brunneo-p is; pedunculis axillaribus versus ramorum apicem congestis, flores cymosos, carneos g ibus; calyce pub i, sepalis. cuneatis, sat obtusis. Frutex. Hab. in Nova Caledonia, juxta rivorum ripas (Pancher in herb. Mus. par. 1860-61). ENS L Var. B myrtifolia : foliis minoribus, elliptico-lanceolatis, acutis ; calyce glabro, sepalis cuneatis sat obtusis. Hab. Balade, ad prona montium (Vieillard, n° 453). ' d Var, y. longifolia : foliis majoribus, elongato-lanceolatis, acutis ; calyce pubescente, sepalis. elongatis, iriangularibus, acutis. Hab. Zalade, juxta rivorum ripas (Vieillard, n° 45h). 2. METROSIDEROS NITIDA, i M. foliis oppositis, elliptico-ovatis, breviter petiolatis, subacuminatis, gla. (1) Voyez le Bulletin, t. X, pp. 369 et 574, -"SÉANCE ‘Du ‘27 Mal 1864. - 183 bris (junioribus sericeo-pubescentibus), coriaceis, supra" hitidis; pedunculis adapicem ramorum sicut umbellatis, cymosim 'trifloris ; calycibus. fructiferis glabris, angulàto-campanulatis,: dentibus erectis} persistentibus ; capsula adhata, tubum calycinum: haud superante. t Frutex. Hab. in montibus Nova Caledoniæ, prope Zalade:et Kanat (Villard, n's 503, 504). Obs. — Cette espèce; trés-voisine dû JJ; collina, qui croit dans les iles de la Polynésie et jusqu'aux iles Viti“ (Asa Gray, Unit: ‘Stat. -ezplor: Ezped: BOT. p. 558, tab. 68), en diffère surtout par la forme. du calice, dont. les denis. persistantes dépassent le sommet. de. la. capsule, tandis que dans le M. collina la capsule, à moitié libre, dépasse le calice, CALLISTEMON k, Br.. si CALLISTEMON | SUBEROSUM Panch. mss. C. foliis ellipticis, vel ‘late obovato-spathulatis, multi(5-7)nerviis, sisi bus, facie inferiore tota, superiore tantum basi, sericeo(niveoque) -villosis, pilis adpressis; floribus in spicam terminalem, densam, brevem subcapita- lamque congestis, bracteis. scariosis, spathulatis, staminibus flavis- dimidio brevioribus, interpositis et involucrantibus ; calycibus candido-villosis. Arbor. Hab. in montibus Novae Caledoniz australis, juxta lacus (Vieillard;: n? 449 ; Pancher, 1861; Deplanche, n? 514). T "CXLLISTEMON PANCHERI. C. foliis anguste oblongo-spathulatis, mulitnérviis, Md vel vix basi can- dide villosis ; floribus dense spicatis, me arc) calycibus. m -Callistemon lanatum Panch: mss. Arbor. Hab. in montibus Nova Caledoniæ tineis (Paucher, 1861; Vlad, n° 448; Le trees n° 513). MELA LEUCA L. 1. MELALEUCA VIRIDIFLORA Gærtn, Fruct. À Ll p. 173, AD 35; bc. "SProdr, 4. ME, p. 212. M. foliis alternis, lahceplatis vel decedere 5-T-nerviis, apice acutis, ^fi petiolum. 'atténuatis, ido(ni )-punetatis, praeter petiolum puberu- lut glabris ; floribus étés) in spiek interrüptata dispositis ; calycibus řichi- busque pubescentibus; phalangium unguibus brevissimis. ~ Arbor jn Nova Caledoriia communis (Vieillard, n° 450 ; nem 1861 ; Deplanche, n? 512). Var. 6 rubriflora : foliis elongato- vel falcato-lanceolatis, foribus. rubris. (Mela, rubriflora Vieillard, mss.) Hab. in montibus prope Zalade (Yieillard, w 451). 184 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 2. MELALEUCA GNIDIOIDEs. M. foliis alternis, approximatis et subimbricatis, rigidis, striato-nervosis, lanceolatis, apice subobtusis, basi attenuatis sessilibusque, glabris ; floribus albis (?), in spicam brevem paucifloram, gemma foliacea superatam dispositis ; calycis tubo basi piloso, sepalis ciliatis, extus pubescentibus ; phalangiam unguibus brevibus. Frutex. Hab. in Nova Caledonia, ad ripas lacuum prope Unia (Vieillard, n° 446 ; Pancher, 1862; Deplanche, n° 534). 3. MELALEUCA PUNGENS. M. foliis alternis, lineari-lanceolatis, acutis, sessilibus, nervo unico percur- sis, glabris; floribus in spicam brevissimam, densam, capitatam congestis; calycis tubo basi piloso, ceterum pubescenti, sepalis ciliatis, paulo infra api- cem mucrone (aliquoties duplici) nigro, subulato, adscendente, externe præditis. Hab. in Nova Caledonia interiori (Pancher, 1862). BÆCKEA L. 1. BÆCKEA PINIFOLIA DC. Prodr, t, III, p. 229. B. foliis linearibus, setaceis, longis, acutis, mucronatis, basi attenuatis, sessilibus; pedunculis axillaribus subtrifloris. 2 Leptospermum pinifolium Labill. Sert. austro-cal. p. 63, tab. 62... Fruticulus. Hab. in Nova Caledonia, ad rivorum ripas prope Balade (Vieil- lard, n'* 442, 443; Vedel, 1847). 2. BECKEA VIRGATA Andr. ; DC. Loc. cit. B. foliis lineari-lanceolatis, acutis, in petiolum brevissimum attenuatis; pe- dunculis axillaribus, subtrifloris. i Leptospermum virgatum Forst. Gen. 36. . Fruticulus. Hab. in collibus aridis Novæ Caledonie, prope Balade (Vieil- lard, nis 444 et 445 bis; Pancher). 3. BÆCKEA PARVULA DC. loc, cit. B. foliis oblongis, submucronatis, in petiolum brevem attenuatis; pedun- culis axillaribus 5-6-floris, Leptospermum parvulum Labill, Sert. oustro-cal. p. 62, tab, 64. Fruticulus. Hab. in collibus aridis Novze Caledoniz, prope Balade (Vieil- " lard, n? 445 ter). Var. 6 latifolia. In montibus prope Yaté (Vieillard, n° 514 ; Deplanche, n° 519). ^. BÆCKEA ERICOIDES, : B. foliis linearibus, crassis, apice obtusis, subspathulatis, in petiolum bre- vem attenuatis ; pedunculis brevibus, 2-3-floris. SÉANCE DU 27 MAI 1864. 185 Fruticulus. Hab. in Nova Caledonia, loco dicto Mont-Dore (Vieillard, n? 440). 5. BÆCKEA OBTUSIFOLIA (1). B. foliis oblongo-spathulatis, obtusis, in petiolum brevissimum attenuatis ; pedunculis subtrifloris. ? Fruticulus. Hab. in collibus aridis Novae Caledoniæ, prope Balade (Vieil- lard, n* 445). DESCRIPTIONS DE PLUSIEURS ESPÉCES DU GENRE PITTOSPORUM DE LA NOUVELLE- CALÉDONIE, par MM. Ad. BRONGNIART ct A. GRIS. Les Pittosporées forment une petite famille trés-naturelle, dont on con- naissait, il y a quelques années, environ cent espèces, toutes propres à l'an- cien continent, D'après nos connaissances actuelles, c'est particulièrement dans l'Australie qu'elles dominent, car, sur ces cent espèces, les sept dixiémes appartien- nent à la Nouvelle-Hollande et à la Nouvelle-Zélande, deux dixièmes environ à l'Asie tropicale et à l'Océanie, et un dixième seulement à diverses parties de l'Afrique et des îles qu'on peut rattacher à ce continent. L'Océanie paraissait alors n'avoir qu'une très-faible part dans cette réparti- tion ; mais les publications récentes de M. Asa Gray sur les plantes recueillies pendant l'expédition américaine du capitaine Wilkes, et l'étude des plantes de la Nouvelle-Calédonie, changent beaucoup ces rapports, en ce qui concerne le genre Pittosporum, le seul qui sorte des limites de l'Australie proprement dite. Dans l'état actuel de nos connaissances sur ce genre, la Nouvelle -Hollande, ou l'Australie proprement dite, en comprendrait vingt espèces, la Nouvelle- Zélande onze, l'Océanie, avec les additions nombreuses que lui apportent les plantes des iles Viti et des îles Sandwich, publiées par M. Asa Gray, et celles de la Nouvelle-Calédonie que nous allons faire connaître, en présenterait vingt et une. En excluant les iles Sandwich, situées dans l'hémisphère boréal et fort éloignées de la Nouvelle-Calédonie, cette dernière ile et les îles Viti (ou Fidjee des auteurs anglais), qui paraissent offrir une végétation très-analogue, en (4) M. Seemann vient de publier (Journal of Botany, mars 1864, p. 74) la descrip- tion d'une nouvelle espèce de Bæckea, d'après des échantillons recueillis à la Nouvelle- Calédonie en 1846, par sir T. Home, et conservés au British Museum; cette espèce ne peut se rapporter à aucune de celles que nous avons reçues de ce pays. M. Seemann la décrit ainsi : BÆCKEA NELITROIDES : fruticosa, ramulis, foliis, pedunculis, calycibusque cano-tomen- tellis, demum glabris, subtus punctatis; pedunculis axillaribus 3-5-floris, bracteolatis ; calycis laciniis oblongis, obtusis; petalis (albis) 5 obovatis obtusis puberulis ; staminibus 10, filamentis basi hirsutis, apice eglandulosis ; ovario villoso triloculari, stylo basi villoso ; capsula triloculari. — Folia pollice longa, 1/4 lata. 186 SOCIÉTÉ BOTANIQUE (DE FRANCE. comprendraient à ‘elles seules, et bien que les recherches’ dont elles ont ëté l'objet soient encore très-incomplètes, plus de seize espèces, c'est-à-dire pres- que autant que le grand continent de l'Australie; les herbiers de la Nouvelle- Calédonie, en effet, renferment encore plusieurs espéces de Pittosporum, mais dans un état trop imparfait pour pouvoir étre décrites en ce moment; on pour- rait -done considérer. cette région. comme. le centre. principal de; ce genre remarquable. Cette prépondérance des Pittosporum sur des iles d'une surface trés-restreinte, comparativement à la vaste étendue de l'Australie, est d'au- tant plus remarquable qu'aucun des deux autres genres de Pittosporées obser- vés dans l'Australie proprement dite, genres qui comprennent environ qua- rante espèces, n'a été retrouvé à la Nouvelle-Calédonie ; cependant cette région présente, dans d'autres familles; beaucoup. de groupes génériques considérés. jusqu'à présent comme -propres exclusivement. à la. Nouvelle» Hollande. Moni - Le genre Pittosporum offre dans Ja constitution de sa fleur- un. fait qui, quoique indiqué daus le. caractére de ces plantes, méritait d'être constaté avec. soin : c'est tantôt l'état de liberté, tantôt l'état de soudure complète des pétales. Cette différence dans la cohérence. des parties ‘constituantes de la corolle est propre à un certain. nombre de familles naturelles, mais dans des genres différents. Il est. plus:singulier de trouver ces deux états. dans des plantes tellement identiques, du reste, qu'il ne parait pas possible de les dis: tinguer génériquement. Chez les. unes, les pétales libres. sont légèrement écartés dans Ja fleur complétement épanouie; dans d'autres, ils sont. rappro- chés, appliqués les uns contre les autres, mais leurs bords. sont distincts,- et on peut les écarter facilement par une légère traction ; dans d'autres enfin; la corolle devient réellement gamopétale, il n'y a pas de trace de soudure, et il faut déchirer son tissu pour isoler. les pétales ; il n’y a peut-être nulle: part Vu passage aussi graduel de la corolle dialypétale à la corolle gamopétale, sguir Jiste |. 7 SECTIO T. — Corolla dialypetala, 5101 1 915€ A ë i Sp J5 1. PITTOSPORUM LONICEROIDES, i biod «Folia sessilia, ramo hinc illinc denudato sicut in verticillos approximata: subdecussata, coriacea, rotundo- vel oblongo-cordata, breviter acuminata, supra vernicosa, infra glabra (junioribus puberulis). Flores ad apicem ramo- raim (circiter 10) conferti, foliis: minoribus: bractealibus sicut involucrati ; pedunculis inæqualibus, gracilibus, brevibus vel. elongatis, pilis. ferrugineis. hirsutis ; sepalis lanceolatis, acutis, glabris. Ovarium placentis parietalibus 2> Fructus oblongus, acutus, lignosus, glaber, bivalvis, valvisreflexis, ' is Frutex. Hab. in silvis montium Novæ Caledoniæ, prope Balade et Saint- Vincent (Vieillard, nis 74, 75): + pelo soiqs „2i ieod sina Pod #oukis SÉANCE DU27 MAF 1864; 187 2. PITTOSPORUM GRACILE Pancher, mss. Folia lanceolata, petiolata, glabra (junioribus lf pique supra vernicosa, sepius in pseudo-verticillos approximata. Flores atro-purpurei (ex Pancher) ad apicem ramorum congesti, umbellati, vel potius subeorymbosi ; pedunculis elongatis, gracilibus, simplicibus seu ramosis, adscendentibus et apice plerumque reflexis, ferrugineo-tomentosis; sepalis lanceolatis, acutis, , pubescentibus. Ovarium: placentis .parietalibus 3. Fructus liptiro-tisiolen. basi contractus, apice apiculatus, longe pedunculatus. Frutex ramosus, ramis divergentibus, patentibus, ` Hab. in Novae Coledoniæ montibus (Pancher, 1860, n° 680); prope. Æanala: (Vicillard, nis 92, 117, 118); in insula Pinorum (Deplanche, nis 457, 457 bis). 3. PITTOSPORUM RHYTIDOCARPUM Asa Gray Unit.” Stat. ig Exped: "Bor. p. 228, tab. 18. Folia elliptica, lanceolata vel spathulato-obovata, bh minusve undulata, in petiolum attenuata, glabra (junioribus subtus tomentosis). Flores albi, fra- grantes, breviter pedunculati, apice ramorum vel in axilla foliorum interdum delapsorum in fasciculos multifloros dense congesti; sepalis ovatis, acutis, pedunculisque villosis. Ovarium placentis parietalibus 2. Fructus lignosus, bivalvis, anfractibus irregulariter ruminatus et; valvarum : dorso præcipue lamella prominente cristatus, tomento brevi, ferrugineo plus minusve — Pittosporum suberosum Panch. mss. Frutex diffusus, dichotome ramosus. Hab,, frequens, in silvis Nove cale doniæ, prope Balade et Port-de-France, et in insula Pinorum (Pancher, nis435, 682, 683; Vieillard, nis 74, 72, ds 81, Lok 87; gen ni 455, 456), ^i. PITTOSPORUM TURBINATUM. 4 - Folia inæqualia, oblonga vel oblongo-obovata, ` Ehini NU “plus minusve undulata, in petiolum sat longum attenuata, glabra. Flores albi, breviter pedunculati et sübsessiles, ad apicem. ramorum in fasciculos pauci- floros sicut umbellatim dispositi ; sepalis ovatis, obtusis, glabris. 'Ovarium ` placentis parietalibus 2. Fructus immaturus piriformis. Arbor ramosa, Hab. in Novæ Caledoniæ montibus, circa. Port-de- France bene. 1864). 2 1.4 5; PrrTOSPORUM DEPLANCHEI. guod ‘Folia anguste lanceolato-spathulata, osi sensim ittort): ibus, margine revoluta, obtuse laxeque sübcrenatà, mucrone brevi superata, glabra (junioribus ramulisque dense ferrugineo-tomentosis), hinc illine sicut vertit cillatim conferta, ramo nudo internodia spuria eformante et squamas linea- res, deciduas, extus ferrugineo-villosas gerente. Flores ad apicem ramorum congesti, foliorum novorum verticillo superiore sicut involucrati, pedunculati 188 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et subumbellati, pedunculis calycibusque villosis; sepalis lanceolatis, acutis. Ovarium placentis parietalibus 2, Arbor. Hab. in silvis montium Nove Caledonie, prope Balade (Vieillard, n° 82; Deplanche, n° 460). A 6. PITTOSPORUM VIEILLARDI. Folia ampla, erecta, oblongo-lanceolata, acuta, margine paulum incrassata, undulata, in petiolum longum attenuata, glabra, subverticillata, Flores ad apicem ramorum in corymbum compactum congesti, subsessiles ; sepalis ovatis, obtusis, glabris. Ovarium placentis parietalibus 2, Frutex. Hab. iu Novæ Caledoniz montibus excelsis, prope Zalade (Vieil- lard, n° 70). 7. PITTOSPORUM CAPITATUM. Folia ampla, patentia, subverticillata, elliptico-oblonga, margine paulum incrassata, in petiolum attenuata, coriacea, glabra, supra lucida, Flores nume- rosi, ad apicem ramorum in corymbum compactum congesti ; sepalis ovatis, obtusis, glabris, Ovarium placentis parietalibus 2. Species præcedenti valde affinis, forma et textura foliorum certe distincta ; austro-caledonica, sed cujus locus natalis, collectorisque nomen desunt. 8. PITTOSPORUM PANICULATUM. Folia elongata, erecta, oblongo-spathulata, breviter mucronata, in petiolum sat brevem sensim attenuata, glabra; inflorescentia rachi ramosa, terminali, foliis subæquali, pubescente. Flores versus apicem ramorum ramulorumque fasciculatim vel subumbellati congesti, in paniculam amplam dispositi, pedunculis elongatis, hirsutis ; sepalis lineari-subulatis, puberulis, petalis angustis, spathulatis, patentibus, Ovarium placentis parietalibus 2. Fructus ovoideus, glaber, apiculatus, longitudinaliter bisulcatus, coriaceus ; pedun- culis fructiferis rigidis, adscendentibus, paniculam corymbosam erectam efformantibus. Frutex, Hab. in silvis montium Novæ Caledoniæ, prope Balade (Vieillard, n° 72); prope Saint-Vincent (Vieillard, n° 73). Sectio II. — Corolla gamopetala, 9. PITTOSPORUM PANCHERI. Folia obovata, elliptica vel elliptico-lanceolata, plus minus breviter acumi- nata, in petiolum attenuata, margine revoluta, supra vernicosa tenuiterque reticulata, subtus pallidiora, glabra (junioribus albo-pubescentibus). Flores lutei, penduli, noctu fragrantes (ex clariss. Pancher), in apice ramorum numerosi, quasi umbellati, pedunculis flavo-t is ; calyx sepalis lanceo- latis, acutis, pubescentibus; corolla tubo apice inflato, ad basim sensim atte- nuato, lobis ovatis, subauriculatis. Ovarium placentis parietalibus 2. SÉANCE DU 27 MAI 1864. 189 Frutex. Hab. in Nova Caledonia et in insula Pinorum, ad littora maris (Pancher, nis 458 et 679 ; Deplanche, nis 458 et 459); Paita (Vieillard, n° 88). 10. PITTOSPORUM ECHINATUM. Folia lanceolato- vel elliptico-spathulata, basi sensim in petiolum longe atte- nuata, glabra, vel juniora subtus pilis ferrugineis plus minusve induta. Flores infasciculos dense congesti, brevissime pedunculati. Corolla tubo gracili, apice sensim dilatato, lobis ovatis, obtusis, reflexis. Ovarium placentis parie- talibus 2. Fructus: bivalvis, p bus subulatis, simplicibus vel furcatis, apice incurvis, ferrugineo-t is dense echi Frutex. Hab. in silvis montium excelsorum Novae Caledoniæ, prope Balade (Vieillard, nis 75, 76, 78 ; Pancher, n° 678). + * Flore ignoto. 11. PITTOSPORUM BAUDOUINII. Folia linearia, elongata, apice rotundata, basi in petiolum brevem attenuata, integerrima, margine revoluta, nervo medio valido percursa, glaberrima, superne lucida, numerosa (15-20) in pseudo-verticillos distantes approximata. Fructus pauci, in capitulum terminale approximati, sessiles, elliptico-oblongi, trivalves, valvis externe dense echinatis. Frutex decem-pedalis. Hab. in montibus prope flumen Dombea, in Nova Caledonia australi (Baudouin, 1864). Nous devons la connaissance de cette espèce remarquable et de plusieurs autres plantes nouvelles et intéressantes à M. Baudouin, capitaine dans l'in- fanterie de marine, qui a généreusement offert au Muséum de Paris les prin- cipaux résultats de ses explorations, continuées pendant plusieurs années, dans la partie australe de la Nouvelle-Calédonie. DESCRIPTIONS DE QUELQUES DILLÉNIACÉES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE , par MM. Ad, BRONGNIART e A, GRIS. La famille des Dilléniacées , malgré le petit nombre de représentants qu'elle possède à la Nouvelle-Calédonie, montre comment la flore de cette contrée se lie, d'une part, à la flore des régions équatoriales de l'Asie, et de l'autre, d'une manière souvent plus marquée, à la flore de l'Australie. Sur les sept espèces que nous croyons pouvoir distinguer dans les échantillons Provenant de ce pays, une seule, anciennement connue, le Zetracera Eu- ryandra de Labillardière, se rapporte à un genre essentiellement inter- tropical. Les six autres appartiennent, soit au genre Æibbertia, soit du moins à la tribu des Hibbertiées, qui est presque exclusivement propre à l'Australie et Surtout à l'Australie tempérée. Le genre Trisema, fondé par M. J. Hooker pour une espéce recueillie il 190 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE: FRANCE. ya peu d'années à la Nouvelle-Calédonie, nous offre une seconde espèce trés- voisine de la première, et reste, jusqu'à ce jour, propre à cette région, | Trois espèces se rangent dans le genre Zibbertia de De Candolle, ou dans la section Cyclandra des Hibbertia de MM. Bentham et J. Hooker. L'une d'elles vient d'étre décrite par. M. Turczaninow, d'aprés des échantillons do la collection de M. Vieillard ; nous avons dà adopter le nom qu'il lui applique (1). Auprès des Æibbertia vient évidemment se placer une plante dont nous avons formé un genre spécial sous le nom de 7 rimorphandra. Certainement, si l'on comprend legenre Æibbertia avec l'étendue que lui donnent MM. Ben- tham et Hooker, qui réunissent dans un même groupe générique les genres Hemistemma, Pleurandra et Hibbertia précédemment admis par tous les auteurs, notre Zrimorphandra ne devra former qu'une section de plus dans ce grand groupe; mais, si, comme nous le pensons, ces modifications dans l'organisation de l'androcée fournissent de bonnes coupes génériques, on reconnaitra que les particularités qu'il présente doivent le distinguer comme genre au méme litre que ceux-ci. TRIMORPHANDRA Ad. Br. et A. Gris. © Sepala 5, obovata. Petala 5, subinæqualia. Stamina numerosa.: exteriora breviora, 30-40, sterilia, spathulata ; altera fertilia, circiter. totidem vel pau- ciora, filamentis filiformibus, apice haud vel vix incrassatis, antheris introrsis bilocularibus, loculis parallelis, lateraliter dehiscentibus, quorum interiora duo, cum carpellis alternantia, multo. majora, antheris elongatis, oblongo- linearibus, stylos superantibus. Carpella duo libera, stylis arcuatis, -basi divergentibus, stigmate simplici terminatis ; ovulis 6, anatropis, angulo inte- riori carpelli duplici serie insertis. Fructus... Fruticulus repens, ramosus; floribus in spicas puc bracteatas versus apicem — , TRIMORPHANDRA PULCHELLA. ¿ T. foliis oblongis in: petiolum brevissimum attenuatis, apice rotundatis et submuronatis, margine revolutis, supra scabris, infra lucide sericeis ; ramulis ferrugineo- -tomentosis ; spicis brevibus axillaribus, 2-4- -floris, floribus subses- silibus ; sepalis ovato-lanceolatis, extus pilis sericeis indutis, intus pubescen- tibus vel (internis) glabris ; petalis obovatis, e medio usque ad basim sensim angustatis, glabris ;. staminodiis spathulatis; staminum fertilium. antheris oblongis, duorum longe majorum. antheris. elongatis, acutis, stylos sspe rantibus ; dien qodes, glabris. 750) fen M'bvibus pes des d de M. Turezaninow, publiées à Moscou en 1863, lors de notre communication à la Société botanique, dans laquelle cette. “pèse, eue LITE par le nom d" di lucens. Note ajoutée ái moment de Vimpréssion.) 7 SÉANCE'DU' 27: mar: 18642 °° 191 Håb, ^in Noyæ Caledoniæ montibus, prope Fafé (Vieillard, n° 69% Deplan- che, n° 383). : “HIBBERTIA Andr. 1, HIDBERTIA SALICIFOLIA Turcz. in Bull. Soc. nat. Moscou, 1863, p. 549. Frutex ramosus, foliis subsessilibus, lanceolatis, apice plus minusve obtusis emarginatisque, supra glabris, subtus sericeis, nitentibus ; cymis scorpioideis, axillaribus, ad apicem ramorum confertis, erectis, multifloris; floribus bre- viter pedunculatis, unilateralibus, biseriatis, unibracteatis; germinibus duo: bus; glabris, 9-12-ovulatis. Hibbertia lucens Ad. Br. et A. Grinpis ; Mab. in Novae Caledoniæ montibus, propa Balade et Kanala eoe nis 62, 63, 64, 65, 66; Hera 2. HIBBERTIA SCABRA. Á Frutex foliis sessilibus, ovato- oblongis vel oblongis, gd. Mns. Es minusve emarginatis, facie superiore pilis rigidis brevibus conspersa, facie infe- riore tomento brevi, aspero, velutino rufoque induta; racemis axillaribus, plurifloris, ad apicem ramoram nascentibus ; floribus sessilibus, unilaterali- bus,, uniseriatis, unibracteatis ; germinibus. tribus, glabris, 10-12-ovulatis. . . Hab. in Novæ Caledoniæ montibus. (Mont-Dore, Vieillard, n° 67 ; Deplan- che, n* 386 ; Pancher). : 3. HIBBERTIA BAUDOUINII. Suffrutex humilis, foliis approximatis, maximis: (subpedalibus), anguste lanceolatis, acutis, sessilibus, integerrimis, coriaceis, glaberrimis et subtus glaucescentibus vel subpruinosis, nervo pons valido, nervis pinnatis tenuibus immersis ; floribus amplis, in lem rectum axill brevi pedunculatum et foliis multo breviorem dispositis, sessilibus, bracteis oblongis; calyce brevioribus, suffultis. Calyx sepalis imbricatis, concavis, ovato-subro ‘tundis, apicülatis, glaberrimis. - Petala obovato-subrotunda, emarginata; Sta- mina libera, numerosissima (ultra 100), exterioribus paucis abortivis, fila- mentis filiformibus, antheris lineari-oblongis. -Carpella 3-4, ovariis glabris; Siji externe recurvis ad apicem incurvis, ovulis circiter 45 biseriatis. “Hab. in Nes Caledonia locis humidis, prope Portle«Byanee ec) NM ! j © TRISEMA Hook. fl. E TRISEMA VIEILLARDI. . Frutex ramosus, ramis glabris, griseis, ramulis rubescentibüs, apice pube- rulis; ; foliis oblongis vel obovatis, basi sensim, in petiolum attenuatis, emargi- "atis, niargine revolutis, utrinque glabris, nitidis; inflorescentiæ rachi sim- “plici vel furcata, albo- pubescente, flores mellueralts regir bracteolatos gerente ; ovulis 6, placentario basilari insertis, * ©? 29 dE 192 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Hab. in montibus Novæ Caledoniæ, prope Kanala (Vieillard, nis 60, 61). 2. TRISEMA CORIACEUM Hook. fil. in Hook. Journal of bot. IX, p. 17, pl. 1. Var. B Pancheri : foliis subtus rufo-tomentosis vel glabris, longius petio- latis, limbo plerumque basi contracto ; ovulis 12-20, nec 6-8. Frutex. Hab. in montibus Nova Caledoniæ, prope Kanala (Vieillard, nis 55, 56, 57, 58, 59). TETRACERA L. TETRAGERA ÉURYANDRA Vahl, Symb. IJI, p, 71; DC. Prodr, t. 1, p, 68; Delessert, Ze. sel. t. I, tab. 70; Labill. Sert. austro-cal. p. 55, tab. 55. Euryandra scandens Forst. Prodr. n° 228; Gen. n° 44, tab. 41. Hab., frequens, in Nova Caledonia (Vieillard, n° 54) ; in insula Pinorum (Pancher, n° 646; Deplanche, n° 385). M. Roze fait à la Société la communication suivante : (DE LA FÉCONDATION DES MUSCINÉES, — OBSERVATIONS SUR L'ORGANE FEMELLE DE CES PLANTES, par M. Ernest ROZE. Dans une communication précédente (4), j'ai eu honneur d'entretenir la So- ciété des résultats de quelques recherches sur les anthérozoides des Mousses : un point, entre autres, sur ce même sujet, me semblait également intéressant à étudier, je veux parler du rapport immédiat de l'anthérozoid avec larché- gone, c'est-à-dire du mode de transport de l'élément mâle vers l'élément femelle. Il s'agissait, en d'autres termes, pour cette étude, de reproduire sous le mi ope les phénomènes qui doivent précéder dans la nature l'acte de la fécondation, en placant un archégone non fécondé, mais prêt à l'être, au milieu d'une goutte d'eau tenant en suspension un certain nombre d'anthé- rozoides, En choisissant, pour cette expérience, des espèces dont les anthérozoides se délivraient rapidement de leurs cellules-mères, ce qui permettait d'en accu- muler une grande quantité dans trés-peu de liquide, et en extrayant avec soin de jeunes archégones de leurs bourgeons ou périgynes foliaires, j'arrivai à réaliser la première partie du problème. Je me servis à cet effet du Funaria hygrometrica Hedw. et de l' Atrichum undulatum P. de Beauv.: cette Poly- trichacée offrant, en outre, cette facilité de préparation, que des gouttelettes d'eau placées sur ses périgones cyathiformes peuvent servir comme autant de réserves à anthérozoides, Toutefois, la difficulté, dans ces deux espèces comme dans d'autres Mousses, ne consiste pas seulement daus la préparation conve- nable des anthérozoides, dont la vivacité des mouvements n'est bien accusée (4) Voyez plus haut, pp. 107 et 113. SÉANCE DU 27 Mai 1864. 193 que lorsque ces corpuscules proviennent de plantes fraîchement récoltées , mais encore dans l'extraction des archégones de leurs périgynes. En effet, les folioles qui constituent ces périgynes s'enroulent les unes dans les autres de telle sorte que, dans la plupart des cas, la pointe du scalpel qui es détache blesse ou mutile gravement l'organe qu'il est nécessaire d'obtenir intact. Or on sait que dans quelques Hépatiques, plantes si voisines des Mousses que leurs organes sexuels ont, à très-peu de chose près, des formes et des fonc- tions identiques, les archég sont, pour ainsi dire, nus ou du moins dépourvus d'enveloppes spéciales, et le Marchantia polymorpha L. est en particulier si bien dans ce cas, qu'il n'est peut-étre pas de plante plus propre aux expériences dont il est question. Je me contenterai de rappeler ici que cette plante, étant dioique, porte sur des thalles distincts des disques lobés, légèrement concaves, élevés sur un pédi- cule et renfermant dans leur tissu un certain nombre d'anthéridies qui, à leur maturité, communiquent avec la face supérieure par un méme nombre de pores presque imperceptibles. Cette disposition permet, en humectant suffi- samment la surface de ces disques, ce qui provoque la déhiscence des anthé- ridies, d'y concentrer en quelques minutes, comme dans l'Atrichum undu- latum, un liquide chargé d'anthérozoides. D'autres thalles montrent, au contraire, à la méme époque, sur leurs bords et aux extrémités de leurs nervures médianes, de petites verrues arrondies, de 2-3 millimètres de diamètre, dans lesquelles la loupe permet déjà de distinguer les rayons des ombrelles pédicellées, auxquels seront plus tard suspendues les capsules spo- rophores (1). C'est là, au point de jonction des rayons et du pédicule nais- sants, que l’on peut détacher des archégones prêts à être fécondés. Ces ar- chégones sont environ au nombre de 10-12 sous chaque rayon, qui est bordé sur les côtés d’une membrane cellulaire périgyniale multilobée; ils sont formés de cellules hyalines si peu remplies de chlorophylle, qu’une bonne len- (1) Je n'entre dans ces détails que pour fixer l'attention sur la facilité avec laquelle Peut s'effectuer la fécondation dans cette plante, point qui me semble encore peu connu, si j'en juge par ce que dit M. L. Vaillant dans son i thèse sur la fécondati des Crypt g (1863, Hépatiques, p. 69) : « Mais comment s'effectue la fécondation, » surtout lorsqu'on songe aux difficultés que présente la position réciproque des organes » dans les végétaux tels que le Marchantia, où les organes se développent sur des indi- » vidus différents, où les organes femelles ayant l'orifice placé inférieurement sont en » outre élevés sur un long pédicule?... » Or, je crois devoir faire observer ici, d’abord, que de: pieds mâles sont toujours à proximité des pieds femelles fécondés, mais que, sur des ntes de même âge, les disques et les ombrelles ne peuvent simultanément se rencon- trer au même état de développement, celles-ci étant encore rudimentaires quand les dis- ques sont en pleine maturité, et l'allongement du pédicule des ombrelles ne s'effectuant qu aprés l'acte fécondateur pour ne s'arrêter qu'à l'entiére maturité des fruits ; enfin, que la fécondation ayant lieu dans les archégones situés au-dessous de ces ombrelles rudimen- taires, et pour ainsi dire sur le thalle même, la pluie ou l’eau environnante pent très- aisément y charrier les anthérozoïdes, d'autant mieux que d'ordinaire ces archégones Tecourbent leur col au dehors comme pour aller au-devant de ces corpuscules féconda- leurs, ainsi que M. Grenland me l'a du reste trés-bien fait remarquer. T XL (SÉANCES) 13 194 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tille découvre parfaitement, par transparence, les détails de leur organisation intérieure, ce qui n’a pas laissé que de m'être fort utile pour la constatation de phénomènes dont il sera question un peu plus loin. J'ajouterai que la dioicité de la plante a, en outre, cet avantage, qu’elle permet de tenir les pieds femelles séparés et méme éloignés des pieds mâles, pour les mettre à l'abri de toute fécondation naturelle, ce qui procure des organes en état désirable pour l'ob- servation. On comprend maintenant, par ce qui précède, qu'il m'a été facile d'obtenir un de ces archégones dans des conditions nécessaires à l'acte fécondateur, c'est-à-dire présentant une cavité ventrale qui communique au dehors par un canal ouvert à ses deux extrémités et renfermant dans cette cavité à peu près sphérique le globule plasmatique, centre futur de l’évolution du sporange. Cet archégone maintenu dans une goutte d'eau, et son ouverture stigmatoïde placée au foyer d’une lentille donnant un assez fort grossissement pour bien distinguer les anthérozoides de cette Hépatique, dont les cellules-meres n'ont pas plus de 077,006 dans leur plus grand diamètre, on conçoit qu'en y ajoutant une gouttelette chargée de ces corpuscules, on se trouve avoir pré- cisément sous les yeux ce qui doit se passer dans la nature, comme prélimi- naires de l'acte de la fécondation. M. Thuret, dans ses admirables expériences sur Ja fécondation des Fuca- cées, constatant la grande agglomération des anthérozoïdes de ces plantes sur les spores primordiales et leur pénétration méme dans le:sac interne qui ren- ferme ces dernières, dit qu'il est difficile de ne pas se laisser aller à croire qu'une impulsion particulière dirige les anthérozoides vers les corps qu'ils doi- vent féconder. M. Cohn, dans son remarquable mémoire sur le Spheroplea: annulina Ag., décrit le curieux phénomène de la pénétration des anthéro-: zoides dans les cellules-sporanges de cette Algue, et parle aussi de la tendance qu'ont ces corpuscules fécondateurs à s'agglomérer à l'orifice des petits ostioles, ouverts pour leur livrer passage à travers la membrane de ces sporanges. J'avais, par suite, l'espoir d'observer Ja même direction, quasi-instinctive, chez les anthérozoïdes des Muscinées ; mais je dois avouer que dans toutes les expériences tentées dans ce but, soit sur le Funaria hygrometrica et V'Atrichum undulatum, soit sur le Marchantia polymorpha, je ne pus con- stater aucune attraction marquée de la part des anth ides pour l'archég Quand leur mouvement est trés-rapide, on les voit tourner autour du col de cet organe, s'approcher même de son ouverture stigmatoïde, mais s'en éloi- gner indifféremment presque aussitôt; seulement, lorsque le mouvement se ralentit, il semble qu'ils aient besoin de s'attacher aux aspérités qu'ils ren- contrent dans le liquide ambiant, C'est ainsi que j'en-retrouvais en grand nombre agglutinés à des débris de cellules épars dans ce liquide et que j'en voyais quelques-uns méme se fixer au sommet béant de l'archégone, où ils demeuraient bientôt dans une complète immobilité; SÉANCE DU 27 mai 1864. 195 J'ai répété fréquemment ces expériences, toutes m'ont donné un semblable résultat. J'ai donc dà renoncer à voir s'effectuer l'introduction de l'anthéro- zoide dans le canal de l'archégone, fait que M. Hofmeister affirme avoir ob- servé sur un archégone de Funaria hygrometrica, dans lequel il a trouvé « des anthérozoides vivants qui avaient déjà parcouru le tiers de la longueur » du col » (Ann. des Sc. nat. 1854, h° série, I, p. 373). Je regrette d'autant plus vivement qu'aucune de mes expériences ne soit venue confirmer l'as- sertion de ce célèbre micrographe, que, dans son ouvrage si remarquable sur le développement du fruit dans les Cryptogames supérieures ( Verglei- chende Untersuchungen, etc. , Leipzig, 1851), il me parait attribuer déjà aux anthérozoides de quelques Jongermannes la faculté de se diriger avec une sorte de précision sur le sommet d'archégones non fécondés. C'est ce fait méme, au reste, que j'oserai contester, n'ayant pas une seule fois cherché à l'observer sans noter justement le fait contraire. Par suite, il est vrai, le róle des anthérozoides dans l'acte fécondateur ne paraitra peut-étre pas aussi actif que le laissait supposer l'assertion de M. Hofmeister. Mais si l'on veut bien se reporter à ma communication précédente, relative aux anthérozoides des Mousses, et dans laquelle j'appelais l'attention sur l'existence de certains gra- nules , produits essentiels de l'organe mâle, que je crois destinés, après leur transport sur l'organe femelle par l'anthérozoide, à être seuls les agents directs de la fécondation, on se représentera sans doute que la fonction même de cetanthérozoide peut conséquemment ne point avoir d'autre but (1). Les résultats de ces recherches sur les anthérozoides m'aménent à parler d'observations faites sur les archégones des trois Muscinées précédemment (4) L'analogle qu'il est rationnel d'établir entre les grains de pollen et les anthéro- toïdes nous expliquerait déjà, ce me semble, la tendance si peu marquée de ces organes locomoteurs vers l'organe à féconder. En effet, le hasard joue, on peut le dire, un si grand róle dans la génération, par suite de l'éloignement assez fréquent des individus unisexués dans les plantes dioiques, ou de la position extrême des organes générateurs sur les plantes monoiques, que la stérilité dans les végétaux ne duit d’être tout au plus V'aceident, l'exception, qu'à la profusion avec laquelle se fait l'émission des corpuscules fécondateurs, aussi bien dans les Cryptogames que dans les Phanérogames, profusion qui suffirait même à éloigner d'un esprit non prévenu toute idée de direction instinctive qu'on serait tenté de leur attribuer. Ainsi, on sait quelle grande quantité de grains de pollen se trouve réservée d'ordinaire à un seul stigmate ; or le Funaria hygrometrica, Plante monoique, nous fera connaitre quel nombre d'anthérozoides une Mousse est capable d'émettre pour féconder son unique archégone. En évaluant approximativement à 20 le nombre de ses anthéridies, à 400 celui des anthérozoïdes de chaque anthéridie, 9n voit qu’on arrive déjà à un chiffre de 2000 pour la fécondation d'un organe isolé, Mais si l'on songe en outre que ce méme Funaria vit habituellement en groupes très-serrés, et que les anthérozoïdes d'une plante ont la faculté d'étre également propres à féconder les archégones de plantes de la même espèce, ce que démontre suffisamment le grand nombre des Mousses dioïques, il en résulte que dans un espace très-restreint (2 à 3 centimétres carrés) pouvant contenir une centaine de pieds de ce Funaria, ou trouve que pour cent archégones seulement sont émis 200 000 anthérozoides ! 196 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. citées, et spécialement sur ceux du Marchantia polymorpha, dont la transparence de la paroi cellulaire permet beaucoup mieux l'étude de leur intérieur, ce qui, joint à la possibilité de se procurer sur cette plante des archégones à divers états de développement pour suivre aisément l'évolution de ces organes, la recommande de préférence pour ce genre méme d'obser- vations. Si nous en croyons M. Hofmeister (Ann. des Sc. nat., loc. cit.), dans les Muscinées, une cellule centrale se développerait au sein de l'archégone, où elle se comporterait comme un sac embryonnaire. Bientót le cordon cellulaire, qui d'abord occuperait l'axe du col de l'archégone, se résorberait et serait remplacé par un canal étroit corr dant à la convexité inférieure de la cellule centrale. Ce qu'il appelle la vésicule embryonnaire se développerait dans cette cellule centrale, et ce serait dans le rapport de l'anthérozoide (qui aurait déjà traversé le mucilage du canal de l'archégone) avec la paro? externe de. cette vésicule embryonnaire, que consisterait l'acte de la fécon- dation, J'avoue n'avoir pu retrouver cette complication de cordon cellulaire, de cellule centrale et de vésicule embryonnaire, dans les archégones qne j'ai étudiés. En premier lieu, il m'a paru se produire, dans le développement externe de ces organes, le méme enchainement de phénomènes que dans le développement externe des anthéridies, c'est-à-dire la formation d'un sac clos de tous cótés et dont les parois sont peu à peu distendues par l'élargissement du tissu cellulaire qui le constitue. Je suis arrivé à pouvoir constater l'existence d'une. cavité canaliculaire dans de très-jeunes archégones de Marchantia polymorpha qui n'offraient encore ni cavité sphérique, par suite ni renflement basilaire, et dont la forme à peu prés cylindrique se rapprochait beaucoup de celle d'une très-jeune anthéridie de Funaria : ce qui déjà, comme une consé- quence forcée de la préexistence du canal, exclut évidemment l'hypothèse du cordon cellulaire et de la cellule centrale. D'autres archégones un peu plus développés m'ont. laissé voir le canal abou- tissant à une cavité. ovoide déjà en voie de formation, et il n'est pas rare de trouver des archégones où le canal et la cavité simulerzient très-bien l'in- térieur d'un matras dont l'extrémité du tube serait hermétiquement close. Dans les deux premiers cas, le canal paraît ne contenir qu'un mucus presque inco- lore, qui remplit également la cavité naissante, au milieu de laquelle on dis- tingue en même temps un nucléole presque incolore ou légèrement jaunâtre, dont le volume va bientôt suivre l'accroissement du tissu qui l'enveloppe, la for- mation de ce globule plasmatique n'étant probablement due qu'à une exsuda- tion ou à une sécrétion des cellules environnantes. Il en résulte que dans un archégone prêt pour la fécondation, ce nucléole devient un sphéroïde vis- queux qui occupe toute la cavité ventrale ; puis, le col s'étant allongé en méme temps que le canal, celui-ci, par la séparation brusque des cellules du sommet, SÉANCE DU 27 MAI 1864. 197 s'ouvre alors dans le liquide ambiant (1). Or, si l'on comprime très-légèrement un archégone ainsi développé, on fait d'abord sortir du canal le mucus dout il était plein, Ce mucus, surtout dans le Marchantia, garde parfois à sa sortie une apparence grumeleuse vermiforme, comme un moulage du tube qui le contenait; mais si l'on augmente la pression, on voit alors se produire un phénomène singulier: la masse visqueuse du sphéroide, fortement comprimée, passe en partie dans le canal et sort elle-même par l'ouverture stigmatoide, pendant que l'autre partie reprend dans la cavité ventrale la forme sphérique que le tout présentait primiti J'ai pu, dans l' Atrichum un- dulatum, suivre lentement ce curieux phénomène, en agissant par une pres- sion continue; la masse contenue dans la cavité ventrale conservait toujours la méme forme, tout en diminuant peu à peu de volume, et, comme sila substance qui la constitue avait une certaine tendance à se maintenir sous cette méme forme sphérique, la portion évacuée se subdivisait et se gonflait au contact de l'eau en bulles sphéroïdales à parois plasmatiques d'une extrême ténuité (2). "Toutefois, si l'on réussità faire sortir par le canal toute la masse du sphéroide primaire, on n'apercoit aucune trace de membrane dans la cavité ventrale vide de son contenu, et si l'on examine des archégones préservés de toute fécon- dation, quelques jours après leur déhiscence, on constate que le sphéroide visqueux, comme par suite d'une coagulation, présente une masse moins fluide, d'un volume moins considérable, d'une teinte jaunâtre plus accentuée, à contours sinueux et ridés; une forte pression est impuissante alors à la désagréger et à la faire sortir par le canal; elle cède à peine et reprend aus- sitôt sa configuration première. J'ai, dans les deux cas, vainement cherché la trace d'une paroi vésiculaire, ne trouvant dans cette masse, ovoide ou sphé- roidale, selon les espèces, qu'une sorte de gros nucléus dont la consistance visqueuse lui permet de se présenter sous une forme définie. De l'ensemble de ces observations, il me parait résulter que les termes de vésicule embryonnaire, de cellule germinative, d'utricule primordial, adoptés. par différents auteurs pour désigner ce nucléus dépourvu de mem- brane, ne peuvent que donner une idée fausse de ce sphéroide avant la fécon- (4) J'ai cru remarquer, en effet, que l'intervention de l'eau était nécessaire !ponr que la déhiscence des archégones püt s'effectuer, ce qui d'ailleurs a également lieu pour les anthéridies. (2) Il n'est pas hors de propos de rappeler ici ce que nous apprend M. Thuret, de la spore primordiale des Fucacées : « La spore des Fucus, dit-il, consiste en une masse de ière granul olivåtre, parfe t sphérique, dont la forme n'est maintenue que par la cohésion de la substance qui la compose. C'est ce dont il est facile de s'assurer en soumettant les spores à une légère pression sous une lame de verre : on les voit se défor- mer, s'étirer en divers sens, se partager quelquefois en fragments qui preonent souvent eux-mêmes la forme arrondie ; enfin, si la pression est plus forte, | les El s g'écrageat ets illent en masses grumel amorphes, composé dàtre et d'une substance visqueuse incolore... » (Deuwième note sur la ontana des Fucacées, p. 198 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dation. Jl me semble, par contre, y avoir entre ce nucléus et les spores primor- diales des Algues, plus d'un rapprochement à faire, les détails donnés par MM. Thuret et Pringsheim sur ces dernieres concordant assez bien avec ceux que j'ai exposés ci-dessus, d'autant que le premier résultat de la fécondation dans ces deux classes de Cryptogames (et probablement. dans les autres) se manifeste toujours par l'apparition d'une membrane autour du sphéroide primaire. Par suite, la dénomination de gonosphérie, employée pour les Algues par M. Pringsheim, pourrait égal bien s'appliquer à ce sphéroide ger- minatif, à ce globule fécond que l'on signale aujourd'hui dans toutes les Gryp- togames, autres que les Lichens et les Champignons; car si, au premier abord, les Muscinées paraissent, quant à la génération, différer, d'un cóté, des Cha- racées, de l'autre, des Equisétacées, des Fougères, des Lycopodiacées et des Rhizocarpées, chez lesquelles la fécondation ne fait que précéder le premier ou le second acte de la germination, tandis qu'elle est immédiatement suivie dans les Hépatiques et les Mousses de la production méme du sporange, cette différence peut s'expliquer par un rapprochement avec ce qui se passe dans les Algues: les gonosphéries donnant par la fécondation, chez les unes, des spores germinatives, chez les autres, des sporanges à zoospores, bien que, dans les deux cas, l'acte fécondateur soit au fond identiquement le méme. Il n'est pas enfin jusqu'à. cette distinction à établir entre les Cryptogames à fécondation germinative, si je puis m'exprimer ainsi, et les Muscinées, qui ne tende elle-même à s'effacer quelque peu, si l'on songe que la production du sporange chez ces dernières n'est en fait qu'une véritable germination, M. Schimper (Hist. des Sphaignes) insistant à juste titre sur ce point, que l'embryon, dans ces plantes, se greffe véritablement sur la tige ou il puise les matériaux nécessaires à son évolution. : M. Bescherelle rappelle les cas de multiplication observés sur les urnes des Mousses par MM. Le Dien, Durieu de Maisonneuve et Schimper (1), et d de € t on peut les comprendre si la spore primordiale n'est pas, avant la fécondation, renfermée dans . une membrane. En effet, il ne pourrait y avoir alors deux spores primordiales dans le méme archégone. M. Brongniart fait remarquer que M. Schimper a expliqué ces monstruosités, non par le fait de la présence de deux spores pri- mordiales dans le máme archégone, mais par la soudure de deux archégones, soudure qui s'effectuerait dans la tige. La présence de deux coiffes distinctes milite en faveur de cette interprétation. M. l'abbé Chaboisseau fait hommage à la Société, au nom de (4) Voyez le Bulletin, t, VIII, pp. 73 et 351. SÉANCE DU 27 MAI 18064. 199 M. le docteur Fr.-W. Schultz, des Grundzuege zur Phytostatik der Pfalz et des Archives de Flore (cahier de mars 1864) avec les étiquettes imprimées des 7° et 8° centuries de I Herbarium normale. — M. Chaboisseau ajoute les observations suivantes : SUR LES SEPTIBME ET HUITIÈME CENTURIES DE L'HERBARIUM NORMALE DE M; SCHULTZ, par MK. l'abbé CHA BOISSEAU, j M. le docteur Fr.-W. Schultz continue la publication de son Herbarium : normale avec un redoublement de soin qui fera de cette collection une des plus riches et des plus précieuses, Les notes qu'il y joint, sous le titre d'Archives de Flore, étant de nature à être analysées dans la Revue biblio- graphique de notre Bulletin, je n'ai pas ici à les apprécier. Il me suffira d'appeler l'attention sur les plantes les plus intéressantes des 7° et 8° centuries, comme je l'ai déjà fait pour les précédentes (1). I. Plantes intéressantes ou nouvelles pour la flore francaise. ` Cistus porquerollensis Huet et Hanry et C. olbiensis Huet et Hanry (in Bull. Soc. bot. Fr. t. VII, pp. 345-346). Ces deux espèces ont été décou- vertes en 1859, et n'ont pu par conséquent étre mentionnées dans la flore de MM. Grenier et Godron. Polygala ciliata Lebel ; complète une magnifique série de Polygala. Six Rubus, dont quatre ont été recueillis par moi dans leur localité-type. Quatre Callitriche, recueillis par M. le docteur Lebel, monographe de ce genre. Parmi ces plantes, je remarque le C. obtusangula Le Gall et le C. autumnalis L. Cette derniére espéce n'avait pas été jusqu'ici trouvée en France, — Carduus acicularis Bertol., recueilli au Luc (Var) par M. Hanry ; nouveau pour la France, Plusieurs Pilosella et Hieracium, dont la synonymie est bien étudiée. Parmi eux, je remarque l'hybride Pélosella officinarum -Auricula F. Schultz, plante fort rare (Hieracium Schultesii F. Schultz, Arch, 1842; G. G. Fl. de Fr. M, 355). Cinq Zrica, complétant une belle série, où figurent Æ. carnea L., E. me- diterranea’L., E. multiflora L., E. lusitanica Rud. -Phillyrea media L., recueilli par M. Deloynes, prés de Poitiers; station remarquable ; échantillons magnifiques. i Erythræa diffusa Woods, recueilli dans le dép. de la Manche, par M. le docteur Lebel. ; (4) Voyez le Bulletin, t, IX, pp. 231-234. 200 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Echium calycinum Viv. et E. creticum L., du dép. du Var; le dernier surtout est rare. e Polygonum serrulatum Lag. Parietaria lusitanica L. Mercuralis Hueti Hanry, sp. nov., du dép. du Var. Narcissus radiiflorus Salisb., recueilli à Chambéry par M. le capitaine Pâris. Cette espèce rare n'était pas francaise avant l'annexion de la Savoie, Carez olbiensis Jord., excellente espèce du bassin méditerranéen. Six /soètes, recueillis par M. Durieu de Maisonneuve (Z. lacustris L., I. echinospora DR., I. Boriana DR., 7. setacea Delile, Z. Duriæi Bory, T. Hystrix DR.), auxquels il faut ajouter lZ. tenuissima Boreau, déjà publié (4). Parmi les Mousses, je r que le Camptothecium aureum Schimp., re- cueilli dans le dép. du Var, et le Bruchia vogesiaca Schwægr. Les Champignons ne figurent dans la collection de M. Schultz qu'en petit nombre, et à la condition d'étre trés-intéressants. A cetitre, la 8* centurie contient les Sphæria appendiculosa Berk., Dothidea appendiculata de Lerx, et Æxosporium brachypodum de Lerx. Tous trois ont été recueillis dans le dép. de la Vienne par mon vénéré maitre et ami M. l'abbé de Lacroix. (4) Puisque nous parlons d'/soétes, je ne puis m'empécher de regretter ici de voir ce genre, si bien traité par MM. Al. Braun, J. Gay et Durieu de Maisonneuve, menacé de perdre son prestige entre les mains de quelques auteurs. Deux auleurs surtout en ont parlé en sens contraire dans ces derniéres années. Le premier est M. Gennari (Rivista delle Isoetee della flora italiana in C. della Societa crittogamologica italiana, Genova, sept. 1861 et sept. 1862). Donnant une valeur générique aux phyllopodes, qu'il compare aux paillettes dont se charge le récep- tacle de certaines Composées, il divise les Isoétées en trois genres : ISOETES, CEPHALOCE- RATON (comprenant VI. Hystrix DR. et le Ceph. gymnocarpum Gennari), et ISOETELLA (Isoëtes Duriæi Bory). L'autre auteur est sir William-Jackson Hooker (British Ferns, n? 44, 1862). Pour lui il n'y a que deux /soëtes : 4° ISOETES LACUSTRIS L., qui a pour synonymes : I. Engel- manni Al. Br., I. riparia Engelm., J. setacea Bosc, 1. velata Al. Br., I. coromandelina Willd., Z. adspersa Al. Br., 1. Malinverniana Ces. et De Not., 1. echinospora DR.; 20 IsoETES DURIÆI Bory, qui a pour synonyme /. Hystrix DR. Je n'ai pas à me prononcer sur toutes ces réunions; je crois toutefois qu'un examen attentif des spores aménera l'auteur à distinguer nos bonnes espèces françaises et algériennes. Je signalerai seule- ment, dans l’article cité, deux méprises, dont la dernière surtout m'étonne : 4° « Isoëtes » echinospora (Decaisne) de la Lozère. » Tout le monde a lu les détails de la découverte dela plante nommée par M. Durieu de Mai 2° « Les échantillons étrangers » d'Isoétes Duriæi dans mon herbier sont de Limoges (M. De Notaris), The exotic spe- » cimens in my herbarium are from Limoges (M. De Notaris). » Les seuls Isoëtes trouvés dans le Limousin sont: J. tenuissima, trouvé par moi en 1847, et I. echi- nospora, trouvé par M. Durieu en 1863. Or ces deux espèces rentrent dans l'7. lacustris de sir W. Hooker et n'ont aucun rapport avec l'7. Duriæi. Ce dernier n'a certes jamais été trouvé dans la France centrale. / SÉANCE DU 27 Mat 1864. 201 IL Plantes intéressantes ou nouvelles pour la flore d' Allemagne et des régions voisines. Ranunculus polyphyllus W. K., de Hongrie et de Roumanie. Silaus virescens Griseb. (ces deux plantes ont été recueillies par M. de Janka). Plusieurs plantes d'Illyrie, récoltées par M. de Tommasini, entre autres : Corydallis acaulis Pers., Nasturtium lippicense DC., Linum Tommasinii Rchb. (manque dans le Synopsis de Koch), Genista sericea Wulf., Medicago carstiensis Jacq. , Astragalus JF'ulfeni Koch, Saxifraga lasiophylla Schott (plante peu connue dont M. Schultz publie la diagnose), Thesium divari- catum Jan, Euphorbia fragifera Jan, Grimmia tergestina Tomm. Parmi les plantes d'Allemagne, signalons encore les E/atine — L., E. triandra Schkuhr, Thesium intermedium Schrad., etc. Les notes publiées dans les Archives de Flore contiennent des diagnoses d'espéces nouvelles, des observations synonymiques et des rectifications, Dans ces dernières, je vois des Rosa et des Mentha, primitivement considérés comme hybrides et nommés en conséquence par M. Schultz, et qui sont main- tenant ramenés par lui à la nomenclature des espèces légitimes. Il y a lieu de l'en féliciter vivement. M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture de la communication suivante, adressée à la Société : DE L'EXCRÉTION DES MATIÈRES NON ASSIMILABLES PAR LES VÉGÉTAUX (RÉPONSE A UNE COMMUNICATION DE M. CHATIN), par M. D. CAUVET. (Strasbourg, mars 1804.) Dans la séance du 24 avril 1863, M. Chatin prononca les paroles suivantes : * M. Roché a conclu de sesrecherches que les matières non assimilables sont » excrétées par les racines et non par les feuilles. Cette conclusion est con- » traire à celle qu'a déduite de ses travaux M. Cauvet, auteur d'une thèse » soutenue récemment... , etc. (1). » Le compte rendu de la séance du 24 avril n'est arrivé à Strasbourg que le 29 novembre, et je n'en ai eu connaissance que le 8 décembre. Telle est la raison qui me fait répondre si tardivement à cette communication. Puisque M. Chatin a bien voulu se rappeler ma thése (soutenue il y a plus de deux ans), je me permettrai d'exprimer le regret que cet honorable savant (1) Voyez le Bulletin, t. X, p. 199. 202 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. w'ait pas cru devoir établir un parallèle entre les expériences de M. Roché et les miennes. Il serait ressorti de cet examen comparatif que les conclusions de mon contradicteur ne sont pas déduites avec toute la sévère logique néces- saire aux travaux scientifiques. Je vais essayer de le démontrer. - De ce que l'on trouve de l’arsenic et du cuivre dans les plantes qui végétent sur un sol renfermant ces métaux, M. Roché conclut que les spongioles n'ont pas la faculté séparative, car -« s'il en était autrement... , il faudrait admettre » une destruction, et par suite une formation incessante des spongioles, sans » lesquelles ces végétaux ne tarderaient pas à périr, » (Voy: p. 59, Thèse) (1). Pourquoi non? M. Roché se fait juge d'une chose qu'il n’a pas expérimentée. Avant d'avancer que cette destruction et cette formation à nouveau des spon- gioles avaient lieu, je m'en étais assuré par l'étude des effets du sulfate de cuivre, du suc de Phytolacca et de l'acide arsénique (Thèse (2), p. 45, 20, 35, 36; Annales, p. 325-327). D'ailleurs M. Roché ne me semble pas en droit de nier un: phénomène qu'il ne se rappelle sans doute pas d’avoir constaté lui-même. Il dit, en effet (p. 15), en parlant de la végétation des Haricots sur le mercure : « Un mois après la germination, la plante est encore dans un » état satisfaisant de végétation. Cependant les premiéres racines développées. » ont été détruites et remplacées par de nouvelles, qui le sont elles-mêmes » bientôt à leur tour. » — Je ne saurais admettre avec M; Roché que, une plante étant plongée dans une dissolution vénéneuse, « une partie de la » liqueur s'est introduite avant la destruction des spongioles. » Les recherches que j'ai faites avec l'encre, le sulfate de cuivre et le sue de Phytolacca prou- vent la vérité de mes assertions. 1° Encre (Th. p. 44; Ann. p. 326). Aprés six heures, la spongiole est seule attaquée ; le liquide coloré a pénétré dans la racine sans la dépasser. — Après dix heures, la spongiole est à pea près désorganisée, les vaisseaux de la racine sont colorés ; le lendemain la pointe des racines se désagrége, la colo- ration n’a pas atteint la tige. — Après seize heures, les racines offrent une coloration remarquable qui ne s'élève pas, en général, au-dessus de la partie immergée ; l'extrémité des spongioles se détache avec la plus grande facilité. L'encre a pénétré dans le collet (3) et s’y montre en lignes noires Arés-appa- rentes qui s'élévent à mesure que l'expérience se continue, 2° Sulfate de cuivre (Th. p. 15; Ann. p. 327). Les plantes ont séjourné dans la liqueur vénéneuse pendant plus ou moins longtemps, quelques heures au plus; ensuite on les a lavées avec soin et mises dans de l'eau (4) De l'action de quelques composés du règne minéral sur les végétaux. Thèse de pharmacie. Paris, novembre 1862. (2) Études sur le róle des racines dans l'absorption et l'excrétion. Thèse pour le doc- torat és sciences, Strasbourg, aoüt 1861. Ann. sc. nat. (Bot.) 4* série, t. XV. (3) J'appelle collet, avec M. le professeur Clos, toute la partie de l'axe végétal com- prise entre la racine proprement dite et les feuilles : cotylédonaires, La tige ne com- mence qu'au-dessus. à SÉANCE DU 27 MAT 1804. 903 tal pure. La plupart d'entre elles étaient saines en app ; leurs spong ont pris une teinte bleuâtre qui ne s'ést pas étendue à d'autres parties de la racine. Si l'immersion a été courte, les spongioles se détruisent peu à peu, et de nouvelles radicelles se développent; si l'immersion a été plus longue, les racines se désagrégent; il ne s'en produit pas d'autres, et la plante meurt, 3° Suc de Phytolacca (Th. p. 483 Ann. p. 329). Après cinq heures, les racines ont pris une couleur rose qui disparaît vite par une immersion dans l'eau pure. Toutefois, un séjour de quelques heures dans l'eau fait noircir légèrement les spongioles. En faisant une coupe longitudinale vers l'extrémité de la racine, on voit que les faisceaux fibro-vasenlaires ne sont pas encore colorés; la spongiole l'est un peu, mais uniquement dans les espaces inter- utriculaires du tissu exfoliable... Chaque jour une nouvelle plante était enlevée du liquide colorant, lavée avec soin et mise dans de l'eau pure... On vit que la décomposition des racines était d'autant plus avancée que ces racines étaient restées plus longtemps sous l'influence du Phytolacca, — Après qua- torze jours, trois de ces plantes vivaient encore : la prémière n'est restée dans la liqueur que pendant deux heures ; ses racines sont saines et blanches. La deuxième y est restée deux jours; l'extrémité de la tige est flétrie ; ses spongioles sont détruites, la racine se décompose. La troisième est restée plus longtemps; elle était courte, trapue, vigoureuse; aucune de ses parties aériennes n'avait paru se colorer ; pourtant lorsqu'elle fut mise dans l'eau, ses racines étaient très-rouges. Leur teinte s’affaiblit, et bientôt elles devin- rent blanches, puis livides ; le quatorzième jour, elles étaient noires et se désagrégeaient. : M. Targioni-Tozzetti (1) a fait une longue série d'expériences fort remar- quables, dont je demanderai la permission de citer la plus courte : « 7° Pen- ? dant vingt-deux jours, on arrosa assidûment, avec des dissolutions arsenicales » trés-étendues, trois Laiterons et une Digitale, sans jamais mouiller les tiges. » Aprés ce temps, un des Laiterons commença à se faner; on les arracha tous » les trois. Le Laiteron flétri avait ses spongioles désorganisées, et il donna de » légères traces d’arsenic ; les deux autres n'en présentèrent pas du tout, et » leurs spongioles étaient intactes. » Si je ne craignais d'abuser du droit de la défense, je pourrais multiplier les citations empruntées au même auteur, invoquer les opinions de Link, de Towers, etc. ; je m'arréte, parce que cela me semble inutile. > Ainsi, qùand une plante est mise en contact, par ses racines, avec une matière toxique, cette plante n'absorbe le poison qu'après la destruction des spongioles. Mais si le poison existe dans le sol en quantité ‘infiniment petite, cet effet se produira-t-il ? Il est possible que, dans ce cas,- l'absorption (1) Ann. sc. nat, (Bot.) 3° série, t. V. 204 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. s’elfectuant avec une excessive lenteur, le végétal et ses spongioles n'en aient éprouvé aucun dommage. Il se produirait alors un phénomène analogue à celui que l’on observe chez les animaux pour les poisons caustiques très- dilués. Pourtant j'hésite à admettre qu'il en soit ainsi; il suffit d'une seule goutte d'acide chlorhydrique dans 50 grammes d'eau pour réduire les racines en une masse grisâtre, molle comme après une cuisson, C'est ce que j'ai expérimenté aprés Braconnot (1), qui opérait avec une seule goutte d'acide dans 100 grammes d'eau. L'élection par les racines me parait certaine, et je - considére la présence d'une substance vénéneuse dans Jes plantes comme un fait anormal. Il se peut néanmoins que quelques végétaux renferment nor- malement des métaux qui sont des poisons pour tous les autres : tel parait être le Viola calaminaris, qui vit exclusi au voisinage des mines de zinc. Cette exception ne me semble pas de nature à infirmer la propriété élective des racines; tout au contraire, elle la justifie. M. Roché a trouvé du zinc (74. p. 42) dans les Épinards, et jamais dans les Haricots et les Choux-fleurs. Pourquoi cette différence ? Elle peut étre attribuée à trois causes : 4° l'excrétion par les Haricots et les Choux; 2° l'élec- tion par les Épinards ; 3° la présence du zinc dans le sol des Épinards, son absence dans celui des Choux. En établissant ses résultats, M. Roché ne se prononce pas ; ceci est regrettable, car il eût alors recherché le métal dans ces plantes venues dans un même terrain ; ce qu'il n'a pas fait, sans doute, puisqu'il ne le dit pas. Il est peu probable que le zinc ait pénétré dans les Épinards et non dans les Choux par voie élective. Depuis la publication de la thèse de M. Roché, M. Vohl a rencontré des proportions très-sensibles de zinc dans des Choux venus dans le voisinage d’une usine de zinc (2); ce qui semble démontrer que, dans le premier cas aussi bien que dans le second, le présence du zinc est tout exceptionnelle. L'expérience sur laquelle M. Roché se fonde pour combattre mes opinions me semble insuffisante, Il a observé que des Jacinthes et des Polygonum orientale, plongés dans. des solutions toxiques, se fanent plus vite quand leurs racines sont. intactes que lorsqu'elles sont coupées, Cela prouve-t-il que les spongioles ne possèdent pas la faculté séparative? Non certes, et, pour ma part, je ne vois là qu'un simple phénomène physiologique. La plante pourvue, de ses spongioles s’est fanée plus tôt sans doute, parce que celles-ci ont cessé de fonctionner, alors que leur absence permettait l'abord plus facile du liquide. C'est ce que paraît démontrer l'expérience de Rainey, qui vit une Valériane rouge flétrie repren- dre rapidement sa vigueur primitive dans une dissolution de bichlorure de mercure, Il est vrai que Rainey admet la réduction du sublimé en. calomel ; (1) Action délétère produite sur la végétation par les acides très-élendus, ete. (Ann. de chimie et de physique, 3° série, t. XVIII). (2) Journal de pharmacie et de chimie, 3* série, t. XLIV, p. 359. SÉANCE DU 27 MAI 1864. 205 mais, si l'on se reporte aux pages 56 et 59 de la thèse de M. Roché, on voit que, dans le végétal, le sulfate de cuivre et l'acide arsénieux deviennent inso- lubles. L'acide arsénieux serait transformé en acide arsénique qui se substi- tuerait à l'acide phosphorique. Je ne m'arréterai pas à cette théorie qui devrait faire retrouver l'arsenic dans les organes les plus jeunes, là oü prédomine le phosphore, tandis que le contraire a lieu. Quoi qu'il en soit, il résulte de ces transformations que, d'une part, l'action énergique du poison sur les spon- gioles, et, d'autre part, la réduction plus facile du cuivre et de l'arsenic, quand les spongioles sont coupées, devaient amener les résultats observés, Ce n'est pas ainsi que, pour devenir probante, l'expérience de M. Roché aurait dû être faite. 11 fallait, par des analyses pratiquées sur les deux espéces de plantes retirées en méme temps du liquide vénéneux, déterminer laquelle renfermait le plus de poison. Depuis le moment de l'immersion jusqu'à celui de la fanaison, il fallait soumettre les deux espèces de plantes à l'examen chi- “mique, non pas une fois, mais quatre ou cinq fois. Or, non-seulement l’au- teur n'a pas fait cela pendant la durée de l'expérience, mais encore il ne l'a pas fait à la fin ; il s'est contenté de constater l'heure à laquelle se produisait la fanaison. Cette expérience ne saurait donc permettre de poser les conclu- sions que l'auteur en tire. L'espace de temps nécessaire pour provoquer les symptómes de l'empoi- sonnement chez les plantes à racines saines m'étonne beaucoup, car elles ont été plongées dans des solutions au centième, Je vais citer quelques observa- tions qui auraient trouvé place dans ma thèse, si je n'avais crains de l'allonger outre mesure : 1° Le 29 juillet, on arrose un Veronica Beccabunga en pot avec une disso- lution de 2 grammes de sulfate de cuivre. Le 31, quelques feuilles sont mortes et sèches, d'autres commencent à sécher et à noircir par la pointe. 2° Le 44 août, on met les racines de quelques coulants de Ranunculus repens dans une dissolution de 05,05 sulfate de cuivre dans 425 gr. eau. Le 15, presque toutes les feuilles des nœuds directement empoisonnés sont flétries, leurs pétioles sont flasques ; les racines sont noires, et quelques-unes méme semblent se désagréger. Le 18, toutes les feuilles des nœuds empoi- sonnés sont-mortes ou malades. 4 Des Polygonum orientale ont été plongés, le 12 août, à 6 h. du soir, dans une dissolution faite avec : acide arsénique 0,5, eau quantité suffisante pour baigner les racines et s'élevant à 500 gr. au moins. Aprés une immer- sion d'une heure et demie, les racines ont été lavées avec soin et les plantes ont été mises dans de l'eau pure. Le 13, au matin (12 h. après), les Poly- gonum sont flétris; cependant leurs racines ne semblent pas attaquées. Le 16, les fibrilles radicellaires sont toutes en voie de décomposition, des parcelles , de ces fibrilles nagent dans le liquide ambiant. Je me borne à ces citations; elles suffisent pour montrer que, avec des 206 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dissolutions plus faibles, on peut obtenir des effets plus prompts que ceux ob- servés par M. Roché (1). S'il est une chose qui m'ait étonné au plus haut point, c'est de lire, page 62, que mon travail a confirmé celui de M. Chatin. Bien que je sois très-flatté de me trouver placé à cóté d'un savant aussi distingué, je ne puis accepter un tel honneur, parce que j'aime avant tout la vérité, M. Chatin admet l'excrétion par les racines, je la nie ; il n'admet pas l'ex- crétion par les feuilles, et je l'affirme. C'est, sans doute, parce qu'il ne veut pas accepter une telle solidarité que M. Chatin a prononcé les paroles insérées au début de cette note. : Passons à la discussion des expériences de M. Roché sur l'excrétion par les racines. L'auteur (p. 64) fit germer dans du sable lavé et calciné des semences de blé arséniquées par immersion dans une solution concentrée d'acide arsé- nieux; la moitié des grains se développa. Six semaines aprés, on débarrassa les jeunes plantes du sable; leurs racines intactes furent lavées avec soin, et l'on enleva méme les restes de l'endosperme. Elles furent alors placées dans du sable nouveau, calciné, lavé et exempt d'arsenic. Un mois après la trans- plantation, on recueillit chaque jour l'eau qui s'écoulait après chaque arro- sage. L'eau ainsi obtenue pendant 50 jours consécutifs donna à l'appareil de Marsh des traces bien faibles, mais cependant sensibles, d'arsenic. Le sable séparé des plantes et celui du vase furent traités ensemble par des moyens convenables ; on obtint encore des traces arsénicales à l'appareil de Marsh. « Toutefois, nous devons faire observer, avoue M. Roché, que quelques ra= » eines s'étaient détruites et que leurs restes se trouvaient dans le sable. Une » seconde expérience faite simultanément. sur du Blé traité par le sulfate de » cuivre, les mémes conditions ayant été rigoureusement observées, a fourni » un résultat identique, malgré que, dans ce second cas, aucune racine ne » paraissait s'être détachée des plantes. » Il est bien difficile de considérer comme sérieuses des expériences de ce genre, Dans la première, quelques racines ont été détruites et leurs restes se retrouvaient dans le sable ; dans la deuxième, aucune racine ne paraissait s'étre détachée des plantes, L’ auteur hésite; il n’est pas certain qu'aucune racine ne soit restée dans le sable; peut- être n'y a-t-il pas regardé pour avoir le droit d'exprimer au moins un doute, Ces restrictions annulent une expérience. Ce qu'il faut dans un résultat scien- tifique, c'est le fait brutal et non pas une affirmation émise avec doute, Pour ÿ o yel la différence selon que les racines sont entières ou coupées, d'après „Roché ; ` t Acide arsénique.,. .. + 96 | 48 heures. Jacinthe,,. 4 — arsénieux 99 | 92 — Sulfate de cuivre. ... 6 | 40 jours. - Acide arsénique. . 29 | 34 heures. Polygónum. | — arsénieux...... 48 | 58 — Sulfate deeuivre..... 3| 3 jours. SÉANCE DU 27 MAI 1864. 207 que mon raisonnement ait plus de valeur, il suffit d'opposer M. Roché à lui- même. On lit, en effet, à la page 66 : « Mais l'arsenic et l'antimoine ne s'y » trouvèrent (dans l'eau) qu'au moment où les racines étaient attaquées. » Quelques racines de son Blé étaient détruites ; la présence du poisan dans le sable n'a donc rien d'étonnant; elle est toute naturelle. D'ailleurs, est-ce bien une fonction que cette propriété attribuée aux racines d'éliminer les substances non assimilables et qui s'exerce d'une manière si misérable? Un certain nombre de plantes arséniquées croissent dans le méme vase et, en moins de 50 jours, elles ont perdu de si faibles quantités d'arsenic qu'il faut toute la puissance de l'appareil de Marsh pour en déceler des traces à peine sensibles! L'auteur nous dit (p. 62) qu'au bout de quatre mois le Blé s'était débarrassé de la moitié de l'arsenic ou du cuivre qu'on lui avait fait absorber, sans pourtant s'en dépouiller complétement. Il rapporte cet effet à une excré- tion par les racines et ne se demande pas si la diminution progressive du poi- son ne provient pas de la mort et de la chute des feuilles inférieures de ses plantes. Je sais bien que dans les dernières lignes de sa thèse il signale ce fait emprunté à Vever, mais il le considére comme accidentel, car il dit : « Nous » concluons que l'excrétion des composés minéraux non assimilables par les » plantes a lieu en partie; sinon en totalité, par les racines. » Je ne comprends pas cette restriction. M. Roché pense (p. 63) queses v riencesn'ont pas duré assez longtemps pour que ses plantes soient arrivées à éli- miner tout le poison. Pourquoi les a-t-il discontinuées? Et pourquoi, d'ailleurs, n'a-t-il pas employé les plantes qui, en 3 ou 5 mois, fournissaient à M. Ghatin la . preuve d'une élimination complète? S'il est vrai que, en 4 mois, le Blé (p. 62) s'était débarrassé de l'arsenic, pourquoi, en 50 jours, un blé arséni- qué dela méme maniere (p. 64) avait-il perdu une aussi faible quantité de poison? En répétant l'expérience de Macaire et les miennes, l'auteur est arrivé à des résultats exactement semblables aux miens, savoir : présence du poison datis les plantes, absence de ce poison dans l'eau qui en baignait les racines saines, * Pensant que dans ces expériences le courant contraire établi par les ra- » cines des coulants pouvait s'opposer à l'exerétion en empêchant tout d'a: » bord l'absorption des liquides venus de la plante-mère », l'auteur répéta: ses expériences « en faisant pénétrer les racines des coulants dans du sable » bien lavé et sec au lieu d'eau..... Après 30 jours d'arrosage de. la plante- » mère, les jeunes sujets furent débarrassés du sable dans lequel plongeaietit » leurs racines; elles étaient en assez bon état, peu développées et avaient » formé autour d'elles, avec leurs excrétions et le sable environnant, ane es- » pèce d'enduit. Celui-ci fut enlevé avec précaution, sans que la racine fût. » attaquée, et réuni au sable environnant. L'analyse y décela la présence des » métaux que la plante-mère avait absorbés (p. 66). » Bien que ces dernières expériences aient été exécutées dans des conditions 208 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. anormales, comme l'avoue M. Roché, il pense qu'elles peuvent s'ajouter aux résultats précédemment obtenus dans des circonstances normales. Je crois avoir suffisamment démontré que les expériences précédentes ne prouvent rien, qu'elles n'offrent aucun fait certain, que les conclusions qu'on en déduit s'appuient uniquement sur des probabilités. Je les négligerai donc actuellement. Je ne vois pas en quoi le courant de l'eau absorbée par les racines saines peut s'opposer à l'excrétion , en empêchant l'absorption par le stolon des li- quides venant de la plante-mère. Si, malgré la présence des racines d'un sto- lon dans l'eau pure, les feuilles de ce stolon sont frappées de mort, peut-on ` bien dire que l'objection précédente est fondée? Cette objection qui se pré- sente à l'esprit de M. Roché, je l'ai développée longuement dans ma thése, et c’est pour la réfuter que j'entrepris ma sixième expérience. La voici en ré- sumé (Th. p. 47-48; Ann. p, 340): La tige d'un Eupatorium adenopho- rum s'était recourbée en S r ée; on fit développer des racines à la cour- bure inférieure, en disposant la plante de telle sorte que la courbure munie de racines füt en dehors du vase; on fit plonger les jeunes racines dans de l'eau distillée et l'on empoisonna la terre du vase. Au bout de 15 jours, la tige est noire et contractée depuis sa base jusqu'à 4 centimètre environ du point d'émergence des jeunes racines; au-dessus de ce point, les feuilles les plus basses ont leurs bords noircis et recroquevillés ; vers le sommet de la tige, les plus jeunes feuilles commencent à se flétrir. On analyse séparément les jeunes racines, l’eau qui les baigne et la tige pourvue de ses feuilles. On trouve le poison dans la tige, mais rien dans l’eau ni dans les racines. Ainsi, voilà une plante dont toute la partie inférieure est morte, dont toute la partie supérieure présente les symptômes de l'empoisonnement, qui puise uniquement sa nour- riture dans l'eau où baignent ses jeunes racines (voir les détails dans ma thèse), qui, par conséquent, se trouve dans les meilleures conditions pour excréter et qui pourtant n'excréte rien. Si cette fonction était réelle, et en supposant que l'absorption trop considérable de l'eau s’opposât à un transfert normal des matières nuisibles, il est évident que ce transfert s'opérerait au moins en partie, Or nous ne trouvons rien dans l’eau, rien dans les jeunes racines. Que conclure? que les plantes n’excrètent pas dans l'eau ? Mais alors que de- vient cette expérience de M. Roché dans laquelle du Blé excrétait au milieu du sable mouillé? En parlant des racines plongées dans du sable sec, M. Roché nous dit qu'elles étaient en assez bon état, Assez ne me contente pas, j 'aimerais mieux bon et méme très-bon. L'auteur s'est-il assuré par un examen microscopique que ses racines étaient bien intactes? Je ne sais s'il la fait; en tout cas, il neles décrit pas. Je suppose qu'elles étaient semblables à ces racines adventives de certaines plantes radicantes qui, se trouvant dans un milieu impropre à la nu- trition, s'encroütent de cellules exfoliables vers leur extrémité, laquelle se pré- sente comme une sorte de verrue allongée. SÉANCE DU 27 wai 1804. 209 Je ne saurais admettre les conclusions d'une telle expérience entreprise dans des conditions aussi anormales, et je crois que peu de gens seront d'un avis contraire. Elle est, d'ailleurs, la reproduction de celle de Brugmans avec le Viola arvensis et soulève les mêmes objections. ' Avant d'aller plus loin, je me peruettrai d'adresser un reproche à M. Roché. Pourquoi, voyant un enduit autour de ses racines, n'a-t-il pas eu l'idée d'exa- miner cet enduit au microscope? Cet examen lüi aurait montré la nature réelle de cette prétendue excrétion ; il aurait vu qu'elle est produite par ce tissu exfoliable en dé position qui entoure l'extrémité des racines immer- gées d'une sorte d'enveloppe mucilagineuse. Ce fait d'un enduit autour des racines n'est pas le seul qu'il ait observé, s'il a répété les expériences de M. Durand sur la pénétration des racines dans le mercure. Il dit, en effet (p. 15) : « Alors, par un fait physiologique déjà observé, la radicale des Hari- » cots, quoique beaucoup moins dense que le métal, s'enfonce verticalement » dans le mercure et s’y maintient au moyen d'une excrétion du végétal qui » ne tarde pas à se combiner avec le mercure environnant. » Outre les re- cherches spéciales que j'ai faites et qui sont consignées dans ma thèse (p. 5à 10; Ann. p. 323), j'ai observé un certain nombre de fois ces prétendues ex- crétions mucilagineuses : 1° Dans l'eau où avaient germé et grandi des Pois et qui n'avait jamais été lée, se t ient quelques dépôts fl x qui donnaient au liquide, . €u se dissociant, un aspect louche et trouble. Je recueillis un de ces flocons avec un tube effilé et je l'examinai au microscope. Il était formé par une masse . de tissu cellulaire des spongioles plus ou moins désagrégé et par des produc- tions confervoides, au milieu desquelles se montraient en: nombre considé- rable des globules de ferment, des Spirillum Undula et divers infusoires. 2° A deux centimètres environ del'extrémité d'une racine de Fève venue dans l'eau, se trouvait une petite masse entourant la racine et ayant toutes les ap- parences d'une matière gélatineuse. Cette matière, examinée au microscope, présenta une abondance de grandes cellules telles qu'on les trouve à l'extré- mité des spongioles, surtout latéralement. Elles étaient environnées d'une production confervoide qui donnait à la masse une très-légère coloration verte. Quand on examinait à l'œil nu l'extrémité de la spongiole de la méme racine, | 9n remarquait tout d'abord son aspect gélatineux; vue dans l'eau, cette ma- tière s'étalait- absolumerit comme le ferait une membrane mince, En la pre- nant avec la pointe d'un scalpel et l'examinant au microscope, je reconnus qu'elle se composait de longues cellules dont la forme légèrement courbée montre qu'à l'origine elle devait être appliquée sur un corps arrondi. Si l'on écrase avec précaution l'extrémité d'une radicelle, on retrouve les mêmes éléments à sa pointe et dans ses parties latérales. C'est Jà ce que Link avait aperçu en 1849 et qu'il avait pris pour une sorte de cambium extravasé: Mes expériences avaient démontré que lesfracines ne sont pas;des organies Tox (sÉAscEs) 14 210 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. excréteurs, et que la plante se débarrasse des substances inutiles ou nuisibles en les accumulant surtout dans les feuilles qui se dessèchent et meurent. Ce résultat m'avait fait supposer, en me basant d'ailleurs sur des faits observés par d'autres, qu'un peu des matières étrangères contenues dans les feuilles de- vait être éliminé par entrainement à l'aide de la vapeur d'eau exhalée. J'em- poisonnai avec de l'acide arsénique (74. p. 64; Ann. p. 343) une plante que je plaçai dans une terrine vernissée, neuve et bien intacte, et je la recou- vris avec une grande cloche en verre également neuve. L'eau recueillie dans la terrine, à la surface de la cloche et sur celle des feuilles me donna des traces manifestes d'arsenic. Bien que j'eusse nettoyé le mieux possible tous mes instruments, comme je ne me suis pas assuré avant l'expérience qu'aucun d'entre eux (l'éponge neuve et lavée qui servit à recueillir l'eau, par exemple) ne renfermait de l'arsenic, j'admets pour le moment que mes résultats sont entachés d'erreur. A la vérité, je ne tiens guère à ces résultats ; j'avais entre- pris cette expérience pour montrer que les recherches de M. Chatin auraient dà porter sur le liquide transpiré et non sur l'air ambiant, et je m'étonne que M. Roché ait recherché également l'arsenic à l'état de combinaison avec l'hydrogène, Je répète que je ne tiens pas à ces résultats, dont je n'ai aucun besoin pour justifier ma théorie : pas d'excrétion par les racines, rejet des matières inutiles ou nuisibles par leur accumulation dans les feuilles qui se dessèchent, meurent et tombent. C'est ce que j'ai exprimé à la page 67 de ma thèse (Ann. p. 344). L'expérience que M. Roché a entreprise lui a donné des résultats contraires aux miens; j'eusse été fort surpris qu'il en fût autrement, On lit, en effet, aux pages 7-8 de sa thése : « Pour peu que l'acide arsénieux » misen contact avec les graines ne soit pas complétement décomposé par le » sol auquel elles ont été confiées, etc..... La quantité nécessaire pour tuer » les semences varie suivant la puissance annihilante du sol. » Et plus bas : « Le Blé...... semé dans un terrain calcaire, après une macération de moins de » trois heures, ne germe pas, s’il ne survient une pluie qui, en détrempant le - » sol, favorise la transformation et le départ de l'acide qui souille la graine. » M. Roché a placé un Pelargonium capitatum en pot dans une solution d'acide arsénieux au dix-millième, En opérant ainsi, était-il bien certain que l'acide arsénieux ne serait pas annihilé par la terre enfermée dans le vase? A-t-ilana- lysé cette terre pour s'assurer qu'elle ne renfermait pas de chaux? Il ne l'a certainement pas fait, car il n'aurait pas manqué de le dire. Il est donc extré- mement probable que l'acide arsénieux n'a pu étre absorbé par les racines da Pelargonium, et c'est pourquoi il ne pouvait être retrouvé dans l'eau exhalée pat les feuilles, lors même que ces organes laisséraient s'échapper une partie de leurs matériaux salins avec le liquide qu'elles transpirent. M. Roché ne nous dit pas si, pendant les vingt jours que dura son expérience, la plante avait souffert. Il est à supposer qu'il n’en fut rien; mais alors s'est-il assuré que sa plante renfermait de l'arsenic? Pour ma part, je suis persuadé qu'elle n'en SÉANCE DU 10 juin 1864. 211 contenait pas un atome, et je regrette qu'il n'en ait pas fait l'analyse. Je lui ferai, d'ailleurs, les mémes reproches à propos de ces expériences, citées page 69, dans lesquelles le lavage des feuilles n'a fourni aucune trace des métaux absorbés (?). L'observation, citée plus haut, de M. Targioni-Tozzetti vient absolument à l'appui de ma manière de voir. Il y a deux ans environ, M. Daubeny, poursuivant ses recherches anté- rieures, est arrivé à une conclusion à peu prés identique à la mienne, en ce qui concerne la faculté élective des racines. M. Marcet se base sur des expériences faites par lui en 4824 pour repousser la théorie de M. Daubeny. Je rappellerai à ce sujet que les faits observés de- puis cette époque par MM. Gæppert, de Saussure, Bouchardat et par moi contredisent formellement l'opinion de M. Marcet. Je ne veux pas terminer cette note sans me féliciter d'avoir trouvé locca- sion de défendre des expériences que je croyais oubliées. Cette défense n'a pas été entreprise dans un intérét personnel, encore moins hostile. Le seul but queje me suis proposé, c'est de faire rejeter des opinions nuisibles au progres dela science et au progrés de l'agriculture, parce qu'elles reposent sur des faits mal observés, à SÉANCE DU 10 JUIN 1864. PRÉSIDENCE DE M. Á. RAMOND. M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 27 mai, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame l'admission de : MM. Ganovaauro (Santo), professeur et directeur du jardin bota- nique de Pavie, présenté par MM. Cordier et Chatin ; - Souèces (Paul), étudiant, rue Lacépède, 5, à Agen (Lot-et- Garonne), présenté par MM. l'abbé Garroute et Amblard. Dons faits à la Société : 4° Par M. Cordier, les ouvrages suivants de M. Du Mortier : Analyse des familles des plantes. Notice sur les espèces indi gènes du genre Scrofularia. Monographie des Ronces de la [lore belge. Sylloge Jungermannidearum Ei urope indigenarum. 212 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Monographie du genre Batrachium. Notice sur la cloque de la Pomme de terre. 2° De la part de M. de Martius : Glossaria linguarum brasiliensium. 3* De la part de M. le baron V. Cesati : Die Pflanzenwelt im Gebiete zwischen dem Tessin, dem Po, der Sesia und den Alpen. ^? De la part de M. Godron : De l'origine hybride du Primula variabilis. 5° De la part de la Société d'Horticulture et de Botanique de l'Hérault : Annales de cette Société, t. IV, n° 4. 6° En échange du Bulletin de la Société : Atti della Societa italiana di scienze naturali, t. VI, fasc. 2. Pharmaceutical journal and transactions, juin 1864. L'Institut, juin 1864, deux numéros. Parmi les objets envoyés à la Société, se trouve une copie en ` bronze de la médaille offerte à M. de Martius, à l'occasion du cin- quantiéme anniversaire de son doctorat, par l'Académie royale des sciences de Munich. M. Duchartre, archiviste, en présentant cette médaille à la Société, rappelle qu'elle a été le produit d'une sous- cription, que les frais en ont été faits par les botanistes européens, et que plusieurs botanistes de Paris y ont contribué. M. Cordier fait hommage à la Société. de plusieurs brochures qui lui ont été envoyées par M. Du Mortier. M. le Président annonce que M. Cosson veut bien enrichir la bibliothéque de la Société d'un exemplaire des Herborisations de Tournefort et de divers autres ouvrages qu'il posséde en double. MM. les Secrétaires donnent lecture des communications sui- vantes, adressées à la Société : NOTE SUR L'ALSINE JACQUINI KOCH, ET SUR LE SENECIO. VISCOSUS L. (A LIGULES ÉTALÉES), par M. S. DES ÉTANGS. (Bar-sur-Aube, 29 mars 1864.) Depuis la communication que j'ai faite à la Société botanique de France, SÉANCE DU 10 juiN 1864. 213 dans sa séance du 26 juin 1863, de deux plantes que j'avais découvertes dans le département de l'Aube (Juncus alpinus Vill. et Scrofularia Ehrharti Stev.), plantes qui ont donné lieu à d'intéressants détails de géographie botanique dé la part de M. J. Gay (1), dont tous les botanistes regrettent vivement la mort inattendue, j'en ai trouvé deux autres qui m'ont. paru également intéressantes, l'une au point de vue géographique, l'Alsine Jac- quini Koch; l'autre par ses fleurs ligulées, le Senecio viscosus L. Je viens en entretenir la Société, en lui en adressant des échantillons pour son herbier et pour quelques-uns de nos confrères. Alsine Jacquini Koch, Syn. ed. 2, p. 125. — Je l'ai découvert le 3 août 1863, entre Foulain et Poulangy (Haute-Marne), sur des rochers calcaires. Je ne l'avais jamais rencontré ni dans le département de l'Aube, ni dans celui de la Haute-Marne, que j'explore depuis longtemps. C'était pour moi une beureuse trouvaille, qui m'a conduit à rechercher quelles sont en France les points où se trouve cette espèce, qui y esL assez rare. Je suis arrivé à con- stater ce qui suit. L'Alsine Jacquini croit sur les versants orientaux de la chaine des Vosges et de la longue chaine de montagnes qui, partant du nord du département des Ardennes, traverse la France dans toute son étendue, du nord au sud, en s'inclinant à l'ouest, et va aboutir aux Pyrénées orientales (2). Il manque sur le versant occidental de la première de ces chaînes, et n'a franchi le faite de la seconde qu'en deux points très-éloignés l'un de l'autre (au midi dans la Lozère et au nord dans la Haute-Marne, à Poulangy); au delà, vers l'ouest, il n'a pas encore été constaté. Il manque aussi en Lorraine, dontla partie méridionale est située entre la Haute-Marne et le Haut-Rhin, où il a été observé. Je ne chercherai pas à expliquer cette lacune. On peut se convaincre de l'exactitude de ce que je viens d'énoncer par l'examen de la liste qui suit des localités où il a été trouvé en France. Je manque de documents suffisants pour le suivre au delà de nos frontières. M. Kirschleger (Flore d'Alsace, t. I, p. 100) l'indique dans le Haut-Rhin, prés d'Orschwihr, à Westhalten prés Rouffach et à Neufbrisach. Au tome II, P. 427, le méme auteur dit, d'après M. Contejean, qu'il est abondant sur le versant suisse du Jura, rare sur le versant francais, nul sur le Jura dubisien. M. Lorey (Flore de la Côte-d'Or, p. 150) le signale à Marsannay près Dijon et sur toute la Côte. (1) Voyez le Bulletin, t. X, p. 394. (2) Cette longue chaine n'a pas de dénomination spéciale, mais, en allant du nord au sud, elle porte les noms suivants : Monts des Ardennes, d'Argonne (Meuse), Plateau de Langres, Cóte-d'Or, Charolais (Saône-et-Loire), Monts du Lyonnais (Rhóne), du Vivarais (Loire, Haute-Loire), Gerbier, Cévennes (Ardéche), Gévaudan (Lozére), Garrigues (Hé- ranlt), Montagne-Noire (Tarn, Hérault), etc. 214 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Boreau (Flore du Centre, éd. 3, p. 108) l'indique à Nolay (Côte- d'Or), à Dezize, sur la montagne de Rome-Cháteau et à Bourgneuf (Saóne- et-Loire), points trés-rapprochés les uns des autres. Plus au midi, De Candolle (Flore francaise, t. IV, p. 791) le mentionne à Grenoble (Tsère), à Veynes (Hautes-Alpes), à Suse (Piémont) et à Montpel- lier (Hérault). ' MM. Lecoq et Lamotte (Cat. des pl. du plateau central, p. 102) l'indi- quent dans la Lozère, aux environs de Florac, au Causse-Mejean au-dessus de Monteils. MM. Grenier et Godron (Flore de France, t. I, p. 240) le signalent d'une manière générale dans le Jura, l'Alsace, le Dauphiné, la Bourgogne, la Lozère et au Vigan (Gard). Je l'ai recu de M. E. Cosson, provenant des Basses-Alpes. On peut voir, par ce qui précède, ainsi que je l'ai annoncé, que l’A/sine Jacquini vient sur le versant oriental des Vosges et de Ja chaine qui court des Ardennes aux Pyrénées, sauf les deux points où il a passé sur le versant occidental (dans la Lozère et à Poulangy). Faute de renseignements précis et de cartes assez détaillées, je ne puis savoir au juste à quel aspect il se trouve aux localités situées entre ces deux systémes de montagnes, Si l’on considère sa position, quant à la latitude, on voit que Poulangy est beaucoup plus septentrional que les localités où il croît sur la chaîne des Ardennes; que Poulangy est à peu près sous la même latitude que Neufbri- sach, point le plus septentrional indiqué en France par M. Kirschleger. En effet, Poulangy est sous 48° 2' 30" de latitude N., et Neufbrisach sous 48° 1 30” environ, Je dois ajouter que Poulangy est situé au pied d'une montagne circulaire assez élevée, formée d'assises de rochers taillés à pic, comme on en voit dans quelques parties de la Hante-Marne, principalement dans l'arrondissement de Langres, à - L'Alsine Jacquini croit, dans le département de la Haute-Marne, en société des espèces suivantes : Asplenium Ruta muraria L. Sedum boloniense Lois. — Trichomanes L. Melica nebrodensis Parl, ` — Ceterach L, (sur un seul rocher) Sesleria cærulea Ard. Genista pilosa L. Globularia vulgaris L. Thesium humifusum DC. Dianthus Cartusianorum L. Sedum album L. Medicago minima Lam. (rare). — acre L. J'ai trouvé aussi une forte et vieille souche d’ Hyssopus officinalis, solide- ment implantée dans une fissure de rocher. Cette plante est probablement échappée d'un jardin, SÉANCE DU 10 JUIN 1864. 915 Senecio viscosus L. Sp. ed. 2, p. 1217, à ligules étalées. — Je l'ai découvert le 8 octobre 1863, dans un jeune taillis, au Val-Charbonnier, entre Colombey-les-deux-Églises et Rennepont (Haute-Marne), sur l'emplacement d'un ancien couvent de femmes, appelé a Vonnerie. Yl n'y en avait qu'un seul pied, mais il était d'une dimension trés-considérable. Il avait au moins 07,80 de hauteur sur un diamètre égal à sa hauteur, il était garni d'un grand nombre de rameaux, et couvert d'une multitude de petites fleurs jaunes qui, vues de loin, ressemblaient assez à celles du Zepsana com- munis. Sachant que l'un des caractères du Senecio viscosus est d'avoir ses fleurs ligulées roulées en dehors, j'hésitais, à distance, à croire que j'eusse affaire à cette espèce. Ce ne fut que lorsque je pus en quelque sorte le toucher qu'il me fut. possible de sortir de mon incertitude. C'était bien le Senecio viscosus, mais dont toutes les ligules, au lieu d’être roulées, étaient trés-nettement étalées. 1 Malgré mes recherches, faites à plusieurs reprises dans les environs, je ne pus en trouver un autre échantillon, méme à ligules roulées. Aucune des flores que j'ai en ma possession n'attribue au Senecio visco- sus des fleurs à ligules étalées. Toutes, au contraire, les disent roulées. Cette particularité, considérée comme caractère constant, a même servi à établir l'une des sections entre lesquelles on a distribué les nombreuses espèces dont | cegenre esi composé, Nous avons donc ici un exemple rare et peut-être unique du retour de cette espèce à l'état normal. J'ai cru devoir appeler sur lui l'attention des botanistes. SUR QUELQUES LICHENS D'ALGÉRIE, par M. WW. NYLANDER. (Paris, juin 1864.) M. Aristide Letourneux a bien voulu me soumettre quelques Lichens saxi- coles récoltés par lui en Algérie, aux mois d'avril et de mai. Ces Lichens proviennent de deux localités différentes, savoir : le sommet du Djebel-Cheliah (dont l'altitude est d'environ 2340 mètres) et le sud du Hodna, I. Lichens du Djebei-Chcliah, Squamaria peltata DC. Sq. saxicola (Pollich) et var. Garovaglii (Krb., Anz.). Lecanora glaucoma var. bicincta (Ram. ). L. calcarea (Ach.) confluens cum gibbosa (Ach.). Lecidea fusco-atra Ach. (typica). L. geographica (L.). — Sporæ nigrescentes ellipsoidez (interdum medio obsolete constrictze), submurali-cellulose, longit. 0"",034-0"",038, crassit, Q7,021- 0m 024, 916 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L. parasema var. enteroleuca (Ach.). Arthonia varians (Dav.) Nyl. Lich. Scandin. p. 260. Parasita in Leca- mora glaucoma var. bicincta. IL. Lichens du Hodna. Placodium teicholytum DC. Frequens ad lapides. Pl. murorum DC. PL. citrinum (Ach.) Nyl. Lich. Scandin. p. 136. Frequens. Pl. variabile et var. percænum (Ach. Syn. p. 29) Nyl. 7. c. p. 138. Squamaria galactina var. dispersa (Pers.). Lichen crenulatus Dicks. , non Pers. (vide Nyl. 7. c. p. 162). Mixtim crescens cum precedentibus ad lapides calcareos. Lecanora sophodes var. teichophila Nyl. in Flora 4863, p. 78, thallo albido inæquali areolato-diffracto, sporis longit. 07»,021-0?",027, crassit. V, 011-0%%,016. — Var. confragosa Ach., sporis longit. 0"",020- 75,023, crassit. 0?7,009-077, 041, similiter ad lapides obvia. L. calcarea (L.) apotheciis nudiusculis. L. cervina var. peretenoides Nyl. Frequens (1). — Var. strepsodina (Ach.) Nyl. Lich. Scandin. p. 176. : - Lecidea disciformis (Fv.) Nyl.— Thallus sordidus areolatus; sporæ longit. 0^7,020-0^7,023, crassit. 0"7,011-077,013. Supra lapides. L. albo-atra var. leucocelis (Ach.) Nyl- L- c.p. 235. — Thallus albus, totus rimoso-areolatus ; apothecia nigra nuda (interdum sublecanorina); sporæ 3-septatee (interdum semel vel bis sensu longitudinali divise), longit. 0"®,016- 077,021, crassit. 0"",007-0"",009. — In var. epipolia Ach., ibi quoque obvia, paraphyses paullo crassiores et sporæ sepe nonnihil majores (longit. 077,016-0?7,023 , crassit. 07^,007-077,012); apothecia nuda vel leviter cæsio-pruinosa. : Verrucaria spodopsara Nyl. n. sp.— Thallus cinereus vel obscure cinereus inæqualis subareolato-diffractus, mediocris. crassitiei (circiter 0"7,6) ; apo- thecia innata roseo-pallida, perithecio incolore, ostiolo nigro parum convexule prominulo ; sporæ incol ellipsoideæ simplices, longit. omm 040-077, 014, crassit. circiter 0^",008. Gelatina hymenea iodo vinose rubens. — Cum se- quente sociatim crescens. Subsimilis eidem, sed thallo cinereo (saltem magis cinereo), apotheciis perithecio incolore, etc. Gonidia (diam. 0"",010- 077,021) vulgo subglobosa, nucleo chlorophyllino subsimplici aut aliquando nucleis nonnullis concreti. Comparari possit etiam cum Endocarpo com- (4) Etiam var. percanoides forma subdispersa vel dispersa ibidem lapidicola adest, areolis thalli turgidulis cervinis (vulgo leviter albo-pruinosis), apotheciis crassiuscule a receptaculo marginatis, sed simul margine tenui proprio præditis, epithecio leviter albo- pruinoso vel nudo; sporæ longit. Omm,004-0mm 007, crassit. Oum, 0020-0mm,0025, paraphyses mediocres. SÉANCE DU 10 juin 1864. 217 pacto minore, at differt thallo cineraceo, sporis, etc. Spermagonia haud vidi. V. scotinopsara Nyl. n. sp. — Thallus obscure cinereus vel cinereo-fus- cescens inaequalis areolato-diffractus vel verrucoso-areolatus ( crassitiei cir- citer 0"",5); apothecia innata, perithecio integre nigro sat tenui, Supra (parte supera) convexule prominulo; sporæ incolores ellipsoideæ simplices, longi. 0"^,011-07^,015, crassi. 077,007-07?,010. Gelatina hymenea iodo vinose rubescens, — Supra lapides, socia Lecanoræ sophodis var. tei- chophilæ, Placodii murorum, Verrucariæ spodopsarce, etc. Thallus gonidiis vulgo ovoideo-oblongis majusculis vel mediocribus, nucleis chlorophyllinis simplicibus aut 2-6 in quovis gonidio. Comparari possit Verrucaria fuscula Nyl., sed hec thallum habet brunneo-fuscum leviorem, apothecia supra vix prominula, perithecium pallidum, sporas globosas vel subgloboso-ellipsoi- deas (longit. 07",009-077,014, crassit. 0"",009-0"",011), texturam thalli aliam. Ad meam fusculam pertineat. Verr. sphærospora Anz. Cat. Sondr. p. 110. Variat V. scotinopsaræ thallus fi ; variant apoth ejus supra modo obsolete prominula. Endococcus erraticus (Mass.). — Thecæ polysporæ, spore longit. 077,008-07^, 010, crassit, 0"7,005-077,006. Supra Lecanoram calcaream. M. Prillieux fait à la Société la communication suivante : RECHERCHES SUR L'ALTHENIA FILIFORMIS, px M. Éd. PRILLIEUX. C'est sous l'inspiration de notre bien aimé et bien regretté confrère M. J. Gay, c'est grâce à sa bienveillante libéralité que j'ai entrepris le travail que j'ai l'honneur de communiquer aujourd'hui à la Société. M. Gay s'est occupé, il y a plusieurs années, de l'étade de la famille des Potamées avec l'ardeur qu'il apportait dans toutes ses recherches. Une plante de cette famille, fort rare, et dont l'examen lui semblait nécessaire, lui man- quait: aucun sacrifice ne lui coüta pour se la procurer ; enfin, grâce aux soins de notre excellent ami M. Grænland, il parvint à avoir à sa disposition de trés-bons échantillons, en fleur et en fruit, de P A/thenia filiformis, recueillis dans les environs de Montpellier. Malheureusement, quand il les recut, d'autres préoccupations, d'autres recherches l'éloignaient déjà du grand tra- vail qu’il ne pouvait encore achever à son gré sur la famille des Potamées. Cependant, il avait entrevu dans l'inlorescence de l'A//Aenia une disposi- tion singulière qui piquait sa curiosité, et, pendant que d'autres travaux absorbaient tout son temps, il me donna ses précieux échantillons d'A lthenià, en m'engageant àen faire le sujet d'une étude dont il ne pouvait se charger lui-méme, mais qu'il lui paraissait intéressant d'entreprendre. — Toute la partie morphologique du travail que je publie aujourd'hui était terminée, et j'avais pris jour pour la lire à M. Gay, quand la mort est venue l'enlever 218 ; SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. subitement à notre affection, au milieu des travaux incessants qui ont occupé jusqu'au dernier moment sa laborieuse vie. Qu'il me soit permis, en publiant un travail dà à son initiative, et dont j'ai recu de lui les précieux éléments, de lui rendre ici pabliquement un dernier témoignage d’affection et de reconnaissance. L'Althenia filiformis vit dans l'eau saumátre des étangs du midi de la France. On le trouve à 4 ou 2 pieds au-dessous de la surface de l'eau, très- faiblement enraciné dans le sol, sur lequel il étend de petites tiges rampantes et gréles qui portent des bouquets de feuilles entremélés de fleurs. Les tiges tracantes sont lisses et minces ; elles sont formées d'entre-nceuds longs d’une dizaine de millimètres environ ; des nœuds, naissent des feuilles incomplètes et des racines. De distance en distance, des tiges traçantes du rhizome, se dressent de petites pousses verticales formées d'entre-ncuds beaucoup plus courts, et qui portent des feuilles complètes et des fleurs réunies en petits bouquets. Considérée d'une facon générale , la végétation de l'AZtAenia est fort ana- logue à celle des autres Potamées, Chacune des tiges tracantes qui s'allongent indéfiniment sur le sol est, non pas un axe unique, mais un ensemble formé par une suite d'axes d'ordres divers, qui naissent successivement les uns des autres, rampent sur le sol durant une partie de leur trajet, en prenant ainsi part à la formation du rhizome, puis se redressent par leur extrémité qui se couvre de feuilles complètes-et de fleurs, tandis qu'ilse développe un rameau latéral dont la portion tracante doit continuer à son tour le rhizome, qui, par conséquent, est un sympode. : ` Chaque article du sympode, ou, en d'autres termes, la partie traçante de chacun des axes successifs, porte deux feuilles dépourvues de limbe. La pre: mière, adossée à l'axe où elle naît, est une préfeuille; elle est toujours stérile et, en outre, jamais du nœud qui la porte on ne voit naître de racines. La deuxième feuille, au contraire, est toujours fertile. A son aisselle naît la pousse destinée à continuer le rhizome ; en outre, c'est de sa base qu'on voit sortir les racines, souvent solitaires, souvent aussi au nombre de deux ou méme de trois, qui fixent le rhizome sur le sol. Au delà de la deuxième feuille, l'axe cesse de ramper; il se redresse et porte des feuilles pourvues de limbe. i Le troisième entre-nœud est court ; il porte une feuille complete, c'est- à-dire munie d'un limbe, à l'aisselle de laquelle nait assez souvent un rameau qui a tout le caractère du rameau né à l'aisselle de la deuxième feuille, qui, par conséquent, est traçant dans sa partie inférieure et porte deux feuilles incomplètes avant de se redresser et de donner naissance à des feuilles complètes. i Le rameau né à l'aisselle de la deuxième feuille continue le rhizome : c'est le rameau principal ; il se développe tonjours normalement ainsi. Le rameau D SÉANCE DU 10 Jurn 1864. 919 né à l'aisselle de la troisième feuille n'est, pour ainsi dire, que supplémen- taire, et, quand il se développe, il produit une ramification du rhizome. La quatrième feuille, comme la précédente et comme les suivantes aussi, est munie d'un limbe et portée par un court entre-nœud. Elle porte souvent à son aisselle un rameau court et chargé de feuilles complètes et de fleurs, que nous désignerons sous le nom d'inflorescence. Au delà de la quatrième feuille, la tige s'élève encore et produit une cin- quième feuille qui commence une inflorescence ou bien en porte une à son aisselle. Dans ce dernier cas, la tige principale produit encore une sixième feuille qui commence l'inflorescence la plus élevée. La structure des inflorescences est souvent fort compliquée; je pren- drai ici seulement pour exemple un cas particulier assez simple, mais qui pourra donner une idée trés-suffisante de ce qu'il y a de remarquable dans leur disposition. L'inflorescence entière est enveloppée par deux feuilles complètes situées l'une vis-à-vis de l'autre. Elles entourent comme uné sorte de petit épi de feuilles et de fleurs, entre lesquelles est une fleur mâle isolée, Cette fleur mâle termine l'axe qui a porté les deux feuilles, et que nous considérons rela- tivement comme primaire. A l’aisselle de la plus inférieure des deux feuilles, est un rameau très-court, portant deux feuilles disposées comme celles des articles du rhizome, à savoir une première feuille (préfeuille) stérile, adossée à l'axe primaire représenté ici par la fleur mâle, puis une feuille fertile à l’aisselle de laquelle est un rudiment de fleur. Ce rameau se termine par un bouquet de trois fleurs femelles. A l'aisselle de la deuxième feuille portée par l'axe primaire, est aussi un rameau; mais ici la préfeuille avorte, et la premiére feuille de l'axe secon- daire est superposée à la feuille-mère. Cet avortement des préfeuilles est ordinaire dans l'inflorescence de l' A//henia, et est la cause de la superposition singulière des feuilles qui se succèdent. L'axe secondaire ne porte qu'une feuille, et se termine par un groupe de fleurs femelles. De l'aisselle de la feuille- mre de l'axe 2, naît un axe detroisième ordre, dépourvu aussi de pré- feuille, et qui, aprés avoir porté une seule feuille, se termine par un groupe de fleurs femelles. Souvent les axes dépourvus de préfeuilles portent deux feuilles, mais bien rarement plus. Cette très-grande brièveté des axes d'ordres ifs qui comp les inflorescences et l'avortement presque con- stant de la préfenille permettent d'expliquer la disposition souvent fort compliquée des inflorescences ; on trouve réunis souvent de ces pelits axes appartenant à cinq ou six ordres différents. Tige. — La tige a, dans sa partie tracante, à peu près la méme structure anatomique; la légère différence qu'on y pourrait trouver dépend de la 220 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. longueur des entre-nœuds, les tissus prenant au voisinage des nœuds une disposition particulière. ! Si nous faisons une coupe de la partie traçante de la tige vers le milieu d'un entre-nceud, nous voyons qu'elle est limitée à l'extérieur par une assise de cellules assez serrées les unes contre les autres, et qui enserre un paren- chyme épais. Toutes ces cellules sont allongées dans le sens de la longueur de la tige, et parai quées de stries tr les qui sont dues à des ondulations des parois. Au centre de la tige, au milieu du parenchyme, est un faisceau unique formé de cellules allongées, à parois très-déliées et lisses, de la nature de celles que M. Caspary nomme cellules conductrices; elles entourent une lacune centrale et sont entourées comme d'une gaîne par une assise de cellules un peu plus larges et à parois plus résistantes. Si nous observons une coupe faite sur le milieu d'un des longs entre- nœuds de la partie dressée de la tige, nous voyons que les cellules du paren- chyme y sont moins pressées et laissent entre elles une dizaine de lacunes qui s'étendent d'un nœud à l'autre. Près des nœuds, le parenchyme devient plus serré, les cellules qui le forment se pressent les unes contre les autres et ne laissent. plus d'intervalle entre elles; en outre, si on les examine sur une coupe longitudinale, on voit qu'au lieu d'étre trés-allongées , elles sont courtes et ovoides. Dans ces points, le tissu n'a point subi d'élongation; il s'y montre presque le méme que dans l'extrémité très-jeune des tiges. Aussi retrouve-t-on dans les nœuds un élément anatomique que ne présente nulle part ailleurs la tige adulte, et qu'on trouve seulement à l'extrémité encore toute jeune des tiges : je veux parler de véritables vaisseaux, assez étroits , mais dont les parois portent des épaississements en forme d'anneaux très-distincts qui, parfois, semblent se joindre les uns aux autres, de façon à former quelques tours de spire. Racines. — Les racines naissent solitaires ou par groupes de deux, plus rarement de trois, de la base des feuilles-mères du rhizome, ou, en d'autres termes, de deux en deux feuilles, puisque les préfeuilles stériles et les feuilles fertiles se succèdent sur le rhizome. Elles sont gréles, allongées, filiformes et couvertes dans toute leur longueur d'un épais duvet de papilles très-longues et très-fines (poils radicaux). Elles sont entierement dépourvues de vaisseaux. L'axe de la racine est occupé par un faisceau de cellules conductrices, au centre duquel est une lacune. Ce faisceau est entouré par une assise de cellules plus résistantes qui forme autour de lui une gaine protectrice. Au delà se trouve une épaisse couche de parenchyme, bordée du côté extérieur par une assise de cellules allongées, à parois assez épaisses et colorées en brun, qui forment une enve- loppe assez résistante pour protéger le parenchyme de la racine. SÉANCE DU 40 juiN 1864. 221 Au delà se trouve une seule assise de cellules très-grandes, allongées, tabu- laires, et serrées les unes contre les autres, à la façon de cellules épidermi- ques. Çà et là, un certain nombre de ces cellules se prolongent extérieure- ment en tubes allongés, qui sont les papilles ou poils radicaux. Feuilles. — Les feuilles complètes de l'A Z/éhenia sont composées de deux parties : l'une, inférieure, sessile, membraneuse, est une gaîne qui naît du pourtour de la tige, bien qu'elle soit dès la base fendue suivant sa ligne ven- trale; l'autre est un limbe étroit, capillaire, inséré plus ou moins haut sur le dos de la gaine. A la région du rhizome, la gaine se développe seule. Le limbe n'apparaît que sur la portion dressée de la tige; il est inséré presque au sommet de la gaine des feuilles inférieures; sur les feuilles supérieures, il émane de la partie inférieure de la gaîne. Si l'on nomme ligule la portion de la gaine située au delà de l'insertion du limbe, on dira que dans les feuilles inférieures de la partie dressée de la tige, la gaine est très-grande et la ligule trés-petite; dans les feuilles supérieures, au contraire, la ligule est trés-grande et la gaine trés- petite. Dans les feuilles florales, le limbe lui-même devient très-petit et finit par ne pas atteindre méme la longueur de la ligule. Les feuilles de l’ A/thenia sont dépourvues d'épiderme et, par conséquent, de stomates. Les nervures que l'on distingue sur la gaîne sont fines et paral- lèles. Sur la ligne dorsale, est une nervure principale, dont la structure diffère beaucoup de celle des nervures accessoires. Cette nervure principale pénètre dans le limbe, dont elle occupe le milieu et qu’elle parcourt dans toute sa longueur. Elle a une structure analogue à celle du faisceau central de la tige; elle est de même formée par un faisceau de cellules conductrices, entouré d'une gaîne de cellules à parois plus épaisses. Les nervures accessoires, au contraire, sont uniquement formées de cel- lules allongées, à parois très-épaisses, qui ressemblent assez à des fibres libé- riennes, Sur une coupe du limbe, on voit les deux plus grosses de ces ner- vures accessoires, les seules de ce genre qui pénètrent dans le limbe : ce sont les plus voisines de la nervure principale. Au delà, on en. voit d'autres plus petites qui, sur une coupe le, se formées seulement de quatre ou cinq cellules à parois épaisses. Le parenchyme qui forme le limbe de la feuille laisse, entre la nervure principale et les deux latérales de chaque côté, une lacune qu'on retrouve de méme dans la gaine. Les cellules qui le composent présentent sur leurs parois des rides transversales comme celles du parenchyme de la tige. Le limbe est entouré d'une couche serrée de cellules qui contiennent le plus de matière verte. Dans la gaine, cette assise forme la face supérieure et la face inférieure de la feuille. Au delà „du point où s'arrête le parenchyme, C "est-à-dire au delà des deux plus grosses. nervures accessoires, ces deux assises superficielles res- 222 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tent seules et s'appliquent l'une sur l'autre, formant tout le tissu de la feuille. Immédiatement au-dessus de la ligne d'insertion des feuilles, se voient de petits filaments, d'ordinaire au nombre de deux, et situés, l'un à droite, l'autre à gauche de la feuille; ils sont uniquement formés de cellules allon- gées dans le sens de la longueur de ces petits organes. Je ne puis hésiter à y voir des stipules trés-petites. M. Irmisch a observé des organes semblables, bien qu'un peu différents de forme, dans les Potamées qu'il a étudiées, et sans vouloir se prononcer sur leur signification, leur a donné le nom de sq les intra-vaginales. Ces squamules me paraissent tout à fait analogues à des stipules trés-petites que l'on a maintes fois décrites dans d'autres plantes, ct je citerai en particulier celles des Crucifères comme tout à fait comparables à celles des Potamées. Fleurs. — Les fleurs de l’ AltAenia sont d'une trés-grande simplicité. Les fleurs mâles sont composées seulement d'une étamine, dont l'anthére ne con- tient qu'une seule loge, et dont la base est entourée par un petit périgone trimere, à dents obtuses et un peu arrondies au sommet, La fleur ainsi formée est portée par un long pédicelle filiforme qui persiste après la floraison. Les fleurs femelles n'ont méme pas de périgone, et sont formées chacune par un ovaire né à l'aisselle d'une bractée scarieuse. Ces fleurs naissent par groupes de trois au sommet d'un pédicelle commun. Les ovaires sont stipités, et portent à leur sommet un style très-long et un peu flexueux, que termine un large stigmate pelté. A l'intérieur de l'ovaire, est un ovule unique, pendant du haut de la cavité ovarienne et formé d'un nucelle recouvert de deux téguments. Fruit. — Le pistil fécondé devient fruit sans changer considérablement de forme et d'aspect. Si l'on coupe transversalement un fruit mûr, on voit que les parois en sont formées de trois couches distinctes. La plus extérieure, l'épicarpe, est com- posée de cellules d'un petit diamètre, qui sont un peu allongées dans le sens de la longueur du fruit. Au-dessous est une assise plus épaisse, dans laquelle les cellules plus larges que celles de l'épicarpe rayonnent de la couche interne à la couche externe; cette couche intermédiaire est le mésocarpe. Au«dessous, tapissant la cavité du fruit, est l'endocarpe, formé de deux assises de cellules petites comme celles de l'épicarpe, mais sinueuses et à parois assez épaisses, Les cellules de l'épicarpe et celles du mésocarpe contiennent des grains de fécule ; celles de l'endocarpe n’en reuferment pas. Le fruit se divise en deux valves inégales, et la ligne selon laquelle la sêpa- ration des valves doit se faire est visible dans le fruit assez longtemps avant la maturité. En effet, cette ligne de rupture de la paroi du fruit est tracée dans l'endocarpe, dont le tissu est interrompu, Sur toute la surface des valves, SÉANCE DU 10 JUIN 1864. 228 les cellules très-sinueuses de l'endocarpe s'emboitent les unes dans les autres, de facon à donner une grande ténacité aux assises qu'elles forment; sur le bord des valves, il en est autrement : les cellules ont, du côté de la suture, une paroi, non pas sinueuse, mais droite ; chaque cellule, au lieu de s'engre- ner à la cellule voisine de l'autre valvé, comme à celle qui appartient à la même valve, y est seulement juxtaposée. On ne trouve pas dans le mésocarpe une pareille ligne de rupture, mais les cellules qui le composent ne peuvent guère, par suite de leur position qui est rayonnante, opposer d'obstacle à la rupture des valves de l'endocarpe. C'est particulièrement l'épicarpe qui les tient jointes l’une à l’autre. La fente de séparation des deux valves part d’un côté du style et s'étend obliquement jusqu'à la base du fruit du méme côté, formant ainsi deux valves inégales, dont l’une, la plus petite, peut seule tomber, tandis que l'autre, qui est beaucoup plus grande, demeure fixée à l'ase et porte le style à son sommet. Sraine. — Le fruit ne contient qu'une graine, qui pend du haut de sa cavité et a son micropyle vis-à-vis du point le plus bas de la ligne de sépa- ration des deux valyes.. Elle est entourée d'un seul légument assez mince, mais qui offre un. épaississement un peu plus grand dans le voisinage de l'extrémité radiculaire de l'embryon. Dépourvue de périsperme, elle contient un gros embryon, à radicule épaisse et cylindrique, dont le cotylédon mince et très-allongé est enroulé sur lui-même. On distingue assez aisément, vers la base de ce cotylédon, une fente gemmulaire; c'est sur le côté opposé que s'enroule le cotylédon, et, par conséquent, en contournant en dedans sa face dorsale, 3 M. Duchartre demande à M. Prillieux s'il ne trouve pas quelque analogie entre la couche extérieure des racines de l'A/thenia et le vélamen des Orchidées. M. Prillieux répond : Que les cellules de cette couche extérieure des racines de l'Althenia n'offrent pas de fibres spirales, et que celles de la couche sous-jacente ne pré- sentent pas non plus de similitude de structure avec celles que l'on voit au- dessous du vélamen des Orchidées; que, pour cette raison, il n'a cru devoir admettre, quant à présent, aucune analogie entre la structure des racines de Ces plantes. Il y aurait plutôt, dit-il, quelque ressemblance entre celles de V Althenia et les racines aériennes de certains Ficus. M. Chatin insiste sur le point de vue présenté par M. Duchartre. Il fait observer à M. Prillieux que, chez les Orchidées épidendres, il se trouve 22h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. au-dessous du vélamen une lame cellulaire dépourvue de fibres spirales ; qu'il suffit d'un changement de milieu pour modifier la structure des racines des Orchidées parasites, qui se portent fort bien dans la terre, et que cette struc- ture, ainsi modifiée, se rapproche beaucoup de celle des racines ordinaires, le vélamen ayant alors disparu. M. Chatin ajoute que I A/thenia étant une plante ‘aquatique, ses racines peuvent bien manquer de quelques-uns des de celles des Orchidées aériennes sans cesser de leur être comparables. à M. Prillieux répond : Que la couche épidermique sous-jacente au vélamen des Orchidées n'existe réellement pas dans l’Althenia, où l'on ne trouve à sa place qu'une lame cellulaire, dilférant, par son caractère et sa structure, des parties qui lui cor- respondent dans les Orchidées. D'ailleurs, M. Prillieux se réserve de revenir sur ce sujet dans une communication spéciale relative aux Orchidées. M. Duchartre demande si M. Prillieux a constaté nettement que les lacunes de l'A/thenia sont produites par la résorption des vaisseaux. M. Prillieux répond négativement. Il a seulement vu d'une ma- niére certaine, malgré les difficultés de l'observation, l'existence de la laeune là oh il avait constaté celle des vaisseaux, mais sans saisir le moment de la disparition de ceux-ci et sans en apercevoir la terminaison. `M. Chatin dit qu'il ne doute pas de la disparition des vaisseaux de l'A/thenia, bien qu'elle n'ait pas été observée, parce qu'il a vu ce phénomène chez les Potamogeton. Il ajoute qu'après la dispari- tion du vaisseau, les cellules qui l'avoisinent font saillie dans la lacune et donnent à son contour une forme polyédrique, à faces convexes intérieurement. M. Cosson demande à M. Prillieux si la préfeuille placée entre l'axe et la fleur mâle de l'A//henia est comparable à une stipule intraire. M. Prillieux dit que la réponse à cette question serait trés-difficile ; il fait observer que cette préfeuille offre deux pointes comme la glumelle des Graminées. M. Duchartre rappelle qu'on doute encore de la présence des stipules dans les Monocotylédones. M. Cosson affirme que la stipule intraire est très-évidente chez les Potamogeton. SÉANCE DU 24 Juin 1864. 225 SÉANCE DU 24 JUIN 1864. PRÉSIDENCE DE M. A. RAMOND, Sur l'invitation de M. le Président, M. Léon Dufour, présent à la séance, prend place au bureau. M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 10 juin, dont la rédaction est adoptée. Dons faits à la Société: 4° De la part de M. G. Gasparrini : Sulla maturazione e la qualita dei fichi dei contorni di Napoli. Sopra la melata o trasudamento di aspetto gommoso dalle foglie di alcuni alberi. 2° En échange du Bulletin de la Société : Schriften der Kænigl. physicalisch-æk ischen Gesellschaft zu Kanigsberg, 1863, livr. 4 et 2. Journal de la Société impériale et centrale d' Horticulture, mai 1864. L'Institut, juin 1864, deux numéros. M. Chatin fait à la Société une deuxième communication sur les proportions de sucre contenues dans les sucs des végétaux. (Voy. plus haut, p. 178) (1). M. Roze fait à la Société la communication suivante : RECHERCHES SUR LES ANTHÉROZOIDES DES GRYPIQGAMNS, pat M. Ernest ROZE. PREMIÈRE PARTIE. ( Characées. — Fougères. ) S'il est vrai que nous ne puissions arriver à approfondir le fait essentiel de l'acte de la fécondation, qu'autant qu'il nous sera donné de connaitre intime- ment la nature de chacun des éléments, mâle et femelle, mis en présence pour l'accomplir, les résultats que m'ont fournis quelques recherches portant sur (1) M, Chatin, continuant ses recherches sur ce sujet, désire attendre l'achévement de son travail avant d'en imprimer les résultats, XL (SÉANCES) 45 336 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. une classe de plantes où le premier de ces éléments peut assez aisément être localisé et devenir l'objet d'une étude spéciale, ne paraitront pas, je l'espère, trop indignes d'intérét. En premier lieu, je demanderai la permission de rappeler qu'il y a dans tout le règne végétal deux principaux modes de génération (1), suivant les milieux dans lesquels s'effectue le transport de l'élément mâle à l'élément femelle. -Si l'air est ce milieu, et c'est le cas de toutes les Phanérogames, l'élément mâle contenu dans le grain de pollen, qui n'a par lui-même aucun moyen de direétion, n'atteindra le but que passivement, par divers intermé+ diaires; si, par contre, l'eau est le milieu à traverser, nous voyons alors cet élément mâle, par l'intervention de corpuscules locomoteurs, activement dirigé vers l'élément femelle. Mais, par suite, et pour continuer cette comparaison, si l'élément mále des Phanérogames doit étre considéré comme préexistant dans la fovilla pollinique, où t ons-nous dans l le rep de cette fovilla ? Sera-ce, comme on l'a paru croire jusqu'ici, le corpuscule locomoteur qui lui-même constituera cet élément mâle ? Et, dans ce cas, la fécondation serait-elle simplement le résultat de l'union de la substance propre de ce corpuscule avec l'élément femelle ? Ou bien cet anthérozoide ne serait-il qu'un organe proprement dit, qu'un agent de transport, chargé de conduire, au sein du liquide qui les sépare, l'un des deux éléments vers l'autre ? Et alors l'élément mâle n'étant plus seulement cet anthérozoide, quel sera, chez les Cryptogames qui nous offrent ces corpuscules locom , le repré de la fovilla pollinique ? La réponse à cette série de questions a été faite en partie dans une de mes précédentes communications, où j'ai exposé les résultats de mes observations sur les anthérozoïdes des Mousses, J'avais été conduit dans ce travail à cette conclusion : que les anthérozoides de ces végétaux étaient constitués par un filament spiral, doublement cilié, sur lequel se fixaient des granules primiti- vement doués d'une trés-vive trépidation moléculaire, et qui, après avoir accompagné le corpuscule locomoteur dans sa natation à travers le liquide, se détachaient de ce spiricule inerte pour reprendre avec vivacité leur trépida- tion première. J'en inférais que ces granules n'étaient probablement que les équivalents des granules polliniques. Toutefois, il ne faudrait pas s'attendre à hé “1 A (1) Je laisse ici de côlé un troisième mode de génération, déjà signalé dans quelques Champignons par M. De Bary, observé depuis longtemps dans les Zygnema par Vaucher, el qui ne s'effectue que dans le milieu propre à la vitalité des végétaux inférieurs, sur lesquels on l'a constaté : ee mode de génération consistant dans la soudure des parois de deux cellules, dont le contenu, par union endosmotique; produit soit uu spo- range primaire, soit méme immédi des spores germinatri Or, ce mode inter- médiaire de génération, rapproché de celui des Phanérogames, ne nous faitäl point déjà pressentir que la génération par le moyen d’anthérozoïdes ne saurait différer à ce point de produire seule une fécondation par simple contact, alors que dans les deux autres modes la fécondalion ne peut s'expliquer que par la combinaison de deux éléments dis- tincts, séparément élaborés dans des cellules spéciales ? i SÉANCE DU 2/4 Juin 1864. 227 trouver dans ce qui va suivre un ble de faits identiq Ainsi, nous observerons dans la forme de ces organes locomoteurs, étudiés dans les divers groupes de Cryptogames, la plus grande variation de détails ; mais, à côté de cela, le fond sera toujours le même, et nous verrons que l'anthéro- zoïde, pour rester, dans la plupart des cas, longtemps fixé à l'élément mâle, finit tôt ou tard par s’en détacher, en lui cédant toute l'activité vitale, comme un organe atrophió dont la fonction est définitivement accomplie, Enfin, je ne crois pas inutile d'ajouter quelques mots sur la méthode suivie dans les présentes recherches. Deux points surtout me paraissent impor tants à consigner ici : c'est d'abord la préparation des anthérozoides dans un liquide ne contenant autant que possible rien autre que ces corpuscules ; puis leur observation prolongée bien au delà de la ion de leurs . On parvient, de cette facon, à employer avec plus de netteté pour leur étude les plus fortes lentilles, et, par suite, à constater que sous une trompeuse appa- rence d'animalité, simple effet de leur locomotion, ces anthérozoides restent toujours attachés à une émanation végétale, qui manifeste d'autant mieux sa vitalité dans le liquide ambiant, qu'elle y puise de nouveaux matériaux pour ine ultime transformation. Charaeées. — Les anthérozoides des Characées ont été si minutieuse- ment décrits par M. Thuret, dans ses belles recherches sur les anthéridies des Cryptogames (Ann. sc. nat. 3° série, t. XVI) qu'il ne me resterait rien à ajouter aux détails qu'il en a donnés lui-même, si les progrès de l'optique joints à la méthode d'observation précédemment exposée ne m'avaient permis de jeter quelques aperçus sur ce sujet, J'ai étudié, à ce point de vue, les Chara fætida et hispida, et l'examen de ces deux espèces m'a conduit aux mêmes résultats. La section des JVire//a n'ayant, au reste, pas offert aux observateurs des différences notables sous ce rapport, sinon dans la dimension relativement moindre des anthérozoides, je ne pense pas que leur étude eüt pu me fournir de nouveaux faits en oppo- sition avec ceux que je vais exposer ici. On peut. distinguer quatre phases principales dans l'évolution du contenu des cellules-mères, dont l'ensemble, par suite de leur disposition bout à bout, -simule assez bien, comme on le sait, les tubes cylindriques et cloisonnés des Conferves : 4? sur les cloisons séparatrices apparait un plasma d'un jaune pâle tant soit peu verdâtre, de consistance huileuse, dont l'absence au centre de la cellule y produit un milieu transparent ; 2? les parois de la cellule reprennent à leur tour leur transparence, et, dans le centre méme, on voit se former un sphéroïde irrégulier, composé d'une sorte de mucilage rempli de granulations grisâtres ; 3° ce mucilage se résorbe, et le nombre des granulations augmente râpidement, au point qu'elles remplissent la cellule tout entière; 4° ce nuage granuleux fait place à un nucléus qui occupe le centre de la cellule-mère, et 298 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dans lequel on aperçoit déjà les circonvolutions du filament spiral de l'anthé- rozoide. J'avais compté sur le rapprochement établi par d'éminents observateurs entre les anthérozoides des Characées et ceux des Mousses, pour retrouver, chez les premiers, les granules assez singuliers dont les spiricules des Mousses se trouvent porteurs. Mais, bien qu'on ait vu par ce qui précéde que, dans ces deux classes de Cryptog; le dévelopr intracellulaire de ces cor- puscules offre de grands points de similitude, il y a néanmoins une différence fondamentale dans leur constitution intime, qui doit faire douter de l'exac- titude de ce rapprochement. A ce propos, je n'invoquerai méme point la maniére dont s'effectue la mise en liberté des anthérozoides chez ces deux groupes de Cryptogames: ceux des Characées pergant subite- ment la paroi de leurs cellules-mères; ceux des Mousses m'ayant jusqu'ici paru ne devenir libres que par la résorption de la membrane cellulaire enveloppante. Mais suivons quelques anthérozoides de Chara, depuis leur sortie de la cellule-mère jusqu'au moment où les dernières ondulations des cils nous permettront de constater l'extinction de toute vitalité dans la partie locomotrice de ces corpuscules; puis, l'œil fixé sur ce que l'on consi- dérait comme leur cadavre, observons patiemment. Nous ne remarquerons pas sans surprise que l'extrémité postérieure de l'anthérozoide (celle que M. Thu- ret décrit comme étant « un peu granuleuse, plus épaisse et moins nettement » définie que le reste du corps », et qui est formée par une petite vésicule allongée, remplie à l'intérieur d'un mucilage granuleux, parfois entremélé de vacuoles distinctes) se dilate peu à peu, à mesure que le spiricule perd de la rapidité de son mouvement; il en résulte que lorsqu'il demeure inerte, la vésicule allongée s'étant gonflée graduellement, se présente sous la forme d’une sphère sur la paroi extrêmement mince de laquelle sont fixées quelques particules amorphes résultant de la transformation du mucilage primitif. Bientôt ces particules se résolvent elles-mêmes en un grand nombre de très- fines granulations qui paraissent quelque temps aprés douées d'une vive tré- pidation dans la cavité de la sphère enveloppante, et si l'on prolonge au delà l'observation, on voit la vésicule sphérique éclater soudain et projeter son contenu dans le liquide ambiant. Ces phénomènes, constatés sur deux espèces distinctes, me permettént, ce me semble, de formuler cette conclusion : Z/anthérozoide des Characées n'est réellement que le porteur d'une partie des matériaux nécessaires à l'acte de la fécondation (en d'autres termes, il west point lui-même l'agent. propre de cet acte), l'élément mâle, dans cette classe de végétaux, ne pouvant étre autre chose que le contenu de la vésicule sphérique dont la vitalité ne se manifeste qu'en. raison. même de l'atrophie de l'organe chargé de son transport vers l'élément femelle. J'ai déjà renvoyé pour tous autres détails aux trés-remarquables travaux SÉANCE DU 24 JUIN 1864. 229 - de M. Thuret; je me contenterai d'ajouter ici que l'on doit soigneusement rechercher sur les rameaux, pour la süreté des observations, les anthéridies débiscentes, dont les tubes confervoides composés des cellules-mères sont seulement alors en maturité, Le phé ene de cette déhi m'a semblé aussi avoir particulièrement lieu au lever du soleil, et c'est sur les sept à huit heures du matin que j'ai vu le plus habituellement les anthérozoides sortir de leurs cellules-mères. Quant au diamétre transversal de ces cellules-méres, dont la forme peut assez bien se représenter par un cylindre à bases ellipsoïdes ayant presque la méme dimension en hauteur qu'en largeur, il m'a para être de 10 à 11 mil- lièmes de millimètre environ, la longueur totale de l'anthérozoide variant entre 25 et 28 millièmes de millimètre. Fougères, — Depuis une quinzaine d'années, cette classe de Crypto- games a été l'objet de si importantes recherches de la part d'excellents obser- vateurs, dont les travaux n'ont pas peu contribué à changer toutes les opinions reçues touchant les phénomènes de la génération dans ces végé- taux, que je ne puis que renvoyer aux différents mémoires où se trouvent consignés les détails généraux qui ne sauraient trouver place ici, Néanmoins, un énoncé sommaire des opinions de ces mémes observateurs sur la structure proprement dite de l'anthérozoide de ces Cryptogames, résumera nos con- naissances actuelles sur le sujet dont nous nous occupons plus spéciale ment. La découverte des anthéridies des Fougères et de leurs anthérozoides a été, comme on le sait, publiée en 1844 par M. Nægeli ; mais cet heureux obser- vateur a plutót tenu compte des divers de ces corpuscules-loco- moteurs que de leur structure méme, ce qu'il ne faut attribuer, sans nu! doute, qu'à l'insuffisance des moyens d'observation dont on pouvait alors - disposer. M. le comte Leszczyc-Suminski, dans un mémoire célèbre (1848), relatif à une découverte importante dans l'histoire des Fougères, celle des archégones, donne en méme temps quelques détails sur l'anthérozoide de ces plantes. Aprés avoir parlé « de 6-8 cils motiles; placés sur l'extrémité antérieure et »renflée en massue du fil spiral », il ajoute que « ce fil présente 2-3 tours » de spire, et que cette méme extrémité antérieure, renfermant une vésicule » oblongue, s'amincit ensuite insensiblement en une petite queue filiforme, » terminée par un très-léger renflement. » Or, il faut bien l'avoner, les figures jointes à ce mémoire ne donnent pas une idée plus exacte de la véri- table structure de cet anthérozoïde, et l'on chercherait en vain dans un de ces corpuscules, soit inertes, soit actifs, la boursouflure antérieure ou le très-léger renflement basilaire que M. Suminski représente comme l'ébauche du futur embryon. 980 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. MM. Thuret ot Wigand (1), dans le courant de cette méme année (1848), retueillent séparément de nouveaux détails sur ce sujet. M. Wigand, à côté de quelques résultats intéressants sur l'organogénie des anthéridies et des archégones, ajoute peu lui-même à ce que l'on savait en particulier de l'anthérozoide, seulement ceci : « que le filament spiral porte des cils sur » toute sa longueur »; mais, de méme que M. Suminski, il regarde la vési- cule sphérique traînée par ce corpuscule comme sa cellule-mére primitive, et n'en tient aucun compte. C'est à M. Thuret quel'on doit de posséder les renseignements les mieux caractérisés jusqu'alors sur la structure véritable des anthérozoides des Fou- gères, « Is se présentent à leur sortie de l'anthéridie, nous dit-il, sous la » forme de petites vésicules sphériques, grisâtres, dont le contenu est peu » distinct. D'abord complétement immobiles, on les voit au bout de quelques » instants se dérouler subitement, s'élancer dans le liquide ambiant avec une » rapidité prodigieuse, etse mettre alors à décrire des mouvements giratoires » extrêmement vifs... Leur corps est tordu en hélice, mais, ajoute-t-il, il » m'a paru être aplati et former plutôt un petit rubair qu'un fil spiral; il est » d'ailleurs peu nettement défini, surtout aux extrémités. Les organes » locomoteurs consistent en un faisceau de cils courts, nombreux, for- » mant une espèce de crête qui émane de la partie antérieure du corps; » l'autre moitié est ordinairement appliquée sur une grande vésicule hyaline, » qu'ils entraînent avec eux dans leur course. » Il est juste de faire remar- quer ici, que si, dans ce mémoire, M. Thuret ne nous donne point son opi- nion sur l'origine de cette vésicule, il se montre plus explicite dans ses belles recherches sur les anthéridies des Cryptogames (Fougères) [Ann. des sc. nat, 1851, 3° série, t. XVI, p. 29], où il s'exprime en ces termés : « Je pense » que cette vésicule doit tout simplement son origine à la décomposition de » l'extrémité postérieure de la spire: cette partie du corps est moins nette- » ment définie et semble avoir moins de consistance que le reste; elle est » Souvent accompagnée de granules flottants qui indiquent la présence d'une » sorte d'atmosphére mucilagineuse. » Il ajoute, au surplus, qu'il a cru voir cette vésicule se former et grossir peu à peu pendant le mouvement de l'an- thérozoide; quant à la cellule-mère, il en attribue la disparition subite à une dissolution dans l'eau. Or, l'opinion de cet éminent observateur sur ce sujet même est d'autant plus précieuse à noter ici, qu'on verra plus loin combien mes propres observations tendént à en confirmer l'exactitude. M. Hofmeister (Vergleichende Untersuchungen, etc., 4851), étudiant plus spécialement le développement de l'embryon dans les Cryptogames supé- (1) Les mémoires de MM. Suminski et Wigand ont été reproduits dans le tome XI*, dés Ann. dés sc. nat. 3° série (1849), où se trouve également inséré le mémoire de M. Thuret, a Lub SÉANCE DU 24 jui 1864, 934 rieures, donne seulement quelques figures assez nettes d'anthérozoides de Fougères, I] regarde aussi la vésicule sphérique traînée par chacun de ces corpuscules-locomoteurs comme ayant été leur cellule-mére, et de même que les précédents observateurs, il croit cette vésicule fixée à l'extrémité pos- térieure de l'anthérozoide. Enfin M, Schacht (Lehrbuch der Anat, und PAysiol, der Gewæchse, 1859) signale également chez les anthérozoides des Fougéres des granules avec cette même vésicule sphérique, et ajoute. en note (p 264) « que ces petits a granules, qui manquent souvent, placés su» Qu dans la vésicule; avaient » été d'abord pris par M. Merklin pour quelque chose d'essentiel » ; mais il déclare un peu après « que cette vésicule, étant probablement la cellule-mère » de l'anthérozoide chez les Fougères comme chez les Pellia, ne lui paraît » par conséquent pas être une partie essentielle du filament libre ». On conçoit, après cet exposé, que toutes mes investigations ne devaient avoir qu'un but, qui était de profiter des données précédentes pour tâcher d'éclaircir autant. que possible les points en litige, Les diverses familles des Fougères, du moins celles qui ont été étudiées jusqu'ici, ne paraissant pas offrir des différences capitales dans la structure de leurs anthérozoïdes, et ce genre particulier de recherches n'étant pas d’ailleurs ce que je me proposais, je me contentai de soumettre à l'étude plusieurs sortes de prothalliums, recueillis dans la serre des Fougères du Muséum, et d'en coordonner les résultats pour en tirer des conclusions générales. Ainsi, la divergence des opinions des observateurs précédemment cites, touchant le nombre et la position des cils vibratiles, me paraît n'étre qu'un point secondaire de la question et ne provenir que d'une différence, sinon spécifique, au moins générique. J'ai, en effet, remarqué que des prothalliums, dissemblables quant à l'aspect, la forme générale et la dimension, me four nissaient des anthérozoides qui portaient un plus ou moins grand nombre'de cils sur la surface de leur spire, ces cils se montrant parfois sur les trois tours de la spire, d'autres fois sur les deux premiers seulement. Quant à la spire elle-même, elle ne m'a jamais présenté l'aspect d'un. filament cylindrique : je l'ai toujours vue, au contraire, sous la forme d'un ruban hélicoïde de eon- sistance gélatineuse. Ceci établi, j'en arrive à la question la plus importante à élucider : je veux parler de la vésicule sphérique traînée par l'anthérozoide, ainsi que du rôle qu'on lui attribue. généralement et de la fonction réelle qu'elle doit étre appelée à remplir. La solution de ce probléme a été abandonnée jusqu'ici pour deux motifs: le premier, qui me paraît résulter de cette hypothèse méme, que l'anthérozoide est tout entier l'élément mále, ce qui conduit à laisser de côté toute étude de détails à son endroit, comme dénuée d'intérét; le second, qui n'est que la conséquence de l'excessive difficulté que présente l'observation de la sortie de l'anthérozoide hors de sa cellüle-mére, cette sortie 232 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. s’effectuant avec une rapidité telle, qu'il est impossible de constater de visu les phases du phénomène. On voit, en effet, en moins d'une seconde, le cor- puscule déroulersa spire, tournoyer vivement dans le liquide, traverser le champ du microscope, trainer à sa base une vésicule à peine perceptible, et cela sans qu'il reste aucune trace de la cellule-mère primitive. De là, cette opinion, assez plausible au premier abord, que la vésicule terminale n'était autre que cette cellule- mere. Cependant une explication assez rationnelle pourrait également être donnée de ce phénomène si peu saisissable, Ainsi, en partant de ce point, que la vési- cule préexiste dans l'intérieur de la cellule-mère, on arriverait à n'attribuer la disparition de celle-ci qu'à une résorption subite de sa paroi cellulaire, fait que nous avons été à méme de constater plusieurs fois dans les Mousses, et qui paraîtra d'autant moins inacceptable dans les Fougères que cette ma- nière de voir me semble justifiée par quelques nouvelles observations. En effet, dans l'opinion contraire, pour admettre que cette vésicule soit la cellule- mère primitive, il faut admettre aussi que l'anthérozoide, à l'instant de sa mise en liberté, perce la membrane cellulaire, dégage toute sa spire au dehors et traîne après lui cette méme cellule fixée à son extrémité posté- rieure. Or, trois faits, que je crois être le premier à signaler, s'accorderaient difficilement avec cette explication. 1° Z'anthérozoide est complétement libre dans sa cellule-mère (1). Ayant fait sortir, par une légère pression, d'une anthéridie en maturité incompléte, des cellules-méres contenant chacune, au milieu de 10-12 granules, un anthérozoide encore inerte, j'ai été assez heureux pour voir quelques-uns de ces corpuscules doués momentanément d'une rotation intracellulaire se terminant par un dernier mouvement ondulatoire des cils nettement accusé. ` 2 Le diamètre de la vésicule est primitivement plus court que celui de la cellule-mère. Je dis primitivement, car cette vésicule, plus petite que la cellule-mère lors de la délivrance de l'anthérozoide, se gonfle peu aprés au contact de l'eau, de telle sorte qu'après l'inertie de l'anthérozoide, son volume insensiblement accru dépasse très-visiblement celui de la cellule-mère primitive, 3° Enfin, la vésicule n'est pas fixée à l'extrémité postérieure de la spire; elle est adhérente EXTÉRIEUREMENT d un filament granuleux qui est attaché lui-même à l'extrémité antérieure de lanthérozoide, Et si l'on ajoute à ce qui précède que la paroi vésiculaire est évidemment beaucoup plus mince que la membrane de la cellule-mére, ce qui, dans certains cas, rend cette vési- (4) Cette même observation ne permet pas non plus qu'on s’arrête à cette autre opi- nion, qui représenterait l'anthérozoide aggluliné à la paroi de sa cellule-mére, et la membrane de celle-ci se découpant en spirale d'aprés les contours du corpuscule, pour faire corps avec lui, et par suite disparaitre instantanément à la vue. SÉANCE DU 2A JuIN 1804. 233 cule presque imperceptible, on ne pourra se refuser, ce me semble, à consi- dérer ces deux formations utriculaires comme devant être complétement distinctes l’une de l’autre. Quoi qu'il en soit, la vésicule dont il s'agit est si bien le siége de l'activité vitale de l'élément mâle, qu'une seule observation prolongée sur unanthérozoide nous en donnerait une preuve sans réplique. En effet, suivons, autant que cela nous sera possible, cet anthérozoide dans sa natation rapide au milieu du liquide ambiant. Lorsque la spire ciliée qui le constitue se déroule soudain et s'allonge en tournoyant vivement dans le liquide, le filament granuleux, suspenseur de la vésicule, tendu par l'obstacle que celle-ci oppose à la progression, la traîne si près de l'extrémité de la spire qu'on croirait de prime abord cette vésicule attachée à la pointe caudiforme du corpuscule. Au reste, cette illusion d'optique peut durer assez longtemps, tant que le mouvement progressif conserve sa rapidité, Mais bientôt il faiblit, à ce point méme qu'il n'est plus accusé que par les lentes ondulations des cils : alors la spire, loin de se dérouler, revient peu à peu sur elle-même, comme si le filament suspenseur, en guise de ressort, ramenait sur la vésicule l'extré- mité antérieure du corpuscule; parfois méme l’élasticité du filament fait franchir à la vésicule le dernier tour de la spire, et l'on voit dans ce cas cette vésicule, à demi-contournée par la base de l'anthérozoide, toucher d'un pôle | au deuxième tour spiral et, de l'autre, à l'extrémité postérieure du ruban. D'ailleurs, dans les deux cas, les mémes phénomènes peuvent se constater dans l'intérieur de la vésicule, et ces phénomènes sont les suivants : avec les dernières flexions ondulatoires des cils, les 40-12 granules signalés dans la cellule-mère, et que nous retrouvons en quelque sorte agglutinés à la paroi interne de la membrane vésiculaire, jusqu'alors immobiles, se subdivisent insensiblement en une infinité de granulations douées d’une trépidation d'abord très-vive, bientôt plus lente, jusqu'à ce que l'on voie se former dans le liquide intérieur de la sphère, devenu un peu moins transparent, des va- cuoles rendues distinctes par une réfraction moins sensible des rayons lumi- neux. La prolongation de l'observation n'aboutit dés lors, comme dans les Characées, qu'à la rupture subite de la vésicule dont le contenu est projeté au milieu du liquide environnant. Enfin, la vésicule, dont il vient d’être ainsi question, fait elle-même une partie si peu intégrante de l'anthérozoide, que quel uns de ces corpus- cules, bien qu'en mouvement, s'en montrent complétement dépourvus. Pourtant, que l'on ne croie point voir là unenégation de tont ce qui a été exposé précédemment; ce fait nous donnerait tout au plus une explication de l'oubli - commis par les observateurs qui n’ont point signalé l'existence essentielle de la vésicule. Et, en effet, cette anomalie trouve sa raison d’être dans un acte habituel aux anthérozoïdes des Fougères, et qui semble provenir d’une sorte de tendance instinctive de leur part à se frayer une route au milieu de 284 : SOCIÉTÉ BOTANIQUE, DE FRANCE. passages difficiles (1) : ce qui se voit très-bien quand on observe des portions de prothallium où se présentent quelques anthéridies environnées de nom- breuses radicelles assez souvent entrecroisées; celles-ci formant un lacis inox- . tricable, dans lequel passent et repassent les anthérozoides , il arrive parfois que la spire fortement allongée de beaucoup d'entre eux, traversant rapide- ment d'étroits défilés, laisse derrière l'obstacle franchi la vésicule dont le filament suspenseur s’est brusquement rompu, Au reste, cette grave atteinte à leur intégralité ne paraît pas les rendre moins actifs, car ils conservent aussi longtemps que les autres la vitalité qui leur est propre, Quant à la vésicule ainsi abandonnée au sein du liquide, elle se comporte de la même façon que si elle était restée normalement fixée à l’anthérozoïde (2). Or, ce fait, sur lequel je demande la permission d'appuyer, ne paraît-il pas suffire à démon- trer, d'une part, /a fonction réelle du corpuseule locomoteur comme simple agent de transport, de l'autre, l'état constitutif de l'élément mâle, d'être protégé par une enveloppe vésiculaire jusqu'à son arrivée, par l'intermé- diaire du corpuscule locomoteur, au contact de l'élément femelle? Je ne veux point terminer sans indiquer ici la longueur approximative des anthérozoïdes des Fougères, dont la spire en se déroulant peut mesurer jus- qu'à 20 millièmes de millimètre, et, en revenant sur. elle-móme , ne pré- senter que 0%%,015; la vésicule m'a offert un diamètre d'environ 0,042 ` au sortir de la cellule-mère, et de (?",018 peu après la cessation des mouvements du corpuscule. Quant à la longueur diamétrale de la cellule- mère, elle ne m'a pas paru dépasser 0,015. Ges indications ne sont, au reste, données qu'à titre de généralités : les différentes familles de Fougères étant susceptibles d'offrir, sous ce rapport, quelques légères variations, sur- tont dans les dimensions comparatives de leurs anthérozoides. M, Roze ajoute qu'il espère que des recherches ultérieures sur les anthérozoides des autres classes de Cryptogames lui permettront d’étendre le cercle des précédentes considérations ét de généraliser un fait dont l'importance physiologique est évidente. Lecture est donnée d'une note envoyée par M. l'abbé Boulay, vicaire à Rambervillers (Vosges), relative à une colleetion de Aonces (1) Cette tendance à aller toujours en avant est de même très-neltement accusée chez les anthérozoïdes qui ont leur extrémité antérieure subitement prise dans un sinus formé par le repli de deux ou trois cellules; momentanément arrêtés en cet endroit, ils y tournent alors rapidement sur eux-mêmes, comme le ferait une vrille ou une hélice en mouvement, : D (2) l'est p ble que le plus où moins rapide de l'anthérozoide em- pêche toute action endosmotique dé l'eau ambiante de se mánifester-dans l'intérieur de la vésicule, les transformations suecessives du contenu de eette dernière ne se produisant en effet que dés qu'elle demeure en repos, par suite de l'inertie de l'anthérozoide. SÉANCE DU 24 JUIN 1864. 285 vosgiennes, dont il entreprend la publication (1). Cette note est suivie de quelques considérations sur la valeur de l'Espéce, que nous nous empressons de reproduire : Rambervillers (Vosges), 9 juin 1864, «Nous nous sommes servi plusieurs fois, dans cette annonce, du mot d'espèce; nous devons dire rapidement ce que nous entendons par là, Pour nous, l'Espéce, en botanique, est une nature ou forme distincte, créée immédiatement par Dieu, et se reproduisant constamment avec les mémes caractères. Malgré la constance avec laquelle l'Espece se conserve identique à elle- même, il est incontestable qu’elle est susceptible de modifications plus ou moins profondes dans les caractères accidentels, Le fait initial de la création étant en dehors du domaine de l'observation, et, d'autre part, la spécification d’après la reproduction constante des mémes caractères par la génération n'étant pas facile (surtout pour les Ronces), la ressemblance est le seul moyen qui reste pour aider à se prononcer sur l'iden- tité spécifique de deux formes. Cette ressemblance, nous le savons, peut étre entendue d'une manière plus ou moins large, et c'est de là que proviennent toutes les divergences d'opinions qui existent sur ce point. Pour nous, nous reconuaissons une espàce non pas à l'aide. de quelques caractères choisis arbitrairement, mais d'apres l'ensemble des caractères. Les modifications accidentelles qui constituent les variétés n'atteignent que quelques organes particuliers; les modifications spécifiques, áu contraire, pénètrent l'organisation tout entière et lui impriment un faciès propre qui la sépare de toute autre. Le talent du botaniste descripteur consiste à savoir distinguer les variations dues à des causes passagères et accidentelles des modifications radicales et vraiment spécifiques. Cette méthode n'est pas infaillible, et c'est à la culture qu'il faut recourir en dernier ressort. Mais la culture elle-même, ou l'expéri- mentation directe, ‘nous laissera souvent encore dans l'incertitude, de sorte "que, tout en désirant que l'on prâtique la cultüre des plantes critiques sur une plus grande échelle et surtout avec les pr écautions qui seules peuvent la rendre instructive, nous continuerons à décrire, provisoirement ‘du moins, comme spécifiquement distinctes, les formes que la nature a séparées par des Caractères dont l'observation ne peut nous révéler la valeur négative ou acci- dentelle; surtout lorsque ces formes se retrouvent les mêmes dans ün assez grand nombre de localités. Toute autre méthode nous semble plus hypothé- (1) Voyez le Bulletin, t. XI (Revue), p. 48. 236 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tique encore et moins proche de la vérité. Du reste, c'est celle que j'ai dû adopter dans mon travail; car il s'agit de dresser une statistique exacte et complète des formes spécifiques ou accidentelles de Ronces qui existent dans nos Vosges. Ce sera seulement alors, et d’après cet inventaire, que l'on pourra organiser une série d'expériences qui modifieront peut-étre, dans une certaine mesure, les résultats obtenus par l'observation des seuls caractères extérieurs, Nous renvoyons, pour de plus amples détails, à la brochure de M. l'abbé Chaboisseau, De /'étude spécifique du genre Rubus, lue d'abord au 28° congrès scientifique tenu à Bordeaux en 1861. SÉANCE DU 8 JUILLET 1864. PRÉSIDENCE DE M, A. RAMOND. M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 24 juin, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une nouvelle présentation. Dons faits à la Société : 4° Par M. Goumain-Cornille : La Savoie, le Mont-Cenis et l'Italie septentrionale. 2 De la part de M. Kirschleger : Annales de l' Association philomathique vogeso-rhénane (suite). 3* De la part de M. H. Rodin : Esquisse de la végétation du département de l'Oise. & De la part de M. Éd. Dufour : Note sur l'empoisonnement des plantes. 5 De la part de la Société d'horticulture et de botanique de Cologne : Jahresbericht pro 4863. 6 De la part de M. Éd. Morren : Bulletin de la fédération des Sociétés d'horticulture de Belgique. 7° En échange du Bulletin de la Société : Wochenschrift fuer Gartnerei und Pflanzenkunde, 1864, six numéros. SÉANCE DU 8 JUILLET 1864. 237 Pharmaceutical journal and transactions, juillet 1864. Bulletin de la Société impériale logique d Acclimatation, mai 1864. L'Institut, juin et juillet 4864, deux numéros. Lecture est donnée d'une lettre de M. Paul Souéges (d'Agen) qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres, et d'une lettre de M. Goumain-Cornille qui fait hommage à la Société de son livre intitulé : La Savoie, le Mont-Cenis et l'Italie septen- trionale. M. Chatin fait à la Société une troisième communication sur les proportions de sucre contenues dans les sucs des végétaux (A). M. Cosson demande à M. Chatin si l inuline varie de quantité dans des proportions analogues à celle des variations du sucre. M. Chatin répond affirmativement. Il dit que la quantité d'inu- line varie notamment beaucoup dans les différentes parties de VArtichaut. M. Eug. Fournier fait à la Société la communication suivante : SUR LES CARACTÈRES HISTOLOGIQUES DU FRUIT DES CRUCIFÈRES, par M, Eugène FOURNIER. PREMIÈRE PARTIE. Je commencerai cette étude par celle de la cloison, parce que les éléments histologiques y sont les mêmes que dans le reste du fruit, et qu'il est plus facile de les y observer, attendu la ténuité de la cloison, qui permet généra- lement de la soumettre à l'examen microscopique sans préparation préalable. La cloison des Crucifères est constituée par une ou plusieurs membranes cellulaires, auxquelles s'ajoutent, chez certaines plantes, des fibres allongées d’une nature particulière. A l'origine, les cellules de la cloison sont celles de tout parenchyme nais- sant. Elles conservent la méme structure jusqu’à la maturité du fruit, chez les genres Cardamine et Dentaria. La cloison est composée, dans ces deux genres, de lames (plus nombreuses dans le Dentaria) renfermant uniquement des vésicules sphériques remplies d'une matière verdâtre (2). Il y a encore des vestiges de ce parenchyme dans des cloisons de structure très-compliquée, où ont eu lieu d'autres développements, et qui conservent sur leurs bords des (1) Voyez plus haut, pp. 178 et 225. E (2) Ces deux genres, évidemment trés-voisins, sont réunis par quelques auteurs, notamment par MM, Bentham et J. Hooker (Gen. plant, I, 70). 238 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cellules chargées de chlorophylle : c'est ce que nous décrirons plus loin chez .le Sisymbrium rigidum. Plus tard, la chlorophylle disparaît généralement de la cloison, employée évidemment dans le travail nutritif qui prépare la maturation du fruit. Quand elle a été dissoute et enlevée des cellules qui la renfermaient, celles-ci se pré- sentent à peu près vides à l'observateur, retenant dans leur intérieur de rares granules et quelquefois de gros globules sphériques, réfractant fortement la lumière et paraissant composés de matières grasses. Les premiers sont colorés en brun par l'iode, On observe en outre quelquefois des grains de fécule agglomérés dans les cellules marginalés et flexueuses de certaines cloisons (Sisymbrium antarcticum). Examinons d'abord le cas où les parois de ces cellules sont et restent linéaires. Elles sont alors peu visibles au microscope ; on les rend plus visibles en ajoutant à la préparation une goutte de teinture d'iode. Tantôt les parois sont rectilignes ou simplement courbes, tantôt elles sont ondulées ou méme tracent des zigzags fort curieux. Rectiligues, elles demeu- rent fréquemment polygonales, et à peu prés égales dans leurs différents dia- mètres (Draba, Erophila, Cochlearia, Camelina), ou bien étroites et allon- gées : alors ellés sont éourbées en différents sens et entrecroisées dans leur direction (Koniga, Alyssum, Berteroa, Vesicaria), ou allongées transversa- lement (Farsetia sect. Fibigia). La section Sophia du genre Sisymbrium, et généralement les sections rio et Arabidopsis du même genre, présentent dans leurs cloisons un parenchyme qui tient de ces diverses natures par ses cellules décolorées à minces parois : celles-ci sont d'une manière générale fort ivrégulières dans la section Sophia, polygonales allongées longitudinalement dans la section rio, allongées de méme et à parois ondulées dans ta plüpart des espèces de la section Arabidopsis. Le sens de cet allongement est constant dans les cloisons à cellules ondulées. Les cellules allongées sont terminées supérieurement soit par une paroi perpendiculaire à leur direction, soit par un biseau; la réunion de ces deux caracteres sur le méme organe n'a rien qui surprenne, quand on se reporte au mode de développement connu du tissu cellulaire. " Tl résulte de ces faits que le tissu cellulaire de la cloison offre tantôt le caractére d'un parenchyme, et tantót celui d'un prosenchyme. Notons de plus que la tribu des Alyssinées se trouve caractérisée, dans la famille des Cruciferes, par une cloison à cellules incolores munies de parois minces. Il n'y a d'exception à cette règle, dans cette tribu, qu'une seule présentée par le genre Farset/a, lequel est placé sur sa limite, la reliant à la tribu des Cheiranthées, Notons également que la tribu des Camélinées de De Candolle présente à ce point de vue les mêmes caractères que celle dés Alyssinées. Par conséquent, la structure histologique concorde ici avec la firme du fruit, bien mieux qu'avec les caractères de l'embryon ; j'aurai lieu de m'appuyer SÉANCE DU 8 JUILLET 1864, 239 sur ce fait quand je m’occuperai de rechercher quelle est la division natu- relle de la famille des Crucifères. Je viens maintenant aux cas où les parois cellulaires sont épaissies. Per- sonne ne contestera que ce ne soit le signe d’un développement plus avancé, et l'on ne sera pas surpris de savoir que les espèces de Sisymbrium bisan- nuelles, celles, par exemple, qui constituent la section Pachypodium Webb, se distinguent par ce caractère des espèces annuelles qui constituent les sec- tions du même genre citées plus haut. Quelquefois, l'induration pariétale ne se manifeste que sur certains points de la cloison, ceux qui ne sont pas com- primés entre des graines et dont l'évolution a pu s'effectuer dans des condi- tions normales : il en est ainsi dans toutes les espèces du genre Hesperis que j'ai examinées jusqu'à présent à ce point de vue, et le Sisymbrium Alliaria, rapporté par un auteur au genre Hesperis, offre parfois le même phénomène. Les graines ont, chez ces plantes, plus de volume que chez les autres plantes examinées jusqu'à présent, et à cause de cela le fruit en est plus large et plus convexe; aussi la cloison, entre les intervalles des graines dont plusieurs avortent ordinairement, trouve-t-elle le jeu nécessaire à son développement. L'épaississement affecte, soit des cellules à parois rectilignes, soit des cel- lules à parois sinueuses. Le premier cas est le plus rare : on l'observe dans la section #ibigia du genre Farsetia, d'où elle se distingue sous ce point de vue comme sous beaucoup d'autres, dans les Brassica et les Sinapis, reliés par ce caractère histologique comme par beaucoup d'autres, dans les Hes- peris et dans le Sisymbrium Alliaria. Le S. argutum, du Gap, qui me l'a présenté aussi, est la seule espéce de ce genre, à moi connue, dont les cel- lules septales soient toutes à parois rectilignes, allongées longitudinalement et réguliérement indurées. Généralement les sinuosités des cellules, bien plus flexueuses sur les bords de la cloison , le sont beaucoup moins, et quelquefois méme disparaissent dans le milieu de la cloison; quelquefois alors celle-ci est fendue sur la ligne médiane, les cellules étant rectiligues de chaque côté dela fente. Mais ce sont principalement les cellules à parois ondulées qui s'épaississent et devi ainsi séléreuses, Le dépôt est tantôt régulier, revétant comme d'un vernis parfaitement égal la surface interne de la paroi (S. Zhalianum, S. hispanicum), interrompu seulement de distance en distance par des ponc- tuations qui correspondent à celles de la cellule voisine, tantôt irrégulier, beaucoup plus développé sur certains points, Il l’est toujours davantage sur les sommets des anses curvilignes que décrivent les ondulations des parois cellulaires, et c'est même toujours par là qu'il débute, comme on peut s'en assurer en suivant le développemeut de la cloison. Quelquefois ce dépôt ne S'effectue pas ailleurs que sur le sommet de ces anses (S. acutangulum, S. striciissimum) ; et alors, tantôt il est également développé des deux côtés de la ligne qui indique la soudure des deux cellules: voisines, tantôt il est 240 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. formé uniquement d'un seul côté, dans la concavité de chacune des anses (S. polyceratium) ; tantôt il est plus épais du côté de la ligne médiane de la cloison (S. montanum), où il est plus continu, moins fréquemment et moins profondément ponctué (S. montanum, S. junceum). Ces variétés ne sont pas aussi nettement accusées qu'on pourrait ib supposer d'aprés cette description; il y a des espèces dans lesquelles le dé p de la cloison, imparfait à la maturité, présente des transitions entre ces divers types, de la ligne mé- diane où il est achevé vers les bords où il commence. Malgré cela, certaines apparences microscopiques, dépendant de la forme des dépôts, demeurent particulières à certaines espèces et permettent de les reconnaître aisément. Le développement parvenant à son summum chez certaines espèces mé- ridionales, les cellules scléreuses en sont presque complétement remplies par Ja matière incrustante, et la lumière en est réduite à un canalicule médian rejoint par des canalicules latéraux, très-étroit dans sa longueur (S. runcina- tum), ou dilaté par places, et décrivant toujours des arborisations trés-clé- gantes. Cette structure avec ses variétés est, en général, celle de tous les Sisymbrium des sections Norta, Chamæplium et Pachypodium Webb. Dans une plante génériquement douteuse, le Sisymbrium erosum E. Mey. , les cellules septales sont faiblement épaissies, et de leurs parois se détachent de petits prolongements obliques ou perpendiculaires à leur direction, péné- trant dans l'intérieur de la cellule. En tournant la vis d'adaptation visuelle quand on les observe au microscope, on voit, à un moment, ces prolonge- ments continués par un fil noirâtre qui s'efface aussitôt. Cette apparence in- dique des plissements dans la membrane cellulaire. Elle se voit encore dans des cellules qui font partie de la cloison dans le fruit de la Balsamine ; et elle estassez générale sur les cellules épidermiques des Grucifères. Ces cellules septales peuvent être rapprochées par leur structure des cellule plicata décrites par M. Bartig (Naturgeschichte der forstlichen Culturpflanzen Deutschlands, 4850, Figurenerklærung, Taf. 48). Il est à noter que, si le S. erosum, rapporté au genre Brassica par MM. Harvey et Sonder dans le — nouveau Flora capensis, s'éloigne du genre Sisymbrium par ses caractères histologiques, il ne s'en éloigne pas moins par sa structure morphologique. Les cellules septales renferment quelquefois des cristaux inattaquables par l'acide chlorhydrique et de forme octoédrique, à coupe rectangulaire (S. pannonicum, Cardamine impatiens). Au point de vue taxonomique, l'épaississement des cellules septales n'a pas une grande valeur. Il ne peut, d'une manière absolue, étre regardé comme un caractère spécifique; c'est seul le signe d'un progrès dans le déve- loppement. Le S. pumilum Steph. présente deux types au premier aspect très-différents : l'un très-débile, de quelques centimètres de haut; l'autre très-robuste, à tige haute et très-feuillée; mais aucun caractère tranché ne permet de distinguer ces deux types. Sur Jes échantillons du premier type, la SÉANCE DU 8 JUILLET 1864. 241 cloison est parfaitement transparente; sur ceux du second, elle est d’une opacité remarquable, causée par l'incrustation des parois cellulaires. Or, il existe une forme intermédiaire par sa taille et son développement entre les deux types précédents, sur laquelle on trouve à la fois des cloisons transpa - rentes et des cloisons opaques, et même des cloisons mi-partie transparentes, mi-partie opaques, ordinairement scléreuses dans leur moitié inférieure, Ces faits prouvent combien peu d'importance on doit attacher aux différences fondées sur la transparence ou l'opacité de la cloison, différences auxquelles certains auteurs reconnaissent une valeur suffisante pour contribuer au sec- tionnement d'un genre. Les cloisons transparentes et spongieuses (ce dernier terme, consacré par l'usage, est fort mauvais), peuvent être constituées par des cellules pareilles, sauf leur induration, ou de structure très-variée. Dans la cloison se rencontrent encore d’autres formations; je veux parler des fibres allongées. Ce sont de longues fibres à parois minces dans leur jeu- nesse, droites ou flexueuses, et, dans ce dernier cas, de structure et de dia- mètre irréguliers. Leurs couches d'accroissement, quand elles en ont, sont traversées de canalicules nombreux, inégalement profonds ; leurs extrémités, ordinairement arrondies ou obtuses, quelquefois effilées, se courbent parfois à angle droit pour s'appliquer en se dilatant sur une fibre voisine (Zarsetia, Hesperis); ou bien elles se bifurquent à leur sommet, comme cela a été observé chez les Bégoniacées par M. Hildebrand (Anatomische Untersuchun- gen ueber die Stæmme der Begoniaceen, Taf. 3, f. 18). De semblables ramifications, méme plus allongées, ont été observées sur des fibres libé- riennes. Chez le Sisymbrium persicum, ou voit les fibres latérales de la nervure moy donner nai à de petits prolongements latéraux ter- minés par des ponctuations. Dans leur jeunesse, les fibres de la cloison con- tiennent de la chlorophylle, qui en disparaît par les progrès du développe- ment, comme elle disparaît des cellules du même organe. Ces fibres sont très-varisbles de forme et de dimensions. Elles dépassent ordinairement le champ du microscope ; d'autres fois elles se raccourcissent dans leur diamètre longitudinal et s'étendent dans leur diamètre transversal. On peut observer un grand nombre de ces variétés sur la cloison de l’ Zes- peris matronalis. Une autre variété plus curieuse est celle dans laquelle deux fibres voisines s'envoient de l'une à l'autre des branches transversales, communiquant chacune librement avec la cavité de Ja fibre d’où elles éma- Dent, et s'accolant l'une contre l'autre à leurs extrémités traversées par de nombreuses et larges ponctuations. Dans la cloison du Sisymbrium rigidum, on observe entre les fibres des communications transversales qui m'ont paru S'anastomoser à plein canal. Cette communication, renflée dans son milieu, rappelle par sa forme, sinon par ses dimensions, celle des deux filaments Voisins de certaines Algues conjuguées. On en observe encore de plus Curieuses sur la même plante. On voit partir de quelques fibres longitudi- T XL (séances) 16 242 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. naes aes pranches transversales, égales en diamètre à ces fibres, ct qui, nées de fibres différentes, s'anastomosent entre elles. Cette structure rappelle celle de certains laticifères; mais ces branches ne renferment jamais de suc laiteux, non plus que les fibres d'où elles émanent. Maintenant que j'ai décrit les éléments histologiques de la cloison, je dois expliquer comment ces divers éléments s'arrangent pour la constituer. Elle est toujours formée au moins de deux membranes ; quelquefois d'une seule, par exemple dans le Farsetia ægyptiaca, mais alors on observe toujours autour des nervures les rudi d'une deuxieme membrane. C'est entre ces deux membranes que se rencontrent les fibres, soit rameuses et sans ordre apparent, comme chez les Hesperis, soit longitudinales et éparses dans le tissu, comme chez un grand nombre de Sisymbrium à cellules septales sclé- -reuses, soit longitudinales et serrées en une troisième membrane intérieure. Ce cas se présente chez les Malcolmia, dont je n'ai point encore parlé, et chez un certain nombre de Sisymórium qui forment une section naturelle du genre (Malcolmiastrum), et ne doivent peut-être pas être distingués générique- ment des Malcolmia. Ge qui fortifie la légitimité de cette réunion, c’est que les membranes septales extérieures ont les cellules allongées longitudinale- ment chez les vrais Sisymbrium, et transversalement chez ceux de la section Malcolmiastrum, comme cela est chez les Malcolmia. Chez le S. rigidum Bieb., il existe une complication que je n'ai encore observée chez aucune Crucifère. Les fibres allongées y forment une mem- brane continue, comme chez les autres espèces de la section Malcolmiastrum, et, ainsi que le disais plus haut, des fibres marginales de cette membrane partent des branches horizontales qui s'anastomosent entre elles, bien que provenant de fibres différentes, à plein canal, et se dirigent vers le placenta.- La communication qui s'établit ainsi entre les fibres longitudinales et ces branches horizontales provient probablement de la destruction des parois qui primitivement séparaient les fibres de cellules voisines, perpendiculaires à leur direction. On observe dans le Sisymbrium persicum, sur le côté d'un fascicule médian de fibres très-épaissies dans leur intérieur, et peut-être plus épaissies que dans toute autre Crucifère que j'aie encore examinée, une fibre un peu rameuse, de calibre beaucoup plus large et à paroi plus mince, qui émet perpendiculairement à sa direction des branches très-fines, munies à leur sommet d'une ponctuation qui les met en communication avec un sys- tème de cellules rameuses analogues à celles du S. rigidum, mais en différant parce qu'elles sont de temps à autre interrompues dans leur lumière par des cloisons perforées. Dans le S. binerve, l'ensemble du système que je décris ressemble plus encore à celui du S. rigidum, parce que les parois des fibres longitudinales et des cellules transversales rameuses sont. épaissies ; mais il existe encore des parois munies de ponctuations ct peut-être perforées à leur niveau, qui séparent les cellules et les fibres. Je crois, jusqu'à. plus complet SÉANCE DU 8 JUILLET 1864. 243 examen, que le mode de formation des branches horizontales de la cloison du S. rigidum peut être soupçonné. S'il a lieu tel que je viens de l'indiquer, il est bien difficile de ne pas voir dans ces branches et leurs communications un système de cellules cribreuses : ces faits tendraient à fortifier l'opinion qui a été d'abord émise par M. Unger, et que partage äctucllement M. Trécul, d'après laquelle certains laticifères procèdent de la réunion de séries cellulaires, par destruction des cloisons qui en séparaient les éléments. Si les branches horizontales que je viens de décrire, ct qui partent. des fibres marginales de la bande fibreuse qui occupe la partie médiane de la cloison dans le S. rigidum, ne parviennent pas jusqu'au placenta vers lequel elles se dirigent, c'est parce qu'entre cet organe et la terminaison de ces branches se trouve un parenchyme de cellules vertes, entrecoupé de nom- breuses lacunes, et dont les plus extrêmes touchent la terminaison de ces branches, qui i égal quelques granules verts. L'existence d'organes évidemment chargés de fonctions respiratoires, qui est générale dans le jeune âge de la cloison, et qui persiste jusqu'à la maturité chez les Cardamine et les Dentaria, concorde avec la présence de stomates sur la paroi interne des valves des Crucifères, signalée par M. Schleiden (Grund- zuege der Botanik, h° éd. p. 91 (1). J'ai observé aussi des stomates sur là cloison du S, persieum ; à la maturité, ils sont généralement un peu altérés; leurs cellules marginales présentent des grains verts distribués d'une maniere régulière parallèlement à leur bord convexe ; j'en ai trouvé encore à la face interne des parois ovariennes chez un Reseda, le R. Phyteuma, où elles sont toujours en contact assuré avec l'air atmosphérique. Il faut rapprocher de ces faits l'existence de poils qui naissent de la face interne des valves chez le Far- setiu triquetra, en rappelant d’ailleurs qu'on a déjà sigualé des poils dans la cavité ovarienne de plusieurs plantes, notamment sur le placenta des Zu- phorbia, des Phytolacca et des Linum (Schacht, Lehrbuch der Botanik, YE, 322. Évidemment, dans ces cas, les cavités du fruit des Crüciféres se com- portent physiologiquement comme des espaces qui renferment de l'air, et la présence de cet air y est d'autant plus facile à comprendre, que le style est creux dans un grand nombre de Cruciferes. On a fait un caractère presque général de la tribu des Brassicées, de ce que leur style est excavé à sa base et séminifère ; cette cavité stylaire, plus on moins grande, me parait générale dans la famille, et se prolonge jusque dans le stigmate; c'est un canal qui est évidemment en rapport direct avec l'acte de la fécondation, et, à cet égard, les Crüciferes ont un nouveau point de contact physiologique avec la famille voisine des Cistinées. D'ailleurs, on sait que l'ovaire est toujours Ouvert à son origine, et il ne faut voir dans la cavité stylaire des Graciferes que la persistance d'un état primitif, ou, en d'autr.s térines, un arrêt de développement. à f (4) M. Sehleiden dit qu'il en est de mème dans les Fassiflu:es. 244 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. On observe souvent sur la cloison, soit des bandes, soit des lignes épaissies auxquelles les botanistes phytographes ont depuis longtemps donné le nom de nervures. Ces bandes et ces nervures sont formées, soit par des cellules sem- blables à celles du reste de la cloison, soit par des fibres. Dans le premier cas, ces cellules forment comme une membrane particulière surajoutée à la cloison (S. strictissimum), ou se pressent dans le milieu en un cordon cylin- drique (S. Æeboudianum Verl.). Ces diverses dispositions permettront peut- être de distinguer par un caractère anatomique des espèces affines, confondues par la plupart des auteurs. Pour n'en citer qu'un exemple, le Sisymbrium acu- tangulum des auteurs comprend plusieurs formes, parmi lesquelles la forme connue dans les herbiers sous le nom de-Sinapis pyrenaica, dont la cloison présente une côte médiane saillante, une forme alpine que je crois être le Sisymbrium Villarsii Jordan, dont les cellules septales sont uniformément épaissies, sans aucune bande, ni ligne opaque, et enfin une plante récoltée en Espagne par M. Bourgeau et distribuée par lui en 1863 sous le n° 236, dont la cloison offre un épaississement rubanaire. Il. n'y a cependant dans toutes ces cloisons qu'un seul et méme élément histologique; ce sont des cellules scléreuses à parois ondulées et presque droites dans la côte médiane, où elles sont plus allongées et plus élargies, et se rapprochent un peu du caractère de la fibre. Dans le genre Z/elypodium, il existe aussi une côte médiane, dont les cellules latérales s'écartent par leurs extrémités supérieure et inférieure, ce qui produit des arcades latérales fort élégantes. Les bandes septales épaissies sont formées par des fibres allongées et forte- ment unies par leurs bords réciproques dans les Malcolmia, les Sisymbrium de la section Malcolmiastrum, et dans les Matthiola. Pour le remarquer en passant, ce caractére anatomique concorde ici encore avec la forme du fruit et du stigmate, bien plus qu'avec celle de l'embryon. Ces fibres forment aussi des cótes médianes (qui se ramifient fort élégamment dans les vrais Farsetia(1): ce fait est rare, eL le plus ordinairement les côtes sont des pseudo-nervures constituées par des cellules agglomérées, comme je l'ai décrit plus haut. Ily aurait lieu de discuter le nom qu'on doit leur donner ; il est bien difficile d'exiger qu'il soit en conformité avec leur structure anatomique, puisque celle-ci varie, et méme aujourd'hui on n'obtiendra pas encore de la majorité des phytogra- phes l'observation des caractères histologiques (2). Aussi est-il probable que le terme de nervure, bien qu'inexact dans la plupart des cas, comme l'a fort bien fait remarquer M. Duchartre (3), continuera de leur être appliqué, d'au- tant lus que, dans certains cas, ces nervures contiennent des vaisseaux. Il y (4) Voyez plus haut, p. 54. i (2) Le nom exact de ces nervures dans l'état actuel de la science, serait évidem- ment celui de faisceaux conducteurs (Leitbuendeln). Voy. Caspary, Ueber die Gefæss= buendeln der Pflanzen in Monatsberichte zu Berlin, juillet 1862, p. 448. " (3) Voyez plus haut, p. 63. SÉANCE DU 8 JUILLET 1864. 245 à constamment un vaisseau poreux dans le milieu de Ja côte septale de l'ZZu- gueninia tanacetifolia, entouré par des fibres allongées, et, comme je n'ai trouvé ce caractère dans aucune autre Crucifère jusqu'à présent, il pourrait à la rigueur être invoqué comme caractère histologique de ce genre, auquel, à ce point de vue, il faudrait réunir probablement plusieurs des espèces actuel- lement groupées dans le grand genre £rysimum (1). Je ne suis pas le premier à signaler ces fibres allongées dans la cloison des Crucifères. M. Jochmann, dans une thèse intitulée: De Umbelliferarum structura et evolutione nonnulla, Breslau, 1855, décrit les fibres allongées qu'il a observées dans le péricarpe des Ombelliféres, et sur lesquelles M. de Mohl a longuement insisté dans le Botanische Zeitung, 1863, n. 36, p. 264 (2), et il ajoute : « Similia strata fibrarum decussatarum et interdum in similes fasciculos aggregatarum sæpe inveniuntur in membranis tenuibus, magnae tantum tenacitatis, ut in lamina pergamena pomi parietes vestiente, in dis- sepimento siliquee Cruciferarum, multarum capsularum. membranis, etc. » Je n'ai pas trouvé d'autres renseignements bibliographiques sur le sujet dont je viens d'entretenir la Société. (La suite à une prochaine séance.) M. Cosson insiste sur l'intérét que présentent deux remarques faites par M. Fournier, savoir : 4° le peu de valeur taxonomique de l'opacité de la cloison du fruit des Cruciféres; et 2 la division de la tribu des Alyssinées en deux groupes, d’après la forme des cellules de cet organe. z M. Cosson ne croit pas que ces caractères puissent utilement servir à la séparation des genres voisins. Il pense qu'ils doivent souvent varier dans même relation que les caractères extérieurs. Il présume notamment que l'on n'obtiendra pas des différences tranchées entre certaines espèces des genres Hesperis; Matthiola et Sisymbrium. Il rappelle qu'en étudiant, ainsi que feu Émile Desvaux, les caractères génériques des Graminées, il avait cru trou- ver, dans la forme de la macule hilaire chez ces plantes, un caractère d'une grande valeur taxonomique, mais le genre Festuca, de méme que d'autres genres polymorphes, s'est montré variable aussi dans la forme de la macule hilaire. M. Chatin signale l'observation faite par M. Fournier sur certains (4). Il est à noter que la cloison des Erysimum est généralement semblable à celle des Cheiranthus, nouvel exemple de la prépondérance que l'histologie donne aux caractères carpologiques dans la division des Crucifères. (2) Yoyez le Bulletin, t. XI (Revue), p. 52. 246 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Farsetia, dont la cloison présente une seule lame cellulaire. I rappelle que, dans le débat qui s’est engagé entre M. Caspary et lui au sujet de la famille des Hydrillées, le savant professeur alle- mand lui avait objecté qu'il n'existait pas de membranes à une seule lame cellulaire. M. Chatin demande à M. Fournier comment sont disposées les fibres nervales, par rapport à l'axe principal de l'in- florescence. M. Fournier répond qu'elles sont placées entre les lames cellu- laires qui constituent la cloison. M. Chatin fait observer que ces fibres ne méritent guère le nom de nervures, car on entend par nervure un faisceau vasculaire entouré par un parenchyme. M. Fournier reconnait la justesse de cette observation, qui lui a déjà été faite par M. Duchartre ; il répond que le terme de nervure, employé à propos de la cloison des Cruciféres par les botanistes descripteurs, est justifié par ce fait que le faisceau médian de la cloison contient quelquefois des vaisseaux proprement dits, par exemple dans l'Zugueninia tanacetifolia. M. Chatin ajoute que, dans un travail inédit qu'il a fait sur la structure du fruit des Ombelliféres, il a observé, dans les nervures e dans le carpophore de ce fruit, des trachées et des fibres analo- gues aux fibres nervales décrites par M. Fournier, et que, d'aprés ce qui vient d'étre dit, M. H. de Mohl aurait vues également. M..le Secrétaire général met sous les yeux de la Société des pêches envahies par une Cryptogame, qui lui ont été envoyées par M. Manceau, et donne lecture de l'extrait suivant de la lettre qui accompagnait cet envoi : LETTRE DE M, MANCEAU, A M. DE SCHGNEFELD, Le Mans, 25 juin 4864. .....Un des membres de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe vient de me communiquer des pêches attaquées d'une maladie jus- 'que-là inconnue dans le canton de Fresnay-sur-Sarthe, d'où proviennent ces fruits. Cette maladie, m'a-t-on dit, s'attaque d'abord aux fruits, puis s'étend sur le bois. Elle a été constatée aussi aux environs du Mans, sur des Péchers en espalier et à une exposition trés-chaude. Je vous serais reconnaissant, Monsieur, de vouloir bien soumettre les fruits SÉANCE DU 11 Novembre 1864. 247 que j'ai l'honneur de vous adresser, à l'appréciation des cryptogamistes de la Société botanique, pour savoir d'abord la nature du mal et, s'il se peut, les . remèdes à essayer. M. Cordier dit que cette maladie des pêches a été décrite par M. le docteur Léveillé. Il veut bien se charger de l'examen des fruits envoyés par M. Manceau (1). M. Cosson ajoute que la méme maladie a été observée en Algé- rie chez l'Olivier, et qu'on a employé avec succès le lavage et le chaulage pour en arrêter le développement. M. Eug. Fournier dit qu'il a observé, au Muséum, dans l'école de botanique, durant le mois de mai dernier, une monstruosité remarquable sur l’ Epimedium Musschi Morren et Decaisne, du Japon. Il s'agit de fleurs proliféres. Dans une de ces fleurs, il y avait trois axes surnuméraires, nés autour de l'ovaire, sur le même rang que les cinq étamines (2). M. le Président déclare close la session ordinaire de 1863-64, et invite MM. les membres de la Société à se rendre à la session ex- traordinaire qui s'ouvrira à Toulouse le lundi 11 juillet. Conformément au paragraphe 2 de l'art. 41 du règlement, le procès-verbal ci-dessus a été soumis, le 9 décembre, au Conseil d'administration, qui en a approuvé la rédaction. SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1864. PRÉSIDENCE DE M. À. RAMOND. La Société se réunit à sept heures et demie du soir, dans le local ordinaire de ses séances, rue de Grenelle-Saint-Germain, 84. — M. le Président déclare ouverte la session ordinaire de 1864-65. M. Fernand de WEGMANN, sous-inspecteur des forêts, attaché à la direction générale des forêts, ancien membre de la Société P Voyez plus bas, p. 258, la lettre adressée à ce sujet par. M. Cordier à M. Man- MC Cette monstruosité a été décrite par M. Léon Marchand dans l' Adansonia (Voyezle Bulletin, t. XI [Revue], p. 201). 248 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE.FRANCE. (rue de Clichy, 45, à Paris), est admis, sur sa demande, à en faire de nouveau partie. Lecture est donnée d'une lettre de M. le docteur Carl Bolle, qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres, Dons faits à la Société : 4° Par M. Ad. Brongniart : Annales des sciences naturelles, 5° série, t. Y, n°° 4 à 5. 2 De la part de M. V. de Martrin-Donos : Florule du Tarn, 2° partie. 3° De la part de M. AL. Braun : Revision of the genus Naias of Linnœus. Ueber die Isoëtes-Arten der Insel Sardinien. 4° De la part de M. A. De Bary : Coma pinitorquum, ein neuer, der Kiefer verderblicher Pilz. 5° De la part de M. Éd. Bornet : Recherches sur le Phucagrostis major. 6° De la part de M. Ch. Martins : y Tableau physique du Sahara oriental de la province de Constantine. 7° De la part de M. Al. Jordan : Diag d'espèces lles ou mé » pour servir de matériaux à une flore réformée de France et des contrées voisines, tome I", 47° partie. 8° De la part de M. C. Bolle : Die Standorte der Farrn auf den Canarischen Inseln. : 9° De la part de M. Parlatore : Studi organografíci sui fiori e sui frutti delle Conifere. 40° De la part de M. Lamotte : ; Études sur le genre Sempervivum. 11* De la part de M. Th. Caruel : Prodromo della flora toscana, fasc. h. Florula di Montecristo. SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1864. 249 12° De la part de M. L. Parisot : Esquisse géologique des environs de Belfort. 13° De la part de M. G. Petit : Projet de géologie départementale. 14° De la part de M. A. Malbranche : De Candolle en Normandie. : 15° De la part de M. A.-C. Costa y Cuxart : Introduccion a la flora de Cataluna, y catalogo razonado de las plantas observadas en esta region. 16° De la part de M. Schultz-Bipontinus : Lychnophora und einige benachbarte Gattungen. 17° De la part de M. de Leonhardi : Die bisher bekannten æsterreichischen Armleuchter-Gewæchse. 18° De la part de M. Fr. Crepin : Matériaux pour servir à l’histoire de la géographie botanique de la Belgique. Petites annotations à la flore de Belgique, 2° fragment. Quelques mots sur la dispersion de l Helichrysum arenarium en Belgique. 19^ De la part de M. A. Franchet : Note sur le mode de reproduction de la. Bruniera vivipara (Lemna ` arrhiza). 20° De la part de M. l'abbé Moigno : Nouveau système pour la préparation industrielle des plantes textiles. 21° De la part de M. Fr. Hegelmaier : Monographie der Gattung Callitriche. 22^ De la part de M. D. Oliver : Note on tlie structure and mode of dehiscence of the legumes of Pen- taclethra macrophylla. 23° De la part de MM. Bavoux, A. Guichard, P. Guichard et Paillot : Billotia, tome I**, 1** cahier. 24 De la part de MM. Silliman et Dana : The american journal of science and arts, juillet-septemhre 1864. ' 250 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 25° De la part de la Société royale de botanique de Belgique : Bulletin de cette Société, t. VIT, n° 2. 26° De la part de la Société d'horticulture et de botanique de l'Hérault : : Annales de cette Société, te IV, n° 2. 27° De la part de la Société d'horticulture de la Cóte-d'Or : Bulletin de cette Société, 4864, n°° 2 à 4. 28* En échange du Bulletin de la Société : Wochenschrift fuer Geœrtnerei und Pflanzenkunde, 1864, dix-huit numéros. Journal de la Société impériale et centrale d'horticulture, juin-sep- tembre 1864. Bulletin de la Société impériale zoologique d'acclimatation , juin- septembre 1864. L'Institut, juillet à novembre 1864, dix-huit numéros. M. le Secrétaire général donne lecture de la lettre suivante, adressée à M. le Président par M. Paillot, au nom du Comité qui s'est formé pour continuer les publications (Exsiceata et Annota- tions) de feu M. Billot : LETTRE DE M. PAILLOT. A Monsieur le Président de la Société botanique de France. Besançon, 10 août 1864. Monsieur le Président, Nous avons l'honneur d'offrir à la Société botanique de France deux exem- plaires du recueil qui fait suite aux Annotations à la Flore de France et d'Allemagne, publiées par M. C. Billot. Au moment où nous entreprenons de continuer l'herbier commencé par cet infatigable botaniste, nous serions heureux de pouvoir compter sur le- bien- veillant appui de tous les membres de la Société que vous présidez. Afin de nous en rendre dignes, nous ne négligerons rien pour conserver à la publi- cation toute la valeur que M. Billot avait su lui donner. Permettez-nous d'espérer, Monsieur le Président, que notre communication sera favorablement accueillie, et que l'appui que nous sollicitons ne nous fera pas défaut. Veuillez agréer, etc. Pour le Comité, PAILLOT. SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1864. 251 M. Cauvet fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LA VRILLE DES AMPÉLIDÉES, par ME, D. CAUWVET. s Au mois de teda 1862, M. Ch. Des Moulins disait (1) : « La science veut » aujourd'hui qu'on appelle les choses par leur nom, et qu'on ne confonde » pas une partition de l'axe (Prillieux) ou un bourgeon axillaire (Lestiboudois), » le plus souvent stérile, mais parfois fertile ...., etc. » M. Des Moulins vou- lait ainsi désigner la vrille des Ampélidées ; mais, bien qu'il désire appeler les choses par leur nom, on voit qu "il n’est pas fixé sur la nature de l'organe dont il parle. Jusque dans ces derniers temps, on avait considéré la vrille des Ampélidées comme un axe rejeté latéralement par un rameau né à l'aisselle de la feuille opposée à cette vrille. Cette opinion, émise par Auguste de Saint-Hilaire et M. Roper, a été adoptée par Turpin, Adrien de Jussieu et la majorité des botanistes. Mais on a remarqué que toutes les feuilles d'une méme branche de Vigne sont insérées sur le méme plan et distiques, au lieu de se croiser suc- Cessivement. Dès lors il était difficile d'admettre l’usurpation comme démon- trée. M. Al. Braun (2) a cherché l'explication de cette anomalie, et voici celle qu'il propose : les feuilles opposées aux vrilles portent un seul bourgeon à : leur aisselle, tandis que les autres en portent deux ; les pousses axillaires sont de deux sortes : les unes primaires ou principales, solitaires à l'aisselle des feuilles dans les nœuds dépourvus de vrille, ou qui continuent la direction du rameau lorsque la vrille existe; les autres, secondaires ou accessoires, qui, dans les nœuds pourvus de vrille, naissent à l'aisselle des feuilles entre la feuille €t la pousse principale. M. Braun affirme que le plan qui passe par les feuilles des pousses secondaires, croise le plan des feuilles de la tige, tandis que les feuilles des pousses principales et celles de l'axe qui porte ces pousses, sont situées dans le même plan. M. Prillieux a fait observer, contrairement à M. Braun, que dans la Vigne le bourgeon primordial a ses feuilles disposées en croix par rapport à celles de l'axe. Cette disposition des feuilles est tellement générale, que l'on peut la considérer comme une loi. Mais toutes les lois ont leurs exceptions : chez cer- tains Zrifolium, par exemple, la première feuille de chaque bourgeon est située dans le méme plan que la feuille-mère de ce bourgeon. Ce fait m'a été signalé par M. Wydler avec un certain nombre d'autres ; il se pouvait que la Vigne fût dans le même cas. J'ai vainement cherché dans les Vitis et les Cissus le bourgeon primordial de M. Braun; le premier bourgeon qui se développe m'a toujours présenté ses feuilles croisant celles de l'axe. M. Pril- (1) Actes de la Soc. Linn. de Bordeaux, t. XXIV, p. (2) Cité par M. Prillieux (Bull. Soc. bot. de France, k i p. 649-650). 252 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, lieux, se basant sur cette disposition normale du bourgeon, rejette la théorie des usurpations et pense que la vrille résulte d'une partition de l'axe. M. Lestiboudois (1) ne croit pas au dédoublement et donne une autre ori- gine à l'organe litigieux. Il repousse la théorie de M. Reper par cette raison que l'on trouve presque toujours deux bourgeons à l'aisselle des feuilles. L'opi- nion de M. Prillieux lui semble plus logique, mais il ne saurait l'admettre, car il est difficile de montrer quels sont les points correspondants sur des or- ganes aussi contournés. Ses recherches lui démontrent que la vrille est un bourgeon, et il se d de quelle est l'origine de ce bourgeon. Aprés avoir émis un certain nombre de suppositions successivement repoussées, l'auteur en arrive à penser « que la vrille est un deuxième bourgeon issu de la feuille » inférieure, superposé au bourgeon ordinaire, mais considérablement élevé » au-dessus de lui, et ne faisant éruption que vis-à-vis de la feuille supé- » rieure. » M. Lestiboudois n'ose pas affirmer la réalité de cette dernière suppo- sition, mais il constate que vrilleset bourgeons ont une composition anatomique identique, et que ces deux organes de forme si différente sont de même na- ture. Si la vrille était un organe déjeté, on ne rencontrerait plus de bourgeon dans l'aisselle de la feuille qui lui. correspond. Au moins, dit-il, devrait-on en rencontrer davantage dans l'aisselle de la feuille privée de vrille; il n'en est absolument rien. Je ne sais si M. Lestibondois a regardé avec attention à l'aisselle de ces dernières feuilles, ou si je me suis trompé. En tout cas, voici ce que j'ai observé : à l'aisselle d'une feuille pourvue de vrille on trouve à peu près toujours, méme sur les très-jeunes rameaux, un premier bourgeon dont les feuilles croisent celles de l'axe, et qui porte un deuxiéme bourgeon situé tout à fait à sa base. Ces deux bourgeons présentent exactement la disposition indi- quée par M. Prillieux. A l'aisselle des feuilles dépourvues de vrille, surtout quand on examine les plus inférieures, se montrent quelquefois, rarement il est vrai, trois bourgeons. L'un d'eux, le plus grand, a ses feuilles en croix avec celles de l'axe; les feuilles des deux autres sont parallèles et situées dans le plau de celles de l'axe. Si l'on fait la section au tiers supérieur du bourgeon axil- laire, on ne remarque le plus souvent que la disposition inhérente au premier bourgeon : c'est à peine si le sommet de l'un des deux autres est apparent, A mesure que l'on descend, le bourgeon primordial disparaît de plus en plus, tandis que les bourgeons secondaires se voient plus distinctement. Enfin il arrive un moment où les deux écailles inférieures du bourgeon primordial se mon- trent seules, environnant deux bourgeons à feuilles parallèles à celles de l'axe. Quant à l'axe du bourgeon primordial, il est à peine visible et placé entre les bourgeons secondaires et la tige. Il se peut bien que j'aie mal va, que je me sois trompé; les sections de ce (1) Bull. Soc. bot: de France, t. WW, p. 809. SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1864. 253 genre sont difficiles, car les feuilles se dissocient facilement dans une mince coupe; c'est là d'ailleurs un fait que l'on peut vérifier. Les bourgeons secon- daires que l'on trouve ici n'ont pas la même origine que ceux de l' Aristo- lochia Sipho signalés par M. Lestiboudois et qui sont tous axillaires. L'A. Clematitis, au contraire, nous offre un exemple identique : à l'aisselle de la feuille-mère on observe souvent deux rameaux, dont l'un, plas petit, est né à l'aisselle d’une écaille inférieure du plus grand ; chacun de ces rameaux porte un bourgeon situé entre lui et la feuille-mère. De ces bourgeons ou rameaux, un seul est véritablement. primordial, c'est le plus grand; „deux sont. secon- daires, le petit rameau et l'un des bourgeons; le deuxième bourgeon est de troisième génération : il est né à la base du petit rameau. Si l'on examine la disposition foliaire de ces petits axes, on voit que les feuilles du premier et du quatrième croisent celles de la tige, tandis que celles du deuxième et du troi- sième sont situées dans le méme plan que la feuille-mère. M. Prillieux à signalé la même chose dans la Vigne à propos des bourgeons dits stipu- laires; il est étonnant que son esprit très-judicieux n'en ait pas été frappé, et qu'il n'ait. pas déterminé la nature du nœud qui porte ces bourgeons anor- maux. Une branche d'un an, que j'ai sous les yeux, présente un exemple de ce genre : le nœud d’où naissent les rameaux stipulaires est dépourvu de vrille; en outre, les feuilles de ces rameaux sont situées dans le même plan que celles de l'axe. Si l’on rapproche l'observation actuelle de celle que je fai- sais tout à l'heure, on verra que le développement de ces bourgeons stipu- laires est en parfaite concordance avec le nombre de bourgeons de deuxième génération placés à l'aisselle des feuilles dans les nœuds dépourvus de vrille. Ainsi M. Lestiboudois n'est pas autorisé par le nombre des bourgeons à rejeter la nature axile de la vrille. Quantà son opinion que la vrille est un bourgeon, il faudrait démontrer que la premiere feuille de cet organe est réel- lement en croix avec celles de la tige. C'est, en effet, ce que M. Lestiboudois s'ellorce de faire; mais lorsque la foliole de la vrille se développe en une vraie feuille, elle est exactement parallèle à celles de l'axe. Lorsque la vrille se transforme en un rameau véritable, ses feuilles sont encore parallèles à celles de l'axe. Il est bien rare,que la vrille se montre sur les rameaux ordinaires avant le troisième ou le quatrième nœud; elle se montre, au contraire, dès le premier nœud, lorsque la vrille se change en rameau. Dans un exemple de ce genre que j'ai sous les yeux, on voit que la première vrille de ce rameau est intérieure, c'est-à-dire tournée. vers l'axe usurpateur. Je ne vois pas trop, dans l'hypothèse de M..Lestiboudois, quelle serait l'origine de cette vrille, à quelle feuille, à quel nœud elle appartiendrait. Si la vrille résultait du déve- loppement d'un. bourgeon, pourquoi ce bourgeon, devenu un rameau, se comporterait-il autrement que ses congénères, pourquoi aurait-il une vrille dès son premier nœud ? J'ai découvert cette année une anomalie fort curieuse, qui n’a pas encore 25^ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. été sigüalée, et qui semble venir enaide à la théorie de M. Lestiboudois ; la voici : sur un nœud dépourvu de vrille oppositifoliée on trouve une vrille insérée à l’aisselle de la feuille, entre l'axe et le rameau primordial ; cette vrille est soudée à l'axe dans l'étendue d'un centimètre environ, et la soudure ésttrès-visible. Appartient-elle réellement au nœud d’où elle parait émerger? On peut répondre non, sans crainte. En effet, les deux nœuds précédents sont cirriféres; des deux nœuds supérieurs, l'un est dépourvu de vrille, l'autre, plus élevé, en est pourvu. Or, sur le Vitis vinifera, l'ordre régulier est celui-ci : deux nœuds vrillés, un sans vrille, deux nœuds vrillés, un sans vrille, etc. d Dans mon exemple, au-dessus du riceud supérieur pourvu de vrille, l'ordre régulier se rétablit, c'est-à-dire que le nœud suivant n'a pas de vrille, les deux autres en ont, etc. Jusqu'ici rien ne parait contraire à l'opinion de M. Lesti- boudois. Mais l'on se rappelle que ce savant étaie sa théorie sur le nombre des bourgeons; or ici, à la base du rameau primordial, on trouve un bour- geon secondaire. Nous avons démontré, d'autre part, quela vrille ne peut être un bourgeon modifié: donc expliquer l'anomalie actuelle? Il n'est pas uu observateur qui, examinant un certain nombre de rameaux de Vigne, n'ait trouvé fréquemment des nœuds pourvus d'une vrille et de deux feuilles, et n'ait considéré cette anomalie comme le résultat de l'avortement d'un mérithalle. Ici la méme chose s'est produite, mais seulement d'un côté du mérithalle, l'autre côté s'étant développé régulièrement. Je ne crois pas devoir suivre M. Lestiboudois dans ses recherches sur l'ori- gine et le nombre des faisceaux de Ja tige; il suffit d'observer leur disposition au voisinage des nœuds et la structure de ces nœuds. Immédiatement au- dessous de l'écorce on voit les faisceaux se continuer d'un mérithalle à l'autre sur les deux faces de la tige. Loin de s'infléchir à droite et à gauche de la vrille pour l'embrasser comme un rameau ordinaire, ceux qui arrivent au-dessous de cet organe s'élèvent sur loi ct en constituent la portion ligneuse inférieure. Les faisceaux latéraux de la vrille semblent résulter d'une multiplica- tion des faisceaux inférieurs, tandis que, en réalité, ils émergent au-dessous de ces derniers. Les faisceaux de la face supérieure ne se continuent [às avec ceux . du mérithalle suivant; ils se juxtaposent à ces derniers dans l'angle de réunion de la vrille et de la pseudo-tige. Si l'on enlève des couches successives jusqu'à ce qu'on ait atteint le centre de la vrille et de l'axe apparent, on voit d'abord qu'une partie des faisceaux inférieurs s'incurve autour de la vrille pour for- mer la portion supérieure de son étui médullaire. Ces faisceaux diminuent d'im- portance à mesure que l'on pénètre plus profondément, et enfin ils disparais- sent. La moelle de la vrille est dés lors en communication immédiate avec le tissu cellulaire blanchâtre qui occupe la partie centrale du nœud. Ce tissu spé- cial constitue la séparation des mérithalles superposés. Dans les rameaux trés- jeunes, le tissu séparateur se montre comme une sorte de barre transversale SÉANCE DU 114 NOVEMBRE 1864. ‘256 plus claire au milieu du tissu vert environnant ; mais les cellules n’en sont pas tellement déformées que l'on ne puisse y suivre la disposition des séries arti- culaires inférieures. Si l'on fait une coupe longitudinale passantà la fois par les deux mérithalles, la vrille et la feuille opposée, voici ce que l'on observe : les séries cellulaires du mérithalle inférieur se continuent en partie dans ia vrille, en partie dans le mérithalle supérieur. Un peu au-dessous de la vrille elles s'incurvent vers cet organe, de telle sorte que, non-seulement toutes les séries placées au- dessous, mais un certain nombre d'autres plus rapprochées du centre dela moelle, se dirigent vers la vrille et y pénètrent. Dans les nœuds des Vitis il semble, en raison de la disposition des séries cellulaires, que la théorie de M. Prillieux est justifiée par la structure anatomique. Il n'en est pas de méme dans la vrille: on y voit toutes les séries cellulaires se diriger vers la division opposée à la feuille. Une vrille serait donc constituée par une suite d'axes qui se superposent, le rameau né à l'aisselle de la jeune féuille usurpant la place de son. générateur. Si, comme on l'admet généralement, la vrille est une inflorescence modifiée, cette inflorescence est donc un sympode. En outre, la loi qui préside à la disposition des feuilles de la tige se retrouve dans la vrille : celle-ci est donc une cyme hélicoide réduite à ses pédoncules. Puisque la vrille et la tige présentent la méme organisation, ce qui est vrai pour l'une est applicable à l'autre: la tige des Ampélidées est donc un sympode. Un fait resté, je crois, inapercu jusqu'à présent vient à l'appui de cette opinion. Sur le Vitis vinifera et sur le Cissus quinquefolia, de même que sur leurs vrilles, les stipules occupent une position différente, selon que le nœud qui les porte est pourvu ou dépourvu de vrille. Quand cet organe existe, les stipules embrassent exactement la tige, depuis la base de la feuille jusqu'à celle de la vrille qui reste libre de toute enveloppe. Si le nœud. est dépourvu de vrille, les stipules ne recouvrent guère que les deux tiers de la tige, et semblent surtout destinées à protéger le jeune bourgeon placé à l'ais- selle de la feuille. C’est ce que l'on peut voir aisément sur les jeunes rameaux des Cissus. Dans la Vigne, leur limbe est moins développé, mais la ligne de leur insertion se continue de la feuille au sillon, qui résulte de l'émergence de la vrille. Le mérithalle supérieur semble ainsi enchâssé entre Ja feuille et. la vrille, comme on l'observe dans les: Corydallis lutea, Phytolacca: decan- dra, etc. On peut inférer de cette disposition que l’entre-nœud situé au-dessus d'une vrille est un rameau qui a pris la place de l'axe, si l'on compare la ‘disposition relative des stipules dans les nœuds pourvus ou dépourvus de vrille. É M. Prillieux pense que la vrille résulte d'une partition de l'axe. Il se base sur l'examen organogénique d'un jeune rameau pour affirmer que jamais la vrille ne précède ce que l'on a appelé un rameau usurpateur. Je regrette que cet habile observateur n’ait pas cru devoir étayer son opinion sur. l'étude anatomique 256 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des mamelons qu'il dessine. Les figures qu'il en donne ne me semblent pas confirmer sa théorie. Jusqu'à présent je doute fort de la vérité d'une telle hypothèse, car ce n'est qu'une hypothèse quoi qu'on en dise. Il ne m'a jamais été possible de voir que les axes peuvent se dédoubler normalement ; partout où j'ai voulu étudier cette prétendue loi, elle m'a semblé en défaut. Je ne connais guère de partition régulière (?) que dans les Lycopodiacées et. quel- ques Algues. Il est vrai que je n'ai pas encore examiné avec soin toutes les plantes qui ont été prises comme exemples de partition, mais j'en ai vu un assez grand nombre, et, jusqu'à preuve matérielle du contraire, je me refuse à admettre la généralisation d’un phénomène à mon avis complétement anor- mal. Les figures 2-3 du mémoire de M. Prillieux pourraient tout aussi bien prouver la vérité de hypothèse de M. Lestiboudois. Il est une chose qui m'étonne dans ces figures, c’est l'absence totale de la ligne d'insertion des stipüles, que l'on a sans doute enlevées; au moins devrait-on y trouver les mamelons qui doivent leur donner naissance. Les stipules latérales, comme dans la Vigne, se développent souvent en méme temps que les feuilles (Tilleul), et quelquefois méme avant (Galega officinalis). C'est ce que l'on voit très- bien dans les excellentes figures que M. Trécul a ajoutées à son Mémoire sur ^ [a formation des feuilles (Ann. sc. nat. Bot. 3° série, t XX). Ces organes seraient-ils postérieurs aux feuilles dans leur évolution? Cela se peut bien, quoique ces dernières soient relativement b p moins développées à l'ex- trémité des rameaux. J'ai vainement cherché à contrôler ces figures; la pré- . sence des stipules plus grandes que les feuilles, le défaut d'instruments con- venables, peut-être aussi un peu de maladressse, m'ont empêché de réussir. Si j'eusse été plus heureux, j'eusse essayé de pratiquer une section longitudi- nale sur les mamelons obtenus, et, comme là sans doute est la clef de l'énigme, la vérité se fût montrée à mes yeux. M. Prillieux est plus habile; qu'il essaie ce que j'ai tenté; s'il a raison, je serai le premier à le reconnaitre. M. Prillicux rappelle, en faveur de sa théorie, la ressemblance qui existe entre la vrille et l'axe. Ceci peut tout aussi bien s'appliquer à l'hypothèse de M. Al. Braun, et démontre uniquement. que la vrille, organe axile, est sou- mise aux mêmes lois que l'axe lui-même. Mais la ressemblance cesse quand, au lieu de comparer l'ordre foliaire, on met en regard les nœuds successifs d'une vrille et de l'axe qui la porte. A chaque nœud de la vrille existe un rumeau oppositifolié, tandis que sur la pseudo-tige le premier nœud est souvent dépourvu de vrille (rameau oppositifolié). M. Prillieux pense que la transfor- mation de la vrille en axe feuillé est une preuve évidente de partition. Cette anomalie; que l'on pourrait considérer comme la pélorie d’un organe axile , prouve seul que la vrille est bien un axe modifié. C'est surtout, au contraire, dans le cas où cette transformation s'opère, que la différence entre la vrille-rameau (axe réel) et la pseudo-tige devient manifeste. J'ai eu sous les yeux, l'année dernière, un certain nombre SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1864. 257 de branches de Vigne présentant cette anomalie, et voici ce que j'ai noté sur trois d'entre elles : 1° Le premier nœud de la pseudo-tige n'a pas de vrille, il en existe une aux deux nœuds suivants; chacun des: trois premiers nœuds de la xls ule porte une vrille; 2° Sur la pseudo-tige, les nœuds 1, 3, 4 ont une vrille, les tiene À 2,:5 n'en ont pas ; sur la vrille-rameau, les quatre premiers nœuds sont pourvus de vrille; 3° Sur la pseudo-tige, les uceuds 1, 3 n'ont pas de vrille, les nœuds 2, 4 en ont; sur la vrille-rameau, le premier nœud est fructifère, les nœuds 2, 5 sont vrillés, le nœud 3 est sans vrille. Il ressort de ces exemples que les nœuds, sur la vrille-rameau et la pseudo- tige, n'ont pas la méme composition. Si la vrille résultait du dédoublement de l'axe, les nœuds correspondants devraient être identiques sur les deux par-. ties de cet axe. J'ai observé un assez grand nombre de dédoublements réels ou faux, et la différence entre ces deux sortes de parties m'a toujours semblé assez facile à établir. Dans un dédoublement réel, les deux rameaux produits ont leurs feuilles disposées de la méme manière; leurs nœuds présentent la méme composition. Dans uu dédoublement faux, les feuilles de l'un des rameaux sont en croix par rapport à celles de l'autre; leurs nœuds sont dis- semblables. Si les feuilles sont semblablement placées, il est aisé de voir que le prétendu dédoublement résulte de la soudure de deux rameaux de deuxième génération, ou de l'un de.ces rameaux avec l'axe. Ainsi la vrille ne résulte pas d'une partition de l'axe, et la théorie de M. . Roper, semble GET au naufrage en s'appuyant sur les preuves suivantes : 4° La structure anatomique pe nœuds cirrifères des Vitis et des Cissus ct des vrilles elles-mêmes ; 2° La disposition des stipules, variable selon la présence ou l'absence de la vrille ; 3° La décurrence de la ligne d'insertion de ces stipules jusqu’à la base de la vrille et la manière dont le mérithalle supérieur semble émerger du milieu de ces lignes ; ^* La différence qui existe: catre une ‘veille ie ha en rameau el la prendostige qui porte cette vrille; 5° Le peu de vraisemblance de la théorie du dédoublement et aussi si de celle qui veut faire de la vrille un bourgeon axillaire modifié. Mais les faits que je viens de rappeler en faveur de la théorie de M. Ræper n'expliquent pas pourquoi les feuilles de la psendo-tige sont distiques, au lieu de se croiser alternativement. C'est l'objection principale de M. Prillieux, que nous retrouvons toujours, parce qu'elle a une valeur considérable. : -- J'ai établi, au début de cette- note, que les feuilles des nœuds dépourvus de T. Xl : (séances) 17 258 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. vrille, surtout les feuilles inférieures, portent trois bourgeons à leur aisselle : un primordial, deux secondaires. A l'aisselle des feuilles opposées à une vrille on n’observe qu'un seul boürgéon secondaire. Il est vrai que, dans un certain nombre de cas, la feuille du premier nœud vrillé situé au-dessus d'un nœud sans vrille ne présente pas de bourgeon axillaire apparent. Mais cette dispo- sition n'est pas constante, et l'on peut supposer que le bourgeon a avorté. D'après les figures 2, 3 de la note de M. Prillieux, il existe toujours un bour- geon à l'aisselle des feuilles dés le premier développement. Ce bourgeon, que j'ai examiné sur des sujets trés-jeunes, est toujours de premiére génération, et il porte à sa base un deuxième bourgeon trés-petit. Si ce deuxième bour- geon se développait, le premier restant rudimentaire, on observerait une sorte de dichotomie, et l'on pourrait croire à une partition. Mais ce dévelop- pement ne s'effectue que dans des cas trés-rares, lorsque, par exemple, on taille les rameaux au-dessus des grappes. Or, si l'on réfléchit à ceci, que d'ha- bitude deux bourgeons secondaires, et non ün seul, se montrent à la base du bourgeon primordial, et que cette disposition se voit à l'aisselle des feuilles afférentes aux. nœuds sans vrille, on peut admettre que, dans tous les cas où se produit une vrille, deux bourgeons secondaires naissent égal à Pais- selle des écailles inférieures du bourgeon primordial. Ces deux bourgeons ont une importance considérable; ils sont appelés dans l'ordre régulier à conti- nuer la végétation, mais à des époques différentes. L'un d'eux, véritable prompt bourgeon, se développe immédiatement et usurpe la place de l'axe flori- fée ; l'autre est un bourgeon dormant dont l'évolution ne se fera que l'année suivante. Le bourgeon primordial, affamé par le premier, devient un rameau gréle. L'axe déjeté ne trouve plus assez de nourriture et avorte en partie : il ne porte plus que des pédoncules stériles, excepté à la base de la branche, où une séve plus abondante permet le développement simultané des deux axes : Pun florifére, l'autre usurpateur. Si l'hypothèse que je propose est adoptée, elle expliquera comment il se fait que l'ordre distique des feuilles n'est pas interrompu, et pourquoi la suc- cession dés rameaux usurpateurs superposés se présente avec toutes lés appa- rences d'ùn axe véritable. j M. Cordier, vice-président, donne lecture de la lettre suivante, qu'il a adressée à M. Manceau, secrétaire général de la Société d'agricultüre, sciences et arts de la Sarthe : LETTRE DE M. CORDIER À M, MANGEAU. : Paris, 21 juillet 1864. Monsieur, n - M: le président de la Société botanique de France a renvoyé à mon examen SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1864. 259 les pêches que vous avez bien voulu adresser à la Société, et qui étaient affec- tées de la maladie particulière qui s'est montrée cette année dans le canton de Fresnay-sur-Sarthe et aux environs du Mans (voir plus haut, p. 246), Cette maladie, caractérisée par une tache blanche circulaire, assez čir- conscrite, n'est pas nouvelle. Elle à été observée dans diverses parties de la France, M. le docteur Léveillé a publié, en 4854, dans la Hevue horticole (4° série, t: III, 16 mars, n° 6), un article assez étendu süt cette tache; à laquelle il a proposé de donner le nom d' Zrineum maculans, à cause de son aspect qui est celui d'un £rineum. Les Erineum, admis pendant longtemps parmi les productions cryptoga- miques, en sont retranchés aujourd'hui, attendu qu'ils ne donnent jamais de spores; on ne les regarde plus que comme de simples altérations de l'épi- derme de la feuille ou du duvet qui recouvre certaines feuilles: et certains fruits, Dans la pêche, le duvet ou les poils qui recouvrent les fruits sont blancs et transparents dans les parties saines du fruit; mais, dans les parties malades, bien qu'ils restent blancs, leur canal renferme un liquide jaunâtre, Les taches de la pêche, bien différentes du meunier (Oidium Persico Tuck.), qui attaque surtout les feuilles du Pécher, ne peuvent être combat - ttes par les moyens qui réussissent à prévenir et même à faire disparaître l'Oidium, Le soufre, employé avec succès contre celui-ci, t'a aucune in- fluence sur les taches ; on peut dire que, jusqu'à présent, aucun moyen de traitement n'est parvenu à les faire disparaître. Du reste, les taches de la pêche ne paraissent nuire au fruit que parce qu'elles portent atteinte à sa beauté ; car, en général, elles n'altérent pas sa qualité, Il est douteux que la maladie des pêches s'étende sur-le bois, + M. le docteur Cosson a vu, en Algérie, des Oliviers attaqués par une ma- ladie fort analogue à celle qui, en France, attaque les Péchers (l'Oidium), si toutefois elle n'est pas absolument la méme. Les colons combattent avec Succès cette maladie par le chaulage. Veuillez agréer, etc, KF.-S, Coin. M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture des deux notes siti- vantes, adressées à la Société par M. Duval-Jouve : L Nouvelles localités du Scirpus Rothii. — Je m'empresse d'adresser à la Société des échantillons du Scirpus Hothii Hoppe, que j'ai recueillis le 14 septembre dernier aüx embouchures du Rhône prés la Tour Saint-Louis, €t sur les flots appelés Theys, formés dans la mer par les dépôts du fleüve. Noité honorable confrére, M. H. Féraud, avait déjà recueilli cette plante le 11 juillet de cette année sut le They d'Eugène. 3 260 SOCIÉTÉ: BOTANIQUE DE FRANCE. - Cette Cypéracée, trés-abondante aux lieux indiqués, n'avait pas encore été signalée sur la partie francaise du littoral: méditerranéen. M. Jordan l'indique sur les bords du Rhône à Lyon ; M. Bertoloni sur plusieurs points de l'Italie. - Tous les jours, le dimanche excepté, trois: bateaux à vapeur, l’Union, la Ville d'Arles, l'Ile de. la Camargue, font le service d'Arles au nouveau canal de la Tour Saint-Louis et transportent les voyageurs pour la somme de 50 centimes: C'est une bonne occasion pour ‘les botanistes de parcourir la basse Camargue; si rarement visitée et si digne de l’être. - AL Rectification d'une erreur. — Dans mon Histoire naturelle des Equi- setum de France (p. 49), j'ai attribué à M. C. Nægeli l'opinion « que les ».tissus de la tige des £'quisetum se réunissent dans chaque nœud en un »'tissu embrouillé ». C'est une erreur. Je n'avais pas sous les veux le texte, de M. Nægeli, et je m'en étàis rapporté à une citation faite par M. W.: Hofmeister, lequel, après avoir mentionné ( Vergleichende : Untersuchungen. hæherer Cryptoyamen, p. 96) cette opinion erronée, :cite l'ouvrage de M. Nægeli. Or, dans sa pen- sée, le’ trés-savant micrographe de Leipzig citait M. Nægéli non comme l'auteur, mais comme le réfütateur de cette opinion. Rien ne l'indiquait, et «quiconque lira la phrase de:M. Hofmeister, sans connaitre au préalable le tete de M. Nægeli, sera. peut-être exposé à s'y laisser prendre comme moi. Mais enfin, si involontaire que soit mon erreur, je n’en en suis pas moins res- ponsable; et je m'empresse d'essayer de la répater en déclarant que M. C. Nægeli avait; dès 1847, complétement vu ét trés-nettement décrit. (Ueber das Wachsthum der Géfwsstæmme, in Zeitschrift. fuer wissenschaftl. Bo- tanik, Heft 1I-IHE, p.143) la distribution des tissus dans les nœuds des Equisetum: et le passage des vaisseaux d'un poder à l'autre. " Strasbourg, 6 novembre 1864. M. Chatin entretient la Société d'excursions botaniques qu'il a faites, les 6, 7 et 8 août, à Villers-Cotterets, Soissons et à la Mon- tagne de Reims :., Les plantes les plus intéressantes pour la flore parisienne ont été : ; A, Villers-Cotterets : Hieracium praaltum , Impatiens. INoli tangere , ‘Chrysosplenium „oppositifolium et. alternifolium, Hordeum europiaum, Aconitum Napellus, Cicuta virosa, Drosera Longifolia, Sweertia perennis: À Soissons : l'Actea spicata, le Pirola rotundifolia et le Senecio. Fuchsii dans, les bois, le Galium- boreale dans les. prairies sous Bellevue (où il est commun), lOdontites lutea sur les coteaux arides. SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1864. 261 A Reims, déjà un peu loin de Paris pour appartenir à sa flore.: le Senecio Fuchsii, assez commun en plusieurs endroits de: la chaine boisée dite Mon- tàgne-de-Reims, et déjà trouvé la veille à Soissons:où paraît être la limite de son aire vers l'ouest, les Maianthemum bifolium, Cytisus supinus, Braya supina, etc. | Après avoir fait remarquer le caractère singulièrement alpestre de la flore de Villérs-Cotterets à Soissons et Reims, oü les altitudes sont cependant com- prises. entre 150. et. 280. metres, M.: Chatin ajoute quelques détails sur les célebres Hétres tortillards de Vierzy (Montagne-de-Reims). Ces Hétres, dit-il, ont d'ailleurs été l'objet d'une note de M. Payer à l'époque du congrés scien- tifique de Reims. M. Duchartre dit que ces Hétres ont été il 'y a quatre ans l'objet d'un travail spécial de M: Pissot, secrétaire: de la Société impériale et centrale: d'horticülture, et conservateur des cultures du bois de Boulogne. M. de Schœnefeld donne lecture de la lettre suivante qui luia été adressée par M. J. Lloyd : LETTRE DE Mi. James LLOYD A M. DE SCHENEFELD. Nantes, 23 octobre 1864. Mon cher Monsieur, Voudriez-vous annoncer le plus prochainement possible à la Société bota- nique la, découverte d'une plante nouvelle pour la flore francaise; ce n'est pas souvent que l'on enrichit la flore d'une espèce aussi légitime, aussi inat- tendue, et je ne doute-pas qu'elle n'étonne profondément tous ceux qui sont familiers avec les plantes françaises. C'est le Coleanthus subtilis Seidel, qui a été trouvé l’année dernière, au. bord d'un étang, dans le département de la Loire-Inférieure, par M. George de l'Isle, jeune naturaliste doué d'un. bon coup d'œil. : Cette station dans l'intérieur. de la Bretagne, ne laisse aucun doute sur sa spontanéité, car ce n'est plus ici une de ces espèces descendues accidentelle- ment le long d’une rivière, ou bien apportées dans.les ports par les navires. Elle a été revue cette année au même lieu par l'inventeur et par moi-même, qui n'ai pu résister au plaisir de faire: connaissance, sur place, avec une é aussi imprévue, avec une plante qui, je crois, n'a été rencontrée qu'en Bohême; c'est-à-dire loin, bien loin de nous. Mon but n'était pas seulement de, cueillir une plante. nouvelle, mais de chercher à me rendre compte pourquoi une aussi grande rareté habitait chez nous et n'avait pas encore été découverte. L'étang du Grand-Auverné,où elie croit, long d'environ 6 kilomètres, très- 26? SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. : étroit et peu marécageux, est assez profondément encaissé dans des rochers de schiste ardoisier (schiste argileux, souvent fissile et ardoisier de l'étage inférieur, système silurien de Cailliaud, Carte géologique de la Loire-Infé- rieure). Ce terrain est caractérisé pour le botaniste par Plantago carinata Schrad., Astrocarpus Clusii Gay, Hypericum linarifolium Vahl, Scleran- thus perennis L., Festuca duriuscula L., Filago montana L. , Festuca Poa Kunth, Sedum andegavense DC., Gagea bohemica Schultz. Je n'y ai pas vu cette dernière plante, mais comme je né me suis pas encore trompé, soit en la cherchant, soit en l'indiquant dans un lieu semblable, je la considère sans aucun doute bien établie là, et sa présence va me servir à une autre suppo- sition. Le Gagea bohemica croit en Bohême, le Coleanthus subtilis aussi, et j'ai un pressentiment que, là-bas comme ici, ces deux intéressantes petites plantes, commencement et fin de la saison botanique, ne vivent pas loin l’une de l'autre, Si cette hypothèse est convertie en. fait, et je l'apprendrai avec plaisir d'un de nos confrères, il ne faudra pas s'étonner de rencontrer une même plante sur un même terrain, et lorsqu'on voudra lui trouver d'autres habita- tions intermédiaires, on devra les chercher au bord des étangs, dans une ré- gion à Plantago carinata, Astrocarpus Clusii, Gagea bohemica, etc. Ces conditions ne sont pas communes, £i, en outre, il ne faut pas croire que la plante couvre les bords de notre étang; elle n'en occupe qu'une très-petite partie, où elle s'étale sur la vase à la manière du Crypsis aculeata Ait. , ainsi que me le faisait très-bien remarquer M. de l'Isle. à : En résumé, la petitesse de notre Graminée, sa floraison à une saison où les herborisations sont terminées ou à peu prés, le terrain particulier que mon calcul lui suppose nécessaire, une place limitée sur ce méme terrain, tout cela forme un ensemble de difficultés qui a caché le Coleanthus aux yeux des botanistes jusqu’à l'époque de sa découverte en Bohème (laquelle ne remonte, je crois, qu'à une einquantaine d'années), et sera aussi notre excuse pour ne l'avoir pas connu plus tôt. Les échantillons ci-joints ne vous laisseront pas de doute sur la détermina- tion du nom, due à M, Boreau, chez lequel j'ai pu eomparer mes échantillons aux figures citées plus bas et à des individus provenant de la Bohême: Quoique le Coleanthus ait été bien décrit et figuré, peut-étre ne sera-t-il pas inutile de terminer par une petite description faite sur le vif, dans l'in- térét de ceux qui ne possèdent pas les ouvrages cités. COLEANTHUS SUBTILIS Seidel in Rem. et Sch. Syst. veg. 1I, 276; Rchb. Tc. 1, tab. 48; Kunth Enum. plant. Y, 20. — Sehmidtia utrieulosa Sternb. in Bot. Zeit. 4819, p. 1; Nees ab Esenb. Gen. pl. 4843. — Schm. subtilis Tratt. Austr. I, 12, tab. 451. Petite plante annuelle, étalée en cercle sur la terre: Chaumesde 2-3 cent., à 2-3 feuilles linéaires, en gouttière, arquées en dehors, à gaîne fortement renflée, SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1864. 208 membraneuse au bord ; ligule large, entière. Panicule souvent Simple, com- posée de fleurs agglomérées en assez grand nombre alternativement à chaque nœud; pédicelles simples, poilus. Glume nuile. Glumelle à 2 valves mem- braneuses, l'inférieure à une nervure carénée, acuminée en aréte; la supé- rieure moitié plus courte, à deux lobes profonds , écartés au sommet en ' aréte. Étamines 2. Style court, à stigmates longs, dentés. Fruit fort gros (pour la plante), oblong, égalant la valve inférieure de la glumelle, recouvert à la base par la glumelle, Tab, Sur la vase desséchée, au bord de l'étang du Grand-Auverné, can- ton de Moisdon, arrondissement de Châteaubriant (Loire-Inférieure), où il a été découvert en octobre 1863 par M. George de l'Isle, J'offre avec plaisir à mes confrères en herbes des échantillons de notre nou- velle Graminée, : M. de Schœnefeld ajoute les observations suivantes : Je ne saurais assez, Messieurs, insister sur le très-vif intérêt que présente la découverte tout à fait inattendue dont nous devons la communication à l'obligeance du savant auteur de l'excellente F/ore de l’ouest de la France. Quoi de plus surprenant, en effet, et de plus difficile à expliquer, que la pré- sence de cette petite Graminée, appartenant à un genre monotype des mieux définis, au bord d'un étang de la Bretagne, à une distance si considérable des deux seules régions de l'Europe où elle semblait jusqu'ici reléguée : quelques localités en Bohème (1)et les environs de Christiania (2) en Norvége? Est-il possible qu'elle soit venue de si loin sans avoir fait étape quelque part, et les botanistes de l'est et du centre de la France ne doivent-ils pas avoir l'espoir de la rencontrer à leur tour? L'auteur de la découverte, M, George de l'Isle, a bien mérité de la flore francaise, en signalant un des faits les plus curieux de géographie botanique qui aient été constatés dans ces derniers temps, et ila droit aux félicitations dela Société botanique de France. En terminant, Messieurs, permettez-moi d'appeler votre attention sur le mois de l'année (octobre) où le Coleanthus a été trouvé encore en fleur en Bretagne, et que M. Lloyd parait méme considérer comme le moment le plus favorable pour sa recherche. J'ignore quelle date de floraison cette plante peut avoir en Norvége. Mais les deux principaux floristes allemands (Koch et M. Reichenbach) disent qu'elle fleurit en Bohème de juillet à septembre. Son (4) In piscinis exsiecatis et ad ripas paludum Bohemiæ (Koch, Syn. ed. 2, p. 900). — Au bord des étangs, en Bohéme, dans les cercles de Beraun, de Pilsen, de Leutme- ritz et de Kaurzim (Rchb, F1. ec. n° 474). À (2) Voyez Nyman, Syll. fl, eur. p. 430. 26h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. développement y serait donc plus précoce que vers les bords de l'Océan, qui jouissent cependant d'un climat sensiblement plus doux que celui du centre de l'Allemagne. © M. Duchartre est d'avis que, si le Coleanthus fleurit plus tôt en Bohéme qu'en Bretagne, c'est probablement parce que les étés sont plus chauds dans la région centrale que sur les côtes occidentales de l'Europe. M. Ramond fait remarquer que, cette petite Graminée habitant le bord des étangs, l'époque de son développ t peut dépendre du moment de l'année où ont été mis à sec les endroits où elle croît. .. M. le comte Jaubert, à propos de la découverte inattendue du Coleanthus en Bretagne, entretient la Société d'une autre décou- verte, encore plus surprenante, qui aurait été faite dans les Pyré- nées par M. Bubani. Il s'agit d'un Dioscorea remis par ce botaniste, sous le nom de D. pyrenaica, à M. Timbal-Lagrave, dans l'herbier duquel M. Jaubert a vu la plante, mais sans indication de localité précise. M. Duchartre dit qu'il y a fort longtemps déjà, M. Bubani lui a parlé, en termes assez vagues, de la découverte qu'il venait de faire d'un Dioscorea, dans la partie des Pyrénées espagnoles voisine de la petite ville francaise de Prats-de-Mollo. M. le comte Jaubert ajoute que les échantillons remis à M. Tim- bal-Lagrave par M. Bubani ne datent guére que de cinq ou six ans. Plusieurs membres font remarquer. combien il serait à désirer que M. Bubani fit connaitre d'une maniére plus précise la date et la localité de sa découverte, qui serait très-surprenante en effet, puisque aucune espéce du genre Dioscorea n'a jamais été signalée en Europe. SÉANCE DU 95 NOVEMBRE 1864. PRÉSIDENCE DE M. A. RAMOND, M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 11 novembre, dont la rédaction est adoptée. A l'occasion du procés-verbal, M. Bureau dit que M. Bubani a montré à plusieurs botanistes, au Muséum | d'histoire naturelle de SÉANCE DU 25 NOVEMBRE: 1864. 265 Paris, des échantillons d’un Dioscorea provenant des Pyrénées, et que ces échantillons ont: été vus notamment: par MM. Decaisne et Spach. I M. Ramond ajoute que M. Decaisne, qui a recu. des renseigne- ments positifs de M. Bubani lui-méme, ne doute pas que ce Dios- corea ne soit spontané dans les Pyrénées. A l'occasion encore du procès-verbal, M. de Schenefeld dit que M. Grænland possède dans son herbier des échantillons de Colean- thus subtilis (1) recueillis prés de Botzen (Tirol méridional) et qu'il a reçus par l'entremise de M. Sonder. D'après. ce nouveau rensei- gnement, cette petite Graminée occuperait donc les points extrémes d'un vaste quadrilatére s'étendant en latitude du Tirol à la Norvége et en longitude de la Bretagne à la Bohême. — Au sujet de la dé- couverte de cette plante dans le dép. de la Loire-Inférieure, M. de Schenefeld donne lecture des extraits suivants de deux lettres gn "il vient de recevoir de M. Duval-Jouve : " LETTRES DE M. DIU VAL-JOIUVE A M. DE SCHŒNEFELD. Strasbourg, 14 novembre 1864. .. La dé te du Coleanthus subtilis en Bretagne me fait grand plaisir. C'est une trouvaille merveilleuse, et je vous remercie de l'empressement que vous avez mis à m'en faire part. Mais cette plante doit se trouver ailleurs, soyez-en certain. Je. suis très-disposé à croire que ce sont les oiseaux aqua- tiques qui en ont porté vers l'ouest de la France les graines accolées à leur poitrail ou à leurs larges pattes. Je vais souvent au marché au gibier, et je regarde avec grande attention les pattes et le poitrail des palmipèdes que l'on y expose à l'époque du pas- sage de ces oiseaux voyageurs. Je leur trouve presque toujours des débris de plantes accolées contre le poitrail, et plus souvent encore aux. pattes. J'en ai déjà noté 12 espèces : Alisma ranunculoides, - Al. - Plantago, Juncus .....?, Glyceria fluitans (avec ses glumelles), un utricule de Carex presque pourri, une glumelle de Phragmites ?, deux fois des Lemna, et enfin des graines à moi inconnues, ainsi que des détritus devégétaux. Quelque jour, je vous enverrai une florule du marché au gibier. Si vous êtes à portée d'un marché, allez-y quelquefois ; ce n'est pas très-profitable, mais c'est fort amusant... ! (4) Voyez plus haut, p. 264, 266 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 19 novembre, E En parlant du Leersia oryzoides, M. Andersson (Gram. Scand. p. 98) dit: « Ad ripas amnis prope Dala Hallandiæ ab O. Linden o/im lecta; » postea non reperta, » — La lecture de ce texte m'a fait naturellement penser de nouveau à mes colporteurs de graines aquatiques, et il pourrait bien se faire qu'une des graines du Leersia, lesquelles ne se dépouillent jamais de leur rude glumelle, eüt été emportée au printemps, et déjà en train de germer, avec la vase adhérente aux pattes d'un canard voyageur, Puis la plante sera sans doute morte sans se multiplier, M, Lecoq, dans ses Études de géographie botanique, insiste sur ce moyen de transport des végétaux aquatiques et du frai des poissons, lesquels apparaissent dans des étangs creusés de main d'homme, sans qu'on les y ait apportés. En tont cas, c'est à la lecture de ce passage de M. Lecoq que je dois l'idée de mes Aerborisations au marché au gibier. Je suis heureux que cette idée vous ait plu, et vous pouvez, si vous le jugez convenable, la communiquer à la Société... .. M. Cosson présente les observations suivantes : Il rappelle combien est généralement étendue l'aire des plantes aquatiques (Aldrovandia, Samolus Valerandi, Leersia oryzoides, L. hexandra, etc.). T insiste, à ce propos, sur plusieurs faits de géographie botanique. Il montre, par quelques citations, que les plantes les plus répandues sont souvent celles qui ont le moins de moyens de dispersion. Pour expliquer cette anomalie ap- parente, M, Cosson cite l'opinion de M. Alph. De Candolle, suivant lequel la distribution des végétaux parait, dans un grand nombre de cas, avoir été réglée par l'époque géologique à laquelle ont apparu les espèces, et par les connexions territoriales qui existaient à cette époque entre des continents et des iles aujourd'hui disjoints. Par exemple, Ja flore de l'ile de Fernando-Po, du moins dans la partie montagneuse, ainsi que l'a établi M. J.-D. Hooker, rappelle celle des hauts plateaux de l'Abyssinie, avec laquelle elle concorde généralement en genres et fréquemment en espèces, et à laquelle elle est vrai- semblablement reliée par la végétation des montagnes du centre de l'Afrique, tandis que la flore des Canaries, probablement dernier vestige d'une époque antérieure, se montre spéciale et différente à tous égards de celle du continent voisin. De méme, la végétation occidentale de l'Amérique du Nord, considérée à l'ouest des montagnes Rocheuses, présente des connexions remarquables avec la flore de Sibérie et du Japon. Des faits de cette nature, qui deviennent de plus en plus nombreux à mesure que la science progresse, permettent d'ad- mettre que les végétaux ont été produits dans des centres de création différents et à des époques différentes; et les déductions légitimes tirées de cette con- clusion fournissent des données trés-acceptables sur l'époque relative SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1864. 267 laquelle se sont produites certaines disjonctions récentes, Ainsi l'uniformité de la flore des rivages de la Méditerranée prouve que le lit de cette mer n'a été creusé qu'à une époque postérieure à la distribution actuelle des végétaux, et postérieure de beaucoup à celle à laquelle vivaient sous notre latitude et dans nos pays les végétaux dont les analogues sont confinés aujourd'hui dans la Nouvelle-Hollande. M. Duchartre fait observer que l'hypothése de divers centres de création ou de dispersion des végétaux donne lieu à de nombreuses objections. On sait qu'aujourd'hui la végétation des hautes monta- gnes les plus éloignées les unes des autres est fort analogue et sou- vent identique. Or, on admet cependant que ces montagnes se sont élevées à la surface du globe à des époques trés-distantes les unes des autres. Comment. done se rendre compte de l'uniformilé de la végétation qui couvre leurs sommets ? M. Bureau rappelle que M. Ch. Darwin s'est fondé sur les phéno- mènes de la période glaciaire pour expliquer l'uniformité de la flore des sommités, dont, suivant lui, les représentants vivaient d'abord en société dans les vallées et se sont séparés en remon- tant sur Je flanc des montagnes à mesure que le climat s'est ré- chauffé, M. Eug. Fournier ajoute que M. J.-D. Hooker a proposé une hypothèse semblable pour expliquer la. distribution géographique actuelle du Cedrus Libani. M. le comte Jaubert saisit l'occasion présentée par les lettres de M. Duval-Jouve pour rappeler les recherches faites par M. Florent Prévost sur le contenu de l'intestin des oiseaux. Il rappelle aussi que c’est grâce à une recherche analogue que M. Durieu de Maison- neuve a découvert pour la premiére fois en Algérie l Isoëtes Hystrix, espèce retrouvée depuis en France. M. le Président annonce une nouvelle présentation. Lecture est donnée d'une lettre de M. F. de Wegmann qui re- mercie la Société d'avoir bien voulu rétablir son nom sur la liste de ses membres. - Dons faits à la Société : 1° Par M. Ad. Brongniart : Annales des sciences naturelles, 5° série, t. I, n° 6. 268 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE: FRANCE: > De la part de M. J. -G: Baker : Review of the british Roses. 3° De la part de la Société Smithsonienne : Proceedings of the Academy of natural sciences of. Philadelphia , 1863. Annual report of the board of. regents of the, Smithsonian Institution, 1862, A* En échange du Bulletin de la Société : Bulletin de la Société impériale des naturalistes de m 1863, ne 3 et h; 1864, n°1. Atti della Società italiana di scienze naturali, t. VI, fasc. 3 eth. Atti dell I. R. Istituto veneto, t. IX, fasc. 5 à 7. Journal of the proceedings of the Linnean Society, volume de 1863. Adress of George Bentham. Proceedings of the natural Society of Dublin, mones. Pharmaceutical Journal and t? août e 1864. Nouveaux. mémoires de la Société helvétique des sciences naturelles, t. XX, 1864. Miithatmgen der nalur forscheniden Gesellschaft in Bern, 4863. Yer gen der schweizerischen. naturforschenden Gesellschaft bei ihrer Ver lung zu Samaden, aoüt 1863. : Verhandlungen des botanischen Vereins fuer die Provinz Brandenburg, 1859-1863. Mémoires de la Société impériale d'agriculture, sciences et arts d'An- gers, to VII, n° 1, 2 eth. Bulletin de la Société des sciences de l’ Yonne, 1864, 4°" trimestre. Journal de la Société impériale et centrale d'horticulture, octobre 4864. L'Institut, MÀ s, 1864, deux numéros. M. Éd. Bureau fait hommage à la Société de son ouvrage inti- tulé : Monographie des Bignoniacées (première partie), qu'il vient de publier (1). M. le Secrétaire général donne lecture de la communication sui- vante, adressée à la Société : : (1) Voyez le Bulletin, t, XI (Revue), p. 262. SÉANCE DU :29-NOVEMBRE 1864. 269 SUR LA 'SIGNISICATION MORPHOLOGIQUE- D'UNE ANOMALIE QUE PRÉSENTENT LES UTRI- CULES DE QUELQUES CAREX, par M. J. DUVAL-JOUVE. (Strasbourg, aoüt 1864.) PREMIBRE PARTIE. Aprés que des botanistes d'une grande autorité ont si souvent traité de l'utricule des Carez, et que les travaux les plus récents, s'accordant sur la nature morphologique de cet organe, semblent avoir épuisé la question, il est bien tard pour venir en parler encore, et il y a grande témérité à le faire. Je le sens, et je me hâte de dire que cette. note, moins de découverte et de nou- veauté que de résumé et de confirmation, a surtout pour. but d'indiquer où se trouvent épars les divers éléments de la discussion et de signaler comme fréquents, et dès lors facilement vérifiables ‘à tous, des faits tératologiques allégués dans cette discussion et réputés rares jusqu'ici. j L'inflorescence de nos Cypéracées (Cyperus,: Scirpus, Eriophorum, Carex, etc.) est simple ou composée. Simple, elle se réduit à un épi termi- nant des tiges enveloppées à leur base d'une gaine au moins (Scirpus pálus- tris, Eriophorum alpinum, etc.) ; composée, elle offre des rameaux spici= fères, soit rapprochés en anthèle (Cyperus longus, Scirpus silvaticus,etc.), soit plus ou moins espacés le long des tiges (Carex distans, glauca, etc.) ; mais, dans l'un comme dans l'autre cas, ces ranieaux naissent Zoujours à l'ais- selle d'un organe foliacé, feuille ou bractée à nervure médiane (caréne), et portent à leur base un autre organe foliacé, vaginiforme, et que l'on a appelé gaine, vagina ou ocrea (Rottb., 1773). Cet ocrea présente toujours des ner- vures latérales saillantes et caréniformes, exactement comme les feuilles, qui se trouvent à la base des rameaux ou tiges daires des Graminées, entre ces rameaux et l'axe principal (voir Bull. Soc. bot. Y, p. 16, et C. Billot, Annot. à la fl: de Fr. et d' All. pp. 413 et 114); de plus, il est, toujours obliquement tronqué, de façon que son bord le plus long est entre le rameau et l'axe prin- cipal, Il est aussi trés-souvent fendu, quelquefois méme jusqu'à. sa base du côté de la feuille fulcránte, ce qui montre que la soudure a eu lieu de, ce côté et que l'ocrea est ainsi opposé à la feuille fulcraute (pl VIL, fig. 1). Si l'an- thèle est elle-même composée, chacun de ses rameaux et de ses ramuscules naît à aisselle d’une feuille ou bractée de plus en plus réduite, et il:est tou- jours muni à sa base d'un ocrea également de plus en plus réduit, à mesure qu'on se rapproche de l'extrémité (1). - (J).Dans un même genre, cet ocrea varie considérablement de longueur et de forme suivant les espèces, ce, qui a porté Rottboell à le mentionner avec soin dans ses carac- téres spécifiques. Ceux des rameaux princip: ux de l'anthéle du Cyperus longus et du Scirpus : silvaticus ont jusqu'à 25 millimètres de longueur ; ceux du Carex maxima en 270 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Dans les Cypéracées à fleurs hermaphrodites, le double appareil de repro- duction repose directement à l'aisselle d'une bractée ou écaille florale avec nervure médiane plus ou moins prolongée en acumen (fig. 3). bans le genre Carex, dont les fleurs sont unisexuelles, les étamines reposent de méme à l’aisselle d'une écaille semblable, soit sur des épis séparés, soit sur une région déterminée des épis communs. L'organe femelle, l'ovaire, se présente également. à l’aisselle d'une écaille identique, mais, de plus, il est entouré d'un utricule ouvert au sommet et présentant deux nervures latérales plus ou moins prolongées de chaque côté de l'ouverture. Cet utricule (ur- céole, capsüle, etc.) est propre aux Cares et tont à fait spécial aux fleurs femelles de ce genre. Mais, toutefois, ce n'est pas là la seule différence qui sépare profondément les fruits des Carex de ceux des autres Cypéracées. Dans cette famille, l'ovaire est surmonté d'un style divisé en deux ou trois stigma- tes; d’où résulte pour fruit un akène comprimé et à deux angles dans le pre- mier cas, trigone dans le second. Or, si l'on fait abstraction de l'utricule propre aux Cares et que l'on compare la position de l'akéne des Carex et des autres Cypéracées, par rapport à l'écaille qui. les supporte, on voit une très-notable différence, ou mieux une position inverse. En effet, dans les Cyperus et les Scirpus; par exemple, l'akene triquètre a une face contre l'axe de l'épillet et.son angle impair. contre l'écaille fulcrante (fig. 3), tandis que, sur les Carez, l'akéne a une face contre l'écaille et l'angle impair vis-à- vis l'axe de l'épillet (fig. 5). Si l'akéne est à deux angles et comprimé, la face la plus convexe, qui correspond à l'angle impair, occupe la méme position que cet angle lui-même. Ce n'est pas tout encore : dans les Cyperus et les Scirpus, les trois étamines sont adjacentes aux trois angles de l’akène (fig. 3), de telle facon qu'il y en a deux latérales et une impaire vers le dehors contre l'écaille. Or, dans les Carez, la disposition des trois étamines est la méme (fig. 4); et, comme l'ovaire est placé en sens inverse par rapport à l'écaille (fig. 5), il s'ensuit, d'une part, que les ovaires des Careg, en position discordante pat rápport à celle des étamines du même genre, semblent ainsi à priori avoir fait un demi-tour de plus, et dès lors appartenir à un autre axe que celui qui porte et les écailles et les étaminesz d'autre part, que les étamines et les ovaires ne peuvent jamais se trouver ensemble à l'aisselle d'une même écaille et qué toute fleur de Carew est unisexuelle, Ces différences mont été signalées que successivement. L'atricule, qui con- stitue la premiere, d été nommé par Tournefort vesiculus : « embryones in ont de 15 à 20; ceux du Carez hirta, longs de 10 millimétres, sont trés-minces, blancs et étroitement appliqués contre le pédoncule ; ceux des Carex acula, glauca, pallescens (pl. VIL, fig. 2), longs de À à 2 millimètres, sont fendus en avant, évasés, colorés laté- ralement, et ressemblent à un ulricule lárge et aplati. Ceux du Carex Pseudocyperus sont minces et diaphanes, longs de 3 à 5 millimètres et entièrement feridus en avant. H en est de même de ceux du Carex [lava qui ont de fortes nervüres latérales, etó. SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1864. 271 » vesiculis reconditi » (/ns£. p. 529); par Scheuchzer folliculus seu utri- culus : « folliculus claudens semen triquetrum » (Agrost. p. 406); par Linné nectarium ^ « nectarium inflatum, apice bidentatum » (Gen. pl. VI* ed. n*1046) (1); par A.-L. de Jussieu £uniea : « semen arillatutm id est tunica » tectum » (Gen. plant. p. 26); par J.-E. Smith arillus : « Semen arillo » ventricoso tectum » (7. brit. p. 963); par Willdenow corolla : « corolla » ventricosa monopetala apice bidentata» (Sp. pl. IV, p. 207); par De Can- ` dolle nectatre où urcéole : « ovaire enveloppé d'un nectaire ou urcéole qui » forme une espèce de capsule monosperme » (F/. fr. HI, p. 400): par Kunth et Koch wériculus, etc. La différence de position entre l'akéne des Carez et celui des autres Cypéracées fut (pour la première fois, si je ne me trompe) signalée par Kunth, en 1835, dans un mémoire dont nous aurons à parler longuement. Je ne crois pas qu'il ait été déjà fait mention de la diffé- rence de position que présentent entre elles les étamines et les ovaires des Carex et qui en fait nécessairement des plantes inonofques où dioiques. La première interprétation morphologique de l'utricule propre aux Corez êst ordinairement attribuée à M. Lindley, mais elle lui est en réalité antérieure d'un siècle: En effet, Scheuchzer, « qui Gramina splendide elaboravit » (Linn. Phil. bot. $ 72), après avoir appelé folliculus seu utriculus l'enveloppe pro- pre au fruit de ses « Cyperoides » (Carex recent.) donne de ces mots, qu'il fait Synonymes, l'interprétation suivante: « FOLLICULUS theca est membranacea » vel foliacea, fructum vel semen involvens, quæ et quandoque imo plerum- » que plurivalvis est, seu e plütibus una partibus composita » (Agrost. in voc. etterm. expl. ad voces: Folliculus et Utriculus). Plus explicite encore à la page 1 du méme ouvrage, il. ajoute : « Folliculus seu Utriculus est coag- » mentatio duarum, raro etiam trium quatuorve glümarum, recéptaculüm » tam floris seu staminum, quam seminum constitüens » ; et enfin, à la page 121, il complète son interprétation dans les termes suivants : « Sunt hi folli- » čuli (il s'agit des deux glumelles des Graminées) quidam veluti flosculi mo- ò nopetali, ad basin usque fissi ». De telle sorte que, pour ce père de l'agrosto- graphie, l'utricule des Carex répond aux deux glumelles, ou à la glumelle unique des Graminées, A cette interprétation s'oppose l'objection tant de lois fépétée que la glumelle supérieure bicarénée appartient à un verticille süpé- rieur à celui de la glumelle inférieure unicarénée. R. Brown se borna d'abord à qualifier l'utricule « perianthium monophyl- ? lum capsulare » (Prodr. fl. Nov. Holl. p. 241 ; 1810), mais plus tard il préféra y voir l'analogue de la glumelle supérieure des Graminées (Gen. remarks, p. 58; 1815; et aussi Verm. Schrift. 1, p. 106). (4) Dans les éditions du Syst. nat: on trouve : « Nectarium 3-dentalum. » Ce singu- lapsus a été reproduit. pat beers (Fl. herb. p. 194) qui a dessiné tant de Carex, et, bien que corrigé en 1780 par Reichard (Syst. plant. IV, p. 98), il a reparu dans le Syst. veget. de Mutray, de Persoon, et jusque dans le Codex linngathus, où, trois lignes . Plus bas, on lit en toutes lettres : « Nectarium bidentaltim ». 272 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE :FRANCE. ` En 1819, M. "thém. Lestiboudois, s'occupant des enveloppes florales des Gypéracées, ‘appela, gamophylle, avec Palisot de Beauvois (1), ce que nous appelons écaille; et « périanthe, avec . R. Brown; l'enveloppe, utriculiforme » qui.embrasse étroitement le fruit des Carex », et ajouta que « cette enve- » loppe, par: ses deux dents terminales, semble indiquer qu'elle est formée de » deux paillettes soudées » (Essai sur 4a fam. d. Cyp. pp. 42 et 43). Ce fut alors que M. Lindley émitla même opinion, suivant laquelle « utriculus » e squamis duabus connatis et sibimet. oppositis atque cum axi spiculæ alter- » nantibus constat » (Gay Ann. sc. nat. 2* série, X, p. 282) (2). Link, qui s'est occupé avec tant de soin de la nature morphologique des enveloppes. florales des Graminées, s’est arrêté devant l’utricule-des Carez, se bornant à dire : « Perigynium, eam vocavi partem quz in Caricibus caryop- » sin proxime circumdat.: Ad corollam multi. referunt. Cum -flores vero her- » maphroditi in hisce plantis mon: deprehenduntur, extricari non potest, an » perigynium hocce extra stamina, an intra ipsa positum sit. Structura tamen » à corolla valde differt» (Hort. .berol. descr. Y, p. 3175 4827). Si cet excel- lent observateur avait, constaté sur les Carez la ‘position discordante des étamines et des angles de l'ovaire, il aurait. vu de suite la solution de la ques- uon. Daus une lettre insérée au Flora de 1827, p. 27, J. Gay considère le- pro- cessus. de l'Uncinia. et du Careg microglochin, qu'il ramène d'ailleurs. au genre Uncinia, comme. « dû originairement à un ovaire avorté ». Cette opi- nion fut immédiatement, et dans le. même recueil, combattue par Zuccarini qui vit dans le processus des Uncinia une glume transformée.en arête et en- veloppée par l'autre. glume, qui, à elle. seule, constituait l'utricule, tandis que, par une singulière contradiction, il continuait à considérer l'utricule des Carex comme résultant de la soudure de deux glumes : «Glumæ duæ squama » simplici tectæ, laterales, oppositæ, marginibus connata, circa fructum per- » sistentes — Carez ; und : Glumæ duæ, squama simplici tectæ, laterales per- » sistentes, alternæ, anteriore margine connate fructum glumamque inte- » riorem „quasi in aristam rectam vel uncinatam. mutatam includente = » Uncinia » (Flora, 4827, p.122). > M. L. Reichenbach dit du Gy des Cypéracées : « Calyx vel mono- » sepalus utriculosus (Carez) vel liberrime- hypogynus ad sepalorum nervos » reductus (s. d. setze hypogynæ).. » (Fl, excurs. p. 55; 1830). Salis-Marschlins, sans se prononcer sur la nature de l'utricule, considéra (1) Par une note de la page 12, M. Thém. Lestiboudois nous apprend qu'il avait recu communication du manuscrit inédit du 2* vol, de l'Agrostographie de Palisot de Beauvois comprenant les Cypéracées. (2): Je cite-le:texte, de J. Gay, attendu que cet auteur rapporte à 1819 la publication de l'opinion:de;M.'Lindley:et que je n'ai pu trouver aucun travail de M. Lindley portant cette date; Le; plus ancien que cite le Thesaurus de M. Pritzel est le. Rosarum monogra- phia, daté de 4820. >+: al ; ; 'SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1864. 278 le processus du Carex curvula comme analogue à une étamine mal déve- loppée (Flora, 1833, p. 751); et Hoppe, à qui il soumettait son opinion, lui répondit que « la question concernant l'explication morphologique de cet » organe lui paraissait déjà résolue d'une manière aussi ingénieuse que satis- » faisante (auf eine ebenso sinnreiche als befriedigende Art) par les observa- » tion$ ci-dessus mentionnées du professeur Zuccarini » ( Flora, 4833, p. 752). Enfin, après toutes ces tentatives et seize aus aprés l'interprétation de M. Thém. Lestiboudois et de M. Lindley, Kunth publia son mémoire Sur la nature de l'organe utriculiforme qui, dans le genre Carex, enveloppe le pistil et ensuite le fruit (1), et, pour la première fois, considéra l'utricule comme n'étant formé que par une seule bractée, naissant entre l'ovaire et l'axe de l'épi, et soudée à l'extérieur du côté de I'écaille fulcrante, Ce beau travail, que M. J. Roper appelle si justement « classische Abhandlung » (Zur Flor. Meckl. VI, p. 74), est peu connu en France ; c'est pourquoi j'en tradui- rai les principaux passages (2). 3 L'auteur, après avoir rappelé les différents noms recus par l'utricule des Carex et donné la diagnose des genres Carex et Schænoziphium, expose l'analogie qu'il voit entre les enveloppes florales de ces deux genres. Dans le Second, les épis sont composés d'épillets dont le terminal est entièrement mâle et les latéraux androgynes. « Les fleurs mâles ne se montrent en rien diffé- » rentes de celles des Carez ; la fleur femelle, au contraire, réduite à un pistil » nu, naît à l'aisselle d'une écaille adossée à l'axe principal et dés lors oppo- » sée à la grande bractée ordinaire. Par suite de sa position, cette écaille est » bicarénée ; elle enveloppe le pistil ainsi que la base dénudée du rachéole, » qui, naissant entre le pistil et la bractée extérieure, supporte à sa partie » supérieure les fleurs mâles; et elle est soudée par ses bords et constitue un » involacre utriculiforme (isa » Les épillets androgynes inférieurs sont composés et forment comme une » répétition un peu incomplète de la partie supérieure de l'épi entier: c'est-à- » dire qu'ils sont constitués par un seul épillet mâle terminal et par un petit » nombre, 1-3, d'épillets androgynes, différents toutefois des autres en ce » qu'ils sont entièrement femelles, attendu que la partie supérieure du ra- (1) Ueber die Natur des schlauchartigen Organs (Utriculus), welches in der Gattung Carez das Pistill und spæter die Frucht einhuellt ; in Archiv fuer Naturgeschichte von Wiegmann, 1I, p. 349-353; 1835). On en trouve des extraits considérables dans le Zur Flora Mecklenburgs de M. J. Roper, II, pp. 74 à 76. (2) Dans une Notice récente, les observations de Kunth et celles de M. J. Reper ont été reproduites, involontairement sans doute, sous une forme qui expose à croire qu'elles Rent à l'auteur de la Notice. C'est un motif de plus pour en donner la traduc- on. (3) « Dans une espèce de ce genre (Sch iphium Meyeri Kunth) la soudure » des bords de la bractée n'a lieu qu'à la base. » (Note de Kunth.) TA XL (SÉANCES) 18 27h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. » chéole, qui devait être chargée de fleurs mâles, a avorté et qu'il n'en reste » plus que la base. » Cette derniére circonstance est ce qui m'a conduit à une exacte compré- » hension du. genre Carez. L'épi femelle y est à considérer comme un épi » composé, dans lequel toutefois chaque épillet se réduit à une écaille envelop- » pant le pistil (perianthium Brown, perigynium Nees) et soutenue par » une bractée (squama auct.), tout à fait à la manière des Graminées, où » seulement l'écaille intérieure n'a jamais ses bords soudés. Ainsi, en ce qui » concerne l'inflorescence, le genre Carez constitue le passage des Cypéra- » cées aux Graminées; la bractéé sise à l'extérieur correspond évidemment » au palea inferior, et celle qui forme l'utriculus et est intérieure corres- » pond au palea superior de la fleur des Graminées. » Quelquefois, sur certaines espèces, subsiste un rudiment de rachéole qui » fait saillie hors de l'utricule sous forme de soie recourbée en hamecon ; à c'est même cet unique caractère qui a servi à fonder le genre Uncinia. » Sur le Carez microglochin (que C.-A. Meyer ramène pour cela au genre » Üncinia), ce rudiment existe aussi, mais subuliforme et tout droit. Je l'ai » encore observé sur les Cares capitata L., C. oreophila C.-A. Meyer, » C. pulicaris L. et C. peregrina Link (qui n'est qu'une forme du C. puli- » caris modifié par la culture); mais comme, sur ces espèces, il est très- » court et caché dans l'enveloppe utriculiforme, il a jusqu'à présent » passé complétement inapercu. Il est à peine besoin de faire remarquer que » ce rudiment du rachéole se trouve toujours du cóté du fruit qui fait face » au dehors. D'aprés ce que j'ai dit surla nature et sur la position de l'or- » gane utriculiforme des Carez, on peut facilement comprendre pourquoi il » offre toujours deux nervures ou angles saillants, pourquoi son orifice est » ordinairement plus fendu en avant (là où a lieu la soudure des bords) et » finalement pourquoi, dans les espèces à fruit triquètre, l'angle impair est » placé vers l'intérieur, tandis que, dans les genres à épi simple (par exemple » Cyperus, Scirpus, Isolepis, etc.), il est tourné vers l'extérieur. » Essayer une interprétation. d'une monstruosité observée par R. Brown » sur une fleur de Carez acuta, où l'utricule doit envelopper des étamines, » serait téméraire avant d'avoir préalablement examiné l'exemplaire ong: » nal » (op. cit. pp. 351-353). Kunth résume ensuite son opinion dans les termes suivants : « Pistillum ». Caricis) nunc solum, nunc una cum rhacheola spice masculæ vel ejus ru- » dimento amplexum squama altera interiore (axi communi contigua) bicari- » nata, marginibus. connata, utriculum referente » (Cyp. syn. pp. 2 et 368; 1837). En 1837, M. F.-V. Raspail nous disait des Cares : « Le fruit est empri- » sonné par une enveloppe entièrement close, par un utricule, que le style » perfore au sommet » (Nouv. syst. phys. vég. 1, p. 196; 1837). « Cet or- SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 1864. 275 » gane vésiculaire analogue de la paillette bicarénée des Graminacées est une » feuille parinerviée, close, dont la nervure médiane se transforme en pédon- » cule qui continue le chaton » (op. cit. IJ, p. 460; expl. des planch. p. 27, et pl. X, fig. 6, 7, 8) (1). Il ne devenait pas facile avec cela d'expliquer la soie en hameçon des Uncinia, la soie droite du Carex microglochin, etc. ; M. Raspail s'en tire par l'interprétation suivante: «. Nous avons trouvé jus- » qu'à deux ovaires dans le sein de la feuille parinerviée, et l'un des deux, » s'arrétant à son premier développement, n'avait qu'un style qui s'allongeait » et se recourbait au sommet; caractère du prétendu genre Uncinia.» (op. cit. M, pp. 460 et 461). Au méme moment, W.-D.-J. Koch, sans se prononcer sur la. nature mor- phologique de l'utricule, se bornait à énoncer l'analogie suivante : « Involu- » erum proprium respondet bracteæ interiori ramulorum plantarum Cypera- »cearum hermaphroditarum , sicut gluma univalvis spicarum Caricum » bractez exteriori affinis est » (Syn. fl. germ. pp. 746-747; 1837). > L'année suivante, J. Gay, adoptant l'opinion de Kunth « rectissima et ex » Cyperacearum Graminumque visceribus deducta, cujus cognitionem per » orbem eruditum spargere magisque et magis divulgare studens » , l'exposa dans son mémoire De Caricibus quibusdam, etc. (2). Cette opinion ne lui était connue que par le résumé cité plus haut et donné par l'éminent agros- tographe dans son Cyperographia. synoptica, pp. 2 et 368, car J. Gay nous dit du mémoire original analysé ci-dessus : « Disputatio propria mihi nondum » nisi ex titulo innotuit » (op. cit. p. 283); c'est ce qui nous explique comment ce botaniste si consciencieux nous donne comme siens des motifs déjà déve- loppés par Kunth, et qu'il tire : « 1° Cum ab utriculi quoad rachim spiculæ » situ, palee Graminum interiori imili, tum a p ia carinarum dua- » rum huic quoque paleæ solemnium ; 2° ab utriculo antice sæpissime longius » quam postice fisso, et in aberrationibus quibusdam monstrosis deorsum » longius fatescente, in Z/yna quoque stabiliter aperto et ad squamarum alia- » rum normam convexe explanato ». Puis, comme Koch, il signale l'analogie qui existe entre J'ateionhe et l'ocrea « tubulosa et bicarinata » de la base des édoncules des Cypéracées, ainsi que la présence « oculis armatis » sur la plupart des Cares d'un rudiment de rachéole entre la face extérieure de l'ovaire et l'utricule; « in Carice curvula utriculo parum brevior est, perinde » recta et sterilis, saepius tamen cum flosculi rudimento in apice distincto » (op. cit. pp. 282 et 283). Enfin, il mentionne sur le Carex glauca. un utri- cule renfermant des étamines (op.cif. p. ANN ce que R. Brown avait, "v (1) Cette opinion sur la nervure médiane est antérieure de plusieurs années, 3 M. F.-V. Raspail l'a exposée dans les Ann. sc. nat. IV, pre 571, a, et V, pp. 287, 433. — Link l'a rélutée dès 1827 (Hort. ber. descr. Y, p. 261). (2) De Caricibus quibusdam minus cognitis vel novis, dans les ye sc. nat. 2* série, t. X, BOTANIQUE, 1838, pp. 279-308 et 355-365. 276 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. constaté sur le C. acuta (Prodr. p. 2^2), ce que nous verrons bientót étre un fait commun et méme trés-commun. Les doutes que J. Gay émit sur la constance de la position des angles du fruit par rapport à l'axe n'étaient pas fondés et provenaient, comme il le soupconna lui-méme, d'observations faites « in herbariorum speciminibus compressis » (op. cit. p. 284). A. de Saint-Hilaire se rangea à l'opinion de R. Brown, assimila l'utricule des Carex à la glumelle supérieure des Graminées, qui, étant parinerviée, doit résulter « de deux folioles soudées l'une avec l'autre » (Ler. de bot. pp. 210, 211, 800; 1840). Suivant M. Schleiden, « l'utricule propre à la fleur femelle des Carez est ori- » ginairement composé de trois feuilles, dont!’ une avorte complétement, tandis » que les autres se développent exc , se soudent par leurs bords, » enveloppant ainsi la feuille avortée et formant autour de l'ovaire cet invo- » lucre utriculiforme que l’on a appelé utriculus, cupula, etc.. ... Sur les es- » péces qui portent an | iibi: aristæformis ou un hamulus, cette troi- » siéme feuille du périgone se développe d ge et donne nai à ce » processus... » (Grundz. d. wiss. Bot. II, pp. 278 et 581 ; tab. II, fig. 24-26; 1843). Cette opinion venait à peine de paraître que M. J. Roper la combattit avec une grande force de raisonnement et une vivacité non moins grande, adopta, développa et justifia les vues de Kunth et de J. Gay (1). L'ocrea bicaréné de la base des pédoncules, que Koch et Gay avaient signalé, attire particulière- ment son attention ; il le décrit très-soig et fait re juer avec raison que « cet organe, qui se trouve quelquefois entierement fermé, est » d'autres fois plus ou moins fendu du côté qui fait face à la bractée ful- » crante, d'où il suit qu'il s'insère du côté opposé sur le pédoncule lui- » méme » (op. cif. p. 80), ce que l'auteur confirme par la citation de casoü cet ocrea, au lieu de naitre à l'aisselle de la bractée fulcrante, ne s'observait qu'à quelques pouces plus haut, au point oà le pédoncule s'isolait de l'axe principal, auquel il était soudé inférieurement (op. cif. p. 80). « Plus les » épis latéraux sont placés haut sur la tige, plus cette gaîne (ocrea) diminue » en longueur, devient épaisse et charnue, plus elle se rapproche, par la gros- » seur, la couleur et la forme, des utricules qui entourent le fruit. Cela a sur- » tout lieu pour les vaginæ qui entourent la basedes épis mâles. Celles-ci, » chez un grand nombre d’espèces, non-seulement sont semblables à un utri- » cule (bien que fendues d'un côté et devenant béantes avec l'accroissement » de l'épi mâle), mais, de plus, renferment, outre l'épi mâle qui représente » ici l'hamulus des Uncinia et les processus des Carex microglochin et » autres, renferment, dis-je, une fleur femelle complétement développée et » complétement nue, ou, en d'autres termes, un fruit. Celui-ci se trouve ré- (1) Zur Flora Mecklenburgs, M, pp. 67-83 ; 1843. SÉANCE DU 25 NovEMBRE 1864. 277 » guliérement placé contre celui des côtés du pédoncule qui est vers l'axe » principal et dés lors opposé à la bractée fulcrante de ce pédoncule; il occupe » ainsi la méme place que le fruit normal occupe dans l'utricule et que le »fruit conserve aussi dans les épis dits prolifères, sur les Carez Pseudo- » cyperus, vesicaria, riparia et autres (1). Ainsi se répète, quoique ina- » percue jusqu'ici, àla partie supérieure de plusi Carex indigènes (et » souvent entre autres sur le C. vesicaria), la même structure que Kunth » avait si bien décrite sur le Schænoziphium et si exactement interprétée » lop. cit. pp. 80-81). Il est impossible d’être plus net et plus précis. A partir de ce moment, les auteurs de flores, de monographies et de traités élémentaires consacrent presque tous une phrase à faire connaitre l'opinion qu'ils professent sur la nature morphologique de l'utricule des Carez. M. Le Maout voit « une glumelle dans les deux paillettes soudées en godet ; la a nervure médiane de chaque paillette s'allonge en pointe et constitue les » deux petites cornes » (Leg. de bot. I, p. 769 ; 4844). M. Parlatore le dit : « squamis duabus marginibus connatis efformatum » (F7. palerm. p. 316 ; 1845). Adr. de Jussieu expose que, dans les Cypéracées, « lorsque les éta- » mines sont séparées des pistils, l'ovaire peut étre caché dans une enveloppe » particulière ou utricule qui s'ouvre pour donner passage au style; et par » les deux dents ou laniéres de cette ouverture, il indique sa composition » aux dépens de deux bractées opposées et soudées ensemble complétement, » excepté au sommet. C’est ce qu'on observe dans les Caricinées » (Cours élém. bot. p. 429; 4848). M. N.-J. Andersson adopte les vues de M. Schlei- den : « Perigynium lagenæforme e squamis 3, tertia sæpissime oblite- » rata, concretis formatum » (Cyp. Scand. , in diagn. initiali familie; 1849). M. O.-F. Lang se borne à citer en tête de sa monographie (Caricineæ Germ. » et Scand. in Linnœæa ; nov. 1851, p. 492) la phrase rapportée plus haut et Sous laquelle Kunth (Cyper. syn. p. 368) avait résumé sa théorie. Avec A. Richard apparait une opinion nouvelle : « Quelques auteurs con- » sidèrent comme analogues au périanthe les soies hypogynes et les écailles » qu'on trouve à la base de l'ovaire ou entremélées aux étamines dans beau- » coup de genres de cette famille. Pour notre compte, nous sommes beau- » coup plus tenté de les regarder comme une dépendance du système sta- » minal, analogue aux paléoles de la glumelle dans la famille des Graminées. » En effet, on a vu quelquefois l'utricule qui environne l'ovaire des Carez » porter des anthères à son sommet » (Préc. de bot. et de phys. vég. M, p. 69; 1852). J'ignore si quelque botaniste a adopté cette opinion. J'ignore (1) Dans une note du Phytologist (janv. 1843, p. 462), M. Sam. Gibson annonçait avoir vu sur un Carex panicea un utricule d’où sortait, à côté des stigmates en nombre normal, un pédicelle supportant une fleur femelle; mais le botaniste anglais ne tentait aucune explication morphologique de cette anomalie. que M. J. isi: au méme moment, interprétait avec tant de bonheur. i 278 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. également qui a pu constater l'existence d'anthères naissant du sommet de lutricule. R. Brown et J. Gay nous affirment bien avoir vu des étamines sortir de l'utricule, « utriculum stamina includere » ; mais ce fait, qui n'est pas rare, comme nous le verrons plus loin, est trés-différent de ce qu'avance A. Richard. Il provient de ce qu'une fleur mâle naît à côté de l'ovaire et est supportée par un axe secondaire. L'auteur n'aurait-t-il pas pris les anthéres de cette fleur mâle à filets inclus pour des anthères naissant du sommet de Putricule ? M. Cosson a fait précéder la description des espèces du genre Carex par un excellent résumé, dans lequel il a non-seulement adopté, mais discuté et confirmé l'opinion de Kunth (#7. d'Algér. pp. 216 et 218; 1855). M. Godron considère l'utricule comme « formé de deux bractées soudées » par les bords et simulant un péricarpe » (Fl. de Fr, III, p. 385; 1856). M. Dell (4) adopte au contraire l'opinion de Kunth (FI. Bad. I, p. 241; 1857) ; tandis que M. Kirschleger se borne à rapporter les deux interpréta- tions de: Kunth et de M. Schleiden, sans prendre parti, à ce. qu'il m'a semblé (F7. d’Als. II, p. 239; 1857). Enfin, M. Boreau, se rattachant à l'opinion de Kunth, s'exprime ainsi sur les Cypéracées : « Glume ou écaille » florale univalve, formée par une bractée extérieure, plus rarement à deux » valves dont l'intérieure est soudée à l'axe de l'épillet (Cyperus), quelquefois » transformée en urcéole (Carez) » (Fi. Centr. 3* éd. II, p. 655; 1857). Nous aurons à revenir sur ce qui concerne les Cyperus. (La suite à la prochaine séance.) M. Gauvet fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LA VRILLE DES CUCURBITACÉES, par M. D. CAUVET. La vrille des Cucurbitacées a depuis longtemps exercé la sagacité des mor- phologistes. On n'a pas oublié les discussions qui se sont élevées à ce sujet au - sein de la Société botanique de France. Faire l'histoire des diverses opinions qui furent émises ou.rappelées à cette époque serait un travail pénible et sans utilité réelle; ceux que ces: recherches pourraient intéresser les trouveront dans les tomes If, III et IV du Bulletin de la Société, Je crois donc bien faire en me bornant à exposer mes observations personnelles ; toutefois, j'aurai soin de discuter les opinions de mes devanciers, lorsque cela me semblera nécessaire; — . : i i Un nœud complet de, Cucurbita moschata Duch. se trouve d'ordinaire (1) Le savant botaniste de Carlsruhe dit en même temps que la position des angles du fruit par rapport à l'axe lui a paru douteuse sur les Carex silvatica et C. hirta. (Fl. Bad. P. 242, note **). Un examen très-attentif de ces espèces ne m'a permis d'y constater aucune exception à la loi générale. : š : SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1864. 279 constitué comme suit : 1? une feuille; 2° une vrille; 3° un pédoncule floral ; 4? un bourgeon ou jeune rameau ; 5° une racine, quelquefois deux; 6° au- dessus, la continuation apparente de cette tige. Étudions isolément chacune de ces parties, afin de connaitre leurs rapports et leur origine. I. Fenile. — Le pétiole de cet organe offre à sa partie supérieure une gouttière longitudinale peu apparente, qui se termine vis-à-vis du pédon- . cule floral. Quand la feuille n'a pas subi de torsion, elle est tournée vers la fleur. Quoi qu'en ait dit Payer, au point où le pétiole se sépare de la tige on voit trois nervures; une médiane, deux latérales. De ces dernières, l'une (n? 1) détermine une côte aussi grosse que celle qui naît de la nervure mé- diane; l'autre (n° 2) semble manquer, bien qu'elle existe en réalité, et recou- vre les faisceaux qui se rendent à la vrille. Quand il existe deux vrilles, la feuille paraît réduite à sa nervure médiane; mais en y regardant de plus près, on voit aisément les deux autres nervures qui, soulevées chacune par la vrille correspondante, semblent en être une dépendance. M. Lestiboudois a admis que « le deuxième faisceau latéral se bifurque, une de ses divisions se rend à » la feuille, l'autre se continue dans la tige. » Ce fait, confirmé par mes ob- servations, démontre que la grosse côte attribuée à la vrille provient. d'une fusion de la nervure latérale (n° 2) de la feuille voisine avec la grosse nervure latérale (n° 1) de la feuille du nœud supérieur. IL Wriüe. — La vrille est donc placée entre ces deux nervures, dont elle occupe l'angle de réunion, et c'est parce qu'elle émerge brusquement de l'axe que, soulevant les nervures superposées, elle détermine la. formation d'une grosse côte dont elle semble la continuation. Du milieu des divisions de Ja vrille, ou de la division médiane quand leur nombre est impair, descend un sillon tourné vers le pédoncule floral, et qui aboutit à la base du bourgeon. Sur tous les nœuds d'une méme branche, la vrille occupe toujours un méme : côté de la feuille correspondante; sur les rameaux issus de chacun de ces nœuds elle occupe l'autre côté (1). Ainsi, la vrille se trouvant sur une tige à la droite de la feuille, se placera à sa gauche sur les nœuds des rameaux issus de cette tige. Celte disposition constante est certainement. peu favorable à la théorie du dédoublement, Si la feuille se divisait pour produire le nouvel or- gane, la loi d'alternance exigerait sans doute que la division s'effectuát tantôt à droite, tantôt à gauche, et non toujours du méme côté de la feuille, pour une série de nœuds consécutifs appartenant au même axe. Payer avait consi- déré la vrille comme une stipule dont la congénere avorterait presque toujours et ne se montrerait que dans quelques cas rares, sous la, forme d'une (4).Je ne sais trop comment M. Le Maout a pu dire : « Ces vrilles naissent suecessi- » vement à droite et à gauche de chaque nœud vital. » (Leçons élém. de Bot. 2° éd, p. 225.) r 280 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. deuxième vrille placée de l'autre côté de la feuille, C’est là une simple hypo- thèse, car, en dehors des Bryonia stipulacea et Garcini, sur la description desquels on n'est pas fixé, nous savons que la famille des Cucurbitacées ne ren- ferme point de plantes pourvues de stipules. On ne saurait davantage admettre que la vrille est une racine modifiée, parce que la racine adventive existe toujours à côté d'elle, soit à l'état de dé- veloppement, soit à l’état de rhizogène. M. Naudin croit que la vrille est un organe complexe : rameau par la base, feuille par le sommet. Il s'appuie sur des faits tératologiques dans lesquels on observe, sur un point plus ou moins élevé du pétiole de la vrille, un bourgeon ou jeune rameau ; dans ce cas, la vrille retourne à son état foliaire normal, d'autant plus que le rameau qui la porte est plus développé. M. Naudin n'a jamais observé de vrille à l'aisselle d'une feuille ; aussi pense-t-il que le rameau-vrille ne naît pas à l'aisselle de la feuille voisine, mais au deuxieme nœud en descendant; car, si l'on suit la grosse cóte qui part de la vrille, on la voit s'arréter à la base de la feuille de ce nœud. Je crois avoir démontré, d'accord en cela avec M. Lestiboudois, que la vrille est indépendante de la grosse côte qu'elle surmonte. D'autre part, si j'ai bonne mémoire, M. Tassi a vu une vrille naître à l'aisselle de la feuille normale, et j'ai moi-inéme observé un fait de ce genre. Il est donc impossible de considérer cet organe comme soudé à l'axe dans l'étendue de deux méri- tholles. L'année dernière, il m'a été donné de voir, sur un pied de Cucurbita Pepo DC. (var. Patisson), la transformation plus ou moins complète des vrilles en fenilles. A pen prés toutes les vrilles de la plante offraient cette anomalie : les unes, feuilles dans toute leur étendue, sauf à l'extrémité supérieure dela ner- vure médiane; les autres, présentant une partie de leurs nervures libres, Pautre partie étant unie par du parenchyme ; d'autres enfin n'ayant un "imbe qu'à la base et montrant le reste de leurs nervures libres et contour- nées. Toutes ces vrilles portaient un bourgeon quelquefois développé en un rameau; leur péfiole, plus large que le diamètre du jeune rameau, mon-' trait de chaque cóté de ce dernier un sillon correspondant à la soudure du rameau au pétiole. M. Naudin invoque l'exemple des Solanées dont les di- chotomies sont autant de soudures. Cet exemple aurait dû lui montrer, ce me semble, que la soudure n'existe pas entre la vrille-rameau et l'axe, mais bien entre la feuille-vrille et le rameau issu de son aisselle. C'est là ce que l'on ob- serve: régulièrement dans un grand nombre de Solanées : Atropa, Datura, Nicandra, etc. Les inflorescences de la plupart des Solanum sont soudées à l'un des rameaux; mais cette anomalie ne s'étend jamais au delà du premier mérithalle. On pourrait encore objecter à M. Naudin, comme le fait M. le docteur Clos, les exemples empruntés à un mémoire de M. Duchartre, et celui surtout des feuilles ramifères des Tomates. Je n'ai passu voir dans le mémoire de M. Naudin s'il parle de la présence du bourgeon normal à la base SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1864. 281 des vrilles-rameaux. Pour ma part, j'ai le regret d'avouer que je n'ai point observé cette double production : elle prouverait d’ailleurs une simple exu- bérance de la végétation comme celle que l'on trouve dans les Nicotiana. Je ne puis donc admettre l'opinion de M. Naudin et regarder avec lui la vrille comme un organe mixte, mi-partie feuille, mi-partie rameau. Dans le cours de la discussion ci-dessus, il m'est arrivé de prononcer le mot feuille-vrille; c'est que la vrille n'est qu'une feuille modifiée. Deux exemples vont justifier cette manière de voir. 4° Un nœud dépourvu de feuille portait deux vrilles presque collatérales; le pédoncule floral était placé entre elles. Il est hors de doute que l'une de ces vrilles était une feuille transformée, l'autre étant la vrille normale. 2° Un nœud dépourvu de vrilles portait deux feuilles: l'une d'elles, plus petite et placée à la gauche de sa voisine, était recouverte en partie, au point de son émergence, par la nervure latérale de la grande feuille. Le bourgeon ordinaire situé entre ces deux feuilles était plus rapproché de la petite; le pé- doncule floral, bien développé, occupait sa place habituelle. A chacun des nœuds suivants, la vrille se trouvait à la gauche de la feuille correspondante, et l'on sait déjà quelle est la constance de cette disposition. La petite feuille était donc bien une vrille. Voilà, si je ne m'abuse, deux cas où la nature de la vrille est démontrée : dans le premier, la feuille normale s'est transformée en vrille ; dans le deuxième, la vrille est restée feuille. On peut donc en con- clure que la vrille des Cucurbitacées est une feuille modifiée. Mais d’où vient cette feuille ? Quelle place occupe-t-elle sur l'axe? Ce sont des questions que j'essayerai de résoudre plus loin. II. Pédoneule. — Cet organe sort du nœud à peu près vis-à-vis du sillon médian de la grande feuille normale ; au premier abord, il semble né à son aisselle. Mais si l'on réfléchit à ceci : A) que la feuille est tournée vers lui au lieu de regarder le mérithalle supérieur; B) que la vrille présente la méme organisation; C) que le pédoncule, lorsqu'il est suffisamment. déve- loppé et placé sur un nœud jeune, continue exactement l'axe, tandis que le mérithalle supérieur est déjeté; on aura, sinon des preuves, au moins de fortes présomptions pour admettre que le pédoncule est terminal, et que le mérithalle qui semble continuer la tige est un rameau usurpateur. C'est ce que l’ ie parait d . Si l'on fait une coupe longitudinale, passant à la fois par le canal médullaire de la tige et celui du pédoncule, on recon- nait que la moelle de ce dernier est en continuité immédiate avec celle de la tige. H est assez difficile de trouver le canal du pédoncule à son origine, par suite de l'émergence dans un espace restreint d'une feuille, d'un rameau, d'une vrille, d'une racine, du pédoncule et aussi en raison de l'énorme déve- loppement de l'axe usurpateur (?). Il est constitué par des fibres ligneuses, blanches, dures , tasséesWes unes contre les autres et réunies circulairement 982 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. en un tube trés-étroit, Dès que la disjonction des différents organes voisins a laissé un peu plus de place à l'épanouissement des faisceaux du pédoncule, son canal se dilate brusquement ; les faisceaux se séparent, dans leurs intervalles s'en montrent d'autres plus fins, plus nombreux , dont l'ensemble forme une sorte de cóne rétréci au sommet, puis élargi presque tout d'un coup en un épaulement rond. L' Eeballium Elaterium montre, dans une.section longitudinale de sa tige, une physionomie qui semble réellement caractéristique. On voit, en effet, à chaque nœud une ligne de tissu cellulaire dont la couleur diffère de celle de la moelle, et qui isole chaque mérithalle. Cette ligne part du côté de la tige opposé à la feuille “et s'éléve obliquement jusqu'à l'angle. qui résulte de l'union du pédoncule au mérithalle supérieur. Au point de départ de la ligne, l'étui médullaire présente un renflement assez considérable : aussi le pédon- cule semble-t-il être la continuation immédiate du mérithalle inférieur. L'on peut, en effet, considérer la sorte de barre transversale dont nous venons de parler, comme le dernier vestige d'un étui médullaire terminé au pédoncule et qui s'est résorbé de bonne heure, ou qui méme ne s'est point formé. IV. Rameau, — Si l'on continue du côté de la vrille la coupe qui passe par le pédoncule, en inclinant un peu le scalpel de manière à diviser en méme temps la vrille et le rameau, voici ce qu'on observe : 4° le rameau présente un canal médullaire dont les faisceaux viennent s'appliquer et se terminer sur le côté correspondant du pédoncule ; 2? les faisceaux qui circonscrivent le canal médullaire de la vrille s'enfoncent profondément-dans le nœud ; ils se réunissent en un faisceau qui se recourbe tantót vers le haut, tantót et plus souvent vers le bas de la tige et va s'appliquer sur l'origine du canal médul- laire du pédoncule. Cette disposition, singulière en apparence, du canal de la -vrille permet de itre sa dépend de l'axe du pédoncule, ses fais- ceaux étant suffisamment profonds pour n'avoir pas subi l'influence des organes voisins; Quoi qu'il en soit, les faisceaux du rameau sont tout à fait indépendants de ceux de la feuille; ils naissent du pédoncule un peu au- dessus de l'émergence de la vrille, Nous savons que cette dernière est une feuille; nous pouvons donc admettre que le rameau est placé sous sa dépen- dance, et que, né à son aisselle, comme tous les bourgeons d'une végétation régulière, il a été déjeté latéralement par les organes voisins et surtout par le mérithalle usurpateur. Il arrive souvent que le pédoncule avorte presque, tandis que le rameau se développe régulièrement ; si l'on n'y regardait avec soin, si surtout on ne s'aidait pas de coupes comparatives, en croirait que le pédoncule est une dép du rameau. M. Lestiboudois admet cette der- nière opinion. Pour lui, le rameau naît à l'aisselle de la feuille normale ; le pédoncule et la vrille sont une dépendance du rameau. Il dit, en outre, que, lorsqu'une deuxième vrille se montre de l'autre côté de la feuille, elle dépend 3. ` SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1864. 283 aussi du rameau. Mais, si l'on veut suivre cette nouvelle vrille dans l'inté- rieur du nœud, on voit que ses faisceaux viennent s'appliquer sur le pédon- cule. On observe quelquefois, du côté où se place la deuxième vrille, une petite feuille portée sur le pédoncule. On pourrait supposer que celle-ci est née du rameau au-dessous du pédoncule auquel elle se serait soudée pour ne s'en séparer que plus haut. Pourtant il est aisé de voir, par une dissection attentive, qu'elle se comporte relati au péd le comme une feuille ordinaire par rapport à l'axe qui lui a donné naissance. Ainsi que le dit M. A. Guillard, « l'inflorescence précède le bourgeon et n'en est pas une dé- » pendance ». Dans le Pilogyne suavis Schrad. et dans quelques autres Cucurbitacées on trouve normalement une bractée qui naît sur le pédoncule et s'enroule autour de la tige comme une vrille. Y. Raeine. — Cet organe existe toujours, soit à l'état de rhizogène, soit à l'état de développement, de l'un et de l'autre côté de la feuille. Le point d'émergence de la racine est constant et peut être indiqué avec exactitudé, grâce aux nervures qui parcourent la tige. Soient trois nœuds consécutifs, et - supposons qu'au deuxieme nœrd la racine est située près de la vrille, tandis qu'au troisième nœud elle occupe l'autre côté de la feuille. Appelons A la nervure latérale libre de la feuille; B sa nervure médiane; C la deuxième nervure latérale qui recouvre en partie la vrille. — La racine du deuxième nœud occupe, immédiatement au-dessus de la vrille, le point où la nervure A! contourne la vrille: pour s'unir à la nervure C?; au troisième nœud, la racine se place à la réunion des nervures 2! et 4°. VL Tige au-de et an-d du nœud. — La structure anato- mique des tiges de -Cucurbita a été fort bien étudiée par M, Lestiboudois et par M. A. Guillard : je ue crois donc pas devoir y revenir. Dans le cours de vette note il m'est arrivé de prononcer les mots d'aze usurpateur en parlant du mérithalle qui fait suite à la tige au-dessus d'une première inflorescence: À vrai dire, rien dans la morphologique ne démontre cette opi- nion d'une manière péremptoire ; cependant elle parait ressortir des faits que j'ai déjà énumérés et des raisons qu'il me reste à développer en discutant la théorie de M. Guillard; M. Guillard définit l'inflorescence générale des Cucur- bitacées : « Une cyme axillaire fasciculée, dont la fleur aînée est. fructifère » dans le plus grand nombre de genres et dont les deux récurrents sont col- » latéraux et dissemblables ; l'un étant ordinairement un groupe de fleurs » mâles, l'autre est toujours un rameau répétantla cyme progressivement, » avec ou sans feuilles. » Cette théorie est séduisante, mais elle n'est pas suf- fisamment justifiée, Que, d’une manière accidentelle, une cyme bipare pro- duise un rameau foliaire au lieu d'un rameau floral, cela se peut bien; mais il est difficile de comprendre que cette anomalie se montre régulièrement daus toutes les inflorescences d'une méme famille. Je ne me souviens pas d'avoir 284 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. vu un seul exemple d’une telle inflorescence, et d’ailleurs M. Guillard n’en cite pas davantage. Son opinion me semble donc être une pure hypothèse dont rien ne démontre la vraisemblance, et, jusqu'à pegase contraire, je ne puis la croire fondée. Dans le cours de cette note j'ai fait observer que la vrille se place toujours du méme cóté de la feuille correspondante, dans toute la série des noeuds ap- partenant au méme rameau. Si l'inflorescence était une cyme axillaire, si le rameau était une dépendance de la vrille, — premiere feuille de cette cyme, — comme le croit M. Guillard, il est évident que ia vrille et son rameau devraient être placés alternativement à la droite et à la gauche de la feuille, La loi des alternances que j'ai invoquée contre la théorie d'un dédoablement fo- liaire me parait aussi bonne contre l'opinion actuelle. Si, d'autre part, la vrille dépendait du rameau, comme le dit M. Lestiboudois, la première feuille régu- - lière de ce rameau, — la deuxième dans cette hypothèse, — devrait être presque opposée à sa sœur aînée. Pourtant cette première feuille raméale est toujours du même côté que la vrille, tantôt à sa droite, tantôt à sa gauche, et lui présente sa face dorsale. C'est, du reste, ce que M. Guillard a parfaite- ment vu et décrit. « La vrille, disait-il, ne peut pas étre regardée comme une » feuille du récurrent qu'elle aisselle, parce qu'elle a précisément devant elle » la première feuille de ce rameau. » Cet ingénieux observateur a surtout basé sa théorie sur la comparaison des nœuds de Cucurbita et d' Ecballium Elaterium. Ge rapprochement tombe devant un examen un peu attentif. En effet, dans les Cucurbita, la première feuille raméale est insérée au devant de la vrille, tandis que dans l’ Zeballium, si l'on suppose que la première feuille raméale représente une vrille, on voit la feuille suivante à peu près op- posée à celte dernière. Dans le Momordica Balsamina, espèce d'un genre très-voisin, on trouve une vrille exactement placée comme dans les Cucur- bita, et la première feuille raméale est à peu prés superposée à cette vrille. Il est donc assez probable que la vrille manque par avortement dans l Zcballium Elaterium et que la feuille observée à sa place n’est rien autre que la pre- mière feuille raméale. M. Seringe, soupçonnant la nature foliaire de la vrille, avait pensé que la feuille et la vrille pourraient étre idé comme géminées, M. le docteur D. Clos, aprés avoir admis que la vrille résulte du dédoublement de la feuille, a voulu établir un rapprochement entre les Cucurbitacées et les Solanées. On sait que, dans les Solanées, M. Clos regarde les feuilles dites géminées comme - provenant du dédoublement d'une feuille unique. Je viens de montrer, il me semble, quelle est l'origine de la vrille dans les Cucurbita. Quant aux Sola- nées, la thèse que j'ai eu l'honneur de soutenir sur la morphologie de cette famille me permet. de poser les conclusions suivantes : 1° Daus la famille des Solanées, toutes les fois que deux feuilles sont juxta- posées sur un nœud florifère, elles appartiennent à deux axes différents ; SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1864. 285 2° La pseudo-tige est formée d'autant de rameaux superposés qu'il y a de nœuds à feuilles géminées ; 3° Des deux feuilles collatérales, la plus grande est la mère de l'axe qui la porte et qui, soudé avec elle, l'a entrainée dans son développement ; li? Chaque rameau se termine par une fleur et porte deux feuilles ; 5° A l'aisselle de chacune de ces feuilles peut naître un rameau: alors la tige est dichotome et la gémination disparaît ; ou bien un seul rameau se déve- loppe et la gémination se produit. Dans ce cas, la feuille dont le bourgeon a plus ou moins averté subit un arrêt de développement en rapport avec celui de ce bourgeon, reste à cóté de la feuille-mere de l'axe qui le porte et à la base du pédoncule floral, terminaison de cet axe. Il n'est donc pas possible d'établir un rapprochement entre les Solanées et les Cucurbitacées, en ce qui concerne la gémination des feuilles. Dans la pre- mière famille, les feuilles collatérales appartiennent à des axes distincts ; dans la deuxieme, la feuille et la vrille appartiennent au même axe. Cette dernière proposition ne ressort pas avec évidence de l'étude que nous venons de pour- suivre, et pourtant je la crois fondée. Il est certain que, sur un nœud très- jeune, le pédoncule continue exactement la direction de l'axe, le mérithalle supérieur étant alors tout à fait latéral. On pourrait en conclure que le pédon- cule est terminal et que la tige, au-dessus de l'inflorescence, est formée par un rameau usurpateur. Cette opinion, que nous avons exprimée à plusieurs reprises dans la note actuelle, n'est pas neuve. 11 y a déjà longtemps, M. Nau- din a dit que probablement « la tige, en apparence continue, n'est en réalité » qu'un enchainement de rameaux usurpateurs, successivement éliminés par » ceux qui leur succèdent, enchainement dont la loi est encore à découvrir. » Depuis l'époque où M. Naudin émettait cette idée, je ne sache pas qu'on ait rien trouvé qui soit propre à éclairer la question. Je crois, avec ce natura- liste éminent, que la tige des Cucurbita est formée par une succession de rameaux superposés les uns aux autres; mais la preuve de ce que j'avance ne peut être fournie. L'étude anatomique ne démontre pas péremptoirement que l'axe se termine par le pédoncule. La phyllotaxie ne nous enseigne rien de précis. Il est vrai que l'on rencontre un certain nombre de sympodes homo- dromes les uns par rapport aux autres; mais alors pourquoi, dans les Cucur- bita, les rameaux véritables sont-ils hétérodromes par rapport à l'axe qui les porte? On pourrait cependant admettre ici ce qui se rencontre dans les Solanées, à savoir : que dans une trichotomie, fréquemment l’un des rameaux est homodrome, les deux autres étant hétérodromes ; mais, dans les Solanées, le rameau sympodique est toujours hétérodrome. Faudrait-il voir ici un fait inverse? Le rameau sympodique serait-il homodrome, tandis que le rameau véritable serait hétérod ? Mais expliquer, dans ce cas, le fait singulier d’un axe déjeté vers la feuille, et qui se place, pour ainsi dire, entre elle et son rameau? Les objections que je viens de faire à ma propre théorie 386 ` SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. montrent sur quelle base fragile elle est fondée. Pourtant, je le répète, je la crois vraie, car elle explique aisément la nature des anomalies que j'ai signa- lées, Si l'on admet que le mérithalle inférieur s'arréte, se termine au pédon- cule floral, cet axe, ainsi réduit, portera deux ou trois feuilles ayant chacune sa production distincte. La première feuille, grande, régulière, issue d'un mérithalle bien développé, produit le rameau usurpateur qui se déjette en dehors ; aussi ne voit-on pas de bourgeon à l'aisselle de cette feuille. La deuxième, plus petite, née d'un mérithalle trés-court, voit son. parenchyme disparaître, et, réduite à ses nerVures, elle se transforme en vrille. Celle-ci por- tera également un bourgeon à son aisselle, et ce bourgeon se développera plus ou moins selon la force de la végétation. La troisième feuille, tantôt ap- parerite, et alors foliaire ou cirriforme, tantôt avortée, se trouve, quand elle existe, à peu prés opposée à la deuxiéme. — Une chose semble peu claire dans Cette disposition des feuilles, c'est que, l'ordre phyllotaxique étant 2/5, l'angle compris entre la vrille et la feuille normale atteigne rarement 90°. Mais on l'explique aisément, si l'on veut bien admettre que la vrille a été rejetée en dehors de sa place normale par le rameau usurpateur. La petite feuille, au contraire, née plus haut sur le pédoncule, n'a pas eu à subir une telle dévia- tion : aussi est-elle venue occuper à peu prés sa place normale. C'est de cette dernière feuille que naît l'inflorescence mâle. Dans cette note, j'avais pour but d'exposer mon opinion sur la nature de la vrille ; on a vu que j'ai été conduit par la force des choses à parler de la tige des Cucurbitacées. Je l'ai fait avec réserve, parce que je sais ce que valentles hypotheses en général, et je n'ai pas beaucoup de confiance dans la mienne. M. Cauvet entretient ensuite la Société du mode suivant lequel se fait l'ascension de la séve. Il rappelle les résultats contradictoires obtenus par MM. Dalimier et A. Gris. Il pense qu'on pourrait expli- quer cette contradiction en admettant que les vaisseaux sont vides, et que la circulation d'un liquide s'y effectue cependant par leur spiricule qui est creuse d'aprés Hedwig et M. Trécul, et que M. Cau- vet a trouvée telle dans les expériences qu'il a rapportées dans sa thèse sur l'absorption et l'excrétion radiculaires. M..Duchartre fait observer que les trachées existant sur la tige autour du canal médullaire, où toute circulation est de bonne heure interrompue par l'incrustation des fibres ligneuses voisines, leur rôle dans l'ascension de la séve ne pourrait être que très-faible. M. Cauvet répond qu'ayant examiné des tiges de Dicotylédones àgées de cinq ans, il y a vu des trachées cireum-médullaires encore SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1804. 287 bien constituées et que la circulation pourrait s effectuer par les vaisseaux annulaires et spiro laires, not ent dans les Cac- tées. Il ajoute que, d'ailleurs, il ne tient pas à la théorie qu'il ex- pose, et qu'il désirerait seulement de la voir discuter. M. Duchartre objecte encore à M. Cauvet que les vaisseaux annu- laires et spiro-annulaires se rencontrent au voisinage de la moelle, comme les trachées. M. Cauvet dit que les expériences dont il à parlé ont été faites sur des plantes herbacées (Haricots, Pois, etc.), et il affirme que, dans ces plantes, les parois de tous les vaisseaux sans exception ont été colorées par le suc de Phytolacca. Il convient que la majeure partie du tissu vasculaire des végétaux ligneux est formée de vais- seaux ponctués, dont les parois sont pleines et non creusées de canaux. Il ajoute que, pour continuer la discussion actuelle, il n'ose s’en rapporter à sa mémoire, en ce moment très-fatiguée par le concours qu'il vient de soutenir. M. Cauvet promet de faire à ce sujet une communication ultérieure à la Société. M. Gaudefroy présente à la Société des échantillons d'Elatine Hydropiper L., espèce nouvelle pour la flore parisienne, qu'il a trouvés le 22 aoüt dernier dans un fossé voisin de l'étang de Saint- Quentin, prés Trappes (Seine-et-Oise), en compagnie de MM. Dela- cour et Mabille. M. Cosson rappelle que M. Gaudefroy a déjà enrichi la flore pari- sienne en constatant plusieurs localités intéressantes et en y signi- lant un Potamogeton nouveau (P. obtusifolius), non encore trouvé dans le rayon de cette flore. i M. Cosson met ensuite sous les yeux de la Société un prospectus qu'il vient de recevoir, relatif à l'exploitation de divers produits textiles, tirés des feuilles du Pinus silvestris, qui se trouvent main- tenant dans le commerce: sous le nom de laine de forêt (en alle- mand Waldwolle) et dont des échantillons sont Save au pros- pectus. M. Marcilly fils dit qu'il y a | plusieurs années, il a appris de ` M. Pagewitz, directeur des forêts de Silésie, que l'exploitation in- dustrielle de la Zaine de forêt était trop coüteuse pour donner des résullats avantageux dans le commerce, ou du moins pour que ses produits pussent entrer dans l'usage ordinaire. 288 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Eug. Fournier fait à la Société la communication suivante : SUR LES CARACTÈRES HISTOLOGIQUES DU FRUIT DES CRUCIFÈRES, pr M. Eug. FOURNIER. SECONDE PARTIE (1). Le développement de la cloison des Cruciféres, bien que connu daus ce qu'il a d'essentiel, ne l'est pas dans ses détails. On sait qu'il a lieu par. deux expansions nées sur les cótés de l'ovaire et qui se rejoignent au centre, bien avant l'épanouissement de la fleur. Il y a des moments où l'on voit encore sur le milieu de la cloison, en faisant une coupe transversale de l'ovaire, un rétrécissement qui en indique la formation bilatérale (Dipletazis tenuifolia). Ce qui est moins connu, c'est que le développement de l'induration des élé- meuts histologiques qui constituent la cloison a lieu de son milieu vers ses bords. L'incrustation intérieure des parois cellulaires ou fibreuses est toujours bien plus avancée dans le milieu de la cloison que sur ses bords. Sur plusieurs siliques (Sisymbrium confusum, S. Reboudianum Verl.), la ligne médiane présente des cellules plus étroites, dont l'agglomération simule une nervure à la loupe; or, cela provient trés-probablement d'un cloisonnement longitudi- nal qui, suivant les régles de la partition cellulaire, s'est accompli en un point de la cloison aprés sa constitution; on a sous les yeux, dans ce cas, une période de développement ultérieur, qui ne s'est accomplie que dans le centre de cet organe. Quand bien méme les cellules du milieu de la cloison ne seraient pas incrustées, et ne produiraient pas à la loupe l'apparence d'un cordon médian, elles présentent généralement plus de longueur et moins d'épaisseur que les cellules latérales, et tendent à passer à l'état de fibres. D'ailleurs, on sait fort bien que dans beaucoup de points où s'opère une véritable soudure entre parties organiquement distinctes, il se produit un faisceau fibreux. M. de Mohl, en étudiant les côtes du fruit des Ombellifères, qui résultent de la jonction (supposée morphologiquement) des bords des sépales, a rassemblé un certain nombre de ces faits (H. v. Mohl, Ueber das Carpophorum der Umbelliferen-Frucht, in Bot. Zeit. 1863, n° 36). La genèse des fibres allongées de la cloison, quand elle doit avoir lieu, s'opère de trés-honne heure. Je les ai vues déjà toutes formées dans les bou- tons du Matthiola arborescens, Elles sont alors très-étroites et très-transpa- rentes. Leur absence doit être regardée comme un arrêt de développement, dont on peut quelquefois constater la manifestation peralléle dans d'autres organes. Ainsi il est remarquable que les Sisymbrium de la section /rio, n'ayant que peu ou point de fibres nervales à la cloison, mais munis d'un (4) Voyez plus haut, p. 237. SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1864. 289 stigmate simple, d'un pédoncule filiforme, soient annuels, tandis que les Sisym- brium de la section Pachypodium Webb, qui ont beaucoup de fibres nervales dans la cloison, un stigmate à deux lèvres courtes et un pédoncule cylindrique épais, sont bisannuels ; l'arrêt de développement est le même dans le stigmate, dans la cloison, dans le pédoncule et dans la durée. Chez les Malcolmia, le stigmate est profondément fendu, et la cloison possède une véritable mem- brane, formée de fibres épaisses et serrées. Quand les fibres sont formées dans la cloison du jeune bouton, chez les Malcolmia et les Sisymbrium que nous réunissons provisoirement dans la section Malcolmiastrum (S. malcolmioides Coss. et DR. , S. rigidum Bieb., S. binerve C.-A. Mey., etc.), elles forment une membrane étendue sans in- terruption d'un placenta à l'autre. Plus tard, quand le fruit s'est. élargi, il existe entre chaque placenta et le bord correspondant de la membrane fibreuse un espace vide, tapissé de chaque côté. par l'épiderme qui revét cha- que face de la cloison, et dans lequel a lieu, chez certaines espèces, la for- mation du système que nous penchons à considérer comme un système lati- cifère. Il est intéressant de considérer d'un coup d'œi! général les phases de déve- loppement que parcourt la cloison des Crucifères. Quand le fruit est ovale, court et élargi (Alyssinées, Camélinées), la cloison reste souvent incomplète (Aphragmus, Eudema, Smelowskia, etc.); ou bien, si les deux moitiés de cet organe se rejoignent et constituent. une lame interrompue, il ne s'y. fait pas de nervure médiane (Fibigia, Vesicaria, Alyssum, Draba, Cochlea- ria, etc.). Quand le fruit est allongé, quelquefois la structure de la. cloison demeure uniforme. (Sisymbrium sect. Arabidopsis) ; mais plus souvent il se forme dans son centre, soit des cellules plus fortement épaissies et plus étroites (S. Heboudianum, etc.), soit des. fibres (Farsetia proprement dits, S. sect. Sophia), soit des vaisseaux avec des fibres (Hugueninia). C'est seu- lement dans ce dernier cas que la cloison parvient à reproduire la structure du péricarpe, sur laquelle nous devons présenter ici quelques détails, pour pouvoir lui comparer plus clairement celle de la cloison. Ce péricarpe, examiné dans les valves, présente de dehors ea dedans un épiderme muni de poils trés-variés, selon le genre que l'on étudie, un paren+ chyme formé de cellules remplies de chlorophylle, pé de nomb lacunes et parcouru par des trachées, puis une ou. plusieurs rangées de fibres ou cellules allongées et épaissies, et un deuxième épiderme interne, portant des poils dans le Farsetia triquetra et quelquefois des stomates, d’après M. Schleiden (Grundz: h* éd. p. 491), comme nous l'avons dit plus haut, P. 243. Quand il n'existe qu'une rangée de fibres, elle est longitudinale ; quand il en existe deux, la deuxième, formée d'éléments complétement pareils à ceux de la première, si ce n'est par leur longueur, se présente dans unc direction transversale ; quand il en existe trois, la troisième reproduit Ja di- HS 4 À r (séaxces) 19 290 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rection de la première. Dans les Znarthrocarpus et Raphanus, chez lesquels le péricarpe est relativement trés-ópais, il existe un grand nombre de ces membranes superposées, formées de fibres alternativement verticales et hori- zontales. Des faits analogues se rencontrent chez les Ombelliferes. M. Joch- mann (l. e.) a figuré deux rangées de cellules allongées et épaissies dans le péricarpe du Coriandrum Bichersteinit et d'un Heracleum, dirigées, lex- terne longitudinalement, et l'interne transversalement. D’après la planche de M. Jochmann, les fibres de cet Heracleum se coudent à angle droit comme celles de certains Farsetia. M. de Mohl a étudié avec soin la distribution de ces fibres dans les nervures du fruit et dans le carpophore des Ombelliféres (Bot. Zeit. 4863, p. 26^). 1l se rencontre des fibres analogues dans un grand nombre de fruits, mais elles n'offrent pas, dans les autres familles na- turelles, la constance qu'elles ont dans les Crucifères. Ainsi M. Jochmann les signale dans les lamelles qui circonscrivent les loges ovariennes du Pommier, mais je ne les ai pas vues dans le Poirier. Elles existent dans les parois ova- riennes du fruit du Frazinus excelsior, dans le mésocarpe des Nigella, où elles forment deux lames à éléments croisés réciproquement dans leur direc- tion, et manquent dans les Delphinium. Elles 1 égal dans les parois très-simples de l'ovaire des Résédacées ; chez lés Capparidées, elles ne forment pas de membrane continue, mais accompagnent seulement les vaisseaux proprement dits dans l'épaisseur du péricarpe. Chez les Légumi- neusés dont les valves s’enroulent transversalement aprés la déhiscence, il n'existe que des fibres transversales (Zathyrus Nissolia, Ervum tetrasper- . mum). Dans les fruits d'autres plantes de la méme famille, il existe des fibres longitudinales. M. Oliver a étudié avec soin quelques-uns de ces faits dans les Transactions of the Linnean Society, vol. XXIV, p. 415. Le cadre qui soutient en place les valves du fruit et porte les placentas est uniquement formé de fibres allongées, droites, ne s'anastomosant point; celles-ci entrent aussi dans la constitution des placentas, conjointement avec des trechées dérou- lables. et non déroulables qui s'en détachent seules pour se porter aux graines, accompagnées de tissu cellulaire (1). Dans les Capsella, M. Schleiden dit que le placenta est spongieux, avec de grandes lacunes intercellulaires (L. e. p. A98). Dans Y Hesperis matronalis, j'ai trouvé une fibre placentairé large, à paroi très-mince, produisant des branches perpendiculaires à sa di- rection et comparables au système que j'ai décrit plus haut dans le S. ri- gidum. Les fibres allongées du cadre placentaire et peut-être des carpelles se conti- (1) Tl est trés-gónéral, dans les végétaux, que l'organe qui porte les graines contienne des vaisseaux d’une structure assez compliquée. Cela se voit jusque dans la colum des Fougères, et méme des Fougères les plus dégradées, telles que les Hyménophyllées; p. R79) pro-embryon ressemble à une Algue (Mettenius, Ueber die Hymenophyllaceæ, p. 477). yi h, À : ; SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 18064. 291 nuent dans le style; M. Schacht (/. c.) indique qu'il en est généralement ainsi. Comme nous l'avons dit plus haut, le style est creux dans son centre, et il présente de dehors en dedans une cuticule épaisse, une couche épider- mique, un parenchyme formé de cellules remplies de matiére verte et creusé de quelques lacunes; plus en dedans des cellules incolores et à la partie in- terne une couche de cellules allongées, revétue intérieurement d'un deuxième épiderme complétement blanc, et comparable à celui qui revét la face interne des valves. À présent, nous sommes mieux en mesure de comparer la cloison au péri- carpe, pour nous éclairer sur la nature morphologique de. cette séparation. Il est évident que quand la cloison est complétement développée, qu'elle ren- ferme des fibres et des trachées, elle reproduit la structure des valves. Les auteurs ont beaucoup discuté sur sa nature. Les uns, avec De Candolle (Mé- moire sur les Crucifères, p. 22), la regardent comme formée par les bords rentrants des carpelles ; les autres, avec M. Schleiden (4, c, p. 499), comme constituée par une expansion du placenta , et par conséquent comme de na- ture axile. Or, nous voyons qu'elle présente la structure des valves. Ajoutons que, dans certaines cloisons à siructure trés-simple, par exemple dans celle du Fibigia clypeata Med. , nous voyons les deux lames qui la composent, semblables à l'épiderme interne des valves, se séparer au niveau de chaque placenta, pour l'embrasser dans la bifurcation qui en résulte, et se continuer latéralement avec la paroi intérieure de chaque cavité ovarienne. Les tropho- spermes percent l'une des deux lames, à laquelle ils se trouvent ainsi néces- sairement adnés, pour pénétrer dans l'une ou l'autre des loges du fruit. L'existence d'un faisceau fibreux ou fibro-vasculaire unique au centre de la cloison n'empécherait pas d'admettre que cet organe se compose de deux feuilles . Carpellaires adossées. En effet, dans les Ombellifères, il existe souvent une columelle indivise, et la division de cet organe dans certains genres de la fa- mille prouve qu'il est morphologiquement formé de deux moitiés distinctes, ap- Parténant chacune à l'un des deux méricarpes, soit à l'une des deux feuilles carpellaires. M. de Mohl, dans le mémoire que nous citions plus haut, a prouyé que chacune de ces deux moitiés est originellement un faisceau fibreux ou fibro-vasculaire appartenant au carpelle, et séparé de son congénère par une Couche médiane de parenchyme qui se résorbe ou fait quelquefois défaut, et se joint ensuite à lui pour constituer le carpophore simple ou bifide. M. de Mohl a observé que la constitution de cet organe varie commie celle de la nervure médiane de la cloison des Crucifères (1). } Si nous ne craignions de nous écarter trop de notre sujet, nous ferions remarquer ici combien la structure d'une feuille carpellaire diffère souvent de celle d'une feuille, par l'existence de ces couches fibreuses sur lesquelles nous (4) Voyez le Bulletin, t. XI (Revue), p. 52: 292 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nous sommes amplement étendu. On pourrait à la rigueur tenter de les rap- procher des feuilles des Conifères et des Cycadées. (Pinus, Abies, Welwit- schia), dans lesquelles les anatomistes ont constaté l'existence. de faisceaux qu'ils considèrent comme des faisceaux libériens (Voyez Hartig, JVaturges- chichte der forstlichen Culturpflanzen Deutschlands, 1840, in der Figuren- erklerung, Taf. 18, f. 15 et 16; Link, Z/ementa philosophie botanica, ed. altera, 1837, I, p. 474; Thomas, "Zur vergleichenden Anatomie der Coni- feren-Laubblæett ‘in Pringsheims Jahrbuecher, 186h, t. IV, 1'* partie, p. 43; J. Hooker, On Welwitschia, a new genus of Gnetacea, in Transac- tions of the Linnean Society, vol. XXIV, part. I, 1863). Mais la comparaison est rendue très-difficile à cause de l'incertitude qui gêne, dans certains cas, pour la détermination de certaines fibres, et qu'on hésite à rapporter, soit au système libérien, soit au système ligneux. M. Schacht (Lehrbuch, 11, 121) s'exprime ainsi : e Chez les Dicotylédones, outre les cellules de cambium et » les vaisseaux annulaires et spiraux, on trouve dans la feuille des cellules » ligneuses, et de l'autre cóté du cambium des cellules libériennes ; chez les » Monocotylédones, se trouvent, au contraire, communément, et souvent en » très-grande quantité, des cellules allongées et lignifiées, que l'on peut » regarder, soit comme des cellules ligneuses, soit comme des cellules libé- » riennes (Hechtia, Dasylirion , Phormium , Iris). » —M. Schleiden (/. c. p. 192) parait encore plus incertain : « Si l'on veut, dit-il, établir, comme un » caractère essentiel des cellules libériennes, d’être semblablement et insensi- » blement atténuées à chacune de leurs extrémités et fortement épaissies , On » doit attribuer à ces formations les cellules rameuses que j'ai découvertes » dansl'ovaire de quelques Aroidées (Monstera et Scindapsus), et dans la » moelle du Rhizophora Mangle (4). » Aussi, à première réflexion, paraît-il difficile de décider à quel système doivent être rapportées les couches fibreu- ses qu'on observe dans le péricarpe et dans la cloison des Crucifères. Leurs éléments sont tout à fait identiques aux fibres libériennes de la tige. Cepen- dant il faut faire observer qu'il existe des trachées en dehors de ces couches dans le tissu des valves, et que, dans la tige au moins, ces vaisseaux ne se trou- vent pas dans de semblables relations avec le liber. Par conséquent, les fibres de la cloison qui font partie également des parois carpellaires, devraient être rapportées au système ligneux plutôt qu'au système libérien. Une autre observation est à faire sur la structure des feuilles carpellaires. Leurs fibres et leurs cellules présentent des ponctuations nombreuses ; il existe des vaisseaux ponctués (au moins un) dans la cloison de Y Hugueninia tanacetifolia, M. Schacht (l.c. p. 121) a dit que les vaisseaux ponctués. lui (4) M. Schleiden a décrit, pour la première fois, ces cellules rameuses dans, les Archives de Wiegmann, 1839, t. Ier, p. 23; cette iption se trouve reproduite dans les Botanische Beitræge, par le méme auteur, t. 1°", p. 42. = SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1864. 293 étaient inconnus dans les feuilles. Nouvelle raison pour différencier, quant à leur structure, les fenilles carpellaires des feuilles ordinaires. Si l’on reconnait les fibres de la cloison pour des fibres ligneuses, on n'éprouve pour cela aucune difficulté théorique à comprendre qu'il en naisse un système laticifère, et cela ne contredit point les opinions qui ont cours ac- tuellement dans la science. En effet, M. Hartig (Bot. Zeit. 1853, p. 571; 1859, n° 11 ; 1862, n° 10) a bien fait voir que le tissu cribreux existe dans le bois comme dans le liber, dans chacun desquels il produit des formations correspondantes , qu'il nomme dans le bois Siebholzfasern, siebfærmig ge- tuepfelte Holzzellfasern, et Siebholzræhren ; et les divers travaux de M. Trécul, ainsi que le mémoire de M. Hanstein, récemment couronné par l'Académie des sciences, nous fourniraient des exemples analogues. M. Duchartre est d'avis que les fibres étudiées par M. Fournier ne sont pas des fibres libériennes, mais des fibres ligneuses, eu égard à la situation qu'elles occupent dans le centre de la cloison et à leurs rapports avec des vaisseaux tels que des trachées et des vaisseaux poreux. M. Fournier répond qu'il a trouvé ces fibres complétement sem- blables aux fibres libériennes des mémes plantes. Il ajoute que si ces fibres, placées dans la cloison, sont au centre de la tige, elles wen représentent pas moins la partie corticale du fruit, si l'on regarde la cloison comme formée par l'adossement de deux car- pelles. M. Duchartre fait observer. que l'interprétation morphologique du fruit des Cruciféres, telle que vient de la rappeler M. Fournier, n'a pas été admise par tous les botanistes, à cause de la difficulté qui naît de la position occupée par les stigmates dans cette famille. M. Roze fait à la Société la communication suivante : RECHERCHES SUR LES ANTHÉROZOIDES DES CRYPTOGAMES, par M. Ernest ROZE. SECONDE PARTIE (1). (Isoétées, Hépatiques, Sphaignes, Fucacées.) Avant de continuer à entretenir la Société de mes recherches sur les an- thérozoïdes de quelques autres classes de Cryptogames, je crois devoir lui rappeler qu'un savant observateur, dont la perte récente laisse de si justes (1) Voyez plus haut, p. 225. 294 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. regrets, publiait peu de temps avant sa mort un dernier mémoire intitulé : Les spermafozoides dans le règne végétal (1). Un travail spécial de M. Schacht, sur le sujet méme dont il est ici question, a une importance trop grande pour que je ne sois pas en quelque sorte: contraint d'établir un rapprochement entre les faits nouveaux publiés dans ce mémoire et les résul- tats de mes propres observations. Je reviendrai donc momentanément sur les anthérozoidés des Fougères et des Characées, dont j'ai parlé antérieurement, mais sur lesquels M. Schacht a publié quelques détails intéressants. Parmi les Fougères, les Gymnogramme pulchella, Pteris. aquilina et Doodia dives ont fourni les anthérozoides que notre regrettable auteur a soumis à l'étude. Or, je ferai d'abord remarquer, sur les figures qu'il donne de ces anthérozoides, que le nombre des tours ciliés du ruban spiral varie trés-manifestement dans ces trois espéces, qui appartiennent à des genres assez éloignés, variation que j'avais signalée moi-même et que j'attribuais déjà à une différence générique. Quant à la vésicule traînée par l'anthéro- zoide, bien que M. Schacht n'en ait pas vu le filament suspenseur (ce qui lui fait supposer à tort que cet appendice vésiculaire, faisant partie intégrante de l'anthérozoide, en est la continuation immédiate), il déclare néanmoins, en s'appuyant sur les réactions iodées et sur le gonflement évident de cette vési- cule, se rallier définitivement à l'opinion de M. Thuret qui se refusait à la considérer comme la cellule-mère de l'anthérozoide. Seulement, et à propos de cette opinion de M. Schacht, à qui une illusion d'optique a fait supposer l'adhérence de cette vésicule à l'extrémité postérieure de la spire, je me per- mettrai de faire observer qu'il serait trés-difficile, en s'en tenant à cette opi- nion, de donner une explication rationnelle de sa fig. 49, pl. IV, dessinée d'aprés nature: nous y voyons, en effet, un anthérozoide « dont le mouve- ment se ralentit et sur lequel le gonflement vésiculaire est placé dans l'avant- dernier tour de la spire », et nous pouvons, en outre, remarquer que la pointe caudiforme de l'anthérozoide est elle-même représentée comme tout à fait indépendante de la vésicule, Ce cas, assez peu rare du reste, dont je crois avoir donné la véritable explication, ne peut évid se comprendre qu'à la condition de faire intervenir l'effet rétractile du filament suspenseur. Dans les Characées, M. Schacht a étudié le Nitella syncarpa et le Chara gracilis. Il ne me parait pas avoir suivi la lente et complète transformation du contenu de la vésicule terminale, bien qu'il parle du gonflement de l'ex- trémité vésiculaire, car il ne signale dans son intérieur qu'un trés-petit nombre de granules. Enfin, pour les anthérozoides des divers autres groupes de Cryptogames, que ce très-regrettable savant avait également étudiés, et au (1) Die Spermatozoiden im Pflanzenreich, von Herm. Schacht (Brunswick, 1864). Ce mémoire, précédé d'une préface signée de l'auteur à Bonn, en mars 1864, n'a paru que dans le courant de juillet de cette année, (Voyez Rev. bibliogr. t. XI, p. 152.) SÉANCE, DU. 25. NOVEMBRE 1864. 295 sujet, desquels je demande maintenant la permission d'exposer les résultats de mes récentes observations, je me réserve de citer les faits qui y sont relatifs daus son mémoire, lorsqu'il en sera plus spécialement question. Quant aux opinions de M. Schacht sur la locomotion des anthérozoides et leur rôle spé- cial dans l'acte fécondateur, je m'abstiendrai d'en parler ici, attendu que notre point, de départ n'étant. pas le même, nous devons nécessairement l'un et l'autre arriver à des conclusions très-différentes. Isoétées. — Les remarquables travaux auxquels a. donné lieu dans ces i dernieres années ce petit groupe. de. plantes, ne me paraissent laisser aucun doute sur leur sexualité. On sait aujourd'hui, en effet, que les deux sortes de spores de ces végétaux n'en sont que les rudiments des organes mâle et femelle : par une évolution germinative la macrospere ou gynospore donnant naissance à un archégone, et la microspore ou androspore à des anthéro- zoides. y La découverte de ces corpuscules fécondateurs parait avoir été faite par M. Mettenius, en 1850, sur l’/soûtes lacustris. Peu de temps aprés, M. Hof- meister publiait son beau travail sur cette méme plante ( Beitræge zur Kennt- niss der Gefæsskryptogamen, Y. Leipzig, 1852) et y joignait des figures très- ' nettes d'anthérozoides. Ces figures, au reste, étant les seules que l'on ait de . ces corpuscules (M. Schacht déclare [/oc. cif.] n'avoir fait lui-même aucune recherche sur les Isoétées) et mes observations ayant eu également pour objet Vlsoétes lacustris, je crois intéressant d'en mentionner ici les résultats, d'au- tant qu'ils sont quelque peu en désaccord avec les trayaux de M. Hofmeister. Yers la fin du mois de septembre dernier, je dus à l'obligeance de M. B. Yerlot, qui cultive avec tant de soin, au Muséum, plusieurs espèces d'/soéfes, d’être en possession d'une souche mâle d'/soéfes lacustris, dont les organes, d'aprés l'écartement notable des gaines des frondes extérieures, paraissaient &re en pleine maturité, Toutefois, l'étude immédiate à laquelle j'en soumis les androspores ne me fit reconnaitre dans l'intérieur de ces petits corps gri- sâtres qu'un. mucus grumeleux rempli d'un très-grand nombre de. granules amylacés. La solution iodée (1) communiquait, en effet, à ces derniers une teinte d'un beau violet, alors qu’elle colorait le mucus en jaune foncé. Dans le but d'activer la maturité de quelques-unes de ces androspores, je détachai deux ou trois des frondes le plus extérieurement insérées sur la souche et les tins immergées à part, après avoir eu soin d'entr'ouvrir dans l'eau les Sacs. Sporophores pour permettre au liquide d'y pénétrer plus rapidement. Peu de jours aprés, je fus assez heureux pour obtenir, par l'écrasement de quelques- (4) Tl s'agit iei d'une solution diode dans l'iodure de potassium, très-préconisée par M. Schacht. Ce réactif est effectivement, pour l'étude des infiniment-petits, d'un emploi plus avantageux, dans nombre de cas, que la teinture alcoolique d'iode, 912 296 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. unes de ces androspores, des anthérozoides aussi bien constitués que ceux dé crits et dessinés par M. Hofmeister. Mais j'avoue qu'il m'a été impossible de ` constater une seule fois de quelle facon les anthérozoides sortent de leurs cel- lules-mères. J'ai seulement noté que les androspores présentaient alors l'aspect d'un double sac, et que, dans leur intérieur, tous les granules amylacés s'étaient résorbés pour faire place à un mucus protéique enveloppant les cellules-mères des anthérozoides. A la première vue, ces corpuscules locomoteurs paraissent doués d'un mou- vement su? generis. M. Mettenius, qui les observa le premier, ainsi que le rappelle M. Hofmeister, fit naturellement cette remarque, en les comparant aux anthérozoides des Fougères (avec lesquels ils ont, en effet, une très- grande affinité), que dans leur mode identique de progression ceux-ci met- taient une sorte de rapidité saccadée, tandis que ceux des /so?fes conservaient une allure vive, mais continue. Je ferai remarquer, à ce sujet, l'extréme différence de ce mouvement avec celui des anthérozoides biciliés : les cils étant dans tous les corpuscules les organes locomoteurs, ils agissent seuls chez ces derniers, et la spire conserve visiblement sa rigidité, tout en obéissant au > mouvement; dans les Fougères et les Isoétées, au contraire, la spire elle- méme senible participer à l'agitation des cils, et l'on croit avoir devant les yeux une petite masse hélicoïdale, en quelque sorte diffluente, ondulant mol- lement dans le liquide ambiant. : Quant à la conformation méme des anthérozoides de l’/soêtes lacustris, voyons d'abord celle que leur attribue M. Hofmeister. Il nous les représente sous la forme d'un filament cylindrique, diminuant graduellement d'épaisseur depuis l'extrémité antérieure, qui serait légèrement renflée, jusqu'à l'extré- mité opposée atténuée en une sorte d'appendice ciliaire, au bout duquel serait fixée une petite vésicule ovoïde ; puis quelques cils vibratiles, non perceptibles dans la progression normale de l'anthérozoide, se montreraient implantés sur le filament. Mais M. Hofmeister ne s'est-il pas laissé dominer par une idée pré- concue sur le róle de l'anthérozoide dans l'acte fondamental de la fécondation, lorsque (p. 130, note 1, oc. cèt.), s'élevant contre l'opinion de M. Thuret qui décrivait l'extrémité postérieure des anthérozoides de diverses Crypto- games cellulaires et vasculaires , comme étant en général dilatée ou mal dé- finie, il s'appuie précisément sur le fil caudiforme dont il croit doués les an- thérozoides des Tsoétées pour généraliser l'opinion contraire ? Aussi, se voyant contraint d'expliquer la présence habituelle de la vésicule terminale, est-il conduit à la considérer comme la cellule-mère de l'anthérozoide, et à émettre cette hypothèse que l'extrémité caudiforme de ce corpuscule est enduite d'une sorte de viscosité, à laquelle adhère parfois la cellule-mère, à la sortie de l'anthérozoide. Or, nous allons voir que, loin d'en être ainsi, il y a presque identité absolue d'organisation entre les corpuscules fécondateurs des Fou- gères et ceux des Isoétées, et que la vésicule, loin d'en être la cellule-mère SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1864. 297 atrophiée, doit en constituer la partie essentiellement vitale et fécondatrice. Le filament contenant le corps proprement dit de l'anthérozoide se pré- sente sous la forme d'une spire cylindroide, sur la face externe de laquelle sont implantés les cils vibratiles, au nombre d'une vingtaine environ. Cette spire a la méme épaissear dans toute sa longueur, si ce n'est que chaque extrémité en est légèrement acuminée. La vésicule est, en réalité, comme dans les Fougères, soudée extérieurement à un filament granuleux suspen- seur, d'une très-grande ténuité, lequel a lui-même son point d'attache un peu au-dessous de l'extrémité antérieure de l'anthérozoide (1). Pendant le premier mouvement, toujours assez rapide, on ne peut distinguer ni les cils, ni le fi- lament suspenseur : aussi n'est-il pas surprenant qu'on croie alors cette vési- cule fixée à l'extrémité allongée du corpuscule. Ce n'est que lorsque le mouvement se ralentit que l’on parvient à s'expliquer cette illusion d'opti- que : on observe bientót, en effet, que la vésicule se gonfle légerement, qu'elle se rapproche en méme temps de la spire, qu'elle l'atteint, puis en dépasse l'extrémité caudiforme. Enfin, peu après la complète inertie de l'anthé- rozoïde et les dernières flexions ondulatoires des cils, dès ce moment per- ceptibles, on voit la spire s'enrouler autour de la vésicule sphérique qui a atteint presque le double de son volume primitif, la rétractilité du filament Suspenseur ayant peu à peu rapproché, de l'extrémité antérieure de la spire, le point d'attache de la vésicule. Le liquide renfermé dans la vésicule tient d'abord en suspension un assez grand nombre de très-petits granules; ceux-ci, pendant le gonflement vésiculaire, se transforment en une quantité de granu- lations extrêmement fines; puis, lorsque la vésicule a atteint son diamètre définitif, on y observe quelques vacuoles peu distinctes, dernier phénoméne que j'ai pu y constater. J'ajouterai seulement ce fait, qui a son importance, C'est que traitées par-la solution iodée, sur des anthérozoides encore dans leur premier mouvement, la spire ciliée et la paroi vésiculaire d'abord jaunátres, ont bruni très-visiblement par l'addition de l'acide sulfurique concentré. Cette (1) De nouvelles recherches sur les anthé des Fougères me permettent d'ajou- ler quelques détails sur ce filament suspenseur de la vésicule. Il m'a paru, en effet, que dans la cellule-mére de l'anthérozoide, la vésicule préexiste, enveloppée par la spire ciliée, mais séparée de cette spire par une substance granuleuse, trés-diaphane, adhérant à la fois à la spire et à la paroi vésiculaire. L'obstacle qu'oppose la vésieule à la progres- sion de l'anthé ji roduit l'allong de cette méme substance granuleuse, pro- bablement extensible, et la détache peu à peu de l'intérieur de la spire. Néanmoins, j'ai . parfois constaté que l'adhérence de cetle substance à la spire résistait manifestement à tous les de l’anthérozoïde, alors même que la tension, à laquelle cette sub- stance se trouvait soumise, l'étirait en arrière sous forme de filament. Mais j'ai lieu de croire que, lement, cette adhé n'a de fixité réelle que sur la paroi interne de l'extrémité antérieure de la spire, où se fait aussi moins sentir l'action de la force cen- trifuge qui imprime à la vésicule un rapide: mouvement de rotation. C'est aussi ce que j'avais déjà pu quer sur les érozoides de l’ Isoëtes lacustris. '. (Note ajoutée pendant l'impression.) 208 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. réaction, qui a servi à M. Schacht à démontrer la nature protéique des vési- cules de quelques anthérozoides, et notamment de ceux des Équisétacées, suffit à faire rejeter l'hypothèse des auteurs qui ne voient dans ces vésicules que des cellules-méres, car celles-ci dans la méme expérience se comportent parfaitement comme les membranes cellulosiques. La conclusion de ce qui précéde pourra se formuler en ces termes : Dans les Isoétées, comme dans les Fougères, /'élément mâle ne peut être que le contenu de la vésicule transportée vers l'organe. femelle par La spire loco- motrice de l'anthérozoide, Voici les dimensions micrométriques que j'ai notées sur les anthérozoïdes de l'/soétes lacustris : longueur totale de la spire, 0™™,030 environ ; épais- seur, 0"7,0015; diamètre de la vésicule, à la sortie de l'anthéridie, 0"",008- 077,009, pendant l'inertie de l'anthérozoide,0"",015. Hépatiques, — Les recherches que j'ai faites sur les anthérozoides des Hépatiques s'étant étendues à diverses espèces de ces Muscinées, je vais ex- poser les résultats que m'a offerts chacune d'elles en particulier. Riccia Bischoffii Hueb. — M. l'abbé Chaboisseau ayant eu l'obligeance de m'adresser tout récemment quelques thalles vivants de cette rare et belle es- pèce, qu'il vient de découvrir sur la terre granitique, aux rochers d'Enfer (Vienne) et sur laquelle il avait constaté la présence d'anthéridies en par- ` faite maturité, je profitai de cette heureuse circonstance pour étudier les anthérozoides des Æiccia, qui n'ont été, si je ne me trompe, décrits ou figurés nulle part. Bischoff, dans sa belle monographie des Ricciées (Bemerkungen ueber. die Lebermoose, etc.), a donné d'excellentes figures des anthéridies de l'espèce que lui a dédiée Huebener. Ces anthéridies sont implantées dans l'épaisseur du thalle, au centre d'un petit mamelon, d'une belle teinte pourpre violacé, sur lequel on distingue assez aisément à la loupe l'expansion tubulaire proémi- nente de ces anthéridies : car ces organes offrent dans ces Hépatiques cette particularité bien remarquable de se présenter sous la méme forme que les archégones (1). La préparation des anthérozoïdes est des plus aisées: on peut, à la maturité des anthéridies, les obtenir en humectant légèrement les mamelons pourprés sur le thalle méme, ou plus sürement encore en prati- quant une profonde incision autour de ces petits mamelons pour extraire les anthéridies du thalle et les immerger immédiatement dans quelques gouttes d'eau. Il suffit, peu de temps aprés, de puiser quelques gouttelettes de ce liquide pour y découvrir ce que l'on désire soumettre à l'observation. 2H C’est un Le dont i il est, ce me semble, essentiel de tenir compte au point de vue et des des autres Muscinées, d autant que ve Rice en sont péri a a plus simples en organisation, SÉANCE DU. 25 NOVEMBRE 1864. 299 Si la déhiscence des anthéridies a lieu avant la complète maturité de lor- gane, on trouve alors dans l'eau dela préparation une quantité. de globules sphériques d'environ 0"",007 de diamètre, sur la. paroi interne et parfaite- ment hyaline desquels on peut apercevoir une spire tracée légèrement d'un pôle à l'autre : je n'ai pu, toutefois, y distinguer les cils. Mais. des anthéri- dies un peu plus développées m'ont, par contre, offert de ces cellules-meres, au dehors desquelles les deux cils librement dégagés donnaient un mouve- ment de rotation assez rapide à toute la sphère, alors que la spire elle-même, comme adhérente intérieurement, à la paroi celiulaire, y demeurait complé- tement inerte. Cette -observation mérite, d'autant. mieux d’être prise en considération, que, l'ayant déjà relatée dans une Mousse (Atrichum undu- latum), je lai tatée tout ré encore. sur. quelques éspèces de Sphagnum ; or, elle me semble. suffisamment prouver que les cils vibratiles des anthérozoides sont leurs seuls organes de locomotion. Si les anthéridies étudiées sont en parfaite maturité, la paroi sphérique des cellules-méres se résorbe presque immédiatement après son immersion. dans Veau, et l'on obtient alors des anthérozoides bien constitués. J'ai remarqué, dans ce cas, que le premier ciliaire à s'effectuer, bien que les deux tours du filament Spiral soient encore très-rapprochés l’un de l'autre ; quelques minutes aprés, le filament parait s'allonger par l'écarte- ment des deux tours de la spire, et le mouyement des cils arrive en méme temps à son intensité normale. A ce moment, une. petite vésicule, située à l'extrémité postérieure de l'anthérozoide, devient un peu plus apparente, par suite de son gonflemeat dans. le liquide ambiant; puis, insensiblement, cette Yésicule atteint une forme presque. sphéroïdale, d'un. diamètre - d'environ 077,0025. C'est le volume le plus considérable que m'ait. présenté, sur des anthérozoides actifs, cette vésicule, dans l'intérieur d laquelle s'agitent alors quelques petits granules en trépidation. Si l'on prolonge cette observation au delà des derniers ments de l'anth ide, on voit bientôt la paroi de cette vésicule se gonfler, progressivement. jusqu'à acquérir un diamètre de 077,006, et devenir d'une ténuité telle qu'elle est alors difficilement percep- tible, même avec les plus puissantes lentilles : le filament Spiral se trouye l'en- : tourer extérieurement, et les granules. déjà signalés dans la vésicule rudi- mentaire font place à une quantité de fines particules en trépidation dans le liquide intérieur. Je terminerai en donnant ici la dimension du filament Spiral des anthérozoides de. ce Riccia, mesurés après dessiccation sur une lame de verre, et dont la longueur m'a paru varier au plus entre 0?7,025 et 077,030. : 2 Pellia epiphylla Nees. — Les anthérozoides de cette Hépatique ont été l'objet des travaux de plusieurs habiles observateurs, notamment de MM. Thu- ret, Hofmeister et Schacht. Mais je laisserai de côté les résultats publiés à ce sujet par M, Hofi ister ( Vergleichendé Untersuchungen, etc.), les figures 300 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. qu'il donne en particulier de ces anthérozoides me paraissant, je l'avoue, plus imaginaires que réelles. Quant à M. Thuret, dans ses belles recherches sur les anthéridies des Cryptogames (Ann. sc. naf. 3* série, t. XVI), auxquelles je renvoie pour tous les détails relatifs aux anthéridies de ce Pellia, il com- mence par établir que les cellules-mères des anthérozoides sont discoides et offrent un cóté plat, l'autre un peu convexe. « Le corps de l'anthérozoide, » ajoute-t-il, forme une spire de 2-3 tours : l'extrémité postérieure m'a paru » quelquefois se terminer en une petite masse sphérique, dans laquelle j'ai » vu quelques granules agités d'un mouvement moléculaire trés-vif. » Il est à regretter cependant qu'aucune des figures qu'il donne des anthérozoides de cette Hépatique ne rappelle cette « petite masse sphérique », dont la présence avait été d'abord si bien signalée. Enfin, M. Schacht, dans son dernier mé- moire, n'ayant pas fait de nouvelles observations sur cette plante depuis novembre 1851, se contente de nous en représenter les anthérozoides, soit libres, soit adhérents à leur cellule-mére, sans leur attribuer aucun renflement vésiculaire. . Or, voici ce que je constatai sur des anthérozoïdes de ce Pellia, obtenus par les mêmes moyens de préparation que ceux indiqués à propos du Riccia Bischoffii. Les cellules-meres , qui sont de forme lenticulaire, et dont le plus grand diamètre est approximativement de 0™™, 012, renferment un anthéro- zoide enroulé sur lui-méme, mais dont une des extrémités est fixée à une petite vésicule sphéroïdale, dans l'intérieur de laquelle s'agitent 8-10 petits gra- nules avec une vive trépidation. Cette vésicule est bien évidemment la « petite masse sphérique » signalée par M. Thuret. Quant aux anthérozoides que l'on trouve en natation dans l'eau ambiante, ils sont constitués par un fi- lament bicilié, décrivant 2-3 tours de spire et terminé par la vésicule à inté- rieur granuleux dont il vient d'étre question. A défaut d'autres détails sur ce sujet, je ne crois point devoir omettre de parler ici d'un fait problématique, dont je fus témoin durant l'observation d'une cellule-mère contenant encore son’ anthérozoide. Sur un des points de la circonférence de cette cellule lenticulaire, l'appendice vésiculaire, puis l'extrémité postérieare de la spire de l'anthérozoide furent subitement pro- jetés au dehors, comme par l'effet d’un ressort à échappement. Par malheur, là se borna le phénomène. Se passe-t-il chez le Pellia ce que j'ai eu l'occa- sion de vérifier moi-même dans les Characées? Où bien l'observation précé- dente n'eut-elle à constater qu'un cas anormal? C'est ce que de nouvelles recherches pourront seules me mettre à méme de décider. Anthoceros levis L. — Je ne cite ici cette Hépatique que pour men- tionner l'impossibilité réelle de l'étude de ses anthérozoides, dans l'état pré- sent de nos instruments d'optique. Les anthéridies de cette plante, sur les- quelles j'ai pu noter une déhiscence très-brusque, occasionnée par la séparation simultanée des cellules du sommet, m'ont, en effet, fourni des anthérozoides à SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1864. 301 peine perceptibles et dont les cellules-méres n'avaient pas plus de 0"",003- 077.004 de diamètre. Fossombronia pusilla Nees. — Je n'ajouterai que P de mots aux détails publiés par M. Thuret (oc. cit.) sur les anthérozoides de cette Hépatiq Ainsi, j'ai constaté, comme chez le Pellia, l'existence d'une vésicule à inté- rieur granuleux sur. l'anthérozoide encore enfermé dans sa cellule-mère, qui m'a paru être elle-même plutôt ellipsoidale que discoide. Les anthérozoïdes actifs sont constitués par un filament bicilié, décrivant deux tours de spire, et terminé par une petite vésicule dont le liquide tient en suspension un certain nombre de granulations douées d'un vif mouvement moléculaire. Cette vési- cule ne m'a offert qu'un diamètre de 077,005; celui des cellules-mères atteint 077.008, et méme 077,009. Or, autant par ce qui précéde que par les conclusions antérieures, ne serai-je pas naturellement conduit à considérer les granules de l'appendice isiculaire comme les repré: de l'élément måle dans les Hépatiques ? Sphaignes, — On se rappelle que c'est dans cette petite tribu des Musci- nées qu'ont été découverts par M. Unger, en 183^, les anthérozoides des Oryptogames. Cet éminent observateur, donnant suite, en 1837, à ses pre- miers travaux, distingue -dès lors (1) dans ces anthérozoïdes deux parties : l'une « épaisse el renflée, ressemblant, à un cyliadre arrondi des deux cótés avec une légère courbure falciforme », qu'il considère. comme le corps de l'animalcule; l'autre. sous la forme « d'un appendice grêle, filiforme, con- tcurné en spirale », dans lequel il croit trouver l'organe locomoteur, car les deux cils, véritables organes du mouvement, n'étaient pas encore connus. Quelle que soit d'ailleurs l'opinion de ce savant à ce sujet, il n'en en est pas moins notable que les figures jointes à son mémoire sont certainement (ab- straction faite des cils vibratiles) les moins incomplètes qui aient encore été publiées sur ces anthérozoides. Aussi laisserai-je de côté les travaux, peu im- portants sous ce point de vue, exécutés postérieurement à ceux de M. Unger, pour citer à cette occasion le remarquable ouvrage de M. Schimper sur les Sphaignes, dans lequel on trouvera les plus grands détails relatifs à l'histoire de ces végétaux, et en particulier ce qui a trait à l'insertion, à l'évolution et à la déhiscence de leurs anthéridies. on est à regretter seulement qu'à propos de la description. de leurs anthé M. Schimper ne se soit pas attaché à étudier tout spécialement « cette partie cylindrique à légère courbure falci- forme », signalée et trés-bien dessinée par M. Unger. On verra par la suite, en effet, de quelle importance est cette partie même, et que le renflement claviforme qui, selon M. Schimper, « termine la spiricule et s'en détache (1) Le trés-intéressant mémoire de M. Unger sur pes anthères des Mousses a été reproduit dans les Ann. des sc. nat. 2° série, t Xl, p- 302 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. aprés sa mort », n'en laisse qu'une idée bien imparfaite. Enfin, je crois im- portant de noter, d'aprés ces deux savants, l'effet produit sur les anthéro- zoides par les réactifs iodés. M. Unger dit expressément que par leur action « une couleur d'un brun pâle se répand sur le corps ainsi que sur l'appendice spiral »; M. Schimper, de méme, « que leur couleur, qui est d'un vert pâle bleuâtre, passe áu jaune brunâtre par l'effet de Piode ». Or, l'intérét qui s'attache à l'effet. réel des solutions iodées sur ces anthérozoïdes ressortira de lui-même dans les résultats inattendus que j'ai été à méme d'y constater. Avant de commencer l'exposé de mes observations, quelques mots suffiront pour rappeler que les chatons anthéridiophores des Sphagnum se trouvent situés au sommet de la tige, où ils se reconnaissent aisément à leur teinte qui tranche d'ordinaire sur celle de tous les autres rameaux de la plante : ainsi Ces chatons sont d'un jaune pâle chez le Sphagnum subsecundum, d'un jaune orangé chez le S. cymbifolium, et d'un pourpre intense chez le S. acutifo- lium, Les anthéridies, qui ont la forme d'un globule plus ou moins aplati, ont leurlong pédicule inséré dans l'aisselle méme des folioles de ces petits chatons, à partir du milieu jusqu'à l'extrémité du rameau. On conçoit, en raison méme du cycle végétatif deces plantes, que les anthéridies les plus développées doivent être nécessairement celles qui sont les plus rapprochées de la base du chaton, sur les chatons les plus éloignés de l'axe primaire. On trouve, du reste, pendant tout l'hiver, sur toutes les espèces, des anthéridies qui, par écrasement, peu- vent fournir des anthérozoides assez bien constitués. Le froid a, en effet, si peu d'action sur ces organes, que des Sphagnum, complétement gelés depuis plusieurs jours, m'ont fourni des anthérozoides très actifs cinq minutes après leur dégel immédiat. Enfin, des trois espèces de Sphaignes que j'ai soumisés à l'étude, le S. cymbifolium m'a paru de beaucoup la plus favorable à ce genre particulier de recherches, par sa dimension plus grande et l'abondance de ses rameaux mâles. Quant à la forme de la cellule-mère, dans laquelle se développe l'anthérozoide, et que M. Thuret dit être discoide et M. Schimper lenticulaire, elle ne m'a paru présenter un contour ellipsoidal que dans les S. subsecundum et acutifolium ; par contre, de nombreuses recherches sur le S. cymbifolium me permettent d'affirmer que toutes les cellules-mères obtenues d'anthéridies de cette espèce, à divers degrés d'évolution, étaient constamment sphériques: ce que j'attribuerais volontiers à la forme même des anthéridies, presque globuleuses dans le S. cymbifolium, plus aplaties dans les deux précédents. Quoi qu'il en soit, les phénomenes qui suivent l'écrasement d'une anthé- ridie sous l'eau sont identiques dans ces trois espèces. Le mucilage qui enve- loppe les cellules-mères se dissout peu à peu dans le liquide, d'autant. plus rapidement que l'anthéridie est plus proche de sa maturité ; la membrane, très- mince et parfaitement hyaline, qui constitue la paroi de la cellule-mére, se résorbe à son tour, de la méme facon, en plus ou moins de temps, suivant le SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1864. 303 développement de l'anthéridie, et l'anthérozoide se trouve de la sorte mis en liberté. On peut voir les deux cils produire aussitót de lentes flexions ondula- toires, jusqu'à ce que, leur mouvement atteignant son maximum d'intensité, ils cessent d'étre perceptibles; c'est seulement alors que la spire commence à effectuer sa rotation hélicoidale. J'ai pu, sur les Sphagnum, m'assurer de nouveau que les deux cils étaient bien les organes locomoteurs des anthérozoides, par l'observation d'un fait que j'ai déjà signalé à propos de l'Atriehum undulatum et du Riccia Bischoffii. TI m'a suffi pour cela d'obtenir, par l'écrasement d’une anthéridie en maturité incomplète, des cellules-mères dont la paroi n'était pas encore douce de la propriété de se dissoudre dans l'eau, mais de l'intérieur desquelles l'anthéro- zoide avait pu néanmoins dégager au dehors son extrémité bicilice. J'ai effec- tivement vu, dans ce cas, les cils se mettre en mouvement, malgré la compléte inertie de la spire, et la cellule-mére , obéissant à l'impulsion, tourner sur ` elle-même au milieu du liquide ambiant. Or, on doit aisément admettre qu'ayant la force nécessaire pour mouvoir la cellule, les cils peuvent d'autant mieux et plus rapidement produire la rotation. d'un filament spiral, dont la disposition en hélice offre infiniment moins de résistance à la progression. Par suite, je n'hésite point à regarder le mouvement ciliaire comme tout à fait indépeudant de l'anthérozoide, et à le croire provoqué par la seule influence de l'eau. Quant à la facon dont se communique l'impulsion au filament spiral, elle est fort simple : les cils, ployés en demi-cercle de chaque cóté de la spire, tels que deux grands bras de levier obliquement implantés sur un axe central, tournent invariablement dans cette position; or, cet axe, d'une certaine rigidité, ne peat céder à l'action des leviers qu'en effectuant une révolution sur lui-même dans le méme temps que ces leviers en accomplissent une autour de lui. Il en résulte que le filament spiral se trouve doué d'un mouvement de rotation autour d'un axe qui passerait par le centre de la spire: c'est, en effet, dans cette rotation hélicoïdale que réside la faculté progressive et en quelque sorte directrice, attribuée à l'anthérozoide. Mais.comment se termine la spire de l'anthérozoide des SpAag à cette extrémité où M. Unger a cru trouver le corps de ce dernier, où M. Schimper Signale un renflement claviforme? Je n'ai pas été peu surpris d'y noter l'exis- tence d'une vésicule, dont la paroi extrêmement ténue ne se distingue que tes-difficilement pendant les premiers mouvements de l'anthérozoide. Cette vésicule est alors allongée et terminée par un prolongement acuminé; son intérieur est, pour ainsi dire, rempli par un seul granule, relativement volu- iineux, cylindroide, et présentant une légère courbure falciforme sur une de ses faces. Quand la rotation de l'anthérozoide devient moins rapide, la vési- cule se renfle insensiblement, de telle sorte que, lorsque les cils ne produisent plus que de lentes ondulations, elle forme une sphére parfaite sur laquelle s'en- roule le filament spiral inerte. Quant au granule cylindroide, on le voit alors 304 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. osciller lentement dans l'intérieur de la vésicule, jusqu'à ce que la résorption de la paroi vésiculaire l'abandonne au sein du liquide environnant. Ce granule m'a paru émaner d'un plasma, composé de trés-fines granula- tions, duquel naissait également la spire de l'anthérozoide ; son volume aug- mente peu à peu jusqu'à l'ultime évolution du corpuscule locomoteur. Mesuré sur des anthérozoides bien développés, il m'a offert, chez le Sphagnum cymbifolium, 0"?,001 de longueur, sur 0"7,001 d'épaisseur, et, chez le S. acutifolium, une longueur de 077,005 environ. Parfois, au lieu d'un seul granule dans l'appendice vésiculaire, on en observe deux; mais il est facile de reconnaitre que ce ne sont que les deux moitiés d'un granule primitif, d'autant que ce dédoublement se remarque aussi sur les granules abandonnés par les anthérozoides, après la résorption des vésicules protectrices, ce qui résulte peut-étre de l'incompléte maturité des organes observés (1). Ce fait méme nous apprend, du reste, que ce granule ne constitue point un agrégat comme je l'ai signalé dans les Mousses, mais une petite masse solide, com- ` pacte et homogene. Enfin, l'action des solutions iodées sur ce granule est si nettement accusée que le doute ne me semble plus permis, quoiqu'elle ait échappé à d'aussi émi- nents observateurs que MM. Unger et Schimper. Cette petite masse qui, dans l'état de nature, est assez translucide et qui doit sans doute à son peu de ré- fringence de paraître d'un vert clair légèrement bleuâtre, en présence de l'iode prend subitement une teinte d'un bleu violet, qui parfois méme est assez foncée, Si l'on opère sur un anthérozoide dont la vésicule est devenue sphérique, on voit la spire et les cils se colorer en jaune et le granule bleuir dans cette vésicule; dans le cas oà la paroi de cette derniére n'accuserait pas de coloration sensible, il ne faudrait l'attribuer qu'à son excessive 1énuité, car elle jaunit visiblement sur les vésicules rudimentaires. Tels sont les résultats que j'ai recueillis dans les présentes recherches (2) : (4) De nouvelles observations, faites depuis lors sur des anthéridies qui, peu après leur immersion dans l'eau, effectuaient rapidement leur singulière déhiscence si bien décrite par M. Schimper, ne m'ont plus en effet permis de constater ces deux phéno- ménes de dédoublement. Ainsi, des préparations microscopiques contenant de ces gra- nules immergés dans l'eau entre deux lames de verre et maintenues à l'abri de l'évapo- ration, par une température à peu prés constante de -|- 5°, m'offraient encore, huit jours aprés, ces granules pour ainsi dire intacts. " (Note ajoutée au moment de l'impression.) (2) 1l ne sera peut-être pas ici sans intérêt de comparer les divers résultats que m'a fournis l'étude des anthérozoides des Muscinées, J'ai pu noter, en effet, que ces anthé- rozoides, à spire biciliée, présentent : dans les Hépatiques, un appendice vésiculaire con- tenant plusieurs granules; dansles Sphaignes, le méme appendice vésiculaire, mais un granule unique ; dans les Mousses, plusieurs granules adhérents soit au milieu, soit à l'extrémité de la spire, sans appendice vésiculaire. Ci ison nous montre suffi- samment que, pour se rapprocher des Hépaliques, les Sphaignes, sous ce méme point de vue, s'éloignent sensiblement des Mousses proprement dites. Or, ce nouveau caractère différentiel ne vient-il pas singulièrement à l'appui de la thèse de M. Schimper, qui pro- pose avec raison de fonder pour les Sphaignes une classe spéciale dans les Muscinées ? SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1864. . 305 je ne crois pouvoir mieux caractériser les faits ci-dessus énoncés qu’en les résumant succinctement. L’anthérozoïde des Sphaignes est constitué par un filament bicilié, à deux tours de spire, adhérent à une vésicule dans l'inté- rieur de laquelle existe constamment un granule amylacé ; ce granule amy- lacé peut étre considéré comme le véritable élément måle de ces plantes, les cils, la spire et la vésicule n'étant que des organes de mouvement ou de pro- tection. Fueacées (Fucus serratus L.). — On ne doit point s'attendre à ce que j'entreici dans des détails. que les travaux de MM. Decaisne et Thuret ont si bien fait connaître, Seulement, ayant eu à ma disposition, au de ce mois (novembre), quelques frondes mâles de Fucus serratus, j'ai cherché à me rendre compte de ce qui, chez les Fucacées, pourrait en consti- tuer l'élément mâle. On sait qu'en sortant de l'anthéridie , les anthérozoides de ce Fucus se présentent sous la forme. d'un corpuscule transparent, long d'environ 0?7,007, sur 0"",002-0"%,003 de large, muni d'un cil à chacune de ses extrémités, dont l'une est arrondie, l'autre acuminée, et que, dans lin- térieur de ce corpuscule, se trouve un granule orangé très-apparent. J'ai ré- pété, sur ces anthérozoides, l'essai des réactifs iodés: je suis arrivé aux mêmes résultats que M. Thuret, c'est-à-dire que j'ai vu les cils et le corpus- cule lui-même se colorer subitement en jaune clair, et le granule orangé prendre une teinte d'un vert sale, mélange évident du bleu et de l'orangé, auquel l'addition de l'acide sulfurique donne, du reste, la coloration bleue caractéristique des principes amylacés. Enfin, ayant suivi les phénomènes que p ient offrir les anth ides aprés la cessation des mouvements ciliaires, j'ai constaté une sorte d'ép de la sub propre du corpuscule, laquelle se gonfle ensuite peu à peu, jusqu'à ce qu'elle forme une sorte de sphère irrégulière, où se distinguent encore les rudiments des deux cils ; lin- térieur du corpuscule ainsi gonflé se remplit bientôt de petites. vacuoles, et parfois le granule orangé s'y subdivise en 3-4 granules moins distincts. Je crois donc pouvoir conclure de ce qui précède, en comparant l'anthéro- 20ide du Fucus serratus à ceux des autres classes de Cryptogames, que /es deux cils constituent ses organes locomoteurs, et que le corpuscule lui- méme n'est au fond que l'enveloppe protectrice de l'élément mâle; cet élé- ment mâle serait ici représenté par. le granule orangé, de composition essen- tellement amylacée, RÉSUMÉ. De l’ensemble des faits que je viens d'exposer, il me semble résulter : 1° Que les anthérozoïdes sont, dans les Cryptogames, les agents de trans- port de l'élément mâle vers l'élément femelle, 2° Que, chez tous les anthérozoides, les cils en sont en quelque sorte la seule T. XI. (siaxces) 20 306 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. partie animalisée, l'intervention de l'eau suffisant à provoquer la spontanéité de leur mouvement ; que, loin donc de pouvoir p les anthérozoïd à des animalcules, et leur attribuer une existence propre, on ne doit les con- sidérer que comme des organes spéciaux n'ayant d'autre vitalité que celle inhérente aux fonctions qu'ils ont à remplir. 3° Que, bien qu'il y ait une notable variation dans la forme et dans les moyens de locomotion des anthérozoides des diverses classes de Cryptogames, on peut dire néanmoins que les cils produisent le mouvement, que les spires hélicoidales servent à la progression, que les vésicules adhérentes aux spires sont les enveloppes protectrices de l'élément mâle; en d'autres termes, que les anthérozoides sont constitués par trois organes : organe de locomotion, organe de progression, organe de protection de l'élément mâle (l'absence de l'un de ces organes ne nuisant en rien à la généralité du fait). ^i? Que, bien qu'il y ait une variation non moins notable dans l'état molécu- laire de l'élément mâle dont les anthérozoides sont porteurs, cet élément mâle (sous la forme d'un ou de plusieurs granules, ou méme de trés-fines granu- Jations) peut toutefois étre considéré comme constitué par un principe hydro- carboné essentiellement amylacé, tandis que les organes de l’anthérozoïde sont tous de composition quaternaire essentiellement azotée. Maintenant, si en dehors de ces conclusions, j'essayais de comparer l'élé- ment mále des Cryptogames à celui des Phanérogames, je trouverais de prime abord ce point différentiel que, chez les Cryptogames, l'élément mâle sort de l'anthéridie pour ainsi dire tout préparé pour la fécondation, tandis que, chez les Phanérogames, il doit préalablement subir pendant l'allonge- ment du boyau pollinique une nouvelle et lente élaboration ; par suite, la vésicule protectrice de l'élément mále, chez les anthérozoides, et l'extrémité du boyau pollinique, présentent l'une et l'autre la méme valeur physiologique. Mais si, én outre, j'établissais un rapprochement (lequel me semble ici d'au- tant moins hors de propos qu'il vient à l'appui méme des résultats énoncés dans ce travail) entre les corpuscules fécondateurs des végétaux et ceux des animaux, ne devient-il pas intéressant de , chez les sper jd de ces derniers, à côté de leur cil vibratile, organe de propulsion, cette méme vésicule protectrice, siége de l'élément mâle, dont nous constatons de la sorte la présence (ou tout au moins l'équivalent) chez tous les êtres organisés? Or, s'il est permis, d'aprés la similitude des organes, de généraliser en méme temps leur fonction fécondatrice, il y a lieu, ce me semble, d'espérer que, de la coordination des faits dans les deux régnes, sortira un nouvel ensemble d'observations, dont le résultat sera de formuler une explication rationnelle, sinon du mystérieux travail. de la nature, du moins des préliminaires réels de l'acte de la féeondelime SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1864. 307 EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE VI. (N. B. — Ces figures ont été dessinées avec un grossissement d'environ 1200 à 4600 diamétres, pour en faire ressortir les détails avec plus de netteté.) CHARAGÉES : Chara fœtida Al. Br.; gr. nu. Fig. 1. Anthérozoide (B. l'extrémité postérieure plus grossie). Fig. 2. Le méme, inerte. L'extrémité postérieure s'est gonflée peu à peu en une vési- eule sphérique, hyaline, sur la paroi interne de laquelle on distingue plu- sieurs granules immobiles. Fig. 3. Le même, quelque temps après. Les granules se sont tous subdivisés en un très-grand nombre de granulations, dans la vésicule sphérique. FOUGERES ; gr. =?° (Les fig. 4-9 ont été dessinées d’après des observations sur les prothalliums d'une Pol i exotique). Fig. 4. Anthérozoide dans sa cellule-mére. Fig. 5. Anthérozoide en mouvement. Fig. 6. Le méme; lé mouvement se ralentit. Fig. 7. Le méme, inerte. La spire recouvre la vésicule. Fig. 8. Le méme, quelque temps aprés. Des vacuoles dans l'intérieur de la vésicule. Fig, 9. Un anthérozoïde, même état; la vésicule a franchi le dernier tour de la spire. IsorÉES : Isoétes lacustris L.; gr. **?*. Fig. 40. Anthérozoide en mouvement. Fig. 11. Le méme, inerte. Les cils produisent encore quelques flexions ondulatoires. Fig. 12. Un autre anthérozoide inerte. Tous les cils tournés d'un méme cóté. Fig.13. Le même, quelque temps aprés. La spire se rapproche de la vésicule. Fig. 14. Le même, un peu plus tard. Des vacuoles dans le contenu de la vésicule. HépaTIQUES : Riccia Bischoffii Hueb.; gr. 3522. Fig. 45. Anthérozoide délivré de sa cellule-mére. ` Fig. 16. Le méme, en mouvement. Fig. 17, Le méme, inerte (B. la vésicule plus grossie), Fig. 18. Le même, quelque temps après. Le filament spiral en partie enroulé autour ` de la vésicule. Fig, 49. Le même, un peu plus tard, Le filament spiral enroulé sur la vésicule. Pellia epiphylla Nees; gr. *5?*. Fig. 20. Cellule-mére lenticulaire (A. vue de face, B. de profil). Fig. 21. Un anthérozoide incomplétement sorti de sa cellule-mère. Fig. 22. Un ide dont le se ralentit. Fossombronia pusilla Nees; gr. 22°, Fig. 23. Anthérozoide en mouvement. ig. 24. Le méme. Le mouvement commence à se ralentir. Q : Sph g : bifol Ehrh.; gr. ne Fig. 25, Une cellule-mère dont l'anthérozoide n'a dégagé au dehors que son extré- mité biciliée, Fig. 26. Un anthérozoïde en mouvement hélicoïdal 3 1? période. * 308 SOCIÉTÉ DOTANIQUE DE FRANCE. Fig. 27. Le méme, 2° période : le mouvement se ralentit, la vésicule se gonfle. Fig. 28. Le méme, inerte. 3* période : la vésicule se gonfle plus rapidement. Fig. 29. Le même, 4° période : la vésicule complétement sphérique ; le granule amy- lacé oscillant dans le liquide intérieur. Fig. 30. Réaction par la solution iodée. 4400 ` FucACÉES : Fucus serratus L.; gr. “=. Fig. 31. Un anthérozoide en mouvement. Fig. 32. Le méme, inerte ; déformation et gonflement de la masse qui le compose. Fig. 33. Le méme, quelques heures après ; il s'est transformé en une sorte de vési- cule, dans laquelle on distingue cà et là de petites vacuoles et les fragments du granule primitif, SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1864. PRÉSIDENCE DE M. A. RAMOND, M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 25 novembre, dont la rédaction est adoptée. A l’occasion du procès-verbal (voy. plus haut, p. 286), M. Ad. Brongniart fait remarquer: Que l'hypothèse proposée par M. Cauvet, pour rendre compte de l'ascen- sion des liquides dans les vaisseaux lui parait, comme à M. Duchartre, diffi- cile à soutenir. Il dit qu'il est,à la vérité, disposé à admettre qu'il existe une cavité dans la spiricule des vaisseaux spiro-annulaires, mais qu'il a vu cette cavité remplie d'une matière gélatiniforme, peut-être sucrée. — IL ajoute que, la spire se transformant souvent en anneaux et s'interrompant de diver- ses manières dans les vaisseaux spiro-annulaires, il est impossible d'admettre qu'elle puisse servir à la circulation d'un liquide. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame l'admission de : M. l'abbé Bézrau, professeur d'histoire naturelle au petit séminaire d'Angers (Maine-et-Loire), présenté par MM. l'abbé Ravain et de Schonefeld. M. le Président annonce en outre trois nouvelles présentations: SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 18064. 309 Dons faits à la Société : 4° De la part de M. Ch. Martins: De l'échauffement relatif du sol et de l'air par les rayons solaires sur une haute montagne et dans la plaine. 2° De la part de M. le docteur Laboulbéne : Observations sur les insectes tubérivores. 3° De la part de M. Louis Figuier : Histoire des plantes. 4° De la part de M. le docteur J. Costantini : Le Cadore et ses foréts. 5* De la part de MM. Silliman et Dana : The american Journal of science and arts, novembre 1864. 6° En échange du Bulletin de la Société : Comptes rendus des séances et Mémoires de la Société de biologie, 3° série, t. V, 1863. Mémoires de la Société impériale des sciences naturelles de Cherbourg, t. X, 1864. į Bulletin de la Société des sciences de l Yonne, 1864, 2° et 3° tri- mestres, Atti dell I. R. Istituto veneto, t. IX, fasc. 8 et 9. Pharmaceutical journal and transactions, décembre 1864. Bulletin de la Société impériale zoologique d' Acclimatation, octo- bre 1864. L'Institut, novembre et décembre 1864, deux numéros. M. le Président dépose sur le bureau l'Histoire des plantes de M. Louis Figuier, dont ce savant l'a prié de faire hommage à la Société en son nom. ; i En présentant ce bel ouvrage, M. Ramond fait remarquer que, dans ces dernières années, quelques auteurs, dont M. Figuier a suivi l'exemple, ont à tort désigné Antoine-Laurent de Jussieu par le seul prénom de Zaurent. L'illusre auteur du Genera plantarum a toujours porté les deux prénoms d'Antoine- Laurent. Son prénom essentiel était méme Antoine, prénom de son oncle et parrain (Antoine de Jussieu, successeur de Tournefort au Jardin- du-Roi), auquel avait été ajouté celui de son grand-père, Laurent de Jussieu. 310 SOGIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Gubler rappelle que, dans la séance du 26 avril 1861, il a entretenu la Société d'une mouche qui, dans les Alpes de Provence, avertit les récolteurs de Truffes de la situation des tubercules qu'ils recherchent. — Il présente aujourd'hui quelques échantillons de cet insecte, qui est l’Æe/omyza lineata Rob. Desv., dont la larve vit dans les Truffes. — Il offre en méme temps à la Société, de la part de M. Al. Laboulbéne, professeur agrégé à la Faculté de mé- decine de Paris, ancien président de la Société entomologique de France, l'intéressant Mémoire publié par ce savant sous le titre d' Observations sur les insectes tubérivores, avec réfutation de l'er- reur qui, attribuant les Truffes à la piqüre d'un insecte, les a fait assimiler aux galles végétales. MM. Roze et Bescherelle font hommage à la Société du neuvième fascicule de leur publication, intitulée : Muscinées des environs de Paris. Dans ce fascicule se trouvent plusieurs espéces non encore signalées dans le rayon de la flore parisienne; ce sont les suivantes : Jungermannia nigrella DNrs, Lophocolea heterophylla Nees, Gymnostomum tortile Schwægr., Fissidens exilis Hedw., Barbula papillosa Wils., Ptychomitrium poly- phyllum Br. et Sch. M. Decaisne dépose sur le bureau : 1° De la part de M. Costantini, un travail intitulé : Le Cadore et ses foréts. 2 De la part de M. Grenier, un échantillon de Calämägrostis stricta Nutt. Ceite Graminée, nouvelle pour la flore francaise, a été trouvée par M. Grenier dans les tourbiéres de Pontarlier (Doubs), à une altitude de 840 mètres, le 28 juin 1863. M. Grenier avait déjà fait part, l'an dernier, de cette découverte à M. J. Gay, en le priant de la communiquer à là Société ; mais l'état de santé de M. Gay ne lui a sans doute pas permis de s'acquitter de cette mission. M. Brongniart fait à la Société les communications suivantes: DESCRIPTIONS DE QUELQUES PALMIERS DU GENRE KENTIA, pr MM. Aå. BRONGNIART et A. GRIS. B La famille des Palmiers a plusieurs représentants à la Nouvelle-Galédonie, et l'étude de ses espèces offrirait de l'intérêt; mais les échantillons que nous SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1864. 311 avons reçus sont, pour la plupart de ces espèces, si incomplets, que nous ne pourrons les signaler que par des caractères circonscrits à quelques organes, en attendant que des échantillons mieux recueillis nous permettent de les faire connaître dans l'ensemble de leurs caractères. j Le Cocotier commun est, d’après M. Vieillard, très-répandu, surtout sur là côte nord-est de la Nouvelle-Calédonie ; mais il paraît n'y exister qu'à l'état de culture. Son utilité le fait planter partout dans les localités voisines des côtes, et les indigènes en distinguent plusieurs variétés qui ont été indiquées par M. Vieillard dans son Mémoire sur les plantes utiles de la Nouvelle-Calé- donie. Est-il réellement spontané dans cette grande île ? C'est ce dont on peut douter. Il parait du moins étre ici à sa limite australe de distribution géogra- phique; car le savant que nous venons de citer dit, qu'encore vigoureux dans la partie nord de l'ile, il décline vers le sud , et que,. nulle part, sa végétation et la beauté de ses fruits n'approchent de ce qu'on observe à Taïti et dans les autres îles plus voisines de l'équateur. Tous les Palmiers indigènes de la Nouvelle-Calédonie, dont nous possédons des écbantillons susceptibles d'une détermination générique, paraissent se rapporter à un seul genre, le genre Xentia de Blume, dont on n'avait jusqu'à présent signalé qu'une seule. espèce, le Æ. procera, trouvé à la Nouvelle- Guinée (Rumphia, t. II, p. 9^, tab. 106), et qui se distingue des Areca, des Pinanga et des Seaforthia, par ses graines, dont le périsperme n'est pas . ruminé, mais corné, trés-dur, et sans aucune interruption. Les espèces de ce genre, au nombre de six, autant que nous pouvons en juger d'après nos échantillons, forment cependant deux groupes bien distincts, que l'on consi- dérera peut-être üü jour comme deux genres différents. Le premier com- preid des espèces qui, comme le Kentia procera de Blume, ont des fruits elliptiques ou oblongs, surmontés par les stigmates persistants à l'extrémité supérieure; ce sont ces espèces que M. Vieillard a considérées comme des Abeca, auxquels elles ressemblent par la forme extérieure de leurs fruits. Le Second groupe renferme plusieurs espèces dont les fruits sont sphériques, petits, pisiformes, et dont les stigmates persistants sont devenus latéraux, par suite du développement inégal du péricarpe. L'áccroissement du nombre des espèces de ce genre nous engage à en reproduire le ère général lége modifié. KENTIA Blume. Flores monoici in eodem spadice, spatlia duplici completa cinéto, exteriori bicarinata, externe aperta, interiori integra, ad florescentiam fissa ; flores in scrobiculis ramorum spádicis sessiles, bracteis haud distinctis seu brevissimis, masculi bini vel solitarii femi singulos stipantes vel femineis nullis versus apices ramorum, 312 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Masculi : Calyx tripartitus vel trisepalus, brevis. Corolla tripetala longior, petalis acutis in præfloratione valvatis. Stamina 6 ; filamentis brevibus, liberis (vel basi connatis ex Blume); antherz lineares vel ovata, introrsæ, dorso- fixæ (basi fixae ex Blume). Ovarii rudimentum. Feminei : Calyx sepalis obtusis, imbricatis. Corolla petalis longioribus imbricato-convolutis. Staminum rudimenta nulla. Ovarium uniloculare, ovulo versus basim lateraliter affixo, anatropo, vel latere affixo, semi-anatropo, mi- cropyle inferiori. Stylus brevissimus vel nullus; stigmata tria approximata acuta. Bacca intus parce fibrosa, externe vix carnosa, monosperma. Albumen corneum, durissimum, æquabile, tegumento tenuissimo tectum. Embryo basilaris. Palme caudice elato, gracili, annulato ; frondibus longe vaginantibus, pin- natis, pinnis vel angustis basi complicatis, vel latioribus, planis, multinerviis et basi latitudine inæquali rachi adnatis; spadicibus axillaribus, foliis delapsis et spathis caducis nudis, arcuatis vel reflexis, simpliciter ramosis vel panicu- lato-raruosis. , 81. — Kentie vera (Kentia Blume). Fructus oblongus vel ellipticus, apice stigmatibus persistentibus superatus. Folia (an semper?) pinnis angustis complicatis. 1. KENTIA ELEGANS. K. (caulibus et foliorum vaginis ignotis) foliis pinnatifidis, rachi inferius convexa, superius obtuse carinata, pinnis distantibus alternis, apicem versus remotioribus et brevioribus, obliquis, linearibus, basi complicatis, subtriner- viis, nervo medio validiore, apice angustatis, subulatis, integris. Spadix patens vel e basi reflexus, simpliciter ramosus, ramis elongatis fastigiatis, squamis brevibus basi suffultis, in media parte inferiore floribus femineis solitariis (au masculis stipatis jam delapsis ?) distantibus, in parte superiore floribus masculis deciduis (e cicatricibus geminis) nec femineos Stipantibus onustis. Flores feminei sepalis brevibus latissimis, petalis longioribus, late ovatis imbricatis; ovario ovato, basi angustato, subbreve pedicellato, uniloculari, stigmate conico trilobo. Fructus oblongns, perianthio persistente basi involutus, glandiformis, stigmatis basi (vel stylo) dilatata et lobis divergentibus apice superatus; peri- carpio crassiusculo sicco; semine oblongo vel subcylindrico, albumine corneo æquabili ; embryone basilari. Arbor crescit ad Puebo, in Novæ Caledoniæ regione septentrionali-orientali (Vieillard, n° 1283, fol. et flor. fem. herb. Exp. colon. et n° 1286, spad. cum fructibus, herb. Exp. col. et Mus. paris.). : : Obs. — Cette espèce est, parmi les Xentia de la Nouvelle-Calédonie, celle qui se rapproche le plus de l'espéce-type de ce genre, le Kentia procera de Blume (Zumphia, t. II, p. 94, tab, 106). Ses feuilles sont également pin- SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1864. 313 nées, à divisions étroites repliées à la base ; mais elles sont trés-espacées et très-obliques sur le rachis, et non pas contigués comme dans l'espéce de la Nouvelle-Guinée figurée par Blume; les folioles sont longuement acuminées et subulées, et non pas obtuses et bilobées ; enfin, le spadice est à rameaux simples, et non pas divisés à la base comme dans l'espèce du Rumphia. La forme des divisions florales est aussi fort différente: elles sont plus larges et plus courtes. Les fruits se ressemblent an contraire beaucoup. Cette espèce a aussi beaucoup d'analogie avec le Kertia sapida (Areca sapida Forst.) qui croit à la Nouvelle-Zélande, et dont Blume a indiqué les rapports avec le genre Xentia; mais la forme des inflorescences et des fruits, et méme celle des feuilles, les distinguent parfaitement. 2. KENTIA OLIVÆFORMIS. K. (folia, spathæ, et fl. masc. deficiunt) spadice fructifero et floribus. fe- mineis sterilibus onusto, ramis e basi ramosis, fi igiatis, seu approximatis, parallelis, numerosis (circiter 20-25), flexuosis, squamis ad basim ramorum brevissimis, subtruncatis, floribus quibusdam femineis sterilibus persisten- tibus et ad latera cicatrices florum masculorum delapsorum ostendentibus. Apices ramorum floribus femineis destituti. Flores feminei petalis imbri- catis, sepalis paulo longioribus, ovatis acutis; ovario. subglobcso, perianthio incluso, stigmate lato, sessili, trilobo v. tridentato superato. Fructus perian- thio basi involucrati, elliptici, carnosi (siccitate contracti et plicati), apice stigmate trilobo coronati. Semen oblongum læve, albumine corneo, durissimo, æquabili ; embryone parvo, ovali, ad basim seminis. Arbor circa Kanala vigens (Vieillard, n° 1281, in herb. Mus. paris. et Expos. colon. ). 5 Nous ne connaissons ni les feuilles ni les fleurs mâles de cette espèce, qui, par la forme de son inflorescence et de son fruit, se rapproche probablement du Kentia procera de Blume; cependant les rameaux beaucoup plus nom- breux du Spadice, la forme très-différente des bractéesà la base de ces ra- meaux et des fleurs femelles, nous portent à la considérer comme une espèce nouvelle, s ; Nous pensons que c'est la plante que M. Vieillard indique comme un Areca, voisin du sapida, sous le nom indigène de Xipe, dans son Mémoire sur les plantes utiles de la Nouvelle-Calédonie ; mais ce nom n'est pas porté sur les étiquettes. 3. KENTIA VIEILLARDI. K. (folia, spathæ et fl. masc. deficiunt) spadicis ramis primariis iterum ramosis, basi squamis subulatis, acutis stipatis; ramulis laevibus, floribus fe- mineis et masculis ternis dense tectis. Flores masculi gemini florem femi- neum stipantes et terni partes superiores ramorum occupantes, obtusi, calyce brevi, petalis ovatis, acutis, valvatis. Fructus obovato-elliptici, perianthio 314 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. persistente basi involucrati, superficie tenuissime rugoso-tuberculata, apice stigmate prominente trilobo superati, pericarpio crasso, externé sicco, interne spongioso. Semen (in specimine unico) irregulare, albumine corneo æquabili. Arbor circa. Kanala erescit naim n° 4285, in herb. Mus. paris: et Expos: colon.). M. Vieillard a classé dans son herbier, sous ce numéro, des échantillons de jeunes fleurs et d'autres en fruits portant des fleurs femelles non fécondées et persistantes. Ces deux états différents appartiennent-ils bien à la méme plante ? C'est ce que quelques notes du savant collecteur auraient pu seules nous ap- prendre. Ces plantes sont évidemment différentes des deux précédentes, et la forme des échantillons en fruits est surtout très-caractéristique et doit être consi- dérée comme type de cette espèce. Nous présumons que c'est de cette plante que parle M. Vieillard, dans son mémoire déjà cité, lorsqu'il signale prés de Kanala une espèce d'Areca de 30 à 35 mètres de hauteur. . SIL — Kentie spurie. Fructus sphæricus, latere stigmatibus persistentibus notatus, Folia (an semper ?) pinnis maltinerviis non complicatis, basi lata rachi adnatis. 4. KENTIA DÉPLANCHEI. à K. (caule et foliorum vaginis ignotis) foliis rachi crassiori superne concavo, inferius obtuse carinato ; limbo pinnatifido subbijugo (an folia completa vel pars superior sola in speciminibus duobus similibus herb. Mus. et Expos. colon.?), lobis inferioribus basi lata rachi insertis oppositis, nervis majoribus utroque latere 5-7, plicatis, elongatis, 35-40 cent. longis, apice attenuatis aéuminatis : lobis superioribus oppositis angustioribus et brevioribus, vix 30 cent. longis, plicatis, acutis, nervis majoribus 3-4. Spadices (an spadicis rami laterales ?) ramosi, ramis 5-6 cylindricis elongatis (15-20 cent. ), simpli- cibus vel rarius inferiore bifido, patentibus, bracteis ad basim ramorum bre- vissimis, trüncatis; rachi pube fusca, densa tecta. Flores in biculis terni, juniores vel abortivi, tantum fe- minei, masculis delapsis ; sepalis petalisque concavis, imbricatis, rotundatis. Ovarium ovatum, uniloculare, ovulo latere appenso, stigmatibus tribus con- niventibus coronatum. Fructus juniores sphærici, parvi, Arbor 3-metralis. Habitat in montibus excelsioribus prope Kanala (De- planche, n° 166, herb. Mus. paris. et Expos. colon. ). Les deux échantillons conservés dans l'herbier du Muséutn et dans celui de l'Exposition coloniale sont. parfaitement identiques. Mais nous présumons que tous deux ne nous offrent. que des portions de la feuille et du spadice. SÉANGE DU 9 DÉCEMBRE 1864. 315 L'étiquette de la main de M, Pancher porte : « Hauteur, 3 métres, feuilles » pinnées, floraison et panicules au-dessous des feuilles. Décembre, hautes » montagnes de Kanala » ; ces indications nous font penser que nous n'avons en herbier que les extrémités des feuilles et des rameaux latéraux du spadice, comme semblent le montrer les bases des échantillons d’inflorescence. Dans ce cas, une partie des échantillons de MM. Vieillard et: Pancher (Herb. de l'Expos.. colon. 1860, n° 345), et une grande inflorescence en- voyée par M. Pancher, en 4862, tous sans feuilles, ne seraient que des rét gimes de fleurs et de fruits plus complets de cette espèce. La structure des rameaux du spadice, la forme et la taille des fruits semblent appuyer ces rap- prochements, que des échantillons plus complets viendront; par la suite, con- firmer ou infirmer. Ces plantes ont toutes, dans leur inflorescence, ce caractère, qu'on retrouve aussi dans le X. gracilis, d'avoir les fleurs très-rapprochées et le rachis velu, caractère qui manque dans les inflorescences dont nous forinons le K. Pancheri. e 5. KENTIA GRACILIS. " K. caudice gracili (digitum crasso), cicatricibus foliorum approximatis an nulato. Folia 50-60 cent. longa, vaginis elongatis, nervosis, 12-15 cent. longis, vix superne fissis, caudi arcte involventibus, petiolo rachique tenui, limbo pinnatifido, laciniis paucis 2-3 utroque latere, oppositis, distan- tibus, inferioribus angustis, mediis basi latissimis multinerviis incurvis sub- rhomboideis, ultimis subsimilibus, frondem apice bifidam simulantibus, Inflo- rescentia axillaris, folio caduco denudata, spatha duplici juventute involuta, postea spathis deciduis nuda, primum erecta, deinde arcuata et reflexa. Spatha exterior cauli applicata, bicarinata, externe usqué ád basim fissi; interior priori opposita, paulo brevior, aculninata, fusiformis, interne com- planata, omnino clausa ad florescentiam rupta et secundum longitudinem fissa. r Spadir ad basim inféxus, dependens, ramosus, ramis simplicibus vel inferiore bifido, floribus dense approximatis tectus vel postea rátnis elongatis distantioribus, rachi pilis brevibus squamulosis densis puberula, florum in- sertione scrobiculata. Flores feminei versus basim ramorüm plerumque flore uno vel duobus masculis stipati, versus apicem ramorum rari, plerisque masculis; bracteæ et b le vix distinetze, brevissima. Flores masculi calyce brevi, sepalis ovatis; petalis longioribus late ovatis, acutis, valvatis. Stamina 6, filamentis liberis brevibus, antheris introrsis, bilobis, dorsifixis, lobis subparallelis rima longitudinali dehiscentibus. Pistilli rudimentum cylindricum, mucronatum. Flores feminei sepalis imbricatis subrotundis ; petalis ovatis obtuse acumi- natis imbricatis, sepalis duplo longioribus. Staminum rudimenta nulla; Ova- 316 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rium ovoideum, spongiosum, uniloculare, ovulo versus apicem loculi latere appensum, micropyle inferiore. Stigmata tria, sessilia, acuta, erecta, adpressa, postea divergentia. Fructus : bacca sphærica, parva, pisi minoris magnitudine, stigmatibus persistentibus latere notata, carne parca, superficie lzevi. Semen lateraliter affixum, raphe brevi, chalaza apicali disciformi, venulas radiantes emittente. Albumen corneum æquabile. Embryo basilaris. Hab. in montibus prope Balade (Vieillard, n° 1288; Pancher et Vieillard, herb. 1860, n° 345, partim). Cette espèce est la seule dont nous ayons vu des échantillons bien com- plets; ce serait, sans aucun doute, un des Palmiers les plus élégants à intro- duire dans les serres à côté des Cham«dorea, dont il a le port et l'aspect général. 6. KENTIA PANCHERI. K. (caule et foliis ignotis) spadicibus pluries ramosis paniculatis, ramis pa- tentibus, gracilibus, elongatis, glaberrimis, bracteis seu squamis ad basim ramorum brevissimis, truncatis. Flores remotiusculi ternati (plerisque delap- Sis) versus apices ramorum tantum masculi (gemini?) decidui. Fructus perianthio persistente basi involucrati, sphærici, parvi, stigmatibus persisten- tibus latere notati, immaturi. Hab. in montibus prope Zalade (Vieillard, nis 1282 et 1287, herb. Mus. paris. et Expos. colon. ). Un échantillon voisin de ceux-ci, portant le n° 1284 dans l'herbier de M. Vieillard, semble indiquer l'existence d'une espèce différente de toutes les précédentes. C'est un spadice complet, de la méme dimension que ceux de l'espéce précédente (20-25 cent.), à rameaux étalés dont les inférieurs sont subdivisés. Toutes les fleurs sont tombées, et un seul fruit persistant est sphé- rique, mais deux fois plus gros que ceux des trois espèces de cette section; il renferme dans sa cavité une graine mûre, beaucoup plus petite, pareille à celle des espèces précédentes. Il diffère, en outre, par les rameaux de son spadice parfaitement glabres, mais plissés et probablement un peu charnus à l'état frais, et par les bractées placées à leur base qui sont courtes, mais ter- minées en pointe trés-aigud. j Cette plante a été recueillie à Kanala, dans une localité trés-éloignée par conséquent de la précédente, la seule avec laquelle elle ait de l'analogie. SUR UN NOUVEAU GENRE DE LILIACÉES, par MM. Ad, BRONGNIART et A. GRIS. XERONEMA. Perianthium sexpartitüm, sepalis petalisque similibus, liberis, uninerviis, persistentibus, Stamina sex, hypogyna, ad basim sepalorum petalorumque SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1864. 317 inserta; filamentis filiformibus basi complanatis, liberis, apice subulatis, nonnihil inzequalibus, erectis, persistentibus; antheris introrsis, dorso fixis, bilobis, lobis angustis, inferius acutis distinctis, caducis. Ovarium sessile elliptico-trigonum, triloculare, loculis 8-10-ovulatis, ovulis ascendentibus, anatropis ; stylus subulatus, staminibus paulo longior, post anthesim spiraliter tortus; stigma parvum, subtrilobum. a Fructus : capsula breve stipitata, trigona, chartacea, angulis loculicide dehiscens, stylo persistente superata. Semina pleraque abortiva ; fertilia parva ellipsoidea, testa crustacea nigra, altero latere lævi obtuse carinata et raphe brevi notata, altero convexa, aculeis brevibus truncatis exasperata. Albumen carnoso-oleosum. Embryo cylindricus vel subcl. , axi albuminis inclusus et subdimidio brevior, radicula hilo proxima. Planta non bulbosa, nec rhizomate repente, glaberrima ; radicibus fibrosis e basi caulis brevissimi nascentibus. Folia disticha vaginantia, vaginis inflatis compressis, basi lævibus, margine scariosis, superius striato - nervosis, complicatis, limbo lateribus compresso ensiformi , folia Iridearum simulante, multinervio, acuto. Scapus folia radicalia æquans, 30-40 cent. longus, foliis distichis vagina sensim elongata limboque abbreviato involutus. Racemus florum terminalis e vaginis superioribus emergens, abrupte incurvatus, rachi horizontali, pedicellis undique nascentibus bracteisque sursum inflexis, erec- tis; bracteis scariosis pedicellis longioribus. Flores (perianthium et genitalia) purpurascentes, erecti, in racemum wila- teralem dispositi. XERONEMA Moonir. Hab. in monte Diane Novæ Caledoniæ (Vieillard, n° 1358). In Nova Cale- donia (Deplanche, n° 158 ; Moore et Ferd. Mueller). Ce genre, si remarquable par son feuillage d'Iridées, par sa grappe de fleurs brusquement recourbée horizontalement, à fleurs dressées, toutes diri- gées du côté supérieur, par la persistance et la coloration du périanthe, des filets des étamines et des styles jusqu'à l'époque de la maturité des capsules, parait devoir se placer dans la section des Liliacées qui comprend le genre Anthericum et les genres de la Nouvelle-Hollande Stypandra, Cæsia, Thy- Sanotus ; mais il en diffère notablement par les caractères indiqués ci-dessus, Particulièrement par son périanthe et ses étamines secs et persistants, par le nombre des ovules et la forme des graines, enfin par un port tout différent de celui des plantes de ce groupe. Ce dernier caractère le rapprocherait d'une plante de la province du Sik- kim dans l'Inde, qui fait partie des riches collections recueillies par MM. Hooker et Thomson, et qu'ils ont rapportée, avec doute, au genre Chloopsis de Blume, dont elle se distingue cependant par la structure de son pistil et de son fruit. 318 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Cette plante de l'Indea la même forme d'inflorescence courbée et unilatérale, si remarquable dans la Liliacée de la Nouvelle-Calédonie ; elle offre aussi un périanthe persistant et un ovaire dont les loges renferment huit ovules; mais les étamines incluses, à filets larges et courts, à anthéres basifixes, insérées sur la base méme des divisions du périanthe, la capsule non stipitée, renfer- mant des graines lisses et grosses, la distinguent facilement; en outre, ses feuilles ne sont pas ancipitées comme celles de la plante de la Nouvelle- Calédonie, Quant au genre CAloopsis de Blume, auquel on avait rapporté, avec doute, cette plante. indienne, il diffère complétement de l'une et de l'autre par son ovaire, dont les loges ne renferment que deux ovules dressés, et par son fruit indéhiscent, charnu et monosperme, d'après le savant botaniste qui l'a établi, Les filets des étamines, longs, secs et persistants, donnent à notre Xero- nema, même en fruit, un aspect tout particulier, d'où nous avons tiré le nom générique; nous avons donné à l'espéce le nom de M. Moore, savant direc- teur du Jardin de Sidney, heureux de nous conformer. en cela au désir exprimé par M. Mueller; ce dérnier nous a envoyé des échantillons de Xero- nema recueillis par M. Moore, échantillons qui nous ont aidés à compléter la description de cette Liliacée remarquable. M. le Secrétaire général donne lecture de la communication sui- vante, adressée à la Société : SUR LA SIGNIFICATION MORPHOLOGIQUE. D'UNE ANOMALIE QUE PRÉSENTENT LES UTRI- CULES DE QUELQUES CAREX, par M. J. DUVAL-JOUVE. (Strasbourg, août 1864.) SECONDE PARTIE (4), ~ * Les choses en étaient là, lorsque M, H.-W. Reichardt présenta à la Société zoologique et botanique de Vienne, dans sa séance du 9 avril 1861, un mé- moire « Sur une monstruosité du Corez precoz » (2). Cette anomalie, ou plutôt cette série d'anomalies, consistait en ce que dans certains utricules, entre l'ovaire et leur côté extérieur, se montrait une excroissance qui, sur les uns, restait à l'état de simple gibbosité, sur d'autres s'élevait jusqu'à faire saillie hors de l'utricule et sous forme d'expansion plate, avec nervure mé- diane, brune à la pointe, atteignait ou dépassait la longueur des stigmates (4) Voyez plus haut, p. 269, ( Ueber eine Monstrositæt der Carex præcox Jacq., in Verhandlungen der K.K. z0ol.-botan. Gesellschaft in Wien (t, XI, pp. 237 à 242; 1861). SÉANCE DU O9 DÉCEMBRE 1864. 319 (pl. VII, fig. 6 et 7), sur d'autres enfin constituait un pédicelle court, sup- portant un petit épillet secondaire de: deux à cinq fleurs femelles trés-nor- males. Cet épillet, en sortant de l'orifice de l'utricule, le dilatait et le déchi- rait un peu ; la présence dans l'utricule de l'ovaire ordinaire n'était révélée que par celle des stigmates. Le tout est représenté par six figures; les fig. 6 et 7 de notre planche sont la copie des fig. 4 et 3 de la p. 238. L'auteur, aprés avoir donné une analyse très-claire des opinions de Kunth et de M. Schlei- den, montre, d'une part, qu'avec la théorie du dernier, il est impossible de se rendre compte morphologiquement de Ja structure du Sehenoziphium, de VZlyna et du Kobresia, et, d'autre part, « que la monstruosité constatée sur » le Careg precoz renferme une preuve trés-frappante de la vérité des vues » de Kunth sur l'organisation des fleurs femelles de Carex. En effet, sur » une seule et méme plante, nous voyons tous les intermédiaires, depuis la fleur » normale du Carez jusqu'à une structure qui parait presque analogue à celle ».du Schenoxiphium. Le processus, qui se montre vers la face extérieure » de l'ovaire, s'explique très-bien morphologiquement comme le prolonge- » ment de l'axe du second ordre dans la fleur femelle du Carex; axe qui, — »avortant dans les circonstances normales, s'est développé dans le cas présent » par suite de circonstances non déterminées, s'est accru d'une manière » anomale aux dépens d’un ovaire incomplet, et même est devenu à son ex- »trémité le support d'une nouvelle inflorescence. Cette fleur anomale du » Carex praecox ne se distingue de l'épi hermaphrodite du Schenoxiphium » qu'en ce que chez le premier les fleurs de l'épillet naissant à la pointe du » processus aristæformis sont femelles, tandis qu'elles sont mâles chez le » second » (op. eit. pp. 241 et 242). Si, aprés les belles observations de M. Roper, les faits signalés dans ce mé- moire n'avaient plus l'attrait de la nouveauté, ils n'en avaient pas moins une trés-grande importance; en ce qu'ils confirmaient clairement, par une heu- reuse suite de modifications, que le rachéole est un axe secondaire, et que, puisqu'il est placé à l’aisselle de l'utricule, ce dernier organe n'est pas le résultat de la soudure de deux organes latéraux; car, dans cette dernière hypothèse, le rachéole, soit nu , soit chargé de fleurs et devenu épillet secon- daire, aurait pris naissance vis-à-vis d'une des deux nervures et sur le cóté de l'ovaire, au lieu de s'opposer à la bractée fulcrante. Cette position est, en effet, décisive pour la question: M. Alf. Wesmael l'avait bien compris; car, ayant trouvé sur le C. acuta un utricule d'oü sortait un axe secondaire, et ayant « cru voir cet axe pren- » dre naissance en face d'une des deux carènes de l'utricule »,il en avait conclu, dans un travail antérieur, « qu'il y avait lieu d'adopter les idées de > Lindley, puisque ainsi le rachéole était le produit d’un bourgeon qui se serait ^ développé à l'aisselle d'une des deux bractées soudées qui constituaient » l'utricule ». Mais, en avril 1863, le méme auteur présenta à l'Académie de 320 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Belgique une nouvelle communication, dans laquelle il exposa qu'à l'époque de la première, il ignorait qu'il existât sur la nature de l'utricule d'autres opinions morphologiques que celle de M. Lindley, et que, « s'étant procuré des » moyens de grossissement suffisants », il avait « nettement distingué que » l'axe ne naissait nullement sur un des cótés de la base de l'utricule et en » opposition avec une de ses deux carnes, mais que cet axe se développait à » la partie antérieure de l'utricule » (1). Le cas tératologique constaté sur le C. acuta s'identifiait avec ceux de M. S. Gibson, de M. Roeper et du mémoire de M. H.-W. Reichardt, mémoire que M. Alf. Wesmael ne parait pas avoir connu et ne cite pas. En conséquence de sa nouvelle observation, le botaniste belge abandonne l'opinion de M. Lindley et adopte les vues de Kunth, de J. Gay et de M. Roper, après en avoir donné une analyse intéressante, dans laquelle on regrette toutefois de voir les observations de l'auteur se confondre presque avec les opinions et les observations analysées. Les faits tératologiques indiqués par R. Brown, J. Gay et M. S. Gibson, ceux que M. Reper avait si bien décrits et si clairement interprétés, m'avaient inspiré un vif désir d'en rencontrer de semblables et de les étudier sur le frais, maisjeles cherchai inutilement pendant plusieurs années. Le travail de M. H.-W. Reichardt fit renaitre mon désir et mes recherch en 1862, mais sans plus de succés. Je finissais donc par regarder comme trés- . rare ce qu'en réalité j'avais tous les jours sous les yeux, lorsque, à la fin du printemps de 4863, je trouvai dans la forêt de Brumath (Bas-Rhin) un Cares pallescens, dont l'épi femelle inférieur me parut irrégulier, et qui, en effet, présentait vers sa base quelques utricules de chacun desquels en sortait un autre. L'utricule prolifere, qu'on me pardonne ce mot inexact, ne différait de la forme normale qu'en ce que son orifice était évasé, avec les bords un. peu épaissis en bourrelet. L'akene, surmonté des stigmates, était à peine déformé, mais bruni et un peu flasque, et vers l'extérieur, entre lui et la paroi de l'utricule, s'élevait l'axe supportant le second utricule (fig. 8 et 9) ; en un mot, j'avais trouvé les anomalies décrites par M. Reeper et par M. H.-W. Reichardt, J'en cherchai inutilement un second pied, mais je trouvai en abon- dance des pieds à épis femelles grandement rameux, auxquels je n'accordai que peu d'attention, parce que j'en avais maintes fois trouvé, et que je croyais que ces rameaux, ou, pour mieux dire, ces épillets secondaires, nais- saient directement à l'aisselle de l'écaille fulcrante. Mais il n'en était rien, et l'examen fait dans le cabinet de ces épis composés et de ceux que mon her- bier renfermait depuis plus de trente ans me permit de constater que les épillets secondaires sortaient d'un utricule. Je laisse à penser si le lendemain (4). Sur l'utricule des Carex, par M. Alf. Wesmael (Académie royale de Belgique, sec- tion des sciences, séance du 11 avril 1863).— Une reproduction, presque compléte, s'en trouve dans l’Institut, 31* année, n? 1549, 9 septembre 1863; et une analyse dans le Bull. Soc. bot. de France, t. X, p. 527. SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1864. 321 je retournai en faire bonne récolte, et bonne récolte aussi de C. flava à épis femelles composés. Mais, sur cette seconde espèce, dont le bec est si étroit et si allongé, l'utricule prolifère se déforme complétement ; il se gonfle et se courbe du côté de l'axe commun, se fend le plus souvent sur toute sa lon- gueur du cóté de la bractée fulcrante, son bec disparaît, de facon qu'il revient à n'étre plus qu'une bractée gibbeuse, opposée à la bractée normale (fig. 40 et 11). L'akéne, toujours surmonté de ses longs stigmates, est petit, flasque, brun, abortif en un mot. Restait à voir si, sur toutes les espèces où l'on trouve l'anomalie des épis composés, zous les épillets secondaires sortaient d'un utricule ; mais la saison était trop avancée, et la faux avait déjà dénudé les prés, les marécages et les bords des ruisseaux. Je ne trouvai plus d'épis composés que sur le C. acuta, et j'en adressai à la Société pour son herbier dans le courant. de janvier dernier. Mais, au printemps de cette année, j'ai pris ma revanche, et j'ai constaté la présence d'épis composés et d'épillets sortant d'un utricule sur les 24 Carez dont je vais donner la liste; et, comme ces Carex sont ceux qui se sont trouvés le plus à ma portée à Strasbourg et à Arles, il y a quelque probabilité à admettre que le méme fait se présente sur plusieurs autres espéces francaises et sur toute l'étendue du territoire. Carex remota L.; forma spicis compositis. — C. azillaris auct. vulgaris L. et Fries (Schk. tab. Bb, f. 85 d et 85 e). acuta L. (Rchb. tab. ccxxxu, f. 585 d, €). flacca Schreb. (Rchb. tab, ccLxix, f. 648). — C. glauca auct. pendula Huds. pallescens L. panicea L, hispida Willd. præcox Jacq. tomentosa L. silvatica Huds, (Rchb. tab. cexzu, f. 603). hordeistichos Vill. flava L. E | flava L., var. C. lepidocarpa Tausch. Œderi Ehrh. (Rchb. tab. ccLxxn, f. 652). Hornschuchiana Hoppe. distans L. (Rchb. tab, ccLiv, fig. 623, C. Hampeana). extensa Good. levigata Sm. Pseudocyperus L. ampullacea Good. paludosa Good. (Schk. tab. Vv, n° 403). ` riparia Curt. (Rchb. tab, cezxvun, f. 647). hirta L. (Schk. tab. Uu, n° 108, B). F^ PSP ESL EI ERT. lel Comme on le voit, ces épis composés avaient déjà été figurés sur neuf espèces, soit par Schkuhr; soit par M. L. Reichenbach; et il est vraiment étonnant qu'en les dessinant on ne se soit pas aperçu, avant et aprés M. Roper, de l'anomalie qui accompagne ces épillets daires. On les re [e T. X. (séances) 94 322 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. plus fréquemment vers la base des épis, quelquefois au milieu (C. acuta, Pseudocyperus), plus rarement vers la pointe, où ils font alors paraître les épis bifurqués (C. acuta, Pseudocyperus, paludosa, flacca). Les espèces qui, à Strasbourg et à Arles, présentent le plus fréquemment des épis com posés sont les C. flacca, C. flava, C. OEderi et C. hirta. Sur la dernière, ce cas est si fréquent dans certaines localités (aux mares à chanvre de Geis- polsheim et sur le Scharrach), qu'il est presque impossible d'en trouver un pied sur lequel l'épi inférieur ne le présente pas. C'est toutefois sur le C. flacca qu'il se montre avec le plus de vigueur et aussi avec le plus de variété. J'en possède (de Rabet prés d'Arles, et de la citadelle de Strasbourg) dont les épillets daires portent à des épillets de troisième ordre; mon ami, M. Buchinger, m'en a donné un pied dont l'épi mâle ter- minal porte 22 épillets secondaires; un autre, trouvé par moi, offre sur les deux tiers inférieurs de l'épi mále 41 épillets secondaires, dont le plus court a 8 millimètres de longueur. Sur le même individu, tous les épis femelles sont composés, et les épillets secondaires offrent toutes les combinaisons pos- sibles : entièrement femelles ; femelles à la base et mâles au sommet; enfin entièrement mâles, portant depuis six fleurs jusqu’à une seule. M. H.-W. Rei- chardt ne trouvait de différence entre l'inflorescence anomale de son Carex pracox et l'inflorescence normale du Schenoziphium, qu'en ce que le pro- cessus de ce dernier porte des fleurs mâles, tandis qu'elles. sont femelles sur l'anomalie décrite par lui (op. cif. p. 242); ici, toute différence disparaît, et les épillets de C. flacca sont identiques avec ceux du Schænoziphium. Comme la méme disposition, savoir une fleur mále naissant d'un utricule à cóté de l'ovaire, se présente sur le C. flava, dont les utricules sont fendus, elle est alors identique avec celle de l' £/jna spicata. C'est également sur un C. flacca que j'ai trouvé dans un utricule une exponsion en forme de longue écaille, avec nervure médiane, exactement telle que M. H.-W. Reichardt décrit les processus qu'il a figurés (reproduite ici, fig. 6 et 7), et qui, « au lieu » d'étre cylindrique, était plate, avec une nervure médiane trés-marquée : » Dieser Fortsatz war nie stielrand, sondern immer mehr oder weniger flach » gedrueckt und in der Regel mit einem deutlichen Mittelnerv versehen » (op. cit. p. 239, fig. 1-4), ce qui, à mon avis, indique non plus un prolonge- ment de l'axe, comme M. H.-W. Reichardt semble l'entendre, mais, au contraire, l'écaille fulcrante trés-allongée d'une fleur mâle avortée, supportée par un rachéole trés-court et presque nul. L'extrême fréquence d’épillets naissant dans un utricule m'a fait d'abord supposer qu'au début de l'évolution la fleur femelle des Carez doit constam- ment présenter le rudiment d'un axe secondaire, et mes recherches sur les C. riparia, flacca et distans m'ont ensuite permis de constater que, à l'intérieur de l'utricule déjà reconnaissable, l'axe secondaire est le premier à se montrer sous forme de petit mamelon cellulaire, à cóté duquel, et vers le ` SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1804. 828 dedans, parait presque simultanément un autre mamelon destiné à devenir ’ovaire, et dont le développement fait avorter le premier. J. Gay en avait trés-exactement signalé les traces (op. eit. p. 283), qui se voient longtemps encore aprés la fécondation. Les nombreux sujets que j'ai analysés, soit aux premiers moments de l'évolution, soit à l'état le plus avancé, m'ont laissé voir avec parfaite évidence que l'ovaire conserve, dans les utricules anomaux, absolument la méme position que dans les utricules normaux. Il en résulte qu'il est placé, par rapport à son axe, qui est l'axe secondaire, exactement comme l'ovaire de toutes les autres Cypéracées est placé par rapport à l'axe comun, c'est-à-dire qu'il lui oppose une face (fig. 9, 41, 12), et qu'ainsi chaque épi femelle de Carex est, comme l'avait établi Kunth, un épi com- posé; que l'ovaire ne naît point sur l'axe principal à l'aisselle de l'écaille simple, mais à Vaisselle de l'écaille-utricule sur un axe secondaire, qui ne porte ordinairement que lui, et se développe seulement dans certains cas; que l'écaille-utricule répond exactement à l'ocrea de la base des pédicelles, et l'écaille fulerante à la feuille fulcrante. Il est une coïncidence que je ne puis m'empêcher de signaler à l'attention de mes confrères. J'ai dit que certains épillets secondaires des Carex flacca, flava et autres pré identiq les c d'autres genres (Elyna, Schænoxiphium). Les 2h espèces de Cares sur lesquelles j'ai ren- contré ces anomalies se trouvent toutes dans des lieux que l'homme modifie profondément par des engrais, par le curage des fossés, pàr la présence des troupeaux, de mille manières enfin; et, des innombrables pieds que j'ai vus affectés d'anomalie et que j'ai recueillis, il n'y en a pas un qui ne se soit dé- veloppé sur un terrain nouvellement remué et où la trace des modifications ne ft encore sensible (1). Or, est-il vraiment impossible de concevoir que, en d'autres moments géologiques, avec des circonstances modifiantes devenant per ; ces modifications soient elles-mêmes devenues permanentes, et aient ainsi, par les seules forces naturelles, abouti, non plus seulement à une espèce différente, mais bien à la production de ce que. nous qualifions de genres parfaitement distincts ? 5 Il est temps de revenir à la question posée plus haut, et dont mes récoltes de cette année me permettent la solution : Sur toutes les espèces où s'observe lanomalie des épis rameux, tous les épillets surnuméraires sortent-ils d'un utricule? Oui, constamment, quand ils naissent au-dessus de la base de l'épi, ou à sa base, ou peu en dessous; mais au delà d'un centimètre, ils ne sortent plus d'un utricule avec ovaire, et n'ont le plus souvent qu'un ocrea, ou, si (4) En juillet 1862, sur les remblais récents du chemin de fer entre Strasbourg et Kehl, les tiges de Lolium perenne L. portaient presque toutes des épis rameux; méme fait constaté à Arles, aprés un défrichement, sur le L. rigidum Gaud. En 1865, toutes. les tiges ont, dans les mêmes localités, un épi normal. (Note ajoutée au moment de l'impression.) 324 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'on veut, un utricule sans ovaire, Les épillets surnuméraires de la base des épis mâles ne naissent d'un utricule que dans le cas où l'épi mâle est andro- gyne et où ils sont eux-mêmes androgynes : dans le cas contraire, ils ne sor- tent point d'un utricule, n'ont point non plus d'ocrea, seulement la première écaille m'en a paru vide et opposée à l'écaille fulcrante. Tout ce qui précède ne s'applique qu'aux Carex ayant «un ou plusieurs » épis mâles au sommet de la tige et des épis femelles axillaires», c'est-à-dire à la section « EUCARICES » de la Flore de France (1), mais non à ceux de la section « SCIRPOIDES », qui ont « un épi terminal composé, formé d'épil- » lets androgynes » ou gynécandres. Sur ces derniers, en effet, les rameaux de la panicule, ou, si l'on veut, de l'épi composé, n'ont jamais d'ocrea. Quel- quefois, au-dessus de leur base, et méme à 1 ou 2 millimètres, se montre une écaille vide opposée à l'écaille bractéiforme, à l'aisselle de laquelle ils naissent et qui semble tenir lieu d'ocrea, mais il y a bon nombre d'espéces qui n'en offrent nulle trace, absolument comme font, dans l'autre section, les épillets surnuméraires de la base d'un épi terminal entièrement mâle. Ce n'est pas que, dans cette section, on ne rencontre aussi des épillets sortant d'un utricule; ainsi j'en ai trouvé sur la forme du Carez remota qui a été (1) Les dénominations EucaricEs Godr, (Fl. de Fr. I, p. 404) et LecrrimÆ Koch (Syn. 3* ed. p. 655) font supposer que le nom de Carex a été primitivement imposé aux espèces de cette section, et que les autres espèces n'y ont été adjointes qu'ultérieu- rement et comme éq de l'établi: du genre. Or, c'est précisément le contraire qui a eu lieu. Le mot Carex avait été employé par Virgile, Columelle, Calpurnius, etc., pour dési- gner de grandes herbes, dures, aigués ou piquantes, .. tu post carecta latebas..... +.. Vel acuta carice tectus..... peut-étre de grands Juncus, des Typha, des Sparganium, ou peut-étre méme les brous- sailles arides des bords des páturages, Frondibus hirsutis et carice pastus acuta, ` broussailles que les bergers provencaux appellent encore cariques; puis ce mot avait élé abandonné ou trés-rarement employé. Il fut repris par Ruppius (Fl. Jen. p. 305 ; 1718), par Dillenius (Cat. pl. Giss. append. p. 165; 1719) et par Micheli (Nov. pl. gen. p. 66 ; 1729) pour désigner précisément ce que Ant. de Jussieu (Barrel. Icon. p. 114; 1714) et plus tard Monti (Prod. cat. bon. p. 17; 1719) avaient appelé les Scirpoides, c'est-à-dire les espèces qui « flores masculos et femineos in eadem spica gerunt », et le nom générique Cyperoides avait été consacré par les mémes botanistes, Monti, Rup- pius, Dillenius, Micheli, à désigner les espéces qui « flores masculos et femineos in » distincta spica gerunt» ; voyez aussi Scheuchzer (4grost. pp. 480 et 481) et Linné (Gen. pl. n° 1046; Carex). — Les termes employés par Koch « LEGITIMÆ » et par M. Godron « EUCARICES » expriment le contraire et rompent tout à fait avec la tradition. Il faut rapporter l'origine de cette inexactitude à Palisot de Beauvois qui, dans le mémoire de M. Thém. Lestiboudois (Ess. sur la fam. des Cypér. p. 22 ; 1819), fit mal à propos un genre Vignea des espèces à deux stigmates et à akènes comprimés, et restreignit le genre Carex aux espèces à trois stigmates et à akènes trigones, SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1864. 395 nommée C. azillaris (1), mais deux fois seulement. Des autres épillets ter- nés que j'en ai analysés, les latéraux naissaient directement et sans ocrea à Vaisselle d'une écaille ordinaire; et, sur cette espèce, comme sur celles de la méme section, l'absence d'ocrea est un fait dont je ne me rends pas exacte- ment compte. Le but que je me proposais est atteint, puisque je ne voulais que rappeler l'historique de la question et signaler comme trés-communs et facilement vé- rifiables les faits invoqués à l'appui de la théorie de Kunth. Cependant je ne puis terminer cette note sans dire un mot d'une autre interprétation morpho- logique du méme auteur. Les Cyperus, dont les écailles sont rigoureusement distiques, ont le rachis des épilleis quadrangulaire, excavé vis-à-vis de chaque fleur, comme celui des épis des Triticées, et le long de cette excavation les angles sont aigus, saillauts, ou méme sar leur moitié inférieure dilatés en larges ailes membra- neuses. Kunth regarde ces appendices aliformes comme des décurrences des écailles situées supérieurement : « Squamae 5-9- rarius 3-nervize, basi utra- » que in rhacheolam decurrentes » (Cyper. syn. p. 53)..... Utraque basi » decurrente, hyalino-albida, tardius solubili » (op. cit. p. 65 ad descr. Cyp. Papyri). Link, au contraire, avait considéré les enveloppes florales des Cyperus comme formées de deux valvules dont l'intérieure est soudée au rachis de l'épillet : « Gluma subbivalvis; valvæ exteriores distichæ, interiores » totæ rachillæ adnata... Fimbria rachille est initium corollæ tripetalæ » (Hort. berol. descr. Y, pp. 300 et 301); et aussi: « Valvula interior sæ- » pissime deest nec nisi in Cyperis rachi spiculæ adnata utrinque fim- » briam exhibet, quæ in Papyro superne soluta corollam tripetalam men- » titur» (op. cit. pp. 375 et 376). Je n'aurais pas rappelé cette opinion Si, comme nous l'avons vu plus haut, on ne la trouvait reproduite dans une flore française toute moderne et d'une grande autorité. La con- Séquence de l'interprétation de Link serait que, dans les Cyperus comme dans les Carez, l'ovaire naîtrait non à l'aisselle de l'écaille extérieure, mais bien à celle d'une écaille intérieure qui correspondrait à l'utricule des Cures, et ne s'en distinguerait qu'en ce qu'elle serait soudée au rachis et élargie en ailes, au lieu d'éfre fermée en urcéole; et, dès lors, les angles de cet ovaire devraient étre disposés comme sur les Carex, et à l'inverse des Cypéracées à écaille simple. Or, cela n'est pas, et, sur les Cyperus, l'akéne présente une face au rachis de l'épillet et. son angle impair à l'écaille fulcrante (fig. 13). Cette considération contient encore la réfutation de l'opinion précitée de M. L. Reichenbach et de tous ceux qui, avec cet auteur, voient dans les soies hvpogynes des Scirpus, Eriophorum, etc., les rudiments d'une en- veloppe florale du même ordre que l'utricule des Carex. Rien n'est d'ailleurs (1) Voyez la note sur le C, aæillaris (Bull. Soc. bot. Fr. t. XI, p. 15). 326 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. _plus facile que de suivre et de constater la décurrence de chaque écaille- en ailes latérales sur la moitié inférieure de chaque excavation opposée du rachis, et de reconnaître ainsi que Kunth a encore pleinement raison dans son interprétation. Cela est particulièrement évident, pourvu qu'on s'y prenne de bonne heure, sur les Cyperus longus L., esculentus L. et serotinus Rottb. (1), où les larges décurrences presque embrassantes se prolongent sur la moitié inférieure des bords de l'excavation opposée, s'en détachent ensuite partiellement, à mesure que l'épillet mürit (comme celles du Cyp. Papyrus, qui ont fait illusion à Link en simulant une corolle tripétale), et tombent méme tout à fait en méme temps que les akènes et les écailles fulcrantes. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE VII. Fig. 1. apr d'une tige de Carex à la base d'un pédoncule. a. tige; b. ocrea; c. pédoncule; d. bractée fulcrante. Fig. 2. Ocrea du Cares pallescens. Fig. 3. Diagramme d'une fleur de Scirpus. a. rachis; b. écaille; c. étamines ; d. ovaire. De 4. Diagramme die fleur mâle de Carex rachis; b. étaillé ; c. étamines. dx. 5. Diagramme d'une fleur femelle de Carex. a. rachis ; b. écaille fulcrante; c. écaille-utricule ; d. ovaire. Fig. 6. Copie de la fig. 1 de M. H.-W. Reichardt, p. 238. Utricule du C. præcox duquel sort une écaille. Fig. 7. Copie de la fig. 3 du même. Le même fruit sans l'utrigule, Fig. 8. Carex pallescens; utricule spicifère ; 10 diam. Fig. 9. Le méme dont la moitié de l'utricule a été enlevée : 20 diam. a. rachis de l'épi; b, écaille fulcrante; c. utricule vac d. ovaire ; €. épillet secondaire. Fig. 10. Carex flava ; utricule spicifère. 10 diam. Fig. 44. Le méme, dont la moitié de l'utricule a été enlevée. 10 diam. Fig. 12. Diagramme d'un utricule de Careg d’où sort un épillet secondaire. Mêmes lettres qu'à la fig. 9. Cyperus serotinus Rottb. Descr. et ic. rar. p. 81; 1773 = Cyp. Monti L. fil. Suppl. p. 102; 1781. A l'exemple de Kunth (Cyp. syn. p. 19), j'ai repris le nom de Rottboell : 4° parce qu'il a une priorité de huit ans; 2° parce qu'il reproduit plus fidèle- ment la dénomination que Monti avait d'abord assignée Cyperus serotinus odora- tus, etc. (Prodr. p. 12, tab. I, fig. 2); 3° parce qu'il est certain que la plante de Rottboell est bien celle de Monti, attendu qu'il l'avait recue, à Bologne méme, de Ferd. Bassi, tandis que la méme certitude est loin d'exister à l'égard de la plante de Linné fils. En effet, ce dernier auteur dit . « Culmo tereti..... In India, nunc in Italia » (op. et loc. cit.). Or, Willdenow, aprés avoir exclu le premier habitat, fait avec tonte raison la remarque suivante : « Culmus « est révera kot nec teres, ut docent specimina, figura » bona Monti et d » (Sp. pl. I, p. 286). — Romer et Schultes ne rapportent qu'avec un x SA de doute la plante de Linné fils à celle de Monti, et ils ajoutent que les chaumes sont « non teretes », comme le dit Linné fils, mais «aeutanguli » (Syst. veg. IL, p. 207). Cette erreur dans la description de Linné fils en a engendré d'autres que Kunth signale (Cyp. syn. p. 73), et en présence du doute que fait naître le texte de Linné fils et de la priorité incontestable acquise par Rottboell, je crois que, malgré la notoriété acquise au nom de Cyp. Monti L. f., il y a plus de justice et plus de sûreté à reprendre celui de Cyp. serotinus Rottb, SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1864. 327 Fig. 13. Diagramme d'une fleur de Cyperus serotinus Rottb. a. rachis; b. ovaire; c. étamines; d. écaille; e. décurrence de l'écaille opposée expirant vers la base de la fleur; f. décurrences aliformes vers le milieu de l'excavation opposée à la fleur. MM. les Secrétaires donnent lecture des communications sui- vantes, adressées à la Société : NOTICE SUR PLUSIEURS PLANTES NOUVELLES POUR LA FLORE DE MONTPELLIER d ET DE L'HÉRAULT, par M. Henri LORET. SECONDE PARTIE (1). (Montpellier, 18 novembre 4864.) Je viens achever la liste des plantes dont les herborisations du docteur Thé- veneau ont enrichi la flore de Montpellier, et que je n'avais pu jusqu'ici voir et étudier suffisamment pour compléter un article commencé depuis long- temps. Anthemis nobilis L. — Béziers. Gnaphalium silvaticum L. — La Salvetat. Hypocheris maculata L. — Saint-Pons. Jasione perennis L. — L'Espinouse. Campanula patula L. — La Salvetat. Phyteuma spicatum L. — Rosis, au-dessous du Caroux. Gentiana lutea L.. — Bois de la Blanque, au-dessus de Saint-Pons. Menianthes trifoliata L. — L'Espinouse, prés Cambon. Verbascum Lychnitis L. — Bois de Sérignan, prés Saint-Pons. Veronica serpyllifolia L. — Rosis, entre le Caroux et Lamalou. V. montana L. — Bois de la Blanque, au-dessus de Saint-Pons. Melampyrum pratense L. — Bois de Sérignan, près Saint-Pons, où l'a trouvé aussi M. Barthez. Digitalis purpurascens Roth. — Route d'Hérépian à Saint-Gervais , au mi- lieu des D. purpurea L. et D. lutea L. Lamium hybridum Vill. — Raissac, au bord de l'Orb. (4) Voyez le Bulletin, t. X, p. 375. Dans la relation d'une excursion botanique au mont Caroux publiée dans le Bulletin, t. IX, p. 579, il est dit que les eacursions du docteur Théveneau m'ont été l'objet d'aucune publication écrite et, page suivante, que les découvertes du méme botaniste n'ont point été publiées. La pagination du Bulletin pourrait faire croire plus tard que mon article relatif aux dé de M. Th é i (Bull. Soc. bot. de Fr. t. X, p. 375, n° 6 de 1863), est postérieur à celui qu a publié M. Planchon dans le n° 9 de 1862. Je crois utile de faire observer qu'il n'en est point ainsi; car l'impression du n° 9 de 1862 a été retardée, et ce numéro qui renferme lar- : ticle de M. Planchon n'a été publié qu'après le n° 6 de 1363 où se trouve la première partie de ma notice sur les découvertes du docteur Théveneau. 328 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Scutellaria minor L. — La Salvetat. Kochia prostrata Schrad. — Nissan, au Pas-du-Loup. Euphorbia dulcis L. — Saint-Gervais. E. terracina L. — La Guiole, près Lésignan. Tulipa Clusiana DC. — Moissons sur la rive droite de l'Orb à Combegrasse, près Béziers. Allium fallaz Don. — Graissessac. Erythronium Dens canis L. — L'Espinouse ; trouvé aussi à Saint-Pons par M. Barthez. Bellevalia romana Rchb. — Prairies de Cers et de Portiragnes. Paris quadrifolia L. — Bord du Divès, à la Salvetat. Crocus multifidus Ramond. — Saint-Pons, où l'a trouvé aussi M. Barthez. Luzula multiflora Lej. 3 pallescens G. G. — L'Espinouse. Carex remota L. — Béziers. C. pulicaris L. — Tourbières du Caroux. C. stellulata Gaud. — Le Caroux. Alopecurus utriculatus Pers. — Béziers, au champ de manœuvre, Leersia oryzoides Sol. — Béziers, au bord du canal. : La plupart des espèces dont je viens de parler se trouvent également dans les Pyrénées, dans les montagnes de l'Aude, du Tarn, de l'Aveyron, sur le plateau central et dans les Cévennes. Elles paraissent être chez elles ici au méme titre, et l'on risquerait fort de se tromper en voulant leur assiguer une autre origine, Quelques-unes d'entre elles seulement peuvent donner lien à des observations particulières. L'Euphorbia terracina L., disséminé çà et là, - assez près de la mer Méditerranée, ne paraît point dépaysé au lieu où nous l'avons mentionné. Le Tulipa Clusiana, qu'on a indiqué dans les champs cultivés de Toulouse et de Bourg (Gironde), où il est peu abondant comme chez nous, n'est commun que dans la Provence. L'aire de dispersion, en France, du Zellevalia romana est peu régulière ; mais il pourrait nous venir du bassin de la Garonne. L Alopecurus utriculatus du champ de manœuvre de Béziers, localité fort suspecte, est surtout une espèce de l’est. Le Crocus multifidus de Saint-Pons est pyrénéen , et le Kochia prostrata de Nissan ne peut avoir là d'autre origine que les Pyrénées-Orientales, où je l'ai vu en très-grande abondance. Toutes les belles découvertes dont je viens de parler prouvent que les bo- tanistes de Montpellier ont peu, ou mal, exploré jusqu'ici la partie occidentale de l'Hérault. 11 en est de méme du nord-ouest ct du nord, que les succès de M. Théveneau m'ont porté à visiter cette année, et d’où j'ai rapporté qua- rante-huit espèces nouvelles pour notre département, résultat inespéré de promenades trés-bornées. Tout cela doit exciter le zèle des botanistes de SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1864. 329 Montpellier, qui croyaient trouver à peine de quoi glaner dans un pays qui leur offre encore une abondante moisson (1). SUR DEUX ESPÈCES DE FESTUCA L. emend. ( SCLEROPOA Griseb.) ET SUR UNE NOUVELLE STATION DU CYTINUS HYPOCISTIS L. var. KERMESINUS Guss., par ME. le docteur P. ASCHERSON. (Berlin, 34 mars 1864.) Le Festuca divaricata Desf. (Seleropoa divaricata Parl. )est-il vraiment une espèce française ? C'est un. probléme dont je r le la recherche à nos confréres du midi de la France, que de constater sa présence aux plages fran- çaises de la Méditerranée. Voici un fait que je peux signaler à l'égard de cette question: Ayant récolté cette Graminée sur la plage de S.-Efisio-di-Pula près de Cagliari (où je crois l'avoir trouvée le premier en Sardaigne), je con- frontai ma plante avec l'herbier royal de Berlin. J'y ai trouvé deux échan- üllons superbes étiquetés de la main de Delile tout simplement : « Festuca divaricata Monspelii». En outre, l'herbier de Kunth, qui fait maintenant partie de l'herbier royal, contient deux spécimens rapportés du Port-Juvénal à deux reprises différentes et par deux botanistes divers, savoir : en 1827, par Requien, et, en 1830, par M. Bentbam. I! est possible que la plante de Delile provienne de la méme localité, mais je crois plus vraisemblable qu'elle a été trouvée sp ée, en idé que Delile, sans doute, aurait indiqué plus. précisément la station, s'il avait récolté la plante dans des conditions aussi exceptionnelles que celles du Port- Juvénal. Au reste, je ne vois aucune raison pour douter de l'indigénat fran- çais d'une plante qui habite une station plus avancée encore vers le nord, savoir les environs de Fiume sur le littoral hongrois, où elle est indiquée dans le Synopsis de Koch. Néanmoins, je ne trouve pas cette espèce dans l'ouvrage classique de MM. Grenier et Godron, pas même parmi les espèces exclues. Elle a été seulement notée par M. Godron, dans son Florula Juve- nalis (Nancy, 1854), p. 112, sous le nom de Sclerochloa articulata Lk. Cette plante appartient au groupe Scleropoa Griseb., qui, quoiqu'il soit bien reconnaissable par son port particulier, ne se distingue point du genre Festuca par des caractères tranchés; d’un autre côté, ce groupe se rap- (4) M. Barthez, pharmacien à Saint-Pons, vient de confirmer mes idées à cet égard, en m'adressant le Dianthus velutinus Guss. qu'il vient de découvrir prés de Saint-Pons et qu’on peut considérer comme nouveau pour la France. Ce zélé botaniste a en outre re- cueilli, dans son pays, le Fritillaria pyrenaica L., le Simethis bicolor Kunth, et une plante qui se relie à notre flore de l'Ouest, le Gagea bohemica Schult. Le Scilla bifolia L. et le Lysimachia nemorum L., trouvés i! y a trente à quarante ans, à l'Espinouse, le premier par le pharmacien Rouviére, le second par le jardinier en chef Millois, ont été recueillis également dans la méme région par M. Barthez. 330 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. proche beaucoup du véritable genre Sclerochloa de Palisot de Beauvois (S. dura et S. procumbens) et du groupe HeleocAloa Fr. (Atropis Rupr.), dont il ne saurait être séparé par des caractères floraux importants, sauf par le caryopse adhérent, qui est libre dans les Æeleochloa. En tout cas, ce dernier groupe s'éloigne beaucoup plus du vrai genre Glyceria R. Br., par ses lodicules bifides, ses stigmates à peu prés sessiles, caducs, composés de poils simples; caractères qui sont précisément ceux du genre Festuca. Un carac- tére végétatif, dont l'importance a été constatée par M. A. Braun, mon illustre maitre, vient encore se joindre à ces différences considérables des organes reproducteurs : toutes les espèces véritables du genre Glyceria, qui ont des lodicules entières, des styles distincts persistants et des stigmates à poils ra- meux, sont à la fois pourvues de gaînes closes, qui sont fendues à peu près jusqu'à la base dans les Heleochloa, comme dans les Festuca et dans la plupart des Graminées. C'est donc avec raison que Kunth, mon célèbre et regretté compatriote, a fait rentrer les espèces du groupe Heleochloa dans le genre Festuca. J'ai trouvé également en Sardaigne, sur la plage de la Scaffa, distante seu- lement de quelques minutes de chemin de la capitale de cette île, une forme bien singulière du F. maritima (L.) DC., espèce très-voisine du F. diva- ricata. C'est une forme rabougrie, naine, dont l'inforescence est réduite à une simple grappe spiciforme composée de deux ou trois épillets, d'une structure tout à fait analogue aux rameaux de la panicule normale de cette Graminée. C'est seulement après de grands détours que je suis parvenu à la détermination correcte de cette petite plante, que je prenais d'abord pour une forme maigre du F. rottbellioides Kth (D ia loliacea Nyman, Poa loliacea Huds.). Je propose donc le nom de F. maritima (L.) DC. var. lo- liacea Asch. pour cette plante paradoxale. Je n’en possède qu'un seul échan- tillon, trouvé, après mon retour à Berlin, adhérent à une autre plante; par conséquent, je suis hors d'état de constater si cette forme singulière est fré- quente ou rare, bien que la première supposition me paraisse beaucoup plus vraisemblable, -ayant é des formes anal de quelques autres Gra- minées dans les sables maritimes de Cagliari. Au reste, j'ai observé quel- quefois des chaumes tardifs de touffes, d'ailleurs normales, présentant cette inflorescence appauvrie; mais l'échantillon en question ne porte que des grappes simples, quoiqu'il ait été cueilli en pleine floraison le 9 mai 1863. Quant à la forme de Cytinus (var. kermesinus) si bien décrite dans un des derniers travaux de feu M. J. Gay (1), j'en puis ajouter une nouvelle station, qui relie la localité française aux stations siciliennes. C'est encore (1) Voyez le Bulletin, t. X, p. 340. SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1864. 331 l'autre grande ile italienne qui compte cette plante remarquable parmi ses richesses végétales. Nous étions à peu prés au courant de cette question, telle qu'elle était avant les études de M. Gay, M. Gennari, le savant et aimable représentant des sciences naturelles dans cette ile, ayant fixé notre attention sur le passage de l'ouvrage de Gussone cité par M. Gay, et ayant discuté avec nous la vraisemblance de la décou verte éventuelle de cette plante en Sardaigne. Cependant nos recherches dans la partie sud et sud-ouest de l'ile ne furent point couronnées de succès, quoique la forme normale du Cytinus Hypo- cistis abonde dans quelques localités de ces régions, comme à la Maddalena (prés de Cagliari) et prés des mines de Gennamari et d'Ingurtosu. Nous l'avons observée toujours sur les racines des Cistus salvifolius et monspe- liensis. Ce fut dans les euvirons de celte dernière mine que je trouvai le Cytinus dans un endroit bien singulier. Un petit rocher isolé, qui s'éléve au milieu de vastes amas de décombres, à peu prés dépourvus de toute végé- tation, témoins éloquents des efforts des mineurs romains, portait un seul ar- brisseau de Cistus monspeliensis, qui, à son tour, nourrissait un pied de Cyti- nus bien développé. Il est impossible d'imaginer une autre explication de la présence du Cistus et de son parasite, que le transport des graines de l'un et de l'autre par des oiseaux. En effet, la pulpe visqueuse qui renferme les graines du Cytinus rappelle le fruit du Viscum, dont la nature a confié les semis aux chantres ailés de nos forêts. Mais, pour revenir à notre variété kermesinus, cette. belle trouvaille devait être faite au centre de l'ile. En nous promenant aux environs du village d'Aritzo , dont la situation pittoresque au milieu d'une forêt de Châtaigniers gigantesques serait un. objet digne de l'admiration des touristes, si les tou- ristes visitaient la Sardaigne, mon ami M. Reinhardt trouva un pied de Cy- tinus qui le frappa dès le premier instant par ses bractées cramoisies et par ses fleurs blanchâtres. Il me montra sa trouvaille, et c'est malheureusement tout ce que je puis dire sur cette plante, parce que cet échantillon précieux ne s’est pas retrouvé à l'arrivée de notre récolte à Berlin, Par suite de cette perte regrettable, je ne puis vérifier le caractère le plus important, c'est-à-dire les fleurs glabres, caractére dont nous devons la connaissance à la sagacité de M, Gay. Mais je ne doute nullement que ce ne soit bien la plante de Gus- sone, comme nous l'avons toujours pensé. La plante nourriciére était sans doute le Cistus villosus; nous n'avons point observé d'autre espèce de ce genre aux environs d'Aritzo. Cette station est. d'ailleurs remarquable par son voisinage de la limite supérieure de la présence du genre Cistus en. général. La hauteur n'en était que de 100 à 130 mètres au-dessus d'Aritzo, village situé (suivant M. le comte de la Marmora) à une altitude de 817 mètres. Ce n'est que jusqu'à cette limite que nous avons rencontré quelques individus du Cistus villosus, en montant au Gennargentu. Lors de notre séjour à 532 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Aritzo, du 27 au 29 juin 1863, quelques arbrisseaux étaient encore ornés de leurs fleurs roses. M. Cosson fait à la Société la communication suivante : DESCRIPTION DE DEUX ESPÉCES NOUVELLES D'ESPAGNE, par M. E. COSSON. SAXIFRAGA CONIFERA Coss. et DR. in Bourgeau PZ. Esp. [1864] n. 2727. Caudiculi numerosi, perennantes, prostrati , breves, dense cæspitosi, inferne foliorum emarcidorum vestigiis donati, supra rosulam foliorum den- siusculam caule florigero terminati vel gemmas 1-5 sessiles vel pedunculatas € foliis densissime congesto-imbricatis -efformatas anno sequente in rosulas florigeras explicandas emitentes gemma media terminali lateralibus ex axillis superioribus ortis. Folia rosularum subpatentia, caulina erecto-patula, cæ- tera erecta vel imbricata, inferiora emortuo-emarcida sed immutata, omnia indivisa, sessilia, oblongo- vel l lato-linearia, pidato-aristata, coria- cea, crassiuscula, facie utraque planiuscula nervis obsoletis, ad marginem et apicem non impresso-punctata, margine breviter ciliata. Gemme pro ratione plante magne, oblongo-subconoideæ, foliis nervo medio herbaceo excepto tenuiter membranaceo-scariosis acute carinatis margine denticulato longis- sime arachnoideo-ciliatis. Caules erecti, 5-10 centim. longi, interdum flexuosi, paucifolii, superne densius pubescenti-glandulosi, apice cymoso- corymbosi cyma laxiuscula 3-9-flora. Calyx pubescenti-glandulosus, longe gamosepalus, infandibuliformi-campanulatus tubo demum urceolato, ovario adnatus, persistens , laciniis erectis ovato-triangularibus mucronatis post anthesim tubo paulo brevioribus demum subdimidio brevioribus. Petala — Octava die Julii 4864 jam fructifera et fere emarcida inventa. In fissuris rupium calcarearum regionis subalpinæ in Hispaniæ provincia Legionensi, ad cacumen montis Pico de las Corbas prope monasteriun Arvas a cl. Bourgeau detecta. Le S. conifera doit être placé dans la section Dactyloides Tausch (Ser. in DC. Prodr. IV, 23), à côté du S. hypnoides L., qui croit aussi en Espagne et se rencontre à une localité voisine, le Pico de Arvas (DR. PI. Astur. exsicc. n. 327). — Le S. hypnoides diffère de notre plante par les rejets plus gréles et plus longs, dépourvus de bourgeons ou à bourgeons assez grêles oblongs-lancéolés ou lancéolés naissant la plupart à l'aisselle de feuilles espacées, et par les feuilles longuement pétiolées et la plupart palmées 3-5- fides. — Le S. spathulata Desf. se rapproche du S. conifera par les feuilles ordinairement toutes ou la plupart indivises, mais il en est distinct par les feuilles obovales ou subcunéiformes ] g tténuées en pétiole, par les bourgeons beaucoup plus petits subglobuleux, par les divisions du calice obtuses, etc. SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1864, 333 ALISMA ALPESTRE Coss. in Bourgeau 2%. Esp. |1864] n. 2726. Caudex brevissimus, fibras radicales numerosas gracillimas emittens. Caules submerso-natantes vel radicanti-stoloniformes, ad nodos fibras radicales folia 2-3 vel plura floresque 1-3 emittentes, subfiliformes, 5-20 centim. longi. Folia radicalia limbo donata, rarius ad petiolum linearem ( phyllodium) complanatum redacta, longissime petiolata petiolo inferne latiore superne attenuato, //bo elliptico vel oblongo utrinque rotundato trinervio nervo medio crassiore; caulina multo minora, brevius petiolata. Flores minuti. Pedunculi axillares, foliis sepius breviores, demum subarcuati. Perianthii phylla interiora petaloidea, pallide. roseo-lilacina, exterioribus subdimidio longiora. Carpella 7-16 in receptaculo parvo subgloboso Jaziuscule capitata, parva, obionga utrinque attenuata, apice stylo recto persistente longiuscule acaminato-rostellata, a latere compressiuscula, fetragona nempe quadricos- tata costis prominentibus dorsum ventrem et facierum. lateralium partem mediam obtinentibus, rarissime ventre subbicostato pentagona, faciebus late- ralibus inter costas convexiusculis , pericarpio submembranaceo lazo. Semen oblongum, majusculum, eve, nitidum. — Octava die Augusti. 1864 floriferum et fructiferum lectum. ) qun In Hispaniæ provincia Asturica regionis alpestris incola, uempe in rivulis et ad rivulorum margines paludosos, cum Saxifraga stellari, Drosera rotundi- folia, Angelica pyrenæa, etc. Crescens. In declivitate meridionali infra fauces Puerto de Leitariegos dictas a cl. Bourgeau detectum. j L'A. alpestre tient, pour ainsi dire, par son port et ses caractères, le milieu entre A. ranunculoides et l'A. natans. — Il diffère de PA. ranun- culoides, dont il rappelle par son port la variété repens (A. repens Lmk, Cav.), par les feuilles arrondies aux deux extrémités, et non pas aigués ; par les fleurs à divisions intérieures du périanthe beaucoup plus petites; par les carpelles plus gros làchement disposés en téte et seulement au nombre de 7-16, et non pas très-nombreux et disposés en tête compacte ; oblongs atté- nués aux deux extrémités, et non pas obovales-oblongs; plus longuement prolongés en bec par le style ; à ventre caréné trés-rarement à deux côtes et à peine canaliculó, et non pas à ventre canaliculé ; à faces latérales un peu convexes portant la côte vers leur partie moyenne, et. non pas planes ou - Concaves portant la côte vers le bord inférieur ; par le péricarpe plus mince; par la graine plus grosse lisse, et non pas striée transversalement et longitu- dinalement. —- Il diffère de l'A. natans, dont il est plus voisin par la forme des feuilles, par les feuilles radicales plus rarement réduites à un phyilode linéaire; par les pédoncales beaucoup plus courts et surtout par les carpelles oblongs atténués aux deux extrémités droits ordinairement tétragones, et non pas oblongs arqués marqués de cótes nombreuses; par le péricarpe lâche, et non pas appliqué sur la graine; par la graine plas courte presque droite, ° et non pas arquée. 334 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. . M. Bescherelle fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LE BARBULA RURALIS Hedw. ET SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE (DARDULA RURALIFORMIS Besch.) DU MÊME GENRE, par M. Émile BESCHERELLE. Le Barbula ruralis Hedw. (Bryum rurale L., Tortula ruralis Schwægr., Syntrichia ruralis Brid.), une des Mousses les plus répandues et qu'on rencontre indifféremment sur les arbres, sur les toits et sur la terre calcaire ou siliceuse, depuis la zone méditerranéenne jusqu'à la région glaciale, peut paraitre assez connu pour qu ’il ne soit es utile d'en faire aujourd'hui l'objet d'une nouvelle détermi . Ge[ , on que tant de variations dans ses formes, queje me suis souvent demandé si chacune de ces formes n’était pas une espèce ou, au moins, une variété distincte. Ainsi, si l'on se reporte à la description des auteurs pour étudier des échantillons de Barbula ruralis récoltés sur des sables, on est dés l'abord arrêté par un caractère important, l'émarginauon du sommet de la feuille, qui manque dans les feuilles de ces échantillons. Mais cette différence n'est pas la seule, comme je me propose de le démontrer ci-après. Tous les auteurs qui, depuis Linné, ont écrit sur les Mousses, donnent aux feuilles du Z. ruralis les caractères suivants : Bryum rurale, unguiculatum, hirsutum (Dillen, Muse. p. 352). Foliis oblongis, obtusis, piliferis (Schwægr.). Folia caulina..... plus minus..... oblongo-obtusa, nervo in aristam elon- gatam valde dentatam hyalinam producto (C. Mueller, Syn. Musc. I, p. 640). Folia..... oblonga et oblongo-elongata, apice valde rotundato, medio emarginato aristaque e costa proveniente longa flexuosa incana spinosis- sima instructa (Schimp. Syn. Musc. p. 191). D'après ce qui précède, le Zarbula ruralis a toujours des feuilles ongui- culées, obtuses, émarginées au sommet, et une nervure se continuant en un poil hyalin trés-denticulé. Je ne sais s'il en est ainsi en Allemagne et en dehors de la France, mais je puis affirmer qu'en France c'est le cas le moins fréquent, et l'on ne trouve l'émargination très-accentuée que dans la variété B rupestris et dans les échantillons de la forme-type récoltés sur les toits et sur les pierres calcaires. - Dans la plupart des échantillons que j'ai observés, j'ai remarqué que le limbe a une tendance à remonter le long du poil, comme dans les feuilles acuminées; que les papilles sont tantôt trés-grosses, tantôt très-fines ; que le poil lui-même présente souvent des variations, soit comme serrulature, Soit comme couleur, soit enfin comme longueur. Dans tous ces échan- tillons, les feuilles caulinaires supérieures des tiges archégoniferes sont cuspi- dées, non émarginées au sommet, à bords recourbés depuis la base jusque vers la partie supérieure où le limbe, plan en cet endroit, se continue le long SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1864. 335 du poil en une membrane subscarieuse denticulée, offrant des cellules hya- lines plus allongées que dans les autres parties de la feuille. Le poil, tantót réduit à un mucron, tantôt très-allongé, est plus ou moins denticulé et rouge- jaune dansles deux tiers de sa longueur. Les feuilles périchétiales, semblables | d'ailleurs aux feuilles caulinaires, sont toutefois plus grandes, dressées, plis- sées, à poil plus long, tantôt hyalin dès le sinus de la feuille, tantôt rouge ou jaunâtre jusqu'aux deux tiers de sa longueur. Mais le caractère le plus éloigné de la forme-type s'est trouvé sur les plantes récoltées dans les sables désagrégós, à Fontainebleau, à Épernon, et sur les dunes de sable de, l'Océan, de la Manche et de la mer du Nord. Sur les dunes de Calais, de Dunkerque, le Barbula ruralis forme d'immenses tapis noirátres, brûlés par le soleil et l'air vif qui vient du large; dans ces condi- tions, la plante devrait présenter un port rabougri, différent de celui des mêmes plantes qui viennent habituellement dans les forêts. C'est le contraire qui a lieu. Les touffes sont trés-láches, les tiges trés-longues, dressées après la pluie, couchées à droite ou à gauche par la sécheresse. Au milieu des touffes de cette forme remarquable, se développe la forme- type, très-différente comme aspect de la premiere et offrant des tiges courtes et des feuilles émarginées. Ces deux formes, venues dans les mémes con- ditions, ne peuvent donc pas appartenir à la méme espèce, et je suis porté à croire, d’après des échantillons que je dois à l'obligeance de M. Durieu de Maisonneuve et d’autres botanistes , que ce sont deux espèces distinctes, On trouve bien, comme je l'ai dit plus haut, des échantillons de Barbula ruralis dontle limbe des feuilles a une tendance à s'allonger le long du poil, mais, nulle part, je n'ai rencontré d'intermédiaire entre cette forme, déjà un. peu éloignée du type, et la forme des sables de Dunkerque, qui est au type dans le méme rapport que le Barbula membranifolia l'est au B. chloronotos. J'ai toujours trouvé les caractères ci-dessus désignés constants dans la même localité, et je n’ai remarqué de différence sensible que dans la fructi- fication de la plante. Ainsi, pendant que cette Mousse fructifie en abondance sur les dunes de Dunkerque et ne se rencontre que très-raremeni fructifiée à Calais et sur les dunes de Saint-Quentin-en-Tourmont (Somme), elle est toujours stérile dans les endroits boisés, à Fontainebleau, à Épernon, à Saint- Maur prés Paris et à Angers. Les différents caractères que m'a offerts la forme dont il s'agit m’amè- nent donc à l'élever au rang d'espèce sous le nom de Barbula ruraliformis, qui rappellera sa ressemblance avec le B. ruralis Hedw. La diagnose sera la suivante : BARBULA RURALIFORMIS Nob. Planta dioica, procerior, longe lateque cæspitosa ; cæspites rufescentes superne virides. Folia caulina acuminata, apice scariosa, denticulata, haud 330 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. emarginata, aristaque e costa prominula longa v. longissima flexuosa inferne luteo-rubra superne incana spinosa instracta; folia perichztialia stricta subamplexicaulia, plicata. Capsula erecta, sæpe incurva, sicca longitudinaliter striata, in pedicello longo basi sinistrorsum, hinc usque ad capsulam valde dextrorsum torto ; peristomium ut in Barbula rurali. Flores masculi cæspites proprios efficientes ; folia perigonalia intima ecostata, externa haud emarginata sed obtusa v. subapiculata; paraphyses elongatæ subclaviformes. — Fruct. matur. vere. Habitat. In. sabulosis disgregatis prope Fontainebleau, Épernon, Saint- Maur, sterilem vidi; in arenosis maritimis prope Dunkerque, Calais, fructi- feram legi; prope Ze Verdon (Gironde) a cl. Durieu de Maisonneuve de- tecta; Barré, Angers (H. de la Perraudière). M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture de la communica- tion suivante, adressée à la Société: NOTE SUR UNE NOUVELLE LOCALITÉ OU FLEURIT LE SAXIFRAGA FLORULENTA Mor., par Mf. le comte Paul de SAINT-ROEERT. (Turin, 44 novembre 1864.) Jusqu'ici le Sazifraga florulenta Mor. n'avait été rencontré en fleur que sur les roches gneissiques qui entourent W. D. delle Finestre, dans le bassin du Var. Il est vrai que des rosettes de cette belle espèce avaient été retrouvées dans quelques autres localités, par exemple par M. John Ball au Vallasco, au-dessus des bains de Vaudier, mais toujours sans fleurs. Au commencement du mois d'aoüt de cette année, en parcourant les Alpes maritimes, j'ai été assez heureux pour recueillir cette curieuse espèce en fleur sur le versant italien, dans une nouvelle localité que je m'empresse de signa- ler à la Société botanique de France qui a bien voulu m'admettre dans son sein. En partant du village d'Zntrague (alitude, 910 m.; 25 kilomètres de Coni), où se réunissent les nombreux torrents qui descendent du côté sep- tentrional de la Cima dei Gelas et des cimes voisines, les plus élevées des Alpes maritimes, si l'on remonte le Gesso, qui vient du col delle Finestre, on retrouve à droite, à une heure au -déssus de ce village, une vallée secondaire, appelée de la Ruina, qui conduit à un lac de la Ruina (altitude, 1560 m.; trois heures d'Zntraque). On gravit ensuite en une heure un escarpement ` qui le sépare d'un lac supérieur, dit de Zrocan. Entre les deux lacs, il existe une petite plaine nommée Chiot della Ruina (altitude, 1910 m.), de laquelle part un chemin de mulet tracé pour les chassés royales au chamois. Ce chemin conduit, par le col de l'Orosa, aux bains de Vaudier, en passant SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1864. 337 entre les deux montagnes : l'Orosa et la: Rocca dell" Argentera; à ganche du chemin se dressent des rochers escarpés appartenant à l'Argentera, C'est sur ces rochers que fleurit le Saxifraga florulenta Mor., à l'altitude d'envi- ron 2500 métres au-dessus du niveau de la mer. L'itinéraire que je viens d'indiquer est celui que j'ai suivi en venant de Coni. Si l'on voulait se rendre à la méme localité en partant de Nice, le plus court chemin serait de remonter la Vesubia jusqu'à. Saint-Martin-de- Lantosca, traverser le col delle Finestre (altitude, 2480 m. ), descendre au Praiet (altitude, 1810 m.), en tournant à gauche, monter au col de Fenes- trelle (altitude, 2510 m.), et ensuite descendre au Chiot della Ruina, dont j'ai parlé ci-dessus. Celui qui voudrait profiter le plus longtemps possible de la route carrossable pourrait arriver à cette nouvelle localité du Saxifraga florulenta en passant par les bains de Vaudier. En deux heures quarante minutes, quatre fois par jour, on va de Turin à Coni par le chemin de fer. Ensuite 40 kilomètres de bon che- min de voiture vous conduisent aux bains de Vaudier. De cet endroit, on peut arriver en 2 heures 30 minutes au col deT Oros par un-bon chemin de mulet. Tant à N. D. delle Finestre qu'au col de l'Orosa, j'ai trouvé beaucoup de rosettes du Sazifraya florulenta sans fleurs, des rosettes fleuries, des plantes desséchées de l'année précédente et encore debout, et enfin des rosettes flétries (dont la tige florale s'était détachée), contractées en boule parmi les pierres au bas des rochers. Yl parait que le développement du Saxifraga florulenta a quelque rapport avec celui des Agave, c'est-à-dire qu'il ne fleurit que fort longtemps aprés sa naissance, lorsqu'il a accumulé la provision nécessaire de substance pour fructifier. Aussitôt après la floraison et la fructification, la mort arrive, Avec le temps, la tige fructifère se détruit, et enfin la rosette se détache du rocher, et roule avec les pierres dans les ravins, où on la retrouve toute noircie, sous forme globuleuse. Cette curieuse plante pousse dans les fentes de rochers presque verticaux : quelquefois à Ja partie inférieure de rochers qui surplombent, Comme la rosette est parallele à la surface du rocher et que le pédoncule tend à monter verticalement, jl s'ensuit que l'axe de l'inflorescence forme généralement un angle assez aigu avec le plan de la rosette, et que, de plus, il est légèrement courbé et tourne sa convexité vers le bas. Les fleurs sont disposées en une grappe définie. Le pédoncule, les pédi- celles, les bractées, les calices sont entierement couverts de poils. glanduleux visqueux, qui se colorent d'une teinte rose de plus en plus intense, à mesure que la floraison s'avance. Les pétales sont. d'un rose pále. En ne considérant que?’ ble de l'infl ; la coloration des plantes que j'ai trouvées varie du ‘vert mêlé de rose très-pâle, presque blanc, au vert mêlé de rose intense presque pourpre. T. XL (séances) 22 338 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La seule diagnose qu'on possède, à ma connaissance, de cette plante est celle de Moretti (1), diagnose reproduite littéralement par De Candolle, dans son Prodromus (t. IV, p. 20). On n'y fait point mention d'une particularité sur laquelle je crois devoir attirer l'attention des botanistes. Tandis que, dans toutes les Saxifragées, l'ovaire est formé de deux carpelles et se termine par deux cornes divariquées, dans le Saxifraga florulenta l'ovaire est formé de trois carpelles adhérents à la base, mais parfaitement distincts et divergents au sommet. Mais il n'appartient pas à un commençant en botanique tel que moi de discuter sur la portée de ce caractere relative- ment à la classification de cette espèce. Comme quelques membres dela Société pourraient avoir le désir d'exa- miner cette plante, je me fais un plaisir d'envoyer à la Société quatre échan- tillons de dimensions diverses, recueillis par moi sur les rochers de l'Argen- tera, au col de l’Orosa. ` M. le Secrétaire général donne lecture de la lettre suivante, qui lui a été adressée par M. Bouteille : ; LETTRE DE M. BOUTEILLE A M. DE SCHENEFELD. l Magny-en-Vexin, 24 novembre 1864. J'ai l'honneur de vous adresser par la poste une petite boite dans laquelle vous trouverez un pied d'Orobanche Hederæ que j'ai récolté aujourd'hui méme. La végétation tardive de cette plante est d'autant plus extraordinaire qu'ici le thermomètre est d du, il y a déjà quelques jours, à 6 degrés au- dessous de zéro. : J'ai voulu ajouter à mon envoi quelques échantillons de Thlaspi mon- tanum L., récoltés le 24 avril dernier, dans les bois dela Roche-Guyon, vis- à-vis du Petit-Roconval, à la localité méme où vous avez le premier décou- vert cette plante en 1849, Vous y trouverez encore quelques ergots accompagnés de leurs Claviceps purpurea; ils proviennent d'une abondante récolte que j'ai faite de ce curieux Champignon en 1857. Les ergots ont été récoltés sur les plantes suivantes : Secale cereale, Tri- ticum vulgare, Brachypodium silvaticum, Lolium perenne et Calamagros- tis Epigeios. Si quelques-uns de nos confrères s’occupant de cryptogamie désirent avoir de ces Claviceps, ils peuvent s'adresser à moi, et je serai heureux de pouvoir leur en envoyer (2). (4) Tentativo diretto ad illustrare la sinonimia delle specie del genera Saxifraga, dans le Giornale di fisica, chimica, etc., dei prof. Configliacchi e Brugnatelli. Pavie, 1824. (2) M. Bouteille avait placé dans cette lettre (sans explication) deux feuilles de Noyer portant le Gymnosporium leucosporum Mont. (Note de M. de Schænefeld.) SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1864. . 839 M. Chatin met sous les yeux de la Société des échantillons anor- maux d'Anagallis phœnicea qui lui ont été envoyés par M. Kirsch- leger, et donne lecture de l'extrait suivant de la lettre qui accom- gnait cet envoi : LETTRE DE Mi. KIRSCHLEGER A M. CHATIN. Strasbourg, novembre 1864. +.. Voici maintenant une nouvelle note sur les monstruosités de l’Anagallis phænicea, Je joins à cette lettre quelques exemples très-remarquables que je vous prie de montrer à M. Brongniart qui, en 1845 je crois, a publié dans les Annales des sciences naturelles, une notice sur le méme sujet. La virescence est plus que complète pour les sépales et pétales. Les étamines se trouvent encore à l'état naturel, moins le pollen, et la capsule est évi- demment formée par cinq carpophylles connivents, à bords soudés, et l'ensemble se termine par une pointe aiguë sans trace de stigmate, En fen- dant ce syncarpe vert du haut en bas, on trouve au fond de petites folioles qui me semblent être une simple diaphyse, c'est-à-dire une continuation de l'axe floral, émettant des feuilles au lieu d'ovules. Vous verrez encore que ce sont les toutes dernières fleurs, aprés la déhiscence des capsules sur l'axe inférieur, qui se métamorphosent d'une maniére rétrograde en feuilles de végétation; mais ici, comme ordinairement, ce sont les étamines qui résistent le plus longtemps au torrent métamorphique , tandis que les carpophylles sont facilement entraînés. Je viens de recevoir de M. Cramer, professeur de botanique à Zurich, un long mémoire sur les virescences en général et sur les métamorphoses des placentaires et des ovules dans les fleurs chloranthiées. Ce mémoire se recom- mande à M. Brongniart, attendu que M. Cramer se rapproche beaucoup de son opinion exprimée dans un mémoire (1845) sur la métamorphose des carpelles chez un Delphinium elatum. M. de Schenefeld rappelle que M. Fermond a déjà présenté l'année derniére des échantillons anormaux d'Anagallis de la part de M. Kirschleger (1). M. Eug. Fournier fait remarquer : Que M. Cramer, dans le mémoire dont parle M. Kirschleger, n'a pas adopté une théorie conforme à celle de M. Brongniart, comme le pense le Savant professeur de Strasbourg. En effet, M. Cramer est d'avis que les ma- (1) Voyez le Bulletin, t. X, p. 460, et t: XI (Revue), p. 65. uM : SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. melons celluleux qui apparaissent à l'origine sur le placenta des Primulacées, né sont point des nucelles, mais des commencements de feuilles sur les- quelles se produit le nucelle, et qui s'élèvent ensuite autour de lui pour former les enveloppes ovulaires. M. Fournier ajoute que M. Léon Marchand a publié cette année, dans l’Adansonia, une étude très-détaillée de la chlo- ranthie de l'Anagallis (1). M. Cosson que l’Epipogon aphyllus vient d'ètre trouvé au Mont-Vergy (Savoie). SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1864. PRÉSIDENCE DE M, A RAMOND. M. Eug. Fournier, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 9 décembre, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la derniére séance; M. le Président proelame l'admission de : MM. Barruez (Melchior), pharmacien, à Saint-Pons (Hérault), présenté par MM. Loret et Darrandon ; ` Ricurer (Jules-Adolphe), premier commis de la Douâné, boulevard Henri IV, 10, à Montpellier; présenté par MM. Loret et Barrandon ; Ouiver (Paul-Joseph-VincenU, étudiant en médecine, rue Balainvillers, 4, à Montpellier, présenté par MM. Loret et Bavrandon. — Hs f MM. Ch. Bolle et Torrent, membres de la Société, sont procla- mës membres à vie, sur la déclaration faité par M. le Trésorier qu'ils ont rempli la condition à laquelle Part. -14 des statuts soù- met l'obtention de ce titre. Dons faits à la Société : 4° Par M. Ad. Brongniart : Annales des sciences naturelles, 5* série; & 11; n° 1; (1) Voyez le Bulletin, t: KI (Revue), ppi 198 et 267, SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1864. 3M 2 Par M. E, Cosson : Histoire des plantes qui naissent aux environs de Paris, par Pitton- Tournefort, 2° éd., revue par Bernard de Jussieu, 1725. Schedule critic de plantis flore halensis selectis, auctore F.-G. Wallroth, t. I, Phanerogamia, 1822. — Genera plantarum C. Linnæi, 1737. Amanitates italice? A. Bertolonii, 1819. Observations on the genera of european Grasses, par M. J. Woods. Index seminum et plantarum viventium que in horto regio neapo- litano, etc., anno 1829; sequuntur adnotationes. Verzeichniss der Græser Mecklenburgs, par M. Roper, 1840. De flore gramineo, par M. Petermann, 1835. Enumeratio plantarum quas in Nove Hollandie ora austro-ocei- ` dentali collegit Baro de Hugel, 1837. Ueber Reisen und Sammlungen des Natur forschers in der asiatischen ; Tuerkei, in Persien und den Nillendern, par M. Kotschy, 1864. A free examination of Darwin's Treatise of the origin of species, par M. Asa Gray, 1861. Enumeration of the species of plants collected by MM. Parry, Hall and Harbourg on and near the Rocky Mountains, par M. Asa Gray. 3° De la part de M. Fr, Kirschleger : Annales de l'association philomathique vogéso-rhénane, 3* livraison. 4° De la part de M. D. Oliver : On four new genera of plants of western tropical Africa. 5° En échange du Bulletin de la Société : Wochenschrift fuer Gertnerei und Pflanzenkunde, 486h, six numéros. Journal de la Société impériale et centrale d'horticulture, novem- bre 4864. L'Institut, décembre 1864, deux numéros. M. le Président remercie M. Cosson des dons importants dont il a bien voulu enrichir la bibliothèque de la Société: M. le Président s'exprime ensuite en ces termes : rz HOMMAGE RENDU A LA MÉMOIRE DE M. JACQUES GAY. Messieurs, i Les hommes supérieurs ne peuvent étre dignement loués par d'obscurs disciples. Nul moins que moi n'aurait le droit d'apprécier les travaux de notre 342 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. regretté confrère M. Jacques Gay. Mais, d’après nos usages, ce soin revenait au président de la Société. Je n'ai pas cru devoir le décliner. M. Gay m'ho- norait d'une amitié particulière: J'ai pensé que vous m'approuveriez de n'avoir pas cédé au sentiment. de mon insuffisance et d'avoir tenu à offrir un dernier témoignage de reconnaissance et d'affection au maitre qui a laissé parmi nous un si grand vide. La botanique a occupé de bonne heure M. Gay. Il aimait à rappeler qu'il avait commencé l'exploration des Alpes de la Suisse dans la première année du siècle, sous la conduite de Gaudin, illustré plus tard par la publication du Flora helvetica. Jacques Gay n'avait alors que quatorze ans. Né à Nyon, canton de Vaud, le 44 octobre 1786, d'une honorable famille, il avait été placé à Nyon méme dans une institution. alors fort renommée, l'institution Snell, à la direction de laquelle Gaudin s'était associé, en méme temps qu'il exerçait le ministère de pasteur protestant. Des faits qui sembleraient sans importance ont souvent sur notre avenir une influence décisive. A son entrée dans l'institution Snell, Gay avait été défavorablement jugé par son premier. professeur. Gaudin fit appeler l'enfant. qui, sans cette heureuse infortune, füt resté confondu dans la foule des élèves; et dès l'abord, ille trouva si bien doué, si désireux d'apprendre, qu'il voulut surveiller lui-méme son instruc- tion. Il était versé à la fois dans les sciences et dans les lettres anciennes et modernes. Gay fit auprès de lui de rapides progrès. Bientôt, à l'exemple de Gaudin, Gay ressentit pour la botanique un vif attrait. Il accompagnait Gaudin dans ses herborisations, il apprenait avec lui à analyser les organes des végétaux, à connaître les espèces. Il devint ainsi botaniste, et botaniste exercé, à l’âge où le plus souvent on ignore les premiers éléments de la science. A Lausanne, oit il termina brillamment ses cours universitaires, Jacques Gay continua de donner à la botanique le temps que ses autres études ne remplis- saient pas. Il se tenait au courant des travaux de Gaudin. De Lausanne à Nyon, ia distance est de quelques lieues à peine, et le voisinage du lac de Geneve ajoute à la facilité des communications. L'élève revenait fréquemment auprès de son maitre, et quand arrivaient les vacances scolaires, il lui redemandait ses lecons, il se faisait de nouveau son collaborateur , il s'associait aux excur- sions qui devaient fournir les matériaux du ‘Flora helvetica, « Jusqu'en » 1805 et même jusqu'en 1811, écrivait-il dans une notice sur Gaudin qui » est restée inédite, j'ai partagé toutes ses observations, j'ai connu comme lui- » méme le labyrinthe de ses manuscrits. Nous avons fait ensemble, à diverses » époques, six voyages plus ou moins lointains, dans le cours desquels » nous avons exploré les deux versants des Alpes, de la frontiére de la » Savoie à celles du Tirol, et toutes = parties les plus remarquables de la » Suisse. » Le moment était venu pour M. Gay de songer à une carrière. Dans la SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1864. 343 commotion générale que la révolution francaise avait imprimée à l'Eu- rope, les antiques institutions de la Suisse s'étaient écroulées, ses limites s'étaient modifiées. Genève était le chef-lieu du département francais. du Léman. Le canton de Vaud, affranchi de la domination du canton de Berne par l'influence de la France, était francais de sentiment s'il était de droit relié à la Confédération helvétique. Les vues de M. Gay durent se porter vers Paris. Il y vint en 1811, et il y fut présenté à M. de Sémonville, alors séna- teur, depuis pair de France, qui l’attacha aux bureaux du Sénat et lui donna la direction de son cabinet particulier. La remarquable intelligence de M. Gay, l'élévation de son caractère lui conquirent bientôt l'amitié de cet excel- lent juge. M. de Sémonville fut le patron du jeune homme, comme Gaudin avait été le guide de l'enfant et de l'adolescent. Lorsque M. Gay eut, à son tour, acquis cette notoriété qui est le prix des travaux de la science aussi bien que des hautes positions de la politique, il voulut réunir dans un méme témoi- gnage de reconnaissance les deux hommes qui avaient aplani pour lui les difficultés des débuts, et il établit en méme temps les deux genres Gaudinia et Semonvillea , dont les types lui furent fournis par deux plantes nouvelles de l'Afrique méridionale. Le premier, qui faisait double emploi avec un autre. Gaudinia de Palisot de Beauvois, n'a pas été conservé. Mais le second a été généralement admis par les botanistes, et il fera vivre pour eux le nom du protecteur de Jacques Gay bien au delà de l'époque où les gens du monde auront oublié le haut dignitaire de l'Empire et de la Restauration. Un jeune savant qui n'avait eu jusqu'alors à sa disposition. que les mo- destes collections de Gaudin, trouvait de bien précieux moyens d'instruction au Jardin-des-plantes et dans les bibliothèques de Paris. M. Gay les mit à profit avec cette consciencieuse ardeur qui ne l'abandonna jamais. Il sut aussi s'inspi- rer des conseils des professeurs célèbres, Ant. Laur. de Jussieu, L.-C. Richard, Desfontaines. Comme la plupart des hommes de son époque, Gaudin était resté fidèle à l'école de Linné. La méthode naturelle ouvrit à M. Gay des hori- zons nouveaux. Ayant fait une étude approfondie de l'organographie végé- tale, possédant une merveilleuse sûreté de coup d'œil, il pouvait, dés cette époque, faire connaitre son nom. Toutefois, ce ne sera pas de sa propre réputation, ce sera de celle de son maitre bien-aimé qu'il se préoccupera d'abord. Gaudin avait détaché de ses études une monographie des Graminées et des Cypéracées de la Suisse, l'Agrostographia. helvetica, qui avait été accueil- lie avec beaucoup de faveur. Mais, éloigné des moyens de contrôle que les herbiers et les bibliothèques des grandes cités peuvent seuls fournir, il hésitait à poursuivre cette flore générale de la Suisse qui, depuis tant. d'an- nées, était le but de ses efforts. M. Gay s'offre pour auxiliaire. Il suppléera Gau- din pour les vérifications qui seront nécessaires, pour la solution des doutes qui pourront se produire. « Il faut, lui écrivait-il, une seconde édition à » Haller. J'y travaillerai de concert avec vous. Je suis à la source des lumières, shh SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. » Tout se trouve à Paris. » Sur ses instances, on pourrait dire par sa pres- Sion, l'oeuvre est reprise et elle sera achevée. Gaudin n'a pas manqué de reconnaitre les services que M. Gay lui avait ren- dus. Il le cite, dans la préface du Flora helvetica, immédiatement après De Candolle, parmi les savants dont le concours lui a été le plus utile. Voici ses ex- pressions mémes : « Animo grato profiteor me multum adminiculis omnigenis » quibus me viri clarissimi adjuverunt debere, iisque pro singulari benevo- » lentia qua erga me usi sunt meritissimas ago gratias. Sic summus Candol- » lius..... Quid de amicissimo, olim dulci discipulo, semper autem summo- » pere dilecto Gay dicam, qui mihi innumeratas cum Helveticas tum » Pyrenaicas, Gallicas, Italicas stirpes praebuit, atque optimis observationibus » botanicis criticisque fere quingentas species dubias vel difficiles opitulatus » est? » Les notes que M. Gay avait fournies à Gaudin lui ont été rendues à la mort de celui-ci. Elles donnent la mesure de la tâche que M. Gay s'était imposée. Annoncées en 1813, mais interrompues en 4814 et 1815, probablement par suite des événements politiques, elles n'ont été terminées qu'en 1825. Elles comprennent 305 articles et forment 242 pages, sans marge, de cette écri- ture nette et serrée que la plupart d'entre nous connaissent si bien. Tantôt il s'agit d'une nouvelle espèce à établir, tantôt d'une discussion sur une espèce litigieuse. M. Gay est à la recherche de tous les faits, de toutes les observations qui peuvent, à un degré quelconque, intéresser Gaudin. Au besoin, il cor- respondra avec les auteurs, au nom de son maître. L'une de ces correspon- dances mérite, me paraît-il, d’être citée, parce que c’est à elle que remontent les relations d'estime et d'affection qui existaient entre M. Gay et M. Alexandre Braun, le célèbre professeur de Fribourg et de Berlin. A la suite de son oncle Meyer, directeur du jardin de Carlsruhe, M. Braun avait visité la Suisse et l'Italie. Les deux voyageurs avaient eru découvrir une plante nouvelle pour la Suisse, l' Arundo Plinii. M. Gay s'en étonne, et il adresse à Meyer la lettre suivante : « 23 mai 1823. — Trés-liéavec M. Gaudin, mon » premier maitre, auteur d'une nouvelle flore de Suisse qui doit paraître inces- » samment, je cherche à l'aider autant qu'il dépend de moi dans sa pénible » entreprise, et faute de mieux, vu la distance qui nous sépare, je lui commu- » mque tous les faits nouveaux relatifs à la flore de Suisse que je trouve dis- » persés dans les livres publiés, soit en France, soit à l'étranger. Avant-hier, » j'ai recu le premier trimestre de la Flora oder botanische Zeitung pour » 1823. J'y ai lu avec un extrême intérêt la relation du voyage que vous avez » fait à Milan l'année dernière, allant par le Splugen, revenant par le Sim- » plon, et ce n'est pas sans la plus grande surprise que j'y ai vu mentionné » 'Arundo Plinii comme une plante que vous auriez cueillie entre Sagans et. » Bagaz, localité qui m'est parfaitement connue. J'ai, le premier, trouvé » cette plante en France. Je la découvris, le 25 septembre 1821, au golfe » Jouan, en Provence, entre Cannes et Antibes... Intéressante pour la flore SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1864. 345 » française, cette découverte n'avait rien d'étonnant, puisque l’ Arundo maus » ritanica Desf. ou Plinii Turra s'avance dans la haute Italie jusqu'à Bo- » logne, qui est située à un degré de latitude plus au nord que le golfe Jouan. » Mais il n'en est pas de méme de votre observation, Avoir trouvé l'Arzundo » Plinii au nord de la chaine des Alpes, ce serait avoir fait une découverte » des plus curieuses. » En 1842, M. Gay lui-même devait constater l'exis- tence, à Lausanne, d'une Cypéracée des régions intertropicales, le Seirpus atropurpureus Retz. (Eleocharis Kunth), qu'avant lui les botanistes. suisses avaient considérée comme une espèce nouvelle. Le fait signalé par MM. Meyer et Braun, quelque improbable qu'il parût, n'eüt donc constitué, s'il se fût confirmé, qu'une anomalie du méme ordre. De nouvelles vérifications don- nèrent au surplus gain de cause à M. Gay. Il fut reconnu que la plante des deux savants allemands devait être rapportée à l'Arundo Phragmites, dont elle forme une variété remarquable. Koch l'a décrite dans le Synopsis flore germanica sous le nom de var. B flavescens. Avec la Restauration, le marquis de Sémonville était devenu grand-réfé- rendaire de la chambre des pairs. Pen aprés, M. Gay fut nommé secré- taire du comité des pétitions, Ces fonctions, délicates autant qu'honorables, ne pouvaient étre confiées à des mains plus dignes. Elles mettaient M. Gay en rapport avec beaucoup d'hommes considérables, qu'il retrouvait dans les salons de M. de Sémonville. Vivant ainsi au milieu du monde le plus élevé de l'époque, il eût été, s'il l'eüt voulu, sur la route des distinctions et de la for- tune. Mais une nouvelle carrière l'eüt éloigné de M. de Sémonville, elle l'eüt obligé à renoncer aux loísirs que laissait l'intervalle des sessions et que la botanique remplissait si bien. Pour ne pas se séparer de celui qu'il se plaisait à appeler son bienfaiteur, pour continuer loin des affaires ses études de prédi- lection, il refusa tout ce qui lui était offert : exemple d'abnégation, de modé- ration de désirs rare en tout temps, rare surtout de nos jours où les difficultés de l'existence ont, en quelque sorte, légitimé l'ambition. D'après les manuscrits de M. Gay, c'est en 1818 que, moins absorbé par sa collaboration à la flore de Gaudin, il a écrit ses premiers mémoires de botanique. On trouve, datée de cette année ou des premiers mois de 1819, la description complète ou partielle des genres Rottbællia, Andropogon, Gy- nerium, Avena, Spartina; de la famille des Graminées. En 1819 et 1820, il s'occupait aussi du difficile genre Crocus, auquel il devait bien des fois revenir, et de la famille exotique des Zuettnériacées. Enfin, en 1821, il fit paraitre la monographie des Lasiopétalées , tribu des Zuettnériacées, établie par lui. pour des plantes de la Nouvelle-Hollande, la plupart jusqu'alors in- Counues. Les caractères de la tribu, ceux des genres et des espèces, sont tracés avec une netteté, une précision qui témoignent d’un profond savoir et d’une grande sagacité d'observation. De ce jour, M. Gay avait pris rang parmi les maîtres, Les découvertes faites depuis 1821 ont accru le nombre des espèces 346 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des Lasiopétalées, mais sans amoindrir la valeur de son travail. Il fait tou= jours autorité dans ce qu'il avait d'essentiel. Nous devons cependant le dire, dans ce beau mémoire se révèle déjà une disposition d'esprit contre laquelle M. Gay ne saura pas se défendre. Dans sa pensée, ses Lasiopétalées n'étaient qu'un fragment, une première partie de la monographie de la famille entière des Zuettnériacées. En 1823, il publiait encore cinq espèces de vraies Buettnériacées, en renouvelant l'engagement de décrire la famille. Mais bientót il abandonnait cette étude pour ne plus la reprendre, et nous le verrons ainsi bien souvent rassembler de nombreux matériaux, approfondir une question sous ses aspects les plus opposés, et lors- qu'il aura tout préparé, tout coordonné, lorsque la rédaction de son travail sera achevée ou à la veille de l'étre, refuser de le livrer à l'impression ou n'en faire connaitre que des lambeaux. C'est que chez lui le désir d'appren- - dre était bien plus vif que la passion de la renommée. Volontaire de la science, se tenant à l'écart des positions auxquelles elle peut conduire, il se dévouait entiérement à elle, mais en se réservant de la servir à sa guise. Il semble qu'il considérât comme dérobé à son instruction le temps qu'il eût dà employer à mettre la derniere main à ses ouvrages. Plus tard peut-étre, mais beaucoup plus tard, M. Gay, arrivé au déclin de la vie, aura regretté d'avoir si souvent subordonné sa gloire de savant à son amour de la science. L'Institut avait perdu coup sur coup, Adrien de Jussieu en 1853, Gaudichaud en 1854. Jusqu'alors M. Gay n’avait pas aspiré aux honneurs académiques. L'insistance de ses amis le détermina à se présenter pour la succession de Gaudichaud. La réussite leur semblait assurée ; mais, en dressant la liste de ses titres, M. Gay dut lui-méme s'étonner que tant de savoir, qu'une application si constante à l'étude ne se fussent pas manifestés par un de ces grands travaux qui dominent les suffrages et dont il avait tous les éléments. Il comprit que l'Institut juge les concurrents moins par ce qu'ils pourraient faire que par ce qu'ils ont produit. Avant que la section de botanique discutàt les droits des candidats, il se retira volontairement de la lice et pour n'y jamais rentrer. Ala monographie des Lasiopétalées a succédé, dans l'ordre des travaux que M. Gay a livrés au public, un intéressant mémoire sur l'inflorescence et la structure florale du Mais. Lu à la Société philomatique en 1822, et im- primé en extrait seulement dans le Bulletin de cette Société, il promettait une monographie générale des Graminées dont nous avons vu M. Gay occupé en 1818, et à laquelle, d'aprés ses manuscrits, il travaillait encore à la fin de 1822. Mais des points d'organographie à éclaircir, l'examen de plantes inté- ressantes ou par elles-màmes, ou par leurs stations, quelquefois le seul désir d'obliger, l'entraineront vers d'autres études. De 1823 à 4854; il aura abordé, soit simultanément, soit successivement, un grand nombre de familles : les Caryophyllées, les Paronychiées, le groupe des Cruciferes, des Fumaria- SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1864. 347 cées et des Résédacées ; les Tamariscinées, les Ombelliferes, les Composées, les Sésamées, les Liliacées, les Potamées, les Cypéracées. Pour chacune d'elles, il amenera à un état d'avancement plus ou moins complet des mono- graphies, soit de la famille, soit de quelques tribus, soit de grands genres. Plusieurs de ces monographies resteront inédites ou ne seront connues qu'après bien des années par des fragments que son affection pour la Société botanique l'engagera à publier dans notre Bulletin. Pour d'autres cependant, il aura pris date en temps utile, au moins par des extraits et quelquefois aussi par des mémoires ou des notes de quelque étendue. L'objet de ces publications les range, en général, dans la botanique des- criptive. Mais, dans presque toutes, de difficiles questions d'organographie végétale sont discutées avec autorité. Toutes, d'ailleurs, portent l'empreinte „de cette passion de l'exactitude, de cet amour du vrai, qui, chez M. Gay, ca- ractérisent le savant aussi bien que l'homme privé. Il n'avancera aucun fait sans l'avoir vérifié ; il ne s'exposera jamais à accréditer une erreur sur la foi d'autrui. S'agira-t-il de ces synonymies contestées qui sont le désespoir des botanistes, il épuisera toutes les sources, il fouillera tous les herbiers, il fera venir, à grands frais, des points les plus éloignés, la plante vivante; souvent il ira l'étudier sur les lieux. À Parcourons les plus saillants de ces travaux, Une histoire de l'Arenaria tetraquetra (sept. 1824) et une monographie du genre Æolosteum (juillet 1845), dans laquelle se trouve rectifiée une erreur de Gærtner et de Saint- Hilaire sur la direction de l'embryon, forment le contingent de M. Gay à la fa- mille des Caryophyllées. Les Composées sont ósentées par un mémoire sur le Xeranthemum etle Chardinia (mars 1827), où lesvicissitudes de la classifica- tion de la famille depuis Tournefort et Vaillant sont exposées à grands traits, et par une monographie du genre Gaillardia Quiet di que DeCandolle avait incomplétement connu. De plus, M. Gay donnera génér à Besser, auteur d'une monographie des Artemisia, de précieuses notes sur 156 espèces de ce genre qu'il a étudiées dans les herbiers de Paris; il décrira avec la méme libéralité, pour la flore de Gussone, les Anthémidées du midi de l'Italie. Sa monographie des Crocus, dont le texte et les planches étaient terminés. n'arrivera pas à l'impression, mais il publiera dans le Bulletin de Férussac (juillet 1827 et janvier 1832) deux dissertations sur plusieurs espèces de ce genre. Il profitera aussi d’un séjour dans le Gâtinais pour écrire sur la cul- ture du Safran des notes que reproduira la deuxième édition du mémoire de M. de Gasparin sur la méme culture dans le comtat Venaissin. Pour les : Liliacées, nous aurons une description de huit espèces du genre Allium (1842) ; pour les Ombellifères, un mémoire sur le genre Eryngium; pour les Potamées, des études organographiques (avril 1854); pour les Cruci- fères, des notes sur leur classification (avril 1848) et un mémoire sur le ‘genre Erysimum (janvier 1842) ; enfin pour les Fumariacées, une descrip- 348 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tion du Fumaria officinalis (novembre 1842), où se trouvent d'importantes observations sur l'appareil staminal des Fumariacées et des Crucifères, ramené par M. Gay à un méme type. Une mention est due aussi à une notice sur Endress, à la suite de laquelle M. Gay a décrit 22 espèces rapportées des Pyrénées par ce jeune botaniste, mort prématurément. Citons encore deux publications d'une grande valeur, bien qu'elles aient été interrompues l'une et l'autre ; un mémoire sur les Careg (De Caricibus quibusdam..... 1838-1839) et la relation d'un vovage de M. Durieu de Maisonneuve dans les Asturies (Durici Iter asturicum bota- nicum anno 1835 susceptum). Dès sa première jeunesse, M. Gay avait porté ` son attention sur ce grand genre Carex, qui compte plus de 500 espèces : « Adolescentulus adhuc, dit-il au début de son mémoire, Gaudinique alumnus, » Caricum studiosus fui, helveticasque cum magistro dulcissimo, locis nata- » libus jam tum conquisivi. » Le nombre des espèces qu'il a étudiées est de 89, sur lesquelles 30 seulement ont été publiées. Mais le mémoire doit sur- tout son mérite à de savantes observations sur la fleur femelle des Carez, sur ‘la place que l'embryon occupe dans la graine, et à de curieuses recherches sur la distribution géographique de ces plantes, dont quelques-unes se retrou- vent dans tout l'hémisphère boréal. L'un des premiers, M. Gay avait com- pris l'importance de cette science toute moderne de la géographie botanique, pour laquelle on se passionue si justement aujourd'hui, et qui nous apporte des révélations inattendues sur l'ancien état de nos continents. Les questions de géographie botanique tiennent aussi une large place dans le Duriæi ter asturicum. L'action combinée d'une latitude déjà méridionale et de grandes inégalités dans le relief du. sol donne aux Asturies des climats très-variés. Leur influence avait été attentivement suivie par l'habile observateur, qui laissaità l'amitié de M. Gay le soin de publier les plantes rares ou peu con- nues dont il avait fait une ample moisson. Rien n'avait échappé d'ailleurs à M. Durieu de ce qui pouvait avoir de l'attrait pour le savant ou pour le simple touriste, M. Gay a finement coordonné les faits, les a rattachés à ce qui était connu des contrées voisines, et dans cette belle langue latine qu'il maniait si bien, ila écrit un vif récit du voyage de son ami, où l'intérêt du tong est rehaussé par l'élégance de la forme. Le 24 août 1824, M. Gay avait reçu la décoration de la Légion doi Au mois d'août 1826, un mariage qui comblait ses vœux lui donnait les joies du foyer domestique. Mais cette union devait être trop tôt brisée. M°° Gay ne put pas survivre au second de ses fils, frappé au terme de l'ado- lesceuce, Le 11 février 1847, jeune encore, elle était enlevée à l'affection de son mari, Ce fut pour M, Gay une époque de bien vives douleurs. Quel- ques années auparavant, il avait été atteint par une autre affliction. Il avait vu mourir M. de Sémonville , dont l'amitié pour lui ne s'était jamais démen- tie et qui avait voulu la consacrer au delà de la tombe. « La preuve d'affection, SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 4864. 349 » disait M. de Sémonville dans son testament, à laquelle j'attacherais le plus » de prix dé la part de tous les mémbres de ma famille, serait qu'ils con- » servassent toujours à celle de M. Gay les sentiments qui m'ünissent si teñ: » drement à ces dignes et fideles amis. » M. Gay devait souffrir aussi dans ses intérêts de fortune. Les événémentsdu 24 février 1848 supprimaient, avec la chambre des pairs, les emplois qui en dépendaient. Péut-etre le droit qu'il acquérait de se livrer exclusivement à l'étude eüt-il fait oublier à M. Gay la perte d’une partie de ses revenus. Mais s'il devait quitter l'appartement qu'il occupait dans les annexes du Luxembourg, que deviendraient ses herbiers, fruit de cinquante ans de voyages, de recherches et de dépenses? L'exiguité de nos appartemeñts parisiens ne lui permettrait pas de leur donner asile. Grand fut soi émoi, grand fut celui de tous les amis de la science, à qui ces collections étaient si libéralement ouvertes. Les démarches sé multiplièrent, et ellés eürent le résultat qu'on devait attendre. L'herbier dé M. Gay, considéré à: bón droit comme lé complément de nos herbiers publics, ne füt pas déplacé. Voiei fa note qu'avait écrite à cette occasion Adrien de Jussieu, alors directeur dü Jardin-des-plantes, et à laquelle adhérérent tous les professeurs d'histoire natu- relle du Muséum et des Facultés : : x .....L'herbier de M. Gay offre uù mérite qui lui est propre, éelui de la » spécialité, qui, commé on sait, donne tant de prix à des collections parti- > culiéres poursuivies pendant de longues années avec unité de vue et avec » ùne Connaissance ápprofondie de la matière. C'est à l'étude des plantés de » France, comparées à celles du réste de l'Europe, que M. Gay s'est voué. » Sa collection est dohe composée principalement des espèces végétales ře- » cueillies sur tous les points du territoire français, ainsi que dans les autres » pays dont les productions sont analogues, depuis les latitudes les plüs méri- » dionales des régions tempéréés jusqu'aux régions polaires, dont on &it que » la végétation offre beaucoup d'analogie avec celle des hautes montágnes. Ce » qui lui donné une valeur considérable, c'ést qu'élle ne présente pas des » matériaux bruts pour l'étude de la flore de cette grande zone, mais que tous » ses échantillons ont té soigneusement étudiés et comparés entre eük, qu'ils » sont accompagnés de déterminations, de descriptions ét de notes innom- » brables, et qu'ón peut la cónsidérer comme un grand ouvrage qu'on doit » regretter de voir inédit. Tous les botanistes qui se sont occupés dé là flore » française peuvent en rendre témoignage. Ils ont pu profiter des lumières et » des communications de M. Gay, et son herbier a été une sorte de süccür- » sale des Collections publiqués, où la nécessité de généraliser rie permet pás » toujours autant de perfectión pour ule partie spéciale du règne végétal. — » Il est bien à désirer que celte précieuse collection, là plis complète sans » contredit qui existe pour la connaissance des plantés de notre pays, puisse » continuer à sérvir aux études des botanistes... Ce serait un jour une » acquisition trés-utile pour le musée national, ' 350 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Lorsque les juges les plus compétents proclamaient ainsi l'importance ex- ceptionnelle de l'herbier de M. Gay et qu'ils y voyaient par avance le complé- ment nécessaire des collections du Muséum, que l'on était loin de prévoir que quinze ans plus tard notre grand établissement national ne serait pas en mesure d'acheter. cet herbier, accru jusqu'au dernier jour avec tant de dé- par son p ! Notre budget, si libéral pour les collections des œuvres des arts, n'a que des allocations bien restreintes pour les collections scientifiques, qui ne s'adressent sans doute qu'au petit nombre, mais qui sont d'une si incontestable ntilité. Qui ne sait que nos galeries du Muséum doivent leurs richesses bien plus aux dons des particuliers qu'aux sacrifices de l'État? Toutefois, ne perdons pas l'espoir que des ressources spéciales sup- pléeront à l'insuffisance des crédits habituels, et que la famille de M. Gay ne se trouvera pas dans la douloureuse obligation de diviser ou d'envoyer à l'étranger ce bel herbier. La France doit conserver un monument scienti- fique qui n'aura jamais d'équivalent, parce que jamais un homme d'un pareil mérite n'emploiera autant de temps à une œuvre sans profit pour sa renommée. En 4854, la création de la Société botanique ouvre comme une ére nou- velle dans la vie de M. Gay. La suppression simultanée des deux chaires qu'Adrien de Jussieu avait occupées à la Faculté des sciences et au Muséum avait fait comprendre aux botanistes qu'ils devaient se grouper et mettre en commun leurs efforts pour suppléer aux lacunes que l'enseignement officiel pourrait présenter. M. Gay fut au premier rang de ceux qui se préoccu- pèrent de cette situation et qui voulurent y porter remède. Notre Société le compta parmi ses fondateurs, et nul ne lui a prété un concours plus actif, plus utile. De ce jour, en effet, M. Gay aura triomphé de cette hésitation à se mettre en rapport avec le public, qui a été un écueil pour sa carrière scientifique. Les grands ouvrages commencés dans sa jeunesse ne seront pas, il est vrai, continués; mais, à mesure que la Société botanique se trouvera saisie des questions si nombreuses qu'il a étudiées, il ouvrira pour elle ses manuscrits. Cet infatigable athlète, que l’âge n'a pas affaibli, voudra même faire pour la Société de nouveaux travaux. Tels ont été ses beaux mémoires sur les Chênes d'Europe, sur le Chamærops excelsa, sur les Fraisiers, sur le Trientalis, les deux derniers si remarquables par ses recherches sur l'aire de végétation du Fragaria vesca et du Trientalis europea, qu'il a suivis dans toutes leurs stations de l’ancien et du nouveau continent. En méme temps, M. Gay s'as- sociera à nos débats. Il assistera assidüment à nos séances ; il y apportera une érudition, un savoir dont lui-méme peut-étre n'avait pas encore mesuré toute l'étendue. Connaissant les principales langues de l'Europe, il lit tout ce qui se publie d'important en France et à l'étranger. Quelque divers que soient les sujets de nos discussions, ils lui sont presque tous familiers. 1l a toujours à SÉANCE DU:2 DÉCEMBRE 1804. 851 ouvrir d'utiles avis, à donner d'intéressantes indications, dont notre Bulletin s'enrichit. Il jouit, comme d'un succès personnel, de ce rang élevé que notre jeune Société a si vite obtenu dans le monde savant, et il se consacre à elle tout entier pour aider à l'y maintenir. , Mais pour connaitre complétement M. Gay, il nous reste à le suivre jus- que dans son intérieur, au milieu de ses livres et de ses collections. Là, il travaille toujours, mais il est tonjours prêt à oublier son travail pour celui des autres. De méme qu’il a été pendant plusieurs années le collaborateur ignoré de la flore de Gaudin, qu'il a livré à Besser ses Artemisia, à Gussone ses Anthemis, il interrompra ses. études pour quiconque réclamera ses con- Seils. Aucune recherche ne l'arrétera, et quand il aura tout compulsé, tout élucidé, de savantes notes résumeront et motiveront son opinion. La fran- chise, parfois un peu brusque, de ses avis en augmente encore le prix. Tant d'obligeance unie à une instruction si profonde attire vers lui tous ceux à qui ilest donné de le connaitre, et bientót on aime l'homme autant qu'on vénere le savant. Comme l'a dit avec tant de charme notre collègue M. Planchon dans sa notice sur Cambessèdes, le plus ancien élève de M. Gay et l'un de ses plus anciens amis, « ce vieillard. resté si jeune, apportant dans ses études » l'amour du vrai pour le vrai, cachait sous ses boutades et ses impatiences » le cœur le plus délicatement dévoué. » Tous ces clients de son savoir, deve- nus ses amis, lui sont demeurés fidèles jusqu’à la fin. Ils se pressaient avec bonheur autour de lui, et son salon était pour eux le centre de réunions dont le souvenir leur sera toujours cher. Dans leurs voyages à Paris, les botanistes des départements et de l'étranger tenaient à honneur d'y étre admis. La science avait là son sanctuaire, et l'on se sentait affermi dans son culte par l'exemple du maitre qui s'y était si noblement voué. Les dernières années de M. Gay se sont écoulées dans cet état de paix inté- rieure et de satisfaction que donne la conscience d'une vie utilement et hono- rablement remplie. Les agitations du dehors n'arrivaient pas jusqu'à lui. La simplicité de ses goûts rendait sa fortune suffisante. Tl voyait un fils digne de lui par l'intelligence et par le cœur suivre avec distinction la carrière des lettres. Tous. ses désirs semblaient remplis. Nos jeunes collegues auraient pu dire de lui comme Lamartine du vieil ami à qui il a adressé l'une de ses plus belles Méditations : 4 « Ma jeunesse envie » L'azur calme et serein du beau soir de ta vie; » et il n'est aucun. de nous qui n'ait répété avec le poëte, en quittant ce toit hospitalier : À « J'ai vu le sage heureux. » La vieillesse était venue, mais sans le cortége habituel des infirmités, mais en 862 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. respectant la vigueur du corps autant que Tà lucidité de l'esprit. Au mois d'aoüt 1861, touchant au terme de sa soixante-quinzieme année, M. Gay fera seul, avec l'ardeur d'un jeune homme, un voyage dans les montagnes d'Au- vergne. Il s'agit encore d'un service à rendre à la science. M. Durieu de Mai- sonneuve prépare une monographie du genre Isoëtes, dans lequel il a fait d'importantes découvertes. On sait notamment, d’après ses observations, que 1 Jsoctes lacustris de nos flores doit se dédoubler en deux espèces, dont l'une conservé le nom linnéen, tandis que l'autre a recu le nom d'7soétes echi- móspora. Ces deux espèces, lacustres l'une et l'autre, sont-elles toujours réunies dans les memes eaux ? Caractérisent-elles certaines régions? Le fait peut avoir de l'intérêt pour la géographie botanique. ‘Sans se préoccuper du poids des années, M. Gay s'est chargé de de vérifier. Ce sèra sa contribution au travail de son ami. Notré Bulletin à donné le récit de ce voyage. M. Gay y à raconté aussi utie seconde exploration faite en 1862 dans le méme but. Celle-ci l’amènera dans les hautes terres du pays de Galles. Il ne s'arréterà pas à Londres, qu'il con- naît pour y avoir autrefois étudié l’herbier de Linné. Mais au retour, il se ren- dra èn pèlerinage à Milford-house, où l'appelle le souvenir de son ami Webb, l'auteur de la Flore des Canaries, et il ira à l'ile de Wight, pour voir, dans le domaine royal d'Osbórne, un remarquable exemple de la douceur de ce climat privilégié, le Chemerops excelsa, ce palmier de la Chine, dont ila naguère écrit l'histoire, croissant en plein air par le 51° degré delatitude. Au mois d'août 1863, troisième voyage à la recherche des Zsoëtes. Depuis soixnte-trois ans, M. Gay aara ainsi, chaque été, employé plusieurs semai- nes à des excursions scientifiques. M. Durieu a été invité à prendre pártà ce voyage, qui sera le dernier. On fouillera un de es grands étangs perdus dans Les solitudes des Landes, qui, dé l'embouchure de l'Adour à celle de la Gironde, servent de réservoir Aix eaux pluviales arrêtées par les dunes dans leur écoulement vers la mér. peut-etre; cette fois, M. Gay avait-il trop présüme de ses forces, M. le iarquis de Noc, l'un de ses meilleurs amis, chez lequel il s'était arrêté dans són voyage; l'avait trouvé affaibli par la fatigue de la roüte'et par la chaleur de la saison. Tl'avait, Mais vainement, essayé de l'arrêter. Cependant, revenu à Paris, M. Gay avait repris ses occupations ; il avait reparü à nos séances. 1 terminait la rédaction de son voyage dans le pays de Galles, et en même temps il suivait l'impression däns notre Bulletin du meuvième chapitre de ce voyage, celui justement où se trouve son excursion à Milford-house. Le 11 janvier 1864, nôtre excellent confrère et secrétaire général, M. de "Schéene- feld, lui en avait apporté l'épreuve, et ils l'avaient relue ensemble, Mois dès le surlendemain, un engorgement se déclarait dans la région du cœur. L'atteinte avait été foudroyante. Le dévouement et la science de nos collègues, MM. puel 'et Cosson, devaient tester impuissants. Le 46, notre maitre bien-aimé avait ` SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1864. 353 cessé de vivre, emportant dans sa tombe les regrets de tous les botanistes de l'Europe. Je donne, à la suite de cette notice, la liste des publications de M. Gay. Il y ena, au total, 65, et presque toutes traitent de sujets diflérents. Beaucoup ne sont que des fragments, mais les ouvrages dont ces fragments sont extraits existent en manuscrit. Si, en outre, on tient compte des notes que l'herbier offre presque à chaque page, et qui sont parfois de véritables traités de syno- nymie ou de détermination, on voit que les études de M. Gay se sont étendues à toutes les Phanérogames de la flore européenne, et que souvent aussi il a fait des excursions dans la flore exotique. Dans cet immense labeur, il lui aura manqué la volonté de se restreindre, de concentrer sur un moindre nombre de questions ce besoin d'apprendre qu'il appliquait à toutes. Il lui eût fallu si peu d'efforts pour attacher son nom à tant de travaux perdus au- jourd'hui pour sa gloire! Et qui mieux que lui eût pu faire la flore générale d'Europe, dont son herbier contient en quelque sorte le manuscrit? Mais, plus soucieux de sa renommée, il eüt moins aidé à celle des autres. Les ouvrages qu'il n'a pas achevés auraient peut-étre été moins utiles que ces correspon- dances de chaque jour qui portaient partout les conseils et les encourage- ments, qui le rendaient l'oracle, la providence de tant de travailleurs dévoués ; peut-être lui auraient-ils moins sûrement acquis cette place à part que tous les botanistes lui assignaient. Qui, plus que lui, a été tenu en haute estime par les savants les plus célèbres ? N'avons-nous pas été témoins de l'affection, du respect qui l'entouraient, de la désolation, de la stupeur que la nouvelle de sa mort a répandues ? Il lui eût été sans doute facile de donner à ses études une autre direction : n’hésiterions-nous pas à dire qu'il eût pu en faire un meilleur emploi ? Liste des et des travaux inédits de M. Jacques Gay. Monographie des cing genres de plantes qui composent la tribu des LASIOPÉTALÉES, dans la famille des BuErrNERIACÉES (Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, t. VII, p. 434, tab. 16-23. — 1821). Observations sur l'inflorescence et la structure florale du Maïs. Lues à la Société philo- matique de Paris, Un extrait en a été publié dans le Bulletin de cette Société (livrai- son de mars 1822). Le mémoire est resté inédit. Fragment d'une monographie des vraies BUETTNÉRIACÉES (Mémoires du Muséum d'his- toire naturelle, t. X, p. 199, tab. 12- 15. — 1823). Notes sur la culture du SAFRAN dans le Gátinais, comparée à celle du Comiat (1823). Insérées par M, le comte de Gasparin dans le Recueil de ses Mémoires d'agriculture et d'économie rurale, t. 11, p. 318. — 1836. Note sur le PRETREA et le ROGERIA, deux nouveaux genres de plantes (Annales des sciences naturelles, 17* série, t. I, p. 457. — 1824). M. Gay prenait date par cette note pour une monographie des Sésamées qui est restée inédite. T. XL (séances) 23 354 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Histoire de 'ARENARIA TETRAQUETRA (Annales des sciences naturelles, °° série, t. Ii, p. 27, tab. 3 et 4. — 1824). Monographie des genres XERANTHEMUM et CHARDINIA |- si de la Société d'histoire naturelle de Paris, t. HI, p. 325, tab, 7 et 8. — 1827). Observations sur deux mémoires de botanique récemment publiés en Italie (Bulletin de Férussac , cahier de juillet 1827). H s'agit des mémoires de Bertoloni et de Tenore sur les Crocus. Observations sur quelques CRuGIFÈRES, par J.-P. Monnard, avec des notes de J. Gay (Annales des sciences naturelles, 1'* série, t. VIII, p. 389. — 1828). Note sur deux genres nouveaux (Feuille du canton de Vaud, 16° année, n° 204 (octo- bre 1899), et Bulletin dé Férussae, t. XVIII, p. 442). Ce sont les deux genres Gaudinia et Semonviliea. Nouvelles espèces de ORocus (Bulletin de Férussac, t. XV, p. 49. — 4899). Notice sur Philippe-Christophe ExpREsS (Annales des sciences naturelles, 47€ série, t. XXV, p. 225 et t. XXVI, p. 209. — 1832). Sous le nom dé Corona Endressiana. pyrenaica, M. Gay a consacré la deuxième partie de cette notice à l'étude de 22 plantes récoltées dans les Pyrénées par Endress, parmi lesquelles il a signalé deux genres nouveaux d'Ombellifères (Endressia et Petitia), et sept éspèces nouvelles dans les genres Caret, Pédi- cularis, Herniaria, Geranium, Mehringia, Cerastium et Corydalis. — in ARTEMISIAS. Inédit. 1 pose : 4° d'un mémoire lu le 25 avril 1828 à la Société d'histoire naturelle de a se [op Gaia, pour les Armoises à capitules uniquement composés de fleurs Hee + désignée plus tard par Besser sous le nom de Sephiridium Ew (etie méthodique d da ARMOISES conservées dans les herbiers de Paris (183 pages in-i*) le 10 décembre 1833. — Voyez Linnea, t. XV M p. 100; et De Candolle, poss t. VI, p. is pot iw ospea Ge us Besser d'après J. G: bón Her b anno 1835 iie des sciences natu- relles, 2* série, t. VI, pp. 113, 213 et 340. — 1830). La rédaction de ce travail était terminée, mais la publication en a été interrompue. De Caricibus quibusdam minus cognitis, vel novis, vel quoad synonymiam aut distribu- tionem geographicam illustrandis, imprimis de Michauœianis boredli-americanis et de genere novo ad Cyperacearum tribum eamdem pertinente (Annales des sciences naturelles, 2* série, t. X, pp. 279 et 355, et t. XI, p. 177. — 1838 et 1839). Ce mémoire devait contenir la deseription ou la révision de 89 espèces dü genre aret, d'une nou- velle espèce d'Uncinia, et du genre nouveau Coleachyron. Il n'a été publié que 30 espèces de Cares. Le complément existe en manuscrit. De 6. genere, tentamen novum monographicum (Annales des sciences rsen 2* série; t. FM p. 56. — 1839). ERYSIMORUM quorumdam novorum diagnoses, etc., 1842, — Brochure de 16 pages in-8°. FUMARLE OFFIGNALIS adumbratio, ele. (Annales dés sciences naturelles, 2* série, ix t XVIII, p. 214. — 4842). À géo désébptlèn d tariina Be dk dugranes représentant le type floral des Pumariacées et des Cruciféres. ELEOCHARIS ATROPURPUREZ, plañl@ tropica, historia, synonymis novis locoque natali ess ms od, allgem. bot. Am. t. Hl, p. 641. — 4842). et siculæ enumeratio (Dans Gussone, Fl. sic. synopsis, t. i, "i ENS $69. 2-184) HcLostes, Caryophyllearum Alsinearum generis, monographia (Annales des sciences naturelles, 3* série, t. Iv, p. 23. — 1845). SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1864. 355 ÆTHIONEMATIS, Cruciferarum generis, species nova pedemontana (Annales des sciences naturelles, 3° série, t. IV, p. 81. — 1845). Aru species octo pleræque algerienses (Annales des sciences naturelles, 3* série, t. VIII, p. 195. — 1848). ERYNGIORUM novorum vel minus cognitorum heptas (Annales des sciences naturelles, 3* série, t. IX, p. 148. — 1848). Note sur le genre GUILLEMINEA. Inédite (Voy. Moquin-Tandon in DC. Prodr. t, XIII, p. 338. — 1849). Études organographiques sur la. famille des PorAMÉES. — Premier mémoire : Sur les genres Potamogeton, Spirillus et Grœnlandia. Lu à l'Académie des sciences le 10 avril 1854. Résumé publié dans les Comptes rendus, t. XXXVIII. Manüscrit de 50 feuilles, avec figures. Sur les caractères essentiels du rpm th -— (Bulletin de la Société bota- lique de France, t. I, p. 46, àvéc fig. — 1854). Observations au sujet du aes des Labiées ces de la Société botanique de AR) t. H, p. 170. — 1855). Notice sur la vie él les travaux de Philippe Barker WEBB (Bulletin de lä Société böta- nique, t. III, p. 37. — 1856). Sur une nouvelle espèce du genre BELLEVALIA (Bulletin de la Société botanique, t. HI, p. 239. — 1856). Sur la plante nommée Zerour (Bulletin de la Société botanique, t. lI, p. 355. +4856). Sur le CAREX VIRESCENS f Grioleli. (Bulletin de la Societe botanique, t. IV, p, 166. — 41857). Extrait de là partie inédite du mémoire sur les Careæ (Dé Caricibus quibusdam, ≤). Voyéz ci- dessus, p. 354, Notice sur un nouveau CuEx& de m flore de France; sur les caracières siis le distin- guent, et sur la classification des Chênes en général (Annales des sciences naturelles, A* série, t. VI, p. 223, et Ge extrait) Bulletin de la Société botanique de France, t. IV, p. 45. — FI Sur les ASPHODÈLES : la section PLAGIASPHODELUS (Bulletin de la Société botanique, > P. 496. — 1857). Note sur la a V'inft ence pA fA yet florale du CHÈèNE (Bulletin de la Sóciété botanique, t. IV, p. 5 Bt. — Sur la distribution géographique des trois espèces de la section Gamon du T rod ASPHO- DeLus (Aïiialés des Stiencés tiaturelles, t. VII, p. 646, ét (en extrait) Bulletin de la Société botanique, t. IV, p. 607. — 1857). L'AGAVE AMERICANA considéré dans ses moyens de reproduction par bourgeons souter- rains (Bulletin de la Société botanique; t. IV, p. 612. — 1857). Noté Sür le Rósa Hanbi (Bulletin dé la Société botanique, t. IV, p. 676. — 1857). Sur D'ANABAINA (Bulletin de la Société botanique, t. IV, p. 757. — 1857). Observations sur la note de M. Boutigny, relative. à une nouvelle espèce d'JETHIONEMA, et Nouveaux renseignements sur les ÆTRIONEMA pyrenaicum et sawatile (Bulletin de la Société botanique, t. IV, p. 778, et t. V, p. 113. — 1857 et 1858). Sur l'OpmiocLóssUx I le VALLOTA PURPUREA et le QUERCUS GLABRA (Bulletin de la Société botanique; t. V; p. 84. — 1858). Hommage à la mémoire de M. de RAXNEVAL (Bulletin de la Société botanique, t, V, p. 81. — 1858). 356 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Exemple de racines déviées et ascendantes, pénétrant les tissus d'une ancienne hampe florale (Bulletin de la Société botanique, t. V, p. 221. — 1858). Sur l'AsPHoDELUS VILLARSI (Bulletin de la Société botanique, t. V, p. 250. — 1858). Note sur le NARCISSUS PSEUDONARCISSO-POETICUS (Bulletin de la Société botanique, t, V, p. 275. — 1858). : Recherches sur la végétation du FRAISIER et sur la distribution géographique de ses espèces, avec la description de deux nouvelles (Annales des sciences naturelles, ^* série, t. VIII, p. 185, et (en extrait) Bulletin de la Société botanique, t. V, p. 277. — 1857 et 1858). Sur le STERNBERGIA COLCHICIFLORA el le genre OPORANTHUS (Bulletin de la Société bota- nique, t. V, p. 282. — 1858). Sur quelques plantes trouvées au Port-Juvénal (Bulletin de la Société botanique, t. V, pp. 317 et 369. — 1858). Hommage à lamémoire de Robert Brown (Bulletin de la Société botanique, t. V, p. 325. — 4858). á Note sur l'AIRA SUBTRIFLORA (Bulletin de la Société botanique, t. V, p. 334. — 1858). Sur la découverte de l'ALDROVANDA à la Canau (Bulletin de la Société botanique, t. V, p. 587. — 1858). Sur les propriétés toxiques des racines du CARLINA GUMMIFERA (Bulletin de la Société botanique, t. V, pp. 692 et 706. — 1858). Recherches sur la famille des AMARYLLIDÉES. — Esquisses monographiques des NARCISSES d'automne (Annales des sciences naturelles, 4° série, t. X, p. 75, et (en extrait) Bul- letin de la Société botanique, t. VI, pp. 9, 85 et 131. — 1858 et 1859). Sur une anomalie bulbaire du LEUcouw paper — de la Société botanique, t. VI, p. 266, et t. VII, p. 457. — 1859 et 4 Le TRIENTALIS EUROPEA. devenu français dium de la Société botanique, t. VI, pP. is) et t. IX, p. 4. — 1859 et 1862). Nouvelles observations sur la couronne des NARCISSÉES (Bulletin de la Société botanique, t. VIL, p. 309. — 1860). Sur l'hybridation des ÆciLors (Bulletin de la Société botanique, t. VII, p. 360. — 1860). Note sur la plante désignée sous le nom de PYRETHRUM WILLEMOTI (Bulletin de la Société botanique, t. VII, p. 459. — 1860). Note sur l'histoire 5 BIDENS RADIATA Thuillier (Bulletin de la Société botanique, t.VIII, p. 153. — 486 Le CHAMÆROPS EXCELSA, sa patrie, le climat qui lui convient, son introduction en Eu- rope, etc. (Bulletin de la Société botanique, t. VIII, p. A40. — 1861). Note sur le TRISETUM AGROSTIDEUM (Bulletin de la Société botanique, t. VIII, p. 449. — 1861). Une excursion botanique à l Aubrac et au Mont-Dore, principalement pour la recherche des IsoETES du plateau central de la France. — 1861 (Bulletin de la Société bota- nique, t. VIII, pp. 508, 541 et 619, et t, IX, pp. 18, 78 et 102). Sur la patrie de Ajax muticus (Bulletin de Ja Société botanique, t.IX, p. 279.— 1862). Sur une cupit du SCROFULARIA NODOSA (Bulletin de la Société botanique, t. IX; p. 343. 2). SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1864. 357 Voyage botanique dans le North-Wales, en vue d'une étude particulière des ISOETES de celte;contrée. — 1862 (Bulletin de la Société botanique, t. X, pp. 270,319, 382, ^09, 420, 462 et 485). Sur deux formes pepanas du CyriNUs HvPocisrIS (Bulletin de la Société botanique, t. X, p. 310. — 1863) Sur le JüNCUS ALPINUS et le SCROFULARIA EHRHARTI (Bulletin de la Société botanique, t. X, p. 394. — 1863). Études (1) sur les GRAMINÉES. Inédites. 1818-1822. Ces études ont été reprises en 4855 pour le genre Setaria. Note sur des grains de BLÉ trouvés dans les hypogées de Thèbes. Inédite. 1819. Études sur la famille des AMARYLLIDÉES. Inédites. 1858-1861. Recherches faites pour déterminer la position des bourgeons dans les Narcissées. Inédites, Monographie du genre Crocus. Inédite. La description des caractères génériques est datée du 25 mars 1818. ASPHODELI , generumque proxime affinium revisio. Inédit. 1856-1860. Monographie du genre ZANNICHELLIA. Inédite. 1848-1854. Études sur les genres CxMopocEA et RuPPIA. Inédites. 1848-1849. Monographie des PÉDALINÉES et des SÉSAMÉES, deux tribus de la nouvelle famille des JACARANDACÉES. Inédite. , Description de sept espèces européennes du genre Erica. Inédite. Ce travail est mentionné dans les Annales des sciences naturelles, 4re série, t. XXV, p. 233 (Notice sur Endress. Voy. ci-dessus, p. 354), Études sur les ANTRÉMIDÉES. Inédites. 1839-1844. De LEUCANTHEMIS quibusdam et imprimis de Leucanthemo vulgari ad amicos scribit J. GAY. Inédit. 1850. Études sur le genre TAMARIX. Inédit. 1852-1853. P Études sur les Résépacées. Inédiles. 1837-1843. Études sur les CRucIFÈRES et les familles voisines. Inédites. À ces études appartient une monographie du genre Erysimum (1841) pour laquelle M. Gay avait pris date en publiant en 4842 la brochure Erysimorum quorumdam, etc. Voyez ci-dessus, p. 354. Études sur les PARONYCHIÉES. inédites. Études sur les CARYOPHYLLÉES. Inédites. 1844-1850. Ces études portent principalement sur le genre Silene et sur les Alsinées. Notes et correspondances relatives à la rédaction du FLORA HELVETICA de Gaudin. Iné- dites. 1816-1825. Calalogue des plantes observées dans le département de la Manche et dans les iles de Jersey et de Guernesey. Inédites. 1832. Notice sur la vie et les travaux de J. GAUDIN, décédé pasteur à Nyon, professeur hono- raire de l' Académie de Lausanne et membre de la Société helvétique des sciences na- turelles. Inédite. Notes sur quelques plantes de l'herbier de Linné (Londres, 22 et 23 mars 1845). ites. (1) Titre donné par M. e". à plusieurs de ses manuscrits, Ce sont, en gén néral, des "des fragments de monographies. Il y a des lacunes dans la plupart. Mais tout ce qui a té rédigé est révisé avec beaucoup de soin et prêt pour l'impression. 358 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Eug. Fournier demande la parole et s'exprime en ces termes: Aprés les paroles de deuil que vous venez d'entendre, j'hésiterais, Messieurs, à rentrer dans la voie ordinaire de nos travaux, si ce n'était pour rendre tout d'abord hommage à la mémoire méme du maître vénéré, dont l'histoire, c'est- à-dire l'éloge, si pieusement raconté, retentit encore dans cette enceinte. Parmi les études pénétrantes et variées de M. J. Gay, c'est, en effet, dans la famille des Crucifères qu'il a peut-être le plus souvent marqué la trace de ses investigations patientes, soit par la délimitation des espèces, soit par l'étude des variations embryonnaires, dont le genre Sisymbrium offre entre autres plusieurs exemples. Occupé en ce moment d'une monographie de ce dernier genre, monographie qui intéressera, je pense, par l'uniformité générale de la distribution géographique des espèces renfermées dans chaque section du genre, je viens soumettre à la Société un fragment de cette monographie, l'étude du Sisymbrium Sophia et de sa distribution géographique. M. Eug. Fournier fait ensuite à la Société la communication sui- vante : SUR LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DU SISYMBRIUM SOPHIA, pr M. Eugéne FOURNIER, Dans le Prodromus, le Sisymbrium Sophia est indiqué d'une facon générale comme croissant dans toute l'Europe. M. Alph. De Candolle ne s'est pas occupé de cette espèce. M. Lecoq lui a consacré deux pages dans ses Études sur la géographie botanique de l'Europe, t. Y, p. 17, Il n'indique pas la plante ailleurs qu'en Europe et dans la Sibérie arctique, d’après Pallas, se tenant sur une grande réserve quant aux affirmations des botanistes anglais et américains sur la diffusion de cette plante en Amérique. Les opinions de ces derniers auteurs sur l'extension du S; Sophia sont comme résumées dans ce passage, tiré de The botany of the antarctic voyage, p. 242, par M. J. Hooker, et que nous traduirons littéralement. « Il y a deux espèces de Sisymbrium à aire très-large, et trés-variables surtout dans leur feuillage et dans leur pubescence : toutes deux très-remar- quables parce qu'elles suivent la marche de la civilisation, de sorte qu'il devient très-difficile de leur assigner une origine déterminée. Le vrai S. So- phia est généralement considéré comme une plante exclusivement euro- péenne ; mais il paraît être réellement originaire du Canada, selon Torrey et Gray; il se rencontre aussi au Mexique, si le n° 4882 de Galeotti en est, comme je Íe suppose, une simple variété, et je ne puis distinguer du S. Sophia d'Europe les échantillons cueillis au Chili par le docteur Gillies. Il habite aussi Valparaiso, Buenos-Ayres et la Californie, d’où cependant je n'ai vu qu'un SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1864. 359 seul exemplaire, à fruit non mûr. Le S. canescens Nutt. a les ovaires plus courts, généralement moitié aussi longs que le pédicelle, et portés sur de très-longues grappes. Il est originaire des Andes de Mendoza, du Mexique, de la Californie et des États-Unis, et du cap Farewell sur la côte de Patagonie. Quoique très-distinct à première vue du S. Sophia, il ne l'est pas en réalité. Ses ovaires varient de longueur, et particulièrement ses pédicelles, car dans les échantillons provenant du Mexique et du pays de Snake (Californie), ils sont beaucoup plus courts que les siliques. Quant au S, sophioides Fisch., qui s'étend le long des baies de la mer arctique, en Asie et en Amérique, je ne doute pas que ce ne soit une variété du S. Sophia, ou probablement un état de cette espèce altéré par la rigueur du climat, L'ovaire y est certaine- ment plus long que dans le type, mais ce caractère est variable. » Il n'est pas trés-difficile de répondre à ces arguments, Nous considérons comme distinctes du S. Sophia les espèces ayec lesquelles M. J. Hooker le con- fond, et nous espérons démontrer que ce n'est pas par un simple caprice, une opinion personnelle, mais que nous y sommes forcé par l'examen scrupuleux des caractères, de la variabilité de ceux-ci et del'invariabilité de ceux-là. Jamais, dans le S. Sophia européen, même dans les échantillons récoltés dans les régions les plus septentrionales, les caractères spécifiques ne disparaissent ; la taille se réduit ainsi que la longueur et le nombre des feuilles; quel- quefois les ‘pétales disparaissent (mais cela provient plutôti de la sécheresse du terrain, car on rencontre souvent les mêmes caractères sur des échan- tillons cueillis dans les plaines), et jamais le fruit ne se raccourcit, jamais il ne s'élargit, jamais son pédoncule ne cesse d’être appliqué contre l'axe, jamais les pétales ne s'allongent au delà du calice; en un mot, jamais il ne devient le S. canescens; donc, quand je trouye dans une région bota- nigue toute différente, des individus pourvus de caracteres tout différents et dont un grand nombre d'échantillons me démontrent la constance, je dois conclure qu'ils ont une valeur spécifique, ou que, tout au moins, dans l'état actuel de la science, et à moins de la faire véritablement reculer, on doit les considérer comme une espèce distincte, abstraction faite de la valeur qu'il faut attribuer à la conception de l'espèce, et qu'il n'y a point lieu de discuter ici. S'il était permis de plaisanter en un sujet aussi aride, on pourrait deman- der à M. J. Hooker comment l'influence de la latitude pent allonger la silique du S. Sophia pour en faire celle du S. sophioïdes, et la raccourcir pour en faire celle du S. canescens, car ces deux espèces se rencontrent à peu près sous la méme latitude. D'ailleurs, pour ce qui est de la distinction de ces trois espèces, nous renvoyons à notre monographie du genre Sisymbrium, actuellement sous presse. Reste donc seulement ce que dit l'auteur anglais du S. Sophia proprement dit. Or, il s'appuie d'abord sur le témoignage de MM. Torrey et Gray, qui, dans le Flora of North America, indiquent le S, Sophia dans: l'Amérique du 360 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Nord, à Québec (Percival), et dans d'autres localités du Canada, à Montréal (Holmes), et en Virginie (Pursh). Cette dernière indication, celle de Pursh, n'était pas regardée comme exacte à l'époque où Nuttall écrivait, puisqu'il rapporte la plante de cet auteur, quoique avec doute, à son Sisymbrium canescens (Gen. IT, 68); et cependant Nuttall avait certainement herborisé en Virginie. D’après sir William Hooker (Flor. bor.-americ. Y), Elliot a refusé également d'admettre l'indication de Pursh. Quant à la localité de Mont- réal (Holmes); la mention en est empruntée à un ouvrage de Lewis C. Beck, ‘intitulé Botany of the northern and middle staates, p. 33, où le S. Sophia est décrit comme ne différant du S. canescens Nutt. que par son fruit plus étroit et non claviforme. Alors la plante de cet auteur aurait les pédicelles étalés comme le S. canescens, et devrait être rapportée à l'une des espèces à fruit linéaire voisines du S. Sophia, que nous décrivons dans notre mono- graphie, probablement au S. longepedicellatum. Reste donc la localité de Québec, au sujet de laquelle nous devons faire observer que MM. Torrey et Gray, dans leur description du S. Sophia (l. c.), description qui doit s'appli- quer plus spécialement aux échantillons de Québec, mentionnent les pédi- celles comme ayant quatre fois la longueur du calice, ce qui ne peut être vrai pour le S. Sophia, et l'est bien plus du S. longepedicellatum, déjà signalé par des échantillons recueillis sous le 49* degré de latitude boréale. Ces observations, faites sur la confusion que les naturalistes américains causent en identifiant toutes ces espèces, s'appliquent également à une note que M. Asa Gray a publiée l’année dernière dans l'énumération des plantes recueil- lies dans les Montagnes-Rocheuses par M. Parry et d'autres botanistes (Pro- ceedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia, 1863, p. 57). Mais continuons l'examen du passage cité plus haut, de M. J. Hooker. Le numéro 4882 de Galeotti diffère du S. Sophia par ses fruits plus courts portés par un pédicelle de la méme longueur, et par ses boutons ovoides et non claviformes. Quant à la plante du Chili, décrite sous ce nom dans le Flora chilena par Barnéoud (I, 27), je dois dire que tous ces échantillons de pro- venance chilienne étiquetés S. Sophia dans les herbiers de Paris se rappor- tent au S. Cumingianum Fisch. et Mey. (S. Cumingii Presl), qui représente le groupe du S. Sophia dans les plaines de l'Amérique méridionale, et en diffère par les boutons ovoides, les pédicelles étalés et les graines bisériées. Je crois donc pouvoir conclure de cette longue discussion que le S. Sophia ne croit point en Amérique. Ajoutons que probablement la plante ne croit pas non plus dans la Sibérie arctique, oü elle a été indiquée par Pallas, car la forme que j'ai vue dans l'herbier de M. Cosson, et qui croit sur les rives du fleuve Boganida par 72 degrés de latitude boréale, dans la Sibérie orien- tale, me paraît devoir être décrite comme nouvelle. Malgré cela, le S. Sophia possède encore une aire beaucoup plus vaste que celle qui lui était assignée dans le Prodromus. En effet, il a été trouvé SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1864. | 361 en Orient, dans les provinces caucasiennes, l'Asie Mineure, la Syrie, la Perse, l'Affghani le Belutchi la Dzoungarie chinoise et la frontiere septen- trionale de la Chine; il a méme une localité isolée en Algérie, dans les hauts plateaux dela province d'Oran. Il serait intéressant de rechercher quelle est, dans une aire aussi vaste, l'origine réelle de la plante. En Europe, elle ne croit, comme on sait, que dans des stations artificielles, c'est-à-dire sur les murailles, les décombres ou le long des chemins; elle accompagne toujours l'homme, jusque dans la Laponie, où Wablenberg (Flora lapponica, 180) la signale seulement « ad humiles novacolarum casas », et à Kola, sur les bords de la mer Glaciale (Fellm. in Led. F7. ross. I, 70). Elle ne monte guère en Europe sur les mon- tagnes. On ne la trouve ni dans les nombreux catalogues des plantes des Pyrénées (Ramond, Debeaux, Léon Dufour, etc.), ni au mont Ventoux (Requien, Martins in Ann. sc. nat. 2° série, t. X, p. 241), ni sur les mon- tagnes de la Suisse septentrionale (Gaudin, 77. helvetica ; Steiger, Die Flora des Kantons Luzern, der Rigi und des Pilates); et si M. J. Ball l'a récoltée dans le Valais prés de Zermatt, à 7000 pieds environ, il a eu soin de noter que c'était dans un état très-appauvri, et que probablement la plante avait été apportée là par les troupeaux. Les nombreuses listes que renferme le Bul- letin de la session extraordinaire tenue à Grenoble en 1860 ne présentent pas cette espéce. Cependant on la trouve prés de Briancon, à 1095 m. (Ga- cogne, Excursion d'un naturaliste dans les Hautes-Alpes, p. 13), et à Lans- le- Bourg, au pied du Mont-Cenis, ainsi qu'à Bormio dans la Valteline (Bertol. FI. ital. VII, 65). Tout indique donc qu'en Europe cette espèce ne s'élève sur les montagnes qu'accidentellement et dans le voisinage des lieux habités (1); il est évident que ce n'est pas le froid qui l'en empéche, puisqu'elle peut s'ap- procher du póle. Ajoutons que c'est dans nos pays qu'elle trouve la limite de son extension géographique. Dans le nord de l'Angleterre, elle ne dépasse pas les environs d'Aberdeen (Watson, Cyb. brit. I, 151), et ce n'est pas la température qui l'y oblige; en Irlande, elle est surtout répandue sur le côté oriental, autour de Dublin (Mackay, 7/. hibern. 24) ; en Bretagne, elle n'a qu'une seule localité prés de Vannes (Lloyd, Fl. de l'Ouest, 31), et ce n'est pas l'humidité de cette région qui l'en éloigne, puisqu'elle croit en Angle- terre. Elle manque aux îles d'Houat et d'Heedic, comme l'indique l'explora- tion spéciale faite de ces iles par l'abbé Delalande, et elle est rare dans l'ile de Ré, d'aprés mon ami M. J. Buffet. Elle est assez peu répandue en Portugal pour que Brotero en cite quelques localités spéciales dans le Flora lusita- nica. Elle manque aux Canaries, et tout indique que son extension vers (1) Amoreux avait semé le S. Sophia sur les plus hauts sommets des Cévennes du Gard (G. Planehon, Des modifications à la flore de Montpellier, p. 31),0 M. de Pouzolz (Fl. du Gard, I, 65) ne l'indique pas. 362 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'ouest s'arréte à peu près vers la longitude de 12° O., et que c'est à l'op- posé qu'il faut chercher le centre de dispersion ou de création de cette espèce. Plus on s'approche des régions orientales de l'Europe, plus on la trouve abon- dante. Marschall de Bieberstein la donne comme commune dans le Caucase, non plus seulement Zn ruderatis, mais in incultis; cette différence de station semble indiquer que l'espéce est mieux chez elle dans l'Europe orientale que dans l'Europe occidentale. Elle est signalée, an delà du Caucase, par Kolenati (exsicc. in herb. Rayneval), à Erzeroum par M. Huet du Pavillon, et au sud de la mer Caspienne, dans l'AufzeAlung der auf einer Reise durch Transkaukasien und Persien gesammelten. Pflanzen, rédigé par M. Buhse en collaboration avec M. Boissier, à Érivan et à Gœmarlu, comme commune, et en outre sur les bords de l'Araxe! Plusieurs voyageurs l'ont signalée en Perse (Mich. exsicc. in herb. Less. sphalm. sub S. persico; Bélanger ibid.). Elle croit en outre dans l'Affghanistan, le Belütchistan, dans la partie identale tempérée de l'Himalaya et dans le Tibet occidental (J. Hooker et Thomson, Præcursores ad floram indicam: Cruciferæ, in Journal Linn. Soc. V, 158; Royle, Zl. p. 69), et elle monte dans la chaine de l'Hi- malaya jusqu'à 10000 pieds. On la retrouve encore dans la Dzoungarie (Schrenk), dans les déserts de i'Altai (Besser), et des montagnes de l'Asie occidentale elle descend dans le nord de l'Inde, à Cachemir et à Sunagar [Winterbott., exsice. n° 971; Jacquemont, ezsícc. n° 1361 ), dans le nord dela Chine, jusqu'aux frontières du pays des Mongols (Bunge, Enu- meratio plantarum quas in China boreali, etc., p. 6, n° 35). Mais dans cette dernière station, elle affecte de nouveau le caractère de plante rudérale et introduite (et l'on sait par les Chinois eux-mêmes qu'ils ont introduit cer- taines espéces prises par eux aux régions occidentales de l'Asie), tandis que son élévation dans l'Affghanistan et l'Himalaya ne permet guère de douter qu'elle y soit sp ée. Lesd nombreux que possède aujourd'hui Ta science sur les localités du Sisymbrium Sophia permettent donc de consi- dérer cette espèce comme originaire des plateaux élevés de l'Asie occidentale, et quant à sa diffusion sur un aussi large espace, on peut penser qu'elle a élé apportée dans toute l'Europe par les migrations humaines, d'autant plus qu'elle a été jadis célèbre pour ses vertus médicales (1), comme antiputride, comme vulnéraire et comme vermifuge ; elle était même employée comme la Grande-Consoude et le Delphinium Consolida dans le traitement des frac- tures. Elle vivrait ainsi à l'abri de l'homme comme beaucoup d'autres espèces végétales, et méme comme quelques animaux, par exemple le rat ; la souris, qui, sans être domestiques, ont partout suivi l'homme dans ses mi- grations, et vivent au nord jusqu'aux îles Færó, au sud jusqu'aux iles Falkland. : (4) 1l en est fait mention dans Végéce, V, 3, 4. f SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1864. 363 On pourrait penser que les noms anciens donnés à cette espèce, témoi- gnent de son ancienne culture. Malheureusement ces noms, ou sont d'inven- tion relativement récente, ou ne font que consacrer des erreurs. Tragus (De stirpium mazime earum Germanie commentaria, 337, f. 338) la nomme Seriphium germanicum, mais, quoiqu'il la figure et que sa planche se rapporte évidemment au S. Sophia, il est ifeste qu'il l'a confond avec les Absintbes, parmi lesquelles il la place, soit à cause de ses pro- priétés médicales, soit à cause de ses feuilles très-divisées; or, il adopte le nom de Seriphium d’après Dioscoride, mais celui-ci indique son Xegéote» en Égypte, où ne croit point notre plante ; et tont indique, selon l'opinion de Billerbeck ( Flora classica, 21h), que ce Xegízto est l'Artemisia mari- tima, ainsi nommé de l'ile de Xéjgoz, une des iles de l'Archipel où l'on déportait les criminels romains, aujourd'hui Serfo. Tabernemotntanus ( Zi- cones, pars I, sect. I, p. 6, f. 2, et p. 7, f. 4, 4590) donne au Sophienkraut Mannlein et au Sophienkraut Weiblein (Herbe-de-la-sagesse mâle et femelle, la seconde à feuilles plus divisées que la première) le nom de Thalictrum, encore d’après Dioscoride ; mais le Exextsos de cet auteur (Diosc. 1v, 98), cité par Pline (xxvii, 13), n'avait été rapporté au Sophia chirurgorum par Lobel (Obs. p. 526, 1576) qu'avec doute ; et, à la page 508 de ses Stirpium observationes, ce dernier paraît disposé à rapporter au Ruta pratensis la plante de Dioscoride, opinion suivie par Hardouin, commentateur de Pline ; il est vrai qu'à la page 328 de ses Adversaria, Lobel revient à sa première opinion ; mais on ne peut l'admettre avec Tabernzemontanus, à cause de la tige épaisse de cette plante, tige comparée par Dioscoride à celle du Pavot; c'est pourquoi Billerbeck a abandonné cette détermination pour identifier le Odxpey de Dioscoride, tantôt au Zeontice Thalictrum, tantôt au Thalictrum flavum (F1. class. 93, 143), tandis que Sibthorp (Flora greca, index in Dioscoridem)le rapporte au Thalictrum minus. La seule conclusion logique à tirer de tout cela, C'est qu'on ne sait sur le Ouxcpo» de Dioscoride qu'une chose, à savoir que ce n'est pas lé Sisymbrium Sophia. Le terme d' Accipitrina, employé par Césalpin (De plantis lib. var, cap. 66, p. 361, 1583), et donné par lui comme généralement appliqué à notre plante, doit avoir pour origine accipiter, éper- vier; il signifie épervière, nom donné à beaucoup de plantes, notamment aux Hieracium, et aurait été employé par Pline pour désigner ce dernier genre, d’après Bory de Saint-Vincent (Dictionnaire classique d'histoire naturelle, 1, 46), et d’après Mérat et de Lens (Dictionnaire de thérapeutique et de matière médicale). Le terme de Sophia et ses nombreuses traductions (1) dans plusieurs langues européennes paraissent avoir une origine moderne. John Gerarde (ed. 2, curante Johnson, p. 1068) dit que cette herbe était ployée par les médecins de l'école de Paracelse, sous le nom de Sophia (4) Il a été traduit fort mal à propos par un floriste Herbe de Sainte-Sophie, 364 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Paracelsi ; encore n'est-il pas bien sûr que le Sophia Paracelsi soit le Sophia chirurgorum qu'il figure; le terme de X»o/« ne se trouve point dans Diosco- ride, du moins attribué à une plante. Les noms vulgaires anglais, allemands et italiens ne désignent que les propriétés de la plante : ainsi F/ixweed (Gerarde 7. c.)signifie herbe contre les flux, et Besen- Wurm-Kraut (Kirsch- leger, Flore d'Alsace, I, 53), herbe à balayer les vers; les autres ne font que reproduire l'expression latine Sophia chirurgorum. Quant au Sisymbrium, qui se trouve dans Ovide : Cumque sua domine date grata sisymbria myrto Fasr. 1v, 869, il faut consulter les anciens, Or, d’après plusieurs commentateurs, on voit que Dioscoride désigne sous le nom commun de Xicópf/z:» Où Xícupfipoy deux plantes, réunies peut-étre à cause de leur habitat, le Mentha aquatica (4) et le Nasturtium officinale, Sisymbrium Nasturtium de Linné, qui, aujour- d'hui, n'est plus dans le genre Sisymbrium (2). La conclusion de ce petit travail offre un intérêt particulier, en ce qu'elle ramène le Sisymbrium Sophia au type géographique auquel appartiennent déjà toutes les espèces du groupe Sophia. Toutes ces espèces, en effet, crois- sent, ou dans les régions arctiques du globe : le S. sophioides Fisch. dans l'Amérique boréale, sur le détroit de Behring, le S. arcticum Fourn. dans la Sibérie arctique; ou vers le pôle opposé : le S. antarcticum Fourn. au détroit de Magellan, par 55° lat. austr.; ou sur les plus hautes chaines de gnes: le S. Nutt. dans les Montagnes-Rocheuses, d'où il descend à l'est et à l'ouest jusqu'aux. rives des deux Océans, les S. incisium Engelm. et brachycarpum Richards. égal dans les Montagnes-Rocheu ses, les S. Galeottianum Fourn., S. streptocarpum Fourn, et S, Virletii Fourn., dans les montagnes du Mexique, qui sont une continuation des précéd , le S. Hartwegi Fourn., dans les Montagnes-Rocheuses et dans les Cordilleres du Mexique, le S. myriophyllum H. B. K. et le S. titicacense Walp., dans les Andes de Quito et du Pérou ; le S. Cumingia- (1) Ces deux plantes sont distinguées par Dioscoride sous les noms de Zioupéocv et de ZiovuÉpov črepov. Il est intéressant de rapprocher de l'une de ces deux interprétations le passage suivant de Palladius (Aprilis, 3, 5): « Rem miram de Ocimo Martialis affirmat, quod modo purpureos modo albos flores modo roseos pariat, et si ex eo semine frequen- ter seratur, modo in Sisymbrium mutetur, » (2) N est curieux, pour l’histoire de la botanique, de noter que le S. Sophia, d'abord confondu avec les Artemisia à cause de ses propriétés vermifuges et de ses feuilles très- ` divisées (Tragus, l. c.; Fuchs, Hist. 2, ic.) a été ensuite joint au Delphinium Conso- lida par Lobel, qui (Obs. 426) traite des deux plantes dans le même article. C'est pro- bablement à cause de l’analogie de leur emploi médical dans le traitement des fractures, et peut-étre aussi parce que leurs feuilles sontà tous deux très-divisées, et que le folli- cule du Delphinium rappelle un peu la forme de la silique du Sisymbrium. SÉANCE DU 23 DÉGEMBRE 1864. 365 num Fisch. et Mey., dans les Cordilléres du Chili, d'oà il descend à l'ouest jusqu'à Valparaiso et à l'est jusqu'à Buenos-Ayres. Il était intéressant de mon- trer que le S. Sophia était originaire des hautes montagnes de l'Himalaya, d’où il était descendu en Europe, en Sibérie et dans l'Inde. M. Cosson dit que le Sisymbrium Sophia se trouvant en Algérie dans une localité très-éloignée de la côte, il est peu probable qu'il doive y étre considéré autrement que comme spontané. M. le Secrétaire général met sous les yeux de la Société des échantillons de Medicago envoyés par M. Dukerley et donne lec- ture de la lettre suivante qui accompagnait cet envoi : ` LETTRE DE M. E. DUKERKLEY A M. DE SCHŒNEFELD, Bóne (Algérie), 11 octobre 1864. Monsieur et cher collégue, J'ai l'honneur de vous faire parvenir, en vous priant de les communiquer avec cette lettre à la Société botanique de France, trois échantillons de plantes sur lesquels je désire appeler son attention. Le premier, A (celui qui est isolé dans son enveloppe de papier), a été recueilli par moi. le 7 mai dernier, avec d'autres échantillons de Légumi- neuses, sur une pelouse attenant au rempart de la ville de Bône et prés de la porte Randon. Ce n'est que plusieurs jours aprés, en la retirant de dessous la presse pour la mettre en herbier, que je me suis aperçu, à mon trés-grand étonnement, que ce rameau de Medicago tribuloides Lam. portait, au-des- sous des fruits légitimes de son espèce, une gousse bien isolée et bien carac- lérisée, au moins à ce qu'il m'a paru, de Medicago Echinus DC. Je commu- niquai immédiatement ce fait curieux à notre collégue M. le docteur Reboud, qui, en maniant l'échantillon pour s'assurer des caractères des fruits, cassa malheureusement le trop faible pédoncule par lequel tenait au rameau la gousse offrant tous les caractères extérieurs du M. Echinus. Ce pédoncule existe encore sur l'échantillon, et je l'ai distingué par un fil noué immédia- tement au-dessus de lui; la gousse qu'il portait est placée aussi dans son voi- sinage. M. Reboud a d'ailleurs été en parfait accord avec moi sur la consta- lation des faits que j'ai l'honneur de vous exposer, et il n'a pas hésité non plus à reconnaitre dans la gousse en question toutes les apparences d'un fruit de Medicago Echinus. Les deux autres échantillons, B et C, réunis ensemble dans la même feuille, appartiennent l'un au Medicago tribuloides, Pautre au M. Echinus; ils proviennent également des environs de Bône, mais je n'oserais assurer les avoir pris au méme lieu que le précédent, Il est certain cependant que ces 366 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. deux espéces croissaient ensemble en ce point et y furent observées par moi le 7 mai, et cette circonstance peut. n'étre pas indifférente à connaitre pour la recherche dela cause du phénomène que je soumets à l'examen de la Société. Quoi qu'il en soit, ces deux échantillons sont envoyés pour servir de termes de comparaison à l'échantillon anomal et faciliter la détermination spécifique des divers fruits qu'il présente, Je ne me permettrai aucuhe hypothèse sur la cause et la nature du fait qui fait l'objet de cette communication, et qui, à quelque point de vue qu'on veuille se placer pour l'apprécier, mé paraît tout au moins offrir cette singu- larité dé la coexistence, sur un même pied, de fruits appartéñant à deux espèces végétales reconnues comme parfaitement distinctes. Et cette singulà- rité ne serait guère moindre, je crois, dans le cas où les fruits n'appartien- draient qu'à deux variétés d'une méme espèce; les hybridations naturelles (en supposant toutefois qu'il s'agisse ici d'une hybridation), soit entre espèces, soit entre variétés, produisant d'ordinaire, si je ne me trompe, la fusion des caracteres des parents de maniére à donner lieu à des organes à caractéres mixtes, et non la juxtaposition d'organes conservant chacun de leur cóté les caractères qui distinguent ces mêmes parents. M. Decaisne présente à Ia Société plusieurs échantillons du Pirus polwilleriana J. Bauhin (Hist. plant: gen. prodr. [1019], p. 2; Hist, plant. univers, t. I [1650], p. 59, cum icone), cultivé au Muséum, et qui s’est conservé par la greffe depuis deux cent cin- quante ans sans varier (1). Pour s'assurer de la valeur de cette espèce, M. Decaisne a eu recours au semis, El a fait recueillir, en 1860, tous les fruits de l'un des individus cul tivés au Muséum, Ces fruits, au nombre de 450, lui ont donné 13 pepins bien conformés; et ceux-ci ont produit quatre formes très-différentes du Pirus polwilleriana type. 4 1* Deux individus à rameaux gréles, inermes, à feuilles suborbiculaires, (1) Note de M. de Schenefeld. — Le nom spécifique de ce Poirier a été écrit de bien des maniéres différentes par les auteurs qui, depuis J. Bauhin, en on fait mention. Linné l'a transformé en Pollveria , et Gmelin en Polvilla: Enfin De Candolle (Fl. fr- suppl. p. 530) a éerit P. Bollwylleriana, en ajoutant que l'arbre croit dans les bois, aux environs de Bollwyller (sic) en Alsace. Le nom de cette petite ville, située dans l’arron- dissement de Colmar, s'écrit aujourd'hui officiellement Bollwiller, rais a fort bien pu s'écrire au Xvir* siècle Polwiller, ce qui justifierait Yorthographe de Bauhin (Pirus pol- ivilleriana) que nous avons conservée, d’après le désir de M. Decaisne. Cependant nous pensons qa'il y aurait peut-être lieu d'adopter définitivement Ia forme bollwilleriana, qui, ll facili 'intelli ignification du mot, que la forme linnéenne gence de la sig surtout (Pollveria; rend tout à fait incompréhensible. SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1864. 367 ovales ou ovales-oblongues, arrondies à la base, obtuses ou acuminées au sommet, à bords crénelés, tomenteuses sur les deux faces, mais surtout en dessous; à stipules sétacées persistantes. : 2° Un individu à rameaux trés-gréles et à ramilles Spinescentes; à feuilles ovales, arrondies à la base, à bords dentés en scie, tomenteuses en dessous, glabres en dessus; à stipules sétacées persistantes. 3° Un individu à rameaux gréles, inermes; à feuilles ovales arrondies ou acuminées à la base, à bords dentés en scie, glabres sur les deux faces; à stipules sétàcées, dentées, persistantes. 4° Plusieurs individus à rameaux spinescents ou inermes ; à feuilles ovales, ovales-elliptiques ou lancéolées, arrondies ou atténuées à la base; à bords crénelés ou entiers, glabres sur les deux faces ou à nervure médiane pubes- cente en dessus. Les trois premières de ces variétés sont remarquables, soit par la petitesse des feuilles, soit par leur pubescence qui rappelle complétement celle du Pirus polwilleriana ou du C'otægus Aria. Quant aux individus du quá- trième groupe, ils rentrent absolument dans la catégorie des Poiriers caltivés dans nos jardins. De ces variations nombreuses et des formes différentes qu'il a obtenues au móyen de ses semis, M. Decaisne conclut à Ja certitude de l'origine hybride du Poirier décrit par J. Bauhin. M. Decaisne présente également à la Société des dessins et des capsules desséchées de Pavots vivaces, hybrides des Papaver brac- teatum et orientale. Ici le port des individus hybrides est absolument identique à celui des parents, et la nuance des fleurs n'offre elle-méme aucune différence bien ppréciable, bien que cependant la teinte ponceau ou de cinabre qui caracté- rise le P. orientale semble l'emporter sur la nuance cramoisie'du P. brac- featum, avec ou sans macules. Il en est tout autrement des capsules. Chaque individu en porte de forme particuliére ; les unes sont globuleuses, les autres 368 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. turbinées. Le nombre des stigmates varie de 13 à 21. Dans certains cas, ils se prolongent normalement du sommet au pourtour de la calotte capsulaire ; dans d'autres, ils reposent sur une sorte de disque de couleur testacée, qui laisse le centre de la calotte complétement glabre ; d'autres présentent au sommet de la capsule plusieurs pointes veloutées tout à fait indép dantes du feston stig- matique qui occupe le bord de la calotte; enfin, il en est qui offrent une sorte de double couronne de lignes stigmatiques qui se réunissent au sommet pour -former un petit cóne velouté. En voyant les fruits de ces Pavots hybrides varier ainsi, M. Decaisne est disposé à n'accorder qu'une très-légère valeur au caractère que les floristes ont attribué au nombre ou à la forme des rayons stigmatiques des Pavots. Enfin M. Decaisne annonce qu'il a eu occasion de voir cette année la remarquable localité du Lavandula Spica, qui se trouve dans le département d’Indre-et-Loire, le long de la route d'Abilly à Pressigny-le-Grand (arrondissement de 5oches). La plante occupe environ deux kilométres d'étendue, et se trouve en telle abondance qu'elle a servi à désigner la localité par le nom de Coteau de la Saugette. En effet, elle s'est tellement emparée du terrain, qu'à l'exception de l'Andropogon Ischemum qui le lui dispute, elle a éliminé toute autre plante. 2 Paris, — Imprimerie de E, MARTINET, rue Mignon, 2, Ballet dela doe bot de France _ Tome XL PU D. Mandonia boliviensis Weda. «np. A. Salmon. Paris -— Bullet de là Soc. Bet. de France. Tome XI. PLI. E E ROLE dal. : A ANTHÉROZOÏDES DES MOUSSES. Tome M. PH Ill DIPLOTAXIS DUVEYRIERANA (ur Imp Lemerever r de Seme fj Pans Rivcreux del Bull . de la Soc. bol.de France Bull. de la; Soc bou. de France Tome X1. PI IV. CROTALARIA SAHARÆ (as Riocreux del ` Tome A1. PIV. M NERE sinus assé avion 26 nié HYOSCYAMUS FALEZLEZ Go. , Bullet-de ta So dot de Franee. Tome X1.PLVI. | EROZE del. Zi CA Fassob, Stasi ANTHÉROZOIDES DES CRYPTOGAMES. Cuers: Fougères, Isoétées, Hépatiques, Sphaignes, Fücacées. EE clo oo Mt de Franco. o Ima CS ath. Ch Fassoh, Strass” Vtricule des Carex. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE La Commission du Bulletin, avec l'autorisation du Conseil d'Admi- nistration de la Société, a décidé qu'à l'avenir le Compte rendu des séances et la Revue bibliographique seront publiés par cahiers séparés, avec pagination distincte. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. (JUILLET 1864.) N. B. — On peut se procurer les ouvrages analysés dans celte Revue chez M. J. Rothschild, libraire de la Société botanique de France, rue de Buci, 14, à Paris. Versleichende Untersuchungen ueber die Elementar- organe des Holzkærpers (Recherches comparatives sur les organes élémentaires du corps ligneuz); par M. Carl Sanio (Botanische Zeitung, 1863, pp. 93-98, 101-111, 113-118, 121-128, numéros des 20 et 27 mars, 3 et 40 avril), avec une planche lithographiée. M. Sanio distingue dans le corps ligneux des Gymnospermes et des Dicoty- lédones angiospermes trois principaux types d'organes élémentaires, qu'il désigne sous les noms de systèmes parenchy ; pseudolibérien (bastfa- seræhnlich) et trachéen. A chacun de ces types appartiennent deux formes différentes, de sorte que les formes spéciales sont en réalité au nombre de six. Les cellules du système parenchymateux se caractérisent par la minceur relative de leurs parois, la simplicité de leurs ponctuations et la rareté de leurs formations spirales. Elles charrient des matériaux assimilables, notamment de l'amidon. L'auteur examine i le parenchyme ligneux et les fibres équivalentes à ce parenchyme (Holzparenchymersatzfasern). Les cellules du parenchyme ligneux naissent de la partition transversale des fibres du cambium, avant l'épaississement de leurs porois. L'auteur étudie leurs carac- tères physiques et chimiques dans des végétaux fort différents (Vitis, T Ik (REVUE) 4 2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Magnolia, Liriodendron, Gymnocladus, Amorpha, Betula, Viscum, Lo- ranthus, Avicennia, Porlieria, Tectonia, etc.) ; il rappelle les travaux de MM. Hartig et Schacht sur le méme sujet. Le contenu de ces cellules se com- pose d'eau, d'amidon, d'un peu de chlorophylle et de tannin. On y recon- naît aussi des cristaux d'oxalate de chaux. Les fibres équivalentes sont courtes, plus ou moins fusiformes, à parois minces ; elles résultent immédia- ment des fibres du cambium, sans partition ni élongation notable de celles-ci, et équivalent par conséquent, en longueur, à deux cellules de parenchyme superposées, produites par partition d'un élément de cambium. Leurs ponc- tuations sont également simples ; leurs parois ne présentent aucune formation spirale. Ces ponctuations, arrondies sur les cellules de parenchyme, ont sur les fibres équivalentes l'aspect d'une fissure linéaire; sur ces deux organes, elles sont beaucoup plus abondantes et plus larges au voisinage des vaisseaux. M. Sanio passe en revue les caractères que présentent les fibres équivalentes dans un grand nombre de plantes (Papilionacées, Morées, Éléagnées, Thymélées, Laurinées, etc.). Les éléments du systéme pseudolibérien sont encore fibroides ou fusi- formes, à parois épaisses relativement à celles du système précédent. Il com- prend des fibres ou cellules libriformes simples, c'est-à-dire non partagées, et d’autres partagées par une cloison transversale ; mais ces deux sortes d'élé- ments ont méme longueur, mémes ponctuations, méme épaisseur dans leurs parois; la partition que l'on remarque dans l'un d'eux n'a lieu d'ailleurs qu'après l'apparition des couches d'accroissement, tandis qu'il en est autre- ment pour les cloisons des éléments du parenchyme. Dans le genre Ficus, les éléments parenchymateux et les éléments libriformes sont disposés en faisceaux distincts, indépendants les uns des autres, sans qu'on obserye aucun passage entre eux: ce sont des formations complétement différentes; mais les variétés de chaque système ont entre elles les rapports les plus intimes. L'auteur s'étend longuement sur la constitution des éléments libriformes simples, dont la membrane se compose de trois couches se lignifiant toujours; sur la maniére dont elles se comportent avec différents réactifs; sur leurs ponctua- tions, qui ont l'aspect de fentes linéaires; sur leur contenu, qui est gazeux, excepté pendant le repos de la végétation, époque où ces éléments contiennent souvent de l'amidon. Il donne ensuite des détails de méme nature sur les éléments libriformes cloisonnés. Au système trachéen appartiennent encore deux variétés; ce sont. des cel- lules ou fibres ligneuses trachéoides et de vraies trachées. Ces éléments sont plus courts et à parois plus minces que ceux du. système précédent ; leurs ponctuations sont entourées d'aréoles constantes, plus larges que celles que présentent quelquefois les éléments libriformes quand ils se trouvent à côté des organes trachéens. Ces derniers sont connus depuis longtemps dans les Conifères et les Cycadées, On observe sur un grand nombre de plantes le REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 3 passage entre les fibres trachéoides et les trachées. Ghacune de ces dernières naît de cellules isolées du cambium. Comme celles-ci sont munies d’une cloison obliquement inclinée dans leur intérieur, les cellules vasculaires qui en naissent doivent présenter la même cloison, qui, par un changement de forme du vaisseau, devient horizontale, puis se perfore. L'auteur s'étend longuement sur les caractères de ‘cette perforation. Il étudie ensuite les formations spirales du système trachéen dans de grands détails. Beitrege zur Physiologie des Chlorophylls (Contributions à la physiologie de la chlorophylle); par M. Julius Sachs (Flora, 1863, pp. 193-204, 215-220, numéros des 8 et 16 mai). M. Sachs étudie d'abord, dans ce nouveau travail, la masse fondamentale incolore qui persiste quand on a traité la chlorophylie par l'alcool ou l'éther. Il indique quelles colorations cette substance présente sous l'influence de divers réactifs : le carmin, la teinture alcoolique d'iode, le sulfate de cuivre et la solution de potasse, l'acide. nitrique, 1' iaque, etc., employés seuls ou combinés de diverses manières. L'auteur traite ensuite d'un phénomène particulier, qu'il nomme l'évacuation automnale des feuilles. D'après lui, avant de se séparer de l'axe qui les porte, les feuilles se vident préalablement de Ja chlorophylle et de l'amidon qu'elles renferment; il a trouvé à ce moment les cellules de transport du pétiole remplies de matériaux albu- mineux qui, selon lui, proviennent des feuilles et les traversent à ce moment, Pour étre mis en réserve dans le parenchyme de la tige, Quand ces phéno- mènes ont eu lieu, les feuilles se trouvent gorgées d’un liquide incolore. Alors chaque cellule de leur parenchyme contient un grand nombre de corpus- cules d'un jaune intense, qui ne représentent que la quarantième ou cinquan- tième partie du yolume primitif de la chlorophylle, et que l'auteur en consi- dére comme le résidu. La substance de ces corpuscules est, dit-il, essentielle- ment différente de la chlorophylle et de l'amidon ; la matière jaune qui les colore se dissout dans l'alcool, l'acide sulfurique ne les attaque que lentement, et la potasse bouillante les convertit en une masse brune onctueuse. On trouve encore dans les mêmes cellules ces grosses gouttelettes huileuses qu'on y rencontrait avant la disparition de la chlorophylle, L'auteur n'a pas étudié les feuilles qui se colorent en rouge. Il ne faudrait pas croire, ajoute-t-il, que la coloration verte, conservée par certaines feuilles en automne, prouve que les chang n'y ont pas é encore ; car on y trouve dans certains Cas la forme de la chlorophylle perdue, sans que la coloration verte ait encore disparu. Ces changements, dans les plantes étudiées par M.. Sachs, se sont produits de quatre manières différentes. Dans un premier cas, la forme des Brains de chlorophylle disparaît avec leur coloration, et la masse chlorophyl- lienne en méme temps que l'amidon (Æseulus, Di ). Dans un deuxiè n h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. c’est la forme des grains qui est d'abord. détruite ; l'amidon disparaît, et la coloration se maintient encore. quelque temps sur la chlorophylle amorphe (Vitis). Dans un troisième, l'amidon est enlevé d'abord, tandis que la forme et la coloration des grains persistent encore un certain temps (Sambucus, Populus, Hobinia). Dans un quatrième, c'est d'abord la forme, puis la coloration qui s'évanouit ; ensuite la chlorophylle décolorée disparaît avec l'amidon. L'auteur profite de ces faits nouveaux pour étayer plus solidement la théorie qu'il a fondée dans des mémoires antérieurs sur la constitution. des grains de chlorophylle, théorie d'apres laquelle l'amidon est contenu dans ces grains comme un produit d'assimilation secondaire, qui peut s'en séparer sans qu'ils soient nécessairement détruits pour cela. Dans son second article, M. Sachs donne seulement le détail des observations qu'il a faites sur la destruction des grains de chlorophylle. Quelques remarques sur l'absorption par les surfaces des plantes; par M. J.-E. Bommer (Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique, t. Y, pp. 147-157, 1863). M. Bommer a vu des plantes coupées et fanées, reprendre leur fraîcheur primitive après avoir été placées dans une atmosphere humide. 1l a fait ensuite des expériences spéciales, et il a reconnu que ce phénoméne ne se présente en général que sur des végétaux munis de poils. Les feuilles glabres doivent rester beaucoup plus longtemps en expérience avant de reprendre leur premier aspect, et souvent elles ne peuvent y parvenir. Comme il est reconnu, dit l'auteur, que les stomates sont les organes de la transpiration, il est porté à croire que l'absorption de l'humidité doit se faire en grande partie par les poils. Il révoque en doute les résultats obtenus par M. Duchartre, dans ses recherches sur la non-absorption de la rosée par les feuilles. M. Bommer leur oppose l'exemple d'un homme qui, pesé avant et aprés son repas, ne marquera, dit-il, aprés une seconde pesée, aucun changement sensible dans son poids. Callitriche, yui phique; par M. le docteur E. Lebel (Mémoires de la Société impériale des PT naturelles de Cherbourg, t. IX, pp. 129-176, 1863). Les Callitriche sont tout à la fois annuels et pérennants ; quand les rosettes terminales, qui s'étalent à la surface de l'eau, ont fleuri et fructilié, elles meurent, et quelques-uns des entre-nceuds inférieurs, fixés et nourris par leurs racines adventives, deviennent le siége d'une végétation nouvelle ; il en naît des bourgeons qui reproduiront l'année suivante de nouvelles rosettes. La racine est primitivement un pivot court, bifurqué un petit nombre de. fois ; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 5 plus tard, il se développe de nombreuses racines adventives. Ce n’est qu'en touchant le fond que ces racines se ramifient. Leurs divisions ultimes se ter- minent par un bout trés-obtus, que grossit encore une courte piléorrhize. Tous les axes radiculaires donnent naissance à de nombreux sucoirs, qui résultent de l'allongement d'une cellule épidermique, et forment un tube creux, su- bulé, muni d'une double enveloppe, charriant un liquide incolore, largement ouvert à sa base dans la cellule-mère et terminé au sommet par un renflement olivaire ou sphérique imperforé. — Les tiges présentent des entre-nœuds de longueur variable ; le premier, qui porte les cotylédons, offre d'ordinaire inférieurement un renflement annulaire qui- le sépare nettement de la racine. L'auteur décrit longuement les poils étoilés qui revétent ces tiges. Ils contien- nent un liquide et quelquefois des g lations vertes que la teinture d'iode colore en jaune brun, et qui paraissent être de la chlorophylle. Ces organes ne peuvent être regardés comme des organes de flottaison, puisqu'ils ont une pesanteur spécifique au moins égale à celle de l'eau, et ne sont ni moins nom- breux, ni moins bien développés sur les Callitriche qui ont toujours vécu à l'air libre. M. Lebel en décrit avec soin la formation analogue à celle des organes de méme nature (Æippophaë, Olea, etc.). Considérée dans sa struc- ture, la tige est constituée par deux zones concentriques de cellules tubu- leuses et polygonales, l'extérieure remplissant les fonctions d'écorce, la cen- trale logeant les vaisseaux et tenant lieu du système fibreux. Les vaisseaux sont une douzaine environ de trachées, circulairement disposées. Au niveau de chaque nœud vital, la zone centrale se renfle et envoie, en arcade sur- baissée, un faisceau de fibres et de vaisseaux à chacun des organes qui éma- nent de la tige en ce point. La racine a aussi ses deux zones cellulaires ; l'extérieure ne renferme, bien entendu, point de chlorophylle, mais l'intérieure contient des vaisseaux spiraux qui descendent presque jusqu'à l'extrémité des derniers rameaux radiculaires, un peu au-dessous du niveau supérieur de la piléorrhize. Celle-ci est. courte, formée de cellules lâchement unies, deux à trois fois aussi larges que celles de la couche épidermique. — Les feuilles sont pourvues d'épiderme, et présentent des stomates et des poils étoilés sur les deux faces, Les stomates, plus nombreux aux environs du confluent des ner- vures, sont disposés sans ordre apparent; leur fente moyenne est divisée par deux petits mamelons en trois portions, dont la moyenne est le véritable orifice stigmatique. L'épiderme est formé de cellules larges, à parois ondulées sur les feuilles largement limbées, et de cellules étroites allongées, à. parois rectilignes sur les feuilles linéaires. "911 L'auteur arrive ensuite à l'examen des fleurs des Callitriche. Yl. regarde comme des bractées les appendices membraneux et blanchâtres qui entourent les organes sexuels de ces fleurs ; chaque paire appartient à un seul d'entre cux, étamine ou pistil; elle isole et limite inférieurement un systeme floral distinct réduit à sa plus simple expression, c'est-à-dire unisexuel, Ilen résulte, 6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dit l'auteur, que ce qui a été pris jusqu'à ce jour pour une fleur de Calli- triche est, en réalité, une inflorescence normalement triflore, peat-être pluri- flore, à fleur femelle probablement centrale et à fleurs mâles périphériques. C'est une analogie de plus, ajoute M. Lebel, entre ce genre et celui qui donne son nom à la grande famille des Euphorbiacées. — Le pollen est sphériqüe ou ovoïde, à surface lisse; il est facile d'y distinguer deux enveloppes. Les valves anthérales sont formées d'un ou de deux plans de fibres, disposées le plus ordi- niairement en un réseau à mailles quadrilatères, dont les plus longs côtés sont courbés en arcades parallèles. Les auteurs ont souvent décrit le fruit biloculaire des Callitriche comme formé de quatre carpelles. Mais M. Lebel, comme l'a déjà fait M. Baillon, prouve par l'étude organogénique qu'il n'en renferme que deux; des quatre cloisons, deux sont constituées par les bords rentrants des carpelles et deux par des fausses cloisons ; les styles sont formés par les extrémités de chacune des feuilles carpellaires. Le péricarpe se compose de trois couches : une extérieure, véritable épiderme; une moyenne, ligneuse, ou plutôt subéreuse; une interne, cellulaire et un peu charnue. La couche moyenne est formée par des anneaux solides, de grandeur et de forme variables, à 4-7 pans, qui s'adaptent à des pans correspondants sur les anneaux contigus ; il reste quelquefois un petit vide, cà et là, entre les angles de quel- ques anneaux. Aucune des trois couches du péricarpe ne bleuit par l'iode. L’auteur donne ensuite des détails sur la constitution de l'ovule et sur la ger- mination des Callitriche. M. Lebel examine enfin les caracteres spécifiques offerts par les Calli- triche. La divergence en croix des méricarpes ou leur parallélisme sont des caractères invariables et. faciles à saisir, qui les divisent naturellement en deux sections. Des notes spécifiques de premier ordre sont tirées des carpelles et du sillon périphérique qui en sépare lés bords. L'auteur n'a pas cru devoir imposer des noms d'espèces, ni même de variétés, aux variations de taille, de feuillage, de port, dues aux conditions de milieu dans lesquelles vit la plante. Les espèces décrites sont au nombre de sept. De linfluénée de lobseurité sur la végétation; par M. Henri Émery (Adansonia, t. III, pp. 267-279). Vers la fin du mois d'octobre 4862, M. Émery avait disposé des graines de Five dans un cristallisoir contenant de l’eau, ét placé dans une armoire, qui resta fermée pendant toute la durée de l'expéti Le 19 bre suivant, il constata que les graines, en germant, avaient donné des sujets présentant tous les caractères de l'étiolement le plus avancé, dont les tiges étaient cou- vertes, à partir du collet et sur une hauteur de 10 à 45 centimètres, de nom- breuses racines adventives. Il pensa que le développement de ces racines adventives était dà à l'influence de l'obscurité. Il décrit ensuite une autre REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ? expérience. ll a choisi uu vase de grès à large goulot, de ceux qui servent, dans les laboratoires, à renfermer certains produits chimiques solides. Après l'avoir rempli d’eau ordinaire, il placa sur l'orifice de ce vase un oignon de Jacinihe renversé, la pointe du bourgeon terminal plongeant dans. l'eau. La plante s'est développée et a fleuri dans l’eau sans développer ses racines ; au morneüt de fleurir, la haïnpe a recourbé dans le vase son extrémité dilatée et la pointe a repris ainsi son orientation naturelle ; les feuilles presentaient des stomates comme dans les conditions ordinaires. Ein kieëeineéer Beitrag zur Naturgeschichte der Micro- stytis pelle (Courtes additions à l'histoire naturelle du Microstylis monophylla); par M. Thilo Irmisch (/lora, 1863, pp. 1-8, avec une planche lithographiée). L'Orchidée étudiée par M. Irmisch porte à la base de sa tige un tubercule d’où elle naît, et qui, pendant la végétation de l'année, donne naissance laté- ralement et à sa base à un boürgeon qui doit se développer l'année suivante ; celui-ci s'allongera, et laissera sortir des deux ou trois feuilles engainantes de sa base, une tige dont là partie inférieure s'épaissira et formera; à côté du précédent, un tubercule pourvu comme lui de racines adventives. Il existe aussi des radicelles placées sur dés mamelons de la surface des feuilles engatnantes; ces radicelles sont analogues, pour leur structure, à de longs poils simples. La égétation peut se i longtemps par le même procédé. L'auteur compare à ce mode de développement celui du Malaxis paludosa, qu'il a décrit longuement dans le méme recueil (1854, n° 40). Dans cette plante, il existe également un bourgeon placé un peu au-dessus de la base du tübercule de l'année : mais le tübercule de l'année suivante se forme dans un des mérithalles de la tige qui résulte de l'élongation de ce bourgeon. Ueber die Blüucthe von Mefianthius (Sur les fleurs de Meliänthus) ; par M. H. Wydler (Flora, 1863, pp. 145-151). L'auteur fait observer que la plupart des auteurs qui ont décrit les fleurs de Melianthus, Linné, A.-L. de Jussieu, De Candolle, Adrien de Jussieu, End- licher et M. Spach, n'ont pas tenu compte de la torsion que décrit le pédicelle de ces fleurs. Elles naissent sur un rameau tertiaire, d'abord sessilés, et. c'est seulement au moment de leur épanouissement que leur pédicelle s'allonge, et qu'il décrit un mouvement de rotation spirale, qui porte en avant le cóté pos- térieur de la fleur, Payer a. bien reconnu quelle en est. la uitis primitive, mais il a commis, d'aprés M. Wydler, quelq en décrivant ces fleurs comme privées de bractées ; M. Wydler en a trouvé dans quelques cas, tantôt deux, tantôt une seule. D’après lui, les fleurs de Melian- thus ont un plan de symétrie antéro-postérieur, comme les Delphinium, les 8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Viola et beaucoup de fleurs dites irrégulières. 1l s'occupe, en terminant, de leur disque en forme de carré long et du bourrelet qui le surmonte; cet organe forme une membrane sacciforme qui s'eufonce dans l'éperon du sépale postérieur. Sur la cavité ovarienne des Z'rifolium ; par M. Wesmael (L'Institut, n° 1555, 21 octobre 1863, pp. 335-336). D'après M. Wesmael, chez les Trifolium monstrueux par virescence, c'est la partie stipulaire de la feuille qui forme l'ovaire. M. Kickx adopte cette opinion, en faisant r quer que l'indébi de la gousse chez les Trétles pourrait bien étre une conséquence de son origine. M. Spring fait au con- traire des réserves sur cette interprétation, et déclare qu'il faudrait avart tout, pour décider la question, étudier le développement du fruit. Histoire naturelle des Zquisetum de France; par M. Duval- Jouve. Un volume in-4° de 296 pages, avec six planches lithographiées, en partie coloriées, avec figures transparentes superposées et 33 figures inter- calées dans le texte. Paris, chez J.-B. Baillière et fils, 1864. Nous avons annoncé, il y a quelques mois (Bull. t. X, p. 355), la publi- cation du mémoire présenté à l'Académie des sciences sur l'histoire naturelle des Zquisetum de France par M. Duval-Jouve, mémoire dont l'Académie avait décidé l'insertion au recueil des mémoires des savants étrangers, d’après un rapport extrêmement flatteur de M. Brongniart. Le rapport de M. Bron- gniart est publié en tête de l'ouvrage que nous analysons. Le travail de M. Duval-Jouve est divisé en deux parties : la première est consacrée à l'anatomie et à la reproduction des Equisetum; la deuxième à la description et à Ja classification de ceux qui croissent en France. La première partie contient cinq chapitres, dans lesquels l'auteur fait successivement la description extérieure, puis la description analytique d'une plante adulte; ensuite il étudie la formation et le développement des diverses parties, la reproduction, et enfin quelques opinions morphologiqües et quelques ano- malies, ` i De grands détails sont présentés par l'auteur, dans la description. de la plante adulte, sur les tubercules des Equi: , signalés pour Ja première fois par Helwing, en 1719, comme des glandes radiculaires recherchées par les pourceaux, et qui sont des entre-nœuds rudimentaires contractés et gorgés de fécule, ptibles de reproduire la plante, en développant, comme tout entre-nœud d' Zquisetum peut le faire, un verticille de rameaux, et immédia- tement au-dessous un verticille de racines, à leur partie inférieure, là où prend naissance la gaîne qui les enveloppe ; en outre, le tubercule se termine par un petit bourgeon qui pent se renfler encore cn tubercule ou s'allonger REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 9 en entre-nœud de forme normale. Au moment de leur apparition, ces tuber- cules sont déjà entièrement solides, mais leur structure est molle ; ‘plus tard, ils se durcissent et offrent sous leur épiderme une substance blanche, résis- tante et dure, d'une saveur un peu sucrée, souvent rongée par différents animaux. Ils n'ont pas encore été vus sur les Equisetum pratense, limosum, ramosissimum, variegatum et hiemale. Les tiges stériles des Zquisetum {ainsi que les tiges spicifères conformes), pourvues de côtes et de sillons qui se prolongent sur les gaines et qui alternent sur deux entre-nœuds contigus, ont, dans certaines espèces, sur la ligne médiane ou carène de la côte, un sillon carénal. Les gaines étaient regardées par Mirbel comme formées par des feuilles soudées. Mais, dit M. Duval-Jouve, si l'on considère, d'une part, que les lobes des gaines ne sont. point réellement des parties libres, et. qu'ils ne paraissent tels qu'à la suite d'un déchirement ; d'autre part, que les feuilles sont des organes essentiellement aériens, et que les rhizomes sont munis de gaines aussi réguliéres et aussi développées que celles des tiges, on sera moins porté à regarder les divisions des gaines comme des feuilles. — En rompant la tige, on remarque qu'elle se compose de deux eylindres plus ou moins adhé- rents, selon la saison et l'espéce : l'un cortical, entièrement dépourvu de faisceaux fibro-vasculaires, présentant seulement le tissu fibreux ou vascu- laire incolore creusé ordinairement de quatre grandes lacunes longitudinales, répondant exactement aux sillons extérieurs, lacunes corticales; l'autre interne, composé de tissu cellulaire incolore et de faisceaux fibro-vasculaires, présentant constamment des lacunes essentielles alternant avec les précé- dentes, et dans son centre la grande cavité centrale qui parcourt toute la longueur de l'entre-nœud. Le long de chaque côté s'étend sous l'épiderme, au niveau des côtes et quelquefois sous les sillons, un faisceau de fibres très- longues et très-résistantes, fibres corticales, autour ou à côté desquelles existent des groupes de cellules à chlorophylle, dont l'arrangement et la forme sont constants pour chaque espèce; ils manquent sur les tiges spicifères non conformes. i Les études microscopiques occupent une trés-grande place dans le travail de M. Duval-Jouve ; il s'occupe longuement de la structure de l'épiderme. Celui des rhizomes se compose invariablement d'une seule couche de cellules - allongées, présentant généralement dans chaque groupe des caractères essen- tiels communs et, sur chaque espèce, des différences de détail très-constantes. Elles présentent des dilatations filiformes, développées sur leurs parois exté- rieures, qui tapissent la surface des rhizomes d'un fin tomentum. Sur l'épi- derme des tiges, la cuticule est remplacée par I’ siliceux qui pénètre dans les stomates et dans l'intérieur de la tige par suite de certaines déchirures ou lésions ; il présente le plus souvent, à sa surface intérieure, l'empreinte des cellules qu'il revêt, ce qui a fait penser à l'auteur. que l'acide Silicique, qui constitue presque exclusivement cet encroütement, est dissous 10 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dans l'eàü de végétation et se dépose à la surface en se moulant sur elle par suite de l'évaporation. Sur les tiges stériles et les tiges spicifères conformes, il existe tine seconde couche dans le voisinage des stomates. Au contraire, sur les tiges spiciferes qui ne contiennent pas de chlorophylle, il n'y a qu'une seule coüche de cellules épidermiques sans stomates. Ces derniers ne se tronvent d'ailleurs, sur les tiges stériles ou conformes, que dans les sillons, c’est-à-dire sür les points correspondant aux bandes de chlorophylle et aux lacunes exté- rieures. Quant aux gaines, leur épiderme est toujours semblable sur les tiges. Elles portent toujours des stomates, au moins sur leurs deux tiers inférieurs, c’est-à-dire sur toute la région non déchirée en lobes; la direction de leurs cellules, longitudinale sur les cótés d'un sillon, devient transversale dans le milieu de ce sillon ; de plus, ces cellules présentent, vers la moitié supérieure des lobes, des gaines et sur la ligne médiane, des aspérités remarquables, résul- tant de leur imbrication, plus développées sur l Egui: trachyodon Al. Braun, qui en a tiré son nom. La disposition des stomates varie selon les groupes naturels. Leur structure avait déjà été étadiée, entre aütres auteurs, par M. Sanio, comme celle de la carapace siliceuse de ces plantes, et par M. Schacht. Ces stomates, en partie cachés sous les saillies mamelonnées de l'encroütement superficiel, se composent de deux paires de cellules, dont les extérieures, plus grandes, sont marquées sur leur côté interne de stries rayon- nantes dues à des épaississements ; on a indiqué une disposition analogue chez les Protéacées et chez le Dasylirium acrostichum Zuccar. — La structure du rhizome et de la tige, que nous avons sommairement indiquée, est étudiée par l'auteur dans les plus grands détails. Les entre-nœuds des rhizomes se distin- guent de ceux des tiges par des angles moins nombreux, des faces planes rem- plaçant les sillons, l'absence de faisceaux fibreux corticaux , des cellules chargées de granules amylacés, l'absence de stomates et de chlorophyllé, l'épaisseur plus grande de la couche cellulaire intérieure du cylindre interne, et chez quelques espèces par l'absence de la cavité centrale. Mais, quelles que soient les différences entre le rhizome et les deux sortes de tiges, ces différences s’effacent graduellement, à mesure que la partie souterraine se rapproche de la surface du sol. Les tiges spicifères non conformes se distinguent des autres, non-seul par leur précocité, leur couleur et leur prompte caducité, mais encore par des côtes saillantes, l'absence de fibres corticales, remplacées par des cellules un peti plus étroites que les autres, etc. L'auteur a étudié avec un soin tout particulier le mode de développement des divers tissus des Equisetum; la formation et la multiplication des cellules qui, placées au sommet du bourgeon, dé la p évolution de la tige; la première apparition des gahes : la formation -des stomates- et des vaisseaux. Ces derniers sont des vaisseaux annelés ou spiraux réunis en fais- ceaux distincts, M. Duval-Jouve a constaté que les plus internes des vaisseaux de chacun de ces faisceaux se détruisent, sont résorbés, et produisent aussi les . REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 14 lacünes régulières et constantes du cylindre interne. Cette existence tempo- raire de vaisseaux qui se détruisent plus tard et dont les fonctions paraissent ainsi transitoires, avait déjà, dit M. Brongniart dans son rapport, été signalée par.M. Chatin et quelques autres i mais spécialement dans des plantes aquatiques dont les parties adultes en étaient complétement dépour- vues ; mais les Equisetum fournissent peut-étre le premier exemple de cette résorptión parmi des plantes non aquatiques et qui conservent un système vas- culaire pendant toute leur vie. Quant aux fructifications, M. Duval-Jouve a suivi avec le plus grand soin la formation des conceptacles où sporanges, et des spores qu'ils renferment; il à déterminé les divisions successives qu'éprouvent les cellules avant d'arriver à la production de la cellule-mère de chaque spore ; il a surtout démontré la manière dont se forment les deux filaments spiraux qui entourent chaque spore et qui résultent de la division en une double bande épaissié de la cel- lüle-mére, ou, si l'on veut, de la membrane la plus extérne de ki spore elle- méme : aprés avoir « é par des renfl ou lignes saillantes à Fin- térieur de cette cellule, et s'étre épaissis, ces fils s'isolent par la résorption du réste de ses parois. Enfin, l'auteur étudie séparément la structure des spores fertiles et des spores abortives, toujours plus petites, munies de trois mem- branes d'enveloppe et dépourvues d'élateres, tandis que celles qui en sont Pourvues ne possèdent que deux membranes. Pour ce qui est de la reproduc- tion, nous renverrons au travail publié sur ce sujet par M. Duval-Jouve, dans ce méme Bulletin, t. IE; p. 699 et suiv., pl. H. Les anomalies dont s'occupe M. Duval-Jouve sont des racines naissant sur des tiges enterrées, des rameaux naissant sur des rhizomes déterrés, des tiges ordinairement nues devenant rameuses après une mutilation, des tiges spici- fères propres devenant rameuses vers le bas, des tiges ordinairement. stériles devenant spicifères, des cas d'interruption ou de terminaison irrégulière des épis, d'anneaux placés au milieu des tiges, augmentés en nombre ou incom- plets, des entre-nœuds du rhizome renflés en tubercules, des. gaînes dispo- sées en crête ou en spirale, la bifurcation des tiges ou des épis, etc. Nous serons beaucoup plus bref dans notre analyse de la deuxième partie du travail de M. Duval-Jouve. Il y étudie d'abord la place de la famille des Équi- sétacées et ses caractères spécifiques, puis il trace la division des £quisetum en deux sections, d’après le caractère employé par Vaucher et M. Al. Braun, et passe à la description des espèces. Celles-ci, d’après l’auteur, n’ont pas toutes la même valeur, ou, si l'on veut, le même degré de spécialité. Ainsi les Equisetum maximum et E. palustre sont isolés et très-distincts, tandis que les espèces qui constituent le groupe des Ziemalia ne sont évidemment que des modifications d'un type primitif, modifications devenues permanentes par la continuité d'action des causes qui les ont déterminées. Comme les Æquisetum intermédiaires par leurs caractères aux groupes 12 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. principaux, Æ. pratense et E. littorale, offrent un nombre considérable d'in dividus sujets à des variations et affectés d'anomalies dans l'appareil reproduc- teur, l'auteur est tenté de se demander si ces plantes ne seraient pas des espèces plus récentes, qui n'ont pas encore revêtu une forme définitive. , Pour chaque espèce, M. Duval-Jouve fait connaitre d'abord sa diagnose princeps, sa diagnose propre, sa description étendue, ses variations et formes anomales, son habitat et ses limites d'extension, sa station, ses localités fran- caises et l'époque de sa sporose ; suivent encore quelquefois des observations. Un chapitre spécial est consacré à l'étude historique et synonymique du genre et des espèces. Enfin, un chapitre complémentaire traite des noms anciens de ces plantes, de leurs propriétés et de leurs usages, et de leur composition chimique. L'ouvrage se termine par une table explicative des citations, l'ex- plication des planches et une table des matiéres. Nous devons noter, dans les planches, l'heureuse innovation qui consiste à superposer aux figures impri- mées plusieurs dessins reproduits sur papier végétal, pour bien faire com- prendre la superposition des couches. Zur Morphologie der Salvinia natans (Sur la morphologie du Salvinia natans); par M. Pringsheim (JaArbuecher fuer wisssenschaft- liche Botanik, t. III, pp. 484-542); tirage à part en brochure in-8° de 50 pages, avec 6 planches lithographiées et en partie coloriées. Dans un mémoire antérieur de quelques mois à celui-ci qu'il annonçait (1), M. Pringsheim avait déjà fait connaitre les principaux résultats de ses der- nières recherches sur le Salvinia. Tl les a complétés et décrits plus amplement daus son nouveau mémoire, en.les accompagnant cette fois de planches. Nous ne reviendrons pas sur les faits que nous avons déjà fait connaître d’après le même auteur. Il s'est occupé plus spécialement cette fois des organes sexuels et de la germination du Salvinia. Yl figure dans différents états les micro- spores à leur issue du microsporange, et insiste sur la constitution du proembryon issu du macrosporange, ainsi que sur le développement des archégones qui se creusent dans ce proembryon. Ces archégones sont d'abord formées de deux cellules A et B superposées, au-dessus desquelles passent deux cellules épidermiques spéciales, qui ferment complétement la cavité virtuelle de l'archégone. La cellule supérieure B (eanalzellen), en se développant, s'in- sinue entre les deux cellules épidermiques qui ont subi diverses partitions, et pénètre, en formant le col de l'archégone, jusqu'à la surface où elle s'ouvre, pour constituer le canal par où doit avoir lieu la fécondation. Pendant ce temps, la cellule inférieure A, ou cellule centrale de l'archégone, pourvue d'un noyau clair très-distinct, est le siége de divers phénomènes de nutrition, présentés par le plasma qu'elle contient, et qui la disposent à recevoir l'imprégnation. ` (1) Voyez le Bulletin, t. X, p. 545, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 13 Ueber die Gonidien der Flechten (Sur les Gonidies des Lichens); par M. Kærber (Flora, 1863, pp. 135-137). Ce travail a été communiqué à la Société silésienne pour la culture natio- nale par son auteur, qui avait déjà étudié le méme sujet en 1839. Voici les nouveaux résultats auxquels il est parvenu. Les gonidies paraissent quelquefois naitre par étranglement des cellules médullaires du réceptacle; mais l'auteur croit que c'est là une illusion, et qu'elles tirent leur origine de gonidies- mères. Leur forme, qu'on ramène en général à celle d'une cellule sphérique, présente cependant une grande diversité , notamment chez les Lichens gélati- neux. Massalongo a méme créé pour les distinguer une série de termes techniques qu'il a malheureusement négligé d'expliquer. M. Nylander dis- tingue les gonidies hyméniales, et les corpuscules gonidiens (Gonidien- Kærner) qui correspondent en grande partie aux gonidies des Lichens gélatineux. Il y a, dit l'auteur, une différence à établir entre les gonidies, selon que leur contenu cellulaire est, à l'origine, continu ou interrompu, ce que fait reconnaître l'action de Piode. La coloration des gonidies dont la paroi est incolore dépend de celle que leur communique leur contenu ; elles parais- sent tantôt d'un vert jaunátre (chez les Lichens hétéromères), tantôt d'un vert bleuâtre (chez les Lichens t ères ou gél ). Dans ces derniers, elles sont complétement analogues aux gonidies de la plupart des Algues infé- rieures; l'auteur est méme convaincu que la plupart des espèces rangées dans les genres Chroococcus, Gloiocapsa, Nostoc, Palmella, ne sont que des Lichens homæomères qui ont subi quelques modifications dans leur dévelop- pement. Ce n'est qu'exceptionnellement qu'on rencontre , dans les Lichens, des gonidies d'un jaune d'or, par exemple dans le genre Lecanactis ; les gonidies d'un rouge brun se rencontrent aussi chez quelques genres; elles communiquent au thallus voisin, quand il est humide, une odeur de violette remarquable. Enfin, les gonidies sont d'un grisnoirâtre dans les Arfhropyrenia rhyponta et A. Fumago, le Coccodinium et le nouveau genre Melanormia Korb. M. Kærber étudie encore la situation des gonidies dans le réceptacle et leurs fonctions. Untersuchungen ueber die Entwickelung einiger Schmarotzerpilze (Recherches sur le développement de quel- ques Champignons parasites); par M. De Bary (Flora, 1863, pp. 161- 169, 177-183, n°° 44 et 12). Le savant cryptogamiste de Fribourg donne, dans cet article, un résumé fort intéressant de ses découvertes les plus récentes sur le développement des Cystopus, des Peronospora et de diverses Mucédinées. Outre les organes de reproduction ordinaires ou conidies des Cystopus, 14 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. qui sont connus depuis longtemps, M. De Bary a observé chez eux ce qu'il nomme des oogonies et des anthéridies, ressemblant aux organes analogues qu'il a décrits sur le Peronospora, dans le Botanische Zeitung (1861, n? 44). L'oogonie est une grosse vésicule sphérique, renfermant un contenu épais et granuleux, qui nait sur les filaments du mycélium, latéralement ou à leur extrémité ; bientôt après vient se placer auprès d'elle l'extrémité clavi- forme d’un autre filament qui se sépare par une cloison de la cavité du fila- ment, ainsi que le font les anthéridies des Champignons. Dans l'oogonie se forme bientôt un corps central sphérique fortement granuleux, contenant sur- tout de la graisse, et entouré d'un protoplasma liquide ; l'anthéridie développe alors un boyau mince et cylindrique qui pénètre dans l'oogonie et se met en contact avec le corps central, qui -s'entoure aussitôt aprés d'une paroi de cel- lulose ; il se produit ainsi une oospore à double paroi. — En suivant le déve- loppement des conidies des Cystopus, M. De Bary a vu, comme Bénédict Prévost l'avait annoncé il y a une cinquantaine d'années, qu'elles donnent naissance à des zoospores complétenient sembiables à celles des Saprolegnia ; il a constaté encore que les oospores se comportent à cet égard comme les conidies, sans qu'on puisse distinguer par quelque caractère les zoospores produites par la géné sexuelle de celles qui se forment sans le concours des sexes. Les zoospores du Cystopus candidus, placées dans une goutte d'eau sur la surface épidermique d'une Grucifère, se fixent toujours, au moment oü elles perdent leur mouvement, sur les stomates, et il sort de leur cavité un prolongement qui s'insinue à travers l'orifice dans la chambre respiratoire ; Tà, l'extrémité de ce prolongement se renfle et donne naissance à des filaments de mycélium qui pénètrent dans les méats intercellulaires. Si l'expérience a été faite sur les cotylédons, le mycélium se propagera dans la tige, et donnera plus tard, cà et là, naissance, sur la plante, aux pulvinules. blanchâtres qui renferment les conidies du Cystopus. Jamais l'auteur n'a constaté l'introduction du Cystopus parasite autrement que par les stomates. Au contraire, dans les Peronospora, qui i avec les Cystopus une petite famille naturelle voisine de celle des Mucédinées, M. De Bary a vatou- jours l'introduction du parasite avoir lieu au travers d'une cellule épidermique, si ce n'est dans les P. infestans et P. parasitica, chez lesquels elle se fait aussi par les stomates, et dans le P. Umbelliferarum. Dans cette dernière espèce, le parasite ne peut pénétrer que par les stomates, et si la zo0spore n'en a pas rencontré quand elle se fixe, elle se flétrit et tombe sur le sol aprés avor développé un boyau trés-court. - Dans son second article, M. De Bary traite des Urédinées qui ne dévelop- pent pas de sucoirs sur leur mycélium, comme les genres précédents, et dont les spores produisent en germant un promycélium qui donne naissance à des sporidies. Il examine l'Uromyces appendiculatus Link, parasite du Faba vul- garis, dont il perce l'épiderme par le filament issu de la sporidie, pour so déve- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 1b lopper sur place en un Æ cidium dans les méats du parenchyme sous-jacent, soulever, puis perforer l'épiderme et répandre dans l'atmosphére ses sperma- lies.et ses stylospores. Au contraire, les filaments issus des stylospores de cet Æcidium s'introduisent par les stomates et produisent un Üredo. Il en est de méme de l’ Uromyces Phaseolorum ‘Tulasne et de l'ZEcidium Tragopo- gonis. M. Tulasne a déjà décrit en grande partie ces différentes phases de reproduction. M. De Bary emprunte aux travaux du méme savant des faits analogues à la connaissance desquels il ajoute quelques détails. Il insiste sur- tout sur ce fait, que chez les Urédinées les corps reproducteurs nommés spores par M. Tulasne, produisent un proembryon (promycélium), tandis que les stylospores du méme auteur donnent naissance à un mycélium qui s'in- troduit immédiatement dans la plante nourricière. Le développement consé- cutif, dans les deux cas, est le même que précédemment. Les Annales des sciences naturelles ont publié en 1863 (4° série, t. XX, pp- 17148), un grand travail de M: De Bary sur le méme sujet. Beitræge zur Anatomie und Physiologie der Sphærien (Contributions à l'anatomie et à lay des Sphéries); par M. Aug. Soliman (Zotanische Zeitung, 1863, pr. 193- 197, 201-205, 209-211). Ces notes sont relatives à l'anatomie et au développement des Sphæria cyanea n. sp., Sph. viridescens n. sp., Sph. ellipsocarpa Sollm., SpA. in- quinans et Sph. lanata Fr. L'auteur a surtout étudié la structure des fila- ments de mycélium, celle du périthécium et la formation des spores, notam- ment dans le Sph. viridescens. D'abord constituées par une simple sphérule, elles prennent ensuite un double contour, puis il se forme dans leur intérieur un nucléus qui se partage en deux; par une suite de cloisonnements succes- Sifs, il naît ainsi six corpuscules placés bout à bout dans la longueur de la Spore; ceux qui occupent les extrémités de ce chapelet se partagent encore en deux, mais par une cloison parallèle au plus grand diamètre de la spore. Dans le Spi. ellipsocarpa, il se forme par cloisonnement intérieur de la spore quatre cellules, dont les deux supérieures se remplissent de sphérules dis- tinctes à double contour; ces sphérules disparaissent à la maturité complète, et - ne laissent visible qu'un corps reproducteur dans chacune des loges. En effet, àla germination, on sait qu'il part des filaments de mycélium de chacune d’entre elles, de sorte que, dans ces plantes, ce qu'on nomme la spore est un . Corps d'une structure assez compliquée. Reproduction des monstruosités dans les Fougères par voie de semis; par M. Naudin (Revue horticole, 16 septembre 1863). Nous empruntons à cet article de M. Naudin les détails suivants sur la reproduction des monstruosités de Fougères. Les spores qui donnent nais- 16 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sance aux plantes monstrueuses sont récoltées exclusivement sur les parties déformées de la fronde: c'est ce qui ressort nettement des expériences de M. Kencely Bridgman, faites notamment sur la variété multifide du Scolopen- drium vulgare. En pratiquant la sélection des porte-graines, on arrive, au bout de plusieurs générations, à obtenir des variétés complétement mons- trueuses. C'est quelque chose de très-singulier, ajoute M. Naudin, que cette perpétuation de monstruosités par la voie du semis, et il semblerait que la nature ait voulu nous indiquer par là quelle marche elle a suivie pour créer le nombre prodigieux d’espèces de Fougères disséminé sur toute la surface du globe. On conçoit, en effet, que d'une première et unique forme elle ait pu, suivant les époques, les lieux et les conditions d'existence, tirer par voie de variation des formes nouvelles, relativement monstrueuses, mais cependant très-normales, eu égard aux conditions de séjour et de climats auxquelles elles étaient destinées, et que, de période en période de modification, elle soit arrivée aux espèces actuelles, si différentes les unes des autres lorsqu'elles sont adultes, mais si semblables dans le premier âge, c’est-à-dire dans la période embryonnaire. Nous avons tenu à reproduire in extenso ces idées de M. Naudin, favorables au système de M. Ch. Darwin. Un autre fait à noter, d’après les expériences de M. Bridgman, c’est que les Fougères atteintes de monstruosités sont loin d'avoir la vigueur des variétés normales ; si l'on place les unes à côté des autres ces diverses variétés, il vient un moment où celles qui sont conformes au type de l'espèce étouffent et font disparaître successi- vement toutes les variétés monstrueuses. Ainsi, d'une part, la nature tend à créer des formes nouvelles ; de l'autre, elle tend à les anéantir, comme si elle avait souci de conserver exclusivement les formes typiques ; mais si, par un hasard heureux, la forme anomale se trouve croître isolément, si elle n'est pas menacée par le voisinage de formes régulières plus vivaces, elle a chance d'échapper à la destruction et de devenir le point de départ de tout un groupe de variétés nouvelles. Notice historique ct analytique sur les travaux relatifs à la coloration des végétaux, rédigée sur la demande du comité des sciences appliquées de la Société d'horticulture de Seine-et-Oise ; par M. Armand Landrin (in-8° de 15 pages). Ge travail T qu ‘un résumé de l'état actuel de la science sur quelques de physiologie, nous reprodui seulement les conclusions de r auteur, qui sont les suivantes : s 4° Une plante dont la cõuleur appartient à la série qui a le — apa son ne prendra jamais une teinte dérivée du jaune, et réciproq p il y a des fleurs dont les corolles participent à la fois de ces deux ani: 2 Les sels de fer ont pour action de raviver les teintes affaiblies. 3° En l'absence de la lumière, les organes végétaux ne se colorent jamais. | REVUE. BIBLIOGRAPHIQUE. 17 A^ La coloration des feuilles est due à la présence de la chlorophylle dans les cellules du parenchyme. 5? La chlorophylle est un composé organique formé de deux corps simples : un jaune (phylloxanthine) et un bleu (phyllocyanine), mélangés en proportions - variables. 6° La coloration des fleurs est produite par de la chilorophylle diversement modifiée; elle est trés-analogue à celle des feuilles. Beuxième herborisation de la Société royale de bota- nique de Belgique; par M. L. Piré, secrétaire (Bulletins de la So- ciété, t. II, pp. 183-206). Nous ne pouvons suivre l'auteur dans le récit de cette course, mais nous tenons à mentionner, à titre de renseignement intéressant pour la géogra- phie botanique, l'existence de certaines plantes alpestres à des altitudes relati- vement peu élevées. Dans les vestiges des foréts qui entouraient jadis la ville de Chimay et couvraient la plus grande partie du Hainaut méridional, on a observé le Luzula albida DC. etle Poa sudetica Hænke, le lendemain du jour où l'on avait recueilli le Fume scutatus L., l'Orlaya grandiflora Holim. et le Carduus acanthoides L. Le grand étang de Virelles, placé dans la région fraiche, réserve sans doute dans ses eaux des trouvailles intéressantes. Auprès de Boly, on rencontre réunis les Epimedium alpinum L., Geranium silva- ticum L., G. macrorrhizum L. et Saxifraga rotundifolia L. Le Rosa que Redouté avait nommé 2. mariæburgensis, parait à l'auteur une forme bien caractérisée du R. pimpinellifolia. seise; par M. A. Thielens. — Florule de Lanacken; par M. van Segvelt (Zulletins de la Société royale de botanique de Belgique, t. M, pp. 334-353). E Eu signalant ces travaux, nous voulons faire remarquer la présence dans la flore belge de quelques plantes remarquables : le Juncus tenuis Willd. , abon- dant dans la Campine; le Scheuchzeria palustris et les Lycopodium Chamæ- Herhorisations dans la € ine brabane et anver- Cyparissus et Selago, dans un pays entrecoupé de plaines et de marécages, dont les plateaux les plus élevés n'atteignent pas 100 mètres au-dessus du niveau de la mer. Notice sur quelques espèces nouvelles on inédites pour la flore belge; par M. G.-D. Westendorp (Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique, t. I, pp. 240-251, avec une planche lithographiée). 11 s'agit exclusi de cryptogamie dans ce travail, qui est la continua- T. XL (nevre) 2 18 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tion d'une série d'opuscules publiés dans les Bulletins de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. Yl s'y rencontre un certain nombre d'espéces nouvelles, qui sont les Dumortiera Siliquastri, Diplosia Mori, D. Ligustri, D. Siliquastri, Phoma Filaginis, Phyllosticta Erysimi, Sclerotium sinapispermum, Uredo bullatum, Puccinia neglecta, Sporidesmium bulbophilum, Conisporium Buxi, Gymnosporium Mal rum, Oidium monosporium. La plupart de ces espèces sont figurées par l'auteur. Receueil de faits tératologiques; par M. Francois Crepin (Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique, t. II, pp. 240-254). Les anomalies décrites par M. Crepin sont les suivantes : fascie, synanthie et prolification latérale sur l Agapanthus umbellatus ; fascie sur le. Taraza- cum officinale. Notice sur une nouvelle espèce de Cuseute; par M. Ch. Strail (Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique, t. 1l, pp. 312-327). Cette espèce nouvelle : Cuscuta Muelleri Strail, se distingue du C. Tri- folii Bab. par les styles plus courts que le tube de la corolle, la corolle plus courte que le calice, restant toujours fermée, les écailles dressées à bords laciniés. 1 ER Excursion que à Bagnères-de-Luchon , faite à la suite de la septième session du congrès pharmaceutique, les 19 et 20 août 1860 ; par MM. E. Filho! et Éd. Timbal-Lagrave. In-8° de 16 pages. Tou- louse, imp. Chauvin. : Daus cette brochure, nous devons signaler, au milieu des détails pitto- resques et des faits géologiques que les auteurs y ont rassemblés, des notes qui intéressent particulièrement la botanique descriptive. Le Picris hiera- cioides L. prend, dans les Pyrénées, des formes singulières ; c’est à la fois le Picris tuberosa, le Crepis lappacea et le C. scabra de Lapeyrouse, cette der- nière espèce étant rapportée à tort aujourd'hui au Picris stricta Jord. (Cre- pis virgata Lap.). Plusieurs Ztubus qu'on rencontre aux environs de la fon- taine ferrugineuse de Castelviel, seront prochainement décrits par M. Mueller (de Wissembourg) et M. Timbol-Lagrave; ce sont les Ztubus longipetalus, R. Filholianus, R. tetragonophyllus, I. macroclados, R. Timbal-Lagravis R. tortilis, R. tephrocaulon, R. meyethacantos, R. atrovirens, etc. — On remarque, parmi les plantes recueillies dans la course au port de Vénasque, le Rosa squarrosa Rau et le Rosa repens Scop., souvent confondu avec le Rosa arvensis Huds. qui ne croît pas aux environs de Luchon, IZ. uphrasia Soubetraniana Timb, (Mém. Acad, Toul. 5° série, t. V, p. 34), le Sele- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 19 Panthus uncinatus Schur, le Galeopsis gleucesbens Ret. (G. Filholiana "imb. olim), le Ranunculus tuberosus Lap., caractérisé par les auteürs, les Hieracium anglicum Fr, H. amplifolium Lap. (H. pyrenaicum Lam), etë., ete. Les herborisations des environs de Baréges (Hautes-Pyré- nées) ; par M. O, Debeaux (Extrait du Bulletin des travaux de la Société de pharmacie de. Bordeaux); tirage à part en brochure in-8° de 26 pages. Paris; chez F. Savy, 1° décembre 1863). i 1l n'y a pas lòngtemps que notre 7levue rendait compte des récoltes faites par M. Debeaux pendant son voyage en Chine. Tl s'est trouvé l'année derniere à Baréges, en qualité de pharinacien en chef de l'hópital thermal militaire, et à pu, pendant quatre mois ronsécutifs, suivre avec soin les progrès de la végétation sur ce point élevé des Haütes-Pyrénées. C'est vers le 45 juin que la végétation printanière ést dans tout son éclat sur les points élevés, dans les grands ravins, ainsi que dans les gorges étroites qui séparent les vallées ; bién que, d'une part, la fonte des neiges sur les plus hauts sommets ne soit pas encore terminée vers le 1*" juillet, et que, d'autre part, dans les vallées infé- rieures à 1000 mètres d'alitude et à l'exposition du sud, là végétation soit "déjà trés-avancée dès le 1% jüin. M. Debeaux décrit successivement les herbo- "risations qu'il a faites: 4° à Baréges et dans là vallée dü Bastañ ; 2 dans la forêt de Héires et au pic d'Ayré ; 3^ dans la vallée de Lienz et les montagnes voisines du lac d'Escoubous; 4° au Tourmalet et au Pié-du-midi de Bigorre ; 5^ au Pic-du-Midau ét à la montagne du Grand-Lac; 6^ aux pâturages de “Saint-Jastin et aux environs de Sers. Tl donne vie liste des plantes qu'il a observées dans chacutie dé ces localités. Nous extrayons du travail de M. De- Beaux les remarques suivarités : La zone des Hétres monte, aux environs de Baréges, jusqu'à 1500 metres d'altitude; la présence des Sorbus Aria, Fraxinus excelsior, Betula alba et Vaccinium Myrtillus, la caractérise parfaitement, Les Abies excelsa et Pinus uncinata s'étendent de 1500 à 2000 mètres ;. sous leurs ombrages, le Vacci- nium est remplacé par l'Arctostaphylos Uva ursi ; au-dessus de 1800 mètres, VAbies excelsa devient de plus en plus rare, et la végétation n'est plus repré- Séhtée que par le Sorbus Ch pilus et le Rhododendron ferrugi Qui sert atix paysans de bois de chauffage. — Dans ses excursions à la vallée de Lieñz, M. Debeaüx signale, entre autres plantes, les Primula suaveolens (P. pyrenaica Miég.), Eriophorum angustifolium var. alpinum (E. gracile Sm. non Koch), Cochlearia officinalis var. pyrenaica, Cirsium palustre Nar. spinosissimum Deb. (C. palustri-glabrum P), Cirsium odontolepis Boiss. (€. eriophorum var: involucratum Coss.), Gagea fistulosa sur les roches “autour du lae d'Escoubous. Le Spergularia rubra, commun sur les sables “dés plaines, se trouvé à la Piquetre d'Éreslitz on d'Endrelitz, à 1500 mètres 20 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'altitude: M. Debeaux n'a rencontré dans les eaux du lac d'Escoubous, ni sur ses. rives, aucune plante aquatique (Potamogeton; Seirpus ; Chara, Isoëtes); il fait remarquer que les eaux de ce lac, presque dépourvues de sels calcaires, sont toujours maintenues, méme dans les mois de juillet et d'août, à une température inférienre à 10 degrés. M. Debeaux trace ensuite un aperçu de la géographie botanique des envi- rons de Baréges. La compositi inéralogique du terrain exerce, dit-il, une grande influence sur la végétation de toute la vallée de Baréges; dans les ` lieux cù le carbonate de chaux, sous forme de marbres divers, forme le sous-sol, on. voit apparaître une foule de plantes propres aux terrains cal- caires ; au. contraire, sur les débris pro de la décompositi des granits, c'est une flore silicicole qui compose le fond de la végétation. Le Tussilago Farfara se plait beaucoup, et méme atteint une taille gigantesque, sur les roches de micaschiste qui renferment des sels d'alumine. L'auteur mentionne ensuite, dans un article spécial, les plantes officinales que l’on pourrait recueillir utilement aux environs de Baréges. Il rappelle à ce propos qu'en herborisant en août 1861, pendant la campagne de Chine, sur une montagne couverte de Quercus castaneifolia, voisine du camp fran- çais de Tché-Fou (province de Chang-Tong), il trouva à 600 mètres environ d'altitude, dans des lieux boisés, le Polygonum Bistorta parfaitement carac- térisé, et dont il avait vu des racines chez un droguiste chinois, en compagnie des Hypericum montanum, Agrimonia Eupatoria, Convallaria Polygonatum et Narcissus Tazetta, Ce travail se termine par un appendice sur la végétation cryptogamique de Baréges; on y tronve une liste de Mousses et d'Hépatiques déterminées par M: Durieu de Maisonneuve. La plus remarquable de ces plantes est le Mnium spinosum Schwægr., qui n'avait encore été recueilli dans les Pyrénées qu'au pont d' Espagne. Notes sur quelques plantes nouvelles, rares ou eriti- ques de la flore de Montbéliard; par M. Ch. Contejean (in-8" de 14 pages) ; Montbéliard, imprimerie de H. Barbier. Ces notes doivent étre considérées comme un deuxiéme supplément à l'énumération des plantes de la flore de Montbéliard, publiée en 1853 par M. Contejean. Voici les principaux points qui y sont traités. M. Contejean est disposé à rapporter à une espèce unique, dont les types extrêmes sont les Thalictrum flavum L. et Th. galioides Nestl., les Th. angustifolium L., Th. nigricans DC., Th. Bauhini Crantz, Th. rufinerve Lej., Th. lucidum L., Th. simplex L., Th, laserpitifolium Willd., Th. medium Jacq. : cette espèce unique doit porter le nom de 7%. varium Dell. Les Th. angustifo- lium des auteurs ne ressemblent en rien au type de Suède publié par M. Fries dans son herbier normal. Les graines de 7%. minus ont conservé la faculté REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 21 germinative pendant seize ans, et celles du 74. flavum pendant douze ans au moins. — L'OGEnanthe peucedanifolia Poll., le Mænchia erecta Fl. d. W., le Tetragonolobus siliquosus, le Carduus crispo-nutans Ka, le Lactuca virosa L., le Veronica Buxbaumii, le Primula Auricula et le Parietaria offici- nalis L. sont signalés pour la première fois dans la flore de Montbéliard. Le Galinsoga parviflora, originaire du Pérou, déjà naturalisé abondamment dans plusieurs contrées de l'Allemague, en Alsace et sur quelques points de la Suisse et méme de la Haute-Italie, commence à se montrer dans la circon- scription. Le Plantago arenaria Waldst. et Kit. , plante des lieux sablonneux de l'Europe centrale et orientale, se trouve maintenant à la gare de Belfort, et semble devoir s'y maintenir. Notes sur quelques plantes rares ou eritiques de la Belgique ; par M. François Crepin; 3° fasc.; in-8° de 40 pages (1). Ces notes concernent les 7? lus bulb norosus, Silene inflata Sm. , dans lequel l'auteur comprend plusieurs espèces proposées récemment par MM. Jordan et Boreau, Sagina maritima Don, S. nodosa Fenzl, Are- naria Lloydii Jord., que l'auteur a de la peine à regarder autrement que comme une variété de l'A. serpyllifolia, Althea officinalis 1., Fumaria densiflora DC., Thlaspi calaminare Lej. (Thl. virens Jord., Thl. alpestre Koch part.), 74. alpesire L., Lepidium virginicum L., Viola lutea Huds., V. canina L., V. Riviniana Rchb., Lotus tenuis Kit., Melilotus parviflora Desf., Vicia tenuifolia Roth, V. dumetorum L., Herniaria glabra L., Tillæa muscosa L., Rosa pomifera Herm., Epilobium lanceola- tum Seb. et Maur., Angelica silvestris L., Heracleum Sphondylium L., Glauz maritima L., Vincetoxicum lazum Bartl., Chlora perfoliata L., Veronica longifolia L., Digitalis purpureo-lutea Henslow , Orobanche minor Sutt., Origanum vulgare b., Phyteuma orbiculare L., Cirsium lan- ceolatum Scop., Filago neglecta Soy.-Vill., F. arvensis L., Tragopogon porrifolius L., Liparis Læselii Rich., Potamogeton rufescens Schrad., Potamogeton lucens L., Potamogeton pusillus L. , Lemna arrhiza L , Rhyn- chospora alba Vahl, Carex vulgaris Fries, C. trinervis Degland, C. extensa Good., Anthoxanthum odoratum k., Aira multiculmis Dmtr, au sujet duquel l'auteur expose que les espèces démembrées de l'Aira caryophyllea (4. Tenorii Guss., A. elegans Gaud., A. provincialis Jord., A. Cupaniana Guss.) ne doivent point être admises, Kæleria albescens DC., qui parait à l'auteur une simple variété du X. cristata, Glyceria plicata. Fries, Briza minor L., Bromus molliformis Lloyd, dans lequel M. Crepin ne voit qu'une variété du B. mollis L., Festuca bromoides L. f., Festuca arenaria Osbeck, dans lequel il ne saurait voir qu'une variété remarquable du F. rubra, ct (1) Voyez lo Bulletin, t, IX, p. 548, -~ 22 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Isoëtes echinospora DR. Cette intéressante espèce, dont les stations euro- péennes deviennent de plus en plus nombreuses, a été trouvée prés de Genck par M. l'abbé Vaudenborn. Notice sur lAsparagus prostratus Dmt; par M. Armand Thielens (Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique, t. 1%, pp. 197-200), avec une planche lithographiée. Plusieurs auteurs, ct notamment MM. Grenier et Godron, ont ramené l Asparagus prostratus Dmtr à l'A. officinalis L. Var. maritimus (A. maritimus L.). M. Thielens soutient que l'A. prostratus est une excellente espèce, distincte de celles avec lesquelles on l'a réunie, Les feuilles en sont 3-4 fois plus courtes que celles de l'A: officinalis. Les fleurs en sont campanulées à lobes rejetés en dehors et non semi-globuleuses, comme celles de l'A. officinalis. Les pédoncules de la tige centrale sont articulés sous le fruit, qui est de deux à trois fois plus gros que celui de V'A. officinalis; les graines enfin en sont profondément rugueuses, tandis qu'elles sont lisses dans l'A. officinalis. VA. prostratus a été cultivé pendant une vingtaine d'années au jardin botanique de Tournay, sans que l'on en ait vu varier les caractères. - Pauli Kitaibelii additamenta ad foram hunzgarieam, e manuscriptis de plantis Hungariae Musei nationalis hungarici edidit Augu- stus Kanitz (Linnea, 1863, t. XVI, pp. 305-642); tirage à part en bro- chure in-8° de 338 pages. Halis Saxonum, 1864. Suivant l'opinion de M. Kanitz, l'éditeur zélé des manuscrits de Kitaibel, ceux-ci ont été écrits partie entre la publication du premier volume des Plantæ rariores Hungarie et celle du second, partie au mois de novembre 1817, peu de temps avant la mort de l'auteur. Ils comprennent une série de notes et de descriptions spécifiques classées, s'étendant des Graminées aux Légu- mineuses, et suivies de quelques additions. Kitaibel y décrit, pour la ne fois, un très-grand nombre d'espèces dont il est l'auteur. Beitrige zur K | ischer Pinus-Arten (Contributions à la connaissance des espèces de Pinus de l'Europe méri- dionale); par M. Christ (Flora, 1863, pp. 369-380). . Ce mémoire renferme des notes sur les Pinus brutia Ten., P. halepensis Miller et P. magellensis Schouw. Voici les conclusions de l'auteur : A. Pinus brutia Ten. Fl. neap. Prodr. 69 (P. conglomerata Graelfer [Endl. 482]). — P. strobilis hornotinis breviter pedunculatis erectis, adultis sessilibus patentibus verticillatis conferte glomeratis numerosis (6-15 una) ovato-conicis basi applanatis, apophysibus vix carinatis solummodo transverse REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ; 98 lineatis area. mediana dealbata conspicua plana et depressa instructis ; foliis longissimis crassiusculis. 2. Pinus halepensis Mill. — P. strobilis hornotinis. et adultis longo- et crasso ramulo hamato reflexo insidentibus, solitariis binis ternisve, ovatis elongato-conicisve, versus basin attenuatis, apophysibus mox convexis carina transversa elevata instructis, umbone aream albidam superante (P. halepensis Lamb., Link, Endl., Griseb.), mox depressis carina destitutis umbone plano albo (P. maritima Lamb.) foliis tenuissimis 2-4”, raro 5/' longis. 3. Le Pinus montana Mill. var. Pumilio Willk. se trouve dans les Abruzzes et probablement aussi en Calabre, au-dessus de-la région des Hétres. Cette plante a été décrite par Tenore (/7. neap.) comme le P. Pumi- lio, par Gussone (P4. rar.) comme le P. Mughus, par Bertoloni (FI. ital.) comme le P, magellensis Schouw. Le P. magellensis Schouw (Ann.) appar- tient probablement, mais non certainement à cette espèce. Il reste quelque sujet de croire que Schouw ait désigné ou toutefois compris dans sa . description une forme buissonnante du P. Laricio. Le mom de Pinus magellensis doit étre abandonné, puisque, des deux formes de Pins qu'on trouve à Magella, aucune n'est spéciale, l'une appartenant au P. montana var, Pumilio, et l'autre au P. Laricio Poir, Nous devons signaler aussi à nos lecteurs un travail publié par M. Christ, dans les Verhandlungen. der naturforschender Gesellschaft in. Basel pour 1863, intitulé : Uebersicht der europæischen Abietineen (Revue des Abiéti- nées européennes), dans lequel il adopte à l'égard des Pinus uncinata Ram. , P. Pumilio et P. Mughus, l'opinion déjà exprimée par M. Heer, qui regarde ces plantes comme des formes du P. montana Mill. Le travail de M. Heer sur ces plantes est daté du 24 septembre 1862; il a paru dans les Verhandlungen der Schweizer naturforschender Gesellschaft; il est intitulé : Ueber die Fœh- renarten der Schweiz (Sur les espèces de Sapins de Suisse). On trouvera encore des renseignements sur les variétés du Pinus montana dans une note de M. Gæppert, lue le 26 novembre 1863 à la Société silésienne pour la culture nationale, eed Ucber die Verbreitung der Coniferen in der Schweiz mit Veryl der Beruechsichtigung unseres. Riesengebirges (Sur la distribution d Conifères en Suisse, avec un coup d'œil jeté compara- _ tivement sur nos Monts des Géants). Troisième note sur le Primela variabilis Goupil; par M. Alf. Perrier (Extrait du VIII* volume du Bulletin de la Société Lin- néenne de Normandie); tirage à part en brochure in-8° de 14 pages, avec une planche lithographiéc. Caen, 1863. La première note de M. Perrier sur le Primula variabilis a été analysée dans le Bulletin, t. IX, p. 545. La deuxième n'est pas parvenue à la Société. Dans la troisième, l’auteur discute les opinions formulées contre l'hybridité du 2^ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Primula par MM. Lebel et de Rochebrune (voy. le Bull. t. VIII, p. 7, et t. IX, p. 235). Hl dit que l’un des deux parents de l'espèce peut avoir disparu de l'endroit où elle continue de croitre ; que le pollen qui l'a produite peut avoir été transporté par les insectes. M. Duhamel (de Camembert) a semé le P. variabilis; comme MM. Naudin et Boreau, il a obtenu le P. officinalis type et le P. grandiflora var. purpurea. Dans une contrée granitique de la Mayenne, à Lassay, où l'on ne connaissait aucune station de P. variabilis, M. Perrier avait réuni depuis longtemps des pieds de P. officinalis et de P. grandiflora ; il y a trouvé depuis le P. variabilis parfaitement carac- térisé. Il ajoute que le Primula de M. de Rochebrune diffère essentiellement du P. variabilis de Normandie ; il rappelle en outre que la stérilité des fleurs ne peut plus étre regardée aujourd'hui comme un caractére nécessaire de lhybridité. Il. combat aussi l'opinion de M. Lecoq (Bull. t. XI, p. 240), d’après laquelle le P. variabilis ne serait qu'une forme du P. elatior, T donne ensuite, d'aprés un manuscrit inédit de feu Durand-Duquesney, lopi- nion de ce botaniste sur l'hybridité du P. variabilis. C'est cette espéce que - représente la lithographie jointe au travail de M. Perrier. Ein Bastard von Digitatis purpuretc L., und lutea L. (Un hybride des Digitalis purpurea Z. et lutea L.); par M. R. Caspary (Kænigsb. Schriften, 1862, pp. 139-146, avec une planche lithographiće); publié en 1863. Il y a longtemps que l'on s'occupe. des hybrides de ces deux espéces de Digitales. Celui que vient de décrire M. Caspary est nommé par lui D. suð- purpureo-Lutea. Cette forme tient du D. lutea par la forme de sa corolle, et du D. purpurea par la couleur de son tube; les feuilles en sont lancéolées et largement dentées. M. Caspary l'a observée dans un jardin de Kænigsberg. A celte occasion, il donne un relevé bibliographique des hybrides observés entre ces deux espèces de Digitales. Ueber einige zweifelhafie und neue Arten von Andro- - sace; ein Beitrag zur Kenntniss der Primulaceen (Sur quelques espèces douteuses et une nouvelle d' Androsace ; contributions à l'étude des Primu- ‘. lacées) ; par M. F.-W. Klatt (Linnea, nouv. série, t. XXI, pp. 289-293). Les principales espèces dont s'occupe M. Klatt sont les Androsace cæspi- tosa Lehmann, de Perse, A. albana Stev., du Caucase, qui est identique avec l'A. valerianoides Lehm., A. radiata Lehm., qui est un état trés- développé de l'A. filiformis Retz., A. Selago Hook. f, et "Thomson, du Sikkim (Himalaya), et A. Hookeriana Klatt, nouvelle espèce, originaire éga- lement du Sikkim, voisine de l'A. foliosa Duby. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 25 Kritische Bemerkungen ueber cinige Palmen aus der Gruppe der Zrécrteen (Remarques critiques sur quelques Pal- miers du groupe des Jriartées) ; par M. Hermann Wendland (Botanische Zeitung, 1863, n° 16, pp. 129-131). M. Wendland revient, dans cette note, sur un travail qu'il a déjà publié dans le Bonplandia, 1860, n° 6, sur le genre /riartea. Il établit que l’/riartea Lamarckiana, d'après l'examen qu'il a pu en faire au Muséum d'histoire naturelle de Paris, est un Dicéyocaryum par la situation basilaire qu'occupe son embryon relativement à l'endosperme, parla nervation de ses graines et par les six étamiues de ses fleurs mâles. 1l établit ensuite que l'on doit rap- porter au méme genre le Socratea fusca Karst. , du Flora Columbiæ. 1 donne ensuite une diagnose latine du genre Dictyocaryum. Note sur unc Liliacée de la Califormie; par M. J. Morière (Extrait du Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, t. VIII); tirage à part en brochure in-8? de 7 pages, avec une planche dessinée et ` lithographiée par M. Faguet. Caen, 1863. Cette Liliacée est nommée par M. Morière Æupalleya volubilis. Yl l'a observée chez M. Rupalley, négociant à Caen, qui en avait recu un bulbe de la Californie. Le sous-genre Æupalleya, que l'auteur propose comme une section du genre Allium, présente les caractères suivants : Perianthio sexfido hexandro, stamina 3 fertilia, sepalis interioribus partim adhærentia, antheras ad basim ligularum nec terminales gerentia, 3 sterilia, seu potius staminodia, sepalis exterioribus partim adhærentia. Capsula triloculari, quatuor ovulos gerente ; stylo prismatico triangulari ; stigmate trilobo ; stipite volubili. Entwurf einer analytischen Tabelle zur Bestimmung sæmint- licher Carex-Arten der Flora Europa's (Essai d'un tableau analytique de toutes les espèces de Carex de la flore européenne) ; par M. Victor von Janka (Extrait de l'Q/sterreischische botanische Zeitschrift, n° 2, 1863): tirage à part en brochure in-8° de 13 pages. Ce travail, d'une trés-grande utilité, mais qui se refuse complétement à l'analyse, est une clef dichotomique conduisant à la détermination des Carex européens. Les espèces y sont au nombre de 176. Le Carez polyrrhiza y est distingué du C. præcox, le C. Œderi du C. flava. Presque aucune Sy no- nymie n'est indiquée. Les caracteres employés sont les eres d'i c et le nombre des stigmates, la forme des épillets et des utricules, la direction de ces derniers, plus rarement la forme des feuilles, des bractées et des chaumes, 26 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Die Hieracien der Schweiz (Zes Hieracium de Suisse); par M. Chr. Christener (in-4° de 24 pages, avec une planche lithographiée). Berne, 1863. La classification suivie dans ce travail est celle qui a été adoptée par M. Fries dans son Æpicrisis generis Hieraciorum. M. Christener y décrit ou signale cinquante-neuf espèces d' Hieracium, dont quelques-unes nouvelles : les Mie- racium Gaudini Christ., H. gombesne Lagger mss. Les planches représen- tent les Æ. bernense Christ. et Æ. trachselianum Christ., décrits par l'auteur dans les Mémoires de la Société des naturalistes de Berne, en 1860. Monographie du genre Batrachium; par M. B.-C. Du Mortier (Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique, t. YI, pp. 207-219). i Le caractère diagnostique des genres Ranunculus et Batrachium réside, selon M. Du Mortier, dans le fruit. Dans les Ranunculus, les péricarpes sont Secs, bivalves et munis longitudinalement de chaque cóté d'une large bordure saillante. Dans les Batrachium, au contraire, ces péricarpes sont formés inté- rieurement d'un noyau et. extérieurement d'une enveloppe pulpeuse qui, en se desséchant, développe des rides transversales. Les fruits des Zatrachium sont insérés obliquement sur le réceptacle, et ceux des Ranunculus par leur base. Ils sont ascendants dans les premiers et dressés dans les seconds. Dans la monographie de M, Du Mortier, les espèces sont groupées de la manière suivante : *Platyphylla : Batrachium hederaceum Dmtr, B. cænosuń Dmtr, B. saniculifolium Dmtr (Ranunculus saniculifolius Viv, Pl. Æg.), B. tenellum Dmtr (R. tenellus Viv. L. e.). “Heterophylla : + Réceptacle velu : B. tripartitum Dmtr B. hololeucum Garcke, B. Baudotii v. d. Bosch, B. confusum Garcke (B. tripartitus Nolte, R. Petiveri Koch in Sturm Deutschl. Fl. fasc. 82, f. 2). ++ Réceptacle glabre : B. triphyllos Dow (A. aquatilis var. tripartitus Koch in Sturm Deutschl. Fl. fasc. 67,1. X, Godr. Monogr. p. 19, fig. 59); B. radians Dmtr (R. radians. Revel Renonc. de la Gironde, p. 8, fig. 1), : B. vhipiphyllum (R. rhipiphyllus Bast. in Bor, Fl. centr: éd, IH, p. 11); B. truncatum Dmtr (R. aquatilis var, truncatus Koch in REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 27 Sturm Deutschl. Fl. fasc. 67, f. 8), B. aquatile Dmte (A. aquatilis L. excl. var., R. heterophyllus Wigg., R. peltatus Schrank), B. pes nicillatum Dmtr (R. aquatilis Bor. Fl. centr. M, p. 11, B. aqua- tile Dmtr Prodr, Fl. belg. p. 127 pro parte), B. floribundum Dmtr (A. floribundus Bab. atr, Ran., P. 71). ""Trichophylla : + Hécéptacle velu: B. trichophyllum v; d. Bosch (2. trichophyllus Chaix, A. cæspitosus "Thuill.), B. Droueti Dmtr, B. salsuginosum Dintre n. sp, (fossés d'eau saumátre près d'Ostende), B. confervoides Fr, Bot. not, 4845, p. 141 (fossés et étangs de la Laponie et de la Finlande); B. aspergil- lifolium Du n. sp. (fossés aquatiques en Flandre, à Wetteren), B. circinatum Fr., B. longirostre Dmtr (A. longirostris Godr., les fossés près de Saint-Louis, au Missouri). Tt Réceptacle glabre : B, fluviatile Dmir (R, fluitans Lam., R. peucedanifolius All), B. Bachii Wirtg. (Coblentz). Monographie du groupe des Chloranthacées; par M. C. Jacob de Cordemoy (Adansonia, t. IUI, pp. 280-310). Les Chloranthacées ont été créées par R. Brown pour les trois genres Chlo- ranthus Sw., Hedyosmum Sw. et Ascarina Forst. 1l faut y ajouter le Sar- candra Gærtn., et le genre nouveau Saintlegeria, créé pour une planté herbacée, rapportée de Chine par Fortune et distinct du genre Chloranthus principalement par ses anthères non sessiles et- ses connectifs trés-allongés filiformes. M. de Cordemoy étudie successivement les tiges, les racines, les feuilles, l'inflorescence, les fleurs mâle et femelle, le fruit, l'anatomie et organogénie florale des CAloranthus, surtout d'après le Chloranthus incon- Spicuus, seul végétal de cette famille cultivé au. Muséum, et déjà étudié par M. Payer dans son 7raité d'organogénie florale. Suivent quelques détails sur la distribution géographique, l'usage et les affinités des espèces qui constituent cette famille. Les Cératophylées, que M. Brongniart a pprochées des Chloranthacées, paraissent à M. de Cordenioy devoir être complétement réunies à ce groupe, dont elles ne s'éloignent que par l'absence Q'albumen, du moins à la maturité. Les Platanées ne différent. des Chloran- thacées que par leur fruit sec, et le Platane peut &re considéré, dit l'auteur, comme une véritable Chloranthacée. Enfin, les Pipérinées diffèrent des Ghlo- ranthacées par leur ovaire supere, leur ovule dressé et leur double albumen ; l'auteur trace cependant un tableau dans lequel Ja tribu des Chloranthacées, comprenant avec les genres précédemment indiqués le P/atanus et le Cera- 28 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tophyllum, est réunie avec la tribu des Eupipérinées, pour constituer la famille des Pipérinées. L'auteur donne ensuite la description monographique des genres et espéces de cette famille; nous y remarquons plusieurs espèces nouvelles : les. CAlo- ranthus denticulatus, Chl. Blumcæanus, Saintlegeria gracilis, Hedyosmum integrum, H. glaucum, -H. elegans, H. acutifolium, A. bolivianum, H. Weddellianum, H. mexicanum, H. latifolium et H. parvifolium. Die Bæhmischen Characeen (Les Characées de Bohème); par M. H. v. Leonhardi (Extrait du Journal d'histoire naturelle le Lotos, 43° année) ; tirage à part en brochure in-8? de 20 pages. Ce travail débute par des remarques générales et des instructions pour les collecteurs de Characées. L'auteur trace ensuite l'énumération systématique des Characées qui ont été jusqu'ici trouvées en Bohème d'une manière cer- taine, et qui sont au nombre de 11 : 6 Nitella et 5 Chara; il les décrit très- longuement. Dans des considérations finales, l'auteur s'éléve à des vues syn- thétiques sur la constitution du règne végétal, et adopte la division proposée par M. Al. Braun dans son mémoire sur la parthénogénèse ; il reconnait qu'il existe chez tous les végétaux une sorte de génération alternante ; et que, chez les uns, la première des deux phases successives est la plus longue, et celle sous laquelle la plante est généralement connue, la seconde consistant seulement en spores ou en sporanges (Bulbochæte, Coleochæte, Hépatiques et Mousses); tandis que chez les autres, c'est la seconde qui l'emporte par sa durée, la première n'ayant qu'une durée éphémère, connue seulement des savants (proembryon des Fougères, sac embryonnaire, corpuscules des Gym- nospermes). Il résulte de là deux classes de végétaux: la première rale mant les Cryptogames cellulaires, et la deuxième les Gryptog; v et les Phanérogames. L'auteur rappelle que les découvertes récentes de M. Pringsheim placent les Characées auprés des Cryptogames vasculaires par la nature de leur proembryon. Ueber die Zsoëtes-Arien der Insel Sardinien (Sur les espèces d'Isoétes de l'ile de Sardaigne); par M. Al. Braun (Monatsbericht der Kænig. Preuss. Akad, der Wissench. zu Berlin, décembre 1863, pp. 554-624). Nous nous empressons de faire profiter notre Bulletin des nouvelles recherches publiées par M. Al. Braun sur le genre /soéfes ; elles compléteront ce que nos lecteurs ont déjà appris par les travaux antérieurs de l'auteur lui- méme, par ceux de M. Durieu de Maisonneuve, et surtout par les patientes investigations de M. J. Gay. L'auteur. commence par tracer l'historique moderne du genre /soétes; à REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 29 partir des découvertes faites en Algérie par M. Durieu. En France, nous en possédons huit espèces aujourd'hui : /soëtes lacustris L., J. tenuissima Boreau, Z. adspersa Al. Braun, 7. setacea Bose, J. Hystriz DR., I. Duriai Bory, 7. echinospora DR., I. Boryana DR. M. Gennari, dans sa Revue des Isoétes de la flore italienne, publiée dans le Commentaria della Soc. critto- gama italiana, en 1861 et 1862, fait connaitre huit espèces et plusieurs variétés; ce sont les /. lacustris, J. Malinverniana Ces. et DNirs, 7. velata Al Br. avec sa variété sicula, J. dubia Genn. avec sa variété maculosa, T. tegulensis Genn., J. Hystrix avec sa variété subinermis, I. gymnocarpa Genn. (les deux derniers séparés génériquement, sous le nom de Cephaloce- raton), I. Durici (séparé sous le nom d'/soctella) En Espagne, le Pro- dromus florc hispanice de MM. Willkomm et Lange indique trois espèces, l. velata, 1. Hystrix et I. bætica Willk.; dans la Grande-Bretagne, on rencontre les Z. lacustris, J. echinospora et I. Hystrix; en Allemagne, en Scandinavie et dans la Russie septentrionale, seulement deux espèces : Z. lacus- tris et I. echinospora. M. Al. Braun décrit ensuite certaines particularités que présentent le déve- loppement et la conformation de la tige chez divers /sotes; il s'occupe de l'ordre suivant lequel sont disposées les feuilles sur la tige, des proportions nu- mériques de celles qui portent les macrosporanges et de celles qui portent les microsporanges, de l'organisation de ces feuilles et de leurs gaines, de la struc- ture de leur parenchyme, de ses lacunes et de ses faisceaux fibro-vasculaires, des stomates qui le recouvrent, etc. L'auteur entre, sur tous ces points, dans une foule de détails anatomiques, et il examine ainsi à peu prés tous les Isoëtes, sans avoir égard au titre spécial de son mémoire. Viennent ensuite de longues observations sur les organes reproducteurs des /soéfes. C'est aprés ces longues observations qu'il aborde l'examen des différences génériques re- cónnues par M. Gennari, qu'il regarde comme constituant des groupes artifi- ciels. D'après lui, ces groupes doivent être autrement constitués, en fondant le Cephaloceraton et Y'Isoëtella, et en séparant, au contraire, en deux le genre /soëtes, tel que le conserve M. Gennari; on à ainsi trois subdivisions : Jsoétes aquatiques, amphibies et terrestres, dont l'auteur caractérise d'une maniere abrégée les différences d'organisation. C'est une classification qu'il avait déjà indiquée en 4847, en travaillant pour la description scientifique de l'Algérie. : Ensuite, l'auteur fait connaître les Zsoëtes qui ont été récoltés dans les îles de Sardaigne, de la Madeleine et de Caprera, par MM. Ascherson et Rein- hardt, ainsi que les autres plantes envoyées par les mêmes botanistes. Les espèces d’/soûtes ainsi étudiées sont les 7. velata, I. dubia, I. tegulensis, T. Durici et I. Hystrix (forma loricata et forma desquamata). L'auteur donne avec le plus grand soin la synonymie et la géographie botanique de chacune de ces espèces. 30 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ueber einen neuen, in der Mark und in Hannover beo» bachteten der Kiefer verderbiichen Pilz (Sur vn nouveau Champignon huisible pour le Pin, observé dans la Marche et dans le Hanovre : le Cæoma pinitorquum); par M. De Bary (Monatsbericht dèr K: Preus. Akad. der Wissench. zu Berlin, décembre 1863, pp. 624-640, avec une planche lithographiée). ` Ce nouveau Champignon a été observé sur les jeunes pousses, âgées d'un an, du Pinus silvestris. Il se développe dans le parenchyme sous-épider- “mique, où il présente les stérigmates habituels aux Urédinées qu'on rappor- tait anciennement au genre Uredo, stérigmates qui s'épanouissent dans une cavité du parenchyme, tandis que leur mycélium pénètre entre les cellules sous-jacentes, Liste des Algues marines de Cherbourg; par M. Aug. Le Jolis; in-8° de 168 pages, avec six planches dessinées par M. Riocreux. Paris, chez J.-B. Baillière et fils, 1863. La liste dont il est ici question comprend seulement les Algues marines qui ; croissent aux environs de Cherbourg, depuis les rochers des Flamands, à l'est, -jusqu'aux rochers de Querqueville, à l'ouest ; c'est-à-dire sur un littoral d'un .myriamètre environ d'étendue. Elle renferme environ 350 espèces et variétés notables, dont les plus intéressantés sont dues principalement, dit l'auteur, aux recherches de MM; "Thuret et Éd. Bornet, Pour la rédaction de ce cata- logue, M. Thuret a mis à la disposition de l'auteur et ses collections et de nombreuses notes manuscrits, qui sont insérées entre guillemets dans le travail de M. Le Jolis; les planches publiées sont extraites du portefeuille -de M. Thuret, qui les avait fait graver en 1859. La classification suivie est aussi due à M; Thuret, et part des Algues les plus simples, Protococcus et -Palmella, pour passer de là aux Nostochinées, aux Confervacées, aux Phéo- :sporées, dont M; Thuret a tracé les limites dans les Annales des sciences «naturelles; A7* série, t IE; viennent ensuite les Tiloptéridées, les Fucacées, les Dictyotées et les Floridées, sur la classification desquelles M. Thuret a «également exposé ses idées dans le méme recueil, 4° série, t. III. D M. Le Jolis a réuni les Ulva et les Enteromorpha, la distinction établie ;eitre ces deux genres présentant à péine une valeur spécifique suffisante. Il -décrit toutes les espèces et variétés de ce groupe, et en trace une synonymie „particulièrement détaillée. L' Ulothriz: collabens a été découvert par M. Le Jolis sur les bois immergés dans le port militaire ; cétte espèce n'avait. pas “encore été indiquée en France. Plusieurs espèces inédites sont publiées avec Jeur diagnose dans la /iste de M. Le Jolis; ce sont les Protococcus crepid inum Thur., Oscillaria colubrina Thur., Phormidium versicolor .Kuetz., Phy- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 31 éactis atropurpurea Kuetz., Vaucheria piloboloides Thur., Punctarié Zosteræ Le Jol. , Séreblonema fasciculatum Thur., Ectocarpuselegans Thur., E. glomeratus Thur., E. Crouani Thur., Castagna cæspitosa Thur., C. contorta Thùr., Porphyra leucosticta Thur., Bangia Lejolisii DNirs, Chantransia corymbifera Thür., ainsi que diverses formes ou variétés notables non encore indiquées. Il faut encore signaler les genres nouveaux Thammidium Thur., créé pour les Callithamnium Tothit Lingb. et C. floridulum Ag., et Pilothamnium Thur., créé pour le Callithamnium Pluma Ag. Révision des genres Conatobotr ys et Artobotr-ys Cord; par M. Eug. Coemans (Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique, t. Y, pp. 167-178, avec une planche). . Ces genres sont remarquablement polymorphes. La forme la plus simple du Gonatobotrys a ses tigelles simples, assez robustes, portant un seul glomé- rule de spores apiculées, insérées sur.un sporophore plus ou moins gonflé en massue. et pourvu de protubérances hiliformes, d’où naissent les spores. Dans une seconde forme, un peu moins commune que la précédente, les tigelles fructifères s'allongent et donnent naissance à deux, trois, quatre. ou cinq glomérules superposés et séparés par une ou deux cellules tigellaires. Dans une troisième modification, les tigelles, jusqu'ici toujours simples, se ramifient irrégulièrement et. présentent. des glomérules latéraux ou terminaux, Enfin il arrive souvent que les spores caduques dans la forme ordinaire, au lieu de - tomber, restent attachées au sporophore et devi des sporopl secon- daires, qui portent des spores ovoides, ordinairement un peu plus petites que les premieres. On rencontre encore des glomérules strictement prolifères. Quelquefois, les glomérules du Gonatobotrys flava portent des filaments courts, un peu tortueux, qui lui donnent l'aspect d'un Cephalotrichum. Une der» nière modification offre des. tigelles simples ou rameuses, formées de cellules courtes ou irrégulières, portant quelques spores apiculées, un peu diff X rangées sous forme distique le long des tigelles. Il existe dena l'apparition de ces. différentes formes un certain ordre de succession. — L'auteur décrit cinq modifications analogues, quoique de moindre importance, dans le genre Artobotrys, Phy $51 PER #4 PTT n P Unter F1 ucber die AR Ua echec p iologiques et. t iques sur les Cérumiacées) s par M. C. Cramer jd livraison; extrait des Denkschriften der Schweiz. naturf. Gesellschaft) tirage à part en brochure in-4° de 130 pages, avec 13 planches lithographiées. Zurich, 1863. La première moitié de cette importante ptiblication est consacrée à l'étude 32 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. spéciale de quelques Algues, dont l’auteur a cru devoir modifier l'appellation systématique, et qui sont les Zuptilota Harveyi Cramer, Ptilota- plumosa Cram. (Ptilota plumosa Ag. part.), Pterota plumosa Cram. (n. sp., nov. gen.), Pterota densa Cram. (Ptilota Ag.), Pterota asplenioides Cram. (Pti- lota Ag.), Pterota californica Cram. (Plumaria Ruprecht), Bonnemaisonia asparagoides Cram., Euctenodus Labillardieri Cram. , Chondrodon Subrii Cram,, Spyridia filamentosa Cram., Sp. aculeata Cram. et Herpoceras australe Cram. (n. sp., nov. gen.). Toutes ces plantes sont l'objet de grands développements, pour leur structure anatomique et pour leurs caractères spécifiques. L'auteur s'occupe encore de quelques points généraux dans l'étude des Algues ; de la loi de ramification, particulièrement chez les Floridées, et de la prétendue écorce des Floridées. Il trace les divisions des Céramiacées à écorce thallomateuse, qui comprennent les familles des Céramiées, Spyri- diées, Ptilotées et Bonnemaisoniées. Vient ensuite l'explication des planches. De la végétation du Kaiserstuhl dans ses rapports avec celle des coteaux jurassiques de la Lorraine ; par M. D.-A. Godron (Extrait des Mé- moires de l'Académie de Stanislas pour: 1863) ; tirage à part en brochure in-8^ de 30 pages. Nancy, 1864. Nos lecteurs i déjà le Kai: hl par un quable rapport de M. Parisot (1). M. Godron reprend d'une maniere plus générale l'histoire scientifique de ce groupe montagneux, au point de vue géologique et bota- nique. Le botaniste qui explore ces collines poudreuses est vivement frappé d'y une végétation presque entièrement calcicole. M. Godron donne l'énumération des plantes calcicoles communes au Kaiserstuhl et aux coteaux jurassiques de la Lorraine. Dans son Æssai sur la géographie bota- nique de la Lorraine (1862), M. Godron avait attribué la présence de ces espèces sur le Kaiserstahl au less et à la décomposition de quelques-uns des éléments de la dolérite, M. Kirschleger ayant révoqué en doute l'existence du læss sur la pente desroches du Kaiserstuhl, M. Godron revient pour la forti- fier sur sa première opinion. 1l en étudie la végétation et recherche s'il faut attribuer à ses propriétés physiques ou à ses propriétés chimiques la crois- sance des plantes calcicoles. Les propriétés physiques diffèrent de celles du sol de la Lorraine par un contraste facile à saisir. Quant à l'analyse chi- mique, M. Daubrée fixe, pour la vallée du Rhin, la proportion du less à 15 ou 30 pour 100. En outre, ce dépôt renferme dans sa masse beaucoup de productions cylindroides, moulées dans un tuf calcaire blanc, analogues à celles qui sont encore formées actuellement par les eaux chargées d'acide (1) Voyez le Bulletin, t, V, p. 539, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 33 carbonique; enfin, on y trouve en abondance des coquilles de mollusques. Le less du Kaiserstuhl contient de la silice en proportion plus grande encore, et pourtant les plantes silicicoles y sont trés-peu nombreuses ; la présence de la chaux semble à l'auteur une cause d'exclusion pour un certain nombre de plantes silicicoles. Il existe aussi, sur les montagnes du Kaiserstuhl, une région formée d'un calcaire métamorphique; c'est un calcaire magnésien blanchâtre, pénétré de filons de dolérite et se désagré - geant facilement, Toute l'étendue du massif qui n'est recouverte ni par le læss, ni par ce calcaire, est formée par les diverses variétés de dolérite, avec passage au basalte et à d'autres roches. Les plantes silicicoles augmentent en proportion sur ce terrain; mais il s'y rencontre encore assez de chaux pour expliquer la présence des plantes calcicoles, L'auteur conclut de son travail que l'analogie si évidente qui existe entre la flore du Kaiserstuhl et celle des coteaux jurassiques de la Lorraine s'explique surabondamment par : les propriétés chimiques, tandis que les propriétés physiques du sol, si différentes sur des terrains qui nourrissent les mêmes plantes, ne peuvent exercer là qu'une influence trés-secondaire, Ucher die Flora von Preussen (Sur la flore de Prusse); par M. R. Caspary (Extrait du Festgabe fuer die XXIV Versammlung deutscher Land- und Forstwirthe zu Kenigsberg, 1863) ; tirage à part en brochure in-8° de 165-226 pages. j Le pays dont la flore est étudiée ici par M. Caspary est la province de Prusse, chef-lieu Koenigsberg, l'une des huit provinces qui composent le royaume de Prusse. L'auteur s'occupe des conditions de température et d'humidité qui constituent le climat de cette région. Il indique ensuite à quels observa- teurs on doit les principales découvertes botaniques qui y ont été faites récem- ment. Elles élèvent le chiffre des végétaux phanérogames de cette province à 1226, parmi lesquels 928 appartiennent aux. Dicotylédones, 29/ aux Mono- Cotylédones et / aux Gymnospermes. M. Caspary énumère isolément les plantes des marécages, des plaines, des sables, des bois, etc. Ensuite il com- pare la végétation de cette province avec celle des pays voisins, en citant les principales espèces qui leur sont communes. L'auteur s'occupe ensuite, à un point de vue plus large, des espèces sep- lentrionales qui atteignent dans la province de Prusse leur limite méridio- nale, du moins comme végétaux de plaine ; car, à une latitude inférieure, 9n ne les trouve plus que dans la montagne : ce sont les Nuphar pumilum, Rubus Ch us, Cot ter vulgaris, Polygonum viviparum, Empe- trum nigrum, Betula nana, Juncus filiformis, Eriophorum alpinum, Potamogeton prelongus, Salix myrtilloides, Carex irrigua, Alnus in- Canz, etc., etc. Les espèces suivantes, également septentrionales, trouvent T. XI. (REVUE) 3 54 socmÉtÉ BOTANIQUE DE FRANCE. datis la province de Prusse leür limite méridionale absolue; ce sont les Zetula humilis, Hierüchluü boyeülis, Nuphnr intermedium Ledeb., Pirus scandita Babingt., Suliz depressa L., Juncus balticus, Üstericum palustre, Cüréx loliatea, etc. etc. Les plantes suivantes trouvent em Prüsse leur limite sud-ouest : Geüm strictum, Andromeda: calyculata, Cönioselinum tataricum, ete. D'autres y off, ah contraire, leür limité occidentale : ce Sont lës Agrimonia pilosa, Wymphiea alba, Evonymus verrucosus, Cenolophiut. Fischeri, Achillea eartilaginea, Corispermum intermedium, Trifolium Lupinaster; d'auttés, leur limité nombouest: ce sont les Cimicifuga fœtida L., Lathjřus pisi- formis, Chierophiyllum aromaticum, Artemisia Scoparia, Riméx utronicus, Silene tülüpica, Adéñophora liliifolia, Linaria odora, Caret cyperoides; Hydrilla verticillata. Les suivantes, au Cohtraite, ont en Prusse üne limite septentrionale, bien Que plusieurs atteignent sür d'autres points ihe latitude plus élevée: ce sont les Veronica montana, Bellis perennis, Adonis cstivalis, Sarothamnus scoparius, Coronilla varia, Cherophyllum hirsutum, Arnica montana, Erica Tetralix, Verbascum phœniceum, Lavatera thuringiaca, Ononis drvensis, Genista germanica, Cytisus ratishonensis Schælf, Lotus uligi- mous, Trifolium rübens, Oxytropis pilosa, Astragálus acer, Vicia cassu- bea, Cerastium silvatieum Waldst. et Kit., Alchimilla arvensis, Potentilla rupestris, P. opaca, Peucedanum Cervaria, Limnanth Nymphoid Veronica Buzbaumii, Gagea spath Hierochloa australis, Oryza clan- destina Al. Br. (Leersia oryzoides Sm.), Stipa pennata, St. capillata, Heleocharis ovata et Alisma natans. Enfin, la méme province renferme les limites nord-est de l'extension des Fagus silvatica, Asperula Aparine Schott, Aster Amellus, Erica Tetraliz, Gagea arvensis, Alsine viscosa et Potentilla alba. Tentativa sobre la liquenologia geografica dc Anda- tusia (Zssai sur [a géographie botanique des Lichens de l'Andalousie); par D. Simon de Rojas Clemente. Publié conformément aux manuscrits de l'auteur par D. Miguel Colmeiro (Extrait de la Revista de los progressos de las ciencias, t: XIV, n° 1); tirage à part en brochure in-8° de 22 pages. Madrid; 4863. C'est en s'occupant de déterminer l'altitude des principales montagnes de l'Andalousie, au commencement de ce siècle, que Clemente rédigea ces notes, d'une valeur non douteuse à cause des relations qu'il eut avec les botanistes les plus distingués de l'époque, et des voyages qu'il fit en Angleterre et en d'antres pays, pour y consulter les bibliothèques et les herbiers. La région qu'il a explorée est spécialement riche en Lichens, ce qui tient, dit-il, à la fois REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 35 à dd chaleur et # là sécheressé tempérée par le voisinage de la mr, Grën stänces dont la rétnion lui parait plus favorable dtt développement des Lichens que les froids de la région dés neiges perpétuelles, ét au moins autant que le clifiiat dé la zone alpine; quand les Lichens trouvent l'humidité nécessaire à leut végétation. Pauteur distribue en six zones les Lieliens de Andalousie : Zone chatide; de 03 1003 metres; tempérée, de 1003 à 1586 mètres; subalpirie, dé 1586 à 2006 mètres; alpinié, de 2006 à 9424 fnétres; iros-fróide, de 21/24 à 2758 métrés; et glaciale, de 2758 à 3554 mètres. H caráctérisé ces zones par la présence de certaines plantés vülgaires: dans la Zone Chaude eroissetit l'OM: vier, les Lavanduld Stæchüs V. , Sutureit eüpitata L. ; Artiopóton pieroides Willd. , Sonchus picroides Lam. , Seriola etnensts L. , Hed jpnois monspelietisis Wild., Cartina fatémosa L., Pteris fragrans; Acrostielut lümuginósum Désf. ; dans la zofié témpérée, les Pistaeia Terebinthus L., Arbutus Undo br; Catananche eibrülea È., Chümttpéuce hispanica DC., Castäheë vulgaris; Quercus coccifera L: et Chamerops humilis L.; dans la zonë subalpine, 16 Acer campestre L., Taxus baccata L., Cratægus Aria V, Abibs Pitisapo Boiss., Pistaeid Lentistus b., Cistus albidus Lo, Télephium Impéruti L., Erinus alpinus L., Crepis albida, plusieurs espèces de Phyteuma et de Uérantum; dans lä zone alpine, les Berberis cretita Li, Hyssopus offieinalis L. et un grand nombre dé petites plantes alpiñes ; à la zone trés-froide appat« liénnént en propre lês Æupatoriiih sericeum Clem. et Senéeio virgatus Clem., of pourrait la réunir à la précédente ; enfin, la zone gláciale présente les Statiee splendens, Gentiand Boryi Boiss., Cerastium alpinum, Silene Boryi Boiss., Scutéllaria alpina L., Antirrhinum alpinum in, Carduus carlinoides Gouati, Seneeio glacialis Cle, etë: Quelques-tities des déters minations de ces plantes résultent des rectifications de M. Colmeiro: Quant aux Lichens qui habitent ces différentes zones, ils diminuent de nombre à mesure qu'ils s'Glevent. Ce travail est terminé par des réflexions générales sur les causes de la dis- persion des plantes et par unie comparaison dés Lichens de F Andalousie avec ceux de la Suéde. - Flora, Charakter der Vegetation, geographische Verbreitung der Pflanzen in horizontaler und vertikaler Richtung, und Kulturpflanzen der Provinz Chiriqui in Mittelamerika {La Flore, le caractère de la végé- tation, la distribution géographique des plantes dans le sens horizontal et dans le sens vertical, et les plantes cultivées de la province de Chiriqui dans l'Amérique centrale); par M. Moritz Waguer (Petermann's Geogra- phische. Mittheilungen, p.291; analysé dans le Flora, 1863, n° 26, pp. 409-415); La ptovince de Chiriqui appattiônt à l'État de Panama ; elle s'étend entré 36 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. le 8e et le 9* degré de latitude boréale, et les 81* et 83° degrés de longitude occidentale, bornée au nord par la mer des Antilles, et au sud par l'océan Pacifique. La flore de cette province présente le caractére essentiel de la végétation tropicale de l'Amérique du Sud. Dans les régions basses, elle s'approche des flores du Brésil, de la Guyane et du littoral de la Colombie et de la Nouvelle- Grenade. Elle possède un trés-grand nombre d'espèces de la flore des Antilles. Ce n'est que dans la végétation des sommités qu'elle se rapproche des flores de Guatimala et de Mexico. On y remarque la limite méridionale du Pinus occidentalis. L'auteur a présenté des considérations géographiques trés-étendues sur les diverses zones de végétation que présente la province de Chiriqui, en latitude et en altitude. En latitude, il en recon- naît trois, qui sont les suivantes : 4° La zone littorale, formée par une bande étroite de dunes, où dominent les Légumineuses et les Euphorbiacées; on y rencontre un grand nombre d’Acacia et de Mimosa, l'Ipomæa Pes-capra L., V Hippomane Manzanilla, le Crescentia cucurbitina, le Paritium tiliaceum, V Acrostichum aureum, le Rhizophora Mangle, etc. 2° La zone des bois tropicaux, avec des arbres à haute tige et toujours verts, qui forme un cercle à grand rayon en dedans de la zone littorale, enfermant les montagnes dans son enceinte, et bornée au sud par la zone des savanes. On y rencontre un grand rombre de Rubiacées, de Myrtacées, de Mélastomacées, de Sterculiacées, d'Euphorbiacées, d'Anacardiacées, un petit nombre. de Palmiers (Chamædorea :Friedrichstahliana; Tithrinus, Warz- cewiezii, Bactris subglobulosa Wendl. ), et dans les taillis de belles espèces de Cycadées, de Scitaminées, de Gannées et de Broméliacées. Les plantes parasites, nombreuses en individus, appartiennent aux Orchidées, Pipéracées, Broméliacées et Loranthacées. : La zone des savanes n'existe que sur les pentes méridionales qui descen- dent des Cordilleres à l'océan Pacifique. Les arbres qui y croissent exigent beaucoup de lumière et une sécheresse prolongée. On y trouve un grand nombre de Graminées et de Cypéracées, notamment les Paspalum virgatum, Setaria glauca, Panicum maximum, Eragrostis ciliaris, : Isolepis junci- formis, Cyperus flavomariscus, He nee comata, Scelaria nutans. € y trouve encore } p de rep 1 des familles des Polygalées, ié Papili é 1 idide] Campanulacées , Euphorbiacées, Cappatitées at Tridées ; les yis belles fleurs des savanes, aux — de juin et de juillet, sont données par les Po/ygala longicaulis Roth et Sauvag pulchella Blanch. Ces savanes ne ressemblent en rien aux prairies de l'Amérique du Nord, ni aux pampas de la confédération Argentine. On y trouve beaucoup de bouquets de bois, formant comme des PM dans les plaines, où se trouvent des Verbénacées, Dilléniacées, M ées et Papilionacées ligneuses ; les principaux arbres sont. les: Miconia auriculata, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. $7 M. impetiolaris, Hirtella racemosa, Duranta Plumieri et Curatella americana. 1 Envisagée en altitude, la flore du Chiriqui présente quatre régions princi- pales, qui sont les suivantes : 1* La région des foréts tropicales toujours vertes, qui montent au nord jusqu'à 2000 pieds, au sud jusqu'à 1800 pieds. On y trouve dans les taillis un grand nombre d'espèces du genre Æeliconia, et beaucoup de plantes appartenant aux familles des Loganiacées, Smilacinées, Simarubées, Bromé- liacées et Composées. Les arbres les plus beaux et les plus élevés. de cette région sont des Æhinocarpus excelsa et des Eriodendron anfractuosum. 2° La région des Fougères arborescentes et des Graminées, comprenant celle des belles Orchidées de montagne ; elle s'étend de 2000 à 3500 pieds, On y cultive le Cacao, l'arbre à Melons, la Vanille, l'Indigotier, Ja Salsepa- reille. La Banane peut croître jusqu'à 4000 pieds, mais à cette hauteur elle n'est plus de rapport. Les familles des Verbénacées, des Pipéracées, des Papilionacées et des Composées sont, dans cette région, aussi nombreuses que dans la région inférieure, On y rencontre des Laurinées, des Tiliacées, des Clusiacées, des Apocynées et des Vacciniées qui n'ont pas encore été trouvées hors des pays de Chiriqui et de Veragua, notamment les Triumfetta speciosa, Clusia odorata, Sauranja montana, Moschozylon veraguense et Persea vera- guensis. 3° La région des Rosacées, Labiées et Composées, qui s'élève de 3500 à 1100 pieds. On y trouve des Prunus, des Rubus, des Stellaria et des Ribes, qui rappellent les formes européennes des inêmes genres; ils croissent mêlés à diverses espèces de Fuchsia, de Salvia et de Lupinus. Les familles le plus riches en espèces et même en individus y'sont les Verbénacées, les Papiliona- cées, les Éricacées et les Myrtacées. L'auteur cite comme plantes caracté- ristiques de cette région les Rubus urticifolius Seemann, Z/chites vera- guensis Seem., Thibaudia longifolia Seem:, Psidium polycarpum Lamb., Picramnia Seemanniana Griseb. h° La région des Chênes et: de l'Agave americana, de 1200 à 8000 pieds. On y trouve ,comme dans la région précédente, un grand nombre de plantes de Mexico. Les Quercus glabrescens Benth., Q. aristata Hook. , Q. bume- lioides Lehm., sont caractéristiques pour cette région, ainsi que l'AZnus Mirbelii et le Chamedorea Pacaya. New american remedies. — Hydrangea eer bor escenas L. (Nouveaux remèdes américains; ÜHydrangea arborescens L.); par , M. Bentley. (Pharmaceutical journal, vol Y, n° 7, janvier 1864, pp. 310-315). C'est la racine de l'Aydrangea arborescens L. (H. vulgaris Michaux, H. frutescens Mænch), qui est employée depuis longtemps par les indigènes 98 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de l'Amérique du Nord contre les calculs de la vessie, Ceite espèce ne se trouve que dans les États-Unis, de la Pensylvanie jusque dans les montagnes de la Géorgie, et à l'ouest du Missouri. La racine en est récoltée en automne ou au premier printemps, avant que la végé ait rec 6. Elle se présente en morceaux à peu prés cylindriques, mélés de radicelles attachées où non à eux, longs d'un quart de pouce à un pouce et demi, épais environ d'un demi pouce, dont la couleur varie du jaune pâle au jaune brun, et dont Ja surface externe inégale présente quelquefois des tubérosi qui marquent l'origine des tiges aériennes. Ces racines ont une odeur particulière, un peu aromatique, et un goût piquant, qui n'est point désagréable. Une section transversale des morceaux les plus gros montre une moelle abondante, blan- chátre, brillante, entourée d'un bois compacte, blanc ou blanc-jaunátre; la portion corticale est jaunâtre ou d'un brun jaunátre. Plusieurs analyses chi- miques ont été faites de cette racine, notamment celle que M. J. Laidley a publiée en janvier 1862, dans l'American journal of Pharmacy. On l'admi- nistre sous forme d'un extrait fluide préparé par l’eau. L'auteur s'étend sur les propriétés médicinales de cette préparation. Weber Volksheilmiffel in Griechenlands (Zes remèdes populaires en Grèce) ; Flora, 4863, a^ 9, pp. 429-4343 extrait d'une notice communiquée par M. Landerer. Parmi es remèdes, ceux qu'on emploie contre la rage communiquée par la morsure du chien sont au premier rang; on les nomme Lyssochorton, Zyssobotana, Lyssorrhizas on les tire des Aristolochia sempervirens et Arum Dracunculus; la racine de ce dernier, le dgoxize» de Dioscorides, Dracontia des Grecs modernes, est encore nommée Phidochorton, Ophi- dechorton, Ophidorrhisa ; on en ‘emploie la poudre fraiche contre la morsure des reptiles, L'écorce de la racine du Marsdenia erecta, mélée avec de la poudre d'une espèce de cantharide, le Myabris variegata, forme le Pulvis antilyssicus (ou poudre antirabique) du monastère de Salamine. En Thessalie, da racine fraiche de Mandragore est encore employée contre l'hy- drophobie ; l'auteur rappelle à ce propos qu'il existe en Grèce trois espèces de Mandragora ; les M. autumnalis, M. vernalis et M. macrocarpa. Le M. vernalis, la Jusquiame noire, le Loranthus, l'Arum Dracunculus, le Ferula Assa fætida et le Trèfle à quatre ou cinq, feuilles sont au nombre des plantes auxquelles le peuple attribue en Grèce des propriétés miraculeuses pour Ja guérison des maladies, quand elles ont été cueillies dans certaines conditions et en observant dés pratiques superstitieuses. L’ Helleborus orien- talis est employé contre l'épilepsie, sous le nom d'Antiselentaca, car le mal cadac porte chez les Grecs celui de seleniasmos ou mal lunaire. La racine de cet Hellébore, qu'on réduit en poudre pour ce traitement, est appelée REVUE BIBLIOGRAPIHIQUE. 30 axáqn. Enfin, le Vitex agnus castus, dont les tiges flexibles servent de liens, et.nommé pour celte raison Lygia (de yes, lien), fournit des pédiluyes très-estimés, et le fruit du Momordiea Charantia une pommade pour empê- cher la chute des cheveux ; il est nommé Béhsapey, parce qu'en se décom- posant spontanément, il se transforme en une masse odorante, onctueuse ou balsamique. Ueber das sporadische Vork ter Schie- ferptianzen im Kalkgebirge, und shsbelgüidere ueber die Auf- findung zweier fuer die Oberæsterreichische Flora neuer, sonst nur im Schiefergebirge, etc. (Sur la présence sporadique des plantes dites schisti- coles sur le calcaire, et particulièrement sur la découverte de deux espèces nouvelles pour la flore de l'Autriche supérieure, observées ‘seulement dans les montagnes CUL ud etc.); par M. A. Kerner (Verhandlungen der K. K. zoologisch-botani: Gesellschaft in Wien, 1863, t. XIM, pp. 245-256). M. Kerner, au milieu des faits de détail nouveaux ou déjà connus rappelés par lui dans cette note, émet des affirmations qu'il est de notre devoir de reproduire. Il pense que ce n'est pas la présence de l'acide silicique dans l'argile de certains terrains, mais le manque de calcaire, qui y rend possible la croissance des plantes dites schisticoles. Il divise, au point de vue de l'inluence chimique du sol, les végétaux en trois catégories. Les uns ne sont ennemis d'aucune matière minérale, et n'exigent aucur-prircipe Spécial pour leur développement. Les autres em exigent, au contraire, et ne peuvent croître sans rencontrer dans le sol certains éléments minéraux. Enfin, ilest, dit l'auteur, une troisième classe de plantes qui subissent l'influence du sol et se modifient dans leurs caractères, selon que leurs graines tombent sur un sol calcaire ou non calcaire, 1l rapporte, d’après divers auteurs, des listes placées en regard de plantes croissant sur le calcaire et sur les schistes ; les plantes qui se correspondent dans ces listes sont des espèces voisines, ou, suivant certains botanistes, des variétés de la même espèce. Éloge de Moquin-Tandon ; par M. le D' Clos (Extrait des Mémoires de l'Académie impériale. des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, Vi° série, t, II); tirage à part en brochure ju-8* de 46- pages, Toulouse, 1864, Nos lecteurs connaissent tous la fin pré 6e et l'exi si bien remplie d'un savant. d'élite, que notre Société a eu la profonde douleur de perdre au mois d'avril 1863 ; l'hommage si dignement rendu à sa mémoire par M. Cosson (1) nous dispense de reproduire la plupart des détails biogra- (4) Voyez le Bulletin, t. X, p. 499 ct suiv. . 40 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. phiques rapportés également par M. Clos. Mais ne pouvions passer sous silence le tribut d'éloges que le savant professeur de Toulouse a payé, aü nom de l'Académie de Toulouse, au maître qui l'avait présidée pendant deux ans, et dont le double euseignement, plus sévère à la Faculté des sciences, plus approprié à son auditoire au Jardin-des-plantes, eut bientôt conquis dans la capitale du Languedoc la faveur générale. Comme le dit M. Clos : « clarté d'exposition, rapidité et abondance d'élocution, l'art de varier le » ton selon la nature des sujets, une vivacité d'esprit et une verve méri- » dionale que relevaient encore d’heureuses saillies, une sorte d'abandon » retenu pourtant dans de justes limites », une main habile et prompte à peindre aux yeux ce que sa bouche expliquait à l'intelligence, et par-dessus tout une mémoire étonnante par son étendue et son exactitude : tels étaient les dons que la nature avait accordés au professeur; précision dans les détails, grandeur dans les vues générales, dans la synthése et la comparaison : telles étaient les qualités du savant ; clarté constante et appropriation du style au sujet, tels étaient les secrets d'un écrivain tour à tour exact dans ses recher- ches scientifiques, poétique dans ses délassements littéraires, pittoresque dans sa correspondance intime, mais toujours original et apprécié des esprits les plus divers. Il était doué, dit M. Clos, « de ces avantages personnels qui, s'ils » ne contribuent pas directement au succes, rendent cependant l'homme » public plus sympathique et plus aimé. Il devait à une excellente constitution » cette tranquillité d'esprit qui prépare si bien au bonheur. Ses manières » étaient aisées ; il suffisait de l'approcher pour être prévenu en sa faveur, » de passer peu de temps aaprés de lui pour garder à jamais son souvenir; » le feu de l'intelligence pétillait dans ses yeux ; rien ne lui était étranger, et, » dans les cas difficiles, son esprit le servait toujours à propos pour le tirer » d'embarras... On pourrait lui appliquer ce qu'il a écrit du colonel Dupuy ; » doué d'une gaieté méridionale qui l'abandonnait bien rarement, il montrait » dans ses relations un esprit aimable par le naturel, l'abandon, l'entraine- » ment et souvent par l'originalité et le piquant des réparties. Bienveillant à » tous, désireux de ne blesser personne, d'une grande tolérance en religion, » parce qu'il avait de sincéres croyances, charitable avec discrétion, exempt » de susceptibilité et d'envie, inaccessible aux passions tumultueuses comme » aux soucis rongeurs », il jouit à un haut degré de cette paix de l'àme que donne l'étude de l'infini. Assez heureux pour mener de front les plaisirs du cœur, de l'esprit et de l'imagination, il n'attrista jamais le présent des regrets du passé, et. put apprécier dans toute sa plénitude le bonheur qui émane du calme de la conscience, et maintenant que le jour. de la postérité a lui pour sa mémoire, son souvenir reste cher non-seulement à tous les amis des sciences qu'il a augmentées, des lettres qu'il a embellies, mais encore à tous ceux qui l'ont connu, c'est-à-dire tous ceux qui l'ont aimé. On trouvera dans l’ ///oge de M. Clos, qui pouvait apprécier, devant l'Aca- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. M démie de ‘Toulouse, les différentes faces par lesquelles s'est révélé le talent si varié de Moquin, des appréciations et des renseignements inté- ressants non-seulement sur ses travaux botaniques, mais aussi sur ses publi- cations zoologiques et sur ses œuvres littéraires. La brochure de M. Clos est terminée par des notes des plus intéressantes, des extraits de lettres et la liste compléte des publications en tout genre de Moquin-Tandon. Éloge de Moquin-Tandon, lu à la séance publique annuelle de la Société impériale d’acclimatation le 12 février 1864 par M. Joseph Michon. In-4* de 23 pages. Paris, 1864. Digne en tout point du lauréat de l'Académie française, l'éloge prononcé par M. J. Michon ne se préte pas plus que celui de M. Clos à une analyse; nous ne pouvons mieux le faire connaitre à nos lecteurs qu'en en transcrivant quelques passages : « Véritable savant, Moquin-Tandon aimait la science pour elle-même; il y trouvait cette pure jouissance que donne à l'homme la recherche de la vérité. Il aimait à remonter à cette source limpide et à la contempler dans sa beauté primitive, sans s'inquiéter des rivages que ses ondes vont féconder..... Mais, Si ses goûts le portaient vers la théorie, il avait un esprit ingénieusement pra- ique, qui lui faisait aussi rechercher l'application. L'étude de la médecine lui avait donné l'habitude de ne jamais oublier le côté utile des choses ; et si l'élévation de son intelligence l'entrainait vers les hauteurs de la spéculation pure, la bonté de son cœur le ramenait toujours à rechercher ce qui pouvait faire du bien à ses semblables... Ce qui rendait surtout son concours précieux à la Société d'acclimatation, c'est qu'il n'avait pas étudié seulement. une branche de l'histoire naturelle, mais qu'il était à la fois zoologiste ct botaniste. Cette variété de connaissances lui permettait de suivre et de diriger, avec des vues d'ensemble, les différentes branches de l'œuvre. Il avait à la fois l'initia- tive et la prudence, deux vertus si nécessaires dans une assemblée composée d'éléments divers, et s'il savait qu'il faut essayer pour réussir, il estimait que le premier succés est d'éviter un revers. Chargé de l'enseignement de la jeu- nesse, Moquin-Tandon était sobre de théories, parce qu'il savait que les théories ne peuvent être que le résultat de l'étude, et que c'est vers l'étude, moins séduisante, qu'il faut diriger les jeunes gens. Pour donner des points de repère aux étudiants, il usait et abusait peut-être quelquefois de la classi- fication et des tableaux de divisions et de subdivisions; mais c'était Ià l'exces d'une qualité qu'il avait au plus haut point, l'ordre, qu'il apportait dans toute sa vie, dans ses travaux, dans son administration, et jusque dans ses délassements : travaux, œuvres de toutes sortes, dont plusieurs nous décou- vrent un érudit et un poëte, chez lequel la science se mêlait toujours un peu à l'érudition et à la poésie; de cette alliance sont nées ces œuvres 42. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. délicieuses dans lesquelles Moquin-Tandon mettait tout son esprit et toute son âme, en se cachant sous un pseudonyme. Pourquoi se dérobait-il ainsi à la juste célébrité qui eût accueilli ses œuvres littéraires ? En rougissait-il, les. trouvait-il indignes de lui? Non ; mais il connaissait les hommes, il savait que de cette foule d'ennemis inconnus qui entoure les savants partiraient des crisde blâme et d'envie. C'était déjà trop d'être à la fois zoologiste et bota- niste, l'un nuisait à l'autre. Les temps ont changé depuis la Fontaine, et l'exemple de la Chauve-souris n'est plus à suivre. Les doubles mérites seraient aujourd'hui la cause d'un double dommage. Il craignait la lutte; il sacrifiait volontiers une partie de sa réputation pour qu'on le laissât tranquillement jouir de l'autre. Aussi André Frédol fut-il doté de toutes les œuvres non scientifiques de Moquin ; il a hérité même du plus bel ouvrage peut-être de son désintéressé patron. C'est dans le Monde de la mer (actuellement sous presse) que nous voyons Moquin tout entier; l’ordre et la méthode qu'il apportait à tout, la précision rigoureuse des détails, les saillies vives et piquantes de l'esprit, la malice innocente de la critique, l'élévation de l'àme et la grandeur du style. Quelques heures avant sa mort, il écrivait encore une phrase de ce livre, la dernière qu'il ait écrite, où se reflète peut-être sa dernière pensée : « L'océan est, pour des milliards d'animaux, un élément » de vie et de santé; il y a de la joie dans ses flots, il y a du bonheur sur » ses rives, il y a du bleu partout. » Il sentait que, pour les hommes qui ont passé sur la terre en faisant le apak il y a de la joie sur l'autre rive, il y a la vie partout, » Correspondance inédite de Linné avee Claude Richard et Antoine Richard (1764-1774); traduite et annotée par M. A. Landrin (Extrait des Mémoires de la Société des sciences naturelles de Seine-et-Oise); tirage à part en brochure in-8° de 48 pages, avec un fac-simile. Versailles, 1863. Claude Richard, dont il est question dans cette notice, était fils d'un noble Irlandais, passé en France avec Jacques H , roi d'Angleterre, lorsque ce prince fut contraint de chercher à la cour de Louis XIV un refuge loin de ses sujets révoltés ; il fut père d'Antoine, qui lui succéda dans la direction du jardin de Trianon, et fit d'importants voyages botaniques aux Baléares, dont il rédigea une flore manuscrite, ainsi qu'en Asie-Mineure, Le manuscrit, copié de la main de Linné, se voyait encore dans la bibliothèque du prof Achille Richard. Aprés le décés d'Antoine Richard, qui monni le 28 janvier 1807, dans un état voisin de l'indigence, la Société d'agriculture de Seine-et-Oise; dont il avait été l'un. des fondateurs, chargea un de ses membres, M. l'abbé Caron, de rédiger une notice nécrologique sur cet habile jardinier en. chef de Trianon. La famille d'Antoine Richard s'empressa de lui communiquer REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 49 tous les papiers de celui qu'elle pleurait, et, parmi eux, les lettres écrites par Linné à Claude Richard, père d'Antoine, les minutes des deux réponses de ce dernier, une lettre du savant suédois à Antoine Richard-et une autre de Bernard de Jussieu à Claude. M. l'abbé Caron ayant manifesté tout l'intérêt que lui offraient de si précieux autographes, les parents de Richard crurent devoir les lui offrir. L'abbé, prés de mourir, les confia en 1847 à la Société d'agriculture de Seine-et-Oise pour être conservés dans ses archives, G'est cette Société qui a bien voulu permettre à M. Landrin de les traduire et de les faire jue. Ges d sont cinq lettres de Linné à Glaude Richard, une lettre de Linné à Antoine, deux réponses de Claude à Linné, et une lettre de Bernard de Jussieu à Antoiue. Bemaele Fusch; sa vie et ses œuvres. Discours prononcé en séance publique de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, le 16 décembre 1863 ; par M. Édouard Morren, in-8^ de 46 pages. Bruxelles, imprimerie Hayez, 1864, Remacle Fusch, auquel on a supposé, sans preuve, des liens de parenté avec le botaniste bavarois, Léonard Fuchs, naquit à Limbourg dans le premier tiers du xvr° siècle, étudia sous Othon Brunnfels à Strasbourg, réunit les qualités de chanoine et de médecin, et mourut à Liége le 21 décembre 1587, Il a laissé sept ouvrages imprimés, trois sur la botanique (De plantis ante hac ignotis, Plantarum omnium nomenclatura, et Historia omnium aqua- rum), deux sur la pharmacologie et deux sur la médecine. Le Plantarum omnium nomenclaturæ est un petit dictionnaire polyglotte des plantes alors employées en pharmacie, dont la premiere édition fut imprimée à Paris en 1541. Les plantes y sont disposées par ordre alphabétique, en me tenant compte que de la premiere lettre de leur nom. Il i des cryptog; et méme le ferment de la bière. Tl donne des noms de plantes pharmaceu- tiques en grec, en latin, en allemand, en italien, en francais et souvent en wallon liégeois. Le traité De plantis aute hac ignotis est un petit in-12 de 30 feuillets non chiffrés, imprimé en 1542, contenant quatre-vingt-deux plantes décrites par ordre alphabétique. L'Aistoria omnium aquarum ren- ferme un grand nombre d'indications sur les vertus thérapeutiques attribuées aux plantes vulgaires. Nouveaux élé ts de botanique, contenant l'organographie, l'anatomie, la physiologie végétales et les caracteres de toutes les familles naturelles; par Achille Richard ; 9* édition, augmentée de notes complé- mentaires par M. Charles Martins. Un vol. in-12 de 661 pages. Paris, -chez F. Savy, 1864. Les Nouveaux éléments de botanique. d'Achille Richard-ont eu sept édi- LT SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tions successives dans le format in-8^. La huitième a été publiée dans le format in-12, sous le titre de Précis de botanique et de physiol gie végétales, en 1852. Sauf quelques corrections peu importantes, le texte de l'ouvrage actuel- lement publié est celui de la 8* édition; mais M. Martins, pour maintenir le livre de Richard au courant de la science, a dû faire des additions nom- breuses aux divers chapitres de l'ouvrage; elles sont distinguées par des crochets. Ces additions portent surtout sur la partie anatomique et phy- sivlogique, à laquelle les travaax de MM. de Mohl, Duchartre, Tulasne, Unger, Trécul, Hofmeister, Negeli, De Bary, Pringsheim, H. Schacht et A. Gris ont pour ainsi dire imprimé un mouvement nouveau. Elles sont notamment relatives à l'anatomie des vaisseaux laticifères, à la circulation de la séve, du latex, du protoplasma, à la contraction rhythmique de ce dernier, à l'influence que la capillarité exerce, d'après les travaux de M. Jamin, sur le mouvement des sucs végétaux, aux travaux publiés sur la respiration des plantes par MM. Duchartre et Cloéz, et surtout à la fécondation des Phané- rogames. M. Martins a ajouté des détails nouveaux et nécessaires sur le temps que met le boyau pollinique à parcourir le tissu conducteur dans diverses plantes, sur la formation de l'embryon, les vésicules antipodes et l'appareil filamenteux de M. Schacht ; il a intercalé aussi des paragraphes sur la parthé- énése et sur la fécond entre variétés et espéces différentes. Des notes importantes ont été consacrées aux travaux récents sur la germination. Dans le livre qui traite de la géographie botanique, M. Martins, qui aurait pu ajouter beaucoup, s'est borné à quelques nouveaux détails sur l'influence physique du sol, sur la méthode des sommes de chaleur, sur la végétation algérienne et sur la florule adventice du Port-Juvénal. Enfin, on lui saura gré d'avoir placé dans la partie taxonomique de l'ouvrage une liste des familles classées suivant l'ordre de De Candolle, qui est encore adopté pour l'arrange- ment des principaux herbiers, et qui présente peut-être aux commencants plus de facilité qu'aucun autre système. BIBLIOGRAPHIE. Nous continuons à donner l'énumération des articles principaux publiés dans le Journal of botany de M. Seemaun. On Chara alopecuroides Del., as a native of Britain (Le Chara alopecaroides Del. , spontané en Angleterre) ; par M. G.-C. Babington, avec une planche; 1% volume, pp. 193-196, Cette plante cst le Chara Pouzolzii J, Gay, déjà trouvé en Corse, en Italie et à Pérols près Montpellier; elle a été décou- verte dans l’île de Wight, à Newtown, par M. More. On l'a encore ren- contrée à Hvalüerne, sur la côte de Norvége, parle 70* degré de latitude, €t dans des iles du Danemark. MM. J. Gay et Durieu de Maisonneuve ont vérifié l'exactitude de la détermination de cette plante. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. LE] A bipinnate Cycadea from N.-E. Australia (Une Cycadée bipinnée du nord-est de l'Australie); par M. B. Seemann, pp. 196-197. Cette plante, nommée - par M. Walter Hill, qui l'a découverte, Bowenia, en l'honneur de sir George Bowen, gouverneur de Queensland, avait déjà été trouvée en Australie par Allan Cunningham. Contribution to the history of aroideology (Contributions à l'histoire des Aroïdées); par M. H. -W. Schott, pp. 197-206. The Solana of tropical Polynesia (Les Solanum de La Polynésie tropicale) ; par M. B. Seemann, pp. 206-211. Report to the under secretary of state for India on the bark and leaves of — Cinchona succirubra grown in India (Rapport au sous-secrétaire d'Etat pour l'Inde, sur l'écorce et les feuilles du Cinchona succirubra crá dans l'Inde); par M. J.-G. Howard, pp. 211-214. Revision of the natural order Bignoniaceæ (Revue de l'ordre naturel des Bignoniacées) ; par M. B. Seemann, avec deux planches, pp. 225-228, 257-258. Hypnum exannulatum Br. et Sch. and H. aduncum L.; par M. W. Carru- thers, pp. 228-234. Adnotationes in Cassiniaceas wrightianas cubenses, a cl. Grisebach determi- natas, auctore C.-H. Schultz Bipontino, pp. 231-237 (avec la description de plusieurs espèces nouvelles). The ordeal-bean of Calabar and the best methods of applying it in ophthalmic medicine (Za F?ve-épreuve du Calabar [Physostigma venenosum Balf.], et les meilleures méthodes de l'employer paire es maladies des yeux); ‘par M. D. Hanbury, pp. 239-243. On the genus Ceodes of Forster (Sur le genre Geodes de Forster); par M. B. Seemann, pp. 244-246. Le Ceodes umbellifera Forst. (Pisonia umbellifera Seem. in Bonpl. X, 454) est le P. excelsa Blum., Choisy in DC. Prodr, XIII, sect. 2, 441. On the foof-poison of new Zealand (Sur le poison-toot de la Nouvelle- Zélande) ; par M. Lander Lindsay, pp. 247-250. Ce poison est fourni par la graine d’un arbrisseau indigène très-commun dans ce pays, le Coriaria ruscifolia L. On the botany of south Pembrokeshire (Za flore du sud du comté de Pem- broke); par M. C.-C. Babington, pp. 258-270. Official report on the progress and condition of the royal gardens at Kew, during the Year 1862 (Rapport officiel sur les progrès et l'état du jardin royal de Kew pendant l'année 1862) ; par sir W. Hooker, pp. 270-277. On Hypericum lineolatum Jord. (Sur l'Hypericum lineolatum); par M. J.-G. Baker, p. 278. A6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. On the position of the genera Z/ydrocolyle, Opa, Comma aud Blastus in thë fiatural systé (De la position des genres Hydrocotyle, Opa, Commia ef ' Blastüs dams le système nüturel); par M. B. Seemann, pp. 178-282. — L'Hjdrocotjle appartient aux Araliacées: le genre Opa Lour. aux Myfta- cées par l'Opa odorata, qui est le Syzygium odoratum DG.; et par. l'Opa ; metrosidéro$ Lour. ; qui est le Æhaphiolepis indica Lindl. , aux Rosacées- P ées, dans lesquelles M. S propose de conserver le genre . -Opa modifié; le Commia Lour. est l'Zxeccaría Agallocha; enfin le Blastus Lour. appartient aux Mélastomacées; le Blastus cochinchinensis .. Lour. est l'Anplectrum parviflorum Benth. Fl. hongk. On Mamillaria Scheerii Muhlenpf., a rare mexican Cactus (Sur le Mamil- laria Scheerii, Cactée rare du Mexique); par M. B. Seemann (avec une planche), pp. 289-290. : On a Yorkshire Galium allied to G. erectum (Sur un Galium du comté d' York, voisin da G. erectum fluds.); par M. J.-G. Baker, pp. 290-293. Comparaison of the leaf-cells in the british Æymenophyllaceæ (Comparaison des cellules des feuilles des Hymenophyllées d' Angleterre); par M. George Güllivér, pp. 294-995. Tithymalus Brauni, a new Euphorbiacea from Abyssinia (le Tithymalus ~ Brauni, nouvelle Euphorbiacée d'Abyssinie, p. 205 ; voyez le Bulletin, "t X, p. 460); par M. A. Schweinfürth. à On two forms of plants growing under the same conditions (Sur deuz formes de plantés érotssunt. dans les mêmes conditions); par M. John Edward Gray, pp. 295-297. Où the origin of herbaria (De l'origine des herbiers); par M. Ernst H.-T. Meyer. ; : "The owala dt opochala (Pentaclethra macrophylla Benth.) of the Gaboon and Fernando-Po, and the oil contained in its seeds (L'owala ou opochala du . ^ Gabon et de Fernando-Po et l'hüile contenue. dans ses graines); par M. J. Arnaudon, pp. 302-307. On the geographical distribution of the Equisetacez (Je la distribution géo- graphique des Equisétacées)s par M. Je Milde, pp. 324-325. Viola arenaria DO. as a british plant. (Ze Viola arenaria DC:, plante an- glaise), pp. 325-327. T On the metamorphosis of plants (Essa? sur La métamorphose des plantes, de Goethe, traduit de l'allemand), pp. 327-345 ; 360-315. Inflammability of the flowers of Dictamnus albus (Inflammabilité des fleurs '. du Dictamnus albus) ; par M. Hahn, pp. 345-346. Fucus distichus L. as am irish plant (Le Fucus distichus Z. plante d'Ir- lande); pat M. W. Carruthers, pp. 353-355 (avec une planche). Süginà nivalis FE discovered iü Stoiland (Le Sagina nivalis Pr. découvert en Ecosse); par M. Huvett C. Watson, pp. 355-356. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. A7 Hypnum abietinum L.; par M. W. Mitten, pp. 356-358. Remarks on the yield of quinine in the leaves of Cinchona plants (Remarques sur le rapport en quinine des feuilles des Quinquinas) ; par M.-Anderson ; pp. 358-359. NOUVELLES. — Nous avoñs annoncé dans notre dernier numéro la perte immense qüe la science a faite dans la personne de M. L.-Ch. Treviranus. Cet illustre savant est mort le 13 mai dernier. Il était né le 10 septembre 1779 ; sa famille pater- nelle était originaire de Trèves, mais son pere était venu se fixer de bonne heure à Brême, où il s'était marié. Le jeune Treviranus avait fait ses études de médecine d'abord à Gettingue, puis à Iéna, où il fut recu docteur en 1801. Depuis ce temps, il veilla toujours, comme il l'écrivait lui-même le 22 octobre 1861 : ne vita transiret ceu fumus in auras abit, vel in fluêtus spuma, Il exerça d'abord la médecine à Brême sa patrie, où il devint prófes- seur au Lyceum en 1807. Plus tard, nommé professeur de botanique à Ros- tock en 1812, comme successeur de Link, qui était parti pour Breslau, il le remplaça de nouveau dans cette derniere ville, lorsque Link fut choisi poür remplir à Berlin la chaire depuis longtemps vacante de Willdenow. En 1830, comme des raisons particulières faisaient désirer à Nees d'Esenbeck. d'aban- donner celle qu'il avait à l'Université de Bonn, Tréviranus se décida, bien qu'il se plût beaucoup à Breslau, à permuter avec Nees, et il resta à Bonñ jusqu'à sa mort, non sans éprouver pendant un temps aussi long des coritrá- riétés qui l'amenerent même à abandonner la direction dn jardin botanique, qu'il ne pouvait plus administrer à son gré. Les travaux de Treviranus sont très-nombreux. On à de lui un grand nombre de mémoires, disséminés dans le /7ora, le Botanische Zeitung et diverses aütres publications périodiques allemandes. Ses ouvrages principaux sont : les Beitræge zur Pflansenphysiologie, les Vermischte Schriften qu'il publia avec son frère aîné Gottfried Reinhold Treviranus, et sa Physiologie der Gewæchse ; il faudrait encore citer des recherches sur la sexualité des plantes (Die Tole von Geschlechte der Pflanzen, etc., Bremen , 1822). — Willdenow avait dédié à Treviranus, alors jeune, um genre de Gesnéracées que d'autres botanistes ont fondu avec le genre Achimenes de P. Browne. — M. Pringsheim vient d'être nommé professeur extraordinaire à l'Univer- sité de Berlin. — La librairie Éd, Kummer à Leipzig vient de publier un ouvrage impor- tant de M. Rabenhorst : Flora europa Algarum aque dulcis et submarinæ. Sectio 1*, Algas diatomaceas complectens. Cum figuris generum omnium xylographice impressis, in-8°. Prix : 8 francs. La 2° section paraîtra dans le courant de l'année 1864. On pourra se pro- curer cet ouvrage à la librairie Franck, 67, rue Richelieu. 48 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Collections de plantes à vendre. — M. labbé Boullay, vicaire à Rambervillers (Vosges), se propose de publier sous le titre de Ronces vosgiennes toutes les espèces du genre Rubus qui croissent dans le département et surtout dans la chaine des Vosges. Cette publication sera entreprise avec un soin particulier. Chaque part ou numéro se composera : 1* De deux rameaux floriferes dont l'un normal et bien développé, pris vers le milieu de la tige, l'autre appauvri et détaché du sommet ; 2* D'un échantillon de fruits jeunes encore et non pulpeux ; 3° De deux ou trois feuilles caulinaires prises à différentes hauteurs, avec un segment de la tige elle-méme ; ; h° De quelques pétales desséchés à part et collés sur une languette de papier ; 5° D'une étiquette imprimée, qui donnera le nom scientifique, l'indication de la localité, de la nature géologique du sol, de la station, du jour ou de l'année de la récolte. Si le nombre des souscripteurs le permet, M. Boullay y joindra la description complète des espèces ou au moins le signalement des caracteres fugaces qu'il faut observer sur le frais. Chaque espèce sera renfermée dans une feuille double d'un papier ferme, _afin de prévenir les confusions et les avaries. Quand la publication sera ter- minée, M. Boullay réunira dans une brochure la description méthodique de toutes les formes publiées; cette brochure sera cédée aux souscripteurs à prix réduit. Il paraitra tous les ans un ou deux fascicules contenant 20 espéces. Le prix de chaque fascicule est fixé à 10 francs. M. Boullay serait disposé à céder ces fascicules en échange d'autres collections scientifiques, à nombre égal d'espéces si ces publications ont pour objet certains genres cri- tiques (Rosa, Hieracium, Mentha), ou pour nombre double, s'il s'agit d'autres plantes. 1l est probable que le nombre des numéros des Æonces vosgiennes s'élèvera de 150 à 200. Les personnes qui désireraient souscrire à cette publication sont priées de le faire au plus tót, afin qu'on soit informé du nombre d'échantillons à récolter. — M. Bordère, instituteur à Gédre (Hautes-Pyrénées), met en vente un herbier classé de 2000 plantes, récoltées dans les Pyrénées, au prix de 300 francs. Il communiquera le catalogue de cet herbier aux personnes qui lui en feront la demande. M. Bordére publie en outre un catalogue contenant les principales espéces pyrénéennes; il se charge d'envoyer aux botanistes celles de ces plantes qui lui seront demandéés, au prix de 40 francs la centurie, Dr EUGÈNE FOURNIER. Paris, — Imprimerie de E. MARTINET, rue Mignon, 2. ` REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. (AOUT 1864.) N. B. — On peut se procurer les ouvrages analysés dans cette Revue chez M. J. Rothschild, libraire de la Société botanique de France, rue de Buci, 14, à Paris. Beitræge zur Anatomie und Histologie der unterir- dischen Tkeile von Convolvulus arvensis (Contributions à l'anatomie et à l'histologie des parties souterraines du Convolvulus arvensis); par M. Auguste Vogt (Verhandlungen der K. K. zool gisch botanischen Gesellschaft in Wien, 1863, pp. 257-300, avec trois planches). Nous reproduisons ici le résumé que donne M. Vogt lui-même de ses observations : 1. La racine du Convolvulus arvensis produit des drageons fournis par des bourgeons adventifs; ces derniers se développent librement, en dehors de l'influence des faisceaux vasculaires de la racine, de cellules ou d'agré- gations cellulaires situées dans l'écorce moyenne. En croissant, le bourgeon adventifse met en communication, par le rayon médullaire qui lui correspond, avec le canal médullaire. 2. Les vrais bourgeons des drageons sont munis d'un épiderme qui porte des stomates et qui est recouvert par une cuticule. 3. La constitution du parenchyme celluleux de l'écorce moyenne et interne du Convolvulus arvensis laisse présumer que la substance intercellulaire n'est pas un produit de sécrétion des cellules, mais qu'elle est produite par la transformation et la liquéfaction de la paroi de la cellule-mère. 4. Les vaisseaux laticiferes du Convolvulus arvensis naissent soit directement des cellules du cambium, et formant d'abord des tubes cribreux remplis de latex, soit des cellules du parenchyme cortical moyen et formant. des séries verticales. Dans les deux cas ce sont des tissus produits par fusion. On ren- contre cependant aussi des cellules laticifères non détruites et souvent un paren- chyme celluleux rempli de latex. Dans le Convolvulus arvensis, les vaisseaux laticifères ne sont, par conséquent, ni identiqnes avec des tubes libériens, ni produits par les espaces intercellulaires. Il n'y a que les vaisseaux laticifères placés dans l'écorce interne qui dépendent du cambium; ceux qui se trouvent dans l'écorce moyenne et dans la moelle naissent sans relation avec lui. 5. Les tubes libériens ne se rencontrent que dans les drageons radiculaires du Convolvulus arvensis. Ils naissent de la fusion de cellules parenchyma- teuses étendues en séries verticales, qui ont été formées par la partition we Ak (REVUE) 4 50 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. transversale répétée d'un élément du cambium. Ils ne se produisent qu'une fois dans la vie du drageon qui les renferme. : 6. En automne, l'amidon se rencontre dans tout le tissu parenchymateux qui occupe l'écorce moyenne, la moelle et l'écorce interne; et il forme presque exclusivement le contenu de ce parenchyme; en décembre et janvier, il a disparu complétement ou en grande partie, et l’on trouve avec lui ou à sa place des matières protéiques liquéfiées ou solides. L'amidon d'automne diffère en forme, en grosseur, etc., de celui de l'hiver. 7. Les matériaux protéiques, à l'état de corpuscules ou de vésicules, se trouvent dans les cellules parenchymateuses de l'écorce moyenne, mais plus souvent dans les cellules analogues de l'écorce interne, comme dans les tubes cribreux encore jeunes. 8. Dans le latex, on rencontre, outre de petits. corpuscules doués d'un mouvement moléculaire vif, de grosses vésicules qui paraissent être le support de la matière colorante. Sur la structure anormale des tiges des liames; par M. Ladislaü Netto (Annales des sciences naturelles, t. XX, 1863, pp. 167-180). Les lianes observées par l'auteur appartiennent principalement à la famille des Sapindacées. 11 a observé les Serjania Dombeyana et S. cuspidata, un Paullinia, un Acacia, des Bauhinia, Cocculus, Convolvulus, etc. 1l divise en trois classes les lianes qu'il a étudiées. Dans une première classe, il se produit, à chacun des angles saillants de la tige, autant de faisceaux fibro- vasculaires ou centres ligneux externes ; et au centre les vrais faisceaux ligneux qui forment le cylindre ligneux normal autour de la moelle. Vers un âge plus avancé, il parait entre deux centres ligneux externes, un autre centre plus petit et comme atrophié, lequel tantôt se développe et prospère, tantôt reste sans aucun signe d'accroissement. Les centres ligneux externes conservent en général une forme cylindrique plus ou moins régulière; aucun n'a vrai- ment de canal médullaire, sinon à un état rudimentaire; on n'y voit pas de vaisseaux spiraux ; la possession de ce canal proprement dit et de ces vaisseaux paraît appartenir exclusivement au cylindre ligneux normal. Sur les tiges de 8 centimètres de diamètre, âgées de plusieurs années, chaque centre ligneux exterue a son écorce particulière, laquelle est constituée tout à fait comme celle de la tige centrale; alors la tige centrale a quelquefois perdu sa vitalité. Plus tard encore on observe un phénomène très-curieux, c'est la reproduction de nouveaux centres ligneux par l'écorce des centres ligneux externes. Ils apparaissent au milieu du tissu parenchymateux moyen de cette écorce. La deuxième classe diffère de la précédente en ce que ses centres ligneux ou tiges externes ne se forment qu'après que la tige centrale est bien constituée, c'est- à-dire lorsque le cylindre ligneux en est très-épais. M. Netto a observé avec REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 51 Soin toutes les racines des lianes qu'il a étudiés, et il a remarqué que les différents centres ligneux dont se compose leur tige se réunissent en un seul dans l'intérieur du sol. La troisième classe contient le plus grand nombre des lianes à structure anomale : les Ménispermées, les Malpighiacées, les Convol- vulacées et un grand nombre de Légumi Le tissu géné n'existe que dans certains points de la tige, qui prennent seuls de l'accroissement. Les faits observés par M. Netto prouvent, selon lui : 4° Que l'on peut tou- jours ramener les tiges des lianes d'une structure bizarre, quel que soit le degré de leur anomalie, au type primitif des Dicotylédones, si, en les étudiant par ordre, on les classe tellement qu'elles se trouvent rangées en chainon et forment une échelle d'espèces, depuis les plus rapprochées jusqu'aux plus éloignées de ce type; 2° que, quelle que soit la structure anomale des lianes, la formation et l'arrangement des diverses parties de leurs tiges peuvent S'expliquer soit par un défaut d'équilibre de la force génératrice dans les deux zones correspondant au bois et à l'écorce (Serjania, Paullinia, Cocculus, etc.), soit par la distribution inégale du tissu générateur à la péri phérie de l'aubier dès l’âge le plus jeune de la tige (Acacia, Bauhinia, Convolvulus, etc. ` Bie Fruchtbildung der Orchid ; ein Beweis fuer ndie doppelte Wirkung des Pollens (La formation des fruits chez les Orchidées, preuve de la double influence du pollen); par M. F. Hildebrand (Botan. Zeit., 1863, n° 44 et 45, pp. 329-333, 337-315). Robert Brown, dans son Mémoire sur la fécondation des Orchidées et des Asclépiadées, avait reconnu que chez les Cypripedium et les Epipactis, l'action du pollen sur le stigmate amenait un développement particulier et immédiat non-seulement de l’ovule, mais encore des parois de l'ovaire. C'est €e fait que reprend et généralise. M. Hildebrand. I expose à ce sujet les expériences et les observations qu'il a faites sur des Orchidées exotiques et indigénes, les Dendrobium nobile, Eria stellata, Bletia Tankervillie, Cymbidium sinense, C. aloifolium, Cypripedium insigne, Mazillaria suaveolens, Stanhopea insignis, Orchis mascula, O. Morio, O. latifolia, O. hircina, O. militaris, O. fusca, O. maculata, O. coriophora, O. pyrami- dalis, Gymnadenia conopea, Habenaria viridis, Ophrys myodes, 0. an- thropophora, O. Arachnites, O. apifera, Platanthera chlorantha, P. bifolia, Cephalanthera grandiflora, Epipactis palustris, Neottia Nidus-avis, Listera wata, Cypripedium Calceolus et C. parviflorum, 1l présente ensuite de la manière suivante le résultat de ses observations : 1. Chez les Orchidées, les ovules ne sont jamais complétement développés à l'epoque de la floraison ; le degré de leur développement varie entre deux limites extrêmes et fort éloignées ; tantôt, par exemple chez le Neottia Nidus-avis et le Zistera ovata, on trouve dans des fleurs récemment épanouies, mais non 52 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. encore fécondées, des ovules déjà apparents et munis de deux téguments, mais dont le tégument extérieur n'enveloppe pas complétement l'intérieur, etoù le sac embryonnaire n'est pas encore visible; tantôt, par exemple chez le Dendrobium nobile, les placentas mêmes n'ont pas acquis tout leur dévelop - pement, et se présentent sous forme de trois bandelettes frangées. 2. Lorsque le pollen a été porté sur le stigmate de ces fleurs, l'ovaire se gonfle peu à peu (jusqu'à atteindre, dans le Dendrobium nobile, un diamètre transversal dix fois plus long), et pendant que cet accroissement a lieu, les ovules p i leur développ Le gonfl de l'ovaire commence déjà avant que les tubes polliniques aient atteint les placentas, et les ovules, quand ils ont déjà apparu, entrent dans une nouvelle période de développe- ment avant d'étre en contact direct avec ces tubes. Il est donc évident que les tubes polliniques n'ont pas une influence directe sur la croissance des ovules, mais bien sur le gonflement de l'ovaire, dont celui des ovules n'est que la conséquence. Les fleurs qui n'ont pas recu de pollen se maintiennent rela- tivement plus longtemps fraîches que les fleurs fécondées; leurs ovules, ou leurs placentas quand il n'existe pas encore d'ovules, ne montrent aucune ou presque aucune trace de développement ultérieur, et ces organes se dessèchent jusqu'à ce que l'ovaire se flétrisse et que la fleur soit tombée. — Apres le dépôt du pollen sur le stigmate, les feuilles florales se dessèchent, mais persistent et se retrouvent autour du fruit mür; ce n'est que dans un petit nombre de cas qu'elles tombent au bout de quelques jours; le Listera ovata présente une particularité, c'est que le fruit, au moment de sa déhis- cence, est encore entouré de feuilles florales pleines de séve, 3. Le temps pendant lequel, aprés le dépót du pollen sur le stigmate, les - ovules atteignent leur complet développ et d aptes à la fécon- dation, dépend du degré auquel ce développement était parvenu auparavant L'auteur trace, pour un grand nombre d'espèces, le temps qui s'écoule, soit en jours, soit méme en semaines, entre l'arrivée du pollen sur le gynécée et le développement de l'embryon, et indique le degré de développement que l'ovule présentait avant l'imprégnation. h. Il résulte de tout cela que, chez les Orchidées, le pollen exerce une double influence sur la formation du fruit; d'un côté il agit sur le gonflement de l'ovaire et sur la croissance des ovules, encore imparfaits, sans qu'il y ait eu aucun contact entre le sac embryonnaire et le tube pollinique; d'un autre côté il. cause, par ce contact, le développement de l'embryon. Eine kurze Bemerkung ueber das Carpophorum der Umbelliferen-Eracht (Courte remarque sur le carpophore du fruit des Ombellifères) ; par M. H. v. Mohl (Botanische Zeitung, 1863, n° 26, pp. 264-266). On s'est fait, dit l'auteur, une fausse idée du carpophore des Ombellifères, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 53 puisqu'on le regarde ordinairement comme une partie différente des méri- carpes, c'est-à-dire comme un prolongement de l'axe. De Candolle, dans son Mémoire sur la famille des Ombellifères, a considéré les carpelles comme renversés et attachés à l'extrémité supérieure du carpophore par un sommet apparent qui serait leur base morphologique. M. de Mobl ne connait aucun partisan de cette théorie; il est difficile, dit-il, de l'accorder avec la situation du style. Elle permet méme de concevoir le carpophore soit comme le pétiole de la feuille carpellaire, soit comme le prolongement de l'axe floral, tantôt libre, tantôt soudé avec son congénère ou avec le carpelle auquel il appartient. Ces diverses opinions sont en opposition complète avec les résultats de l'examen microscopique. On voit en effet que jamais le carpophore n'est distinct du carpelle pour s'y souder postérieurement, mais qu'il en est au contraire partie intégrante à l'origine, et ne s'en sépare qu'à la maturité, ce qui lui donne alors l'apparence d'un organe particulier. Quand on observe un fruit non encore mür, on remarque qu'il existe de chaque cóté de la surface commissurale du fruit, sous la paroi carpellaire, qui est très-mince en cet endroit, un faisceau vasculaire plus ou moins étendu en largeur, qui n'est séparé du faisceau opposé que par quelques couches de parenchyme. Dans plusieurs genres même, ces couches de parenchyme font défaut (Chæro- phyllum, Coriandrum, Apium), et les deux faisceaux vasculaires sont réunis, au moins dans la partie inférieure du fruit. Ces faisceaux n'ont aucune rami- fication ni anastomose qui les unisse aux autres faisceaux régnant sur le dos des carpelles. Ils se composent en grande partie de cellules allongées, étroites, à parois épaisses et résistantes, qui forment par leur réunion un filament d'une ténacité remarquable. Dans la plupart des cas, les faisceaux sont complé- tement constitués par ces cellules, et ils manquent de vaisseaux ; dans d'autres cas, ils possèdent une petite quantité de vaisseaux trés-étroits (Pastinaca sativa, Heracleum Sphondylium, Torilis Anthriscus). t Ces faisceaux sont intimement anis à leur base avec le système vasculaire du pédoncule, et à leur extrémité avec un réseau vasculaire qui se trouve sous le stylopode. Aussi, quand les deux carpelles se séparent l'un de l'autre, ainsi que du pédoncule, les faisceaux restent en place et se présentent sous la forme d'un filament simple ou double, portant les carpelles suspendus à ses extrémités, 9n the raphides of british plants (Sur les raphides des plantes qui croissent en Angleterre); par M. George Gulliver (Annals and Magazine of natural history, 1863, vol. XT, pp. 13-15, 263-264; vol. Xi, pp. 52-53, 226-229, 288-290, 365-367, 446-447; vol. XIII, 1864, pp. 41-43, 119-121, 212-215, 292-295. M. Gulliver a publié sur ce sujet une série de petits articles dont nous extrairons des faits intéressants. Les études qu'il a faites ont été poursuivies 5A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pendant six années consécutives, et étendues à plusieurs centaines de plantes. Quoique le terme de raphides ait été tdistinotément attribué à toute sorte de cristaux qui se trouve dans le tissu des plantes, il devrait être réservé, dit l'auteur, à cause de sa signification étymologique, aux formes aciculaires ou en aiguilles, les autres recevant le nom général de cristaux. La substance des premieres est principal ée de phosophate de chaux, et celle des secondes d'oxalate de la ième base; mais on ignore encore la composition exacte de la plupart de ces corps. Les raphides aciculaires, ou vrais raphides, se rencontrent rnia: en faisceaux dans le tissu cellulaire jeune, et particulièrement dans les feuilles. Il y a des familles, notamment parmi les Monocotylédones, dans lesquelles la distribution des raphides est très-irrégulière, notamment les Liliacées et les Palmiers, où plusieurs espèces en présentent abondamment, tandis que d’autres en sont complétement privées. Mais souvent leur présence, et quelque- fois même leurs caractères, servent à faire reconnaître une famille végétale, et à la distingner d’une famille voisine: un fragment de feuille sèche peut suffire pour cela. Ces cristaux manquent généralement, sinon absolument, dans les Graminées, les Cypéracées, les Joncées et les Potamées, ainsi que’ dans les Hydrocharidées et Burmanniacées; ils sont abondants, au contraire, dans les Commélinées, les Trilliacées, les Dioscorées, les Orchidées, les Pandanées, les Amaryllidées, les Hypoxidées, les Asparaginées, les Hémodoracées , les Bromé- liacées et les Xyridées. Ils présentent des caractères remarquables chez les Lemnacées; l’auteur a déjà publié une notice à cet égard dans le méme recueil, en mai 1861. Dans le Lemna trisulea, les faisceaux cristallins sont contenus dans les cellules du parenchyme ; dans le Z. minor, ils sont beau- coup plus longs et traversent les parois cellulaires; dans les Z. polyrrhiza et Z. gibba, ils sont relativement courts. Parmi les Dicotylédones, M. Gulliver n'a trouvé aucun vrai raphide dans les Renonculacées, Papavéracées, Fumaria- cées , Cruciféres , Violariées , Caryophyllées , Aurantiacées et Ombellifères. Tl signale l'abondance de ces raphides dans les Onagrariées, et leur absence complète dans les familles voisines ‘des Lythrariées et des Haloragées. Il les décrit dans les Rubia peregrina et R. tinctorum, et fait observer qu'ils man- quent dans les Caprifoliacées et les Valérianées. On les retrouvé chez les Composées, dans l'oyaire et le testa; les raphides y sont cependant moins communs que les cristaux simples. Dans une de ses notes, l'auteur désigne les cristaux ordinaires que lon trouve formant des groupes arrondis dans les feuilles de diverses plantes, notamment dans le Silene Armeria , parle terme de sphéraphides, Yls abon- dent dans les Caryophyllées, Géraniacées, Oxalidées, Paronychiées, Lythra- riées, Saxifragées, Polygonées et Urticées. M. Gulliver donne le nom de tissu sphéraphidique au tissu dont chaque cellule contient un sphéraphide. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 5b Dans les Iridées et les. Yucca, parmi les Liliacées, on rencontre des cristaux prismatiques dont la section forme un triangle équilatéral; il est probable, dit l'auteur, que ces raphides pourraient servir à des expériences d'optique. Les raphides abondent encore dans les Balsaminées, les Mesembrianth V'Ampelopsis hederacea et le Vitis vinifera. La pulpe et le pédoncule du fruit de l’ Ampelopsis abondent en raphides et en sphéraphides. Les raphides paraissent souvent nus, et quelquefois renfermés dans une cellule. Les sphé- raphides se rencontrent dans des séries de cellules qui bordent les vaisseaux dans le péd le. Dans les C lacées et les Cactées, il n'y a pas de vrais raphides. Zur Histologie der Coniferen. — Die Harzhehælter der Weisstanne und die Entstehung des Harzes in den- selben (Histologie des Coniferes ; les canaus résineux de l' Abies pecti - nata; origine de la résine qui s'y trouve); par M. L. Dippel (Botanische Zeitung, 1863, n° 35, pp. 253-259, avec une planche). Plusieurs anatomistes, au nombre desquels M. de Mohl et M. Schacht, ont soatenu qu'il n'existe pas, dans l’Abies pectinata, de canaux destinés à servir de réservoirs à la résine. M. Dippel pense démontrer le contraire. Selon lui, les réservoirs de la résine sont constitués dans cette espèce, soit par des cellules isolées, soit par des cellules réunies en groupes, soit par de vrais canaux. Les cellules isolées se trouvent aussi fréquemment dans le système ligneux de la racine que dans celui de la tige. On les rencontre plutót dans cette partie des couches de l'année qui est formée de cellules larges et à minces parois, et presque jamais dans celle qui se compose de cellules épaissies et aplaties suivant une direction rayonnante. Les groupes de cellules sont accom- pagnés d'un parenchyme ligneux qui transporte de l'amidon et quelquefois aussi de la résine, dans un âge trés-avancé. Enfin, les canaux résineux, qui résultent de la résorption de parois cellulaires adossées, entourés également par un parenchyme qui transporte de l'amidon, affectent dans leur situation des rapports remarquables avec les rayons médullaires. La résine prend son origine dans le parenchyme ligneux , mais sans naître jamais dans un élément histologique particulier. Elle provient toujours de la métamorphose du contenu cellulaire, qui, dans l'hiver, est formé d'amidon. ` Si une désorganisation de la cellule se produit en méme temps, c’est seule- ment dans les canaux résineux anciens et dans leur partie centrale. Cette désorganisation n'a jamais paru à l'auteur que la conséquence et non la cause de la formation de la résine; c'est un phénomène qu'il regarde comme essen- tiellement secondaire. Voici comment l'auteur expose la formation de la résine. D’après lui, l'amidon contenu en grande quantité pendant l'hiver dans les cellules des rayons médullaires et du parenchyme ligneux se détruit pen- : 56 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dant la période de végétation, et perdant de l'oxygène, il se transforme en eau et en essence de térébenthine, d’après l'équation : 56010010 — 3C2H16 -L 2HO + 480 et une partie de l'essence formée se transforme en résine, par addition d'oxy- gene, suivant l'équation : 2C20H16 + 60 = C49H300f + 2HO, tandis qu'une autre partie est employée à dissoudre la résine, jusqu'à ce que, si cela arrive réellement, toute l'essence soit convertie en résine et que celle- ci ait atteint sa plus grande densité, aprés quoi elle n'augmente plus de quantité. Einige Bemerkungen ueber dic Bewegupgserschei- nungen an den Staubfæden der Cent ien ( Quelques remarques sur les phénomènes de que présentent les filets sta- minauz des Centaurées) ; par M. Fr. Unger (Botanische Zeitung, 13 no- vembre 1863, n° 46, pp. 349-353). M. F. Cohn, dans un travail qu'il a publié dans le tome XH du Zeitschrift f. wiss. Zoologie, a considéré les cellules contractiles des filets staminaux des Cinarées comme plissées dans leur état de contraction ; il s'est fondé sur ce fait pour les comparer aux fibres musculaires des animaux. Cette opinion repose, d’après M. Unger, sur un fait mal observé. M. Cohn a cru que les phénomènes étaient les mêmes aprés la mort que pendant la vie de ces organes, et, de plus, pour les observer sur le porte-objet du microscope, il les comprimait avec la lamelle de verre mince, afin d'en expulser l'air. Dans ces conditions, on observe en effet des plis formés par la cuticule qui revêt les cellules superficielles des filets staminaux. Mais si l'on observe les filaments à l'état de vie ct si l'on en chasse l'air qui les remplit en y injectant de l'eau, on remarque qu'en se contractant ils ne se plissent point. M. Unger cherche ensuite quels sont les agents de ces phénomènes de mouvement. La contraction lui paraît due à l’élasticité considérable de la cuticule. Quant à la dilatation, un observateur superficiel pourrait seul l'attri- buer à un état momentané de turgescence, à la réplétion des espaces inter- cellulaires par un contenu liquide, etc. Le siége de la force active de dilata- tion doit étre cherché dans le protoplasma. A ce propos, M. Unger étudie d'abord les propriétés de ce protoplasma. Il choisit pour cela une Algue, le Spirogyra quinina, et décrit les divers courants que forme le pro- toplasma dans les cellules de cette plante. Dans toutes les parties végétales chez lesquelles il a vu l'irritation extérieure produire des phénomènes de mouvement, les parois cellulaires présentent un haut degré d'élasticité qui est dû à leur structure et à celle de la substance ntercellulaire, Ce fait lui REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 57 fournit l’occasion d'attribuer la dilatation de ces cellules à une force active résidant dans le protoplasma, la contraction qui la suit n'étant qu'un phéno- mène passif, dû à l'élasticité de leurs parois. D’après M. Unger, il n'y aurait donc rien de commun entre ces phénomènes et ceux que détermine la force musculaire, qui est au contraire active pendant la période de contraction, et passive dans la dilatation. Sur la germination de la Belle-de-nuit; par M. Arthur Gris - (Société philomathique de Paris, séance du 9 avril 1864 ; extraits inédits des procès-verbaux ; L'Institut, n? 4582, 27 avril 4864, p. 135). L'auteur examiue d'abord la structure de l'albumen, du cotylédon et de la petite tige avant la germination. L'albumen contient de tres-petites granula- tions amyliques libres ou constituant des agrégats dont la forme rappelle celle des cellules de l'albumen. Si l'on fait une coupe transversale de la petite tige vers sa partie moyenne, on y remarque une large zone corticale, une zone moyenne proportionnellement trés-étroite et une petite moelle centrale. La zone corticale parait alors formée de cellules à contour subpolygonal, laissant entre elles de petits méats intercellulaires, et qui, sur la coupe longitudinale, sont disposées en séries parallèles, de manière à mettre en évidence le cloison- nement horizontal des cellules-mères. Une structure trés-analogue caractérise le tissu du petit cercle médullaire, tandis que la zone moyenne est constituée par un tissu dense, délicat, formé d'éléments polygonaux qui, sur la coupe longitudinale, sont allongés et tronqués carrément à leurs extrémités. Le p yme cotylédonaire présente environ huit à neufs rangs de cellules superposés en épaisseur. Sous l'épiderme supérieur, on trouve deux rangs de cellules allongées perpendicnlairement à la jeune feuille, pressées les unes contre les autres, plus ou moins anguleuses à leurs extrémités ; les cellules plus intérieures sont ovoïdes. L'épiderme est dépourvu de stomates. Le con- tenu de tous ces tissus constitutifs de l'embryon est formé de substances pro- téiques et d'une certaine proportion de matières grasses; on y trouve aussi des formations aleuriques. Quañd la germination a commencé, l'amidon se forme d'emblée dans le parenchyme cotylédonaire ; il persiste, accompagné d'un sub protéi- que, alors méme que les parois des cellules se revétent d'une couche verdâtre hétérogène, qui est la premiere forme de la chlorophylle. A ce moment, on peut s'assurer de la présence d'un nucléus pariétal dans ces cellules. L'ac- croissement du cotylédon paraît résulter d'une multiplication cellulaire par division longitudinale dans les deux premiers rangs des cellules longues, les autres cellules ne présentdnt aucune trace de divisions; elles deviennent l lumineuses, irrégulières, et séparées les unes des autres par des lacunes volumineuses gorgées de gaz. A cet âge, la chlorophylle amorphe primitive s'est transformée en globules sphériques qui semblent engagés dans 58 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. un revêtement. pariétal très-finement granuleux. Quant aux cellules épider- miques, il s'est développé. de l'amidon dans leur intérieur avant l'apparition des stomates. Les parois de ces cellules deviennent de plus en plus ondulées, à mesure que le cotylédon se développe. — L'axe de la jeune plante. est de bonne heure, comme les cotylédons, le siége d'une abondante formation d'amidon, accompagnée d'un substratum granuleux protéique. Ce contenu azoté et hydro-carboné se détruit peu à peu et de bas en haut, à mesure de l'allongement. La matière amylacée persiste plus longtemps dans les cellules les plus profondes de la zone corticale qui entoure les faisceaux fibro-vascu- laires. Elle a disparu déjà dans toute l'épaisseur des tissus de la base de l'axe, alors qu'une petite masse d'albumen. est souvent encore embrassée par le limbe cotylédonaire, ce qui contredit certaines opinions de M. Sachs, lequel admet que l'amidon émané de l'albumen circule dans. les cellules de transport (Leitzellen) tant que ce. dépôt. n’est pas épuisé. Il apparait finalement de petits globules de chlorophylle dans le parenchyme de cette jeune tige. Veber den Einfiuss des Tageslichts auf Neubildung und Entfaltung verschiedener Pflanzenorgane (De l'influence de la lumière du jour sur la formation et sur le développement de divers ` organes des végétaux); par M. Julius Sachs (Botanische Zeitung, 1863, 3* trim., add., pp. 1-30). L'auteur. examine i l'infl de la lumière sur les forma- tions d'organes qui résultent de partitions cellulaires, puis. le développement des feuilles, des entre-nœuds et des fleurs, considérant chacun de ces phéno- ménes dans ses rapports avec Ja lumiere. 1l a fait un grand nombre d'expé- riences qui consistent à conserver des plantes dans l'obscurité et à les sou- mettre ensuite à la lumière, et vice versé, dans des conditions physiologiques déterminées. Son travail est surtout une étude des phénomènes qùi peuvent se produire en. dehors de l'influence solaire. Il montre que certains dévelop- pements sont. possibles dans ce cas; un pied de Tabac a produit des fleurs et des fruits dans l'obscurité, et ces fruits se sont ouverts avant la maturité. La différence capitale que présentent les plantes élevées à l'abri de la lumiere git, bien entendu, dans le défaut de coloration, non-seulement des parties vertes, mais encore de la corolle, etc. ; cependant les premiers. développements .ne s'en font pas moins, d'autant mieux qu'à l’état normal ils s'exécutent toujours. dans les parties intérieures, souvent protégées par des enveloppes épaisses contre l'action de la lumière. M. Sachs relate sur un grand nombre de plantes (Beta, Zea, Crocus, Iris, Hyacinthus, Tulipa, Allium Cepa, Tragopogon, Phaseolus, Humulus; Bryonia, Solanum, Mirabilis, Pteris, Polygonum Fagopyrum, Dioscorea Batatas) des expériences et observations que nous ne pouvons reproduire, et qui ont rapport au développement des feuilles étiolées, c'est-à-dire décolorées par leur production dans l'obscurité, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 59 à l'allongement et à la torsion des entre-nœuds. également étiolés, enfin à l'épanouissement des fleurs. Il étudie séparément les fleurs qui s'épanouissent et se colorent normalement sans que leurs boutons aient. besoin d'être aupa- ravant exposés à la lumière ( Tulipa Gesneriana, [ris pumila, Crocus vernus, Hyacinthus orientalis); les fleurs qui, pour se développer ultérieurement dans l'obscurité, ont dû passer préalablement le temps de leur croissance sous l'influence de la lumière (Brassica Napus, Tropwolum majus, Cheiranthus Cheiri, Cucurbita Pepo, Papaver Rhœas). Enfin l'auteur consacre un para- graphe à étudier dans. quelles limites est possible le développement dons l'obscurité. I] résume ensuite de la maniére suivante ses conclusions, que nous allons reproduire : 4. Les formations nouvelles qui dépendent de la division cellulaire peuvent souvent naître dans. une obscurité profonde ; elles sont, dans le cours naturel de la végétation, plus ou moins protégées contre l'influence directe de là lumiere solaire, et méme celles qui s'accomplissent sous cette influence, telles que celle des stomates, peuvent encore avoir lieu dans l'obscurité; dans quelques cas ces développements sont méme favorisés en étant soustraits au jour, selon la tendance générale qui se remarque chez les plantes. : 2. Au contraire, la lumiere solaire exerce dans la plupart des cas une influence remarquable sur la croissance des organes déjà constitués. Celle des feuilles où se forme la chlorophylle en dépend toujours, car la lumière arréte leur développement en longueur et favorise au contraire leur expan- sion en largeur. Les entre-nœuds sont influencés à des degrés très-différents par la lumière, car tantôt elle en arrête presque complétement l'allongement (notamment celui des premiers entre-nœuds des turions de la Pomme-de- terre), tantôt elle le modère seulement, ce qui parait être le cas le plus habi- tuel, tantôt elle ne l'influence que d'une manière presque insensible. Le développement des fleurs est tantôt indépendant de l'influence immé- diate de la lumière (comme chez les Liliacées et Iridées susnommées), tantôt la formation du bouton la réclame impérieusement (comme chez les Brassica, Cheiranthus, Cucurbita, Tropæolum, Papaver). D'ailleurs, quand le bouton est suffisamment. développé, l'épanouissement des fleurs, d’après tous les cas observés, peut s'opérer dans l'obscurité. 3. Médiatement, toutes les formations nouvelles dépendent de la lumiere, puisque celle-ci exerce une action né ire sur le nt d'assimilation, c’est-à-dire sur la constitution de la substance organisable, qui se crée de re inorganiques ; et l'on trouve encore soumis médiatement à la méme développ des plantes qui ne renferment pas de chlorophylle, et qui ne sont jamais exposées à la lumière, car elles vivent de combinaisons organiques qui.se forment chez les plantes pourvues de chlorophylle aux dépens de matériaux inorgani ques et sous l'infl de la lumière. Ainsi, plus l'organisation d'une plante est parfaite, plus on y trouve déve- 60 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. loppée cette double faculté de soustraire à la lumiere le centre des formations nouvelles, et d'y exposer le plus complétement possible les parties qui con- tiennent de la chlorophylle. Détermination du bre des st 1 chez quelq végét indige ou cultivés en Baleias: i par M. Éd. Morte (Extrait des Bulletins de l'Académie royale de Belgique, 2° série, t. XVI, n°12); tirage à part en brochure in-8° de 25 pages. Bruxelles, 1864, Les observations et les expériences de M. Morren lui ayant démontré l'inógale sensibilité des plantes aux influences nuisibles que certains gaz peu- vent exercer sur elles, il a pensé que l'absorption de ces gaz par les feuilles devait être en rapport avec le nombre des organes par lesquels s'opère cette absorption, c'est-à-dire avec les stomates. C'est ce qui l'a conduit à faire les observations résumées dans ce mémoire. Il a employé le grossissement de trois cents fois ; la surface réelle de l'image était comprise 3,67 fois dans un millimétre carré, de sorte qu'en multipliant par 3,67 le nombre moyen de stomates trouvé pendant une série d'observations, on avait le nombre de sto- mates compris en moyenne sur un millimètre carré d'une surface foliaire. Pour passer de là à la détermination du nombre de stomates compris sur la surface totale de la feuille, il a eu soin de laisser de cóté une portion équiva- lente à la superficie des principales nervures, puisqu'il y a sur les nervures défautabsolu de stomates. Il publie trois tableaux donnant, le premier, la détermination du nombre de stomates sur les feuilles de diverses plantes généralement répandues en Belgique, et disposées en groupes naturels ; le deuxième, la détermination du nombre des stomates compris par millimètre carré de surface sur les feuilles des mémes plantes rangées dans l'ordre de l'augmentation des stomates sur les feuilles à égalité de surface; le troisième, la détermination du nombre de stomates, par feuille de dimension moyenne, de diverses plantes généralement répandues en Belgique. Les plantes étudiées à ces divers points de vue par M. porren sont au nombre de 38. Remarques sur la pre du gaz acide earbo- nique par les feuilles diver t colorées; par M. S. Cloez (Comptes rendus, 1863, t. LVII, pp. 831-837). Notre Revue a rapporté, il y a quelque temps (1), l'opinion de M. Coren- winder qui, avec Th. de Saussure, nie que la matière verte soit uniquement douée de la faculté de décomposer le gaz acide carbonique. Il avait expéri- menté sur des feuilles colorées en rouge, qui jouissaient à cet égard des mêmes propriétés que les feuilles vertes. M. Cloez a constaté qu'il.existe dans (1) Voyez le Bulletin, t. X, p. 339. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 61 plusieurs de ces feuilles une certaine quantité de matière verte qui, par son mélange avec un principe violet rouge et isolable chimiquement, fournit une teinte pourprée ou brunâtre, où la couleur verte se trouve, pour ainsi dire, complétement masquée. En conséquence, M. Cloez révoque en doute l'opi- nion de M. Corenwinder, et soutient que si les feuilles colorées agissent sur l'atmosphere, c'est par la matière verte qu'elles renferment. Il a expérimenté sur les feuilles de l'Amarantus tricolor, où les couleurs verte, rouge et jaune occupent des parties séparées dans les feuilles. Les parties vertes de ces feuilles, placées dans une eau chargée d'acide carbonique, ont donné 245 cen- timètres cubes de gaz renfermant 85 pour 100 d'oxygène en volume ; les parties rouges de la méme plante n'ont rien donné, non plus que les parties jaunes. Recherches sur la respiration des fruits: par M. A. Cahours (Comptes rendus, 1864, t. LVIII, pp. 495-500, 653-656). Tout fruit présente au delà de la période de maturation, dont les phéno- mènes chimiques ont été étudiés par MM. Decaisne et Fremy, une période de végétation durant laquelle il se conserve en respirant, et qui s'étend jusqu'à la période de décomposition. Le fruit respire comme les feuilles pendant. la période de végétation. Il produit de l'acide carbonique dont la proportion, toujours plus considérable à la lumière diffuse que dans l'obscurité, s'accroit également avec la température. A l'aide d'une méthode expérimentale, dont les détails ne peuvent trouver place ici, M. Cahours a constaté les faits sui- vants. Les oranges parvenues à maturité donnent, par l'expression, un jus qui laisse dégager en moyenne 8 pour 100 de son volume d'un gaz unique- ment formé d'acide carbonique et d'azote renfermant environ + du premier et idu second. Les citrons à maturité fournissent, comme les oranges, un jus trouble mais trés-fluide, qui laisse dégager par l'action de la chaleur un gaz dont la proportion s'élève jusqu'à ;;; environ de celle du liquide employé ; le rapport de l'acide carbonique à l'azote est de 7 : 3 environ. Le jus des grenades mûres et parfaitement fraîches fournit une proportion de gaz moin- dre que dans les deux cas précédents ; elle s'élève à -# environ du volume du liquide employé ; le rapport de l'acide carbonique à l'azote est sensible- ment le méme que pour les citrons. Les poires fournissent des proportions de gaz moindres que les grenades ; leur teneur en acide carbonique est beau- coup plus faible, Enfin, des pommes de diverses variétés ont donné un jus épais qui laisse dégager à peine 3 pour 100 de son volume de gaz, lequel renferme en moyenne de 40 à 45 pour 100 d'acide carbonique. Quant à l'oxygène, M. Cahours n'a jamais pu en constater l'existence dans le suc des fruits, au moyen des réactifs les plus délicats ; il en a été de méme de l'hydro- gène et des gaz carburés. M. Cahours se d de d'où provi les gaz qui se dégagent ainsi des sucs des fruits. Dérivent-ils de l'air atmosphérique e c SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dont l'oxygène introduit par endosmose aurait déterminé la production d'acide .carbonique par un phénomène de combustion lente, ou cet acide carbonique ne serait-il pas plutôt le résultat d'une fermentation opérée dans le suc lui même, à une certaine période de la maturation ? Cette dernière hypothèse, dit l'auteur, parait plus vraisemblable. “Dans une deuxieme note, M. Cahours a montré qu'en remplaçant l'air employé d'abord par des gaz inertes, tels que l'azote ou l'acide carbonique, on voit encore se produire des quantités croissantes d'acide carbonique, en met- tant fin à l'observation avant que le fruit soit entré en décomposition. Le volume du gaz primitivement employé n'a pas varié. Ces faits démontrent, dit l'auteur, qué les fruits mûrs éprouvent, avant d'atteindre la période de décomposition, des transformations intérieures qui tendent à modifier les at- mosphères dans lesquelles on les. aband Il rapporte ces transformations à une fermentation particulière qui s'établirait dans le fruit. M. Chatin ayant communiqué à la Société, le 1** avril 1864, le résultat de ses recherches sur le méme sujet, nous nous abstiendrons d'en. parler ici. Nous ajouterons seülement que, d'aprés les remarques présentées par M: Fremy (Comptes rendus; l: cs, p. 656), il serait facile de concilier les opinions de M. Chatin avec celles de M. Cahours. M. Fremy rappelle, d'après le travail qu'il a publié en commun avec M. Decaisne sur la maturation des fruits; que pendant la maturation l'oxygène agit sur le péricarpe par une série de combustions: lentes (déterminées par l'action de la lumière), quela période de d p par une fer lique dépen- dant du sucre qui se trouve dans le végétal, et que, pendant toutes ces transformations, le dégagement d'acide carbonique observé peut être dû soità un phénomène d'oxydation, soit à une véritable fermentation. Recherches sur la respiration des végétaux ; par M. Félix de Fauconpret (Comptes rendus, t. LVIII, pp. 334-336). L'auteur s'est proposé, dans ce premier mémoire, de rechercher l'influence de la température sur les quantités d'acide carbonique absorbées ou exhalées parles végétaux. Les expériences ont été faites pour les trois modes de respi- ration, c'est-à-dire à l'obscurité, à la lumière diffuse et à la lumière solaire directe. Le travail de M. de Fauconpret, basé sur des expériences de phy- sique très-délicatés et entreprises avec toutes les précautions requises en pareil cas, embrasse une période de dix années et contient plus de trois cents analyses. Voici les conclusions qu'il en tire : 1° Les quantités d'acide carbonique absorbées ou exhalées par une même plante varient avec la température, le mode de respiration restant le même. 2* A la méme température, les quantités d'acide carbonique absorbées où exhalées varient suivant la nature de la plante. 3° La loi suivant laquelle varient ces quantités à des températures diverses REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 63 est représentée par une formule parabolique, quel que soit le mode de respi- ration de la plante et à quelque famille qu'elle appartienne. à Le coefficient du carré de la température est constant pour toutes les plantes dont le mode de respiration est le même, c'est-à-dire qui se trouvent soumises aux mêmes conditions de lumière. 5° Ge coefficient varie, pour la même plante, suivant le mode de respi- ration. F peci idered as to variation, geographical distri- bution and ion (L'espèce considérée relativement à sa variation, à sa distribution géographique et à sa filiation) ; par M. Asa Gray (Silliman's american Journal, mars 1863; reproduit. dans The Annals and magazine of natural history, 3° série, t. XI; août 1863, pp. 81-97). à Ce travail est publié à l'occasion des considérations émises sur l'espèce par M. Alph. de Candolle, dans ses travaux sur le genre Quercus (1), considéra- tions dont M. Asa Gray commence par donner une longue analyse. Il met ensuite en parallèle les idées diverses qui ont actuellement cours dans la science sur ce sujet contesté, et qu'ont émises MM. Darwin, Lyell, Heer, Pictet, Fal- coner, de Saporta. Il revient ensuite aux principes soutenus sur la notion de l'espéce dans la Géographie botanique de M. Alph. de Candolle, qui, dans la définition de l'espéce, met la ressemblance au-dessus des caractères de succes- Sion. M. Asa Gray n'est pas convaincu par les raisons que donne le savant génevois à l'appui de ses opinions. Il maintient que la connexion généalogique est le point fondamental de la question de l'espèce, en fait comme en théorie. Si, en effet, dit-il, on part de la ressemblance, on sera souvent embarrassé, car aucun botaniste ne peut dire combien de dissimilitude peut admettre l'unité de l'espèce. D'ailleurs, si les individus qui composent l'espéce se ressemblent, C'est en vertu de leur parenté; et c'est la cause qu'il faut préférer à l'effet pour l'employer dans la définition. Nouvelles recherches sur Phybridité dans les végétaux; mémoire couronné par l'Académie des sciences en 1862; par M. Ch. Naudin (Annales des sciences naturelles, 1'* série, 1863, t. XIX, pp. 180-203). Les rédacteurs des Annales n'ont publié que la deuxieme partie du ‘mé- moire de M. Naudin, à cause de son étendue, en attendant que le travail puisse paraître in extenso dans le Recueil des Mémoires de l'Académie des sciences. L'auteur a prouvé que les hybrides sont fréquemment doués de là faculté de produire des graines susceptibles de germer. Sur 38 à 40 hybrides (1) Voyez le Bulletin, t. X, p. 109. 6^ : / SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'especes qu'il a obtenus et qu’il décrit dans son mémoire , 9 seulement, 40 peut-être, se sont montrés entièrement stériles ; tous les autres, formant les trois quarts du nombre total, ont donné des graines qui ont parfaitement germé. Ces hybrides fertiles appartenaient aux genres Primula, Datura, Nicotiona, Petunia, Linaria, Luffa, Coccinia et Cucumis. Cette fécondité d'un grand nombre d'hybrides parfaitement isolés de leurs parents se montre à des degrés divers, et notre auteur a reconnu, par des observations micro- scopiques attentives, qu’elle est généralement en rapport avec la propor- tion des grains polliniques normaux que renferment les anthéres de ces plantes. L'aptitude des especes à se croiser et la fertilité des hybrides qui en résultent sont en général proportionnelles à l’affinité apparente de ces espèces; cependant les trois espèces de Courges comestibles se refusent à tout croise- : ment, et le Melon et le Cucumis: trigonus, si différents l'un de l'autre, don- nent naissance à des hybrides d'une grande fécondité. Les hybrides féconds ont une tendance manifeste à revenir aux formes productrices, et cela sans autre action que celle de leur propre pollen ; aucun des hybrides que M. Naudin a obtenus n'a manifesté la moindre tendance à faire souche d'espéce; il ne connait d'autre exception que celle de l ZZgi/ops speltiformis. En terminant, l'auteur se demande ce qu'il faut entendre par espèce, race et variété. Il en revient purement et simplement à la définition de Cuvier : l'espèce est la réu- nion des individus descendus l'un de l'autre ou de parents communs, et de ceux qui leur ressemblent autant qu'ils se ressemblent entre eux. ll n'y a aucune différence, dit-il, entre les espéces, les races et les variétés ; en cher- cher une est poursuivre une chimère. La délimitation des espèces est entière- ment facultative ; on les fait plus larges ou plus étroites, suivant l'importance qu'on donne aux ressemblances et aux différences des groupes d'individus mis en regard l'un de l'autre, et ces appréciations varient suivant les hommes, les temps et les phases de la science. Dans certains cas, l'hybridation artifi- cielle peut fournir un point de repère pour déterminer ce qu'il convient de distinguer comme espéce; malheureusement elle sera souvent d'un faible secours, et plus souvent encore elle ne sera pas praticable. M Déformations lées, ou aseidies; par M. J.-J. Kickx (L'Institut, n° 1572, 32° année, pp. 82-84). Moquin-Tandon a désigné sous le nom de déformations cupulées, et Ch. Morren par celui d'ascidies, les anomalies consistant en production d'urnes, de capuchons ou de cornets foliacés, annexés ou substitués aux feuilles. La monstruosité décrite par M. Kickx a été observée par lui sur le Michelia Champaca. Sur la surface inférieure d'une des feuilles de cet arbre, la nervure médiane, assez saillante, se divise à peu prés vers le milieu de sa longueur ; . une partie continue le trajet ordinaire ; l'autre sort du plan de la feuille, et, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 65 faisant office de pétiole, porte un limbe accidentel transformé en ascidie. M. Kickx a réuni dans sa note tous les cas qu'il connaissait d'ascidies térato- logiques, et en a donné une classification. 1l les partage en monophylles et en lyphylles ; les phylles sont ensuite divisées en trois sections : infon- dibuliformes, sarracéniformes (tubuliformes ouvertes au sommet), et calyp- trimorphes ou closes de toute part; et les polyphylles en deux sections : diphylles et triphylles. L'auteur tire de ses recherches les conclusions sui- vantes : Toutes les ascidies connues, excepté celles du Paris quadrifolia var. trifoliata et du Polygonatum multiflorum, sont fournies par les plantes culti- vées; 2° les ascidies sont plus fréquentes chez les végétaux de pleine terre que chez les plantes de serre ; 3° elles sont plus rares chez les Monocotylé- dones que chez les Dicotylédones ; 4° elles se rencontrent sur les Dicotylé- dones ligneuses en plus grand nombre que sur les Dicotylédones herbacées a 5° enfin, parmi ces dernières, on les rencontre de préférence chez les espèces à feuilles charnues et succulentes. Dans son rapport sur le mémoire dont il s'agit, M. Éd. Morren fait remar- quer que son père avait déjà signalé des faits analogues sur un Miconia et sur le Gesnera zebrina. Yl ajoute qu'il a observé un exemple analogue sur l'Aris- tolochia Sipho. Dans ce cas, plusieurs expansions foliacées en forme de scu- telles étaient insérées sur les nervures, à la face inférieure des feuilles. La production d'organes foliacés surnuméraires à la face inférieure des feuilles a lieu d'une manière constante sur un arbre de la Nouvelle-Grenade, l Ery- throchiton hypophyllanthus. ; Note sur quelq: tholyses, etc.; par M. Kirschleger (Extraits des procés verbaux inédits de la Société des sciences naturelles de Stras- bourg, séance du 5 janvier 1864 ; L'Institut, n° 1570, 12° année, 1864, pp. 411-112). Dans un Echium vulgare observé par M. Kirschleger, les pétales, les éta- mines et les carpelles ont pris l'apparence de sépales, ce qui donne à la plante l'aspect d'un Juniperus echinata ou d'une Bruyère hispide. Sur divers échan- tillons d' Anagallis phænicea recueillis par M. Michel Paira, on a remarqué toutes les déformations appartenant à la virescence et à la prolification. Dans les fleurs du sommet, les feuilles carpellaires, áu nombre de cinq, géné- ralement soudées par leurs bords, formaient un polyèdre à 5 angles sor- tants et 5 angles rentrants; leurs sommets effilés et réunis en pointe simu- laient un style conique ; le placenta central offrait, au lieu d’ovules, des rudi- ments de feuilles. M. Kirschleger a communiqué ensuite plusieurs faits de prolepsis ou de floraisons anticipées, observés pendant l'automne de 1863, et dus à la température élevée du mois d'octobre (Viburnum Lantana, Fragaria collina). Le méme auteur a fait connaitre aussi le mode d'évolution de quel- ques Gentianes rhénanes; dans le Gentiana Cruciata, les tiges florifères ascen- : TX (REVUE) 5 66 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dantes sont des rameaux naissant à l'aisselle des feuilles flétries de l'année précédente, sur un axe indéfini dont les feuilles les plus jeunes sont disposées en rosette étalée. Le G. Pneumonanthe présente la même évolution ; seule- ment les feuilles terminales de l'axe central indéfini sont écailleuses, rudimen- taires, et le rhizome est trés-court. Enfin le G. ciliata, que la plupart des auteurs signalent comme annuel, possède un rhizome avec des bourgeons hibernants souterrains qui se développent en tiges fleuries l'automne suivant. Tr fe tion des étami en earpelles; par M. Alf. Wesmael (L'Institut, n° 1566, 8 janvier 1864, pp. 4-5): M. Wesmael a observé cette transformation chez le Salir caprea. Dans un premier degré, les anthéres contenant encore du pollen normal sont sou- dées par leurs filets, qui tendent à se transformer en un style unique. Au second degré, l'une des deux anthères a son connectif singulièrement dilaté, de facon à représenter une lame plane montrant à sa face antérieure les deux loges de l'anthére; l'autre connectif présente à son sommet tous les caractères d'un style et d'un stigmate. Au troisième degré, les deux connectifs se sont rapprochés et soudés dans leur tiers inférieur, et de cette soudure résulte l'ébauche de la cavité ovarienne; par les orifices latéraux provenant du défaut de soudure du sommet des connectifs, on aperçoit encore les anthères con- tenant un pollen imparfaitement constitué. D'aprés M. Wesmael, le connectif et peut-être l'extrême sommet des filets soudés sont les seules parties de l'organe mâle qui, dans la transformation, donnent naissance à la cavité ovarienne, ce qui ne permet pas d'adopter la théorie de De Candolle sur le mode de formation des loges de Panthère. Catal S des plantes phané qui issent spontanément dans le département des Deux-Sèvres; par MM. J.-G. Sauzé et P.-N. Maillard (Extrait des Mémoires de la Société de statistique, sciences et arts du département des Deux-Sèvres); tirage à part en brochure in-8° de 57 pages. Niort, chez L. Clouzot, 1864. Le Catalogue que nous annoncons est précédé d'une introduction dans laquelle les auteurs font connaitre la constitution du département des Deux- Sèvres, au triple point de vue minéralogique, géologique et hydrographique. Ils énumèrent les ouvrages spéciaux ou généraux où il a été parlé de la flore de ce département, les indications données sur ce sujet par- différents bota- nistes : Guettard, dans ses Observations sur les plantes; Bonamy, dans son Flore nannetensis prodromus, Aubert du Petit-Thouars, Bastard, Guépin, Delastre et MM. Boreau et Lloyd. Viennent ensuite des détails historiques fort intéressants sur l'histoire du jardin bofanique qui a existé à Niort, et qui fut détruit pour bâtir un corps de bâtiment dépendant de la préfecture, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 67 l'ancien Jardin-des-plantes, dit l'arrêté du conseil général (août 1821) « n'ayant en ce moment aucune destination utile ». Enfin nous assistons à la fondation du musée créé par la Société de statistique, dans lequel entrèrent plusieurs herbiers particuliers, dont le principal est l'herbier donné par notre honorable confrère M. A. Guillon, qui fut, disent les auteurs, le point de départ de leur publication actuelle. Les plantes indigènes de la collection de M. Guillon étaient au nombre de 992 ; MM. Sauzé et Maillard en signalent aujourd'hui jusqu'à 1326. " Le Catalogue ne comprend que les plantes vasculaires. Les auteurs y ont admis un certain nombre des espèces lles proposées ré nt dans les genres Zrophila, Viola, Erodium, Poterium, etc. On y remarque le Scle- ranthus biennis Reut., qui n'était encore connu en France qu'aux environs de Grenoble ; le Peucedanum alsaticum, qui n'avait. été signalé dans l'ouest de la France qu'à Ancenis; l'Hieracium Pollichiæ Schultz bip., nouveau pour la France; le Juncus brevirostris Nees (J. acutiflorus var. macroce- phalus Bor.), le J. striatus Schousb.?, qui n'est indiqué en France qu'aux environs de Narbonne, et une forme particulière de l'Ophioglossum vulgatum déjà trouvée à Lardy prés Étampes (Seine-et-Oise) et au cap Ferret dans la Gironde. Quelques espèces sont signées de MM. Sauzé et Maillard, ce sont : le Rosa parvula, commun dans le midi du département, qui se distingue facilement du À. systyla Bast. par ses fleurs beaucoup plus petites, ses pédoncules glabres, ses styles en colonne toujours saillante, ses tiges grêles et ses feuilles d'un vert tendre ; l Hieracium pictaviense (Archives de la flore de France et d'Allemagne, 335), PH. vernum (ibid. 195); Y Allium. nitens qui est à l'A. arvense Guss. ce que l'A. vineale L. est à l'A. sphærocephalum L.; et le Juncus asper, qui se distingue du J. brevirostris par la capsule dépassant le périgone, la tige striée et rude et les rameaux du corymbe trés- rudes, Quelques especes sont, dans le Catalogue, l'objet d'observations par- ticulières ; par exemple, le Primula variabilis Goupil, qui se multiplie de graines depuis huit ans dans un jardin où n'existe aucun autre Primula. Les auteurs ont observé des monstruosités remarquables sur plusieurs Orchidées, des tentatives de régularisation ou pélories sur les Orchis Morio, Anacamptis pyramidalis, Gymnadenia conopea et Habenaria viridis. Notes sur quelques plantes rares ou critiques de la Belgique; par M. F. Crepin; 4° fascicule, In-8° de 63 pages. Bruxelles, 1864. Ces notes constatent l'acquisition pour la flore belge de seize espèces, dont sept qui en avaient été exclues pour différents motifs (Geranium. phaum, con- Sidéré maintenant par l'auteur comme parfaitement indigène, etc.), et neuf qui n'y avaient jamais été comprises, et qui sont les Ranunculus Baudotii, R. Drouetii, Cerasus Mahaleb, OEnanthe media, Gentiana campestris, Cus- 68 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cuta Trifolii, Typha minima, Salvinia natans et Nitella tenuissima. Les Notes concernent encore le Thalictrum minus, la section Zatrachium du genre Ranunculus, les Stellaria neglecta, Malva Alcea, Althœa officinalis, Drosera longifolia, Arabis Turrita, Sisymbrium pannonicum Jacq. , Bunias Erucago, Trifolium resupinatum (introduit le long d'un canal), Lathyrus palustris, Sedum dasyphyllu V. var. glanduliferum Gren. et Godr., OEnanthe fistulosa L., Lysimachia thyrsiflora, Chlora perfoliata, Gentiana campestris, Cuscuta Trifolii, Pulmonaria officinalis, Cynoglossum monta- num, Linaria striato-vulgaris, Lathræa Clandestina, Lycopus exaltatus, Lamium purpureum, Lonicera Xylosteum, Galium elato-verum, Cirsium anglicum, Artemisia camphorata, Crepis tectorum, Hierucium pratense, Chenopodium ficifolium, Saliz aurita, Asparagus officinalis var. mariti- mus (A. prostratus Dmtr), Spiranthes lis, Potamogeton grami- neus, P. compressus, P. acutifolius, P. obtusifolius, P. flabellatus Babingt. , P. trichoides, Carex ericetorum, C. remoto-vulpina Crep. (C. azillaris Good.), C. stricta Good. , Heleocharis ovata, Cynodon Dactylon, Glyceria plicata, Festuca loliacea, Lepturus filiformis, Isoëtes echinospora DR. et Nitella tenuissima. Monographie des espèces du genre Rubus indigènes en Belgique; par M. B.-C. Du Mortier (Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique, t. II, pp. 220-237). Pour coordonner la masse des espèces formées aux dépeus du Rubus fruti- cosus L., et qui semblent à M. Du Mortier b p moins qu'on ne l’a cru, il a recours aux aiguillons des verges stériles, égaux chez les unes, chez les autres, gros, moyens ou sétacés. 11 en résulte deux sections qu'il nomme Z/omalacanthi et Heteracanthi. Puis il fixe son attention sur la présence ou l'absence des côtes saill: ou des licules intercostaux, et en s'aidant alors, suivant les groupes, des poils, des callosités et des modifica- tions des verges, il arrive à former des espèces nettement tranchées, où vien- nent, dit-il, se classer toutes les autres. Il est ainsi parvenu à réunir les quatre- vingts espèces de Ronces frutiqueuses indiquées en Belgique en dix groupes auxquels, pour éviter ia confusion, il a donné des noms spécifiques : ce sont les suivants : A. — HOMALACANTHI. + Verges pourvues de larges cótes longitudinales. 4 Rubus suberectus Anders. (R. micr thus Kaltembach); R. affinis W- et N. (2. fissus Lindl.); R. exaltatus Dmir (Jt. plicatus W. et N., R- fru- ticosus Arrh., Fr., R. fastigiatus W. et N., R: Libertianus Weihe, B= Weihei Lej., R. bractèosùs Weihe, R. nitidus W. et N., R. falcatus Kalt.); REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 69 R. costatus Dintr (X. Phamnifolius W. et N., R. cordifolius W. et N., R. geniculatus Kalt., R. montanus Wirtg. , R. fruticosus W. et N., R. thyrsoi- deus Wimm., 2. candicans Wirtg., R. collinus DC., R. arduennensis Lib. ÿ R. tomentosus. Borkh. \. rt Verges dépourvues de côtes et de canalicules longitudinaux. Rubus pilosus Dmtr (X. carpinifolius W. et N., R. vulgaris W. et N., R. discolor W. et N., R. macracanthus W. et N., R. axillaris Lej., R. macrophyllus W. et N., R. Schlechtendalii W. et N., R. argenteus W. et "N., R. leucostachys Sm., R. angustifolius Kalt., R. infestus Kalt.); R. eryptadenus Dmir (R. pubescens W. et N., R. silvaticus W. et N., R. vil- licaulis W. et N., R. Reichenbachii W. et N., R. teretiusculus Kalt., R. piletostachys Godr. et Gren., R. pyramidalis Kalt., R. aggregatus Kalt, ); R. Sprengelii Weihe. B. — HETERACANTHI, Rubus caliosus Dmt (2. Radula W. et N., R. Lingua W. et N. , R. rudis W. et N., R. asper Lej., R. scaber W. et N., R. vestitus W. et N., R. vis- cosus Weihe, R. fuscus W. et N., R. foliosus W. et N., R. pallidus W. et N., R. cinerascens Weihe, R. floribundus Lej.); R. horridus Dmtr (R. Kæleri W. et N., R. fusco-ater W. et N., R. infestus W. et N., R. obs- curus Kalt., R. calyculatus Kalt., R. viridis Kalt., Z. silvestris Kalt., R. Crantheri W. et N., R. Menkei W. et N., R. aculeatissimus Kalt., R. Schleicheri W. et N., R. Wirtgeni Auesrsw., R. apiculatus W. et N., R. Lejeunei W. et N., R. thyrsiflorus W. et N., R. humifusus W. et N., R. hybridus Kalt., R. rosaceus W. et N., R. flezuosus Lej., R. serpens Weihe, R. Hystriz W. èt N., R. pygmæus W. et N. ); R. volvatus Dmtr (R. hirtus Waldst. et Kit., R. glandulosus Bellard, X. Bellardi W. et N., R. concolor Lej., R. Lohrei Wirtg., R. Kaltembachii Metsch. $ Nous nous bornons à reproduire ces indications, les autres espèces men- tionnées par M. Du Mortier dans d'autres sections du genre Ztubus n'étant pas des espéces critiques. Descriptio, iconibus illustrata, plantarum novarum vel minus coznitarum, p ip € flora hisp " i 3 auctore Joh. Lange. Fasci- J pyr culus 4. In-folio de 8 pages, avec douze planches gravées. Copen- hague, 1864. ; di " "M Les plantes que M. Lange a recueillies pendant ses voyages dans le midi de la France, dans les Pyrénées et dans diverses provinces de l'Espagne, ont été décrites par lui dans les Annales de la Société d'histoire naturelle de Co- 70: SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. penhague, dans le Pugillus plantarum imprimis hispanicarum, dans l' dez: 1 horti hauniensis (1853-63), et dans le Prodromus florc hispanicæ qu'il a publié en collaboration avec M. Willkomm. Mais M. Lange n'a pas renoncé pour cela à faire connaitre par un ouvrage spécial, accompagné de planches, les principales de ces espèces. C'est ce dessein qu'il réalise aujour- d'hui, grâce au bienveillant appui qu'il a trouvé auprès du gouvernement danois et de l' Académie royale des sciences de Copenhague. Il espere que son ouvrage comprendra trois fascicules. Celui-ci renferme la description très- détaillée ainsi que la gravure des Genista berberidea Lge, G. Hystrix Lge, Rubus minutiflorus Lge, Sagina sabuletorum J. Gay, Arenaria incrassata » Lge, Lepigonum capillaceum Kindb. et Lge, Ri l; d latus Lge, Iberis procumbens Lge, Cakile monosperma Lge, Reede constricta Lge, Angelica pachycarpa Lge, Seseli cantabricum Lge, Coris hispanica Lge et Echium rosulatum Lge. Flora der Provinz Brandenburg, der Altmark und des Herzogthums Magdeburg (Flore de la province de Brandebourg, de la Vieille-Marche et du duché de Magdebourg}; par M. P. As- Cherson (petit in-8°; trois parties : la première de 1034 pages, la deuxième de 210 pages, la troisiéme de 143 pages). Berlin, 1864. Cet ouvrage, dont s'est occupé M. Ascherson depuis plusieurs années, car une des préfaces est datée par lui de janvier 1859, aura certainement une importance plus grande qu'on ne le penserait peut-être d’après son titre, non- seulement à cause des rectifications nombreuses que son auteur y a introduites dans les habitudes de la l , et des notes qu'il a données sur l'éty- mologie des noms des genres et espéces de plantes, pour justifier les change- ments qu'ila cru quelquefois devoir faire à l'orthographe usuelle de ces noms, mais à cause de l'important travail qui l'accompagne, et qui est signé de M. Al. Braun, Ce travail n'est rien moius qu'un nouvel essai de classifica- tion naturelle, fondé sur les principes que son célèbre auteur a établis dans son beau mémoire sur la polyembryonie et sur la germination du Cælebogyne Nous croyons remplir un devoir en reproduisant ici cette classification. 1*' embranchement: Bryophyta A. Br. 47° division: Thallodea A. Br. 1. Alge Ag. 2. Lichenes Ach. j 3. Fungi L. d . 2° division : Thallophyllodea À. Br. . 1. Charinz A. Br. 2. Muscine A. Br. (Hepaticæ Juss., Bryaceæ Endl.). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 71 2° embranchement : Cormophyta A, Br. à Phyllopterides Doell (Pteridaceæ A. Br. , Equisetaceæ L.-C, Rich. ) halopterides A. Br. (Lycopodiaceæ L.-C. Rich). E Hydropterides Willd. (Marsiliaceæ R. Br.). 3* embranchement : Anthophyta A. Br. 17* division : lerne niei R. Br. 1. Frondose A. Br. (Cycadaceze efe Rich.). 2. Acerosæ A. Br. (Coniferæ Juss., Gnetaceæ Blume). 2° division: Angiospermze Brongn. A. MONOCOTYLEDONES Juss. 1. Helobiæ Bartl. (Lemnaceæ Duby, Naiadacez A. Rich., Juncagi- naceæ L.-C. Rich., Alismaceæ R. Br., Hydrocharitaceæ Rich. ). 2. Spadicifloræ Bartl. (Araceæ Juss., Pandanaceæ Lindl., Cyclantha- ceæ Lindl., Palinze L.). 3. Glumaceæ Bartl. (Typhaceæ Juss. , Cyperacez Juss. , Gramina Juss. ). ^4. E iobl Mart. (Resti R. Br., Eriocaulaceæ L.-C. Rich., Xyridacez Kunth, Commenaceæ R. Br.). 5. Lilüfloræ A. Br. (Juncaceæ DC., Liliaceæ Lindl. accr., Amaryl- lidaceæ R. Br., Dioscoreaceæ R. Br., Taccaceæ A. Rich. , Iridaceæ Juss., Hæmodoraceæ R. Br., Pontederiaceæ A. Rich.). 6. Ananasin& Griseb. (Bromeliaceæ Lindl.). 7. Scitamineæ R. Br. (Musaceæ Ag., Cannaceæ R. Br., Zingibe- raceæ Endl.). 8. Gynandrz Endl. (Burmanniacez Blume, Orchidaceæ Juss.). B. DICOTYLEDONES Juss. a. Apetalæ Juss. em. 4. Hydrobryin A. Br. (Podostemaceæ Lindl.). 2. Piperine Brongn. (Piperaceæ L.-C. Rich., Saururaceæ L.-C. Rich., Chloranthacez R. Br.). T Polygoninæ Brongn. (Polygonaceæ Juss. ). ^. ? Plagiophyllæ A. Br. (Begoniaceæ R. Br.). 5. Asarinæ Brongn. (AristolochiaceæJuss, part. , Cytinaceæ Brongn. k P. Sympetalæ Lk. 1. Primulinæ A. Br. et Dæll (Lentibulariaceæ L.-C. Rich., Primu- laceæ Vent., Myrsinaceæ R. Br., Plumbaginaceæ Juss.). 72 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 2. Diospyrinæ Brongn. (Sapotacez Juss., Ebenaceæ Vent., Epacridæ R. Br.). - 3. Bicornes L. (?Empetracee Nutt., Ericaceæ Juss., Rhodoraceæ Klotzsch, Hypopityaceæ Klotzsch). lh. Ligustrinæ Bartl. (Oleacez Lindl., JasminaceæR. Br.). 5. Tubiflore Bartl. (Solanaceze Juss., Hydrophyllaceæ R. Br., Aspe- rifoliæ L., Polemoniaceæ Juss., Convolvulacez Juss. ). 6. Labiatifloræ Bartl. (Scrofulariaceæ R. Br. excl. Orobanchoideis, Bignoniaceæ R. Br., Acanthaceæ Juss., Selaginaceæ Juss. accr., Plantaginaceæ Juss. , Verbenaceæ Juss., Labiatæ Juss., Gesneraceæ Rich. accr.). 7. Contorte Endl. (Genti Juss., Log. R. Br., Apocy- naceæ R. Br., Asclepiadaceæ R. Br., Rubiaceæ Juss.). 8. Lonicerinæ Brongn. (Caprifoliaceæ Juss., Valerianaceæ DC., Dip- saceæ DC.). 9. Synandræ A. Br. (Gucurbitaceæ Juss., Campanulaceæ Juss., Lo- beliaceæ Juss., Goodeniaceæ R. Br., Stylidiaceæ R. Br., Calyce- raceæ R. Br., Compositæ Adans.). y. Eleutheropetalæ A. Br. et Doell. 1. Hydropeltidinæ Bartl. (Ceratophyllaceæ Gray, Nelumbiaceze Bartl., Cabombaceæ Rich., Nymphæaceæ Bartl.). 2. Polycarpicze Endl. (R laceæ Juss., Dilleni DC., Schi- zandraceæ Blume, Anonaceæ Juss., Magnoliaceæ Juss., Menisper- maceæ Juss., Berberidaceæ Juss. ). 3. Rhœadineæ Bartl. (Papaveraceæ Juss., Capparidaceæ Juss., Rese- daceæ DC., Cruciferæ Adans.). A. Parietales Endl. (Droseraceæ DC., Violaceæ DC., Frankeniaceæ St-Hil.). E 5. Passiflorinæ Brongn. (Loasaceæ Juss. , Turneraceæ DC. , Papayactæ Mart., Passifloraceæ Juss., Bixaceæ Kunth, Samydaceæ Geertn. ). 6. Guttiferæ Endl. (Salicacez Rich., Tamariscaceæ St-Hil., Reaumu- riacee Ehrenb., Cistaceæ Dunal, Hypericaceæ DC., Clusiacez Lindl., Marcgraviaceæ Juss.). 7. Lamprophyllæ Bartl. (Ternstræmiaceæ DC., Chlenacee Thouars, Dipterocarpe Blume). 8. Hesperides Endl. (Aurantiaceæ Correa, Meliaceæ Juss., Humi- riaceæ Mart., Erythroxylaceæ Kunth). 9. Frangulinæ Endl. (Rh Juss., Vitaceze Juss. , Celastraceæ R. Br. , Aquifoliacez DC. , Hippocr: Juss. , Pi R. Br.). 10. Æsculinæ Brongn. diteipidbinone Juss., Sapindaceæ Griseb., Tro- pæol Juss., Polygal Juss.). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 73 11. Terebinthinæ Bartl. (? Myricaceæ A. Rich., Juglandaceæ DC. , Te- rebinthaceæ DC., Rutaceæ Juss., Ochnaceæ DC. ). . Gruinales Bartl. (Balsami Rich., Li haceæ R. Br., Li- naceæ DC., Oxalidaceæ DC., Geraniaceæ DC. ) . Columnifere Bartl. (Sterculiaceæ Vent., Buettneriaceæ R. Br., Tiliaceæ Juss., Malvacez R. Br. ). 14. Urticinæ Bartl. (Urticaceæ Juss. em., Cannabaceæ Endl., Ulma- ceæ Mirb. ). 15. Tricoccæ L. (Euphorbiaceæ Juss. part, Phyllanthaceæ Garcke). 16. Caryophyllinæ Bartl. em. (Nyctaginaceæ Juss., Chenopodiaceæ Vent., Amarantaceæ Juss., Caryophyllaceæ Juss. , Phytolaccaceæ R. Br., Portulaceæ Juss., Aizoaceæ A. Br. [Ficoideæ Juss. ], Opun- tiaceæ Juss. ). 17. Saxifraginæ Brongn. accr. (Elatinaceæ Camb. , Crassulaceæ DC. , Fouquieraceæ DC., Francoaceæ Endl., Saxifrageæ Vent., Cuno- niaceæ Lindl., Philadelphaceæ Don, Grossulariaceæ DC. ). 18. Julifloræ Endl. em. (Betulaceæ A. Br., Fagaceæ A. Br., Bucklan- diaceæ Endl. [ Balsamifluæ Blume], H lid R. Br.). 19. Umbellifloræ Baril. (Cornaceæ DC., Umbelliferæ Juss., Araliaceæ Juss. em., Gunneraceæ Endl., Balanaphoraceæ L.-C. Rich. ). 20. Myrtifloræ Endl. em. (Halorrhagidaceæ R. Br., Onagraceæ Juss., Combretaceæ R. Br., Melastomacez Juss., Lythraceæ Juss., Myr- taceæ Juss.). - 21. Thymelæaceæ Endl. part. (Thymel Adans., Elæag R. Br. , Proteaceæ Juss. ). 22. Santalinæ Griseb. (Santalaceæ R. Br., Lorantl Don.) - 23. Rosifloræ Endl. (Cyclanthaceæ Lindl., Monimiaceæ Juss., Rosaceæ Juss. part., Spiræaceæ DC. , Pomariæ Lindl., Amygdaliceæ Juss., Chrysobalanaceæ R. Br. ). 2h. Leguminosæ Endl. (Mimosaceæ R. Br., Cæsalpiniaceæ R. Br., ' Papilionatæ L.). -- [c] = ce * M. Ascherson n'a pas adopté cette classification dans sa flore, mais bien celle de De Candolle, qui est la plus généralement usitée aujourd'hui. L'expo- sition de la méthode de M. Al. Braun est suivie de celle du système sexuel de Linné, d'aprés lequel y sont. rangés les genres décrits dans la flore; en les faisant précéder du numéro d'ordre qu'ils portent dans la flore, l'auteur fournit le moyen de les y retrouver aisément. Nous ne pouvons entrer dans les détails que contient l'ouvrage lui-même, qui est une flore très-complète, avec description (en allemand) des espèces et de leurs variétés. Mais nous tenons à signaler d'abord les changements que M. Ascherson a introduits dans l'orthographe généralement adoptée. ` 7h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Adonis, nom d'homme, prend le genre masculin. Corydallis, est ainsi écrit du mot zog»220is. (alouette huppée), qui se trouve dans Théophraste. Les genres Zeesdalea et Neslea (IN. panniculata) sont ainsi écrits en raison des personnes auxquelles ils sont dédiés : Robert Teesdale et de Nesle ; Melan- dryum prend un y comme dérivé de paz et de 35. Au masculin, l'auteur écrit toujours silvester, paluster, acer, etc. Notons encore Laserpicium, Tussilago Farfarus (d'après Pline), Artemisia Abrotonum, Cichorium Intu- bus, Andromeda poliifolia. Bidens est fait du genre masculin, conformément à l'étymologie latine. Zchinops devient Æchinopus, comme l'avait écrit Tour- nefort et d’après le terme éywérovs, appliqué à une plante par Athénée et par Plutarque. Citons aussi Chimophila, Sweertia, dédié à Emmanuel Sweert, Physalis Alkekingi, Atropa Belladonna. Le mot Borrago est écrit avec deux 7, comme dérivé de l'italien borragine, qui vient lui-même de Porra, bourre, à cause du duvet de la plante. M. Boreau, dans un travail que nous citions dernièrement (1), écrivait au contraire Borago. Elssholzia (Labiées) est ainsi écrit comme dédié à Jolumi-Sigisniund Elssholz; Baïlote, du grec Bahorh, est substitué à Ballota. Androsace et Hippophaë, sur l'autorité de Dioscoride, deviennent Androsaces, du genre neutre, et Zippophaés. Les Alisma parnassiifolia, A. ranunculoides et A. natans sont placés dans le genre Echinodorus. Gymnadenia conopsea devient G. conopea (voy. le Bull. t. X, p. 603). Corallorrhiza, de xopáħhtov et iC, est modifié en Coralliorrhiza. Cypripedium devient Cypripedilum, de Kózp«s et de zcv. Nous remarquons encore Allium Scordoprasum, An- thericus, Carex Goodenoughii, Dactylus pour Dactylon, Stupa pour Stipa (du grec orôr»), Æra pour Aira, Hordeum | Zeocrithum, Thyia pour Thuia, Aspl pour Aspleniu: Nous croyons aussi donner des renseignements utiles à ceux de nos con- frères qui ne possèdent pas lelivre de M. Ascherson en leur transcrivant ici les principaux changements introduits dans la nomenclature par ce botaniste. Dans sa flore, Le Nasturtium officinale R. Br. [1812] (Sisym- brium Nasturtinm aquaticum L., Cardamine fontana Lam. [1778]) devient......... .. N. fontanum (Lam.) Asch. Le Barbarea vulgaris R. Br. [1819] Cv Barbarea L., E. lyratum Gil. [4782])... + B. lyrata (Gil.) Asch. Le be dt fires R. Br. [1812] epe vet riii M TITOR 7024822. EN, 2328 : ill. $ Prin nt 2 Poir. (Lepidium squa- matum Forsk. [1775], C. Ruellii All. [1785]) S. squamatus (Forsk.) Asch. Le Raphanistrum arvense Wallr. (Raphanus sil- vester Lam. [1778], Rapistrum arvense All. g [1785))..-- oer rire zer esr Re silvestre (Lam. ) Ash, s (4) Voyez le Bulletin, t. X, p: 619. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. L'Helianthemum vulgare Gærtn. [1788] devient Le Saponaria Vaccaria L. (S. segetalis Necker 1768 EN purpurea Wimm. (Lychnis Viscaria L., L. viscosa Gil. [1782]) Le Silene inflata Sm. [1800] (Cucubalus Behen L., C. venosus Gil. [1782], C. inflatus Salis. ft 796]) Le Melandryum pratense Ræbhl. À Lychnis diæca L., L. alba Mill. [176 Le Melandryum silvestre Roehl. P 796] ee dicca L. var. rubra Weigel i 69]. Le Spergula Morisonii Bor. [1847 Le Spergularia rubra Presi ( Madii rubra æ campestris Le Cerastium triviale Link [1821 Le Radiola linoides Roth [1788] (Linum Radiola L., L. multiflorum Lam. [1778]) L'Onobrychis sativa Lam. [1778]. . Le Potentilla tormentilla Schr. [4 789]. f á Le Potentilla Fragariastrum Ehrh. (Fragaria ste- À on EE e o car a a Le Sedum boloniense Lois. [1810 Le Falcaria Rivini Host [1827] (Sium Falcaria » Drepanophyllum sioides Wib. [1799]). L'OEnanthe Phellandrium Lam. (Phellandrium aquaticum L. Le Fœniculum officinale All. [479 Le Levisticum officinale Koch Ton paluda- PO Di) R TEO iE DEI Le Succisa pratensis Mænch [1794] (Scabiosa succisa L., Sc. præmorsa Gil. [usu ARN Le Pulicaria vulgaris Gærtn. [17 : Le Taraxacum Dens leonis Desf. pr rep gare Lam. [1778], T. officinale Web. [1786]) Le Crepis succisæfolia Tausch (Hieracium molle Jacq. [1774], H. succisæfolium AN. [4785]) Le Scrofularia Ehrharti Stevens [1840 MAR Galii Duby [1828-30] (0. eu V'Elssholia. kata Willd. [4790] (Mentha Pa- trinii Lepechin 789) Le Paire arenaria 5. K. [1802] anllan. ramosum Gil. [1784 L'Ulmus effusa Willd "kh wi Le Castanea vulgaris Lam. L'Ophrys arachnites ma fuciflora Crantz [1769])............... Br pe Gmelini Rich. [1817 (Satyrium | b. fi. [1784]. .......- corium A, Serapis Xiphophyllam 75 H. Chamæcistus Mill. [4768]. Vaccaria segetalis (Necker) Gke. V. viscosa (Gil.) Asch. S. venosa (Gil.) Asch. M. album (Mill.) Gke. M. rubrum (Weig.) Gke. Sp. vernalis Willd. [1787]. Sp. campestris (L.) Asch. C. cespitosum (Gil.) [1782]. R. multiflora (Lam.) Asch. O. viciefolia Scop. [1772]. P. silvestris Neck. [1768]. ~ P. sterilis (L.) Gke. S. mite Gil. [1782]. F. sioides (Wib.) Asch. OE. aquatica (L.) Lam. F. capillaceum Gil. [1782]. . L. paludapifolium I Asch. a premorsa (Gil.) Asch. P. prostrata (Gil.) [1781]. T. vulgare (Lam.) Schrank. C. mollis (Jacq.) Asch. S. alata Gil. [1781]. 0. caryophyllacea Sm. [1798]. Ph. purpurea (Jacq.) Asch. E. Patrini (Lep.) Asch. L. uniftora (L.) Asch. P. ramosa (Gil.) Asch. E pedunculata Fougeroux [1784]. C. vulgaris Mill. [1768]. O. fuciflora (Crantz) Rchb. Epipogon aphyllus (Schmidt) Sw. C. Xiphophyllum (L. f.) Rchb, f. 76 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'Asparagus officinalis L. var. ^ altilis devient.. A. altilis (L.) Asch. Le Carex præcox Jacq. [1778] non Schreb.... C. verna Mill. [1785]. Le Carex glauca Scop. (1772]....:....,.... C. flacca Schreb. [4771]. Le Carex paludosa Good. [1794].. -. C. spadicea Roth em. [1793]. Le Cynodon Dactylon Pers. [1805 Dactylus officinalis Vill. [4787]. Le Corynephorus canescens Beauv. [1812]. . Weingærtneria canescens Bernh. Le Danthonia decumbens DC. [1805]... ...... Sieglingia decumbens Bernh. [1800]. Le Scolopendrium officinarum Sw. [1806].... S. vulgare Symons [1798]. Le Polypodium caleareum Sm. [1804] (P. Ro- bertianum Hoffm. [1795]).............. Phegopteris Robertiana (Hoffm.) A. } Br. ined. Le Polypodium Oreopteris Ehrh. (P. montanum TOI FL IDE} o. o rer rro re NV: Aspidium montanum | (Vogl.) Asch. non Sw. M. Ascherson a suivi pour la notation des hybrides une méthode employée déjà par quelques botanistes. Il réunit les deux noms spécifiques des espèces . parentes par le signe X : par exemple, Salix amygdalina X viminalis, S. ci- nerea X purpurea. Comme la plupart des floristes, l'auteur s'est arrêté après les Cryptogames vasculaires. Son livre est terminé par des additions; un index des noms latins, une table des noms allemands et une table des noms slaves. Junci et Luzule generum speci per Hungaria observaiæ a beato Heuffelio D'* inmatsæ ; manuscrip- tum post mortem auctoris publicatum ab Augusto Kanitz ( Extrait du Linnæa, 1863, pp. 189-200) ; tirage à parten brochure in-8° de 12 pages. . Les espèces mentionnées dans ce manuscrit de Heuffel sont décrites au moyen d'une diagnose latine ; l'histoire, les synonymes, les localités en sont indiqués avec soin. Ce sont les Juncus conglomeratus L., J. effusus L., J. diffusus Hoppe, J. glaucus Ehrh. , J. paniculatus Hoppe, J. filiformis L., J. maritimus Lam. , J. acutus L., J. Jacquini L., J. acutiflorus Ebrh., J. Rochelianus Ræm. et Schult., J. lamprocarpus Ehrh., J. obtusiflorus Ehrh., J. supinus Meench , J. squarrosus L., J. compressus Jacq. (J. bul- bosus L.), J. Gerardi Lois., J. bufonius L., J. Tenageia Ehrh., J. trifidus L., J. triglumis L.; Luzula pilosa Willd., L. Forsteri Desv., L. masima Desv., L. glabrata Hoppe, L. spadicea Desv., L. albida Desv., L. nivea Desv., L. campestris DC., L. erecta Desv. (L. multiflora Lej.), L. nigri- cans Desv. (L. sudetica DC.), et L. spicata Desv. Animadversiones in Hu Bi i ; scripsit F.-A.-G. Miquel (Annales Musei botanici lugduno-batavi, t. I, fasc. VIL, pp. 197-202, avec une planche). Ces notes concernent les espèces du genre 7ecoma mentionnées par Blume dans le Aumphia ; on y que une description. nouvelle, accompagnée d'une trés-belle planche, du Tecoma ceramensis Teysm. et Binnend. M. Mi- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 77 quel établit le genre nouveau Laryngopyxis pour des espèces que Blume placait dans le genre Spathodea. Voici la diagnose du nouveau genre : Calyx oblongus bilabiato-subspathaceus deciduus, aut brevi campanulatus persistens. Corolla infundibuliformi-campanulata, tubo brevi, limbo subbila- biato 5-lobo. Stamina 4 fertilia, inclusa, antherarum loculis discretis pendu- lis, quintum sterile filiforme parvum. Ovarium basi annulo hypogyno cinctum, obtuse tetragonum; biloculare, septo crasso utrinqueovuliferum, stylo filiformi, stigmate bilamellato. Capsula linearis teretiuscula, loculicide bivalvis, valvis chartaceis, septo suberoso cylindracco leviter foveato. Semina utrinque uni- seriata, septum amplectentia, compressa, corpore convexo-concavo, testa tenuiter cartilaginea utrinque in alam membraceanam expansa. Cotyledones planæ emarginatæ. , M. Miquel s'occupe encore de quelques espèces des genres Stereosper- mum, Spathodea, Nyctocalos, Millingtonia et. Si Il décrit une espèce nouvelle du premier : le Stereospermum senegalense Miq. Note sur le Cereus Bertini F. Cels; par M. Cels (Journal de la Société imp. et centr. d'horticulture, 1864, pp. 36-38). Cette espèce intéressante a été trouvée sur la côte de la Patagonie , vers 45^ de latitude sud, par le capitaine Eug. Cels ; mais c'est à M. Bertin que revient le mérite de l'avoir introduite en Europe. Ce Cereus se distingue de toutes les autres espèces du genre par la disposition de ses aiguill au nombre de vingt environ, dont les quatre intérieurs fortement oncinés, disposés en croix, l'inférieur atteignant 3 centimètres environ, les trois autres 2 1/2, d'un blanc soyeux à la base, d'un brun d'écaille au sommet; les extérieurs rayon- nants, tous d'un blanc soyeux, longs de 1/2 à 1 centimétre. L'auteur place cette plante dansla tribu des Æchinocerei, et dans la section des Molles entre les Diffusi, tels que les C. Ehrenbergit et C. cinerascens, et les radiantes, tels que le C. pectiniferus, en formant pour elle la nouvelle division des Uncinati. Note sur le Passiflora cerulea; par M. Alph. Lavallée (Extrait de L' Horticulteur français, janvier 1864) ; tirage à part en brochure in-8^ de 8 pages. L'auteur fait connaitre d'abord l'introduction de ce Passiflora en Europe et l'ancienneté de sa culture, ainsi que la légende qui a fait regarder cette Plante comme merveilleuse. Il passe ensuite à l'étude des caractères bota- niques et des variétés de cette plante, qui sont pour la plupart délicates et stériles, tandis que l’espèce-type est fertile et beaucoup plus rustique. M. La- vallée l'a cultivée depuis cinq ans en pleine terre sans aucun abri, mais, il est vrai, palissée le long d'un mur exposé au midi. Aucune gelée printanière ne 78 : SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ‘lui cause de dommage sous notre climat, et même, à l'automne, 4 degrés de froid n'en ont pas arrété la végétation. Aussi, à l'automne, M. Verlot a-t-il pu en cueillir des fruits parfaitement intacts. M. Lavallée signale en note une espèce de Passiflora, qu'il ne croit pas connue spécifiquement. Elle croit au nord du golfe du Mexique, dans les états de l'Arkansas, du Missouri et de la Louisiane ; les fruits en sont comestibles, et elle se rapproche beaucoup du Passiflora caerulea par son facies et par ses feuilles, bien que celles-ci soient plus petites, irréguliérement dentées, et souvent glanduleuses; mais les fruits sont plus gros et restent verts à la maturité. La pulpe en est jaunátre, trés- sapide, et recherchée par les créoles. Sur les ovules des Beaufortia; par M. H. Baillon ( Adansonia, t. HI, pp. 265-266). Le Beaufortia est une Myrtacée dont les loges ovariennes sont décrites comme uni-ovulées, bien qu'elles contiennent en général trois ovules, dont les deux supérieurs s'atrophient; elle sert donc d'intermédiaire entre les vraies Myrtacées uni-ovulées et les pluri-ovulées. M. Baillon a remarqué dans chaque loge deux saillies latérales et verticales, d'origine placentaire, dévelop- pées entre les ovules et les cloisons, qui, plus tard, s'allongent par le haut, et forment autour des deux ovules stériles un petit capuchon qui les cache en grande partie. Observations sur les affinités du genre Zarbeuia; ; par M. H. Baillon (Adansonia, t. IH, pp. 312-317). M. Baillon décrit plus complétement qu'on ne l'avait fait encore le genre Barbeuia, créé par Du Petit-Thouars dans ses Genera nova madagasca- riensia, et laissé depuis dans les /ncertæ sedis. Du Petit-Thouars lui attri- buait de l'affinité avec les Bixacées. D'après M. Baillon, ce genre possède deux loges dans chacune desquelles se trouve un ovale dressé, aplati et campylo- trope, dirigé de telle façon qu’une de ses faces est appliquée contre la cloison ovarienne, ses extrémités chalazique et micropylaire se trouvant à droite et à gauche de son point d'insertion. La placentation est telle qu’elle serait si l'ovaire ne contenait qu'une loge, avec une paroi formée de deux feuilles car- pellaires. Un placenta basilaire fort peu saillant porte, à cóté l'un de l'autre, deux ovules dressés parallèlement et répondant chacun à l'aisselle des deux feuilles ovarienues qui constituent le gynécée. Or, celles-ci, avant de se recourber pour constituer les styles, envoient du sommet de la voüte ova- rienne une lame saillante en forme de clef pendante, qui va constituer la cloison. M. Baillon rapproche le Zarbeuia des Phytolaccées, à cause de ses ovules courbés et de sa placentation. Cette plante noircit sur le sec comme l'Ercilla, et ressemble par l'organisation de ses fleurs aux Limeum. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 79 Abhandlungen aus dem Gebiete der Mykologie (Disser- tations du ressort de la mycologie); par M. H.-F. Bonorden (in-8° de 168 pages, avec deux planches lithographiées). Halle, 1864. Ce travail renferme. cinq parties distinctes. Dans la premiere, l'auteur s'occupe de la culture des Champignons, dont il observe le développement aprés en avoir semé les spores. Il a surtout. examiné les Champignons qui croissent spontanément sur diverses qualités de pain : le pain blanc, le pain de farine mélangé de son et le pain de seigle pur. La deuxième partie est intitulée : Des Sclerotium et de leur développement. Va troisième traite des progrès accomplis jusqu'à présent dans la classification mycologique. L'auteur y analyse longuement les opinions de M. Tulasne sur le polymorphisme des Champignons, et passe en revue les systèmes proposés par M. Bail, en 1858, par M. Berkeley, en 1860, dans ses Outlines of a british fungology, et par M. De Bary, en 1862 (Zot. Zeit. 1862, p. 280). La quatriéme partie est inti- tulée : Revue systématique des genres de Champignons aujourd'hui connus ; l'auteur les distribue en ordres et en familles, de la maniere suivante : 1*' ordre. — CONIOMYCETES : fam. Protomycetes, Caomacei, Phragmi- diacei, Cystopodei, Æ cidiacei. à 2* ordre. — HYPHOMYCETES : fam. Torulacei, Æmosporiacei, Psiloniacei, Pleurosporiacer, Dendrini, Polyactidei, Basidiophori. ` 3° ordre. — MUCORINI : fam. Mueores, Pilobolidei, Crateromycetes. 4° ordre. — MYCELINI : fam. Tub larini, Stilbini, Hy larii, Isa- riei, Trichodermacei. 5° ordre. — TREMELLINI : fam. My i, Hy phori. 6° ordre. — HYMENOMYCETES : fam. Auricularini , Cyphellacei, Clava- viacei, Hydnei, Polyporei, Agaricini. 7° ordre. — DISCOMYCETES : fam. Agyriacei, Patellariacei, Cenangiacer, Whizinacei, Pezizei, Geoglossei, Helvellacei. 8° ordre. — MYXOMYCETES: fam. Liceacei, Physarei, Stemonitidei, Tri- chiacei, Æthalini. 9° ordre. — GASrEROMYCETES : fam. Carpoboli, Nidulariacei, Pisocar- piacei, Hymenogasterei, Sclerodermacei, Lycoperdacei, | Podaxinei, Geastridei, Phalloidei, Clathracei, Lysurei. ; 10° ordre. — CRYPTOMYCETES : fam. Nemasporei, Psecadiei. 11* ordre. — SPHERONEMEI : Asterinei, Thyreomycetes, Excipulini, Lep- fosporiet, Podosporiacei, Sporocadei, Cryptotrichei, Sympyridei. 12° ordre. — PYRENOMYCETES s. SPHÆRIACEI : fam. Cryptotheciei, Ery- siphei, Hysteriacei, Perisporiacei, Byssisedei, Synsphriacei, Sac- cotheciei, Configurati, Pustularii, Stromatici, T] hamnomycetes, Tube- racei. H: DE 80 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. - ‘La cinquième partie, intitulée: Apport spécial au perfectionnement de la mycologie, est une description d'espèces nouvelles, accompagné der q intéressantes sur des espèces déjà connues, et dressée suivant l'ordre que nous venons de reproduire. Flora europea Algarum aquæ dulcis et submarine; auctore L. Rabenhorst. Sectio 1*, Algas diatomaceas complectens. In-8? de 359 pages. Leipzig, chez Ed. Kummer, 1865. Cet ouvrage, que nous avous annoncé dans notre dernier numéro, est concu de maniere à rendre un véritable service à la science. Les principaux genres des Diatomées y sont d'abord énumérés dans un ordre méthodique, et chacun d'eux, accompagné de sa diagnose latine, est représenté par une gravure sur bois intercalée dans le texte. Ensuite commence la flore pro- prement dite, qui est une suite de descriptions classées, réduites à une diagnose, et accompagnées d'une synonymie très-soignée et de l'indication des localités. Le livre se termine par une table alphabétique des genres et des espèces. Une pr le botani aux environs de Benfeld (Bas-Rhin), faite le 20 août 1863; par M. D.-A. Godron (Extrait des Mémoires de l’ Académie de Stanislas, 1863); tirage à part en brochure in-8° de 12 pages. Nancy, 1864. Il se rencontre dans les prairies de Benfeld des plantes calcicoles dont la présence surprend le botaniste. Ces prairies reposent sur les alluvions mo- dernes du Rhin. Cependant les propriétés physiques du sol de ces prés humides, où croissent le Parnassia, l Hydrocotyle, le Triglochin, et une foule de Joncées et de Cypéracées, différent beaucoup de celles du sol jurassique. M. Nicklès a bien voulu, à la demande de M. Godron, faire des analyses de diverses couches du sous-sol des prairies; il y a trouvé tantôt 17, tantôt 25 pour 400 de carbonate de chaux, selon la profondeur de la couche. Aussi l'auteur pense-t-il que, dans les prairies de Benfeld, la présence des plantes calcicoles est due à l'influence de l'élément calcaire et, par conséquent, aux propriétés chimiques du sol végétal. Les plantes silicicoles sont très-peu nom- breuses à Benfeld, malgré la présence d'une grande quantité de silice daus le sous-sol; M. Godron pense que c'est la chaux qui détermine leur exclusion. Recherches sur l'absorption de la potasse par les plantes; par M. P. Dehérain (Annales des sciences naturelles, 4° série, t. XX, pp. 211-227, 1863). Ces recherches ont été entreprises d'abord pour savoir comment agit sur la végétation le plâtre introduit dans la terre arable. L'auteur a d'abord reconnu que cette introduction ne favorise pas la nitrification, non plus que la forma- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. S1 tion de P iaque. En i ensuite la composition des cendres des Légumineuses plátrées, il fut surpris de voir la quantité notable de potasse qui s'y trouvait. Il a alors recherché comparativement combien de cette sub- stance l'eau pouvait enlever à une terre plátrée et à une terre normale. i] a reconnu avec une très-grande netteté que le plátrage augmente la solubilité de la potasse. De cette notion découle l'explication très-naturelle d'un grand nombre de pratiques agricoles. Schwertz avait vu le plâtre impuissant à favo- riser la végétation du Trèfle sur certains sols rebelles à cette culture ; cet auteur ajoute que l'on triomphe alors souvent des résistances de la terre en l'amendant avec des cendres. ; Comme le bicarbonate de potasse est trés-soluble dans la terre arable, M. Dehérain a recherché si le plâtre n'agit pas en créant du bicarbonate de potasse au contact du carbonate de la méme base et, des matières organi- ques oxydées ; on sait que M. Kuhlmann avait déjà rattaché l'action du plâtre à des phénomènes d'oxydation. L'auteur n'a trouvé qu'une légère diminution de carbone dans les terres plâtrées. D'ailleurs, la potasse retenue dans la terre devient soluble presque au moment où le plâtre est introduit, ce qui ne per- met pas de croire à une combustion lente par laquelle serait produit l'acide carbonique. Alors l'auteur a. pensé que le sulfate de chaux introduit doit changer les sels de potasse en sulfates ; l'expérience n'a pas encore prononcé sur cette hypothèse. Du Noyer et de ses produits dans les cantons de Tullins et de Vinay (Isère); par M. J.-B. Verlot (Extrait du journal agricole et horticole Ze Sud-Est, février 1864); tirage à part en brochure in-8° de 7 pages. La récolte du Noyer dans ces cantons est la source d'un produit important. Il n'est pas rare d'y voir vendre, dans une propriété de 7 ou 8 hectares, pour 2000 et méme pour 3000 francs de noix paran. Ces noix sont eu grande partie exportées et vendues comme noix de dessert, en raison de leur belle et bonne qualité; une partie aussi assez notable sert à faire de l'huile. Les varié- tés de Noyer qui donnent de si beaux résultats sont au nombre de dix, dont six principales, de meilleur rapport et plus généralement cultivées. On n'en trouve ni le nom, ni la description dans aucun des auteurs qui ont écrit jus- qu'à présent sur les Noyers. On les nomme : 1* Mayette longue ou rouge (ou Simplement Mayette) ; 2 Mayette blanche (variétés obtenues, selon la tradi- lion, par un. nommé Mayet, cultivateur du pays, il y a plus de cent quatre- vingts ans); 3° Noyer-Gautheron (du nom d'un propriétaire de Tullins, mort il y a un certain nombre d'années) ; 4° Chaberte (variété cultivée surtout pour son huile); 5° Franquette (obtenue par un nommé Nicoud Franquet); 6° Pa- risienne (obtenue par un nommé Croizat-Paris); 7° /a Ronde (ou Lombarde); 8° Marcelline; 9° Noix de Vourey ; 40° Bouchesse (ou Bouchette); variété à T XL (REVUE) 6 82 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. fruits polymorphes, qui se reproduit d'elle-même et, pour cette raison , varie davantage, tandis que les autres types sont toujours maintenus par la greffe. Dans les cantons cités plus haut , les Noyers greffés fleurissent toujours plus tard que les arbres francs de pied appartenant aux mêmes variétés, et, pour cette raison, ils sont soustraits à l'influence des gelées blanches, ce qui les ` rend plus productifs. Le Brome de Schrader (Bromus Schraderi Kunth, Ceratochloa pendula Schrad. ); par M. Alph. Lavallée (Mémoire lu à la Société impériale et centrale d'agriculture de France, dans sa séance du 3 février 1864). In-8° de 32 pages. Paris, chez J. Rothschild, 1864. M. Lavallée examine successivement les qualités de ce Bromus comme fourrage, qui porte des épis presque mûrs lorsqu'il est encore parfaitement vert ; le rendement en vert, en foin, en grain et en paille de cette Graminée ; sa valeur nutritive, sa constitution chimique et les effets avantageux qu'elle présente sur la production du Jait. Il détermine ensuite quelles sont les con- ditions de culture de cette plante, combien il en faut de semence à T'hectare, quel terrain, quels soins, quelle place dans l'assolement elle réclame. Il ter- mine par historique et la description de ce Bromus, qui paraît destiné à jouer un rôle important dans la culture, si l'on en juge par la vogue où ila été mis cette année chez nos principaux agriculteurs. Le Fraisier;sa botanique, son histoire, sa culture; par M. le comte Léonce de Lambertye. In-8? de 392 pages. Paris, chez Auguste Goin, 186A. L'ouvrage que nous annoncons ici, des plus importants au point de vue horticole, a été l'objet d'une récompense-extrémement flatteuse de la part de la Société d'horticulture. Au point de vue botanique, il offre moins d'intérêt, car la majeure partie des détails qui y prennent place à ce point de vue y ont . été empruntés aux beaux travaux de M. J. Gay et de M™° Élisa de Vilmorin: L'ouvrage de M. de Lambertye est divisé en trois livres : le premier com prebd la description botanique des Fraisiers; l'auteur y adopte la clas- sification adoptée par M. Gay dans le travail publié par notre vénéré confrère dans les Annales des scientes naturelles, en 4808. Seule- ment le Fragaria Hagenbachiana ou Fraisier de Bargemon a été supprimé, M. Gay ayant reconnu plus tard que cette forme est trés-probablement une bybride des F. vesca et F. collina. Il reste huit espèces botaniques, les Fra- garia vesca L., elatior Ehrh., collina Ehrh., chiloensis Duchesne, virgi- niana: Mill., Grayana Élisa Vilm., Daltoniana J. Gay, et milgherrensts Schlecht. Après avoir décrit ces huit espèces, M. de Lambertye rattache à chacune d'elles les variétés auxquelles elle a donné naissance, variétés qu^ pour deux d'entre elles surtout , sont devenues ensuite la source féconde de REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 83 Sous-variétés et de formes horticoles en nombre excessivement considérable. L'auteur expose ensuite, aprés M. J. Gay, la distribution géographique des espéces de Fraisiers à la surface du globe; puis donne la description de qua- rante variétés propres à la culture, description qui occupe environ soixante pages du livre. Le deuxième livre renferme l’histoire de la culture du Fraisier, que l’auteur divise en trois périodes qui s'étendent : la première, de la fin du Xvi* siècle jusqu'à l'Histoire naturelle des Fraisiers de Duchesne (1766); la deuxiéme, depuis Duchesne jusqu'à la deuxième édition de 1a Pomone francaise, par le comte Lelieur, en 1847; la troisième, depuis cette époque jusqu'aux derniéres notes publiées sur le Fraisier dans les divers journaux d'horticulture. Le troisième livre est consacré àl'étude de la culture des diverses variétés de Fraisier. Note on Cassia moschata H. B. K. (Note sur le Cassia moschata H. B. K.); par M. D. Hanbury. (Pharmaceutical Journal and transac- tions, 4865, pp. 348-351, avec une planche). z Le Cassia moschata H. B. K. est une espèce appartenant au groupe du Cassia Fistula, et dont la pulpe présente une légere odeur de masc, Décrite dans les Nova genera par les anteurs qui n'en connaissaient que le fruit, elle n'était représentée dans les herbiers d'Europe que par des feuilles. En 1862, feu M. Sutton Hayes envoya de Panama les fruits d'une espèce de Cassia nommés dans le pays Canafistola de purgar, avec d'excellents échantillons fleuris de la méme plante, que M. Hanbury reconnut pour étre le Cassia moschata, rapporté aussi par M. Triana de la Nouvelle-Grenade, et compris dans les collections de M. Spruce. L'auteur trace une longue description latine de la plante, publiée déjà par lui dans les Proceedings de la Société Linnéenne. Les fruits de ce Cassia sont évidemment identiques avec la petite Casse d'Amérique des pharmaciens français, qui est apportée de la Nouvelle- Grenade, En effet, d'aprés M. Triana, les gousses du Cassia moschata sont employées dans le pays au lieu et place de celles du C. Fistula ; leur pulpe ayant une certaine âcreté, cette substitution n'est point agréable au goüt. Botanik der Gegenwart und Vorzeit in culturhistoris- cher Entwickelung; ein Beitrag zur Geschichte der abendlændischen Volker (La botanique du présent et du Passé, etc. ; contribution à l'histoire: des peuples occidentaux); par M. Karl Jessen. Un volume in-8° de xx11 et 495 pages. Leipzig, chez Brockhaus, 4864. Ce livre est une histoire générale et abrégée de la botanique. Les premiers chapitres sont relatifs aux notions que possédaient sur les végétaux les peuples anciens : Hindous, Égyptiens et Babyloniens ; Grecs (Hésiode, Homère, Hip- pocrate, Empédocle, Platon, Aristote, etc.) ; Romains (Caton, Varren, Cola- 8^ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. melle, Virgile, Vitruve, Galien, etc.). Aux premiers siécles du christianisme appartiennent, en Orient, l'Histoire de la nature de saint Basile, et les naturalistes byzantins; en Occident, les œuvres de Fortunat, évêque de Poitiers, où se trouve un poëme intitulé : De horto Ultrogothonis regine, dans lequel il vante les fleurs, les treilles et les Pommiers que le roi Childe- bert soignait de sa propre main; en Occident encore, les É tymologies d'Isi- dore, évêque de Séville, dans lesquelles se trouvent celles des termes Vitis, Labrusca, Intubus, Cepa, Ascalonia, Allium, Ulpicum et Phaselos. Un cha- pitre spécial est consacré aux Arabes, envisagés comme. agriculteurs, comme géographes, comme médecins et comme philosophes. Nous passons ensuite avec l'auteur à l'époque de Charlemagne, dans un capitulaire duquel (De vi/lis et cortis imperialibus) se trouve l'énumération des espèces de végétaux cultivées alors dans les propriétés impériales. Le chapitre suivant contient des détails intéressants sur l'école de Salerne et sur d'autres écoles du moyen âge, et sur les disputes scolastiques. i/auteur examine ensuite le développement des connaissances relatives à l'histoire naturelle dans les œuvres d’Albert le Grand, de Vincent de Beauvais, de Thomas de. Catimpré, de Conrad de Megenberg (voy. le Bull. t. IX, p. 253), etc.; les voyages de Marco Polo et les essais des médecins de la métne époque. Dans la suite de son ouvrage, M. Jessen, restreignant son cadre, s'attache plus spécialement aux travaux d'un intérêt botanique, et examine les titres de Matthiole en Halie, de Tragus, de Léonard Fuchs, de Conrad Gesner, de Tabernzemontanus et des Bauhin en Allemagne, de Dodoëns, de Lobel et de Ch. de l'Écluse dans les Pays-Bas, de Ruellius et de Daléchamp en France, etc.; il s'occupe des voyages de Belon, de Rauwolf, de Prosper Alpin, de Léon l'Africain, et de la fondation de quel- ques jardins botaniques. Le chapitre douzième traite des commencements de la méthode naturelle ; il s'arréte à Césalpin. Le chapitre treizième est intitulé: Réforme des sciences naturelles ; l'auteur y signale l'influence générale de Bacon et de Descartes, et l'influence spéciale exercée sur les progrès de la botanique par Joachim Junge. Vient dans le chapitre quatorzième l'examen des découvertes faites dans le xvie siècle par Thomas Brown, sur Ja phyllotaxie ; par Malpighi, Grew, Leuwenhoek, sur l'anatomie de texture des plantes; par Dodart, Camerarius, Petiver, sur d'autres sujets. Le chapitre quinzième traite des progrès accomplis jusqu'au xvIn* siècle en horti- culture et en agriculture. Dans le suivant, l’auteur reprend l'histoire de la classification depuis Junge jusqu'à Linné (Morison, Ray, Rivin, Tournefort, Magno!) ; il s'occupe des voyages de Pison, de Plumier, de Sloane, de Tour- nefort ; des diverses flores et monographies publiées à cette époque. Le cha- pitre dix-septième contient l'histoire du système sexuel, les travaux des élèves de Linné et la fondation de la méthode par les Jussieu. Dans le suivant, M. Jessen trace les résultats obtenus en botanique par les découvertes du xvi siècle dans l'anatomie, la physiologie, la morphologie et la géo- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 85 graphie des plantes. Le chapitre dix-neuviéme traite des connaissances popu- laires que l’on possédait dans le siècle dernier sur la botanique, éparses dans les ouvrages de Rousseau, de Delille et d'autres auteurs ; il étudie aussi les découvertes récentes dues aux voyages accomplis en Australie et dans le nord de l'Amérique; vient ensuite sinon l'analyse, du moins l'indication d'un très-grand nombre de travaux tous très-connus de nos lecteurs, auxquels sont dus les progrès que la science a faits dans ces cinquante dernières années. Le chapitre vingtième et dernier est principalement relatif à ce sujet : physiologie, morphologie, anatomie, philosophie naturelle, méthode, études spéciales sur la fécondation, sur la genèse cellulaire, nouvelles recherches sur la chimie et la physique végétales, l'auteur y passe successivement en revue toutes les branches dans lesquelles l'esprit humain a étendu récemment les ramifications de la botanique ; le dernier nom cité par l'auteur est celui de M. Darwin, dont les ingénieuses théories sollicitent encore aujourd'hui l'attention du monde savant. Grundzucge zur Phytostatik der Pfalz (Esquisse de la phytostatique du Palatinat); par M. F.-W. Schultz (Extrait des xx* et Xx1° années du Pollichia) ; tirage à part en brochure in-8° de 223 pages. Wissembourg, chez l'auteur, 1863. La Flore du Palatinat de M. F. Schultz est de 4845 ; depuis, l'auteur a continué ses explorations, et il donne aujourd'hui un travail destiné à montrer dans les plus grands détails, et pour chaque espèce de cette flore, les relations des plantes avec le sol qui les porte. La région du Palatinat comprend quatre formations géologiques principales : la vallée du Rhin, avec ses alluvions, son diluvium et ses couches tertiaires; le grés vosgien, formant presque toute la créte au bas de laquelle coule cette vallée, et dans les accidents duquel se trouvent cà et là du grès rouge, du mélaphyre, des ardoises du terrain de transition et méme du granite, du basalte et du porphyre sur des points isolés; le trias, composé de grès bigarré et de muschelkalk, remplissant tout le bassin qui s'étend de Bitche à Sarreguemines, où il est généralement recou- vert par le læss, et apparaissant encore dans la vallée du Rhin, soit à l'état de Muschelkalk, soit à l'état de marnes irisées ; enfin, le terrain carbonifère étendu de Saarbrueck au mont Tonnerre. La hauteur absolue du sol au-dessus de la mer n'a que peu d'influence sur les variations du tapis végétal dans le Palatinat, mais seulement sur l'époque de la floraison. Les montagnes les plus élevées sont couvertes de bois, et c’est sur leurs cimes que se trouvent les plus beaux arbres du pays. Les plantes des montagnes élevées se trouvent aussi bien sur les. berges marécageuses du Rhin que sur les rochers arides de la allée de là Nahe. Quantaux formations géologiques, on constate, en parcourant les nombreuses indications données par M. Schultz, que les plantes y sont, en général, fort indifférentes , non-seulement les plantes Il Il 4 86 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. il suffit d'un peu de terre végétale pour se développer, mais méme des plantes vivaces qui s'enfoncent plus ou moins profondément dans le sol. Quelques- unes de celles-ci sont méme, d’après les indications données par- l'auteur, indifférentes à la nature minéralogique du sol. Ainsi le Geranium sangui- neum, commun sur les terrains tertiaires de Durkheim à: Bingen, s'est rencontré aussi sur le diluvium et les alluvions à Wissembourg, à Spire, à Mayence et sur les collines de porphyre et de grès rouge de la vallée de la Nahe etdu mont Tonnerre, et sur le grès vosgien comme sur le muschelkalk ; le Ber- beris vulgaris, sur le terrain carbonifère, le porphyre, le calcaire tertiaire et le diluvium rhénan ; I Helleborus fœtidus, sur le calcaire tertiaire, sur les schistes carbonifères, le grès rouge, le mélaphyre et le porphyre. Cependant il reste toujours quelques cas nets, comme ceux du Polygala calcarea, qui ne croit que sur le muschelkalk, du Digitalis purpurea, qui ne se rencontre que sur le calcaire, et du Pteris aguilina, qui n'est indiqué que sur les sols siliceux. Nous devons faire remarquer que l'ouvrage de M. Schultz comprend — famille des Mousses, dont il reléve avec soin toutes les stations J Des additions à ce travail viennent d'étre publiées par l'auteur. Elles conti la table alphabétique des espèces qui y sont mentionnées. Mittheilungen ueber die periodische Entwickeluns der Pflanzen im freien Lande des Kaiserlichen bota- mischen Gartens zu St-Petersburg (Recherches sur l'époque de développement des plantes dans les terrains libres du jardin botanique impérial de Saint-Pétershourg); par M. Ferdinand de Herder (Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, 1863, n° 1, pp. 1- / 196; n° 2, pp. 193-388). ` Ce travail, qui échappe complétement à l'analyse, est l'indication des épo- ques auxquelles ont fleuri, à Saint-Pétersbourg et dans les environs de cette ville, pendant les années 1857, 1858, 1859, 1860 et 4861, un grand nombre de plantes dont la plupart y croissent spontanément. L'auteur a accompagné ces indications, données par mois et par jour, de l'indication des es moyennes correspondant aux principales époques de l'année, et t souvent à différentes heures d'une même journée pour les mois les plus chauds. Sopra tre Licheni della Nova Zelanda (Sur trois Lichens de la Nouvelle-Zélande); par M. A.-B. Massalongo (Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, 1863, n° 4, pp. 154-168, avec trois planches). ; Ces Lichens sont les Myxodictyon re Mass. (Lecanora chryso- sticta Tayl. , Parmelia cerina Mont.), Hæmat ingtonii Mass. n. Sp- (Parmelia punicea Curch., Babingt. non Ach. nec Fée), et Leucodecton Colensoi Mass. n. sp. (Stimatidium crassum: Babingt. non Duby). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 87 a " Conspectus criticus Piat um æa; par M. P.-A.-C. Heiberg. In-8° de 135 pages, avec six planches lithographiées Copenhague, chez W. Prior. Paris, chez J. Rothschild, 1863. L'auteur commence par fixer la nomenclature spéciale qu'il doit employer dans cet ouyrage, écrit entièrement en danois, en. la comparant aux nomen- clatures latine et allemande usitées pour les Diatomées. Ensuite, il trace l'his- toire botanique de ce groupe, à partir des travaux d'O.-F. Mueller (1773); il examine successivement ceux de Lyngbye, d'OErsted, et de quelques autres naturalistes. Il trace ensuite le tableau des familles et des genres de Diato- macées qui croissent en Danemark. On y remarque les genres nouveaux Paralia (Mélosirées), Trinacria, Solium, Corinna, formant avec le genre Hemiaulus d'Ehrenberg la nouvelle famille des Hémiaulidées, et /Vovilia (Surirellées). Suit la description de cinquante genres et d'un grand nombre d'espéces de Diatomées, entièrement rédigée en danois : diagnoses, observa- tions et indications des localités. L'ouvrage est terminé par une table alpha- bétique des genres et espéces qui y sont mentionnés. Icones Floræ germanicsz et helvetieæ, simul terrarum adja- centium, ergo medi; Europe, auctoribus L. Reichenbach et H.-G. Rei- chenbach filio, t. XX. Lipsiæ, sumptibus Ambrosii. Abel, 1863. Nous continuons à donner le relevé des planches de cet important ouvrage : Decades 24-22. — Tab. 4822 et 1823. Utricularia vulgaris L. 1824. U. major Schmidel, U. intermedia Hayne, 1825. U. minor L., U. Bremii Heer. 1826. Lathræa Squamaria L., Clandestina rectiflora Lam., Pedicularis silva- tica I., P. palustris L. 1827. Orobanche Deucalion Rchb. f, O. Pyrrha Rchb. f. 1828. ©: neottioides Saut., ©. Frælichii Rchb. f. 1829. ©. barbata Poir. 1830. O. Tommasinii Rchb. f. 1834. O. canescens Presl. 1532. O. Cirsii F. 1833. O. Libanotidis Rupr., Veronica Chamædrys L.. V. urticifolia L. £, V. Allionii Vill., V. llata L. 1834. Orobanche c Moris, Hyoscyamus niger L., Veronica prostrata L. 1835. Orobanche congesta Rchb. f., Veronica saxatilis L., V. fruticulosa L., V. bellidioides E., V. alpina L. 1836. Orobanche alba Steph., O. Kochii F.-W. Schultz. 1837. O. loricata Rchb.; O. elatior Sutt. var. Tommasinii Rchb. f., O. Hederæ var. micro- calyx v. Haussm., O. amethystea Thuill. 1838. O. erubescens Saut., ©. Boissieri Rchb. f., O. euglossa Rchb. f. 1839. O. Spartii Guss., Plietipæa Reuteriana Rchb. f. 1840. O. Cardui Saut., Verbascum versiflorum Schrad. var. flavum, Veronica incana L. 1841. Verbascum versiflorum Schrad. var. 88 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Weber zwei neue Arten von Centaurea aus Kurdistan (Sur deux nouvelles espèces de Gentaurea du Kurdistan); par M. H.-W. Reichardt ( Verhandlungen der K. K. zool.-bot. Gesellschaft in Wien, t. XIII, pp. 1039-1044), 1863. Ces deux espéces appartiennent à la section établie par M. Boissier dans ses Diagnoses, sous le nom de Cinaroiïdeæ. La première, le C. Fenzlii, dont M. Kotschy a envoyé des graines semées au jardin botanique de Vienne, se rapproche surtont des C. regia Boiss. et C. Cardunculus Boiss. Le C. re- gia s'en éloigne cependant par les feuilles inférieures lyrées, les appendices des écailles moyennes de l'involucre mucronés, les fleurs purpurines et les akènes blancs, tandis que le C. Fenzlii a toutes les feuilles entières, les écailles inermes, les fleurs jaunes et les akenes bruns. Le C. Cardunculus en diffère à la première vue par les appendices d'un brun rouge, armés de fins aiguillons, et par ses fleurs rouges. La deuxième espèce créée par M. Rei- chardt, le C. kurdica, envoyée comme la précédente par M. Kotschy, se rapproche du €. sclerolepis Boiss. ; elle s'en distingue par ses feuilles radicales entières, ses feuilles linaires plus long décurrentes, et surtout par la forme et l'armature des appendices de l'involucre. Essai de phytomorphie; ou Étude des causes qui déterminent les principales formes végétales; par M. Ch. Fermond, t. 1°. In-8° de 644 pages, avec 16 planches. Paris, chez Germer Baillière, 1864. L'ouvrage dont M. Fermond a publié cette année le premier volume estle ré- sultat de pris de trente années d'études et de méditations sur la botanique. L'au- teur s'y est proposé de développer, avec tous les détails nécessaires, une théorie qui lui est particulière, et dont il a déjà exposé, dans le Bulletin. de la Société, les traits les plus importants. Mais, en outre, contraint sans doute par la nature même des choses à élargir le cadre qu'il s'était primitivement tracé, il a cru * devoir rattacher aux nouvelles explications qu'il donne un grand nombre de faits naturels, surtout des plus récemment découverts en botanique, de sorte que, sur la plupart des points de morphologie et de tératologie, son livre est véritablement un exposé très-intéressant des progrés accomplis depuis plu- sieurs années par la science dans cette double direction. Aussi sommes-nous persuadé que, quand méme on n'accepterait pas toutes les vues personnelies de l'auteur, on ne pourra que gagner à une lecture attentive de son ouvrage ; c’est ce que justifiera l'analyse suivante. Le premier tome de l’ Essa. de phytomorphie contient quatre chapitres, intitulés : Ze la vie, de individualité, de la symétrie et de l'hécastosie. Chapitre I. — De la vie. — M. Fermond comprend ici la vie dans un sens trés-général ; il la définit le mouvement spontané et régularisé, le mou- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 89 vement dans toutes ses forces et le mouvement dans le mouvement. 1l rap- pelle que des transitions nombreuses relient entre eux, non-seulement le régne animal et le régne végétal, ce qui est admis par tous les naturalistes, mais le régne organique et le régne inorganique. Dans quelle catégorie des êtres, dit-il, placera-t-on la croüte gélatiniforme produite à la surface des liquides qui subissent la fermentation acétique, et la membrane qui se forme sur cer- taines eaux dans certaines circonstances de lumière et de chaleur? L'accrois- sement du cóne des arbres se fait par juxtaposition comme celui des miné- raux, et les cellules végétales s'épaissi par la juxtaposition successive de couches ; peu importe ici le sens dans lequel ces couches sont déposées. Rien n'indique que certaines Conferves ou certains Champignons aient un autre mode de croissance que celui des ongles et des cristaux d'azotate de chaux. Ils s'ac- croissent en choisissant et en s'assimilant les éléments minéraux qui les consti- tuent végétaux, en vertu du principe de l'affinité de soi pour soi, de méme que les sels différents, cristallisant dans une méme solution, réunissent leurs molé- cules respectives. La symétrie géométrique régit les animaux et les végétaux comme les minéraux; ceux-ci se dirigent vers Ja lumière quand ils se vapo- risent. Certaines semences et certains œufs ont une résistance à la destruc- tion spontanée, une sorte de vie latente, comparable à celle que conservent les animaux réviviscents desséchés » et qui est un état organique voisin de la stabilité des minéraux exposés d’ailleurs aussi, dans certains cas, à être détruits par les agents physiques et chimiques naturels. Quant à la question d'origine des deux régnes, l'auteur, en se déclarant favorable à la théorie de la génération spontanée , supprime la principale limite qui les sépare. Il conclut de cet exposé que tout ce qui existe est doué d'une vie appartenant à la vie universelle, dont l'attraction serait peut-étre le principe. Chapitre II. — De l'individualité. — L'auteur étudie successivement les diverses idées qu'on s'est faites de l'individu végétal; il considère comme individu, soit le végétal tout entier, soit le bourgeon, soit l'embryon, soit la cellule , soit le groupe de cellules qui apparaît au point où doit se former le bourgeon ou tout organe de formation nouvelle, et qu'il nomme phytogene ; il conclut que le mot individu ne saurait être pris dans un sens absolu, au moins d’après les idées reçues aujourd'hui dans la science, et qu'on rencontre des individualités partielles et collectives. Cependant il définit l'individu: «un » être offrant un ensemble de caractères et une composition capables de Ini ? permettre de parcourir toutes les phases de son évolution ordinaire, lorsque les circonstances où il est placé le permettent ». On voit que la première individualité végétale, dans l'ordre du développement, est pour M. Fermond le phytogène, au sujet duquel nous renvoyons à ce que l'auteur en a dit lui- méme dans le Bulletin (t. X, p. 306 et suiv.). Chapitre III. — De la symétrie. — L'auteur expose la symétrie par rap- port à un point, ou symétrie minérale, par rapport à une ligne, ou symétrie 90 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. végétale ; il étudie la symétrie des feuilles, des fleurs et des axes. Il consacre un chapitre fort intéressant et fort original à la symétrie dissimulée. La symétrie peut être déguisée par des causes très-diverses, savoir, par déplacement des or- ganes, par dédoublement, par avortement, par dégénérescence, par soudures ou défaut d'hé ie, par développ t inégal, normal ou anomal des parties. Vient ensuite l'étude de la symétrie par rapport à un plan, ou symétrie animale. Chapitre IV. — De l'hécastosie. — Comme M. Fermond l'a fait connaître dans l'article cité plus haut, l’hécastosie est la force qui oblige les parties végétales à se séparer les unes des autres, et les individualise plus ou moins profondément. Nous renvoyons à cet article pour les détails. On trouvera dans le livre de M. Fermond l'indication. d’un grand nombre. de monstruosités qu'il explique par défaut d'hé ie, ce que b p d'auteurs lent par soudure. Beaucoup de ces monstruosités sont. signalées. pour la premiere fois par l'auteur, qui les avait observées. lui-même. Une autre section est consacrée à l'étude des excès d'hé ie et des phé enes.qu'ils produi: connus sous le nom. de monstruosités par division. Ces chapitres sont trés- intéressants à étudier pour les botanistes qui s'occupent de tératologie, à cause du grand nombre de faits qu'on y trouve ionnés. Les multiplica- tions (chorises et prolifications) se rattachent aussi aux, monstruosités par excès d'hécastosie ; un article spécial fort développé leur est consacré. Au sujet des chorises, ou développement d'organes ou de verticilles surnuméraires, l'auteur expose qu'il peut se développer des phytogènes surnuméraires dans les méats interphytogéniques qui séparent les phytogènes circulaires du. phytogene central. 11 ajoute que, selon les circonstances, un méme phytogeéne. peut devenir un organe axile ou un organe appendiculaire. Il étudie successi ment l’épipédochorise, ou multiplication des axes suivant un méme plan ; la cyelochorise, ou multiplication suivant une ligne circulaire ; la sphérochorise, ou multiplication sur toute la surface de la masse cellulaire (1).. Les fascies, ou épipédochorises pollaplasiques, sont le sujet d'un. article fort détaillé. Les prolifications, ou répétitions d'organes, se dans les infi ou dans les fleurs. L'auteur donne le nom d'organisme végétal simple aux organes appendiculaires disposés circulairement autour d'un axe, en y com- prenant la partie de l'axe qui les supporte ; il nomme organisme végétal com- posé (feuille, bractée) un ensemble. d'éléments organiques servant à accomplir une fonction actuelle et à préparer une fonction ultérieure. L'ensemble des organismes de la nutrition constitue l'infrondescence ; celui des organismes dela reproduction constitue l'inflorescence. Enfin, la pyfonie est l'ensemble de deux appareils d'infrondescence et d'inflorescence. M. Fermond étudie successivement. la répétition des phytonies dans l'inflorescence , dans la fleur épanouie et en dehors de l'inflorescence ; la répétition des inflorescences par- (4) Voyez le Bulletin, t. X, p. 367. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 91 tielles dans les inflorescences et la répétition des fleurs dans la fleur; la répé- tition des infrondescences. au. sommet de l'inflorescence ; la répétition des infrondescences par métamorphose soit des phytonies, soit des inflorescences, soit des fleurs des inflorescences ; la répétition des infrondescences dans la fleur, sur les organes es (feuilles bulbi , foliipares, car- pelles foliipares, ipares et séminipares), et chez les Acotylédones ; cnfin, la répétition des organismes proprement dits (calice ou eranthophylle, corolle ou énanthophylle, étamine, carpelle, etc.). La derniére section du chapitre des répétitions d'organes est intitulée: De la prolepsie végétale. L'auteur y étudie longuement les floraisons anticipées ou intempestives dont il a été plusieurs fois question dans ce Bulletin, Il est disposé à reconnaître une cor- rélation intime entre les obliquités solaires et les doubles florai- sons de certaines espèces. On comprend aussi, dit-il, que lorsque les plantes sont faiblement enracinées ou que leurs racines sont tracantes, la chaleur exceptionnelle de certains printemps, en élevant la température moyenne de tont le végétal, puisse alors avoir une efficacité incontestable sur la précocité des floraisons printanières, précocité qui. ne doit pas être sans influence sur les prolepsies, puisque le végétal peut avoir tout le temps nécessaire à l'évo- lution d’autres individualités qui fleuriront à une époque relativement pro- chaine. L'auteur admet encore, comme causes des floraisons anomales, les alternatives de chaleur et de pluie, suivant l'hypothèse de M. de Schonefeld, appuyée de l'opinion de M. Germain de Saint-Pierre ; l'état de souffrance du végétal, ou toutes les causes qui ont pour but d'empécher le développ du bois (Cosson, J. Gay, comte Jaubert, Martins, Touchy, etc.); et la quantité ou la somme de chaleur qui, dans certaines années, serait doublée (Menière). dl Animadversi ad Catalog primum et secundum herbarii Universitatis charkoviensis; auctore M. Turcza- ninow (Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, 1863, n° 2, pp. 525-615). Ce travail, bien plus important que son titre ne le ferait supposer, renferme la création de plusieurs genres nouveaux et des détails intéressants sur l'orga- nisation d'un grand nombre de plantes déjà connues. Les genres nouveaux qui y sont décrits sont les suivants : Myriotriche (M. spicata du. Pérou, Mathews ezsicc, n° 1204, voisin du genre Azara, de la famille des Bixacées, remarquable par ses feuilles opposées) ; Nototriche (espèces ,-toutes de la Bolivie; herbes acaules de la famille des Malvacées, à pédoncules radicaux uniflores, très-voisines des Seda, dont elles different par leur port et la vesti- ture de leurs carpelles); Pterocællion (de Java, Dombeyacée distincte de tous les genres du méme groupe par son calice irrégulier et par les loges carpel- laires dilatées en ailes); Endosteira (Brocontowiées, de l'ile Saint-Vincent); CAi- localyz ( Inde orientale, Wallich, n** 6353 et 6355 , Méliacées , remarquable 92 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. par le nombre ternaire de ses pétales et son calice tronqué inférieurement, allongé supérieurement en une dent obtuse); Pferosiphon (provenant des collections de Dombey , Cédrélacées) ; Anisocentra (Chili, Bridges exsice. n° 739, Tropéolées); Pentacocca (Sierra-Leone, genre de place douteuse, se rapprochant des Célastrinées par le nombre des étamines et des ovules et par ses graines arillées, et s'en éloignant par l'adhérence des étamines à leur base entre elles et avec les pétales); Myrtophyllum (Chili, Bridges exsice. n° 560; genre voisin de l'A/zatea, avec un calice 4-parti et des graines aptères); Pseudehretia (Ehretia umbellata Wall. coll. , voisin des lex, mais distinct par ses styles courts, arrondis, réunis à la base. Un très-grand nombre d’espèces sont décrites par M. Turczaninow, dont le mémoire intéresse les flores du Chili, du Pérou, de la Nouvelle-Grenade, de la Bolivie, du Mexique, du Brésil, de l'ile Maurice, de l'Inde, des iles de la Sonde, et méme de la Nouvelle-Calédonie. Nous ne pouvons les faire con- naitre avec quelque détail. Nous bornerons ces indications à un fait concer- nant le genre Menonvillea, de la famille des Cruciferes. L'auteur dit que ce genre, rapporté par tous les auteurs au sous-ordre des Pleurorhizées, a les cotylédons pliés transversalement au-dessous du milieu, comme le Senebiera. C'est sur ce caractère que l'auteur avait établi, en 1854, le genre Cymatop- tera, qui doit disparaître de la nomenclature et rentrer dans le Menonvillea. Ueber cine Misshildung des Schaftes von Taraxacum oflicinale Wigg. (Sur une déformation de la hampe du Taraxacum officinale Wigg.) ; par M. H.-W: Reichardt ( Verhandlungen der K. K. zool.-bot. Gesellschaft in Wien, t. XIII, pp. 1009-1012, avec une plan- che), 1863. Cette monstruosité est remarquable. Une tige de Taraxacum portait quatre capitules disposés en croix, et, dans l'intervalle de ces quatre capitules, l'œil rencontrait une cavité profonde de 2 centimètres, au fond de laquelle se dres- sait un bouquet de poils. Une coupe longitudinale de la tige anomale y montrait une deuxieme tige, incluse dans la première, plus courtequ'ellede 2 centimètres, et se terminant par un épatement disciforme qui portait les poils, et dont les bords se relevaient en infundibulum, formant la cavité indiquée plus haut, pour aller supérieurement rejoindre les bords de la tige enveloppante. L'auteur voit dans cette — quatre tiges enveloppantes et soudées en une gaine qui pp une cinquieme tige rudi T Morphologische Mittheil (C ications, morpholo- giques); par M. H. Wydler (Elora; 1863, P. 81-90, 97-105). Il s'agit dans ce travail de la phyllotaxie et de la disposition des fleurs chez le Corrigiola littoralis; dont les axes de deuxième génération restent soudés, dans l'étendue d'un entre-nœud environ, à l'axe principal, qui porte des REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 93 fleurs et qu'ils remplacent pour continuer l'évolution sympodique de la plante ; de la disposition des feuilles et des rameaux de l'Alisma. Plantago; de l’ordre de développement des étamines du Zofieldia palustris, qui a lieu suivant une spirale centripète, enfin du mode de croissance des Cladium Mariscus, Ornithogalum umbellatum, Muscari racemosum, etc. L'intelii- gence des observations. et des opinions de l'auteur cst facilitée par de nom- breux diagrammes. Acrobrya protophyta Mungariæ; auctore Paulo Kitaïbel ; manu- scriptum Musei nationalis hungarici publicatum ab Augusto Kaniiz (Ex- trait du Zinnaa, 1863, pp. 263-282); tirage à part en brochure in-8° de 20 pages. Vienne, 26 mars 1863. Ces notes sont relatives aux familles des: Équisétacées, Lycopodiacées ct Fougères ; un grand nombre d'espèces y sont mentionnées avec les localités qu'elles occupent en Hongrie; quelques-unes portent la notation mihi ; ce sont les Equisetum arenarium, E. olbo-marginatum, Lycopodium recur- vum, Aspidium obtusum, Asplenium Zoliense, A. obtusum, A. fissum et Pteris recurvata ; celles-là sont décrites ; plusieurs de ces espèces ont éié publiées par Willdenow depuis leur création par Kitaibel. Ueber cinige Deutsche und verwandte Equiseten- formen (Sur quelques formes d'Equisetum d'Allemagne et. sur quel- ques formes voisines de celles-ci); par M. Milde (Verhandlungen der K. K. zool.-bot. Gesellschaft in Wien, t. XIII, pp. 491-498). Ces notes concernent les Æquisetum trachyodon Al. Br. (E. Mackaii Newm., Æ. elongatum Hook. non Willd.), Z. hiemale L. var. Dællii Milde (E. hiemale var. paleaceum Al. Br. et Dœll), Z. hiemale L. var. Schlei- cheri Milde (£. paleaceum Thomas ezsicc., E. aturianum Bory), E. hiemale L. var. tecanum Milde, E. hiemale L. var. Rabenhorstii Milde (E. hiemale L, var. paleaceum Rabenh.), E. hiemale L. var. fallax Milde et £. palca- ceum Schleicher, Note sur V i t des plantes d'herbier; pir M. Éd. Dufour (Extrait des Annales de la Société académique de Nantes), tirage à part en brochure in-8° de 7 pages. Voici le nouveau procédé employé par M. Dufour. On opère dans un vase de terre, de verre ou de bois, sans aucun métal, qu'attaquerait le sublimé. Ce vase, de forme rectangulaire, est à bords verticaux ; sa longueur et sa largeur intérieure doivent. reproduire, autant que possible, les dimensions du papier d'herbier, Les plantes extraites des feuilles d'herbier sont disposées dans le vase par couches aussi égales que possible. Celles d'une méme feuille sont rapidement entourées d'un fil portant ún numéro écrit sur parchemin et repro- 9h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. duisant celui qu'on a laissé dans la feuille. Si l'on craint d’altérer les échantil- lons à feuilles trés-découpées, on les dépose, avec leurs numéros respectifs, entre des morceaux de tulle gommé, dont l'apprét n'est pas enlevé par l'alcool. La pile de plantes une fois formée dans le vase, on pose dessus une feuille de verre pour la niveler. On verse alors dans le vase la dissolution alcoolique de sublimé corrosif contenant, comme à l'ordinaire, 30 grammes de sublimé par litre d'alcool. Au bout de quelques minutes de contact, on appuie la feuille de verre sur les plantes, et l'on transvase dans un flacon, à l'aide d'un entonnoir de verre, l'alcool non absorbé. M. Dufour, qui a appli- qué ce mode d'empoisonnement à un grand nombre de plantes, lui reconnait de grands avantages hygiéniques et économiques. . ] BIBLIOGRAPHIE. Articles originaux publiés en 4863 dans le Linnæa , non encore analysés dans le Bulletin. Euphorbiaceæ ; vorlæufige Mittheilungen aus dem fuer De Candolle's Pro- dromus bestimmten Manuscript ueber diese Familie (Recherches sur la famille des Euphorbiacées, extraites du travail manuscrit préparé sur cette famille pour le Prodromus de De Candolle); par M. J. Mueller (pp. 1-126). Species novas Muscorum ab Alexandro Lindigio in Nova Granada collectas amplius proposuit E. Hampe (pp. 127-164). Die Pflanzenwelt in Gebiete zwischen dem Tessin, dem Po, der Sesia und den Alpen ( Le monde végétal dans le pays comprisentre le Tessin, le Pô, la Sésia et les Alpes); par M. Vincent Cesati (avec deux planches repré- sentant le Stellaria bulbosa et le Trifolium. Molinieri, une monstruosité du Daucus Carota, le Naias alagnensis Poll. et le Fimbrystylis adven- — titia Cesati, et deux gravures sur bois, pp. 201-262). Fortsetzung der Bestimmungen von Irideen (Suite à la détermination des Tridées) ; par M. F.-W. Klatt (pp. 283-288). Supplementum primum ad Elæagnacearum adumbrationem, auctore F. -L. de Schlechtendal (pp. 295-304). Articles divers. Ueber die Grenzen und Beruehrungspunkte des Thierreichs und der Pflan- zenwelt (Sur les limites et les points de contact du règne animal et du monde végétal); par M. J. Nave (Verhandlungen des naturforschenden Vereines in Bruenn, t. I", 1862, pp. 43-53). Bruenn , 1863. Die Flora des Bruenner Kreises, nach pflanzengeographischen Principien (La flore du cercle de Bruenn, d’après les principes de la géographie bota- nique); par M. Alexandre Makowsky (Jbid., pp. 45-240). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 95 Notula de Veronica didyma ; par M. Elias Fries (Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique, t. TI, n° 4, pp. 3-5). Synanthie chez le Symphytum officinale; par M. Alfred Wesmael (/Did. , pp. 39-43, avec une planche lithographiée). Note sur l'A/sine pallida Dmtr ; par M. Louis Piré (/bid., pp. 43-49). Observations phytologiques sur. quel plantes de la Belgique; par M. A. Martinis (R lus trichophyllus Ghaix, Sagina procumbens L., Stel- laria uliginosa Marr., Cerastium id drum k., C. pumilum Curt., Lappa minor DC., Ornithogalum umbellatum L. , Juncus bufonius L.); (Jbid., pp. 50-57). Notice nécrologique sur M. Martin Martens; par M. L. Piré (/bid., pp. 67-71). Discours sur les progrès de la classification des plantes, jusqu'à A.-L. de Jus- Sieu; par M. B.-C. Du Mortier (/bid., pp. 76-112). Notula de variis Graminearum europæarum generibus ; par M. Elias Fries (Jbid., pp. 112-115). Étude sur quelques Bouleaux de la flore belge; par M. Alfred Wesmael (Ibid. , pp. 142-147). Petites annotations à la flore de Belgique; par M. Francois Crepin (/hid., t. 1L pp. 254-277). Quelques mots sur la dispersion de l’ Helichrysum arenarium DC. en Bel- gique ; par M. Francois Crepin (/5id., pp. 277-281). Florule de Chaudfontaine et de Magnée (Liége), avec description d'une espèce nouvelle, le Scutellaria hybrida; par M. Ch. Strail (Jbid., pp. 284-322). Note sur une prolification axillaire floripare du Papaver setigerum DC. ; par M. Henri van Heurck (/bid., pp. 329-334). De Candolle en Normandie ; par M. A. Malbranche (Extrait du Précis des travaux de l'Académie impériale des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, année 1862-63) ; tirage à part en brochure in-8° de 15 pages. Monographie des Groseilliers et de leurs variétés propres aux jardins fruitiers et d'agrément ; par M. Alfred Wesmael (Bulletin de la fédération des Sociétés d'horticulture de Belgique, 1864, pp. 223-248). Catalogue raisonné des arbres forestiers et d'ornement de pleine terre en Bel- gique, les Conifères exceptées ; par M. Alfred Wesmael (/6id., pp. 249-290). Kurze Nachrichten ueber den Bestand meines Herbarium (Sur la composi- tion de mon herbier) ; par M. Ed. de Lindemann (Bulletin de la Société des naturalistes de Moscou, 1863, n° 1, pp. 233-253). Ad caricographiam rossicam a b. Ledebourio evulgatam supplementum — L.-C. Treviranus (/bid., 1863, n° 2, pp. 533-544). On Ephedra (Sur le genre Ephedra) ; par M. John Miers (Annals and maga- zine of natural history, 3° série, vol. X, p. 140 ; et vol. XI, p. 248). 96 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOUVELLES. — Une nouvelle Société vient de se fonder à Hyères, sous le titre de Société d'horticulture et de naturalisation végétale d' Hyéres. Le président de cette Société est M. Germain de Saint-Pierre. Le premier numéro de son Bul- letin, paru récemment, contient, outre les statuts de la Société et la liste de ses , des d intéressants sur les plantes des pays chauds cultivées en pleine terre qui ont résisté à l'hiver de 1864; où, durant quelques nuits, le thermométre est descendn à Hyéres à — 6 degrés environ. Ce sont quatre listes dressées d'aprés les faits observés dans les jardins de M. Denis, de MM. Huber frères et C'*, de M. Goutant et de M. Jodrell. Elles sont suivies du tableau des observations météorologiques faites à Hyéres pendant les mois de décembre 1863, et de janvier, février et mars 1864. — M. le docteur P. Ascherson (de Berlin) qui, en 1863, a fait un voyage botanique en Sardaigne, dans le but de rechercher les /soéfes croissant dans cette ile, a l'intention (s'il peut réunir un nombre suffisant de souscripteurs) d'explorer, en 1865, le midi de l'Espagne. Ce nouveau voyage aura non-seu- lement pour objet la «recherche des /soëtes, mais aussi la récolte des autres plantes vasculaires. M. Ascherson croit surtout utile d'explorer des régions jusqu'ici non visitées ou peu visitées par les botanistes, notamment l'ancien royaume de Jaén et les contrées limitrophes de la Nouvelle-Castille et de la province de Murcie. La souscription est fixée à 75 francs, et M. Ascherson espère récolter au moins 300 espèces pour chaque souscripteur. Le voyage sera entrepris si l'on parvient à réunir trente souscripteurs, qui seront priés d'acquitter le montant de leur cotisation un mois avant le départ du voyageur. Les personnes qui désirent souscrire sont invitées à s'adresser , soit à M. le docteur P. Ascherson, à Berlin, Friedrichstrasse, 58, soit à M. le professeur Al. Braun, à Berlin, Friedrichstrasse, 141 b. — Le plus grand arbre du monde est certainement un Æ£riodendron Samauma (Bombacées), décrit dernièrement par le voyageur Gustave Wallis dans le Gartenlaube. La cime de cet arbre mesure 220 pieds de diamètre et 660 pieds de circonférence. Il recouvre une surface de 36 000 pieds carrés, et 10000 hommes au moins peuvent y trouver place sous son ombrage ! Sa dimension en hauteur dépasse celle des plus grands Chênes connus. — Erratum. — M. le professeur Kirschleger nous prie de rectifier une erreur qui s'est glissée dans notre dernier numéro. On y lit (p. 32): « M. Kirschleger ayant révoqué en doute l'existence du læss sur la pente des* » roches du Kaiserstuhl, etc. » Or, d’après notre savant confrère de Stras- bourg, ce sont seulement les sommités et non les pentes de ce massif que le leess n'a pas recouvertes. Dr EUGÈNE FOURNIER. Paris. — Imprimerie de E. MARTINET, rue Mignon À REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. (OCTOBRE 1864.) N. B. — On peut se procurer les ouvrages analysés dans cette Revue chez M. J. Rothschild, libraire de la Société botanique de France, rue de Buci, 14, à Paris. Ueber die Zellstofffzeden in der vorderen Aussackung des Embry ks von Pedicularis silvatica (Sur les fila- ments de tissu cellulaire qui se forment dans la dilatation antérieure du sac embryonnaire du Pedicularis silvatica); par M. H. Schacht ( Prings- heims Jahrbuecher, 1863, t. III, 3° partie, pp. 339-351, avec deux planches gravées). Le Pedicularis silvatica a déjà plusieurs fois exercé la patience et la saga- cité des embrvogénistes, On sait que quand la fécondation a eu lieu dans cette plante, les divisions qui se font dans le sac embryonnaire produisent, indé- pendamment de la vésicule fécondée, une série longitudinale de cellules dont les intermédiaires, sujettes à un grand nombre de partitions successives, sont les cellules-mères de l'endosperme, tandis que l'antérieure et la postérieure ne se divisent jamais. Dès le premier développement qui suit la fécondation, ces deux cellules se distinguent par leur contenu; elles renferment une grande quantité de corpuscules noirâtres, tandis que le contenu des cellules moyennes reste limpide. De ces deux cellules, la postérieure est l'analogue des vésicules antipodes{décrites chez les Phanérogames. L'antérieure est le sujet spécial du - mémoire de M. Schacht. On y distingue d'abord de nombreuses vacuoles de grosseur différente, dont quelques-unes ont l'apparence de cellules libres, Car elles contiennent un nucléus; plus tard ces formations s'évanouissent, et l'on trouve à leur place un protoplasma dont les nombreux courants sont dirigés de la périphérie à l'intéricur de la cellule. La cellule présente sur une de ses parties latérales une saillie qui augmente sans cesse, et qui forme d'abord une dilatation cylindrique, puis un véritable saccule, lequel se fraie une place dans le tissu résorbé du tégument ovulaire, unique chez le Pedicularis comme chez les Scrofulariées. La vésicule postérieure ou antipode présente, bien qu'à un moindre degré, des formations analogues. Bientòt la cellule anté- rieure offre de nombreux courants de protoplasma qui se croisent dans toutes les directions; son contenu se contracte par l'action de l'eau, et se détache de la paroi, qui apparait alors parfaitement libre. Lorsque l'embryon forme une petite sphérule dans le sac embryonnaire, la paroi de la cellule antérieure, et surtout du saccule, s'épaissit, et sa face interne se couvre de dépôts très-finement réticulés, d’où partent un grand nombre de filaments T s (Revue) 7 98 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. extrêmement minces et transparents, se dirigeant vers l'intérieur du saccule. Alors on ne peut plus voir le mouvement du liquide protoplasmatique, et des coupes extrêmement minces de la substance du saccule y font remarquer un ré- seau élégant formé de filaments entre-croisés dans tous les sens; lorsque le développement plus avancé de ces formations correspond à l'apparition des lobes cotylédonaires de l'embryon, le saccule, ses parois et ses filaments inté- rieurs, alors solides et résistants, se colorent en bleu clair sous l'action succes- sive de l'acide sulfurique et de l'iode. Sur des graines complétement mûres, dont l'endosperme offre une couleur jaune-orangé, la cellule antérieure et la postérieure persistent et sont colorées en jaune pâle. Alors le saccule n'offre plus la réaction de la cellulose ; ses parties ne sont méme que lentement atta- quées par l'acide sulfurique concentré. L'auteur compare ensuite ces formations avec celles que M. Hofmeister a décrites dans le méme organe chez le Veronica hederifolia et le Plantago lanceolata, et avec le réseau qu'il a observé lui-méme dans les jeunes cellules de plusieurs Algues du genre Caulerpa, notamment dans le C. prolifera. Puis il expose que les faits qu'il vient d'étudier sont contraires à la théorie de l'utricale primordial, suivant laquelle cet utricule produirait en dehors de lui une membrane de cellulose (la membrane primaire) et ses couches d'ac- croisement) , sans former dans son intérieur des trabécules de tissu cellulaire analogues à celles qui se développent dans le saccule du Pedicularis. Pour se rendre compte de ce dernier fait, il faut, dit-il, admettre que les courants de protoplasma se changent peu à peu en ces trabécules, dont I: i ta lieu chez les plus âgées, par la continuation de ce courant; cette explication s'accorde très-bien avec les recherches de M. Pringsheim sur la métamor- phose de la couche superficielle du protoplasma en tissu cellulaire. Étude comparéc des Feuilles dans les trois grands embranche- ments végétaux, comprenant le principe de la trisection et les lois de leur formation et de leur composition, leur classification méthodique, l'explica- tion rationnelle de certaines feuilles exceptionnelles, leur composition ganographique et leur phytogénie; par M. Ch. Fermond (Extrait du tome II de l'Æssai de Phytomorphie) ; tirage en brochure in-8° de 156 pages, avec 13 planches gravées. Paris, chez Germer Baillière, 1864. Ce travail, qui fait directement suite au tome premier analysé dans notre dernier numéro, est divisé en cinq articles. Les trois premiers, contenant l'exposition du principe de la trisection ou triplasie, la recherche de ce principe dans les feuilles où il est le mieux dissimulé, et la classification méthodique des feuilles, ayant déjà été communiqués en substance à la Société, nous nous contenterons à leur égard de renvoyer le lecteur au Bulletin (1). L'ar- (4) T. VIL, pages 890, 917 et 933. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. s 99 ticle IV est intitulé : conséquences que l'on peut tirer de l'étude des trois formes de l'hécastosie pour la maniere d'interpréter la formation de certains organes appendiculaires. Un résumé de cet article a été également inséré par M. Fermond dans le Bulletin (1). L'article V traite de la composition organo- phytologique des feuilles. L'auteur distingue dans les feuilles trois éléments : la gaine, le pétiole et le limbe. Il les étudie séparément dans les Monocoty- lédones et dans les Dicotylédones. Chez les premières, en considérant le développement du bourgeon qui se forme sur le rhizome de l'Arundo Donar, on observe toutes les transitions possibles entre les feuilles réduites à la gaîne et les feuilles dont le limbe est la partie dominante ; mais on ne voit entre les deux qu'une courte ligule. Dans le Canna nepalensis, il existe entre le limbe et la gaine un étrangle- ment qui arrive bientót à simuler un pétiole membraneux sur ses bords. Dans le Strelitzia Reginæ, ce pétiole prend l'apparence d'un cylindre creusé d'une rainure interne ; et, dans le 7/alia dealbata, d'un cylindre complet. Cet organe disparaît dans la plupart des Graminées, où les feuilles sont unique- ment composées du limbe et de la gaine. Cette derniere partie est la plus fixe dans les Monocotylédones. L'auteur a fait des expériences semblables à celles de De Candolle, pour prouver l'i lépendance du développ du limbe et de la gaine, et par conséquent l'existence réelle de cette derniére. Ces obser- vations, dit-il, loin de conduire à confondre la gaine et le pétiole, ont plutót pour effet de faire distinguer la gaine du pétiole réuni au limbe, et de repré- senter la nervure médiane de celui-ci comme le prolongement du pétiole, lequel peut être regardé comme un mérithalle foliaire, intermédiaire entre un premier limbe ou gaine et un second, et semblable aux mérithalles rachi- diens qui séparent les paires de folioles dans les feuilles composées. Quant à la ligule, elle ne se rencontre pas dans toutes les Monocotylédones, ni même dans toutes les Graminées. Chez les Dicotylédones, on observe des gaines analogues à celles des Mo- nocotylédones dans les Ombelliferes. Quand les phytogènes qui forment cette gaine se séparent l'un de l'autre et aussi du pétiole par hécastosie circulaire ou latéralement, on observe la formation de stipules. Quand ils se détachent au contraire du pétiole par hécastosie centripète ou longitudinalement, en restant unis ensemble sur la ligne médiane, on observe un nouvel état de la gaîne qu’on désigne ordinairement sous le nom de stipule axillaire. La ligule des Graminées est de la même nature, ainsi que la couronne des Narcisses. On voit que la gaine est pour M. Fermond bien plus distincte du pétiole que le limbe. Aussi, dans des considérations subséquentes, arrive-t-il à con- cure que beaucoup de limbes peuvent et doivent méme n'étre considérés que comme des pétioles, notamment les feuilles fistuleuses des Allium, (1) T. X, p. 468, 100 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Asphodelus, etc., formées par une cyclochorise des phytogenes. Il s'appuie sur cette notion pour en déduire encore la nature pétiolaire du limbe des Iridées et des phyllodes en général. L'auteur s'occupe ensuite de l'interprétation des feuilles anomales des Sar- racenia, Dionœæa et Nepenthes. Relativement à ce dernier, M. Fermond . s'écarte de l'opinion générale, et pense que l’ascidie terminale de leurs feuilles est un limbe plutôt qu'un second pétiole dilaté, limbe qui se répéterait avec des proportions trés-réduites dans l'opercule. Vergleichende Untersuelhungen ueber die Zusammen- setzung des Holzkærpers (Recherches comparatives sur la com- position du corps ligneux); par M. Carl Sanio (Botanische Zeitung, 1863, n° A7, h8, 49, 50 et 51; pp. 357-363, 369-375, 377-385, 389-399, 401-412). : Cet important mémoire comprend quatre chapitres et des additions. Le pre- mier traite de la composition du corps ligneux en général et de son premier développement. L'auteur rappelle d'abord les travaux publiés sur ce sujet par un grand nombre de savants, notamment par MM. Unger, Hartig, Jochmann et Nægeli. La formation des faisceaux vasculaires s’opère souvent dans un pa- renchyme celluleux, par formation de cloisons longitudinales dans des cellules- méres et ensuite dans les cellules-filles aprés leur élongation (Cheiranthus Cheiri, Menispermum canadense). Dans l Evonymus latifolius, cette formation s'opère dans un trés-jeune mérithalle sur deux points diamétralewent opposés, correspondant-aux feuilles opposées ; etle mérithalle inférieur présente alors quatre faisceaux en croix, dont deux appartiennent aux feuilles du mérithalle supérieur plus récemment développé. La coupe de la tige donne un losange dont les angles aigus sont occupés par les cordons cellulaires les plus gros, les angles obtus par les plus petits. Si l'on pratique des coupes à un point situé encore plus bas sur la tige, on remarque que les cellules voisines de ces cordons de- viennent postérieurement le siége des mêmes partitions qu'ils ont présentées d'abord ; elles finissent par réunir ces cordons en formant avec eux une zone d'un tissu à éléments étroits et pourvus de parois minces, zone complétement fermée, qui a été décrite par MM. Karsten, Schacht et de Mohl comme la zone . d'épaississement et la zone du cambium. Cependant le cambium n'a pas par- ticipé à cette formation; la production des faisceaux qui en dépendent a ieu sur les parties les plus anciennes de la zone qui vient d'étre décrite, avant qu'elle soit définitivement constituée. Ces faisceaux naissent sur deux points opposés qui correspondent aux deux feuilles du méme entre-nœud ; ils apparaissent comme les précédents par des partitions cellulaires, produisant à l'extérieur un tissu à petites cellules régulières, première trace des fais- ceaux libériens. Les cellules situées en dedans de ce tissu ont des cloisons plus clair-semées et sont, par conséquent, plus larges ; elles.montrent la pre- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 101 mière ébauche de la partie ligneuse des faisceaux du cambium. Entre ces faisceaux s'étend en rayonnant une formation composée d'une ou de deux séries cellulaires, qui se partage extérieurement par des cloisons dirigées dans le sens de la tangente et intérieurement par des cloisons dirigées dans le sens des rayons. Les fibres ligneuses et libériennes, ainsi que les vaisseaux spiraux, prennent naissance dans le cercle ainsi constitué de faisceaux. du cambium et de tissu intermédiaire à ces faisceaux. Les vaisseaux se montrent dans les parties les plus anciennes de ce cercle, et dans le méme ordre que les faisceaux du cambium. On remarque sur le Carpinus Betulus que les cellules de cambium dans lesquelles sont nées des cellules vasculaires ne sont pas résorbées, mais persistent toujours, et, dans la suite, séparent les uns des autres les organes qu'elles ont produits. L'auteur étudie long le développ de la tige de l'ZpAedra monostachya, qui se prête en résumé aux mêmes observations générales que celui de I'Zvonymus. Quelques plantes s'écartent un peu de ce type. Dans le Ranunculus acer, le tissu intermédiaire forme de larges bandes séparant les vaisseaux ; elles sont plus étroites dans le Rumes Acetosa, et encore plus dans VAlehimilla vulgaris; à la méme catégorie appartient sous ce rapport le Cimicifuga fetida. Ge tissu, nommé par M. Chatin tissu de communication médullaire, est appelé par l'auteur allemand tissu de séparation. S'il se compose seulement de parenchyme, il forme les rayons iuterfasciculaires ; et s'il se compose seulement de prosenchyme ou bien de prosenchyme et de vaisseaux, il forme le bois interfasciculaire. Dans beaucoup de cas, comme dans les Carpinus Betulus, Corylus Avellana, et Humulus Lupulus, le bois interfasciculaire est lui-même traversé par des rayons de parenchyme. L'auteur nomme ces derniers rayons rayons adventifs. Enfin la partie extérieure du tissu fasciculaire est quelquefois elle-màme traversée par des rayons de parenchyme. Quand les rayons pénètrent jusqu’au cercle mé- dullaire, ils sont dits rayons primaires, et, quand ils s'arrêtent dans le tissu iculaire, rayons daires. Les premiers sont produits plus tôt que les Seconds, Le Berberis vulgaris possède des rayons interfasciculaires et des rayons fasciculaires secondaires; le Fagus silvatica possède de plus des rayons fasciculoires primaires. Le Corylus Avellana et le Carpinus Betulus ont des rayons fasciculaires primaires et secondaires el de plus du bois inter- fasciculaire et des rayons adventifs. Dans l’ Æphedra, il n'y a d'abord que du bois interfasciculaire, au milieu duquel se développent plus tard des rayons adventifs secondaires. Le Cheiranthus Cheiri se comporte de même, etc. Quelquefois, lorsque les espaces interfasciculaires sont d'une grande largeur, il se produit dans le tissu qui les remplit des faisceaux vasculaires de nouvelle formation, complétement isolés; l'auteur n'a observé ce fait que chez le Coleus Macrer. 102 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'auteur étudie dans son troisième article la première apparition des fais- ceaux vasculaires chez les plantes à feuilles alternes. Il faut distinguer dans le développement de ces plantes deux périodes successives, la formation des cel- lules de la zone d'épaississement et la transformation de cette zone en fais- ceaux de cambium et en tissu intermédiaire. Cette zone, dans le Carpinus Betulus, ne se forme point circufairement et simultanément, mais elle appa- rait d'abord d'un côté de la tige, là où se trouve la feuille qui appartient au mérithalle que l'on considére. L'auteur examine encore ici un grand nombre de cas divers, soit parmi les Dicotylédones, soit parmi les Monocotylédones. Le deuxième chapitre du mémoire de M. Sanio est relatif à l'arrangement des organes élémentaires du corps ligneux. Le parenchyme ligneux et les fibres équivalentes à ce parenchyme peuvent se rencontrer prés des vaisseaux aussi bien qu'entre les cellules fibreuses. On peut le nommer, dans le premier cas, parenchyme paratrachéal ou méta- trachéal, selon sa disposition. Le parenchyme ligneux métatrachéal, accom- pagné ou remplacé par des fibres équivalentes, forme tantót le bois du prin- temps, comme chez le Tectonia grandis, tantôt le bois d'automme, comme chez le Fraxinus excelsior et l'Ornus europæa, tantôt les deux, comme chez les Amorpha fruticosa, Sophora japonica, Paulownia imperialis, Morus alba, Broussonnetia papyrifera, Catalpa syringifolia, Gleditschia triacan- thos, Ailantus glandulosa, Rhus typhina, Robinia Pseudacacia, Gymno- cladus canadensis, Virgilia lutea, Caragana arborescens et Tamarix gal- lica. Dans d'autres cas, il se trouve dans chaque couche annuelle des cercles concentriques plus ou moins nombreux, formés de parenchyme ligneux métatrachéal, comme dans les Casuarina torulosa, C. equisetifolia, Hakea suaveolens, Cordia pallida, Ficus Sycomorus, F. elastica et F. rubiginosa, ainsi que dans le bois de Sucopira. Quant aux cellules fibreuses ou libri- formes, la présence du parenchyme ligneux dans les intervalles qui les séparent varie selon la structure de leurs parois. Les cellules libriformes, cloisonnées ou non cloisonnées, peuvent se ren- contrer dans toutes les couches de la zone de l'année, mais se trouvent en plus grande quantité dans la partie moyenne de cette zone, Le tissu tra- chéoïde forme parfois la masse principale du bois, par exemple chez les Pomacées ; le tissu libriforme lutte d'importance avec lui dans la constitution des couches annuelles des Ribes rubrum, Syringa vulgaris, Ligustrum vul- gare, Evonymus latifolius et E. europcus; il se trouve surtout, chez ces plantes, dans la partie intérieure de la zone, tandis que les éléments trachéoides sont isolés prés des vaisseaux ; de sorte que le bois d'automne est presque entièrement formé de ces derniers. Les vaisseaux se trouvent dans toutes les couches de la zone annuelle, habi- tuellement plus pressés dans l'intérieur que dans l'extérieur. Le Bombax Ceiba fait exception à cette règle, et présente des phénomènes tout opposés. Dans REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 103 d'autres plantes les vaisseaux sont également épars dans toutes les parties de la zone (Enckea media, Acacia Sophora et A. floribunda, Olea europea, Artemisia Abrotanum). Ghez le Justicia carnea, les vaisseaux sont disposés en séries rayonnantes; chez l'edera Helis, en cercles concentriques. Tantót les vaisseaux sont pareils dans les couches du printemps et dans celles de l'automne, tantôt ils diffèrent, soit par leur diamètre relatif, soit aussi par la nature de leurs couches d'accroissement, les vaisseaux les plus larges n'of- frant que des ponctuations, et les plus étroits étant, en outre; munis de lames spirales (Morus alba, Broussonnetia papyrifera, G lad: densi: Virgilia lutea, Celtis australis, Ulmus suberosa, Catalpa syringifolia, Robinia Pseudacacia. Le chapitre troisiéine est intitulé : Sur la structure de la zone annuelle; L'auteur y discute quelques points de théorie contre MM. Hartig et Schacht, et s'y occupe principalement de la séparation des différentes zones voisines et des caractères qui les distinguent. 1l fait connaître encore quelques exemples curieux pris dans les caractères de la tige, qui varient selon la hauteur à laquelle on l'examine, notamment chez le Sparmannia africana. Le chapitre quatrième est intitulé : De la composition du corps ligneuz. Nous y apprenons les détails suivants: Tantót le bois se compose seulement d'éléments trachéoides (Drymis Winteri, Taxus baccata) ; tantôt de ces élé- ments et de parenchyme ligneux (Taxodium distichum, Pinus silvestris, P. vulgaris); tantôt,en outre, de vaisseaux. Ici l'auteur cite un grand nombre de plantes distribuées en groupes, selon la nature des ponctuations de leurs vaisseaux, ct selon que leurs vaisseaux et leurs cellules trachéoïdes présentent ou non des spirales. Le bois peut encore se com] de cellules é l de tràchéoides et de vaisseaux (Porlieria Aygrometrica) ; de parenchyme ligneux, de cellules équivalentes, de trachéoïdes et de vaisseaux (Jasminum revolutum, Kerria japonica, Casuarina equisetifolia, Elæagnus argentea, Aristolochia Sipho, etc.). Dans d'autres cas, les éléments du système libé- rien venant se joindre aux précédents, le bois est formé, soit de cellules libri- formes, de trachéoides et de vaisseaux (Berberis vulgaris, Mahonia Aquifo- lium); soit de parenchyme ligneux, de cellules libriformes et de vaisseaux (Avicenna, Cheiranthus Cheiri, Begonia muricata) ; soit de cellules équiva- lentes, de cellules libriformes et de vaisseaux (Viscum album) ; soit de paren- chyme ligneux, de cellules équivalentes, de cellules libriformes simples et de vaisseaux (Fraxinus excelsior, Ornus europea, Zanthozylon fraxineum, Citrus medica, Hibiscus Rosa sinensis, Cheirostemon platanoides, etc.) ; soit de parenchyme ligneux, de cellules libriformes, de trachéoides et de vais- seaux (Sambucus, Acer, Ribes, Quercus pedunculata, Castanea vesca, Car- pinus Betulus, Ostrya virginica, Corylus Avellana, Quercus Lex, Prunus, Amygdalus, Melaleuca imbricata, Callistemon lanuginosus, Tristania neriifolia, Eucalyptus cordata, Jatropha Manihot) ; soit de cellules équiva- 404 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. lentes, de cellules libriformes , de trachéoides et de vaisseaux (Caragana arbo- rescens); soit de parenchyme ligneux, de cellules équivalentes, de cellules libriformes et de vaisseaux (Laurus, Populus, Salix, Magnolia, Alnus, Betula, Juglans, Acacia, Enckea media, Hakea suaveolens, Pelargonium roseum, Poterium caudatum, Verbena maritima, Ephedra, Ligustrum, Syringa, etc.); soit de parenchyme ligneux, de cellules libriformes, zion plus seulement simples comme dans les cas précéd mais aussi cloi: et de vaisseaux (Coleus Macræi, Eugenia australis, Hydrangea hortensis); soit du parenchyme ligneux et de fibres équivalentes, de cellules libriformes simples et cloisonnées et de vaisseaux (Ficus rubiginosa, Olea europæa) ; soit de parenchyme ligneux, de cellules libriformes simples et cloisonnées, de trachéoïdes et de vaisseaux (Punica Granatum, Fuchsia globosa, Justicia carnea, Hedera Helix, Pittosporum Tobira, Spiræa chamedryfolia, Rubus idæus, Evonymus, Aucuba japonica, Celastrus scandens, Vitis vinifera) ; soit de cellules équivalentes, de cellules libriformes simples ct cloisonnées, de trachéoides et de vaisseaux (Spiræa salicifolia); soit de parenchyme ligneux et de cellules équivalentes, de cellules libriformes simples et cloison- nées, de trachéoïdes et de vaisseaux (Ceratonia Siliqua, Muehlenbeckia com- plexa, Bignonia capreolata, Tectonia grandis, Rhus Cotinus et Rh. Tosi- codendron, Ficus Sycomorus) (1). Nous regrettons vivement de n'avoir pu, faute d'espace, indiquer les divi- sions secondaires introduites dans chacune de ces catégories par l'auteur, dont le travail est, comme on le voit, un véritable manuel d'anatomie du sys- téme ligneux, fondé sur l'examen approfondi de 166 espèces. Ucher den Zucker und wucber einen dem Salicin shnliehen Keerper aus den Cambialseften der Na- delbeelzer (Sur le sucre et sur un corps analogue à la salicine extraits du cambium des Conifères); par M. Th. Hartig (Botanische Zeitung, 1863, n° 52, pp. 413-414). L'auteur s’est procuré la séve sur laquelle il a fait ses observations en dé- cortiquant un arbre à l'époque de la formation du bois et en ráclant la surface du bois mis à nu avec un fragment de verre, pour en enlever les fibres les plus jeunes et les plus superficielles. Les fibres enlevées donnent par expres- sion un liquide laiteux, ce qui est dû à une grande quantité de corpuscules qu'il tient en suspension ; passé au filtre, il devient parfaitement clair, et laisse se précipiter un dépôt albumineux par la coction. Le liquide étant débarrassé de ce dépôt par une filtration nouvelle, et réduit, par l'emploi d'un bain-marie, au cinquième environ de son poids primitif, il s'en sépare après un ou deux jours des cristaux abondants d'un corps analogue à la salicine. Si (1) Pour l'explication de plusieurs termes, voy, plus haut, p. 4 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 105 l'on filtre la partie de ce liquide concentré qui n'a pas cristallisé, et qu'on l'amène à la consistance sirupeuse, on.en obtient, au bout de quelques semaines, un sucre qui, semblable au sucre de canne par sa composition et son pouvoir rolatoire, s'en distingue par sa forme cristalline, laquelle est constante et tout à fait particulière, Sur le développement de la matière colorante dans Pintéricur des cellules végétales; par M. Weiss (Académie des sciences de Vienne, classe des sciences, fév. 4864; L'Institut, 1864, n° 1583). M. Weiss, de l'Université de Lemberg (Gallicie), a fait parvenir à la classe un travail sur le développement de la matiére colorante dans l'intérieur des cellules végétales. Il résulte de ce travail et des expériences sur lesquelles il est fondé : 1° que la formation de la matière colorante, au dedans d'une seule et méme cellule, procède presque toujours de deux ou plusieurs manières différentes; 2 que cette formation, loin d’être celle d'une substance nou- velle, n'est en réalité qu'une transformation du pigment sur une base stable ; 3° que cette transformation a pour cause les changements que le procédé de maturatión fait subir à la faculté de diffusion inhérente à ce pigment ; ^^ qu'un second. mode de formation de la substance colorante a lieu simulta- nément avec le premier, en ce que cette substance prend son origine directe- ment de la matière azotée contenue dans des organes ou vésicules élémen- taires propres ; 5° que les molécules pigmentaires à l'état parfait portent à leurs extrémités des filaments muqueux, au moyen desquels elles se réunissent parfois en groupes, et que ces filaments pourraient étre les produits d'une transformation subie par la base du pigment; 6° que finalement les sub- stances colorantes, en méme temps que leur pigment pâlit de plus en plus, se décomposent en leurs principes constituants, le pigment et sa base ; 7° que les cellules renferment dans leur intérieur une sorte d'organes élémentaires, de forme vésiculaire, composés d'une membrane et d'un contenu liquide, complétement distinct de cette membrane et susceptible de se transformer, sous l'influence de la vitalité, en amidon, en chlorophylle ou en substances colorantes, : Die vorucbergehcend Starre-Zustænde periodisch beweglicher und reizbarer Pflanzenorgane (Les états d'immobilité passagers des organes végétaux doués de mouvement pério- dique et d'irritabilité) ; par M. J. Sachs (Flora, 1863, n° 29, 30, 34, 32 et 33, pp. 449-459, 465-472, 481-189, 497-5006). L'auteur. étudie successivement l'influence qu'exercent les variations de température, de lumière, d'humidité, et quelques autres phénomènes, sur 106 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les plantes douées de mouvement, telles que le Mimosa pudica, quelques Acacia, Y Hedysarum gyrans, le Trifolium incarnatum, de manière à apai- ser momentanément l'irritabilité de ces végétaux et à produire des intervalles de repos temporaires entre deux de leurs périodes d'activité vitale. Il rap- porte les expériences faites sur ce sujet par Dutrochet, M. Pringsheim et quelques autres observateurs, et en fait connaître un grand nombre d’autres qui lui sont personnelles, et qui ont été faites par lui durant l'été de 1863. Les variations de température amenent le repos de la plante, soit par une augmentation, soit par une diminution de chaleur. La faculté de répondre à l'excitation extérieure est enfermée pour chaque espèce entre certains degrés de température ; quand l'air ambiant n’atteint pas ou dépasse ces limites, les organes de la plante perdent leur motilité, qui reparait avec le degré de chaleur convenable. : d Les mêmes organes, transportés dans un lieu où la lumière ne parvient pas, conservent encore pendant quelque temps leur irritabilité et leur mouvement, faculté qu'ils perdent quand ils ont été soustraits pendant plusieurs jours à l'influence de la lumière, pour la recouvrer quand ils ont été de nouveau soumis pendant quelque temps à cet agent, L'auteur compare ces phénomènes à ceux que présente la phosphorescence du spath-fluor. Pour que les plantes soient ainsi affectées par l'obscurité, il n'est pas nécessaire que celle-ci soit absolue. 1l faut ajouter qu'avant d'amener l'état de repos, l'obscurité ou toute diminution de lumiére agit préalablement comme un excitant. Quand cet état est produit, ni l'ébranlement mécanique, ni la radiation lumineuse (du moins immédiatement) ne peuvent mettre les folioles en mouvement. Quand les racines du Mimosa pudica ne trouvent pas l'humidité nécessaire dans le sol, les feuilles de la plante perdent encore leur motilité. Des pieds de cette plante ayant été placés dans de petits pots remplis de terre poreuse et qu'on n'arrosait pas, on vit l'excitabilité des feuilles décroitre à mesure que cette terre se desséchait ; quand elle était complétement sèche, les feuilles demeuraient tout à fait immobiles et inexcitables, leur rhachis restant horizon- tal. La période d'immobilité ainsi produite ne cessait, quand on arrosait la terre, que deux ou trois heures apres l'arrosement. 1l ne faut pas, ajoute M. Schacht, confondre l'immobilité produite par la sécheresse avec la flaccidité que déter- mine aussi ce dernier agent, car les feuilles flétries par le manque d'eau : bent suivant l'infl de la p ,au lieu de garder la direction horizontale. i L'auteur examine encore quelques conditions qui réglent la manifestation de l'irritabilité végétale, notamment la pénétration du tissu foliacé par l'air at- mosphérique, sans laquelle il se produit un état nommé asp/jaie par Dutrochet, soit dans l'air, soit dans l'eau. La soustraction de l'oxygène produit le même effet qu'une obscurité prolongée, dans laquelle ce gaz ne peut exercer son action REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 107 sur les tissus vivants, M. Schacht rappelle les observations faites par M, Kabsch (Bot. Zeit., 1862) sur l'irritabilité des filets staminaux des Berberis et des Mahonia, laquelle disparaît aussi quand on soustrait l'air où ils vivent ; sur l'action comparée que différents gaz exercent sur cette faculté vitale , et aussi sur l'influence que posséde dans ce sens l'électricité (Bot. Zeit., 1861). En terminant, il reconnait que malheureusement ces recherches ne nous éclai- rent pas sur la cause essentielle de tous ces phénoménes de Sur la substance intercellulaire et les vaisseaux lati- cifères du Taraxacum officinale; par M. Vogel (Académie , des sciences de Vienne, séances de décembre 1863 ; Z//nstitut, n° 1571, mars 1864, p. 71). La racine du Taraxacum est, d'après M. Vogel, douée d'un corps ligneux central entouré d'une large couche de substance charnue et abondamment lactifère. En traitant des tranches de cette racine par divers réactifs chimi- ques, on peut constater, au moyen d'observations microscopiques, que la substance intercellulaire de son tissu se compose en majeure partie de pec- lose, substance qui se rencontre également dans les navets, les carottes et les fruits non encore mûrs ; on peut. mettre hors de doute, dit l'auteur, que la pectose est un produit qui résulte de la transformation de la cellulose, et non pas une sécrétion, L'origine des vaisseaux laticifères se rattache, suivant lui, à cette métamorphose. Ces vaisseaux offrent, dans la racine du Tarazacum, les ramifications peut-étre les plus compliquées qu'on ait encore constatées. Ils entourent le centre ligneux d'un réseau des plus riches. Les troncs princi- paux tirent leur origine de la fusion des cellules cribriformes, qui sont proba- blement destinées à ramener à l'intérieur les sucs assimilés par les feuilles. - Cette fusion s'opére au moyen de la transformation en pectose des membranes cellulaires des cellules cribriformes. Recherehes sur la respiration des fleurs; par M. Aug. Cahours (Comptes rendus, 1864, t. LVIII, n° 26. pp. 1206-1209). Si l'on soumet à l'expérimentation convenable des fleurs parvenues à la ` méme période de leur développement et dont les poids soient très-sensible- ment égaux, il est facile de se convaincre, aiors qu'on se place dans des con- ditions parfaitement identiques, que la proportion d'oxygène consommé dans des temps égaux est fort loin d’être la même lorsque la fleur est exposée à la lumière. La proportion d'acide carbonique formé lorsque la fleur est exposée à la lumière est un peu plus forte que lorsqu'elle est placée dans une profonde obscurité, Elle s'élève aussi d'une manière remarquable avec la température. Elle est un peu plus forte dans le bouton que dans la fleur, pour des poids égaux de matière organisée, Elle est plus forte dans les organes sexuels que 108 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dans les enveloppes florales. "Tous ces phénomènes deviennent plus marqués quand on substitue dans les expériences l'oxygène pur à l'acide carbonique. Enfin toute fleur abandonnée dans un gaz inerte dégage une petite quantité d’acide carbonique. » Einige Beobachtungen ueber dimorphe Bluethen (Quel- ques recherches sur les fleurs dimorphes) ; par M. H. de Mohl (Botanische Zeitung, 1863, n** 42 et 43, pp. 309-315, 321-328). Notre Revue a exposé il y a quelques mois les travaux de M. Darwin sur le dimorphisme de certaines fleurs, dont la reproduction exige, ou tout au moins sollicite le croisement entre fleurs de variété différente (1). M. de Mohl rap- pelle qu'il existe depuis longtemps dans la science des faits contraires à ceux-là, et qu'on connaît des fleurs dimorphes dont la fécondation ne peut s'effectuer qu'à l'aide de leur propre pollen, celui des fleurs de forme diffé- rente étant inefficace. De ce nombre sont le Ruellia clandestina (Cryphia- canthus barbadensis Nees), le Viola mirabilis et 'Zpomaa Pes tigridis L., plantes décrites pour la première fois par Dillenius. Le Ruellia possede d'abord des fleurs très-petites dont la corolle reste fermée, et, dans la deuxième année, des fleurs dont la corolle offre une longueur de 2 pouces; toutes munies d'étamines et de pistils, et produisant des semences fertiles. Pour le Viola, tous les botanistes savent que chez cette espèce, comme chez plusieurs autres du même genre (V. hirta, etc.), les fleurs printanières dont la corolle est mieux développée que chez les fleurs plus tardives, fructifient fort peu, tout au contraire de celles-ci. Des phénomènes analogues existent chez des Com- posées, dont Siegesbeck prétendait faire une classe, sous le nom d'Anandria, en opposition avec les idées de Linné sur la sexualité des plantes. Ona décou- vert de petites fleurs chez l'Ozalis Acetosella. On rencontre plusieurs exemples de dimorphisme dans la famille des Légumineuses; ils coincident presque toujours avec le développement de fleurs sur des rameaux souter- rains et l'avortement de la corolle, comíne dans le Vicia amphicarpa. Dans le Neurocarpum et l'Amphicarpæa, il existe de petites fleurs apétales sur les rameaux aériens, à cóté des fleurs parfaites. Dans ce dernier genre, on retrouve les mêmes phénomènes que dans les Violettes, où les petites fleurs sont généralement stériles. Mais ordinairement, dans les Légumineuses - dimorphes, les deux sortes de fleurs sont toujours fécondes. L'auteur observe qu'il ne faut pas confondre ces cas avec ceux où des pédoncules s'enfoncent sous la terre après la chute de leur corolle. On cite encore des cas de dimorphisme très-remarquables dans la famille des Malpighiacées, dans l' Aspicarpa hirtella L.-C. Rich. , dans les genres Canarea et Janusin, comme l'a reconnu Adrien de Jussieu, d’après lequel ces ano- (4) Voyez le Bulletin, t, X, p. 614. ^ REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 109 malies ne se rencontrent que parmi les Malpighiacées méiostémones. Dans les Helianthemum de l'Amérique du Nord, dont M. Spach a fait le genre Hete- romeris (Hist. nat. des vég. VI, 98), il existe un très-petit nombre de fleurs parfaites, et un grand nombre de fleurs très-petites, à corolle peu ou point développée. Le Commelyna bengalensis possède des fleurs souterraines décou- vertes par Weinmann (A/egensb. Flora, 1820, p. 733). M. Weddell a fait connaitre le dimorphisme des fleurs de I'/mpotiens Noli tangere, et M. Asa Gray ces des — d'antres espèces du même genre. Enfin, parmi les Cam- l , des p logues se rencontrent chez le Specularia Mailat où ils ont été étudiés par Linné, Adrien de Jussieu et M. Ad. Brongniart, et chez les Campanula canescens et C. colorata, espèces des Indes orientales. Après ce long exposé bibliographique, que nous sommes forcé d'abréger, M. H. de Mohl nous fait connaitre ses propres recherches. lla étudié les deux sortes de fruits portés dans la deuxième semaine de juin par Oxalis Acetosella, provenant, les uns des fleurs printanières à corolle avortée, et les autres des fleurs estivales, et qui se distinguent très- aisément les uns des autres par la longueur et la direction relative de leurs pédoncules. Il décrit avec soin les organes sexuels de ces deux sortes de fleurs. Il donne ensuite les mêmes détails relativement à l'Z;npatiens. Nali tangere, au Specularia perfoliata et à diverses espèces du genre Viola. Il a fait des expériences sur ces plantes, et il en conclut d'une manière générale que l'ovaire des petites fleurs de ces plantes, qui se refuse absolument à être fécondé par le pollen des fleurs de l'autre variété, est toujours fertile quand il est fécondé par celui des fleurs auxquelles il appartient. Aussi les organes sexuels des petites fleurs sont-ils généralement enfermés dans les enveloppes florales qui les séparent de l'extérieur et empêchent tout accès d'un. pollen étranger ; ces organes sont d'ailleurs très-rapprochés, et tout est disposé dans cts fleurs pour que la. fécondation s'opère en elles-mêmes. Il n'en est pas de méme des grandes (leurs, qui sont ouvertes, et chez lesquelles le pollen. des fleurs voisines peut étre apporté par divers agents. Dans les remarques dont il fait suivre cet exposé, l'auteur allemand s'attache à réfuter la prétendue généralité des lois posées par M. Darwin, qui soutient que la fécondation de soi par soi est contraire à la nature, et ne peut se perpétuer pendant une longue suite de générations. : En terminant, M. de Mohl rappelle les anomalies observées par Linné, dans le jardin d'Upsal, sur des plantes de l'Europe méridionale, qui, ne jouissant pas d'une temperati assez élevée, fleurirent sans développer de corolle, et n'en fructifiè pas moins; et les faits remarqués par Knight sur des Melons-d'eau qui, exposés à une température de 26 à 30° R., ne pro- duisirent que des fleurs máles, et sur des Concombres, qui, soumis à une température très-inférieure, ne portèrent que des fleurs femelles. 110 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Bau- und Entwickel hichte der Mycet nach cig Unter } h ders von Tri- chic uud Arcyria (Histoire de la structure et du développement des Mycétozoaires, d'après des recherches particulières faites principa- lement sur les genres Trichia ef Arcyria); par M. Carl Lindemann (Bul- letin de la Société des naturalistes de Moscou, 1863, pp. 389-420, avec deux planches). Nous renvoyons nos lecteurs à l'analyse d’un travail de M. Cienkowski, pu- bliée récemment dans cette Revue (1), et où ils trouveront des renseignements bibliographiques sur les publications relatives aux Myxomycetes. Le mémoire de M. Lindemann est divisé en cinq chapitres, où il traite successivement de la forme extérieure, de la composition m pique, de la composition chi- mique, de la maniere de vivre et du développement des étres anomaux géné- ralement classés aujourd'hui dans les genres Trichia et Arcyria, et. que l'auteur parait disposé à regarder comme des animaux, sans tenir d'ailleurs personnellement à cette distinction: Quoi qu'il en soit, les 7richia se présentent sur les arbres morts, particu- liérement sur les Noyers, sous forme de sphérules noires, gélatineuses, com- primées de haut en bas, dont les bords sont déchiquetés. De la surface infé- rieure de ces sphérules partent des appendices ou pédicules qui les attachent à la surface de l'arbre. Ces appendices traversent la cuticule, et quelquefois aussi toutes les couches du rameau, pour s'étendre au-dessous d'elles en expan- sions parallèles à la surface du rameau ; souvent celles-ci se rejoignent et commu- niquent méme avec celles qui appartiennent à l'individu voisin. Une coupe du Trichia fait voir un corps composé d'une masse grisâtre, élastique, gélatineuse, revêtue d'une membrane presque noire (péridium Wigand), mince surtout sur les parties latérales. Des expansions basales nait un mycélium en forme de bandelettes jaunâtres réunies les unes aux autres par d'autres bandelettes incolores; ce mycélium s'unit et se confond avec ceux des individus voisins. Quand on les dessèche, ces filaments se raccourcissent et deviennent plus denses; mais alors, placés dans l'eau, ils en absorbent et reprennent leur forme pre- miere. jse au corps lui-même du 7richia, les segments minces en sont lé lucides. Les Arcyria sont colorés en rouge ou en orangé ; il est impossible de reconnaitre uue membrane autour de leur corps, qui à la forme d'une petite plaque ronde, dont la surface supérieure est concave. Examiné au microscope, le corps deces Mycétozoaires se compose de petits tubes cylindriques, translucides, réunis par une masse gélatineuse et amorphe. Ces tabes, d'abord transparents, se présentent aprés dessiccation, et quand l'air les a pénétrés, comme des filaments obscurs à contours trés-minces; en (4) Voyez le Bulletin, t, X, p. 437, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 411 ajoutant de l’eau à la préparation, on observe sur leurs bords les fragments de - la masse gélatineuse. M. Recklinghausen est l'inventeur d'une méthode d'ob- servation microscopique , qui consiste à plonger préalablement. les tissus à examiner dans une solution concentrée de nitrate d'argent, puis dans une solution de chlorure de sodium, ce qui introduit dans les liquides de ces tissus de nombreuses et petites granulations noires de chlorure d'argent. La méthode de M, Hiss, qui emploie le nitrate de la méme base, recouvre les organes solides d'une couche d'argent, tandis que les cavités restent parfaite- ment transparentes. C'est en appliquant ces deux méthodes à l'examen des Trichia, que M. Lindemann a reconnu l’exi de cette sub gélati- neuse, qu'il nomme substantia ?ntertubularis. Quand aux tubes eux-mémes, filaments du capillitium des auteurs, l'auteur les décrit comme ils l'ont déjà été par d'autres botanistes. Il signale et figure cependant les dilatations placées aux points où ces organes se ramifient, et remplies de granules de carbonate de chaux, et dans la lumiere des tubes, de distance en distance, de petits cor- puscules solides, arrondis, brillants. Il n'y a point de formations spirales à la surface extérieure des parois de ces tubes, du moins chez toutes les espèces que l'auteur a examinées. 11 croit que les formations décrites sous ce nom sont le résultat du traitement par la teinture d'iode, qui contracte les parois et fait prendre aux corpuscules intérieurs , comprimés par la pression qui en résulte, la forme de baguettes allongées ; l'espace intermédiaire à deux de ces baguettes peut très-facilement être pris pour un tour de spirale. Dans les Coupes transversales des 7richia, on rencontre, entre les tubes du corps, de petits disques présentant un centre clair ou foncé, selon l'adaptation de l'objectif au foyer, que M. Lindemann regarde comme des coupes trans- versales de quelques tubes. Au-dessous de la surface supérieure du corps du Zrichia se rencontrent des dilatations piriformes qui terminent une partie des tubes du capilliium, et sont tellement pressées qu'elles simulent une membrane ; elles renferment tantôt un noyau, tantót plusieurs de ces orga- nites, tantót seulement des corpuscules cylindriques ou réniformes, renfer- mant deux ou trois nucléoles brillants, tout à fait analogues à ceux qu'on observe dans la cavité des tubes. Une autre partie des tubes du capillitium, au lieu de donner naissance à ces corps reproducteurs, perd sa lumière inté- rieure et se transforme en un filament solide, d'abord par places, puis complétement, prend une coloration brun-noirâtre, et forme par des ana- stomoses la d'enveloppe ou peau du 7richia, mem- brane que M. De Bary regardait, au ire, comme ituée par un tissu amorphe creusé de vacuoles. . Les détails d'examen microscopique qui précédent, concernent plus spéciale- ment le genre Zrichia. Dans le genre Arcyria, la ramification des tubes du capillitium est différente ; l'auteur la décrit comme M. Wigand (1). Ici encore (4) Voyez le Bulletin, t. IX, p. 404. 112 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. - il signale entre ces tubes une substance intermédiaire qui les réunit. Elle renferme des granules de couleur orangée, comme ceux qui sont renfermés dans les tubes eux-mêmes. De ces tubes s'élèvent quelques filaments, qui par- viennent à la surface du Mycétozoaire, et se terminent par des dilatations piriformes ou cylindriques, séparées les unes des autres par des minces couches de substance intermédiaire. Elles renferment des corpuscules ana- logues à ceux qui viennent d'être décrits dans les ZricAia, et qui contiennent des nucléoles ; quelquefois ces corpuscules sont placés obliquement et paral- Jélement au-dessus les uns des autres , de maniere à rappeler à l'oeil la dispo- sition des spores dans les théques de beaucoup de Champignons. La différence morphologique des genres Arcyria et Trichia, quant à la situation des organes reproducteurs, consiste en ce que ces organes sont placés, dans les Trichia, au-dessous du réseau terminal, et dans les Arcyria au-dessus de ce réseau. à L'auteur donne encore quelques détails anatomiques sur la constitution du pied et du mycélium de ces organismes. 1l fait connaitre ensuite comment se comportent les tubes et la substance intermédiaire sous l'influence de divers réactifs. Il conclut de cet exposé que la substance intermédiaire diffère beau- coup de celles des tubes eux- mêmes. Le dernier article du mémoire de M. Lindemann est intitulé : Manière de vivre des AMycétozoaires. Dans celte étude, exclusi physiologiq l'auteur nous apprend que les Mycétozoaires exhalent de l'acide carbonique, comme certains organes végétaux et comme les animaux en général. Cette faculté prouve une combustion qui doit, dit-il, s'exercer sur les matériaux puisés dans l'arbre aux dépens duquel ils vivent; en effet, ces étres périssent ‘quand ils sont séparés de leur substratuin. Si l'on coupe en deux parties un Trichia, et qu'on rapproche ensuite l'une de l'autre les deux surfaces de séparation, les deux fragments se ressoudent si bien l'un à l'autre, qu'il est plus tard difficile de distinguer le lieu de l'incision primitive. L'étude du développement a été faite sur les Trichia ; elle conduit, dit Tauteur lui-même, à des résultats peu différents de ceux qu'a obtenus M. De Bary. Il étudie spécialement l'organogénie des corps reproducteurs. Il est évident, dit-il, que les nucléoles brillants, enfermés dans les corpuscules réniformes des renflements qui terminent certains tubes, sont les spores des Trichia. M regarde ces renflements comme représentant l'ovaire des animaux supérieurs, et les corpuscules comme représentant les follicules de Graaf. Il décrit longuement la formation. de l'embryon, muni d'une vésicule contrac- tile et d'un filament flagelliforme auquel il doit des mouvements très-actifs. Les recherches de l’auteur s'arrêtent à la formation de l'Amibe qui naît de l'embryon, quand il se fixe après avoir perdu son cil terminal. ll. ajoute seu- lement que les tubes de mycélium, dans la seconde phase qui doit reproduire le Zrichia, prennent naissance directement et immédiatement de l'Amibe, REVUE PDIBLIOGRAPHIQUE. 113 dont la membrane s'étire en tubes, dans lesquels. passent les granules qu'il renferme. Das PI li (Le Plasmodium); par M. L. Cienkowski (Prings- heim's Jahrbuecher, 3° volume, 2* partie, pp. ^00-441, 4863, avec cinq planches. Ce mémoire, entièrement consacré à la description du tissu contractile que présente le tissu des Myxomycètes dans leur période d'Amibe, forme comme le plé du précédent. Il est d’ailleurs la continuation du travail publié en 1862 par M. Cienkowski sur le même sujet (1). Les nouvelles observations de cet auteur ont été faites principalement sur les Didymium leucopus Fr., D. Serpula Fr., Physarum album Fr., Licea pannorum Wahl et Monas amyli Cienk. Le plasmodium du D. Serpula, comme celui de plusieurs autres espèces de Myxomycètes, est très-commun en été, dans les jardins zoologiques, sur les feuilles et les rameaux en décompo- sition qui sont restés longtemps amoncelés. Il est jaune et forme des arbori- sations élégantes dont on pourrait comparer le dessin à celui des capillaires de certains organes parenchymateux. Arrivées à leur extrémité, ses ramifications, alors trés-ténues, se soudent et se fondent en une masse verte, creusée d'une grande quantité de petites cavités. Les vements de ce pl dium sont lents et peu apparents à l'œil nu ; ils s'arrétent dans l'alcool. Le plasmodium du Didymium Serpula se retrouve chez la plupart des autres Myxomycètes dans ses caractères essentiels ; seulement on voit varier la grosseur, la colora- tion et l'épaisseur des cordons de protoplasma qui entrent dans sa constitution. Ces cordons, à un faible grossissement , se présentent comme formés d'une Substance amorphe faisant saillie dans les cellules qu'ils délimitent, et de courants liquides enfermés dans l'intérieur de cette substance. Ces cou- rants charrient des corpuscules ovales et des granules noirs très-fins placés sur le bord des courants. Le protoplasma a la propriété singulière de pro- duire sur un quelconque de ses points „des appendices claviformes ou de les effacer en les. retirant sur eux-mémes. Vue à un fort grossissement, sa substance, à la périphérie, paraît finement et inégalement granuleuse; sur son Contour extrême, elle. pâlit et paraît comme effacée. On voit les canaux qu’elle renferme se former dans sa’ substance, et les granules mis en mouve- ment se frayer un chemin à travers les granules en repos, ce qui prouve bien que ces canaux n'ont pas. de parois propres. Quand ces granules sont, en grande partie, écoulés, toute la plaque, avec ses courants, ses lacunes et son réseau, se contracte avec rapidité, ses lacunes s’effacent, ses trabécules se soudent, et Ja partie la plus dilatée du plasmodium se transforme ainsi en un cordon plein et obtus, renfermant encore des granules. La masse fondamen- (1) Voyez. le Bulletin, t. X, p, 437. T. Xi. (Revut) 8 114 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tale hyaline du plasmodium ne prend aucune part à ces mouvements, et demeure en bordure autour du cordon ainsi produit. L'auteur décrit ensuite des phénomenes curieux sur des filaments muqueux appartenant à des plantes dont il ignore le nom. Ces filaments sont fusiformes ; la masse de protoplasma qui en constitue la partie renflée produit cà et là, sur ses bords, des mamelons qui se rétrécissent ensuite à leur naissance, devien- nent fusiformes et se séparent de la masse principale, à laquelle ils ne demeu- rent attachés que par un fil muqueux ; puis un deuxième renflement. parait au méme point que le précédent, se constitue et se détache de méme en sui- vant le premier, auquel il est relié par le fil müqueux ainsi qu’à la masse principale, Il en résulte des cordons variqueux partant tous du même centre et portant un nombre variable de renflements fusiformes dont l’un est ter- minal. Chacun de ces derniers peut se comporter comme la masse principale, donner naissance à de nouveaux mamelons, et il en résulte un réseau fort r quable, oü se p fois des anastomoses. L'auteur compare ensuite ses opinions sur la itution du plasmodiu avec celles qui ont été émises par MM. de Bruecke, De Bary, Reichert, Max Schultze, et entre dans une discussion théorique où nous ne pouvons le suivre. Pour lui, ces corps fournissent l'exemple d'un état fluide de l'orga- nisme; ce qui le prouve, c'est la facilité avec laquelle ils font pénétrer dans leur substance les corpuscules étrangers déposés à leur surface, sans qu'il y ait vestige d'ouvertures quelconques sur cette méme surface. Le deuxieme chapitre est relatif au développement des embryons. ciliés (Schwarmer) des Myxomycètes. On y remarque que cés embryons, après s'être transformés en Amibes par la perte de leur cil et la dilatation de leur corps, peuvent reprendre leur forme premiere, Ces embryons, placés dans une goutte d'eau sur le porte-objet du microscope, se réunissent souvent en grand nombre apres avoir perdu leur cil, et quelquefois deux ou trois d'entre eux se fondent alors en un myxoamibe unique ; ils ont alors perdu le nucléus qui se remarquait sur eux à l'état d'embryon. Les myxoamibes ainsi formés sont de grosseurs trés-diverses; ils se fondent également ensemble. Ils absorbent les objets étrangers, lesquels se trouvent ensuite enfermés dans leurs vacuoles, qui correspondent aux est des infusoires. La réunion de ces myxoa- mibes forme, au bout de quelques jouts, un ou plusieurs plasmodiums. Le troisième chapitre est relatif à la propriété que possède le plasmodium de s'enkyster pour se soustraire à une influence nuisible, Dans ce cas, il peut se présenter sous trois états, qui sont : les nicrocystes, les kystes à paroi solide et l'état celluleux. Les premiers appartiennent aux embryons; dès qu'ils manquent d’eau ou qu'ils se trouvent soumis à quelque autre circon- stance défavorable, ils prennent une forme sphérique et développent sur Jeur surface supérieure une pellicule extrêmement mince. Leur contenu se sépare alors en un point de cette pellicule, ce qui la rend fort apparente. Elle est H 1 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 115 incolore, lisse, et ne donne pas, sous l'influence de l'acide sulfurique et de l'iode, la réaction de la cellulose. Le contenu possède tous les carac- tères de l'embryon : le nucléus, la vacuole et les particules muqueuses. M. Cienkowski a observé jusqu'à présent les microcystes chez les Didy- mium leucopus, Physarum album, Licea pannórum et^ Trichia. tir- cumscissa. La deuxième forme, le kyste à paroi solide;'a été observée par M. De Bary sur les gros inyxoamibes des Æthalium. L'auteur en a suivi la formation sur le Licea. La membrane d'enveloppe en est brune, plissée, et prend un double contour parles progrès du développement. La surface en est souvent ondulée, et parfois tellement incrustée par des corps étrangers que la sphérule incluse dans le kyste ne se voit plus. La troisième: forme, l'état celluleux, résulte de la partition du plasmodium, laquelle s'accomplit sous les yeux de l'observateur dans l'état. de dessiccation ; les sphérules. qui en résultent ont une. paroi de tissu cellulaire, un contenu et un noyau, du moins d’après M. De Bary; l'auteur n'adopte pas sur ce point la manière de voir du professeur de Fribourg. Il a observé cet état sur les Physarum album, Ph. sinuosum, Licea pannorum, Didymium Serpula, D. leucopus et Æthalium septicum. Pour le préparer, le plasmodium s'étire par places en filaments qui se rompent et laissent isolées des masses arrondies qui sont les prétendues cellules, Ge sont, dit l'auteur, des corps très-vraisembiable- ment solides et nus, renfermant, à l'état frais, de nombreuses sphérules mu- queuses, et à l'état sec, de nombreuses vacuoles; on n'y trouve. plus de nucléus. s d Au bout d'un temps assez long, l'enveloppe extérieure prend les caractères de la cellulose. Quand plusieurs de ces corps se trouvent rassemblés, ils deviennent irrégulièrement polyédriques, et leur apparence est à s'y mé- prendre celle d'un tissu cellulaire. Si le plasmodium était coloré, la matière colorante se retrouve dans ces pseudo-cellules. Au point de vue physiolo- gique, cet état celluleux correspond parfaitement aux deux précédents; il marque simplement un temps de repos dans la. période d'activité vitale des Myxomycètes. L'auteur étudie dans. un quatrième et dernier chapitre la question si con- troversée de la place des Myxomycètes dans la classification. Il montre qu'il existe chez. des infusoires, les. Monas parasitica et M. amyli Cienk., des phénomènes tout à fait analogues à ceux qu'il a reconnus chez les Myxomy- cètes. Ila observé sur ces Monades l'état d'embryon mobile(Schwarmsporen), et le changement de ces embryons en Amibes qui s'emparent des corps étran- gers par intersusception. Le M. parasitica de la chlorophylle et le A. amyli de l'amidon se fusionnent en. un seul plasmodium autour du. corps dont ils sc nourrissent, ou se développent isolément comme des cellules, ce qui correspond à l'état celluleux des Myxomycètes, ou s'enferment dans des kystes. L'auteur . Veconnait que pour décider la question de l'affinité des Amibes et des Monades, 116 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. il faudrait qu'on fût plus instruit sur le développement des Amibes propre- ment dits. Beitrag zur Kenntniss des Nostocaccen, insbesondere der Rivularien (Contribution à la 1 des N particulièrement des Rivulariées) ; par M. De Bary (Flora, n?» 35 et 37, pp. 553-560, 570-586, avec une planche). Le groupe des Nostocacées, compris dans le sens le plus large et comme il l'a été par MM. Nægeli et L. Fischer, renferme les Oscillariées, Lepto- trichées, Nostocées, Scytonémées, Lyngbyées, Mastichotrichées et Rivula- riées. L'auteur trace brièvement. l’histoire des travaux exécutés récemment sur ce groupe de plantes. il fait voir que chez la plupart des Nostocacées il n'existe aucun organe de végé ou de multiplication particulier ; le seul procédé de cette nature que ces plantes aient à leur disposition, c'est la sépa- ration des filaments en plusieurs tronçons. Il révoque en doute le change- ment des Chroococeus en Nostocacées, indiqué par quelques observateurs; il pense que la ressemblance qu'offrent les cellules de ces diverses plantes, quand elles sont isolées, a pu induire ces savants en quelque erreur. Les recherches nouvelles de M. De Bary portent principalement sur la germination et sur le développement des Rivulariées. L'espèce qu'il a exa- minée et- qu'il a figurée dans la planche, est le Rivularia angulosa Roth, publié sous ce nom dans les Algues de l'Europe centrale, n° 931, par M. Rabenhorst. La tige gélati de cette plante se compose, comme celle des Rivulariées en général, de filaments tournés d’un côté vers le centre, de l'autre côté vers la périphérie du: corps sphérique ou hémisphérique qu'elle rep Ces fil sont flagelliformes, terminés à leur extré- mité périphérique par une pointe capillaire, à leur émité centrale par une cellule basilaire; celle-ci est munie d'une membrane mince, incolore ou jaunâtre , et possède un contenu parfaitement limpide ou renfermant seule- ment quelques corpuscules ; à son point de contact avec la cellule la plus proche du filament, on remarque ordinairement un corps globuliforme qui fait saillie dans son intérieur. Au-dessus de la cellule basilaire, chez les fila- ments jeunes ou stériles, paraît une série de cellules articulées à contenu granuleux, d'un vert bleuátre, du double plus longues que larges, et qui se partagent par des cloisons transversales. Vers l'extrémité du filament, les cellules deviennent plus étroites et plus longues, et les cloisons y sont plus rares. j Lors de la fructification, qui a lieu ordinairement en méme temps sur Ja plupart des filaments d'une méme tige, c'est la cellule la plus voisine de la zellule basilaire qui se transforme en spore. Elle s'allonge considérablement et prend une forme cylindrique ; aussi l'a-t-on nommée le manche (manu- brium) du fouet que figure le filament, Peu à peu, la cellule-spore se remplit REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 117 de corpuscules opaques, et à la maturité elle est d'un vert bleuâtre ou brunä- tre. La membrane qui l'entoure offre un double contour, Les filaments stériles sont entourés par une couche gélatineuse molle et homogène, dans laquelle on n’aperçoit d’abord aucune partie distincte. Il s'en forme plus tard une épaisse autour de la spore. A l'époque de la matu- rité, cette membrane constitue en général un corps fusiforme, dont la partie la plus large transversalement est trois fois aussi épaisse que la spore. La sur- face de cette sorte de gaine est le siége d'étranglements et de renflements alternatifs. L'extrémité inférieure en est tronquée et concave, de manière à laisser en dehors d'elle une portion de la cellule basilaire ; plus haut, la gaine s'amincit jusqu'à son extrémité supérieure, où elle se perd sur le contour des articles celluleux du filament. L'auteur n'a pas fait d'observations person- nelles sur le développement de cette gaîne. Quand la spore « à se développer, les articles qui en sont voi- sins se dilatent comme elle, et lui ressemblent d'autant plus qu'ils en sont plus rapprochés. C'est ce ‘qui a donné lieu à la présomption exprimée acci- dentellement par M. Al. Braun, qui a cru que la spore naissait de la fusion de plusieurs cellules ; cette idée parait mal fondée à l'auteur. Il n'a pas non plus vérifié l'exactitude des observations de M. Pringsheim, qui a remarqué le grossissement de la cellule basilaire. La premiére période observée par M. De Bary dans la germination du Rivularia angulosa consiste dans le cloisonnement de la Spore en quatre, six ou huit cellules cylindriques, plus longues que larges, et souvent d'une longueur très-différente dans la méme spore; chacune d'elles est ensuite le siége d'une partition nouvelle, ce qui constitue une deuxième période, pen- dant laquelle la spore se convertit en un filament embryonnaire, renfermant une série de 120 à 150 cellules en chapelet. Ce filament se sépare des articles supérieurs en restant enveloppé de la gaine ; il s'allonge en dilatant la mem- brane du manubrium, mais sans s'accroitre en volume, ce qu'on ne pent guère comprendre qu'en reconnaissant une certaine contractilité à chacune des cellules qui le composent. Ces dernières, dans une troisième période, se remplissent de gros corpuscules brunâtres insolubles dans l'éther. Dans une ‘quatrième période, le filament embryonnaire sort en rampant hors de la gaine qui l'enveloppait , et se trouve alors libre dans l’eau ; il s'avance lentement en ligne droite, s'arrétant de temps en temps pour reprendre son mouvement jusqu'à ce que son extrémité inférieure soit complétement dégagée de la gaîne. Devenu libre, il exécute encore quelquefois de faibles mouvements, dont M. De Bary n'a pas pu bien apprécier la nature. Alors l'embryon est alténué à ses deux extrémités, et le contenu de ses cellules est devenu homo- gène, transparent, - d'un vert bleuâtre. Ces métamorphoses étant accomplies, ` Cet embryon se partage en plusieurs (5 à 7) troncons, différents quant à leur longueur et an nombre de leurs cellules, qui glissent lentement l'un contre 118 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ; l'autre, ét constituent un petit faisceau de filaments. Bientôt ils se multiplient par partition, s'atténuant à l'une de leurs extrémités, et produisant à l'autre une cellule basilaire. Quelquefois l'embryon présente un développement différent. La partie supérieure seule sort de la gaine, et la partie. ainsi émergée se partage en plusieurs troncons qui, en se développant, forment tous leur cellule basilaire du cóté de l'ouverture de la gaîne, où le filament primitif développe aussi une cellule basilaire en perdant celle qui existait antéricurement à son extrémité opposée. Dans une forme de développement que l'auteur regarde comme mons- trueuse, il a vu l'embryon, encore dans la gaine, s'atténuer à ses deux extré: mités, dont l'une, l'extrémité basilaire, se convertit en un appendice étroit, recourbé sur lui-méme. Les filaments nouveaux, formés dans le développement normal de l'em- bryon, sont bientôt enveloppés d'une gangue gélatineuse, dans laquelle ces filaments, rapprochés par leurs extrémités basilaires, divergent, au contraire, par leurs sommets. : Woher Mcersilia and Pilitaries (Sur le Marsilia et le Pilularia); par M. Alexandre Braun (Extrait du Monatsb. der Kanigl. Akademie der Wissenschaften zu Berlin, oct. 4863); tirage à part en brochure in-8°, pp. 443-436). © 3 Cette brochure commence par quelques détails descriptifs sur deux espèces de Marsilia peu connues, recues récemment d'Australie. On trouvera quel- ques indications à ce sujet dans le Bulletin, t. X, p. 536. Les sporocarpes ' envoyós de Melbourne par M. Osborne ont donné naissance au Marsilia Drummondii M. Braun ( M. macropus Hook.) et au M. salvatrix Hanstein, le Nardoo des Australiens. Le reste du mémoire contient la description sys- tématique, écrite en allemand, des genres Marsilia Vaill. et Pilularia Vaill. Nous reproduirons seulement la classification et la synonymie adoptées par l'auteur, MARSILIA. A. Sporocarpes nombreux en série simple le long du bord extérieur üu pé- tiole, sphériques, sans dents, ; p 4. M.. polycarpa Hook, et Grev, Je. Fil, W, t, 160 ; M, brasiliensis Mart, Jc. piant, crypte t, &0, B. Sporocarpes 2-6, quelquefois un seul, naissant à la base ou au-dessus de la base! du pétiole, plus ou moins comprimés, ordinairement allongés et munis de deux denis, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 119 «. Pédoncule du sporocarpe soudé quelquefois jusqu'au-dessus de sa moitié, 2. M: quadrifoliata L. Sp. pl. ed. I (1762); M. quadrifolia Y, Sp. pl. ed. I et auct. 3. M. macropus Engelm. in Silim. am. journ. ser. WI, vol. II, p. 56 (1841). k h. M. Brownii Al. Braun ; M. quadrifolia R. Br. Prodr. Nov. Holl. p. (167) 23. €. Pédoncule du sporocarpe non soudé ou adhérent seulement à 8a base. 1 Pédoneule du sporocarpe dressé ou ascendant. 5. M. diffusa Leprieur ined. ; A. Br. in Flora 1839, p- 300; M. sarmentosa Bory ined.; M. superterranea Kunth herb.; M. erosa Kunze herb. ex parte non W.; M. vulgaris Bojer Hort. Maur. (1837), p. 427. . 6. M. erosa W. Sp. pl. V (1810), p. 540 et herb. n* 20255; A. Br. in Flora 1839, p. 300; M. quadrifolia floribus umbellatis Klein in herb. W.; M. quadrifolia Burm. F1. ind. (1767), p. 237 ex parte ; Roxb. FI. ind, LA p. 7; M. minuta L. Mant. IX (1771), p. 308, excl. var. (i. 7. M. crenata Presl Relig. Henk. (1830), p. 84, t. 12, f. 3; M. micro- carpa A. Br. in Flora 1839, p. 300; M. minuta Blanco FI. de l, Felip. 8. M. brachycarpa Al. Br. n, sp. (Pegu, Hook f. et Thoms. in Aer) . Ind. or.). 9. M. brachypus Al. Br. n. sp. (Neilgherries, Wight ezsicc. n° 310). 10. M. gracilenta Al. Br. n. sp. (Concan, Stocks in Hook. f. et Thoms. herb. Ind. or.). i : + Pédoneule du sporocarpe pendant. 11. M. deflexa Al Br. m. sp. (Brésil, province de Piauhy, Gardner exsicc., n° 2760). C. Seulement un sporocarpe à la base de chaque pétiole. æ. Pédoncule dressé ou ascendant. + Sp pe ne se dépoui pas de son enveloppe. 12. M. coromandelina W. Sp. pl. X (1810), p. 539; A. Br. in Flora l. c5 M. quadrifolia Burm. Fl. ind. (1767), p. 237 ex parte ; M. minuta B coromandelina L.: Mant. .31. (1771), p. 308; M. minuta pedunculis uni- floris longioribus. filiformibus Klein. in herb: Willd. n° 20253 ; M. lon- gipes Bory herb. ) 13. M. trichopoda Leprieur ; A. Br. in Fl. l c. 14. M. muscoides Leprieur in Aerb. Perrottet ; A. Br: iu FL. 1. c.; M. pyg mea Lepr. in Aerb. Kunze. : 130 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 45. M. uncinata A. Br. in Flora l. c.; Engelm. in Sil//im. Am, Journ., ser. II, vol. III, p. 55; M. Beyrichii Sporleder in herb. Kunze. 46. M. mucronata A. Br. in Sillim. Am. Journ. ser. II, vol. HI, p. 55; M. vestita Torr. Cat. of Nicoll. exped. app. p. 166; M. quadrifolia Ward in kerb. R A7. M. vestita Hook. et Grev. Zc. Fil. II, tab. 189, 48. M. tenuifolia Engelm. in lit. 1847. 49. M. villosa Kaulf. Enum. Fil. (1824), p. 272, necnon M. quadri- folia Ibid. , p. 271. 20. M. mutica Mett. in Ann. sc. nat. ser. IV, t. XV, p. 85. 124. M. hirsuta R. Br. Prodr. Nov. Holl. ed. YI, p. (167) 23. 92. M. Drummondii A. Br. in Linnæa XXV, p. 721; M. macropus Hook. Jc. pl. X, tab. 909, et Garden Ferns, tab. 63, non Engelm.; M. villosa Brackenr. ex parte; M. quadrifolia var. hirsuta F. Mueller in herb. Hook.; M. erosa var. sericea F. Mueller in herb. Sonder ; M. sericea Kunze herb. 23. M. salvatríz Manstein in Monatsh. 1863, p. 103; M. erosa F. Muell. in erb. Sonder; M. Muelleri A. Br. in Linnea XXV (1852), p 721. 221. M. angustifolia R. Br. Prodr. Nov. Holl. ed. YI, p. (167) 23. 25. M. Dregeana Al. Br. n. sp.; M. quadrifolia a, e et. b? Drege herb. 26. M. capensis Al. Br. m. sp.; M. quadrifolia var. B Kunze Fil. cap. Linnea X, p. 555 (excl. M. biloba W.); M. quadrifolia, d, e, f et i Drege herb. à 27. M. Burchellii Al. Br. n. sp. ; M. minuta Burch. Cat. n° 1625; M. quadrifolia Burchellii Kunze in Linnea l. c.; M. quadrifolia q Drege herb.; M. pusilla Al. Br. olim in herb. Drege. 28. M. biloba Willd. Sp. pl. V, p. 540; M. quadrifolia h Drege. ` 29. M. egyptiaca Willd. Sp. pl. V, p. 540. 30. M. strigosa Willd. Sp. pl. V, p. 539. 31. M. pubescens, "Tenore. Fl. neap. prodr. suppl. Y, p. 205 M, Fabri Dunal, Ann. sc. nat. 4846, p. 375; M. Raro ese Desf. Fl. atl. M, p. 409. ?32. M. fimbriata Schum, et Thanning i in K. Danske Vindenscab. Selsk. Abhandl. 1V, p. 235. i Fruit muni d'une enveloppe qui se détache à la maturité. - 33. M. gymnocarpa Leprieur in Aerb. Perrottet ; A. Br. in Flora l €. M. leiocarpa Bory in Aerb.; M. pygmæa Leprieur ? 35. M. nubica Al. Br. in Kotschy FL. nub. exsice. 1841, n° 126. €. Pédoncule du sporocarpe pendant, s'enterrant souvent. 35. M, subterranea Leprieur in herb. Perrottet, n° 996. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 121 36. M. distorta Al. Br. n. sp. (Sénégambie, Lefèvre, Perrottet). 37. M. ancylopoda Al. Br. n. sp. (Guayaquil, James ezs?ce; n° 394, in herb, Boissier. Q s PiLULARIA Vaill. 2. Pédoncule du sporocarpe dressé. 4. P. globulifera L. : 6. Pédoncule du sporocarpe recourbé, 2. D. Nove-Hollandiæ M. Br..n. sp. (Swan-River, Drummond exsiec. , n° 991 ; terre de Yan Diémen, Gunn). 3. P. americana Al. Br. n. sp. (Fort-Smith dans l'Arkansas, Nuttall). h: P. minuta DR. in lit; A. Br. in -Descript. | scient. d'Algérie, tab. 38, f. 1-20 (ined.). (Sardaigne à Pulam, De Notaris, Ascherson ; Oran, Durieu.) Le mémoire que nous venons d'analyser a été récemment traduit dans le tome I", 5* série, des Annales des sciences naturelles, actuellement en cours de publication. Verhandlungen des Naturhistorischen Vereines der Pr isel Rheinlande und Westphalens (Actes de la Société d'histoire naturelle de la Prusse rhénane et de la Wi estphalie) ; un volume in-8° de 679 pages. Bonn, 1863. Ce volume contient un grand nombre de travaux relatifs à la botanique, dont la plupart ne sont pas exposés assez longuement pour étre l'objet d'au- tant d'analyses distinctes ; nous nous bornerons à indiquer chacun d'eux dans cet article. Ce volume est divisé en trois parties, paginées distinctement. La première, intitulée Correspondenzblatt, renferme les notes suivantes : 1° Zur Flora der Rheinprovinz (Sut Ja flore de la province rhénane) ; par M. Wirtgen (pp. 56-58). — L'auteur mentionne des découvertes faites dans ce pays par lui et par différents botanistes, notamment celle du Populus balsa- mifera, de nouveaux hybrides (Cirsium oleraceo-arvense , Carduus crispo- nutans, Quercus sessilifloro-pedunculata, Q. peduncul iliflora), des variétés intéressantes (Senecio paludosus var. achæniis glabris, Salix nigri- cans Var. eriocarpa, Anthemis arvensis var. agrestis [A. agrestis Wallr.], Plantago lanceolata var. salina Wirtg., Stellaria uliginosa var. grandi- flora, Hieracium murorum var. precoz LH. precoz Schultz bip.], Ranun- culus Flammula var. linifolius). Parmi les espèces intéressantes signalées nouvellement dans la province rhénane, nous remarquons le Geum interme- dium G. Mey., le Sedum aureum Wirtg. etle S, trevericum Rosb., le Saliz daphnoides L. et l Herminium Monorchis R. Br. 2* Ueber die Yamswurzel (Sur les tubercules d'Igname); par M. le baron de Bibra (pp. 73-74).— Cette note est favorable à la culture de ces tubercules 122 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. considérés par l'auteur comme un utile succédané de la Pomme-de-terre, Ils offrent à peu près la même saveur et la même qualité nutritive, et l'auteur les préfère parce qu'on n'a encore observé sur eux aucune maladie, 3° Die rheinischen Eichen (Les Chênes rhénans); par M. Wirtgen (pp. 86-88). — Ce travail est relatif à la distinction spécifique des Quercus pedunculata et Q. sessiliflora. Les uns regardent comme hybrides entre ces deux espèces les formes que les autres considèrent comme des intermédiaires, établissant la réunion de ces deux espèces en une seule. M. Wirtgen a mis sous les yeux de la Société un échantillon de Q. pedunculata à feuilles lon- guement pédonculées et un de Q. sessiliflora à feuilles presque sessiles. Il fait observer que ces deux espéces peuvent perdre ou conserver leurs. feuilles pendant l'hiver, selon l'élévation des arbres et la manière dont Ja température agit sur eux. Pour ce qui concerne la pubescence, il nous apprend que les feuilles des deux espèces sont plus ou moins pubescentes dans leur vieillesse et glabres dans leur jeunesse. Un autre caractère indiqué pour différencier ces deux espèces est celui de la forme que présente la base des feuilles, en coin dans le Q. sessiliflora, en cœur dans le Q. pedunculata; l'auteur a constaté qu'il varie dans les formes intermédiai Cependant il se montre disposé à reconnaître ces formes pour des hybrides; ces deux Chênes sont, dit-il, si voisins et si souvent mélés dans les foréts, qu'il serait bien étonnant qu'il ne se fût pas formé d'hybrides entre eux. h° Ueber Welwitschia (Sur le Welwitschia); par M. Treviranus (pp. 92- 93). — Nous renvoyons à ce sujet à l'analyse qui a été donnée dans cette Revue, du très-remarquable tràvail de M. J, Hooker (1). 5° Ueber Formen von Convolvulus arvensis und Hybriden von Verbascum (Sur des formes de Convolvulus arvensis et des hybrides de Verbascum) 3 par M. Wirtgen (pp. 99-105). — 11 y a dans la flore rhénane deux formes princi- pales de Convolvulus arvensis : l'une à feuilles aiguës et l'autre à feuilles obtuses. Les deux formes ont les feuilles larges ou étroites, tronquées ou bien échancrées profondément ou superficiellement à leur base, avec des auricules aiguës ou obtuses; il en résulte beaucoup de. formes différentes, notamment la forme sagittée et la forme hastée, Quand les auricules. sont obtuses et ne se séparent pas du limbe, la feuille devient cordiforme. Linné dit le pédoncule floral de cette espèce uniílore; cependant on y peut rencon- trer jusqu’à six fleurs sur un méme pédoncule, La. coloration de la corolle varie beaucoup; la gorge en est souvent munie, soit de points, soit de lignes horizontales ou flexueuses de couleur de pourpre. M. Wirtgen met sous les yeux de la Société des fleurs dont la corolle est fendue jusqu'au milieu et même jusqu'à sa base. Quand à la vestiture, les formes du C. arvensis sont tantôt velues, tantôt tomenteuses; ce dernier cas indique le C, vil/osus Lij. (4) Voyez le Bulletin, t. X, p. 344. ‘ REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 123 — L'hybride de Verbascum décrit par l'auteur est le V, thapsiformi-Blat- taria Wirtg., voisin du V. pilosum Dæll, qui doit prendre le nom de V. Blattario-thapsiforme. 4 5° Ueber die Flora von Japan (Sur la flore du Japon); par M. Weyhe (pp. 109-111). — Ce travail, écrit en langue francaise, est présenté au nom de M. de Siebold. Il comprend un catalogue de plantes japonaises que ce savant cultive dans son jardin de Leyde. M. de Siebold y insiste sur la richesse du sol et sur les avantages du climat du Japon. Cependant, dit-il, une grande quantité des plus belles plantes qui croissent an Japon n'en sont point origi- naires, mais y ont été apportées du continent asiatique par les prétres de Bouddha. Malgré cela, pour les transporter dans nos pays, il vaut mieux les prendre dans le Japon que dans leur patrie, parce qu'une première trans- plantation dans un climat plus rude que celui sous lequel elles étaient nées les a rendues plus aptes à subir une nouvelle acclimatation, Cette note contient encore des remarques sur l'emploi que les Japonais font des richesses de leur végétation pour l'ornement de leürs villes et de leurs promenades, 6° Ueber Scirpus radicans (Sur le Scirpus radicans); par M. Lehr (pp. 118-119). — M. Lohr avait décrit en 1844, dans sa Flore de Trèves, sous le nom de Scirpus radicans Schkuhr, une plante que la forme de ses épillets pédonculés et rhomboédriques, et ses poils gynobasiques, plu$ longs que dans le Scirpus silvaticus, mais dressés, et non tordus comme dans le S. radicans, empêchaient de justifier cette détermination. Il a depuis comparé cette plante au vrai S. radicans, a reconnu qu'elle en différait notamment, et qu'elle cor ipondait assez ; au contraire, à la diagnose du Sc. silvaticus X radicans Bœnitz donnée par M. Garcke dans sa Flore de l'Allemagne septentrionale et moyenne (1863). Comme le S. radicans n'existe pas dans la partie occidentale de la Prusse rhénane, et n'a pas été signalé dans les flores voisines, il est probable, ajoute l'auteur, que hybride décrit par M. Benitz ne doit pas être considéré comme tel ; il devrait alors recevoir le nom de Sc. Penitzii Lehr. Dans la deuxième partie des Verhandlungen, se trouvent, parmi les Procès- verbaux de la Société d'histoire naturelle et de médecine de Bonn, les tra- vaux suivants : ) 7° Ueber die Wurzelbildung.am Blattë und die Kı nollenbildung an der Wurzel der Greser (Des racines qui se forment sur les feuilles et des tuber- : cules qui se forment sur les racines chez les Glumacées); par M. Flach (pp. 28-29). — L'auteur dit qu'on n'a pas encore vu chez les Graminées, non plus que chez les Cypéracées, les feuilles, placées sur la terre humide, déve- lopper des racines, phénomène assez commun chez beaücoup d'autres végétaux, 1 a observó ce fait sur le Carex hirta, qui avait produit ainsi une grande quantité de racines, disposées en séries longitudinales parallè- lement aux nervures, Quant aux tubercules, ils ont été observés sur les ` 124 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. racinés du Poa annua ; ils étaient réniformes et avaient le volume d'un petit pois. p 8° Algen des adriatischen Meeres (Algues de la mer Adriatique); par M. Troschel (p. 34). — C'est la présentation d'un herbier particulier. 9" Vegetation des Rheinufers (Végétation des bords du Rhin); par M. Hil- debrand (pp. 34-36). — Il s'agit dans ce travail de l'influence que l'élévation extraordinaire des eaux du Rhin a exercée au printemps de 1863 sur la végé- tation des rives de ce fleuve. En se retirant après avoir inondé les champs voisins, le Rhin avait emporté et abandonné sur les sables de ses bords un grand nombre de graines qui dans l'été suivant se sont développées, et on a ainsi vu croître sur les berges, notamment entre Bonn et Plittersdorf, un. grand nombre de plantes des champs, des bois, et même des jardins (Anethum gra- veolens, Galium silvaticum, Impatiens Noli-tangere, Collomia grandi- flora, etc.). 1 y a déjà quelques années que cette dernière plante, originaire de la Californie, commence à dépasser les limites des jardins et à se natura- liser dans la campagne. 10* Ueber die Wirkung des Blücthenstaubes bei der Fruchtbildung der Gewcæchse (Sur l'influence que le pollen exerce sur la fructification des végé- taux); Ueber. die Fruchtbildung der Orchideen (Sur la formation du fruit des Orchidées); par M. Hildebrand (pp. 416-118, 138-139). — M. Hildebrand expose ici les résultats d'un travail qu'il a publié l'année dernière dans le Botanische Zeitung, et qui a été analysé plus haut, p. 51. 144° Ueber das Inulin (Sur l'inuline) ; par MM. Schacht et Sachs (pp. 17A- 180). M. Schacht, dont la science déplore la perte récente, fait à la Société une communication spéciale sur l'inuline, qui remplace l'amidon dans la racine des Composées, notamment chez les /nula, Dahlia'et Helianthus. Les recherches publiées jusqu'ici sur ce principe sont contradictoires, puisque, d’après Meyen, l'inuline est dissoute dans la séve cellulaire et prend par la congélation une forme sphérique analogue à celle des corpuscules d'amidon, tandis que, d’après Schleiden, elle existe dans la même séve à l'état de gra- nules, réfractant la lumière comrhe l'eau, et se soustrayant à l'oeil. L'auteur affirme qu'en effet l'inuline est dissoute dans la séve ; quand on a enlevé l'eau du tubercule de Dahlia, l'inuline y apparait à l'état solide. Si l'on a employé pour cela de l'alcool concentré, l'inuline se précipite en un grand nombre de . petits corpuscules irréguliers, semblables à ceux qui se séparent aprés un long repos de la séve du Dahlia obtenue par expression. Lorsqu'on emploie un moyen qui agit moins rapidement, notamment de la glycérine suffisamment étendue, les corpuscules obtenus sont plus gros et ont les propriétés optiques des granules d'amidon, car ils forment sous le microscope polarisateur une croix symétrique sur un champ noir, et donnent par l'interposition d'une plaque de gypse une coloration positive. Auprès de ces cellules remplies de cor- puscules, s'en rencontrent d’autres dont le contenu est divisé en fragments REVUE BIBLIOGRAPIIIQUE. 125 moins nombreux mais plus gros, et méme réduit quelquefois à un très-gros noyau. Ces derniers paraissent devoir leur origine à une concentration gra- duelle du liquide, et présentent des zones d'accroissement, On trouve par- fois, cà et là, des corpuscules d'inuline qui paraissent creux à l'intérieur. Les gros corpuscules se brisent, suivant des lignes rayonnantes qui partent de leur centre, surtout quand. ils ont été transportés de la glycérine dans l'eau. Les corpuscules d'inuline ne se colorent pas par l'iode, sont insolubles dans l'alcool et dans l'éther, plus solubles dans l'eau bouillante que dans l'eau froide, sont dissous par les acides et les alcalis, et sont attaqués d'une manière particulière par l'oxyde de cuivre ammoniacal.— A ce propos, M. J Sachs a fait connaitre que lui-même s'était occupé, depuis plus d'un an, de l'étude microscopique de l'inuline, et qu'il a publié sur ce sujet une notice dans le cahier de janvier 1863, des Annalen der Landwirthschaft in den Kanigl. Preussischen Staaten (Annales de l’agriculture dans les | états prussiens, p. 42). Il confirme l'assertion de M. Schacht, relative à l'état soluble que l'inuline affecte dans les cellules, comme l'avait déjà dit M. de Mohl dans le Botanische Zeitung, 1858, p. 17. Il a vu également l'alcool précipiter l'inuline en petits granules, et ceux-ci se fondre en granules plus gros, montrant des couches périphériques. Il indique une différence entre les grains d'inuline et ceux d'amidon : c'est que les premiers se fendent au con- lact de l'eau et les seconds lorsqu'ils se dessèchent. Quand on a fait bouillir dans l'eau acidulée une tranche de cellules renfermant de l'inuline, celle-ci réduit les sels de cuivre en présence de la potasse, ce qui prouve, dit M. Sachs, qu'elle a été transformée en glycose, et l'on ne peut plus la préci- piter par l'alcool. Il donne encore quelques détails sur les propriétés optiques des grains d'inuline. 12° Ueber den Dimorphismus von Primula sinensis (Sur le dimorphisme du Primula sinensis) ; par M. Hildebrand (pp. 183-184). — M. Hildebrand a Tépété, sur cette plante, des expériences analogues à celles de M. Charles Darwin, Il a obtenu des résultats qui concordent avec ceux qu'a tirés des siennes le savant anglais, et de plus a reconnu combien il est funeste que la fécondation s'exerce, chez les Primula, entre les organes d'une méme fleur. Ila vu, par d'autres expériences, que la forme à long style fécondée par des fleurs de la méme variété, produit principalement des sujets à long style, et la forme à court style des sujets à court style; quand, au contraire, les deux variétés sont croisées, on remarque que les échantillons des deux variétés Sont à peu prés en nombre égal dans la postérité qui en résulte. 13° Ueber das physiologische Verhalten der Chlorophyllkærner (Sur le rôle physiologique des grains de chlorophylle); par M. J. Sachs (pp. 186- 188). — M. Sachs, dans des travaux antérieurs, a cherché à établir, comme on le sait, que l'amidon contenu dans les grains de chlorophylle.nait de l'assi- milation des matériaux nutritifs inorganiques, et qu'il est conduit de ces 126 SOCIÉTÉ DOTANIQUE DE FRANCE. grains dans les autres parties de la plante ; que chez les plantes qui ont germé dans l'obscurité, l'amidon et l'huile. grasse qu’elles contiennent sont con- sumés pendant le développement de l'embryon; que les plantes étiolées ainsi ne développent pas d'amidon daus leurs grains de chlorophylle, alors jau- nâtres, tandis que ce principe y apparait quand ils ont été soumis à l'action d'une lumière suffisante; ce n'est que consécutivement qu'on le rencontre dans les pédoncules, dans la tige et le bourgeon des mêmes plantes. Ces faits confirment évidemment l'opinion de l'auteur sur le lieu où a lieu la genèse primitive de l'amidon et sur son transport consécutif. Les autres faits expo- sés par M. Sachs ont été traités par lui avec plus de développement dans son mémoire sur l'infuence de la lumière solaire, que nous avons analysé plus haut (p. 58). Nous ne trouvons dans la troisième partie des Verhandlungen, etc., ren- fermant des mémoires spéciaux, que le suivant à signaler : 14° Die Structur der Diatomeenschale, verglichen mit gewissen aus Fluorkiesel kuenstlich darstellbaren Kieselhwuten (La structure de l'enve- loppe des Diatomées, comparée aux coques siliceuses produites artificielle- ment avec le fluorure de silicium); par M. Max Schultze (pp. 1-41). — Encore ne ferons-nous que signaler ce mémoire, les recherches dont il traite étant bien plus du ressort de la physique et de la chimie que de celui de la botanique. L'auteur s'y occupe surtout des diverses formes que peut revêtir la silice en se solidifiant à l’état gélatineux lorsqu'elle est brusquement enlevée aux compo- sitions qu'elle forme avec le fluor; il figure les principales yariétés de struc- ture qu'elle prend alors, pour les comparer à celles que l'on obsérve sur la carapace siliceuse de certaines Diatomées. Il en conclut que ces deux sortes de corps sont tout à fait différents l'un de l'autre, malgré les analogies appa- rentes qu'ils présentent; il s'occupe ensuite de la double réfraction qu'on a accordée à l'enveloppe siliceuse des Diatomées, et qui, dit-il, est nulle, ou seulement très-faible. Prodromus systematis naturalis regni vegetabilis, edi- tore et pro parte auctore Alphonso De Candolle. Pars decima quinta, sectio . prior. In-8° de 522 pages. Paris, chez V. Masson et fils, 1864. La premiere partie du tome XV* du Prodromus vient de paraitre, comme ‘on sait, aprés le premier fascicule de la deuxième partie du méme. tome, laquelle doit être entièrement consacrée à la famille des Euphorbiacées. Dans le volume que nous annoncons aujourd'hui se trouvent renfermées les mono- graphies de sept familles, traitées par divers auteurs : les Lauracées et les Her- nandiacées par M. Meissner, les Bégoniacées, les Datiscées et les Papayacées par M. Alph. De Candolle, les Aristolochiées par M. Duchaitre, et les Stackhou- siacées par M. Bentham, A l'égard des Bégoniacées et des Lauracées, nous renvoyons le lecteur aux notes qui ont été communiquées à la Société sur REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 197 l'une et l'autre de ces deux familles, par M. Aiph. De Candolle (4), etc., et cette année même au nom de M. Meissner (2). — Quant aux Hernandiées, ran- gées par Endlicher parmi les Genera Daphnoideis affinia, elles ne compren- nent que deux genres : l' //ernandia de Plumier, avec six espèces, et le genre nouveau Æernandiopsis, établi pour l Hernandía Cordigera Vieill. dela Nou- velle-Calédonie; l'Znocarpus a été rejeté dans les Césalpiniées et le Sarco- stigma dans les Phytocrénées. Les Datiscées, dont la place dans la série natu- relle a été longtemps discutée, devraient, d'après M. De Candolle, être placées entre les Loasées et les Bégoniacées. Elles comprennent, dans le Pro- dromus, quatre genres: Datisca L., Tricerastes C.-B. Presl, Tetrameles R. Br., et Octomeles Miq. — Les Papayacées, placées après les précédentes, mais, de l’aveu de l'auteur, voisines des Cucurbitacées et des Passiflorées, renferment quatre genres et plusieurs espèces nouvelles ou nouvellement dénommées : Papaya citriformis (Carica Jacq.) , P. nana; Vasconcellea cauliflora, V. Boissieri, V. peltata, V. lanceolata, V: heterophylla, V. glandulosa, V. candicans (Carica Asa Gray), V. parviflora, V. monoica (Carica Desf.), V. Hookeri (Carica citriformis Hook. non Jacq.), V. mi- crocarpa (Carica Jacq., Papaya Poir.), V. cestriflora, V.-pubescens ; Ja- caratia spinosa (Carica Aubl), J. heptaphylla (Carica Vell.), J. dodeca- phylla (Carica Vell.), et J. mexicana. — Les Aristolochiées comprennent les genres Asarum Asa Gray (inclus. Zleferotropa Morren et Decaisne), Thottea Klotzsch (inclus. Zobbia Planch.), Bragantia Lour. (inclus. Trimeriza Lindl. et Cyelodiscus Klotzsch), Holostylis Duchtre, et Aristolochia Tourn. (inclus. Siphisia Raf., Einomeia Raf. et. Howardia Klotzsch), comprenant 171 espèces, parmi lesquell l sont lles oü ll dé 4 : Aristolochia platanifolia , A, moli, A. longifoli Roxb.), A. Æarwinskü, du Mexique, A. brachyura (Howardia caudata Klotzsch), A. spathulata, de Cuba, A. costaricensis (Howardia Klotzsch), A. Hilariana, du Brésil, A. Leprieurii de la Guyane, A. Lindeniana, de Cuba, A. veraguensis, de Costa-Rica et de Veragua, A. Sellowiana (Howar- dia Klotzsch), A. smilacina (Howardia Klotisch), A. gracilis et A. lutes- cens, tous deux du Brésil, A. Chamissonis (Howardia Klotzsch), A. Trianc, de la Nouvelle-Grenade, A. Bridgesii (Howardia Klotzsch), A. sessilifolia (Howardia Klotzsch), A. Ühdeana, du Mexique, A. emarginata (Howardia Klotzsch), A. aurantiaca, de Venezuela, A. Ruiziana (Howardia Klotżsch), A. nervosa, de l'Inde, A. Baueri et A. strictiflora, de la Nouvelle-Hollande, À. incisa(A. Pistolochia Aucher-Eloy ezsice. n° 2508, non L. }, A. rigida, de la côte orientale d'Afrique, A. paramaribensis , A. Pohliana et A. setosa, du Brésil, A. macrocarpa, du Gabon. M. Düchartre n'a rien changé aux (4) Voyez le Bulletin, t. VI, p. 219. (2) Voyez la séance du 13 mai 1864. 128 - SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. divisions qu'il avait proposées en 1854 dans son Tentamen monographie geueris Aristolochiæ, divisions qui concordent presque complétement avec celles que Klotzsch a établies postérieurement et sous d'autres noms ; seule- ment le savant francais a laissé au rang de sections la plupart de celles dont le botaniste de Berlin avait fait des genres. — Les Stackhousiacées ne renferment que le seul genre Stackhousia Sm. , avec onze espèces, dont une nouvelle, le St. scoparia de la Nouvelle-Hollande. Le volume se termine par des addenda et corrigenda concernant principalement la famille des Lauracées. Icones floræ germanicæ et helveticæ, simul terrarum dj tium, ergo medic Europæ, auctoribus L. Reichenbach etH. -G. Reichenbach filio, t. XXI. Lipsiæ, sumptibus Ambrosii Abel, 1864. Decades 1-4. — Tab. 1842. Hydrocotyle vulgaris L., Hacquetia Epipactis DC. 1843. Astrantia major L. var. vulgaris Kit. et var. involucrata Kit. 4844. A. minor L., A. major L. 4845. A. gracilis Bartl., A. carniolica Wulf. 4846. A. ranunculifolia Rchb., A. pauciflora Bertol. 1847. Sanicula eu- ropæa L., Eryngium alpinum L. 4858. E. planum L. 1849. E. maritimum L. 1850. E. creticum Lam. 1851. E. amethystinum L. 1852. E. campestre L. 1853. Cicuta virosa L. 1854. Apium crassipes Rchb. f., A. graveolens L. 4855. A. inundatum Rchb. f., A. repens Rchb. f. 1856. A. nodiflorum Rchb. f. 4857. Petroselinum segetum. Kit., P. hortense Hffm. 1858. P. ammoides Rchb. f., P. Thorei Coss. 1859. Sison Amomum. L. 1860. Helo- sciadium leptophyllon DC., Discopleura capillacea DC. 1861. Ægopodium Podagraria L. 1862. Falcaria Rivini Host. 1863. F. pastinacifolia Rchb. 1864. Ammi majus L. 1865. Pimpinela Anisum L. 4866. P. peregrina L. 1867. P. Tragium Vill. 1868. P. magua L. var. dissecta Rchb. 1869. P. saxifraga L. var. nigra Kit., var. alpestris Kit., var. dissectifolia Wallr. , var. partita Rchb. f. 1870. Trinia glauca Rchb. 1871. T. Kitaibelii M. Bieb, 1872. T. Lessingii Rchb. f., Bunium Carvi M. Bieb. 1873. B. verticillatum Gr. et Godr. 1874. B. Bulbocastanum L. 1873. B. ferulaceum Sm. 1876. B. divaricatum Bertol., B. alpinum Waldst. et Kit. 1877. Sium latifolium. b. 1878. Berula angustifolia Kit. 1879. Falcaria saxifraga Rchb. f. 1880. Bu- pleurum protractum Lmk, B. rotundifolium L. 1881. B. longifolium L. Decades 5-7. — Tab. 1882. B. stellatum L., B. pyrenæum Gouan. 1883. B. petræum L., B. junceum L. 1884. B. gramineum Vill. 1885. B. diver- sifolium Rochal, B. falcatum L. 1886. B. fruticosum L., B. ranunculoides L. et var. caricinam DC. 1887. B. Gerardi Jacq., B. affine Sadl. 1888. B. Odontites L., B. aristatum Bartl. 1889. B. aristatum- Bartl., B. .Kargli Vis. 1890. B. apiculatum Friw., B. glumaceum Sibth. 1891. B. semicompositum L., B. tenuissimum L. 1892. OEnanthe Lachenalii Gmel. 1893. OE. silai- folia M. Bieb. 1894. OE. peucedanifolia Poll., OE. marginata Vis. 1895. OE. pimpinelloides L, 4896. OE, Phellandrium Lam. 1897. OE. media REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. : 129 Griseb., OE. banatica Heuff. 1898. OE. fistulosa L. 1899. Brignolia pastina- cifolia Bertol. 1900. Crithmum maritimum L. 1901. Æthusa Cynapium L. 1902. Seseli varium Trev. 1903. S. glaucum Jacq. 1904. S. Gouani Kil. 1905. S. montanum L. 1906. S. tortuosum L. 1907. S. annuum L, 1908. S. gracile Waldst. et Kit. 1909. S. carvifolium Vill. 1910. S. globiferum Vis. 1911. S. rigidum Waldst. et Kit. Xenia Orchidacea. Beitræge zur Kenntniss der Orchi- deen (Contributions à la connaissance des Orchidées) ; pav M. H.-G. Rei- chenbach fils, t. IT, 2* et 3* cahiers, texte pp. 25-72, pl. 111-130; 1862-63. Les planches publiées dans le Xenia depuis que notre Revue n'en a parlé (4) sont les suivantes : PI. 411. Cattleya Schilleriana Rchb. f. 112. Vanda gigantea Lindl. 113. Renanthera Sulingi Lindl. , R. Hookeriana Rchb. f. 114. Lælia praestans Rchb. f. 115. L. irrorata Rchb. f., L. pumila Rchb. f. 146. Tæniophyllum Alwisii Lindl. , 7. Hasselti Rchb. f.; Trichoglottis pusilla Rchb. f. 117. T. lanceolaria BL, T. Bimæ Rchb. f. 118. Dendrobium xantholeucum Rchb. f., D. convexum Lindl., D. flabellum Rchb. f. 119. Erythrorchis Kuehlii Rchb. f. 120. Cyr- tosia javanica Bl. 121. Cœlogyne pandurata Lindl. 122. Phajus Kuehlii Rchb. f., Ph. callosus Lindl, 123. Epidendrum prismatocarpum Rchb. f. 124. Stan- hopea cymbiformis Rchb. f. 425. St. Warscewiczii Kl. 126. Pogonia japo- nica Rchb. f., P. juliana Wall., P. punctata BI., P. crispata Bl. 127. Cera- tostylis gracilis Bl., C. subulata BI., C. gigas Rchb. f. 128. Glomera ery- throsma Bl. 129. Gastroglottis montana BI. 130. Eria limenophylax Rchb. f. Annales botaniees systematicæ, tomi sexti fasc. H-V, publiés par M. C. Mueller; Lipsiæ, 1862-1863. Ces fascicules contiennent l'exposition de la famille des Orchidées, dont la monographie est, comme on le sait, l'œuvre de M. Reichenbach fils. Les fas- cicules HI, IV et V renferment les genres Zpidendrum L. (avec 385 espèces), Bletia Ruiz et P. (avec 87), Hartwegia Lindl., Diothonca Lindl., /sochi- lus Rchb. f., Arpophyllum Llav. et Lex., Tetragamestus Rchb. f., Ponera Lindl., Leptotes Lindl., Spathoglottis Blume, Arundina Bl. , Phajus Lour., Preptanthe Rchb. f., Acanthephippium BL, Cryptochilus Wall., Pachy- stoma Al., Plocoglottis BI., Sophronitis Lindl., Physinga Lindl., Drymoda Lindl, , Hexadesmia Ad. Br., Hexisea Lindl., Ceratostylis BI., Anthogonium Wall., Chysis Lindl., E/leanthus Presl (Épidendrées); — Amblostoma Scheidw., Ornithidium Salisb., Acriopsis Reinw., Ornithocephalus Hook, , Cirrhæa Lindl. , Sarcochilus R. Br. (avec 34 espèces), Zrigonilium Lindl, , Aganisia Lindl., Acacallis Lindl., Paradisanthus Rchb. f. , Maxillaria (1) Voyez le Bulletin, t. IX, p. 184. T. XI. (Revur) 9 430 à SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ruiz. et P. (avec 116 espèces), Camaridium. Lindl., Stenia Lindl., Chryso- cycnis Lindl., Cheiradenia Lindl., Chaubardia Rchb. f., Trichocentrum Poopp. et Endl., Bifrenaria Lindl. , Scuticaria Lindl. , Kællensteinia Rchb. f., Stenocoryne Lindl., Colaz Lindl., Batemania Lindl, Govenia Lindl., Cyenoches Lindl., Luedd ja Lind. , Zygostates Lindl., €. tum L.-C. Rich. (avec 36 espèces et une note sur le polymorphisme des fleurs de ce genre), Mormodes Lindl., Stanhopea Frost, Gongora Ruiz et P., Coryan- thes Hook., Anguloa Ruiz et P., Lycaste Lindl., Peristeria Hook. , Acineta Lindi. , Lycomormium Rchb. f., Lacæna Lindl., Kegelia Rchb. f., Schlimia Planch. et Lind.. Paphinia Lindl., Houlletia Ad. Br., Polycyenis Rchb. f., Eucnemis Lindl., Luisia Gaudich. , Cymbidium Sw. , Ansellia Lindl. , Grobya Lindl., Cremastra Lindl., Grammatophyllum -Bl., Trichoceros H. B. K., Geodorum Jacks. (avec un. tableau dichotomique des espèces), Doritis Lindl., helonanthera Bl. , Acanthogl BI., Sunipia Lindl., Acrochane Lindl. , Ione Lindl., Polystachya Hook., Eulophia R. Br. , DipodiumR. Br. , Galean- dra Lindl., Zygopetalum Hook. , Eriopsis Lindl., Chondrorrhyncha Lindl., Warrea Lindl., Zygosepalum Rchb. f., Cyrtopodium R. Br., Cyrtopera Lindl., Zissochilus R. Br. , Noiylia Lindl., Cohnia Rchb. f., Papperitzia Rchb. f., Neodryas Rchb. f., Chænanthe Lindl. , Trichopilia Lindl., Digna- the Lindl. , Helcia Lindl, , ZonopsisH. B. K., Clowesia Lindl. , Sutrina Lindl. , Diadenium Pœpp. et Endl. , Comparettia (Poepp. et Endl.) Lindl. , Scelochilus Klotzsch, Quekettia Lindl., Rodriguezia Ruiz et P., Macradenia R. Br., Cryptarrhena R. Br. , Palumbina Rchb. f., Oncidium Sw. (avec 167 espèces dans le cinquième fascicule et plusieurs tableaux dichotomiques). On rencontre dans un grand nombre de ces genres des espéces nouvelles signées de M. Reichenbach fils, et que le défaut d'espace nous empêche. de signaler. k Bryologia javanica, seu descriptio Muscorum frondosorum archipelagi indici, iconibus illustrata ; cedentibus R.-B. van den Bosch et C.-M. van der Sande Lacoste, fasciculi 36-40. Lugduni-Batavorum, chez Brill, 1863. Nous continuons à donner le relevé des planches de cette importante publi- cation. ; pl 476. Homalia pusilla v. d. Bosch et Lac., H. arcuala v. d, Bosch et Lac. 177. H. Hookeriana (Mitt.) v. d. Bosch et Lac. 178. H. flabellata (Sm. ) Brid. 479. H. ligulifolia (Mitt) v. d. Bosch et Lac. 180. H. scalpellifolia (Mitt.) v. d. Bosch et Lac. 181. Neckera Lepineana Mont. 182. N. gracilenta v. d. Bosch et Lac. 483. N. loriformis v. d. Bosch et Lac. 18A. N. crispula v. d. Bosch et Lac. 185. N. cyclophylla C. Muell. 186. N. anacamptolepis C. Muell, 187. N. mucronata v, d. Bosch et Lac. 188. Porotrichum Jati- folium v. d. Bosch et Lac. 189. P. Kuchlianum v. d. Bosch et Lac. 190. P. ellipticum v. d. Bosch et Lac, 191, P, laxum v. d. Bosch et Lac. 192. P. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 131 ambiguum v. d. Bosch et Lac. 193. P. alopecuroides (Hook.) v. d. Bosch et Lac. 194. Spiridens Reinwardtii N. ab E. 195. Garovaglia aristata v. d. Bosch et Lac. 196. G. moluccensis v. d. Bosch et Lac. 197. Trachyloma indicum Mitt. 198. Acrobryum speciosum Dozy et Molk. 199. Meteorium tumidum (Dicks.) Mitt. 200. M. squarrosum (Hook. ) Mitt. Première étude sur les Mappiées (Iieaeinaeées ) ; par M. H. Baillon ( Adansonia, t. TIT, pp. 354-380). M. Baillon a cherché à établir, dans son Second mémoire sur les Loran- thacées, que les Icacinacées, rapportées par quelques auteurs aux Ilicinées, par plusieurs autres aux Olacinées, doivent plutôt être réunies aux premières. Il suit dans cette voie la route tracée par M. Miers, qui concluait seulement à la parenté des deux familles que M. Baillon propose de confondre. Il adopte également l'opinion de l'auteur anglais, relativement à la parenté des Icaci- nacées avec les Phytocrénées, qui en représentent le type un peu amoindri, dicline, et quelquefois monopérianthé. Il commence par étudier ce dernier groupe, c'est-à-dire le /Vatsiatum herpeticum Ham., les Adelanthus, qui doivent en être rapprochés, quoique MM. Bentham et J. Hooker les aient relégués dans les Santalacées, le Phytocrene, qui sert de transition entre ces deux derniers genres, l'Zodes ovalis Bl. , qui ne diffère essentiellement du Phytocrene que par son mode d'inllorescence, et le Sarcostigma, 'par lequel M. Miers a si heureusement relié les Phytocrénées aux Icacinacées, 1 Passant ensuite à cette dernière famille, l'auteur démontre que le nom d'Jcacina doit être supprimé, et qu’on doit lui substituer le plus ancien de ses synonymes, Mappia Jacq. Les Zcacina pourraient toutefois être distingués à titre de section dans le genre Mappia, par leur inflorescence. Les Apodytes sont des Mappia à fruit gynobasique. L'auteur étudie longuement le genre Leptaulus, créé par M. Bentham pour une plante fort curieuse, recueillie près du fleuve Bagroo par M. G. Mann, et dont il décrit une espèce nouvelle, le Leptaulus citroides, de Madagascar. 1l examine ensuite le type des Pennantia et celui des Emmotum. Mémoire sur la famille des Et laeées ; par M. H., Baillon (Adansonia, t. IV, pp. 1-57, déc. 1863- févr. 1864). M. Baillon a reconnu, en examinant de prés toutes les Renonculacées pour la rédaction d'un nouveau Règne végétal, qu'on y pouvait observer encore des faits nouveaux qu'il essaie d'exposer dans ce travail, Il étudie surtout la disposition Spirale de la fleur, la forme du réceptacle, la symétrie florale des Renonculacées, la déhiscence de leurs étamines, qu'on ne peut dire extrorses d'une manière générale et absolue, la soudure des carpelles chez les Nigelles, Il arrive ensuite aux différences des Renonculacées et des familles voisines, 132 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Il montre qu'il n'y a aucun caractère invariable, pas méme la situation relative des différentes régions de l'ovule, qui puisse servir à exprimer ces différences. Il conclut en disant que les Renonculacées sont plus souvent des plantes her- bacées, mais les Dilléniacées presque toujours, et les Magnoliacées toujours des plantes lig Les Magnoliacées et les Renonculacées perdent leur calice après la floraison plus souvent que les Dilléuiacées. Il est exceptionnel que les Dilléniacées soient dépourvues d'arille, et que les Renonculacées en offrent un rudiment, Les ovaires, les fruits et les ovules peuvent étre organisés de la méme manière dans les trois types; mais il n'y a qu'une Renonculacée qui possède un ovule suspendu avec le micropyle dirigé en haut et en dehors (Callianthemum) à l'état adulte. Le Podophyllum offre avec les Renoncu- lacées les affinités les plus étroites. Quant au rapprochement imaginé par Adanson entre les R lacées et les Ali ées, ce rapprocl dit l'auteur, est des plus conformes aux méthodes dites naturelles, qui sont sou- vent obligées de négliger même un caractère de premiere valeur. L'auteur s'occupe ensuite de grouper en séries les différents genres de R lacées. 11 itue ainsi quatre séries : la série des Ancolies, compre- nant les genres Aquilegia Tourn., Xanthorrhiza Marsh., Nigella Tourn., Isopyrum L., Helleborus Adans. (includ. Coptis et Eranthis), Trollius L. (includ. Heg Bunge, Calathodes J. Hook. et Thoms., Caltha L., Thacla Spach et Psychrophila DC. ), Delphinium Tourn. (includ. Aconitum L.) ; la série des Renoncules, comprenant les genres Ranunculus Hall. (includ. Oxygraphis Bunge, Ceratocephalus Meench, Aphanost St-Hil., Traut- vetteria Fisch. et Mey., Hamadryas Comm. , Casalea St-Hil., Ficaria Dill.), Myosurus Dill., Anemone Hall. (includ. Hepatica Dill., Pulsatilla Tourn., Adonis L., Knowltonia Salisb.), Callianthemum C.-A. Mey., ? Hydrastis L.; la série des Clématites, comprenant les genres Clematis L. (includ. Atra- gene L. et Naravelia DC.), Thalictrum Tourn. (includ. Anemonella Spach), Actæa L. (includ. Cimicifuga L., Actinospora Turcz., Botrophis Raf. et Pityrosperma Sieb. et Zucc. ); enfin, la série des Pivoines, comprenant les genres Pæonia L, et ? Crossosoma Nutt. Sulla maturazi e la qualità dei fichi dci contorni ` di Napoli (Sur la maturation et la qualité des figues des environs de Naples); observations lues à l'Academia pontaniana dans sa réunion du . 29 novembre 1863 par M. G. Gasparrini (Extrait des A/ti dell’ Academia pontaniana, vol. 1X). Tirage à part en brochure in-4° de 20 pages, avec une planche lithographiée. On se rappelle que M. Gasparrini a déjà étudié, il y a plusieurs années et avec succés, diverses questions qui se r hent à l'histoire du Figuier sau- vage ou domestique. Nous citerons notamment ses Zticerche sulla natura del Caprifico e del Fico (Recherches sur la nature du Caprifiguier et du Figuier), REVUE DIDLIOGRAPIIQUE. 133 publiées dans les Comptes rendus de l’Académie royale de Naples en 1845, et ses Nuove ricerche sopra alcuni punti di anatomia e fisiologia spettanti alla. dottrina del Fico e del. Caprifico (Nouvelles recherches sur quelques points d'anatomie et de physiologie concernant la connaissance du Figuier et du Caprifiguier), qui ont paru dans le même recueil en 1848. 1 Le Caprifiguier (Figuier mále ou androgyne) produit trois sortes de fruits i les premiers, nommés figues-fleurs, ornos des Grecs, ficoni dans quelques endroits, en mars ; les seconds, nommés forniti, du grecphornites, en juillet et août; les troisièmes, nommés par les paysans italiens mamme, et par l'auteur cratires d’après le terme grec, fruits d'hiver. Le Figuier. domestique porte deux variétés correspondant aux deux premières des précédentes. M. Gasparrini étudie avec soin les colorations que prennent les figues en mürissant, et en cherche la cause; il trace les réactions que présente la matière colorante de leurs cellules sous-épidermiques soumise à la teinture d'iode, Cette matière est granuleuse et verdàtre; quand le fruita terminé sa croissance, elle com- mence à se désorgauiser, et il se produit un liquide diaphane, de couleur rose pàle, qui passe successivement au rouge vif, au rouge lilas, au violet, et enfin au brun noirâtre. Mais les deux membranes qui constituent la cellule ne par- licipent pas à ces colorations, et restent toujours blanchâtres, du moins dans la plupart des variétés. Dans d'autres cas, le liquide produit par la transfor- mation: de la matière granuleuse est jaune. Les colorations verte, bleue ou violette et jaune, se. mélangent souvent sur le méme fruit. Cela est d'autant plus remarquable que quelques auteurs ont regardé ces couleurs comme s'ex- cluant dans le règne végétal chez des plantes voisines par leurs caracteres. L'outeur rappelle la théorie de Marquart, qui regarde la matière jaune(antho- Zanthine) et la matière bleue (anthocyanine) comme dérivées toutes deux de la chlorophylle, laquelle deviendrait jaune en prenant de l'eau et bleue en en perdant. H cite encore les obj ections faites à cette théorie par M. Trécul, quia | rapporté les différences de coloration des baies du Solanum guineense à des différences d'activité végétative, et qui fait observer que dans certains. cas l'anthocyanine n'est pas précédée par la chlorophylle. L'auteur résume ses - études sur ce sujet dans les termes suivants : 4° Chez le Figuier, la chloro- phylie des cellules épidermiques du fruit jaunit au contact de l'acide sulfu- rique; 2 par la diminution de l'exhalation, la chlorophylle des cellules de l'épiderme et du reste du parenchyme, en acquérant de l'eau, prend une cou- leur bleue ; 3° Ja coexistence de la couleur jaune ct de la couleur verte sur des parties distinctes du méme ré ptacle pourrait empécher d'attribuer ces variations de coloration à celles de l'activité vitale ; 4° il ne parait pas non plus que dans les fleurs panachées, dans Ja méme corolle, dans un espace très-étroit €t dans des conditions semblables, les degrés de vitalité des cellules puissent différer assez pour produire des matières aussi diversement colorées. j M. Gasparrini s'accupe ensuite de l'origine du sucre. contenu. dans les 134 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. figues. 11 pense qu'il résulte de la désorganisation de l'amidon contenu dans les cellules, phénomène auquel doivent concourir la respiration, l'exhalation, la chaleur et la lumière. Par la respiration, le carbone diminue continuelle- ment, la membrane dés cellules s'amincit et la chlorophylle se consume. La diminution de l'exhalation fournit les liquides nécessaires à là conversion de l'amidon en sucre et à la solution de celui-ci. L'auteur a reconnu que pendant la maturation des figues il se produit beaucoup d'acide carbonique, tont à la lumière directe ou diffuse que dans l'obscurité. L'auteur a pratiqué l'incision annulaire sur les rameaux du Figuier pour hâter la maturation, mais il n'a pas réussi. Pour y parvenir, il vaut mieux, suivant lui, enlever quelques feuilles, et surtout enduire d'huile d'olive l'ori- fice de la figue, quand celle-ci à cessé de grossir. On croit généralement que l'huile agit ici comme un corps étranger et comme le ferait une piqûre d'insecte. Mais M. Gasparrini fait observer que les blessures faites avec une épine ou tout autre instrument n'ont pas la même influence. Il rappelle que certaines moisissures (Oidium, Ascophora), plongées dans l'huile, y perdent leur vità- lité consécutivement à une altération de leur protoplasma ; ce liquide pénètre dans leur tissu, et y détruit les fonctions les plus né ires à la vie, l'absorption, la respiration, l’exhalation. L'huile détruit de même la circulation chez les Chara, la vitalité du parenchyme de la Vigne; elle fait mourir les fibrilles des racines d'un grand nombre de plantes. Or, la maturation con- siste principalement dans le ramollissement des parois cellulaires et de la paroi du fruit ; elle nécessite un afflux de liquide considérable, et l'huile, en sus- pendant la respiration et l'exhalation, produit nécessairement cette surabon- dance de sucs, d’où résulte un avanceient d'une à deux semaines dahs l'époque de maturation. Plusieurs autres substances agissent, à cet égard, de méme que l'huile d'olive ; l’auteur a expérimenté notamment l'huile d'aan- des, l'huile de noix, l'huile de Ricin, l'huile de Lin, le beurre, le vinaigre. Ila reconnu, au bout d'une semaine, que l'huile de Ricin et le vinaigre n'avaient produit aucun effet ; qu'au contraire, les figues traitées avec le beurre étaient presque müres, et celles qui avaient été traitées par les autres huiles com- mencaient à márir, 1l y a aussi des animaux qui hâtent la maturation des Figues, d'abord les Cynips, dont l'action bien connue justifie les prâtiques de la caprification, et qui agissent en provoquant l'altération et le ramollissement du fruit qu'ils ont piqué pour déposer leurs œufs dans son intérieur ; puis des anguillules, assez semblables à celles que M, Davaine a décrites dans son Mémoire sur " Cis du Blé niellé, qui vivent dans les Cynips femelles et qui sortent l'abdomen de ces insectes, soit quand on les baigne dans l'eau, soit quand Re exerce sur eux une légére pression, L'auteur affirme que cependant ces infusoires ne sont pas des parasites du Cynips, mais bien des arbres, et que, si on les trouve sur les femelles, c'est seulement parce qu'ils pénètrent daus REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. y 135 leur corps pour être transportés d'un arbre à l'autre ; les mâles, dans lesquels on ne les trouve jamais, étant dépourvus d'ailes et mourant dans les fruits du Caprifiguier où ils sont nés. M. Gasparrini n'a pas encore pu saisir d'autre migration de ces anguillules; il ne les a pas vues ramper sür l'écorce des Figuiers, soit en montañt du sol dans les fruits, soit en passant d'un fruit à l'autre ; et il ajoute qu'elles manquent dans ceux du Figuier qui n'a pas subi la caprification. Il les a observées isolément dans le fruit, entre les pédi- celles des fleurons et autour de l'involucre, sous l'orifice du fruit, et il lesa vues s'attacher à l'abdomen du Cynips femelle au moment où celui-ci sort du réceptacle dans lequel il est né. Pendant l'hiver, ces infusoires sont renfer- més dans les cratires, attendant le printemps pour passer dans les figues- fleurs, et de là dans les forniti; on en trouve souvent les cadavres dans les figues comestibles mûres et désorganisées. L'auteur ne peut affirmer avec certitude que la présence des anguillules hâte là mátüration de ces fruits, näis il est fort disposé à croire qu'elle y participe avec les autres agents mentionnés plus haut. La planche jointe à son mémoire représente divers étais des anguil- lules mâles et femelles, extraits du parenchyme du fruit; il en a trouvé les œufs à la surface interne du réceptacle, entre les légères protubérances qui se trouvent à la base des pédicelles floraux ; il en figure avec soin l'évolution. D' EuckNE FOURNIER. BIBLIOGRAPHIE. Bof. scal "eif Articles originaux publiés en 1863. Treviranus (L.-C.). Ueber Dichogamie nach C.-C. Sprengel und Ch. Darwin (Sur la diae selon C.-C. Mitis et M. Ch. Darwin), n** 4 et 2, pp. 1-7, 9-16. Sanio (D' Carl). Rinige Bemerkungen ueber den Gerbstoft und seine Ver- breitung bei den Holzpflanzen (Quelques observations sur le tannin et sur sa diffusion dans les plantes ligneuses), n° 3, p. 18-23. Voy. le Bull., t. X, p. 437. : Kabsch (W.). Ueber den anätomischen Bau des Holzes von, etc. (Sur la Structure anatomique du bois du Sucopira 'Assu), n° 4, pp. 25-31, pl. T, fig. 1-9. Voy. le Bull., t. IX, p. 667. Kabsch (W.). Ueber die Haare des Saamenschopfes der Asclepiadeen (Sur les poils du pappus des Asclépiadées), n° 5, pp. 33-38; pl. I, fig. 10-18. Voy. le Bull., t. Xj p. 511. Rose (A.). ebé Barbula papillosa Wilson und ihre Entwickelung (Sur le Barbula papillosa ef son développement}, n° 6, pp. 41-53, pl. II, A. Brandis (D* Dietr.). Auszug eines Briefes desselben aus den Domdamu-forests (Hinter Indien) (Extrait d'une lettre de lui des Domdamu-forests (Indes orientales), daće du 23 mars 1862 ; n° 6, pp. 43-44: 436 ” SOCIÈTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Kanitz (August). Zur Kenntniss und Verbreitung einiger Pflanzen Panno- niens, Daciens und Rumeliens ( Recherches sur la connaissance et sur la propagation de quelques plantes de la Pannonie, de la Dacie et de la Rou- mélie), n° 6, pp. ^8 et A5. Schacht ( Hermann). Zurueckweisung der von Hrn Prof. Hugo v. Mohl gegen mich gerichteten Angriffe (Æéfutation des attaques dirigées contre moi par M. H. de Mohl), n° 6, pp. 46 et A7. Schlechtendat (D.-F.-L. von). Zur Kenntniss der Gattung, etc. (Observations sur le genre Beschorneria Ath), n° 7, pp. 49-52, pl. II, B fig. 1-9. Ascherson (D° P.). Welche Namen kommen nach dem Prioritætsgesetze der Funkia subcordata Spr. und ovata. (Spr. erw.) R. und Sch. zu? (Quels noms appartiennent, selon les lois de priorité, au F. subcordata Spr. et au F. ovata [Spr. auct.] R. et Sch.?), n° 7, pp. 52 et 53. Kanitz (August). Enumeratio Urticarum imperii regalis Hungarici, n° 7, pp. 5^ et 55. Sachs (D* Julius). Ueber die Keimung des Saamens von, etc. (Sur la germi- nation de la graine de l'Allium Cepa), n** 8 et 9, pp. 57-62, 60-70, pl. III. Voy. le Bull., t. X, p. 523. Irmisch. (Th). Ist Renealmus als Begruender der Gattung Zrythreæa an- zusehen? (Faut-il considérer Heneaulme comme le fondateur du genre Erythrza)?, n° 9, pp. 70 et 71. Hoffmann (Hermann). Sylloge der Pilze aus der Mittelrheingegend, insbe- sondere dem Grossherzogthum Hessen (Sylloge des Champignons de la région rhénane moyenne, notamment du grand-duché de Hesse), n^ 10, pp. 73-79. Pitra (Adolph). Mittheilungen ueber eine dentliche Anbæufung der Gallert-Algen ( C: ications sur une lation extraordinaire d'Alques gélatineuses), n° 10, pp. 79-82. Sanio (D Carl). Vergleichende Untersuchungen ueber die Elementarorgane des Holzkeerpers (Recherches comparatives sur les organes élémentaires du corps ligneus), n% 41, 42, 43, 14 et 15, pp. 85-91, 93-8, 101-111, 113-118 et 121-128, pl. IV. Voy. plus haut, p. 1. Reichenbach fil. (H.-G.). Louisia Psyche, p. 98. Reichenbach fil. (H.-G.). Neue Orchideen (Nouvelles Orchidées), n° 15 et 16, pp. 428 et 131. s Wendland (Herm.). Kritische Bemerkungen ueber einige Palmen aus der Gruppe der Iriarteen (Observations critiques sur quelques Palmiers du groupe des Iriartées), n° 46, pp. 129-131. Voy. plus haut, p. 25. Zrmisch (Th.). Beitrege zur vergleichenden Morphologie der Pflanzen (Con- tributions à la morphologie comparée des plantes), Gagea, n° 17, pp. 131- 142, pl. Y. Treviranus (L.-C.). Amphicarpie und (et) Geocarpie, n° 18, pp, 145-147. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. * ME Jtzigsohn (D° H.). Bitte an die Herren Lichenologen wegen Ephebe pubes- cens Fries (Prière à MM. les lichénologues au sujet de l'E. pubescens), n°18, pp. 147 et 148. Irmisch (Th.). Beitræge zur vergleichenden Morphologie der Pflanzen (Con tributions à la morphologie comparée des plantes), Lloydia serotina, n° 21 et 22, pp. 161-164, 169-173, pl. VI. Jrmisch (Th.). Beitræge, etc., Tulipa, n° 23, pp. 177-181, pl. VII. - Voy. le Bull., t. X, p. 606. Treviranus (L.-C.). Welwitschia mirabilis Jos. Hooker, n°24, pp. 185-188. Sollmann (Aug.). Bcitræge zur Anatomie und Physiologie der Sphærien (Contributions à l'anatomie et la physiologie des Sphéries), n" 25, 26 et 27, pp. 193-197, 201- -205, 209-244, pl. VIII. Voy. plus haut, w 45; Solms-Braunfels (Reinhard, comte de). Zur Synonymie der Campylopus- Arten (Sur la synonymie des espèces du genre Campylopus) : 1. C. atro- virens De Notaris; 2. C. longipilus Brid.; 3. C. polytrichoides De Notaris, n° 28, pp. 217-218, pl. IX, A. Irmisch (Th.). Hypoxis oder (ou) Hypoxys ? n° 28, pp. 218-220. Norman (1.-M.). Descriptio exactior Tholurne dissimilis, n° 29, pp. 225- 227, pl. IX, B. Reichenbach fil. (H.-G.). Zwei neue Orchideen (Deux nouvelles Orchidées), n^. 34, p. 237. Hasskarl (D'). Ueber (sur) Kalmia latifolia L., n° 34, pp. 237-239. Treviranus (L.-C.). Nachtrægliche Bemerkungen ueber die Befruchtung einiger Orchideen (Observations supplémentaires sur la fécondation de quelques Orchidées), n. 32, pp. 241-243. k Schlechtendal (D.-F.-L. v.). Unsere Kenntniss von Dilophospora, einem auch dem Weizen schædlichen Pilze (Wos connaissances sur le Dilophos- pora, Champignon qui est nuisible aussi au Froment), n. 33, pp. 245-247. Dippel (L.). Zur Histologie der Coniferen (Sur l’histologie des Conifères). I. Les réservoirs de la résine dans le Sapin et l'origine de la résine <- dans leur intérieur, n° 35, pp. 253-259, pl. X. Voy. plus haut, p. 55. Hartig (D Th.). Verduenstung der Zweigspitzen im unbelaubten Zustande (Évaporation des bouts des rameaux lorsqu'ils ne sont pas garnis de feuilles), n. 36, pp. 261-263. Batka. Senna Hookeriana Batka, n. 36, pp. 263 et 264. Mohl (Hugo v.) Eine kurze Bemerkung ueber das Carpophorum der Umbel- liferenfrucht (Une courte observation sur le carpophore du fruit des Ombelliféres), n° 36, pp. 264-266. Voy. plus haut, p. 52. Hartig (D' Th.). Ueber die Bewegung des Saftes in den Holzpflanzen (Sur le mouvement de la séve dans les plantes ligneuses), n°°37 et 38, pp. 269- 274, 279-281. 138 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Garcke (Aug.). Ueber einige ganz unbekannte Malvaceen (Sur quelques Malvacées entièrement inconnues), n. 37, pp. 274 et 275. Alefeld (D* Friedrich). Ueber (sur) Linum, n. 38, pp. 281-282. Hartig (D* Th.). Ueber das endosmotische Verhalten der Holzfasern (Sur le rôle endosmotique que jouent les fibres ligneuses), n. 39, pp. 285 et 286. Hartig (D' Th.). Folgen der Ringelung an einer Linde (Conséquences de l'incision annulaire opérée sur un Tilleul), n. 39, p. 286. Hartig (D* Th.). Folgen der Ringelung an Nadelhoeizern (Conséquences de l'incision annulaire opérée sur les Conifères), n. 39, pp. 286-287. Hartig (D* Th.). Ueber die Thætigkeit des Siebfasergewebes bei ftuecklei- tung der Bildungssæfte (Sur le rôle que jouent les fibres cribreuses pour le transport de la séve descendante), n. 39, pp. 287-288. Hartig (D' Th.). Ueber die Zeit des Zuwachses der Baumwurzéln (Sur l'époque de l'accroissement des racines des arbres), n. 39, p. 288. Hartig (D* Th.). Ueber das sogenannte Absterben der Haarwurzelii (Sur le prétendu dépérissement du chevelu des racines), n. 39, p. 289. ; Alefeld (D* Friedrich). Ueber die Gattung Iris L. (Sur le genre Iris L.), . n° 39 et A0, pp. 289-291, 296-298. Hartig (D* Th.) Ueber die Schliesshaut des Nádelholz- Tuepfels (Sur la membrane qui ferme les pores des fibres ligneuses du bois des Coniféres), n. 40, pp. 293-296, pl. XI. Hartig (D* Th.). Ueber Abscheidung der Gase aus lufthaltigen Fluessigkeiten beim ‘Eindringen letzterer in capillare Ræuime (Sur l'ezcrétion des gaz des liquides gazeux, lorsque ces derniers entrent dans des interstices capil- laires), n. A1, pp. 301-302. Hartig ( D" Th.). Ueber den Einfluss der Verduenstung auf Hebung des Plan- zensaftes (Sur l'influence de l'évaporation sur la montée de la séve), n. 41, pp. 302-304. Hoffmann (Hermann). Neue Beobachtungen ueber Bacterien mit | Rueckiicht auf generatio spontanea (Nouvelles observations sur les Bactéries, par rapport à la génération spontanée), n** hA et 42, pp. 304-307, 315-319. Mohl (Hugo v.). Einige Beobachtüngen ueber dimorphe Bluethen (Quelques observations sur des fleurs dimorphes), n°° 43 et A3, pp. 309-315, 321- 7 828; voy. plus haut, p. 108. Hildebrand (F.). Die Fruchtbildung der Orchideen, ein Beweis fuer dic doppelte Wirkung des Pollen (Ze développement du fruit des Orchidées, preuve de la double action du pollen), n° hh et h5, pp. 329-333, 337- 345, pl. XII; voy. plus haut, p. 51. Miquel (F.-A. W.). Ueber eine neue Cycas aus Siam (Sur un nouveau Cycas de Siam), n. 4h, pp 333 et 334. Unger (D° Fr.). Einige Bemerkuügen ueber die Bewegungserscheinungen an den Staubfæden der Gentaurieen (Quelques observations Sur les phé- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 139 noménes de mouvement des filets des étainines. des Centauriées), Ù. 46, pp. 349-355, pl. XIII, fig. 1-3; voy. plus haut, p. 56. Zukal (Hugo). Beitrag zur Kenntniss der Anátomie der Sphagneii (Contri- bution à la « À de l'anatomie des Sphaignes), n. 46, pp. 353- 354, pl. XIII, fig. I-II. Sanio (D* Carl). Vergleichende Untersuchungen ueber die Zusammensetzung des Holzkærpers (Observations comparées sur la composition du corps ligneux), n. 47,48, 49, 50, pp. 356-363, 369-375, 377-385; voy. plus haut, p. 100. Buchenau (D* Franz). Die Calabar-Bohne (Là fève de Calabar, Physostigma venenosum Balf.), n. 47, pp. 363-365. Hagena. Zur Oldenburgischen Flora (Contributions à La flore d'Oldenbourg), n. 49, pp. 385-387. JOHANNES GRŒNLAND, Flora oder all ine botanische Zei Articles non analysés dans le Bulletin. Die neuesten Arbeiten ueber Entstehung und Vegetation der niederen Pilze, insbesondere Pasteur's Untersuchungen (Les travaux les plus récents sur l'origine et le dévelop) t des Champig inférieurs, particulière- ment les recherches de M. Pasteur) ; par M. A. De Bary (1863, pp. 9-12, 17-25, 53-47). Die morphologischen Gesetze der Blumen-Bildung und das natuerliche System der Morphologie der Blumen (Zes lois morphologiques de la formation des fleurs et le système naturel de la morphologie des fleurs) ; par M. Schultz-Schultzenstein (/bid., pp. 13-16, 25-29, 59-63, 105-112, 118-125). De Anzi Lichenibus Longobardiæ exsiccatis observationes quedam ; par M. W. Nylander (Jbid., pp. 78-11). E Observationes quadam circa Herbarium Lichénüm britannicorum by Wil- liam Mudd, fasc. I-HIE, 1861; par M. W. Nylander (Jbid., pp. 71-19). Ergebnisse einiger neueren Untersuchungen ueber die in Pflanzen enthaltene Kieselseure (Résultats des nouvelles recherches sur l'acide silicique con- tenu dans les plantes); par M. Julius Sachs (I5id., pp. 113-117). Beobachtungen ueber einige Schlesische Pflanzen (Recherches sur quelques plantes de Silésie) : Lappa tomentosa, L. minor, L. major, Circza inter- media, C. alpina, Cynanchum Vincetoxicum; par M. Stenzel (J5id., pp. 125-126). m Heil- und Nahrungsmittel, Farbstóffe, Nutz- und Hausgeræthe, welche die Ostromanen, Moldauer und Wallachen , aus dem Pflanzenreiche gewinnen (Substances médicamenteuses et alimentaires, matières colorantes, objets d'utilité domestique que l'on retire du règne végétal dans la Roumanie 140 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (Moldavie et Valachie); par MM. Jacob de Czihak et J. Szabo, suite du travail publié dans le Bonplandia, 1'« année, n° 524 et 525 (pp. 451- 159,183-189, 220-224, 225-231, 245-252, 257-264, 273-285, 298-303, 308-315). 3 Ueber Zphebe pubescens Fr. (Sur l’Ephebe pubescens Fr.); par M. S. Schwendener, avec une planche (pp. 241-245). Adhuc de Lichenibus quibusd i ibus; par M. W. Nylander (p. 265). Animadversio circa ultimam notulam Friesianam ; par M. W. Nylander (p. 266). „Aus dem botanischen Garten zu Breslau (Du jardin botanique de Breslau) ; par M. H.-R. Gœppert (pp. 288-292). Lichenes quidam scandinavici novi; par M. W. Nylander (pp. 305-307). Circa germinationem A garic campestris L.; parM. W. Nylander (pp. 307-308). Sphæriæ quedam scandinavicæ novae ; par M. W. Nylander (pp. 321-322). Zur neueren Geschichte der Lichenologie ( Sur l'histoire récente de la lichénologie) ; par M. A. de Krempelhuber, avec un fragment d'un travail ` inédit de M. G. de Notaris (pp. 337-344). Adumbrationes Commelinacearum quarumdam, quas in Africæ orientalis lit- tore Mozambique reperit prof. Peters et amplius in ejus opere Reise, etc., descripsit J.-K. Hasskarl (/5id. , pp. 385-390; voy. le Bull., t. X, p. 530). Amischolotype Hassk., eine neue Gattung. der Commelinaceen (Z/Amischo- lotype Hassk., nouveau genre de Commélinacées); par M. J.-K. Hasskarl (/bid., pp. 391-393). Erster Bericht des kryptogamischen Reisevereins ( Premier rapport de . l'Association pour la recherche des Cryptogames); par M. Molendo (/bid., _pp. 380-384, 393-400). Ueber die Entwickelung der Sphæria typhina Pers. und Bail's Mycologische Studien (Sur le développement du Sphæria typhina et les Études mycolo- giques de Bail); par M. A. De Bary (/bid., pp. 401-409). Zweiter Bericht des kryptogamischen Reisevereins (Deuxième rapport de l'Association pour la recherche des Cryptogames); par M. Molendo (/id., pp. 417-125, 533-441, 593-600). Ueber die Vegetationswærme der Pflanzen und die Methode sie zu berech- nen (Sur [a chaleur de végétation des plantes et sur les moyens de la déterminer); par M. W. Kabsch {Jbid., pp. 520-527, 545-552, 556-572). Die Lichenen des frænkischen Jura (Les Lichens du terrain jurassique de la Franconie); par M. F. Arnold (/bid., pp. 588-592, 601-604, con- tinué du volume de 1862, p. 305). Articles divers. Observations sur la rusticité de plusieurs Lis ; par M. Duchartre (Journal de la Société impériale et centrale d'horticulture, V. X, 1864, pp. 410-415). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, An Organogénie florale des Martynia; par M. H. Baillon (Adansonia, t. IH, pp. 341-348, avec une planche). Note sur l'albumen et Parille des Hedychium; pav M. H. Baillon (Adan- sonia, t. III, pp. 349-350, avec une planche). Sur des fleurs monstrueuses de Sinapis arvensis ; par M. H. Baillon (Adan- sonia, t. IlI, pp. 351-353, avec une planche). Remarques sur la décomposition du gaz acide carbonique par les feuilles ; par M. Cloéz (Annales des sciences naturelles, h° série, t. XX, pp. 180- 187); voyez le Bulletin, t. X, p. 608. Tableau des inflorescences ; par M. Gustave Flourens bid. , p. 210). Plante novæ horti regii botanici panormitani a clar. Agostino Todaro des- criptæ (/bid., pp. 302-308: Iris Mandraliscæ, I. Tinei, I. australis, in Sicilia indigena, Zotryanthus albo-virens, in pascuis Sicilia, Lycium bre- vistylum, Convolvulus Cupanianus [C. tricolor Ucr., Guss.], Polygala brachypoda, Erythrina viarum, E. insignis, E. pulcherrima, Oxalis longisepala). Sur l'existence de plusieurs acides gras odorants et homologues dans le fruit du Gingko biloba ; par M. A. Béchamp (Comptes rendus, 1864, t. LVI, pp. 135-137). Mémoire sur une maladie des céréales, ct spécialement du Froment, due au développement de la Puccinie des céréales; par M. Lavalle (Comptes rendus, t. LYI, pp. 468-469). Sur les capsules sèches du Papaver somniferum; par M. Deschamps (d'Aval-- lon) (Comptes rendus, t. LVIII, pp. 561-562). Note sur la présence de l'acide caproique dans les fleurs du Satyrium hirci- num; par M. Chautard (Comptes rendus, t. LVIII, pp. 639-640). Études chimiques sur le Cotyledon Umbilicus; présence de la triméthylamine dans ce végétal; par M. Hétet (Comptes rendus, 1864, t. LIX, pp. 29-32). Sur le rôle que joue l'érythrite dans les principes immédiats de certains Lichens; par M. V. de Luynes (/bid., pp. 81-84). Découverte des spores de l'Achorion Schenleinii dans Vair qui entoure les malades atteints de favus ; par M. J. Lemaire (bid. , pp. 127-128). Reliquiæ Kitaibelianæ; III et IV. Kitaibelii iter marmarosiense primum 1796 et lum 1815 ptum; V. Kitaibelii iter arvense anno 1804 susceptum. Publicatum ab Aug. Kanitz (Verhandlungen der zoolo- schen Gesellschaft in Wien, 1863, XIII, pp. 5-118). Die Potentillen Galiziens (Les Potentilles de Gallicie); par M. Karl Hoelzl bid. , pp. 119-198). Ueber einige nene und ungenuegend bekannte Arten und Gattungen von Dia- tomaceen (Sur quelques genres et espèces nouveaux et imparfaitement connus de Diatomacées); par M. A. Grunow (/bid., pp. 137-162). Nachtræge zu meinen Beschreibungen exotischer Equiseteen (AdZfiens à * aisch-bot J 142. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mes descriptions d'Equisetum exotiques); par M. J.-Milde (/id., pp. 225-232). Index Equisetorum omnium, auctore J. Milde (/hid., pp. 233-244). Une excursion à la Maladetta (23 aoüt 1862); par M. Léon Soubeiran (Annales de la Société Linnéenne du département de Maine-et-Loire, 6* année, 1863, pp. 1-16). Herborisation à Chaloché ; par M. Victor Pavie (Zhid., p» 11-30). Note sur une forme estivale du Thlaspi perfoliatum; par M. Courtillier (Jbid., pp. 31-32). Une excursion à Belle-Ile-en-mer; par M. Aimé de Soland (Zbid:, pp. 49-53). Fructification du Dammara australis; par M. Pepin (Jbid., pp. 40-42). Excursion au bassin d'Arcachon ; par M. Pepin (/bid., pp. 43-45). Note sur un semis naturel de Pinus Strobus sur le Salix caprea; par M. Pepin (bid, , pp. 111-112). Description d'une Primulacée à fleurs monstrueuses; par M. H. Baillon (Adansonia, t. WT, pp. 310-312, avec une planche). Choix de graines récoltées au jardin botanique de l'Université de Liége en 1863; par M. Éd. Morren. In-8° de 28 pages. Gand, 1864. Specimen floræ cryptogamæ septem insularum editum juxta plantas Mazzia- rianas herbarii Heuflleriani et speciatim quoad Filices herbarii Tommasi- niani; par M. A. Grunow (Extrait des Verhandlungen der K.K. zoolo- gisch-botanischer, Gesellschaft in. Wien, 1861) ; tirage à part en brochure in-8? de 20 pages. i Examination of Rubia Munjista, the east-indian madder , or Munjeet of commerce (Z'zamen du Rubia Munjista , la Garance de l Inde-orientale, ou Munjeet du commerce); par M. John Stenhouse (Proceedings of the royal Society, pp. 86-87). On the leaf-cells of the british species of Hymenophyllum (Sur les cellules des frondes des espèces anglaises d'Rymenophyllum) ; par M. G. Gulliver (Annals and magazine of natural history, X. XII, pp. 109-114, août 1863). On the tissue-cells of the involucres of Hymenophyllum (Des cellules qui forment le tissu de l'indusium des Hymenophyllum) ; par M. G. Gulliver (Ibid., vol. XII, pp. 309-310). On the presence of chlorophyll-cells and starch-granules as normal parts of the organism, and on the reproductive process, in Difflugia piriformis Perty ; also on a freshwater species of Æchinocystidia (De la présence de cellules à chlorophylle et de grains d'amidon comme éléments normaux de l'organisation, et du mode de Peproduction chez le Difflugia piriformis Perty, ainsi que chez une espèce d' Echinocystidia habitant leseaux douces); par M. H.-J. Carter (/hid., vol. XH, octobre 1863, pp. 251-264). Verzeichniss Preussischer Flechten (Énumération des Lichens de Prusse); REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 143 par M. Arnold Ohlert ( Schriften der K. physikalisch-æk isch Gesellschaft zu Kænigsberg, h* année, 1863, 4"° livraison, pp. 1-34). Verzeichniss der von mir auf zwei Reisen Anfangs Juni und Ende Juli 1862 zwischen Bahnhof Kotomirz, Gr. Byslaw bei Tuchel und Bahnhof Terespol als bemerkenswerth aufgenomenen Pflanzen (Ænumération des plantes remarquables que j'ai récoltées pendant deux voyages, faits au commen- . cement de juin et à la fin de juillet 1862, entre Les stations de Kotomirz et de Terespol, etc. ); par M. L. Ruchling (bid., pp. 35-36). Prospetto della flora trevigiana (Prodrome de la flore de Trévise); par Pietro Andrea Saccardo (Atti dell imp. reg. istituto veneto, 3° série, t. VIII, pp. 1087-1132, t. IX, pp. 427-445, 481-497, etc. Florula di Monte-Cristo (#lorule de l'ile de Monte-Cristo); par M. Théod. Caruel (Atti della Società italiana di scienze naturali, vol. VI, fasc. 11, mai 1864, pp. 74-109). Annales de l'Association philomatique vogéso-rhénane, faisant suite à la Flore d'Alsace de F. Kirschleger ; 2° livraison, in-12 de 4 feuilles; Stras- bourg, 1864. Die Fieber-Rinde, der China-Baum, sein Vorkommen und seine Cultur (Lécorce fébrifuge, l'arbre à Quinquina, lieux où on le rencontre et ma- nière de le cultiver); par M. Ph. de Martius (Repertorium fuer Phar- macie, t. XII) ; tirage à part eu brochure in-8°, pp. 35-90). Revue générale de l'état et des progrès de l'horticulture belge en 1863 ; par M. Éd. Morren ; in-8° de 13 pages. Gand, 1864. Sur l'Æucalyptus Globulus et Y Hovenia dulcis, cultivés au jardin botanique de Saint-Mandrier près Toulon ; par M. Philippe (Bulletin mensuel de la Société imp. zoologique d'acclimatation, 2° série, t. I, avril 1864, pp. 196-199). Thymelacearum genera nova e tribu Gyrinopearum ; descripsit F.-A.-G. Mi- quel (Annales Musei botanici lugduno-batavi, t. L, fasc. V, pp. 132- 133), 1863. NOUVELLES. — L'herbier que notre regretté confrère, M. C. Billot, publiait sous le titre de Flora Gallie et Germanie exsiccata, est le plus étendu de ceux du méme genre qui ont paru jusqu'à ce jour. Nous sommes heureux d'appren- dre à nos lecteurs que cette utile publication ne sera pas interrompue, Cédant au désir exprimé par quelques amis de M. Billot, quatre botanistes distingués ont résolu de réunir leurs soins pour continuer ses publications. On sait que celles-ci, qui, dans le principe, devaient être limitées à la France et a l'Alle- magne, sont peu à peu sorties de ces limites; aussi les nouveaux auteurs ont- ils cru devoir en modifier les titres, tout en restant fidèles à l'esprit qui les dirigeait, L'herbier portera désormais le titre de Flora exsiccata de Ahh SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. C. Billot, continuée par V. Bavoux, A. Guichard, P. Guichard et J. Paillot; le texte imprimé portera celui de Billotia , ou Notes de botanique, publiées par, etc. Les conditions de souscription resteront les mêmes que précédem- ment, c'est-à- dire que chaque centurie de plantes sera livrée, au choix des souscripteurs, au prix de 15 francs, ou bien en échange de six espèces non encore publićes et récoltées en 130 exemplaires aussi complets et aussi sem- blables que possible. Les auteurs seront prochainement en mesure de distri- buer les 34° et 35° centuries de l'herbier, qui avaient été commencées par M. Biliot, et qui paraîtront encore sous l'ancien titre. On est prié d'adresser la correspondance et les envois relatifs à ces publications à M. Justin Paillot, rue d'Anvers, n? 3, à Besancon. E — M. Francis Boott, dont notre Revue a fait connaître les belles publica- cations sur le genre-C'arex, est mort à Londres le 25 décembre dernier. — Le docteur Wilhelm Kabsch (de Breslau), privat-docent à l'Université de Zurich, dont notre Revue a souvent relaté les travaux, vient de mourir dans des circonstances bien malheureuses. Il était parti sans guide et après des pluies fort prolongées pour herboriser dans les montagnes d'Appenzell. Arrivé dans un lieu fort dangereux, nommé Hohenkasten, où plusieurs voya- geurs ont péri, il glissa sur une roche escarpée et se tua en tombant. Son corps a été inhumé le 23 juin au cimetière de Fluntern. — M. Jean Kickx, professeur à l'Université de Gand, savant botaniste belge, dont les opinions ont été plus d'une fois citées dans cette Revue, est mort le 4% septembre dernier à Bruxelles, dans sa soixante-deuxième ánnée, après une courte maladie. C'est à son père, botaniste distingué et nommé comme lui Jean Kickx, mort en 1831, que M. Du Mortier avait dédié le genre Xicksia, créé pour l'Antirrhinum Cymbalaria. Blume eu fit de même pour une Apocynée de Java, qu'il nomma Aria, et dédia au fils du défunt, Jean-Jacques Kickx, docteur ès sciences naturelles, qui l'été dernier a suivi les cours du professeur Sachs à Bonn. Les travaux botaniques du savant dont nous annoncons la perte ont eu pour but principal les Cryptogames et surtout les Champignons de la Belgique. — C'est avec le plus vif regret que nous ajoutons à cette liste nécrologique le nom de M. le professeur Schacht, décédé le mois dernier. Notre prochain numéro contiendra une notice détaillée sur la vie et les travaux de ce bota- niste, enlevé prématurément à la science dont son talent devait étendre encore les limites. Dr EUGÈNE FOURNIER. Paris, — hiprimeric de E, MAnT'NET, rue Mignon 8; A. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. (NOVEMBRE 4864.) N. B. — On peut se procurer les ouvrages analysés dans cette Revue chez M. J, Rothschild, libraire de la Société botanique de France, rue de Buci, 14, à Paris. Catalogue des plant Ilulaires et lai de la Seine-Inférieure; par MM. Blanche et Malbranche (Extrait. du Précis des travaux de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, pour l'année 1863-64); tirage à part en brochure in-8° de 167 pages. Rouen, imp. H. Boissel, 4864. L'introduction qui précède ce travail rappelle que les ouvrages de Letur- quier et de M. de Brébisson comprenant toute la flore normande, il n'existe encore aucun travail qui mette en relief la végétation particulière de la Seine- Inférieure. Le Catalogue de MM. Blanche et Malbranche comble par consé- quent un vide, et le comble d'autant mieux qu'ils se sont adonnés d'une manière spéciale à la cryptogamie , généralement négligée par les floristes. Ils font connaitre dans le département de la Seine-Inférieure plus de 1600 espèces cryptogamiques, ainsi réparties: Algues, 180 (plusieurs Diatomées sont indiquées); Champignons, 900 ; Lichens, 300: Mousses, 170 ; et, pour les autres petites familles, environ 100 espèces (1). La classification adoptée dans le Catalogue diffère un peu de celle qui est ordinairement suivie, du moins dans la partie phanérogamique, ‘les apétales et les dialypétales étant fondues ensemble , les Caryophyllées rapprochées des autres Cyclosporées, et les Euphorbiacées des Malvacées. La derniere famille qui termine les Gamo- pétales est celle des Apocynées. Aucune description n'accompagne la men- tion des familles non plus que celle des genres, ni celle des espèces, dont les localités seulement sont indiquées. Le travail manuscrit de MM. Blanche et Malbranche comprenait trois par- ties : le Catalogue, qui seul a été publié; les Zerborisations et les détails de Géographie botanique; ces deux dernières parties sont restées déposées aux archives de l'Académie de Rouen. Florule du Tarn, ou énumération des plantes qui croissent spontané- ment dans le département du Tarn; par M. Victor de Martrin-Donos ; t I*, in-8° de 470 pages, avec une planche lithographiée, Toulouse, chez Armaing; Paris, chez J.-B. Baillière et fils, 1864. Nos lecteurs ont déjà eu connaissance des travaux de M. de Martrin- (1) Voyez, relati aux Phanérog de la Seine-Inférieure, une publication antérieure de M, Malbranche, analysée dans le Bulletin, t. IX, p, 547. Te AR (nzvvE) 10 146 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Donos sur les plantes critiques du Tarn (4), extraits de la Flore inédite du Tarn. L'auteur, n'ayant malheureusement pas eu le loisir de terminer un ouvrage de cette importance, s'est décidé à publier le résultat de ses études sous la forme plus modeste de Florule du Tarn. Le premier volume de cet ouvrage, qui vient de paraître, renferme un avant-propos, un chapitre intitulé : Coup d'ail sur la nature physique et géologique du département du Tarn, un tableau de la méthode naturelle de De Candolle, que l'auteur a suivie, et le commencement de la florule propre- ment dite, des R l aux Vi inclusi $ Dans l'introduction, l'auteur examine d'abord rapidement la constitution des terrains du département du Tarn ; puis il étudie les rapports qui existent entre ces terrains etla végétation qu'ils portent. Le terrain primitif, composé de granite, de gneiss et de micaschiste, et élevé jusqu'a des altitudes supé- rieures à 1200 mètres, offre dans les prairies, les pâturages et les pelouses les plus élevées de ses montagnes, les Viola sudetica, V. vivariensis, V. mon- ticola, Alchimilla alpina, A. montana, Epilobium obscurum, E. Lamyi, E. origanifolium. Cherophyllum aureum, Valeriana tripteris, Mulgedium Plumieri, Hieracium pyrenaicum, Euphrasia montana, E. rigidula, Salis aurita, Crocus multifidus, Carex limosa, Poa sudetica, etc., etc, On ren- contre encore dans le Tarn le terrain de transition, composé de schistes et de calcaires, le terrain houiller, le trias caractérisé par du grès bigarré, le terrain jurassique représenté par des grès calcaires liasiques et par la formation oolithique ; enfin le terrain tertiaire à l'état de molasse et de calcaire lacustre, Une telle. variété dans la constitution géologique, jointe à de grandes diffé- rences d'altitude, rend compte de la variété qu'on remarque aussi dans la flore. La partie descriptive de la florule du Tarn est très-réduite, Les plantes généralement connues sont seulement désignées par leurs noms et leurs prin- cipaux synonymes ; l'auteur n'a. décrit que les plantes critiques et celles qui font partie de genres difficiles, dont l'étude est à l'ordre du jour (Ranunculus, Erophila, Viola, Silene, Geranium, Erodium, Hypericum, Medicago, Vicia, Lathyrus, Prunus, Rubus (avec 5h. espèces), Rosa (avec 34), Pote- rium, Galium, Knautia, Senecio, Leucanthemum, Carduus, Centaurea, Tarazacum, Lactuca et Hieracium (avec 71 espèces). Plusieurs espèces dt- crites doivent être citées comme nouvelles, notamment les Viola vicina de Martr., Arenaria patula de Martr. (A. sphærocarpa de Martr. in PI. erit. du Tarn non Ten.), Centaurea Martrinii Timbal-Lagrave, Hieracium coria- ceum de Martr. , H. flezuosum de Martr., H. gladiatum de Martr,, À: 70- bustum de Martr., H. vasconicum Jord., H. flagellosum Jord, ined. Nouf ne pouvons reproduire les diagnoses de ces plantes; pour que cela eût 15 (4) Voyez le Bulletin, t; 1X, p. 130. + LJ REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 147 quelque utilité, il nous faudrait donner aussi celles des espèces voisines déjà connues, ce qui nous entraînerait trop loin. Études sur le genre Sempervivum; par M. Martial Lamotte. Mémoire lu le 14 janvier 4864 à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand. Brochure in-8° de 57 pages, Clermont-Ferrand, chez Thibaud, 1864. í Dans ce travail, M. Lamotte fait connaître les descriptions des especes qu'il a cru devoir séparer des types antérieurement connus, en attendant qu'il püt se procurer des matériaux suffisants pour une monographie complete du genre. Il n'est question dans son mémoire que des Sempervivum à fleurs roses, à pétales étalés en étoile. Ils sont ainsi divisés : A. — Feuilles ciliées; cils roides; pointe glabre ou munie de quelques cils courts, roides, ne dépassant pas le diamètre de la pointe. J 4. Sempervivum Lamottii Bor. (S. téctorum L. et auct. ex parte) ; Puy- de-Dóme, Gironde, Alsace, Cher. — 2. S. brevistylum Lamt. n. sp., dis- tinct de ses congénères par la brièveté de ses styles et la petitesse de ses glandes hypogynes, et surtout remarquable par la plus grande épaisseur de ses organes floraux, principalement des divisions du calice, des carpelles et des styles. Basses-Alpes, montagnes des environs de Larche et de Barcelon- nette (Guill ). — 3. S. speci Lamt. n. sp., distinct du S, tectorum par ses fleurs pédonculées, par ses pétales plus colorés, plus larges et moins longs, par ses anthéres mucronulées, par ses écailles hypogynes et par la colo- ration hivernale de ses feuilles, qui est d'ùn rouge brunâtre. Rochers dans la partie moyenne des vallées qui aboutissent au Mont-Viso (Mioche). — Ai. S. brachiatum Lamt. n. sp., distinct du précédent par ses feuilles ordi- nairement plus larges, plus brusquement atténuées au sommet, d'un vert un peu plus pâle, par ses rosettes un peu moins régulières, par sa pubescence plus courte, moins molle, par ses fleurs plus petites, par ses carpelles plus petits, par ses rameaux toujours plus courts, plus nombreux, plus étalés après la floraison, enfin par ses glandes hypogynes de formes différentes, et plus petites, Rochers élevés des vallées qui aboutissent au Mont-Viso, Lau- taret (Mioche). — 5. S. affine Lamt. n. sp., distinct par l'aspect particulier de ses rosettes à feuilles d'un vert foncé, à peine glaucescentes, rosées à la base; un peu rapproché du S. arvernense, mais bien plus longuement velu. Partie moyenne des vallées qui descendent du Mont-Viso ; environs d'Em- brun (Mioche). — 6. S. ambiguum Lamt. n. sp., caractérisé par les feuilles extérieures des rosettes d'un vert pâle, jamais rougeàtres au sommet, rosées à la base, atténuées en pointe longue, un peu molle. Basses-Alpes, Larche et Barcelonnette (Guillemot). — 7. S. Maitrei Lamte n. sp. , facilement recon- naissable à la forme de ses rosettes, dont les feujlles extérieures dépassent ordi- LJ 148 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nairement celles du centre, à demi étalées, vertes dans les deux tiers supé- rieurs et rougeâtres à la base. Alpes grecques, rochers au Petit-Saint-Bernard (Maitre). — 8. S. Verlotii Lamt. n. sp., se distinguant du S. arvernense et de toutes les formes voisines par ses rosettes plus petites, à feuilles plus serrées et plus longuement inées, par sa pub plus longue, par ses rameaux dressés-fastigiés après la floraison, par ses carpelles entièrement his- pidules, etc. Isère, rochers de la Moucherolle près Grenoble (Verlot). — 9. S..Guillemotii Lamt. in Bull. Soc. bot. Fr. WI, 457. Larche et Barce- lonnette (Guillemot). — 10. S. arvernense Lec. et Lamt. Cat. plat. centr. p. 179 ;.var. vellavum, plus tardif de quinze jours que le S. arvernense , Haute-Loire, rochers granitiques entre le Puy et Brives; var. Jesurinum (S. vellavum Lamt. sphalm. in Loret L'herbier de la Lozère, p. 19); var. pyrenaicum, Hautes-Pyrénées, Saint-Sauveur-les-Bains (Loret). — 11. S. Boutignyanum Bill. et Grenier in Arch. Fl. de Fr. et d All. févr. 1853, p. 263. — 12. S. calcareum Jord. Obs. pl. nouv. 7° fragm. 1849, p. 26. — 43. S. compactum Lamt. n. sp., s'éloignant de toutes les espèces de la „section par la forme de ses rosettes très-compactes, très-régulièrement dispo- sées, à feuilles courtes, serrées, roides, toutes égales lorsque la plante n'est pas en végétation ; par la. coloration et la forme de ses feuilles ; par la lon- gueur de ses pédoncules, etc. Alpes grecques, Petit-Saint-Bernard, à plus de 2000 mètres d'altitude; groupe du Mont-Blanc (Maître). B. — Feuilles des rosettes cilices ; cils longs, mous et soyeux; pointe couverte de longs poils aranéeux ou soyeux et beaucoup plus longs que son diamétre. AA. S. arachnoideum L. Sp. 665.— Hybrides: S. pseudarachnoideum Lamt.; S. lautareticum Lamt.; S. piliferum Jord. Obs. pl. nouv. T° frag- ment, p. 27; S. pyrenaico-arachnoideum Lam. (S. rubellum Timb. .in Bull. Soc. bot. Fr. V, 1h); S. Boutignyano-arachnoideum Loret, /bid. V, 147; S. arvernensi-arachnoideum Loret in. L'herbier de la Lozère, p. 20, non Lamt.) ; S. arachnoïdeo-pyrenaicum Lamt, (S. araehnoideo - Bouti- gnyanum Loret in Bull. L c., S. arachnoideo-arvernense Lor. in L'herb. de la Lozère non Lamt); S. arvernensi-arachnoideum. Lamt. (S. villosum Lamt. olim.) ;. S. arachnoïdeo-arvernense Lamt. (S. Pomelii Lamt. in Not. pl. nouv. pl. centr. p. 43). C. — Feuilles ciliées; cils des bords et de la pointe de méme longueur, peu roides, plus longs que le diamètre de la pointe, 15. S. Funkii AL. Br. in Koch Syn. ed. 2, p. 289. D. — Feuilles des rosettes couvertes à la pointe, sur les faces et sur les bords, de poils Courts, dressés, glanduleux, tous d'égale longueur. 46. S. monticola Lamt. n. sp. (S, montanum Li et. auct. pro: parte). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 149 Rochers du Dauphiné, Lautaret, etc. — 47. S. alpestre Lamt. n. sp., dis- tinct du précédent par ses fleurs à pétales étroits, longuement acuminés, non contigus et plus foncés en couleur; par ses feuilles plus allongées, plus étroites, plus 1 tténuées, les caulinaires moins rapprochées entre elles, moins larges à leur base; par le mucron terminal des anthères plus long, un peu courbé ; par les rosettes d'un vert gris et non cendré. Montagnes élevées des Hautes-Alpes, Mont-Viso. — 48. SS. frigidum Lamt. n. sp., facile à distinguer des deux espèces précédentes par ses plus grandes dimensions, par la pubescence de la tige et de la panicule plus longue et plus molle, par ses pétales lancéolés se recouvrant dans la moitié inférieure, par ses étamines glabres égalant les styles, par ses écailles hypogynes sublamelliformes, assez minces, plus longues que larges, et séparées par un intervalle égal à leur largeur, ipar ses carpelles plus grands et plus fortement pubescents; par ses feuilles plus longuement atténuées.en pointe. Rochers qui dominent les vallées aboutissant au M ont-Viso (Mioche). Zwei neue Orchi der nied terrciehisehe Flora (Deux Orchidées nouvelles de la flore de la Basse-Aut iche); par M. A. Kerner (Œ'sterreichische botanische Zeitschrift, XIV* année, n* 5, mai 1864, pp. 139-140). Dans le n° 4 du méme recueil, M. Hegelmaier avait fait connaitre un hybride du Gymnadenia conopea et du G. albida. M. Kerner décrit à son tour deux autres hybrides; l'un est l'Orchis austriaca (0. ustulata x D. variegata), l'autre est le C. œloglossum Erdingeri (C. viride X Orchis sambucina var. purpurea). / Archives de Flore, recueil botanique rédigé par M. F. Schultz, pp. 323-342. Wissembourg, 12 mars 1864; avec une planche litho- graphice, Outre l'énumération des espèces contenues dans les 7* et 8° centuries que publie avec une persévérance bien louable M. le docteur F. Schultz, et des additions et rectifications concernant les centuries 4 et 2, le fascicule des Archives de Flore paru il y a quelques mois contient des observations inté- ressantes sur diverses plantes composant les 7° et 8° centuries , où nous Signalerons ce qui suit: i 1° Une note de M. Schultz relative à son Ranunculus ficariformis, dont il maintient la distinction spécifique, et qui, selon lui, diffère du Ranunculus Ficaria L, non-seulement par ses fleurs plus grandes, mais, comme M. Jor- dan l'a déjà óbservé, par ses carpelles un peu comprimés. Ces deux espèces présentent chacune une variété divergens et une variété incumbens, caracté- risées par la direction des lobes des feuilles; On trouvera des détails sur le 150 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. même sujet, étudié à un point de vue différent, dans deux publications récentes de MM. Warion et Crepin (1). 2 Un travail de M. l'abbé Chaboisseau, relatif au Fumaria confusa et à quelques espèces voisines; nous reproduirons la synonymie tracée par l'auteur. Fumaria confusa Jord. Catal. Dijon, 1848. — F. media pro parte Loisel. saltem in FZ. gall. ed. 2, 1828, DC. et Duby, Bast. FI. de M.-et-L. suppl. p. 36, non Bor. Fl. centr. éd. 2; F. Bastardi Bor. in Duch. Rev. - bot. 4847 pro parte, FZ. centr. éd. 2, 1849 et éd, 3, 1857; F. muralis Gr. et Godr. Fl. de Fr. pro parte, non Sonder; F. media B confusa Hammer Monogr. generis Fum. in Act. Soc. Upsal. ser. 3, vol. II, 1856-58, p. 284, tab. 3, quoad sepala infida. F. micrantha Lagasca Elench. p. 21, 4816. — F. prehensilis Kit. Ind. sem.: Pesth. p. 10, 1812 (ex exempl. in herb. DC.); F. densiflora DC. Cat. hort. monsp. p. 113, 1813, et FL. franc. suppl. vol. V, p. 588; pro parte in Syst. etin Prodr.; F. officinalis var. ægyptiaca Steinheil Arch. bot: vol. I, n. 415, 1833; F. calycina Babingt. Transact. Soc. Edinb. vol. I, p. 34. — Hook. Suppl. to engl. bot. tab. 2876, et Te. pl. V, tab. 363; Hamm. Monogr. l.c. tab. 2. 3° Des notes de M. C.-H. Schultz-Bip. sur la distinction spécifique des Picris rhagadioloides et P. Sprengeriana. 4° La description du Mercurialis Hueti Hanry , qui croit dans le Var, au Luc, à Bormes et aux monts Faron et Coudon; cette plante diffère du M. annua par sa capsule non entièrement couverte de pointes soyeuses, par ses feuilles non ciliées, d'un vert moins foncé, entièrement glabres, par sa tige presque point sillonnée, par son habitat et par le peu de durée de son exis- tence, qui est au contraire souvent bisannuelle chez le M. annua. 5° Une note de M. F. Schultz sur la synonymie du Ventenata triflora (Bromus Poll. 1776) F. Schultz Grundz. zur Phyt. der Pfalz, p. 220 (Avena triaristata Vill. 1788, A. dubia Leers 1789, A. tenuis Mench 179^, Ventenata avenacea Kœl. 18027. La plauche jointe à ce fascicule des Archives de Flore représente les Ranunculus Ficaria var. incumbens F. Schultz, A. ficariformis F. Schultz, Gagea saxatilis Koch et G. bohemica Zauschner. Floristisches (Fragments de botanique descriptive); par M. Victor de Janka (OEsterreichische botanische Zeitschrift, XIV* année, n° 5, mai 1864, pp. 133-139). Ces notes concernent les OEnanthe silaifolia M. Bieb., Wir olbiensis Hénon et Avena compressa Heulf. (1) Voyez le Bulletin, t, X, p. 184 et t, IX, p. 548, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 151 L'OEnanthe silaifolia paraît mal connu à l'auteur, qui critique les indi- cations données sur cette plante dans le Spicilegium flore rumelicæ et bithy- nice de M. Grisebach. Quant à l'/ris olbiensis, il fait voir qu'il y a plusieurs plantes confondues sous ce nom. MM. Grenier et Godron, FL. de Fr. lI, p. 240, donnent comme synonyme à l’/ris olbiensis. Hénon, l'/ris italica Parl. L'auteur indique les caractères différentiels de ces deux plantes, qui sont les suivants : Iris olbiensis Hénon ex Gr. et Godr. — Caule foliis subæquali ; perigonii tubo ovario paulo v. sesquilongiore; laciniis exterioribus spathulatis, rotun- datis, subemarginatis, integris , interioribus late-ellipticis rotundatis, emargi- natis, apice semper conniventibus; laciniis labii superioris stigmatum acutis, margine exteriore dentato-fimbriatis. Iris italica Parl. — Gaule foliis longiore; perigonii tubo ovario subduplo longiore; perigonii laciniis exterioribus subspathulatis, apice obtusis, sub- rotundatis, subcrenulatis: interioribus elliptico-oblongis, marginibus reflexis, apice obtusis, subrotundatis , subintegris, apice demum divergentibus ; laci- niis labii supérioris stigmatis fere acuminatis, margine exteriore subdentatis. Or l’auteur a reçu de M. de Parseval-Grandmaison un échantillon d'/rís olbiensis, récolté aux environs de Toulon, et qui se rapporte à l'7. italica Parl, , tandis qu'il a vu un échantillon cueilli à Hyères et envoyé par M. Jor- dan qui différait évidemment de ce type et se trouvait semblable à des échan- tillons de l'/ris olbiensis Parl. cueillis à Lucques, localité indiquée par M. Parlatore. Il ressort de ces faits d'abord que la flore francaise doit s'enri- chir d'une espèce d’/ris, puis que l'on doit rechercher quelle est, des deux descriptions différentes de l'/ris olbiensis données dans la Flore de France et dans le Flora italiana, celle qui doit se rapporter à la plante de M. Hénon, et quelle est, des deux plantes française et italienne , celle qui doit recevoir un nom spécifique nouveau. : L'auteur ajoute quelques mots sur l'/ris Chamæiris Bertol., qui a été mal compris par différents auteurs, et dont le nom se trouve employé, suivant lui, pour caractériser deux espèces différentes. Ces deux types viennent accroître le nombre des espèces que l'on a séparées de l’/ris pumila Jacq. , et que l'on peut classer en deux groupes, de la manière suivante : A. — Perigonii tubus ovario ad summum 2-plo longior, laciniis semper brevior ; caulis T semper manifestus. I. neglecta Parl., 1. Chamæiris auct., I. olbiensis Parl., I. italica Parl., I. Lengialtii Ambrosi, 7. Reichenbachii Heuff., I. binata Schur, 7. vires- cens Red., Z. lutescens Lam., T. subbiflora Brot. B. — Perigonii tubus ovario 3-6-plo longior, lacinias æquans v. superans; caulis plerumque subnullus v. nullus, in paucis solum (in /. æquiloba, I. panormitana) distinctus . 152 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 1. cœrulea Spach, I. pseudopumila Tin.!, I. panormitana Tod.!, 1. æquiloba Ledeb., Z. pumila Jacq., 7. transsilvanica Fuss., 7. suaveolens Boiss. , 7. attica Boiss. et Heldr., 7. Chamæiris Bertol. Relativement à l'Avena compressa, l'auteur trace la synonymie suivante: Avena compressa Heuffel in Flora XXI, 245 (1835). — A. caryo- phyllea Sm. Griseb. Spicil. IJ, 453 (1844); A. australis Parl. FL. ital. Y, 285 (1848); A. Sibthorpii Nyman Syll. ^12 (1855). Notice sur les déformations du Zrificum repens ct sur les insectes qui les habitent, et description de trois espèces nouvelles du genre /sosoma Walk.; par M. J. Giraud ( Verhandlungen des K. K. zool,- bot. Gesellschaft in Wien, 1863, t. XIII, pp. 1289-1296, avec une planche gravée). Les sommités des tiges du Triticum repens sont quelquefois le siége d'une déformation ou galle, qui a beaucoup d'analogie avec celles que produisent sur le Roseau les Zipara lucens Mg. et L. tomentosa Macq., soit sous le rapport de la structure, soit sous celui de l'aspect extérieur. Comme chez ces dernières, le chaume s'époissit rapidement à son extrémité en forme de massue, ou plus exactement d'un fuseau composé d'un nombre très-considé- rable d’entre-nœuds trés-courts. Les parois du chaume, au niveau de la déformation, ont une épaisseur et une consistance plus considérables qu'ail- leurs, et le canal se trouve d'abord entiérement rempli de substance médul- laire. Les feuilles qui partent du collet des entre-nœuds sont étroitement emboitées les unes dans les autres. et habituellement il n'y en a qu'une où deux à l'extérieur, dont le limbe s'épanouit. Ici encore, de méme que celles des Lipara, les galles empêchent la floraison. L'auteur a rencontré ces galles aux environs de Vienne. Il les a recueillies dés le mois d'aoüt, époque à laquelle elles avaient déjà atteint leur grosseur ordinaire, jusqu'au printemps suivant, pendant plusieurs années de suite. Cependant il n'a pu déterminer avec certitude l'insecte qui les occasionne; il l'a attribué avec réserve à un diptere , l'Octiphila polystigma Mg. 1l a observé un grand nombre de para- sites qu'il décrit, et qui attaquent les Octiphila dans les galles qui leur ser- vent d'abris. Quelquefois les larves des parasites semblent tirer leur alimen- tation de la plante méme. — Ce travail est écrit en francais, Die Spermatozoiden im Pflanzenreieh (Les spermatozoides dans le règne végétal); par M. H. Schacht (brochure in-8° de 54 pages, avec six planches gravées) ; Brunswick, chez Vieweg et fils, 1864. Nous transcrivons ici, tel que l’a donné M. Schacht lui-même , le résumé de ses recherches sur un point très-délicat de la science ; les dernières, hélas ! qne la science doive à ce botaniste si regretté. - REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 153 1. Les spermatozoides des Cryptogames naissent du contenu solide et liquide de leurs cellules-mères, dans l'intérieur de l'anthéridie ; le noyau cel- lulaire de ces cellules, qui disparait dans le plus grand nombre des Cas, par- ticipe à leur formation. 2. Ils se composent d'un corps mou et extensible, qui porte deux ou plu- sieurs cils, et répond à une cellule, laquelle ne possède toutefois aucune membrane de tissu cellulaire, mais est limitée par une enveloppe protoplas- matiqué qui entoure un contenu liquide entremélé de corpuscules. On ne voit pas de noyau cellulaire dans le corps du spermatozoide, si ce n'est chez quelques Algues, d’après M. Pringsheim. Le spermatozoïde se meut dans l'eau. 3. Le spermatozoïde devient libre, quand l'anthéridie est mûre, soit par une liquéfaction des parois de sa cellule-mère, composées de substances ter- naires (tissu cellulaire, amidon, mucilage végétal?) , soit en s'échappant par une fente de cette cellule. Ces deux modes sont parfois remplacés l'un par l'autre. L. Chez les Algues, le spermatozoïde a la forme d'une petite cellule, arron- die ou pointue à une extrémité, qui, dans un point déterminé, porte un ou plusieurs cils, souvent de longueur inégale. Il se remue dans l'eau en tour- nant autour de son axe, les cils en avant, et montre chez quelques espèces un noyau cellulaire bien visible. 5. Chez les Équisétacées et les Fougères, le corps du spermatozoide forme un cordon cylindrique ou un peu aplati, qui s'épaissit successivement d'avant en arrière, et se trouve enroulé dans l'intérieur de la cellule-mère comme un ressort de montre, pour prendre, au contraire, quand il est libre, une forme hélicoide. Ce corps doit être considéré comme une cellule dont le revêtement protoplasmatique, fortement épaissi du cóté extérieur, est, au contraire, trés- mince du cóté intérieur. La partie épaissie forme tout d'abord les contours spiraux du cordon, tandis que la vésicule, qui ordinairement sort du dernier tour de spire, résulte d’un soulèvement de la partie mince de la membrane, qui peut se gonfler encore davantage en absorbant de l'eau. Dans le suc qui remplit cette dilatation vésiculeuse a lieu un courant révélé par le mouvement des corpuscules du contenu, dont l'activité dépend de la vie du spermato- Zoide. Les tours de spire antérieurs se comp d'une sub plus épaisse et sont garnis sur leur dos d'une série de cils très-serrés. La dernière circonvolution du cordon en est privée ; elle est formée d'un tissu plus mou : elle est aussi plus mobile que les lutions précéd Le spermato- zoïde tourne autour de son axe ; sa partie ciliée et étroite en avant. Chez les Équisétacées, le corps de l'animalcule est plus court et plus épais que chez les Fougères, etc. 6. Chezles Characées, les Mousses et les Hépatiques, le spermatozoide forme un corps cylindrique trés-mince qui, comme dans le groupe précé- dent, se trouve enroulé dans la cellule-mère, à l'instar d'un ressort de 154 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. montre, et prend, quand il est devenu libre, la forme d'un tire-bouchon. Son extrémité antérieure porte deux cils très-longs et trés-fins; son extré- mité postérieure paraît, au contraire, un peu épaissie et parfois arrondie, claviforme ou capitée; elle est plus molle et se dilate comme chez les Équi- sétacées et les Fougères en une vésicule que le corps du spermatozoide entoure. Celui-ci se meut comme les précédents. La longueur de ce corps et, par conséquent, le nombre des tours qu'il décrit varient selon les genres et les espèces. Chez les Characées, les cellules-mères des spermatozoïdes sont réunies dans l'intérieur de l'anthéridie en longs filaments confervoides, et sont traversées par les animalcules lors de leur maturité; chez les Mousses et les Hépatiques, au contraire, les cellules-mères forment d'abord un tissu serré dans l'intérieur de l'anthéridie, et apparaissent plus tard comme des cellules libres, dont la membrane se liquéfie dans l'eau ou bien est traversée par les animalcules. 7. Nous pouvons par conséquent distinguer chez les Cryptogames trois types de spermatozoides : celui des Algues, celui des Équisétacées et celui des Characées, et il se trouve dans la germination et dans l'apparition des organes sexuels quelques rapports entre les familles qui correspondent à chacun de ces types. Nous: trouvons chez les Algues les organes sexuels les plus simples et une germination directe ; chez les Équisétacées et les Fougères, les anthéri- dies et les archégones sont, au contraire, d'une structure très-compliquée, appa- raissant tous les deux sur un proembryon qui, chez les Lycopodiacées et les Rhizocarpées porte seul t les archég Enfin, dans. le type des Cba- racées, auquel il faut rapporter les Mousses et les Hépatiques, les organes sexuels également compliqués apparaissent sur Ja plante adulte, mais il n'y a pas pour cela de germination directe; au contraire, la spore produit un pro~ embryon, duquel sort en bourgeonnant la jeune plante. Ce dernier type est intermédiaire entre celui des Algues et celui des Équisétacées. 8. Lescils des spermatozoides sont des prolongements ténus de l'enve- loppe protoplasmatique, mais d'un tissu plus dense que celle-ci. Ils se for- ment à la naissance des spermatozoides, et, bien qu'ils soient déjà préts à agir dans l'intérieur de la cellule-mére, ne s’épanouissent cependant que quand les spermatozoïdes deviennent libres. Ils oscillent tant que le. spermatozoide est en vie, et, aprés la mort, ils ne sont point résorbés, mais apparaissent comme des filaments immobiles. C'est sur les spermatozoïdes laissés à Sec par l'évaporation du liquide qu'on les voit le mieux. 9.. La partie épaissie du corps des spermatozoïdes se comporte, en présence des réactifs chimiques, comme un protoplasma. La solution d'iode en colore le tissu en jaune, l'acide sulfurique en rose foncé, l'acide nitrique et l'ammo- niaque en jaune clair. La solution de cochenille est vivement. absorbée et retenue par ce tissu aprés la mort du spermatozoide, Celui-ci se dissout dans la potasse, mais non dans l'alcool et dans l'éther. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 155 10. Les corpuscules qui se rencontrent dans le corps du spermatozoide se composent de divers éléments; on y trouve des granules jaunissant par la solution d'iode et, en outre, des granules d'amidon, et. chez quelques Algues des granules de chlorophylle, 11. La forme des animalcules peut, dans les limites d'un méme type, dif- férer selon le genre et l'espèce, surtout quant à la longueur du corps, et, dans les types des Characées et des Équisétacées, quant au nombre de ses tours de spire, comme aussi par l'épaisseur, l'arrondissement ou l'aplatisse- ment du filament, le nombre et la longueur des cils. Le spermatozoïde des Gymnogramme. possède des cils plus longs que celui des Doodia et des Pteris, 12. Le mouvement des spermatozoïdes procède de leur. corps ; il faut le considérer comme un phénomène vital de la cellule qu'ils constituent, et qui doit à la constitution de ses parois, très-riche en éléments protoplasmatiques, la faculté de se dilater et de changer de forme. Le mouvement principal de ces fil ts est un ent par lequel leur extrémité antérieure, armée de ses cils, se pousse en avant et en tournant autour de son axe, comme celle d'une vrille, entrainant dans le méme mouvement la spirale du corps. Le mouvement rétrograde ou inverse est fort rare; il n'a lieu que momentané- ment, quand le spermatozoide rebondit contre un corps solide. Le mouvement des cils qui garnissent l'extrémité antérieure procède du corps; il consiste, en général, dans une oscillation rhythimique. Cependant, il prend aussi un autre mode, quand les cils sont très-longs, pendant le mouve- ment de rotation des spermatozoïdes. La rapidité de ce mouvement. varie selon l'espéce et selon la vitalité du spermatozoïde ; il peut croître et décroitre sous les yeux de l'observateur, Le chemin que décrit le spermatozoïde dé- pend de la forme de son corps et des changements instantanés qu'elle pré- sente, ce dont les animalcules des Équisétacées et des Fougères présentent les meilleurs exemples, etc. 13. La durée du mouvement de ces corpuscules dans l’eau varie selon les espèces et selon les circonstances. En général, l’eau paraît avoir une action sur eux, Chez les Équisétacées et les Fougères, le corps en absorbe et grossit; il devient ainsi plus mou, et finit par se fondre ou éclater dans le liquide. 14. Tous les réactifs chimiques qui alièrent les substances albumineuses sont nuisibles et souvent mortels aux spermatozoïdes. Ce sont, avant tout, l'ammoniaque. et l'acide nitrique, Fiode, le bichlorure de mercure, l'alcool, la potasse caustique, les sels métalliques et le tannin. Une température de 50° R. les tue également. Ils supportent mieux, au ire, l'acide. prussiqi et la strychnine. Les solutions salines agissent différemment, suivant leur degré de concentration, et sont moins aedis quand elles sont très- étendues, 156 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 15. La présence du sucre et d'autres substances ternaires solubles, ainsi que celle de la graisse, ne peut être démontrée directement dans les sperma- tozoides, bien qu'elle y soit vraisemblable. 16. Les liquides propres à la conservation des spermatozoides sont pour ceux des Équisétacées et des Fougères la solution de tannin (dix grains par once) et de bichlorure de mercure (un grain par once), et pour ceux des Cha- racées la glycérine étendue d'eau, etc. 17. Comme cellules végétales dépourvues de membranes de substance cel- lulaire et renfermant, avec le liquide ordinaire des cellules, des substances granuleuses, les spermatozoides ressemblent aux zoospores, douées de la méme motilité, des Algues et de quelques Champignons; mais ils s'en distin- guent essentiellement par leur fonction et par l'impuissance oü ils sont de croitre spontanément en un nouvel individu. 18. Par leur nature cellulaire, leur composition chimique, leur richesse en substances protéiques, leur amidon et autres combinaisons, qui ont été trouvées de méme dans le boyau pollinique, ils se rapprochent en outre de ce dernier ou du grain de pollen, qui en est l'origine. En effet, la mem- brane cellulaire qui entoure celui-ci, et qui le distingue essentiellement du spermatozoide, n'est pas directement en cause dans l'acte de la fécondation. Les mémes éléments, dont se compose le contenu du boyau pollinique, sont épars dans le spermatozoide. Le parallèle établi entre le rôle que jouent le spermatozoide et le contenu du tube pollinique, est encore fortifié par le mode de fécondation du Peronospora Alsinæ, fécondation qui s'accomplit sans spermatozoides vecteurs, par le mélange du contenu de l'anthéridie et de celui de la cellule femelle, rassemblés en une sphérule dépourvue de mem- brane (1). 19. Les spermatozoides des végétaux sont donc des cellules d'une nature particuliére; ceux des animaux, examinés soigneusement avec d'excellents microscopes, devront étre démontrés semblables, attendu qu'il semble néces- saire que les deux régnes organisés se r blent sur un point aussi important. 20. Enfin, par la démonstration de la nature celluleuse des spermatozoides, le nombre des cellules végétales dépourvues de membrane cellulaire (z00- spores des Algues et des Champignons, vésicules embryonnaires des Crypto- games et des Phanérogames), est encore augmenté d’une. Il faut remarquer que les spermatozoides ne sont pas des cellules de durée ; ces formations n’ont qu'une vie trés-courte. Les zoospores et les vésicules, aussitôt qu'elles ont acquis une membrane cellulaire, deviennent, au contraire, des organes persistants, d’où sort un nouvel individu. (1) Tl faut rappeler ici les faits observés par M. Schacht sur les Citrus, chez lesquels les gros granules du tube pollinique en sortent pour aller se mettre en rapport direct avec les vésicules embryonnaires, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 457 Ucber cin neues Sécretions-Organ im Wurzelstock von Nephrodium Filix mas aus (Sur un nouvel organe de sécré- tion observé dans la souche du Nephrodium Filix mas; parM. H. Schacht (Pringsheim's Jahrbuecher, t. III, 3° partie, pp. 352-355, avec une planche). Le nouvel organe décrit dans ce mémoire se rencontre dans les lacunes intercellulaires disposées sans ordre au milieu du parenchyme cortical et mé- dullaire du Nephrodium Filiz mas. C’est une vésicule, née par division d'une des cellules du parenchyme, qui se développe peu à peu en faisant saillie dans la lacune, prend d'abord une forme cylindrique, puis se pédiculise à la base, et en s'arrondissant se dilate au sommet. Elle n'est jamais recou- verte par la cuticule qui revêt les parois de la lacune. Elle renferme d'abord un nucléus qui disparaît bientôt, et. est remplacé par du protoplasma, sans qu'on y remarque jamais ni amidon, ni chlorophylle. Quand elle atteint sa forme et sa grosseur normales, elle sécrète dans son intérieur un corps semi- liquide, réfractant fortement la lumière, qui en traverse les parois pour s'étendre sur sa surface dans la lacune, et se transforme alors en une résine verte. L'alcool et l'éther bouillants le dissolvent complétement dans le premier âge ; plus tard, ils laissent autour de la vésicule une couche solide qui témoigne d'un chang chimique. La membrane de la vésicule est alors brunátre, et prend une couleur bleue quand on la traite par l'iode et l'acide sulfurique. Ce n'est que dans les parties jeunes et terminales du rhizome du JVephro- dium que l'on trouve ces organes. L'auteur ne les a pas rencontrés dans le rhizome de l'Aspidium Filiz femina, non aer que dans celui du Pteris aquilina. Ueber die Wirkungen des Ar iks auf PA (Des divers modes d'action de l'arsenic sur les plantes); par M. George v. Jeger (brochure in-8° de 116 pages). Stuttgart 1864. Ce livre est divisé en vingt-sept chapitres. Dans le premier, l'auteur'examine l'action de l’arsenic sur des plantes de différentes familles; dans le deuxieme, Son action sur la racine et par elle sur les parties. supérieures de la plante ; dans le troisième, son action sur les tiges coupées et plongées dans une solu- lion arsenicale; dans le quatriéme, son action immédiate sur les fleurs sur lesquelles la solution est appliquée; dans le ième, son action dans un espace de temps plus étendu; dans le sixième, son action sur la plante pré- sentant des solutions de continuité; dans le septième, l'auteur compare l'ac- tion de l'acide arsénique avec celle de la solution d'acide arsénieux employée dans les expériences précédentes; dans le huitième, l'un des plus déve- loppés, il décrit l’action de l'hydrogène arséniqué sur les plantes ; dans le 158 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. neuvième, l'action de la solution arsenicale sur les grains et sur les tubercules ; dans le dixième, l'influence de l'arsenic sur les plantes et sur les parties des plantes qui présentent des phénoménes de mouvement ; dans le onziéme, son influence sur l'odeur, le goût, la chaleur, la veille ou le sommeil des plantes, ou des parties isolées des plantes; dans le douzième, son action sur l'irrita- bilité des plantes ou d'organes isolés des plantes ; dans le treizième, son action sur les mouvements des Mimosa, consécutivement au simple transport de l'arsenic effectué dans la plante par le moyen de l'électricité galvanique; dans Je quatorzième, son action quand il traverse le tissu des plantes charnues ; dans le quinzième, l'auteur traite des progrès de l'intoxication arsenicale dans le bourgeon encore en ion avec la plante-mére ; dans le seizième, il suit cette intoxication dans les végétaux parasites, directement, ou indirec- tement par l'empoisonnement préalable de la plante nourricière; dans le dix-septième, il étudie Ja prétendue innocuité que l'arsenic manifesterait à l'égard de certaines plantes ; dans le dix-huitième, il montre que cet agent n'empéche pas la naissance de certains végétaux peu compliqués, dans des circonstances qui leur sont d'ailleurs favorables; dans le dix-neuviéme, il le considère comme un moyen de préserver les plantes contre les maladies ; dans le vingtième, il présente l'hydrate d'oxyde de fer comme un contre- poison de l'arsenic pour les végétaux; dans le vingt-et-unième, il recherche jusqu'à quel degré les plantes possèdent le pouvoir de choisir les matériaux qu'elles absorbent ; dans le vingt-deuxième, il examine se compor- tent, pendant la putréfaction, les plantes tuées par l'arsenic; dans le vingt- troisième, il s'occupe de reconnaitre cet agent dans les plantes empoisonnées, par des moyens chimiques ; dans le vingt-quatrième, il traite des dommages que les établissements métallurgiques où est traité l’arsenie, peuvent faire éprouver à la végétation qui les entoure. Le chapitre viugt-cinquième est intitulé Résultat des Recherches précédentes ; nous devons en transcrire les principaux paragraphes. : 1. Comme premier résultat des recherches précédentes, dit l'auteur, nous devons d'abord établir la généralité de l'action toxique exercée par l'arsenic sur les plantes et sur les divers organes des plantes. 2. On remarque toujours, d’après la diversité des plantes et de leurs organes qui sont exposés à l'action immédiate de l'arsenic, des circonstances extérieures, des préparations arsenicales employées et de leur concentration, de faibles différences dans leur mode d'action, et quelques modifications dans le degré et dans la rapidité de cette action , comme dans la capacité que pré- sentent les différents organes à recevoir et à transmettre l'agent toxique. 3. C'est surtout à la racine qu'appartient la propriété de faire parvenir jusqu'aux parties supérieures de la plante l’action et méme la substance toxique; car celle-ci a été retrouvée par les moyens chimiques dans les organes les plus éloignés, | REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 159 l. L'innocuité que présente, dans certains cas, l'application de l'arsenic sur la racine s'explique, sans aucun doute, par le développement de racines nouvelles, qui remplacent les racines atteintes et détruites par le poison, et qui entretiennent la nutrition de la plante. 5. ll est, par cela méme, invraisemblable de supposer une immunité quel- conque à certaines plantes, dont les racines ont été mises en contact avec l'arsenic. 6. On voit en plongeant les racines aériennes des bourgeons du Cordy yline vivipara dans la solution arsenicale que l'action de l'arsenic s'étend aussi bien en avant qu'en arrière, jusqu'aux bourgeons voisins, sans parvenir cependant jusqu'à la racine de la plante envahie. Cela pourrait s'expliquer par la mort des parties végétales intermédiaires, qui empêche le transport du poison, mais non parce que la racine refuserait de l'admettre, fait que Vogel a observé chez quelques plantes relati aux solutions de sels de cuivre. 7. Les conséquences habituelles de l'action qu'exerce sur les plantes la solution arsenicale absorbée par les racines ou les tiges coupées sont les sui- vantes : la coloration verte se change en brun, et parfois, dans les feuilles de quelques plantes, en blanc ; cette coloration s'étend de haut en bas sur la tige et le long des nervures des feuilles. Les fleurs se flétrissent et pálissent ordi- nairement; ce n'est que par exception que les fleurs roses passent à une colo- ration plus foncée ; on observe aussi le brunissement, la flétrissure et la chute des feuilles florales. 9. Les modifications dues à l'action du poison se font sentir sur les jeunes feuilles plus tôt que sur les feuilles plus âgées et situées plus bas sur la tige ; sur les plantes à tissus minces et à suc aqueux plus tôt que sur les plantes à tissus endurcis et à suc laiteux, et sur les rameaux munis seulement de feuilles et de fleurs plus tót que sur les rameaux qui portent des fruits. 10. Le contact immédiat de la solution arsenicale avec la fleur ou la feuille est promptement sujvi de la mort de ces organes ; mais l'action en retour du poison sur la fleur nes'exerce guère que sur le pédoncule et n'atteint pas le reste de la plante. 11. Au contraire, l’action toxique "exercée sur la feuille s'étend au reste de la plante, selon le contact plus ou moins prolongé de la feuille avec la solu- tion vénéneuse; quand le passage du poison n'est pas empêché par Ja mort et le desséchement des tissus placés en delà des points d'application de l'arsenic. 12. L'application de l'arsenic faite sur des blessures pratiquées aux feuilles ou à la tige a ordinairement le même effet que sur des organes intacts, ce qui ne saurait nous étonner, puisque le passage du poison dans la masse séveuse n'est méme pas facilité par la lésion. 13. L'action de l'acide arsénique dépasse celle de l'acide arsénieux, car, à moindre quantité, le premier paraît avoir les mêmes effets. 160 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 4^. L'hydrogène arséniqué mêlé à l'air atmosphérique fait mourir les plantes trop promptement pour que l'on puisse observer clairement les progrés suc- cessifs de l'action toxique, ce qu'empécherait d'ailleurs le dépôt d’arsenic métallique qui revét la surface des feuilles et la paroi intérieure de la cloche de verre qui les renferme. 15. La germination des graines est aussi bien étouffée par l'hydrogene arséniqué que par la solution arsénicale; la dilatation des graines, parfois observée dans le dernier cas, n’est causée que par la pénétration du liquide. 16. De méme la persistance du mouvement que présente l'aigrette calici- nale du Carlina acaulis lors des variations qui surviennent dans l'état de ’atmosphère, doit être attribuée simplement aux propriétés hygrométriques de ces appendices. 17. L'application locale de l'arsenic sur des vrilles , ou l'empoisonnement des végétaux munis de tels organes, n'a aucune action sur la propriété qu'ont les plantes de s'accrocher par leurs vrilles ou de s'enrouler en spirales, non plus que sur les vrilles en particulier, ces organes demeurant indépendants de l'action exercée par le poison sur les autres organes de la plante. 48. L'odeur propre à certaines plantes, et particulièrement à leurs fleurs, se perd dans certains cas, consécutivement à l'action de l'arsenic, et. persiste . dans d'autres cas, aprés la mort de la plante ou de ses fleurs. 19. Les observations manquent encore sur l'influence qu'exerce l'arsenic sur la production de chaleur dans les fleurs, sur la saveur des plantes et sur leurs sécrétions. 20. L'irritibalité des filets staminaux des Berberis et des feuilles des Mi- mosa est atteinte par le contact immédiat du poison, aussi bien que par l'in- toxication médiate. Il semble cependant que l'action toxique dépende plus de l'infection de la masse séveuse que de l'altération de quelque organe qui réglerait l'irritabilité ou le mouvement des Mimosa, organe dont la situation est, en tout cas, encore trés-douteuse. 24. Le passage de l'arsenic à travers le tissu des Mimosa n'a fourni aucun résultat important, son passage à travers la tige pleine de suc des Stapelia ne parait pas en modifier l'action. 22. La vitalité des bourgeons du Cordyline vivipara west pas détruite avant que le poison ait agi matériellement sur eux, quand ils sont éloignés ; il en est de même des bourgeons des arbres. 23. Le Gui, pris comme exemple d’une plante parasite, s'empoisonne très- facil soit di par ses feuilles ou par ses tiges coupées et trem- pant dans la solution vénéneuse, soit indirectement par les rameaux qui le portent; mais on ne peut empoisonner ceux-ci par l'intermédiaire des branches du Gui. Le parasite est réellement lié à la plante-mère par des racines qui peuvent en retirer les matériaux alibiles, et y causer une altéra- tion du liber et du corps Jigneux, mais n'y laissent pas descendre le poison REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 161 absorbé au-dessus d'elles, toute possibilité de € ication entre les deux êtres cessant quand le parasite est frappé de mort. Il est encore à remarquer que, pendant que l'action de l'arsenic absorbé par la plante-mères’exerce in- directement sur le parasite, ceux des organes de celle-ci qui ne sont pas en contact direct avec le poison demeurent indemnes, du moins pendant un certain laps de temps, et que leur développement ultérieur n'est méme pas empéché quand ils sont éloignés du point oà pénètre l'agent toxique, surtout quand, l'accés de celui-ci étant interrompu, ils sont placés dans des circon- stances favorables au réveil de la force végétative. 24. Ilse développe parfois, en contact avec l'arsenic (et trés-vraisemblable- ment la destruction des substances organisées y coopére), des moisissures et des végétaux confervoides; mais on ne peut admettre que les végétaux supé- rieurs jouissent d'aucune insensibilité aux effets de ce poison. 25. C'est ce que prouvent des recherches fondées partie sur la production de organes, de lles racines à la place de celles qui ont été attaquées par l'arsenic ; partie sur la faculté que les plantes possèdent d'exercer un. choix entre les matériaux qui leur sont offerts. Ceci est, à la vérité, douteux ; il ne l'est pas cependant que les plantes ne tirent préférable. ment du sol les substances qui servent à leur nutrition et à leur accroisse- ment, Il serait par là suffisamment expliqué qu'elles n'admettent pas dans leurs tissus l'arsenic qui leur est présenté, ce qui, d'ailleurs, n'a pas été observé d'une manière précise. Quant aux végétaux confervoides , on pourrait peut-étre leur reconnaitre la faculté de Séparer de l'eau pure les particules Arsénicales qu'elle renferme, puisqu'il ne leur est offert pour vivre qu'une Solution de cette nature. : ; 26. L'action de l'hydrate d'oxyde de fer, considéré comme antidote de l'arsenic, se borne à neutraliser les préparations arsénicales et à en diminuer l'efficacité par. une réaction chimique, mais on ne connait jusqu'à présent aucun moyen dynamique de produire une semblable diminution. 27. C'est pour cela qu'il n'y a guére à attendre des moyens anesthésiques qu'un ralentissement dans l'action du poison; le méme fait se remarque dans l'emploi simultané de poisons différents et opposés les uns aux autres, sans qu'on puisse pour cela admettre avec certitude une force de réaction dyna- mique. : } 28. Il n'est aucunement prouvé que les plantes aient le pouvoir d'excréter l'arsenic qu'elles ont absorbé. 29. La putréfaction des plantes tuées par l'arsenic est en partie suspendue par suite d'une action chimique de cette substance, sans que la production des moisissures qui, dans les cas ordinaires, accompagnent la décomposition, Soit toujours prévenue ; par contre, l'apparition des animalcules dans les infusions végétales où est dissous de l'arsenic paraît toujours entravée. 30. La présence de l'arsenic dans les diverses parties des végétaux qui ont T. Xr. (REVUE) 41 162 | SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. été exposés à l'action de cet agent est démontrée par des moyens chimiques. Il est, par là, établi qu'il n'est besoin que d'une trés-petite quantité de poison pour faire périr toute la plante, 31. Il est extrêmement douteux que l'arsenic soit une des substances con- stituantes des plantes vivantes, puisqu'elles pourraient toujours en trouver de faibles quantités dans le sol, et qu'une très-petite dose de ce poison les con- duirait à une destruction compléte. 39, Les établissements industriels ou fabriques où est traité l'arsenic, et qui ont pour effet de mélanger cet agent au sol ou à l'eau d'un territoire, ou de développer des vapeurs arsénicales, ont une portée très-grave au point de vue des plantations situées dans le voisinage et de la population des envi- rons, elc., etc. Le vingt-sixième chapitre contient l'énumération des plantes qui ont servi aux recherches indiquées dans le livre; le vingt-septieme celle des auteurs qui y ont été cités. Nous regrettons que l'auteur n'ait pas connu les travaux de MM. Cauvet et Roché, les plus récents qui aient paru en France sur le sujet qu'il a si savamment traité. Weber die Verænderungen durch Pilze in abgestor- benen Pflanzenzellen (Sur les modifications produites par les Champignons dans les cellules végétales qui ont cessé de vivre); par M. H. Schacht ( Pringsheim’s Jahrbuecher, 1863, t. XIII, 3* partie, pp. 545-482). Ce travail est destiné à éclairer le róle que jouent les Champignons micros- copiques dans la décomposition des végétaux. L'auteur en résume lui-méme les résultats de la manière suivante : 4. Outre les Champignons parasites proprement dits, il en est encore d'autres qui pénètrent dans l'intérieur des parties végétales mortes ou pres de mourir, et y exercent des ravages de différente sorte. Ils accompagnent les ph enes de la décompotion et récl t avant tout, pour vivre, de l'humidité et de l'oxygene. 2. Les Champignons susnommés exercent une influence chimique très- variée sur les cellules végétales et sur leur contenu; et cela directement comme indirectement. Leur action chimique dissout non-seul t la sul amy: lacée, mais encore la substance cellulaire et la substance ligneuse. Par contre, la substance cellulaire n'est point ou n'est guère atteinte par cet agent. 3. Par l’action directe de leurs filaments, ces Champignons se frayent des cavités et des voies dans les granules amylacés et dans les couches d'épaissis- sement des parois cellulaires, ainsi que des passages à travers ces dernieres. ^. Le Bolet agit indirectement sur le bois, dont les cellules , imbibées du suc du parasite, perdent leur substance ligneuse et leur substance cellulaire, sans que leurs parois aient été aucunement corrodées, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 163 5. Les divers modes de décomposition du bois ont lieu en présence de Champignons par lesquels le tissu ligneux est, soit complétement consumé, soit assez profondément modifié, la substance ligneuse étant séparée de la substance cellulaire, pour devenir mou et friable. 6. On ne peut pas toujours déterminer l'espéce de Champignon qui exerce cette destruction, car on n'en trouve pas souvent la fructification, et ses fila- ments sont soumis à de grandes variations dans la longueur et dans le volume de leurs articles. 7. Ce sont seulement les filaments colorés en brun qui résistent longtemps à la putréfaction; de méme que les enveloppes, brunes aussi, de leurs spores, ils échappent à peu prés complétement à l'action de l'acide sulfurique, tandis que les filaments incolores n'ont qu'une existence passagére et ne se retrouvent plus dans le bois, où les ravages qu'ils ont faits et les Spores qu'ils ont laissées témoignent seuls de leur ancienne présence. Ueher Z2wucbaumice (Sur le Buxbaumia); par M. Hugo Zukal (Verhandlungen der K. K. zool.-bot. Gesellschaft in Wien, 1863, t. XIII, pp. 1159-1160). L'auteura découvert le Buxbaumia dans les environs de Troppau, au commencement de mai 1863, dans un bois de Sapins. Il en a profité pour étudier l'anatomie de cette plante. Il commence par rappeler les différents travaux qui ont été publiés sur le genre Zuzbaumia, depuis que Buxbaum en à trouvé la première espèce sur les bords du Volga. On remarque toujours que le sol présente une coloration noirátre autour des pieds deBuxbaumia. M. Zukal a constaté que cette coloration résulte d'une infinité de filaments appartenant aux proembryons de Zuzbaumia. Il décrit avec soin le mode de multiplication celiulaire suivant lequel se développe, sur ce proembryon, le bourgeon initial qui doit former la Mousse, Il se demande silon doit. donner à ce proembryon le nom de prothallium, et paraît rester dans le doute à cet égard. 1l le compare avec ce qui existe dans les autres familles cryptogamiques. Il décrit ensuite la formation d'anthéridies qui a lieu sur ces filaments, jusqu'à la production des anthérozoides, dont l'émis- Sion a lieu par une fente du sac anthéridien. L'anthéridie des Zuxbaumia ressemble à celle des Sphagnum; seulement elle est notablement plus petite. L'auteur décrit ensuite la formation première des feuilles de la même plante. Ces feuilles forment autour des jeunes archég, un revé t spongieux qui, en s'imbibant facilement de l'humidité ambiante, facilite l'accès des sper- matozoides, Pour le développement des archégones, l'auteur renvoie aux tra- vaux de M. Hofmeister. ' À la base de la tige fructifère du Zuzbaumia se trouve une sorte de bulbe Couvert d'un feutrage serré, formé de petites feuilles et de filaments proem- bryonnaires ; si l'on fait une coupe longitudinale de ce bulbe, on y remarque 164 SOCIÈTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. un anneau formé de cellules carrées et fortement épaissies, ouvert supérieure- ment du côté du seta, entouré d'un tissu parenchymateux ordinaire, et enfermant un tissu prosenchymateux et vasculaire. Les cellules carrées du bulbe se prolongent dans la tige, entourées par le parenchyme, ainsi que les faisceaux vasculaires intérieurs, formés de fibres allongées, incolores, qui pas- sent aussi dans le sea. Le seta ne contient que ces deux éléments, cellules carrées ou corticales et faisceaux vasculaires ; dans le voisinage de la capsule, il forme une sorte de col qui renferme quatre éléments, les faisceaux et trois autres en lesquels s'est divisé le tissu cortical. Le tissu vasculaire, devenu libre dans le col, à un âge plus avancé, par la résorption du mérenchyme qui l'avoisinait i di titue dans le fruit la columelle et la partie interne de la capsule ou sac sporifère, tandis que le tissu cortical et le paren- chyme qui lui est extérieur forment la paroi externe de cet organe. L'auteur décrit la production des cellules-méres des spores, en rapport avec le sac sporifere, et leurs divisions successives. M. Zukal s'occupe ensuite de la structure histologique de l'opercule et du péristome du Buxbaumia. ll termine en comparant ce genre au genre Diphyscium. Die Haupityp der Blucth t le curopæisel Rubusarten und die Entfaltungsfolge ihrer Blue- then (Les principaux types d'inflorescence des espèces européennes de Rubus, e£ l'ordre d'épanouissement de leurs fleurs) par M. Franz Krasan (Verhandlungen. der K. K. zool.-bot. Gesellschaft in Wien, 1863, vol. XIII, pp. 1193-1218), Les types principaux étudiés par l'auteur appartiennent aux Ro fasti- giatus, R. discolor, R. ideus et R. arcticus. Ils consistent dans des modi fications, difficiles à rendre en abrégé, observées dans les combinaisons de progression et de régression qui constituent l'inflorescence des Rubus- Plusieurs diagrammes intercalés dans le texte aident à saisir les idées de l'auteur, qui s'est inspiré des idées émises par M. A. Guillard dans ses tra- vaux sur l'inflorescence. Moosstudien (Études sur les Mousses). In-h* de 171 pages, avec dix planches lithographiées ; publié par M. le docteur P.-G. Lorentz. Leipzig, chez W. Engelmann, 1864. Ce volume contient plusieurs travaux, savoir : 1? Des études sur la structure et le développement des Mousses, par M. Lorentz. L'auteur y étudie le Fissidens taxifolius, le F. ad iantoides, le Fontinalis antipyretica et le genre Polytrichum. Les quatre premières planches annexées à l'ouvrage sont relatives à ce travail. Elles représentent divers détails anatomiques ou organogéniques, spécialement l'imbrication des feuilles dans le bourgeon. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 165 2° Des travaux relatifs à la distribution géographique des Mousses; le compte rendu d'une excursion botanique faite dans le Tirol par M. Lorentz; l'étude de la région des Mousses dans les Alpes allemandes, par M. Molendo; et celle de la flore bryologique de la méme région, parles deux auteurs réunis. Nous remarquons dans ce dernier travail la description d'un certain nombre : d'espéces nouvelles qui pourront peut-étre se rencontrer dans les Alpes de France; ce sont les Hypnum LorentzianumMol. , Brachythecium Arnoldia- num Mol., Orthothecium binervulum Mol., Grimmia Schubartiana Lor., Didymodon rufus Lor., Orthothecium strictum Lor., Hypnum nivale Lor. et H. Schimperianum Lor. La cinquième des planches représente plusieurs de ces espèces. 3 3° Le Pugillus specierum novarum exoticarum quas proposuit P.-G. Lo- rentz. Les espèces décrites dans ce travail sont pour la plupart originaires du Mexique ou du Chili, quelques-unes de la Jamaïque, etc. Aperçus sur quelques points de Porganisation des Champignons supérieurs; par M. J. de Seynes (Ann. sc. nat. V° série, t. I, pp. 231-274, avec cinq planches gravées). M. de Seynes étudie successivement le mycélium, le réceptacle et l'hymé- nium des Champignons supérieurs. Il donne des détails nouveaux sur les laticiféres de quelques-uns d'entre eux, dont la découverte est due à Corda. Dans le Fistulina buglossoides, le latex est rouge et fluide; il est renfermé dans des tubes spéciaux variqueux et sinueux, munis de cloisons transver- sales. On retrouve ce méme suc laiteux dans les organes essentiels de l'hymé- nium, et, si l'on fait sur un Lactaire une coupe des lamelles au moment où il commence à sécher, on voit dans les basides, dans les cystides et dans les cel- lules stériles de l'hyménium, la matière concrétée des cellules laticiferes au milieu des autres produits granuleux ou liquides que ces organes contiennent. M. de Seynes décrit avec soin les poils qui garnissent quelquefois la surface extérieure du chapeau ou du stipe des Agarics. Il fait observer que ces végé- taux présentent beaucoup de variations dans l'aspect de leur surface et dans Sa coloration, ct que ces caractères ne doivent pas étre regardés comme tou- Jours doués d'une valeur spécifique; il a d'ailleurs la certitude que le froid a de l'influence sur l'intensité de cette coloration, mais que la lumière n’agit Pas Sur les Champignons, à ce point de vue, comme sur les végétaux supérieurs, y L'auteur donne ensuite quelques détails sur les basides et les cystides. Les Cystides lui paraissent remplir entre les lamelles l'office que l'anneau remplit entre le chapeau et le stipe ; ces deux organes de méme nature s'envoient à leurs points de contact des prolongements qui les relient les uns aux autres. Un certain nombre de basides obéissant à cette loi, s'allongent et sont détour- nés de leur usage primitif; mais, de méme- que l'anneau peut être très- 166 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. développé, ou tellement fugace et rudimentaire qu’il ne semble exister que pour mémoire ou manquer tout à fait; de même les cystides peuvent man- quer ou prendre un développement tel, qu'ils soient visibles à l'œil nu; ils remplissent si bien, dans ce cas, le rôle de trabécules, qu’en séparant les lamelles d'un Agaricus atramentarius Bull. non entièrement épanoui, on divise ces lamelles en deux portions longitudinales, au lieu de séparer les faces correspondantes de deux lamelles différentes. Envisagé comme il l'est par l'auteur, l'hyménium, qui n'a pas encore offert d'organe qu'on puisse réellement supposer être l'organe mâle, est réduit à une grande simplicité : un seul et même organe en est la base; selon qu'il éprouve un arrét dans son développement, qu'il grandit et fructifie, ou qu'il s'hypertrophie, il nous donne une paraphyse, un baside ou un cystide; en d'autres termes, baside atrophié, baside normal, baside hypertrophié, voilà les trois éléments qui forment l'hyméoium. Enfin M. de Seynes étudie la spore, ses caractères chez les Agaricinés, et spécialement sa dissémination et sa germination chez les Morchella. Il montre que d'excellents caractères spécifiques peuvent être tirés de la colo- tion et de la forme des spores, même pour distinguer des espèces voisines, tandis que l'aspect du contenu de ces corps reproducteurs varie dans la méme espèce et sur le même hyménium. Quant à la germination, nous en avons déjà parlé, d’après un précédent travail du méme auteur. Le dernier chapitre de ce travail est intitulé : Des appareils multiples de reproduction chez les Hyménomycètes. L'auteur examine, d’après M. Tulasne, les genres Dacrymyces et Tremella. Il décrit ensuite les organes de repro- duction du Fistulina. Nous renvoyons à cet égard à la notice qu'il a publiée dans ce Bulletin (1). Die Ernæhrung der Pfianze (La nutrition de la plante); par M. W. Schumacher. In-8° de 653 pages, avec quarante gravures sur bois intercalées dans le texte. Berlin, Chez Otto Mueller, 1864. Get ouvrage est divisé en deux parties : la première porte le titre méme de l'ouvrage, elle est la plus développée ; la seconde est un appendice consacré aux applications, l'auteur y fait voir comment l'agriculture peut tirer parti des résultats dont l'exposition théorique remplit la première partie. Celle-ci est réellement l'exposé le plus développé qui existe aujourd'hui des recherches modernes sur la nutrition des végétaux, considérée dans les organes qui l'ac- complissent, dans les phénomènes physiques et chimiques qui la permettent, comme dans les sources terrestres et aériennes où en sont puisés les maté- riaux. Ainsi M. Schumacher étudie d'abord la constitution, l'accroissement, la multiplication de la cellule végétale et les substances qu'elle renferme; ce ré- (4) Voy. le Bulletin, t, X, p. 93, pl, lU, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 167 sumé, malgré sa brièveté, et quoique l'auteur n'y introduise aucune discussion, parait tout à fait au courant de la science, et notamment des découvertes et des théories produites en Allemagne dans ces dernières années. Le deuxieme chapitre, relatif aux lois physiques qui règlent l'accés et Ja mutation des élé- ments nutritifs, est beaucoup plus développé. L'auteur y traite d'abord de la diffusion d'une maniere générale, "n de la lr qui s'établit à travers une membrane ou d ; l'équivalent ique, l'influence qu'exer- cent sur l'endosmose la concáitietión des solutions, les propriétés de la mem- brane, la température et l'électricité, sont examinés successivement ; les fluides gazeux, absorbés ou exhalés à travers la membrane, fournissent le sujet d'ar- ticles spéciaux. Parmi les réservoirs de la nutrition végétale, l'atmosphére et ses éléments (ainsi que l'influence des phénomènes météorologiques), l'eau et le sol sont étudiés avec soin : les diverses espèces de terrain et la manière dont Se fait l'absorption des éléments qu'elles i (bases, phosph silice, etc.) fournissent à l'auteur l'occasion d'exposer et de réfuter les dique M. de Liebig a émises sur le rôle que jouent dans le sol les matériaux des- tinés à la nutrition végétale. Il décrit ensuite les organes d'absorption : c’est- à-dire, d'une part, la racine, son développement, sa croissance, ses formes, etles sucoirs des plantes parasites; puis, d'autre part, la feuille. Toutes ces données établies, M. Schumacher examine le transport des matériaux nourri- ciers dans la plante, le chemin qu'ils parcourent, avec de grands détails, les étudiant isolément et dans les différents organes où on les rencontre; il admet les vues émises par M. Sachs sur différents points de ce sujet. L'assimilation et l'élimination forment la matière du chapitre suivant. L'auteur s'y occupe del'excrétion radiculaire et des rapports que les éléments inorganiques ont avec la végétation; les vingt pages remplies par cette dernière étude pré- sentent un intéressant résumé des travaux modernes, principalement des tra- vaux allemands. Un chapitre spécial est consacré à l'action des fluides impon- dérables (chaleur, électricité, lumiére) sur la nutrition des plantes. Un autre est destiné à suivre les phénomènes de cette nutrition aux différentes périodes de la vie végétale. On comprend facilement quels détails doit renfermer la seconde partie. Nous y r J une énumération très-intéressante des matériaux néces- saires aux espèces généralement cultivées. L'auteur n'en examine pas moins d'une quarantaine. Dc ranatomie des Balanophorées, idérée dans les Caractères qu'elle fournit pour la classification de ces plantes ; par M. Ad. Chatin (Comptes rendus, 1864, t. LIX, pp. 68-71). La diagnose anatomique des Balanophorées formulée par M. Chatin est la suivante : vaisseaux spiralés rares et jamais déroulables, vraies fibres cor- ticales nulles, cellules du parenchyme à nucléus généralement nombreux; 168 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tissus scléreux fréquents, épiderme (des parties épigées) à cellules granulifères et jamais à contours sinueux ou en zigzag , stomates nuls, rhizome (ou du moins la hampe) à faisceaux vasculaires épars, feuilles-écailles à plusieurs faisceaux vasculaires, que remplacent parfois des colonnettes de cellules sclé- reuses, péricarpe divisible en plusieurs zones concentriques, dont l'une au * moins (?) est de nature scléreuse; anthères ayant la seconde membrane (endo- thèque des auteurs) de nature fibreuse (Zalanophora excepté), à une ou deux assises de cellules. M. Chatin trace ensuite les caractères anatomiques des genres Cynomortum, Balanophora, Helosis, Langsdor fia, Lophophytum et Ombrophy Il fait observer que l'anatomie justifie pleinement la séparation de ces deux derniers genres, séparation proposée d'abord sur des caractères extérieurs qui pou- vaient sembler d'une valeur insuffisante, Les espéces de ces genres trouvent, comme ces genres eux-mémes, de bons caracteres dans leur structure ana- tomique. Le Zophophytum mirabile se distingue du L. brasilianum parce qu'il a seul les tissus du connectif envahis par les cellules à filet de la mem- brane fibreuse des valves. En méme temps que les affinités réelles des Balanophorées empruntent à la concordance de quelques caractéres anatomiques une plus complete démons- tration, la nécessité de les laisser cependant séparés des ordres voisins ressort de caractères différentiels importants. C'est ainsi que les Cytinées diffèrent des Balanophorées par la disposition et la structure générale des faisceaux de la tige et des écailles, par la nature des vaisseaux et la structure des antheres; que les Népenthées et les Aristolochiées s'en éloignent plus encore par le bois de la tige, par la structure des feuilles, par celle du connectif et des valves de l’anthère, par la disposition générale des vaisseaux, par les trachées bien déroulables, etc. Verhandlungen des botanischen Vereins fuer die Pro- viuz Brandenburg und die umgrænzenden Lænder (Mémoires de la Société botanique pour la province de Brandebourg et les pays voisins) ; in-8° de L et 249 pages. Berlin, 1863. Ge volume renferme, au milieu de plusieurs énumérations de plantes qui n'ont qu'un intérét local, divers travaux que nous devons signaler à nos lecteurs. Ce sont les suivants : 1° Sur l'Orobanche Buckiana Koch; par M. H. Graf (pp. 53-58). — Il résulte des recherches auxquelles s'est livré l'auteur que tous les échantil- lons étiquetés O. Buckiana Koch, et récoltés par Buck, n'appartiennent point à cette espèce, mais à une variété particulière de l'O. rubens Wallr., que, d'aprés l'exemple de M. Al. Braun, on peut nommer O. rubens var. pallens ; et de plus que l'Orobanche Buckiana var. Thalheimi Asch. est bien réellement la plante de Koch. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 169 2° Peucedanum Chabræi Rchb. « pratense, à montanum; par M. W.-C. Bochkoltz ; Vicia sativa L. 1; glabra Ser., 2. leucosperma Ser.; par le méme (pp. 162-172). 3° Salix daphnoides x argenteo-repens et S. pentandra var. nana, deux formes de Saule lles pour la Poméranie, trouvées et décrites par M. C. Bolle (pp. 183-187). ^* Une excursion botanique sous le 39° degré de latitude; par M. P. As- cherson (pp. 187-214). — Nous avons parlé de ce voyage, en analysant le mémoire de M. Al. Braun sur le genre Zsoctes. 5° Sur quelques espèces de Fumaria; par M. P. Ascherson (pp. 214- 224). — L'auteur s'est occupé de deux groupes du genre Fumaria. Nous copierons d'abord la diaguose latine qu'il donne du F. parviflora et de ses variétés : F. parviflora Lam. em., Moris. Plerumque glaucescens; bracteæ pedicellum fructiferum erecto-patentem æquantes; sepala plerumque minima, ovata, acuta, dentata, pedicellum lati- tudine æquantia vel vix superantia, corolla sexies plusve breviora; fructus subrotundus tuberculato-rugulosus. Forma A tenuifolia (F. tenuifolia Symons). — Plerumque gracilis, parce ramosa; foliorum laciniæ divaricatæ, angustissime lineares, carnosulæ, canali- culatæ, acutiusculæ; corolla plerumque alba; fructus crista peripherica superne in angulum plus minus distinctum producta. — F. parviflora Lam., F. leucantha Viv. S.-var. rubriflora Moris. — Corolla rosea. Var. æ Schrammii Asch. — Dense ramosa; foliorum laciniæ approximatæ plane, tenues, acute, — F. Vaillantii Schramm in Fl. v. Brandenb., Asch. in F7, d. Prov. Brandenb.). Var. B segetalis Hammar. — Sepala majora, corollà violacea quadruplo tantum breviora ejusque tubum latitudine æquantia. Forma B Vaillantii (F. Vaillantii Lois.). — Plerumque conferte erecto- ramosa; foliorum lacini; approximate, lineari-lanceolatæ, plana, tenues, acutæ; corolla plerumque pallide rosea ; fructus crista peripherica exacte cir- cularis. — F. Chavini Reut. S.-v. ochroleuca Knaf in Flora 1846, p. 292. — Corolla ochroleuca, exceptis petalorum exteriorum carinis viridibus, interioram apicibus atro-san- guineis ; petali superioris partes aliformes interdum roseæ. Var. a gracilis Knaf l. c. — Foliorum laciniæ plus minus divaricatæ, linea- res, carnosulæ, margine plus minus revolutæ. Var. B Laggeri (F. Laggeri Jord.). — Sepala majora ; corolla sæpius rosea, S.-v. abyssinica (F, abyssinica Hammar). — Fructus paulo major. 170 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. En second lieu, M. Ascherson s'occupe du F. micrantha Lag. (1816), qui avait été nommé, en 1813, F. densiflora par De Candolle, et auquel devrait être donné le nom de F. prehensilis Kit., publié en 1812 dans le Catalogue des graines du Jardin de Pesth, d'aprés M. Parlatore, qui a vu des échan- tillons de Kitaibel dans l'herbier de De Candolle, et regarde sa plante comme identique avec le F. densiflora DC. Mais l'examen des herbiers et d'un manuscrit de Kitaibel, publié dernièrement par M. Kanitz, prouve que le F. prehensilis ne doit pas être rapporté au F. densiflora. 6° Carex leporina X remota Tlse ; hybride de Carex nouveau pour la flore allemande; par M. Ilse (pp. 224-228). 7° Les formes de l’ Equisetum hiemale de la marche de Brandebourg ; par M. J. Milde (pp. 234-239). Beitrag zur Kenntniss der Spreitenformen in der Fa- milie der Umbelliferen (Contribution d la connaissance des formes du limbe foliacé dans la famille des Ombellifères); par M. Julius Rossmann (Extrait des Abhandlungen der naturforschenden Gesellschaft zu Halle, t. VIII); tirage à part en brochure in-4° de 44 pages, avec sept planches lithographiées. Halle, 1864. M. Rossmann a déjà publié, en 1858, un intéressant travail sur la ramifica- tion des nervures des feuilles des Renonculacées.:1l fait aujourd'hui une étude analogue sur les Ombellifères, chez lesquelles, dit-il, la nervure médiane peut se ramifier de trois manières différentes, de facon que les lobes résultant de la division du limbe soient tous symétriques, ou tous asymétriques, ou bien les uns symétriques, les autres asymétriques. L'auteur étudie un grand nombre de cas de ces différentes dispositions. Les planches jointes à son mémoire repré- sentent la ramification du pétiole dans le limbe des Peucedanum Schotti petræum Koch (P. petrœum Noë), P. officinale, Petroselinum sativum, Silaus pratensis, Daucus Carota, Carum Carvi, Coriandrum sativum, Malabaila Hacquetii, Œnanthe Phellandrium, Fæniculum officinale, Feru- lago galbanifera, Heracleum Sphondylium, Bifora radians, Hasselquistia cordata, Pimpinella peregrina et Siler trilobum. Dr Eucène FOURNIER. Ueber den Bau von Angiopteris (Sur la structure de l'Angio- pteris); par M. Mettenius (Actes de la classe physico-mathématique de la Société royale des sciences de Saxe, t. VI, 1863 ; 70 pages, avec 10 planches lithographiées). Leipzig, chez S. Hirzel. Ce mémoire du savant ptéridographe qui dirige le jardin botanique de Leipzig, et à qui la science doit tant de travaux importants sur les Fougères, échappe par son caractère tout particulier à une analyse succincte. C'est, en effet, une monographie très-détaillée d'un échantillon de tige de l'Ang?opter is erecta Hoffm. , observé notamment au point de vue de la disposition et des REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. . 171 ramifications des faisceaux fibro-vasculaires de cette plante, et il n’est guère possible de résumer en quelques généralités les résultats des observations minutieuses exposées dans ce travail, qui ne peut manquer d’être du plus haut intérêt pour tous ceux qui font des Fougères l’objet spécial de leurs études, Mais, en dehors de ces observations sur l’Angiopteris erecta, M. Mettenius offre encore dans cet ouvrage une multitude d'observations comparatives sur la structure d'autres Fougères. Aprés avoir passé en revue les travaux de plusieurs savants, notamment ceux de M. Brongniart, de Meyen, de M. Karsten et de M. Harting, qui trai- tent de la structure des tiges des Marattiacées, l'auteur entre dans le détail de ses propres observations sur la structure de l’ Angiopteris erecta Holfm. Les matériaux de ses recherches lui ont été fournis par une tige de cette plante qui, aprés avoir été cultivée pendant longues années au jardin de Leipzig, avait péri. Les coupes transversales et longitudinales dont les figures accom- pagnent l'ouvrage ont été faites, pour ainsi dire, étage par étage. Les quatre premières planches offrent vingt figures de la structure de la tige de l’ Angio- pteris erecta ; elles sont toutes de grandeur naturelle. Les Fougères, dont les six autres planches donnent des figures montrant la disposition et la ramifica- tion des faisceaux fibro-vasculaires, sont : une espéce indéterminée de Cyathea, les Alsophila Hænkei Fr,, Hemitelia capensis R. Br., Alsophila radens Klf., Cyathea arborea Sm. , Saccoloma adiantoides M. , Pteris elata var. Karsteniana Kz., Chrysodium vulgare M. , Dennstædtia rufescens Moore, Polybotrya Meye- ‘riana M., Polypodium Wallichii Br., Asplenium resectum Sm., Asplenium obtusifolium L., Aspidium albopunctatum W., Acrostichum Lingna Rdd., Xcrostichum brevipes Kz., Davallia heterophylla Sm., Davallia bullata Wall. ,- Davallia stenocarpa KI., Davallia dissecta P. Sm., Davallia chærophylla Wall. , Davallia divaricata Bl., Platycerium alcicorne Dsv., Aspidium coriaceum Sw. , Polypodium cayennense Dsv., Polypodium squamulosum Klf., Acrostichum axillare Cav., Polypodium pi Lk, Polypodium fraxinifolium Jacq. , Polypodium latipes F. L., Polypodium Paradiseæ F. L. , Polypodium vulgare L. var. cambricum, Polypodium decurrens Rdd., Polypodium aureum L. , Poly: podium sporadocarpum Lk et Polypodium Heracleum Kz. JOHANNES GROENLAND. Note sur deux Nymphéaeées du Luxembourg ; par M. Du Mortier (Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique, t. TX, n? 1, pp. 4-8). j Les espèces nouvelles signalées par M. Du Mortier sont les Nuphar rivu- lare et Nympha suaveolens; elles ont été recueillies dans la partie méridio- nalé des Ardennes, Le JV. rivulare diffère du JV. luteum par la petitesse relative de toutes ses parties et par son stigmate qui, au lieu d'étre orbiculaire, est lobé, à lobes en lancette et à douze rayons; du JV. pumilum DC. par ses pétales, au nombre de douze et non de cinq, son stigmate à douze et nón à Am SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dix rayons; du N. sericeum du Danube par ses pétioles et ses pédoncules glabres et non soyeux, et par le nombre des rayons de son stigmate; enfin du N: Spennerianum Gaud. par la forme de son stigmate, par l'absence de la rosette des feuilles radicales et par tout son port. Il est probable que cette espèce est le Nymphæa lutea var. minor signalé par Tinant dans sa flore du Luxembourg. Le JV. suaveolens se distingue du JV. alba par son odeur suave et ses pétales lancéolés et acuminés, non larges et obtus. Enumeration of the species of plants collected by D' €.-C. Parry and Messrs. Elihn Hall and J.-P. Harbourg, during the summer and autumn of 1862, on and near the Rocky Mountains, in Colorado territory, lat. 39°-41° (Énumération des espèces de plantes récoltées par M. le docteur C.-C. Parry et par MM. Elihn Hall et J.-P. Harbour, pendant l'été et l'automne de 1862, dans les Montagnes- Rocheuses ou dans leur voisinage, sur le territoire de Colorado, entre les 39° et h1° degrés de latitude); par M. Asa Gray (Proceedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia, mars 1863, pp. 55-80). Dans cette longue énumération, M. Asa Gray a saisi l'occasion de décrire un genre nouveau et plusieurs espèces nouvelles. Le genre nouveau, de la famille des Graminées, est nommé par lui Vaseya ; il tient le milieu entre les Arondinacées et les Agrostidées. Les espèces nouvelles sont les suivantes : Ranunculus Nuttalii, R. adoneus, Vesicaria montana, Paronychia pulvi- nata, Heuchera Hallii, Thaspium trachypleurum, Aplopappus Lyalli, A. croceus, Helianthella Parryi, H. Hoopesii, Linosyris Parryi, Arte- misia scopulorum, Senecio Soldanella, S. Thurberi, Cirsium eriocephalum, Polemonium confertum, Muehlenbergia pungens Thurber, Graphephorum ? flexuosum Thurb. et Vaseya comata. Toutes celles de ces espèces qui ne sont suivies d'aucun nom d'auteur doi- vent porter celui de M. Asa Gray. | Plantes inédites des Andes; par M. H.-A. Weddell (Ann. sc. nat. V° série, t. I, pp. 283-296). Plusieurs de nos confréres possédant les plantes rapportées de la Bolivie par M. Mandon, et dont un grand nombre n'ont pas été déterminées spécifi- quement, nous croyons leur être utile en signalant les déterminations que M. Weddell vient de publier pour quelques-unes d'entre elles, en même temps que pour d’autres plantes des Andes, qui constituent des espèces nouvelles. Ce sont les suivantes : Cremolobus parviflorus Wedd. Mand. exsice. n. 905; Lepidium gelidum Wedd. Mand. n. 928 et 931; Zutchinsia pusillima Wedd., H. foliosa Wedd. Mand. n. 919; Mancoa hispida Wedd. Mand. ` n. 918, M, lœvis Wedd,; Draba diapensinides Wedd, Mand. n. 894, REVUE DIBLIOGRAPHIQUE. 173 D. extensa Wedd., D. discoidea Wedd. Mand. n. 857, D. Spruceana Wedd., D. scopulorum Wedd. Mand. n. 888, D. Mandoniana Wedd. Mand. n. 895, D. soratensis Wedd. Mand. n. 893, D. araboides Wedd., Sisym- brium gracile Wedd. Mand. n. 910, S. fragile Wedd., S. orophilum Wedd., S. anomalum Wedd. Mand. n. 909, S. oliganthum Wedd. , S. septa- ceum Wedd. , S. calycinum Wedd. (Draba calycina Desv. , DC.) Mand. n. 917, S. Remyanum Wedd. ; Nasturtium nanum (K ardanoglyphos nana Schlecht.) Mand. n. 897 et n. 898; Cardamine axillaris Wedd. Mand. n. 904; Arabis bracteata Wedd. Mand. n. 901; Viola pusillima Wedd. Mand. n. 941, V. micranthella Wedd. Mand. n. 952, V. granulosa Wedd., V. flavicans Wedd.; Sagina graminifolia Wedd. Mand. n. 4253; Are- naria aphanantha Wedd., A. Orbignyana Wedd., A. conferta Wedd., A. Mandoniana Wedd. Mand. n. 961, A. pedunculosa Wedd. ; Cerastium mucronatum Wedd. Mand. n. 977, C. orophilum Wedd., C. candicans Wedd., C. subspicatum Wedd., C. consanguineum Wedd. et C. arvensi- forme Wedd. New South Sca islands plants (Plantes nouvelles des iles de la mer du Sud); par M. B. Seemann (Journal of botany, british and foreign, mars 1864, vol. II, pp. 70-77). Ces notes renferment d’abord l'énumération des plantes récoltées par le docteur Græffe, naturaliste suisse, dans les iles Viti et Wallis dans l'Océanie. On y trouve ensuite la description de plusi espèces lles, qui sont les suivantes: Bæckea nelitroides Seem. (Nouvelle-Calédonie) ; Medusanthera vitiensis, constituant un genre nouveau dans la famille des Icacinacées, genre très-rapproché du ZLasianthera ; Trachymene (Didiscus) Homei Seem., de l'ile des Pins; A/sodeia Storckii Seem., d'Ovalan (Storck exsice. n. 867); E'læocarpus Græffei Seem., des iles Viti; Paphia vitiensis Seem. (Epigy- nium? vitiense Seem. in Bonpl. IX, 257); et Vaccinium Macgillivrayi Seem., des Nouvelles-Hébrides. Remarques sur l'organisation florale de quelques Bru- niacées et sur les affinités du genre Gr'ubbia ; par M. H. Baillon (Adansonia, t. III, pp. 318-334). Le travail principal qui existe sur les Bruniacées est celui que M. Ad. Bron- gniart a inséré dans les Annales des sciences naturelles, 17* série, t. VII. M. Baillon ajoute quelques détails à ce qu'on connait de ces plantes. Il lui a semblé que leurs ovules sont, dans le bouton, et avant tout déplacement con- sécutif, suspendus avec le micropyle en haut et en dedans. Lorsqu'il y a dans chaque loge deux ovules collatéraux, chacun d'eux a d'abord son raphé par- faitement dorsal ; puis les deux raphés se rapprochent l'un de l'autre, et les deux micropyles se tournent du côté de l'angle dièdre que forment entre 7h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. elles la paroi interne et la paroi dorsale de la loge ovarienne. M. Baillon exa- mine ensuite divers types de Bruniacées. Le Æaspalia ne présente point, dit-il, de calice libre, et rentre dans le genre Brunia. Les Linconia ne sont distincts des Brunia que par leur port et leur inflorescence en épi. Le Staa- via ne differe des Zrunia que par un style b p moins profondé partagé, ce qui est un caractère trés-faible. Comme les deux genres précé- dents, le Zerardia parait devoir rentrer à titre de section dans le genre Brunia. Le Berzelia demeurera caractérisé par son ovaire. uniloculaire. L'Audouinia rapproche les Bruniacées des Schæpfia. Le genre Thamnea de Solander représente parmi les Bruniacées l'organisation des Mémécylées, Quant au genre Grubbia, l'auteur le regarde comme asépale avec M. De Candolle, qui en a fait dans le Prodromus une petite famille placée près des Santalacées. Il fait, en outre, remarquer que les pétales en sont indépendants les uns des autres, et que l'ovule en est suspendu avec le micropyle supérieur et extérieur, comme cela se trouve chez les Ombelliféres, les Araliacées, le Bursinopetalum etle Curtisia. Sur le Zosqueia, genre inédit de la famille des Artocarpées; par M. H. Baillon (Adansonia, t. III, pp. 335-341, avec une planche). Le Bosqueia, inédit dans l'herbier de Du Petit-Thouars, a été rapporté encore de Nossi-Bé par Boivin. Il présente un sac réceptaculaire concave, ren- fermant une seule fleur femelle centrale et, sur ses bords, des fleurs mâles réduites à une bractée et une étamine. Le fruit est une petite figue, dont le réceptacle adhère à toute la surface convexe d’un seul akène renfermant une graine suspendue. M. Baillon décrit deux espèces de ce genre : Bosqueia Thouarsiana et B. Boiviniana. j Monographie der Gattung Callitriche (Monographie du genre Callitriche); par M. Friedrich Hegelmaier, In-4° de 64 pages, avec quatre planches lithographiées. Stuttgart, chez Ebner et Seubert, 1864. Get ouvrage, comme la monographie analogue de M. Lebel, que notre Revue a récemment fait connaitre, est divisé en deux parties : l'une anato- mique et l’autre taxonomique. Dans la première, l’auteur étudie successivement l'épiderme, sur la tige et sur les feuilles, les stomates et les poils ; puis la tige, sa forme et sa composition en général, ses nœuds, son mode de développe- ment, sa moelle et son canal médullaire, ses vaissea , Son écorce et ses gaines ; la racine ; les feuilles, leur situation, leur forme, leur structure et leur développement; les fleurs et l'inflorescence, l’anthère et le pollen, le dévelop- pement des (leurs femelles et du fruit, le péricarpe, la graine et sa germina- tion, Un paragraphe spécial est relatif à la distribution géographique des Cal- litriche; 1 Quant à la seconde partie, nous ne pouvons en donner une meilleure ana- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 475 lyse qu'en reproduisant la classification adoptée par l'auteur. 11 divise les Callitriche en deux sections : Sect. 1. Eucallitriehe Hegelm, À. Fructus tota longitudine a dorso carpellorum compressus , basi non strumosus. 2. Fructus anguli rotundati. 1. C. obtusangula Le Gall; 2. C. Asagræi Hegelm. n, sp. (C. autum- nalis Asa Gray). 1 €. Fructus anguli breviter carinati. 3. C. verna L. part. (C. vernalis Kuetz. ap. Rchb. /conogr., C. pallens Goldb., C. cophocarpa Sendtn.) ; 4. C. hamulata Kuetz.; 5. C. pedunculata DC.; 6. C. occidentalis Hegelm. n. sp., de Cuba; 7. C. deflexa Al. Br. (C. terrestris DC. Prodr.?, C. pedunculata Asa Gray ?). T: Fructus anguli carinati. 8. C. stagnalis Scop. (C. stagnalis et C. platycarpa Kuetz., Rchb., C. Wightiana Wall., C. Kuetzingii Rupr:, C. platycarpa Lebel); 9. C. turfosa Bertero, 1 2. Fructus latissime pellucido-alati, 10. C. macropteryx Hegelm. n. sp., de la Nouvelle-Hollande. B. Fructus superiore parte a dorso compressus, basi strumosus. 11. C. Drummondi Wegelm. n. sp., de la Nouvelle-Orléans. Sect. 2. Pseudocallitriche Hegelm. 12. C. autumnalis L. part. (C. decussata Link, C. virens Goldb.) ; 13. C. truncata Guss. (C. graminea Link, C. pedunculata Muell. non DC., C. amblyocarpa Scheidw.). : Toutes les espèces décrites par l'auteur sont figurées dans les planches jointes à son travail, ainsi que divers détails anatomiques. Die Laub des Cant Aargau, mit besonderer Berueck- Sichtigung der geognostichen Verhzltnisse und der Phanerogamen-Flora (Les Mousses du canton d" Argovie, avec un coup d'œil 'sur la constitution géognostique et la [lore phanérogamique de ce pays); par M. Adelbert Geheeb. Un volume in-12 de 77 pages. Aarau, chez H.-R. Sauerlænder. Ce petit livre est presque. suffisamment. désigné par son titre, L'auteur y indique, sans les décrire, 171 Mousses acrocarpes, 99 pleurocarpes et 7 Sphagnum. Cette énumération est suivie de celle des Cryptogames vascu- laires qu'on rencontre dans le canton d'Argovie, 176 SOCIÉTÉ DOTANIQUE DE FRANCE. Mouographia Hymenomycetum Sueeiæ. Vol. If, sistens Corti- narios et quae sequuntur Agaricinorum genera atque reliquorum Hymeno- mycetum enumerationem et commentarium in recentiores horum icono- graphias; scripsit Elias Fries. Un volume in-8? de 355 pages. Upsal, 1863. Ce livre n'a été tiré qu'à cent exemplaires. On conçoit, d'apres le titre, qu'il échappe complétement à l'analyse. Il comprend une préface de trois pages, puis une série de descriptions qui s'étendent jusqu'à la page 248. L'étude des Agaricinés terminée, M. Fries donne le tableau systématique des autres Hyménomycétes ; ce tableau s'étend jusqu'à la page 268. Vient ensuite la description des espèces de l'ordre des Polyporés, qui ont été observées par l'auteur aprés la publication de l'Zpierisis; elle occupe quarante-quatre pages. Cette énumération est suivie d'un commentarius où l'auteur passe en revue les Abbildungen und Beschreibungen. de Krombholtz, les Abbil- dungen de Harzer, Y Historia de Fungis regni neapolitani de Vicenti Bri- ganti, publié en 1851 dans les Ati della reale Academia delle Scienze di Napoli, ouvrage peu connu des mycologues, les Outlines of a british fungo- logy de M. Berkeley, analysés dans cette Revue (1), le Deutschlands Flora de M. J. Sturm, les cones analyticæ Fungorum de M. H. Hoffmann, et son propre travail, intitulé : Sverige ätliga och giftiga Svampar, dont il a paru sept fascicules, et dont il reste trois à paraître. Quand il y a lieu, M. Fries a grand soin d'établir la concordance entre les noms spécifiques donnés dans ces différents ouvrages et ceux qu'il a adoptés dans l’Æpicrisis. Suivent quelques pages, sous la rubrique emendanda, et un index qui ter- mine le volume. ; La première partie du second volume du Monographia Hymenomycetum Suecic a paru en 1851, sous le titre de Cortinarii et Hygrophori Suecia. Il en reste, dit M. Fries, très-peu d'exemplaires; ceux qui en possèdent pour- ront se procurer la seconde partie par l'entremise des libraires Bommer, à Stockholm, et Koehler, à Leipzig. Die fossilen Algen des Wiener und des Karpathen- Sandsteines (Les Algues fossiles du grès de Vienne et des Car- pathes); par M. C. d'Ettingshausen Sitzungsberichte der K. Akademie der Wissenschaften zu Wien, math haftliche Classe, t. XLVIII, 5° livraison, 1863, cahier d d vündbio et décembre, 1"° partie, pp. 454-567, avec deux planches lithographiées). Vienne, 1863. M. d'Ettingshausen étudie d'abord les espèces fossiles de cette formation géologique, déjà signalées ou figurées par différents auteurs, principalement par MM. Fischer-Ooster, Ad. Brongniart et Sternberg. Il trace ensuite le (4) Voyez le Bulletin, t. IX, p. 684. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 177 Synopsis Algarum fossilium huc usque in saxo arenaceo vindobonensi et carpathico detectarum. Ce Synopsis comprend deux espèces du groupe des Confervacées : les Caulerpites Candelabrum Sternb. et C. annulatus Ettingsh.; et huit espèces du groupe des Floridées : les Muensteria Hessii Sternb., Chondrites Hærnesii Ettingsh., CA. vindobonensis Ettingsh. , Ch. furcatus Sternb. , Halymenites | Qosteri Ettingsh. et Sphærococcites carpathicus Ettingsh. , plus deux espèces douteuses. L'auteur a réuni dans ce travail un grand nombre de types considérés comme espèces distinctes par d'autres paléontologistes. Sopra ia melata o trasudamento di aspetto. gommoso dalle foglie di alcuni alberi, avvenuto nell'estate passata, e ritenuto generalmente qual pioggia di manna (Sur La transsudation d'apparence gommeuse qu'ont pré- sentée, l'été passé, les feuilles de certains arbres, et. qu'on a générale- ment considérée comme une pluie de manne); par M. G. Gasparrini (Comptes rendus de l'Académie royale des sciences physiques et mathé- matiques de Naples, fasc. 42, décembre 1863); tirage à part en brochure in-8° de 14 pages. M. Gasparrini commence par citer un grand nombre d'opuscules italiens où ont été décrits des-phénomenes analogues à ceux qu'il rapporte; le plus ancien date de 1795. Il fait allusion à la pluie de manne qui, d'après les tra- ditions bibliques, servit de nourriture aux Hébreux quand ils traversèrent le désert de Sin. Sur ce point, nous renverrons le lecteur à un travail de M, Berthelot, antérieurement analysé dans cette Revue (1). Dans l'été de 1863, on remarqua à Naples que les tiges et les feuilles de divers végétaux, celles-ci principalement sur leur face supérieure, se trouvèrent couvertes d’une matière visqueuse assez douceâtre au goût. Cela fut remarqué sur le Juglans regia, le. Tilia europæa, le Castanea vesca, le Carpinus Betulus, le Quercus. sessiliflora, le Populus nigra, le Rubus fruticosus, le Corylus Avellana, le Salix caprea et le Fraxinus Ornus. M. Gussone a envoyé à l’auteur des échantillons recueillis à Ischia, sur les Quercus sessiliflora, Citrus Limonum, Vitis vinifera et Pittosporum undu- . latum, qui présentaient la même maladie, observée aussi à d'autres époques sur V Zvonymus europæus et le Fagus silvatica. Ces exsudations ont été étudiées chimiquement par M. de Luca, qui y a reconnu la présence d'une matière sucrée, incristallisable. ` M. Gasparrini attribue cette maladie à la double action d'une sécheresse et d'une chaleur prolongées, (4) Voyez le Bulletin, t, VIII, p. 565. 2 ii (REVUE) 12 178 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Arboretum muscaviense; par MM. E. Petzold et G. Kirchner. Un volume in-8° de VIet 830 pages, accompagné d’une carte, Gotha, chez W. Opetz, 1864. M. Petzold, inspecteur du parc impérial de Moscou, et M. Kirchner , jardi- nier-pépiniériste au même établissement, ont résolu de publier l'énumération systématique des espéces ligneuses cultivées dans les pépinières qui y sont annexées. Il en est résulté un volume (écrit tout entier en allemand) où ces végétaux sont décrits avec soin, d’après la classifi tion Candolli Cette énumération est précédée d’un chapitre où M. Petzold traite de la plan- tation, du but et de l'entretien de l'Arboretum de Moscou, et accompagnée d'un plan trés-vaste, oi est figurée la disposition qu’il a adoptée. On a sous les yeux, en regardant cette carle, un jardin dessiné à l'anglaise, où chaque buisson représente une famille ou un genre de plantes, les plantes voisines étant, autant que possible, rapprochées les unes des autres. Nous devons encore signaler dans ce livre une revue générale de la distribution géogra- phique des végétaux ligneux. Il est terminé par deux tables des matières, une latine et une allemande. 4 Note sur le mode de reproduction de la Bruniera vivi- para (Lemna arrhiza L. Mant. AE, p. 294); par M. A. Franchet (Extrait du Billotia, t. Y", pp. 25-31); tirage apart en brochure in-8° de 7 pages, avec une planche lithographiée. Les échantillons de Zemna arrhiza qui font l'objet de cette note ont été recueillis dans la Sologne, à Villefranche-sur-Cher, dans une localité décou- verte par M. Ém. Martin (4). M. Franchet a reconnu que la fronde à peu près hémisphérique de ce Lemna est constituée par des cellules de deux sortes : les unes externes, hexagonales ou pentagonales, formant par leur réunion une sorte de réseau subhémisphérique, et entourant une plus grande cellule utri- culiforme, qui remplit le rôle d'un véritable conceptacle. Un fluide vert-jau- nâtre remplit les cellules externes et le conceptacle, qui contient en outre une grande quantité de granulatious d’un vert foncé, flottant librement dans son intérieur. L'auteur donne le nom de pore conducteur à un petit couloir situé un peu au-dessous de la surface plane de la fronde, et destiné à livrer passage à la plante nouvelle. C'est là orifice que M. J. Hoffmann a décrit comme le lieu par où émerge le bourgeon du Lemma arrhiza. Ce couloir, dit l'auteur, est ouvert, d'une part, dans le conceptacle; d'autre part, au dehors, À certains moments, on voit s'engager dans son intérieur les granules tenus en suspension dans le liquide du conceptacle, et que M. Franchet regarde comme des gonidies. Ces gonidies, complétement dépourvues de tout (4) Voyez le Bulletin, t. IX, p. 422: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 179 mouvement spontané, se transforment en plantes-mères par le seul acte de la nutrition. Aussitôt aprés avoir franchi le couloir, la jeune fronde. présente une forme et une organisation identiques avec celle de la plante adulte ; sa taille est moitié moindre. Une méme fronde ne donne guére naissance à plus de deux ou trois individus, aprés quoi elle se décolore, devient flasque, et tombe au fond de l'eau. L'auteur n'a vu aucune fécondation entre les gonidies dans le sein de la cellule-mere. On les aperçoit dans le ptacle dés la nai: de la plante, Le pore conducteur s'y montre aussi sous forme d'un petit mamelon tronqué, qui s'élargit insensiblement pendant trente ou quarante heures. Alors la gra- nulation la plus voisine de l'ouverture s'accroît considérablement, jusqu'à ce “qu'elle ait atteint un volume quadruple environ de celui des autres gonidies, puis elle s'engage dans le couloir, qu'elle met environ soixante heures à parcourir. M. Franchet dit que ce Lemna, par sa compositi iè llulai parson mode de propagation indépendant de l'action apparente d'organes mâles et femelles, doit être placé parmi les Cryptogames; que sa végétation exclusivement aquatique le range dans la grande classe des Phycées, et son mode simple de reproduction dans la famille des Zoospermées et dans le voi- sinage de la tribu des Zygnémées, la seule, dit-il, qui présente une sorte de conceptacle. Il dédie le nouveau genre, fondé sur ces observations, à la mémoire d'Abel Brunier, méd: cin de Gaston d'Orléans et l'un des fondateurs du Jardin de Blois. M. Franchet n'a pu ter les mémoires de M. Brongniart et de M. Schleiden sur le Lemna arrhiza. Il est à regretter aussi qu'il n'ait pas eu Connaissance des travaux de M. J. Hoffmann et de M. Weddell sur cette Plante, et surtout qu'il ait ignoré la création du genre Wolffia, dont le Bruniera devra probablement rester un simple synonyme (1). Zur Kenntniss von Hartiwegia comosa Nees (Étude de l'Hartwegia comosa Nees) ; par M. Hubert. Leitgeb (Sitzungsberichte der K. Akademie der Wi haften zu. Wien, mathematisch-naturwissen- schaftliche Classe, t. XLIX, 1" livraison, janvier 1864, 4r partie, pp. 138- 160, avec une planche gravée). Vienne, 1864. M. Leitgeb fait connaitre d'abord l'histoire du genre Zartwegia. 1l entre ensuite dans l'étude anatomique de la plante, et considère successivement sa hampe florale, puis ses racines aériennes et leurs fonctions. Les fleurs de I'Hartwegia se détachent ordinairement de la hampe après l'émission du pollen, avec une partie de letr pédoncule. Cette éparation a lieu sur un point où la tige est articulée, d’une manière fort différente de (4) Voyez le Bulletin, t. fer, p. 54. 180 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. celle que M. de Mohl a constatée dans la chute des feuilles. Quand on fait ane coupe longitudinale du bouton, on ne: voit encore à sa base aucune trace de la future articulation, les cellules en étant toutes semblables. Plus tard quand il se développe et que ces cellules s'allongent dans le sens de sa direc- tion, il en est trois rangées, situées dans sa moitié inféricure, qui conservent leur volume primitif. Cette sorte d'arrêt de développement s'étend aux cel- lüles épidermiques voisines, dont le niveau est dépassé, sur la circonférence de la base du péd le, par le développ t des cellules supérieures et inférieures: il en résulte un rétrécissement circulaire, ou quelquefois seule- ment une courbure du pédoncule, lorsque le phénomène ne se produit que d’un seul côté. Quand l'anthése a eu lieu, il se forme des cloisons ` longitudi- rales dans les cellules des trois rangées qui ont conservé leur volume primitif, puis elles se séparent les unes des autres, d'abord par places, puis compléte- ment, sans se déchirer; de telle sorte que la rangée supérieure reste adhérehte à la partie supérieure du pédoncule, qui se détache, et les deux autres à la partie inférieure du méme organe. Les vaisseaux se déchirent lorsque la séparation du parenchyme celluleux est achevée. Les racines aériennes apparaissent après la naissance des feuilles et à leur base. Leur développement ne parait rien offrir de particulier. Leur structure est intéressante. On. y remarque une moelle traversée par: de nombreux méats intercellulaires , et entourée d’un cercle de faisceaux vasculaires. En dehors de ceux-ci, l'écorce est formée d'un parenchyme interrompu par des lacunes allongées, dont les cellules contiennent de la chlorophylle et un nucléus appuyé sur leurs parois. Cette écorce est divisée en deux parties, l'une interne et l'autre externe, par un cercle de cellales remarquablement grosses et contenant des rhaphides. L'épiderme se compose de cellulesà parois minces. Quand les racines ont poussé daus un air sec, ces cellules s'allongent en petites papilles; quand. l'air ambiant est humide, ces papilles deviennent de vrais poils radicaux. Quand l'air présente des alternatives de séche- resse et d'humidité pendant le développement de la racine, celle-ci offre à l'œil des rétrécissements alternant avec des dilatations ct dépendant de l'absence des poils. Quand la racine est placée dans l'eau, ses cellules épi- dermiques demeurent toutes petites et semblables. Sous cet épiderme se pré- sente une couche qui existe chez beaucoup de plantes pourvues de racines aériennes et appartenant à des familles différentes; c'est elle que M. Oudemans a nommée endoderme dans son mémoire sur les racines aériennes des Orchi- dées (1). L'auteur l'a observée aussi chez les Aroidées. Elle se compose de deux (4) L'endoderme de M. Oudemans est la couche située au-dessous du velamen, couche que presque tous les anatomistes ont regardée comme un épiderme. L'épiderme est au contraire, selon lui, la couche superficielle du velamen. D’après lui, comme Hess M. Schacht, l'endoderme appartient à l'écorce, dans l'intérienr de laquelle il se forme. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 181 sortes de cellules : les unes allongées, dont la. membrane offre: des stria- tions dues à un pli de sa sub ; les autres conoides, dirigeant en dehors leur base convexe et pourvues d'un contenu granuleux que l'iode colore en jaune brun. o L'auteur s'occupe longuement de-la fonction des racines aériennes. de l Hartwegia. Des expériences réitérées lui ont montré qu'un bourgeon foliacé séparé de la plante-mére et pourvu de racines peu développées ou peu four- nies de poils, et suspendu dans l'air sec ou dans l'air humide, se flétrit et se pourrit promptement, tandis qu’un bourgeon pourvu de racines aériennes revétues de poils abondants et suspendu dans l'air humide continue à se développer, ou tout au moins à vivre. Il en conclut. que les racines aériennes contribuent puissamment à la nutrition dela plante. Il a remarqué aussi qu'un.bourgeon tenant encore à la plante-mére développe. de nouvelles feuilles, s’il est placé dans l'air sec, et peu de racines; tandis que, s'il est placé dans l'air humide, il ne produit guère plus que des racines et très-peu de feuilles. Ces faits. concordent avec les précédents. En terminant, M. Leitgeb insiste sur les fonctions de l'endoderme, dont l'existence est, dit-il, plus générale que celle du velamen. Il se rencontre, en elfet, chez beaucoup de plantes dépourvues de ce dernier organe, par exemple chez les Vanilla planifolia, Bulbophyllum, Rhaphidophora decursiva, et y conserve les mémes caractéres, si ce n'est que ses cellules allongées manquent parfois de stries. Les recherches de M. Unger sur le Spironema fragrans, dont les racines aériennes n'offrent pas de velamen, montrent que celui-ci n'est point nécessaire, puisque ce Spironema se maintient et même s'accroît par la seule nutrition aérienne. L'endoderme ne manque dans aucun cas, et l'auteur le regarde comme l'élément essentiel des racines aériennes. Le vela- men pourrait agir comme les poils radicaux, ainsi que l'a déjà indiqué M. Schleiden, pour contribuer à la condensation de l'humidité atmosphé > rique. Mais l'endoderme, dont les cellules allongées sont souvent épaissies, ainsi que les parois épidermiques qui les avoisinent, doit par le moyen de ces cellules protéger les parties internes de la racine aérienne contre l'évapora- tion, tandis que, par ses cellules conoïdes, dont la paroi reste ordinairement mince, il doit absorber les substances gazeuses. Ces cellules conoides sont comparées par l'auteur aux stosmates, et l'endoderme, dans son ensemble, à l'épiderme qui revet les parties aériennes des végétaux. Ueber die obere Temperaturgrænze der Vegetation (Sur la limite supérieure imposée par la température à la végétation); par M. J. Sachs ( Flora, 1864, n° 1, 2, 3 et 5, pp. 5-12, 24-29, 33-39, 65-75). L'auteur commence par rapporter, d'après différents observateurs, quels sont les degrés de température les plus élevés supportés par les végétaux. Il 482 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. passe ensuite à l'exposé de ses propres recherches. Il décrit d'abord l'appa- reil qu'il employait. Il enfermait chacune de ses plantes, qu'il plaçait dans un pot, sous un récipient de verre fermé, échauffé avec une ou deux lampes à esprit de vin ; il fallait, dit-il, de l'attention et de l'habitude pour obtenir par te moyen une température constante. Deux thermomètres étaient placés, l'un entre les racines, l'autre entre les feuilles dela plante soumise à l'expé- rience. On pourrait attribuer à l'évaporation une partie des effets observés par l'au- teur et rapportés par lui à l'élévation de température, si l'on ne savait que les plantes retirées de l'appareil avaient encore leurs feuilles parfaitement et gon- flées et fraîches. Il a expérimenté ainsi sur des pieds de Wicotiana rustica, de Cucurbita Pepo, de Capucine, de Navet, de Sensitive et de Mais, et il a reconnu qu'aücune de ces plantes ne peut supporter, quand elle est placée dans l'air, une température supérieure à 51^ C. pendant dix minutes, sans être gravement atteinte ou complétement perdue, tandis qu'elles subissent sans dommage pendant un espace de temps plus long des températures inter- médiaires entre 49° et 51°. Par contre, les mêmes végétaux périssent entre 49° et 51^, quand ils sont placés dans l'eau, méme les plantes aquatiques. Le Vallisneria et les Chara ne supportent méme pas plus de 45°. L'aptitude des végétaux à résister à la chaleur dépend des organes mis en expérience et de leur âge. En général, c'est de tous les organes le limbe des feuilles nouvellement développées qui périt le premier; les bourgeons et les feuilles non déve- loppées résistent davantage, les feuilles âgées mais saines, le pétiole et les entre-nœuds remplis de séve encore davantage. Le temps nécessaire à la mort des plantes soumises aux températures élevées, dépend du degré de chaleur employée ; au-dessus d’une certaine limite, plus ce degré est considé- rable, plus la mort est prompte. La turgescence conservée par les plantes mortes, quand on les sort de l'appareil, disparaît promptement et si com- plétement qu'on peut les réduire en poudre. L'auteur regarde comme ana- logues les effets de la chaleur et ceux d'un froid extrême. Il ne sait dans quelle mesure agissent l'intensité et la promptitude des variations de tempé- rature, Dans un deuxième chapitre, l’auteur recherche quelles modifications ana- tomiques détermine, dans les cellules végétales, l’action d’une chaleur élevée. D’après M. Max Schultze (Le protopl: des Rhizopodes et des cellules végétales, 1863), le protoplasma des poils staminaux du 7radescantia virgi- nica, celui des poils glanduleux de l'Urtica urens et celui des cellules des feuilles du Vallisneria est détruit par une température supérieure à 47°. L'auteur fait remarquer que cet observateur ne laissait ces plantes dans l'eau que pendant deux à trois minutes, et que la limite qu'il a fixée doit étre abaissée. M. Sachs a observé que le protoplasma cellulaire, soumis à une tem- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 183 pérature inférieure à la température mortelle, subit une modification remar- quable, non décrite jusqu'à ce jour, qu'il nomme rigidité passagère causée par la chaleur. Tantôt alors il reste allongé en filaments raidis, tantôt il se contracte en petites boules; un refroidissement de la température lui permet de reprendre sa fluidité et sa formenaturelles. A cet état correspond, comme l'auteur nous l'apprend dans un appendice, la rigidité passagère causée par le froid ; elle se produit à des températures inférieures au point de congé- lation de la séve. M. Sachs s'occupe encore du changement que subissent les propriétés diosmotiques des cellules éprouvées par de hautes températures. Elles sont augmentées, comme elles le sont par le froid, ainsi que l'auteur l'a montré dans un travail publié en 1860 dans les Mémoires de la Société des sciences de Saxe. Fuenf neue Arten der Gattang Viola aus Chile (Cing espèces nouvelles de Viola du Chili); par M. Fr. Leybold (Flora, 1864, n°3, pp. 40-41). Ces espèces de Viola habitent les parties élevées de la chaîne des Cordil- lières; elles croissent sur le porphyre. Ce sont les Viola glechomoides, V. nubigena, V. Auricula, V. Chamadrys et V. aurantiaca. La flore du Chili est en ce moment l'objet de plusieurs travaux, car M. Philippi a com- mencé dans le Linnca avec la présente année une série de descriptions de plantes chiliennes qui remplit déjà deux cahiers de ce journal et qui n'est point terminée. Ee 1 Cleistocarpea ftoribunda; pat M. D.-F.-L. v. Schlechtendal (Botanische Zeitung, 186h, n° 1, pp. 5-6). Il se trouve au Jardin botanique de Halle un Commelina nommé C. pal- lida Willd., et qui n'a pos paru à M. de Schlechtendal répondre à la descrip- tion ni au dessin donnés par Wildenow dans l’ Hortus berolinensis. Il indique sa plante dans l'Amérique du Sud. Kunth, dans l’ Enumeratio (IV, 47), dit que Humboldt et Bonpland l'ont recueillie à une hauteur de 5700 à 6600 pieds au-dessus de la mer, et lui donne comme synonymes C rubens Redouté (Lil. tab. 367) et Aclisia florida (Hort. berol. 1837). Or, le Commelina pallida du Jardin de Halle s'éloigne par ses ères du genre C: i M. dé Schlechtendal a trouvé dans l'herbier de son père un échantillon envoyé par Bernhardi sous le nom d’Aclisia floribunda Mihi; il porte des baies ellipsoides et non déhiscentes, et se distingue par d'autres caracteres. L'auteur pense que la plante nommée par Kunth C. pallida var. foliis glabriusculis doit être séparée du genre Commelina; il propose de la désigner sous le nom de Cleistocarpa floribunda. 184 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ucber die am Kap der guten Hoff; g vork d Mal (Sur les Malvacées qui se rencontrent au cap de Bonne- Espérance); par M. Aug. Garcke (Botanische Zeitung, 1865, n° 2 pp. 9-13). Les Malvacées étudiées par M. Garcke appartiennent aux genres Malvas- trum et. Hibiscus ; nous rapporterons la synonymie qu'il adopte pour le pre- mier de ces genres, et qui peut être formulée de la manière suivante : © Malvastrum, — 1. M. fragrans Gray et Harvey (Malva fragrans Jacq. ). 2. M: capense Garcke (Malva capensis Li, M. balsamica Jacq.). 3. M. ca- lycinum Garcke: (Malva calycina Cav.). 4. M. strictum Gray et Harvey (Malva stricta Jacq.). 5. M. asperrimum Garcke (Malva asperrima Jacq., M. stellata Thunb.). 6. M. trilobum Garcke (M. triloba Thunb. , Malvas- trum grossularifolium Gray et Harvey). 7. M. bryonifolium Garcke (Malva bryonifolia L.?, M. plicata Thunb.). 8. M. virgatum Gray et Harvey (Malva virgata Cav.). 9. M. tridactylites Garcke (Malva tridactylites Cav.), var. B setosum (Malvastrum setosum Harv.). 10. M. grossularifo- lium Garcke non Gray et Harv. (Malva grossularifolia Cav., Malvastrum albens Harv.). 44. M. divaricatum Garcke (Malva divaricata Andr.). 12, M. racemosum Harv. 13. M. procumbens Harv. 44. M. dissectum Harv. Quant au genre Hibiscus, l'auteur ne s'occupe que de quelques-unes des espèces décrites dans le premier volume du Flora capensis de MM. Harvey et Sonder.. L’ Hibiscus calycinus Willd. comprend un grand nombre de syno- nymes, notamment lZ. borbonicus Link, la plante décrite sous ce nom par Link ne provenant point de Bourbon, mais bien du Cap ; cette espéce se ren- contre aussi dans l'Inde, où Wight l'a signalée. Le nom d'A. ricinoides Garcke, plus ancien, devrait être préféré à celui d' H. ricinifolius E. Mey., et celui d'H. microcarpus Garcke à celui d'H. malacospermus E. Mey. Les H. pusillus et H. gossypinus de Thunberg ne sont qu'une seule et méme plante, etc. Adiantum Jordani, cin neues Farnkraut Californiens (Nouvelle espèce de Fougère de la Californie) ; par Karl Mueller, de Halle (Botanische Zeitung, 1864, n° h, pp. 25-26). Voici la diagnose de cette espèce : Mia chilensi peraffine, sed pinnule e basi cuneata subito semi-circu- lares, p dius sinuat dentibus acutis mucronatis divergentibus grosse serratæ, nervis callosis multo strictioribus ad paginam superiorem viri- dioribus, ad paginam inferiorem albidis in dentes ipsos exeuntibus distincte exarata. In California, ad rupes humidiores vulgare ; e valle Wapa in montibus lit- toralibus dominus Rudolfius Jordan retulit, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE: 185 Die Hybridation und Sæmlingszucht der Rosen, ihre Bola- nik, Classification und Cultur nach den Anforderungen der Neuzeit (L'Aybridation et Pélève des Roses par semis, leur étude botanique, leur classification et leur culture, d'aprés les exigences. de l'époque actuelle); par M. Rudolf Geschwind. In-8*. Vienne, 1863-64. Cet ouvrage doit paraître en cinq livraisons. Deux ont été déjà publiées. Elles conti l'étude I ique complète du genre Rosa. Nous y trouvons la description du genre et de longs détails sur chacun des organes que portent les Rosiers. La partie systématique nous a paru traitée avec assez de soin et de détails pour que nous tenions à en reproduire les divisions. Elles sont au nombre de dix, présentées comme il suit : 1. Rose simplicifoliæ, — R. berberifolia Pall. 2. Rose bracteatæ. — R. bracteata Wendi., R. microphylla Roxb. 3. Rose feroces. — R. feroz Lawr., R. Kumtchatica Vent., R. rugosa, R. porcupina, etc. ^. Rose lutem. — R. Eglanteria L., R, sulfurea Ait., R. lutescens Pursh. 5. Rose cinnamomeæ. — R. nitida Willd., R. Rapa Bose, R. lucida Ehrh., R. Lindleyi Spreng., R. Kosingiana Bess., R. frutetorum Bess. , R. parviflora Ehrh., R. Woodsii Lindl., R. Carolina L., R. blanda Ait., R. gemella Willd., R. Lyonit Pursh., R. frazinifolia Borkh., R. cinna- momea L., R. Dicksoniana Lindl., R. taurica Bieb., R. dahurica Pall., R. majalis Retz. 6. Rose alpinæ. — R. alpina L, R. rubella Sm., R: stricta Muehl., R. acicularis Lindl., R. Sabini Woods, etc. 7. Rose pimpinellifoliæ. — R. pimpinellifolia L., R. hibernica Sm., R. ozy ha Bieb., R. sanguisorbifolia Don, R. myriacantha DC., R. involuta Sm., R. Wilsoni Borrer.,-R. coruscans Waitz., etc. 8. Rosæ ifoliæ. — À. centifolia L., R. d. Mill, R. gallica -L., R. pygmæa Bieb., R. parvifolia Ehrh., R. pulchella Willd., R. ade- nophylla Willd. 9. Rose villosæ. — R. villosa L., R. alba L., R. turbinata Ait., R. to- mentosa Sm., R. Boreykiana Bess., R. terebinthacea Bess. , etc. ` 40. Rosæ rubigi — R. rubigi LR lens Pursh, R. montana Vill., R. pulverulenta Bieb., R. uncinella Bess., R. caryophyl- lacea Bess., R. iberica Stev., R. glutinosa Sm., R. Montezumæ Humb. et Bonpl. , etc. Les espèces cultivées sont l'objet d'une synonymie plus étendue, L'ouvrage est écrit tout entier en allemand. 186 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Prodromo della flora toscana (Prodrome de la flore toscane); par M. Théodore Caruel. Fascicule IV, Monocotylédones. In-8°, pp. 593-767. Florence , 1864. C'est avec plaisir que nous annoncons la terminaison de l'ouvrage de M. Ca- ruel. Le dernier fascicule s'étend des Orchidées aux Graminées inclusi- vement. Il se termine par une table des noms vulgaires, et par un index des genres auxquels appartiennent les plantes mentionnées dans l'ouvrage. Beitræge zur Frage ueber die Acclimatisation der Pflanzen und den Samenwechsel (Recherches sur la question de l’acclimatation des plantes et des variations de la récolte) ; par M. Friedrich Haberlandt. In-8° de 28 pages. Vienne, 1864. Il nous suffira, pour donner à nos lecteurs une idée de cette brochure, de transcrire ici le titre des sept chapitres ou paragraphes dont elle se compose. Le premier est intitulé : Le développement particulier d'une plante dépend du sol et du climat. Le deuxième : /ncertitude d'une détermination et d'une délimitation exactes de l'influence que le sol et le climat exercent sur les plantes de nos cultures. Le troisième : But des recherches rapportées ici. Dans les trois suivants, l’auteur expose les résultats des expériences de culture ¿qu'il a instituées avec le Froment, le Seigle, l'Orge, l'Avoine, le Lin et le Mais. Dans le dernier, il exprime ses conclusions, dont nous reproduirons les principales : 1. Le Froment, le Seigle, l'Orge, le Lin et le Mais se développent sur toute espéce de sol, d'autant plus promptement qu'ils sont semés dans des pays plus méridionaux. 2. Le Froment et le Mais, cultivés dans des pays méridionaux, fournissent une moisson d'une qualité meilleure que s'ils sont cultivés sous une latitude élevée. 3. Les graines de Géréales semées dans le midi rapportent proportionnelle- ment plus de grain et moins de paille que les graines de même espèce qui ont levé dans des régions septentrionales. BIBLIOGRAPHIE. The Journal of botany, british and foreing, édité par M. Seemann. On the purple Trifoil found in Scilly (Sur Le Trifolium repens var. purpureum trouvé dans les iles Sorlingues) ; par M. C.-C. Babington; 2° volume, jan- vier 1864, pp. 1-3, avec une planche). Two new brasilian Aroideze (Deux nouvelles Aroïdées du Brésil, Philoden- dron brevilaminatum e£ Ph. zemulum) ; par M. Schott, p. 4. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 187 On the æstivation of Crithmum maritimum (De l'estivation du Crithmum maritimum); par M. B. Seemann, pp. 5-8. On the introduction of peruvian cotton into India (De l'introduction du coton du Pérou dans l'Inde); par M. Clements R. Marsham, pp. 8-11. Florula orcadensis; par M. H.-C. Watson, pp. 11-20. Note about the Primula variabilis (Note sur le Primula variabilis Goup.) ; par M. C.-C. Babington, pp. 80-81. A synopsis of the british Æcidiacei (Synopsis des Écidiacés d'Angleterre); par M. M.-C. Cooke, février 1864, pp. 33-41, avec une planche. Analysis of Cinchona bark and leaves grown on the Neilgherry Hills, and received in England november 20th, 1863 (Analyse de l'écorce et des feuilles de Quinquina obtenus dans les monts Nilgherries, et reçus en Angleterre le 20 novembre 1863); par M. Clements R. Marsham, pp. 41-45. i Hypericum undulatum Schousb. , a recent addition to the british flora (Z'Hypericum undulatum Schousb., addition faite récemment à la flore anglaise); par M. T.-R. Archer Briggs, pp. 45-52. Four new species of Aroideæ (Quatre nouvelles espèces d' Aroidées : Dieffen- bachia conspurcata, Rhodospatha Wendlandii, Rh. blanda ef Monstera agregia) ; par M. H. Schott, pp. 52-54. On Gentiana germanica Willd. (Sur le Gentiana germanica Willd.); par M. C.-C. Babington, février 1864, pp. 65-68, avec une planche. On Onagraceæ and Hydrocharidaceæ as elucidating the value of raphides as natural characters (De la valeur que présentent les caractères naturels tirés des rhaphides chez les Onagrariées et les Hydrocharidées); par M. Georges Gulliver, pp. 68-70. Articles divers. Piperaceæ ; scripsit F.-A.-G. Miquel (Annales Musei lugduno-batavi, t. Y, pp. 134-141), 1863. Polygalaceæ praesertim indice ; auctore Justo Carolo Hasskarl (/bid. , fasc. |V, VI et VII, pp. 142-196), 1864. Poikilospermum Zippel, genus novum Urticearum; descripsit F.-A.-G. Mi- quel (/bid., fasc. VII, p. 203), 1864. Heliciæ species amboinenses ; auctore F.-A.-G. Miquel (/bid., p. 204). Myristicee a Teysmanno et de Vriese collecte ; determinavit F.-A.-G. Mi- quel (/bid., pp. 205-208). Observationes de Clusiaceis ; auctore F.-A.-G. Miquel (Zbid., pp. 208-209). Scævolæ species moluccanæ ; auctore F.-A.-G. Miquel (/bid., p. 210). Aurantiacez nove; auctore F.-A.-G. Miquel (5i. , p. 211). Pygei species novæ ; auctore F.-A.-G. Miquel (Zbid., p. 212). 188 SOCIÉTÉ ‘BOTANIQUE DE FRANCE. Dipterocarpeæ nova vel minus cognita ; descripsit F.-A.-G. Miquel (//id. kis 213-215). a Tey et de Vriese in Celebes et insulis Moluccis col- lectæ ; dui i F.-4.-G. Miquel (Ibid. , pp. 216-217). Antidesmeæ nova ; determinavit F.-A.-G. Miquel (/bid., p. 218). Mantissa Araliacearum, Ericacearum, Cupuliferarum et Aracearum ; auctore F.-A.-G. Miquel (/bid., pp. 219-221). Filices presertim indice et japonicæ; parsaltera ; auctore G. Mettenius, avec une planche (//;d. , fasc. VIL et VIH, pp. 222-241). Untersuchungen ueber die chemische Beschaffenheit der Pflanzengewebe, mit Bezug aus die neuesten Arbeiten Fremy's ueber diesen Gegenstand (Recherches sur La composition chimique des tissus végétaux, d’après les récents travaux de M. Frémy sur cesujet); par M. Kabsch (Pringsheim s Jahrbuecher, 1863, t. XIII, 3° partie, pp. 357-399). Recherches sur le Phucagrostis major Cavol.; par M. Ed. Bornet (Ann. se. nat. V° série, t. I, pp. 1-51). Sur le róle des végétaux à feuilles caduques dans les flores tertiaires anté- rieures au miocène prop dit, et spécial dans celle du. gypse d'Aix; par M, le comte Gaston de de (Jbid., pp. 52-69). Prodromus flore novo-granat Hepatice ; exposuit C.-M. . Gottsche (lbid., pp. 95-198). Enumeration of the arctics plants collected by » Hayes in his exploration of Smith's sound, between parallels 78th. and 824 during the monts of july, august and beginning of september 1861 (Znumération des plantes arcti- ques recueillies par M. le docteur Hayes dans son exploration du détroit de Smith, entre les 18° et 82° degrés de latitude, et pendant les mois de Juillet et d'août, et le commencement de septembre 4861) ; par M. Asa Gray (Proceedings of the Acad of natural sciences of Philadelphia, 1863, pp. 93-96). Recherches chimiques sur. la végétation; par M. B. Corenwinder (Mémoires de la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille, 2* série, 1863, t. X; reproduit dans les Ann. sc. nat., Ve série, t. I, pp. 297-313). Voy. le Bull., t. X, p. 339. Monographie des Saules hybrides de la Belgique ; par M. A. Wesmael (Bul- letins de la Société ro yale de botanique de Belgique, t, MI, n° LB pp. 92-115). Monographie des Menthes qui croissent dans les environs de Liége; par M. Ch. Strail (Zbid., par 118- “at. Yerbreitung der um H i wild hsenden und allge- meiner cultivirten Gefiesspllanzen , ueber die geognostischen For des Gebietes (Distribution des plantes vasculaires généralement cultivées et croissant spontanément aux environs de Hanovre, etc.); par G. v. Holle J REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 189 (Zweelfter Jahresbericht der naturhistorischen Gesellschaft zu Hannover, 1863, pp. 7-23). Verzeichniss der in Amte Celle wild wachsenden phanerogamischen und gefæssfuehrenden kryptogamischen Pflanzen (Énumération des Phanéro- games et des Cryptog laires croissant spontonément dans le bailliage de Celle) ; par M. V. Pappe (Zbid., pp. 24-39). Bericht ueber die aus einer Reise nach den Quarnerischen Inseln gesam- melten Sporenpflanzen (Rapport sur les Cryptoyames récoltées dans un voyage aux iles du golfe de Quarnero); par M. H.-W. Reichardt (Verhand- lungen der K: K. zool.-bot. Gesellschaft in Wien, 1863, te XHIT, pp. 461-478). Zur Moosflora OEsterreichs (Sur la flore bryologique d'Autriche); par M. J. Juratzka (/bid., pp. 499-504). Reliquiæ Kitaibelianæ (suite); publicatæ ab A. Kanitz (/bid., pp. 505-554). Verzeichniss der im Jahre 1835 in der Marmaros gesammelten Pflanzen (Énumération des plantes récoltées en. 1835 sur le Marmaros); pat © M. Bernard Mueller (Zbid., pp. 555-560). Nachtrag zu C.-M. Nendtvich's Zumeratio plantarum ter ritorii Quinque ecclesiensis (Additions au travail de Nendtvich, intitulé : Enume- ratio, etc.); par M. A. Kerner (/bid., pp. 561-574). Die Flechten der Radstædter Tauern (Zes Lichens du col de Radstadt) ; par M. Ad. Metzler (bid., pp. 575-580). Lichenes Welwitschiani : Aufzæblung mehrerer von Dr. F. Welwitsch in OEsterreich gesammelten Flechten (Znumération des Lichens recueillis en Autriche par M. le docteur F. Welwitsch); par M. J.-S.. Pætsch (Jbid., pp. 581-584). Botanische Reise im Juli 1862 von Salzburg nach den Radstædter 'Tauern bis Mauterndorf im Lungau, dann dem Grossarler Thale im Pongau; ein Beitrag zur Kenntniss der Verbreitung der Pflanzen im Lande Salzburg mit besonderer Beruecksichtigung der Gefæsscryptogamen, Laubmoose und Flechten (Voyage botanique entrepris en juillet 1862 de Salzbourg au col de Radstadt, jusqu'à Mauterndorf dans le Lungau, puis à la vallée de Grossarl dans le Pongau; étude sur la distribution des plantes dans le pays de Salzbourg, principalement à l'égard des Cryptogames vasculaires, Mousses et Lichens); par y G.-A. Zwanziger (Zbid., pp. 965-1002). Beitrag zur Lichenen-Flora Nieder-OEsterreichs (Contributions å la li- chénographie de la Basse-Autriche); par M. J.-B. Holzinger (Ibid. , pp. 1003-1008). Enumeratio plantarum phanerogamicarum et cryptogamicarua vascularium comitatus Arvensis in Hungaria, auctore Nicolao de Szontagh (//id., pp. 1045-1098). 190 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ueber Zquisetum seirpoides Mich. in Kærnihen (Sur /'Equisetum scirpoides Mich. trouvé en Carinthie); par M. J. Milde (/6id., pp. 1099-1100). Ein bryologischer Ausflug von Tegernsee nach dem Ahrenthale und zurueck (Une excursion bryologique de Tégernsée le long de la vallée de l'Ahr et retour); par M. R.-G. Lorentz (/bid., pp. 1313-1334). Observations sur les insectes tubérivores, avec réfutation de l'erreur qui, attribuant les truffes à la piqûre d'un insecte, les a fait assimiler aux galles végétales; par M. le docteur Al. Laboulbène (Extrait des Annales de la. Société entomologique de France, h* série, t. IV, pp. 69 et suiv.) ; tirage à part en brochure in-8° de 48 pages, avec une planche gravée. Paris, 1864. The flora of Harrow (La flore de Harrow); par M. J.-C. Melvill. Avec une notice sur les oiseaux du voisinage, par MM. F.-C. Bridgeman et G.-0.-M. Bridgeman, et sur les papillons, par MM. C.-C. Parr et E. Heathfield. Un volume in-12 de 127 pages. Londres, 1864. Beitræge zur Wuerttembergischen Flora (Contributions à la flore wurtem- bergeoïse) ; par M. R. Finckh ( Wuerttembergische naturwissenschaftliche Jahreshefte, 20° année, 4° livraison). Stuttgart, 1864. NOUVELLES. — Les journaux de médecine rapportent en ce moment un fait d'empoi- Sonnement accidentel causé par les fruits d'une Légumineuse dont nous avons déjà fait connaitre les propriétés toxiques (1), le Physostigma venenosum Balf. Les Fèves de Calabar, naguère encore fort rares et d'un prix très-élevé dans le commerce, viennent d’être l'objet de nombreuses importations en Angleterre, si bien que des fruits répandus sur ie port de Liverpool, lors du débarquement d'une cargaison de ce produit, ont été mangés par une soixan- taine d'enfants de deux à dix ans. Des traitements appropriés, notamment des vomitifs, furent employés peu de temps aprés l'accident, dont les symptómes disparurent promptement. Tous les enfants vomirent, excepté un seul, et celui-là mourut. — M. Franz Junghuhn, bien connu par ses travaux sur la végétation cryp- togamique des îles de la Sonde, est mort le 20 avril dernier à Lembourg, dans l'ile de Java. Ce naturaliste, subitement enlevé à la science, n'était âgé que de cinquante-deux ans. , 7 On annonce encore la mort du paléontologiste C.-F. Braun, qui a publié plusieurs travaux dans le Flora sur la botanique fossile, Il est décédé à Baireuth le 21 juin dernier, à l'àge de soixante-quatre ans. (4) Voyez le Bulletin, t. X, p. 247 et p. 538. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 191 — Aux pertes nombreuses que la botanique a faites en Europe depuis un an, il faut encore ajouter celle d'un naturaliste russe des plus distingués, M. Turczaninow, décédé en janvier 1864 dans la ville de Kharkow. Il a fait don de son herbier, où se trouvent les matériaux du Flora boicalensi-dahu- rica, à l'Université de Kharkow, sous la condition qu'une somme annuelle serait consacrée à l'entretenir et à l'augmenter. — Depuis un an, on s'est préoccupé de savoir si certaines Cryptogames parasites, telles que le Penicillium glaucum et l'Oidium Tuckeri, ne pou- vaient pas étre transmises des végétaux à l'homme, et déterminer chez celui-ci des maladies fàcheuses. L'Académie des sciences a méme nommé, dans sa Séance du 9 mai dernier, une commission chargée d'examiner des mémoires présentés sur cette question. Les craintes éprouvées par divers savants avaient quelque fondement. En effet, M. Wertheim avait remarqué que l'urine des malades atteints de psoriasis se recouvrait de: Penicillium; il avait injecté des débris de cette Cryptogame dans le sang de plusieurs chieus, et constaté, vingt- quatre heures aprés l'opération, de petites tumeurs rouges phlegmasiques déve- loppées sur les jambes de ces animaux. M. Colin a communiqué à l'Académie de médecine de Paris sept observations, dans lesquelles il s'agit de personnes qui se sont blessées en taillant des vignes atteintes d'Oidium, et ont été con- EE eu atteintes d'accidents graves, tels qu'éruption vésiculeuse, puis ion phl et gangré , état général alarmant, et enfin éruption d’ Oidium albicans sur la muqueuse ‘de la bouche. Mais les faits com- muniqués récemment à l’Académie des sciences par MM. Leplat et Jaillard, et €n second lieu par MM. Letellier et Spéneux, qui ont établi des expériences et fait de nombreuses inoculations à des animaux, établissent que ces Cryptogames n'exercent aucune action fâcheuse sur l'économie, et que les phénomènes observés par MM. Wertheim et Colin doivent étre attribués à d'autres causes. — Le Journal de Rouen du 18 avril dernier et celui du 21 octobre sui- vant contiennent deux rapports présentés à la chambre de commerce de celte ville par M. Cordier, l’un de ses membres les plus distingués, sur l'emploi d'une nouvelle plante textile, le CAina-grass qui, mélangé avec le Coton, pourrait lutter avec lui, et qui pourrait méme, au besoin, le rempla- cer complétement, Cette plante, que MM. Mallard et Bonneau ont eu les premiers l’idée d'employer dans l'industrie, n'est autre que l’ Urtica nivea, que l’on nomme m& en Chine, rameh à Java, et que les Anglais appellent China-grass. Les essais faits sur cette matière par des commissaires de la chambre de commerce de Rouen ont porté sur 100 kilogrammes de China- grass désagrégés. Il résulte clairement des deux rapports de M. Cordier que la matière préparée par les procédés de MM. Mallard et Bonneau est bien réel- lement un succédané du coton, dont elle possède toutes les qualités, qu’elle a beaucoup d'affinité pour les colorants, et que, par son association avec le còton, elle a l'avantage de communiquer au tissu un surcroît de force et de. 192 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. résistance. Quant à la question de prix, elle est encore favorable au China- grass, lequel, malgré la baisse survenue dernièrement sur le coton, présente encore sur celui d' Égypte une économie de / fr. 59 au kilogr. Comme le dit M. Paul Dalloz, dans le Moniteur des 2 et 3 novembre 1864, si l'on ôtait la moitié de ce chiffre, le résultat serait encore merveilleux. M. Dalloz ajoute que probablement les résidus du traitement du CAina-grass pourront venir en aide à la fabrication du papier, génée par le défaut et le prix élevé des chif- fons, ce qui permettra de réduire encore le prix de la matière textile. — La Faculté.de médecine de Parisa tenu le 3 novembre dernier sa séance solennelle de rentrée, sous la présidence de M. le doyen Tardieu. M. Duruy, ministre de l'instruction publique, honorait cette séance de sa présence. Le discours d'usage, dont le sujet était l'éloge de Moquin-Tandon, a été prononcé par M. Baillon, et accueilli avec une juste faveur par les élèves. — Dans cette séance, le grand prix de l'École pratique (médaille d'or) a été décerné à notre confrère, M. Th. Damaskinos. — Nous venons d'apprendre, par une obligeante communication de M. J. Lloyd (de Nantes), que le Coleanthus subtilis Seidel a été trouvé par M. George de l'Isle, au bord de l'étang de Grand-Auverné, canton de Moisdon (Loire-Inférieure). La présence en Bretagne de cette petite Graminée (entiè- rement- nouvelle pour la flore française et connue jusqu'ici seulement en Bohème et en Norvége) est certainement un des faits de géographie botanique les plus curieux et les plus surprenants qui aient été observés dans ces derniers temps. — M. Billot fils fait savoir aux anciens correspondants de feu G. Billot, son père, que les planches des Annotations à la flore de France et d'Allemagne, qui avaient été égarées dans un déménagement, viennent d’être retrouvées. Il est donc en mesure de fournir des exemplaires complets des Annotations et de compléter les exemplaires dont il n'avait été fourni que le texte. On peut s'adresser : : A M, Paillot, botaniste, rue d’Anvers, 3, à Besançon; ou à M. Billot fils, pharmacien, à Mutzig (Bas-Rhin). à — La vente de l'herbier de feu C. Billot avait été, l'an dernier, convenue entre ses héritiers et un établissement. d'instruction; mais, au moment de la livraison, l'absence d'un paquet égaré parmi les doubles dans le déménage- ment, avait fait résilier la convention. Ce paquet est retrouvé aujourd'hui, et l'herbier complet est disponible, Il se compose: 1° de plantes de France, et notamment des types publiés par les nombreux correspondants de C. Billot; 2° de plantes d'Europe, surtout d'Allemagne; la plupart sont, comme les plantes francaises, des types envoyés par les correspondants. S'adresser à M. Billot fils, pharmacien, à Mutzig (Bas-Rhin). D' EuckNE FOURNIER. aii ig. pitt en Paris, — Imprimerie de E, MARTINST, rue Mignon. 2, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. (DÉCEMBRE 1864.) — On peut se procurer les ouvrages analysés dans celte Revue chez M, J. Rothschild, libraire de la Siné botanique de France, rue Saint-André-des-Arts, 43, à Paris, Nouvelles recherches sur létiolement; par M. Henri Émery (Adansonia, t. IV, pp. 58-70). - L'étiolement résulte, commeon le sait, d'une dépense de carbone trop grande et que la plante ne peut réparer à mesure qu'elle se produit. M. Émery pense qu'on pourrait prévenir les phénomènes de l’étiol en fournissant en abondance des matériaux sucrés à l'absorption radiculaire des plantes expo- sées dans l'obscurité. Il fait observer que l'embryon en voie de développe- ment, encore enveloppé par les restes des téguments de la graine et enfoncé plus ou moins profondément dans le sol, et ne pouvant agir sur l'atmosphère pour s'en approprier le carbone, reçoit une proportion trés-grande de matière sucrée. L'explication proposée par M. Émery justifierait la présence des matières sucrées trouvées dans la séve avant la première évolution des bour- geons. Comme Poe radiculaire est réglée par la transpiration, et que celle-ci, toutes choses égales d’ailleurs, est moins forte dans l'obscurité qu'a la lumière, la privation de ce dernier agent doit gêner l'alimentation et pro- voquer l'étiolement, en ottaquant les deux sources de la nutrition végétale, la Source terrestre et la source atmosphérique. L'auteur pense encore que l'immense quantité de chaleur perdue par les plantes, par la vaporisation de l'eau qu'elles transpirent incessamment, doit être cause de la faiblesse de leur température propre. Puisque l'absorption se ralentit dans l'obscurité, les plantes étiolées doivent contenir moins de matières inorganiques que les plantes de méme espèce élevées dans des conditions différentes. Pour arriver à la connaissance complète d'une fonction, il faut l'étudier d'abord chez l'étre unique, c’est-à-dire chez le simple bourgeon, tel que nous le présentent toutes les plantes dans les premiers temps qui suivent la germi- nation, ou en tout temps le plus grand nombre des Monocotylédones, ou enfin, et par suite de mutilations, l'ensemble du règne végétal. Ueber kugeifærmige Zellverdickungen in der Wur- zelhuelle einiger Orchideen (Sur les épaississements sphéri- ques que présentent les cellules du vélamen chez quelques Orchidées); par T. XL (Revu) 43 19A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. H. Leitgeb (Sitzungsberichte der K. Akademie der Wiss. zu Wien, thematische-1 À haftliche Classe, t. XLIX, livraisons 2 et 3, février et mars 4864, 4" partie, pp. 275-286, avec une planche gravée). Vienne, 1864. Ce mémoire peut être considéré comme un appendice à celui du même auteur que nous avons analysé plus haut, p. 479, ainsi qu'au travail que M. Oudemans a publié en 1861 dans les Mémoires de l'Académie des sciences d'Amsterdam, sur la structure des racines aériennes des Orchidées. Le vélamen des Orchidées se compose, comme on le sait, d'une ou plusieurs lames dont les cellules, épaissies latéralement de diverses façons, se remplis- sent d'air quand elles sont âgées, ce qui donne aux racines qu'elles revétent un aspect argenté. L'endoderme offre deux sortes de cellules pour l'étude desquelles nous renvoyons à la page 181. Ajoutons que les cellules conoides de cette membrane ont été regardées par Meyen comme la partie basilaire des organes qu'il a nommés glandes lymphatiques, et par M. Schleiden comme des stomates, du moins chez quelques Orchidées du genre AZrides. Les observations de M. Leitgeb portent principalement sur quelques espèces du genre Sobralia. D'après lui, les deux sortes de cellules de l’endo- derme exercent chacune une influence différente sur le mode d’épaississe- ment des parties du vélamen qui les recouvrent. Il faudrait lire dans le mémoire original les détails fort curieux assurément de cette diversité d'action. Les plus saillants consistent en ce que les cellules superposées aux cellules allongées sont fortement épaissies, tandis que celles qui sont placées : au-dessus des cellules conoides le sont fort peu. La paroi inférieure d'une méme cellule du vélamen peut méme changer de caractères anatomiques, selon les organes avec lesquels elle se trouve en contact. Outre cela, les cel- lules placées au-dessus des cellules conoides contiennent chacune une masse d'un brun noirâtre, fixée sur leur paroi inférieure et s'élevant librement dans l'intérieur de la cellule. On remarque des stries concentriques dans l'intérieur de ces singuliers corps; elles sont plus accusées vers leurs bords. Ce ne sont pas des couches continues qu'elles indiq mais des (il interrompus par d'autres filaments qui les croisent obliquement, et forment un réseau d’où l'on voit, à l'aide d'un fort grossissement, partir d'autres filaments qui se ramifient sur les parois cellulaires. L'auteur s'appuie sur ces faits pour établir que les masses d'un brun noirátre doivent être considérées comme des épaississements de la paroi des cellules qui les contiennent, Veber die Zymenophyllacete (Sur les Hyménophyllacées) paf M. Mettenius (Abhandiungen des mathematisch-physischen Classe der Kæniglich Sæchsischen Gesellschaft der Wissenschaften, t. VI, n^ 2; pp. 403-504, avec 5 planches lithographiées). Leipzig, chez S. Hirżel; septembre 1864. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 195 Presl et van den Bosch, ainsi que d’autres naturalistes, ont exclu les Hyménophyllacées du groupe des Fougères, à cause des grandes différences anatomiques que présente la structure de leur tissu et de celui de ces plantes. Il est de fait que, si l'on. excepte le genre Lozsoma, que la présence de sto- mates eL le développement de l'indusium rapprochent de ces Cryptog supérieures, la simplicité de la positi ique de leurs feuilles, for- mées de deux à quatre couches de cellules, éloigne les Hyménophyllacées non-seulement des Foug?res, mais encore de toutes les plantes vasculaires, pour les rapprocher des végétaux inférieurs. Les recherches nouvelles dont nous parlons n'ont pas eu seulement pour but de fixer la place taxonomique de cette famille, mais aussi d'en préciser les divisions naturelles. Ces divers points de vue se sont présentés à l'esprit de M. Mettenius, lorsque ce savant distingué a entrepris les études consignées dans le mémoire que nous analy- sons; il a aussi voulu chercher si la structure anatomique peut servir de pierre de touche pour décider de l'identité ou de la différence de deux formes spé- cifiques. Nous relaterons aussi brièvement que possible les résultats obtenus et exposés par M. Mettenius, en suivant la division en paragraphes adoptée dans son mémoire. D'après lui, chez les Hyménophyllacées : $1. Le mode de croissance de la tige dépend de la disposition des feuilles, à chacune desquelles correspond un bourgeon latéral. $2. Les bourgeons latéraux naissent, soit sur la tige, tantót au-dessus de l'aisselle de la feuille, tantôt en avant et en dehors du point d'insertion de celle-ci, soit sur la ligne médiane de la base de son pétiole. Il n'y a point de bourgeons adventifs, mais il apparait encore des bourgeons soit sur le pétiole, soit sur le limbe, 83. Chez les espèces de Trichomanes à feuilles multisériées paraissent normalement des racines adventives; il en est ordinai de méme chez une partie des espèces du même genre à feuilles bisériées et chez toutes les espèces d' Hymenophyllum, mais rarement chez les autres espèces de 7ri- Chomanes. A mesure que les racines adventives disparaissent, il se développe, chez les espèces qui les perdent, des poils dont la fonction supplée à celle des racines, et qu’on doit décrire sous le nom de racines pileuses. Ces der- nières sont portées par un prolongement de la paroi extérieure d’une cellule épidermique ; elles sont séparées de ce prolongement par une cloison, mais elles-mêmes n'en présentent aucune, et sont simples ou ramifiées; leur cou- leur est brune, presque noire; elles recouvrent la surface de la tige. Les poils radicaux, qui sont des organes fort différents, se trouvent en continvité parfaite avec la cellule épidermique d'où ils procèdent ; ils sont fixés contre la racine, assez lâchement disposés, et ne prennent jamais de coloration foncée, $ 4. La nervation du limbe est des plus variées. Dans le cas le plus simple, on y observe un faisceau laire unique (rica marginat 196 sociÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Rn pusillum, T. Hookeri, dans leurs frondes fertiles, etc.) ; dans d'autres cas, une dichotomie constamment répétée, de sorte que l'ensemble des ner- vures représente un éventail (T. reniforme, H. sibthorpioides); dans un groupe du genre Trichomanes, désigné par l'auteur sous le nom de Micro- trichomanes, le passage entre cette nervation et la nervation pinnée (T. digi- tatum, T. palmati fidum, etc.), qui se trouvent combinées de différentes façons. Mais la nervation la plus est la disposition pinnée des ner- vures de tout rang. L'auteur donne de longs détails sur les récurrences et sur d'autres anomalies de la nervation. $ 6. Le faisceau vasculaire étendu dans la tige se compose de cellules scala- riformes et de vaisseaux à spiricule annulaire où déroulable, ces derniers tou- jours présents à la périphérie et souvent au centre du faisceau ; en dehors de ces éléments est une couche de cellules allongées à parois minces. Autour de ce faisceau se trouve une écorce formée de deux tissus, dont l'un, le scléren- chyme, situé dans le milieu, est. entouré par l'autre, le parenchyme, qui lé sépare en dedans du faisceau vasculaire et le recouvre en dehors. Le scléren- chyme se compose de cellules ponctuées : tantôt elles sont toutes allongées et semblables, formant un tissu prosenchymateux ; tantót une partie d'entre elles seulement retient ce caractère, les autres participant de celui d’un paren- chyme par leurs cellules juxtaposées à minces parois. Les cellules super- ficielles de scl hyme qui avoisinent la couche extérieure de parenchyme, sont rectangulaires et présentent des caractères particuliers, qui leur ont valu de l'auteur le nom de cellules de revétement (Deckzellen). § 8. Les faisceaux vasculaires se comportent dans le pétiole et dans le limbeà peu prés comme dans la tige. Le sclérenchyme accompagne ces fais- ceaux dans les feuilles ; il forme auprès d'eux tantôt une double bordure, tantôt une lame aplatie dont la dilatation occupe Ja plus grande partie de la largeur du sommet du limbe. : 89. Les cellules de revêtement naissent de la partition des fibres allongées de sclérenchyme ; aa moyen de la macération, on peut isoler les éléments de la série qu'elles forment dans la fibre où elles apparaissent. Elles ont un mode d'accroissement particulier. Dans le cas le plus simple et aussi le plus rare, on voit la paroi profonde couverte intérieurement d'une couche annulaire, fermée ou interrompue stir un point; dans d'autres cas non moins rares, toute la sur- face de cétte paroi est tapissée d'une couche membraniforme qui s'étend notá- blement sur la paroi voisine, et qui présente des granules et une coloration jaune. Dans le plus grand nombre des cellules de revétement, la paroi prof n'est pas recouverte dans son entier, mais il s'élève de son milieu une masse pulviniforme (polster fermige Erhæhung), également granuleuse sur sa sur- face, dont la base est tantôt un cercle, tantôt une demi-lune, tantôt une figure plus ou moins bizarre, et dont le sommet, toujours libre dans la cel- lule, est tantót aigu comme une aréte, tantôt excavé régulièrement; et qui REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 197 présente sur ses faces des arêtes saillantes (leistenartige Græthen) descendant jusqu’à sa base et décrivant par leur entrecroisement des figures quelquefois très-régulières. Souvent, la base de cette excroissance étant un croissant à branches très-rapprochées, son sommet est un simple point, d'où descendent obliquement deux bords droits allant rejoindre les extrémités de la base; le grand axe de cette figure est alors parallèle à la direction des faisceaux vascu- laires. On peut tirer, des variations de l'accroissement cellulaire, des caractères spécifiques remarquables. L'auteur examine quelle influence exercent sur ces formations les divers agents chimiques. Il compare les cellules de revêtement des Hyménophyllacées munies de leur couche d'épaississement si singulière, à celles qui résultent, chez les Phanérogames, de la partition des éléments les plus extérieurs des faisceaux libériens, et qui contiennent des cristaux d'oxalate de chaux ou de silice. Les cellules de revêtement manquent chez un grand nombre d'Hyménophyllacées, et ne sont connues que chez un petit nombre d'autres Fougères. 810. Le nom de pseudo-nervure a été donné à des cordons analogues par leur direction et leur situation aux nervures véritables, mais com- posés exclusi de sclérenchyme, et ne prenant jamais part à la for- mation des sores, tandis que les véritables nervures, lorsqu'elles doivent porter un groupe de sporanges, se dépouill de leur loppe sclérenchy- mateuse. $44, Ce paragraphe contient l'étude du tissu sclérenchymateux des Fou- gères en général. 8 12. Les cellules de parenchyme présentent souvent aussides couches d'ac- croisement singulières. Tantôt ces couches apparaissent sous le microscope comme des ondulations de la paroi cellulaire, tantót comme des dessins alter- nativement en saillie et en creux ; les saillies sont formées par des plis de la membrane cellulaire, plis que les agents chimiques appropriés rendent. évi- dents. Souvent une cellule donnée n'est épaissie de cette facon que sur une de ses parois ou sur quelques points d'entre elles. Dans ce dernier cas, on observe les cellules amphimorphes, qui se rencontrent aussi chez les Æqui- setum et chez les Graminées. Dans leur jeunesse, elles sont simplement polyédriques ou régulières, et la méme espèce peut présenter à l'observateur les deux sortes de cellules, régulières et amphimorphes, selon l’âge auquel on l'examine. 820. A l'exception. de la cuticule qui le recouvre, le tissu des Hyméno- phyllacées est formé par de la cellulose ; quant à la cuticule, elle reste incolore ou faiblement jaunâtre après l'action combinée de l'acide sulfurique et de l'iode. Les épaississements si curieux des cellules de revêtement sont formés de silice; ce corps se rencontre encore dans beaucoup d'autres points des tissus de ces plantes, qui présentent quelq fois uu squelette siliceux comme celui des Équisétacées. A la lumière polarisée, les cellules de P Hymeno- 198 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. phyllum tunbridgense et du Trichomanes elongatum ont des propriétés négatives, et ne peuvent être distinguées de la cuticule. Le 821 est relatif à la chlorophylle et à l'utricule primordial ; le $ 22 aux expansions foliacées et aux excroissances piliformes du limbe des feuilles. 835. Undes caracteres donnés par M. Crueger, suivi en cela par M. van den Bosch, pour différencier le genre Trich du genre Æymenophyl luin, consiste en ce que, dans le premier, la columelle est indéfinie, croissant toujours par la base, où se produisent de nouveaux sporanges, au fur et à mesure de son exhaussement, tandis que dans le second genre cet axe est défini, et produit simultanément tous les sporanges qu'il porte. M. Mettenius conteste ce dernier point ; suivant lui, dans toutes les Hyménophyllacées, les sporanges supérieurs sont les plus anciens. La columelle est formée anatomi- quement par le faisceau vasculaire qui émane de la nervure sous-jacente, entouré de son parenchyme, tandis que le sclérenchyme de ce faisceau disparaît, ou se prolonge soit dans deux nervures latérales, soit dans l'indusium. ! 8 29. Les paraphyses, dont l'existence n'était connue que dans le genre Loxsoma, dont elles constituaient un caractère distinctif, ont été retrouvées par M. Mettenius chez quelques espèces d’ Hymenophyllum où elles forment une collerette à la base de la columelle. & 30 et suivants. Les connaissances qu'on possédait sur la germination des Hyménoph yllacées se bornaient à l'examen de celle dedeux espèces, publié dans une notice de Hedwig. M. Mettenius traite ce sujet à fond, et figure un grand nombre de germinations d'Hyménophyllacées. La spore donne, au plus, nais- sance à trois prolongements, dont souvent un seul se ramifie ou S'accroit pour former le pro-embryon. Celui-ci varie de forme dans la même espèce. Tantôt il est ovale, tantôt filamenteux et confervoide. On voit des archégones et des anthéridies sur le méme pro-embryon. Il est à remarquer que le genre Lozsoma fait, en général, exception aux règles de structure reconnues et exposées dans ce mémoire, comme le fait observer fort souvent l'auteur. Bild J ichungen bei einigen wichtigeren Pflan- zenfamilien, und die morphologisehe Bedeut des Pflanzeneies (Écarts de développement observés chez plusieurs familles importantes de plantes, et signification morphologique de l'ovule végétal); par M. C. Cramer. In-4° de A8 pages, avec 46 planches lithographiées. Zurich, chez Friedrich Schulthess, 1864. Comme l'indique le titre, cet ouvrage est divisé en deux parties. Dans la pre- mière, l'auteur passe successivement en revue les familles des Coniféres, Smila- cées, Orchidées, Primulacées, Composées, Ombellifères, Renonculacées et Légu- mineuses. Il commence, dans chacun des huit articles qui leur sont relatifs, par REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 199 rappeler les travaux tératologiques publiés sur celle dont il s'occupe; vient ensuite l'exposition de ses recherches personnelles, assurément trés-considé - rables. Les espèces dont il s'est occupé particulièrement sont les Abies excelsa DC., A. pectinata DC., Pinus silvestris L., P. Pumilio Hænke, P. Cem- bra L., Larix europea DCG., L. microcarpa Poir., Convallaria majalis L., Orchis Morio L., O. mascula L., Ophrys arachnites Reichard, Primula Auricula L. var. hortensis, P. chinensis Lindl. var. viridiflora et var. albi- flora, Centaurea Jacea L., Taraxacum officinale Wigg. , Leontodon hastilis L., L. vulgaris Koch, Senecio vulgaris L., Heracleum Sphondylium L. , Thysselinum palustre Hoffm., Daucus Carota L., Delphinium elatum L., Pæonia Moutang Sms. , Acacia cornigera Willd, et Melilotus macrorrhiza Pers. Nous ne pouvons indiquer les diverses monstruosités observées par M. Cramer ; comme il s'est arrêté de préférence sur la famille des Primula- cées, nous transcrirons seulement les résultats des observations qu'il a faites sur cette famille, résultats qu'il expose dans les termes suivants : 1. Les feuilles qui, chez différentes Primulacées. ont été observées à la place des ovules, sont sans relation avec eux ; elles sont seulement leurs équi- valents. Chacune de ces feuilles correspond à un ovule. 2. Les ovules des Primulacées ne doivent point étre regardés comme des bourgeons dont le nucelle serait l'axe et dont les enveloppes ovulaires seraient les feuilles; loin de là, le nucelle manque chez la plupart des ovules méta- morphosés, et, là où les transformations foliacées les plus complètes le laissent encore apercevoir, c'est lui qui est placé latéralement, par rapport à la feuille. 3. Le nucelle est une production de la feuille ovulaire et de la surface su- périeure de cette feuille, puisque le faisceau vasculaire, arrivé au bord con- cave de l'ovule, se prolonge dans sa tunique interne. h. Les enveloppes ovulaires ne sont point de la nature du disque, comme le pense M. Schacht, mais de celle des feuilles. 5. Les enveloppes ovulaires ne sont point deux feuilles différentes, mais deux parties séparément développées d'une seule et méme feuille; sans quoi l'on devrait observer deux feuilles dans les cas de virescence de l'ovule. 6. En considérant le développement de l'ovule des Primulacées, on recon- naît que les mamelons celluleux qui apparaissent à l'origine sur le placenta ne sont point des nucelles, mais des commencements de feuilles, sur lesquelles se produit le nucelle, et qui s'élèvent ensuite autour de lui pour former les enveloppes ovulaires. La deuxieme partie est dans un rapport étroit avec la théorie que l'auteur à exposée à propos de la chloranthie du gynécée des Primulacées. L'auteur y critique les opinions différentes de la sienne, qui ont été émises au sujet de la morphologie de l'ovule, par MM. Schacht, Al. Braun, Caspary, Schleiden, Wigand, et d'autres savants. Ses recherches propres sont fondées sur l'exa- 200 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. men des Centaurea Jacea, Lysimachia punctata et Anthericum Liliago, dan lesquels il a suivi pas à pas le développement de l'ovule. Erlœuterungen zum Verstændniss der Spirre (Explica- tions pour faire comprendre la nature de Vanthèle); par M. F. Krasan (Flora, 1864, n° 44 et 12, pp. 161-172, 111-192). Ce travail, entièrement basé sur des considérations mathématiques de l'ordre le plus élevé, ne peut être, dans cette Revue, l'objet d'une analyse détaillée; les nombreuses formules trigonométriques dont se sert l'auteur pour expliquer ses idées seraient difficilement comprises de la majorité de nos lecteurs. Aussi nous bornerons-nous à reproduire, en l'abrégeant, le résumé par lequel M. Krasan termine son travail, et qui est conçu dans les termes suivants : L'anthéle est dans un rapport intime avec l'épi, la grappe et l'ombelle. Ce n'est pas dans un développement centrifuge des fleurs, ni dans la floraison pre- mière d'un bourgeon terminal qu'il faut chercher le caractère essentiel de l'an- thèle, mais exclusivement dans sa situation, entre l'axe latéral et l'axe principal ou médian. Seulement il existe des relations nécessaires et mathématiques entre la constitution de l'inflorescence en anthèle et sa terminaison par une fleur primordiale, ce qui n'empêche pas que l'épanouissement des fleurs infé- rieures n'ait lieu dans l'ordre centripete (Jeubus. fastigiatus, Chelidonium majus, Joncées, etc.). Ainsi l’anthèle n'appartient point à l'inflorescence dé- finie, bien que beaucoup d'auteurs l'aient confondue avec la cyme. Nos lec- teurs reconnaîtront par ce très-court exposé que l'auteur a, sur l'inflorescence, des idées fort analogues à celles que M. Guillard, dont il cite avec éloge les travaux, a exposées il y a quelques années dans ce Bulletin. Sur des fleurs t de Tripoli repens; par M. H. Baillon ( Adansonia, t. IV, pp. 10-13). Dans presque toutes ces fleurs monstrueuses, le nombre des carpelles était augmenté. Ordinairement le gynécée était trimère, Tantôt les carpelles étaient isolés, tantôt ils formaient une seule loge avec trois placentas pariétaux, simples ou doubles, ou avec un placenta central libre, renflé à sa portion terminale et portant des ovules avortés ou métamorphosés en petites feuilles. Les placentas pariétaux montraient aussi parfois des rudiments d'ovules sur leurs bords; comme ils étaient fréquemment surmontés d'un limbe à trois folioles, on ne pouvait pas dire ici que les ovules fussent portés par les bords de la feuille. Sur un Mimulus à fleurs monsirueuses; par M. E. Mussat (Adansonia, t. IV, pp. 15-18). Ces anomalies sont des exemples de défaut de soudure entre les différentes REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 901 parties des verticilles floraux et sexuels, et aussi entre la corolle et l'androcée. Quelquefois les carpelles mémes ne se sont point soudés dans le jeune áge, comme cela arrive dans les fleurs normalement constituées. Ils sont alors portés par un pédoncule commun assez court; dans leur intérieur, on trouve un placenta attenant à la suture ventrale ; les bords de chaque feuille carpel- laire ne se sont point réunis, celle-ci s'étant seulement enroulée sur elle- même, et les deux stigmates ont exactement la forme de cornets à bords frangés portant sur leur face interne des papilles allongées en forme de poils. Note sur des fleurs t «Epi. li z par M. Léon Marchand (Adansonia, t. 1V, pp. 127-132); tirage à part en brochure in-8° de 6 pages. Ces monstruosités ont été observées dans l'école de botanique du Muséum sur l’ Epimedium Musschianum. L'auteur a constaté que la culture fait dispa- raître les éperons dorsaux des pétales de cette espèce, ce qui prouve que l'on ne doit pas conserver le genre Aceranthus Morren et Decaisne, fondé sur l'absence de cet appendice. Il a vu, en outre, à la base des étamines, de petits axes surbaissés, autour desquels étaient deux à quatre pistils plus ou moins régulièrement conformés. La plupart présentaient le caractère de ceux des Berbéridées; ils étaient. uniloculaires, à placenta pariétal. Dans un autre cas, l'ovaire était devenu biloculaire, à placentation axile ; le gynécée résul- tait alors de la juxtaposition de deux pistils normaux et de leur soudure par leur face placentaire. Cette monstruosité, à ce point de vue, établit un pas- sage entre les Berbéridées d’une part, les Renonculacées et les Lardizabalées de l'autre. Diag Pespè nouvelles ou méconnues, pour servir de matériaux à une flore réformée de la France et des contrées voisines ; par M. Alexis Jordan. Tome 1%, 1°° partie. Grand in-8° de 355 pages. Paris, chez F. Savy, 1864. — 1*' article. Cette importante publication de M. Jordan est précédée d'un avant-propos, où l'auteur, en venant signaler un nombre considérable d'espèces ignorées ou méconnues jusqu’à ce jour, croit devoir faire connaître la pensée qui a pré- sidé à son travail et la vraie signification de son œuvre. Il insiste, dans cette préface, sur la valeur spécifique des caractères qui se conservent par la cul- ture, Il répond au reproche qu'on pourrait lui faire. de n'avoir pas désigné comme variétés certaines formes affines, que ces. formes ayant été reconnues par lui comme de vraies unités, parfai limitées et disti et invariables dans leurs différences, et complétement irréductibles, il a, par cela même, constaté en elles de vraies espèces, dans le sens généralement attaché à ce mot, et que, les admettre comme des variétés, ce serait supposer qu’elles 202 . . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sont autres présentement qu'elles n'étaient à l'origine, c'est-à-dire introduire une hypothèse toute gratuite, dénuée de vraisemblance et non moins con- traire aux faits qu’à la raison. D'après M. Jordan, l'espèce n'est pas une créa- tion arbitraire, c'est l'unité de nature ou de substance ; et comme, si elle avait d’autres caractères que les siens, elle serait une autre nature, comme elle ne peut être soi et autre que soi en même temps, elle est nécessairement immuable et invariable en soi, et l'idée de la variété des types est une idée illogique conduisant à l'absurde et immorale doctrine du panthéisme. M. Jordan a reproduit dans ce livre, qui est comme une révision de tra- vaux déjà antérieurement publiés par lui, des diagnoses déjà publiées également par lui dans différents recueils. Nous essaierons, autant que le permettent les limites de cette Revue, de donner à nos lecteurs une idée des matériaux contenus dans l'ouvrage que nous avons sous les yeux. L'auteur y décrit les espèces suivantes : Clematis crenata Jord. in Bill. Annot. p. 12, distinct du C. Vitalba, et notamment de sa forme à feuilles dentées, par ses anthères apiculées et non mutiques, ses carpelles plus petits, à pointe trois fois plus courte, ses feuilles à crénelures bien plus nombreuses et plus courtes; Nancy. Thalictrum sect. Euthalictrum DC. — A. Stirps Th. minoris L Fl. suec. vel Th. kemensis Fr., Th. nutantis auct.— Th. olidum , qui se recon- naît à ses folioles souvent presque cunéiformes et à denis assez profondes, à l'odeur prononcée qu'exhale ordinairement toute la plante; col du Lautaret. — Th. calcareum Jord. Fragm. 5, p. 9; Grande-Chartreuse. — Th. mon- ticolum Jord. , distinct des deux précédents par des folioles plus rapprochées, à base plus arrondie, ordinairement un peu plus grandes et d'un vert clair ; par sa tige fortement striée, plus feuillée et plus élevée, la pointe des anthères plus marquée, le stigmate lancéolé et non ovale, l'odeur presque nulle; col du Lautaret. — Th. precoz Jord. Fragm. 5, p. 25 Briançon, Gap. — Le Th. minus Fr., qui doit être celui de Linné, est une plante des régions mari- times de la Norvége, qui ne doit pas avoir été trouvée en France. — Th. Laggeri, différant du 7h. precoz par ses carpelles de forme plus irrégulière, un peu ventrus en dedans, bien plus rétrécis aux-extrémités, et par ses feuilles à dents plus obtuses ; Valais. — 74. præflorens, distinct du précédent par sa panicule très-feuillée à rameaux un peu arqués, ses étamines à filets violets, à anthères plus petites et brièvement mucronées, ses feuilles à dents moins obtuses, sa souche un peu rampante et sa floraison plus précoce ; Mont- Viso. — Th. oreites Jord., Th. majus Koch Syn. part. non Jacq. ; Mont- Viso, Savoie, Suisse, Piémont. — Th. pyrenaicum Jord., différant du Th. oreites par la panicule à branches plus ouvertes, par les fleurs notablement plus grandes, à anthères plus allongées et plus longuement apiculées; par ses folioles généralement plus arrondies, à lobes plus brièvement apiculés; par la tige plus anguleuse et la souche non rampante. — Les 74. saxatile REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 203 DC., Th. elatum DC., Th. nutans DC. correspondent à plusieurs de ces espèces. — B. Stirps Th. silvatici Koch. — Th. obscuratum Jord., rappe- lant le Th. calcareum par son odeur fétide, et. s'en éloignant par sa souche trés-manifestement et tres-longu ram} hi promp un grand espace dans le sol d’un jardin, par ses anthères beaucoup plusgrandes, etc.; Ganges (Hérault). — Th. Arnaudiæ, distinct du précédent par sa pani- cule à rameaux divergents, ses anthères brièvement apiculées, sa pubescence plus courte et plus dense, etc.; Le Puy. — 74. macilentum, remarquable par la couleur violâtre de la tige et des calices ; Malesherbes.— 7h. Schultzii (Th. minus F. Schultz exsice.). — Th. Godroni (Th. silvaticum Godr. FI. Lorr. non Koch). — Th. -frutetorum, différant du précédent par son port plus robuste, ses folioles plus grandes et d'un vert plus foncé, ses stolons moins allongés et moins gréles, sa floraison plus tardive de quinze jours dans un méme lieu; Vienne (Isère). — C. Stirps Th. pubescentis DC. — Th. brevepubens, reconnaissable à ses folloles très-rapprochées, munies de dents courtes et nombreuses, à ses anthères longuement apiculées et à ses stigmates sublinéaires; Vic (Gard). — Th. ezpansum Jord. Fragm. 5, p. 6, s'éloi- gnant du précédent par sa panicule plus ample, ses folioles plus distantes et plus longuement pétiolées, ses anthères plus grandes, sa pubescence moins visible, sa floraison plus précoce de huit à quinze jours; Lyon. — Th. tham- nophilum Jord., différant du précédent par sa panicule à rameaux coûrts, étalés, presque à angles droits, par ses pédoncules plas courts, ses étamines plus courtes, et surtout par ses carpelles plus petits et de forme ovoide ; Lyon. — Th. virgultorum Jord. Cat. Dijon 1848, espèce robuste et tardive, distincte de la précédente par ses carpelles à côtes plus nombreuses et ses folioles subor- biculaires ; Lyon. — D. Stirps Th. minoris vel majoris auct. — Th. arrigens Jord., à folioles glabres, ovales-subarrondies, plus longues que larges, 3-5- dentées ou trifides, d'un vert intense, à panicule dressée; Vienne (Isère). — Th. duinulosum, reconnaissable à la forme pyramidale de sa capsule, à ses carpelles assez petits et aux dents des feuilles peu nombreuses, assez profondes et un peu obtuses; Lyon. — 74. propendens, tardif, t quable par le port de la panicule très-diffuse et par les folioles profondément dentées et un peu aiguës; Lyon. — Th. eminens Jord. Fragm. 5, p. 43 Lyon. — Th. tor- tuosum Jord. Cat. Dijon 1848 ; Lyon. — E. Stirps Th. lucidi DC. — Th. ambigens (Th. elegans Jord: Fragm. 5, p. 7 non Wall. }; Tournon (Ardèche). — Th. paradoxum Jord. Fragm. 5, p. 10; Lyon. — Th. nothum Jord. Cat. Dijon 4858; Lyon. — Th. Jordani F. Schultz in Jord. Fragm. 5, p. 12; Lyon. — Th. parisiense (Th. lucidum DG. Syst. non L.). — Th. silaifolium, remarquable par l'étroitesse de ses feuilles, plus cunéiformes que celles du précédent, glauques en dessous, et par sa floraison plus tardive d'environ un mois; Lyon. — Th, affine Jord. Cat. Dijon 1848; Lyon. — Th. stipellatum Jord., distinct des précédents par la forme étroite de la 204 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. panicule, dont les rameaux sont ascendants, ainsi que par la présence de sti- pelles à la base des ramifications du pétiole; Lyon. — Th. T'imeroyi Jord. Fragm. 5, p. 45; Lyon.— F. Stirps Th. simplicis L., Th. Bauhini Crautz.— Th. alpicolum (Th. simplez Jord. Fragm. 5, p. 45 non L., Th. angusti- folium Vill. non Jacq.) ; Dauphiné et Valais. — TA. lætum Jord., distinct du précédent par la forme bien plus élargie de sa panicule, par ses fleurs d'un beau jaune, par la forme de ses carpelles, par sa tige plus dure, ainsi que par sa floraison plus tardive; Lyon. — Th. procerulum, distinct du précédent par sa panicule bien plus ample et plus làche, à rameaux flexueux très-allongés, à fleurs moins nombreuses; Lyon. — 7h. rhodanense, reconnaissable aux rameaux de la panicule qui sont courts, à ses carpelles très-pelits, mais de forme ovoide, aux filets des étami qui sont ordinai d'une belle couleur violette. purpurine ainsi que les sépales; Lyon. — Th. subspicatum, distinct du précédent par sa panicule allongée et fort étroite, à rameaux beau- coup moins étalés ; par ses carpelles plus courts, ses feuilles moins aigués, ses étamines plus nombreuses, à filets plus courts ; Lyon.— Th. galioides Nesil.; Strasbourg. — G. Stirps Th. spurii Tim. — Th. nitidulum Jord. Fragm. 5, p. 17, reconnaissable à sa panicule de forme un peu allongée, assez ampie et point dense, à ses fleurs dressées, un peu lâches, d'un jaune pâle, à ses car- pelles terminés par un stigmate allongé, à ses feuilles assez étroites et lui- santes; Lyon. — 7h. medianum (Th. porrigens Jord. Cat. Dijon 1848; Lyon. — Th. spurium Tim. in Jord. Fragm. 5, p. 49; Lyon. — H. Sürps Th. flavi L. — Th. riparium Jord. Cat. Dijon 1848; Lyon. — Th. nudum. Jord., différant du précédent par la forme de sa panicule, dont les branches sont plus ouvertes et plus flexueuses, par ses carpelles plus petits et presque ronds; par ses feuilles plus courtes et relativement plus élargies, par sa floraison plus tardive; Lyon, — Th. prorepens Jord., distinct du précédent par sa panicule plus ouverte et moins fastigiée, à branches arquées, par ses folioles plus petites et plus courtes, d'un vert clair et luisant, par ses carpelles tout à fait globuleux, par ses stipelles plus allongées et très-manifestes sur toutes les ramifications du pétiole, etc.; Lyon. — Th. capitatum Jord. Cat. Dijon 1848; Lyon. — Th. belgicum, remarquable par sa panicule ample, fastigiée, a branches peu étalées, pat ses fleurs d'un jaune pâle, à anthères petites, terminées par une pointe saillante. — I. Stirps Th. angustifolii Jacq. — Th. mediterraneum Jord. Cat.: Dijon, 4848 (Th. nigricans DG, Fl. fr. non Jacq.); Provence et Corse. = Pulsatilla amena, distinct du P. vulgaris Mill. par sa fleur plus grande, à sépales plus larges et plus obtus, sa floraison plus précoce, elc.; Dijon. — P. PRIER, distinct du P. vulgaris par sa fleur petite, ses stigmates pâles ; Décines prés Lyon. — P. Nigella, remarquable par sa fleur assez petite, noirâtre, à sépales étroits et aigus, par ses styles arqués supérieurement ; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 205 Serrières-sur-Rhône (Ain). — P. rubra (Anemone rubra Lam. , A. montana auct. gall. non Hoppe), Anemone coccinea (A. coronaria Hanry) ; Toulon et Nice. — A. nobilis, remarquable par sa fleur, qui parait comme biliquée vers le pédoncule à cause de la forte courbure des sépales. — À. prestabilis, à fleur moins ren- fée dans le bas que le précédent, à sépales plus larges et plus courts; ces deux derniers du type de l'A. coronaria. — A. lepido, du type de l'A. hor- tensis; Grasse (Var). Ranunculus. —A. Stirps R. monspeliaci L.—R. cylindricus (R. illyricus Vill. non L.). — A. Tenorii (R. monspeliacus Ten. Fl. partic. di Nap. Y, h54; R. illyrieus var. B Ten. Syll. p. 268; R. monspeliacus Rchb. Jc. 4588). — R. albicans Jord. Fragm. 6, p. 10; Vic (Gard). — À. lugdu- nensis (R. albicans Jord. in F. Schultz Herb.norm. n° 2, et Billot Fl. Gall. et Germ. exsicc. n° 2005). — À. spessul (R: peliacus var. B cuneatus DC. Syst. T, 260 ; R. monspeliacus DC. Ic. Gall. rar. t. 50). — R. Gonnetii, distinct du précédent par le port flexueux de la tige et des rameaux, les étamines plus courtes, le bec des ovaires bien moins onciné au sommet, et le capitule fructifère écourté ; Tresque (Gard).— R. cyclophyllus Jord. in Bor. Fl centr. éd. 3, p. 19 (A. rotundifolius Jord. iu Billot Fi. Gall. et Germ. ezsicc. n° 41804; R. monspeliacus Jord. Fragm. 6, p. 9; R. monspeliacus var. rotundifolius DC. Syst. 1, 260). — B. Sürps À. au- ricomi. — R. pseudopsis Jord., différant du R. auricomus par les carpelles dont le bec est plus court, plus relevé et non courbé en cercle presque dès la base; Pont-à-Mousson. — C. Stirps À. Villarsii DC. — R. eriotorus, dif- féraut des R. Grenerianus Jord., R. gracilis Schleich., R. montanus Willd., par son réceptacle tout blanc, soyeux, et non impl t hispide; . (Hautes-Alpes). — À. accessivus Jord., différant du R. aduncus Gren. et Godr. par ses pédoncules dressés, peu étalés, ses carpelles à bec plus court, ses feuilles à divisions moins écartées, à dents plus nombreuses, plus courtes et moins aiguës; Glandas (Drôme). — D. Stirps R. acris L.— R. Boræanus Jord. Fragm. 6, p. 19 (2. acris var. multifidus DC. Syst. T, 278). — R. phyllus, distinct du p écédent par la villosité très-dense et très-molle des pétioles, ses carpelles à bec moins court, terminé plus allongé et plus recourbé; Cherbourg: — R. stipatus, à carpelles oncinés et à réceptacle glabre; Lautaret, Briançon: — R. pascuicolus, différant du A. stipatus Jord. par ses fleurs plus petites, ses carpelles moins nombreux, plus petits, à bec plus relevé et à stigmate moins recourbé; Lautaret. — A. vulgatus Jord. in Bor. Fl. centr. éd. 3, p. 15. — À. nemorivagus Jord. (R. Friesanus Jord. Fragm. 6, p. 17). — E. Sürps R. polyanthemi L. — R. biguus Jord., distinct du R. polyanthemos b. de Suède par ses feuilles à découpures moins étroites et moins profondes, par la villosité plus courte, par ses pétales pres- que de moitié plus petits, par le bec des carpelles incliné et non relevé, pres- 206 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. que aussi court, mais plus fortement onciné ; Lautaret, — R. mixtus Jord. Fragm. 7, p. 1. — R. spretus Jord. in Bor. Fl. centr. éd. 3, p. 47. = R. Amansii Jord. (R. villosus St-Am. non DC.; R. nemorosus Bor.). — F. Stirps R. bulbosi L. — R. bulbifer, correspondant à la forme du À. bul- bosus qui est la plus répandue dans l'est de la France, et dont le feuillage est d'un vert clair. — R. sparsipilus, à fleurs plus petites que dans le précédent, à bec carpellaire plus relevé, plus allongé et moins épais; Cor (Cher). — R. albonœvus Jord., différant du R. bulbifer par son port plus robuste, sa villosité plus abondante, ses feuilles plus grandes, toutes tachées de blanc, ses carpelles plus grands, à bec plus allongé et à stigmate , au contraire, plus court; Dauphiné. — À. valdepubens (R. villiferus Jord. Cat. Grenoble 1856), forme du Zt. bulbosus L., très-velue, plus petite et plus tardive que la forme ordinaire, à bec plus long et à bulbe trés-élargi. — G. Stirps R. re- pentis L. — R. reptabundus, différant du R. repens L. par ses ovaires moins nombreux, à stigmate plus étroit, par le bec bien plus allongé, assez fortement courbé et non presque droit, etc. ; Villefranche (Rhóne). Aquilegia nemoralis; Lyon. — A. collina, distinct du précédent par ses capsules plus grandes, ses styles dressés et non étalés, ses graines d'un tiers plus grosses; Thoirette (Jura). — A. precoz, différant de l'A. nemoralis par ses capsules moins étalées supérieurement et de VA. collina par ses cap- sules plus petites, à style étalé ; Mont-de-Lure (Basses-Alpes). — A. dume- ticola, différant des deux précédents par les pétales arrondis et nullement tronqués au sommet, et de lA. precoz par ses capsules plus allongées ; Corse. — A. aggericola, fort. distinct des précédents par sa petite taille, ses feuilles de couleur un peu cendrée ou glaucescente, deux ou trois fois plus petites ; Mont-de-Lure. Papaver. — A. Stirps P. dubii L, — P. erosulum, différant du P. mo- . destum Jord. par le disque déprimé et non relevé au centre; Bormes (Var.) — P. confine, très-voisin du P. Lecokii Lamotte; Bourges (Cher) — P. vagum, remarquable par la forme oblongue et peu claviforme de la capsule, par ses boutons bien plus étroits que dans les autres espéces et par son feuillage d'un vert très-clair ; environs de Lyon, — P. erroneum ; Dauphiné. — P. lutecrubrum , remarquable par sa fleur très-concave ; Lyon. — P. errabundum ; Chàlon-sur-Saóne. — B. Stirps P. Rhæadis L. — P. insignitum, remarquable par ses feuilles trés-découpées, à divisions supérieures décroissantes, et dont le lobe terminal s'allonge peu ; Hyères. — P. arvaticum, différant du précédent par ses fleurs plus petites, par la forme plus allongée de la capsule; Lyon. — P. erraticum; Lyon. — P. agrigavum, irés-reconnaissable à ses feuilles larges, d'un vert clair, dont les divisions sont grandes, trés-allongées, surtout dans les feuilles caulinaires, et dentées en scie, à dents courtes très-nombreuses ; Lyon. — P. cereale, distinct du précédent par les dents moins écourtées et moins REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 207 nombreuses, le disque stigmatique aplani et non relevé au centre; Lyon. — P. segetale, trés-bas et trés-hispide, à divisions courtes, à disque relevé au centre; Lyon, — P. rusticum, distinct du P. segetale par ses pédoncules à poils appliqués et, en général, par l'hispidité plus courte et beaucoup moindre de toute la plante. Esquisse de la végétation du département de POise; par M. Hippolyte Rodin ; premiere partie; in-8° de 156 pages. Beau- vais, 1864. Ce travail doit être placé à côté de ceux qu'inspire depuis plusieurs années la recherche des lois de la dispersion des plantes. L'auteur commence par faire connaitre avec soin le terrain qui constitue le département de l'Oise, ses formations géologiques, ses altitudes, qui s'élevent de 25 m. à 214 m,, sur le terrain kimméridgien, dans le haut Bray, et à 235 m. à la ferme du /Trou-Jumel, sur l'escarpement crétacé qui borne le lambeau jurassique du pays de Bray. Un chapitre spécial est relatif à l'agriculture du département ; on y trouve des renseig ts inté ts sur les cultures usitées dans le dernier siècle, qui en ont aujourd'hui disparu (Dipsacus, Asclepias, Reseda Luteola, Isatis, Rubia tinctorum, Humulus); ainsi que la liste des variétés de Pommier plantées aujourd'hui dans le département, et dont malheureusement le nom change selon les localités, ce qui en rend la distinction trés-difficile. D'importantes remarques sont consacrées aux anciennes cultures de plantes médicinales, dont l'introduction remonte au temps de Charlemagne, ainsi que le prouvent divers passages des Capitulaires. On ne connaissait pas, à cette époque, de médecins proprement dits; les moines seuls avaient le privilége de faire connaitre quelques plantes médici les; l'emp lui-méme, en cas d'indisposition, consultait un moine irlandais établi dans le département, prés d'Ourscamp. On comprend par là l'origine de ces plantes, qui, sans étre indigenes dans l'Oise, viennent de temps à autre frapper les regards du botaniste dans le cours de ses herborisations. L'auteur donne, d’après les anciens manuscrits, une liste de ces plantes avec leurs noms anciens, plantes médicinales, alimentaires et économiques. En regard est un tableau de l'état actuel des cultures agricoles dans l'Oise et de leur rendement appro- ximatif. Un chapitre spécial est relatif au climat du pays; on y trouve la date de quelques-unes des grandes intempéries que l'histoire a relatées et qui sont venues apporter une grande perturbation dans l'agricalture du pays en arré- tant ou, tout au moins, en paralysant l'essor donné à certaines cultures. On y voit aussi l'indication d'étés très-chauds, qui ont amené une seconde florai- son en automne, en 580 et en 1834. L'auteur apprécie dans ce chapitre les Causes qui établissent des différences de quinze jours dans la végétation de diverses parties du département ou méme d'un canton; Il a étudié avec un 208 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. soin extrême quelles différences l'exposition amène dans la végétation des deux versants d'un méme coteau. M. Rodin fait connaître avec le plus grand soin les sources qui établissent la présence et la qualité des vignobles qui existaient dans l'Oise au moyen âge, et dont l'étendue comme la renommée diminua à partir du milieu du xiv? siècle ; on ne les conserve plus que sur les coteaux à pente rapide et où un autre genre de culture serait difficile. On peut, dit l'auteur, attribuer cette dégénérescence dela Vigne à la variation du climat. L'hydrologie et la silviculture du département de l'Oise sont de la part de l'auteur l'objet de développements intéressants ; il étudie de méme les diffé- rentes stations de la flore rudérale et pariétale. On remarquera dans cette partie l'influence que les matériaux de construction employés exercent sur les Lichens qui couvrent les murs, et qui y sont d'autant plus nombreux que les murs sont plus vieux. L'auteur consacre un article particulier aux faits tératologiques qu'il a observés dans la flore de l'Oise. On y remarque, entre mille, V'£rica Tetraliz à étamines avortées, qui n'avait encore été signalé qu’à Montmorency, le chromisme, ou excès de coloration, causé par l'abond des oxydes de fer, des pélories du Linaria spuria, du Galeopsis Tetrahit, dont la fleur termi- nale était hypocratériforme régulière, à quatre lobes ouverts et à quatre éta- mines égales, et du Pinguicula vulgaris. M. Rodin donne ensuite l'énuméra- tion des hybrides qu'il a observés dans l'Oise. Sous la rubrique de Statistique végétale, il trace deux tableaux exprimant l'importance relative prise par les diverses familles naturelles dans la végéta- tion de l'Oise. Il s'occupe ensuite des plantes nuisibles cultivées malgré la volonté de l'homme, et indique quelles sont celles qui préfèrent certaines cul- tures, et celles qui sont indifférentes; il a recueilli avec soin les noms vul- gaires et souvent multiples de ces plantes. Il étudie ensuite la diffusion relative de quelques espéces. : ' On ne doit pas oublier, dit-il, que l'origine de toutes les espèces végétales remonte à des dates géologiques différentes et successives. Aussi a-t-il mis beaucoup de soin à constater l'absence totale, dans la vallée de Bray, d'un certain nombre d'espèces, parmi lesquelles nous remarquons les Anemone Pulsatilla, Lathyrus hirsutus, Helianthemum guttatum, Geranium sangui- neum, Vicia lathyroides, Agrimonia odorata, Libanotis montana, espèces fort communes dans la flore parisienne. Il fait remarquer à ce propos que les terrains jurassiques du pays de Bray présentent des formations calcaires aussi bien que des formations siliceuses. i L'auteur donne, en opposition, une liste des espèces jusqu'à présent spéciales à ce pays dans le département. Il signale aussi les espèces qui en relient la végétation à celle des contrées méridionales ou subalpines. En ter- minant ce paragraphe, il insiste sur les idées que fait naître la présence dans REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 209 l'Oise du Phleum arenarium et du Carex arenaria relativement à la distri- bution primitive des espèces. M. Rodin s'occupe tout particulièrement de l'influence chimique des ter- rains sur la coloration des végétaux. Il énumére les cas nombreux d'albinisme constatés sur des plantes croissant dans les terrains calcaires, dont les éléments, dissociés par l'action de l'atmosphére, sont inés dans le de circulation de la séve. Les colorations roses ou purpurines anomales, beau- coup plus rares, ont été présentées par des plantes qui végétaient dans les argiles ferrugineuses du Bray ou dans des sols analogues. — L'influence chi- mique des terrains est ensuite étudiée par l'auteur à un point de vue plus général. L'auteur fait observer que les végétaux pouvant, à la rigueur, pour- suivre leur évolution partout où ils trouvent de la terre, de l'humidité, de l'air et un certain degré de chaleur, il ne faut pas adopter d'une maniere exclusive la théorie de l'influence chimique du sol. De ce qu'une plante végète dans tel terrain, il n'est pas nécessaire , dit-il, d'admettre qu'elle soit caractéristique de ce terrain, ou, si on la rencontre sur un autre sol, ce n'est pas un motif de conclure que cette plante soit indifférente au choix de la station. Il faut d'abord examiner, quand on voit une plante croitre sur deux sols: différents, si elle préfère le premier au second et si elle prospère mieux daus l'un que dans l'autre; et, si l'on remarque que le sol où elle croit le plus vigoureusement est ordinairement la station habituelle de cette plante, on est en droit de conclure qu'elle est caractéristique de ce terrain. C'est dans ce sens que l'auteur donne une liste caractéristique des espéces qui recherchent les sols sablonneux, calcaires et argileux. Il y ajoute des indica- tions fort intéressantes sur les formes produites par les variations d'humidité et d'insolation. Les espèces ou variétés qui noircissent dans l'herbier provien- nent, en général, des sols tourbeux. Dans les terrains maigres et secs, non- seulement les plantes se rapetissent et se chargent de poils, mais la floraison est toujours moins abondante et paraît reculée. j Le chapitre suivant est relatif aux naturalisations artificielles ou natu- relles, produites, les premières par la volonté, les secondes malgré la volonté de l'homme. Nous remarquons dans ces listes l’/nula Helenium, semé par J.-J. Rousseau aux environs de Trie-Château, l’ Asclepias Cornuti, introduit comme culture à Béthencourtel vers 1762, le Celtis australis, planté au Bois-Michaux, l'Arenaria balearica, observé sur un mur, comme il l'a été à Trianon; le Medicago scutellata , espèce du. Port- Juvénal, observé prés d'une manufacture où l'on travaille les laines; le Medicago orbicularis, rencontré dans les mêmes conditions : le Scorpiurus vermiculata, l’ Antennaria margaritacea, naturalisé dans la forêt de Com- piègne; le Veronica Buxbaumii, qui se propage avec les graines de gazon; les Lilium bulbiferum et L. Martagon, échappés des jardins et qui T xh (Revue) 14 210 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE. FRANCE. se maintiennent, comme le Z. croceum à Fontainebleau; les Cynosurus echinatus, Ægilops triuncialis, etc. Suivent des considérations intéres- santes sur les causes qui naturalisent ces végétaux ou les font apparaître à la surface du sol. A la suite d'une coupe de la forêt du Parc, en 1862, le Phalangium ramosum a reparu en grande quantité; depuis vingt ans, il avait disparu. A la carrière de Bracheux, quand on remue la roche crétacée avec la pioche, le Phleum asperum apparait l'année suivante; si le fer m'entame pas la roche, le Phleum disparait; sur le territoire de la méme commune, un chemin pratiqué en pleine craie le fit encore ' apparaitre en 1848. Le dernier chapitre traite dela végétation fossile. L'auteur y énumère les espèces trouvées dans les différents étages géologiques qu'on rencontre dans l'Oise. Nous y r un Zonchopteris qui donne au groupe wealdien du pays.de Bray la plus grande analogie avec le terrain wealdien du comté de Sussex ; l' Zquisetum stellare Pomel, avec des corps ovoides qui représentent probablement les tubercules de cette espèce. Dans tout son travail, M. Rodin ne cesse de rendre un juste hommage à la mémoire de M. Graves, dont les-laborieuses recherches ont si bien tracé la voie à tous ceux qui étudi les productiens naturelles et la constitution physique du département de l'Oise. Bemerkungen ueber die Formen der Pinus montana Mill. (Recherches sur les formes du Pinus montana Mill); par M. H.-R. Gœppert (Botanische Zeitung, 1865, n° 6, pp. 41-43). . Il s'agit dans ce travail d'une question de botanique descriptive un peu con- testée, au sujet de laquelle nous renvoyons le lecteur à une analyse déjà publiée dans cette Revue. (1). M, Geppert pense que les P. uncinata Ram. (P. uncinata Neum.), P. Pumilio Hænke, et P. Mughus, ne sont que des formes du P. montana Mill. Il donne pour fortifier son opinion des détails qui ` lui ont été fournis par ses herborisations récentes en Suisse. Die Formen der Pinus silvestris L. des Ober-Engadin (Les formes de P. silvestris de (a. haute Engadine [canton des Grisons]); par M. Christ (Fora, 1864, n° 10, pp. 147-160). M. de Heer a reconnu quatre formes du Pinus silvestris en Suisse ; il les caractérise par les termes de gemina, reflexa, parvifolia et hybride. M. Christ décrit avec soin chacune de ces formes et plusieurs autres qui se rapportent à la variété parvifolia, notamment celle qu’il nomme engadi- (1) Voyez plus haut, p. 22, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 211 nensis. Il a rassemblé dans un tableau spécial les caractères de onze variétés du P. silvestris, et placé en regard le nom de chacune d'elles, la mention des caractères par lesquels elles se distinguent les unes des autres, tout en reconnaissant qu'elles sont reliées par de nombreux intermédiaires. Sur l'organisation du fruit de 'Arbre-à-pain; par M. H. Baillon (Adansonia, t. IV, pp. 79-83). Suivant l'interprétation ordinaire, ce qu'on appelle le fruit de l’ Artocarpus serait formé par la soudure d'un grand nombre de fleurs femelles réunies à la surface d'un réceptacle commun. M. Baillon a pu suivre la formation des fruits de l'Arfocarpus sur des échantillons envoyés dans l'alcool, de l'ile Bourbon, par M. Jacob de Cordemoy. Le réceptacle de l'Arbre-à-pain est d'abord une petite sphère à surface lisse comme celui du Broussonnetia. Plus tard, cette surface se couvre de petites saillies en forme d'enceintes circulaires, représentant sans doute le périanthe, mais dont l'auteur n'a pu constater la première apparition. C'est au centre de chacune de ces enceintes que l'on voit le gynécée très-jeune, entièrement libre, occupant le fond d’une dépression peu prononcée, sans aucune adhérence avec les organes voisins. Ce n’est que graduellement que le réceptacle commun s'accroit en hauteur et s'élève autour du pistil, comme il le fait dans les Rosacées, les Calycanthus, les Dorstenia. C'est graduellement aussi que cette fosse évasée devient autour du pistil un puits d'une très-grande profondeur, et dont l'orifice se rétrécit chaque jour davantage, par suite de l'épaississement de ses parois. Les ovaires et lesgraines de l' Artocarpus présentent aussi des particularités remarquables. Le placenta porte un peu au-dessous de son extrémité la jeune graine qui est tournée du côté de la feuille carpellaire fertile, ct qui est suspendue en ce point, avec le micropyle dirigé en haut et en dehors. Il se continue au delà et se termine par un obturateur qui vient coiffer l'exostome. Ueber einige unbekannte Arten der Gattung Mer- manni (Sur quelques espèces mal connues du genre Hermaunia) ; par `. M. Aug. Garcke (Botanische Zeitung, 1864, n° 3, pp. 17-21). Ces remarques sont en général des critiques sur l'étude du genre Her- mannia, telle qu'elle a été publiée par M. Harvey dans le premier volume du Flora capensis. Elles concernent. principalement les H. tenuifolia Sims. , H. incisa Willd., H: venosa Baril., H. conglomerata Ecklon et Zeyher, H; trifurcata L., H. glauca Ott., A. leucanthemifolia Ott., H. angularis Jacq., H. glandulosa Link, H, coronopifolia Ecklon et Zeyher, H. cunei- folia Jacq., H. triphylla Cav., H. ciliaris Thunb., non mentionné par M. Harvey, H. filifolia L. f., H. myrrifolia Thunb., H. hispida Thunb., et H. vestita Thunb. : 212 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Die Blucthe und die Befruchtung von Santalum album (Les fleurs et la fécondation du Santalum album); par M. H. Schacht. (Pringsheim's. Jahrbuecher , t. IV, 4°. partie, pp. 1-22, avec quatre planches gravées). La fécondation a déjà été étudiée dans le Santalum par plusieurs auteurs, à commencer par Griffith et Henfrey (1). Nous reproduirons seulement la plus grande partie du résumé des observations de M. Schacht, donné par l'auteur 'ui-méme à la fin de son mémoire. 4. Chez le Santalum album, le développement des vésicules embryon- naires dans le sommet du sac embryonnaire a lieu tardivement lorsque la partie inférieure du sac a presque atteint sa croissance, et très-probablement il est rapidement terminé; ce point reste encore un peu incertain, vu qu'il est fort rare d'observer ces vésicules embryonnaires peu après leur appa- rition. 2. Ces vésicules sont formées d'une moitié supérieure et d'une moitié infé- rieure; la supérieure, plus petite, produit par sécrétion un tissu cellulaire strié, comme composé de nombreux filaments, qui se fondent sur l'extrémité obtuse de la vésicule en une masse brillante, d'apparence muqueuse ; de cette sécrétion résulte l'appareil filamenteux. La moitié inférieure et plus grosse de la vésicule est dépourvue de cette enveloppe de tissu cellulaire ; elle se com- pose d'nn protoplasma allongé-piriforme, nettement circonscrit, probablement à l'état frais, par une couche cuticulaire, lequel renferme un noyau cellulaire. Cette moitié inférienre produit la sphère protoplasmatique, ou destinée à l'imprégnation. Le passage de l'appareil filamenteux à la sphère protoplasma- tique est immédiat; la substance granuleuse de celle-ci s'élève de bas en baut, jusque entre les trabécules de l'appareil filamenteux. Les assertions contraires de M. Hofmeister, d’après lequel l'appareil filamenteux, à son ori- gine, naît des couches striées de tissu cellulaire déposées sur le cóté extérieur du sommet du sac embryonnaire, mais doit être plus tard un revêtement cuti- culaire de la même partie, n'ont pas besoin d’être réfutées. L'appareil fila- menteux, tel qu'on l'observe indubitablement chez le Santalum, le Gladiolus, le Crocus èt le Watsonia, est une partie de la vésicule embryonnaire indé- pendante et probabl toujours constante, mais non au méme degré de . développement. 3. Le sommet arrondi et brillant dés deux appareils filamenteux des deux vésicules, pressés étroitement l'un contre l'autre parait, quand il est complé- ment développé et apte à servir à la fécondation, étre détaché de la membrane du sac, celle-ci ayant été résorbée au-dessous de lui, trés- probablement par Taction qu'il a exercée sur elle. Aussi le boyau pollinique entre-t-il en contact (1) Voyez le Bulletin, t. X, p. 113. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. |. 213 immédiat et très-intime avec l'appareil filamenteux des vésicules embryon- naires. Il m'a méme paru très-probable que, par suite du ramollissement de la paroi du boyau pollinique et par son union étroite avec l'appareil filamen- teux, la fusion du contenu de ce boyau avec celui de la vésicule a lieu, non par voie endosmotique, mais directement, et que l'appareil filamenteux sert à préparer. cette fusion. ^. Il serait possible que les deux vésicules embry ires fussent fé par le méme boyau pollinique. Le premier signe de la fécondation qui appa- raisse est la membrane de tissu cellulaire développée autour de la sphère pro- toplasmatique, jusque-là entourée seulement d'une couche cuticulaire. 1l se peut aussi que, dans des circonstances qui paraissent cependant semblables, une seule des vésicules soit fécondée. Mais, dans les deux cas, il n'y en a qu'une seule qui se transforme en embryon, probablement par défaut d'une nutrition suffisant au développement des deux vésicules. 5. Bientôt après que la fécondation a eu lieu, il naît dans le sommet du sac embryonnaire, partant de son pourtour suivant un mode tout à fait normal, une cloison de tissu cellulaire qui s'étend entre l'appareil filamenteux et la sphère protoplasmatique et sépare ces formations l'une de l'autre. L'appareil filamenteux se dessèche avec la partie du sommet du sac embryonnaire située au-dessus de cette cloison ; la sphère protoplasmatique qui va se transformer en embryon s'attache, au contraire, à la cloison et contracte avec elle une union organique; elle est alimentée par l'endosperme, qui se forme alors. Le mode d'union de ce protoplasma avec la paroi supérieure du sac n'a pas encore été déterminé avec certitude, du moins chez les plantes m unies d'un court suspenseur. Elle a probablement lieu chez les autres végétaux de méme que chez le Santalum; s'il en était ainsi, cela expliquerait d'une maniére générale la séparation et la désorganisation de l'appareil filamenteux. Ueber die Krystalle in den Pflanzenzellen (Sur les cristaux qui se rencontrent dans les cellules végétales); par M. G. Holzner (Flora, 1861, n** 18 et 19, pp. 273-283, 289-304, avec une planche). Si l'on met à part. les cristaux de silice, il faut reconnaitre que, dans l'état actuel de la science, ceux qui appartiennent au système à base carrée sont regardés comme composés d'oxalate de chaux, ceux qui appartiennent au système rhomboédrique comme formés par le carbonate, et ceux qui déri- vent d'un prisme rhomboidal oblique par le sulfate de la méme base. C'est ce qui ressort de la lecture des travaux classiques de MM. Schleiden, Unger, Hugo de Mohl, Schacht et Harting. L'auteur conteste l'exactitude d'une semblable opinion, et, pour le démon- trer, il a recours à l'examen successif des propriétés chimiques, mathématiques et optiques des cristaux offerts par les cellules des plantes. — Il ressort de 21^ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'examen chimique auquel il se livre, que ceux qu'on a supposés composés de sulfate ou de carbonate de chaux ne contiennent en réalité que l'oxalate de la méme base, — L'étude des propriétés mathématiques apprend à l'auteur que les formes attribuées au systéme rhomboédrique par la plupart des auteurs dérivent en réalité du prisme rhomboïdal oblique, et en outre que celles-ci reconnaissant pour type un prisme nommé hendyèdre par M. Brooke (1), tel que l'angle dièdre obtus de deux faces latérales voisines y est de 100^ 36', et celui que forme l'une d'elles avec la base de 103° A4. En résumé, l'oxalate de chaux présente un exemple de dimorphisme des plus caractérisés, et appartient à la fois aux deuxième et cinquième systèmes des minéralogistes français. Sa forme la plus ordinaire dans les cellules végétales est un prisme oblique, dérivé de l'hendyédre primitif par des troncatures sur les angles, et dans lequel l'angle aigu des surfaces latérales est de 74° 50', et celui de l'une de celles-ci avec la base de 401° 41’, Souvent elle se raccourcit extrêmement et se présente en cristaux tabulaires; ceux du Musa paradisiaca, ainsi consti- tués, ont eu outre des faces latérales parallèles à la diagonale oblique, et pro- duites par des modifications sur les angles obtus. Diverses hémitropies dérivées du même prisme se rencontrent dans les mêmes plantes, ainsi que dans le Guaiacum officinale et dans le Quillaja Saponaria. Des formes toutes diffé- rentes se présentent dans le Citrus medica, le Cratægyus oxyacantha, le Strychnos Nux vomica, le Robinia Pseudacacia, le Tectonia grandis, etc. s elles résultent de modifications produites sur les arétes de la base du prisme oblique dérivé de l'hendyédre primitif, et non plus sur ses angles. En soumettant au prisme de Nichol des plaques choisies dans les diffé- rentes formes de cristaux d'oxalate de chaux et taillées perpendiculaire- ment à leurs diflérents axes, M. Holzner a vu que cette substance agit toujours négativement sur la lumière polarisée; et que les cristaux à base carrée donnent une coloration pareille à celle que produirait une lamelle de gypse 3,2 fois plus. épaisse, et ceux qui appartiennent au prisme oblique dérivé la méme coloration qu'une lamelle de gypse 11,7 fois plus épaisse, quand la lumière les traverse perpendiculairement à leur diagonale oblique, et la coloration d'une lamelle 21 fois plus épaisse quand elle les traverse perpendiculairement à leur base. Dans les cristaux obliques, l'axe de plus grande élasticité est parallèle à l'axe diagonal oblique, les deux autres étant situés tous deux dans un plan perpendiculaire à cet axe. : L'auteur fait observer en terminant que ces propriétés optiques fournissent un moyen facile de décider auquel des deux systèmes cristallins précités ap- partient un cristal donné d'oxalate de chaux. (1) Les recherches de M. Brooke sont fondées sur l'examen de l'oxalate de chaux minéral, ou whevellite. Un corps analogu ea été produit artificiellement par M. E.-E. Schmid, en faisant cristalliser par refroidi t de l'oxalate de chaux dissous dans l'acide nitrique bouillant. j REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 215 Beitræge zur Morphologie und Physiologie der Pilze (Contributions à la morphologie et à la physiologie des Champignons) ; par M. A. De Bary; 1"° série (Extrait des Abhandlungen der Senckenber- gischen naturforschenden Gesellschaft, t. V); tirage à part en brochure in-4° de 96 pages, avec 6 planches lithographiées. Francfort-sur-le-Mein, chez H.-L. Brenner, 1864. Ge mémoire renferme quatre travaux différents, intitulés : Recherches sur les Protomyces ef les Physoderma ; sur /'Exoascus Pruni, sur la morpholo- gie des Phalloidées et sur le Syzygi galocarpus. Le premier de ces tra- vaux comprend l'étude des Protomyces macrocarpus Unger, P. endogenus, Physoderma Evyngii, Pr yces Menyanthis, Physostigma maculare et Ph. pulposum, et une note sur la place que doivent occuper ces végétaux dans l'immense ordre des Champignons. Nous choisirons, pour en rendre un compte plus spécial, les recherches de l'auteur sur le développement du Protomyces macrosporus. Ce Champignon attaque les organes foliacés de certaines Ombellifères (Ægopodium Podagraria, Heracleum Sphond lium, Meum athamanticum); il se rencontre sur le pétiole et sur le limbe de la feuille, sur la tige, sur les pédoncules et sur le péricarpe; il se reconnait facilement à l'œil nu aux saillies calleuses et plates qu'il forme, saillies dont la structure a déjà été étudiée par M. De Bary dans son travail sur les Champignons de la Carie: Il se rencontre dans les méats intercellulaires du parenchyme superfi- ciel, recouvert par un épiderme intact. Les articles de son mycélium sont munis d'une membrane mince, offrant les réactions de la cellulose et enfer- mant un protoplasma granuleux. De bonne heure on observe dans la conti- nuité des tubes de ce mycéliüm des vésicules dilatées, ovales ou sphériques, remplies de granules, qui doivent servir à propager la végétation du parasite, et, tandis que ces vésicules se multiplient, les tubes perdent leur matière pro- toplasmatique et deviennent translucides. Ces vésicules, désignées par plu- sieurs écrivains sous le nom de spores, sont réellement des sporanges ; leur paroi se compose de trois couches, que lauteur nomme, de dehors en dedans, épisporange, mésosporange et endosporange. L'iode colore l'épispo- range en bleu violet qui devient d'un bleu foncé si l'on ajoute de l'acide sul- furique étendu. Il n'en est pas de méme des deux membranes plus internes. L'auteur décrit avec grand soin les changements qui se produisent dans le .protoplasma que renferme le sporange, pour préparer la formation des spores. Aucune partition celluleuse ne s'opère pour cela dans le sporange ; les seuls phénomènes observés sont des divisions et des groupements divers de la masse protoplasmatique, qui se creuse en vacuoles, s'allonge en rayons, et enfin se concentre en une infinité de granules, lesquels sont les spores. Celles-ci sont lancées, lorsque le sporange se créve, avec une force telle que les membranes vides reculent à ce moment hors du champ du microscope. 216 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'auteur attribue ce phénomène à l'élasticité des membranes du sporange. Bientôt après leur émission, ces spores (auxquelles nous voudrions donner un autre nom que celui de spores, employé par l'auteur) s'accouplent par paires. Elles sont cylindriques, et chacune des extrémités arrondies de deux spores voisines se trouve subitement reliée à l'autre par un fil très-fin, dont l'auteur n’a pu saisir le mode d'apparition, fil qui bientôt s'élargit de manière à égaler en diamètre celui de la spore, et se creuse d'un canal qui réunit les cavités des deux spores ainsi conjuguées. Avec cette copulation se terminent les modifications que l'on peut observer sur les sporanges du Protomyces macrosporus, quand on les observe dans l’eau. M. De Bary a suivi le déve- loppement de leurs spores sur la plante nourricière ; elles se conjuguent de méme et pénètrent sous l'épiderme, comme l'auteur l'a observé pour tant d'autres parasites de méme nature. Le développement des Z/zoascus et la formation des taches qu'ils produisent sur les Pruniers ont été observés par plusieurs auteurs fort anciens ; on peut lire à ce sujet un travail de M. Treviranus (Bot. Zeit. , 1846, p. 641). M. De Bary a observé les phénomènes qu'il décrit ici sur les Prunus domestica, P. spinosa et P. Padus. Les taches déterminées par les Zcoascus apparaissent. sur les fruits, ce qui donne à l'auteur l'occasion de décrire la structure histologique de ceux-ci. Lorsque les taches commencent à paraitre, on trouve que les fais- ceaux laires qui p le fruit, principalement entre les cellules-de- transport (Sachs), sont traversés dans leur longueur par des filaments qui appartiennent au mycélium de l Zzoascus Pruni. Ces filaments émettent des ramifications qui sortent latéralement de ces faisceaux et de ces cellules pour se diriger dans les méats intercellulaires du parenchyme voisin. En détrui- sant par la potasse caustique les parois celluleuses , on voit très bien que les filaments du Champignon persistent sans être attaqués par cet agent chi: mique. Aprés avoir traversé le tissu sous-épidermique, en passant entre les cellules qui le constituent, ces filaments percent de méme entre les cellules de l'épiderme, et produisent une foule d'articles arrondis et. jaunâtres qui soulèvent la cuticule, et se placent entre elle et l'épiderme. Ces articles n'envahissent jamais l'espace infra-stomatique. Cette couche sous-cuticulaire d'articles arrondis représente l'Ajmenium des E:roascus. Ils s’allongent, prennent une forme cylindrique, se remplissent d'un protoplasma granuleux, et en s'accroissant traversent la cuticulé, Ils se divisent ensuite, par formation d’une cloison transversale, eu deux parties, dont la supérieure représente la thèque où se développeront les spores. Le Phallus impudicus, dans sa partie aérienne, se compose, comme on le sait, d'une colonne blanchâtre portant à sa partie supérieure un enduit bru- nátre qui est la gleba de ce Gastéromycète, entouré à sa base par les débris du péridium qu'elle a rompus en s'élevant, et reposant dans le sol sur un filament de mycélium, A son origine, tout cet appareil n'était qu'une vési- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 217 cüle-en continuité avec le filament du mycélium, et dans laquelle M. De Bary décrit les changements suivants. Remplie d'abord d'une matière protoplasma- tique homogène, on voit apparaître à sa partie supérieure, celle qui est opposée à l'insertion du filament, une couche gélatineuse grise, qui, sur la coupe longitudinalé de la vésicule, alors longue d'un millimètre, présente la forme d'un fer à cheval; cette couche est l'origine du péridium, et bientôt ses extrémités s'allongent en descendant et en marchant à la rencontre l'une de l'autre vers la partie inférieure de la vésicule, mais sans jamais se rejoin- dre. En dedans de cette couche conique est un cylindre médian, dans lequel se développe encore une nouvelle couche grisátre, intérieure et concentrique à la précédente, présentant la méme forme sur la coupe longitudinale, mais beaucoup moins étendue, et bornée à la partie supérieure du cylindre médian, laquelle se dilate bientót pour lui permettre un libre développement. Cette deuxième couche est l'origine de la gleba. En méme temps qu'elle, il apparaît dans l'axe du cylindre médian une production allongée, un peu fusiforme, axile, qui est l'origine de la colonne. L'auteur décrit la constitution de la gleba et ses modifications. Elle est formée d'un tissu filamenteux ; les fila- ments forment des plaques séparées par de nombreuses lacunes contenant de l'air, et réunies par des anastomoses. Leur surface est formée par l'hyménium du Champignon, c'est-à-dire par la juxtaposition des basides qui reposent, d'un côté, sur les filaments, et, de l’autre, produisent les spores. Celles-ci apparaissent quand la gleba est encore renfermée dans le péridium ; elle prend alors une teinte brune. Le Syzygites megalocarpus offre un des exemples les plus intéressants de dimorphisme qui aient été signalés parmi les Champignons inférieurs. On en trouvera l’histoire dans le Selecta Fungorum Carpologia de MM. Tulasne, t. I, pp. 64 et 78. Dans sa premiere phase, le Syzygites, semblable à beau- coup de Mucorinées, avait été désigné par Link d'abord sous le nom d'Asper- gillus maximus, puis sous celui de Sporodinia grandis. Les spores du Spo- rodinia donnent naissance à une forme plus complexe, le Sygyzites, qui porte des sporanges dontla formation est compliquée. M. De Bary s'attache à dé- montrer, comme il l'a déjà fait pour beaucoup d'étres du méme groupe, que cette formation est un acte sexuel, une véritable copulation. De deux articles voisins du Sygyzites partent deux prolongements claviformes qui vont à la ren- contre l'un de l'autre, et finissent par se toucher intimement. Chacun d'eux communique d'abord à plein canal avec l'article d'où il émane, et ils sont séparés l'un de l'autre par une double paroi. La cloison qui en résulte est moins large que le canal intérieur de chacun d'eux, et, comme elle se continue avec leurs parois latérales sans aucune interruption, il reste en dehors de leurs cavités et sur le pourtour de la cloison, une rainure circulaire qui marque extérieurement leur point de jonction. Cette rainure, trés-peu de temps après la cohésion des deux prolongements, est fermée extérieurement par une membrane continue, 218 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dont l'auteur iie peut déterminer l'origine, et qui s'étend. extérieurement de la paroi latérale d'un des culs-de-sac sur la paroi opposée, sur laquelle elle se perd, en formant comme un pont jeté sur la rainure. Bientôt aprés, il survient des modifications dans le protoplasma qui remplit chacun des culs-de- sac, et il se forme dans leur intérieur, vers le tiers de leur longueur, compté à partir de la surface de jonction, une cloison. 1l en résulte deux cellules sépa- rées par la surface de jonction. Or celle-ci disparaît par les progrès de la jonction; et ainsi se trouve constituée la zygospore, qui plus tard, par la ger- i donnera nai à plusieurs tubes de mycélium, sur lesquels, d’après M. Tulasne, on peut voir se développer simultanément les fructifica- tions du Sporodinia et celles du Syzygites. Die Standorte der Farrn auf den Canarischen Inseln (Les stations des Fougères aux iles Canaries; premier article); par M. Carl Bolle (Extrait du Berliner Zeitschrift fuer. allgemeine Erdkunde, nouvelle sérié, t. XIV); tirage à part en brochure in-8° de 290 à 334 pages. M. Bolle divise la région des Fougères qu'il étudie en trois zones : la pre- miére, celle du Hêtre, monte jusqu'à 2500 pieds; elle présente comme éspéces caractéristiques les Cheilanthes pulchella Bory, Notochlæna lanugi- nosa Desv., Pteris longifolia L., Aspidium molle Sw.; la deuxième, celle des bois toujours verts, s'étend en hauteur de 2500 à 4500 pieds ; elle com- prend la plus grande partie des Fougères canarienues ; la troisième, qui monte jusqu'à 5000 pieds, ne comprend que deux especes, le Ceterach offici- narum Willd, et l’ Asplenium Adiantum nigrum L. var. acutum. Les espèces étudiées par M. Bolle sont les Adiantum Capillus Veneris, A. reniforme L., Pteris aquilina L., Pt. arguta Mit, Pt. longifolia L., Cheilanthes pulchella Bory, Ch. guanchica C. Bolle in Bonpl. n° 8, p. 107, Ch. maderensis Lowe, Notochlæna Marante R. Br., V. lanuginosa Desv., Gymnogramme leptophylla Desv., G. quærenda C. Bolle n. sp., Lomaria Spicant Desv., Woodwardia radicans J.-E. Smith, Davallia cana- riensis J.-E. Smith, Dicksonia Culcita L'Hér. La synonymie de chacune de ces espèces est longuement établie, et leur distribution géographique exposée avec grand soin. Voici la diagnose du Gymnogramme quærenda, Pusilla, glabra, frondibus simplicibus linearibus integerrimis subsessilibus, apice abrupte acutatis, basi sensim attenuatis, 1 1/2" longis, circiter 3" latis, subcoriaceis, nervis secundariis pinnatis, in lamina inferiore frondis promi- nentibus ; soris.. ... Le Jardin fruitier du Muséum, ou iconographie de toutes les espéces et variétés d'arbres fruitiers cultivés dans cet établissement, avec leur description, leur histoire, leur synonymie , etc.; par M. J. Decaisne. LI REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 219 In-4° avec planches coloriées par M. Riocreux; livr. 49-54. Paris, chez Firmin Didot, 1862. ` Nous renvoyons nos lecteurs à la Revue de l'an dernier pour les livraisons précédentes du Jardin fruitier (4). Les livraisons parues depuis un an ren- ferment la description et l'iconographie des espèces suivantes : 49° livraison. — Poire de livre. Fruit d'hiver, gros, ventru ; à queue assez gréle, oblique et ordinairement insérée au-dessous du sommet du fruit, qui offre de ce côté une sorte de bosse ; peau épaisse, jaunâtre, parsemée de très- gros points et de marbrures fauves plus ou moins nombreuses, quelquefois lavée de rouge brun du côté du soleil; chair blanche, assez sèche, sucrée. Fruit à cuire. — P. de Vallée. Fruit de fin d'été, petit ou moyen, arrondi ou turbiné, présentant souvent une protubérance autour de l'œil; à queue droite ou oblique légèrement enfoncée dans le fruit; à peau jaune-verdàtre ou jaune, lisse, parsemée de points et marquée d’une tache fauve autour du pé- doncule; à chair cassante, sucrée-astringente. — P. Sageret. Fruit d'hiver, arrondi ou ovale-turbiné; à queue épaisse, renflée ou gréle, et cylindracée à son insertion sur le fruit, avec lequel elle se confond ordinairement; à peau vert-jaunâtre ou jaune-olivàtre, parsemée de gros points, quelquefois en - tremélés de marbrures fauves; à chair demi-fondante, ferme, sucrée, assez agréable. — P. Briffault. Fruit d'été, moyen, allongé, en forme de figue; à peau mi-partie verte et rouge, lisse, parsemée de points fauves et jaunâtres ; à queue longue, droite ou arquée, charnue, insérée dans l'axe du fruit, avec lequel elle se confond par une large tache fauve très-finement striée; à chair blanc-verdâtre, très-fine, fondante, sucrée acidulée, légèrement citronnée, 50° livraison, — Poire Augier. Fruit d'hiver, moyen, oblong, légère- ment aminci aux deux extrémités; à peau verle, ou vert-jaunâtre, parsemée de points fauves et de trés-petites marbrures; à queue insérée obliquement et un peu en dehors de l'axe du fruit; à chair verdâtre, grossière , cassante et peu sapide, — P. Culotte-de-Suisse. Fruit d'automne, petit ou moyen, oblong ou piriforme-obtus ; à peau fine, lisse, jaune, souvent lavée de rouge au soleil, et coupée de bandes longitudinales de couleur verte; à queue ` longue, arquée ; à chair blanche, ferme, sucrée, peu parfumée. — P. San- quinole. Fruit d'été, turbiné ou presque globuleux, à peau de couleur de brique ou orange-terne ; à queue oblique ; à chair blanche, pointillée de rose, demi-cassante, sucrée, peu parfumée. — P. van Marum. Fruit d'automne, gros ou très-gros, piriforme-allongé en calebasse; à peau jaune, parsemée de nombreuses taches ou marbrures fauves, lisse, légèrement teintée de roux au soleil ; à queue oblique, courte, grosse, plissée à son insertion sur le fruit; à chair blanche, sucrée, acidulée, demi-fondante. 51° livraison. — Poire Tougard. Fruit d'automne, moyen, allongé, oblong (4) Voyez le Bulletin, t. X, p. 117. . 220 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ou piriforme ; à peau verdâtre, plus ou moins couverte de gros points eL de taches fauves rudes et squameuses; à queue arquée, coudée, plissée et char- nue à son insertion sur le fruit; à chair plus ou moins rosée ou saumonée, fine, fondante, sucrée-acidulée, — P. Saint-Waast. Fruit d'automne, moyen, arrondi ou turbiné; à queue ordinairement assez courte, épaisse, un peu oblique; à peau jaune à l'ombre, rouge au soleil, et plus ou moins recouverte de marbrures fauves; à chair demi-fondante, sucrée-acidulée.— P. d'Auch. Fruit d'automne, oblong, gros ou très-gros, à surface bosselée, profondé- ment déprimé aux deux extrémités; à peau jaune et jaune-orangée du côté du soleil; à queue courte, assez grosse; à œil placé dans un enfoncement ordi- nairement entouré de trois côtes plus ou moins saillantes; à chair très- blanche, cassante, sucrée et peu parfumée. — P. Lesbre. Fruit de fin d'été, moyen, turbiné, obtus; à peau jaune-verdâtre, parsemée de gros points et de nombreuses marbrures fauves, rudes où squammeuses ; à queue légèrement arquée et enfoncée dans le fruit; à chair blanche, fine, fondante et par- fumée. 52e livraison. — Poire Tuerlinckz. Fruit d'hiver, trés-gros, piriforme- oblong; à peau verte ou olivâtre, ordinairement parsemée de nombreuses taches brunes, un peu rudes ; à queue droite ou horizontale, en général assez gréle, accompagnée d' un bourrelet charnu à son insertion sur le fruit; à chair blanche, cassante ou spongieuse. Fruit à cuire. — P. Poiteau. Fruit d'automne, maliforme, petit ou moyen, déprimé ; à queue légèrement arquée, enfoncée; à peau jaune, plus ou moins couverte de marbrures ferrugineuses, rudes ou squameuses, rouge-orangée au soleil; à chair trés-fondante et parfumée. — P. Gros-Blanquet rond. Fruit d'été, piriforme, obtus; à queue droite, assez longue, cylindracée, insérée dans l'axe du fruit; à peau jaune-blanchâtre, quelquefois faiblement teintée de rose, dépourvue de mar- brures, mais parsemée de petits points; à chair blanche, demi-cassante, sucrée. —P. de Grumkow. Fruit d'hiver, moyen, turbiné ou oblong, par- semé de grosses verrues; à queue droite ou oblique; à peau verte où oli- vâtre ; à chair ferme, sucrée, peu juteuse. Fruit à cuire. 53° livraison, — Fraisier des Alpes, ou des quatre saisons. Fruit petit, allongé, rouge vif; graines saillantes; chair blanche, fondante; saveur exquise, sucrée et parfumée. — Fraise Deptford-pine. Fruit gros, conique, allongé, rouge brillant et comme vernissé ; chair ferme , zonée de rouge pâle ; eau assez abondante, sucrée et agréablement parfumée. — Poire Montchal- lard. Fruit d'été, moyen, obtus aux deux extrémités; à queue assez grosse, un peu arquée, légèrement enfoncée dans le fruit ; à peau jaune-verdâtre, pointillée, presque toujours dépourvue de marbrures, quelquefois lavée de rouge terne du côté du soleil; à œil placé au milieu d’ane légère dépression régulière; à chair fine, très-fondante et parfumée. — P. Triomphe de Jo- duigne. Fruit de fin d'automne, piriforme, ventru, obtus, souvent irrégulier REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 221 et un peu bosselé; à queue droite ou arquée, épaissie aux deux extrémités, mais surtout à son insertion sur le fruit; à peau vert-jaunâtre, parsemée de gros points et de taches brunes, quelquefois teintée de rouge du côté du soleil; chair fondante, sucrée-acidulée, parfumée. 54° livraison. — Poire Giffard. Fruit d'été, moyen, piriforme; à peau jaune ou vert-jaunâtre à l'ombre, pointillée et lavée de rouge laqueux au soleil; à queue assez grosse, insérée dans l'axe ou un peu sur le cóté du fruit ; à chair très-fine, fondante, juteuse, parfumée, sucrée-acidulée.— P. Amiré-. Roux. Fruit d’été, petit, turbiné, jaune lavé de roux du côté du soleil; à queue longue, assez grêle, un peu renflée à son insertion sur le fruit, portant souvent des traces de l'insertion des bractées ; œil à fleur de fruit, à divisions étalées; chair demi-fondante, juteuse, peu relevée, sucrée-acidulée. — P. des Deux-Sœurs. Fruit d'automne, oblong, ordinairement un peu ré- tréci aux deux extrémités; à peau jaune-verdâtre ou jaune-citronnée, plus ou moins parsemée de très-petits points, et en général dépourvue de taches; à queue gréle ou charnue, droite ou oblique ; à chair fondante, juteuse, sucrée, mais peu parfumée. — P. Comte-de-Flandre. Fruit d'automne, gros ou moyen; piriforme ou piriforme-ventru, bosselé ; à peau vert-jaunâtre, plus ou moins recouverte de marbrures et de points, et portant autour du pédoncule unelarge tache fauve; à queue un peu oblique, épaissie à son insertion sur le fruit; à chair ferme, juteuse, légèrement astringente et sucrée. Becitræge zur Kenntniss der Flæchen - Skelete der Warrnkréuter (Contributions à la connaissance du squelette des frondes des Fougères) ; par M. C. v. Ettingshausen (Extrait des Mémoires de l'Académie royale des sciences de Vienne, t. XXII et XXIII). 2 vo- lumes in-4?. Vienne, 1864, avec 42 planches gravées par impression sur nature. " Le procédé spécial sans cesse perfectionné par M. d'Ettingshausen est arrivé maintenant à un haut degré de perfection. Ce n'est pas seulement la disposition des nervures, mais la pubescence des frondes qui se trouve repré- sentée dans les dessins. L'auteur a profité de la facilité de reproduction que lui donnait l'impression sur nature pour étudier avec des détails particuliers la nervation des Fougères, continuant par là les travaux qu'il avait déjà publiés sur la nervation des feuilles en général, dans les tomes XUI, XIV et XV des Mémoires de l'Académie des sciences de Vienne. Dans le premier volume, il donne aux différents modes de nervation reconnus par lui dans les Fougéres, et qui sont au nombre de dix-huit, des noms de genre, et il les subdivise en formes qui portent des nois spécifiques ; dans le second, il emploie les don- nées qu'il a établies ainsi pour caractériser un certain nombre de mors appäitenant aux groupes dés Polypodiacées, Aspléniacées, Hy énophy et Schizéacées, dont aucune n'est nouvelle, mais dont plusieurs sont changées 222 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de genre. ll està remarquer que les modes de nervation reconnus. par M. d'Ettingshausen ne cadrent généralement pas avec les genres naturels, plusieurs d'entre eux se rencontrant souvent dans le méme genre, et le méme dans des genres fort dillérents. Cela est d'autant plus utile à rappeler, que les nervures fournissent à peu prés le seul moyen de déterminer le genre des Fougères fossiles. Review of the british roses, especially those of the north of England (Revue des roses d'Angleterre , particulièrement de celles du nord de ce pays); par M. J.-G. Baker (Extrait du journal The naturalist); tiré à part en brochure in-8° de 38 pages. Hud- dersfield, 1864. L'étude des Roses est comprise d'une manière trés-diférente par les divers monographes qui s'en sont occupés dans ces dernieres années; puisque, comme le remarque l'auteur, M. Grenier en énumère 23 pour la France entière, M. Deséglise 107, et M. Boreau 74 pour les départements du centre seulement. Aussi le travail de M. Baker ne peut-il qu'étre accueilli avec l'in- térêt qui s'attache à tout travail consciencieux publié sur un groupe difficile, d'autant qu'il a été aidé dans ses recherches par la communication d'échan- tillons que lui ont envoyés MM. Deséglise et Boreau de France, M. Crepin de Belgique, et M. Fauconnet de Suisse. On comprendra cependant qu'il nous soit très-difficile d'analyser un travail qui consiste uniquement en notes critiques sur un grand nombre d'espéces de Rosa, admises ou rejetées par les monographes. Il est divisé en cinq par- ties, correspondant chacune à une division du genre Rosa, et dans chacune desquelles l'auteur examine un certain nombre d'espèces principales. Tout cela peut être représenté en tableau de la manière suivante : 1. Hose spinosissimæ. — R. spinosissima L., R. Sabini Woods, R. hi- bernica Sm. 3 2, Rosæ villosa. — R. mollissima Willd., R. tomentosa Sm. 3. Hosp rubiginosæe.— R. rubiginosa L., R. micrantha Sm., R. Borrert Woods, R. Junlzilliana Besser, R. cryptopoda. h. Rosæ canine, — R. canina L, 5. Hose systylæ. — R. arvensis Huds. fe L'auteur classe dans le type du Zt. canina 21 formes distinguées spécifique- ment par les auteurs modernes, et qui sont comprises dans cette espèce lin- néenne, Recherches sur la position chimique et les proprié- tés toxicologiques des semences de Lolium temulen- tum, et des autres espèces de Lolium ; par MM. Filhol et Baillet (Bulletin de l'Académie impériale de médecine, ne 44, avril 1863). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 223 Les graines d'Ivraie contiennent, d’après les analyses de ces chimistes, environ la moitié de leur poids de fécule ; ils en ont encore obtenu une huile verte, épaisse, presque solide, qui ne peut être saponifiée complétement, La substance non saponifiable est de consistance molle, de couleur orangée, inso- luble dans l'eau, trés-soluble dans l'alcool, l'éther et le sulfure de carbone ; elle est sans action sur le principe bleu ou rouge. Cette substance constitue un des principes actifs de l'Ivraie ; c'est elle qui détermine des tremblements généraux, sans nulle apparence de narcotisme. Administrée à doses assez élevées, elle a causé la mort de plusieurs animaux. La farine du Zolium temulentum a encore cédé à l'eau, aprés avoir été épuisée parl'éther, du sucre, de la dextrine, des matiéres albuminoides et de plus une substance que MM. Filhol et Baillet n'ont pu encore obtenir que sous la forme d'extrait, soluble dans l'eau et l'alcool, agissant sur les animaux à la maniére des narco- tiques, sans produire aucun des phénomènes nerveux que détermine l'inges- tion de la substance jaune. Le Lolium linicola n'est pas moins pernicieux que le Lolium temulentum. Le Lolium perenne renferme aussi les deux sub- stances toxiques des Zolium, mais en plus faibles proportions que les deux précédents. Le Lolium italicum ne contient aucun élément actif. Tabulæ phycologicæ oder Abbildungen der Tange; publié par M. F.-T. Kuetzing. Nordhausen, 1864. Notre Revue doit combler une lacune regrettable, en annonçant où en est parvenue aujourd'hui l'importante monographie des Algues de M. le pro- fesseur, Kuetzing, dont elle n'a pas parlé depuis plusieurs années, Cet ouvrage, commencé depuis longtemps, est à présent arrivé à son quatorzième volume, dont quatre fascicules, chacun du prix de 10 francs, ont paru der- nierement. Ils comprennent cinquante planches et quelques pages de texte. u planches représentent des espèces des genres rede d Dasya, Lonhothali Eupogodon, Trichoth Phleboth a dii Cladhymenia, Dictyomenia et Epineuron. Bidrag till Mossornas synonymi (Contribution à la synonymie des Mousses); par M. S.-O. Lindberg (Extrait de l'Ofversigt af K. Vet. Akad. Ferhandlingar, 4863, n° 7); tirage à part en brochure in-8° de 36 pages. Stockholm, 1863. Nous ne pouvons guére faire connaitre ce petit travail qu'en indiquant les espèces sur lesquelles portent les remarques de l'auteur. Ce sont les suivantes : Anisodon perpusillus Br. et Sch., Barbula bicolor Br. et Sch., B. fragilis Sch., B. limbata Lindb., B. norvegica Lindb., B. papillosa C. Muell. , Bar- tramia norvegica Lindb:, B. cernua Lindb., Breutelia chrysocoma Lindb. , Campylopus atrovirens DNus, C. pilifer Brid., Conostomum pentastichum Lindb., C. tetragonum Lindb., Coscinodon cribrosus Spruce, Cryphea 22h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. arborea Lindb. , Dicranum Drummondii C. Muell., D. enerve Thed., Di- physcium sessile Lindb., Encalypta affinis Hedw. f., E. alpina Sm., E. ciliata Hoffm., Æ. contorta Lindb., E. extinctoria SW., Eurhynchium Vaucheri Br. et Sch., Fiedleria subsessilis Rabenh. , F. americana Lindb. , F. calcarea Walhenb. , F. mediterranea Lindb. , Georgia pellucida Rabenh. , Grimmia arenaria Hampe, Gr. decipiens Lindb., Gr. Jacquinii Garov., Gy t d Voit., Habrodon perpusillus Lindb., Hypnum Heufleri Juvatzka, H. pallescens Beauv. , H. Vaucheri Lesq., Leucobryum albicans Lindb. , L. albidum Lindb. , L. candidum Lindb. , L. javense Lindb. , Meesea trichodes Spruce, M. triquetra Lindb,, Neckera Besseri J uratzka, Octodiceras fontanum Lindb., Pleuridium acuminatum Lindb., PL. asil- - lare Lindb., PL. subulatum Lindb, non Br. et Sch., Pottia bryoides Lindb., P. pusilla Lindb. , P. recta Lindb. , Psilopilum lævigatum Lindb. , Pterogo- nium ornithopodioides Lindb. , Rhynchostegium algirianum Lindb. , A4. ele- gans Lindb. , Seligeria setacea Lindb. , S. trifaría Lindb., Sphagnum molle Sulliv., SpA. squarrosum Pers., Tetrodontium varium Lindb., Zrichosto- mum recurvirostre Lindb., Tridontium pellucidum Lindb., Weissia crispa Lindb., W. multicapsularis Lindb., W. rutilans Lindb. et W. striata Kaulf. Fibrous subst > indig and exotic; their natural varieties and treatment considered with a view to render them farther useful for textile and other purposes (Zes subst fibreuses indigènes et exotiques ; leurs variétés naturelles, et la manière de les traiter pour les faire servir comme matières textiles ou dans un autre but); par M. S.-L. Swaab. In-8° de 56 pages. Londres, juillet 1864, chez Truebner et C'*. Prix: 2 fr. 50. L'auteur de cette brochure examine successivement les matières fibreuses - d'origine européenne, c’est-à-dire le Lin et le Chanvre, et celles d'origine tropicale, qu'il distingue en deux groupes, selon qu'elles sont fournies par les végétaux endogènes ou par les exogènes. Parmi les produits des premiers, il examine successivement les fibres de l'Agave Sisilana, qui produit le Sisal hemp du commerce, connu aussi sous le nom de grass emp (Chanvre gazon- nant), et qu'on nomme hennequin dans le Yucatan ; celles de l'Agave ame- ricana ct de l'A. vivipara; celles du Bromelia silvestris, connu sous le nom d’/stle de Mexico; de Pita Spinuella de l'Amérique centrale et de Panama, et de Bromelia Pinguin ou Penguin des Indes-occidentales ; celles du Zromelia Ananas, qui fournissent dans les Indes-orientales les produits délicats connus dans le commerce sous le nom de Pia; celles du Phor- mium tenaz ; celles de Musa qui fournissent le Chanvre de Manille ; celles des Palmiers, dont une espéce donne en France le crin végétal, dit aussi crin d'Afrique; celles des Asclépiadées et de quelques autres plantes. C'est prin- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 225 cipalement, comme l'indique le titre de la brochure, au point de vue indus- triel et commercial que ces produits végétaux sont étudiés par l'auteur. Il fait connaitre l'histoire de plusieurs d'entre eux, et indique les sources auxquelles on pourrait recourir pour avoir sur eux de plus grands détails. 1l s'occupe beaucoup des importations auxquelles ces diverses matières ont donné lieu dans différents pays, d'après les documents officiels. Beitræge zur Mykologie (Contributions à la mycologie); par M. Stef. Schulzer (Verhandlungen der K. K. zool.-bot. Gesellschaft in Wien, t. XIIY, pp. 301-306, 1863). Ces notes concernent les Dotkidea Ribesia Fr., Schizophyllum commune Fr. et Ascospermum Platani Schulzer. Elles sont accompagnées d'une plan- che qui représente ces trois espèces. De la structure du Jussiæa; par M. Martins ( Verhandlungen der Schweizerischen naturforschenden. Gesellschaft, bei ïhrer Ver- sammlung zu Samaden, den 24,25 und 26 August 1863, p. 48). Le Jussiæa présente trois sortes de racines, savoir : les racines ordinaires, puis des racines intermédiaires qui sont blanches, contiennent un peu d'air et se rapprochent des premières par leur forme, enfin les racines auxquelles convient surtout le nom d’aérifères, qui sont redressées, et qui font flotter la plante. Ces racines n'ont point d'épiderme; elles ne contiennent que quel- ques vaisseaux centraux ; leur masse consiste presque entièrement en cel- lules remplies d'air, et ce fluide est répandu aussi dans de grandes lacunes intercellulaires. -L'air renfermé dans les racines ne contient que 9 à 12 pour 100 d'oxygène; celui qui s'en dégage naturellement ne contient égale- ment que 12 pour 100 d'oxygene. Note on the embryo of Ancistrocladus (Note sur l'embryon de l'Ancistrocladus); par MM. G. Bentham et J.-D. Hooker (Journal of the proceedings of the Linnean Society, vol. VII, n° 27, octobre 1863, p. 111). Cette note est destinée à rectifier une- erreur commise dans la description du genre Ancistrocladus: par. les auteurs du nouveau Genera plantarum (p. 194). Ayant recu de M. Thwaites des graines conservées dans l'alcool, ils ont reconnu qu'ils avaient eu tort de modifier la description suivante, donnée par M. Thwaites dans les Transactions (vol. XXI, p. 225, tab. 24), d'aprés un examen fait sur Ja plante vivante : à Semen cerebriforme, erectum ; testa plicato-intricata, albumen carnosum plicis involventi, Embryo orthotropus, clavatus; cotyledones subfoliaceæ, divergentes; radicula prope hilum posita. MM. Bentham et Hooker font observer que la modification admise par eux Té XN (revox) 15 1 996 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. iváffécte eh Hell lës motifs qui les ont engagés à placer le genre Ancis/ro- éladus parmi lës Diptérocatpées. A description of some remarkable malformations affecting the genus Lolium. (Description de quelques mons- truosités remarquables, qui se rencontrent dans le ÿenre Loliu) ; pat M. Maxwell-T. Masters (Journal of the proceedings of the Linnean Society, vol. VIT, n° 27, pp. 121- 12H). Voici en résumé les principales modifications observées sur les Lolium par M.,Masters:, i. 1. Altération. dans la forme des épillets, qui sont devenus sphéroïdaux. 3. Disposition des épillets en double série opposée, ou sur plus de deux rangs, et non plus dans l’ordre distique propre à ce genre. 3. Disposition des fleurs en fascicules prap lj; Fusion plus où moins compléte des deux g 5. Multiplication des organes intérieurs des : fleurs qui passent à la forme d’écailles et présentent des états intermédiaires entre celui de l'étamine et éelui de l'écaille. Wes 6. Braun de lax l'axe d de Tépillet, x nce occasionnelle d'ung fleur de structure particulière dans l'angle Wii A & E bifurcation ion. Discours Sür la isarehe io la clässifiéation générale des plantes dépuis J à jusqu'à nos jours; pät M. Du Mortiei (Bulletins dé la Société Püyále de botanique de Belgique, 1864, tte n9 2; pj 155-208). M. Du Mortier a déjà exposé, dans deux précédents discours, la marche de la botanique jusqu’à la, fondation .de la méthode naturelle. Il expose dans celui-ci la Jutte qui dura plus d'un. demi-siècle entre la classification lin- néenne et la classification naturelle, car les familles ne furent guère acceptées d'une manière générale dans les Flores qu’à partir de 1830. D'après l'auteur, si la méthode de Jussieu est restée longtemps en défaveur, c'est parce qu "elle commence là série des plantes par lës Cryptogames, c'est-à- dire par les végétaux les plus obscurs et les plus difficiles à étudier, parce qu "elle s'appuie sur l'insertion staminalé, qui présenté de nombreuses variations dans des familles naturelles, et parce que les caractères de ces familles Y sont fondés presque éxclüsivement sur les caractères intérieurs de là graine, dont l'étude offre de grandes difficultés. En faisant abandonner I mél dé Jüssieu, ces Causes, dit l'áuteur, engéndrèrent le mouvement scientifique de ce siècle. M. Du Mortier étudie successiveme produit pour la plupart les clás- sifications proposées par Necker (ry bá Fr. Lestiboudois (1781), par RÉVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 997 Batsch (1794-1803), par Robert Brown (1810), pár Dé Candollé (1813); par Marquis et Loiseleur (1819) (dont le système fut suivi, sauf de légères modi- fications, par Mérat (1821) et par A. Richard (1821) dans sa Botanique médi- cale), par M. Da Mortier lui-même, par Agardh (1825), par Oken (1825), pár M. Reichenbach (1838), par Link (1829-1833), par Bartling (1830) (dont M. Spach (1854) a suivià peu prés la méthode), par Carl Schütz, pat M. Lindley dans divers ouvrages et avec plusieurs modifications successives (1833-1835), par M. de Martius (1835), par M. Fl. Fries (1835), pár End- licher (1836-1840), par Meisner (1836-1843), pai M. Raspail (1837), pat Perleb (1838), par M. Ad. Brongniart (1843), par M. Lindley dans b» segetablé Kingdom (1846), par Achille Richard dans 80n Précis de Vora- nique (1852), enfin par M. Balfour (1855). TA PURA L'auteur, envisageant à un point de vue philosophique ces différentes das- sifications, reconnait que chacune d'elles peut, en général, être rapportée E l'une des trois écoles qu’il caractérise sous les noms d'école francaise, école helvétique et, école germanique. La première se. reconnaît à la synthèse des familles, faite au moyen. de la situation des organes sexuels ou floraux ; la deuxième à la suppression de cette synthèse et à la réduction du système à sa plus simple expression; la troisième à l'adoption de classes collectives. A la premiere appartiennent les méthodes de Jussieu, Marquis et LoiseleuF, Fries, Richard, Schultz et Du Mortier; à la deüxiéme, celles de R. BroWi, De Cañdolle, Perleb et Balfour; à l'école geriamique les Méthodes de Batsch, Agardh, Reichenbach, Bartling, Lindley, Martins, Endlicher, Meisner et Brongniart: Les Systèmes de Necker; Léstiboudois, OKeh, Link et Raspail sont anomau&. Là méthode de l'école francaise est disjohctive, cellé de l'école &erihanique est conjonctive? l'écolé helvétique réduit d rien le systeifié de classification des familles des plantes. Dans la plüpart ües publications prati- ques; dit l'auteur, c’est l'école helvétique qui l'emporte, par ce motif que là inéthode dé Jussieu est d'une application trop difficile et celle de l'école ger- Manique trop: compliquée; ainsi la synthese des familles tend à disparaître de la Botanique. 4 -— Notiz ueber Aster Garibaldii Bruegger (Notice sur l'Aster Garibaldii Bruegger); par Chr. .Bruegger de Churwalden ( Verhandlungen der Schweizerischen. naturforschenden Gesellschaft. bei- ibrer Versamm- «lung zu Samaden den 24, 25 und 26 August 1863, pp. 229-233). ^ Cette espèce, voisine de l Aster Amellus et internitdiaire entre cette éspèce ét VA. alpinus, à été recueillié sur les Alpes rhétiques orientales, dans la région subalpiné, ente 1300 et 1600 m. sur la formation dolomitique, où élle éroît en société atec les Tunica sazifraga, Siléhe sazifraga, Alsihe FüStHata; Aethionema sazatile, Leontopodium alpinum, Lontodon crisi pis et L. incanus; Peucedanum rablense, Kernerá sazatilis, Valeriana sad 998 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tilis, Anthyllis transalpina Bruegg., Arbustus Uvaursi, Erica carnea, sous les ombrages du Pinus montana var. humilis. Nous reproduirons la diagnose du nouvel Aster. A. caule adscendente subcorymboso oligocephalo (sepius 3-5-, lusu 2-7- cephalo), foliis triplinerviis subintegris pubescenti-scabriusculis ,. radicalibus caulinisque inferioribus oblongo- vel oblanceolato-spathulatis in petiolum lon- gum attenuatis, superioribus reductis angusto-lanceolatis (summis bractei- formibus), involucri squamis 2-3-seriatis subimbricatis laxis ciliatis dorso puberulis, externis (subpatulis) brevioribus herbaceis purpureo-marginatis oblongo-lanceolatis rotundato -obtusis, internis lanceolatis acutiusculis superne vel apice membranaceo saltem coloratis, disco brevioribus, achæniis hirsutis. pappo albido multo brevioribus. Floret mensibus augusto et septembri. — Flos formosus, disco aureo, radio violaceo-cæruleo. Introduccion a la Flora de Cataluna, y catalogo razonado de las plantas observadas en esta region (/ntroduction à la flore de Catalogne, et catalogue raisonné des plantes observées dans ce pays); par Don Antonio Cipriano Costa y Cuxart. Petit in-8° de LXXII et 343 pages. Barce- lone, 1864. Cet ouvrage débute par une longue introduction où l'auteur énumère succes- sivement l'origine des matériaux qu'il a eus à sa disposition, trace les limites et les zones botaniques de la Catalogne et en étudie la constitution géologique ainsi que la végétation. Les zones qu'il reconnait dans cette province sont au nombre de trois : la zone littorale, la zone moyenne et la zone supérieure. La premiére est caractérisée par la présence du Chameærops humilis ; la deuxième par la culture de la Vigne et de l'Olivier ; elle est d'ailleurs difficile à limiter, à cause des reliefs si divers du pays. La zone supérieure ou pyrénéenne peut être divi- sée en quatre régions, de la manière suivante : 1° une région des hautes vallées (d’Aran, d'Andorre, de Montserrat, etc. ) ; la Vigne y parvient encore, mais donne des produits moins estimés qu'à des altitudes inférieures; cette région - est comprise entre 500 et 1000 mètres d'altitude; on y remarque de nom- breux arbustes appartenant aux genres Sarothamnus, Genista, Colutea, Acer, Ilex, Prunus, Rubus, Cratægus, Sorbus, etc.; 2° une région subalpine, qui s'élève jusqu'à 1700 mètres, et dans laquelle on rencontre les plantes sui- vantes: Ahamnus alpina et Rh. pumila, Lonicera pyrenaica, Ranuncu- lus Thora, Viola biflora, Silene ciliata, Alsine verna, Arenaria grandiflora, A. tetraquetra, Astragalus aristatus, Potentilla alchimilloides,P. «pyrenaica, Geum montanum, Alchimilla alpina; Sempervivum montanum, S. arach- noideum, Eryngium Bourgati, Iris xiphioides, de mom Saxi- frages, elc., elle est surtout caractérisée par le Hêtre, l'Abies pectinata, et sar quelques points par le. Pinus uncinata; 3° une région alpine qui monte jusqu'à 2700 mètres; on n'y voit plus d'autres arbres que le Pinus uncinata, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 229 le P. silvestris var. rubra et le Betula alba ; on y remarque les Azalea pro- cumbens, Rhododendron ferrugii ,4 vernalis, Ranunculus par- nassifolius, Galium pyrenaicum, Phyteuma hemisphæricum, Pedicularis rostrata, et beaucoup d'autres espèces de la région inférieure ; 4° enfin une région glaciaire, qui s'élève de 2700 à 3400 mètres, et n'offre plus aux recherches du botaniste qu'un petit nombre de plantes, parmi lesquelles le Ranunculus glacialis et le Woodsia hyperborea sont seuls spéciaux. L'intro- duction renferme encore l'indication de l'altitude des principaux points des Pyrénées espagnoles et des détails sur les époques auxquelles a lieu le p de la végétation dans les différentes parties de la Catalogne. L'ouvrage se continue par une liste des plantes notables de ce pays, liste où l'on remarque les Brassica lœvigata Lag., Iberis garrexiana AM., Helianthemum virgatum Wk. var., Silene crassicaulis Wk. et Costa, Ha- li phy li hi: T Spach, Saroth l icus Webb, C. hetero- chrous Webb, Ononis foliosa Wk. et Costa, O. pyrenaica Wk. et Costa, Saxi- fraga catalaunica Boiss. et Reut., Reutéra gracilis Boiss. var. catalaunica Costa, Conopodium ramosum Costa Ind. sem. Hort. bare. 1860, Galium fruticescens Cav., G. Chamæaparine Wk. et Costa, Scabiosa macropoda Costa, Aster catalaunicus Wk. et Costa, Centaurea Coste, C. Lagascana Graells, Convolvulus lanuginosus Desr. (C. capitatus Pourr. ined. in Herb. de los Salvadores); Statice Costæ Wk., Eleusine geminata Lge (Triticum geminatum Spr., El. Barcinonensis dom etc. ; et par la liste = ouvrages qu'a consultés l'auteur. Vient ensuite le catalogue —' il n'est guére susceptible d'ana- lyse. Le Diplotaxis bracteata Gr. et Godr. y prend le nom d'Zrucastrum inodorum J. Bauh. Nous y remarquons l'absence des plantes suivantes : Cardamine parvifolia, C. bellidifolia, Galium helveticum, Lilium bul- biferum, etc. Quelques espèces lles y sont proposées par M. Costa ; ce sont les suivantes, qui se rencontreront peut-être dans les Pyrénées fran- çaises : On tum (0. polycephal var. ? Costa in litt. non Boiss). $H - Stirps 0. vorher Boiss. affinis, ab eo differt capituli squamis lanceo- latis brevius angusteque attenuatis; caulibus densius foliosis, etc. Centaurea ochrolopha, — Stirps C. paniculatæ L. et pracipue C. polyce- phalæ Jord. affinis, a priori differt achzeniis non oblongis nec pubescen- tibus, etc.; a posteriore eximie recedit structura majori, caule ample pani- culato, capitulis non oblongis, nec basi nec apice attenuatis, mucrone squamarum breviori nec vulnerante ; appendicibus latioribus, ciliis numerosis or Minas vix pubescentibus, foliorum lobis non linearibus. -- Foliis pinnatisectis, capitulis ut plurimum binis sessi- lies, squamis araneosis in spinam simplicissimam longam flavam erecto- patulam abeuntibus, intimis dice parva scariosa lacera superatis, achæ- PP 230 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. niis compressis nigrescentibus bispidulis, umbilico vix barbato, pappo brevis- simo coroniformi. Typha bætulona, — Foliis angustis caule florente Brett spadi- cibus contiguis, masculo, valde. piloso. pilis. rufis stamina. fere: æquantibus, femineo cylindrico 157^ lato, stigmate spathulato setis tenuibus immerso. Plus de nombreux Zieracium, dont l'étude n'est pas terminée par l'auteur, et sera continuée avec la seconde partie de l'ouvrage, destinée aux Crypto- games cellulaires et aux Characées. La première partie est close par un double yocabulaire des noms vulgaires donnés aux plantes en Catalogne et en Castille. Note sur une $ Saxifrage nouvelle (S. Mureti), accompagnée d "observations sur l'altitude de quelques plantes hybrides des Hautes-Alpes); par M. E. Rambert (Verhandlungen der Schweizerischen natur forschen- den. Gesellschaft , bei ihrer Versammlung zu Samaden den 24, 25 und 26 August 1863, pb. 191- 198). Le Sazifraga Mureti, dédié à M. J. Muret, botaniste distingué. et docteur en droit, a été cueilli par.M. Rambert non loin du Kistenpass ; dans les Alpes glaronnaises.:. Ge doit être, dit-il, nn hybride des Saxifraga planifolia Lap. et S. stenopetala Gaud.,-entre lesquels il forme un type intermédiaire, Il se distingue du premier, dont il a la villosité, pat ses feuilles en partie trifides et par ses pétales étalés, étroits, presque linéaires; et du second par ses feuilles en partie indivises, par le développement de la villosité et par ses pétales blancs, moins strictement linéaires, souvent échancrés au sommet. Cette plante croit à la hauteur de 2546", entre le chalet de Puschen-et le bassin. du Mut- tensee. C’est peut-être; avec l Androsace Heerii Hegetschw., celle qui croit le plus haut de toutes les plantes hybrides observées jusqu'a présent en Suisse. Sopra una speric die Crocifere nuova per la fiora ita- liana (Sur, une espèce de Crucifére 1 nouvelle pour la fore italienne) s par M. P. Ascherson (Atti. della Società italiana di scienze naturali août 1864, vol. lil, fase. II, pp. 238- -240). Cette Crucifère est le. Capsella rubella Reut., que M. Ascherson a (indi à Turin, sur les rives du RÔ, en herborisant avec M. Aug. Gras, et plus tardà Gagliari et dans deux autres localités de la Sardaigne. La même espèce a été récoltée par M. Schweinfurth sur les coteaux au-dessus de Geneve. M. As- cherson regarde cette espèce comme: bien distincte du C. Bursa pastoris. Tl pense que l'on trouvera encore en Italie la forme hybride des C. Bursa pasto- riset C. rubella; décrite par M. Grenier sous le: nom de €. gracilis. Ces détails sur la distribution géographique du C. rubella Reut. bmc. be à dit M. l'abbé "e eng (9: w "us le Bulletin, t yui, p. 998 el suive REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 231 On Anisostichi , a proposed new genus of Musci (Sur D'Anisostichium, nouveau genre proposé dans la famille des Mousses); par M. W. Mitten (Journal of the proceedings of the Linnean Society, vol. VIL, n° 27, octobre 1863, pp. 119-120). S ; Ce nouveau genre est caractérisé par la diagnose suivante: « Foliis inæ- qualibus, diversiformibus, uno latere majoribus distichis, altero minoribus stipuliformibus; inflorescentia terminali fructuque Weberæ. » Il contient deux espèces; l'A. Tozeri (Bryum Tozeri Greville Scot. crypt. El. tab. 285), qui se rencontre dans la Grande-Bretagne, dans la France méridionale, en Sar- daigne, à Madère, et jusque dans l'Inde et à Java; et l'A. pictum. nouvelle espèce originaire de la Jamaïque et du sud des États-Unis. An endeavour to identify Patmo ogis læa macrococca Kuetz. with description of the plant believed to he meant; and of new species, both howewer refferible rather to the genus Mesotænium Næg. (Vérification du Palmoglced macrococca Xuetz., et description de là plante que l'auteur croit identique avec celle-là, ainsi que d'une nouvelle espéce, toutes deux cadrant mieux avec lé genre Mesotænium Neg.) ; par M. William Archer (Proceedings of the natural history Society of Dublin, vol. 1V, 1* partie, pp. 12-33, avec une planche); 186A. Ce mémoire a été lu le 9 janvier 1863 à la Société d d'histoire naturelle de Dublin. Il renferme un grand nombre de détails sur les espèces d'Algues réunies par M. Kuetzing dans son genre Palmoglæa, qui, suivant l'auteur, appartiennent à cinq types différents, représentés par le P. Rœmeriana Kuetz. ; le P. monococca var. æruginea Kuetz., qui paraît se rapprocher du genre Glæothece de Nægeli; le P. endospira Kuetz. (Cylindrocystis. endospira Bréb.), qui, ainsi. que le 2. closteridia (Ændospira closteridia Bréb.), doit être rapporté au genre Spérotænia Bréb.; le P. Meneghinii Kuetz. (Penium Brebissonii Ralfs), qui est le Cylindrocystis Brebissonii Menegh.; et enfe n P. macrococca et quelques autres espèces, qui appartiennent au genre À tanium Næg. C'est l’évoluti de ce dernier genre qui est le prin- cipal sujet du mémoire de M. Archer. Il décrit successivement avec de pr détails le Mesotænium chlamydosporum De Bary etle M. mirificum Archer n, sp. La planche jointe à ce travail représente les cellules ‘de ces deux plantes, et leur conjugaison. On the red variety of Pitayo bark (De la variété rouge de l'écorce de Pitayo); par M. J.-E. Howard (Pharmaceutical journal, - vol. VI, n° 2, août 1864, pp. 48-50, avec un dessin). L'écorce dont il s'agit ici est celle du Cinchona pitayensis, qui possède 232 SOGIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. deux variétés, caractérisées par la couleur orangée ou rouge de lenr écorce, La variété rouge est excellente an point de vue commercial, car l'auteur n'en a pas retiré moins de8 pour 100 d'alcaloides solubles dans l'éther. C'est, dit-il, très-probablement la même écorce que celle qui, donnée par M. Delondre à M. de Vry, a été décrite comme l'écorce de la racine du C. lancifolia, et d'où M. de Vry a tiré 8,60 pour 100 d'alcaloides. Die bisher bekannten Œsterreichischen Armlcuchter- Gewæchse, besprochen vom morph tisch Standpunkte (Les Characées autrichiennes connues jusqu'à ce jour, envisagées au point de vue morphogénetique); par M. H. von Leonhardi (Extrait des Verhandlungen des naturforschenden Vereines in Bruenn, t. TI); tirage à part en brochure in-8° de 105 pages, avec un tableau sy- noptique. Prague, 1864. L'étude des Characées est depuis quelque- temps à l'ordre du. jour... Nous avons signalé récemment l'étude des Characées de Belgique, due à M. Gre- pin (1), et celle des Characées de Bohême, due à M. de Leonhardi (2), qui publie aujourd'hui celle des Gharacées d'Autriche, déjà entreprise en 1847 par Gauterer. Le travail de M. de Leonhardi renferme une introduction bibliographique etse trouve ensuite divisé en trois parties, dont la première traite de l'importance de l'étude des Gharacées au point de vue scientifique général, et la deuxième de la détermination de ces plantes; la troisiéme ren- ferme le synopsis des Characées connues en Autriche, classées systématique- ment avec l'indication très-soignée de leurs nombreuses localités. Le mémoire se termine par un tableau qui résume la distribution géographique des Cha- racées en Europe. Notice sur la plante Mou-sou ou Luzerne chinoise; par M. C in de Skattschkoff, suivie d'une autre notice sur la meme plante, traduite du chinois par M. G. Pauthier (Extrait de la /tevue de l'Orient, de l'Algérie et des colonies) ; tirage à part en brochure in-8° de 16 pages. Paris, chez M^* veuve Benjamin Duprat, juillet-août 1864. - Mou-sou signifie en chinois ardemment désiré par les chevaux. La plante ainsi nommée est originaire des contrées occidentales de la Chine. Ge fut le généra] Tchang-Kien qui, envoyé à la tête d'une expédition dans ces contrées, en rapporta la plante, Elle fut alors cultivée avec beaucoup de soin dans les . jardins; on l'employa méme en infusion aux repas du soir. On lit daus l'Histoire officielle des Yuen (les Mongols de Chine), que, vers l'an 1260 de notre ère, on ordonna de faire dés sacrifices en hiver aux génies tuté- (1) Voyez le Bulletin, t. X, p. 626. (2) lbid., p. 455. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 233 laires de l'agriculture, à cause de la famine qui sévissait alors, et, cette année-là méme, de semer du Mou-sou. Aujourd'hui, l'on retire un grand profit de cette plante pour la nourriture et l'engraissement des troupeaux, du moins dans toutes les contrées de steppes dépendantes de la Chine, surtout en Dzoungarie et dans le Tarkistan, où la richesse du cultivateur ne se compte pas par la quantité de ses meules de blé , comme dans l'intérieur de la Chine, mais par la quantité des animaux domestiques qu'il possède, et qu'on n'y peut nourrir de grains ni de pailles de céréales. La brochure que nous lisons renferme beaucoup de détails sur la manière dont le Mou-sou est cultivé en Chine. M. Constantin de Skattschkoff, qui se trouvait en qualité de consul dans la Dzoungarie chinoise, aprés avoir passé sept ans à Péking, a vu des prairies de Mou-sou où cette utile plante fourragère subsiste, lui a-t-on dit, depuis des centaines d'années. Il y a déjà six ans qu'il la propage dans les diverses régions régions de la Russie, et de tous côtés, d'Odessa, de Poltawa, de Kiev, de la Volhynie, de Kazan, de Moscou méme et de la Finlande, il n'a reçu que des remerciments des propriétaires fonciers chez lesquels on à semé le Mou-sou. Dans le titre de la brochure que nous aualysous, le Mou-sou est identifié avec le Medicago sativa. Elle ne contient cependant aucun détail botanique qui puisse justifier cette détermination. Il est même dit dans une note de M. Pau- thier, que le Mou-sou, d'après la description qu'en fait M. de Skattschkoff , parait tenir tout à la fois du Tréfle et de la Luzerne, Si cette plante, comme espèce botanique, était identique avec le Medicago sativa, Herba medica des Romains, mdr des Grecs, tirée par eux de la Médie, c'est-à-dire des contrées orientales, il en résulterait un fait des plus intéressants, puisque les Chinois au- raient tiré des régions occidentales cette espéce, aujourd'hui encore spontanée au nord de l'Himalaya (Royle Zll. pp. 192-197). Or, il estfort probable que la détermination du Mou-sou est exacte, puisque M. de Bunge, dans son Enumeratio plantarum quas in China boreali, étc., cite le Medicago sativa comme cultivé dans le nord de la Chine, et méme comme en appa- rence spontané dans quelques endroits de la même région. NOUVELLES. — M. Romain Beaujean a trouvé, le 23 juin dernier, le Coralliorrhiza innata R. Br, dans la haute région boisée de l'Ardenne belge, à deux lieues de Saint-Hubert, M. Jules Remy, dans une Ezcursion botanique à travers les Ardennes françaises (Ann. sc. nat., 1849), avait déjà indiqué le Corallior- rhiza entre Hargnies (département des Ardennes) et Willerzie (province de Namur). M. Beaujean n'a trouvé que quatre pieds de cette Orchidée, habituel- lement trés-peu abondante dans les stations où on la rencontre. — M. E. Bourgeau vient d'être officiellement désigné comme collecteur 234 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. attaché à l'expédition scientifique du Mexique; il doit partir prochainement pour le Yucatan. Il lui est adjoint un jardinier chargé spécialement de la récolte des graines. © — Il vient de s'établir à Paris une nouvelle industrie qui existe déjà depuis quelque temps en Allemagne. Il s'agit de l'exploitation des feuilles du Pin silvestre, d'où l'on retire une belle sub fil qui a beaucoup de ressemblance avec la laine ordinaire, qui se prête aux mêmes usages, et qui peut comme elle être filée et tissée; on la nomme pour cette raison laine de forêt, en allemand Waldwolle. Dans la préparation de cette laine, il se produit une huile éthériforme, d'une odeur agréable et de couleur verte, qui, exposée à la lumière, prend une teinte jaune-orangée; mais qui, lorsqu'elle est soustraite à cette influence, revient à sa couleur primitive. Quand on la purifie, elle devient incolore comme l'eau, mais elle est. trés-différente de l'essence de térébenthine. Cette huile volatile a été employée avec succès, pour rétablir les fonctions de la peau, par quelq édecins all ds. De plus, il a été reconnu que l'eau qui a servi à la préparation par cuisson des feuilles de Pin, jouit aussi de propriétés curatives. Les feuilles de Pin, considérées comme agent thérapeutique, doiyent leurs propriétés au tannin et à la résine qu'elles renferment. Le créateur de cette nouvelle branche d'industrie fut un nommé Joseph Weiss, né à Langendorf, prés d'Olmuetz, en Moravie, le 25 octobre 1787. Il fit ses premieres expériences dans la fabrique de papier que son père possédait à Langendorf, puis dans celle de Zuekmantel, petite ville de la Silésie autrichienne, C'est en 4840 qu'il fonda la première fabrique de Wald- wolle. Malheureusement l'absence de l'inventeur, appelé à Vienne en 1848 pour y siézer comme membre du Reichsrath, mit obstacle à la prospérité de ce premier établissement, et des embarras financiers en amenèrent la ruine. Weiss transporta alors son industrie sur le sol prussien et sous la direction d’une Société par actions. La nouvelle fabrique, patronnée par l'illustre auteur du Cosmos, reçut le nom de pré Humboldt, mais fut détruite par un incendie, quelque temps après la mort de Weiss, dont l'idée avait été recueillie par un autre industriel, M. Lairitz. Ce dernier a perfectionné les procédés de Weiss, et trouve aujourd'hui de nombreux débouchés à ses produits. — M. G. Mandon, connu des botanistes par les importantes collections de plantes qu'il a faites dans les Andes de Bolivie, se propose d'explorer dans la saison botanique prochaine, l'ile de Madère, où il espère faire d'intéressantes récoltes. M. Cosson se chargera de la détermination des plantes recueillies par M. Mandon, qui seront accompagnées d'étiquettes munies de numéros d'or- dre. Le prix de la centurie d'espèces, largement représentées, est fixé à 30 francs. M. G. Mandon, voulant partir au plus tard dans les premiers jours de janvier, prie instamment les personnes qui. désirent souscrire aux- collec- tions qu'il se propose de publier et qui veulent obtenir le meilleur. rang d'in- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 235 scription, de lui faire tenir, comme versement préalable, la somme de 50 fr. , qui sera déduite du prix de la collection. Les lettres et envois de fonds doivent être adressés à M. G.. Mandon, chez M. le docteur Cosson, 12, rue du Grand Chantier (Marais), à Paris. M.Mandon nous prie d'annoncer. qu'il lui reste encore plusieurs collections partielles de ses plantes des Andes de Bolivie, comprenant principalement des Composées, Joncées, Cypéracées, Iridées, etc. - D" EUGÈNE FOURNIER. Note biographique sur La vie et les travaux de M. Hermann Schacht. La botanique vient de faire une perte irréparable ; un sayant 2 le nom bril- lait parmi ceux des plus actifs et plus heureux p t de la p logie et de la morphologie du règne végétal, a été ce ‘récemment à n science et au cercle de ses amis et de sa famille. M. Schacht, professeur de botanique et di- recteur du jardin botanique à l'université de Bonn (Prusse rhénane), a suc- combé brusquement, le 20 août, à une apoplexie pulmonaire, à l’âge de cin- quante ans. $ Ayant été lié à Schacht par une amitié intime depuis 1izgt ans, j'ai cru de mon devoir de tracer en quelques lignes une esquisse rapide de cette vie si noblement remplie. Quoique ayant lutté péniblement et presque sans relâche contre les obstacles d'une position matérielle précaire et d’une mauvaise santé, Schacht n'en a pas moins exercé une influence puissante sur le progrès de la science, et devait malheureusement s s'éteindre au moment où il venait enfin : d'obtenir une position scientifique digne. de ses capacités éminentes de pro- fesseur et de savant, et où tout semblait lui promettre le raffer nen t de sa santé chancelante. : Hermann Schacht Ud le i* aet. 1814 à Ochsenwerder, village situé sage, iiim exerça la pharmacie dans plusieurs don der Allemagne, à Cre- plin (Mecklembourg), Brunswick, Hambourg, Emmerich, Aiscla-Chapelle, et en dernier lieu à Altona, dans la même maison où il avait commencé sa carrière pharmaceutique. Pendant ce tem "il s'était cependant rendu, de 1841 à 1842, à l'université d' Iéna yur X y livrer à ses études scientifiques. Un. goût. prédominant pour l'étude des rf ‘et plus ‘spécialement en- core pour le côté physiologique “et morphologique de la Botaniqne, s'était développé chez lui de bonne heure, et les relations qu "il eut avec M. le doc- 236 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. teur Gottsche, le célebre hépaticologue, collaborateur du Synopsis Hepatica- rum, et qu'il avait l'occasion de voir presque journellement pendant son séjour à Altona, où M. Gottsche est encore aujourd'hui médecin praticien, dirigerent tout d’abord ses études sur la charmante famille des ZHépatiques. Quoiqu'il n'ait jamais, que je sache, publié de travail particulier sur cette famille, ce fut pourtant à cette époque qu'il donna les premières preuves de son talent émi- nent d'observateur, talent qui était puissamment aidé par une habileté extra- ordinaire à représenter par le crayon et parle pinceau les objets de ses études. Tl a conservé dans ses cartons un grand nombre de dessins et d'études pré- cieuses sur ces plantes, datant de cette époque, études que peut-étre à tort il n’a pas jugé propres à être publiées. Cependant, la belle publication du Species Hepaticarum fournit des spécimens de son talent iconographique , car, quoique son nom ne figure pas sur ces planches, un grand nombre des figures (des espéces de genre Mastigobryum par exemple), ont été gravées d’après ces dessins. Déjà, pendant sa carrière pharmaceutique, la grande question qui devait plus tard lui créer une célébrité sibien méritée dans la science, la question de la fécondation des végétaux, qui en quelque sorte devait dominer toute sa carrière scientifique et qui a été le sujet de son dernier travail sur la fleur et la fécondation du Santalum album, alors si fortement agitée par la fameuse théorie de son compatriote et ami M. Schleiden, à cette époque professeur de botanique à Iéna, excitait l'ardeur scientifique de Schacht, qui se fit désormais un des champions les plus zélés, les plus actifs et les plus persévérants de la célèbre Zinstuelpungs- Theorie, qu'il défendit avec une conviction inébranlable malgré maintes attaques violentes et trop souvent peu bienveill , et qu'il n’aband qu'aprés le fondateur de la doctrine lui- méme, pour reconnaitre ensuite, avec une franchise et une loyauté dignes des plus grands éloges, les fausses interprétations des observations contenues dans ses publications antérieures. Schacht publia en 1845 son premier travail, Observations sur là fécon- dation du Cucumis sativus, qui parut dans les Annales de la Société d'his- toire naturelle de Hambourg ; peu après, en 1846, il fit paraître en com- mun avec son ami et collègue M. Jansen, chimiste distingué, et dans le même recueil, un travail sur la maladie de la Pomme de terre. Ce fut au printemps de 1847 que Schacht abandonna la pharmacie pour pren- dre une place d' Assistent (aide-naturaliste privé) auprès de M. Schleiden. Les occupations que lui imposait sa nouvelle position, laissèrent à Schacht peu de loisir pour ses propres travaux. Néanmoins il publia quelques mémoires impor- tants pendant cette époque. D'autre part, il s'occupa activement d'un grand ouvrage commencé déjà pendant son séjour à Altona. L'Institut royal néerlan- dais des sciences, lettres et beaux-arts, avait en 4847 onvert un concours Sur la question de l'embryon des Phanérogames. Le travail qu'on demandait devait REVUE BIBLIOGRAPHIQUÉ, 537 s'étendre au plus grand nombre possible des familles du régne végétal, et l'on exigeait, à l'appui des observations dont il devait rendre compte, et, en quelque sorte comme pièces de conviction, l'envoi des préparations microscopiques qui auraient servi de modèles à l'observateur. Schacht se mit hardiment sur les rangs des concurrents, et son grand travail sur l'embryon des végétaux (234 pa- ges in 4° avec 26 planches) remporta le grand prix de cette académie et ouvrit ainsi en méme temps, d'une manière brillante sa carrière scientifi- que. Son mémoire porte pour devise les belles paroles de Schiller : Nur Beharrung fuehrt zum Ziel, nur die Fuelle fuehrt zur Klarheit (La persé- vérance seule mène au but, l'abondance seule mène à la clarté); toute sa vie laborieuse a été guidée par cette maxime. Vers la fin de l'année 1850, Schacht quitta Iéna, aprés s'y étre fait recevoir docteur en philosophie, pour s'installer à Berlin. En 1851 il publia Ia pre- mière édition de son livre intitulé Ze Microscope, véritable trésor pour ceux qui veulent apprendre à se servir avec fruit du microscope pour des. études d'anatomie et de physiologie végétales. Ce livre devait avoir un. succès hors ligne. Il en parut trois éditions allemandes, trois éditions en. traduction anglaise, une en danois, une autre en russe, et la publication d'une: traduction française de la dernière édition allemande n'a été retardée jusqu’à présent que par la mort prématurée de notre regrettable confrère M. Dalimier, qui s'était chargé de ce travail. Il parait cependant qu'il a pu achever cette utile traduction avant sa mort, et qu'on peut espérer de la voir paraître bientôt. Schacht ne tarda pas à s'attirer à Berlin l'attention. d'Alexandre de Hum- boldt ; et l'amitié paternelle que cet illustre savant lui témoigna devait. lui être. bientôt un puissant encouragement dans une carrière pénible, qu'il avait choisie pour pouvoir se livrer entièrement à la science. La préface de son grand ouvrage, La cellule végétale, qui fut publié en 1852, rend un touchant témoignage de l'influence bienfaisante qu'exercaient sur Schacht ses relations avec le célèbre auteur du Cosmos. « C’est Alexandre de Humboldt, dit-il, qui: m'engageale premier.à entreprendre un travail sur l'anatomie comparée de la cellule végétale. Ce livre prit naissance sous ses yeux ; je jouissais du grand bonheur de pouvoir lui faire part continuellement de mes observations. et de mes dessins. » iind La méme année 1852, Schacht reçut du roi de Prusse la grande médaille d'or pour le mérite dans la science. ` L'Académie des sciences de Berlin avait chargé Schacht delà mission. d'en- treprendre une étude approfondie de l'anatomie et de la physiologie des: arbres. forestiers. Pour exécuter ce travail, il passa trois étés dans les montagnes de la Thuringe, et le fruit de ses observations fut un nouvel ouvrage im- portant intitulé : L’Arbre, études sur la structure et la vie des végétaux supé- rieurs, publié en 4853, qui eut en 1860 les honneurs d'une seconde édition et fut traduit en plusieurs langues. 238 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ce fut vers la fin de l'année 1853 que Schacht commença sa carrière de professeur en s'établissant à l’université de Berlin comme Privatdocent, c'est- a-dire professeur fion rétribué par l'État. L'année suivante il fit paraître un recueil de mémoires sous le titre de Contributions à l'anatomie et à la physio- logie des végétaux. L'état déplorable de la santé de Schacht inspira alors des craintes de plüs en plus sérieuses à ses amis, et on l'engagéà à passer quelque temps sous le climat bienfaisint de Madère. Ce voyage lüi fut rendu possible par l'assistance com- ibinée du roi, du ministère des cultes et de l'instruction publique, de celui de Y'ágriculture et de l'Académie des sciences. Il visita pendant deux ans l'ile de Madère et les iles Canaries. Jusqu'à ce moment Schacht avait, dans ses grands ouvrages mentionnés plus haut, et dans un grànd nombre de niémoires disséminés dans différents recueil, défendu la théorie de M. Schleiden, avec une persévérance que ses adver* saires, parfois peu bienveillants. se plaisaient trop souvent à qualifier d'achar- nement vaniteux. Des recherches surle Gladiolus segetum, qu'il entreprit pendant son séjour à Madère, firent changer son opinion sur l'acte de la fécon- dätion, et il reconnut depuis, avec cette loyauté qui était ar trait saillant de son «caractère, la fausseté des interprétatiótis qu'il avait données de ses observations antérieures sur la fécondation des végétaux. Nous trouvons ses premieres ob: servations sur le Gladiolus sejetum dansles comptes-rendus mensuels de l'A- cadémie dés sciences de Berlin, sous la date du 22 mai 1856. De cette méme époque date aussi là théorie de l'appareil fil (Fadenapparat) qui selon lui joue un rôle essentiel dans l'acte de la fécondation des Phanéro= games. Déjà avant son départ pour €— Schacht avait publié le premier volume de son 7raité d’ de et de p logie des véyé , qui parut en 4856 et qui fut suivi d'un siconi E 1859. Pendant l'intervalle de l'appari- tion des deax volumes il avait publié plusieurs mémoires, entre autres des observations sur les vaisseaux laticiferes du Carica Papaya, sur la fécondation du Phormium tenaz, du Crocus salivus, ètc., qui parurent dans différents recueils scientifiques. En 1860 Schacht fut nommé professeur de botanique et directéüt du jai- din botanique à l'université de Born, ei remplacement du vénérable Trevi- ranus qui avait pris sa retraite. En 1862 parut la troisième édition du nete Microscope; mais c'était là 1 un ouvrage en quelque sorte tout noüveau, car noi-seulement son auteur avait ajouté toutes les nouvelles découvertes dués au perfectionnement. des instruments d'optique, mais en dehors de cela toute là disposition du livre avait été modifiée, Depuis ce temps, Schacht publia encore plnsieurs mémoires et, peù de jours sealement avant sa mort inattendue, il livrait encore aux Annales de botanique scientifique de M. Príngshei tin travail important REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 549 sur la fleur et la fécondation du Santalum album, dont notre Revue rend compte dans ce numéro même. Schacht a laissé des collections extrêmement riches de préparations micros- copiques, de tableaux, de figures, destinés à ses cours de botanique, exé- cutés tous par lui-même avec une très-grande habileté et élégance, et de modè- les sculptés en bois ayant servi à ses démonstrations sur la morphologie et l'anatomie des végétaux. Son ami M. Prinigsheim à bien voulu mettre en Ordre ces précieuses collections, que la veuve du défunt à V'intentien de mettre en vente, soit dans leur ensemble, soit séparément. Ceux qui cónüais- sent toute l'étendue des travaux scientifiques de Schacht seront peut. être bien aises de recevoir quelques renseignements à cet égard. Nous avons Cru utile par cette raison de donner ici un apen cu sommaire de la liste et des descrip- tions de ces collecti que M. Pringsheim vient de publier. Dans ces collec- tions de préparations microscopiques, on trouve les types de tous les nom- breux travaux morphologiques et anatomiques de Schacht, et notamment les modéles des figures publiées dans ses ouvrages. L'abbé des collections que Schacht a laissées se divise en dix-sept collections particulières, dont qua- torze proviennent de Schacht lui-même et dont les autres lui ont été données par d'autres personnes. : : Ces collections comprennent d pb 1° Une collection générale d'anatomie végétale (deux boîtes renferment en- sémble 326 préparations sur 197 porte-objets). On trouve ici des coupes ser- vant particulièrement à démontrer la forme et le développement des organes élémentaires des végétaux ; 2 Une collection anatomique spéciale de la s structure des tiges et des 1 raci- nes des plantes phanérogames (quatre boites rénfermant ensemble 861 prépa- rations sur 406 porte-objets). Cette importante collection contient notamment les types d'un grand nombre des figures contenues dans ses travaux les plus importants ; 3° Une collection de préparations sur l’ áiitomie des feuilles et des bourgeons (ühe boîte renfermatit 59 préparations sur 22 porié-objets). Ces préparations ont été prises dans les genres suivants: Pinus, Juniperus, Abies, Araucaria, Misa, Dracæna, Caret, plusieurs espéces de TÉ icis, Fagus, Camellia, Jüsti- cia, Citrus, Guarea, Ruellia et Mangifera. h° Une collection de préparationssur lastracture et le développement des fleurs dés Phanérogames (une boite renfermant 67 préparations sur 38 porte-objets). 5° Une collection de préparations sur la structure du pollen (une boite renfermant 61 préparations sur 33 porte-objets). Il y a parmi ces prépá- rations des coupes transversales trés-curieuses des grains de pollen. Nous mentionnons parmi les plantes ayant fourni ces coupes du Pollen, les suivantes : Pinus, Larix, Canna, Strelitzia, Astrapæa, Campanula, Passiflora, Mira- bilis, Geranium, Cucurbita, OEnothera, Acacia, Asclepias, etc; 240 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 6° Une collection de préparations sur la fécondation des Coniféres et Cyca- dées (deux boîtes renfermant ensemble 448 préparations sur 76 porte-objets); 7° Une collection de préparations sur la fécondation de différentes plantes Phanérogames, à l'exception des Conifères et Cycadées (une boite renfermant 60 préparations sur 35 porte-objets); 8° Uneseconde collection de préparations sur la fécondation des Phanéro- games (une boîte renfermant 45 préparations sur 26 porte-objets ). Cette col- lection comprend les préparations faites par Schacht, à Madére, lorsqu'il avait abandonné la théorie de Schleiden et lorqu'il avait fait la découverte du Faden- apparat, qui, selon lui, joue un rôle si important dans l'acte de la fécondation; 9° Une collection de préparatious sur la fécondation du Santalum album (une boîte renfermant 45 préparations sur 23 porte-objets). Les types des fi- gures du dernier travail de Schacht ; 10° Une collection de préparations sur la stucture des graines des plantes phanérogames (une boite renfermant 92 préparations sur 41 porte-objets) ; 11? Une collection de morphologie cryptogamique (deux boites renfermant ble 313 préparations sur 204 porte-objets) ; 12* Une collection de préparations de plantes parasites phanérogames (une boite renfermant 85 préparations sur 40 porte-objets) ; 43° Une petite collection de préparations sur les fleurs des Graminées (une boite contenant 17 préparations sur 12 porte-objets) ; 44° Une collection de préparations pour les démonstrations de pharmaco- gnosie (deux boites renfermant ensemble 295 préparations sur188 porte-objets). Les trois collections suivantes n'ont pas été faites par Schacht; 45° Une collection de préparations des parois sili (Kieselsceletten) des tissus et des poils de différentes plantes (une boîte renfermant 32 prépara- tions sur 32 porte-objets); x 16° Une collection de préparations de Diatomacées (une boîte renfermant 54 préparations sur 54 porte-objets) ; 17* Une collection de préparations de sels cristallisés pour les observations avec la lumiere polarisée (une boîte renfermant 33 préparations sur 29 porte- objets). Les personnes qui désirent acquérir l'une ou l'autre de ces collections, doivent s'adresser soit à M"* veuve Schacht à Bonn (Prusse rhénane), ou à M. le professeur N. Pringsheim, à Iéna. Il ne nous est pas permis d'entrer ici en plus de détails sur les magnifiques collections de Schacht. Nous ferons q l que M. Pringsheim, dans le premier cahier du quatrième volume de ses Annales de botanique, donne des listes très-détaillées des plantes qui ont fourni les préparations mises en vente, et que ces listes peu- vent être consultées sans b p de difficulté, méme par les botanistes auxquels la langue allemande n'est pas familière. JOHANNES GROENLAND, ————— Paris, — Imprimerie de E, MARTINET, rue Mignon 2, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. (FIN DÉCEMBRE 1864.) N. B. — On peut se procurer les ouvrages analysés dans cette Revue chez M. J. Rothschild, libraire de la Société botanique de France, rue Saint-André-des-Arts, 43, à Paris, Notiz ueber Verdickung des Holzkærpers auf der Markseite bei 7! rad (Notice sur l'épaississe- ment que présente le corps ligneux du côté de la moelle chez le Tecoma radicans); par M. C. Sanio (Botanische Zeitung, 1864, n° 8, p. 61). Il existe dans ce Tecoma un double anneau ligneux : un extérieur, dont le cambium produit, comme à l'ordinaire, intérieurement du bois et extérieu- rement du liber ; et un intérieur, dont le cambium produit extérieurement du bois et intérieurement du liber. Ces deux anneaux ligneux sont séparés l'un de l'autre par un parenchyme médullaire. L'extérieur, qui ne rencontre aucun obstacle à son développement, est naturellement plus large ; ses couches annuelles se limitent par des formations vasculaires plus étendues, mais les deux ont en général la méme structure. L'intérieur est, ainsi que sa couche libérienne, traversé par des rayons médullaires particuliers, qui se rendent dans la zone médullaire commune aux deux anneaux ligneux, sans étre en relation aucune avec les rayons médullaires de l'anneau extérieur. D'aprés ce qu'il a pu suivre du développement de l'anneau ligneux intérieur, M. Sanio reconnait qu'il résulte du développement de deux faisceaux vasculaires, sépa- rés d'abord par un parenchyme en communication avec l'étui médullaire, et qui peu à peu se convertit, par le moyen de partitions verticales, en fibres ligneuses à l'extérieur, en fibres libériennes à l'intérieur. Beobacht an i Lili (Recherches sur _ ques Liliacées) ; par M. Th. Irmisch (Botanische Zeitung, 1864, n° 9 pp. 65-66). Ces recherches font suite à celles du méme auteur, que notre Revue a déjà analysées à diverses reprises (1). M. Irmisch a observé dans le Zulipa Celsiana que les anthères apparte- nant au verticille staminal extérieur lancent leur pollen de douze à dix-huit heures plus tôt que celles des trois autres étamines, Au contraire, il n'a pas remarqué d'intervalle appréciable entre la déhiscence de chacune des six éta- mines des Tulipa Gesneriana, T. Oculus solis et T. turcica, Le T. suaveo- (1) Voyez le Bulletin, t. X, p. 606. T. XL (REVUE) 46 242 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. lens a offert des phénomènes analogues à ceux du 7. Celsiana, bien que moins frappants. Ces faits sont d'autant plus remarquables, que chez les genres Erythronium, Gagea, Fritillaria et Lilium, qui sont fort voisins du genre Tulipa, ce sont les anthères des étamines intérieures qui s'ouvrent les pre- mières, de méme que dans l'Zndymion nutans, le Scilla italica et le Lachenalia tricolor. En terminant cette note, l'auteur fait observer que la Arie ou l'absence des nectaires offre chez les espèces de Liliacées plus d'importance qu'on ne lui en accorde habituellement dans les diagnoses. 11 décrit les nectaires de plusieurs espèces du genre Lilium. De la végétation dans Pob ité; par M. Boussingault (Ann. sc. nat, 5° série, t. T, pp. 314-326, 186A). L'existence du végétal placé dans l'obscurité, et qui brüle incessamment son propre carbone, dépend évidemment du poids des matières hydrocarbo- nées qu'il contient. Cela est surtout évident pour un embryon qu'on laisserait se développer à l'abri de la lumière. M. Boussingault a fait sur ce sujet spé- cial de nombreuses expériences, et il a reconnu que la plante accrue dans l'obscurité pèse, quand elle est morte, notablement moins que ne pesait la graine d'où elle est sortie. Il a constaté aussi que la cellulose augmente de quantité dans cette plante, à mesure qu'elle se développe, ce qui rend assez vraisem- blable qu'elle résulte en partie de la transformation de l'amidon de la graine. Le savant chimiste s'appuie sur la combustion qu'opèrent, dans certaines con- ditions, les végétaux aux dépens de leur propre substance pour compléter le parallèle qu'il avait tracé il y a plusieurs années entre eux et les animaux. Cette comparaison est encore fortifiée par l'étude de l'asparagine, que l'or rencontre dans la graine et dans le végétal qui vit dans un lieu obscur, et qui répond à l'urée des animaux comme principe azoté résultant de là coni? bustion des substances quaternaires. Studi organagrafiei sui fiori e sui frutti delle Conifere (Etudes organographiques sur les fleurs et sur les fruits des Conifères); par M. Philippe Parlatore (Extrait des Annali del R. Museo di storia naturale di Firenze, 1864); tirage à part en brochure in-4° de 29 pages. Le travail dont nous rendons compte acquiert indépendamment du talent de son auteur une importance particnlière par ce fait que M. Parlatore prépare en ce moment la monographie de la famille des Conifères, qu'il doit publier dans l'un des derniers volumes Au Prodromus. D'ailleurs, ce n'est pas la pre- mière fois qu'il fait connaitre ses idées sur la morphologie de ces végétaux, 8 notre Revue a déjà eu l’occasion d'en dire quelques mots (1). (4) Voyez les Comptes rendus de l' Académie des sciences, juillet 4860 et février 1861, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 24% M. Parlatore commence par rappeler les opinions soutenues ayant lui sur la nature des ovules et des bractées des Conifères ; elles peuvent, selon lui; se réduire à trois principales : la première est celle de Mirbel, confirmée par les observations de M. Baillon (1), d'aprés laquelle les écailles ne sont pas de la méme nature chez les Cyprès que chez les Pins, où il entre dans leur struc- ture un axe induré et élargi ; la deuxième, celle de L,-C, Richard, qui a con- sidéré comme bractées toutes les écailles des cônes, et a cru que les ovules étaient entourés, non-seulement d'un ovaire, mais d'un périanthe ; la troi- sième, celle de R. Brown, ou du moins la seconde des deux opinions émises par cet illustre sayant, sur laquelle a été fondée la théorie, généralement adoptée depuis, de la gymnospermie. M. Parlatore expose ensuite à quelle manière de voir l'ont conduit ses propres observations sur les Conifères. Comme on peut le penser. d’après les extraits qui ont déjà paru dans ce Bul- letin, il regarde l'écaille comme formée de deux parties, dont. l'interne est un rameau florifère raccourci, muni de bractéoles indurées et soudées plus ou moins entre elles et avec la partie externe, ou bractée axillante du rameau, et avec le pistil. Les observations que M. Parlatore a faites depuis qu'il a fait «connaitre cette interprétation n'ont servi qu'à le confirmer dans sa première opinion. Considérer la partie interne de l'écaille comme un carpelle ouvert, ce serait, dit-il, admettre l'axiome folium in axilla folii, lequel est contraire à tout ce qu'on. voit dans le règne végétal. MM. Schleiden, Baillon, Dickson, ont aussi considéré la partie interne de cet organe comme un axe déformé ; mais M. Parlatore fait un pas de plus que ces observateurs en reconnaissant sur cet axe l'existence de bractéoles. Chez les Abiétinées, on ne pent douter qu'il n'en soit ainsi par l'examen de la monstruosité qu'il a observée sur l'Abies Brunoniana ; sur les cônes de ce Sapin, il a vu des rameaux se déve- lopper à l'aisselle des écailles, et porter des feuilles. Il a observé une mons- truosité analogue en 1862 sur un Pinus Lemoniana cultivé à Chiswick, dans le jardin de la Société d'horticulture de Londres. Des faits analogues ont été observés par MM. Braun et Caspary; ils démontrent clairement, comme en convient méme M. Eichler (2), que la pertie interne de l'écaille des Abiéti- nées correspond, non pas seulement à un axe, selon l'opinion de M..Schlei- den, mais à un rameau raccourci et portant des organes foliacés. Pour les genres Cupressus et Araucaria, M. Parlatore pense également avoir démon- tré, en suivant le développement des écailles de leurs cônes, que ces organes - se composent encore de deux parties, ce qui fait tomber, dit-il, l'opinion de . M. Eichler, quiles croit simples. Il en est de méme dans toutes les Cupres- sinées, et la partie interne de l'écaille, que l'auteur. nomme l'organe écail- A T bar! des sciences naiurelles, 4° série, t. XVI, et le Bulletin, t. VIII, p. 316, et * IX, p. 243. (4) Voyez le Bulletin, t. VII, p. 826. $ (2). Yoyez le Bulletin, t. X, p. 354. 24h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. leux, représente ici encore, et indubitablement, un rameau raccourci muni de feuilles indurées qui se manifestent au sommet de l'écaille par des pointes ou des crénelures. La chose est bien différente chez les Taxinées, les Dacry- diées et les Podocarpées, chez lesquelles la bractée est distincte de l'organe écailleux, qui prend la forme d'un bourrelet ou d'un utricule, tantót mem- braneux, tantót charnu, formé de bractéoles soudées ensemble et embrassant la base du pistil ou l'enfermant tout entier; cette enveloppe est méme double dans le Podocarpus. ! L'auteur s'occupe ensuite de la famille des Gnétacées. Dans les fleurs femelles des Zphedra, on trouve encore deux bractées soudées en un invo- lucre par l'orifice supérieur duquel sort le style. Dans les Gnetum, autant du moins que l'auteur a pu le voir sur le sec, les bractées des chatons femelles (et il en est même des mâles), sont opposées et se soudent pour faire un invo- lucre à chacun des verticilles de fleurs qui composent l'inflorescence, ainsi que l'a déjà noté Blume dans son travail sur ces végétaux ; elles se soudent deux à deux pour faire à l'ovule une enveloppe par laquelle sort également le style. Quelques auteurs admettent aussi un deuxiéme involucre dans ce genre. Le Welwitschia est plus voisin de l'ZpAedra que du Gnetum, n'ayant qu'un seul involucre muni de deux côtes délicates et transparentes. Les chatons mâles sont construits sur le méme plan que les chatons femelles. Les botanistes ont décrit comme un connectif l'écaille qui soutient les anthères ; M. Parlatore la regarde comme une bractée à laquelle sont soudés les fil qui normal devraient porter les anthéres, et qui naissent morphologiquement à la base de ces organes. ^ L'auteur compare ensuite les Conifères avec les familles voisines de plantes dicotylédones. Pour lui, les Coniféres et les Gnétacées sont des Dicotylédones ayant des bractées et des bractéoles autour de leurs fleurs, des pistils avec un seul style et sans stigmates. Mais ce qui établit une grande opposition entre M. Parlatore et plusieurs botanistes actuels, c'est qu'il regarde comme un pistil ce que d'autres considèrent comme un ovule pourvu d'une seule membrane prolongée en guise de style et élargie à son sommet en forme de stigmate. L'examen et la réfutation des objections qui pourraient être présentées en faveur de la gymnospermie réclamerait un second mémoire, que l'auteur écrira peut-étre un jour. Les trois planches gravées qui accompagnent ce mémoire représentent un très-grand nombre de détails organographiques et divers états tératologiques. Zur vergleichenden Anat ie der Coniferen - Laub- blæt (De l'anatomie comparée des feuilles des Conifères); par M. Friedrich Thomas (Pringsheim’s Jahrbuecher, t. IV, 4° livraison, pp. 23-63). 1864. Ces recherches s'étendent à toutes les Conifères, les Gnétacées exceptées. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. x 245 L'auteur n'a pas examiné moins de 130 espèces, qu'il a trouvées presque toutes dans les belles pépinières spéciales du jardin botanique de Berlin. Il étudie successivement l'épiderme, la couche de sclérenchyme, sa signification, le parenchyme foliacé, les faisceaux de transport, les réservoirs de résine; et envisage ensuite séparément, au point de vue anatomique, les différents ` groupes des Coniféres, Cupressi et Séquoiées, Abiétinées, Araucariées, Podocarpées et Taxinées. L'auteur résume de la maniére suivante ses études sur l'épiderme et sur le parenchyme. Il établit d'abord que quand l'épiderme offre sur tous les points de la feuille une structure identique, le tissu sous-jacent présente la méme uniformité dans ses caractères essentiels ; que cette première loi domine ordinairement la distinction qu'il fait entre le parenchyme à rangées étroitement serrées (Pallisadenparenchym) et le parenchyme lâche (Pinus, Picea), mais non pas toujours ( Araucaria ); que la situation du parenchyme à rangs serrés ne dépend pas de celle des stomates, et que la connaissance de la structure de l'épiderme ne permet cet égard de rien conclure sur celle du parenchyme. Si celui-ci ne présente des rangs serrés que d’un seul côté, C'est du côté tourné vers la lumière, quelle que soit d'ailleurs la position des Stomates; s'il en présente dans tout le pourtour de la feuille, ils sont plus développés et plus pressés du côté qui reçoit la lumière; mais toujours le tissu qu'il enferme s'en distingue par la direction de ses cellules et parce qu'il con- tient beaucoup moins de chlorophylle. On rencontre dans le coussinet des feuilles un tissu analogue au parenchyme à rangs serrés. L'étude anatomique des nervures des feuilles a montré à l'auteur qu'elles ne sont pas formées de faisceaux vasculaires dans le sens le plus étroit de ce mot. Elles se composent de deux couches : une supérieure, constituée par des cellules ligneuses et par des cellules munies d'épaississements spiraux; une inférieure, formée par des cellules allongées longitudinalement et à minces parois, analogues à des cellules du liber, Les parties de Ja couche supérieure sont colorées en jaune par le chloro-iodure de zinc, les parties de la couche inférieure en bleu, en violet ou en rose de chair par le même réactif. Si l'on compare, dit l'auteur, la structure de ces nervures avec le cercle des faisceaux conducteurs d'un rameau âgé d'un an, on verra que la couche supérieure de la nervure foliacée correspond parfaitement à l'étui médullaire et au bois de la tige, et la couche inférieure à la zone du cambium et du liber, lequel ne se développe guère chez les Conifères (1). — Au point de vue morpho- logique, les feuilles aciculaires des Pins doivent étre considérées comme des pétioles, ainsi que cela a déjà été admis par plusieurs botanistes. (4) IL faut. rapprocher. ces faits de ceux que M. J. Hooker a observés chez le Wel- wilschia, dans les feuilles duquel il existe une couche de fibres corticales; et de ceux qui ont été décrits sur les Conifères par plusieurs auteurs, notamment par M. Hartig (Naturgeschichte forstlicher Culturpfianzen), 956 — « SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'auteur s'occupe ensuite des réservoirs de résine, dont l'étude a sl fort préoccupé les anatomistes allemands dans ces dernières années, II les notitie éünaux résineux quand ils sont allongés, glandes résineuses quand ils sont sphériques. La paroi en est formée par uu épithélium qui revêt, soit un tissu cellulaire particulier, soit des fibres libériennes. Relativement à leur situa- tion, il les examine successivement dans les feuilles à une seule mervüre et dans les feuilles à plusieurs nervures. Chez les premières, il peut se présenter trois cás, soit le défaut absolu de canaux résineux (Tazus), soit un réservoir principal entre la nervure médiane et la surface supérieure de là feuille (Cupressinées, Séquoiées, Tsuga, Podocarpées et Taxinées excl. Tazus), soit deüx canaux résineux principaux, l'un à droite, l'autre à gauclie du fais- veau conducteur, prés des angles latéraux de la feuille (Abiétinées excl. Tsuga). Chez les secondes, on voit courir, dans l'intervalle de deux faisceaux eondueteurs et parallèlement à eux, un canal principal (Araucaria, Dam- mara, Salisburia). Le métoire de M. Thomas se termine par um appendice, où il étudie les canaux résitieux de l'écorce primaire. On the fertilization of Disa grandiflora L, (De la fécon- . dation du Disa grandiflora); par M. Roland Trimen (Journal of procee- dings. of the Linnean Society, vol. VII, n° 27, pp. 145-147). 1863. + Cette note est accompagnée d'un dessin fait d'après une esquisse etivoyée par l'auteur à M. Ch. Darwin. . Dans le Disa, le labelle est très-réduit, et c’est le sépale postérieur qui est éperonné et qui renferme le nectar. Hl se joint aux deux pétales supérieurs pour embrasser les po/linia, et l'insecte qui veut pénétrer dans le fond dë V'éperon pour y chercher la liqueur sucrée doit passer de P'un où de l'autre côté de la colonne qui les porte. En passant ainsi, il doit inévitablement saisit le rétinacle voisin et l'emporter avec lui, ce qui fait éprouver à là masse pôl- linique un mouvement de bascule et en projette l'extrémité supérieure SUP le stigmate, c'est-à-dire en arrière, pendant que l'insecte en entraîne la base avec lui, Ainsi tout se trouve disposé dans cette fleur pour faciliter la fécott- dation, bien qu'elle soit formée d’après un type tout différent de celüi de là plupart des Orchidées, Ueber die Apothecia primitus aperta und die Ent- wickelung der Apothecien im allg: i (Sur les Apo- thecia primitus aperta e£ sur le dévelop} t des Apothéci en général); par M. S. Schwendener (Flora, 1864, n° 4, pp. 321-322). Parmi les expressions pour ainsi dire stéréotypées dont se servent les liché- nographes pour désigner certaines modifications anatomiques ou physiolo- giques, il en est qui datent de la première période de la science li REVUE BIBLIOGRAPHIQUE: 247 gique; et qui portent le cachet de leur époque. Vu les progrés modernes, elles font aujourd'hui un elfet fort étrange dans les descriptions systématiques, Au nombre de ces termes se trouve celui d’Apothecia primitus aperta, par lequel on désigne des apothécies dont la couche fructipare ne parait, dans le principe, recouverte d'aucun autre tissu, ce qui naturellement n'est pos- sible que quand elles tirent leur origine de la périphérie du thallus, et non quand elles proviennent d'une "eye plus profonde de ce support, ou méme ` du protothalle. D'ailleurs, ces disti organogéniques n'ont pas une trés- grande importance taxonomique, puisque les deux plus opposées d'entre elles $e rencontrent dans le genre Zuellia DNirs. Dans la suite de ses remarques, M. Schwendener fait observer combien les Lichens s'écarteraient d'une loi générale de l'organisation végétale, d'aprés laquelle des otganes de mêne valeur naissent toujours d'un tissu parfaitement - déterminé, si les faits que représente l'expression apothecia primitus aperta étaient exacts. Mais il pense que ces faits, introduits dans la science à une époque déjà éloignée, et que n'ont pas vérifiés les observateurs plus récents, ne sont, en réalité, aucunement prouvés. Au contraire, il est certain, dit-il, que chez les Lécidéacées, dont les apothécies. sont décrites comme « primitus àperta », ces organes naissent dans la couche gonidiale et percent plus tard la couche périphérique du thallus. Il insiste sur ce point, et montre qu'il en est de inéme dans un certain nombre de Lichens, dont il étudie le développement. Il s'occupe ensuite des apothécies qui sont dites naitre sur le protothallus. Il avait déjà montré, et il s'est convaincu par de nouvelles recherches, que le protothallus, décrit comme tel, n'est que la couche périphérique du thallus, et que chez les Lichens auxquels on attribuait un protothallus et qu'il a observés, les gonidies ne naissent pas à la surface supérieure, mais dans l'in- térieur d’un tissu filamenteux brun ou d'un noir bleuâtre, qui constitue en réalité le bord du thallus, et qui ne préexiste point aux aréoles dont est formée la couche voisine, et que les lichénographes regardent comme le thallus; les différences anatomiques qui distinguent ce tissu du précédent résultent d'une organisation postérieure à sa formation, et ne prouvent pas qu'il en tire son origine anatomique. On voit que l’auteur, en rayant de la lichénographie le mot et l'idée de protothallus, efface l'anomalie qu'il venait de signaler dans l'origine des apothécies, qu'on supposait multiple et e a toujours lieu, selon lui, dans la couche périphérique du thallus. Le reste de son mémoire est employé à décrire l'évolution que les iuis. et les organes qu'elles: renferment offrent dans plusieurs genres de Lichens, notamment dans les Psora, TAalloidima, Umbilicaria, Gyrophora, Blas- tenia; Acarospora et Cænogonium. Lychnophora Mart. und cinige benachbarte Gattun- gen (Le Lychnophora Mart. et quelques genres voisins); par M. C.-H. 248 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Schultz-Bipontinus (Extrait du Po/lichia, 20° et 21° année) ; tirage à part en brochure in-8° de 119 pages. Neustadt, 1864. Ce travail a été publié par M. Schultz-Bipontinus à l'occasion de la fête scientifique qui a eu pour objet de célébrer le cinquantième anniversaire du doctorat de M. de Martius. Il renferme la monographie de plusieurs genres de la famille des Composées, originaires en général du Brésil. Le principal est le genre Zychnophora, qui renferme 27 espèces. L'auteur commence par en tracer l’histoire, en rappelant surtout le travail inséré par M. de Martius dans les Denkschriften der Kgl. bayer. Gesellsch. in Regensburg, t. II, 1822, pp. 148-158, dans lequel M. de.Martius avait traité de certaines espéces fos- -— généralement umet à la famille des Fougères ou des Lycopodiacées, des Lepidodendron, et en avait attribué quelques espèces au genre Lychnophora, de la famille des Composées. M. Schultz crée pour elles le genre Lychnophorites, caractérisé par « truncus superne dichotomo-ramosus, ramis attenuatis, totus opere tesselato vestitus, tesselis dorso foliiferis ; folia versus apices congesta stricta subacerosa ». Vient ensuite la monographie du genre Zychnophora, dont les espèces sont groupées en sections de valeur dif- férente et en six sous-genres. Plusieurs d'entre elles sont nouvelles, savoir : L. Candelabrum, L. uniflora, (L. staavioides Mart. ex parte), L. Pohlii, L. microphylla (Veronia staavioides Less.), L. platyneura, L. cinerea (L. ericoides Gardn. non Mart.), L. humillima et L. Sellowii. M. Schultz continue ce mémoire par l'exposition monographique des genres confondus par les auteurs avec le genre Zyc/inophora, savoir les genres Haplostephium Mart., Zychnophoriopsis Sz-Bp., Soarezia Sz-Bip. Il présente ensuite des notes sur différents genres de Vernoniacées, d'abord sur trois d'entre eux qui constituent le petit groupe des Æoolepidæ Sz-Bip. , à savoir les genres Pro- teopsis Mart. et Zucc., Hololepis DC. et Pistolepis Sz-Bip.; puis sur le genre Stenocephalum Sz-Bip. Quelques genres ont été encore rapprochés de ceux-là par les auteurs, à cause de leur ressemblance extérieure avec les Lychnophora ; ce sont les genres Chionol. DC, et Leucopholis Gardn., qui sont des Gnaphaliées frutescentes. Quatre additions terminent le travail que nous analysons : l'une relative au mémoire publié par M. Schultz-Bipon- tinus, dans les tomes XVIII et XIX du Pollichia, sous le titre de Cassinia- cec unifloræ, l'autre à la monographie méme du genre Lychnophora, la troisiéme à l'étude du genre Carphobolus de M. Schott, et la derniére à un nouveau Profeopsis. Revision of the genus Vajas of Linnsus (Revue du genre Najas de Linné); par M. AL Braun (Extrait du Seemann's journal of botany; 1864, p. 274- -219); tirage à part en brochure in-8° de 8 pages, 1864. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 249 Le genre Najas, tel qu'il vient d’être étudié par M. Braun, offre la dis- position suivante : " Sect. I. Eunajas. — 1. JV. major All. (N. marina L. ex parte), Europe, Asie septentrionale, Floride; var. B £’hrenbergii Al. Br., Arabie; var. y an- gustifolia Al. Br., Oahu, Bourbon, Allemagne septentrionale; var. 3 multi- dentata Al. Br., Italie; var. e intermedia Al. Br. (N. intermedia Wolfgang), Europe septentrionale et orientale; var. & microcarpa Al. Br., iles Canaries ; var, » paucidentata Al. Br., sud-est de la France. 2. N. muricata Delile, Égypte. 3. WV. latifolia Al. Br., lac de Valencia près Caracas. ~ Sect. II. €aulinia. — 4. JV. flexilis Rostkov. et Schmidt (Caulinia flexilis Willd., Najas canadensis Mich)., Prusse, Suède, Irlande, du Canada à l’Orégon, Californie, Mexique; var. 8 guadalupensis Al. Br. (Caulinia gua- dalupensis Spr.), Guadeloupe, Texas, Mexique; var. y curassavica Al. Br., Curacao, Saint-Domingue, Mexique; var. à Gollmeriana Al. Br., Caracas; var. e punctata Al. Br., lac de Valencia. 5. JV. arguta H. B. K., Nouvelle- Grenade; var. ( tenera (IN. tenera Schrad., Caulinia tenera Nees), Brésil ; var. y conferta Al. Br., Brésil. 6. JV. minor All., Europe, Inde, Égypte; var. B tenuissima Al. Br., Finlande; var. y indica Al Br., Inde, ile Maurice. iles de la Sonde; var. à setacea Al. Br., ile Maurice; 7. N. fasciculata, Ma- dras, Manille. 8. N. graminea Delile, Égypte, Inde, iles de la Sonde ; var. B tenuifolia Al. Br. (N. tenuifolia R. Br.), Nouvelle-Hollande. Florule du Tarn; par M. de Martrin-Donos. Suite, pp. 457-872 (1). La deuxiéme partie de. ai Florule du Tarn s'étend des Lobéliacées aux Cryptogames lai usi t. M. de Martrin- Donos nous fait espérer qu'il fera ître assez prochai les Gryptogames cellulaires . de la même région. Les plantes qui ont été l'objet d'une description ou d'ob- servations particulières dans cette deuxième partie sont les Primula officinalis, P. elatior et P. grandiflora; Convolvulus Cantabrica; Cuscuta suaveolens Seringe mss. 4840 (C. corymbosa Godr. et Gr. non Ruiz et Pavon); Myo- sotis palustris With., M. repens Don, M. strigulosa Rchb., M. multiflora Mér., M, lingulata Lehm., M. sicula Guss., M. silvatica Hoffm., M. nemo- rosa De Martrin, n. sp. (à corolle petite, concave dans son limbe, à pédicelles étalés-dressés, à calices étroits, longs , fermés à la maturité, à carpelles noirs, luisants, ovales, presque aigus, carénés sur une face et bordés), M. interme- dia Link, M. hispida Schlecht., M. versicolor Pers., M. fallacina Jord., M. Balbisiana Jord., M. stricta Link; Solanum melanocerasum Willd. , S. ochroleucum Bast., S. miniatum Bernh., S. villosum Lam.; Verbascum cuspidatum Schrad., V. crassifolium DC. , V. nemorosum Schrad., V. aus- trale Schrad., V. montanum Schrad., etc.; Scrofularia Ehrharti. Steven, : (4) Voyez plus haut, p. 145. 250 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Se. Balbisii Hornem., Sc. alpestris Gay; plusieurs Linaria; Euphrasia montana Jord., E. officinalis.L., E. campestris Jord., E. rigidula Jord:; E. ericetorum Jord., E. cuprea Jord.; Orobanche Epithymum DC., O: pi- cridis. Vauch. , O; Hederæ Vauch., O. minor Sutt, O. amethystea Thuill, O. unitolor Bor.; 15 espèces du genre Mentha; Origanum vulgaré In; O. megastachyum Link, O. viridulum De Martr. (9. virens Bor., Gr. et Godr: non Hoffmansegg et Link); Calamintha ascendens Jord., C. silva: tica Bromfield (C. officinalis Jord.) ; Salvia pratensi- Verbenaca De Martr: (S. ambigua De Rochebrune et Savatier); Nepeta Nepetella; Lamium deci- piens Sond.$ Galeopsis angustifolia Ehrh., G. canescens Schultz, G. arba- tica Jord., G. Laramberguei De Martr., n. sp. (présentant une tige nue, à raineaux rapprochés, divergents, trés-allongés, des bractées plüs courtes que le calice, un calice à dents inégales; largement triangulaires et brusquement acuminées en une pointe aussi longue que le calice), G; dubia Leets, G: Tes trahit Lu, G. bifida Beenningh., G. sulfurea Jord., Scutellaria pubescens De Martr, (Sc. galericulata var. pubescens Mutel); Teucrium aureum Schreb, , T. Polium L. ex parte; Plantago major L. var. granitica. De Martra, reme placant le type, dont il diffère peut-étre spécifiquement, dans les terrains granitiques, P/, intermedia Gilib., PL. lanceolata L. var. spherostachyá Wimw, et Grab., Pl. Timbali Jordi, PL carinata Schrad., PL, serpéntinà - Vill.; plusieurs Atriplex et Polygonum; Thesium humifusum DC. var, diva: ricatum Coss. et Germ., TA. alpinum L., Th. pratense Ehrh.; plusieurs Zu- jhorbia ; Callitriche stagnalis Scop. C. platijcarpa Kuetz. , C. verna Kuetz., C. hamulata Kuetz.; Ulmus major Sm., U. corylifolia Host, U: campes- ` tris Smi; Quercus sessiliflora Salis. var. oæyacanthifolia et var. virgata (Q: virgata De Maru. olim), Q. cerrioides Willk, et Costa var, laciniosa (Q. laciniosa Bor. ); Alisma. lanceolatum With:; Colehicum. castrense Laramb. ; Fritillaria aguitanica Clus,; Ornithogalum sulfureum Rom. et Schult. et autres; Asphodelus albus Mill. (A. subalpinus Gr. et Godi: e& parte), A. delphinensis Jord. ex parte); Serapias cordigera b., S, longi» petala Poll., S. Lingua L. et un grand nombre d'hybrides du méme genre ; Orchis purpurea Huds: (0. fusca Jacq.), O- hybrida Bonn. (0. purpureus militaris Gr. et Godr,), O; Ztivini Gouan (0, galeata Lam.), O: ambigua De Martr. (O; incarnato-maculata ?) ; plusieurs Ophrys; Juncus hybridus Brot. (V. fasciculatus Bertol.); Luzula campestris DC. var, nigrescens Ue Martr.; plusieurs Scirpus; un grand nombre de Carex; parmi lesquels lé C. Towanginiana Bor. et C, Kochiana DG: (C. paludosa var, Kochiana Gaud.); Avena multiculmis Dmir var, expansa De Marts; Cynosurus erroneus Jord: ined.?, Equisetum ramosissimum Desf., E... traehyodon. Av Br; etë, , etc. j Écrite avec le plus grand soin, comme le commencement de l'ouvrage, cette deuxième partie contient l'énumération des nombreuses localités . où REVUE BIBLIOGRAPHIQUE: 251 chaque plante à été rencontrée dans le Tarn, l'indication du terrain sur lequel elle croît, de la station qu'elle recherche et de l'époque de floraison qui lui est habituelle, ainsi que quelques détails sur les usages médicaux ou indüs- triels de certains végétaux. Les noms vulgaires que portent quelques-uns d'entre eux dans le patois du Tarn ont été recueillis par l'auteur, Le volume se termine par la liste des plantes signalées dans le département du Tarn, et dont M. Martrin-Dohos n'a pu en constater l'origine pat lui- même, et par une liste d'additions et de corrections. Une note de l'auteur nous apprend que son Herbier du Tarn, renfermant toutes les plantes signalées dans son outrage, fera partie des collections Scientifiques de la ville d'Albi, où il sera à la disposition de ceux qui voudront y faire des recherches, ; : Verbenaceæ et Wyoporacceae Hæ h q inde- seriptæ; auctore N. Turczaninow (Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, 4863, n° 3, pp. 193-227). On trouve dans ce travail plusieurs genres nouveaux, qui sont les suivants : Pentaptelion, voisin du Mallophora, dont il diffère par le nombre dés parties et l'absence du style; Tetreilema, qui ressemble beaucoup au genre Verbena et surtout à sa section Glandularia , dont il se distingue par ses corolles plus profondément divisées, ses filets soudés en ùn tube adné à celui de la corolle, en nombre ordinairement quinaire, un style trifide à lanières sétacées et là présence de quatre braetées autoür de la fleur, d'où suh nom spécifique ; Sezeglééwia, geüre très-particulier, que l'auteur rattache aux Vérbénacées malgré les laciniures de sa corolle et un andrücée à 16 étamines; Basistemön et Pychnolachne (Verbénacées), et Ændostephium, à port de Jasminum, et. que l'auteur rapporte aux Myoporacées à cause de ses anthèrés uniloculaires, Les espèces nouvelles contenues dans le mémoire de M. Turczaninow sont les suivantes : Pentaptelion involucratum, Nouvelle-Hollande, Drummond VII n? 122; Chloanthus uncinafa ibid., Drumtnond IV n° 160; Quoya ? racemosa ibid., Drummond III n° 141, et V n° 73 ; Verbena polycephala Chili, Bridges n° 4353, V. spartioides, Chili, Mac Rei n° 48, V. nudi» flora Nutt. Aerb., Sandwich, V. paucifolia, Mexique, Oajaca, Botter n° 659, V. Matthesii, Texas, Matthews n°133 Stachytärpheta villosa, Pondichéry, Perrottet n° 407, St. longiflora cult. , St. subincisa, Cuba, Linden n° 4807, St. bractéosa, Nouvelle-Grenade, Schlim n° 276; St, goyazensis, Brésil, Gardner n" 3986, St laxiflora, Nouvelle-Grenade, Linden n° 1380; Tetreilema articulatum, Chili, Bridges n^ 1385, 7. boliviense; A. d'Orbi- guy n° 276; Lippia (Aloysia) peruviana, L. (Dipterocalyx) panamensis, Feudler n° 220, Z. (Zapanta) substrigosa, Mexique, Linden n° 147, Z.- (Zapania) guyaquilensis, Jameson n° 890, L. (Zapanta) havanensis, Linden A’ 72 bis, L. (Zapania) fragrans, Chili, Bridges n° 1947, L. (Zapania) 252 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pauciserrata, Nouvelle-Grenade, Schlim n° 274, Z. (Zapania) Schli- mii, ibid., Schlim n° 971, Z: (Zapania) Moritz, Venezuela, Moritz n° 4640,.Z. (Ahodolippia ) Clausseni, Brésil, L. (Rhodolippia) reni- folia, Brésil, Gardner n° 4336, Z. (Rhodolippia) cordata, ibid. , Gardner n° 4330, L. (Æhodolippia) dr phaloides, ibid., Gardner n° 4334, L. (Camara) triplinervia, Java, Gering n° 225 ; Lantana (Callioreas) Cara- casana, Venezuela, Funk n° 371 et Galeotti n° 462, Z. (Callioreas) bahien- sis, Salzmann ; Citharezylum ovatum, Chili, Bridges n° 1352, C. psilacan- i thum, C. longiflorum, Cuba, Ramon de la Sagra n° 50, D. albicaule ibid., C. Lindenii, Cuba, Linden n° 4789, C. discolor, ibid., Linden n° 4826, C. polystachyum, ibid., Linden n° 4975, C. tristachyum, ibid., Linden n° 2173; Duranta parviflora, ibid., Linden n° 1733 ; Petrea aspera, Vene- zuela, Funk et Schlim n° 507, P. pubescens ibid., Funk et Schlim n° 1504, . vi ina ; Sezegleewia Luç: is, Cuming suppl. 1839, n° 13; Pity- rodia Drummondii, Nouvelle-Hollande, Drummond VII n° 441; Basi- stemon bogotense, Linden n° 812; Pychnolachne ledifolia, Nouvelle-Hol- lande, Drummond VII n° 220; Premna (Gumira) Philippinensis Cuming n° 4172 et 1295, Pr. (Gumira) truncata, Inde orientale , Hohenacker n° 701, Pr. (Premnos) Geringii, de Java ou du Japon, Geæring Il n° 425, Pr. ( Premnos) subcordata, Java, Zollinger n° 2742, Premna (Premnos) microphylla; Chine, Fortune n° 23 A ; Callicarpa Horsfieldii, Java, C. Schlimü, Nouvelle-Grenade, Schlim n° 719; Ægiphila aurea, Cuba, Linden n° 131, Æ. incana, ibid., Ramon de la Sagra, ZZ. longifolia, Nouvelle-Grenade, Schlim n° 688, Æ. peruviana, Pérou, Spruce n° A215, Æ. membranacea, Surinam, Hostmann n° 89, Æ. punctata, Jamaïque, ZE. virgata (Cornutia brasiliensis Miers), Rio-Janeiro ; Clerodendron ma- crostachyum, Singapore, Lobb n° 361, Cl. cuspidatum, Nouvelle-Grenade, Schlim n° 745, CL. cuneatum, Ceylan, Gardner n° 676, Cl. ferrugineum, Inde orientale, CI. cyrtophyllum, Chine boréale, Fortune n° 17 A, Cl. caly- cinum, Inde orientale, Griffith n° 296 ; Vitex (Euagnus) inæquifolia, Inde orientale, V. (Euagnus) zeylanica, Gardner n° 674, V. (Euagnus) grandi- flora, Nouvelle-Grenade, Schlim n° 282, V. (Æuagnus) lanceolata, Java, Gering II n° 90, V. (Euagnus) compressa , Nouvelle-Grenade, Schlim n° 548, V. (Euagnus) lepidota, Bahia, Kegel n° 12359, V. (Nyrostoma) laciniosa, Bahia, Kegel n° 12319 ; Dicrastylis ? rosmarinifolia, Nouvelle- Hollande, Drummond IY n* 236; Myoporum cuspidatum, Nouvelle-Calé- donie, Vieillard n° 41051 ; M. salsoloides, Nouvelle-Hollande, Drummond Y n° 339 ; Endostephium jasminoides, Brésil, Guillemin n° 628. Sur le genre Pierardia Roxb.; par M. H. Baillon (Adansonta, t. IV, pp. 132-140, juin 1864). Le genre. Pierardia est rangé parmi les Sapindacées, à cause de l'arille REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 253 rougeátre dont sa graine est enveloppée. Mais, tandis que Parille des Alec- tryon et du Cupania Cunninghamii, qui fructifient dans nos serres, résulte du développement exagéré du bourrelet situé à la base des graines des Car- diospermum et des Kælreuteria, il semble que chez les Pierardia cet organe résulte de l'hypertrophie des cellules superficielles de la primine. Les ovules de ces plantes, au nombre de deux dans chaque loge, sont suspendus, avec le micropyle dirigé en haut et en dehors, et coiffé d'un obturateur celluleux ; ce sont de véritables ovules d'Euphorbiacée. D'un antre cóté, l'auteur prouve qu'il est impossible de séparer des Pierardia le genre Adenocrepis de Blume. Ces genres réunis sous le nom du plus ancien doivent peut-être aussi com- prendre l Zedycarpus de Jack; ainsi compris, le Pierardia se place parmi les Euphorbiacées biovulées, à côté du Securinega et du Bischofia; et il se divise en quatre sections: A) Pierardia Roxb. (P. sapida Roxb., P. ma- crostachya W. et Arn., P. parvifolia Muell., P. dulcis Jackson, et autres espèces énumérées par M. Miquel dans le F/. Ind bat. 1I, 558) ; B) Adeno- crepis Bl. (P. javanica Bn, Zoll. et Mor. exsice. n° 1517); C) Isandrion Bn (P. Griffoniana Bn n. sp., du Gabon, P. Barteri Bn n. sp., de l'Afrique tropicale Bart. exsice. n^ 3286 et 3289); D?) Hedycarpus Jackson (P. Adenocrepis olim tetrandra Bn). Note sur quelques Xylopia africains; par M. H. Baillon (Adansonia, t. IV, pp. 140-147). M. Bentham, dans son mémoire sur les Anonacées africaines (1), n'a décrit que trois espèces de Xylopia. M. Alph. De Candolle, dans son Mé- moire sur la famille des Anonacées, et en particulier sur les espèces du pays des Birmans, inséré dans les Mémoires de la Société de physique et d'his- toire naturelle de Genève pour 1832, a fait connaître encore le X. ozypetala parmi les Xylopia africains. M. Baillon croit, en outre, qu'il faut faire rentrer dans le genre Xylopia les Anona grandiflora Lam. et A. amplexicaulis Lam. Parmi les autres espèces africaines du genre Xylopia, qui lui paraissent nou- velles, il place une espèce recueillie par Du Petit- Thouars, probablement à Madagascar, et qu'il nomme X. buxifolia, une deuxième recueillie en 1841 dans l'intérieur de cette ile par M. de Lastelle, X. LaStelliana, une troi- sième nommée par Boivin dans ses notes X. Richardi, et dédiée à Richard, directeur du jardin botanique de Bourbon. Peut-être l' Unona oxypetala Dun. doit-il encore être ajouté aux précédentes espèces. A revision and arrangement (mainly by the fruit) of the north american species of Astragalus and Oxy- tropis (Révision et arrang t, principalement d'après le fruit, des espèces d' Astragalus et d'Oxytropis de l'Amérique du Nord); par M. Asa (4) Voyez le Bulletin, t. X, p. 353. . 26% SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. - Gray (Proceedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia, 1863, pp. 188-236). Ce mémoire renferme les éléments d'une monographie du genre Astra- galus Tourn. dans lequel l'auteur fait rentrer les genres Astragalus L. et Phaca L, Il décrit 109 espèces de ce genre, toutes originaires de l'Amérique. du Nord, d'oà quelques-unes s'étendent dans le Texas et dans le Mexique, en s'élevant sur les chaines de montagnes qui traversent du nord au sud toute l'Amérique centrale. Il signale dans des notes des espèces qui n'appartiennent pas à la région étudiée par lui, mais qui se r hent par leurs ères à celles qui en sont originaires. Les espèces nouvelles créées dans ce travail par M. Asa Gray sont les suivantes : Astragalus Lyalli Lyall exsice, n° 8, A. or- thantus, de Perote (Mexique), A. cyrtoides, A. Arthu-Schottii, A. oxyphysus, A. mierocystis, A. Preussii; A. aridus, tous de l'ouest des États-Unis; A. Sonore, du Mexique, A. Hallii, A. speirocarpus, A. Bourgovit, A. Pal- liseri, de l'ouest des États-Unis; A. mothozys, de la Sonora. Le genre Oxytropis, dans le fascicule des Proceedings que nous avons sous les yeux et qui s'arréte en laissant peut-étre inachevée la publication du travail de M. Gray, n'y comprend que huit espéces, dont aucune n'est nouvelle. Travaux de botanique communiqués en 1863 à la Société impériale des sciences naturelles de Cherbourg (Mémoires de cette Société, t. X, pr. 314-317), 1864. Le 10° volume des Mémoires de la Société impériale des sciences natu- velles de Cherbourg renferme les travaux suivants : 4° Étude sur les Ulvacées ; par M. Le Jolis. L'auteur a présenté de ses recherches à la réunion des délégués des Sociétés savantes convoquée par M. le ministre de l'instruction. publique à la Sorbonne le 30 mars 1864, et l'analyse de la communication qu'il a faite sur ce sujet est publiée dans la Revue des Sociétes savantes ; sciences mathématiques, physiques et natu- relles, t, V, p. 308, n° du 29 avril 1864. 2° Du pollen par rapport à l'hétéromorphisme chez les Primulacées ; par M, Lebel, L'analysé de ce travail, lu par M. Lebel à la Sorbonne le 31 mars 1864, est insérée dans la Revue des Sociétés savantes, t, V, p. 296, n° du 22 avril 1864, 3° Plantes présentées. — M, Lebel a présenté diverses formes de Primula. Nos lecteurs trouveront dans notre Bulletin (séance du 1** avril, t. XI, p. 87), une communication faite à la Société sur ces Primula par M. Lebel: M. Lebel a présenté en outre à la Société de Cherbourg, le 47 avril dernier, l'Erythræa dentata Lebel inéd. des pâturages salins aujourd’hui mis en cülture, prés du Pont-de-Saire, à Saint-Waast, et le Nitella intricata var. glomerata d'Yvetot prés la mare Saneau. M. Le Jolis a présenté, le 43 mai, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ^ 255 le Veronica Buxbaumii, plante nouvelle pour les environs de Cherbourg, et M. Bertrand-Lachénée,.le 9 septembre, des échantillons du Scrofularia pyrenaica Benth., plante des plus rares en France, qu'il avait trouvée à Cher- bourg prés de Tivoli. M. Le Jolis a semé dans les environs de Cherbourg le: Cochlearia officinalis, qui s'y est très-bien développé. ) h* Notes sur les bois de la Nouvelle-Zélande ; par M. Jouan. Ce mémoire est imprimé dans le volume que nous avons sous les yeux, pp. 273-300. Chacun des 35 arbres ainsi signalés est indiqué par son nom indigène, par son nom botanique, et souvent aussi par son nom anglais. Les bois qu'ils fournissent sont employés comme bois de: construction ou ‘comme bois de teinture; quelquefois une méme espèce peut servirà ces deux usages. Les principaux sont fournis par des Conifères : Dacrydium cupressimum Soland. , D, Matai À. Cunningh., D. pl Don, Phyllocladus rhomboidalis A Rich., Podocarpus ferruginea Don, P, dacrydioides A. Rich, P, Totara Hook., surtout par le Dammara australis A. Cunningh., Kauri. des indi- gènes, ou par des Myrtacées (Metrosideros robusta Taylor, M. tomentosa A, Rich., etc.). C'est au milieu des racines du M. robusta qu'on trouve des chenilles envahies par le développement du Sphæria Robertsii Hook. au moment où elles vont se transformer (1). 5° Fougères de la Nouvelle-Calédonie. M. Le Jolis a présenté le 44 août à la Société de Cherbourg la liste des Fougères et Lycopodiacées recueillies par M. Jouan à la Nouvelle-Calédonie, et qui ont été déterminées par M. Mette- nius, Elles sont au nombre de 42 espèces, L'une d'elles est entièrement nous velle, le Zindsaya flavicans Melt, Le volume que nous lisons contient encore la Liste des Algues marines de Cherbourg, dressée par M, Le Jolis, dont nous avons parlé plus haut page 30. Bemerkungen ueber einige Fumariaceen (Recherches sur ` quelques Fumariacées); par M. Th. Irmisch (Botanische Zeitung, 1864; n° 40, pp. 69-70). Cette note est destinée à ajouter quelques détails à ceux que M. Irmisch a déjà donnés, dans son grand ouvrage sur les Fumariacées, sur la végétation des Corydalis cava et C. elaviculata. ; Eine fuer die Deutsche Flora neue Carex Art (Une espèce de Carex nouvelle pour la flore d'Allemagne); par M. P, Ascherson (Botanisehe Zeitung, 1864, n° 11, pp. 73-74), i Cette espèce est le Carex globularis L., connu déjà dans la-Livonie et dans la Courlande, et qui avait: été récolté en 1862 à Tilsitt, où il avait été pris pour le C. tomentosa L. A ce propos, M. Ascherson retrace les différences (4) Voyez le Bulletin, t. II, p. 614. F4 3d sl soyoY (à) 256 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. spécifiques de ces deux plantes , qui sont les sui : le Carex t tosa à les écailles des épis femelles inférieures acuminées, les supérieures aigués, et les utricules arrondis, obovales, subitement prolongés en bec, couverts de poils blanchâtres et serrés, sans nervure apparente; le C. globularis a, au contraire, les écailles des épis femelles inférieurs aigués, les supérieures obtuses, et les utricules ovales, insensiblement atténués à leurs extrémités, aigus, verts et couverts de poils fins qui laissent transparaître les nervures. Sur la flore du département de l'Yonne; par MM. Mabile, Lasnier et E. Ravin (Bulletin de la Société des sciences historiques et na~ turelles de l'Yonne, année 1864, t. XVIII, pp. LIX-LXII, LXXXI-LXXXV, avec deux planches), 1864. T Nous résumons sous cette rubrique des comptes rendus d’herborisations présentés cette année à la Société de l'Yonne. On y remarque la découverte de plusi espèces lles pour la flore de ce département, notamment des Botrychium Lunaria L., Ophioglossum vulgatum L., Carex elongata L., Maianthemum bifolium L., Scutellaria alpina L. et Linaria alpina L., ces deux espèces trouvées pour la première fois par MM. Royer et Challand, dans les mêmes parages que les Gentiana lutea et Laserpitium latifolium, sur les montagnes boisées qui séparent le département de l’ Yonne de celui de la Cóte-d'Or. | Deux monstruosités sont décrites dans ces notices : des fleurs virescentes et prolifères d’un Barbarea, dans l'une desquelles le stigmate s'était trans- formé en deux feuilles opposées ; et des capitules de Crepis biennis sur les- quels les ovaires sont métamorphosés en bourgeons, et produisent des rameaux qui se terminent-par un petit involucre, duquel part un nouveau rameau recourbé et terminé par un capitule. Flora australiensis, a description of the plants of the australian terri- tory; par M. George Bentham, avec l’aide de M. Ferdinand Mueller, 2* volume, in-8° de 521 pages. Londres, chez Lowell Reeve, 1864. Le deuxième volume (1) du Flora australiensis s'étend des Légumineuses . aux Connaracées. Il commence par un tableau synoptique conduisant à la dé- termination des genres qui y sont étudiés. Nous n'avons remarqué dans ce travail aucun genre nouveau; les espèces nouvelles y sont en nombre trop considérable pour que nous puissions les signaler. Nous préférons indiquer quelles sont celles qui établissent des liens entre la végétation de la Nouvelle-Hollande et celle du reste du globe. On retrouve dans ce pays quelques espèces européennes : Lotus corniculatus, Phaseolus vulgaris, Geum urbanum, Potertilla Anserina, Alchemilla vul- (4) Voyez le Bulletin, t. X, p. 624. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 257 garis, A. arvensis, Ceratophyllum demersum, Callitriche verna, quelques- unes peut-être introduites ; mais le plus grand nombre des espèces austra- liennes connues en dehors de l'Australie appartient à la flore de la pénin- sule Indienne et des iles de la Sonde. C'est ce que prouvent de nombreuses espèces d'/ndigofera, dont une, l’Z. parviflora , se retrouve même en Abys- sinie et jusque dans le Cordofan, l’Æschynomene indica, le Smithia conferta, plusieurs Desmodium, V'Alysicarpus vaginatus, V'Erythrina indica, le Mucuna gigantea, le Canavalia obtusifolia, le Vigna vexillata, le Dolichos biflorus, l Aloysia scarabæoides, Y Abrus precatorius, le Guilandina Bon- ducella, les Albizzia lophantha et procera, le Drosera indica, etc. , etc. Quelques-unes, comme le Sesbania-ægyptiaca, i diq des rapports plus rares et plus étranges. On remarque avec intérêt le petit nombre de genres monotypes du conti- nent australien. En général, les genres y sont représentés par un grand nombre d'espèces ; ainsi, à part méme le genre Acacia, qui n'en comprend pas moins de 293 d'aprés ce nouveau recensement, on y rencontre une grande proportion de genres comprenant de vingt à trente espècés : Oxylo= bium, Jacksonia, Tephrosia, Cassia, etc. Le Bossiæa en renferme jusqu'à 35, le Drosera 39, l Haloragis 36, le Pultencæa jusqu'à 75. On the Musci and Hepaticæ from the Cameroons mountains, and from the river Niger (Des Mousses et des Hépatiques recueillies sur les monts Caméroon et sur les rives du Ni iger); par M. W- Mitten (Journal of the proceedings of the Linnean Society, vol. VII, n** 27 et 28, pp. 147-169). Ce travail contient la description d'un genre nouveau, de la famille des Mousses, voisin du genre Æookeria de Smith et du Zepidopilum de Schwæg- richen ; caractérisé par « Caulis repens, ramosus; folia binervia, cellulis rotundis levibus; fructus lateralis; calyptra mitriformis ». On y trouve, en outre, plu- Sieurs espéces nouvelles, dans les genres Zeucoloma, Dicranum, Didy ; Leucophanes, Anectangium, Syrrhopodon, Zygodon, Macromitrium, Breu- telia, Mielichhoferia, Bryum, Hypnum, Meteorium, Trachyloma, Stereo- don, Lepidopilum, Neckera, Hedwigia, Leskea, Callicostella, Bh opilum, Fissidens, Daltonia, Distichophyllum, Jungermannia, Plagiochila, Leïo- scyphus, Lophocolea, Gy the, Radula, Madotheca, Lejeunia et Frul- lania. Au point de vue de la géographie botanique, le nouveau mémoire de M. Mitten confirme deux faits déjà connus dans leur généralité, à savoir l'ex- tension considérable de l'aire des plantes cryptogamiques, et l'analogie de la flore de l'Afrique occidentale avec celle de l'Abyssinie (1). En effet, on trouve (4) Voyez le Bulletin, t. IX, p. 58. sis T. XE (Revue) 17 258 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dans le catalogue des récoltes bryologiques de M. G. Mann, tel qu'il est dressé par M. Mitten, non-seulement des plantes européennes, telles que les Didy- modon purpureus Hedw. , Funaria hygrometrica Dill. (F. calvescens Schw. ), Bartramia stricta Brid., Bryum argenteum L. et B. alpinum L., Polytrichum juniperinum Hedw., P. L., Lophocolea bidentat Nees, Zargionia hypophylla L., etc., mais aussi des espèces abyssiniennes, telles que les Didymodon cyathicarpus Mont., Grimmia abyssinica Br. et Schimp., E ntosthodon curvipes C. Muell., Neckera remota Bruch, Junger- mannia abyssinica Nees, etc. Quelques espèces établissent aussi de l'analogie entre la végétation étudiée par M. Mitten et celle de l'ile Bourbon. y Des modifications de la flore de Montpellier depuis le XVI siècle jusqu'à nos jours; par M. Gustave Planchon: Thèse pour le doctorat és sciences naturelles. In-4° de 57 pages. Paris, chez F. Savy, 1864. ë Ce travail débute par une introduction où l'auteur sigpale les nombreux travaux. dans lesquels il a puisé des documents sur la flore de Montpellier. Il y insiste sur l'intérêt que présente la comparaison de l'état actuel et des étais antérieurs d'une flore pour faire connaitre les résultats des procédés de naturalisation, et faire apprécier la puissance des causes qui interviennent pour la destruction des individus d'un méme type spécifique. Sous ces deux rapports, et surtout sous le premier, la région de Montpellier.est évidemment une de celles qui favorisent le mieux l'étude, car presque toutes les causes de naturalisation dont on a invoqué l'influence ont eu occasion de s'exercer dans un vaste espace baigné par la mer, parcouru: de nombreux cours d'eau, acei- denté par des montagnes, et où l'homme a fait depuis longtemps, pour son uti- lité ou pour son instruction, de nombreuses expériences. Une fois entré daus son sujet, M. Planchon passe en revue tous ces moyens de naturalisation. 1l fait remarquer d'abord que les causes qui ont servi l'extension de nouvelles espéces ont le plus souvent créé une position défavorable aux plantes indi- gènes. Aussi étudie-t-il en premier lieù les causes de destruction, tenant surtout aux défrichements de bois ou à l'extension des cultures, ainsi qu'à la trop grande avidité des herboriseurs, Malgré l'action évidente de ces causes, il n'a pu constater que la disparition de cinq plantes, les Arum Arisarum, Lupinus luteus, L. varius, Clematis recta et Coronilla juncea; encore n'estil pas bien certain que les deux dernières espèces aient existé dans le le pays. Vient ensuite l'étude des causes de dispersion que l'auteur classe en trois catégories : causes physiques, action des animaux et influence de l'homme. Malgré la mise en jeu de ces moyens, malgré des semis faits exprés pour enri- chir la flore de Montpellier, il ne s'y est introduit, dans un espace de trois. cents ans, qu'un petit nombre d'espèces , soit par des naturalisations volon- taires, soit par l'extension naturelle que prennent.les plantes des parcs où REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. t 259 d'un jardin botanique, ou encore les plantes messicoles, cultivées malgré la volonté de l'homme. De tous ces faits, il faut conclüre que trois espéces seu- lement, habitant les eaux, ont été introduites directement par l'homme, savoir : les Aponogeton distachyus, Jussiea grandiflora et Acorus Calamus ; que les cultures önt amené, au milieu d'ün nombre indéterminable de plantes adventives, seulement sept espèces définitivement natüralisées et occupant de grands espaces, savoir les Amarantus albus, A. rétroflezus, Xanthium macro- carpüm, X. spi , Bidens bipinnata, Erigeron canadensis et OEnothera biennis, et deux espèces beaucoup plus localisées, savoir les Hypecoum pro- tumbens et Veronica peregrina ; que les étendages de laines du Port-Juvé- hal et du lavoir de Bessan n'ont donné au pays qu'une seule espèce bien naturalisée, l'Onopordum tauricum ; enfin que le lest des navires n'a déposé sur les rivages du département de l’ Hérault que trois espèces, occupant chacune une aire trés-restreinte, savoir les Onopordum virens, Ambrosia tenuifolia et Heliotropium. curassavicum. Il est à remarquer que les espèces américaines dominent parmi les plantes naturalisées. La thèse de M. Planchon se termine par plusieurs listes comprenant les plantes ayant disparu de la flore de Montpellier, les plantes indiquées à tort dans les environs de cette ville, mais existant dans d'autres localités de la méme région botanique, les plantes adventives ayant existé dans cette région, les plantes adventives qu'on y trouve encore et les plantes naturalisées, Il faudrait les consulter pour étre ren igaé plé ; €t mieux qu'on ne peut l’attendre d'un compte.rendu, sur les naturalisations constatées par l'auteur dans les environs de Montpellier. r Le Jardin fruitier du Muséum, où iconographie de toutes les espèces ou variétés d'arbres fruitiers cultivés dans cet établissement, avec leur description, leur histoire, leur synonymie, etc. ; par M. J. Decaisne. In-4* avec planches coloriées par M. Riocreux, livraisons 55-59, 1863. 55* livraison. — Poire Prevost. Fruit d'hiver, moyen ou petit, obtus aux deux extrémités ; à queue ordinairement droite et insérée dans l'axe du fruit; à peau d'un jaune plus ou moins vif, lavée de rouge au soleil, parsemée de points et marquée de quelques taches fauves ; à chair blanchâtre, cassante, sans par- fum, sucrée, un peu astringente ou faiblement musquée. — P. vicomte de Spælherg: Fruit de fin d'automne, turbiné, moyen; à queue charnue; brane et se confondant avec le fruit, droite ou oblique ; à peau jaune ou jaune- citronnée, parsemée de trés-petits points verts , quelquefois marquée de brun autour de l'œil; à chair blanche, fine et musquée, — 2. Catinka. Fruit d'automne, arrondi ou turbiné, à queue droite ou arquée, insérée oblique- ment dans l'axe du fruit ; à peau jaune-verdtre ou jaune-pâle y parsemée de gros points arrondis, ordinairement dépourvue de marbrures ; à chair fine, fondante, sucrée, acidulée, parfumée. — P. Conseiller de la cour. Fruit 260 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'automne, piriforme, moyen ou gros, obtus ; à queue arquée, ordinairement insérée un peu en dehors de l'axe du fruit et placée entre deux petites bosses; à peau jaune-terne ou jaune-verdâtre, légèrement lavée de rouge au soleil, parsemée de points et de marbrures brunes plus ou moins nombreuses ; à chair trés-fondante, sucrée, acidulée, astringente. 56° livraison. — Poire Bachelier. Fruit d'automne, gros, ventru, obtus, un peu bosselé ; à queue courte, grêle, insérée obliquement et en dehors de l'axe du fruit; peau brun-verdâtre ou jaune, parsemée de très-petits points entremélés quelquefois de légéres marbrures fauves; choir fine, fondante, très-juteuse. — P. de Duvergnies. Fruit d'automne, moyen, piriforme, obtus; à queue courte, verruqueuse, placée au milieu d'une petite dépres- sion ; à peau fine, jaune-citronnée, lavée de voux au soleil, parsemée de points et de marbrures fauves; chair très-fine, fondante, sucrée, parfumée. — P. Clairgeau. Fruit de fin d'automne ou d'hiver, gros, piriforme-allongé, souvent courbé ou inégal; à peau d'un jaune vif à l'ombre, d'un rouge brillant au soleil, dépourvue ou parsemée de points et de taches fauves ; à queue droite ou trés-oblique, de longueur moyenne, charnue et se confondant avec le fruit; à chair demi-fondante, trés-juteuse, sucrée, parfumée. — P. Jules Bivort. Fruit d'automne, moyen ou gros, oblong, obtus aux deux extré- mités ; à peau jaune ou jaune-verdátre, terne et chargée de marbrures fauves et squameuses, légèrement frottée de rouge brun du côté du soleil ; à queue droite ou arquée, coudée et insérée entre de petites bosses; à chair très- fondante, sucrée, parfumée. 57° livraison. — Poire Hardy. Fruit de fin d'été; oblong, obtus ou piriforme ; à peau jaune-olivâtre, plus ou moins recouverte de larges taches brunes ou ferrugineuses, quelquefois lavée de rouge orangé du côté du soleil; à queue droite ou insérée obliquement; à chair fine, fondante, parfumée ou faiblement musquée. — P. Bonne-Jeanne. Fruit d'été , arrondi ou turbiné, jaune et rouge brillant; à queue assez gréle, arquée, droite ou oblique, accompagnée de plis à son insertion sur le fruit; à chair cassante, sucrée, peu parfumée. — Fraisier Elton. Fruit trós-beau, gros, ovale, d'un rouge vif; à grains fins et nombreux, d'un jaune vif; chair pleine, rouge de sang, acide et peu sucrée ; saveur exquise, relevée, riche et parfumée. — Fraisier Rose- berry. Fruit moyen, allongé, ayant un cou très-prononcé ; peau d’un rouge clair; graines jaunes, demi-saillantes ; chair pleine, croquante, acidulée, de peu de parfum. 58° livraison, — Fraisier Ananas. Fruit rond, quelquefois un peu ovoïde, rose-jaunátre très-brillant ; graines grosses, brunes, saillantes, peu nombreuses; chair légère, très-blanche, ayant au centre un grand creux rempli par une mèche molle qui reste adhérente au calice lorsqu'on la détache du fruit ; saveur peu prononcée, mais fine et très-sucrée, ne devenant jamais amère, méme lorsque le fruit est trop mûr. — Fraisier de Bath. Fruit rond ou légèrement allongé, blanc-rosé ; à chair légère, spongieuse, d'un blanc REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 261 jaunátre, contenant peu de jus, d'une saveur très-fine, mais devenant désa- gréable lorsque le fruit est trop mür. — Poire Louise-Bonne. Fruit de fin d'automne, oblong, obtus; à peau d'un vert blanchâtre; mate, parsemée de points entremélés de quelques marbrures fauves ; à queue assez épaisse, ordi- nairement renflée et accompagnée de plis à son insertion sur le fruit; à chair trés-fondante, sucrée, peu parfumée. — P. fondante de Noël. Fruit de fin d'automne, arrondi ou turbiné; à peau lisse, d'un beau coloris jaune et rouge, onctueuse, parsemée de trés-petits points fauves; à queue insérée dans l'axe du fruit, droite ou arquée, à chair demi-fondante, acidulée, sucrée, parfumée. € 59° livraison. — Poire orpheline d'Enghien. Fruit d'hiver, ovale, obtus, à peau épaisse, d'un jaune verdâtre, parsemée de gros points, dë marbrures rudes, et marquée de fauve autour du pédoncule ; à queue droite ou oblique, charnue, assez courte ; à chair fine, ferme ou fondante, sucrée-acidulée, par- fumée. — P. Bernard. Fruit d'automne, maliforme, moyen ou petit, déprimé; à queue courte, grosse, enfoncée dans le fruit, à peau lisse, jaune, lavée de rouge orangé au soleil et marquée de brun autour du pédoncule, ordinairement dépourvue de marbrures ; à chair fine, fondante, très-juteuse, sucrée et. parfumée: — P. de Stuttgard. Fruit d'été, petit ou moyen, piri- forme, obtus ; à peau d'un vert jaunátre du côté de l'ombre, d'un rouge terne ou vineux du,côté du soleil, parsemée. de quelques petits points ; à queue légèrement oblique et. insérée à peu près dans l'axe du fruit, un peu renflée à son origine, à chair fondante; sucrée, d'une saveur particulière, — P. de: Montgeron; Fruit de fin d'été; ventru, -obtus ou déprimé aux deux extrémi- tés; à queue très-longue et grêle, assez droite, portant les traces de quelques bractéoles, bruue, placée. dans l'axe du fruit;à peau de. couleur jaune assez brillante à l'ombre, d'un. beau rouge: au. soleil, parsemée de points; à chair fondante, sucrée, légèrement astringente, parfumée, Die Farnkræuter der Jetzwelt zur Untersuchung und Be- stimmung der in den Formationen der Erdrinde eingeschlossenen Ueber- reste von vorweltlichen Arten dieser Ordnung nach dem Flæchen-Skelet bearbeitet (Les Fougères de. l'époque actuelle, examinées d'après la conformation de leur squelette extérieur, pour parvenir à la détermina- tion des débris des espèces des époques antérieures enfermés dans les for- mations de la croûte terrestre); par M. Constantin d'Ettingshausen. Un volume grand in-4° de xv1 et 298 pages, avec 180 planches. Vienne, 1865. Notre Revue a signalé récemment un important ouvrage de M. d'Ettings- hausen, dont celui-ci forme comme le complément et le développement. 11 est concu d’après les mêmes données; l'auteur s'y propose de décrire un très-grand nombre de Fougères d’après la disposition de leur nervation. TI reproduit presque sans variation les diagnoses qu'il a formulées uniquement 262 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'aprés ce principe; mais ila ajouté dans cette nouvelle publication des tableaux synoptiques des genres dont il étudie un grand nombre d'espèces; et par lesquels, en suivant uniquement la nervation, on peut arriver à la déter- mination de celles qui sont décrites par l'auteur. En outre, M. d'Ettingshausen a appliqué les données recueillies par lui précédemment sur la nervation des Fougères à l'étude des espèces fossiles, dont il décrit un grand nombre con: formément aux mêmes, principes. Il n'y a rien à dire qu'on n'ait déjà dit sur la beauté des planches de certains ouvrages de M. d'Ettingsliauseri ; les 180 planches annexées à la dernière publication de cet auteur sont dignes des plus belles qu'il ait encore fait paraître et toujours exécutées d'après ses procédés d'impression sur nature: M. Fáguet et gravées sur cuivre. Paris, chez J.-B. Baillière et fils. Prix : 30 francs. Dans une introduction de quelqües pages qui précède ce bel ouvrage, M: Bü- redu fait d'abord connaître de quels matéridux il a disposé pour tracer ittie éttidé nouvelle de l'importänte famille des Bignoniacées. Depuis la publication du néuvibme volume da Prodromus; où élle est traitée; c’est-à-dire depuis vingt ‘ans, les espèces de cette famille se trouvent dans les herbiers eh nombre presque doublé: Les voyages d'Auguste de Saint-Hilaire et dé M. Weddell at. Brésil, de M. Sprüce au Brésil et du Pérou, de M. Sagot à la Güyáné, dé MM. Füück ét Schlim et de M. Trianà à là Noüvelle-Grenadé, forment l^ päftié principale de cës totvelles acquisitions, parmi lésquellés on dóit eh: core citer quelques herbièrs moins nombrétx, tiiis 6res-intéréssanis, tels que celui de l'Inde envoyé au Muséum de Paris par M. J. Hooker, les plantes recriéillies aüx Ánülles pár M. Wight, dà Mexiqüé par M. Efvend- beig, dans iá Colonibie par M. Karsten, dans les Andes de Quito par M. Jameson, à java pät M: Zolfingér, dans la Nouvelle-Calédoníe par MM. Paücher ét Vieillard, etc. Outre cès collections que M. Bureau à pu éxäininèr dans l'hérbiér da Muséum ou dans celui de M. Deléssert, il à reçu de M. Sagot toutes lës espèces de Bigiioniacées récueilliés par lùi à là Guyane, et ila eü ét Communication déux collections des plüs importaites : l'üne, que loi a envoyée M. Alph. De Candôllé, se composait des Bignohiacées qui étaient entrées dans son herbier depuis la publication de cet ordre dans le Prodro- mus; lautre, que lui a adressée M. de Martius, comprenait toutes, les Bignoniacées de l’herbier de ce savant botaniste et toutes celles de l'herbier royal de Munich. —. : i La première partie de la Monographie des Bignoniacées est divisée en six chapitres : Historique, Recherche des types et groupements des genres, à REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 263 Délimitation de l'ordre, Organogénie de. la fleur, rjioggrevhie, et Ger- mination. Dens l'historique, commencé à Linné et terminé aux travaux que poursuit encore actuellement M. Seemann, on remarquera un tableau de tous les genres attribués jusqu'à présent à l'ordre des Bignoniacées ; ce tableau est composé de quatre colonnes ; la première donne le nom du genre, la deuxième le nom de l’auteur qui l’a placé le premier dans la famille des Bignoniacées, la troi- sième, la ¿date de l'introduction du genre dans cet ordre, et la quatrième l'indication de l'ouvrage où cette introduction a été faite. Les types principaux observés par l'auteur parmi les genres qui ont été, à tortou à raison, rattachés à l'ordre des Bignoniacées sont au nombre de quinze ; et ces genres y sont groupés de la maniere suivante : I" groupe. — Arrabidæa DC. , Fridericia. Mart. , Macfadyena Alph. DC., Guspidaria DC., Pyrostegia Presl, Leguminaria Bur., Pachyptera DC., ly Mart., Ze jum Swartz (trois genres qui pourraient étre réuuis sans grand inconvénient), Anisostichus Bur., Bignonia L. (réduit au Bignonia Unguis Cati et à quelques espèces voisines), Mansoa, DC., Cle- matitaria Bur. , Lundia DC., Schizopsis Bur., Anemopegma. Mart., Mil- lingtonia, L. (as Calosunthes Blum. , Distictis Mart., Macrodiscus. Bur., Pithecoctenium Mart., Amphilophium Kunth, Haplolophium Endi. et Callichlamys Miq., II* groupe. — Tecomaria Fenzl, Campsis Lour., Campsidium Seem. et Reisseck, Pandorea Endi., Ducoudræa Bur., Spathotecuma Bur., Poja- nelia DC. „Spathodea Beauv. s Heterophragma DC., Rader il. Stereospermum. Cham. , Dipterosperma Hassk. , ' Dolicha ham. , Delostoma D. Don, Deplanchea Vieill. , Tecomell Sein., ? St Don, Qu- Rhigozum Burch. , ?Catophraetes Don, Nyctocalos. Teysm. et B ralia Splitg. , Tecoma Juss. em., Tabebuia LA Gomez, Cybistaz Mart, Yangua. Spruce, rentrant daus le précédent, . eyhera Mart., „Sparattosperma . Mart., Chilopsis Don , Catalpa Scop., Argylia. Don, Üzymitus Presl, Tncarvillea Juss., Amphicome Lindl., Jacaranda Juss., Pteropodium DC. et Astianthus Don. nr groupe. — Crescentia Le | Coled Bojer, Phyllarthron | DC. (rdro- phyllum Bojer), ?Parmentiera n Kigelia DC... Sotor Fenzl., qui ne paraît pas distinct du précédent, Ive groupe. — — Sesamum. L. , Sesamopteris DC., Ceratotheca Endi. et Sporledera Bernh. V* groupe. — Martynia Gi Craniolaria L., Josephinia Vent., Pedalium L., Calampelis D.. Don, Eccremocarpus Ruiz et Payon, à réunir au précé- dent, et Zourretia Willd- — .. XI groupe. — Zschynanthus Wall. (Trichosporum Bl. et Lysionotis BL), À galmyla BI., Liebigia Endl. ( fromsdorf fia Bl.), Loxoma Jack., Ci yrtan- 26^ . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dra Forst, Whitia Blume, Æhynchotechum Blume, Centronia Blume, Fieldia A. Cunn. et Schlegelia Miq. VII* groupe. — Kuhlia Reinw. ( Fagrea Thunb.). VIII* groupe. — JVeowedia Schr. (Dipteracanthus Nees); Bravaisia DC., Periblema DC. IX* groupe. — Cobæa Cav. X* groupe. — Psilogyne DC., qui rentre dans le genre Vitez, Oxera Labill. XI° groupe. — Chelone L,, Wightia Wall., Salpiglossis R. et P., Reyesia Cl. Gay, Monttea Cl. Gay, Oxycladus Miers, Aragoa H. B. K., Esterhazia Mikan, Paulownia Sieb. et Zucc. XII’ groupe. — Sessæa R. et P., Metternichia Mikan. XIII* groupe. — Gelsemium Juss., Aspid ma Mart. et Zucc. XIV* groupe. — Schrebera Roxb. XY* groupe, — Ferdinandusa Poll., Henriquezia Spruce, Platycarpum H. B. Dans le troisième chapitre, en étudiant la délimitation de l'ordre, l'auteur s'occupe de ramener chacun de ces groupes à la place qu'il doit occuper dans Ja classification naturelle. Les groupes I, II et III, sous les noms d'Eubigno- niées, Técomées et Crescentiées, constituent pour lui l'ordre des Bignoniacées. — Le quatriéme groupe, fort naturel, est admis par tous les auteurs sous le nom de Sésamées; M. Bureau se range à l'opinion de ceux qui y voient un ordre naturel ; plus voisin des Bignoniacées que tout autre par ses placentas assez profondément bilobés, qui forment un passage aux placentas doubles des Bignoniacées, ainsi que par ses ovules horizontaux et attachés sur deux séries dans chaque loge, cet ordre se rapproche davantage des Scrofula- riées par son port, par sa colonne placentaire unique, occupant l'axe géomé- trique de l'ovaire et du fruit, et se séparant des parties nues de la cloison lors de la déhiscence, par la tendance de ses graines à devenir ascendantes, et par l'ordre d'apparition de ses ovules, qui se fait de haut en bas, comme dans la plupart des Scrofulariées ; enfin il emprunte à l'organisation des Ver- - bénacées et des Labiées un trait quable : c'est le prolongement intérieur - de la nervure médiane des carpelles, qui constitue une fausse cloison et divise en deux fausses loges chacuné des deux loges primitives de l'ovaire. Cet ordre se distingue d'ailleurs des Bignoniacées par la colonne séminifère cen- trale de son fruit ; par la nature carpellaire de là fausse cloison et son dédou- blement lors de la déhiscence; par la tendance des graines à devenir ascendantes et par leur nature oléagineuse. — Le V° groupe forme l'ordre des Pédalinées, et le VI* celui des Gyrtandracées ; ces deux ordres se distin- guent des Bignoniacées par l'origine pariétale et la disposition bilamellée de leurs placentas. — Le VII* groupe est une tribu de l'ordre des Gentianées. — Le VIN? appartient à celui des Acanthacées. — Le IX° se range naturelle- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 26b ment parmi les Polémoniacées. — Le X* se place parmi les Verbénacées, ainsi que l'a indiqué M. Bocquillon. — Le XI* est rattaché par l'auteur aux Scrofulariées, parmi lesquelles le Monttea et l'Oxycladus forment une tribu nouvelle, rapprochée de la tribu des Antoniées qui appartient à l'ordre des Loganiacées. — Le groupe XII* appartient aux Solanées, le XIII* aux Apocy- nées, le XIV* aux Oléacées, et le XV*, dont l'ovaire est infére, aux Rubiacées. L'ordre des Bignoniacées, ainsi limité et caractérisé, parait à l'auteur faire partie d'un groupe d'ordres ou d'une classe naturelle qui renferme avec lui les les Log; ées, les Solanées, les Scrofulariées et les Sésamées, et qui se distingue entre toutes les Monopétales par un ovaire à deux loges (rarement plus), pourvu dés son origine d'une cloison véritable et complete sur laquelle naissent les placentas. Cette classe se sépare facilement, au point de vue organogénique, d'une autre classe qui offre pour type régulier les Gentianées, et pour type dégradé les Verbénacées, et qui contient encore les Gesnériacées, les Cyrtandracées, les Pédalinées, les Orobanchées, les Acan- thacées, les Hydrophyllées, les Cordiacées, les Borraginées et les Labiées. Cette derniere classe, en effet, offre toujours un ovaire uniloculaire à l'origine, avec des placentas pariétaux. qui s'avancent vers le centre de cet ovaire, et subdivisent ainsi sa cavité en autant de fausses loges qu'il y a de fausses cloi- sons ainsi formées. Dans le quatrième chapitre, M. Bureau a complété les observations que M. Payer avait données du développement de la fleur d’une Bignoniacée, le Campsis adrepens Lour. , en les étendant à1/ espèces, classées dans 10 genres différents. Le calice naît au moins de deux manières différentes, tantôt dans l'ordre quinconcial, tantôt d'arriére en avant. La corolle apparaît par cinq ma- melons simultanés. La formation du pistil est trés-simpleettrés-uniforme. Sur la surface unie qui reste au centre de la fleur aprés que les trois verticilles exté- rieurs se sont dessinés, on voit poindre deux bourrelets semi-lunaires, l'un anté- rieur et l'autre postérieur. Lesdeux extrémités de ces bourrelets finissent par se toucher, en s'avançant l'une vers l'autre, et par devenir connées. Il en résulte une sorte de sac, qui s'éléve ét à son sommet s'effile, pour former le style, en se terminant par deux pointes qui deviennent les deux lobes du stigmate. Intérieurement cet ovaire se creuse de deux petites excavations placées au pied des bourrelets carpellaires, de chaque côté du réceptacle qui forme la cloison. Cette cloison, entraînée à droite et à gauche par le mouvement ascen- dant des feuilles carpellaires, présente bientót une ligne concave, puis un angle rentrant plus ou moins aigu à son sommet. L'apparition des ovules com- mence au milieu de la hauteur des placentas, et s'étend de là vers le haut et vers le bas de l'ovaire. Le disque est un gonflement du réceptacle qui se pro- duit longtemps aprés l'apparition de l'ovaire, et un peu avant l'époque où les sommets des deux carpelles ferment, en se rapprochant, la partie supérieure de l'ovaire. PnhianZ 266 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Dans le cinquième chapitre, consacré à l'organographie, l'auteur étudie successivement la tige, la racine, les feuilles, les bourgeons, les poils, les glandes, l'inflorescence et les bractées ; ce chapitre est terminé par des géné- ralités sur la fleur, En examinant la structure de la tige, M. Bureau rappelle les observations. de Gaudichaud , d'Adrien de Jussieu, de M., Mettenius, de M. Crueger ét de M. de Mohl ; il expose ensuite ses propres observations, qui confirment les résultats déjà acquis à la science, du moins quant aux Bignoniacées pourvues de cirres, Il trace un tableau fort intéressant où sont résumées les dispositions anatomiques présentées par les tiges qu'il a exami- nées, D'après ce tableau, les tiges des Bignoniacées different b p et paraissent faciles à distinguer les unes des autres. Il est fort possible, dit lau- teur, qu'on arrive plus tard, quand on possédera des matériaux plus complets, à reconnaitre les tribus et les genres de la. famille par | l'examen de la tige seule, lla étudié la racine sur les Bignonia Unguis cati, B. Twcediana et B. exoleta; il ya trouvé une structure analogue à celle de la tigé dans le pre- mier, à cette exception prés que l'écorce ne pénetre pas dans le bois sur quatre points opposés en croix ; seulement son tissu cellulaire s'interpose dans tous les sens entre les. éléments du corps ligneux et le divise en une multitude de faisceaux irréguliers. Lés observations de M. Bureau ne s'accordent pas sur ce point avec celles de. M. Crueger. Les poils | des Bignoniacées sont des poils simples, rameux, des cysties, des poils p peltés c ou squameux. — Les glandes Sont très- nombreuses. M. Bureau décrit spécialement la siructure de celles qui se rencontrent dans Je calice, de l'Adenocal uma nitidum. Cette structure offre une grande | analog celle qu ‘Adrien de Jussieu a fait connaitre dans les glandes des Ma cées. — Dans le chapitre consacré à la fleur, l'auteur s'occupe principalement du gynécée. Il examine longuement, et combat la théorie émise par M. ith suivant lequel Í es ovules des Bignoniacées sont portés sùr la nervure médi des feuilles carpellaires (1): pour M. Bureau, la cloison des Bignoniacées est tout entière de nature axile, ainsi que les deux placentas qu 'elle porte. Í i traite ensuite du fruit. C'est par cet organe que se trouve le mieux établie la division de l'ordre en trois tribus. Dans les kubignoniées, les deux valves, qui sont dans une position antéro-postérieure , soní constituées chacune par une des deux feuilles ‘carpellaires ; entre les bords des deux valves’ interpose y chaque cóté une sorte de filament ligneux qui est un des meilleurs caractères de ce groupe ; tantôt ces filaments sont libres après la chute des valves (An- isostichus), tantôt ils sont unis à la cloison par leur sommet (JMacrodiscus, Amphilophium); tantôt enfin ils restent adhérents à l’une des valves dans toute leur longueur, et sont fort peu apparents ( Calosanthes),. L’: auteur est à voir dans ces filaments des portions intervalvaires de l'axe, détachées de la portion de l'axe incluse dans la cavité ovarienne, soit par l'accroissement en épaisseur des valves, soit par l'inégal développement des REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. | 907 différents points. de là cloison, Dans les Técomées, les valves contraires à la cloison sont. formées chacune par deux moités appartenant à deux carpelles diflérents ; dans le genre Spathodea, qui appartient à cette tribu, la cloison donne naissance, „sur son milieu, à une crête qui se développe considérable. ment et partage cliaque loge du fruit en deux, Datis les genres Éadermachera et Stéreospermum, c'est la cloison tout entière qui s'accroit en épaisseur. Dans le genre Jacaranda, la cloison, qui est très-étroite, se fend sur sa ligne médiane; et chaque moitié resie attachée à la face interne d'une des valves. Dans les Cresceütiées, lé fruit est indéhiscent et encore assez inal conu, Relativement à là structuré de là graine, les opinions de M. Bureau diffèrent un peu de celles de M. Miers ; il peise que l'aile Est formée par de longues cellules simplement accolées dans uu même plan, et non repliées à leur extrémité pour former une membrane double. D'après l'auteur, le nom- bre des séries de graines est chez les fignoniacées un caractère de. valeur moindre que celui du setis dans lequel ces graines se recouvrent l'une l'autre. IÍ décrit en terminant l'émbryon. Sé. Le sixième et dernier chapitre, consacré à la germination, est fori court. M. Bureau a vu germer les graines des Catalpa bignonioides, C. Kæmpferi, Ci Bungei et du Bignonia Tweediana. Dans un tiers des graines qu'il à vues germer; il y avait deux embryons appliqués l'un .contré- l'atre (mais. non soudés) par le dos de leurs cotylédons; et ayant leur radicule tourtiée du méme côté. Ces embryons se développaient tous les deux, et leur évolution suivait exactement la même arche que s'ils eussent été chacun dans une graine différente, : : sare 4 Moiistrüósttés végétales; premier fascicule; pár M: Léon Marchatid. (Exifait de l'Adansoniá, juit 4864); tirage à patt en brochüre iri-8* de 26 pages: Paris; chez J.-B: Baillibré et fils; 1864. Les monstruosilés observées ef décrites par M. Marchand sont 15 Sui- vantes : 1° déiloublement de là foliole médiane d'uné feuille composée; 9^ vi- rescence de tous les verticillés, floraux d'un pied male de Lychnis dioica, 3° transformation des inflorescences de deux Plantago: l^ Virtsténte dés diverses parties dë la fleur et élongation du réceptacle floral sür lé Æanun- culus fileren Lap. ; 5° monstruosité analogüe du Delphinium gránidifto- rum ; 6 chloranthie de l'Anojállis arvensis var. pha»icón. Le$ plüs iné- ressants dé ces phénomènes sóht ceux qu'ont présentés les Plantago el Ahd- gallis. Dans lès Plantago (P. lanceolata et P. Coronopus), lès tirés: cences se sont hyper She, et leuis écailles se sont tránsforiméés en fétiliés dans le P. lanceolata, tandis que dans le P. Cofonopus élles se mattipitatéhe seulement ainsi que les axes placés à leurs aisselles; ces axes se sont allongés simplement chez le P. lanceolata; de sorte que l'inflorescence est devenue chez celui-ci un corymbe, et chez le P. Coronopus ün épi éothposé: Ces món- 208 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. struosités de Plantago ont été envoyées à M. Marchand par M. Barrandon (de Montpellier). Des déformations analogues ont été décrites il y a déjà long- temps par M. Kirschleger et signalées de nouveau par lui dans sa Flore d'Alsace. Les transformations observées par l'auteur sur l'Anagallis sont trés-nombreuses; il a analysé plus de deux cents fleurs, qui toutes présen- taient quelque particularité intéressante. Le calice a quelquefois disparu, ainsi que la corolle, qui a offert de nombreux cas de virescence, de méme que l'androcée. Parfois le gynécée a disparu en entier, parfois il s'est trouvé rem- placé par un bourgeon plus ou moins développé. Les ovules se sont fréquem- ment transformés en feuilles. Dans ce cas, on les voyait se relever peu à peu sur leur raphé, qui est interne, et s'allongeait en une sorte de funicule; chacun d'eux se dressait bientót sur ce pétiole improvisé, et du tissu cellu- laire verdâtre se déposait dans l'intérieur du nucelle qui s’aplatissait en lame foliacée. L'axe a offert diverses sortes d'allongement et de prolifications. M. Viaud-Grand-Marais et M. Kirschleger ont déjà appelé l'attention sur des monstruosités de l’Anagallis (1), ainsi que M. Ad. Brongniart (2). Nous avons fait connaitre dans notre dernier numéro le travail important et tout récent de M. Cramer (3). Sur les fleurs diplosté ées, avec quelques observations sur la position des carpelles dans les Malvacées ; par M. Al. Dickson (Adansonia, t. IV, pp. 187-210, avec une planche). ~ ! Depuis un certain nombre d'années, les botanistes qui s'occupent de la symétrie florale se sont b p inquiétés de I" lie apparente que pré- sente le verticille staminal extérieur d'un grand nombre de Dicotylédones (Géraniacées, Caryophyllées, Éricacées, etc.), quant à sa situation et à son apparition. Il est, en-effet, opposé aux pétales, et cela parait une déroga- tion singulière à la loi d'alternance ; d'autre part, il naît après le verticille staminal qui lui est intérieur, et cela est une dérogation singulière à la loi de développement des bourgeons. Il semble, à cause de tout cela, que le ver- ticille staminal extérieur de ces plantes soit, en quelque facon, surnuméraire. Pour rendre compte des anomalies qu'il offre, diverses hypotheses ont été présentées, Celle qui supposait l'existence d'un disque glanduleux, placé entre les pétales et le gynécée afin de rétablir la régularité de l'alternance, à dû être de bonne heure abandonnée, parce que les glandes portées par Ce prétendu disque apparaissent trop tardivement pour que la théorie puisse les intercaler entre les verticilles du bourgeon floral. Auguste de Saint-Hilaire invoqué, Adrien de Jussieu a accepté, ainsi que beaucoup de botanistes à l'exemple de ces deux maitres, le dédoublement des pétales, dont les étamines (4) Voyez le Bulletin, t. VIII, p. 695 et t. XI (Revue), p. 65. (2) Voyez Ann. se: nat. 3° série, t. II (1844), p. 20. (3) Voyez plus haut, p. 198. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ?69 extérieures ne seraient, chez les plantes en question, qu'un appendice souvent soudé avec eux ; mais les recherches organogéniques de Payer et de M. Cha- tin (1) ont prouvé que les étamiues oppositipétales des Géraniacées, Oxalidées, Rutacées, ont une origine aussi distincte et individuelle que leurs aînées, et absolument indépendante des pétales, avec lesquels elles n'adherent que con- écuti nt à leur nai M. Chatin a pensé que la situation et l'appari- tion des étamines extérieures de ces pétales était expliqué par l'ordre de développement centrifuge de l'androcée, dont Payer et lui ont trouvé de nom- breux exemples. M. Dickson étudie ceux que Payer a fait connaitre; il s'occupe d'abord de ceux que présentent les étamines indéfinies (Cistus, Hypericum, Opuntia, Capparis), et s'efforce de démontrer que tous les exemples d'étamines indéfinies qui s'écartent en apparence de la loi de succes- sion centripéte des appendices sur les axes, peuvent se réduire à des exemples d'étamines composées dont les lobes se développent de haut en bas. Abordant ensuite l'examen des fleurs diplostémonées, il fait remarquer que les dix éta- mines groupées en cinq groupes, qui représentent l'androcée extérieur du Monsonia, peuvent. être considérées comme formées morphologiquement par des lobes latéraux des étamines intérieures ou primaires; et que ces groupes se réduisent, par fusion, dans les Geranium, etc. , en lobes staminaux uniques dont chacun correspond à la stipule du Galium Cruciata, qui résulte de la soudure de deux organes de même nature. Toutes les plantes dont l'androcée est dans les mêmes conditions que celui des Geranium doivent être regardées, dit l'auteur, comme étant, à proprement parler, pourvues de fleurs isostémo- nées dont le verticille staminal extérieur est formé d'éléments qui ne repré- sentent que les lobes latéraux des étamines intérieures. M. Dickson montre que cette nouvelle hypothèse rend parfaitement compte et de l'apparition tardive de ces étamines extérieures, et de la position surnuméraire qu'elles occupent dans la symétrie florale ; elle justifie et confirme évidemment la loi d'alternance. On pourrait objecter à sa théorie qu'on rencontre de semblables étamines dans des plantes dont les feuilles ne sont ni lobées, ni stipulées. Il Tépond par avance à cette objection que. les Hypéricinées, les Myrtacées et d’autres familles nous présentent des exemples de familles bien caractérisées par leurs étamines composées, quoique leurs feuilles soient simples. Il répond encore à quelques autres objections possibles, que le défaut d'espace nous empéche de reproduire. Il termine son mémoire en faisant observer, contrai- rement à certaines observations de Payer, que les carpelles sont opposés aux sépales dans les Malvacées. — La planche jointe à ce mémoire représente la symétrie florale d'un certain nombre de fleurs. On y remarque que celle des Caryophyllées est de deux sortes ; tantôt, comme dans le genre Malachium (et c'est le cas que la plupart des auteurs ont en vue quand ils citent pour sa (4) Voyez le Bulletin, t. 11, p. 230 et 615. 270 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. symétrie florale, la famille des Caryophyllées), les j jeunes étamines sont exté- rieures, ainsi que dans les Géraniacées; tantôt, comme dans les genres Agrostemma et Cerastium, elles sont intérieures, formant probablement, dit l'auteur, un verticille réel. Trois notices sur les étami des Euphorbiacé M. J. Mueller, Argoviensis. (Extrait des Mémoires de la Société de ed sique et d'histoire naturelle de Genève, t. XVH); tirage à part en bro- chure in-4° de 43 pages, avec une planche lithographiée. La première de ces notices est intitulée : Notice sur la nature des än- thères, d'après une monstruosité du Jatropha Pohliana ( Adenoropium luxurians Pohl.). Cette monstruosité affecte les pétales et les étamines d'une espèce polymorphe du genre Jatropha, et avait été décrite par ! Pohl comme un type spécifique. Les étamines y sont d foliacées; les anthères les plus développées de ccs étamines monstrueuses ont de chaque côté deux grands lobes, et sont plus oti moins réguliérement trilobées, comme le sont en partie les feuilles de la tige; elles sont dentées et glanduleuses sur leurs bords. Quelquefois elles sont formées d'une double membrane trilobée, et alors on observe tantót deux membranes paralléles regardant par leur face le centre de la fleur ; tantót deux feuilles juxtaposées dos à dos, regardant pi leur face dans le sens de la tangente, et rapprochant leurs deux bords former de chaque eóté unie logé de l'anthére. L'auteur applique à l'examen de ces deux monstruosités les deux opinions déjà connues sar la structure de l'an- thére, et il conclut que l'anthère doit être regardée comme formée par une seule feuille plane, qui regarde l'axe de la fleur par sa face. En effet, ces mons- truosités ne peuvent faire admettre des lois spéciales, puisqu'elles se contre- disent, et que les faits anomaux qu'elles présentent, généralisés et. considérés comme l'expression d'une loi, seraient contraires à ce qu'il y a de mieux éta- bli sur la Situation absolue ou relative des organes appendiculaires. D'ailleurs, on né peut soutenir aujourd'hui que l'anthére soit formée par un limbe - foliacé replié sur lui-même, cette hypothèse étant réprouvée par la structure anatomique et par le développement de cet organe. La seconde notice de M. Mueller est intitulée : Notice sur l'existence d'an- thères triloculaires. On sait que ce cas est extrêmement rare dans le regne végétal. M. R. Wight, en 1852, a indiqué dans ses /cones plantarum Indie orientalis, t. V, les anthérés à trois valves du genre Pachystemon (Euphor- biacées). Comme ce fait a passé inaperçu, qué les cloisons de ces: n'ont pas été constatées, et que d'ailleurs les figures de cet ouvrage rare laissent à désirer, M. Mueller à voulu décrire et figurer de nouveau és anthéres. 11 se demande ensuite si l'anthère unique et triloculaire du Pa hystemon doit être considérée comme formée par trois anthéres uniloculaires. Il ‘répond négativement, et sa réponse est surtout fondée sur ce qu'il a REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 271 observé parfois deux anthéres triloculaires dans certaines fleurs du méme genre, et sur ce qu'il n'existe pas parmi les Euphorbiacées une seule plante qui offre des anthères uniloculaires. "Il fait remarquer en terminant que parmi les hypothéses émises sur la structure de Panthère, et qu'il a discutées dans la notice précédente, celle qu'il a adoptée est la seule qui concorde avec l'existence d'anthéres à trois loges. i La troisième notice de M. Mueller est intitulée : Notice sur deux sortes d'étamines infléchies dans les Euphorbiacées. Celles. des Croton sont atta- chées par leur base, et dans le bouton leur sommet organique est en bas, leur base en haut, par suite de la courbure de leur filet. Celles des Ce- phalocroton, au contraire, sont fixées par leur dos, et gardent toujours dans le bouton leur situation naturelle, bien que leur filet décrive une courbe à concavité supérieure. Cette modification, d'aprés l'auteur, n'a pas une grande importance taxonomique, à l'opposé de la premiére, qui réunit des genres dont l'affinité naturelle est frappante , et sur laquelle il'a établi les caractéres de la tribu des Crotonées , dans les manuscrits qu'il a préparés sur la famille des Euphorbiacées, dont il publiera trés-prochainement la monographie dans le Prodromus. Le Lappa tomentosa Lam. est-il rare ou commun dans l'ouest de l'Europe? par M. F. Crepin (Extrait des Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique, t. III, n° 3); lirage à part en brochure in-$* de 4 pages. ies ^t On prend souvent pour le Zappa tomentosa Lam. (Arctium tomentosum Schl.) une variété du Z. minor, à capitules chargés de quelques fils aranéeux (L. pubens Bab.?). Des floristes différents donnent l'éspàce tantôt comme très-rare, tantôt comme commune dans la méme région. Aussi serait-il à désirer, dit M. Crepin, que l'on publiàt dans une collection répandue les espèces européennes du genre Zappa, L. tomentosa, L. major et L. minor, espéces qui, d'après lui, se distinguent par des caractères de la plus haute varar, ; Die Befruchtung und Entwickelung der Gattung Mar- sitia, beobachtet an der Nardoo-Pflanze (La fécondation et le développement: du genre Marsilia, observés sur le. Nardoo); par M. J. Hanstein (Monatsbericht der K. Preuss. Akad. der Wissensch. zu. Berlin, août 1864, pp. 575-583). -M. Hanstein ajoute dans cette notice de nouveaux détails à ceux qu'il a déjà donnés - sur..le. Nardoo d'Australie. (Marsilia salvatriz), dans le méme recueil, 1862, p. 103, et 1863, p. 414, et que nous avons indiqués déja (t). (1) Voyez le Bulletin, t. X, p. 536. 272 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Il parle ici principalement du développ t des microsporanges, ainsi que de l'apparition des spermatozoides dans leur intérieur, de la formation du proembryon dans les macrosporanges, ainsi que de la pénétration des sper- matozoides dans les archégones. Il s'occupe égal des phénomènes de multiplication cellulaire qui ont lieu dans l'archégone après la fécondation jusqu'à l'apparition de la première feuille, qui joue le rôle d'un cotylédon. Des produits industricls que l'on peut retirer de la culture en grand du Mahonia iticifotia à feuille per- sistante; par M. A. Boutin (Comptes rendus, 1864, t. LIX, pp. 965- 967). M. Boutin a retiré 7 1/2 et 8 pour 100 d'alcool en faisant fermenter: le suc des fruits du Mahonia. Il fait observer, en outre, que les pepins des baies de cet arbuste, torréfiés et broyés a l'instar du café, donnent, par leur infusion à chaud, une liqueur fort analogue à ce dernier, par le goüt et l'odeur ; elle posséde encore les mémes propriétés physiologiques, du moins elle est tonique et excitante, et elle éluigne le sommeil. M. Boutin dit avoir reconnu , par un essai comparatif, que ces pepins renferment environ la méme quantité d'huile que les grains de café, et que les huiles des deux plantes ont beaucoup d'analogie. Genera duo nova algeriensia; auctore E. Cosson (Extrait des Ann. sc. nat. , N° série, t. I, pp. 275-383); tirage à part en brochure in-8°, avec deux planches dessinées par M. Riocreux. Les deux genres décrits dans ce travail par M. Cosson sont les genres Ran- donia et Henophyton (prius. Henonia), décrits par lui antérieurement dans notre Bulletin (1). Si nous revenons ici sur ces deux plantes, c'est parce que, pour la première d'entre elles, M. Cosson a décrit avec plus de précision que — dans sa publication antérieure la périgynie qu'elle présente, caractère trés- remarquable chez une plante de la famille des Résédacées. Voici ce qu'il en dit à cet égard : ...Discus hypogynus tenuis submembranaceus,, circa basim ovarii eupulato excavatus, calyci fere in tota parte cupuliformi adnatus, paulo infra sepalorum partim liberam petala gerens et filamentorum basim coadunans..... petala perigyna, libera, persistenti i stamina sæpius 16, perigyna......, etc. Das Pflanzenleben der Erde (Za vie végétale de la terre); Par M. W. Kabsch. In-8* de xvr et 642 pages, publié aprés la mort de l'auteur par M. H.-A. Berlepsch. Hanovre, chez Carl Ruempler, 1865. Ce livre est un traité de géographie botanique considérablement développé (4) Voyez t. VI, p. 391 et t. II, p. 246 et 625. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 278 à certains points de vue. Il est divisé en trois parties ; la première est intitulée : Action des phénomènes météorologiques sur le règne végétal ; la deuxième : Physionomie du règne végétal et distribution des plantes sur le globe ; la troisième : Histoire du monde végétal. La première partie contient neuf cha- pitres : le premier renferme une introduction, c'est-à-dire l'exposé général du sujet ; les trois suivants sont relatifs à la chaleur térrestre, à sa répartition, à la manière de la déterminer; le cinquième à l'influence qu'elle exerce sur les plantes ; le sixième traite des météores aqueux, des effets qu'ils font éprouver à la végétation dans les différents climats ; le septiéme, de la durée de la vie végétale, dont les manifestations sont subordonnées aux saisons; le huitième, de la liaison des plantes au sol, et de l'influence chimique de celui-ci sur leur nutrition ; la neuvième, de l'influence qu'il exerce par son humidité et par sa chaleur propre ou acquise ; le dixième contient des détails sur les effets de la lumière et de l'électricité, et un résumé de toute la première partie de l'ouvrage. La deuxième partie renferme onze chapitres, dans lesquels l’auteur étudie successivement les caractères des différents Paysages végétaux, des bois, des champs et des prés, des steppes, des déserts salés, de la végétation marine, les zones et les régions botaniques, et la répartition des familles et des genres de plantes à la surface du globe ; ce dernier chapitre se termine aussi par des remarques générales sur les matières que contient la deuxième partie. La troisième partie offre neuf chapitres : le premier traite de l'origine et du développement du règne végétal ; le deuxième, des influences qui ont pu agir sur le développement du monde organisé; le troisième et le quatrième, du développement du règne végétal dans le couts des époques géologiques jusqu'aux formations quaternaires; le cinquième, des migrations vegétales ; le sixiéme, de la naturalisation des plantes ; le septième énumére les plantes cultivées. dans les différentes zones ; cette étude est continuée dans le hui- tième ; et dans le neuvième, intitulé : Za plante et l'homme, l'auteur passe en revue les différents points de contact que nous avons avec les plantes, et les influences diverses que nous recevons d’elles ou que nous leur imprimons. En terminant, M. Kabsch résume les faits qu'il a exposés dans cette troi- sième partie. Musci curopæi novi, vel Bryologiæ europwæ supple- mentum ; auctore W.-Ph. Schimper; fasc. I-II. In-4° de 12 pages, avec 20 planches lithographiées. Stuttgart, chez E. Schweizerbart, 1864. Ces fascicules, supplément important au Bryologia europea, contiennent la description des espéces suivantes : Ephemerella | Flotowiana Funk ; Bruchia Trobasiana DNtrs, voisin du type américain des Bruchia ; Selige- ria subcernua Sch. (S. calcicola Mitt), S. diversifolia Lindb. (Weissia pusilla Swartz); Dicranodontium aristatum Sch., D. sericeum Sch. n. T. XL (REvux) 48 274 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sp., trouvé en 1860 par M. Schimper dans la chaine des Vosges, entre Nie- derbronn et Bærenthal près de Philippsbourg, plus tard à Saarbrueck par M. Winter, à Lippstadt par M. H. Mueller, et à Fontainebleau par M. Bes- cherelle; Campylopus Schwarzii Sch., dont les fruits sont encore inconnus, C. alpinus Sch., C. longipilus Br. brit. ex parte, C. flexuosus (déjà décrit dans le Bryologia, et sur lequel M. Schimper revient, ainsi que sur quel- ques espèces voisines, pour établir d'une manière plus rigoureuse les diffé- rences anatomiques qui les séparent), C. brevifolius Sch., trouvé prés de Garcenac (Aveyron) par M. de Barrau, C. brevipilus Br. et Sch., C. poly- trichoides DNtws (C. longipilus Br. europ.); Orthotrichum Shawii Wils., 0. levigatum Zeti., O. microblepharum Sch., O. Blyttii Sch., O. aretieum Sch., O. Sommerfeltii Sch., O. macroblepharum. Sch., O. Rogeri Brid. (0. pallens Bruch), O. appendiculatum Sch., O. saxatile Wood, qui n'est peut-être qu'une variété locale de l'O. anomalum Hedw. Plusieurs des espéces étudiées dans ce fascicule ont déjà été déerites dans le Bryologia europea ; c'est, en général, pour quelque recufication dans leur ynonymie que M. Schimper a cru nécessaire d'en parler de nouveau. Le Dicranodontium sericeum Sch. est la seule des espèces nouvelles mentionnées dans ces additions au Bryologia europa, qui ait été découverte en France. Index Aroidearuma. Verzeichniss semmtlicher Aroideen, welche bereits beschrieben und in den Gærten befindlich sind, mit Auffuehrang ihrer Synonymie (Znumération de toutes les Aroidées qui ont déjà été décrites. et se rencontrent dans les jardins, avec l'indication de leur synonymie, dressée par ordre alphabétique); par M. Ernest Ender, de Bekowa (gou- vernement de Saratov, Russie), In-8° de xvin et 85 pages. Le titre seul de ce travail suffit pour le caractériser; nous n'aurions fait que le citer, si nous n'avions dá signaler une préface importante qui le pré- cède, et qui est due à M. Ch. Koch, auquel M. Ender avait communiqué son travail à mesure qu'il le rédigeait. M. Koch établit la division des Aroïdées en six groupes: Aracées, Caladiées, Anaporées, Moustérées, Philodendrées et Acorées; il signale les principaux genres cultivés dans les jardins qui se grou- pent dans chacune de ces subdivisions. Des Quinquinas; par M. Gustave Planchon (Thèse présentée au con- . . cours d’agrégation et soutenue à l’École supérieure de pharmacie de Paris). . In-4° de 150 pages. Montpellier, 1864. On sait que les compétiteurs qui se présentent au concours de l'agrégation devant l'École de pharmacie ont six mois pour rédiger leurs thèses. C'est à ce laps de temps que M. Planchon a dà de pouvoir rassembler pour son travail de nombreux matériaux MM. De Candolle et Boissier ont bien voulu lui communiquer les Cinchona de leurs herbiers. ll y a trouvé plusieurs des types REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 275 de M. Weddell, et, dans la collection de M. Boissier, presque tous les Cizi- chona de Pavon, étiquetés par l'auteur lui-même. M. Triana lui a confié les espèces qu'il a récoltées dans la Nouvelle-Grenade , et qu'il avait comparées avec celles de l'herbier du Muséum de Paris. M. Planchon a pu également réunir quelques éléments pour l'étude des produits. M. Howard a bien voulu envoyer à l'École de pharmacie de Montpellier une collection d'écorces éti- quetées par lui-même, et M. Rampon, consul à la Nouvelle-Grenade, a mis à la disposition de l'auteur tous les Quinquinas du commerce de ce pays, avec des notes qu'il s'est fait un devoir de reproduire à peu prés intégralement. M. Planchon a divisé son travail en deux parties ; dons la premiére, il a exposé ce qu'il a trouvé de plus important à dire sur les Quinquinas en géné- ral. L'histoire de la quinologie y est exposée d'une manière fort intéressante ; l'auteur y trace d'abord les voyages qui ont fait connaître les Cinchona, la diagnose et la distribution géographique du genre Cinchona, l'étude géné- rale des écorces qu'il fournit et leur classification, ainsi que les caractères chimiques des substances que l'on en retire ; M. Planchon termine cet exposé par quelques détails sur l'introduction des Quinquinasà Java et dans les Indes orientales ; on y lit que les arbres semblent prospères dans leur nouvelle patrie, où de nombreux plants en voie de développement assurent l'avenir de cette belle entreprise. Dans la seconde partie de sa thèse, M. Planchon étudie, les unes après les autres, les espèces officinales, laissant à dessein de côté toutes celles qui ne donnent que des produits sans valeur. Autant que possible, il fait connaître pour chacune d'elles la forme de ses feuilles, son habitat, ses noms indigènes, les caractères physiques et microscopiques de son écorce, et sa richesse eu alcaloïdes. Les espèces ainsi étudiées par lui sont au nombre de 27. Il. ter- mine son mémoire par un tableau des principales écorces du commerce, avec l'indication des espèces qui les produisent. Une table alphabétique des noms vulgaires ou scientifiques employés dans cette seconde partie permet de trou- ver aisément les espèces auxquelles ils se rapportent. De la famille des Sol ées; par M. Alph. Milne Edwards (These présentée au d'agrégation et à l'École supérieure de pharmacie de Paris). In-4° de 137 pages, avec deux planches et de nom- breuses figures intercalées dans le texte. Paris, 1864. La thèse de M. Milne Edwards est divisée en trois parties: la première organographique, la deuxieme descriptive. La première se compose d'uné introduction, de l'exposition des caractères généraux de la famille, de l'étude de ses affinités naturelles, de la classification qui a été employée pour la dis- tribuer en tribus. L'auteur n'admet pas-la réunion des Nolanées et des Sola- nées, établie par Dunal dans le Prodromus; il pense inéme que a sub= division en neuf sous-tribus proposée par ce dernier auteur pour sa tribu - 276 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des Solaneæ, qui correspond à la famille des Solanées telle qu'on la conçoit généralement, est moins naturelle que celle d'Endlicher, qu'il adopte à quel- ques modifications prés. Il reproche notamment à la classification de Dunal la multiplication des divisions secondaires; la sous-tribu des /lefziec lui parait trop imparfaitement connue pour qu'on puisse lui assigner une place définitive, les trois espéces dont elle se compose semblant présenter plus d'analogie avec les Convolvulacées qu'avec les Solanacées. Il reconnait en outre que dans cette famille beaucoup de divisions génériques ont été établies sur des caractères insuffisants et devraient être réformées ; mais il n'a pas pu se livrer au travail nécessaire pour y parvenir dans le laps de temps assigné pour la préparation de sa thése. En combinant les caracteres tirés de la forme du fruit et de la position de l'embryon dans la graine, il propose de diviser les Solanées en deux grandes tribus, caractérisées l'une par un fruit bacciforme et l'autre par un fruit sec. La première est divisée en Solanineæ, comprenant les Solaneæ, les Atropere et les Lycieæ, et en Cestreæ; la seconde en Nico- tianeæ, Datureæ, Hyoscyamecæ et Vestiew: La deuxième partie de la thèse comprend la description. des genres et de quelques espèces importantes au point de. vue botanique, pharmaceutique, médical ou économique. La troisième partie est intitulée : Histoire médicinale et é ique des Solanacées. Elle débute par des considérations générales, où l’auteur examine quelles restrictions il faut apporter au fameux axiome : « Plantæ quæ conve- niunt characteribus conveniunt etiam proprietatibus », et comment on peut classer les principes actifs extraits des Solanées, qu'il ramène à deux types. Ceux du premier type sont solides, cristallisables et formés d'oxygène aussi - bien que de carbone, d'hydrogène et d'azote; ce sont les alcaloides appelés atropine, daturine, hyoscyamine, solanine, etc. Le second type a pour repré- sentant unique la nicotine, qui est liquide à la température ordinaire, et composée de carbone, d'hydrogene et d'azote seulement. M. Milne Edwards „s'occupe ensuite des propriétés médicales de ces p divers. Il étudie "l'une après l'autre les diverses Solanées employées dans l'alimentation ou dans la thérapeutique. Les planches et figures qui accompagnent la thèse de M. Milne-Edwards, auquel M. Faguet a prêté son concours, sont généralement trés-soignées et rendues avec une grande netteté, Des Solanées; par M. D. Cauvet (Thèse présentée au concours d'agré- gation et soutenue à l'École supérieure de pharmacie de Paris). In-4° de 152 pages, avec 6 planches lithographiées. Strasbourg, 1864. La thèse de M. Cauvet est divisée en deux parties : 1^une partie exclusive- ment botanique; 2° une partie exclusivement physiologique et toxicolo- gique. REVUE. BIBLIOGRAPHIQUE. 977 Il a fait précéder ces études par quelques considérations générales sur les caractères, la division et la place naturelle de la famille des Solanacées. M. Cauvet a exclu le groupe des Nolanées de la famille des Solanacées. 11 divise les Solanacées en trois tribus, savoir ;les Curvembryées, comprenant les So- lanées, Triguérées, Daturées et Hyoscyamées; les Semi- curvembryées, comprenant les Nicotianées et Fabianées; et les R bryées, comp les Gestrinées, Retziées et Metternichiées. La première partie de la thèse de M. Cauvet est initaléo: Étude mor, pho- logique des Solanacées. Il commence par y donner la traduction, due à M. le professeur Kirschleger; de diverses notes insérées sur ce sujet dans le Flora par M. Wydler. Il cite ensuite les opinions émises sur la ramification et sur l'inflorescence des Solanées par M. Clos (1); puis il en fait la critique. Il fait connaitre ensuite plusieurs passages extraits des mémoires de M. Guillard sur l'inflorescence, passages où il est fait mention des Solanacées. Il s'occupe en- suite, pour préciser les questions qu'il agite, de définir les termes partition et dédoublement, d'après Moquin-Tandon. La partition véritable lui parait très- rare ; il ne l’a jamais observée que dans les Lycopodiacées et quelques Algues ; et, quant au dédoublement, il ne l'a jamais vu se produire réguliérement dans les Dicotylédones. Aprés cette discussion théorique, il entre dans l'examen des faits qu'il a étudiés, et qui lui ont été fournis par les Zyeium mediterraneum Dun., Cestrum elegans Schlecht., Solanum Dulcamara L., S, jasminoides Paxt., Hyoscy niger L., H. orientalis Bieb., Nicotiana T. baci L., Nicandra physaloides Gærtn., Datura Stramonium L., Atropa Belladonna L., Physalis Alkekengi L., Petunia nyctaginiflora Juss., Sarracha procumbens R. et P. , Capsicum annuum L., Solanum nigrum L., Lycopersicum esculentum Mill., Solanum Pseudocapsicum L., S. tuberosum L., S. sisymbriifolium Lam., S. laciniatum Ait, S. cinereum R. Bt., S. citrullifolium Al. Br., S. cestrifolium Jacq., S. Lobelii Ten., S. auri- culatum Ait. et quelques autres espèces que l'auteur ne fait que mentionner, Nous regrettons que M. Cauvet n'ait pas donné le résumé de ses observations sur cette grande quantité de plantes, ce qui nous empéche de faire ître, comme nous l'aurions désiré, en quoi ses idées sur la morphologie des Sola- nacées différent de celles des auteurs dont il discute et critique les opinions. La seconde partie de la thèse que nous analysons débute par des généralités ; l'auteur y traite ensuite spécialement de chacune des Solanacées vireuses, au point de vue chimique et physiologique. Lari d mots sur Fétude dcs noms populaires des en Belgique; par MM. C. Buls et L. Vanderkindere (Bul- letins de la Société royale n botanique de Belgique, 186h, t. III, n° 2, pp. 208-219). (4) Voyez le Bulletin, t 11, p. 499 et t. VEN, p. 14. 278 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ainsi que l'ont prouvé M. Alph. de Candolle dans sa Géographie bota- nique, et M. Ad. Pictet dans ses Origines indo-européennes , la philologie et l'histoire des races humaines peuvent tirer un grand avantage de la compa- raison des noms vulgaires que portaient les plantes dans les langues ancien- nes, et qu'elles ont conservés plus ou moins altérés dans les patois, qui sont ordinairement des restes de ces langues. Ceux de nos arbres et des plantes culinaires remontent.pour la plupart à l'antique berceau de la race aryenne, en Bactriane, et le sanscrit nous représente souvent des formes paralléles. Sous le rapport étymologique, le flamand peut fournir des documents fort utiles dans les questions de ce genre, parce que, de toutes les langues parlées dans l'Europe occidentale, c'est celle qui se rapproche le plus de l'ancien saxon. Aussi doit-on savoir gré à MM. Buls et Vanderkindere de vouloir bien faire connaitre et mettre à profit les anciens d et les llati vulgaires qui concernent les plantes indigènes ou introduites dans leur pays. . Leur premier travail renferme des détails sur l'étymologie des noms vulgaires portés parles Allium Cepa, A. sativum, A. ascalonicum, A. Porrum, A. ursinum, Alnus glutinosa, Amygdalus Persica, Anagallis arvensis, An- thriscus Cerefoliumet Anemone nemorosa. La plupart des dérivations étymo- logiques signalées par les auteurs sont empruntées aux Origines indo-euro- péennes de M. Pictet. Sur les Fumarices à fleurs irrégulières et sur la cause de leur irrégularité; par M. D.-A. Godron (Comptes rendi 1864, t. LIX, n° 25, pp. 1039-1044). Quand on observe. des fleurs trés-jeunes de Corydalis cava et C. solida, appartenant à des tiges non encore sorties de terre, on remarque que le cóté non encore éperonné de chacune de ces fleurs est appuyé obliquement contre la face postérieure d'une fleur plus âgée. On voit les mêmes faits chez les Fumaria. M résulte de cette disposition, dit M. Godron, que les fleurs de ces deux genres sont comprimées à la base d'un seul de leurs côtés, ce qui empéche le développement du nectaire et de sa gaine ou éperon; sur le bord opposé de la fleur, au contraire, l'éperon n'est pas gêné dans son développe- ment et s'accroît sans obstacle. Chez les Fumariées à fleurs régulières (Die- lytra, Adlumia ), les éperons ne commencent à se développer que tardive- ment, alors que la grappe en s’allongeant a écarté les fleurs les unes des autres, et les deux éperons se développent librement, aucune compression n'étant alors possible. M. Godron a observé comparativement le développe- ment du Corydalis solida type et d’une forme qui, depuis trois ans, se montre constamment péloriée, c’est-à-dire munie de deux éperons, au jardin botanique de Nancy. Dans celle-ci, le développement des fleurs est plus tardif, et, quand les deux éperons apparaissent, ils peuvent se développer simulta- nément, M. Godron conclut de l'examen de tous ces faits que la compression REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 279 latérale de la base d'un des: bords de la fleur au moment du développement des nectaires doit étre cause, chez les Fumariacées, de l'avortement d'un de ces organes et de l'éperon dans lequel il est renfermé; d'où l'irrégularité de la fleur. Beitræge zur Entwickel hichte der laubig Lebermoose | Contributions à l'histoire du développement des Hépa- tiques feuillues); Dissertation inaugurale présentée à la Faculté de philo- sophie de Berlin en avril 1863 par M. L. Kny (Pringsheim’s Jahrbuecher, 1844, t. IV, 4" livraison, pp. 64-100, avec sept planches). Les études de M. Kay ont porté spécialement sur les Me/zgeria furcata Nees, Aneura pinnatifida Nees, A. pinguis Dmtr, À. palmata Nees et Pellia epiphylla Nees, dont il décrit successivement le développement, avec de grands détails. Il résume ensuite les résultats de ses observations, Pour les. faire connaitre, nous devons quelques mots d'explication sur la terminologie qu'il a employée. Il désigne en abrégé par V le « cellula verticalis », ou la cel- , lule apicale, qui produit par son dédoubl l'accroi. en longueur de l'axe chez le Metzgeria et les espèces d’Aneura ; par M les « cellule mar- ginales » ou cellules marginales qui forment le bord du bourgeon en voie de développement, et dont la multiplication produit chez le. Metzgeria, les ` Aneura et le Pellia l'accroissement en largeur, détermine en outre chez le Pellia epiphylla Y'élongation de l'axe, et forme chez le Metzgeria et l'Aneura la base des ramifications latérales, normales ou adventives. L'auteur désigne encore par P les « cellulæ planares », ou cellules superficielles d'un bourgeon à une seule couche de cellules ; far E et par I les cellules exté- rieures ou intérieures d’un bourgeon à plusieurs couches cellulaires. Ce sont les cellules P, E et I qui déterminent l'accroi at en épai du bour- geon, et qui persistent pendant la vie du végétal. Il est évident que chacune de ces cellules, en se multipliant par partition , produit des cellules d'un rang supérieur au sien; l'auteur place en exposant, à droite de chaque lettre, l'indice de ce rang. Cela posé, on peut comprendre les formules suivantes, ‘auxquelles il a recours sans cesse dans son mémoire, et qu'il considère comme exprimant le résultat de ses recherches : 4° Pour la multiplication de la cellule V : V» — Va+i—nM. 2° Pour la multiplication des cellules M : - ” t "een f chez le Metzgeria, les Aneura et le Pellia. M» — MH + n E seulement chez l'Aneura pinguis. 3° Pour la multiplication des ceilules superficielles : pn — pn 2p» ; P! — E! + Et. A? Pour la multiplication des cellules extérieures et intérieures : En — En pnl; En — 2E? -2E* ; 1—21 4 2I. 280 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Le signe d'égalité exprime dans ces formules que les parties placées à sa droite résultent de la multiplication de l'organe exprimé par le signe placé à sa gauche. Dic Mycetozoen (Schlcimpilzce), ein Beitrag zur Kenntniss der ied Organi: ( Les Mycé ires [ Champig q J; contribution à la 1 des organi; les plus inférieurs); par M. A. De Bary. 2° édition, refondue. In-8° de x et 432 pages, avec 6 planches gravées. Leipzig, chez W. Engelmann, 1864. La première édition de cet ouvrage, qui n'a pas été analysée dans notre Revue, a paru, il y a cinq ans, dans le Zeitschrift fuer. wissenschaftliche Zoologie, et publiée comme tirage à part extrait de cette collection. Depuis cette époque, un grand nombre de travaux, pour la plupart analysés dans ces pages, ont été publiés sur les Mycétozoaires ou Myxomycètes, le nom qu'on leur donne variant selon qu'on les rapporte à l'un ou à l'autre des règnes orga- uisés. Nous avons signalé notamment ceux de MM. Wigand, Cienkowski, Max Schultze, Claus et Lindemann (1). Aussi la nouvelle édition du livre de M. De Bary sera-t-elle acccueillie avec un grand intérét par les mycologues €t par tous ceux qui s'intéressent aux questions philosophiques que fait naitre d'elle-même l'étude de ces singuliers êtres placés, de l'aveu de tous les observateurs, sur les confins du monde animal et du monde végétal ; d'autant plus que l'auteur a évidemment modifié en quelques points les opinions qu'il avait adoptées dans sa première édition sur ce sujet si controversé. Le livre que nous avons sous les yeux commence par une introduction où M. De Bary expose l'état de la science mycologique, relativement aux êtres - dont il s'occupe, et les travaux récents dont ils ont été l'objet. Il fait un grand éloge des travaux de M. Kuehne et de M. Cienkowski , et blâme éner- giquement le mémoire de M. Lindemann, dans lequel, dit-il, on ne tronve des Mycétozoaires que le nom, l'auteur ayant pris pour tels un Champignon du genre Zzidia et un autre du genre Peziza, ainsi que le prouvent les planches jointes à ce mémoire, En terminant l'introduction, M. De Bary revient sur la situation taxonomique qu'il a imposée dans sa premiere édition aux Mycétozoaires. Elle est opposée, ainsi qu'il le reconnaît, à l'opinion de pres- que tous les savants qui ont écrit sur ces êtres. Mais cette qucstion n'a, dit-il, qu'une importance assez faible, puisque tout le monde est d'accord poar les placer entre les régions les plus inférieures de chacun des deux règnes. Il fait observer en outre que le mode d'évolution des organismes les plus dégradés n'est qu'imparfaitement connu, et que de nouvelles découvertes faites dans (1) Voyez le Bulletin, t. IX, p. 402, t. X, p. 437, 513 et 613, et t. XI (Revue), p. 110 et 113, ^ REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 984 cette direction pourraient conduire à aband I et sim} l'opinion qu'il avait adoptée. Les détails nombreux que nous avons déjà donnés dans cette Revue, sur la constitution des Myxomycètes, à propos d'autres publications, nous permet- tent d'indiquer seulement le plan du livre de M. De Bary. Il est divisé en six chapitres. Le premier est une revue taxonomique ; l'auteur y décrit l'organe qui renferme les spores dans les genres les plus importants, classés en quatre groupes, savoir les Physarées, Stémonitées, Trichiacées et Lycogalées. Les genres créés ou adoptés par les auteurs sont largement remaniés par M. De Bary. Les genres Craterium Trentep., Leocarpus Lk, Angioridium Grev., Fr. et Carcerina Fr., rentrent dans le genre Physarum, ainsi que plusieurs espèces du Didymium Fr., les D. physaroides De Bary et D. Serpula Fr. présentant seuls, parmi les espèces de ce genre qu'il a examinées, une struc- ture spéciale. Le genre Diderma Pers., Fr. , n'est point naturel, et ses espèces sont attribuées partie au Physarum, partie au Didymium. Les genres Cribraria Schrad. et Dictydium Schrad. ressemblent dans leurs principaux traits de structure au genre Licea, et le Aeticularia est étroitement allié au Lyco- gala.— Le chapitre deuxième renferme l’histoire du plasmodium, des détails très-étendus sur sa forme, sa structure et sa motilité, ainsi que sur son enve- loppe, dont l'existence a été contestée. — Le troisième a trait au développement de l'organe sporifère, né du plasmodium, de sa paroi, des spores et du. capil- litium; la quatrième à la constitution des spores, à leur germination et au développement de l'embryon cilié qui en sort, et du plasmodium qui provient de cet embryon ; le cinquième à l'état de repos qui caractérise une des phases de ces singuliers êtres, microcystes ou état de repos des embryons ciliés, kystes à paroi compacte et sclérotiums ou état celluleux. L'auteur a réservé pour le sixième et dernier chapitre les considérations philosophiques. Tl examine d'abord si l'on doit considérer comme des cellules les organes isolés des Myxomyc?tes; il répond affirmativement pour les spores, pour l'embryon dans ses diverses formes et pour les éléments des sclérotiums. Il traite ensuite de la place des Myxomycètes dans le système; il expose les Caractères morphologiques des Champignons et surtout des Gastéromycètes, et montre ce qui en éloigne les Myxomycetes; il étudie les Monades parasites de Cienkowski, qui repré l'état organique le plus voisin de celui des Myxomycétes, et il fait ressortir l'analogie que ces deux groupes d'êtres pré- sentent avec les Amibes; enfin il expose les raisons qui engagent à placer les Myxomycètes dans le règne animal, mais sans conclure positivement en faveur de cette thèse, qu'il a autrefois soutenue, Bemerkungen ueber dic Schuizsehcide und die Bil- dung des Stammes und der Wurzel (Remarques sur la gaine Protectrice etsur la formation de la tige et de la racine); par M. Gaspary 282 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (Pringsheim's Jahrbuecher, 1864, t. IV, 1*° livraison, pp. 101-124, avec deux planches lithographiées). M. Caspary a désigné sous le nom de gaîne protectrice, dans des travaux antérieurs, une partie du parenchyme de la tige et de la racine, épaisse seule- ment d'une cellule, qui forme autour des organes qu'elle enveloppe un cylin- dre creux très-cohérent. C'est la méme couche que M. Karsten a nommée, quand elle est épaissie par des formations secondaires, cylindre ligneux, et qu'il croit résulter de la lignification de la couche de cambium, ainsi que d’autres auteurs. M. Caspary modifie dans ce nouveau mémoire quelques- uns des résultats qu'il avait présentés antérieurement comme acquis à la science ; il résume lui-même ses opinions définitives dans les termes suivants : 1. La paroi latérale primaire des cellules de la gaine protectrice, examinée perpendiculairement à sa direction sur une coupe transversale, avant qu'il se - soit déposé à sa surface des couches de formation ultérieure, montre, soit sur toute sa largeur, soit seulement dans son milieu, des endroits obscurs qui, sur une coupe oblique et en baissant l'objectif, se changent en macules fon- cées, horizontales, linéaires ou oblongues, semblables à des pores. Le même phénomène s'observe sur les parois supérieure et inférieure, à l'aide de coupes ini: ; 2. Ces macules linéaires ou oblongues sont causées par une ondulation ( Wellung) des parois latérale, supérieure et inférieure, laquelle tantót s'étend sur presque toute la largeur dé la paroi, tantôt n'a lieu que sur une bande étroite, 3. La partie primaire des parois latérales, supérieure et inférieure, se lignifie dans la largeur de l'ondulation plus tôt et plus fortement que le bord non ondulé et que les parois antérieure et postérieure, et résiste ordinaire- ment à l'action de l'acide sulfurique , seule avec la cuticule ou epiblema de tous les tissus de l'organe dans lequel se trouve le gaine protectrice. ^. Chez beaucoup de plantes, l'ondulation de ces parois cellulaires s'apla- nit par suite de leur extension ultérieure, les espaces obscurs qu'elles présen- taient s'évanouissent, et il apparait des dépôts secondaires et stratifiés sur la paroi primaire lignifiée, laquelle devient plus épaisse sur la face interne et sur la partie intérieuredes faces latérales, mais reste trés-mince sur la face externe ' de ces cellules. 5. La gaine protectrice est dépourvue de pores, quelquefois méme „dans toute l'épaisseur des couches secondaires qui s’y forment (Dracénées), ou bien elle possede des pores. 6. Les cellules de la gaîne protectrice forment un cylindre trés-cohérent, dépourvu de méats intercellulaires, autour de l'organe qu'elle enveloppe. j Dans la suite de son mémoire, M. Caspary combat les objections qui lui REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 283 ont été adressées par plusieurs anatomistes, notamment par MM, Karsten et Sanio, sur la nature de la gaine protectrice. Les plantes qu'il a principale- ment étudiées dans ce mémoire, sont les Ficaria ranunculoides, Elodea ca- nadensis, Brasenia peltata et Charlwoodia rubra, On the parasitism of the Mistletoe (Sur le parasitisme du Gui); par M. John Harley (The transactions of the Linnean Society of London, vol. XXIV, 2° partie, pp. 175-196, avec trois planches lithographiées). L'auteur traite dans ce mémoire deux points principaux : la structure de la tige du Viscum, et ses effets sur la branche qui le porte. La base ligneuse du parasite, contenue dans la plante nourricière, a une texture trés-làche ; le plus grand nombre des cellules qui en composent le prosenchyme ont les parois aussi épaisses que celles des vaisseaux fendus, et présentent des points elliptiques qui les rendent fort semblables à ces vaisseaux. Ce prosenchyme s'amincit peu à peu, et disparaît à une petite distance de la surface de jonc- tion des deux plantes, On rencontre daus la. méme partie des vaisseaux réticulés, qui ne sont qu'une. modification des vaisseaux fendus, avec laquelle ils sont en continuité directe, D’après l'auteur, on trouve en examinant je bois du parasite, de l'intérieur à l'extérieur, des transitions insensibles et nombreuses entre les vaisseaux fendus et les cellules ponctuées ; ce sont ces dernières qui se trouvent en contact avec le bois de la plante nourricière, L'auteur pense que cette description diffère beaucoup de celle que M. De- caisne a donnée du bois du Gui. Selon lui, les caractères particuliers de ce bois sont dus, en premier lieu, à l'irrégularité des rayons médullaires, pro- duisant une irrégularité correspond. dans le p hyme qui les entoure, de sorte que, dans des sections transversales, il n'est point aisé de suivre un rayon donné du centre à la circonférence ; et, en second lieu, à l'épaisseur des parois d'un grand nombre des cellules du prosenchyme et de la totalité des vaisseaux. Schacht a établi que les racines du Gui s'étendent parallèlement aux rayons médullaires de la plante nourriciere. M. Ad. Pitra a révoqué en doute cette assertion, que confirme M. Harley à l'aide de nombreux exemples et de beau- coup de figures. M. Harley a étudié principalement sur l'Acer campestre les relations ana- tomiques du parasite et de la plante nourricière, Sur une coupe verticale, on voit le cóne radiculaire du parasite pénétrer dans l'intérieur d'un rayon médullaire, dont les éléments parenchymateux se trouvent quelquefois en contact immédiat avec ce cóne , et d'autres fois en sont séparés par un petit nombre de fibres ligneuses ou par un vaisseau ponctué. A l'égard de la relation des tissus vasculaires des deux plantes, M. Unger a considéré l'inoscu- lation de ces tissus comme une condition essentielle de tous les cas de parasi- 284 SOCIÉTÉ BOTANIQUE. DE FRANCE. tisme. M. Ad. Pitra paraît avoir adopté la même manière de voir. M. Harley pense que cette opinion est erronée. Quand les racines du Gui se sont une fois fixées sur le système médullaire de la plante nourricière, leurs parties extérieures s'épaississent graduellement par formation de couches ligneuses à leur surface ; cet accroissement a lieu pari passu avec celui de la branche où elles ont pénétré. Le résultat invariable de la présence du Gui sur une branche est d'augmen- ter le développement des tissus. de cette branche, qui forment un renflement autour de la base du parasite. L'auteur entre dans de grands détails sur le nombre et la forme des rayons médullaires des principales espèces ligneuses sur lesquelles on rencontre le Gui. Pyrenoearpei quidam europ:ei novi ; exposuit W. Nylander (Flora, 1864, n° 23, pp. 353-358). Les espèces nouvelles décrites dans ce travail par M. Nylander sont les suivantes : V. cervinula (Laponie, Fellman), V. inumbrata (Écosse, Jones), V. aorista (sur la terre, Brest, Crouan fréres), V. decolorella (Laponie, Fellman), V. sphinetrinoidella (Laponie, Fellman), V. fuscescens (Écosse), V. pertusariella (Laponie, Fellman), V. conformis (sur des écorces de Peuplier, de Saule, d'Ævonymus, Brest, Crouan frères), V. consequens (Irlande, Jones), V. bryospila (Norvége, Carroll), V. beloniella (Norvége, Carroll); Thelopsis melathelia (Écosse, Jones); Melanotheca superveniens (sur le thalle du Parmelia sulcata Tayl., Brest, Cronan frères), M. simpli- cella (sur l'écorce du Fréne, Brest, Crouan frères). i Notes on british Fungi (Notes sur des Champignons d' Angleterre); par M. F. Currey (The transactions of the Linnean Society of London, 1863, vol. XXIV, 4"° partie, pp. 151-160, avec unc planche). Ces notes concernent les espèces suivantes : Amanita spissa Fr. , Lentinus fimbriatus n. sp., IVidulario pisiformis Tulasne, Helvella gigas Krombh. , Peziza fibrillosa n. sp., P. diplocarpa n. sp., P. theleloloides A. et S., P- lacustris Fr., Helotium luteolum n. sp., H. aquaticum n. sp., Ascobolus viridis n. sp., A. furfuraceus P., Patellaria atro-vinosa Blox. mss., Ps aquatica n. sp., P. palustris n. sp., Phacidium Pini A. et S., Actidium hysterioides Fr., Cribraria intricata Schrad., Badhamia inaurata n. Sp, Lycogala epidendrum L., Xylaria vaporaria Berk., Valsa lageniformis Curr., Nectria hirta Blox., Sphæria fraxinicola n. sp., Sph. verecunda n. Sp-, Sph. triglochinicola n. sp. et Coniothecium Amentacearum Corda. Dic Standorte der Farrn auf den canarischen Inseln (Les stations des. Fougères aux îles Canaries ; deuxième. article) ; par REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 285 . M. Carl Bolle (Extrait du Berliner Zeitschrift fuer allgemeine Erdkunde, t. XV); tirage à part en brochure in-8° de 249 à 282 pages. Les espèces étudiées par M. Bolle dans ce deuxième article (1) sont les suivantes: Ceterach aureum L. de Buch, C. officinarum C. Bauh. , Asple- nium Hemionitis L., A. Adiantum nigrum L., A. lanceolatum Huds., A. canariense Willd. et A. marinum L. La synonymie et la distribution géographique de chacune de ces espèces sont étudiées avec le plus grand soin par l'auteur, qui s'est appliqué à en recueillir les noms vulgaires. BIBLIOGRAPHIE. Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles (1862-1863). Sur une graine de uia orientalis qui a germé cette année sur un vieux mur; par M. C.-T. Gaudin. Sur des plantes fossiles recueillies à Palerme ; par le méme. Sur une grappe de Chamærops humilis portant des fruits presque mûrs, venant de Lavaur ; par M. R. Blanchet. Des arbres sur lesquels on rencontre le Gui ; par le méme. Comparaison dela flore des Alpes ibériques avec celle de nos Alpes ; par M. Leresche. Sur un Champignon parasite de la Sabine; par M. Romu, Sur un schiste ardoisier avec empreiute de feuille dicotylédonée, du val - d'Illiers; par M. Schnetzler. Snr les fruits et les fleurs du Cotonnier d'Afrique; par M. Nicati. Edinburgh new philosophical Journal. 1. Journal. On some anomalies in zoological and botanical geography (De quelques ano- malies dans la. géographie zoologique et ique) ; par M. Alfred-R. Wallace, pp. 1-15. Notes on the fertilization. of Orchids (Note sur la fécondation des Orchidées); par M. Will. Rutherford ; pp. 69-74). Synopsis of canadian Ferns and filicoid plants (Synopsis des Fougères et des Filicinées du Canada); par M. G. Lawson ; pp. 102-116. 2. Proceedings of the botanical Society of Edinburgh, pp. 133-136. Note on some new and rare british Mosses and on the occurrence of 7richo- manes radicans on the island of Arran, frith of Clyde (Sur quelques Mousses rares et. nouvelles d'Angleterre, et sur la présence du Tricho- manes radicans dans l'ile tT à l'embouchure de la Clyde); par M. John Sadler. (1). Voyez plus haut, p. 218. 286 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Notice on the occurrence of Polypodiwm calcareur near Aberdeen (Sur la présence du Polypodium calcareum près d'Aberdeen); par M. James Robertson, Account of the vegetation. of cliffs of Kilkee (Rapport sur la végétation des falaises de Kilkee (Irlande); par M. N.-B. Ward. Notice on the discovery of Fucus distichus ad Duggerna (Sur la décou- verte du Fucus distichus à Duggerna, comté de Clare (Irlande); par M. Harvey. On the cultivation of the Quiniferous Cinchona in British Sikkim (De la cul- ture des Quinquinas dans le Sikkim (Inde anglaise); par M. Anderson. On the cultivation of Tea in India (De la culture du Thé dans l'Inde); par M. Will. Jameson. On some economic plants of India (De quelques plantes économiques de ÜInde); par M. Cleghorn. Articles divers. De la fécondation indirecte dans les végétaux; par M. Henri Lecoq (Annuaire de l’Institut des provinces, des Sociétés savantes etdu congrès scientifique); pp. 516-525. Paris et Caen, 1864. Nomenclature in botany (De la nomenclature en botanique); par. M. Asa Gray (The american Journal of science and arts, 1864, pp. 278-281). Chemische Untersuchungen ueber die Ernæhrung der Pflanze (Recherches chimiques sur la nutrition de la plante); par M. Knoppe (Annalen der Chemie und Pharmacie, 1864, pp. 287-333). Note sur une monstruosité de Juncus lamprocarpus ; " M. H. Bocquillon (Adansonia, t. IV, pp. 83-84). Révision des Acacia médicinaux ; par M. H. Baillon (/bid., pp. 85-127). Sur l'asparagine extraite du S'ygmaphyllon jatrophifolium; par MM. de Luca et Übaldini (Comptes rendus, 1864, t. LIX, séance du 26 sep- tembre). - On the identification of the Acanthaceæ of the Linnean herbarium, in the possession of the Linnean Society of London (Je la détermination des Acanthacées de l'herbier de Linné, possédé par la Société linnéénne de Londres); par M. T. Anderson (Journal of the proceedings of the Linnean ... Society, vol. VII, n° 27, octobre 1863, pp. 111-118). On the ink-plant of New Granada (Sur /a plante à encre de la Nouvelle- Grenade [Coriaria thymifolia]); par M. William Jameson ( bid., pp. 120-121). NOUVELLES. — On sait que plusieurs espèces du genre Ranunculus renferment à l'état frais une substance âcre, qui irrite et rubéfie la peau. Pavesi et Mortara ont REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 287 retiré dans un but thérapeutique, des racines, des tiges, des feuilles et des fleurs des X. aerer, R. bulbosus et R. sceleratus, un extrait alcoolique, dans lequel cette substance se conserve longtemps sans se décomposer. D'aprés un travail de M. Polli, publié récemment dans les Annali di chimica applicata alla medicina, cet extrait aüra dans la pratique un grend avantage sur les cantharides, parce qu'il n'irrite pas les voies urinaires, et qu'i ne cause aucune douleur. — La commission directrice de l'exposition universelle d'horticulture d'Amsterdam annonce que cette exposition s'ouvrira le 7 avril 1865, sous la présidence de S. A. R. le prince d'Orange. Cette exposition doit avoir lieu dans le Palais de l'industrie construit ré à A dam, et coincider avec un congrès de botanique et d'horticulture. Nous lisons dans le Flora qu'on désigne déjà, comme président du congrés, M. le professeur Miquel (d'Utrecht), et comme secrétaire, M. le professeur Rauwenhoff (de Rotterdam). — Nous lisons dans la troisième livraison des Annales de l'Association philomathique vogéso-rhénane, publiées par M. le professeur Kirschleger, que le guide Nicolas Martin Gérard a recueilli |'Zsoztes echinospora dans le lac de Longemer. Notre confrére M. Ant. Legrand vient de nous informer que la méme espèce avait été trouvée récemment dans le département de la Vienne. — La Société royale de Londres compte, d'aprés la derniére liste annuelle qui a été publiée, 2334 membres ! — Une nouvelle Société vient de se former à Anvers, sous le nom de Société phytologique d'Anvers. La premiére livraison (in-8°) des Annales de celte Société a paru en 1864. Bien que nous ne l'ayons pas eue entre les mains, nous savons qu’elle renferme une Notice sur l’état actuel de quelques grands herbiers d'Europe, par M. Henri van Heurck, président de la Société ; et des observations sur les cellules fibreuses de Panthère, par M. John Belle- roche. — Parmi les six sujets de prix proposés pour l'année 1865 par la Société des sciences et des arts d'Utrecht, se trouve la question botanique suivante : Différents travaux ont établi que les rayons lumineux de réfrangibilité diffé rente n’exercent pas la même influence sur les diverses parties des végétaux. La Société demande qu'on lui présente une revue critique des recherches et des expériences produites à ce sujet, et qu'on les étende aux plantes qui n'ont pas encore été l'objet de recherches semblables, afin de faire mieux connaitre la natare de cette influence et les circonstances dans lesquelles elle se manifeste le mieux. Les mémoires, écrits en francais, en hollandais, en alle- mand, en anglais ou en latin, doivent étre adressés avant le 30 novembre 1865 à M. van Rees, secrétaire de la Société, à Utrecht. Le prix consiste en une médaille d'or de la valeur de 300 florins hollandais (624 francs). Le mémoire couronné sera publié dans les travaux de la Société. 288 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. — M. Marmé a communiqué à la Société royale des sciences de Gættingue, dans sa séance du 7 mai 186/^ , une note sur un nouveau principe vénéneux qu'il a extrait de la racine du. Veratrum nigrum. L'injection dans la veine jugulaire d'un chat de 2 centigr. de cette substance dissoute dans l'eau occa- sionna des vomissements réitérés; une dose égale, appliquée ensuite sous la peau, ne produisit au bout de deux heures aucun effet ; mais, le lendemain, l'animal fut trouvé mort et presque rigide. — Le concours d'agrégation ouvert récemment à l'école supérieure de pharmacie de Paris, pour la nomination aux places vacantes dans les écoles de pharmacie de Paris, de Strasbourg et de Montpellier, a été des plus remar- quables. Par suite de ce concours, et par arrêté ministériel en date du 9 dé- cembre 1864, ont été institués agrégés, pour entrer en exercice à partir du 1*' janvier 1865 : prés l'école de Paris, M. Alphonse Milne Edwards, attaché à la section d'histoire naturelle (zoologie), M. Baudrimont, attaché à la sec- tion de pharmacie; prés l'école de Strasbourg, M. Cauvet, et prés l'école de Montpellier, M. Gustave Planchon, attachés tous deux à la section d'histoire naturelle, Il n'a pas été pourvu à la place d'agrégé vacante à l'école de Paris, dans la section d'histoire naturelle (botanique); aucun candidat ne s’étant présenté pour la remplir, M. Léon Soubeiran, qui l'occupait, a été maintenu dans ses fonctions. — Il vient de se créer à Rouen (Seine-Inférieure) une société des amis des sciences naturelles. M. Blanche en a été nommé président, et M. Malbranch vice-président. — L'Académie de médecine de Paris, dans sa séance du 14 décembre 1864, à décerné le prix fondé par Orfila, à M. Boudier, pharmacien à Montmo- . renty, membre de la Société botanique de France. La question mise au con- tours (pour la troisième fois) était l'étude des Champignons vénéneux. Quatre Mémoires avaient été envoyés à l'Académie. Le prix, qui d’après les règlements ne pouvait être partagé, est de la valeur de 6009 francs. Erratum. Plantes inédites des Andes. — Nous avions reproduit plus haut, p. 172, d’après les Annales des sciences naturelles, un travail de M. Weddell, dans lequel notre honorable confrère s'est aperçu qu'il avait commis quelques * erreurs ou omissions de numéros, en citant les exsiccata de M. Mandon, M. Weddell nous prie de faire les rectifications suivantes : pour le Draba dis- coidea, au lieu de Mand. n. 857, lisez Mand. n. 887; pour le Nasturtium nanum, ajoutez Mand. n. 896; pour le Sagina graminifolia, au lieu de Mand, n. 1253, lisez Mand. n. 951. D' EUGÈNE FOURNIER. EN Paris, — Imprimerie de E, MARTINBT, rue Mignon 2. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME ONZIÈME. N.-B. — Tous les noms de genre ou d’espèce rangés par ordre alphabétique sont les noms latins des plantes. Ainsi, pour trouver Noyer, cherchez Juglans, etc. Les chiffres arabes se rapportent aux Comptes rendus des séances de la Société. Les chiffres arabes entre crochets [ | désignent la pagination de la Revue bibliographique, — et les chiffres romains celle de la Session extraordinaire, A Abies pectinata [55]. Achillea recurvifolia Lap., xxxvii. Adiantum Jordani Mueller [184]. Ægilops ligustica, mutica Boiss, , et platya- ihera Jaub. et Spach. observés au Port- Juvénal (Hérault), 163, 164. Agrimonia Eupatoria var. B. ferruginea T.-L. et J., Lxx. Algérie (Flore de l'. (Description de six nouvelles espéces à ajouter à la), 44. — Sur quelques Lichens, 215. — Descrip- Anisostichium Mitt, nov. gen. [231]. Annonces, voy. Mélanges, Anomalie (Sur la signification morpholo- gique d'une) que présentent les utricules de quelques Carex, 269, 318. Anthérozoides (Recherches sur les) des Mousses, 107, 113. — (Sur les) des Cryptogames, 225, 293. Appendix Florule Juvenalis altera, 139. Arcyria [140]. Arenaria Pomeli sp. nov. Munb., 45. Aréte (Sur la nature morphologique de l') des Graminées, 105. tion des plantes nouvelles par M. Henri Duveyrier dans le Sahara, 164 Algues [30] [31] [80] [223]. Alisma alpestre Coss., 333. Allioni (Sur la correspondance inédite de Lapeyrouse avec), xxxix. Alopecurus anthoæanthoides Boiss. observé au Port-Juvénal (Hérault), 162. Alsine Jacquini Koch, 212. Alihea longiflora Boiss. et Reut. observé àu Port-Juvénal (Hérault), 159. — rosea Cav. observé au Port-Juvénal (Hérault), 159. Althenia filiformis, 217. Amérique du Nord (Sur quelques espéces nouvelles d'/soétes de l), 100. Ampélidées (Sur la vrille des), 251. Anacyclus valentinus L. observé au Port- Juvénal (Hérault), 161. Anagallis phœnicea monstr., 339. Ancistrocladus [225]. Anpré (E.). Sur un phénomène présumé de parthénogenèse, 149, Androsace [24]. Anemone nemorosa L., XXXVII, Angiopteris [170]. T. XL Armeria filicaulis Boiss. , 139. Aroidées [274]. Artemisia scoparia Waldst. et Kit. observé au Port-Juvénal (Hérault), 161. Artobotrys [31]. Artocarpées [174]. Artocarpus [211]. ` AscneRrson (P.). Sur deux espèces de Festuca L. emend. (Scleropoa Griseb.) et sur une nouvelle station du Cytinus Hypocistis `L. var. kermesinus Guss., 329. Asclepias Vincetoxicum L. , LXXX. Asparagus prostratus [22]. Asperula macroclada Huet, xxxix. Aster Garibaldii [227]. Astragalus [253]. Australie (Sur quelques espèces nouvelles d'Isoétes d’), 100. B Beckea ericoides B. G., 184. — neli- troides Seem., 185 (en note) . — obtusi- folia B. G., 485.— parvula DC. et var., 184. — pinifolia DC., 184. — virgata Andr., 184. & 19 290 Bagnéres-de-Luchon (Excursion botanique de) à Castanèse, 125. — (Séances de la Société à), xxxvi, xuix, — Voy. Rap- ports, Herborisations, Session extraordi- naire. Barrier. Rapport sur les herborisations de la Société aux environs de Toulouse, LVI Balanophorées [167]. Barbeuia [18]. Barbula ruralis Hedw., 334. — rurali- formis Besch. sp. nov., 334, 335. Bassia (Sur l'histoire du genre), 71. Batrachium [26]. Beaufortia [78]. Beauvais (Excursion à), 476. — (Rubus Bellardi trouvé à), 177. Bégoniacées, 175. Berlin (Floraison de l'Helichrysum arena- rium aux environs de), 31. BescnnELLE (E.). Sur les Mousses de l’her« bier de M. H. de la Perraudière, 169. — Sur le Barbula ruralis Hedw. et sur : une nouvelle espèce (B. ruraliformis Besch.) du méme genre, 334. — Obs., 198. Betula Dryadum Br. foss., xxx. Bignoniacées [76] [262]. Boissiera bi Hochst., observé au Pért-Juvénal (Hérault), 163. Borte (Ch.), membre à vie, 340. — Sur l'époque de floraison de l'Helichrysum arenarium aux environs de Berlin, 27. Boott (Fr.). Sa mort [144]. Bosqueia [174]. Botanique (Histoire de la) à Toulouse, xvii. PouLay (L'abbé). Sur une collection de Ronces vosgiennes, 234. — Sur la valeur de l'espèce, 235. Bovnerav (Notes rectificatives de quelques- unes des déterminations des plantes ies et distribué SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. — Sur le genre Chiratia Mont., 70. — Descriptions de quelques espéces nou- velles ou peu connues de Myrtacées de la Nouvelle-Calédonie, 182. — Descrip- tions de plusieurs espèces du genre Pit- tosporum de la Nouvelle-Calédonie, 185. — Descriptions de quelques Dilléniacées de la Nouvelle-Calédonie, 189. — Des- criptions de quelques Palmiers du genre Kentia, 310. — Sur un nouveau genre de Liliacées (Xeronema), 316. Brunella vulgaris var. silvestris T-L, et J., Lx. Bruniacées [173]. Bruniera vivipara Franch. [178]. Busawr a trouvé le Dioscorea pyrenaica à Prats-de-Mollo (Pyr.-Orient.), 264. Bulbes (De la multiplication des) du Leu- coium æstivum, 124. Bureau (Éd.). Obs., 105, 264, 267. Bureau de la Société pour 1864, 3. Buxbaumia [163]. C Caoma pinitorquum De Bary/[30]. Calamagrostis stricta Nutt. trouvé à Pon- tarlier (Doubs), 310. Calamintha rotundifolia Benth. observé au Port- Juvénal (Hérault), 162, Calédonie (Nouvelle-), voyez Brougniart, Callistemon suberosum Panch., et Pan- cheri B- G., 183. Callitriche [4] [174]. Campanula lanceolata Lap., XXXVI. Capsella rubella Reut. [230]. Carduncellus pinnatus DC. observé au Port-Juvénal (Hérault), 161. Carduus carlinifolius Lamk ? 138. — pyc- nocephalus L. , vx. Carew [25]. — (Sur la signification mor- hologi d'une anomalie que présen- d'Espagne il en 1863, par M. E.), 46. BovrEnLE, Sur diverses plantes recueillies aux environs de Magny, 338. Braun (C.-F.). Sa mort [190]. -Breteuil (Carex axillaris Good. trouvé dans la forêt de), 15. — Bromus inermis Leyss. observé au Port- Juvénal (Hérault), 463. — Schraderi Kunth [82]. — scoparius L. et varie- galus M. Bieb. obscryés au Port- Juvénal (Hérault), 163. Broncniart (Ad.). Obs., 85, 92, 95, 100, 198, 308.— et A. Gris. Note sur les Épa- cridées de la Nouvelle-Calédonie et sur nn genre nouveau de cette famille, 65. tent les utricules de quelques), 269, 318. — axillaris Good. trouvé dans la forét de Breteuil (Eure), 15. — globu- laris L. [255]. — Voyez Hybrides. Carpinus grandis Unger, foss., xxx. Carver (T.). Sur une question relative aux noms spécifiques des plantes, 9. Cassia moschata H. B. K. [83]. Cavver (D.). De l'excrétion des matières non assimilables par les végétaux. Ré- ponse à une communication de M. Cha- tin, 201. — Sur la vrille des Ampéli- dées, 251. — Sur la vrille des Cucurbi- tacées, 278, — Sur le mode d'ascension de la séve, 286, 287. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES. Cazaril prés Luchon, voyez Herborisa- tions. Centaurea [56] [88]. — albiflora T.-V.? LXi. — depressa M, Bieb. et divergens Vis. observés au Port-Juvénal (Hé- rault); 461. — Endressi Hochst. et St., Lxxxv. — ochrolopha Cost. [229], = üertosensis Cost. [229]. Centrophyllum leucocaulon DC. observé au Port-Juvénal (Hérault), 164, Cephalaria syriácà Schrad. observé au Port-Juvénal, 160. Géramiacées [31]. Cereus Bertini Cels. [17]. CaaporssAU (L'abbé). Sur les septième et huitième centuries de lHerbarium nor- male de M. Schultz, 199. — a trouvé à Beauvais le Rubus Bellardi, 477. Chamonix (Exposition Syst. des Renoncu- lacées de la vallée de), 48, Champignons [13] [162] [165] [215] [225] [280] [284]. Characées [28] [232]. Chartreuse (Voyage de Grenoble à la Grande-), 152. Gain (A.). Sur une excursion aux environs de Beauvais (Oise), 176. — présente des fleurs de Rhododendron contenant des cristaux de sucre, 27.— Des proportions de sucre contenues dans la séve et en général dans les sues des végétaux, 178. — Études sur la respiration des fruits, 93. — Sur des excursions aux environs de Villers-Cotterets, Soissons et Reims, 260. — Obs., 14, 45, 84, 95, 100, 176, 182, 223, 224, 295, 937, 945, 246. Voyez Cauvet. Chiratia Montr., 70, — leucantha Montr., Chloranthacées [27]. Chlorophylle (Sur la ion de la), xxn. Cinchona [274]. — pitayensis [231]. Cinnamomum, esp. div. foss., xxxr. Circulation (Recherches sur la) du latex dans le Ficus elastica, 96. Cirsium italicum DC. observé au Port- Juvénal (Hérault), 164. — lanceolatum P., LXXIX. — monspessulanum AI., Lxu. — nemorale Rchb., Lxxx. — odon- lolepis Boiss., 140. — virens T.-L., LXXX, Cleistocarpa floribunda Schl. [183]. Cros (D.). Govp d'œil sur l'Histoire de la Botanique à Toulouse, xv, — Discus- sion de quelques points de glossologie botanique, 33. Coleanthus subtilis Seid., 261, 265, — p trouvé dans le départemént de la Loire- Inférieure [192]. Colorantes (Sur les matières) dés fleurs, XXIII. . Comité consultatif pour 1864, 2. Commission des archives, 2. — du Bulle: tin, 2. — de comptabilité, 9, — des gravures, 2. — pour le choix du lieu de la session extraordinaire, 2. Composées (Sur un genre nouveau de): Mandonia, 49. Coniféres [104] [249] [244]. Conseil d'administration pour 1864, 3. Convolvulus arvénsis [49]. í Corbier. Sur des pêches atteintes d' Erineum maculans, 258. — Obs., Cor di inédite de Lapey Allioni, xxxix, Cossow (E.). Appendix florule Juvenalis altera, ou deuxième liste de plantes étran- gères récemmetit, observées par M. Tou- chy au Port-Juvénal prés Montpellier, 159. — Description des plantes nou- velles découvertes par M. Henri Du- veyrier dans le Sahara, 164. — Sur les produits textiles tirés des feuilles du Pinus silvestris, 287. — Description de deux espèces nouvelles d'Espagne, 332. — Obs., 13, 14, 15, 85, 124, 112, 177, 224, 237, 245, 947, 966, 987, 340, 365. Crotalaria Sahara Coss, sp. nov., 165. Crouzer (Le D"); voyez Duval-Jouve. Cruciféres (Sur les caractères histologiques du fruit des), 237, 988. Cryptogames (Sur les anthérozoides des), 225, 293. Cucurbitacées (Sur la vrille des), 278. Cuscuta [18]. Cyathopsis B. G. g. n. 66.— floribunda B. G., 66 +s 66. Cynoglossum nebrodense Guss. observé au Port-Juvénal (Hérault), 461. Cyperus serótinus Rottb. , 396 (en note). Cytinus Hypocistis L. var. kermesinus (Sur une nouvelle station du), 329. avec D Decaisne (J.) présente des échantillons du Pirus polwilleriana, 366. — Sur des hybrides des Papaver bracteatum et orientale, 367. — Sur une localité de Lavandula Spica, observée dans le département d'Indre-et-Loire, 368. Drs ÉrawGs (S.). Sur l'Alsine Jacquini Koch, et sur le Senecio viscosus L, (à ligules étalées), 212, 292 Dianthus fallens T.-L., 147, — pungens var, insignitus T.-L., 143. — Requienii G. G. et var., 142, Diatomées [87]. Digitalis sub-purpureo-lutea Casi, [24]. Dilléniacées (Descriptions de quelques) de la Nouvelle-Calédonie, 189. Dioscorea pyrenaica trouvé aux environs de Prats-de-Mollo (Pyr.-Or.), 264. Diplotaxis Duveyrierana Coss. sp. nov., 4, Disa grandiflora L. [246]. Discours de M. Ramond à l'ouverture de la session extraordinaire, 1v. — M. Noulet, président de la session extraordinaire, vii. Dons faits à la Société, 5, 7, 8, 26, 47, 64, 86, 112, 149, 177, 199, 211, 225, 236, 237, 248, 250, 267, 268, 309, 310, 340, xxv. Doumer (N.). Rapport sur la course de la Société aux laes d'Oo, d'Espingo et de Saoussat, cvi. Dracophyllum amabileB. G., 68. — gracile B. G., 68. — involucratum B. G., 68. — ramosum Panch., 68.— verticillatum Lab., 69. DucnanTRE. Obs., A, 15, 63, 119, 124, 115, 181, 223, 224, 261, 264, 267, 286, 287, 293. Durour (Éd.), membre à vie, 112. Duxercey (L). Sur un Medicago recueilli aux environs de Bône, 365 Duru DE Maisonneuve. Sur quelques es- pèces nouvelles d’Isoëtes de l'Amérique du Nord et de l'Australie, 100. — Obs., 105. Duva-Jouve fait hommage à la Société de son Hist. nat. des Equisetum de France, 8. — Sur le Carez acillaris Good, que M. le Dr Crouzet a trouvé en France, 15. — Sur la nature morphologique de l'aréte des Graminées, 105.— Sur de nou- velles localités du Scirpus Rothii, 259.— Rectification d'une erreur, 260.— Lettre sur la découverte du Coleanthus subtilis en Bretagne, 265. — Sur Ja signification morphologique d'une anomalie que pré- sentent les utricules de quelques Carex, 269, 318. — Obs., 111. Duveyrier (H.), voy. Cosson, E Echium diffusum Sibth. et Sm. et Rauwolfi, observés au Port-Juvénal, 161. Elatine Hydropiper L. trouvé à l'étang de Saint-Quentin, 287. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Entraque prés Coni (itate) (Saxifraga flo- rulenta Mor. trouvé à), 336. Épacridées (Sur les) de la Nouvelle-Calé- donie et sur un genre nouveau de cette famille, 65. Epimedium [201]. — Musschianum Morr. et Dec, monstr. 247. Epipogon aphyllus Sw. trouvé au Mont- Vergy (Savoie), 340. — trouvé à la cascade d'Enfer (H.-Garonne), XLVIII, xc. Equisetum, 8, 260 [8] [93] Erineum maculans, 246, 258. Erodium crispum Lap., xxxv. — macra- denum L'Hér., 142. Espagne (Notes rectificatives de quelques- unes des déterminations des plantes d") recueillies par M, E. Bourgeau, 46. — EP de deux espéces nouvelles ISA (Gur la valeur de l’), 235. Esquierry prés Bagnéres-de-Luchon, voy. Herborisations. Euphorbia Characias L., 142. Euphorbiacées [270]. Euphrasia Soubeiraniana T.-L., LXXXVIII. Excrétion (De 1’) des matières non assimi- lables par les végétaux, 201. Excursion botanique de Bagnères-de-Lu- chon à Castanèse (Aragon), par le Port de Venasque, la Penna-Blanca et la val- lée de Lessera, 125. — aux environs de Beauvais (Oise), 176. — aux environs de Villers-Cotterets, Soissons et Reims, 260. — Voyez Herborisations. F Faivre (E.). Recherch r la i et les usages du te ans le Ficus e lica, 96. — Obs., 1 Farsetia (Monographie a genre), 51. — (Genre), 55.— F. ægyptiaca et var., 58. — BoiviniF. sp. n., 56. — cheiranthifolia Des., 61; — clypeata R. Br. et. var., 59. — dalmatica Vis., 61. — Edge- worthii Hook. et Th., 58. — grandiflora F, sp. n., 55. — Hamiltonii Royle, 57. — incana R. Br. observé au Port-Ju- vénal (Hérault), 159. — Jacquemontii Hook. et Th., 56. — linearis Dec., 57. — longisiliqua Dec., 56. — lunarioides — macroptera Kotsch, et . — multicaulis Boiss. et Hohen., 62. — pendula Boiss., 62. — ramosissima Hochst., 57. — spathulata Kar. et Kir., 63. — stenoptera Hochst. , 56. — suffructicosa DC., 62, — umbel- lata Boiss, , 61. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. 293 Fécondation (De la) des Muscinées, 192. Festuca (Sur deux espèces de), 329.— sicula Presl, observé au Port Juvénal (Hérault), Ficus. Carica [132]. — elastica (Recher- ches sur la circulation et les usages du latex dans le), 96. FingoL (Ed.) Sur la constitution de la chlorophylle, xxi. — Sur les wisi colorantes des fleurs, xxu. — Obs., In Ae les matiéres colorantes des), Flore ida Pyrénées de “Lapeyrouse (Sur des planches inédites de la), xxxur. -~ Fossiles (Plantes) [176] [271]. — de l’âge miocène, découvertes prés de Toulouse, xiv. Fournier (E.). Monographie du genre Farsetia, 51. — Sur des fleurs prolifères d'Epimedium Musschianum, 247.— Sur les caractéres histologiques du fruit des Crucifères, 237, 288. — Sur la distri- bution géographique du Sisymbrium Sophia, dee — + , 14, 15, 63, 92, 246, 267, Poir [ie M ji [218] [221] [255] 261] [28 Fragaria [33]. France (Fl. de). Herborisations de la Société pendant sa session à Toulouse, LVH, LXI, LXXII, XC, XCII, CIV, CVII. — Excursion botanique aux environs de Bagnéres-de-Luchon à Castanése (Ara- gon), par le port de Venasque, la Penna-Blanca et la vallée de Lessera, 125, — Deuxième liste de plantes étran- géres récemment observées par M. Tou- chy, au Port-Juvénal, 159. — Plantes B. variegatus, 163. — Brunella vul- garis var. silvestris, Lxx. Calamagrostis stricta. Nutt., 310, — Calamintha rotundifolia, 162. —- Cam- panula lanceolata, xxxvi. — Cardun- cellus pinnatus, 161. — Carduus carli- nifolius, 138. —- C. pycnocephalus, Lxr, — Carex axillaris Good., 45. — Cen- er die albiflora, xxu. — C. depressa, + — C. divergens, 161. — C. En- PU Lxxxv, — Centrophyllum leu- cocaulon, 161. — Cephalaria syriaca, 160. — Cirsium lanceolatum, LXXIX, — C. monspessulanum, 1x. — C. ne- morale, Lxxx. — C. italicum, 161, — C. odontolepis, 140. — C. virens, Lxxx. — Coleanthus subtilisSeidel, 261 [192]. — Cynoglossum nebrodense, 161. Dianthus fallens T.-L., 147. — D. pungens var. insignitus TEn. D. Requienii et var., 142. — Dioscorea pyrenaica, 264. Echium diffusum, 161. — E. Rau- wolfii, 161. — Elatine Hydropiper L., 287. — Epipogon aphyllus, 340, xvni, xc. — Erodium crispum, xxxv. E. ma- cradenum, 142. — Euphorbia Chara- cias, 142. — Euphrasia Soubeiraniana, LXXXIVII. Farselia incana, 159. — Festuca sicula, 163. Galeopsis Ladanum var. amauro- phylla, Lxxx. — Galium erectum var. alpinum, 145.— G. Marchandi, 145.— G. Nouletianum 1x1. — Gaudinia fra- gilis, 12. — Gentiana Burseri, 146. — G. lutea, 446. — G. teneila, 148. peer os crelica, LXI. E 0 I — H. rho- fossiles de l’âge miocène d près de Toulouse, xxv. — Du Primula variabilis et de quelques espèces du dé- partement de la Manche, 87. — Sur les Mousses de l’herbier de H. de la Perrau- dière, 469. — Catalogue des Muscinées des environs de Toulouse, Lxvi.— Espè- ces décrites ou signalées : Achillea recurvifolia, xxxvn. — Agri- monia Eupatoria var. ferruginea, LXX. — Alopecurus anthoxanthoides, 162. — Alsine Jacquini, 213. — Auhœa - longiflora, 1459. — A. rosea, 159. — Anacyclus valentinus, 161. — Ane- mone nemorosa, xxxvii. — Armeria fili- caùlis,439. — Artemisia scoparia, 161. — Asclepias Vincetoxicum, LXXX. — Asperula macroclada, LXXXIX. Boissiera bromoides, 163. — Bromus inermis, 163. — B. scoparius, 163, — LXXXV danthum “qi 126. — . Heracleum sp. div., Eren LH. MN ei RE: xxxvi. —- H. cerinthoides, Lxxxm. — H. controversum, uxxxix.— H. Grenierii, Lxxxu. — H. Neocerinthe, Lxxxu. — — H. simplex, xxxiv. — Hordeum ithaburense Boiss., 163. — Hypericum ciliatum, 159. Isatis aleppica, 159.— Isoëtes lacustris et echinospora, xxxvin. Kæleria setacea var. intermedia T.-L., 139. Lavandula Spica, 368. — cespite Li — L. crassifolia, o — L. Lapey- 294 rousiana, Lxxxv, — L. origanifolia; LXXXIV. — L. reflexa, 164.. — Lotus sulfureus, 160. edicago lœvis, 160. — M. media, Lx. — Mentha tomentosa, 162. Ononis arachnoidea, 146, — Oro- banche Hænseleri, 142.— Orobus pyre- nus, XXXV. Paronychia aurasiaca, 160. — Pedi- cularis apargioides , xxxv. — Phleum echinatum, 162. — Picris ` tuberosa, xxxvi. — Polygala alpestris var. pyre- naica T.-L., 143. — Polygonum scopa- rium, 162. — Potentilla Heynii, 160. — P. integrifolia, xxxvi. — Primula variabilis, 87. Quercus lez et var. div., xi. à xvi. Ranunculus chius, 159, — R. dealba- u$, XXXVI, — R, tuberosus, xxxvi, — Raphanus Landra, Lxi. — Rosa, sp. div., 141, — R. cerasifera, T.-L., 146. — Rubus, Lxx. — Rumex acetosel- loides Bal., 162. — R. Acelosa, LXXI. — R, stenophyllus, Lxxn. — R. vinealis, um Salvia verticillata, 162. — Saponaria porrigens, 159. — Saxifraga longi- folia Lap., 141.— S. mixta Lap., 146. — Scabiosa Columbaria, Lxxx, — S. orophila, Lxxx, — S. semipapposa Salzm., 160. — S. tolosana, LXXXI, — S. velutina, txxxvin. — Scandix bra- chycarpa, 160, — S, grandiflora, 160. — Scirpus Rothii, 259, — Scleranthus uncinalus Sch. 146. — Sempervivum montanum L, ? (S. minimumT.-L.), 136. — Senecio viscosus, 915, — Silene bi- partita, 159. — S. nutans, xi. — Stipa barbata, 162, — S. Lagascæ, 162, Thalictrum aurigeranum, ixu, — Thymus Zygis, xxxv. — Torilis neglecta, 160. — Trifolium globosum, 160, — Triticum cristatum, 163. Verbascum galileum, 161. — Vero- nica strictifolia, xxxv. — Vicia villosa, 160, — Vincetozicum luteolum, Lxxx. — SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. G Galeopsis Ladanum. var. amaurophylla T.-L., LXXXI. Galium erectum var. alpinum T.-L., 445. — Marchandi Rem. et Sch,, 445. — Nouletianum B. et T.-L., LXI. GannourE (l'abbé). Rapport sur l'herbori- sation de la Société à Saint-Aventin et à Cazaril, civ. Gauperroy (E.) a trouvé I' Elaine Hydro- piper à l'étang de Saint-Quentin prés Trappes, 287. Gaudinia fragilis, 19. Gay (J.). Sa mort, 6. — Hommage rendu à sa mémoire, 341. — Liste de ses pu- blications et de ses travaux inédits, 353. Gentiana Burseri Lap., 146, xiv. — lutea. L., 146. — tenella Rotb., 148. Géographique (Sur la distribution) du Sisymbrium Sophia, 358. Germination (Sur la) du Mirabilis longi- flora, 120 G ST ENS Di g que ( de quel- ques points de), 33, Gonatobotrys [31], Graminées (Sur la nature morphologique de l'aréte des), 105. Grand-Auverné (Coleanthus sublilis trouvé au bord de l'étang du), 261. Gras (A). Sur l'histoire du genre Bassia, 71. — Sur la correspondance inédite de Lapeyrouse avec Allioni, xxxix. i Grenier (Ch.) a trouvé le Calamagrostis stricta à Pontarlier, 310, Grenoble (Voyage de) à la Grande-Char- treuse, 152. z Gais (A.). Surla germination du Mirabilis longiflora, 120. — Obs., 120, 424. — Voyez Brongniart. Grubbia [173]. x 3 Guster., Sur les mouches | tubérivores, 310. — Obs, 181. H Hartwegia comosa [179]. , LXXX, — V, e asd PV. Wiedemannia erythrotricha, 162, — Voyez (dans la table de Ja Revue biblio- graphique) : Debeaux, Duyal-Jouve, Filhol, Franchet, Mabile, G, Planchon. Fruits (Sur les caractères histologiques des) des Crucifères, 237, 288. — (Études sur la respiration des), 93, Fumaria, esp, div. [150] [169]. Fumariacées [255] [278]. Fuscu (Remacle), voyez (dans la table de la Revue bib i à crelica Willd., xt. : Helianthemum rhodanthum Dun. ; 126. — piloselloides Lap., LXXXVI, Helichrysum arenarium DC., 27.— angus- tifolium DC., 30, " Helomyza lineata RD, insecte tubérivore, 310. 10. Héxox. Sur la disparition de quelques es- pàces dela flore du midi de la France; causée parla rigueur de certains hivers, 63. — présente plusieurs plantes verna- les recueillies à Vincennes, 84. phique) Morren, Hi Coss. g. nov. [272]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÉRES. Hépatiques [257] [279], Heracleum amplifolium Lap., xxxiv. Hérault (Plantes nouv dn pour la flore du département de l’), 327, Herbarium normale "m Schultz (Sur les 7° et 8° centuries de l’), 199. Herbier de M. H. dela Perraudière, 169. Herborisations de la Société pendant sa session extraordinaire à Toulouse (Rap- port sur les) : Environs de Toulouse, Lvi — Bois de Larramet, xir, — Es- quierry, xxi, — Vallée du Lis, xc.— Port de Venasque, Penna-Blanca, xci. — Saint-Aventin, Cazaril, civ, — Lacs d'Oo, d'Espingo et de Saoussat, cvin. — Voyez Excursion. Hermannia [211]. Hibbertia Baudouinti B. 6. sp. noy., 191, — salicifolia Turcz., 191, — scabra B. G. sp. nov., 191. posti sp. div, 139 [26]. — cerinthi- latifolium Lap., xxxvu, — cerinthoides L., xxxn, — controversum T.-L., LXXXIX. — Grenieri T.-L. et J,, LXXXII. — Neocerinthe Fries, uxxxit, — obovatum Lap., Lxxxi. — Pseudocerinthe Koch, LXXXIX. — rhomboidale Lap., LXXXII, — simplex T.-L. et J. sp. nov. , LXXXIV. Histoire de la Botanique à Toulouse, xvin. (Sur les ) du fruit des Cruciferes, 237, 288. Hordeum ithaburense Boiss, observé au Port-Juvénal (Hérault), 163. Hity (Origine) du Pirus polwilleriana, es Carex, 23. — Papaver, 361. Primula, 81. — Voyez (dans la table de la Revue bibliographique) : Caspary, Geschwind, Rambert, Hydrangea arborescens: L, [37]. Hyménomycètes [176]. Hyménophyllacées [194]. Hyoscyamus Falezlez Coss. sp. nov., 166. Hypericum ciliatum Lmk, observé au. Port- Juvénal (Hérault), 139. I Iris italica Parl. et olbiensis H. [151]. Isatis aleppica Scop. observé au Port-Juyé- nal (Hérault), 159, Isoétes [28]. — (Sur quelques espèces nou- velles d’) de l'Amérique du. Nord et. de l'Australie, 100. — lacustris et. echino- spora trouvés dans les montagnes des Pyrénées-Orientales, xxxvim . — sp. ined., 104. — Braunii DR., 101. — macro- spora DR, , 401. — oda G, DR., 295 102. — muricata DR., 101. — phao- spora DR., 103. — tasmanica F, Muell., 104, J Jauserr (lecomte). Obs., 264, 267. JeansennarT. Rapport sur l'herborisation faite par la Société au port de Venasque et à Penna-Blanca, xcu. — Voyez Timbal- Lagrave. Juglans regia [81]. Juncus [70]. Junghubn (Franz). Sa mort [190]. Juniperus Sabina, 124. Jussiæa [295]. K Kabsch (Wilh.). Sa mort [144]. Kentia Blume, 310, 311. — Deplanchei B. G., 314. — elegans B. G., 312. — gracilis B. G., 315. — olivæformis B. G., 313. — Pancheri B. G., 316. — Vieillardi B. G. species novæ, 313. Kickx (J.). Sa mort [144] KinscuLeGer (Fr.). Sur un Anagallis phœni- cea, 339. Koleria setacea var. intermedia T.-L., L Lacs d'Oo, d'Espingo et de Saoussat (Haute- Garonne. eis Herborisations. LawcE, voyez heu La Perraudière m do). Sur les Mousses de son herbier, 169. Lapeyrouse (Sur la correspondance inédite de) avec Allioni, xxxix. — Voyez Tim- bal-Lagrave. — (Villars et). Extrait de leur correspondance, XLIX, Lappa tomentosa Lam. [271]. LARCHER. Obs,, 14. Larramet prés Toulouse, voy. Herbori- sations. Latex (Recherches sur la circulation et les usages du) dans le Ficus elastica, 96. Lauracées, 173. Lavandula Spica observé dans le départe- ment d'Iudre-et-Loire, 368. Leper (E.). Du Primula variabilis et de quelques espéces du département de la Manche, 87. — Obs., 92, 100. Lemna arrhiza [178]. Lessera (Vallée de), voyez Excursion. Lettres de MM. Ch. Bolle, Bouteille, Duker- ley, Duval-Jouve, Kirschleger, Lloyd, Manceau, Paillot, l'abbé Questier, de Salve, Verlot, Weddell, voyez ces noms. 296 L th Martr., Lxxxıv. Leucoium æstivum (De la multiplication des bulbes du), 124. Leucopogon albicans B. G., 67. — Cymbulæ Labill., 66. — dammarifolius B. G., 67.— longistylis B. G., 67. — Pancheri B. 6., 67. — scam B. G., 68. — Vieillardi B. G., Lichens [13] [34]. [8e] [246] [241] [284]. — (Sur quelques) d'Algérie, 2 Liliacées, 316 [241]. Linaria Bourgæi Jord., Lxxxv. — crassi- folia Mut., Lxxxiv. — commutata B., Lxxi. — elegans sp. nov. Munb., 46. — Lapeyrousiana Jord., .xxxv. — origa- nifolia DC., rxxxw. — reflexa Desf. observé au Port-Juvénal (Hérault), 161. Lis (Vallée du) près Luchon, voy. Herbori- sations. Lioyo. Sur le Coleanthus subtilis Seidel, trouvé à l'étang du Grand-Auverné (Loire-Inférieure) , 261. Loches (Lavandula Spica observé aux en- virons de), 368. Lolium [226]. — temulentum et esp. div. [222]. Lorer (Henri). Sur plusieurs plantes nou- velles pour la flore de Montpellier et de l'Hérault, 327. Lotus sulfureus Boiss. observé au Port- Juvénal (Hérault), 160. Luzula [16 Lychnophora Mart. [247]. T-L. et M Peres (Plantes recueillies à), Malonia ilicifolia [272]. Malvacées [184] [268]. Manceau. Sur des pêches envahies par une Cryptogame, 247. Manche (Du Primula variabilis et de quel- ques espèces du département dela), 87. een R: 8. nov., 50. — M. boli- dipl" (Tinacées [131]. MarcıLy fils. Obs., 287. Marsilia, esp. div. [118]. — salvatrix 271 Marrixs (Ch.). De la multiplication des bulbes du Leucoium cstivum, 124. Marrrin-Doxos (de). Obs., xvn. — et Tm- BAL-LAGRAVE. Observations sur quelques races ou variétésdu Chéne-vert (Quercus llez L.), suivies de leurs descrip- tions, x, SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Medicago (Sur un) recueilli à Bone [Algé- rie], 365. — levis Desf. obs. au Port- Juvénal (Hérault), 160. — media, 1x. Meissner, Sur les Lauracées, 173. Melaleuca gnidioides B. G., 484. — pun- ens R. G., 184. — viridiflora Gærtn. et var., 183. h Mélanges, nouvelles, annonces, nécrologie [47] [96] d [190] [233] [286]. Melianthus Mentha ce a d'Urv. observé au Port- Juvénal (Hérault), 162. Mesotænium Næg. [231]. Metrosideros nitida B. G., 182. culata Labill. et var., 182. Microstylis monophylla [7]. Mimulus [200]. Mirabilis — ae [57].— (Sur la germi- nation du), 1 Monstruosités : Fleurs prolifères, 247. — virescence, 339,— Anagallis phœnicea, 339. — Epimedium Musschianum, 247. — Voyez (dans la table de la Revue biblio- graphique) : Baillon, Dickson, Kickx, Kirschleger, Marchand, Mussat, Naudin, Wesmael. Montpellier (Plantes nouvelles pour la flore de), 327. Mont-Vergy, voyez Vergy. Mooum-Tawpow, voyez (dans la table du Bulletin bibliographique) : Michon, Clos. Morphologique (Sur la nature) de l'aréte des Graminées, 105. — (Sur la signifi- cation) d'une anomalie que présentent les utricules de quelques Carex, 269, 318. — oper- Mouches tubérivores, 310. Mousses, 175 [130] [164] [223] [251] [273]. — (Recherches sur les anthéro- zoides des), 407, 413. — (Sur les) de um de M. H. de la Perraudière, 69. Multiplication (de la) des bulbes du Zeu- coium cstivum, 124. Muxsy (G.). Description de six nouvelles , espèces à ajouter à la flore d’Algérie, 44. (De la fécondation des), 192, — des environs de Toulouse, LXVI. Mycétozoaires [280]. Myoporacées [251]. Myrtacées (Descriptions de quelques espè- ces nouvelles ou peu connues de) de la Nouvelle-Calédonie, 182. Myxomycètes [113]. N Najas L. [248]. Nephrodium Filix mas [157]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Noms spécifiques des plantes (Sur une ques- tion relative aux), 9. Nostocacées (Groupe des) [116]. Noucer, président de la session extraordi- naire, m. — Discours à l'ouverture de la session extraordinaire, vui. — Sur quel- ques plantes fossiles de l’âge miocène, découvertes prés de Toulouse, xxv. — Obs., LVI. Nouvelle-Calédonie, voyez Calédonie. Nouvelles, voyez Mélanges. Nyranper (W.). Sur quelques Lichens d'Al- gérie, 215. Nymphéacées [171]. 0 Ombellifères [52] [170]. Ononis arachnoidea Lap., 146. — grandi- flora sp. nov. Munb., 45. — megalos- tachys sp. nov. Munb., 45. Onopordum glomeratum Cost. [229]. Orobanche Buekiana Koch [168]. Hanseleri Reut., d Orobus pyrenœus Lap., Orchidées [51] [129] [149] [193] [246]. Oxytropis [253]. P PaiLLor. Sur une publication faisant suite aux Annotalions à la flore de France de Billot, 250. Palmiers [25] .— (Description de quelques) du genre Kentia, 310. Palmoglæa Kuetz. [231]. Papaver bracteatum et orientale (Hybrides des), 367. Paris (Flore des environs de) , voy. Beauvais, Bouteille, Chaboisseau, Chatin, Gaude- froy, Hénon, Questier, Saint-Quentin, Soissons, Thury, Villers-Cotterets, Vin- cennes. Paronychia aurasiaca Webb, observé au DEM rs res 160. Sur un p pré- iré de), 149. Passiflora cerulea [11]. Payor (Vénance). Exposition systématique des Renonculacées de la vallée de Cha- monix, 48. Pedicularis apargioides Lap., xxxvi. — siwatica [97]. E Penna-Blanca près Luchon, voy. Herbori- sations et Excursion. Persica vulgaris. Sur des pêches atteintes de l'Erineum maculans, 246, 258. 297 Phleum echinatum Host, observé au Port- Juvénal (Hérault), 162. Phoœniciles spectabilis Unger, foss., xxix. Phragmites ? disnei Saporta, fossile, xxvii. Picris tuberosa Lap., xxxvn. Pierardia Roxb. [239]. Pilularia esp. div. fe. Pinus [22]. — montana Mill. [210]. — silvestris [210]. — (Sur les b ic textiles tirés des feuilles du), 2 Pirus polwilleriana J. Bauh., aod Pistacia narbonensis (Sur deux plantes confondues sous le nom de), xvi. Pittosporum (Description de plusieurs espè- ces dugenre) de la Nouvelle-Calédonie , 185. — Baudouinii B. G., 189. — capitatum B. G., 188. — Deplanchei, 187.— echinatum B. G., 189.— gracile Panch., 187. — loniceroides, 186. — Pancheri B. G., 188. — paniculatum B. G., 188. — rhylidocarpum Asa Gray, 187. — turbinatum B. G., 187. Vieillardi B. G., 188. PLancuon (J.-E.) . Sur deux plantes confon- dues sous le nom de Pistacia narbonen- sis, XLVI. — Obs., XVII, xxv, XLV, LVI. T alpestris var. pyrenaica T.-L., 43. Polygdlitón scoparium Req. observé au Port-Juvénal (Hérault), 162. Pouwarer (E. de) a trouvé l'Epipogon aphyllus à la cascade d'Enfer (Haute- Garonne), xLvim, xc. Pontarlier (Calamagrostis stricta, trouvé prés de), 310. s Port de Venasque, voy. Herborisations et Excursion. Port-Juvénal (Deuxième liste de plantes étrangères récemment observées par M. Touchy au), 159. Potentilla Heynii Roth, observé au Port- Juvénal (Hérault), 160. — integrifolia Lap., xxxvi. Prizuiœux (Éd.). Recherches sur l' Alihenia filiformis, 917. — Obs., 223, 224. Primula variabilis, 81 [23]. Primulacées [254]. Pyrénées, voyez Timbal-Lagrave et Herbo- risations. Pyrénées-Orientales (Isoëtes lacustris et echinospora trouvés dans les), xxxvin, Q Quercus Ilew L. et var. div. xi à xvi. — (Obs. sur quelques races ou variétés du) suivies de leurs descriptions, x. 298 Quesrier (l'abbé). Sur la spontanéité du Gaudinia fragilis aux environs de Paris, R Raxoxp (A.), président de la Société, 2.— Son allocution, 4.— Discours à l'ouver- ture de la session extraordinaire, iv. — Hommage renduà la mémoire de Jacques Gay, 341. — Obs., 15, 92, 264, 265, 309. Randonia Coss. g. nov. [272]. Ranunculus chius DC. observé au Port-Ju- vénal (Hérault), 159, — dealbatus Lap., XXXVI.— ficariformis [149]. — tuberosus Lap., xxxvi. Raphanus Landra Mor., Lxi, Rapports sur les herborisations de la So- ciété, voyez Herborisations, Reims (Excursion à la montagne de), 260. Renonculacées, 48 [131]. Respiration (Études sur la) des fruits, 93. Reurer et Lance. Notes rectificatives de quelques-unes des déterminations des plantes d'Espagne recueillies et. distri- buées en 1863, par M, E, Bourgeau, 46. dron (Fleurs de) contenant des cristaux de sucre, 27. Ricuanp (Cl. et Ant.), voy, Laudrin. Rois. Obs., 84. Rosa [185] [222]. — Esp. div., 141, — cerasifera T.-L., 146. RousseL. Sur les Proposte di alcune rettifi- cazioni al profito dei Discomiceti, de M. J. De Notaris, $. Roze (E.). Recherches sur les des Mousses, 107, 113. — De la fécon- dation des Muscinées. Observations sur l'organe femelle de ces plantes, 192, — hé, 1 sur le: des ptogunes, 225. — Obs., 120, 234, Rubus, Lxx1 [68] [164]. — Sur une col- lection de Ronces vosgiennes, 234, — Bellardi trouvé à Beauvais, 177. Rumex Acetosa L., Lxx. — acetoselloides Bal. observé au Port-Juvénal (Hérault), 162, — stenophyllus T.-L, et J., xxu. — vinealis T.-L. et J., Lxxn, „Rupalleya volubilis Mor, sp. nov. [25]. s Sabal hœringiana Unger, foss., xxvi. Sahara (Description des plantes nouvelles découvertes par M, Henri Duveyrier dans le), 164. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Saint-Aventin près Luchon, voyez Herbo- risations, Saint-Quentin (Elatine Hydropiper trouvé à l'étang de), 287. Sainr-Rorerr (le comte P. de). Sur une nouvelle localité où fleurit le Saxifraga florulenta Mor., 336. Salix varians Gepp., foss., xxx, Sarve (S. de) a trouvé les Isoétes lacustris et echinospora dans les gnes des Pyrénées-Orientales, xxxv. —- Salvia verticillata L. observé au Port-Juvé- nal (Hérault), 162. Salvinia natans [12]. Santalum album [212]. Sapindacées [50]. Saponaria porrigens L. observé au Port- Juvénal (Hérault), 159. Saæifraga conifera Coss. et DR. sp. nov., 332. — fiorulenta Mor. (Sur une nouvelle localité du), 336. — longifolia Lap, 141. — mivta Lap, 146. — Mureti [230]. Scabiosa Columbaria L., uxxxi — orophila T.-L., Lxxx. — Juvéoal (Hérault), 160. — velutina, LXXXVII, Scandix brachycarpa Guss. et grandiflora L. obs. au Port-Juvénal (Hérault), 160. Schacht. Sa mort [144]. — Notice sur sa vie et ses travaux [235]. Scnœnerezo (W. de). Sur l'orthographe de quelques noms botaniques, 40. — Rap- port sur l'excursion faite par la, Société à la vallée du Lis, xc. — Rapport sur le Jardin des plantes de Toulouse, cxi. — Obs., 12, 13, 31, 84, 85, 263, 265, 339, xvn, LVI. ScuuLtz (Sur les 7° et 8° centuries de l'Her- barium normale de) Scirpus Rothii Hoppe du), 259, Scleranthus uncinatus Schur, 146. Sempervivum [147]. — montanum L. ? (S. minimum T.-L.), 136. Senecio viscosus L., 215. Session extraordinaire à Toulouse, 1 à cxrv. — Fixation de la, 87.— (Programme de la), ur — (Séances de la), 1v, XX1, xxxvi, xx. — (Comité de la), 1 — (Bureau de la), uii. — (Membres qui ont assisté à la), 1.— (Autres personnes qui ont assisté à la), n. — (Herborisations, excursions et voyages de la), voy. Her- borisations, visite. Séve (Des proportions de sucre contenues dans la), 178. 4:490. 3 (Nouvelles localités TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. ' Silene argilosa Munb. sp. nov., 44. — bipartita Desf, observé au Port-Juvénal (Hérault), 439,— nutans L., LXI, Sisymbrium Sophia (Sur la distribution géographique du), 358, SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Composition du Bureau et du Conseil pour 1864, 3. — Commissions pour 1864, 2. Soissons (Excursion à), 260. Solanacées [275] [276]. Spécifiques (Noms) des plantes, 9. Spermatozoïdes [152]. Sphæria [15]. Stackhousiacées, 176. Slipa barbata Desf.et S. Lagascæ Rem. et Sch. observés au Port-Juvénal (Hérault), 162. Sucre (Fleurs de Rhododendron contenant des cristaux de), 27. — (Des propor- tions de) contenues dans la séve et, en gónéral, dans les sucs des végétaux, 178 Sucs (Des proportions de sucre contenues dans les) des végétaux, 178. T Taraxacum officinale [92] [107]. Tecoma radicans [241]. Tetracera euryandra Vahl., 192. Thalictrum aurigeranum B. et T.-L., LXM. Thury-en-Valois (Oise) (Gaudinia fragilis trouvé à), 12. Thymus Zygis Lap. non L., xxxv. Timpar-LaGRAvE. Une excursion botani- que de Bagnères-de-Luchon à Castanèse (en Aragon), par le port de Venasque, la Penna-Blanca et la vallée de Lessera, 125. — Sur 55 planches inédites de la Flore des Pyrénées de Lapeyrouse, xxxui. — Villars et Lapeyrouse, extrait de leur correspondance, xix. — Rapport sur l'herborisation faite par la Société à Hsquierry, Lxxu. — Voy. Martrin- nos. — et E. JEANBERNAT. Rapport sur l'herborisation faite par la Société au bois de Larramet, xu. Torilis neglecta Ræm. et Sch. observé au Port-Juvénal (Hérault), 160. Torrent, membre à vie, 340. Toucuv, voyez Cosson. Toulouse (Muscinées des environs de) xvi. — (Coup d'eil sur l'histoire de la bota- nique à), xvii, — (Sur quelques plantes del'àge miocéne, découvertes aux envi- rons de), xxv. — (Sur le Jardin des plantes de), cxu. — (Séances de la Société à), iv, xxu, — Voyez Herborisa- 299 tions, Discours, Rapports, Session ex- iraordinaire. Treviranus. Sa mort, 178. — Notice nécro- logique [47]. Trichia [110]. Trifolium [8]. — globosum L. observé au Port-Juvénal (Hérault), 160. — repens 200]. Trigonella uniflora Munb., 45. Trimorphandra B. G. g. nov., 190. — pulchella B. G., 190. Trisema coriaceum Hook, 192.— Vieillardi B. G. sp. nov., 19i. Triticum cristatum | Schreb. observé au Port-Juvénal (Hérault), 163. — repens 152]. Tubérivores (Sur les mouches), 310. Turczaninow. Sa mort [191.] — - Typha bœtulona Cost. [230]. U Ulmus Bronnii Unger, foss., xxxi. Ulvacées [254]. Utricules (Sur la signification morpholo- gique des) de quelques Carex, 269, 318. Y Venasque (Port de), voyez Herborisations et Timbal-Lagrave. Verbascum galileum Boiss. observé au Port-Juvénal (Hérault), 161. Verbénacées [251]. Vergy(Epipogon aphyllus trouvé au Mont-), Veror (J.-B.). Sur un manuscrit de Vil- lars, 151. Veronica strictiftora Lap., xxxv. Verrucaria scotinopsara Nyl. sp. n. , 217. Vivia villosa Roth, observé au Port-Juvénal (Hérault), 160. ; VizLars. Voyage de Grenoble à la Grande- Chartreuse le 8 messidor an xu, 152. Voyez Verlot. — et Lapeyrouse, extrait de leur correspondance, XLIX. Villers-Cotterets (Excursion à), 260. Vincennes (Plantes vernales recueillies à), 4 84. Vincetoxicum luteolum J, et F., Lxxx. — naicum T.-L. et J., Lxxx. Viola esp. div. (193). Viscum album [283]. Vitis vinifera, tv1. Voyage de Grenoble à la Grande-Char- treuse, 152. + 300 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Vrille (Sur la) des Ampélidées, 251. — WwW (Sur la) des Cucurbitacées, 278. Weppert. Lettre sur le nouveau genre Mandonia, 50. x Wiedemannia erythrotricha Benth. observé au Port-Juvénal (Hérault), 162. Xeronema B. G., 316. — X. Moorii B. Z G., 317. Xylopia [253]. Zamia Altensteinii (Encephalartos), 149. FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS DES PUBLICATIONS ANALYSÉES DANS LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. (TOME ONZIÈME ) N.-B. — Cette table ne contient que les titres des ouvrages analysés et les noms de leurs auteurs, Tous les noms de plantes dont les descriptions ou les diagnoses se trouvent reproduites dans la Revue bibliographique, ainsi que les articles nécrologiques, etc, , qui précàde celle-ci. Actes de la Société d'histoire naturelle de la Prusse rhénane et de la Westphalie. Articles originaux publiés en 1863 1 AncuEn (W.). Vérification du Palmoglea macrococca Kuetz. et description de la plante que l'auteur croit identique avec celle-là, ainsi que d'une nouvelle espèce, toutes deux cadrant mieux avec le genre Mesolænium Næg. [231]. AscuEnsoN (P.). Flore dela province de Brandebourg, de la Vieille-Marche et du duché de Magdebourg [70]. — Sur une espéce nouvelle pour la flore italienne [230]. — Une espèce de Carex nouvelle pour la flore d'Allemagne [255]. Baur, voy. Filhol. Barton (H.). Sur les ovules des Beaufor- tia[18]. — Observations sur les affinités du genre Barbeuia [78]. — Première étude sur les Mappiées (Icacinacées) [131]. — Mémoire sur la famille des doivent étre cherchés dans la table générale terre, particuliérement de celles du nord de ce pays [222]. Benraa (G.) et Ferd. MuELLEn. Flora aus- traliensis, t. II [256]. — Voy. Prodro- mus.— et J.-D. Hooker. Note sur l'em- bryon de l'Ancistrocladus [225]. BreNrLEY. Nouveaux remèdes américains, V Hydrangea arborescens L. [37]. BenLEPsCH (H.-A.), voy. Kabsch. Bibliographie. (Travaux divers énumérés sans analyse) [44] [94] [135] [186] [285] BLANCHE et MarbnawcHE. Catalogue des plantes cellulaires et vasculaires de la Seine-Inférieure [145]. Borte (C.). Les stations des Fougères aux iles Canaries [218] [284]. BowwEn (J.-E.). Quelques remarques sur l'absorption par les surfaces des plan- tes [4 BowonpEN (H.-F.). Dissertations du ressort de la mycologie [79]. Botanische Zeitung. Articles originaux pu- bliés en 1863 [135]. 7. De la végétation dans l'obs- 1].—R sur | Bi l'organisation florale de quelques Bru- niacées et sur les affinités du genre Grubbia [173]. — Sur le Bosqueia, genre inédit de la famille des Artocar- s [174]. — Sur les fleurs mons- trueuses du Trifolium repens [200]. — Sur l'organisation du fruit de l'Arbre à pain [211]. — Sur le genre Pierardia Roxb. [252]. — Sur quelques Xylopia africains [253]. Baker (J.-G.). Revue des Roses d'Angle- curité [242]. Bovrix (A.). Des produits industriels que l’on peut retirer de la culture en grand du Mahonia ilicifolia à feuilles persis- tantes [272]. Braun (A.). Sur les espèces d'/soéles de l'île de Sardaigne [28]. — Sur le Mar- silia et le Pilularia [118]. — Revue du genre Najas de Linné [248]. BRUEGGER DE CuunwALDEN (C.). Note sur V'Aster Garibaldi Bruegger [227]. 302 Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles. Articles publiés [285]. Bors (C.) et L. VANDERKINDERE. Quelques mots sur l'étude des noms populaires des plantes en Belgique [277]. Bureau (Éd.). Monographie des Bignonia- cées, 17€ partie [262]. Canouns (A.). Recherches sur la respiration des fruits [61]. — Sur la respiration des fleurs [107]. CaruëL (T.). Prodrome de la flore toscane fasc. 1v (Monocotylédones) [186]. CasparY (R.). Un hybride des Digitalis purpurea b; et lutea L. [24]. — Sur la flore de Prusse [33]. — Remarques sur la gaine protectrice et sür la formation dela tige et de la racine[281]. Cauver (D.). Des Solanées [276]. Cers. Sur le Cereus Bertini V. Cels [77]. CHaTiN. (A.). De l'anatomie des Balano- phorées, idérée dans les è qu’elle fournit pour la classification de ces plantes [167]. ist. Contributions à la connaissance des espèces de Pinus de l'Europe méri- dionale [22]. — Les formes de Pinus silvestris de la haute Engadine [210]. CmmsrENER (Ch. Les Hieracium de Suisse [26]. Cieskowskr (L.). Le plasmodium [113]. CLemente (D. Simon de Rojas). Essai sur la géographie botanique des Lichens de l'Andalousie, publié par Colmeiro [34]. C10Ez (S.). Remarques sur la décompo- sition du gaz acide carbonique par les feuilles diversement colorées [60]. Cros (D.). Eloge de Moquin-Tandon [39]. Coremans (E.). Révision des genres Gonato- botrys et Artobotrys Corda [31]. : Corwerno (D. Miguel), voy. Clemente. CowrEz&AN (Ch, ). Notes sur quelques plantes nouvelles, rares ou critiques de la flore de Montbéliard [20]. kem o Genera duo nova algeriensia 212]. Costa v Cuxanr (Don A.-C.). Introdue- tion à la flore de Catalogne, et catalogue raisonné des plantes observées dans ce Recherches physiologiques et taxonomiques sur les Céramiacées, 17e livraison [31].— Écarts de dévelop- pement observés chez plusieurs familles importantes de plantes et significa- tion morphologique de l'oyule végétal [198]. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Crerix (F.). Recueil de faits tératologiques [18].—Notes sur quelques plantes rares ou critiques de la Belgique, fasc. 3 [21]. — fasc. 4 [67]. — Le Lappa tomentosa est-il rare ou commun dans l’ouest de l'Europe? [271]. Cunnsy (F:): Notes sur des Champignons d'Angleterre [284]. De Bary (A.). Recherches sur le dévelop- pement de quelques Champignons para- sites [13]. — Sur un nouveau Champi- gnon nuisible pour le Pin, observé dans la Marche et dans le Hanovre : le Cæ- omā pinitorguum [30]. — Contribu- tion à la i des Nost TE Rivnlarih par es [116]. — Contributions à la morphologie et à la physiologie des Champignons [215]. — Les Mycétozoaires, contribution à la connaissance des organismes les plus in- férieurs [280]. DesEaux (0.). Les herborisations des envi- rons de Baréges [19]. DecaisnE (J.). Le Jardin fruitier du Mu- séum, livr. 49-54 [218]. — Le Jardin fruitier du Muséum, livr. 55-59 [259]. De CanpoLLe (Alph.), voy. Prodromus. Deméraix (P.), Recherches sur l'absorption de la potasse par les plantes [80]. Dickson (A.). Sur les fleurs diplostémonées, avec quelques observations sur la posi- tion des carpelles dans les Malvacées 268 DierEL (L.). Histologie des Coniféres; les canaux résineux de l'Abies pectinata ; origine de la résine qui s'y trouve [55]. DucnanrRE, Voy, Prodromus. Durour (Éd.). Note sur l'empoisonnement des plantes d'herbier [93]. Du MonriEn (B.-C.). Monographiedu genre Bi hi 26]. — M hie des espéces du genre Rubus indigenes en Belgique [68]. — Notes sur deux Nym- phéacées du Luxembourg [171]. — Sur la marche de la classification générale des plantes depuis Jussieu jusqu'à nos jours [226]. Dovar-Jouvk. Histoire naturelle des Equi- setum de France [8]. Edinbürgh new philosophical Journal. Arti- cles publiés [285]. " Éwrny (H.), De l'influence de l'obscurité sur la végétation [6]. — Nouvelles re- cherches sur l'étiolement [193]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS. Enner (E.). Index Aroidearum [274]. ErriNGsHAUsEN (C. d’), Les Algues fossiles du grés de Vienne et des Carpathes [176]. — Contributions à la connais- sance du squelette des frondes des Fou- géres [221]. — Les Fougères de l'époque actuelle, examinées d'aprés la conforma- tion de leur squelette extérieur, pour parvenir à la détermination des débris des espèces des époques antérieures en- fermées dans les formations de la croûte terrestre [261]. Fauconprer (F. de), Recherches sur la res- piration des végétaux [62]. Fernono (C.). Essai de phytomorphie, t. 1°" [88]. — Étude comparée des feuilles 303 coteaux jurassiques dela Lorraine [32].— Une promenade botanique aux environs de Benfeld (Bas-Rhin) [80]. — Sur les Fi i à fleurs irtéguli et sur la cause de leur irrégularité [278]. GoePPERnT (H.-R.). Recherches sur les for- mes du Pinus montana Mill. [210]. Ghar (Asa). L'espèce considérée relative- ment à sa variation, à sa distribution géographique et à sa filiation [63]. — Enumération des espèces de plantes ré- coltées par M. le docteur C, C. Party et MM. Élihn Hall et J.-P. Harbour, pen- dant l'été et l'automne de 1862 dans les Montagnes-Rocheuses ou dans leur voisinage, sur le territoire de Colorado, entre les 29* et 41* degrés de latitude [172]. — Révision et arrangement prin- ipal d’après le fruit des espèces dans les trois grands des végétaux [98]. Fizxoc et Baiter. Recherches sur la com- position chimique et les propriétés toxi- ques des semences du Lolium temu- lentum et des autres espèces de Lolium [222]. — et TiupAL-LAcnAvE. Excursion scientifique à Bagnères-de-Luchon [1 8]. Flora (journal). Articles non analysés 139]. Francuër (A.). Note sur le mode de re- production du Bruniera vivipara (Lemna arrhiza) [178]. Fries (E). Monographia Hymenomycetum Sueciæ, vol. II [176]. GARCKE (A.). Sur les Malvacées du cap de Bonne-Espérance [184].— Sur quelques espèces mal connues du genre Her- mannia [211]. Gasparmini (G.). Sur la traussudation d'ap- parence gommeuse qu'ont présentée, l'été passé, les feuilles de certains ar- bres et qu'on a généralement considérée comme une pluie de manne [177].—Sur la maturation et la qualité des figues des environs de Naples [139]. Genres (A.), Les Mousses du canton d'Ar- govie, avec un coup d'œil sur la con- stitution géognostique et la flore pha- nérogamique de ce pays [175]. Gescuwmn (R.). L'hybridation et l'élève des Roses par semis, leur étude botani- que, leur classification et leur culture 185 Gmavp (J.). Notice sur les déformations du Triticum repens [152]. ; Gobnox (D.-A.). De la végétation du Kai- serstuhl dans ses rapports avec celle des d'Astragalus et d'Oxylropis de l'Amé- rique du Nord [253]. Gris (A.). Sur la germination de la Belle- de-nuit [57]. Gucuiver (G.). Sur les raphides des plantes qui croissent en Angleterre [53]. HangRLANDT (F.). Sur la question de l'aceli- matation des plantes et des variations de la récolte [186]. Harr (Élihn), voy. Gray. HawsUny (D.). Sur le Cassia moschata H. B. K. [83]. Hassrem (J.). La fécondation et le déve- loppement du genre Marsilia observés sur le Nardoo [271]. Harpour, voy. Gray. Harley (J.). Sur le parasitisme du Gui 3 283]. diem (Th.). Sur le sucre et sur un corps analogue à la salicine extraits du cam- bium des Coniféres [104]. Hecermair (F.). Monographie du genre Callitriche [174]. HemerG (P.-A.-C.). Conspectus criticus Diatomacearum danicarum [87]. Heroer (F. de). Recherches sûr l'époque de développement des plantes dans les terrains libres du jardin botanique im- périal de Saint-Pétersbourg [86]. Heurrec. Junci et Lusule generum species per Hungariam observatæ a beato Heuf- felio doctore concinnat? ; ms, publica- tum ab Aug. Kanitz [76]. HitpeBRAwD (F.). La formation des fruits chez les Orchidées, preuve de la double influence du pollen [51]. Hooker (J.-D.), voy. Bentham, 304 HorzsER (G.). Sur les cristaux qui se ren- contrent dans les cellules végétales 213]. Howan» (J.-E.). De la variété rouge de lé- corce de Pitayo [231]. Inuisch. (T.). Courtes additions à l'histoire naturelle du Mycrostylis monophylla [7]: — Recherches sur quelques Lilia- cées [241]. — Recherches sur quelques Fumariacées [255]. Jacon DE ConpEMoy. Monographie des Chlo- ranthacées [27]. Jæcer (G.-V.). Des divers modes d'action de l’arsenic sur les plantes [157]. JawkA (V. de). Essai d'un tableau analy- tique de toutes les espèces de Carex de la flore européenne [25]. — Fragments de botanique descriptive [150]. Jessen (K.). La botanique du présent et du passé, etc., contribution à l'histoire des peuples occidentaux [83]. i Jorpax (A.). Diagnoses d'espèces nouvelles ou méconnues, t. I°, 1'* part. [201]. Jouax, voy. Travaux botaniques. Bd botany. Articles principaux [44] 186]. Kassca (W.). La vie végétale de la terre, publié aprés la mort de l'auteur par H.-A. Berlepsch [272]. Kawrrz (A.). Pauli Kitaibelii additamenta ad floram hungaricam [22]. — Voy. Heuffel, Kitaibel. KrnwEn(A.). Sur la présence sporadique des plantes schisticoles sur le calcaire et par- iculiè sur la d de deux espèces nouvelles pour la flore de la Haute-Autriche, observées seulement dans les montagnes schisteuses [39]. — Deux Orchidées nouvelles de la flore de Ja Basse- Autriche [149]. Kicxx (J.-J.). Déformations cupulées ou Ascidies [64]. Kırcaser (G.), voy. Petzold. KırscuLecerR. Notes sur quelques antho- lyses [65]. Kiramgr, Acrobrya protophyta Hungarie manuscriptum Musei nationalis hunga- rici publicatum ab Aug. Kanitz [93]. — Voy. Kanitz. Krarr (F.-W.). Sur quelques espèces dou- teuses et nouvelles d'Androsace, contri- butions à l'étude des Primulacées [24]. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. KNY (L.). Contributions à l'histoire ‘du dével des Hépati feuillues [279]. Korrger. Sur les gonidies des Lichens 43]: Knasaw (F.). Les principaux types d'inflo- rescence des espèces européennes de Rubus et l'épanouissement de leurs fleurs [164]. — Explications pour faire com- prendre la nature de l’anthèle [200]. KuerznG (F.-T.). Tabulæ phycologicæ [223]. LawBerrve (le comte de). Le Fraisier, sa bo- tanique, son histoire, sa culture [82]. Lamorre (M.). Études sur le genre Sem- pervivum [147]. LawpEReR. Les remèdes populaires en Grèce [38]. Laxpmin (A.). Notice historique et analy- tique sur les travaux relatifs à la colo- ration des végétaux [16]. — Correspon- dance inédite de Linné avec Claude Ri- chard et Antoine Richard, 1764-1774 42]. TH (J.). Descriptio iconibus illustrata plantarum novarum vel minus cognita- rum præcipue e flora hispanica , adjectis pyrenaceis nonnullis, fasc. 1. [69]. Lasnier, voy. Mabile. : Lavazuée (A.). Note sur le Passiflora cæru- lea [77]. — Le Brome de Schrader [82]. Lesert (E.) Callitriche, esquisse mono- graphique [4]. — Voy. Travaux botani- ques. y Lerrceg /H.) Étude de l'Hariwegia co- mosa [179]. — Sur les épaississements sphériques que présentent les cellules du vélamen chez quelques Orchidées 193 Le Joris (A.). Liste des Algues marines de Cherbourg [30]. — Voy. Travaux bota- niques. Leonnarnt (H. de). Les Characées de Bohéme [28]. — Les Characées autri- chiennes connues jusqu'à ce jour, envisa- gées au point, de vue morphogénétique 232 Levsoun (Fr.). Cinq espèces nouvelles de Viola du Chili [183]. LinpserG (S.-O.). Contribution à la syno- nymie des Mousses [223]. Linnemann (C.). Histoire de la structure et du 1 pp des Mycé r d’après des recherches particulières faites principalement sur les genres Trichia et Arcyria [110]. ` TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS. Linnza (journal), Articles originaux [94]. Lonentz (P.-G.). Études sur les Mousses [164.] Manile, Lasxier et E. Ravin. Sur la flore du département de l'Yonne [236]. MaiLLarD (P.-N.), voy. Sauzé. MALBRANCUE, voy. Blanche. MancHAND | (L.). Note sur des fleurs mons- trueuses d'Epimedium [201]. — Mons- truosités végétales, 1% fasc. [267]. Martins (Ch.). De la structure du Jus- siæa [225]. — Voy. Richard. Manrmn-Donos (V. de). Florule du Tarn [145] [249]. MassaLonco (A.-B.). Sur trois Lichens de la Nouvelle- Zélande [86]. Masters (M. T.). Description de quelques monstruosités remarquables qui se ren - contrent daas le genre Lolium [226]. MEISSNER, voy Prodromus. Mémoires de la Société botanique pour la province de Brandebourg et les pays voi- sins, 1853 [168]. MerrENIUS, Sur la structure de l'Angiopte- ris [170]. — Sur les Hyménophyllacées 194]. Micuox (J.). Éloge de Moquin-Tandon [41]. Mio. Sur quelques formes d'Equisetum d'Allemagne et sur quelques formes voisines de celles-ci [93]. Miine Epwanps (A.). De la famille des So- P. lanacées [275]. Miquez (F.-A.-G.). Animadversiones in nonnullas Bignoniaceas [16]. Mirren (W.). Sur l'Anisotichium, nou- veau genre proposé dans la famille des Mousses [231]. — Des Mousses et des épatiques recueillies sur les monts Caméreon et sur les rives du Niger [257]. Mont (H. de). Courte remarque sur le carpophore du fruit des Ombellifères [52]. — Quelques recherches sur les fleurs dimorphes [108]. Monrng (J.). Note sur une Liliacée de la Californie (Rupalleya volubilis) [25]. Morren (Éd.). Remacle Fusch, sa vie et ses œuvres [43]. — Détermination du nom- bre des stomates chez quelques végétaux indigènes ou cultivés en Belgique [60]. MUELLER (C.). Annales botanices systema- ticæ, t. VI, fasc. 3-4 [129]. — Nou- velle espèce de Fougère de la Californie [184]. Murter (Ferd.), voy. Bentham. UELLER (J.). Trois notices sur les étamines des Euphorbiacées [270]. T. XL 305 MossaT (E.. Sur un Mimulusà fleurs monstrueuses [200]. NaupiN (C.). Reproduction des monstruosi- tés dans les Fougères par voie de semis [15]. — Nouvelles recherches sur l'hy- bridité dans les végétaux [63]. Nerro (L ). Sur la structure anormale des tiges des Lianes [50]. Nycanoer (W.). Pyrenocarpei quidam Eu- ropei novi Dies]. PaRLATORE (P.). Études organographiques sur les fleurs et sur les fruits des Coni- féres [242]. Paray (Dr C.-C.), voy. Gray. PauriiEn (G.), voy. Skattschkoff. PEnniER (A.). Troisième note sur le Pri- mula variabilis [23]. PetzoLn (E.) et G. Kincuner. Arboretum muscaviense [178]. Piré (L.). Deuxième herborisation de la Société royale de botanique de Belgique 11]. PEN (G.). Des modifications de la flore de Montpellier depuis le xvi° siècle jusqu'à nos jours [258]. — Des Quin- quinas [274]. PniwGsuEnM. Sur la morphologie du Salvi- nia natans [12]. rodromus systematis naturalis regni ve- gelabilis, editore et pro parte auctore Alph. de Candolle, XV* partie, 1** sec- tion : Lauracées, Hernandiacées, Bégo- niacées, Datiscées, Papayacées, Aristolo- chiées, Stackhousiacées, par MM. Meiss- ner, De Candolle, Duchartre, Bentham [126]. Raëennonsr (L.) Flora europea Alga- rum aquc dulcis et submarinæ, sectio prima, Algas dialomaceas complectens 80]. us (F.). Note sur une Saxifrage nou- velle (S. Mureti), accompagnée d'ob- servations sur l'altitude de quelques plantes hybrides des hautes Alpes [230]. Ravis (E.), voy. Mabile. RricHAnDT (A.-W.). Sur deux nouvelles espèces de Ceniaurea du Kurdistan [88]. — Sur une déformation de la hampe du Taraxacum officinale Wigg. 92]. R H.-G.). Contribution à connaissance des Orchidées [129]. 20 306 RrictieNBACH (L. et H.-G.). Icones florc ger- manica et helveticæ, t. xx [87]. — Icones flora germanica et helvelice, t. xxi [128]. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ScnuLrz-B: (C. -H.).Le Luchnophora Mart. et quelques genres voisins [235]. Scuvuze: (S.). Contribution à la mycologie 225] Rucuanp (Achille), Nouveaux éléments| [ ad ^bótàni r " q 'ganog! phie, l'anatomie, la physiologie végétale ‘et les caractères de toutes les familles lles, éditi de notes Martins ion complémentaires par M. Ch. Ropm (H.). Esquisse de la végétation du dépt. de l'Oise [207]. Rossmann (J.). Contribution à la connais- sance des formes du limbe foliacé dans la famille des Ombellifères [170]. Sacis (J.). Contributions à la physiologi de la chlorophylle [3]. — De Pin- fluence de la lumiere du jour sur la for- mation et le développement de divers organes des végétaux [58]. — Les états d'immobilité passagers des organes vé- gétaux doués de mouvement périodique et d'irritabilité [105]. — Sur la limite ' supérieure imposée par la température à la végétation [181]. Sanio (C.). Recherches comparatives sur les organes. élémentaires du corps li- gneux [1]. — Recherches comparatives sur la composition du corps ligneux [100]. — Notice sur l'épaississemeut que présente le corps ligneux du cóté de la moelle chez le Tecoma radicans [241]. Sauzé (J.-G.) et MAILLARD. Catalogue des plantes phanérogames qui croissent p é dans le dép des Deux-Sèvres [66]. Scuacnr (H.). Sur les filaments de tissu cellulaire qui se forment daus la dilata- tion antérieure du sac embryonnaire du Pedicularis silvatica [97]. — Les sper- matozoides dans le règne végétal [152]. — Sur un nouvel organe de séerétion observé dans la souche du Nephrodium Filix mas [157]. — Sur les modifica- (W.). La nutrition de la plante 166]. ScuwsNpENER (S.). Sur les apothecia primi- tus aperia et surle développement des apothécies en général [246]. Seemann (B.). Plantes nouvelles des îles de la mer du Sud [173]. SEYNES (J. de). Aperçu sur quelques points de P isation des Champi supé- rieurs [165]. Skarrscakorr (Const. de) et G. PAUTHIER. Notices sur la plante Moù-Soù ou Lu- zerne chinoise [232]. SoLtuan (A.). Contributions à l'anatomie et à la physiologie des Sphéries [15]. SrralL (E.). Notice sur une nouvelle es- pèce de Cuscute [18]. Swaan (S.-L.). Les substances fibreuses, indigènes et exotiques; leurs variétés naturelles et la maniere de les traiter pour les faire servir comme matieres textiles ou dans un autre but [224]. TuicLENS (A.). Herborisations dans la Cam- pine brabanconne et anversoise [17].— Notice sur l'Asparagus prostratus [22]. Tuowas (F.). De l'anatomie comparée des feuilles des Conifères [244]. TiusAL-LAGnAVE, voy. Filhol. Travaux botaniques communiqués en 1863 à la Société impériale des sciences naturelles de Cherbourg : 1° Le Jolis, étude sur les Ulvacées; 2° Lebel, du pollen par rapport à l'hétéromorphisme chez les Primulacées; 3? plantes pré- sentées par M. Lebel; 4? notes sur les bois de la Nouvelle-Zélande; 5? Le Jolis, Fougères de la Nouvelle-Calédonie [254] : Trimen (R.). De la fécondation du Disa grandiflora [246]. lions produites par les Champigi daus les cellules végétales qui ont cessé de vivre [162]. — Sur les fleurs et la fécondation du Santalum album [212]. Scuntern (W.-P.). Musci europei novi vel dryologiæ europee supplementum, fasc. 1-2 [273]. SchuecurenpaL (D.-F.-L. de). Cleistocarpa floribunda [183]. Scuutz (F.-W.). Esquisse de la phytosta- tique du Palativat [85]. — Archives de Flore [149]. siones ad catalo- gum primum et secundum herbarii umi- versilatis charkovensis [91]. — Verbena- ceæ et Myoporaceæ nonnulla hucusque indescriplæ [251]. Uncen (F.). Quelques remarques sur les phénomènes du mouvement que prê- sentent les filets staminaux des Centau- rées [56]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS. Van DEN Boscu (R.-B.) et C. M. VAN DER Sanve Lacoste. Bryologia javanisa, fase. 36-40 [130]. VANDERKINDERE, Voy. Buls. — Van per SANDE Lacoste (C. -M.), voy. Van den Bosch. Van SEGveLT. Florule de Lanacken [17]. Verrot (J.-B.). Du Noyer et de ses pro- duits dans les cantons de Tullins et de Vinay (Isère) [81]. OGEL. Sur la substance intercellulaire et les vaisseaux laticifères du Taraxacum * officinale [107]. Voer (A.). Contributions à l'anatomie et à l'histologie des parties souterraines du Convolvulus arvensis [49]. Wacxer (M.). La flore, le caractère de la rations le disteiE nti : Ei g , des plantes dans le sens horizontal et dans le sens vertical, et les plantes cul- 307 tivées de la province de Chiriqui dans l'Amérique centrale [35]. WrppELL (H.-A.). Plantes inédites des Andes [172]. Weiss, Sur le développement de la matière colurante dans l'intérieur des cellules végétales [105]. WewbLAND (11.). Remarques critiques sur quelques Palmiers du groupe des lriar- tées [25 ]. WesmaeL. Sur la cavité ovarienne des Tri- folium [8]. — Transformation des éta- mines en carpelles [66]. Wesrexpore (G.-D.). Notice sur quelques espèces nouvelles ou inédites pour la flore belge [17]. Wypier (H.). Sur les fleurs du Melian- thus [7]. — Communications morpholo- giques [92]. ZukaL (H.). Sur le Buxbaumia [163]. ERRATA. occid. T. XI (Séances), p. 343, ligne 17, au lieu de l'Afrique méridionale, lisez l'Afrique lentale T. XI (Toulouse), p. xxxvii, au lieu de Ebuda, lisez Auda AVIS AU RELIEUR, La planche I de ce volume doit étre placée en regard de la page 51; la planche II, en regard de la page 119; la planche HE, en regard de la page 164; la planche IV, en regard de la page 165; la planche V, en regard de la page 166; la planche VI, en regard de la page 307; la planche VII, en regard de la page 326. Classement du texte : 1° Comptes rendus des séances, 368 pages ; 2? session extraor- dinaire, cxiv pages; 3° Revue bibliographique et tables, 307 pages. Paris, — Imprimerie de E. Martiner, rne Mignon, 2. A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE EN JUILLET 1864, La Société, conformément à Ja décision prise par elle dans sa séance du 4% avril 1864, s’est réunie en session extraordinaire à Toulouse le 11 juillet. Les séances de la session ont eu lieu les 11 et 13 juillet (à Toulouse) et les 17 et 24 juillet (à Bagnéres-de- Luchon). Pendant cette session, qui a duré onze jours, la Société a fait quelques excursions dans la banlieue de Toulouse, puis s'est rendue à Bagnéres-de- Luchon; l'une des localités classiques des Pyrénées centrales, dont elle a exploré, en cinq journées d'herborisations trés-fructueuses, les riches environs. Le Comité chargé d'organiser la session et nommé par le Con- seil (conformément à l'art. 5 du réglement des sessions extraor- dinaires), se composait de MM. Clos, Noulet, Ramond, de Schæne- feld et Timbal-Lagrave. Les membres de la Société qui ont pris part aux travaux de la Session sont : MM. Baillet, MM. Lombard (A.). MM. Planchon (J.-E.). j Lombard (F.). Pommaret (E. de). Garroute (l'abbé). Magnan (le pasteur), Ramond. Gautier (G.). Main. Saint-Exupéry (6. de). Germa, Martin (Bernardin). Sauzet (de). Guillon (A.). Martrin-Donos (le comte Schenefeld (W. de). Hasskarl, V. de). Senot de la Londe (Ch.). Hullé. Mignot. Thibesard. Jamin (F.). Noulet. Timbal-Lagrave. Jeanbernat. - Penchinat. Urgel. Levent, ToXL A MM. Asrié, secrétaire de la Société d'horticulture de Toulouse. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Parmi les personnes étrangéres à la Société qui ont assisté aux séances ou pris part aux excursions de la session, nous citerons : AUZIES, président de Chambre à Toulouse. BoNNAL, pharmacien à Toulouse. Cavrois, de Paris. CAzAC, pharmacien à Toulouse. CAZE, président de la Cour impériale de Toulouse. CoQUEREL (Ath.) fils, pasteur de l'Église réformée de Paris. CRUVELLIÉ, pasteur de l'Église réformée de Montauban. DaGUIN, professeur à la Faculté des sciences de Toulouse. DELAYE (Jules), docteur en médecine à Toulouse. DELHOM, pharmacien à Toulouse. DoumET (Napoléon), de Cette, secrétaire de la Société de botanique et d'horticulture de l'Hérault. DRUILHÉ DE SAINT-PROJET (l'abbé), membre de l'Académie des jeux floraux de Toulouse. DuPnÉ, procureur général près la Cour impériale de Toulouse. EsquiROoL (Flavien), membre de la Société d'agriculture de la Haute-Garonne. FiLHOL, professeur à la Faculté des sciences de Toulouse. GAcHoN, pasteur de l'Église réformée de Montpellier. GALUP, pasteur de l'Église réformée de Clairac. JoUGLA, rédacteur du Journal de Toulouse. Jupan, docteur en médecine à Toulouse. LAPASSE (le vicomte de), membre de la Société d'agriculture de la Haute-G e. Lézat, ingénieur civil, à Luchon. Maenan (Henri), de Toulouse. MAGNES, licencié és-sciences naturelles, à Toulouse. MaunEL, de Toulouse. Mory (de), secrétaire de la Société d'agriculture de la Haute-Garonne. MUELLER (P. -J.), de Wissembourg. NAUDIN, secrétaire dela Société de médecine et de pharmacie de Toulouse. PovjoL, jardinier en chef de l'École de pharmacie de Montpellier. PuJoL (Aug.), rédacteur en chef du Journal de Toulouse. RousTAN, recteur de l'Académie de Toulouse. SEIGNETTE (Paul), professeur à Pamiers. SENOT DE LA LONDE (Joseph), d'Angers. SERMET, de Toulouse. ` SIPIÈRE, vétérinaire en premier au 16° régiment d'artillerie. Réunion préparatoire du 11 juillet 1564. La Société se réunit à Toulouse, à huit heures et demie du matin, dans la salle de démonstration du Jardin-des-plantes, gra- cieusement mise à sa disposition par M. le maire de Toulouse. . La réunion est présidée par M. Ramond, président de la Société. Conformément à l'article 14 du règlement spécial des sessions extraordinaires, M. de Scheenefeld, seerétaire-général, donne lec- ture du dit réglement. SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. In En vertu de l'art, 11 des statuts, un Bureau Spécial doit étre organisé par les membres présents pour la durée de la session extraordinaire. En conséquence M. le Président propose à la So- ciété de nommer pour faire partie dudit Bureau : Président : M. NOULET, professeur à l'École de médecine de Toulouse, Vice-présidents : MM. Clos, professeur à la Faculté des sciences et directeur du Jardin-des- plantes de Toulouse, le docteur Hasskarl (de Clèves), ancien directeur des cultures de Quin- quina de l’île de Java. ; : le comte Victor de Martrin-Donos. Timbal-Lagrave, pharmacien, professeur suppléant à l'École de mé- decine de Toulouse. Secrétaires : MM. Gaston Gautier (de Narbonne). Hullé, professeur d'hydrographie à Blaye. le docteur Jeanbernat (de Toulouse). de Sauzet, licencié ès-sciences naturelles (de Toulouse). Ces choix sont unanimement approuvés par la Société. L'installation de ce Bureau spécial aura lieu aujourd'hui méme, à la séance publique d'ouverture qui commencera à une heure. M. le Président donne lecture du projet suivant de programme de la session extraordinaire : LUNDI 11 JUILLET. — Réunion préparatoire à 8 heures du matin. — Séance publique à 1 heure. — Herborisation à l'embouchure du canal du Midi : rendez-vous à 4 heures précises, sur le boulevard Zas Crosses, devant la . Caserne monumentale. MARDI 42, — Herborisation aux bords de l'Ariége et de la Garonne-et aux Coteaux du Pech-David : rendez-vous à 6 heures du matin, rue des Balances, au bureau des omnibus de banlieue; retour vers 1 heure. — A 3 heures, Visite du Jardin-des-plantes et des autres établissements d'histoire naturelle de "Toulouse. MrnGREDI 13. — Herborisation à Laramet et aux bords du Touch : rendez- vous à la même heure et au même lieu que la veille; retour à midi. — Pré- paration des plantes, — Séance publique à 4 heures, Iv SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. JEUDI 14. — Départ pour Montréjeau et Luchon, à 9 heures et demie (Chemin de fer du Midi). VENDREDI 15. — Esquierry. SAMEDI 16. — Vallée du Lys et rue d'Enfer. DIMANCHE 17. — Repos. — Préparation des plantes. — Séance. LUNDI 48. — Port de Vénasque, Penna-blanca, Picade. Manbi 19. — Saint-Aventin, Cazaril, Trébons. MERCREDI 20. — Lac d'Oo, Spingo. JEUDI 21. — Séance de clóture à Luchon. Ce programme, rédigé d'avance par MM. les membres du Comité chargé d'organiser la session, est unanimement adopté, et la Société se sépare vers dix heures. SÉANCE DU 11 JUILLET 1864. La Société se réunit à Toulouse, à une heure, dans la salle de démonstration du Jardin-des-plantes, gracieusement mise à sa dis- position par M. le professeur Clos, directeur de cet établissement. M. Ramond, président de la Société, occupe le fauteuil; il est assisté de M. de Schœnefeld, secrétaire général. Un grand nombre de personnes notables de Toulouse honorent la réunion de leur présence. Sur l'invitation de M. le Président, M. Dupré, procureur général prés la cour impériale de Toulouse, et M. Roustan, recteur de l'Académie, prennent piace au bureau. M. le Président ouvre la séance en pronongant le discours sui- vant : DISCOURS DE M. A. RAMOND. Messieurs, Ces assises de la science, que nos devanciers n'ont pas connues, répondent à des besoins nouveaux et caractérisent notre époque. Le champ des connais- sances humaines s'agrandit de jour en jour, et chaque science se divise en nombreux rameaux que l'intelligence la plus vaste ne saurait embrasser dans leur ensemble. De là l'utilité, ou plutót la nécessité de ces réunions périodiques qui font appel à tous ceux qui s'occupent des mêmes études, et leur fournis- sent l'occasion de mieux se connaitre, de mettre en commun leur expérience. Les herborisations, qui sont le complément habituel de nos sessions extraordi- naires, leur donnent. un intérét d'un autre ordre. C'est sur l'observation que SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. Y les sciences naturelles reposent, c'est à l'observation qu'elles doivent leurs progrés. Cette exploration successive des diverses régions de notre beau pays nous initie aux mystérieuses influences que le sol, le climat, l'altitude exercent sur les végétaux. Nous lisons sur le terrain les lois de la géographie botanique, ces lois à peine entrevues naguère et que les travaux de Humboldt, de M. Al- phonse de Candolle, de M. Lecoq ont révélées avec tant d'éclat. En méme temps, nous nous rendons familières les diverses formes que les plantes revétent en changeant de station, et nous pouvons aborder avec plus de confiance le difficile probléme de la délimitation des espèces. Notre session actuelle sera sans nul doute comptée parmi celles qui auront eu les résultats les plus utiles. A Toulouse même, nous trouvons de savants con- frères qui nous aideront à mettre à profit les moyens d'instruction que nous offrent les collections scientifiques et le jardin botanique. Au dehors, nous au- rons à étudier une végétation aussi riche que variée. On a dit souvent que la France €st, par ses productions, l'abrégé de l'Eu- rope. Faite surtout pour la végétation que le travail de l'homme a créée, cette remarque s'appliquerait plus j encore peut-étre à la végétation sponta- née. La flore francaise, c'est la flore de l'Europe entière, concentrée sur un moindre espace, mais conservant tous ses traits essentiels. Notre littoral médi- terranéen, abrité vers le nord par une ceinture de hautes terres, voit croître la plupart des plantes de l'Europe méridionale. Dans les chaines de montagnes qui donnent à notre territoire son relief ou qui forment ses limites naturelles, nous avons à la fois le climat et les végétaux des contrées boréales, et l'Europe tempérée a bien peu d'espèces qu'on ne retrouve dans les riches vallées et dans les vastes plaines qui se succèdent des Pyrénées jusqu'à la Manche et àla mer du Nord. Dans ce pays que la nature a traité si favorablement, il n'est pas de région qui plus que celle dont Toulouse est le centre ait été libéralement dotée, Nous touchons presque au point de partage des bassins de l'Océan et de la Méditer- ranée. La distinction si tranchée qu'établissent ailleurs entre ces deux bassins la direction des vents dominants et le degré différent d'humidité de l'atmo- _ Sphère, n'est encore ici qu'incomplétement accusée. La flore du midi et la flore du centre se confondent par de I repré dans ce bassin Sous-pyrénéen si bien connu, si bien décrit par nos honorés confrères MM. Noulet et de Martrin-Donos. A la végétation des plaines s'ajoutent les mer- veilles de la flore pyrénéenne, annexe naturelle du domaine scientifique de Toulouse. Gigantesque barriere élevée de l'une à l'autre mer, s'ouvrant à leur pied par de chaudes vallées, portant sur leur sommet des neiges éternelles, les Pyrénées présentent la succession des principales zones végétales, depuis la région du midi jusqu'à celle de la Laponie. Vous le savez, i à ces gnes se r hent d'illustres souve- nirs pour la botanique française, car tandis que les Alpes ont été le domaine VI : SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des savants de la Suisse, de l'Allemagne et de l'Italie, c'est à la France surtout qu'a été laissé le soin de décrire la flore pyrénéenne. Dès 1681, Tournefort, n'étant encore qu'étudiant à Montpellier, faisait un séjour de six mois dans les montagnes du Roussillon et de la Catalogne. Bientót, sa réputation le désignait à Fagon, qui lui donnait la chaire du Jardin-du-Roi. Mais nous le retrouvons en 1685 dans les Pyrénées centrales, en 1688 dans le pays basque. 1l a ainsi exploré le premier la chaîne entière. Quelques années auparavant, Fagon, ce premier médecin de Louis XIV qui devait, dans sa longue carrière, appeler i à la r ée Tournefort et Antoine de Jussieu, avait, lui aussi, visité les Pyrénées dans les environs de Baréges. Que de noms j'aurais encore à citer : Gouan, qui a suivi les traces de Tournefort et qui fut l'ami de Linné, Lapeyrouse, qui a employé un demi-siècle à l'étude de la flore des Py- rénées, mon homonyme Ramond, savant botaniste à la fois et géologue habile, et l'illustre De Candolle, qui fut pour Lapeyrouse un antagoniste trop sévère peut-être. A une époque plus récente, les Pyrénées ont vu Jacquemont, ce jeune savant de tant d'esprit et de tant d'espérance, qui devait trouver la mort dans les plaines de l'Inde. Avec lui ou presque en méme temps étaient venus Cambessèdes, dont M. Planchon a dernièrement retracé la vie avec tant de charme, M. Des Moulins, le savant auteur de la flore de la Dordogne, et M. le comte Jaubert, brillamment mélé plus tard aux luttes de la tribune, mais qui a consacré son âge mûr, comme autrefois sa jeunesse, aux lettres et à la bota- nique. De nos jours, les botanistes qui habitent dans les Pyrénées et les pro- fesseurs de la Faculté des sciences et de l'École de médecine de Toulouse ont repris l'œuvre de Lapeyrouse, pour la compléter et surtout pour l'amender. MM. Philippe, Bordére, Sacaze ont exploré les solitudes les plus reculées de leurs chéres montagnes ; M. Clos a révisé, avec le concours de M. Loret, l'her- bier de Lapeyrouse; M. Timbal-Lagrave a étudié plusieurs plantes liti- gieuses et a pu ajouter de nouvelles espèces à cette flore si riche. Ainsi s'accomplissent les progrès : chaque siécle, chaque homme apporte son contingent à l'œuvre Mais que d'existences se consument dans ces luttes opiniâtres! La science est comme une armée à laquelle le succès se- rait toujours assuré, mais qui devrait trop souvent recruter de nouveaux sol- dats, suivre de nouveaux chefs. Parmi ceux dont nous acceptions si volontiers l'autorité, nous avons vu der- nièrement disparaître, à quelques mois d'intervalle, Moquin-Tandon, le bril- lant professeur que la Faculté de médecine de Paris avait enlevé à la Faculté des sciences de Toulouse, et Jacques Gay, ce botaniste accompli, que nul ne Surpassait dans la connaissance de la flore européenne. Divers d'origine, d'apti- tude, de caractère, une égale ardeur à l'étude les avait unis d'une sincére ami- tié. La botanique a rempli la vie de Gay tout entière. Observateur infatigable, il aurait voulu tout apprendre, et son inépuisable érudition était libéralement ouverte à quiconque recourait à lui. Intelligence plus étendue, plus flexible, L SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. VII Moquin-Tandon s'était appliqué à la fois à la botanique et à la zoologie. Sa vive imagination l'attirait aussi vers la littérature. Écrivain élégant, poëte plein de gràce, maniant avec une égale facilité notre langue moderne et la vieille langue des troubadours, il avait recu de la nature les dons les plus variés, et il les avait tous développés par le travail. Comme Jacques Gay, Moquin-Tandon a été l'un des fondateurs de la So- ciété botanique. Vice-président en 1854 et en 1856, ‘président en 1857, élu de nouveau vice-président en 1863, c'était lui qui, dans les prévisions de la Société, devait obtenir, en 1864, la présidence à laquelle sa regrettable mort m'a inopinément appelé. Si le ciel eût permis que sa vie se prolongeât, avec quelle satisfaction Moquin-Tandon nous eût conduits dans sa ville adoptive, et de notre côté, que nous eussions été heureux de ramener vers ses anciens con- citoyens, chargé de tous les honneurs que la science peut donner, le maître dont ils avaient vu naguère la renommée grandir si vite et si légitimement ! Ce souvenir encore vivant de notre éminent confrère me fait mieux sentir combien je suis insuffisant pour représenter ici la Société botanique. Mais déjà mes pouvoirs touchent à leur terme. D'après nos usages, un Bureau spécial di- rige nos sessions extraordinaires, Dans une réunion préparatoire, la Société a conféré à l'honorable M. Noulet la présidence de la session actuelle. C'est à lui que ma place appartient. Je le prie de venir l'occuper. M. le Président communique à la Société une lettre de M. le maire de la ville de Toulouse, lequel, obligé de présider dans l'aprés-midi de ce jour la commission d'enquéte du chemin de fer d'Auch, s'exeuse de ne pouvoir assister à la séance. Lecture est également donnée de lettres par lesquelles M. Bo- selly, préfet de la Haute-Garonne, M*'l'archevéque de Toulouse, S. Exc. M. le maréchal commandant le 6* corps d'armée, et M. le premier président de la cour impériale expriment leurs regrets de ne pouvoir se rendre à l'invitation qui leur avait été adressée. Par suite de la présentation faite dans la derniére séance tenue à Paris, M. le Président proclame l'admission de : M. Tuorez (Clovis), secrétaire du Conseil de santé à ambulance principale de Saigon (Cochinchine), présenté par MM. Chatin et de Schonefeld. M. le Président procéde ensuite à l'installation du Bureau spé- cial de la session, nommé dans la séance préparatoire de ce matin et composé comme il a été dit plus haut. En conséquence, M. Noulet, président de la session, prend place vi SOCIÉTÉ DOTANIQUE DE FRANCE. au fauteuil; MM. Clos, Hasskarl, le comte de Martrin-Donos et Timbal-Lagrave, vice-présidents; MM. de Sauzet, Gautier et Hullé, secrétaires, s'asseyent au bureau. M. le Président prononce le discours suivant : DISCOURS DE ME. le professeur NOULET. Messieurs, Vous venez de me faire un grand honneur en m'appelant à la présidence de la Société botanique de France, pendant la session extraordinaire qui s'ouvre aujourd’hui à Toulouse et qui doit se clore à Bagnères-de-Luchon. Par une délicate attention, vous avez voulu accorder cette distinction à un botaniste tou- lousain : c'est le plus ancien, et non le plus fervent à cette heure, que vous avez choisi. C'est donc son zèle d'autrefois, ses efforts tentés dans le plus com- plet isolement pour faire revivre à Toulouse le goüt effacé de l'aimable science, que vous avez eu l'intention de rappeler, l’absolvant de ses trop rares rapports avec vous, et faisant la part aux exigences de son double enseignement de la matière médicale et de l'agriculture, qui, en le retenant de plus en plus confiné dans le domaine d'applications utiles, mais définies, lui ont à peine permis d'en sortir pour dresser le catalogue de la Ælorule de T. oulouse. C'étaient là, personne ne le sait mieux que moi, de bien faibles titres à votre faveur, lorsque surtout je me rappelle les rares mérites de ceux de nos éminents confrères qui m'ont précédé à cette place. Maintenant, messieurs, je dois m'oublier, abrité sous votre bienveillance, pour être tout à vous et à notre œuvre commune, pendant les quelques jours qui nous tiendront réunis, Vous venez herboriser dans deux localités du département de la Haute-Ga- ronne, bien différentes; on peut dire, sans exagération, que Luchon est l'anti- thése de Toulouse. . Le pays toulousain, dans la itution géologique duquel n'entrent que des terrains tertiaires et quaternaires, fait partie de cette vaste plaine accidentée, Située en decà des Pyrénées, et dont les plus grandes hauteurs n'atteignent pas 500 métres au-dessus du niveau de la mer. La plus ancienne de ces for- mátions, qui est de l'époque miocène et d'origine fluviale, n'est composée que de roches tendres, argiles bigarrées, plus ou moins riches en carbonate de chaux, de sables libres et de grès, disposés par assises fréquemment répétées, ayant conservé leur horizontalité primitive. La plus récente consiste en dépôts de cailloux et de sables unis à des terres argilo siliceuses, constituant le /e ou /css sous-pyrénéen. Aussi, toute cette contrée, où les vrais calcaires manquent, est-elle terreuse, et partout appropriée à des cultures variées. La division des terres en deux classes p de la décomposition, sur SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. IX place, des deux sous-sols que nous venons d'indiquer, constitue le fait le plus saillant, touchant la distribution géographique des plantes spontanées, ainsi que de celles usitées dans les cultures. Le peu de richesse de notre florule, et surtout son défaut de caractere, tiennent à ce que le pays toulousain forme une contrée intermédiaire, sans contact immédiat avec les zones si nettement tranchées qui l'avoisinent. La végétation méditerranéenne finit un peu avant d'avoir atteint les limites du dé- partement de l'Aude; celle des bords de l'Océan, particulière aux landes d'Aquitaine, se perd en Gascogne, à une distance de Toulouse encore plus con- sidérable. La végétation proprement pyrénéenne s'arrête aussi avant d'avoir franchi le département de l'Ariége et la partie haute de la vallée de la Garonne. C'est à peine si quelques espèces égarées, dispersées par les causes na- turelles, ou introduites avec les semences de nos cultures champétres, vien- nent de temps en temps enrichir et augmenter la liste de nos plantes indi- gènes. Ajoutons, messieurs, que l'extension de plus en plus grande donnée à nos terres cultivées, tend chaque jour à faire disparaître les derniers témoins de nos grandes foréts et jusqu'aux friches arides de nos terrains en pente. Tout se présente bien autrement dès que l'on touche aux Pyrénées. Déjà méme avant d'avoir atteint les limites extrêmes de la région sous-pyrénéenne, con constate que la végétation de la plaine est influencée par le voisinage des montagnes : quelques arbres, fort rares en deçà, comme le Chátaignier et le Noyer, y deviennent fréquents; le Pommier, le Poirier, le Prunier, y pros- pèrent sans efforts, autant par les effets de l'humidité constante que par l'ab- ‘sence des grands vents dont ces abris naturels les défendent. Dans les Pyrénées, tout change : leurs terrains constitutifs, plusieurs fois disloqués, tourmentés, donnent à ces monts une physionomie qui tranche, d'une manière absolument opposée, avec les humbles et monotones collines de la plaine. Les chaines, comme étagées, montrent, à mesure qu'elles s'appro- chent du massif central, des altitudes plus considérables. La Maladetta porte audacieusement sa cime à 3404 mètres au-dessus du niveau de la mer, par conséquent à 3 000 métres, au moins, au-dessus de la plaine de Toulouse. En ne les considérant que par grandes masses, on voit, après les poudingues des plus récentes assises du terrain éocène, placé au seuil de la série des ter- rains relevés, apparaitre des calcaires d'âges bien différents; après eux vien- nent les schistes de transition qui, dans les plus notables altitudes où règnent des neiges perpétuelles, affectent les formes cristallines et se mélent aux gra- nites. Mais ce n'est que sur les lieux que vous pourrez apprécier la diversité des sites, partout animés par de belles eaux, et y savourer les surprises dont la nature y est si prodigue. Là, une abondante moisson vous attend. Les montagnes sont riches en plantes. Gráce à leurs. altitudes si variées, les zones géographiques les plus X SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. distantes s'y trouvent comme contractées sur un seul point. La liste des végé- taux que nous allons visiter est déjà considérable; mais est-elle complète ? N'avons-nous rien à y découvrir? Aux trésors connus, n’ajouterons-nous pas quelques richesses? Espé le, messieurs; c'est avec la foi de faire progresser la science, qui jamais n'est achevée, que nous devons aborder ces remparts, qui sont offerts à votre vue, depuis que vous êtes parmi nous, comme des li- mites infranchissables. D'autres les ont gravis avant nous, et dans le méme but qui nous anime. Ne l'oublions pas; montrons-nous reconnaissants envers ces premiers pionniers; ils ont battu, au milieu de difficultés de toute sorte, les sentiers que nous allons suivre, tenons-leur compte de leurs travaux; invoquons les noms de Tournefort, de Gouan, de Lapeyrouse, de Ramond, de De Candolle, et.de moins illustres aussi; soyons-leur reconnaissants de ce qu'ils ont pu faire, et reposons ; notre cœur sur cette pensée qu'un jour peut-être, ceux qui, après nous, vien- dront reprendre, dans ces mêmes lieux, nos douces préoccupations, nous tiendront compte de nos modestes efforts. M. le comte de Martrin-Donos, vice-président, fait à la Société, au nom de M. Timbal-Lagrave et au sien, la communication sui- vante : z OBSERVATIONS SUR QUELQUES RACES OU VARIÉTÉS DU CHÉNE-VERT (QUERCUS ILEX L.), SUIVIES DE LEURS DESCRIPTIONS, par MW. de MARTRIN-DONOS ct TIM- BAL-LAGRAVE. Le Quercus [lex L. forme dans le midi de la France des forêts considérables; il est soumis à des coupes réglées et supporte des mutilations qui lui donnent le plus souvent un port et un faciès empruntés ; il n'en est pas de méme dans quelques localités oà on laisse prendre à ces arbres tout leur développement, et oi ils ne trouvent aucun obstacle à parcourir les diverses phases de leur vie. Tout le monde a pu remarquer que certains arbres, et les Chénes en parti- culier, ont dans leur jeunesse des feuilles et un tronc bien différents de ce qu'ils nous offrent dans l'état adulte ; nous avons donc eu le soin de choisir des sujets forts et vigoureux ayant eu leur croissance libre et non tourmentée, pour étre l'objet de nos études et servir à notre appréciation relativement aux diverses variétés que nous voulons faire connaitre. Les botanistes phytographes se sont bornés jusqu'à présent à dire que le Chéne-vert est très-variable, quant à la forme de ses feuilles, de ses glands, de ses cupules, etc. ; peu d'entre eux ont poussé leurs investigations plus loin; cependant Tenore dans son Sylloge, page ^72, mentionne plusieurs variétés que M. Spach reproduit dans les Suites à Buffon. A notre tour, nous adop- tons quelques-unes des variétés signalées dans le Sylloge de Tenore; mais SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. XI les descriptions de cet auteur, se bornant la plupart du temps à indiquer la longueur du gland et de la feuille, ne nous ont point apporté d'appui assez solide, et nous ne pouvons affirmer que les noms que nous lui empruntons désignent le méme arbre que cet auteur avait en vue. Nous avons suivi avec la plus grande attention la végétation, le port, la taille, la fructification et l'aspect particulier de chacun des Chênes que nous dé- crivons plus bas ; aprés trois années d'études sur le vif, nos observations ayant été les mêmes, nous avons été convaincus que, parmi ces Chênes si différents entre eux, il pourrait se trouver quelque autre espèce que le Quercus Ilex L. ; toutefois, ne voulant pas préjuger une question dont le Prodromus va sans doute bientôt nous douner la solution, nous nous bornons à décrire les quel- ques Chênes que nous avons observés aux environs de Narbonne en les ratta- chant comme variétés au Quercus lex L. : Nous avons donné à la description de ces races ou variétés plus d'extension que nos devanciers, afin d'attirer plus particulièrement sur elles l'attention des botanistes, 'et nous avons mis en relief certains caractères, quelquefois si tran- chés qu'on serait aisément tenté de les attribuer à des espéces distinctes, qui Seraient, du reste, tout aussi bien établies, pensons-nous, que celles formées aux dépens des Quercus coccifera et Suber de Linné. Tous ces Chénes des environs de Narbonne existent dans le canton de Gi- nestas, où, sur une bande de 10 mètres delarge et de 5 à 600 mètres de long environ, ils forment la lisière d'un. vignoble considérable, et il est probable qu'ils faisaient jadis partie d'un grand bois. Quercus ILEX L. Sp. 1412. Var. A. vulgaris Nob. Arbre de moyenne grandeur, au port diffus, à écorce lisse, à rameaux un peu pendants ; feuilles ovales, planes où un peu contournées et repliées en dessous, dentées-épineuses, quelques-unes entières; courtemént pétiolées , d'un vert triste en dessus, tomenteuses-blanchâtres en dessous; glands 1-2, pé- donculés, ovoïdes, limi t insensibli t de la base au sommet, saillants hors de la cupule, à ombilic large peu saillant; cupule assez ample, rétrécie d la base, renflée au milieu, à orifice un peu resserré par des bords minces, qui s'écartent à la maturité et rendent le gland facilement caduc. Observé et récolté en fruit, de méme que les formes qui suivent, à La Fenal près Narbonne, dans le mois de septembre des années 1860, 1861 et 1862, Var. B. revoluta Nob. (Q. sinuata Nob. in litt. non Walt. FY. carol. p. 235). Arbre de médiocre grandeur, touffu, à écorce lisse, à rameaux tres-nom- breux, fastigiés, courts ; feuilles trà b , ovales-allongées, presque entières, à bords /argement sinués, révolutés, d'un vert luisant en dessus et d'un : XII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. blanc sale ou rougeâtre en dessous; glands le plus souvent solitaires, courte- ment pédonculés sur les jeunes rameaux, de forme conique, assez longuement mucronés, à moitié saillants hors de la cupule, à ombilic assez large, enfoncé dans la base du gland qui forme un bourrelet autour de lui ; cupule non ren - fée, hérissée, plus large à l'orifice qu’à la base, ce qu irend le gland très- caduc. La Fenal près Narbonne. Septembre. Ons. — Son port touffu, ses rameaux nombreux et ramassés, ses feuilles nombreuses et si fortement sinuées donnent à cet arbre un aspect des plus singuliers. Var. C. micracylos (1) Nob. Arbre de moyenne grandeur, au port touffu, à rameaux pendants, tomen- teux-grisâtres, trés-feuillés; feuilles ovales-obtuses, petites (20-25 millim. de long), entières, les supérieures plus grandes, aiguës, dentées-épinenses, sub- cordiformes à la base, un peu pubescentes en dessus dans leur jeunesse, puis lisses, vertes et brillantes, blanches-tomenteuses en dessous; glands #rès-petits (1 cent. et demi de long sur 6 millim. de large), solitaires ou 2-3 sur un pé- doncule racémiforme assez allongé, très-étroitement oblongs-lancéolés, aiqus, longuement mucronés au sommet, à ombilic petit et saillant ; cupule petite, courte, rétrécie à la base à peine renflée, à orifice évasé embrassant à peu près le quart du gland tris-caduc. La Fenal prés Narbonne. Septembre. Oss. — La forme de ses glands très-petits et trè breux fait parti remarquer cette variété. Var. D. articulata Nob. Arbre de moyenne grandeur, au port droit, à rameaux pendants, à feuilles ovales-aiguës et dentées épi. , Ou oblong lancéolées et entières, vertes en dessus, tomenteuses-blanchâtres en dessous; glands solitaires ou géminés sur une grappe racémiforme courte, assez longuement pédonculés, naissant sur les ramuscules, ovoides-aigus, renflés, peu saillants ; cupule rétrécie aux deux bouts, ovoide en forme de barillet, munie à sa base d'un renflement qui se prolonge sur le pédicelle et s'articule avec lui, embrassant plus de la moitié du gland difficilement caduc. La Fenal prés Narbonne. Septembre. Sous-var. gracilis Nob. Rameaux gréles, tros-effilés ; feuilles plus dentées ; gland plus petit, presque entièrement enveloppé par la cupule. La Fenal. Septembre, (1) Acylos est le terme employé par Pline, à l'imitation d'Homére, pour désigner le gland du Quercus Ilex (Cf. Plin. Hist. nat. lib. xvi, cap. 6). SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1804. xm Var. E. subocculta Ten. Syll, p. ^72; Spach, Suites à Buffon, t. XI, p. 174. Arbre de moyenne grandeur, au port droit presque élancé, à rameaux dressés, non fastigiés; feuilles lancéolées-aigués, à base élargie un peu cordi- forme, courtement pétiolées, brièvement dentées, mucronées, vertes en dessus, tomenteuses-blanchâtres en dessous; glands solitaires ou 2-3 sur un pédoncule racémiforme, assez longuement pédonculés, courts, ovales, écrasés et comme tronqués au sommet, à peine saillants; cupule courte, large -dès la base, plus étroite à l'orifice et embrassant les trois quarts du gland difficilement caduc. s La Fenal près Narbonne. Septembre. Oss. — Sa cupule non articulée sur le pédicelle et ses rameaux pendants distin- guent cette variété de la variété articulata. Var. F. urceolata Nob. Arbre de moyenne grandeur, au port touffu, à rameaux pendants, très- feuillés, fastigiés au sommet; feuilles petites, planes, ovales-aiguës, la plupart entières, {rès-ramassées au sommet des rameaux, pétiolées, vertes en dessus, tomenteuses-blanchâtres en dessous; glands solitaires ou géminés opposés sur des pédoñcules très-courts, ordinairement au sommet des jeunes rameaux, ovoïdes, un peu rétrécis au sommet, presque entièrement enveloppés par la cupule, dont les écailles sont linéaires-aiguës et assez longues; cupule très- renflée en forme de barillet, très-rétrécie aux deux extrémités et embrassant presque la totalité du gland difficilement caduc. La Fenal près Narbonne. Septembre. Var. G. operculata Ten. Syll., p. ^72; Spach Suites à Buffon, t. XI, p. 173; : Arbre de haute taille, au port pyramidal, à rameaux tomenteux, roides, dressés, les plus jeunes étalés; feuilles ovales-oblongues, ondulées-dentées, d'un vert foncé en dessus, blanches-argentées en dessous; glauds solitaires ou 2-3 sur un pédoncule racémiforme, sur les vieux rameaux, petits, coniques et operculés; cupule s'évasant de la base aux deux tiers de sa longueur, se repliant brusquement en dedans à son orifice, produisant ainsi un étranglement qui donne la forme d'un opercule à la partie supérieure du gland et embras- sant Zes deux tiers du gland difficilement caduc. La Fenal prés Narbonne. Septembre. Ops. — Son port strict, pyramidal, et la forme de ses glands distinguent suffisam- ment cette variété. : Var. H. aperta Nob. Arbre de médiocre grandeur, à rameaux courts ; feuilles planes, ovales- arrondies ou oblongues-obtuses, entières ou dentées, élargies à la base, quel- XIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ques-unes cordiformes, pétiolées, glaucescentes en dessus, tomenteuses- blanchâtres en dessous ; gland cylindracé, renflé un peu au-dessus de sa base et brusquement rétréci vers l’ombilic qui est trés-saillant ; cupule courte, à orifice large £r2s-ouvert, embrassant à peu prés le tiers du gland très- caduc. La Fenal prés Narbonne. Septembre. Oss. — Le gland, renflé vers la base, se rétrécit brusquement vers l'ombilic ; il sedis- tingue par là de celui de la variété denudata Ten. qui est également renflé vers sa base, mais qui se rétrécit insensiblement. Du reste, le port et les feuilles feront aisément dis- tinguer ces deux arbres. Var. I. turbinata Nob. Arbre de médiocre grandeur, au tronc ùn peu raboteux, à rameaux nom- breux, trés-feuillés, tomenteux au sommet ; feuilles planes ou légèrement révo- lutées aux bords, ovales-oblongues, obtuses ou peu aiguës, entières ou dentées, quelquefois légèrement sinuées, courfement pétiolées, nombreuses, éfalées, vertes en dessus, tomentenses-blanchâtres en dessous; glands solitaires, plus rarement géminés, pédonculés, petits, courts, en toupie, à base aplatie, ma- melonnés et aigus au sommet; ombilic large, non saillant, mais enfoncé dans la base du fruit qui forme un bourrelet autour de lui ; cupule à base élargie, courte, évasée au sommet, enveloppant à peu près le tiers du gland facilement caduc. La Fenal prés Narbonne. Septembre. Var. J. argentata Nob. Arbre assez élevé, au port pyramidal, à rameaux dressés, roides, effilés, tomenteux-blanchâtres ; feuilles oblongues-lancéolées, aigués, ondulées, den- tées-épineuses, dressées-appliquées contre les rameaux, assez longuement pétiolées, vertes et luisantes en dessus, tomenteuses et d’un blanc argenté vif en dessous; glands solitaires, courtement ‘pédonculés, cylindracés-obtus, presque aussi larges au sommet qu'à la base ; ombilic peu saïllant ; cupule ample, à orifice large, embrassant environ le tiers du gland trés-caduc. La Fenal prés Narbonne. Septembre. 3 Oss. — Par son port. pyramidal et son feuillage argenté, cet arbre produit un trés-bel effet ; il ne peut être rapporté à la variété cylindrocarpa Ten., son fruit étant évídem- demment pédonculé, très-court et moins long que les feuilles, Var. K. rostrata Nob. Arbre assez élevé, au port é/ancé, à rameaux dressés; feuilles lancéolées- aiguës, cuspidées, wés-entiéres ou quelques-unes peu dentées, planes à bords très-légèrement révolutés, d'un vert d'abord grisâtre, puis brillant en dessus, blanchâtres en dessous, /ong pédonculées; glands étroi t allongés, aigus et comme ros/rés au sommet, amincis aux deux bouts, à ombilic large et très-saillant, longuement pédonculés, solitaires ou géminés; cu- SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. XV pule rétrécie à la base, non renflée, à bords presque fimbriés, embrassant environ le tiers du gland très-caduc. La Fenal près Narbonne. Septembre. Var. L, undulata Ten. Syll., p. 472; Spach Suites à Buffon, t. XI, p. 172. : Arbre de haute taille, à rameaux flexibles, très-tomenteux ; feuilles allongées, idées au sommet, entières ou peu dentées vers leur pointe, à bords sensiblement ondulés, un peu recourbés en dessous, longue- ment pétiolées, d'un vert luisant en dessus, blanchâtres en dessous; glands de forme conique, très-petits, disposés 1-3 sur des pédoncules racémiformes assez longs ; cupules élargies vers leur milieu, rétrécies aux deux bouts, à bords de V'orifice épais, embrassant au delà de la moitié du gland peu caduc. La Fenal prés Narbonne. Septembre. ellij ti ig -lancéolée: Os. — Ses rameaux flexibles et ses feuilles nombreuses, très-allongées, donnent à cet arbre un port élégant et remarquable. Var. M. denudata Ten. Syll., p. 4723; Spach Suites à Buffon, RE ATE Arbre de haute taille, au port pyramidal, à rameaux très-déliés, flexibles, retombants ; feuilles elliptiques- lées, aiguës, rétrécies aux deux extré- mités, ondulées, presque entières, à pétiole grêle et long, d'un beau vert luisant en dessus, tomenteuses-blanchâtres en dessous de même que les jeunes rameaux; glands ordinairement solitaires, pédonculés, ovoïdes, renflés vers leur tiers inférieur, rétrécis aux deux bouts, laineux au sommet, à ombilic se rétrécissant insensiblement vers la base, très-saillant ; cupule courte, large, ébasée, embrassant seulement un quart du gland /r2s-caduc. Saint-Urcisse (Tarn). Octobre 1861. Var. N. capreifolia Nob. An Q. Iex. L. var. macrophylla Ten. Syll., p. 472; Spach Suites à Buffon, tom. XI, p. 473? Arbre de médiocre grandeur, à rameaux longs, dressés, d'un vert brun, tomenteux-roussâtres au sommet; feuilles largement ovales-lancéolées, très- grandes (5-6 cent. de largeur sur 12 cent. de longueur) sub-cordiformes à la base, assez courtement pétiolées, les supérieures entières, celles du bas des ra- meaux dentées-épineuses, à dents terminées par un mucron fin assez long, d'un vert luisant en dessus, blanchâtres en dessous; rappelant par leur forme et leur grandeur les feuilles du Salix caprea L. ; glands 1-5 sur un pédon- cule long simple ou racémiforme, oblongs-lancéolés, allongés, aigus, rétrécis insensiblement aux deux bouts ; ombilic étroit et saillant ; cupule longuement rétrécie à la base, un peu évasée au sommet, dont les bords sont minces et embrassent presque la moitié du gland facilement caduc. Saint-Urcisse (Tarn). Octobre 1861, XVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Var. O. gramuntia (Q. gramuntia L. Gouan Fl. monsp., p. 415. Ilex arbor foliis rotundioribus et spinosis Magnol Bot., 141). Arbre de petite taille, presque arbrisseau, au port diffus, à rameaux roides, dressés-arqués, s'écartant. de l'axe principal, tomenteux ; feuilles ovales- arrondies ou ovales, courtes à base élargie, presque cordiformes, trés-courte- ment pétiolées, toutes dentées-épineuses, vertes en dessus, très-tomenteuses- blanchâtres en dessous, à peu prés également réparties sur les rameaux ; glands 2-4 sur un pédoncule racémiforme, ovales, courts, un peu mamelonnés au sommet; à ombilic tr2s-arge et saillant; cupule renflée dans le milieu, pourvue à sa base d'un bourrelet en forme d'apophyse, resserrée au sommet ` et embrassant /es deux tiers du gland peu caduc. La Fenal prés Narbonne. Septembre. — Montpellier, bords de la mare de Gramont. Var. P. rotundata Nob. — Non Q. rotundifolia Lam. (Q. Ballota Duf.). Arbre de médiocre grandeur, au port diffus, à écorce lisse, à rameaux gréles, inordinés, bruns, recouverts d'un tomentum rougeâtre facilement caduc; feuilles planes, celles des rameaux stériles largement arrondies-cor- diformes, bordées de dents épineuses ouvertes, peu nombreuses, courtement pétiolées ; celles des rameaux fructifères toutes Jonguement pétiolées et entières à pétioles très-gréles ; les inférieures arrondies, les autres prenant une forme obovale d'autant plus allongée qu'elles s'approchent davantage du sommet des rameaux, toutes d'un vert luisant en dessus, tomenteuses-blanchátres en des- sous; glands ovales-aigus diminuant brusquement au sommet; à ombilic large et saillant; solitaires ou géminés sur les jeunes rameaux, courtement pédonculés, presque sessiles ; cupule étroite embrassant à peu près le tiers de la longueur du gland très-caduc. La Fenal prés Narbonne. Septembre. Var. Q. glauco: cæsia Nob. (Q. glauca Nob. ad amicos non Thunb. FL jap., p. 175). , Arbre de moyenne grandeur, au port touffu, à écorce Lisse ; à rameaux flexibles pendants, tomenteux, les plus jeunes divergents et souvent dénudés à leur base ; feuilles larges, planes, ovales-obtuses, entières ou très-rarement un peu dentées, cordiformes à leur base, à pétioles réfractés dans le bas des rameaux, éfalés à leur sommet , couvertes en dessus de poils ras, étoilés, distants, leur donnant une teinte glauque-bleuâtre très-prononcée, blanches- lomenteuses en dessous; glands sur les jeunes rameaux, ordinairement soli- taires ou géminés, rarement trois subcapitellés non en grappe racémiforme, ovales, presque obtus, élargis à leur quart inférieur et se rétrécissant peu vers le sommet, d'une longueur égalant à peu près une fois et demie leur largeur ; SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. xvin. cupule assez courte, large, évasée, à écailles peu saillantes, hérissées, embras- sant à peu près le tiers du gland très-caduc. — Torréfié, le fruit est non amer et mangeable. La Fenal prés Narbonne. Septembre. Ops. — Ce Chêne est un des plus remarquables par la teinte glauque de ses feuilles élalées au sommet des rameaux, et serait digne de figurer dans l'ornementation des pares, Nous devons ajouter, pour ne rien omettre de ce qui peut éclairer ce sujet, que dans la méme localité nous avons observé des races à formes moins tranchées. M. de Schœnefeld demande à M. de Martrin-Donos si les formes de Quercus [lex observées par lui lui ont paru offrir quelques dif- férences quant à la durée de la maturation des glands. M. de Martrin-Donos répond que tous les glands qu'il a observés lui ont paru mürir dans le cours de l'année méme où ils avaient été produits. M. Planchon dit qu'il reconnait que les observations analytiques sont indispensables pour parvenir à des résultats synthétiques, et qu'il ne saurait qu'approuver l'étude minutieuse des variations que présentent les espéces végétales. Néanmoins il ne lui parait pas pos- sible d'admettre ni comme variétés, ni comme races, les formes qui viennent d'étre décrites, car il n'est pas prouvé que ces formes se reproduisent de semis. Il ajoute qu'il ne reste plus au bois de Gramont, prés Montpellier, qu'un petit bouquet de Chénes qui ne ressemblent point au Quercus gramuntia décrit par Linné. Il serait donc possible que Linné eût basé sa description sur de jeunes rameaux de Quercus Hex ordinaire, rameaux dont les feuilles sont souvent larges, cordées et spinescentes. Les variations de la cupule sont aussi trés-nombreuses. 5 M. de Martrin-Donos dit que les individus qu'il a rapportés au Quercus gramuntia étaient des arbres vigoureux et à port trés- caractéristique. M. Planchon fait remarquer que l'observation du port est peut- être celle qui peut induire le plus facilement en erreur quant à l'établissement. d'espèces ou de variétés nouvelles, les mémes va- riations de port pouvant se rencontrer dans des espéces tout à fait distinctes et donner ainsi lien à des classifications paralléliques. ll rappelle à cette occasion ses études sur les Ormes. La position TX B XVIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de la graine est le seul caractère permanent qui permette de dis- tinguer les Ulmus t et ipestris, espèces qui présentent l'une ét l'autre des variations de port tout à fait analogues.. M. le professeur Clos, vice-président, fait à la Société la com- munication suivante : COUP D'EIL SUR L'HISTOIRE DE LA BOTANIQUE A TOULOUSE, pr M. D. CLOS. Messieurs, Du jour où la Société botanique de France décida qu'elle tiendrait an- nuellement des assises hors de Paris, Toulouse put légitimement espérer qu'elle ne serait pas la dernière à jouir de la faveur de vous posséder. Ce n’est pas qu'elle püt vous offrir autour même de son enceinte une végétation toute spéciale, une flore à elle. Si elle doit à un sol peu accidenté, à ses grasses terres d'alluvion de luxuriantes cultures, elle ne peut citer que quelques rares localités dignes de fixer l'attention des botanistes : ici point de mers, point de lacs, point de marais, point de garrigues. Mais tant de souvenirs s'attachent à la capitale du Midi de la France, à cette patrie des Duranti et des Cujas, des Fermat et des Riquet, des Lapeyrouse et des Moquin ! N'avait-elle pas d'ail- leurs pour vous attirer ses fêtes florales et ses Académies si justement fières de leur antique origine, et ses monuments dont plus d'un est à l'abri de toute comparaison? N'est-elle pas enfin, depuis l'extension des voies ferrées, en droit de revendiquer, à titre de dépendances, et une portion de la Montagne- Noire et les plus beaux sites des Pyrénées, mines fécondes auxquelles se rat- tachent les souvenirs, bien chers aux phytographes, de Belleval et de Fagon, de Tournefort et de Gouan, de Palassou et de Pourret, de Saint-Amans et de Ramond, de De Candolle et de Lapeyrouse (pour ne citer que les morts); mais dont il appartient peut-étre à la Société botanique de France de révéler toutes les richesses (1). La flore des environs de Toulouse est aujourd'hui, abstraction faite de ce flot toujours mouvant des plantes critiques, une des mieux connues. On le doit surtout aux travaux de Tournon et de Serres, de MM. Noulet, Arrondeau, Moquin-Tandon (2), Timbal-Lagrave et Baillet. Les quatre premiers ont doté la science d'ouvrages généraux descriptifs ou de flores, et à cet égard peu de villes offriraient un plus riche contingent. Le plusancien de ces livres (la Flore de Tournon) remonte à un peu plus d'un demi-siècle (à 1811). Est-ce là (4) De nos jours, les Pyrénées ont été surtout étudiées par MM. Bentham, Zetterstedt, Philippe et Bubani. (2) M, Moquin-Tandon s'était occupé de l'étude de la bryologie locale, et en 1854 il avait dressé un catalogue de 193 espèces de Mousses. (Voyez mon Éloge de M. Moquin- Tandon, p. 13.) SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. XIX l'origine de la phytographie à Toulouse ? Si notre cité n'a eu au xvir siècle ni son Magnol, ni son Tournefort, elle peut cependant rappeler aprés eux le nom de Francois Bayle, un des hommes les plus érudits de cette époque, et qui, embrassant dans son vaste plan d'études les sciences médicales, physiques et naturelles, donna sur la botanique en particulier un programme. remar- quable (1) et tenta de résoudre quelques questions de physiologie végétale (2). La ville de Clémence Isaure pouvait-elle négliger le culte des fleurs? Aussi dés les premiers fondements de son Académie des sciences en 1729, voyons- nous figurer la botanique comme une des six classes de ce corps savant, et de cette époque même date la création parmi nous d'un jardin botanique (3). Lorsque, en 1746, l'Académie se constitua définitivement dans l'hôtel de la Sénéchaussée (4), elle y eut deux jardins, l'un pour les plantes usuelles rangées d’après leurs vertus; l'autre consacré à la culture de toutes les espèces disposées suivant le système que Tournefort avait publié en 1694. On y a souvent dé- montré, est-il dit dans les Mémoires de l'Académie, plus de treize cents espèces de plantes, c'est-à-dire beaucoup plus qu'à Montpellier, où l'on n’en démontrait que sept cents suivant M. Adanson. Cependant le jardin devait être déplacé une troisième fois, Dès que Picot de Lapeyrouse fut nommé professeur, il demanda que les plantes fussent transportées dans l'immense enclos des Garmes déchaussés, C'est l'origine du jardin actuel, situé aux portes de la ville, entouré de belles promenades que l'Administration songe à étendre encore. Nul emplacement ne pouvait mieux convenir. ; En 1780, le système de Tournefort y fut justement sacrifié à la méthode des familles naturelles. Ce fait est bien digne de remarque, car, à cette date, la méthode naturelle n'était appliquée au Jardin du Roi de Paris que depuis sept ans (1773), et l’œuvre immortelle de A.-L. de Jussieu (5), qui devait si (1) Tractatus de plantis, s'étendant de la p. 636 à la p. 722 du second volume des Institutiones. physice ad usum scolarum accommodate (Toulouse, 1700, 3 vol. in-A°) ` du méme auteur. : : j 3 (2) Dissertatio secunda de forma plantarum quæ explicatur ex generatione Fungi quo est planta simplicissima, dissertation comprise dans la seconde partie intitulée Dis- Serlationes physice d'un petit volume in-12 ayant pour titre : Problemata. physica. et medica. Toulouse, 1677, par Francois Bayle. Il a été fait à la Haye, en 1678, une édition de ces Dissertationes physicæ (Voyez ma Notice sur les écrits botaniques de François Bayle dans les Mémoires de l'Académie «es Sciences, Inscriptions et Belles- Lettres de Toulouse, ^* série, t. V, pp. 321-337, et 5* série, t. IT, pp. 159-165). ) Ce premier jardin, situé dans la rue Saint Bernard, avait été acheté gráce aux libéralités de la Ville et du comte de Caramar ; on y rassemblait «uu grand nombre de plantes tant indigènes qu'exotiques. I était ouvert aux pauvres qui allaient y chercher des remèdes dans leurs maladies, et on y faisait régulièrement, en faveur des écoliers de médecine, des cours de botanique». (Voy. Hist. et Mém. de l'Acad. de Toulouse, in 4°, t. 1, p. 3. à) EM le titre, qu'elle porte encore, d'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles- Leltres de Toulouse. : : (5) Genera plantarum secundum ordines naturales disposita, 1789. XX SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. manifestement démontrer la supériorité de cette classification, n'avait point encore paru (1). Reste-t-il quelque trace des efforts tentés par les naturalistes de Toulouse au XVII* siècle pour l'avancement de la botanique? Nos livres sont à peu prés muets à cet égard. Mais il suffit de compulser les registres manuscrits de l'Académie des sciences pour y trouver les témoins de l'activité de quelques botanistes de l'époque. C'est Gouazé (2) qui traite des questions d'organogra- phie et de physiologie végétales; ce sont Maynard et le marquis de Puyla- roque (3) rendant compte d'herborisations faites par le premier au bois de la Grésigne, par le second dans le Rouergue et le Quercy; c'est Dubernard, professeur en botanique de l’Université de Toulouse, critiquant l'abus des méthodes dans l'étude de la botanique (9 février 1758), en méme temps qu'il décrit plusieurs plantes rares étrangères du Jardin de l'Académie ; c'est enfin et surtout Gardeil, qui parait avoir été en relation avec le célébre Bernard de Jussieu, car on lit dans son Mémoire sur deux espèces de Chenopodium peu connues qui se trouvent dans les environs de Toulouse (4% avril 1756) : « Chaque famille doit renfermer, selon ce grand homme, les plantes qui ont de l’affinité par toutes leurs parties et qui possèdent la plupart les mêmes vertus quoique dans des degrés différents. » Or, des deux plantes que signale Gardeil, l'une est le Chenopodium ambrosioides ou. 'Thé-du-Mexique, trouvé par lui sur les sables de l’Ariége demi-lieue au-dessus de Pinsaguel (où l'on peut le cueillir encore), l’autre est le Polycnemum majus A. Br., si com- mun dans nos champs, et qui donne lieu de la part de l'auteur à cette remar- que : « C'est d’après cette méthode, dont M. Bernard de Jussieu a bien voulu me communiquer les fondements (4), que j'établis ma première plante une espèce de Camphorata, en lui laissant toujours le nom générique de CAeno- podium sous lequel elle est plus connue. » Mais le principal mérite de Gardeil est d'avoir tenté le premier, en 1758, l'étude des Graminées de nos contrées (5). A l'en croire, il n'en existait aucune dans le jardin de l'Académie, d’où les botanistes les avaient exclues. (1) Un premier Catalogue du Jardin botanique de Toulouse fut publié en 1782 (Toulouse, in-8°); un second avec le méme titre en 1827, 170 pages in-8°, sans nom d'auteur. Depuis lors il en a paru en 1856, en 1859, en 1860, en 1862 et 1863. (2) Ses mémoires ont pour titre: 1° Sur l'utilité de la botanique ; 2° Sur les fruits ; 3° Sur la génératior. des plantes ; 4° Sur les fleurs; 5° Sur la moelle des plantes ; 6° Sur la vie, la nourriture et l'accroissement des végétaux ; 7° Sur le Pavol et ses usages. (3) J'apprends qu'il existe encore une belle collection des Mousses de nos environs provenant de ce botaniste. (4) Ces relations de Gardeil et de Bernard de Jussieu sont encore rappelées dans un passage du second mémoire, cité plus baut, de Dubernard, où ce dernier se plait à recon- naître le profit qu'il a tiré des connaissances que Gardeil «a pu acquérir en jouissant de la familiarité d'un des plus illustres botanistes et du plus magnifique jardin d'Europe ». (9) Mémoire sur les plantes graminées qui se trouvent aux environs de Toulouse, lu le 10 et le 17 août 1758. SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. XXI On n'a point de tradition, dit-il, qu'il y en ait été démontré jusqu'à cette année aucune espèce, pas méme la plus commune, celle dont les racines s'emploient aux tisanes ordinaires. Gardeil, à la suite de nombreuses excursions autour de la ville, accompagné d'un jardinier pour recueillir toutes celles qu'ils rencontraient, réunit un total de soixante-cinq espèces, dont quarante-sept du genre Gramen, trois d'Arundo, une de Panicum, le reste étant formé de Scirpus, Cyperus et Cyperoides. A fait remarquer qu'au Jardin de Paris on n'en démontre que quatre-vingts espèces dont le plus grand nombre sont exotiques. Tels sont les quelques documents que fournit l'histoire de la botanique à Toulouse pendant le xv11° et le xvi siècle. Loin de moi, messieurs, l'idée de les faire valoir au-delà du vrai. Mais la présence ici de la Société botanique de France m'offrait une occasion naturelle de tirer de l'oubli les noms de ceux de nos précurseurs qui ont préparé dans cette ville l'état actuel de notre science de prédilection ; et, mû par un sentiment de justice, j'ai pu croire que vous accueilleriez avec intérét les titres, si modestes soient-ils, d'anciens confréres, faisant partie de cette vaste famille botanique, de cette longue chaine. dont les premiers anneaux sont Aristote et: Théophraste. Opérer le recensement critique et complet de la végétation d'une contrée, c'est là le premier but de nos réunions de province; mais à elles aussi le privilége d'y susciter (nos bulletins en font foi) des recherches sur l'histoire de la botanique et de renouer la tradition. A ces divers titres, soyez les bienvenus, Messieurs, parmi nous. Puisse votre présence y raviver le zele de la génération nouvelle, en montrant aux yeux de tous que l'étude de la nature a des plaisirs et des joies d'une indicible séduction, et que la confraternité de nos réunions en double le charme. Si la communauté de goüt entraine en général un échange mutuel de sympathies, n'est-ce pas dans l'étude des fleurs qu'on doit surtout l'apprécier? En tous cas, Messieurs, vous trouverez dans notre vieille cité une franche cordialité, et: nous serions heureux qu'il vous fût donné d'en emporter un agréable Souvenir. Vu l'heure avancée, les communications encore portées à l'ordre du jour sont renvoyées à la prochaine séance. Et la séance est levée vers trois heures. XXII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SÉANCE DU 13 JUILLET 1864, “PRÉSIDENCE DE M. NOULET. La séance est ouverte à Toulouse, dans la salle de démonstration du Jardin-des-plantes, à‘quatre heures et demie. M. Gaston Gautier, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 11 juillet, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce quatre nouvelles présentations. M. Filhol, directeur de l'École de médecine, professeur à la Fa- culté des sciences, fait à la Société les communications suivantes, en reproduisant devant elle les expériences qui leur servent de base: NOTE SUR LA CONSTITUTION DE LA CHLOROPHYLLE, par M. Ed. FILHOL. Lorsqu'on verse dans une solütion alcoolique de chlorophylle une trés-petite quantité d'acide chlorhydrique, elle perd à la fois sa belle couleur verte et sa transparence. Si l'on verse sur un filtre la solution ainsi altérée, le filtre retient une substance solide, presque noire, et la solution filtrée est colorée en jaune. Ce dédoublement se produit avec une grande netteté, quelle que soit la plante d'où l'on a extrait la chlorophylle. La liqueur colorée en jaune prend une teinte d'un beau vert lorsqu'on y ajoute une dose un peu forte d'acide chlorhydrique ; elle se trouble en même temps. En soumettant à la filtration ce liquide au bout de trois ou quatre heures, on voit une substance solide, jaune, rester sur le filtre, tandis que le liquide filtré est coloré en bleu pur. Si la couleur verte ne se produit pas immédiatement. après l'addition de l'acide chlorhydrique, elle apparait toujours au bout de quelques heures. La chlorophylle subit, sous l'influence des acides organiques, le dédouble- ment dont j'ai parlé en premier lieu, mais le liquide jaune qu'on sépare par filtration de la substance solide brune conserve sa couleur alors méme qu'on y verse uh grand excès de l'acide organique dont on s'est servi pour produire le dédoublement. Au contraire, l'acide chlorhydrique lui fait prendre une belle nuance verte. : Il résulte des faits qui précèdent que la substance bleue qu'on extrait de la | chlorophyile en la traitant par l'éther chargé d'acide chlorhydrique, ainsi que l'a fait M. Frémy, est un produit. artificiel qui résulte de l'action de l'acide chlorhydrique sur une substance jaune qui accompagne la chlorophylle. La preuve que cette substance jaune préexiste dans les solutions de chloro- phylle se déduit de ce fait que les solutions qu'on obtient en traitant les parties vertes des plantes par l'alcool peuvent être dédoublées sous l'infl du noir SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. xxm animal, employé à dose insuffisante pour produire une décoloration compléte, de telle sorte que si l'on jette le mélange de noir animal et de solution sur un filtre, la liqueur filtrée est jaune, sans le moindre mélange de vert, et se colore en un vert magnifique lorsqu'on y verse de l'acide chlorhydrique. On arrive sans peine, après quelques tàtonnements, à trouver la dose de noir animal con- venable pour produire ces résultats. . Il est aussi très-facile de démontrer que la substance bleue qu'on obtient par l'acide chlorhydrique ne préexiste pas dans les solutions de chlorophylle ; il suffit pour cela de saturer le liquide bleu produit artificiellement par l'ammo- niaque ajoutée en excès : on le voit devenir jaune, et on lui restitue sa couleur bleue par une uouvelle addition d'acide. Or, les solutions de chlorophylle con- servent leur belle couleur verte quand on y ajoute de l'ammoniaque. Elles con- tiennent donc une substance verte différente de celle qu'on produit par l'action des acides sur la matière jaune dont j'ai parlé, matière qui accompagne la chlo- rophylle, mais ne fait pas, selon moi, partie de sa substance. En comparant cette matière jaune à celle que MM. Frémy et Cloëz ont trouvée dans les fleurs jaunes, et à laquelle ils ont donné le nom de xanthine, j'ai trouvé qu'il y a entre elles une identité parfüite. La substance solide brune est riche en azote, et jouit de toutes les propriétés que MM. Mulder et Morot attribuent à la chlorophylle pure. Elle présente, à mon avis, une composition qui lui donne une certaine analogie avec les matières albuminoïdes. 25 NOTI: SUR LES MATIÈRES COLORANTES DES FLEURS, pr M. Ed. FILHOL. , Les fleurs jaunes renferment diverses matières colorant dont quelq unes seulement ont été étudiées. Les mieux connues sont celles qu'on désigne sous les noms de xanthine et de xanthéine. La première existe dans une multi- tude de fleurs, tantôt seule, tantôt associée à d'autres matières colorantes. Elle a été décrite par Marquart et par Berzelius sous le nom d'anthoxanthine. Elle est solide, molle, incristallisable, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et dans l'éther. Traitée par l'acide chlorhydrique, elle se comporte absolument comme la matière jaune qu'on sépare des solutions de chlorophylle, c'est-à-dire qu'elle se dédouble en bleu et en jaune. La matière colorante du jaune d'œuf se comporte de la méme manière. \ La xanthine existe dans certains fruits de la famille des Cucurbitacées. C'est elle qui colore en. jaune la pâte des potirons, Les fleurs de Dahlia, d'Aeli- chrysum, de Coreopsis et celles de plusieurs autres plantes contiennent, outre la matière colorante désignée par MM. Fremy et Cloëz sous le nom de xanthéine, une autre matière jaune, soluble dans l'eau, dans l'alcool et dans l'éther, qui né prend pas une couleur verte au contact de l'acide chlorhydrique, comme le fuit la xanthine, qui ne sé colore pas en rouge brun au contact des! alcalis XXIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. comme le fait la xanthéine, et qui est parfaitement distincte de l'une et de l'autre. Je me propose d'étudier ultérieurement cette troisième matière colorante jaune dont l'existence dans les fleurs n'avait pas été signalée. Elle existe en abondance dans les fleurs de Dahlia jaunes, où elle est associée à la xanthéine. On peut l'en séparer en traitant les fleurs par l’eau bouillante, en fil- trant la liqueur et en y ajoutant de l'acétate de plomb neutre en petite quantité. Il se forme un précipité rougeâtre composé de xanthéine et d'oxyde de plomb. En ajoutant au liquide séparé par filtration de ce précipité du sous-acétate de plomb, on obtient un précipité coloré en jaune pur qui contient la nouvelle ma- tière colorante jaune. Je me propose d'étudier cette matière dont je n'ai fait que constater l'existence. Les Dahlia rouges contiennent à la fois de la cyanine, de la xanthéine, du quercitrin, et la nouvelle matière jaune dont je viens de parler. C'est le mélange de ces quatre substances qui donne lieu aux réactions particulières qu'on observe lorsqu'on étudie les fleurs de Dahlia, et qui pour- rait porter à penser qu'il y a dans ces fleurs une matière colorante distincte de la cyanine, Ya xanthéine n'est pas décolorée par l'acide sulfureux, tandis que la cyanine se décolore assez rapid: sous son intl En plongeant un Dahlia rouge dans de l'éther chargé d'acide sulfureux, on le transforme au bout de quelques secondes en un Dahlia jaune. L'expérience est des plus brillantes. On démontre de la méme manière que d'autres fleurs rouges (Anemone pavonina, certaines variétés de Zinnia) contiennent de la cyanine et de la xanthine. 1l est d'ailleurs facile de s'assurer que la couleur jaune qu'on observe ne provient pas d'une altération que la cyanine aurait éprouvée au contact de l'acide sulfureux, car les fleurs de Pelargonium zonale, inquinans, etc. , traitées de la méme maniere, deviennent parfaitement blanches. Ainsi, contrairement à ce qu'ont. écrit certains botanistes, lorsqu'une fleur rouge devient verte au contact des alcalis, cela ne provient pas toujours de ce qu'une substance colorable en jaune a mêlé sa teinte à la teinte bleue de la cyanine, mais cela tient quelquefois à ce qu'elle a mélé sa teinte à celle d'une matière primitivement jaune qui existait dans les pétales en méme temps que la cyanine. Les expériences qui démontrent l'existence de plusieurs matières colorantes distinctes dans une méme fleur sont fort belles et méritent d'étre faites dans les cours publics. La matière colorante des fleurs rouges, roses ou bleues, a reçu des chi- mistes le nom de cyanine. Elle est solide, incristallisable, soluble dans l’eau, dans l'alcool, insoluble dans l'éther. Certaines fleurs bleues, roses ou rouges, deviennent vertes lorsqu'on les plonge dans des solutions alcalines, tandis que d'autres deviennent bleues. J'admets, d'accord avec MM. Wigand et Wiesner, que ces différences tien- nent à ce que la cvanine est associée dans presque toutes les fleurs soit à du SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. XXV tannin précipitant en bleu les sels de fer, soit à du tannin précipitant ces sels en vert. Les fleurs qui contiennent ce dernier, que j'ai reconnu être en géné- ral du quercitrin, deviennent vertes au contact des alcalis. Celles qui contien- nent le tannin proprement dit deviennent bleues. Les fleurs de Pelargonium dont la nuance rouge est la plus éclatante, deviennent d'an bleu ou d'un violet pur lorsqu'on les plonge dans de l'éther chargé d'ammoniaque. Il en est de méme de celle de Coquelicot. Il n'est donc pas exact de dire que la cyanine devient verte au contact des alcalis. En général, les fleurs qui se colorent en vert donnent, lorsqu'on les traite par de l'éther, une teinture éthérée dont la couleur est plus ou moins jaune, et d’où l'on peut extraire soit une matière jaune par elle-même, soit une matière qui se colore en jaune au contact des alcalis. Les fleurs qui prennent une teinte bleue ne fournissent rien de pareil. : M. Planchon demande à M. Filhol s'il a étudié le changement de coloration qui s’opère dans les fleurs des Borraginées et surtout dans celles du Myosotis versicolor, où il y a passage du jaune au rouge et an bleu. M. Filhol répond qu'il n'a pas étudié spécialement les fleurs des Borraginées, mais que généralement les changements de coloration des fleurs sont dus à la formation successive de matières colo- rantes de même nature. — ` M. le Secrétaire général dépose sur le bureau les diverses publi- cations dont il est fait hommage à la Société, et dont la plus im- portante est le premier volume de la Flore du département de Tarn-et-Garonne de M. le comte de Martrin-Donos. M. le professeur Noulet, président de la session, fait àla Société la communication suivante : SUR QUELQUES PLANTES FOSSILES DE L'AGE MIOCÈNE, DÉCOUVERTES PRÈS DE TOULOUSE, par M. J.-B. NOULET. On sait combien la faune de la vaste formation fluvio-lacustre sous-pyré- néenne est riche en débris et en espèces : des animaux vertébrés et invertébrés ne cessèrent point, en effet, d'en peupler les diverses parties émergées et im- mergées comme je l'ai dit ailleurs (1), pendant la très-longue période qu'elle mit à se constituer. Les mammifères herbivores que cette intéressante popula- (4) De la distribution stratigraphique des corps organisés fossiles dans le terrain tertiaire moyen ou miocène d'eau douce du sud-ouest de la France (Mém. de l'Acad. des sciences de Toulouse, 1861, 5° série, t. V, p. 125 et suiv.). XXVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tion révèle, infiniment plus nombreux que les carnassiers — à en juger par leurs restes solides connus jusqu'à ce jour, — permettent d'imaginer quel de- vait être l'état luxuriant de la végétation, alors que des eaux courantes, à peine contenues dans des lits peu profonds, sinueux, à rives marécageuses et à pentes presque insensibles vers la mer, parcouraient des solitudes soumises aux seules lois de la nature, et que des lacs étaient disséminés à l'intérieur de ce bassin hydrographique, que ne cessaient d'exhausser de fertilisantes alluvions. Ges déductions étaient fondées ; les végétaux de la flore miocène dans le pays toulousain, quoique rares encore, sont venus les confirmer. Nous savons maintenant que de belles Graminées, des arbres de rivage analogues à ceux de notre flore locale actuelle, se dépouillant comme eux annuellement de leurs feuilles, vivaient au bord des eaux, tandis que des Palmiers aux frondes diverses, et des Cannelliers ou Camphriers, arbres à feuillage persistant, donnaient à notre pays un reste de physionomie tropicale qu'il a depuis complétement perdue. La rivière d'Ariége roule ses eaux sur des grès molasses et des argiles calci- feres. Les unes et les autres de ces roches micacées se débitent parfois en plaques plus ou. moins amincies, souvent crevassées par le retrait de la masse, ce qui permet rarement d'en avoir d'un peu étendues. Il arrive que certains de ces lits feuilletés, laissés à découvert sur d'assez grandes surfaces pendant les basses eaux, ont conservé de nombreuses empreintes de feuilles de plantes, absolument comme auraient pu le faire les pages d'un herbier. Nous n'y avons jamais rencontré, ce qui est à regretter, ni fleurs ni fruits (1). Les gisements que nous avons explorés jusqu'ici commencent en face du bourg de Venerque, distant de Toulouse de 23 kilomètres, à quelques pas au- dessous du pont de briques qui vient d’être achevé, vers le milieu du lit de la rivière (2), c'est-à-dire à 152 mètres au-dessus du niveau de la mer, et finis- sent à 2 kilométres environ plus haut, un peu en aval du village de Grépiac. Ceux de cette dernière localité qui se répètent sur les deux rives sont à 157-160 métres environ d'altitude. Les surfaces fouillées ne sont pas très-étendues, mais elles se multiplient par les couches souvent trés-miuces, marquées d'emprein- tes, qui s'y sont succédé. Prise dans son ensemble, la tranche du miocène qui s'étend de Venerque à Grépiac n'a donc guère qu'une épaisseur de huit mètres. Nous n'avons ainsi qu'une station très-limitée, et des représentants de plantes qui n'y furent délaissées que dans un espace de temps relativement peu consi- dérable, si nous tenons compte de l'épaisseur connue de notre terrain tertiaire moyen, qui dépasse 500 mètres, Nous ne pouvons, par conséquent, rien pré- (1) On y trouve des ossements de mammifères et de tortues, ainsi que nous l'avons dit dans notre Étude de 1861. (2) Ce gisement peu étendu est épuisé depuis plusieurs années, le banc de marne compact qui le constituait s'étant délité et les débris en ayant été emportés par les eaux. SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. XXVII sumer — avec les seuls éléments réduits que nous possédons — des modifica- tions qui durent se produire dans la constitution de la flore pendant la période entière que des sédiments si puissants mirent à se déposer, période de très- longue durée, où rien ne vint interrompre leur formation, puisque les couches qui les composent ont conservé leur position normale, horizontale et parallèle entre elles. Aucune révolution violente, même depuis la fin de l'époque mio- cène, n’a modifié cet état de choses. Ge que nous pouvons dire, \c'est que les empreintes de feuilles y sont fort nombreuses. Tantôt elles se montrent isolées, tantôt plusieurs ensemble, et méme confusément superposées ; si bien qu'il est difficile alors de démóler leur arrangement et d'en tirer parti au point de vue des déterminations. Tout cela est conforme à ce qui se passe de nos jours pour les feuilles détachées qui sont emportées et abandonnées par les cours d'eau sur leurs rives. Quant à nos feuilles fossiles, on voit fréquemment que celles d'une ou de deux espèces pré- dominent d'une maniere sensible, ce qui peut étre généralement attribué à la plus grande abondance des végétaux qui les fournissaient. Ce sont habituelle- ment celles d'un Cannellier à feuilles étroites et lancéolées (Cinnamomum lan- ceolatum), et celles d'un Charme (Carpinus grandis). Viennent à la suite, pour leur fréquence, celles d'un second Cannellier ou Camphrier (Cinnamomum polymorphum). Les autres, bien moins pandues, sont très-inégal mé- lées aux premières; certaines méme sont d'une excessive rareté. Les em- preintes de Palmiers ne se sont montrées qu'à Grépiac, sur les deux rives de l'Ariége ; un Phænicites, que son nom de genre rapproche, à cause de la dis- position des feuilles, du Dattier des temps actuels (Pheniz dactylifera), pro- vient d'un seul gisement. Les frondes en éventail d'un second Palmier semblent être venues échouer dans une sorte de crique très-réduite, creusée dans une masse sablonneuse, et que des couches argileuses ont comblée. Cà et là, nous avons aussi rencontré des fragments de rayons du limbe de ces belles produc- tions. Enfin, un lit d'argile fossile, situé à la partie supérieure de cette impor- tante localité, ne nous a livré que des feuilles d'un Saule (Salix varians), Peut-être l'inondation qui les déposa eut-elle lieu à l'époque de l'année où cet arbre, qui, comme ses congénères actuels, croissait sans doute sur les bords des eaux, perdait sa parure. Les deux grands embranchements des Monocotylédones et des Dicotylédones sont représentés dans nos gisements de l'Ariége, mais d'une manière inégale, les Dicotylédones étant b p plus abondantes en exemplaires et en espéces. Je vais en donner la liste, en accompagnant chaque type de sa synonymie et de notes descriptives suffisant au but que je me suis proposé d'atteindre. XXVIIT SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. MONOCOTYLÉDONES. Graminées. PHRAGMITES ? PROVINCIALIS Saporta Zxam. analyt., p. ^4. Les fragments de feuilles de cette espèce que je possède sont largement linéaires, dépourvus de nervure médiane ; ils portent de nombreuses nervures longitudinales disposées à égale distance les unes des autres, avec les intersti- ciales au nombre de trois, très-déliées. Nos exemplaires sont de tout point con- formes à ceux de Manosque (Basses-Alpes), avec lesquels M. de Saporta a bien voulu les comparer. Localité : Grépiac, dans un grès molassique à petits grains, sur la rive droite du lit de l'Ariége, RR., avec les Phœænicites spectabilis, Sabal hæringiana, Cinnamomum lanceolatum et C. spectabile, Palmiers. SABAL (Flabellaria) HÆRINGIANA Unger Chloris protogea, p. 43, tab. XIV, L3; Genera et species plant. foss., p. 331. — Sabal Lamanonis Meer Flora tertiaria Helvetiæ, Y, p. 86, tab. xxxitt et xxxiv non Brongniart. Ce Palmier nous a été révélé par divers fragments de frondes, dont certains, très-beaux, permettent d'étudier, mieux qu'on n'avait pu le faire encore, la disposition générale de leur limbe, ainsi que la nervation de leurs rayons. Ceux-ci étaient fort longs (certains mesurent 50 centimètres), et au nombre de 4h à ^8. Les cinq médians environ paraissent se réunir et se confondre entre eux, au lieu de s'insérer isolément, comme les autres, au sommet du pétiole, d’où ils s'irradient en éventail. C'est Jà le principal caractère qui nous fait attribuer nos exemplaires à l'es- pèce du Tirol et de la Suisse. En effet, dans le Sabal hæringiana de ces loca- lités, un prolongement du pétiole forme une pointe peu saillante sur laquelle viennent aboutir, en se confondant entre eux, les rayons médians de la fronde. Dans nos spéci , Ce prolong est vaguement indiqué, mais il se laisse comprendre comme une équence de la disposition particulière des cinq rayons médians. Les empreintes du miocène toulousain, b p moins i plètes que celles qui ont été figurées par MM. Unger et Heer, permettent d'apercevoir une foule de traits d'organisation qui n'ont pas été signalés par ces maitres éminents. Dans quelq , on distingue une côte médiane peu saillante; des deux côtés de celle-ci partent longitudinalement les nervures principales, régu- liérement espacées et an nombre de 15, 17, 20. Celles-ci sont entremélées de SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 4864. XXIX nervures plus petites, reliées entre elles par des nervures transversales qu'on ne remarque qu'à la loupe. Les frondes de notre Palmier devaient avoir une certaine souplesse ; de là leur aplatissement, qui, dans quelques exemplaires, tranche avec l'aspect roide des faibles portions représentées daifs les dessins de M. Heer, mais d'autres ont mieux résisté à la pression, les segments sont alors sensiblement canaliculés. Dans nos plus belles empreintes, les rayons semblent moins érigés que dans les figures de M. Heer, tandis que quelques-unes, qui indiquent les por- lions moyenne et inférieure des frondes, ne s'en éloignent pas sensiblement. La hauteur à laquelle ont eu lieu les divisions des rayons n'est pas la méme pour tous. Ainsi ceux du milieu restent réunis jusqu'a environ 30 centimètres, les autres le sont de moins en moins sur les cótés. Devenus libres, les segments semblent se terminer par une troncature. Dans nos frondes, méme les mieux conservées, le pétiole fait toujours dé- faut, et le point d'insertion des rayons manque de netteté. Il est à souhaiter que de nouvelles découvertes nous mettent un jour à même de compléter des parties si essentielles dans la description des Palmiers à feuilles flabelliformes. Localités : Grépiac, sur la rive droite du lit de l'Ariége, dans un gres molasse déjà cité, à l'état de segments de frondes isolés, R. ; sur la rive opposée, dans des couches argileuses remplissant une dépression creusée dans la molasse sa- bleuse, limbes de frondes, et segments de celles-ci isolés, C., avec la plupart des espèces qui vont être citées. Le Sabal heringiana n'avait pas encore été signalé en France. PHOENICLTES SPECTABILIS Unger Chloris protogæa, p. 39, tab. 115 Gener. et spec., p. 333. — Heer Flor. tert. Helv., p. 9h, tab. xxxix. Nous avons trois fragments i plets des empreintes des pages supérieure et inférieure d'une seule fronde penniforme, portant des segments successifs et contigus à un point voisin de leur insertion, le long du rhachis dont on distingue quelques traces (1). Les segments, lancéslés-linéaires, sont repliés en gout- „tière et condupliqués à leur base. Les moins endommagés sont tronqués aux deux tiers environ de leur longueur, éq t leur émité libre manque. La nervure médiane est peu visible. Dans un exemplaire surtout, les nervures secondaires sont très-apparentes, quoique délices ; elles sont parallèle- ment disposées et à peu près également distantes les unes des autres. Les ner- vures intersticiales, très-unies, sont au nombre de trois, ayant la médiane sou- vent plus prononcée. Nos empreintes offrent une représentation beaucoup plus manifeste. de la nervation des frondes du Phænicites spectabilis, que les fi- gures citées de MM. Unger et Heer. Je dirai un mot de chaque morceau. ` (1) M. Unger dit le pétiole cyliudrique et large d'un demi-pouce. XXX SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Le plus petit fragment ne comprend que six segments. Un second, beaucoup plus considérable, a une douzaine de segments en - série d'un cóté, et trois seulement de l'autre, ceux-ci plus réduits encore dans leur longueur. Un troisième, contre-empreinte des deux premiers, offre en série, d'un côté dix-sept segments de fronde ; le côté opposé n'en a conservé que deux. Localité : Dans un grés à grains fins déja cité, sur la rive droite du lit de l'Ariége, à Grépiac, RRR. C'est jusqu’à présent le seul gisement de France qui ait fourni ce Palmier, qui avait été indiqué en Autriche et en Suisse. DICOTYLÉDONES. Bétulacées. BETULA DnYADUM' Ad. Brongniart Prodrome, pp. 143 et 214 (quoad semen). Ce fut uniquement sur des fruits que M. Brongniart établit autrefois cette espèce. M. G. de Saporta rapporte aujourd'hui à ce type des feuilles à nerva- tion prononcée, qui abondent à Armissan prés Narbonne, à l'exclusion de toutes celles de Suisse et d'Allemagne qui lui ont été attribuées par MM. Unger, Heer, etc. Nous suivons ici M. de Saporta (/n lité.) qui a reconnu l'identité de nos empreintes avec celles du célebre gisement miocene de l'Aude. Localités : Venerque, dans un grès tendre et argileux, un peu en aval du pont de brique et au milieu du cours de l'Ariége, RR. — Grépiac, sur la rive gauche, dans les couches argileuses les plus riches, avec la plupart des espèces de ce gisement, R. j Salicinées. SALIX VARIANS Gœæpp. ex Heer Flor. tert. Helv., M, p. 26, tab. LXV, fig. 1, 2, 3 et 7-16. j Nous n'avons encore rencontré que de rares empreintes des feuilles de ce Saule. Elles sont pétiolées, à limbe lancéolé-allongé, acuminé, et finement denté en scie. Certaines de celles que M. Heer a fait représenter offrent de plus fortes dimensions et des dentelures moins fines et moins aiguës. Localité : Grépiac, sur la rive gauche, dans une couche d'argile à feuillets multipliés, placée immédiatement au-dessus de toutes celles que nous avons explorées dans ce gisement. Elle ne nous a guère fourni que des empreintes de feuilles de ce type, malheureusement la plupart très-incomplètes, C. Cupuliféres. CARPINUS GRANDIS Unger Synops., p. 220; Gener. et spec. pl. foss.» p. 408. Heer Flor. tert. Helv., II, p. 40, tab. LXXI, £ 19, b, c, d, & tab. LXXII, fig. 2-24, tab. LXXII, fig. 2-4. SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. XXXI Voilà une des especes dont nos gisements nous ont fourni le plus d'em- preintes. Les feuilles sont elliptiq: vales-elliptiques ou ovales-lancéolées, portant des dentelures en scie fines et dupliquées, Localités : Venerque, dans le gisement précité, C. ; Grépiac, sur les deux rives du lit de l’Ariége, dans les grès molasses et les lits d'argiles, avec la plupart des espèces citées, C. Uimacées. ULMUS BRONNH Unger Chloris prot., tab. XXVI, f. 4-4; Gener. et spec. plant. foss., p. h10. Heer Flor. tert. Helv., Vi, p. 58, tab, LXXIX, fig. 5-6. Cet Orme, qui n'avait pas encore été trouvé en France, ne nous est actuelle- ment connu que par une double empreinte d'une feuille de ce type, à limbe ovalé-lancéolé, denté en scie, qu'on ne peut séparer des exemplaires figurés dans les ouvrages cités de MM. Unger et Heer, sinon que le pétiole manque dans les nótres. G Localité : Grépiac, sur la rive gauche, dans un lit d'argile, avec les em- preintes du Sabal hœæringiana. Laurinées. CINNAMOMUM SPECTABILE Heer Flor. tert. Helv., VL, p. 91, tab. XCVI, fig. 1-8. Grandes feuilles à limbe elliptique, atténuées à leur base et à sommet aigu, avec deux nervures principales n'atteignant pas le sommet ; nervilles pronon- cées, réticulées. Localités : Les deux rives du lit de l'Ariége, à Grépiac, dans les grès et les argiles, R. GINNAMOMUM SCHEUCHZERI Heer Fl. fert. Helv., I, p. 85, tab. xci, fig. 4-24, tab. xcii, tab. XCII, fig. 1-5. Feuilles pétiolées, ovales-elliptiques, à 3 nervures, dont les latérales sont parallèles ou presque parallèles à Ja marge et n’atteignent point le sommet. Localité : Grépiac, dans les argiles de la rive gauche, R. CINNAMOMUM POLYMORPHUM Heer Flor. fert. Helv., IX, p. 88, tab. xcii, f. 23-28, tab. XCIV, fig. 1-26. Feuilles longuement pétiolées, elliptiques, à nervures latérales, non paral- lèles à la marge, et n'atteignant pas le sommet. Localité : Grépiac, dans les argiles de la rive gauche, R. CINNAMOMUM LANCEOLATUM Heer FZ. tert, Helv., IL, p. 86, tab. xcu, g. 6-12. Feuilles pétiolées, très-variables de forme et de taille, lancéolées-aigués aux XXXII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. deux extrémités, à trois nervures, dont les latérales sont parallèles à la marge, sans atteindre le sommet. Localités : Dans tous nos gisements de Venerque et de Grépiac, CCC. Il nous reste à signaler un petit nombre d'empreintes dont le mauvais état de conservation ne permet que des attributions génériques. L'une, provenant des couches argileuses de la rive gauche du lit de l'Ariége, à Grépiac, revien- drait à un Myrica ; une seconde, du même gisement, serait d'un Acer ; une troisième, enfin, retirée du grès à petits grains de la rive gauche, à Grépiac, rentrerait dans les Pirus. Ainsi, notre florule miocéne comprend actuellement quatorze espèces, dont trois Monocotylédones et onze Dicotylédones, distribuées dans dix familles. Le seul genre Cinnamomum a offert quatre types distincts ; chacun des autres n'en a présenté qu'un seul. En finissant, je dois exposer les déductions paléontologiques et géologiques qui ressortent des faits précédents. E Au point de vue de la géologie locale, les gisements de Venerque et de Gré- piac ont une importance réelle, puisque, les premiers, ils nous ont fait con- naître une partie de la flore éteinte des couches du terrain miocène toulousain, qui n'avait encore été caractérisé que par sa faune fossile (1). Nous avons déjà dit que les couches explorées sont placées entre 152 et 160 métres au-dessus du niveau de la mer. Or on sait que, tandis que la val- lée de la Garonne, vers sa fin, est à 0 mètre d'altitude, les points les plus éle- vés des collines incontestablement miocènes, qui viennent se butter contre les Pyrénées, en stratification discordante, atteignent jusqu'a 500 mètres. Ainsi nos gisements à empreintes végétales sont à peine au-dessus de la zone moyenne de l'épaisseur connue de notre grande formation fluvio-lacustre. Comparées aux flores déjà étudiées du terrain tertiaire moyen ou miocène, soit en France, soit à l'étranger, la nôtre montre des points de contact, et quel- quefois de proche parenté, avec plusieurs : En France, avec celle de Manosque (Hautes-Alpes) qui, d’après M. de Sa- porta, à fourni le Phragmites provincialis, le Carpinus grandis et les trois l latum, polymorphum et spectabile (2). Hors de France, avec toutes les flores miocènes. Ainsi le Sabal herin- giana a été signalé à Hæring, dans le Tirol, par M. Unger; le Carpinus grandis et le Cinnamomum polymorphum se sont montrés partout où les plantes fossiles de l'époque miocène ont été étudiées. (1) Pour éviter des répétitions et ne pas revenir sur des faits déjà appréciés, qu'il me soit permis de renvoyer encore les lecteurs à mon travail De la répartition strati- graphique des corps organisés fossiles dans le terrain tertiaire moyen ou miocène d'eau douce du sud-ouest de la France (2) De Saporta, Examen analytique des Flores tertiaires de Provence, dans les Re- cherches sur le climat et la végétation du pays tertiaire, par le professeur Oswald Heer, traduction francaise de Ch.-Th. Gaudin, 1861, in-fol. SESSION. EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1867. XXXII Mais c'est avec la flore d'Eriz, au fond du Zulgthal, dans le canton de Berne (1), que celle du pays toulousain montre la plus grantle affinité, puisque le Sabal heringiana, le Salix varians, le Carpinus grandis, les Cinnamo- mum lanceolatum, polymorphum et spectabile sont communs à l'une et à l'autre. 3 M. Timbal-Lagrave présente à la Société un certain nombre de planches inédites de l' Histoire abrégée des plantes des Pyrénées de Lapeyrouse, et fait la communication suivante : : OBSERVATIONS SUR. CINQUANTE-CINQ PLANCHES INÉDITES DE LA FLORE DES PYRÉNÉES DE LAPEYROUSE, par M. Ed. TIMBAL-LAGRAVE. La phytographie comprend non-seulement l'étude des espèces, la détermi- nation de leurs caractères et de la valeur relative de chacun d'eux, mais en- core les recherches synonymiques, les plus intéressantes de cette partie de la botanique. En effet, la synonymie des espèces résume l’histoire de chacune d'elles; elle nous apprend à connaître les diverses phases par lesquelles elles ont dà passer dans les diverses classifications que les progrès de la bota- nique ont établies ; et c’est pour ainsi dire l'archéologie de notre science. Pour les plantes des Pyrénées en particulier, tous les botanistes savent l'in- térêt qu'offre aujourd'hui leur étude, et surtout la recherche des formes dé- crites par Lapeyrouse, soit comme espèces, soit comme variétés ; i! faut conve- nir cependant que déjà b p d'entre elles sont parfaitement. connues et ont leur synonymie bien établie. Mais ilen est d'autres, dues à la réunion synthétique de plusieurs plantes affines ou résultant du croisement de quelques espéces entre elles, qui semblent défier les recherches et la sagacité des botanistes. C'est donc toujours une bonne fortune que de pouvoir, à l'aide de documents authentiques, élucider ou confirmer par une nouvelle obser- vation quelque point obscur de la vaste flore pyrénéenne illustrée par notre compatriote. Tout le monde sait que Lapeyrouse voulait publier une Flore des Pyrénées in-folio, avec des gravures dont une première décade a paru ; il fit faire 200 dessins représentant plusieurs plantes nouvelles ou peu connues croissant dans les Pyrénées; mais il ne put continuer cette publication à cause des grands frais qu'elle occasionnait. A la mort de Lapeyrouse, cette collection a été dispersée ; plusieurs figures même ont disparu pour toujours, cependant, grâce au soin d’une personne étrangère à la botanique, mais amie des arts et des fleurs, cinquante-cinq dessins ont été retrouvés et font aujourd'hui partie de la collection de gravures de madame Gineste qui a bien voulu nous confier ces dessins. Ces cinquante-cinq dessins n'offrent pas tous le même intérêt botanique ; (1) Voy. Heer, I. c. T. WT [A4 XXXIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. quelques-uns représentent des plantes bien connues et dont la détermination n'offre plus aujourd'hui aucune difficulé; un. petit nombre cependant nous permettra, je crois, de jeter quelque lumière sur q lques plantes d dé l'ouvrage de Lapeyrouse. 4'* SÉRIE. — Dessins se rapportant à des espèces dont le nom spécifique est demeuré le même: Bulbocodium vernum L. Lilium pyrenaicum Gou. Bupleurum angulosum L. Carex pyrenaica Wahlnb. Orobus luteus L. Veronica Ponæ Gouan. bellidifolia L. — urticifolia L. Geranium pyrenaicum L. Bellevalia appeñdiculata Lap. Scilla Lilio-Hyacinthus L. Hyacinthus amethystinus £. Sonchus Plumieri L. Allium ochroleucum Waldst. et Kit. Cardamine latifolia L. Ane;none nemorosa L. Potentilla alchimilloides Lap. Ranunculus amplexicaulis L. — aconitifolius L. Rhamnus alpina L. Gentianà pyrenaica L. ài Ononis cenisia L. 2* SÉRE. — Dessins se rapportant à des espèces dont la synonymie est bien connue : ..-—— pyrenaica Ram. Plantago carinata Schr. serpentina Vill, Salix incana L. Mierácium amplexicaule L. Pinus uncinata Ram. Cirsium hetrophyllum All. Serapius Lingua L. — longipetala Poll, Chrysanthemum maximum Ram. Passerina calycina GG. Ranunculus Gouani Willd. Salix lavandülifolia Lap: Lepicauné balsamea Lap. Pinus sanguinea Lap. Cardüus polymorphus Lap. Serapias glabra Lap. — hirsuta Lap. Chrysanthemum grandiflorum Lap. Daphne calycina Lap. Rauunculus involucratus Lap. est synonyme de IE A e M 3° SÉRIE. — Dessins se rapportant à quelques espèces doutenses ^ ` n amplifolium Lap. pl. 79 et 80. Lapeyrouse (Hist. abr. pl. Pyr., p. 115) pense que le fruit ne peut ser: vir de caractere spécifique pour la détermination du genre Heracleum; il donne là préférence aux feuilles, ce qui lé conduit à faire quatre espèces, Sphondy- lium, setosum, amplifolium et verticillatum, auxquelles il faudrait ajouter l'A. Panaces que Lapeyrouse nomme elegans. La figure que nous avons sous les yeux représente une grande plante à tige cannelée, à feuilles très-grandes, vertes en dessus, blanchâtres en dessous, à fleurs grandes blanc-rosé, à fruits ronds et de taille moyenne; je ne me dissi- mule pas la difficulté que présente aujourd'hui la délimitation des espèces de ce genre, mais il nous semble que ce dessin représente un échantillon vigou- reux ce l'Heracleum pyrenaicum Lam., dont lH. setosum Lap. est la forme un peu appauvrie. SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1865. xxxv L'Heraeleum Sphond. lium, vare dans les Pyrénées, a le fruit ovile-allongé, de -elliptitiis; eite dax AA Botis adat si maturité, les feuilles peu- nées à trois lobés ihégaux. CH. amplifoliwn ou pyrénaicum, au contraire, a les fruits plus petits, arrondis, à canaux résinilères courbés et non droits, et les feuilles à trois lobes surdentés parfaitement décrites par Lapeyrouse. Veronica &trictiflora Lap. Cette plante, nommée plus tard Veronica irregularis Lap. Hist. pl. Pyr., p- 6, avait été déjà nommée par Gouan Veronica nummularia à cause de la forme plus ou moins arrondie de ses feuilles. Lapeyrouse crut devoir changer ce nom qu'il ne trouvait pas bon en celui d'irregularis, pour exprimer la forme irrégulière de la corollé qui a quatre lobes dont trois étroits écartés et un quatrième du double plus grand et plus long. Mais si l'on y regarde de prés, toutes les Véroniques ont la corolle plus ou moins irrégulière, une des raisons pour lesquelles on a placé ce genre dans les Scrofularinées. Orobus pyrenzeus Lap. pl. 150. On a réuni cette plante à bon droit à l'Orobus tuberosus Is dont elle est une simple forme ; mais Lapeyrouse a figuré, à côté de la plante entière, les styles et les étamines qui les recouvrent ; il en a fait de méme pour l'Orobus luteus. Cette reproduction des organes sexuels était destinée à établir leur coloration comme caractère spécifique : dans le tuberosus, les styles sont verts et les filets des étamines sont blancs; dans le /ufeus, les styles sont jaunes et les filets des étamines blanc-jaunátre; dans le canescens Lam. , le style est bleu-pourpre et les filets des étamines sont blanc-bleutés; dans l'Orobus ensifolius, au con- traire, le style est rouge-pourpre et les filets des étamines bleu-foncé. Je pense que cette espèce devra être distinguée de l'O. canescens L. f. Erodium crispum Lap. pl. 143. Cette belle figure manque un peu d'exactitude, comparée avec la plante de Cases de Peña et de la vallée de Llo ; les pédoncules sont plus courts, ils dépas- sent à peine les feuilles dans la plante spontanée; les pétales sont aussi moins écertés, presque contigus aux bords, les taches des pétales sont moins pronon- cées, elles disparaissent quelquefois par la culture; les étamines sont légère- ment rosées et les glandes sont jaunes, Sauf ces caractères, la figure en est assez bien réussie. Thymus Zygis Lap. non L. 5 : La plante figurée par Lapeyrouse est certainement le Zhymus nervosus J. Gay, comme l'ont déjà indiqué MM. Grenier et Godron, mais cette figure ne répond pas du tout à la description que Lapeyrouse donne de son 7. Zygis; il dit: 7. capitulis paucifloris, caulibus prostratis incunis ; foliis lineari- XXXVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 1, latis, margine revolutis, subtus incanis, supra spongiosis glabris, Hest évident que cette description ne peut se rapporter ni à la figure ni au 7. ner- vosus J. Gay: aussi dans le temps nous avions rapporté le 7. Zygis Lap. d’après sa description, à un Z7ymus trouvé au pied du Paderne prés Rencluse, par M. Lezat, et que nous avions proposé de nommer 7. Lapeyrousii; il est certain, d'après la figure, que Lapeyrouse confondait ces deux plantes ou tout au moins paraissait peu fixé sur ce qu'il entendait par ce nom. Ni l'un ni l'autre ne peuvent se rapporter au véritable 7. Zygis de Linné, qui n'a pas été trouvé encore dans les Pyrénées françaises. Potentilla integrifolia Lap. pl. 110. On a lieu de s'étonner que Lapeyrouse, après avoir fait un Potentilla ni- valis, ait proposé le nom de P. integrifolia pour la même plante ; la fi- gure 110 représente en effet un Potentilla nivalis à feuilles entières très- étroites, à stipules très-larges et à tiges un peu élancées, mais toutes ces modifications peuvent très-bien s'expliquer par un habitat particulier, cela prouve cependant que Lapey établissait quelquefois très-légèrement ses espèces. Campanula lanceolata Lap. Cette belle plante mérite bien le titre d'espèce, la figure représente un in- dividu à rameaux plus longs et plus flexueux qu'ils ne le sont dans les indivi- dus spontanés. Bien qu'elle fasse partie de la collection de madame Gineste, elle n'est pas au nombre des deux cents figures annoncées par Lapeyrouse. Ranunculus tuberosus Lap. pl. 120. La figure de Lapeyrouse repr tres: t la plante que nous avons décrite (Archives de Flore de M. Schultz) et que nous avons proposé de rétablir comme espèce. A côté de la figure, Lapeyrouse a donné le dessin d'un pétale et d’une étamine, ce qui nous indique que cet auteur connaissait le ca- ractère de la longueur des étamines comparée à la longueur de celles des À. vil- losus et lanuginosus avec lesquels cette espèce est confondue par beaucoup de botanistes. Dans le /t. tuberosus, les anthères sont deux fois plus longues, le filet égale les’ carpelles, les sépales se renversent au moment de l'anthese et tombent aprés, les rameaux sont courts, divariqués, épais, les feuilles sont grandes, non maculées, les caulinaires presque sessiles, la tige épaisse, la racine fibreuse non pivotante. 1 Ranuneulus dealbatus Lap. pl. 160. Comme l'a déjà dit mon savant ami M. Loret, je crois que le Ranunculus dealbatus est une bonne espèce, qui se distingue de ses congénères par Ses feuilles réniformes, blanchátres en dessous, à nervures très saillantes, à sept obes dentés, les supérieures à trois lobes profonds en coin, par sa tige simple à SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. XXXVII rameaux élancés, par ses grandes fleurs à pétales obtus non contigus -et ses capitules fructifères très-allongés. Picris tuberosa Lap. pl. 160. J'ai déjà dit ailleurs combien le Picris hieracioides avait donné d'embarras à Lapeyrouse (voy. Congr. pharm., 7° session); le Picris tuberosa en est une nouvelle preuve, car on ne peut le rapporter à aucune autre espèce qu'à cette dernière dont il a tous les caractères, sauf la racine qui est un peu plus grosse etplus charnue. Mais si l'on songe que Lapeyrouse avait trouvé cette plaute sur les murs de la citadelle de Mont-Louis, on verra que la racine n'ayant pu se développer, a pu s'hypertrophier un peu au collet comme le représente la figure. Anemone nemorosa L. Lapeyrouse le nommait Anemone silvestris, mais il a encore le nemorosa ; il indique l'un et l'autre à Saint-Béat. Il est probable que Lapeyrouse ne con- naissait pas le vrai silvestris et qu'il a pris pour tel une forme du nemorosa. Au reste, lA. silvestris n'a pas été indiqué depuis dans les Pyrénées. Hs Hot ifolium Lap. Cette plante doit être probablement l'H. flexuosum 8. majus latifolium Lap. Supplément ; c'est aussi je pense l'H. latifolium indiqué par Frælich dans les Pyrénées et que MM. Grenier et Godron ont exclu de la flore fran- çaise. — La figure représente une plante de trois à quatre décimetres dont les feuilles inférieures sont détruites à la floraison, ce qui rend la plante nue à la base; celles qui viennent sur la tige sont cependant assez I , très- longues, atténuées à la base en un pétiole assez long, lancéolées, dentées ; celles qui sont placées à la base des ramifications supérieures de la tige ontà peu prés la méme forme, elles sont un peu tordues au sommet ; la tige se ramifie au sommet en huità dix rameaux assez longs, uniflores, longs de huit à dix centi- metres environ ; les fleurs sont grandes, à péricline imbriqué, à écailles appli- quées, inégales, couvertes de quelques poils jaunes recourbés, Achillea recurvifolia Lap. Forme des lieux humides de l'A. chamæmelifolia Pourr. P FT? "n n p gi mi Lap. Cette plante est rapportée comme variété au P. comosa; elle mérite, je crois, d'étre mieux étudiée. Nous ne l'avons jamais observée dans les Pyrénées cen- trales, Et la séance est levée à six heures. XXXVIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SÉANCE DU 17 JUILLET 1564, PRÉSIDENCE DE M. NOULET. La Société se réunit à une heure, à Bagnéres-de-Luchon, dans une des salles de l'hótel des Princes. Plusieurs personnes étrangéres à la Société honorent la réunion de leur présence, notamment MM. les pasteurs Galup et Gachon, M. Fourcade, vétérinaire, M. Mazel, horticulteur à Anduze (Gard), MM. de Moly, Ricard (de Montpellier), etc. M. Gaston Gautier, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 13 juillet, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la derniére séance, M. le Président proclame l'admission de : MM. BAILLET, professeur à l'École impériale vétérinaire de Tou- louse, présenté par MM. Timbal-Lagrave et Clos ; MicNor, docteur en médecine, à Beaumont-sur-Oise (Seine- et-Oise), présenté par MM. Noulet et de Schenefeld ; Sanr-Exuréry (le comte Guy de), à Agen (Lot-et- Garonne), présenté par MM. l'abbé Garroute et Amblard; Servant (Augustin), architecte à Montauban (Tamn-et-Ga- ronne), présenté par MM. Maguan et Planchon. Lecture est donnée de l'extrait suivant d'une lettre adressée à M. le Secrétaire-général par M. le vicomte Sébastien de Salve. LETTRE DE Mi. S, de SALVE, Aix en Provence, 44 juillet 1864. Sachen Je vous prie d'annoncer à la prochaine séance de la Société que le 21 juin 1864, nous avons découvert, M. Ch. Senot de la Londe et moi, dans les montagnes des Pyrénées-Orientales, aux environs de Mont-Louis, l'/soëêtes lacustris dans l'étang Llach, au pied du pic de Carlitte, et le même mêlé avec lZ. echinospera dans l'étang d'Ebuda. Veuillez être assez bon pour ajouter qu'empéché par des raisons majeures de vous porter moi-méme mon manu- scrit ou de vous l'adresser, je me réserve de communiquer à la Société, dans une de ses prochaines séances, la relation de cette découverte. Lecture est donnée de la communication suivante, adressée à la Société : SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. XXXIX SUR LA CORRESPONDANCE INÉDITE DE LAPEYROUSE AVEC ALLIONI, par M. Aug. GRAS. - (Turin, 8 juillet 1864.) Messieurs, L'analyse sommaire d'une correspondance scientifique me permit, à la ses- sion de Grenoble, d'adresser un pieux hommage à la mémoire de Villars, et avant la clôture de la même session, M. Timbal-Lagrave, se servant dans le méme but d'une pareille ressource biographique, jeta le jour le plus nouveau et le plus complet sur l'esprit, les mœurs et le caractère de l'illustre floriste du Dauphiné. J'eus alors le plaisir de partager avec notre sayant confrère l'avan- tage de la plus agréable opportunité, car une féte de la Botanique célébrée au foyer méme de la flore dauphinoise, devait naturellement se compléter par l'éloge de l'écrivain qui fut en méme temps une des plus belles gloires de la science et de la contrée. Nos intentions, je me plais à le constater, ne pou- vaient être plus courtoisement appréciées par l'assemblée, et il me fut méme permis d'en remporter une impression si flatteuse qu'elle fera longtemps en- core le charme de mes plus chers souvenirs. Guidé par la méme pensée qui m'avait amené à Grenoble, je viens aujour- d'hui présenter à la session de l'année le compte-rendu de la petite correspon- dance de Lapeyrouse avec Allioni, et en songeant qu'au pied des Pyrénées je vais payer le méme tribut de respectueuse admiration à la mémoire du prin- cipal historien de la flore pyrénéepne, j'ose espérer que la bienyeillance de mes confrères n'ira pas se démentir à mon égard, et que la Société botanique, en agréant ce nouveau trayail, voudra bien se souvenir de l'indulgente bonté avec laquelle il lui plut, dans une circonstance non moins solennelle, d'ac- cueillir mon premier essai. : Les lettres qu'Allioni reçut de Lapeyrouse sont au nombre de six, toutes de moyenne longueur, et il n'y est malheureusement question d'aucun sujet scientifique d'un intérêt sérieux, Je me serais donc abstenn d'en produire l'ana- lyse, si je n'avais songé que les résumés épistolaires offrent toujours un véri- table attrait quand ils servent à fixer la pensée fugitive et l'inspiration mo- mentanée d'un écrivain qui a des droits incontestables à notre sympathie. Voici le début de la première lettre de Lapeyrouse, datée du 26 ayril 1783. « Je n'ai pas l'honneur d'être connu de yous, monsieur; mais j'ai, pour ap- » puyer auprès de yons la demande que je vais avoir l'honneur de vous faire, » un titre bien authentique ; l'amour d'une science que vous honorés depuis » si longtemps; et le désir bien sincère de ne pas lui nuire, et d'en augmenter » les ès. » ro raconte ensuite ses voyages d'exploration dans les Pyrénées, commencés depuis vingt ans, et parle d'un herbier absolument pyrénéen de 2400 plantes. La tentation, ou comme il l'appelle naïvement, la déman- XL SOCIÉTÉ. BOTANIQUE DE FRANCE. geaison indiscrette de livrer ses recherches au public, avait failli sans doute l'emporter plus d'une fois; mais l'insuffisance des moyens dont il avait pu dis- poser pour l'accomplissement de son œuvre, l'avait toujours sérieusement alarmé, et lui avait fait sagement différer son projet de publication. Songeant donc à la riche végétation des Alpes, et désirant in occipitio quo- que habere: oculos (1), il s'adresse ouvertement au botaniste qui connait le mieux les plantes alpines, pour avoir des rensei sur quelques genres qu'il énumère, et pour obtenir surtout des objets indispensables de compa- raison, certain que la complaisance d'Allioni ne fera point défaut à sa requéte. Discret dans ses instances, il ne hâte en aucune manière la réponse qu'il espèré recevoir:... «à votre plus grand loisir, dit-il, dans six mois, dans un » an méme. » Les communications devaient s'effectuer entre eux par le moyen de M. de la Tourrette, de Lyon, qui s'était chargé « bien volontiers, d'étre le » bureau d'entrepót de leurs envois mutuels ». * Je demande ici la permission de relever une petite inexactitude que l'on remarque dans un passage de cette lettre. « Je connois, dit Lapeyrouse, et » votre âge avancé, et la multiplicité de vos importantes occupations... etc. » Or, l'âge d'Allioni était certainement encore assez loin de pouvoir entraver son commerce épistolaire. La nai du botaniste piémontais n'avait précédé que de seize ans celle de Lapeyrouse, et par conséquent Allioni se trouvait en 1783 âgé de cinquante-cinq ans. Cette circonstance était inconnue au sa- vant de Toulouse, et j'aurai bientót l'occasion de le constater de nouveau. ` Quant à ce dernier, il se qualifie lui-méme par des expressions d'une assez rare modestie : « Moi, dit-il, inconnu dans la république des lettres, et que » quelques amis connaissent à peine, par mon zèle et mes travaux pour la » Science. » Nous ne pouvons oublier à cet égard que la botanique avait déjà reçu son contingent dans les publications du jeune et fervent naturaliste, et que dès 1778, il avait présenté à l’Académie de Toulouse un premier mémoire sur les plantes des Pyrénées qui fut publié dans l'année 1782, année de la- quelle doivent dater quelques-unes de ses plus remarquables espèces, le Daphne (T'hymelæa) calycina, deux Potentilla, le nivalis et l'alehimilloides et surtout. 'Hieracium rhomboïdale que l'on. fait partout figurer comme simple synonyme de H. Neocerinthe de Fries. Dans quelques lignes d'une grâce et d'une urbanité parfaites, Lapeyrouse prend congé d'Allioni : « Je le répète, Monsieur, lui dit-il avec abandon, vous » me pardonnerés la liberté que j'ai pris, lorsque vous considérerés, combien » grand est l'empire des sciences, sur ceux qui les cultivent; et combien elles » rapprochent le disciple du maitre. » Cette lettre abonde, ainsi que les suivantes, en tendres expressions, telles qu'elles étaient d'ailleurs prodiguées de toutes parts et sur tous les tons à Paf- (1) Plaut. Aulul. I. SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. XLI fectueuse bonté d'Allioni, et si l'on veut bien me permettre une seule citation qui vient de passer par hasard sous mes yeux, je pourrai en fournir une preuve entre mille, sans nullement m'éloigner ni du sujet, ni du lieu, ni de l'époque. Voici quelques phrases qu'un écrivain dont le souvenir est encore trés-apprécié de notre temps, l'auteur qui devait en 1786, établir sur une élégante Mono- cotylédone le genre Lapeyrousie, le savant abbé Pourret, adressait de Nar- bonne à notre Allioni le 8 octobre 1780 : « C'est un homme charmant que » M. de Villars. Je l'aime beaucoup parce qu'il vous est singulièrement atta- » ché. Tout ce que je ne luy permettrai jamais sera de vous aimer plus que » moi ; en cela je me flatte de l'emporter. » Comme nous venons de le voir, Lapeyrouse avait, au Maximum, accordé une année de délai à la réponse d'Allioni; mais celui-ci, abusant tout à son aise de la permission, ne met pas moins de sept ans à répondre. On remarque, il faut. bien l'avouer, dans le précieux recueil de lettres adressées à notre sa- vant, un trop grand nombre de ces regrettables lacunes, et nui de ses corres- pondants ne lui a jamais épargné à ce propos ses plus tendres et affectueux reproches. Allioni répond donc en 1790, en promettant un envoi prochain de plantes Séches, et en annoncant à Lapeyrouse que, sur sa présentation, il avait été nommé correspondant de l'Académie royale des sciences de Turin. La Société royale de Turin, érigée en Académie royale des sciences au mois de juillet 1783, ne nomma de correspondants étrangers qu'au mois de no- vembre de la méme année; et parmi les botanistes francais M. de la Tourrette devanca sur la liste tous ses compatriotes; aux élections suivantes, le 7 dé- cembre, MM. Villars, de Lapeyrouse et l'abbé Pourret furent nommés au méme scrutin. Ce sont là les seuls botanistes de France avec lesquels Allioni eut des rela- tions assez suivies, et auxquels il fut sincèrement attaché ; j'ajouterai que leurs quatre noms, d’après les présentations d’Allioni, se trouvent naturellement inscrits sur le tableau académique dans l'ordre méme de son affection et de sa sympathie. E Le nouveau correspondant transmet donc dans sa seconde lettre, datée du 4 février 1790, ses remerciments les plus chaleureux à l'Académie, et pour cet agréable témoignage d'amitié, ainsi que pour les plantes qu'il espere bientót recevoir, il adresse au savant piémontais les expressions les plus éloqi de sa profonde reconnaissance. . : On relève de cette lettre quelques-uns des prétextes qui avaient empêché Allioni de faire parvenir à Toulouse ces espèces si désirées : « Je suis bien » fâché, dit Lapeyrouse, que les maladies, votre age, et des contretens divers » m'en ayant privé jusqu'icy. » Mais voici que cette question d'àge va revenir pour la troisième fois sur le tapis. « C’est à vous personnellement, écrit Lapeyrouse, que je suis redevable XLII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. » de cette marque précieuse d'estime (sa nomination à l’Académie de Turin) : Il » étoit bien digne du Nestor de la botanique... d'encourager ceux qui se pré- » sentent dans la lice. » Cette expression vous prouve surabondamment que l'idée constante de Lapeyrouse de classer Allioni parmi les savants, Quis ætas longa magistra fuit, proyenait évidemment d'une simple erreur de fait. Et en effet si l'on jette les yeux sur la série des botanistes contemporains des deux savants, on trouve qu'en 1790 le vénérable Mæhring avait quatre-vingts ans, que Lemonnier et Schmiedel n'étaient pas très-éloignés de cet âge; que Charles Bonnet venait d'atteindre sa soixante-dixième année ; que Beehmer et Grantz étaient plus âgés qu'Allioni, l'un de six et l'autre de cinq ans; Delarbre de quatre; Jacquin, Adanson et Rottbeell d'une année, et qu'enfin Allioni avait précisément le méme áge que Pierre Arduino, OEder et Wulfen. Le nom du vertueux roi de Pylos est donc ici un peu trop prématurément décerné à la personne encore si va: lide du professeur de Turin. « Depuis vingt ans, ajoute Lapeyrouse, je travaille à la Flore des Pyrénées; » et sans les circonstances où nous nous trouvons, le 3°" fascicule eût déjà vu le » jour. Il paraîtra sûrement dans le cours de cette année. .. » mais Lapeyrouse comptait encore sans son hôte, et ses yœux devaient être douloureusement contrariós par les malheurs de l'époque. « Quand à votre flore, monsieur, dit-il en terminant, me demander si je la » possède? C'est me faire injure: je la connois presque aussi bien que vous qui » l'avez faite, parce que j'en ai fait une étude suivie; j'ai aussi l'Auctuarium » (sic), mais celuy que vous m'annoncés ne m'en sera pas moins précieux. Vos » ouvrages doivent étre familiers aux botanistes des Alpes. » Le mois de novembre 1790 arrive, mais les plantes promises par Allioni n'ont pas encore quitté le Piémont. Lapeyrouse a reçu par l'entremise de M. de la Tourrette, ainsi qu'il l'annonce dans sa troisième lettre, datée du 5 de ce mois, l'exemplaire promis de l’ Anetuarium, les patentes de correspondant de Turin, et la médaille de cette célèbre académie. « Mais, monsieur, ajoute- » til, yous le dirai-je, il manque encore quelque chose à vos biepfaits, » Et il lui rappelle très-respectueusement la promesse touchant les plantes alpines, et le danger où il se trouve plus que jamais de se tromper, malgré les meil- leures descriptions, dans la détermination des espèces des différents auteurs, s'il n'a sous les yeux les spécimens authentiques. « C'est, dit-il, ce qui me » fait attacher un si haut prix à mon herbier des Pyrénées, à côté duquel j'en » ai un de plantes alpines dénommées et reçues en présent, des Linné, des Jus- » sieu, des Thunberg, des Villars, des Jacquin, des Seguier, des Bellardi, des » Gérard; ne pourrai-je donc aussi me glorifier d'avoir acquis. quelque in- » Struction à l'école de leur digne émule le célebre Allioni? » Il annonce encore comme prochaine la publication de son ouyrage, et nous SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. xr savons tous avec quelle ardeur, avec quelle passion entrainante et exclusive, il s’y était attaché depuis tant d'années, et de quels soins il entourait son travail, obéissant à ces rapides alternatives de doute et d'espoir, de satisfaction et de crainte, qui ont permis à Ovide de définir toutes les amours dans ce vers ad- mirable : Res est solliciti plena timoris amor, Sans l'imminence de cette publication projetée, « j'eusse respecté, dit-il, » l'emploi si précieux de votre tems, votre age si vénérable, qui vous rend le » Nestor de la botanique, et vos infirmités, cruelle suite de tant de travaux » utiles. » On voit avec quel à-propos la question de l’âge revient pour la qua- triéme fois, et comment l'abus de la figure de rhétorique am?ne ici la seconde apparition du Nestor; un Nestor de soixante-deux ans ! La quatrième lettre, qui ne porte aucune date, mais qui, d'aprés une note d'Allioni, fut recue au mois de mars 1791, est une simple lettre de remerci- ments. Les fameuses plantes alpines, si vivement désirées pendant huit ans, sont enfin entre les mains de Lapeyrouse. Tantæ molis erat / et à l'arrivée du paquet il y eut bien de quoi chanter une petite victoire. Mais la possession a naturellement développé dans le cœur de Lapeyrouse l'envie d’avoir davan- tage, et s'il est enchanté des plantes recues, un bon choix de plantes à receyoir comblerait son bonheur. 1l les désire ardemment, « mais je n'ose, dit-il, in- terrompre yos occupations importantes, et surcharger encore votre vieillesse si digne d'être respectée (cinquième et dernière mention d'une vieillesse ima- ginaire). » Cependant il se rend enfin auz invitations gracieuses d'Allioni, et il fait suivre sa lettre d'un desiderata de plus de cent cinquante espèces em- pruntées au Flora pedemontana et à son Auctarium. : Le 7 juillet 1792, Lapeyrouse, pour stimuler le zele d'Allioni et faire hon- neur à l'engagement qu'il venait de contracter en acceptant son précieux ca- deau, lui annonce l'expédition d'un paquet de plantes pyrénéennes. « Je sral » bien flatté, lui dit-il, si elles peuvent vous plaire, et encore plus si vous daignés » me faire part de vos observations, dissiper mes doutes et relever mes » fautes. » — : On voit par cette cinquième lettre combien ses idées touchant la publica- tion immédiate de son livre se sont modifiées ; ce ne sont plus aujourd'hui que quelques parties de la Flore qu'il travaille à livrer au public; et dans ce but il demande avec les plus vives instances quelques échaniillons de six «spices du genre Saxifraga qu'Allioni a publiées, les Sazifraga mutata, bulbifera, ascendens, hypnoides, exarata et cæspitosn. à Tl ajoute à cette demande une seconde prière; jl Ini faudrait le dessin des Saxifrega biflora et purpurea, fidèlement copié sur les cones taurinenses, (précieux recueil dont j'ai déjà eu l'occasion de signaler la valeur), et de ma- nière surtout que les parties de la fructification y. fussent exprimées avec XLIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. le plus de neteté et de vérité possibles. Allioni est chargé de faire exécuter ce travail par un artiste habile et consciencieux, et les termes dans lesquels La- peyrouse insiste pour obtenir ce service sont très-pressants et très-chaleureux : « Je n'attends, écritil, que ce bienfait de votre part pour livrer le Mspt aux » presses; il sera donc d'autant plus grand que vous voudrez le hater davan- » tage. » ` Si par suite de quelque empressement imprévu il ne satisfit point le désir de son zélé correspondant, Allioni eut sans doute la pensée de le satisfaire. En effet, à cette lettre est attachée une note écrite de sa main, de laquelle il appert qu'il avait pris quelques mesures soit pour la plupart des spécimens de Saxifrages à transmettre, soit pour les deux espèces à dessiner. Malgré les termes pressants de Lapeyrouse, Allioni, nous venons de le voir, ne put seconder de si tôt sa fervente prière. C'est pourquoi plus de dix mois après, le 24 mai 1793, Lapeyrouse revient à la charge, en s'étonnant un peu du silence prolongé, et en réitérant ses instances. « Si vous jugés la » chose impossible, lui dit-il enfin dans un petit accès d’impatience, je vous » prie de m'en avertir amicalement, afin que je ne diffère plus, en pure perte, » la publication de mon ouvrage. » Une pensée mélancolique vient clore cette dernière lettre : « Quand nous » sera-t-il donné, s'écrie Lapey , de reprendre une correspond: si in- » structive et si agréable pour moi? » Ce point de doute était destiné à ne pas obtenir desolution. En effet, dans les dernières années du siècle, les rapports d'Allioni avec les savants étrangers diminuerent considérablement, et Lapey- rouse, de son côté, entraîné par les fatals événements de son pays, joua sa tête à un terrible jeu, et ne la sauva que par miracle. Le nom de Lapeyrouse appartient à l’histoire de la science et tout à peu près a été dit sur son esprit et sur son caractère, Dans ces dernières années encore, vous vous en souvenez tous, messieurs, deux esprits d'élite qui sié- gent parmi vous, ont soulevé un coin du voile qui cachait son travail intime et ont mis à découvert quelques faits de ce mouvement prime-sautier qui l'en- trainait parfois à de si étranges méprises, une desquelles surtout nous. rappela ce joyeux tour de poëte : Reperi . ... non, quod pueri clamitant In Faba se reperisse , .. . (1). Mais il faut aussi l'avouer à son avantage, ces révélations ne nuisirent nulle- ment à sa renommée. On rit d'abord un instant de cette innocente faiblesse, pour se ressouvenir aussitôt de ses travaux sérieux, de ses succès patiemment mérités, de son amour pour la science, de son dévouement à ses progrès, et pourquoi le tairais-je, messieurs, de sa vie si cruellement combattue et tou (1) Plaut. Aulul. V, v. 772. Voy. le Bulletin, t. VII, p. 21. SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. XLV jours nescia fallere, tellement que l'homme aurait pu concourir, s'il eût été nécessaire, à faire absoudre le savant; et nul reproche d'indiscrétion ne put étre adressé aux honorables auteurs qui dans leurs spirituels articles venaient de nous livrer ces curieux détails. Parmi les titres dont le baron de Lapeyrouse aimait à entourer son nom, il n'oublia jamais celui qui le classait parmi les quarante mainteneurs des Jeux floraux. C'était, messieurs, la qualification la plus heureuse et qui convenait le.mieux à un botaniste gentilhomme; et puis cet heureux nombre XL, chiffre éminemment académique, est toujours. de bon aloi dans une association d'hommes d'esprit : et quod primo numerus fuit, dit Tacite, jam nomen et honor est. Nulle société n'a mieux mérité de notre aimable science que cette Académie des Jeux floraux, qui a pris naissance au sein de l'amour et des fleurs, que la figure légendaire d'une femme a toujours tendrement inspirée, et qui de nos jours encore aime à décerner, dans le symbole des fleurs les plus simples, la plus honnête et la plus digne récompense aux œuvres du génie. Ce fut surtout au sein de cette glorieuse et sympathique institution que notre botaniste dut se plaire. On a dit avec raison que tout était nouveau en France, excepté les acadé ; elles hent notre époque aux premiers siècles de la monarchie, et surtout à la plus brillante période du xvn° siècle. En effet, les joyeux mainteneurs de Toulouse, se donnant la main à travers les áges, forment une chaine non interrompue de spirituels écrivains, d'hommes de goût, de style et d'imagination, et l'histoire de cette académie est tout entière celle des lettres toulousaines. Les gentilshommes mêmes qui paraissent n'avoir été parfois admis dans son sein que sur le privilége de grandes charges ou de haute noblesse, ont sans aucun doute servi à sa gloire. Ils ont servi, comme à l'Académie francaise, à établir une touchante égalité dans ces tranquilles républiques, au sein desquelles les luttes n'ont jamais coûté de sang, et où les armes ont toujours été courtoises. Les deux académies ont parcouru constamment, dans la cordiale entente de deux excellentes sœurs, leur double sphère si différente, et semblables au navire sacré de Thésée, elles se sont plusieurs fois renouvelées lambeau par lambeau, sans qu'elles aient ja- mais cessé d'étre, l'une la fondation providentielle de Richelieu, l'autre l'in- spiration poétique de Clémence Isaure. Aprés tout, messieurs, la Société botanique de France doit étre heureuse de l'usage pieux qu'elle a introduit dans ses habitudes, de célébrer dans les sessions annuelles, et de faire revivre up instant dans nos souvenirs les glo- rieux traits des botanistes qui ont exploré, étudié et en quelque sorte honoré les régions qu'elle visite. Les bons exemples sont salutaires à tous les âges, et nous sentons toujours notre cœur ct notre esprit délicieusement satisfaits quand. nous avons payé le tribut solennel d'affection et de reconnaissance que nous devons tous à ces illustres devanciers qui sont les bons aieux de notre XLVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. famille, qui ont eù, avant nous, le même culte et les mêmes amours, et qui, d’après l'heureuse expression du poële : .... Nune abierunt hinc in commüneti loeum; Sed lamen absentes prosunt hic praesentibus (1). M. J.-E. Planchôn fait à la Société la communication suivante : SUR DEUX PLANTES CONFONDUES SOUS LE NOM DE PISTACIA NARBONENSIS, par M. JE, PLANCHON., La Société mé permettra d'extraire d'un travail encore inédit sur les és- pèces ou faces du genre Pistacia quelqués notes relatives à un type peu connu, qui tient à la fois du Térébinthe ordinaire et des Pistachiers à gros fruits édules (Pistacia vera et P. reticulata Willd.). C'est uh arbre qui sé rencontre cà et là dans quelques jardins de l'Europe méridionale, et qui méme, d’après Tineo, cité par Gasparrini, serait sauvage (subspontané?) dans cer- taines localités froides et élevées de la Sicile, près de Troina. La synonymie seule de cette plante, telle que je pourrais l'établir, occuperait plusieurs pages, et comprendrait les noms de "Théophraste, Rauwolf, Belon, Tournefort, Te- noré, Gaspárrini, Requien, Delile, pour ne parler que dés auteurs qui l'ont observée et décrite à l'état vivant. Quant à Linné, à De Candolle, ils l'ont confondué sous le nóm dé Pistacia nárbonensis avec une simple forme à larges feuilles du Piszacia Terebinthus. Ge nom dé Pistuciu narbonensis doit être rejeté du catalogue des espèces vraies, parce qu'il s'applique à deux plantes différentes, dont une, la seule à laquelle peut géographiquement convenir le titre de narbonensis, entre dans le Pistacia Terebinthus, et dont l'autre, dont il vient d'être question, Sera mieux nommée Pistacia cappadocica, nom sous lequel l'a désignée Tournefort. Le Pistacia éappadocica Tournef. (Pistacia narbonensis L. pro parte, Pistacia nemausensis Requien, Delile, Pistacia narbonensis B. Bauhini Tenore, Pistacia hybrida Gasparrini) était déjà connu de Théophraste qui le caractérise par ses fruits semblables à des fèves et devenant bleus à maturité. Ges fruits, bien moins gros que ceux des Pistachiers ordinaires, se mangent, paraît-il, en Orient, confits à la manière des olives, c'est-à-dire que leur mince sarcocarpe (et non pas la graine seule) entrerait ainsi dans l'alimentation. Belon, qui parle de ces fruits sous le nom de Bel, ajoute qu'ils servaient à la nourri- ture des anciens Perses avant l'invention du pain. A ce point de vue historique, le Pistacia cappadocica présente done un véritable intérét ; il n'est pas moins Curieux à connaitre au point de vue de ses caractèrés et surtout comme chainon de transition entre les Térébinthes ou Pistachiers sauvages et les reci à gros fruits connus de temps immémorial dans les cultures de (1) Plaut. Cas, in prol. SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. — Xivit Ge Pistachier à petits fruits ne se trouve que de loin en loin dans les jardins de Montpellier, de Nimes, de Tarascon, de Naples, dé Paerme, etc. Hy Íructifie abondamment en donnant des graines fertiles. Mais toutes les infor- mations que j'ai prises me font penser qu'il provient, au moins quelquefois, des semis de Pistachiers à gros fruits. C'est ce que nous affirme, par exem- ple; un horticulteur très-distingué de Montpellier, M. Sahut, dans les pépi- nières duquel le Pistacia cappadocica est sorti dé graines de grosses pistaches venues de Sicile. L'assertion concorde avec une expérience toute semblable faite par le comte de Camaldoli sur des graines de Pistachier à gros fruits reçues du professeur Gussone, de Palerme, et dont le produit a été le Pistaeia hybrida de Gasparrini, synonyme de notre Pistacia cappadocica (Voyez à ce sujet Gasparrini, in Poliorama pittoresco, journal populaire dé Naples, n° du 27 octobre 1838). Les semis dú Pistacia cappadocica que nous avons faits nous-méme, il y a trois ans, n'ont pu nous donner éncore des fleurs : mais s'il est permis d'en juger d'apres les feuilles, ils varieraient dans certaines limites, comme le Téré- binthe sauvage lui-méme, sans se rapprocher de la forme du Pistachier la plus cultivée à Montpellier, c'est-à-dire du Pistacia reticulata de. Willdenow (Pistacia trifolia L. pro parte). En présence des faits de ce genre, ou bien constatés ou plus ou moins en- trevus, que penser de la vraie nature du Pistacia cappadocica ? Est-ce une espèce autonome, comme semblerait l'indiquer sa constante fertilité? Est-ce une race plus ou moins fixée depuis les temps les plus anciens, comme l'atteste så présence en Asie-Mineure dès l'époque de Théophraste? Est-ce un hybride entre les Pistachiers cultivés et le Térébinthe dont le pollen est si naturellement iransporté sur les fleurs femelles des Pistachiers à gros fruit? Cette derniere idée, émisé par Gasparrini, est vráisemblablement la plus juste, mais elle en suppose une autre que nous hasardons sous toutes réserves, savoir que les Pistachiers à gros fruits eux-mémes ne seraient pas de vraies espèces, mais . dés races du Pistacia Terebinthus. Dans ce cas, on s'expliquerait parfaite - ment là fertilité constante du Pistacia cappadocica, puisque l'arbre en ques- tion serait non pas un hybride au sens précis du mot, c’est-à-dire nn produit de croisement entre deux espèces, mais un métis (au sens de feu M. L. Vil- morin), c'est-à-dire le produit du croi: de deux subdivisions de la méme espèce. Tl n'y a rien de surprenant dù reste à voir dans les Pistachiers à gros fruits des races dérivées du Térébinthe, au méme titre que nos Poi- riers, nos Pommiers, nos Cerisiers, nos Pruniers trouvent leur origine dans des types sauvageons. Si ce point de vue est exact, la nomenclature elle- méme dés Pistacia devra se modifier pour répondre à ces idées, et les noms à formé spécifique de Pistacia vera, reticulata, cappadocica, conservés comme noms de races, devraient être subordonnés au nom spécifique du type sauvage, Pistacia Terebinthus. XLVIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Mais avant de rien modifier dans ce sens, il faut bien asseoir par des expé- riences précises, ses idées sur la valeur de chaque forme distincte des Téré- binthes et des Pistachiers. Cette étude expérimentale que j'ai entreprise ne pourra donner de résultats bien prochains, à cause de la lenteur avec laquelle les arbres de ce genre, reproduits par le semis, se mettent à fructifi- cation. Il serait heureux, du reste, que des pépiniéristes ou des amateurs voulussent des à présent instituer des expériences dans ce sens. C'est par cette voie seule que la connaissance si importante des limites de variabilité de l'es- pèce peut sortir du vague des raisonnements pour entrer sur le terrain solide des faits. M. Timbal-Lagrave, vice-président, et MM. les secrétaires ren- dent compte des herborisations faites les jours précédents. L'Epipogon aphyllus Sw. (Epipogium Gmelini Rich., Satyrium Epipogium L.), trouvé par M. de Pommaret près de la cascade d'Enfer, et qui est nouveau pour la flore pyrénéenne, est mis sous les yeux de la Société. Au sujet des plantes trouvées dans les herborisations dont il vient d'étre rendu compte, M. J.-E. Planchon présente les observations suivantes : Tous les membres de la Société qui ont fait l'herborisation. d'Esquierry ont été frappés sans doute de l'abondance de deux belles espèces de Gentiane sur les pelouses qui précèdent la dépression supérieure de la montagne. Ces deux espèces, le Gentiana lutea et le Gentiana Burseri, se ressemblent telle- ment par le feuillage et le port, qu'il faut presque en voir les fleurs pour savoir les distinguer. La corolle de la premiere est profondément découpée en seg- ments étroits, celle du Gentiana Burseri se distingue par sa forme campanulée. Or, entre ces deux états extrêmes, des exemplaires assez nombreux de Gen- tianes mélés aux types parfaitement purs, offrent tous les passages possibles . de l'un à l'autre quant à la forme et à l'étendue de la découpure des corolles. Ces états, presque impossibles à définir, sont des hybrides de divers degrés, les uns dérivant du croisement direct des deux types spécifiques, les autres. re- tournant peu à peu vers l'un des parents par suite de fécondation avec leurs ascendants. Or, l'intensité de ce mouvement d'atavisme peut se mesurer pres- que au degré de fertilité de chaque exemplaire, et cette fertilité elle-méme a son expression dans le plus ou moins de rapprochement des étamines et du style autour duquel elles sont dressées. Que les anthéres soient stériles, elles restent écartées du style; qu'elles soient à demi fertiles, elles tendent à s'en rapprocher. Un fait pareil s'observe dans certaines formes hybrides des Gesné- riacées, Scrofularinées, chez lesquelles les étamines didy adhérant SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1861. XLIX entre elles par les anthères à l’état normal, deviennent libres en raison de leur stérilité. Quoi qu'il en soit d'ailleurs de ce phénomène, le retour vers les ascen- dants signalé chez les hybrides des Gentiana lutea et Burseri mérite déjà d’être étudié, non à cause de sa nouveauté, des faits semblables étant constatés chez bien d'autres plantes, mais parce qu'il se produit entre des plantes tellement semblables par le feuillage qu'on pourrait étre tenté de voir dans les fleurs des deux types (Gentiana lutea et Burseri ) comme des états dimorphes de la flo- raison d'une même espèce, rappelant, par exemple, les Primula si bien étudiés à cet égard par M. Darwin. M. le Président annonce que M. Fourcade, vétérinaire et bota- niste distingué, résidant à Luchon, posséde une grande quantité de doubles de plantes pyrénéennes, qu'il offre de céder à MM. les membres de la Société. Et la séance est levée à trois heures. SÉANCE DU ?1 JUILLET 1864. PRÉSIDENCE DE M. NOULET. La Société se réunit à midi, à Bagnéres-de-Luchon, dans une des salles de l'hótel des Princes. MM. les pasteurs Athanase Coquerel fils et Cruvellié (ainsi que les personnes déjà mentionnées plus haut p. xxxvi) honorent la réu- nion de leur présence. M. Gaston Gautier, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 47 juillet, dont la rédaction est adoptée. M. Timbal-Lagrave fait à la Société la communication suivante : VILLARS ET LAPEYROUSE. EXTRAIT DE LEUR CORRESPONDANCE, par M. Éd. TIMBAL-LAGRAVE. DEUXIEME PARTIE. Dans la première partie de ce travail, lue à la Société dans sa session ex- traordinaire de Grenoble en 1860 (1), je me suis efforcé, à l'aide de la corres- pondance de Villars (2) avec Lapeyrouse, de mettre en relief tout ce qui pouvait 4) Voy. le Bulletin, t. VII, p. 680. dep. i tn radium. d'écrire Villars formément à | graphe adoptée dans la pre- mière partie de ce travail, bien que le nom de l'auteur de la Flore du Dauphiné paraisse devoir étre écrit Villar (Voy. le Bull. t. VII, p. 548). T T. XI. L SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nous faire mieux connaitre le premier de ces botanistes qui, on se le rappelle, a fait faire à la botanique, avec Jussieu, Desfontaines, Allioni, Gouan, Lamarck et tantd'autres, des progres considérables. Dans cette première partie, où Villars se peignait lui-même avec tant de sincérité, j'ai évité de parler des autres botanistes dont il est fait mention dans ses lettres. Mais ce travail a été si bien accueilli des botanistes, que j'ai cru devoir le continuer en faisant res- sortir à l'aide de ces manuscrits l'opinion qu'avait Villars de Lapeyrouse et de ses travaux. Jemesuis d'ailleurs déterminé à poursuivre cette étude non-seulement pour répondre aux encouragements flatteurs que j'ai recus, mais encore pour relever quelques attaques exagérées qui se sont produites récemment sur la valeur scientifique de notre compatriote, en nous appuyant sur notre propre expé- périence, corroborée par celle de Villars, si bon juge en pareille matière: Pour bien apprécier les travaux botaniques de Lapey et en faire res- sortir toute l'importance, il est indispensable d'esquisser rapidement quel était à cette époque l'état de la botanique, et surtout de faire connaitre les bases qui servaient alors à la délimitation des espèces. 11 n'est pas possible de se faire une idée bien nette de ce qu'on entendait par ce mot dans les livres antérieurs à Linné, malgré les nombreux travaux des Césalpin, Bauhin, Lobel, Clusius, Dillen, etc. La définition de l'espèce ainsi que la manière de l'interpréter était et est encore aujourd'hui sujette à toute sorte de controverse. Ce que l’on consi- dérait alors comme étant des types dans les végétaux était caractérisé par des phrases longues, minutieuses et difficiles à retenir, où étaient exposés les ca- ractères que ces plantes présentaient. Linné, en réformant la nomenclature, fit faire un grand pas à la connaissance des espéces. Mais, comme le dit M. Jor- dan, il voulait avant tout rendre cette étude facile et accessible à tous. Pour atteindre son but, il fut obligé de restreindre des espèces et de leur attribuer des caracteres. tranchés, faciles à saisir, méme en herbier. 1l n ainsi les caracté- riser par une phrase diagnostique courte et ne comp Iques carac: tères. Mais ne pouvant considérer au même titre les espèces sur Hidden il avait des doutes qu'il ne pouvait alors résoudre, il i imagina, pour se tirer d’ embarras, la création des variétés, en attribuant aux types végétaux la propriété de varier dans certaines proportions, Les progrès accomplis par Linné firent faire un grand » à la botanique; mais on ne peut s'empêcher de dire qu'après lui la phytographie resta long- temps stationnaire ; il n’eut que des imitateurs et des adeptes qui copièrent servilement ses travaux, jusqu'à l'époque où Haller en Suisse, Allioni. en Pić- mont, Pourret à Narbonne, Villars en Dauphiné et Lapeyrouse dans les Pyré- nées publièrent des travaux remarquables sur les végétaux qui croissaient spon- tanément dans les contrées qu'ils habitaient. Ces auteurs, en effet, tout en reconnaissant la grande portée scientifique des travaux de Linné, furent des premiers à oser relever quelques erreurs de détermination et de. synonymie SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. LI commises par le botaniste suédois; persuadés que la science doit reposer sur la connaissance exacte des faits et en exprimer l'ordre et l'enchainement, ils proposèrent des espèces nouvelles à. ajouter au Species de Linné. Ils blâ- maient méme les botanistes de leur temps qui, comme Gouan, cherchaient encore à relier, quoique disparates, les espéces qu'ils trouvaient dans leur pays à celles déjà décrites par Linné. Dans une des premieres lettres. de Vil- lars à Lapeyrouse, le premier de ces deux botanistes exprime cette pensée eu ` disant : « Le bon Gouan, en réduisant tout aux espèces de Linné, ne voit pas » que l'étoile polaire ne brille plus sur ses travaux, expression assez fine d'un » respectable prêtre, M. Chaix, » Malgré les tendances manifestes de ces auteurs à étendre les caractères dia- gnostiques des espèces à plusieurs organes négligés jusqu'à eux, ils ne pu- rent tout d'abord substituer au système linnéen une méthode absolument nou- velle; ils se bornèrent le plus souvent à observer avec plus de soin et d’exacti- tude les végétaux; ils étudièrent les plantes vivantes dans leur lieu natal, ce que n'avait pu faire Linné; ces recherches les conduisirent à créer des espèces nouvelles, tandis qu'au contraire les variétés diminuerent de beaucoup. C'est ainsi que progressi , en développant les idées des botanistes d'alors, on a créé peu à peu la méthode naturelle et philosophique fondée sur l'observation des faits qui sert aujourd'hui de base à la phytographie moderne. Dès le début cette méthode était incertaine, chancelante comme toute idée et toute chose naissante; cela n'étonnera personne si l'on considère que de nos jours, malgré le temps qui s'est écoulé et les travaux considérables qui ont été publiés par de célèbres phytographes, cette méthode n'est pas arrivée pour beaucoup de botanistes à la perfection nécessaire pour la mettre à l'abri de toute atteinte et la faire unanimement adopter. 1l n'est donc pas étonnant que Lapeyrouse, Villars et les botanistes réformateurs, si je puis les nommer ainsi, ne commissent quelques erreurs de détermination, et que leurs dia- gnoses ne portassent quelquefois à faux. Mais vouloir pour cela enlever à ces botanistes, et à Lapeyrouse en particulier, toute valeur, et l'accuser méme de mauvaise foi scientifique, c'est certainement s'écarter d'une saine appréciation. Aprés avoir exposé aussi succinctement que possible quel était l'état de la bo- tanique descriptive à l'époque où Lapeyrouse jeta un si grand lustre dans le midi de la France et en particulier sur les Pyrénées à peine encore explorées avant lui, je ne parlerai pas des nombreux voyages que fit ce botaniste dans les nom- breux replis que forme cette grande chaine; je me bornerai seulement, pour ne pas fatiguer votre attention, à apprécier avec Villars les travaux publiés par notre concitoyen. Lapeyrouse avait d'abord le projet de publierla flore des Py- rénées avec. un grand luxe typographique, fort à la mode alors ; il était très- riche, et consacrait volontiers à son amante la botanique, comme le disait Villars, une grande partie de ses revenus. Il publia en 1794 sa première décade? contenant quelques espèces inédites et un discours préliminaire trés- LII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. remarquable. Il fut encouragé dans ce mode de publication par Villars qui lui écrivitaprésavoir été consulté : « Je pense que par décade vous aurez un avantage et méme deux : vous pourrez cesser, sans déparer l'ouvrage, et vous pourrez soigner chaque décade avec plus de soin et d'exactitude que si vous vous étiez enclassé dans un plan général. En 1800, il publia la monographie des Saxifrages. Dans ces deux travaux Lapeyrouse se montre à nous érudit, bon observateur, et consciencieux botaniste ; Villars lui écrivit à cette occasion : « J'ai sous mes » yeux vos trois lettres et votre ouvrage; toutes me peignent votre belle âme, ` » votre générosité et votregrand mérite botanique surtout. J’aivu peu d'hom- » mes, excepté quelques Suédois et Danois, qui eussent les plantes et leurs » caractères aussi présents que vous. Je le dis avec franchise et je le dois, j'ai » même quelques droits de le dire, vous savez et vous avez de plus atteint le » vrai point de vue pour apprécier les synonymes, etc. » ; et plus bas: « Votre » Stachys alpina est plus beau que nature; votre Scabiosa cinerea m'a moins » frappé, n'ayant pas vu Pespèce; votre Androsace diapensioides m'a paru » isolé et orgueilleux au milieu d'une si belle etsi vaste planche; votre Saxi- » fraga longifolia remplit mieux son rôle. Mes figures auront l'air d'avor- » tons à cóté des vótres et moi à cóté de vous; mais je ne suis qu'un Allobroge » et vous étes de la Gaule narbonnaise. » d Villars n'avait pas encore vu la monographie des Saxifrages qui parut six ans après. Dès qu'il l'eut reçue il écrivit à Lapeyrouse : « Ce n'est qu'aujour- » d'hui, citoyen et généreux ami, que j'ai reçu et savouré votre délicieux » ouvrage. Vos dessins, votre coloris, vos descriptions et vos notes ne laissent » rien à désirer que la fin d'un si beau travail. En le parcourant d'abord, car » il fallait bien, comme les enfants, feuilleter avant de lire, il m'a pris un » regret, une démangeaison de le désirer in-4°. Mais la lecture de la fin de » votre discours préliminaire, en m'apprenant qu'on vous a fait ailleurs la » méme observation, m'a cloué la bouche. Il ne me reste qu’à faire des vœux » ardents et sincéres pour que l'auteur de vos jours et de si beaux talents » daigne les prolonger. » Lapeyrouse ne put, malgré sa fortune, continuer un ouvrage aussi dispen- dieux; Villars lui conseilla de publier un flora. « Le plan que vous avez adopté, » dit-il, me parait trop dispendieux ; je commence à craindre pour les bota- » nistes la perte d'un travail aussi intéressant. » Un an aprés, dans une autre lettre, il lui dit encore : « Je ne vous tiens pas quitte de l'invitation que je vous » ai prudemment faite de dresser un catalogue, un flora de vos collections ; » un compendium doit paraitre petit aux yeux d'un naturaliste qui marche à » pas de géant et qui enfante des ouvrages analog mais les botanistes ne » sont pas très-aisés; d'ailleurs ces notes aideraient prodigieusement ceux qui » voient les mêmes sujets. » i Enfin, pour terminer ce qui a rapport aux cir qui précédèrent la publication de l'histoire abrégée des plantes des Pyrénées, que nous allons SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1804. LHI apprécier, nous dirons que dans une lettre Villars disait : « Si en chemin faisant » vous pouvez nous donner un flora, un aperçu de vos nombreuses espèces, » avec quelques notes sur celles qui vous offrent la nouveauté, ou la correction » de leurs caractères, je pense que vous feriez un travail aussi utile pour le » progrès de l'art que pour vous-même ; vous êtes un maître homme en fait » de caractères, de rédaction et de jugements; votre style est plein, correct, » noble'et élevé; vos caractères sont complets, étant surtout appuyés de la com- » paraison des especes voisines; vous appréciez les bons et les mauvais syno- » nymes en juge compétent et integre; enfin je ne sais si vous devez m'en- » courager ou me décourager, car aprés vous il n'y a pas à glaner, il n'y a » qu'à balbutier. » ‘elle est l'appréciation que Villars faisait des travaux de Lapeyrouse avant la publication de son Histoire abrégée des plantes des Pyrénées; tel est aussi le plan que le botaniste de Grenoble lui conseillait d'adopter, pour donner au public un recensement des richesses botaniques qu'il avait observées dans les Pyrénées. Lapeyrouse fut en effet obligé de cesser la publication de son grand ouvrage et d'adopter l'idée que Villars ne cessait de lui répéter ; il s'occupa alors de la rédaction de l'ouvrage qu'il publiaen 1818. Dans ce travail, La- peyrouse sembla avoir suivi le plan de Villars. Le plus grand reproche qu'on puisse faire à l'Histoire abrégée des plantes des Pyrénées, c'est qu'elle ait été faite avec trop de précipitation, et que certaines éspèces n'aient pas été assez longtemps étudiées. En eflet, ce n'est que vers 1809 que Lapeyrouse semble avoir arrêté le projet de publier ce dernier ouvrage, en attendant qu'il reprit son premier travail dans des temps meilleurs. Dans une lettre du 21 mai de cette méme année, Villars disait : « Je suis bien charmé que votre Synopsis » vous occupe enfin sérieusement; ce sera pour moi une consolation de l'avoir » lu avant de nous séparer pour toujours; » et comme Lapeyrouse semble hésiter un peu ou lui demander quelques conseils, Villars ajoute « Vous êtes » riche en espèces, fécond en imagination; 1° changez le moins possible les » noms ; 2° signalez tellement bien vos espèces qu'aux portraits on puisse bien » les reconnaitre, indépendamment des synonymes et des figures, d'autant » que, nonobstant votre expérience et votre sagacité, vous vous égarerez » plus d'une fois. » Villars avait parfaitement raison quand il parlait ainsi; il n'était pas possible, dans un travail comme la flore des Pyrénées, aussi vaste et sur lequel il n'exis- tait presque rien encore, que des erreurs, des lacunes, des fautes de détermi- nations, etc., ne fussent commises ; comme bien d'autres, j'en ai signalé plu- sieurs. Mais sans vouloir défendre cet ouvrage outre mesure, je dirai qu'il peut très-bien rivaliser avec ceux publiés à cette époque sur les mêmes sujets. On à fait à Lapeyrouse des objections sérieuses, les unes très-justes, d'autres qui le sont moins. Je ne cherchera pas à les réfuter ici. Il est bien certain qu'il s'est trompé quelquefois; mais tous les auteurs se sont quelquefoï pés. Jene nv SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. puis cependant laisser passer sous silence le reproche qu'on lui a fait récemment d'avoir copié, pour ses phrases diagnostiques, le Species de Wildenow. Cela est vrai dans plusieurs cas. Quel mal y a-t-il à cela, si ces phrases convenaient à l'espèce qu'il avait en vue? Mais il ne faut pas oublier que fréquemment il . ajoutait à cette phrase quelques caractéres nouveaux, qu'il en modifiait d'au- tres et que très-souvent il y ajoutait une description détaillée; enfin on peut dire, pour son entière justification, que c'était l'habitude des botanistes d'alors de copier les phrases diagnostiques de Linné, qu'on avait le soin de citer comme le fait Lapeyrouse. La saine critique qu'on peut faire de l’œuvre de Lapeyrouse est certainement la précipitation qu'il a mise à sa rédaction, à laquelle on pourrait ajouter un peu d'indécision dans la détermination des espèces; ce qui l'a conduit à mul- tiplier les variétés outre mesure, et à jeter dans l'oeuvre tout entière une cer- taine confusion. Mais, qu'on ne le perde pas de vue, cela tenait surtont à l'inex- périence de la méthode d'observation qui n'avait pas été encore suffisamment perfectionnée ; les fautes qu'on peut reprocher à Lapeyrouse se trouveront dans presque tous les auteurs de cette époque. Ge n'est pas d'aujourd'hui que datent les reproches qu'on a faits aux ou- vrages de Lapeyrouse; il eut ses amis et ses ennemis. 1l était brouillé avec Cu- vier, parce que celui-ci prétendait que Lapey l'avait copié sans le nom- mer, question sans cesse renaissante dans le monde scientifique; avec Ramond, parce que son fils avait brisé une pierre des Pyrénées pour détruire les traces de la découverte de ce dernier, etc., etc., petites misères qui parmi les véri- tables savants ne devraient avoir aucune importance ; la science y gagnerait et nous aussi. Nous trouvons ces renseignements, le. premier dans une lettre du 19 novembre 1799, dans laquelle Villars dit : « J'ai à vous faire part des » plaintes de Cuvier, sur ce que dans votre tableau des mammaires vous l'avez » copié sans le nommer. » Dans une autre lettre, datée du 20 juin 1800, nous trouvons ce paragraphe dans lequel le botaniste dauphinois dit à Lapeyrouse : « Qu'est-ce donc qui vous arrive encore avec Ramond ? il a envoyé beau- » coup de vos espèces neuves ou douteuses à Desfontaines? » Enfin, en 1801, Villars lui dit : « Ramond se plaignait de vous, je voulus le voir : il était fort » en colére de ce qu'un de. vos fils avait cassé et brisé un rocher pour en dé- » tacher des grenats, je crois, pour faire disparaître jusqu'aux traces de sa + découverte. Je lui dis de sang-froid : Est-ce que les Pyrénées ne sont pas » assez vastes pour ne pas vous heurter ? » Ta cru devoir insister sur ces particularités, parce qu'il me semble que c'est là l'origine, ou le prélude si vous voulez, du Supplément à l'histoire abrégée des plantes des Pyrénées, que Lapeyrouse publie en réponse aux attaques de De Candolle dans la Flore francaise. Dans ce dernier ouvrage, le plus mauvais sans doute, Lapeyrouse, sur un ton beaucoup trop irrité, se montre bien in- férieur à De Candolle ; malheureusement il introduisit à cette occasion dans son SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. LY ouvrage des espèces inédites, avec trop de précipitation, et commit ainsi les erreurs de détermination les plus sérieuses qu'on puisse trouver dans son livre (1). Ramond avait confié à De Candolle toutes ses espèces. Ce dernier dans sa Flore ménagea peu Lapeyrouse avec qui il n'était pas déjà très-bien, puisque en 1808 Villars, dans une de ses dernières lettres, disait : « Vous ne connaissez » pas assez De Candolle et vous ne lui rendez pas toute la justice qu'il mérite » ; et puis d'ailleurs il avait une méthode d'observation et une sagacité supérieures qui devaient rendre Lapeyrouse inférieur à son adversaire, Je terminerai cette appréciation par quelques mots sur l'herbier de Lapey- rouse, dont les qualités et les défauts ont été mis en lumière áveé une rare $a- gacité par MM, Clos et Loret, On a cherché à justifier, à l'aide de cet herbier, certaines erreurs de détermination qui ne doivent pas étre attribuées au bota- niste toulousain; à mesure que Lapeyrouse étudiait ses plantes pour préparer son ouvrage, il fit son herbier, et placa sur l'étiquette toutes les localités où il croyait avoir trouvé l'espèce qu'il avait en vue ; mais il lui est arrivé de con- fondre sous un méme nom plusieurs espèces ; il s'est trouvé que Ja plante d'Es- quierry, par exemple, n'était pas la même que celle de Vénasque, et ainsi de suite; un certain vague a été apporté ainsi dans la détermination de quelques espèces. Mais il ne pouvait en être autrement; il eüt mieux valu certainement qu'il mit à chaque échantillon sa localité précise, on aurait ainsi évité bien des erreurs. A ces causes fücheuses on doit ajouter que depuis la mort de son auteur cet herbier a été souvent transporté d'un lieu à un autre; plusieurs botanistes l'ont visité, manié, remanié, etc., il en est résulté des transpositions d'étiquettes ; des insectes ont mangé aussi beaucoup d'espèces critiques; de manière qu'il me semble que loin d'en tirer des conséquences fâcheuses pour la mémoire de Lapeyrouse, on devrait, ce me semble, se servir de cette collec- tion avec plus de prudence et surtout ne pas en tirer des conséquences aussi graves, sans avoir fait des recherches suivies dans les localités citées par lui pour ces espèces critiques. Nous pourrions encore extraire de cette correspondance plusieurs notes et appréciations sur quelques botanistes contemporains de Villars et de Lapey- rouse, Allioni, Bellardi, Liotard, Gouan, Scopoli, Lamarck, Gilibert, Desfon- taines, A.-L. de Jussieu, Vahl, Vibory, etc. Mais outre que ces notes seraient trés-succinctes, elles n'offriraient plus aujourd'hui un bien grand intérêt. Il en est de méme de quelques plantes dont il est encore question dans ces lettres: critiques à l'époque où nos deux auteurs écrivaient leurs ouvrages, elles ne le sont plus aujourd'hui, comme Sazifraga longifolia, Campanula speciosa, Androsace pyrenaica, Arenaria purpurascens, Antirrhinum sempervi- (1) Veronica Chaixii, Cynoglossum pellucidum, Chironia uliginosa (Helodes palustris), Ranunculus Xatardi, Thlaspi marginatum, Turritis setosa, Erigeron murale, Carex alo- pecuros, Potamogeton bifolium, ete. LVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rens, etc., etc. J'arréterai donc là mon travail; heureux si j'ai pu, en l'écri- vant, faire ressortir le vrai mérite des deux premiers botanistes qui ont illustré la flore du Dauphiné et celle de nos Pyrénées. M. J.-E. Planchon entretient la Société de certaines Vignes ano- males, observées par lui aux environs de Montpellier, et présentant accidentellement les caractères des Cissus (1). M. le docteur Jeanbernat, secrétaire, rend compte de l'herbori- sation faite au port de Vénasque. M. l'abbé Garroute rend compte de l'herborisation faite à Saint- Aventin, Trébons et Cazaril. M. N. Doümet rend compte de l'herborisation faite au port ` d'Oo, au lac d'Espingo, etc. (2). M. Ch. Senot de la Londe rend compte de la visite faite par la Société au plan en relief des Pyrénées centrales, dressé par M. Lezat. La clôture de la session extraordinaire de 1864 est prononcée. M. de Schœnefeld, secrétaire général, exprime à M. le président et à MM. les membres du Bureau de la session extraordinaire les remerciments de la Société pour le zèle et le dévouement avec lesquels ils ont bien voulu diriger ses travaux et ses excursions. M. le docteur Noulet, président, adresse en termes sympathiques ses félicitations à la Société pour les travaux qu'elle vient d’accom- plir en commun et dans la plus agréable intimité. Il termine en souhaitant à ses confrères de se retrouver le plus longtemps possible à ces aimables et utiles réunions. Les paroles de M. Noulet sont couvertes par les applaudissements de la Société, et la séance estlevée à deux heures. (1) Le mémoire rédigé sur ce sujet par M. Planchon a déjà été imprimé dans les Annales des sciences naturelles, 5° série, t. v, p. 228 et suiv. Voyez aussi les Comptes rendus de l’Académie des sciences, t, LXIV, 1** semestre, pp. 254 et suiv. ; et le Bulletin, t. xiv (Revue), p. 177. (2) Voyez plus loin les comptes rendus de ces herborisations. RAPPORTS SUR LES HERBORISATIONS FAITES PAR LA SOCIÉTÉ RAPPORT DE M. BAILLET SUR LES HERBORISATIONS FAITES LES 11 ET 12 JUILLET AUX ENVIRONS DE TOULOUSE. Le 11 juillet, à la suite d'une séance qui eut lieu dans l'après-midi, la So- ciété voulut profiter de quelques heures de jour qui restaient encore pour herboriser aux portes dela ville. Le rendez-vous fut donné sur le boulevard Las- crosse, près de l'arsenal, devant la nouvelle caserne d'artillerie. Là M. Timbal- Lagrave fit recueillir à plusieurs des membres de la Société quelques échantil- lons du Centaurea myacantha DC. que notre savant collègue considère comme un hybride des Centaurea serotina Bor. et C. Calcitrapa L. De ce point, on se rendit sur les bords du canal du Midi au voisinage de l'écluse du Béarnais. Une plante non moins intéressante que la première, celle que M. Timbal-Lagrave a décrite dans le Bulletin de la Société (t. V, p. 14) sous le nom de Sempervivum rubellum, fut récoltée sur les murs en terre d’une propriété. On descendit ensuite le long des bords du canal, tantôt sur une rive, tantôt sur l'autre, jusqu’à l'embouchure, c’est-à-dire jusqu'à l'en- droit oà le canal se déverse dans la Garonne, aprés avoir recu lui- méme aux Ponts-jumeaux le canal de Brienne, et s'étre mis en communication avec le canal latéral. On chercha en vain pendant cette partie du trajet le Vallisneria spiralis L. qui abonde cependant dans le canal du Midi, mais qui, à Toulouse, ne fleurit pas avant le mois d'août. Nous citerons parmi les plantes qui appe- lèrent l'attention des membres de la Société le Butomus umbellatus L. qui est très-rare aux environs immédiats de Toulouse, et les : Scutellaria galericulata L. Salvia Verbenaca L. Cyperus longus L. — horminoides Pourr. — badius Desf. Malva nicæensis All. Leersia oryzoides L. Erodium tolosanum Jord. Medicago media Pers. (note A). — ciconium Willd. Hedypnois cretica Willd, (note B). Ecballium Elaterium Rich. Silene nocturna L. Avena barbata Brot. Arrivée à l'embouchure, la Société descendit sur la rive droite de la Garonne en se dirigeant vers le pont de Blagnac. Néanmoins, comme l'heure était déjà assez avancée, on se détourna vers la droite avant d'atteindre le pont, et l'on LVIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. vintgagner la rive gauche du canal latéral sur la berge duquel on remonta jus- qu'aux Ponts-jumeaux. Quelques plantes furent encore récoltées dans cette partie de l'excursion. Nous signalerons particulièrement les : Galactites tomentosa Mœnch Bromus madritensis L. Xanthium spinosum L: Scirpus maritimus L. Verbascum siünatum L. Lathyrus hirsutus L. Raphanus Landra Moretti (note C). Scolymus hispanicus L. Cynoglossum pictum Ait. Trois heures environ après le départ on rentra en ville, et chacun prit ses dispositions pour faire le lendemain une course plus longue et plus fruc- tueuse, On partit en effet le 12 de grand matin et l'onse fit conduire en voiture au village de Portet, situé sur la rive gauche de la Garonne, au point où ce fleuve reçoit l’Ariége à dix kilômètres au-dessus de Toulouse. Si la saison n'avait pas été aussi avancée, les botanistes de Toulouse qui guidaient la Société dans cetté excursion. l'auraient bien certainement invitée à s'arréter dans une grande prairie qui dépend de la commune de Portet, et dans laquelle croissent quelques espèces intéressantes. Au mois de mai, par exemple, on aurait pu trouver les : Echium pustulatum Sibth. Urospermum Dalechampii Desf. Orchis papilionacea L. Orchis fusca Jacq. irsium bulbosum DC. Echium plantagineum L: Raphanus Landra Moretti Cirsium anbnspessplanutt AU, (note E). Galium Nouletianum Baill. et Timb.(noteD). | Ophrys apifera Huds. Linum angustifolium Huds. Malheureusement la sécheresse d'une part, et de l'antre la récolte des foins faite déjà depuis prés de deux mois, n'avaient point laissé subsister jusqu'au mois de juillet ces plantes que plusieurs de nos collègues auraient aimé à ré- colter, E A la faveur d'un bac qui existe à Portet, la Société traversa la Garonne à quelques mètres au-dessous du confluent de l'Ariége. La prairie, d'ailleurs peu étendue, dans laquelle on aborda, a été de tout temps fréquentée par les hota- nistes de Toulouse, qui au printemps peuvent y récolter les : Ophrys Scolopax Cav. Ophrys aranifera Huds: — Pseudospeculum DC. Anacamptis pyramidalis Rich. Mais, dans la saison où nous nous trouvions, elle n'offrit que peu d'attrait aux membres de la Société, qui remonterent le long de la rive droite de l'A- riége en se dirigeant vers le petit village de Lacroix-Falgarde. Sur les graviers de la Garonne et de l'Ariége on trouva l'Ononis Natris L., et dans les hautes herbes du rivage le Sorghum halepense Pers. Plus loin, surle bord d'un chemin ou dans des champs de céréales moissonnées déjà depuis quelques jours, on put récolter encore les espèces suivantes : SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. LIX Carduus pycnocephalus L. (note F). Anthemis altissima L. Galium ruricola Jord. Galeopsis angustifolia Ehrh. — tricorne With. Vicia varia Host Delphinium Ajacis L. E Lathyrus Aphaca L. — verdunense Balb. Viola Timbali Jord. Centrophyllum luteum Cass. Asperula arvensis L. Nigella gallica Jord. Avena Ludoviciana DR. Ceux qui dans cette direction s’avancèrent jusqu’au pied des coteaux de Pech-David purent recueillir, en s'élevant plus ou moins sur leur pente abrupte, les : Coriaria myrtifolia L. Osyris alba L. Asparagus acutifolius L. Psoralea bituminosa L. Coronilla Emerus L. Lathyrus latifolius L. Spartium junceum L. Peucedanum Cervaria Lap. Ægilops ovata L. Pallenis spinosa Cass. Galium glaucum L. Ils purent même déjà trouver quelques pieds du Ptychotis T imbali Jord. qui cependant n'est complétement fleuri que pendant le mois d'août. S'ils avaient pu s'élever jusqu'au sommet des coteaux; il est assez probable qu'ils au- raient rencontré le Catanance cœærulea L., plante rare à Toulouse, mais commune déjà sur les coteaux d’Avignonet, et plus commune encore dans le département de l'Aude. Quant aux membres qui continuèrent à côtoyer l’Ariége, ils traversèrent d'abord de vastes prairies, puis un petit bois au sortir duquel ils entrèrent dans le village de Lacroix-Falgarde. ipo. n Les prairies du bord de l'Ariége, comme celle de Portet dont nous avons parlé en commençant, sont riches en Orchidées. Au printemps, elles sont émaillées de plusieurs espèces vulgaires d'Orchis. C'est À que M. Timbal- Lagrave a pu étudier quelques-uns des plus beaux hybrides qu'il a décrits dans les Mémoires de l'Académie impériale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse. A ces belles plantes se joignent les Polygala calcarea Schultz, Tragopogon orientalis L., Ophrys Scolopax Cav., O. aranifera Huds., etc. Dans les bois, plusieurs espèces intéressantes dédommagèrent nos collègues de la fatigue qu'ils éprouvaient à marcher par une chaleur excessive. Nous citerons parmi ces espèces un Thalictrum que M. Noulet rapporte au Thalic- trum silvaticum et M. Arrondeau au Th. majus et que nous avons nommé, M. Timbal et moi, Th. aurigeranum (note G). Les autres espèces récoltées dans le bois sont les suivantes : - Epipactis latifolia All. Orobanche Artemisiæ Vauch. Limodorum abortivum Swartz. Helichrysum Stæchas DC. Artemisia. campestris L. Salix incana Schrank. — vulgaris L. Au sortir du village, la Société continua de remonter la vallée de l'Ariége, LX SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. plus ou moins rétrécie dans ce point par les coteaux qui parfois ne laissent sur le bord de la rivière qu'un étroit passage. Elle chemina ainsi jusqu'au vallon qui précède le coteau de Clermont. Les quelques espèces qui se rencontrèrent alors tantôt sur la pente des coteaux, tantôt sur le bord de l'eau, sont les : Lotus angustissimus L. Orlaya grandiflora Hoffm. Phleum Behmeri Wib. type et var. vivi- Turgenia latifolia Hoffm. parum. Kæleria phleoides Pers, Campanula subpyrenaica Timb, Bromus commutatus Schrad. Geranium sanguineum L. Medicago germana Jord. Centaurea Calcitrapa L. Silybum Marianum Gaertn. — — var. albiflora (note H). Près du Moulin de Goyrans, on trouva de nouveau le Thalictrum aurige- ranum souvent accompagné de l’£rodium lucidum Lap. Dans le vallon de Clermont on récolta les : Stachys alpina L. Melissa officinalis L. Arenaria trinervia L. Rubia peregrina L. Mais on chercha en vain sur les coteaux qui l'avoisinent le Trigonella hy- brida Pourr., que M. Noulet, dans son excellente Flore du bassin sous- pyrénéen, a placé avec raison dans le genre Medicago sous le nom de Medi- cago Pourretii. Cette plante est cependant commune dans la localité où nous avions espéré la faire prendre aux membres de la Société. Sans la sécheresse qui régnait déjà depuis un certain temps, on en aurait certainement rencontré de nombreux échantillons. Aprés une halte de quelques instants au'village de Clermont, la Société revint sur ses pas en suivant à peu près le méme chemin qu'elle avait déjà parcouru. Plusieurs de nos collègues gravirent cep les coteaux et purent trouver, indépendamment des espèces que nous avons déjà signalées, les : Doryenium suffruticosum Vill. Seseli glaucescens Jord. — hirsutum DC. Trifolium angustifolium L. Xeranthemum cylindraceum Sibth. Althæa hirsuta L. Rhagadiolus stellatus DC. La chaleur accablante avait fatigué b p de nos collégues qui n'étaient point habitués au climat du midi. Une halte prolongée pour donner aux retar- dataires le temps de rejoindre le gros de la colonne, eut lieu au village de Portet. Puis on reprit le chemin de la ville. Notes et observations critiques sur quelques-unes des plantes ci-dessus mentionnées (1). NOTE A. Le Medicago media Pers. que l'on rencontre sur les bords du canal du Midi à Toulouse devient de plus en plus commun au fur et à mesure que l'on s'éloigne de cette ville. Dans (4) Ces notes ont été rédigées au moment de l'impression (février 1868). SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. LXI l’Aude (aux Segalas, au Mas-Sainte-Puelle, à Castelnaudary, aux Bigarras), il est très- répandu. Nous avons fréquemment trouvé avec lui le Medicago sativa L., mais jamais nous n'avons rencontré dans les diverses localités que nous venons d'indiquer un seul pied du M. falcata L. Cela doit éloigner toute idée de considérer le Medicago media comme un hybride des M. sativa et falcata. Nous inclinerions bien plutót vers l'opi- nion qui tend à regarder cette plante comme une forme particulière ou peut-être méme comme le type du M. sativa L. NOTE B. Ainsi que l’a fait observer notre savant ami M. Timbal-Lagrave, l'Hedypnois cretica Willd. et le Silene nutans L,, que l'on trouve sur le bord du canal du Midi prés des Ponts- jumeaux, ne sont point des espéces propres à la flore toulousaine. Leurs graines ont été apportées du Bas-Languedoc sans doute par la navigation. « La première se maintient depuis plus de quinze ans, la seconde au contraire est d'introduction plus récente. » NOTE C. Le Raphanus Landra Moretti est une plante du littoral méditerranéen, étrangére au- trefois à la flore de Toulouse. Elle est maintenant trés-commune dans les prairies qui avoisinent la ville, et cela au grand détriment des cultivateurs. M. Noulet a signalé dés 1848 la marche envahissante de cette plante qui ne s’est pas arrêtée à Toulouse, car avec M. Timbal-Lagrave nous l'avons retrouvée à Montauban dans des prairies situées au- dessous de la ville et sur la rive droite du Tarn. NOTE D. M. Timbal-Lagrave a le premier distingué du Galium, papillosum Lap. le Galium Nou- letianum que nous avons depuis décrit dans le travail que nous avons fait en commun sur les espèces du genre Galium des environs de Toulouse. C'est une espèce qui nous paraît trés-répandue, car nous l'avons retrouvée dans différents points de la chaine des Pyrénées et dans les prairies du vallon de lOrbiel à Conques dans le département de l'Aude, Nous rep i ici la iption de ce Galium que nous extrayons du travail cité plus haut, inséré dans les Mémoires de l’Académie impériale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse. : Galium Nouletianum Baill, et Timb. (G. Bocconi var. supinum Noul. Fl. Bass. s.-pyr. p. 304? — G. papillosum Loret in Bull. Soc. bot. Fr. VI, p. 778. Noul. FI. analyt. Toul. p. 76 non Lap.). Plante vivace, touffue, d'un vert sombre, trés-rude au toucher, à racines gréles, sto- lonifères, filiformes.— Tiges lisses, nombreuses, à entre-nœuds de médiocre longueur, de deux formes, les premières ascendantes, grêles, filiformes, stériles, formant des touffes compactes très-fournies, du centre desquelles poussent d’autres tiges plus grosses un peu renflées aux nœuds, terminées par une panicule courte ovale. — Rameaux de lon- gueur moyenne, les plus inférieurs naissant à peu près vers le milieu des tiges, dressés ou étalés après l'anthése, terminés par des corymbes ouverts assez fournis. — Feuilles verticillées par 6-8, étalées et renversées sur les tiges fructifères, elliptiques-lancéolées fortement mucronées, longues de 10, 12 ou 44 millimètres tout au plus, épaisses, à ner- vure médiane peu saillante à l'état frais, à bords très-chargés de petits aiguillons dirigés vers le sommet de la feuille, glabres et portant en grand nombre, surtout celles du bas, de petites papilles saillantes non eri lli Fleurs b serrées. — Pédi- celles fructifères étalés. — Corolle très-caduque, grande, blanche en dedans, jaune ou jaunátre en dehors, à lobes ovales étalés, un peu acuminés. — Anthéres moyennes de couleur jaune soufre, roussátres, puis noires aprés l'anthése. — Styles soudés dans les trois quarts environ de leur hauteur, divergents. — Stigmates globuleux. — Fruit brun noirâtre, irrégulièrement chagriné, de moyenne grosseur + Le G. Noulelianum fleurit en mai. On le trouve en abondance dans la grande prairie de Portet, à Lacroix-Falgarde, au port Garaud près de la ville. ll forme des touffes com- pactes très-étendues. lla été pris par quelques botanistes pour le G. papillosum Lap. à cause des papilles qui revêtent ses feuilles. Mais ce dernier, qui appartient à la flore des LXH SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Pyrénées orientales, nous paraît différer considérablement de notre espèce : 1° par ses tiges paniculées dès la base ou presque dès la base, à entre-nœuds très-longs (4 à 6 cen- timètres), à rameaux fort longs, rudes, entrecroisés, peu composés, coudés au niveau des nœuds et terminés par de petits corymbes lâches et peu fournis; 2° par ses feuilles li- néaires ou oblongues-linéaires, dépassant souvent deux centimètres en longueur, cou- vertes de petites papilles brillantes, argentées surtout dans le bas de la tige; 3° par ses fleurs plus petites, à corolle entièrement blanche, à lobes plus apiculés ; 4° enfin par l’époque de sa floraison qui a lieu en juin seulement, tandis que le G. Nouletianum, ainsi que nous l'avons dit plus haut, fleurit au mois de mai. Le G. Nouletianum est assez rapproché des G. commutatum Jord., silvestre Poll., supinum Lam., leve Thuill. et nitidulum Thuill. * Tl diffère du G. commutatum Jord. : 4° par ses tiges de différentes formes un peu ren- flées aux nœuds, quadrangulaires à angles trós-saillants ; 2° par ses feuilles ovales-oblon- gues, scabres et chargées d’aspérités aux bords, étalées et méme renversées sur certaines tiges; 3? par sa panicule courte, n’occupant guère que la moitié supérieure de la tige; 4° par ses fleurs en corymbes serrés, jaunes en dehors avant l'anthése, à lobes étalés non déjetés; 5? par ses pédicelles fructifères étalés; 6° enfin par sa floraison très-pré- coce. On peut aisément le distinguer du G. silvestre Poll. : 1° par ses tiges toujours glabres, les floriféres plus grosses renflées aux nceuds, à quatre angles trés-saillants, formant avec les stériles des tonffes compactes et serrées ; 2° par ses feuilles toujours glabres ovales- oblongues et chargées de papilles nombreuses ; 3^ par sa panicule plus dense ; 4° par ses fleurs jaunàtres en dehors et disposées en corymbes réguliers ; 5? enfin par sa floraison plus précoce. Nous ne pouvons non plus rapporter notre plante au G. supinum Lam. bien que comme celui-ci elle ait les feuilles rudes, car, ainsi que l'indique M. Boreau, l'espéce de La- marek se rapproche du G. uliginosum L. dont elle semble être une forme rupicole. D'ail- leurs la corolle à lobes mutiques et nullement aristés du G. supinum, l'loigne du . Nouleliamum, dont il diffère encore par ses stations ordinaires, puisque la plante qui croît à Toulouse habite les prairies herbeuses, tandis que le G. supinum vient au con- traire sur les rochers et au bord des marais. j Quant au G. leve Thuill., sa panicule appauvrie à rameaux dressés-étalés, flexueux , terminés par des corymbes p i ses feuilles verticill 6, linéaires ou oblon- gues-linéaires, lisses sur les bords ou munies seulement de quelques cils rares, le ren: dent trop différent du G. Noulelianum à panicule assez fournie, à feuilles elliptiques scabres sur les bords et le plus souvent verticillées par 7-8-9, pour qu'il puisse y avoir confusion. On ne saurait aussi confondre le G. Nouletianum avec le G. nitidulum Thuill., car celui-ci, loin d’être glabre, est, d’après Thuillier lui-même, très-pubescent à sa partie in- férieure, et ses feuilles linéaires sont verticillées par six. NOTE E. Le Cirsium monspessulanum All. est très-rare aux environs de Toulouse. Nous ne l'avons jamais rencontré que dans les fossés qui bordent la grande prairie de Portet et dans ceux d’une propriété voisine. On commence à le retrouver du côté d'Avignonel. n devient trés- commun dans l Aude, aux environs de Castelnaudary. NOTE F. Nous n'avons jamais trouvé le Carduus pycnocephalus L. à Toulouse. que sur le bord du chemin qui conduit du bac de Portet à la route de Laeroix-Falgarde. C’est une plante du Midi qui ne se rencontre qu'accidentellement dans la Haute-Garonne. Cependant, de- puis que nous avons quitté Toulouse, M. Timbal l'a récoltée à Auterive. NOTE G. Nous pensons, M. Timbal-Lagrave et moi, que le Thalictrum des bords de l'Ariége constitue une espèce distincte, Je transcris ici la description que nous avions tracée cette espèce pour Ja flore du dép la Haute-G , que nous avions Com- mencée en commun quelque temps avant mon départ de Toulouse > SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. LXII Thalictrum aurigeranum Baillet et Timbal fr silvaticum Noulet Fl. analyt. Toul. p. 4. — Th. majus Arrond. Fl. env. Toul. p. Tige simple de 3 à 6 décimètres, dressée, anin iei ou cannelée dans toute sa longeur, à arêtes très-saillantes, inégales et se continuant sur les gaines. — Feuilles très-grandes, d'un vert sombre en dessus, plus páles en dessous, à veinules saillantes, à lobes égaux non mucronés, un peu repliés en dessous sur les bords, glabres, inodores méme les supérieures. — Pétioles et pétiolules canaliculés en dessus, sillonnés en des- sous. — Fleurs d'un vert jaunâtre ou blanc jaunátre, disposées en une panicule grande, ovale, — Pédicelles étalés-dressés, triflores, longs de 3 à 4 centimètres. — Sépales d'un jaune pâle plus clair sur les bords, carénés à sommet obtus. — Étamines à filets blancs deux fois plus longs que l’anthère, celle-ci jaune apiculée aux deux extrémités. — Car- pelles petits, au nombre de 2 à 4, elliptiques dressés non divergents, striés. — Souche traçante, longue et stolonifère. Hab. — Les oseraies et les haies des bords de l’Ariége à Goyrans, Lacroix-Falgarde et sans doute plus haut. Cette plante appartient par sa racine tracante stolonifére au groupe des Thalictrum sil- vatiques dent M. Jordan a décrit plusieurs espèces. Il résulte de nos recherches qu'on ne peut la rapprocher d'aucune des espéces dont le savant botaniste lyonnais a donné les diagnoses. Les caracteres que nous avons soulignés dans notre description sont ceux qui la distinguent nettement des autres plantes du méme genre. NOTE H. Lors de l'herborisation du 12 juillet, les opinions ont été partagées sur le nom à donner à la Centaurée à fleurs blanches des bords del'Ariége. « Quelques botanistes présents, dit » M. Timbal, n'ont vu dans cette plante qu'une forme du Calcitrapa ; d'autres ayant re- » marqué que les calathides à fleurs blanches étaient plus grandes que celles des indivi- » dus à fleurs roses et qu’en-outre elles étaient pourvues d'épines beaucoup plus fortes ». et vulnéórantes, ont eru retrouver dans cette forme le C. calcitrapoides L. ou C. alba » DC. Cette opinion paraissait d'autant plus fondée qu'à ces caractères on pourrait ajou- » ter ceux de la tige, dont les ramifications plus fortes et plus trapues donnaient à la » plante un port tout particulier. Toutefois nous pensons qu'on ne pourra arriver à une » détermination définitive que lorsqu'on aura soumis cette espèce à des expériences de » culture.» M. Timbal-Lagrave a cultivé cette espèce et il a remarqué qu'aux caractères qu'il avait déjà indiqués en 4864 on peut ajouter que la plante à fleurs blanches se dis- tingue de la plante à fleurs roses par ses feuilles plus dentées, blanches, fortement héris- sées tomenteuses, par ses calathides plus grosses à écailles glaucescentes, par ses épines. fortes de couleur blanche, par ses fleurs d'un blanc mat, et par ses achaines plus larges et d’un glauque pâle très-caractéristique. . Depuis 1864, époque où cette plante a été trouvée par la Société botanique, trois gé- nérations se sont reproduites dans le jardin de M. Timbal sans que les caractères se soient modifiés en aucune manière, Le Centaurea Calcitrapa var. albiflora donne des fleurs dés la première année, mais la souche vit deux ans et refleurit la seconde année. M. Tim- bal en continue la culture et le désigne provisoirement sous le nom de Centaurea albi ra. P asi iade de la. localité oà la Société a observé cette plante, M. Timbal l'a re- trouvée à Grisolles dans le Tarn-et-Garonne. RAPPORT DE MOM. Éd. TIMBAL-LAGRAVE ET E. JEANBERNAT SUR L'HERBORISATION FAITE LE 13 JUILLET AU BOIS DE LARRAMET. Les environs de Toulouse, comme tous ceux des grandes villes du Midi placées au centre de vastes plaines, sont peu favorables aux recherches des botanistes. Les cultures envahissant le sol, les prairies naturelles, privées d'eau, font place aux prairies artificielles, les bois sont abattus sans pilié, et il LXIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ne reste plus aux amateurs de plantes que quelques coins oubliés où ils puis- sent encore glaner quelques espèces. Les berges des rivières, les coteaux aux pentes escarpées et les bois sont les derniers refuges de la flore locale qui, chassée de son domaine par les empiètements journaliers de l’homme, sait se de ces lamb de terrain dont il ne veut plus. Le bois de Larramet est une de ces dernières oasis devenues si rares auprès de Toulouse. Il est situé à 8 kilomètres de la ville, sur un plateau peu élevé (186 métres), qui sépare le bassin de la Garonne de celui du Touch son affluent. Ce plateau, à peu pres horizontal, est creusé, dans son milieu, d'une dépression assez marquée, dans laquelle l'Aoussat roule sur les cailloux ses eaux peu abondantes. Ce petit ruisseau entretient sur ses rives, couvertes d'un épais fouillis d'arbustes, une fraîcheur fort agréable, et donne asile à un bon nombre de plantes qui aiment l'humidité. Le sol tout entier du reste du plateau est formé de cailloux roulés, provenant des roches pyrénéennes, que la Garonne, à l'époque glaciaire, a entassées sur ses bords. Une mince couche d'humus la recouvre ; humus mélangé lui-méme de gravier et de sable; aussi le terrain est-il peu propre à la culture. Un taillis de Chênes peu vigoureux et constamment arrétós dans leur essor par des coupes trop fréquentes, couvre tout le plateau, laissant cà et là de vastes clairières que le Sarothamnus scoparius Koch et le Calluna vulgaris L. s'empressent d'envahir. A l'angle sud-ouest du bois existe une petite excavation où les eaux pluviales S'accumu- lent faute d'écoulement, et forment un marais presque desséché pendant. l'été. Un large et profond fossé entoure le bois de toute part et l'isole des * nombreux vignobles qui le ceignent. Tel est l'aspect topographique du lieu que la Société botanique de France avait à explorer le 13 juillet 1864. Les omnibus de la banlieue nous transpor- térent à Lardenne, petit village limitrophe du bois, et par un petit chemin bordé d'élégantes habitations de plaisance, nous gagnâmes les rives de l'Aoussat; où notre herborisation commenca. ; Dans le vallon ombreux qu'il arrose, les plantes les plus intéressantes que nous rencontrons sont les Barbarea intermedia Bor., Taraxacum palustre DC., Viola scotophylla Jord., V. silvestris Fr., Alsine tenuifolia Crantz, Iris_fætidissima L., Ornithogalum angustifolium L., O. pyrenaicum L., Scirpus maritimus L. Arrivés à l'extrémité du ruisseau, nous explorâmes la berge du bois, du côté du petit village de Saint-Simon, en suivant le chemin de Tuquo. Les plantes suivantes s'offrirent à nos yeux : Ranunculus parviflorus L. Bunias macroptera Rchb. Ornithopus roseus L. Duf. Linum gallicum L. Linaria Pelliceriana DC. Geranium sanguineum L. — commutata Bernh (note D). — Lebelii Bor. Sedum retroflexum L. Erodium triviale Jord. — altissimum Poir. k — permixtum Jord, Scirpus Holoschenus L. — moschatum L. Lupinus reticulatus Desv. SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. LXV Le moment était venu d'explorer les deux cótés du bois qui s'étendent le long du ruisseau, l'espace était vaste; aussi chacun se mit en quête de son côté, et, divisés en petits groupes, nous parcourümes dans tous les sens les fourrés et les clairières. Deux heures aprés, nous étions réunis auprès de la mare située, comme nous l'avons dit, au sud-ouest de Larramet. Nos boîtes furent examinées et les nombreuses espèces suivantes furent notées : Cistus salvifolius L. Viola Riviniana Rchb. Trifolium rubens L. — Bocconi Savi. — strictum L. — striatum L. — scabrum L. . — ochroleucum L. — angustifolium L. — subterraneum L. — glomeratum L. Monchia erecta Rchb. Linum gallicum L. Hypericum pulchrum L. Sarothamnus scoparius Koch Cytisus prostratus Scop. Genista germanica L. — sagittalis Z. — tinctoria L. Lotus diffusus Soland. — hispidus Desf. — corniculatus L. — angustissimus L. — — var. glaberrimus Timb. Ornithopus perpusillus L. Vicia Bobartii Forst. — Forsteri Jord. — serratifolia Jacq. Lathyrus Nissolia L. Lappa intermedia Rchb. Pulmonaria tuberosa Sch. — affinis Jord. Fragaria cerino-alba Jord. Rosa repens Scop. — prostrata DC. — systyla Bast. — stylosa Desv. — pumila Jacq. — Junkzilliana Bess. — Friedlanderiana Bess. — tomentella Leman — rubiginosa L. — collina Jacq. — sepium Thuill. Sedum Telephium L. — Cepæa L. — retroflexum L. — altissimum Poir. Carum verticillatum Koch OEnanthe Lachenalii Gmel. T. XI. Galium verum L. — dumetorum Jord. — vero-dumetorum Baill. et Timb. — dumetoso-verum Baill. et Timb, — palustre L — constrictum Chaub. — silvivagum Baill. et Timb. Crucianella angustifolia L. Scabiosa patens Jord, Inula salicina L. Anthemis nobilis L. Ormenis mixta L. Filago montana L. Carlina vulgaris L. — corymbosa L, Centaurea nigra L. — microptilon G.G. — serotina Bor. Euphrasia ericetorum Jord. Orobanche Rapum Thuill. — cruenta Bertol. — minor Sutt. Origanum creticum DC. Thymus Serpyllum L. — Chamædrys Fries ` Brunella vulgaris L. (note B). Plantago media L — Coronopus L, — lanceolata L, Rumex Acetosa L. (note E). — crispus L. — nemorosus L. — conglomeratus Murr. Euphorbia ea L: — verruco Quercus os Willd. — pedunculata Ehrh. — sessiliflora Sm. Ophrys aranifera Huds. L. Andropogon hirtus L. Phleum pratense L. — nodosum L — serotinum Jord. Cynosurus echinatus L. Avena flavescens L. Festuca rigida Kunth — hirsuta Hoffm. — duriuscula L. LXVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Vulpia Myuros Rchb. Ranunculus bulbifer Jord. — sciuroides Gmel. — sparsipilus Jord, — Pseudomyuros Soy.- Will. Erica scoparia L. Bromus mollis L. — vagans L. — commutatus L. Rubus tomentosus var. f. glabratus Godr. — erectus Sehrad. (note C). Autour de la mare nous voyons : Viola lucorum Rchb. 3 Juncus Tenageia L. Juncus articulatus DC. En reprenant la direction de Lardenne, nous suivimes la berge du bois du cóté des Vittarelles et nous recueillimes : Nigella damascena L. Andriala sinuata L. Teesdalia nudicaulis R. Br. Pirus communis L. Spergula pentandra L. Agrimonia Eupatoria L. (note A). Linum gallicum L. — — var. ferruginea Nob. Lathyrus sphæricus Retz. Poterium EH aps Spach — angulatus L. Prunus spinosa L Tolpis barbata Willd. — fruticans Weihe. Eto. Enfin, du côté du Marquisat : Ranunculus ophioglossifolius Vill, Iris fœtidissima L. Aristolochia rotunda L. Orobus tuberosus L. Veronica scutellata L. — niger L Iris graminea L. Etc. Une fois rendus à Lardenne, les omnibus nous transportèrent rapidement à Toulouse, où chacun mit son butin en sûreté. Nous pourrions maintenant donner la liste des Muscinées recueillies pen- dant cette exploration; mais comme la Société a déjà visité les coteaux argilo- calcaires de Clermont, nous avons eru préférable de noter ici les espèces de cette classe qui croissent dans un rayon de 20 kilomètres autour de Toulouse. De la sorte, les bryologues auront un tableau complet de la végétation musco- logique d'une contrée peu connue sous ce rapport, et qui, par son voisinage des chaudes régions du Midi, peut présenter quelque intérêt. Du reste, l'ab- sence complete de rochers proprement dits dans nos environs rend cette énu- mération de peu d'étendue, et ne pourra fatiguer le lecteur. Catalogue. des. Muscinées des environs de Toulouse. MOUSSES. — ataih Hampe. AR. Sur la terre, dans les champs insultes et humides, les ardins, Toulouse, Lardenne, etc., etc. Physcomitrella patens Schimp. AC. Mémes lieux que le précédent. Sphærangium muticum Schimp. AC. Mémes lieux que le précédent. Phascum cuspidatum Schreb, CC. Mème habitat, les murs de terre, Partout. — bryoides Dicks. C. Même habitat. — curvicollum Hedw. R. Bords des chemins herbeux, fossés, etc. Blagnac. SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 4864. LXVIL Pleuridium alternifolium Br. et Schimp. C. Les champs, les clairières humides des bois. ords du Touch, etc. Gymnostomum microstomum Hedw. C, Les champs, les bruyères, les fossés, Partout. — tortile Schwægr. R. Sur le faite des murs de pierre. Montgiscard: Weisia viridula Brid, C. Les bois, sur la terre et le tronc des arbres. Bois du Touch, de ressac, Larramet, etc. Dicranella ia Schimp. C. Berges escarpées des rivières, fossés humides, Bords du uch, coteaux de Pech-Davi Dicranum cdpi Hedw. CC. Sur la terre dans les bois. (Souvent stérile.) ndulatum Br. et Schimp. RR. Prairies tourbeuses, Forêt de Bouconne, Leucobryum glaucum Schimp. RR. Clairières humides des bois. Forêt de Bouçonne (fer- lile), bois d'Anfréry. (Stérile,) Fissidens bryoides Hedw. C, Bergesargileuses des fossés el des ruisseaux, clairières hu- mides des bois. Larramet, Anfréry, etc., etc. = exilis Hedw., C. Avec la précédente, — taxifolius Hedw. AR. Allées ombreuses des bois, La Ménerie. . Pottia minutula Br. et Schimp. C. Murs de terre, champs en friche. — truncata Br. et Schimp. CC. Avec le précédent. — lanceolata C. Mueller. CCC. Partout. Eucladium verticillatum Br. et Schimp. R. Cà et là, sur les talus argilo-calcaires hu- mectés. Bois du Touch, Saint-Géniès, ub (Stérile Ceratodon purpureus Brid. C. Clairiéres des bois, bords des chemins, murs de terre. Aufréry, Larramet, etc. Trichostomum rigidulum Sm. AC. Berges des ruisseaux. Touch, Anfréry, bords de la Garonne. : — tophaceum Brid. AR. Berges argilo-calcaires humectées. Blaguac, etc. — crispulum Bruch. R. Bords de la Garonne à Bourrassol, (Stérile. — convolutum Brid, AR. Faite des murs de terre. Bourrassol. UA cavifolia Schimp. CCC. Faite des murs de terre, champs. Partout. ambigua Br. et Schimp. CCC. Faite des murs de terre. Partout. — aloides Br. et Schimp. C. Clairières humides des bois, berges des ruisseaux dans les terrains argileux. Touch, etc., etc — membranifolia Schultz. AR. Sur les rognons compactes argilo-calcaires. Coleaux de Pech-David, Touch. Elle aime le plein soleil. unguiculata Hedw. et variétés, CCC. Champs humides, fossés, murs de terre. Partout. — fallax Hedw. CCC. Les mêmes lieux que la précédente, surtout au pied des mu- railles exposées au nord. = vinealis Brid, AR. Coteaux arides sur les rognons argilo-calcaires. Coteaux de Fech-David. m gracilis Schwægr. AC. Bords des ruisseaux. Bords de la Garonne aux Lys-De- niers. Rare sur la rive gauche du fleuve. — revoluta Schwægr. AR. Faîte des murs de pierre ou de briques, Toulouse, forêt de Blagnac. — convoluta DM AC. Friches, clairiéres des bois. Td Touch, etc. — squarrosa Schimp. RR. Coteaux de Pech-David. (Stérile.) — cuneifolia Brid. AC. Berges argileuses desruisseaux, murs de terre. Touch, Lar- ramet, Bourrassol, etc. — canescens Br. et Schimp. AR. Rognons argilo-calcaires. Touch, — muralis Hedw. et variétés, CCC. Partout sur les murs. —— — lævipila Brid. AC. Sur le tronc des arbres, Saules, Peupliers, Chênes, Touch, louse, Larramet, etc. DA Hol. AR. Les murs, les clairières des bois. Touch, Cirque dé Perpan. (Toujours rabougri et stérile.) Cinclidotus ERE Br. et Schimp. R. Dans les ruisseaux, Touch , Pinsaguel. (Stérile.) ar. B. terrestris Schimp. R. Abondant sur les berges et le tronc desarbres Ha rd du Touch et fertile. Pinsaguel. i = fontinaloides Beauv, RR. Dans le Touch. LXVIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Grimmia apecarpa Hedw. RR. Sur les tuiles des toits à Lardenne, Rognons argilo- calcaires au bord du Touch, à Montgiscard. — — var, y. rivularis. Dans le Touch. — pulvinata 5m. CCC. Sur les murs en pierres ou de briques, tuiles des toits. Par- tout. — orbicularis Br. et Schimp. AR. Sur les murs. Cirque de Perpan, Montgis- card, etc. Rhacomitrium canescens Brid. var. y. ericoides. AC. Clairiéres arides des bois ; toujours stérile et rabougri. Larramet, Touch, Aufréry. Orthotrichum anomalum Hedw. R. Sur les murs. Cirque de Perpan. — pumilum Sw. AC. Sur le tronc des arbres. — affine Schrad. CCC. Sur le tronc des arbres. Partout. — fastigiatum Bruch. AC. Sur le tronc des arbres. Blagnac, Puybusque. — diaphanum Schrad. C. Sur le tronc des gros arbres. Toulouse, allée Bona- parte, etc. — leiocarpum Br. et Schimp. CC. Sur le tronc des arbres dans les bois. Aufréry, Larramet, Bouconne, Pressac, etc. Encalypta vulgaris Hedw. AR. Sur les murs de terre. Lardenne , Perpan , Bourrassol. — streptocarpa Hedw. RRR. Quelques pieds rabougris au bois du Touch. Physcomitrium piriforme Brid. AC. Les champs en friche. Blagnac, etc. Enthostodon ericetorum Schimp. R. Clairières des bois. Bouconne. Funaria convexa R. Sp. R. Fossés à Lardenne, — hygrometrica Hedw. C. Murs de terre, champs incultes, prairies humides. Partout. Webera carnea Schimp. R. Berges argilo-calcaires humides. Touch , Puybusque. — albicans Schimp. AR. Berges humectées de la Garonne à Bourrassol. (Stérile.) Bryum pendulum Schimp. AC. Murs de terre. Lardenne, Blagnac. — atro-purpureum Br. et Schimp. C, Champs, murs de terre, bords des ruisseaux. Bourrassol, Aufréry, etc. — cæspititium L. CC. Murs de terre, bords des fossés, champs. Partout. — argenteum L. CCC. Partout. — capillare L. CCC. Partout. Mnium perc Hedw. AR. Dans les bois, sur la terre. La Ménerie, Larramet, Au- réry, elc. — affine Schwægr. R. Dans les bois sur la terre. Touch. (Stérile.) — undulatum Hedw. CC. Dans les bois. (Stérile.) — rostratum Schwægr. R. Berges des ruisseaux. Touch. — hornum L. RR, Bois de Bouconne. Aulacomnium androgynum Schwægr. RR. Sur les souches de Chêne humides, Larramet. uvert de capitules, mais pas de capsules.) Bartramia pomiformis Hedw. RRR. Une seule touffe sur la berge caillouteuse d'un fossé à la lisière du bois de Larramet. Philonolis calcarea Schimp. RRR. Berges humides de la Garonne à Bourrassol et Bla- gnac. (Échantillons trés-rabougris et stériles.) Atrichum undulatum Beauv. C. Sur la terre dans les bois. Larramet, Aufréry, Touch, sac, Bouconne, etc. Pogonatum nanum Beauv. AR. Allées ombreuses des bois. Touch, Bouconne. — aloides Beauv. AR. Avec le précédent. Polytrichum piliferum Schreb. AC. Clairiéres arides des bois. Touch, Larramet. — juniperinum Hedw. AC. Avec la précédente. — formosum Hedw. R. Forêt de Bouconne. commune L. AC. Dansles bois. Larramet, Bouconne. Diphyscium foliosum Mohr. RR. Forét de Bouconne. " Fontinalis antipyretica L. R. Eaux courantes. Dans le Girouel, la Garonne, au moulin de Pinsaguel. 4 Cryphæa heteromalla Mohr. AR. Sur les troncs des arbres, principalement les Peupliers. Bourrassol, Anfréry, 7 Homalia trichomanoides Schimp. AR. La terre dans les bois. Touch, Pressac. Leucodon sciuroides Schwægr. CC. Sur le tronc des arbres, le Saule le plus souvent, (Toujours stérile.) SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1804. LXIX Leskea polycarpa Ehrh. AR. Bois pourri; bords des ruisseaux, Touch. Anomodon viticulosus Hook. et T, CC. Sur le tronc des arbres, principalement les souches de Vignes. Partout, (Rarement fertile.) Thuidium tamariscinum Br. et Schimp. CC, Partout. (Rarement fertile.) — delicatulum Schinp. AR. Coteaux de Pech-David. (Stérile.) — abietinum Br. et Schimp. RRR. Coteaux de Pech-David, (Rabougri et stérile.) Pylaisia polyantha Schimp. AG. Tronc des arbres. Touch. Isothecium myurum Brid. RR. Bois de Pressac. Homalothecium sericeum Br. et Schimp. CCC. Partout, sur les murs, les arbres, les toiís. Camptothecium lutescens Br. et Schimp. CCC. Partout. Brachythecium salebrosum Schimp. AR. Les bois. Touch. -— HAT Br. et Schimp. R. Berges humides des fossés, dans les bois, Bouconne. térile.) — velutinum Br. et Schimp. AR, Les bois. Pressac, Larramet, Bouconne, — rutabulum Br. et Schimp. CC. Parlout. 3 — campestre Schimp. AR. Murs de terre, bruyères. Blagnac, Lardenne. — rivulare Schimp. C. Berges des ruisseaux, fossés, Bourrassol, Larramet, Bou- conne. — populeum Schimp. AC. Les bois, Larramet, Bouconne, Renac. Scleropodium Illecebrum Schimp. AR. Berges du Touch, fossés à Anfréry. Eurhynchium striatum Schimp. AC. Les bois. Pressac, Larramet, Bouconne. — prælongum Schimp. CCC. Partout. (Rarement fertile.) — Stokesii Br. et Schimp. AR. Les bois. Larramet, Touch. Rhynchostegium confertum Br. et Schimp. AR. Les bois, Bourrassol, Montgiscard. — megapolitanum Br. et Schimp. R. Jardin botanique de Toulouse, sur un mur. — rotundifolium Br. et Schimp. R. Trones d'arbres coupés et pourris. La Ménerie. — murale Schimp. R. Sur les murs humides, parapets des ponts. La Ménerie. — rusciforme Br, et Schimp. AR. Dans le Touch, abondant. s Thamnium alopecurum Schimp. RRR, Un seul pied. dans un creux d'arbre au bord du ouch. Amblystegium serpens Schimp. CC. Sur les souches d'arbres. Partout. — irriguum Schimp. R. Bords du Touch. — riparium Br. et Schimp. AC. Cà et là au bord des mares, sur les pierres et les piquets. Perpan, Saint-Martin-du-Touch, Blagnac, etc. Hypnum commutatum Hedw. R. Cà et là sur les berges argilo-calcaires humectées. Touch, Bourrassol. (Stérile.) filicinum Z. R. Avec le précédent. (Stérile,) cupressiforme L. et variétés. CCC. Partout. pratense Koch. R. Bords de la Garonne à Pinsaguel. (Stérile.) molluscum Hedw, R. Coteaux argilo-calcaires, les bois. Pech-David, Montbrun. palustre L. R. Dans le Touch sur des bancs durcis argilo-calcaires. cordifolium Hedw. RR. Une seule touffe dans un étang à Grisolles, (Stérile.) cuspidatum L. CC. Les fossés, les champs, etc. (Partout stérile.) Schreberi Willd, R, Les bois, Aufréry, Bouconne. (Stérile.) — purum L. CC. Partout. (Rarement fertile.) Hylocomium splendens Schimp. AC. Les bois en pente. Castelmorou, Touch, Bouconne. Stérile. — Fan Schimp. AR. Les bois. Pressac, Larramet, Bouconne. — triquetrum Schimp. CC. Les bois en pente. (Partout stérile.) — loreum Schimp. RR. Boisde Bouconne. (Stérile.) Sphagnum acutifolium Ehrh. RR. Forèt de Bouconne. — cymbifolium Ehrh. RR. Avec le précédent. FAST FEI HÉPATIQUES. Scapania nemorosa Nees. R. Dans les bois. Bouconne, i Plagiochila asplenioides Mont. R. Dans les bois et les taillis. Cotea»x de Pech-David. LXX SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Chiloseyphus polyanthos Du Mort. R. Dans les bois. Larramet. — — var.rivularis RR. Dans une source à la Ménerie. Madotheca platyphylla Du Mort. CC. Sur les arbres et la terré dans les bois. Touch, ontbrun, etc., etc. Frullania dilatata Nees. AR. Dans les bois. Montbrun. Jungermannia acuta Du Mort. CC. Dans les bois. Partout. Blasia pusilla Nees. AC. Berges humides des ruisseaux, Touch, Bouconne, Puybusque. Marchantia polymorpha L. AR. Berges humides des ruisseaux, Touch. Lunaria vulgaris Mich. CCC. Avec le précédent. Riccia fluitans L. R. Dans un marais à Grisolles. Abondant. Notes. NOTE A. Agrimonia Eupatoria L. var. 8. ferruginea Nob. Nous désignons provisoirement sous ce nom un Agrimonia très-répandu sur les lisières du bois de Larramet ainsi que dans les fossés qui séparent les vignes à Lar- denne et à Saint-Simon, parcé qu'il nous paraît différer de la forme-type qui est non moins commune dans les fossés et sur lës bords des champs dans le bassin soüs- pyrénéen. t Notre variété se distingue en effet par sa tige grosse, robuste, cannelée, hérissée- tomenteuse, jaune à la base, rouge-brüh sur les rameaux et à l'insertion des feuilles. Les feuilles inférieüres sont détruites au moment dé la floraison, les intermédiaires blanches-tomenteuses en dessous, ainsi que sur les nervures qui sont jaunâtres et très- saillantes, hérissées en dessus, et d'un vert rouge sombre ainsi que quelques pé- tioles ; les supérieures toutes d'un rouge brun, et sur le limbe et sur le pétiole: Notre variété diffère encore de l'A. Eupatoria L. par ses rameaux brüns-rouges, plus grêles, moins hérissés, plus nombreux, à fleurs plus condensées; par son calice rouge brun, sans nervures, à sépales dressés; fructifére hérissé à sillons larges; par ses soies dressées d'un vert sombre, puis brünes, courtes, et par ses graines exactement globuleuses. C Nous allons faire des essais de eulturé pour nous assurer de la constance dé ces carac- tères ; s'ils ont Ja permanenee qu'ils paraissent avoir; nül doute que cette plante ne doive constituer une espèce. y Í NOTE B. Brunella vulgaris L, var, (. silvestris Nob. Le Brünellà que nous désignons provisoirément äitiši appartient aù groupe du Bru- nella vulgaris par ses fleurs et par les divers vertieillés qui les composent, mais il s'en distingue par les organes de végétation et par leur mode de développement. Dans le Brunella vulgaris de nos champs et de nos prairies, on remarque d'abord une racine fibreuse, étalée en tous sens, d'où s'élève une tige centrale de la base de laquelle naissent de nombreux bourg , qui se tränsft en autant de tiges. Celle du milieu est dressée, elle se termine par un cäpitule de fleurs ovoïdes, et puis par régression les feuilles supérieures produisent des rameaux qui se terminent aussi par des capitules fo- rifères, à mesure qué ces rameaux latéraux se développent. Ceux de la basé de la tige suivent le méme mouverent, ét še terminent à leur tour par ün capitule florifére; rare- ment ils se ramifient, parce qu'ils n'opàrent leur entier développement que très-tard. Grâce à cette succession non interrompue de tiges et de rameaux, cette plante est encore fleurie au moment oü les premiers froids viennent l'arréter dans son essor. Quand l'hiver arrive, les tiges meurent; mais celles de la base, qui sont de vrais stolons, se sont enracinées et ne périssent qu'en partie. Au printemps, elles produisent des roseltes de feuilles d’où partent de nouvelles tiges qui perpétuent ainsi la plante primitive. Il en est de méme pour le B. alba Pall. et pour le B. hyssopifolia C. Bauh, Dans la var, f. silvestris Nob, éela ne se passe pas exaclement de la même manière. SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. LXXI La racine est d'abord faible et un peu traçante, grèle et allongée. Elle donne naissance à une tige dressée, faible et trés-longue, sans rameaux latéraux aux aisselles des feuilles caulinaires, terminée par un capitule de fleurs qui reste solitaire. Puis, un peu au- dessus de la base de la tige, poussent deux ou trois stolons gréles et filiformes, qui peu- vent prendre racine, mais ne fleurissent jamais la méme année de leur développement. Au lieu de fleurir, ils donnent naissance à d'autres stolons sans se séparer de la plante- mére, si bien que, lorsque celle-ci périt, le stolon enraeiné a déjà produit lui-méme deux stolons qui perpétueront l'espóce l'année suivante. De sorte que dans le B, vulgaris l'évo- lution se prépare en automne et se fait au printemps suivant, tandis que dans la var. B. sil- vesiris, au contraire, c'est pendant l'óté de la méme année que les stolons s'enracinent et se développent. Outre ces caractères, la plante, comme on l'a vu, a un autre faciès ; les feuilles sont plüs longues, plus longuement pétiolées et offrent d'une à quatre longues dents à la base, surtout celles qui ornent la base de la tige. Celles des stolons sont trés-petites, ovales, arrondies aux deux bouts, entières et portées par un très-long pétiole, Comme on le voit par ce qui précède, notre plante a un faciès, un port et des habi- tudes très-différents de ceux du vrai B. vulgaris. Et si l'on remarque que cette plänte n'a encore été signalée que dans les bois, ne serait-on pas en droit de se demander si í cette modification du type ne reconhaîtrait pas pour cause l'habitat particulier? Le lieu, en effet, par son influence physique, pourrait occasionner ces différences dans le port et dans le développement des organes de végétation, Nous avons pensé qu'il était indispensable de soumettre cette planté à une culture bien ménagée afin d'acquérir les éléments nécessaires pour se prononcer définitivement sur sa véritable naturé. L'année derniére déjà, nous avons fait quelques semis qui mal- heureusement n'ont pas réussi; celte année nous les répéterons et sans doute nous serons plus heureu&. Il pourrait se faire que notre variété Q. silvestris fût le B. surrécta Du Mort, Nous ne connaissons pas la plante du savant botaniste belge, et la description qu'un de nos cor- respondants nous en a donnée n'est pas suffisante pour nous permettre de formuler une opinion définitive, Quoi qu'il eh soit, après de nouveaux essais de culture, nous éspérons être complétement fixé sur la vraie spéciéité de notre plante, NOTE C. Genre Rübus. Le genre Rubus est largement représenté au bois de Larramet, et présente méme quelques espèces complétement inédites et du plus grand intérét. Comme sous peu de jours nous devons publier un travail sur ce sujet, en collaboration avec M: Mueller, de Wi bourg; nous nous iend d'en parler dans ce rapport. NOTE D. Linaria eómmnitata Bernh. Nous n'avons pas retrouvé celte plante au bois de Larramet, malgré d’actives recher- ches. Aurait-elle disparu, ou bien serait-élle du nombre des, espèces que le docteur Viollet avait l'habitude de semer dans nos environs comme il l'avait fait au coteau de Pech-David et le long du canal du Midi? Cela paraît probable, car nous dirons à ce sujet que depuis la mort de ce regretté botaniste, toutes les espèces qu'il avait voulu natura- liser ont totalement disparu. NOTE E. Rumex Acetosa L. et auct. Nous possédons dans le bassin sous-jÿrénéen plusieurs fofmés du Ruiribz! Acélosa L., que nous avons soumis à la culture peridant plusieurs années. TI résulte de nos semis que trois d'entre elles présentent des caractères qui par leur permanence nous ont paru devoir constituer tfois éspèces. Nous fous proposons de donner plus lard dés détails tir- constanciés sur ces trois plantes et sur le Rumes Acelosa type; en attendant, puisque Toccasion se présellté, nous dorineróns ici la diagnose ditférentielle de ces trois espèces. LXXII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Rumex Acetosa L. et mult. auct. Racine fibreuse étalée ; feuilles caulinaires ovales-lancéolées, sessiles et sagittées ; tige simple de 5-6 décimétres, dressée, fistuleuse, cannelée, jaunâtre, rameuse dans les trois quarts supérieurs ; rameaux alternes, courts (1 décimétre), ascendants; fleurs disper- sées en faux verticilles, 6-8; divisions extérieures du périgone réfléchies, trés-petites, ovales-elliptiques, les intérieures de même forme, plus grandes du double, membra- neuses, ondulées aux bords, à bordure circulaire, en cœur à la hase ; akène trigone, luisant, ovoide; feuilles radicales vertes, à pétiole égalant le limbe, celui-ci ovale- oblong, large, obtus au sommet, un peu ondulé aux bords, sagitté à la base, à oreillettes courtes, non flexueuses. C'est l'espèce la plus commune dans nos bois, où elle fleurit en juin. Elle varie un peu selon l'exposition, mais il est toujours facile de la reconnaître. Il est probable que c'est elle qui représente le type linnéen ou du moins la forme que les auteurs ont le plus sou- vent en vue sous ce nom. hi R. stenophyllus Nob. Cette espèce diffère de la précédente par ses racines plus fortes, à radicelles plus pro- fondément enfoncées dans le sol et noirâtres. — Tige simple, plus haute, se rami- fiant dés le milieu et donnant naissance à des rameaux trés-longs (2-3 décimétres) ; fleurs 4-5, en faux verticilles ; divisions extérieures du périgone réfléchies, trés-petites, ellipti- ques; les intérieures de màme forme, plus grandes, membraneuses, jaunátres, bordées de rouge, ondulées sur les bords, cordées à la base; akène trigone, luisant, plus petit que dans la précédente espèce, ainsi que dans la suivante ; feuilles radicales d’un vert sombre, à pétiole plus court que le limbe ; celui-ci lancéolé, très-étroit, obtus, un peu denté sur les bords, sagitté à la base, à oreillettes dressées, longues, flexueuses et souvent — feuilles caulinaires linéaires très-étroites, plus larges à la base et embrassantes- sagittées. Cette espèce, bien caractérisée par ses feuilles étroites et ses grandes panicules, se trouve dans nos prairies sur les bords du canal du Midi et du canal latéral avec la précé- dente. Elle fleurit en mai. La saveur en est herbacée et faiblement acide. R. vinealis Nob. Racine forte, très-compacte, grosse, jaune, formant d'épaisses souches d’où naissent 8-10 tiges à la fois, assez courtes (3-4 décimètres au plus), cannelées, d'un rouge pourpre, rameuses dés les trois quarts inférieurs; rameaux de 1 4/2 à 2 décimètres de longueur, dressés, trés-fins, d'un pourpre vif; fleurs 3-4, en faux verticilles très-rapprochés ; divi- sions extérieures du périgone ovales-arrondies, à peine cordées à la base, réfléchies ; les intérieures plus grandes, membraneuses, à ailes trés-grandes d'un pourpre vif; akène trigone, luisant, un peu plus grand que dans les deux espèces précédentes ; feuilles radi- cales à pétiole notablement plus long que le limbe, simplement ovales-obtuses un peu sagittées à la base, d'un vert glauque et rougissant vivement aprés l'anthése ; les cauli- naires pétiolulées, lancéolées et sagittées à la base, à oreilleltes divergentes et dentées. Toute la plante est d'un pourpre magnifique, couleur qui s'étend méme aux feuilles aprés l'anthese. Elle fleurit en mars et se trouve presque desséchée quand le R. Acetosa L. développe ses tleurs, La saveur en est complétement dépourvue d'acidité, et elle est méme un peu amère. Cette espèce croit en abondance dans les vignes à Saint-Jean, à Saint-Geniés, etc. que n'hésitons pas à considérer ces trois plantes comme autant d'espèces bien carac- s. RAPPORT DE M. Éd. TIMBAL-LAGRA VE SUR L'HERBORISATION. FAITE A ESQUIERRY LE 15 JUILLET. Le val d'Esquierry est situé à l'ouest de Bagnéres-de-Luchon; il est ouvert dans le chainon considérable qui vient du port d'Oo et sépare le département des Hautes-Pyrénées de celui de la Haute-Garonne; sa longueur est de 3 kilo SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. LXXII mètres environ ; il est placé entre le pic Néré au sud et le Monségut au nord. Le val d'Esquierry débouche dans la vallée d'Astos d'Oo, en face des cabanes du plan Sainte-Catherine, et sert de vis-à-vis au val de Médassolles, qui a une végétation analogue à celle d'Esquierry. Celui-ci descend du pic Ceciré, qui est un des points culminants de l'autre versant de la vallée d’Astos d'Oo. Le val d'Esquierry ne peut s'apercevoir quand on est dans le bas de la vallée d'Astos, parce qu'il est situé à une grande hauteur; la eascade de la Made- leine, alimentée par le torrent qui arrose Esquierry, indique seule au voyageur qu'il y a en cet endroit une vallée. L'extrémité opposée du val porte le nom de pas de Couret ; il est situé à 2131 metres. Ce petit col fait communiquer le val d'Esquierry avec la grande vallée de Louron dans les Hautes-Pyrénées. Pour aller de Bagnères-de-Luchon à Esquierry, on parcourt rapidement l'allée des Soupirs; on traverse le torrent pour s'engager dans la vallée de Larboust, que l'on suit jusqu'au village de Castillon, en parcourant la route de Luchon au col de Peyresourde, route qu'on abandonne aprés ce village ; on prend, à gauche, le petit chemin qui côtoie la base de l'antique moraine de Garen, on dépasse le village d'Oo, oü l'on traverse encore le torrent pour entrer dans la vallée d'Astos d'Oo, d’où l'on gagne le plan Sainte-Catherine : 1200 mètres d'altitude. En cet endroit, l'ascension commence: on passe de nouveau le torrent sur un pont de bois; puis par de rapides lacets tracés dans des éboulements et sur les flancs escarpés d'un contre-fort du Monségut, on s'élève promptement ; on passe successivement sur un banc de calcaire de transition, et sur une énorme tranche de graphischiste d'un beau noir qui contraste singuliérement avec la blancheur dela couche calcaire et offre, dans un court espace, un aspect très-varié et une série d'espèces très-curieuses qui affectionnent ces forma- tions géologiques. Aprés une rude montée dans des bois de Chénes, puis de Hétres, onarrive aux prairies d'Esquierry, où commence une végétation des plus luxuriantes et des plus variées. Le val d'Esquierry, qui commence aux prairies et se termine, comme nous l'avons dit, au pas de Couret, est entouré de grands rochers composés de caleschiste et de calcaire de transition, quelquefois entremélé de filons de quartzite. Pour parcourir le val en longueur, il faut trois heures. Il faudrait deux jours pour en faire une exploration botanique Complete. Deux petits lacs de peu d'importance servent à alimenter le mince ruisseau qui traverse le val d'Esquierry et entretient la vie et la fraicheur dans ces prairies tant aimées des plantes sous-alpines : le premier, celui de Sadugonaoux, est situé sur le flanc sud du val; il est placé à 2200 mètres environ d'altitude; il est presque toujours glacé au mois de juillet, ce qui prouve l'abaissement constant de la température en ces lieux. Ce lac occupe le fond d'un petit cirque de rochers très-pittoresques; le ruisseau tumultueux qui descend de ce lac LXXIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. après avoir parcouru quelques centaines de mètres disparaît tout à coup, pour Se montrer de nouveau à quelque distance du débouché du val. Le second lac, plus petit, se trouve placé sur le flanc nord; celui-ci dévetse son trop-plein sans bruit sous les pierres qui couvrent le fond du val. Il résulte de cette dis - position que l'eau s'écoule en s'étendant beaucoup et s'infiltre peu profondé - ment dans le sous-sol, de manière à entretenir une fraicheur et une humidité qui y favorisent singulièrement le développement des plantes. Le fond du val présente surtout une richesse de végétation considérable, dont on ne peut se faire une idée juste par une description. : Cependant les flancs rocheux qui se relèvent fortement perdent peu à peu leur gazon, les plantes deviennent moins nombreuses, mais plus intéressantes par leur rareté ; l'ascension, d'ailleurs, en est longue et pénible. Ces rochers, qui portent le nom de clochers d’ Esquierry, sont situés à environ 500 mètres au-dessus du fond du val; c'est à leur base qu'on trouve Aser pyrencus L., une des plantes les plus rares de la flore française. Tel est lé terrain qu'avaient à explorer les membres de la Société, le 15 juillet 1864. Partis de très-grand matin de Luchon, nous sommes arrivés à cheval ou en voiture, à huit heures du matin, aux cabanes d'Astos d'Oo; - quand toute la Société a été réunie en ce lieu, l'herborisation a commencé, car nous foulions à nos pieds le Cochlearia pyrenaica DC. , l'Aconitum Napellus L. (1) bordait le chemin, ainsi que : Givstum laneedlatümi Scop. (noté À). Calümagrostis argentea DC. = palustre Scop. Teucrium pyrenaicum L: Hyoscyamus niger L. Seabiosa Columbaria L. (note C). Carduus nutans L. Vincetoxicum pyrenaicum Timb. el Jéanb. Digitalis lutea Z, (note B). Sesleria cærulea Ard. Scrofularia alpest.is J, Gay Satureia montana L. Sur le graphischiste : Paronychia serpyllifolia DC. Galeopsis Tetrahit L. HINT Brachypodium silvaticum R: et Sch. — Ladanum var. añaurophyllà Nob. Antirrhinuim Orontium D. (note D). En montant les lacets dans les bois : Stachys alpina L. Polypodium caleareum Smith Meconopsis cambricä Vif. Sorbus Aria Cranta Dianthus monspessulanus £: Brunella Tournefortii Timb: — Armeria L. Pimpinella rubra Hoppe. Läserpitium làlifolium £L. Aspidiim aculeatum Doll et plusieurs espèces communes dans nos vallées qui offrent peu d'intérêt. (4) Les plantes sont indiquées à mesure qu'on les a récoltées. SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. LXXV Arrivés dans les prairies, nous avons successivement récolté : Saxifraga Aizoon L. — hirsuta L. Viola cornuta L. Galium Nouletianum Bail}, et Timb: Senecio Doronicum L. Luzula pediformis DC. Euphorbia hiberna L. — dulcis L. Arabis ciliata R. Br. Betonica Alopecuros L. Leucanthemum vulgare Lam. Homogyne alpina Cass. Campanula lanceolata Làáp. Gentiana lutea L. -— Burseri Lap. — luteo-Burseri Timb. Carex sempervirens L. — praecox L. Arnica montana L. Centaurea fulva Huet Carlinä Cinara Pourr: Ajuga pyramidalis L. Globularia nudicaulis L, Angelica pyrenæa Spreng. Galium commutatum Jord: — Lapeyrousianum var. glabrum Jord. Bunium pyřenaicum Lois: Myosotis intermedia Link — pyrenaica Pourr. Crepis blattarioides Vill; — succisæfolia Tausch — grandiflora Tausch Eryngium Bourgati Gou: Leucanthemum commutatum Timb. et Mart. (note G). Hypericum dubium Leers — Burseri Spach — montanum L: Knautia dipsacifolia Host — longifolia Koch 3 Astrantia major L. var. involucrata GG. Campanula glomerata L. Sagina Linnæi Presl Lycopodium Selago L. Jasione montana L. Aconitum pyrenaicum DC, — Anthora L. Adenostyles pyrenaica Lange Lilium Martagon L. Trifolium montanum L. Carex frigida All. — ornithopoda Willd. Cirsium rivulare Link Tofieldia ealyculata Wahinb. Hieracium Neocerinthe Fr. (note E). Trollius europæus L. Conopodium denudatum K. Trifolium alpinum L. — badium Schreb. Geranium phæum L. — silvaticum L. — lucidum L. Nigritella angustifolia Rich. Orchis albida Scop. Linum montanum Schl. Anemone alpina L. — narcissiflora L. Hepatica triloba Chaix Phaca alpina L. Vicia Orobus DC. — pyrenaica Pourr, Cracca Gerardi GG. Scrofularia pyrenaica J: Gay Scorzonera aristata Ram: Thymus alpinus L. Iris pyrenaica Bub: " Linaria origanifolia DC. (note H). Hieracium rhomboidale Lap. (note E). Phyteuma betonicifolium Vill. — orbiculare L. Carduus defloratus L. Arrivés à la jonction des deux torrents, nous nous sommes disposés à dé- jeuner en ce lieu, auquel on a donné le nom de Fontaine du val d' Esquierry; le paysage, en ce moment, était splendide : d'un côté, le bruit de l'eau, sa frai- cheur et sa limpidité ; de l'autre; les fleurs innombrables qui tapissaient le sol à Pentour, un silence parfait, troublé de temps en temps par le bruis- sement des nombreuses sauterelles qui habitent ces prairies; ajoutez à cela un soleil resplendissant de lümiére, qui donnait à ce paysage les plus vives couleurs, charmait les yeux et nous faisait éprouver les plus douces sensations. Autour de la fontaine croissent les plus belles plantes, qui se plaisent en ce lieu à cause de sa fraiclieur continuelle, telles que : LXXVI Centaurea Endressi Hochst. (note I). Rhaponticum cinaroides Less. Vaccinium Myrtillus L. — uliginosum L. Arbutus alpina L. — Uva ursi L. Pedicularis pyrenaica J. Gay — foliosa L, Rosa alpina L. Alchimilla vulgaris L. et Steud. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Lactuca Plumieri GG. Veronica Ponæ Gouan — bellidifolia L. Scilla Lilio-Hyacinthus L. Asphodelus albus Willd. Dianthus deltoides L. — barbatus L. Daphne Mezereum L., Senecio adonidifolius Lois. — Tournefortii Lap. Nous avons pris la gauche en suivant le torrent, et nous sommes montés en nous dirigeant vers le lac. Notre herborisation a été trés-fructueuse en espèces intéressantes : | Potentilla alpestris Salis. — verni H — rupestris L. — pyrenaica Ram. — alchimilloides Lap. — nivalis Lap. Alehimilla alpina L. — pyrenaica L. Duf. Avena sulcata J. Gay Saxifraga Aizoon L. — muscoides Wulf. Brassica pyrenaica Jord. Allosorus crispus Bernh. Asplenium viride Hall. Allium Schonoprasum L. — spherocephalum L. — ochroleucum W. et K. Cystopteris fragilis Bernh. Epilobium montanum L. — alpinum Z. — origanifolium Lam. Euphrasia hirtella Jord. — minima Sch. — Soubeiraniana Timb. (note L). Scilla verna. Huds. Carex præcox J. Gay Gnaphalium norvegicum Gunn. Phleum alpinum L. Fesluca spadicea L. Sorbus aucuparia L. — Chamæmespilus L. Calamagrostis montana DC. Lycopodium Selago L. Angelica Razulii Gou. — montana L. Myrrhis odorata Scop. Polygonum viviparum L. Dryas octopetala L. Epilobium spicatum Lam. Salix pyrenaica Gou. — reticulata L. Orobus luteus L. Chenopodium Bonus Henricus L. Rumex alpinus L. Capsella Bursa pastoris L. Urtica dioica L. Gypsophila repens L. Helianthemum piloselloides Lap. (note J). Note M. . Festuca duriuscula L. — eskia Ram. Scabiosa velutina Jord. (note K). Nardus stricta L. Veratrum album L. Polypodium Lonchitis L. Bupleurum pyrenaicum Gou. — ranunculoides L. Crepis lampsanoides Fræl. Orchis pyrenaica Philip. Scleranthus perennis L. Helianthemum grandiflorum DC. (note J). Galium vernum Scop. Narcissus muticus J. Gay, en fruit. Botrychium Lunaria L. Blechnum Spicant Roth Gentiana verna L. — nivalis L. — acaulis L. — alpina Vill. Oxytropis Halleri Bung. — campestris DC. Barbarea sicula Presl Geum montanum L. Linaria alpina L. Ranunculus pyrenæus L. — amplexicaulis L. Lilium Martagon L. — pyrenaicum L. Laserpitium asperum L. Libanotis pubescens DC. Thalictrum aquilegifolium L. Aster alpinus L. SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 4864. LXXVII Aux bords du torrent qui s'échappe du lac sous les rochers qui bordent son cours, nous avons trouvé quelques plantes remarquables, notamment : Parnassia palustris L. Reseda glauca Scop. Saxifraga muscoides Wulf. Arenaria tetraquetra var. uniflora J. Gay — ajugifolia L. Bartsia alpina L. — Aizoon L. Veronica Ponæ Gou. Draba aizoides Ł. Helianthemum grandiflorum DC. Pirola minor L. Selaginella spinulosa Al, Br. Sedum Rhodiola DC. Pimpinella rubra Hoppe. Arenaria grandiflora All. Erythronium Dens canis L. — ciliata L. Potentilla pyrenaica Ram. Avena sedenensis DC. Senecio Tournefortii Lap. Poa alpina L. Hutchinsia alpina R. Br. Silene ciliata Pourr. Soldanella alpina L. Veronica alpina L. Arnica scorpioides L. Valeriana globularifolia Ram. Sempervivum minimum Timb. (4) Gnaphalium dioicum L. Aquilegia pyrenaica DC. Arrivés aux bords du lac de Sadagonaoux, encore un peu glacé sur les bords, les membres de la Société ont fait une petite halte, et l’on a récolté dans le petit cirque de rochers qui le bordent : Silene bryoides Jord. Luzula spadicea DC. Arabis bellidifolia Jacq. Gnaphalium carpathicum W. Androsace villosa Vill. Euphrasia minima Sch. Ranunculus pyrenæus L. Phaca astragalina DC. — amplexicaulis L. Agrostis rupestris All. Veronica aphylla L. Cardamine resedifolia L, Cerastium trigynum Vill. — alpina L. Kernera saxatilis Rehb. Sibbaldia procumbens L. Rhododendron ferrugineum L. Carex pyrenaica Scop. M. Fourcade, botaniste à Luchon, nous a fait récolter, dans les rochers au- dessus du lac, le Woodsia hyperborea R. Br. Chargés de plantes, nos collègues ont désiré descendre au fond du val, où ils avaient laissé leurs cartons, pour mettre en ordre leur riche butin; la des- cente s'est opérée en prenant la droite et en suivant le côté du torrent opposé à celui que nous avions parcouru en montant. Dans le trajet, nous avons encore récolté quelques espèces qui nous avaient précédemment échappé, telles que les : Ranunculus Gouani Willd. Primula integrifolia L. Viola biflora L. — farinosa Le. Braya pinnatifida Koch Saxifraga stellaris L. Trifolium Thalii Vill. Oxytropis pyrenaica G.G. — alpinum L. — campestris DC. Ramondia pyrenaica Rich. Arabis alpina T cm Saxifraga umbrosa L. Galium Lapeyrousianum Jord. Anthyllis Dillenii Sch. Rhamnus pumilus L. Ranunculus alpestris L. Sesleria disticha Pers. Arrivés au fond du val, nos cartables ont encore reçu notre nouvelle récolte, (4) Voyez le Bulletin, t, XI (Séances), p. 136. LXXVIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. quelques observations ont été échangées sur diverses espèces critiques récol- tées pendant cette premiere herborisation. Nous étions alôrs vers le milieu du val, à une assez grande distance encore du pas de Couret ; voulant rentrer le soir à Luchon, pour exécuter notre programme, nous avons dü borner notre excursion; nous avons abandonné alors le pas de Couret, oü nous aurions récolté le Polypodium rheticum L., espèce très-rare dans les Pyrénées de Luchon. Nous avons monté 200 mètres environ jusqu'à la base des rochers qui bordent Esquierry à droite, en dirigeant nos pas vers l'entrée du val, du côté où sort le torrent de gauche, où déjà quelques membres nous avaient pré- cédés, Dans ce trajet, nous avons récolté des plantes très-intéressantes : Centaurea montana L, var, pyrenaica GG, Ranunculus tuberosus us Lap, Fritillaria pyrenaica L. . Trifolium montanum L, Aconitum Anthora L. Sedum annuum L. Libanotis pubescens DC. Phaca alpina L. Paradisia Liliastrum Bert. Sisymbrium pyrenaicum Jord, Phyteuma betonicifolium Vill. — orbiculare e Jasione monta: Asphodelus albus p Narcissus muticus J. Gay, en fruit, Crepis grandiflora Tausch — blattarioides Vill. — paludosa Mœnch — Jlampsanoides Frœl. Alsine verna Bartl. sr Cherleri Fenzl Globularia nana Lam, Asperula macroclada "Huet (note P). ja verrucosa L. Sedum Telephium L. Medicago t rp Duby Vicia pyren Mini ooa I L en fruit Hieracium cerinthoides L. (note F). Sempervivum Boutignyanum Bill. et Gren. Ornithogalum umbellatum L. Thalictrum Grenieri Loret Eryngium Bourgati Gou, Astrocarpus sesamoides J, Gay Phalangium ramosum Z. en fruit. Gypsophila repens L. Helianthemum Lplossiloidel Lap, (note J). — alpestre Chærophyllum hhates Vill. Silene saxifraga L. Ononis striata Gou, Anthyllis montana L. Astragalus monspessulanus L. Hippocrepis comosa Laserpitium Siler L. Valeriana montana L. Saxifraga media Gou, Convaliaria verticillata L. Carduus medius Gou. Galium erectum Huds. — commutatum Jord. Allium fallax Don Sideritis pyrenaica Poir, Corydallis cava G,G. Rumex amplexicaulis Lap. Valeriana sambueifolia Mikan Daphne Cneorum L. Geum rivale L. Linaria origanifolia DC. Primula intricata GeG; Leucanthemum corymbosum L. Hieracium prenanthoides Vill. — controversum Timb. (note N). — Pseudocerinthe Koch (note 0). Revenus à l'entrée du val, les membres de la Société ont repris les prairies inférieures et sont rentrés chargés d'une riche moisson aux cabanes d'Astos. Esquierry offre encore aux botanistes d'autres plantes que nous n'avons pu récolter, parce qu'elles n'étaient pas fleuries ou avaient passé fleur; celles que nous avons citées doivent suffire, je pense, pour justifier le nom de jardin des Pyrénées, que l'on donne à Luchon au val d'Esquierry. Mon ami M, le docteur Jeanbernat a bien voulu dresser fa liste des SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. LXXIX Cryptog; les plus inté es recueillies pendant l'excursion d'Esquierry ; voici cette liste, qui comprend surtout les Mousses : Plan Sainte-Catherine et d'Astos d'Oo : Barbula tortuosa Web. et Mohr Andreæa rupestris L. Orthotrichum cupulatum Hoffm. Dans le torrent ; Philonotis fontana L. Bryum pseudotriquetum Schwegr. Dans le bois en montant : Cynodontium polycarpum Schimp. Pterigynandrum filiforme Hedw. Dicranum fuscescens Turn. Lescurea striata Br. et Schimp. — Sauteri Br. et Schimp. Plagiothecium nitidulum Schimp. Leptotrichum glaucescens Schimp. Jungermannia nana Nees Barbula inclinata Schwægr. Plagiochila asplenioides Nees Neckera crispa Hedw. Solorina erocea Ach. Sur les rochers, dans les pelouses : Gymnostomum rupestre Schwægr. Webera aeuminata Schimp. ~ curvirostrum Ehrh. — pra Schimp. Weisia crispula Hedw, — . &. brachycarpa Schimp. Distichium capillacum Br. et Schimp. acné hers Roh. — inclinatum Br. et Schimp. Orthothecium chryseum Br. et Schimp. Rhacomitrium patens Schimp. Pseudoleskea atrovirens Schimp. Bartramia ithyphylla Brid. Ptychodium plicatum Schimp. Bryum cirratum Hoppe et Hornsch. Au bord du ruisseau : Philonotis calcarea Br. et Schimp. Meesia uliginosa Hedw, Bryum pallescens Schwægr. s Hypnum commutatum var. B. falcatum — pseudotriquetrum Hedw. Schimp. Autour du lac de Sadagonaoux : Cynodontium virens Schimp. Grimmia Weiter Schimp. Dicranella squarrosa Schimp. Bryum capillare var. Ÿ. cochlearifolium Dicranum fulvellum $m. Schi — Starkii W. et M. Polytrichum sexangulare Hoppe Desmatodon latifolius Br. et Schimp. Notes. NOTE A. Cirsium lanceolatum Scop. Carn. 11, 130. Le Cirsium lanceolatum des auteurs présente dans la Haute-Garonne trois formes principales : 1? Cirsium lanceolatum Scop. et mult. auct. Plante de 5 à 42 décimètres, d'un vert jaunátre. Tige ramifiée vers le tiers supérieur ; rameaux longs dressés, terminés par quatre à cinq calathides ; pédoncules très-courts ; feuilles pinnatipartites, hérissées en dessus de spinules blanches, aranóeuses en dessous, planes, à segments inégaux, tous terminés par une férle épine à peine plus grosse à la LXXX SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. base qu'au sommet; calathides comme agglomérées au sommet des liges, péricline ovoide atténué au sommet, écailles longues et terminées par une forte épine jaunâtre ; fleurs rose vif. Cette espéce est trés-commune à Toulouse sur les bords des champs ; elle monte dans la région montagneuse où elle borde les chemins dans le bas des vallées, comme celle de Larboust à Saint-Aventin, celle de Burbe à Castelviel, celle d'Oueil à Benque, etc. 2° Cirsium virens Nob. C. l l var. «. i Gren. et God. Fl. Fr. Il, p. 209? Plante de 4" à 47,50. Tige forte, ramifiée dès la base; rameaux étalés, prenant un grand développ t; feuilles trés-grandes, p à lobes égaux, terminés par une forte épine plus grosse à la base, d'un vert sombre, spinuleuses et rudes en dessus ; calathides solitaires longuement pédonculées ; péricline globuleux, non atténué au sommet ; écailles vertes glabres ou un peu aranéeuses, courtes, à nervure saillante, terminées par une épine plus courte que la précédente. Fleurs rose pâle. Cette plante habite les environs de Toulouse, où elle est trós-répandue ; elle vient en abondance autour des villages, dans les lieux humides et lelong des fossés. 30 Cirsium nemorale Rchb. Fl. exc. p. 286. C. lanceolatum B. hypoleucum DC. Prodr. t. VI, p. Plante de très-petite taille (5 à 6 décimétres), comparée aux précédentes, d'un vert jaunâtre. Feuilles trés-grandes, vert jaunàtre, très-rudes et spinescentes en dessus, un peu révolutées aux bords, blanches-tomenteuses en dessous, à segments trés-longs et tous terminés par de fortes épines et des spinules vulnérantes; calathides très-grosses, péricline globuleux à écailles très-longues, rougeâtres au sommet, à épines fortes et très-piquantes. Fleurs purpurines foncées. Cette plante se trouve dans les bois et dans le voisinage des Cirsium lanceolatum et eriophorum, ce qui a fait dire à quelques botanistes que le C. nemorale Rchb. est le résultat du croisement de ces deux derniers. NOTE B. y L’Asclepias Vincetoxicum de Linné et des auteurs est une espèce des plus com- plexes, dont les auteurs allemands ont fait trois espèces : le Cynanchum officinale R. Brown, le C. laxum Bartl. et le C. contiguum Koch., en se fondant surtout sur les dispo- sitions de la couronne staminale et sur le développement des tiges et des feuilles. Plus récemment, MM. Jordan et Fourreau ont voulu donner à la détermination de ces plantes plus de précision, ce qui les a conduits à créer de nouvelles espéces qui paraissent tout aussi bien caractérisées que celles déjà établies par Bartling et d’autres auteurs. Dans la Haute-Garonne, j'ai, jusqu'à ce jour, observé trois formes de cet Asclepias : j'en ai vu aussi dans d’autres localités du Midi. Parmi celles de la Haute-Garonne, il en est deux qui peuvent se rapporter à deux espèces récemment établies par M. Jordan. Quant à la troisième, elle s'éloigne beaucoup de toutes celles précédemment décrites. 1° Vincetoxicum petrophilum Jord. et Fourr. Brev. 39 ; Icon. LI. Cette plante se distingue par ses tiges simples, décroissant à partir du milieu, à méri- thalles trés-allongés par ses feuilles vert pâle, ovales, en cœur à la base, atténuées au sommet ; par ses fleurs petites d’un blanc sale, à pétales subobtusplans ; par ses follicules larges, gros et longuement atténués. x Elle habite la région des basses montagnes dans le massif d'Aspret et d'Ossun, à Saint-Gaudens, à Martres ; nous lui rapportons aussi, quoique avec quelques réserves, l'espéce commune dans les bois des environs de Toulouse, à Larramet et à Bouconne. 2? Vincelozicum luteolum Jord. et Fourr. Brev. 39; Icon. XLIX. : Très-grande plante, souche multicaule (5 à 10). Tige droite, simple, de 4 à 5 décim. décroissante, à mérithalles moins allongés que la précédente ; feuilles très-grandes, d'un beau vert sombre, largement en cœur, un peu atténuées au sommet ; fleurs en grappe longue, mais ne dépassant pas les feuilles ; corolle à divisions ovales-aigués, contournées ; follicules peu épais, trés-atténués au sommet. Ceite espèce est très-répandue à Saint-Béat et sur la roule de Gouaux jusqu'à Luchon, mais elle ne monte pas daus la région alpine inférieure. í SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. LXXXI 3° Vincetoxicum pyrenaicum Timb. et Jeanbernat. Cette espèce diffère des précédentes et de toutes celles qu'ont figurées MM. Jordan et Fourreau, par ses tiges basseset un peu rameuses à la partie inférieure au-dessus des premières feuilles, par ses nœuds très-rapprochés, par ses fleurs petites, verdâtres, par ses pédicelles plus courts que les feuilles, par ses corolles à lobes subaigus con- tournés, et par ses follicules trés-petits, courtement atténués au sommet, Elle habite la région alpine supérieure au port de Vénasque et ailleurs ; elle descend quelquefois dans la région inférieure comme à Esquierry. J'ai vu aussi dans les Pyrénées, au massif d'Arbas, une forme à tiges très-longues, d'un mètre, et à mérithalles très-allongés, d'un décimètre. Mais je n’ai pas observé la fleur, je reviendrai sur cette plante plus tard, quand je l'aurai récoltée en bon état, NOTE C. Le Scabiosa Columbaria de Linné et des auteurs contient, comme l’a déjà dit M. Jordan (Pug. p. i DM. espèces affines qu'une étude attentive et suivie pourra seule faire nos her dans les Pyrénées et dans la Haute- Garonne. J'ai récolté seie formes dont presque toutes ont été soumises par moi à des semis successifs qui mont porté à constater la fixité de certaines espèces et la perma- nence de leurs caractères; je bornerai ce que j'ai à dire aujourd'hui aux espèces de la Haute-Garonne. Je conserve lc nom de Scabiosa Columbaria L. à une espèce très-répandue à Avigno- net, à Nailloux et dans toute la partie méridionale de notre département, parce que cette piante est exactement conforme à un échantillon du Scabiosa Columbaria que j'ai en herbier et qui a été récolté à Upsal. Je suppose que c'est là l'espèce linnéenne, bien que je croie que Linné a fait confusion en établissant son S. Colum5aria. Nous avons encore le Scabiosa pratensis Jord. dans nos prairies, il fleurit en mai ; le S. patens Jord. habite tous les bois de la rive gauche de la Garonne, tandis que sur la rive droile et dans le bassiu del'Hers on ne trouve dans les bois que le S. permixta Jord. A toutes ces espéces, bien déterminées par MM. Jordan et Boreau, nous devons ajouter d'autres types qui sont très-répandus dans la Haute-Garonne et que les membres de la Société ont récoités. 1° Scabiosa orophila Timbal et Jeanbernat, Fl. Haute-Garonne (inéd.). Souche forte, tortueuse ou couchée, donnant naissance à des deg de feuilles en. tières ovales-obtuses, promptement suivies par d'autres p et devenant de plus en plus découpées à mesure qu'elles occupent un dein plus élevé sur la tige; tiges courtes, de 2 à 3 décim., raiifiées dès la base, divergentes, trés-étalées ; fleurs en capitule de taille moyenne, corolles pubescentes en dehors; capitules fructifères de petite taille ; involucelles cannelés, un peu hérissés sur les côtes ; couronnes presque aussi grandes que le tube, blanches, scarieuses, très-ouvertes; soies du calice noires, dépassant deux fois la couronne ; fruit ovale, atténué au sommet. Cette espèce, comme toutes ses congénères, varie un peu quant à la forme et à la den- lelure des feuilles, mais elle est bien caractérisée par ses tiges courtes se ramifiant bientôt et ses tiges une fois trifurquées ; pour toutes les Scabieuses il faut avoir le soin de bien choisir les échantillons, et éviter de prendre pour l'étude des individus broutés ou fauchés, parce que les sujets ainsi mutilés subissent dans leur gate in des tran- sitions, es balancements qui peuvent modifier singulié leu tères, et porter la plus grande perturbation dans leur détermination, Le S. orophila abonde dans toutes les basses montagnes où se montre l'élément cal- caire; il ne monte pas cependant dans la région alpine inférieure et disparaît bientôt, comme nous l'avons vu en montant à Esquierry. 2° Scabiosa tolosana Timbal et b F1. Haute-G ne (inéd.). Souche forte, tortueuse ; tiges élevées, droites ou ascendantes, de 3 à 5 décim., se ramifiant au sommet seulement ; feuilles ovales, courtes, arrondies-obtuses, entières, les suivantes découpées à la base, pinnatiséquées à lobes très-étroits et surdentés à leur tour; mérithalles assez allongés; fleurs en grands capitules ; involucres plus courts que les fleurs, celles-ci à corolle tomenteuse à la base en dehors; capitules fructifères glo- T. XL LXXXII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. buleux, gros comme une cerise; involucelles hérissés sur les cótes, à couronne moitié plus courte, scarieuse ; fruit en navette atténué aux deux bouts; soies du calice noires, étalées, du double plus longues que la couronne, dentées, Cette espèce bien caractérisée se trouve sur les coteaux de Pech-David avec le Pty- ehotis Timbali Jord. ; elle suit la méme formation argilo-calcaire. On la trouve aussi à Lacroix-Falgarde, ete. Elle est très-voisine du S. Loretiana Nob, publié par M. de Pommaret sous le n? 2689, dans l'ezsiccata de feu Billot, mais celui-ci en diffère par sa pubescence plus blanche tomenteuse, par ses feuilles inférieures entières lancéolées, celles de la tige pinnatifides à lobes non dentés, par ses capitules plus petits, par les soies du calice roussâtres et plus fines “Le S. Loretiana Nob. a été trouvé DRE M. Loret à Belcaire (Aude); je l'ai récolté en d à Calmont (Haute-G ), et M. de Pommaret en quantité à Agen (Lot-et- [eie NOTE D. Galeopsis Ladanum var. amaurophylla Nob. Ce Galeopsis n'a été encore trouvé que dans cette localité ; il constitue une variété locale trés- remarquable, due sans doute à la nature particulière du sol sur lequel vient cette plante à Esquierry, Cette variété diffère du Galeopsis Ladanum L. type qui vient à quelques pas dans le fond de la vallée d'Astos, par sa tige vert noirátre; par ses rameaux formant un angle plus aigu, avec deux ou trois verticilles de fleurs au sommet, par ses feuilles deux f'ois plus grandes, ovales, presque sessiles ; par ses fleurs plus petiles, à calice presque glabre, à dents subulées-épineuses, enfin par son port et par la couleur sombre de toute la plante. — li serait bon de faire des essais de culture pour placer cette plante comme il convient, mais déjà deux fois ces expériences n'ont pas réussi ; des graines müres semées dans de la terre ordinaire n'ont pu lever dans mon jardin, J'ai le projet de ne pas abandonner ces recherches zd de les éteudre à d'autres formes communes dans les Pyrénées. id NOTE E. Hieracium Neocerinthe Fries et mult. auct, L'Hieracium Neoccrinthe de Fries présente dans les Pyrénées de la Haute-Garonne deux formes qui sont considérées par quelques botanistes comme des espèces. 1* Hieracium rhomboidale Lap. Mém. Acad. Toul. vol, I, p. 215, fig. 18, Cette espèce est trés-commune à Esquierry, en montant au lac doo et surtout dans le massif de Crabère, Elle se distingue par ses feuilles inférieures lancéolées, atténuées en un pétiole ailé aussi long que le de à peine denté, atténuées aussi au sommet et terminées en pointe, les non auriculées, lancéolées-aigués ; par ses calathides trés-grandes, 1 ou 2; par son péricline à écailles couvertes de poils noirs glanduleux et non glanduleux ; et par ses pédoncules chargés de poils courts tomenteux et d'autres noirs plus longs glanduleux. L'Hieracium rhomboidale Lap. présente dans les environs de Luchon trois formes : une forme très-élevée à tige forte multiflore, à feuilles larges plus dentées; une seconde à feuilles plus petites, conforme en tout point à notre description ; enfin dans la région alpine on trouve fré une forme naine uniflore à souche forte noueuse, Atige de 5 à 10 cent., uni-biflore. La première vient en abondance en montant au lac d" 00, la seconde à Esquierry et la troisième à Penna-Blanca. 2° Hieracium obovatum Lap. (H. panduræforme Nob. olim), Cette espèce, voisine de la , est souvent confondue avec elle, ainsi qu'avec PH. cerinthoides L.; elle en diffère à première vue par les feuilles obovales-elliptiques atténuées en un pétiole plus long que le limbe , ailé à peine denté, à limbe arrondi au sommet simplement mueroné, les linai asile et en cœur à la base, souvent rétrécies vers le milieu du limbe ; par les calathides 4 à 3 (pas davantage, même sur les formes luxuriantes), moins grandes ; par le péricline à poils noirs glanduleux et non glanduleux comme chez le précédent, SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. LXXXI L'Hieracium obovatum Lap. présente à son tourtrois formes principales : une forme à feuilles grandes, glabres ainsi que les tiges (c'est le type de Lapeyrouse); une forme in- termédiaire telle que nous l'avons décrite; enfin une forme naine : celte dernière a dẹ à 2 décimètres, les feuilles en sont glab t bovales-spatulées ; dans cet état, elle a été nommée par Lapeyrouse H, glaucum Lap. Cette plante est très-répandue dans les Pyrénées centrales; elle abunde dans le massif de Crabére, de Cayére, du Gar, et dans les rochers, en montant au port de Venasque, à la cascade d'Enfer, à la vallée du Lis, à Espingo, où plusieurs de nos confrères ont pu en faire une ample moisson. NOTE F. Hieracium cerinthoides L. et mult. auct. L'Hieracium cerinthoides de nos floristes offre, comme TH. Neocerinthe, plusieursespèces confondues sous ce nom donné par Linné à un Hieracium ainsi caractérisé : H, caule ramoso folioso, foliis et calyce longo villoso-barbatis (Sp. 1129). Ces espèces ont à leur tour des variations paralléles qui. tendent à les rapprocher des formes de l'H. Neocerinthe et jettent dans la détermination de ces plantes la plus grande confusion, comme on peut s'en convainere dans nos flores, nos herbiers et dans les exsic- cata les plus autorisés, dans lesquels certaines espèces portent tour à tour le nom de cerinthoides et celui de Neocerinthe. t Comme le Neocerinthe, l Hieracium cerinthoides présente trois formes remarquables qui sont à mes yeux de bonnes espèces, 4° Hieracium cerinthoides L. Sp. 1129. Souche vivace, multicaule; tiges de 2 à 3 décimètres, grosses, dressées ; feuilles inférieures obovales, atténuées en pétiole court, les suivantes elliptiques-obtuses arron- dies au sommet, atténuées en un pétiole ailé égalant le limbe, les caulinaires peu nom- breuses, 2, trés-petites, sessiles , laneéolées-aigués, toutes couvertes d'une pubescence grisâtre, devenant jaunes en se desséchant, entremélées méme en dessus de poils blanes trés-longs ainsi que les pétioles et le collet de la racine; calathides 4 ou 2 seulement ; pédoncules gros, un peu renflés, couverts de longs poils blancs, sans poils glanduleux ; péricline ovoide à folioles appliquées, lancéolé igués, toutes di poils blancs simples et longs; fleur jaune pâle à style jaune pur. Cette plante, qui répond exactement à la diagnose de Linné, vient en abondance à droite du val d’Esquierry à la base des rochers, avec le Ranunculus Thora L., le Gypso- phila repens L., Y Helianthemum piloselloides Lap., etc. 20 Hieracium Grenieri Timbal et Jeanbernat, [ATH Souche forte, multicaule ; tiges de 3 à 4 décim., très-feuillées à la base, feuilles in- férieures elliptiques, atténuées en pétioles égalant la moitié du limbe ailé non denté, ter- minées en pointe fine comme dans le rhomboidal ,, 168 lii peu b embrassantes, toutes d'un vert glauque, minces, glabres, si ce n'est sur les pétioles et les nervures des feuilles qui sont bordées de longs cils blancs ; calathides une ou deux, por- tées par des pédoncules épais, tomenteux, munis de poils trés-longs et glanduleux ; péri- cline globuleux, très-gros, à folioles longues, lâches et couvertes de très-longs poils noirs à la base et roussâtres au sommet et de quelques poils glanduleux plus petits; ligules très-profondement incisées à cils très-longs ; style livide. Cette espèce n’est pas rare aux environs de Luchon; elle habite Ja région alpine supé- rieure; nous l'avons récoltée avec nos confrères au troisième pont à la cascade d'Enfer au fond de la vallée du Lis; elle a été récoltée aussi par M. Jeanbernat au Plan des Étangs sous Penna-Blanca. 2 L'Hieracium Grenieri Nob. se rapporte très-bien à la description que MM. Grenier et Godron donnent de l'Hieracium cerinthoides dans la Flore de France et de Corse, t. n, p. 360, mais je ne pense pas que ce soit l'espéce linnéenne, comme nous l'avons dit plus haut, Je pense aussi que Lapeyrouse avait compris notre H. Grenieri dans son H, croa- licum Lap. Hist. abr. pyr- p- 475. Celui- ci devient noir verdâtre en se desséchant, L'Hieracium Grenieri présente une variété plus petite dans toutes ses parties ; les poils des écailles du péricline sont plus courts, les poils glanduleux sont en plus grand nombre, LXXXIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les feuilles sont plus étroites, moins foncées en couleur, les fleurs ligulées sont plus courtes. Cette variété descend un peu plus bas que la précédente ; nous l'avons vue dans la ré- gion alpine iuférieure de Crabére; elle est trés-commune aussi à la serre du Bouc et au mont Averan; M. Bordére m'a donné cette plante comme le type de l'H. cerinthoides L., peut-être constitue-t-elle une espèce distincte. Outre ces espèces, on trouve encore aux environs de Luchon plusieurs Hieracium qui sont aussi distingués par les botanistes, notamment l'H. vogesiacum Mougeot, qui offre aussi les variations que nous avons signalées pour les espéces précédentes ; variations dont la forme petile et alpine est I'J. juranum Rapin, comme on l'a déjà observé. En montant au lac d'Oo, les membres de la Société ont récolté, sur mon invitation, un Hieracium que je crois distinct et que je nomme provisoirement : Hieracium simplex Timbal et Jeanbernat, l. c. Souche couchée, tracante, donnant naissance à plusieurs tiges simples, droites, longues de 3 à 5 décimètres, uniflores; feuilles inférieures trés-courtes, spatulées, atténuées en pétiole largement. ailé, àlimbe arrondi, plus court que le pétiole ; les caulinaires am- plexieaules, plus larges que les inférieures, ovales, aussi larges que longues, quatre ou cinq sur la tige, allant en décroissant mais l'inférieure panduriforme, toutes très- molles, glabres, hérissées sur les pétioles; calathides solitaires, péricline ovoide, à fo- lioles lâches, lancéolées-aiguës, couvertes de poils glanduleux ; pédoncules non tomen- teux au sommet. Cette espèce est trés-commune, comme je l'ai dit, en montant au lac de Seculejo; elle a un aspect très-original, et nous a paru distincte de tous les Hieracium que nous avons vus. Ne serait-ce pas l'H. elongatum de Lapeyrouse? Elle a, comme ce dernier, la pre- mière feuille rétrécie au milieu, et embrassant la tige par deux oreillettes arrondies. NOTE G. x Martr. et Timb. Cette plante, confondue tgntôt avec le Leucanthemum vulgare Lam., tantôt avec le montanum, se distingue du premier par ses feuilles de la tige dentées en scie, à dents aigués, de la seconde par ses tiges rameuses dés les trois quarts inférieurs et à fleurs irés-grandes. NOTE H. Línaria origanifolia DC. et auct. Le Linaria origanifolia des auteurs francais présente, dans les Pyrénées, quatre formes qui, quoique bien tranchées, offrent quelques caractéres communs, qui rendent leur détermination définitive el, par conséquent, sujette à contestation. Quelques botanistes, mésusant peut-étre de la synthése, les réunissent en une seule espéce; d'autres, au contraire, abusant à leur tour de l'analyse comparative, les séparent en autant d'espéces tranchées. Pour ma part, malgré mes opinions bien connues, je ne saurais aujourd'hui me pro- noncer, n'ayant pas soumis ces espèces à des semis successifs et variés. Je me bornerai à distinguer ces plantes, me proposant plus tard de revenir sur leur détermination définitive. 4° Linaria origanifolia DC. et mult. auct. Se distingue par ses tiges rameuses dés la base, dressées ou par les feuilles oblongues, vertes sur les deux faces , les inférieures opposées, les supé- rieures alternes ; par les pédicelles deux fois plus longs que les fleurs ; par le calice à divisions linéaires-spatulées, moitié plus courtes que la corolle ; par l'éperon conique-droit et obtus, un peu étranglé à la base; par la capsule de taille moyenne, par les graines oblongues, sillonnées, non hérissées de tubercules aigus, plus grosses que celles du L. crassifolia Mutel et du L. Bourgai Jord., et moins grosses que celles du L. Lapey- rousianum Jord. — Plante vivace. 2° Linaria crassifolia Mut. Fl. fr. M, p. 376. Se distingue des autres par ses tiges glabres inférieurement, rameuses dés la base; SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. LXXXV longues, gréles, effilées, couchées sur le sol, puis redressées, flexueuses ; par ses feuilles petites, ovales, courtement atténuées en pétiole, plus courtes que le limbe, vertes en dessus, plus pâles et souvent rouges en-dessous, surtout les inférieures ; par ses pédicelles capil- laires, pubescents, glanduleux, égalant les fleurs; par son calice à divisions plus courtes que la corolle; celle-ci d'un bleu d'azur avec le palais jaune ; par l'éperon droit, obtus, non étranglé au sommet ; par sa capsule moyenne; par ses graines oblongues, sillonnées en long, hérissées de petits tubercules aigus. — Plante annuelle. 3° Linaria Bourgæi Jord. Pug. p. 129. Se distingue par sa souche pérennante ou vivace ; par ses tiges courtes, couchées sur le sol, non ascendantes, non flexueuses ; par ses fleurs plus petites, d'un bleu pur, pointillées de violet en dedans; par ses pédicelles égalant ses fleurs ; par son calice beaucoup plus court que la corolle; par ses divisions appliquées sur la capsule, celle-ci trés-petite ; par ses graines à sillons plus fins et à tubercules plus petits ; par ses feuilles toutes sem- blables, d'un vert foncé sur les deux faces et à pétioles égalant le limbe. — Plante vivace, 4° Linaria Lapeyrousiana Jord. Pug. p. 129. Se distingue par sa souche grêle, pérennante mais non vivace ; par ses tiges couchées- ascendantes, grosses, épaisses, non flexueuses au sommet, mais tortueuses à la base, un peu rameuses, à rameaux opposés ; par ses feuilles trés-grandes, ovales, à pétioles très- courts, vertes en dessus, rougeâtres en dessous ; par les pédicelles deux ou trois fois plus longs que les fleurs ; par son calice à divisions inégales, spatu'ées, moitié plus courtes que la corolle ; celle-ci lilas violet avec des veines plus foncées à la gorge, blanc jaunâtre en dehors; par l'éperon allongé, obtus et déprimé en dessus ; par la capsule plus grosse ; par les graines grosses, noires, ovales, sillonnées en long et parsemées de tubercules pro- fonds. , Le Linaria origanifolia DC. est très-abondant dans la région alpine inférieure, comme à Esquierry, Médassoles, Castanèze, elc. Le Linaria crassifolia Mut. vient sur les basses montagnes, dans le massif d'Ossain, à Martres, à Saint-Martory. Il vient encore dans le massif d'Aspret, à Saint-Gaudens- Valentine, où on le trouve sur toutes les murailles de pierre et sur les vieux édifices. Le Linaria Bourgæi Jord. n'a été observé que dans la région alpine supérieure, au port de Venasque, au port d'0o, à Penna-Blanca, où nos collègues l'ont surtout récolté. Il ne descend pas dans la région inférieure. Le Linaria Lapeyrousiana Jord. est plus ubiquiste ; il a été récolté par M. Lezat au Clos du Toro, dans la région alpine; mais il est beaucoup plus abondant au sommet de Cragère et surtout à Penne-Blanque, et Penne-Nère dans le massif d'Arbas (1). NOTE I. Centaurea Endressi Hochst. et Steud, in Endress. PI. pyr. exsice, un, itin. 134. Le Centaurea Endressi a été confondu par presque tous les botanistes avec le Centau- rea nigrescens DC. et auct. qui est à son tour une espèce des plus litigieuses de notre flore, comme le sont aussi la plupart des espèces de la section Jacea de la flore fran- aise. 4 " La divergence des botanistes sur la détermination des espéces de ce groupe vient sur- tout de la propriété qu'on attribue gratuitement à ces plantes de varier dans leurs prin- cipaux caractères ; on à émis cette opinion d'abord pour sa propre commodité, et ensuite parce qu'on a mal observé les diverses espèces qui composent ce groupe. i Ces plantes varient en effet quelquefois, comme toutes les plantes communes qui ont une aire de dispersion considérable ; mais il est facile, en y faisant attention, de mesurer ces variations accidentelies, et l'on peut les mettre alors à leur véritab!e place ; ainsi, on trouve souvent des individus à feuilles entiéres, et d'autres qui présentent des feuilles dentées, et quelquefois les dents sont si profondes que les feuilles sont comme pinnatifides ou sinuées ; cela vient tout simplement de l’âge du sujet ; en effet, dans les plantes de la (4) Il ne faut pas confondre Penna-Blanca, revers méridional du port de Venasque, avec Penne-Blanque ou massif d'Arbas qui està une altitude de 4142 à 2600 mètres seu- lement. LXXXVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. premiére où de la secónde année, les feuilles sont entières, mais à mésure que le sujet avance en âgé, il devient plus robuste; alors les feuilles se montrent de plus en plus vigoureuses; il eñ est de même de la grosseur des colathides; les écailles du péricline qui ont servi dé caractère spécifique varient äussi sans qu'il soit nécessaire de renoncer à cè cáractére vraiment spécifique et constant, car c'est l'hybridation qui trouble Phat- monie spécifique de quélques espèces controversées de ce groupe; mais dans ce Cas són influence perturbatrice se porté sur la base du péricline, où l'on voit quelques écailles prendre une forme différente. ll en est de même des fleurs de la virconférence des calathides, qui sont discoïdes et tubulées dans le C. nigra des auteurs, et neutres, ligulées et rayonnantes dansle groupe du C. nigrescens: Il peut arriver quelquefois de trouver quelques individus du groupe du C; ni- gra à fleurs de la ci fé neutreset et d'autresdu C. nigrescens qui sont discoides; mais cela peut venir encore de l'hybridation de deux espéces prises dans ces deux groupes, ou de l'influence de l'habitat particulier de ces plantes, et cela n'infirme en rien le caractère qu'affectent régulièrement et normalement ces espèces. Le Centaurea Endressi Hochst. est caractérisé par les calathides trés-grandes, par son péricline globuleux, à écailles lâches noires, ou d'un noir roussátre ; la partie centrale de l'écaille est très-étroite , les écailles inférieures sont linéaires-lancéolées, trés-longues, bordées de cils étalés, ascendants et dentés, celles du centre ont l'écaille plus large ovale, avec les mêmes cils, celles qui touchent les fleurs sont simplement ovales el inci- sées ; les fleurons de la circonfé sont long t rayonnants, la souche est vivace ét donne naissance à plusieurs tiges ascendantes ct dressées, marquées de lignes saillantes, dues à la décurrence des feuillés; la tige se ramilie au sommet: rameaux 4 à 6, étalés, courbés, ascendants, uniflorés ; feuilles inférieures, elliptiques alténuées en pétiole ailé, longues de 8 à 10 centimètres, les supérieures sessiles, demi-embrassantes, à bords un peu décurrents sur la tige, longues de 2 à 4 centimètres, avec des dents profondes Le Centaurea pratensis Thuill. (C. nigrescens DC.) avec lequel on l’a confondu, même dans nos flores les plüs récentes, diffère du C. Endressi par ses calathides moins grandes, it les écailles inférieures de l'involuere, largement ovales, courtes, à cils moins longs et moins dentés, les fleürs de la circonférence sont moins longuement rayonnantes, plus foncées en couieur. e Centaurea praténsis Thuill. diffère encore beaucoup du C. Éndressi par les organes de végétation : les vieilles souches ne donnent que deux cu trois tiges, dressées, fermes et dures, sans lignes saillantes, uni-biflores, non rameuses au sommet dans lous les cas, les rameaux ñe sont pas plus longs que les calathides ; les feuilles sont plus courtes, ovales, lës inférieures atténuées en pétioles plus longs, plus grêles, moins ailés, et plus vertes, à pubescence moindre. Le Centaurea Endressi Hochst. a été pris par Lapeyrouse pour le C. phrygia de Linné ; il en donne mème (Hist. abr. Pyr. p. 537)une description empruntée à Willdenow, quise rapporte au véritablé C, phrypia de Linné, mais qui ne peut convenir au C. Endressi, lequel n'a pas les écailles du péricline calycibus recurvato- plumosis ; mais , d’après les loca- lités citées par Lapeyrouse, il est plus que probable qu'il avait notre plante en vue. D'ail- leurs, le C. phrygia L. n'a pas été trouvé dans les Pyrénées. 1 Le C. Endressi Koch abonde dans la région alpine inférieure à Esquierry ; il est aussi irés-répandu dans le massif de Crabére, où Lapeyrouse a indiqué son C. phrygia; il ne descend pas dans le massif d'Arbas. TE Le C. pratensis Thuill. est très-commun dans toute la France, excepté dans le Midi ; il vient à Toulouse dans les prairies humides. NOTE J. Lap Les floristes sont divisés sur la valeur spécifique de certains Helianthemum, et la méme question se présente pour ce genre comme pour tous ceux qui sont représentés par des espètes nomb , par conséquetit à peü tranchés, Quelques auteurs qui sé sónt beaucoup occupés de ce genre, tels que Dunal, Persoon, ètc., ont nulti les espèces françaises dans de justes proportions, selon moi ; depuis, quelques floristés de SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. LXXXVII tràs-grand mérite ont réuni certaines espèces sous un type éomimun, en les gróüpant arbitrairement à l'aide de quelques caractères qué quelques-unes de ces plantes ont en commun ; cette méthode est facile et méme, comme je l'ai dit, très-comimode, mais elle west pas assez exacte el précise pour donner une idée suffisante des formes végétales. On peut admettre que certains Hélianthèmes n’ont pas de caractères spécifiques aussi tranchés que certains de leurs congénères, mais on ne peut, quelque parti pris que l’on ait dans ses recherches, leur refuser, comme l'ont fait MM. Grenier et Godroin, le titre de variété, et encore cette détermination me parait-elle plutót conventionnelle que réelle. J'aurai occasion de revenir sur les Hélianthémes, dans un travail sur des plantes du Midi que j'ai le projet de publier avec mon ami M. Baillet. Il me suffit de dire que je distingue comme espèce le Cistus piloselloides Lap. qu'on réunit à Y'Helianthemum canum des auteurs ; ce dernier est une espèce complexe comme nous aurons occasion de le dire plus tard. Nous avons trouvé à Saint-Béat, sur Ja vieille marbrière, une autre forme qui est exactement la même que l'A. canum que j'ai récolté au Mont-Alaric, près Carcassónne, au pech de l'Agnel à Narbonne et à Cases-de-Pena prés Perpignan; j'incline à prendre celle-ci pour le vrai canum puisqu'il est le plus répandu. Je distingue aussi l’ Helianthemum grandiflorum DC. du vulgare L. Ils viennent tous les deux à Esquierry; je considére aussi comme une bonne espèce l' Helianthemum rhodanthum , quoiqu'il soit voisin de lH. pulverulentum L. du Midi. Enfin à Saint-Béat vient en abondance une forme de ce dernier, nommée par M. Jordan H. calcareum. Je n'ai pas encore cultivé ce dernier, aussi serai-je moins affirmalif que sur les autres que je cultive depuis longtemps. NOTE K. Scabiosa velutina Jord. Pug. p. 87. Le S. velutina est très-répandu dans les Pyrénées : c'est à cette espèce qu'on donne le plus souvent le nom de S. pyrénaica Allioni ou De Candolle, quelquefois même je l'ai vu avec l'étiquette de S. holosericea Bertol, Mais ni l'une ni l'autre de ces déterminations ne peut lui convenir. La plante de Berloloni est une autre espèce étrangère à la flore fran- caise, et celle d'Allioui et De Candolle renferme plusieurs espéces distinctes, Tournefort est le premier qui ait signalé le S. velulina Jord. dans les Pyrénées, sous le nom de Scabiosa pyrenaica cinereo-villosa magno flore (Inst. p. 465) ; il comprenait peut- étre sous ce nom plusieurs espéces ; c’est en rendant ce norm plus court et le mettant en harmonie avec la nomenclature liunéenne qu'Allioni avait fait son S, pyrenaica, mais il est aussi démontré par les figures qu'il en donne, figures très-mauvaises au reste, qu'il confondait plusieurs plantes à son tour. C'est donc avec raison que M. Jordan lui a donné le nom de S. velutina. 1 Le Scabiosa velutina Jord. présente dans les Pyrénées de la Haute-Garonne trois formes remarquables, sens compler deux espéces distinctes qu'on pourrait confondre avec les premières : 40 S. velutina forma verbascifolia Nob. : Plante robuste, Souche vivace, donnant troisà quatre tiges faibles, tombantes; redressées, et üorivbstant très-grosses, iomenteuses, vert cendré, se ramifiant une ou deux fois au milieu seulement (ce caractère distingue le s. velulina de toutes les autres espèces) ; pédoncules longs, nus et épais, couverts de poils rudes ; feuilles radicales simples, très- longues, de 20 ce imètres, blanch dentées; à dents obluses, toutes égales, de 3 centimétres de large environ, atténuées en pétiole court, ressemblant à celles de certains Verb les caulinaires infé aussi longues, mais lobées et sinuées àla base, à lobes inégaux dentés à leur tour et terminées par un lobe très- grand, atténué en pointe très-five et longue au sommet, denté en outre par des dents aiguës ; fleurs très- grandes, d'un beau bleu ; involucre inégal et trés-allongé ;involucelle deux fois plus long ue la couronne scarieuse, veinée par des hervures saillantes ; soiés deux fois aussi lon-- p* que la couronne, non divergentes ; capitules de grandeur moyenne: Cette plante est très-grande, d’un vert cendré; les fleurs en sont d'un beau bleu; elle habite le massif. d'Arbas à Penne-Blanque sur le calcaire. ò sa velutina forma legitima. P ER Nace, dehner une ou deux tiges de 1 à 2 décim , dressées, se ramifiant une 7 LXXXVIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. fois vers le milieu ; pédoncule long et nu; feuilles inférieures entières, dentées, de moitié plus petites que dans la précédente, mais de même forme, ainsi qne les supérieures, quoique plus cendrées, moins vertes, et à lobes moins aigus; fleurs plus petites ; invo- lucre à peu près égal ; fruits en tête plus grands ; involucelle plus court ; calice non nervé sur le disque, à soies plus divergentes. Y 11 me semble que c'est la plante telle qu’elle a été décrite par M. Jordan; elle se trouve à Esquierry, Médassoles, Castanèze et dans toutes les prairies subalpines de la chaîne occidentale. 3° S. velutina forma nana Nob. Cette forme représente en petit les caractères de la forme verbascifolia ; toutes les feuilles sont réunies au bas de la plante par le i des i mais il y a des feuilles inférieures entières toutes petites, elliptiques ; les autres sont lobées à la base et de même forme quoique plus petites. J'ai observé celte forme au sommet de Paloumére, dans le massif d'Arbas, et je ne doute pas que ce ne soitla même que celle que j'ai nommée verbascifolia, qui croit au reste à une faible distance de cette dernière, Les deux espèces qu’on confond avec le S. velutina Jord. sous le nom de S. pyrenaica All. ou holosericea Bertol. me paraissent trés-distinctes de celle-ci. Il me semble, d'aprés la courte diagnose que M. Jordan en a donnée, qu'elles rentrent dans les trois espéces qu'il a indiquées (Pug. p. 88) sansles nommer. La première, que j'ai fait récolter à nos confrères sous le nom de S. Jordani à Saint- Aventin et dans la vallée jusqu'à Casaux, sur la route d'Esquierry, sert. d'intermédiaire entre le groupe du S. Columbaria et celui du S. velutina; elle se distingue de ce dernier par le développement régulier des tiges qui se ramifient plusieurs fois sans point d'arrét vers le milieu, tandis qu'elle se sépare du Columbaria par la pubescence blan- che, soyeuse, toute couverte de poils ras et très-feutrés, les feuilles inférieures plus obtuses, plus courtement atténuées en pétiole et plus lobées à lobes plus étroits, plus courts, les supérieures pinnatifides à lobe terminal, à peine plus grand que les autres. Les fleurs sont de taille moyenne, l'involuere égal, l'involucelle égalant la couronne ou à peine pluslong, le calice pubescent, les soies longues et divergentes. z La seconde espèce manque à Bagnères-de-Luchon, mais elle abonde à Saint-Béat, à Foix, dans la vallée de Melles et dans la vallée d'Aran; elle se distingue par ses tiges très-ramifiées à ramuscules bi-trifurqués, moins nombreuses; par ses feuilles inférieures ovales-obtuses, arrondies, spatulées, atténuées en court pétiole, tomen- teuses, veloutées, entières, ondulées aux bords, les caulinaires inférieures à limbe arrondi, simples, longuement pétiolées, les supérieures pinnatiséquées à lobes courts sur-dentés, plus larges au sommet, le terminal court peu développé comme triangulaire ; par ses pédoncules courts et fins, verdàtre-cendrés comme toute la plante ; par les folioles de l'involucre égales, égalant presque les fleurs ; par l'involucelle plus long que la cou- ronne, celle-ci assez grande ; par le calice à disque glandul les soies divergentes et longues, Cette plante a un aspect cendré blanchátre, des feuilles très-nombreuses, courtes très- découpées ; ses pédoncules gréles et courts la distinguent à première vue de ses congé- nères. Elle a été trouvée en abondance à Ussat (Ariége), où elle a été signalée par mon ami le docteur Guitard (Essai sur la Flore d'Ussal) sous le nom de S. Loreliana Timb. Mais ce n'est pas la plante que nous avons dédiée à M. Loret, Nous donnons à celle-ci le nom de S. Guitardi Nob. S NOTE L. Euph Timb. Mém. Acad. de Toulouse, série 5, t. v, p. 41. Voici comment (l. c.) nous avons caractérisé cette curieuse espèce pour la distinguer de ères: tiges d , rameuses dès la base ; feuilles luisantes, pâles, cendrées, ovales, fortement cuspidées; fleurs de moyenne grandeur; calice atténué du sommet vers la base, à dents larges à la base, comme triangulaires-aignés, tube et dents cou- verts de poils courts, recourbés, non glanduleux. SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864, LXXXIX s NOTE M. Le Chenopodium Bonus Henricus L., le Rumex alpinus, V Urtica dioica etle Capsella Bursa pastoris se trouvent autour de toutes les cabanes de berger établies'dansla monta- gne; chaque année la cabane change de place, et l'homme emmenant son troupeau, entraîne avec lui à son insu les graines de ces plantes qui poussent dès que la cabane est établie, tandis que celles qui restentsur l'ancien emplacement meurent sans se reproduire dés que le sol est épuisé. NOTE N. Hieracium controversum Timb. Mém. Acad. Toulouse, 1856. Nous avons donné la description de cette plante dans nos Observations critiques et synonymiques sur l'herbier Chaix, insérées dans les Mémoires de l’Académie des inscrip- tions et belles-lettres de Toulouse pour l'année 1856. L'Hieracium controversum Nob. est voisin de l’ H. elatum Fries par ses feuilles conco- lores, les inférieures non persistantes, les caulinaires non auriculées, velues sur les deux faces ; par ses akènes d'un rouge orangé et son port particulier. Cette plante serait-elle IH. cydoniæfolium Vill. qui n’a pas été encore signalé dans les Pyrénées? NOTE O. P inthe Koch, Syn. 525. Nous donnons provisoirement se nom à un Hieracium d'Esquierry qui nous paraît très- remarquable et que nous nous proposons de soumettre à des essais de culture conjointe- ment avec le type des Alpes. Notre plante diffère un peu de la description que donnent les auteurs de leur H. Pseudocerinthe, que nous ne connaissons pas, par sa panicule qui est très-divariq ée; à se former dès le milieu de sa tige. Celle- ci est basse, de 2 à 3 décimètres, pourvue à Ja floraison de feuilles radicales ovales- lancéolées, presque sans pétiole tant il est ailé et large ; les caulinaires sont embrassantes, les deux premiéres presque opposées sur la tige, les autres alternes, ovales, terminées brusquement en pointe et mucronées, un peu hérissées et rudes sur les deux faces, à peine dentées aux bords. Les calathides sont pelites, le péricline a des écailles chargées de poils courts, noirs et glanduleux. Nous n'avons vu cette plante qu'à Esquierry ; elle ne vient pas à Médassolles, où j'ai vu l'Hieracium anglicum Fries et ' H. onosmoides du mème auteur, déjà signalé par M. Loret dans les Pyrénées. - On ne trouve pas dans les environs de Luchon l'Hieracium alatum Lap. qui est, au contraire, très-commun à Penne-Blanque dans le massif d'Arbas (Haute-Garonne). NOTE P. Asperula maeroelada Huet, Descrip. p. 4. M. Huet du Pavillon a été frappé de l'aspect particulier que présente l'Asperula cynanchica, quand il monte à Esquierry; ses tiges florifères sont beaucoup plus'courtes et, par conséquent, plus robustes, plus épaisses, plus roides, à angles plus marqués ; ses feuilles supérieures sont plus larges, ses fleurs plus grandes ; enfin, son fruit est plus gros et plus rugueux. On n'observe que des plus ou des moins, pas davantage, caractères qui peuvent s'expliquer par l'habitat particulier, k Pai soumis cette espèce à des semis comparativement avec PA. cynanchica des envi- rons de Toulouse et, dès la première année, les deux plantes n'offraient aucun caractère différentiel. à Il n'en est pas de même d'un Asperula de la même section, commun à Saint-Béat, et que je rapporte à l'A. tenuiflora Jord., bien qu'il présente des feuilles plus longues, les inféri ciliées ou papill et des tiges plus ramifiées, xc SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, RAPPORT DE M. WW. de SCHŒNEFELD SUR L'EXCURSION FAITE LE 16 JUILLET A LA VALLÉE DU LIS. En se rendant à la vallée du Lis (1), la Société avait surtout pour büt d'y admirer la triple chute d'eau, pittoresquement encadrée par d'immenses rochers couronnés de sapins séculaires, et connue de tous les baigneurs de Luchon sous les noms de cascade d'Enfer ou de rue d'Enfer. Tl ne s'agissait, ce jour-à, que d'une simple promenade de touristes et nullement. d'une herborisation sérieuse. Nous ne saurions, par conséquent, en publier un compte rendu tant soit peu scientifique. Et pourtant, cette rapide excursion, qui promettait si peu, est la seule de toute la session qui ait donné lieu à une de ces découvertes réellement intéres- santes, dont notre savant et aimable président, M. Noulet, nous offrait l'heu- reux présage dans son discours d'ouverture. En gravissant le sentier. qui serpente capricieusement autour de la cascade et passe tantôt à droite, tantôt à gauche, sur trois passerelles hardiment jetées sur le torrent, au milieu du fouillis de plantes vulgaires qui pullulent à l'abri des hêtres et des sapins dans la zone subalpine, mon honorable ami, M. E. de Pommaret, gráce à son œil habile de botaniste sagace et expérimenté, eut l'heureuse chance d'apercevoir et de cueillir un échantillon unique, mais en parfait état, de la plus rare et de la plus sporadique de nos Orchidées subalpines : c'était l'EPIPOGON APHYLLUS ! Grande fut notre surprise, grande notre joie, grande surtout notre ému- lation. La plupart d'entre nous, n'ayant appris cette trouvaille inopinée . qu'après être redescendus des rochers qui dominent la cascade, y remon- tèrent avec ardeur, dans l'espoir d'y retrouver encore quelques pieds de la précieuse plante. Grande aussi fut notre déception. Won licet omnibus colligere Epipogonem! Personne n'en put. découvrir la moindre trace et, le soir, en rentrant à Luchon, nous dümes tous nous résigner à la contemplation plato- nique du trophée que M. de Pommaret portait fièrement à notre tête. L'Epipogon aphyllus n'a jamais été rencontré, à notre connaissance, Sur aucun autre point de la longue chaine des Pyrénées, depuis Perpignan jusqu'à Bayonne. Il n'a été trouvé en France que fort r : t, et très-isolément dans les Vosges, le Jura et la zone subalpine des montagnes du Dauphiné et de , (1) Les auteurs de quelques-uns des Guides auc Pyrénées que j'ai pu consulter sont d'avis qu'il faut écrire vallée de Lits, Is affirment, à l'appui de leur opinion : 4° Qu'on n'a jamais trouvé de Lis dars la vallée (ce qui ne prouve pas qu'on n'en trouvera pas un jour) ; 2° que litz est un mot de la langue des anciensCeltibères, signifiant avalanche ou abondance d'eau (ce que je ne puis vérifier). Grammatici certant... Je n'ose achever le vers d'Horace : on m'accuserait d'avoir glissé subrepticemnent un affreux jeu de mots dans notre grave Bulletiri. Loin dé moi cette pensée ! SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. XCI la Savoie (1). Comment cette Orchidée, au port étrange, à l'aspect bizarre et qui frappe l'œil à la première vue, s'est-elle dérobée jusqu'ici dans les Pyré- nées aux regards des botanistes, et comment s’est-elle montrée inopinément, et én un seul échantillon, sous les vieux arbres de la cascade du Lis, au point le plus fréquenté, le plus rebattu, le plus piétiné pour aiusi dire, des environs de Luchon? Nous posons la question sans essayer de la résoudre, pas plus que celle de l'apparition subite, en 1854, du Goodyera repens sur. un versant du monticule le plus exploré de notre forét de Fontainebleau (2). Quoi qu'il en soit, nous engageons tous les botanistes qui herboriseront à Luchon, à rechercher activement l’ Zpipogon, et, s'ils ont la bonne fortune de le retrouver, à ne pas craindre de le détruire, si peu abondant qu'il s'y montre. En effet, par une admirable disposition de la Providence, les végétaux dont la multiplication paraît être la plus difficile et qui semblent devoir succomber fatalement dans le struggle for life (Darwin), ont aussi des germes moins dé- biles et plus persistants que les autres. Franchissant impunément l'espace sur les ailes du vent ou entrainées par les cours d'eau, bravant les variations de températüre comme les alternatives de sécheresse et d'humidité, insensibles méme à l'action délétère du temps, leurs graines peuvent se conserver sans altération jusqu'au moment où un concours de circonstances favorables leur permettra enfin de renaitre à la vie, de végéter, de fleurir et de fructifier à leur tour. L'homme a beau. cueillir, briser, arracher, extirper, carboniser ou incinérer les plantes; en vain il défonce ou il écobue le sol qui les porte. De méme qu'il ne peut rien fonder d'impérissable, il ne peut non plus détruire à tout jamais la plus frêle des œuvres de Dieu. La semence invisible reste cachée dans les silos mystérieux oü'la nature la tient en réserve, et que parfois l'homme lui-même lui creuse ou lui rouvre à son insu : elle y attend. son. jour et son heure, patiente parce qu'elle est indestructible, indestructible parce que, si chétive qu'elle soit, elle a un róle à remplir. dans l'harmonie sublime de la création. à (4) D'aprés Koch et M. Reichenbach, lEpipogon se trouve dispersé en Allemagne, dans toute la région subalpine, depuis la Suisse jusqu'en Autriche, en. Bohéme et en Moravie, in silvis umbrosis, in ligno putrido insidens, parasiticus ; on le rencontre aussi dans la Forét-Noire, le Harz et les Sudàtes, Dans le reste de l'Europe, M. Nyman (Syll: Fl. eur.) l'indique en linavie, Hongrie, ilvanie, Podolie, Lithuanie, et enfin dans l'Île d'OEsel et aux environs de Saint-Pétersbourg. — Les montagnes du Dauphiné étaient jusqu'ici le point extrême, vers le S:-0., de l'aire de dispersion dé notre plante; aujourd'hui la découverte de M. de Pommaret fait tout à coup franchir à ce méme point plus de deux degrés vers le sud et près de cinq vers l'ouest, sans aucune station intermédiaire connue. Rappelons que, vers le 43% parallèle (où se trouve Luchon), chaque degré de longitude équivaut à peu près à 80 kilomètres. Quant aux degrés de latitude, on sait qu'ils ne varient que d'une manière insignillante et qu'ils représentent partout envirón 110 kilomètres. Au moyen de ces chiffres, on peut se rendre compte de la distance considérable que les graines de l Epipogon. auraient dà franchir si nous supposions qu'elles eussent sauté, pour ainsi dire, des environs de Gratoble aux sources de la Garonne. (2) Voyez le Bulletin, t. I, p. 193, et t. II, p. 594. XCII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. RAPPORT DE M. JEANBERNAT SUR L'HERBORISATION FAITE LE 48 JUILLET AU PORT DE VENASQUE ET A PENNA-BLANCA. Le port ou col de Venasque est situé au sud de Luchon : il s'ouvre à une altitude de 2417 mètres entre le pic de la Mine et celui de Sauvegarde. C'est le passage le plus fréquenté pour se rendre en Espagne, à la ville de Venasque qui lui donne son nom. Du port à Luchon, on compte 16 kilometres, soit quatre heures et demie de marche. Suivant les dispositions arrétées la veille, les membres de la Société se trou- vèrent réunis à cinq heures du matin devant l'établissement des bains. Le ciel était un peu couvert, et quelques blanches nuées erraient suspendues aux crêtes de Baliran, ce qui semblait nous présager une journée accidentée ; néanmoins, le signal du départ fut donné, et, prenant place dans d'excellentes calèches à quatre chevaux, nous roulâmes rapidement sur la route d'Espagne. Nous remontions la vallée verdoyante de la Pique, en côtoyant le bord occidental du vaste bassin de Luchon. Peu à peu la vallée se rétrécit, les mon- tagnes se rapprochèrent ; nous quittâmes la plaine, et les chevaux attaquèrent avec pisigaation. les rapides pentes de la longue montée de la Fontaine ferru- giüneuse, S , nous passà devant le Mail de Soulan, la chapelle de Bagnartignes, l'humble poste de la douane, et bientót la tour de Caste/- viel perchée sur son mamelon granitique fut dépassée. Quelques minutes encore, et nous étions parvenus au sommet de la côte, d’où se détache le sen- tier rapide fréquenté par les fervents adeptes de la source ferrugineuse. Sur les blocs calcaires et granitiques qui bordent le chemin, le bryologue aurait pu noter, comme espèces intéressantes : ? Orthotrichum rupestre Schleich. | Coscinodon pulvinatus Spr. Au point où nous étions parvenus, la vue plongeait en arriere sur le bassin de Luchon et la partie inférieure de la vallée. A gauche, de l'autre cóté du torrent qui se précipitait avec fracas dans les gouffres qui ceignent Castelviel, s'ouvrait la vallée de Zurbe, qui conduit en Aran, et que dominent à droite les escarpements boisés du pic de Couradilles (1985 mètres). La vaste forêt de Gouardère recouvre les pentes qui nous font face; derrière Castelviel et à gauche de ce point, on aperçoit la fonderie de Saint-Mamet, dont les hauts fourneaux sont éteints depuis longtemps. Enfin, vers le sud, les crêtes de la haute chaine, drapées de neige, forment le fond du tableau. Les rochers granitiques qui entourent la fonderie nous offrent les Mousses suivantes : Cynodontium Bruntoni Br, et Schimp. Hedwigidium imberbe Br. et Schimp. Grimmia funalis Schimp. Ulota Hutchinsiæ Schimp. — ovata W. et M. Bryum alpinum L. — leucophæa Grev. Hypnum rugosum Ehrh. — commutata Hueb. SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. XCIH La forêt de Gouardère est aussi fort riche en Mousses; on peut y récolter : Weissia denticulata Brid. Pseudoleskea catenulata Schimp. Dicranella curvata Schimp. Thuidium delicatulum Schimp. Leptotrichum homomallum Schimp. Homolothecium Philippeanum Schimp. Ptychomitrium polyphyllum Br. et Schimp.| Climacium dendroides Web. et Mohr Ulota crispa Brid. Platygyrium repens Br. et Schimp. Bryum inclinatum Br. et Schimp. Cilyndrothecium concinnum Schimp. — pseudotriquetrum Schwægr. Brachythecium plumosum Br. et Schimy . — roseum Schreb. i — populeum Schimp. Mnium serratum Brid. — rivulare Schimp. — medium Br. et Schimp. — glareosum Br. et Schimp. Diphyscium foliosum Mohr — salebrosum Schimp. Antitrichia curtipendula Brid. Nous descendons rapidement pour nous rapprocher du torrent qu'il nous faudra bientôt franchir; la vallée, très-étroite, laisse à peine de la place pour la route. Nous traversons le ruisseau de Jan, descendu des Sapins de la forêt de Saage ; humble filet d'eau en ce moment, il entraine, dans les jours d'orage, des masses énormes de graviers qui envahissent la route. Sur ces bords marécageux, on trouve quelques Mousses : Bryum Duvalii Voil. Brachythecium rivulare Schimp. Philonotis fontana L. Hypnum palustre L. Nous voici au pont Zapadé, simple pont de bois jeté sur la Pique, dont les eaux se brisent en écume sur les rochers qui entravent son cours. A gauche du pont, sous un gros rocher granitique, on peut recueillir une Mousse des plus rares en fructification : Y'Amphoridium Mougeotii Schimp. Cette espèce, commune dans les Pyrénées, ne donne que fort rarement ses capsules; néan- moins nous l'avons cueillie encore bien fructifiée au lac d’Oo et au Plan des L'tangs. Dans ces diverses localités, elle était toujours placée dans les creux humides d'un rocher surplombant, en société de son inévitable compagne l'Anæctangium compactum Schwagr. La vallée s'élargit quelque peu; la route, presque horizontale, court le long du torrent et est bordée de rhagnifiques prairies ; à gauche, se dresse le sombre Mail Bergès (1600 mètres), tout hérissé de Sapins; à droite, la pelouse du sommet de Superbagnères (1798 mètres) brille au soleil au-dessus des foréts ; enfin, en face, le pic Sacroux (2675 mètres) s'élève orgueilleusement au- dessus de la gorge escarpée de Zonneou. C'est sur les flancs occidentaux de ce pic que croit le rare Phyllodoce cærulea F. Sch., que nos montagnards con- naissent sous le nom de Bruyère. Du côté oriental du Sacroux se détache une longue crête qui vient mourir à l'angle de bifurcation des vallées du Lis et de l'Hospice, en formant le Mai Aouéran (2064 mètres), dont les pentes redres- sées et régulières, qu'escaladent de beaux Sapins, offrent l'aspect d'un gigan- tesque pain de sucre et rappellent le pic de Viscos, de la vallée du Gave de Pau. C'est le séjour privilégié des ours, au dire des chasseurs. XCIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sur les bords de la route on peut recueillir le Barbula tortuosa Web, et M., Y £ncalypta ciliata Hedw. etl E. streptocarpa Hedw. (stérile). Nous arrivons au pont de Ravi (800 mètres), où commence le chemin de la vallée. du Lis qu'on voit s'ouvrir sur la droite. La route se redresse brusque- ment et gravit lentement les flancs de la montagne en s'élevant à une grande hauteur au-dessus du torrent. La montée est rude et les pentes peu ménagées ; d'immenses prairies la bordent des deux côtés, entremélées de quelques bou- quets de bois. On apercoit distinctement en face la créte bizarrement dentelée qui descend du pic de la Mine (2707 mètres) et sépare le val de la Frèche de celui de Venasque où nous nous rendons. On franchit sur un pont rustique le ruisseau de l'Artigon qui descend des vastes pâturages de Campsaure, et la magnifique cascade de Courrége, cachée par les arbres, se faitentendre au loin. A droite, de l'autre côté de la gorge, s'ouvre le val sauvage de la Gère, et à gauche du Sacrouæ, on aperçoit au-dessus d'une large pente de neige la pro~- fonde échancrure du port de la Glère (2323 mètres), passage autrefois plus fréquenté que celui de Venasque, aujourd'hui presque délaissé. De belles foréts couvrent toutes les pentes. des montagnes et, au fond du vallon, le Prat de Joueou attire les regards par sa belle couleur verte (1). Nous entrons dans la superbe forêt de Charruga, où les Hétres élancés, lés de Sapins gig; interceptent les rayons du soleil. Pendant 3 kilomètres, la route, parfaitement entretenue, s'élève graduellement sous l'ombrage des arbres. Les chevaux, déjà fatigués, marchent avec une lenteur désespérante; aussi, plusieurs de nos collègues sautent de voiture et herbori- sent dans la forêt, Leurs récoltes sont abondantes et nous notons les plantes suivantes ; Veronica Pone Gou. Lunaria rediviva L. Digitalis purpurea L, lutea L. Lathræa clandestina L, Scilla Lilio-Hyacinthus L. Cephalanthera ensifolia Rich. Luzula maxima DC. Carex digitata L. Poa sudetica Hænke Festuca silvatica Vill. Bromus asper L. Polypodium Dryopteris L. Thalictrum aquilegifolium L. Meconopsis cambrica Vig. Hesperis matronalis L. Arabis Turrita L. (1) Depuis que ces lignes sont écrites, une Roripa pyrenaica Spach Dianthus barbatus L. — deltoides L. — monspessulanus L, Geranium nodosum L. Hypericum montanum L. Impatiens Noli tangere L, Oxalis Acetosella L, Ilex Aquilolium £L. Stachys alpina L. Daphne Laureola L, Euphorbia hiberna Z. — duleis L. — amygdaloides L. Sarothamnus scoparius Koch table avalanche d due du Mail Aouéran a complétement changé l'aspeet des lieux. Des milliers de Sapins ont été arrachés et le Prat de Joueou tout entier a disparu sous une énorme masse de terre et de rochers. La fonte des neiges entassées par l'avalanche fit déborder la Pique et inonda les environs de Luchon en ensablant les belles prairies d'Antignac. Cette catastrophe eut lieu le 17 février 1865, (Note ajoutée pendant l'impression, janvier 1868.) SESSION EXTRAORDINAIRE Orobus luteus £L. Epilobium angustifolium L. Sedum Fabaria Koch Saxifraga umbrosa L. — hirsuta L. Asperula odorata L. Valeriana pyrenaica L. Senecio adonidifolius Lois. A TOULOUSE, JUILLET 1864. Mulgedium Plumieri DC. Campanula latifolia L. Pulmonaria saccharata Mill. Myosotis silvatica Hoffm. Veronica montana L. Carduus medius Gou. Cirsium eriophorum Scop. Luzula silvatica Gaud. xcv Gnaphalium silvaticum L. Parmi les Mousses : Seligeria tristicha Br. et Schimp. Encalypta streptocarpa Hedw, (stérile) Dicranella rufescens Schimp. Philonotis calearea Br. et Schimp, Leptotrichum flexicaule Schimp. Pterigynandrum filiforme Hedw. Barbula vinealis Brid. — — var. D. heteropterum, — paludosa Schwægr. Les arbres deviennent moins serrés, quelques clairières se montrent et lais- sent apercevoir de petites pelouses couvertes de Gentiana lutea L.; la route décrit une forte courbe à droite, puis revient à gauche; nous sortons de la forêt et nous débouchons sur le petit plateau herbeux (1360), où s'élève la misé- rable maison de refuge connue sous le nom d'Aospice de Luchon. C'est ici que se términe la route carrossable : chacun descend de voiture et les guides préparent les chevaux de selle qui doivent porter plusieurs de nos collégues au sommet de la rude montée du port. Les autres préferent herboriser en montant; et le bâton ferré à la main et la boite sur le dos, on se met en marche. En face de l'hospice s'ouvre le val sauvage et pittoresque qui doit nous conduire au port. Sa pente est très-forte et, sur le milieu méme de la partie que nous en voyons, d'énormes rochers coupés à pic semblent en interdire l'accès; c'est le Rai! du Culet, Sur notre gauche, le val du Pesson qui remonte jusqu'au port de la Picade (2424 mètres) laisse apercevoir ses vertes pelouses. A l'angle de séparation des deux vallons se dresse orgueilleusement dans le ciel la pyramide aiguë du Pic de la Pique (2393 mètres), longtemps restée vierge de toute trace humaine. De ce pic se détache une crête qui remonte en ai- guilles délabrées jusqu'au Pic de la Mine (2707 mètres) et ferme le val du port de Venasque, sur le côté oriental. Le côté occidental, non moins escarpé, non moins infranchissable, est formé par les crêtes du Mail de Baliran, pre- mier contre-fort de La Montagnette (2558 mètres). La gorge que nous allons visiter est très-étroite, car elle n'a pas 300 mètres de large; le centre en est occupé par un torrent qui bondit en continuelles chutes parmi les rochers. Tel est le théâtre de notre herborisation. Autour de l'hospice nous récoltons : Lappa pubens Bor. Carlina acaulis L. — Cinara Pourr. Carduus defloratus Lam, Asphodelus albus L, Viola cornuta L. Hieracium murorum £L. — divisum Jord. Gentiana lutea L. Lilium pyrenaicum Gou. XCVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Nous traversons le torrent du Pesson et nous nous élevons sur un vaste plateau marécageux oü la Pique, réduite à un simple petit ruisseau limpide, prend sa source au pied des larges dalles schisteuses descendues du Pic de la Pique. Là, sur les rochers, au bord du ruisseau et dans les bois qui recouvrent les pentes, nous notons : Narthecium ossifragum Huds. Tofieldia calyculata Wahinbg. Eriophorum latifolium Hoppe Scirpus cæspitosus L. Carex Davalliana Sm. — ornithopoda Willd. — fulva Good. Saxifraga Geum L. Parmi les Muscinées : Dichodontium pellucidum Schimp. Dicranum Sauteri Br. et Schimp. — fuscescens Turn. — undulatum Br. et Schimp. Fissidens rivularis Br. et Schimp. Grimmia ovata W. et Mohr Encalypta ciliata Hedw. Bryum pendulum Hornsch. — bimum Sehreb. — pseudotriquetrum Schwægr. Mnium serratum Brid. — orthorhynchum Br. et Schimp. Sedum dasyphyllum L. Drosera rotundifolia L, Sempervivum Boutignyanum Gren. et Bill, Saxifraga Aizoon Jacq. Cardamine latifolia Vahl Angelica pyrenæa Spreng. Actæa spicata L. Philonotis marchica Willd. — fontana L Atrichum angustatum Br. et Schimp. Pterigynandrum filiforme Hedw. Lescuræa striata Br. et Schimp. Ptychodium plicatum Schimp. Brachythecium reflexum Br. et Schimp. Plagiothecium silvaticum Schimp. Hypnum callichroum Br. — Crista castrensis L. — uncinatum Hedw. Jungermannia cordifolia Hook . Une fois le plateau traversé, nous gagnons le côté ouest de la gorge et nous passons le torrent de Venasque sur deux troncs de Sapins peu solides. A droite s'étend la vaste forêt de Sajust qui va rejoindre le val de la Glère. Deux ou trois de nos collègues, effrayés dela dure montée qu'ils ont à faire, se séparent de nous et vont herboriser sous ces magnifiques ombrages. Voici la liste des plantes qu'ils ont récoltées : Rubus glandulosus Bell. — idæus L. Sorbus Aria Crantz — aucuparia L. — Chamæmespilus Crantz Spiræa Aruncus L. Chrysoplenium oppositifolium L. Circæa alpina L. Ribes alpinum L. Molopospermum cicutarium DC, Crepis lampsanoides Fræl. — blattarioides Vill. Laserpitium Siler L. Piroïa minor L. — secunda L. Gentiana Burseri Lap. Polypodium Phegopteris L. Carex fœtida All. Anemone alpina L. Galium Nouletianum Bail. et Timb Polygonatum verticillatum AU. Tozzia alpina L. Angelica Razulii Gou. Primula intricata G.G. Pedicularis foliosa L. Paris quadrifolia L. Soldanella alpina L. Ranunculus tuberosus Lap. — aconitifolius L. Ramondia pyrenaica Rich, Lilium pyrenaicum Gou. — Martagon L Dentaria pinnata Lam. SESSION EXTRAORDINAIRE Parmi les Mousses : Gymnostomum eurvirostrum Ehrh. Blindia acuta Br. et Schimp. Seligeria pusilla Br. et Schimp. Dicranodontium longirostre Br. et Schimp. Distichium capillaceum Br. et Schimp. Leptotrichum glaucescens Schimp. Barbula inclinata Schimp. — tortuosa Web. et Mohr Ulota Ludwigii Brid. — Bruchii Hornsch. — crispa Brid. — crispula Bruch Orthotrichum fastigiatum Br A TOULOUSE, JUILLET 1864. xcvi > Webera longicolla Hedw. — albicans Schimp. Bryum obconicum Hornsoh. Bartramia OEderi Sw. — Halleriana Hedw. Anœctangium compactum Schwægr. Amphoridiun Mougeotii Schimp. Neckera crispa Hedw. Anacamptodon splachnoides Brid. Pterygophyllum lucens Brid. Orthothecium chryseum Br. et Schimp. Plagiothecium pulchellum Schimp. — undulatum Schimp. — stramineum Hornsch. Zieria julacea Schimp. Hylocomium umbratum Schimp. Le pont une fois franchi, chacun herborise à sa guise, suivant le filon qui lui parait le meilleur, et fouillant d'un œil avide les buissons et les rochers. Mais bientôt les pentes deviennent si roides qu'il faut nécessairement se réunir dans les lacets interminables qui forment le chemin muletier. On traverse alternativement des gazons, des éboulis, des bancs de rochers et, trois quarts d'heure après notre départ de l'hospice, nous atteignons le Culet, sorte de butte gazonnée, placée au milieu dela gorge, au pied des escarpements rocheux qui la ferment. Une cascade qui s'est creusé un lit dans le roc tombe avec fracas. Les Rhododendron couvrent toutes les éminences. Au pied du rocher, on remarque deux croix gravées sur un bloc énorme : ce sont les tombes de deux montagoards que l'avalanche de l'année dernière a surpris. C'étaient deux frères ! Mais chassons ces idées pénibles et voyons ce que nos boites renferment; le butin est abondant. Nous notons : Senecio Tournefortii Lap. Rhaponticum cinaroides Less. Gentiana acaulis L. Scrofularia alpestris J. Gay Erinus alpinus L. Leontodon autumnalis Le Crepis paludosa Mænch Primula elatior Jacq. Bartsia alpina L. Betonica Alopecuros L. Rumex scutatus L. Euphorbia angulata Jacq. Salix philycifolia L. Veratrum album Z. Scilla verna Huds. Iris xyphioides Ehrh. Gymnadenia viridis Rich. Hepatica triloba Chaia: Aquilegia pyrenaica DC. T. Me Aconitum Anthora L. — Napellus L. Viola biflora L. Alsine mucronata L. Hypericum quadrangulum L. — nummularium L. Trifolium alpinum L. Vicia pyrenaica Pourr. Corydallis solida Sm. Erysimum ochroleucum DC. Barbarea præcox R, Br. Arabis ciliata R. Br. — perfoliata L. Potentilla pyrenaica Ram. — rupestris L. Epilobium palustre L. Sedum alpestre Vill. Sempervivum montanum L. Vincetoxicum pyrenaicum Timb. et Jeanb. XCVII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Galeopsis glaucescens Reut. (1). Cystopteris fragilis Bernh. Brassica Cheiranthus DC. x Asplenium viride Huds. Nigritella angustifolia Rich. Blechnum Spicant Roth Conopodium denudatum Koch Poa alpina L. var. incana Veronica saxatilis L. Viola Riviniana Rchb. var. alpina Aspidium Lonchitis Sw. Sagina Linnæi Presl — aculeatum Dæll Carex sempervirens Vill. — Oreopteris Sw. Rhododendrum ferrugineum L. Parmi les Mousses : Grimmia Donniana Sm, Webera elongata Schwægr. Webera eruda Schimp. — polymorpha Schimp. Nous traversons le torrent en sautant de pierre en pierre, et nous gravissons un énorme talus d'éboulement qui nous servira d'échelon pour atteindre la partie supérieure des rochers escarpés qui semblent nous barrer le passage. Désormais, il faut suivre servilement jusqu'au dernier des lacets -qui serpentent avec roideur sur les flancs escarpés du versant oriental de la vallée. C'est une montée rude et fatigante, rendue monotone par les nombreux détours du sentier qui semble tourner en spirale tant ses courbes sont courtes et brusques. Le sol est glissant et entremélé de pierres roulantes. A quelques cents mètres au-dessus de nous, nous apercevons la file des cava- liers, dont le profil se découpe sur le ciel, pendant que leurs montures soufllent et s'épuisent dans cette véritable escalade. Enfin, nous traversons une'seconde fois le torrent, nous grimpons quelques lacets et nous atteignons l'Homme, sorte de rocher placé debout que l'on aperçoit de l'hospice; nous sommes à 1900 mètres de hauteur et à peu près au deux tiers de l'ascension. Il y a deux heures que nous montons. Pendant que tout le monde prend un moment de repos, inscrivons les espéces dont nos cartons se sont enrichis : Ranuneulus Thora L. Arenaria grandiflora Ail. — Gouani Willd. Hypericum Burseri Spach Trollius europæus L. Trifolium badium Schreb. Arabis alpina L. Dryas octopetala L. Epilobium origanifolium Lam. Geum montanum L, Saxifraga aizoides L. Rosa alpina L. — adscendens L. . | Alchimilla vulgaris L. — capitata Lap. — alpina L. — oppositifolia L. Pinguicula grandiflora Lam. — ajugifolia L. Primula farinosa L. — muscoides Wulf. — integrifolia L. Meum athamanticum Jacq, Myosotis alpestris Schm. Myrrhis odorata Scop. Linaria alpina Mill. Adenostyles albifrons Rchb. - Veronica fruticulosa L. Homogyne alpina Cass. Ajuga pyramidalis L. Cardamine alpina Willd. Globularia nudicaulis L. — resedifolia L. Salix pyrenaica Gou. Thlaspi alpestre L. Erythronium Dens canis L. Sagina saxatilis Wimm. Cotoneaster vulgaris Lindl. (1) C'est celte espèce quia été décrite par M. Timbal-f.agrave sous le nom de Galeopsis ; Filholiana (voy. le Bulletin, t. I, p. 224). SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. XCIX Anthyllis montana L. Lycopodium Selago L. Carex frigida AU. Selaginella spinulosa À. Braun. — sempervirens Vill. Sibbaldia procumbens L. Phleum alpinum L. Alsine verna Bartl. Festuca spadicea L. Veronica Pone Gou. Parmi les Mousses : Weissia crispula Hedw. Bryum cirratum Hornsch. 3 Fissidens grandifrons Brid. Bartramia ithyphylla Brid. Rhacomitrium aciculare Brid. Pogonatum alpinum Ræhl. — lanuginosum Brid. Pseudoleskea atro-virens Schimp. Webera acuminata Schimp. Hypnum commutatum v. fluctuans, Une fois bien reposés, nous nous remettons en marche. Le paysage change tout à coup : d'énormes éboulements de rochers nous cernent de toute part, la végétation se rabougrit, les crêtes qui ceignent la gorge s'écartent pour former un cirque sauvage et dénudé. La partie inférieure du val disparait derrière l’ Homme. On se éroirait dans un désert. Nous passons auprès d'une sorte de profonde excavation, lit desséché d'un lac, c'est le Trou des Chaudron- niers, qui tire son nom de l'avalanche qui engloutit, en ce point, sept ouvriers de cette profession. Nous gravissons une forte cóte et nous débouchons tout à coup en face de quatre lacs aux eaux claires et limpides, situés à peu prés au méme niveau et se déversant l'un dans l'autre. Nous sommes à 2200 mètres d'altitude. Au-dessus du lac le plus élevé et le plus grand se dresse l'énorme masse du Pic de Sauvegarde (2136 mètres) dont le flanc nord, coupé en un précipice de 400 mètres de hauteur, est drapé de neige par places; il nous fait face. A gauche, les crêtes du Bec de corbeau se hérissent de mille pointes et vont se terminer au Pic de la Mine (2707 métres). C'est entre ces deux pics que s'ouvre le port, mais on ne peut encore l'apercevoir. A droite, les rochers taillés à pic vont s'unir au Sauvegarde. On dirait que le passage est impossible, tant les murailles de rochers qui nous entourent paraissent infranchissables. Enfin, nous montons à gauche sur un vaste éboulement, nous contournons un promontoire rocheux et, tout à coup, le port apparait au-dessus de nos tétes, au sommet d'un ravin en apparence inaccessible. C'est une profonde entaille dans des schistes argileux. Nous attaquons avec courage les derniers lacets qui nous en séparent, véritables escaliers tournants, et, haletants, essoufilés, nous atteignons enfin le but désiré. Nous sommes à 2417 mètres d'altitude. Le pas- sage n'a que 1",50 de largeur. De l'Homme au Port nous avons noté les espèces suivantes : Sisymbrium pinnatifidum L, Sedum atratum L. Anemone vernalis L. Saxifraga stellaris L. Draba Johannis Host — aspera GG. Reseda glauca L. m petræa L. Cerastium alpinum L. — ciliaris Lap. — Epilobium alpinum ZŁ. Gnaphalium norvegicum Gunn. Sedum Rhodiola DC, — supinum L. c SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Leontodon pyrenaicus Gou. Phyteuma hemisphæricum L. Vaccinium Myrtillus L. — uliginosum L. Loiseleuria procumbens Desv. Androsace imbricata Lam. Soldanella alpina L. Gentiana nivalis L. Pedicularis pyrenaica J. Gay — rostrata L. Oxyria digyna Campd. Rumex amplexicaulis Lap. Polygonum viviparum L. Juncus trifidus L. Luzula spicata DC. Parmi les Muscinées : Cynodontium polycarpum Schimp. — virens Schimp. Dicranum fulvellum Sm. — albicans Br. et Schimp. — Starkii W. et M. Grimmia funalis Schimp. - — atrata Miel. et Hornsch. conferta Funk Donniana var. curvula R. S. alpestris Schi. " sulcata Saut. Desmatodon latifolius Br. et Schimp. Barbula aciphylla Br. Rhacomitrium protensum Br. et Sch. — sudeticum Br. et Schimp. Encalypta rhabdocarpa Schwægr. Et un Lichen, Solorina crocea Ach. Luzula pediformis DC. Carex pyrenaica Wahlnbg. Nardus stricta L. Polypodium rhæticum L, Allosorus crispus Berhn. Arenaria ciliata L. Thymus Serpyllum L. Scleranthus uncinatus Schur Lotus corniculatus L. var. alpinus Narcissus Pseudonarcissus L. — poëticus L. Cherleria sedoides L. Aronicum scorpioides DC. Lepidium alpinum Z. Armeria alpina Willd, Bryum pallens Swartz — pallescens Schwægr. — turbinatum Dill. var. latifolium. Mielichhoferia nitida N. et H. Webera polymorpha Nees et Hornsch. var. brachyclada. Dissodon Frælichianus Grev. Orthothecium rufescens Br. et Schimp. Brachythecium Starkii Br. et Schimp. Polytrichum sexangulare Hoppe. Hypnum uncinatum Hedw. Andreæa alpestris Schimp. — nivalis Hook. Sphagnum squarrosum Pers. Gymnomitrium concinnatum Light. Mais pour étre au. port, nous n'étions pas au bout de nos peines. En effet, pendant notre ascension, le temps s'était peu à peu dérangé, des brouillards froids et humides rampaient le long des crêtes, et le soleil avait disparu derrière un rideau de nuages grisâtres. Tout à coup, la température s'abaissa subite- ment, un froid intense nous saisit, et une grêle fine et abondante, -entremêlée de pluie, vint nous fouetter le visage. Les traînards eurent beaucoup à en souf- frir, ct, sans se préoccuper de la magnificence du spectacle étalé sous ses yeux, chacun se précipita le long des pentes espagnoles du Sauvegarde, pour aller sur le plateau de Penna-Blanca, rejoindre les cavaliers qui nous atten- daient sous la tente, ou plutôt dans la misérable cabane des douaniers ; et, pen- dant que les guides vidaient les sacoches pour nous servir à déjeuner, nous séchàmes nos habits mouillés devant un grand feu allumé aux dépens du Pinus uncinata Ram. Il était midi. Enfin le beau ciel des Espagnes qui, depuis le matin, mentait à sa réputation, daigna se montrer clément. Le soleil reparut brillant et chaud, et chacun 5e hâta de jeter un coup d'œil sur le majestueux panorama étalé sous nos yeux. SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 4864. ct En face de nous, à une distance de 6 kilomètres, à vol d'oiseau, se dressait le gigantesque massif des Monts Maudits, dont nous séparait la profonde vallée de lZ'sserra. Ce massif, suite de pics reliés par des crêtes presque aussi hautes qu'eux, s'étendait depuis la Pigue Blanche jusqu'au col Alfred, sur une longueur de 30 kilomètres, De vastes glaciers, aux longues crevasses bleuâtres, aux névés éblouissants de blancheur, couvraient toutes les pentes. Une forêt de Pins séculaires, mais clair-semés et ravagés par les avalanches, couvrait la base de la montagne. Quelques petits lacs d'un bleu d'azur scintillaient sous les rayons du soleil. On remarquait successivement, de droite à gauche; le Pie d' Alle (3280 mètres), le Pic de la Maladetta (3312 mètres), le Pic du Millieu (3354 mètres), le Néthou, géant des Pyrénées (3404 mètres), le Pic de Salenques (3124 mètres), le Pic des Moulières (3010 mètres); enfin la Pique Fourcanade (2882 mètres), et, au-dessous de ces sommités prédo - minantes, le Pic des Barrans (2812 mètres), le Pic de la Rencluse (2736 mè- tres), et enfin celui de Paderne (2624 mètres), dans les flancs duquel est creusée la grotte de la Rencluse (2131 mètres), où les touristes qui font l'as- cension du Néthou passent la nuit, véritable veillée des armes de ces hardis chevaliers de la montagne. Au pied du Pic de la Rencluse on aperçoit le Trou du Taureau (2024 mètres), profonde excavation dans laquelle les eaux du gla- cier du Néthou s'engouffrent pour aller, après un trajet de 6 kilomètres sous terre, sortir en bouillonnant aux Goueils de Joueou (1430 mètres), dans la vallée d'Artigue Tellin, formant ainsi une des sources de la Garonne. De la Pique Fourcanade se détache un chainon, dont le Pic de Poumero (2800 mètres) est le point culminant, et qui vient se souder par le Port de la Picade (2124 mètres) au Pic de la Mine; de la sorte, le massif des Monts- Maudits se trouve relié à la crête-frontière. Cette crête, hérissée de pics et constellée, cà et là, de glaciers, s'étend derrrière nous comme une barrière infranchissable, et l'on peut la suivre, sans interruption, jusqu'au Pic de Perdiquières (3220 mètres). Dans le lointain, le Posets (3367 mètres), ce rival du Néthou, montre sa vaste poitrine toute blanche de neiges éternelles. C'est un tableau sublime, qui élève l'âme et remplit le cœur d'une de ces fortes émotions qu'on ne saurait oublier. ; Mais le temps presse, il faut explorer avec soin la Penna-Blanca, vaste massif de schistes calcaires et dolomitiques, qui sert de premiere assise à la crête frontière, et s'étend jusqu'aux fonds marécageux d'Essera, que les Espa- gnols nomment Plan des Ktangs (1800 mètres). Chacun s'arrache à la con- templation de ce magique spectacle, et se met en quéte de plantes. Divisés en plusieurs groupes, nous nous lançons sur les pentes escarpées, où une magni- fique récolte d'espèces alpines nous attend. Nous citerons : Seseli nanum Duf. Rhamnus pumila L, ^" Bupleurum ranunculoides L. Galium Lapeyrousianum Jord, var. gla- Eryngium Bourgati Gou. brum Timb. Lonicera pyrenaica L. — pyrenaicum Gou. [nii SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Galium anisophyllum Vill. Valeriana globulariæfolia Ram. Erigeron alpinus L. — uniflorus L. Aster alpinus L. Leucanthemum alpinum L. Carduus carlinæfolius Lam. — carlinoides Gou. Jurinea pyreuaica GG. Saxifraga media Gou. — cæsia L. — oppositifolia L, — longifolia Lap. (1). — ciliaris Lap. (2). — moschata Wulf. Crepis pygmæa L. Arctostaphylos officinalis Wimm. Hieracium Auricula L. — Neocerinthe Fr. — scopulorum Lap. — sericeum Lap. non GG. (3). Campanula Scheuzcheri Vill. — pusilla Pænke. — ficarioides Timb. (4). Gregoria Vitaliana Duby. Androsace villosa L. — carnea L. — ciliata L. Cuscuta Epithymum L. Myosotis pyrenaica Pourr. Veronica aphylla L. — alpina L. Calamintha alpina Lam, Sideritis hyssopifolia L. Scutellaria alpina L. Ajuga pyramidalis £. -Teucrium pyrenaicum L. Plantago aipina L. - — incana Ram. — monosperma Pourr. Globularia cordifolia L. Chenopodium Bonus Henricus L. Daphne Cneorum L. Passerina dioica L. Anemone narcissiflora L, ` Arabis bellidifolia Jacq. - Gaya pyrenaica GG. Arbutus Uva ursi L. Sempervivum minimum Timb. (5) Draba aizoides L. Cirsium Argemone Pourr: (6) Ranunculus alpestris L. — amplexicaulis L. — angustifolius DC. — pyrenæus L. — montanus Willd. Kernera saxatilis Rchb. Hutehinsia alpina R. Br. Helianthemum alpestre DC. Viola palustris L. — biflora L. Astrocarpus sesamoides J. Gay Saponaria cæspitosa DC. Gypsophila repens L. Alsine verna Bartl. Cherleria sedoides L. Arenaria ciliata L. — tetraquetra L. — purpurascens Ram. — mucronata DC. — verna L. Cerastium trigynum Vill, Ononis rotundifolia L. Anthyllis montana L. Medicago suffruticosa Ram. Trifolium Thalii Vill. Oxytropis pyrenaica GG. Coronilla Emerus L. Potentilla nivalis Lap. — alchimilloides Lap- — alpestris Hall, Paronychia capitata Lam. — serpyllifolia DC. — polygonifolia DC. Pinus uncinata Ram. Merendera Bulbocodium Ram. Gagea Liottardi Schultz. Allium ochroleucum W. et K. Allosorus crispus Bernh. Hyacinthus amethystinus L. Linaria Bourgæi Jord. (7). Thymus nervosus J. Gay Euphrasia Soyeri Timb, (8) Gnaphalium supinum L. Carex rupestris AU, (4) Voy. Bull, Soc. bot. Fri, t. x, p. 141, ic Voy. Bull. Soc. bot, Fr., t. xi, p. 146. 3) Voy. Bull. Soc. bot. Fr., t. xi, p. 136. (4) Voy. Mém. Acad. sc. Toul., 5° série, t. vt, p. 33. (5) Voy. Bull. Soc. bot. Fr., t. xt, p. 139 et suivantes, (6) Voy. Bull. Soc. bol. Fr., t. xt, p. 138. (7) Voy. la note H de l'herborisation d'Esquierry. (8) Voy. Mém. Acad. sc. Toulouse, 5* série, t. LUE D SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. Cni Carex decipiens J. Gay Biscutella lævigata L. -- ornitbopoda Wilid. Phyteuma orbiculare L. Avena montana Vill. Armeria filicaulis Boiss. — Scheuchzeri All. Anthoxanthum odoratum L. — sesquitertia L. Briza media L. — versicolor Vill, Luzula spicata DC. — sedenensis DC. Silene bryoides Jord. Leontodon squamosus Lam. Crepis albida Vill. Sesleria caerulea Ard, Iberis Garrexiana All. Kæleria valesiaca Gaud. Sempervivum Boutignyanum Gr. et Bill. Agrostis alpina Scop. Ici les Mousses sont rares, car les rochers, brûlés par le soleil, ne leur fournissent pas assez d'humidité, et c'est à peine si l'on peut noter : Pseudoleskea atrovirens Schimp. | Pierigynandrum filiforme Brid. Rhacomitrium patens Schimp. Quelques-uns de nos collègues, qui sont descendus jusqu'au Plan des Étangs, nous rapportent : > Hieracium Grenieri Timb. et Jeanb. (1) Sparganium minimum Fr. Ranunculus trichophyllus Chaix Swerlia perennis L. f Cirsium glabrum DC. Potamogetum densus L. Parmi les Mousses : Dicranella squarrosa Schimp. Hypnum stramineum Dicks. $ Grimmia ovata Web. et Mohr | Pseudoleskea catenulata Sch. En remontant vers le Port de (a Picade, on récolte : E j Umbilicus sedoides DC. Sur le versant espagnol du Sauvegarde (2700 mètres) : Saxifraga grænlandica L. Poa laxa Hænke — exarata Vill. — selifolia Zeiterst. Carex nigra AU. — alpina L. Sesleria disticha Pers. Festuca rubra L. Agrostis rupestris All. — varia Hænke $ Androsace imbricata Lam. — eskia Ram. Veronica bellidioides L. Enfin, je ne saurais clôturer ces listes sans mentionner qu'au sommet méme du Néthou (3404 mètres), M. Lezat a récolté une. belle touffe, bien fleurie, d'Androsace ciliata L., et que, moi-même, j'y ai recueilli deux ou trois ga~ zons de Grimmia contorta Schimp. A une telle hauteur, ces faits de végétation sont dignes de remarque. A la Rencluse et dans le lac qui en est voisin, j'ai aussi noté cinq Mousses rares pour les Pyrénées : Webera Ludwigii Schimp. Hypnum revolvens Sw. | Mnium spinosum Schwægr. — fluitans L. var. stenophyllum. Hylocomium Oakesii Schimp. (4) Voy. la note F de Vherhorisation d'Esquierry (p. LXXXI). civ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Il était quatre heures, et, pour rentrer à Luchon vers l'heure du diner, nous n'avions pas de temps à perdre. Aussi la caravane se mit en marche pour repasser le port. Par son échancrure, d'épaisses vapeurs sortaient en tourbil- lonnant, et nous présageaient une descente fort désagréable. En effet, à peine eümes-nous atteint le versant francais, qu’une pluie battante et glaciale vint nous tremper jusqu'aux os. Plongés dans le brouillard, les mains roidies par le froid, le visage baissé pour éviter les gouttes d'eau dans les yeux, nous cou- rions à perdre haleine sur ces lacets glissants, parfois changés en petits ruis- seaux. Aussi notre descente fut-elle une véritable déroute; et, transis, les habits imbibés d'eau, nous nous réfugiàmes dans l'hospice, oà un bon feu et un bol de vin chaud vinrent nous réconforter quelque peu. Les cavaliers furent les plus maltraités, car leurs montures, obligées de descendre au pas ces rapides acets, mirent plus de deux heures pour les transporter en gite sür. Juste re- tour des grandeurs d'ici-bas! 3 Enfin la pluie cessa, nous montámes dans nos calèches, et, à sept heures du soir, nous faisions notre rentrée à Luchon, où nous attendaient un bon souper et un bon lit. La journée avait été fatigante, ils furent les bienvenus. RAPPORT DE M. l'abbé GSRROUME SUR L'HERBORISATION FAITE LE 19 JUILLET ` 3 A SAINT-AVENTIN ET A CAZARIL. Nous partimes sous la direction de notre vice-président, M. Timbal-Lagrave. Notre guide a parcouru tant de fois cette partie des Pyrénées, et en a étudié la végétation avec tant de soin et d'intelligence, que chacun de nous eut beaucoup à gaguer dans le cours de cette herborisation ; grâce à lui, chacun put recueillir et enregistrer de précieuses notes, d'utiles renseignements. Au reste, beaucoup de nos collègues savent depuis longtemps que M. Timbal s'est toujours montré heureux de faire part du fruit de ses observations et de ses patientes recherches, La route que nous avions à suivre nous était déjà connue depuis l'herborisa- tion d'Esquierry. Je ne dirai donc rien de cette vallée de Larboust, de cette route sur les bords du gave qu'elle domine parfois à une hauteur effrayante. Le vendredi précédent, nous avions donné tout notre temps à l'admiration ; aujourd'hui, nous l'avons tout d'abord consacré à la recherche des plantes. Et . voici à peu près, dans l'ordre où elles se sont offertes à nous, celles que nous - avons remarquées : Nous nous sommes éloignés de Luchon en suivant l'allée des Soupirs. Le long de cette allée, nous avons observé le Galeopsis Tetrahit L., le Lamium latum L. forme stolonifère (Lamium stoloniferum Lap. . Le Lamium maculatum Y. se trouve à Luchon sous plusieurs états, avec ou sans stolons, maculé de blanc sur les feuilles ou non, selon les lieux. C’est sur la présence de stolons dans certains cas, que s'est basé Lapeyrouse pour créer son Lamium stoloniferum, Ge caractère est-il bien constant? Je SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. cv ne le crois pas; et, dans ce cas, les botanistes modernes, tels que MM. Grenier et Godron (F7. de Fr.), Zetterstedt, etc., etc., ont réuni avec raison l'espèce de Lapeyrouse au Lamium maculatum L. Aux sycomores qui forment l'allée des Soupirs, succedent à droite des prai- ries peu riches, mais où l'on peut récolter abondamment le Valeriana sambu- cifolia Koch (ex Zetterstedt). Je ne connais pas la plante de Koch; mais l'espèce qu'indique l'auteur du Catalogue des plantes vasculaires des Pyrénées prin- cipales me paraît n'être que le V. officinalis L. forma angustifolia. Cette espéce est munie de stolons, plus souvent que ne semble le dire le botaniste suédois; quant au nombre de segments des feuilles (4-5 paires), ne peut-il pas varier suivant l'exposition et la nature du terrain? A gauche de l'allée, nous trouvons des débris de rochers schisteux ; là crois- sent avec vigueur le Rumex scutatus L., V Hieracium nobile Gr. et Godr., nula Conyza DC., le Galeopsis angustifolia Ehrh. Cette dernière espèce, aux environs de Luchon, s'écarte un peu du G. an- gustifolia de la plaine par les poils du calice et de la tige plus longs, plus abondants et appliqués, qui le rapprochent ainsi du C. canescens Schultz. Mais il n'a point cependant les feuilles presque linéaires et entières de celui-ci, plus propre aux terrains sablonneux. Après une légère attention accordée à ces plantes, nous arrivàmes au pont de Mousquères; aux environs , nous récoltàmes les Mentha rotundifolia L., silvestris L. et silvestri-rotundifolia Timb., Brunella grandiflora Jacq. (Brunella Tournefortii Timb. ). Nous avons alors traversé le gave et, le laissant à notre gauche, nous avons suivi la route bordée des deux côtés par des champs cultivés, où nous n'avons trouvé que des plantes communes. Mais cette monotonie dure peu ; la route devient bientôt plus pittoresque , le gave mugit en se dérobant à nos regards, à une profondeur de près de 100 mètres. A droite, ce sont des massifs calcaires grisâtres, ou des schistes du. terrain de transition. Là, nous avons observé l'Origanum vulgare L. forme virens (Origanum virens Link); le Saliz pur- purea L.; le Jasminum fruticans L.5 le Bupleurum falcatum L., etc. ^ . Le caractère de la route que nous suivions est vraiment beau, nous le recon- naissions tous. Mais, malgré son charme, malgré les nom et inté observations de notre guide, nous ne pouvions oublier la température canicu - laire qui régnait en ce moment; d'un autre côté, nos boites ne s'emplissaient guère; aussi désirions-nous tous vivement d'autres aspects. Le découragement méme, asouons-le, pénétrait peu à peu dans les rangs, et je crois méme que nous laissámes échelonnés derrière nous les moins braves. Mais nous respecte- rons leurs noms; ils se sentirent d'ailleurs assez sévèrement châtiés de leur défaut d'ardeur, à la vue du résultat de notre excursion. Nous arrivämes enfin à de nouvelles prairies ; et nous nous disposions à les envahir, lorsque nous nous apercümes qu'elles venaient d'être soumises à un système d'irriga- CVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tion générale qui ne nous promettait qu'une fraicheur inutile, sans nous dédommager par quelque plante rare. Nous observàmes néanmoins tout alentour, soit sur les murs en terre qui bordentla route à une hauteur variable de 50 à 80 centimètres, soit le long de la route elle-même, les espèces suivantes : Tordylium maximum L, Galium Nouletianum Timb. Erodiufn triviale Jord. Prunella Tournefortii Timb. Seseli montanum L. Cardamine latifolia Vahl Dianthus monspessulanus L. Sedum album L. var. turgidum Ram. Campanula patula ZŁ. Ranunculus bulbosus Z. (R. bulbifer Centaurea nigra auct. Jord.) Crepis agrestis W. K. Cirsium monspessulanum All, Polygonum Bistorta L. — palustre L. ` Heracleum pyrenaicum Lam. . — palustri-monspessulanum Philip. Peut-être méme eussions-nous pu récolter le Laserpitium Nestleri S. - Will. dans une prairie voisine; mais la faux y avait passé quelques jours auparavant et n'avait rien respecté. Je sais, du resté, par expérience, que les propriétaires des environs aiment médiocrement les botanistes, et j'ai pu me convaincre des efforts d'un des possesseurs de ces prairies pour détruire, non loin de la fon- taine ferrugineuse de Trébons, le Lysimachia Otani Asso. Cette belle plante : lui attirait trop de visiteurs à l'époque de ses foins, honneur qui lui devenait préjudiciable. Mais, en dépit de ses efforts, le Lysimachia reparait toujours. D'ailleurs, les botanistes ne doivent pas s'alarmer; car cette jolie Primulacée s’est choisi, au mont Saint-Aventin, une station où elle est à l'abri de la faux, et où nous la retrouverons bientôt. Aprés une récolte plus ou moins abondante, nous reprenons armes et baga- ges, et nous voilà repartis plus déterminés que jamais. A quelques pas de là nous rencontrons, sur le bord de la route, une petite chapelle pauvre, mal bátie, encore plus mal entretenue, je pourrais presque dire toute déguenillée, comme les habitants du pays : c'est la chapelle de Saint-Aventin. C'est là que, d’après l'inscription tracée sur le fronton, le corps du saint martyr fut, au rapport de la légende, miraculeusement trouvé, trois siècles après son supplice. Ge modeste sanctuaire n'offre d'autre intérêt qu'un souvenir de la foi de nos pères. i Nous sommes enfin arrivés au pied du mont Saint-Aventin. Quelques-uns s’élancent hardiment et, comme de vrais zouaves, escaladent le mont, le báton ferré d'une main, la pioche de l'autre, tandis que d'autres prennent un chemin latéral, tout près du village, et arrivent aprés moins de fatigues; mais ils n'ont pas cueilli les premiers épis du Zysimachia Otani Asso, que nous étions venus chercher. Puis nous apercümes fleuris quelques pieds d'Zlelianth rhodanthum Dun. Ils étaient rares, car la floraison a lieu ordinairement en mai et juin; la recherche n'en eut que plus d'attrait. Ces espèces furent suivies d'autres moins rares : Lonicera pyrenaica L., qui occupe sur ce point, à une SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 4864. CVII hauteur de 950 mètres au-dessus du niveau dela mer, la plus basse station de la région subalpine, où se plaît cette espèce, ainsi que : Teucrium pyrenaicum £ Ranunculus bulbosus Z, (R. bulbifer Thymus vulgaris L. rd. Scabiosa pyrenaica All. Sempervivum Boutignyanum Gren. et Bill. Satureia moniana L. M. Lamotte prétend que sous le nom de cette dernière espèce on distribue comme provenant des Pyrénées deux espèces bien distinctes : l'une, à laquelle il laisse le nom de S. Boutignyanum Gr. et Bill., l'autre qui serait, d’après lui, son S. pyrenaicum Lamotte. Quelle est celle de Saint-Aventin ? Notre récolte terminée et soigneusement logée dans nos boites, nous revinmes quelques instants sur nos pas, et nous nous dirigeàmes vers Gazaril. Le petit sentier qui y conduit passe à quelques mètres au-dessous de la tour de Castel Blancat, dans la commune de Trébons. Lorsqu'on parcourt la chaine des Pyrénées, de Port-Vendres à Bayonne, il n'est pas rare de rencontrer les ruines de quelqu'une de ces tours. Sur certains points elles sont méme norübreuses, à l'extrémité des contre-forts des Albères, à Banyuls-sur-mer par exemple. Trop peu fortifiées pour servir de retraite ou de défense, elles semblent plutót, par leur position, avoir servi de point de surveillance. Situées en effet au haut des vallées, elles forment autant de sen- tinelles avancées, chargées de veiller sur les cols ou passages des Pyrénées. Elles correspondent avec d'autres plus centrales qui recevaient sans doute, en temps de guerre, les signaux et les transmettaient au point où les forces étaient - concentrées. Il serait difficile peut-être d'indiquer l'époque précise de leur construction; quelques auteurs la font remonter aux temps de la lutte des Gaulois et des Romains; d'autres à l'invasion des Sarrazins, ou méme à des temps moins reculés. (Voyez les Pyrénées, par MM. Lezat et Lambron.) Quoi qu'il en soit, la tour qui domine la vallée de Larboust a appartenu à ce système de tours-signaux. Elle n'offre plus que des murs en ruines; nous avons continué notre excursion sans nous y arrêter. Au-devant de nous se dressait l'église de Cazaril, petit village bâti à l'ouest de Luchon, à une hauteur de 970 metres au-dessus du niveau de la mer. La montagne sur le flanc de la- quelle est bàti ce hameau appartient à l'étage silurien. Ce sont des schistes parfois noirs, aluminiferes, argileux, micacés, parfois jaunâtres par la décom- position du fer alumineux sulfuré en alun. A certains endroits, on apercoit des blocs d'un calcaire massif et grisâtre. Si nous avons à signaler dans celte note des plantes du Midi : Coriaria myrtifolia, Salvia Sclarea, etc., c'est l'élé- ment calcaire qu'elles suivent plutôt que le climat. L'altitude médiocre et la nature du terrain nous avertissaient que nous ne devions pas comptersur des espèces rares ; mais nous jouissions d’une vue splen- dide; notre regard embrassait à droite la vallée d'Oueil, les villages de Saint- Aventin, de Cazaux, d'Oo; en face, la vallée de Gouron, Luchon, ses thermes, -OVDI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ses promenades, sa vallée, enfin les belles montagnes de la crête frontière. Chemin faisant, nous avons observé les espèces suivantes, dont quelques- unes méritaient bien les honneurs de la boite et plus tard de Pherbier : Sedum altissimum L. Blechnum Spicant Roth — Fabar'a Koch ou S. Borderi Jord. Festuca hirsuta Host Lactuca chondrillæflora Bor. Conyza sordida L. Biscutella cichoriifolia Lois, Helianthemum vulgare L. var. tomentosum Lysimachia Ephemerum Z, Scilla umbellata Ram. (non fleuri) Libanotis montana L. Sedum dasyphyllum L. Scrofularia canina L. — hirsutum All. Coriaria myrtifolia ZL. Allium fallax Don Salvia Sclarea L. Grammitis leptophylla Sw, (passé) Lathyrus pyrenæus Jord. Cheilanthes odora Sm. Cependant l'heure avançait; il fallut songer au retour; nous descendimes alors une pente très-rapide; et, à cinq heures, nous rentrions à Luchon, satis- faits de notre promenade, mais nous promettant toutefois une plus ample récolte pour le lendemain. RAPPORT DE M. N. DOUMET SUR L'EXCURSION FAITE LE 20 JUILLET AUX LACS D'00, D'ESPINGO ET DE SAOUSSAT. Le 20 juillet, à cinq heures du matin, les allées d'Étigny étaient encore une fois le rendez-vous de la nombreuse troupe de botanistes qui depuis une se- maine parcourait en tous sens les vallées et les sommets qui entourent Bagnéres- de-Luchon. Jamais peut-être session extraordinaire n'avait marché avec plus d'ordre et d'entrain; aussi, à l'exception de ceux que leurs affaires avaient impérieusement rappelés, personne ne manqua-t-il à l'appel pour concourir à la dernière et en méme temps la plus importante des courses annoncées par le programme. De Luchon aux cabanes d’Astos, le trajet s'étant effectué en voiture, n'offrit rien d'intéressant. Là, on abandonna les véhicules ; or, quand on est à prés de 1100 metres d'altitude, c’est-à-dire dans la région subalpine des Pyrénées, mettre pied à terre, c'est vouloir commencer l’herborisation. Aprés avoir récolté, sur le lieu méme de notre halte, en face du pont de Sainte-Catherine qui conduit à Esquierry, le Rumes scutatus , Y Homogyne alpina et quelques autres plantes croissant parmi les détritus de schiste noir et de calcaires graphiteux, on s'achemina vers le lac d'Oo par un sentier tortueux, bordé de rochers et d'éboulis de pierres. Une profusion d'4conztum Napellus, atteignant parfois un métre et demi de hauteur, formait un vaste champ fleuri dans lequel se montraient aussi quelques pieds d'Aconitum lycoctonum var. pyrenaicum, dont les fleurs tranchaient, par leur couleur presque livide, sur le bleu éclatant de celles de la première espèce. La pente ne tarda pas à devenir plus difficile et, tandis que le pas général s'était graduellement ralenti, les yeux exercés de MM. Timbal-Lagrave et Jean- SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. CIX bernat découvraient une foule de plantes que chacun s'empressait de cueillir ou de noter sur les indications de nos deux cicerones. Le nombre des espèces S'accrut rapidement, comme on le verra par la liste suivante, bien qu'elle soit loin d'étre compléte : Saxifraga muscoides Wulf. Veronica Pone Gou, Rumex sculatus L. i Galium vernum Scop. Oxyria digyna Campd. * Aira montana Lap. Sedum anglicum Huds. Lilium Martagon L. Galium anisophyllum Vill. Adenostyles albifrons Rchb. Carex pallescens L. Sonchus Plumieri L, Alchimilla alpina L. Scilla Lilio-Hyacinthus L. Hieracium rhomboidale Lap. Prenanthes purpurea L. — cerinthoides L. Hieracium elongatum Lap. (H. pyrenai- Saxifraga exarata Vill. cum Jord.) Acta spicata L. — Neócerinthe Fr. Lycopodium Selago L. Galum controversum Timb. Sorbus Aria Crantz Crepis lampsanoides Fræl. Calamagrostis montana DC. Quelques vieux sapins rabougris, implantés entre les rochers, paraissent être les derniers débris d'une ancienne forêt. On pouvait constater, sur certains d'entre eux, la présence de cette étrange déformation, connue sous le nom de balai du diable, en raison de l'aspect que prend la branche qui en est atteinte. En quittant les sapins, le chemin devient presque horizontal jusqu'à son arrivée au lac; mais il est bordé à gauche de rochers escarpés sur lesquels croissent beaucoup d'espèces qui augmentaient sans cesse le nombre de nos récoltes, Nous noterons : Primula integrifolia L. Saxifraga Clusii Gou, Spiræa Aruncus L. Cardamine resedifolia L. Carex sempervirens Vill. Ramondia pyrenaica Rich. Distrait que l’on était par l'abondance et la variété de la végétation, le trajet parut court, et l'on se trouva bientôt en face de la bouillonnante cascade qui, s'échappant du lac d'Oo, donne naissance au torrent que nous avions perdu de vue peu après les cabanes d’Astos. Une auberge, fréquentée par les touristes qui fourmillent dans les environs de Luchon, semblait nous inviter à déjeuner. Quel lieu, du reste, pouvait étre mieux choisi, pour faire halte, que les rives du lac de Séculejo, le plus beau des Pyrénées, et le seul d'une certaine étendue que l'on trouve dans la région sous- alpine de cette chaine. Un ciel d'une pureté irréprochable donnait au pays tout son éclat; la nappe d'eau, dont aucun souflle de brise ne ridait la surface, reflétait, comme une traînée blanche, la belle cascade d'Oo qui s'y précipite d'une hauteur de 312 mètres, tandis que, s'élevant au-dessus des glaciers, le pic Quayrat, le tuc de Montarqué et la crête de Spujols paraissent comme autant d'obstacles jetés sur la route du soleil, Entre les deux derniers est placé Cx SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. le port d'Oo, à 3001 métres de hauteur; c'est le passage le plus élevé de toute la chaine pyrénéenne. Sur les rochers qui baignent leur pied dans le lac croit une belle espèce de Saxifrage, le Saxifraga Cotyledon L. (S. pyramidalis Lap.) qui, par sa cohabitation avec le S. Aizoon L., a donné naissance à de curieux hybrides observés par M. Lezat en 1860 et désignés par M. Timbal-Lagrave sous les noms de S. Cotyledo- Aizoon et S. Aizoo-Cotyledon. On s'était proposé de cueillir sur les lieux ces plantes intéressantes, mais, hélas! on n'avait pas compté sur la rapacité des maîtres de l'auberge qui, prévenus de notre arrivée, et non contents de prélever un droit de 25 centimes par personne au passage du pont, avaient fait eux-mêmes la récolte de toutes les hampes fleuries, afin de les vendre cher à tout venant qui aurait envie d’en posséder un échantillon, Néanmoins on put constater, dans le bouquet qui en était formé, plusieurs des formes hybrides, puis on s'empressa de fuir ce lieu de trafic pour gagner au plus vite le lac d’Espingo, situé à plus de 400 mètres au-dessus. (Le lac d'Oo est à 1399 mètres et celui d'Espingo à 1816 mètres.) De magnifiques touffes fleuries de Ramondia pyrenaica, implantées. dans les flancs inaccessibles d'un énorme rocher, ne firent qu'exciter nos regrets ; mais peu aprés, lorsqu'on fut engagé dans le chemin qui serpente à la gauche du lac d'Oo, la vue des eaux, d'un bleu aussi éclatant que celui des milliers de fleurs d'rís zyphioides Ehrh. qui nous entouraient, fit oublier tous les mécomptes. Bientót aprés, l'herborisation avait repris son cours, et l'on inscri- vait sur la liste des récoltes : Potentilla alchimilloides Lap. Geranium pyrenaicum L. Sempervivum Boutignyanum Gren. et Bill. Primula farinosa L. Tofieldia calyculata Wahinbg. Phyteuma hemisphæricum L. Carduus defloratus L. Sedum Rhodiola DC. (Rhodiola rosea L.) Dianthus deltoides L. . Briza media L. : Draba tomentosa Wahinbg. Sesleria disiicha Pers. Melica nebrodensis Parl. Lycopodium clavatum L. Leontodon squarrosus DC. (L. pyrenai-| — Selago L cus Gou.) Selaginella spinulosa A. Braun Epilobium spicatum Lam. Viola biflora Z, Asphodelus albus DC. (A. subalpinus GG.)| Allium Sehonoprasum L. Allosorus crispus Bernh. Alchimilla alpina L. Euphrasia minima DC. (E, nemorosa Pers.)| Rumex scutatus L, Deschampsia cæspitosa Beauv. Après avoir franchi une multitude de ruisseaux, on arriva dans un ravin encaissé par des rochers élevés et rempli de pierres amoncelées qui rendaient la marche assez pénible. Un mince filet d'eau qui coulait sous ces débris, dis- paraissant et reparaissant à chaque pas, favorisait la végétation d'une quantité de Saxifrages. Cet endroit nous fournit : Saxifraga capitata Lap. Saxifraga stellaris L. — adscendens L, (S, aquatica Lap.) — aizoides L, — ajugæfolia L. Sedum repens DC, (8. alpestre Vill.) SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. CXI . On y cueillit aussi, le long du rocher, le Valeriana globulariæfolia Ram., mais, malgré l'attrait des plantes, la chaleur était si accablante dans ce couloir où pas un atome de brise ne venait tempérer l'ardeur des rayons du soleil, que la satisfaction fut générale lorsque l'on atteignit le col d'oà l'on découvre, au bas d'une pente verdoyante, les deux lacs d'Espingo et de Saoussat, dominés par les hauts sommets dont il a été question déja. Ces deux lacs, bien que le premier dérive du second. pour s'écouler lui-même dans celui de Seculejo par la grande cascade d'Oo, contrastent singulièrement par la couleur de leurs eaux qui, d'un vert foncé voisin du noir dans le lac d'Espingo que l'on voit à droite, sont d'un vert blanchâtre un peu laiteux dans celui de Saoussat qui s'étend à gauche, presque au pied du pic Quayrat. Une pelouse rase, descendant jusqu'au ruisseau qui fait communiquer les deux lacs, nous fournit les plantes suivantes : : Luzula sudetica Willd. Sempervivum montanum L. var. pyre- Sparganium minimum L. naicum Geum montanum L. Orchis albida Scop. Allosorus crispus Bernh. Festuca nigrescens Lam. Blechnum Spicant Roth Sempervivum minimum Timb. , Pedicularis silvatica L. et Campanula ficarioides Timb., espèce intéressante que l'on pourrait confondre avec plusieurs autres, dont elle se distingue principalement par une racine tuberculeuse souvent difficile à se procurer, car elle s'étend au loin et pénètre profondément dans la terre. Autour des nombreuses sources qui sont disséminées dans la pelouse on trouva aussi : Carex frigida All. Carex cæspitosa Good. (C. vulgaris Fr.) — OEderi Ehrh. =- stellulata Schreb. — glauca Scop. Juncus alpinus Vill.. Tandis que tout l'espace compris entre les deux bras du ruisseau ne formait qu'un vaste champ de Chenopodium Bonus Henricus où paissaient de nom- breux bestiaux, en franchissant le second bras sur un pont des plus primitifs, on pouvait récolter sur une sorte de coteau : : Erythronium Dens canis L. Gentiana lutea L. Viola biflora L. — campestris L. Linaria alpina Mill, Narcissus poëlieus L. , Pinguicula grandiflora Lam. Scilla verna Huds. 4 Alchimilla alpina L. Erysimum ochroleucum DC. Gnaphalium supinum L. — vulgaris L. Daphne Cneorum L. Veratrum album L. La majeure partie des personnes qui avaient pris part à la course s'arrêtèrent sur les bords du lac d'Espingo, qui offraient un champ fertile d'herborisation ; mais les plus intrépides, ne voulant pas clore la session sans avoir foulé la neige une dernière fois, franchirent le monticule qui sépare ce lac de celui de Saoussat ; longeant ensuite la rive gauche de ce dernier, ils parvinrent, aprés CXII SOCIÉTÉ DOTANIQUE DE FRANCE. plus d'une heure d'un pénible trajet dans un chaos de rochers descendus de la montagne voisine, au quatrième lac ou Coume de l'Abesqué, c'est-à-dire au pied méme du pic Quayrat. Celac, un diminutif du grand lac glacé, situé à environ 500 metres au-dessus (2652 mètres), était encore en voie de formation. La crevasse large et profonde de plusieurs metres qui séparait son bord immédiat de la puissante couche de nA au milieu de — il s'ouvre comme un gouffre arrondi, démontrait la inuité de son accroi par l'érosion et la fonte des neiges, que de fréquentes avalanches, glissant des flancs escarpés d'alentour, ont accumulées durant tout l'hiver au fond du cirque ou Goume de l'Abesqué. Un épais tapis de Mousses, du plus riche vert émeraude, s'étendait entre les nombreux ruisselets d'eau limpide et glacée qui sortent de dessous la neige. On put y récolter plusieurs Carex : le C. frigida, le C. vitilis Fr. entre autres, et les houppes soyeuses de l'Zriophorum Scheuchzeri Hoppe, qui s'y montraient à profusion. - L'exploration des rochers les plus voisins fournit aussi quelques bonnes plantes : Aronicum scorpioides DC. Soldanella alpina L. Ranunculus alpestris L. Agrostis alpina L. — platanifolius GG. (R. aconitifolius L.)| — pyrenæa Timb. — pyrenæus L. Hieracium sericeum Lap. — montanus Willd. — scopulorum Zap. - Oxyria digyna Campd. Aster alpinus L. Primula farinosa L. Armeria alpina L. — integrifolia L. Gnaphalium supinum L. En g l ines de mètres de plus, on aurait trouvé : Arenaria purpurascens, Androsace carnea, Draba pyrenaica, Silene acaulis, Alsine Cherleri, Potentilla nivalis, Leontodon pyrenaicus, Saxifraga græn- landica, Ri lus glacialis, Ri Ius parnassifolius, Artemisia Mutel- lina, Erigeron uniflorus, et toute la légion des plantes alpines par excellence; mais il était déjà trop tard pour songer à pousser plus avant. Il fallut se décider à battre en retraite et, lor: sque l'on eut regagné le bord du lac de Saoussat, en traversant un champ de Rhododendron ferrugineum et de Vaccinium uliginosum, on s'efforça de rejoindre au plus vite le gros de la troupe qui, - depuis longtemps déjà, avait pris les devants dans la direction de Luchon, où tout le monde était rendu à huit heures du soir. RAPPORT SUR LE JARDIN-DES-PLANTES DE TOULOUSE, Cet établissement, situé aux portes de la ville et dans un quartier qui le relie aux principales p les, a une € de cinq hectares, et est à la fois un lieu d'agrément et d'é étude. ll appartient à la ville, et son entretien est à la charge du budget municipal. 11 est ouvert tous les jours au pibe SESSION EXTRAORDINAIRE A TOULOUSE, JUILLET 1864. cxt Une magnifique allée droite, reliant les deux portails d'entrée, et bordée moitié de gros vernis du Japon, moitié de noyers noirs d'Amérique, établit la limite entre les diverses écoles (ou la partie scientifique) d'un côté, et les mas sifs et les pelouses de l'autre. Celles-ci ne sont pas fauchées : composées de Gra- minées élevées (Paturins, Bromes, Avoines et surtout. Fromental), elles pous- sent en été une herbe haute et touffue, dont l'effet a quelque chose d'agreste et plait généralement. Toulouse est, aprés Montpellier et Paris, une des premières villes de France qui ait possédé un jardin botanique; seulement cet établissement, créé en 1729, a été depuis deux fois déplacé. Outre l'école générale de botanique, l'établissement possède une école de plantes médicinales, une de plantes fourragères, céréales, économiques, une école potagère, une collection d'espèces et de variétés de Müriers, une de Vignes, une de Chrysanthèmes, une de Rosiers, enfin une de plantes des Py- rénées et de la Montagne-Noire. L'École générale de botanique, formée, comme à Paris, de plates- bandes pa- rallèles offrant les plantes placées de chaque côté et à égale distance les unes des autres, comprend près de cinq mille espèces, disposées par genres, par fa- milles, par classes et par embranchements; les Monocotylées d’après les vues de M. Brongniart, les Dicotylées d'apres la classification de Jussieu modifiée. On s'attache constamment à faire figurer dans chaque famille la plupart des espèces indigènes aux environs de Toulouse et celles des montagnes peu éloi- gnées de la ville; le reste est occupé soit par des plantes de France, soit par les végétaux iques les plus inté par leur forme, par leur beauté ou par quelque particularité d'organisation. : Chaque plante a son étiquette composée d'un pivot de fer terminé par un croisillon de tôle forte à quatre pattes recourbées et qui enchásse une plaque de porcelaine. Celle-ci porte inscrits les noms latins et français de l'espèce, celui de l'auteur, la patrie, la durée, et, quand il y a lieu, les usages. Les lettres ont été tracées à la peinture sur la plaque, et fixées d'une manière in- délébile par la cuisson. C'est peut-être le meilleur système d'étiquettes. On peut seulement lùi reprocher d’être assez coûteux (1), de ne pas pouvoir se préter aux changements de synonymie, et en cas de perte de l'espèce, de rendre la plaque inutile pendant un temps plus ou moins long. On est forcé d'avoir en réserve un assez grand nombre de ces plaques que l'on fait enchàs- ser dans les croisillons selon le besoin. : Les serres sont au nombre de deux, mais encore chauffées d’après le système primitif des poêles : l'une est à trois corps et comprend une collection assez considérable de plantes grasses, ainsi que les espèces qui réclament le plus de chaleur ; l'autre est consacrée aux Fougères, aux Camélias, etc. On (4) Chaque étiquette complète revient à 1 fr, 59 €, envitom. Tn. A CXIV : z SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. regrette l'absence de serre à Orchidées, de serre à Palmiers et de serre chande proprement dite. Nous avons remarqué Lud diverses parties du jardin quelques beaux arbres isolés de Sterculia. platanifolia, de Melia Azederach ou Lilas d'Amérique, de. Jujubier (Zizyphus sativa L.) ; ces arbres y fleurissent tous les ans. Les bâtiments, formés par l'ancien couvent des. Carmes déchaussés, sont contigus à ceux de l'église de Saint- Exupére et de l'Ecole secondaire de mé- decine et.de pharmacie. On comprend l'avantage de cette proximité pour les élèves de cette École. Les locaux sont occupés par la salle de démonstration, par l'orangerie, par le logement du directeur et celui du concierge. Le reste de cet ancien établissement religieux est devenu l'École de médecine et le Musée d'histoire naturelle de la Ville, dont l'entrée principale donne dans la cour du Jardin. Un cours d'arboriculture fruitière. et un cours élémentaire de botanique, ` destiné aux gens du monde, sont professés dans l'établissement. Le Jardin, qui depuis plusieurs années publie tous les ans un Catalogue des graines. récoltées, est en relation d'échanges sous ce rapport avec les principaux jardins botaniques de France et avec plusieurs de l'étranger (Belgique, Russie, : Suisse, Espagne, Italie, etc. ). — Les diverses administrations qui se sont succédé ont cherché à agrandir le ardin-des-Plantes par l'acquisition des terrains qui l'entourent et. dont l'an- D plus belles promenades de la ville (Grand-rond ou Boulingrin, Jardin Royal, Grande Allée, etc.). Alors, sans doute aussi, on reconnaitra la nécessité de construire de nouvelles serres en harmonie avec les progrès de l’horticulture, de créer un. arboretum uniquement composé d'arbres exotiques, une école. d'arboriculture fruitière, etc. Quoi qu'il en soit, l'état actuel. de cet important. établissement scientifique. : — fait le plus grand honneur au zèle, à l'intelligence et à l'habileté de son savant directeur, M. le prof D. Clos. Nous souhaitons vivement que l'admi- subsides, lui fournisse bientôt les moyens de réaliser les améliorations qu'il succes. duces am de Toulouse : wW. DE SCHOENEFELD, : rapporteur. Paris. — Imprimerie de E. MARTINET; rue Mignon, 2. - nexion permettrait de le relier directement à l'ensemble des plus vastes et des. ` nistration municipale de la ville de Toulouse, par de nouveaux et abondants projette et e plus que tout autre il est parfaitement capable d'exécuter avec -Au nom de la Commission chargée de visiter le”