SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Paris. — Imprimerie de E. Manrix&r, rue Mignon, 2. BULLETIN SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 TOME QUINZIÈME PARIS AU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE AU 31 JANVIER 1869. ABZAC DE LADOUZE (le comte p’), au château de Bori-Petit, commune- de Champcevinel près Périgueux (Dordogne). ALANORE, pharmacien, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Membre à vie. ALMANSI (EMMANUEL), Borgo San Croce, 54, à Florence (Italie). AMBLARD (Louis), docteur en médecine, rue Paulin, 14, à Agen (Lot-el- Garonne). AMBROSI (FR.), directeur du Musée, à Trente (Tyrol, empire d'Autriche). ANDOUARD, pharmacien, rue du Calvaire, 17, à Nantes. ARDOINO (HONORÉ), à Menton (Alpes-Maritimes). Membre à vie. AVICE, médecin-major au 10* de ligne, à Vannes (Morbihan). AYASSE, Grand quai, 18, à Genève (Suisse). BABINGTON (CHARLES-CARDALE), professeur à l'Université de Cambridge (Angleterre). Membre à vie. BAILLIÈRE (ÉMILE), libraire-éditeur, rue Hautefeuille, 19, à Paris. BAILLET, professeur à l'École vétérinaire d'Alfort (Seine). BALANSA, naturaliste-voyageur du Muséum, à Nouméa (Nouvelle-Calédonie). BALL (JOHN), palazzo Tiepolo, san Toma, à Venise (Italie). BARAT, professeur au lycée, rue des Pyrénées, 19, à Tarbes (Hautes-Pyrénées). Membre à vie. BARLA (J.-B.), directeur du Musée, à Nice (Alpes-Maritimes). BARNSBY (DAVID), directeur du jardin botanique, à Tours. BARRANDON, huissier, rue Terral, 13, à Monipellier. BARTHÈS (CHARLES), libraire-éditeur, rue de Verneuil, 5, à Paris, BARTHEZ (MELCHIOR), pharmacien, à Saint-Pons (Hérault). BAUDOIN (ANTONIN), éléve en pharmacie, Haute Grande rue, 7, à Nantes, BEAUTEMPS-BEAUPRÉ, juge au tribunal de la Seine, rue de Vaugirard, 22, à Paris. . T. XV. u ij SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. BÉKÉTOFF (ANDRÉ), professeur à l'Université de Saint-Pétersbourg. BELLOC, greffier de la justice de paix, à Langon (Gironde). BENTHAM (GEORGES), au jardin botanique de Kew près Londres. BESCHERELLE (ÉMILE), sous-chef au ministère de l’agriculture, du commerce et des travaux publics, rue Barouillère, 9, à Paris, BESNOU (LÉON), ancien pharmacien de la marine, rue Saint-Yves, 13, à Brest. BLANCHE (HENRI), à Dóle (Jura). BLANCHE (ISIDORE), consul de France à Tripoli (Syrie). BOCQUILLON, docteur en médecine et ès sciences naturelles, boulevard Saint- Germain, 7, à Paris. BOISDUVAL , docteur en médecine, rue des Fossés-Saint-Jacques, 22, à Paris. BOISSIER (EDMOND), à Genève (Suisse). BOLLE (CARL), place de Leipsick, 13, à Berlin. Membre à vie. BORDÈRE, instituteur primaire, à Gèdre par Lutz (Hautes-Pyrénées). BORIES (PAUL), pharmacien de la marine, à Saint-Denis (ile de la Réunion). BORNET (ÉDOUARD), docteur en médecine, à Antibes (Alpes-Maritimes). Membre à vie. BOUCHARDAT, professeur à la Faculté de médecine, rue du Cloitre-Notre- Dame, 8, à Paris. BOUCHEMAN (EUG. DE), rue de l'Oraugerie, 27, à Versailles (Seine-et-Oise). BOUDIER, pharmacien, à Montmorency (Seine-et-Oise). BOUILLÉ (le comte ROGER DE), au château de Goué, par Mansle (Charente). BOUIS (DE), docteur en médecine, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 168, à Paris. Membre à vie. BOURGAULT-DUCOUDRA Y, rue du Bocage, 2, à Nantes. BOURGEAU (EUGÈNE), naturaliste-voyageur, rue Saint-Claude, 44, à Paris. Membre à vie. BOUTEILLE, à Magny-en-Vexin (Seine-et-Oise). BOUTEILLER, professeur, à Provins (Seine-et-Marne). BOUTIGNY, sous-inspecteur des foréts, à Auch (Gers). BOUVIER, docteur en médecine, à Lancy près Genève. BRAS (A.), docteur en médecine, à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron). BRAUN (ALEXANDRE), professeur à l'Université de Berlin. BRESSON, licencié ès sciences naturelles, rue de Rennes, 143, à Paris. BRETAGNE (PAUL LEROUX DE), chef de bureau au ministère de l'intérieur, 11, rue Bayard, à Paris. Membre à vie. BRINGUIER (ANTÉNOR), docteur en médecine, rue Saint-Guilhem , 43, à Montpellier. BRONGNIART (Ap.), membre de l'Institut, professeur de botanique au Muséum, rue Cuvier, 57, à Paris. BROU (l'abbé), curé à Oulins pres Anet (Eure-et-Loir). BRULLÉ, docteur en médecine, à Hesdin (Pas-de-Calais). BRUTELETTE (B. DE), rue Saint-Gilles, à Abbeville (Somme). BUFFET, pharmacien, rue d'Aboukir, 99, à Paris. BULLEMONT (DE), chef de division à la préfecture de police, rue de Saint- Pétersbourg, 53, à Paris. LISTE DES MEMBRES. iij BUREAU (ÉDOUARD), docteur en médecine et és sciences naturelles, quai de Béthune, 24, à Paris; et à Cop-Choux, commune de Mouzeil, par le Boulay - des- Mines (Loire-Inférieure). BURLE (AUG.), rue Neuve, 41, à Gap (Hautes-Alpes). BURNAT (ÉMILE), maison Dollfus-Mieg, à Dornach (Haut-Rhin). CABASSE (PAUL), pharmacien, à Raon-l'Étape (Vosges). CALMEIL, médecin en chef de la maison impériale de Charenton (Seine). CANNART D'HAMALE (DE), sénateur, à Malines (Belgique). CARON (ÉDOUARD), à Rubempré près Villers-Bocage (Somme). CARON (HENRI), à Bulles (Oise). Membre à vie. CARUEL (Tu.), professeur extraordinaire à l'École de pharmacie à Florence (Italie). Membre à vie. CASARETTO (JEAN), docteur en médecine à Chiavari (Italie), Membre d vie. CASPARY, professeur à l'Université de Kænigsberg (Prusse). CASTELLO DE PAIVA (le baron de), à l'Académie polytechnique, à Oporto (Por- tugal). Membre à vie. CAUVET, docteur és sciences, pharmacien major de premiere classe à l'hópital militaire de Bougie (Algérie). CESATI (le baron), directeur du jardin botanique de Naples. CHABERT (ALFRED), médecin-major, à l'hópital militaire de Lyon. CHABERT, juge de paix, à Saint-Vallier (Dróme). CHABOISSEAU (l'abbé), rue Saint-Martin, 300, à Paris. CHASTAINGT, conducteur des ponts et chaussées, à Cháteauroux (Indre). CHATIN (AD.), professeur à l'École supérieure de pharmacie, rue de Rennes, 129, à Paris. Membre à vie. CHEVALIER (l'abbé E.), professeur au séminaire d'Annecy (Haute-Savoie). CLARINVAL (le colonel), à Metz. CLOS (D.), professeur de botanique à la Faculté des sciences et directeur du jardin botanique, à Toulouse, Membre à vie. CLOUET, rue Saint-Jacques, 189, à Paris. COEMANS (l'abbé EuG.), place Saint-Pierre, 6, à Gand (Belgique). CONSTANT (ALEXANDRE), banquier, à Autun (Saóne-et-Loire). Membre à vie. CORDIER, docteur en médecine, quai Saint-Michel, 19, à Paris. CORNU (MAXIME), élève de l'École normale, rue d'Ulm, 45, à Paris. COSSON (ERNEST), docteur en médecine, rue du Grand-Chantier, 12, à Paris. Membre à vie. COSSON (PAUL), rue du Grand-Chantier, 12, à Paris. COURCIERE, professeur au lycée de Nimes (Gard). CRÉVÉLIER, greffier du tribunal, à Confolens (Charente). CROUAN, rue de la Vierge, 31, à Lambézellec près Brest (Finistère). DARRACO, pharmacien, à Saint-Esprit près Bayonne (Basses-Pyrénées). DE BARY, professeur à l'Université de Halle (Prusse). iv SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. : DEBEAUX, pharmacien-major, à l'hópital militaire de Bastia (Corse). DECAISNE, membre de l'Institut, professeur de culture au Muséum, rue Cuvier, 57,à Paris. DE CANDOLLE (ALPH.), cour Saint-Pierre, 3, à Genéve. DELACOUR (THÉODORE), quai de la Mégisserie, /1, à Paris. DELAUNAY, manufacturier, boulevard Heurteloup, 72, à Tours. DELONDRE (AUGUSTIN), à Sèvres (Seine-et-Oise). DERBES, professeur à la Faculté des sciences, rue des Minimes, 10, à Marseille. DEROUET, rue Chabannais, 1, à Paris, et rue des Fossés-Saint-Georges, 4, à Tours. DERUELLE, avocat, rue des Bons-Enfants, 28, à Paris. DES ÉTANGS, juge de paix, à Bar-sur-Aube (Aube). DES MOULINS, rue et hôtel de Gourgues, à Bordeaux, DEZANNEAU, docteur en médecine, à Saint-Pierre-Montlimart, par Montrevault (Maine-et-Loire). Membre à vie. DORVAULT, directeur de la Pharmacie centrale, rue de Jouy, 7, à Paris. DROUSSANT, boulevard du Temple, 34, à Paris. DUBY (le pasteur), rue de l'Évéché, 5, à Genève (Suisse). DUCHARTRE (P.), membre de l'Institut, professeur de botanique à la Faculté des sciences, rue de Grenelle, 84, à Paris. Membre à vie, DU COLOMBIER, inspecteur des lignes télégraphiques, place des Signaux, à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). DUCOT (FRÉDÉRIC), rue Saint-François, 7, à Bordeaux. DUFOUR (ÉDOUARD), licencié ès sciences naturelles, président de la Société académique de la Loire-lnférieure, rue de l'Héronniere, 6, à Nantes. Membre à vie. DUHAMEL, rue Saint-Honoré, 191, à Paris. DUKERLEY (ISIDORE), médecin-major, à l'hópital militaire de Nice. DULAC (l'abbé), rue Férou, 4, à Paris. DUMONT, pharmacien à Bonneville (Haute-Savoie). DUPUY (l'abbé), professeur au petit séminaire d'Auch (Gers). DURAND, pépiniériste, à Bourg-la-Reine (Seine). DURIEU DE MAISONNEUVE, directeur du Jardin-des-plantes, hôtel Bardi- neau, à Bordeaux. DUSSAU, pharmacien, place de Rome, 9, à Marseille. Membre à vie. DUVAL-SOUVE (J.), inspecieur de l'Académie, rue de l'Argenterie, 20, à Mont- pellier, DUVERGIER DE HAURANNE (EMMANUEL), rue de Tivoli,5, à Paris. Membre à vie. DUVILLERS, architecte-paysagiste, avenue de Saxe, 45, à Paris. Membre à vie. EICHLER, professeur à l'Université, Karlsplatz, 29, à Munich (Bavière). ELOY DE VICO, place de la Placette, à Abbeville (Somme, FAIVRE (ERNEST), professeur à la Faculté des sciences, avenue de Noailles, 54, à Lyon. LISTE DES MEMBRES. V FAURE (l'abbé), professeur au petit séminaire de Grenoble. FÉE (A.), professeur à la Faculté de médecine de Strasbourg. FERMOND, pharmacien en chef à la Salpêtrière, à Paris. Membre à vie. FLEUTIAUX, boulevard des Filles-du-Calvaire, 22, à Paris. FOURNIER (EUGENE), docteur en médecine et és sciences naturelles, rue de Seine, 72, à Paris. Membre à vie. FRANCHET (ADRIEN),au château de Cheverny, par Cour-Cheverny (Loir-et-Cher). FRANQUEVILLE (le comte ALBERT DE), rue Palatine, 5, à Paris, et au château de Bisanos, par Pau (Basses-Pyrénées). Membre à vie. FRÉMINEAU, docteur en médecine et ès sciences naturelles, rue Turenne, 37, à Paris. GAILLARDOT, médecin sanitaire de France à Alexandrie (Égypte). GALLICHER, quai Voltaire, 5, à Paris. GARIOD, substitut du procureur impérial à Gap (Hautes-Alpes). GAROVAGLIO (SANTO), directeur du Jardin botanique de Pavie (Italie). GARROUTE (l'abbé), chez M. le marquis de Saint-Exupéry, à Agen. GAUDEFROY, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, 8, à Paris. GAY (CLAUDE), membre de l'Institut, rue de la Ville-l'Évêque, 26, à Paris. Membre à vie. GENEVIER, pharmacien, à Mortagne-sur-Sèvre (Vendée). GERMAIN DE SAINT-PIERRE, au château de Saint-Pierre-des-Horts près Hyères (Var), et avenue Victoria, 15 bis, à Paris. Membre à vie. GILLOT (XAVIER), interne des hópitaux de Paris. GOBERT, propriétaire à Bouaye (Loire-Inférieure). GODRON, doyen de la Faculté des sciences, rue de la Monnaie, 4, à Nancy. GONTIER, rue Saint-Honoré, 364. à Paris. GOEPPERT, professeur à l'Université de Breslau (Prusse). GONOD D'ARTEMARE, pharmacien, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Membre à vie. GOUMAIN-CORNILLE, secrétaire de la mairie, place du Panthéon, à Paris. GOUVILLE, ancien pharmacien à Carentan (Manche). GRAS (AUGUSTE), bibliothécaire de l'Académie royale des sciences de Turin (Italie). f GRAS (François), horticulteur, au bas de la Croix -de-Reynier, à Marseille. GRENIER (CH.), professeur d'histoire naturelle à la Faculté des sciences, Grand"- rue, 106, à Besancon (Doubs). GRIS (ARTHUR), docteur ès sciences naturelles, aide-naturaliste au Muséum, rue Guy-de-la-Brosse, 5, à Paris. GROENLAND (JOHANNES), rue Guy-de-la-Brosse, 13, à Paris. GUBLER (AD.), professeur à la Facuité de médecine, rue de Seine, 6, à Paris, GUIARD (l'abbé), rue de la Ferme-des-Mathurins, 24, à Paris. GUICHARD, rue de l'Algérie, 22, à Lyon. GUILLARD (ACHILLE), docteur ès sciences, 15, rue de Bruxelles, à Paris, et à Labruyère, par Vaugueray (Rhône). vj SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SUILLON, inspecteur des contributions indirectes, à Cognac (Charente). GUILLOTEAUX-VATEL, rue Mademoiselle, 2, à Versailles. Membre à vie. GUIRAUD, docteur en médecine, grand'rue Ville-Bourbon, à Montauban (Tarn- et-Garonne). GUYOT-RESSIGEAC, chef d'escadron d'artillerie, à Orléansville (Algérie). HACQUIN, rue Bourtibourg, 9, à Paris. HALLEY, professeur au collége d'Avranches (Manche). HASSKARL (J.-K.), docteur en philosophie, à Clèves (Prusse-rhénane). Membre à vie, HÉBERT, pharmacien en chef à l'hôpital des Cliniques, place de l'École-de- Médecine, à Paris, HENNECART, ancien député, rue Neuve-des-Mathurins, 41, à Paris. HÉNON, docteur en médecine, député au Corps législatif, cours Morand, 56, à Lyon. HERVIER-BASSON (JosEPH), rue de la Bourse, 31, à Saint-Étienne (Loire). HOMOLLE, docteur en médecine, rue Bonaparte, 7, à Paris. HOWARD (JOHN-ELIOT), à Tottenham près Londres. Membre à vie. HULLÉ, professeur d'hydrographie, à Blaye (Gironde. HUSNOT (TH.), maire de Cahan, par Athis (Orne). JACQUEL (l'abbé), curé à Coinches, par Saint-Dié (Vosges). JAMIN (FERDINAND), horticulteur, à Bourg-la-Reine (Seine). JEANBERNAT, docteur en médecine, rue du Musée, 4, à Toulouse. JAUBERT (le comte), membre de l'Institut, au domaine de Givry, par Jouet-sur- l'Aubois (Cher). JORDAN (ALEXIS), rue de l'Arbre-Sec, 40, à Lyon. JOURDAN (PASCAL), ingénieur civil, garde-mines, à Guéret (Creuse), Membre à vie. JULLIEN-CROSNIER, conservateur du Musée, rue d’Illiers, 56,à Orléans. KANITZ (AUG.), à Lugos (Hongrie). KÉTELEËR, horliculteur, rue Houdan, 87, à Sceaux (Seine). KIRSCHLEGER, professeur à l'École supérieure de pharmacie, Grande rue, 136, à Strasbourg. KRALIK (LOUIS), rue du Grand-Chantier, 19, à Paris. Membre à vie. KRESZ, rue des Bourdonnais, 44, à Paris. LABOURET, rue d'Austerlitz, 12, à Angouléme (Charente). Membre à vie. LAGRANGE, docteur en médecine, au Bois-de-Rosoy par Hortes (Haute-Marne). LAISNÉ, ancien principal du collége, boulevard du Sud, à Avranches. LAMBERT (FABIEN), architecte, rue Monsieur-le-Prince, 48, à Paris. LAMOTTE, professeur d'histoire naturelle, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). LISTE DES MEMBRES. vi] LAMY (EUGÈNE), banquier, à Limoges. LANGE, bibliothécaire au jardin botanique de Copenhague (Danemark). LANNES, lieutenant de douanes, à Saint-Tropez (Var). LARAMBERGUE (HENRI DE), à Anglès-du-Tarn (Tarn). LARGHER (AD.), chef du bureau de l'instruction publique à la Préfecture de la Seine, rue des Moines, 21 (Batignolles), à Paris. LARÉVELLIÈRE-LÉPEAUX, au Gué du Berger par Thouarcé (Maine-et-Loire), LA SAVINIERRE (E. DE), rue de la Bellonaie, 7. à Tours (Indre-et-Loire). LASÈGUE, rue de l'Ancienne-Comédie, 3, à Paris. LAUTOUR, pharmacien, à Vassy prés Vire (Calvados), LAVALLÉE (ALPHONSE), rue de Penthièvre, 6, à Paris. LAVAU (GASTON DE), au cháteau de Moncé, par Pézou (Loir-et-Cher). Membre à vie. LEBEL, docteur en médecine, à Valognes (Manche). LEBEUF (FERDINAND), pharmacien, à Bayonne (Basses-Pyrénées), LECOQ (HENRI), membre correspondant de l'Institut, professeur à la Faculté des sciences, à Clermont-Ferrand. Membre à vie. LE DIEN (ÉMILE), ancien avocat à la Cour de Cassation, boulevard Malesherbes, 212, à Paris. LEFÈVRE (Ép.), rue de Coustantine, 27 (Plaisance), à Paris. LEFRANC (EDMOND), pharmacien en chef de la garde de Paris, à la caserne de la Cité, à Paris. LEFRANC DE VILLELONGUE (LÉON), rue des Martyrs, 37, à Paris. LE GRAND (ANTOINE), agent voyer d'arrondissement, cloître Notre-Dame, à Montbrison (Loirc). LEGUAY (LÉON), au château de Serceaux, commune de Valframbert par Alencon (Orne). LEJOURDAN, directeur du Jardin-des-plantes, place Saint-Michel, 7, à Marseille. LE MAOUT, docteur en médecine, rue de Poissy, 2, à Paris. ' LEPELTIER, docteur en médecine, rue de Feltre, 10, à Nantes. LÉPINE (JULES), rue Sainte-Catherine, 102, à Bordeaux. LE SOURD, docteur en médecine, directeur de la Gazette des hôpitaux, rue de l'Université, 8, à Paris. LESPINASSE (GUSTAVE), rue de la Croix-Blanche, 25, à Bordeaux. LESTIBOUDOIS , conseiller d'État, membre correspondant de l'Institut, rue de la Victoire, 92, à Paris. LETOURNEUX (ARISTIDE), conseiller à la Cour impériale d'Alger. LETOURNEUX (TACITE), président du tribunal civil de Fontenay -le -Comte (Vendée). LOCK, pharmacien, à Vernon (Eure). LOMBARD (ARMAND), au Vigan (Gard). LOMBARD (F.), rue Chabot-Charny, 48, à Dijon. LORET (HENRI), rue Barthez, 4, à Montpellier. LORTET, docteur en médecine, avenue de Saxe, 69, à Lyon. LOYSEL (CH.), quai de l'Ecole, 20, à Paris. viij SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. MAGNES (Louis), rue des Couteliers, 24, à Toulouse. MAIN PÈRE, docteur en médecine, à Melle-sur-Béronne (Deux-Sèvres). MALINVAUD (ERNEST), rue Clément, 6, à Paris. Membre à vie. MALINVERNI, à Quinto pres Verceil (Italie). MANCEAU, professeur d'histoire naturelle, rue de Rivoli, 2, au Mans (Sarthe : Membre à vie. MANESCAU, ancien représentant, à Pau (Basses-Pyrénées) MARCHAND (LÉON), docteur en médecine et ès sciences naturelles, rue Guy-de- la-Brosse, 13, à Paris. MARCILLY, inspecteur des forêts, 1, boulevard Neuf, à Nice (Alpes-Maritimes). MARES (PAUL), docteur en médecine, à Alger. MABRJOLIN, chirurgien des hôpitaux, rue Chaptal, 16, à Paris. Membre à vie. MARMOTTAN, docteur en médecine, rue du Marché, 1/ (Passy), à Paris. MARTIN (BERNARDIN), docteur en médecine, à Aumessas pres le Vigan (Gard). MARTIN (ÉMILE), juge, à Romorantin (Loir-et-Cher). MARTIN (JosEPH DE), docteur en médecine, à Narbonne (Aude). MARTIN (LOUIS DE), boulevard Jeu-de-Paume, 2?, à Montpellier. MARTINS (CH.), membre correspondant de l'Institut, directeur du Jardin des plantes, à Montpellier. Membre à vie. MARTRIN-DONOS (VICTOR DE), au château de Sainte-Urcisse prés Salvagnac (Tarn). MASSON (VICTOR), libraire-éditeur, place de l'École-de-Médecine, à Paris. MASSOT, docteur en médecine, rue Saint-Jean, 9, à Perpignan. MATIGNON (E.), à Fontainebleau (Seine-et-Marne). MATHIEU, inspecteur des forêts, rue Stanislas, 46, à Nancy (Meurthe). MAUGERET, inspecteur du télégraphe, rue Colbert, 14, à Nimes. MAUGIN, avoué, rue Guénégaud, 12, à Paris. Membre à vie. MÉHU, pharmacien, à Villefranche (Rhône). MERCEY (ÀLBERT DE), rue Bréa, 23, à Paris. MERMOUD (l'abbé, chez M. Dufresne, avocat, à Saint-Jeoire (Haute-Savoie). MICHEL (AUG.), rue Lemercier, 48 (Batignolles), à Paris. MICHEL (ÉvARISTE), interne à l'hôpital Saint-Lazare, faub. Saint-Denis, à Paris, MIÉGEVILLE (labbé), à Notre-Dame-de-Garaison par Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées). MIGNOT, docteur en médecine, à Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise). MILLARDET, docteur en médecine, rue dela Croix, 12, à Strasbourg. MOGGRIDGE (J. TRAHERNE), maison Gastaldi, à Menton (Alpes-Maritimes ). Membre à vie. MONARD (P.), ancien médecin en chef des armées, rue de l'Évéché, 25, à Metz. MOQUIN-TANDON (OLIVIER), rue de Sèvres, 44, à Paris. MORIERE (J.), professeur à la Faculté des sciences de Caen (Calvados). Membre d vie. MORIS, sénateur, professeur à l'Université de Turin (Italie). MORREN (EDOUARD), professeur à PUniversité de Liége (Belgique). MOTELAY (LÉONCE), rue Guillaume-Brochon, 7, à Bordeaux, Membre à vie. MOUGEOT (ANTOINE), docteur en médecine, à Bruyères (Vosges). LISTE DES MEMBRES. JN MOUILLEFARINE, avoué, rue Ventadour, 7, à Paris. Membre à vie. MOURA-BOUROUILLOU (B.), docteur en médecine, rue Molière, 25, à Paris. NÆGELI (CARL), professeur à l'Université de Munich (Bavière). NETTO (LADISLAU DE SOUZA MELLO Y), directeur de la section d'agriculture et de botanique au Musée impérial de Rio de Janeiro (Brésil). NOÉ (le marquis DE), rue du Bac, 126, à Paris. NOUEL, directeur du Musée d'histoire naturelle, à Orléans (Loiret). NOULET, professeur à l'École de médecine, rue du Lycée, 8, à Toulouse. OUDEMANS (C.-A.-J.-A.), professeur de botanique, à Amsterdam. OZANON (CHARLES), à Rougeon, par Buxy (Saóne-et-Loire). PAIRA (MICHEL), cultivateur, à Geudertheim près Brumath (Bas-Rhin), PARIS (le commandant), au 3° régiment de tirailleurs algériens, à Constantine, Membre à vie. PARSEVAL-GRANDMAISON (JULES DE), avocat, aux Perrières prés Mâcon, PASSY (ANTOINE), membre de l'Institut, rue Pigalle, 69, à Paris, et à Gisors (Eure). Membre à vie. PASTEUR, membre de l'Institut, rue d'Ulm, 45, à Paris. PAYOT (VÉNANCE), naturaliste, à Chamonix (Haute-Savoie). PEDICINO, professeur à l'Institut technique, via del Fico a Foria, 24, palazzo Février, à Naples (Italie). PELTEREAU (ERNEST), notaire, à Vendóme (Loir-et-Cher). PENCHINAT, docteur en médecine, à Port-Vendres (Pyrénées-Orientales). PÉRARD (ALEX.), rue Guy-de-la-Brosse, 4, à Paris. PERRIER DE LA BATHIE (EUGÈNE), à Conflans près Albertville (Savoie). PERRIO, à Napoléonville (Morbihan). PERSONNAT (VICTOR), à Sallanches (Savoie). PETIT (GUILLAUME), député au Corps législatif, à Louviers (Eure). Membre à vie. PETIT (PAUL), pharmacien, rue des Quatre-Vents, 46, à Paris. PETUNNIKOW, à Moscou. — Correspondant à Paris : M, Wyroupoff, rue des Beaux-Arts, b. PIRÉ (Louis), secrétaire de la Société royale de botanique de Belgique, rue d'Orléans, 15, à Bruxelles. PLANCHON (GUSTAVE), professeur à l'École de pharmacie, boulevard Saint- Michel, 139, à Paris, PLANCHON (J.-E.), professeur à la Faculté des sciences de Montpellier (Hérault). POMMARET (E. DE), à Agen (Lot-et-Garonne). POMEL, ingénieur garde- mines, à Oran (Algérie). POSTH (J.), associé de la maison Vilmorin-Andrieux et C/*, avenue Victoria, 11, à Paris. X SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. PRADEL, pharmacien, rue Racine, 12, à Paris. PRÉVOST, docteur en médecine à Alencon (Orne). PRILLIEUX (ÉDOUARD), docteur ès sciences, rue Cambacérès, 1/1, à Paris. PUGET (l'abbé), chez Madame de Livet, à Pringy prés Annecy (Haute-Savoie). QUESTIER (l'abbé), curé à Thury-en-Valois par Betz (Oise). RAMBUR (P.), docteur en médecine, aux Délices, 53, à Genève. RAMES FILS, pharmacien, à Aurillac (Cantal). RAMOND (A.), directeur des douanes, rue de l'Entrepót, 14, à Paris. RAVAIN (labbé), professeur au collége de Combrée (Maine-et-Loire). REBOUD, médecin-major au 3° régiment de tirailleurs indigènes, à Bone (Algérie). | REMY (JULES), ancien voyageur du Muséum, à Louvercy, par Chàlons-sur Marne. Membre à vie. . RICHTER, chef de bureau des douanes, rue Pagès, 4, à Montpellier (Hérault). RIPART, docteur en médecine, rue de l'Arsenal, 1, à Bourges (Cher). RIVET, rue Biot, 7 (Batignolles), à Paris. ROCHEBRUNE (ALPH. TRÉMEAU DE), rue de Beaulieu, 65, à Angouléme (Charente). RODIN, chef d'institution à Beauvais (Oise). RODRIGUEZ (JEAN), calle Isabella IT, 48, à Mahon (Espagne). Membre à vie. ROGET DE BELLOGUET, rue de l'Université, 15, à Paris. ROSS (Davip), 44, Parksede-street, à Édimbourg (Écosse). Membre à vie. ROUMEGUERE (C.), rue Riquet, 31, à Toulouse. ROUSSEL, docteur en médecine, rue des Fossés-Saint-Jacques, 26. ROYER (CHARLES), avocat, à Saint-Rémy prés Montbard (Cóte-d'Or). Membre a vie. ROYET, docteur en médecine, à Saint-Benoit-du-Sault (Indre). ROZE (ERNEST), attaché au ministère des finances, rue de Vaugirard, 95, à Paris. SAINT-EXUPÉRY (GUY DE), à Agen (Lot-et-Garonne). SALDANHA DA GAMA (J040 DE), à Rio de Janeiro. SALVE (SÉB. DE), place des Précheurs, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), et au château de Reillanne (Basses-Alpes). SAMSON (ÉMILE), rue du Faubourg-Poissonnière, 80, à Paris. SAPORTA (le comte DE), à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhóne). SAUBINET AÎNÉ, à Jouy près Reims (Marne). SAUZE (l'abbé), licencié ès sciences naturelles, professeur au petit séminaire de Grenoble (Isère). SAUZET (DE), rue d'Astorg, 3, à Toulouse (Lot-et-Garonne). SAVATIER (Lupovic), chirurgien de la marine, au Japon. Membre à vie. SAVI (PIETRO), professeur d'histoire naturelle, à Pise (Italie). LISTE DES MEMBRES. xj SAVY (F.), libraire-éditeur, rue Hautefeuille, 24, à Paris. SCHMITT, pharmacien-major, à l'hôpital militaire de Colmar (Haut-Rhin). SCHOENEFELD (W. DE), rue de Bellechasse, 35, à Paris. Membre à vie. SENOT DE LA LONDE (CH.), à liosseau par Corné (Maine-et-Loire). SERRES (HECTOR), pharmacien, à Dax (Landes). SEYNES (JULES DE), professeur agrégé à la Faculté de médecine, rue Cassette; 27, à Paris, et à Lassalle (Gard). SONGEON (ANDRÉ), rue dela Roche, à Chambéry (Savoie). SOUBEIRAN (J.-L.), secrétaire de la Société impériale zoologique d'acclimatation, rue de Lille, 19, à Paris. | SPACH (ÉDOUARD), conservateur de la galerie de botanique au Muséum, rue Cuvier, 57, à Paris. TAILLEFERT, rue de la Haie, 8, à Metz. TANTENSTEIN, rue Paillet, 9, à Paris. TARDIEU (MAURICE), rue de Tournon, 6, à Paris. TARGIONI-TOZZETTI, professeur, à Florence. TASSI (ATTILIO), professeur d'histoire naturelle, à Sienne (Italie). TCHIHATCHEF (PIERRE DE), conseiller d'État de S. M. l'empereur de Russie, membre de l'Académie des sciences de Berlin, correspondant de l'Institut, THÉRY, docteur en médecine, à Langon (Gironde). Membre à vie. THÉVENEAU, docteur en médecine, à Béziers (Hérault). THIBESARD, rue Saint-Martin, 23, à Laon (Aisne). THOREL, rue Racine, 2, à Paris. THURET (G.), membre correspondant de l'Institut, à Antibes (Alpes-Maritimes). TIMBAL-LAGRAVE, professeur adjoint à l'École de médecine, rue Romiguière, 15, à Toulouse, Membre à vie, l TISSEUR (l'abbé), aux Chartreux, à Lyon. TITON, docteur en médecine, à &hàlons-sur-Marne (Marne). Membre à vie. TOCQUAINE, pharmacien, à Remiremont (Vosges). TODARO, directeur du jardin botanique, à Palerme (Sicile). TOURLET, à Chinon (Indre-et-Loire). TRIBOUT (A.), médecin-major au 20° de ligne, à Périgueux (Dordogne). TROUILLARD, banquier, à Saumur (Maine-et-Loire). TUEZKIEWICZ (DIOMÈDE), docteur en médecine, au Vigan (Gard). TULASNE (L.-R.), membre de l'Institut, aide-naturaliste au Muséum, à Chaville (Seine-et-Oise). VALON (ERNEST DE), conservateur des hypothèques, à Coulommiers (Seine-et- Marne). VAN TIEGHEM (PH.), docteur ès sciences, maître de conférences à l'École nor- male, rue de Sorbonne, 4, à Paris. VERLOT (J.-B.), directeur du Jardin des plantes, à Grenoble (Isère). VIAUD-GRAND-MARAIS, professeur à l'École de médecine, rue Beausoleil, 2, à Nantes. xij SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. VIBRAYE (le marquis DE), au château de Cheverny par Cour-Cheverny (Loir-et- Cher). VIGINEIX (GUILLAUME), rue de la Harpe, 49, à Paris. VILMORIN (HENRI), rue du Bac, 39, à Paris. VINCENT, médecin de la marine, VOELKER, docteur en médecine, à Paris. WALKER, docteur en médecine, Melville-street, 32, à Édimbourg (Écosse), Membre à vie. WARION, médecin aide-major, à l'hôpital militaire d'Oran (Algérie). WATELET, officier d'Académie, à Soissons (Aisne). WATTERS (JAMES), à Belleville-Neurington prés Édimbourg (Écosse). WEDDELL, docteur en médecine, rue de la Tranchée, 14, à Poitiers. ZETTERSTEDT, professeur à l'Université d'Upsal (Suède). Siège de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. LISTE DES MEMBRES. xiij Membres rayés pour défaut de cotisation. MM. ADAMOWICZ., BAILLE. BARTHÉLEMY. BÉLANGER. BERGERON. BONNAMOUR. BoNZoM. BOURGADE. BRÉBISSON (DE). BRIOSO. CHUART. CUIGNEAU. DAILLE. DEMOUY. DESBoIs. ESPAGNE. FÉRAUD. FORGET. GERMA. GUÉPIN. MM. GUINGUE. HEILLY (D). LACROIX. LAHACHE. LAMIABLE. LANCEREAUX, MOYSANT. PERSONNAT (Camille). PESTY-RÉMOND. PICHON. PLU. PuEL (Louis). QUENTIN. RABOTIN. RAMON DE LA SAGRA. RÉCAMIER. SEURE. SOULA. TOUBIN. VILLOT. xjv SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Membres décédés depuis la fondation de la Société, DEsvaux (Émile), 13 mai 1854. BERNARD, 20 août 1854. Wess (Ph.-Barker), 31 août 1854. FAYE (Léon), 20 octobre 1855. BoNAFOS, 1855. LonT-MiALHE (de), 25 juin 1856. Dunar (Félix), 29 juillet 1856. HÉRÉTIEU, 6 avril 1857. GRAVES (Louis), 5 juin 1857. GUIART, septembre 1857. RAYNEVAL (comte de), 10 février 1858. Guérin, 11 février 1858. BRowN (Robert), 10 juin 1858. SERRES (le colonel), 16 août 1858, MouGEoT (Jean-Baptiste), 5 décembre 1858. VILLIERS DU TERRAGE (vicomte de), 20 décembre 1858. JOUFFROY-GONSANS (de), février 1859. LE PRÉVOST (Auguste), 14 juillet 1859. DELASTRE, 17 aoüt 1859. CRETAINE (Alexis), 16 octobre 1859, Cuorsy (J.-D.), 26 novembre 1859. TiLLETTE DE CLERMONT-TONNERRE (baron), 7 décembre 1859, BRONDEAU (Louis de), 24 décembre 1859. CLAUSON (Th.), janvier 1860. LÉVÊQUE DE VILMORIN (Louis), 22 mars 1860, HUGUENIN (Auguste), juillet 1860. LIMMINGHE (comte Alfred de), avril 1861. HENSLOW, 16 mai 1861. PoucRET (Eug.), juin 1864, LA PERRAUDIÈRE (Henri de), 34 juillet 1861. LECLÈRE (Louis), 1** décembre 1861. CADET DE CHAMBINE (Edmond), 7 décembre 1861. Van- DEN-BoscH, 18 janvier 1862. MENIERE (Prosper), 7 février 1862. BASSEVILLE, février 1862. MICHALET (Eugène), février 1862, DESMAZIERES, 23 juin 1862. Mans (de), 23 juin 1862. GIRAUDY (Honoré), novembre 1862. JAMAIN (Alexandre), 12 décembre 1862, DENEN (l'abbé), 8 mars 1863. LISTE DES MEMBRES, MoQuIN-TANDON, 17 avril 1863, BiLLoT (Constant), 19 avril 1863. AUGÉ DE Lassus, 19 avril 1863. GROSJEAN, mai 1863, DALIMIER (Paul), 25 août 1863. GAY (Jacques), 16 janvier 1864. MÆpER (Albert), 2 février 1865. TREVIRANUS (L.-Ch.), 13 mai 1864. DE LACROIX (l'abbé S.), 20 novembre 1864. SAINTINE (X.-B.), 21 janvier 1865. Duroun (Léon), 18 avril 1865. REvEIL (Oscar), mai 1865. MAILLE (Alphonse), 30 septembre 1865. Hooker (Sir William), octobre 1865. Ramu (Hippolyte), novembre 1865. MONTAGNE (Camille), 5 janvier 1866. MAGNAN (le pasteur), 1°" février 1866. GASPARRINI, juillet 1866. GouBERT (Émile), juillet 1866. GocoT, octobre 1866. DE WEGMANN (Ferdinand), octobre 1866. KREMER, 10 mai 1867. DE LAFONS DE MÉLICOCQ, 8 juin 1867. DovERGNE, 7 février 1868. LÉVÊQUE DE VILMORIN (Madame Élisa), 3 août 1868, CLAUZURE, 20 septembre 1868. DELESSERT (François), 15 octobre 1868. DE MARTIUS, décembre 1868. DARRIEUX, FRILLEY, LABALBARY, LEBAIL, y 1863-1868. LECLERC, de Caen, SAUGERRES, TORRENT, / LAPLANE (A. de), 7 mars 1868. BRICE, 28 janvier 1369. DoùxET (E.), janvier 1869. XV xvj SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sociétés correspondantes. 1? FRANCE. Académie des sciences. Société géologique de France. Société impériale zoologique d’acclimatation. Société impériale et centrale d'horticulture. Société de biologie. Société impériale des naturalistes de Cherbourg. Société Linnéenne de Bordeaux. Société industrielle d'Angers. Société académique de Maine-et-Loire. Société des sciences de l'Yonne. Société d'histoire naturelle de Colmar. 29 BELGIQUE. Société royale de botanique de Belgique. 3° SUISSE. Société helvétique des sciences naturelles. 4° ANGLETERRE. Société Linnéenne de Londres, Société pharmaceutique de Londres. Société botanique d'Édimbourg. 5? ALLEMAGNE. Académie royale des sciences de Munich. Société botanique pour la province de Brandebourg. Société impériale zoologico-botanique de Vienne. Société des sciences naturelles de Bréme. 6° DANEMARK. Académie royale des sciences de Copenhague. 7° RUSSIE, Société impériale des naturalistes de Moscou. Société des sciences naturelles d'Helsingfors. 8° ITALIE. Reale Istituto veneto. Società italiana di scienze naturali, Paris, — Imprimerie de E. MARTINET, rue Mignon, 3. SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE SÉANCE DU 10 JANVIER 1868. PRÉSIDENCE DE M. A. GRIS, VICE-PRÉSIDENT. M. Bescherelle, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 27 décembre 1867, dont la rédaction est adoptée. Conformément à l'art. 28 du règlement, M. le Président fait con- naitre à la Société les noms des membres des diverses Commissions nommées par le Conseil, pour l'année 1868, dans sa séance du 27 décembre dernier. Ces Commissions sont composées de la maniére suivante : 1* Commission de comptabilité : MM. de Bouis, A. Passy et Ramond. 2" Commission des archives : MM. Bureau, Lasègue et Beau- temps-Beaupré. 3° Commission permanente du Bulletin : MM. Bureau, Eug. Fournier, G. Planchon, Tardieu et Vilmorin. h^ Commission permanente des gravures : MM. Decaisne, Græn- land et Prillieux. 5° Commission chargée de recueillir les opinions émises relati- vement à la tenue de la prochaine session extraordinaire et de for- muler une proposition sur le lieu et l'époque de cette session : MM. de Bretagne, Cosson, Eug. Fournier, le comte Jaubert et Rivet. 6° Comité consultatif chargé de la détermination des plantes de France et d'Algérie soumises à l'esamen de la Société : MM. Cor- dier, Cosson, Bescherelle, Fournier, Groenland, le comte Jaubert et Roussel. M. le Président annonce que, par suite du tirage au sort fait le T. XV. (SÉANCES) 1 2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 13 décembre dernier, les membres du Conseil devant sortir cette année sont : MM. Cordier, Larcher, Lasègue et Ramond. On procède à l'élection du président pour l'année 1868. M. DucmanTRE ayant obtenu 115 suffrages sur 124, est pro- clamé président de la Société pour 1868. La Société nomme ensuite successivement : Vice-présidents : MM. Laségue, Beautemps-Beaupré, G. Plan- chon et Bureau. Secrétaire : M. Roze. Vice-secrétaire : M. Larcher. Trésorier : M. Fr. Delessert (réélu). Membres du Conseil : MM. Gris, Decaisne, Fermond, A. Michel. Il résulte de ces nominations que le Bureau et le Conseil d'admi- nistration de la Société sont composés, pour l'année 1868, de la maniére suivante : Président. M. DUCHARTRE. Vice-présidents. MM. Beautemps-Beaupré, MM. Laségue, Bureau. Gustave Planchon. Secrétaire général. M. de Schonefeld. Secrétaires. Vice-secrétaires. MM. E. Cosson, MM. Bescherelle, Roze. Larcher. Trésorier. Archiviste. M. Fr. Delessert. MM. P. de Bretagne, Brice, Ad. Brongniart, Chatin, Decaisne, Fermond. M. Eug. Fournier. Membres du Conseil. MM. A. Gris, Gubler, le comte Jaubert Aug. Michel, A. Passy, J. de Seynes. 2 SÉANCE DU 2h JANVIER 1868. 3 SEANCE DU 24 JANVIER 1868. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. le Président, en prenant place au fauteuil, remercie la Société de l'avoir appelé à diriger ses travaux pendant l'année qui vient de s'ouvrir. M. E. Roze, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 10 janvier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une nouvelle présentation. M. le Secrétaire général communique à la Société une lettre de M. Hervier-Basson (de Saint-Étienne), qui présente la premiére partie d'un Catalogue des plantes rares ou intéressantes des envi- rons de Crest (Drôme), par le R. P. Eugène. La Société donne acte de cette présentation et décide que le Catalogue, s'il y a lieu, sera publié dans le Dulletin, lorsqu'il aura été complété. M. Roze, secrétaire, donne lecture de la communication suivante adressée à la Société : TROISIÈME PETIT BOUQUET RÉCOLTÉ DANS LE TARN, par Mi. H. de LARAMBERGUE (1). (Castres, 10 décembre 1867.) Nous venons, cette année encore, pour la troisième fois, indiquer quelques plantes nouvelles pour la flore du département du Tarn, et faisant suite à celles que nous avons déjà publiées en supplément au catalogue de ce dépar- tement. 1o Thlaspi silvestre Jord. — T. alpestre L. et auct. mult. (Jord. Obs. pl. Fr. fragm. 3, p. 9). Habite les cultures et fourrages dans le terrain argilo-granitique des bords de l'Agoüt, au-dessous de Brassac. Nous avons récolté cette espèce en pleine fructification le 10 mai 1867; elle répond exactement à l'excellente description que donne M. Jordan de son Thlaspi silvestre. 2» Diplotaxis bracteata G. G. — Erucastrum Pollichii Spenn. Nous avons observé cette année pour la première fois, dans la ville même de Castres, sur un vieux toit de maison, un Diplotaxis ayant tous les princi- paux caractères du D. bracteata et que nous croyons pouvoir rapporter à cette espèce. Il en a les grappes allongées, dont les fleurs inférieures sont munies de bractées ; les fleurs petites, 4 sépales dressés ; les étamines appliquées (4) Voyez le Bulletin (Séances), t. XII, p. 314, et t. XIV, p. 61. A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. contre le pistil; les feuilles dont les lobes inférieurs sont éloignés de la tige et non point embrassants comme dans le D. Erucastrum G. G. Ce Diplotaxis fleurit plus tôt que le D. Erucastrum, et nous l'avons récolté en bon état fin de mars et avril. Sa floraison est aussi d'une plus longue durée, car nous l'avons repris en août et encore en octobre. Ses fleurs ne sont pas blanchátres ou jaundtres, comme il est dit par les auteurs et comme elles le sont dans les exemplaires des bords du Rhône que nous avons reçus de M. Ozanon; dans les échantillons de Castres, la couleur est franchement jaune et d’un beau jaune. Nous croyons que, malgré cette petite irrégularité, notre espèce ne peut être séparée du D. bracteata G. G. 3° Impatiens Noli-tangere L. Habite les lieux humides et ombragés dans les environs de Mazamet (Tarn); fleurit en aoüt et septembre. Nous devons à M. Fontan, botaniste intelligent qui habite la localité ci-dessus, la découverte de cette bonne espéce, que nous n'avons jamais rencontrée nous-méme dans le Tarn. ke Peucedanum Oreoselinum Mœnch. — Athamanta L. Bois et rochers granitiques des bords de l'Agoüt, en amont de Brassac ; fleurit juillet-août. Nous connaissons cette plante à Brassac depuis nombre d'années, bien qu'elle ne figure point dans le catalogue. 5° Potamageton crispus L. Castres, dans la Durenque; Appèle prés Puylaurens, dans les mares; fleurit de mai en aoüt. Nous avons plusieurs fois, dans le Tarn, rencontré cette espèce, qui ne figure point dans la florule, et notamment au Puy-Saint- Georges prés Albi, en compagnie du savant auteur de ce catalogue. 6° Heleocharis multicaulis Dietr. Saint-Amans, bords du ruisseau de Peyrelés ; juin-juillet. Cette espèce, que nous n'avons vue que dans cette localité, est fort bien caractérisée par son style à trois stigmates , et l'écaille inférieure de l'épi plus grande que dans PH. palus- tris, largement scarieuse aux bords, tantôt bifide et tantôt échancrée seule- ment au sommet, et embrassant complétement la base de l'épi. Elle se distingue encore de l H. palustris par ses tiges fasciculées, sa souche munie des débris des anciennes feuilles, courte, oblique et fibreuse, et non point longuement rampante comme dans l'H. palustris. Cette méme souche courte et fibreuse sépare également notre espèce de PH. uniglumis. Elle croit non loin de Saint- Amans, dans les prairies marécageuses des bords du ruisseau de Peyrelés, qui se jette dans le Thoré. H y à longtemps que nous la connaissons dans cette localité, où nous n'avons pu rencontrer PH. uniglumis, qui est indiqué par M. de Martrin-Donos dans sa Florule du Tarn. Nous avons été assez heureux pour retrouver, ce printemps dernier, deux plantes signalées jadis dans les environs de Castres et que nous ne retrouvions plus, l'une découverte par M. Valette, Ranunculus cyclophyllus Jord., et l'autre par nous-méme , Narcissus biflorus Curt. Elles croissent toutes deux SÉANCE DU 2/4 JANVIER 1868. 5 à Sévérac, le Ranunculus dans les vignes et le Narcissus dans les prés hu- mides. Nous n'avons pas été peu étonné de retrouver, dans ces mêmes prés humides de Sévérac, le Reseda alba L. (R. suffrutientosa G. G.) que nous avons mentionné lan dernier dans notre deuxième bouquet. Nous en avons rencontré cette fois-ci sept magnifiques exemplaires. M. Fontan, que nous avons déjà cité à l’occasion de l'/mpatiens Noli- tangere, possède également dans son herbier ce méme Zeseda alba, qu'il a eu la bonne fortune de rencontrer dans les terrains calcaires des environs de Mazamet. Ces trois espèces, Ranunculus, Narcissus et Keseda, précieuses pour notre département, fleurissent à peu près à la même époque : nous les avons récol- tées toutes trois dans le courant du mois d'avril 1867. ^ M. le Secrétaire général communique à la Société la lettre sui- vante qu'il a recue de M. le docteur Guiraud : LETTRE DE M. GUIRAUD. Montauban, 4 janvier 1868. Je crois devoir signaler à la Société un fait assez curieux de germination prématurée, de viviparité, qui s'est produit dans mon jardin. Dans les premiers jours d'octobre, aprés des pluies assez abondantes, en ouvrant un fruit de Cyclanthera pedata, je m'apercus qu'une des graines avait germé, quoique encore renfermée dans le fruit. La radicule n'avait pris qu'un très-faible accrois- sement, et avait à peine percé l'enveloppe; la tigelle, au contraire, s'était allongée de plusieurs centimètres, et les feuilles cotylédonaires, d'une belle couleur verte, s'étaient étalées et développées comme à l'état normal; la piéce que je joins à cette petite note vous permettra, quoique assez mal desséchée, d'apprécier vous-méme le fait. Bien que de pareils faits ne soient pas très-rares, au moins dans les pays tro- picaux, ce phénomène de viviparité, ou plutôt de germination prématurée, se produisant sous notre climat, m'a paru mériter d'étre signalé à la Société. M. le Président fait remarquer que le fait constaté par M. Gui- raud est assez fréquent dans les fruits à péricarpe charnu, et sur- tout dans les Cucurbitacées ; néanmoins il est utile de le signaler à l'attention des observateurs. M. Roze donne lecture de la communication suivante, adressée à la Société : 6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. DE QUELQUES ESPÈCES CULTIVÉES DU GENRE PHLOMIS, par BE. D. CLOS. (Toulouse, 20 décembre 1867.) Il est dans le genre Phlomis quelques espèces au sujet desquelles règne dans es auteurs un assez grand désaccord. Je veux parler des P. fruticosa L., viscosa Poir. , virens DC., ferruginea Ten., Samia L., Russeliuna Lag., Boveri Noé. J'ai essayé de débrouiller un peu ce chaos, et je m'occuperai d'abord. des quatre premieres. A. DES PHLOMIS FRUTICOSA, VISCOSA, VIRENS ET FERRUGINEA — Lioné, décrivant le P. fruticosa, donne, d'une part, la diagnose suivante : Phlomis involucris tomentosis, lanceolatis, foliis cordatis villosis... et de l'autre : foliis subrotundis, tomentosis, crenatis, involucris lanceolatis (Spec. plant. p. 818). Le fait est que cette espèce a les feuilles du bas des rameaux elliptiques-obtuses, les autres ovales-obtuses ; mais passons à des espèces moins connues. En 1804, Poiret décrit dans l'Encyclopédie (Dict. de Bot. t. IV, p. 271), sous le nom de Phlomis viscosa, une plante alors cultivée au Jardin-des-plantes de Paris et d'origine inconnue, diflérant du P. fruticosa par ses feuilles ovales- cordiformes, minces, couvertes non d'un duvet tomenteux et. blanc mais de poils séparés et visqueux, enfin par des bractées linéaires et concaves. En 1813, De Candolle fait connaitre, sous la dénomination de P. virens (Catal. Hort. Monspel. p. 132), une espèce cultivée au Jardin-des plantes de Montpellier, d'origine également inconnue, et qui, d'abord admise par M. Bentham (Zabiat. Genera et Spec. p. 628), a été depuis rapportée par lui en synonyme au P. viscosa Poir. (in De Candolle, Prodrom. & XIE, p. 540). Cependant Poiret, transcrivant dans le Supplément à l'Encyclopédie la diagnose donnée par De Candolle du P. virens, ne réunit pas cette espèce au P. viscosa, et ne signale pas méme leurs rapports. C'est qu'en effet la compa- raison des deux descriptions semble indiquer de notables différences, comme on peut en juger : Phlomis viscosa Poir. Phlomis virens DC. Feuilles ovales, échancrées en cœur à la| Foliis ovato-lanceolatis, virescentibus ; pilis base, obtuses, d'un vert noirâtre. radiantibus sparsis Fleurs réunies en grand nombre à chaque | Verticillis 16-floris, verticille. Calices terminés par 5 dents presque égales. | Dentibus calycinis subulatis, duobus este- rioribus longioribus. anc lo D ions 2i D. Dans le Phlomis viscosa, ajoute Poiret, toute la plante {surtout la tige, le SE] SÉANCE DU 2h JANVIER 1868. 7 pétiole, les bractées et le calice) est couverte de poils noirâtres, visqueux, glanduleux ; tandis que De Candolle, dans sa description du P. virens, ne signale que des poils épars, étoilés ct rigides. Mais après avoir étudié, dans deux des plus riches herbiers de Paris, de nombreux échantillons de P. viscosa Poir., et un spécimen de P. virens recueilli en 1827 par Delile, au jardin botanique de Montpellier, j'ai été conduit à reconnaître l'identité spécifique de ces deux prétendues espèces, et à les rattacher à un méme type, que l'on peut appeler Phlomis polymorpha et qui devra comprendre aussi le P. ferruginea Ten. Car, d'une part, la figure de ce PAlomis donnée par l'auteur de la Flore de Naples (tab. 57) laisse beau- coup à désirer, comme je l'ai constaté. d'aprés un échantillon authentique signé Tenore (in herb. Cosson), et d'aprés un second récolté en 1843 par Gussone sous le nom de P. ferruginea Ten. (in herb. Delessert); et, d'autre part, ces échantillons ont la plus grande ressemblance avec les spécimens de Phlomis viscosa récoltés par M. Gaillardot sur les premieres collines du Liban, à l'est de Saida, n°2127 (herb. Cosson). J'ai lieu de penser aussi, mais unique- ment d’après la description du P. glandulosa (Schenk, 7/. nov. Schub. p. 20, telle qu'elle est donnée par M. Bentham dans le Prodromus, t. XII, p. 541), que cette espèce doit être réunie au P. polymorpha et en particulier à sa variété v/scosa. Cette adjonction est encore confirmée par l'identité d'habitat, ces plantes étant toutes originaires du Liban. Toutefois je ne dois pas omettre d'ajouter que cette réunion des Phlomis virens, viscosa et glandu- losa en un seul type, justifiée du moins pour les deux premiers, par des échantillons d'herbier offrant entre eux de manifestes transitions, pourrait se trouver infirmée par une observation attentive de ces plantes dans leur lieu natal. Qui sait méme si ces liens d'union ne doivent pas être attribués à l'hy- bridation ? Il convient d'attirer sur ce point l'attention des naturalistes qui résideront en Syrie. Cette étude comparée des P/A/omis dans les collections de plantes sèches et sur la nature vivante est bien intéressante au point de vue de la grande ques- tion de l'espèce, et préterait à des développements qui ne seraient pas en rap- port avec l'étendue de cette note et auxquels tout botaniste saura bien sup- pléer. Quoi qu'il en soit, en ne prenant en considération que les échantillons d'herbiers, j'ai cru devoir distinguer les trois variétés suivantes du PHLOMIS POLYMORPHA : a. virens : caule rübente, foliis ovato-lanceolatis, cæteris basi subcordatis; ver- üicillastris paucifloris; calycibus brevibus, dentibus abbreviatis valde ci- liatis. Phlomis virens DC. (Cat. Hort. Monsp. p. 132). P. ferruginea Ten. (FL. Nap. 9, p. 36, t. 57); échantillons récoltés au Liban par Michon, à Aman près Beilan par Kotschy (herb. Coss.). 8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. B. major : foliis expansis, ovato-lanceolatis cordatisque ; calycibus elongatis , dentibus majoribus. Premières collines du Liban à l'est de Saida (Gaillardot); autre échan- tillon de prés de Saida (herb. Coss.). Phlomis major Nob. mss. olim. y. viscosa : tota viscida lanataque; internodiis approximatis; foliis cordatis rugosis. Saida, premieres pentes du Liban à l'est de la ville (Gaillardot). Phlomis viscosa Poir. (Encycl. Botan. t. IV, p. 271) ; verisim. P. glandulosa Schenk (Pl. nov. Schub. p. 20). Nota. Un échantillon récolté par M. Bourgeau à Adalia, in rupestribus maritimis, appartient par les feuilles à cette dernière variété, mais s'en distingue par ses bractées et ses dents calicinales vertes, très-longues, subcapillaires (herb. Coss. ). Les deux premières de ces variétés de Phlomis polymorpha sont depuis longtemps cultivées au Jardin-des-plantes de Toulouse à côté du P. fruticosa L., et conservent sans altération leurs caractères distinctifs. Il est vrai qu'on multiplie généralement ces arbustes d'éclats, et non de graines. La premiere (P. virens DC.) est, je crois, répandue dans les jardins sous le nom de P. fru- ticosa var. angustifolia, et la seconde sous celui de P. fruticosa var. latifolia. Sont-ce les Phlomis désignés ainsi par Desfontaines (Tableau de l'École de botanique, 180^, p. 60)? Comme ces plantes répandues dans les jardins offrent des formes assez arré- tées pour y étre considérées comme espéces distinctes par les horticulteurs et méme par les botanistes manquant des termes intermédiaires; comme ces intermédiaires peuvent, ainsi qu'il a été dit, tenir à l'hybridation, et comme ce n'est pas avec le Phlomis fruticosa qu'elles ont le plus de rapport, on pourra conserver à l'une de ces formes le nom de PAlomis virens DC., et donner à l'autre celui de Phlomis major. Yl ne sera peut-être pas inutile de tracer ici le tableau des caractères qui les distinguent l'une de l'autre et qui les séparent aussi du P. fruticosa (1). Ces caractères ont été fournis par les spécimens cultivés au Jardin-des-plantes de Toulouse. Je n'ai pas vu vivant le P. viscosa. (1) Dillen a décrit et figuré (Hort. Elth. tab. 236, f. 306) un Phlomis d'origine in- connue, et qui semble tenir le milieu entre les Phlomis fruticosa et major. Ne serait-ce pas encore un hybride ? SÉANCE DU 2/4 JANVIER 1868, Phlomis fruticosa L. Tiges dressées, blanches- tomenteuses. Feuilles elliptiques, ellipti- ques-oblongues , ovales- elliptiques, à base cunéi- forme, longuement pétio- lées et à pétiole semi-cy- lindrique, molles aux deux faces, et tomenteuses sur- tout en dessous, trés-en- tières (longues de 10-15 cent. , larges de 4-5 cent.), les florales entiérement réfractées. Verticillastres ordinairement solitaires et à 20 fleurs environ. Involucres à bractées 3-sé- riées (les deux rangs ex- térieurs stériles), plus courtes que les fleurs, étroitement imbriquées, à base ovale et très-large chez les extérieures (larg. de 07,009), puis acumi- nées et trés-aigués, d'un vert terne ou cendré et ciliées (1). Fleur de 0,035 de long. Calice de 0,018 de long, vert, à dents de 0,002 à 07,003, le fructifére lar- gement ouvert. Fhlomis polymorpha (B. major Nob. ). Phlomis major Nob. [ mss.] Dressées, étalées et subdif- fuses, à poils rudes, un peu laineuses vers le haut. Ovales à base tronquée ou subcordiforme , atténuées vers le haut, à pétiole large, subplan, rugueuses, régulièrement crénelées (longues de 10-12 cent., larges de 7 cent, à labase), les florales un peu récur- vées, Au nombre de 2-3 sur chaque tige et à 20 fleurs, l'infé- rieur parfois stérile. A bractées bisériées, de la longueur des fleurs, lâche- ment imbriquées, lancéo- lées-subulées (larges de (7,004), carénées, hispi- des et ciliées. De 07,029. De 07,015 de long, à dents de 07,005, couvertes comme les nervures pri- maires de glandes rou- geâtres, le fructifére à sinus rentrants et àbouche fermée par des poils hori- zontaux. Phlomis polymorpha (x. virens Nob.). Phlomis ferruginea Ten. Phlomis virens DC. Dressées, à poils rudes, moins fortes, rougeàtres vers le haut, Ovales-oblongues, couvertes de poils rudes et rugueuses aux deux faces, d'un vert noirâtre en dessus, à court pétiole plan (longues de 7-8 cent., large de 3-4 c.), les florales étalées. Au nombre de 2-3-4 sur chaque tige et à 12-16 fleurs , l'inférieur souvent stérile. A bractées bisériées, làche- ment imbriquées, linéai - res-subulées (larges de 07,002), carénées, d'un vert rougeàtre, ciliées et hérissées de longs poils glanduleux à la base. De 07,029. De 07.015, à dents de 0",004, mais dont deux bien plus longues parse- mées de glandes rougeà- tres, le fructifère à sinus rentrants et à bouche fer- mée par des poils subho- rizontaux, hérissé au sommet par des dents ca- licinales, dressées et pi- quantes. (1) La comparaison de nombreux échantillons de Phlomis fruticosa dans les herbiers, montre d'assez grandes variations dans la largeur des bractées, et l'on ne s'étonne plus de les voir décrites comme lancéolées-linéaires obtuses (Poiret), linéaires ou lancéolées- linéaires (Spach), largement ovales ou ovales-lancéolées aiguës (Bentham). Il est vrai que c'est une plante dont l'aire de dispersion est considérable. 10 Phlomis fruticosa L. Corolle jaune, à casque de 07,017 de long et de Phlomis polymorpha (D major Nob.). Phlomis major Nob. [mss.] Jaune, à casque de 0,017 de long et de 0",001 de SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Phlomis polymorpha (2. virens Nob.). Phlomis ferruginea Ten. Phlomis virens DC. D'un jaune orangé, à casque de 0,014 de long et de 07,001 de large. large. 07,008 de large. Fruits hémicarpes (carpelles| Longs de 07,005, glabres | Idem. des auteurs) longs de au sommet, 071,006, hérissés au som- met d'une touffe de poils courts et grisátres. B. DES PHLOMIS SAMIA, RUSSELLIANA ET BOVEL. — Sous le nom de PAlomis Samia, on cultive fréquemment dans les jardins une espèce bien différente du vrai P. Samia L., mais comme lui vivace (non frutescent), le P. Æusselliana Lag. Et pourrait-il en être autrement, quand M. Pépin donne au P. Samia des fleurs jaunes et le fait figurer avec cette couleur (in Annales de Flore et Pomone de 1835, p. 152, avec pl.) : quand les auteurs du Bon Jardinier et ceux du Nouveuu Jardinier illustré (année 1865) disent aussi l'espèce à corolle jaune? Cependant tous les phytographes classiques, Willdenow (Species), Miller ( Dictionn.), Du Mont de Courset (Ze Botan. cultiv. t. WI, p. 72), Poiret (£ncyclop.) et M. Bentham (in De Candolle Prodromus), ont décrit le P. Samia L. avec des fleurs purpurines ou violacées, et il est figuré tel dans la Flore de Grèce de Sibthorp et Smith. Si à ce caractère on joint celui de feuilles grandes et longuement pétiolées, minces, vertes en dessus, tomenteuses en dessous, et cet autre de bractées tripartites et linéaires, on n'éprouvera aucune difficulté à séparer le vrai PAlomis samia L., inconnu, je crois, dans les jardins botaniques, du P. Zusselliana Lag. On à depuis longtemps distingué du P. Samia L. la plante de l'Atlas, décrite d'abord sous ce nom par Desfontaines (Flora atl.) et admise aussi avec cette dénomination par M. Munby (Flore de l'Algérie, 1'° édition, p. 60). Séparée à titre de variété du P. samia par M. Bentham (in De Candolle, Prodromus), elle a été élevée au rang d'espèce par M. le marquis de Noé (in Bullet. Soc. bot. séance du 10 août 1855) sous le nom de P. Bovet et adoptée comme telle par M. Munby (Catal. Plant. in Algeria sponte nascentium, p. 2h). Il est certain que ce dernier P^/omis, s'il ale port du premier et la plus grande analogie de caractères avec lui, se reconnait trés-facilement à ses dents cali- cinales courtes et laineuses. Tant qu'on n'aura pas cultivé ces deux Labiées côte à côte et dans des conditions diverses de sol et de climat, on ne sera guère plus fondé à les considérer comme espèces que comme variétés l'une de l'autre. M. de Noé fait suivre sa description du PAlomis Borei d'une observation qui se termine par ces mots : « Quant au P. Sama de la Flore atlantique, nous pensons qu'il faut le rapporter au P. ferruginea du Flora napolitana $ SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1868. 11 de Tenore. » Je ne saurais partager l'avis de mon honorable ami; la diagnose donnée par Desfontaines me semble parfaitement convenir au P. Bovei, notam- ment par ces caractères : foliis cordatis (maximis), bracteis tripartitis , subulatis, mucronatis, calycem æquantibus ; tandis que le P. ferruginea a des bractées simples, des feuilles oblongues-lancéolées, etc. ; il appartient, à mon sens, à un ivpe différent, et n'est autre que le P. virens DC. M. Roze communique à la Société une lettre de M. Marcillv, re- lative à une espèce de Myosotis des environs de Grasse. M. Bornet, qui a examiné l'échantillon mis sous les veux de la Société, pense qu'il s'agit d'une espèce nouvelle. La communication de M. Mar- cilly est renvoyée au Comité consultatif. SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1868. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Larcher, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 2^ janvier, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la. présentation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame l'admission de : M. Va:LkER, docteur en médecine, rue de Choiseul, 4, à Paris, présenté par MM. Adolphe Rousseau et Larcher. M. le Président annonce, en outre, deux nouvelles présen- tations. M. Bescherelle, vice-secrélaire, donne lecture de la note suivante, adressée à la Société : NOTE SUR LES MOUVEMENTS DES FEUILLES DU BRYOPHYLLUM CALYCINUM Salisb., par BH. e$. DUVAL-JOUVE. (Strasbourg, 16 janvier 1868.) J'ignore si l'on a déjà constaté des mouvements exécutés par les feuilles d'une plante grasse, et, dans mon ignorance, je signale ce qui suit. La gelée du 5 octobre dernier avait atteint, dans un jardin de Strasbourg, un très-beau pied de Bryophyllum calycinum, et, comme on l'arrachait, je pris quelques-unes de ses grandes feuilles. Elles se desséchèrent dans un coin de mon cabinet où je les avais oubliées, lorsque, le 20 octobre, au moment de 12 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les jeter, je vis des bulbilles trés-fraiches aux points où les segments se sépa- rent du pétiole, Je séparai la partie qui les soutenait et l'enfoncai dans la terre humide d'un vase. Le développement fut rapide. Le 15 novembre, mes jeunes plantes avaient chacune trois paires de feuilles, toutes encore simples ; les deux inférieures très-petites ; les deux moyennes, longues de 15 millimètres, et les deux supérieures de ^0 millimètres. Cherchant à en reconnaitre le progrès journalier, je m'apercus que, le matin, les feuilles de la paire la plus élevée avaient leurs faces supérieures moins écartées que l'aprés-midi. Je pris alors des mesures, à des heures déterminées, et je constatai ce qui suit : ÉCARTEMENT DES SOMMETS des deux feuilles supérieures aux heures de DATES. |—- TT OBSERVATIONS. 8 heures | 2 heures | 4 heures | 7 heures du matin.| du soir. | du soir, | du soir inillimét. | millimèt. | millimet. | millimet. 16novemb.| 15 25 » » La température de l'appartement 20 29 35 » » variait entre + 17? et + 10°; 23 30 45 » » excepté les 8 et 9 décembre oü 26 45 60 » » elle descendit à + 5^. 27 48 63 53 40 28 48 64 54 48 Les toits en face étaient couverts de neige. 29 48 60 52 48 Temps trés-couvert. I 30 55 68 60 58 4er déc. 60 72 70 70 Temps trés-couvert. 2 72 72 71 70 73 77 » 76 Toits en face couverts de neige. 4 75 78 78 77 5 71 82 82 81 6 82 85 85 85 7 85 86 86 86 8 86 86 86 86 À partir de ce jour, les feuilles de cette paire demeurérent trés-étalées, se recourbérent en bas et ne manifestérent plus aucun mouvement appréciable. Mais le 4°" décembre une autre paire de feuilles plus grandes encore s'était ouverte au-dessus et donnait les résultats suivants : 2décemb.| 22 43 35 28 3 25 42 » 4^ Toits en face couverts de neige. A A0 95 » A1 9, 3h 59 » » 6 45 70 » » 7 42 67 » » 8 55 68 » » Au dehors — 12^, au dedans + 6. 9 . 75 75 75 79 Au dehors — 13^, au dedans + 5. 10 82 » » » Le 10 décembre au matin toute observation fut arrêtée par un accident qui brisa le vase et les plantes, au moment où commencaient à se montrer des feuilles avec segments. SÉANCE DU 1/4 FÉVRIER 1868. 13 Comme on peut le voir dansles tableaux qui précèdent, le maximum d'écar- tement avait lieu vers deux heures du soir, et celui du rapprochement des faces pendant la nuit. Avec le temps trés-couvert, les mouvements étaient moindres. Le froid paraissait aussi empêcher les feuilles de se rapprocher. Les mouvements des pétioles étaient nuls ou à peine appréciables ; le siége du mouvement était dans la région où la feuille se rétrécit en pétiole. M. le Président fait remarquer que l'observation de M. Duval- Jouve sera utilement signalée dans le Bulletin, en raison de la ra- reté des observations relatives au mouvement des feuilles dans les plantes grasses. M. le Président donne lecture d'un article du Gardener's Chro- nicle, relatif à la destruction du célèbre Dragonnier (Dracena Draco L.) de la villa d'Orotava, dans l'ile de Ténériffe, à la suite d'un ouragan du mois de novembre dernier ; et, à cette occasion, il donne à la Société sur les Dragonniers quelques détails em- pruntés à l'ouvrage de Schacht, sur les iles de Madère et de Téné- riffe (Madeira und Teneriffa, 1859). M. Eug. Fournier présente à la Société, dela part de M"* Four- nier, des fleurs anormales de Lilas. Dans les unes, la corolle a cinq divisions et forme deux lévres ; dans les autres elle a sept divisions. M. Bescherelle fait à la Société la communication suivante : DE LA STRUCTURE DE LA TIGE DANS LES MOUSSES DE LA TRIBU DES BRYACÉES ET EN PARTICULIER DANS LE GENRE PHILONOTIS Brid., par M. Ém. BESCHERELLE. La tige, dans les Mousses proprement dites, se compose, comme on le sait, de cellules allongées, presque fibreuses, plus ou moins solides suivant la place qu'elles occupent. Dans les espèces persistantes, on distingue trois systèmes différents de cellules, savoir : 1° Un système extérieur ou cortical qui est formé de cellules à parois épaisses et solides, d'une teinte brune, rousse ou carminée; 2° un systéme moyen à cellules plus larges, à parois moins épaisses, formant un réseau régu- lier à mailles le plus souvent hexagonales, et 3° un système arillaire ou médullaire composé de cellules plus étroites, très-serrées, à parois trés-minces, le plus souvent remplies de granules amylacés et chlorophylleux, et se ligni- fiant quelquefois avec l'áge. Dans les Sphagnacées, la tige se compose, indépendamment de ces trois systèmes de cellules, d'un quatrième système extérieur formé de cellules très- grandes, à parois très-minces et incolores, qui enveloppent la tige comme d'une écorce spongieuse. Mais cette organisation est propre aux Sphagnum, et l'émi- 14 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nent auteur du Zyrologia europea a pu dire avec raison : indumentum corticale, quo Sphagna gaudent, in Muscis propriis desideratur (4). | Des observations multiplices, faites sur la tige d'un grand nombre de Mousses appartenant à Ja tribu des Bryacées, et en particulier à la famille des Bartra- miées, m'ont permis de reconnaitre qu'il existe; dans la tige de certaines Mousses, un système de cellules correspondant à l'épiderme -et formé d'une série unique de cellules larges, cylindriques, hyalines, incolores, renfermant quelquefois, prés du point d'insertion des feuilles surtout, ou dans les tiges nouvelles, des granules de chlorophylle. Mais, contrairement à ce qui a lieu dans les Sphagnacées, cette enveloppe spongieuse ne continue pas à se déve- lopper après que la tige a acquis son épaisseur normale ; elle se déchire, au contraire, et il ne reste souvent dans les vieilles tiges que les parties des parois en contact. Cette organisation singulière, qui offre l'intermédiaire entre les tiges des Sphagnum et celles des Mousses proprement dites, me semble propre aux espèces de Bartramiées faisant partie du groupe des Philonotis Brid., et elle peut servir, entre autres caractères, à distinguer ce groupe des Bartramia, car jusqu'ici les auteurs n'ont pu arriver à s'entendre sur la place qu'il doit occuper. Bridel fut le premier à séparer les Bartramia croissant dans les endroits humides, des Bartramia qui préfèrent les terrains secs, et il en forma le genre Philonotis (qos, votia, qui aime l'humidité). Il assigna à ce nouveau genre les caracteres suivants : « Peristomium duplex. Exterius, dentes sedecim acuti, inflexi. Interius » membrana carinata in. sedecim lacinias integras bifidasve imperforatas par- » lita, ciliis interjectis... Flos dioicus monoicusve terminalis ; masculus capi- » tuliformis,... paraphysibus nunc clavato-articulatis, nunc filiformibus. » Schwægrichen, dans son Species Muscorum frondosorum, réunit de nou- veau les PAilonotis aux Bartramia. MM. Bruch et Schimper suivirent l'exemple de Schwægrichen dans le Bryologia europea, en conservant toutefois comme sous-genre le genre Philonotis de Bridel. M. Ch. Mueller se rangea à l'avis de ces auteurs dans son Synopsis Mus- corum, ainsi que M. Hampe dans le Prodromus flore nove granatensis. Toutefois, M. Schimper revenant aux idées de Bridel, qu'il avait combat- tues dans le Zryologia Evropæa, sépara dans son Synopsis Musc. europ., p. 147, non-seulement les Philonotis des Bartramia, mais il forma, aux dé- pens du genre Bartramia, tel qu'il est composé dans le Bryologia europ., deux nouveaux genres, et répartit les quatorze espèces européennes dans les genres : Oreas Brid., Bartramia Hedw., Conostomum Swartz, Bartramidula Br. et Sch., Philonotis Brid., et Breutelia Sch. (4) Syn. Musc. europ. Introd., p. 7. LI SÉANCE DU 1/4 FÉVRIER 1868. 15 Les caractéres principaux sur lesquels M. Schimper s'appuie aujourd'hui pour rétablir le genre Phïlonotis, sont les suivants : « Caulis sub apice florifero verticillato-ramulosus ; flores masculi specie- » rum dioicarum discoidei; capsula alte pedicellata ; peristomium duplex, » interni cilia distincta. » Quoique ces caracteres paraissent suffisamment tranchés, il faut reconnaitre qu'ils ne sont pas spéciaux aux espèces du genre Philonotis, et la plupart des espèces de Bartramia pourraient en revendiquer quelques-uns. La forme et le mode d'inflorescence du PAilonotis rigida se retrouvent dans le genre Dar- tramita. Le Bartramia pomiformis a souvent les pédicelles plus longs que ceux de certains Philonotis ; d'un autre côté, le péristome interne se compose de cils plus ou moins distincts dans les Bartramia. Ge n'est donc pas sans quelque raison que presque tous les bryologues ont considéré les. PAilonotis comme un sous-genre du genre Bartramia. Le seul caractère qui soit cominun à tous les Philonotis, c'est la disposition verticillée des rameaux et la forme discoïde de l'inflorescence mâle dans les plantes dioiques. Toutefois, l'habitat de ces deux groupes de Mousses diffère d'une manière trés-notable : les premières séjournent dans les endroits humides et maréca- geux, sur le bord des ruisseaux limpides ou dans les tourbiéres sablonueuses ; les secondes vivent sur la terre et dans les crevasses des rochers. De ces deux conditions d'humidité ou de sécheresse devait résulter, ce me semble, une différence sensible pour des Mousses qui ont tant d'analogie. Et, en effet, la tige n'est pas organisée de la méme manière dans ces deux groupes. Dans les Zartramia proprement dits, la tige se compose, comme dans presque toutes les Mousses acrocarpes à tiges persistantes, des trois systèmes de cellules dont nous avons parlé au commencement de cette notice ; l'extérieur est formé de cellules très-étroites, arrondies, plus ou moins déprimées, opa- ques, à parois très-épaisses et pour ainsi dire lignifiées. C’est du moins ce que jai observé dans les Bartramia pomiformis, stricta, Halleriana, OEderi, ithyphylla d'Europe, ainsi que dans les espèces exotiques suivantes: B. ithy- phylloides Sch. et B. intertexta du Mexique. La méme organisation se re- trouve dans le Glyphocarpus Webbii de l'ile de Corse et le Conostomum boreale, qui ont été distraits de l'ancien genre Bartramia. Dans les Philonotis, le système de cellules caulinaires, qui correspond au système cortical, chez les Bartramia, est entouré d'une série unique de cel- lules larges, cylindriques et spongieuses, dont l'ensemble forme, si l'on exa- mine sub lente une coupe trés-mince, comme une couronne de perles autour de la tige. Ces cellules ne renferment pas d'amidon et contiennent, dans les tiges nouvelles, des grains de chlorophylle. Dans les jeunes tiges, elles sont entières ; elles se déchirent ou se dissolvent dans les tiges plus âgées, qui offrent alors la forme de colonnettes cannelées. Cette organisation particulière est commune à tous les Philonotis que j'ai étudiés. Les cellules sont très- 16 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. grandes dans les P. marchica, fontana et calcarea d'Europe, dans les P. mnio- carpa Sch., P. breviseta Sch. et P. integrifolia Tayl. de Bolivie, dans le P.radicalis P. Beauv. de la Floride, le P. filiformis du Brésil, et le P. laxis- sima C. Muell. de Java; elles sont beaucoup plus petites dans le P. rigida Brid. des Canaries (1). Ce réseau, qui se retrouve aussi dans le Breutelia arcuata, m'avait paru d'abord provenir de la station des Mousses qui nous occupent, dans les en- droits humides, et j'ai voulu constater s'il se présentait dans les autres Mousses des marais. Mais, malgré les observations trés-nombreuses que j'ai faites sur la tige des espèces suivantes : Hypnum cuspidatum, H. trifarium, H. stra- mineum, Splachnum ampulluceum, Amblyodon dealbatus, Bryum pseudo- triquetrum, B. bimum, Mnium rostratum, M. punctatum, etc., je wai pu trouver rien de semblable, et ce n’est que dans les Sphagnacées qu'on ren- contre cet indumentum hyalin, avec la différence toutefois que les cellules qui le composent sont dans le genre Sphagnum en forme de bouteilles ouvertes à leur sommet, et continuent à se développer après la formation complète de la tige, tandis que dans les PAilonotis elles sont cylindriques, fermées, et se détruisent lorsque de nouvelles innovations se sont produites. Dans une note ultérieure, j'examinerai l'organisation de la tige chez les autres groupes de Mousses. M. Gustave Planchon fait à la Société la communication sui- vante : NOTE SUR L'ORIGINE DE L'ÉLÉMI EN PAINS, par MI. &. IPILANCHON. ; Enexaminant, à l'Exposition universelle, les produits si intéressants réunis par M. Triana dans la section de la Nouvelle-Grenade, mon attention fut attirée par une résine, étiquetée Caragne et provenant de l'7cica Caraña H. B. K. Cette matière me parut ressembler beaucoup à l'Élémi en pains décrit par Guibourt dans son Histoire naturelle des drogues simples, t. VIE, p. ^76. Comme cet Elémi, elle se présentait en masses triangulaires et aplaties, enveloppées d'une feuille de Monocetylédone. La substance en était molle, homogène, d'une teinte jaune verdâtre assez uniforme, présentant cà et là des parcelles d'une matière ligneuse rougeâtre. M. Triana voulut bien m'en confier un échantillon, et je pus me convaincre, en le comparant aux Flémis du droguier de l’École de phar- macie, que ma premiere impression ne m'avait pas trompé, et que /a résine (1) Depuis la rédaction de cette notice, M, le professeur Lorentz m'a adressé un remar- quable travail qu'il a publié récemment sous le titre de : Ueber die Moose. die Ehrenberg in den Jahren 1 820-1826 in Ægypten, der Sinai. Halbinsel und Syrien gesammelt, et je remarque qu'il a également constaté ce réseau hyalin dans le Philonotis cæspitosa var. syriaca. (Note ajoutée pendant l'impression.) SÉANCE DU ÅÅ FÉVRIER 1868. 17 Caragne de la Nouvelle- Grenade est bien l'Elémi en pains de Guibourt. Le morceau de résine de M. Triana est enveloppé d'une feuille de Cocotier ; ceux de l'École de pharmacie sont, les uns dans une feuille de Carloduvica, les autres dans un fragment de feuille de Broméliacée (probablement d'un qu'elle étouffe dans une circonférence, souvent de plusieurs mètres », ne saurait convenir au C. europea, qui croit ordinairement dans les buissons, sur l'Ortie dioique et le Houblon. Aussi ai-je noté le C. europæa comme réellement omis dans la Flore de la Cóte-d'Or. Le Cerastium viscosum L. de cette Flore me semble étre le C. glutinosum Fries. — Le Dianthus silvestris DC. est le D. Scheuchzeri Rchb. var. odorus. La description que M. Boreau donne du D. Scheuchzeri, dans sa Flore du centre de la France, convient à la plante de la Cóte-d'Or à tous égards, sauf cependant que cette dernière plante est odorante. — Le Thesium linophyl- lum L. est le Th. divaricatum Jan. — Enfin le Juncus acutiflorus Ehrh. doit être le J. obtus?florus Ehrh.; en effet, les divisions périgonales obtuses que MM. Larey et Duret assignent à leur plante, ne peuvent s'appliquer au J, acu- tiflorus, tandis qu'elles caractérisent le J. obfusiflorus, espèce que ces auteurs n'ont pas mentionnée dans leur Flore. La présence de l'Arum italicum Mill. dans la Cóte-d'Or offre quelque intérêt de géographic.botanique. Cette plante n'avait pas encore été signalée dans l'est de la France. Elle est parfaitement spontanée et infeste les vignes où je l'ai rencontrée. Le Bulletin de la Société (1856 et 1857) a indiqué comme nourriciers du Viscum album, trente-sept espèces d'arbres, auxquels j'ai ajouté plus tard le Corylus Avellana L. Cette année, j'ai recueilli le Gui sur le Cornus san- guinea L. Dans la liste des trente-sept premiers arbres figurait un Cerasus sans nom spécifique ; Mahaleb complétera cette indication, car j'ai également trouvé le parasite sur cette espèce. M. Eug. Fournier présente à la Société, de la part de M. Besnou, SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1868. 27 des échantillons d Ophioglossum lusitanicum L., récoltés à Brest le 20 février de cette année. M. Eug. Fournier met ensuite sous les yeux de la Société une fleur anomale de Jacinthe. C'était la fleur terminale d'une hampe. Elle s'était épanouie la première, aprés quoi l'anthése avait suivi l'ordre réprogressif indiqué par M. Guillard dans ses Études sur l'In- florescence (1). Cette fleur ne présente, à première vue, que cinq éléments au périgone; le verticille interne semble réduit à deux, et l'un de ceux du verticille externe est hypertrophié. Au devant et au bord de celui-ci, se trouve dans l'intérieur de la fleur une lanière fine qui est le troisiéme pétale avorté. Ce fait peut étre regardé comme un exemple de balancement des organes. M. Camille Personnat entretient la Société de ses observations sur les conditions de précocité des plantes vernales. M. le Président fait remarquer que l'un des principes formulés par M. Personnat, à savoir, que, « sur une méme surface de terrain, » il y a, dans le Midi, profusion d'espéces et pénurie d'individus, et » dans le Nord, au contraire, profusion d'individus et pénurie d'es- » péces », ne doit pas étre trop généralisé, et qu'en tout cas, on peut citer de nombreuses exceptions à la régle, telles que les steppes de Crimée qui sont couverts de Sfipa; les garrigues du Midi, de Cistes; les bords de la Méditerranée, de Juncus acu- tus, etc. M. Balansa donne, sur la floraison des Crocus des montagnes de l'Asie-Mineure, quelques explications qui paraissent concorder avec les observations de M. Personnat. Tout en admettant, dans une certaine mesure, les causes de la précocité de la végétation dont il vient d'étre parlé, M. le Président croit qu'il faut, sur ce point, tenir grand compte de l'influence de la lumière, et il cite à ce propos l'observation suivante faite en Bour- gogne par M. Paul Thénard. En 1866 et en 1867, la mcyenne géné- rale de la température et celle de la quantité de pluie ont été sensiblement égales, mais, pendant la première année, le temps a été généralement clair, et pendant la derniére il a été presque toujours couvert. Or M. P. Thénard a constaté que, dans la méme piéce de vigne, la récolte de vin a été trés-bonne en 1866 et trés-mauvaise en 1867 ; et il attribue cette différence à l'influence de la lumière. (1) Voyez le Bulletin, t. IV, p. 35. 28 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. le Président met sous les yeux de la Société, de la part de M. Balsamo, des échantillons de fruits de Cotonniers hybrides ré- coltés dans l'Italie méridionale, et notamment sur des hybrides de Coton nankin et de Coton blanc. SÉANCE DU 13 MARS 1868. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Larcher, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 28 février 1868, dont la rédaction est adoptée. A l’occasion des dons faits à la Société, M. le Président appelle l'attention des membres de la Société, sur un mémoire de M. Wo- ronin relatif à un CAytridium (Algue unicellulée qui se développe à l'intérieur des cellules des végétaux vivants). M. Éd. Bureau annonce à la Société qu'il a reçu du Brésil, de M. de Mello, des graines d'environ trente espéces de Bignoniacées. Il fait remarquer qu'un trés-petit nombre d'espèces de cette famille sont cultivées dans les serres d'Europe, et il espére enrichir, par des semis, la culture des Bignoniacées; ce qui permettra plus tard d'étudier sur la plante vivante la structure des lianes. M. Eug. Fournier donne lecture de la communication suivante adressée à la Société : LA VRILLE DE LA VIGNE, par M. T, CARUEL. (Florence, février 1868.) Pendant longtemps la science a accepté sans conteste l'explication morpho- logique de la vrille oppositifoliée de la Vigne, qui voyait dans cet organe la con- tinuation de l'axe de la tige ou branche, déjetée de cóté par le développement exubérant d'un bourgeon né à l'aisselle de la feuille faisant face à la vrille. Ce n'est que dans ces dernières années que cette théorie a été fortement ébranlée par une remarque aussi simple qu'ingénieuse de M. Prillieux, consignée dans le Bulletin (tome HI, pp. 6^5 et suiv.). Ce botaniste a fait observer que dans les bourgeons réellement axillaires de la Vigne, les jeunes feuilles sont disposées selon un plan qui croise celui des feuilles de la tige ou brauche qui porte le bourgeon ; et comme il n'en est pas de méme pour les feuilles de l'axe pré- tendu secondaire et usurpateur, par rapport à celles de l'axe primaire, il en SÉANCE DU 13 Mans 1868. 20 résulte l'absence de l'identité de position dans ces organes, qui, selon les vues actuelles de la science, peut seule être acceptée comme indiquant une analogie d'origine. Dernièrement, M. Godron a cherché à défendre l'ancienne explica- tion classique, en attribuant à une torsion des bourgeons les différences qu'on observe dans la position des feuilles, et qui selon lui ne sont qu'apparentes (voyez le Bulletin, t. XIV, Revue, p. 160); mais on peut s'assurer par des re- cherches organogéniques qu'elles sont au contraire primitives et fondamentales, et indépendantes de toute espèce de torsion. L'ebjection de M. Prillieux reste donc dans toute sa force. Cet habile observateur a cherché à substituer une nouvelle explication à celle qu'il avait écartée, en attribuant l'origine de la vrille de la Vigne à une partition de l'axe. Une pareille hypothèse était de nature à soulever de nom- breuses objections. On lui a opposé la régularité qui présiderait en général à cette partition supposée, se répétant deux fois à deux nœuds successifs, pour s'interrompre à un troisième et recommencer ensuite (Duchartre, E/ém. de bot., p. 396); ainsi que le manque d'accord entre la disposition des fibres se rendant à la vrille, et celles qui se portent aux deux moitiés de la tige dans les cas tératologiques, où réellement il y a eu division de celle-ci (Lestiboudois, dans le Bulletin, t. IV, pp. 814, 815). On aurait encore pu lui opposer la ra- reté dans le règne végétal, au moins dans les plantes supérieures, du phéno- mène de partition évidente, contrastant avec sa fréquence supposée dans le groupe des Ampélidées ; ensuite le fait que, quand il y a division monstrueuse de la tige, chaque branche de la bifurcation (comme j'ai pu l'observer) porte sa première feuille et la vrille correspondante d'un méme côté, c'est-à-dire que si l'une à sa feuille à droite et la vrille à gauche, l'autre aura également sa feuille à droite et la vrille à gauche, ce qui est le contraire de ce qu'on voit dans les organes correspondants de la tige normale et de la vrille ; enfin et sur- tout, l'observation directe du mode d’origine de la vrille, qui se produit, comme M. Prillieux lui-méme l'a parfaitement indiqué, sur le cóté du mamelon ter- minal déjà existant à l'extrémité de l'axe, et ne peut, par conséquent, résulter d'une division de celui-ci. M. Lestiboudois a proposé une autre explication, dans le travail spécial que j'ai déjà eu l'occasion de citer plus haut. Il voit dans chaque vrille le produit d'un bourgeon spécial, naissant à l'opposite de la feuille, privé d'écailles, ainsi que de feuille-mére, à moins que l'on ne veuille retrouver celle-ci dans la feuille correspondante du nœud immédiatement inférieur. C'est cette opinion de M. Lestiboudois à laquelle je me range. avec certaines réserves, et que je crois pouvoir étayer de nouvelles preuves. Dans deux travaux différents, dont l'un, sur les gemmules des Anémones, à té présenté à la Société au mois de mai 1865 (1), et dont l'autre, sur la fleur (1) Voyez le Bulletin, t. XII (Session de Nice), p. XXXV. 30 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. femelle des Carez, a paru l'année dernière dans les Annales des sciences natu- relles, dans ces travaux, dis-je, j'ai tàché d'appeler incidemment l'attention des botanistes sur l'existence d'une catégorie de bourgeons, dont la nature et les particularités sont. restées à peu pres inapercues jusqu'à ce jour. Les bourgeons ordinaires produits par la tige naissent directement sur la tige elle-même, et en général à l'aisselle des feuilles, mais seulement aprés que celles-ci se sont détachées de leur axe : ils sont en un mot d'une génération postérieure à celle des parties qui les produisent. Ces autres bourgeons dont je veux parler, naissent tout au contraire sur le phytogène ou mamelon terminal de l'axe dans le temps où celui-ci se forme, ils sont de la méme génération que lui ; leur apparition est antérieure à celle de la feuille correspondante, laquelle est, à proprement par- ler, un produit du bourgeon lui-même, et se trouve séparée de la tige par toute la longueur de la base premiére du bourgeon, qui constitue l'organe bien connu sous le nom de coussinet. On peut donc appeler pulvinaires cette sorte de bourgeons. Après le développement précoce de leur première feuille, dont la position par rapport à la tige est toujours celle des feuilles qui s'en détachent directement, l'évolution du reste du bourgeon continue sans interruption, où bien elle peut subir un temps d'arrét plus ou moins long. Ce dernier cas est celui des bourgeons foliaires de cette catégorie, dont le ;roseillier-à-maquereau, le Seringat, le Faux-Acacia, le Sophora, le Pla- tane, etc., nous offrent des exemples. La connaissance de la nature spéciale du bourgeon pulvinaire des Platanes notis permet de nous expliquer à présent la situation particulière du sommet de ce bourgeon, niché dans une vité close formée par la base du pétiole de sa première feuille ; situation dont il serait impossible de se rendre compte, s'il s'agissait d'un bourgeon ordinaire, im- planté directement sur la tige, et qui pourrait bien se trouver renfermé entre la tige et une feuille-mère engainante, mais ne serait pas susceptible d’être enveloppé de tous côtés par la base de celle-ci. Les bourgeons pulvinaires, dont l'évolution se poursuit saris interruption, appartiennent à la classe des bourgeons à fleurs. Tels sont cetix du Samolus Valerandi, de nos Thesium indigènes, des Myrodendron, dont le premier appendice foliaire, passé à l'état de bractée, se trouve considérablement éloi- gné de la tige par l'allongement du cotssinet, et pour lesquels on a eu re- cours à la supposition gratuite d'une soudure entre la bractée et le pédoncule floral pour expliquer leur organisation insolite. Tels encore paraissent être ceux de l Helwingia et de quelques Chaillétiacées, qui, à en juger par les figures, sembleraient ne différer de ceux des Thesiim ou du Samolus que par la décur- rence de leur feuille florale, se prolongeant par en bas de chaque cóté sur le pédoncule à la manière de la bractée de nos Tilleuls. Tel est enfin le bourgeon qui produit la vrille des Ampélidées, dont le premier appendice foliaire, sous forme d'écaille, se trouve porté à une distance notable de la tige par l'allonge- ment du coussinet, tout comme dans les inflorescences que je viens de citer. SÉANCE DU 13 MARS 1868. | 31 On voit à présent comment ma manière de voir concorde avec celle de M. Lestiboudois, et comment je suis arrivé à une même conclusion en suivant une autre voie. Je diffère de M. Lestiboudois principalement en un point : il considère le bourgeon spécial de la Vigne comme placé vis-à-vis de la feuille ; mes observations me portent à croire que ce n’est là qu'une apparence tardive, et que dans l'origine le bourgeon naît plus haut que la feuille correspondante, qu'il alterne avec elle. De sorte que, selon moi, la disposition distique des appendices de la Vigne ne souffrirait pas d'exception ; elle présenterait seu- lement cette particularité qu'alternativement il se produit une vraie feuille sans coussinet, puis une bractée portée par un long coussinet, et faisant partie d'un bourgeon pulvinaire à fleurs, qui tantôt se développe en une inflorescence com- pléte, tantót s'atropliie sous forme de vrille, tantót avorte complétement. Les écailles des cônes des Conifères et de certaines Amentacées sont égale- ment à mes yeux le produit de bourgeons pulvinaires. Il en est de méme pour les épillets secondaires de l’inflorescence femelle des Carex, ainsi que pour les pistils des Anémones, comme je crois l'avoir prouvé dans les mémoires spé- ciaux que j'ai mentionnés plus haut. Je ne doute pas que des recherches subséquentes n'en fournissent encore bien d'autres exemples. Puisque j'ai été amené à traiter des bourgeons, je terminerai par une remar- que sur la glossologie de cette classe d'organes. On a coutuine de réunir sous une méme dénomination le bourgeon latéral et le bourgeon dit terminal. Or, C'est là une confusion peu philosophique, puisqu'il s'agit d'organes fort diffé- rents par leur signification morphologique, quoique se ressemblant par leur structure. Le bourgeon latéral est un organe de reproduction, un nouvel in- dividu né sur la plante-mère ; tandis que le bourgeon terminal n'est pas la continuation de celle-ci, une facon d'étre de sa partie supérieure. Aussi con- viendrait-il peut-étre d'affecter un nom différent au bourgeon terminal, en l'appelant fauz-bourgeon par exemple (pseudo-gemma). M. Roze donne lecture d'une lettre de M. Chastaingt (de Cháteau- roux) relative à des détails biographiques sur les fréres Schultz (1). M. Rivet présente à la Société un microtome nouveau, au sujet duquel il fait la communication suivante : SUR UN NOUVEAU MICROTOME, par MI. €. RIVET. J'ai souvent éprouvé de grandes difficultés pour. pratiquer, à la main, des coupes suffisamment minces et étendues dans les tissus végétaux que je désirais soumettre à l'observation microscopique. J'ai voulu, pour m'affranchir de * pr »" "A . o o , . 1C in Vas P av lá 2 "Du ces difficultés, faire l'acquisition d'un microtome ; mais Je n at pas tardé à re (1) Voyez le Bulletin, t, XV (Revue), p. 96. 32 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. connaitre que les intruments tels que ceux que l'on trouve dans le commerce à Paris, ne donnent que des résultats imparfaits, ou bien atteignent des prix extrémement élevés. J'ai cherché alors s'il ne serait pas possible de construire un microtome qui fût à la fois commode et à bon marché, et, grâce au concours d'un habile constructeur d'instruments de micrographie, M. Vérick, je crois avoir résolu en partie le probléme. L'instrument que j'ai l'honneur de présenter à la Société donne facilement des coupes assez étendues et dont l'épaisseur, pour certains tissus, la moelle de Sureau par exemple, peut être réduite à 1/A0* de millimètre ; il est particu- lièrement commode pour les tissus herbacés, les feuilles, et, en général, pour toutes les matières tendres ou d'une dureté médiocre. Il perd une partie de ses avantages lorsque l'on veut s'en servir pour débiter des matières très-dures ; cependant, avec des précautions et un peu d'adresse, on peut l'employer pour la plupart des bois, surtout lorsqu'ils n'ont pas encore perdu leur séve. Je mets sous les yeux de la Société diverses préparations obtenues au moyen de cet instrument. SÉANCE DU 27 MARS 1868. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Larcher, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 13 mars, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une nouvelle présentation. M. E. Hoze offre à la Société, de la part de M. Quinquand, interne des hôpitaux, un travail sur le Champignon du Muguet (Oidium albicans Ch. Robin) (1). M. Ed. Bureau présente à la Société un pied de Selaginella lepi- dophylla Spring, et il annonce qu'il a commencé une série d'ex- périences, en collaboration avec M. Paul Bert, sur le phénoméne de réviviscence que parait présenter cette Sélaginelle, originaire du Mexique, et appelée par les Américains plante de la résurrection (Resurrection plant). M. Roze, secrétaire, donne lecture de l'extrait suivant d’une let- tre adressée par M. le commandant Jouan à M. Le Jolis, président de la Société impériale des sciences naturelles de Cherbourg, ct que M. Le Jolis a communiquée à la Société : (1) Voyez le Bulletin, t, XV (Revue), p. 31. SÉANCE DU 27 MARS 1868. 33 LETTRE DE M. JOUAN A M. LE JOLIS. Cherbourg, 18 mars 1868. . J'ai lu avec le plus grand intérêt, dans le Bulletin de la Société botanique de France que vous m'avez envoyé, la communication faite par M. Édouard Lefèvre, sur la végétation de la Basse-Cochinchine, dans la séance du 25 mai 1866. Ce travail me touchait d'autant plus que, bien que botaniste très-indigne, je me suis un peu occupé de cette question pour utiliser mes pro- menades matinales aux environs de Saigon; le journal officiel de la Cochin- chine, le Courrier de Saigon, a méme publié mes remarques (numéro du 5 août 1865, peut-être le commencement du travail se trouve-t-il dans le nu- méro du 20 juillet : je ne retrouve dans mes papiers qu'un lambeau d'un nu- méro du 5 août qui en contient la fin). Cet article du journal de Saigon fut reproduit sans nom d'auteur, comme il était inséré dans le journal (ainsi que tout ce qui émanait des personnes attachées à l'administration de la colonie), fut reproduit, dis-je, dans la Revue maritime et coloniale, par ordre sans doute du Ministre de la marine ; je n'en sais rien. Ces deux journaux, le Courrier de Saigon et la Revue maritime et colo- niale, n'ont peut-être pas un très-grand nombre de lecteurs en dehors de certaines personnes qui, ayant vécu dans les pays étrangers ou dans les co- lonies, s'inquiètent quelque peu de ce qui s'y passe. Cependant les gens qui s'occupent de science ont quelquefois recours au dernier recueil qui renferme trés-souvent d'utiles renseigaements. Quoi qu'il en soit, il n'est pas exact de dire avec M. Lefèvre (p. 271, du Bulletin, t. XII), « que rien jusqu'à ce Jour (c'est-à-dire 25 mai 1866), que rien n'avait transpiré de la végétation de cette partie de l'Inde, etc. » , puisque prés d'un an auparavant, le journal de Saigon renfermait un travail assez long sur ce sujet. Le méme journal, dans ses numéros des 17 juillet, 17 septembre 1864 et 20 février 1865, avait déjà publié des travaux £rés-intéressants, tout à fait neufs, de M. Thorel (j'ai ces numéros du Courrier de Saigon en ma possession), sur les forêts de la Co- chinchine, sur plusieurs plantes de ce pays, et sur l'aspect que la végétation y a en général. J'ai été trés-heureux, pour mon petit travail, de trouver les re- marques de M. Thorel, homme aussi aimable, aussi modeste que savant; dans une conversation avec lui, avec M. Pierre, conservateur du Jardin zoologique de Saigon, avec M. Germain, médecin- vétérinaire de l'armée, j'ai appris beau- coup sur la Cochinchine ; ces messieurs m'ont guidé dans mes recherches, et comme leurs occupations ou leur position ne leur laissaient guère les moyens de faire des articles pour le journal officiel, dans ces articles que j'écrivais, et par goüt, et parce que je croyais que cela pouvait étre utile à la colonie, je n'ai jamais manqué de citer les personnes auprès desquelles je m'étais renseigne. On peut s'en assurer dans l'article dont j'ai parlé, article que la Société impé- T. XV. SÉANCES) 9 34 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. riale des scicnces naturelles de Cherbourg a fait imprimer dans ses Mémoires (t. XII, p. 342). Ce qui m'avait conduit surtout à lire la communication de M. Lefèvre, c'est que je désirais m'assurer si je ne m'étais pas trompé sur mon appréciation bo- tanique du pays ; dès les premières lignes, je me suis aperçu que nous étions parfaitetnent d'accord, puisque des passages entiers de mon propre article du journal figurent, presque sans altération aucune, dans la communication de M. Lefevre. Vous pouvez vous en assurer par la petite brochure ci-jointe, qui est la reproduction exacte du journal; seulement, elle porte ma signature qui n'était pas dans ce dernier ; c'est une galanterie de l'administration de la Cochinchine, qui avait fait tirer une cinquantaine d'exemplaires 4 part, sans que je l'eusse demandé. Je n'en veux point du tout à M. Lefèvre d'avoir pris des renseignements où il en a trouvé, surtout s'ils concordaient avec ce qu'il avait observé. Mais n'au- rait-il pas pu indiquer la source où il les avait pris, le Courrier de Saigon, au moins, puisque l'article ne portait pas de nom d'auteur? Pourquoi surtout ne cite-t-il pas M. Thorel, le premier qui ait fait connaitre les arbres à huiles, si importants en Cochinchine? Ce que j'en dis, c'est tout simplement au point de vue de l'équité. Je n'ai aucune prétention comme botaniste ni même comme naturaliste : le travail de M. Lefèvre renferme beaucoup plus de faits positifs que le tnien ; il témoigne d'études beaucoup plus sérieuses que les articles du Courrier de Saigon, et je suis trés-heureux de l'avoir connu, pour compléter ce que je savais déjà. M. Grænland présente à la Société une préparation microscopique de M. Mueller (de Wedel prés Altona). Cet habile préparateur est parvenu à ranger symétriquement et d’après la classification adop- tée, trois cent quatre-vingt-sept espéces de Diatomées, sur une sur- face d'un centimétre carré. SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Larcher, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. A l'occasion du procès-verbal, M. Bureau demande à compléter sa note relative à la révivification du Se/aginella lepidophylla, SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. 35 en ajoutant que l'échantillon qu'il a présenté à la dernière séance revit réellement, car de nouvelles racines se sont développées. ll a fait depuis des expériences analogues sur l'Aspleniwum Ruta mu- raria, le Ceterach officinarum ; ces plantes, soumises pendant sept jours à une température de 50 à 60 degrés, et complétement des- séchées, sont revenues à la vie au bout de quelques heures. Il en est d'ailleurs de méme pour les Algues, les Hépatiques, aprés un long séjour dans les herbiers, et pour les /soëtes, d’après une note de M. Duval-Jouve, insérée au Bulletin de la Société (1). M. le Président fait observer que l'absence de l'épiderme dans certaines Cryptogames, telles que les Lichens et les Algues, permet de mieux expliquer les phénomènes de révivification dont il est ques- tion. Par suite de la présentation faite dans la derniére séance, M. le Président proclame l'admission de : M. TANTENSTEIN, rue Toullier, 6, à Paris, présenté par MM. Gau- defroy et Tardieu. M. le Président donne lecture de la note suivante : NOTE SUR LES TIRAGES A PART, par M. DUCHARTHRE. La Société pensera peut-étre, en entendant le titre de cette note, que j'ap- pelle son attention sur un point sans importance et peu scientifique; j'ose cependant espérer queles détails dans lesquels je vais entrer le lui feront bien- tót reconnaitre comme ayant un intérét réel et comme se rattachant à la science par des rapports assez directs. A notre époque, la multiplicité des publications périodiques, des recueils de toute nature dans lesquels paraissent des travaux d'histoire naturelle, est deve- nue telle, qu'aucune bibliothèque ne peut les réunir tous; de plus, les collec- tions de mémoires d'une foule de sociétés qui s'occupent à la fois de lettres et de sciences livrent aussi à la publicité, de temps à autre, des écrits sérieux dont les auteurs ont été heureux de trouver aupres d'eux un moyen commode de faire connaitre les résultats de leurs études ; enfin il n'est pas jusqu'à des journaux agricoles ou méme politiques dont les colonnes ne soient quelquefois Ouvertes, surtout en Allemagne, à des notes scientifiques qu'on ne s'attendrait guère à y rencontrer. Suivre pas à pas les progrès d'une science, de la Bota- nique particulièrement, en cherchant tous les travaux dont elle fournit la ma- lere dans ces publications si nombreuseset si diverses, est une œuvre absolument (1) Voyez le Bulletin, t, VII, p. 168. 36 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. impossible aujourd'hui, même pour ceux qui n'hésiteraient pas à y consacrer leur existence entière, et qui ne seraient point arrêtés par des considérations de dépenses ; mais un usage, qui se répand de plus en plus, est venu amoindrir notablement cette grave difficulté : cet usage consiste à faire tirer à part les mé- moires insérés dans un recueil, à un nombre d'exemplaires qui permet d'en faire une distribution rigoureusement spécialisée. Malheureusement une négli- gence fâcheuse enlève presque toujours aux tirages à part ainsi distribués une grande partie de leur utilité réelle. C'est une négligence que je me propose de relever dans l'espoir de contribuer, dans une certaine mesure, à en amener la fin. L'état actuel de la science oblige tout auteur qui fait une citation à indiquer exactement la source à laquelle il l'a puisée : non-seulementil prouve ainsi qu'il a vérifié lui-même le texte original, mais encore il fournit à ses lecteurs le moyen dele vérifier à leur tour ou de lire dans son ensemble le travail auquel lui-méme wa souvent emprunté qu'un passage ou une simple phrase. Mais cette indica- tion ne donne ce qu'on a le droit d'en attendre que si elle est complete biblio- graphiquement, c'est-à-dire si elle désigne le recueil qui renferme le mémoire, le volume de ce recueil et l'année où il a été publié, enfin le chiffre de la pre- mière et de la dernière page, ainsi quele nombre des planches dans le cas où le texte est accompagné de figures. Toutes ces données sont essentielles. La plus importante sans contredit, puisque sans elle toute recherche est im- possible, ou du moins fort difficile, c'est le titre exact du recueil. Or, un trop grand nombre de tirages à part ne portent pas méme cette indication que j'ose appeler élémentaire. Le numéro du volume dans lequel le mémoire a trouvé place est indispensable dans tous les cas, et, pour quelques grandes collections qui sont subdivisées en séries, à ce numéro doit étre joint celui de la série sans la connaissance de laquelle la. recherche devient difficile dans une bibliothèque publique. Ces données doivent étre accompagnées du millésime que porte le volume. En effet, en l'absence de cette date, la possession du tirage à part ne dispense pas de recourir au recueil lui-méme et devient ainsi presque inutile toutes les fois qu’on veut décider une question de priorité, ou bien lorsque, ayant a présenter l'historique d'un sujet, on doit suivre l'ordre chronologique dans l'exposé des travaux dont il a été l'objet. Comment connaitre cet ordre, comment établir une priorité, si l'un quelconque des mémoires dont on n'a que le tirage à part ne porte pas de date? Quoique moins essentiels, les numéros que portent la première et la der- nière page du mémoire dans le volume qui le renferme, sont importants à connaitre; ils permettent d'apprécier l'étendue de ce travail; or, il n'est nullement indifférent pour celui qui n'a sous les yeux que la citation d'un titre, de savoir s'il s'agit d'une simple note de deux ou trois pages, effleurant à peine son sujet, ou bien d'un véritable mémoire qui, par son étendue, promet à cet égard de nombreux renseignements. Dans ce dernier cas, on n'hésitera SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. 37 pas à se procurer, d’une manière ou d'une autre, l'écrit qu'on a vu cité; dans le premier, on se contentera le plus souvent d'en connaitre l'existence. Ici une question se présente : doit-on conserver à chaque tirage à part la pagination du recueil qui l'a publié, ou bien peut-on sans inconvénient lui donner une pagination à lui propre, dans un intérét purement typographique ? Il arrive souvent qu'un mémoire, dans le recueil qui l'a publié, commence vers le bas d'une page; pour ne pas laisser une première page presque blanche, on remanie la mise en pages, et par suite on altere entièrement la pagination originale. Dans tous les cas, on numérote presque toujours les pages d'un tirage à part, sans tenir compte des chiffres qu'elles portent dans le volume qui renferme le mémoire. Je n'hésite pas à dire que ces changements entrainent des inconvénients sérieux sans compensation appréciable. Supposons, en effet, qu'on veuille citer un passage, une phrase ou méme une seule expression Cun travail dont on ne possède que le tirage à part ; le remaniement des pages dans celui-ci ou le changement de leurs numéros rendra cette citation impossible, tout ou moins vague et sans précision. Le lecteur qui n'aura pas d'autre guide que cette citation forcément incomplète devra, pour la vérifier, lire le mé- moire entier afin d'y découvrir le passage, la phrase, l'expression qui l'in- téressent et dont il peut avoir besoin de constater la reproduction fidèle. Ce sera pour lui souvent une perte de temps qui aurait dü lui étre épargnée. Je ne saurais donc, pour ma part, assez louer les rares éditeurs de recueils scientifiques qui conservent scrupuleusement dans les travaux tirés à part la pagination originale sans la moindre altération et avec ses numéros vrais. J'a- jouterai qu'il est un moyen fort simple de concilier l'effet typographique avec l'intérét bien autrement sérieux de la science. Ce moyen a. été employé plu- sieurs fois, notamment dans la réimpression des œuvres de Robert Brown qui vient d’être faite en Angleterre, par la Société de Ray, sous la direction de M. Bennett : il consiste, tout en donnant aux écrits tirés à part ou réimprimés une pagination nouvelle, à intercaler, entre parenthèses, dans le texte remanié, le chiffre que porte chaque page dans l'original, à l'endroit. précis où com- mence cette page, füt-ce méme au milieu d'un mot. Dans l'état actuel des choses, l'immense majorité des tirages à part ou ne portent aucune des indications dont j'ai fait ressortir l'utilité majeure, ou n'en présentent qu'une partie. Qu'il me soit permis d'invoquer à cet égard mon expérience personnelle. Depuis quelques années, la rédaction de deux livres relatifs à la botanique m'a conduit, non-seulement à lire ou consulter, mais encore à citer un nombre considérable de travaux sur les diverses branches de la science, Possédant une collection assez étendue de tirages à part que je dois à la gracieuse obligeance de divers auteurs, ou que je me suis procurés par la voie de la librairie et dans des ventes publiques, j'ai pu reconnaitre, presque chaque jour, combien il serait avantageux d'y lire toujours les peu nombreuses indications que je viens de réclamer. Sur les uns, je n'ai trouvé que le titre du 38 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. recueil qui les a publiés, sans autre désignation, de telle sorte que, pour en donner la citation exacte, et pour épargner ainsi aux lecteurs les recherches auxquelles j'étais moi-méme condamné, j'ai dà fouiller dans les grandes biblio- théques de Paris, sans méme arriver toujours à un résultat satisfaisant ; sur d'autres, jen'ai pas méme trouvé le titre du recueil, de sorte que quand il s'a- gissait de publications soit étrangères, soit peu répandues, soit consacrées à la fois à divers ordres de connaissances humaines, méme de recueils publiés par nos Sociétés départementales, il m'a souvent été impossible de remonter aux sources, et par conséquent de citer moi-même convenablement le mémoire que javais entreles mains. Si cette difficulté ne peut pas toujours étre surmontée dans Paris, que doit-clle devenir presque constamment hors des grands centres scientifiques ? Je prie donc mes collègues de la Société botanique de France d'user de leur influence, dans la ville qu'ils habitent, pour amener les Sociétés sayantes et les directeurs de recueils scientifiques à consigner en téte de tous les mé- moires tirés à part les diverses données dont cette note a pour objet de faire sentir la nécessité. La science est aujourd'hui assez vaste pour que les études qu'elle exige ne doivent pas étre compliquées sans motif de recherches dans les bibliothéques, pour lesquelles on se voit condamné à perdre un temps précieux, sans pouvoir méme en espérer toujours de bons résultats. M. Duval-Jouve fait à la Société la communication suivante : ÉTUDE SUR LES VAISSEAUX DES FOUGÈRES, par M. DUVAL-JOUVE. (Strasbourg, 1** mars 1868.) — Je ne me fie pas beaucoup plus aux dessins micrographiques qu'à certains portraits historiques, car je n'ai jamais pu voir un vaisseau scalariforme, bien que partout il y en ait de décrits et de figurés, C'est en ces termes amers que s'exprimait, en ma présence, il y a quelques mois, un botaniste de mes amis. Pourquoi ne le dirais-je pas? J'en eus pour lui comme une espèce de honte, et, en réponse, je lui présentai quelques préparations où les vaisseaux des Aspidium Filix mas et spinulosum, Athy- rium Filix femina, Struthiopteris germanica, Pteris aquilina, etc. , s'éta- laient dans toute leur splendeur. Je m'attendais à un cri de surprise et à un élan de reconnaissance, quand, au contraire, le lent et minutieux examen de chaque préparation se termina par ces mots : — Je vous le disais bien; je n'ai jamais vu de vaisseaux scalariformes et je n'en vois pas ici plus qu'ailleurs. J'allais me récrier, humilié et agacé par cet entétement, lorsque, me calmant d'un signe de main et prenant dans sa bibliothèque quelques volumes : —Voici, dit cet ami sceptique, quatre ouvrages modernes, récents méme, publiés en SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. 39 France en 1848, 1852, 1865 et 1867, ouvrages élémentaires, émanant des hommes les plus graves et les plus autorisés, ne devant renfermer que ce qui est avéré, Eh bien ! ouvrez chacun d'eux, et, aux pages 17, 28, 444 et 445, vous y verrez dessinés des vaisseaux scalariformes prismatiques hexagonaux, avec des faces d'égale largeur, des angles égaux, en un mot parfaitement prismatiques hezagonaux., Or, pas un des vaisseaux qui figurent sur vos préparations n'offre cette forme; et je ne veux pas dire cette forme réguliére et dont la régularité si parfaite peut quelquefois étre due à l'intention d'un crayon qui désire la rendre trés-sensible, je veux dire que pas un n'offre un semblant de cette ré- gularité. Ainsi, il n'y en a pas un, mais pas un, qui ait six faces à peu prés éga- les, séparées par des angles à peu prés égaux.... Les uns, avec une série de petites faces et une large face, représentent par leur coupe un segment de polvgone à cótés nombreux coupé par une grande sécante; les autres, et ce sont les plus fréquents, ont deux larges faces non parallèles, unies par de toutes petites faces, etc. ; et pourtant les espèces de vos préparations sont bien celles auxquelles, suivant les notes explicatives, appartiennent les vaisseaux figurés aux pages que je viens de citer. Donc j'ai raison de dire que sur vos prépara- tions je ne vois pas plus qu'ailleurs de vaisseaux scalariformes, attendu que tous les auteurs ici présents et ouverts disent que ces vaisseaux « ont une forme prismatique régulière ». L'avant-dernier cité dit méme, p. 444, « qu'ils forment des colonnes hexagonales », et sa figure 184 (comme les fig. 46, 22 et 23 des autres) les représente tels en effet. Je n'ai donc jamais vu, ni vous non plus, de vaisseaux scalariformes. Je fis remarquer qu'un de ces auteurs dit que cette forme prismatique est surtout sensible sur les gros faisceaux des tiges de Fougéres arborescentes, et que dès lors il me fallait encore préparer de nombreuses coupes de ces Fou- gères avant de me prononcer aussi formellement que lui sur l'absence de cette forme prismatique régulière. Là-dessus je me remis à l'œuvre, et sur les rhizomes, les tiges, les pétioles de nos Fougères indigènes, sur de grosses tiges de Fougères arborescentes, je lis des préparations de toute sorte : coupes longitudinales, transversales, vais- seaux groupés et adhérents aux tissus voisins, vaisseaux isolés par macération, par le procédé de M. Schultz (de Rostock), etc. Hélas! rien n'y fit; et sur des milliers de vaisseaux, je n'en vis pas un seul qui répondit à la forme classique et convenue qu'on attribue aux vaisseaux scalariformes (1). Mais j'y vis d'au- tres faits, sur lesquels je demande la permission d'appeler un instant l'attention de la Société. (4) L'important travail que M. Hugo de Mohl a publié : De structura caudicis Fi- licum arborearum (en tête de : Icones plant. crypt. brasitiens. de M. de Martius), con- tient, planche XXXV, fig. 4, un dessin schématique de vaisseaux scalariformes régulié- rement prismatiques, /nde mali labes ? Bien que les coupes transversales données sur la méme planche, fig. 4, et sur les planches XXXI, fig. 2, 4; XXXII, fig. 2, 3; XXXIII, AO SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Jusqu'en ces derniers temps on s'accordait généralement pour enseigner que le tissu vasculaire des Fougères n'offre qu'une sorte de vaisseaux, les vaisseaux scalariformes. Cependant, dès 1675, Malpighi, décrivant et figurant l'organisa - tion d'un pétiole de Fougère, y signalait des vaisseaux déroulables : « Filicis fasci- » culi lignei, absque ordine situati, in medio spirales fistulas. hiantes custo- » diunt» (Anat. plant. in Op. omn. ed. 1687, 1, p. 25). En 1857, M. W. Hof- meister avait constaté, sur le Pteris aquilina, que, au point végétatif d'un rhizome ou d'une fronde, les trachées sont les premiers vaisseaux qui se mon- trent et précèdent l'apparition des vaisseaux scalariformes (Beitr. I z. Kenntn. d. Gef. Arypt., p. 625, 626, tab. III, f. 15, 16). En 1859, M. Bert exposa à son tour que l'opinion qui n'attribuait aux Fougeres que des vaisseaux scalariformes, vraie pour la tige adulte des Fongères en arbre, cesse d'être exacte si l'on veut l'appliquer aux pétioles et aux nervures des jeunes frondes de nos Fougères. Ce botaniste constata sur des frondes encore enrou- lées de Polypodium, Adiantum, Pteris, Asplenium, etc., l'existence de tous les ordres de vaisseaux, y compris les trachées déroulables, lesquelles sont, comme l'avait établi M. Hofmeister, les premières à apparaitre au sommet d'une fronde en voie de développement. Ce n'est que plus tard, ajoute le méme auteur, qu'apparaissent les vaisseaux scalariformes qui finissent par exister presque seuls dans les parties les plus vieilles de la plante (Bull. Soc. philomathique, séance du 30 juillet 1859, p. 267 ; mém. analysé dans le Bul- letin de la Société botanique, t. VI, p. 352). Les préparations ci-j-intes montre- ront que la première partie de l'assertion de M. Bert, conforme à celle de M. Hofmeister, est parfaitement exacte; les premiers vaisseaux qui apparais- sent. sont des trachées très-grêles, situées au nombre de deux à trois sur les côtés du faisceau; entre elles, mais moins près du point végétatif, se montrent les vaisseaux scalariformes, avec le calibre et les ornements qu'ils conserveront plus tard. En même temps l'analyse exacte d'un faisceau pris sur une région quelconque des pétioles les plus âgés, ou sur les tiges les plus vieilles des Fou- gères arborescentes, montre aussi : 1? qu'il y à à tous les âges un certain nombre de trachées déroulables, à un, deux ou trois fils; 2^ que les vaisseaux scalari- formes les mieux caractérisés se déchirent, sous le moindre effort, en rubans spiralés plus ou moins larges, comprenant de deux à quatre rangées de raies. On arrive à ce résultat par la simple dissection au moyen des aiguilles, plus sürement et sur une longueur de plusieurs centimétres, si, pour isoler les fais- ceaux, on fait bouillir un fragment de Fougère une ou deux minutes dans une solution de 1 parte de potasse caustique sur 20 d'eau. Les vaisseaux en- fig. 1, 3; XXXVI, fig. 5, 6, 15, 16, reproduisent avec une parfaite exactitude la forme des vaisseaux, et montrent ainsi que la figure 1 de la planche XXXV est schématique et de pure théorie, il se peut qu'on l'ait prise pour l'expression de la réalité, La ressem- blance qui existe entre cette ligure et celles de certains traités change presque cette hypothése en certitude. SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. A1 tiers permettent de reconnaitre que les raies d'une face alternent d'ordinaire avec celles des faces adjacentes ; avec la correspondance des raies les vaisseaux se casseraient enanneaux, plutót que de se diviser en spirales. Cette tendance à se déchirer suivant une ligne spiralée ne prouve point que les vaisseaux scalariformes procèdent de trachées primitives et qui les au- raient précédés, attendu : 1^ qu'on voit ces vaisseaux se former à cóté des tra- chées encore existantes, et montrer déjà les ornements et le calibre qu'ils con- serveront ultérieurement ; 2? qu'à quelque áge que ce soit, les trachées persis- tent sur les cótés des groupes de vaisseaux scalariformes, et cela à l'extrémité la plus ancienne d'un rhizome de Pteris aguilina, comme sur les plus vieilles tiges des Fougères arborescentes. Seulement elles sont plus difficiles à retrou- ver que les vaisseaux scalariformes, parce que leur diamètre étant toujours de moitié au moins plus petit que celui de ces vaisseaux et leur nombre très- faible, elles risquent, sur une coupe transversale, d’être confondues avec les cellules parenchymateuses qui enveloppent immédiatement le faisceau vascu - , laire; ensuite et parce que, étant placées sur les côtés du faisceau et adhérant moins fortement aux vaisseaux scalariformes que ces vaisseaux n'adherent en- tre eux, elles s'enlévent trés-facilement, apres macération, avec la gaîne paren- chymateuse du faisceau. Leur persistance à tous les âges et sur toutes les ré- gions montre jusqu'à la plus complete évidence que « leur nombre absolu ne » diminue point, et que les autres vaisseaux ne procèdent pas d'elles » , comme on a paru et comme on parait encore le croire. A. Richard avait déjà constaté la facilité avec laquelle « les vaisseaux scala- » riformes se déroulent ou plutôt se déchirent en rubans spiraux » (Préc. bot. 1852, p. 28), et on peut l'observer aussi bien sur les tiges des grandes Fou- gères intertropicales que sur les pétioles de nos espèces indigènes ; toutefois, elle n'existe pas également sur toutes les régions ; les vaisseaux de la partie souterraine se déroulent en général moins facilement, et souvent, comme sur les rhizomes du Pteris aquilina, se cassent plutôt que de se dérouler. Les déroulements en spirale permettent de constater que sur chacun des bords d'une face étroite, l'angle est si prononcé en dehors, qu'il simule une petite crête longitudinale ; et par suite du peu de largeur de la face, elle paraît alors non plus plane, mais un peu creusée en gouttière. Ces petites saillies cor- respondent exactement aux lignes d'union du tissu environnant (1); et on les voit, particulièrement sur les vaisseaux des vieilles tiges arborescentes, encadrer chaque série de raies et les séparer les unes des autres. En effet, la largeur, la longueur, la direction générale de chaque face, ou de chaque série de raies, (1) Quand les anneaux des vaisseaux annulaires de la Balsamine se présentent sur le porte-objet isolés et couchés à plat, on reconnait que leur pourtour intérieur est une Courbe parfaitement unie, sans aucun angle, tandis que le pourtour extérieur est un po- lygone dont chaque côté correspand par sa largeur à celle de la cellule ou du vaisseau contigus, et chaque angle aux lignes d'union des éléments du tissu ambiant. A2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sont déterminées par les formes du tissu contigu, vaisseau à parois longuement parallèles, cellule longue ou courte. Sur des coupes transversales perpendicu- laires ou mieux encore un peu obliques, on voit tout de suite que la largeur de chaque face et la longueur de ses raies correspondent exactement à la largeur de la face du tissu en contact avec elle (1). A la face de chaque élément du tissu ambiant répond une face du vaisseau ; à la face large d'un long vaisseau répond une longue et large face portant sur toute l'étendue de grandes raies toutes d'égale longueur; à la face étroite d'un long vaisseau, une face étroite aux raies courtes, si courtes méme qu'elles en sont ponctiformes; aux faces étroites et courtes des cellules à articulations obliques, correspondent des faces courtes, irrégulières, avec des séries de raies courtes aux extrémités, plus larges vers le milieu et circonscrites comme dans une aire, par les petites crêtes susmentionnées. De méme aux régions correspondant à l'articulation longuement oblique de deux vaisseaux amincis en pointe, on voit les raies di- minuer régulièrement de longueur, en méme temps que les faces se terminent en angle trés-aigu. En un mot, les faces et les légères saillies qui les enca- drent subissent toutes les directions et toutes les modifications que commande leur contact avec les faces du tissu contigu. Ce rapport permet de comprendre à priori pourquoi les vaisseaux scalariformes ne peuvent être régulièrement prismatiques, puisque, pour cela, il faudrait un cas exceptionnel, consistant en ce qu'un vaisseau se trouverait entouré de six autres ayant exactement. méme diamètre ou au moins méme largeur que lui. Adr. de Jussieu, en décrivant les vaisseaux scalariformes, mentionne entre les raies les différences de longueur dont je viens de parler, et les explique ainsi qu'il suit : « Les raies cependant n'ont pas constamment cet allongement » transversal, mais prennent la forme de petites boutonnières, situées de » méme, mais ordinairement plus nombreuses, comme si plusieurs étaient » formées aux dépens d'une seule raie interrompue de distance en distance. » (Cours élém., p. ^7.) On retrouve là comme un dernier écho de l'opinion émise par Hedwig et soutenue par Sprengel, Rudolphi, Link et Schleiden, d'après laquelle la trachée serait la forme essentielle, normale et primitive de tout vaisseau ; les autres vaisseaux, avec ponctuations, raies, réseaux, ne se- raient que des trachées imparfaites ou modifiées, vasa spiralia spuria, FAUSSES-TRACHÉES (2). Le tout dérivait d'une trachée primitive, sur laquelle, (1) M. H. de Mohl, aprés avoir reconnu dans son travail : De Palmarum structura, qu'un méme vaisseau ponctué a des ponctuations aréolées sur les points où il touche ex- térieurement à un tube semblable, et des ponctuations sans aréole aux points où il s'ap- plique contre des cellules, a plus tard établi, comme loi générale, la modification des ornements des vaisseaux suivant la nature des tissus à eux contigus (De struct. caud. Filicum arb. pp. 47, A8 et 60). (2) Maipighi décrivit le premier les vaisseaux spiralés, et, les comparant aux tra- chées des insectes, leur assigna les mémes fonctions et les nomma du méme nom : «Inter vasa plantarum thoracem replentia, insignes fistulas perpetuo patulas reperiri » inductione collegimus ; has spirales, a compositione, placuit interdum vocitare, verius SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. h3 suivant Hedwig, les interstices des tours de spire étaient successivement inter- rompus ou comblés par des dépôts moléculaires (Hedwig, De fibr. veg. et an. ortu, pp. 25, 26), ou, suivant Link, par de petites boursouflures vésiculaires qui, apparaissant sur le fil et se superposant toujours en séries longitudinales, soudaient les fils entre eux, produisant d'abord des raies, puis par de nouvelles interruptions des points, etc. (1), ou suivant Schleiden, par les soudures des spires entre elles sur quelques points, d’où les vaisseaux scalariformes (Obs. sur les formations spirales, etc. , dans les Ann. se. nat. 2° série, 1850, t. XilI, pp. 365 et 566). Des observations plus exactes ont fait rejeter ces théories, et les nom- breuses préparations que je soumets à l'examen de mes confréres leur feront voir avec toute évidence, j'espère, que, sur les vaisseaux des Fougères, les sé- ries de raies courtes ne sont point dues fortuitement à des divisions de raies longues, mais que toutes, longues ou courtes, ont leur dimension subordonnée au rapport qui existe entre chaque face du vaisseau et le tissu contigu. Les apparences que présentent les fils des trachées des Fougères et ceux des vaisseaux annulaires des £quisetum et des Graminées, montrent que ces fils sont parcourus par une cavité. Je demande à m'arréter un instant à cet exa- men. Je m'y étais déjà livré dans mes travaux sur les £quisetum, et une suite d'études attentives m'avait permis de reconnaitre avec la plus complete évi- dence qu’il existe une cavité dans le fil des anneaux et des spires des vaisseaux spiro-annulaires des Æquisetum, ainsi que dans celui qui court en spirale à l'intérieur des cellules du sac des sporanges, et j'ai décrit et figuré ces cavités, pp. 39, 40, 51, et pl. VII, fig. 9, 10, 17, de mon Hist. nat. des Equisetum. Antérieurement, M. Trécul avait déjà constaté la méme cavité dans la spiricule des trachées d'autres plantes très-éloignées des Equisetum (Form. second. dans les cellules végét. pp. 317 et suiv., dans les Ann. sc. nat. L° série, Bot., II, 1854); et pour moi la question était résolue, lorsqu'un passage d'un livre de » tamen (racheas ab officio.... Argentea lamina in spiram contorta fistulam perpetuo pa- » lentem excitat et tubos et vesiculas, persimiles insectorum pulmonibus, varie com- » ponit. » (Anal. plan. in Op. omn, 1687, I, p. 31.) En 1808, Delametherie écrivait encore : « Les vaisseaux spiraux ont beaucoup de rapport avec les trachées des insectes, » lesquelles paraissent être les organes de la respiration; c’est pourquoi on leur a donné » également le nom de trachées, et on les regarde comme les organes de la respiration » des végétaux. » (Cité par Poiret, Dict. bot. VIIL, p. 432). Cette ressemblance une fois „admise, il était naturel d'appeler fausse-trachée, avec Sprengel, tout autre vaisseau ; mais voilà qu'en 1848, un botaniste, moins préoccupé de la forme des trachées des insectes, s'exprime ainsi : « Le nom de trachées, si l'on remonte à son origine, con- » viendrait mieux aux vaisseaux annulaires qu'aux précédents (trachées). En effet, com- » posés d'un tube membraneux que soutiennent intérieurement des anneaux plus épais » placés les uns au-dessus des autres, ils pourraient avec plus de justesse étre comparés » à la trachée-artére des animaux. » (Adr. de Jussieu, Cours elém. bot. p. 16.) C'est là un curieux exemple des inconvénients qu'il y a à désigner un organe végétal par le nom d'un organe d'un autre régne, en se fondant sur quelque lointaine et vague ana- logie de forme. uu . (4) «Oriuntur primo loco dilatationes tubulorum, instar vesicularum, varíis ín locis, » semper vero in seriebus longitudinalibus,.. Coalescit tubulus superior cum inferiore, etc. , » tab. 2, fig. 18-22. » (Link, El. phil, bot. 1824, p. 95.) Àà^ c SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. grande autorité est venu me commander un nouvel examen. M. Duchartre, rappelant l'opinion de Hedwig, qui regardait la spiricule des trachées comme creuse et servant à la circulation générale du liquide nourricier, ajoute : « Les observateurs postérieurs ont été dans l'impossibilité de reconnaitre ce » petit tube. Seul, dans ces derniers temps (1), M. Trécul a repris en partie l'opinion de Hedwig, sans assimiler cependant la spiricule à un tube suscep- tible de servir à la circulation, puisqu'il la décrit comme composée de deux substances : 1? d'un tube creux, à parois minces, bien définies ; 2° d'une ma- tière gélatineuse que celui-ci renferme, qui à une couleur différente et une consistance variable. L'opinion de Hedwig reste donc plutôt comme une » simple vue de l'esprit que comme le résultat d'observations démonstratives. » (EL. bot., p. 47.) IL m'a semblé, peut-étre à tort, que cette conclusion, sans nier tout à fait l'existence de la cavité, laissait encore planer un certain doute : c'est pourquoi je me suis remis à l'eeuvre. Abandonnant entierement la ques- tion soulevée par Hedwig, de la circulation dans cette petite cavité du liquide nourricier des végétaux, attendu qu'un phénomène de circulation générale n'est guère possible dans la cavité de fils annulaires isolés ou unis par quelques tours de spire, mais, en tout cas éloignés les uns des autres et sans communi- cation réciproque , je me suis borné à faire des préparations que je mets sous les yeux de mes confrères, et au moyen desquelles l'existence d'une cavité cen- trale est on ne peut plus facile à constater. D'abord on voit directement l'existence de cette cavité sur les anneaux des Equisetum, du Mais, des Sorghum vulgare et saccharatum, de Y Erianthus Ravennæ, du Saccharum officinarum, du Tripsacum dactyloides, etc. (2), quand la section coupe ces anneaux en deux; l'extrémité coupée présente l'orifice du tube avec une netteté parfaite. Sur les fils entiers on constate indirectement l'existence d'une cavité par l'observation suivante. Si l'on examine simultanément deux bagueites de verre cylindriques, de méme diamètre, dont l'une est creuse et l'autre solide, soit droites, soit courbées en anneau, en ayant pour plus de précaution le soin de les éclairer par-dessous au moyen d'une feuille de papier blanc remplacant le miroir du microscope, on verra sur celles qui sont creuses des différences d'aspect et des jeux de lumière, auxquels répondent exactement les appa- rences que présentent les fils des anneaux et des trachées, tandis qu'on ne voit rien de semblable sur les baguettes solides. Les deux apparences les plus (1) Déjà Link (Ann. sc. nal. 1'* série, XXIII, p. 150), M. Girou de Buzareingues en 1836 (Ann. sc. nat. 2* série, V, p. 232), et Tristan en 1843 (Ann. sc. nat. 2* série, XVIII, p. 88) avaient affirmé avoir vu que le fil des trachées et des anneaux est creux ; mais il est vrai qu'ils n'avaient pas appuyé leur affirmation d’observations sérieuses et démonstratives, comme celles de M. Trécul. (2) J'entends ici parler tout spécialement de ces gros anneaux qui sont isolés et comme suspendus dans les grandes lacunes du tissu ponctué et rayé des faisceaux fibro- vasculaires des Graminées citées, SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. 45 saillantes sont les suivantes : 1° Sur les baguettes creuses et droites, au lieu de voir de chaque côté une simple ligne de terminaison, on en voit deux autres parallèles, séparées des deux premières par l'épaisseur des parois du tube; 2° en regardant suivant son plan un anneau de verre creux, on voit vers les deux extrémités deux petits espaces ronds plus clairs, répondant à la moindre épaisseur suivant laqueile on voit les parois transparentes. Or, ces deux appa- rences sont si parfaitement celles qu'offrent les fils entiers des trachées et des anneaux, qu'il est impossible, aprés les avoir comparées, de conserver du doute un seul instant (1). Dans ce qui précède, il s'agit de tubes de verre creux et vides; mais la distinction des parois devient plus difficile si ces tubes sont remplis d'eau, et presque impossible si l'eau qui les remplit est très- chargée de sucre ou de gomme; d’où il suit, d'une part, qu'on peut fréquem- ment avoir sous les yeux des fils de trachées paraissant solides, et qui sont cependant parcourus par une cavité, apparente seulement dans certaines cir- constances, comme nous le verrons plus loin ; d'autre part, qu'il n’est pas permis de dire, d'une maniere absolue, que les fils de toute trachée et de tout anneau sont nécessairement creux, attendu que la substance qui les remplit peut fort bien se solidifier assez pour se confondre avec les parois. Revenons aux vaisseaux scalariformes. Puisqu'on a trouvé entre les orne- ments de ces vaisseaux et la forme d'une échelle une certaine analogie, d'oü l'on a tiré leur nom, nous continuerons, pour décrire ces ornements, à em- ployer le méme langage figuré : nous appelerons montants les épaisseurs qui sont à chaque angle et comme de chaque cóté de l'échelle ; les traverses claires qui unissent les montants, seront les échelons ; et les lignes étroites, d'appa- rence plus ou moins colorée, et que l'on a toujours appelées raies, correspon- dront ainsi aux espaces vides qui se trouvent entre les échelons ; seulement ici les échelons seront plus larges que les espaces qui les séparent. L'apparence qu'offrent les raies est due à une moindre épaisseur de chaque face, et par- ticulièrement de la face interne des parois. C'est ce' que l'observation con- State directement au moyen de coupes. Des coupes transversales trés-minces permettent de voir que, sur des vaisseaux contigus, d'une part, les échelons se touchent entre eux ; que, d'autre part, par suite de la correspondance des raies, un petit espace vide, en forme de boutonnière, est laissé entre elles, espace quelquefois si réduit qu'il a paru nul à M. H: de Mohl (op. cif. p. 48). Tandis qu'avec l’âge l'épaisseur des échelons augmente, celle de la membrane primitive qui est au fond des raies ne parait jamais augmenter; cette mem- brane devient au contraire d'une ténuité extrême, se déchire au moindre tiraillement, et méme quelquefois est résorbée entierement, comme nous le (1) L'apparence que donne l'épaisseur des parois avait été remarquée et prise pour des bourrelets latéraux par Mirbel, De Candolle, M. H. de Mohl, de Tristan, Hartig, ainsi que M. Trécul le fait si justement remarquer (loc. cit., pp. 282, 236, 292, 297, 300 et 321 ). h6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FHANCE. verrons plus loin. Dans les circonstances ordinaires, elle occupé le fond commun de deux petites cuvettes adossées, très-étroites, d'égale longueur, de profondeur très-inégale (l'interne étant de beaucoup la plus profonde), à bords assez brusquement relevés en deux courbes opposées. Les montants sont loin d’être tout unis. Sur l'angle, court une très-petite crête, dont j'ai déjà parlé, à peine sensible sur les vaisseaux des parties annuelles, trés-marquée sur ceux des vieilles tiges arborescentes. A la naissance de chaque échelon se trouve un petit renflement arrondi ou ovoide qui s'avance un peu entre les raies. Ces renflements, à peine prononcés à l'extérieur, sont toujours trés-pronohcés aux angles des grandes faces contigués à des vaisseaux, et plus faibles sur les angles des faces contigués à des cellules. Ils n'existent pas entre les petites raies qui résultent accidentellement sur les grandes faces de la bifurcation d'une raie ou d'un échelon. A part une exception très-remarquable que je vais signaler, les vaisseaux des Fougères, soit pures trachées, soit vaisseaux scalariformes divisibles en spirales, se terminent en pointes trés-longuement effilées. Leur largeur, trés-variable, est comprise entre 0?,02 et 0^7,15, à l'exception de ceux du Polypodium vul- gare, dont le diamètre n’est le plus souvent que de 0"",015. Leur longueur la plus ordinaire varie entre 2 et 5 centimètres, s'ils sont pris dans les pétioles et loin de toute ramification; mais au voisinage des rameaux et dans le cylindre ligneux des souches (Aspidium Filiz mas et spinulosum, Athyrium Filix femina, Pteris aquilina, etc.), ces vaisseaux sont plus coutts, et au lieu d'étre simples, droits et terminés en pointe, sont obtus, bosselés, bifurqués et con- tournés de toute facon. Si l'on voyait les plus courts isolés, et sans les intermé- diaires qui les rattachent aux plus longs, on croirait voir des cellules allongées et de forme bizarre. Les vaisseaux des rhizomes du Pteris aquilina, au lieu d'avoir les extrémités effilées en pointe, ce qui chez eux est un cas très-rare, s'articülent en conser- vant toute la largeur de leur diamètre (1), et se placent bout à bout en se ter- minant par des plans elliptiques qui se correspondent et s'appliquent exacte- ment l'un contre l'autre (2). L'obliquité de ces plans varie entre 109 et 45°, et (1) Fai rencontré deux ou trois fois ce mode d'articulation dans les rhizomes de P As- pidium Thelypteris, et il doit se présenter sur d’autres espèces que je n'ai pas étudiées. On trouve sur les vaisseaux des Equisetum du groupe des Hiemalia, un mode d'articulation analogue. (2) M. Caspary ne considère comme vaisseaux véritables que ceux qui, outre leur lon- gueur considérable, résultent encore de la confluence de cellules super posées en file à l'origine, et il pense qu’on doit en séparer soigneusement ces longues cellules en tubes qui se terminent en pointe à leurs extrémités, et qu'elle qu'en soit la longueur, puisqu'il cite « des cellules de Nelumbium, mises à nu par lui sur une longueur de 5 pouces » (0",14), et qui à ses yeux ne sont pas des vaisseaux (Ueber die Gefibssbuendel, in Monatsber. Kgl. Acad. Wissensch. Berlin, 1862). Je n'ai pu me procurer le mémoire de M. Caspary, mais, si j'ai bien compris sa pensée dans l'analyse donnée par M. Duchartre, il faudrait, pour qu'un tube fùt digne du nom de vaisseau, qu'il ne se terminàt jamaie SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. h7 les faces articulaires qu'ils constituent paraissent entièrement couvertes de raies et d'échelons, perpendiculaires au grand axe de leur ellipse, en même nombre et de même largeur sur chacune des deux faces. Mais les raies, au lieu d'être de moindres épaisseurs, de petites cuvettes dont le fond est une mem- brane mince, sont ici des ouvertures véritables, séparées par des échelons très- minces et très-faibles. Indépendamment de l'observation directe sur des ana- lyses et des coupes, on peut, sur des vaisseaux à extrémité intacte, s'assurer de l'existence des ouvertures par le procédé suivant : On place sur le porte-objet du microscope à dissection quelques-uns de ces vaisseaux isolés, et coupés à un de leurs bouts ; et, pour en expulser tout liquide, on les presse avec le bout du doigt recouvert d'un linge (in et sec; puis, à diverses reprises, on ap- proche de l'extrémité coupée un petit pinceau. chargé d'une goutte d'eau, la- quelle entre par capillarité en méme temps que des bulles d'air. Alors on fait glisser sur le vaisseau, en pressant uti peu, une aiguille à dissection, et l'on voit immédiatement les bulles d'air et l'eau sortir par l'extrémité opposée et intacte, ou passer dans l'autre compartiment vasculaire, s’il est encore adhérent. Ces diaphragmes sont donc véritablement grillagés, dans la plus rigoureuse accep- tion de ce mot (1). Leur pourtour est marqué de petites dentelures arrondies, en pointe, car, dit le savant auteur français, «il suffit, pour reconnaitre une cellule, » d'en observer une extrémité » (El. bot. p. 49). Or, si un vrai vaisseau ne doit jamais se terminer en pointe, comme nous ne sommes plus à l'époque où l'on déflnissait les vais- seaux « des tubes de forme et de grandeur variables, ouverts à leurs extrémités, ou du » moins tellement prolongés qu'on ne peut y distinguer de cloisons terminales» (DC, FI. franç. Y, p. 65 ; Théor. élém, bot. p. 341) ; comme nous savons qu'il faut pourtant une terminaison à cette file de cellules superposées et confluentes, il s'ensuit qu'un vrai vaisseau devra étre à ses extrémités brusquement fermé à angle droit, ou en biais, mais en conservant toute la largeur de son diamètre. A ce compte, s'il faut rejeter du nombre des vaisseaux et appeler cellules conductrices, avec M. Caspary, tout ce qui se termine en pointe, je déclare qu'il n'y a peut-être pas une espèce de Fougère dont les pétioles et les tiges offrent un vrai vaisseau et permettent de la comprendre parmi les Cryptogames vasculaires. On n'en trouvera que dans l'exception présentée par les rhizomes du Pteris aquilina, où les vaisseaux s'articulent par des surfaces elliptiques. Mais, nouvelle diffi- culté : si ce sont bien des vaisseaux, quand ils ne sont pas terminés en pointe, comment les nommera-t-on quand une de leurs extrémités est une articulation plane, et l'autre une pointe longuement effilée, comme au bas des pétioles du Pteris aquilina ? Comment les nommera-t-on lorsque, partout oü il y a ramification, ces vaisseaux, conservant ri- goureusement leur structure, leurs ornements, leur position normale, deviennent courts, tortueux, bifurqués, s'articulant par des bosselures, des élargissements en forme de hernies ? Leur forme ne change pas leurs fonctions, et assurément l'expression de vaisseau. t imparfaits, proposée par M. Duchartre, est plus juste que ceile de M. Caspary ; mais néanmoins je préférerais n’avoir nul égard à un mode de terminaison qui existe sur une région de la plante et non ailleurs, et je conserverais le nom de vaisseaux à ces organes élémentaires, tant qu'ils conservent eux-mêmes leur position déterminée, leur structure essentielle, bien que, pour correspondre aux nécessités organiques de la région, ils mo- difient plus où moins leurs dimensions et leur mode d'articulation. (1) Ce terme «grillagés» ne doit point faire penser à un rapprochement entre ce mode de terminaison et les tubes à cribles (Siebreehren) de M, Hartig, nommés par M. il, de Mohl cellules treillisées (Gitterzellen), lesquels n'offrent pas de perforation réelle (voy. H. de Mohl dans Bot. Zeit, 1855, pp. 873 à 881, traduit dans Ann. sc. nat. 4e série, Bot. V, 1856, pp. 141 à 159). Mais les díaphragmes signalés ici ont la plus A8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. répondant à la naissance des échelons qui occupent les autres faces du vaisseau et dés lors alternent avec les échelons ou barreaux des diaphragmes. Ces bar- reaux sont trés-minces, et leur largeur (0"*,003) n'est que le tiers de celle des échelons du corps du vaisseau. Incolores, et non d'un jaune citron comme les autres, ils sont dans toute leur étendue parcourus par une cavité égale au tiers de leur largeur, et qui s'évase en massue dans le petit renflement ovoide allongé, qui se trouve à chacun de leurs bouts prés du pourtour de l'ellipse. Il faut que je m'arréte un instant encore sur les diverses apparences que présentent successivement les échelons et les membranes des raies. A leur première apparition vers le point végétatif d'un rhizone de Pteris aquilina, les vaisseaux scalariformes se montrent avec le diamétre qu'ils conserveront plus tard, ou, s'il y a une différence, elle est à peine appréciable et dès lors peu importante à mentionner. La ténuité et la transparence des parois sont extré- mes ; la membrane des raies a pourtant l'épaisseur qu'elle conservera, car elle donne déjà la teinte violacée qui se produit tant qu'elle existe, mais les éche- lons sont très-peu épais et trés-pàles; à 2 ou 3 millimètres en deçà du point végétatif, ils sont beaucoup plus prononcés; à moins de 6 millimètres, ils sont tout à fait formés et prononcés, quoique moins épais que plus loin, et méme ils semblent toujours gagner un peu en épaisseur à mesure qu'on les prend vers des points mieux formés. Surles régions oü la vieest dans toute son activité, les échelons paraissent pleins, bien que l'on constate sur leur ligne longitudinale médiane un effet de lumière spécial qui indique une densité moindre, et, si le vaisseau est intact, la membrane des raies existe constam- ment et toujours si faible, qu'un rien suffit pour la briser. Mais, aprés qu'on a laissé sécher des vaisseaux isolés, ou aprés qu'on les a un peu tiraillés avec les aiguilles à dissection, on voit que, presque sur toute leur étendue, la mem- brane a disparu en laissant entre les échelons de véritables ouvertures. De méme, sil'on prend des vaisseaux à l'extrémité la plus ancienne des gros et forts rhizomes de cette Fougère, là où ils commencent à se flétrir, on trouve aussi fréquemment absence complète de membrane, comme si elle avait été résor- bée, ou bien déchirée par les tiraillements résultant d'alternatives de séche- resse et d'humidité. Mais, sur cette région aussi, on remarque que les échelons se montrent parcourus dans toute leur longueur par une cavité qui s'élargit un peu vers lesépaisseurs des montants. C'est tout à fait, à la force et à la gros- seur prés qui restent toujours supérieures ici, ce qui se voit aux échelons et aux raies des diaphragmes grillagés. Or, si l'on veut bien remarquer que ces diaphragmes sont placés en des points où la résorption est la plus active, si active méme, daus la plupart des plantes, que les cloisons des cellules primitives grande analogie avec les cloisons transversales que M. H. de Mohl a signalées comme persistant dans les vaisseaux de divers Palmiers sous l'apparence d'un treillis à larges mailles, et dont il a donné de belles figures dans l’Hist. nat. Palmarum de M. de Mar- tius. 1, pp. X1 et xii, 8 27, tab, N, fig. 14 et 15. SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. h9 disparaissent entièrement pour constituer un tube continu, qu'ils sont par con- séquent des parties appauvries par effet de résorption, on sera moins étonné de retrouver des apparences analogues sur des organes appauvris par les cir- constances qu'améne l’âge, et au nombre desquelles la résorption elle-même doit étre comptée en premier lieu. Ainsi, quand on suit avec un peu d'attention le développement successif des vaisseaux scalariformes et des trachées, on voit avec la plus claire évidence: 1? qu'il n'y a point transformation d'espèce de vaisseaux en une autre, et que chaque vaisseau montre dès le principe les apparences qu'il doit conserver ; 2^ que daus les échelous encore jeunes, gonflés de sucs nutritifs, on soup- conne plus qu'on ne voit une cavité centrale, tandis que dans les échelons appauvris des diaphragmes et dans ceux des régions vieillies, flétries et épuisées, on voit nettement une cavité, par suite de la disparition ou de la moindreabon- dance de la substance intime. Il en est de méme pour les anneaux d'autres plantes; sur tous età toutes les hauteurs, le fil ne parait pas toujours nette- ment parcouru par une cavité, et très-souvent j'ai inutilement cherché à voir les apparences d'une cavité dans les anneaux des jeunes pieds et surtout des ré- gions jeunes des Zea Mays, Sorghum saccharatum, Erianthus Ravenne, Tripsacum dactyloides, etc., tandis que je les ai toujours trouvées avec une extrême facilité sur les anneaux des vieilles tiges des mêmes Graminées étu- diées en automne pour les espèces annuelles et la seconde année pour les espè- ces vivaces. Arrivé jà, il m'est impossible de ne pas me souvenir que M. H. de Mobl a dit d'un autre tissu des Fougères : « Ex iis multo magis, quam ex omnibus » Cætcris cellulis mihi quidem notis, intelligi potest, qua ratione cellularum » membrane crassiores fiunt » (De struct. caud. Filicuin, ete. , p. Ah), et de ne pas me demander si c’est avecla théorie de l'épaississement des parois par dépôts successifs, ou avec celle de l'extension générale et cn tous sens par intussus- ception que les faits ici exposés semblent le mieux s'accorder. Or, tous ces faits m'apparaissent comme difficiles, sinon impossibles, à concilier avec la théorie suivant. laquelle l'épaisseur des parois augmente « par dépôt périodique de » membranes nouvelles sur la paroi déjà développée » (H. de Mohl, Die Pflanzenzelle, in Waguer's Handweærterbuch der Physiologie, IV, p. 177)(1). On ne s'explique pas par voie de simple dépôt et d'incrustation, sur des poiuts d'élection et non ailleurs, ces épaississements en échelons, en anneaux, en spirales, cette consistance variable, et enfin cette cavité au centre des épaississements. IL semble qu'on se rend mieux compte des phénomé- nes en admettant que la membrane du vaisseau jeune croit en épaisseur, (1) Voici encore les termes sous lesquels l'éminent botaniste énonce lui-même les deux théories opposées : « Aliis jam locis ostendi, cellularum membranas non tam intus » suscepta recente materia organica, quam potius novis stratis superimpositis in Crassi- » tudinem extendi.» (H. de Mohl, De struct. caud. Filicum, etc., p. 44.) T. XV (SÉANCES) / 50 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. comme en surface, par association intime de substance de même nature, en un mot, par intussusception. Si les points où, par assimilation de substance nouvelle, s'opérent les épaississements en échelons, en anneaux, en spirales, sont dans l'épaisseur méme de la paroi, on conçoit qu'il puisse exister, sur ces inémes points, une moindre consistance, la liquidité méme, pour les molécules plus récemment associées ; on concoit que si l'accroissement vient à cesser et que commence la résorption, celle-ci s'effectue précisément sur les molécules d'association plus récente et détermine des cavités dans la région centrale qu'elles occupaient. On comprend cette « consistance variable » constatée par M. Trécul dans le mucilage qui remplit le fil creux des spiricules ou des anneaux, et qui, au lieu de circuler dans ce fil, comme liquide nourricier du végétal, ainsi que l'avait cru Hedwig, s'y trouve pour concourir au développe- ment des parois de l'organe élémentaire, vaisscau ou cellule. Cette étude, se résume en ce qui suit : 4° Les vaisseaux scalariformes des Fougères n'ont pointlaformed'un prisme hexagonal régulier, mais celle de prismes irréguliers, à faces très-inégales et ne conservant même pas toujours la méme largeur sur toute leur longucur. 2» Les premiers vaisseaux qui apparaissent près du point végétatif sont des trachées; elles persistent à côté des vaisseaux scalariformes; ces derniers ont une tendance trés-marquée à sc déchirer en bandes spiralées. 3° La largeur des faces et la longueur des raies correspondent constam- ment aux dimensions des faces du tissu contigu. L° Les vaisseaux scalariformes ne dérivent point des trachées; ils ont dès leur apparition la forme qu'ils conserveront toujours. | 5° Les vaisseaux scalariformes du rhizome du Pteris aquilina s'articulent entre eux par des plans elliptiques, ou diaphragmes grillagés, dont les bar- reaux sont parcourus par une cavité. 6° Les fils des trachées et les échelons sont parcourus par une cavité très- peu sensible sur les tissus jeunes, très-visible sur les tissus vicillis. 7° Ces derniers faits se concilient plus facilement avec la théorie de l'intus- susception qu'avec toute autre. M. Roze, secrétaire, donne lecture de la communication suivante adressée à la Société : MORPHOLOGIE DU GENRE SPERGULARIA, par M. EZ. LEBEL. (Valognes, 1° mars 1868.) wynonymie. — Avant la réforme linnéenne les Spergulaires connues čtaient regardées comme des Spergules (Dal. Hist. pl., 1587, p. 1385. — J. Bauh. ist, 1651, f. 719. — Dill. App. ad Pl. Giss., 4719) ou des Alsines à port de Spergule (C. Bauh. Prodr. ed. 4 et 2, 1620 et 1671. SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. 51 Pin. ed. 1 et 2, 1623 et 1671). Linné, qui connut mal ces plantes et les décrivit plus mal encore, les fit entrer dans ses Arénaires, où Persoon leur donna plus tard (Syn. pl., 1805) le'nom sectionnel de SPERGULARIA, adopté comme générique par Presl en 1819 (Fl. cech., p. 93). M. Kindberg ré- clame la priorité pour le nom de Zepigonum donné, en 1817, par un profes- seur célèbre (Fries, Fl. halland., p. 76 et in add., p. 159); mais ce nom n'est employé par M. Fries que comme titre de section dans le genre Arenaria (conf. Koch Syn. ed. 2, p. 120), et c'est seulement en 1820 que Wahl- berg (Fl. gothob.) l'a proposé comme nom de genre. La réclamation n'est donc pas fondée. Il est difficile, d'ailleurs, de partager l'opinion de M. Kindberg, qui regarde ce nom de Zepigonum comme excellent et caractéristique (opti- mum et characteristicum) (Mon. Lepig., p. 3). Pour caractéristique, il ne l'est guère, à coup sûr, puisque, comme ceux de Zepigonum Wimm., d’ Hy- menogonum C. Rich., de Stipularia Haw., il pourrait s'appliquer à peu près également à 3 tribus sur 5 et à 19 genres sur 25 de la sous-famille des Paro- nychiées d'Endlicher : distinguer ainsi c'est presque confondre. Revenons donc sans regret au nom de Presl et de Persoon, qui a le mérite de rappeler la tradition et de donner une bonne idée comparative des plantes qui l'ont recu. Si l'on voulait, en tout cas, appliquer rigoureusement ici la loi de prio- rité, il faudrait remonter à notre Adanson (Fam. pl.) qui, dés 1763, avait institué les Arénaires stipulacées comme genre distinct, sous le nom de 7'issa, avec un signalement abrégé mais précis, complété d'ailleurs par la synonymie. L'auteur place ce nouveau genre immédiatement après le Spergula, en tête de sa famille des Espargoutes, analogue à nos Paronychiées, et, ce qui est plus remarquable encore, rapproche méthodiquement la famille nouvelle de celles qui lui ressemblent par l'enroulement de l'embryon autour de l'endosperme et constituent aujourd'hui l'alliance des Cyclospermées, groupe qui n'a ainsi de nouveau que le nom. Adanson a donc le mérite d'avoir apercu tout à la fois la valeur taxonomique des Arénaires à stipules et leurs véritables affinités de sec- tion, de famille et d'alliance : son droit de priorité ne peut étre sérieusement contesté, Distribution et conditions d'habitat. — Les Spergulaires ont des représentants dans les cinq parties du monde, et plusieurs des espèces sont amphigées. Si les unes, en petit nombre, ne réclament d’autres conditions d'habitat qu'un sol sablonneux et léger, la plupart sont confinées au bord des mers, des lacs et des étangs salés, où elles trouvent à la fois le sel qui parait leur étre indispensable et les milieux (sable, vase ou rochers) qui leur conviennent. Quelques-unes de ces dernières espèces se retrouvent à l'intérieur des terres, autour des marais salants ou prés des sources salines; et comme la salure des terrains est la seule condition commune de ces différentes stations, il est permis d'en conclure que c'est la véritable cause qui y retient ces plantes. On s'ex- plique aisément comment elles s'approprient le sel dont elles ont besoin dans 52 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. un sol qui en est imprégné. Le cas est différent, toutefois, pour les Spergulaires maritimes saxicoles. Notre S. rupicola de la Normandie et de la Bretagne vit tantôt à peine au-dessus du niveau des hautes marées, sur des rochers dont le flot baigne le pied , tantôt sur la crête des falaises, à une centaine de mètres quelquefois au-dessus de l'Océan, et semble avoir une préférence marquée pour le mortier des murs et des toits, pour le ciment des digues et des jetées. Dans de pareilles circonstances, où cette plante et ses analogues puisent-elles le sel qui leur est nécessaire ? Ce ne peut être dans le milieu où plongent leurs racines ; d'un autre côté, le rejaillissement des vagues ne peut toujours les at- teindre; il n'y a donc de condition générale et constante que l'air de la mer imprégné de particules salines. Ce qui autorise surtout à croire que le voisi- nage de la mer est nécessaire aux Spergulaires saxicoles, autrement que par les conditions climatériques qu'il entretient, c'est qu'elles ne s'en écartent jamais, méme pour des stations analogues de température et de terrain : bien différentes en cela d'espèces réputées maritimes qu'on trouve souvent loin des rivages, l Erodium maritimum par exemple, qui se rencontre parfois sur les schistes à un ou deux myriamétres de la côte, le Trifolium maritimum qui entre, pour une proportion notable, dans le produit des prairies de la vallée du Merderet prés Valognes. Les Spergulaires sont annuelies ou vivaces ; celles-ci ont d'ailleurs une durée souvent très-différente, les unes vivant rarement plus de deux ou trois ans (S. rubra, S. media), les autres prolongeant leur existence bien au delà de ce terme (S. rupicola, S. macrorrhiza). Leur mode de pérennance est loin aussi d’être identique : les unes, en cffet, n'ont de vivace que la racine et une courte souche ; les autres conservent une partie de leurs branches et de leurs rameaux. Racine. — La racine cst un pivot proportionnellement long, simple ou peu divisé, vertical ou oblique, qui acquiert souvent avec l’âge des proportions considérables. Sur un semis d’une petite espèce, S. purpurea, les tiges avaient de 3 à 5 centimètres de long quand les racines en mesuraient de 30 à 40. Sur les vieux pieds du S. rupicolu, la racine a souvent la grosseur du pouce et 07,15 à 07,50 de longueur. Le pivot radiculaire du S. macrorrhiza n'est pas moins gros et atteint fréquemment 17,20 de long. L'écorce de la racine est quelquefois blanche ou jaune sur une méme espèce, ce qui provient peut-être de l’âge : elle devient souvent brune par la dessiccation. Sur les individus âgés le pivot de la racine a souvent l'apparence et presque la consistance du tissu ligneux, mais il n'en a pas complétement la structure, ainsi que nous le verrons bientôt. Souche. — La souche à la grosseur du collet de la racine : elle est courte et ne dépasse guère 1 centimètre ou 2 sur les plantes le plus lon- guement pérennantes. Je l'ai pourtant vue atteindre une longueur de 07,06 sur notre Spergulaire des rochers, et il est probable qu'elle atteint ou méme dé- SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. 53 passe ces limites sur le S. macrorrhiza. La souche paraît ligneuse dans les mêmes cas que la racine et ne l'est pourtant pas véritablement, Avec l’âge son écorce s'épaissit, devient rugueuse, cannelée ou méme crevassée et se couvre de nodosités, moignons de branches ou véritables loupes végétales. L'écorce de la souche est jaunâtre (S. rubra), brune (S. rupicola) ou méme noirâtre en certains cas (S. marina). La souche n'a jamais de nœuds périphériques et differe complétement, sous ce rapport, des axes auxquels elle donne naissance. Port, branches. — Ces axes, véritables branches, naissent brusque- ment et souvent en nombre considérable de la souche. Celles des années précé- dentes sont dépourvues de feuilles et de stipules : de vertes on rouges qu'elles étaient, elles deviennent jaunes ou brunes; de lisses, rugueuses, fendillées et quelquefois comme cannelées. De leur extrémité nait, d'ordinaire, un faisceau de jeunes rameaux provenant en partie du développement de bourgeons adventifs. | La direction des branches varie quelquefois sur une même plante à diverses époques de sa durée : de là un changement dans son port. Le S. rupicola, par exemple, s'élève d'abord en touffe vigoureusement ascendante et plus tard on le trouve souvent étalé. Le S. Dilleni?, par contre, commence par appliquer ses branches sur le sol et il n'est pas rare qu'il les relève vers la fin de sa flo- raison. Les formes françaises de S. diandra, à Nice et en Corse, sont couchées ou ascendantes : Gussone dit la plante de Sicile ascendante ou dressée, et j'ai vu des exemplaires italiens qui indiquent ce dernier port. Dans mes cultures, le S. diandra, provenant de graines de Corse, est ordinairement couché pendant la chaleur du jour; le matin, aprés la rosée, ou le jour, aprés la pluie, il est ascendant et presque dressé. Le S, rubra s'étale, d'ordinaire, quand il croit isolé et se montre ascendant quand il pousse parmi d'autres plantes. Les branches et leurs divisions offrent des nœuds périphériques trés-saillants et des mérithalles tantót disposés en série de longueur progressive de la souche à l'inflorescence (S. rubra), tantôt alternant de longueur sans ordre apparent (S. media). Les mérithalles sont comprimés ou obtusément anguleux, d'ordi- naire si ce n’est toujours, dans leur partie moyenne. Leur coupe transversale en ce point donne, suivant les cas, une ellipse, ou bien un triangle dont une des faces est plane ou légèrement concave, tandis que les deux autres sont convexes, ou enfin un quadrilatère à deux faces planes ou un peu rentrantes et les deux autres convexes. Les entre-nœuds se renflent notablement vers leurs bouts, le supérieur plus gros, d'ordinaire et rhomboidal, l'inférieur tétragone et parfois trés-gibbeux d'un côté; disposition exceptionnelle dans ce genre, ha- bituelle au contraire sur les Spergula. Nœuds vitaux. — Le rôle du nœud vital n'est nulle part plus appa- rent que sur les Spergulaires. Le mérithallearrivé, en quelquesorte, à son épa- nonissement, se termine en ce point, donnant naissance anx formations qn'il 5h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. portait en lui : au centre, le mérithalle nouveau, son successeur ; à la circon- férence, une gaîne, protectrice dans le jeune âge; entre ces deux zones, aux deux angles de son grand diamètre, la fleuille et les productions axillaires par- fois multiples. Gaînes nodales stipulaires. — La gaîne qui naît au pourtour du nœud est appliquée, scarieuse, terne ou brillante, toujours courte, terminée supérieurement par deux segments triangulaires que séparent des sinus aigus : ce qui Ini donne assez bien la forme d'une mitre. Les segments correspondent à l'espace interfoliaire et sont ainsi décussés avec les feuilles, tandis que les sinus leur sont directement opposés. La pointe des segments est courte ou allongée, habituellement fendue; leurs bords portent quelquefois une ou plusieurs dents. Sur les inflorescences la gaine n'est pas toujours conforme et constitue par- fois une sorte de collerette à quatre ou huit divisions. Sur le mérithalle adulte la partie vaginale de la gaine a perdu de sa lon- gueur initiale, parce qu'elle a plus ou moins cédé à la pression exercée de de- dans en dehors par l'évolution des organes qu'elle embrasse; les segments, au contraire, ont gagné proportionnellement et on les trouve méme quelque- fois à peine connés. . Que cette gaine soit de nature stipulaire, cela n'est pas douteux, On sait, en effet, que les stipules ne naissent pas toujours au niveau de la feuille, mais parfois au-dessus d'elle, ou méme en dessous. Ne cherchous d'exemples que dans la famille des Paronychiées. Si les genres Herniaria et Paronychia y ont leurs stipules sur le plan de la feuille, on voit ces stipules suprafoliaires sur les Illecebrum, infrafoliaires sur les Polycarpon et Polycarpæa ; exactement comme sur les Spergulaires. Organogénie des stipules. — La nature de la gaine reconnue, la- nalogie conduit à admettre que chaque segment terminal est formé par la réunion de deux stipules. Sur le Zelephium, en effet, et sur le Corrigiola, où les feuilles sont alternes, chacune est accompagnée de deux stipules : sur les Herniaires, qui ont les fleuilles opposées, les quatre stipules, quoique légère- ment connées par paires, restent parfaitement distinctes. La division habituelle du sommet des segments chez le Spergularia indique encore, mais plus obscu- rément, une séparation primitive, et l'organogénie, du reste, prouve directe- ment qu'elle a eu lieu. Ainsi, en suivant la formation stipulaire dans le bourgeon, on voit sa por- tion vaginale diminuer de plus en plus, à mesure que les cycles sont plus inté- rieurs, puis disparaitre enfin complétement. Il ne reste plus alors que deux folioles hyalines, étroitement et longuement triangulaires, ordinairement bifi- des, appliquées l'une contre l'autre et embrassant à leur base le jeune bour- geon cinq ou six fois plus court qu'elles. Puis ces folioles elles-mémes conti- nuent à décroitre graduellement aux dépens de leur lame, tandis que leur fourche terminale semble grandir en proportion. Puis on trouve les deux SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. 55 branches de la hifurcation à peine connées inférieurement, et à la fin coniplé- tement libres. Dans cet état primordial les stipules ressemblent un peu à de petits poils élargis à la base, embrassant latéralement le mamelon foliaire et se redressant au-dessus de ]ui. Elles ne sont pas toujours égales, et l'une d'elles, aprés leur réunion, cesse souvent de s'accroitre où méme s'atrophie complétement : ceci explique comment les segments de la gaine sont quelquefois indivis. Les stipules se montrent-elles avant la feuille? Je ne sais; toujours est-il qu'elles se développent bien plus rapidement. Cette analyse, assez délicate vers la fin, réussit mieux d'ordinaire sur les bourgeons axillaires que sur les bourgeons terminaux habituellement plus composés. Feuilles, — Au nœud, les feuilles naissent sur le double cran du méri- thalle que j'ai précédemment indiqué ; elles sont opposées, mais un court ra- meau axillaire feuillé les fait quelquefois paraître fasciculées, Un botaniste justement célebre a émis l'opinion que les paires de feuilles sont disposées en spirale et non en croix. Une torsion accidentelle assez fréquente du méri- thalle semble, en effet, favorable à cette manière de voir ; mais il est facile de se convaincre, dans le jeune âge du bourgeon, que la décussation des feuilles est parfaitement régulière. Elles sont un peu charnues, entières, très-étroites, alténuées où méme subulées aux deux bouts, aiguës ou obtuses, mucronées ou accidentellement mutiques. Siles deux faces sont planes ou la supérieure seulement un peu canaliculée inférieurement, on peut dire la feuille linéaire. Elle est semi-cylindrique, quand la face inférieure est convexe, la supérieure restant plane ou canaliculée sculement vers sa base. Les deux faces sont-elles convexes , on peut dire la feuille cylindrique ou mieux subcylindrique, car chaque face est toujours un peu déprimée. Indiquer que la coupe transversale de la feuille est semi-elliptique ou elliptique, c'est, dans les deux derniers Cas, indiquer la méme disposition et d'une manière peut-être plus exacte. Les feuilles sont plus longuement amincies d'ordinaire vers la base que vers le sommet; mais le contraire a lieu quelquefois. Leur longueur, com- parée surtout à celle du mérithalle, n'est pas sans valeur taxonomique ; leur Courbure, au contraire, est toujours accidentelle et variable. De nombreux stomates viennent s'ouvrir à la surface des feuilles, Les ran- gées utriculaires intérieures de leur parenchyme sont dépourvues de chloro- phylle. Le faisceau fibro-vasculaire central est volumineux ; les vaisseaux y sont trés-nombreux, surtout des vaisseaux rayés prismatiques. Leur dispo- sition surla tranche parait donner une figure oblongue, arquée ou elliptique suivant que la feuille est linéaire, semi-cylindrique on subcvlindrique. Pubescence. —1l est assez rare que les Spergulaires soient complétement glabres; on les trouve pourvues le plus souvent d'une pubescence glandu- leuse parfois très-abondante et mélangée, en certains cas, de glandes courte- 56 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ment stipitées. Rien de moins constant, du reste, que le degré de cette pu- bescence, si ce n’est sa présence méme. « Glabra et pubescenti-viscida sin- gula nostratium variat, disait le professeur Fries des espèces suédoises ( Wo- vit. fl. suec. cont. 4842). On peut faire la méme remarque au sujet des es- peces françaises; j'en excepte, provisoirement du moins, le S. macrorrhiza, que je n'ai vu ni dans ses stalions, ni en trés-grand nombre. Structure des tiges.—Avant de passer à l'examen de l'inflorescence, il convient d'indiquer sommairement la structure de la tige. La première année, la zone corticale se compose du parenchyme et d'un mince anneau de fibres libériennes. Celles-ci, par leur couleur et la petitesse de leurs cellules, semblent appartenir à la zone centrale. Les cellules du paren- chyme contiennent de la. chlorophylle qui manque quelquefois dans les deux ou trois rangées les plus profondes. Une ou deux rangées, les plus superficielles, contiennent, sur certaines espèces, une matière colorante rouge violet, qui se dépose aussi, en certains cas, dans les cellules épidermiques. Ces dernieres ont une paroi extérieure trés-épaisse, renforcée encore par une épaisse cu- ticule. Il n'y a pas alors de couche subéreuse. On trouve accidentellement des lacunes dans le parenchyme. La zone interne, à cette époque, est constituée par un anneau fibro-vascu- laire et un noyau cellulaire central. L'anneau est plus vasculaire que fibreux. Des vaisseaux polygonaux rayés, la plupart très-gros, en sont l'élément domi- nant et se montrent d'abord en lignes rayonnantes qui deviennent plus tard d'étroits triangles et constituent à la fin une couche uniforme. Il y entre aussi des trachées à une ou deux spiricules. Les fibres y sont peu nombreuses et for- ment de petits groupes épars. L'anneau fibro-vasculaire est quelquefois déjà encadré alors entre deux bandes de tissu méduliaire. Le noyau central est à ce moment exclusivement cellulaire, sans fibres ni vaisseaux : ses mailles vont en s'élargissant au centre. La zone génératrice ou du cambium, intermédiaire aux deux autres, est étroite et formée d'un tissu souvent régulièrement organisé d'un côté, tandis qu'il est encore en voie de formation de l'autre. Des la seconde année une couche subéreuse, reconnaissable à ses cellules cu- biques plus petites, plus pressées et disposées en séries linéaires rayonnantes, s'est formée dans l'écorce, entre l'épiderme et le parenchyme. Elle s'accroit intérieurement, chaque année, par une formation nouvelle. Les trois ou quatre premières formations sont colorées en brun comme l’épiderme et séparées les unes des autres par des cercles minces formés de deux ou trois rangées de cellules très-différentes, Sur la tranche, ces cellules sont irrégulièrement poly- gonales, plus larges dans le sens du rayon et à parois très-épaisses, Sur une coupe longitudinale, elles se montrent trés-longues; leur grosseur n'est pas uniforme d'un bout à l'autre et leur direction est souvent un peu infléchie. On les dirait obscurément rayées; mais l'apparence de raies est due probablement SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. 57 à des segments de tissu subéreux. Elles ressemblent aux fibres libériennes par leur forme polygonale et l'épaisseur de leurs parois ; elles en different par leur diamètre plus grand et leur direction infléchie. Ce dernier caractère les éloigne également des vaisseaux polvgonaux ravés dont les séparent encore leur forme polygonale irrégulière et l'étroitesse ou la rétraction de leur calibre qui ne donne pas passage à la lumière sur une tranche mince examinée par trans- parence. Leur longueur les fait ressembler à des canaux, et je suis porté à les regarder comme une sorte de vaisseaux laticifères. En dedans du dernier cercle de ces singuliers vaisseaux, la couche subéreuse s'étend sans que rien divise ses formations. Elle est blanche et ses cellules les plus profondes s'élargissent un peu et semblent se rapprocher du tissu utricu- laire commun. Le parenchyme ne contient plus alors de matières colorantes. Quant aux fibres libériennes, ne se formant pas aussi vite que les autres tissus, ou plutót cessant de se former, le cercle qu'elles constituaient se sépare en arcs isolés, qui se divisent et s'isolent de plus en plus, et l'on en cherche vainement les élé- ments sur les vieilles souches. A cette époque, sur une coupe transversale, l'écorce parait réduite à la por- tion colorée de la couche subéreuse, tandis que la partie incolore appartient, en apparence, à la zone interne. Quant à la zone interne, elle s'accroit par une série de formations médul- laires et fibro-vasculaires alternantes, qui se font principalement, mais non ex- clusivement, dans la zone génératrice. J'ai plusieurs fois, en effet, constaté la présence d'un anneau fibro-vasculaire intermédiaire à ceux de la premiére et de la seconde année, évidemment plus jeune que celui-ci et né sur place, hors de la zone génératrice. J'ai suivi son développement depuis les premiers vais- seaux jusqu'a l'état fibro-vasculaire complet. Le noyau cellulaire central prend d'ailleurs lui-méme un accroissement direct, Des vaisseaux et des fibres se développent dans sa partie moyenne et finissent par constituer un faisceau fibro-vasculaire central qui a extérieure- ment son enveloppe médullaire. C'est ce qu'on ne peut voir d'ordinaire que sur la souche et les branches primaires, car, à partir de ce point, la vie languit et s'arrête au centre des axes, et une lacune longitudinale s'y forme et les rend fistuleux, méme ceux de l'inflorescence. Outre l'accroissement concentrique régulier, on trouve fréquemment sur toutes lescouches médullaires et surtout sur les plus extérieures des centres de végétation adventifs et indépendants en quelque sorte. Dans le cas le plus commun, un petit anneau de cellules analogues à celles de l'épiderme et brunes comme lui, est entouré extérieurement d'une large couche de cellules subé- reuses rayonnantes, À son centre existent un noyau de cellules médullaires et un groupe de vaisseaux, ou parfois une lacune qui succède à la disparition du tissu primitif. Quelquefois un faisceau fibro-vasculaire entouré de moeile nait 58 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et meurt isolé, ou se confond à l’un de ses bouts avec l'un des anneaux voisins de tissu similaire. Quelquefois, enfin, d’une des couches fibro-vasculaires con- centriques part une anse qui gagne la périphérie de l'axe, le dépasse et se ter- mine en cul-de-sac entouré d'épiderme et doublé d'une couche subéreuse. Les indications que je viens de donner montrent que, sur les Spergulaires, le tissu vasculaire domine tous les autres; que l'accroissement s'opère sur plu- sieurs lignes concentriques de la tige et de ses divisions ; qu'en dehors de l'ac- croissement général, il se forme de nombreux centres adventifs indépendants de végétation et d'accroissement. Inflorescence. — Le S. miquelonensis (Aren. miquelonensis Lapy- laie) a les fleurs axillaires ; mais, sauf cette exception, l’inflorescence est une cyme, modifiée par de fréquentes variations dans le développement, la suppres- sion ou la transformation des axes, leur appauvrissement ou leur élongation ; la présence, l'absence des bractées ou leur soudure avec les stipules; la confor- mité ou l'hétéromorphisme des gaines stipulaires. La disposition habituelle des rameaux de l'inflorescence est celle d'épi ou de grappe plus ou moins unilaté- rale; il est rare qu'ils simulent un corymbe. Le bouton est d'abord dressé sur un court support ; celui-ci, en s'allongeant s'infléchit avec le bouton, puis se redresse avec lui pour l'anthése, et celle-ci terminée, s'incline de nouveau, reste horizontal ou même réfracté, jusqu'au moment où il se relève définitive- ment avec le fruit qui va s'ouvrir. Le pédoncule participe plus ou moins à ces évolutions successives du pédicelle, qui s'effectuent sur toutes les espèces, sans autre différence que celles du degré, et dont les phases isolées ont été fré- quemment notées comme caracteres spécifiques. Fleur. — Les fleurs des Spergulaires sont éminemment héliophiles : un temps couvert retarde leur épanouissement, l'abrége ou méme l'empéche. Les anthères, du reste, peuvent s'ouvrir avant les enveloppes florales et la fécon- dation s'opérer dans le bouton ou la fleur refermée. La température n'est pas sans influence sur l'heure à laquelle s'ouvre et se ferme la fleur : des espèces riveraines de la Méditerranée cultivées en pot, au pied d'un mur, à l'exposi- tion du midi, à Valognes, y épanouissent leurs fleurs à une heure plus avancée que daus leurs stations méditerrannéennes. Les variations thermométriques locales, d'ailleurs, avancent ou retardent quelquefois de deux heuresl'épa- nouissement floral. La fleur, au moins sur quelques espèces, s'ouvre deux ou trois jours avant de se fermer définitivement. Les pédicelles se continuent avec la fleur par un renflement claviforme ; leur longueur diminue graduellement à chaque étage de l'inflorescence, et, bien que variable dans d'assez grandes limites, cette longueur, comparée à celle de la fleur ou mieux encore du fruit, est utile à noter. La préfloraison est imbricative et la partition du calice et de la corolle quinaire. €aliee. — Les phylles sont herbacés, avec une bordure scarieuse, ovales SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. 59 ou oblongs, souvent en cuilleron, trés-entiers, obtus, courtement soudés infé- rieurement en urcéole ou godet doublé à l'intérieur par une expansion de l'axe floral. Un triple faisceau fibro-vasculaire, riche en vaisseaux et anastomosé iransversalement en réseau à mailles nombreuses, parcourt la portion herbacée des phylles, et ne se révèle guère à l'extérieur que sur le sec. La bordure sca- rieuse entoure toute la portion libre des folioles, mais d'une manière toujours très-inégale : l'une est étroitement bordée, deux sont bordées largement et deux autres étroitement d'un cóté, largement de l'autre. L'imbrication des phylles explique aisément cette disposition de leurs bords et les variations qu'elle peut présenter. Une tache ronde, noire ou brune, existe fréquemment, en dehors, à l'angle des commissures calicinales ; sa présence n'est pas constante. Corolle, — Immédiatement sous les commissures, en dedans, s'insérent, sur autant de petites saillies du réceptacle, les pétales sessiles ou rétrécis infé- rieurement, ovales, obovales ou lancéolés, souvent concaves en dessus, tou- jours très-entiers, quelquefois pourtant un peu tronqués au sommet. La lon- gueur absolue et surtout proportionnelle des pétales fournit souvent de bons caractères spécifiques, leur nervation quelquefois, leur couleur rarement. Leur structure montre deux types en apparence très-différents : tantôt les cellules sont orbiculaires polygonales, en séries linéaires dans le sens du grand diamètre pétalaire, et tantôt trés-étroites, trés-longues, à parois flexueuses, mais toujours en séries longitudinales. La différence, du reste, est peut-être moins réelle qu'elle ne le parait, et je suis porté à croire que les cellules allon- gées sont constituées par un certain nombre de cellules polygonales dont la paroi transversale s'est résorbée. Androcée et insertion staminale. — L'androcée normal se compose de dix étamines libres, biloculaires, exposées à de fréquentes atro- phies : cinq sont opposées aux phylles, cinq aux pétales. Les premières sont constamment plus grandes ; leur filet est plus long, plus large inférieurement, leur anthére plus volumineuse, ou méme de forme un peu différente. Les se- condes sont non-seulement plus petites, mais plus souvent atteintes d'avorte- ment. Le filet staminal est comprimé d'avanten arrière, à base ovaleou lancéolée qui se prolonge supérieurement en aléne plus ou moins longue; celui des courtes étamines est triangulaire inférieurement. Les anthéres sont introrses, insérées par leur milieu et se renversent aprés l’anthèse, Vues de face, elles sont elliptiques, ovales ou orbiculaires, mais l'épaisseur des loges les fait parai- tre quatrilatérales quand on les voit en dessus. Les loges sont paralléles et s'ouvrent par une fente longitudinale : le pollen est orbiculaire ou rarement elliptique, à trois póles. Les anthéres ont eu primitivement quatre loges profondément séparées. Cha- que étamine est portée sur un pli du réceptacle en forme de segment d'ovale transversalement dirigé. Un angle rentrant existe de chaque côté entre le 60 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sommet du pli et la base de l'étamine. Les plis réceptaculaires qui portent les grandes étamines s’unissent par leurs extrémités et forment ainsi une sorte d'anneau saillant pentagone ; ceux qui recoivent les courtes étamines sont dis- posés exactement de la méme manière et viennent s'appliquer, en alternant, contre les premiers, de sorte qu'il résulte de leur coalescence un anneau en apparence unique, bien que formé primitivement de deux lames ou couches. Les étamines sont donc en double série normalement quinaire, contigué, l'in- terne véritablement pentadyname, l’externe non-seulement plus petite, mais encore plus souvent appauvrie. L'anneau staminifère est à peu près également éloigné des insertions pétalaires et du pistil : il reste entre lui et legynophore une sorte de canal dont la largeur varie un peu, mais dont la présence est constante. L'insertion staminale n'est donc jamais hypogynique et se fait à distance à peu prés égale du fond et de la gorge du calice. Quand l’anthère seule manque, le filet est d'ordinaire amoindri. L'étamine avorte-t-elle en entier, le pli staminifére manque également et l'avortement de l'une n'est vraisemblablement qu'une conséquence de l'atrophie de l'autre. Il résulte de là que, sur les Spergulaires paucistaminées, il n'y a plus d'anneau staminifére ou d'androphore. L'état complet ou appauvri de l'androcée peut utilement trouver place dans un signalement spécifique ; mais il ne faut pas oublier que les avortements va- rient dans des limites étendues. Les S. diandra et S. media ont assez sou- vent plus de cinq étamines, et il n'est pas trés-rare, surtout sur le premier, de trouver les étamines au complet. Pistil. — Le pistil se compose d'un ovaire, exhaussé sur un gynophore et surmonté de trois styles qui portent chacun un stigmate. Le gynophore est un peu renflé, d'ordinaire, inférieurement et sa longueur varie du quart au huitiéme de l'ovaire. Ovaire, capsule. — L'ovaire est à trois folioles et primitivement à trois loges, à placentation centrale ; les ovules sont nombreux. Les trois loges n'en font bientôt plus qu'une seule, avec un placenta central libre, ct l'ovaire finit par devenir une capsule trivalve, ovoide, ovoide-conique ou oblongue, souvent un peu trigone par le relief des sutures, ou méme hexagone par la saillie simultanée des nervures médianes valvaires. La capsule s'ouvre par l'é- cartement des valves à son sommet ei les valves ne tombent que trés-tard. Quand la capsule est incluse, c'est le calice accru qui donne au fruit sa forme etlui fournit une premiére enveloppe. La capsule est-elle exserte, le calice et la capsule ont des rapports analogues à ceux de la cupule et du gland sur le Chéne. Les pétales, ainsi que les étamines, sont toujours marcescents sur le fruit. Styles, stigmates. — Dans le jeune âge les folioles ovariennes sont rentrantes par les bords et bombées par le dos. Leurs sommets s'élèvent un peu au-dessus du point supérieur de jonction et constituent trois saillies, qui SÉANCE DU 17 AVRIL 4868. 61 devienuent coniques, puis filiformes, se rapprochent, s'accolent méme au point de paraitre soudées, au moins à leur base : ce sont les styles, dont la forma- tion, comme on le voit, est tardive. Complétement développés, ils paraissent encore filiformes, bien qu'ils ne le soient plus en réalité. Leur base, en effet, est un peu conique ou cylindrique et c'est méme là véritablement le style ; leur portion Ja plus longue est un prisme triquètre à bords mousses, à faces étroi- tes, dont l'interne papilleuse n'est autre chose que le stigmate. Dans la plupart des cas, les stigmates dépassent le niveau des antheres ; mais ils ne tardent pas à diverger, se recourbent et viennent même souvent s'appliquer sur l'ovaire, multipliant, dans le trajet, les occasions de rencontre avec les anthères etoffrant, en définitive, leur face papilleuse au pollen. Ce n'est certes pas sur ces plantes que le dimorphisme peut étre invoqué comme une nécessité pour la fécondation. Placenta. — Le placenta, d'abord cylindrique, prend bientôt la forme d'un prismeà trois pans qui reçoit les ovules, en deux rangées, sur chacun de ses angles. Chaque ovule s'insére sur la columelle au moyen d'un funicule dont la longueur varie suivant l'espèce : elle varie d'ailleurs suivant l'insertion placentaire, les supérieurs et méme les inférieurs étant plus longs que les in- termédiaires et ayant aussi une direction différente. Le funicule est constitué " par un axe fibro-vasculaire au centre d'une zone cellulaire à grandes mailles vides : il se renfle souvent à son extrémité ovulaire; plus souvent encore Ja zone corticale déprimée semble former deux larges ailes au faisceau nourricier. Je ne doute pas que l'inspection du funicule ne puisse fournir d'utiles données dans certains cas de spécification difficile. Ovule et graine. — Le nucelle est ovoide, inséré par un de ses bouts sur le funicule dont il continue la direction. Plus tard, l'ovule est em- brassé par deux enveloppes, toutes deux ouvertes au sommet, qui s'élèvent bientót inégalement au-dessus de lui : il est alors plus ou moins incliné sur le funicule. A travers les enveloppes, au centre de la cavité qu'elles circonscri- vent, s'apercoit très-bien l'embryon, dont on ne peut distinguer les différentes parties. L'inclinaison de l'ovule, ou plutótsa rotation horizontale sur lui-méme continue ; son sommet s'abaisse de plus en plus d'un cóté, en méme temps que sa base se relève proportionnellement de l'autre. L'embryon suit ce mouve- ment de l’ovule, sans changer ses rapports avec lui. Le hile seul ne change pas de place et-est, en quelque sorte, le pivot de la rotation qui s'effectue. A mesure que l'embryon tourne sur lui-même avec ses enveloppes, la chalaze s'éloigne du hile, auquel elle avait été jusque-là contigué, et le raphé dont on distingue nettement. l'axe vasculaire se développe proportionnellement, A un moment donné l'ovule a la forme d'un rein, transversalement placé, dont le hile occupe l'échancrure : l'embryon est alors transversal lui-même. L'inégalité de longueur des enveloppes embryonnaires diminue graduellement et l'exté- rieure vient dépasser l'autre qui reste visible à travers les parois de celle-là. La 62 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. révolution de l'ovule n'est encore à ce moment qu'à moitié faite ; elle s'arrête seulement quand lesommet de l'ovule est venu se placer à côté et en dedans du hile. La jeune graine est alors obovale, comprimée fortement de haut en bas ; l'embryon est réfléchi sur le raphé qui continue en ce moment la direction du funicule; sa radicule est contigué au hile, mais un peu latérale; toute la lon- gueur embryonnaire sépare le hile de la chalaze. L'ouverture de la secondine (micropyle) n'est plus toujours visible à cette époque. Mais l'embryon n'a pas terminé sa croissance ; il continue à s'allonger d'a- bord en haut, dans l'espace resté libre en ce sens, puis il se recourbe, suit la direction du bord séminal et vient s'arréter prés du hile, quise trouve, en ce cas , intermédiaire à la chalaze et au micropyle.. L'embryon forme alors un cycle complet ; mais souvent il s'arréte en chemin et le cycle est complété par le raphé, qui mesure un tiers environ de la circonférence de la graine. L'embryon est longuement cylindracé, un peu comprimé du côté qui ré- pond à la fente cotylédonaire. Sa radicule est à peu prés de la longueur des cotylédons, mais toujours plus grosse. Les cotylédons sont incombants, sauf un très-petit nombre d’exceptions. Sur de nombreux exemples de S. diandra Heldr. , provenant d'Italie, d'Espagne, de Grèce, d'Algérie, j'ai trouvé les cotylé- dons exactement accombants ; sur une plante de Corse et de France qu'il n'est pas possible d'en séparer, les cotylédons sont bien encore accombants, mais ` l'un des deux se porte un peu en dehors. On voit le peu d'inportance qu'il faut attacher, chez les Cyclospermées, à la position des cotylédons par rapport à la radicule, puisque la voilà devenue un simple caractère d’espèce et qu'il n'est pas méme certain qu'elle puisse garder cette valeur. Entre la radicule et les cotylédons se trouve un endosperme amylacé, grenu, médiocrement abondant, qui n’atteint pas le niveau de l'embryon qui l'em- brasse, La plupart des faits que je viens d'indiquer se traduisent à la surface de la graine. Elle est comprimée et présente deux faces obovales ou suborbiculaires, plus ou moins inclinées l'une vers l'autre du côté qui répond aux cotylédons, à la chalaze et de plus au raphé, quand le cycle embryonnaire est incomplet. On se l'explique aisément, puisque la radicule de l'embryon est plus volumi- neuse que les cotylédons et surtout que le cordon nourricier ou raphé. L'incli- naison de ses faces fait paraitre la graine triangulaire, à angles mousses, quand on la voit par un de ses bouts. Le bord épais dela graine est quelquefois ap- pelé son dos, L'embryon, plus épais et probablement aussi moins rétractile que l'endosperme, forme un relief périphérique sur les faces séminales : c'est là ce que les auteurs nomment trés-inexactement un bord épais. Jl est rare que la graine soit lisse; elle est fréquemment chagrinée, couverte de mamelons ou points saillants, ou semée de tubercules coniques tronqués ou calicoides. Mamcelons et tubercules sont plus pressés et plus saillants sur le dos de la graine. SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. 63 La graine est fréquemment entourée d'une aile marginale, blanche, rousse ou nojrâtre, complète ou rudimentaire, large ou étroite, entière, dentée ou frangée, qui s'étend d’un côté à l'autre du hile, mais sans connexion aucune avec lui. Quand l'aile est rudimentaire, elle se montre d'ordinaire sur le dos de la graine, du cóté qui répond à la radicule, c'est-à-dire sur le point le plus éloigné, physiologiquement, du hile. Les graines ailées se rapprochent géné- ralement davantage de la forme orbiculaire ; les faces sont moins obliques, parce que le cycle embryonnaire est moins incomplet. La présence de l'aile n'a aucune influence sur l'état des faces séminales. Le dimorphisme des graines est fréquent sur les Spergulaires, et plusieurs espèces ont à la fois dans la méme capsule des graines dépourvues d'ailes et des graines ailées. Celles-ci sont constamment plus grandes que les autres, or- dinairement plus orbiculaires; leurs faces sont moins obliques, leur embryon est plus annulaire. La proportion des graines ailées et leur place sur la colu- melle ne paraissent varier que dans d'étroites limites. Quand le nombre des graines ailées est relativement très-petit, l'avortement peut atteindre la graine entiére ou seulement l'aile: dans ce dernier cas il est rare qu'on n'apercoive pas, sous un grossissement convenable (52), un ou plusieurs rudiments de l'aile situés comme je viens de le dire. Le dimorphisme me paraít, dans ce genre, un des meilleurs caracteres sec- tionnels que l'on puisse employer. Résumé. — En résumé, le genre Spergularia a dans les deux hémi- sphères des représentants à stations souvent exclusives, les uns annuels, les au- tres vivaces et ceux-ci pérennants d'une manière souvent très-diverse ; il offre de nombreuses différences dans ses organes de végétation ; il en présente dans Sa floraison et son inflorescence, dans sa fleur, son fruit et sa graine : on ne peut donc le regarder comme monotype. Mais ses espèces, méme les plus ex- centriques, ont un tel air de parenté, une telle empreinte d'unité typique pri- mordiale, qu'il est souvent difficile d'en apercevoir et surtout. d'en poser net- tement les limites. Les diverses parties de la fleur et du fruit différent plus par leurs dimensions et leurs proportions que par leur forme. La proportion des enveloppes florales et celle des organes sexuels ne peu- vent être appréciées qu'au moment del'anthése. Pour rendre les caracteres plus apparents, j'ai multiplié autant. que possible les sections dans le genre et les coupes dans la section; ce qui permet, avec moins de peine, de rendre les diagnoses finalement comparatives, J'ai réduit la synonymie des espèces à ce qui m'a semblé indispensable pour bien établir leur identité. Plusieurs herbiers, ceux de MM. J. Gay, René Lenormand, E. Fournier, de Franqueville, m'ont été communiqués avec une rare obligeance. M. Gésar Sarato, qui observe et cultive depuis quelques années les Spergulaires de Nice, m'a prodigué, avec une bienveillance inépuisable, des exemplaires, des 6/ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. graines et de judicieuses remarques. MM. Debeaux et. Mabille, qui exploitent si fructueusement la Corse, ont bien voulu me faire part de leurs recherches. Qu'il me soit permis d'associer ces noms dans l'expression de ma reconnais- sance; ce m'est un regret sensible de ne pouvoir l'offrir qu'à la mémoire véné- rée du bon et savant Jacques Gay. M. de Saporta fait à la Société la communication suivante : SUR LA FLORE FOSSILE DES RÉGIONS ARCTIQUES (4), par ME. le comte Gaston de SAPORTA. Le nouveau livre de M. O. Heer sur Ja flore fossile des régions arctiques, Flora fossilis arctica, restaure avec tant de précision les splendeurs végétales d'une contrée et d'un temps séparés des nôtres par un abime, et cependant les y rattache par tant de liens, que je ne puis m'empêcher de faire ressortir eu peu de mots ces contrastes et ces affinités singulieres. Je n'insisterai qu'en passant sur les conséquences d'une pareille étude, l'avenir saura plus tard les en dégager ; c'est assez pour le moment d'en reconnaitre l'existence. Je n'es- sayerai pas non plus de résumer un pareil ouvrage en un petit nombre de lignes, mais je m'arréterai de préférence sur quelques points plus saillants ou plus lumineux que les autres. J'ai été frappé à premiere vue, en appréciant l’œuvre du savant professeur de Zurich, de saisir des phénomènes relatifs à la distribution de certaines es- pèces tertiaires. Il est peut-être ambitieux de prononcer le nom de Géographie botanique à propos de plantes fossiles, et pourtant les faits dont il s'agit relè- vent réellement de cet ordre d'idées; ils appartiennent, il est vrai, et il ne saurait en étre autrement, à la période végétale la plus riche en documents de toutes celles qui se partagent le passé de notre globe ; je veux parler de l'àge tertiaire moyen ou miocene, Un premier sujet d'étonnement résulte de la composition méme de la flore polaire miocène, dont les éléments primitifs n'avaient rien de commun avec ceux qu'elle comprend aujourd'hui. Dans cette foule de plantes observées du Canada septentrional au Greenland et de l'Islande au Spitzberg, rien ne rappelle le faciès, soit alpin, soit arctique, actuel. Les groupes devenus pré- pondérants, entre autre les Bouleaux et les Saules, les Empétrées et Érica- cées, étaient alors subordonnés ou absents, et rien d'ailleurs, daus le port ou la forme des espèces fossiles, ne retrace la physionomie si caractéristique qui distingue de nos jours les plantes des mémes régions. M. Heer examine si, lors de son développement dernier, la végétation polaire actuelle, qui se retrouve (1) L'auteur renvoie, pour tous les développements, à un travail plus étendu sur le méme sujet, qu il vient de publier dans les Annales des sciences naturelles, 5° série, t. IX. (Note ajoutée au moment de l'impression.) Jt SÉANCE DU 47 AVRIL 4868. 6 avec les mêmes traits, et en partie avec les mêmes espèces, au sommet de nos Alpes, s’est avancée du sud au nord pour envahir peu à peu la zone arctique, ou bien si elle a rayonné de celle-ci vers le sud pour pénétrer au sein de nos massifs alpins. L'auteur se prononce avec raison pour cette dernière alternative, en faisant remarquer que si l'on admettait l'autre, il faudrait supposer à la flore arctique autant de points de départ originaires et de régions-mères qu'il existe de conti- nents et de terres disposés aux alentours du cercle polaire, et que cette multi- plicité d'origine aurait entrainé nécessairement une variété correspondante dans l'ensemble des éléments empruntés, soit à l'Asie septentrionale, soit à l'Eu- rope, soit à l'Amérique. La flore arctique n'eüt été dans cette hypothèse qu'une résultante des flores combinées de ces différentes régions, tandis que son évi- dente uniformité, malgré l'étendue des pays qu'elle occupe, et l'identité d'un grand nombre d'espéces alpines et polaires deviennent un indice à peu prés certain de l'unité originaire de la région-mére d'oü ces espéces sont sorties. Si aujourd'hui de grands espaces séparent les espèces reléguées au sommet des montagnes de celles qui habitent les plaines de l'extréme nord, c'est aux évé- nements de l'époque glaciaire qu'il faut s'adresser pour obtenir la clef d'un phénomène sans elle inexplicable; ce phénomène devient au contraire fort naturel dès que l'on considère que, par suite de l'extension des glaciers et de l'égalisation des conditions de milieux dans leur périmètre immédiat, les espèces arctiques ont pu s'établir partout avec eux, envahir les plaines à leur suite, et plus tard remonter sur les hauteurs ou se retirer vers les hautes latitudes, lors- que le retrait des glaces vint détruire l'ancienne connexité de leur habitat. Et bien! cette liaison qui nous étonne maintenant entre certaines plantes européennes et celles de l'extréme nord existait aussi, mais à un degré bien plus marqué, à l'époque tertiaire et particulièrement dans l’âge où nous repor- tent les travaux de M. Heer. La flore polaire tertiaire, comme celle de nos jours, possédait une remarquable uniformité d'aspect et de composition, sur quelque point de son domaine qu'on l’observât. Aux bords du fleuve Macken- sie, dans les iles Melville, aussi bien qu'au Grænland et au Spitzberg, c’est- à-dire en se placant presque aux extrémités opposées du cercle polaire, on ren- contre les mêmes formes et en majorité les mêmes espèces. Une grande égalité de conditions climatériques s'étendait sans doute sur tout ce vaste espace et favorisait partout l'essor des mémes essences. Ces essences sont des arbres et des arbustes très-nombreux et très-variés. Lorsqu'on les considère sur la côte occidentale du Greenland, à Atanckerdluk, versle 70° parallèle, là où les explo- rations des savants et des voyageurs ont amené le plus grand nombre de dé- couvertes, on est surpris de la richesse des forêts polaires de cette époque, richesse qui dépasse de beaucoup ce que peuvent offrir en ce genre nos pays tempérés, méme dans leurs parties méridionales. Les végétaux à feuilles persis - tantes entraient dans l'ensemble pour une notable proportion, et parmi eux on T. XV. (SÉANCES) 5 66 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. doit citer des Myrica, des Quercus, un Magnolia, un Diospyros, des ler, un Hedera, un Prunus et même des Populus qui se rangent sans anomalie auprès du P. euphratica Oliv. Les dépouilles de ces anciennes forêts, les bois, les rameaux, les feuilles accumulées, les fruits, les organes les plus légers, comme les fleurs, les graines ailées et les samares, ont été conservés d'une fa- con admirable par le moyen des sources incrustantes, calcaires ou ferrugineuses, dont l'action s'est exercée sur une grande échelle, dans toute l'étendue de la zone arctique. Les circonstances qui ont accompagné les divers dépôts et sur lesquelles il n'est pas nécessaire d'insister, mettent hors de discussion l'hypo- thèse, d'ailleurs victorieusement combattue par M. Heer, que des courants marins auraient accumulé le long des côtes, en les apportant de loin, ces dé- bris végétaux que des insectes accompagnent parfois et qui ont certainement vécu sur place, ainsi que l'indique l'association constante des feuilles, des ra- meaux et des fruits provenant des mémes arbres, combinés dans des propor- tions constantes, sous l'influence des conditions qui présidaient à leur distribu- tion sur le sol natal. Ces essences se divisent naturellement en deux catégories bien distinctes. Les unes sont particulières à l'ensemble des régions arctiques tertiaires, les autres étaient répandues, non-seulement à l'intérieur du cercle polaire, mais encore dans l'Europe entière et probablement dans toute l'éten- due des terres de l'hémisphère boréal. Disons d'abord quelques mots des premieres. Ce sont principalement des Peupliers, les uns se rattachant à la section Tremula (Pop. Richardsoni et Hookeri Heer), les autres (P. arctica Heer) plus singuliers et trahissant par leurs caracteres une affinité curieuse avec les espèces asiatiques qui forment la section des Peupliers coriaces ( Lederjappeln). Ils sont représentés dans l'ordre actuel par les P. euphratica Oliv., diversi- folia Schk. et pruinosa Schk., remarquables par leur extrême polymorphie, mais qui ne sont peut-étre que des variétés du méme type. D'autres végétaux, moins aisés à déterminer, ont été rangés provisoirement par M. Heer dans les Laurinées et les Protéacées ; c'est d'une part le Daphno- gene Kanii et de l'autre un genre nouveau décrit sous le nom de Mac-Clin- tockia et dont il existe plusieurs espèces. Il est bien difficilede se prononcer à l'égard de ces formes qui révèlent peut-être des types complétement éteints ; on peut dire pourtant que rien ne rend probable l'existence des Laurinées et des Protéacées dansla zone arctique tertiaire. Sans rien hasarder au sujet des Mac-Clintockia, dont les feuilles coriaces, allongées et dentées sar les bords sont parcourues par des nervures longitudinales analogues à celles des Hakea, des Plantaginées et de certaines Urticées, je dois signaler en passant l'affinité qui lie, selon moi, le Daphnogene Kanii au Menispermum laurifolium, espèce de l'Amérique du Nord. Ces anomalies de forme sont d'autant plus remarquables qu'elles paraissent plus rares ; les affinités de la végétation arctique avec celle de notre zone tem- SÉANCE DU 17 AVRIL 4868. 67 pérée sont'au contraire des plus évidentes. Des liens multiples semblent prou- ver que la flore de l'extréme nord, à l'époque tertiaire, n'était, pour ainsi dire, qu'un prolongement de celle de nos continents. Dans cette appréciation rétro- spective il ne faut pas séparer l'Europe de l'Amérique. Trop de convenances physiques et organiques les rattachent l'une à l'autre pour que l'on puisse s'étonner de leur ancienne connexion. A mesure que l'on s'enfonce dans le passé, il semble que cette connexion ait été plus étroite; vers le milieu des temps tertiaires elle était sans doute complète, et se manifeste par une commu- nauté de formes et d'espéces que les scissions postérieures ont voilée et rendue de moins en moins sensible, sans l'effacer entièrement. La flore tertiaire arc- tique fournit des preuves manifestes de cet ancien état de choses. Le sol de l'extréme Nord servait alors de trait d'union entre l'ancien et le nouveau monde, et devenait un lieu de rendez-vous commun oü les formes végétales propres aux deux continents vivaient associées et confondues. Vingt- cinq au moins des espèces décrites par M. Heer, et ce sont les prin- cipales et les mieux connues, répondent trait pour trait à autant d'espéces de l'ordre actuel, vivant aujourd'hui sur divers points de la zone tempérée, mais parfois dans une situation bien différente de celle qui leur était alors dévolue et dans des limites réduites à un étroit espace. Cette correspondance des formes anciennes et des formes actuelles va jusqu'à l'identité ou à la presque identité pour plusieurs d'entre elles ; elle est si marquée pour toutes, que je ne puis m'empécher d'en donner la liste. Espèces arctiques tertiaires. Espèces homologues actuelles. Pteris œningensis Al. Br......... ...... Pteris aquilina L. Osmunda Heerii Gaud...,.........,., Osmunda spectabilis W. Taxodium dubium Sternb.............. Taxodium distichum Rich. Glyptostrobus europæus Brngt.......... Glyptostrobus heterophyilus Brngt. Thuiopsis europæa Sap. Thuiopsis lætevirens Lindl. Sequoia Langsdorfii Heer....,,.,...,..,. Sequoia sempervirens Lamb, Sequoia Couttsiæ Heer..........,...... Sequoia gigantea Lindl, Salisburia adiantoides Ung............. Salisburia adiantifolia Sm, Betula macrophylla Gæpp.............. Retula excelsa Ait. Carpinus grandis Ung...... ........... Carpinus Betulus L, Corylus Mac-Quarii Forb.........,..... Corylus Avellana L, Fagus Deucalionis Ung................ Fagus silvatica L. Fagus castaneæfolia Ung....,..,.,...... Castanea vesca Gærtn. Quercus grænlandica Heer.. Quercus Olafseni Heer. verre Planera Ungeri, Ett. . ss... Planera Richardi Sp. Platanus aceroides GŒpp….....,....... Platanus occidentalis L, Quercus Prinus L. Diospyros brachysepala Al. Br...,.. .... Diospyros Lotus L. Hedera Mac-Clurii Heer............... Hedera Helix L. var. hibernica. Vitis Olriki Heer. | nus ces Nr Vitis aretica Heer, (07777777007 ...... Vitis cordifolia Mich. Magnolia Inglefieldi Heer.......,...... Magnolia grandiflora L. Liriodendron Procaccinii Ung........ .. Liriodendron Tulipifera L, Tilia Malmgreni Heer...........,..... Tilia americana L, Juglans acuminata Al. Br..... ........ Juglans regia L. Juglans bilinica Ung....,..,......... Juglans nigra L. 68 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La plupart de ces espèces s'étendaient alors librement du nord au sud de notre hémisphère ; on les retrouve dans presque toutes les localités contempo- raines, effacaut par leur présence les divergences que l'on aurait pu admettre à priori entre la partie méridionale de notre zone et les alentours mêmes du póle. Ces formes, autrefois si répandues à travers le monde tertiaire, nous pouvons dire que nous les possédons encore, si nous considérons à quel point la plupart d'entre elles s'écartent peu de leurs homologues actuels. Dans beau- coup de cas, ceux-ci méme peuvent être regardés comme étant leurs des- cendants directs, tellement est petite ou méme nulle la distance qui les en sépare. Il est curieux de constater ainsi la durée persistante de certaines for- mes, les unes demeurées puissantes et cosmopolites, les autres restreintes par les vicissitudes du temps à un espace moindre que par le passé, survivant néanmoins dans des limites déterminées et reproduisant l'image fidele d'une époque depuis longtemps disparue. L'affinité de ces espèces tertiaires avec les nôtres revêt parfois les caractères d'une identité absolue ; nous ne saurions en douter pour quelques-unes etnous sommes réduits, faute de matériaux, à le soupconner pour d'autres. Rien ne distingue, en effet, le Sequoia Langsdorfii,le Taxodium dubium, le Planera Ungeri, dont nous connaissons maintenant tous les organes du Sequoia sem- pervirens, du Taxodiumdistichum et du Planera Richardi. Ce que nous con- naissons du Salisburia adiantoides, du Magnolia Inglefieldi, du Lirioden- dron Procaccinii, nous autorise presque à les identifier avec le Salisburia adianti folia, Ye Magnolia grandiflora etle Liriodendron Tulipifera. De sim- ples nuances à peine saisissables, et peut-étre destinées à s'effacer devant des recherches plus minutieuses, distinguent le Betula macrophylla du Betula excelsa, le Fagus castaneæfolia du Castanea vesca, le Platanus aceroides du Platanus occidentalis, le Juglans acuminata du Juglans regia, le Tilia Malmgreni du Tilia americana. La distance plus sensible qui sépare le Glyptostrobus europæus du Glyptostrobus heterophyllus et le Sequoia Cout- tsiæ du Sequoia gigantea tient seulement à la dimension des fruits et à la lon- gueur proportionnelle des feuilles, sans marquer des différences bien profondes. Ce qui surprend, c’est de reconnaître à quel point, pour ce qui est de ces espèces, le présent est solidaire du passé et même d’un passé relativement très-éloigné. On a beau chercher, parmi les types de l’ancienne végétation arctique (je ne parle pas de ceux en petit nombre qui paraissent avoir été ex- clusivement propres à cette zone, mais des essences qu'elle partage avec l'Eu- rope contemporaine), à peine peut-on en signaler un seul, l'Acer otopterit Goepp. , qui ne réponde à rien de ce que l'on connait aujourd'hui. L'Acer otopteriz, remarquable par la grandeur inusitée de ses samares, ne s'observe pas seulement en Islande et dans le Greenland, mais encore sur divers points de l'Europe tertiaire, spécialement en Silésie ; il a disparu depuis sans laisser de représentant même éloigné. Mais cet exemple est isolé au milieu de SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. 69 Ja foule des exemples contraires ; la longue liste des espèces tertiaires similaires de celles qui vivent encore le prouve surabondamment, et cette liaison est si étroite daus la majorité des cas, qu'elle permet de retirer de l'étude des apti- tudes qui distinguent les formes homologues actuelles des notions précieuses sur le climat des régions habitées parles formes tertiaires. C'estainsique M. Heer a pu rétablir presque à coup sûr le minimum de température annuelle néces- saire pour que des Magnolias, des Tulipiers, des Diospyros, des Séquoias, des Glyplostrobus, des Ginkos, des Vignes, etc., aient autrefois peuplé l'Islande et le Groenland. jusqu'au delà du 70° degré, et que des Cyprés-chauves, des Pla- tanes et des Tilleuls aient pu s'étendre jusque dans le nord du Spitzberg. Les calculs adoptés par M. Heer, loin d'étre exagérés, paraissent plutót in- férieurs à la réalité. Ce sont probablement des minima qu'une appréciation équitable devra relever, et qui prouvent en tout cas l'énormité des change- ments opérés depuis lors dans la constitution climatérique des pays situés à l'intérieur du cercle polaire. En effet, il ne s'agit pas seulement d'évaluer la quotité de chaleur que cette zone a perdue, mais de rechercher à quel point cette élévation a pu étre com- patible avec la distribution actuelle des saisons et des jours dans cette méme zone. Or, à cepoint de vue, ce n'est rien que d'établir par la présence des Magnolias, des Séquoias et des Platanes le degré d'élévation présumé de lan- cienne température, il faut surtout tenir compte d'une foule d'éléments com- binés, et considérer la végétation polaire miocène dans ses rapports, soit avec l'Europe contemporaine, soit avec le monde de nos jours. Grâce aux maté- riaux si habilement coordonnés par M. Heer, on peut restituer à la flore ter- tiaire arctique tous ses caractères distinctifs. L'absence des Laurinées et des Palmiers, alors si répandus dans l'Europe moyenne, jointe à l'abondance des Séquoias, des Tulipiers, des Vignes, des Platanes et d'une foule d'autres essences des pays tempérés, permet d'apprécier exactement le climat dont jouissait alors cette zone. Sensiblement plus froid que celui de l'Europe con- temporaine (la différence peut être évaluée à 9 ou 10 degrés), il dépassait la moyenne actuelle (observée aux mêmes lieux) de 12 à 15 degrés. Il existait donc dés lors une dégradation dans le sens des latitudes; mais, ordonnée suivant une loi de décroissance bien moins rapide, cette dégradation se combinait sans doute avec des circonstances climatériques qui, n'ayant rien d'extréme, pou- vaient à de grandes distances, et malgré l'abaissement graduel des moyennes annuelles, reproduire un état météorologique à peu près pareil. A cette époque, en effet, que l'on se transporte en Grèce ou dans le Greenland, que l'on parcoure l'espace intermédiaire, en passant successivement par l'Italie, le midi de la France, la Suisse et l'Allemagne, partout on retrouve certaines essences, entre autres les Sequoia, Glyptostrobus, Taxodium, Platanus et certains. Acer, qui s'étendaient librement, franchissant sans obstacle les plus grandes distances, et occupant d'une manière continue 40 degrés de latitude. 70 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Partout elles rencontraient des circonstances favorables à leur propagation et à la maturation de leurs fruits. Or, en recherchant les exigences des homolo- gues directs de ces espèces, anciennement cosmopolites, on voit qu'elles sont généralement aujourd'hui reléguées dans une bande comprise entre le 40° et le^5* degré lat., qu'elles s'avancent rarement et exceptionnellement jus- qu'au 50*, surtout à l'aide d'une culture artificielle ; capables de supporter un abaissement de température assez marqué, elles se plaisent de préférence dans la zone tempérée chaude, mais l'humidité du sol ou de l'air est indispen- sable à leur prospérité, et la plupart ne mûrissent leurs fruits qu'assez tard en automne, en exigeant pour cette opération une chaleur estivale soutenue et prolongée. Les brusques alternatives ou les périodes extrémes de chaleur et de froid, de sécheresse et d'humidité, sont en général nuisibles à ces essences, et, remarquons-le de nouveau, plusieurs d'entre elles, comme les Sequoia, Glyptostrobus, Thuiopsis, Salisburia, Taxodium, etc., n'occupent plus, soit comme genres, soit comme espèces, que des aires bien réduites, en les comparant à celles qu'elles ont autrefois possédées. Cette décadence relative indique bien qu'une cause, antérieure à celles que nous voyons agir sous nos yeux, les aura d'abord chassées des contrées du nord et aura ensuite diminué successivement leur domaine jusqu'à mettre leur existence méme en péril. De nos jours, il est vrai, il existe encore des exemples d'essences forestieres occupant de vastes étendues dans le seus des latitudes, bien que ce soit tou- jours à l'aide de certains accidents orographiques et jamais d'une facon con- tinue. Le Populus tremula, l Alnus incana, le Pinus silvestris partent des bords de la Méditerranée, ou méme de l'Afrique septentrionale pour les pre- miers, et ne s'arrêtent qu'aux approches du cap Nord. Ces arbres perdent cependant quelque chose de leur stature et de leur port en touchant à leur limite boréale ; leur accroissement ne se fait plus qu'avec une trés-grande len- teur ; ce ne sont plus de véritables arbres, mais de simples arbustes, et les di- vers Bouleaux ainsi que les Saules arctiques finissent par ramper sur le sol des contrées de l'extrême nord. La longue obscurité des mois d'hiver, la chaleur, tardiveà se manifester au printemps, prompte à s'affaiblir en automne, expli- quent ces effets qui sont, dans une certaine mesure au moins, indépendants de la chaleur versée, à un moment donné, par le soleil. L'été effectif des régions polaires est évidemment trop court pour que les plantes ligneuses puissent utiliser son intensité passagère, c'est-à-dire non-seulement fleurir et fructifier, mais accroître leur tige en diamètre, développer et consolider leurs pousses. Si les végétaux arctiques tertiaires avaient eu à lutter contre de pareilles exi- gences de climat, l'aspect de leurs organes, la dimension méme de leurs feuil- les et de leurs fruits, ne donneraient-ils pas la possibilité de s'en apercevoir ? D'ailleurs, comment accorder un aussi fort accroissement de température avec les longues durées de froid et d'obscurité dont le retour périodique aurait coupé l'année en deux parties? Où trouver des courants marins ou atmosphé- SÉANCE DU 47 AVRIL 1868. 71 riques assez puissants pour en neutraliser les effets ? Plus on supposerait de chaleur aux mois d'été, plus on rendrait excessif le contraste des deux saisons, supposition entierement contraire aux aptitudes bien connues des végétaux dont on rencontre les vestiges! Bien des questions non encore résolues, puisqu'elles tiennent évidemment à des problèmes astronomiques autant que géologiques, se rattachent ainsi au genre de recherches poursuivies avec tant de succès par M. Heer. Je me contenteici d'en exposer les termes, sans chercher à en- trer dans les discussions qu'elles soulèvent nécessairement, ni encore moins à les trancher ; mais on peut croire que nos successeurs sauront entreprendre et mener à bonne fin cette tâche. M. Kralik dépose sur le bureau la note suivante : . CATALOGUE DES ESPÉCES DONT SE COMPOSENT LES RELIQUIÆ MAILLEANÆ PUBLIÉES PAR MM. IL. KRALIK et BILLON. Septième partie (1). Labiées. 763. LAVANDULA vera DC. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1542. multifida L. — Bouzaréah, Algérie. — Romain. 1543. — Stechas L. — Saïda, Syrie. — Gaillardot. 1549. MENTHA sylvestris L. — Tours, Indre-et-Loire. — Blanchet. 15494. Biois, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 649. . var. nemorosa. — Tours, Indre-et-Loire. — Blanchet. 1547. rotundifolia L. — Tours, Indre-et-Loire. — Blanchet. 1548. var. — Blois, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 1550. arvensis L. — Blois, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 1544. ORIGANUM Sipyleum L. — Ouchak, Asie-Mineure. — Balansa. 1545. ^ hirtum Link. — Mont Liban, Syrie. — Gaillardot. 1546. Maru L. — Saïda, Syrie. — Gaillardot. 1553. THyMus Serpyllum L. — Mariestad, Suède. — Bergman. 189. Sa'rUREIA hortensis L. — Agen, Lot-et-Garonne. — Amblard. 1555. — Thymbra L. — Mont Liban, Syrie. — Blanche. 493. MiCROMERIA Græca Benth. — Bouzaréah, Algérie. — Romain. 1551. tenuifolia Benth. — Florence, Italie. — Caruel. 1552. barbata Boiss. et Kotschy. — Mont Thabor, Palestine. — Gaillardot. 1942, inodora Benth. — Alger, Algérie. — Romain. 163. CALAMINTHA Nepeta Link et Hoffm. — Canteleu, Seine-Inf. — Malbranche. 162a. Mers, Somme. — R. de Brutelette. 163b. Millery, Rhône. — Gacogne. 417. grandiflora Mœnch. — Haute-Luce, Savoie. — Perrier. 417a. La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 155. — Acinos Clairv. — Rouen, Seine-Inférieure. — Malbranche. 265. Alpina Lmk. — La Grave, Hautes-Alpes.— R. Mathonnet. 1054. TuvwBnA spicata L. — Saïda, Syrie. — Planche. (1) Voyez le Bulletin, t. XIV (Séances), pages 103, 119, 146, 161, 191 et 232. 72 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 1556. MELISSA altissima Sibth. et Sm. — Saida, Syrie. — Blanche. 653. Hyssopus officinalis L. — Salvagnac, Aveyron. — Bras. 653a. Limay, Seine-et-Oise. — Beautemps-Beaupré. 1557. HonMiNUM Pyrenaicum L. — Val Sassina, Lombardie. — Dænen. 1558. SALVIA Libanotica Boiss. et Gaill. — Mont Liban, Syrie. — Gaillardot. 1563. graveolens Vahl. — Damas, Syrie, — Gaillardot. 1564. Sclarea L. — Dreux, Eure-et-Loir. — Dænen. 1562. Hammatour, Syrie. — Gaillardot. 1560. Hierosolymitana Boiss. — Saïda, Syrie. — Gaillardot. 1561. Verbenaca L. — Dreux, Eure-et-Loir. — Dænen. 1561a. Blois, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 1559. Judaica Boiss, — Saida, Syrie. — Gaillardot. 1559a. Blanche. 1952. Blancoana Webb et Heldr. — Royaume de Jaén, Espagne. — Blanco. 1565. ROSMARINUS officinalis L. — Nice, Alpes-Maritimes. — Canut. 773. ZizYPHORA capitata L. — florence, Italie. — Caruel. 1571. NEPETA mallophora Webb et Heldr. — Mont Cerrico, Espagne, — Blanco. 1572. curviflora Boiss. — Mont Liban, Syrie. — Gaillardot. 1573. acerosa Webb. — Mustapha, Algérie. — Romain. 1574. | nuda L. — Rabou, Hautes-Alpes. — Burle frères. 169. DRACOCEPHALUM thymiflorum L. — Upsal, Suède. — Andersson. 1589. Ruyschiana L. — Gap, Hautes-Alpes. — Burle frères et Borel. 1589a. Lautaret, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet, 1566. BRUNELLA vulgaris L. — Hardemo, Suéde. — Zetterstedt. 1567. grandiflora Meench. — Marolles, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 4568. ScUTELLARIA minor L. — Louette-Saint-Pierre, Belgique. — Gravet. 1569. Alpina L. — Mont Brizon, Haute-Savoie. — Crozet-Bourgeau. A66. SIDERITIS hyssopifolia L. — Bex (Vaud), Suisse. — Muret. 466a, b. Mont Dóle (Vaud), Suisse. — Kicner. 1575. pullulans Vent. — Saïda, Syrie. — Blanche. 1586. MARRUBIUM vulgare L.— Alger, Algérie. — Romain. 1587. Blois, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 402. BETONICA hirsuta L. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1579. Alopecuros L. — Mont Codeno, Lombardie. — Dænen. 1577. STACHYS Germanica L. — Blois, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 1580. distans Benth. — Mont Liban, Syrie. — Blanche. 1581. hydrophila Boiss. — Saïda, Syrie. — Gaillardot. 1576. neurocalycina Boiss. — Saida, Syrie. — Blanche. 1578. | annua L, var. ammophila Boiss. et Bl. — Beyrouth, Syrie, — Blanche. 1579. hirta L. — Alger, Algérie. — Romain. 219. Palæstina L. — Mont Carmel, Syrie. — Gaillardot. 218. nivea Labill. — Anti-Liban, Syrie. — Gaillardot. 760. GaLEOPsrS dubia Leers. — Semblancay, Indre-et-Loire. — Blanchet. 1582. Saint-Aubin (Vaud), Suisse. — Payot. 1583. intermedia Vill. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. [et Borel. 157. LAMIUM longiflorum Ten. — Montagne de Chorges, H.-Alpes.— Burle frères 157a. Serennes, Basses-Alpes. — Lannes. 1584. maculatum L. — Blois, Loir-et-Cher, — L. Mathonnet. 1585. moschatum Mill. — Saïda, Syrie. — Gaillardot. 579 eL a. GALEOBDOLON luteum Huds.— Forêt de Russy, Loir-et-Cher, — L. Ma- 1588. DALLOTA saxatilis Sieb. — Saida, Syrie, — Blanche. [thonnet. SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. 73 656. BALLOTA frutescens Coss. ms. — Nice, Alpes Maritimes. — Risso. 1592. PHLoMis viscosa Poir. — Mont Liban, Syrie. — Gaillardot. 1592a. Saïda, Syrie. — Blanche. 1593 et a. Lychnitis L. — Narbonne, Aude. — Irat. 1995. Syriaca Boiss. — Anti-Liban, Syrie. — Gaillardot. [Gaillardot. 1590. Armeniaca Willd. var. microphylla Boiss. — Djebel Cheik, Syrie. — 1594. chrysophylla Boiss. — Djebel Cheik, Syrie. — Gaillardot. 1591. rigida Labill. — Djebel Cheik (Anti-Liban), Syrie. — Gaillardot. 491. PRASIUM majus L. — Bouzaréah, Algérie. — Romain. 1596. TEUCRIUM procerum Boiss. et Blanche. — Mont Liban, Syrie. — Gaillardot. 1597. divaricatum Sieb. — Saïda, Syrie. — Blanche. 1598. Creticum L. — Kherbet-Besré, Syrie. — Blanche. 978. Scordium L, — Blois, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 578a. Château de l'Abbaye, Nord. — P. de Bretagne. 1599. Botrys L. — Haguenau, Bas-Rhin. — Billot. 139. Pyrenaicum L. — Gèdre, Hautes-Pyrénées, — Pordére. 307. Polium L. — Zahrani, Syrie. — Gaillardot. 1601. Nice, Alpes-Maritimes. — Canut. 1996, Pise, Italie. — P. Savi. 1602. | aureum Cav. — Carcassonne, Aude. — Rouques. 1997. flavum L. — Pise, Italie. — P. Savi. 1600. | montanum L. — Montreuil, Eure-et-Loir. — Dænen. 1998, Pise, Italie. — P. Savi. 985. AJUGA pyramidalis L. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 712. reptans L. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 7139. Genevensis L. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet, Globulariées, 314. GLOBULARIA cordifolia L. — Creux-du-Van (Neuchâtel), Suisse, — Payot. 1603. — Alypum L. — Hamma, Algérie. — Romain. Plombaginées. 1612. STATICE sinuata L. — Saida, Syrie. — Gaillardot. [Blanche. 1616 et a. Limonium L. var. macroclada Boiss. — Saida, Syrie. — Gaillardot et 1619, Duriæi de Gir. — La Sénia (Oran), Algérie. — Romain. 184. Dodartii de Gir. — Sables-d'Olonne, Vendée. — T. Letoerneux. 1614. occidentalis Lloyd. — Granville, Manche. — Brehier. 1999. Avranches, Manche. — Brehier. 1618. | Graeca Boiss, — El Oussaye, Syrie. — Gaillardot. 1618a. Saida, Syrie, — Blanche. 660. bellidifolia Gouan. — Ile Sainte-Lucie, Aude. — Irat. 1615. virgata Willd. — Port-Vendres, Pyrénées-Orientales. — Irat. 1615a. Ile Sainte-Lucie, Aude. — Irat. 197. cæsia de Gir. — Boguera de Tabala (Murcie), Espagne. — Guirao. 1613. diffusa Pourr.— lie Sainte-Lucie, Aude. — Irat. 1609. ARMERIA Alpina Willd.— Mont Brizon, Haute-Savoie. — Crozet- Bourgeau. 1609a. Grand Galibier, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1297. | maritima Willd. — Menchecourt, Somme. — Eloy de Vicq. 127a. Marennes, Charente-Inférieure. — V. Personnat. 1610. vulgaris Willd. — Upsal, Suède. — Zetterstedt. 1611. plantaginea Willd. — Saint-Maur, Seine. — Roux. 7h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Plantaginées. 468. PLANTAGO Brutia Ten. — La Grave, llautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1604. Bellardi All. — Nice, Alpes-Maritimes. — Canut. 1607. lanceolata L. — Mont Brizon, Haute-Savoie. — Crozet-Bourgeau. 1607a. Rignac, Aveyron. — E. de Valon. 16075. La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathounet. 1606. Lagopus L. — Nice, Alpes-Maritimes. — Geny. 340. Alpina L. — Mont Mirantin, Savoie. — Perrier. 340a. Mont Brizon, Haute-Savoie. — Crozet-Bourgeau. 1605. macrorrhiza Poir. — Alger, Algérie. — Romain. 271. LITTORELLA lacustris L. — hienne, Belgique. — Gravet, 1608. Tours, Indre-et-Loire. — Delaunay. 1608a. Gérardmer, Vosges. — Billot. Phytolaccacées. 396. PHYTOLACCA decandra L. — Saint-Paul-lez-Dax, Landes.— Blanchet. Salsolacées. 120. CHENOPODIUM hybridum L. —- La Varenne-Saint-Maur, Seine. — Roux. 398. ambrosioides I. — Paris. — Roux. 420. opulifolium Schrad. — Ivry, Seine. — Roux. 669. album L. — Point-du-Jour, Seine. — Roux. 1628. glaucum L. — Tours, Indre-et-Loire. — Blanchet. 1623. ATRIPLEX Halimus L. — Saïda, Syrie. — Gaillardot. [lette. 399. OBIONE portulacoides Moq.-Tand. — Trépied, Pas-de-Calais. — De Brute- 726. pedunculata Moq.-Tand. — Copenhague, Danemark. — Lange. 1620. «Patur. marit., Suède, — Lindeberg. 1624. KOCuIA arenaria Roth. — Frescaty, Vaucluse. — Feraud. 1626. SALICORNIA herbacea L. (Arthrocnemum fruticosum in Sched. non Moq.- Tand.) — Ile de Ré. €har.-Inf. — Hubert. 606. SuUÆDA maritima Dumort.— Heyst, Belgique.— Crépin. 1625. fruticosa Forsk. — Saïda, Syrie. — Blanche. 1627. SALsOLA vermiculata L. var. villosa. —Damas, Syrie. — Gaillardot. 1621. ANaBasis aphylla L. — Damas, Syrie. — Gaillardot. 1622. ramosissima Boiss. sp. n. — Damas, Syrie. — Gaillardot. Amarantacées. 563. AMARANTUS retroflexus L. — Vincennes, Seine. — Roux. 499. EuxoLus deflexus Rafin. — Paris. — Roux. 499a. Bourgeau. Polygonacées. 1629. Rumex Acetosella L. — Mont Brizon, Haute-Savoie. — Crozet-Bourgeau. 1630. Hardemo, Suède. — Zetterstedt. 1631. maritimus L. — Blois, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 1632. scutatus L. — Dreux, Eure-et-Loir. — Dænen. 1632a. Dijon, Cóte-d'Or. — Maillard. 1633. bucephalophorus L. — La Feuillade, Dordogne. — Chastanet. 346. OxvR1A digyna Campd. — Galibier, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1642. Munster (Valais), Suisse. — Dænen. 1640, EME«X spinosa Campà. —- Saïda, Syrie, — Blanche. SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. 75 667. POLYGONUM aviculare L. — Ivry, Seine. — Roux. 1635. Upsal, Suède, — Zetterstedt. 514et a Bellardi All. — Blois, Loir-et-Cher. — b. Mathonnet, 1639. | minus Huds. — Blois, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 1638. — equisetiforme Sibth. et Sm. — Saida, Syrie. — Gaillardot. 1638a. Blanche. 1694. — Alpinum L. — Munster (Valais), Suisse. — Dænen. 1636. viviparum L. — Stora-Schedwie, Suède. — E. Carlström. 1637. Munster (Valais), Suisse. — Dænen, 1641. KoENIGIA Islandica L. — Kongsvold (Laponie), Suède. — Zetterstedt. Thyméléacées. 1643. DAPHNE striata Tratt. — Mont Codeno, Lombardie. — Dænen. 1654. Lautaret, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1645. Cneorum L. — Biarritz, Basses-Pyrénées. — Blanchet. 1646. Mezereum L. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1647. Alpina L. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet, 19513. — Gnidium L. — Montagne-Noire, Aude. — Ch. Ozanon. [L. Mathonnet. 575 et a. THYMELÆA Passerina Coss. et G. de St-P. — Marolles, Loir-et-Cher. 1650. var.— Mascara, Algérie. — Romain. 1648. tinctoria Endl. — Valbonne, Gard. — ..... 1649. hirsuta Endl. — Mustapha, Algérie. — Romain. 1651. — Aucheri Meissn..— Saida, Syrie. — Gaillardot. 1651a. Mont Liban, Syrie. — Blanche. Eléagnacées. 792. HiPPOPHAE rhamnoides L. — Heyst, Belgique. — Crépin. Santalacées. 462. 'THESIUM divaricatum Jan. — Grenoble, Isère. — J. B. Verlot. 1652. | Graecum Boiss. et Spruna. — Mont Liban, Syrie. — Blanche. 1653. | montanum Ehrh. — Bellano, Lombardie. — Daenen. 1654. pratense Ehrh. — Mont Chasseron (Vaud), Suisse, — Kiener. 1655. var. contractum. — Neuchâtel, Suisse. — Payot. 1656. La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. Aristolochiacées. 632. ARISTOLOCHIA longa L. — Angoulême, Charente. — De Rochebrune. Euphorbiacées. 1657. ANDRACBNE telephioides L.— Mont Liban, Syrie, — Blanche. 1658. MERCURIALIS perennis L. — Marolles, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 1659. var. sylvatica. — Ourton, Pas-de-Calais. — De 1661. EUPHORBIA Peplis L. — Sables-d'Olonne, Vendée. — Delaunay. [Mélicoq. 2001. Pise, Halie. — P. Savi. 1673. Chamæsyce L. var. canescens. — Nazareth, Syrie. — Gaillardot. 1675. lanata Sieb. — Anti-Liban, Syrie. — Gaillardot. 1671. dendroides L. — Villefranche, Alpes-Maritimes. — Canut. 1676. Cybirensis Boiss. — Saida, Syrie. — Gaillardot. 1666. hyberna L. — Rignac, Aveyron. — E. de Valon. 1665. dulcis L. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1665a. Bois de Meudon, Seine-et-Oise. — E. de Valon, 76 1677. 1953. 1667. 2000. 636. 1669. 1670. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. EUPHORBIA Reuteriana Boiss. — Mont Liban, Syrie. — Blanche. Saïda, Syrie. — Gaillardot. spinosa L. — Nice, Alpes-Maritimes. — Canut. Pise, Italie. — P. Savi. verrucosa L. — Nice, Alpes-Maritimes. — Canut. Esula L. var. salicetorum. — Mâcon, Saône-et-Loire, — Soubeiran. var. tristis. — Rouen, Seine-Inférieure. — Malbranche. 273 et a. Aleppica L. — Saida, Syrie. — Gaillardot. K 5. pubescens Vahl. — Nice, Alpes-Maritimes. — Canut. 1662. falcata L. — Frayssinet, Lot. — E. de Valon. 1663. Coppet (Vaud), Suisse. — Kiener. 1674. var. Galilæa. — Saïda, Syrie. — Blanche. 1660. peploides Gouan, — Nice, Alpes-Maritimes. — Geny. 1664. Portlandica L. — Merville, Calvados. — Renou et Hardouin. id 1664a. Carteret, Manche. — Lebel. 1678. Terracina L. — Birmandreis, Algérie. — Romain. [Gaillardot. 1672. tinctoria Boiss. et Huet var. schizoceras. — Anti-Liban, Syrie. — 1668. Paralias L. — Hussein-Dey, Algérie. — Romain. Ulmacées. 963. ULMUS campestris Bauh, — Stockholm, Suède. — Andersson. 1681. effusa Willd. — Rochefort, Belgique. — Crépin. Urticacées. 1680. UnTICA membranacea Poir. — Hussein-Dey, Algérie. — Romain. 312. PARIETARIA Mauritanica DR. — Saint-Eugène, Algérie. — Durando. 490. officinalis L. var. diffusa. — Hamma, Algérie. — Romain. 1679. THELYGONUM Cynocrambe L. — Nice, Alpes-Maritimes. — Canut. Cupuliféres. 1698. QuERCUS coccifera L. — Murcie, Espagne. — Guirao. 1691. OsTRYA carpinifolia Scop. — Nice, Alpes-Maritimes. — Maille. 1691a. Canut. 1692. Val Sassina, Lombardie, — Dænen. Salicinées. 1688. SALIX incana Schrank. — Briançon, Hautes-Alpes. — Lannes. 1684. pentandra L. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1685. — daphnoides Vill. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet, 1687. Libanotica Boiss. et Blanche. — Saida, Syrie. — Gaillardot. 1686. repens L. — Marennes, Charente-Inférieure.— Personnat. 1686a. Dax, Landes. — Blanchet. 216. nigricans Sm. — Moscou, Russie. — Kaufmann. 747. phylicifolia L. — Quichjock (Laponie), Suède. — Andersson. 748. glauca L. — Quichjock (Laponie), Suède, — Andersson. 1689. Mont Gries (Valais), Suisse. — Dænen. 1682. reticulata L. var. — Mont Barbisino, Lombardie. — Dænen. 1683. retusa L. — Munster (Valais), Suisse. — Dænen. 1690 et a. PopruLUs nigra L. — Mont Brizon, Haute-Savoie. — Crozet-Bourgeau. 1694. Béctulacées, BETULA alba L. — Gothlund, Suède. — Blomberg. si SJ SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. 1695. BETULA alba L. var. laciniata. — Ornäs, Suède. — Carlström. 41. | nana L, — Lidhult, Suède. — Zetterstedt. 1696. La Brevine (Neuchâtel), Suisse. — Millardet. 16964. Saint-Aubin (Vaud), Suisse. — Payot. 1697. humilis Schrank. — Moscou, Russie, — Kaufmann. 337. ALNUS viridis DC. — Belleville, Savoies— Perrier. 3374. Mont Brizon, Haute-Savoie. — Bourgeau. 1693. glutinosa Gaertn. — Gothlund, Suède. — Blomberg. 2059. Orientalis Dene. — Beyrouth, Syrie. — Blanche. Myricacées. 201. MyniCA Gale L. — Namur, Belgique. — Gravet. 201a et b. Louette-Saint- Pierre, Belgique. — Gravet. 1699, Saint-Léger, Seine-et-Oise. — Dænen. 1699a. Saint-Vincent, Landes. — Blanchet. Abiétinées. 1700. Pinus Halepensis L. — Birmandreis, Algérie. — Romain. Gnétacées. + 1701. EPHEDRA campylopoda C. A. Mey. — Saïda, Syrie. — Blanche et Gaillardot. 2046. ^ Helvetica C. A. Mey. — Valais, Suisse. — Gross. Hydrocharidées. 2002. VALLISNERIA spiralis L. — Pise, Italie. — P. Savi. Alismacées. 1771. DAMASONIUM stellatum Rich. — Tours, Indre-et-Loire. — Blanchet. 2039. polyspermum Coss. — Agde, Hérault. — E. Cosson. Colchicacées. 1945. MERENDERA sobolifera C. A. Mey. — Damas, Syrie. — Gaillardot. 986. BoLBOCODIUM vernum L. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet, 1766. Mont Charance, Hautes-Alpes. — Burle frères. 2041. Valais, Suisse. — Gross. 185. Corncuicuw Alpinum DC. — L3 Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1767. Steveni Kunth. — Saida, Syrie. — Blanche. 1768. stenopetalum Boiss. ined. — Anti-Liban, Syrie. — Gaillardot. 1944. — letum Stev, — Beyrouth, Syrie. — Blanche. 89. TOFIELDIA calyculata Whlnb. — Lautaret, Hautes-Alpes. — Guichard, 89a. La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet, 1710. La kippe (Vaud), Suisse, — Kiener. 1708. borealis WhInb. — Sarna, Suède. — Godenius. 1709. Arduzan, Suisse. — Gross. Liliaeées. 1744. ToLIPA sylvestris L. — Blois, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 39. FRITILLARIA Meleagris L.— Poitiers, Vienne. — Deloynes. 1755. Delphinensis G. G. — Mont Séuse, Hautes-Alpes. — Burle frères. 344. LiLiuM croceum Chaix. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 111. LLovpia serotina Rchb. — Trébuchet, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet, ^ P 78 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. A6. SciLLA verna Huds. — Coulombiers, Vienne. — Deloynes. A6 bis. Pic du Midi, Hautes-Pyrénées. —- Weddell. 46 ter. Dax, Landes. — Blanchet. 1752. Italica L. — Nice. Alpes-Maritimes. — Canut. 566. OnNITHOGALUM umbellatum L. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet, 4748. lanceolatum Labill. — Saïda, Syrie. — Gaillardot. 1748a. Mont Liban, Syrie. — Gaillardot. 1749. Pyrenaicum L. — Sainte-Christine, Maine-et-Loire. — T. Letourneux. 329. GAGEA arvensis Schult, — Rochefort, Belgique. — Crépin, 648. Bulies, Oise. — Caron. 2042. Valais, Suisse. — Gross. 328. lutea Schult. — Rochefort, Belgique. — Crépin. 525. stenopetaia Fries, G. G.—St-Germain-la-Prade, H.-Loive. —M?'* V, Arnaud. 552. Liottardi Schult. — Mouétier-de-Briangon, Hautes-Alpes. — Lannes. 552a. La Grave, Hautes-Alpes, — R. Mathonnet. 1750. polymorpha Boiss. — Lisière des glaciers, Pyrénées-Orientales. — Irat. 1751. Billardieri Kunth. — Damas, Syrie. —- Gaillardot. 585. ALLIUM acutiflorum Lois. — Nice, Alpes-Maritimes, — Canut, 1756. Schenoprasum L. — Vallée de Carol, Pyrénées-Orientales. — Irat. 1757. Genève, Suisse, — Reuter. 431. Chamæmoly L. — Civita-Vecchia, Italie. — Avice de Villejan. 1761. L'Agha, Algérie. — Romain. 1762. Astima, Corse. — André. 1754. subhirsutum L. — Nice, Alpes-Maritimes. — Canut. 1755. triquetrum L. — Menton, Alpes-Maritimes. — Canut. Ah. ursinum L. — Ligugé, Vienne. — Deloynes. 1759. Victorialis L. — Lautaret, Hautes-Alpes. — Guichard. 1760. pallens L. — Ouchak, Asie-Mineure. — Balansa. 1758. ochroleucum W. et K.— Landes de Guétary, Basses-Pyrénées. — Blanchet. 139. fallax Don. — Ornans, Doubs. — André. 139a. Bellinzona (Tessin), Suisse. — Dænen. 213. ERYTHRONIUM Dens-canis L. — Bernex (Genève), Suisse. — Reuter. 1746. Mont-Dore, Puy-de-Dóme. — Canut. 1753. HYACINTRUS Orientalis L. — Mont Liban, Syrie. — Gaillardot. 1747. BOTRYANTHUS parviflorus Kunth. — Saida, Syrie. — Blanche. 1765. PARADISIA Liliastrum Bert. — Gryon (Vaud), Suisse. — Kiener. 4764. PHALANGIUM Liliago Schreb. — Lyon, Rhône. — Ozanon. 476ha. La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 37. ANTHERICUM ramosum L. — Bonnes, Vienne. — Deloynes. 693. SIMETHIS planifolia G. G. — Bordeaux, Gironde. — Motelay. 693a. Dax, Landes. — Blanchet. 795. ASPHODELUS fistulosus L. — Nice, Alpes-Maritimes. — Canut. 1763. subalpinus G. G. — Lautaret, Hautes-Alpes. — Ozanon. 1743. APHYLLANTHES Monspeliensis L. — Auch, Gers. — Dupuy. Smilacinées. 1705. POLYGONATUM vulgare Desf. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1702. MAIANTHEMUM bifolium DC. — Mont Brizon, Haute-Savoie. — Bourgeau. 1703. Louette-Saint. Pierre, Belgique. — Gravet. 1704. Stora-Schedwie, Suède. — P. et E. Carlström. 1706. SMILAX aspera L. — Saint-Jean-de-Luz, Basses-Pyrénées. — Blanchet, 2009. Pise, Italie. — P. Savi, SÉANCE DU 17 AVRIL 1868. 79 Y ridées. 266. Crocus biflorus Mill. — Florence, Italie. — Caruel. 306. hyemalis Boiss, et Blanche. — Saida, Syrie. — Gaillardot. 306a. Damas, Syrie. — Gaillardot, 274. | minimus DC. — Bastia, Corse. — André. 581 et a. vernus All. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 2004. Pise, Italie. — P. Savi. 1715. Damascenus Herb. — Anti-Liban, Syrie. — Gaillardot. 1716. Syriacus Boiss. et Gaill. — Saïda, Syrie. — Blanche. 1716a. Mont Liban, Syrie. — Gaillardot. 1717. versicolor Gawl. — Nice, Alpes-Maritimes. — Canut. 1718. Gaillardoti Boiss. herb. — Scanderouna, Syrie. — Blanche. 1719. ochroleucus Boiss. et Gaill. — Scanderouna, Syrie. — Gaillardot. 1719a. Blanche. 95. TRICHONEMA Bulbocodium Rchb. — Pessac, Gironde. — Motelay. 95a. Dax, Landes, — Blanchet. 1772. Pise, Italie. — P. Savi. 1714. var. grandiflorum.— Liban, Syrie, — Gaillardot. 1712. Iris unguicularis Poir. — Bouzaréah, Algérie, — Romain. 1713. — fetidissima L. — Dreux, Eure-et-Loir. — Dænen. 279, GLADIOLUS Aleppicus Boiss. — Anti-Liban, Syrie. — Gaillardot. 2048. [llyricus Koch. — Trébizonde, Asie-Mineure. — Simon. 798. var. Anatolicus Boiss. — Liban, Syrie. — Gaíllardot. 1711. segetum Gawl. — Nice, Alpes-Maritimes, — Canut. Amaryllídées. 1720. GALANTHUS nivalis L. — Rignac, Aveyron. — E. de Valon. 1721. LEUCOIUM vernum L. — Belfort, Haut-Rhin. — Parisot. 367. RUMINIA hyemalis Parl. — Nice, Alpes-Maritimes. — Canut. 10. Narcissus Bulbocodium L. — Mont-Olivet, Hautes-Pyrénées. — Weddell. 10a. Marcheprime, Gironde. — Motelay. 1729. Pseudonarcissus L. — Mont Pilat, Loire. — Guichard. 1723. Syriacus Boiss. et Gaill. — Saïdà, Syrie. — Blanche. 179^. Tazetta L. — Anti-Liban, Syrie. — Gaillardot. 1725. IxiOLIRION montanum Herb. — Damas, Syrie. — Gaillardot. 1725a. Liban, Syrie. — Gaillardot. Orchidées. 1728. SprinANTHES autumnalis Rich. — Mormant-en-Brie, S.-et-Marne.— Guilloteau. 1728a. Revel-Tourdan, Isère. — Clémentin. 1728b. Guétary, Basses-Pyrénées, — Blanchet. 1729. æstivalis Rich. — Luynes, Indre-et-Loire. — Blanchet. 1729a. Béthune, Pas-de-Calais. — De Mélicoq. 1730. GooDYERA repens R. Br. — Fontainebleau, Seine-et-Marne. — E. Fournier, 1731. Boudry (Neuchâtel), Suisse. — Reuter. 1727. Eprpacris latifolia All. var. atrorubens.— Montreuil, Eure-et-Loir. —Dænen. 1732, NeoTria Nidus-avis Rich.— Forêt de Bussy, Loir-et-Cher.— L. Mathonnet, 1726. Liparis Leeselii Rich. — Béthune, Pas-de-Calais. — De Mélicoq. A50. MaLaxts paludosa Sw. — Louette-Saint-Pierre, Belgique. — Gravet. 1733. SknAPIAS Lingua L. — Dax, Landes. — Blanchet. 1735. LoROocGLOssuM hircinum Rich. — Dreux, Eure-et-Loir. — Dænen, 80 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 1740. GYMNADENIA conopsea R. Br. — La Grave, Hautes-Alpes, — Ozanon. 4744. ANACAMPTIS pyramidalis Rich. — Mont Liban, Syrie. — Gaillardot. 1742. Fontainebleau, Seine-et-Marne. — Sou- 516. Oncuis papilionacea L. — La Pape, Ain. — Guichard. [beiran. 1947. Liban, Syrie. — Blanche. 1736. fragrans Poll. — Mont Liban, Syrie. — Gaillardot. 1737. sambucina L. — Stockholm, Suède. — Ew. Ahrling. 1738. variegata All. — Mont Liban, Syrie. — Gaillardot. 1739. longicornu Poir. — Mustapha, Algérie, — Romain. 1946. Morio L. var. — Saïda, Syrie. — Gaillardot. 393. OrnnYs Bertolonii Moretti. — Nice, Alpes-Maritimes. — Canut. 4734. Arachnites Hoffm. — Dreux, Eure-et-Loir. — Dænen. Joneaginées. 790. TRIGLOCHIN palustre L. — Saint-Rémy, Belgique. — Crépin. Potamées. 290. PoTAMOGETON coloratus Hornem. — Ile de Fionie, Danemark. — Hofman 1773. rufescens Schrad. — Dreux, Eure-et-Loir. — Dænen. [Bang. 4774. pusillus L. — Revel-Tourdan, Isère. — Clémentin. 177a. Valleville Eure. — Malbranche. * 1775. acutifolius Link. — Le Chesne, Ardennes. — Callay. 86. ZANNICHELLIA maritima Nolte. — Gatteville, Manche. — Lebel. 478. palustris L. — Albertville, Savoie. — Perrier. 2003. LEMNA trisulca L. — Pise, Italie. — P. Savi. Zostéracées. 31. PosipoNrA Caulini Kænig. — Antibes, Alpes-Maritimes, — G. Thuret. Aroidées. 1769. ARISARUM vulgare Targ.-Tozz. — Alger, Algérie. — Romain. 1770. Nice, Alpes-Maritimes, — Canut. Joncées. 129. Joncus filiformis L. — Lautaret, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1785. Hardemo, Suède. — Zetterstedt. A9^4. Jacquini L. — Col de la Bernina (Grisons), Suisse. — Kiener. 1788. Stygius L. — Zumkil, Suède. — Ahlberg. 1789. biglumis L. — Alpes de Dovre, Suède. — Zetterstedt. 149 et a. triglumis L. — Lautaret, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1790. Glacier du Rhône (Valais), Suisse. — Dænen. 148. trifidus L. — La Grave, Hautes-Alpes. — n. Mathonnet. 573. Col de la Bernina (Grisons), Suisse. — Kiener. 28. pygmaeus Thuill. — Lormont, Gironde. — Motelay. 28au. Tours, Indre-et-Loire. — Delaunay. 280. Saint-Léger, Seine-et-Oise, — E. Fournier. 98c. Tours, Indre-et-Loire. — Delaunay. 28d. Dax, Landes. — Blanchet. 1783. capitatus Weig. — Dax, Landes. — Blanchet, 630. — supinus Mench, — Tours, Indre-et-Loire, — Blanchet. 6304. Blois, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. SÉANCE DU 17 AVRIL 1868, 81 1793. Juncus heterophyllus L. Duf. — Bordeaux, Gironde. — Raulin. 4791. Alpinus Vill. — Lautaret, Hautes-Alpes. — Ozanon. 1792. var. rariflorus, — Upsal, Suède. — Zetterstedt. 80. bulbosus L. var. Gerardi. — Laviers, Somme. — Tillette de Clermont. 664. Gerardi Lois. — Laviers, Somme. — De Brutelette, 665. Heyst, Belgique. — Crépin. 1784. Tenageia Ehrh. — Saint-Léger, Seine-et-Oise. — Dænen. 1784a. Toulouse, Haute-Garonne. — Timbal-Lagrave. 2006. Pise, Italie. — L. Chiestri, 480. bufonius L. — Albertville, Savoie. — Perrier. 1786. Hardemo, Suède. — Zetterstedt. 1787. ranarius Song. et Perr. — Moutiers, Savoie. — Perrier. 36. LuzULA maxima DC. — Lathus, Vienne. — Deloynes. 1779. pilosa DC. — Upsal (loc. Linn.), Suède. — Zetterstedt. 1777. albida DC. — Pontarlier, Doubs. — Millardet. 600. Louette-Saint-Pierre, Belgique. — Gravet, 455. | nivea DC. — Genève, Suisse. — Rapin. 1776. Aix-les-Bains, Savoie. — Delaunay. 1776a. hignac, Aveyron. — E. de Valon. 1778. — lutea DC. — Mont Nufenen (Valais), Suisse. — Dænen. 1778a. Haute-Engadine (Grisons), Suisse. — Kiener. 458. campestris DC. — Upsal, Suède. — Zetterstedt. 202. var. pallescens. — Wika, Suède. — Steffenburg. 1782 et a. pallescens Whinbg.— Wika, Suède. — Steffenburg. 226. ^ purpurea Link. — Guimar (Ténériffe), Canaries. — H. de Ja Perraudiere, 769. Toqueste (Ténériffe), Canaries. — Bourgeau. 1780. multiflora Lej. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1781. Stora-Schedwie, Suéde. — P. et E. Carlstróm. 479. spicata DC. — Hauteluce, Savoie. — Perrier. Cypéracées. 371. CyPERUS vegetus Willd. — Bordeaux, Gironde. — Motelay. 371a. Claveaud. 1802. globosus All. — St-Martin-du-Var, Alpes-Marit.— Baron 6. de Conches. 1803. longus L. — Dreux, Eure-et-Loir. — Dænen. 1804. fuscus L. — Bois de Meudon, Seine-et-Oise. — P. de Bretagne. 1804a. Tours, Indre-et-Loire. — Delaunay. 124. ScHOENUS ferrugineus L. — Lautaret, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 212. | Moscou, Russie. — Kaufmann. 147. RHyncHosrorA fusca Rem. et Schult. — Mons, Belgique, — Martinis. 758. 'Tours, Indre-et-Loire, — Blanchet. 1797. alba Vahl. — Louette-Saint-Pierre, Belgique. — Gravet. 1798. Saint-Léger, Seine-et-Oise. -- Dænen. 77 et a, Scirpus supinus L. — Tours, Indre-et-Loire. — Delaunay. 519. setaceus L. — Forêt de Russy, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 549a. Tours, Indre-et-Loire. — Blanchet, 2008. fluitans L. — Saint-Brice-de-Landelles, Manche. — Brehier. 746. rufus Schrad. — Hofmansgave, Suède. — M™® Rosenberg, 864. cæspitosus L. — Hofmansgave, Suède. — M"* Rosenberg. 1800. Michelianus L. — Tours, Indre-et-Loire. — Blanchet, 1801. parvulus Rœm, et Schult. — La Teste-de-Buch, Gironde. — Chantelat. T. XV. (SÉANCES ) 6 82 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 2007. Scrrpus Rothii Hoppe. — Avranches, Manche. — Brehier. 19. HELEOCHARIS amphibia DR. — Bordeaux, Gironde. — Motelay. 1799. ovata R. Br. — Belfort, Haut-Rhin. — Parisot. 1794. ERIOPHORUM Alpinum L. — Sainte-Croix (Vaud), Suisse. — Kiener. 503. — Scheuchzeri Hoppe. — Galibier, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 503a. Mont Vergy, Haute-Savoie. — Crozet-Bourgeau. 1796. Val Surley (Grisons), Suisse. — Kiener. 1795. angustifolium Roth. — Stora-Schedwie, Suède. — Carlström. 599. CAREX Pseudocyperus L. — Ivry, Seine. — Roux. 142. nutans Host. — Villefranche, Rhône. — Bonnamour. 669. — Kochiana DC. — Goufreviile-l'Orcher, Seine-Inf. — Renou: et Hardouin. 662a. L'Orcher, Seine-Inférieure. — Hardouin. 323. rotundata Whlnbg. — Enontekis, Laponie russe. — Læstadius. 90. capillaris L. — Lautaret, Hautes-Alpes. — Guichard. 108. binervis Sm. — Eu, Seine-Inférieure. — De Brutelette. G41. punctata Gaud. — Saiut-Paul-les-Dax, Landes. — Blanchet, 678. distans L. — Menchecourt, Somme. — Eloy de Vicq. 1825. Hornschuchiana Hoppe. — Louette-Saint-Pierre, Belgique. — Gravet. 1827. flava L.— Stockholm, Suède. — Ahrling. 1826. depauperata Good. — Dreux, Eure-et-Loir, — Dænen. 582. frigida All. — Glaciers du Bec, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 582a. Lautaret, Hautes-Alpes. — Ozanon. 541. ferruginea Scop. — Forêt du Loubet, Hautes-Alpes. — E. de Valon. 1816. digitata L. — Belfort, Haut-Rhin, — Parisot, 4817. ornithopoda Willd. — Albertville, Savoie. — Perrier. 91^. Moscou, Russie, — Kaufmann. 321. pediformis C. A. Mey. — lle Frösön, Suède, — Selberg. 624. humilis Leyss. — Besancon, Doubs. — André. 1824. Han-sur-Lesse, Belgique. — Crépin. 143. | montana L. — Sallèze, Ain. — Bonnamour. 4818. Upsal, Suede. — Zetterstedt. 1819. Rochefort, Belgique. Crépin. 1822. præcox Jacq. — Upsal, Suède. — Zetterstedt. 1820. ericetorum Poll. — Upsal, Suède. — Zetterstedt. 18241. La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 304 et a. globularis L. — Wika, Suède. — Steffenburg. 522. tomentosa L, — Forêt de Russy, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet, 522a. Saint-Laurent, Indre-et-Loire, — Blanchet. 644. Soleirolii Duby. — Bonifacio, Corse. — Moquin-Tandon. 591. panicea L. — Saint-Gervais, Loir-et-Cher. — I, Mathonnet. 348. livida Willd. — Gothlund, Suede. — Blomberg. 343a. Jarlasa, Suède, — Ahlberg. 319. irrigua Sm. — Högby, Suède. — Blomberg. 319a. Upsal, Suède. — Zetterstedt. 319b. Jarlasa, Suède. — Ahlberg. 1815, atrata L. — Lautaret, Hautes-Alpes. — Guichard. A426. nigra All. — La Grave, Hautes-Alpes. — Ozanon. 2938. &oodenowii J. Gay. — Stockholm, Suède, — Andersson, 238a. Nerike, Suède, — Blomberg. 305. aquatilis Whlnbg. — Fahlun, Suede. — Steffenburg. 239. vulgaris Fries. — Stockholm, Suède, — Andersson. 239a. Hardemo, Suède. — Zetterstedt. SÉANCE DU 17 AVRIL 1868, 83 1810. CAREX canescens L. — Stora-Schedwie, Suède. — Steffenburg. 1811. Louette-Saint-Pierre, Belgique. — Gravel, 1814. cæspitosa L. — Upsal, Suède. — Zetterstedt. 1812. vitilis Fries. — Ström, Suède. — Selberg. 1809. loliacea L. — Jarlasa, Suède. — Ahlberg. 1807. | elongata L. — Pather, Suède. — Carlström. 211. Norvegica Schk. — Bahus, Suède. — Lindeberg. 211a. Stackholm, Suède. — Zetterstedt. 1808. Heleonastes L. — Upsal, Suède. — Zetterstedt. 1823. glareosa Whlnbg. — Hernosand, Suède. — Læstadius. 1828. Schreberi Schrank. — Tours, Indre-et-Loire. — Blanchet. 176. Ligerica J. Gay. — Tours, Indre-et-Loire. — Cremière. 176a. Saint-Pierre- des-Corps, Indre-et-Loire, — Delaunay. 176b. Blanchet. 176c. Blois, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 116. paradoxa Willd. — Abbeville, Somme. — De Brutelette. 612 eta. arenaria L. — Dax, Landes. — Blanchet, 612b. Foret de Compiègne, Oise. — De Marsy. 1805. divisa Huds. — Dra-el-Mizan, Algérie. — Romain. 1806. vulpina L. — Mustapha, Algérie. — Romain. 91. fetida All. — Galibier, Hautes-Alpes. — Guichard. 623. Davalliana Sm. — Besançon, Doubs. — André. 948. rupestris All. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1813. pauciflora Lightf. — Upsal, Suède. — Zetterstedt. Graminées. 1829. SAccHARUM Ægyptiacum Willd. — Saida, Syrie. — Gaillardot. 533. ANDROPOGON hirtus L. — Nice, Alpes-Maritimes. — Canut, 856. pogonanthus Boiss. el Bal.—Ouchak, Asie-Min.—Balansa. [Perraudière. 997. Panicum Teneriffæ R. Br. — Ste-Croix-de-Ténériffe, Canaries. — H. de la 227a. Bourgeau, 369. vaginatum Sw. — Bordeaux, Gironde. — Motelay. 441. SETARIA viridis P. B. — Rouen, Seine-Inférieure. — Malbranche. 156. DIGITARIA sanguinalis Scop. — Rouen, Seine-Inférieure. — Malbranche. 1831. filiformis Kœl. — Louhans, Saône-et-Loire. — Vercier. 2025. ciliaris Kœl. — Dranges, Saône-et-Loire, — Vercier. 27. TRAGUS racemosus Hall. — Royan, Charente-Inférieure. — Motelay. 386. ANTHOXANTHUM Puelii Lec, et Lam. —Pâturages du Puy-de-Dôme.—Lamotte. 386a. homorantin, Loir-et-Cher. — L. Ma- 883. odoratum L. — Upsal, Suède. — Zetterstedt. [thonnet. 277. PuaLarıs brachystachys Link. — Florence, Italie. — Caracl. 49^. Cynosurus echinatus L. — Alger, Algérie. — Romain. 1867. Dax, Landes, — Blanchet. 1866. LAMARCKIA aurea Mœnch, — Alger, Algérie. — Romain. CALAMAGROSTIS Lapponica Fr. — Karesvando, Laponie. — Læstadius. 527. 1:49, arundinacea Roth. — Gothlund, Suède. — Blomberg. 1850. liitorea DE. — Emboucbure du Var. — Canut. 1851. stricta Spreng. — Wiby, Suède. — Zetterstedt. 1851a. Gothlund, Suède. — Blomberg. . 355. PSAMMA arenaria Rœm, et Schult. — Nacqueville, Manche. — Le Jolis. | 355a. Ouistreham, Calvados. — Hardouin [et Renou. 8/ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. h43. AcGROSTIS truncatula Parl. — Chozos, Espagne. — Bourgeau. 666. alba L. var. vulgaris. — Ivry, Seine. — Roux. 1846. Coppet (Vaud), Suisse. — Kiener. 18545. vulgaris With. — Hardemo, Suède. — Zetterstedt. 2033. rupestris All. — Valais, Suisse. — Dænen. 631. setacea Curt, — Tours, Indre-et-Loire. — Blanchet. 631a. Napoléonville, Morbihan. — Perrio. 1844. rubra WhInbg. — Alpes de Dovre, Suede. — Zetterstedt. 4847. APERA Spica-venti P. B. — Hardemo, Suède. — Zetterstedt. 1848. interrupta P. B. — Brioude, Haute-Loire. — Me Arnaud du Puy. A91. PoLYPOGON Monspeliense Desf. — Nice, Alpes-Maritimes, — Canut. 2021, Livourne, Italie. — P. Savi. 2021a. Pise, Italie. —- D. Savi. 1842. littorale Sm. — La Rochelle, Charente-Inférieure. — Hubert. 160. Lacurus ovatus L. — Ile d'Houat, Morbihan. — Delalande. 160a. Tourlaville, Manche. — Le Jolis. 1600. Ile d'Hoedic, Morbihan. — L. Soubeiran. A88. Alger, Algérie. — Romain. 2022. Pise, Italie. — P. Savi. 9023. GasTRIDIUM lendigerum Gaud. — Pise, Italie. — P. Savi. 857. MILIUM trichopodum Boiss. — Ouchak, Asie-Mineure. — Balansa. 859. vernale M. Bieb. — Ouchak, Asie-Mineure. — Balansa. $69. verticillatum Boiss. et Dal. — Ouchak, Asie-Mineure. — Balansa. 3843. scabrum Rich. — Chinon, Indre-et-Loire. — Coquerau. 4839. STIPA capillata L. — Carpentras, Vaucluse. — Féraud. h42 et 1863. Arra involucrata Cav. — Madrid, Espagne. — Bourgeau. hil. lendigera Lag. -— Escorial, Espagne. — Bourgeau. 1857. cæspitosa L. — Hardemo, Suède. — Zetterstedt. 1859. flexuosa L. — Upsal, Suède. — Zetterstedt. 1860. caryophyllea L. var. — Genève, Suisse. -- Rapin. 1861 et a. Saint-Maur, Seine, — Roux. 1862. elegans Gaud. -~ La Pape, Ain. — Guichard. (La fin prochainement.) SÉANCE DU 8 MAI 1868. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Larcher, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 17 avril, dont la rédaction est adoptée. M. J.T. Moggrigde, membre de la Société, est proclamé mem- bre à vie, sur la déclaration faite par M. le Trésorier qu'il a rempli les conditions fixées par l’article 14 des statuts pour l'obtention de ce litre. M. le Président annonce une nouvelle présentation. SÉANCE DU S MAI 1868. S5 Parmi les ouvrages offerts à la Société, M. le Président signale une brochure de M. Caruel, sur les causes de l'épanouissement des fleurs qui ne s'ouvrent que le soir. Les observations de M. Caruel l'aménent à attribuer ce phénomène à la suppression ou au ralen- ussement considérable de la transpiration. M. Ramond, au nom de la Commission de comptabilité, donne lecture du rapport. suivant : RAPPORT DE LA COMMISSION DE VÉRIFICATION DES COMPTES DU TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, POUR LES ANNÉES 1862, 1863, 1864, 1865, 1866 ET 1861, Messieurs, Nous venons vous rendre compte de la vérification que nous avons faite des écritures du trésorier de la Société. Cette vérification comprend six exercices : 1862 à 1867. Si un long délai s'est ainsi écoulé entre le dernier rapport que votre Commission de comptabilité vous a présenté le 25 juillet 1862, et celui que nous avons l'honneur de vous soumettre aujourd'hui, c'est qu'on était dans l'usage d'attendre, pour vous faire connaitre les résultats d'un exercice, qu'il eût été possible de l'apurer entièrement. Depuis 1861, ces apurements ont été entravés au delà de ce que l'on devait prévoir, par la lenteur avec la- quelle quelques-uns de nos collègues ont acquitté leur cotisation, et par les retards qui se sont produits dans la publication du Bulletin de la Société. En ce moment encore, aucun des six derniers exercices n'est définitivement réglé quant aux recettes, et deux de ces exercices seulement, 1862 et 1863, ont été, à des dates récentes, soldés pour les dépenses. L'avoir de la Société au 31 décembre 1861 était de 10,260 fr. 44. Il était constitué comme suit : Numéraire..... VEMM . 1,000 fr. 44 Bons du Trésor........ VENE 6,260 » Dépôt à la Caisse des Consignations. — 3,000 » Total égal........... 10,260 fr. 14. Pendant les six exercices 1862, 1863, 1864, 1865, 1866 et 1867, le mou- vement général des recettes et des dépenses de la Société s'est élevé, savoir: Pour les recettes (y compris l'encaisse au 31 décembre A861), à..,.................. eee rh n nn 108,9^7 fr. 84 Pour les dépenses, à... leen I 97,817 89 L'excédant de recettes formant le nouveau solde au profit de la Société est donc de. ........ eel tts ... — 11,099 fr. 95 86 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Il se compose des valeurs ci-après : Numéraire. ......... e n 8,099 fr. 95 Dépôt à la Caisse des Consignations..... ^ 3,000 » Total égal.............. 11,099 fr. 95 Une remarque qu'il convient de faire d'abord, c'est que les bons du Trésor, qui formaient, à la fin de 1861, la partie principale des valeurs de la Société, se trouvent aujourd'hui représentés par une somme égale en numéraire. Ils avaient été plusieurs fois renouvelés ; mais, aux dernières échéances, on a dû les faire encaisser pour étre en mesure de pourvoir au surcroit de dépenses que la reprise des travaux du Bulletin devait occasionner. Autre observation essentielle : avant cet encaissement définitif, chaque re- nouvellement des bons du Trésor avait, d'apres les régles de la comptabi- lité, donné lieu simultanément, dans les écritures du trésorier de la So- ciété, à l'inscription en recette du montant intégral du bon arrivé à échéance, et à l'inscription en dépense de la somme employée pour obtenir le nouveau bon. Mais, en fait, il n'entrait chaque fois dans la caisse de la Société que l'in- térét payé par l'Etat. Ces écritures d'ordre ont grossi l'actif et le passif d'une somme de 30,000 francs, qu'il faut déduire pour avoir le chiffre des recettes réelles et des dépenses réelles. Ainsi le mouvement général des recettes et des dépenses ayant été, comme nous venons de le dire : Pour les recettes (l'encaisse au 31 décembre Recettes. Dépenses. 1861 compris), de................. .... 108,947 fr. 84 Et pour les dépenses, de.................... sors 97,847 fr. 89 Nous devons déduire 30,000 fr., à l’actif et au passif, pour les écritures d'ordre, ci.. 30,000 » 30,000 » Il restera : Pourles recettes réelles (y compris l'encaisse au 31 décembre 1861).............. ... 78,947 fr. 8^ Et pour les dépenses réelles. ......... os... ........ 67,847 fr. 89 Voici la décomposition de ces chiffres par exercice et par nature de recettes et de dépenses : ACTIF. Solde au 31 décembre 1861, suivant le détail donné ci-dessus. ........ 10,260 14 RECETTES. 1862. 117 cotisations annuelles, à Arriéré des exercices antérieurs. , , 90 Ires eee 3,510 » | Intérét du dépót à la Caisse des ! \ Consignations .......... 135 » ————— A reporter. ...,.. 13,905 14 3,645 » SÉANCE DU 8 MAI 1868. 87 Report........ 13,905 14 262 cotisations annuelles, à 30 fr.:..................... 7,860 » 7 cotisations à vie, à 300 fr... 2,100 » 18 diplômes, à 2fr..........,.... uses sors 36 » Vente du Bulletin............., leeren 1,124 » 11,810 » Subvention du Ministère de l'Agriculture. ..,......,...... 600 » Intérêt du dépôt à la Caisse des consignations .......,.,... 90 » 1863. 2° cotisations annuelles, à 30 fr. ................ ss. 8,520 5». 5 cotisations à vie, à 300 fr. ....................... .... 1,900 » 25 diplômes, à 2 fr. ....... een 50 » Vente du Bulletin et remboursement de frais de gravure ..... 853 » »} 11,858 » Subvention du Ministère de l'Agriculture. ................. 600 » lutérét du dépôt à la Caisse des Consignations..........,... 90 » | — des bons du Trésor (a)...................... ees. 245 » 1864. 277 cotisations annuelles, à 30 fr...................... 8,310 » 3 cotisations à vie, à 300 fr.......,..........,........ 900 » ^ diplômes, à 2fr.......................... verse 8 » Vente du Bulletin et remboursement de frais de gravure..... 473 50 > 10,706 50 Subvention du Ministère de l’'Agriculture.................. 600 » Intérêt des bons du Trésor ...................,...... . 325 n Intérêt du dépôt à la Caisse des Consignations.... e... 90 »; 1865. 253 cotisations annuelles, à 30 fr............. rec... 7,590 » ^ cotisations à vie, à 300 fr.................... ose... 1,200 » 3 diplômes, à 2fr................................... 6 » Vente du Bulletin et remboursement de frais de gravure..... 1,077 50 , 10,878 50 Subvention du Ministère de l'Agriculture ............ ees. 600 »| Intérêt des bons du Trésor... ....... ......,........... 315 » Intérêt du dépôt à la Caisse des Consignations .. .......... 90 » 1866. | 238 cotisations annuelles, à 30 fr............... TOPPED 7,140 » 3 cotisations à vie, à 300 fr......... enn echan . 900 » 2 diplômes, à 2 fr........... em metet e e 4 » Vente du Bulletin................................... 602 » ý 9,436 » Subvention du Ministère de l'Agriculture .............. ... 600 » Intérêt des bons du Trésor. ......................... . 400 » Intérêt du dépôt à la Caisse des Consignations....... eh 90 » 1867. 190 cotisations annuelles, à 30 fr... ................... 5,700 » \ 3 cotisations à vie, à 300 fr.................. ee tn 900 » 43 diplômes, à 2 fr........... ee e ht mt) ntn 86 » Vente du Bulletin et recettes accidentelles. ..... ...... ... 1,393 70 Subvention du Ministère de l'Agriculture (D).. ............ 900 » 40 353 70 Subvention du Ministère de l’Instruction publique... .....*. .. 900 » > Intérêt d'un bon du Trésor............. eer tes 50 » Recettes à valoir ( 16 cotisations annuelles, à 30 fr... 480 » i sur 1868 2 cotisations à vie, à 300 fr..... 600 »51,224 » +++: | vente du Bulletin... . . MEM 144»! Total de l’actif........ verser. 78,947 84 (a) L'intérét des bons du Trèsor pour 1862 à été « ompris dans les comptes de 4864 (Rapport du 25 juillet 45625. U avait ete dé pense pour ees bons 6.000 fr.; ils ont été portes dans fe solde en caisse au 31 décembre 1861, pour 6,200 fr., c'est-à-dire pour leur montant en e apital et en tutéret. ] (b) La subvention du Ministere de l'azrie “ulture, abaissée de 600 fr. a 500 fr., en 1867, a été reportée : 600 fr. ea 1808. 88 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. DÉPENSES. 1862. . . ( Dépenses antérieures à l'exercice. 2,816 Impression du Bulletin . . . . | Dépenses de 1862 ........... 5,1 48 Dépenses antérieures àl'exercice. — 699 / Revue bibliograph* et Table, | Dépenses de 1862 eee... 757 : j Dépenses antérieures à l'exercice. 62 Frais de gravure... ...... | Dépenses de 1862 ........... 268 Dépenses antérieures à l'exercice. 445 Brochage du Bulletin... .. À Dépenses de 1862 ........... 330 - | Dépenses antérieures à l'exercice. 445 Port du Bulletin. ........ t Depenses de de 4862 ........... 410 Circulaires et impressions diverses ..................... 944 Loyer......................,......, ehh tn 1,000 Chauffage et éclairage................................ 200 , 9 Ports de lets et mentis | penses teur exerce M Bibliothèque et mobilier | Dépenses de 186%... A1 , "m . fAntérieures à l'exercice... .. ... 25 Dépenses extraordinaires. . . De 1862. . ,..,........... 296 Honoraires du conservateur de l’herbier........,......... 500 Tratn?, de agent comp, | er NO Ce) scs qi Gages du garçon de bureau................. eee ess. 391 1863. impression du Bulletin .....,.............. vs... 6,100 Revue bibliographique et Table......... eee nhan 691 Frais de gravure ................................,... 290 Brochage du Bulletin........................ Leseesees 404 Port du Bulletin .......................... tent n 517 Circulaires et impressions diverses.............. ........ 161 Loyer................ eer Besse 1,000 Chauffage et éclairage. .......................... ees. 200 Ports de lettres et menus frais.. ...................... . 297 Bibliothèque, herbier et mobilier. ................. so... 477 Honoraires du conservateur de l’herbier.................. 500 Traitement de l'agent comptable. ................... es. 900 Gages du garçon de bureau..,............. so... "m 350 1864. Impression du Bulletin.............,................., 4,709 Revue bibliographique. ..,..,.. ,...,................., 1,080 Frais de gravure. ................,................., 362 Brochage du Bulletin................ Mehr the 377 Port du Bulletin.................................... 527 Circulaires et impressions diverses......................, 309 Loyer............................................, 1,000 Chauffage et éclairage. .......................,....... 200 Ports de lettres et menus frais..................,.....,. 335 Bibliothèque, herbier et mobilier. ......... osseuse .. 468 Dépenses extraordinaires... ..... ehh nnn ees. 494 Honoraires du conservateur de l’herbier......,,,..... ee. 9500 "Traitement de l'agent comptable. ....... etes 252.5... 500 Gages du garcon de bureau. ....,............ ... 350 A reporler... » ) 15,139 37 » 11,490 03 » $40,917. » —— ... 37,546 40 SÉANCE DU 8 MAI 1868. 89 1865 Report......... 37,546 40 Impression du Bulletin................... sors e... 5,083 20 Revue bibliographique. ................. essees... n ses 1,080 » Frais de gravure. ... seese. .................... vee 81 » Brochage du Bulletin.............................., +. . 807 91 Port du Bulletin........,............................. 487 98 Circulaires et impressions diverses. .............. PEE 156 50 Loyer............................ soso m 1,000 » hA, Chauffage et éclairage.................. css e. 200 » 10,584 44 Ports de lettres et menus frais. ................ PIE 308 65 Bibliothéque, herbier et mobilier........ eh rn . 454 70 Dépenses extraordinaires... .......... ehe ht eh 49 50 Honoraires du conservateur de l'herbier......... TOPPED 500 » Traitement de l'agent comptable. .................,...... 500 » Gages du garcon de bureau. ........ PEDE ee ttes 375 » 1866. Impression du Bulletin....................... sus. ... 9,138 70 \ Revue bibliographique........ elt hh rn oo... 1,080 » Frais de gravure......... eser nnn A 273 20 Brochage du Bulletin.................... rer mn e. — 9384 37 Port du Bulletin...... sese e het s . 647 68 Circulaires et impressions diverses ........,............, 322 80 Loyer................... eee tm] eth 1,000 » Chauffage et éclairage ..,....... ons es. 200 » 11,917 40 Ports de lettres et menus frais .....,..,..... css... 272 35 Bibliothèque, herbier et mobilier. .............. ou. 343 75 Dépenses extraordinaires. ........ so... ees s ns ss. 304 55 Honoraires du conservateur de l'herbier. APRES PETER EEEE $00 » Traitement de l'agent comptable, ......... serons. 900 » | Gages du garcon de bureau .......... PPP 390 », 1867. Impression du Bulletin................ VEND 2,886 50^ Revue bibliographique........... eset eh erat . 1,068 75 Frais de gravure..... emt nnn euonesssssessee e.. 88 » Brochage du Bulletin.......... Memes ese hh 243 50 Port du Bulletin.................. eee hh hh 365 12 Circulaires et impressions diverses ...................... 427 20 Loyer......................... VENE TE 1,000 »X 8,399 65 Chauffage et éclairage................................ 200 »/ Ports de lettres et menus frais................. su... 320 35 Bibliothèque, herbier et mobilier........................ 65 08 Dépenses extraordinaires. ......... ee rh nn ere. 360 15 Honoraires du conservateur de l’herbier............. ees. 900 » Traitement de l'agent comptable............. cnossesrs 500 » Gages du garçon de bureau .,............... emt 375 » Total des dépenses.................... 67.847 89 RÉSUMÉ. ACTIF (solde en caisse au 31 décembre 1861 ct Recettes de] 78,947 fr. 84 1862 à 1867). . DÉPENSES... e coe Li eesesececsostsseoeoecestes 67,847 89 EXCÉDANT DE L'ACTIF, représenté par le solde en caisse actuel, 11,099 fr. 95 dont le détail a été donné ci-dessus, page 85............ Nous complétons ces dépouillements par le relevé général des recettes et des dépenses de la Société, depuis sa fondation jusqu'à la fin de l'exercice 1867. 90 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Première partie, — 1854 1855 1856 1857 1858 REC Cotisations annuelles.... ....... ous... 4,940 » | 7,860 » | 7,950 » 9,420 » 9,480 » Cotisations à vie... ......,............ 900 » 600 » 300 » 600 » 1,200 » Diplômes.......... er hh stt » » » » » Vente du Bulletin.......,............ 36 » 148 » 691 » A33 » 866 » Remboursements pour excédants de pages et frais de gravure. eel 4 n an 95 » 40 » 162 50 487 50 » Subvention du Ministère de r Agriculture. . » » » » » Intérêt des bons du Trésor............. » 36 75 75 » 82 50 » Intérêt du dépôt à la Caisse des Consignations. » A3 » 120 » 120 » 120 » |. Recettes accitentelles.......,...,..,..... » 7 07 » . » 1 85 |. Total par année.......... 9,901 » | 8,734 82 | 9,298 50 | 10,843 » 11,667 85 |. DEPEN Impression du Bulletin ................ 2,589 90 | 4,622 1 4,087 75 6,275 15 5,023 45 Revue bibliographique et Table...... 30 » | 1,023 55 1,043 50 1,183 15 937 50 Frais degravure........ ele eene » » 31 » » 154 50 Brochage du Bulletin.................. 117 85 177 05 211 30 269 25 290 70 Port du Rulletin....,................, 210 95 352 20 366 60 593 35 512 50 | Cireulaires et impressions diverses. ...... 396 75 88 50 120 » 325 50 186 50 E Loyer.............................. » A00 » A00 » A00 » 400 » |. Chauffage et éclairage. ...,............ 92 75 237 25 198 50 210 75 940 » Ports de lettres et menus frais .......... 172 45 173 40 116 90 243 15 230 50 Bibliothèque, herbier et mobilier. 27 49 » 364 15 A7 75 112 65 Dépenses extraordinaires. . eere » » » 148 25 100 » Honoraires du Conservateur de l'herbier .. » » » » » Traitement de l'agent comptable......... 300 » 200 » 500 » 500 » 500 » Gages du garçon de bureau ............ 100 200 » 200 » 200 » 900 » |. | Total par année. ... ..... 4,038 10 7,774 10 7,639 70 10,366 30 8.888 30 |. . Excédant des Recettes sur les Dépenses à la fiu de l'exercice 1863.......... scent | Deuxième partie.— mt Excédant des Recettes à la fin de 1863..|- Exercice 1864 (V. ci-dessus, p. 87 et 88)..|: — 1865 — 87 et 89)..|- — 4866. — 87 et 89... — 1867 — 87 et 89) Total des Recettes et des Dépenses: | Excédant des Recettes à la fin de 1867, re- présenté par le solde en caisse à la même époque (V. ci-dessus, pages 85 et 89)... — Exercices apurés. SÉANCE DU 8 MAI 1868. 1859 1860 1861 1862 1863 TOTAL GÉNÉRAL. TES M 1 9,090 » 9,000 » 8,490 » 7,920 » 8,520 » les i 900 » » 1,200 » 2,100 » 1,500 » TED i » » » 36 » 50 » MEE 804 » 874 » A61 » 1,124 » 824 » eA i 38 » » » » 29 » eas 600 » 600 » 600 » 600 » 600 » enn 35 » 90 » 110 » 260 » 245 » NEIN 112 60 90 » 90 » 90 » 90 » cou » » » » » TE 11,579 60 | 10,654 » | 10,951 » 12,130 n» 11,858 » 103,617 fr. 77 c. SES 5,880 40 7,451 45 9,748 55 9,148 65 6,100 45 TE 1,053 75 870 » 754 35 757 95 691 05 res 119 90 83 » 117 45 268 28 290 15 els 316 44 348 30 320 02 330 60 404 99 "E 958 40 496 89 429 20 410 19 517 42 TENE 274 » 238 » 177 » 578 60 161 50 THEE 400 » 550 » 1,000 » 1,000 » 1,000 » 235 50 225 » 200 » 200 » 200 » 225 20 227 30 317 05 306 70 297 05 PEDE 91 35 146 50 148 15 11 20 477 42 se... 156 » - 562 45 92 70 296 23 » ttt » » 950 » 500 » 500 » teta 500 » 433 50 401 » 499 80 500 » 200 » 208 50 351 » 351 » 350 » te 9,970 94 | 41,540 89 | 10,306 47 | 10 659 20 | 11,490 03 92,674 — 03 telle. een e hh tht ng NNNM 10,943 fr. 7^ c. Exercices restant à apurer. ———Á tet 4. RECETTES. DÉPENSES. 10,943 74 » 10,706 50 10,917 » 10,878 50 10,584 44 9,436 » 11,317 40 10,353 70 8,399 65 92,318 44 41,218 49 11,099 95 92 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Notre mission ne devait pas, Messieurs, se borner à cette constatation ma- térielle des fonds que vous avez en caisse. A la fin de 1867 les publications de la Société étaient fort arriérées. La dépense à laquelle cet arriéré donnera lieu ne peut étre imputée sur les recettes des nouveaux exercices. C'est une charge léguée par le passé : il faut que les ressources fournies par les anciens exer- cices y pourvoient. Nous devions nous demander si, malgré le retard. que le recouvrement des cotisations annuelles a éprouvé, ces ressources seraient au niveau des besoins. L'encaisse actuel atteint à peine, en effet, la moitié. du chiffre qu'il eüt pré- senté si la Société eüt recu en temps utile les cotisations qui lui sont dues. Mais, gráce à l'impulsion donnée dans ces derniers temps aux publications, leur arriéré est déjà sensiblement réduit. Les tables de 1863 et de 1864 ont paru, celles de 1865 et de 1866 s'impriment. A la seule exception de la session de Nice, qui est sous presse, toutes les sessions extraordinaires ont été publiées. Nous avons pu, de la sorte, comprendre dans les comptes que nous vous sou- mettons aujourd'hui une première dépense de 4,372 fr. 50 pour les publica- tions en retard. Il y aura sans doute à affecter encore au complément de ces publications une somme importante. Nos évaluations nous permettent cepen- dant de penser qu'elle ne dépassera pas 9,800 francs, ce qui laissera dispo- nible sur l'encaisse actuel 1,300 francs environ. Ainsi, méme dans l'inadmissible hypothèse où les mesures qui ont été prises dernièrement pour hâter la rentrée des cotisations en retard n'auraient pas un résultat immédiat, la situation financière de la Société ne pourrait causer aucune préoccupation. Cette situation, que les précédents rapports de votre Commission de comptabilité vous présentaient, à bon droit, comme très-satis- faite, est encore aujourd'hui à l'abri de tout embarras. Mais il est de notre de- voir de vous dire qu'elle doit à l'avenir appeler tout spécialement l'attention de la Société. La plus forte partie de l'encaisse actuel. provient d'économies réalisées sur les exercices antérieurs à 1862. En faisant servir à l'acquitte- ment de ses dépenses des économies qu'elle devait considérer comme lui étant définitivement acquises, la Société se privera du revenu que lui donnait leur placement sur l'Etat. Elles sont, d'ailleurs, le gage des cotisations des mem- bres à vie. Il importe donc qu'elles soient reconstituées au plus tôt au moyen des cotisations arriérées, et que dans ce but, quelque regret qu'elle en puisse éprouver, la Société use contre les retardataires de toute la sévérité de son rè- glement. Il faudra aussi qu'elle s'étudie, chaque année, à faire descendre les dépenses au-dessous des recettes normales. . Dans son dernier rapport la Commission de comptabilité rappelait que notre honorable trésorier avait plusieurs fois exprimé le désir qu'a l'ouverture de chaque exercice la. Société établit son budget. Les circonstances actuelles nous obligent à insister pour l'adoption de cette mesure. Nous vous propo- sons de décider que désormais la Commission de comptabilité soumettra au SÉANCE DU S8 MAI 1868. 93 Conseil dans la première semaine du mois de décembre, un projet de budget pour l'exercice suivant. Chaque article de dépense aura ainsi sa limite, dan: laquelle notre trésorier se trouvera autorisé à le maintenir. Nous croyons aussi devoir vous proposer de modifier ce qui se pratique au- jourd'hui pour la vérification des comptes. Différer cette vérification jusqu'a l'apurement définitif des exercices, c'est s'exposer à de trop longs retards, comme nous venons d'en faire l'expérience. Il sera à tous égards préférable, nous paraît-il, que les comptes soient arrêtés et vérifiés chaque année à une date déterminée, le 1% mars par exemple, ce qui nous permettra de vous pré- senter notre rapport dans la première séance d'avril, au plus tard. La régularité des publications de la Société fera cesser tout motif de retard dans l'acquittement des cotisations : au 1°" mars, les recettes de l'exercice pré- cédent auront été habituellement faites en entier; au 1*7 mars aussi, les dépeuses de l'exercice précédent ou auront déjà été soldées ou pourront être évaluées. Une première appréciation faite ainsi des recettes et des dépenses, l'apu- rement définitif de l'exercice n'aura qu'un intérêt d'ordre, et il pourra sans inconvénient être renvoyé au rapport de l'année suivante, dans lequel on aura soin de rattacher à la situation provisoire du nouvel exercice le règlement définitif de l'exercice antérieur. Comme point de départ de ce nouveau système de comptes rendus, nons avons donné, à la page 90 de ce rapport, le tableau, pour les exercices aujourd'hui apurés, des recettes et des dépenses de la So- ciété depuis sa création. Il s'arrête à 1863, qui termine pour la Société une premiere période décennale et qui est le dernier exercice que l'on puisse consi- dérer comme soldé. Mais nous avons rappelé, pour mémoire, dans un second cadre du tableau, les recettes et les dépenses des exercices suivants. Il se trouve ainsi en concordance avec la situation actuelle. Une vérification qui s'étend à six exercices et pour laquelle nous nous sommes méme reportés aux exercices antérieurs, devait prendre quelque temps. Elle a été rendue facile par l'ordre et. la clarté que présentent les écri- tures du trésorier de la Société. Nous avons trouvé à chaque article de recette ou de dépense tous les renseignements qui nous étaient nécessaires; le classe- ment des pièces de dépenses ne laisse, non plus, rien à désirer. Votre Com- mission de comptabilité s'est plu à vous le dire dans ses rapports précédents, et nous devons vous le dire à notre tour, une profonde reconnaissance est due à l'honorable M. Delessert pourles soins qu'il veut bien donner à la gestion des finances de la Société. Nous avons l'honneur de vous proposer de lui voter vos plus vifs remerciments, et d'associer à ce témoignage de votre gratitude notre excellent confrère et vice-président, M. Laségue, qui seconde M. De- lessert avec tant de dévouement et d'obligeance dans la surveillance de nos intéréts, Nous vous proposons, en même temps, de déclarer les comptes de M. Deles- 9h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sert approuvés jusqu'au 1° avril courant, date à laquelle se trouvera provisoi- rement fixé l'arrété de l'exercice 1867. Les membres de la Commission de comptabilité, A. PASSY, DE BOUIS, A. RAMOND, rapporteur. Paris, le 8 mai 1868. M. le Président adresse à M. Ramond, au nom de la Société, les plus vifs remerciments pour le soin avec lequel il a bien voulu établir les bases du rapport dont il a donné lecture, et dont les conclusions sont approuvées par la Société. M. Bureau donne de nouveaux détails sur les expériences relatives à la réviviscence de certaines plantes. Des Fougères (Asplenium Ruta-muraria, Ceterach officinarum, Selaginella lepidophylla) ont été exposées, pendant trois jours, dans une étuve à une température de 60 degrés, et néanmoins elles sont revenues à la vie. M. de Seynes rappelle à ce sujet les expériences que Saussure a faites sur l'embryon germé des graines en les soumettant à une température de 60 degrés. La végétation était seulement suspendue et les jeunes plantes se développaient lorsqu'elles étaient replacées dans des conditions normales. M. Eugène Fournier dit que les expériences de M. Bureau lui ont rappelé un fait signalé, en 1857, par M. Thuret, dans les Mémoires de la Société des sciences naturelles de Cherbourg, lequel a vu une Algue desséchée depuis neuf ans en herbier reprendre vie. M. Cosson communique à la Société le catalogue suivant : CATALOGUE DES PLANTES RECUEILLIES PAR G. MANDON, EN 1865 ET 1866, DANS LES ILES DE MADERE ET DE PORTO-SANTO (1), par M. E. COSSON. Renoneulacées. Nigella Ranunculus Damascena L. acris L. — sec. Lowe. Aquilegia repens L. vulgari . trilobus Desf. — 1. garis L * cortusæfolius Willd. (R. grandifolius | Delphinium Lowe Prim.). — 2 et 2 a. Consolida L. — sec. Lowe. parviflorus L.— sec. Lowe. Ajacis L. — spont. ? muricatus L. cardiopetalum DC. (1) Le catalogue des plantes recueillies par M. G. Mandon comprend presque la tota- lité des espèces connues jusqu'ici dans l'archipel de Madère, plus quelques plantes nou- velles pour ces iles ; aussi, pour donner le tableau complet de la flore de Madère, a-t-il suffi d'ajouter à ce catalogue un petit nombre de plantes indiquées par les auteurs et SÉANCE DU 8 MAI 1868. 95 Berhéridées. Cardamine Berberis hirsuta L. : ** Maderensis Lowe in Hook. Journ, et Thlapsi Man. — 3. arvense L. — 11. Papavéracées, Capsella Papaver | . Bursa-pastoris Mcnch. somniferum L. var. setigerum. — Koniga P.-S. 4. FR Rhœas L. — P.-S. maritima R. Br. sec. Lowe. dubium L. — sec. Lowe. Draba lis L ec. L . muralis L. — sec. Lowe. Glaucium : corniculatum L, — sec. Lowe. Teesdalia lis R. Br 12 Ys. nudicaulis R. Br. — 12. Chelidonium Lepidium DC. — sec. Lowe. majus L. — sec. Lowe. Cakile Fumariacées, maritima Scop. — P.-S. Platycapnos Sisvmbri spicatus Bernh. PV halianum J. Ga Fumaria Irio L ` y capreolata L. var. (V. muralis var. officinale L læta Lowe). — 5. erysimoides Desf. — P.-S. parviflora Lmk. — sec. Lowe Senebie ier Crucifères. n didyma Pers Matthiola ` P . C . * Maderensis Lowe Nov, et Man. — 6. . coronopus Poir Cheiranti Lepidium 4, An "i8 Virginicum L. — 13, Arbuscula Lowe in Hook. Journ. et sativum L. — subsp. aa Man. — P.-S. 8. Isati ** tenuifolius L'Hérit. — 7. satıs . mutabilis L'Hérit. — 9. præcox Kit. ; Lowe Man. — 14. Nasturtium Brassica officinale R. Br. var. siifolium, Napus L. — spont, ? Barbarea nigra Koch. praecox R, Br. Sinapis Arabis arvensis L. albida Stev. — 10. alba L. — spont.? sec. Lowe. qui avaient échappé aux recherches de notre regrettable ami et zélé botaniste. — Le nom des espèces indiquées à Madère et que M. Mandon n'a pas rencontrées est imprimé en ca- ractéres italiques. — Lorsque la plante croit dans l'ile de Madère, son nom n'est suivi d'aucune mention de localité. — L'abréviation P.-S. indique que la plante a été observée dans l'ile de Porto-Santo. — L'abréviation Des. indique quela plante croit dans les iles Desertas. — L’abréviation nat. indique que la plante est naturalisée en abondance dans un certain nombre de localités ou au moins à une seule, — L'abréviation spont. ? indi- que que la plante, bien qu’elle se rencontre aujourd'hui dans les mêmes conditions que les espéces réellement indigènes, est d'une spontanéité douteuse et a probablement été introduite dans des temps plus ou moins éloignés. — Le numéro d'ordre placé à la suite de la synonymie est celui que porte la plante dans l’eæsiccata des plantes de Madére de M. Mandon, publié par mes soins et avec le concours de MM. Kralik et Balansa. — "précédant le nom d'une espèce indique que cette espèce croît dans l'archipel de Madère et également dans celui des Canaries, qu'elle se retrouve ou non dans l'archipel des Azores ou dans celui du Cap vert, mais qu'elle n'existe pas sur d'autres points du globe. Ce signe exprime done que la plante, sans étre exclusivement propre à Madére, est particulière à la région Macaronienne, formée de ces quatre groupes d'iles, telle que l'a définie M. Webb. — ** précédant le nom d'une espèce indique que cette espèce est Spéciale à Madère ou aux autres iles de cet archipel, mais qu'elle n'existe pas aux Canaries, qu'elle se rencontre ou non dans l'archipel des Azores. 96 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sinapidendron ** angustifolium Lowe Man. (Sinapis an- gustifolia DC. — Sinapidendron sa- licifolium LowePrim.).—15 et 15 a. ** frutescens Lowe Prim. et Man. (Sina- pis frutescens Ait.). — 16. *.— var. succulentum Lowe Man. ** rupestre Lowe Prim. et Man. — 17. Eruca sativa Lmk. — P.-S. Crambe ** fruticosa L. f, — 48. ** — var. pinnatifida Lowe. — 19. * Raphanus Raphanistrum L. Rapistrum rugosum Berg. Résédacées. Reseda Luteola L. Cistinées. Cistus Monspeliensis L. — spont. ? sec. Lowe. Violariées. Viola ** odorata L. var. Maderensis Webb. (V. Maderensis Lowe Prim.). — 20. silvestris Lmk. var. Riviniana. — 21, ** paradoxa Lowe Nov. et Man. — 22. tricolor L. — sec. Lowe. Pittosporées. Pittosporum * coriaceum Ait. — 30. Frankéniacées. Frankenia pulverulenta L. — 23. levis L. (F. cæspitosa Lowe Nov.). — 24. C€aryophyllées, Dianthus prolifer L. Silene inflata Sm. — var. maritima. — 316. Gallica L. Behen L. (S. ignobilis Lowe Nov. et Man.). — 25. inaperta Ait. (S. filiformis Lowe Nov.). — 26. nocturna L, — P.-S, 27. Agrostemma Gilhago L. — sec. Lowe. Sagina procumbens L, apelala L, — sec. Lowe. Spergula arvensis L. Stellaria media Sm. uliginosa Murr. — sec. Lowe. Spergularia fallax Lowe in Hook. Journ. et Man. — sec. Lowe, rubra Pers, — 28, Arenaría serpyllifolia L. — sec. Lowe. Cerastium glomeratum Thuill. — var. Simense (C. Simense Hochst. in Schimp. exs. Abyss.). triviale Link. — sec. Lowe. — var. Azoricum (C. Azoricum Hochst.! exs. Az.).— 29 ex parte. letrandrum Curt. — sec. Lowe, ** vagans Lowe Nov. et Man, — 29, Linées, Linum Gallicum L, — 33. strictum L. angustifolium Huds. Radiola Millegrana Sm, — 32. Malvacées. Malva parviflora L. Mauritiana L, sec, Lowe, — 40, Lavatera Cretica Cav. Sida carpinifolia L. — 41. rhombifolia L.; Lowe Man, (S. Cana- riensis Willd. — S. Maderensis Lowe Prim.). — 42. Ternstromiaeées, Visnea * Mocanera L. f, — 34, Hypéricinées, Hypericum * grandifolium Choisy. — 34. * glandulosum Ait, — 35. . * floribundum Ait. — 36. perforatum L, — 37. ciliatum Lmk, 38. linarifolium Vahl (H. angustifolium Lowe Prim, non Lmk. — H, nubi- genum Lowe Nov.). — 39. humifusum L, quadrangulum L. sec, Lowe. SÉANCE DU Géraniacées. Geranium pusillum L. rotundifolium L. dissectum L. lucidum L. molle L. — sec. Lowe. Robertianum L, — var. purpureum. * — var. maritimum Lowe, — 47. * anemonefolium L'Hérit. — 46. Erodium cicutarium L'Hérit, moschatum L'Hérit. Botrys Bert. Chium Willd. malachoides Willd. * Oxalidées. Oxalis corniculata L, purpurea Jacq. ; Lowe Man. — nat. 44. cernua Thunb. — nat, 45, Marliana Zucc.; Lowe Man. — nat. 43. Rutacées. Ruta bracleosa DC, — sec, Lowe. Hicinées. [lex Aquifolium J.. * Canariensis Poir. — 50. ** Perado Ait. — 51. Célastrinées. Catha ** Dryandri Lowe. — 49. fthamnées. Rhamnus „> glandulosa Ait. — 48. * latifolia L'Hérit, — sec. Lowe. Térébinthacées. Rhus Coriaria L. Légumincuses. Ulex Europeus L. — nat. sec. Lowe. Sarothamnus SCoparius Wimm. Genista H virgata Ait. — 59, Maderensis Webb sub Teline; Lowe Man. — 53, ** Paivæ Lowe Man. — 54. T. XV, 8 Mar 1868. Adenocarpus divaricatus Lowe Man. (A. complica- tus J. Gay). — 57. Ononis mitissima L. — 55. ** micrantha Lowe Nov. et Man. —P.-S. 56. reclinata L. — P.-S. — var. tridentata (0. dentata Soland. in Lowe Prim.). — P.-S. Anthyllis **Lemanniana Lowe in Hook. Journ. et Man. — 58. Medicago Lupulina L. — sec. Lowe. orbicularis All, — 60. Helix Willd. (M. Calcar Lowe in Hook. Journ.). — 59. littoralis Rohde. tribuloides Lmk. — Mad. et P.-S. denticulata Willd. — Mad. et P.-S. lappacea Desr. — sec. Lowe. minima Lmk. var. longispina. — var. brevispina (M. micrantha Lowe Nov.). ciliaris Willd. Trigonella ornithopodioides DC. —. Pico dos ar- rieros, in Madera nondum indicata. — 61. Melilotus parviflora Desf. elegans Salzm. (M. Lippoldiana Lowe in Hook. Journ.). — 62. sulcata Lmk. Trifolium angustifolium L. — 63. arvense L. Ligusticum Balb. lappaceum L, — 65. striatum L. scabrum L. maritimum Huds. Panormitanum Presi, — P.-S. pratense L. — nat. sec. Lowe. stellatum L. — 64. glomeratum L. suffocatum L. — Des. sec. Lowe. repens L. subterraneum L. fragiferum L. — sec. Lowe. resupinatum L. — 67. tomentosum L. — P.-S. 66. procumbens L, — 68. filiforme L, SÉANCES) 7 98 Lotus parviflorus Desf. angustissimus L. hispidus Desf. (L. divaricatus Lowe Nov.). major Scop. — 69. Pedrosia ** argentea Lowe in Hook. Journ. — P.- ` S. 70 — Des. sec. Lowe. ** macrantha Lowe Man. (Lotus macran- = thus Lowe Nov.;. — 71. ** Loweana Webb sub Lotus ; Lowe Man. 44 (P. Porto-Sanctana Lowe in Hook, Journ.). — P.-S. 72. *glauca Lowe (Lotus glaucus Ait.) — 73 et 74. ** florida Lowe in Hook, Journ. et Man. ge — P.-S. 75. ** neglecta Lowe Man. — 76. Psoralea bituminosa L. — 77. Americana L. sec. Lowe Man. (P. den- tata DC.). — 78. Astragalus Bæticus L. — 79. ** Solandri Lowe in Hook. Journ. et Man. (A. canéscens Soland. in Lowe Prim. ). — Mad. 80 et P.-S. Biserrula Pelecinus L, — 84. Scorpiurus sulcata L. — 82. vermiculata L, Arthrolobium ebracteatum DC. Ornithopus compressus L. — 83. perpusillus L. — sec. Lowe. Hippocrepis multisiliquosa L. — 84. Vicia hirsuta Koch. atropurpurea Desf. (V. Prim.). -— 87. disperma DC. — 91. sativa L. (V. cordata Wulf. sec. Lowe). albicans Lowe — 85. —var.angustifolia (V. conspicua Lowe Nov.). — 86. pectinata Lowe Man. — sec. Lowe, peregrina L, — P.-S. In insulis Made- rensibus nondum indicata. lutea L. Narbonensis L. — sec, Lowe. monanthos Desf. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tetrasperma Mænch var. gracilis (V. micrantha Lowe Prim.). — 90. — var. pubescens (Ervum pubescens DC.). capreolata Lowe Nov. — Mad. 88 et P.-S. 89. Lathyrus Aphaca L. Ochrus DC. Cicera L. — spont. ? Clymenum L. articulatus L. — P.-S. 93. annuus L. hirsutus L. Tingitanus L. — 92. sphæricus Retz. $k Amygdalées. Cerasus Lusitanica Mill. — 95. Rosacées, Rubus ** grandifolius Lowe Prim. et Man.— 99, fruticosus L, var. discolor. — 100. Fragaria vesca L. — sec. Lowe. Potentilla procumbens Sibth. sec. Lowe. — 102. Agrimonia Eupatorium L. Rosa canina L. — 98. *Sianguisorbées, Alchimilla arvensis Lmk. — sec. Lowe. Poterium verrucosum Ehrenb. (P. megacarpon Lowe Nov.). Bencomia * Moquiniana Webb !. — 96 et 97 (sub B. caudata). Pomacées. Cratægus Azarolus L. — spont. ? Chamæmeles * coriacea Lindl. (Cratægus coriacea So- land.). — 94. Pirus ** aucuparia Gertn, var. Lowe Man. — 104. Maderensis Onagrariées, Epilobium parviflorum Schreb. montanum L. var. sec. Lowe. tetragonum L. lanceolatum. — SÉANCE DU 8 MAI 1868. 99 Lythrarices. Lythrum Hyssopifolia L. Græfferi Ten. (L. junceum Lowe Prim.). — 104. Tamariseinées. Tamarix Gallica L. — nat. sec. Lowe. Myrtacées. Myrtus communis L. — 103. Portulacées. Portulaca oleracea L. — sec. Lowe. Paronychiées. Polycarpon tetraphyllum L. f. Paronychia echinata L. — 105, argentea Lmk. Illecebrum verticillatum L. Herniaria cinerea DC. (H. flavescens Lowe Nov.). — P.-S. 106. Scleranthus annuus L. var. Crassulacées. Tillæa muscosa L. — sec. Lowe. Umbilicus pendulinus DC. — sec. Lowe. horizontalis DC. — sec. Lowe. Sedum ** farinosum Lowe Prim. et Man. — 113. ** nudum Ait, — 114. ** füsiforme Lowe Prim. et Man. — 115. Sempervivum ,, Qrboreum L. —- nat. sec. Lowe. .. glutinosum Ait. — 108. " glandulosum Ait. — 109. villosum Ait, — 110. ^ dumosum Lowe Man. — 111. divaricatum Ait. — 112. Cactées. Opuntia Ficus-Indica L. — nat. sec. Lowe. l'icoïdees. Mesembriarthemum nodiflorum L. cristallinum L. cordifolium L. — nat. Tetragonia expansa Murr. — nat. Aizoon Canariense L. — 107. Hispanicum L. — P.-S. Saxifragées. Saxifraga ** Maderensis Don. — Mad. 116 et P.-S, Ombelliféres, Apium graveolens L. Petroselinum sativum Hoffm. Helosciadium nodiflorum Koch. Ammi Visnaga L. procerum Lowe Man. — sec. Lowe.— Species dubia majus L. Bunium ** brevifolium Lowe Nov. et Man.— 128. Bupleurum protractum Link. — 122. * salicifolium Soland. in Lowe Nov. et Man. (B. aciphyllum Webb). — 121. OEnanthe ** pteridifolia Lowe Prim. — 120. Feniculum officinale All. — sec. Lowe. Crithmum maritimum L. Imperatoria ** Lowei Coss. (I. Ostruthium Lowe Man. non L.). Krubera leptophylla Hoffm. (K. peregrina Lowe Man.). — 119. Melanoselinum ** decipiens Schrad. et Vendl.; Lowe Nov. et Man. — 118 et 118a. Monizia ** edulis Lowe in Hook. Journ. et Man. — Des. sec. Lowe. Daucus Carota L. — 117. neglectus Lowe Nov. et Man. — sec Lowe. — Species dubia. Anthriscus silvestris Hoffm., — S. Roque. Torilis nodosa Gærtn. neglecta Reem. et Schult, — 124. 100 tenuifolia Lowe Man. — sec. Lowe. — Species dubia. obscura Lowe. Man. — sec. Lowe. — Species dubia. brevipes Lowe Man. — sec. Lowe. — Species dubia, Scandix Pecteu- Veneris L. Coriandrum sativum L, — sec. Lowe. Araliacées. Hedera Helix L. Caprifoliacées, Sambucus ** Maderensis Lowe Prim. app. Ebulus L. Rubiacées. Phyllis * Nobla L. — 128, Sherardia arvensis L. Galium ellipticum Willd. — 126. ** productum Lowe Prim. (6. erectum Huds. var. ?). — 127. Mollugo L. Anglicum Huds. — Mad. et P.-S. saccharatum All. tricorne With, — P.-S, Aparine L, murale All, — P.-S. setaceum Lmk var.? (G. geminiflorum Lowe Nov.). Rubia peregrina L. var. longifolia. Valérianées. Centranthus Calcitrapa Dufr. ruber DC. — spont. ? Dipsacées. Scabiosa Succisa L, — 125. Composées.— Corymbifères, Ageratum conyzoides L. Eupatorium adenophorum Spreng. — nat, 431. Erigeron Canadensis L. Conyza ambigua DC, SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Bellis annua L. Phagnalon saxatile Cass. — 129. Inula viscosa Desf. — 136. Asteriscus aquaticus DC. — 135. odorus DC. — P.-S, sec, Webb. Eclipta prostrata L. — 130. Bidens pilosa L. — 134. Anthemis Cotula L. — Mad. et P.-S. Ormeuis mixta DC. nobilis J. Gay var, discoidea. — 132. Achillea Millefolium L. Chrysanthemum segetum L. ** Hæmatomma Lowe in Hook. Journ. — Des. Bugio (de Paiva). ** Mandonianum Coss. sp. nov. — Ilheo dos Embarcadores 314, ** pinnatifidum L. f. (Stigmatotheca pin- natifida Sch. Bip. ap. Webb). — 318. ** dissectum Lowe Nov. (Stigmatotheca lacera Sch. Bip. ap. Webb). — 319. Cotula coronopifolia L. Artemisia ** argentea L'Hérit, — Mad. 142 et P.-S, Soliva Lusitanica Less, — 133. Helichrysum fœtidum Cass. — nat. ** melanophthalmum DC. (Gnaphalium melanophthalmum Lowe Prim.). — Mad. 139 et P.-S. 138. ** Mandonianum Coss. sp. nov. — 317. ** obconicum DC. ; Lowe Nov. — 137. Gnaphalium luteo-album L. Filago montana L. Logfia Gallica Coss. et G. de St-P. Senecio silvaticus L. SÉANCE DU 8 MAI 1868. ** incrassatus Lowe Nov. (S. crassifo- lius DC. B Lowei). — 141. ** Maderensis DC. — 4140. Composées. — Cinarocéphales. Calendula stellata Cav. var. intermedia Coss. et Kral. (C. Maderensis Lowe Nov.). — 149. arvensis L. gracilis DC. Carlina *salicifolia Less. — Mad. et P.-S. 145 et 146. Microlonchus Clusii Spach. Centaurea Melitensis L. — P.-S. ** Massoniana Lowe in Hook Journ. — Mad. 144 et P.-S. 144a. sphærocephala L. — 143. Carduncellus cæruleus DC, — Mad. 148 et P.-S. Silybum Marianum Gaertn. Galactites tomentosa Monch. Cinara Cardunculus L. var. (C. horrida Ait.; Lowe Nov.). — Mad. et P.-S. Carduus pycnocephalus L. Clavena ** squarrosa DC. (Carduus squarrosus Lowe Nov.). — 147. Cirsium ** latifolium Lowe Prim, — 146. Lappa major DC. Composées. — Chicoracées. Scolymus maculatus L. Lapsana communis L. Rhagadiclus stellatus Gærtn. Hedypnois polymorpha DC. Tolpis umbellata Bert. — 161. criuita Lowe Prim. N coronopifolia Biv. — sec. Webb. Madereusis Coss. sp. nov. nisi var. T. laciuiatte Webb. — 159. ** 401 ** pectinata DC. (Crepis pectinata Lowe Prim.). — 158. ** macrorrhiza DC. (Crepis macrorrhiza Lowe Prim.). — 160, Hypochæris glabra L. — 154. Thrincia * nudicaulis Lowe Prim. — 153. Geropogon glaber L. Urospermum picroides Desf. Helminthia echioides Gærtn. Lactuca virosa L. Barkhausia taraxacifolia DC. (B. laciniata Lowe Prim.). — 151. ** divaricata Lowe Prim. — 152. ** comata Lowe Prim. — 150. Crepis andryaloides Lowe Prim.—sec. Lowe. Lowei Sch. Bip. ap. Webb (Barkhau- sia hieracioides Lowe Prim.). — sec. Lowe. Sonchus oleraceus L. tenerrimus L. ** squarrosus DC. — 164. ** ustulatus Lowe Prim. — 163 * pinnatus Ait. — 162. Audryala ** varia Lowe. — 156. ** . — vgr.crithmifolia. — 157, ** —— var. subglabrata. laxiflora Salzm.? ** cheiranthifolia L'Hérit. var. (A. robusta Lowe Nov.). — 155. Lobéliacées. Lobelia urens L ^os € p | es. Wahlenbergia | lobelioides A. DC. — Mad. 165 et P.-S. 165a. Campanula Erinus L. Specularia hybrida A. DC. falcata A. DC. var. scabra (Prisrnato- carpus scaber Lowe Nov.). Trachelium cæruleum L. — spont.? 102 Musschia ** aurea Dum. — 166. ** Wollastoni Lowe in Hook. Journ. —167. Vacciniées. Vaccinium ** Maderense Link (V. padifolium Sm.). — 169. Éricinées. Clethra ** arborea Ait. — 170. Erica arborea L. — 168. scoparia L. — var. platycodon Webb. ** cinerea L. var. Maderensis DC. »* Primulacées. Anagallis arvensis L. Samolus Valerandi L. Myrsinéacées. Heberdenia *excelsa Banks (Ardisia excelsa Ait.). — 177. Sapotacées. Sideroxylon ** Mermulana Lowe Prim. — 173. Oléacées. Olea Europea L. — Mad. 174 et 474a, et P.-S. Picconia "excelsa A. DC. (Olea excelsa Ait.). — 175. Jasminées. Jasminum * odoratissimum L. — 174. ** Azoricum L. — 172. Apoeynacées Vinca major L. — spont.? Nerium Oleander L, Asclépiadées. Gomphocarpus fruticosus R. Br. — 176. Gentianées Erythræa maritima Pers. ramosissima Pers SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Convolvulacées. Convolvulus althæoides L. Siculus L. ** Massoni Dietr. (C. solanifolius Lowe Prim.). — 180. Calystegia Soldanella R. Br. — P.-S. Cuscutacées. Cuscuta planiflora Ten, — Mad, et P.-S. Borraginées. Heliotropium erosum Lehm. — P.-S. sec. Webb Echium plantagineum L. ** nervosum Ait. — 183. * candicans L. f. (E. virescens Webb !). — 182. Borrago officinalis L. Anchusa Italica Retz. Myosotis ** palustris With. var. repens (M. repens Don). Cynoglossum pictum Ait. Solanées. Solanum nigrum L. ** trisectum Dun. (Nycterium triphyllum Lowe Nov.). — sec. Lowe. auriculatum Ait. — nat. Sodomæum L. — spont.? *Pseudocapsicum L. — spont. sec. Webb. Physalis Peruviana L. var. (P. edulis Sims). — nat. Hyoscyamus albus L, (H. Canariensis Ker). Scrofularinées. Verbascum pulverulentum Vill. blattarioides Lmk. Linaria spuria Mill. — 187 Elatine Mill. Antirrhinum Orontium L. majus L. — spont.? SÉANCE DU Serofularia arguta Soland. in Ait 8 mar 1868. 103 Veronica Anagallis L. Scorodonia L. " Smithii Hornem.? nisi S. racemosa var, — 189. ** racemosa Lowe Prim. — 190. agrestis L. arvensis L. serpyllifolia L. NL í Eufragia hirta Lowe Prim. viscosa Benth. — 184. si . . ibthorpia | . Trixago peregrina L. — 4186. Apula Stev. Callianassa Odontites "'Sceptrum Webb (Isoplexis Sceptrum **Wolliana Benth. (Euphrasia Holliana Lindl.). — 185. Digitalis purpurea L. Lowe Prim.). — 188, (La suite prochainement.) M. Roze présente à la Société, de la part de M. Deloynes, des échantillons d’/soëtes Hystrix var. subinermis, récoltés à Ligugé (Vienne). M, Fournier donne lecture des extraits suivants de lettres qui lui ont été adressées par M. Hervier-Basson (de Saint-Étienne) et par M. Antoine Le Grand (de Montbrison) : LETTRE DE JE. HERVWIER-BASSOX A M. EUG. FOURNIER, Saint-Etienne, 8 avril 1868. ` Le père Eugène, qui m'a chargé de présenter à la Société son cata- logue de la flore de Crest, a découvert une nouvelle espèce de Crocus, voisine du C. versicolor Gawl., mais qui s'en distingue par des caractères constants. Il m'en à donné la description précise sur le vif; j'espère en faire parvenir à la Société, l'année prochaine, des échantillons en fleur. LETTRE DE ME. Antoine LE GRAND A M. EUG, FOURNIER. Montbrison, 18 avril 4868. —. J'ai fait, en 1867, de très-bonnes trouvailles dans mon arrondisse- ment, que je considère comme une mine à exploiter, vu le défaut d'explo- rations antérieures. Je vous citerai en passant : £latine Alsinastrum, E. hexandra, E. macropoda (E. Fabri Grenier), Scirpus mucronatus, Goodyera repens, Marsilia quadrifolia, Thlaspi virens, Serratula monti- cola, etc.... J'ai trouvé dans la chaîne du Forez, à 1500 mètres d'altitude, le Polypodium vheticum, qui manque au catalogue de MM. Lecoq et Lamotte. L'Asplentum germanicum est commun dans cette chaine, ce qui me parait être resté ignoré des floristes jusqu'à ce jour. L'A. Halleri y est représenté par une forme large, peu connue, que l'on a prise quelquefois pour l'A. lan- ceolatum, au dire de M. Boreau. 104 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. le Président annonce à la Société que le Conseil, sur le rap- port de la Commission spéciale chargée d'examiner les avis reçus des départements, relativement à la tenue de la prochaine session extraordinaire, a décidé que la proposition suivante serait, conformé- ment à l'article 47 du règlement, soumise à l’approbation de la Société : La Société tiendra sa session extraordinaire de 1868 dans les Pyrénées. Cette session s'ouvrira à Pau, le 10 août prochain. La Société adopte cette proposition à l'unanimité. SÉANCE DU 92 MAI 1868. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Larcher, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 8 mai, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la derniére séance, M. le Président proclame l'admission de : M. OupEMANs, professeur de botanique à Amsterdam, présenté par MM. Ed. Prillieux et Eug. Fournier. M. ROUMEGUÈRE, ancien membre de la Société, est admis, sur sa demande, à en faire de nouveau partie. M. Eug. Fournier donne lecture de la communication suivante, adressée à la Société : HERBORISATIONS DANS L'HÉRAULT EN 1867, par MI. Henri LORET. (Montpellier, 8 mai 1868.) Aprés avoir passé, prés de l'embouchure de l'Orb, une partie du mois de mai, le plus beau mois des botanistes à Montpellier, nous nous sommes élevé encore par étapes sur les montagnes de l'Hérault, qui ont. depuis longtemps pour nous un attrait particulier. Nous ne pouvious que saluer en passant les collines schisteuses et grani- tiques du Bousquet et de Saint-Martin, explorées naguère par nous avec bonheur et avec fruit; mais les rochers calcaires de Lunas, quoique fort voisins, réclamaient une halte de quelques jours, en nous donnant l'espoir de SÉANCE DU 22 Mar 1868. 105 rencontrer, Sur un sol d’une autre nature, des espèces différentes, Notre itiné- raire nous a conduit ensuite par Avesne et par Ceilhes sur les montagnes qui nous séparent de l'Aveyron ; enfin, inclinant à droite, sans nous élever en plein Escandorgue, nous en avons visité, au mas de Mouriés, la lisière méri- dionale. Nous ne comptions point, cette année, sur de nombreuses découvertes, Quelles espérances, en effet, pouvions-nous concevoir, en visitant des mon- tagnes voisines de celles oà nous avions signalé déjà par cinquantaine, chaque été, les raretés de notre flore, dont plusieurs méme ne croissent point dans les départements limitrophes? Les montagnes d'Avesne, massif central qui, avec le bassin houiller de Graissessac, relie l'Espinouse à l'Escandorgue, ont été comme notre quartier général, et afin de pouvoir, eu égard à notre faible santé, étendre un peu nos explorations, nous avons habité tour à tour les baius et le village. L'hótel des bains, à un kilomètre d'Avesne, est adossé au flanc méridional d'une mon- tagne, en face d'une fraiche prairie encadrée par les eaux limpides de l'Orb. Plus loin, la sinueuse rivière enveloppe en partie, dans l'un de ses nombreux replis, le mamelon sur lequel est échelonné le village. Du sommet de cet amphithéâtre, l'œil se promène agréablement sur de pittoresques paysages et des collines ondoyantes couvertes de bois divers aux teintes variées. Ce séjour serait vraiment agréable, si, en préparant plus tard aux étrangers des loge- ments commodes, on nettoyait avec soin les sales ruelles qui forment une ombre peu harmonieuse au milieu de ces riants tableaux. Il faut avouer que la solitude, parfois si utile, ne pourrait, malgré les attraits puissants de la nature, offrir un charme durable, si l'on ne savait occuper utilement ses loisirs; mais, dans les montagnes, quel moyen de bannir l'ennui peut étre comparé au langage si attrayant des plantes de toute espèce auxquelles un botaniste se plait à demander leurs secrets? A Avesne, outre l'attrait d'une étude générale des plantes, nous éprouvions un plaisir particulier, car nous étions là chez nous et en pleine flore de l'Hérault. Nous trouvàmes, à l'établisse- ment des bains, une Florule d' Avesne, qui termine de remarquables Études sur les eaux minérales. Cette florule, écrite à la prière du docteur Lapeyre, auteur des Etudes et médecin-inspecteur des eaux, par M. Planchon, professeur de botanique à la Faculté des sciences de Montpellier, renferme trois cent trente- trois espèces. Bien qu'on y voie figurer des plantes exclusivement printanières, telles que le Draba verna, et que le docteur Lapeyre parle de deux saisons passées aux bains par le savant professeur de Montpellier, il ne s'agit là sans doute que de l'arriére-saison et du mois de septembre. On ne pourrait, sans cela, s'expliquer les lacunes si larges de ce catalogue; car, en quelques jours et dans les environs immédiats des bains et du village, nous avons pu noter plus de sept cents espèces. A notre sens, il y a dans l'Hérault peu de mon- lagnes aussi riches que celles d'Avesne; mais, si l'on veut v herboriser avec 106 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. fruit, c'est surtout les affluents de l'Orb dont il faut explorer les bords avec soin. On trouve là de profonds ravins, où des rochers parfois schisteux, presque toujours calcaires, rafraichis par l'ombre et le voisinage des eaux, nourrissent nos plus curieuses espèces. Un grand nombre de celles que nous avons signalées naguère comme nouvelles pour nous au Bousquet ou à l'Espi- nouse se cachent à Avesne dans les frais ravins dont nous venons de parler. Nous pourrions en signaler une soixantaine dont aucune ne figure dans la #/o- rule d' Avesno, Un bon nombre néanmoins végètent là tout l'été, et se laissent encore reconnaitre en automne. L'auteur du catalogue dont nous parlons a dù se faire l'illusion que se font beaucoup de botanistes dans les montagnes du Midi, dont le soleil dessèche promptement le sommet. Le premier mouve- ment de ces botanistes est de monter; mais les trésors de végétation qu'ils poursuivent se cachent presque toujours au fond des ravins et échappent ainsi à leurs regards. Ceci est vrai surtout du vallon d'Avesne, qui limite la région des oliviers, et dont les montagnes sont peu élevées et moins exposées que celles de l'Espinouse aux pluies abondantes du climat girondin. Dans la F/orule d Avesne figurent les espèces suivantes : Bromus mollis L, Muscari racemosum DC. Festuca pratensis Huds. Parietaria erecta M. et K. Melica nutans L. Solanum villosum Lam. — Bauhini AL. Hieracium sabaudum L. Agrostis vulgaris With. Ete., etc. Au lieu de ces espèces, nous avons vu partout autour des bains et du village leurs congénères voisines, dont les noms manquent dans la. Florute, savoir : Bromus intermedius Guss. Muscari neglectum Guss. Festuca arundinacea Lois. Parietaria diffusa M. et K. Melica uniflora Retz. Solanum miniatum Wild. — nebrodensis Parl. Hieracium boreale Fries. Agrostis canina L. Ete., etc. Le silence de la Florule sur les dernières plantes que nous venons de nom- mer, et quise voient partout à Avesne, coincidant avec la mention dans ce cata- logue de congénères voisines, dont aucune ne s'est présentée à nous, malgré de longues et actives recherches, nous avons acquis la conviction qu'il y avait là des confusions utiles à signaler aux botanistes qui veulent bien connaitre notre flore. On voit même figurer dans la /"/ozule des espèces que les exigences de la géographie botanique interdisent à l'Hérault. De ce nombre est le Sedum annuum L., qui n'abandonne point les hauts sommets et avec lequel on a confondu sans doute son voisin le Sedum rubens L., qui croit au bord des chemins et dans toutes les vignes à Avesne. Nous devons en dire autant du Gypsophila fastigiata V, plante du nord de l'Europe, indiquée à tort SÉANCE DU 2: MA! 1568. 107 chez nous par Gouan, mais que ron ne cite plus en France depuis qua- rante ans (1). Nous avons observé à Avesne un phénomène de géographie botanique qui se produit là d'une manière plus sensible que dans aucun autre vallon de l'Hérault. Nous voulons parler d'une sorte de rendez-vous que semblent se donner un certain nombre d'espèces congénères dont les unes remontent la vallée, tandis que les autres la descendent de maniére à se trouver en contact. Les unes et les autres, sensibles aux modifications de la température et de l'humidité, manifestent là leurs préférences respectives pour ces deux grands régulateurs des limites de l'espéce. Celles qui nous ont frappé à cet égard sont surtout les Silene ttal ica et S. nutans, Arenaria leptoclados et serpyl- lifolia, Lactuca viminea et chondrillæflora, Calamintha Nepeta et men- thæfolia dont le premier monte, à la vérité, beaucoup plus haut, tandis que le second trouve la température de la plaine chez nous trop chaude et trop sèche pour lui. Notre but étant de travailler, chaque été, au complément du catalogue de nos espéces départementales, ce sont surtout nos additions annuelles qui offrent. de l'intérét. Si nos explorations avaient. commencé, il y a quelques années, par les montagnes d'Avesne, nous aurions pu leur attribuer presque toutes les nouveautés indiquées par nous tour à tour, au Bousquet d'Orb ; puis dans la vallée de la Mare, et, l'an dernier, sur l'Espinouse. Ce sont aujourd'hui de vieilles connaissances dont il serait peu utile de parler, et notre satisfaction sera grande lorsqu'on ne rencontrera dans l'Hérault que des choses déjà signalées, puisque ce sera un heureux indice de la proximité du terme auquel nous aspirons. Malgré d'actives recherches, Avesne nous a offert trois nouveautés seulement, mais des meilleures, savoir : le Cota Triumfetti Gay, que nous avons rencontré sur les rochers schisteux; le Ventenata avenacea Kæl., commun sous les Châtaigniers; et le Lactuca chondrillæflora Bor., (4) Tous les botanistes sont faillibles, nous le premier ; mais, en indiquant les erreurs d'autrui, nous nous sentons disposé à remercier sincèrement ceux qui, dans l'intérét de la vérité et de la science, nous feront connaitre les nótres. Les circonstances mentionnées plus haut nous ont révélé des erreurs évidentes pour nous; mais il est bon de remar- quer que, dans les cas ordinaires, on s'expose soi-même à se tromper grièvement en eri- Uquant certaines déterminations sans avoir vu les plantes dont on parle. Ainsi est-il ar- rivé au savant auteur de la Florule d'Avesne, lorsqu'il dit dans le Compte rendu des assises scientifiques de Lodève, p. 57, que nous avions signalé au Caylar le Rhamnus al- Pinus L. sous le nom de Rh. saxatilis. Nous regrettons d'être obligé de dire qu'il n'en est rien, La vérité est que nous avons rencontré au Caylar les deux plantes en question ; mais, comme nous ne voulions mentionner que les espèces nouvelles pour l'Hérault, le Rh. saxatilis étant seul dans ce cas, nous avons dû omettre, sur notre liste de nouveautés, le Rh. alpinus indiqué déjà antérieurement chez nous. I suffisait, pour s'en convaincre, d'achever la lecture de notre article : car, en établissant plus bas un parallélisme entre les plantes de Mende et celles du Caylar, nous citons le Rh. alpinus comme croissant éga- lement de part et d'autre, Quant au Rh. saxatilis, il n'est point surprenant qu'il se trouve au Caylar, car nous venons de le rencontrer au mas de Mouriès, et il est même descendu Prés de nous sur la Sérane. 108 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. qu'un climat sec contrarie beaucoup plus que le Z. viminea L., si commun dans la région des oliviers et avec lequel il est facile parfois de le confondre. Au mas de Mouriés, nous avons rencontré le Melissa officinalis L., vraiment spontané ; car il y est abondant au milieu des rochers les plus sauvages. Per- sonne, au reste, parmi les rares habitants de ces montagnes, ne connaissait cette plante qu'on cultive en plusieurs pays sous le nom de Citronnelle, et, de mémoire d'homme, nul ne l'a cultivée dans les deux ou trois jardins de Mouriès qui se trouvent à plus d'un kilomètre des rochers en question. Avant de monter à Avesne, nous avions trouvé à Lunas l'Orobanche Galii Vauch., inconnu jusqu'à présent dans notre circonscription. Quelques étiquettes de nos herbiers publics le mentionnent bien à Montpellier; mais c'est par confu- sion avec l'O. cruenta Bert. , qui accompagne les étiquettes dont nous parlons. Pour compléter nos découvertes de cette année, il nous reste à mentionner une sixième espèce, l’£'uphorbia terracina I., qui s'est présenté à nous au milieu des sables, prés de l'embouchure de l'Orb, au moment où nous nous disposions à quitter les bords de la mer pour nous élever dans les montagnes. Nous avons recu, cette année encore, de bonnes visites au point le plus élevé de nos pérégrinations, ct deux de nos amis, en venant animer notre solitude au mas de Mouriés, nous y ont fait part de deux espèces nouvelles pour notre flore. C'est un vrai plaisir pour nous de clore cette note par la mention du Gagea stenopetala Fries, découvert au Cros par M. Aubouv, et du Potentilla recta L., recueilli par M. Biche, entre Sérignan-la-Cèbe et Nizas. Nous donnons cette dernière espèce comme nouvelle pour nous, parce que la plante de l'Hérault que quelques botanistes de Montpellier prenaient pour le P. recta, n'est. que du P. hirta L., espèce commune chez nous et dont certaines formes développées ont induit en erreur des observateurs peu attentifs. M. Cosson offre à la Société, de la part de M. Barla, une Monogra- phie des Orchidées de Nice. Des remerciments sont votés à M. Barla. M. Eug. Fournier dit qu'il vient de rechercher l'étymologie du mot patientia appliqué à une plante, à l'occasion d'une feuille du Dic- tionnaire de la langue francaise de M. Littré. Il pense que ce nom n'a été appliqué au Rumex Patientia qu'en vertu d'une corruption singulière. Dodoéns (Pempt. V, 1, 25) nous apprend que le mot latin patientia a été fabriqué sur le mot français La patience, rendu en belge par patientie et en wallon par patich. Dans les officines, dit cet auteur, le même /tumez est nommé Lapathium acutum. Tout le monde verra l'analogie frappante qui existe entre Lapathium SÉANCE DU 12 jurn 1868. 109 et La patience (1); c'est pourquoi M. Fournier n'a pas craint de proposer cette étymologie à M. Littré, qui l'a acceptée. SÉANCE DU 12 JUIN 1868. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Larcher, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 22 mai, dont la rédaction est adoptée. M. Albert de Franqueville et M. Bourgeau, ayant rempli les conditions imposées par le réglement, ainsi qu'il résulte dela décla- ration de M. le Trésorier, sont proclamés membres à vie. M. le Président rend compte à la Société d'un travail publié ré- cemment par M. Hildebrand, dans le Botanische Zeitung, relative- ment à l'influence du sujet sur la greffe et réciproquement. M. E. Roze fait à la Société la communication suivante : NOUVELLES RECHERCHES SUR LES ANTHÉROZOIDES DES MOUSSES, par M. E. ROZE. Les résultats de mes précédentes recherches sur la structure des anthé- rozoides des Mousses, tels que je les ai communiqués à la Société (2), peuvent se résumer en ces termes : que, dans cette classe de Muscinées, l'authéro- zoïde était constitué par un filament bi-cilié décrivant 1-2 tours de spire et présentant, soit au milieu de sa longueur, soit à son extrémité non ciliée, un amas d'un certain nombre de très-petits granules amylacés, dont l'adhérence au filament spiral cessait d'avoir lieu aussitôt que l'anthérozoide devenait inerte, Par suite, l'adhérence méme de ces granules, que je croyais dépour- vus de toute membrane protectrice de protoplasma autour de leur masse, paraissait ainsi établir un fait, sinon anormal, du moins spécial aux anthé- rozoides des Mousses, puisque dans toutes les autres classes de Cryptogames Ces organes fécondateurs sont tous pourvus d'une vésicule plasmique plus ou moins distincte. L'extréme petitesse de ces organes dans les Mousses, notamment celle de leurs parties constitutives, ne m'avait pas permis jusqu'alors de discerner avec (4) On trouve dans les anciens auteurs, et notamment dans Léger Duchesne (In Ruellium De stirpibus Epitome, per Leodegarium a Quercu, Rotomagi, 1539), le mot pa- reille donné comme synonymie de patience. Ce mot correspond à l'espagnol paradella. pradelha, avec chute d'une dentale. (2) Voyez le Bulletin, t. XI (Séances), pp. 107, 113 et 293, 410 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. certitude ce qu'il pouvait y avoir de trompeur dans le sujet même de mes observations. Gráce à la puissance et à la netteté du nouvel objectif à immer- sion n° 15 de M. Hartnack, j'ai pu, cette année, être plus heureux et recon- naitre qu'une vésicule de protoplasma, identique en tous points avec celle des anthérozoides des autres Cryptogames, circonscrit également, chez les anthé- rozoides des Mousses, ces très-petits granules amylacés qui me paraissaient à nu sur le filament cilié. Sous un grossissement de 1500 diamètres, cette vésicule se discerne mani- festement, d'abord par son contour sphéroidal, puis par le très-vif mouvement moléculaire des granules qu'elle contient. De méme que les vésicules plas- miques des anthérozoides des autres classes de Gryptogames, elle se gonfle dans l'eau ambiante aussitôt après l'inertie de la spire ciliée, puis elle éclate soudain, laissant les granules amylacés continuer au sein du liquide cette vive trépida- tion moléculaire qui semble coïncider normalement, dans la vésicule, avec la cessation des mouvements ciliaires. Je demanderai la permission de faire remarquer que, sauf l'existence de cette paroi vésiculaire de plasma, qui, par suite de la transparence et du très- petit diamètre de la vésicule, n'est visible qu'à l'aide des plus puissantes len- tilles, les autres faits que j'avais signalés sur les anthérozoides des Mousses ne sont nullement modifiés. I résulte seulement de ce fait nouveau, que les an- thérozoïdes de toutes les classes de Cryptogames présentent, non-seulement uu organe de locomotion, mais encore un appendice vésiculaire rempli d'un liquide plasmique contenant en suspension, soit des granulations non analy- sables, soit des granules amylacés. Au surplus, je dois ajouter que la constatation du fait dont il s'agit ici avait été prévue antérieurement par M. Ad. Bronguiart, qui regardait avec raison comme devant être générale, dans les Muscinées, l'existence de cette vésicule plasmique que m'avaient offerte déjà les anthérozoides des Hépatiques et ceux des Sphaignes. Mes observations ont été faites d'abord sur les anthérozoides libres de l Hypnum cupressiforme, en février et mars; puis, successivement, sur les anthérozoides encore enfermés dans leurs cellules-mères de divers genres de Polytrichacées (Atrichum, Pogonatum, Polytrichum), et sur les anthéro- zoïdes libres des Bryum capillare et pseudotriquetrum et du Mnium hornum. SÉANCE DU 26 JUIN 1868. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Larcher, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 12 juin, dont la rédaction est adoptée. SÉANCE DU 26 JUIN 1868. 111 M. le Président annonce une nouvelle présentation. M. Maurice Tardieu communique à la Société les renseignements suivants relatifs à la récolte de quelques plantes aux environs de Paris : Il signale d'abord une nouvelle localité du Zulipa silvestris dans un parc à Soisy-sous-Étiolles (Seine-et-Oise), où cette plante est. trés-abondante, mais ne parait pas plus véritablement spontanée qu'à la localité voisine de Savigny- sur-Orge. Il ajoute qu'il a recueilli, en compagnie de notre confrère M. Lock, de Vernon, vers le milieu du mois de mai dernier, au village des Méailles près Pacy (Eure), le Salvia Verbenaca, dont la présence avait déjà été constatée à Dreux et aux Andelys. Cette nouvelle localité est à égale distance de ces deux points et au méme rayon de la flore parisienne. Le S. Verbenaca y croit mé- langé au S. pratensis, et M. Tardieu a cru reconnaitre des traces d'hybri- dation que l'état imparfait des échantillous recueillis ne lui a pas permis d'é- tudier suffisamment, mais qu'il se propose d'observer à l'automne, lors de la seconde floraison des Salvia. M. Tardieu a été informé par M. Lockque, depuis près de dix ans, le Geum intermedium, signalé à Saint-Clair-sur-Epte et à Beausserré prés Gisors, n'a été retrouvé ni par lui, ni par aucun des botanistes du voisinage. Cette dispa- rition, au moins temporaire, s'explique facilement, si, comme on l'admet, le Geum intermedium est un hybride des G. urbanum et rivale. M. le Président fait à la Société la communication suivante : EXPÉRIENCES SUR LA VÉGÉTATION D'UNE BROMÉLIACÉE SANS RACINES, par BE. P. DUCHARTRE. En 1856, j'ai publié les résultats (1) de nombreuses expériences desquelles il me semble résulter que les planes épiphytes ont indispensablement besoin, peur leur nutrition, de recevoir de l'eau à l'état liquide, et que, contrairement à ce qui avait été généralement admis jusqu'alors, elles sont dépourvues de la faculté d'absorber, pour se nourrir, l'humidité en vapeur répandue dans l'air qui les environne ; mais les racines aériennes dont ces plantes sont munies étant l'organe essentiel de l'absorption de cette eau liquide qu'exige leur végétation, il m'a semblé intéressant de chercher à reconnaître si les choses se passeraient de même pour certaines Broméliacées qu'on voit habituellement dans les serres végéter et fleurir sans difficulté, bien qu’elles n'offrent pas le moindre vestige de racines. Dans ce but, j'ai institué diverses séries. successives d'ex- ) Expériences sur la végétation des plantes épiphytes, par P. Duchartre (Journ. de la Sud impér. ef centr. d'hort., V, 1856, p. 66-79: anal, dans le Bull. de la Soc. botan. de France, 1856, HE, pp. 62- 64). 112 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. périences sur deux pieds de Tillandsia dianthoidea Rossi, qui avaient été mis à ma disposition par M. A. Rivière, l'habile et obligeant jardinier-chef du Luxembourg. Voici quels ont été l'arrangement et les résultats de ces expé- riences : Les deux plantes sur lesquelles elles ont. porté formaient chacune une ou deux touffes bien fournies de feuilles se rattachant à une tige courte, tronquée à sa base. L'une des deux, que j'appellerai A, comprenait deux touffes presque égales, dont cependant l'une paraissait un peu plus faible que l'autre. Au commencement des expériences, le 1°" décembre 1865, elle pesait 1727,40; l'autre, que je désignerai par B, ne pesait que 82,70, et consistait en une touffe bien développée, qu'accompagnait une pousse latérale encore jeune et beau- coup plus courte. Ces deux plantes ont été attachées séparément, au moyen de fils de plomb, au milieu de deux plaques de liége sec, parfaitement égales en grandeur et en poids, et leur base a été recouverte d'un petit coussinet de sphagnum sec; un crochet de fil de fer galvanisé a été ensuite fixé à chaque plaque de liége, de maniere à permettre de suspendre ces petits appareils en des endroits divers. 1e Série d'observations. — Les deux Tillandsia ont été suspendus, le 1°" décembre 1865, sous le versant occidental d'une serre tempérée chaude, à 07,40 environ des vitres. Dès cet instant, A n'a jamais été mouillé ; B n'a pas été mouillé non plus; mais, tous les deux ou trois jours, on a plongé horizon- talement dans l'eau, pendant quelques instants, le liége qui le portait et une partie du coussinet de sphagnum qui en recouvrait la base. Grâce à cette ma- niere d'opérer, A n'était en. rapport qu'avec la vapeur d'eau. répandue dans l'atmosphére de la serre ; or, cette vapeur d'eau était abondante par l'effet des fréquents bassinages qui entrent dans la pratique à peu près journalière de la culture, ainsi que par suite de la transpiration d'un grand nombre de plantes renfermées dans la méme serre, et de la présence d'un bassin plein d'eau, ainsi quede la terre humide des pots. D'un autre cóté, B était en méme temps plongé dans la méme atmosphère très-humide ; mais, de plus, il était en contact, par la base tronquée de sa courte tige, avec la plaque de liége et le sphagnum fré- quemment mouillés, c'est-à-dire avec de l'eau liquide. Dans ces conditions différentes, le pied A, loin d'absorber de la vapeur d'eau, de manière à augmenter son poids initial ou tout au moins à le conserver, a subi sous ce rapport une diminution progressive qui a été constatée par des pesées faites les 5, 12, 19 et 27 décembre 1865, les 10,17 et 26 janvier 1866, les 2, 16 et 26 février, enfin le 13 mars suivant. A cette dernière date, après 103 jours de séjour dans l'air trés-humide de la serre, par une température qui n'était jamais descendue au-dessous de --85,8 cent., son poids s'était réduit à 1577,20; il avait donc diminué de 427,20, ou de près d'un quart. La plante avait visiblement langui; son épiderme était moins lisse qu'à l'origine ; néanmoins la. plus forte de ses deux touffes de feuilles avait produit une tige SÉANCE DU ?6 jviN 1868. 113 florifere et une inflorescence d'un développement normal, dont six fleurs étaient alors épanouies. Elle avait, en outre, développé dans sa portion basi- laire deux petites racines fort grêles. — Quant au pied B, il avait pris un air de fraicheur et de vigueur remarquable, et son poids s'était élevé en ces 103 jours, de 837,70 à 977,60. Il avait donc augmenté de 027,90, ou de plus d'un dixiéme. 2* série d'observations. — A partir du 13 mars 1866, l'ordre des choses a été renversé : pour le pied A, le liége et le sphagnum ont été mouillés tous les deux ou trois jours, tandis que le pied B n'a plus été en rapport qu'avec l'air humide. Dès lors le premier n'a pas tardé à gagner, tandis que le second perdait continuellement. Le 21 juin, dans l'espace de 100 jours, A non-seule- ment avait réparé sa perte antérieure, mais encore avait dépassé son poids primitif et avait atteint 1757,80; il avait donc gagné, depuis le 43 mars, 457,60, ou un peu plus que le tiers du poids qu'il avait au début de cette seconde série d'observations. Il avait en méme teraps commencé de développer une forte pousse latérale. Le pied B, au contraire, était descendu, le 21 juin, à 977,05, et avait ainsi perdu 05,55. Il est méme à peu près certain qu'il avait recu parfois un peu d'eau par l'effet des fréquents seringages qui, à la fin de l'hiver et au printemps, deviennent nécessaires dans les serres pour atténuer l'action du soleil sur les vitres ; or, bien qu'on eüt le soin de ne pas diriger ces sortes de pluies artificielles vers mes Tillandsia, il était difficile qu'ils n'en fussent pas atteints quelquefois accidentellement. Il me semble résulter clairement de ces deux séries d'observations que mes pieds de Tillandsia dianthoidea, tant qu'ils n'ont été en contact qu'avec l'air humide, n'en ont pas absorbé la vapeur d'eau, puisqu'ils ont alors constam- ment diminué de poids ; que, tout au contraire, ils ont absorbé l'eau liquide Chaque fois qu'ils ont été en rapport avec elle, puisqu'ils ont alors augmenté de poids dans une proportion généralement fort notable. Il s'ensuit que, bien que différant de la généralité des végétaux épiphytes parce qu'ils manquaient de racines aériennes, mes deux Tillandsia se sont comportés comme eux, et que, par conséquent, ils ne constituent pas une exception à la loi générale. 3° série d'observations. — Afin de voir comment les choses se passeraient pour mes plantes hors d'une serre, le 21 juin 1866, je les ai transportées à Meudon (Seine-et-Oise), et je les ai placées au milieu d'un grand jardin, où je les ai suspendues, à 27,50 du sol, sous la tête d'un grand arbre. Là elles ne recevaient que par moments quelques rayons de soleil, lorsque le feuillage, agité parle vent, formait au-devant ou au-dessus d'eux de petits vides mo- mentanés. Le pied A n'a pas eu d'autre abri que le feuillage de l'arbre, et celui-ci n'était pas assez touffu pour empêcher que l'eau de la pluie n'arrivàt parfois jusqu’à lui. Quant au pied B, j'ai placé horizontalement au-dessus de ui une petite vitre destinée à l'abriter. Toutefois il est certain que la pluie l'a atteint quand elle a été accompagnée de grands vents; aussi, lorsque je l'ai L XV, (SÉANCES) 8 114 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. détaché pour le peser, j'ai reconnu plus d'une fois que le liége était visible- ment humide sous le coussinet de sphagnum qui en couvrait la base. L'été a été pluvieux : à partir de la nuit du 27-28 juillet jusqu'au 15 aoüt, les pluies ont été presque continuelles, ne laissant que peu de belles journées. Une pesée faite le 17 août, aprés deux jours sans pluie, a montré que le pied A avait élevé son poids à 1927,05, et avait dès lors gagné un peu plus de 7 pour 100, tandis que le pied B n'avait porté Je sien qu'à 95,5, et n'avait ainsi gagné que 5,50 pour 100. A partir de ce moment jusqu'au 23 septembre, les pluies, également fréquentes, ont été plus généralement accompagnées de grands vents qui rendaient trés-peu efficace l'abri sous lequel se trouvait le pied B. Il en est résulté que, tandis que le pied A était arrivé à 1927,90, le 22 sep- tembre, comme l'a montré une pesée faite deux jours aprés la cessation de la pluie, le pied B, de son côté, s'était élevé jusqu'à 1077,50. En méme temps celui-ci avait pris un air de fraicheur remarquable, et ses feuilles jeunes s'é- taient notablement allongées. Il avait donc acquis une augmentation de 05" ,95, légèrement supérieure à celle de 057,85 qu'avait prise le pied A pendant le méme temps; mais il est essentiel de faire observer que, pour ce dernier pied A, il y avait eu une cause particulière de déperdition, son inflorescence étant restée en place et s'étant tout à fait desséchée; sans cela, il est à pré- sumer que le chiffre de son augmentation de poids aurait été sensiblement plus fort. — Enfin, du 23 septembre au 22 octobre, le temps ayant été moins plu- vieux et surtout plus calme, la pesée faite à cette dernière date a montré une faible augmentation de poids pour A, une diminution notable pour B ; tandis que la première de ces plantes était arrivée à 202',10, la seconde était des- cendue à 105,00, ce qui donne 057,20 en plus pour A, 02,50 en moins pour B. Au total, quoique les résultats de cette troisiéme série d'observations soient moins tranchés, au premier coup d'eil, que ceux des deux premières, ils me semblent néanmoins d'accord avec ceux-ci, pour peu qu'on tienne compte des circonstances dans lesquelles ils ont été obtenus. h° série d'observations. — A la fin d'octobre, j'ai rapporté mes deux Til- landsia à Paris et je les ai placés dans une pièce chauffée où la température a été maintenue entre +-11° et 4-16? cent. Jusqu'au 18 décembre suivant, ils sont restés suspendus derriere les vitres d'une fenétre exposée à l'ouest, à une bonne lumiere diffuse. Après ce séjour de prés de deux mois dans un air sec, À ne pesait plus que 164,75, et avait ainsi perdu 327,35 ou 1/6 du poids qu'il avait au commencement de cette observation; B ne pesait plus que 857,60, et avait perdu 17,50, ou environ 1/7. Dans cet état, les deux plantes ont été placées dans la serre du Luxembourg où elles avaient été tenues pen- dant l'hiver précédent; mais, cette fois, elles sont restées simplement sus- pendues daus cette atmosphere humide, sans étre ni mouillées ni seringuées ; aussi ont-elles diminué de poids graduellement, malgré l'extréme humidité de SÉANCE DU 26 JUIN 1868. 115 l'air, et le 7 février 1867, après 51 jours, A ne pesait plus que 1577,50, B que 827,05. La perte avait donc été de 1£,25, ou de 1/15, pour le premier pied, de 027,55, ou un peu plus de 1/13, pour le second. L'humidité de l'air ambiant avait seulement diminué leur transpiration et par conséquent leur perte de poids. 5* série d'observations. — Modifiant encore la marche de mes expériences, à partir du 7 février 1867, j'ai mouillé tous les deux ou trois jours mes deux Tillandsia, en projetant sur eux de l'eau à l'aide d'une seringue de jardinier. Aussitôt leur poids a commencé d'auginenter et, le 19 mars suivant, il s'était élevé à 1927,60 pour À, à 445,05 pour B. Cette fois l'augmentation a été rapide, et 40 jours ont suffi pour faire gagner au premier /42",10, ou plus de 4/4; 3:7,00, ou plus de 1/3, au second. Rapportés alors dans la pièce chauffée où ils avaient déjà séjourné auparavant, et placés de la même manière, ils ont immédiatement subi une forte diminution de poids, et déjà, au bout de 15 jours, ils étaient descendus, le pied A à 1727,50, le pied B à 927,70. Les expériences ont été alors arrétées, les deux plantes qui en avaient été les sujets se trouvant encore en fort bon état. En résumé, chaque fois que mes deux Tillandsia dianthoidea dépourvus de racines se sont trouvés dans un air hamide, ou à plus forte raison sec, sans être en contact avec de l'eau. liquide, ils ont diminué de poids d'autant plus vite que l'atmosphère ambiante contenait moins d'humidité, tout en continuant de végéter à leurs propres dépens; au contraire, dés qu'ils ont été mis en contact avec de l'eau, d'une maniere quelconque, ils ont gagné en poids de maniére à prouver qu'ils ajoutaient alors à la masse de leurs éléments consti- tutifs. Il me semble douc prouvé par là que ces Broméliacées sans racines se comportent comme la généralité des épiphytes, c'est-à-dire qu'elles ne prennent pas la vapeur d'eau répandue dans l'air, quelque abondante qu'elle puisse y être, et que c'est l'eau à l'état liquide qui constitue également l'agent essentiel de leur nutrition. M. le docteur Frémineau explique ainsi qu'il suit le mode d'éclai- rage qu'il emploie pour l'étude microscopique des Diatomées : ESSAIS D'ÉCLAIRAGE POUR L'ANALYSE DES STRIES DES DIATOMÉES, pr M. le docteur FRÉMINEAU. La difficulté que l'on éprouve pour analyser les stries des Diatomées nous à conduit à répéter des expériences laissées dans l'oubli, et à en entreprendre de nouvelles qui simplilient ce mode d'analyse. Le procédé le plus généralement employé consiste à éclairer l'objet à l'aide de la lumiere oblique obtenue en plaçant le miroir en arriere de l'objectif, l'inclinant de manière que la lumière réfléchie sur l'objet fasse avec la nor- male un angle d'environ 45°. 116 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La plupart des observateurs qui n'ont pas une grande habitude de manier la lumière oblique, ou ceux dont les objectifs n'ont point un grand pouvoir analysateur éprouvent une grande difficulté à faire ce travail. Voici les différents moyens que nous avons employés pour arriver facile- ment à obvier aux inconvénients que nous avons signalés. Le premier consiste à faire arriver la lumiere brillante du soleil à travers les Diatomées, et à couvrir l'oculaire avec un verre optique noir pour protéger la rétine. Ce procédé met très-bien en évidence les stries des Diatomées. Le second consiste à avoir recours à la lumière du spectre solaire, dont on dirige le centre (color. jaune-vert) sur le miroir, qui la réfléchit à travers les Diatomées. Le troisiéme consiste, quel que soit le grossissement, à éclairer les Diatomées directement, comme on le fait pour les objets opaques, mais au lieu de se servir d'une loupe condensatrice, on fait passer, soit à l'aide d'un prisme équi- atéral ou d'un prisme condensateur, un faisceau de lumiere émergeant du prisme horizontalement entre l'objectif et les Diatomées nues, non recouvertes d'une lamelle, sauf le cas d'immersion ; ce faisceau pourra être blanc ou speciral, les stries apparaissent alors noires sur uu fond irisé. Ces divers procédés nous ont rendu de très-grands services dans d'autres cas que celui que nous mentionnons ici, lorsqu'il s'agit, par exemple, de déter- miner nettement le contour d'une cellule, d'un noyau de cellule très-pâle, etc. Comme on n'a pas toujours le soleil à sa disposition, nous avons employé, soit la lumière d'un grand condensateur, et mieux l'éclairage produit par la combustion du magnésium, la lumiére électrique, etc. Ces moyens d'éclairage ne se trouvent pas toujours à la portée de l'obser- vateur. Nous avons essayé de remplacer l'éclairage produit à l'aide du spectre solaire en faisant passer la lumière à travers un vase à faces parallèles rempli d'une solution colorée. De toutes celles que nous avons essayées, les deux qui réussissent le mieux sont les solutions jaunes de la matière colorante des graines de Gurdenia grandiflora, ou la teinture de chlorophylle prise au moment où elle vire à la teinte jaune verdâtre. Ce moyen est moins bon que les précé- dents, mais dans bien des cas il a une grande utilité. M. Eug. Fournier entretient la Société de la difficulté qui régne actuellement dans la détermination spécifique des Fougéres, et qui tient aux erreurs commises par beaucoup d'auteurs, et notamment par M. Hooker, dont les ouvrages fourmillent de confusions singu- litres, à commencer par les Jcones Filicum de Hooker et Greville ; Kunze a déjà relevé beaucoup de ces erreurs dans le Botanische Zeitung, en 1857. M. Fournier cite comme un exemple remarquable de confusion généralement faite le Polypodium pectinatum L., et SÉANCE DU 10 JUILLET 1868. 117 le P. otites L., qui sont fondés, le premier sur une planche de Plu- mier, et le second sur une figure de Petiver. Il suffira, dit-il, de con- sulter ces deux documents pour voir combien, depuis Swartz, les auteurs ont erré sur l'attribution de ces deux termes linnéens. SÉANCE DU 10 JUILLET 1868. PRÉSIDENCE DE M. GUSTAVE PLANCHON, VICE-PRÉSIDENT. M. E. Cosson, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 26 juin, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la derniére séance, M. le Président proclame l'admission de: M. Cour (Antoine), étudiant en médecine, rue Férou, n° 15, à Paris, présenté par MM. Paul Petit et Larcher. M. le Président annonce en outre une nouvelle présentation. M. Cosson donne quelques détails sur le Poa sudetica, qui a été déjà signalé par M. Pérard dans le bois de Boulogne, et qui est ré- pandu sur un assez grand nombre de points, dans la forét de Mon- largis, où il est abondant quoiqu'il y fleurisse assez rarement. M. Cosson pense qu'en raison des plantes étrangères à la flore des environs de Paris qui se trouvent au bois de Boulogne, telles que le Luzula albida et d'autres, on ne doit pas se háter d'admettre pour cette localité la spontanéité du Poa sudetica. Dans la forét de Mon- largis il est au contraire dans des conditions tout à fait normales d'indigénat. | M. Cosson signale aussi le Conopodium denudatum, qui a été ré- colté à l'herborisation au bois de Boulogne dirigée par M. Decaisne, et M. Fournier cite également le Sisymbrium strictissimum, qu'il a trouvé dans les fossés des fortifications. M. Bescherelle rappelle que, dans sa note sur le Poa sudetica, M. Pérard annoncait avoir constaté la présence de cette plante dans plusieurs localités du bois de Boulogne où elle était trés-abondante, 118 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et que les conditions dans lesquelles elle se trouvait lui avaient paru de nature à faire admettre sa spontanéité. M. Cosson fait remarquer qu'au bois de Boulogne les graines de Poa sudetica ont pu être introduites avec celles de beaucoup d'autres plantes fourragéres semées dans les massifs du bois. M. de Seynes fait part à la Société d'un nouveau mode de repro- duction observé par lui chez le Mycoderma vini Desmaz. On sait que le Mycoderma vini Desmaz. est une plante unicellulaire qui se propage par bourgeonnement comme la levüre et qui vit à la surface des li- quides fermentés, en formant une pellicule qui prend plus ou moins d'épaisseur et que la grande multiplication des cellules force parfois à se plisser. Si l'on place ces cellules de Mycoderme dans un milieu plus pauvre ou exclusivement aqueux, on les voit donner naissance à des cellules allongées, et bientót ces cellules allongées et quelques-unes des cellules arrondies qui restent sont le siége d'une formation intra-cellulaire qui n'avait pas encore été remarquée. Le liquide plasmatique, d'apparence huileuse, se condense en deux, trois où quatre points de la cellule et s'entoure d'une membrane ; deux, trois ou quatre cellules nouvelles se trouvent ainsi formées à l'intérieur de la cellule-mére qui bientót est amincie, résorbée ou déchirée, de sorte que les cellules-filles de- viennent libres ; si on les place dans un milieu plus riche, elles se mettent à bourgeonner et reviennent ainsi à leur premier mode de multiplication. M. E. Roze donne quelques détails sur la formation du sporange de l'Ascophora Mucedo. Il dit qu'il a fait germer, à différentes reprises, des spores de ce Champignon sur de la mie de pain mouillée, au milieu d'une soucoupe de poterie poreuse, recouverte d'une cloche de verre et placée dans une autre plus grande, remplie d'eau. Au bout de vingt-quatre heures, par une température de 15° à 20°, les spores commencent àémettre un filament quis'allonge déslors assez rapidement, jusqu'à ce qu'il vienne s'épater sur un des rebords internes de la soucoupe (c'est le promycélium) ; là, il s'organise : une portion du mycélium se ramilie et devient une sorte de petit crampon radiciforme, adhérent aux très-légères anfractuosités de la poterie ; l'autre se dresse sous la forme d'un tube (parfois de deux) assez rigide qui, à une hauteur d'un deini-centimétre environ, s'élar- git sensiblement au sommet. C'est à cette extrémité renflée que va se former le sporange. En effet, le sommet du tube, se gonflant peu à peu, prend bientót l'aspect d'un sphéroide assez régulier, rempli d'un plasma granuleux, très- dense, à peine grisâtre, constituant une masse glutineuse, creusée de vacuoles SÉANCE DU 10 JUILLET 1868. 119 peu visibles, mais toutes de même dimension et équidistantes les unes des autres. Alors, une inembrane circulaire apparait presque subitement à la. base du sphéroide et ferme le tube par une cloison hémisphérique, concentrique au sphéroide lui-même. Aussitôt, chacune des vacuoles se revêt d'une mem- brane propre, s'isole et se colore d'une teinte qui, d'abord grise, devient de plus en plus noirâtre : coloration, du reste, qui se manifeste pour ainsi dire en méme temps sur tout le Champignon. Puis, la paroi du sporange se détache à sa base du tube pédiculaire, pour former une sorte de calyptre assez fugace, et laisse échapper les spores qui, en noircissant, se sont creusées de légéres stries transversales, indice de leur parfaite maturité. Telle est, dans son en- semble, l'histoire biologiquede l'Ascophora Mucedo, qui dure quelquefois tout au plus quarante-huit beures, à dater du semis des spores. Après avoir ajouté quelques mots sur la germination de ces spores, qui ne lui paraissent nas revêtues de deux membranes, mais plutôt d'une seule, M. E. Roze fait remarquer qu'il s'était livré à l'étude du développement de cet Ascophora, dans l'espoir de tirer quelques éclaircissements des phénomènes physiologiques qui président, en particulier, à la formation des spores. Or, ce qui lui à paru notable, et en méme temps toujours constant, c'est la coinci- dence de l'apparitiuu. de cette cloison, constitutive du sporange, avec l'origine des spores, phénomène d'autant plus singulier qu'il est aussitôt suivi d'une coloration trés- manifeste de la paroi des spores, de celle du sporange et de celle méme du pédicule. Il n'ose dire qu'il y ait là le résultat d'une féconda- tion endosmotique; mais il croit pouvoir tout au moins regarder ce fait comme un exemple de sporogenèse intracellulaire des plus intéressants. M. Fournier annonce que M. Élias Durand (de Philadelphie), vient de faire don au Muséum d'histoire naturelle de son herbier, qui renferme les types de la plupart des travaux publiés sur la vé- gétation des États Unis depuis une trentaine d'années. M. Durand a ipporté avec lui et déposé dans la galerie de botanique du Muséum un volume relié qui forme le catalogue de cet herbier, classé suivant la méthode de De Candolle. M. Cosson dit que les États-Unis offrent des plantes remarquables dont beaucoup de genres ne sont représentés en Europe que par quelques espèces. Il insiste sur l'importance de l'étude de cette llore qui permettra de se faire, par la comparaison des types amé- ricains et des types européens, une idée plus exacte de la valeur du senre en botanique. ll cite à cette occasion les difficultés qui naissent de l'existence d'une sorte de parallélisme dans la variation des formes. 120 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, M. Fournier ajoute : Que les variations de formes qui gênent le botaniste descripteur ne tiennen pas seulement aux circonstances mentionnées par M. Cosson. Il signale celles qui affectent les différents organes placés sur un même axe, selon leur âge, et elles qui se remarquent sur les divers axes nés successivement sur un méme rhizome. Il a surtout en vue, en s'exprimant ainsi, ce qui se présente daus la famille des Fougères. Il signale notamment les différents aspects que prennent les pinnules des Adiantum à fronde décomposée, selon la hauteur qu'elles oc- cupent sur l'axe commun, et les formes variées que revétent les frondes selon leur âge. Il ne s'agit pas ici seulement de la séparation de caracteres souvent signalés entre les frondes selon qu'elles sont ou non fertiles. Il est bon de faire bien remarquer que dans certaines espèces les frondes stériles varient selon leur âge. Par exemple, dans le Blechnum gracile Kaulf., celles qui apparais - sent en second lieu ont les segments plus écartés. Ces faits apparaissent avec toute évidence sur les espèces à rhizome longuement rampant. Ainsi, dans le Trichomanes reptans Sw., les jeunes frondes ont les divisions bien plus larges et moins découpées que celles qui paraitront ultérieurement. M. G. Planchon annonce à la Société qu'une collection de photo- graphies des espèces de Quinquinas, récoltées par Mutis à Bo- gota, se trouve déposée à Paris chez le consul de la Nouvelle-Gre- nade où chacun pourra en prendre connaissance. SÉANCE DU 24 JUILLET 1868. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. E. Roze, secrétaire, donnelecture du procés-verbal de la séance du 10 juillet, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la derniére séance, M. le Président proclame l'admission de: M. l'abbé Sauze , professeur au petit séminaire de Grenoble, présenté par MM. l'abbé Faure et de Schænefeld. M. le Président annonce en outre une nouvelle présentation. M. Bescherelle, vice-secrétaire, donne lecture de la communica- tion suivante, adressée à la Société : SÉANCE DU 2/ JUILLET 1868, 124 NOTE SUR LA SECTION CHRONOSEMIUM DU GENRE TRIFOLIUM DE LA FLORE FRANCAISE pr M. Alexandre PÉRARD. (Paris, juillet 1868.) En donnant mon opinion sur des espèces qui ont été tant de fois controver- sées (1), je commence par dire que mon intention n'est 'pas de continuer le débat, mais de chercher au contraire à le clore définitivement, et je pense que le seul moyen d'en sortir est celui que je vais proposer en terminant cette courte appréciation. D'après l'examen des échantillons de l'herbier de Linné fait par MM. Bolle et Webb, vers l'époque de la communication de M. le docteur Puel sur la sec- tion Chronosemium, en 1856, les conclusions du remarquable travail de M. Puel étaient les suivantes : Le Trifolium micranthum Viv. correspond au Tr. filiforme L. — campestre Schreb. — Tr. procumbens L. — aureum Poll. — Tr. agrarium L. Enfin le Tr. minus Relhan, forme pauciflore, existe dans l'herbier de Linné sans nom et sans numéro, tandis que les trois espèces précédentes s'y trou- vent sous les n° 39, 36 et 38. M. Ch. Grenier, l'un des auteurs de la Flore de France, est venu depuis, en 1865, dans sa Flore de la chaine jurassique, apporter sa sanction à ces conclusions. M. Puel, dans le cours de sa notice, et après lui, M. Ch. Grenier, dans la Flore que je viens de citer, pensent que l'espèce qui porte actuellement le nom de 77. minus Relh., n'était pas connue de Linné et qu'il ne l'a pas décrite, C'est ce dernier point douteux que je vais tâcher d'éclaircir. (1) Plusieurs auteurs ont déjà traité cette question litigieuse : 1° G. Savi qui a reproduit, en 1825, dans le quatrième volume du Bolanicon etrus- cum, les observations faites précédemment par lui sur les Trèfles; 29 Desvaux, Observation sur la section des Trèfles nommée Lupulina (Anu. des sc. nat. 1828, 1e série, t. XIII, p. 323); 3° MM. Soyer-Willemet et Godron, dans leur Revue des Tréfles de la section Chrono- rer (Mémoires de la Soc. roy. des sciences de Nancy, 1816-1847 et supplément en 2); t 307) Puel, en 1856 (dans le Bulletin de la Société botanique de France, t. MI, pp. 290 e . 9° M. Ch. Grenier, en 1865, dans sa Flore de la chaine jurassique, pp. 175 à 177. J'ai pris connaissance de ces divers travaux. L'opinion de MM. Soyer-Willemet et Godron m'a semblée réfutée avec raison par les observations ultérieures de MM. Puel et Ch. Gre- nier, et même la figure 3 de la table 14 du Synopsis methodica stirpium britannica- Tum, 3° édit., 1724, de Ray, que j'ai examinée attentivement, n'est pas assez caracté- risée pour donner de la valeur à l'argumentation de MM. Soyer-Willeinet et Godron, sur leur Tr. procumbens L. Je n'en dirai pas autant de la figure 4 du méme Synopsis qui peut représenter le Tr. micranthum Viv, 422 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Si l'on remonte à la source et que l'on reprenne le texte du Species de 1753, ayant rapport au 77. filiforme L: Caules filiformes procumbentes. Pedunculi filiformes, foliis longiores, susti- nentes flores 3 ad 5, in satis (4) sæpe 12 ad 15, deflexos : calycibus fractum ferentibus insidentibus manifestis et distinctis pedicellis ; Je disque l'on peut y voir la description du 77. micranthum Viv, , aiust que celle du 77. minus Relh. En effet, si l'on prend en considération les caractères de l'infloresceuce : dans le Zr. micranthum Viv., les fleurs sont généralement de 3 à 5, tandis que dans le 77. minus Relh. , elles varient de 10 à 20 et de 2 à 8 dans la forme pauciflore, comme l'ont observé également MM. Cosson et Germain dans leur Flore parisienne, 2* édit. 1861. Mais, si la partie de la description de Linné, flores 3 ad 5, peut être rapportée aussi bien au 77. micranthum Viv. , qu'à la forme pauciflore du 77. m?nus Relh., il n'en est pas de même pour ce complé- ment de la pensée de Linné, in satissæpe 12 «d 15. Cette dernière phrase, qui a été négligée dans les observations de MM. Soyer-Willemet et Godron, et dans la traduction du texte que M. Puel a faite dans sa communication à la Société, ne peutconvenir en aucune facon au 77. micranthum Viv., mais elle appar- tient tout entiere au 7». minus Relh. Quant aux calices fructifères pédicellés, dans la plupart des échantillons de Ty. minus Relh. que j'ai examinés, j'ai trouvé des calices fructifères distinc- tement pédicellés. Enfin, si, parmi de nombreux spécimens, on observe les diverses formes du Tr. minus Relh., on peut voir que la forme A. pauciflorum a souvent les tiges couchées et appliquées sur le sol (Reliq. Maill. exsicc. n° 411 a, env. de Dax), ainsi que lespédoncules filiformes (bords dela Loire). La forme B, pumi- lum, que j'airécoltée dans les lieux. sablonneux aux environs de Montluçon (Allier), a les tiges gréles, couchées ou redressées, les fleurs petites et les pédoncules aussi filiformes que dans le fr. micranthum Viv. Enfin, une forme intermédiaire, ayant le port du type, des pédoncules filiformes flexueux, des capitules multiflores (10 à 16) et des fleurs petites, croit en Algérie. Ces deux dernieres sont multiflores, il est vrai ; mais ce caractère existe aussi dans la description de Linné, 77» satis sæpe 12 «d 15. D'un autre côté, si l'on exa- mine un grand nombre d'échantillons de Tr. micranthum Viv., on trouve également que cette espèce n'est pas toujours couchée; j'en possède un de Loir-et-Cher, qui est dressé et a 20 centimètres de haut. M. Michalet, dans ie Jura, l'a récolté dans les mêmes conditions (Bull. Soc. bot. 4860). I! y a aujourd'hui d'autres caractères qui distinguent ces deux Tréfles, mais, comme ils ne sont pas énoncés dans les Species, je n'ai pas à mwen occuper ici. (4) Ablatif du substantif sata, champs cultivés, moissons. SÉANCE DU 2A JUILLET 1305. 123 Selon moi, il résulte de ce qui précède, que Linné a réuni dans la descrip- tion de son Species, sous le nom de Tr. filiforine, diverses formes observées par lui, et dont nous avons fait deux espèces distinctes, les Tr. micranthum Viv., et Jr. minus Relh., avec ses variétés. Ceci posé, si l'on consulte l /7erb. norm. suec. de Fries (ce que j'ai fait au Muséum), on verra sous le nom de 7r. filiforme L. (fasc. 11, n° ^8) et de Tr. filiforme. var. multiflorum (fasc. 1X, 2? 5h, indiquant en synonymie Tr. minus Sm.), des plantes qui me paraissent peu différentes, attendu que les divers capitules du type et de la variété possèdent entre 10 et 20 fleurs. Ges spécimens, dont la provenance 7n Scania est mentionnée sur les étiquettes, correspondent tous au Z7. minus Relh. Quant au Tr. micranthum Viv., ne l'ayant pas vu dans cette collection, j'ai tout lien de-penser qu'il wa pasencore été rencontré en Suède. Après cet examen de l'herbier suédois de Fries, on est amené naturellement à croire que, si Linné, sous le nom de 77. filiforme, a connu le 77. mieran- thum Viy., in Anglie, comme l'énoncent les deux Species de 1753 et 1765, il a dû, à plus forte raison, avoir connaissance d'une espèce ( Tr. minus Rehl.) qui croit assez abondamment dans les parties méridionale et occidentale de son pays. Cette opinion acquiert encore un degré de certitude si l'on jette les yeux sur le Flora suecica de 1755, car la description, comme celle du Species, peut se rapporter également au 77. minus Relh, surtout aux formes pauciflores et naines de ce dernier. On observe, en outre, que Linné indique son 7. fil- forme : in Scania, passim, locis apricis. C'est en effet dansles endroits secs et arides que croissent principalement cà et là ces formes du 77. minus Relh. Remarquons en même temps que la Scanie est précisément la partie méridio- nale de la Suède dans laquelle Fries a fait recueillir les échantillons de 77. fili- forme L. qui figurent dans son Herb. norm., et cela par MM. O. Hammar et A.-E. Lindlblom. Je sais bien que Linné n'a pas répété cette assertion dans son Species de 1763; cette objection est d'une importance secondaire et il est facile de la réfuter. D'après la phrase du Species de 1753, que j'ai signalée plus haut, il est certain que la description embrasse deux espèces distinctes pour nous et qui n'étaient sans doute que des formes pour Linné. Dans cette idée, il ne pou- vait donc reproduire dans son Species de 1763 une indication in Scania qui, dans le Flora suecica, concernait spécialement la Suède et était juste pour le Tr. minus Relh., mais qui n'aurait pas été exacte pour le Zr. micranthum Viv., non observé dans ce pays. Cette. conjecture, ajoutée aux précédentes données, viendrait encore confirmer que Linné a réuni ces espèces sous un méme nom; du reste, quand aujourd'hui les types linnéens sont si souvent démembrés en plusieurs espèces, on ne doit pas s'étonner que Linné n'ait pas séparé des plantes qui, pour nous, sont desespèces distinctes, et qui ne formaient probableinent pour lui qu'un seul type. 124 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, En résumé, les principaux arguments qui me font dire que Liuné a con- fondu les 7r. micranthum Viv. et Tr. minus Relh., sous le nom de Fr. fili- forme, sont les suivants : Pour le TR. MICRANTHUM Viv. : 1° La description du Species de 1753 avec indication in Anglia (cette espèce, d’après l’ Herb. norm., n'ayant pas été rencontrée en Suède) ; 2° Sa présence dans l'herbier de Linné, sous le nom de Tr. filiforme, ainsi que l'ont attesté MM. Bolle et Webb. Pour le TR. MINUS Relh. : . . 4° La description du Species de 1753 et surtout la phrase in satis sæpe 12 ad 15, qui ne peut nullement se rappor- ter au 7». micranthum Viv. ; 2° L'Herb. norm. de Fries qui indique cette espèce en Scanie ; 3° Le Flora suecica, dont la mention d'ha- bitat est entièrement conforme à celle de l Herb. norm. suecicum ; ^? La présence de cette espèce, qui existe sans nom et sans numéro dans l'her- bier de Linné, d’après MM. Bolle et Webb. Cette conclusion, basée sur des faits évidents, peut seule maintenant éclair- cir le point douteux qui était resté en litige dans lanote de M. Puel. La consé- quence immédiate et facile à déduire est celle-ci : Le Tr. filiforme L. correspond à deux espèces reconnues distinctes, et, par suite, les botanistes de la flore parisienne, qui considèrent le Tr. minus Relh. comme représentant le 7r. filiforme L., étant en complet désaccord avec ceux des autres parties de la France, qui pensent aussi avec raison que le 77. filiforme L. est le Tr. micranthum Viv., il est évidemment nécessaire de rejeter tout à fait ce nom de filiforme et de le remplacer, dans la flore francaise, par ceux des deux espèces renfermées dans le type linnéen et qui sont les 77. minus Relh. et 7». micranthum Viv. Je pourrais presque m'arréter ici; cependant, l'opinion. de MM. Soyer- Willemet et Godron sur les 7r. procumbens et agrarium L. ayant été repro- duite dans la #/ore de France de MM. Grenier et Godron, une confusion regrettable existe encore aujourd'hui parmi les botanistes qui n'ont pas fait une étude spéciale de cette section, de sa nombreuse synonymie et des travaux pu- bliés par les personnes qui en ont fait la discussion. Il serait préférable, pour échapper définitivement à toute controverse, de supprimer aussi les noms linnéens de 77. procumbens et agraríum, et de les remplacer par ceux de SÉANCE DU 24A JUILLET 1808. 195 Tr. campestre Schreb. et Tr. aureum Poll., qui, d'aprés la note de M. Puel, sont leurs véritables correspondants. Je sais bien qu'il est toujours pénible de laisser de côté des noms linnéens, et je suis partisan, moi-méme, de conserver, autant que possible, ceux que Linnéa donnés àses espèces. Néanmoins, quand ils peuvent apporter une con- fusion telle que celle qui existe actuellement, je crois, dans l'intérét de la science, qu'il est non-seulement utile mais nécessaire de rejeter des noms qui, parle fait, ne sont que litigieux, puisque les auteurs eux-mémes ne sont pas d'accord sur les espèces qui doivent les porter. En conséquence, la classification qui me parait aujourd'hui la plus ration- nelle pour la flore francaise, serait la suivante : TRIFOLIUM. Section Chronosemium DC. TRIFOLIUM MICRANTHUM Viv. Æ/. lib. p. 45, tab. 19, f. 3 (1824). Coss. et G. de St-P. Fl. par. éd. 2, p. 164. Rel. Maill. n. 84 et a et b. T. filiforme L. Sp. (1753-1763) et herb. (test. Bolle et Webb sec. Puel in Bull. Soc. bot. Fr. t. VI, p. 290). G. G. FI. Fr. t. I, p. 422, Bor. 77. Centr. éd. 3, p. 160. Gren. Fl. jurass. p. 175. Billot, exsice. n. 346. Schultz, exsicc. n. 1439. Kickxia belgica, n. 32. Michalet, exsice. n. 68. T. mīnus Relh. ap. Sm. rit. p. 1403. Puel, /. c. Gren. Fl. jurass. p. 17^. T. minus Sm. Savi, exsicc. T. filiforme L. Sp. (1753). Fries, herb. norm. Coss. et G. de St-P. Fl. par. éd. 2, p. 163. Rel. Maill. n. 411 et a. DC. (in herb. Mus. par.). — T, procumbens G. G. FL Fr. t. I, p. 423. Bor. FI. Centr. éd. 3, p. 160. Bill. ecsice. n. 347. F. Schultz, ezsicc. n. 1038. — T. dubium Abbot, in Fl. bedford. (sec. Puel, L. c.). À. pauciflorum. Tige couché? ou dressée-ascendante, capitules 2-8-flores. | B. pumilum. Tiges naines, couchées ou redressées, grêles ; fleurs petites ; pédon- cules filiformes, mulliflores (10 à 15). | C. intermedium. Tiges dressées; pédoncules flexueux, filiformes, multiflores (10 à 16); fleurs petites. — Algérie [ Zr. micranthum Viv.]: La Calle (Lefranc in herb. Fournier); marais des dunes de Senhadja (Letourneux in herb. Cosson). T. CAMPESTRE Schreb. ap. Sturm, 77. germ. 16. Bor. Fl. Centr. éd. 3, p. 160. T. procumbens L. Sp. et herb. (sec. Puel, /. c.). Fries, herb. norm. fasc. 1x, n. 53. Coss. et G. de St-P. F1. par. éd. 2, p. 16^. Gren. F1. ju- rass. p. 17^. Rel. Maill. nn. 412 et 1003. — T. agrarium, a. majus G. G. Fl. Fr. t, V, p. ^2^ et Savi, exsiec. T. agrarium L. Billot, exsiec. n. 231 et bis, Capitules gros, se rapprochant du Tr. aureum Poll.; pédoncules égalant ou dépas- sant peu la feuille. S. var. elatius.— Pédoncules dépassant longuement la feuille ; tiges quelquefois dif- fuses, rameuses et très-feuillées dans les lieux humides. 126 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. T. SCHREBERI Jord. in Bor. Fl. Centr. éd. 3, n. 51h, pp. 160 et 757. T pseudoprocumbens Gmel. Bad. t. YI, 240 (sec. Bor. #7. Centr. éd. 3). — T. procumbens Rel. Maill. n. 412 a! — T. procumbens B. pumilum Gren. Fi. jurass. p. Th. — T. agrarium f. minus G.G. FL. Fr. t. 1, p. 424. T. PATENS Schreb. ap. Sturm #7. germ. 16. G. G. FL Fr. t. V, p. ^25. Bor. FI. Centr. éd. 3, p. 464. Coss. et G. de St-P. FI. par. éd. 2, p. 165. Bill. ezsicc. n. 2241. Rel. Maill. n. 173 et «. T. aureum Savi, exsice, Thuill. Fl. par. p. 3885. — T. parisiense DC. (in herb. Mus. par.). — T. chrysanthum Gaud. (in herb. Suisse, Thomas !). T. AUREUM Poll. Palat. t. iT, p. 346. G. G. FL Fr. t. 1, p. 424. Bor. /7 Centr. éd. 3, p. 168, n. 612. Bill. exsice. n. 345 et bis; non Thuill. nec Savi. T. agrarium L. Sp. et herb. (sec. Puel, Z. c.). Fries, herb. norm., fasc, IX, n. 52. Coss. et G. de St-P. Fl. par. éd. 2, p. 165. Grenier 77. ju- rass. p. 174. Rel. Maill. u. 689. Lecoq! Jordan! Prost (in herb. Mus. par. J. T. BADIUM Schreb. ap. Sturm Fl. Germ. 416. G. G. FI. Fr. t. Y, p. 42h. Bor. Fi. Centr. éd. 3, p. 159. Gren. / T. jurass. p. A13. Rchb. exsiec. n. 269. Rel. Maill. n. 688. Bill. ezs/cc. n. 1855 et bis. Jord. (in herb . Mus. par. J. T. SPADICEUM L. 5p. 1087. Fries, herb. norm. 1 G. G. Fl, Fr. t 1, p. 425. Bor. Fl. Centr. éd. 3, p. 159. Rel. Maill. nn. 100, 1004 et 1005. Rchb. ewsicc, n. 163. Lecoq ! Jordan ! Lejeune ! DC. (in herb. Mus. par. ). Vai contrôlé cette synonymie dans les herbiers de M. Cosson et du Muséum. Les espèces ci-dessus mentionnées sont déjà reconnues et adoptées par un grand nombre de botanistes ; seulement elles avaient le défaut d’être dissémi- yées dans plusieurs ouvrages. Par ce simple exposé de la synonymie de chaque espéce, on peut apprécier encore mieux quel cst le désaccord qui règne parmi les auteurs dans l'appli- cation des noms linnéens de cette section. — Il est utile de signaler cette confusion; c'est, je crois, le plus sûr moyen d'engager à la faire cesser. M. le Président donne quelques détails sur la maladie qui régne sur la Vigne, dans deux ou trois départements du Midi et dont les causes ne sont pas encore bien connues : ,. Ae M i '! acnar and e D’après M. Paul de Gasparin, cette maladie serait le résultat de circonstances climatériques extraordinaires, une sécheresse prolongée suivie d'un hiver 1 ivonwv A a enito ? avviata M ; | r tt . rigoureux. A la suite d'observations faites l'année dernière, M. Joulie, pharma- cien de l'hôpital Saint-Antoine, l'attribue au mycélium d'un Champignon qui envahirait complétement, en la détruisant, toute la masse ligneuse des tiges, el ^ , ^ 7 ag 0 g NIS ^" "orta : . il en trouve des exemples jusqu'a un certain point analogues dans la destruction, par un Champignon, de la membrure des vaisseaux Le Foudroyant, en France e AAA) ui et o Pornceosse Charlotte, en Angleterre. Enfin, une commission ' nomniec SÉANCE DU 2^ JUILLET 1868. 197 par la Société d'horticulture de Montpellier, dont faisait partie M. J.-E. Plan- chon, qui est allée étudier la maladie sur les lieux ou elle sévissait, pense qu'elle est produite par un puceron qui vit en parasite sur les racines (1). M. Kralik dépose sur le bureau la liste suivante : CATALOGUE DES ESPÉCES DONT SE COMPOSENT LES RELIQUL MAILLEANÆ PUBLIÉES PAR MESH. L. HER ANEES et BILLON. Huitième et dernière partie (2). Graminées (suite). 925. VAHLODEA atropurpurea Fr. — Karesvando, Laponie. — Læstadius. 257, VENTENAT: macra Balansa. — Portes-Ciliciennes, Asie- Mineure, — Balansa. 858. | subenervis Boiss. et Dal. — Ouchak, Asie-Mineure. — Balansa. 988. ConYNEPHORUS canescens P. B. — Saint-Maur, Seine. — Roux. 3884, Tours, indre-et-Loire. — Blanchet. 1856. articulatus P. B. — Beyrouth, Syrie. — Blanche. 2016. Pise, Italie. — P. Savi. 267. 'TRIS;TUM condensatum Presi var. — La Valette, Malte. — Balansa. 441. — ovatum Pers. — Pardo, Espagne. — Bourgeau. 1889. arenarium Labill. — Beyrouth, Syrie. — Blanche. 1873. distichophyllum P. B. — La Grave, Hautes-Alpes, — R. Mathonnet. 187h. paniceum Pers, — Birmandreis, Algérie. — Romain. 2015. Pise, Italie. — P. Savi. 2043. Gaudinianum Boiss. — Valais, Suisse. -- Gross. 902. AVENA montana Vill. — Galibier, Hautes-Alpes. — R. Mathonnel, 675. sulcata J. Gay. — Tours, Indre-et-Loire. — Delaunay. 1876. — Ludoviciana DR. — Agen, Lot-et-Garonne, — De Pommaret. 1877. — sterilis L. — Mont Liban, Syrie. — Gaillardot. 1878. pubescens L. — Hardemo, Suède. — Zetterstedt. 1879. pratensis L. — Hardemo, Suède. — Zetterstedt. 1875. ARRHENATHERUM elatius Mert. et Koch, — Paris. — Roux. — |— Blanchet. 73. DESCHAMPSIA discolor Ræm.et Schalt. —5tEtienne-de-Chigny, Indre-et-Loire. 73a. Sainte-Hélène, Gironde. — Motelay. 73b. Romorantin, Loir-et-Cher. — L. Ma- 204. littoralis Reut. — Belotie, Suisse. — Reuter. [thonnet. 1858. flexuosa Nees. — Li Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1855. DANTHONIA provincialis DC. — Col de Bayard, Hautes-Alpes. — E. de Valon. 99. MELICA Nebrodensis Parl. — Sassenage, Isère. — Verlot. 99a. Poitiers, Vienne. — Delastre. 1868. nutans L. - Han-sur-Lesse, Belgique. — Crépin. 2011. Lucques, Italie. — Giannini. 191. KOELERIA albescens DC. — Ouistreham, Calvados. — Hardouin. 191a. 'lourlaville, Manche. — Le Jolis. 1870. phleoides Pers. var. condensata. — Saïda, Syrie. — Blanche. 1871 eta. — Berythea Boiss, et Blanche. — Saida, Syrie. — Blanche. (1) Voyez le Bulletiu. & XV (Revue), p. 94. (2) Voyez plus haut, p. 74. 198 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 1872. KOELERIA alpicola G. G. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 2009, villosa Pers.— Pise, Italie.— P. Savi. 558. DACTYLIs glomerata L. — Upsal, Suède. — Behm. 952. AMMOCHLOA pungens Boiss. — Mostaganem, Algérie. — Balansa. 1840. MoLiNIA cærulea Mench. — Gothlund, Suède. — Blomberg. 9017. GAUDINIA fragilis P. B. — Pise, Italie. — P. Savi. 457. FESTUCA ovina L. — Upsal, Suède, — Zetterstedt. 351. uniglumis Soland. — Cherbourg, Manche. — Le Jolis, 2013. Pise, Italie. — P. Savi. 366. pumila Chaix. — Hauteluce, Savoie. — Perrier. 9014. Ligustica Bertol. — Pise, Italie. —- P. Savi. 253. geniculata Willd. — Nemours, Algérie. — Bonrgeau. 645. Myuros L. var. ciliata. — Vendôme, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 645a. Montbazon, Indre-et-Loire. — Blanchet. 1893. elatior L. — Gothlund, Suède. — Blomberg. 1895. rubra L. — Hardemo, Suède. — Zetterstedt. 1895. violacea Gaud. — Simplon (Valais), Suisse. — Rapin. 4896. rigida Kunth. — Mustapha, Algérie. — Romain. 1897. Poa Kunth. — Belley, Ain. — Bonnamour. 2019. BRACHYPODIUM distachyum R. et Sch. — Pise, Italie. — P. Savi. 2020. phænicoides R. et Sch. — Pise, Italie. — P. Savi. 1890. Bromus mollis L. — Gothlund, Suède. — Blomberg. 437 eta. Arduennensis Kunth. — Rochefort, Belgique. — Crépin. 1891. var. villosus, — Rochefort, Belgique. — Crépin. 382 et a. Madritensis L. — Blois, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 2049. macrostachyos Desf, — Syrie. — Blanche. 1892. rigidus Roth var. Gussonii. — Saint-Eugene, Algérie. — Romain. 2018. Pise, Italie. — P. Savi. 2028. LoLiUM linicolum Sond. — Dax, Landes. — Blanchet. 855. NEPHELOCHLOA Orientalis Boiss. — Ouchak, Asie-Mineure, — Balansa. 316. Briza media L. — Upsal, Suède. — Behm. 1864. maxima L. — Mustapha, Algérie, — Romain: 1865. | minor L. — Tours, Indre-et-Loire. — Delaunay. 2010. Pise, Italie.— P. Savi. 851. spicata Sibth. et Sm. — Ouchak, Asie-Mineure. — Balansa. 1880. EnAGROSTIS pilosa P. B. — Tours, Indre-et-Loire. — Blanchet. [Bretagne. 1881. vulgaris Coss. et G. deSt.-P. var. megastachya.— Vésinet, S.-et-O.— P. de 1881a. Tours, I.-et-L. Blanchet. 1881^. Toulouse, Haute-Gar.— 102. Poa alpina L. — La Grave, Hautes-Alpes. — Ozanon. [Colomiès. 102a. Chazellet, Hautes-Alpes.— R. Mathonnet. 208. procumbens Curt. — Gravesend, Angleterre. — J. Ball. A89. annua L. -— Saint-Eugène, Algérie. — Romain. 1882, pratensis L, — Hardemo, Suède. — Zetterstedt. 1883. nemoralis L. — Hardemo, Suède. — Zetterstedt. 1884. trivialis L. — Wiby, Suède. — Zetterstedt. 1885. flexuosa Whlnbg. — Alpes de Dovre, Suède. — Zetterstedt. 1886. var. abbreviata. — Alpes de Dovre, Suède.— Zetterstedt. 4887. stricta Lindeb. — Alpes de Dovre, Suède. — Zetterstedt. 1888. compressa L. — Upsal, Suède, — Zetterstedt. 1889. serotina Ehrh. — Saint-Gervais, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 2097. Moscou, Russie. — Kaufmann. SÉANCE DU 2A JUILLET 1868. 199 665. CATABROSA aquatica P. B. — Laviers, Somme. — B. de Brutelette, 1841. PHiPPsiA algida R. Br. — Alpes de Dovre, Suède. — Zetterstedt. 240. GLYcERIA pendulina Læstad. — Stockholm, Suede. — Andersson. [lette. 118. Arrroris distans Griseb. var. vulgaris. — Laviers, Somme. — B. de Brute- 2012. var. festucæformis.— Livourne, Italie.— P. Savi. 255. /EciLOPS ventricosa Tausch. -- Oran, Algérie. — Bourgeau. 1837. triaristata Willd. — Beyrouth, Syrie. — Blanche. 1838. ovata L. — Mustapha, Algérie. — Romain. 2026. speltoides Tausch. —- Saïda, Syrie. — Blanche. 1898. SECALE montanum Guss. — Mont Sipyle, Asie-Mineure, — Balansa. 356. TRITICUM junceum L. — Urville-Hague, Manche. — Le Jolis. 1830. HEMARTHRIA fasciculata Kunth. — Saïda, Syrie. — Gaillardot. 1899. LEPTURUS filiformis Trin. — Sables-d'Olonne, Vendée, — Delaunay. 2050. Pise, Italie. — P. Savi. 1900. MoNERMA cylindrica Coss. et DR. — Angouléme, Charente. — De Roche- 2024. Pise, Italie, — P. Savi. [brune. 1853. SPARTINA stricta Roth. — Sabies-d'Olonne, Vendée. — Delaunay. 1852. DacTYLocTENIUM Ægyptiacum Willd. — Saida, Syrie. — Gaillardot. 1852a. Blanche. 513. ELEUSINE Indica L. — Cibourre, Basses-Pyrénées. — Blanchet. 162. SESLERIA czrulea Ard. — Rouen, Seine-Inférieure.— Malbranche. 162a. La Grave, Hautes-Alpes. — R. Mathonnet. 1620. Belley, Ain. — Bonnamour. 162c. è Diville, Seine-Inférieure. — Malbranche. 162d. Guerville, Seine-et-Oise, — Beautemps-Beaupré. h60. Upsal, Suede. — Zetterstedt. 940. argentea Savi. — Nice, Alpes-Maritimes. — Risso. 1854. OnEocHLOa disticha Link. — Haute Engadine (Grisons), Suisse. — Kiener. 633. EcHINARIA capitata Desf. — La Rouquette, Aveyron. —- Bras. 996. PHLEUM pratense L. — Upsal, Suéde. — Behm. 695. asperum Vill. — Villefranche, Aveyron. — Bras. 854. — gibbum Boiss, — Ouchak, Asie-Mineure. — Balansa. 1836. arenarium L. — La Frette, Seine-et-Oise. — E. Fournier. 376. ALOPECURUS utriculatus Pers. — Saint-Rémy, Saône-et-Loire. — Ozanon. 555. pratensis L. — Upsal, Suède. — Zetterstedt. 1835. geniculatus L. — Hardemo, Suède. — Zetterstedt. 1833. CrYpPsIS aculeata Ait. — lle de Ré, Charente-Inférieure. — Hubert. 1832. Pise, Italie. — P. Savi. 4834. alopecuroides Schrad. — Dax, Landes. — Blanchet. 72. NaRDUS stricta L. — Mazières, Indre-et-Loire. — Blanchet. 601. Louette-Saint-Pierre, Belgique. — Gravet. Fougères. 405. NorHoL &NA Marantæ R. Br. — Najac, Aveyron. — Bras. 52 et a. Woovsia Ilvensis R. Br.— Upsal, Suède. — Zetterstedt. 974. Saint-Moritz (Grisons), Suisse. — Kiener. 343. — hyperborea R. Br. — La Grave, Hautes-Alpes. — R. Matlionnet, 286. POLYPODIUM vulgare L. — Louette-Saint- Pierre, Belgique. — Gravet. 885. Upsal, Suède. — Zetterstedt. 1918. Dryopteris L. — Upsal, Suède. — Zetterstedt. 285. var. calcareum, — Rochefort, Belgique. — Crépin. T. XV. (SÉANCES) 9 * 130 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 987. PoLYPoDIUM Phegopteris L. — Louette-Saint-Pierre, Belgique. — Gravet. 1916. _ Sainte-Croix (Vaud), Suisse. — Kiener. 1917. Upsal, Suède. — Zetterstedt. 981. Robertianum Hoffm. — Rochefort, Belgique. — Crépin. 98A. ASPIDIUM aculeatum Sw. — Wavreille, Belgique. — Crépin. 19928. Orchaise, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 1927. var. angulare. — Forét de Blois, Loir-et-Cher. — 1994. Filix-mas Sw. — Hardemo, Suède. — Zetterstedt. [L. Mathonnet, 1999. Lonchitis Sw.— Mont Dóle (Vaud), Suisse. — Kiener. 1910. CYSTOPTERIS fragilis Bernh. — Chateaufort, Seine-et-Oise, — Guilloteaux. 982. PorYsTICHUM Oreopteris DC. — Louette-Saint-Pierre, Belgique.— Gravet, 283. Thelypteris Roth. — Membre, Belgique. — Gravet. 439. spinulosum DC. — Louette-Saint-Pierre, Belgique. — Gravet, 1925. rigidum DC. — Mont Etivaz (Vaud), Suisse. — Kiener. 1926. Mont Vergy, Haute-Savoie. — Crozet-Bourgeau. 269. ASPLENIUM septentrionale Hoffm. — Orchimont, Belgique. — Gravet. 352. lanceolatum Huds. — Roc de Granville, Manche. — Brehier. 353. | marinum L. — Granville, Manche. — Brehier. 1920. Halleri R. Br. — Neufchâtel, Suisse. — Payot. 433 et a. viride Huds. — Mont Chasseron (Vaud), Suisse. — Kiener. 1919. palmatum Lmk. — Bouzaréah, Algérie. — Romain. 1993. Filix-femina Bernh. — Upsal, Suède. — Zetterstedt. 1915. SCOLOPENDRIUM officinale Sw. — Rochefort, Belgique. — Crépin. 850. GRAMMITIS leptophylla Sw. — Naples, Italie, — Brehier. 850a, Pise, Italie. — P. Savi. 1911. Collioure, Pyrénées-Orientales. — Irat. 1914. PTEnIS longifolia L. — Saïda, Syrie. — Blanche. 40. ADIANTHUM Capillus-Veneris L. — Saint-Benoit, Vienne. — Deloynes. 313. St-Aubin (Neuchâtel), Suisse. — Payot. 16. HYMENOrHYLLUM Tunbridgense Sw. — Brest, Finistère. — Kerland. 16a. Mortain, Manche. — Beautemps- 2029. Pise, Ialie. — P. Savi. [Beaupré. 209. Wilsoni Hook. — Comté de Kerry, Irlande. — J. Ball. 1912. STRUTHIOPTERIS Germanica L. — Wiby, Suède. — Zetterstedt. 1921. BLECHNUM Spicant Roth, — Forêt de Blois, Loir-et-Cher. — L. Mathonuet. 1922. Louette-Saint-Pierre, Belgique. — Crépin. 135. ALLOSORUS crispus. Bernh. — Haute Engadine (Grisons), Suisse. — Kiener. h35a. Munster (Valais), Suisse. — Dænen. 1913. La Grave, Hautes-Alpes, — R. Mathonnet, 2030. Boscolongo, Italie. — P. Savi. 1930. Osmunpa regalis L. — Saint-Léger, Seine-et-Oise. — Dænen. 485. BornycuivuM Lunaria Sw. — Mont Simplon (Valais), Suisse. — Rapin. 29. OPHIOGLOSSUM Lusitanicum L., — Aptibes, Alpes-Maritimes. — Bornet. 99a. Côte de St-Marc, Finistère. — Hubert. Équisétacées. | 75. EQUISETUM hyemale Le — Lyon, Rhône. — J. Guichard. 75a. Saint-Gervais, Loir-et-Cher. — L. Mathonnet. 1906. Nassagne, Belgique. — Crépin. 1907. palustre L. — Hardemo, Suède. — Zetterstedt. 1904. | umbrosum Mey. — Hardemo, Suède. — Zetterstedt. 4905. sylvaticum L. — Hardemo, Suède. — Zetterstedt. SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1868. 131 Marsiléacées. 627. MARSILEA quadrifoliata L, — Tours, Indre-et-Loire. — Blanchet. 26. SALVINIA natans Hoffm. — Bordeaux, Gironde. — Motelay. 26a. Raulin. 2031. Pise, Italie. — P. Savi. A49. PrLULARIA globulifera L. — Houdremont, Belgique. — Gravet. 853. Tours, Indre-et-Loire. — Blanchet. Characées. 29. CHARA fragifera DR. — Étang de la Canau, Gironde, — Motelay. 1909. fœtida A. Br. — Lyon, Rhône. — Guichard. 18. NITELLA batrachosperma A. Br. — Étang de Cazeau, Gironde, — Motelay 1908. glomerata Desv. — Abbevilie, Somme. — Éloy de Vicq. [et Claveau. lsoétées. 23. IsoEvES echinospora DR. — Lac de Guéry, Puy-de-Dôme. —- Motelay. 24. lacustris L. — Lac de Guéry, Puy-de-Dóme. — Motelay. 30. Duriæi Bory. — Antibes, Alpes-Maritimes. — Thuret. 70. tenuissima Bor. — Riz-Chauveron, Haute-Vienne. — Chaboisseau, 849. Hystrix DR. var. inermis. — Ouchak, Asie-Mineure. — Balansa. 1902. — Boryana DR. — Étang de Sanguinet, Landes. — Motelay. Lycopodiacées. 288. LYcoroniuw Selago L, — Willerzie, Belgique. — Gravet. 1901, Lautaret, Hautes-Alpes. — Verlot. 203. clavatum L. — Gedinne, Belgique. — Gravet. 474. inundatum L. — Landes de Courthaut, Manche. — Brehier. 174a. Forêt de la Serre, Jura. — Millardet. 202. Louette-Saint-Pierre, Belgique. — Gravet. 1902. SELAGINELLA spinulosa A. Br. — Diablerets (Vaud), Suisse, — Kiener. 2032 denticulata Koch. — Pise, Italie. — P. Savi. M. le Président déclare close la session ordinaire de 1867-1868, et invite MM. les membres de la Société à se rendre à la session ex- traordinaire qui s'ouvrira à Pau, le 10 aoüt prochain. SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1868. PRÉSIDENCE DE M. DUCIARTRE. La Société se réunit à sept heures et demie du soir dans le local ordinaire de ses séances. M. le Président déclare ouverte la session de 1865-69. M. Larcher, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 24 juillet, dont la rédaction est adoptée. 132 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. le Président annonce à la Société la perte profondément dou- loureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. François Delessert, son trésorier depuis 1856, décédé à l’âge de quatre-vingt huit ans, lè 45 octobre dernier. M. le Président fait hommage à la Société de son Rapport sur les progrès de la botanique physiologique. Ce travail fait partie de la Collection des rapports sur les progrès dans les sciences et dans les lettres (qui résume les progrès accomplis en France, dans les sciences et dans les lettres durant les vingt-cinq dernières années) publiée, sous les auspices de S. Exc. M. le Ministre de l'Instruction publique, à l'occasion de l'Exposition universelle de 1867. M. le Secrétaire-général donne lecture de la communication sui- vante, adressée à la Société : DES SALICORNIA DE L'HÉRAULT, par M. DUVAL-JOUVE. (Montpellier, 6 novembre 1868.) OBSERVATIONS ANATOMIQUES ET MORPHOLOGIQUES. « Quand deux plantes, si voisines qu'elles soient, » sont bien deux espéces distinctes, aux différences » saillantes de leur ensemble extérieur correspon- » dent des différences réelles dans les détails de leur » organisation. » En juillet dernier, j'herborisais sur les bords des étangs salés de l'Hérault. Tout y avait été brûlé par les ardeurs et la longue sécheresse d'un été excep- tionnel; meis les Salicornia avaient résisté, se montraient partout en mono- tone abondance et par leur fraicheur semblaient insulter aux restes de pauvres Graminées róties et au malheur de tristes plantes maritimes, fanées et amai- gries, malgré leur titre de plantes grasses. Cette vue me fit penser à rechercher quelle particularité d'organisation assurait aux Salicornia cette inaltérable fraicheur. Mes observations ne m'ont pas donné la solution de cette question, mais elles m'ont conduit à d'autres apercus que je désire soumettre à nos con- frères. En créant le genre Salicornia (4), Tournefort en décrivit et en figura les or- ganes floraux, mais non le port. Linné adopta ce genre et s'abstint, méme dans la description des espèces, de faire la moindre allusion à la présence ou à l'absence de feuilles ; il se borna à employer l'expression « articulis ».... Dans (1j Ce nom, devenu générique depuis Tournefort (1703), était connu des anciens bo tanistes, Dodoéns, Lobel, C. Bauhin, etc.; il est, sans aucune altération, le nom italien des plantes de ce genre (0. Targioni-Tozzetti Dis. bot. it., H, p. 209; Pollini, FL. ver., I, p. 2; Bertoloni, Fl. it., p. 16, etc.). En Espagne (Willkomm, Prodr. fl. hisp., l, p. 259; et sur les cótes du golfe de Lion on donne les noms de Salicor et Salicon à ces plantes et à toutes celles dont on tire dela soude par incinération, * SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1868. 133 son Genera plantarum, A.-L. de Jussieu se borna à dire : « Caulis aphyllus, » articulatus, articulis apice bidentatis », p. 86; et cette expression est devenue pour tous les auteurs plus récents et pour les floristes modernes l'expression consacrée et presque invariable. Deux travaux monographiques ont paru sur ce genre. L'un, dà à Gussone, forme le premier et le seul fascicule édité de son Flora sicula, in-folio avec cinq planches coloriées, 1829 ; il est reproduit presque en entier au début de son Flore sicule synopsis Y., pp. 3-8. Cet auteur s'exprime ainsi qu'il suit sur l'organisation des tiges et des rameaux des Salicornia qui, d’après nos flores, croitraient en France : « Herba annuæ, vel frutices articulati, aphylli » o. c. p. 3 (1); et la diagnose de chacune des mêmes espèces commence par les mots consacrés : « aphylla,... folia nulla,... articulis... » qu'il répéte dans ses longues et minutieuses descriptions. L'autre travail se trouve dans le Chenopo- dearum. monographica enumeratio que Moquin-Tandon publia en 1840 et reproduisit en 1849 avec modifications et développements dans le Prodromus de De Candolle, part. xti, sect. 2, pp. 144-152. On n'y trouve que les expres- sions habituelles : « articulata... , aphylla..., folia nulla..., articuli apice trun- » cati vel bidentati », pp. 144, 145, 151, etc., et rien de particulier sur l'or- ganisation des « articles » constituant la tige et les rameaux. Or, si sur le Salicornia fruticosa on opère des coupes transversales et lon- gitudinales de ces mémes prétendus articles bien verts, on trouve immédiatement au-dessous de l'épiderme, assez semblable à celui des dicotylédones à. feuilles grasses, une couche d'une à deux assises de cellules très-longues, étroites, obtuses, remplies de chlorophylle, disposées perpendiculairement à l'épiderme ; ce sont enfin les cellules constituant le parenchyme en palissade spécial de la Structure des feuilles (pl. I, fig. 1, 2) Parmi ces cellules s'en montrent d'autres incolores et sans chlorophylle, plus longues que les premiéres, cylin- driques, arrondies plus au moins régulièrement à leurs extrémités et parcou- rues ou constituées par des fils spiralés analogues à ceux de très-grosses tra- chées. Ces fils forment des hélices à tours trés-serrés et contigus, se déroulant en larges bandes où ils se montrent au nombre de quatre au moins, de dix au plus, tantôt simples, tantôt bifurquées comme ceux des trachées. Dans le jeune àge de la plante, ils sont toujours difficiles à dérouler, parce qu'ils sont encore unis entre eux par la membrane cellulaire primitive; plus tard, libres par la résorption de cette membrane, ils se déroulent au moindre tiraillement ; mais à aucun âge ils n'occupent la cellule tout entière ; à chaque extrémité, il per- siste toujours une très-petite calotte membraneuse, tout unie et sans la moindre trace de spiricule. Ces cellules, si faciles à distinguer par leur plus grande lon- gueur et par leur conformation, sont toujours beaucoup moins nombreuses que (1) Ce que Gussone ajoute aprés ce terme : aphylli « vel foliis squamæformibus alternis Vestiti », se rapporte à son Salicornia amplexicaulis Vahl (Halostachys perfoliata Moq. Tand.) étranger au sol français. 134 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les cellules longues du parenchyme en palissade, dans la masse desquelles elles sont disséminées. Au premier coup d'œil on les croirait dispersées sans ordre ; un examen attentif, au moyen de coupes en tous sens et particulièrement de coupes tangentielles emportant l'épiderme et une partie du parenchyme, fait tout de suite voir qu'elles sont constamment situées ou directement au-dessous ou tout à cóté d'un stomate, mais non en contact. Ajoutons qu'il n'y a daus le parenchyme d'autres lacunes à air que la très-petite lacune qui se trouve entre elles et le stomate (fig. 2). Ces cellules spiralées me paraissent tout à fait ré- pondre à celles que Schleiden a brièvement signalées dans le parenchyme de certaines Orchidées (Grundzuege d. wiss. Bot. 3° édit., 4850, T, p. 189), et que M. 'Trécul a décrites sur des plantes de la méme famille (Bull. Soc. bot. d. Fr. , TL, p. 155 et pp. 446-447). Elles sont assez bien dessinées par Schacht (Die Pflanzenzelle, tab. VII, fig. 9, 10) ; seulement celles des Salicornia sont plus longues et ont à chaque extrémité un petit espace sans spiricules. Au-dessous des assises du parenchyme en palissade se trouve une épaisse zone d'un tissu làche, incolore, à grandes cellules avec méats intercellulaires consi- dérables (fig. 1, d); dans cette couche est répandu un réseau fibro-vasculaire analogue à celui que présente la charpente d'une feuille ordinaire, et en parti- culier celle des feuilles charnues de quelques Sedum et des Salsola hirsuta L., [nula crithmoides L., etc., qui croissent dans les mêmes parages. Ces ner- vures sont petites et composées à l'extérieur de quelques fibres et à l'intérieur de vaisseaux à grandes ponctuations, quelquefois annulaires et d'une ou de deux trachées de très-faible diamètre. Cette région se termine, en allant vers le centre, par une assise de cellules plus petites et dont la grandeur correspond assez a ceiles des cellules épidermiques. Au-dessous d'elle, une assise de cel- lules plus petites encore, aplaties en table et à parois plus épaisses; il est im- possible de ne pas y reconnaitre au premier coup d'ceilles cellules du périderme (H. de Mohl) de la couche subéreuse, laquelle est déjà représentée par une ou deux assises. Au-dessous se montrent les cellules lâches de l'enveloppe cellulaire, laquelle recouvre une couche de liber, dont les fibres ont des parois très- minces, ct enfin ontrouve le bois proprement dit avec la moelle, le plus souvent desséchée et déchirée, sans contour nettement défini (fig. 1, f, g). De cette façon, la coupe d'un entre-nœud bien vert de Salicornia nous offre, en allant de l'intérieur à l'extérieur : 4° les éléments normaux du système ligneux d'une dicotylédone; 2e les éléments normaux du système cortical ; 3? et, en surplus, la série des tissus qu'on trouve dans une feuille de dicotylé- done, mais avec une vraie couche d épiderme d'un seul côté. Il est toutefois à remarquer que, sur cette espèce comme sur les autres, la. partielibre et plus ou moins saillante de la feuille, à bord membraneux et transparent, que l'on à appelée les dents des articles, offre les mêmes tissus d'une feuille, renfermés entre un épiderme inférieur et ua épiderme supérieur. La conclusion naturelle à tirer de cette constatation, est que les Salicornia SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1868. 435 ne sont point dépourvus de feuilles, ne sont point aphylles, comme on l'a con- stamment répété, mais qu'ils sont pourvus de feuilles opposées, soudées par leurs bords et recouvrant chaque entrenœud, vers le haut duquel elles se sépa- rent et s'isolent un peu, en formant une saillie squamiforme, plus ou moins aigué et qui présente alors, comme à l'ordinaire, deux épidermes. Mais, comme ici l'épidermeinférieur est nécessairement celui de là face extérieure, il s'ensuit que nos feuilles de Salicornia présentent avec les autres feuilles cette nouvelle différence qu'au lieu d'avoir leur couche de parenchyme en palissade sous- jacente à l'épiderme supérieur, elles l'ont contiguë à l'épiderme de la face in- férieure. Cette hypothèse, que la partie verte et charnue, couvrant les entrericeuds frais des Salicornia, est constituée par des feuilles appliquées contre la tige et soudées latéralement, se trouve confirmée avec une supréme clarté quand on suit le développement ultérieur de la plante. Aprés quelques mois, le plus ordi- nairement deux, cette enveloppe verte se flétrit, jaunit, puis prend la teinte feuille morte, comme une feuille avant sa chute, et bientôt elle se détache des entrenœuds par plaques sèches plus ou moins grandes (1). Si l'on dissèque ces plaques, où y retrouve tous les éléments de la feuille : épiderme, cellules en palissade, longues cellules spiralées, réseau fibro-vasculaire, etc. Puis, si l'on dissèque les entrenœuds, réduits par cette dénudation à un tiers de leur dia- mètre primitif, on trouve que les cellules du périderme ont des parois plus épaisses et déjà fortement colorées en brun ; au-dessous d'elles il y a une zone d'assises subéreuses nettement formées et brunâtres. L'enveloppe cellulaire her- bacée est plus marquée encore et ses cellules commencent à montrer de la chlorophylle ; la couche libérienne a aussi beaucoup gagné en épaisseur et en force, quoique jamais les parois de ses fibres tie deviennent bien épaisses ; enfin on à unie écorce normale. Sur une tige d'un an et plus, on troüye unie couche subéreuse ayant jusqu'à six assises de cellules, assez forte pour être facilement et avec l'ongle séparée de l'enveloppe herbacée sous-Jacente, dont les cellules polyédriques sont toutes remplies de chlorophylle ; et ainsi rien ne différencie plus l'écorce de cette tige, et n'indique qu'à une autre époque elle ait été re- couverte par des feuilles. Maintenant qu'il est bien constaté que les tissus chartius et caducs qui recouvrent d'abord les entrenœuds des Salicornia, sont des tissus identiques avec ceux que l'on rencontre dans les feuilles et constituent dès lors deux feuille: soudées par les bords, deux points restent à examiner : 1° Puisque le réseau vasculaire de toute feuille se rattache aux tissus ligneux de la tige, soit par un faisceau unique, soit par un groupe de faisceaux, où est (1) C’est ce que Gussone a observé et décrit en ces termes : « Caules et rami juniores » parénchymate crasso vestiti, quod sensim exsiccatur, unde fit ut in fructu et etiam sub » anthesi omnino exsucci remaneant, et loco parenchytmatis epidermide sicca hine inde ” Secedente obdueti sint. » (Fl. sic. syn., I, p. 5.) 136 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. situé sur les entrenœuds des Salicornia le point d'origine ou d'émersion du réseau fibro vasculaire ? 2» Les feuilles étant soudées par leurs bords, et l'épiderme, ainsi que le parenchyme, ne présentant aucune différence sur la ligne de soudure, les fais- ceaux, qui constituent le réseau d'une feuille sont-ils par leur extrémité soudés à l'extrémité des faisceaux de l'autre feuille, ou chaque réseau est-il indépen- dant ? Pour résoudre la seconde question, il suffit de faire macérer pendant quel- ques semaines des entrenœuds bien verts d'une quelconque de nos espèces; alors, sans disséquer ces entrenœuds, ce qui risquerait de rompre l'adhérence si elle existait, et seulement en les placant surle porte objet d'une loupe mon- tée, on voit, à travers l'épiderme transparent, que les deux réseaux ne sont point soudés, mais parfaitement indépendants. Et si ensuite, avec une aiguille à dissection, on enlève délicatement l'épiderme, on voit les réseaux flotter dans le liquide, chacun de son cóté. La méme observation permet de résoudre la première question et de con- stater avec la plus compléte évidence, d'une part, que ce réseau ne va pas jus- qu'au bas de l’entrenœud et s'arrête à 1 ou 2 millimètres plus haut ; d'autre part, qu'il est versle bas libre de toute adhérence avec le corps ligneux et ne s’y rattache que vers le sommet de l’entrenœud par un gros faisceau qui tra- verse les couches corticales. C'est donc là le point d'émersion du tronc princi- pal du réseau fibro-vasculaire. Aprés son émersion, ce tronc se porte, sans se diviser, dans une direction un peñ ascendante vers un petit renflement dorsal que chacune de nos espèces présente au-dessous de la pointe des feuilles (1), puis il se divise en deux branches. L'une, trés-courte, monte dans la partie libre de la feuille ; l'autre, beaucoup plus longue, descend dans la partie de la feuille appliquée contre l'entrenceud, mais sans parvenir jusqu'à l'extrémité inférieure, comme nous l'avons vu plus haut. La branche supérieure constitue une nervure médiane prificipale, d'oü partent latéralement des nervures secon- daires. Il n'en est point ainsi de la brancheinférieure ; aussitót aprés la division du tronc, elle se divise elle-méme en deux autres grosses branches, qui des- cendent chacune d'un côté en se divisant et se ramifiant (fig. 14). Ainsi, sur toute la longueur du revêtement de l'entrenceud, il n'y a point de nervure mé- diane, ni par suite de saillie ou caréne dorsale, mais de chaque cóté et pour chaque feuille deux branches ramifiées. De sorte que la partie de la feuille qui constitue ce revétement semble n'étre qu'un prolongement en décurrence de deux ailes latérales soudées, mais ayant chacune sa branche de réseau fibro- vasculaire propre et indépendante. (1) C’est à tort que Gussone a attribué seulement à son S. macrostachya « Sub api- » cibus emarginaturæ tuberculum plus minus preminens » (o. c., p. 6); cette saillie, vestige de la caréne due à la nervure dorsale, se trouve plus ou moins prononcée sur toutes nos espèces. SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1868. 137 On peut, avec la plus grande facilité, constater les mémes faits au moyen de coupes tranversales et surtout de coupes longitudinales passant par la ligne médiane, c'est-à-dire par la pointe des feuilles. Ces mémes coupes longitudi- nales, opérées à l'extrémité d'un rameau en voie de développement, font voir que des feuilles déjà trés-saillantes à cette extrémité n'ont point encore de pro- longement inférieur. Ces feuilles, par leur partie libre développée en avant et par leur opposition, forment une coupe ovale, relevée en pointe aux bouts, échan- crée sur les côtés où elles sont à peine soudées ; le faisceau vasculaire, émer- geant au point indiqué, est déjà trés-développé dans la partie libre de la feuille, et sa partie inférieure, qui plus tard se divisera en deux branches et se prolon- gera simultanément avec l’entrenœud pour le recouvrir, est presque nulle. Ainsi, le point d'origine des feuilles des Sa/icornia est au haut de chaque en- trenœud, là où est celui des feuilles ordinaires; les entrenœuds et la partie des feuilles qui les recouvrent croissent par en bas, et leur région inférieure est la région la plus récente. Si maintenant on examine les tissus ligneux de la tige ou des rameaux, jeunes ou vieux, on ne constate aux nœuds aucune trace d'articulation véri- table; « articulé, dit avec pleine raison M. Duchartre, s'applique aux tiges ayant les nœuds cassants » (EL. bot., p. 191); et si l’on regarde au microscope une véritable articulation, comme aux épis de certaines Graminées, par exemple des Æ'gilops et surtout des Tripsacum, on y trouve cette couche cellulaire spéciale que M. H. de Mohl a appelée couche séparatrice. Rien de semblable n'existe dans le tissu ligneux des Salicornia, qui d'ailleurs ne se désarticule pas et se comporte comme celui des autres plantes. Si quelquefois la plante fraiche ou à demi-séche se rompt à un nœud plus facilement qu'ailleurs, c'est, dans le second cas, parce que sur les entrenœuds une certaine élasticité est entretenue par l'humidité des tissus des feuilles et que les noeuds dénudés et plus secs sont moins résistants ; et, dansle premier cas, cela vient de ce que le développement de chaque entrenœud étant basilaire, ainsi que nous l'avons vu, les tissus de la base de chaque entrenœud sont les plus récents et dès lors encore les moins résistants.” Il n'y a donc pas lieu de dire ces plantes articulées, ni de les dire aphylles, puisqu'elles n'ont ni l'un ni l'autre de ces caractères ; et il nous semble qu'il serait plus exact de dire de nos Salicorniaqu'elles ont des feuilles décurrentes, appliquées contre les entrenœuds, les recouvrant entièrement, soudées par leurs bords et ne s'isolant qu'à leur pointe contre la base de l'entrenceud supé- rieur, ce qui simule des articulations. Par suite, au lieu de dire avec Moquin- Tandon et d'autres auteurs : « Flores rhacheos excavationibus immersi », 0. €., p. 14^; ou avec Gussone et d'autres : « Areolæ floriferæ ad basin ar- » ticulorum, » o. c., p. 7, il semble plus simple et plus exact de dire : à l'aisselle des feuilles florales, semblables aux feuilles caulinaires, mais plus rap- prochées et plus charnaes, naissent les fleurs, qui, en augmentant de volume, 138 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. compriment les tissus en voie de développement de la base des feuilles supra- posées et semblent s'y être développées. - Bien que, dans tout ce qui précède, nous n'ayons parlé que du Salicornia fruticosa, ce qui a été dit de ses feuilles et de l'écorce de sa tige, s'applique exactement à tous nos Salicornia de l'Hérault; quoique, en méme temps, chaque espèce présente, dans ses tissus, des différences constantes, soit faibles, soit très-saillantes, qu'il nous reste à indiquer. Mais, arrivé là, j'éprouve un véritable embarras. J'ai étudié les Salicornia des environs de Montpellier, où les flores n'indiquent que trois espèces et où je trouve cinq plantes de ce genre : trois vivaces et frutescentes; et deux herba- cées et annuelles très-différentes entre elles sinon très-distinctes. Aucune de ces dernières ne répond exactement aux diagnoses du S. Aerbacea L. Pour m'éclai- rer, j'ai voulu comparer à mes plantes le S. herbacea de l'intérieur et du litto- ral de l'Océan; or, ce que M. J. Lloyd m'a envoyé du littoral de l'Ouest répond à une des deux formes, et à l’autre répond ce que, par M. Godron, j'ai recu vivant et bien mûr des terrains salifères de la Lorraine. Des types vivaces et ligneux, l'un, grand et dressé, très-tardif, avec des épis minces, paraît être le S. fruticosa des auteurs et répond exactement à ce que M. J. Lloyd a bien voulu me recueillir et m'envoyer vivant et mûr des côtes de Bre- tagne sous les noms de S. fruticosa et S. radicans. Un autre, trés-précoce, avec de gros épis, est très-probablement le S. macrostachya de Moricand et de Gussone ; et enfin un troisième, fleurissant entre les deux autres, avec des épis assez gros, courts et souvent ternés, sarmenteux et étalé en larges plaques, offre, malgré ses tiges radicantes, des caractères tout différents du S. radicans des auteurs, et de ce que j'ai recu sous ce nom des cótes de Bretagne par l'obli- geance de M. J. Lloyd, qui réunit (F7. Ouest, p. ^17) le S. radicans des auteurs au S. fruticosa L. . Provisoirement, et sans rien préjuger, je me servirai des noms macrostachya et fruticosa pour les deux types vivaces qui répondent à peu près aux diagnoses unies à ces noms. J'appellerai S. sarmentosa la plante sar- menteuse, Tout en reconnaissant, d'une part, l'absence de concordance entre les diagnoses du S. herbacea L. et les caractères de nos deux plantes annuelles; d'autre part, les différences de ces deux plantes entre elles, je n'ose encore les séparer du type linnéen ; provisoirement donc et avec doute, je leur conser- verai le nom linnéeu Aerbacea, et, les distinguant ensuite en deux sous-espèces, je nommerai S. patula la plante des plages de l'Ouest et de l'Hérault, à rameatix étalés, et S. Emerici (1) la plante à rameaux fastigiés des salines de l'intérieur (1) Je dédie cette plante à Joseph ÉMÉRIC, en mémoire des grands services qu'il à rendus à la botanique. Le jour où J'écris ces ligues se trouve être le 105* anniversaire de la naissance de cet ami tovjours regretté. J. Éméric naquit à Annot (Basses-Alpes), le 2 octobre 1763; aprés de fortes études au collége de Louis le Grand, il entra dans les ordies, puis les quitta à la Révolution pour se livrer entièrement à l'étude de l'histoire naturelle. Comme botaniste, il parcourut les Pyrénées et les Alpes, et se trouva, de 1810 à 1830, en relation avee la plupart des botanistes de France, de Suisse et d'ftalie. li SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1868. 139 et de l'Hérault, réservant pour une autre partie l'exposé des caractères diffé- renticls et la discussion de la synonymie. L'épiderme du S. fruticosa se compose de cellules transversales disposées, sans grande régularité, en rangées verticales. Les stomates se trouvent répartis, avec aussi peu de régularité, en alternant sur ccs rangées, de telle facon qu'une rangée verticale en est privée sur presque toute son étendue, tandis que ses voisines en portent de séparées par un nombre de cellules variant le plus sou- vent entre deux et cinq, quelquefois jusqu'à dix. Ces stomates sont transver- saux, comme les cellules entre lesquelles ils sont interposés. Leur structure n'offre rien de bien remarquable; leurs dimensions assez grandes, 0?7,063 sur 077^.0^1, les rendent visibles à la loupe, comme ceux des autres espèces (1. L'épiderme du S. sarmentosa présente des cellales moins longuement trans- versales, en rangées moins régulières encore ; les stomates sont aussi moins régulièrement situés et plus grands, avec un pourtour plutôt circulaire qu'el- liptique. Celui du SS. macrostachya a ses cellules assez semblables à celles des précédents, mais ses stomates sont de beaucoup les plus grands de tous, avec un pourtour en ellipse allongée. Sur celui du S. £'merici, les cellules sont dis- posées plus régulièrement et leur grand axe est plus souvent longitudinal que transversal; les stomates, distribués sans ordre, sont plus larges que longs. Aussitôt que, sur une plante fraiche, l'épiderme de cette espèce a été enlevé, les tissus sous-jacents se colorent en brun. J'ai dit que le S, fruticosa présente une couche de cellules sous-épider- miques en palissade, parmi lesquelles sont des cellules spiralées, sans lacune à air; le S. Emerici offre au contraire des lacunes à air dans les deux ou trois assises de ses cellules en palissade, mais il ne s'y mêle presque jamais de cel- lules spiralées. Celles qu'on y trouve en petit nombre sont mal conforméecs, incomplètes, ne présentant le plus souvent que des raies au lica de fils spira- lés. Le S. patula et le S. sarmentosa offrent la même structure que S. fruli- cosa ; je veux dire par là que sous l'épiderme et parmi les cellules en palissade s'étendent de longues cellules spiralées, qui, par les calottes non spiralées de leurs extrémités, aboutissent, sans être ea contact, d'ui bout, au-dessous où "ne e : affine "eon hro- près des stomates, et de l'autre, assez près des ramifications du réseau fibro communiqua beaucoup de plantes à De Candolle pour son Supplément, et, dans la deuxième édition du Flora gallica de Loiseleur Deslongchamps, il est cité pour trois cents cin- quante-huit espèces rares ou nouvelles, Vers 1825, il s'occupa de géologie, et daus ces éludes servit encore la botanique par la découverte de palmiers fossiles qui ont été dé- crits par M, Ad. Bronguiart. Les nombreux fossiles qu'il avait trouvés dans les Basses- Alpes furent successivement publiés par M. Raspail en 1829, par Alc. d Orbigny en 1340. li mourut le 24 aviil 1855, à Cast: lane (Basses-Alpes), aimé de tous ceux qui le con- nalssaient, parce qu'il était impossible de trouver un savant plus modeste et plus dévoué à la science, un ami plus sûr, un meil eur citoyen. . (1) C'est ce qui a porté Bertoloni à dire de son S. herbacea :« Herba ad lentem punctis » minuiis impressa» (Fl. ital., p. 17). H serait à désirer que dans les descriptions on nommàt par leur nom les organes élémentaires auxquels sont dues les diverses appa- rences ponctiformes. 410 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. vasculaire (fig. 4 et 2, c). Maisle S. macrostachya est tout différent ; à la place et dans la position qu'occupent chez les autres les cellules spiralées, il en offre d'autres, incolores, transparentes et sans chlorophylle comme les premieres, mais à parois trés-épaisses, irréguliéres, tout unies ou un peu ponctuées, sans aucune trace ce spiricules, ni de raies (fig. 3 et ^, c.). M. A. Trécul a signalé des cellules analogues, occupant la méme position dans le parenchyme de quelques Orchidées (Bull. Sot. bot. de Fr., II, p. 155); ce savant bota- niste ajoute que si les membranes des cellules observées par lui sont lisses, «elles sont cependant plissées en hélice ». Ici rien de semblable; les mem- branes sont si épaisses qu'aucun plissement n'est possible ; elles sont tout unies ou un peu ponctuées. Cependant ces cellules ne sont jamais droites, comme celles qui ont des spiricules ; elles ont toujours des courbures plus ou moins subites, des saillies anguleuses, et des extrémités rétuses ou bifurquées et comme rameuses. Toutes ces saillies irrégulières répondent aux interstices des cellules contigués, et varient de mille facons ; ainsi, les extrémités s'effilent par deux courbes concaves opposées, si elles pénètrent entre deux cellules; elles sont bifides ou trifides, si elles s'appuient sur une ou deux cellules, etc. (fig. ^, c.). Comme les cellules spiralées des autres espéces, celles-ci sont toujours rem- plies d'air; c'est ce que l'on constate sans exception lorsqu'on fait des coupes assez minces pour que la distinction des tissus soit possible, assez épaisses en méme temps pour laisser un certain nombre de ces cellules parfaitement in- tactes. On voit alors que, tandis que les cellules du parenchyme environnant sont remplies et gonflées de liquide, comme dans toutes les feuilles charnues, nos cellules spéciales sont toujours pleinesd'air. Sur le porte-objet et dans l'eau, l'air contenu en rend la vue trés-confuse, mais on peut, sans trop de difficulté, en faire sortir l'air par la pression avec les aiguilles à dissection; et mieux encore, un séjour des coupes dans l'alcool pendant huit ou dix heures en chasse l'air et rend tout net et parfaitement visible. A cause de l'air qu'elles contiennent constamment, je les désignerai par le terme de cellules aérifères, sans autre intention que celle de les nommer, et sans rien préjuger sur la fonction que semble indiquer leur position entre les stomates et le réseau fibro-vascu- laire, ainsi que leur substitution aux lacunes à air. Les cellules aériferes spiralées se retrouvent constamment dans le périgone des espèces qui en ont dans leurs feuilles. J'ai trouvé dans le périgone du S. sarmentosa des cellules à spirales incomplètes et seulement indiquées par des lignes fines et interrompues ; de semblables cellules se montrent aussi, à côté de cellules spiralées bien constituées, dans le périgone du S. Emerici, lequel, comme il a été dit, n'en présente que très-rarement dans les feuilles caulinaires. Je n'ai pu en voir d'aucune sorte dans le périgone du S. macro- stachya. SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1868. . 141 M. Edm. Lefranc fait à la Société la communication suivante : DE L'ACIDE ATRACTYLIQUE OU SULFOATRACTYLIQUE (S*0!?, C60H52020, 3 HO), par M. Edmona LEFRANC. Dans une analyse de la racine de l’Afractylis gummifera, que nous avons donnée en 1866, se trouvait indiqué, pour mémoire, un composé binaire dont l'acide nous était apparu comme un composé de nature mixte, d'un genre nouveau, digne enfin d'une étude spéciale et de l'attention des chimistes. En 1868, je tirais du pays de Mostaganem, terre promise de l'Afrac- tylis gummifera, par les soins d'un ami, M. Cheux, pharmacien en chef de l'hôpital militaire de cette ville, 200 kilogr. environ de racine fraiche de cette plante, soit 40 kilogr. à l'état sec. Cette quantité me donnait à l'analyse 200 grammes environ du composé binaire — Atractylate de potasse (2 KO -]- HO. A) — en question. Cette fois, il me fut possible de poursuivre l'étude de sa nature et de sa con- stitution. C'est ainsi que je puis aujourd'hui le représenter par une formule chimique, et échanger le nom composé que je lui avais d'abord attribué, faute de mieux, contre celui d'atractylate ou de sulfoatractylate de potasse. Les conclusions de ce travail ont été communiquées à l'Académie des sciences dans la séance du 9 novembre 1868 par M. Bussy; et M. le professeur Buignet, dans son compte rendu des travaux de la Société de pharmacie pendant l'an- née 1868, a signalé ledit composé comme « un des produits les plus remar- quables que l'analyse immédiate ait jusqu'ici présentés à l'observation ». En effet, résultat d'une synthèse d'acide sulfurique et d'une molécule ter- naire (C6? 15? 0?) qui parait être elle-même le produit synthétique d'un grou- pement d'acide valérianique, d'un sucre et d'une résine, l'acide atractylique serait constitué selon le type des acides viniques, et, en particulier, de l'acide sulfovinique : espèce du genre dont il partage au reste le caractére de grande instabilité, comme de régénérer spontanément de l'acidesulfurique, lentement, à la température ordinaire, très -promptement à 100 degrés. Ce qui fait de l'acide atractylique une espèce d'acide vinique d'un genre à part, c'est que sa copule (CS H9? O2) est complexe, et que dans les conditions où il régénère de l'acide sulfurique, cette copule se scinde à son tour en composés plus simples, tels que de l'acide valérianique, une glucose et une résine. Sans doute, les phénoménes chimiques de débloublement ou de syn- thése propres à la vie végétale sont encore de nature, le plus souvent, à confondre la science des chimistes, mais il n'en est pas beaucoup, croyons- nous, qui soient plus surprenants que celui de la synthèse de l'acide atracty- lique. En effet, nous voyons ici la plante mettre en œuvre un acide minéral fort, de l'acide sulfurique, vis-à-vis de composés de nature organique, pour constituer un édifice dont la condition absolue de stabilité est qu'à la base se 4 A2 ` SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. trouvera un oxyde alcalin ou terreux; car, enlevez cette base, autrement dit isolez l'acide atractylique, et bientôt l'édifice croule de toutes parts. L'A tractylis gardera probablement longtemps encore le secret de son art, quant à la synthèse de l'acide atractylique. Toutefois, on peut déjà lui deman- der comment sa racine prépare les matériaux qu'elle met en œuvre dans ce but, soit : de l'acide valérianique, un sucre et une résine. La matière résineuse, nous en trouverons, je crois, la source dans cette viscine du chimiste Macaire, qui est la matière des excrétions d'apparence gommeuse, qui ont fait donner à cet Afractylis le nom spécifique de gum- mifera, et que les sucs séveux de toute la racine charrient en abondance, à lé- poque du printemps, à l'état d'émulsion d’un blanc de lait. Le sucre, — mais cetteracine en est très-riche au printemps, quand l'inu- line qu'elle a mise en réserve se dédouble pour aller servir au développement des feuilles. Ne pouvons-nous pas aussi faire ce rapprochement entre l'atractylate de potasse et la glucose de l'inuline, qu'ils dévient à gauche tous deux le plan d'un rayon de lumière polarisé? L'acide valérianique, — mais les eaux-méres de l'atractylate de potasse nous ont fourni une quantité notable de mannite. De là, aux acides valéria- nique ou butyrique, il n'y a qu'un pas. On sait que ces acides se trouvent dans les produits de fermentation de la mannite. Quant aux éléments minéraux, acide sulfurique et potasse, les co-associés des composés organiques que nous venons de passer en revue, ils sont tout naturellement empruntés au sol nourricier, à l'état de combinaison saline bien entendu. Nous n'en parlerons que pour faire remarquer que la proportion de ces éléments minéraux qui entre dans la constitution de 100 parties de Patrac- tylate naturel est, ensemble, de 30, 443, dont quatre proportions équivalentes d'acide sulfurique pour deux de potasse. | Une substance, qui exige pour se former une si forte proportion d'acide sul- furique et de potasse, ne peut, on le conçoit, être abondamment répandue dans un végétal. La constitution ordinaire du sol ne le permet pas. Aussi, l’atracty- late de potasse est-il à la teneur de 4 pour 1000 seulement dans la racine fraiche, soit de 0,50 pour 100 dans la racine sèche. C'est unesubstance blanche, inodore, cristallisée en prismes ténus, bi-réfrin- gents, d'une saveur amère ; soluble dans l'eau et l'alcool affaibli, plus à chaud qu'à froid ; à réaction acide au papier de tournesol. Son action sur l'économie animale est encore à étudier. Elle est également répandue dans le liber et le corps ligneux. Les sels atractyliques des types 3 RO. A ct (2RO+ HO). A sont parfaite- ment cristallisables. Ceux du premier type ne cristallisent généralement qu'à l'état de solution hydroalcoolique. Le peu de stabilité de l'acide atractylique et la facilité, par suite, que les acides forts trouvent à le déplacer; ces causes réunies font que les phénomènes SÉANCE DU 125 NOVEMBRE 1868. 148 de dédoublement qui lui sont propres sont caractéristiques des atraci ylates. La méthode d'analyse immédiate, fondée exclusivement sur l'emploi des agents dissolvants neutres, estla voie qui nous a conduit à la découverte de l'atractylate de potasse naturel. Cette voie, croyons-nous, scrupuleusement suivie, devra faire découvrir dans les plantes des composés analogues. Il est peu probable en effet que ie composé atractylique soit seul de son espéce. M. Eug. Fournier fait à la Société la communication suivante : SUR LES HYMÉNOPHYLLÉES RECUEILLIES DANS L'AMÉRIQUE CENTRALE PAR MM. CH. WRIGHT, FENDLER ET TH. HUSNOT, par M. Eug. FOURNIER. Dans l'énumération des Fougères recueillies à Cuba par M. Ch. Wright ct à Tovar, dans le Venezuela, par M. Fendler, que M. Eaton a publiée dans le tome VIII des Memoirsof the american academy, cet auteur a omis la déter- mination des Hyménophyllées, quarum species nondum elaborate, a-t-il dit. M. Grisebach, dans son Catalogus plantarum cubensium, a signalé quelques- unes des récoltes de M. Wright; mais les Fougères sont nommées dans cet ouvrage d'une manière généralement si erronée qu'il m'a semblé utile pour la science de consigner dans notre Bulletin les déterminations des Hyménophyllées de la collection Wright, que j'ai dà forcément faire, en préparant l'énumé- ration des Fougères du Mexique, qui se retrouvent pour la plupart aux Antilles aussi bien que dans la Colombie. M. Fée, dont l'Z/istoire des Fougères et des Lycopodiacées des Antilles porte la date de 1866, n'avait pas vu de collections complètes de Wright; il en cite une partie d’après Grisebach. J'ai vu la collection de Wright dans l'herbier du Muséum de Paris et dans l'herbier de De Candolle ; celle de Fendler dans ce dernier herbier ; elle existe aussi dans le mien, où elle provient de la vente des collections de M. Ph. Dunant de Salatin. Je me suis trouvé pour l'étude de ces H yménophyllées dans d'excellentes conditions, ayant sous les veux toutes les Hyménophyllées des herbiers du Muséum et de M. le comte A. de Franqueville, qui ont été nom- mées par M. Van den Bosch, en concordance avec ses nombreux travaux (1). En méme temps que je signalais les plantes trouvées aux Antilles par M. Wright, il m'a semblé utile de mentionner aussi celles que M. Th. Husnot à rapportées l'année dernière d'une exploration dirigée dans les mêmes pa- rages, en attendant que M. Husnot en fasse l'objet d'une notice destinée Sans doute à notre Bulletin. Je me bornerai dans cette communication à l'étude (1) On sait qu'outre ses Hymenophyllaceæw javanicæ, cet auteur a publié sur les Hy- Ménophyllées un Synopsis paru en 1859 dans le Nederlandsch kruidkundig Archiev IV, p. 341; puis dans le tome V du méme recueil, un supplément à ce Synopsis, bientót suivi de notes posthumes en 1863. Ahh SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des genres /Veuromanes et Trichomanes, réservant pour une communication - ultérieure celles des genres Didymoglossum et Hymenophyllum. Feea polypodina Bory — H. 402. Neuromanes Hedwigii V. d. Bosch. — H. 403. N. rhizophyllum Fée — Fendl. 390. Lecanium membranaceum Pr. — Fendl. 453, Wright 911, H. 423. (Cf. Tr. bilabiatum V. d. Bosch Supp..). Trichomanes sinuosum Rich. — Fendl. 329, Wright 954, H. ^10. T. holopterum Kze (7. Bankroftii Griseb.) — Wright 955. 'T. Bankroftii Hook. et Grev — Wright 916, H. 409. T. Herminieri Fée — H. 407. T. ascendens Kze (Tr. alatum Griseb.) — Wright 1059. T. macroclados Kze (Tr. attenuatum Griseb.) — Wright 1835. T. bicorne Hook.? — Wright 910. T. crispum L. — H. ^05. T. fastigiatum Sieb. — Fendl. 26. T. accedens Pr. — H. 404, Fendl. 389 part. T. badium, n. sp. (7. crispum Griseb. Cat. cub.) — Wright 900. el ". Lindigii, n. sp. — Fendi. 389 part. T. Galeottii, n. sp. — Wright 1818. T. pyxidiferum L. (T. brasiliense Griseb.) — Wright 906 in herb. DC. (1). T. fulvum Kl. in Sturm 7T. bras. XXIII (T. angustatum Griseb. Cat. cub. non Carm.) — Wright 909. T. cavifolium C. Müll. -— Wright 907. T. trichoideum Sw. — Fendl. 22. T. radicans Sw ? Griseb. — Wright 902. T. collariatum V. d. B! (2) — Fendl. 21 part. T. Luschnatianum Pr. Kuhn! V. d. B. Suppl! non Syn. — Fendl. 21 part. T. scandens L. (T. Kunzeanum Hook.). — Fendl. 20, T. diaphanum H. B. K. — Fendl. 17, 18, 19. T. rigidum Sw. — Fendl. 16, Wright 913, H. 413. T. Prieurei Kze — H. 41h. | Ajoutons quenous avons laissé de côté quelques échantillons incomplets, et que peut-être les collections qui ont passé sous nos yeux ne contenaient pas tous les numéros de Fendler et de Wright. M. Grisebach (Cat. cub., 213) cite encore les Trichomanes Kaulfussii Hook. et Grev. (Wright n. 1808), (1) C'est avec une grande surprise que je vois dans le Flora brasiliensis le n° 906 de Wright rapporté par Sturm au T. diaphanum H, B. K. (2) M. Van den Bosch a déterminé dans l’herpier du Muséum sous le nom de T. ra- dicans Sw. verum, et dans l'herbier Franqueville sous le nom de T. sol!ariatum V. d. p.,le méme numéro (170) de d'Orbigny, représenté par des échantillons absolument semblables. SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1868. 145 et le 7- scandens (Wr. n. 901) ; nous n'avons pas vu ces numéros. Le n? 459 de Fendler, de la section du 7. pyxridiferum L., nous parait une espèce nouvelle, que nous n'avons pas voulu décrire sur des matériaux insuffisants. Dans la détermination de ces espèces, celles qui m'ont causé le plus de diffi- cultés sont celles qui appartiennent au groupe du Trichomanes crispum. Y y a maintenant dans ce groupe dix-neuf espèces très-voisines. Mettenius les con- fondait, ainsi que Hooker ; Kunze aussi pour la plupart. Presl les a distinguées ; Van den Bosch, Sturm et M. Fée s'y sont efforcés aussi; Van den Bosch, dans une note de son Synopsis, fait méme l'aveu suivant : « Species plures hujus sectionis, deficiente speciminum bonorum copia, mihi non satis note sunt»; dans son supplément, il a réformé sur plusieurs points la synonvmie établie dans son Synopsis, surtout d’après le travail publié par Sturm dans le Xxur* fascicule du Xora brasiliensis édité par M. de Martius; il à en outre établi des espèces nouvelles (T. Langsdorffit, T. Gardneri, T. Schom- burgkii), connues évidemment de Sturm, mais sous d'autres noms, et qui sont restées inconnues à M. Fée ; si bien qu'aujourd'hui la détermination des espèces de ce groupe est devenue inextricable (1). Ayant eu sous les yeux les types ori- ginaux, il m'a semblé utile de tracer un tableau synoptique des caractères de ces dix-neuf espèces. L'idée de la division première est empruntée à Van den Bosch lui-méme, qui, dans une note de son Synopsis (p. 358), s'est exprimé ainsi :» Rhizoma breve adscendens frondesque fasciculatæ in nonnullis, in aliis rhizoma horizontale frondesque sparsæ egregium subdivisionis characterem sup- petere videntur. » Malheureusement cet auteur a oublié plus tard cette idée, et dans ses descriptions ultérieures il ne fait pas méme mention des caractères offerts par la souche. Quelques observations relatives à l’histoire de ces espèces sont ici néces- saires, 1° Le Trichomanes crispum de Linné, confondu avec toutes les autres espèces du groupe par certains auteurs, demeure une bonne espèce dont Lherminier a recueilli à la Guadeloupe des échantillons qui reproduisent la figure de Plumier, mais dans des proportions un peu plus petites. On sait que Plumier se plaisait à représenter les plus grands échantillons. 2° Le T. fastigiatum de Sieber se distingue bien de cette dernière espèce Par son port, 3 Le T. accedens de Presl (Epim. bot. 1h), a été mal connu de quelques auteurs, à cause de lë planche de Hooker et Greville (c. Fil. tab. 12), citée avec doute cependant par Presl. Cet auteur établit que son 7. accedens, simili- limum T, fastigiato, differt pilis stipitis brevioribus; dentibus laciniarum fron- tr) Une des plus grandes difficultés tient à ce que les espèces voisines ont élé con- et Rage les collecteurs. Deux espèces se trouvent sous le numéro 600 de Hostmann rent Ppler, deux sous le numéro 389 de Fendler; Sturm attribue à trois espèces diffé- ntes le numéro 442 de Schomburgk. T. Xv, (SÉANCES) 10 116 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dis evidentioribus, cellulis parenchymatis duplo minoribus, receptaculo cras- siori rigidiori. Or, la figure de Hooker s'éloigne du 7: fastigiatum par la saillie des capsules et par l'existence d'un rhizome, caractères importants que Pres! n'eüt pas méconnus dans sa distinction. Elle doit donc être retirée de la synonymie de cette espèce. Elle a trompé M. Fée, qui, dans son Histoire des Fougères et des Lycopodiacées des Antilles, p. 106, attribue au 7. accedens un rhizome. M. Fée a distribué sous le nomde T. accedens deux espèces diffé- rentes, qui constituent nos 7. molle et robustum (1). Tcl que nous le compre- nous d'après cette discussion et d’après les étiquettes laissées par Van den Bosch dans l'herbier du Musée de Paris, le 7. accedens se distingue dans les types à frondes fasciculées au sommet d’un rhizome par l'écartement relatif de ses pinnules, qui existe aussidans la planche 12 des Zcones F'ilicum. 4° En comparant les plantes nomiiées T. cristatum et T. pellucens dans différents herbiers par Van den Bosch, le n° 600 de Hostmann, déterminé par Kunze lui-même, et que Van den Bosch reconnait (Suppl. V, 151) comme identique avec l'échantillon de Weigelt déterminé 7. cristatum par Kaulfuss, on arrive à reconnaitre qu'il n'y a pas lieu de distinguer ces espèces. Des échan- tillons, nommés d'abord T. cristatum par Van den Bosch dans lherbier du Muséum, rentrent dans ce qu'il a plus tard déterminé 7. Gardneri. 5° La plupart des auteurs, sur la foi de Kunze, ont confondu le 7”, pilosum Raddi avec le 7. larum de Klotzsch. Presl (o. c. p. 15) ajoute que la figure de Raddi est mauvaise. Cette double erreur tient à ce que le vrai T. pilosum Raddi (mal connu de Martius lui-méme) est extrémement rare. Il se distingue parfaitement du 7. Za.cum par les caractères de ses jeunes frondes, seules re- préseatées dans la figure de Raddi, qui sont oblongues-lancéolées à divisions de méme forme, tandis qu'elles sont linéaires à divisions subcordiformes dans le T. /arum, de méme que dans le T. Gardneri Van den Bosch. 6° La columelle du 7. eriophoruin perd facilement ses poils, ce qui explique comment Van den Bosch a décrit son 77. Schomburgkii sur les mêmes échan- tillons de Schomburgk (442 part.) qui avaient servi à Presl pour établir son Tr. eriophorum. 7° Le T. Langsdorffii Van den Bosch, dont nous avons sous les yeux un spécimen authentique dans l'herbier de M. de Franqueville, est complétement semblable au 7". laxum Klotzsch, dont l'échaatillon authentique est représenté par le n? 145 de Moritz. 8° La planche et la description du 7. procerum Fée (Hist. Foug. Ant. p. 106, tab. XXVIII, f. 2, nous paraissent cadrer très-bien avec le 7. undu- latum Van den Bosch Nëd. arch. V, 147 (T. crispum Mett. Fil. Lech. Lechl. n. 2568). 9° Le T. marginatum Desy. Mag. Berl., qui est resté douteux pour beau- (1) U est probable que le vrai T. accedens est le T’. crispum var. remotum Fée, SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1868. 147 coup d'auteurs, se divise d’après les échantillons authentiques de l'herbier du Muséum et appartient, partie au F. laxum KE, partie au T. plumosum Kze. Cette dernière détermination, confirmée par Kunze lui-même, concerne parti- culièrement les échantillons péruviens provenant de Dombey. 10° Len? 170 de d'Orbigny, que Sturin a confondu avec le Tr. cristatum et le 7. laxum, dans un mélange synouymique assez incohérent, nous parait distinct de toutes les espèces comprises dans le tableau suivant ; mais la souche n'en est pas assez caractérisée pour que nous le comprenious dans le tableau suivant, 11° Il est une espèce des Antilles et du Mexique diversement et toujours mal nommée jusqu'à présent, quise distingue du Z. Gardneri par son port et notamment son réceptacle plus étroit et plus allongé, que nous désignons sous le nom de T. Galeottit. 12° Il reste encore dans les collections que nous avons sous les yeux quel- ques types probablement nouveaux. Les seuls qui nous paraissent importants à signaler sont les suivants : TRICHOMANES BADIUM (7. polypodioides Lherm. in sched. part.). — Gua- deloupe, Cuba (Wright n° 900), Venezuela (Funk et Schlim n° 601). T. GALEOTTH (7. pellucens Liebm. non Kze, T. Aaulfussi? Griseb. non Hook. et Grev., T. lucens Fée non Sw.). — Mexique (Gal. n. 6530, Liebm.), Cuba. T. MOLLE (7. accedens Fée part. non Presl). — Guadeloupe, Bahia (Blanchet). T. LiNDIGII (T. crispun Mett. Prod. FL nov.-yran. part. non L.). — Nouvelle-Grenade, Muzo, 700? (Lindig n. 140, Fendi. n° 289.) T. ROBUSTUM (7°. accedens Fée part. non Presl). — Guadeloupe (Lherm. )- Nous ne croyons pas utile de décrire minutieusement ces espèces, car les des- criptions données par les auteurs qui nous ont précédé des types qu'ils ont créés n'ont pas instruit beaucoup les botanistes; il nous suffira d'en indiquer les caractères dans le tableau suivant. Nous sommes convaincu que ces espèces sont réellement distinctes ; les carac- teres différentiels en sont nets ct constants, quoique minutieux, et plusieurs d'entre elles se reconnaissent à première vue par leur port spécial ; le 7richo- manes badium, le T. robustum, le T. sublahiatum et le T. plumosum, par leurs frondes roides, dresstes, lancéolées, portées sur un pétiole robuste ; le 7. erio- phorum, le T. molle etle T. undulatum, parla longueur ct la mollesse de leurs frondes; le 7, Jazum, le T. pilosum et le T. Lindigit, par la brièveté du méme organe. Il est vrai que toutes ces espèces ont la même distribution géozraphique, mais on pourrait en dire autantde la grande majorité des Fougères de la région tropicale américaine, dont l'aire immense s'étend du 20° degré de latitude boréale au 20° degré de latitude australe, c'est à-dire de Cuba et de Mexico Jusqu'à Rio de Janeiro, et dépasse quelquefois ces limites, , ETE BOTANIQUE DE FRANCE. SOCI 148 ‘2H unsoumjd "d 'P ^A "njempun '8 p'A unjerqe[qns "HUP CA unuemopog "Unjsnqoa ""drpurq "o[[our "Ippeu wunsoyid ‘I umnxe[ "Id emunyd “Id Tisnraepy "Jd suapaooe ‘JE umjejsro 'qars urmjeransej "ad uimaoqdoro "Injoepex 'H ^P ^A Houpivy "umipeq ‘7 undsuo L enne "L °° ‘vonpurfo -qus ‘euor '9 "L ^c 921u02qo $149Jq epnsde) ucc tt ss on gro - s.s.s’ tts ' ejepoo2uep opuodg (ttt t t BOLS apuoug tetti e! | n t s s s s s n. ttttttsei i | een ns vu. ett n n t... rte. ess 4 ss. CR æesnêue rseq S9PUOI A ''envjsnZue uou rseq S9puoJ4 aaa |" ho... n PAI 4 peau ojtdrjg n.. ns sou verres tegos epuoj ` "*ejepoooue[ 91 9PUOI so ' SHOWI smnuurg vso[td. ejpourngor) :anv[oooue[ « appe sopuoij o3uo[ jj *ojsnqoa ddyg ) SO[UAO an[npe səpuosy HIM *" 'sIsnpour sipsder) : sojuod t^^" eqotq oursSaeur rrsnpug "Uno qeuoz e -Hoy ejeuiozir Sr4esxe stinsde) 9 ais eds sapuoAg ! 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Quand on saisit avec la main une pousse jeune, dont la végétation est active et l'extrémité encore en voie de développement, soit un rameau vigoureux d'arbre ou d'arbuste au printemps, soit une inflorescence en boutons dans l'été, et qu'on la secoue, on la voit se courber, souvent trés-fortement, sous cette action et demeurer infléchie durant un temps plus ou moinslong, mais qui atteint toujours au moins quelques heures. M. Hofmeister (1), à qui l'on doit cette curieuse observation, n’a pas pu constater, dans la direction de la courbure des plantes qu'il secouait avec la main, de relation nette avec la position du plan dans lequel les secousses étaient produites. Le sens des mouvements imprimés avec la main n'est pas assez net- tement déterminé pour que l'expérience ainsi faite puisse donner des résultats lixes et concordants. Mais j'ai obtenu une précision suffisante dans la direction des secousses en les produisant à l'aide d'un petit bâton, dont chaque coup imprime à la pousse une oscillation dans un sens bien déterminé. Par ce moyen wés-simple, j'ai pu constater que le sens dans lequel se font les courbures dépend de l'impulsion imprimée à la pousse conformément à des règles con- stantes, | Ce n'est pas la pousse tout entière qui s'infléchit sous l'action des secousses; là partie inférieure, déjà bien développée et dont la croissance est achevée, ne se Courbe pas; la portion terminaie, la plus jeune, ne prend pas non plus une Part active au mouvement d'incurvation qui se trouve limité aux entre-nœuds à demi développés qui s'allongent encore, et où tous les tissus, déjà formés, ont une végétation trés -active. Toutes les fois qu'on frappe une pousse droite sur sa partie inférieure, c'est- à-dire au-dessous de la région incurvable, on voit l'incurvation se produire constamment dans le plan des oscillations causées par les secousses, et de telle facon que la courbure présente sa concavité à la direction dans laquelle sont imprimées les secousses. Quand au contraire on frappe l'extrémité de la pousse au-dessus de la région incurable, elle se courbe encore dans le plan des oscillations, mais en sens Contraire, c'est-à-dire en présentant sa convexité et non plus sa concavité du Côté où ont frappé les coups. On peut donc produire à volonté les deux inflexions opposées en frappant sur un méme côté de la pousse à des hauteurs différentes. ; (1) Hofmeister, Ueber. die Bougungen saftreicher Pflansentheile, elc ... in Prings- emm s Jahrbuecher, Bd H, Heft 2. 150 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. A quelle cause doit-on attribuer ces courbures ? Est-il permis de supposer que ce sont des manifestations vitales produites par les plantes à la suite d'une excitation due à l'ébranlement ? Il semble au premier abord assez naturel de rapprocher les mouvements qu'exécutent les jeunes pousses en voie de développement sous l'action de fortes secousses, de ceux qu'effectuent, sous l'influence des plus légers chocs, les feuilles de la sensitive. Pourtant, avant de s'aventurer dans cette voie, il était nécessaire de chercher quelle part on doit attribuer dans le phénomène à l'action purement physique, ct d'examiner quel se:ait l'effet des secousses, non pas sur une pousse vivante en voie de développement, mais sur une tige rigide et élastique par sa partie inférieure, flexible et molle par son extrémité. J'en ai fait l'expérience d'une façon assez grossière il est vrai, mais que je crois cepen- dant suffisante. Pour cela, j'ai pris une baguette droite et assez roide, à l'ex- trémité de laquelle j'ai lié avec un fil une petite tige de plomb très-flexible et j'ai agi sur ce petit appareil. comme j'avais fait précédemment sur des tiges incurvables. Les résultats que j'ai obtenus ont été trés-nets, l'appareil s'est montré très- sensible. Apres quelques coups frappés sur la baguette, c'est-à-dire au-dessous de la portion incurvable, la tige de plomb s'est infléchie très-fortement vers le cóté frappé, en formant immédiatement au-dessus de la baguette une brusque courbure dont la concavité est dirigée vers ce côté. Quand, au contraire, j'ai frappé directement sur l'extrémité de la tige de plomb, j'ai déterminé une in- flexion vers le cóté opposc. Il résulte, ce me semble, de cette expérience, que les phénomènes de flexion produits par les chocs et les secousses surles pousses vivantes en voie de déve- loppement, sont de même nature que ceux que les mêmes causes déterminent sur une tige inerte, roide et élastique par sa portion inférieure, flexibie et molle à son sommet. H convientdonc d'attribuer à une cause purement méca- nique le plus grand rôle dans ces phénomènes. Sans doute, un certain état des tissus est indispensable à leur manifestation ; ils ne se produisent en effet. qu'à un certain moment du développement des pousses, mais la raison en est qu'à ce moment seulement, les tissus sont assez flexibles et présentent la consistance nécessaire pour que la courbure soit possible. Il en est de ces courbures comme des flexions des organes qui pendent sous l'action de la pesanteur ; il est néces- saire, pour qu'elles aient lieu, que les tissus offrent une certaine mollesse, c'en est la condition indispensable, mais cela ne doit pas empêcher cependant d'af- firmer qu'elles sont dues à une cause physique. M. E. Cosson, secrétaire, donne lecture. de la communication suivante, adressée à la Société : SÉANCE DU 43 NOVEMBRE 1868. 151 NOTE SUR UNE ANOMALIE PRÉSENTÉE PAR LE RAPHANUS CAUDATUS, par Mi. David BARNSBY, (Jardin botanique de Tours, 2 aoùt 1868.) Une plante, cultivée cette année au jardin botanique de Tours, sous les noms de Radis-serpent, Radis-queue-de-rat, Mougri-de-Java (Raphanus caudatus L.), nous a offert chez quelques individus une anomalie curieuse et, selon nous, suffisamment caractérisée pour constituer une variété (1). Cette anomalie consiste dans une déviation de la symétrie particulière des Cruciféres, qui apparait dans la composition du gynécée et fournit une preuve de la tendance que présentent les fleurs de quelques Cruciferes à revenir au type normal, autrement dit, à la symétrie fondamentale du groupe. Dans cette famille si naturelle, la symétrie exigerait, pour être complète ct représenter le type idéal : 1° Que les quatre v'rticilles qni constituent la fleur, calice, corolle, andro- cée ct gynécée, fussent composés chacun de quatre pièces égales entre elles ct -insérées sur le réceptacle à la méme hauteur et à égale distance les unes des autres du centre de la fleur ; 2° Que ces quatre verticilles allernassent régulièrement les uns avec les autres, les quatre pétales de la corolle avec les quatre sépales du calice, les quatre éta- mines de l'androcée avec les quatre pétales, les quatre carpelles du gynécée avec les quatre étamines. Or, les choses ne se passent point ainsi. Le calice des Crucifères a quatre sépales libres, dont les deux latéraux sont insérés un peu plus bas que les deux autres et sont creusés à leur base en une sorte de bosse. Bien qu'il présente une différence dans la forme et dans le mode d'insertion de ses sépales, ce calice est régulier parce que ces inégali- tés se produisent circulairement autour du centre de la fleur suivant une loi uniforme. Ce premier verticille présente toutes les symétrics réunies. Il en est de même chez la corolle, quise compose de quatre pétales libres, égaux entre eux, onguiculés et disposés en cro'x, d'où le nom de Porte-croix où de C rucifères donné au groupe tout entier. Ces quatre pétales alternent parfaitement avec les quatre sépales. C'est dans l'androcée que se produisent d'une manière constante les pre mières déviations de la symétrie fondamentale et qu'apparait l'un des deux principaux caractères de la symétrie particulière de cette famille. (1) Voyez le procès-verbal de la section d'horticulture du 7 juin 1868, qui renferme des renseignements précis sur l'origine, la culture et les propriétés du Radis-serpent. (Annales de la Société d'agriculture, sciences et lettres du départem. d' Indre-et-Loire, t. XLVII, p. 63.) 452 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. \u lieu de quatre pièces, nous trouvons dans ce verticille six étamines libres, nommées tétradynames, parce que quatre d'entre elles sont plus grandes que les deux autres. Les deux plus petites sont latérales et ont leur filet courbé en anse vers le dehors, à sa base, comme pour faire place à une glande qui s'élève du £orus en dedans de chacune d'elles ; elles sont superposées aux sépales laté- raux, dont la base, creusée en bosse, recouvre l'anse de leur filet. Les quatre plus longues, provenant du dédoublement de deux étamines, sont groupées et opposées par paires et superposécs aux deux sépales non gibbeux. Ces six pièces ainsi développées forment en réalité quatre groupes, dont deux sont composés chacun de deux organes, et qui alternent assez régulièrement avec les quatre pétales. Malgré la différence de longueur des filets des étamines, l'androcée est encore régulier, parce que ces inégalités se produisent assez circulairement autour du centre de la fleur suivant une loi uniforme. Toutefois la symétrie fondamentale subit ici trois modifications importantes. La symétrie de forme y est altérée par suite de l'inégalité de déveleppement des filets ; il en est de méme de la symétrie de nombre qui est détruite par le dédoublement de deux étamines en quatre organes semblables ; enfin, la symé- trie de position, autrement dit l'alternance, est également obscurcie quoique à un moindre degré. | A ces trois déviations du type idéal, qui se produisent constamment dans l'androcée de toutes les Crucifères, vient s'ajouter une autre modification plus | profonde encore qui apparaît dans le gynécée. Ce verticille est toujours formé d'une seule pièce, d'un seul pistil. Mais ici il ne suffit pas de compter les organes libres, il faut déterminer la composition du pistil unique, qui est formé de plu - sieurs pièces soudées. L'organe femelle peut varier dans la forme et dans les dimensions ; sa composition est identique. Il est. toujours constitué par deux carpelles, appliqués face à face, soudés bord à bord et formant un pistil dont l'ovaire porte un style et deux stigmates distincts ou un stigmate simplement bilobé. L'ovaire renferme deux placentas pariétaux portant chacun deux séries d'ovules ; il est partagé en deux loges par une fausse-cloison provenant de lames membraneuses qui ne sont que des appendices des placentas. Le fruit qui succede à ce pistil porte le nom de silique ou de silicule, selon qu'il est beaucoup plus long que large ou qu'il offre à peu prés le méme dia- mètre dans tous les sens. Il présente aussi deux loges séparées par une cloison membraneuse, qui estcomme encadrée par les placentas et de laquelle se dé- tachent à la maturité les deux carpelles sous forme de valves. Ce fruit peut subir une modification tres-remarquable et intéressante à noter puisqu'elle. se produit dans le genre Raphanus, qui fait l'objet de cette communication. La silique devient lomentacée, comme certains fruits de Légumineuses, c'est-à- dire que dans l'intervalle qui sépare des graines très-espacées, elle se resserre, soude ses parois avec la cloison et forme ainsi des intersections pleines «ui se SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1568. 153 rompent à la maturité. Il résulte de cette structure que les graines se trouvent renfermées dans des sortes de loges ou de cavités plus ou moins renflées. Le type primitif ou idéal subit dans ce quatrième et dernier verticille une série de modifications. La symétrie de nombre y est détruite, puisque le gvné- cée se compose de deux carpelles seulement au lieu de quatre; la symétrie de disjonction y est altérée, puisque les deux carpelles sont soudés en un seul pis- til; enfin, la symétrie de position ou d’alternance v est complétement détruite, puisque ces deux carpelles, soudés en un seul organe, ne peuvent alterner avec les quatre groupes d'étamines placés au-dessous. Or, ce sont ces déviations bien tranchées de la symétrie fondamentale, se reproduisant constamment dans les organes sexuels de toutes les espèces du groupe, qui constituent la symétrie particulière de la fleur des Crucifères. Voici maintenant en quoi consiste le fait sur lequel nous avons voulu appe- ler l'attention. Parmi les individus de Radis-serpent, cultivé cet été au jardin botanique de Tours, le plus grand nombre portaient les longues siliques et offraient la structure et la composition que nous venons de décrire. Quelques sujets, obtenus au moyen de graines d'une autre provenance, ont ploduit des siliques dont la structure et la composition différent essentielle- ment. Il nous a été facile de reconnaître que ces pistils étaient formés non plus de deux carpelles soudés en un ovaire à deux placentas pariétaux, mais bien de quatre carpelles soudés bord à bord en un ovaire à quatre placentas parié- taux. Ces pistils étaient parfaitement constitués; leurs carpelles avaient les mémes dimensions ; leurs placentas portaient des ovules bien développés. Ce fait constitue ce qu'on appelle une anomalie ou bien une monstruosité végétale. Il offre aussi pour nous un exemple très-remarquable de la tendance qu'ont les espèces d'une famille naturelle, lorsqu'elles sont placées dans des conditions de culture qui peuvent modifier leur état normal, à revenir au type primitif, autrement dit, à ce que nous avons appelé la symétrie fonda- mentale. Dans les Cruciferes, la symétrie fondamentale exige le nombre quatre pour chacun des verticilles de la fleur. Une première déviation porte invariablement à six le nombre des étamines de l'androcée ; une deuxieme déviation, non moins constante, fixe à deux carpelles le nombre des piéces du gynécée; ces deux modifications déterminent la symétrie particulière de la famille. L'apparition de quatre carpelles dans le gynécée de ce que nous appelerons une variété bien distincte du Raphanus caudatus est donc une déviation de la symétrie particuliére dans le sens contraire et un retour mauifeste vers le type quaternaire de la symétrie fondamentale des Crucifères. Du reste, la tératologie végétale nous offre quelques phénomènes analogues, Par exemple dans le gynécée du genre Tetrapoma. Le développement anormal des siliques du Æadis-serpent nous a semblé intéressant pour les botanistes organographes et pour ceux de nos collègues qui + 154 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ont cultivé cette plante, c'est pourquoi nous nous sommes appliqué à le faire connaitre. M. le Secrétaire général donne lecture de l'extrait suivant d'une lettre qu'il a reçue de M. Mouillefarine : LETTRE DE M. Edmond MOUILLEFARENE. Paris, 7 octobre 1868. . La liste, chaque jour plus riche, de la flore des environs de Paris, doit s'augmenterd'une nouvelle espèce, le Cynoglossum pictum Ait. , que j'ai trouvé, le mois dernier, à Nemours. M. Cosson avait déjà signalé cette plante dans une localité peu éloignée, mais située ea dehors du rayon de sa Flore. J'ai encore recueilli tout près de À, l'£/ymus arenarius, et un peu plus loin, dans les Mares-aux-Fées (forêt de Fontainebleau), l Z/odea canadensis. Ces deux plantes, évidemment introduites, prospèrent ct paraissent devoir se naturaliser. SÉANCE DU 97 NOVEMBRE 18068. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Larcher, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 13 novembre, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une nouvelle présentation. M. Brongniart fait hommage à la Société d'un travail publié pat lui dansles Archives du Muséum, en collaboration avec M. A. Gris, sur quelques plantes de la Nouvelle-Calédonie. I ajoute que toutes les espéces décrites et figurées dans ce mémoire ont déjà été pré- sentées à la Société et caractérisées dans le Bulletin. M. Brongniart offre en même temps à la Société son Rapport sur les progrès de la botanique descriptive, qui vient d'être publié sous les auspices de S. Exc. M. le Ministre de l'Instruction publique. M. Duchartre présente à la Société : 1? Deux Pommes résultant du développement de deux pistils dont les ovaires étaient confluents, mais dont le pédoncu'e est resté unique. Ce cas tératolo- gique est très-fréquent sur l'arbre qui portait ces fruits. 2° Deux Pommes de Calville blane d'hiver colorées en rouge d'un côté. D'après les renseignements qu'il a reçus, ces pommes auraient été obtenues par SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1868. 155 la greffe d'un. Calville (dont le fruit est naturellement incolore) sur un vieux Pommier de plein vent, à fruits rouges. Si l'observation est exacte (et il n'y à aucun motif pour douter qu'elle ne le soit), ce fait semblerait ne pouvoir étre attribué qu'à une influence exercée par le sujet sur la greffe. M. Ed. Bureau donne lecture de la communication suivante, adressée à la Société : UNE PLANTE NOUVELLE POUR LA FLORE DE FRANCE (ILYSANTHES GRATIOLOIDES), rar M. James LLOYD. (Nantes, 20 septembre 1868.) En août dernier, M. Édouard Bureau appelait mon attention sur deux formes du Lindernia pyxidaria AW. que lai signalaient MM. George et Louis de l'Isle, connus par la découverte du Coleanthus et de V A/tÀhonia, et bientôt ces mes- sicurs me faisaient voir et cueillir à Nantes ces deux plantes. L'une, rare, est le Lindernia que nous connaissions depuis longtemps et tel qu'il est décrit dans la Flore de l'Ouest de la France ; dans l'autre, extrêmement commune, on sera étonné de reconnaitre l’/Zysanthes gratioloides Bentham, plante de l'Amérique. Comme cette espèce a conquis sa place dans la flore francaise par les millions d'individus qui couvrent les bords de la Loire, à Nantes, À devient nécessaire d'en donner la description : ILYSANTHES GRATIOLOIDES Bentham in DC. Prodr. X, p. 419; Capraria gratioloides L. Sp. 816; Gratiola enagalloidea Michaux. (Beaucoup d'au- tres synonymes que je ne puis vérifier sont indiqués par M. Bentham Z. c.) Tiges de 1-2 dic, tétragones, radicantes aux nœuds inférieurs, couchées ou étalées (dressées seulement lorsque les individus sont serrés les uns contre les autres, et alors, surtout dans les lieux gras, s'éfancant à 3-^ déc.). Feuilles vert clair, ovales où quelquefois ovales-oblongues, presque obtuses, ? cinq nervures, opposées, sessiles, les supérieures munies de dents de scie écartées, quelquefois assez obscures. Pédoncule de longueur variable, plus court que la feuille. Fleurs axillaires, solitaires; corolle tachée de violet clair, souvent fer- mée, surtout au bord de l'eau, et alors plus petite à tube ventre. Deux étamines postérieures à anthères rapprochées, deux étamines antérieures à deux branches, l'intérieure droite, jaunâtre, glanduleuse, obtuse, l'extérieure pius courte, en alêne, arquée-ascendante, blanchà're, toutes drus sans anthère (c'est la seule différence générique que je reconnaisse entre 177 ysanzAes et le Lindernia, qui à la branche extérieure des étamines antérieures plus longue que l'intérieure et terminée par une anthère). Stigmate comme dans le Lindernia, non en tête comme je l'ai dit dans la Flore de l'Ouest, mais à deux lames qui se rappro- chent promptement. Capsule oblongue dépassant le calice; graines nom- 156 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. breuses, oblongues, marquées (à un grossissement d'environ 40 diamètres) de plusieurs côtes, et, entre celles-ci, de sillons réguliers qui leur sont perpendi- culaires. Annuel. Aoüt-septembre. Vases de la Loire et de la Sèvre exposées à la ma- rée. Extrémement commun des Ponts de Nantes à Bouguenais, sur la Sèvre jusqu'à Vertou; couvre des plages étendues, quelquefois à l'exclusion de toute autre plante. Alluvions de là Maineà Angers (G. Genevier 1851)et à Bené (Ledantec 1854) ; alluvions de la Loire aux ponts de Cé (Ledantec 1867), et pro- bablement sur quelques points intermédiaires. L'Ilysanthes a la plus grande ressemblance avec le Lindernia et, depuis Linné, plus d'un botaniste s'y est trompé. Cette dernière plante en diffère par les feuilles d’un vert plus foncé, ovales-oblongues, plus rétrécies à la base, entières. Les pédoncules sont plus nombreux, plus longs par rapport à la feuille. La fleur est rosée, une fois plus petite. Les quatre étamines sont pourvues d'anthére. La capsule est plus large, oblongue-ovale, un peu plus courte que le calice. Enfin, la graine (avec méme grossissement) est oblongue- ovale, ridée-rugueuse et (par transparence) bordée de points cristallins. Si le caractère de la graine, dans les deux plantes, est d'une observation un peu minu- tieuse, il est cependant très-utile, puisqu'il permet de déterminer tous les échantillons en fruits, et l'on sait combien ceux-ci se forment facilement, méme daus les fleurs qui restent fermées. La graine donnera le moyen de nommer les échantillons qui, de Nantes, se sont répandus depuis longtemps dans les herbiers. Enfin, sans ce caractère, il devient fort difficile, sinon impossible, de distinguer du Lindernia les Iysanthes à feuilles étroites, peu ou point dentées, dont on n'a pas vu la fleur ; de méme que des Lindernia à feuilles plus larges seraient pris pour des //ysanthes. Comment et depuis quand l'Z/ysanthes s'est-il répandu à Nantes et plus haut ? Les floristes angevins ne décrivent que le Lindernia. Bonamy et tous les auteurs qui ont écrit sur la flore du pays nantais citent le Lindernia sur les bords limoneux de la Loire à Nantes, et de la Sèvre jusqu'à Vertou. C'est là que je l'ai vu moi-même, que je l'ai indiqué ; c’est là que nous le connaissions tous, et il y était abondant. Aujourd'hui, il n'en est plus de méme, et la plante que l'on voit aux mêmes lieux est l'Z/ysanthes. L'époque où a commencé cette substitution est difficile à établir. Les anciens herbiers locaux ne contiennent que le Lindernia. Je ne connaissais que celui-ci, et une récolte considérable que je faisais à Nantes en 1853, dans l'ile de Trentemoult, sur la rive droite du passage des Couets, et dont une partie a été dispersée en France et ailleurs, appartient bien au Zin- dernia, comme le prouvent les restes nombreux que j'en possede. Cependant c'est au méme endroit que, cette année, on ne voit à peu près plus que I'7/y- santhes, et d'un autre côté, d’après le témoignage de M. Éd. Bureau, il faut SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1868. 157 encore appeler //ysanthes la plante recueillie au même lieu, le 12 août 1861, par les membres de la Société botanique, et dont il est fait mention t. VILI, p. 715 du Bulletin de la Société ; enfin et précédemment, M. Lepeltier le récoltait, en 1858, dans la méme localité. Jusqu'à présent, la constatation la plus ancienne de ]'//ysanthes dans l'ouest de la France est à Angers, en 1851; à Nantes, en 1858, 1861. Ce- pendant son abondance, à cette derniére date, doit faire croire qu'il vivait là au moins depuis quelques années. Cette existence antérieure pourrait étre prouvée seulement par les herbiers de ceux qui depuis longtemps ont recu un Lindernia de la Loire-Inférieure, et je prie instamment les botanistes de faire une vérification qui contribuera, d'une manière ou d'une autre, à l’histoire de nos deux plantes. Personnellement, je ne puis fournir d'autres jalons pour marquer les progrés de l'invasion de V'/Iysanthes. J'avais, il est vrai, noté récemment que le Zin- dernia fleurissait dans les lieux asséchés, et que la corolle avortait dans les lieux fréquemment couverts par la marée, mais je ne me suis pas apercu du change- ment qui s'opérait et, me fiant de loin à l'aspect général d'une plante qui imitait le Lindernia et occupait la méme place, et reconnaissant que cette plante deve- nait plus abondante, j'ai indiqué dans la deuxieme édition de la Flore de l'Ouest que le Lindernia était trés-commun, tandis qu'il est devenu rare dans les localités citées. Aujourd'hui, le Lindernia vit généralement au-dessus del //ysauthes, c'est- à-dire dans les parties sablonneuses et moins mouillées de la rive. Obligé de céder le terrain vaseux à son voisin plus robuste, il deviendra plus rare sur ce dernier terrain et finira par ne plus se montrer dans les alluvions récentes, oü l'Hlysanthes s'empare de toute la place. Puisque nous n'avons pu suivre les progrès de l'envahissement de l’/lysan- thes, il sera difficile de dire comment celui-ci nous est venu. Si, comme il est écrit, la plante est américaine, on peut supposer que le lest de quelque navire l'aura déposé au port de Nantes, d'où il se sera répandu rapidement. Enfin, con- tinuant cette supposition, il est permis de croire que la méme voie transportera plus facilement aujourd'hui dans des localités analogues, eu Europe, une plante dont les graines sont innombrables, et peut-étre est-il bon déjà d'appeler l'at- tention des botanistes sur cette éventualité. M. Bureau ajoute : Suivant le désir de M. Lloyd, j'ai examiné les //ysanthes et les Lindernia de l'herbier du Muséum, de l'herbier Delessert et de cel ii de M. E. Cosson. Sauf les plantes recueillies par M. Chatin et par M. Fournier, à Nantes, en 1861, Je n'y ai pas trouvé d'échantillons européens d’/lysanthes. Les échantillons ré- Coltés à Nantes, en 1822, par De Candolle, et conservés au Muséum, appar- 158 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tiennent au Lindernia. ll en est de méme de ceux que M. Bastard a cueillis en Anjou, en 1832. Le Lindernia, du reste, bien qu'il se trouve sur des points limités, occupe une aire géographique très-étendue : j'en ai vu des échantillons provenant des bords de la Loire, depuis Nantes jusqu'a Tours, de la Cóte-d'Or, da Jura, de Lyon, des bords du Rhin, de la Meurthe, des marais en Bresse, des alluvions de l'Adour, da grand-duché de Bade, des ri- zières du Piémont, et même des mares situées à l'embouchure de l'Askalos- Dérè, près de Rhizé (Lazistan). Tous les échantillons américains (Caroline, Louisiane, etc.) des herbiers indiqués ci-dessus, sont des //jsantAes, méme lorsqu'ils portent l'étiquette de Zindern'a. Il parait bien certain que le Lindernia ne se trouve nulle part en Amérique, et qu^, jusqu'à ces dernières années, l’/lysanthes ne se trouvait nulle part en Europe. Ces deux plantes jouaient, chacuae dans une partie du monde différente, un róle tout à fait analogue; les voici maintenant obligées de se disputer le terrain et soumises à la loi que M. Darwin appelle la con- currence vitale, Yl est bien probable que, dans cette lutte, c'est le Lindernia qui succombera. M. Cosson fait remarquer que la confusion du Lindernia et de l Ilysanthes a eu lieu déjà dans plusieurs flores de l'Amérique, tant il y a de ressemblance extérieure entre ces deux plantes. Quant au fait d'une naturalisation aussi rapide que celle de l'//ysantAes, on peut en citer des exemples, et entre autres celui du Panicum vagi- natum, Graminée d'Amérique qui, introduite à Bordeaux, s'étend déjà jusqu'à Toulouse, oà M. Duchartre a constaté sa présence. M. Van-Tieghem fait à la Société la communication suivante : ANATOMIE DE L'UTRICULAIRE COMMUNE, par M. Ph. VAN-TIEGIZEM. L'étude anatomique des végétaux submergés offre au physiologiste un grand intérêt ; elle lui apprend jusqu'à quel point la vie aquatique peut modifier la structure intime d'une plante en la séparant des végétaux aériens de sa famille pour la rapprocher au contraire d'autres plantes submergées comme elle, 1nais que l'organisation de leur fleur rattache à des familles naturelles souvent fort éloignées. C'est ainsi, par exemple, que M. Caspary a montré en 1858 qu'une Dicotylédone polypétale aquatique de la famille des Droséracées, lAldrovan- dia vesiculosa, possede la même structure que les Monocotylédones submer- gées qui constituent au sein de la famille des Hydrocharidées la tribu des H vdril- lées, notamment l'Z/odea canadensis (A). J'ai l'honneur de présenter à la (1) Caspary, Bull. de la Société bot. de France, 17 décembre 1858, — Bolanische Zeitung, 1859 et 1862. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1868. 159 Société un nouvel exemple de cette simplification anatomique ; il nous est offert, cette fois, par une Dicotylédone gamopétale de la famille des Lentibulariées, l'Utricularia vulgaris, plante déjà fort intéressante à d'autres égards, et dont je vais décrire brièvement la structure. La tige de !'Utriculaire commune possède un faisceau axile entouré d'un pa- renchyme cortical. Le parenchyme externe est creusé d'un cercle d'environ douze lacunes rayonnantes entre-coupées par des planchers transversaux perfo- rés. Chacun de ces canaux aérifères est séparé : da milieu extérieur, par deux assises de cellules à chlorophylle entièrement semblables par la forme, les di- mensions et le contenu des éléments; du faisceau central, par deux ou trois rangées de cellulesde méme nature et du canal voisin par un plan rayonnant formé d'une seule série de cellules qui relie l'une à Fautre les couches ex- terne et interne du parenchyme. 1l en résulte qu'il n'y a ici ni épiderme, même au sens Ie plus large que l'on puisse donner à ce mot (1), ni couche pro- tectrice du corps central distincte du parenchy me. vert. Le faisceau axile est constitué par des cellules étroites et longues, pleines d'un liquice granuleux azoté, munies de cloisons transverses horizontales, et dont la paroi, méme dans les parties jeunes, s'épaissit notablement par les progrès de l’âge en restant toutefois blanche brillante et toujours dépourvue de ponctuations. Ces éléments sont donc de la nature de ceux auxquels M. Caspary a appliqué le nom de cellules conductrices simples. L'axe du faisceau est occupé par un unique vais- seau étroit formé par une file de cellules superposées à cloisons transverses for- tement obliques et imperforées; ces cellules sont annelées, et leurs anneaux assez espacés alternent cà et là avec quelques tours de spire. Ce vaisseau appar- lient donc à la classe des vaisseaux imparfaits, sur lesquels M. Caspary a appe'é en 1862 l'attention. spéciale des anatomistes et qui, très -répandus chez les Monocotylédones où M. de Mohl les décrivait dans les Palmiers dès l'année 1831, sont trés-rares au contraire chez les Dicotylédones, où leur présence exclusive dans tous les organes n'a été signalée jusqu'à présent que dans lAl- drovandia, le Monotropa, le INelumbium et les Nymphéacées (2). Il résulte de (1) Ce qui n'empéche pas qu'entre les éléments de l'assise externe soient très-fré- quemment interealées de très-petites cellules incolores supportant chacune une double cellule hyaline arrondie qui proémine au-dessus de la surface. Ce sont des poils, sembla- bles par leur nature et Je rôle qu'ils jouent à ceux de l’Aldrovandia, et des Callitriche, et dans lesquels il m'est impossible de voir, avec M, Benjamin (Botanische Zeitung, 1848, €. 17 et suiv.), des ouvertures analogues aux stomates destinées à établir une commu nicalion directe entre Je milieu extérieur et les canaux aérifères. Mais ce n'est pas ici le lieu d’entrer dans ces délais qui pourront trouver leur place dans un travail plus étendu; 9n voit seulement que le dévelonpement de ces poils superficiels dont il existe au moins cinq formes différentes dans l'Utriculaire, n'est pas liée nécessairement à l'existence d'une membrane épidermique. . . (2) Caspary, Monatsberichte der Berliner. Academie, 10 juillet 1862. Je me suis as- Suré récemment que dans le pétiole des Gunnera tous les vaisseaux ont ce mode d'orga- Disalion, et j'ai montré ailleurs combien cette sorte de vaisseaux est rép ndue dans la fa- mille des Aroidées, (Ann. des sc. nat, 1867, 5° série, Bot. t. VI.) 160 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cette constitution du vaisseau que lorsque la section transversale intéresse une des cloisons obliques, il semble qu'il y ait au centre deux vaisseaux accolés. Ce vaisseau est permanent ; on le retrouve dans toute la longueur de la tige: sa paroi ne se résorbe pas par les progrès de l’âge. Mais il n'est pas seul à toute hauteur dans le faisceau central; si l'on s'éléve en effet du milieu d'un entre-nœud, où le vaisseau est encore unique, vers l'insertion de la feuille suivante, on voit que du vaisseau axile s'en détache un autre qui se dirige lentement vers l'extérieur en déterminant sur la coupe transversale un rayon qui marque la position de la feuille; arrivé au nœud, ce vaisseau excen- trique, entraînant avec lui un groupe de cellules conductrices, émerge après s'étre dédoublé ; de sorte que dans chacune des divisions sessiles de la feuille pénètre un faisceau formé de quelques cellules conductrices et d'un faisceau annelé imparfait qui en occupe le bord supérieur et qui persiste aussi dans toute la longueur de l'organe. On voit que, pour les points essentiels, cette structure est identique avec celle des Hydrillées, à celle de l'Z/odea canadensis, par exemple. La seule différence est que l'unique vaisseau, annelé et imparfait de part et d'autre, est transitoire chez l’ Z7odea où on ne le retrouve que dans le bourgeon ter- minal, parce que dans la tige et les feuilles où sa paroi est bientôt résorbée, il est remplacé par une lacune centrale, tandis que dans l’Utriculaire il per- siste dans tous les organes et pendant toute la durée de leur végétation. De même la tige de l'Utriculaire ne diffère de celle de l’ A/drovand?a que par la pré- sence chez cette derniere d'un groupe de plusieurs vaisseaux au centre du faisceau conducteur et par la résorption qui les frappe tous de bonne heure pour ne laisser qu'une lacune à leur place, excepté dans le bourgeon ter- minal et aux nœuds de la tige où ils subsistent (1. Cette destruction précoce des vaisseaux, si fréquente qu'elle soit chez les plantes submergées ou seulement marécageuses, n'est donc pas un effet néces- saire de la vie aquatique, comme on le voit d'ailleurs par le Myriophyllum, le Trapa, le Nelumbium, V Hottonia, etc., qui, avec une organisation plus per- fectionnée que celle de l'Utriculaire, ont, comme elle, leurs vaisseaux persis- tants. C'est encore au méme type de structure, avec résorption du vaisseau axile dans les entre-nœuds longs, que se rattache la tige de l'A/tAenia filiformis, Potamée des étangs maritimes, dont M. Prillieux a fait connaitre l'organisation en (1) L'absence de racines, la reproduction par des bourgeons terminaux qui subsistent aprés la destruction automnale de la plante pour se développer au printemps suivant, le jeu du flotteur qui, bien qu'emprunté à des parties différentes de la feuille, fonctionne de la méme maniére, enfin le polymorphisine des poils dont on compte cinq à six sortes de part et d'autre, sont autant de caractères communs qui, joints à l'identité de struc- ture de la tige, rapprochent singuliérement l'Utricularia vulgaris de l' Aldrovandia ve: siculosa. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1868. 161 1864 (1) et dont les fleurs diclines sont aussi simples que possible puisqu'elles se réduisent, l'une, à une étamine uniloculaire bordée d'une coupe à trois dents, l'autre, à un carpelle nu et uni-ovulé. Enfin, la tige des Podostémées, Dicoty- lédones à fleurs nues ou apétales, qui vivent submergées au fond des eaux douces des régions tropicales, possède, suivant M. Tulasne (2), une organisa- tion sinon tout à fait identique au moins fort analogue par sa simplicité. Du rapprochement de tous ces faits, il résulte qu'une seule et méme structure anatomique se retrouve chez une série de plantes aquatiques submergées, que l'organisation de la (leur, du fruit et de la graine rattache cependant aux divisions les plus éloignées de l'embranchement des Phanérogames ; chez des Monocotylédones, les unes à fleurs diclines et aussi dégradées que possible, comme l' A//Aen?a filiformis, les autres à fleurs complètes et munies d'ovaire infère comme les Hydrillées, en même temps que chez des Dicotylédones, dont les unes ont la fleur nue ou apétale comme les Podostémées, d'autres la fleur complète et dialypétale comme I A/drovandia vesiculosa, d'autres encore, la fleur gamopétale comme les Utriculaires ; et ce dernier exemple n'est peut- être pas le moins instructif de tous puisqu'il porte sur une de ces plantes qu'on est habitué à regarder comme occupant par la structure compliquée de leur fleur les rangs les plus élevés parmi les végétaux phanérogames. Mais là ne se borne pas l'intérêt de notre étude. On sait qu'au temps où l'Utriculaire doit fleurir, le gaz qui remplit le système lacunaire en y formant une atmosphère intérieure continue d'un bout de la plante à l'autre, s'intro- duit dans les innombrables ampoules que portent les feuilles pour s'y substituer au liquide qui les remplissait jusqu'alors; ainsi allégée, et ne possédant pas de racines qui la retiennent au sol, la plante s'éléve et vient flotter à la surface de l'eau; là, elle. dév eloppe cà et là à l'aisselle d'une feuille un bourgeon qui, S 'allongeant verticalement en un rameau aérien, porte plusieurs feuilles écail- leuses entièrement différentes de celles de la plante submergée; c'est à l'aisselle des bractées supérieures de ce rameau que se forment les pédicelles floraux. Or, s'il est vrai que la dégradation anatomique que nous venons de signaler dans le système vasculaire de la tige submergée soit produite par la vie aqua- lique, nous devons retrouver, dans le rameau florifere qui est soustrait à ce genre de vie, la structure ordinaire aux Dicotyiédones annuelles; c'est précisé- ment ce qui a lieu. Le rameau (loral possède, comme la tige submergée, un parenchyme cortical creusé d'un cercle d'environ trente lacunes aérifères, limitées en dehors et en dedans par plusieurs assises de cellules et séparées l'une de l'autre par des murs unisériés, mais le système vasculaire y est tout autrement construit. Il forme un étui continu autour d'une larg ge moelle centrale. Cet étui est constitué (1) Prillieux, Ann. des sc. nat. 4864, 5° série, Bot. t. IL. 2) Tulasne, Podostemacearum monographia (Archives du Muséum, 1852, VI). T. XV. (sÉANCES) 11 162 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. par trois ou quatre assises de cellules fort longues et fibreuses, auxquelles suc- cède immédiatement un cercle de nombreux vaisseaux le plus souvent annelés, quelquefois spiralés; je n'y ai pas vu de trachées déroulables. Ces vaisseaux sont d'ailleurs tous formés, comme le vaisseau unique de la tige submergée, par une file de cellules superposées à cloisons transverses fortement obliques et im- perforées, Ils sont directement en contact par leur face interne avec les larges cellules de la moelle, Celle-ci est creusée d'une grande lacune provenant de la destruction de ses cellules centrales; eile n'est pas homogène, on y rencontre un petit nombre de fascicules irrégulièrement distribués, dépourvus de vais- seaux et formés chacun de quelques cellules étroites et longues à paroi épaissie, brillante, non ponctuée, rappelant l'aspect des cellules conductrices de la tige. Il faut voir sans doute le prolongement dissocié du faisceau axile de la tige. Quoi qu'il en soit, cette structure est fort différente de celle des axes submergés et trés-semblable à celle de beaucoup de Dicotylédones annuelles. Le rameau florifère la possède d'ailleurs à partir de son point d'insertion sur la tige aqua- tique, tandis que celle-ci garde jusqu'en ce méme point celle qui lui est propre. Il y a donc saut brusque d'une organisation à l'autre, comme il y a, à la sur- face, passage immédiat du milieu aquatique au milieu aérien. Le pédicelle de la fleur possède, sar une échelle réduite, la méme structure. Nous devons donc voir dans un plant fleuri d'Utriculaire comme deux êtres différents insérés l'un sur l'autre : l'être aquatique, végétant horizontalement sans racines, pouvant tour à tour s'élever à la surface de l’eau ou en gagner les profondeurs, et l'être aérien, vertical, produisant les (leurs à son sommet et implanté sur łe premier qui lui sert de sol ou, pour mieux dire, de racines. Chacun de ces êtres, non-senlement accomplit une fonction spéciale dans un milieu particulier, mais possède une structure intime appropriée à cette fonc- tion et à ce milieu ; et la différence à cet égard est si grande entre eux que tout anatomiste à qui l'on soumettrait des fragments isolés de ces deux axes qui ne sont pourtant que des rameaux de la méme plante, n'hósiterait pas à déclarer qu'ils appartiennent à des types végétaux distincts et fort éloignés. M. Brongniart fait remarquer que les observations qui précédent prouvent une fois de plus combien il est important de placer en premiére ligne les caractéres des organes de reproduction pour les classifications naturelles. Bien qu'on doive tenir grand compte des caractères des organes de végétation, surtout lorsque les observa- lions seront plus nombreuses, ils n'offriraient pas toujours à la clas- silication des bases aussi sûres que les organes de reproduction. M. Eug. Fournier fait à la Société Ja communication suivante : SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1868. 163 SUR LE GENRE LENNOA, par M. Eug. FOURNIER. M. Bourgeau, attaché comme botaniste-collecteur à l'expédition scientifique du Mexique, a rapporté d'Orizaba un végétal parasite à faciès d'Orobanche, déjà contenu dans les belles collections mexicaines de Ghiesbreght. Les échan- tillons provenant de ces deux sources permettent de décrire d'une maniere complète le genre Zennoa de La Llave et Lexarza, auquel il appartient, et de résoudre une question de taxonomie jusqu'ici trés-contestée. Ce genre peut être caractérisé de la manière suivante : Herba ad radices parasitica, aphylla, vascularis ; scapi simplices vel ramosi, bracteati, albescentes ; flores e terra vix erumpentes, cærulei, 8-10-meri, sepa- lis liberis, corolla gamopetala marcescente, staminibus adnatis, antheris bilocu- laribus diplostemonibus introrsis; ovario libero, orbiculari, depresso, unilo- culari; stylio brevi, crasso ; stigmate infundibuliformi, crenato ; ovula plurima, basi ad placentam basilarem affixa, semi-anatropa; capsula (pyxis) scissura circulari dehiscens ; semina compressa, tenuiter pilosa ; embryo albuminosus, indivisus. La seule espèce connue de ce genre est le Lennoa madreporoides; c'est à M. le comte H. de Solms-Laubach, qui a vu à Halle, dans l'herbier de Schiede, des échantillons provenant de La Llave, que je dois la détermination authen- tique de cette plante. Le genre Lennoa a été peut-être méconnu par Endlicher, qui, dans ses Genera incerta sedis, le réunit au Corallophyllum H.B.K., distinct par son 0vaire multiloculaire. Ce dernier a été aussi peu connu que le précédent, par suite d'une erreur de Turpin et de Kunth, quiontle premier figuré et le second décrit comme les feuilles de ce parasite (Nova genera, VII, 214, tab. 660 bis) des organes d'une plante étrangère qui lui étaient entremêlés. Il faut lui réunir le Pholisma Nutt., qui, cette erreur une fois reconnue, n'en diffère plus que par le nombre des parties de la fleur, nombre trés-variable dans le groupe. Si l'on joint les trois genres Lennoa, Corallophyllum et Ammabroma Tor- rey (1), on obtient un groupe caractérisé par une corolle gamopétale régulière Ypogyne portant les étamines, des anthères à déhiscence longitudinale, un OVaire à placenta basilaire ou axile, des ovules rangés en trés-grand nombre autour de ce placenta, et une capsule à déhiscence pyxidaire (du moins dans le genre Lennoa\, Sir William Hooker (Ze. plant. VIII, tab. 626) a rapproché cegroupe naturel des Orobanchées, opinion qui ne peut se soutenir. Lindley (Veg. Kingdom, p. ^52) me paraît avoir été mieux inspiré en le réunissant, bien qu'avec doute, aux Monotropacées. M. Torrey, dans son mémoire sur l'Am- (4) L'Ammobroma découvert par le colonel Gray a éte signalé par M. Asa Gray dans es Plante Thurberianæ (Mem. of the amer. Acad., 1854, IV, 327). 164 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mobroma (Annals of the Lyceum of natural history, New-York, vol. VII, juin 4864), se montre disposé à constituer pour lui une famille nouvelle, celle des Lennoacées. Il est demeuré dans l'incertitude, faute de matériaux suffi- sants. Ceux que j'ai examinés me permettent de discuter et de rejeter cette opi- nion. Les Lennoacées ne me paraissent devoir être admises que comme section des Monotropacées, dont elles ont tout à fait le port, surtout dans les échantil- lons à hampe non ramifiée. Les anthéres des Monotropées proprement dites ont diverses sortes de déhiscence ; leur corolle est tantót dialypétale, tantót gamo- pétale. Leur embryon est, il est vrai, fort différent par la laxité de là tunique qui l'enveloppe ; mais le Sarcodes sanguineum, Monotropée décrite par M. Tor- rey dansles Plante Fremontiance, offre une corolle gamopétale et l'embryon des Lennoacées; c'est un genre de transition entre ces deux tribus d'une méme famille naturelle. Le genre Corallophyllum, par son ovaire à placenta plus saillant dans le milieu de l'ovaire, conduit des Monoiropées au Lennoa. 1l est d'ailleurs à remarquer que la diversité de structure offerte par l'ovaire des Monotropacées ainsi constituées (1), se retrouve à différents degrés dans d'autres familles végétales, notamment dans celle des Portulacées. A un autre point de vue, le Zenzoa se rapproche encore des Monotropées par l'absence de stomates à la surface de ses braciées. On y trouve d'ailleurs des trachées comme dans la plupart des Monotropées. M. Germain de Saint-Pierre donne lecture d’un travail intitulé : Les dges du monde végétal (2). SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1808. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Larcher, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 27 novembre, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite. dans la derniére séance, M. le Président proclame l'admission de: (1) M. Asa Gray, dans ses Hotanical contributions pour 1868, a formé un groupe de Monotropées à placentas pariétaux. Il est facile de se convaincre, en étudiant la figure de Y Hemitomes congestum donnée dans une publication antérieure par M. Asa Gray que les placentas en apparence pariétaux de cette plante résultent manifestement de Ja dissocia- tion d'un placenta axile. (2) V'étendue de ce travail n'a pas permis de le publier immédiatement. (Note de la Commission du Bulletin.) SÉANCE DU 1l DÉCEMBRE 1868. 165 M. Bresson, licencié és sciences, à Paris, présenté par MM. Du- chartre et A. Gris. M. le Secrétaire général dépose sur le bureau le travail snivant, adressé à la Société: ` DES SALICORNIA DE L'HÉRAULT, par M. J. DUVAL-JOUVE. (Montpellier, 6 novembre 1868.) EXAMEN DES CARACTÈRES DIFFÉRENTIELS ET DISCUSSION DE LA SYNONYMIE. « Species in herbariis incompletæ vel scrutatione per- » difficili, iterum recognoscendæ et in vivo exami- » nandæ.» (Moo.-TAND., in DC. Prodr. XIII, part. 2, p. 144.) C'est par cet aveu plein de sincère loyauté que Moquin-Tandon ouvre sa monographie des Salicornia dans le Prodromus de De Candolle, et c'est par un aveu semblable que devraient débuter beaucoup de travaux descriptifs; en particulier celui-ci, auquel j'applique les sages paroles de notre savant et tou - jours regretté confrère. Læ observations anatomiques qui précèdent m'avaient donné cinq types dif- férents d'organisation, et, d'autre part, à ces différences anatomiques corres- pondaient des différences spécifiques tirées des formes d'ensemble et de détail, des époques et des modes de floraison, etc. Mais, quand j'en vins à me demander à quelles espèces répondaient mes types, puisque nos flores n'indi- quent que trois espèces en France et en particulier sur les côtes méditerra- néennes, mon embarras fut extrême, et, comme je l'ai dit, quand j'adaptai à mes plantes des noms déjà reçus, jene le fis que provisoirement et avec doute, À Cause des différences entre les diagnoses jointes à ces noms et les caractères des Salicornia de l'Hérault. Mon embarras venait d'abord de ce que les floristes français, espagnols et italiens ne mentionnent sur les bords méditerranéens qu'une seule espèce annuelle et la rapportent au S. Aerbacea L. Sp. pl. 2° édit. p. 5. Or, Linné, après avoir, dans sa première édition, donné un 5. europea, comprenant deux Variétés, œ herbacea, B fruticosa, sépare dans la deuxième édition ces deux Variétés en espèces, et dit expressément du S. Lerbacea, qu'il avait journelle- ment sous les yeux : « articulis apice compressis». Gussone a déjà fait remar- quer (FT, sic, syn. I, p. 5) que son S. Aerbacea de Sicile n'offre point ce Caractère, Il ne se présente non plus sur aucune de nos formes herbacées et annuelles, Cependant, dès que ces plantes commencent à fleurir, la partie dé- currente des feuilles se flétrit, diminue de volume et fait paraître la partie libre 166 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. plus longue et comme comprimée. Cette apparence est surtout saillahte sur notre S. patula, qui croit aussi dans l'Ouest ; et l'expression de Linné : apice compressis n'est pas à ce moment si éloignée de la réalité qu'il faille absolu- ment la rapporter à une autre plante que la nótre : aussi, dans le doute, avons- nous conservé le nom linnéen. De plus, comme nous avons dans l'Hérault deux formes annuelles herbacées, dont l'une vient sur les bords de l'Océan et l'autre en Lorraine, quelle est celle qui se rapporte à l'unique espéce de Gussone, de Moquin-Tandon ? Il est impossible de le déterminer d’après les descriptions. Gussone mentionne bien une variété « ramis patulis », mais sans autre expli- cation. Moquin-Tandon en mentionne. quatre, mais la seconde, étant vivace, est là par erreur évidente, et les deux autres n'ont point de rapport avec les nôtres. Koch mentionne également deux formes de S. herbacea, mais il rap- porte l'une au S. radicans Smith, en lui attribuant de gros épis « saltem ex » specimine a Woodsio ad Sonderum misso » (Syn. éd. 3°, p. 521), ce qui ne peut se rapporter à aucune de nos formes et commence à jeter sur le S. radi- cans un premier doute qui sera suivi de beaucoup d'autres. Mais, en outre, Gussone dit de son S. herbacea : « Cum spica exsiccantur calyces semina obte- » gentes decidunt, et tunc foveolæ horizontales, quibus calyces immersi erant, » in medio articuli manifeste conspiciuntur » (Fl sie. syn. p. 5). Or, dans nos deux formes, les logettes qui apparaissent aprés la chute des graines ne sont point placées en ligne horizontale, mais en triangle (pl. II, fig. 13) ; le grand axe n'en est point horizontal, mais vertical ; et enfin elles ne sont point situées « in medio articuli », mais à Vaisselle de chaque feuille florale et dés lors à la base des feuilles supérieures. Enfin, le méme auteur dit de son S. her- bacea : « Calyx apice truncatus et ibique longitudinaliter fissus, laminut » scariosis ad fissuræ latera; in fructu membranulæ istæ eriguntur; os rhom- » boidale formant et fere appendices calycinos Sa/solarum fructiferarum men- » tiuntur », 0. c. p. 5. Or, il n'y a rien de cela dans nos formes herbacées ; les lévres membraneuses du calice sont à peine visibles à la loupe et ne peuvent simuler aucun appendice (fig. 8 et 9); c'est au contraire notre S. fruticosa qui a les membranes marginales du calice scarieuses et un peu plus saillantes que celles des autres (fig. 6, d.) Dans ses diagnoses et ses descriptions, Gussone n'a mentionné nil'embryon, ni l'albumen, et, à cet égard, toute étude comparative avec cet auteur est im- possible, Il faut en dire à peu présautantde la monographie de Moquin-Tandon dans le Prodromus de DC. ; assurément, pour l'étude de nos espèces, l'auteur n'aura eu d'échantillons ni en nombre suffisant, ni en bon état. En effet, d'une part, il attribue à son genre Salicornia, dontle S. herbacea est le type, un tégument simple, un péricarpe subadhérent et un albumen enveloppant l'embryon (p. 14^ et 150). Or, aucune de nos espèces n'a de tégument simple, ni de péricarpe adhérent, et chez nos formes herbacées et annuelles, l'albumen, bien loin d'en- SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1568. 167 velopper l'embrvon, est presque nul et représenté par quelques cellules défor- mées placées vers extrémité de la tigelle et du corps cotylédonaire. C'est ce que M. Willkomm a bien vu ci bien exprimé par ces mots : « albumen sub- nullum » (Prodr. fi. hisp. 1, p. 263). D'autre part, Moquin-Tandon réunit à son S. herbacea des espèces vivaces, p. 145, età son Arthrocnemum fru- ticosum (S. fruticosa) le S. macrostachya, p. 151, qui en diffère tellement que plusieurs auteurs en ont fait, non saus de puissantes raisons, un genre distinct. I] es: donc évident pour nous que le savant auteur de la monographie n'a pas eu nos plantessous les yeux, que nous n'avons rien qui réponde exacte- ment à son S. erbacea, et que son travail, si estimable d'ailleurs, ne peut absolument en rien servir à nous fixer sur nos espèces méditerranéennes. La diagnose générique et une partie de la spécifique du S. Aerbacea de M. Willkomm convenait si bien à celle de nos formes qui a ses rameaux fas- ligiés, au S. E'inerici, que nous croyions à l'identité; mais cet auteur assigne pour caractere à cette espèce : » Semina albido-puberula » (Prodr, fi. hisp. p. 265), tandis que notre plante a ses graines couvertes de longs poils dirigés, ceux d'en haut vers le bas, et ceux d'en bas vers le haut. Et voilà le doute revenu. Sommes-nous mieux fixés sur notre Salicornia sarmenteux et radicant, et pouvons-nous le rapporter avec quelque chance de vérité au S. radicans Smith; où à quelque plante décrite sous ce nom par un auteur quelconque? Au con- traire, et le doute cst. plus grand encore. Gussone, décrivant un S. radicans de Sicile, dit l'avoir comparé à celui de l'herbier de Smith et en même temps l'identiie au S. fruticulosa Tineo; il le différencie du S. fruticosa L. « spicis gracilioribus » (FZ sic. syn., p. 6), caractère différentiel. également attribué à la variété B radicans par M. Grenier (77. Fr. II, p. 28), tandis que notre plante a les épis plus courts, plus gros et plus obtus que ceux du S. fruticosa. Gussone attribue à ce même S. radicans « articulis obtusiusculis », tandis que notre espèce radicante est celle dont les feuilles ont la pointe libre la plus longue ; il n’est donc pas possible, d'après ce caractère, de rapporter notr? plante au S, fruticulosa Tineo. De son côté, Bertoloni combat énergiquement la réduction du S, fruticulosa Tiu. au S. radicans d'Angleterre, et il en fait la variété B Juilis de son S. fruticosa + mais comme il dit trés-expressément de la graine de cette variété B, qui est radicante : « Nucula prorsus similis speciei » (ff, jf. I, p. 19), et que la graine de la nôtre diffère de celle du S. fruticosa, le doute revient sur l'identité, bien que le reste de la description de cette variété convienne parfaitement à notre S. sarmentosa, Bertoloni signale au même lieu les affirmations contradictoires des auteurs anglais; je n'ai pu Vérifier les figures qu'il cite, mais comme j'ai recu le S. sarmentosa du dépar- tement de Ja Manche, il peut se faire qu'il existe en Angleterre. Le savant auteur italien regrette avec raison que les auteurs anglais n'aient rien dit de la Braine de leurs plantes. 168 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Moquin-Tandon dit de son S. radicans, comparé comme variété G au S. fruticosa : « spicis conformibus », tandis que sur nos deux plantes il n'y a aucune partie de la fleur ou de l'épi qui seressemble (fig. 6 et 7). Un autre motif de doute se trouve dans les époques de floraison. Gussone dit de son S. radicans : « Floret septembri, octobri » (o. c. p. 6), tandis que notre espèce sarmenteuse fleurit en fin juillet et laisse tomber ses fruits mûrs en septembre ; il dit de son S. fruticosa : « Cum precedente (radicans), sed floret julio, augusto » (o. c. p. 6); tandis qu'à Montpellier c'est le contraire qui a lieu. L'espèce radicante est plus précoce, et ce que je prends pour le S. fru- ticosa L. montre à peine ses premières fleurs au 1** septembre et n'a de fruits mûrs qu'après le 1% novembre. Enfin, le méme auteur place la flo- raison du S. macrostachya : « Augusto, septembri », et ajoute quelques lignes plus bas : « Florescentia reliquis praecocior » (0. c. p. 7), ce qui est en con- tradiction évidente avec l'époque indiquée pour son S. fruticosa et pour son S. herbacea. Ainsi de toute part surgit pour nous le doute sur les rapports de nos formes herbacées et de notre espèce couchée et radicante avec les S. herbacea et radi- cans des auteurs ; et les S. macrostachya et fruticosa sont les seuls types que nous croyons retrouver parmi nos plantes, malgré quelques motifs apparents de doute. Ainsi, Gussone attribue à son S. fruticosa : « Semen subreniforme, compressum, vix punctatum, laxe villosum » (o. c. p. 6) ; or, M. Grenier a déjà fait remarquer que les graines de S. fruticosa français observées par lui « sont une fois plus longues que larges et lisses ou. obscurément ponctuées » (FI. Fr. WE, p. 28); et il ajoute : « la plante de Sicile serait-elle différente de celle de France? » Laremarque de M. Grenier sur la forme de la graine est fondée ; cette graine est ovoïde et non subréniforme ; de plus, elle n'est point velue, mais couverte de très-courtes aspérités coniques qui sont très-peu sail- lantes sur la graine sèche et ont pu, à un faible grossissement, simuler des ponctuations. Mais, sur cette espèce, les graines müres et bien développées sont assez rares; très-jeunes, elles sont réniformes, et les abortives, déjà assez grosses, demeurent plates et réniformes, et leurs aspérités paraissent plus longues; il peut donc se faire que Gussone, qui ne s'est pas préoccupé de l'examen de l'embryon, ait vu et décrit des graines abortives. Il est vrai que Tenore dit aussi de son S. fruticosa : « Semina villosa cinerascentia » (Syll fl. neap. app. 3, p. 581) ; mais, comme cet auteur, iout en mentionnant à part le S. radicans Smith, comprend évidemment notre S. sarmentosa dans son S. fruticosa et en fait la variété « B humilis : caulibus procumbentibus radicantibus sublignosis, ramisque divaricatis. Planta mirum in modum pro- currens et stagna salsa fere undique obtegens » (o. c., p. 8 et app. 3^, p. 582); et, comme les graines du S. sarmentosa sont velues, il peut se faire qu'il ait examiné des graines dela variété B, ce qui diminue la valeur des motifs de doute sur l'identité de la plante d'Italie et de la nôtre. D'ailleurs, ce que j'ai vu dans SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1868. 169 les herbiers de Montpellier, sous le nom de S. fruticosa, venant de Sicile, d'Italie et de Grèce, m'a paru identique avec notre plante : ce que j'ai recu par M. Lloyd présente la méme identité. Un motif de doute plus sérieux semblerait surgir du « testa crustacea fra- gilis » que Moquin-Tandon attribue à son S. fruticosa, alors que le double tégument du nôtre est membraneux et d'une grande ténuité. Mais la valeur de cette assertion disparaît quand on remarque que le savant auteur, réunissant le S. macrostachya comme variété 8 au S. fruticosa, peut avoir fait ses ana- lyses sur les graines du S. macrostachya, dont le test est en effet crustacé. Eu somme, les quelques différences qui se trouvent dans les descriptions, nous ont paru expliquables, moins forteset moins nombreuses que les ressem- blances, et nous avons cru devoir conserver le nom linnéen S. fruticosa, et celui de Moricand S. macrostachya, au moins provisoirement ; comme c'est provisoirement, et seulement pour nous faire entendre, que nous avons im- posé à nos formes herbacées et à notre espèce sarmenteuse des noms que de nouvelles études effaceront ou rendront définitifs. On comprend qu'en présence de ces doutes, la synonymie devient elle- méme très-incertaine, sinon impossible; nous en serons donc très-sobre. Il nous reste à donner d'abord de courtes diagnoses en rapport avec les faits observés, ensuite la description de chacune de nos plantes. Mais quelques observations sont à faire préalablement : 1^ Je veux signaler l'expression « calice fendu en long », que l'on rencontre parfois dans les diagnoses génériques; elle m'a longtemps embarrassé, attendu que je trouvais constamment, non un cal/ce fendu en long, mais un calice tronqué en avant, à quatre petites lèvres, avec une très-petite ouverture paralléle à l'axe de l'épi. Gussone a mieux dit: « Calyx apice truncatus et ibi longitudinaliter fissus » (o. c., p. 5) ; mais cette expression n'est pas encore suffisamment exacte. Le calice de nos Salicornia (fig. 5, 6, d) a quatre petites lévres scarieuses opposées deux à deux ; les latérales plus larges, presque con- ligués ; les supérieure et inférieure écartées et recouvrant un peu la marge latérale des autres, 2° Je veux ensuite faire remarquer que, dans la distinction des espèces, la taille et le port de la plante, les dimensions des épis, ne fournissent que des Caractères très-secondaires et presque de nulle valeur. Toutes nos espèces se rencontrent droites ou couchées, avec des épis gros et longs ou minces et courts. Les formes annuelles et herbacées varient en hauteur de 1 à 70 cent., avec des épis longs de 1 à 9 cent. ; le S. sarmentosa forme des plaques larges de 10 cent., et d'autres de 3 mètres ; il est grêle et tout à fait couché ou vigou- reux avec des rejets ascendants de 40 cent. de haut, avec des épis longs d'un demi-centimetre ou de 4 cent. Les S. fruticosa et macrostachya, ordinaire- ment dressés, Pun en grands buissons et l'autre en grosses touffes, se montrent couchés là où ils ont été piétinés ou inondés, avec des épis d'un centimètre ou 170 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de quinze, et de grosseur aussi variable, etc. Il pourrait donc se faire que les formes radicantes du S. fruticosa eussent été prises pour le S. radicans Smith, et que notre S. sarmentosa, qui se trouve en Normandie, existàt aussi en Angleterre. De plus, chacane de nos espèces, sur un sol foulé ou battu par les flots, devient gréle avec des rameaux filiformes terminés par de tout petits épis à 2 ou 3 verticilles floraux, et tout à fait méconnaissable de loin. La plu- part de ces variations ont déja été signalées par Tenore (Syll. fl. neap. app. 3^, pp. 581, 582); et peut-être sur aucun genre ne se manifeste avec plus d'évidence le principe des variations parallèles sur les types congénères (Bull. Soc. bot. Fr. XU, pp. 196 et suiv.), et la nécessité de chercher les caracteres distinctifs dans l'organisation et les formes des organes essentiels. 3° Ce qui est dit dans les descriptions suivantes a été observé sur le vivant aux états de floraison et de maturité, et doit être vérifié sur le vivant aux mêmes états, parce que ces plantes se déforinent entierement par la dessiccation : IN VIVO EXAMINANDÆ Moq.-Tand. SALICORNIA. Juss. L. Guss. Fl. sic. syn. p. 3. SALICORNIA et ARTHROCNEMUM Moq.-Tand. in DC. Prodr, part. XIII, sect. 2, pp. 144 et 450; Willk, Prodr. fl. hisp. 1, pp. 263 et 264. Flores spicati, hermaphroditi vel rarissimo abortu polygami, terni (raro quini, rarius solitarii) et florabilus foliis decussatis succulentis axillares. Calvx utriculatus carnosus, facie anteriori libera truncatus et clausus cum ore mi- nuto dentibus quatuor minimis scariosis velato. Stamina 2 vel abortu 1. Styli 2-3 ; fructus calyce tectus, compressus subpiriformis ; pericarpium tenue, membranaceum, non adhærens. Seminis tegumentum duplex ; embryo fili- formis curvus et tunc albumine copioso immersus, aut conduplicatus cum al- bumine subnullo. Sect. 1*. Calycis facies libera exserta; seminis integumenta duo, exterius crassum crustaceum ; embryo linearis tantum modo arcuatus; albumen durum embryonem eir- cumtegens (1). Cellulæ aerifere non spirales.......... S. MACROSTACHYA Moric. Sect. 2^. Calycis facies libera non exserta, plana aut convexa ; seminis integumenta duo tenuissima; embryo conduplicatus; albumen subnullum, flaccidum, in curvatura scapellum (tigelle) inter et cotyledones situm. Ceilulæ aeriferæ spirales. A. PERENNES : Flores laterales flore medio disjuncti. Semina prominulis conicis brevibus adspersa .......... S. FRUTICOSA L. et auct. Semina pilis hamosis adspersa...... PE eese S. SARMENTOSA J. Duv: J- B. ANNUÆ : Flores laterales sub flore medio contigui. ( Pemine pilis pediformibus vestito, ramis S. HERBACEA L.? patulis................. ons... S. PATULA J. Duv. J. "^ | Semine pilis rectis vestito, ramis fasti- * gialis.. ss... S. EMERICI J. Duv. J. (1) Une différence en plus ou en moins dans la courbure de Pembryon et le volumë de la matière albumineuse, si variable d’ailleurs (Duchartre, El. bot. pp. 676,677), très- suffisante pour l'établissement d'une section, ne m'a point paru telle pour le démeinbre- ment d'un genre aussi naturel que le genre Salicornia. SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1868. 171 SECTIO PRIMA. ARTHROCNEMON Willk.; Moq.-Tand, ex parte. S. macrostachya Moric. Fl. venet, I, p. 2, n^ 3. — Guss: Fl. sic. p. 13, tab. 1v, et Fl. sic. syn. I, p. 7. Gren. et Gode. Fh Fr, VIE, p. 29. Arthrocnemon macrostachyum Moris. et Delp. in 7nd. sem. À. Taurin. 1854; Ann. sc. nat. sér. h, tome IL, p. 377. Sous-arbrisseau. Racines trés-fortes, tortueuses et rameuses, rampant trés - loin sous la couche végétale et atteignant 2 ou 3 mètres de long et jus- qu'à 0^,02 de diamètre. Tiges très-variables en grosseur et en direction ; ordi- nairement de la grosseur du petit doigt et dressées en buissous irréguliers d'un mètre de haut, mais souvent aussi étalées et ascendantes, quand les tiges prin- cipales ont été coupées (1), foulées aux pieds ou battues parles flots. Rameaux nombreux, gros, souvent arqués, les plus longs en bas, ce qui donne une forme pyramidale. Entre-nœuds des jeunes tiges et des rameaux stériles trés-gros, jusqu'à 6 millimètres de diamètre, et longs de 5 à 12 millimètres. Feuilles très- charnues, se flétrissant très-lentement, très-glauques dans le jeune âge, puis d'un vert jaunâtre, resserrées fortement vers leur bord membraneux ; la pointe prononcée, mais à angle très-obtus, de 135 degrés. Cellules aériferes à parois non spiralées, épaisses, tortueuses; stomates grands, ovales allongés. Les rameaux spiciféres naissent sur le vieux bois; leurs épis sont ou termiuaux ou latéraux, cylindriques, d'un diamètre de 4 à 7 millimètres, longs de 15 à 120 millimètres, toujours sessiles, en ce sens que les feuilles de la base d'un épi ont des fleurs à l'aisselle et ne sont pas plus longues que les autres ; cepen- dant, sur des sujets mal venus, couchés par l'eau et ascendants, il n'est pas rare de voir à la base des épis plusieurs couples de feuilles rester stériles. Feuilles florales plus larges que longues, terminées comme les autres, ou plus obtusé- ment encore, Fleurs par trois ou par cinq, disposées à l'aisselle des feuilles flo- rales sur une ligne presque droite, tout à fait contiguës entre elles à leur base et ne creusant ainsi qu'une seule cavité au bas des feuilles florales supraposées, sans crêtes membraneuses séparant les fleurs et simulant des logettes séparées ; et, comme les fleurs refoulent à peine la feuille florale immédiatement supé - rieure, chaque couple de feuilles conserve presque la méme hauteur sur tout son pourtour, Chaque groupe axillaire de fleurs n'occupe guère qu'un quart de la circonférence du verticille, de sorte que, entre chaque groupe de fleurs, il v à un espace latéral presque aussi large que le groupe lui-même. Calices oblongs, non turbinés, tous semblables : partie libre plus petite, longuement saillante, LU) Sur le littoral de l'Hérault on coupe tous les deux ans à peu prés, pour les brüler et en tirer de la soude, les Salsola, Sureda, Chenopodium et Salicornia des marais sa- 172 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. quelquefois .de plus d’un millimètre, allongée, arrondie, tout unie, sauf les quatre lèvres un peu relevées; partie incluse plus grosse, comprimée par les côtés, plane en dessous, bombée en dessus, dépourvue de cellules aérifères ; péricarpe en poire allongée, se détachant facilement. Graine noire, placée un peu obliquement dans le péricarpe, irrégulièrement ovoïde avec un côté droit et un bout tronqué, comprimée ; deux téguments: l'intérieur mince; l'extérieur épais, dur, noir, un peu luisant, parsemé de tubercules disposés en lignes parallèles à la grande courbure de la graine. Embryon linéaire, simplement arqué ; cotylédons accombants ; tigelle aussi grosse que le corps cotylédo- naire : albumen dur, coiffant les cotylédons et remplissant toute la cavité que laisse la courbure de l'embryon (fig. 5, e, f). Fleurs en mai-juin : fruits mûrs en août et tout à fait tombés dès les pre- miers jours de septembre. Après la fructification, cette plante donne à l'automne des rejets vigoureux et très-hauts. Station. Bords des étangs salés, terrains imprégriés de sel, mais non inondés. Abonde à Carnon (où elle s'élève à plus d'un mètre), à Palavas, Vic, Fronti- gnan, et entre Cette et Agde. J'ai vu, sur des graines coupées, mais à embryon intact, et placées dans de l'eau gommeuse, la radicule doubler de longueur en quelques mi- nutes, SECTIO SECUNDA. SALICORNIA Willk. Salicornia et Arthrocnemum Moq.-Tand. pro parte. A. Perennes, S. fruticosa L. ct auct. gall, Sous-arbrisseau. Racines très-fortes, longues, rameuses et tortueuses, attei- gnant jusqu'à 0™,02 de diamètre. Tiges ligneuses très-rameuses, dressées en touffes arrondies souvent d'un mètre de haut; quelquefois abattues et alors radicantes (S. radicans auct. gall. !). Entre-nœuds des jeunes tiges et des ra- meaux de 6 à 15 millimètres de longueur, sur 2 à 3 de diamètre. Feuilles glauques, médiocrement charnues, fortement rétrécies au sommet membra- neux ; pointe libre très-petite à angle très-obtus. Cellules aérifères spiralées ; stomates à pourtour elliptique. Épis très-nombreux, terminaux et latéraux, naissant sur le jeune bois, simples ou très-rarement ternés, longs de 15 à 90 mil- limètres, et d'un diamètre assez constant de 3 à 4 millimètres, non atténués au sommet. Le premier couple des feuilles florales est quelquefois plus long et moins gros que les autres, ce qui simule des épis pédicellés. Feuilles florales à peu près aussi larges que longues, avec une membrane large et formant quel- quefois bourrelet; pointe presque nulle. Fleurs ternées ou rarement par cinq à l'épi terminal, ne montrant que les faces antérieures des calices ; celle du milieu plus grande, tétragone, séparant complétement les latérales trigones. SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1868. 173 Calices cunéiformes, contigus et se comprimant entre eux presque jusqu'à la base, déterminant ainsi au bas des feuilles supérieures une seule grande cavité divisée par deux petites crêtes ; ce qui, après la chute des fruits, simule trois logettes peu profondes (fig. 11). Écussons floraux variant en largeur, quelque- fois presque contigus latéralement et d'autres fois n'empiétant que sur les deux tiers des feuilles supérieures. Calice brusquement coupé, à face libre unie et convexe, se renflant beaucoup, ainsi que tout le calice, pendant la matura- tion, ce qui rend l'épi un peu toruleux ; membrane des lèvres scarieuse et très-apparente, « laminulis scariosis ad fissuram » Guss. (0. c. p. 6); cellules spiralées trés-grandes dans les tissus. Péricarpe en poire, brusquement atté- nué, non adhérent, mais souvent retenu par les aspérités du tégument externe. Le plus souvent deux étamines, placées l'une au-dessus, l'autre au-dessous du pisul, ou une seule située au-dessus du pistil (1) ; anthères grosses ; filaments exserts, larges et plats (fig. 6, s). Graine grisâtre, régulièrement ovoide, un peu comprimée; deux téguments minces et transparents, l'extérieur. très-délicat, couvert d'aspérités coniques très-prononcées sur les graines avortées; l'inté- rieur plus épais et plus résistant. Embryon plié, à cotylédons incombants, mais souvent obliquement et jusqu'à devenir accombants, beaucoup plus gros que la tigelle, laquelle présente un étranglement contre les cotylédons, puis plus bas une dilatation annulaire, Albumen mou, presque résorbé à la maturité des graines et réduit à une masse de cellules déformées coiffant les cotylédons. Fleurs aux premiers jours de septembre; fruits mürs en novembre; c'est le plus tardif de tous. Aprés les pluies d'automne, les touffes jeunes de cette plante poussent des rejets assez vigoureux, ce qui lui avait fait donner par Sau- vages le nom de Salicornia sempervirens (Meth. p. 7). À cette méme époque, les épis sont attaqués par un insecte qui en dévore les calices et les graines, ce qui rend la récolte des graines máres rare et difficile. Station. Bords des étaugs salés, terrains imprégnés de sel, mais non inon- dés. A Aigues-Mortes ; Carnon; Palavas ; Vic, où elle abonde; Frontignan; entre Cette et Agde, peu abondante. M. J. Lloyd me l'a envoyée des côtes de Bretagne, et M. le docteur Lebel, des cótes de la Normandie. Obs. Gussone a dit de l'espéce qu'il nomme S. fruticosa : « Articulis..... teretibus, excepto articulo infimo cujusque rami et spicarum peduncnlo, qui utrique ancipites sunt (o. c. p. 6). En effet, sur chaque rameau, les feuilles du premier couple sont fortement carénées sur leur ligne dorsale; mais cette conformation se retrouve sur toutes nos espèces. Elle est la conséquence de , (1) Gussone dit : « Stamina 1-2 ad basim germinis lateralem affixa » (o. c., p. 6). C'est positivement une erreur ; et la position que j'indique après l'avoir vérifiée un grand nombre de fois, est en rapport rigoureux d'alternance avec les divisions du calice. L'étamine supérieure se montre le plus souvent la première et quelquefois elle a déjà Perdu son anthère et se réduit au filament, quand l'inférieure s'épanouit. " Cette espèce, aux épis trés-nombreux, émet tant de pollen, que le 8 septembre 1868, J àl vu la terre toute jaune autour de ses grosses touffes. 174 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. la pression subie par le premier couple à l'état de bourgeon dans l'aisselle d'une feuille. Cette pression est telle, qu'il en sort tout aplati et ne reprend jamais, comme les autres, la forme cylindrique. Il n'y a donc point à tirer de là un caractère propre au S. fruticosa. S. sarmentosa J. Duv. J. — an S. fruticosa, B humilis Tenore, Syll. neap. app.3, p. 582? an S. radicans Smith (non auct. gall.) ? Vivace. Racines gréles, tortueuses, peu profondes, se détruisant le plus sou- vent. Tiges nombreuses, à peine ligneuses, sarmenteuses, trés-divisées, gréles, couchées, ascendantes, radicantes vers leur base et s'étalant en larges plaques de 1 à 2 mètres de diamètre, desséchées au centre et fraîches vers la circonférence. Entre-nœuds frais des tiges et des rameaux de 2 à 3 millimètres de diamètre, longs de 5 à 20 millimètres. Feuilles vertes, peu charnues, se flé- trissant trés-vite, s'évasant en coupe ovale au sommet et se prolongeant en pointe libre, longue de 2 millimètres, à angle aigu, 75 degrés. Cellules aérifères spiralées ; stomates à pourtour circulaire. Épis -très-nombreux, ter- minaux et latéraux, naissant toujours sur le jeune bois, cylindriques, d’un diamètre de 3 à 5 millimètres, longs de 5 à 30 millimètres, souvent rameux et ternés. Le premier couple de feuilles florales plus court ou aussi long que les autres. Feuilles florales plus larges que longues, terminées en pointe marquée, mais à angle obtus, 100 degrés. Fleurs ternées ; face libre des calices formant un écusson bombé, plus ou moins triangulaire, trés-évasé ; fleur du milieu plus grande, à face libre en trapèze, un peu plus étroite en bas, à angles arron- dis, séparant complétement les latérales à contour triangulaire. Le calice, élargi vers sa face libre, se réduit un peu vers sa base, et y laisse ainsi entre les fleurs un espace dans lequel s’avancent en deux petites crêtes les tissus des feuilles supraposées, ce qui, après la chute des fruits, simule trois logettes peu pro- fondes (fig. 12). Chaque groupe axillaire occupe presque une demi-circonfé- rence, et, d'autre part, il est si haut et comprime tellement la feuille florale supraposée, qu'il en atteint presque la marge. Calice brusquement coupé, à face libre, concave vers le centre, relevée vers ses bords membraneux et de niveau avec les feuilles florales un peu renflées. Cellules spiralées et rayées dans les tissus; péricarpe en poire brusquement atténué, se détachant trés-facile- ment ; trois stigmates, rarement deux. Graine brune, régulièrement ovoide, un peu comprimée; deux téguments minces et transparents, mais épaissis en crête intérieure et formant pli entre la tigelle et le corps cotylédonaire ; l'exté- ricur trés-mince, à cellules grandes, ondulées, couvert de poils oncinés ou courbés dirigés en tout sens; l'intérieur, un peu plus fort, à petites cellules. Embryon plié, à cotylédons incombants, mais souvent obliquement et jusqu'à paraitre accombants. Corps cotylédonaire, au moins deux fois aussi gros que la tigelle ; albumen presque nul, mou, placé dans la courbure, entre l'extrémité de la tigelle et celle du corps cotylédonaire. SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1868. 175 Fleurs du 1*' au 15 aoüt; fruits mürs en septembre. Station. Bords des étangs et des marais salants, dans les lieux très-humides et inondés l'hiver ; se développe peu, ou manque sur les points plus secs que préfèrent les S. fruticosa et macrostachya. A Aigues-Mortes, où il domine; à Carnon, assez rare ; entre Palavas et Maguelonne, abondant ;à Vic; à Fron- tignan; aux Onglous, trés-rare. En novembre, je l'ai recu en fruit mür de Saint-Vaast (Manche), d'oü M. le docteur Lebel avait eu l'obligeance de me l'envoyer vivant. B. Annuc. S. herbacea L.? Caractères communs. Plantes herbacées annuelles, à tige unique, de con- sistance presque ligneuse, haute de 1-6 décimétres. Épis terminaux et latéraux, paraissant pédonculés, parce que le premier couple de feuilles florales est plus longs et moins gros que les autres. Fleurs ternées {rarement solitaires par avor- tement), disposées en triangle, les latérales contigués entre elles. Tissus des feuilles pénétrant entre les calices, ce qui, après la chute des fruits mûrs, simule trois logettes profondes, ovoïdes. Cellules aériféres spiralées et rayées dans les tissus du calice. Péricarpe non adhérent, brusquement atténné. Deux stigmates. Une étamine à anthère très-petite et filament non exsert (fig. 9, s). Graine gri- sâtre, ovoide, un peu comprimée; deux téguments minces et transparents, épaissis en pli rentrant entre la tigelle et les cotylédons (1); l'extérieur, plus épais, à cellules ondulées, portant des poils; l'intérieur, plus mince, à petites cellules oblongues. Embryon condupliqué, à cotylédons incombants, beaucoup plus gros que la tigelle. Albumen presque nul. S. patula J. Duy. J. — S. herbacea B ramis patulis Guss, FI. sic, syn. P. A?? S, herbacea Lloyd, FL Quest, p. MT! Tige droite on courbée à la base, toujours trés-rameuse, à rameaux étalés à angle droit. Entre-nœuds relativement courts (5-12 millimétres) ; feuilles d'un vert sombre, à membrane rosée, ne devenant rouges que rarement et très-tar- divement, à cellules aérifères spiralées. Épis courts (de 1 à A centimètres), grêles, toruleux, non ou peu atténués au sommet. Fenilles florales à marge très- échancrée latéralement et se relevant. en pointe prononcée, très-renflées sous les fleurs et plus saillantes que les écussons floraux, dont la face et ren- trante et concave, ce qui rend les épis ondulés et toruleux. Dents du calice excessivement petites. Graines très-adhérentes au fond des cavités de la feuille, méme après leur maturité et la chute du calice, couvertes de longs poils oncinés et enroulés en crosse. (1) Ce pli est. sans doute ce qui a porté plusieurs auteurs à dire les graines de leur losa acea : sillonnées, sulcatæ ; il se montre aussi sur les graines des S. sarmen- fruticosa que l'on ne dit pas sillonnées. 176 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Fleurs vers la mi-septembre; fruits mûrs à la fin d'octobre. C'est la plus tardive des deux plantes annuelles. Station. Tout à fait au bord des flaques d'eau saumátre, et souvent méme dans l'eau; à Carnon; à Palavas; à Vic; à Frontignan, etc. Ce que m'ont envoyé M. Lloyd, des côtes de Bretagne, et M. le docteur Lebel, de Saint-Vaast (Manche), est absolument identique avec notre plaute. Obs. Parmi les échantillons reçus de Saint-Vaast s'en trouvait un que je rap- porte à cette plante, parce qu'il en a exactement les graines, mais qui ne porte qu'une fleur à l'aisselle de ses feuilles florales, Serait-ce cette forme que Lamarck a figurée, assez mal d'ailleurs, dans ses ///. genr. tab. 1v, fig. 1, avec des fleurs solitaires ? Le S. patulaa une telle tendance à se ramifier, qu'il porte le plus souvent des rameaux et des épis surnuméraires au-dessous des épis et des rameaux axil- laires en premier. Bertoloni avait signalé cette circonstance sur son S. Aerbacea : « Vidi quandoque in caule principe spicam infraxillarem ramo » (FL. ital. I, p- 17), et Gussone, sur la plante du même nom : » Spice infraxillares semper breviores » (Fl. sic. syn. p. 5). Mais cela ne prouve nullement l'identité de notre plante et de celle des auteurs italiens, attendu que le méme fait se re- trouve, moins fréquemment ii est vrai, sur foutes les autres espèces. La seule conséquence à en tirer, c'est que le genre Salicornia est à ajouter aux genres que MM. Guillard (Bull. Soc. bot.IV, p. 937), Bourgeois et Damaskinos, (Bull. Soc. bot. V, p. 601) ont cités comme produisant des bourgeons super- posés. S. Emerici J. Duv. J. — S. herbacea Godr. F1. Lorr. YI, p. 258! Tige trés-droite, à rameaux dressés et presque fastigiés. Entre-nœuds très- longs (15 à 25 millimètres) ; feuilles d'un vert clair, puis bientôt rouges, à bord rentrant, à pointe très-obtuse, à lacunes aériennes au lieu de cellules aéri- feres. Épis très-longs, méme sur de très-petits sujets (0,03 à 0,07), cylin- driques, atténués au sommet, Feuilles florales peu évasées sur les côtés avec une pointe peu marquée. Écusson floral de niveau avec les feuilles. Graines très-caduques aussitôt qu'elles sont un peu mûres, couvertes de poils droits, rarement un peu courbés, dirigés ceux d'en bas vers le haut et ceux d'en haut vers le bas. Fleurs dans la seconde moitié d'août; fruits en fin septembre et en octobre. Station. Sur les bords desséchés des étangs et des flaques d'eau salée, où elle forme des lignes concentriques et parallèles à chaque retrait des eaux. À Carnon ; à Palavas; entre Cette et Agde, etc. M. Godron me l'a envoyée des salines de Vic (Meurthe). Ainsi, sur le littoral de l'Hérault, croissent cinq Salicornia : S. macrostachya, exclusivement méditerranéen ; S. fruticosa, commun aux côtes de la Méditerranée et de l'Océan ; SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1868. 17 4 S. sarmentosa, de la Méditerranée et des côtes de la Normandie ; S. patula, croissant également sur nos côtes de l'ouest ; S. Emerici, qui se retrouve dans les salines de la Lorraine; soit que ces deux dernières plantes soient des espèces ou des variétés d'une méme espéce. Et, en tout cas, ces plantes sont si distinctes, que chaque partie pourrait, à elle seule, suffire, comme l'ensemble, à l'établissement. d'une dis- tinction dichotomique ; par exemple : 19 Ensemble de la plante. į Vivace, à tiges nombreuses. . ee hn eem s n n s n ns. 2 l Aunuelle, à tige unique. .................. een ee ten 3 ( Tiges en buissons irréguliers.. .......................... S. macrostachya. d Tiges dressées en touffes compactes, arrondies............. S. fruticosa. | Tiges sarmenteuses, couchées, radicantes ... ........ ...... S, sarmentosa. | Rameaux étalés .......... else era ....... S. patula. Rameaux dressés, presque fastigiés. ..... ee as S. Emerici. 20 Écusson floral. Ww: d'écusson ; feurs à calices saillants, disposées en ligne 1 droite.. ..,,,...,..........4 Re e he S. macrostachya. Calices de niveau par leurs bords avec les feuilles florales.................. 2 | Fleurs latérales séparées par celle du milieu........,...,....... EE . 3 l Fieurs latérales se touchant en dessous de la médiane.................... 4 sj Écusson n'occupant que les deux tiers des feuilles supraposées.. S. fruticosa. Écusson atteignant presque la marge des feuilles supraposées. . S. sarmentosa. à | Écusson à face concave. ......... TENE Sess S. patula. { Écusson à face un peu convexe. ..................... ... S. Emerici. 3° Graine. f Graines tuberculeuses TEN ees ehe eese e. 2 Graines couvertes de poils. / Graines noires, à test crustacé ; albumen considérable ; embryon eet t t, 9. n8 nn ste 3 9| à peine courbé.......... ERE MNNDDEUDDUD ... S. macrostachya. || Graines grisâtres, à test mince; albumen presque nul; embryon condupliqué ..... RE esoosesososereso s.s... o.. S. fruticosa. ( Poils oncinés, ...,....... PP eese ens sss S. Sarmentosa, d Poils roulés en crosse... ..... corses eee et ten S. patula. „Poils droits et roides, dirigés en sens opposés. .......... ss. S. Emerici, 4° Épiderme et tissus. l Less aérifères à parois épaisses non spiralées, ........... S. macrostachya. Cellules aérifères à parois minces plus ou moins spiralées .....+.,......... 2 o Í Cellules spiralées abondantes et bien formées. .... pere ec usns. S \ Cellules spiralées rares ou mal formées... ................ S. Emerici. Stomates presque ronds, .......:........ eene tenens S. sarmentosa. sf tomates vvales larges................. eese res S. patula, Stumates ovales.. s. es... m . S. fruticosa. On tirerait d'autres tableaux de la forme des feuilles caulinaires ; de celle des feuilles florales ; de celle du calice et de ses impressions sur les feuilles florales Süpraposées (fig. 10, 11, 12, 13), de sa face libre, de ses tissus, etc. Ainsi pour moi se confirme à chaque étude, et aujourd'hui, une fois de T. Xv. (SÉANCES) 12 178 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. plus, ce principe que j'énoncais, il y a six ans, comme conclusion d'un travail Sur le pétiole des Fougères, et que je rappelle au commencement et à la fin des recherches présentes : « 1? Quand deux espèces, si voisines qu'elles soient, sont bien distinctes, » aux différences saillantes de leur ensemble extérieur correspondent des diffé- » rences réelles dans les détails de leur organisation intime ; » 2° Si dans l'ensemble de leur aspect et dans leur constitution intime deux » plantes se ressemblent et que leurs différences ne soient qu'à la surface et ne » consistent qu'en des modifications de parties secondaires, en développements » ou arréts d'une ou de plusieurs de ces parties, il n'y a sous cette unité d'en- » semble et de constitution, et malgré cette diflérence dans quelques détails, » qu'une seule espèce, qu'un seul et méme type modifié par des circonstances » extérieures, quelquefois appréciables, souvent encore inconnues » (in Bill. Annot. à la Fl.Fr. et All. p. 266). x Explication des figures (planches E et II de ce volume). Fig. 1. Coupe transversale d’une tige charnue de S. fruticosa L. =. a, épiderme ; b, parenchyme en palissade ; c, cellules aériféres spiralées ; d, pa- renchyme sans chlorophylle ; e, réseau fibro-vasculaire ; f, tissus corticaux ; g, bois. Fig. 2. Une partie de la même =. Les mêmes lettres désignent les mêmes parties que ci-dessus. Fig. 3. Coupe transversale d'une tige charnue de S. macrostachya Moric. +. Mêmes lettres pour les mêmes parties ; c, cellules aérifères non spiralées. Fig. 4. Une partie de la même +°. Mémes lettres pour les mêmes parties. Fig. 5. S. macrostachya Moric. a, partie d'épi +; b,c,d, calice =; b, vu de côté; c, de dessous; d, du bout libre; e.f, graine +; e, coupée sur la ligne médiane; f, coupe suivant AB. Fig. 6. S. fruticosa L. a, partie d'épi +; b,c,d, calice ^; b, vu de côté; c, de dessous ; d, du bout libre ; e, graine coupée sur sa ligne médiane 7; s, étamine 7. Fig. 7. S. sarmentosa J. Duv. J. a, parlie d'épi ? ; b,c, calice %2; b, vu de côté; c, de dessous ; e, f, graine coupée 5. Fig. 8. S. patula J. Duv. J. a, partie d'épi +; b,c, calice =; b, vu de côté; c, de dessous ; e, graine coupée 25 Fig. 9. S. Emerici J. Duv. J. a, partie d'épi 7; b c, calice +; b, vu de côté; c, de dessous ; e, graine coupée * ; s, étamine +. Fig. 40. S. macrostachya ; fragment d'épi sec aprés la chute des fruits 7. Fig. 11. S. fruticosa ; — — Fig. 12. S. sarmentosa; — — Fig. 13. S. Emerici; — — Fig. 44, S. macrostachya ; réseau fibro-vasculaire d'une feuille 2. M. Alex. Pérard donne lecture de quelques fragments d'un travail intitulé : Notice botanique sur l'arrondissement de Montluçon (Allier) (1). (1) L'étendue de ce travail ne nous permet pas de le publier immédiatement | Nole de la Commission du Bulletiu). SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1868. 179 À propos du Sambucus racemosa, cité dans la notice qui précède, M. de Scheenefeld demande à M. Pérard s'il a trouvé dans l'Allier, à l'état spontané, le Sambucus nigra (Sureau). Cet arbrisseau existe aujourd'hui dans toutes les haies de la France, mais sa spontanéité est douteuse et son origine inconnue. M. Pérard répond que la situation des localités où il a rencontré le S. nigra le porte à croire à sa spontanéité. M. Cosson dit qu'il a quelquefois trouvé le S. nigra en Algérie loin de toute habitation. Cependant, pour lui, son indigénat y est fort douteux. M. G. Planchon cite, à l'appui de l'opinion contraire, la décou- verte, en Suisse, dans des dépôts lacustres anciens, de graines qu'on croit appartenir au S. nigra. À l'occasion de ce que M. Pérard vient de dire de l'influence de la nature du sol sur la végétation, M. de Schenefeld rappelle que l'on trouve trés-souvent, au milieu d'un terrain siliceux, des îlots de terrain calcaire qui sont caractérisés par de brusques change- ments de végétation. M. Bureau mentionne, dans le même ordre d'idées, les plantes qui sont spéciales au terrain schisteux. M. Chatin demandeà M. Pérard si dans l'arrondissement de Mont- lucon on a signalé la truffe, qui parait rechercher exclusivement les sols calcaires. M. Pérard répond qu'il n'a connaissance d'aucun fait de ce genre. M. de Seynes ‘ait remarquer qu'il a observé, dans les Cévennes, une tranchée dans un sol granitique où croissaient des truffes. Il ajoute cependant qu'il se trouvait peut-étre dans cette tranchée du calcaire transporté par les eaux. M. Cosson dit qu'à Thurelles (Loiret), les truffes ne sont pas rares dans des plantations de Chénes de vingt ans oü le terrain est sur- tout siliceux. M. Chatin annonce qu'il a trouvé, deux années de suite, dans le bois des Essarts (Seine-et-Oise), en septembre, l'Amanite-Oronge. M. de Seynes expose la suite de ses études sur le Mycoderma vini : DES RAPPORTS DES MYCODERMES AVEC LES LEVURES, par M. J. de SEYNES. J'ai déja eu l'occasion d'entretenir la Société de faits relatifs à un mode de 180 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. reproduction du Mycoderma vini Desmaz. (1). Ce mode de reproduction, qui consiste dans la formation intra-cellulaire de nouvelles cellules capables de vivre et de bourgeonner comme les cellules-mères dans un liquide fermenté, a été reconnu par M. Trécul. Ce savant a fait sur le Mycoderme dela bière des obser- vations qu'il a communiquées à l'Académie des sciences et qui sont liées à plu- sieurs expériences entreprises par lui sur la levüre de bière. Dans une commu- nication du 27 juillet 1868, M. Trécul dit, sans indiquer les détails de ses expériences : « Mes premieres études furent faites avec la levüre supérieure » du commerce; elle était sous la forme d'une pâte ferme. Abandonnée à elle- » méme à la température de 20 à 22 degrés sans addition d'un liquide quel- » conque, la masse ne tarda pas à se couvrir de végétations. Les cellules super- » ficielles semblaient se partager en trois sortes : 4° les globuleuses, les plus » grosses qui étaient les plus stables, ne germérent pas; 2? les cellules, plus » petites, souvent elliptiques, donnèrent les élégantes arborisations du Myco- » derma cerevisiæ, représentées par Turpin ; 3° certaines cellules, elliptiques » aussi et de plus allongées, plus rarement des globuleuses, produisirent un » grand Penicillium blanc, à conidies tantôt elliptiques, tantôt rondes..... » La dernière partie de cette affirmation est restée pour moi très-problématique, mais il y a un point sur lequel mes observations ont abouti à un résultat trés- net, c'est la filiation des Mycodermes et des levüres. Dès le début de mes re- cherches sur le Mycoderma vini, recherches que je poursuivais dans les liquides provenant de la fermentation des groseilles, des cerises, des pommes, des ana- nas, etc., j'avais cru surprendre la production d'utricules mycodermiques issus directement des cellules delevüre. Pendant cet automne, je suis arrivé, en étudiant la fermentation vineuse, à constater d'une manière précise les con- ditions de production des Mycodermes par la levüre ; le procédé, consistant à abandonner la levüre à elle-même, me para'ssant donner lieu à plusieurs objec- tions, j'en essayai un autre : je mis dans une petite cuve de bois des raisins foulés auxquels fut ajoutée une trés-petite quantité d'eau. Lorsque la fermen- tation, laissée à elle-même, me parut avoir atteint un degré d'intensité assez élevé, les cellules de la levüre se multipliant avec rapidité, j'ajoutai dans la cuve environ dix fois la quantité d'eau que j'avais primitivement versée sur les rai- sins. Je mélangeai et laissai douze à quinze heures en repos; j'examinai alors le liquide retiré de cette cuve à diverses hauteurs. Parmi les cellules de levüre, un grand nombre présentaient une forme allongée tout en conversant un dia- mètre supérieur à celui que l'on connait aux cellules allongées des Mycodermes. En voyant les cellules de levüre prendre cette forme allongée, je crus un mo- ment que j'allais assister à un mode de développement intra cellulaire, analogue à celui que j'avais observé chez les Mycodermes et qui se montrait surtout dans les cellules allongées de ces derniers. Mais il n'en fut rien, et en placant les (1) Voyez plus haut, p. 118. SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1868, 181 cellules allongées de levüre dans les conditions où j'avais placé celles des My- codermes, je n'obtins jamais qu'une seule chose, la formation par simple gem- mation de cellules mycodermiques très-reconnaissables, Ces cellules de Myco - derme se développaient du reste dans le sein du liquide de la cuve où la fermentation s'était arrétée, il était facile de le constater directement sous le microscope, et les vases clos dans lesquels j'avais renfermé de ce liquide se couvraient rapidement d'une pellicule mycodermique où abondait une matière mucilagineuse amorphe qui est beaucoup moins prononcée et quelquefois tout à fait nulle dans les liquides dont la fermentation a été complète. Aprés ces observations, l'identité des Mycodermes et des levüres annoncée par M. Trécul, et que j'avais cru reconnaitre dans des fermentations incom- plètes de divers fruits, me parait évidente, malgré la différence d'action physio- logique de ces végétaux sur les milieux dans lesquels ils vivent. Oü se termine ce cycle de développement, dont trois phases sont bien déterminées et peuvent s'étudier dans l'ordre suivant : 4° Levüre ; 2° My- coderme; 3° Cellule mycodermique née pac génération intra-cellulaire ? Je ne puis encore le dire, mais jusqu'ici je n'ai pas mieux réussi que M. De Bary à saisir le lien que M. Trécul, avec plusieurs auteurs, accuse si nettement enire les levüres ou les mycodermes et plusieurs Mucédinées. M. Cosson communique à la Société le catalogue suivant : CATALOGUE DES PLANTES RECUEILLIES PAR G. MANDON, EN 1865 ET 1866, DANS LES ILES DE MADÉRE ET DE PORTO-SANTO, par M. E. COSSON. (Suite) (1). Orobanchacées, Mentha Orobanche rotundifolia L. minor Sutt. viridis L. — spont. ? . aquatica L. Acanthacées. Pulegium L. Acanthus Bysiropo.on mollis L, * punctatus L'Hérit. — 197. Verbénacées. "'pipertus Lowe in Hook. Journ, — Verbena sec. Lowe. venosa Gill. et Hook. — nat. ** Maderensis Webb. — 198. Lantana Origanum Camara L, — nat virens Link et Hoffms. ` Thymus . Labiées, ** micans Soland. in Lowe Prim. (T. an- Lavandula gustifolius Pers. sec. Benth.). — " Stæchas L. — 194. 234. viridis Ait, Micromeria „lentata L.— nat.? 193, * varia Benth. (Satureia thymoides So- pinnata L, f, — 490, : Jand, in Lowe Prim.) — 194. (1) Voyez plus haut pp. 94-103. 182 Calamintha officinalis var. villosissima Benth, (Me- lissa rotundifolia Soland, in Lowe Nov.) Clinopodium vulgare L. Salvia Verbenaca L. (S. collina Lowe Prim.). Rosmarinus officinalis L. — spont, ? Cedronella * triphylla Mænch.— 196. Brunella vulgaris L. Sideritis * Massoniana Benth. — 204. Marrubium vulgare L. — Mad. et P.-S. Stachys arvensis L. hirta L. silvatica L. Ballota nigra L. Prasium majus L. ** medium Lowe. Teucrium * heterophyllum L'Hérit. — 499. ** Betonicum L'Hérit. — 200. ** abutiloides L'Hérit. — 200a. Scorodonia L. Ajuga Iva L. — P.-S, €Globulariées. Globularia *salicina Lmk. — 203. Plombaginées. Armeria ** Maderensis Lowe Nov. — 209, Statice ovalifolia Poir. (S. pyramidata Lowe Prim.). — P.-S. sec. Lowe. Plantaginées. Plantago Lagopus L. lanceolata L. var. (P. leiopetala Lowe Prim.) — 205 Mad. et P.-S. decumbens Forsk.— P.-S. 206. Coronopus L. Psyllium L. ** Maderensis Dcne. — 204. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Phytolaccées. Phytolacca decandra L. — nat. Salsolacées. Beta patellaris Moq.-Tand. macrocarpa Guss. ** patula Ait. — 211 Mad. et P.-S. Chenopodium murale L. album L. ambrosioides L. — nat. Atriplex parvifolia Lowe Prim. — P.-S. Chenolea lanata Moq.-Tand. (Suæda tomentosa Lowe Nov.) — 207. Suæda . fruticosa Forsk. forma laxifolia (S. laxi- folia Lowe Nov.). Salsola Kali L. — sec. Lowe. Amarantacées. Amarantus retroflexus L. Euxolus viridis Moq.-Tand. Achyranthes argentea Lmk. — 209. Alternanthera achyrantha R. Br. — 210. Polygonées. Rumex crispus L. conglomeratus Murr. Bucephalophorus L, — 214. Acetosella L. vesicarius L. var. — 213. * Maderensis Lowe Nov. — 212. Emex spinosa Campd, — 208. Polygonum maritimum L, — Mad. 215 et P.-S. aviculare L. serrulatum Lagasc. Persicaria L. lapathifolium L. var. incanum. Laurinées. Laurus . * Canariensis Webb non Willd. — 219. Apollonias * Canariensis Nees (Phoebe Barbusana Webb. — Laurus Barbusana Lowe Prim.). — 218. SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1868. Oreodaphne *fœtens Nees (Laurus fœtens Ait.). — Mad. 216, P.-S. Persea * Indica Spreng. (Laurus Indica L.) — 217. zuphorbiacées. Euphorbia Preslii Guss. (E. refracta Lowe Nov.) — 222. prostrata Ait. (E. tenella Kunth). — 224. platyphylla L. — 223. * mellifera Ait. — 220. ** piscatoria Ait. — 221 Mad., P.-S, pterococca Brot. exigua L. Peplus L. segetalis L. Terracina L.? — P.-S. Paralias L. — P.-S. Mercurialis annua L, Aristolochiées. Aristolochia longa L. Urticées (1). Urtica membranacea Poir. — var. neglecta Wedd. (U. Azorica Seub.). subincisa Benth, — P.-S. — var. floribunda Wedd. Mon. — P.-S. 227. * morifolia Poir. (U. elevata Lowe Prim.) — 2926. Parietaria officinalis L. var. diffusa. debilis Forst. var. diffusa Wedd. (P. gracilis Lowe Prim. et Nov.) — 225. Celtidées. Celtis australis L. Salicinées. Salix * Canariensis Sm.; Lowe Prim. — 298. Cupulifères. Quercus Suber L.; Lowe Nov. (Q. mitis Banks in Lowe Prim.). — plauté, 183 Myricées. Myrica * Faya Ait. — 229. Gnétacées. Ephedra distachya L. Cupressinées. Juniperus Phænicea L. * brevifolia Antoine Cupress. (J. Oxyce- drus var. brevifolia Hochst.)— 230, Taxus baccata L. Alismacées. Alisma Plantago L. Liliacées. Lilium candidum L. — nat. Aloé vera L. — nat. Asphodelus fistulosus L. — 244. Ornithogalum Arabicum L. Allium triquetrum L. Asparaginées, Asparagus ** Lowei Kunth (A. scaber Lowe Prim.). — sec. Lowe. * scoparius Lowe Prim. — 241. * umbellatus Link. — 242. Myrsiphyllum asparagoides Willd, — nat. 315. Dracæna * Draco L. — 245. *imilacinées. Smilax Mauritanica Poir. (S. pendulina Lowe Prim.). — 240. Semele * androgyna Kunth. — 238. Ruscus Hypophyllum L. Dioscorées. Tamus * edulis Lowe Prim. — 239. (1) La détermination des plantes de la famille des Urlicées est due au savant mono- graphe de cette famille, mon excellent ami M. Weddell. 184 iridées, Romulea Columnæ Sebast. et Maur. — 236. * grandiscapa J. Gay ap. Bourgeau exs. (Trichonema grandiscapum Webb). — P.-S. 243. Gladiolus segetum Ker, — nat. Amaryllidées. Amaryllis Belladona L. — spont. ? 237. Agave Americana L. — nat. Orchidées. Aceras intacta Rchb. f. (Orchis secundiflora Bert.). Orchis latifolia L. var. (0. foliosa Soland, in Lowe Prim.) mascula L. Goodyera ** macrophylla Lowe Prim. — sec. Lowe. Peristylus cordatus Lindl. — 235. Potamées. Potamogeton pusillus L. — 231. gramineus L. var. — 232. polygonifolius Pourr. (P. oblongus Viv.) — 233. Ruppia rostellata Koch. Aroïdées, Dracunculus * Canariensis Kunth. Commelynées. Commelyna agraria Kunth. — spont. ? Joncées. Luzula campestris DC. ** purpureo-splendens Seub. (L. Seuberti Lowe in Hook. Journ.). — 247. * purpurea Link (L, elegans Lowe Nov.) — 248. Juncus glaucus Ehrh. effusus L. acutus Lmk var, (J Tin.) — 249, multibracteatus SOCIÉTE BOTANIQUE DE FRANCE. supinus Mœnch var. ? lamprocarpus Ehrh, tenuis Willd. (J. lucidus Hochst.; Lowe in Hook. Journ.). — 250. capitatus Weig. Cypéracées. Carex ** Guthnickiana J. Gay (C. Lowe Nov.). — 257. divisa Huds. — 256. muricata L. — var. divulsa (C. divulsa Good.). maxima Scop. var. (C. myosuroides Lowe Prim.) — 259. ** elata Lowe Prim, — 258. extensa Good, Scirpus Savii Sebast. et Maur. — 251. setaceus L, Cyperus lævigatus L. (C. lateralis Forsk.) — P.-S. 252. flavescens L. — 253. rotundus L, — 254. esculentus L. — 255. longus L. var. badius. (C. badius sagittifera Desf.) Graminées (1). Coix Lacrima L. — nat. Anthoxanthum odoratum L. Phalaris brachystachys Línk. — 266. paradoxa L, nodosa L. — 268. cærulescens Desf. — 267. Panicum repens L. — 261. vaginatum Sw. — 269. Oplismenus Crus-galli Kunth. Digitaria sanguinalis Scop. Setaria glauca P. B. verticillata P. B. Pennisetum ciliare Link. Sorghum Halepense Pers. — 262. (1) La détermination des plantes de la famille des Graminées a été faite en commun avec M. Balansa, qui a étudié cette famille d'une manière spéciale. SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1868, Andropogon hirtus L. — 280. Lagurus ovatus L. — 246. Agrostis ** truncatula Parl. var. macrostachya Bal. — 273. Castellana Boiss. et Reut. verticillata Vill. Gastridium lendigerum Gaud. — 276. Polypogon Monspeliensis Desf. maritimus Willd. Piptatherum miliaceum Coss. (Agrostis miliacea L.). Stipa tortilis Desf. — 270. Aristida Adscensionis L, — 260. Cynodon Dactylon Rich. Eleusine Indica Gærtn. — 274. Deschampsia ** argentea Lowe Nov. (Aira argentea Lowe Prim.). — 275. Aira caryophyllea L. præcox L. Holcus lanatus L. Arrhenatherum elatius Mert. et Koch var. bulbosum. Danthonia decumbens DC. Avena sterilis L, barbata Brot. "* Mandoniana Coss. et Bal. sp. nov. — 271. fatua TT — Desertas sec. Lowe. sulcata J. Gay (A. marginata Lowe Nov.). — 272. Phragmites communis Trin. var. (P. congesta Lowe Nov.). Arundo Doriax L. Cynosurus cristatus L. echinatus L. — 964. elegans Desf. panicula contracta (C. brizoides Lowe Nov.) — 263. 185 Lamarckia aurea Mœnch. — 265. Melica ciliata L, var. Nebrodensis. Briza maxima L. minor L. Eragrostis vulgaris Coss. et G. de St-P. var. me- gastachya. Poa trivialis L. bulbosa L. var. vivipara. Dactylis glomerata L. var. Bromus Madritensis L. rigidus Roth. Glyceria flnitans R. Br. Festuca Myuros L. var, sciuroides, Sicula Presl. rigida Kunth. Poa Kunth var. aristata. ** jubata Lowe? Nov. — 279. ** albida Lowe Prim et Nov. — 277. ** Donax Lowe Prim. et Nov. — 278. Brachypodium silvaticum Rem. et Schult. distachyum Rem. et Schult. Lolium rigidum Gaud. Hordeum murinum L. Arthrochortus loliaceus Lowe in Hook. Journ, — Des. Ilheo Chào sec. Lowe. Lepturus incurvatus Trin. — P.-S. 281, Fougères. Acrostichum | squamosum Sw. (A. vestitum Lowe in Hook. et Grev. — A. paleaceum Hook, et Grev. — Olfersia squamata Presi). — 293. Gymnogramme leptophylla Desv. — 295. Totta Schlecht, (Polypodium Tottum Willd. — G. Lowei Hook. et Grev.; Lowe Prim.). — 296. Ceterach * aureum Link. 186 Notochlæna lanuginosa Desv. Marantæ R. Br. — 294. Polypodium vulgare L. var. serratum. — 298, ** Drepanum Lowe Nov. (Aspidium Dre- panum Sw.) — 341. Cheilanthes fragrans Webb (C. Maderensis Lowe Nov.) — 288. * pulchella Bory. — sec. Webb. Adiantum * reniforme L. — 308. Capillus- Veneris L. Pteris arguta Ait. — 297. aquilina L, Blechnum Spicant Roth. Scolopendrium vulgare Sm.— sec. Webb. Asplenium monanthemum L. — 304. *anceps Soland. in Lowe Prim. palmatum Lmk. — 307. marinum L. — 305. lanceolatum Huds. — 302. acutum Bory (A. productum Lowe Nov.) — 303. præmorsum Sw. (A. Canariense Willd.) — 304. *axillare Webb (Polypodium axillare Ait.) — 306. * umbrosum J. Sm. — sec. Webb. Filix-foemina Bernh, — 290. Woodwardia radicans Sw. — 289. Nephrodium . affine Lowe Nov. (N. Filix-mas Stremp. var. sec. Kuhn). — 286. *elongatum Hook. et Grev.; Lowe Nov. — 313. spinulosum Stremp. var. dilatatum, — 284. — * var. Fœniseci (N. Foniseci Lowe Prim.) — 285. Oreopteris Kunth. — 283. molle R, Br. — 287. Aspidium ** falcinellum Sw. — 292. ** frondosum Lowe Prim. — 312. aculeatum Sw. var. angulare. — 291. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Cystopteris fragilis Bernh. Davallia Canariensis $m. — 299. Balantium * Culcita Kaulf. — 300. Hymenophyllum Tunbridgense Sm. — 282. peltatum Desv. (H. unilaterale Bory). — sec. Webb. Trichomanes radicans Sw. Ophioglossum Lusitanicum L. —- sec. Kuhn. Azoricum Presl (0. polyphyllum Seub.). Équisétacées. Equisetum Telmateia Ebrh, Lycopodiacées. Lycopodium suberectum Lowe Prim. — 309. complanatum L. Selaginella denticulata Koch. — 310. Characées. Chara folida A. Br. (C. atrovirens Lowe Nov.) — sec. Lowe. Mousses (1). Weissia viridula var, cylindrica Schimp. — 1- Anœctangium angustifolium Mett, — 2. Dicranum Scottianum Turn. — 3. Campylopus fragilis Bruch et Schimp. — 4, Fissidens serrulatus Brid. — 5, bryoides Hedw. taxifolius Hedw. Eucladium . verticillatum var. setaceum Schimp. — 6. Trichostomum mutabile Bruch. — 7. Barbula Schimp. — 8. (1) La détermination des plantes de la famille des Mousses est due au savant mono- graphe de cette famille, M. W.-Ph. Schimper, SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1868, 187 Barbula membranifolia Hook, — 9, Grimmia commutata Hueber. Ptychomitrium nigricans Bruch et Schimp. — 10. procerum Schimp. sp. nov. — 11. polyphyllum Bruch et Schimp. — 12. Amphoridium curvipes C. Müll. — 13. Ulota calvescens Wils. — 14. Orthotrichum Paivanum Schimp. — 15. Entosthodon curvisetus C. Müll. — 16. Templetoni Schwgr. — 17. Funaria convexa Spruce. — 10. hygrometrica Bryol. Europ. — 19. Webera Tozeri Schimp. — 20. Bryum erythrocarpum Schwgr. var. murale. — 94. atropurpureum Whlb. — 22. Canariense Schwgr. — 23. Alpinum L. — 24. Bartramia stricta Schwgr. — 25. Philonotis rigida Bruch et Schimp. Atrichum undulatum P. B. — 26. Pogonatum aloides Brid. — 27. Polytrichum piliferum Schreb. — 28. juniperinum Hedw. — 29. Neckera intermedia Brid. — 30. — var. lævigata, — 31. Astrodontium Canariense Schwgr. — 32. Leskea prolixa Mett. — 33. Hookeria lætevirens Hook. et Tayl. — 34. Pterigophyllum lucens Brid. — 35. Homalothecium sericeum Schimp. — 36. — var. meridionale. 37. Brachythecium ruderale Bruch et Schimp. — 38. plumosum Bryol. Europ. — 39. Hyocomium Maderense Schimp. sp. nov. — 40. Eurhynchium Stokesii Bruch et Schimp. — 41. Rhynchostegium confertum Bryol, Europ. — 42. Thamnium Alopecurus Schimp. Amblystegium Maderense Mett, — 43. fallax Schimp. Hypnum surrectum Mett. — 44. Paivanum Schimp. — 45. Canariense Mett, — 46. Hépatiques (1). Sarcoscyphus Ehrharti Cord, — 1. Alicularia scalaris Cord. — 2. Mandoni Gottsch. sp. nov. — 30. Plagiochila spinulosa Nees et Montg. — 3. Mandoni Gottsch. sp. nov, — 4. Castellonis Gottsch. sp. nov. — (de Paiva). Maderensis Gottsch. sp. nov. — 5. Scapania compacta Lndbg. — 6. undulata Montg. et Nees. — 7. nemorosa Nees var. B. purpurascens. — 8. — var. y. Maderensis. — 9. Jungermannia albicans L. bicuspidata L. hyalina Lyell. — 40. pumila With. — (de Paiva). curvifolia Dicks. — 11. Southbya tophacea Gottsch. Lophocolea heterophylla Nees. — 12. Saccogyna viticulosa Dum. — 13. (1) La détermination des plantes de la famille des Hépatiques est due au savant mono- graphe de cette famille, M. le professeur Gottsche. 188 Calypogeia Trichomanis Cord, — 17. arguta Nees et Montg. — 28. Lepidozia reptans Nees. Radula complanata Dum. — 14. Madotheca lævigata Dum. — 15. Lejeunia capillaris Gotisch. var. Maderensis Gottsch. — 29. Mandoni Gottsch. sp. nov. Lamacerina Gottsch. sp. nov. ovala Tayl. — (de Paiva). Frullania Tamarisei Nees. — 16. dilatata Nees. — 17. squarrosa Nees. — (de Faiva). polysticta Lindbg. — 18. Teneriffie Nees. — (de Paiva). Fossombronia pusilla Nees. Pellia epiphylla Nees. Lunularia vulgaris Mich. — 20. Marchantia polymorpha L. Dumortiera hirsuta Nees. — 22, Fegatella conica Cord. — 23. Grimaldia. dichotoma Raddi. — 24. Fimbriaria Africana Montg. — 25. Targionia Michelii Cord. — 26. Anthoceros punctatus L. — 27. — 19. — 21. Liehens (1). Collema cristatum Hoffm. — 48. thysaneum var. subpruinosum Nyl. — 16. Leptogium tremelloides Ach. — 20. — var. azureum Sw. — 17. Burgesii Ach. — 35. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Cladonia pungens Flerk, — 45. macilenta Hoffm. — 47. Stereocaulon denudatum Flerk. — 44. sphærophoroides Nyl. — 49. Roccella fuciformis Ach, — 23. phycopsis (Ach.). — 36. Usnea barbata Fries var. dasypoga. — 46. Alectoria sarmentosa Ach. — 40, Ramalina calicaris Ach. — 24. scopulorum (Ach.). — 50. Nephroma lævigatum (Ach.). — 31. Peltigera canina var. membranacea Ach. — 18. horizontalis Hoffm. — 27. polydactyla var. subspuria Nyl, — 92. Sticta aurata Ach. — 19. damæcornis Ach. — 25. pulmonacea Ach. — 26. Dufourei (Delil.) Nyl. — 41. Ricasolia herbacea (Huds.). — 28. sublævis Nyl. — 30. Parmelia conspersa Ach. — 11. — forma hypodysta Nyl. — 10. omphalodes Ach. — 29. latissima var. sorediata Nyl.— 32. parietina Ach. — 34. Physcia pulverulenta var, venusta Ach. — 33. ciliaris DC. var. saxicola. — 42. leucomela (Dub.). — 43. Umbilicaria spodechroa forma gyrina Nyl. — 21. pustulata Hoffm. — 22. Cacocarpia plumbea Lghtf. — 14. Pannaria rubiginosa (Thunb.). — 15. leucosticta Tuck. — 37. Lecanora subfusca forma silvestris Nyl. — 1. (4) La détermination des plantes de la famille des Lichens est due au savant mono- graphe de cette famille, M. Nylander. SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1868. 189 subfusca forma glabra Nyl. — 3. Urceolaria — — campestris Schær. — scruposa Ach. var. gypsacea. — 39, 54. . ə Pertusaria — — al'ophora Ach. — 53. — — gangalea Ach. — 55. angulosa forma chloroma (Ach.).— 2. | Lecidea velata Turn. — 7. tartarea Ach. — 8. parasema var. eleochroa Ach. -— 4. — forma tenuior. — 5. contigua forma. albo-cærulesceus Ach. pallescens Ach. — 9. — 97. Maderensis Xphf. — 12. — forma speira Ach. — 58. crassa Ach. — 13. ferruginea Huds. — 60. Roboris Duf. — 38. lithophila forma pallido-cinerea Flærk. lentigera Ach. — 51. — 59. Parella Ach. — 56. Principales publications botaniques sur l'archipel de Madere. E. BowpicH. — Excursions in Madeira et Porto-Santo, with zoological and botanical observations. London, 1825, in-4°. Fr. Hotz. — Verzeichniss der auf der Insel. Madeira beobachtelen Pflanzen (publié dans le Flora, 1830). R.-T. Lows. — Primitie Faunæ et Flore Madera et Portus Sancti, sive species quæ- dam novi vel hactenus minus rite cognitæ animalium et plantarum in his insulis de- gentium breviter descriptae. Cambridge, 1831, in-4°, 70 p., 6 tab. col. (2 tab. Heli- ces, 4 tab, Plantæ).— Extrait du vol. VI, partie 1, des Transactions of the Cambridge philosophical Society. — Novitie flore Maderensis, or Notes and Gleanings of Maderan Botany. Cambridge, 1838, in- 4^, 29 p. — Extrait du vol. VI, partie 3, des Transactions of the Cambridge philosophical Society. Il a paru à Londres, en 1851, en 4 volume in-12, une réimpression de ces deux mémoires augmentée d'un appendice. — Species plantarum Maderensium quadam nova, vel hactenus inedilæ breviter de- scripte (publié dans Hooker Journal of Botany, VIII, 289-302). — À manual Flora of Madeira and the adjacent islands of the Porto-Santo and the Dezertas. London, 1857-1869, in-12. Cet ouvrage, dont il n'a paru que le premier volume, donne la description en anglais des p.antes de l'archipel de Madère, des Renonculacées aux Vacciniées. — Florulæ Salvagicæ tentamen, or a List of plants collected in the Salvage islands London, 1869, in-12. W,-J. HOOKER. — Niger Fiora, or an Enumeration of the plants of western tropical Africa collected by the late Th. Vogel, etc. London, 1849, in-8°. Dans cet ouvrage, sir W. Hooker et M. J.-D. Hooker, p. 73-78, ont publié une notice importante sur la flore de Madére, suivie d'un catalogue des plantes de Ma- dére dressé par M. C. Lemann et comprenant 181 espèces. B.-WEBB, — Phytographia Canariensis. Paris, 1836-1850, 3 vol. in-4° avec 261 planches. Cet important ouvrage, qui forme la troisième section de la belle publication de MM. Barker-Webb et Sabin Berth-lot, intitulée Histoire naturelle des iles Canaries, renferme la description de toutes les espèces qui sont communes aux archipels des Canaries et de Madère et celle d'un grand nombre d'espéces propres à l'archipel de Madère, 190 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. C.-J.-F. BUNBURY. — Remarks on the Botany of Madeira and Teneriffe (publié dans le Journal of the proceedings of the Linngan Society of London, 1, 1856). Herm. SCHACHT. — Madeira und Tenerif mit ihrer Vegetation. Berlin, 1859, in-8*, 176 pages, avec 6 planches lithographiées et 10 gravures sur bois. Dans cette publication, M. lé professeur Schacht donne d'intéressants détails sur la configuration topographique de Madére, sur son climat, sur les caractéres de sa végétation et sur ses plantes spontanées ou cultivées les plus remarquables. E. Cosson. — Note sur la flore et la géographie botanique de l'archipel de Madère. Cet article paraitra ultérieurement dans le Bulletin de la Société botanique. A l'occasion de la communication de M. de Seynes (1), M. Roze fait connaitre à la Société une réaction assez curieuse que présente la membrane (ou voile) développée par le Mycoderma aceti, lors- qu'on la traite à sec par la solution de chloro-iodure de zinc. Au bout de quelques minutes, elle prend une teinte violacée, caracté- ristique de certaines membranes cellulosiques. Cette réaction est en effet d'autant plus remarquable que la méme membrane ne parait éprouver aucun effet manifeste de l'action simultanée de la solution d'iode et de l'acide sulfurique concentré. M. Roze ajoute qu'au point de vue systématique, cette dénomination de Mycoderma aceti ne lui parait pas devoir étre conservée, parce que ce prétendu Mycoderma (toutes réserves faites d'ailleurs sur l'étymologie de ce mot qui, en réalité, se trouverait cependant lui convenir mieux qu'aux autres espèces du genre) n'a aucun des caractères des levüres proprement dites. Sa multiplication par scissiparité le rap- procherait plutót des Dactéries, s'il ne s'en distinguait justement par ce phénoméne de la production externe de mucus cellulosique que présentent aussi beaucoup d'Algues. Par suite, le nom d’Ulvina aceti Kuetz. semblerait de beaucoup préférable. M. le Secrétaire général donne lecture de la communication sui- vante, qui lui a été adressée par M. Hervier-Basson (2) : NOTE SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE CROCUS, par le R. P. EUGÈNE (de l'ordre de Saint-Francois). (Saint-Étienne, 20 juillet 1868.) Nous avons trouvé en février 1867, dans un bois autour de Crest (Drôme), une espèce de Crocus ayant de grands rapports avec le C. versicolor Gawl., mais qui en diffère par quelques caractères assez tranchés. Nous la considérons comme une variété remarquable du Crocus versicolor, en attendant qu'on (1) Voy. plus haut, p. 179. (2) Cet article forme le complément d'un Catalogue des plantes des environs de Crest; dont l'étendue nous oblige d'ajourner la publication. (Note de la Commission du Bulletin.) SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1868. 191 reconnaisse la valeur (1) spécifique de ce Crocus. En voici la description faite sur des échantillons vivants : CROCUS CRISTENSIS P. Eugène, février 1867 (Safran de Crest). Plante de 15 à 20 centimètres, uniflore. Bulbe ovoide, entouré de plusieurs enveloppes fibrilleuses. Feuilles paraissant avec les fleurs, dressées ou arquées en dehors, canaliculées, avec une raie blanche au milieu, obtuses-atténuées au sommet. Fleur sortant d'une spathe monophylle. Périgone glabre à la gorge, à tube très-allongé ; divisions du périgone d'un beau blanc ou d'un blanc lavé de violet sur le limbe, mais jamais striées, rarement entiérement violettes. Tube jaune à la gorge. Éta'ines un peu plus longues que leurs filets. Stigmates allongés, orangés, finement denticulés au sommet. Hab. Dans un bois près de Crest (Drôme); fl. février-mars. Le caractère principal de notre Crocus est la spathe monophylle qui persiste toujours. — Voici ce que M. Ch. Grenier, à qui nous avons envoyé des échantillons vivants de notre Crocus, nous écrit à ce sujet (24 février 1867) : « C. versicolor. Je ne puis rapporter votre plante à une autre espece, et je » crois que c'est bien elle. Cependant, les auteurs disent que le tube de la fleur » est muni d'une spathe diphylle; or, je la vois monophylle. M est pro- » bable que ce caractère est variable. Veuillez l'observer sur un grand nombre » d'exemplaires. De plus, je ne vois pas que la gorge de la corolle soit barbue » entre l'insertion des étamines. » — Comme nous l'avons fait observer plus haut, la spathe est toujours monophylle, et de plus, le tube glabre à la gorge. Contrairement à l'opinion de M. Ch. Grenier, voici ce qu'on m'écrit des Alpes-Maritimes (2) : » Relativement au Crocus versicolor, j'ai remarqué que les seuls caractéres » constants de cette espece sont les suivants : Spathe à deux feuilles, périgone » glabre à la gorge. Dans les régions où il croit en société avec le Croevs ver- » nus, on ne peut méme souvent le distinguer de cette espèce que par ces deux » caracteres. » Nous ferons remarquer que nous avons cultivé notre Crocus cristensis, et que ses caracteres ont bien persisté. En attendant que la Société botanique ait reconnu la valeur de la forme ou de l’espèce de notre Crocus, nous la nommons et la distribuerons sous le nom de Crocus cristensis P. Eug. Nous ajoutons ici une petite liste des plantes des environs d'^ix (Bouches- du-Rhône) où nous avons herborisé longtemps en compagnie de notre ami regretté M. Castagne. — Dans son intéressant catalogue, M. Derbès a déjà mentionné une partie de nos travaux sur la flore d'Aix, mais un petit nombre (1) Nous nous proposons d'envoyer, l'année prochaine, à la Société botanique, des échantillons vivants, et en pleine floraison, de notre Crocus, afin qu'elle puisse l'examiner. (2) M. T. Canut, à Nice. 162 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'espèces que nous avons récoltées nous-méme ne sont pas mentionnées dans son catalogue. — Les espèces omises sont désignées par un astérisque (*), car nous n'indiquons les autres que comme localités. Liste de quelques plantes des environs d Aix-en-Provence. Adonis flammea Jacg. — Champs à la Trinité. Ranunculus gramineus L. — Mont Sainte-Victoire. Fumana procumbens Spach. — Colline des trois moulins. * Polygala rosea Desf. — Bords de Arc prés du pont. * Dianthus Godronianus Jord. — Colline des trois moulins. * Alsine Bauhinorum Gay. — Mont Sainte- Victoire. setacea M. K. — Aix. Malva parviflora L. — Aix. Dorycnium gracile Jord. — Aix, bords de l'Arc. * Lotus uliginosus Schk. — Aix, bords de l'Arc. Vicia amphicarpa Dorth. — Aix, près de l'hópital. * Potentilla opacata Jord. — Colline des pauvres. * vilhfera Jord. — Colline des trois moulins. * Lythrum gracile DC.— Aix. ` Paronychia argentea Lamk. — Colline des trois moulins. * capitata Lamk. — La Pioline. Galium rubidum Godr. — Au-dessous du pont de l'Arc. Timeroyi Jord. — Tholonet, aux Barages. Cephalaria syriaca Schrad. — Tholonet, Scabiosa maritima L. — Bords de l'Arc. * gramuntia L. var. mollis Willd, — Aix. * Petasites fragrans Presl. — Repentance, prés. Artemisia glutinosa Gay. — Aix. * Micropus bombycinus Lag. — Monteigneiz. * Carduus australis Jord. — Colline des trois moulins. Centaurea polycephala Godr. — Aix, collines. Tragopogon orientalis L. — Aix, prés. * Hieracium præaltum Vill. var. decipiens. — Aix. Anagallis tenella L. — Aix, bords de l’Arc. * Cuscuta alba Presl. — Aix. Odontites viscosa Rchb. — Aix, Monteignez. Phelipæa Muteli Reut. — Saint-Antonin, Satureia hortensis L. — Aix. Salvia horminoides Pourr. — Collines. * Thymus Chamædrys Fries.— Collines. Teucrium aureum Schreb. — Tholonet, aux Barages. Atriplex microtheca Moq.-Tand.— Aix, au-dessous du cimetière, Salsola Kali L. — Bords de l'Arc. Polygonum Bellardi All. — Bords de l'Arc. Crozophora tinctoria A. de Juss. — Tholonet. Tulipa Celsiana DC. — Vallon de Fongamatte. Ornithogalum tenuifolium Guss. — Vallon de la tour Kirié. Allium nigrum L. — Aux Figous près Aix. Asphodelus fistulosus L. — Colline des trois moulins. Epipactis palustris Crantz. — Bords de l'Arc. Phalaris minor Retz. — Aix, champs de la Trinité. Asplenium Pelrarchæ DC. — Vallon de la tour Kicié. Bullet. de la Soc. Bot. de France. Ne UT. — Duval Jouve del. "nu SALICORNIA DE L'HÉRAULT. Bullet. de la Soc. Bot.de France. Tome XV. PL 2 Ua | L E D "Dac Jouve del. Pierre se SALICORNIA DE L'HERAULT. ‘Bull de la Sac. Bot.de Fr. Tome XV P13 ChromoltA, £ Severeyns C ampanula Jaubertiana . Timb. Lagr. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. (JANVIER-AVRIL 1868.) N. B. — On peut se procurer les ouvrages analysés dans celte Revue chez M. J. Rothschild, libraire de la Société botanique de France, rue Saint-André-des-Arts, 43, à Paris. Apcreu sur la flore de l’époque quaternaire; par M. le comte de Saporta (Extrait de l'Annuaire de l'Institut des provinces, 1868) ; tirage à part en brochure in-8° de 17 pages. Caen, 1867. Nous ne ferons guère que signaler ce travail, ayant déjà analysé (t. xiv, p. 16^) un mémoire publié sur le méme sujet par M. le comte de Saporta et reproduisant à peu prés les mémes idées. Il cherche à les résumer dans une formule approximative. Une température hivernale de 8° à 10* C. en moyenne, s'abaissant trés-rarement à 5° ou 6» C., en s'élevant peu au-dessus de 12°C. ; une température estivale se maintenant à 20? C., sauf des variations assez limitées en plus ou en moins : tel parait avoir été, dit-il, le climat de l'Europe méridionale à l'époque de l'Z/ephas antiquus. Un climat pareil, dont la moyenne annuelle serait de 14* à 15^, expliquerait suffisamment l'as - sociation du Hêtre, du Tilleul, du Pin de Salzmann et des divers Érables avec le Laurier des Canaries et le Laurier ordinaire. A catalozuc of the species of Mosses found up to the present time on the north west coast of the United States and especially in Cali- fornia (Catalogue des espèces de Mousses trouvées jusqu'aujourd' hui sur la côte nord-ouest. des États-Unis et particulièrement en Californie) ; par M. Leo Lesquereux (Extrait des Memoirs presented to the California Academy of sciences, vol. 1, part 1) ; tirage à part en brochure in-4° de 38 p. San Francisco, 1868. L'énumération de M. Lesquereux comprend 265 espèces, dont 215 sont de la Californie. La plupart ont été recueillies par M. Bolander, de l'expédition géologique, et plus de 90 espèces ne l'ont été que par lui seul. Tous les bota- nistes qui avaient parcouru auparavant la Californie avaient fait remarquer combien elle leur semblait pauvre en Mousses, et quelques-uns même ont déclaré qu'elle en manque complétement. M. Bolander croit que quand les États du Pacifique auront été aussi bien explorés à ce point de vue que beau- Coup de contrées des États-Unis orientaux et de l'Europe, ils seront reconnus ` Pour être aussi riches qu'elles en espèces de cet ordre. Plusieurs des plantes énumérées par M. Lesquereux sont en outre décrites par lui comme nouvelles. T. XV. (REVUE) 1 2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Mittheilungen ucher einen interessanten Blitzschlag in mehrere Stieleichen (Rapport sur les dégáts causés par la foudre sur plusieurs Chénes pédonculés) ; par M. Fr. Buchenau. In-4° de 45 pages, avec une planche gravée. Dresde, 1868, chez Blochmann et fils. Ne pouvant reproduire les détails où est entré l'auteur ni l'exposé historique intéressant où il a rappelé les mémoires publiés sur la même matière, nous nous bornerons à reproduire le paragraphe qui nous parait résumer les idées de M. Buchenau. Il importe de remarquer, dit-il, qu'à l'époque où est tombée la foudre sur ces arbres (la fin de mars dans un printemps très-frais), l'écorce interne était certainement beaucoup moins riche de séve que l'aubier, dans lequel avait déjà commencé de monter la séve secondaire qui renferme princi- palement l'amidon et la gomme préparés l'année précédente : que par consé- quent, dans les arbres le plus violemment éprouvés, c'est l'aubier qui a dû conduire la plus grande partie de la décharge électrique et être le plus forte- ment affecté. Dans le cas d'une décharge faible, au contraire, le cambium, qui est à tout prendre le meilleur tissu conducteur, a pu suffire pour con- duire le fluide, et les désordres se sont bornés au cambium et à l'écorce ; tandis que chez les autres arbres ce tissu n'a pas suffi, et que le fluide y a pris son chemin par l'aubier. M. Buchenau attribue la destruction de l'écorce à la force explosive de la vapeur d'eau créée par le passage du fluide. Ueber die Entwickelung der Farnkrautspaltoffnuogen (Sur le développement des stomates des Fougères) ; par M. F. Hildebrand (Botanische Zeitung, 1866, pp. 245-251, avec une planche). Après avoir rapporté les conclusions de M. Oudemans , qui a publié dans le Bulletin du Congrès international d'Amsterdam, 1865, p. 85, un mé- moire sur le méme sujet, M. Hildebrand expose ses observations et les résume de la manière suivante : 1° Chez l'Aneimia fraxinifolia et chez l'A. densa, et vraisemblablement aussi chez les autres espèces d'Anecmia, la cellule-mère des cellules margi- nales nait par une section horizontale et lenticulaire de la partie supérieure d'une cellule épidermique. On ne connaît pas encore de faits analogues. Sur le stomate développé, les cellules marginales sont entourées d'une cellule épi- dermique annulaire. .. 2° Chez le Pteris cretica, etc., il apparait dans des cellules épidermiques voisines, situées dans la méme direction et l'une derrière l'autre, une cloison fortement incurvée, qui nait de la paroi méme à laquelle elle aboutit, sans séparer de la cavité de la cellule un de ses angles ni un tronçon complet: H résulte de là deux cellules en fer à cheval emboîtées l'une dans l'autre, et une troisième renfermée dans l'intérieur du fer à cheval; c'est celle-ci qui devien- dra la cellule-meré des deux cellules marginales ; elle ne sera environnée que REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 3 de deux cellules épidermiques. La cloison qui se produit dans la troisième cel- lule est parallèle aux deux branches du fer à cheval. Ce fait n'a pas été non plus cité dans d’autres plantes, du moins à la contiaissance de l’auteur. 3° Chez l'Osmunda regalis, etc., la cellule-mère du stomate se sépare aussi d'une des cellules épidermiques, mais par une cloison qui laisse derrière elle soit un angle, soit toute une extrémité de la cellule, de sorte que le futur stomate soit contigu à plusieurs cellules épidermiques. C'est là ce que l'on a vu dans le développement des stomates de beaucoup de phanérogames, notamment des Hyacinthus... et dans le Reseda odorata... Chez les Asplenium Nidus, Marattia cicutefolia, il existe un passage entre les deux modes de développement qui précèdent ; la cellule-mère du stomate, comme dans le premier cas, est entourée de deux cellules épider- miques, mais par le progrés du développement elle s'avance en angle entre plusieurs cellules voisines. he Chez le Cibotium Schiedei, il se développe d'abord une cloison concave en fer à cheval, et dans l'intérieur de la cellule secondaire qui en résulte une deuxième cloison en fer à cheval concave en sens contraire, qui s'insère sur la précédente et forme avec elle la cellule-mère du stomate. Quant à la formation des cellules marginales elles-mêmes dans leur cellule- mère, elle s'accomplit comme en général dans les phanérogames. Deuxième note sur quelques plantes du département du Loiret; par M. Nouel (Extrait des Mémoires de la Société d'agri- culture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans, t. x1) ; tirage à part en brochure in-8° de 35 pages. Conime dans sa précédente notice, annoncée l'an dernier dans cette Revue (4), M. Nouel partage en trois catégories les résultats de ses recherches stir la flore du Loiret, savoir: plantes nouvelles pour cette flore, plantes adventices ou introdtiites, et localités nouvelles. Nous remarquons dans la Première série : A'rodium moschatum, plante occidentale, Trifolium micran- thun, Pirola rotundifolia; dans la deuxième, Hirschfeldia adpressa, Quercus Suber, évidemment planté prés de la ferme de Melleray, commune de Saint- Denis-en-Val, et qui réussit assez mal, Erodium ciconium Willd., etc. Notiz ueber die krankhaften Auswuechse auf Wein- blættern, verursacht durch eine Milbe (Notice sur les excroissances pathologiques des feuilles de Vigne causées par un Acarus); par M. À. Rose (Botanische Zeitung, 1866, pp. 293-294). On à reconnu déjà depuis quelque temps que certaines excroissances des végétaux, décrites comme des productions cryptogamiques , sont des galles déterminées par la présence d'acarus microscopiques. L'£rineum Vitis (4) Voy. le Bulletin, t. XIV (Revue), p. 164: h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Schrad. a été notamment signalé par M. Landois (Zeitschrift fuer wissen- schaftliche Zoologie de Siebold et Kælliker, t. xiv, 1864, 4° partie, p. 353) comme consistant en une altération déterminée par la présence du Phytopus "itis Landois, qui causerait les mêmes phénomènes sur d'autres végétaux. M. Rose a étudié avec soin ces galles et M. de Schlechtendal a ajouté à son article une note importante. Aux renseiguements bibliographiques que ces auteurs ont donnés, il n'est pas hors de propos d'ajouter une note déjà ancienne de Turpin sur les excroissances des feuilles d' Acer habitées par des acariens, fait qui a été l'objet d'observations récentes de la part de M. Davaine. Lc Jardin fruiticr du Muséum, ou Iconographie de toutes les espéces de variétés d'arbres fruitiers cultivées dans cet établissement, avec leur description, leur histoire, leur synonymie, etc.; par M. J. Decaisne. 85* livraison. — Pécher Pavie Abricoté. Feuilles à glandes réniformes ; fleurs petites, d'un rose vif; fruit moyen, subsphérique, un peu déprimé, à chair adhérente, mürissant dans la première quinzaine de septembre. — Poire Morelle-Blanche. Fruit d'été, petit, oblong ou arrondi, jaune verdâtre ou jaunâtre, quelquefois légèrement lavé de rose du côté du soleil; à queue un peu charnue, droite, de même couleur que la peau du fruit; à chair blanche, cassante, sucrée-acidulée. — P. tardive de Toulouse. Fruit d'hiver, moyen ou gros, piriforme, ventru ou arrondi, bosselé; à queue droite, renflée à son insertion sur le fruit, un peu charnue; à œil enfoncé ; peau jaune à l'ombre, lavée de rouge-orangé livide au soleil, parsemée de points entremélés de quelques marbrures brunes ; chair cassante ou demi-cassante, sucrée, peu parfumée. — Pécher George IV. Feuilles à glandes globuleuses ; fleurs très- petites, rose-lilacé ; fruit sphérique, parfois déprimé, assez gros, parcouru d'étroits sillons ; à chair non adhérente, mürissant du 20 août au 15 septembre. 86° livraison. — Pécher Brugnon blanc. Feuilles à glandes réniformes; fleurs grandes, d'un rose carné pâle, fruit moyen, sphérique, à chair non ad- hérente, blanc-jaunâtre, mûrissant dans la dernière quinzaine de septembre. — Péche à bec. Feuilles à glandes globuleuses; fleurs grandes, d'un rose foncé; fruit gros, plus haut que large, ordinairement muni d'un mamelon terminal, à chair non adhérente, márissant à la fin de juillet. — Poire Pie LX. Fruit d'automne, moyen ou gros, piriforme ou oblong; à queue ordinaire- ment oblique, courbée, charnue, plissée transversalement, fauve; à peau jaune, lavée de rose ou de rouge-orangé au soleil, parsemée de points et plus ou moins marbrée de brun; à chair fine, trés-fondante, sucrée-acidulée, très- parfumée. — Poire à [a perle. Fruit d'été, petit; à queue oblique, assez grosse, accompagnée de plis à son insertion sur le fruit; à peau lisse, jaune pâle, quelquefois légerement teintée de rose au soleil ; à chair cassante, sucrée, légèrement parfumée. 87° livraison. — Péche Chevreuse hátive. Feuilles à glandes réniformes ; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 5 fleurs petites, roses; fruit gros, à chair non adhérente, mûrissant vers la fin d'août. — Pêche hâtive de Hollande. Feuilles à glandes réniformes; fleurs grandes, d'un beau rose; fruit moyen, souvent plus large que haut, à chair non adhérente, mürissant dans la deuxième quinzaine de juillet. — P. aurate. Fruit d'été, petit, turbiné, obtus; à queue droiteou arquée, insérée à peu pres dans l'axe du fruit; à peau jaune-citron à l'ombre, lavée de rouge au soleil, dépourvue de marbrures; à chair cassante, sucrée, parfumée. — P. Quetelet. Fruit de fin d'été, arrondi, à queue courte, cylindrique, légèrement enfoncée ; peau jaune, parsemée de gros points fauves et marquée d’une large tache fauve autour du pédoncule, ordinairement lavée de roux au soleil; œil placé au milieu d'une légère dépression; chair très-fine, fondante, parfumée. 88° livraison. — Pécher Brugnon Newington. Feuilles dépourvues de glandes, bordées de dents aiguës, larges et irrégulières; fruit gros, subsphé- rique; à chair adhérente, mürissant vers le 15 septembre. — Pécher Rendatler. Feuilles dépourvues de glandes, fortement dentées ; fleurs grandes, d'un rose carné pâle; fruit gros, légèrement sillonné ; à chair non adhérente, máürissant vers la fin d'août. — Poire de Bordeaux. Fruit d'hiver, moyen ou gros, arrondi, à queue courte et enfoncée dans le fruit; à peau jaune, par- semée de nombreux points entremélés de marbrures brunes et marquée de fauve autour du pédoncule; à chair cassante, sucrée, légèrement astringente, peu parfumée ; fruit à cuire. — Poire de Brignoles. Fruit d'hiver, turbiné, plus ou moins ventru; à queue longue, un peu grêle, épaissie à son insertion sur le fruit, avec lequel elle se confond insensiblement; peau jaune ou ver- dátre à l'ombre, d'un rouge foncé au soleil, épaisse, rude, gercée et plus ou moins tachée de brun ; à chair cassante, sucrée. Fruit à cuire. 89° livraison. — Pécher Belle Conquête. Feuilles à glandes globuleuses; fleurs trés-grandes, à pétales elliptiques ; fruit trés-gros, un peu plus haut que large; à chair non adhérente, mûrissant dans la première quinzaine de septembre. — Pécher Madeleine rouge. Feuilles dépourvues de glandes, for- tement et irrégulierement dentées; fleurs petites, d'un rose vif; fruit gros, subsphérique, souvent un peu plus haut que large, très-coloré, à chair non adhérente, mürissant vers la fin d'août. — Poire Martin Sire. Fruit d'au- tomne, moyen, à peau jaunâtre, parsemée de nombreux points blancs gercés, ordinairement colorée en rouge brun au soleil ; à queue droite ou oblique; à chair blanchâtre, cassante, légèrement parfumée. — Poire Alexandrine Douillard. Fruit d'automne, moyen ou gros, oblong ou turbiné, ordinaire- ment bosselé; à queue assez courte, arquée ou droite, légèrement enfoncée dans le fruit, cylindrique ou accompagnée de plis à son insertion sur le fruit ; à œil enfoncé, souvent entouré de petites côtes; à chair très-fondante, très- sucrée, parfumée. 90° livraison. — Pécher Tippecanoc. Feuilles à glandes réniformes ; fleurs petites, d'un rose foncé; fruit gros, sphérique, déprimé au sommet, à chair 6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. jaune, adhérente, mürissant vers le 45 septembre. — Pécher Pourprée hátive. Feuilles à glandes réniformes; fleurs grandes, d'un beau rose; fruit gros, parfois un peu plus haut que large, à chair non adhérente, mürissant vers le 15 aoüt. — Poire Oken d'hiver. Fruit d'automne, moyen, turbiné, à queue de longueur variable, mais toujours renflée et coudée à son insertion sur le fruit; à peau jaune, parsemée de points et de marbrures fauves ; à chair très-fine, fondante, sucrée, parfumée, Excellent fruit. — Poire Concombrine, Fruit d'hiver, oblong ou cylindracé; à queue droite, assez grêle ou courte, placée dans une légère cavité ; à peau d'un jaune citron à l'ombre, lavée de rouge-orangé au soleil ; à œil à fleur de fruit et petit; à chair blanche, sèche, sucrée. Fruit à cuire. 91° livraison. — Pécher Sanguine grosse admirable, Feuilles à glandes ré- niformes ; fleurs grandes, d'un beau rose foncé; fruit sphérique, moyen ou méme gros, à chair non adhérente, mürissant dans la dernière quinzaine de septembre, — Pécher Willermoz. Feuilles à glandes globuleuses, très-petites ; fleurs petites, roses; fruit gros, à chair non adhérente, jaune, rouge autour du noyau, mürissant vers la fin d'août. — Poire Mauxion. Fruit d'été, moyen, maliforme ; à queue courte, ordinairement charnue, enfoncée dans le fruit; à peau jaune pàle à l'ombre, rousse au soleil, marquée d'une large tache autour du pédoncule; à chair fondante, parfumée. — Poire d’Ane, Fruit d'été, allongé ; à queue oblique, de longueur variable, insérée en dehors de l'axe du fruit; à peau verte à l'ombre, rouge-vineux sombre au soleil; à chair verdátre, fondante, sucrée, acidulée. 92° livraison. — Pécher Heath Clingstone. Feuilles à glandes mixtes ; fleurs très-petites, d'un rose cuivré, s'ouvrant peu; fruit trés-gros, parfois un peu mamelouné, à chair excessivement adhérente, mürissant en octobre- novembre. — Pécher Laporte, Feuilles à glandes réniformes; fleurs petites, d'un rose foncé ; fruit d'une bonne grosseur, à chair adhérente, mürissant ‘vers la fin d'août. — Poire Van Assche. Fruit de fin d'été, moyen ou gros, turbiné ou arrondi, déprimé du côté de l'œil; à queue de longueur variable ; à peau jaunâtre, parsemée de nombreux points bruns gercés, quelquefois teintée de rouge pâle au soleil ; à chair fondante très-juteuse, mais peu relevée. — Poire Dix. Fruit d'automne, oblong ou un peu ventru ; à peau jaune- citron à l'ombre, jaune indien ou orangé au soleil, parsemée de gros points entremélés de taches fauves et rudes; à queue droite ou oblique, insérée dans une petite cavité irrégulière ; à chair fondante, très-juteuse, parfumée. Der botanische Garten zu Marburg (Le jardin botanique de Marbourg); par M. Albert Wigand (Schriften der Gesellschaft fuer Be- færderung der gesammten Naturwissenschaften zu Marburg, t. 1X); tirage à part en brochure in-8° de 21 pages, avec un plan. M. Wigand, professeur de botanique à Marbourg et directeur du jardin REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 7 botanique de cette ville, a eu une heureuse pensée en faisant connaître l'or- ganisation de ce jardin, établie par Wenderoth de 1810 à 1814, et modifiée par le directeur actuel depuis 1862. Il est aujourd'hui divisé en deux parties consacrées l'une à la classification naturelle, l'autre à la classification géogra- phique. Dans la première, M. Wigand s'est appliqué à représenter les genres étrangers par une seule espèce et les genres indigènes par la totalité de leurs espèces. Une troisième partie du jardin est consacrée à des études de morpho- logie et de physiologie végétale. L'ensemble des plantations, loin d'offrir l'as- pect de la plupart des jardins botaniques de l'Europe, ressemble à un vaste jardin paysager ; les familles naturelles y forment des groupes divisés en groupes plus petits qui figurent les tribus, etc. Les Saules sont placés sur les bords d'une grande piéce d'eau qui en forme le centre. Chaque famille est placée suivant ses affinités, mais surtout suivant l'exposition qu'elle demande et suivant l'effet qu'elle doit produire dans l'ensemble du jardin. La végétation des régions boréales ou montagneuses est représentée par des groupes spé- ciaux dans le jardin, celle du Cap, dela Nouvelle-Hollande, de l'Europe méri- dionale, dans des serres spéciales accommodées différemment selon l'exigence des plantes que renferme chacune d'elles ; d’autres serres contiennent encore les Palmiers, les Dicotylédones tropicales, les Monocotylédones et les Fougères de la méme origine (qui demandent une humidité plus grande). La partie con- sacrée aux études de morphologie et de physiologie végétale renferme des plantes remarquables telles que le Cytisus Adami, des collections de variétés de certains Cytises, des hybrides de certains autres, une pomologie, etc. Une salle de cours est placée dans le jardin. L'université de Marbourg ne possède pas encore d'herbier. Histoire des plantes: IK. Monographie des Dilléniacées ; par M. Baillon. In-4°, pp. 89-130. Paris, libr. Th. Morgand, 1868. Les détails dans lesquels nous sommes entré en analysant la monographie des Renonculacées de M. Baillon (1), nous dispensent d'insister de nouveau sur le plan de cetouvrage. L'auteur a d'ailleurs publié également dans l' Adansonia un mémoire sur les Dilléniacées (2), où se trouve le système qu'il a adopté pour la classification de ces plantes : série des Candollea (Candollea Labill., Adras- fea DC., Pachynema R. Br.) ; série des Hibbertia (Hibbertia Andr., Schu- macheria Vohl, Tetracera L., Davilla Vaudell., Curatella L., Empedoclea St-Hil., Acrotrema Jack); série des Dillenia (Dillenia L., Wormia Rottb. et Actinidia L.). Les Dilléniacées, dit l'auteur, présentent un certain nombre de caractères dont la très-grande fréquence fait la valeur : l'alternance des feuilles, la polypétalie de la corolle, l'indépendance des éléments du gynécée, (L) Voyez le Bull., t. XIV (Revue), p. 149. (2) Voyez à ce sujet le Bull., t. XIV (Revue), p. 23 et 77. S SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'insertion hypogynique des étamines et du périanthe, la persistance du calice autour du fruit et la présence d'un arilleà la base des graines. 1l convient d'a- jouter que l'on trouve presque toujours dans les fleurs une régularité com- pléte, et que les irrégularités qui s'y observent d'une facon tout à fait excep- tionnelle sont le plus souvent inconstantes dans un méme genre et bornées en général à un seul verticille, la régularité du plan général de la fleur n'en étant pas d'ailleurs altérée. Hypopityæ mexicanæ et centrali-americanæ a cell. prof. Liebmann et OErsted collectæ et in museo botanico hauniensi asservatæ, auctore Joh. Lange (Extrait des Acta Societatis regiæ hauntensis) ; tirage à part en brochure in-8? de 12 pages, avec deux planches gravées. Copen- hague, impr. Bianco-Luno, 1868. Les espèces mentionnées dans ce travail sont les suivantes: Chimaphila corymbosa Pursh; Ch. maculata Pursh var. acuminata, Pirola (Thelaia) Liebmanni Lange, qui croit à 10 000 pieds sur le pic d'Orizaba et dans d'autres lieux; Actinocyclus secundus Klotzsch (Pirola secunda L.), qui dif- fère de la plante européenne par ses dimensions plus grandes; Monotropa coccinea Zucc., qui appartient à la flore du Mexique, de la Havane et de l'Amérique centrale, régions dans lesquelles il n'a été trouvé, dit M. Lange, aucune autre espèce du genre. Pour avoir le catalogue complet des espèces de cette famille indiquées au Mexique, il faudrait y joindre encore deux plantes : le Thelaia Sartorii Alef. et le Thelaia angustifolia Alef. (Cf Linnæa, vol. 28, 1856). Le mouvement horticole de 1867. Revue des progrès accom - plis dans toutes les branches de l'horticulture, avec travaux mensuels pour 1868, par M. Éd. André, jardinier principal de la ville de Paris. 3* année. Un volume in-8° br. de 324 p. Paris, chez Aug. Goin. Prix : 2 fr. 25 c. Ce livre, plus volumineux que les deux précédents de M. André, est divisé en onze chapitres, ainsi intitulés : Arboriculture fruitière, Fruits nouveauz, Le Jardin potager, Le Jardin d'ornement, Les nouveautés d'ornement, Miscellanées, Outils et appareils de culture, Pertes de l'horticulture, Livres et publications, Expositions et Congrès (1), et enfin Exposition universelle d'horticulture. M. André a étudié avec soin les quatorze exhibitions de quin- zaine qui ont constitué le concours continu ouvert l'an dernier aux horticul- teurs dans le Champ de Mars, et il publie ici dans leur ensemble les articles qu'il lui a successivement consacrés dans la Zevue Aorticole et dans le (1) M. André reproche à tort (p. 148) au Congrès international de botanique d'avoir exclu l'horticulture de son programme. La Société impériale et centrale d'horticulture a été officiellement priée d'y prendre part, et plusieurs communications purement horticoles ont été faites au Congrés et publiées dans ses Actes. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 9 Moniteur universel. Là réside le véritable mouvement horticole de 1867. On trouvera dans ce livre la rectification de plusieurs erreurs commises par divers exposants dans l'étiquetage de leurs plantes, et la détermination de plusieurs espèces (Croton, Alocasia senosa, Aristolochia Duchartrei, etc.). The Journal of botany, british and forcign, 1866. Malgré la date un peu ancienne de 1866 de cette publication, que nous venons seulement de voir à Paris, nous croyons utile de faire connaître à nos lecteurs les principaux travaux de botanique qui s'y trouvent ; mais à cause de cette date, nous le ferons brièvement. 4° Sur la fécondation du Lupinus polyphyllus; par le rév. W.-A. Leighton, p. 36. —Dans la fleur de cette Légumineuse, les deux rangées d'étamines ne sont pas prétes au méme moment pour la fécondation. Il semble que quand les larges anthéres sagittées s'ouvrent les premieres, l'étendard n'étant pas encore réflé- chi, le stigmate de la fleur ne soit pas encore apte à recevoir l'imprégnation, tandis qu'il le deviendrait quand les étamines plus petites à anthères arron- dies émettent leur pollen et que l'étendard est réfléchi sur ses parties latérales. 2° Sur les genres Anadyomene et Microdictyon; par M. J.-E. Gray, pp. 41-51, 65-72. — L'auteur entre dans de grands détails sur ces genres d'Algues marines, ainsi que sur trois genres nouveaux, voisins de ceux-ci, dé- couverts par Menzies dans le golfe du Mexique. Il les classe et les caractérise de la manière suivante : 1° Groupe des Anadyoménées : fronde membraneuse formée de filaments articulés bifurqués ou digités proliferes, dont les inter- valles sont remplis par des cellules polygonales; genres : Calomena Gray, filament de la fronde formé d'articles linéaires, bifurqués à l'extrémité de la fronde, disque de la fronde à petites cellules; Anadyomene Lam., filament dela fronde formé de cellules ovales avec des cellules divergentes à l'ex- trémité, dont quelques-unes sont prolifères, disque de la fronde à petites cellules régulièrement disposées ; Grayemma Gray, milieu de la fronde formé de plusieurs rangées de cellules parallèles, les cellules terminales en portant d'autres rayonnantes à leur extrémité, disque de la fronde formé de cellules divergentes. — 2° Groupe des Microdictyonémées : fronde. réticulée, formée de plusieurs cellules anastomosées régulièrement disposées, laissant entre elles des lacunes à quatre côtés dont chaque côté appartient à une cellule différente; filaments anastomosés à angle droit par des branches latérales; cellules conte- nant de l'endochrome ; genres : Microdictyon Decaisne, fronde en entonnoir ou lobée, prolifere, attachée à un disque à peu près central; filament principal rayonnant d'un centre à l'autre; Phyllodictyon Gray, fronde oblongue, libre, s'élevant d'un petit filament rameux et articulé, filament principal simple ou bifurqué, Dans un appendice, l'auteur établit le genre Cystodictjon pour l’ Anadyomene ? Leclancherii Decaisne. 3° Piperaceæ nove ; auctore Cas, de Candolle, pp. 132-147 , 161-167, 10 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 210-219. — Il s'agit uniquement d'espèces nouvelles pour lesquelles M. Casi- mir de Candolle a pris date dans ce recueil mensuel, en attendant la publica- tion de sa monographie des Pipéracées, destinée au Prodromus. h° Sur la souronne des Narcisses ; par M. W.-G. Smith, pp. 169 - 171, 265-267 (Voyez le Bulletin, t. xtv [Revue], p. 107). 5? Sur les grains de pollen de certains Ranunculus, du Lotus corniculatus et du L. major ; par M. George Gulliver, pp. 281-284. — L'auteur de cette notice s'est proposé de montrer que les grains de pollen peuvent offrir des ca- ractères constants qui diffèrent dans des espèces voisines. 6^ De la structure et des affinités des Lepidodendron et des Calamites; par M. W. Carruthers, pp. 337-348, avec 2 planches — L'auteur, qui est attaché au British Museum, a pu examiner de beaux exemplaires de la collection de R. Brown, sur lesquels il a fait des observations nouvelles. Malheureusement il ne donne pas in extenso ces observations, et renvoie, au sujet de la struc- ture des fruits des Zepidodendron, à un mémoire spécial qu'il a publié dans le Geological Magazine, vol. 11, p. 433, publication que nous ne connais- sons pas et que nous signalons à nos lecteurs. Il montre que les écailles des cónes supportaient sur leur surface supérieure un sac sporangial unique dans les cônes sur lesquels on a fondé le genre Lepidostrobus et que l'on a depuis rapportés avec raison aux Lepidodendron ; et que dans les cônes des Flemin- gites il existait, dans ces petits fruits pédicellés et juxtaposés que l’on remarque de mémesur la surface supérieure des écailles, simultanément des macrospores et des microspores. Il entre encore dans des détails assez bien connus depuis les beaux travaux de M. Ad. Brongniart, sur la structure des tiges des Lepidoden- dron. Quant aux Calamites, l'auteur décrit successivement les Calamodendron, qui en représentent la tige, les Asterophyllites, qui en sont les feuilles, et les Volkmannia, qui en représentent les fruits. Il décrit le cône de ces fossiles d'après M. Ludwig (Palæontographia de Meyer). Il annonce que leur struc- ture interne sera prochainement étudiée avec de grands détails par M. Binney. 7° Sur le Sapranthus, nouveau genre d'Anonacées américain; par M. B. Seemann, p. 369, avec une planche. — Ce genre est voisin des genres Porcelia et Uvaria. La corolle, qui est la plus large des Anonacées connues, a une couleur trés-foncée et une odeur cadavéreuse. Le Sapranthus est un arbre de moyenne grandeur, commun entre Léon et Grenade de Nicaragua. Exploration scientifique de l'Algérie, publiée par ordre du gouvernement. Flore d'Algérie. Phanérogamie. Groupe des Glumacées (seu Descriptio Glumacearum in A lgeria nascentium); par MM. E. Cosson et Durieu de Maisonneuve, Un volume in-4° de 330 pages. Paris, Imprimerie impériale, 1854-1867. Les deux premieres livraisons qui commencent ce volume ont été imprimées , mE ` = w . . d'octobre 4854 à octobre 1855. Les feuilles 31 et suivantes, qui renfermen! REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 11 la description des Cyperus et des Joncées d'Algérie ainsi que des addenda, ont été imprimées avec l'introduction de janvier à octobre 1867, Il y a déjà plusieurs années que ce travail sur les Glumacées de l'Algérie eût paru et eût été suivi des parties suivantes de la Flore d'Algérie, si les au- teurs, dans l'intérét méme de leur œuvre, n'eussent cru devoir en suspendre la publication, pour pouvoir y comprendre les nouveaux documents que per- mettait de recueillir l'extension progressive de la domination francaise. Le volume qui vient de paraitre renferme, outre la monographie du groupe des Glumacées, une introduction qui trace l'histoire des explorations bota- niques faites en Algérie, et les principes que les auteurs ont suivis dans la classification de la famille des Graminées et dans l'admission des types spéci- fiques; une notice, consacrée aux voyages et aux explorations des botanistes qui ont le plus contribué à faire connaitre la flore de l'Algérie et celles des deux États voisins de Tunis et du Maroc ; enfin une longue série de tableaux synoptiques qui font connaitre la distribution géographique des Glumacées en Algérie. Les Graminées de ce volume ayant paru depuis longtemps, nous n'insiste- rons dans cette analyse que sur les Cypéracées et sur les Joncées. Les Cyperus décrits sont les suivants : C. schenoides Griseb., C. congla- meratus Rottb. (C. proteinolepis Steud., C. Aucherii Jaub. et Spach, C. effusus Rottb., C. arenarius Retz., C. persicus Boiss. et Hohen.) ; C. fuscus L. (C. protractus Delile, C. virens Hoffm. ); C. esculentus L. (C. melanorrhizus Del., C. hydra HB., C. aureus Presl, C. Tenorit Presl, C. Fenorianus Schult., C. Sieberianus Link); C. rotundus L. (C. hexastachyos Rottb., C. tetrastachyos Desf., C. esculentus Desf., C. radicosus Sibth. et Sm., C. olivaris Targ.-Tozz., C. comosus Sibth. et Sm.); C. longus L. (C. pallescens Desf., C. badius Desf. , C. brachystachys Presl, C. thermalis Du Mort.); C. lævigatus L. (C. mucronatus Vahl, C. lateralis Forsk., C. monostachyus Link, C. leucostachys Link, C. cosyrensis Tin., C. dista- chyos All., C. junciformis Cav., C. mucronatus Sibth. et Sm. ), C. pygmaus Rottb. (C. Michelianus Del.) ; C. polystachyus Rottb. (C. fascicularis Lam.) ; et C. flavescens L. — Les Joncées, dont la synonymie est moins importante, sont représentées par les Luzula Forsteri DC., L. campestris DC., L. no- dulosa E. Mey., Juncus glaucus Ehrh., J. effusus L., J. acutus L., J. mari- timus Lam., J. multiflorus Desf., J. supinus Mænch, J. heterophyllus V. Duf., J. obtusiflosus Ehrh., J. silvaticus Reich., J. lamprocarpus Ehrh., J. striatus Schousb., J. valvatus Link, J. pygmæus Thuill., J. capitatus Weig., J. bulbosus L., J. Tenageia Ehrh. , J. bufonius L., J. foliosus Desf. Les addenda ont une importance proportionnée au temps qui s’est écoulé entre le commencement et l'achèvement de ce volume. Ils contiennent un grand nombre de localités nouvelles; on y trouve aussi l'indication de plu- sieurs Graminées ou Cypéracées nouvelles pour la flore d'Algérie, et qui sont 12 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les suivantes : Saccharum cgyptiacum Willd., Andropogon Ischæmum L., Phleum Bœhmeri Wib., Polypogon maritimus Willd., P. subspathaceus Req., P. littoralis Sm., Arthratherum brachyatherum Coss. et Bal., Me- lica uniflora Retz., Eragrostis pilosa Beauv. , Bromus asper Murr. , Festuca Drymeia Mert. et Koch, F. spadicea L., F. atlantica Duval-Jouve, F. rubra L., Hordeum europæum All. , Kralikia (gen. nov.) africana Coss. et DR. (1), Carex olbiensis Jord., C. flava L., Scirpus uninodis Coss. et DR. (Isolepis uninodis Del.) et Scirpus Michelianus L. Ueber die systematische Behandlung der Hieracien ruecksichtlich des Umfanges der Species (Framen sys- tématique des Hieracium relativément aux limites de l'espèce); par M. Nægeli (Sitzungsberichte der K. Bayer. Akademie der Wissens- chaften zu Muenchen, 1866, 1** volume, 4° partie, pp. 437-472). Notre Revue a déjà mentionné d'importants travaux de W. Nægeli sur le genre Hieracium (2). On connait la difficulté qui s'attache à la détermination des espèces de ce genre. Le savant professeur de Munich entre à ce sujet, pour un grand nombre de cas, dans des détails où l'étroitesse de notre cadre uous empéche de le suivre; mais nous devons résumer l'idée générale de son mémoire. Cette difficulté tient à l'évolution successive des formes du genre. Sui- vant M. Nægeli, les types végétaux primitivement trés-bien circonscrits se sont progressivement scindés par la divergence des caracteres de leurs descendants, et ont donné naissance à un chaos de formes diverses, plus ou moins étroite- ment apparentées; et dans un certain nombre de cas, les formes intermé- diaires ont disparu, remplacées par les formes ultimes plus différentes entre elles. Ce procédé de formation organique a existé et se reproduit encore tous les jours. On en observe toutes les phases dans les différentes formes du genre Hieracium. Quelque lente que soit la transmutation des types, elle est aussi réelle que l'existence du courant invisible qui transporte les glaciers. Il est possible dans certains cas de déterminer à quelle phase de l'évolution du genre correspondent certains de ses types. Ainsi, l’Æ. Pilosella paraît un des types les plus anciens. L'H. Hoppeanum Schult., l'A. Peleterianum Mérat, lH. Pseudopilosella 'Ten. ne sont pas assez isolés les uns des autres par la dispa- rition de types intermédiaires pour pouvoir être admis au rang d'espèces. C'est le contraire pour les modifications du méme type primitif qu'on connait sous les noms d'H. Auricula, H. aurantiacum, H. Pilosella Fr. , et dans les mo- difications d'un autre type du genre qui sont les H. murorum, H. villosum, H. glaucum. Yl est ensuite des Hieracium entre lesquels il n'existe plus au- cune forme intermédiaire, mais qui peuvent produire des hybrides par fé- (1) Voyez, dans les Comptes rendus des séances, la description de ce dernier genre. (2) Voyez le Bull., t. XIV (Revue), p. 123. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 13 condation croisée, par exemple, VH. alpinum et I H. villosum, lH. alpinum et l'A. glaucum, VH. murorum et lH. umbellatum. Par contre, les sections Pilosella, Archthieracium et Stenotheca (H. staticifolium) sont si éloignées les unes des autres, que la fécondation croisée ne réussit pas entre espèces dont deux sont prises chacune dans un de ces groupes. Ueber PA^yllogiossum ; par M. G. Mettenius (Botanische Zeitung, 1867, pp. 97-101). Ce travail posthume du professeur de Leipzig a un intérét spécial, parce qu'il traite d'un végétal fortcurieux et peu connu. Le Phylloglossum Drum- mondii Kunze, originaire de la Nouvelle-Hollande, de la Tasmanie et de la Nouvelle-Zélande, a été regardé par Kunze comme le type. d'un nouveau groupe, intermédiaire aux Ophioglossées et aux Lycopodiacées (Bot. Zeit. 1, 721). Sir W. Hooker (Zc. plant. tab. 908) a partagé cette opinion. Reeper (Flora Mecklemburgs, 11, 8) et M. J.-D. Hooker (Flora Nov. Zeeland. 11, 51) ont au contraire regardé le Phylloglossum comme une Lycopodiacée, mais comme un genre particulier de cette famille, et M. Al. Braun (Flora, 1846, p. 196) n'a pas regardé comme fondée une séparation générique que réprouve encore M. Spring, lequel a fait de la plante en question le Zycopo- dium Sanguisorba Spring. M. Mettenius étudie le PAy/loglossum successivement au point de vue mor- phologique et au point de vue anatomique. La tige de cette plante renferme un court étui vasculaire entourant une faible quantité de moelle, duquel se détachent vers le bas des troncons destinés aux racines, vers le haut des tron- cons destinés aux feuilles. Les faisceaux vasculaires renferment quelques cel- lules annulaires, mélées à d'autres dont la spirale est déroulable, et à des cellules réticulées. Ce qui a le plus attiré l'attention de M. Mettenius, ce sont les deux tubercules placés à la base de la tige, dont la situation et la forme rappellent ceux des Orchis. Cependant chez le Phylloglossum il n'y a aucune union entre le système vasculaire du tubercule récemment formé, ou de la nouvelle plante, et celui de l'ancienne; le tubercule de cette plante ne saurait être considéré comme une racine, ainsi que celui des Orchis l'a été par M. Irmisch. Il reste encore beaucoup à apprendre sur le développement du Phylloglossum. Les plantes à feuillage coloré; tome 1I, livraison 4. Paris, chez J. Rothschild, 1867. Prix: 6 fr. Voici les noms des plantes représentées dans ce fascicule : Coleus Verschaffelti, Caladium mirabile, Pelargonium zonale var. qua- dricolor, Dracæna terminalis var. stricta, Begonia Dædalea, Saxifraga Fortunei var. tricolor, Maranta roseo-picta, Lonicera brachypoda var. au- reo-reticulata, Dieffenbachia Baraquiniana, Eranthemum sanguinolentum 14 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (Hypuæstes sanguinolenta), Gymnostachyum Verschaffelti et Musa vittata. Chacune de ces espéces est l'objet de détails donnés dans le texte, d'une gravure sur bois qui en fait connaitre le port, et d'une chromolithographie qui en représente les feuilles coloriées. Index criticus Juncaginearum hucusque descripta- rum; auctore Fr. Buchenau. Tirage à part de 10 pages, extrait des Comptes rendus de la Société des sciences naturelles de Brème. Sans date, mais récent. M. Buchenau établit dans ces notes la date à laquelle ont été décrites les diverses espèces de la petite famille des Juncaginées, et donne la synonymie de chacune d'elles. Il termine par des remarques critiques sur quelques espèces de cette famille, notamment sur le groupe du Triglochin montevidensis Spr., auquel il réunit dix espèces différentes. Sur le nouveau genre dc Lichens Hyphodictyon;: pat M. Millardet (Actes de la Société helvétique des sciences naturelles, 1866, pp. 85-89). Ce cryptogame nouveau a été découvert par M. de Zwackh au château d'Heidelberg, couvrant les plus jeunes branches d'un vieux Tilleul. Ce Lichen, qui est peut-être assez étroitement voisin de l’Atrichia Mozigi? Flotow, pré- sente les caracteres suivants : Thallus parvus, nigro-fuscus, rotundatus, centro cortici applicatus, profunde incisus, lobis satis regulariter dichotomis, extre- mis acutis. Thalli superficie verrucis nodulosis, subpedicellatis, colore obscu- riore occupata. Verrucæ e cellulis moniliformi- conjunctis , oblongis , pariete crasso, infuscato constantes, mox centro dehiscentes sensimque fatiscentes. Thallus structura homæomericus, e cellulis constans hyalinis, irregulariter rotundato-difformibus substantia gelatinosa circumductis ; strato corticali su^ periore et inferiore filamentis moniliformibus curtis, cellulis extremis (exterio- ribus) infuscatis constituto gelatina thallina iodo intense cærulescens. Plantula materie viridi plane destituta Fungis adscribenda, Collemaceis vero habitu structuraque gelatinosa arctissime affinis. Spec. H. lichenoides. C'est dans le voisinage du Myriangium que l'auteur inclinerait à placer pour le moment l'Æyphodictyon, en faisant remarquer toutefois que par sa struc- ture anatomique ce genre se rapproche bien plus des Collémacées que du Myriangium lui-même. A propos de ce dernier, il fait remarquer en passant que, malgré l'autorité des auteurs, il n'hésite pas à exclure le genre Myrian- gium de la classe des Lichens, à raison de son défaut complet de chloro- phylle à tous les âges, pour le placer parmi les Champignons ; il le regarde comme un terme intermédiaire entre les Tubéracées et les Caliciées ou les Graphidées , tandis que, d'un autre côté , l'H yphodictyon constituerait l'an- neau de jonction le plus naturel entre les Champignons et les Collémacées. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 15 Enumeratio plantarum in regionibus cis- et transilien- sibus a cl. Semenowio anno 1857 collectarum ; auctoribus E. Regel et F. ab Herder (Bulletin de la Société des naturalistes de Moscou, 1866, 11, pp. 1-115). Cet exposé méthodique termine un travail dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs. Il est suivi d'un addenda très-important, relatif à des plantes recueillies postérieurement par le naturaliste Semenow et à une collection rap- portée par M. Ludwig. Les genres qui contiennent des espèces nouvelles dans ce mémoire sont les genres Ozytropis, Astragalus, Orobus, Hedysarum, Umbilicus, Semenowia, Hutchinsia (avec des notes d'ensemble sur le genre), et Æyalolæna. Note sur la distribution de la salicine dans les tissus des Saules; par M. S. Raczynski (Bulletin de la Société des natura- listes de Moscou, 1866, 111, pp. 445-149, avec une planche). La réaction propre à la salicine (c'est-à-dire la coloration en rouge carminé qu'elle fournit quand on la met en contact avec l'acide sulfurique concentré) se manifeste trés-vivement dans les parois cellulaires du liber et de l'étui mé- dullaire, plus faiblement dans les jeunes couches ligneuses, dans les rayons médullaires et dans la moelle. Nulle part elle n'apparait dans le contenu des cellules ; c'est exclusivement dans leurs parois, surtout dans les parois des cellules résinifères de la moelle qui avoisinent le tissu ligneux. Quelques-unes de ces cellules paraissent en voie de métamorphose résineuse , et leurs parois semblent se désagréger à l'intérieur. Ces faits, dit l'auteur , portent à penser que la salicine est le produit d'une métamorphose chimique des parois cellu- laires, métamorphose qui précéderait et préparerait la métamorphose résineuse. Gette dernière pourrait bien n'étre autre chose que la scission de la salicine en glucose (lequel rentre dans le domaine de la circulation) et en saligénine, qui n'a qu'à éliminer deux atomes d'eau pour devenir un corps résineux, la salirétine. Enumeratio plantaram Songoricarum à D" Alex. Schrenk annis 1840-1843 collectarum ; auctore E. -R. a Trautvetter (continuatio 3°) (Bulletin de la Société desnaturalistes de Moscou), 1866, 1v, pp. 405-162). Les genres qui ont été dans ce mémoire l'objet de quelque annotation ou de quelque diagnose nouvelle sont les suivants : Adenophora, Androsace, Apo- Cynum, Cynanchum, Echinospermum, Diplotoma, Scrofularia, Veronica et Eremostachys. Zur Entwichkeluagsgeschichte der Spalteffnungen (Sur l'organogénie des stumates) ; par M. Kareltschikoff (Bulletin de la Société des naturalistes de Moscou, 1866, 1v, pp. 534-540, avec une planche). Nous avons déjà fait connaitre (t. xiv, Revue, p. 66) un mémoire du 16 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. méme auteur sur la répartition des stomates, dont il a plus tard étudié le dé- veloppement chez les plantes qui avaient été déja l'objet de son examen. 1l a reconnu que ce développement est généralement le méme chez les Dicotylé- dones, et que les stomates naissent d'une cellule-mère, qui appartient à l'épiderime, et qui se partage par une cloison spéciale. Ces cellules-mères ont la forme d’hémisphères obscurs; quelques-unes ont une membrane à double contour. La formation des cellules marginales du stomate a lieu par une partition et non, comme M. Nægeli l’a supposé, par un développement endogène et libre. La fente stomatique apparait dans le milieu de la cloison médiane comme un point clair qui plus tard se transforme en une ouverture arrondie, et cela quand les cellules marginales sont complétement formées. Ces observations ont été faites sur des Caryophyllées. Chez les Labiées le mode du développement des stomates est fort semblable à celui que M. Hil- debrand a reconnu chez le Cibotium Schiedei. Chez les Galium l'ouverture stomatique se produit en méme temps que les cellules marginales ; ici la cel- lule-mère se partage en trois et la fente stomatique est donnée par la cellule médiane. On observe un mode de partition analogue chez les Graminées et chez la plupart des Monocotylédones. Das Problem der thermischen Vegetations-Constanten (Trouver une constante de température pour la végétation) ; par M. Her- mann Hoffmann (Meyer's allgemeinere Forst- und Jagdzeitung, 1867, pp. 457-461). M. Hoffmann cherche depuis longtemps à découvrir une expression précise et toujours comparable dans ses diverses applications, pour désigner la quan- tité de chaleur qui exerce sur les phases de la végétation une influence déci- sive. Après avoir rappelé diverses publications faites par lui, la méthode des sommes de température utile due à M. Alph. de Candolle, et quelques résul- tats obtenus par M. J. Sachs, il fait remarquer que les méthodes fondées sur ' l'observation thermométrique faite à l'ombre ne peuvent donner des résultats satisfaisants, puisque les plantes recoivent généralement la chaleur du soleil directement. Sa nouvelle méthode consiste à additionner les maxima de chaque jour obtenus par un thermomètre exposé au soleil, et qu'il nomme des degrés solaires (Sonnengrade). Elle donne dans quelques cas des résultats surprenants qu'on peut extraire de ses tableaux. La première floraison de certaines plantes à eu lieu dans le jardin de Giessen à des époques différentes dans l'année 1866 et 1867, et la méthode des degrés solaires fournit pour l'époque de floraison d'une méme plante dans chacune des deux années des nombres trés-rapprochés l'un de l'autre, tels que 384 et 388, 1411 et 1418, 4159 et 1168, 2575 et 2597 ; parfois aussi l'expérience justifie moins bien la théorie. L'addition des faibles températures des mois d'hiver ne cesse pas de rendre les résultats com- parables d'une année à l'autre; et d'ailleurs la légère erreur qui en peut REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 17 résulter disparaît si l'on se rend compte par l'observation du zéro particulier à cette espèce, et si l’on néglige les maxima solaires trop inférieurs à ce zéro. D'ailleurs les premiers changements de la végétation se produisent sur les arbres et les arbrisseaux de nos climats à des températures trés-inférieures. Ueber dic Bewcgungserscheinungen au der Plasmodicn von Æthalium seplicum (Sur les phénomènes de mouvement offerts par les plasmodiums de l’ Ethalium septicum) ; par M. W. Donitz (Monatsberichte der k. preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin, juillet 4867, p. 500-504). L'auteur s'est proposé daus cette note d'insister sur l'analogie qui relie les Myxomycètes à beaucoup d'animaux inférieurs, notamment avec les Grégorines et les Polythalamiens, sur lesquels le professeur Reichert a même observé une couche corticale contractile, et un contenu qui n'offre que des mouvements passifs. Cctte conclusion est évidemment en grande harmonie avec l'opinion que M. De Bary a exprimée dans l'origine, quant à la place de ces êtres natu- rels dans le système. Catalogue des plantes da jardin botanique et d'accli- mafation du gouvernement à Pondiehéry; par M. Per- rottet. In-8° de 51 pages. Pondichéry, Impr. du gouvernement, 1867. Ce catalogue est classé suivant un ordre systématique régulier, des Anona. cées aux Marsiliacées. Il fera voir les efforts que l'on a réalisés pour réunir des végétaux d'origine assez diverse dans un emplacement où les travaux d'appro- priation spéciale ne datent que de cinq ans et demi environ, et d’où l'on avait enlevé auparavant, pour des travaux particuliers, toute la couche végétale et méme bien au delà, sur plusieurs points du sol. Les deux excursions botani- ques que M. Perrottet avait faites récemment aux Schevroy-Hills, montagnes élevées de 4 à 5000 pieds au-dessus du niveau de la mer et situées à l'ouest de Pondichéry, lui ont permis de recueillir un bon nombre de graines d'arbres variés, lesquelles avaient toutes ou presque toutes germé et donné naissance à de vigoureux individus. Il a en méme temps rapporté de cette excursion un herbier assez considérable, composé de plantes rares ou peu connues, qui pourra servir à déterminer de jeunes plants récemment venus de graines. Transformation d'un grain de raisin cn rameau; par M. Durieu de Maisonneuve (Actes de la Société Linnéenne de Bordeaur, 3° série, t. vr, 4° livraison, mars 1868, pp. 354-356). Dans cette anomalie intéressante, soumise il y a plusieurs années par M. Durieu de Maisonneuve à l'examen de Moquin-Tandon , les sépales, les pétales , les étamines et l'ovaire d’une fleur ont avorté ; tandis que le récep- tacle, par balancement organique , s'est accru outre mesure, hypertrophié et T. XV. (REVUE) 2 18 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. fascié. La fasciation s'est augmentée pendant la fructification ; des bourgeons adventifs se sont formés sur l'expansion, revêtus d'écailles rousses; l'un d'eux a produit une petite feuille ; trois ou quatre, des vrilles filiformes. Cryptogamie illustrée, ou Histoire des familles naturelles des plantes acotylédones d'Europe coordonnée suivant les dernieres classifications et complétée par les recherches scientifiques les plus récentes ; par M. Casimir Roumeguère. Famille des Lichens, contenant 927 figures, représentant, pour chaque genre, la plante de grandeur naturelle et l'anatomie de ses différents organes de végétation et de reproduction, dessinés au microscope composé. In-4° de 73 pages. Paris, chez J.-B. Baillière et fils ; Toulouse, chez F. Gimet, 1868. Ce livre renferme deux parties, une introduction à l'étude des Lichens, et l'énumération méthodique des genres de cette classe. L'introduction renferme d'abord un exposé historique, puis l'indication des divers systèmes de classi- fication des Lichens, la définition de ces végétaux, leur étude anatomique et morphologique poursuivie dans tous ses détails, l'emploi qu'on en peut faire dans diverses industries (1), et leur distribution géographique. L'érudition solide et claire de l'auteur rendra cet exposé très-utile. La deuxième partie renferme la diagnose des familles, des tribus et des genres ; l'auteur n'a pas donné celle des espèces, qui ne peut l'étre que dans une Flore à cause de l'étendue qu'elle nécessite, mais il signale au moins les prin- cipales en indiquant leur patrie. Chaque genre est illustré par une ou plusieurs figures. Quelques-unes d'entre elles sont dues aux bienveillantes communica- tions de M. le docteur Bornet. Les espéces signalées sont au nombre de 1088; la classification est celle de M. Nylander. Le livre est terminé par une table alphabétique indiquant les noms d'espèce adoptés par l'auteur ou portés par lui en synonymes. Malgré la brièveté que nous impose ici le cadre de cette Revue, on reconnaitra facilement combien un tel livre rendra de services à celui qui voudra commencer l'étude des Lichens, notamment pour le classement de ses collections. Les gravures ont été réunies en planches placées dans la reliure, entre les pages du texte qu'elles concernent le plus spécialement. M. Roumeguère (31, rue Riquet, à Toulouse) adressera cet ouvrage franc de port aux personnes qui lui feront parvenir un mandat de 25 francs sur la poste. (1) Le mucilage que l’on retire des Lichens fruticuleux, dit M. Roumeguère, étant soumis à une longue macération, remplace avec économie les colles animales connues sous les noms de colle forte et de colle de Flandre, destinées à épaissir les couleurs d'ap- plication. C'est bien à tort qu'en France on n'emploie pas les Lichens pour la nourriture des animaux, car mélés aux fourrages, ils représentent une nourriture saine, trés-propre à l'engraissement des bestiaux destinés à la boucherie, et combleraient les lacunes des années de disette. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 19 Botanique cryptogamique, ou Histoire des familles naturelles des plantes inférieures; par J. Payer; deuxième édition, revue et annotée par M. H. Baillon. Uu volume in-4° de 234 p., avec 1081 figures représen- tant les principaux caractères des genres. Paris, chez F. Savy, 1868. Ce livre, que Payer avait écrit pour les commencants, a gardé sa forme dans cette nouvelle édition. Le texte en a été entiérement respecté. Quelques courtes annotations, plusieurs renvois à des genres nouveaux dont l'impor- tance est incontestable, quelques appréciations et corrections écrites en marge d'un exemplaire par feu M. Montagne, et l'indication à la fin de chaque famille des principaux travaux dont elle a été l'objet dans ces derniers temps, telles sont les additions faites au texte primitif. En général, M. Baillon s'est contenté de renvoyer, à la fin de chaque article, aux travaux publiés depuis quinze ans sur le polymorphisme ou sur la fécondation de certains Crypto- games, sans en exposer les résultats. Flore de l'Ouest de la France; par M. James Lloyd. 2° édition. Un volume in-12 de 644 p. Nantes, chez M"* Th. Veloppé ; Paris, chez J.-B. Baillière et fils. Prix : 6 fr. La première édition dela Flore de l’ Ouest est de 185^. Depuis ces quatorze dernières années, beaucoup d'explorations nouvelles en ont enrichi le cadre, notamment celles de MM. Georges et Louis de l'Isle, qui ont découvert aux en- virons de Nantes le Coleanthus subtilis (retrouvé depuis dans Maine-et-Loire par M. Ravain, et dans le Morbihan par M. Lloyd) et dans la Charente-Infé - rieure les Bellis pappulosa Boiss. EI. n. 106, A/thenia filiformis (marais sa- lants de l'ile d'Oléron), Chrysanthemum graminifolium, Epipactis viridi- flora Rchb. (considéré comme distinct de lÆ. latifolia All. par la fleur jaune verdâtre à bord supérieur du labelle blanc), etc. Mentionnons aussi les explorations de MM. Tacite Letourneux, Lemarié, Pinatel, etc., et principale- ment celles de l'auteur de lui-même, à la recherche des Characées et des 7soétes. Plusieurs de ces explorations ont été l'objet de publications récentes analysées déjà dans cette Revue, notamment celles de MM. Sauzé et Maillard, Mabille, Gaston Genevier, Crouan frères; quelques-unes d'entre elles, qui n'étaient pas parvenues à la Société, sont portées pour la première fois à notre connais- sance par l'ouvrage de M. Lloyd, par exemple, l’ Exploration botanique de l'arrondissement de Bressuire, par M. Sauzé, Niort, 1867, et le Catalogue des plantes phanérogames du Morbihan, par M. Arrondeau, Vannes, 1867, ainsi que plusieurs travaux publiés par ce botaniste distingué dans le Bulle- tin de la Société polymathique du Morbihan dans ces derniers temps, et dont M. Lloyd fait grand cas. Tels sont en abrégé les documents qui ont servi à l'auteur pour cette deuxième édition. Ils sont beaucoup plus nombreux que ceux avec lesquels il 20 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. avait entrepris la première édition du même ouvrage. Ils ont été mis en œuvre par lui avec le soin consciencieux qu'on lui connait. Sans modifier aucune- ment la forme ni le plan de son livre, il en a remanié complétement l'intro- duction et le texte, non-seulement pour augmenter celui-ci des espèces et des localités nouvelles, mais encore pour changer la situation générique de telle ou telle plante admise antérieurement. Il a ajouté à sa liste les Characées, dont sera entièrement composé le prochain (19*) fascicule des A/gues de l'Ouest de la France. Ueber die Moose, die Hr. Ehrenberg in den Jahren 1820-1826 in Ægypten, der Sinaï Halbinsel und Syrien gesammelt (Sur les Mousses que M. Ehrenberg a recueillies dans les années 1820-1826 en Égypte, dans la presqu'ile du Sinaï et en Syrie) ; par M. P.-G. Lorentz. In-4° de 57 p., avec Xv planches en partie coloriées (Extrait des Abhandlungen der Kæ- nigl. Akademie der Wissenschaften zu Berlin pour 1867). Berlin, 1868, chez F. Duemmler. Ce mémoire a été lu à l'Académie des sciences de Berlin le 20 juin 1867. L'auteur y expose d'abord quelques considérations générales sur la structure anatomique des Mousses, et surtout sur les caractères qu'elle fournit à la diagnose de ces plantes; il expose les principes d'une nomenclature nouvelle qui lui est propre, et qui est de nature à abréger le texte de ses descriptions latines, selon la méthode qu'ont suivie Mettenius et M. d'Ettingshausen. Il entre ensuite dans l'étude des quarante-trois espèces qui composent la florule rapportée il y a longues années par l'illustre voyageur. De ce nombre, onze sont décrites par M. Lorentz comme nouvelles, et illustrées avec un soin tout particulier, ainsi que quelques variétés également nouvelles. On remarque dans cette collection la prédominance des Pottiacées et des Funariacées, qui en représentent ensemble les 38/100**; on n'y rencontre pas de Dicranacées ni de Séligériacées ; les Orthotrichacées, Zygodontées, les genres Bartramia, Splachnum, Encalypta, Leskea, Thuidium, Eurhynchium, etc., paraissent très-peu répandus dans le pays qui a été l'objet des recherches de M. Ehren- berg. La flore bryologique de l'Abyssinie est connue de M. Lorentz par soixante espèces, sur lesquelles deux seulement se sont retrouvées jusqu'à présent en Égypte et en Syrie. Prosopanehe Burmeisteri, Hydnorée nouvelle de l'Amérique méridionale : par M. A. De Bary (Extrait des Abhandlungen der natur for- schenden Gesellschaft zu Halle), tirage à part en brochure in -4° de 29 p., avec aeux planches. Halle, 1868. Prix : 4 fr. La plante qui fait l'objet de ce mémoire a été recucillie dans la province Argentine, au nord de Catamarca, à Andalgala, sous le 27* degré de latitude australe, par M. Schickendantz, et auparavant, à un degré plus loin vers le REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 91 sud, par M. Burmeister. Elle croit parasite sur les racines du Prosopis dulcis HBK; les boutons paraissent à fleur de terre pour s'y épanouir. Aprés en avoir étudié longuement la structure florale, M. De Bary reconnait cette plante pour un genre voisin du genre //ydnora; il trace une diagnose nouvelle de la famille des Hydnorées R. Br., et des plantes qui la constituent, Voici celle du Prosopanche Burmeisteri, dont l'étrangeté mérite d’être re- produite: « Anthere in columnam obtuse pyramidalem connata, fila- » mentis brevibus liberis, thecis extrorsis. Carpellorum lamellæ ovarii parieti » per totam ejus longitudinem adnatæ, ejusque cavum una explentes, infra » Stigma, placentarum parietalium instar, undique ovuliferæ. Ovula totidem, » sacci embryonales lamellarum parenchymati immersi. » The genus CochAliostema; par M. Maxwell T. Masters (The Garde- ners’ Chronicle, 1867, pp. 264, 323, avec une planche). Ce genre de Commélynées a été établi par M. Ch. Lemaire dans l'7/lustra- tion horticole, t. vi, 1859, tab. 217, pour une plante introduite par MM. Veitch, et nommée par eux provisoirement Tradescantia odoratissima. Ce genre n'a été mentionné dans le travail de M. Hasskarl (congrès d'Am- Sterdam, 1866, p. 103), qu'en passant dans le tableau synoptique. Une nouvelle espèce vient d'en être introduite de l'Équateur par M. Linden (C. Jacobianum Koch et Linden). M. Masters a étudié les deux espéces; illes figure et les décrit. Ce qu'il y a de plus singulier dans la structure florale de ces plantes, ce sont leurs étamines et leurs staminodes. D’après l'auteur, il y aurait un triple verticille staminal, äitrois éléments chacun. Les trois ex- térieurs sont stériles et représentés latéralement par deux staminodes latéraux et postérieurement par une touffe de poils qui s'accole à la base de l'appareil Suivant. Des éléments du deuxieme verticille, il ne se développe que les deux postérieurs, et des éléments du troisieme, un seul, postérieur également ; ces trois étamines pétaloïdes s'unissent pour former ce que M. Lemaire a appelé une étamine unique. Les organes tortillés en spirale et déhiscents, qui sont renfermés dans ces étamines et que M. Lemaire a nommés pollinia, sont pour M, Masters des anthères. Ces considérations résultent surtout de l'examen du Cochliostema odoratissima. Ricerche sulla cagione per eui i fiori di alcune piante si aprono di sera (Recherches sur la raison pour laquelle les fleurs de certaines plantes s'ouvrent le soir); par M. Th. Caruel (Extrait des A tti della Società italiana di scienzenaturali, vol. x); tirage à part en brochure in-8° de 17 pages. 1 Q D S M. Caruel a fait des expériences sur la Belle-de-nuit, dont les fleurs s'ou- Vrént ordinairement de six à sept heures du soir. Il cherche la cause de l'an- thèse des fleurs dans l'arrêt de la transpiration ; les tissus, selon lui, devien- 22 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nent alors turgescents, et déterminent l'expansion du périgone. Ce phénomène est ainsi, indirectement, sous l'influence de la lumière, de la température et de l'humidité. Les plantes exposées à la lumière épanouirent leurs fleurs tou- jours plus tard que les plantes tenues à l'ombre, et cela parce que l'évapora- tion était prolongée chez les premieres , diminuée chez les secondes; la tur- gescence des tissus avait lieu plus tót chez celles-ci, et par suite l'anthése. Pour la température, elle agit comme la lumiere ; quand elle s'éléve, les fleurs s'ouvrent plus tard, plus tôt quand elle s'abaisse. L'humidité atmosphérique se présente sous deux formes, à l'état liquide ou à l'état de vapeur d'eau ; l'état liquide favorise et hâte l'anthése. ce qui cadre très-bien avec les résultats précédents, soit que l'eau liquide en contact avec les tissus végétaux se borne à en empêcher l'évaporation, soit qu'elle soit absorbée par eux , comme il résulte des expériences de Bonnet et de M. Duchartre. Mais l'eau à l'état de vapeur retarde au contraire l'anthése. L'auteur s'en est assuré en maintenant des plantes ou des rameaux d'une plante dans un espace clos, sous une cloche de verre ou dans un tube de méme substance disposé à cet effet. M. Caruel pense que dans ce dernier cas l'humidité atmosphérique exerce une action locale sur le périgone des fleurs. Théorie de la feuille; par M. Casimir de Candolle (Extrait des Archives des sciences de la Bibliothèque universelle, mai 1868); tirage à part en brochure in-8° de 35 pages, avec deux planches. L'auteur commence par résumer les principales notions acquises à la science sur l'organogénie des feuilles par les travaux de MM. Steinheil, Trécul, Nægeli, Schacht et Eichler. Les parties de la feuille se développant successi- vement les unes sur les autres, et souvent de bas en haut, les organogénistes ont été portés à la comparer à un rameau. La structure intérieure de certaines feuilles de Pipéracées a paru à l'auteur représenter tout à fait celle d'un ra- meau dont la moitié postérieure serait atrophiée. Il s'occupe aujourd'hui de généraliser ce point de vue. La feuille, dit-il, est toujours pourvue de faisceaux corticaux situés en face des faisceaux ligneux et formés de collenchyme. On connaissait déjà beaucoup de feuilles cylindriques dont les faisceaux vascu- laires forment des cercles complets; l'auteur a. vérifié qu'il en est de méme dans l'Acer. Pseudoplatanus et dans le Populus nigra. Chez la première de ces plantes, on trouve que le faisceau de la face postérieure (4) de la feuille, au niveau de la gaine, s'applique contre le faisceau opposé de la face antérieure ; leur section transversale présente alors une masse de trachées placée entre deux couches de cambium dont l'une est tournée vers la tige et l'autre vers l'observateur. Il en est de même chez les Protéacées, qui offrent tous les (1) L'auteur nomme face postérieure de la feuille celle qui regarde l'axe de la tige et face antérieure celle qui regarde l'observateur en supposant la feuille redressée verti- calement. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 93 degrés intermédiaires entre la feuille cylindrique et la feuille à faisceaux doubles, et chez les Acacias à phyllodes. Ces observations permettent de prévoir tous les passages entre les feuilles cylindriques, les feuilles peltées et les feuilles à limbe plat. — Dans beaucoup de feuilles, l'apparition des faisceaux est précédée de la formation d'un anneau de cambium (Juglandées et autres), dans lequel ceux-ci se forment par intercalation successive, comme dans une tige. Tous les faisceaux de la jeune feuille sont répartis en plusieurs rangs emboités les uns dans les autres; à mesure que le parenchyme s'étale daus le limbe ou s'épaissit dans le pétiole, ces rangs se rapprochent les uns des autres et finissent méme par se confondre. Ces faisceaux, occupant la plus grande partie du pourtour de la feuille, sont orientés de facon que le cambium soit tourné vers la périphérie de la feuille. Le système qu'ils forment est désigné par l'auteur sous le nom d'essentiel. Ce système est interrompu de distance en distance par des nœuds dans lesquels se produit une anastomose générale de tous les faisceaux, nœuds provenant d'une formation subséquente de faisceaux plus intérieurs et plus courts. L'auteur nomme feuilles monomères celles qui ont leurs faisceaux distincts depuis leur origine jusqu'à leur terminaison ; dimères, etc., celles qui offrent leurs faisceaux anastomosés une, etc., fois sur le cours de leur longueur et présentent, par conséquent, deux, etc., mé- riphylles. M. Casimir de Candolle donne de ces diverses sortes de structure des exemples qui font, dit-il, saisir toute la ressemblance de la feuille avec le rameau. — Quelquefois il se détache du tronc principal des portions laté- rales, qui sont d'autant plus récentes qu'elles sont plus rapprochées de la face postérieure de la feuille; ce sont les faisceaux détachés. Enfin les fais- ceaux inverses, dont le développement est toujours centripéte, se forment dans l'intérieur de la moelle du système essentiel, et tournent leur cambium vers le milieu de la feuille. Les faisceaux inverses se séparent du systéme essentiel à des hauteurs trés-variables d'une espéce à l'autre, mais constante dans la méme espèce. Ils sont orientés comme le seraient les vaisseaux de feuilles insé- rées sur le système essentiel et en dedans de ce système. On pourrait dire de méme que les faisceaux détachés sont placés comme ceux de feuilles insérées sur le système essentiel et en dehors de ce systeme. En résumé, on pourrait considérer tous les faisceaux d'une feuille monomére ou de chaque mériphylle de feuille polymère, comme répartis sur une série de formations emboîtées les unes dans les autres et réunies par le parenchyme. Une feuille à système fibro- vasculaire complet de toute part représenterait donc un rameau dont l'extré- mité serait morte de bonne heure et dans lequel les rangs de faisceaux seraient l'ébauche des feuilles que ce rameau aurait portées s'il avait continué à vivre, La considération de la structure intime de la feuille, nous montrant plusieurs Systèmes vasculaires soudés ensemble, donne la clef de la théorie des soudures, en démontrant l'existence virtuelle de soudures entre organes d'ordre diffé. rent, là où aucune saillie apparente ne pouvait les faire supposer. 2A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'auteur applique les idées qne nous venons de résumer à la détermination de la nature morphologique du tube calicinal de la rose, lequel n’est, d’après lui, ni un verticille de feuilles, ni un axe évasé, mais une saillie primordiale annulaire d’un axe arrêté dans son développement ultérieur ; si les sépales, pétales, étamines et ovaires de la rose restaient rudimentaires, le tube du calice se réduirait, dit-il, à n'étre plus qu'une feuille engainante. Toute feuille, si simple qu'elle soit en apparence, renferme donc en elle- même le principe d’une foule de dédoublements en tous sens, puisque tous ses faisceaux (essentiels, détachés, inverses) naissent successivement dans des plans différents et répondent à autant de saillies possibles. La métamorphose semble s'expliquer naturellement par cette nouvelle manière de considérer la feuille. Et s'étonnera-t-on dès lors que l'espèce, généralement fondée sur les formes les plus apparentes, devienne un terrain si mouvant dés qu'on y re- garde de prés? Le coussinet, les stipelles et autres productions de la feuille sont de véritables dédoublements normaux et apparents. Les faisceaux déta- chés et inverses sont les ébauches de dédoublements plus profonds, possibles jusque dans l'intérieur de la feuille; telle est l'origine morphologique des cavités ovariennes et des ovules. Le carpelle du Magnolia Yulan n'est pas une fleur repliée dont les bords portent des ovules. Ce carpelle n'est qu'une étamine dédoublée intérieurement, et les ovules y naissent dans une cavité du tissu méme dela feuille carpellaire, représentant des folioles intérieures insérées sur le système essentiel. On the botany of the «jardin» of Mont-Blanc; par M. Bu- chanan White (Transactions of the botanical Society of Edinburgh, 1867 , vol. 1x, part. 1, pp. 140-142). ; Nous trouvons dans cette note une liste des Mousses recueillies par l'au- teur dans le Jardin de la Mer-de-glace, ainsi qu'uue liste des plantes phané- rogames trouvées par l'auteur dans la méme localité en 1866. M. White y a noté cinq espèces que n'avait pas mentionnées M. Martins (1), et un Cham- pignon. On the arctic Cladoni (Des Cladoniées arctiques); par M. W. Lauder- Lindsay (Jbid. pp. 166-187). Ce travail a été basé sur l'étude d'herbiers considérables. Il est dressé suivant un ordre systématique, sans descriptions, mais avec l'indication la plus soignée des localités diverses. L'auteur énumère d'abord 25 Cladonia, 1 Pycnothelia, À Thamnolia, espèces regardées comme distinctes par beau- coup de lichénographes, puis il expose que son opinion personnelle est de ré- duire à sept types fondamentaux ces formes essentiellement variables. (1) Voyez le Bull., t. xiu (Séances), p. 156. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 25 Zur Entwickclungsgeschichte der Stammspitze von Equisetum (Organogénie du sommet de la tige chez les Equisetum) ; par M. Max Ræss (Pringsheim's Jahrbuecher, 1867, t. v1, pp. 209-236, avec deux planches). $ Outre quelques corrections que l’auteur prétend apporter aux travaux de M. Duval-Jouve, et quelques détails d'importance secondaire, le point essen- tiel de son mémoire touche à l'origine des feuilles des Z'quisetum. M. Roess nomme ainsi les dents de la gaine qui se trouve entre l'axe et la couronne de rameaux. Ces feuilles naissent-elles par des partitions de la cellule terminale de cellules de méme valeur et morphologiquement déterminées? A cette ques- tion, posée par lui-même, il ne répond qu'avec quelque réserve. Chaque nœud de la tige est formé à l'origine par trois cellules nées l’une aprés l'autre, qui sont ramenées de la disposition spirale primitive à la situation verticillée, et qui sont séparées du verticille précédent et du verticille consécutif par un temps d'arrêt assez long dans la partition cellulaire. Ces trois cellules sont l'origine du nœud, de l’entre-nœud, de la gaîne et de la couronne de rameaux ou seg- ments. Dans l’ Z'quisetum scirpoides Mich. , forme type, le même organe donne primitivement naissance à l'origine de la feuille et à celle du segment. Dans ces formes à développement plus complexe, oà la gaine comprend jusqu'à huit feuilles à l'origine, cet organe primitif se bifurque, et c'est une cellule-fille du segment qui se trouve formée par dérivation simultanée en méme temps que l'origine de la feuille. — Les trois cellules primaires du nœud sont en alter- nance avec celles du nœud précédent et du nœud suivant, mais, par des causes physiologiques, cette alternance disparait, et plus tard les feuilles se trouvent placées l'une au-dessus de l'autre. Ainsi, la situation des feuilles correspond en effet avec des partitions morphologiquement déterminées de la cellule termi- nale, mais elle a subi, selon les espéces et méme selon les organes sur lesquels on l'observe, des déviations importantes. Si cette opinion est exacte, dit l'au- teur, elle prouve l'identité complete des feuilles des Mousses avec celles des Equisetum, et fait peut-être connaitre une analogie utile entre celles-ci et celles des Phanérogames. Die Entwickelungsgeschich:ic der Kapsel von Ephe- merum (Organogénie de la capsule de l'Ephemerum) ; par M.-J. Mueller (Pringsheim's Jahrbuecher, 1867, t. v1, pp. 237-248, avec 3 planches). C'est l'Ephemerum serratum qui a été l'objet principal des études de lau- leur, desquelles il résulte que le genre Ephemerum se distingue du genre hascum, dont il est très-voisin, non-seulement par son protonema pérennant, Mais aussi par l'existence éphémère de sa columelle, et parce que ses spores se développent directement d'une couche cellulaire unique, laquelle, chez toutes 26 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les Mousses examinées jusqu'ici, excepté chez l’Archidium phascoides, repré- sente les cellules-mères primitives des spores. Des vaisscaux propres et du tannin daus les Mausa- eées; par M. A. Trécul (Comptes rendus, 1868, t. LXVI, pp. 462-470, 519-526). Après avoir rapporté les opinions de Moldenhawer, de M. C.-H. Schultz, de Meyen et de MM. Unger et Karsten, M. Trécul expose les résultats de ses propres observations. Les vaisseaux propres observés sur les coupes transver- sales d'une jeune banane de Musa sinensis sont distribués autour de fais- ceaux fibro-vasculaires espacés à quelque distance d'un point plus ou moins central où se trouvent quelques vaisseaux spiraux. Ces faisceaux ont auprès d'eux d'autant plus de laticiferes qu'ils sont plus internes. L'auteur en a trouvé jusqu'à douze autour des faisceaux les plus internes du Musa Ensete. Ils sui- vent la méme direction qu'eux; mais prés de la face interne du péricarpe d'autres sont étalés horizontalement. On observe encore sur les coupes trans- versales de la région interne du péricarpe des anneaux complets fort singuliers de cellules à tannin, parfois reliés latéralement avec les vaisseaux à latex des faisceaux horizontaux. Examiné sous le microscope, le suc des laticifères internes était incolore, et celui des vaisseaux propres externes déjà orangé. M. Trécul a maintes fois trouvé des globules de ce suc, soit normaux, soit aprés l'action des dissolvants, en partie vides de la substance dense qui en fait la masse prin- cipale. Ils ont dans ce cas un aspect vésiculaire. Ils commencent avec l'ap- parence de petits corps déprimés appliqués sur la paroi interne des cellules; convexes du côté libre et d'abord très-surbaissés, ils s’élèvent graduellement ; puis, quand ils ont acquis une certaine dimension, ils se détachent peu à peu de la paroi sous forme de globules; ils renferment une certaine quantité de tannin. Cependant, dans le Musa zebrina, il y a des vaisseaux propres à suc incolore, qui ne bleuissent pas sous l'influence des sels de fer. Les faisceaux fibro-vasculaires des Musa renferment encore du tannin dans quelques-uns des éléments du tissu cribreux, et fréquemment aussi dans quelques-uns des vaisseaux spiraux. Dans le suc de ces derniers, finement granuleux, un peu rosé ou faiblement rougeátre, on ne trouve pas de gros globules comme dans celui des laticifères. On rencontre encore dans l'int^rieur des faisceaux, au con- tact méme des gros vaisseaux spiraux, de petites cellules oblongues qui pren- nent une belle teinte bleue sous l'influence du sel de fer. Enfin, dans le paren- chyme du pétiole, ainsi que dans celui de la tige et du fruit, sont éparses des utricules à tannin en assez grand nombre. Les vaisseaux à tannin se rencontrent aussi autour des faisceaux fibro-vascu- laires dans le pétiole du Strelitzia regine et de Y Urania guyanensis. Y n'existe cependant pas chez le Strelitzia de système continu comme dans le Mus: et dans beaucoup de plantes lactescentes. Ce système est réduit dans REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 27 cette plante à des utricules isolées, qui ne sont pas toujours dans une même série verticale. Dans le latex des Strelitzia, après la macération dans les sels de fer, ou trouve des globules verts ou d'un beau jaune. Le liquide qu'il ren- ferme n'est pas une solution de tannin, mais en lui se forme de l'acide tan- nique vrai. M. Trécul poursuit encore l'étude des organes à tannin dans la feuille des Musa; toute nervure autre que la grosse nervure médiane, dont la structure correspond à celle du pétiole, quel que soit son volume, possède deux paires de vaisseaux propres tannifères. Le Musa zebrina a offert une exception bien digne d'intérét, qui tend à faire douter que tous les Musa de l'Asie et des iles voisines doivent étre considérés comme de simples variétés d'une seule espéce. Chez tous les Musa, les cellules à tannin forment dans la feuille des laticiféres continus; il n'en est pas de méme dans la lame des feuilles de l Urania et du Strelitzia. Dans les Heliconia speciosa et Bihat, l'auteur n'a pas découvert de vaisseaux propres; il n'y a vu de tannin que dans quel- ques cellules du tissu crébreux. Le Ravenala madagascariensis, méme après vingt-huit jours de macération, n'a offert aucune cellule à contenu bleui par le sel de fer. La famille des Musacées présente donc, comme celle des Papavéracées, mais à un moindre degré que celle-ci, des vaisseaux propres dont la constitution est variable. Flore illustrée de Nice et des Alpes-Maritimes: icono- graphie des Orchidées ; par M. J.-B. Barla. In-4° de 83 pages, avec 63 plan- ches coloriées. Nice, impr. Caisson et Mignon, 1868. La monographie illustrée des Orchidées de Nice doit étre accueillie, indé- pendamment du mérite de l'auteur et du soin avec lequel a été exécuté l'ouvrage, avec d'autant plus de faveur qu'elle a un intérêt trés-général. L'auteur ayant compris dans le cadre de ses recherches, non-seulement les environs immé- diats de la ville de Nice, mais encore la région montagneuse des Alpes- Maritimes, y a décrit par le fait la grande majorité des Orchidées qui se trouvent en France. Nous remarquons dans son livre de nouveaux exemples de la variabilité de formes qu'on a déja constatée daus certains genres d'Orchidées, et qu'on a gé- néralement attribués à des hybrides. Ils nous sont offerts par les Orchis ustu- lato-tridentata Canut, O. tridentato-militaris Canut, O. palustri-corio- phora Barla, Serapias laxifloro-longipetala Barla, et d'une manière plus remarquable encore par le S. papilionaceo-Lingua, qui offre un exemple d'hybride produit entre l'Orchis papilionacea et le Serapias Lingua, c'est- à-dire entre genres différents. C'est le cas de rappeler que les genres d'Orchi- dées peuvent n'étre pas fondés sur des principes très-conformes à la nature, laquelle a donné aux classificateurs un éclatant démenti lorsqu'ils ont vu appa- raître sur le méme pied des fleurs de Catasetum, de Myanthus et de Mona- 28 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. chanthus (1). M. Barla ne paraît pas partager l'opinion que nous indiquons, car il a adopté un certain nombre de genres d'Orchidées nouvellement établis sur des caracteres d'importance secondaire aux yeux de certains naturalistes. C'est ainsi qu'on trouve dans son livre Bicchia albida Parl. (Gymnadenia albida Rich.), Traunsteinera globosa Rchb. f. (Orchis globosa L.), Tinea cylindrica Biv. (Aceras secundiflora Lindl.), et Barlia longibracteata Parl. (Orchis longibracteata Biv.). D'ailleurs, en procédant ainsi, M. Barla n'a fait que suivre la classification adoptée par le savant auteur du Flora italiana. La description des plantes et le soin avec lequel en a été rédigée la syno- nymie, les nombreuses planches oü ont été réunis le port et les détails d'analyse (pour chaque plante et méme pour leurs variétés), font de cette ico- nographie un ouvrage remarquable et des plus utiles pour l'étude des Orchidées européennes. Botanisk Tidskrift (Journal botanique publié par la Société bota- nique de Copenhague) ; tome v. Copenhague, 1866. Parmi les mémoires publiés dans ce volume, outre plusieurs travaux d'un intérét purement local, relatifs à l'état actuel ou à l'histoire de la flore danoise, nous devons noter les suivants : 1° Une étude soignée de l’Arachis hypogæa, due à M. F. Didrichsen, accompagnée d'une planche. 2 Des recherches de M. Lange sur le dimorphisme floral, à propos de l'Atripler hortensis. L'auteur passe en revue les genres Poterium, Fedia, Diptychocarpus, Ceratocapnos, et résume ce que l'on sait sur les faits de dimorphisme qu'ils présentent. Ces détails sont éclaircis à l'aide de quelques planches (1). 3° Un grand mémoire de M. Jessen, intitulé Conspectus Hepaticarum Daniæ, où l'auteur étudie l'organographie des Hépatiques, et trace ensuite la description abrégée de toutes les espéces de cette famille qui appartiennent à la flore du Danemark. (Voy. plus loin, p. 39.) 14^ Un mémoire de M. Christian Grenlund, sur la nervation des feuilles des Monocotylédones, étudiée principalement chez les espèces de la flore in- digène. Aprés avoir rappelé les opinions émises sur ce sujet par Brisseau- Mirbel, De Candolle, Endlicher, Schacht, Lindley, et surtout la classification établie par MM. d'Ettingshausen et Lindley, l'auteur entre dans l'exposé de ses propres recherches. Il fait connaitre les plantes qu'il a examinées dans quinze familles de Monocotylédones. On peut résumer de la manière suivante les ré- sultats de ses recherches. Les nervures transversales des Monocotvlédones, quoi qu'en ait dit Schacht, ne different en aucune facon des nervures longitu- dinales des mémes plantes ; elles contiennent les mémes éléments. Le cambium (4j Voyez le Bull., t. 1x, p. 113 et suiv. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 29 persiste méme dans les nervures latérales chez le Tulipa Gesneriuna. Il y à dans les feuilles d'un certain nombre de Monocotylédones des faisceaux libé - riens libres et indépendants (Phormium tenax, Rhaphis flabelliformis). 9^ Des recherches détaillées sur les Selerotium, par M. E. Rostrup, accompagnées d'une planche. — Le Sclerotium cornutum Fries n'a. cessé pendant toute une année de produire des Agarics semblables d'abord à Y Aga- ricus alumnus Fries ct plus tard à l'A. tuberosus Bull. Le S. pyramidale Tode donne aussi naissance à un Agaric qui parait différer de l'A. tuberosus. Le S. stercorarium DC. émettait au mois de décembre plusieurs exemplaires du Coprinus niveus Pers. Le S. scutellatum Alb. Schw. produit un Champignon filiforme qui est peut-être le Typhula phacorrhiza Reich., si on ne le rap- porte au genre Clavaria, dans lequel il constituerait une espèce nouvelle, le C. scutellata. Le S. semen Tode comprend plusieurs mycéliums différents qui appartiennent au genre Typhula ; celui que l'on rencontre sur les pétioles du Brassica oleracea a donné naissance au Typhula gyrans Batsch; celui du Chenopodium Bonus Henricus et du Cirsium arvense au T. ramentacea Fr. Le S. compactum var. Cucurbitarum a fourni quelques échantillons d'un Myxomycéte qui était probablement le Physarum album Fr. Le S. durum Pers. a donné simultanément jusqu'à vingt-cinq exemplaires du Peziza clavata Pers., qui se sont chargés du Botrytis cinerea Pers., qu'il faut regarder soit comme un parasite, soit comme l'état conidiophore de cette Pezize. Le S. Pustula DC. a fourni en abondance, au printemps, le Peziza Candolleuna Lév. Le S. Clovus de V Hordeum distichum a produit, comme on devait s'y attendre, le Claviceps purpurea Tul Celui du Glyceria fluitans et du G. plicata a toujours donné naissance au C laviceps microcephala Wallr. Enfin le S. sanguineum Fr. s'étant toujours trouvé dans le voisinage de l'U?cidium Convallaria Schum., il y à lieu de penser, dit l'auteur, que le Sclerotium est une forme hivernale propre au mycélium de cet :cidium. Ucber den Gefiessbuendelyerlauf in den Laubblattrc- &ionen der Coniferen (Sur le parcours suivi par. les faisceaux vasculaires dans [a feuille des Coniféres) ; par M. H.-Th. Geyler (Pringsheim's Jahrbuecher, t. v1, 1867, pp. 55-208, avec six planches). Nous ne pouvons ici que transcrire les conclusions de ce très-long mémoire. Les Coniféres sont partagés par l'auteur en trois groupes, suivant que leurs feuilles sont verticillées ou spiralées, ou qu'il se présente dans la disposition de ces organes une combinaison soit du verticille et de la spirale, soit de deux spirales différentes. À. Au groupe des Coniferes à feuilles verticillées appartiennent la plupart des Cupressinées et le genre £phedra. Dans ce dernier genre, où les verti- cilles successifs alternent entre eux, deux faisceaux se rendent à la base de chaque feuille ; chez les Cupressinées, au contraire, un seul. Alors, tantôt les . 30 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. faisceaux qui descendent des feuilles dans toute la longueur de l’entrenœud se bifurquent vers le milieu de l’entrenœud immédiatement inférieur, pour envoyer à droite ct à gauche une ramification aux faisceaux de cet entrenœud; tantôt les faisceaux descendent des feuilles dans toute la longueur de deux entrenceuds consécutifs, sans se diviser, puis se courbent du même côté, par- fois symétriquement, pour converger au-dessus du faisceau qui apparait daus le troisième entrenœud, et s'accoler soit à celui-ci, soit à un des faisceaux des entrenœuds inférieurs. La première disposition est offerte par beaucoup de Juniperus, par les Frenela, Cupressus et Chamæcyparis, qui ont les entre- nœuds de méme longueur, et par des espèces des genres Callitris et Liboce- drus, ainsi que par le Thuja gigantea, chez lesquels ils sont inégaux ; la deuxième se présente dans les Thuja en général et dans le genre Biota, qui se rapprochent des Conifères à feuilles disposées en spirale. B. Dans le groupe des Conifères à feuilles spiralées il faut distinguer le cas où les feuilles ne portent jamais aucun ramuscule à leur aisselle. Dans ce cas, les faisceaux foliaires peuvent être doubles, comme dans le Salisburia adian- tifolia. Quand ils sont uniques, tantót ils persistent, aprés leur sortie du cercle générateur de la tige, sans se diviser jusqu'à la feuille (Chamæcyparis glauca, espèces des genres Widdringtonia, Taxodium, Glyptostrobus, Cryptomeria, Sequoia, Cunninghamia, Tsuga, Abies, Picea, Larix, Cedrus, Araucaria, Podocarpus, Saxe- Gothea et Taxus); tantôt ils se fendent aussitôt après leur sortie du cercle générateur en trois cordons fibro-vasculaires ou plus (Arauca- ria brasiliensis Rich., A. Bidwilli Hook.). Dans un second cas, les feuilles spiralées portent à leur aisselle un ramuscule très-court. Alors les faisceaux foliacés sont uniques et se fendent, dés leur entrée dans la feuille, en, deux cordons fibro-vasculaires parallèles. L'auteur a remarqué chez toutes les plantes de ce groupe une loi générale: c'est que les faisceaux descendants s'accolent à des cordons de rang parfaitement déterminés, portant dans la série spirale l'un des numéros 2, 3, 5, 8, 13, 21, etc. C. Le groupe oà l'ordre de disposition des feuilles est variable ne renferme qu'un petit nombre d'espèces. Le Juniperus nana Willd, a des verticilles ter- naires qui tendent à se résoudre en spirales. Dans le cas de combinaison de la spirale avec le verticille ou avec une autre spirale, le Cephalotaxus F' ortunet et le Torreya grandis ont des faisceaux foliacés qui restent indivis jusque dans la feuille; dans le Dammara australis, au contraire, les faisceaux se divisent jusqu'en onze cordons. Uebersicht des natucrlicheu Pflanzensystems ( Revue de la classification naturelle des plantes) ; par M. J. Hanstein. In-8° de 19 pages. Bonu, chez Ad. Marcus, 1868. Prix : 75 cent. Cette brochure contient l'exposé de la classification dont M. Hanstein se sert dans ses cours de botanique. Elle ne diffère guère des classifications con- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 31 nues que dans la distribution des Dicotylédones polypétales, parmi lesquelles l'auteur a fondu les anciennes Apétales, suivant la méthode de M. Brongniart. Il les divise en cinq séries, dont beaucoup de membres ne sont encore accep- tés par lui que d'une maniere dubitative et comme provisoire, ce qui nous empêche de les reproduire intégralement. La première, Aphanocyclicées, s'é- tend des Podostémées aux Renonculacées et Cruciférinées, par l'intermédiaire des Cabombées et des Nymphéacées. La deuxième comprend les Polypétales à placentation pariétale, les Guttifères, les Hespéridées, les Frangulinées, les Esculinées, les Térébenthinées, les Rutacées, les Gruinales, les Tricoccées, les Columnifères. La troisième série, Centrospermées, s'étend des Polygonées aux Cactées par l'intermédiaire des Cyclospermées ; la quatrième, Calyciflores discophores, commence par les Pipérinées et renferme les Urticées, les Amentacées, les Saxifraginées, les Bégoniacées et les Umbelliflores ; elle se termine par les Balanophorées ; enfin la cinquiéme série renferme le reste des Calyciflores à ovaire infére des Santalacées aux Rosacées et termine par les Légumineuses. Nouvelles recherches sur le muguet; par M. Quinquaud (Extrait des Archives de physiologie normale et pathologique, publiées par MM. Brown-Séquard, Charcot et Vulpian ; t. 1, pp. 290-305, avec une planche gravée). L'auteur décrit soigneusement l'/déium albicans des auteurs, dont il fait le Syringospora Robinii. V en a étudié la germination artificiellement. Une température de 25° à 40°, l'électricité, le bicarbonate de soude, le borax, l'acide citrique, l'acide lactique, favorisent cet acte physiologique. Les spores du Syringospora peuvent supporter une température de 110? à sec et de 92° dans l'air humide, sans que leur propriété germinative soit altérée. Ni le suc gastrique ni l'arsenic ne la détruisent, non plus que l'éther, l'acide acétique ni l'acide chlorhydrique. Tant que les spores sont soumises à une sécheresse Complète, elles ne germent pas. La transmissibilité du muguet est fort con- testable, à moins qu'il ne se produise une fermentation là où le Champi- gnon du muguet sera déposé. Des Ormeaux pédoneulés d'Amérique; par M. D. Clos (Annales de la Société d'horticulture de la Haute-Garonne, t. xiv, mai- juin 1867, pp. 106-109, avec une planche). Les descriptions de l’ Ulmus pedunculata Foug. (U. effusa Willd.) et de 'U. americana. L. sont loin d’être identiques dans les auteurs différents que ‘on consulte, M. Clos trace après examen les diagnoses suivantes : | U. pedunculata, — Rameaux rudes. Pétiole et face inférieure des feuilles Jeunes trés-velus; nervures des feuilles adultes poilues. Feuilles la plupart bidentées, Fruit oy ale-arrondi non rétréci à la base et dont la longueur dépasse = Ÿ 2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. peu la largeur qui est de 07,010 à 07,011, à échancrure aiguë, porté sur un pédoncule de 0", 010 à 07,022. U. americana. — Rameaux lisses. Pétiole presque glabre ; feuilles, méme à l'état jeune, glabres aux deux faces, ou à peine pubérules en dessous. Feuilles à dents la plupart simples et plus larges, à sommet plus brusquement apiculé, d'un vert plus clair. Fruit bien plus long que large, plus étroit, ellip- tique, rétréci aux deux extrémités, large de 0",008, à échancrure arrondie, porté sur un pédoncule long de 0,008. Illustrations of the genus Carex :par M. Fr. Boott, part IV, tab. 412-600, 1867. Ce volume a été publié aux frais de mistress Boott, qui a voulu payer ce tribut d'hommage à la mémoire de feu Francis Boott, dont elle a offert les collections, les manuscrits et les dessins au Musée de Kew. Les 189 planches de cette dernière partie donnent la représentation de 124 espèces. Parmi elles sont décrits pour la première fois le Carex Breweri, de la Section Phyllostachys, et le Carex laciniata Boott. Le C. Hartwegi et le C. mexi- cana sont tous deux rapportés au C. polystachya Boott var. B. (C. clado- stachya Wall.). Les 39 dernières espèces ne sont pas figurées. Sur la structure des spores des Ustilaginées: par M. À. Fischer de Waldheim fils (Bulletin de la Societé impériale des naturalistes de Moscou, 1867, n" 1, avec une planche coloriée). Sur 30 espèces que l'auteur a examinées, tantôt l'épispore était uni, tantôt il présentait des aréoles sous forme de grains, de mamelons, de verrucosités, d'épaississements réticulés, ou enfin des acicules libres. Les épaississements, regardés par la plupart des observateurs antérieurs comme des proéminences de cette membrane, se trouvent au contraire enchâssés dans son épaisseur, du moins dans les cas ordinaires. Le réseau superficiel est formé par des colon- nettes distinctes, disposées verticalement à la surface de la spore, dans!’ Ustilago utriculosa. Tantót les spores sont libres, tantót elles sont agglomérées. L'auteur trace un conspectus systématique des Ustilaginées dressé d'aprés ces caracteres et d'autres moins importants, tous fournis par l'examen des spores. Quelques especes sont indiquées par M. A. Fischer de Waldheim comme nouvelles : Tilletia De Baryana (trouvé sur le Holcus mollis et publié dans les Fungi europei , Cent. x, de M. Rabenhorst) ; Ustilago bromivora (U. Carbo var. 9. bromivora Tul.) et U. Cardui (trouvé sur le Carduus acanthoides). Rhizomes verticaux sur an pied de PAUragmites comi- munis; par M. C. Malaise (L'Institut, n° 1788). Il résulte d'une note communiquée par M. Malaise à l'Académie royale de REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 33 Belgique, que sur un chaume tracant de Phragmites, présentant tous les ca- ractères des chaumes aériens proprement dits, naissaient à l'aisselle d’écailles foliacées roussátres des chaumes verdâtres couchés, munis de véritables feuilles, et de vrais rhizomes verticaux qui s'enfoncaient de haut en bas, à environ 07,40 de profondeur. Ils étaient de couleur blanchâtre, à nœuds espacés de 07,04 à 07,05, munis de racines verticillées et d'écailles blanchâtres hypogées, formées par des gaines seules. A leur aisselle des bourgeons se développaient en rhizomes horizontaux qui, aprés avoir poussé pendant quelque temps sous terre, se redressaient et donnaient naissance à des chaumes. Das Cholera-Coutagium. Botanische Untersuchungen Ærzten und Naturforschern, etc. (Le miasme cholérique ; recherches botaniques des- tinées aux médecins et aux naturalistes) ; par M. Ernst Hallier. In-8° de h0 pages, avec une planche. Leipzig, chez Engelmann. Prix: 2 fr. 75 c. L'auteur a étudié avec le plus grand soin, dans l'épidémie cholérique de Berlin, en 1866, et dans celle d'Elberfeld, en 4867, les matières vomies et les selles, notamment les selles dites à grains de riz, si fréquentes dans le cho- léra. Il a trouvé dans ces différentes évacuations des productions cryptoga- miques diverses qu'il a reconnues par des expériences de culture n'étre que des phases diverses d'un seul et méme Champignon. Nos lecteurs devront se rappeler à cet égard que M. Hallier admet dans des limites plus étendues | qu'aucun mycologue moderne le polymorphisme des Champignons et surtout des Mucédinées, dont il va jusqu'à confondre certaines formes avec des types regardés comme des Ustilaginées spéciales ou comme des Algues mal définies encore. On peut consulter sur ce sujet un article antérieur de cette Revue (t xu, p. 110) Le Champignon du choléra, dans ces expériences de l'auteur, s'est présenté sous quatre formes différentes, celles de Penicillium erustaceum, de Mucor racemosus, de Tilletia et d'Achlya, qui appartiennent à des phases ou générations successives de la méme espéce. Les selles à grains de riz ont présenté une cinquième forme, que les classificateurs rangent dans le genre Urocystis, et qui, n'ayaat jamais été rencontrée dans la nature, parait jusqu'à présent spéciale à l'intestin gréle de l'homme. L'auteur a établi expérimentalement que le Champignon générateur ne produit des sporanges ou cystes (c'est-à-dire ne revêt la forme d' Urocystis) que sous trois conditions, une grande humidité, un substratum fortement azoté et non complétement dépourvu de principes hydrocarbonés, enfin une température élevée. 11 est à remarquer que tant que le substratum est acide, l’ Urocystis ne se développe pas (dans ce cas, on n'obtient que des Penicillium); et que le substratum fortement azoté a toujours une réaction alcaline. M. Hallier est porté à croire que la forme à sporanges du Champignon qu'il a observé, ou l Urocystis, est la seule nuisible et à proprement parler cholé- rigène. Il s'est beaucoup occupé de la question de désinfection. Il a vu que T. XV. (REVUE) 3 3À SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les matières cholériques préalablement acidifiées ne peuvent plus donner naissance à l’ Urocystis, méme quand on les place dans le milieu le plus con- venable à la production de cette dernière forme. Donc, selon lui, les désinfec- tants acides, mais seulement ceux-là, peuvent rendre les plus grauds services dans la désinfection des matières cholériques. M. Hallier s'est livré sur les animaux à quelques expériences. Ila fait manger à des singes (Cercopithecus) du Tilletia Caries, du Rhizopus nigricans et de l'UE cidium Euphorbie, et il a vu que dans les liquides azotés de l'intes- tin, ces cryptogames donnent naissance à des Micrococcus ; mais la preuve directe et expérimentale, la transmission du choléra par l’ Urocystis, manque encore à ses observations et conserve à beaucoup de ses assertions un caractere hypothétique. Il fait observer d'ailleurs que des chiens nourris avec de déjections cholériques n'ont pas tous été malades, ce qui prouve que le ferment végétal pourrait n'étre qu'un déterminant, agissant sur des conditions prédisposantes ou idiosyncrasiques. Il faut aussi reconnaitre qu'à tout prendre, l'Urocystis pourrait n'être qu'un simple accessoire, c'est-à-dire une forme spéciale de Mucédinée se produisant dans l'iatestin affecté. M. Hallier, cependant, remarquant que l’ Urocystis du choléra n'a jamais été observé en Europe, que le Tilletia fait partie du cercle des phases de ce Champignon, et que ce dernier ne se rencontre que sur le blé, c'est-à-dire sur une Graminée d'origine orientale, insinue que l’ Urocystis doit exister dans l'Inde, et probablement sur quelque Graminée. Il rappelle que le cho- léra, avant d'atteindre l'Europe, à coincidé dans l'Inde avec une maladie par- ticulière du riz (voyez le Literarische Bletter der Bœrsenhalle, Hambourg, 1826). Il a arrosé des grains de riz pendant leur germination avec des dé- jections de cholériques, etil a trouvé les cellules superficielles de la jeune plante, au-dessus de l'origine de la radicule, traversées par les filaments d'un mycélium, et renfermant des Cryptococcus ; il ajoute que P Urocystis occulta Rab., dont il a suivi le développement, détermine de méme dans les céréales en germination la formation de Cryptococcus. — Cf. Flora, 4867, p. 5^1. Beitræge zur Pflanzenphysiologie (Contributions à la physio- logie végétale); par M. A.-B. Frank, privatdocent à l'université de Leipzig. In-8° de 167 pages, avec cinq planches. Leipzig, chez Engelmann. Prix: 5 fr. 35 c. Ce livre contient deux mémoires: l'un est relatif aux mouvements des végé- taux que détermine la pesanteur, l'autre à l'origine des méats intercellulaires. Le premier mémoire commence par un historique de la question, où l'auteur résume les travaux de Knight, Dutrochet, Wigand, Hofmeister (1) et. Sachs. Il s'occupe ensuite spécialement de la tension inégale qu'affectent les cellules (4) Voy. le Bull. t. VIII, p. 384. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 39 des différents tissus des végétaux, et qui est généralement, suivant sa théorie, la cause des mouvements que l'on a attribués à la pesanteur. On ne peut rapporter à l'influence. exclusive de celle-ci que les phénomènes de direction de certaines parties flasques et molles, terminées par une extrémité pesante, comme le sont beaucoup d'inflorescences. Dans les autres cas, sila pesanteur a une action sur les tissus, ce n'est pas en les entrainant mécaniquement, mais en agissant sur leur activité vitale, comme le fait la lumière. Ainsi la courbure de l'extrémité radiculaire, attribuée par plusieurs auteurs à l'action de la pesan- teur sur la gouttelette demi-fluide qui la termine, est au contraire produite par l'allongement des tissus situés du côté convexe de la courbure et dirigés du côté opposé à celui où se fait sentir l'action de la pesanteur. Pour pouvoir distinguer ce qui, dans les incurvations des divers organes des végétaux, est dû Soit à la pesanteur, soit à la lumière, l'auteur a soustrait, dans des expériences, ces organes au premier de ces agents, en les placant dans un plan horizontal, € au second, en les plaçant dans l'obscurité. Ainsi, le bouton du Pavoi, qui s’incurve pendant son développement, a conservé cette Situation dans l'obscurité ; le Lysimachia NNummularia, dont les tiges sont horizontales, les enfonce verticalement dans la terre s'il rencontre un trou devant la direction de leur accroissement, et les relève verticalement s’il est. soustrait à la lumière, ce qui prouve que le Pavot obéit à la pesanteur, mais que le Lysimachia fuit la lumière. Souvent ces deux agents se contrarient, et dans les effets produits on n'observe que la résultante de leurs influences opposées, qui sont de quatre natures différentes : héliotropisme et géotropisme, positifs Où négatifs. A ces faits fondés sur l'expérience, l'auteur joint la discussion des Opinions de M. Hofmeister et de M. Sachs, qui occupe au moins la moitié de son mémoire, et l'étude des phénomènes d'incurvation qui se produisent expérimentalement, quand on a fendu en moitiés inégales ou égales un frag- ment de tige, et qu'on a placé ces moitiés dans l'obscurité, dans un air saturé d'humidité ou méme dans l’eau. Les arcs de cercle qui se produisent dans ces cas, sont dus à l’inégale tension des tissus ainsi qu'à l'influence de la pesan- leur. M. Frank termine son mémoire par des considérations hypothétiques Sur la force d'attraction intangible que possèdent la lumière et la gravitation. Dans son second travail, l'auteur trace d'abord l'historique de la ques- tion; il étudie ensuite les réservoirs à latex du Rhus t; phina, de l'Alisma Plantago et du Sagittaria sagittifolia, les réservoirs à gomme des Tilleuls, des Marattiacées et des Cycadées, les réservoirs à résine des Conifères, les ré- servoirs d'huile essentielle, les canaux qui se produisent dans les faisceaux Vasculaires des plantes monocotylédones, des Équisétacées et des Nymphéacées, et les lacunes acrifores du parenchyme. Il résulte des recherches de M. Frank Tue les méats intercellulaires naissent de deux façons, soit par l'écartement des cellules préexistantes, soit par la destruction de quelques-unes d'entre elles. and le premier mode se produit, c’est toujours lors de la formation des 36 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tissus, pour les méats protogènes ; le second au contraire, peut préparer et accroitre les méats protogènes aussi bien que les méats Lystérogènes ou d'apparition tardive. L'auteur explique quelles sont les différences de forme et de constitution des différents méats ou réservoirs d’après leur origine. Quand leur dimension est la même dans tous les sens, ils proviennent d’une seule cellule-mère; quand elle prédomine dans une direction quelconque, ils ré- sultent d’une série de cellules. Dans le premier cas, la cellule s’est divisée en quatre par formation de cloisons, et il en est résulté un méat formé de deux canaux opposés en croix, par séparation. Les réservoirs des Ombellifères, com- parables à l'origine d'une vésicule vide comprimée, sont peu à peu dilatés par l'huile qui les remplit. Du double mode d'origine des réservoirs intercellu- laires des plantes résulte une double signification anatomique propre à leur contenu liquide. L'auteur désigne sous le nom de substance intercellulaire le contenu des canaux créés par l'écartement des cellules; c'est un sens différent de celui dans lequel M. de Mohl a employé ce terme. L'origine de l'air ren- fermé dans certains méats ne peut être rapportée à une introduction par les stomates. Indépendamment de la faiblesse du courant gazeux qui les traverse, il faut remarquer que les plus grands de ces méats se présentent sur des plantes submergées. Le gaz apparait dans un espace clos entouré de cellules, et doit provenir du liquide renfermé dans les membranes et dans les cavités de celles-ci, soit parce qu'il est appelé par la formation éventuelle d'un vide daus l'espace clos nouvellement créé par l'écartement des cellules voisines, soit qu'il résulte d'une sécrétion active et vitale des cellules environnant le méat. L'auteur pense que les sécrétions hydrocarbonées de diverse nature qui remplissent certains canaux intercellulaires, proviennent de ce que l'intussus- ception de matériaux nouveaux déterminée par l'action chimique de la chlo- rophylle est plus abondante que ne le nécessitent la végétation de la plante et la formation d'organes nouveaux. Il est porté à croire aussi que dans certains cas, les matériaux déposés dans ces canaux peuvent étre repris pour servir à la nutrition ultérieure de la plante. Zur Anatomie und Physiologie des Blattes der Aroidecn (Sur l'anatomie et la physiologie de la feuille des Aroidées) ; par M. Eu- gène de la Rue, privatdocent à l'université de Charkow (Botanische Ze- tung, 1866, pp. 317-323). Il résulte des observations de l'auteur que des deux opinions contraires qui ont été émises sur la nature morphologique des organes qui sécrètent le fluide aqueux à la surface des feuilles des Aroidées, l'une par M. Duchartre (1) et l'autre par M. Unger (2), c’est la première qui lui parait exacte, quoique (1) Ann. des sciences nat., 1859, t. xit, p. 232. (2) Sitzungsberichte der k. Akad. der Wissenschaft. zu Wien, t. xxvrr, n? 2. p. nt REVUE DIBLIOGRAPHIQUE. 37 M. Sachs soit arrivé à des conclusions opposées (1). Suivant M. Frank, la sé- crétion aqueuse se fait dansles feuilles des Aroidées par des canaux intercellu- laires qui se trouvent entre les éléments anatomiques placés au pourtour des faisceaux vasculaires, et qui communiquent avec des ouvertures extérieures. Ces dernières sont dans certains cas les stomates ordinaires de la plante (Calla), dans d'autres des stomates dilatés (Caladium, Colocasia). Materialien zur Beurtheilung der Duarwins sche Theo- rie (Matériaux pour le jugement de la théorie | Darwinienne) ;. par M. J. Milde (Botanische Zeitung, 1866, pp. 397-402, 405-410). M. Milde s'est proposé dans ce mémoire de rassembler les faits que lui fournit sa connaissance profonde des variations que présentent les Cryptogames supérieurs, afin d'en tirer des conclusions sur la valeur de la théorie Darwi- nienne. Voici ces conclusions, que nous croyons devoir reproduire: 1. L'espèce est une réalité. 2. J'attribue à une espèce tous les individus d'un méme genre qui se montrent comme chainons d'un seul et méme cercle de formes, et ne sont unis par des passages à aucune autre espéce. 2. Les espèces décrivent un cercle de formes très-étendu ou très-restreint. Dans le premier cas, ces formes prennent souvent tout à fait l'aspect d'espèces et pour cela sont appelées sous-espèces. L'étude de ces formes est la tâche principale des classificateurs. h. Les difficultés qui s'opposent à la reconnaissance légitime d'une espèce, et dans lesquelles il faut chercher les raisons des divergences si fréquentes entre les botanistes, peuvent avoir des causes très-différentes. Les plus impor- tantes sont les suivantes : A. Les formes d'une seule et méme espèce se trouvent souvent répandues dans des flores trés-éloignées l’une de l'autre. Celui qui ne connait pas tous les chainons d'un cercle de formes, sera facilement entraîné à prendre pour espèces les formes isolées qui se présentent à lui sans lien réciproque. B.Certains chainons d'un cercle de formes ne se rencontrent que rarement, quoique la connaissance de ces chainons soit de la plus grande importance pour le jugement à porter sur une espèce déterminée. Ex.: le Botrychium simplex Hitch. C. Les limites de certaines espèces, quoique très-caractérisées, se dérobent si bien à l'observation, qu'elles échappent à beaucoup d'observateurs. Celui qui réunit le Botrychium virginianum et le B. lanuginosum, le Phegopteris Dryopteris et le Ph. Robertiana, ne prouve qu'une chose, c'est que la struc- ture des Fougères est pour lui lettre close. (1) Handbuch der Ezperimental-Physiologie*der Pflanzen, p. 238. 38 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. D. Les espèces de certains genres produisent entre elles des hybrides avec tant de facilité, que dans beaucoup de cas les espèces primitives disparaissent presque (Rubus, Hieracium). Il n'en. résulte pas cependant que ces genres fournissent des preuves en faveur de la théorie Darwinienne. 5. On ne saurait nier que le climat et le substratum n'exercent une influence extraordinaire sur la forme extérieure de l'espèce; il est, par conséquent, de la plus grande importance de savoir reconnaitre une espèce sur toute la cir- conférence de son aire de diffusion. 6. Nombre d'espèces, lorsqu'elles atteignent la partie méridionale de leur aire, révèlent les premiers indices de variations qu'elles présenteront au nord de cette aire, et vers le sud on voit apparaitre soit seulement leur forme typique modifiée, soit leur forme typique en méme temps que sa modification. J'en puis citer comme exemples pour le premier cas l'Aspidium F'iliz-mas var. paleaceum, Y Ophioglossum vulgatum var. polyphyllum A. Br., le Cystopteris fragilis var. canariensis, tous de Madére, et pour le second cas l'Asplenium Trichomanes var. anceps Soland., également de Madère. 7. L'influence la plus grande et la plus salutaire à exercer sur la détermina- tion du type spécifique ne peut l'étre que par des monographies soigneuse- ment élucidées, n'embrassant pas un cadre limité, mais toutes les espèces d'une famille entière de la création actuelle. . . .. 8. On voit par tout cela qu'il y a encore de mauvaises espéces, et il en sera toujours ainsi, tant que l'on aura recours à des différences futiles pour en caractériser de nouvelles. Dr Euc. FOURNIER. Flora curopæa Algarum aqui dulcis cé submarine: auctore Ludovico Rabenhorst. Sectio 3*, Algas chlorophyllophyceas, mela- nophyceas et rhodophyceas complectens (plagulæ I-XX). 1 vol. in-8° de 320 pages avec figures de tous les genres gravées sur bois et intercalées dans le texte. Leipzig, chez Édouard Kummer, 1868. Notre Revue a déjà à plusieurs reprises parlé des deux premiers volumes de cet ouvrage classique. Le troisième volume contient vingt feuilles d'impression et sera suivi trés-prochainement de la publication du reste. La partie que nous.avons sous les yeux ne contient que les Algues chlorophyllophycées. L'auteur établit dans la classe des Chlorophyllophyceæ les quatre ordres suivants : I. Coccophyceæ : Algæ unicellulares. Cellulæ aut singulæ (plerumque perfecte segregatæ) aut plures in familias consociate, tegumentis involutæ vel nuda, aut ramificatione aut vegetatione terminali destituta. Propagatio fit aut cellularum divisione aut zoogonidiis. U. Zygophycee ; Algae aut uni- aut multicellulares, sine ramificatione vera. Cellulæ aut Singulæ aut in series filiformes conjunctze. Propagatio fit zygospori $ copulatione cellalarum binarum ortis. | REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 39 HE Sphophyceæ : Algæ uni-typicze bi-cellulares. Cellule utriculiformes, sepe pseudocomosa. Propagatio fit aut oosporis fcecundatione sexuali ortis aut zoogonodiis. IV. Nematophyceæ : Algae multicellulares, aut ramificatione vera aut nulla, vegetatione terminali præditæ. Cellule in fila aut simplicia aut ramosa conjuncta. Propagatio fit aut oosporis aut zoogonidiis. Tl divise ensuite les Coccophyceæ en trois familles : les Palmellaceæ , les Protococcaceæ et les Volvocineæ. Les Zygophyceæ comprennent les deux familles des Desmidieæ et des Zygnemeæ. Les Siphophyceæ se composent des deux familles des ZÆydrogastreæ et des Vaucheriaceæ. Les Nematophyceæ offrent sept familles : les UVwaceæ, subdivisées en Prasioleæ et Ulveæ, les Spheropleeæ, Confervaceæ, ŒEdogoniaceæ, Ulothricheæ, Chroolepideæ et Chætophoreæ. C'est au milieu de la famille des Confervaceæ que s'arrête cette première partie du 3"* volume, au genre Microspora. JOHANNES GROENLAND. Wedwigia. Ein Notizblatt für kryptogamische Studien, nebst einem Reper- torium für kryptogamische Literatur, von D" L. Rabenhorst. 6° volume. Dresden, 1867. Voici le 6° volume d'un recueil consacré uniquement à la cryptogamie , et renfermant soit des articles originaux sur ce groupe de plantes, soit des extraits de divers ouvrages ou recueils. Depuis 1863, il en parait chaque année un volume, accompagné quelquefois de planches. Le 4° volume de l'Hedwigia a paru pendant les années antérieures à 1863 et se trouve accom- Pagné de 17 plauches. Pour ne pas faire une revue rétrospective, nous nous bornerons à un apercu succinct des articles renfermés dans le volume de 1867, laissant de côté les détails consignés dans la revue bibliographique de ce volume, qui traitent d'une quarantaine de publications relatives à la cryptogamie. Voici les articles originaux : Grunow, sur les Diatomées trouvées sur les Sargassum rapportés du Honduras par Lindig; Lindberg, sur quelques Fontinalidées : Lindberg, sur l Hylocomium subpinnatum, espèce assez répandue en Europe, confondue jusqu'ici avec V Hypnum brevirostre ; Cohn, résultat. des recherches récentes sur la physiologie et la division systématique des Oscillariées et des Floridées; Rabenhorst, sur deux parasites trouvés dans les chignons; Gottsche, observations sur le Conspectus Hepaticarum Danie de Thom. Jessen; Juratzka, sur son. Desmotodon griseus, dont il conteste l'identité avec le Barbula membranifolia ; Eiben, énumération des Mousses de l'ile de Norderney ; Lindberg, observations bryologiques, où l'auteur constate entre autres que tous les Grimmia trichophylla de la Scandinavie semblent appartenir au Gr. Mählenbeckii; Bompard, Alge nove ditionis genuensis (5 espèces); Richter, sur le Lithobryon caleareum Rupr. de certaines marnes du gouvernement de Kasan ; Juratzka, sur deux Mousses nouvelles, le Fissi- A0 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dens Loscosianus et Orthotrichum australe, de V Aragon ; Bail, sur l'origine de la levüre, maladies des insectes dues aux Champignons, et métamorphoses des Champignons résultant d'influences extérieures. Une table fort complète permet au lecteur de trouver très-facilement les descriptions et les diagnoses des espèces traitées dans le volume que nous avons sous les yeux. BUCHINGER. BIBLIOGRAPHIE. L'Atlantide et le Sahara; par M. D.-A. Godron. Fragment détaché d'un cours fait à la Faculté des sciences de Nancy en 1867 (Extrait des Mémoires de l' Académie de Stanislas, 4867); tirage à part en brochure in-8^ de 36 pages. Nancy, veuve Raybois, 1868. Expériences surla production des Algues inférieures dans les infusions des matières organiques ; par M. Oré (Mémoires de la Société des sciences phy- siques et naturelles de Bordeaux, t. 1V, pp. 57-75, avec planches). On the fruits of Viburnum and Cornus ; par M. W. Engelmann (The Trans- actions of the Academy of science St Louis, vol. 11, n° 2, pp. 269-271). Nuphar polysepalum, n. sp.; par M. Engelmann (ibid., pp. 282-284). A revision of the North American species of the genus Juncus, with a des- cription of new or imperfectly known species (Révision des espèces de Juncus de l'Amérique du Nord, avec la description des espèces nouvelles ou imparfaitement connues) ; par M. Engelmann (ibid., pp. 424-458). Die europæische Alopecurus-Arten (Les espèces européennes d? Alopecurus); par M. V. de Janka ((Æsterreichische botanische. Zeitschrift, 1866, p. 359) — Brachypodium, ibid., p. 394. — Nardurus, ibid., p. 395. Ueber das Vorkommen salpetersaurer Salze in sogenannten Rebenblute (De la présence des sels formés par l'acide nitrique dans le suc de la Vigne); par M. M. Siewert (Zeitschrift fuer die gesammten Natur- wissenschaften, publié par la Société des sciences naturelles pour la Saxe et la Thuringe à Halle, et rédigé par MM. C. Griebel et M. Siewert, t. XXVIII. pp. 420-424. Berlin, 1866). Die Nutzpflanzen von Neu-Sued-Wales (Les plantes utiles de la Nouvelle- Galles du Sud); par M. Othm. Rietmann (Bericht ueber die Thætig- keit der St.-Gallischen Naturwissenschaften Gesellschaft, 1864-1865, pp. 105-118). Salix Mielichhoferi Saut. (Œsterreichische Botanische Zeitschrift, 1867, pp. 85-87). Veronica nemorosa Kastropp (ibid. , p. 107). Pflanzenalbinus (Albinos végétaux) ; par M. Holuby (ébid., pp. 110-111). Euphrasia Uechtritziana Junger et Engler (?bid., pp. 141-143) REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. A14 Palicourea Marcgravit St-Hil. ; par M. Th. Peckolt (Archiv der Pharmacie, f. CXXVII, pp. 93-102). | Ueber das Vorkommen von Dextrin in den Pflanzen (Sur la présence de la dextrine dans les plantes); par M. A. Busse (ébid., pp. 214-236). Ueber den Einfluss verschiedener Nahrungsmittel auf den Ammoniak- und Salpetersæurgehalt der Pflanzen (De l’influence de divers modes de nutrition sur la richesse des plantes en ammoniaque et en acide nitrique); par M. A. Hosæus (ibid., pp. 237-255). Ueber die Giftwiesen in Westaustralien und Nordamerika (Sur les prairies de plantes vénéneuses dans Ü Australie. occidentale et dans l'Amérique du Nord) ; par M. H. Fraas (ibid., t. CXXVIII, pp. 71-91). Die Elementarorgane der Pilze (Les organes élémentaires des Champignons); par M. E. Hallier (¿bid., t. CXXIX, pp. 68-77). Ueber Chinarinden (Sur les écorces de Quinquina) ; par M. J.-E. Howard (ibid. , t. CXXX, pp. 91-100). Beitrege zur Anatomie der Chinarinden (Recherches sur l'anatomie des écorces de Quinquina) ; par M. Flueckiger (#id., t. CXXX, pp. 229-241). Ueber Narthecium ossifragum; par M. K. Begemann (čbid., t. CXXX, pp. 242-246). Ueber die Aufnahme der Kieselerde durch Vegetabilien (De l'absorption de la silice par les végétaux); par M. A. Vogel (Neues Repertorium fuer Pharmacie, t. xvi, pp. 105-107). Das Wurzelleben, zunæchst der Culturpflanzen, und seine Bedeutung fuer die moderne Landwirthschaft (La vie des racines, principalement chez les plantes. cultivées, et son importance pour l'agriculture moderne); par M. C. Fraas (Deutsche Vierteljahrschrift, 30° année, n° 117, pp. 302- 316). Stuttgart, 1867. Matériaux pour la flore mycologique de la Néerlande. Liste de Champignons qui jusqu'à ce jour n'avaient pas été observés en Néerlande, et liste géné- rale des Hyménomycètes et des Discomycètes trouvés jusqu'à ce jour en Néerlande ; par M. Oudemans (Archives néerlandaises des sciences exactes et naturelles, publiées par la Société hollandaise des sciences à Harlem, t. ir, la Haye, 1867, pp. 1-65, avec une planche). Sur les affinités de la flore du Japon avec celles de l'Asie et de l'Amérique du Nord ; par M. Miquel (ibid. , pp. 136-156). Observations sur l'accroissement de la tige des végétaux pendant le jour et pendant la nuit; par M. Rauwenhoff (ibid. , pp. 171 192). Die europæischen Melica-Arten (Les espèces européennes de Melica); pat M. de Janka (ibid, pp. 156-157); — Stipa (/id., pp. 173-174); — Anthoxanthum (ibid., pp. 227-528) ; — Bromus (ibid., pp. 247-249). Ueber einige Cerastien (Sur quelques Cerastium); par M. Muench (iid. , pp. 249-250). A2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ueber Zweigstellung bei den Schchtelhalmen (Sur la ramification des Equisetum ; par M. d'Uechtritz (Jahresbericht der ScMesischen Gesell- schaft fuer vaterlendische Cultur, 4866, pp. 73-74). Breslau, 1867. Ueber die Entwickelungsgeschichte und den Pleomorphismus der Pilzfamilie Uredinez (Sur le développement et le polymorphisme de la famille des Urédinées); par M. Schneider (ibid., pp. 101-103). Ueber /soëtes (Sur les Isoëtes); par M. Milde (ibid., pp. 103-105). Lange Dauer der Bluethe von (Longue durée de la fleur du) Cypripedium Calceolus; par M. Veiel (Wuertembergische | naturwissenschaftliche Jahreshefte, 23° année, pp. 77-78). Stuttgart, 1867. Ueber die Structur der Kieselschale bei Grammatophora (Sur la structure de l'enveloppe siliceuse chez le Grammatophora) ; par M. Schiff (Archiv fuer mikroskopische Anatomie, t 1H, pp. 81-87, avec planches). Bonn, 1867. Ueber den Bau und die Entwickelung der Labyrinthuleen (Sur la structure et le développement des Labyrinthulées); par M. L. Cienkowski (čbid.). Ueber Abstammung und Entwickelung des (Sur l'origine et le développement du) Bacterium Termo Duj. (Vibrio Lineola Ehrenb.); par M. J. Lue- ders (ibid.). Ueber die Einwirkung des Chinin auf Protoplasmabewegung (De l'action de la quinine sur le mouvement du protoplasma); par M. C. Brinz (ibid.). Ueber die wichtigsten. Orseilllechten und ihre Chromogene (Sur les Li- chens à orseille les plus importants et sur leur matière colorante) ; par M. O. Hesse (Annalen der Chemie uhd Pharmacie, t. Cxxx1x, 1866, pp. 22-40). Uber die Wærmecapacitæt verschiedener Bodenarten und deren Einfluss auf die Pflanzen, nebst kritischer Anmerkungen ueber Methode der Bestim- mung derselben (Sur la capacité pour la chaleur de diverses espèces de sol et sur leur influence sur la plante, avec des observations critiques sur la méthode de la déterminer) ; par M. L. Pfaundler (Annalen der Physik und Chemie, t. CXXIX, 1866, pp. 102-134). Ueber meine Gattung Kegelia (Sur mon genre Kegelia); par M. C.-H. Schultz- Bipontinus (Bot. Zeit., 1866, pp. 164-166). Zur Hefebildung (Sur /a production de la leváre) ; par M. S. Sander (i/id., pp. 181-182). Musci frondosi in Chile prope Valdiviam et prope Cerral lecti a doctore Krause; par M. P.-C. Lorentz (ibid. , pp. 185-189). Malpighi's Abhandlung De- variis plantarum. tumoribus et excrescentiis erlæutert von. ( Zelaircissements donnés sur [e chapitre de Malpighi De variis, e/c.); par M. de e Schlechte ndal (/5/d., n° 28 et 29, pp. 217-221, 225-229), REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. A3 Ueber die Gattung (Sur le genre) Eleutheranthera Voiteau (Kegelia Sz Bip. ); par M. C.-H. Schultz-Bipontinus (#bid., n° 31, p. 239). Durchwachsene Bluethen von (Fleurs prolifères d’) Zypocheris glabra; par M. F. Hildebrand (ibid., pp. 239-240). NOUVELLES. L'Académie des sciences a tenu le lundi 18 mai sa séance publique an- nuelle. Le prix Bordin proposé pour 1867 (Étude de la structure anatomique du pistilet du fruit dans ses principales modifications) avait déterminé l'envoi de trois mémoires. Le mémoire n° 3, qui a été couronné, est de M. Ph. Van Tieghem. Nous extrayons du rapport de M. Decaisne quelques passages qui en feront connaitre la portée. € L'étendue de ce mémoire est trop considérable pour que vos com- missaires puissent suivre l’auteur, méme sommairement, dans les analyses détaillées de cinquante-trois familles de plantes. Il nous suffira de dire qu'il porte l'empreinte d'un travail considérable , où l'on retrouve à chaque page l'application du principe qui lui sert de fil conducteur. Mais cette logique, fidèlement suivie, le mène, dans quelques cas, à des conclusions qui pour- ront heurter des opinions recues , par exemple celle-ci : qu'il y a des organes appendiculaires doubles, qui naissent de l'axe sous forme de faisceau simple, et qui se divisent à une certaine distance du point d'émergence en deux appen- dices simples et superposés, qu'on peut dire en toute vérité insérés l'un sur l'autre. Cette conclusion , que plus d'un botaniste pourra contester, lui parait importante, et il s'en sert effectivement pour expliquer des structures qui jus- qu'ici ont presque passé pour des anomalies. » Un autre point qui soulèvera des objections est celui où l'auteur, si tou- tefois nous avons bien compris sa pensée, explique l'adhérence de l'ovaire par la coalescence originelle avec tous les verticilles floraux qui lui sont extérieurs, coalescence du méme ordre que celle qui réunit les carpelles entre eux dans les pistils composés, ou les pétales et les étamines entre eux dans les corolles Monopétales. C’est à peu de nuance prés la théorie proposée par Auguste de Saint-Hilaire, théorie combattue depuis avec succès par M. Schleiden, et re- poussée par beaucoup de botanistes, qui, assimilant certains ovaires infères, Ceux des Pomacées et des Cactées par exemple, à l'inflorescence du Figuier, ne reconnaissent comme dépendance de la fleur proprement dite que la série des verticilles floraux, et considèrent ce qu'on nomme communément dans ces fleurs le tube du calyce comme une dilatation du réceptacle méme de la fleur plus ou moins déprimé à son sommet et formant cupule. Malgré le soin que l'auteur a donné à cette partie de ses analyses, nous doutons que ses raison- ments puissent entrainer la conviction générale ; mais nous n'en reconnaissons Ah SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pas moins que ses déductions sont ingénieuses, et qu'en cherchant à appuyer sur l'anatomie une doctrine qui perdait journellement du terrain, il la pré- sente sous un jour nouveau , et ouvre la voie à des discussions qui sans doute feront jaillir la vérité sur ce point encore obscur de l'organographie végétale. » Vos commissaires auraient désiré trouver dans ce mémoire une étude de la distribution des faisceaux vasculaires dans les ovaires gynobasiques , ainsi qu'une anatomie détaillée de ces mémes faisceaux dans les principaux groupes de plantes examinés; mais ils reconnaissent que ces lacunes pourront étre facilement remplies. » Le mémoire dont nons venons de rendre compte se compose d'environ 200 pages d'un texte trés-fin et serré, et se trouve accompagué d'un atlas de 39 planches, représentant plus de 500 figures analytiques dessinées au trait avec beaucoup de soin sous forme de diagrammes, d'aprés des esquisses faites à la chambre claire. L'un de vos commissaires a pu vérifier l'exactitude parfaite de quelques-unes de ces analyses, ce qui lui permet de conclure que les au- tres ont atteint le méme degré de fidélité. ».... Votre commission estime que si ce mémoire... laisse encore des doutes sur quelques points du programme , les nombreuses recherches ana- tomiques qu'il contient rectifieront bien des erreurs de détail encore inaper- cues dans les traités de botanique, et contribueront par là à donner à la science ce degré de certitude auquel peuvent seuls l'amener les efforts collectifs de ceux qui la cultivent. » Le prix Desmazières pour 1867 a été décerné à l'ouvrage de M. De Bary intitulé Morphologie und Physiologie der Pilze, Flechten und Miyxomyceten ; une mention trés-honorable a été accordée en outre à un mémoire de M. Lortet, intitulé Recherches sur la fécondation et la germination du Preissia commu- tata, pour servir à l'histoire des Marchantia. La question proposée pour le prix Bordin à décerner en 1869 est conçue dans les termes suivants: Étudier le rôle des stomates dans les fonctions des feuilles. L'Académie en proposant cette question, désire que par des recherches expérimentales et par des observations anatomiques sur les plantes soumises aux expériences, les concurrents cherchent à déterminer le rôle que les sto- mates jouent dans les phénomènes de respiration diurne ou nocturne, d'exha- lation ou d'absorption aqueuse dont les feuilles sont le siége principal dans les plantes. Les mémoires devront être adressés, francs de port, au secrétariat de l'In- stitut avant le 4°" juin 1869, terme de rigueur ; ils pourront étre manuscrits ou imprimés, et devront porter le nom de leur auteur, afin que les expériences puissent au besoin étre répétées par lui sous les yeux de la commission. — Le mardi 14 avril a eu lieu à la Sorbonne l'ouverture du Congrès des délégués des Sociétés savantes des départements, réunis sous les auspices de S. Exc. le ministre de l'instruction publique. Quatre jours ont été consacrés REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. A5 à l'audition et à la discussion des mémoires lus dans les différentes sections. La section des sciences a entendu deux mémoires de botanique, l'un de M. Duval- Jouve sur la structure des Fougères, l'autre de M. le comte G. de Saporta sur la flore des contrées polaires du globe. Nos lecteurs pourront lire dans le Bulletin ces deux travaux, qui ont été communiqués à la Société dans la séance du 17 avril 1868. Le 18 avril a eu lieu la distribution des récompenses. Une médaille d'or a été accordée à M. Ch. Martins pour ses travaux relatifs à la physique du globe, et une autre à M. le capitaine Jouan, pour ses études d'histoire natu- relle sur la Nouvelle-Calédonie, la Cochinchine et le Japon. — Une médaille d'argent a été accordée à M. Boreau pour ses travaux relatifs à la flore francaise, et une autre à M. Éd. Bornet pour ses études sur la fécon- dation des Algues. — M. le professeur Decaisne a repris cette année, sur l'invitation de S. Exc. le ministre de l'instruction publique, les herborisations du Muséum, qu'il a inaugurées le 24 mai dernier par une excursion au bois de Boulogne. La plupart des anciens élèves d'Adrien de Jussieu présents à Paris s'étaient fait un devoir d'assister à la renaissance d'un enseignement dont l'absence était si vivement déplorée. L'herborisation du 2/r mai, bien que dirigée dans un parcours limité et fort connu, a donné des résultats intéressants. Ona constaté de nouveau, dans les fossés des fortifications, la présence des Orchis coriophora, Gaudinia fra- gilis (1); on y a trouvé également l Ophioglossum vulgatum, assez abondant dans les parties humides, le Bryum bimum, déjà recueilli au méme endroit il y a vingt ans par M. Durieu de Maisonneuve, et le Æebouillia hemisphærica qne l'on ne connaissait encore qu'à une seule localité dans les environs de Paris. L'intérieur du bois a fourni, outre la colonie des Chénes américains, reste des plantations de Michaux dont un certain nombre d'espèces subsistent, les Poa sudetica, Luzula albida, Calepina Corvini et enfin la décou- verte la plus importante de la journée, le Maranthemum bifolium.; M. Decaisne fait au Muséum, le lendemain de chacune de ses herbo- risations, une conférence relative aux plantes qui ont été recueillies la veille. — M. Ch. D.-B. Daubeny, professeur de botanique;et d'économie rurale à lu- niversité d'Oxford, est mort dans cette ville le 12 décembre dernier, dans sa Soixante-treizieme année. Chimiste distingué, c'est surtout par ses travaux sur l'absorption radiculaire que M. Daubeny s'est fait connaitre des botanistes ; il à publié aussi un mémoire sur l'action que les rayons lumineux du spectre exercent sur la production de l'oxygene dans les parties vertes des plantes. Il S'est occupé aussi en passant des plantes connues des anciens. — M. Maurice Willkomm vient d'étre nommé professeur de botanique à l'Université de Dorpat (Russie) et directeur du jardin botanique de cette ville, (1) Voy. le Bull. t. vit, p. 439, et t. xit (Séances), p. 362. A6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. en remplacement de M. Alexandre de Bunge, admis à la retraite depuis le 4°" janvier 1868. — M. Schenk, professeur de botanique à l'université de Wurzbourg, a accepté la place restée vacante pendant dix-huit mois à l'université de Leipzig, par la mort si regrettable de Mettenius. — A partir de la rentrée scolaire prochaine, M. le professeur Julius Sachs, qui avait remplacé récemment M. De Bary à Fribourg en Brisgau, ira occu- per la chaire de Wurzbourg. — Par suite de la retraite de M. Unger, professeur de physiologie végétale à l’université de Vienne, M. le professeur H. Karsten, de Berlin, a été appelé à Vienne. — M. Hildebrand, privatdocent à Bonn, est appelé à remplacer M. Julius Sachs comme professeur de botanique à Fribourg. — Dans sa séance du 15 mai, l'Académie des sciences de Berlin a accordé à M. le docteur George Schweinfurth la bourse de la fondation Humboldt, pour lui permettre de faire un voyage d'exploration botanique. Le but de cette exploration est Bahr-El-Gasal, le principal affluent du Nil-Blanc. On se rappelle les belles et importantes collections rapportées par M. Schweinfurth du voyage qu'il fit de 1863 à 1866 dans les régions du Haut-Nil. Le voyageur se mettra en route dès la fin du mois de juin. Le pays qu'il se propose d'explorer a déjà été visité dans l'expédition faite par M° Tinne, et a donné lieu au beau travail rédigé par Kotschy et publié peù aprés là mort de ce dernier par son collaborateur M. le docteur Peyritsch, sous le nom de Plante Tinneane. — M. Frémineau a communiqué à la Société philomathique, dans sa séance du 48 avril 1868, des essais nouveaux pour éclairer les stries des Diatomées. Il a employé différents moyens. Le premier consiste à faire arriver la lumière so- laire directement au travers des tests, en couvrant l'oculaire d'un verre noir pour protéger la rétine. Le deuxième consiste à réfléchir sur le miroir du mi- croscope les rayons du prisme compris entre le jaune orangé et le jaune vert. Le troisiéme consiste à éclairer directement ces tests en placant un prisme condensateür au niveau de la platine du microscope; on aper- coit ainsi les stries noires sur un fond irisé. M. Frémineau remplace dans cer- tains cas la lumiere du soleil par celle du magnésium, ou par celle que donne soit l'électricité soit l'interposition d'un cylindre de magnésie concrétée dans une flamme ordinaire. Pour obtenir une lumière colorée, ila fait passer la lumière d'une quelconque de ces sources à travers une solution de là matière qui colore les graines du Gardenia grandiflora, ou avec la teinture de chloro- phylle virant au jaune verdâtre. — Dans la séance du 6 mai 1868, M. Baillon a présenté à l'Académie des sciences une note sur deux échantillons de Cælebogyne qui lui ont été envoyés d'Australie par M. Ferdinand Mueller et qui portent sur différents rameaux des inflorescences mâles et des fleurs femelles en grand nombre, dont REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 47 plusieurs étaient déjà parvenues à un état de développement plus ou moins avancé. — Dans son important ouvrage, Filices Europæ, ete., M. Milde a décrit comme une forme problablement hybride un Asplenium adulterinum, inter- médiaire entre les A. viride et trichomanes. L'année passée, l'attention des bo. tanistes s'est portée sur cette plante, qu'on a retrouvée en Bohême, en Silésie et en Saxe. Elle ne saurait être une forme hybride, les prétendus parents n'existant pas simultanément là où on l'a rencontrée, mais elle est pour M. Milde, d’après un récent article du Botanische Zeitung, une bonne espèce tenant exactement le milieu entre les deux plantes dont on la croyait issue. Il résulte des recherches faites par diverses personnes que l'A. adulterinun vient exclusivement sur la serpentine. Comme en France, ce terrain existe entre autres dans les départe- ments de la Haute-Vienne, du Lot, de l'Aveyron; il serait important que les botanistes de ces contrées et d'autres analogues se livrassent aux recherches nécessaires pour voir s'ils ne l' y retrouveraient pas. — On trouve dans le Bulletin de la Société médicale de Reims (n^ h, 1868, p. 11), un mémoire de M. le docteur Valentin, de Vitry-le-Francois, relatif à des cas d'empoisonnement par les graines du Cytisus Laburnum. Sept vaches qui en mangerent à Loisy-sur-Marne moururent toutes à la suite d'accidents semblables à ceux que déterminent les poisons narcotico-àcres; en 1844, les jeunes filles commensales de l'hospice de Sainte- Menehould, en promenade dans un bois près de la ville, grignotèrent des graines de Cytise, et furent toutes plus ou moins malades; le 14 novembre 1837, à Annecy, un jeune homme de vingt-cinq ans mourait pour avoir pris, à une demi-heure de dis- tance l'une de l'autre, deux cuillerées d'une décoction d'écorce de Cytisus alpinus, qui se rapproche beaucoup, comme on le sait, du C. Laburnum par ses caractères botaniques. — Le grand ouvrage de M. Oswald Heer, intitulé #/ora fossilis arctica, (un vol. in-h* de 192 pages, avec 50 planches, Zurich, chez Schultheess, 1868), êt paru récemment. Nos lecteurs trouveront dans le compte rendu des séances (17 avril 1868) une analyse critique fort intéressante de ce livre, due à M. le Comte de Saporta. — M. Ch. d'Alleizette, inspecteur des plantations de la ville de Paris, vient de rédiger un texte pour compléter l'Atlas botanique du Voyage de la Bonite, renfermant là description des plantes que Gaudichaud avait fait figurer pour Cette publication. L'ouvrage forme un album in-folio de 150 planches gravées Et quatre volumes de texte, y compris celui qui vient d’être ajouté ; la cryp- togamie de MM. Montagne et Léveillé en fait partie. On peut se procurer cette Publication; 22, rue Visconti à Paris, au prix de 100 francs, payables en quatre Payements égaux, de trois mois en trois mois, à partir du jour de la livraison. — Un nouveau journal où la botanique peut tenir quelque place vient de se fonder en Angleterre ; il est intitulé The Journal of travels and natural his- A8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FHANCE. tory, et édité par M. Andrew Murray, membre de la Société Linnéenne de Londres, auteur des Pines and Firs of Japan et de divers ouvrages d'histoire naturelle. Cette publication parait par numéros brochés dont le prix est de 2 shillings, chez William et Norgate à Londres. Ces numéros ne portent au- cune indication de mois qui fasse connaitre le degré de leur périodicité. Plantes à vendre. — L'herbier de feu le professeur Hoppe, dont nous avons déjà parlé (t. x1v, Revue, 1^^, 489), n'est pas eucore vendu. Nous rappelons que cet herbier contient plus de 5200 espèces, dont 1691 Cryptogames. Parmi les Phanéro- games, les familles les plus richement représentées sont les suivantes : Cypé- racées (15^), Composées (436), Graminées (331), Légumineuses (194), Cru- ciferes (164), Personnées (156), Renonculacées (145), Ombellifères (109), etc. ; parmi les Cryptogames, on. remarque 153 Fougéres exotiques provenant de Sieber; 550 Mousses ; 53 Hépatiques ; une superbe collection d'Algues marines, données pour la plupart par M. Lenormand ; 132 petites Algues préparées sur verre ou renfermées dans des capsules de papier; 200 Lichens alpins; 150 Agarics ; 53 autres Champignons, pour la plupart des Sphériacées, etc. Les Cryptogames sont pour la plupart collés sur papier. Le catalogue sera envoyé à quiconque le demandera. Le prix de cette collection est fixé à 500 florins d'Autriche. S'adresser au docteur Sauter, ou à madame Hochmueller, née Hoppe, à Saltzbourg. — M. Reverchon, botaniste à Briancon (Hautes-Alpes), continue d'explorer routes les Alpes du Dauphiné, de la Savoie et du Piémont. La bonne prépara- tion et le grand nombre de spécimens complets, composant chaque centurie de ses plantes, compensent largement l'augmentation de prix qu'il a été obligé de faire subir à ses collections, lesquelles sont portées à 20 fr. les 105 espèces. Les collections sont expédiées et emballées avec le plus grand soin. — M. Hahn, jardinier au Jardin botanique de Saint-Pierre, qui a été attaché comme collecteur à l'expédition scientifique du Mexique, met en vente une collection de plantes recueillies en 1867-68 à le Martinique, notamment dans les régions les moins explorées de l’île, telles que les montagnes et forêts du Cacaoyer, la Montagne pelée, surtout la descente à Macouba et à l'Aijoupa- Bouillon; les Pitons du Carbet, de la Case-Pilote, du Champlflore, etc. Les collections contiennent environ 500 espèces; elles ont été déterminées avec l'aide de M. le professeur Baillon et de quelques autres botanistes distingués. Le prix de la centurie est fixé à 30 francs, S'adresser franco à M. Hahn, hótel du Calvaire, boulevard des Filles du Calvaire, 11, et chez M. Bourgeau, rue Saint-Claude, 14, à Paris, D' EUGÈNE FOURNIER. aris. — Imprimerie de E. MARTINRT, rue Mignon, 2 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, (MAI-AOUT 1868.) N. B. — On peut se procurer-les ouvrages analysés dans celte Revue chez M. J. Rothschild, libraire de la Société botanique de France, rue Saint-André-des-Arts, 43, à Paris. Zur Naturgeschichte von Varthecium ossifragim Huds. (Histoire naturelle du Narthecium); par M. Fr. Buchenau (Botanische Zeitung, 1866, pp- 349-355, avec une planche). L'auteur décrit successivement les différents organes du Narthecium, puis examine Ja place que cette plante doit occuper dans la série des familles, et qui a été l'objet de quelques discussions. Avec MM. Grenier et Godron, d'accord avec Kunth, et suivant l'avis de M. Grisebach, il adjoint le genre Narthecium à la famille des Colchicacées, surtout à cause de l'analogie que présentent les caractères de cette plante avec ceux du genre Tofieldia. Mais alors il est né- cessaire de ne pas inscrire dans la diagnose des Colchicacées « capsule septi- cide », puisque le Narthecium possède une capsule évidemment loculicide. L'auteur entre dans beaucoup de détails sur les propriétés du ÂWarthecium, qui a été regardé comme toxique. Tout ce qu'on sait de certain à cet égard, c'est qu'il fait apparaitre de l'acide phosphorique dans la sécrétion urinaire de certains animaux, où ce principe manque à l'état normal. Der Bluethenstand und die Zweigbildung bei Hydro- tolyle vulgaris (L'inflorescence et la formation de rameaux chez l'Hydrocotyle) ; par M. Buchenau (Botanische Zeitung, 1866, pp. 365- 310, avec une planche). L'auteur a suivi avec le plus grand soin l'évolution de l Hydrocotyle, depuis Sa germination jusqu'à la formation des fleurs. La première feuille qui suit les COtylédons, et quelquefois méme la seconde ne portent pas de stipules; l'axe 'Ypocotylé, d'une longueur remarquable, rampe sur le sol, et aprés l'appari- tion de la troisième feuille, il se développe à son extrémité supérieure un neud d'où partent inférieurement des racines adventives, tandis que supé- Tieurement, à l'aisselle de la troisième feuille, apparait le premier bourgeon. L'axe se transforme alors en stolon rampant, et continue son développement Par une évolution sympodique à mérithalles allongés ; l'inflorescence suit les mêmes règles, mais le sympode y est difficile à constater à cause de l'extrême T. Xv. (REVUE) f 50 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. réduction de quelques-uns de ses axes. En effet, le bourgeon né à l'aisselle d'une feuille sur l'axe primaire développe presque aussitót la premiere feuille axillante à l'opposé de celle-là, de sorte que les axes de seconde et de troi- sieme génération se confondent presque à l'origine. Catalog der phbarmacoguotischen, pharmaceutischen und chemischen Sammlung aus der brasilianischen Flora zur National-Ausstellung in Rio-de-Janeiro 1866 (Catalogue de la collection de produits pharmaceutiques et chimiques de la flore brésilienne rassem- blée pour l'exposition nationale de Rio en 1866); publié par M. Th. Peckolt, pharmacien de la cour impériale du Brésil. In-8° de 75 pages. Vienne, chez C. Gerold et fils, 1868. Prix : 45 fr. 10 c. Ce catalogue a été publié aux frais de la Société de pharmacie de Vienne. L'exposition nationale de Rio dont il décrit une partie était la seconde qui eut lieu dans cette ville, en 1866, comme une préparation à l'exposition inter- nationale annoncée à Paris pour l’année suivante. Les détails intéressants dans lesquels est entré M. Peckolt fournissent une addition importante aux com- munications que notre honorable confrère M. de Saldanha a publiées dans notre Bulletin sur la matière médicale du Brésil, L'auteur a divisé son catalo- gue en quatre parties. La premiere contient l'étude des drogues indigènes ; la deuxième, celle des extraits, résines, gommes, etc. ; la troisième, celle des graisses et des huiles éthérées; la quatrième enfin, celle des produits d'analyse, des alcaloïdes, des substances organiques, etc. Ce sont principalement les questions de détermination, d'origine et la constitution chimique qui ont été traitées par M. Peckolt. Des tableaux qui terminent son travail montrent qu'il s’est occupé avec prédilection des substances qui renferment de la caféine et des huiles éthérées. Un index alphabétique qui le précède v rend les recherches très-faciles. Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes, avec un atlas; par M. F.-J. Cazin. Troisième édition, revue et augmentée par M. Henri Cazin fils. Un volume in-8° de 1189 pages, avec A0 planches chromolithographiées, renfermant environ 200 figures. Paris, chez P. Asselin, 1868. La premiere édition de cet ouvrage est de 1850. La troisième édition ne diffère de la deuxième que par des additions qui, mettant l'ouvrage au courant de la science, rendent compte des progrès accomplis depuis huit ans. Un grand nombre de plantes ont été ajoutées, soit qu'elles fussent depuis peu de temps employées dans la thérapeutique, soit qu'elles fussent récemment accli- matées dans nos contrées. Les plantes méridionales, peut-être un peu reléguées au second plan par l'auteur, qui avait pratiqué la médecine dans le nord de la France, sont mises en relief dans cette nouvelle édition, et l'on a insisté sur REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 51 plusieurs d’entre elles du plus grand intérêt (Redoul, Mandragore, Phillyrée, Lentisque, Térébinthe, etc.). Beaucoup d'articles ont recu de nouveaux déve- loppements souvent très-étendus (Aconit, Belladone, Oronge [Fausse], Pins et Sapins, Vigne, etc.). La synonymie vulgaire a été l'objet d'additions nom- breuses en raison de l'utilité pratique que les médecins de campagne peuvent en retirer. Tout ce qui concerne la pharmacologie a été l'objet de corrections et de remaniements. Notre regretté confrère H. Reveil avait bien voulu prêter son concours pour cette partie de l'ouvrage. De plus, par sa position dans une ville mixte, anglo-francaise, le docteur H. Cazin, qui habite Boulogne-sur- Mer, s'est trouvé à méme d'étudier la matière médicale anglaise, et a fait entrer dans l'article Préparations pharmaceutiques et doses les préparations des plantes les plus répandues en Angleterre. La partie chimique qui, dans l'édition précédente, ne consistait qu’en des notions, est actuellement aussi compléte que l'étendue de l'ouvrage le permet. La partie médicale, sur laquelle nous h'aVons pas sujet d'insister ici, a été soigneusement maintenue au cou- taht de l'état actuel de la science. Le médecin vétérinaire de campagne ayant chaque jour besoin d'un guide, la plupart des articles donnent des renseigne- ments sur les plantes et sur les doses usitées dans cetté branche de nos con- maissances médicales. En résumé, la présente édition peut être, sans aucune exagération, considérée comme un véritable compendium de botanique médi- cale indigène, Phytopathologic : Bie Krankheiten der Culturge- Wiechse (Pathologie végétale; maladies des plantes cultivées); par M. Ernst Hallier. In-8° de 373 pages, avec 5 planches gravées. Leipzig ;chez W. Engelmann, 1868, Prix : 12 fr. Aprés avoir rappelé sommairement les sources de nos connaissances sur la Pitulogie des végétaux, M. Hallier se demande dans une introduction ce qui constitue la maladie ; reconnaissant que c’est une déviation du développement 9l des fonctions normales, il recherche quelles sont les formes et les causes de “le déviation. 11 en tire la division de son ouvrage. Il étudie successi- “ment les maladies causées par une déviation des rapports normaüx de la hii les agents physiques qui l'entourent, savoir, le climat (pendre même rents facteurs entre lesquels on peut décomposer sön action) et ë so ù elle fixée, et dont les diverses propriétés réagissent nécessairement kn la plupart des végétaux. Jl traite ensuite des maladies causées par les wt que le végétal contracte accidentellement avec d'autres étres végétaux aux, ou avec l'homme lui-même. Là sont étudiés les nombreux faits , Parasitisme, et enfin les maladies causées par de mauvaises tentatives d'ac- cli i f | | lation et de culture. Le livre se termine par deux tables, l’une latine, autre allemande., 52 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Flora von Steiermark (//ore de Styrie); par M. Josef Karl Maly. [n-8? de 363 pages. Vienne, chez W. Braumueller, 1868. Prix : 5 fr. 55 c. Ce livre a été publié posthume par le fils de l'auteur, M. Richard L. Maly. ll présente d'abord la liste des botanistes qui se sont occupés de la flore de Styrie, et entre en matière par les Fougères. Le corps de l'ouvrage n'est qu'une énumération d'espèces avec l'indication des stations, des localités et de l'époque de floraison des plantes. Quelques espéces y sont l'objet d'annota- tions (en allemand). Il se termine par l'énumération des plantes faussement attribuées à la flore de Styrie, par suite de déterminations erronées qu'il rectifie. Anleitung zur chemischen Analyse von Pflanzen und Pfianzentheilen auf ihre organisehen Bestandtheile (Introduction à l'analyse chimique des plantes, etc.); par M. G.-G. Wittstein. In-8° de 355 pages. Nœrdlingen, chez C.-H. Beck, 1868. Prix : 8 fr. Cet ouvrage est divisé en deux parties. Dans la premiere, l'auteur étudie les substances élémentaires ou principes immédiats trouvés jusqu'a ce jour dans la constitution des plantes. Il les range par ordre alphabétique, et en indique l'origine naturelle et l'analyse chimique. C'est là la partie la plus im- portante et la plus longue du livre. Les documents renfermés dans cette énumération sont en partie reproduits sous une autre forme dans des tableaux qui suivent, et qui présentent par ordre alphabétique les noms des plantes où ont été observés quelques-uns de ces principes. D'autres tableaux encore, dressés suivant l'ordre alphabétique des familles, offrent la répartition des plantes précédemment indiquées, — Dans la seconde partie se trouve la des- cription des appareils et des réactifs employés par l'auteur pour ses analyses, ainsi que des procédés spéciaux dont il s'est servi pour déterminer la compo- sition des matiéres organiques. Ceci concerne exclusivement les chimistes de profession. ^ Histoire des plantes. III Magnoliacées, avec 55 figures dans les textes; par M. H. Baillon. Grand in-8?; pp. 133-191. Paris, Th. Mor- gand, 1868. Prix : 3 fr. Voici comment M. Baillon classe les Magnoliacées : I. Série des Magnolia : Magnolia L., Liriodendron L. II. Série des Schizandra, bornée à ce seul genre. IIT. Série des /l[icium : Illicium L., Drimys Forst., Zygogynum H. Bn. IV. Série des E'uptelea : Enptelea Sieb. et Zucc. , Trochodendron Sieb. et Zucc. V. Série des Canella : Canella P. Br., Cinnamodendron Endl. et C'innamosma H. Bn. Le genre nouveau Z ygogynum (cf. Adansonia vit, 296) peut être considéré REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 53 comme un Drimys à fruit syncarpé. Le Cinnamosma (cf. Adans. vu, 217) peut être défini un Canela à fleurs axillaives solitaires et sessiles, et à corolle gamopétale. Parmi tous les caractères qui appartiennent aux Magnoliacées, il n'v en a guère que trois, dit M. Baillon, qui soient absolument constants; encore faut-il avouer qu'ils ont en eux-mêmes une bien mince valeur ; ce sont : la consis- tance ligneuse de la tige, l'alternance des feuilles, et l'existence d'un albumen dans les graines. Mais à côté de ces caractères absolus, il y en a d'autres si généraux, que leur absence extrémement rare peut suffire à déterminer un genre important. C'est donc sur ces caractères presque constants qu'il faut insister. On peut en énumérer plusieurs : la forme du réceptacle floral si importante par le mode d'insertion qui en découle directement, la présence du calice et de la corolle, la préfloraison imbriquée du calice, la polypétalie de la corolle, la direction descendante des ovales avec le micropyle situé en haut et en dehors, l'indépendance des carpelles, le défaut de stipules, etc. Les Euptélées se distinguent par la forme plus ou moins concave du récep- tacle, l'absence de calice et de corolle; les Magnoliées par la présence de stipules; les Canellées par l'union des carpelles en un seul ovaire uniloculaire à plusieurs placentas pariétaux. Il n'y a pas, dans le mode de distribution relative des vaisseaux et des fibres, de caractére qui appartienne d'une facon absolue à l'ensemble de la famille des Magnoliacées. Mais M. Baillon a démontré (1) que les tiges de ces plantes. observées dans leur jeune âge, laissent apercevoir dans leur moelle un carac- tère bien plus général que le précédent. La moelle d'une Magnoliacée vraie est segmentée par une série de diaphragmes transversaux, d'une teinte plus ou moins jaunâtre ou verdâtre. Ces espèces de cloisons sont constituées par des cellules spéciales allongées dans le sens horizontal, et se déformant ou se déviant au contact. de la paroi interne de l'étui médullaire. La coloration de ces utricules est due à leur contenu, et leur paroi se signale immédiatement par les canaux nombreux dont elle est perforée, la manière dont elle réfracte la lumière, et son épaisseur considérable. Dans les Drimys et les Schizandra, ces cellules sont éparses dans la moelle au lieu d'y former des cloisons. Les tiges Sarmenteuses des Schizandrées, vers l'extérieur de leur zone fibro-vasculaire, présentent de larges cavités tubuleuses à axe vertical, tendues d'une fine membrane criblée de perforations très-ténues, et se détachant souvent en longs cylindres aussitôt affaissés de la paroi des cavités tubuleuses qu'elle tapisse. L'écorce des Canellées ne présente pas les utrichles à parois épaisses qui ont été signalées dans celle des Drimydées. Ses cellules extérieures forment des couches assez homogènes, ayant toutes une paroi à peu près également épaisse ; et en dedans de l'écorce on voit un grand développement des éléments allongés ; 4j Voyez aussi les Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. LXVI, p. 698, et Adansonia, t, vin, p, 155. 54 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. du liber, qui forment des faisceaux flexueux et s'avancent comme des prismes ou des coins dans l'intérieur du parenchyme. Synopsis Filieum; or a synbpsis of all known Ferns, including the Osmundacez, Schizeacez, Marattiaceæ and Ophioglossaceæ (chiefly derived from the Kew herbarium), accompanied by figures representing the essen- tial characters of each genus (Synopsis de toutes les Fougères connues, renfermant les Osmondacées, les Schizéacées, les Marattiacées et les Ophioglossées, principalement dressé d'apres l'herbier de Kew, accom- pagné de figures représentant les caractères essentiels de chaque genre); par feu Sir William Jackson Hooker, directeur du jardin royal de Kew, et John Gilbert Baker, conservateur adjoint de l'herbier de Kew. Un volume in-8° de 482 pages. Londres, chez Robert Hardwicke, 1868. Prix : 36 fr. L'ouvrage que nous annoncons ici, interrompu par la perte si regrettable de son illustre auteur, au moment oü les 48 premieres pages seulement en étaient imprimées, a été continué par M. Baker d'aprés les manuscrits de sir William Hooker, ses publications antérieures et les collections du jardin de Kew. On y trouve résumés sous une forme concise les beaux travaux ptérido- graphiques qui avaient commencé par la publication des /cones Filicum, s'étaient continués par celle du Genera Filicum, ouvrages classiques aujour- d'hui, et qui avaient recu une extension plus grande encore dans le Species Filicum. Nous nous servons à dessein du mot résumés, car le livre que nous avons sous les yeux, bien que portant pour titre Synopsis Filicum, est loin de renfermer méme la mention nominale de toutes les Fougères décrites, et l'on y chercherait vainement les noms de beaucoup d'esp?ces de M. Mettenius ou d'autres auteurs. Cela tient à ce que ces espèces ont été reléguées par M. Hooker dans la synonymie et que celle-ci n’est pas donnée dans le Synopsis, dont le lecteur doit se reporter sur ce point aux ouvrages antérieurs du même auteur. Sans vouloir faire ici aucune critique sur la justesse des trés-nombreuses réunions que M. Hooker avaient adoptées, nous ne pouvons nous empécher de regretter. que l'omission ordinaire de la synonymie néces- saire, faite à dessein dansle Synopsis, n'y crée pour les recherches une sérieuse difficulté, et que toute indication bibliographique y soit réduite aux ouvrages de M. Hooker. Les espèces décrites (en anglais) dans le Synopsis Filicum sont au nombre de 2235. Une préface de M. Hooker indique quels sont les documents sUr lesquels ont été rédigés ses travaux sur les Fougères ; les collections parvenues au Musée de Kew, après sa mort, ont pu être utilisées pour la publication de l'ouvrage par M Baker, qui a signé plusieurs espèces nouvelles décrites dans ce livre, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 55 - On the geographical distribution of Ferns (Sur la distribu- tion géographique des Fougères); par M. J.-G. Baker (Transactions of the Linnean Society, vol. xxvt, pp. 305-352). Ce mémoire peut étre considéré comme le résumé de la publication précé- dente, fait à un point de vue particulier. Il consiste surtout dans l'énumé- ration des espèces qui sont décrites dans le Synopsis of all known Ferns, disposées en tableaux qui permettent de saisir immédiatement dans combien de grandes régions botaniques se rencontre chacune d'elles. Aucune synonymie n'est donnée par l'auteur qui, sur ce sujet, renvoie au Synopsis. Par consé- quent toutes les critiques qui pourront étre dirigées contre cet ouvrage et contre la facon très-large dont l'espèce y est comprise, vaudront également contre le mémoire spécial de M. Baker, et seront de natureà infirmer quelques- unes des conclusions de l'auteur. Ces conclusions sont les suivantes : C'est que la zone arctique A renferme 26 espèces de Fougères, la zone B, c'est-à-dire le reste de l'Europe, l'Afrique septentrionale extratropicale, et les iles occiden- tales voisines de ce continent, 81; l'Asie tempérée C, 413; l'Amérique sep- tentrionale tempérée D, 11^; l'Afrique méridionale extratropicale E, 153; l'Australie, la Nouvelle-Zélande et d'autres iles situées en dehors des tropiques F, ensemble 212; l'Amérique méridionale tempérée G, 118; l'Afrique tropi- cale H, 346; l'Asie tropicale, avec les iles de la Polynésie et de la Malaisie 1, ensemble 863; enfin l'Amérique tropicale, comprenant le Mexique et le Brésil J, 946. De ces 40 zones, la première ne renferme aucune espèce spéciale; des 9 autres, la zone B en présente 12; la zone C 114; la zone D 37; la zone E 22 ; la zone F 7h; la zone G 32; la zone H 127; la zone I 477; la zone J 757. En terminant, M. Baker fait remarquer que la distribution géogra- phique des Fougères est loin de confirmer les opinions de M. Darwin, suivant lequel (Origin of species, p. 353) les groupes les plus naturels, c’est-à-dire ceux où ces espèces sont le plus étroitement rapprochées l'une de l'autre, sont généralement confinés dans une aire restreinte. Traité général des Conifères, ou Description de toutes les espèces et variétés de ce genre aujourd'hui connues, avec leur synonymie, l'indi- cation des procédés de culture et de multiplication qu'il convient de leur appliquer; par M. E.-A. Carriére. Nouvelle édition, revue, corrigée et con- Sidérablement augmentée par l'auteur. 2 vol. in-8°. Paris, chez l'auteur, 33, rue de Buffon ; 1867. L'importance des végétaux conifères est si bien appréciée de nos jours, que beaucoup de nouveaux types appartenant à cet ensemble naturel ont été intro- | duits dans les catalogues depuis la publication de la première édition de l'ou- vrage de M. Carrière. Indépendamment de l'inscription de ces nouveaux élé- ments d'observation à la place qu'ils réclamaient, et des additions que 56 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. comporte toujours l'édition nouvelle d'un livre quelconque, celle du Traité des Conifères se remarque par quelques modifications. L'auteur a changé la valeur de certaines dénominations; il a aussi établi de nouvelles divisions et créé de nouveaux genres, convaincu qu'il est toujours avantageux de multiplier les coupes lorsque celles-ci sont tranchées et faciles à saisir. Les Conifères du Mexique introduits par M. Ræzl et décrits par cet auteur comme nouveaux, qui n'ont été acceptés comme tels ni par M. Parlatore ni par M. Gordon, ont été conservés par M. Carrière dans des groupes particuliers. M. Carriére fait connaitreet apprécie dans une préface les ouvrages parus sur les Coniferes depuis sa première édition. Il n'hésite pas à avancer que l'ouvrage de M. Gordon (Pinetum, being a synopsis, etc., 1858), et celui de MM. Henkel et Hochstetter (Synopsis der Nadelhælzer, 1865) ne sont que des compilations de son 7raité des Conifères. L'auteur a aussi modifié, parfois supprimé certains paragraphes des prin- cipes généraux qui lui ont paru n'avoir qu'une importance secondaire; en méme temps il en a ajouté d'autres d'uue utilité générale plus réelle. Il a cru aussi devoir ajouter deux tables, l'une pour indiquer les noms des auteurs cités avec leur mode d'abréviation, de manière à faciliter au lecteur les recherches qu'il pourrait désirer faire, tout en lui évitant des erreurs possibles ; l'autre pour indiquer les noms vulgaires que les plantes portent, ainsi que le nom scientifique admis auquel ces noms se rapportent. Enfin il n'a rien négligé pour que le sujet qu'il a abordé füt aussi complet que possible. Catalogue of scicntifie papers, etc. (Catalogue des mémoires scientifiques publiés de 4800 à 1863, compilé et publié par les soins de la Société royale de Londres). Un vol. in-1° de 960 pages. Londres, 1867. Prix : 25 fr. On s'est proposé de réunir dans ce volumineux index bibliographique l'in- dication de tous les mémoires scientifiques qui ont paru de 1800 à 1863 dans les recueils scientifiques, tels que comptes rendus des Sociétés, journaux où autres publications périodiques. On a créé ainsi un complément très-utile au Thesaurus de Pritzel, puisque ce dernier ouvrage, au contraire, n'indique que les travaux publiés isolément, et non ceux qui sont renfermés dans les recueils périodiques. Le plan suivi daus le Catalogue que publie la Société royale de Londres avec le concours du gouvernement anglais est calqué d'ailleurs sur celui du Thesaurus, et suit l'ordre alphabétique par noms d'auteurs. Toutes les branches des connaissances scientifiques y ont été comprises. Le gros volume que nous avons sous les yeux, le premier de l'ouvrage, s'arréte dans la lettre C, au mot Cluzel ; cela seul indique que l'ouvrage comprendra un certain nombre de volumes, et demandera quelques années pour sa publi- cation complète. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 7 Monographia Equiseforum; auctore J. Milde. In-4° de 607 p. avec 35 planches. Dresde, chez Blochmann, 1867. (Extrait des Verhand- lungen der K. Leopold- Carol. deutschen Akademie der Naturforscher, t. XXIV, 2° partie). ' On sait que M. Milde s'occupe avec zèle depuis seize années de l'étude des Cryptogames supérieurs et spécialement de celle des Æquisetum, sur lesquels il a déjà publié plusieurs mémoires. Sa monographie nouvelle se divise en deux parties, une partie générale et une partie spéciale. La première commence par un /ndex des Equisetum, qui contient, répartis entre 25 espèces seulement, ^11 numéros, c’est-à-dire 40 de plus qu'il ne s'en trouvait dans les deux listes publiées antérieurement par M. Milde dans les Verhandlungen de la Société royale de botanique et de zoologie de Vienne. Après l’/nder vient un exposé historique (pp. 31-123); on y trouve une revue bibliographique aussi complète que possible, avec mention de dates souvent peu connues. Le troi- sieme chapitre (pp. 125-168) se compose d'une description anatomique et morphologique des Æquisetum. Cette partie comprend une foule de faits inté- ressants, dont quelques-uns sont utiles à relever. M. Milde a trouvé que les corpuscules amylacés du rhizome des Equisetum se comportent tout parti- culièrement dans la lumière polarisée. Au lieu d'une croix, ils font apparaitre trois bandes parallèles. L'auteur insiste sur les stomates, qui ont fourni le caractère le plus net pour classer les E'quisetum. Il fait remarquer que les Hippochete n'ont très-vraisemblablement point de zone d'accroissement ; que la gaine la plus inférieure d'un rameau se distingue par sa forme et par sa grosseur des gaines suivantes, et il propose pour elle le nom d'ochreola. M. Milde se trouve d'accord sur beaucoup de points avec M. Duval-Jouve; voici en quoi principalement il s'écarte du savant auteur de l Histoire natu- relle des Equisetum de France. Ce dernier refuse auxgaînes la nature foliacée et voit des rameaux métamorphosés même dans les verticilles de l'épi terminal sporifère. M. Milde pense au contraire que la gaîne est formée d'un verticille de feuilles soudées entre elles et voit dans les verticilles de l'épi des gaines métamorphosées. Il a trouvé toujours un cytoblaste lenticulaire dans les spores. des Equisetum, où M. Duval-Jouve n'en avait pas trouvé. Les pages suivantes (169-178) renferment l'exposition de la classification adoptée par M. Milde, dont les bases sont déjà connues. On sait que les Egui- setacea phaneropora demeurent seuls dans le genre.Zquisetum pour l'auteur, qui crée pour les Equisetacea cryptopora (à stomates enfoncés) le genre Hip- Pochæte. Ces genres sont d'ailleurs compris tous deux dans la présente mono- graphie. Les Equisetum proprement dits sont partagés par lui en deux groupes: Equiseta heteroph yadica et E. homophyadica, d'apresles idées de M. Al. Braun. Dans les premiers, les tiges stériles et les tiges fertiles ont des caracteres diffé- 58 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rents. Le groupe des Hippochete est partagé en trois sous-divisions, d'après les caractères des stomates. M. Milde pose dans un chapitre spécial quelques desiderata qui résultent de l'état actuel de la science ; ensuite il trace une étude de la distribution géographique des Z'quisetum, puis l'énumération des noms vulgaires de ces végétaux. Enfin la deuxième partie (pp. 213-605) renferme la description des espèces figurées dans les 35 planches avec de nombreux détails anatomiques. Sur les affinités de Ia florc du Japon avee celles de l'Asie et dc l'3inérique du Nord: par M. F.-A.-W. Miquel, (Adansonia, V. vii, pp. 132-153 ; 1868). On comprendra toute l'importance des documents géographiques publiés sur la flere du Japon par M. Miquel, en songeant aux nombreux travaux mono- graphiques dans lesquels il l'a déjà représentée, et surtout au soin avec lequel a été classé, sous sa direction, l'admirable herbier du Japon qui existe au Musée de Leyde, et qui a pour base celui de Siebold. I n'y a pas une seule espèce japonaise qui n'y soit nommée et placée à son genre. Thunberg avait déjà reconnu une certaine affinité entre la flore du Japon et celle de l'Amérique du Nord. Zuccarini la fit ressortir plus clairement, et reconnut en.outre ce fait singulier, qu'elle affecte surtout la partie orientale de l'Amérique du Nord. M. Asa Gray a depuis insisté sur ce point dans un travail intéressant. fortement empreint des idées de M. Ch. Darwin. Il importe de remarquer que l'affinité de la végétation américaine avec les contrées occiden- tales n'est pas limitée au Japon, mais s'étend à l'Asie tout entière, sous la zone tempérée. Ces deux parties du monde ont encore aujourd'hui quelques com- munications, sous les latitudes élevées, à travers Karafto, Kamtchatka, les iles Kouriles et Aléoutiennes, lesquelles formaient peut-étre jadis, comme les terres placées de part et d'autre du détroit de Behring, un tout plus continu. Mais, dit M. Miquel, quand méme on pourrait prouver qu'autrefois cette com- munication s'est étendue davantage vers le sud, l'analogie des flores ne serait pas encore expliquée, car il est bien établi que ce n'est pas le cóté occi- dental, mais la partie orientale de l'Amérique du Nord qui est alliée à l'Asie orientale, relation qui se fait sentir jusqu'au centre de la région de l'Hima- laya, où elle se manifeste. méme par la présence de quelques espèces entiè- rement identiques. Afin. de bien mettre en lumière ces conditions spé- ciales, l'auteur a réuni dans un tableau les genres étrangers à l'Europe et qui sont communs d'une part au Japon, à la Chine ou à l'Himalaya, et d'autre part à l’ouest ou à l'est de l'Amérique du Nord. Il ressort de ce tableau que 150 genres caractéristiques de la partie orientale de l'Amérique du Nord se retrouvent dans. l'Asie orientale, sur. lesquels 40 seulement croissent égale- ment dans la partie occidentale du continent nord-américain. Ces 150 genres font partie de 62 familles différentes ct renferment 103 espéces communes à REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 59 la fois à l'Amérique et au Japon, soit 1/21 des plantes vasculaires de cette dernière région. Si l'on considère la chaleur nécessaire au plus grand nom- bre de ces 103 plantes pour leur développement, il est clair qu'elles n'ont pu, dans les conditions géographiques actuelles, se répandre d'une partie du monde à l'autre. Aussi a-t-on admis d'abord que dans les temps antérieurs une communication plus méridionale se trouvait établie entre les deux continents. Mais M. Miquel se range à l'opinion de M. Asa Gray, d'après lequel c'est une température plus élevée qui a jadis rendu possible la propagation de ces espèces d'un continent à l'autre ; en effet, dit-il, il est reconnu. généralement que les types aujourd'hui encore vivants datent d'époques fort reculées, Pendant les périodes plus chaudes qui ont précédé et suivi l'époque glaciaire, des plantes de de la zone tempérée purent se répandre d'un continent à l'autre à travers le détroit de Behring et les traînées des iles Aléoutiennes et Kouriles. L'étude des plantes fossiles des deux hémisphères promet encore beaucoup de lumières sur cette question. Le Salisburia adiantifolia de la Chine et du Japon se trouve fossile dans des couches anté-glaciaires de l'Amérique du Nord, tout comme le genre américain Taxodium dans l'Europe orientale. Quant à cette circonstance que les espèces communés se maintinrent de préférence au côté oriental de l'Amérique, lorsqu'une température plus basse, la température actuelle, vint s'établir sur ce continent graduellement élargi ct relevé, elle est sans doute en connexion avec la direction générale des isothermes, direction qui ne permettait pas aux plantes en question de continuer à vivre sous la méme latitude du cóté de l'occident. Recherches sur Florganisation des Burséracées; par M. L» Marchand (Adansonia, t. vui, pp. 17-81, avec cinq planches), L'auteur examine successivement l'organisation des genres Marignin, /cica, Protium (4), Elaphrium, Boswellia, Sonzaya gen. nov. (Canarium austra- lianum F. Muell), Bursera, Crepidospermum, Hedwigia, Trattinickio, Garuga, Balsamodendron et Sauteria ; il s'occupe ensuite de quelques genres peu connus ou dont la place est incertaine, savoir, 7rigonochlam ys Hook. f, Ganophyllum BI., Dacryodes Vahl et Hemprichia Ehrenb. Tl énumère ensuite les 28 genres qu'il exclut de la famille des Burséracées, dans laquelle il ne fait entrer provisoirement que des genres à gynécée pluri- carpellé, et d'ou le premier exclu. est le genre Amyris L. Le Cneorum et le Spathel ia lui paraissent se rapporter aux Zygophyllées. Enfin M. Marchand expose comment il se propose de grouper les genres de Burséracées, Pour mettre en œuvre les différents caractères plus ou moins Constants dont l'étude lui a fait reconnaitre la présence ou l'absence dans cette famille, il s'est laissé guider par les principes fondamentaux dela méthode (1) Voyez t, xiv (Revue), p. 157. 60 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de Jussieu, et il sera facile de reconnaitre, dit-il, que la stricte application de ces principes l'a conduit à une classification beaucoup trop artificielle. Il pense que dans l’état actuel de la science il serait beaucoup plus naturel de réduire à un fort petit nombre de genres toutes les Burséracées connues; et il espere méme qu'un jour il sera permis, sans soulever trop de récriminations, d'as- socier dans un méme genre des fleurs périgynes et des fleurs hypogynes, des fleurs polypétales et des fleurs gamopétales. Provisoirement, M. Marchand a fait un groupe particulier des Burséracées gamopétales, puis il a subdivisé les Burséracées polypétaies en périgynes et en bypogynes. Enfin, suivant les indications de De Candolle, il a partagé ces dernières en diplostémones ct en isostémones. M. Marchand signale parmi les familles voisines des Burséracées, les Rutacées, les Zygophyllées biovulées, les Oxalidées, les Euphorbiacées (par le genre Picramnia). Il est obligé de conclure ainsi : Aucun caractère d'importance sérieuse ne sépare absolument les Burséracées d'un certain nombre de familles voisines. Quant aux Anacardiées, personne aujourd'hui, dit-il, ne les confond plus avec les Burséracées, soit parce que leur ovaire uniovulé est surmonté d'un style à plusieurs divisions stigmatiferes, soit parce que leur ovule est sus- pendu avec le micropyle dirigé en dedans. L'autenr énumère ensuite les pro- duits utiles fournis par les Burséracées, puis il passe à l'examen anatomique et histologique de ces végétaux. Ils présentent d'une manière générale tous les caractères des Dicotylédones. M. Marchand s'est surtout occupé de la pro- duction des gommes-résines. Relativement à la myrrhe et au ódellium, il lui a semblé voir « que chaque année il se produit une couche de cellules rési- » nifères et une couche de cellules libériennes, et que, par suite d'une exfo- » liation annuelle, dans laquelle les canaux aériens doivent jouer un grand » róle, chaque année une nouvelle couche résineuse, qui se fait couche her- » bacée, arrive à l'extérieur. » | M. Marchand termine par la diagnose latine des genres. Les planches jointes à ce mémoire représentent le Protium Sagotianum March., le Sonzayu aus- traliana March. , ainsi que la structure du Protium obtusifolium March. , du Balsamodendron africanum Arn., et de quelques autres Burséracées. Recherches pour servir à l'histoire des Burséracécs; 2° partie, par M. L. Marchand (Adansonia, t. vini, pp. 74-81). Il s'agit ici des caractères du bdellium. De l'étude à laquelle l'auteur se livre, il ressort qu'il y a, selon l'opinion de M. J.-D. Hooker, trois espèces de bdellium : 4°. celui d'Afrique, fourni par le Zalsamodendron africanum Arn. ; 2° celui de l'Inde, produit par le B. Agallocha Wight et Arn. ; 3° celui du Scinde, retiré par incision du B. Mukul Hook. f. Mais M. Marchand incline à penser que ces trois plantes pourraient bien n'étre que de simples variétés d'une méme espèce, de sorte que les produits ne seraient eux-mêmes REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 6l que des formes de la même substance transformée par le mode de récolte et d'extraction. Ces produits, comparés entre eux, n'ont en effet présenté, comme caracteres distinctifs, qu'un degré de pureté plus ou moins grand et une couleur plus ou moins foncée. Des caraetéres distinetifs des familles à puiscr dans l'organisme interne; par M. Achille Guillard (Adansonia, t. Vitr, pp. 185-198). L'auteur pense que, malgré l'ignorance où nous sommes de l'organisation propre à chaque embryon, on peut arriver à déterminer plusieurs familles par des caractères spéciaux d'organisation, en observant, avec une longue pa- tience, non-seulement la structure des tiges, mais celle des feuilles, de leurs nervures, notamment de la nervure dorsale et du pétiole, et, outre cela, les modes divers de communication de la feuille avec le rameau, et les modifica- tions que ces divers modes apportent à la structure des tiges. M. Guillard s'occupe de prouver cette assertion par l'examen des Labiées, dont il carac- térise l'organisation interne dans les termes suivants : Feuilles opposées, à nervure dorsale arciforme accompagnée de deux ner- vules libres jusque dans l'épaisseur du rameau ; cohorte foliale unique, com- posée de trois faisceaux, s'annexant au verticille par le milieu du côté du carré, s'y divisant et se plaçant par moitié à chaque tête d'angle adjacente ; verticille composé de quatre masses fibro-vasculaires, réunies par quatre pans tubuleux intermédiaires ; trachées alignées en rayonnement, tant dans la feuille que dans la tige; liber presque toujours nul dans la feuille, faiblement déve- loppé dans le rameau, et proportionné aux faisceaux vasculaires qu'il accom- pagne; rayonnements celluleux minces, unisériés; moelle ample. Chacun de ces traits peut se trouver dans d'autres familles; c'est leur ensemble qui caractérise les Labiées et les distingue de toutes. Celle dont elles se rapprochent le plus sous ce rapport est la famille des Verbénacées anatomi- ques offertes par divers genres. — M. Guillard entre eusuite dans l'examen de quelques particularités. Description du nouveau genre Brevoortia; par M. Alphonso Wood ( Proceedings of the Academy of natural. sciences of Philadelphia. 1867, pp. 81-82). Ce genre appartient à la famille des Liliacées et à la tribu des Asphodélées. Comme il a paru dans un recueil peu répandu, nous croyons utile d'en tran- scrire ici les caractères : Perianthium corollaceum, coccineum, tubuliforme, superne ventricosum fauce remisse contracta, regulare, persistens; limbo 6-partito, laciniis ovatis, obtusis, arcte revolutis, sexies tubo brevioribus. Corona (flava) brevis, erecta, tribus squamis truncatis integris, bis latioribus quam longioribus constituta. 62 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Stamina 3 squamas excedentia. Filamenta per totam longitudinem tubo adnata, interioribus laciniis opposita ac cum squamis alternantia. Antherz libere oblongo-lineares, extrorsæ, apice obtusæ, basi profunde bifidæ ibique insertae. Ovarium liberum, ovatum, triloculare. Ovula in loculis 3-5, uniseriata. Stylus continuus, erectus , longitudine perianthii. Stigma capitatum, trilobatum. Capsula ?... Remarks on Safísburic adiantifolia; par M. H.-G. Wood (Proceedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia. 1867, p. 83). Cette note, accompagnée d'une gravure, Courte, mais fort importante, a pour . but d'établir qu'il existe de vrais vaisseaux spiraux dans le Salisburia. La seule couche dans laquelle ces vaisseaux se trouvent est celle qui se forme durant là prémiere époque de la croissance de cet arbre; les couches suivantes sont exclusivement composées de cellules prosenchymatcuses’aréolées sembla - bles aux cellules ordinaires du bois des Coniféres. The Journal of Botany, british and foreign, 1567. 1. Sur les fruits de Gymnospermes des terrains secondaires de la Grande- Bretagne ; pat, M. William Carruthers, pp. 1-21, avec quatre planches. — Dans ce travail, l'auteur, aidé de quelques documents nouveaux puisés par lui dans le British Museum, refait l'histoire des Cycadées et des Coniferes fossiles des terrains jurassiques et crétacés: il remonte méme dans la série des terrains jusqu'au vieux grès rouge. Il indique et caractérise par de courtes diagnoses, 8 Cycadeostrobus, 4 Zamia, 10 Pinites, 9 Araucarites, À Thuyiles et 1 Sequoiites. Yl a fait passer dans le genre Piniles quelques fossiles regardés avant lvi comme représentant des Cycadées, Pour connaître complé- tement ses idées à ce sujet, il faudrait consulter un mémoire qu'il a publié dans le tome rit du Geological Magazine. | 2. M. le baron de Castello de Paiva décrit un Sempervivum nouveau des iles Salvages, Sempervivum Lowei, p. 21. i M. J.-E. Gray décrit un nouveau genre de Corallinées, Lithothriz, p. * h. L' Eriophorum alpinum L. et l’ Acorus Calamus L. ont été trouvés en Irlande, p. 46. | 5 M. Baker a indiqué, p. 74, là distribution géographique générale des Fougères d'Angleterre; c'est un extrait du grand mémoire dont nous rendons compte p. 55. e M. Maxwell. T. Masters donne quelques détails sur la végétation et la floraison du Dombeya angulata, p. 79. M Kévision des Pondanées de l'Inde et des plantes voisines de cette famille; par M. S. Kutt, pp. 93-407, 425-136, avec ^ planches. — M. Kurt indique, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 63 dans une monographie où il ne décrit que les nouveautés, les Typhacées, les Pandanées et les Cyclanthées de l’Inde. 8. M. Hance décrit, pp. 110-114, un Z?quidambar nouveau de l'ile Formose (L. formosana). 9. Enumération des Lemnacées d'Australie; par M. S. Kurz, pp. 115- 116. — Quatre Zemna décrits, dont deux nouveaux, Z. pleiorrhiza F. Muell. et Z. melanorrhiza, F. Muell. et Kurz. 10. Observations sur l'introduction et la culture de l'Oranger dans la Nouvelle-Galles du Sud; par M. George Bennett, pp. 116-121. — Cette culture a bien réussi sur certains points, notamment à Paramatta, dans l'oran- gerie de M. James Pye, sur le côté méridional d'une baie qui pénètre dans l'em- bouchure de la rivière de Paramatta; le sol est un ¿æm sableux très-pauvre, M. Sur les Sélaginelles cultivées au Jardin botanique royal d' Édin- bourg; par M. Mac Nab, pp. 141-150. — Ces espèces sont énumérées suivant la classification de M. Al. Braun; leur pays d'origine est toujours indiqué, et souvent quelques caracteres de leur végétation. Une d'elles est décrite conime nouvelle, le Selaginella Veitehii Mac Nab, originaire du Japon, et introduite par M. J. Gould Veitch. 12. Sur le Salix Grahami Borrer, voisin du S. herbacea, recueilli par feu le professeur. Graham dans le comté de Sutherland ; par M. J.-G. Baker, p. 157, avec une planche. 13. Sur les productions de l’ Australie ; par M. Ferdinand Mueller, pp. 160- 174, 200-209. — II s'agit dans ce travail des genres et des espèces auxquels la flore australienne doit ses principaux éléments, des dimensions auxquelles atteignent les grands arbres de l'Australie, de la qualité de leurs bois, de l'aspect qu'ils impriment au paysage, etc. 1h. Des forêts sous-marines et des autres restes de bois indigènes dans les Üreades; par M. William Traill, pp. 174-182. — On connaît l'importance des foréts submergées qui se rencontrent sur le littoral, sur plusieurs points des Côtes de l'Angleterre, et qui ont été soumises à diverses alternatives d'affaisse- Ment et de soulèvement du sol. M. Traill décrit une formation analogue sur les côtes des iles Orcades, sur laquelle aucun témoignage historique, à dater de Solinus, qui écrivait en 240 aprés J.-C., ne fait connaître l'existence de forêts, Mais les demeures en pierre, construites par les hábitants de l’âge anté- historique, contiennent des restes d'animaux sauvages qui n’ont pu vivre que dans de grandes forêts. On a trouvé des vestiges d'arbres non-seulement au- dessous du lit de la mer, mais dans les tourbières qui ont huit ou dix pieds de Profondeur, et dont l'une couvre tout l'intérieur de l'ile de Rousay. Quelques arbres sont couchés dans ces tourbiéres; d'autres ont gardé leur position na- turelle; plusieurs des petites branches sont comprimées par la pression. Dans Un lac d'eau douce de l'ile d'Hoy, on trouve encore beaucoup de troncs et de branches au-dessous de l'eau. 6h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 45. Sur le prétendu Champignon des chignons ; par M. H. Beigel, pp. 189- 495, avec une planche. — La production étudiée par M. Beigel, à Londres, à été reconnue par M. Kuchenmeister et M. Rabenhorst, à Dresde, comme une Algue appartenant au genre Pleurococcus. Us en font le P. Beigelii (1). Des médecins anglais ont rapporté cette végétation cryptogamique, soit aux Gré- garines de M. Lindemann, soit au Zooglea capillorum d'Aloys Martin, au- quel M. Beigel soutient qu'elle ne ressemble point du tout. 46. Enumération des Mélastomacées de Chontales, dans la terre chaude du Nicaragua; par M. José Triana, pp. 205-211. — En tout treize espèces, dont deux nouvelles (Calophysa setosa et Conostegia bracteata). 47. Un Casuarina nouveau d'Australie; par M. F. Mueller, pp. 211-212 (C. acuaria). | 18. Sur l'Aphyllostachys, nouveau genre de plantes fossiles du groupe des Calamites, e£ sur les relations de la flore fossile avec la théorie de la trans- mutation de Darwin; par M. H. Gœppert, pp. 221-231, avec une planche. — Ce nouveau genre est probablement originaire du lias. Il a été trouvé à Enger, dans le Hanovre, par M. Zugeler. En voici la description : Caulis . fructigerus articulatus, inter articulos striatus, fortasse angulatus. Fructificatio verticillato-spicata, aphylla. Spicæ suboctonæ, lato-lineares, obtusatæ, pedun- culatæ, internodiis paulo breviores, e sedecim circiter verticillis compositæ, pedunculis basi in strias longitudinales parallelas decurrentibus. Capsule oblongo-quadratæ, in series approximatas horizontales (haud alternantes) dis- positæ, cum iisdem serierum infra et supra positarum alternantes, nunc bracteis uti videtur haud plane destitute. — Des considérations auxquelles il se livre, M. Goppert conclut qu'en tout temps des plantes ont apparu et disparu, sans jamais qu'il y ait eu création ou disparition simultanée d'un nombre notable d'espèces. Les Algues (Floridées dans le terrain silurien) et les Coniféres ont montré, dés leur naissance sur le globe, un grand degré de développement, et l'ont conservé à travers tous les âges jusqu’à nos jours. Il en est de méme des Cycadées qui ont apparu d'abord dans le terrain permien, et ont tout d'a- bord montré une structure trés-compliquée (Ex. Medullosa stellata Cotta). Ces faits, dit l'auteur, prouvent l'indépendance des organismes différents, et sont opposés à la théorie de l'évolution graduelle des types. Les Sigillariées restent isolées sans connexion avec aucune autre famille végétale, et de méme que les Calamites, elles ont apparu sans être précédées par des étres auxquels on puisse les rattacher. Méme les Monocotylédones ont apparu avant la formation de la houille, ainsi que le prouve un bouton floral de la période paléozoique appartenant aux Scitaminées (Næggerathia ?). M. Goeppert termine en disant que la paléontologie végétale est tout aussi contraire à la théorie Darwinienne que l'est, d'aprés M. Reuss, la paléontologie animale. (4) Voy. Botanische Zeitung, 1867, p. 133. M. Rabenhorst a aussi trouvé dans les chignons une autre Algue, le Gloothece trichophila Rab, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 65 Nouvelles études d'anatomic et de physiologie végétales; par M. Quinquaud (Extrait des Comptes rendus des séances et Mémoires de la Société de Biologie, année 1867). Au milieu de beaucoup d'assertions dont les unes se distinguent par leur singularité, comme celle-ci : « Les fibres ligneuses de la tige qui suivent la » direction des rayons se transforment en tissu médullaire ; de son cóté, le » centre du ligneux du bourgeon se métamorphose en tissu de la moelle », et dont les autres ne font. qu'exprimer des faits généralement admis, il importe de distinguer les résultats originaux des expériences faites par l'auteur sur l'action que divers gaz exercent sur les bourgeons épanouis. L'hydrogene carboné les flétrit, et cet effet est d'autant plus prononcé que la proportion du gaz est plus faible. L'oxyde de carbone a détruit en quinze heures des bourgeons de Noyer, qui ont cessé de vivre sans changer de couleur. Avec le protoxyde d'azote, la mort des bourgeons est inévitable en vingt heures. L'ammoniaque est sans action. Sur deux Rosiers soumis à l'action de l'hydrogène sulfuré, l'un y est demeuré exposé pendant seize heures, l'autre pendant vingt-quatre heures; replacés ensuite à l'air libre, le premier est revenu peu à peu à la vie, l'autre n'en a plus donné aucun signe. Le chlore décolore les folioles sans tuer les bourgeons. L'acide chlorhydrique les décolore et les fait périr, ainsi. que l'acide sulfureux. Le mémoire de M. Quinquaud comprend encore des recherches sur les poils qui revétent soit les écailles, soit les folioles des bourgeons dans des groupes de plantes fort différents. Oni de vigtigste af de i det 46de Hæfte af Flora danica optagne Planter (Sur les plantes les plus importantes contenues dans la h6* livraison du Flora danica) ; par M. Joh. Lange (Oversigt Over d. K. D. V. Selskap. Forhandlingar, 1867, n° h, pp. 153-164) ; tirage à part en brochure in-4° de 12 pages). D'après le plan primitivement adopté pour le Floru danica, cet ouvrage doit Comprendre 17 volumes de 3 livraisons chacun, outre un volume supplé- Mentaire contenant également trois livraisons. Cette œuvre a été continuée Pendant 106 ans sous six rois de Danemark et par sept éditeurs différents. En Pr&entant]a ^6* livraison à l'Académie des sciences de Copenhague, M. Lange . it qu'on peut espérer que le F/ora danica sera terminé dans une quinzaine années, La 46° livraison contient, comme à l'ordinaire, 60 planches, où sont repré- sentées en tout 64 plantes. dont 21 n'ont été figurées jusqu'ici dans aucun utre ouvrage de botanique. 50 d’entre elles ont été recueillies dans le Dane- Mark proprement dit, 4 dans le duché de Slesvig, et 13 au Groënland, sur T. Xv. (REVUE) 5 66 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. lesquelles 5 se trouvent en Islande. Les plantes les plus remarquables décrites et figurées dans cette livraison sont les suivantes : 1. Scirpus rufus Huds. var. bifolius (Sc. bifolius Wallr.), espèce peu connue de l'Allemagne du Nord, que M. Lange considère comme une sous- espèce à épi simple du S. rufus. Le Scirpus maritimus var. monostachys fournit un exemple d’une variation analogue. 2. Plantago borealis Lange, probablement synonyme du P. glauca Wormskj. non C.-A. Mey. (P. maritima var. glauca Hornem.), et du P. alpina mentionné en Islande par M. Hooker. 3. Allium Kochii Lange, voisin del' A. vineale L. h. Anemone ranunculoidi- nemorosa, hybride qui n'a été rencontré qu'avec des pistils avortés. 5. Primula variabilis Goup. Vu la facilité avec laquelle cette espèce se reproduit de graines pareilles à la plante-mére, M. Lange doute de son origine hybride. La plupart des variétés de Primevères caulescentes qu'on cultive dans les jardins lui semblent dériver du P. variabilis et non du P. elatior Jacq., auquel elles ressemblent beaucoup par l'aspect, mais dont elles différent essen- tiellement par plusieurs caractères. 6° Centaurea decipiens Thuill. L'auteur pense que cette espèce est intermé- diaire entre le C. Jacea et le C. nigra L., mais qu’elle diffère de ces deux- là, et encore davantage du C. nigrescens Willd. (C. transalpina Schleich. ). Selon lui, le C. decipiens comprend probablement le C. microptilon Gren. et Godr. et peut-être plusieurs espèces décrites par les botanistes de nos jours. 7° Isoëtes lacustris L. et Isoëtes echinospora DR., qui n'ont été découverts en Danemark que dans ces dernières années. | Dic Pflanzenkrankhciten (Les maladies des plantes); par M. August Amman. In-8° de 96 pages. Stuttgart, chez W. Kitzinger, 1867. Ce livre n'est qu'une œuvre de compilation, un manuel destiné surtout aux agriculteurs et aux jardiniers. L'auteur étudie successivement les maladies des racines, celles des tiges et des feuilles, des fleurs et des fruits. Un article spécial, mais court, est consacré par lui à chacun des parasites végétaux 0U animaux qui attaquent les plantes, aux effets des blessures, du froid, de l'hu- midité, etc. Les Urédinées et Ustilaginées d'une part, et les insectes de l'autre, forment la plus grande partie des cas étudiés par l'auteur. M. Amman ne cite que trés-peu de sources bibliographiques. Il conclut par deux pages sur la durée de la vie chez les végétaux. Compendio della flora italiana, etc. (Abrégé de la flore italienne); par MM. V. Cesati, G. Passerini et G. Gibelli; avec un atlas de 80 planches environ, exécutées d'aprés des dessins faits sur nature par M. Gibelli. Fas- cicule 1%, Milan, 1868. Cet ouvrage fait partie d'une publication encyclopédique intitulée: L'Italia REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 67 sotto l'aspetto fisico, storico, artistico et statistico, dont cette première livrai- son forme le fascicule 69°. Elle traite des cryptogames vasculaires; elle est rédigée tout entière en italien, suivant la méthode dichotomique appliquée aux genres et aux espèces, avec l'étymologie des noms génériques et l'indica- tion des localités. Nous remarquons parmi les Fougères un Nephrodium distans, nom nouveau donné à une plante que M. Milde a rattachée au Woodsia ilvensis, et qui, d'après les auteurs, est peut-être l'Aspidium palea- teum Don. Les planches jointes à cette publication, et qui sont fort intéressantes; Coti- sistent en dessins d'analyses rassemblés sur des planches; chaque genre est illustr par une ou plusieurs figures se rapportant à üne espece. Le premier fascicule renferme 3 planches, la premiere pour les Equisétacées et les Fou- gères, les deux autres pour les Graminées. Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moseou, 1867, n° 1. Enumeratio plantarum in regionibus cis- et transiliensibus a cl. Seme- hovio anno 1857 collectarum, auctoribus E. Regel et F. ab Herder (suite, PP: 1:22). — Les genres qui ont fourni des annotations importantes sont les Benres Lonicera; Asperula, Galium, Valeriana et Morina; une espèce noù- ‘elle de ce dernier est décrite et figurée, M. Kokantka Regel. Plantæ Raddeanæ monopetalæ, auctore F. ab Herder (suite, pp. 201-241). — Le genre qui fait l'objet de ce travail est le genré Artemisia, dont 38 espèces sont étudiées et annotées par l'auteur, avec mention détaillée de leurs synonymes et de leurs localités. Note sur la cuticule; par M. Alexis Petounnikow, pp. 262-265. — On trouvera dans cette Revue; t. XIV, p. 83, l'analyse d'un mémoire où M. Petoun- nikow a fait connaitre ses observations sur la cuticule. Dans cette note additionnelle, il réfute l'opinion de M. Hofmeister, qui affirme que la cuticule del Hoya carnosa et celle de l'Orchis Morio se colorent en bleu par le chloro- iodure de zinc. M. Petounnikow soutient que cette réaction est offerte par les Couches épidermiques qui sont enlevées avec la cuticule, dans la préparation de l'objet destiné à l'examen microscopique. 11 résulte de la discussion à laquelle se livre l'auteur que, suivant lui, la cnticule est, dans la plupart des as, si ce n'est toujours, le résultat de la transformation complète des parois €s cellules- theres. Sur quelques organes sécréteurs des plantes ; par M. Alexis Petounnikow, PP. 266-269. — On a pensé que le sucre contenu dans le sac qui occupe la cavité de certains nectaires est produit par la transformation de l'amidon. M Petounnikow n’a pas trouvé d'amidon dans le tissu des nectaires de I Helle- orus fætidus ; mais il a constaté que le sucre s’y forme directement dans ^ . "térieur des cellules du style et da stigmate. Dans les Orchidées, la sécrétion 68 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. du sucre qui remplit les cellules du stigmate est accompagnée de la dissolution des parois extérieures de ces cellules. L'auteur a encore observé la sécrétion du sucre sur le pédoncule des fleurs de l' A/ctris fragrans fanées par le froid ; cette sécrétion, dit-il, se présentait probablement comme un fait anomal dépendant de l'arrét de développement des fleurs; mais le sucre sécrété n'en était pas moins déjà formé dans le tissu. Dès qu'une goutte de cette sécrétion commence à se solidifier, on peut y voir apparaitre des sphérules granuleuses jaunátres qui sont de nature gommeuse, ce qui prouve encore que la paroi cellulaire peut exsuder de la gomme. Flora brasiliensis, etc.... edidit Car. de Martius. Fasc. 42 et 43. Cette nouvelle livraison renferme la monographie des Rosacées due à M. J.-D. Hooker, et accompagnée de 22 planches; puis celle des Combréta- cées, faite par M. Eichler, et accompagnée de 12 planches. Les Chrysobalanées forment le groupe dominant dans les Rosacées brési- liennes (25 Licania, 44 Moquilea, etc.). Le Prunus sphærocarpa Sw. croit sauvage sur les coteaux d'une grande partie du Brésil. Le Rubus discolor W. et N. s'y est naturalisé. Le Fragaria vesca du Brésil est identifié par M. Hooker au Fragaria mexicana Schlecht. Plusieurs Rosa, le Coignassier, le Poirier et le Pommier sont compris dans le plan de l'ouvrage comme lar- gement cultivés. Un tableau spécial indique la distribution géographique des Rosacées au Brésil. Les Combrétacées comprennent neuf genres (21 Terminalia, 25 Combre- tum, etc.). La distribution géographique de cette famille est spécialement et savamment traitée par M. Eichler. Reise Seiner Majestæt Fregatte Novara um die Erde. Botanischer Theil. T Band. Algen. (Voyage de la frégate Novara autour du monde. Partie botanique, t. Y", Algues); par M. A. Grunow. In-4° de 404 pages, avec 11 planches lithographiées. Vienne, Imprimerie impériale, 1868. Prix : 1^ fr. 75 c. Depuis les Diatomées jusqu'aux Algues les plus élevées, ce livre est écrit méthodiquement, en mettant à profit non-seulement les documents rapportés par M. Jelinck, botaniste collecteur de l'expédition, mais encore tous ceux dont M. Grunow a eu connaissance, se rapportant aux parages visités par la Novara. Un nombre assez considérable d'espèces nouvelles sont établies pat M. Grunow, celles-là seules sont décrites, en latin, bien entendu, la langue allemande étant réservée pour les annotations. Les planches ont été dessinées par l'auteur et gravées par M. Sommer avec un talent remarquable. The Journal of the Linncan Society; Botany, vol. IX, n^ 39. 4. Contributions à la flore lichénologique de l'Europe septentrionale ; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 69 par M. Lauder-Lindsay, pp. 391-416 (suite). — L'auteur compare surtout entre eux les Lichens del Écosse, des iles Féroë, de l'Islande et de la Norwége. Ensuite il s'occupe des propriétés tinctoriales de plusieurs d'entre eux (Leca- nora tartarea, L. parella, Parinellia saxatilis, Umbilicaria erosa, Rama- lina scopulorum). Il a remarqué que chacun de ces Lichens offre toujours la méme couleur pour la teinture, de quelque pays qu'il vienne, mais avec quelques différences de qualité ou d’intensité. 2. Liste des Diatomées récoltées par M. David Lyall sur la côte nord- ouest de l’ Amérique du Nord ; par K.-F. Kitten, pp. 416-417. 3. An account of the Sclerotium stipitatum Berk. et Curr.; par M. John Short, pp. 417-419. — Il s'agit seulement de la forme et des usages de cette production cryptogamique, qui est employée par les indigènes dans l'Inde mé- ridionale contre le choléra, !a syphilis et plusieurs autres maladies. h. Liste de Cladoniées recueillies aux Féroë et en Islande ; par M. Lauder- Lindsay, pp. 419-422. 5. De quelques nouveaux Champignons du Mexique; par le révérend M.-J. Berkeley, pp. 423-425. — Ces Champignons proviennent d’une collec- tion faite par M. Botteri aux environs d'Orizaba. M. Berkeley a reconnu comme nouvelles les espèces suivantes : Paxillus ligneus, Trametes mexicana, Craterellus confluens, Hyphomyces insignis, et un genre nouveau, Wynnea gigantea Berk. et Curt., voisin des Peziza leporina et Peziza onotica, carac- térisé par « cupulis elongatis auriformibus coriaceis, sursum divisis, basi in stipitem plus minus distinctum connatis. » 6. Enumération des espèces indiennes du groupe des Acanthacées; par M. Thomas Anderson, pp. 425-454 ; sera continué. Prodrome d’une florc fossile des travertins anciens de Sézanne; par M. le comte Gaston de Saporta (Mémoires de la Société géologique de France, 2° série, t. vit). Paris, F. Savy. In-4° de 436 pages, avec des gravures intercalées dans le texte, et 15 planches lithographiées. Ce mémoire est dédié à M. Ad. Brongniart, comme au fondateur de la Paléontologie végétale, et comme au naturaliste auquel est due la première notion des plantes fossiles de Sézanne. M. de Saporta rapporte d'abord dans des prolégoménes l’histoire des terrains de Sézanne et de Rilly, et les discus- sions qui ont été émises au sujet de leur position dans la série géologique. Il trace ensuite le caractere de la végétation de Sézanne; la nature de ses relations avec les flores crétacées et tertiaires. A côté d'un groupe formé d'espèces de Sassafras, C issus, Magnolia, Zizyphus, de Sterculiacées, de Tiliacées, et de Fougères telles que des Blechnum, des Asplenium, des Alsophila, ensemble d'affinités en majorité tropicales, M. de Saporta a trouvé encore des représen- tants des types européens actuels, tels que des espèces des genres Alnus, 70 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Betula, Ulmus, Populus, Salix, Hedera, Cornus, Viburnum, Juglans, etc. L'importance relative de l'élément européen actuel est certainement bien plus grande à Sézanne qu'à plusieurs époques postérieures de la série tertiaire. A côté de ces types encore vivants soit dans la région tropicale, soit dans la zone tempérée, se rencontrent des types éteints ou n'ayant avec ceux qui leur correspondent dans l'ordre actuel que des analogies trop éloignées pour pou- voir en être rapprochés avec vraisemblance. La flore de Sézanne se rattache à celle de la craie par quelques affinités de forme dont l'Asplenium Forsteri fournit l'exemple le plus frappant, ainsi que par la présence commune des Cyathées, des Pandanées et des genres Myrica, Dryophyllum, Sassafras, Cissus, Magnolia, Juglans. M. de Saporta passe ensuite à la description des espèces, Il a découvert les organes reproducteurs du Marchantia sezinnen- sis Ad. Br., car, selon M. Schimper, ceux que M. Watelet a décrits comme tels n'étaient que des corolles de Dicotylédones accompagnées d'étamines, que M. Bureau rapporte à un Symplocos. Les Fougères de Sézanne ont fourni des indices de fructification, la trace des sores chez un Asplenium, et du réceptacle columellaire des Alsophila. L'auteur décrit un genre fossile de Monimiées, Monimiopsis, qui parait se rattacher plutôt aux Monimiées afri- caines qu'à celles du continent américain, plusieurs Laurus, Juglandites, etc. M. de Saporta a eu souvent l'occasion de contróler les travaux de M. Watelet, et souvent il a différé d'opinion avec ce naturaliste sur l'assimilation générique des fossiles de Sézanne, dans des limites très-étendues. Ainsi le Ficus Miche- loti Wat. forme, pour M. de Saporta, deux Sterculia; deux Platanus de M."Watelet forment une seule espèce de Dombeyacée ; le Corylus elegans Wat. est pour l'auteur une Hamamélidée; le Dombeyopsis Lebrunit Wat. devient le Viburnum giganteum Sap., etc., etc. — Le mémoire de M. de Saporta se termine par des tableaux très-intéressants, résumant les affinités de la flore de Sézanne avec les flores crétacée et tertiaire, et avec la végétation de l'époque actuelle. Flore de la France centrale. Album faisant suite à la quatrième édition de l'£'fude des fleurs; par M. l'abbé Cariot, et comprenant en outre les plantes qui croissent le plus communément dans le centre de la France ; par M. André Mignot, naturaliste-peintre. I** volume. Lyon, 1867. M. Mignot a commencé, dans cet Album, la réalisation d'une œuvre longue et difficile, l'iconographie des plantes d'une région trés-étendue, pour laquelle nous lui souhaitons sincèrement le succès qu'elle mérite. Le cadre qu'il à embrassé est indiqué par son titre. Il n'a donné que des planches sans texte, pourvues du nom de la plante représentée, et bien entendu déterminée de la manière la plus authentique. Pour les descriptions, il renvoie à l'ouvrage de M. l'abbé Cariot. Ce cadre établi, il s'est attaché à rendre autant que possible la physionomie et les caracteres fixes de chaque espéce adoptée par les auteurs. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 7 Il n'a tenu compte des variétés qu'autant qu'elles sont parfaitement tranchées et universellement reconnues. Il s'est astreint à représenter rigoureusement chaque plante et à lui donner la moyenne de sa grandeur naturelle. Si j'ai péché, dit-il, par la sobriété des analyses, c'est afin de ne pas surcharger l'esprit par des détails plus ou moins factices ou trop souvent difficiles à recon- naître. Il a tenu à figurer avec soin les espèces de Rosa, de Rubus et de Mentha. Ses planches, qui sont bien coloriées, représentent très-utilement et très-fidèlement le port des plantes. Elles sont disposées en série suivant la classification de De Candolle. Chaque genre est accompagné d'une feuille disposée sous forme de tableau, indiquant les tribus, les genres et les espèces, le nom vulgaire, les localités, la durée et l'époque.de floraison de celles-ci. Comme les plantes de la France centrale sont précisément celles de l'Europe centrale, l'album de M. Mignot s'adresse à un nombreux public de botanistes. Cet ouvrage parait par livraisons mensuelles de 12 planches, au prix de 15 fr. pour six mois ou de 24 fr. par an. Le premier volume, qui forme la première année, est complet aujourd'hui. De la gomme ct du tannin dans le Conocephalus naucleifiorus ; par M. Trécul (Comptes rendus, t. LXVI, pp. 575-580). Le Conocephalus est une Artocarpée qui ne renferme pas de laticifères, mais des cellules ou des canaux remplis de gomme. Les cellules gommiferes apparaissent versle sommet des jeunes branches avant qu'on trouve de l'ami- don dans les cellules voisines, à l'intérieur de la moelle et de l'écorce, et for- ment des groupes. Leur contenu, d'abord finement granuleux, se réunit par les progrès du développement en une masse homogène et brillante qui peut occuper toute la cavité cellulaire oü laisser à la périphérie des espaces irrégu- liers fort remarquables par les fines granulations gommeuses qui les emplis- sent. Plus tard les membranes se ramollissent, se changent en gomme et dis- paraissent, et le contenu des différentes cellules se fusionne, produisant ainsi des canaux à gomme. — Des deux sortes de poils qu'offrent les rameaux du Conocephalus, les uns rigides et pointus, les autres obtus et flexueux, ceux-ci présentent seuls du tannin. Le collenchyme ct la moelle offrent également des cellules à tannin. A la base du jeune scion ces cellules sont en très-grand nombre dans l'écorce interne; elles s'y. trouvent parfois au contact des gros Vaisseaux spiraux ou annelés. Des filaments végétaux employés dans l’industrie ; Caractères permettant de les distinguer entre eux; par M. Vétillard (Comptes rendus, t. LXVI, pp. 896-901). M. Vétillard a pratiqué des sections minces perpendiculairement à l'axe des filaments pour étudier les caracteres de ces fibres. — Les fils de lin, traités par 72 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les alcalis bouillants et les chlorures alcalins, se résolvent en leurs fibres com- posantes, dont la cavité est très-petite, quelquefois non apparente, et dont le diamètre est généralement assez uniforme. La forme dominante des extrémités est celle d'une pointe fine et allongée. — Les fibres du Chanvre sont en moyenne un peu plus grosses que cells du Lin; les stries longitudinales y sont plus profondes et plus accentuées. L’extrémité est arrondie; la coupe présente le plus souvent des figures irrégulières à angles rentrants et à con- tours arrondis, et un orifice central de forme allongée et rappelant celle du contour extérieur. — Le jute se compose de cellules courtes, roides et termi- nées en pointe, à surface lisse, à canal central visible jusqu'a l'extrémité de la pointe. — Le filament du Phormium tenax se résout très-facilement en fibres très-fines et très-régulières, d'un diamètre remarquablement uniforme sur . toute leur longueur. — Les fibres du China grass sont comme celles du Chanvre souvent marquées de sillons et de côtes saillantes. On y remarque encore des fissures obliques à l'axe qui indiquent une dispósition en spirale des fibrilles composantes ; on peut constater aussi, dans certaines parties très- aplaties, des stries intérieures qui semblent se croiser. — Les poils dont la réunion constitue le coton sont plats et tortillés sur eux-mêmes ; leurs coupes sont parfaitement caractérisées par des contours arrondis, souvent réniformes. Bcitræge zur Kenntniss der deutschen Brombeeren, insbesondere der bei Bremen beobachteten Formen (Contribution à l'étude des Rubus d' Allemagne, particulièrement des formes observées aux environs de Brême); par M. W.-O. Focke (Abhandlungen vom naturwis- senschaftlichen Vereine zu Bremen, t. 1, 3° partie, pp. 261-328). D'après M. Focke, les idées de race et d'espèce ont leur fondement réel dans les conditious d'origine des différents individus; et une classification conforme à la nature devrait être un arbre généalogique, offrant la dérivation non-seulement des hybrides, mais encore des prétendues espèces pures. Quoi- que M. Focke soit Darwiniste, il ne laisse pas de se donner beaucoup de peine pour différencier les Rubus qu'il connaît; il fait de chaque espèce le sujet d'annotations étendues; en outre il les classe par divisions et sous-divisions qui, avec les caractères donnés par l'auteur pour chacune d'elles, permettent d'arriver facilement à la détermination de l'espèce, Le mémoire est écrit tout entier en allemand, et n'a qu'un caractere local. Ucher die Diatomcen (Sur les Diatomées) ; par M. Th. Eulenstein ( Wuerttembergische naturwissenschaftliche Jahreshefte, 2h* année, 1"° et 2* livraisons, pp. 46-51). Stuttgart, 1868. Bien que M. Eulenstein, dont les belles préparations de Diatomées ont été mises dans le commerce ct ont pu être appréciées des spécialistes, parle ici, d'après ses propres observations, de la reproduction scissipare des Diatomées, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 73 de leur conjugaison et de leur mouvement, il ne nous paraît pas avoir fait connaître de faits nouveaux qu'il importe de porter à la connaissance de nos confrères. Exobasidium Vaccinii; par M. M. Woronin (Extrait des Berichte ueber die Verhandlungen der naturforschenden Gesellschaft zu Freiburg); tirage à part en brochure in-8° de 20 pages, avec 3 planches. Le cryptogame qui détermine sur la tige, les feuilles, les bourgeons et les boutons du Vaccinium Vitis idea les curieuses déformations étudiées par M. Woronin, a été nommé /'usidium Vaccinit par M. L.;Fuckel ( Botanische Zeitung, 4861, p. 251). M. Woronin se flatte de prouver qu'il n'a que de faibles analogies avec le genre Fusidium, et crée pour lui le nouveau genre Exobasidium, analogue, dit-il, aux Z'xoascus de M. De Bary, qui appartien- nent aux Discomycètes, et qu'il représente parmi les Hyménomycétes. Les analogies de ces deux Champignons sont les suivantes: tous deux ce sont de vrais parasites, se développant dans le tissu des plantes vivantes ; leur mycélium se produit sinon exclusivement, du moins de préférence, dans le tissu inter- cellulaire, tandis que leur hyménium se forme en agglomérations serrées sous la cuticule, entre elle et les cellules épidermiques, ou bien immédiatement au-dessous de ces dernières; à la maturité de l'hyménium cette cuticule disparaît par places. Les deux Champignons montrent enfin des phénomènes analogues dans la germination. Les spores produites sur les basides de l'Ezo- basidium sont fusiformes et cloisonnées , et produisent en germant des tubes vers leurs extrémités. Le mycélium qui en résulte pénétre dans les organes du Vaccinium soit par les stomates, soit à travers l'épiderme, et plus souvent sur la face inférieure des feuilles. Addenda nova ad lichenographiam curopæam: scripsit W. Nylander (Flora, 1867, pp. 326-330, 369-373). Premier article : Lecanora zylitella Nyl., in Finlandia, ad lignum Pini (Norrlin); Z. Hutchinsiæ Nyl., in Hibernia ad saxa (miss Hutchins) ; Zeci- dea aphana Nyl., in Hibernia prope Kilkee, ad saxa (Carroll); Z. subglo- bulosa Nyl. , prope Ævois in Finlandia ad corticem A/ni (Norrlin); Z. Zgniarii Nyl., prope Tavastia in Finlandia, supra Polyporum ignarium vetustum (Norrlin); Z. mesotropa Nyl., in Scotia, ad saxa schistosa (Crombie); Z. leioteæ Nyl., prope £vois in Finlandia, ad corticem Betule (Norrlin); L. ho- malotropa Nyl., prope Killarney in Hibernia, ad saxa basaltica (Carroll); Z. polysporella Nyl., inter Killarney et Kinmare (Carroll) ; Verrucaria epi- gæoides Nyl., prope Moher comitatus Clan, supra terram (Carroll); V. gla- bratula Nyl., in Hibernia prope Killarney ad corticem (Carroll). M. Nylander fait en outre observer que le Collema turgidum var. confertum Ach. est une espèce spéciale, C. confertum Nyl. 74 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Deuxième article : Pyrenopsis subfuliginea Nyl., prope £vois in Finlan- dia (Norrlin); Calicium præcedens Nyl., prope Z'vors in Finlandia ad corticem Populi (Norrlin) ; Lecanora admissa Nyl., prope Kuhmois in Finlandia, ad saxa granitica (Norrlin); Lecidea albo-fuscescens Nyl. , prope E'vois in Fin- landia, ad corticem Abietis (Norrlin); L. hypoptoides Nyl., prope Tavastia ad lignum (Norrlin); Z. enallisa Nyl., prope vois in Finlandia, ad corticem et lignum radicum Pini; L. melanobola Nyl., prope. Kuhmois in Finlandia, ad corticem Abietis (Norrlin); L. kypodioides Nyl., prope Ævots in Finlandia, ad saxa micaceo-schistosa (Norrlin); Z. spongiosula Nyl., prope vois in Finlandia; Odontotrema subintegrum Nyl., prope Tavastia in Finlandia, ad lignum Tiliæ et Betulæ (Norrlin); Verrucaria intersistens Nyl., prope Hollola in Finlandia, ad corticem Betulæ epidermide destitutum (Norrlin) ; Endococeus heterophractus Nyl., prope Ævofs in Finlandia, supra thallum Lecideæ pezizoideæ corticicolæ (Norrlin!. M. Nylander nous apprend en outre que son Lecidea sabuletorum forma simplicior est le L. Dufourei Arh., et que cette espèce se rencontre dans les Vosges (Mougeot). Vergruenungen und Metamorphosen hei (Virescence et mé- tamorphoses chez le) Stachys silvatica L. ; par M. Christ (Flora, 1867, pp. 376-379). Fleurs plus longuement pédonculées qu'a l'état normal, corolle plus ou moins régulière, où était peu apparente la distinction des deux lèvres; étamines de la même longueur et très-courtes, pollen non développé; grandes altéra- tions surtout du gynécée, dont l'ovaire creux renferme tantôt les rudiments d'une fleur mal développée, tantôt une inflorescence tout entière ; enfin proli- fications diverses, qui font voir jusqu'à quatre fleurs sortant l'une de l'autre: telles sont les principales anomalies relatées par M. Christ. Sur les zoospores dc l'Achlga prolifera; par M. H.-C. Wood (Proceedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia, 1867, p. 93). - Les observations faites par M. Henfrey sur ce sujet diffèrent de celles de M. Carpenter. M. Wood donne raison au premier de ces deux naturalistes : d’après lui, les organes formés dans les zoosporanges de cette Algue sont des cellules-filles sans mouvement; après leur sortie de la cavité, que cause le mouvement endosmotique seul, chacune d'elles donne naissance à un zoospore unique. D'autres observations de l'auteur lui font soupçonner que l' Achlya est un Champiguon submergé. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 79 Diagnoses Iridearum novarnm ; auctore F.-W, Klatt (Linnea, 1867, nouvelle série, t. 1, livr. 3 et 4, pp. 377-384), Depuis plusieurs années, M. Klatt s'est consacré à l'étude phytographique des Iridées ; il a publié dans le Linnæa plusieurs mémoires sur la détermina- tion d'Iridées européennes ou exotiques de diverses provenances. Les prin- cipales déterminations contenues dans son dernier mémoire sont les suivantes : Gladiolus spicatus (1), Niger et Port-Natal ; G. aurantiacus, Cap et Port- Natal; Sparaxis cuprea (Streptanthera cuprea Sweet), Cap; Antholyza paniculata, Natal; A. hirsuta (Gladiolus sericeo-villosus Hook.), Natal; Schizostylis pauciflora, Afrique méridionale; Bubiana flabellifolia Harv., pays des Namaquas; Morcæa gigantea (herb. Burchell nn. 1388 B et 1431); Ovieda fasciculata Spr. (herb. Burch, nn. 1394, 2249, 2252, 3253; Drége n. 2088); Tigridia Pavonia Juss., Mexique (Jürg. n. 524, Andr. n. 81); Gelasine punctata. Herbert (Herbertia umbellata Klatt in Linn. xxx1, 555), Mex. (Andr. n. 79) et Brésil (Sellow, Mart.); Sisyrinchium andinum Phil., Mex. (Coulter); Geissorrhiza longituba, Afrique mérid. (Cooper n. 746) ; Iris violacea, Caucase (Raddi). Ueber cinige Pflanzen des Kitaïbel’schen Herbariums (Sur quelques plantes de l'herbier de Kitaïbel); par M. P. Ascherson (Verhandlungen der kk. zool.-bot. Gesellschaft in Wien, 1867, pp. 565- 590). Ce mémoire renferme des notes sur un certain nombre de plantes critiques dela flore de l'Allemagne centrale, extraites en partie des manuscrits de Kitaibel avec le concours de notre honorable confrére M. Kanitz, qui a tant publié déjà sur la flore de Hongrie et sur les manuscrits de Kitaibel. Ces notes sont classées taxonomiquement par M. Ascherson. Les plus importantes con- cernent les plantes suivantes : Carex levis Kit., C. trachyantha Dorner, Suc da salsa Pall. et ses congénères, Chamemelum uniglandulosum Vis., et Fumaria prehensilis Kit. Eine neue (Une nouvelle) Jungermannia; par M. C.-M. Gottsche (/bid,, pp. 623-626). Cette espèce nouvelle a été trouvée par le docteur Milde aux environs de Breslau en société avec le J. crenulata. En voici la diagnose : J. Mildeana G. — J. amphigastriis nullis, caule flexuoso decumbente radi- culoso, apice bifido trifidove subascendente, foliis subquadratis margine laterali rotundatis, junioribus et inferioribus bidentatis, majoribus plerumque 3-4 lobis concavis apicem versus arctius imbricatis capitulumque formantibus, lobis (1) Les espèces non suivies d'un nom d'auteur doivent porter celui de M. Klatt. 76 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (vel dentibus) lanceolatis (rariusve obtusioribus) reflexis inflexisve, involu- cralibus majoribus margine sinuato-crispatis 4- (rarius 5-) lobis, perianthio ter- minale (juniore tantum viso) ovato plus minus violaceo, longitudinaliter 8-9 plicato, ore lobulato-dentato connivente aperto, flore hucusque incognito. Cette note est suivie dans les Verhandlungen d'une note où M. L. de Ho- henbuchel établit que l'Æcidium albescens Grev. FI. Ed. hhh, est unétat du Puccinia Adoxæ Hedw. f., et donne les localités connues de ce cryptogame en signalant les collections où il a été publié. Icones ad floram Europæ novo fundamento instauran- dam spectantes, auctoribus Alexi Jordan et Julio Fourreau. In-4°, fasc. 23-26. Paris, chez F. Savy, 1867 (1). Voici la liste des espèces décrites et figurées dans ces fascicules : 4. Trois espèces du groupe du Romulea Bulbocodium auct. : R. Revelieri J. et F. Brev., p. 49; R. modesta J. et F. Brev., p. 505 R. subalbida J. et F., tous trois de Porto-Vecchio. 2. Deux espèces du groupe de l’Asteriscus maritimus : A. littoralis J. et F., Saint-Cyr (Var) ; A. mauritanicus J. et F., Stora (Algérie). 3. Cinq espèces du groupe du Tolpis barbata : T. concolor J. et F., Bé- ziers; T. pallidiflora J. et F., Constantine; T. macrodonta J. et F., Oviédo; T. dichroa, la Voulte (Ardèche); 7. bætica J. et F. (Crepis bætica Mill., T. barbata Gærtn.), Espagne centrale. h. Dix espèces du groupe de l'Asphodelus romosus L. : A. glaucescens Jord. Bull. Soc. bot. Fr. vii, 139, Nimes; A. Villarsii Verl. in Bill. Annot., p. 109, Mont-Rachet ; A. sphærocarpus Gren. et Godr. Fl. Fr. 111, 233, la Mothe-Saint-Héray ; A. olbiensis J. et F., Port-Cros près Hyères; A. ambigens Jord. Bull. l.c., 135; A. comosus Jord. ibid. 737, Marseille; A. pyrenaicus Jord. ibid. 132, Gèdre; A. delphinensis Gren. et Godr. Mém. Soc. d'émul. du Doubs, mai 1854, Lautaret; A. crinipes Jord. Bull. l. c. 729, Toulon; A. africanus Jord. ibid. 130, Bône. 5. Cinq espèces du groupe du Scabiosa stellata L., réunies sous la déno- mination d'Asterocephalus Vaill. : A. brevicomus J. et F. Brev. fasc. 2, Béziers; A. bipinnatus J. et F. Brev. fasc. 2, Aix-en-Provence; À. polytomus J. et F. Brev. fasc. 2, Algérie; A. dentatus J. et F. Brev. fasc. 2, env. de Cadix; A. monspeliensis J. et F. (Scabiosa Jacq. Misc. 11, 320). 6. Deux espèces du groupe du Sempervivum hirtum L., réunies sous la dénomination de Diopogon J. et F. : D. Allionii J. et F. Brev. fasc. 2 (S. hirtum AM. Fl. ped. 11, 175, tab. 65, f. 1), Alpes-Maritimes; S. strami- neum J. et F. Brev. fasc. 2, Hongrie. 7. Quatre espèces du groupe du Sempervivum tectorum L. ; S. calcareum (4) Une faute typographique commise t. XIV, p. 215, a donné au dernier fascicule analysé de cet ouvrage, le n? 32 au lieu du numéro 22. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 77 Jord. Obs. 2° fragm., p. 26, Saint-Genis (Hautes-Alpes); S. racemosum J. et F. Prev. fasc. 2, Digne; S. columnare J. et F. Brev. fasc. 2, Digne; S. modestum J. et F. Brev. fasc. 2. Ueber Wachsbildung im Pflanzenrciche (De [a production de la cire dans le règne végétal); par M. Uloth (Flora, 1867, pp. 385-392, 417-425). L'auteur a examiné l’Acer striatum, V Acer Negundo, le Liriodendron tulipifera, Y Eucalyptus pulverulenta et V Acacia. cultriformis. Il résulte de ses observations que l'enduit spécial qui recouvre certains fruits à leur ma- turité résulte incontestablement d'une cérification de l'épiderme. Ce change- ment de la cellulose en cire n'est pas un acte des fonctions vitales; il est pure- ment physico-chimique. Dans certains cas l'épiderme en est seul le siége ; dans d'autres le parenchyme sous-jacent est également affecté, ce qui parait surtout quand il y a formation abondante de cire, comme chez l’ Acer striatum, et peut être chez le K/opstockia et chez le Ceroxylon. Quant à la cuticule proprement dite, elle ne se transforme pas en cire, mais elle disparait de bonne heure. L'auteur regarde comme probable que la céréfication est aidée par l'action de la lumiere et d'une tempéreture suffisamment élevée. Ueber dic Saftstroeomung (Rotation, circulation) der Pflanzenzellen mit Ruecksicht auf die Contraetili- tætsfrage (Sur les courants séveux des végétaux |rotation, circulation], avec un coup d'œil sur la question de la contractilité) ; par M. Reichert (Archiv fuer Anatomie, Physiologie und wissenschaftliche Medicin, 1867, pp. 117-463). Nous reproduirons seulement les principales conclusions de l'auteur. Chez toutes les plantes où il existe un courant séveux, il faut distinguer dans le contenu de la cellule deux parties : le liquide cellulaire, qui occupe une position centrale, et la couche périphérique , placée entre le liquide cellulaire et la paroi de la cellule, à laquelle appartiennent le protoplasma, les corpus- cules de chlorophylle, le noyau de la cellule, des cristaux microscopiques , et enfin l'utricule primordiale. C'est la couche périphérique qui présente le phé- nomène de la rotation. La rapidité de cette rotation dépend, toutes choses égales d’ailleurs, de l'épaisseur de cette couche, et de l'adhésion qui l'unit d'une part au liquide cellulaire, d'autre part à la paroi cellulaire. La puissance de l'adhésion peut méme empêcher le courant rotatoire de s'établir. On re- marque que sous son influence les particules protoplasmiques subissent des Changements de forme, semblables par leur aspect à ceux des formations con- tractiles, par exemple aux mouvements des amibes. | L'auteur signale dans tout le cours de son mémoire comme purement më- Caniques les mouvements de la couche périphérique, mais il ne parvient pas à 78 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. en éclairer les causes. On voit bien cependant qu'il incline à les rapporter à la contractilité de la substance protoplasmique qui forme un réseau dans l'inté- rieur de la couche périphérique. Liehenum species et varietates aliquot mevæ,; auctore Mueller Arg. (Flora, 1867, pp. 432-438). Voici les espéces qui ont fourni à M. Mueller le sujet de ses descriptions ou de ses annotations : Gyrophora Wenckii Muell. Arg., prope Umanak in Grenlaudia (Wenck) ; Placodium cretaceum Muell. Arg., ad saxa montis Salevam prope Genevam ; Amphiloma murorum var. gyalolechioides Muell. Arg., in Salevæ saxosis; Æinodina melanocarpa Muell. Arg., in cacumine Salevulæ prope Genevam ; Rinodina Bischoffii var. ochracea Muell. Arg., in calcare neocomensi Salevulæ; Biatora flexuosa var. intricata Muell. Arg., ad truncos putridos Pinorum in monte Saleva ; Lecidea (Diplotomum) Hep- piana Muell Arg. (L. albo-atra var, y. murorum Meppe, Lich. europ. n. 30), ad saxa erratica in imo Saleva; PBlastenia coccinea Muell. Arg. , In prerupiis calcareis calidioribus montis Reculet prope Genevam; Sagedia (Eusagedia) atrata Muell. Arg., in præruptis calcareis umbrosis Salevæ ; Sagedia (Thelidium) Auruntii B. emergens Muell. Arg., ad saxa calcarea umbrosa Salevæ, var. y. denudata Muell. Arg., ibid. ; Pyrenula microsco- pica Muell. Arg. , in ramulis junioribüs Juglandís regi prope Veyrier in ima Saleva. Ueber den Einflass der Nordwinde auf die Vegetations- verhæltnisse des Rothen Meeres und sein Niveau (De l'influence du vent du nord sur les caractères de la végétation de la mer Rouge et sur son niveau); par M. C. Schweinfurth (Zeitschrift der Gesell- schaft fuer Erdkunde, t. 11, pp. 411-493). Les considérations météorologiques exposées dans ce mémoire n'intéressent qu'indirectement les botanistes. Les vents du nord, qui règnent presque pé- riodiquement sur les cótes dela mer Rouge, notamment à l'époque des inon- dations du Nil, ont un double effet sur la végétation : l'un est de rafraichir la température ; l'autre est de livrer à la végétation littorale des espaces de jour en jour plus grands. En effet l'auteur parait attribuer à l'influence de ces vents Vabaissement du niveau de la mer Rouge, qui a lieu surtout du cóté septen- trional, influence qui, dit-il, irait jusqu'au desséchement si les conditions géo- logiques changeaient au détroit de Bab-el-Mandeb. Ce que la nature fait actuellement sur une grande échelle autour de la mer Rouge, elle y est parve- nue jadis lors de la séparation de la mer Morte , qui formait jadis l'extrémité nord-est de la mer Rouge, et que l'ensablement des régions intermédiaires a refoulée dans la vallée du Jourdain. Il n'est pas nécessaire, selon M. Schwein- furth, d'invoquer pour se rendre compte de ce phénomène des causes ignées, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 79 telles que les pluies de feu de Sodome et de Gomorrhe ; l'inspection des lieux et l'étude des causes actuelles y suffisent ; comme aussi la géographie botanique, car la végétation de la mer Rouge fait vers le lac Asphaltite une trouée carac- téristique au milieu d'une flore toute différente. Tentamen dispositionis methodieæ Lichenum in Longo- bardia nascentium» additis iconibus partium internarum cujusque speciei; auctore Sancto Garovaglio, adjutore operis iconografici Josepho Gibellio ; sectio 1v. Verrucariæ quinque-pluriloculares, avec trois planches. Nous avons signalé (t. XIV [Revue], p. 74) la troisième partie de cette pu- blication, poursuivie avec le méme zèle par ces deux savants lichénographes. La quatrième traite des espèces suivantes: Verrucaria Heppii Garov. ( Pyre- nula Heppii B. fraxinea et y. carpinea Hepp.); V. Massalongi Garov. (Blastodemia nitida Mass.) ; V. Thuretii Garov. (Opegrapha Thuretii Hepp.); V. cinerascens Garov. (Arthropyrenia cinerascens Mass.) ; V. Gibeliana Garov. (V. lucens Tayl); V. arthrospora Garov. n. sp., in saxis graniticis per alpium convalles; V. pallide lutea Garov.; V. Hegetschweileri Garov. ; V. fissa Tayl. ; V. rufa Garov. (Polyblastia Mass.); V. lactea Garov. (Bla- Stodemia Mass.) ; V. rupifraga Garov. (Polyblastia Mass.) ; V. sericea Garov. (Polyblastia Mass.); V. lariana Garov. (Polyblastia Mass.) ; V. intercedens Nyl. ; V. éarvedensis Garov. (Thelotrema Anzi); et V. verrucoso-areolata Nyl. Ces espéces sont classées en trois cohortes et les cohortes elles-mémes divi- sées d’après l'habitat des espèces, la présence ou l'absence de paraphyses, et le nombre de spores contenues dans les thèques. Der kœnigliche botanisehe Garten in Muenchen (Ze jar- din botanique royal de Munich); par M. Max Kolb (in-8° de 58 pages, avec deux plans. Munich, chez M. Manz, 1867. Prix : 5 fr. 75 c. M. Kolb expose d'abord l'histoire du Jardin botanique de Munich, fondé par Schrank ; il trace ensuite le tableau météorologique du climat de cette ville, puis il passe à la description du Jardin lui-même, divisé en deux parties, le grand ou le petit jardin, par la rue Sophie, et où sont cultivées environ 14 000 plantes. Ce jardin, établi sur les mêmes principes que celui de Mar- bourg , dont nous parlions dans notre dernier cahier d'aprés M. Wigand, ne présente point sur une série continue, dite naturelle, les divers végétaux qui y Sont cultivés, suivant la méthode des écoles de botanique francaises ; ces végé- laux y sont groupés par colonies selon les familles et selon les régions aux- quelles ils appartiennent. Cela permet de les cultiver d'une manière plus appropriée à leurs besoins, d'autant plus utilement que le jardin de Mu- nest pourvu d'un grand nombre de petites serres, où les plantes d'une 80 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. contrée déterminée trouvent à la fois le degré de chaleur et d'humidité qui leur convient. On lira avec intérêt, dans le préambule de cette publication , des conseils sur la construction des serres vitrées donnés par l'architecte de Voit et résumés par M. Kolb. Il n'est pas inutile d'ajouter ici que M. Kolb, chargé sous la direction supérieure de M. le professeur Carl Nægeli de l'inspection du jardin, a été auparavant attaché comme jardinier principal au service des promenades et des plantations de la ville de Paris. Physiologische Bedingungen der Bildung von Neben- wurzeln bei Stecklingen der Bruchweide (Conditions physiologiques de la production de racines adventives chez les boutures de Saule) ; par M. Joseph Behm (Sitzungsberichte der Kaiserl. Akademie der Wissenchaften zu Wien), math.-naturwissenschaftliche Classe, t. LYI, 3* livraison, octobre 1867, pp. 719-744). M. Hanstein, dans ses recherches sur la direction suivie par la séve (Prings- heims Jahrbuecher, 1860, pp. 391-467), s'est étendu sur les résultats de la décortication annulaire. 1l a montré que dans la partie située au-dessous de la décortication il ne naît d'ordinaire aucune racine adventive. Ila pensé que cela est dû à ce que l'opération barre le passage aux matériaux albuminoides contenus dans la partie supérieure à l'incision, qui sont nécessaires à la pro- duction d'organes nouveaux. M. Beehm est d'un avis un peu différent. Il fait observer que le phénomène reste le même, sur des boutures de Saule placées dans l'eau, quelle que soit la longueur de la partie immergée et inférieure à l'incision, et que quand cette partie a plus d'un pied de long, elle pourrait suffire au développement d'organes nouveaux par les matières nutritives qu'elle contient. Il croit que le défaut de racines adventives est causé par le défaut d'oxygène ; il serait, d’après lui, nécessaire que ce gaz agit sur les maté- riaux de nutrition tenus en réserve, pour que de nouveaux organes pussent se produire. Or, quand des boutures sont enfoncées dans l'eau que renferme un cylindre de terre glaise, ce gaz ne peut trouver d'accés facile vers elles. Au contraire, en employant un vase de verre pour y faire plonger ses boutures, et en l'exposant à la lumiere solaire, il a vu se développer de nombreuses raci- nes au-dessous de l'incision, tandis qu'il ne s'en formait pas au-dessus, c'est- n en de ors de l'eau. En revétant d'un papier noir le cylindre de verre, et en empêchant l'accès de la lumière par la parti éri . Bœhm a obtenu de nouveau le renversement du ane ce fait tient “con lui, à . , ce que les parties vertes de l'écorce immergée sous l'influence de la lumiere, produisaient un dégagement de gaz oxygène. La production de racines et de bonique. L'expérience prouve cependant le soute bsc REVUE BIBLIOGRAPHIQUE E 81 1 * Ueber die Ausfucllung altérer und verlctzter Spiral- &cfessc durch Zellgewebe (Sur le développement de tissu cellulaire qui s'opère dans les vaisseaux spirau.c ágés et malades); par M. F. Unger (Sitzungsberichte der Kaiserl. Akademie der Wissenschaften zu Wien, math. -naturwissenschaftliche Classe, t. LVI, 3° livraison, octobre 1867, pp. 751-769, avec deux planches. On a pensé quele tissu cellulaire qui se développe quelquefois dans les vaisseaux tire son origine du'tissu cellulaire voisin de ces vaisseaux. Cette opi- nion a été soutenue par M. Schleiden (Grundzuege, 1, 219), et par un anonyme dans le Botanische Zeitung (1845, p. 225). M. Unger l'a partagée lui-même (Grundzuege der Anatomie und Physiologie der. Pflanzen, 4856, p. 42, et Anatomie und Physiologie der Pflanzen, 1850, p. 137). M. Bœhm (Sitzungsberichte, t. LV, Sur la fonction et la genèse des cellules dans les vaisseaux du bois) a pensé au contraire que le tissu intérieur des vaisseaux Spiraux provient de leur membrane interne, qui se séparerait de la mem- brane externe et produirait par bourgeounement des vésicules daus l'intérieur de la cavité du vaisseau. M. Unger a fait de nouvelles observations à cet égard, principalement sur le' Canna et sur la Vigne. Les premières obsérvations qu'il a faites à des grossissements de 300 à 400 fois, lui paraissaient donner raison à M. Behm. Le bourgéonnement semblait manifeste; et d'ailleurs les cellules ainsi formées avaient , soit par leur contenu, soit par leur constitution chimi- que, tous les caractères de vraies cellules. Mais des grossissements de 1000 fois lui ont montré les rapports des cellules intérieures avec celles du paren- chyme extérieur au vaisseau. La cellule interne n'est jamais, à sa naissance sur la paroi, plus large qu'une cellule extérieure à laquelle elle correspond Par sa position. Elle ne naît jamais que dans les intervalles qui séparent deux tours voisins de la spirale vasculaire; par conséquent cette spirale ne prend aucune part à sa formation. Enfin elle provient de la dilatation sacciforme d'une cellule extérieure, 'qui pénetre dans le vaisseau par une ponctuation, en poussant devant elle la paroi du vaisseau. Entre les phénomenes que présente la Vigne et ceux qu'offre le Cara, il n'y a d'autre différence que l'épaississe- ment des deux membranes qui pénétrent dans l'intérieur du canal vasculaire Pour livrer passage à la dilatation de la cellule du parenchyme extérieur, e et qui: est propre à la Vigne. Sur les phénomènes de croissance des sarments de, . Vigne; par M. Al. Braun (Sitzungsberichte der Gesellschaft natur for- - hender Freunde zu Berlin, 1867, pp. 22-23). Le premier naturaliste qui ait attribué la situation oppositifoliée apparente des inflorescences et des branches de la Vigne à l'usurpation d'un rameau con tinuant l'axe est Aug. de Saint-Hilaire (1825). Roper, en 1828, a exprimé T. XV. (REVUE) 6 82 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cette opinion avec plus de précision. La ramification de la Vigne a été inter- prétée de même par Turpin (184h), A. de Jussieu (1840), Saint-Hilaire (1841), Schultz-Schultzenstein (1847), et d'autres savants. M. Al. Braun a adhéré à cette explication dans un mémoire publié en 1849, ainsi que plus tard M. Kuetzing en 4851 et enfin M. Wigand en 1854. Malgré quelques différences dans les détails, les opinions soutenues par chacun de ces auteurs concordent en général entre elles. Au contraire, M. Lestiboudois, en 1857 et en 1865, M. Prillieux en 1856, et M. Nægeli en 1867, se sont écartés de cette théorie, le premier d’après des recherches anatomiques, les deux autres par des raisons tirées de l'or- ganogénie. M. Lestiboudois, à l'exemple de Link et de quelques autres anciens auteurs, a cru que le rameau oppositifolié appartient à une aisselle inférieure à son point de départ apparent; mais la situation de la premiere feuille du rameau ne cadre pas avec cette explication. M. Prillieux est le premier qui ait suivi et décrit le développement du rameau ; Payer en a bien parlé dans son Organogénie, mais de manière à prouver qu'il ne l'avait pas vu. M. Prillieux regarde la théorie du sympode comme inadmissible, et adopte au contraire une partition de l'axe en deux parties de méme valeur morphologique, mais se dé- veloppant inégalement. La description que donne M. Nægeli des modifications organiques qui s'opérent au sommet de l'axe végétatif du cep concorde bien avec celle de M. Prillieux, mais il en tire une interprétation différente , qui correspond évidemment mieux à l'aspect des parties encore jeunes. En eflet il attribue au cep un axe simple progressif (monopodium), dans la partie termi- nale duquel naissent, en dehors des aisselles des feuilles, des rameaux réguliere- ment disposés. A l'encontre de ces différentes explications, M. Godron, dans un mémoire qui contient beaucoup de faits nouveaux, et où il réfute avec bon- heur plusieurs des objections produites contre l'ancienne théorie , s'efforce de rétablir l'exactitude de celle-ci. Cependant ce dernier travail n'a pas épuisé complétement la matière, et n'est pas non plus exempt d'affirmations erronées. En se livrant à des recherches morphologiques comparées générales, on arrive à établir que les axes végétatifs de la Vigne naissent suivant les lois du sym- pode, sans aucun doute; et si l'organogénie parait s'opposer à cette interpré- tation, il est à considérer que jusqu'à présent. elle n'a pas été interrogée dans les premières phases de la formation cellulaire, avant l'apparition des mamelons à la surface des tissus. C'est par erreur, selon M. Al. Braun, que l'on a admis la situation opposée des feuilles inférieures des Ampélidées (Endlicher) ; l'opposition constante de chaque feuille à un rameau (Jussieu, Asa Gray) ; l'interruption de la produc- tion des rameaux causée par l'étiolement (Godron); l'importance des jets accessoires (Wigand) ; des bourgeons collaiéraux situés dans la même aisselle de feuilles (Lestiboudois, Fermond) ; etc. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 83 Méthode générale d'analyse immédiate des tissus végé- taux; par MM. E. Fremy et Terreil (Comptes rendus, 1868, t. LXVI, pp. 456-460). Quand on a retiré au bois du Chéne les substances qu'il peut perdre par l'action des dissolvants neutres, il reste un tissu ligneux composé de trois par- ties principales, la cuticule ligneuse, la substance incrustante et la substance cellulosique. La cuticule ligneuse, sans être semblable à la cuticule des feuilles, s'en rapproche cependant par plusieurs analogies chimiques incontes- tables. Lorsqu'on la retire du bois au moyen de l'acide sulfurique, elle con- serve entièrement la texture du tissu ligneux. C'est l'eustathe de M. Hartig. Pour la doser, on soumet pendant trente-six heures un gramme de sciure de bois à l'action de l'acide sulfurique à 4 équivalents d'eau ; sous cette influence, les parties cellulosique et incrustante se dissolvent complétement; la cuticule ligneuse reste seule en suspension dans la liqueur. Le bois de Chêne en con- tient environ 20 pour 100; le bois de Fréne n'en donne que 17,5 pour 100. La substance incrustante (celle que M. Payen a si bien étudiée) est soluble dans l'acide sulfurique qu'elle colore en noir. Elle n'a été dosée que par diffé- rence. La substance cellulosique est obtenue et dosée en traitant la sciure de bois par l'eau de chlore. On laisse l'action se prolonger pendant trente-six heurus. Le chlore dissout la cuticule ligneuse et certaines parties de la matière incrustante ; il laisse à l’état insoluble la substance cellulosique mêlée à une partie de la matière incrustante qu'il a transformée en un acide complétement soluble dans la potasse. En reprenant ensuite le résidu par une dissolution alca- line, le lavant à l'acide. puis à l'eau, et le desséchant à 130 degrés, on obtient la substance cellulosique dans un état de pureté absolue. Le bois de Chéne con- tient environ 40 pour 100 de substance cellulosique; on en trouve 39 pour 100 daus le bois de Fréne. Dans le tissu ligneux, cette substance se trouve sous un état particulier qui la rend insoluble dans le réactif ammoniaco- Cuprique ; mais elle devient soluble dans ce liquide lorsqu'elle a subi l'action de quelques agents chimiques, tels que le chlore. Comme l'acide sulfurique la transforme avec facilité en dextrine et en sucre, les auteurs pensent qu'elle Sera un jour employée avec succes dans la préparation de l'alcool. Das Wachsthum des Vegetationspuuktes von Pflanzen mit decussirter Blattstellung (Développement du bourgeon terminal chez les plantes à feuilles verticillées); par M. N. Muelle (Pringsheim's Jahrbuecher, 1867, t. v, 3° et 4° livraisons, pp. 247-296, àvec dix planches). Il s'agit encore ici d'un sujet que les élèves de M. Nægeli et de M. Hof- meister traitent avec prédilection , les partitions de cellules et les lois suivant lesquelles elles leur paraissent. s'accomplir. Malheureusement pour nos lec- 8h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. teurs, ces faits sont des plus difficiles à résumer quand l'auteur ne l'essaye pas lui-même, ce qui est le cas pour le mémoire actuel. Il a étudié principale- ment le Fraxinus excelsior, le Viscum album, les Dianthus plumarius et barbatus, le Polytrichum formosum, le Fissidens (axifelius, Y Aneura pin- natifida, le Metzgeria furcata, etc. , cherchant aussi bien les lois du déve- loppement dans le sommet de l'axe des Phanérogames que dans celui du thalle des Hépatiques. Chez le Fraxinus, la forme de l'extrémité libre du bourgeon terminal est simultanément influencée par deux formations appartenant à des verticilles différents ; chez le Viscum, au contraire, l'origine première de chaque verti- cille est séparée de celle du suivant par une élongation de l'axe. L'auteur s'est principalement occupé du passage d'un verticille binaire à un verticille ternaire, cas dont il a rencontré un exemple chez le Fraxinus et qui est fréquent chez les deux Dianthus. Ces transitions se réalisent, soit par la fente d'un des éléments du verticille binaire, soit par l'apparition tar- dive d'un troisième élément plus petit qui s'adjoint aux deux éléments nor- maux de ce verticille.: Inversement , la diminution de nombre s'opere par la réduction d'un des éléments du verticille ternaire. La forme du mamelon terminal de l'axe est celle d'une ellipse allongée dans le cas d'un verticille bi- naire, celle d'un triangle dans le ‘cas d'un verticille ternaire; dans les cas de transition, elle présente ordinairement celle d'un triangle inéquilatéral. Ein Beitrag zur. Entwicklungzsgcscehichte der Spalt- œffnungen (Contribution à l'étude organogénique des stomates); par M. E. Strasburger (Pringsheim's Jahrbuecher, 1867, t. v, 3° et 4° livrai- sons, pp. 297-542, avec huit planches). Voici le résumé des résultats obtenus par l'auteur, tel qu'il le trace lui- méme. Les stomates appartiennent à l'épiderme, et sont le résultat de la partition des cellules épidermiques ordinaires. Le mode de partition de ces cellules présente les particularités suivantes : L Le stomate doit son origine à une seule cellule épidermique primitive. Ex. : ris, Silene, Mercurialis, Sedum. 1. La cellule-mère spéciale est constituée immédiatement par le premier acte de partition. A. Elle occupe toute la largeur de la cellule-mére primitive (partition cellulaire ordinaire) Ex. : /ris pumila, Hyacinthus orientalis, Orchis latifolia, Sambucus nigra, Ruta graveolens, Salvinia na- tans, Selaginella denticulata, Asplenium furcatum. B. Elle n'a de contact qu'avec une seule paroi de la cellule-mère primi- tive (partition cellulaire spéciale). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 85 a. Elle se développe davantage dans sa moitié postérieure. a. Elle demeure surla paroi de la cellule-mère primitive. Ex. : Silene inflata, Chrysodium vulgare. B. Elle abandonne la paroi de la cellule-mére primitive. Ex. : Aneimia villosa, A. fraxinifolia. b. Elle se développe davantage dans sa moitié antérieure. Ex. : Asple- nium bulbiferum. 2. Plusieurs partitions intermédiaires (cellules-mères de divers degrés) précédent la constitution de la cellule-mère spéciale. A. Ces partitions ont lieu dans deux directions : a. L'axe longitudinal du stomate coupe à angle droit l'axe idéal autour duquel se groupent les partitions antérieures. a. Il ne se produit plus aucune partition aprés la formation de la cellule-mère spéciale. Ex. : Thymus Serpyllum. 6. Il se produit une ou plusieurs partitions après la formation de la cellule-mére spéciale. Ex. : Physostegia virginiana. b. L'axe longitudinal du stomate est parallèle à l'axe idéal des parti- tions antérieures. œ. Il n'y a plus aucune partition après la formation de la cellule- mére spéciale. Ex. : Mercurialis perennis, M. ambigua, Pharbitis hispida. B. Il se produit une ou plusieurs partitions après la formation de la cellule-mère spéciale. Ex. : Basella alba, Pereskia aculeata. B. Ces partitions ont lieu suivant trois directions : a. - Le nombre des partitions est faible. Ex. : Papilionacées, Solanées, Aspérifoliées, Crucifères (le plus grand nombre). b. Ce nombre est plus considérable. Ex. : Crassulacées, Bégoniacées. II. Plusieurs cellules épidermiques participent à la formation de l'appareil Stomatique. Ex. : Aloë, Pothos, Conifères, Tradescantia, Commelyna. 1. Les partitions n'envahissent que les deux cellules situées latéralement auprès des deux de la cellule-mère spéciale. Ex. : Stanhopea tigrina, Aloë S0cofrina, A. nigricans, Claytonia perfoliata, Musa sapientum, Luzula maxima, Carex Pseudocyperus, Graminées, Maranta bicolor, Grevillea robusta, Hakea ceratophylla. 2. Les partitions envahissent dans leur ensemble toutes les cellules qui en- tourent la cellule-mère spéciale. Ex. : Pothos crassinervia, Ficus elastica, Salisburia adianti folia, Araucaria imbricata, Cycas revoluta, Tradescantia zebrina, Commelyna communis. 86 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ueber die Befruchtung von Aristolochia Clematitis und einiger anderer Arisfolochia-Avten (Sur la féconda- tion de l'Aristolochia Clematitis e£ de quelques autresespécesd' Aristoloches); par M. F. Hildebrand (Pringsheim’s Jahrbuecher, 1867, t. v, 3° et he livraisons, pp. 343-358). Dans la fleur de l Aristolochia Clematitis, l'appareil femelle est apte à rece- voir l'imprégnation avant que les anthéres soient prétes à émettre leur pollen. Quand un insecte a pénétré dans cette fleur, y apportant le pollen d'une autre fleur, il est forcé d'y demeurer plusieurs heures, plusieurs jours selon Spren- gel. Cela tient à la disposition des poils qui garnissent l'entrée de la corol'e (1), qui laissent pénétrer l'insecte, mais l'empéchent de ressortir. Ces poils se flétrissent quand le pollen est mûr. Alors l'insecte sort chargé de nouvelle poussière fécondante , et va renouveler sur d’autres fleurs la méme opération inconsciente. La fleur de cet Aristolochia, selon l'auteur, tient ainsi le milieu entre les fleurs dichogames et les fleurs non dichogames. Quand les ovules du méme Aristoloche se développent, anatropes et pourvus de deux enveloppes sur un placenta vertical, ils sont à une certaine distance l'un de l'autre. Par les progrès du développement, et même avant la fécondation, ils se sont acco- lés l'un à l'autre. Ultérieurement la. partie qui correspond au raphé prend un développement considérable par rapport à l'autre, soit par l'élargissement, soit par le dédoublement de ses cellules, qui demeurent des cellules à mince paroi. A la maturité, aprés l'ouverture du fruit, cette partie se dessèche et en reve- nant sur elle-même se sépare de l'autre partie de la graine, laquelle contient l'embryon, tandis qu'elle reste étroitement accolée à la partie embryonnaire de l'autre graine, qui l'avoisine du cóté opposé. Ucher die NothwendigKkcit der Inscktenhuelfc bei der Bcfruchtung der (Sur [a nécessité du concours des insectes pour la fécondation du) Corydattis cavea; par M. F. Hildebrand (Prings- heim's Jahrbuecher, 1867, t. v, 3° et h° livraisons, pp. 359-363). Les fleurs du Corydallis cava, quand on les garantit des insectes , c'est- à-dire quand on empéche tout croisement, ne portent pas de graines. Quand le croisement n'a lieu qu'entre les fleurs d'un seul et méme individu, la plante ne produit encore que trés-peu de fruits. Ce n'est que dans le croisement entre les fleurs de différents individus que la fertilité est la régle presque con- stante. Il importe peu, à ce point de vue, quele croisement ait lieu entre indi- vidus à fleurs diversement ou semblablement colorées. Ces faits sufffisent pour établir que le concours des insectes est nécessaire pour la fécondation des fleurs de cette plante, iod Pour l'auteur, c’est le calice qui manque à la fleur monochlamydée des Aristo > ia, . REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 87 Ueber Bau und Entwiekelung der Riccien (Sur la structure et le développement des Riccia); par M. L. Kny (Pringsheim's Jahr- buecher, 1867, t. v, 3° et 4° livraisons, pp. 364-386, avec trois planches). Le développement en longueur des /iccia est produit non-seulement par la partition de plusieurs cellules marginales terminales de méme ordre et des cellules extérieures qui s'en sont séparées, mais encore par les partitions moins bien réglées du jeune tissu intérieur. L'axe foliacé, au point de vue morphologique comme au point de vue de ses fonctions, équivaut à la réunion d'une tige ct d'une feuille. Les lamelles foliacées, regardées faussement jus- qu'ici comme des feuilles, naissent, chacune de son côté, des partitions des cellules extérieures et inférieures de second degré, perpendiculairement à un plan déterminé par la direction de leur dilatation longitudinale et la ligne de base de la lamelle. Aussitôt leur développement terminé, elles sont mécanique - ment séparées en deux parties, qui pour la plupart se dessèchent bientôt. La ramification de l'axe foliacé résulte de la partition de la région du sommet en deux rameaux de méme ordre; c'est une véritable bifurcation. Les anthéridies et les archégo:tes suivent des lois différentes dans leur développement, et méme dans leurs plus jeunes états ne sauraient être confondues. Dans la cellule-mère de l'anthéridie il apparait d'abord plusieurs cloisons horizontales, avant qu'une séparation verticale vienne alterner avec celles-ci; dans l'archégone, aprés la séparation de la cellule basilaire, a lieu un partage de la cavité supé- rieure en une cellule centrale et plusieurs périphériques ; la premiere, aprés la désarticulation de la cellule operculaire, devient la cellule-mère de la vésicule embryonnaire. Untersuchungen ueber dic Vertheilung der Harze, ætherischer Œle, Gummi und Gummiharze, und dic Stellung der Sccretionsbehielter im Pflanzenkærper (Recherches sur la répartition de la résine, de l'huile essentielle, de la gomme et de la gomme-résine, ainsi que sur la situation des réservoirs de sécrétion dans l'organisme végétal); par M. N. Mueller. (Pringsheim's Jahrbuecher, 1867, t. v, 3° et 4° livraisons, pp. 387-439, avec sept plan- ches). L'auteur , aprés avoir traité successivement l'historique de son sujet, con- sacre un chapitre aux canaux intercellulaires qui conduisent la résine, et s'oc- cupe successivement des Coniféres, des Cycadées, des Térébinthactes, des Ombelliferes, des Araliacées et des Composées. Il résulte du développement des réservoirs destinés à recevoir les produits de sécrétion dans toutes les plantes qu'il a examinées, que ce n'est pas par la liquéfaction des membranes cellulaires que nait le canal de sécrétion ; qu'il se produit bien plutót comme 58 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. un vrai canal intercellulaire, de méme que l'ouverture stomatique et le canal de beaucoup d'archégones de Fougéres; enfin que les grandes quantités de matiere qui parviennent dans le réservoir n'y peuvent parvenir qu 'en passant au travers de plusieurs membranes cellulaires. Les plantes dont l'auteur a figuré quelques détails anatomiques dans les planches sont. les Pinus taurica, Rhus typhinum, Cycas revoluta, Cussonia spicata, Inula Helenium, Hedera Helix, Ferula orientalis, Artemisia vulgaris, Pittosporum Tobira,- Impe- ratoria Ostruthium, Archangelica officinalis, Abies excelsa et Sorghum vulgare. Mykologische Bcltræge (Contr ibutions mycologiques) ; par M. Hilde- brand (Pringsheim's Jahrbuecher, 1868, t. VI, PP. 249-284). M. Hildebrand décrit et figure d’abord quelques Saprolégniées nouvelles ; ensuite il expose quelques nouveaux caractères différentiels que la connaissance de ces espèces permet d'ajouter à la diagnose de l'ordre des Saprolégniées. Il passe ensuite à la description de nouveaux Syzygites (S. ampelinus et S. echinocarpus). Il n'a pas vu germer les zygospores du premier, mais ce végétal s'est développé sur le F'usisporium Vitis, qui ne lui fournissait peut- être a'ailleurs qu'un substratum, comme le chapeau de plusieurs Agarics en fournit au Sporodinia grandis. Pour le second, M. Hildebrand ne sait s'il se rattache à quelque autre forme déjà connue. Ucber das Auftreten der Krystalle von oxalsaurem Kalk in Parenchym ciniger Monocotylen (Sur l'appari- tion des cristaux d'oxalate de chaux dans le parenchyme de quelques Monocotylées); par M. Gustav Hilgers (Pringsheim's Jahrbuecher, 1868, t. VI, pp. 285-296). L'auteur a étudié le Polygonatum anceps, le P. stellatum, V [ris Pseudaco- rus et l'Z. pallida. Yl résulte des recherches de l’auteur que chez les Poly- gonatum ces cristaux se trouvent déjà dans les plus' petites feuilles. du bourgeon, et que dans les feuilles extérieures de ce méine organe, ils ont déjà atteint tout leur développement. Chez les 7ris, les cristaux sont encore petits et incomplétement développés, non-seulement dans la hampe de l'année pro- chaine, mais encore dans la hampe de l'année; mais leur développement est terminé dans les tubérosités du rhizome, quel que soit leur áge. M. Trenkmann avait pensé que l'acide oxalique est produit par la réduction de l'acide carbonique que ces plantes prennent à l'atmosphéere. Cela n'est pas possible, puisqu'on en trouve dans les jeunes feuilles des bourgeons fermés, à peine,formés et non encore colorés en vert. Cet acide n'a cependant pu être.apporté d'ailleurs dans le bourgeon, puisqu'il se serait combiné dans son chemin. ayec les molécules de chaux, et se serait par conséquent: précipité. Il en résulte, selon. l'auteur, -que cette substance est le produit d’un départ qui REVUE DIDLIOGRAPIHIQUE. 89 se fait entre les éléments et la séve, sur place, pendant la formation des parois cellulaires et du plasma. Ueber die Schutzscheide der deutschen Equisctaceen (Sur la gaine protectrice des Équisétacées d'Allemagne); par M. Ernst Pfitzer (Pringsheim's Jahrbuecher, 1868, t. v1, 3* livraison, pp. 297-362, avec trois planches. La gaine protectrice des Équisétacées observée par l'auteur différe selon les espèces; elle présente trois types. Dans le premier, constaté par lui dans la tige des Equisetum arvense, Telmateya, silvaticum, pratense, palustre et scirpoides , cette gaîne , qu'il nomme gaine protectrice extérieure générale, entoure le système des faisceaux conducteurs dans son ensemble ; c’est la méme partie que Bischoff a nommée cercle vasculaire et M: Duval-Jouve guir- lande circulaire de petites cellules. La deuxième forme, ou gaíne protectrice spéciale, forme une enveloppe à chaque faisceau conducteur ; elle existe dans la tige chez l'Z. limosum et chez l'E. littorale. La troisième est nommée par M. Pfitzer gaine protectrice intérieure et extérieure, ou plus brièvement gaine protectrice double. MM. Newman et Duval-Jouve en ont indiqué une modification dans le rhizome de l’£. silvaticum, mais sans en reconnaître ars la nature. Elle existe dans l'entre-ncud des tiges chez l'E. hyemale, l'E. hyemale var. Schleicheri, VE. trachyodon, lY E. ramosissimum et l'E. variegatum. Cette gaine forme deux zones concentriques entre lesquelles sont compris. les faisceaux; entre chacun d'eux, la gaîne extérieure décrit une courbe ondulée et rentrante qui la rapproche de la gaine intérieure. Quand on compare la structure de la gaîne de la tige avec ce qu'elle est dans le rhizome, on trouve ordinairement entre ces deux états quelques différences. L'auteur a observé quelquefois dans le tissu du rhizome de petites gaînes éparses cà et là dans l'intérieur des faisceaux et n'embrassant que du parenchyme ; elles sont composées dans la plupart des cas de cinq à neuf cellules. Il nomme ces gaînes gaínes protectrices interstitielles (Z wischenschutzscheide). Leur pré- sence n'est soumise à aucune règle. Tantót elles se confondent par un point de leur étendue avec une gaine protectrice spéciale, dont elles forment comme un appendice; tantót elles sont complétement libres. L'auteur entre dans de grands détails sur les points noirs qui se remarquent, au nombre de deux, de ‘trois ou de quatre, sur les parois de certaines des cellules qui font partie de la gaine: protectrice, soit dans la tige, soit dans le rhizome. A leur niveau la paroi cellulaire est moins épaisse ou moins extensible, de sorte qu'elle se rompt facilement. Comme ces points affectent précisément les surfaces de Contact de ces cellules avec celles du parenchyme voisin, l'adhésion de la gaine Protectrice avec les zones extérieures à. elle-même est facilement détruite. .VRulgur. examine encore les caracteres de la gaine protectrice dans d'autres Arganes des Equisetum , notamment dans les tubercules et dans les nœuds. 90 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Dans les tubercules, bien que ceux-ci ne représentent qu'un entre-nœud du rhizome dilaté, la gaine protectrice n'offre point le méme caractére que dans le rhizome. On n'y trouve que des gaines protectrices spéciales, ce qui expli- que pourquoi ils ne peuvent pas, comme la tige, se dédoubler parfois en deux cylindres mobiles roulant l'un dans l'autre, par la rupture des surfaces d'adhé- rence de la gaine protectrice générale. Quand il existe dans les entre-nœuds une gaine protectrice générale extérieure, après qu'il s'est détaché des fais- ceaux de cellules vasculaires des cordons qui traversent cette gaine pour se rendre aux verticilles annulaires foliacés , la moelle, dans les points qui avoi- sinent immédiatement les cellules vasculaires, se transforme. Les parois de ses cellules s'épaississent et sur certains points se noircissent, pour préparer la formation d'une gaine protectrice intérieure. Celle-ci n'a qu'une existence transitoire; bientôt elle se résout en cellules ordinaires de la moelle, mais elle a servi à constituer le diaphragme brun de la région nodale. Quand la tige contient des gaines spéciales, les faisceaux qu'elles renferment se fondent laté- ralement au niveau des nœuds, et il en résulte à cet endroit deux gaines con- centriques, l'une intérieure, l'autre extérieure. Quand il existe dans la longueur des entre-nœuds une double gaine, celle-ci se transforme d'abord en un systeme de gaines spéciales, qui se comportent comme dans le cas précédent, et repassent par l'état de gaines spéciales avant de redevenir, dans l'entre-neeud suivant, une gaine générale double. L'auteur recherche ensuite quelle est la nature de la gaîne protectrice. Schacht et Karsten y ont vu une zo:e d'accroissement liznifiée. A ce compte, elle ne devrait jamais embrasser de faisceaux isolés, dit l'auteur, ni de parenchyme. Il est disposé à penser que le parenchyme où prennent naissance les diverses sortes de gaines protectrices est partout de méme nature et de la méme valeur morphologique que le parenchyme cortical ; que par conséquent les gaines doivent probablement être considérées comme des tissus corticaux. En termi- nant, M. Pfitzer s'occupe de taxonomie, et montre que les gaines protectrices fournissent, pour la classification des Equisetum , des caractères qui peuvent être employés avec fruit comme sous-divisions dans le système créé par M. Milde et fondé, comme on le sait, sur les caractéres des stomates. Grundlinicn zu cincr verglcichenden Anatomic der Laubmoose (Lignes fondamentales d'une anatomie comparée des Mousses); par M. P.-G. Lorentz (Pringsheim's Jahrbuecher, t. VL 3* livraison, pp. 363-466, avec 8 planches). Ce grand mémoire est le résumé de recherches exposées en détail dans le Flora, 1867, pp. 251-248, 257-264, 289-297, 305-313, et dont on retrouve encore l'empreinte dans l'étude des Mousses rapportées d'Orient par M. Ehrenberg (voyez plus haut, p. 20) M. Lorentz a publié encore Sur le méme sujet deux autres mémoires dans le F. lora, un en 1867, pp. 529-540; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 01 514-558, avec cinq planches, sur l'anatomie des Splachnacées et des Funa- riacées; et un dans les deux premiers mois de 1868, avec deux planches, relatif à l'anatomie du Tetraphis pellucida et du Dicranella heteromalla. Citons encore un travail publié par lui dans le Botanische Zeitung, à la fin de 1867 et au commencement de 1868, où il étudie les espèces suivantes : Timmia austriaca, Bartramia ithyphylla, Philonotis cæspitosa, Mnium affine, Mn. undulatum et Bryum roseum; enfin un mémoire renfermé dans le Verhandlungen de la Société royale zoologico-botanique de Vienne pour 1867, avec six planches, et traitant de l'ànatomie des Orthotrichum Schu- bartianum et alpestre, Campylopus Muelleri et Weisia zonata. Nous ne rendrons pas compte séparément de chacun de ces travaux, dont cette analyse unique pourra étre cousidérée comme le résumé d'ensemble. M. Lorentz emploic une terminologie toute spéciale que l'on devra d'abord étudier tout spécialement, sous peine de ne rien comprendre de ses travaux, quelque familiarisé que l'on soit d'aillenrs avec la langue allemande. Ainsi, la nervure des feuilles est Aomogène, si elle est formée de cellules de méme grosseur et semblablement épaissies, hétérogène dans le cas contraire. Dans ce cas, cette nervure est souvent parcourue par une ou plusieurs couches parallèles au plan de la feuille, formées de cellules beancoup plus larges que les autres cellules de la nervure ; ces couches sont nommées par l'auteur duces, et distinguées en basales, médianes et dorsales, selon leur sitration dans la nervure et dans la feuille oà souvent elles se prolongent. Dans les angles qui séparent les grandes cellules des duces, peuvent encore se trouver des cellules arrondies plus ou moins fasciculées, qui sont les comi/es. Ceux-ci sont de tris Sortes. Les comites communes constituent un groupe de petites cellules à parois minces, au milieu d'un parenchyme à graudes cellules fortement épaissies. Les comites mnioideæ, formés de même, sont entourés du côté dorsal par des stéréides (cellules pierreuses) plus ou moins nombreuses. Les comites Polytrichoideæ sont formés par la réunion des duces et des comites. Derrière la cellule centrale du faisceau qui en résulte s’en trouvent trois autres qui sont les socii. Les duces et les comites sont des cellules caractéris- tiques, nommées d’après leur situation ventrales on dorsales. Les cellules Méercaluires sont placées entre l'épiderme et les cellules” caractéristiques. Sur la lame de la feuille, les cellules sont dites papilleuses quand leur paroi superficielle présente extérieurement des saillies ou papilles, mamillaires quand la cellule tout entière forme par son relief un mamelon régulier au-dessus de la surface. La marge de la feuille en est le contour extérieur; l'auteur appelle limbus folii une bande de cellules qui suit ce contour intérieurement dans Un certain nombre d'espèces, et qui sont étroites et allongées perpendiculai- rement ou obliquementà ce bord (1). Nous passons encore à dessein beaucoup d'autres détails, (1) Le genre Fissidens présente un bel exemple de ce limbus. 92 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. C'est à l'aide de cette terminologie spéciale et d'un grand nombre de figures que M. Lorentz a entrepris de caractériser la structure des Mousses qu'il a étudiées, nombreuses sans doute, pas assez cependant pour qu'il puisse toujours tirer de ses études les résultats généraux qu'en attend le lecteur. Il nous est impossible d'entrer ici dans le détail des faits qu'il a observés sur chaque espèce. D'ailleurs, lui-même déclare que ce serait poursuivre un fantôme que de chercher une caractéristique tranchée dans la structure de chaque genre. IL résulte seulement de ses travaux l'établissement de types d'organisation qui dans la nature sont ou reproduits simplement, ou exagérés ou appauvris; de sorte que ce n'est point purement la présence ou l'absence d'un caractère qui détermine dans le système la place d'une Mousse. Encore malheureusement ces types sont-ils loin d’être établis par l'auteur avec une rigueur et une clarté qui fixent les idées et qui permettent de les reproduire; eu parcourant les huit pages qui sont consacrées à leur étude, on ne relève guère que des notes sur tel ou tel genre, avec l'indication des similitudes et diffé- rences anatomiques qui rapprochent ou séparent les genres voisins, et sur les transitions que la nature a ménagtes entre des organisations rapprochées. Les principaux caractéres sur lesquels sont fondées ces similitudes ou ces diffé- rences sont le nombre des duces, la présence ou l'absence des comites, des cellules ventrales (qui, par exemple, manquent aux vrais Campylopus et sont propres aux vrais Dicranum et aux Dicranodontium, vers lesquels cependant la transition s'établit par le Campylopus flexuosus, le C. Muelleri et le C. filifolius), du faisceau central de la tige, etc. M. Lorentz regrettant d'ailleurs que l'insuffisance de ses recherches l'empêche encore de parvenir à des résul- tats plus précis, il y a lieu d'espérer qu'il nous réserve pour l'avenir de nou- velles expressions mieux caractérisées de la structure anatomique qu'il étudie. Synopsis of the south-amcrican Restiaceæ (Synopsis des Restiacées de l'Afrique méridionale) ; par M. Maxwell T. Masters (Journal of the Linnean Society, vol. x; pp. 209-279); tirage à part en brochure in-8° avec deux planches. On trouvera dans cette Revue, t. XI, p. 60, l'analyse d'un mémoire an- térieur où M. Masters a étudié dans de grands détails le genre Ztestio, et prin- cipalement les espéces de ce genre répandues dans l'Afrique méridionale. Le mémoire nouveau de M. Masters contient le résultat des observations qu'il à faites sur les autres genres de la méme famille et du méme pays. L'herbier de Burchell, maintenant déposé au Musée de Kew, lui a fourni de précieux ma- tériaux. La principale difficulté qu'il a éprouvée dans sa monographie -est de bien rapprocher le type mâle et le type femelle de la même espèce. La forme des bractées et des glumes diffère en effet quelquefois selon le sexe dans la méme espèce; la même remarque concerne l'inflorescence. De plus, les deux sexes des plantes dioïques, dit M. Masters, se rencontrent rarement à côté l'un REVUE DIDLIOGRAPIIIQUE. 93 de l'autre. Il a considérablement réduit le nombre des genres adoptés dans la famille des Restiacées. Les principaux points sur lesquels il a fondé la cir- conscription des genres sont l'inflorescence mâle et femelle, sa similitude ou sa dissimilitude dans l'un et l’autre des deux sexes, le nombre des épillets, celui des fleurs des épis femelles — (quand il est réduit à l'unité, les carac- téres de la fleur sont souvent modifiés, car elle se développe facilement en tous sens, n'étant plus comprimée par les fleurs voisines); — la nature du fruit, déhiscent ou indéhiscent, le nombre des loges, la persistance ou la caducité des gaines. Quant aux étamines , elles ont une grande uniformité dans toutes les espéces africaines du groupe. Les Restiacées du Cap abondent surtout entrela cóte et la région monta- gneuse, vers les limites sud et sud-ouest de la colonie; elles se trouvent com- munément sur le versant méridional et sur le versant occidental des montagues, mais trés-rarement sur les versants opposés. Bien que quelques genres soient communs à l'Afrique méridionale et à l'Australie, aucune espèce ne se ren- contre simultanément dans ces deux contrées. , M. Masters monographie successivement les espéces trés-nombreuses de Restiacées qu'il a étudiées ; elles sont renfermées dans onze genres. Il range parmi les genera non satis nota le genre Anthochortus de Nees et les genres Askidiosperma et Craspedolepis de Steudel. 11 exclut ou relègue au rang de sections les genres Bæckia Kunth, Leucoplocus Nees et Lepidanthus Nees, qui rentrent dans le genre Aypodiscus ; les genres Mesanthus Nees et Cucul- lifera Nees, qui rentrent dans le genre Cannomois; les genres Rhodocoma Nees et Zschyrolepis Steud., qui rentrent dans le genre Æestio ; enfin le genre Nematanthus Nees, réuni par lui au Willdenowia. La monographie de M. Masters est des plus soignées, comme l'attestent suffisamment la synonymie, les longues descriptions latines et les observations (en anglais) qui les accompagnent. L'auteur n'a décrit que les espéces nou- velles ou mal connues. NOUVELLES. — La Société vient de faire une perte bien douloureuse dans la personne de M^* Élisa de Vilmorin, la veuve de notre regretté confrère Louis de Vil- morin. Ses funérailles ont eu lieu le 5 août dernier à Verrières prés Paris; prés de cinq cents personnes y ont assisté. La perte d'une dame aussi accom- Plie est un deuil non-seulement pour ses parents et pour les nombreux et an- ciens amis de sa famille, mais encore pour les savants dont elle partageait et encourageait les travaux, et pour les pauvres qui connaissaient sa bienfaisance. — l'Association cryptogamique fera explorer dans la campagne prochaine trois localités fort intéressantes de la Norvége. C'est le docteur Lorentz, ‘de Munich, physiologiste fort expert, qui veut bien se charger de cette explora- 904 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tion. En raison des frais considérables qu'entraine un tel voyage, la cotisation pour 1868 a été fixée à 6 thalers, soit 22 fr. 50. Les Mousses cueillies en trop petit nombre d'échantillons seront réservées aux souscripteurs qui fourniront une cotisation double. M. Buchinger, à Strasbourg, et M. Kralik, rue du Grand-Chantier, 12, à Paris, sont chargés de recevoir les cotisations. — On s'entretient beaucoup depuis quelque temps d'un nouveau fléau qui menace nos vignobles du Midi, et qui a déjà gravement affecté ceux des dé- partements du Gard, de Vaucluse et de la Dróme. Les vignes y sont attaquées à la fois sur de grands espaces, sur des hectares entiers, et le mal gagne par la circonférence. Les causes de cette maladie ne sont pas encore parfaitement connues. Dès 1867, M. Paul de Gasparin, qui la signalait à la Société d'agri- culture, pensait qu'elle dépend d'influences climatériques ; cette année-là, le Rhône était encore gelé au mois d'avril, et la Vigne avait assez souffert dans sa végétation vernale pour qu'on y püt rapporter en effet la cause du dépérisse- ment et de la mort des ceps. M. Joulie, pharmacien de l'hôpital Saint-Antoine, a présenté à la même Société, il y a environ trois mois, un travail spécial où il a étudié soigneusement les caractères de la maladie. Elle présente trois de- grés. Dans le premier rien n’est apparent dans la végétation, mais la moelle du cep est brunie et contient un mycélium. Dans le deuxième degré, les vignes poussent mal; une portion notable du tissu ligneux est pénétrée par le mycélium autour de la moelle et présente une apparence spongieuse. Dans le troisième degré, les ceps se flétrissent et meurent, et toute la masse ligneuse est envahie par les filaments du Champignon, formant un lacis très-serré dans lequel on découvre des spores nombreuses et de simples restes de la matière ligneuse complétement désagrégée. D'un autre côté, une commission spéciale nommée pour étudierla maladie par la Société d'agriculture de l’ Hérault, et com- posée de MM. Gaston Basile, président, F.Sahut, horticulteur, et J.-E. Planchon, rapporteur, attribue |a cause de maladie à la présence d'un parasite, d'un puce- ron qui n'est bien visible qu’à la loupe et qu'on trouve sur toutes les divisions du système radiculaire, paraît-il, mais principalement sur les jeunes racines, qui présentent des renflements anomaux causés par l'insecte. On ne le trouve que sur les ceps malades, et on ne le trouve plus sur les ceps morts, qu'il à abandonnés. On connaît la prodigieuse fécondité de ces espèces parasitaires; il est facile dès lors de comprendre et l'intensité du mal et la rapidité de son développement. Les pucerons abandonnant les souches mortes et envahissant avec rapidité celles qui leur offrent une nourriture succulente, on peut expli- quer comment les progrès de la maladie vont du centre à la circonférence. D'après notre savant confrère, M. le professeur Planchon, ce puceron appar- tient au genre nouveau Æhizaphis ; il a appelé cette espèce Rhizaphis vasta- trix. Vl n'est pas inutile d'ajouter que la Commission de la Société d'agricul- ns de Montpellier a. désigné la nouvelle maladie de la Vigne sous le nom d'étisie, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 95 Si l'on n'est point d'accord sur les causes de la maladie, on l'est encore bien moins sur le remède à appliquer. La Société de l'Hérault recommande de bien fumer les vignobles malades, d'arroser les ceps malades avec de l'urine de vache, pour détruire les pucerons ; il faudrait évidemment opérer sur la circonférence du vignoble affecté. Un honorable pharmacien de Reims, M. Croisier, propose d'employer contre le puceron de la Vigne un reméde qui a parfaitement réussi contre la pyrale, c'est-à-dire des solutions de sulfures alcalins qui seraient emplovées en arrosage ; la solution serait faite dans la proportion de 2 à 3 kilogrammes de sulfure pour un hectolitre d'eau ; on y ajouterait 1 kilogramme de sulfate d'alumine et de potasse, 1 kilogramme de sulfate acide de soude. On pourrait aussi préparer un mélange analogue à l'état solide et l'incorporer à l'engrais (1). Plantes a vendre. 1° Plantes de Lizard-Island, côte N.-E. d'Australie, plusieurs collections de 80 à 90 espèces. 2° Idem de la Nouvelle-Calédonie, collections de 58 à 61 espèces. 3° Idem des Nouvelles-Hébrides (ile Erromango), collections de 82 à 11^ espèces. h° Fougères de la méme localité, 88 à 115 espèces. 5° Plantes de la Californie, 171 espèces. 6° Champignons du Mexique, 125 à 197 espèces (2). : 7 Mousses et Lichens de même provenance, 50 espèces.. 8° Algues d'Adélaide (Australie), 124 espèces. S'adresser à M. A. Sallé, naturaliste, 13, rue Guy de la Brosse, à Paris. — MM. H.-N. Bolander et A. Killog informent les directeurs de jardins bo- taniques , les horticulteurs ct tous les botanistes en général, qu'ils sont prêts à leur fournir, à la fin de chaque année, aux prix les plus convenables, des graines de Coniféres, des oignons de Liliacées, et des échantillons desséchés pour herbier, de plantes phanérogames et cryptogames de la Californie. l Ils exclueront de leurs collections toutes les espèces de Conifères qui ne sont pas bien authentiques et les graines seront accompagnées de leurs noms scientifiques. Les Liliacées sont très-nombreuses en Californie et méritent d’être connues et cultivées. Les catalogues les plus nombreux n’en mentionnent qu'une petite partie. Toutes les plantes phanérogames et cryptogames desséchées pour herbier, (1) On trouvera, dans une communication récente adressée à l'Académie des sciences par M, J.-E, Planchon, des renseignements importants sur la nouvelle maladie de la vigne, ainsi que sur le parasite auquel on l'attribue (Comptes rendus, 1868, t. LXVII, P- 333). (2) M. Léveillé étudie actuellement ces Champignons et en publiera la détermination, dans l'ouvrage relatif à la flore du Mexique, qui se prépare sous la direction de M, De- Caisne, 98 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sont étudiées et nommées par les plus éminents botanistes américairis et les échantillons sont préparés avec le plus grand soin. Elles seront envoyées sans retard aux naturalistes qui les désirent. S'adresser à MM. H.-N. Bolander et A. Killog Nox, 1996, à San Francisco, Californie. — Nous avons annoncé dans la Revue (t. xiv, p. 240) la perte trés- regrettable que la science a faite dans la personne de M. Carl-Heinrich Schultz- Bipontinus, le monographe des Cassiniacées. Les collections botaniques laissées par ce savant sont mises en vente par sa famille. Elles se composent : 4° d'un herbier général contenant des plantes de toutes les familles ; 2° d'un herbier spécial de Composées; 3° de plantes d'origine diverse. L'herbier général se compose de 70 paquets de 20 centimètres de grosseur, et chaque paquet est resserré entre deux cartous de 47 cent. de longueur sur 28 de largeur. L'her- bier spécial de Composées, le plus riche qui existe, et qui a servi de base aux nombreux travaux publiés par M. Schultz sur cette famille , est conservé dans 337 boites de fort carton; chacune de ces boîtes a 51 centimètres de longueur sur 29 de largeur et 17 de hauteur. Les plantes diverses compren- nent les centuries du Flora Galliæ et Germanice ezsiccata publiées par M. C. Billot, formant de 20 à 25 forts paquets, beaucoup de collections de plantes exotiques, 30 exemplaires de l'herbier publié par Schultz sous le titre de Cichoriaceotheca, et enfin une certaine quantité de Chicoracées reçues par lui pour prendre place dans cette collection, principalement des Hieracium et des Pilosella d'Amérique. L'herbier spécial de Composées est mis au | prix de 5500 florins (4 366 fr.). Les autres collections sont estimées ensemble 1100 francs; on consentirait à les vendre en détail. Chaque exemplaire du Cichoriaceotheca, qui valait au- trefois 60 francs, sera cédé pour 25. On demande pour les onze centuries de M. Billot, 55 francs; pour l'herbier général, 350 francs; pour les collections de plantes exotiques, 200 francs. Nous profitons de cette occasion pour rectifier quelques assertions erronées qui se sont glissées dans le court article nécrologique rédigé au moment où nous venions d'apprendre la mort de M. Schultz-Bipontinus. Ce n'est pas pour se distinguer de son frère, M. Friedrich- Wilhelm Schultz, J'éminent auteur de la Flore du Palatinat , mais bien de M. Carl-Heinrich Schultz-Schultzen- stein, ' professeur de botanique à Berlin, que feu le docteur Carl-Heinrich Schultz avait pris le surnom de Bipontinus; et c'est l Academia Cæsarea Leopoldino- Carolina, et non la Société Pollichia, qui lui a donné le surnom de Cassini; c'est dans cette Société que M. Friedrich- Wilhelm Schultz porte le surnom de W.-D.-J. Koch, l'auteur du lu Synopsis Flore germanica. D' EUGÈNE FOURNIER. Paris, — Imprimerie de E, MARTINRT, rue Mignon, 2. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. (SEPTEMBRE 1868.) N. B. — On peut se procurer les ouvrages analysés dans cette Revue chez M. J, Rothschild, libraire de la Société botanique de France, rue Saint-André-des-Arts, 43, à Paris. BOTANISCHE ZEITUNG, 1867. Zur Kenntniss insektentedtender Pilze (Étude sur les Champignons qui font périr les insectes); par M. A. De Bary (nn. 1-3, pp. 1-7, 9-13, 17-21, avec une planche). L'auteur étudie d'abord le cryptogame qui se développe pendant l'hiver sur la chenille du Gastropacha Rubi, et dont les différentes formes ont été dési- gnées sous les noms de Cordyceps militaris Fr., [saria farinosa Fr., Splueria militaris auct. Le mycélium de ce Champignon donne naissance à des granulations ou basides qui peuvent porter à leur extrémité des basides de seconde, troisième, etc., génération ; mais, dans les échantillons maigres, il peut n'exis- ler qu'une seule baside portant les conidies à l'extrémité d'un pédicule gréle qui témoigne du mode de formation de ces conidies. Ces conidies germent àu bout de vingt-quatre heures sur le porte-objet; quand le filament recourbé Qui en sort a atteint une longueur six à dix fois équivalente au diamètre de la conidie-mére, il s'étrangle à son sommet pour former soit une nouvelle coni- die, soit un capitule de conidies. Les conidies de deuxiéme degré ont une forme cylindrique allongée, tandis que les premieres sont ovales. Ce Champi- non peut pénétrer dans le corps de l'insecte à travers les téguments. Les filaments qui ont pénétré dans la cavité du corps de l'insecte et qui provien- nent de conidies arrondies, y développent des capitules de conidies cylindri- ques, lesquelles, parvenues dans le liquide sanguin , s'accroissent, produisent des générations de nouvelles conidies semblables à elles, et se répandent par la circulation dans tout l'organisme. Finalement elles s'arrondissent aux deux extrémités et développent des filaments de mycélium sur lesquels naitront les Pédicelles portant des conidies. La multiplication des conidies et la nutrition de ce mycélium se font aux dépens de la masse du sang et amènent la mort de T. Xv. (REVUE) 7 98 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'animal, dont le corps se dilate peu à peu à cause du développement que prend le Champignon dans son intérieur. L'auteur a inoculé avec succès ces conidies sur d'autres insectes. Semé sur les corps morts des insectes, le Champignon se développe misérablement, comme sur une plaque de verre, et ne perce pas le tégument externe. Ce Champignon, par la forme, la grosseur et le développement des basides et des conidies, se rapproche du Champignon de la Muscardine ou Botrytis Bassiana ; il est vrai que sur le ver-à-soie on n'observe pas l'état d'/saria, mais les spores du Cordyceps militaris semées sur la chenille du Sphinz Euphorbiæ n’y déterminent pas l'état isarioide comme sur celles du Gastro- pacha Rubi. M. De Bary fait remarquer de plus que le Champignon de la Muscardine paraît propre à l'Europe et n'est point originaire des contrées d'où vient le ver-à-soie (1). Les recherches de Vittadini sur le développement de la muscardine donnent les mémes résultats que celles de M. De Bary sur le Cordyceps militaris. Sur des chrysalides mal déterminées, l'auteur a encore observé la forme à périthéciums du Cordyceps, depuis longtemps connue et décrite. Ses recher- ches prouvent que dans le développement de ce Champignon, les spores con- tenues dans les thèques, les résultats de la partition de ces spores et les conidies cylindriques sont des phases régulières et nécessairement alternantes. Les conidies ovales-arrondies doivent étre considérées comme organes de multiplication accessoires, et non comme les agents d'une phase déterminée. M. De Bary a encore, dans quelques expériences, cherché à cultiver l'/saria strigosa ? Fr. Ueber die Frage: Folgt des Entwickelungsgang be- bletterter Stengcl dem langen oder dem kurzen Wege des Blattstellung? (Sur la question suivante : Le mode de développement de la tige feuillée suit-il la voie longue ou la voie courte dc la spire foliacée?) ; par M. W. Hofmeister, nn. 5, 6 et 7, pp. 33-37, h1-h5, 19-52). . Les lois de la partition cellulaire, étudiées dans la formation du sommet des axes feuillés, ont-elles quelque rapport avec la disposition de leurs feuilles? Tel est le sujet dont s'est préoccupé M. Hofmeister, Étant donnée une spirale déterminée, exprimée à l'aide d'un des angles de divergence connus, la dis- tance qui sépare le premier élément de cette spire du deuxième peut être évaluée sur la circonférence de la tige de deux manières, par deux arcs fort inégaux (2), dont l’un correspond à l'angle de divergence, et dont l'autre en brasse le reste de la circonférence; c'est là ce que l'auteur appelle la voie (1) Voyez Comptes rendus de !' Académie des sciences, 1836, t. III, p. 170. (2) Ils ne sont égaux que pour le cycle 7. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 99 longue ou la voie courte de la spire (ou grande et petite divergence). Aprés une discussion pénible et parfois bien obscure, il conclut en ces termes : La question que nous posions comme titre de ce travail est sans ob- jet. Il n'y a aucune raison suffisante de croire que l'accroissement des axes et la formation des feuilles suivent une direction spirale. Le plus généralement, le développement se fait dans un sens parallèle ou perpendiculaire à l'axe de la tige, et les rares exceptions offertes à cette règle sont facilement explicables par les tiraillements ou les distorsions que cause la formation d'organes voisins, se dilatant daus leur développement plus promptement que la tige qui les porte. Et ailleurs : On ne voit jamais le bord de la feuille prédominer, dans le jeune âge de son développement, à droite ou à gauche, dans le sens de la spire ou en sens inverse. Sans s'arréter à l'insuccés apparent des recherches de l'auteur, il est bon d'extraire de son mémoire quelques indications, qui complètent les considé- rations déjà données par lui dans son Handbuch et par M. C. Schimper dans son mémoire sur le Symphytum, et qui sont relatives aux exceptions. Chez les Ombellifères, les Joncées, le développement qui a lieu autour du point d'attache de la feuille produit une gaine enroulée en spirale, suivant la voie longue de la spire : il est eufopique ; au contraire celui des feuilles calicinales des Dicotylédones a lieu suivant la vote courte : il est métatopique. Chez les axes pourvus de feuilles insérées suivant trois lignes obliques sur la tige, C'est-à-dire chez certaines Fougères et Mousses, telles que l'Aspidium Filiz mas, des Polytrichum, Hypnum, Sphagnum, etc., le ménisque sous-jacent à la cellule apicale de l'axe s'accroit inégalement sur sa périphérie. Cette cellule, arrondie à son extrémité supérieure, est circonscrite inférieu- rement par trois cótés. Le plus long de ces trois cótés est adjacent à la cellule supérieure du ménisque la derniére formée. Ce cóté le plus long est avec le cóté le plus court et le plus âgé du triangle qui forme le plancher de la cellule apicale dans un rapport qui varie : tantôt ce rapport est celui qu'affecterait le côté d’un triangle isocèle à sa base , l'angle au sommet de ce triangle étant égal à la moitié de la différence qui existe entre la grande et la petite divergence; tantôt c'est celui qu'affecterait la base d'un triangle isocèle par rapport à l'un de ses côtés, l'angle au sommet étant droit ou obtus, et les angles latéraux étant égaux chacun à la demi-différence qui existe entre la grande et la petite di- vergence. La variation de ce rapport tient à ce que, par suite du développe- ment inégal du ménisque , qui s'opere successivement au-dessous de chacun des trois côtés de la cellule terminale, chacun des trois côtés de celle-ci joue tour à tour le rôle de base ou de côté dans le triangle isocèle qui en forme le plancher. Ajoutons que , de l'aveu de l'auteur, l'égalité des deux côtés de ce triangle n'est qu'approximative dans la plupart des cas. 100 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Einige Bemerkungen ueber Vandellia und den Bluethen- polymorphismus (Quelques remarques sur le Vandellia et sur lhé- téromorphisme floral) ; par M. M. Kuhn, pp. 65-67. Le Vandellia sessiliflora Benth., qui appartient à la famille des Scro- fulariées, possède des fleurs monoiques et dimorphes comme celles qu'a décrites M. de Mohl dans le Botanische Zeitung, 1863, pp. 309, 320. Les unes de ces fleurs sont pour la plupart pétiolées, à corolle ouverte et stériles; cette forme est le Vandellia nummularifolia Don; les autres sont sessiles, à corolle fermée et fertiles; cette forme est le V. sessi- liflora Benth. (Torenia sessiliflora Benth., V. minima Royle, Mitranthus latifolius Hochst. in Flora, 1844, p. 103, M. triflorus Hochst. in Rich. Tent. fl. abyss. 420). Après avoir décrit les fleurs de cette plante, M. Kuhn trace l'énumération des plantes connues pour être dimorphes ou trimorphes, et pour avoir des fleurs indéhiscentes (cleistogames). Ueber Arthrobotrys oligospora; par M. E. Lew, pp. 73-75, avec une planche et des observations de M. De Bary. M. Muenter vient de publier, dans les Botanische Untersuchungen de M. Karsten, p. 221, un mémoire intitulé : Ueber Fichtennadelrost, où il a émis l'opinion que l' ArtArobotrys est une phase particulière d'un autre Cham- pignon, le Chrysomyxa. M. Muenter s'est surtout occupé de l'ArtArobotrys oligospora Fresen. Mais il ressort des observations de M. Lew et d'une note additionnelle de M. De Bary, qui corrobore les opinions de l'auteur, que l'Arthrobotrys oligospora de Fresenius n'est pas la plante examinée par M. Muenter ; le Champignon de l'auteur suédois s'en distingue parce que les spores s'y détachent simultanément, et non successivement, du capitule sur lequel elles sont groupées. Le prétendu Arthrobotrys de M. Muenter n'est, parait-il, que le Z'Arichothecium -roseum Link (Cephalothecium roseum Corda), et par conséquent l'opinion de M. Muenter s'écroule par la base. Beitrag zur Kenntniss der Gattung Silene (Recherches sur le genre Silene); par M. P. Rohrbach, pp. 81-83. M. P. Rohrbach a étudié dans ce travail seize espèces de Silene apparte- nant à la section Zusilene (Godron Diagn. des Silene) et à la région qui s'étend entre le Nil et la mer Rouge, savoir : S. Zochstetteri Rohrb. (S. Schimpe riana Hochst. non Boiss.), S. chirensis Rich., S. spicata Ebrenb. ined. non DC., S. ligulata Viv., S. villosa Forsk. (S. canopica Del.), S. biappendi- culata Ehrenb. ined., S. Schweinfurthii Wohrb., S. ægyvtiaca L.f., S. colo- rata Poir., S. rubella L., S. linearis Decaisne, S. flammulæfolia Steud., S. brachystachys Webb, S. Hussoni Boiss., S. succulenta Forsk., $. me REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 101 crosolen Steud. M. Rohrbach décrit encore deux autres espèces recueillies en Syrie par M. Ehrenberg, et qu'il n'a pas trouvées décrites dans les publica- tions de M. Boissier; ce sont les Silene striata Ehrenb. et S. Ehrenber- giana Rohrb. M. Rohrbach a depuis publié, dans un appendice au catalogue des graines recueillies en 1867 au jardin botanique de Berlin, le tableau général des espèces comprises dans le genre Silene, tel qu'il en trace les limites, c'est-à- dire avec l'exclusion des Heliosperma et des Elisanthe. Le nombre total des espèces conservées par l'auteur dans ce genre est de 288. Cinq espèces nou- velles sont établies par M. Rohrbach dans ce second travail, savoir : Silene Uhdeana, du Mexique; S. Bridgesi, de la Californie; S. armeniaca (Bourg. Pl. arm. n° 114); S. affghanica; et S. Engelmanni, de la Nouvelle-Cali- fornie. M. Rohrbach promet à la science une monographie complète du genre Silene, au sujet de laquelle nous rendrons compte de la classification admise par lui dans l'appendice au catalogue des graines du jardin de Berlin, et qui n'est peut-être pas définitive. Die Gewechespannung des Stammes und ihre Folgen (La tension des tissus de la tige et ses conséquences); par M. Gregor Kraus, nn. 14-48, pp. 105-119, 121-126, 129-133, 137-142, avec une planche et 13 tableaux. L'auteur de ce travail s'est occupé des sens principaux suivant lesquels est dirigée la tension des divers tissus de la tige et de ses parties, de l'intensité de cette tension ; il insiste sur ce qu'elle est indépendante des processus vitaux in- térieurs de la plante et des propriétés physiques extérieures du sol; enfin, il essaye de donner quelques indications sur les effets que détermine la force de tension dans l'organisme végétal. Il prend pour point de départ les travaux publiés jusqu'ici sur la tension des tissus végétaux par MM. Hofmeister (1) et J. Sachs, dont il commence par résumer les résultats. On sait que lorsque les différents tissus qui composent la tige sont isolés longitudinalement, ils prennent d'eux-mémes une longueur différente de celle qu'ils présentaient auparavant quand ils étaient liés aux tissus voisins. La moelle devient plus longue, l'épiderme plus court. Ces tissus étaient donc dans la tige l'un rétracté, l'autre tiré dans sa longueur. La méthode de séparation des tissus employée par M. Hofmeister, ne peut conduire à quelque résultat que touchant le mode, l'intensité et la direction de la tension. En la suivant, l'auteur a confirmé ce résultat énoncé par (1) Voyez surtout, de M. Hofmeister, Ueber die Beugung saftreicher Pflanzentheile durch Erschuetterung, in Bericht der kœniglichen sæwchischen Gesellschaft der Wissen- schaften, 1859, p. 494 ; et Ueber die durch Schwerkraft bewirkten Richtungen von Pflansentheilen, ibid., 1860, p. 180, analysé dans ce Bulletin, t. vui, p. 384. 102 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Sachs, à savoir, que de l'épiderme à la moelle, ou de l'extérieur à l'intérieur du végétal, les tissus préalablement isolés vont toujours en augmentant de lon- gueur. L'intensité de la tension n'est pas la méme dans les mérithalles consé- cutifs. Cependant il existe toujours, pour chacun d'eux, un tissu ou une couche de tissu dont la longueur n'est pas modifiée. A partir de cette couche, vers l'in- térieur de la tige, les zones successives sont de plus en plus retenues dans leur expansion naturelle, et vers l'extérieur elles sont de plus en plus tendues au delà de leur contractilité naturelle. La situation de la couche neutre dépend de la marche de la tension dans l’entre-nœud, c'est-à-dire de l’âge de celui-ci. Dans l’entre-nœud ultime ou le plus jeune, c'est la moelle qui est neutre; dans les entre-nœuds inférieurs à celui-là, c'est le bois ; plus bas c’est l'écorce; enfin, dans les entre-nœuds plus âgés, c'est l'épiderme. Il se peut encore que dans ces derniers les couches neutres augmentent d'épaisseur. Cela n'est que l'exposé plus détaillé de la loi que M. Sachs a formulée de la manière suivante : Dans les entre-nœuds qui sortent du bourgeon, la tension commence à acquérir une certaine intensité, qui devient plus forte dans les entre-nœuds du milieu de la tige, et s'évanouit peu à peu en descendant, jusqu’à être nulle dans les entre-nœuds les plus anciens. Quand l’entre-nœud sort du bourgeon pour apparaitre à la lumiere, la for- mation des cellules s'arréte dans les tissus qui le composent, et il ne s'allonge plus que par l'allongement des cellules elles-mêmes; si cet allongement était le même dans toutes les zones, sa tension serait la même dans toutes les couches, et les phénomènes précédemment indiqués n'existeraient pas. Mais au con- traire, les cellules se dilatent d'autant plus qu'elles appartiennent à une zone plus intérieure. Cependant, au bout d'un certain temps, la moelle restant ordi- nairement composée de cellules à parois minces, tandis que dans les coûches extérieures la paroi cellulaire s'épaissit et acquiert ainsi une élasticité toujours croissante, la moelle finit par céder à la pression que ces couches exercent sur elle, et par élargir au lieu d’allonger ses propres cellules. Gela conduit à consi- dérer la tension des entre-nœuds dans le sens transversal. Si l'on coupe un tronçon de tige, dans lequel la tension longitudinale à dis- paru, et qu'on en sépare l'anneau cortical pour replacer celui-ci dans sa situa- tion primitive, on voit qu'il ne correspond plus sur la tige aux bords de la section. Cela tient à ce que le tissu central (moelle et bois) est devenu plus fort en largeur et en épaisseur que ne le permettait le contour de l'anneau exté- rieur, a dilaté celui-ci au delà de ses limites normales, de sorte qu'en vertu de son élasticité il revient sur lui-même après l'enlévement du tissu central. Il en résulte un moyen pratique de mesurer la tension, qui est évidemment pro- portionnelle à ce retrait des tissus. Dans l'extension verticale, la longueur de la moelle tend à devenir supé- rieure à celle du bois, etc. , et celle de l'écorce supérieure à celle de l'épiderme; de méme, dans l'extension transversale, le contour de la moelle tend primiti- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 103 vement à devenir supérieur à celui du bois, etc., et celui des couches corticales supérieur à celui de l'épiderme. La compression que subit la moelle de la part des couches qui l'environnent, explique pourquoi elle se vide de bonne heure de toute séve et se mortilie, de manière à ne pouvoir plus contribuer à la dilatation transversale de la tige. La tension étant la conséquence de l'inégalité de croissance des diverses couches du végétal, est directement proportionnelle à cette inégalité méme. Comme cette croissance est constante, l'intensité de la tension se modifie per- pétuellement. Ces considérations établissent une grande différence entre la tension longi- tudinale, qui atteint dans un point de la tige un maximum stable pour chaque année, et la tension transversale, soumise dans le méme entre-nœud à un chan- gemeut annuellement périodique, à cause de la condition de son accroissement annuel. Cependant, il est à observer que dans l'espace d'un jour les variations de la tension étant inappréciables, celle-ci peut être considérée comme con- stante. Elle est seulement sujette à des oscillations : à midi elle est toujours un peu plus faible que le matin et le soir, soit en longueur soit en largeur. À partir des premières heures du matin, elle décroit constamment pour descendre à son minimum vers deux heures de l'aprés-midi, et se relever jus- qu'au soir, où elle atteint la méme valeur qu'à la premiere heure du matin ; l'augmentation de l'intensité de la tension est liée à celle de la quantité d'eau absorbée par le végétal. Les oscillations diurnes de la tension ne sont pas dé- terminées par des changements de température ; mais elles sont d'autant plus prononcées que celle-ci est plus élevée, ce qui tient probablement à la trans- piration végétale que détermine la chaleur. Ces oscillations marchent en raison inverse de celles de la lumiere ; la tension croit d'autant plus que la nuit est plus profonde. En outre, il existe dans l'intensité de la tension des oscillations diurnes périodiques qui sont propres à la plante et indépendantes des circon- stances extérieures. Des résultats obtenus par l'auteur il découle, suivant lui, quelques consé- quences importantes. C'est d'abord relativement à la courbure des parties des Végétaux qui a donné lieu à tant de contestations; il la rapporte à des modifi- cations de la tension causées par une force extérieure agissant unilatéralement sur un organe du végétal, notamment par la pesanteur ou par l'action solaire. Les phénomènes anatomiques produits sont, dit-il, les mêmes, qu'ils tiennent à l'une ou à l'autre de ces deux causes. En outre, les grandes pluies, le vent, C'est-à-dire les secousses mécaniques, produisent quelquefois des déplacements unilatéraux persistants, aprés une action prolongée. Les variations de la tension dans le sens transversal contribuent aussi beaucoup à faire pénétrer dans la plante les éléments de sa nutrition (voy. Flora, 1862, p. 150 ; 1863, p. 67; €t Sachs, Experimental physiologie, p. 394 et sq.); enfin les mouvements Périodiques des feuilles sont regardés par l'auteur comme une manifestation 104 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. partielle des différences qui surviennent périodiquement dans la tension des tissus végétaux. On peut même affirmer, suivant lui, que toutes les feuilles sont douées virtuellement de mouvements périodiques, qui ne s'effectuent que si ces plantes sont préparées par certaines dispositions anatomiques à manifester au dehors les oscillations de leur tension intérieure. Pour terminer, M. Kraus fait quelques courtes remarques sur l'importance dont est pour la yie des cellules et des tissus la pression mécanique produite par la tension. Zwci ncuc Juncus-Arten aus dem Sikkim-Himalaya (Deux nouvelles espèces de Juncus de l’ Himalaya) ; par M. F. Buchenau, n. 19, pp. 145-148. Ces deux espèces proviennent des collections de MM. Hooker et Thomson. L'une, Juncus minimus Buch., est une plante alpine vivace dont les graines sont appendiculées par une prolongation sacciforme du testa, voisine des J. biglumis et triglumis ; Vautre est le J. Thomsoni Buch., à fleur blan- châtre et à souche stolonifére; une troisième espèce est le J. concinnus Don, à propos duquel M. Buchenau se livre à une étude générale sur les Juncus à fleur blanche. Ucber die Fruchtentwiekelung von Bafrachosper- mum (Sur le développement du fruit des Batrachospermum); par M. le comte H. de Solms-Laubach, nn. 21 et 22, pp. 161-167, 169-171, avec une planche). L'auteur a fait ses observations sur une forme de moyenne grandeur du Batrachospermum moniliforme qui croit aux environs de Fribourg en Brisgau. Il fait d’abord connaître la constitution des organes de végétation de cette Algue. Les anthéridies de ce genre ont été décrites sur le B. vagans par M. Al. Braun (A/garum unicellularium genera nova vel minus cognita , p. 105). M. de Solms-Laubach, étendant les découvertes qu'ont faites MM. "Thuret et Bornet sur la fécondation des Floridées, a observé et figuré dans le Batrachospermum les trichogynes (4) en contact avec les corpuscules fécon- dateurs. L'organe femelle se compose dans ce genre de deux cellules de méme valeur physiologique, le trichogyne et la cellule axile supérieure. Après la copu- lation, la partition du trichogyne améne à trois le nombre de ces cellules. Or, des deux inférieures de ces cellules (et chez d'autres Floridées méme seulement de la cellule inférieure) se forme l'appareil fructipare, la cellule supérieure du trichogyne tombant aprés la copulation. Cet appareil se compose partie de cellules stériles, partie de cellules-méres des sporés. Ce processus organique ne se rapproche d'aucune forme de fructification connue jusqu'ici. La seule (4) Voy. le Bull., t. xim (Revue), p. 283. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 105 analogie qu'on puisse invoquer git dans le développement de la capsule des Mousses, car celle-ci se compose de même partie de cellules stériles et partie de cellules-mères des spores, formées par le développement qui suit la fécon- dation de la spore primordiale. Mais la comparaison cloche en ce point que cette spore doit être comparée avec l'organe femelle bi-cellulé des Batracho- spermum, et ce qui fait la particularité du cas actuel, c'est que le corps fécondé n'est pas une cellule, mais un composé de plusieurs cellules de méme valeur. Zur Entwickclungsgeschichte der Pyrenomryceten (0rga- nogénie des Pyrénomycètes); par M. W. Fueisting, nn. 23, 25, 39, pp. 177- 181, 185-189, 193-198, 305-311. L'auteur a examiné principalement les espèces suivantes : Stictosphwæria Hoffmanni Tul. , Diatrype quercina Pers., D. disciformis Hoffm., D. ver- ruciformis Ehrh., D. favacea Fr., Eutypa lata Pers., E. flavovirens Hoffm., Nummularia Bulliardi Tul., Quaternaria Personii Tul., etc. Il s'est surtout occupé de la formation des spores, qui généralement a lieu de la manière sui- vante. La théque contient dans son jeune âge un liquide aqueux, dans le- quel sont suspendus de nombreux corpuscules de plasma réfractant fortement la lumière, qui lui communiquent un aspect écumeux. Quand la thèque a atteint à peu prés la moitié de sa grandeur définitive, on voit les corpuscules, en méme temps qu'ils se multiplient, se rassembler dans la région supérieure et dans la région moyenne de l'organe en une masse granuleuse dense, dont la plus grande partie, au bout de peu de temps, se subdivise tout à coup en huit vésicules munies d'un noyau cellulaire bien apparent; chacune d'elles s'en- toure bientót d'une fine membrane et en méme temps prend la forme cylin- drique ou fusiforme de la spore müre. Peu de temps aprés, au lieu du noyau primitif, on en trouve dans chacune d'elles deux qui se sont produits en méme temps qu'une cloison transversale par le milieu. La jeune spore montre dès lors la forme et la grandeur qu'elle aura à la maturité, car tous les faits de par- tition qui auront lieu plus tard dans son intérieur ne réclameront aucun déve- loppement en surface. Les noyaux secondaires se détruisent sans qu'il en apparaisse de nouveaux, tandis que les corpuscules du contenu de la spore se soudent et commencent à constituer une masse dense réfractant fortement la lumiére. La membrane de la jeune spore se développe cependant en une couche gélatineuse épaisse qui s'amincit peu à peu, et se trouve graduelle- ment réduite à une couche mince qui se transforme en la membrane de la Spore mûre. Dans l'intervalle des spores, pendant ces modifications, on voit disparaître le reste de la masse granuleuse, et apparaitre à sa place, lorsque la spore est à demi mûre, une substance homogène que la teinture d'iode co- lore en rouge brun foncé, ce qui la distingue des éléments granuleux. Dans son dernier article, M. Fueisting étudie les Hypoxylon et les Xylaria. 106 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Weber eine neue Polyporeengattung (Notice sur un nouveau genre de Polyporées) ; par M. C. Kalchbrenner, n. 23, pp. 181-182. Ce genre Boletinus est établi pour le Boletus cavipes de Klotzsch et Opa- towsky, Champignon des Carpathes qui présente un hyménophore excavé à sa surface, logeant les cellules de l'hyménium dans ses excavations, et non pas des tubes séparables de l'hyménium et séparables entre eux. L'auteur annonce qu'il décrira plus au long le Zoletinus dans les Mémoires de l'Académie hongroise. Beitrag zur Entwiekelungsgeschichte der Gonidien- und Zoosporenbildung bei Physcia parietina DNUS (Recherches sur l'organogénie des gonidies et la formation de zoospores dans le Ph. parietina); par MM. A. Famintzin et J. Baranietzky, n. 24, pp. 189-190 ; et Mém. de l' Acad. imp. des sciences de Saint-Pétersbourg, 7° série, t. XI, n. 9. Ces zoospores se développent aux dépens des gonidies. Pour qu'on voie cela, celles-ci doivent étre d'abord débarrassées de la couche de vésicules incolores qui les entoure. Dans ce but, on cultive sur de l'écorce d'arbre de minces couches transversales du PAyscia, que l'on maintient humides au moyen d'un siphon pendant deux ou trois semaines. Les vésicules de l'écorce du Lichen, aussi bien que celles de la moelle, sont ainsi tellement détrempées qu'elles s'anéantissent par places, tandis que les gonidies persistent sans se modifier. On peut aussi alors énucléer celles-ci du tissu du Lichen, puis les transporter sur une autre partie d'écorce où on les cultive de méme dans une atmosphère humide. Avec ces deux maniéres d'opérer, les auteurs ont obtenu des zoospores. Leurs semis avaient été faits sur des écorces préalablement bouillies. Les gonidies croissaient dans les premiers jours de la culture en grosses sphérules. Le noyau cellulaire et la grande vacuole latérale, qui existent dans chaque gonidie, aprés s'étre amoindris graduellement, avaient disparu tout à fait ; le contenu cellu- laire homogène et vert, était devenu translucide et finement granuleux. Daus une sphérule, il se forma plusieurs Zoospores qui en furent expulsées simulta- nément, celles-ci ne présentaient rien de particulier. Les gonidies du Physcia parietina, ainsi que celles d'un Cladonia et de l'Evernia furfuracea, sont identiques avec le genre Cystococcus, décrit par M. Nægeli dans ses Gattungen einzelner Algen, tab. III, f. E. . Ucher die Seulptur der Samenhaut bei den deutschen Juncaceen (Des dessins que présente le testa des graines chez les Joncées d'Allemagne) ; par M. Fr. Buchenau, nn. 26-27, pp. 201-206, 209-211. M. Engelmann a publié, en 1866, dans les Transactions of the Academy REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 107 of Sciences of Saint-Louis, t. 11, n° 2, un travail intitulé : Revision of the North-American species of Juncus. M. Buchenau, qui poursuivait à ce mo- ment ses études sur les Joncées, a envisagé avec prédilection le caractère spé- cifique dont M. Engelmann s'est beaucoup occupé lui-même, savoir la réticu- lation et les saillies que présentent les graines de ces plantes, et qui peuvent servir à distinguer des espèces voisines. Comme l'auteur américain, M. Bu- chenau distingue les semina costata, les semina transverse lineolata et les semina reticulata. Ensuite il exprime dans des tableaux les résultats de ses observations, et signale, à propos de chaque espéce, la forme, le dessin, la couleur, la longueur et la largeur de ses graines, tant pour les Juncus que pour les Luzula. C'est sur presque toutes les graines appendiculées que se remar- quent les cótes; les mailles qu'elles forment sont presque toujours dirigées dans le sens de la longueur de la graine (J. Jacquini, acutus, stygius, cas- taneus, triglumis, trifidus, monanthos). “Les mailles allongées dans le sens transversal qu'on aperçoit quelquefois sur certains points des graines des J. tri- fidus et monanthos appartiennent à la tunique interne, et se voient par trans- parence. Les espèces à feuilles articulées présentent un réseau assez rézulier et à mailles rectangulaires transversalement allongées (J. pygmæus, silvaticus, lamprocarpus, atratus, alpinus, supinus). Les graines du J. obtusiflorus se distinguent par des aréoles finement ponctuées. Les J. capitatus, squarrosus, balticus, ont un réseau régulier à mailles brillantes. On remarque des mailles transversales très-serrées chez les J. cong/omeratus, effusus, diffusus, glaucus (ici seulement sur les parties latérales de la graine), paniculatus, tenuis, T'enageia, sphærocarpus. Beitrage zur Kenntniss des Chlorophyl!s und ciniger dasselbe begleitender Farbstoffe (Recherches sur la chloro- phylle et sur quelques matières colorantes qui l'accompagnent); par M. E. Askenasy, nn. 29-30, pp. 225-250, 253-238. On sait depuis longtemps que la chlorophylle exerce sur le spectre solaire une action importante, qu'on apprécie mieux quand cette matière est dissoute dans l'éther ou dans l'alcool, et dont les effets ont été classés sous deux chefs : effets d'absorption et effets de fluorescence (1). Les principaux effets d'absorp- tion sont l'apparition de certaines raies obscures dans le spectre dont les rayons ont traversé la solution de chlorophylle. L'une est constante, méme dans les solutions les plus étendues ; elle apparaît dans le rouge; deux autres (1) On sait que ce mot fluorescence n'est pas appliqué par les physiciens allemands daus le même sens que par les minéralogistes français, qui le restreignent à l'éclat lu- mineux que prennent certains corps quand on en élève artificiellement la température. Relativement à l'interprétation allemande, nous renvoyons au mémoire de Stokes (Sur les modifications de la réfrangibilité), publié dans les Annales de Poggendorf, supplément, t. 1v, 2° livraison, p. 217. 108 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. n'apparaissent qu'à un certain degré de concentration du liquide, l'une dans le rouge, l'autre dans le vert ; chez les différentes plantes examinées par l'auteur, l'intensité relative de ces raies n'est pas constante. Les différences qu'elles pré- sentent sont encore plus remarquables dans la chlorophylle extraite des Lichens. La raie d'absorption, notée par Stokes dans le jaune, et que l'auteur a constatée également, n'a été trouvée par lui que dans quelques cas particuliers. Il en conclut que plusieurs des raies ne sont pas déterminées par la chlorophylle, mais par d'autres matières colorantes qui accompagnent celle-ci. Le maximum de la premiére raie occupe un trait de l'échelle ; elle tombe de la quatre-vingt- quatorzième à la quatre-vingt-quinzième division dans le voisinage de la raie du lithium, et vers l'extrémité la plus réfrangible du spectre par rapport à celle-ci. C'est cette raie qui est l'indice spectral essentiel de la présence de la chlorophylle. M. Askenasy a constaté qu'elle est aussi produite par l'huile d'olive, mais parce que celle-ci renferme de la chlorophylle. Indépendamment du phénomène des raies, nous n'avons pas besoin d'insister sur l'absorption bien connue de la portion la plus réfrangible du spectre à partir du bleu. Quand la solution est trés-étendue, c'est là à peu pres la seule portion du spectre absorbée, et la chlorophylle vue par réfraction parait jaune. Quand la solution est plus concentrée, l'absorption s'exerce encore sur une portion du rouge, et les couleurs qui passent sont le rouge extérieur, le jaune et le vert, ce dernier prédominant ; la raie d'absorption primitive du rouge croissant toujours vers l'extrémité réfrangible avec la concentration dela liqueur, le jaune et une partie du vert se trouvent aussi absorbés, et la coloration résultante des rayons qui reste est brune, par le mélange du rouge et du vert ; enfin, tout le spectre est absorbé à l'exception du rouge extérieur qui colore seul les rayons à leur sortie On sait que la solution éthérée ou alcoolique de chlorophylle, aprés avoir été longtemps exposée à la lumiere solaire, passe du vert au brun. Alors, dans le spectre transmis, la raie d'absorption du rouge a notablement diminué, et les autres raies sont devenues plus faibles; dans le bleu, l'absorption s'est ré- duite à deux raies entre lesquelles la lumière passe. Aprés une trés-longue insolation, la première raie d'absorption apparaît encore. Quand la solution de chlorophylle est restée un peu longtemps en contact avec les parties végétales d'où elle provient, ou bien qu'on l'a laissée s'évaporer pour dissoudre de nou- veau le résidu dans l'alcool, elle se trouve modifiée de méme qu'après avoir été exposée en solution à la lumiere solaire. | Lorsque la solution verte de chlorophylle a été jaunie par l'addition d'un peu d'acide chlorhydrique ou d'acide sulfurique, le maximum de la première raie d'absorption est déplacé et reporté à deux traits plus loin vers l'extrémité ré- frangible; il apparait aussi une raie noire dans le jaune. Par une addition plus considérable d'acide, la solution prend la couleur bleu verdâtre, et la pre- mière raie reparaît très-forte, les autres faibles; la lumière bleue est trés-peu absorbée et passe beaucoup mieux qu'avant le traitement par l'acide. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 109 L'auteur décrit encore les différents spectres fournis par d'autres modifica- tions de la chlorophylle. Il conclut de ses observations que le liquide bleu obtenu de cette substance, à l'aide de quelques manipulations chimiques, n'en doit pas étre regardé comme une partie intégrante, ni comme le résultat d'un dédoublement ; et qu'il n'y a pas lieu en conséquence d'accepter les résultats que M. Fremy a déduits en partant de ce point de vue. Quant à la fluorescence, c'est-à-dire à la qualité de la coloration que déve- loppe le cône projeté par une lentille sur une solution méme très-mince et presque incolore de chlorophylle, elle est presque toujours d'un rouge plus ou moins éclatant. L'auteur en a étudié également les variétés dans les diverses altérations de la chlorophylle. Il fait remarquer qu'en placant un papier noirci derrière la solution observée, on augmentera beaucoup les effets de fluores- cence, en absorbant la plus grande partie des rayons qui ont traversé le liquide. On peut encore, à l'aide de ce moyen, obtenir la manifestation de la fluorescence sur certaines parties vertes des plantes. M. Askenasy examine dans son second article la matière colorante des Flori- dées, du Peltigera canina et des Collema. Chez les premières, malgré la présence simultanée de la phycoérythrine (1) et de la chlorophylle, c'est la coloration du de la première qui l'emporte. Le spectre d'absorption de la phycoérythrine a trois maxima ou raies : une sur la limite du jaune et du vert, une dans le vert et une dans le bleu. L'absorption commence assez subitement dans le voisinage de la raie du natrium ; quand la solution est épaisse, elle ne laisse passer que la lumière rouge; la fluorescence est composée de rouge, d'orangé et de jaune, et fait paraître à l’œil la teinte intermédiaire entre ces trois-là. La matière colorante du Peltigera canina développe par la fluorescence une teinte d'un jaune brunátre. Le spectre présente deux raies, qui commencent l'une dans le rouge, l'autre sur la limite du jaune et du vert pour s'étendre dans toute la suite du spectre, dans sa partie la plus réfrangible. Enfin les gonidies du Collema plicatile? fournissent un liquide bleu à la lumière du jour, d'un violet rouge à la lumiere de la lampe. Le spectre pro- duit est assez semblable à celui que donne le Peltigera, seulement la raie du rouge est la plus intense des deux ; la fluorescence offre une teinte d'un rouge grenat. L'auteur donne encore quelques détails sur la matière colorante de certaines Diatomées. Ueber den Favus-Pilz (Sur le Champignon du Favus); par M. H. Hoffmann, n. 31, pp. 241-246, avec une planche. . M. Hoffmann figure avec soin le cheveu attaqué du favus, les tubes de (1) Il s'agit ici de la phycoérythrine de M. Kuetzing (rhodophylle de M, Cohn); voyez le Bulletin, t. xiv (Revue), p. 220. 410 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mycélium et les conidies qui ont été regardés comme constituant l'Achorion Schænleinei, et les métamorphoses qu'il a observées. Semées sur des mor- ceaux de pomme-de-terre fraichement coupés et soumis à une cuisson super- ficielle, les croütes de favus ont donné naissance au Penicillium glaucum, et plus tard au Cephalosporium Acremonium Corda. Les mycéliums qui par- courent l'écorce du cheveu et pénetrent jusqu'à la base du bulbe ont donné naissance au Mucor racemosus Fres., dans les conditions de certitude les plus completes. M. Hoffmann pense que le Mucor est ici essentiel, et que le Peni- cillium n'est qu'accidentel, ces deux Champignons étant trés-différents, le Penicillium ne croissant que sur les parties mortes, tandis que le Mucor se trouve aussi sur des parties vivantes. On comprend difficilement comment le favus n'est pas plus commun, s'il est constitué par une forme d'un Champi- gnon aussi commun que le Mucor racemosus ; les médecins invoquent ici les diatheses et l'idiosyncrasie. On peut signaler aussi comme causes de la maladie la malpropreté et le séjour dans une atmosphére défavorable. Ueber den Krebs und die Hexenbesen der Weisstanne (Sur le chancre et sur le balai-de-sorciére qui affectent l’Abies pectinata DC.); par M. A. De Bary, n. 33, pp. 257-264. La déformation nommée par l'auteur chancre consiste en une dilatation du tronc. Cette dilatation s'accompagne de crevasses dans l'écorce. Cette dilatation peut acquérir jusqu'au double du diamètre du tronc. Au-dessus et au-dessous d'elle, ce diamètre revient brusquement à ses dimensions normales. Elle est quelquefois beaucoup plus prononcée d’un seul côté. Elle se trouve tantôt tout prés du sol, tantôt à plusieurs hauteurs d'homme, ou la plupart du temps solitaire, jamais répétée plus de deux fois, sur des branches d’âge et de dia- mètre tres-différents. Dans ces sortes de loupes, le corps ligneux et l'écorce sont tous deux hypertrophiés. Les fentes de l'écorce y laissent parfois le corps ligneux à nu. Les couches annuelles présentent des épaisseurs inégales ; elles présentent des interruptions qui ne correspondent pas aux fentes de l'écorce, et sont remplies par des formations qui appartiennent à l'écorce interne. Quand le bois est exposé à nu aux influences atmosphériques, il ne tarde pas à se pourrir, et cette altération s'étend de proche en proche dans son intérieur, ce qui diminue considérablement la valeur commerciale des bois altérés. Or, dans certains bois, les deux tiers des Sapins ont été rencontrés affectés de chancre par l'auteur. A cause des variétés de situation qu'ils offrent, on ne saurait rapporter cette maladie à des modifications quelconques des agents atmosphériques. L'écorce aflectée dans les chancres doit son épaisseur extraordinaire surtout à une multiplication extrêmement considérable des éléments du parenchyme cortical, aussi bien du parenchyme primaire. que du parenchyme secondaire REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 111 (dans les chancres anciens les éléments du liber sont extrémement clair- semés). Ce parenchyme est, dans les parties vivantes et humides de la tumeur corticale, traversé par les filaments de mycélium d'un Champignon, que l'on trouve sans exception dans les exemplaires de tous les âges (méme dans les exemplaires oü l'écorce est desséchée), aprés avoir débarrassé la préparation de la résine qu'elle contient par l'alcool, et l'avoir ensuite traitée par une solution de potasse. On suit alors facilement les filaments du parenchyme dans la couche la plus interne du liber et dans le cambium, jusqu'à la périphérie du bois, méme dans celui-ci, soit dans les rayons médullaires, soit entre les fibres ligneuses. Ces filaments émettent des ramuscules qui pénètrent dans l'intérieur des cellules du parenchyme et du liber; ces ramuscules rappellent les sucoirs des Cystopus et des Peronospora décrits antérieurement par l'auteur. M. De Bary n'a trouvé aucun organe de végétation sur ce mycélium, du moins dans l'intérieur des tumeurs; il n'en a pas obtenu davantage en le cultivant pendant six mois sous des capsules de verre. Mais on voit naitre quelquefois des chancres du Sapin, sur de jeunes tiges, la déformation connue sous le nom de balai-des-sorcières; des chancres plus anciens en présentent des restes à leur surface. On sait que cette déformation est causée par l'Ul/cidium elatinum (1), Urédinée dont le mycélium pérennant persiste dans les rameaux qu'il affecte, pour produire en juin dans les jeunes feuilles ses organes de reproduction, ses spermogonies et ses conceptacles. ` M. De Bary s'est assuré que le mycélium de l'Æcidium se comporte exac - tement comme celui qui remplit les chancres, et que les rameaux qui portent "l'üEcidium sont altérés dans leur structure comme le sont les troncs de l Abies au niveau de ces déformations. Il est vrai qu'il n'a pu voir germer sur les feuilles non plus que sur les rameaux de l'arbre les spores de cet Œ cidium. Il croit devoir supposer, jusqu’à preuve du contraire, que ces spores produisent une cellule embryonnaire qui pénètre par les stomates dans le tissu intérieur de l'arbre et y développe des téleutospores, avec ou sans Uredo, et quel OE cidium elatinum n'est qu'une phase d'une espèce dimorphe, dont on retrouvera l autre phase sur un autre végétal. Nul doute d'ailleurs que le chancre et le balai-de- sorcière ne soient causés par le méme parasite. | Zur Lehre von Generationswechscl im Pflanzenreichs und von den organologischen Analogieen der phanerogamischen und kryptogamischen Bluethe (Théorie de la génération alternante dans le règne végétal ; analogies d'organisation entre les fleurs des Phanérogrnes et celles des Cryptogames); par M. Alfred Kirchhoff, nn. 42 et ^5, pp. 329-331, 337-340. Depuis les découvertes modernes sur la sexualité des Cryptogames, les bota- (4) Voyez Ann. sc. nat., 4° série, t. xx, p. 90. 412 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nistes philosophes se sont évertués à comparer la génération alternante des végétaux à celle des animaux inférieurs, et même à trouver des indices de gé- nération alternante chez les végétaux supérieurs qui semblent au premier abord n’en présenter aucune trace. Nous avons rendu compte il y a plusieurs années d'un livre de M. Ogilvie, où était traitée à fond cette question impor- tante, qui a été plus récemment l'objet de la thèse de concours de M. L. Vail- lant. Les termes de comparaison choisis par les auteurs de ces travaux ont sou- vent varié. M. Kirchhoff pousse à l'extréme les déductions à tirer de certaines théories allemandes. Il n'insiste pas sur les thallophytes, mais seulement sur les cormophytes, qui comprennent les cryptogames vasculaires et les phanéro- games. Les spores de ces cormophytes sont monogénétiques, c'est-à-dire d'une sexualité indifférente, chez les Mousses et les Fougères. Ces dernières, aux- quelles l'auteur pense qu'il faut adjoindre les Lycopodium comme pour for- mer un groupe naturel d'ordre supérieur, se distinguent des Mousses par la place qu'occupe la fécondation dans l'ordre de leurs phases. Les opinions de l'auteur ont plus d'originalité pour ce qui concerne les cormophytes digénéti- ques. Ici, la spore est sexuée, Or, l'auteur énumére parmi les cormophytes digénétiques, non-seulement les Rhizocarpées (auxquelles il adjoint les Séla- ginellées), et dont les microspores et les macrospores sont bien connues, mais encore les Gymnospermes et les Phanérogames. Le pollen est regardé par l'au- teur comme la microspore et le tube pollinique comme le proembryon mâle, formé de plusieurs cellules chez les Gymnospermes ; le sac embryonnaire est au contraire la macrospore, et chez les Gymnospermes il se forme dans son intérieur, avant la fécondation, un proembryon femelle, les corpuscules étant ` comparables à des archégones. L’anthère tout entière est dans cette théorie ana- logue au microsporange, et l'ovule au macrosporange. Ce peu de mots suffit à faire comprendre sur quels caractéres fondamentaux s'appuie M. Kirchhoff, pour séparer ses cormophytes digénétiques en deux groupes : les Gymno- - spermes, comprenant les Sélaginelles et les Rhizocarpées, et les Phanérogames. Il n'est. pas inutile de faire observer combien cette théorie s'éloigne de celle qui regarde comme le proembryon des phanérogames le suspenseur de l'em- bryon, dont la formation suit l'acte fécondateur, et se trouve particulièrement développée chez les Gymnospermes, intermédiaires, de l'aveu général, entre les Cryptogames et les Phanérogames. Ueber Saprolegnia und Mucor; par M. H. Hoffmann, nn. hA, 45; pp. 345-348, 353-356, avec une planche. Il résulte des recherches de l'auteur que les types désignés sous les noms de Saprolegnia et de Mucor ne sont que des formes différentes d'un seul et méme Champignon, et que celui-ci n'est en aucune facon le compagnon acci- dentel de certains états pathologiques, mais peut déterminer chez les animaux REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 113 en parfaite santé la maladie et même la mort. Cette propriété infectieuse ap- partient aux deux formes : au Sapolegnia, comme l'a déjà prouvé M. Hanno- ver, et au Mucor, ainsi qu'il résulte des expériences de M. Hoffmann. Il a déjà été expliqué que l E mpusa Muscæ Cohn appartient au méme cycle de formes. M. Hoffmann lui-même a obtenu de l’£mpusa un Mucor, comme l'a déjà fait M. Bail. L'identité du Mucor et du Saprolegnia confirme les recherches faites antérieurement par l'auteur sur le développement de la columelle des Mucor. M. Hoffmann pense que l'identité qu'il vient d'établir fournirait des argu- ments précieux aux partisans de la doctrine de M. Darwin. Enfin il fait remar- quer que le Mucor Mucedo pourrait fournir un bon exemple de la parthéno- génèse (entendue dans le sens où l'entendait Siebold), si rare et si contestée dans le règne végétal. En effet, si le Saprolegnia présente la vraie forme sexuelle avec spores résultant d'une fécondation, le Mucor reproduit pendant une longue série de générations des spores analogues à celles du Saprolegnia, mais plus petites, sans qu'aucune fonction sexuelle préside à leur formation. Mais dans les deux cas la spore produite est physiologiquement identique, puisque l'expérimentateur en peut obtenir à volonté l'une ou l'autre des deux formes Ueber Vaucheria dichotoma DC.; par M. le comte H. de Solms- Laubach, n. 46, pp. 361-366, avec une planche. Cette espèce doit être séparée du genre Vaucheria. L'auteur en forme un genre nouveau voisin du précédent; il le dédie à M. Woronin parce que ce savant a découvert les anthéridies de la plante. Le nouveau genre Woroninia est caractérisé de la manière suivante : Antheridium rectum ; oogonium erectum erostre, membrana maturitate fus- Cescente; oosporæ contentum albuminosum chlorophyllosum (nunc semper ?); Z00sporæ desunt. Le genre Vaucheria restreint recoit la diagnose suivante : Antheridium plus minus campylotropum ; oogonium campylotropum, ros- iratum, membrana maturitate pellucida ; oosporæ contentum obesum rufo vel fusco tinctum, chlorophylla destitutum. Le Vaucheria piloboloides Thuret doit former aussi un genre spécial, plus rapproché du Woroninia que du Vaucheria par ses oogonies sphériques assez généralement dépourvues de bec; mais on n'en connait pas bien encore l'ospore mûre. Ucher den gcenetisehern Zusammenhang von Morini- dium, Schizogonium und Prasiola (Sur le lien originel des Hormidium, etc.); par M. Paul Reinsch, n. 48, pp. 377-379, avec une planche. Ces Algues, que l'on rencontre assez souvent ensemble, mais qui n'offrent T. XV, (REVLE) S 114 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. que rarement des passages de l'une à l'autre, appartiennent non-seulement au méme genre, mais encore à une méme espece. Ce fait prouve, dit l'auteur, combien nous sommes éloignés de comprendre dans toute sa largeur le genre tel qu'il existe dans les Cryptogames inférieures. Eine merkwuerdige Hybrideubildung (/emarquable produc- tion d'hybrides) ; par M. F.-A. von Hartsen, n. 48, p. 379. Il s'agit ici d'un fait analogue à celui que M. Henri Vilmorin a fait con- naître à la Société vers la fin de l'année 1867. Il s'agit d'un fruit venu sponta- nément sur une branche d'Aubergine (Solanum Melongena), et qu'on aurait pu prendre à première vue pour une Tomate, tant il ressemblait au fruit du S. Lycopersicum. On a trouvé dans la localité, aux environs de Cannes, plu- sieurs exemples de cette anomalie, que l'auteur attribue à une hybridation naturelle. Les effets en seraient d'autant plus remarquables que le S. Lycoper- sicum est regardé par beaucoup de botanistes comme le type d'un genre spécial. Ueber transitorische Stærkebildung bei der Birke (Sur une formation transitoire d'amidon dans le Bouleau) ; par MM. Famintzin et Berodin, n. 49, pp. 385-387. Voici le résumé des observations des auteurs : 1. Chez le Bouleau, il se fait au printemps, aussi bien dans les chatons que dans les ramuscules, une formation transitoire d'amidon, aux dépens du con- tenu des cellules qui le renferment. 2. L'amidon produit ne persiste pas longtemps, car il est employé à l'élon- gation des chatons et des bourgeons. 3. On rencontre dans le pollen une formation d'amidon transitoire toute semblable, mais plus tardive. Cette substance se trouve souvent dans les grains polliniques qui sont parvenus sur le stigmate et dans les courts boyaux polli- niques ; ils disparaissent promptement. h. Quant aux matériaux aux dépens desquels se produit ainsi l'amidon, les auteurs ne savent rien de précis. Cette formation leur parait se rapprocher de celle que M. Sachs a observée dans les cotylédons ou dans l'endosperme pen- dant la germination des graines oléagineuses. 5. Enfin, ils font remarquer qu'ils ont observé le méme fait sur les cha- tons mâles du Populus nigra. Ueber den Fovillascblauch der Pollenzelle (Sur ['utricule de fovilla de la cellule pollinique) ; par M. Th. Hartig, n. 49, p. 388. A l'intérieur de la paroi cellulosique (intine) du grain de pollen est un corps utriculiforme correspondant à l'utricule intérieur de toute autre cellule paren- chymateuse, et que l'auteur nomme l'utricule de la fovilla ; dans son intérieur REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 115 se rencontrent un ou plusieurs corps semblables à des nucléus, Ce n'est pas une dilatation de l'intine qui constitue les boyaux- polliniques, on s'en assure en engluant des grains de pollen dans un magma de gomme arabique, et en les traitant par l'acide sulfurique étendu. Les boyaux polliniques du Colchicum peuvent atteindre une longueur qui égale vingt fois le diamètre des grains de pollen, sous l'influence de cet agent. Mais quand on fait la coupe des graius de pollen ainsi disposés, cet acide reste sans grand effet sur [a dilatation de la mem- brane intérieure. C'est que la coupe a détruit, selon l'auteur, un appareil au- quel la fovilla doit de pouvoir déterminer l'élongation des boyaux. Bræge zur Kenntniss der Ustilagineen (Recherches sur les Ustilaginées) ; par M. A. Fischer de Waldheim, n. 50, pp. 393-395, avec une planche. 1l s'agit dans ce mémoire de l Ustilago flosculorum Fr. (Farinaria Sca- biosæ Sow.), qui vit sur le Knautia arvensis Coult. Il résulte des études de l'auteur que cet Ustilago n'est qu'une simple variété de l'U. antherarum, qui attaque la famille des Silénées. M. de Waldheim reconnait que c'est là le seul cas connu où une méme Ustilaginée se rencontre parasite sur deux plantes de familles tout à fait différentes. Fluorescenzerscheinungen als Ursache der Færbungen von Pflanzentheilen (Les phénomènes de fluorescence regardés comme cause de la coloration des parties végétales); par M. B. Frank, n.. 51, pp. 405-407. M. Frank cite comme un exemple indubitable des phénomènes qu'il va décrite les graines de beaucoup de Pæonia, qui sont d'un bleu foncé; leur color ation est due à la (luorescence d'un élément incolore, de la membrane cellulaire. Quand on coupe une tranche superficielle et mince, qui ne contienne que la membrane extérieure et fortement épaissie des cellules superficielles de la graine, la surface de celle-ci est, sur la coupe, d'un rouge carmin foncé, ou (quand les graines sont depuis quelques jours hors du fruit) parait brune, tandis que la pellicule détachée semble par transparence, à l'œil et bien mieux encore sous le microscope, incolore ou d'un vert grisátre brillant. sil on sup- prime la lumière qui traverse le porte-objet, cette pellicule, à la lumière réflé- chie, parait d'un beau bleu foncé comme les graines restées intactes; en ombrageant l'espace situé au-dessus de l'objet, on fait disparaitre toute colora- tion, ce qui prouve, selon l'auteur, que la membrane épaissie des cellules su perficielles, ou du moins une partie des couches qui la composent, est douée de la fluorescence bleue. Cette propriété n'apparait que peu de temps avant la maturité et se développe alors très-rapidement. La présence de l'eau est une Condition essentieile du phénomène; en humectant une pellicule desséchée 116 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sous le microscope on le fait reparaître. L'extrait alcoolique jouit de la fluores- cence. . Le phénomène en question est. encore plus remarquable sur les baies du Viburnum Tinus, et à un degré moins fort dans celles du V. Lantana. Flora vitiensis, auctore B. Seemann. 6° et 7° parties. In-4°, pp. 197-268. La sixième partie du Ælora vitiensis comprend la fin de l'étude des Ama- rantacées et l'étude des familles suivantes : Molluginées, Polygonées, Lau- rinées, Hernandiacées, Myristicées, Monimiées, Thymélées, Santalacées, Euphorbiacées; vient ensuite la famille des Urticées. On remarquera dans cette livraison. un article trés-important sur le bois de Sandal; celui qui est fourni par les iles Viti, et que l'auteur rapporte à une espéce nouvelle, San- dalum Yasi Seem., lui fournit l'occasion de faire connaitre sur le bois de Sandal en général les détails les plus intéressants, empruntés méme à la phi- lologie. Les planches de cette livraison représentent les espèces suivantes : Tetranthera palmatinervia Meissn., Hernandia peltata Meissn., Drymi- spermum subcordatum Seem., Sandalum Yasi Seem., Croton metallicum Seem., C. Verreauxii var. Storckii Muell. Arg., Acalypha Wilkesiana Muell. Arg., Laportea Harveyi Seem., et L. vitiensis Seem. La septième partie du méme ouvrage comprend la fin de l'étude des Urti- cées, dont plusieurs espèces nouvelles sont décrites par l'auteur; on y re- marque une étude soignée des variétés de l'Arfocarpus incisa. Viennent ensuite les familles des Cératophyllées, Chloranthacées, Pipéracées, Casua- rinées et Conifères, et le commencement de celle des Cycadées. Les plantes figurées dans cette livraison sont les £latostema nemorosum Seem., Pohne- ria Harvey Seem., Trophis antropophagorum Seem., Ficus scabra Forst., F. aspera Forst., F. Barclayi Seem., F. bambusæfolia Seem., F. obliqua Forst., F. Storckii Seem. et F. Pritchardi Seem. La nomenclature botanique au Congrès international de botanique de Paris; par M. François Crépin (Annales de la Société phytologique et micrographique de Belgique, t. 1, pp. 161-188). Ce travail, daté de Rochefort, 19 décembre 1867, et dont l’auteur ne con- naissait pas alors le texte des Actes du Congrès, paru à Paris le 15 novembre précédent, a pour but d'attaquer l'une des principales décisions prises par le Congrès relativement aux lois de la nomenclature. Après avoir critiqué l'inno- vation introduite dans la monographie des Euphorbiacées par M. Mueller d'Argovie au sujet des coupes génériques (1), l'auteur s'occupe longuement de “article 48 des Lois : « Pour être exact et complet dans l'indication du nom ou des noms d'un. groupe quelconque, il faut citer l'auteur qui a publié le (1) Vey. le Bull. t. xiv. (Revue), p. 61. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 117 premier [e nom ou la combinaison de noms dont il s'agit.» M établit ensuite la nécessité de respecter les droits acquis aux découvertes des premiers pion- niers qui défrichent le champ de la science, et soutient que l'on peut toujours ménager ces droits en employant, lorsqu'il s'agit de transposition d'espèces, le procédé mis en pratique par plusieurs auteurs et qui consiste à placer entre parenthèses l'ancien nom générique ct à faire suivre la signature de l'auteur de la transposition : Ma/thiola tristis L. (Cheiranthus) R. Br. M. Crépin ne voit pas de difficultés sérieuses pour composer la table d'un ouvrage renfermant des espèces nommées de la sorte; on y mentionnera, dit-il, et le Cheiranthus tristis L. et le Matthiola tristis R. Br. M. Crépin croit convenable d'écrire le mot Cheiranthus placé entre parenthèses au nominatif, en supprimant la préposition sub; c'est, dit-il, plus concis et en méme temps aussi clair. Il s'attache ensuite à réfuter les opinions émises par M. de Candolle dans son Commentaire, par M. l'abbé Questier et par la commission du Bulletin de la Société (1). Lettre à M. Francois Crépin; par M. Ch. Des Moulins (Extrait des Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, t. xxvi, 4° livraison); lirage à part en brochure in-8? de 10 pages. Cette lettre est datée de Bordeaux, 3 janvier 1868. M. Des Moulins y par- tage les opinions exprimées par M. Crépin. Il établit longuement que l'unité ontologique est l'espèce eu histoire naturelle, et que par conséquent la con- naissance de l'espèce est le dernier mot de la connaissance des êtres naturels. L'espèce doit donc avoir le pas sur le genre : si le congrès a décidé autrement dans le libellé de l'article 48 , c'est parce que la question a été déplacée par les synthétistes, attribuant au genre un rang hiérarchique plus élevé que celui de l'espéce dans le systeme. Ueber die Characeen Afrikas (Sur les Characées d'Afrique) ; par M. Al. Braun (Monatsberichte der k. preussischen Akademie der Wis- senschaften zu Berlin, déc. 1867, pp. 782-810, 873-944). M. Alexandre Braun a extrait d'un graud travail sur toutes les Characées du globe ce qui concerne particulièrement les Characées africaines, afin de ne Pas garder plus longtemps en portefeuille Ja description de nombreuses espèces où formes nouvelles , qui lui ont été adressées de plusieurs côtés. Il connait d'Algérie vingt-quatre espèces, du Maroc trois qui se retrouvent en Algérie, de Tunis cinq espèces, dont une, le Chara hispida, n'a pas été rencontrée en Algérie, Le nombre des espèces recueillies en Égypte, en y comprenant deux plantes douteuses, ne dépasse pas dix, parmi lesquelles cinq ne sont pas encore connues dans le reste de l'Afrique septentrionale, de sorte que le nombre des (1) Voy. le Bull, t. vil, p. 438. 118 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Characées de cette partie de la région méditerranéenne s'éléve à trente. Les Characées de la Sénégambie et de là Guinée sont au nombre de trois. Sur la cóte occidentale d'Afrique, de l'autre cóté de l'équateur, M. Welwitsch en a trouvé cinq dont trois sont nouvelles. En Abyssinie et sur la cóte orientale, le nombre des espéces de cette famille est de six, dont deux seulement ne se retrouvent pas dans le nord ou dans l'ouest. Le Cap fournit quinze espèces dont six sont spéciales; Madère et les Canaries en contiennent deux qui ne le sont pas; enfin Bourbon, Maurice et Madagascar en offrent ensemble trois particulières à ce groupe d'îles. Parmi ces quarante-cinq Characées africaines il s'en trouve vingt-six qui sont communes à l'Afrique et à l'Europe, dont plusieurs sont cosmopolites (Nitella hyalina, Chara fœtida, Ch. contraria, Ch. fragilis); ou du moins sont répandues dans l'ancien et dans le nouveau monde, ne manquant qu'à l'Australie (Nitella capitata, N. opaca, N. mu- cronata, N. gracilis, N. tenuissima, Chara coronata, Ch. aspera); ou enfin restreintes à l'ancien monde (To/ypella glomerata, Chara crinita, Ch. gymnophiylla). La région méditerranéenne forme ane zone plus circonscrite, comprenant des espèces communes à la fois à l'Afrique septentrionale et à l'Europe méridionale (Nitella. translucens, N. brachytetes, N. virgata, Lychnothamnus alopecuroides, Chara imperfecta, Ch. galioides, Ch. con- nivens). Parmi les vingt-six espèces communcs à l'Afrique et à l'Europe il n'en est qu'une seule qui se rencontre encore dans l'Asie méridionale , savoit le Ch. brachypus. M. Al. Braun s'étend sur la morphologie des Characées. Il est facile de se convaincre, dit-il, que ce n'est point un chaos de formes, comme il semble- rait au premier abord, mais une famille bien graduée dans les diverses modifications de ses types, une famille par enchainement réciproque. il s'en faut bien, dit-il, que tous les types de Characées décrits comme espèces aient réellement la méme valeur naturelle ; beaucoup de ces espèces sont subordonnées l'une à l'autre par les rapports de leurs caractères (différences dans le nombre et la grandeur des organes, etc.). L'auteur, en poursuivant cette idée, arrive à dire qu'un type spécifique peut en réalité être représenté soit par unc seule espèce, soit par plusieurs, ce qui le conduit à distinguer Îles espèces principales et les espèces secondaires ou sous-espèces, plus voisines les unes des autres que les premières ne le sont entre elles. Tl s'étend assez longuement sur la nature des caractères propres aux unes et aux autres. Quant à l'établissement des genres, sous-genres et sections de la famille, M. Braun a suivi les principes qu'il avait émis en 1849 dans son mémoire Sur les Characées de Suisse, et que M. de Leonhardi a plus complétement dévelop- pés dans son travail sur les Characées d'Autricho. M. Braun trace ensuite le conspectus des Characées d'Afrique, puis il dé- crit chacune des espèces, renvoyant sur quelques points de synonymie à l'ex- siccata de Characées publié par M. Rabenhorst. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 119 Sopra aleunc Najadaeec italiane: sopra una forma singolare di Resedacce di Sardegna ; par M. P. Ascherson (Atti della Societa italiana di scienze naturali, tome x, août 1867, fasc. 11, pp. 262-271). Nous avons déjà eu l'occasion de parler des travaux que M. Ascherson poursuit sur la famille des Naïadées. Ce nouveau mémoire est relatif aux es- peces voisines : 1° Althenia setacea, très-analogue à une espèce de la Nou- velle-Hollande, le Zannichellia Preissii , avec laquelle elle devra peut-étre former un genre spécial, désigné provisoirement par M. Sonder sous le nom d'Zexatheca, Un fait analogue de géographie botanique est offert par le genre Posidonia, dont une espèce, le P. australis Hook f., habite les mers qui baignent la Nouvelle-Hollande et la Tasmanie. — 2° Ruppia drepanensis Tinco (X. rostellata Koch in Parl.). — 3° Cymodocea æquoren Kænig non Kunth (Zostera nodosa Parl. non Guss.). — 4° Najas tenuifolia R. Br. (N. graminea Del., Caulinia alaganensis Pollini). Le Reseda décrit par M. Ascherson est le Zuteola tinctoria Webb var. ? australis Webb (X. Luteola australis Muell. Arg.), forma dimerocarpa Asch.— Carpella quam in Z. tinctoria vulgari distinctius medio constricta, longius et magis acute cuspidata, fere semper bina, alterum axim racemi, alterum bractea spectans. — Le genre Zuteola de Tournefort est considéré par l'auteur comme très-distinct à cause de la disposition spéciale de ses sépales et de celle de ses carpelles, qui est contraire à celle des vrais Reseda. Choix de Cryptogames exotiques nouvelles ou mal con- nues; par M. J.-E. Duby; in-4° de 14 pages avec 4 planches, daté du h juillet 1867. Ce sont seulement des Mousses qui sont décrites dans ce travail, savoir : Campylopus nigrescens, in vicinio Mirador prope San Andres in agris mexi- canis (Sumichrast) ; Orthotrichum Douglasi!, Columbia River (Douglas); Monoschisma viride, ad wuncos arborum in terris calidis mexicanis (Sumi- chrast) ; Macromitrium Peppigii, in Chile (Peeppig) ; M. elegans, in capite Bone Spei (Pappe); M. Sumichrasti, ad arbores in terris calidis mexicanis (Sumichrast) ; M. Richardi Schw., M. fimbriatum Schw., Schlotheimia Sphæropoma, ad truncos arborum prope Vera Cruz (Sumichrast); Fabronia longidens, ex parte Patagoniæ australis Z'ntre-rios dicta ad truncos (Claraz) ; Hookeria cruceana, ad cortices arborum prope Vera Cruz (Sumichrast), et Hypnum Clarazit, in Uruguay (Claraz) (1). Le genre nouveau Monoschisma présente les caractères suivants : Calyptra (1) Les esnèces qui ne portent aucun nom d'auteur sont de M. Duby. 120 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dimidiata basi non laciniata. Peristomium duplex ; externi dentes 16 lanceo- lati discreti dilute fusci; interni membrana hyalina cellulis magnis conflata conica operculo deciduo diffracta. Theca exannulata. Planta hypnoideo-repens, caule primario rigido, ramis erectis pinnatis. M. Duby pense que dans le genre Schlotheimia il y a lieu de soumettre à une révision sévère tout le groupe dont le centre est le Schl. rugifolia Brid., et d'y diminuer considérablement le nombre des espèces. 1 Quelques observations sur la matière colorante de la ehloropbylie; par M. Marc Micheli (Archives des sciences de la bibliothèque universelle de Genève, mai 1867). Voici les conclusions de ce travail, telles que nous les trouvons dans le Bota- nische Zeitung : 1. Il n'y a aucun motif d'adopter l'hypothèse de M. Fremy, d’après lequel la chlorophylle pourrait se dédoubler en phylloxanthine et en phyllo- cyanine. 2. La chlorophylle semble se former aux dépens d'une substauce jaune qui se transforme en une substance verte par un procédé inconnu. 3. Tous les acides détruisent la coloration de la chlorophylle et la transforment en jaune. ^. Deux d'entre eux, l'acide sulfurique et l'acide chlorhydrique, ont en outre la faculté de faire retourner cette teinte jaune au bleu ou au vert, en continuant leur action. L'hydrate de baryte agit d'une maniere analogue. 5. La lumière ne décolore pas la teinte verte ou bleue obtenue par l'inter- médiaire de l'un de ces deux acides; cette teinte, par conséquent, est autre que celle de la chlorophylle. 6. Beaucoup de feuilles deviennent translucides quand on les expose direc- tement à la lumière solaire, et cela parait dà à une contraction de la chloro- phylle. Mémoires d'un botaniste, accompagnés de la Florule des sta- tions du ehemin de fcr du Midi dans le Gers: par M. l'abbé D. Dupuy. In-89 de 356 pages, avec figures intercalées dans le texte. Paris, chez F. Savy. M. l'abbé Dupuy, ayant résolu de publier successivement une série de flo- rules des principales stations des chemins de fer du Midi, a pensé que, précédées de quelques pages moins sérieuses, ces florules scraient peut-être mieux goütées d'une certaine partie du public. C'est pourquoi il a écrit ces mémoires, dans la première partie desquels il n'est. nullement question de botanique, mais seulement de la vie et des souvenirs personnels de l'auteur. La Florule nous offre d'abord l'avertissement placé en 1847 par l'auteur en tête de sa ZJorule REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 121 du Gers. MM. l'abbé Miégeville, Boutigny et d'autres botanistes lui ont com- muniqué depuis des renseignements précieux et des espèces critiques qui lui avaient échappé. La Florule consiste en une énumération méthodique des fa- milles, des genres et des espèces, où chacun de ces types est brièvement carac- térisé, sinon dans toute la rigueur de la science, du moins avec une simplicité avantageuse pour les commencants. L'auteur s'est abstenu d'adopter les genres fondés sur des caractéres minutieux et difficiles à saisir. Cette énumération comprend les Cryptogames vasculaires. L'auteur indique à la fin du volume, dans des listes spéciales, les plantes utiles et les plantes nuisibles, soit en agri- culture, soit en médecine, soit dans l'économie domestique, soit dans l'indus- trie ; une dernière liste comprend, pour chacune des stations principales des chemins de fer qui traversent le département da Gers, les plantes rares ou spéciales que les amateurs peuvent recueillir en rayonnant autour de la Station. Stirpes exoticæ novæ: par M. H. Baillon (Adansonia, t. Vill, pp. 198-205, 345-351). Ces notes comprennent la description des plantes suivantes : Rourea my- riantha, du Gabon; Opilia umbellulata, du Zanzibar; Drimys crassifolia, de la Nouvelle-Calédonie ; Grangeria porosa, de Madagascar (Richard, n° 220, 582; Pervillé n° 354, 507 ; Boiv. n° 2210); Baudouinia fluggei- formis, d'Ambongo (Pervillé n° 664); Xylopia Vieillardi, de la Nouvelle- Calédonie, et Lasiodiscus Pervillei, de Madagascar (Pervillé n° 321); Olax hypoleuca, de la Nouvelle-Calédonie ; Savia bojeriana, de Madagascar (Bojer); Uvaria Commersoniana, de méme provenance; U. Hahniana, du Mexique (Hahn ne 239); U. callicarpa, de Madagascar; Hexalobus Jussibanus ; Polyalthia maritima, de Madagascar ;.P. Chapelieri, de même provenance ; P. Richardiana, de Nossi-bé (Richard, Boiv. n° 2114); Unona ambongoen- sis, d'Ambongo (Pervillé n° 675). Bericht ucber den gegenværtigen Zustand des botanis- chen Gartens in Breslau (Compte rendu de l'état actuel du jardin botanique de Breslau); par M. le professeur Gæppert. In-8° de 20 pages. Breslau, mars 1868. M. Gœppert commence par établir quelles sont les améliorations quil con- viendrait en général d'établir dans les jardins botaniques, savoir : un étiquetage aussi exact et aussi complet que possible ; une disposition qui présente l'en- semble du règne végétal, rangé d'une part suivant les familles naturelles, d'autre part selon les flores des différents pays, en tenant compte des genres et des espèces marquants ; une collection aussi complète que possible des végé- taux utiles à la médecine, à la pharmacie et à l'industrie, avec une exposition 1922 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. spéciale des fleurs, des fruits et des produits qu'elles fournissent ; l'établisse- ment d'une annexe de physiologie et de morphologie végétale, où les phéno- mènes de croissance des plantes ligneuses pourront être étudiés à l'air libre ; enfin, des movens de comparer les flores des périodes géologiques passées avec celle de l'époque actuelle. Ces derniers peuvent étre réalisés en placant dans des galeries des spécimens ou des dessins des (lores éteintes, comme aussi, pour les flores tertiaires, en composant des groupes génériques rappelant les , principales associations végétales de cette flore. M. Geppert expose ensuite la distribution du jardin de Breslau qu'il a dis- posé sur ces principes. Nous remarquons que les serres sont tres-riches en végétaux exotiques. Veber die Gesetze dcr Bewegung der mikroskopischen Pflanzen und Thiere unter dem Einfluss des Lichtes (De la loi du mouvement des plantes et des animaux microscopiques sous l'influence de la lumiere) ; par M. F. Cohn (Amtlicher Bericht ueber die hO Versammlung Deutscher Naturforscher und Aertzte zu Hannover, p. 210). | |. Chez les organismes microscopiques incolores (monades, cryptomo- nades, zoospores des Champignons et Mycophycées), la lumiere n'a pas d'action et il n'y a pas de direction déterminée du mouvement ; ces organismes parais- sent se mouvoir dans tous les sens possibles. 2. Chez les Diatomées et les Oscillarinées, l'influence de la lumière se réduit à ceci, que ces plantes préferent la lumiere à l'obscurité, et par conséquent se réunissent en grande quantité à la surface du liquide, On n'a pas observé d'autre action sur la direction de leur mouvement. 3. Les organismes microscopiques verts qui contiennent de la chlorophylle (Euglènes, Volvox, zoospores dela plupart des Algues) se comportent de la méme manière dans leurs mouvements, et de même que les zoospores colorés en brun des Phéosporées, et que les Palmellées et les Protococcacées qui contiennent une matière colorante rouge. La direction que suivent ces organismes dans leur mouvement est déterminée par celle des rayons lumineux qui tombent sur eux. Ils se meuvent dans la direction de la source lumineuse et des rayons qui en émanent, et en ligne droite. Les exceptions apparentes qu'on observe sont dues à la forme de la goutte d'eau où se trouvent ces organismes. Dans ces mouvements, la partie de leur corps qu'on désigne comme la téte, qui porte les cils et qui est privée de chlorophylle, se tourne vers la lumière. Il y a là une sorte de polarité. Tout mouvement de ces organismes est accompagné d'une rotation de leur corps autour de leur axe longitudinal; et tandis que dans l'obscurité cette rotation a lieu aussi bien de droite à gauche que de gauche à droite, l'influence de la lumière en règle le sens. Les expériences faites avec REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 193 les verres colorés montrent que ce sont seulement les rayons fortement réfran- gibles qui produisent ces mouvements; les rayons faiblement réfrangibles. dépourvus d'action chimique, n'agissent pas autrement que l'obscurité. Tl est un trés-petit nombre d'organismes verts qui s'écartent de la source lumineuse, mais ce n'est pas pour longtemps; il est à remarquer que quand ils s'en rap- prochent, le sens de leur rotation change immédiatement. h. En rapprochant ces faits de l'action chimique que la lumiere exerce sur la décomposition de l'acide carbonique, il est permis de penser que ces phé- nomenes de mouvement sont dus à l'action que la lumiere exerce sur la ma- tiére verte de ces corpuscules. Ces faits, déjà un peu anciens dans la science, doivent étre mis en parallele avec ceux qu'a fait connaitre M. Famintzin. Sopra alcune glandole delle Saxifraghe Aizoidec (Sur quelques glandes des Saxifrages de la section Aizoides) ; par M. Gaetano Licopoli (Extrait du Rendiconto dell" Accademia delle scienze fisiche e mate- matiche, fasc. 3, mars 1868) ; tirage à part en brochure in-8? de 11 pages. M. Licopoli s'est déjà occupé des glandes des Statice dans un mémoire ana- lysé dans cette Revue, t. XIV, p. 37. Il a reconnu que l'organe sécrétant la matière calcaire n'est pas spécial au Statice monopetala, mais commun à beau- coup d'autres plantes de la même famille et de familles diverses. Voici les con- clusions de son nouveau mémoire : Les pores marginaux chez les Saxifrages de la section S/abiana ou de la section Lingulata, et chez beaucoup d'autres de la section A/zoides, correspondent à des glandes destinées à l'excrétion des ma- tières calcaires (carbonate de chaux), lesquelles, par la forme, par la structure et par les rapports anatomiques immédiats qu'elles affectent avec le squelette de la feuille, ne peuvent étre comparées aux autres glandes connues jusqu'ici. De plus, la matière excrétée se rassemble dans de petites cavités extérieures, et constitue sur le bord des feuilles les points ou pores qu'on a considérés comme de simples caractères phytognostiques. Synonymic und Literatur der Hicracien; par M. Nægeli (Sitzungsberichte der K. Layer. Akademie der Wissenschaften zu Muenchen, 1866, tome 1, 1"° livraison, pp. 575-596. M. Nægeli s'émeut avec juste raison de la confusion qui règne dans la syno- nymie des Æieracium. Il recommande, pour éviter d'introduire de semblables difficultés dans la science, plusieurs préceptes. C'est d'abord de conserver à toute forme constante son nom propre ct son nom d'auteur, qu'elle soit consi- dérée comme espèce ou comme variété dans un genre où dans un autre, et cela méme quand son nom ne lui conviendrait pas parfaitement. Cela ne veut pas dire que cette régle doive avoir force rétroactive et générale ; elle devra seule- 124 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ment être suivie à l'avenir dans toute étude taxonomique. C'est ainsi que l'on se rapprochera davantage d'une classification naturelle; il n'y a qu'une classifi- cation artificielle qui change à chaque instant le nom de l'étre et le nom de l'auteur, parce que chacun de ses termes systématiques est comme une unité abstraite. En outre, quand un type, générique ou spécifique, sera dédoublé par le classificateur, celui-ci devra conserver l'ancien nom propre et l'ancien nom d'auteur à la forme qui se rapprochera le plus de la forme typique. M. Nægeli s'occupe encore des changements proposés dans la nomenclature par respect pour les droits de priorité; il ne croit pas qu'il faille remonter au delà de Linné à cet égard. Il pense, en outre, qu'on ne doit changer le nom admis actuellement, que si l'on est certain quela forme connue par l'ancien auteur et la forme actuellement pourvue d'un nom nouveau sont absolument identiques. En effet, on s'est souvent trompé dans l'application des noms adoptés par les auteurs anciens. M. Nægeli en donne comme exemples trois plantes d'une détermination très-difficile, l'H. fuscum et l'H. acutifolium recueillis en Suisse par Villars sur le Spluegenberg, et décrits par lui dans son Précis d'un voyage botanique (Paris, 1812). Il a été pour les étudier à la localité même citée par Villars. L'H. fuscum est uné forme intermédiaire entre H. glaciale et VH. auran- tiacum ; lH. acutifolium une forme intermédiaire entre l'H. Pilosella et V H. glaciale, c'est-à-dire l' H. spherocephalum Fræl. (1). Une troisième espèce, IH. stoloniflorum Waldst et Kit. , est une forme de montagne à fleurs rougeà- tres qui croit en société avec lH. aurantiacum. L'H. stoloniflorum des au- teurs est au contraire une forme à fleurs jaunes de la plaine, qui appartient au groupe de l'H. pratense, et qui est probablement l'H. flagellare Rchb. Die Piloselloiden als Gattangssection und ihre systema- tischen Merkmale (Zes Hieracium de la section Piloselloides et leurs caractères taxonomiques); par M. Nægeli (Sitzungsberichte der k. bayer. Akademie der Wissenschaften zu Muenchen, 4867, t. 1, 1'* livraison, pp. 149-192). Les Hieracium d'Europe se divisent en deux groupes naturels, les Hiera- cium proprement dits, ou ArcAihieracium de Fries, et les Piloselloidea. Ces derniers ont été distingués génériquement dès avant Linné; mais on y réunissait par confusion des espèces appartenant à d'autres genres. Aprés avoir succinctement traité la question historique, l'auteur expose dans de grands dé- tails les caractères des Piloselloidea. I passe en revue chacun de leurs organes, bourgeons hivernants, innovations, rhizomes, tiges, feuilles, inflorescence, involucres, poils, réceptacles, corolles, styles, akènes et pappus. Ne pouvant ( 1) Dans l'analyse que publie le Botanische Zeitung de cette communication, 1867, p. 320, la dénomination de glducum a été substituée par erreur à celle de glaciale. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 125 suivre M. Nægeli dans les détails, nous extrairons de son mémoire la diagnose suivante des Piloselloidea, qui en forme comme le résumé, et nous ajoute- rons, comme terme de comparaison, celle qu'il donne des Archihieracia. Piloselloidea. — Côtes du fruit terminées en petites saillies dentiformes, de sorte que le bord supérieur du fruit parait denté. Innovation produite par des stolons ou des rosettes sessiles, rarement seu- lement par des bourgeons fermés. Feuilles non divisées et à bords entiers (ou à denticules écartées, peu nombreuses, obtuses), s'atténuant graduellement en pétiole. Folioles de l'involucre à la fin réfléchies. Alvéoles du réceptacle dentées, glabres entre les dents. Fleurs glabres au sommet, le plus souvent d'un beau jaune, parfois striées de rouge sur la face dorsale, plus rarement rouges, brun- rouge ou orangées. Fruits longs de 4 ; à 2 $ millimètres, la plupart cylindri- ques. Les dix côtes du fruit assez semblables, formänt de vives saillies, pourvues de rides transversales ou de dents trés-petites. Aigrette composée de rayons minces, courtement dentés, peu ou point entremélés de rayons courts. Archihieracia. — Bord supérieur du fruit un peu épaissi, non denté. Innovation formée de rosettes sessiles ou de bourgeons fermés (non de sto- lons). Feuilles souvent dentées ou lobées, fréquemment arrondies ou cordi- lormes à la base. Folioles de l'involucre à la fin dressées ou réfléchies. Alvéoles du réceptable simplement dentées ou ciliées entre les dents. Fleurs d'un beau jaune (non striées), glabres ou velues à leur sommet. Fruits longs de21à h $ millimètres, la plupart cylindro-coniques. Les 10-13 cótes du fruit, sou- vent dissemblables, moins fortement en saillie, tantôt pourvues de fines denti- cules, tantót presque lisses. Aigrette formée de rayons fins ou forts, plus lon- guement dentés, entremélés de rayons courts plus ou moins nombreux. M. Nægeli fait remarquer que si les types intermédiaires (hybrides ou autres) Sont nombreux entre beaucoup d'espèces appartenant à l’un ou à l’autre des deux sous-genres, au contraire, on n’en rencontre point qui établissent de tran- sition naturelle de l'un à l'autre d'entre eux. Die Piloselliformia; par M. Nægeli (Sitzungsberichte der k. bayer. Akademie der Wissenschaften zu Muenchen, 1867, t. 1, 4° livraison, pp. 450-478). Dans ce nouveau mémoire, le savant professeur de Munich étudie particu- lièrement une section des Piloselloidea, c'est-à-dire les formes que plusieurs auteurs réunissent sous le nom d'Zieracium Pilosella, et qui pour d'autres sont divisées en plusieurs espèces, parmi lesquelles] Z. Hoppeanum, IH . Pele- lerianum, etc. M. Nægeli étudie les caractères particuliers à ce petit groupe. Il en résulte la diagnose suivante : Piloselliformia. — Plantes acaules, munies de stolons floconneux qui, 126 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dans des circonstances défavorables, peuvent se raccourcir en rosettes sessiles. Feuilles des rosettes pourvues de poils vésiculeux plus ou moins nombreux, revétues en dessous d'un tomentum floconneux blanc grisâtre, et en dessus, quand ce tomentum manque, d'un vert grisàtre. Hampes naissant des rosettes, allongées, peu nombreuses. Capitules ovoides, à la fin ventrus, ordinairement plus gros que chez les autres espèces principales; folioles de l'involucre plus nombreuses, plus longues et plus larges, floconneuses, les extérieures généra- lement larges et obtuses, les intérieures aiguës. Corolle d'un jaune soufré, plus claire que dans les autres espèces, ordinairement striće de rouge inférieure- ment sur les deux fleurons extérieurs. De la discussion à laquelle se livre M. Nægeli, il résulte que, suivant lui, les formes piloselloides de l'Europe moyenne doivent étre réparties entre trois espèces, savoir : 4. H. Peleterianum; 2. H. Hoppeanum et H. macranthum; 3. H. Pilosella vulgare, incanum et niveum. Sur le caractère et l'origine de la flore du Japon: par M. F.-A.-W. Miquel (Adansonia, t. viii, pp. 204-263). Ce mémoire peut être considéré comme une annexe de celui que nous avons analysé précédemment page 58, et que M. Miquel avait communiqué à l'Académie des sciences d'Amsterdam. Aujourd'hui que toutes les collections japonaises du Musée de Leyde ont été étudiées, et se trouvent décrites dans le Prolusio flore japonice, l'auteur est à méme de préciser dans son ensemble le caractère de la végétation de ce pays. La flore du Japon compte 1995 Pha- nérogames, dont 1456 Dicotylédones, #72 Monocotylédones et 67 Gymno- spermes; en y ajoutant 138 Cyptogames vasculaires, le chiffre total des plantes vasculaires s'élève à 2133. Un coup d'œil rapide jeté sur le catalogue de la flore montre immédiatement qu'elle est composée d'éléments très-hétéro- genes ; à cóté des ordres de la zone arctique et de la zone tempérée, représentés d'une manière complète, on y remarque la plupart des familles dont le siége principal se trouve dans les contrées chaudes et tropicales. Cela tient à ce que le pays s'étend sur plus de 13 degrés de latitude et à ce qu'il présente un sol trés-accidenté. Toutefois les caractéres de la flore tempérée y dominent de beaucoup. La prépondérance des Coniferes y est le fait capital. Les espèces qui se trouvent au Japon sont partagées par l'auteur en trois groupes : espèces endémiques, non découvertes jusqu'à présent en dehors du Japon; espèces que le Japon a en commun avec le continent asiatique ; enfin espèces communes au Japon et à l'Amérique du Nord, dont quelques-unes se trouvent en méme temps dans l'Asie continentale, jusque dans les monts Hi- malaya. Les espéces vasculaires endémiques composent à peu prés la moitié de la flore, soit 995 espèces, sur lesquelles il y a environ 400 arbres, Les espèces REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 127 spéciales forment 43 genres qui sont jusqu'ici exclusivement japonais et dont plusieurs ont une organisation si anomale que leurs affinités systématiques sont parfois difficiles à saisir. L'un des faits les plus remarquables à étudier dans la flore japonaise, c'est qu'il y parait des espèces dont la limite géographique se trouve à de très- grandes distances du Japon, daus l'Asie occidentale ou méme en Europe. Le Hétre, commun en Europe, ne franchit pas le Caucase et manque dans toute l'Asie, mais l'arbre reparait trés-abondant dans le nord du Japon (cl. A. de Candolle, Géogr. bot., I, 240). Le Châtaignier fournit un exemple analogue. Le Quercus Ilex d'Europe, le Q. Balloot de l'Afghanistan et le Q. phillyreoides du Japon forment pour ainsi dire une grande espèce. Il faut ajouter à ces espèces les suivantes : Sapo- naria Vaccaria, Malachium aquaticum, Arenaria serpyllifolia, Cucubalus bacci ferus, Evonymus latifolius, Lithospermum arvense, Ajuga genevensis, Veronica spicata, Inula Helenium, etc. Pour ce qui regarde les rapports de la flore japonaise avec la flore améri- caine, nous renvoyons au numéro précédent de cette revue. Pour se rendre compte des faits qu'il a tracés, M. Miquel invoque les con- sidérations paléontologiques. Quand.on considère, au Japon, dit-il, la prédo- minance extraordinaire des Conifères, des Cupulifères, des Acérinées, des Lau- rinées, des Juglandées, celle des genres Salix, Alnus, Corylus, Planera, Ulmus, Liquidambar, etc., on se voit transporté en imagination dans une des dernières phases de la période tertiaire. Les genres caractéristiques qui sont communs à la flore tertiaire de la Suisse et à la flore actuelle du Japon confir- ment leur analogie mutuelle. C'est avec la derniere flore tertiaire de la Suisse que la végétation actuelle du Japon, surtout la partie spéciale, doit étre com- parée. Les restes fossiles de Parschlug et d'GEningen en Allemagne, présentent un ensemble de végétaux encore plus analogue à la flore japonaise. Il n'est méme nullement improbable, selon M. Miquel, que quelques espèces fossiles de l'Europe ne puissent étre retrouvées dans la flore actuelle du Japon ; quel- ques-uns des beaux dessins de M. le comte de Saporta lui paraissent repré- senter des espèces identiques avec celles de ce pays. M. Lesquereux (Sillimar s Journal, 1859, p. 359) a trouvé fossiles, dans les couches tertiaires supé- rieures de l'Amérique du Nord, des plantes dont quelques-unes appartiennent à la flore actuelle de l’Asie orientale, et dont plusieurs sont encore vivantes en Amérique. L'analogie et l'affinité que nous reconnaissons maintenant entre les flores de ces deux pays existaient donc déjà dans une période antérieure, et cela jusque dans la zone arctique. Les formes organiques tertiaires peuvent s'être maintenues beaucoup plus longtemps en certains lieux, et des espèces autrefois liées géographiquement peuvent s'être trouvées isolées l'une de l'autre. C'est un point généralement reconnu, La cause principale en est la faculté d'affaissement et de soulèvement 128 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dont est douée l'écorce terrestre. Ces vues se prêtent à expliquer la présence d'espéces identiques dans l'est de l'Amérique du Nord et dans l'Asie orientale, surtout au Japon, dont le sol est encore aujourd'hui en voie d'ascension. Révision des genres Tynanthus ct Lundia; par M. Éd. Bureau (Adansonia, t. viii, pp. 270-295, avec une planche). M. Bureau établit que le genre décrit par lui sous le nom de Schizopsis avait été antérieurement reconnu et signalé par M. Miers sous celui de Ty- nanthus, qui comprend sept espéces. Aprés la revue synonymique du genre Tynanthus, M. Bureau’ donne la description aussi complète que possible du genre Lundia, qui par l'absence du disque et par l'ovaire couvert de poils abondants, roides et dressés, se rapproche intimement du précédent et forme avec lui un petit groupe des plus naturels. Il exclut de ce genre le Bignonia chica H. B., qui y a été rapporté par M. Seemann, et qui appartient selon toute apparence à un Arrabidea. Il figure d’après des échantillons d'A. de Saint-Hilaire le Lundia umbrosa Bur. (Bignonia umbrosa HBK.). Recherehes ehimiques sur la végétation; par M. B. Co- renwinder (Mémoires de la Société des sciences, d'agriculture, etc., de Lille, 1866, et Ann. sc. nat., 1867, t. vtt, n. 6, pp. 355-377). Voici les conclusions de ce mémoire : 1. Les feuilles des plantes aériennes, mises dans de l’eau chargée de bicar- bonate calcaire et exposées au soleil, absorbent l'excés d'acide qui tient ce sel en dissolution, et un dépót de carbonate neutre de chaux se produit précisé- ment aux points où l'acide a pénétré dans les feuilles. 2. Toutes les feuilles ne donnent pas de l'oxygène pendant qu'elles sont exposées au soleil; elles continuent néanmoins en certains cas d'expirer de l'acide carbonique dans l'obscurité. 3. Les feuilles des plantes en général décomposent beaucoup plus d'acide carbonique peudant le jour qu'elles n'en exhalent pendant la nuit. l. Dans leur première jeunesse, les bourgeons, les feuilles naissantes expi- rent pendant le jour, en plein air, méme au soleil, une certaine proportion d'acide carbonique. Cette faculté subsiste pendant une période variable, suivant les espèces. Ces organes commencent de bonne heure aussi à exhaler une pro- portion d'oxygéne, faible d'abord, mais qui s'accroit à mesure qu'ils se déve- loppent. Ces deux fonctions sont simultanées pendant une certaine période ; bieniót la derniere devient prédominante, et la premiére cesse de se mani- fester. 5. Les feuilles adultes et complétement développées ne laissent pas dégager d'acide carbonique, le jour, lorsqu'elles se trouvent dans des conditions normales, c'est-à-dire en plein air et sous la voüte du ciel. Mais si on les main- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 199 tient dans un appartement, loin des fenêtres ou dans un lieu fort ombragé, elles en émettent plus ou moins pendant le jour, suivant la nature des plantes et l'affaiblissement de la lumiére. Ceci explique pourquoi il est difficile de con- server des végétaux dans les appartements. Études sur la végétation du sud-est de la France à Pépoque tertiaire; par M. le comte Gaston de Saporta. Troisième partie (Ann. sc. nat., 1867, t. vitt, p. À et suiv., avec de nombreuses planches). Il restait à l’auteur de travaux si estimés sur la flore tertiaire de la Pro- vence à décrire les plantes recueillies dans les lits à poissons de Bonnieux (Vaucluse), dans des couches schisteuses ou calcaréo-marneuses plus ou moins bitumineuses qui accompagnent et surmontent les lignites du bassin de Ma- nosque et de Forcalquier, et daus les argiles miocènes du bassin de Marseille ; au delà s'étend une lacune qui ne cesse qu'avec le terrain quaternaire. M. de Saporta a voulu compléter sa tâche par une révision de la flore des gypses d'Aix, sur laquelle il a réuni de nouveaux matériaux. La petite flore de Bonnieux présente des liens beaucoup plus étroits avec la végétation des étages antérieurs, qu'avec celle de l’âge miocène proprement dit. On y trouve une Cycadée, le Zamites epibius, découverte par M. Émile Ar- naud, plante d'aspect très-archaïque ; les Æhizocauion, les Lomatites, les Cal- litris et diverses Protéacées constituent une série d'indices qui ont la méme siguification. Mais l'étude des couches de Bonnieux semble indiquer qu'elles sont contemporaines de celles de Manosque. Cette question est encore à l'étude, La végétation de Manosque et des localités qui sont rapportées par l'auteur à la méme époque géologique présente un caractere général de fraicheur et de grâce. Les essences analogues à celles des pays chauds y sont assez rares, tandis que les arbres à feuilles caduques y occupent une place jusqu'alors exception- nelle. Cette flore est plus étroitement liée à celle des localités miocènes de la mollasse suisse et de l'Allemagne qu'à celle des localités voisines de la Pro- Vence. Lorsque l'on compare la flore d'un dépót à celles qui l'ont précédée dans le pays d'une part, et aux flores contemporaines situées hors de ce pays d'autre part, les affinités révélées à de longues distances sont toujours plus in- times que les liens locaux créés d'un áge à l'autre, par la persistance de cer- taines formes particulieres à une région déterminée. Il est certain que peu de flores fossiles sont aussi bien connues que celle des Sypses d'Aix, dont les espèces déterminées s'élèvent maintenant à environ deux cents, et cependant, dans l'espace qui s'étend du tongrien inférieur au miocène proprement dit, la végétation de la Provence avait subi de tels Changements, que les espèces communes entre les deux époques se réduisent à trois ou quatre ; malgré tout, si faible qu'il soit, le lien qui réunissait le passé T. XV. (REVUE) 9 430 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. au présent subsistait encore puisque l'espèce la plus caractéristique des gypses d'Aix, le Lomatites aquensis, persistait au milieu de l'ensemble de la végéta- tion, presque entiérement renouvelée, qui se pressait au bord du lac de Ma- nosque. La végétation miocéne était sensiblement uniforme sur bien des points de l'Europe. Elle était riche, variée, et chez elle les genres de notre zone tem- pérée actuelle se mélaient aux formes luxuriantes des régions subtropicales. Les Laurinées dominaient particuliérement dans les foréts de cet áge, qui avaient pris une grande extension sous l'influence d'un climat tiède, humide et sans variations de température extrémes. Cependant, au milieu de cette nature, dont les iles Canaries et les vallées sous-himalayennes, le Japon et la Louisiane, nous représentent aujourd'hui un tableau éloigné, un certain nombre de types appartenant aux flores antérieures de l'éocéne et du tougrien persistaient en- core, et jouaient le rôle que les types miocénes ont eux-mêmes joué au milieu des ensembles subséquents, lorsque le moment du déclin est arrivé pour eux. Ueber die physiologische Bedeutung des oxalsauereu Kalkes (Sur le rôle physiologique de l'oxalate de chaux); par M. G. Holzner (Flora, 1867, nn. 32 et 33, pp. 497-511, 513-525). En résumé, la théorie de M. Holzner est la suivante : L'acide oxalique est un produit des substances protéiques, destiné à détruire le phosphate et le sulfate de chaux, tandis que la chaux a pour mission d'introduire dais les tissus végétaux l'acide phosphorique et l'acide sulfurique. Aprés avoir rempli leur rôle, l'acide oxalique et la chaux sont inutiles ou nuisibles aux plantes ; c'est pour cela que la nature a pris soin qu'ils forment par leur combinaison un sel insoluble dans l'acide phosphorique et dans les acides organiques. Pour étayer cette théorie, l'auteur étudie d'abord avec de grands détails les faits, c'est-à-dire les cristaux d'oxalate en eux-mémes, leurs propriétés chimiques, la situation que ces cristaux occupent dans les tissus de divers végétaux, l'époque où ils apparaissent dans les cellules, le mode de leur développement ; il expose ensuite ses idées théoriques. Vier Flechten aus dem Kanton Bern (Quatre Lichens du canton de Berne); par M. Mueller Arg. (Flora, 1868, n. ^, pp. h9-52). Ces plantes sont les suivantes : Patellaria (sect. Catillaria) cinereo-virens Muell. Arg., ad saxa granitica prope Kænitz, affinis Catillariæ concrete? Kerb.; Patellaria (Bilimbia) carneo-albida Muell. Arg. (Bilimbia sphæ- roides Th. Fries); Endocarpon gelatinosum Muell. Arg. (Verrucaria gelati- nosa ACh.); Verrucaria (Euverrucaria) Fischeri Muell. Arg., du Stockhom, voisin du V. Aiascens Hepp et du V. glacialis Hepp. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 131 Plantz Raddeanæ monopetalæ; auctore F. de Herder (Bul- letin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, 1867, n. 2, pp. 406-445). Les genres traités dans ce nouveau fragment sont les genres Gnaphalium, Cacalia, Arnica, Ligularia, Senecio et Cineraria. Breve illustrazione delle Crittogame vascolari trivi- Siane (Courte revue des Cryptogames vasculaires du Trévisan) ; par M. Pierandrea Saccardo (extrait du Commentario della floru, fauna e gea, n. 5, Venise, 1867); tirage à part en brochure in-8° de 69 pages. Les espèces les plus remarquables citées dans ce mémoire sont les Equise- tum elongatum Willd. (E. ramosissimum Desf.), Selaginella spinosa Beauv. Prod. Aeth. 412 (S. spinulosa Al. Br. ), Hypopeltis Lonchitis Todaro (Aspi- dium Sw.), H. aculeata Tod. (Aspidium auct.). A la suite, l’auteur trace l'énumération de tous les Cryptogames vasculaires observés jusqu'à présent daus les diverses provinces de la Vénétie. Nous y remarquons les Chara nidifica Muell. FE dan. , tab. 761 (Ch. fasci- culata Amici), Ch. spinosa Amici, Ch. ulvoides Bert. (Ch. stelligera Bauer), Asplenium fissum Kit., A. Seelosii Leyb. Le Pteris serrulata L. et le Pt. longifolia L., espèces communes dans la région tropicale, se sont échappés du Jardin botanique de Padoue, et parfaitement naturalisés sur les vieux murs des environs (1). The variations of animals aud plauts under domesti- cation (Variations des espèces animales et végétales dans l'état. de domesticité); par M. Ch. Darwin. Deux volumes in-8° avec planches. Londres, chez John Murray, 1868. Prix: 36 fr. Cet important ouvrage est le développement d’une partie du traité de M. Darwin : De l'origine des espèces. Les deux règnes organisés sont mis à contribution par l'auteur, qui croit trouver dans l'étude des variations actuel- lement observables la preuve de beaucoup de variations antérieures, successives, et plus considérables encore. Les chapitres qui, dans cette nouvelle œuvre, intéressent plus particulièrement le botaniste, sont les suivants : | IX. — L'auteur s'occupe de plantes cultivées (des céréales et des plantes culi- naires) ; il fait ici quelques remarques préliminaires sur le nombre et sur la distribution géographique de ces plantes; il étudie ensuite tout particulière- ment l'histoire et les nombreuses variétés du Blé et du Mais, ainsi que l'in- fluence du climat sur ces végétaux; le Chou cultivé lui fournit l'occasion de (1) Le Pt. longifolia est même spontané dans l'ile d'Ischia. 132 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. beaucoup d'observations; il s'étend encore sur les Fèves et sur les Pommes- de-terre. x. — Ici se placent les observations faites sur la variabilité des fruits, des arbres d'ornement et des fleurs; l'auteur passe en revue les exemples offerts par la Vigne, les Mûriers, les Aurantiacées, les pêches, les abricots, les prunes, les cerises, les pommes, les poires, les fraises, les groseilles, les noix, les fruits des Cucurbitacées ; les Frénes, le Pin d'Écosse, l'Aubépine ; il étudie ensuite les diverses sortes d'altérations qui se présentent dans les (leurs, et notamment dans les roses, dans les pensées, dans les Dahlia. Xi. — M. Darwin traite ici des variations qui se remarquent dès le bour- geon dans les races de certains végétaux ; ainsi que de certains modes anomaux de reproduction et de variation (Cytisus Adami, graines à plusieurs embryons, Aurantiacées, etc.). Il traite ensuite spécialement de l'imprégnation au point de vue général. Il insiste en terminant sur ce fait que les variations ne sont pas nécessairement dues au semis, mais s'obtiennent aussi par le bourgeonnement, soit avec progression dans le développement du type, soit avec réversion à la forme primitive de la race. Les chapitres X11-X1V sont tous trois consacrés à l'étude générale de l'héré- dité; l'auteur, aprés en avoir fait valoir l'immense influence, conclut que dans ses lois, exagérées par la domestication, on trouve de grandes ressources pour produire, à l'aide de la sélection naturelle, de nouvelles formes spécifiques. Le chapitre xv. et le suivant sont consacrés au croisement, étudié dans les deux régnes, à l'influence que possède la domestication pour augmenter la fécondité des races et les rendre plus aptes à un croisement utile; en concluant au chapitre xvit, l’auteur fait remarquer les bons effets du croisement en général, les mauvais effets du croisement effectué entre proches parents, et fait voir que tout dans la nature a été disposé pour que la fécondation des végétaux ait lieu entre individus distincts. Dans le chapitre xviir, l'auteur discute les avantages et les désavantages que procure un changement dans les conditions de la vie, il étudie ensuite les diverses causes de stérilité. Les chapitres XX et Xxt sont limités à l'examen de la sélection, de ses pro- cédés et de ses résultats; le chapitre xxi à celui des causes de la variabilité. Le chapitre xxiv. traite de l'action spéciale des milieux et des conditions exté- rieures de la vie; les trois suivants des lois de la variation. Dans le chapitre XXVII, l'auteur discute l'hypothese de la pangenèse, sans conclure bien positi- vement pour ou contre cette théorie. Enfin, le chapitre xxvit* et dernier est consacré à une récapitulation et à la conclusion générale. Comme tout. cet exposé n'est qu'un commentaire des opinions exprimées il y a plusieurs années par le méme auteur dans un livre célébre, nous ne croyons pas nécessaire d'en reproduire la teneur dans un texte forcément si écourté. Nous regrettons d'ailleurs vivement de ne pouvoir REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 133 faire connaitre, faute d'espace, une foule d’explications intéressantes, et quel- ques faits nouveaux relatés par M. Darwin. On sait qu'il y a deux hommes en lui : le théoricien aventureux qui sonde les problèmes cosmogoniques, et le naturaliste soigneux qui observe des faits; quelque sujet que l'on ait de se défier des hypothèses du premier, on ne saurait que gagner à étudier les décou- vertes du second, et à en peser les conséquences. The Journal of the Linnean Society, vol. x. 1. Notes sur les Papayacées; par MM. Joaquim Correa de Mello et Richard Spruce, pp. 1-15, avec une planche. — Les auteurs, qui ont l'im- mense avantage de parler des plantes américaines après les avoir examinées vivantes et dans leur propre région, traitent dans ces notes : 1° de trois formes sous lesquelles le Carica Papaya se rencontre au Brésil dans la province de Saint-Paul, et qui sont caractérisées sous autant de noms indigènes différents : formes qui paraissent en relation avec des caractères sexuels différents et qui semblent l'indice d'une fécondation croisée naturelle; 2° du sectionnement du genre Carica; Vestivation de ses fleurs, qui diffère sur deux fleurs opposées du méme pédoncule, empêche de sectionner ce genre d’après l'imbrication des pièces de la corolle; d'ailleurs les cinq loges attribuées à l'ovaire du Vascon- cellea ne seraient dues qu'à une saillie un peu plus grande des placentas; 3° de la distribution géographique des Papayacées en Amérique ; ces plantes S'y trouvent au nord et au sud des tropiques, dans la Guyane et le long de la cordillére du Mexique au Brésil, tout en faisant défaut dans le centre de l'im- mense espace que circopscrit leur zone; M. Spruce n'en a vu ni dans la Guyane espagnole, ni dans la région de l'Amazone. Elles abondent surtout Sur les pentes boisées des Andes, sur chaque versant, jusqu'à 8000 pieds d'alitude, où certainement il reste des espèces nouvelles à découvrir.— Les auteurs décrivent ensuite quelques espèces nouvelles. 2. De la culture du Quinquina dans les Indes-Orientales; par M. John Eliot Howard, pp. 15-18. — M. Howard a introduit dans les Indes le Cin- chona officinalis L. , Hook. (C. Condaminea HB. , C. Uritusinga Pavon), qui Y a réussi trés-bien ; il y en a maintenant trois variétés dans les plantations que dirige M. Mac Ivor. Le C. Pahudiana est entièrement distinct du C. cara- bayensis Weddell, et dérive du C. crespilla chica de M. Hasskarl, par lequel il a été introduit à Java. Les analyses chimiques montrent que cette espèce ne mérite ni la dépréciation ni l'éloge dont elle a été l'objet; elle paraît même supérieure à la fine écorce de Loxa (C. crispa ou Quina fina), du moins d’après les cultures de l'Inde. 3. Sur quelques points de la morphologie des Malvacées, avec la descrip- lion d'un. nouveau genre de Byttnériacées; par M. Maxwell T. Masters, PP. 18-30, — M. Masters a fait cette étude spéciale en traçant la mono- 134 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. graphie des Malvoidées pour la flore de l'Afrique centrale qui s'élabore à Kew. . L'auteur insiste sur ce que la corolle manque quelquefois complétement dans les Malvoidées, par exemple dans le genre Sterculia; sur ce que l'esivation des pétales est imbricative et tordue excepté dans les Byttnéria- cées, où elle est valvaire et induplicative ; sur la soudure très-générale des éta- mines, sur leur superposition aux pétales, etc.; il est aussi fort important, dit-il, de constater que la présence des staminodes n'est pas constante. ll se flatte d'arriver à expliquer d'une manière satisfaisante la structure morpholo- gique de la corolle et de l'androcée des Malvoidées. Il a étudié de près les diagrammes des différentes tribus de cette famille; dans tous les types, il trouve que les étamines, au nombre de cinq ou d'un multiple de cinq, c'est-à-dire en faisceaux simples ou multiples par dédoublement, correspondent aux pétales; vient ensuite un rang plus antérieur et non constant de staminodes. Le genre Glossostemon, dont la symétrie florale a été l'objet de contestations nom- breuses, fait, suivant lui, exception à cette règle; iciles étamines sont superpo- sées par paires aux sépales, et cela sur trois verticilles successifs; viennent ensuite les staminodes en superposition semblable. Ensuite M. Masters discute les observations contradictoires présentées sur la structure des fleurs des Malvacées par Payer, MM. Duchartre, Baillon et A. Dickson. On pourrait penser que dans tout ce groupe les pétales doivent étre considérés comme fai- sant partie de l'androcée, comme ceux des Rosacées d’après M. Dickson, et ne constituant pas une vraie corolle; cette maniere de voir est fortifiée par l'absence fréquente de la corolle dans les Séerculia, par sa petitesse dans cer- tains genres comme le Guichenotiu. Les observations organogéniques de M. Duchartre favorisent cette interprétation ; mais l'auteur soutient avec Payer que les pétales et les étamines des Malvacées ont une origine indépendante. M. Masters pense que la clef de l'interprétation cherchée est donnée par les staminodes, situés toujours en opposition avec les sépales, et par conséquent occupant la situation normale des étamines; que le lobe central de la feuille staminale est invariablement placé devant le sépale, mais qu'il n'est pas tou- jours fertile, et revét souvent l'apparence d'un pétale et le nom de staminode ; dans cette théorie les étamines situées entre les staminodes représenteraient des digitations de la feuille composée dont le staminode oppositisépale forme le sommet. Dans le Waltheria, où il y a pour tout androcée cinq étamines oppo- sitipétales, et point de staminodes, il y aurait avortement de la partie médiane et d'un des lobes latéraux de chacun de ces derniers organes; dansle Dombey4a, où existent cinq faisceaux de trois étamines chacun entre les staminodes, il y a lieu de penser qu'il ne se développe qu'une moitié de chaque fefiille sta- minale d'un seul côté, et que les trois étamines de chaque faisceau correspon- dent à trois digitations de cette moitié unique ; dans le Glossostemon la feuille staminale serait au contraire complétement développée, offrant des faisceaux oppositisépales de six étamines. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 135 M. Masters décrit ensuite un nouveau genre de Byttnériacées, qui se trouve dans les collections africaines de M. G. Mann, au nombre de trois espèces, le genre Scaphopetalum, très-voisin du genre Theobroma, mais différant de lui et des avtres genres voisins par l'absence d'un appendice aux pétales. h. Additions à l'énumération des Lichens de la Nouvelle-Zélande; par M. W.-A. Leighton, pp. 30-33; M. Nylander a pris part à l'étude des espèces. 5. Sur une nouvelle espèce d' Umbilicaria; par le méme, pp. 33-35. L'U. flavo-virescens provient des collections rapportées du Cap de Bonne- Espérance par Burchell. 6. Note sur les plantes introduites qui se rencontrent dans les environs de Sydney ; par M. W. Wools. — Cette liste est dressée suivant un ordre mé- thodique; les espèces qui s’y rencontrent sont en général les espèces qui se sont naturalisées sur presque tout le globe à la suite de l'homme. Les plus remar- quables sont les suivantes : Pelargonium graveolens, Erodium moschatum, Goddia polysperma, Gomphocarpus fruticosus, Sisyrinchium micranthum, S. anceps. Les Composées forment la plus grande partie des plantes introduites à Sydney. 7. Description de trois genres nouveaux de l'Afrique tropicale occiden- tale, appartenant aux ordres naturels des Guttifères, des Olacinées et des Célastrinées; par M. D. Oliver, pp. 42-14. — Le genre nouveau de Gutti- feres, Allanblackia, ne paraît trouver place dans aucune des tribus de cette famille telles qu'elles sont actuellement circonscrites ; par son facies général et ses placentas multiovulés, il se rapproche davantage des Clusiées. L' A/sodetopsis (Olacinées) joint au port d’un A/sodeia la structure des graines d'un Sarco- stigma. Le Campylostemon resserre davantage les liens déjà intimes des Célas- trinées et des Hippocratéacées ; ses fleurs pentandres ct ses anthères introrses le rapprochent des premiéres; la structure et le mode de déhiscence de ses anthères, ainsi que le grand nombre de ses ovules et son port grimpant, le relient aux secondes. 8. De la culture du Muscadier et d'autres arbres à Singapore: par M. C. Collingwood, pp. 45-54. — Le climat de Singapore est remarquable par l'absence de saisons, c'est-à-dire par l'égalité de sa température restreinte entre 70° et 92, par l'irrégularité des pluies qui tombent environ la moitié des jours de l'année. Le Muscadier étant dioique, on élève inutilement un Certain nombre d'arbres dont il est impossible de reconnaitre le sexe avant l'apparition de leurs fleurs; il suffit d'un pied mále pour féconder environ vingt pieds femelles. Une maladie déplorable a frappé cette culture; ces arbres sont morts frappés d'abord par leurs branchesles plus élevées; la couche génératrice se desséchait et noircissait, les feuilles tombaient, et l'on trouvait l'écorce perfo- rée sur beaucoup de points sans que l'on püt remarquer la présence d'aucun insecte ou Champignon. L'auteur est disposé à croire que la cause de cette ma- 136 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. adie a été causée par une culture trop riche. Quoi qu'il en soit, les plantations ont été généralement. abandonnées par les colons anglais ou chinois ruinés, et ont fait retour au gouvernement. Il n'y a plus aucune culture réguliére de Muscadier aujourd'hui à Penang ni à Singapore; les arbres qui restent pro- duisent cependant encore quelques muscades qui sont récoltées par des Chinois ou des Malais et portées au marché de Singapore. Les plantations de Coton et de Café ont été également atteintes. Le Cannellier vient très-bien à Sin- gapore, et y constituerait une source de richesse si la main-d'œuvre nécessaire à l'exploitation des écorces n'était pas trop coüteuse, et si ce travail pouvait y être fait par des enfants, comme à Ceylan. M. Collingswood, qui a habité Singapore, donne encore des détails intéressants sur les essais qui ont été faits dans ce pays pour la culture de la Canne-à-sucre, à laquelle s'oppose la pau- vreté du sol; sur celle de la Gutta-Percha, laquelle a été compromise par une exploitation trop vive et par le défaut d'aménagement; et sur celle du Gambier, qui exige des quantités considérables de combustible pour l'extraction des prin- cipes utiles de la plante et qui est ordinairement associée à celle du Poivrier, parce que les résidus des bassines où ont bouilli les feuilles et les rameaux du Gambier forment un excellent engrais pour le Poivrier, et un engrais qui ne coüte rien; malgré cela beaucoup de terres employées à cette double exploita- tion sont revenues au Gouvernement. En terminant, et pour diminuer la tristesse des conclusions que l'on doit tirer de son mémoire, l'auteur indique quels sont les arbres à fruits dont la culture est rémunératrice à Singapore. 9. Note sur les caractères du genre Canna; par M. G. Dickie, pp. 54-57. — L'auteur croit qu'il n'y a aucun doute dans l'assimilation suivante des pièces florales d'un Canna. Le vrai périanthe des fleurs de ce genre consiste en deux rangs d'éléments: ceux de la série ou rang extérieur, plus courts, repré- sentent le calice; ceux du rang interne, alternant avec les précédents, la corolle; les organes pétaloïdes situés entre la corolle et l'ovaire sont les analogues des étamines; ceux de la série interne sont réellement au nombre de trois, bien que l'un d'eux soit très-rudimentaire ; celui qui est seul pollinifère a deuxloges, contrairement à l'opinion généralement admise. L'auteur conclut qu'il faudrait modifier les caractères du genre Canna consignés dans les ouvrages de bota- nique descriptive. 10. Notes sur la flore de la Nouvelle-Zélande; par M. J. Buchanan, pp. 57-69. — Ces travaux ne sont pas susceptibles d'analyse. 11. Lahul, sa flore et ses produits; par M. B. Aitchison, d’après des documents reçus de M. Heinrich Jæschke, pp. 69-101. — Il s'agit ici d'un district du Tibet, placé à la source du Chenab, dans les montagnes, comme l'in- dique sa flore, de 8500 à 10000 pieds d'élévation. Le missionnaire qui l'a habité, et qui a fait parvenir à M. Aitchison des notes intéressantes sur les cul- tures possibles dans cette région, a aussi envoyé un herbier dont M. Aitchison publie la détermination. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 137 12. Notes sur les Myrtacées; par M. G. Bentham, pp. 101-166. — L'au- teur passe successivement en revue les principaux organes des plantes de cette famille; il s'étend surtout sur le calice et sur la graine; ensuite il considère les tribus et les genres adoptés dans le Genera plantarum, en faisant quelques remarques sur leur circonscription. M. Bentham s'occupe particulièrement, à propos des Myrtacées, des théories émises dans ces derniers temps sur la nature de l'ovaire infère. Il cherche d'une manière générale à quel point orga- nique commence la naissance d'une feuille sur l'axe qui la porte. On n'hésite ordinairement pas à la placer au point où la feuille se sépare de l'axe et où se fait la désarticulation naturelle. Cependant il est des feuilles où la désarti- culation se fait sur le pétiole lui-méme, qui persiste dans sa partie inférieure à l'état d'épine (Sarcocaulon), ou de crochet recourbé (Combretum, Smilax), ou dans sa totalité, comme le rhachis de certaines feuilles pennées (Astragalus). On voit de méme persister des parties basilaires de certains organes appendi- culaires, une partie des filaments staminaux chez les Stylobasium, Leucoste- mon, etc., sans que l'on ait jamais eu l'idée de rattacher à l'axe la portion qui persiste de ces différents organes. La ligne de démarcation véritable et natu- relle n'est donc pas au point de désarticulation, mais au point de divergence. Le méme raisonnement doit étre maintenu pour certains organes appendicu- laires faisant partie du méme verticille et unis à leur base, comme les stipules de certaines Rubiacées, la partie persistante de certains faisceaux staminaux monadelphes, la base du tube de la corolle des /Vuxia, celle des carpelles dans les fruits à déhiscence pyxidaire, etc. Chez quelques Chaillétiacées, les fleurs paraissent insérées sur le pétiole de la feuille qui est soudé avec leur pédoncule. Il n'est pas bon de renoncer pour l'intelligence de certaines structures florales àla théorie francaise des soudures qui a fait faire tant de progrés à la morpho- logie végétale pour l'intelligence de beaucoup d'autres points. On n'a pas pensé à attribuer à l'axe la partie inférieure du tube des fleurs gamopétales, qui est soudée aux étamines. M. Bentham n'est pas non plus disposé à enlever aux parois de l'ovaire des Myrtacées, dans leur partie inférieure, le nom de feuilles Carpellaires ; il croit qu'il en est de méme de la plupart de ceux qui maintien- nent la nature pédonculaire du réceptacle cupuliforme de leurs fleurs. Il rap- pelle que l'ovaire des Myrtacées se sépare quelquefois plus ou moins compléte- ment, en se desséchant à la maturité, des couches qui l'environnent dans le réceptacle, de méme que dans plusieurs Mélastomacées ; il a trouvé ainsi dans les fleurs d£ ucalyptus trois couches, le tube du calice, le disque staminal et l'ovaire, isolées spontanément. Dans quelques espèces de Bæcken, de Tris- tania, de Xanthostemum, comme dans un grand nombre de Mélastomacées, l'ovaire est complétement libre de toute adhérence avec les parois de la coupe réceptaculaire ; méme dans les Rosa et quelques Césalpiniées, où les carpelles Paraissent insérés sur les parois de cette coupe, on voit se dessiner à la surface de celles- ci des trophospermes partant de la base du fruit pour se rendre à la 138 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. base des graines et en attester l'origine morphologique véritable. Quant aux objections des organogénistes, M. Bentham y répond que la feuille nait de màme que le calice d’un Pirus ; que la foliole terminale paraît avant son support; que l'androcée des Légumineuses monadelphes ne porte d'abord que des éta- mines libres, et que plus tard celles-ci deviennent soudées à leur base par l'exhaussement d'une portion nouvelle et connée qui les supporte, sans que l'on ait eu l'idée de considérer ce tube comme appartenant au réceptacle. En adoptant l'ancienne théorie des soudures, l'auteur reconnait cependant que, pour la facilité des descriptions, il convient de dire encore: étamines insérées sur le calice ou sur la corolle, etc. L'embryon des Myrtacées varie considérablement ; on y trouve, sur une grande échelle, la preuve qu'en raisonnant à priori d’après de telles variations, on se trompe en leur attachant une haute valeur taxonomique. Elles sont ce- pendant constantes dans les espèces et souvent dans de grands groupes de cet ordre ; et dans la tribu des Myrtées, il présente trois types remarquables qu'on a cru coincider avec des différences dans le nombre des parties de la fleur; mais ce Caractère est plus artificiel qu'on ne l'avait supposé. Dans les dix genres de Lécvthidées où l'embryon est connu, la diversité de l'embryon est aussi grande que dans aucune des autres tribus.— On nous pardonnera de laisser de cóté tout ce qui concerne la délimitation des tribus et des genres de Myrta- cées ; le résumé des opinions formulées sur ce point par M. Bentham se trouve dans le Genera plantarum. 13. Liste des Mousses recueillies par le rév. Th. Powell dans les iles des Navigateurs; par M. W. Mitten, pp. 166-195, avec deux planches. — Plu- sieurs genres nouveaux sont décrits dans ce mémoire : Pyrrhobryum (trois espèces); Photinophyllum (deux espèces); Pelekium (une espèce); Éctro- potherium (quatre espèces, dont trois rapportées antérieurement au genre Hypnum); Leucomium (Hookeria debilis Sull); Trichostelum (deux espèces); Acanthodium (deux espèces antérieurement rapportées au genre Hypnum); Acroporium (quatre espèces dont une rapportée antérieurement au genre Hypnum); Meiothecium (trois espèces dont une rapportée antérieure- ment au genre Pterogonium); Powellia (une espèce); Thyridium, contenant des espèces de Calymperes et de Syrrhopodon auct.; Calyptothecium (une espèce); Piscophyllum (une espèce); et OE'cicladium (une espèce). Le mé- moire de M. Mitten renferme encore la description de plusieurs sections nou- velles et d'un grand nombre d'espéces également nouvelles dans des genres anciens. Ah. Observations sur le Thlaspi alpestre Z.; par M. John Windsor, pp. 196-199. — I s'agit seulement de quelques formes de cette plante, T. occitanum Jord., T. virens Jord. L'auteur remarque que ces deux formes sont fréquemment associées à l’ Arenaria verna, et semblent indiquer qu'il y à du plomb ou de la calamine dans le terrain. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 139 15. Sur le Fagus castanea de Loureiro, avec description de deux Corvla- cées nouvelles; par M. H.-F. Hance, pp. 199-203. — L'auteur a fait une excursion dans la province de Canton, jusqu'à 130 milles dans l'intérieur ; il est convaincu que l'arbre qu'il décrit sous le nom de Castanopsis chinensis est bien la plante de Loureiro. Il ajoute qu'il n'adopte le genre Castanopsis que par égard pour M. A. de Candolle; il ne croit pas que le Castanea méme doive être maintenu comme génériquement distinct du Quercus. Les deux autres plantes décrites dans ce mémoire sont le Quercus (Lepidobalanus) Fabri et le Carpinus Turczaninowii, tous deux originaires de Chine. 16. Note sur l'appareil stigmatique des Goodénoviées ; par M. G. Bentham, pp. 203-206. — Dans la plus grande partie des espéces de Goodénoviées, les anthères ont émis leur pollen quand l’anthèse a lieu, mais le stigmate est par- faitement sec et n'a pas acquis tout son développement. Dans le genre Goodenia, l'indusie (fourreau membraneux en godet qui enveloppe le stigmate)se trouvait dans le bouton placée au-dessous des anthéres, et s'est remplie de pollen ; elle le conserve probablement jusqu'au moment où l'organe femelle est propre à le recevoir, ce qui prouverait que la nature n'est point hostile à l'autofécondation dans cette famille. Le Dampiera n'a pas offert à l'auteur de pollen dans son indusie. L'auteur donne quelques détails sur la forme de l'appareil stigmatique dans les divers genres de Goodénoviées. 17. Sur l'Isoétes capsularis Roxb.; par M. John Scott, pp. 206-209, avec une planche. — La plante de Roxburgh n'est autre que le mâle du Vallisneria spiralis, et la plante que Griffith a figurée, en la rapportant à lZ. capsularis, n'est que l'/soétes coromandelina L. 18. Synopsis des Restiacées africaines; par M. Masters (voyez plus haut, p. 92). 19. Champignons de Cuba (Hyménomycètes); par MM. Berkeley et Curtis, pp. 280-305. — Les trois principaux genres d'Hyménoinycétes constatés à Cuba sont les genres Agaricus, Marasmius et Polyporus, qui sont représentés par 82, 51 et 120 espèces. Sur ^90 Hyménomycètes, il y en a environ 57 p. 100 spéciaux à l'ile de Cuba, 13 p. 100 qui ont une distribution géographi- que extrémement large, 12 p. 100 qui sont communs à cette ile et à l'Amé- rique centrale, ainsi qu'aux parties chaudes de l'Amérique du Sud et du Mexique, 3 p. 100 communs à Cuba et aux États- Unis méridionaux ; enfin 13 p. 100 sont des espèces européennes. Les détails de l'habitat sont donnés pour chaque espèce. La plupart de celles qui sont spéciales à l'ile de Cuba sont décrites comme nouvelles par les auteurs. L'étude des autres Champi- gnons de la méme collection est continuée ensuite dans le Journal of the Lin- nean Society, par M. Berkeley seul, et préte lieu à des remarques analogues. 20. Du caractère et de la nature pseudo- hybride de la postérité issue des unions illégitimes des plantes dimorphes et trimorphes); par M. Ch. Darwin pp. 393-437. — Après quelques explications préliminaires, l'auteur s'occupe 140 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. successivement des faits que lui ont révélés les croisements effectués entre di- verses formes de Lythrum, d'Oxalis, de Primula et de Pulmonaria. I tire de toute cette discussion les conclusions suivantes : On peut évidemment douter qu'il v ait un parallélisme réel entre les croi- sements des plantes dimorphes ou trimorphes et ceux d’espèces différentes, comme entre les descendants issus de ces deux sortes d'unions, si l'on consi- dére les changements que les descendants révélent dans la proportion des diverses formes sexuelles, et l'apparition de formes à style égal aux anthères, hermaphrodites doués d'une grande fécondité. Cependant on ne saurait douter que ce parallélisme ne soit assez étroit pour se rapprocher beaucoup de l'iden- Lité sur certains points principaux et caractéristiques, savoir : la diminution que présente la fécondité des produits, qui va jusqu'à la stérilité complète ; la difference essentielle qu'on observe dans la fécondité des individus issus du méme croisement; l’affaiblissement qui affecte les plantes les plus stériles et qui les condamne à périr prématurément; la contabescence fréquente des anthères ; la stérilité ordinaire des premières unions et de leur postérité, avec des exceptions marquées à cette règle ; l'augmentation de la fécondité des produits croisés avec un de leurs parents primitifs ; l'inégalité qu'on observe dans l'action réciproque du pollen de deux mémes formes ou de deux mémes espèces l'une sur l'autre, etc. Aussi c'est à peine exagérer que de regarder la postérité bâtarde issue de formes sexuelles différentes d'une méme espèce, comme des hybrides formés dans les limites d'une seule et méme espéce. Cette conclusion est importante. En effet, d'abord nous apprenons ainsi que la diminution de fécondité dans un produit n'est pas un critérium certain de la distinction spécifique des parents. Si un botaniste voulait croiser deux variétés de la méme forme de Lythrum ou de Primula, dans le but d'établir si elles sont spécifiquement distinctes, et qu'il trouvât leur postérité d'une grande stérilité, et semblable à beaucoup d'égards à une postérité hybride, il maintiendrait que les deux formes éprou- vées par l'expérience sont de trés-légitimes espéces, et commettrait une grande erreur. En second lieu, comme les formes d'une méme espèce dimorphe ou trimorphe peuvent étre identiques, à l'exception des organes reproducteurs, dans leur structure générale, et comme elles sont identiques dans leur consti- tution générale, puisqu'elles vivent exactement dans les mêmes conditions, la stérilité de leurs croisements et de leur postérité bâtarde dépend exclusivement de la nature des éléments sexuels et de leur incompatibilité particulière. Et comme nous venons de voir que le croisement entre espèces distinctes établit une série douée des mêmes relations réciproques que le croisement entre formes distinctes de la même espèce, nous sommes amené à conclure que la stérilité dans ces cas dépend exclusivement de l'incompatibilité naturelle des éléments sexuels, et non d'une différence générale dans la constitution ou dans la structure de la plante. Nous sommes d'ailleurs conduit à la méme conclusion REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 141 par l'impossibilité de découvrir aucune différence qui rende compte de la faci- lité ou de la difficulté avec laquelle se croisent des espèces trés-voisines. Nous y sommes encore plus forcément conduit en considérant combien de différence il y a dans la facilité réciproque avec laquelle on peut croiser deux espèces; car il est clair dans ce cas que le résultat obtenu dépend de la nature des élé- ments sexuels, l'élément mâle d'une espèce agissant librement sur l'élément femelle de l'autre, et la réciproque n'étant pas vraie. 21. De la différence spécifique qui sépare le P. veris Brit. fl. (var. offi- cinalis L.), le P. vulgaris Brit. fl. (var. acaulis L.) et le P. elatior Jacq., avec des remarques additionnelles sur les hybrides naturels dans le genre Verbascum; par M. Ch. Darwin, pp. 437-454. — Comme le P. veris et le P. vulgaris different par un certain nombre de caractères (1), comme ils sont à un haut degré stériles quand on les croise, comme il n'y a aucune raison de croire que l'une ou l'autre de ces plantes produise sans croisement une forme intermédiaire entre ces deux-là, et que les formes intermédiaires entre elles qui se rencontrent souvent dans la nature, ont été reconnues n'étre que des hybrides plus ou moins stériles de première ou de deuxième géné- ration, nous devons à l'avenir, dit M. Darwin, les regarder comme de fort bonnes espèces. Le P. elatior Jacq. (en anglais bardfield oxlip) est aussi une espèce légitime au méme degré que les deux précédentes, bien qu'on puisse étre convaincu que toutes les trois, aussi bien que les autres espéces du genre, sont toutes descendues de quelque forme primordiale commune. Les hybrides de Verbascum sont intéressants d'abord par le grand nombre qu'on en trouve dans un champ de médiocre étendue; en second lieu, parce qu'ils different beaucoup les uns des autres (ce qui prouve que les botanistes doivent se garder de conclure prématurément de l'existence de formes inter- médiaires à l'identité spécifique de deux types différents) ; enfin, parce qu'ils donnent un excellent exemple d'une des remarques les plus profondes faites par le sagace Gærtner, c'est que les espèces qu'on croise avec le plus de succès peuvent produire des hybrides d'une grande stérilité. Révision du genre Spergularia: les Spergulaires françaises et deux espèces des Canaries; par M. E. Lebel (Extrait des Mémoires de la Société impériale des sciences naturelles de Cherbourg, tome XIV); tirage à part en brochure in-8° de 32 pages. M. Lebel a étudié avec soin, pour la rédaction de ce mémoire, un grand nombre de documents disséminés dans des herbiers divers, outre ceux qu'avait pu lui fournir depuis longtemps l'étude des plantes vivantes. Il commence par tracer l'historique du genre Spergularia, dans lequel les botanistes anciens (1) Voyez Leighton, Annals and Magazine of natural history, 2° série, vol. II (4848), P. 164, 142 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. distinguaient nettement déjà quatre espèces que connut trés-mal Linné. C'est Adanson qui le premier a érigé les Arénaires à stipules en genre distinct, sous le nom de Tissa; il place ce nouveau genre en tête de sa famille des Espar- goutes, analogue à nos Paronychilées actuelles, et rapproche méthodiquement cette famille de celles qui lui ressemblent par l'enroulement de l'embryon autour de l'endosperme et congtituent aujourd'hui l'alliance des Cyclospermées, laquelle n'a de nouveau que le nom. M. Kindberg, dans sa monographie (Actes de la Société royale des sciences d' Upsal, 1863), réclame la priorité pour le nom de Zepigonum donné en 1817 par Fries. Mais ce nom, employé par Fries à titre de section dans le genre Arenaria, et proposé comme géné- rique par Walhberg seulementen 1820, n'est point caractéristique, car il pour- rait s'appliquer à 19 genres sur 25 de la sous-famille des Paronychiées d'Eudlicher. M. Lebel décrit avec de grands détails la structure morphologique des Spergulaires; il y a fait quelques remarques nouvelles. Du fond de la cupule réceptaculaire s'élève un pistil non pas sessile mais porté sur un gynophore constant; l'insertion de la corolle se fait réellement à la gorge du calice et nullement à son fond. L'ovaire est à trois folioles, surmonté de trois stvles, et la capsule a trois valves. La columelle est triquètre, recevant les nombreux ovules en deux rangées insérées sur chacun de ses angles. Les cotylédons offrent par rapport à la radicule des dispositions variées dont plusieurs se ren- contrent peut-étre sur une méme espéce. L'inflorescence, s'il ne survenait pas de perturbation, serait axillaire et décussée. Le trait qui caractérise le mieux ces plantes, c'est une gaine nodale intrafoliaire, formée de quatre stipules sca- rieuses, ternes ou brillantes, soudées d'abord par paires elles-mémes, coales- centes plus tard, de manière à représenter assez bien une mitre dont les segments terminaux sont bifides, ou entiers par atrophie d'une des divisions primitives. Les stipules opposées par paires se séparent quelquefois à leur base, embrassant alors chacune une moitié de la tige, mais cette séparation est tar- dive, accidentelle et limitée à un petit nombre de nœuds. L'auteur donne d'utiles renseignements sur la valeur de certains caractères regardés comme spécifiques. Le dimorphisme des graines ne présente que de rares variations, trés-restreintes d'ailleurs et plus apparentes que réelles. Si toute graine ailée est en général plus orbiculaire et plus grande, c'est parce que l'embryon y entoure l'endosperme d'un cycle complet ou presque complet. Les graines à cotylédons accombants ont les faces plus bombées. L'état lisse où mat et l'état finement rugueux des surfaces séminales se rencontrent quelque- fois tous deux sur des plantes qui ne présentent pas d'autre différence. La nervation des pétales varie peu et de plus est souvent difficile à apprécier. L'inflorescence ne sert guère à distinguer les espèces. M. Lebel décrit ensuite le genre Spergularia. Placé à l'extrême limite des Paronychiées, tout près des Alsinées, ce genre n'appartient guère moins à REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 143 celles-ci qu'à celles-là. La fleur anisomère, la placentation finalement axile, en six rangées, la polyspermie le rattachent à peu près également à l'une ou l'au- tre des deux familles ou, si l'on veut, des deux tribus. L'androcée décandre le rapproche, en apparence, davantage des Alsinées; mais l'infériorité de la série staminale externe le reporte vers les Paronychiées où la dégradation de cette rangée va croissant (Paronychia, Illecebrum, Herniaria), et aboutit à une disparition complète (Azychia Mich.). L'A/sine segetalis L., réuni aux Spergulaires par Fenzl, s'en écarte nota- blement pour beaucoup de rapports. M. Lebel est conduit à reconnaitre pour lui le genre Delia Dum. FL. belg. (1827). Il exclut aussi du genre Spergu- laria le Balardia platensis Camb., qui est apétale, l'A/sine molluginea à cause de ses pétales laciniés, et l’Arversia, à cause de son embryon droit au centre d'un périsperme charnu. M. Lebe! décrit ensuite dix espèces de Spergularia, savoir : Sp. diandra Guss. (Hérault, Marseille, Nice, Corse, région méditerranéenne, Abvssinie, Asie); Sp. rubra Pers., Sp. purpurea Pers. (Sp. rubra var. purpurea Fenzl, Nice, région méditerranéenne) ; Sp, macrorrhiza Gren. (Corse); Sp. rupi- cola (Sp. rupestris Lebel olim non Camb., littoral de l'ouest); Sp. marina L. sub A. rubra B. marina, qui se retrouve dans les cinq parties du monde; Sp. Bourgæi Leb. (Alsine marina Bourg. Pl. can., n. 6); Sp. Dillenii Leb. (Spergula maritima flore parvo ceruleo semine vario Dill., Lepigonum medium Fries, L. medium et L. neglectum Kindb. Symb.) ; Sp. canariensis (Alsine rubra Bourg. , PL can. n. 302); Sp. azorica Kindb. (Sp. macrorrhira Moris ex parte). BIBLIOGRAPHIE. Ueber eine interessante Fuellungserscheinung bei (Sur un phénomène de ré- duplication chez le Lopageria rosea Ruiz et Pavon) ; par M. F. Buchenau (Abhandlungen der naturwissenschaftlichen Vereine zu Bremen, t. 1, troisième partie, pp. 362-366, avec une planche). Essai sur la constitution de la cellule végétale d'aprés les travaux les plus récents; par M. L. Debat (Annales de la Société Linnéenne de Lyon, nou- velle série, vol. xiv, 1867, pp. 391-435). Beitrag zur Kenntniss von Pistia texensis Klotzsch (Recherches sur le P. texensis); par M. N. Kauffmann ( Mémoires de l'Académie impériale des sciences de Saint- Pétersbourg, septième série, t. XI, n° 2, avec une plan- che), NOUVELLES. — M. Pietro Sanguinetti, directeur du jardin botanique de Rome ct auteur de quelques publications sur la flore de l'Italie centrale, est décédé le 25 juillet dernier, à l’âge de soixante-six ans, 14^ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. — M. T.-A. Hartsen vient de publier, dans le Botanische Zeitung, une note intéressante sur le procédé qu'il emploie pour empoisonner un herbier à l'aide du sublimé corrosif. Il se sert d'une cuvette de bois A et d'une deuxième cuvette B, plus petite que la précédente, dont les parois sont de bois et le fond de gaze. La cuvette A est munie d'un robinet pour laisser échapper le liquide, et peut étre recouverte par un couvercle de bois. Tout le bois des deux cu- vettes est enduit intérieurement d'huile de lin ou d'une matière que la solu- tion de sublimé ne puisse pas attaquer. Pour se servir de l'appareil, on ferme le robinet, on place la cuvette B dans la cuvette A, on y pose les plantes que l'on veut empoisonner et on les arrose avec la solution de maniére que toutes les parties des plantes soient submergées. Alors on retire la cuvette B de la cuvette À, puis aussitôt on recouvre celle-ci de son couvercle, et en ouvrant le robinet, on en transvase le liquide dans une bouteille. Quand les plantes em- poisonnées ont un peu perdu l'odeur alcoolique, on les place entre des feuilles de papier, suivant la méthode ordinaire. De cette maniere, l'opérateur est beaucoup moins exposé aux émanations alcooliques et vénéneuses. — M. Husemann a présenté à la Société des sciences de Geettingue de nou- velles recherches sur la pharmacologie des Euphorbiacées. Le principe actif de la résine d'Euphorbe (employée comme sternutatoire et comme rubéfiant) pa- rait résider dans un corps découvert par M. Flueckiger (de Berne) et nommé euphorbon, 'corps insoluble dans l'eau, insoluble à froid daus l'alcool ordinaire, trés-soluble dans l'éther, le chloroforme, la benzine et l'alcool absolu, et cris- tallisant en aiguilles. — On annonce la mise en vente du grand herbier spécial d'Algues que possédait M. le sénateur Binder, de Hambourg, mort il y a quelques années. S'adresser à M. le professeur von Holtzendorff, Grabenstrasse, 21, à Berlin, qui possède le catalogue détaillé des genres et espèces renfermés dans cette collection. — Au moment de tirer cette feuille, nous apprenons une des pertes les plus douloureuses que la Société botanique de France ait faites depuis sa fondation. M. Francois Delessert, membre de l'Académie des sciences, est décédé le 15 octobre dans un âge trés-avancé. Ce n'est pas seulement un trésorier Vigi- lant et dévoué que la Société perd en M. Delessert; nul botaniste n'ignore qu'il avait conservé avec un soin religieux et incessamment accru les collec- tions botaniques laissées par feu Benjamin Delessert, son frère, et tenues toujours ouvertes à l'étude des savants ; de tels bienfaits ne s'effaceront jamais de leur mémoire; mais au moment de ce malheur en sent plus vivement en- core la reconnaissance due à une famille dont les membres ont n°'?, cinquante ans, le titre de Mécènes de là botanique. D' EucENE FOURNIER, Peris, — Imprimerie de E, MARTINET, rue Mignon, 9. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. (OCTOBRE-NOVEMBRE 1868.) N, B. — On peut se procurer les ouvrages analysés dans cette Revue chez M, J. Rothschild, libraire de la Société botanique de France, rue Saint-André-des-Arts, 43, à Paris. Rapport sur les progrès de la botanique phytogra- phique: par M. Ad. Brongniart. Grand in-8° de 214 pages. Paris, Im- primerie impériale, 1868; chez L. Hachette et Ci*. Cet ouvrage, ainsi que le rapport suivant dû à M. Duchartre, fait partie du Recueil de rapports sur l’état des lettres et les progrès des sciences en France, publication faite sous les auspices du Ministère de l'Instruction pu- blique, à l'occasion de la dernière manifestation internationale de 1867, et que l'on peut considérer comme une sorte d'exposition de la France littéraire et scientifique. M. Brongniart a compris sous le nom de Phytographie un ensemble assez Vaste, c'est-à-dire l'examen de la structure propre à chaque végétal et des rapports que cette structure particulière établit entre eux ; l'examen également de la répartition des diverses formes végétales à la surface de la terre, et enfin l'étude des végétaux qui ont habité notre planéte dans les périodes géologiques précédentes. Pour juger des progrès que cette partie de Ja botanique a faits en France depuis vingt-cinq ans, il passe en revue les travaux qui se rappor- tent : 1° à la classification générale du règne végétal; 2° à l'étude monogra- phique des divers groupes que la méthode naturelle y admet ; 3° à la réparti- lion des végétaux dans les diverses parties du globe et aux flores spéciales de ces diverses contrées ; 4° à la paléontologie végétale. Sans suivre l'énumération où a dû entrer M. Brongniart, et dont les élé- ments sont généralement connus de nos lecteurs, nous croyons utile de repro- duire les considérations et les jugements qui impriment plus spécialement à ce Rapport le cachet de son éminent auteur. Après avoir signalé les principaux travaux relatifs à la classification du règne végétal publiés en France dans ces vingt-cinq dernières années, M. Brongniart insiste sur les changements qui se sont produits, pendant cette période, dans là manière de décrire les plantes, et recherche quelles sont les parties de For- Sanisation végétale dont l'étude plus approfondie a surtout contribué, depri» Y. NN. REVUE) 10 146 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 1840, au perfectionnement de la classification générale, Cette amélioration a surtout été obtenue, dit-il, par l'étude de la structure de l'ovule et de ses rap- ports avec l'ovaire qui le renferme, d'une part, d'autre part par l'examen du mode d'évolution des divers organes de la fleur. L'organogénie florale, instituée en France par M. Guillard, est sans doute un élément important pour la déter- mination de la nature de ces organes, mais ce n'est pas le seul; il a besoin 'étre contrôlé par l'anatomie des organes adultes et par l'étude des anomalies de ces organes, et l'on ne doit en tirer des conséquences générales qu'avec beaucoup de prudence. La classification générale et les groupes qui en sont les membres ont pour point de départ l'espéce, dont la définition, depuis Linné et Buffon jusqu'a nos jours, est la méme, adoptée par les disciples du premier, comme par ceux qui croient pouvoir constater par le semis la permanence de formes caractérisées par de légeres différences. Les expériences faites par M. Decaisne sur la variabilité du Poirier répondent victorieusement à ces derniers. Pour l'auteur, l'espèce peut étre concue comme formant un cercle pius ou moins étendu, dans l'intérieur duquel elle peut se mouvoir et osciller sans en franchir les limites. Le seul point en discussion, c'est l'étendue de ses variations et la cir- conscription plus ou moins étroite de ces limites pour chaque cas particulier. Sur ce point, des faits nombreux tendent à combattre l'opinion qui, circon- scrivant chaque espèce dans les limites les plus étroites, considère chaque forme végétale, quel que soit le peu d'importance des caractères qui la distin- guent, comme un type spécifique invariable et permanent. Cette opinion étant cependant soutenue par des botanistes habiles et convaincus, il y aurait lieu à résoudre la question par des recherches précises et bien dirigées. Passant aux travaux monographiques, M. Brongniart consacre encore 70 pages de son livre à exposer les progrès réalisés dans la connaissance des Cryptogames, et surtout dans celle de leur reproduction ; il donne moins de développement à l'examen des travaux monographiques qui ont pour objet des familles de plantes phanérogames, ces travaux ayant chacun en par- ticulier moins d'influence sur la marche de la science que ceux qui tou- chent aux végétaux inférieurs. La gymnospermie des Conifères fournit à M. Bronguiart l'occasion de discuter les observations produites, dans ces der- nières années, sur l'organogénie de leurs ovules ; ces observations, quant à la premiere apparition, sont souvent, dit-il, bien obscures, et l'étude de l'organi- sation plus développée des Abiétinées, ainsi que celle des Podocarpées et des Cycadées, font naitre bien des doutes sur leur valeur. Mais en supposant méme que, organographiquement, la graine des Conifères et des Cycadées fût un fruit, comme le pensent MM. Payer et Baillon, physiologiquement, ces végétaux n'en présenteraient pas moins une organisation toute spéciale, puisque chez eux le pollen agirait toujours directement sur le sommet du nucelle. Dans le troisième chapitre, consacré à la botanique géographique, M. Bron- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 147 guiart, après avoir analysé le grand ouvrage de M. Lecoq, s'occupe avec pré- dilection des travaux relatifs à la flore francaise. Il apprécie dignement le rôle que notre Société a joué comme principal centre des progrès accomplis daus cette partie de nos connaissances, tant par le faisceau de recherches intéres- santes publiées dans son Bulletin, que par ses sessions extraordinaires qui ont mis en rapport les botanistes des points les plus éloignés et amené la compa- raison des productions des diverses contrées. Aprés avoir tracé l'état des re- cherches publiées sur la flore de chacun de nos départements, il reconnait que si l'on établissait une carte de nos connaissances plus ou moins étendues sur la flore des diverses parties de la France, on trouverait encore bien des dé- partements à teinter en noir, et sur lesquels on ne posséde jusqu'à ce jour aucun document spécial de quelque valeur. Il passe ensuite à l'examen des travaux publiés sur la flore algérienne, dont M. Cosson rédige actuellement le Synopsis, sur la flore abyssinienne, dont le Musée possede de si beaux ma- lériaux, sur la flore de l'Afrique occidentale, dont M. Baillon a entrepris l'étude, et sur celle de l'Afrique orientale. Madagascar n'a fourni que les Fragmenta flore madagascariensis de M. Tulasne, et nos Fougères des îles australes de l'Afrique sont publiées à Berlin à l’aide de la collection donnée à M. Mettenius. Combien il est à regretter que l'exemple donné en An- gleterre par l'Administration des colonies, pour la publication de flores co- loniales, ne soit pas suivi en France, notamment pour l'ile de la Réunion, dontla flore n'a pas été l'objet d'une publication spéciale, et serait bien digne des encouragements du gouvernement. On en peut juger par l'intérêt que présente une autre (lore exotique, celle de la Nouvelle-Calédonie, qui forme avec la flore d'Algérie, celle de la Nouvelle-Grenade de MM. Plan- chon et Triana, et le Choris andina de M. Weddell, les quatre flores impor- tantes dont la publication se poursuit en France. Le quatrieme chapitre apprécie les travaux relatifs aux végétaux fossiles. L'auteur y fait un grand éloge des travaux multipliés de M. le comte de Saporta, Rapport sur les progrès de la botanique physiologique ; par M. Duchartre. Grand in-8° de 409 pages. Paris, Imprimerie impériale, 1868; chez L. Hachette et C'*. Ce rapport est divisé eu cinq chapitres : Organographie, Anatomie végétale, Physiologie végétale, Organogénie et Tératologie. | [ Les organographes dont les travaux sont cités, se sont appliqués à l'étude Soit d'un groupe naturel, soit d'une seule plante, soit d'un seul organe. Dans les deux premières catégories se rangent les monographies qui appartien- nent à la période embrassée par l'auteur. Dans le troisième, se trouve comprise l'étude des racines et du parasitisme, des nombreux travaux publiés sur le sys- 118 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tème souterrain des Monocotylédones et notamment des Orchidées, la morpho- logie des tiges (cladodes), des vrilles, des organes floraux, du fruit et de la graine. Pour compléter cet exposé, il faut prendre immédiatement connaissance de l'anatomie des mêmes organes, sujet connexe au précédent et souvent traité par les mêmes auteurs dans les mêmes mémoires. Les grands travaux de M. Chatin, les thèses de M. Regnault et de M. Van Tieghem, les recherches de M. Duchartre et de M. Trécul, s'y distinguent par leur caractère exclusivement anatomique. De l'étude des monographies anatomiques des groupes ou des espèces, l'auteur passe aux travaux publiés sur les tissus, sur les iaticifères et sur leurs rela- tions avec les vaisseaux, qu'il ne semble plus guère possible de nier d'une ma- nière absolue, sur le contenu des cellules, etc. Le chapitre III, consacré à la physiologie, est de beaucoup le plus déve- loppé de l'ouvrage. La germination, l'accroissement en longueur de l'axe, et surtout la théorie de l'accroissement en largeur, définitivement consacrée par les beaux mémoires de M. Trécul et par les expériences de M. Hétet, provo- quent autant de résumés des plus intéressants. La circulation a été le sujet de mémoires fort contradictoires. MM. Faivre et Dupré ont clos une discussion sérieuse sur la nature du contenu des vaisseaux en faisant voir que ce contenu varie suivant l'époque de la végétation. Le premier de ces savants a vu dans les sucs colorés la séve descendante ou élaborée, contrairement aux opinions de M. Trécul. Sa théorie est difficile à concilier avec ce fait que le latex semble manquer à un grand nombre de végétaux, qui devraient à ce compte se nourrir sans séve nourricière. L'absorption et l'excrétion végétale, l'influence des poisons sur leur tissu, aménent l'éloge des expériences de Reveil et de M. Cauvet; M. Duchartre ne conserve guère de doute sur le néant des excrétions radicel- laires. Il résume ensuite ses propres travaux sur les Colocases et l'excrétion de lears feuilles, sur la transpiration des plantes. La respiration végétale est partagée par lui en respiration diurne ou chlorophyllienne, respiration noc- turne ou générale. A part un certain nombre d'expériences dans lesquelles M. Boussingault, M. Corenwinder, MM. Vogel et Wittmer, M. Rauwenhoff, se sont attachés à maintenir les conditions de la végétation normale, on a géné- ralement étudié les phénomènes respiratoires sur des feuilles isolées, sur des rameaux feuillés et détachés, ou sur des plantes arrachées entières, et qu'on plongeait dans des récipients de verre remplis d'eau, c'est-à-dire dans des con- ditions anomales qui pouvaient amoindrir la légitimité des conclusions. D'un autre cóté, il n'était pas juste de prendre la composition de l'air amassé dans de grandes cavités végétales pour l'expression rigoureuse des actes qu'ac- complit le parenchyme foliaire, comme l'ont fait MM. Calvert et Ferrand. Les Potnmogeton et autres plantes aquatiques, mises en expérience par MM. Clo& et Gratiolet, ont une structure trop différente des espèces aériennes pour que les phénomènes physiologiques soient directement comparables de l'une à l'autre. Si ces plantes aquatiques ne fournissent point d'acide carbonique dans REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 149 l'obscurité, ce ne peut étre qu'un fait spécial à cette classe de végétaux (les- quels, d'aprés les expériences de M. Van Tieghem, continuent de dégager de l'oxygène dans l'obscurité). La théorie de M. Garreau, d’après lequel la plante exhalerait en tout temps de l'acide carbonique, et seulement au soleil en décom- poserait une partie, n'est peut-étre pas fondée sur des faits assez nombreux ni assez inattaquables pour devoir prendre rang définitivement dans la science ; peut-étre méme, dans les expériences de ce savant, l'acide carbonique obtenu n'a-t-il été, en partie du moins, exhalé des feuilles que par l'influence d'une couche d'eau de baryte placée au fond du récipient. Le dégagement d'acide carbonique attribué par M. Garreau à l'ensemble du végétal, a été restreint par M. Corenwinder aux bourgeons et aux feuilles naissantes. Cet observateur a fourni, le premier, par une bonne méthode expérimentale, des documents d'une valeur incontestable sur le rapport de la respiration diurne et de la res- piration nocturne. M. Duchartre analyse avec de grands éloges les travaux de M. Boussingault, dont il avait déjà dix ans anparavant exprimé l'un des résultats, à savoir que l'énergie respiratoire de la feuille ne dépend pas de la présence des stomates. M. Boussingault a été le premier à reconnaitre qu'il n'y a pas lieu, comme il l'avait cru d'abord, de faire intervenir la production de l'oxyde de carbone pendant la respiration végétale comme expression de l'insalubrité des contrées marécageuses. C'est au contraire la production d'un gaz vivifiant, l'ozone, qui se lie, dans ce phénoméne, à la réduction de l'acide carbonique. M. Boussingault a complété encore l'histoire des autres phénomènes de la respiration végétale; il a prouvé notamment l'impossibilité où sont les plantes d'absorber, pour l'assimiler à leur substance, l'azote gazeux de l'air au milieu duquel elles vivent. C'est là certainement l'un des grands progrès effectués par la science physique ; cela étant solidement établi, M. Duchartre ne s'arrête pas aux travaux qui ont eu pour objet de prouver précisément le cont arc; M. Cloëz a démontré que dans les expériences de M. G. Ville il existait une cause de formations d'azotates qui avait échappé à cet expérimentateur. L'article sui» vant présente le résumé des observations faites sur l'action des engrais azotés et d'autres matières, des sels de fer, de l'eau dans la nutrition des plantes. L'auteur apprécie les recherches de MM. Tulasne sur la fécondation, de M. Naudin sur les hybrides, de MM. Esprit Fabre, Godron et Grænland sur l'ZEgilops triticoides; en affirmant que le sujet des cultures de M. Fabre est une espèce bien distincte, M. Jordan n'a guère fourni à l'appui de son hypothèse que des considérations philosophiques sans valeur bien réelle. Quant à la parthénogenèse des végétaux, il n'y a plus en sa faveur que de bien faibles probabilités. — L'article 9 est consacré à l'étude des tendances et des mouve- ments. L'explication des tendances inverses de la tige et de la racine, tentée par Dutrochet, est fondée sur des erreurs anatomiques aussi bien que physio- logiques, D'un autre cóté, il a eu le mérite d'ouvrir une voie nouvelle par ses 150 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. études sur les mouvements révolutifs spontanés. Les opinions en apparence contradictoires que Palm et M. H. von Mohl ont formulées sur l'influence que la lumière exerce dans l'enroulement des tiges, ont été toutes deux justifiées par les expériences de l'auteur. Relativement à la force de pénétration de la racine, le travail de M. Durand a fait disparaitre ce qu'il semblait y avoir d'é- nigmatique, d’après Payer, dans la pénétration d'un liquide aussi dense que le mercure. La méme force a été appréciée par M. Émery, par un moyen plus rapproché des conditions naturelles de la végétation. Les expériences soignées de Dutrochet, et son rapport sur un mémoire de Payer (Tendance des tiges vers la lumiere), ont montré que l'incurvation des tigelles dépend de leur diametre bien plutót que de la coloration des rayons du spectre. Relativement à la tendance des racines à fuir la lumière. après les expériences de Dutrochet et ses énoncés destinés à rectifier ce qu'il y avait d'inexact dans un autre mé- moire de Payer, il restait à multiplier les exemples de racines douées de la faculté de fuir la lumière ; c'est ce qu'a fait M. Durand (de Caen), qui, dans sa thèse citée plus haut, a donné une liste de vingt-six espèces ou variétés chez lesquelles il a observé cette tendance. D'ailleurs, il faut tenir grand compte de l'humidité, si l'on veut expliquer la direction que suivent les racines dans le cours de leur développement. Le sommeil des plantes a été étudié, après De Candolle et Dutrochet, par M. Fée et M. Ch. Royer. Les tissus qui forment les deux faces de la corolle n'offrent pas une dissemblance assez marquée, pour qu'on puisse avec M. Royer leur attribuer des rôles différents dans l'occlusion des fleurs. L'hypothèse ana- logue présentée par M. Fée, quant aux fonctions des feuilles dans le sommeil des plantes, se concilie peu avec ce fait connu, que les mouvements exécutés par les feuilles et les folioles ont. pour siége le renflement situé à la base de leur pétiole ou pétiolule. Enfin, quant aux causes du mouvement de la Sensi- tive, si M. Fée n'a pas modifié heureusement ses premières idées à ce sujet, en ajoutant l'intervention des vaisseaux à l'action du tissu cellulaire, il faut reconnaitre que M. P. Bert, bien qu'il soit parvenu, par un hasard heureux, à la découverte d'une particularité nouvelle, a vu échouer ses efforts devant la difficulté qui résulte de la rapidité des changements que provoque une action irritante. — Relativement à la température propre des végétaux, M. Becquerel a fourni une confirmation très-précise des données obtenues par M. Rameanx à l'aide d'une autre méthode expérimentale, en y ajoutant un certain nombre d'indications ou plus nettes ou nouvelles. Dans l'état où il a conduit la science, il est parfaitement établi que la température moyenne annuelle des végétaux est la méme que celle de l'air, aux variations de laquelle ils ne participent que suivant la grosseur de leur tige. Le chapitre IV traite de l'organogénie de l'ovule et de la fleur. Apres avoir rappelé les travaux de M. Guillard, les siens et ceux de Barnéoud, M. Du- chartre analyse le Traité d'organogénic comparée de la fleur de M. Payer, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 151 terminé par des Conclusions générales. Ce titre, dit-il, indique une appa- rence de généralisation qui ne répond pas tout à fait à la réalité, et qui ferait croire à tort à l'établissement de lois générales dominant tous les faits particu- liers d'accroissement. Les énoncés généraux proposés comme tels sont à peu prés tous infirmés par de nombreuses exceptions, et rien de vraiment général ne se dégage de cet exposé. Inutile pour les lecteurs de ce Bulletin, d'ajouter que M. Baillon et les autres éléves de Payer ont continué de suivre la voie brillamment parcourue par leur maitre. Le dernier chapitre consacré à la tératologie ne consiste guère que dans l'éloge de l’œuvre de Moquin- Tandon et dans la citation d'un grand nombre de notes spéciales qui lui sont postérieures. Arrivé au terme de ce rapport, M. Duchartre ne craint pas de dire que les savants francais ont contribué pour une forte part à l'immense accroissement qu'a pris la botanique depuis vingt-cinq ans. L'étude des organes a été faite par plusieurs d'entre eux avec autant de persévérance que de succès; celle de l'anatomie végétale a été poursuivie jusque dans ses détails les plus intimes et les plus délicats par d'autres, qui ont su marquer ainsi leur place au premier rang ; la physiologie, cultivée avec une prédilection particuliére, non-seule- ment par des botanistes distingués, mais encore par des chimistes du plus haut mérite, a pris une extension et surtout une précision presque inespérées ; l'or- ganogénie a été créée, puis amenée en peu d'aunées à un remarquable déve- loppement ; enfin la tératologie a dà à l'un de nos savants le meilleur et presque le seul ouvrage qui l'embrasse dans son ensemble. Au siècle dernier, grâce aux immortels travaux de Tournefort, de Vaillant, de Duliamel, d'Adanson, de Bernard et d'Antoine-Laurent de Jussieu, la botanique francaise avait acquis en Europe une supériorité que nul ne cherchait à lui contester ; dans le cours du siècle présent, et plus particulièrement peut-être dans l'espace des vingt- cinq dernières années, elle a su se maintenir encore à un niveau des plus élevés, et rester l'un des plus brillants fleurons de notre couronne scien tifique, Flora vitiensis, part 8; auctore B. Seemann. Londres, chez Lowel, Reeve et Cie, 1868. Ce huitième fascicule est consacré à quatre familles : Palmiers, Aroidées, Lemnacées et Scitaminées. Les planches qui y sont jointes représentent les Ficus tinctoria Forst., Antiaris Bennetti Seem. n. sp., Ascarina lanceolata Hook. f., n. sp, Piper puberulum Benth., n. sp., Dammara vitiensis Seem., n. sp., Podocarpus vitiensis Seem. , n. sp., Kentia exorrhiza Wendi L D. sp., Pritchardia pacifica Seem. et Wendl., n. sp., et Sagus vitiensis Wendl., n. sp. 4152 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Contributions to New Zealand Botany (Recherches sur lu flore de la Nouvelle-Zélande); par M. W. Lauder Lindsay. In-4° de 102 p. , avec h planches. Londres et Édimbourg, chez Williams et Norgate, 1868. Ce livre rassemble sous une rubrique collective des sujets trés- variés. L'intro- duction raconte le voyage que l'auteur fit en 1861 à Otago, et à l'occasion duquel il a publié déjà plusieurs mémoires dans le Journal of the proceedings. Ensuite il traite successivement de l'histoire des recherches botaniques faites à Otago, de la climatologie, dela géographie physique et de la constitution géologique de ce pays ; puis il énumére les plantes qu'il a recueillies. C'est le plan d'une florule qu'il songeait à faire, quand il en a été détourné par l'apparition de l'ouvrage de M. J. Hooker: Handbook of the New Zealand Flora. Äl se borne à donner des notes sur certains genres sur lesquels il a fait des observations nouvelles, et qui sont les suivants : Aciphylla, Viscum, Celmisia, Crepis, Rubus, Acena, Geum, Geranium, Gaultheria, Wahlenbergia, Veronica, ('o- prosma, Sophora, Phormium et Coriaria. Les espèces nouvelles publiées et figurées par M. Lauder Lindsay sont les suivantes : Aciphylla Colensoi , Viscum Lindsayi, Celmisia Lindsayi, C repis Nove Zelandiæ et Poa Lin- dsayi. ' Travaux de botanique publiés par la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, de juin 1867 à juin 1868. Nous extrayons du Rapport présenté dernièrement à cette Société par M. le professeur Elie Wartmann, son président, les détails suivants sur quel- ques travaux de botanique qui n'étaient pas venus à notre connaissance lors de leur publication. Dans la séance du 7 mai 1867, M. de Candolle a présenté quelques détails sur la notation des subdivisions des espèces. Les hybrides étant désignés par le signe X, les métis par x, l'auteur propose le signe ^ pour distinguer les semis, et un Z pour les lusus. M. de Candolle a donné connaissance, le 2 janvier 1868, d'une note de M. Vénance Payot, de Chamonix, Sur la végétation dans la région desneiges. Elle renferme une florule des espèces végétales qui croissent au Jardin et sur d'autres îlots de végétation qui appartiennent au versant septentrional de la chaîne du Mont-Blanc. Nous remarquons une variété minutum de l’ Aronicum Doronicum Rchb., une variété grandiflorus du Senerio incanu-. Cette florule comprend les végétaux cellulaires (1). (4j Ce travail, qui vient de nous étre envoyé par M. Payot, forme une brochure de 19 pages, extraite des Mémoires de l'Académie impériale des sciences, belles-lettres et aris de Lyon, 1868. Elle comprend une note additionnelle intitulée Recherches sur la différence de développement d'une plante dans la plaine avec les extrémes limites de végétation verticale et altitudinale. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 153 Le méme membre a rendu compte, le 5 mars 1868, de ses recherches sur l'importante famille des Cycadées. Cette famille se compose actuellement de neuf genres et de soixante-deux espèces dont une moitié habite l'Amérique, e! dont l'autre est répartie dans l'ancien monde et l'Australie. Il est peu pro- bable que le nombre actuel total des espèces de Cycadées dépasse une centaine, tandis qu'il a joué un rôle considérable dans les temps géologiques anciens. Un examen approfondi des faits engage M. de Candolle à adopter l'opinion de Robert Brown sur la nature du fruit des Cycadées et des Conifères. Ce fruit provient d'un ovule nu, sans ovaire, iaséré sur un organe analogue aux feuilles. À tous les arguments qui ont été avancés dans ce sens, il ajoute que chez cer- tains Conifères, tels que les Podocarpus, les ovules sont anatropes, mode de développement absolument inconnu pour les ovaires. Il n'hésite pas à affirmer que ces gymnospermes sont des Dicotylédones, et n'ont avec les Cryptogames vasculaires que des ressemblances extérieures de végétation ou d'aspect. M. de Candolle s'est, en outre, livré, le 16 avril, à un examen inté- ressant du mémoire dans lequel MM. Perrier et Songeon ont étudié la dis- tribution des espèces dans les Alpes de la Savoie (1). On a remarqué depuis longtemps que la flore est trés-pauvre dans certaines régions alpestres, tandis qu'elle est d'une grande abondance au Mont-Cenis, au Saint-Bernard, à Zermatt et dans les localités voisines, à la limite du Valais et de l'Italie. MM. Perrier et Songeon attribuent ce fait à une formation antracifere , qui coupe les Alpes depuis le Mont-Cenis, et entoure au sud la chaine du Mont-Blanc. M. de Candolle conteste l'influence que peut avoir la formation géologique sur la végétation. Les terrains n'exercent d'influence que par leurs qualités physiques et minéralogiques, cela est vrai de toute espèce de couche. Du reste, la formation anthracifère est très-ancienne, et la végétation n'a commencé qu'aprés la période glaciaire. Alors la grande chaîne devait être le centre d'un dépót immense de neige; les plantes nivales ou arctiques y pou- vaient seules vivre. A mesure que les glaciers ont diminué, les espèces de la plaine ont monté, surtout sur le flanc méridional. Voilà l'origine de la richesse de certaines localités, qui ne doit point étre rapportée à la formation géolo. gique. On remarque aussi que les plantes des versants méridionaux appartien- nent à des familles relativement plus récentes au point de vue paléontologique ; telles sont les Composées, les Campanulacées, les Primulacées, etc., qui ne se trouvent point parmi les végétaux arctiques. | M. Duby a décrit le 19 mars les nouveaux Champignons de la famille des Lycoperdacées, que le docteur Welwitsch a rapportées des royaumes d'An- gola et de Benguela. Ils sont remarquables par leurs dimensions ; quelques- uns atteignent à un demi-métre de hauteur. Dans ces espèces, les graines S'échappent circulairement par une série de petits trous, tandis que dans les espèces d'Europe elles ne sortent que par une seule ouverture au sommet. (1) Voy. le Bull., t. x, p. 675. 154 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Flora brasiliensis, fasc. xLIV-XLVI. In-fol., Leipzig, chez Fleischer. Le A^* fascicule du Flora brasiliensis édité par M. de Martius est consacré aux Loranthacées ; il est l'œuvre de M. Eichler. On y remarque des adversaria sur la physiologie et la morphologie de cette famille. L'auteur y traite surtout de la nature des sucoirs et de l'inflorescence. Les Loranthacées brésiliennes sont renfermées dans les genres Psittacanthus Mart., PArygilanthus Eichl. , Phthirusa Mart., Struthanthus Mart. et Oryctanthus (Griseb. ut Loranthi sectio). Le genre nouveau Phrygilanthus, nouveau démembrement de l'an- cien genre Loranthus, ne se distingue du Struthanthus que par ses fleurs hermaphrodites. Quarante-quatre pages sont consacrées à l'illustration de la plupart des Lo- ranthacées brésiliennes. A ce fascicule sont jointes quelques additions à la mo- nographie des Laurinées brésiliennes de M. Meissner; M. de Martius a suivant sa coutume traité des usages des plantes de cette famille, Le 45° fascicule renferme la monographie des Loganiacées, traitée par M. Progel, avec seize planches; celle des Oléacées et Jasminées, par M. Eichler, avec trois planches. Les Loganiacées renferment sept genres, les Oléacées seulement deux (si l'on ne compte pas l'Olivier maintenant cultivé à Rio), et les Jasminées trois. A la fin M. de Martius a résumé les notions qu'il possede sur les plantes oléiferes du Brésil. Le 46° fascicule, relié avec le précédent, renferme la monographie des Styracées, due à M. Seubert, avec cinq planches destinées à l'illustration de quelques espèces de Pamjhilia et de Styrax. Prodromus systematis naturalis regni vegetabilis ; editore et pro parte auctore Alph. de Candolle, pars decima sexta, Un volume in-8° de 691 pages. Paris, V. Masson et fils, Ce volume contient les monographies des Bétulacées, des Salicinées, des Casuarinées, des Gnétacées, des Conifères et des Cycadées. Tl parait terminer par conséquent la série des Dicotylédones, avec laquelle on sait que doit s'ar- réter le Prodromus, suivant la détermination prise par M. Alph. de Candolle. Mais viennent ensuite les Dicotyledonearum ordines omissi vel incertæ sedis, savoir : les Résédacées, les Lacistémées , les Gunnérées, les Ancistrocladées, les Diptérocarpées, les Lophiracées, les Monimiacées, les Cryptéroniacées et les Helwingiacées. Les Bétulacées ont été traitées par M. Regel, qui a publié une monogra- phie importante du genre Betula dans les Mémoires de l'Académie des sciences de Saint- Pétersbourg. M. Regel reconnait vingt-neuf Betula, dont deux douteux, et quatorze A/nus, dans lesquels il établit un très-grand nombre de variétés. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 155 M. Andersson, qui a publié la première partie d'une monographie trés-con- sciencieuse du genre Salix (1), a rédigé aussi celle du méme genre dans le Prodromus ; elle y comprend 160 espèces, parmi lesquelles sont classées, à leur place, suivant la méthode de l’auteur même, les plantes dont lhybridité est pour lui manifeste. Leur description est précédée du signe x , indiquant la bàtardise, qui est multiplié autant de fois qu'il parait y avoir eu de croise- ments illégitimes dans les phases qui ont préparé la formation du type décrit. M. Wesmael, auteur d'un mémoire couronné par la fédération des Sociétés d'horticulture de Belgique, a écrit la monographie du genre Populus, com- prenant dix-huit espèces, v compris les hybrides, désignés de même. La monographie du genre Casuarina est l'œuvre de M. Miquel; elle com- preud vingt-six espèces indigènes dans la Nouvelle-Hollande, la Nouvelle- Calédonie, les îles Viti, l'archipel des Moluques, Madagascar et les Masca- reignes. On remarquera la diagnose des Gymnospermes, écrite par M. Alph. de Candolle, qui précède la monographie des Conifères de M. Parlatore. L'éditeur du Prodromus est, comme nous venons de le dire, partisan de la théorie de la gymnospermie. Il a résumé les raisons sur lesquelles il s'appuie pour maintenir cette opinion : l'évolution, qui est centrifuge dans les graines des Cycadées et des Conifères, prises pour des ovaires, comme elle l'est dans les ovules en général, l'anatropie signalée plus haut, et qui dans les ovaires des Labiées, où l'on pourrait peut-être la retrouver, coincide avec une gibbosité spéciale ; enfin l'insertion, qui est celle d'un ovule et non point d'un ovaire ou d'une fleur, L'ovule des Coniferes et de la plupart des Cycadées naît de la base ou prés de la base d'une bractée (qui répond tantót à une préfeuille, tantót à une feuille bractéale elle-méme), comme les ovules de la plupart des plantes, et dans le Cycas de la marge méme de la feuille, comme cela est si fréquent dans l'ovaire des Phanérogames ; or, jamais la prolification qui a lieu sur le bord d'une feuille, par exemple dans le Bryophyllum, n'y produit des ovaires, mais bien des ovules ou des bourgeons; les inflorescences vraiment épiphylles, si rares, et dont l'auteur ne connaît d'exemple que dans quelques Bégoniacées, ont un pédoncule commun partant du sommet du pétiole et non de la péri- phérie du limbe. M. de Candolle a tracé en outre la bibliographie du sujet sur lequel il renvoie d'ailleurs à l'intéressante dissertation insérée par M. Eichler dans le F/ora brasiliensis (2). | Dans les pages qui suivent, et qui renferment la double monographie des Gnétacées et des Conifères, M. Parlatore continue, tout au contraire, de con- 1) Voy. le Bulletin, t. xiv (Revue), p. 134. 0. d Il aporte d'ajouter M le Poire où M. Caruel a fait voir que la gymno- Spermie des Conifères date de Targioni-Tozzetti, antérieurement à R, Brown, na paru dans le numéro de notre Bulletin contenant le compte rendu de la session de Nice qu en Tài 1868, aprés l'impression de la note de M, de Candolle. . 156 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sidérer la fleur des Gymnospermes comme formée d'un pistil renfermant un ovule dans son intérieur, suivant la théorie qu'il a exposée dans un mémoire spécial (1). M. Parlatore décrit 48 Gnetum et 18 Ephedra, 112 Pinus (parce qu'il réunit en un seul groupe les Pinus, Picea, Abies, Cedrus et Lariz), 44 Cupressus, 65 Podocarpus, etc. Il a réuni, en général, et, on peut dire par principe, le plus de types qu'il lui a été possible, au point de vue générique comme au point de vue spécifique. C'est ainsi qu'il a rejeté les espéces mexi- caines du voyageur Rezl, dont on trouve jusqu'à sept types réunis dans le seul P. Teocote Cham. et Schl., tel que l'entend M. Parlatore. Les Cycadées sont traitées par M. Alph. de Candolle, qui indique aprés la diagnose de l'ordre les travaux spéciaux dont leur morphologie a été l'objet, exemple à recommander aux monographes. L'incertitude de la détermination des espèces cultivées dans les jardins botaniques, l'état incomplet sous lequel elles sont souvent décrites et prématurément classées, ont dû gêner considéra- blement le botaniste obligé d’en tracer le relevé monographique. Les Résédacées (dont l'exposition avait été omise à dessein dans l'un.des premiers volumes du Prodromus, parce que De Candolle pere regardait leurs fleurs comme des fleurs composées, à l'exemple de Lindley) sont traitées par M. J. Mueller, qui a déjà publié une monographie détaillée de cette famille. Le genre Zlandonia de M. Cosson y devient le type d'une sous-tribu dans la tribu des Résédacées. M. Alpb. de Candolle a lui-méme étudié les petites familles qui terminent le volume. Les Lacistémées lui paraissent devoir étre rapprochées des Bixacées, des Samydées et des Violariées, selon l'opinion de beaucoup d'auteurs ; les Gunnérées doivent former une tribu des Haloragées ; les Ancistrocladées, dont le genre unique, Ancistrocladus, a été rapporté aux Diptérocarpées par MM. Ben- tham et Hooker, conservent plus d'affinité avec cette famille qu'avec aucune autres les Diptérocarpées elles-mémes se rapprochent par ce genre et par le genre Lophira des Chlénacées et des Ternstræmiacées, et par conséquent appartiennent à la grande classe des Guttiféres; les Monimiées se rapprochent surtout des Calycanthées et des Rosacées, et ne peuvent, d'aprés M. de Can- dolle, comprendre le genre Æxtoxicon, dont il donne cependant la descrip- tion en note pour que ce genre ne manque pas dans le Prodromus. Le Cryp- teronia, type des Cryptéroniacées , duquel se rapproche le genre Abatia Ruiz et Pavon, déjà attribué dans le Prodromus aux Cólastrinées, peut être voisin des Lythrariées, à condition de présenter une modification grave, le changement des étamines en pétales et le défaut des véritables étamines. M. de Candolle pense que les étamines de la fleur apétale des Helwingia, qui alternent avec les sépales, peuvent aussi être regardées comme des pétales métamorphosés, ce qui rapprocherait cette plante des Hamamélidées et des Araliacées, suivant l'opinion de M. Decaisne. (1) Voyez le Bulletin, t. xi (Revue), p. 242. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 457 Dei Funghi sospetti e velenosi del territorio senese. (Des Champignons suspects ou vénéneux du territoire de Sienne) ; par M. Francesco Valenti-Serini. Turin, 1868. Cette publication est un Atlas dans le format de celui que M. Barla a publié sur les Champignons de Nice, et précédé d’un texte semblablement disposé . Elle renferme 56 planches chromolithographiées. Plusieurs espèces y sont présentées par l'auteur comme nouvelles ; nous citerons : Amanita Vitoni, A. terrea, A. fulva, Agaricus fulvaster, Volvaria Corticelli, Agaricus hyd- nocephalus, etc. La synonymie de plusieurs d'entre elles ne parait pas être définitivement établie par l'auteur. Cette belle publication a été faite sous les auspices et par les soins de l'Académie royale de médecine de Turin. Neue Untersuchungen ueber das Entstehen, die Entwicke- lung, den Bau und das chemische Verhalten des Bluethenstaubes (Nouvelles recherches sur l'origine, le développement, la structure et la constitution chimique du pollen) ; par M. Alloys Pollender. In-4° de 47 pages, avec ^ planches lithographiées. Bonn, 1868. Ce travail a été présenté à l'Université de Bonn, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la fondation de cette Université. Nous reproduirons une partie des conclusions de l'auteur. Il ressort de ses recherches et de l'interprétation qu'il leur donne, que le grain pollinique, au moment de son développement, n'est pas autre chose qu'un amas protoplasmatique protégé contre les influences extérieures par une membrane externe, et, à sa première apparition, une par- ticule du tissu que forme sur des points donnés de l'anthere la dissolution de cellules sphériques de mérenchyme; cet amas se forme d'abord sans noyau, ensuite il en est pourvu, puis il s'entoure d'une enveloppe, puis, par la sécré- tion d'une membrane cellulosique, il s'individualise pour former la cellule pol. linique. Enumeratio plantarum songoricarum ab. Al. Schrenk annis 1840-1843 collectarum ; auctore E.-R. de Trautvetter (Bulletin de la So- ciété des naturalistes de Moscou, 1867, n° 3, pp. 50-123). Ce nouveau fragment concerne les familles suivantes : Chénopodiacées, Po- lygonées, Thymélées, Urticées, Salicinées, Bétulinées, Conifères, Plumbagi- nées, Typhacées, Lemnacées, Naïadées, Potamées, Alismacées, Orchidées, lridées, Amaryllidées, Smilacées, Liliacées, Joncées, Cypéracées, Graminées, Balanophorées, Equisétacées, Marsiléacées et Fougères. 158 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Enumeratio plantarum in regionibus cis- e£ transilien sibus a cl. Semenowio anno 1857 collectarum, auct, E. Regel et F. de Herder (Zbid., pp. 12^). Ce nouveau fragment comprend les familles des Composées et des Campa- nulacées. Les genres qui y sont l'objet d'annotations particuliéres ou de des- criptions nouvelles sont les suivants : Tanacetum, Helichrysum, Gnapha- lium, Saussurea, Cousinia, Cirsium, Serratula, Jurinea, Tragopogon, Scor- zonera, Lactuca, Streptorrhamphus, Phyteuma et Campanula. Une planche représente le Campanula Sewerzowi Regel, n. sp. Dans le méme cahier du Bulletin de la Société des naturalistes de Moscou se trouve, p. 285, une énumération des plantes qui possede des stomates sur les deux faces de leurs feuilles, dressée par M. Kareltschikoff comme appen- dice à un mémoire antérieurement publié par lui (Voy. le Bull. t. XIV (Revue), p. 66). Lehrbuch der Botanik , etc. ( Traité de botanique d'apres l'état actuel de la science); par M. Julius Sachs, professeur de botanique à l'Université de Fribourg en Brisgau. Un volume in-8? de 632 pages, avec 358 gravures sur bois. Leipzig, chez W. Engelmann, 1868. Prix : 17 fr. 50. Destiné aux étudiants, ce livre présente surtout l'exposé succinct des con- naissances que possèdent les botanistes modernes ; la disposition des matières, la séparation des chapitres, la méthode descriptive de l'auteur, tout est concu dans un but dogmatique et réduit aux points que l'auteur considère comune les plus importants. L'historique v tient fort peu de place; les citations sont méme bornées aux mémoires dans lesquels sont donnés des détails sur les questions que l'auteur n'a pu traiter longuement, ou dont le sujet est resté étranger aux recherches personnelles de l'auteur. Ces dernières sont du reste en minorité, car il est visible que l'ouvrage de M. Sachs réfléte surtout les tendances scientifiques actuelles des botanistes allemands ; c'est au développe- ment des tissus que sous diflérents titres se rapportent la plupart des chapitres de son livre; la partie taxonomique reste presque dans l'ombre, et pour les Phanérogames, il ne donne méme que les caractéres des classes, en citant seulement le nom des familles. Ce qui prouve le mieux, d'ailleurs, combien ce livre porte bien l'empreinte spéciale des travaux de l'auteur, c'est que la très- grande partie des gravures anatomiques éparses dans le livre sont la reproduc- tion de dessins originaux faits par lui à différentes époques. C’est seulement pour la représentation de certaines Cryptogames inférieures qu'il a copié des figures dans les ouvrages de MM. Pringsheim, Bornet, Nægeli, Cohn et Wichura, Tulasne, Kühn, Cieukowski, Schwendener, etc. Nous avons peu de chose à dire sur l'ordonnance du livre ; elle est des plus REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 150 logiques; de la cellule, l'auteur passe aux tissus, puis aux organes. Ici se révèle un point de vue spécial : l'auteur trajte de la segmentation (Gliederung) des végétaux, et groupe sous cette rubrique tout ce qui concerne le dévelop- pement des tiges, des racines, et, en général, la naissance de nouveaux articles sur un organe aucien qu'ils continuent, ou d'organes nouveaux sur leur sup- port commun. Le développement des tissus, exposé d'abord d'une maniere générale, est poursuivi par lui dans les différentes classes et familles de Crypto- games ; c'est là une partie tres-importante du livre; elle résume des recher- ches éparses dans différents recueils avec grand fruit pour le lecteur. Dans cette énumération, les Characées forment un groupe intermédiaire aux Thallo- phytes et aux Muscinées, et parmi les Cryptogames vasculaires, la famille des Ophioglossées est placée entre celle des Équisétacées et celle des Rhizocarpées. Les mémes détails anatomiques se retrouvent dans l'étude des Phanérogames en général et de leurs deux subdivisions en particulier. Le troisième livre est consacré à la physiologie; il faut le considérer comme un résumé du Handbuch der Ezperimental- Physiologie publié par l'auteur dans l'encyclopédie parue sous la direction de M. Hofmeister, auquel cepen- dant sont adjoints des chapitres distincts, tels que celui qui traite de la sexualité et celui qui étudie l'origine des variations chez les végétaux. Mémoire sur la racine du Veratírum viride Ait., et sur les racines qu'on lui substitue dans le commerce; Bes Salsepareilles: par M. D. Cauvet. 1n-8 de 39 pages avec huit planches. I.— La racine du Veratrum viride Ait. , vautée comme sédatif de la circula- tion par les médecins anglais et américains, est très-rare dans le commerce, et y devient l'objet de substitutions nombreuses. On a vendu en son lieu et place les racines du Veratrum album, de V Helleborus viridis et de VH. niger. M. Cauvet a exposé les caractères de ces plantes, principalement de leurs ra- Cines. Il contrôle les observations produites à leur sujet par Otto Berg dans son Anatomischer. Atlas zur pharmaceutischen Waarenkunde (Berlin, 1863), et par M. Schleiden. A ces racines il convient de joindre la fausse racine d Hel- lébore noir du commerce (Guibourt) qui est produite par l Actæa spirata, et qui est souvent mélangée de fragments de racine d'Aconit, substitution dange- reuse, très-importante à reconnaitre. M. Cauvet tire de tout cet examen les conclusions suivantes : Il est impossible de coufondre le Veratrum viride avec les souches du faux Ellébore et de V Helleborus viridis. Ces dernieres se dis- tinguent l'une de l'autre par l'épaisseur relative de l'écorce, de leurs faisceaux et de leur moelle, ainsi que par la structure histologique de ces différentes par- lies. La racine de l Helleborus viridis diffère aussi beaucoup de celle du faux Ellébore noir. Les distinctions entre le Veratrum album et le V. viride, bien que peu apparentes au premier abord, sont néanmoins assez tranchées pour 160 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. empécher qu'on ne confonde ces substances. La souche du V. viride est géné- ralement formée d'un tissu plus compacte et plus blanc que celui de la souche du V. album; elle renferme moins de faisceaux, surtout dans sa partie corti- cale. Les cellules de la gaine protectrice ont des parois plus minces dans le V. viride que dans le V. album. Les fibres du V. viride sont minces, et leur cavité offre de fines cloisons transversales, incomplètes; celles du V. album sont épaisses, et leurs parois sont coupées de canaux espacés. Les racines du V. viride ont une couleur jaune verdâtre clair ou jaune-paille, et une épais- seur qui varie de 2 à 3 millimètres ; leur écorce est formée d'un tissu extérieur làche, à lacunes linéaires, et d'une portion interne blanche, féculente, assez dense, qui, d'ordinaire, se sépare aisément du corps ligneux. Les racines du V. album sont noires, brunes ou brun-jaunátre, épaisses de 3 à 5 millimètres; leur écorce est très-développée, compacte, blanc-grisátre et difficilement sépa- rable du corps ligneux. Ce dernier, dans le V. viride, est blanc-jaunâtre extérieurement, peu adhérent à l'écorce et épais d'environ 3 à 4 dixiemes de millimètre ; celui du V. album est brun-jaunâtre extérieurement, adhérent à l'écorce et épais d'environ 5 à 6 dixiémes de millimétre. Les fibres ligneuses des racines du V. viride ne sont pas nettement séparées par une zone de ma- tière intercellulaire; leurs parois sont peu épaisses et leur cavité est propor- tionnellement très-large. Enfin les fibres ligneuses des racines du V. album sont nettement séparées les unes des autres par une zone mince et transpa- rente de matiere intercellulaire; leurs parois sont épaisses, fréquemment cana- liculées, marquées de stries concentriques d'épaississement, et leur cavité, en général étroite, est arrondie ou étoilée selon l’âge de la racine. Ces fibres sont assez réguliéres, et leur section transversale est arrondie ou polyédrique. II. — L'origine botanique des diverses sortes de Salsepareille est encore environnée d'une grande incertitude. M. Cauvet les a étudiées soigneusement au point de vue micrographique. Il décrit successivement les Salsepareilles du Mexique (Smilax medica Schlecht. ?), celles de l'Amérique centrale et celles de l'Amérique méridionale. 1l résume ensuite sous forme de tableau les prin- cipaux caractères des diverses Salsepareilles qu'il a étudiées, en exceptant la sorte dite de Lima, dont il n'a pas vu d'échantillons authentiques. Neuer Beitrag zur Kenntniss der Chitridicen: Entwick- lungsgeschichte von (Nouvelles recherches sur les Chitridiées; organo- génie du) Synchytrium Mercurialis Fckl.; par M. Woronin (Botanische Zeitung, 1868, Beilage, pp. 2-15, avec deux planches). L'auteur a déjà publié en 1863, dans le compte rendu des travaux de la So- ciété des naturalistes de Fribourg en Brisgau, des recherches sur les Chitri- diées, où il a étudié le développement du Synchytrium Tarazaci. D'autres Chitridiées se rencontrent encore sur les végétaux vivants, le Synchytrium REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 161 Succisæ, le Synchytrium Mercurialis et le Chytridium? Anemones qui doit, d'après lui, être ramené au genre Synchytrium. Ce genre se distingue morpho- logiquement de toutes les autres Chitridiées par ses sores, c'est-à-dire parce que ses zoosporanges naissent en plus ou moins grand nombre par la partition simultanée d'une cellule-mére sortie d'une zoospore. C'est là un caractère com- mun aux quatre espèces que nous venons de mentionner et qui se partagent en deux groupes. Dans le premier, qui comprend le S. Mercurialis et le S. Anemones, chaque cellule végétative (Dauerzelle, celle sous laquelle le Cryptogame passe l'hiver en repos) produit au printemps, en dehors de la plante nourricière, un sore; et toute zoospore qui a pénétré dans la plante nourriciére s'y transforme en une cellule de végétation. Dans le deuxième groupe, qui comprend le S. Zarazaci et le S. Succisæ, les cellules végéta- üves ne produisent point de sore, mais chacune d'elles se transforme en un Zo0sporange simple. Les zoospores qui ont pénétré dans la plante nourricière y deviennent les cellules-mères des sores, qui naissent dans la plante nourri- cière, et produisent des zoospores sans passer par l'état de Dauerzelle; cela se Continue pendant plusieurs générations et durant tout l'été, après quoi de chaque zoospore nait une cellule végétative. Ajoutons que dans le premier groupe le contenu de la cellule est incolore, et que dans le second il est d'un rouge orangé. Lichen esculentus Pal., urspruenglich eine steinbewoh- mende Fleechte, etc. (Nouvelle description du L. esculentus Pall., primitivement saxicole); par M. de Krempelhuber (Verhandlungen der K.-K. zool.-bot. Gesellschaft in Wien, 1867, pp. 599-606, avec une M. Léveillé a pensé, d'aprés des recherches personnelles (Voyez Demidoff, Voyage dans la Russie méridionale, Bot., 1862, p. 139), que le Z. esculentus, avant d'étre enlevé par les vents et de retomber à l'état de manne dans les ré- gions sablonneuses de l'Orient, affecte primitivement une station déterminée sur une roche particulière. L'auteur écrit pour asseoir définitivement cette opinion. Il a pu examiner, parmi un grand nombre de Lichens exotiques de l'herbier impérial de Vienne, un Lichen saxicole rapporté des Alpes du Taurus par Kotschy, auquel adhéraient des fragments de calcaire, et qui n'était autre que le Lichen esculentus Pall. Il a eu aussi sous les yeux, par l'entremise de notre confrère M. le docteur Reboud et de M. Buchinger, des exemplaires de là manne recueillie à Laghouat par le général Jussuf; M. Guembel en a fait l'analyse chimique. Ce Lichen, dans le système de Massalongo, appartient au genre Oncospora Mass., genre fondé sur la grosseur des spores. M. de Krempelhuber le renferme dans le genre Zecanora d'Acharius modifié, et il en donne une nouvelle diagnose sous le nom de Lecanora desertorum. Ce Lichen contient beaucoup d'oxalate de chaux. T. NV REYLE) 41 162 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Lichenen aus Istrien, Dalmatien und Albanien, etc. (Zi chens de l'Istrie, de la Dalmatie et de C Albanie, recueillis par M. Em. Weiss, médecin de marine, déterminés et publiés), par M. Kærber (/bid., pp. 611-622). ` Au milieu de cette énumération, il importe de distinguer quelques espèces nouvelles établies par M. Kærber, savoir : Gyalolechia pruinosa, Placodium sulphurellum, Callopisma sarcopisioides, Blastenia paragoga, Buellia lygæodes, Lecidea socialis, Pertusaria Weissii, Thelidium Weissianum, Arthropyrenia microscopica, Microthelia Oleæ et Staurolemma dalmaticum nov. gen. Ces espèces sont très-brièvement caractérisées par l'auteur, et dé- crites plus loin par lui avec tous les détails nécessaires dans un autre mémoire inséré plus loin dans le même recueil, pp. 703-708. Nous en détachons la diagnose du nouveau genre. ` Staurolemma Kærb. — Apothecia scutellaria subpedicellata excipulo thal- lode marginata. Lamina sporigera hypothecio simplici gelatinoso enata, paraphy- sibus farcta, sporas subglobosas monoblastas incoloratas in ascis brevibus cla- vatis fovens. Thallus foliaceus gelatinosus siccus cartilagineus e lobis varie complicatis corrugatisque aut adnatis aut stauromatice adscendentibus constans, intus prorsus ad modum generis Lempholemmatis constitutus. Zur Physiologie niederer Pilze (Sur la physiologie des Cham- pignons inférieurs); par M. E. Læw (/óid., pp. 643 et suiv.). M. Low traite dans cette note divers points de physiologie. Il a étudié la ra- pidité de croissance du mycélium, avec des soins minutieux, sur le Penicillium crustaceum Fr. Peu de temps après la germination, la croissance est beaucoup moins rapide qu'au bout d'un temps plus long. Cela tient, selon l'auteur, à ce que l'assimilation doit lutter contre la force d'affinité chimique qui retient les molécules élémentaires à l'intérieur du fluide nourricier ; plus l'assimilation à déjà agi, plus cette force est diminuée, parce que les molécules déjà assimilées agissent sur le liquide nourricier comme un ferment et tendent à séparer tou- jours de nouvelles molécules de plus en plus nombreuses, L'auteur s'occupe ensuite de l'absorption directe des éléments nourriciers, Ces Champignons s'emparent de l'oxygene atmosphérique et rendent de l'acide carbonique ; le protoplasma formé par eux est employé à produire de nouvelles membranes cellulaires. La formation de la cellulose (ou d'un élément analogue) et de la graisse dans le contenu de la cellule pourrait être comparée au dédoublement que les agents oxydants font subir aux matières albumineuses. La graisse ap^ parait aussi comme un des produits résultant de la décomposition de la caséine. M. Lew établit ensuite que l'oxygène est indispensable à la germination des spores des Champignons, aussi bien qu'à toutes les phases de leur vie, et que les développements des Mucédinées est indépendant de la lumière. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 163 Mycologische Miscelien (Mélanges de mycologie); par M. Stephan Schultzer von Mueggenburg (/bid., pp. 709-730). Ces notes comprennent : 1? des indications sur la manière d'établir un herbier mycologique ; 2° l'étude d'un fait où des spores de Crednea et de Phragmidium se sont rencontrées sur le méme hypostroma jeune pulvini- forme; 3° des remarques sur la marche à suivre pour établir de nouveaux genres en mycologie ; 4° quelques mots sur le Sphæria du Lycium, dont l'au- teur énumère les nombreux synonymes; 5° l'étude des faits assez fréquents où à côté de thèques pourvues de spores en nombre normal se rencontrent des spores acrogenes pareilles à celles des thèques ; 6° des remarques sur l'affinité de certains Hyménomycétes ; 7° des remarques sur la synonymie de quelques Erysiphe, etc. Ueber Panus Sainsonii; par M. de Hohenbuchel (bid. , pp. 731- 736). Cette note a surtout pour objet d'établir que l Agaricus dédié à M. de Sain- son (qui faisait partie des naturalistes attachés au voyage de Demidoff) par M. Léveillé appartient au genre Panus de Fries, dont l'Eprerisis ne pouvait être connu de l'auteur francais au moment où il rédigea son travail. Parmi les Panus de E picrisis, le P. Sainsonii doit être classé entre le P. rudis et le P. velutinus. M. Léveillé n'accepte pas le genre Panus ; les Champignons placés dans ce genre par Fries sont pour lui des Lentinus. Ucher Asplenium fissum Kit und A. lepidum Pres, par M. J. Milde (Zbid., pp. 817-824). Nous reproduirons d’après M. Milde la synonymie de ces deux plantes. I. A. fissum Kit. ap. Willd. Sp. v, 348; A. BreyniiPoll.; A. Trettenaria- num Jan; À. angustifolium Guss. Fl. neap. prod. app. V, p. 30; A. te- nuifolium Guss. Pl. rar. p. 377, tab. 65; Aspidium cuneatum Schkuhr Crypt. tab. 56 b; Athyrium cuneatum Heufl. — Rabenh. Crypt. vase. Eur. n. 85; Funk Crypt. Gew. n. 586; Sieb. FI. austr. n. 299; F. Schultz Herb. norm. n. 988. IL. A. lepidum Presl Verhandl. der Vater. Mus., p. 7 (63); Tara- chia lepida Presl £pim. p. 81; Asplenium fissum var. lepidum Moore, Ind. fil.; A. fissum var. latifolium Rabenh. ; A. brachyphyllum Gas- parrini, ll est à remarquer que M. Milde ne fait guère ici que séparer deux formes réunies par M. Mettenius, chacune avec leur synonymie spéciale, dans sa mo- nographie des Asplenium, n. 125. 164 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Bemerkungen webcr einige Sporenpflanzen der deut- sehen Flora (Remarques sur quelques Cryptogames de la flore alle- mande); par M. J. Milde (/5id., pp. 825 et suiv.). Ces notes ont trait aux plantes suivantes : Z£'yuisetum scirpoides Mich., Phegopteris Robertiana Al. Br., Woodsia subcordata 'Turcz., Aspidium aculeatum auct., A. affine, Fisch. et Mey, A. Filix Mas var. paleaceum Th. Moore, A. Opizii Wierzb., A. vogesiacum Schultz, Asplenium Ruta muraria B. elatum; Ophioglossum vulgatum L. var. polyphyllum. Herbier de la flore francaise; par MM. Cusin et Ansberque. Lyon, 1868. La ville de Lyon se distingue de plus en plus par ses publications iconogra- phiques. Nous avons déjà annoncé il y a un an l'apparition du commencement de l’œuvre dont nous signalons aujourd'hui les progrès. On sait que la repro- duction des végétaux est obtenue par MM. Cusin et Ansberque au moyen du procédé de reproduction dit phytoxylographique. Ils y joignent des dessins re- présentant la fleur grossie et coloriée, et quelques autres détails morphologiques dont l'introduction était certainement nécessaire. Le deuxième volume (in-folio) de leur publication, que nous avons sous les veux, est entierement consacré à la famille des Crucifères. Une page donne d'abord les caractères de la famille, illustrés par des gravures sur bois ; viennent ensuite des tableaux qui définissent les tribus et les genres, en énumérant les espèces signalées par les auteurs. De mexicanske Levermoser (Les Hépatiques du Mexique); par M. C.-M. Gottsche (Extrait du Kongelige Danske Videnskabernes Selskabs Skrifter, 5° série, section des sciences naturelles et mathématiques, t. VI, 1863); tirage à part en un volume in-4° de 284 pages, avec 20 planches gravées, paru en 1867. M. Gottsche a tracé dans cette publication magistrale, d’après l'état actuel de la science, une monographie compléte des Hépatiques du Mexique.Le prin- cipal document sur lequel il s'est appuyé est d'abord l'herbier rapporté par Liebmann, dont on connait la grande importance, et qui contenait 200 espèces d'Hépatiques mexicaines ; avant lui, divers voyageurs, Alexandre de Humboldt, Ruiz et Pavon, Schiede et Deppe, et Leibold, en avaient envoyé 23, parmi lesquelles 8 nouvelles pour la science. M. Frédéric Mueller (de Mulhouse) a augmenté encore nos connaissances sur ces plantes par ses excursions multi- pliées autour d'Orizaba et de Mirador. Les genres sont au nombre de 42 daus la monographie de M. Gottsche et Jes espèces au. nombre de 328. Toutes sont l'objet d'une diagnose latine et souvent d'annotations étendues dans la méme langue; l'indication des loca- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 165 lités est seule donnée en danois. Les planches renferment chacune l'illustration de quatre ou cinq espèces ou variétés différentes. Parasitologische Untersuchungen (Recherches sur les parasites, principalement sur les parasites végétaux qu'on a observés dans la rou- geole, le typhus, la variole, la vaccine, la clavelée, le choléra); par M. Ernst Hallier. In-8° de 80 pages, avec deux planches coloriées, Leipzig, 1868, chez W. Engelmann. Prix : 4 fr. Les résultats obtenus par M. Hallier sont de la plus grande importance, s'ils se vérifient ; on en jugera par l'exposé suivant. 1. — La clavelée (éruption variolique qui affecte l'espéce ovine) a toujours offert à l'auteur, dans les pustules, ces petites spores auxquelles on donne le nom général, sinon générique, de micrococcus; ce micrococcus a produit par la culture le P/eospora herbarum Tul., phase alternante d'une espèce dont les autres phases sont représentées par le Rhizopus nigricans Ehrenb., et par un Tilletia, trés-probablement le T. Lolii Tul. Or les bergers et les vétérinaires ont depuis longtemps remarqué que la clavelée est causée par une altération du fourrage. Cette altération ne serait-elle pas due à la présence du Pleospora herbarum? Dans la Thuringe, on a coutume de placer le long des champs des bordures de Lolium, que fréquemment attaque le Tilletia. S'il est vrai que ce dernier ne soit qu'une forme préalable du Pleospora et que le Plesspora détermine la clavelée chez les moutons, ne conviendrait-il pas en Thuringe de renoncer à cette funeste pratique ? L'auteur pense que le foin humide devant infester l'air de séminules ou micrococcus de Pleospora, les animaux intro- duisent dans leurs poumons ces séminules, qui y engendreraient la maladie. 2. — Dans les pustules de la vaccine, l'auteur a également rencontré des séminules; et les Champignons nés de ces séminules ont produit le Torula rufescens Fres., et des formes qui, selon l'auteur, ne sont que des formes de la même espèce, savoir l’ Aspergillus glaucus, V Ustilago Carbo, le Mucor Mucedo et V'Eurotium herbarum. Or, le micrococcus renfermé dans les pus- tules de la vaccine ne peut provenir directement, d'aprés la discussion à laquelle se livre M. Hallier, que du Torula rufescens Fres. Ce Champignon se rencontre très-fréquemment dans le lait, et particulièrement dans le colostrum (lait de la première sécrétion). Or, quand le cow-pox se rencontre sur les animaux, c'est primitivement sur les organes des femelles qui sont en rapport le plus immédiat avec la sécrétion laiteuse, à peu près exclusivement sur eux et généralement aprés la délivrance; les vaches peuvent être dans ces circon- Slances infectées par leur propre lait. 3. — tendant ses recherches à l'éruption variolique de l'homme, M. Hallier a trouvé dans les pustules de cette maladie encore un micrococcus, le méme que le précédent. Nous faisions remarquer ici, avec l'auteur d'ailleurs, que ce fait, en l'absence d'expériences positives d'inoculation, ne prouve pas 166 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. absolument que ce micrococcus soit le principe contagieux de la petite vérole, mais seulement qu’il en accompagne les manifestations. h. — Dans les crachats et dans le sang des malades affectés de rougeole, M. Hallier a constaté la présence du micrococcus que produit le Mucor Mu- cedo. YI se rappelle alors que le Mucor Mucedo appartient aussi à la série de l'éruption variolique, mais il ne se laisse pas arréter par cette difficulté. Le micrococcus d'un Champignon, dit-il, conserve ses propriétés tout à fait spé- ciales ; on ne peut en obtenir que la forme d’où il provient lui-même; et il est tout naturel que le micrococcus du Mucor détermine une maladie autre que le micrococcus du Zorula rufescens, bien qu'à un point de vue plus général ces deux types de Champignon doivent étre regardés comme des phases d'une méme espèce. Malgré cette explication, on a lieu de penser que M. Hallier ne s'est peut-être pas mis à l'abri d'une cause d'erreur permanente, l'introduc- tion de sporules étrangères dans ses semis; cause d'autant plus difficile à écarter qu'il expérimentait sur des types très-répandus comme le Mucor. Mais nous tenons à faire remarquer que quand ses idées sur le polymorphisme des Champignons, qui sont extrémes, ne seraient pas acceptées par tous les my- cologues, quand méme le Mucor, par exemple, serait exclu de la série vario- lique, il n'en résulterait aucun argument contre le principal résultat de ses importantes découvertes, à savoir, l'existence d'un Champignon transmissible dans les fièvres éruptives. Celui de la rougeole, le Mucor Mucedo, étant très- répandu sur les matières fécales, l'auteur pense que l'infection a lieu par les bronches, dans les fosses d'aisances, d’où l'importance de la désinfection. 5. — Dans le sang des malades affectés de typhus avec pétéchies, l'auteur a trouvé le micrococcus du #hizopus nigricans Ehrenb., qui peut s'introduire dans le corps par les fruits ou les légumes, ou se trouver dans les matières fécales, et déterminer l'infection dans les mêmes circonstances que le Mucor Mucedo. 6. — Le typhus intestinal a offert deux Champignons différents : le micro- coccus du RAizopus nigricans se trouve en petite quantité dans le sang des malades qui en sont affectés; celui du Penicillium crustaceum en beaucoup plus grande abondance; tous deux sont aussi contenus dans les liquides de l'intestin, mais en proportion inverse. L'auteur rapporte avec Gieto le typhus intestinal aux matières organiques qui infectent les eaux; celles que débitent les pompes de Munich en sont si chargées qu'il faut 10 milligrammes d'acide hypermanganique pour en désinfecter un litre, Cela tient, parait-il, au mauvais état des conduits d'égout, des latrines, etc. Relativement au choléra , nous renvovons à une analyse précédente. Lau- teur s'étend. encore sur les formations de levüre rencontrées par lui daus le contenu de l'intestin, et sur la nature des micrococcus. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 167 Sur les matière: coloranies de la graine de Perse; par M. P. Schuetzenberger (Comptes rendus, 1868, 4% semestre, t. LXVII, pp. 176-178). Les graines de Nerprun renferment un ou plusieurs principes colorants solubles dans l'eau et susceptibles de se transformer, dans diverses circon- stances et notamment. par l'ébullition avec l'acide sulfurique, en pigments jaunes peu ou point solubles. L'auteur a reconnu que, conformément aux indi- cations de Gellaty, et contrairement aux assertions de M. Lefort, la rhamné- gine (rhamnine de Gellaty) donne une matière sucrée, incolore, par son ébullition avec l'acide sulfurique trés-étendu. En opérant avec une solution de rhamnégine pure et cristallisée, M. Schuetzenberger a obtenu 65 parties de sucre pour 100 parties de matière colorante. Ce sucre est un isomère de la mannite ; il dévie à droite le plan de polarisation. Il existe d'ailleurs dans les Nerpruns tinctoriaux deux rhamnégines dont l'une est plus soluble dans l'alcool que l'autre et plus fusible. Les graines contiennent en outre une matière colorante insoluble dans l'eau que l'on doit considérer comme un glucoside. Pour fixer la nomenclature des produits obtenus de la graine de Perse, l'au- teur propose d'appeler définitivement rhamnégines a et 8 ces deux glucosides solubles, rhamnine le glucoside insoluble, et rhamnétine æ et ( les produits du dédoublement des deux rhamnégines. Sur ui earaeciére orzanographique nouveau, l'inclusion du style dans une gaine fournie par la corolle; par M. Ed. Gouriet (//id., pp. 180-181). Chez certaines Acanthacées, par exemple le Justicia nodosa Hook., le style est caché dans une gouttière complète que lui forment deux crêtes longi- tudinales émanées de la lèvre supérieure de la corolle. C'est en tirant sur le stigmate, et en faisant rompre par le style la faible cohésion des deux replis de la corolle, qu'on met ce style lui-méme à découvert. Une saillie assez proémi- nente que l'on voit à la face de la corolle indique, avant que l'on en retire le style, le relief du conduit irrégulier que constitue l'adhérence des deux bords de la gouttière, et que l’auteur nomme co/éostyle. Il trouve le but physiolo- gique de cette disposition dans la nécessité de tenir rigide et par conséquent assez rapproché des anthéres un stigmate que la longueur et la trop grande ténuité du style tendent sans cesse à écarter. Recherches organogéniques sur Îles Eupomatiae ; par M. B. Baillon (/^id., pp. 250-251). L'auteur à vu que les fleurs de ces plantes logent, dans leur réceptacle con- cave, un gynécée véritablement polycarpicé ; que ce qu'on a décrit comme un 168 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. stigmate unique aréolé représente simplement une portion de la paroi dorsale des ovaires ; que les stigmates sont indépendants les uns des autres et en nom- bre égal à celui des carpelles; et eufin que ces fleurs manquent d'un vrai périanthe, une feuille modifiée unique jouant à leur égard le róle d'agent pro- tecteur des organes sexuels. Il résulte de ces faits que l’Æupomatia, genre anomal parmi les Anonacées et par la forme de son réceptacle floral et par le mode d'insertion. de ses étamines, sert de passage entre ce groupe et celui des Monimiées, auxquelles il rattache également les Calycanthées par le Chimonanthus, et médiatement les Magnoliacées par les Trochodendrées. Observations sur la levàre de bière ct sur le Myco- derma Cerevisite; par M. Trécul (/5id., pp. 137-141, 218-219, 369 et suiv.). | M. J. de Seynes a présenté à l'Académie des sciences, dans sa séance du 43 juillet dernier, un mémoire où il fait connaitre la reproduction endogène du Mycoderma vini (1). M. Trécul, dans la séance suivante, décrit un mode de reproduction analogue qu'il a observé dans le Mycoderma Cerevisiæ. M a vu aussi dans la même espèce germer les cellules elliptiques ou globuleuses; il en nait alors un boyau ordinairement plus étroit qu'elles; et beaucoup plus rarement ce boyau émet latéralement un filament ténu. Il nait assez fréquem- ment une cellule filamenteuse sur deux côtés opposés de la cellule-mère. Ensuite ce filament s'étend en une cellule unique tantót assez courte, tantót plus longue, laquelle se divise en conidies qui germent à leur tour ; fréquem- ment le filameut devient plus long, et se partage par des cloisons transversales en cellules oblongues dans la plus grande partie de sa longueur; tandis que son sommet se découpe en conidies elliptiques ou globuleuses. M. Trécul a trouvé dans ces mêmes semis des cellules de Torula Cerevisi®, de Mycoderma Cerevisiæ, et d'une variété vigoureuse du Penicillium glau- cum. Ses expériences l'ont convaincu, d'une part, que le Mycoderma et le Torula appartiennent à la méme espéce, et, d'autre part, le portent à croire que l'on peut passer du Mycoderma et du Torula au Penicillium. Le Myco- derma ne se transforme en levûre que moyennant la fermeture hermétique des vases qui le renferme. M. Trécul regarde comme vraisemblable que tou- jours la levüre commence par des cellules de Mycoderma, parce que, au début de la fermentation, l'acide carbonique et l'alcool étant peu abondants, il ne peut se former que des Mycodermes; ceux-ci plus tard se changent en cel- lules de levüre sous l'influence de ces agents chimiques et de la pression exercée. Dans un troisième article, M. Trécul s'occupe des cellules de Mucor racemosus très-observées par lui dans le moût de bière en méme temps que (1) Si nous n'avous pas analysé spécialement ce travail, c'est parce qu'il sera publié dans le Bulletin de la Société, à laquelle l'auteur l'a communiqué. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 169 des cellules de Torula. On les distinguait assez facilement, et surtout à ce caractère que les cellules globuleuses de Mucor, isolées dans le liquide, peu- vent bourgeonner des points les plus divers de leur surface. Dans certains cas seulement, les cellules de Mucor ont déterminé la fermentation de la bière; il ne semblait pas cependant alors se trouver de cellules de Torula parmi elles. En expérimentant dans des conditions semblables avec le Mucor Àlucedo, M. Trécul n'a obtenu aucune fermentation. Les filaments de Mucor se sont développés en couches sur le bouchon de tubes renfermant un moût qui avait été préalablement bouilli. Les parties saines du liége sain présentaient çà et là des filaments de mycélium que l’ébullition prolongée dans l'eau, loin de les. tuer, semble ranimer et rendre plus vigoureux. Sur Ia germination des levûres, les fermentations ct sur les végétaux qu'elles produisent: par M. Pouchet (/5i4., pp. 376-377). M. Pouchet pense étre le premier qui ait avancé et démontré jusqu'à l'évi- dence ce fait capital : c'est que la levüre des fermentations ne représente nul- lement un végétal monocellulaire, comme on le répète partout ; et qu'elle n'est au contraire formée que de séminules ou spores spontanées qui, par leur ger- mination, donnent naissance à des Penicillium, des Aspergillus, des Asco- phora, etc. Ses observations ont été faites sur la levüre malique, exempte de toute manipulation. M. Pouchet est en outre persuadé que le bourgeonnement de la levüre n'existe pas. Dans les séances suivantes de l'Académie, la discussion a continué sur la question de priorité et sur celle du bourgeonnement de la levüre. M. Trécul établit que la priorité appartient à Turpin (Mémoires de l’Académie, t. XVII, p. 141). M. Pouchet répète que les végétations dendroides de la levüre ne sont que des apparences produites par des agrégations fortuites. Si l'on soumet, dit-il, de telles arborisations à l'action lente du compresseur, bientót les grains de levüre se décollent, s'écartent les uns des autres, s'isolent enfin parfaite- ment, et si, bientót aprés, on cesse peu à peu la compression, ils se rappro- chent et se recollent comme précédemment, sans qu'il y ait entre eux aucune continuité organique. M. Trécul rapporte, au contraire, que dans une de ses expériences, ayant délayé dans l'eau une masse plastique de levüre, il vit s'élever de la surface de cette bouillie des arborisations formées à l'air libre, ct par conséquent en dehors de toute agglomération possible. De la vrille des Cucurbitacées: par M. Th. Lestiboudois (Zbid. , pp. 378-385). M. Lestiboudois emploie dans ce nouveau mémoire une terminologie nou. velle. L’Aerbeum est la couche herbacée interposée entre les deux premières formations fibreuses de l'écorce ou protodermes, l'un extraherbéen , l'autre 170 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. intraherbéen. A Vaide de nombreuses et minutieuses descriptions anatomi- ques, M. Lestiboudois s'attache à démontrer que la segmentation des zones de ces deux protodermes varie considérablement et ne peut servir à carac- tériser les organes. Il réfute par là l'opinion de M. Chatin qui avait regardé la vrille des Cucurbitacées comme un rameau, parce que le cercle fibreux de son parenchyme cortical est indivis et non segmenté comme dans les pétioles. M. Chatin ajoutait un autre motif, c'est que les faisceaux de la vrille ont le nombre et l'arrangement de ceux des rameaux et des pédoncules. M. Lesti- boudois établit que les pétioles normaux peuvent n'avoir que cinq faisceaux, comme certains pédoncules ; qu'ils peuvent avoir, comme les tiges, des fais- ceaux en nombre pair, même au nombre de dix, dont cinq petits alternant avec cinq plus volumineux. Pour déterminer, dit-il, si la vrille appartient à l'ordre c*claire ou à l'ordre laminaire, il ne suffit donc pas de savoir si quelques-unes ont cinq faisceaux, ou bien les faisceaux en nombre pair et de volume alter- nativement différent ; il faut rechercher si, parmi les vrilles, il en est quelques- unes qui aient purement la symétrie laminaire qui appartient exclusivement aux pétioles, et qui est caractérisée par des faisceaux impairs, un médian volu- mineux, les latéraux de grosseur décroissante. 1l conclut que les faisceaux de la vrille, dans nombre de Cucurbitacées, ont l’arrangement exclusivement propre aux expansions foliacées; que ses divisions rappellent rigoureusement la disposition des nervures des feuilles palmées; que si ces caracteres subissent des altérations, celles-ci ne sont jamais aussi profondes que celles qu'on ren- contre dans le pétiole lui-même ; que l'on est donc en droit de conclure que la vrille représente une feuiile produite par le rameau axillaire. Sur uii fruit de Lycopodiacée fossile; par M. Ad. Brongniart (Ibid., pp. 421-426). Les épis de Zepidostrobus que M. J. Hooker a examinés (Memoirs of the geological survey of great Britain, V, 5^0) semblaient renfermer de la base au sommet des fructifications identiques analogues à celles des Lycopodiacées. Robert Brown a décrit dans les Transactions of the Linnean Society, XX, 3, un autre genre de Lycopodiacées fossiles sous le nom de Triplosporites. M. Brongniart a pu observer un échantillon bien complet et généralement bien conservé d'un épi identique dans sa partie supérieure avec ce 7 riplosporites, que R. Brown n'avait pas vu entier. Cet échantillon a été trouvé dans un ter- rain de transport, à l'entrée de la vallée de Volpe, dans la Haute-Garonne, par M. Dabadie, pharmacien. Ce genre, mieux étudié par M. Brongniart, s'éloigne des Lycopodium. Les sporanges qui occupent le sommet et la partie moyenne de l'épi sont remplis d'une innombrable quantité de petites spores, formées de trois ou quelquefois de quatre cellules sphériques réunies et qui, dans quelques cas, paraissent se séparer en spores simples et globuleuses. Dans le tiers infé- rieur du méme épi, on observe des sporanges semblables par leur forme et par REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 171 leur mode d'insertion aux précédents, mais qui s'en distinguent immédiate- ment par les spores simples, sphériques et d'un volume considérable, puisque leur diamétre est de dix à douze fois celui des cellules elliptiques composant les petites spores. Elles sont très-distinctes à l'œil nu, leur diamètre étant de 07,6. Cet épi présente donc, comme les Lycopodiacées des genres Selagi- nella et Isoëtes, des sporanges de deux natures, les uns, vers le sommet de l'épi, contenant des microspores, c'est-à-dire des anthéridies ; les autres, situés vers la base de l'épi, renfermant des macrospores ou spores germinatives. La forme et le mode d'insertion des sporanges, leur grand volume, le nombre considérable de macrospores qu'ils renferment, l'absence de toute ligne de déhiscence régulière, font surtout ressembler ces organes à ceux des Zsoéfes; mais ces sporanges sont situés comme dans les Selaginella. Des classifientions et des méthodes en botanique: par M. L. Marchand. In-8? de 107 pages; Angers, 1867. Payer avait dit, en 1837, que la classification de Jussieu n'était plus qu'une grande ruine. M. Marchand s'efforce de montrer que cette chute était inévi- table, parce que les classifications reposaient toutes sur des bases compléte- ment fausses ; admettant : 1? un plan qui n'existe pas; 2° une fixité de l'espèce qui n'existe pas ; 3^ la seule reproduction par l'homogénie, tandis qu'il semble Y avoir aussi hétérogénie; 4° une seule série, tandis qu'il y en a plusieurs, etc. Aprés avoir passé en revue chacune des classifications proposées, et en avoir montré les défauts, il conclut ainsi : En botanique, tout reste à faire. 1] pense que dans l'état d'une science aussi confuse et aussi imparfaite, il faut, suivant le conseil de Descartes, faire table rase de ce qui a été dit, établir les premiers groupes sur des bases solides, et s'appliquer d'abord à réunir les genres en familles naturelles, avant de chercher l'ordre supérieur d'agencement de ces familles. Le mémoire de M. Marchand avait été présenté à la Société Linnéenne de Maine-et-Loire en novembre 1865. Publié plus de deux ans après, il est àccompagné d'annotations nombreuses. A monograph of the Bambusaccsie, including descriptions of all the species (Monographie des Bambusacées, comprenant la description de toutes les espèces); par M. le colonel Munro (Transactions of the Linnean Society, 1868, vol. xxvi, part 1, pp. 1-158, avec six planches). M. Munro divise les Bambusées en trois groupes. Le premier est générale- ment adopté sous le nom de Triglossées ou sous celui d'Arundinariées; il com- prend huit genres, dont un nouveau, Thamnocalamus Falconer ined., qui ne se trouve que dans l'Himalaya; le sec&nd correspond aux Bambuseæ vera de Nees; on y remarque un démembrement nouveau du genre Bambusa , le 172 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (iigantochloa Kurz. ined. (Bambusa verticillata Willd. et sp. aff.), et le genre Ozytenanthera Munro (Bambusa sect. Scirpobambos Rich. Tent. fl. abyss., M, 439), caractérisé par un fruit linéaire allongé et des anthéres longuement acuminées. Le troisième groupe est propre à M. Munro; il ren- ferme tous les Bambous à fruit bacciforme. Le pistil y parait renfermé dans une enveloppe analogue à l'utricule des Carex. Dans le jeune âge, elle est si étroitement adhérente au style qu'il est presque impossible de l'en séparer; en approchant de la maturité, elle s'épaissit de différentes façons. Dans le Melocanna bambusoides, elle devient. trés-charnue, et le fruit atteint le volume d'une grosse poire, tandis que la graine demeure relativement petite. C'est encore un fait analogue, mais moins marqué, que nous offre le Beesha de Rheede, tandis que dans plusieurs autres genres cette enveloppe forme un revétement mince, souvent ouvert à la maturité, libre intérieurement de toute adhérence au fruit, par exemple dans le Pseudostachyum, le Schizostachyum acutiflorum. Le scutellum est caché par cette enveloppe, et n'est pas visible à l'extérieur, si ce n'est peut-être dans quelques espèces de Dendrocalamus. Dans les vrais Bambous, au contraire, la graine est généralement semblable à celle de l'avoine ou du blé, linéaire ou oblongue-linéaire, avec un sillon latéral bien distinct, et le scutellum est bien visible en dessous. Les genres nouveaux dans cette tribu sont les suivants : Cephalostachyum (Schizostachyum Griffith Icon. pl. asiat. 451 non Nees); Pseudostachyum de l'Inde orientale, et Teino- stachyum Munro, lequel se distingue de tous les autres genres de la méme sec- tion par les épillets allongés, avec peu de fleurs parfaites et de longues articu- lations de l'axe de l’épillet. La distribution géographique des Bambous est fort intéressante. Une espèce seulement se trouve dans les deux hémisphères , sous les noms de Bambusa vulgaris, B. Thonarsii, B. surinamensis, B. Sieberi. La plupart des genres de la sous-tribu des Triglossées, notamment Arthrostylidium, Merostachys, Aulonemia, Platonia et Chusquea, en tout 50 espèces, sont confinés dans l'hé- misphère occidental ; quelques C'husquea atteignent une altitude de dix à douze mille pieds au-dessus du niveau de la mer. Le Phyllostachys et le Thamnoca- lamus ne se trouvent qu'en Orient; enfin le genre Arundinaria appartient aux deux hémisphères, et quelques-unes de ses espèces atteignent de grandes hauteurs daus l'Himalaya. L'A. spathiftora et le racemosa ont été trouvés par MM. Hooker et "Thomson entre le Népaul oriental et le Sikkim, à une altitude de onze mille pieds. Les huit genres de Bambous à fruit bacciforme ne se ren- contrent encore qu'en Orient, où quelques espèces des genres Cephalosía- chyum, Dendrocalamus et Pseudostachyum atteignent à des élévations consi- dérables. Quant aux vrais Bambous, le Guadua est limité en Amérique, tandis que toutes les autres espèces du même groupe se trouvent en Afrique ou en Orient, excepté le Bambusa vulgari; Un Bambusa du D' Welwitsch est probablement identique avec le B. abyssinica de Richard. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 173 Le mémoire de M. Munro, venant après celui de Ruprecht qui date déjà de 1839, et ayant été rédigé à l’aide de documents très-nombreux, provenant de divers points du globe, ainsi qu'après l'examen de Bambusées nouvellement introduites, offre une importance qui n'échappera à personne. Il décrit com- plétement et longuement, en latin, toutes les plantes aujourd'hui connues de ce sous-ordre important de Graminées. Les espèces nouvelles sont naturelle- ment trés-nombreuses dans ce travail. Il se termine par une table alphabétique de toutes les espéces citées. Vient ensuite une étude méthodique de toutes les Graminées dont la con- naissance entre daus le plan de l'ouvrage, c'est-à-dire intéresse le public. Chacune d'elles est l'objet d'une diagnose botanique assez étendue, donnée en anglais, et reproduite en marge par une gravure sur bois, indépendamment des planches coloriées qui terminent l'ouvrage, et qui ont été dessinées et lithographiées par M. Fitch. Florz of tropical &frica (Flore de l'Afrique tropicale); par M. Oliver, avec le concours d'autres botanistes. Un volume in-8° de 163 pages. Londres, chez Reeve et C*, 1868. La publication de ce livre est une nouvelle preuve de l'extréme activité qui règne dans les laboratoires de Kew. Le pays dont la végétation y est étudiée est considérable; on y peut distinguer six régions : la Guinée supérieure, comprenant la cóte occidentale d'Afrique depuis la riviére du Sénégal, au nord, jusqu'au cap Lopez, et les iles de Fernando-Pô, du Prince, de Saint-Thomas et d'Annabon ; le Sahara; la région du Nil, que les auteurs prolongent jusqu'à trois ou quatre degrés au sud de l'Équateur, de manière à y comprendre les plantes rappor- tées par les capitaines Speke et Grant dans leur voyage de Zanzibar au lac Nyanza ; la Guinée inférieure s'étendant du cap Lopez au tropique du Capri- corne, et comprenant les pays du Congo, d'Angola, de Benguela et de Mossa- medes ; la partie centrale où l'on ne connait encore que le Lambèse supérieur à partir de la chute du lac Nyanza et du lac Nyami ; enfin le district de Mozam- bique. Le volume publié s'étend des Renonculacées aux Connaracées, comme la première partie du (zenera plantarum de MM. Bentham et Hooker. Il est presque en entier l'œuvre de M. Oliver, sauf les familles suivantes, qui ont été traitées : les Malvacées, les Sterculiacées et les Tiliacées, par M. Masters; le genre Impatiens (attribué aux Géraniacées), par M. J.-D. Hooker ; les Rhamnées, par M. Helmsley, attaché à l'herbier de Kew ; enfin les Xmpélidées, les Sapindacées et les Connaracées, par M. J.-G. Baker. On rencontre dans ce livre un grand nombre d'espèces nouvelles dont quelques-unes sont signées de M. Welwitsch, mais peu de genres nouveaux ; nous remarquons comme tel le genre Æirkia Oliv. (Simaroubées). 17h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Handbook of the New-Zealaud Flora, etc. (Manuel de la flore de la Nouvelle-Zélande; description méthodique des plantes spontanées dans la Nouvelle-Zélande, et les iles Chatham, Kermadec, Lord Auek- land, Campbell et Macquarrie ; par M. J.-D. Hooker. Un volume in-8° de 798 pages. Londres, chez Reeve et C°, 1867. Cet ouvrage a été publié en deux parties; la premiére avait paru dés 186^, mais il n'a été terminé qu'en 1867. Aujourd’hui il offre une florule complète de la Nouvelle-Zélande et des iles voisines, avec description (en anglais) des genres et des espèces. L'introduction renferme, suivant l'usage, le récit abrégé des découvertes faites dans ces iles par les botanistes qui les ont successivement explorées. L'ouvrage est en outre précédé de l'abrégé de botanique reproduit du Flora australiensis de M. Bentham, puis de l'exposé des trois systèmes ou classifications de Linné, de Lindley et de l'auteur. L'espace de temps qui s'est écoulé entre l'apparition des deux parties de l'ouvrage explique des additions assez nombreuses qui terminent le livre. Aprés les additions vient une liste des principales plantes qui sont ou qui paraissent naturalisées dans la Nouvelle- Zélande , puis une liste alphabétique des noms indigenes suivis de leurs syno- nymes botaniques; et enfin un index des genres et des espèces. British Grasses (Graminées anglaises; introduction à l'étude des Gra- minées de la Gronde- Bretagne et de l'Irlande) ; par M. Margaret Plues. Un volume in-16 de 307 pages, avec 15 planches coloriées. Ce petit livre, écrit pour un public d'amateurs, est destiné à faire connaitre exactement la structure des Graminées et l'histoire de la plupart de celles qui sont employées pour l'alimentation de l'homme ou des animaux. Bons les généralités, la partie littéraire consacrée aux citations poétiques n'a pas fait oublier l'étude de la fleur et l'utilité de nos céréales et de nos belles Grami- nées ornementales. Un chapitre consacré à la classification offre une distribution de cette famille en tribus naturelles, avec l'exposé de leurs caractères. British Sea-wecds (Herbes marines d'Angleterre, Introduction d l'étude des Algues marines de la Grande-Bretagne, de l'Irlande et des iles Sorlingues); par M. Samuel Octavus Gray. Un volume in-16 de de 312 pages, avec 16 planches colorices. Londres, chez Reeve et C°, 1867. Ce livre est calqué à peu près sur le méme modèle que le précédent. Il débute par la liste systématique des Algues connues dans les iles anglaises, tant des Algues marines que de celles d'eau douce, en tout au nombre de 379. Ensuite l'auteur trace brièvement la structure de ces plantes, surtout d’après les travaux d'Harvey. Il s'occupe ensuite de la couleur, de la distribution gé0- graphique de ces plantes. Le chapitre suivant est consacré à la manière de les recueillir, de les préparer et de les conserver, et à leurs usages ; vient ensuite REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 175 l'énumération des 279 espèces, dont chacune est l'objet d'une diagnose et de quelques détails. On the Menispewmaceæ; par M. John Miers (The Annals and Magazine and natural history, 1865-1867). Commencé en janvier 1864, ce grand mémoire de M. Miers, fragmenté dans un grand nombre de livraisons du recueil anglais, n'a été termiué qu'en octobre 1867. Les documents qu'il renferme ont été utilisés et vulgarisés dans les additions placées par MM. Bentham et Hooker à la fin de la 3° partie du 1% volume de leur Genera. plantarum, et dès lors n'ont plus besoin du court recensement que nous pourrions en faire ici. Nous ne pouvons cependant laisser échapper l'occasion de payer aux laborieux travaux de M. Miers le juste tribu qui leur est dû, en signalant, comme il doit l'étre, un mémoire où sont étudiés avec détail soixante-trois genres de la méme famille naturelle, dont plusieurs créés par l'auteur. Les caractères spécifiques, qui manquent géné- ralement, doivent être donnés ultérieurement par M. Miers dans le troisième volume des Contributions to botany. Observations on some of the Hcliotropleze (Sur quelques Héliotropiées); par M. J. Miers (The Annals and Magazine of natural history, h* série, vol. 2, n% 8 et 9). M. Miers range dans cette ancienne tribu des Borraginées du Prodromus, qu'il élève au rang de famille, le genre Journefortia, que M. Alph. de Can- dolle rapportait aux Ehrétiées, et qui, réuni au genre Wesserschmidtia, forme une section à fruit bacciforme. Les autres genres, à fruit sec, sont les suivants : Cochranea Miers (Heliophytum stenophyllum A. DC., H. floridum A. DC., H. chenopodiaceum A. DC.), Tiquilia, Schleidenia, Heliotropium et Coldenia, M. Miers décrit seulement les espèces des genres Cochranea et Mes- Serschmidtia. Il fait remarquer que le caractère tiré de l'inflorescence scor- pioide n'est pas constant dans les Héliotropiées, puisque les fleurs sont soli- taires et axillaires dans le Coidenia et dans quelques espèces de Schleidenta ; en glomérules axillaires dans le 7 iquilia. Relativement au genre Ehretia, qui, d'après l'auteur, reste seul dans les Ehrétiées du Prodromus, il ne peut encore adopter aucune opinion définitive. Bickenwaeh:stium des Stengels and Anordnung dec Gefiesstrange bci den Snaplud:eccn (Croissance en épaisseur de la tige et disposition des faisceaux vasculaires chez les Sa pindacées L par M. *** ( Beitræge zur wissenschaftliche Botanik publiés par M. Nægeli, h* partie, pp. 1-72, avec 10 planches, 1868). Les espèces étudiées spécialement par l'auteur (1) sont les suivantes : Car- (1) Ce travail, non signé, doit être probablement l’œuvre de M. Nægeli, l'éditeur de ces Béitræge. 176 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. diospermum inflatum Arvab. , Urvillea ferruginea Lindl. , Paullinia alata G. Don, Serjania mexicana Willd. , S. caracasana Willd. , et quelques autres espèces incomplétement déterminées. Nous extraierons le résumé des résultats de ce mémoire, En examinant le développement du sommet de l'axe, on voit apparaitre d'abord dans le parenchyme primitif des cordons de cambium qui bientôt se réunissent en un anneau; plus tard cet anneau se transforme sur certains points en cordons vasculaires. Ces derniers s'écartent quelquefois de la disposition circulaire propre à la majorité des Dicotylédones. Quand ils sont situés sur deux rangs, il se forme un cercle cambial spécial qui réunit les fais- ceaux trop extérieurs pour faire partie du cercle principal. Il nait ainsi une zone ligneuse spéciale. Chez les Sapindacées dont la tige est dépourvue d'an- neau ligneux spécial, la formation de tissus a lieu comme dans la tige des Dicotylédones ordinaires. Au commencement la partition cellulaire se remarque sur toute la coupe transversale; elle cesse d'abord dans le centre de la tige, puis peu à peu dans une zone qui gagne circulairement. Quand la moelle tout entière y est comprise, les partitions transversales cessent à leur tour dans l'écorce, et dans une zone qui gagne progressivement vers l'intérieur, jusqu'a ce qu'elle comprenne l'écorce primaire. Le dédoublement cellulaire persiste avec activité dans la zone médiane de l'anneau cambial, dont les cellules les plus intérieures produisent les cellules irrégulières de la gaine médullaire et celles mieux sériées du bois, tandis que les plus extérieures forment les cellules irrégulières de la gaine corticale et celles mieux sériées d'une couche corticale (Æpenrinde) plus intérieure. Jusqu'à cette époque, la croissance a lieu de méme suivant tous les rayons qui partent du centre de la tige. Bientót elle devient prédominante dans certaines directions indiquées par des angles sail- lants; alors les arcs rentrants qui se trouvent entre ces angles deviennent le siége d'un accroissement tangentiel très-vif, et forment bientôt les côtés de la tige. Chez les Sapindacées dont la tige offre une structure anomale, on voit l'anneau cambial s'épaissir aprés l'apparition de la moelle et de l'écorce pri- maire, sur le rayon où va se former une zone ligneuse spéciale en dehors de la zone générale. L'anneau cambial se sépare alors en trois lamelles concen- triques dont les deux extérieures vont participer à la formation des zones spéciales. C'est à l'époque où les trois lamelles ne se sont pas séparées encore que se forme la zone libérienne, qui enferme les zones spéciales et la zone générale. Chaque zone spéciale produit, relativement à son propre centre, des couches corticales, du bois et une gaîne médullaire. — La spire foliacée offre chez toutes les Sapindacées, au moment où les feuilles apparaissent, une divergence constante qui est environ de 137 degrés. Quand plus tard les angles de la tige se sont prononcés, cette divergence varie selon les espèces de 120 à 14h degrés. A chaque nœud la tige renferme trois faisceaux foliaires et deux faisceaux axillaires. Ils ont en général une direction oblique qui s'écarte plus ou moins de celle des angles; les cordons médians ont une cer- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 177 taine tendance à se réunir en sympode. Au niveau d'une insertion foliaire, les zones spéciales s'entr'ouvrent, etil y a un échange de faisceaux entre elles et la zone générale. Entstehung ond Wachsthum der Wurzeln (Naissance et développement des racines); par MM. Nægeli et H. Leitgeb (Ibid. , pp. 73-160, avec 11 planches). Les plantes étudiées par les auteurs sont principalement des Cryptogames : Equisetum, Polypodium, Marsilia, Lycopodium, Selaginella, Isoëtes, Psilotum; et parmi les Phanérogames, le Pontederia crassipes , l'Oryza sativa, le Veronica Beccabunga, le Lysimachia thyrsiflora et le Nasturtium officinale. D'après leurs recherches, la cellule terminale des racines de tous les végétaux cryptogames se divise toujours par des cloisons obliques qui, de temps à autre, alternent avec des cloisons transversales. Les cellules produites par les cloisons obliques que l'on nomme généralement, à l'exemple de M. Pringsheim, cellules segmentaires où segments, sont cause de l'accrois- sement du corps de la racine, tandis que les cellules de la coiffe radiculaire résultent des cloisonnements transversaux. A l'égard de l'inclinaison réciproque des cloisons obliques on peut distinguer deux et peut-étre trois types; elles sont inclinées suivant trois ou seulement suivant deux directions (à droite et à gauche). Dans les racines (comme dans les tiges) des Lycopodium, Vinclinaison des parois pourrait bien avoir lieu suivant quatre directions ou cótés. En con- Séquence de ces faits, il y a lieu de distinguer plusieurs formes dans la cellule terminale. Dans le premier cas, elle offre celle d'une pyramide à trois pans, dont le sommet serait tourné vers le corps de la racine; dans le second, elle s'amincit vers celui-ci en lui présentant l'aréte d'un angle dièdre ; dans le troi- sième, elle représente une pyramide à quatre faces. Dans le premier cas, non- seulement le développement des segments est le méme dans toutes les racines de cette catégorie, mais encore il existe une grande régularité dans celui des cellules de génération ultérieure. Sous cette premiére catégorie se raugent les Equisetum, les Polypodiacées, le Marsilia. Ici la formation de la coiffe est due à une cloison perpendiculaire à l'axe de la racine, qui se forme dans la Cellule terminale tout près de la surface terminale : il en résulte deux cellules dont l'une conserve la forme pyramidale de la cellule primitive, et dont l'autre Prend celle d'une section de sphère, et devient la cellule-mère de la pilorrhize. L'élongation du cor ps de la racine est due à des partitions qui s'accomplissent Suivant un ordre spiral homodrome et ordinairement dextrorse dans la cellule terminale, — Après cet exposé succinct les auteurs entrent dans de longs détails sur l'organogénie des éléments divers qui se constituent dans le corps radiculaire et sur la signification morphologique des cellules qui leur donnent naissance; ils s'occupent ensuite de la ramification des racines; puis ils exposent une théorie de la Croissance de la cellule terminale et des segments. Vient ensuite le récit T. xv. REVUE) 12 178 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des observations faites par eux sur quelques-unes des espèces qui entrent dans cette catégorie. — La deuxième division de leur mémoire embrasse les racines des Lycopodium et des Isoëtes, dont l'étude est beaucoup plus difficile. Ici la cellule terminale est à deux ou quatre cótés, ce qui explique la bifurcation fréquente de l'axe radiculaire ; et les partitions s'arrétent bien plus tôt dans la cellule terminale. A ce groupe se rattachent encore certains organes radicifor- mes des Selaginella et des Psilotum ; savoir, dans les Selaginella, et notam- ment dans le S. Martensii, ceux qui prennent naissance aux points de bifur- cation de la tige pour s'enfoncer perpendiculairement dans 16 sol et y donner naissance à plusieurs racines (ils ne présentent pas de pilorrhize) ; et dans les Psilotum les parties supérieures des ramifications du système souterrain, qui sont glabres et d'un blanc jaunátre, au lieu d'étre brunes et velues comme les parties inférieures, et qui de plus, vers leur sommet, présentent de petites écailles foliacées. Ces deux sortes d'organes caulinaires se distinguent des varié- tés de rhizome par leur direction verticale; les auteurs proposent de les nom- mer rhizoides. — Quant aux racines des Phanérogames, ils se sont bornés à étudier l'origine des ramifications latérales de la racine; elles naissent, saris exception, du « péricambium ». Sur les racines des Cryptogames dont la cellule terminale est à trois pans, ces ramifications naissent au contraire de la couche corticale la plus interne. Chez les Phanérogames comme chez ces Cryptogames, la première trace des racines latérales nouvelles apparait tout près du sommet de la racine-mère, à une époque où les cellules cambiales destinées à la forma- tion des vaisseaux primordiaux ne se laissent pas encore distinguer du reste du cambium. Mais tandis que chez ces Cryptogames la jeune racine est toujours située en face d'un vaisseau primordial, chez les Phanérogames elle est quel- quefois aussi placée entre deux cordons vasculaires primordiaux. Chez les Phanérogames, la couche corticale de la racine-mère prend part à la formation de la pilorrhize de la racine latérale. — Le mémoire que nous analysons ren- ferme encore un grand nombre d'observations de détail que nous ne pouvons reproduire, et qui concernent principalement l'organogénie des tissus de la racine. Untersuchungen ueber den Fiechtenthaltus (Recherches sur le thalle des Lichens); par M. S. Schwendener (/bid., pp. 161-202, avec 2 planches). Ce n'est là que la deuxième partie d'un mémoire antérieurement commencé dans le méme recueil par ce botaniste ; il renferme l'étude spéciale des Lichens foliacés et gélatineux. M. Schwendener professe sur la constitution des Lichens une opinion fort originale, c'est que ces prétendus végétaux sont formés par des Champignons parasites sur des Algues; les Champignons constituant le thalle et les apothicées, et les Algues constituant la couche gonidiale des Lichens. M. Schwendener a publié cette année méme un exposé de sa théorie REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 179 dans divers journaux allemands, notamment dans le Flora ; le résumé de ses opinions, que nous allons transcrire ici, nous dispensera d'y insister ultérieu- rement, Plusieurs raisons, selon M. Schwendener , fortifient sa théorie spéciale; ce sont les suivantes : 1° Jusqu'à présent on n'a jamais observé directement aucun rapport d'ori - gine entre les gonidies et les cellules fibreuses du thalle; on ne l’a considéré comme réel que sur des relations anatomiques. 2° Les membranes des gonidies, relativement à leur composition chimique, se distinguent complétement des membranes propres aux fibres : les premières réagissent comme le tissu des Algues ; les secondes comme celui des Champi- gnons. 3° Les diverses formes de gonidies, à l'égard de leur structure et de leur mode de multiplication, correspondent à autant de types d'Algues unicellu- laires et d'Algues filamenteuses , de sorte qu'une gonidie isolée ne peut, dans beaucoup de cas, se distinguer de l'Algue correspondante. Ainsi à la plupart des Lichens hétéromères (Usnea, Bryopogon, Evernia, Physcia, Anaptychia, Inbricaria, Parmelia, etc.), correspond le genre de Palmellées Cystococcus Næg. (C. lumicosa et les espèces voisines); à quelques autres Lichens hété- romères le genre de Palmellées Pleurococcus Menegh. (P. vulgaris et les espèces voisines) ; au Roccella le genre Æxococcus Næg. msc. ; aux Ompha- lariés, ainsi qu'aux autres Lichens à gonidies d'un bleu verdâtre, divers repré- sentants de la tribu des Ghroococcacées, notamment les G/æocapsa ; aux Collémacés à gonidies en chapelets le genre Nostoc ; à l Ephebe et aux genres Voisins le genre Stigonema ; au Coenogonium et au Cystocoleus une Algue filamenteuse appartenant au type des Conferves; au Graphis, à l'Opegrapha et aux genres voisins le genre CAroolepus. lr Si la germination de la spore des Lichens n'a pu jusqu'à présent être suivie au delà de l'origine du protothalle, c'est probablement parce qu'il lui manque le concours des Algues nécessaires. + 5° Entre les Lichens et les Pyrénomycètes on observe, à l'égard du dévelop- pement des spermogonies et des conceptacles ou apothécies, une concordance remarquable, et l'on ne pourrait tracer entre les deux aucune ligne de démar- Cation sans faire intervenir les gonidies. D'un autre cóté, ce qui a été opposé à la théorie de M. Schwendener peut, Suivant lui, se réduire aux deux points suivants : 1° Dans beaucoup de cas où il apparait des gonidies encore indivises dans des tissus jeunes à filaments serrés ou méme ne laissant pas d'interstices entre eux, on expliquerait très-difficilement d’où sont venues ces gonidies. On indique, par exemple, l'apparition des gonidies dans le Sporastatia Morio et d'autres Lichens crustacés, dans la partie inférieure de l'hypothecium chez plusieurs Lichens rameux et foliacés, etc. 180 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 2 Il est bien invraisemblable que les Champignons parasites supposés par M. Schwendener dans le thalle des Lichens rameux ne se développent que sur une seule espèce d'Algues, le Cystococcus humicola, tandis que les Champi- gnons parasites attaquent des plantes nourricières très-diverses. La prodigieuse multiplication de la plante nourricière nécessaire elle-même ne serait pas un phénomène moins surprenant. Il est bon de faire remarquer que le mémoire de MM. Famintzin et Bara- nietzky, analysé plus haut p. 106, ouvrait la voie à l'interprétation hardiment formulée par M. Schwendener, sans cependant la rendre nécessaire. M. De Bary, dans le Handbuch der phys. Botanik, II, p. 291, fait voir que sur l'analogie offerte par les gonidies des Lichens avec certaines Algues, deux hypothèses peuvent être émises : l'une, c'est sans doute celle qu'a adoptée M. Schwendener ; l'autre, c'est que les Lichens en question seraient simple- ment des états plus développés et fructifiés de végétaux dont les formes infé- rieures et incomplètes sont considérées comme des Algues. Dans le premier cas, dit-il, on n'aurait sous les yeux que des pseudo-Lichens ; et les Algues qui leur servent de substratum seraient déformées par l'introduction d'un mycélium étranger dans leur substance, comme le sont des végétaux supérieurs, des Euphorbes par exemple, attaqués par des Urédinées. Ueber Versuche betreffend die Capillarwirkungen hei verminderten Luttdrucke (Sur les expériences qui concernent les actions capillaires produites par la diminution de la pression atmo- sphérique); par M. Nægeli (Sitzungsberichte der K. Bayer. Akademie der Wissenschaften zu Muenchen, 1866, tome 1, 3° livraison, pp. 353-376. Il résulte des recherches faites à cette époque en commun par M. Nægeli et M. Schwendener, aujourd'hui professeur à Bâle, que la hauteur prise par les liquides dans les tubes capillaires diminue sous l'influence d'une diminu - tion de la pression atmosphérique, l'évaporation devenant plus considérable. Les auteurs ont tenu à rechercher si cet effet est dû à la force expansive de la vapeur d'eau développée par l'évaporation dans les tubes. Les observations spéciales qu'ils ont faites sur ce point leur ont montré que le niveau pris par le liquide dans ces tubes à la suite de l'évaporation est tantôt plus, tantôt moins bas qu'il ne devrait l'étre en vertu de la tension de la vapeur d'eau produite à sa surface, ce qui prouve que, outre la force expansive de celle-ci, d'autres causes agissent sur la colonne capillaire. Aucun agent autre que la force expan- sive des gaz ne pouvant l’influencer de l'extérieur, M. Nægeli cherche en elle-méme les causes qui en peuvent affecter la hauteur. Les faits dans lesquels le niveau demeure inférieur à ce qu'il serait en vertu de la force élastique de la vapeur, sont explicables par la faible mobilité que possede la colonne d'eau dans le tube capillaire. Ceux au contraire dans lesquels la colonne s'élève au- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 181 dessus de la limite que détermineraient les ogents extérieurs réclament une autre explication. Ils tiennent sans doute à une modification des forces capil- laires ou à une cause interne qui diminue les effets de la tension de la vapeur, appréciée par l'auteur dans le mémoire suivant. Theorie der Ca pillaritzt; par M. Nægeli (//id., pp. 597-627. La mobilité de la colonne capillaire est d'autant plus faible que le tube est plus étroit. L'obstacle que cette colonne apporte à son propre mouvement est en raison inverse du diamètre du tube ; il git tout entier dans le ménisque qui la termine, considéré dans l'état de repos; car ce ménisque, s'il est en mou- vement, présente une forme et des propriétés différentes. Cependant les diffé- rences de courbure dont il est affecté suivant que la colonne est ascendante, immobile ou descendante, et les inégalités de force capillaire qui en résultent directement, sont très-faibles en comparaison de la capacité de résistance contre tout mouvement que posséde le ménisque. Quand la coloune liquide cesse de se mouvoir, on voit s'ordonner toutes les molécules superficielles suivant des forces nouvelles; elles se concentrent en une paroi liquide formée de couches parallèles à la surface, à l'intérieur desquelles la mobilité de chaque molé - cule est plus faible. Cette paroi liquide existe aussi là où la colonne liquide touche la paroi du verre. Tant que les molécules du ménisque immobile ne Sont pas mises en mouvement, aucun courant ne peut se produire dans là colonne. La théorie de la capillarité de Laplace ne semble à l'auteur expliquer les faits qu'en gros, sans rendre compte des modifications de détail. La hau- teur que prend le liquide dans les tubes capillaires est, dit-il, en raison inverse du diamètre des tubes, toutes choses égales d'ailleurs, et dans le méme tube elle est égale à la composante radiale que peuvent produire les attractions réciproques des molécules de la paroi liquide qui constitue ce ménisque, et qui font équilibre au poids de la colonne. Elle doit donc y étre d'autant plus grande que cette paroi est elle-méme plus dense et plus épaisse au moment où la hauteur s'établit. Cela encore explique un fait, incompris jusqu'ici, c'est que sous le récipient de la machine pneumatique la hauteur de la colonne liquide descend plus bas que ne le regle la force expansive de la vapeur pro- duite, La rapidité de la descente, en déterminant dans les molécules du ménis- que un mouvement plus actif, diminue la force d'attraction de ces molécules et par conséquent la hauteur de la colonne. La descente comme l'ascension du liquide ont à ce point de vue le méme résultat, puisque toutes deux tendent à augmenter la mobilité intérieure du ménisque; l'évaporation agit en sens contraire, puisqu'elle tend à la diminuer. Mais à la température et sous la pres- Sion ordinaires l'évaporation est si faible, qu'elle peut étre regardée comme nulle. — Sous le récipient de la machine, le niveau de la colonne capillaire descend d'autant plus bas que le vide est produit plus rapidement. 182 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Matériaux pour servir à la flore médicale de Mont- pellier et des Cévennes; par M. Gustave Planchon (extrait du Montpellier médical); tirage à part en brochure in-$° de 4^ pages. Mont- pellier, impr. Beehm et fils, 1868. Cette première publication de M. Planchon est consacrée à l'étude de la matière médicale de Lobel, dont les vrais éléments sont dans les Adversaria ; là se retrouvent ses expériences personnelles et celles de ses maîtres et inter- vient constamment cet élément de renaissance et de rénovation scientifique, l'observation, sur laquelle l'auteur s'appuie pour éprouver les remèdes déjà connus, comme pour en découvrir de nouveaux, ainsi que pour combattre les erreurs et les préjugés. L'auteur esquisse d'apres les documents que fournissent les œuvres de Lobel ce qu'était la botanique à Montpellier au temps où herbo- risaient Rondelet et ses élèves (1). Il dresse ensuite dans l'ordre des familles naturelles, en prenant pour guide la Flore de France de MM. Grenier et Godron, un catalogue des espèces de la flore de Montpellier indiquées par les auteurs du xv1* siècle comme utiles ou dangereuses. Il v fait entrer les espèces cultivées alors dans les jardins du midi de la France, et les produits curieux signalés par Lobel comme arrivant à Montpellier. Des observations de bota- nique ou de matiére médicale seront placées à la suite de ces listes. Elles se rapporteront presque toutes à des produits employés à l'époque de Lobel, mais dont l'usage a changé depuis lors, ou méme est complétement abandonné. Étude comparée sar le genre Krameria et les racines qu'il fournit à la médecine, Thèse de pharmacie; par M. J. Cotton, In-4° de 102 pages, avec une planche. Paris, impr. A. Parent, 1868. Ce travail est divisé en quatre parties : Botanique, Matière médicale, Recherches chimiques et Recherches pharmaceutiques. Dans la première partie, l'auteur établit que le genre Krameria, dont la situation est encore regardée comme incertaine par M. Bentham, appartient décidément à la famille des Polygalées. Ce rapprochement, déjà établi par Aug. de Saint- -Hilaire et Moquin-Tandon sur des raisons très-probantes, devient encore plus frap- pant quand on compare les espèces les plus parfaites de Kramer ja au vrai type des Polygalées, notamment le Krameria spartioides Tr. et Planch. , qui présente quatre étamines rapprochées ou soudées par les filets, et laissant vacante la place d'une cinquième étamine. Si les observations organogé- niques faites par Payer sur le Pol ygala speciosa sont venues contr redire Sur certains points les observations d' A. de Saint-Hilaire, elles semblent les compléter sur d'autres au contraire, et en tout cas ne portent aucune atteinte au raison- (4) Voyez le Bull., t. xiu (Revue), pp. 125 et 217. , REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. _ 183 nement appliqué au genre Arameria. Le nombre des Krameria décrits ou signalés jusqu'à ce jour est de trente, parmi lesquels plusieurs synonymes ont déjà été reconnus. Il est probable, dit l'auteur, que par une étude approfondie ce nombre pourrait encore être considérablement diminué ; aussi, pour ne pas répéter des erreurs, il ne parle en détail, dans sa thèse, que des espèces qui sont conservées dans l'herbier du Muséum, et dont il a fait un examen soi- gneux. Il a par là occasion de faire en quelque sorte une revue du genre et des espèces trés-méthodiquement classées et trés-longuement décrites. Les espèces de Ratanhia employées en médecine et fournies par le genre Krameria sont au nombre de quatre principales, à savoir : 4° Ratanhia offi- cinal (Ratanhia du Pérou, Ratanhia Payta, fourni par le Xr. triandra R. et P.); 2° Ratanhia savanille (Ratanhia de la Nouvelle-Grenade , fourni par le Krameria tomentosa St- Hil. (Kr. ixina var. B. granatensis Tr. et PL); 8° Ratanhia des Antilles, confondu dans le commerce avec le précédent, et fourni par plusieurs espèces dans lesquelles le Xr. izina et le Ar. spartioides jouent le principal ròle; 4° Ratanhia du Texas, produit par le Xr. lanceolata Asa Gray (Ar. secundiflora DC., Kr. Berychii Sporl.). M. Cotton s'occupe ensuite spécialement du sucre et des tannins de Ratanhia. " Le dédoublement de ces tannins peut s’opéref non-seulement en présence des acides, mais encore sous l'influence seule de la chaleur; lorsqu'on agit au contact de l'air, il y a en méme temps une oxydation partielle, C'est à un phé- noméne de ce genre qu'il faut attribuer là saveur sucrée que prennent un certain nombre de substances alimentaires sous l'influence de la cuisson, et entre autres les fruits acerbes qui se colorent en méme temps. Les tannins des Ratanbias ne sont pas aussi altérables qu'on l'a cru jusqu'ici, Le rouge extractif parait provenir d'un dédoublement incomplet du tannin. Le sucre agit comme dissolvant sur le rouge extractif, et cette propriété appartient à tous les alcools mono- et polyatomiques. Les Ratanhias contiennent un principe odorant volatil et un sucre particulier, susceptible, selon toute apparence, de se transformer en glucose sous l'influence des acides. La glvcérine parait capable de rem- placer avantageusement les corps gras dans l'application externe de l'extrait de Ratanhia. La méthode des précipitations fractionnées, modifiée, est applicable àvec avantage à l'extraction des tannins des Ratanhias, et en général de tous les tannins. La présence de l'amidon dans ces racines et l'action qu'il exerce Sur le tannin et le rouge expliquent les conclusions contradictoires auxquelles Sont arrivés les divers expérimentateurs, sous le rapport du rendement en extrait par les divers modes de traitement. mE M. Cotton a encore étudié avec soin la constitution anatomique des racines de Ratanhia, qui fournit de bons caractères pour la distinction des espèces. 18h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Recherehes pour servir à Phistoire hetanique, chi- mique et physiologique de PArgémone du Mexique: par M. Théodore Charbonnier. Thèse de pharmacie. In-4° de 38 pages. Paris, impr. Parent, 1868. L'auteur a semé l’ Argemone mexicana; il a pu en étudier sur le vivant les caractères botaniques et les propriétés chimiques. D’après ses expériences, cette plante serait trés-utile et trés-avantageuse à étre popularisée dans nos départements comme plante oléagineuse d'un très-grand repport; l'analyse chimique des capsules et des feuilles m'a montré qu'elles renferment de la morphine et un autre alcaloide dont il lui a été impossible de déterminer les caractères, vu la trop petite quantité qu'il en possédait. Elle agit à la fois comme soporifique et comme purgatif, circonstance ; c'est à la fois un exemple de plus et une nouvelle exception à ajouter à la loi formulée par Linné sur les proprié- tés des plantes, et qui a fait le sujet de la thèse célèbre de De Candolle. L'huile d'Argemone mérite encore un intérêt particulier:au point de vue des arts et de l'industrie, pour la fabrication du savon et surtout pour la peinture des toiles cirées, et dans la préparation des vernis gras ; elle serait plus avan- tageuse que l'huile de lin pour les couleurs claires et tendres, par la raison qu'elle est moins colorée. Au Mexique, les peintres emploient cette huile à la préparation d'une espéce de bitume (maque) qui sert à vernir le bois. Les tourteaux de graines d'Argemo::e renferment de 5 à 8 pour 100 d'azote, ce qui les rend trés-propres à servir d'engrais. Contributions to the flora of Mentone; par M. Traherne Moggridge, part IIT, tab. rr-Lxxitr. Londres, chez Lowell Reeve ei C", 1868 (1). Voici les noms des plantes figurées dans le nouveau fascicule de ce bel ou- vrage : Anemone Coronaria L. var. B. cyanea; A. palmata L.; A. trifolia L. ; A. ranunculoides L. ; Delphinium Ajacis L. ; Nigella Garidellii Moggridge ; N. arvensis L.; N. Damascena L. ; Corydallis solida Hook. (espèce probable- ment différente de celle que MM. Grenier et Godron décrivent sous le nom de C. solida Smith, par son ovaire beancoup plus long, et croissant d'ailleurs dans une localité bien plus méridionale); Viola hirta L. var. picta Mog- gridge, à pétales veinés et violet clair; Linum viscosum L. (qui reste en fleur jusqu'en novembre et décembre, et que l'auteur regarde comme une plante très-ornementale à introduire dans les jardins); L. narbonense L. ; L. cam- panulatum L., que l’auteur trouve difficile à distinguer du Z. flavum; Ade- (1) Voy. 9» Bulletin, t. xit, p. 185, et t. xiv (Revue), p. 32. : (2) M. Bai on a déjà rapporté cette plante au genre Nigella, dans sa monographie des Renonculacées, sous le nom de N. Garidella H. Bn. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 185 nocarpus telonensis J. Gay (A. grandiflorus Boiss.) ; Cytisus Ardoini Fourn. trés-rapproché du C. glabrescens Sart. (C. emerifolius Rchb.), dont l'auteur n'a vu d'échantillons que dans l'herbier de M. Gay, et qui s'en distingue par la glabrescence de l'ovaire et par quelques autres caracteres indiqués par Ber- toloni; Erica multiflora L. ; E. arborea L.; E. scoparia L. ; Stvrax offici- nale L.; Convolvulus sabatius Viv., qui ne croit que sur le promontoire de Noli, de méme que le Campanula floribunda Viv. ; Origanum vulgare B. B. prismaticum Gaud. ; Calamintha Nepeta Link et Hoffm. ; Primula Allio- nii Lois. ; Aristolochia rotunda L. ; A. Pistolochia L.; A. longa auct. non L. (synonymie établie d’après l'herbier de Linné); Juniperus Oxycedrus L. var. macrocarpa Moggridge (J. macrocarpa Parl.); J. communis L.; J. phænicea L, ; Fritillaria montana Hoppe (Fr. caussolensis Goaty et Pons in Ardoino 77. A lp. mar.) ; Ornithogalum comosum L. ; O. exscapum Ten. (0. mutabile DNtrs); Asphodelus cerasiferus J. Gay; A. albus Mill; A. microcarpus Viv. ; Narcissus papyraceus Gawl. (JV. niveus Lois); N. Panizzianus Parl. ; N. dubius Gouan ; Ophrys Speculum Lin ; O. bombylifera Lin; O. insectifera L. ; Andropogon distachyus L. ; A. Gryllus L. ; A. hirtum Lam. ; A. pubescens Viv. ; A. Ischæmum L. Comme les précédentes, cette troisième partie de l'ouvrage de M. Moggridge est composée d’un texte mis en regard dela planche comme dans le Botanical Maga- zine et autres publications anglaises. L'auteur a fait beaucoup de recherches sur la synonymie et sur la distribution géographique de chacune des espèces qu'il figure. Tla trouvé de grands secours, pour la préparation de ce troi- sième fascicule, dans le riche herbier européen de M. J. Gay, qui fait mainte- nant partie des collections botaniques de Kew, et dans les manuscrits inédits de M. Gay qui accompagnent l'herbier. Il s'est fait du reste un point d'honneur de citer scrupuleusement le monographe français. On lui saura gré d'avoir profité savamment de ces sources précieuses, notamment en donnant un ex- trait important dela monographie inédite du genre Adenocarpus, extrait qui comprend la synonymie, les variétés et les localités de quatre espèces de ce genre, Observations sur les fonctions et les propriétés des piz- ments de diverses Algues; suivies de quelques données relatives à la structure des formations protoplasmatiques; par M. S. Rosanoff ( Mé- moires de la Société impérialedessciences naturelles de C herbourg, t. XIL, 1868, pp. 145-240, avec deux planches). Ce mémoire n'étant que le développement d'une note inseree par M. Rosa- noff dans notre Bulletin (t. Xitt, séances, p. 228 et suiv.), ne peut donner matière ici à une analyse, mais il était nécessaire de le signaler à l'attention de nos confrères. 186 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Monographie der Gattung Silene (Monographie du genre Silene); par M. P. Rohrbach. In-8° de 249 p. Leipzig, chez W. Engelmann, 1868. Prix : 6 fr. Cet ouvrage, dont nous annoncions récemment la publication comme pro- chaine, se divise en deux parties, un exposé général et la monographie propre- ment dite. Dans la première, l'auteur trace la diagnose et une clef diagnos- tique des genres des Silénées; il traite ensuite de la morphologiede ces plantes, c'est-à-dire de leur germination, du développement deleurs feuilles, de la tige et de sesramifications, de l'organogénie de leur fleur; le chapitre consa- cré aux ovules et aux graines, si importantes dans la diagnose des Caryo- phyllées, porte l'empreinte d'observations nombreuses ; les deux planches sont tonsacréesà la représentation des divers types de graines reconnus par l'auteur. Il s'occupe ensuite de la distribution des espèces, qui sont au nombre de 227, plus 20 minus notæ ou dubiæ. Cependant il en a exclu un grand nombre, principalement parce qu'il admet comme distinct le genre Welandryum. M. Rohrbach partage le genre Silene en deux sous-genres, Bchen et Silene proprement dit, distincts par l'estivation des pétales. Le sous-genre Silene est divisé en deux groupes Conostlene (calyx 20-60 nervius) et Æusilene (calyx 10-nervius). Ce dernier, de beaucoup le plus nombreux, se partage en trois groupes fondés sur l'inflorescence, savoir : Cincinnosilene (flores in cincinnis simplicibus vel geminatis, plerumque breviter pedicellati); Dichasiosilene (flores in dichasio simplici vel composito) et Zotryosilene (flores in. racemo simplici vel composito). Chacune de ces sections est divisée en un grand nom- bre de séries; nous regrettons que le défaut d'espace nous empéche de suivre l'auteur dans le détail de leurs caractères. Die Lanbmoose Oberfrank ens (Les Mousses de la Franconie supé- rieure ; recherches sur la distribution géographique, sur la taxonomie, et sur la théorie de l'origine des espèces); par MM. Al. Walther et Ludwig Molendo, in-8° de 279 pages. Leipzig, chez W. Engelmann. Prix : 4 fr. Dans une première partie, les auteurs étudient le terrain qui a été le théà- tre des recherches longues et soigneuses de M. Molendo, tant au point de vue orographique qu'au point de vue géologique. Une liste spéciale contient les hauteurs des montagnes comprises dans le périmètre de cette région et dans les pays. voisins qui leur ont fourni des points de comparaison, et sur lesquels sont donnés par eux de nombreux renseignements. Vient ensuite l'énuméra- tion des espèces reconnues par M. Molendo dans ses herborisations, suivies de l'indication de leurs localités, Dans une troisième partie, elles sont classées suivant les terrains auxquels elles sont propres ; un certain nombre sont pro- pres à la silice, d'autres au calcaire; d'autres se rencontrent à la fois sur ces REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 187 deux terrains. L'aire d'un certain nombre d'espèces offre des lacunes, et se partage en îlots ; ces faits anomaux tiendraient aux changements causés par les dernières perturbations géologiques (Forbes); la rareté de certaines espèces dans l'intérieur de leur aire s'expliquerait par la concurrence vitale (Darwin). En terminant, les auteurs critiquent les idées exprimées par M. Moritz Wagner dans une brochure récente (1) qui n'est pas encore parvenue à notre connais- sance. Ce naturaliste pense que la sélection naturelle n'a pu agir qu'après l'arrivée de formes émigrantes, qui se sont trouvées en concurrence surtout avecles formes les plus voisines de leur méme type spécifique ; i! pense que la sélection n'a eu d'empire que sur des êtres isolés depuis un temps assez long de l'aire de leur race primitive. Les auteurs n'attribuent pas à l'isolement la méme importance que M. Wagner ; ils rapportent à la lutte vitale et à la va- riabilité tout l'effet produit. Dans le nouveau monde et dans l'Arménie, M. Wa- gner a pu trouver de beaux exemples d'espéces isolées et vicariantes; mais de telles substitutions ne s'observent pas dans les Alpes, où des formes très-voi- sines entrecroisent leurs aires, notamment des Hieracium et des Saxifraga. Elles n'y sont jamais assez isolées les unes des autres, pour qu'on puisse attri- buer à la nouvelle localité l'impulsion spéciale qui pousse l'ancienne espèce dans lés voies de la variabilité. Ce sont surtout les plantes privées de vaisseaux qui offrent des faits invoqués par MM. Walther et Molende comme favorables à leur maniére de voir. Wachsthum des Stcemmchens von (Croissance de la tige du Fontinalis antipyretica); par M. H. Leitgeb (Sitzungsberichte der Kais. Akademie der Wissenschaften zu Wien, math.-naturw. Classe, février 1868, pp. 308-342, avec 4 planches). L'auteur, suivant complétement la terminologie instituée par M. Nægeli, s'occupe successivement de la partition des cellules qui forment le bourgeon et règlent le développement de l'axe dans le Fontinalis ; de la formation et de la divergence des feuilles; enfin de la ramification. I entre dans un très-grand nombre de détails sur chaque point, mais il est à regretter qu'il n'en ait pas tracé un résumé. Des glandes dans le genre Z/ypericum; par M. D. Clos (Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 1868, pp. 257-265). Les glandes des Hypericum sont de trois sortes : les unes translucide, toujours sessiles, toujours même immergées ; les autres noires, tantôt maos aux premières dans le parenchyme des feuilles, des bractées et des sépales ; (1) Die Darwin'sche Theorie und das Migrationgesetz der Organismen. Leipzig, 68. . 188 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tantôt et plus souvent situées en dedans et le long du bord de ces organes, et dans ces deux cas encore généralement immergées; enfin des glandes noires stipitées se montrent principalement au voisinage des fleurs et occupent le bord méme des appendices qu'elles rendent ciliés. M. Clos compare les formes de cet appareil dans les diverses espèces d'77ypericum. Il constate chez elles, quant à la nature de ces formes, la plus grande corrélation entre les bractées, les sépales et les pétales. Les étamines sont de tous les organes floraux ceux chez lesquels l'élément glanduleux est le plus constant. Habituellement les poils glanduleux ne commencent à se montrer qu'aux bractées ou aux parties florales. Il y a la plus complète indépendance entre les poils ordinaires et les cils glanduleux. Ce fait tient àla différence d'origine des deux sortes de poils, qui émanent les premiers de l'épiderme, les seconds du système fibro-vas- culaire. s Si les glandes sessilesse transforment au voisinage des fleurs en glandes sti- pitées, cela tient, dit M. Clos, à une modification dans la nervation. Dès que se montrent les glandes stipitées, on voit les deux nervures latérales et extérieures de la feuille florale, de la bractée et du sépale, et les nervures terminales des pétales, émettre à leur bord extérieur des veinules transversales dans la direc- tion des cils glanduleux. L'existence de glandes stipitées exige donc chez les Hypericum cette double condition que les feuilles aient des glandes noires immergées et que la nerva- tion des appendices se modifie au voisinage de l'inflorescence. Quant à la signification des glandes stipitées, M. Clos pense qu'elles sont analogues à des faisceaux staminaux, aux staminodes des Parnassia. Les caractères que les glandes des Hypericum fournissent au classificateur sont Importants, mais non invariables. Le mémoire de M. Clos est terminé par un tableau des modifications de l'appareil glandulaire dans le genre Hypericum. Quelques cas particuliers de gemmation, de parasi- tisme et de germination; par M. D. Clos (Mémoires de [' Aca- démie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 1868, pp. 266-277). Un grand nombre de faits intéressants sont consignés par M. Clos dans ce mémoire : bourgeons reproducteurs du Cicuta virosa, qui se détachent de la plante comme ceux du Potamogeton crispus (et de l'A/drovandia); enraci- nement d'une branche de Æerria japonica à l'aide de racines adventives qui nourrissent le rameau desséché par le bas ; végétation d'un pied d'Osyris alba privé de tout contact avec d'autres végétaux ; parasitisme de l’ Orobanche minor considéré jusqu'ici comme vivace sur le Valerianella Auricula annuel ; germination de graines de Crinum avec le seul secours des matériaux em- pruntés à la graine elle-même et à l'air atmosphérique, etc., etc. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 189 Ce mémoire est terminé par une étude spéciale des germinations qui se sont produites spontanément à l'École botanique du Jardin des plantes de Tou- louse; M. Clos y indique un catalogue intéressant d'espèces exotiques qui s'y ressément d'elles-mêmes et un catalogue analogue d'espèces indigènes. Il est remarquable qu'au contraire certaines de ces espèces se reproduisent difficile- ment de graines dans cet établissement, notamment le CAlora perfoliata, le Linum catharticum, V Erythrea Centaurium, VE. pulchella et V Euphorbia exigua. M. Martins a dressé pourle Jardin de Montpellier un catalogue pareil à celui que vient de faire M. Clos pour le Jardin de Toulouse; il serait à désirer que chaque établissement de ce genre en publiàt d'analogues, dans l'intérét des études de géographie botanique. Sur la siructure florale et les affinités des Eriocau- lonées; par M. T. Caruel (Extrait des Mémoires de la Société impériale des sciences naturelles de Cherbourg, t. XIV); tirage à part et brochure in-8? de 15 pages. M. Caruel pense que généralement on a mal compris jusqu'ici la structure de la fleur des Ériocaulonées ; pour lui la prétendue corolle gamopétale de ces plantes, corps solide au moins dans sa partie inférieure, est un prolongement du torus, portant à son sommet le reste des organes floraux. Les expansions membraneuses placées en dehors des étamines et généralement considérées comme des pétales sont, suivant M. Caruel, des éléments avortés de l'androcée, de sorte qu'il ne reconnait à ces plantes qu'une seule enveloppe florale, du moins dans les fleurs máles. Dans les fleurs femelles, ces appendices, quelque- fois réduits à des touffes de poils, sont décidément hypogynes. Dans le Philodice, et généralement (sinon toujours) dans les Pæpalanthus, en dehors des trois styles, et alternant avec eux, se voient trois organes très- particuliers et très-différents des styles eux-mêmes. Ils sont insérés directement sur le sommet de l'ovaire ; et ordinairement réunis dans leur portion inférieure, ils représentent une sorte de gaine autour de la base des styles avec lesquels ils . forment corps. Ces organes ont été pris par M. de Martius pour les vrais styles, pendant que les trois autres parties intérieures sont supposées représenter un second verticille accessoire de carpelles dans un état d'atrophie. M. Caruel pense que les organes intérieurs sont les vrais styles, et que les appendices épigynes représentent dans la fleur femelle le verticille intérieur des étamines. Il pense méme que le long tube membraneux décrit comme le style du genre Tonina et terminé au sommet par neuf dents, en porte trois qui sont les vrais Styles et six qui seraient l'indice des six étamines. : A la suite de ces remarques, l'auteur trace une diagnose des Ériocaulonées et s'occupe en quelques lignes de leurs affinités, qui sont en. général faibles, mais plus prononcées du côté des Restiacées. * 190 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOUVELLES. ^ — Le h septembre 1868 est mort, à sa campagne auprés de Leipzig, M. Ed. Friedrich Peppig, né dans cette ville le 26 novembre 1798. On sait que M. Pœppig avait fait dans le nouveau monde un voyage d'histoire naturelle trés-important. Il explora successivement, de 1826 à 1832, à la fois comme zoologiste et comme botaniste, Cuba, le Pérou, le Chili ; les récoltes botani- ques faites pendant ce voyage dans l'Amérique du Sud, furent publiées par lui en collaboration avec Endlicher, sous le titre de Nova genera et species plan- tarum que in regno Chilensi, Peruviano, etc., legit Ed. Peppig, sauf les Fougères, qui furent de la part de Kunze l'objet d'un travail spécial. De re- tour dans sa patrie, M. Pæppig avait été nommé professeur de zoologie à luni- versité de sa ville natale. — Au moment de tirer cette feuille, nous apprenons la perte considérable que la science vient de faire dans la personne de M. de Martius, membre de l'Académie des sciences de Munich. Le temps et l'espace nous manquent pour rappeler les? nombreux travaux de ce savant, auquel ses études sur les Palmiers et la publication du Ælora brasiliensis assurent une place des plus importantes dans l'histoire de la botanique. Nous sommes heureux d'apprendre que l'édition du Flora brasiliensis, dont 46 livraisons ont paru, et pour laquelle le gouvernement brésilien accordait une subvention, ne sera heureuse- ment pas interrompue par la mort de M. de Martius, le D" Eichler étant chargé de la continuation de cet ouvrage. Né à Erlangen le 17 avril 1794, M. de Martius est décédé à Munich le 13 décembre 1868. — Le roi de Bavière vient de prendre une mesure qui honore son gou- vernement. Il a donné des ordres pour l'estimation des collections botaniques “laissées par M. de Martius, afin d'en faire l'acquisition pour le compte de l'État. — M. Schenk, professeur de botanique à Wurzbourg, ayant été appelé à Leipzig pour remplacer feu M. Mettenius, le gouvernement bavarois vient d'appeler à l'université de Wurzbourg M. Julius Sachs, qui professait à Fri- bourg en Brisgau. , L E — L'Histoire des plantes de M. Baillon, éditée d'abord par M. Th. Mor- gand, est maintenant en vente à la librairie Hachette. L'ouvrage entier, qui sera publié sans interruption, formera environ huit volumes avec 7000 figures tas les textes, et sera publié par monographie séparée de chaque fanille de plantes. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 191 — On apprendra avec intérêt la publication prochaine d'un ouvrage impor- tant de notre confrère M. Cordier sur les Champignons. Cet ouvrage, qui s'a- dresse à un public double, de naturalistes et d'amateurs, et dont l'exactitude scientifique n'exclut pas l'intérêt historique et pittoresque, paraitra chez l'édi- teur J. Rothschild accompagné de soixante planches chromolithographiées, faites sur les dessins originaux de l'auteur. — Le traité de physiologie végétale de M. J. Sachs (Handbuch der Expe- rimental-Physiologie der Pflanzen), qui fait partie du grand traité de bota- nique physiologique publié sous la direction de M. Hofmeister, vient d’être traduit en français par M. Marc Micheli, de Genève. Il est en vente à la librairie V. Masson et fils, au prix de 12 fr. On doit savoir gré au traducteur et à l'éditeur d'avoir mis à la portée du public francais un livre aussi important que l'ouvrage du savant professeur de Wurzbourg, et qui doit faire partie de toute bibliothèque botanique sérieuse. — À vendre, aprés décès, à un prix trés-modéré, un herbier classé de plantes de France (région méridionale, du sud-ouest et des Pyrénées), com- prenant 2,100 espèces environ représentées pour la plupart, chacune, par plusieurs exemplaires; toutes passées au sublimé corrosif et en parfait état de Conservation. 40 paquets sous cartons, format grand raisin, papier blanc dit à la cuve. S'adresser à M. Molinier, dépositaire de l'herbier, place Dupuy, n° 9, à Toulouse, et à Paris, à M. Eugène Fournier, qui pourra fournir de plus amples renseignements sur cette collection. Dr EUGÈNE FOURNIER, ^ Collections de plantes eryptogames publiées sous la direction de M. le docteur L. Rabenhorst, de Dresde. Le nom de M. Rabenhorst est assez connu pour qu'aucun de nos lecteurs, au moins parmi ceux qui s'occupent de l'étude des plantes cryptogames, n'ignore les nombreux ouvrages de ce savant infatigable. On sait que dans ce moment il vient de finir une Flore des Algues d'eau douce et saumátre de l'Europe, accompagnée de figures pour chaque genre, ouvrage classique sous tous les rapports. Les collections de plantes cryptogames qui se publient sous la direction de M. Rabenhorst sont moins connues et moins répandues en France qu'elles ne devraient l'étre en raison de leur haute importance scien- lifique. M. Rabenhorst, qui se voue avec une persévérance aussi infatigable que désintéressée à toute entreprise qui peut contribuer à la propagation des études des plantes eryptogames, s'est assuré pour les collections dont nous par- lons ici le concours de savants éminents qui sont. chargés des déerminations de.ces plantes accompagnées presque toujours de notes critiques ef très- Souvent de figures exécutées avec un soin particulier. 192 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ces différentes collections comprennent : 1. Les Cryptogames vasculaires. Cette collection in-folio est récoltée, comme le dit son titre, par plusieurs amis de la botanique. Il va sans dire que chaque étiquette porte le nom de celui qui a récolté la plante. Trés-souvent, notam- ment pour les petites espèces, un numéro porte plusieurs échantillons de diffé- rents endroits. Chaque fascicule de cette publication contient 25 espèces et se vend au prix de 11 fr. 50. 2. Le Bryotheca europea, collection des Mousses de l'Europe, in-h°, se publie en fascicules de 50 espèces souvent représentées par plusieurs échan- tillons de provenances différentes, au prix de 14 fr. 50 par fascicule. 3. Les Hepatice europææ, collection in-8° publiée sous la direction com- mune de MM. Gottsche et Rabenhorst, se distinguent d'une maniere particu- lière par un assez grand nombre de dessins lithographiés ajoutés à quelques espèces et dus à la main de maitre de M. Gottsche. Ces planches sont publiées en décades au prix de 3 fr. h. Les Lichenes europei exsiccati, collection in-8^, se publient en fasci- cules de 25 espèces, en volume solidement reliés, combinés avec une boite fermée pour les espèces qui naissent sur les pierres et sur les rochers. Chaque fascicule se vend au prix de 9 fr. 50. 5. Les Fungi europei se publient par centuries reliées solidement en volumes in-4°. Comme dit leur titre, ils constituent une continuation de | Herbarium vivum mycologicum de Klotzsch. Aussi dans cette collection sont, dans la plupart des cas, les différentes espèces représentées sous le méme numéro par plusieurs échantillons d'endroits différents. Le prix d'une centurie est de 22 fr. 50. 6. Les Algues de l’Europe. Cette belle collection publiée en collaboration avec madame Sophia Akermork et MM. Bausch, Al Braun, Buluheim, Calderi, de Brébisson, L. Dufour, Th. Jensen, C. Kalchbrenner, Kemmler, Kerner, E. Kühn, Leipner, Lindig, G. Zeller et autres, se publie selon le besoin imposé par la taille de ces végétaux en décades in-folio et in-8°. Les décades 101-104 contiennent 40 espèces, pour la plupart des Diatomées, récoltées par M. A. de Brébisson. Le prix de chaque décade est de 2 fr. Les collections de Cryptogames de M. Rabenhorst ont été annoncées par divers libraires de Paris pour des prix de beaucoup supérieurs à ceux qu'on wouve indiqués ici. On peut se les procurer aux prix susmentionnés chez M. J. Grenland, 13, rue Guy-de-Labrosse, à Paris, qui tient en dépót de M. Rabenhorst un certain nombre de fascicules d'entre elles. J. GROENLAND. Paris, — Imprimerie de E, MARTINET, rue Mignon, 2. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. (DÉCEMBRE 1868.) N. B. — On peut se procurer les ouvrages analysés dans cette Revue chez M. J. Rothschild, libraire de la Société botanique de France, rue Saint-André-des-Arts, 43, à Paris. Flora europea Algarum aque dulcis et submarine ; auctore Ludovico Ra- benhorst, Sectio 3*, Algas chlorophyllophyceas, melanophyceas et rhodo- phyceas complectens (plagulæ XXI-XXIX). 1 vol. in-8° de 161 pages, avec figures de tous les genres gravées sur bois et intercalées dans le texte, et avec le portrait de l'auteur gravé sur acier. Leipzig, chez Édouard Kummer, 1868. Ce demi-volume qui termine l'important ouvrage de M. Rabenhorst contient le reste des Algues chlorophyllophycées et les Algues mélanophycées et rhodo- phycées. L'auteur divise les Algues mélanophycées en : À. Phæosporæ Thur. — Zoosporæ esexuales numerose, mox germinantes, plerumque piriformes, brunnez, mobiles, ciliis duobus in rostelli locis distan- tibus insertis, in sporangiis ovalibus aut subglobosis (oosporangiis) aut cylin- dricis unisexualibus (trichosporangiis) evolutæ, sæpe paraphysibus sterilibus intermixtis. Ces Phéosporées sont représentées par le seul genre Pleurocladia A. Braun; On y range encore le genre d'Algues marines £ctocar pus et les Mesoglæaceæ Ktz. B. Fucaceæ. — Spore tranquillæ intra cellulas matricales (sporangia) sin- gulæ vel plures evolute, demum erumpentes et spermatozoideorum ope fecundatæ. Sporangia numerosa sæpissime intersparsis paraphysibus intra Cavum conceptaculorum poro apicali apertorum conferta. Spermatozoidia mobilia, ciliis duobus (antheridiis) divisione spontanea evo- lutæ, qua aut in iisdem conceptaculis ac sporangia, aut in propriis concepta- culis vel etiam frondibus obveniunt. Les Fucacées sont représentées par le seul genre Fucus Linn. (1762), et par la seule espèce Fucus vesiculosus Linn. M. Rabenhorst divise les Algues rhodophycées en cinq familles : I. Por- Phyraceœ, — 11, Chantransiacæ. — HI. Batrachospermaceeæ. — 1V. Hil- denbrandtiacer. — V. Lemaneacec. T. Xv (REVUE) 13 194 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE.. Cette seconde partie du troisième volume du livre classique de M. Raben- horst, qui termine l'ouvrage entier, nous offre 16 gravures sur bois, et elle est en outre accompagnée d'un très-beau portrait de l'auteur gravé sur acier d'aprés une photographie. Dans un court préambule, l'auteur donne quelques renseignements sur le plan de l'ouvrage entier. I nous apprend que depuis la publication du premier volume, les observations faites sur les Diatomacées ^nt tellement changé l'état de la science par rapport à ces petits organismes, qu'il deviendra indispensable de donner dans un volume supplémentaire une révision de cette partie de son ouvrage. Cependant déjà le volume que nous avons sous les yeux donne 1^ pages d'addenda et corrigenda parmi lesquels les Diatomacées occupent l pages. N'oublions pas de signaler d'une manière toute spéciale la liste des ouvrages et des collections que M. Rabenhorst a consultés pendant l’achèvement de son important travail. Il y donne les titres de ces ouvrages avec tous les détails de renseignement qu'on peut désirer, Cette liste constituant une véritable biblio- graphie complète qui occupe à elle seule 14 pages, nous parait etre d'une immense valeur pour tous ceux qui veulent se livrer à une étude approfondie des \gues d'eau douce. JOHANNES GROENLAND. Plantes aquatiques de la Hazte-Vicnne et rapport de ces plantes avec celles de même natare dans les départements voisins; par M. E. Lamy (Extrait du Compte rendu des Assises scientifiques de Limoges, décembre 1866). Tel est le titre d'un mémoire dans lequel M. Édouard Lamy, de Limoges, s'est proposé de répondre à l'une des principales questions du programme de la session tenue à Limoges sous les auspices de l'Institut des provinces. Dans cette étude que personne ne pouvait faire avec plus de compétence, l'auteur à exposé, en entrant dans des détails intéressants de géographie botanique, la distribution comparée des plantes aquatiques de la Haute-Vienne et des dépar- tements voisins. Parmi les récentes acquisitions pour la flore du pays, M. Lamy signale le Notochlæna Marantæ et le Mulgedium Plumieri qu'il a trouvés lui méme dans ses dernières explorations, les Senecio cacaliaster et Alis? Damasonium, découverts aux environs de Limoges par M. Ernest Malinvaud. l'Airopsis agrostidea et V'Isoëtes cehinospora récoltés par M. Durieu de Mai- sonneuve, etc. Nous avons lieu d'espérer que cette étude restreinte ne tardera pas à etre suivie d'une publication plus importante due au même botaniste, et qui offrira un tableau trés-complet de la végétation du Haut-Limousin. Les persévérantés recherches de ce savant sur la végétation, tant cellulaire que vasculaire, du REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 195 département de la Haute-Vienne, recherches couronnées jusqu'en ces derniers temps par d'heureuses découvertes encore inédites, le rendent fort capable d'ajouter ce nouveau fleuron à notre littérature botanique. E. MALINVAUD, Manuel de Pamateur des jardins. 7raité général d'horticul- ture, tome troisième, contenant la culture des arbrisseaux et arbres fores- tiers et d'agrément , ainsi que celle des végétaux de serre chaude et d'oran- gerie; par M. J. Decaisne et Ch. Naudin, accompagné de figures dessinées par A. Riocreux, gravées par F. Leblanc. In-8° de 865 p. Paris, chez Firmin Didot, 1868. Ce volume débute par quelques considérations générales sur les conditions où se trouve placée l'arboriculture française. Ensuite vient l'étude spéciale des arbustes divers, distingués en trois groupes, savoir : 1? les arbustes et les arbrisseaux. fleurissants, c'est-à-dire ceux qui, avec une taille peu élevée, n'exigent aucune terre particulière ni aucun compost, et dont les fleurs sont le principal ou le seul ornement; 2? les arbustes et arbrisseaux de terre de bruyère remarquables par leur feuillage et plus encore par leurs fleurs ; 2? enfin les arbrisseaux à feuillage ornemental. Dans le premier de ces groupes se rangent Je Philesia australis (Liliacées), les Protéacées, les Thymélées, le Pæonia Moutan, les Cistes, les Pittosporum, les Tamarix, les Berbéridées, le Camellia, les Pavia, les Hespéridées, de nombreuses Légumineuses et Ro- Sacées, les Calycanthus, le Myrte et le Grenadier, les Z/ibiscus, les Jasmins, les Lilas, les Solanées à fleurs remarquables, etc., etc. Au deuxième groupe appartiennent les Ericacées (Azalées, Rhododendrons, Kalmia, Clethra), et les Épacridées ; à Jeur sujet les auteurs entrent dans des détails spéciaux sur la culture et la multiplication des arbres et arbustes de terre de bruyère. Le troisième groupe comprend des Zaurus, Rhus, Pistacia, Cotoneaster, Z izy- phus, Ilex, etc. Dans cet examen les auteurs ont évité d'introduire des vulga- rités. Une étude neuve sur la composition et la plantation des haies vives, dé- fensives et ornementales, clóture le premier chapitre. Le deuxième chapitre traite des arbres, le plus grand ornement de la nature, qui de tout temps ont été des symboles poétiques ou religieux. Leur rusticité ne dépend pas toujours de leur provenance; elle est indubitablement liée, dàns une certaine mesure, à la conductibilité plus ou moins grande que leur tissu présente à la chaleur terrestre, et qui, toujours plus grande dans le sens longitudinal que dans le sens transversal, préserve d'autant mieux la tige contre le froid ambiant qu'elle est plus développée. C'est là ce qui explique Pourquoi un arbre résiste à un froid vif mais de peu de durée, tandis qu'il résiste à des froids moindres, mais prolongés, et pourquoi, sous un climat méridional, où la terre a été fortement échauffée par le soleil pendant l'été, et 196 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. par suite conserve en hiver une plus forte chaleur que sous un climat septen- trional, les arbres et les arbustes résistent plus facilement aux mêmes degrés de froid que dans ce dernier climat. Agréables comme parure de la terre, les plantations d'arbres satisfont en outre aux prescriptions de l'hygiène, non-seu- lement en absorbant l'acide carbonique, mais encore en produisant de grandes quantités d'ozone. L'abondance que ce dernier agent offre en automne serait le résultat des altérations dont le feuillage des arbres est le siége. Les arbres sont étudiés successivement dans leurs diverses essences : arbres à faciés tro- pical, arbres fleurissant de plein air (Liriodendron, Æsculus, Eucalyptus, Robinia, Styphnolobium, Virgilia, Cercis, Ceratonia, Paulownia, Ca- talpa); ou arbres paysagers (Conifères, Tilleuls, Érables, Juglandées, Ormes, Platanes, Cupulifères, Salicinées); les auteurs joignent à cette dernière étude celle d’essences peu répandues encore, mais destinées à un certain avenir dans le midi de l'Europe : Sterculia platanifolia, Phytolacca dioica, Casuarina equisetifolia, Fagus Cunninghamii, etc. Le troisième chapitre est intitulé De la culture sous verre. Après les con- sidérations générales sur Ja disposition des serres de diverse nature, les auteurs passent en revue chacune des cultures principales qu'on y réalise aujourd'hui (Camellia, Pelargonium, Erica, Cactées, plantes grasses de diverses familles, plantes grimpantes et arbres de serre froide; Orchidées, Fougères, Lycopo- diacées, Palmiers, Pandanées, Bambous, Broméliacées, Monocotylédones à feuillage ornemental, Dicotylédones herbacées fleurissantes, plantes ascidiferes, arbres et arbrisseaux dicotylédonés, arbrisseaux pittoresques à feuillage orne- mental de serre chaude). Chacun de ces sujets, que nous ne pouvons que si- gnaler, est de la part des auteurs l'objet de développements approfondis, fruit d'une grande expérience et d'une connaissance spéciale de la littérature hor- ticole. Un appendice a trait aux jardins botaniques et médicinaux, aux jardins d'expériences et de naturalisation. Exotische Flechten aus dem Herbar des kk. botanis- chen Hofkabineies in Wien (Lichens exotiques de l'herbier du cabinet botanique royal de Vienne); par M. A. de Krempelhuber( Ver- handlungen d. k. k. zool.-bot. Gesellschaft in Wien, avril 1868, avec deux planches). Voici les collecteurs et les régions d’où proviennent les Lichens déterminés par M. de Krempelhuber : Mikan, Schott, Pohl (Brésil); Sieber (ile Maurice, Nouvelle-Hollande); Berlandier (Mexique); de Hügel, officier autrichien (Orient, Tibet, Inde, iles de la Sonde, cap de Bonne-Espérance, Sainte -Hé- lène); de Friedrichsthal (Grèce, Turquie d'Europe, Antilles, États-Unis, Yuca- tan, Nicaragua, Costa Rica); Galeotti (Mexique); Gueinzius, pharmacien de REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 197 Halle (Port-Natal); de Brunnfeld (Goyaz, Corrientes); Heller, professeur d'his- toire naturelle à Vienne (Pensylvanie); Kotschy (Orient); Thomson et J. Hooker (Himalaya); Jul. Haast (Nouvelle-Zélande); Blanchet, Luschnath (Brésil); Glaziou, directeur du jardin public à Rio Janeiro (Serra dos Orgáos). Les espèces recueillies par tous ces collecteurs sont réunies par M. de Krem- pelhuber dans une énumération méthodique dressée suivant la méthode de M. Nylander. The genera of south african plants (Les genres de plantes de l'Afrique méridionale arrangés selon la méthode naturelle); par M. W. Henry Harvey. Deuxième édition publiée par M. J.-D. Hooker. Un volume in-8? de 483 pages. Londres, chez Longman et C*, 1868. Prix : 11 fr. 50. Cette deuxième édition n'a été publiée par M. J.-D. Hooker que d’après le désir exprimé par l'auteur avant sa mort, et avec les matériaux préparés par Harvey, sauf pour les Graminées, que M. Hooker a achevées avec l'aide de M. le colonel Munro, et les Restiacées, qui ont été élaborées par M. Masters. On y a ajouté aussi un Genera des Fougères dû à M. Baker. Les progrès réa- lisés dans la connaissance des plantes du Cap sont faciles à constater. Dans la préface de la premiére édition de cet ouvrage, en 1838, Harvey constatait 937 genres dans la flore de ce pays; l'édition nouvelle en renferme 1209. Ce progrés est dü en partie à l'exploration du district de Natal, qui est postérieure à la date de la première édition. Description de quelques plantes remarquables de la Nouvelle-Calédonie ; par MM. Ad. Brongniart et Arthur Gris (Extrait des /Vouvelles Archives du Muséum, t. IV); tirage à part en br. in-4° de 48 p., avec 45 planches. La nouveauté de la plupart des plantes recueillies à la Nouvelle-Calédonie par MM. Pancher, Vieillard, Deplanche, Thiébaut et Baudouin, et les carac- tères remarquables de beaucoup d'entre elles, ont engagé MM. Brongniart et Gris à en faire une étude spéciale dont ils ont communiqué successivement les résultats à la Société. Comme ces plantes n'avaient pas encore été publiées avec les détails et les figures nécessaires pour les bien faire connaître, ils ont cru utile de décrire complétement et d'éclairer par de bonnes figures les types des genres nouveaux néo-calédouiens et quelques espèces remarquables appar- tenant à d'autres genres peu connus dont les échantillons font partie des collec- tions réunies dans les galeries de botanique du Muséum. | Les plantes étudiées et figurées dans ce mémoire sont les suivantes : Xero- nema Moorii Ad. Br. et A. Gr., Dacrydium araucarioides Ad. Br. et A. Gr. , 198 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. D. taxoides Ad. Br. et A. Gr., Kermadecia rotundifolia Ad. Br. et A. Gr., Tristaniopsis calobuxus Ad. Br. et A. Gr., Cloezia canescens Ad. Br. et A. Gr., Fremya rubra Ad. Br. et 4. Gr., Pleurocalyptus Deplanchei Ad. Br. et A. Gr., Spermolepis gummifera Ad. Br. et A. Gr., Piliocalyx robustus Ad. Br. et A. Gr., Pancheria elegans Ad. Br. et A. Gr., Myodocarpus pinnatus Ad. Br. et A. Gr., Dubouzetia campanulata Ad. Br. et A. Gr., Soulamea to- mentosa Ad. Br. et A. Gr., Grisia campanulata Ad. Br. Les planches qui re- présentent ces espèces ont été dessinées et gravées par M. Riocreux. L'étude des deux Dacrydium a fourni aux auteurs l'occasion de se prononcer sur l'interprétation de la fleur des Conifères. Ils ne sauraient considérer comme bractéoles (Parlatore) non plus que comme un tégument ovulaire (Endlicher) l'enveloppe arilliforme qui entoure les ovules de ce genre. Ils font observer qu'une bractée ne peut naître sur une bractée, et ne trouvent qu'un nucelle à où le savant italien signale un pistil. Cette enveloppe arilliforme n'est probable- ment, d'aprés eux, qu'une sorte de dédoublement et d'excroissance de la bractée ovulifère. — Relativement au genre Tristaniopsis, dont MM. Bentham et Hooker ont fait une simple section des Tristania, les auteurs pensent que les savants anglais ont cédé trop aisément dans ce cas à cette tendance marquée qui les pousse à élargir le groupe générique. — Ils ne sauraient non plus ap- prouver ceux-ci d'avoir placé dans les Araliacées le genre #yodocarpus, qui a le fruit sec et ruptile (et non point charnu et drupacé comme celui des Ara- liacées), et la préfloraison quinconciale; il leur parait impossible de fonder uniquement la distinction des Ombellifères sur leurs tiges herbacées, lorsqu'on voit tant d'autres familles renfermer des plantes herbacées et arborescentes. Die Physik in ihrer Anwendung auf Agricultur und Pflanzenphysiologie (Za physique dans ses applications à l'agriculture et à la physiologie végétale); par M. Wilhelm Schumacher, t. II, in-8° de 517 p. Berlin, chez Wiegandt et Hempel, 1867. Il s'agit dans ce second volume des propriétés physiques du végétal; la pesanteur et la manière dont elle affecte le mode de croissance de la plante; la constitution moléculaire de la membrane qui enclót la cellule, sa perméa- bilité, la faculté de dilatation et de compression dont sont doués les éléments du tissu végétal, leur élasticité et leur dureté, le mouvement moléculaire, la faculté d'imbibition, les diverses variétés de diosmose, c'est-à-dire les actions moléculaires qui dépendent de la capillarité, la diffusion des liquides, la sécré- tion des fluides aériformes et leur mouvement dans les tissus, l'évaporation de l'eau, les variations de tension qui affectent les différentes parties de l'organisme végétal, et leurs résultats (circulation, fentes du tissu, etc.), l'application de tous les faits précédemment étudiés séparément à l'ensemble de la nutrition, considérée dans ses phases successives, les influences des agents extéríeurs REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 199 (lumière, chaleur, électricité, milieu terrestre atmosphérique), tels sont les sujets traités dans ce livre, dont l'étendue et l'importance doivent être signa- lées ici, mais ne peuveut être appréciées que par le lecteur désireux de se tenir au courant de la science allemande. Allgemeine Morphologie der Gewæchse (Morphologie gé- nérale des végétaux); par M. Hofmeister. In-8° de 405-664 p. Leipzig, chez W. Engelmaun. Prix : 7 fr. 50. Ce volume forme la seconde partie du premier volume de Manuel de bota- nique physiologique, publié en commun à Leipzig par MM. Hofmeister, De Bary, Irmisch et J. Sachs. L'auteur y traite surtout d'organographie; on ju- gera d'ailleurs parfaitement du cadre qu'il a embrassé en lisant l'énumération suivante des sujets traités dans les différents chapitres de son livre, qui sont les suivants : Direction de l'accroissement des végétaux ; bourgeons normaux de divers ordres; allongement des tissus nouvellement produits dans le point vé - gétant des organes caulinaires; bourgeons adventifs ; racines ; direction et dis- position des rameaux; ordre d'apparition des rameaux latéraux; conditions qui déterminent l'angle de divergence des formations latérales ; rapport des directions que suivent ces formations et de celle que suit la multiplication cel- lulaire dans les points végétatifs; développement des feuilles ; situation des feuilles dans le bourgeon ; mode de développement des poils; arréts de déve- loppement ; soudures ; limite de la durée de toutes les parties végétales ; mé- tamorphose ; constance des formes ; variabilité; sélection des races ; influence de la pesanteur sur la direction des parties végétales ; influence de la lumière sur le même effet physiologique ; influence des parasites sur les végétaux qui les nourrissent. Chacun de ces sujets est développé par l'auteur dans des pro- portions très-inégales, auxquelles il serait facile de reconnaitre quels sont les sujets de ses travaux habituels ; il passe très-rapidement sur les arrêts de déve- loppement, les soudures, et sur les sujets qui rentrent plus spécialement dans le domaine de la morphologie, tels que le caractère si contesté de certains or- ganes. Cela sera probablement développé dans quelque autre partie de la même encyclopédie, qui porterait le titre de morphologie spéciale. On conçoit que nous ne pouvons suivre M. Hofmeister dans les détails qu'il doune sur chacun de ces points, et dans lesquels, d'ailleurs, il ne fait que résumer l'état de la science. Ueber die Pflanzendecke des Juragchirgs (Sur le tapis végétal des montagnes du Jura); par M. Christ. Brochure in-8? de 30 p. Bâle et Genève, chez H. Georg, 1868. Prix: 1 fr. 25. Cette brochure renferme le texte d'une conférence publique faite à Bâle le 11 février dernier par M. Christ. Ii signale les principales espèces du Jura, 200 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. met en regard les conditions de sa végétation avec celles de la végétation des Alpes, apprécie la théorie de Thurmann, fait l'application au point de vue .ocal des théories généralement répandues sur les causes de la dispersion des espèces végétales, de leur migration et sur l’histoire de leur origine, et cela pour un public d'amateurs. Comme M. Christ connaît à fond la végétation du Jura, qu'il explore depuis de longues années, son travail sera consulté avec fruit par toute personne qui voudra s'occuper de la géographie botanique de cette contrée. Notes et matériaux pour servir à la flore des environs de Châteaudun; par M. L. Vuez (Extrait du Bulletin de la So- ciété dunoise); tirage à part en brochure in-8° de 28 p. Châteaudun, 15 juin 1868. Ce travail forme un supplément trés-important au catalogue des plantes d'Eure-et-Loir publié par M. Lefévre, qui devait déjà beaucoup de renseigne- ments à M. Vuez, notamment pour son addenda. L'auteur s'est occupé prin- cipalement de cryptogamie. Il donne l'énumération de 9 Mousses, 5 Hépati- ques, 29 Lichens, observés par lui aux environs de Cháteaudun, une liste beaucoup plus longue d'Hypoxylées, d'Urédinées, de Mucédinées, de Lyco- perdacées et d'Algues. Nous remarquons dans les Urédinées que l'auteur con- serve et mentionne séparément à leur rang les espèces d'Uredo, de Pucci- nia et d'OEcidium; nous sommes plus étonné qu'il ait maintenu le genre Sclerotium. Ce catalogue cryptogamique est précédé d'un extrait du journal des herborisations faites dans les environs de Châteaudun, en 1836-37, par M. Robin Massé, de remarques sur l'habitat de quelques espèces dans l'arron- dissement et sur leur station géologique, et de notes sur quelques plantes pha- nérogames. Appendix specierum novarum, minus cognitarum, criticaram, quæ in horte regio berolinensi colun- tur, 1867. Les espèces étudiées dans ce catalogue sont les suivantes : Selaginella Met- tenii Al. Br. , probablement issue dans le Jardin botanique de Leipsick d'une fécondation croisée entre les S. incqualifolia et S. Kraussiana, et présentant les caractéres de deux sections du genre qu'elle rapproche (elle n'a pas encore produit d'inflorescences complétement développées et fertiles); S. brevipes Al. Br. (S. Griffithii Mac Nab, Baker non Spring); /soétes Turckermani Al. Br., de Boston; 7. Engelmanni Al. Br.; I. melanopoda J.Gay !cf. Bull. Soc. bot. X1 [Séances], p. 102); Marsilia Drummondii AL Br. (M. macropus Hook. non Engelm.); Acrostichum guatemalense Klotzsch; Microlepia majuscula Th. Moore (Davallia Thwaitesii Baker); Alisma canaliculatum Al. Br. et REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 201 Bouché ; Ornithogalum Boucheanum Asch.; Pitcairnia recurvata C. Koch ; Dasylirion flexile C. Koch; Hedychium Gardnerianum Sheph. 8. fascia- tum C. Koch; Dipsacus Schimperi Al, Br. (D. abyssinicus Al. Br. antea) Centipeda minima Al. Br. et Asch.; C. Cunninghami Al. Br. et Asch. (My- riogyne Cunninghami DC., M. minuta Benth. et F. Müll.); Elssholzia Pa- trinii Garcke var. abyssinica Al. Br. et Asch.; Calamintha umbrosa Benth.; Salvia Schimperi Benth.; Echium callithyrsum Webb in Bourg. Pl. can. n. 432; E. hierrense Webb in Bourg. PI. can. n. 895; Pinguicula mora- nensis HBK. (P. caudata Schlecht. in Linn. vit, 393, P. oblongiloba DC. , P. orchidioides Alph. DC., Hook. bot. Mag. tab. 4231); Clavija speciosa C. Koch et Linden; Hedera colchica C. Koch; Cornus ignorata C. Koch; Sisymbrium persicum Spr. Syst. 11, 905; S. Sophia B. orientale Al. Br. (S. persicum DC. Prod. 1, 193, Fourn. Sisymbr. n. 51); Luteola tinctoria Webb forma démerocarpa Asch.; Tilia euchlora C. Koch (T. dasystyla hort. et C. Koch non Stev.); Rosa ibara C. Koch; Sanguisorba myriophylla Al. Br. et Bouché, dont la description est suivie d'une revue abrégée du genre Sanguisorba; Lupinus succulentus Dougl. Flora italiana; par M. Ph. Parlatore; vol. V, parte prima; un vol. in-8° de 288 pages. Ce nouveau fascicule du Flora italiana contient des généralités sur la con- Stitution et sur la distribution géographique des Dicotylédones, puis l'exposi- tion de la classe des Pitoidées Parl. (terme par lequel l'auteur remplace celui de Gymnospermes, la gymnospermie des Coniferes étant selon lui un fait con- trouvé), et par celle d'une partie de la classe des Diclines, c'est-à-dire des Amentacées et des Salicinées. La famille des Amentacées est divisée par l'au- teur en Bétulées, Corylées, Quercinées et Juglandées. Le plan de l'auteur étant demeuré le méme, nous n'avons rien à apprendre ici à nos lecteurs que la continuation de cet important ouvrage. On the vegetable produits used by the north-west american indians as food and medicine, in the arts and in supersti- tious rites ( Des produits végétaux employés par les Indiens du nord-ouest de l' Amérique comme aliment, comme remèdes, dans les arts ou dans les cérémonies religieuses); par M. Robert Brown (Pharmaceutical Journal, août et septembre 1868, pp. 89-94, 108-174). M. Brown a rapporté d'un voyage dans le nord-ouest de l'Amérique septen- trionale des notes fort intéressantes mais fort brèves sur chaque point ; il a eu une excellente idée en les publiant. Elles concernent un grand nombre d'es - Pèces classées suivant l'usage qu'en font les peuplades observées par le voya- geur. Nous regrettons vivement de nous borner à cette mention ; mais autre- ment il nous faudrait copier l'article de M. Brown. _ 202 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Descrizione di alcune Cicadacce fossili rinvenute sull' oolite delle Alpe vemete (Description de quelques Cyca- dées fossiles découvertes dans loolithe des Alpes de la Vénétie); par M. le baron de Zigno (Atti del reale Istituto veneto, 3° série, t. x111, 8° livrai- son, 1868, p. 1213-1228, avec une planche). M. de Zigno a publié la première partie de sa Flore de l'oolithe, comprenant les plantes acotylédones. Avant de passer à la seconde qui doit contenir les Monocotylédones et les Dicotylédones gymnospermes, il a cru convenable de publier avec des figures quelques espèces nouvelles de Cycadées. Ce sont les suivantes : Pterophyllum platyrrhachis Zigno (Cycadites Zigno olim); Za- mites Geppertii Zigno in Riv. period. Accad. Pad. 1852-53; Z. Meneghi- nii Zigno n. sp., Otozamites Bunburyanus Zigno Mem. ter. Guir. Alp. Ven. p. 11 (Otopteris tenuata Bean in Quart. Jour. Geol. Soc. Lond. xx, 1867) ; Otozamites Trevisani Zigno ; 9. Mattiellianus Zigno: O. Molinianus Zigno et Sphenozamites Rossii Zigno. Nous apprenons par un compte rendu inséré dans la livraison suivante des Atti del veule Istituto veneto que M. de Zigno a fait paraître la 5° livraison de son Flora fossilis formationis oolithicæ. Les nouvelles formes, génériques ou spécifiques, que l'on y rencontre, sont les suivantes : Confervites veronen- sis, Codites Krantzianus, Trevisania furcellata, Spheerococcites Meneghinii, Sph. Savii, Phyllotheca Brongniartiana, Ph. equisetiformis, Equisetites Bunburyanus, E. veronensis, Pachypteris Brongniartiana, Hymenophyl- Lites Leckenbyi, Cyclopteris minor, Odontopteris Ungeri, Dichopteris Yi- sianica et autres espèces du même genre, Cycadopteris, plusieurs espèces, Marzaria Paroliniana, Dictyophyllum Leckenbyi, Protorrhypis asarifolia, Sagenopteris reniformis, Gleichenites elegans, Laccopteris Rotzo«na, Da- nœites Heerii et D. Brongniartiana. Nous croyons utile de reproduire ici la diagnose des trois genres nouveaux établis par M. de Zigno dans cette publication : Dichopteris. — Filix elastica, facie Gleicheniearum. Frons bipartita, bipin- nata, rhachide primaria crassa, striata. Pinnæ liberæ, pinnatifidae, alterna V. suboppositæ. Pinnulæ coriaceæ, integerrima, sæpe basi angustatæ, in rhachi- des alatas decurrentes. Nervi æquales, pauci, simplices, interdum furcati, € rhachide seriatim orti, ad apicem marginum pinnularum flabellatim excur- rentes. Sori rotundi, prominuli, sparsi. Sporangia ovato-globosa, sessilia V. subsessilia, annulo complete cincto. Cycadopteris. — Filix elastica, facie Polypodiorum. Frons v. pinnata V- bipinnata, rhachide alata, striata, basi incrassata. Lacinia v. pinnulæ integra, coriacez, marginata, secus rhachidem alatam decurrentes. Nervi primarii crassissimi, lati, striati, excurrentes, apice furcati. Nervi secundarii crassi € nervo medio oblique egredientes, arcuati, unifurcati, interdum simplices. Sor! REVUE BIBLIOGRAPIITQUE. 203 lineares, arcuati, juxta nervulos dispositi, immersi, sub cuticula nascentes. Cuticula sporangiorum maturitate fissa, fissura arenata, lineari-oblonga, mar- ginibus labiiformibus inæqualiter incrassatis. Marzaria. — Frons stipitata? digitato-radiata v. digitato-pedata, laciniis in- tegerrimis, basim versus attenuatis, duabus inferioribus oppositis, brevioribus. Nervi pinnati, nervulis furcatis. Frons sterilis crassa, digitato-radiata, laciniis primariis obovatis, approximatis; nervo medio excurrente, apice furcato, se- cundariis crebris, obliquis, arcuatis, dichotomis, tenuissimis. Frons fertilis di gitato-pedata, laciniis longioribus, divaricatis, obverse lanceolatis, obtusis, ba- sim versus angustioribus; nervo primario crasso, apice furcato, nervis secun - dariis remotiusculis, obliquis, arcuatis, dichotomis, ramulo inferiore simplici , superiore furcato, sorigero. Sori rotundi biseriales, semi-immersi. Précis des principales herborisations faites cn Maince- et-Loire en 1566; par M. Boreau (Mémoires de la Société acadé - mique de Maine-et-Loire, tome xxit, 1868, p. 1-16). Aprés avoir esquissé le tableau de la végétation des bords de la Loire, M. Bo- reau décrit quelques plantes nouvelles ou litigieuses : Ranunculus Franche- tianus Bor., Ajuga lucida Bor., Sonchus asper Vill. (Dod. Pempt. 643) et S. spinosus Lam. , qu'il reconnaît avoir mal à propos réunis dans la Flore du centre, Ensuite, à l'occasion d'un Verbascum nouveau, V. Lemaitrei Bor., retrouvé à l'ile Saint-Jean de la Croix par M. Ledantec, l'auteur trace une ré- vision de la section Blattaria du genre Verbascum, à laquelle appartient cette espéce. Comme il a été affirmé récemment encore que le Gui ne croit pas sur le Chéne et que la plante de ce nom si célebre chez les Gaulois doit étre le Zo- ranthus (1), M. Boreau oppose à cette assertion des observations déjà an- ciennes et celles de MM. Mauger et Pêche, qui ont recueilli le Gui crois- sant sur le Chêne. A l'époque où la Gaule était couverte d'antiques forêts, ajoute-t-il, le Gui devait se rencontrer plus fréquemment qu'aujourd'hui sur le Chêne ; il fallait cependant qu'il y füt rare pour qu'on y attachât un si grand prix, et pour que sa récolte, au renouvellement de l'année, devint une fête publique aux cris de qui-l'an-neu, cris qui se sont conservés jusqu'à nos Jours dans quelques campagnes. Plantes rares et plantes médicinales du bassin de l'Adour (environs de Dax et de Bayonne); par M. Jules Léon. Brochure de 24 pages. Dax, imp. Marcel Herbet, 1868. Ce petit catalogue, publié en partie dans les Mémoires de la Société des Sciences physiques de Bordeaux, 2* cahier, année 1855, parait. aujourd'hui avec des additions intéressantes. En indiquant de visu les localités précises de (1) Voyez le Bulletin, t. xii, session d'Annecy, p. XC. 204 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. chaque plante, l’auteur a eu pour but de faciliter aux herborisations la recher- che des espèces rares de la flore des environs de Dax et de Bayonne. Il a cru devoir citer avec un soin scrupuleux les noms des botanistes qui ont bien voulu lui préter pour ce petit travail l'appui de leur utile concours. Nous lisons dans cet opuscule que M. P. Périer, qui s'est livré à d'utiles expériences sur la préparation des plantes, conseille fort judicieusement de remplacer le sublimé corrosif par l'alcool camphré, afin de mettre les végétaux des herbiers à l'abri des insectes (Bulletin de la Société d'agriculture de Po- ligny, 1867, n. 11). Un mot sur la germination du Gui; par M. Jean Chalon. Brochure de 9 p., sans date. La graine du Gui, ordinairement déposée à la surface des branches des arbres en hiver, germe en mai, et n'enfonce sa radicule dans leur tissu que si ces branches sont jeunes et lisses. Mais l'auteur ne l'a vu entrer en végétation qu'au printemps de la troisième année, époque à laquelle se développent les deux premières feuilles caulinaires. Dans le courant de la quatrième année ap- parait un second mérithalle, articulé sur le premier, et portant deux nouvelles feuilles; la cinquième année il se forme un troisième mérithalle et deux ra- meaux axillaires nés à l'aisselle de la seconde paire de feuilles et portant chacun deux nouvelles feuilles. Bientót les fleurs apparaissent et la ramification se con- tinue d'année en année suivant des lois déterminées. Pendant ce temps la ra- cine du parasite a pénétré jusqu'à la couche cambiale du rameau ; les divisions aprés avoir rampé dans l'écorce, forment ensuite, en face des rayons mé- dullaires, de petits prolongements dirigés vers le centre de la tige, qui s'al- longent chaque année de l'épaisseur de la couche ligneuse formée. Les racines qui se ramifient dans l'écorce croissent par leur pointe, munie d'une pilorrhize comme les racines normales; elles possèdent un faisceau fibro-vasculaire uni- que. Schacht a pensé que celles qui s'enfoncent dans le bois, usurpant la place des rayons médullaires, croissent par leur base et dés lors ne peuvent plus être assimilées à de vraies racines; mais l'auteur est porté, dans certains Cas au moins, à y reconnaitre un allongement par l'extrémité. Il faut observer qu'il y a une soudure intime, sorte de véritable greffe, entre le bois du Gui et celui de son support. Lorsqu'on coupe un Gui, ses racines, qui se sont prolongées fort loin dans la plante nourricière, à un pied de distance et plus, peuvent émettre des bourgeons adventifs. D'aprés De Candolle, l'écorce de la plante nourricière est frappée de nécrose à quelque distance autour de l'insertion du parasite. M. Chalon, au contraire, a toujours observé une soudure intime entre les deux parties vivantes des deux écorces placées en contact. Cette sou- dure, dit-il, existe à toutes les époques de la vie du parasite ; elle s'établit dés la germination et se retrouve encore dix et quinze ans aprés. Il y a donc évi- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 205 demment échange de séve élaborée. Auprès de l'insertion d'un Gui, les couches ligneuses sont beaucoup plus développées que du côté opposé de la branche. Le développement anomal, dans sa portion inférieure, ne peut s'expliquer que par l'arrivée de la séve élaborée du parasite. Quand celui-ci devient très-vieux, il fait périr toute la partie de la branche qui se trouve au-dessus de lui ; parce que celle-ci ne reçoit plus assez de séve ascendante. Le Gui fournit donc à son support de la séve élaborée, mais il est probable qu'il n'en rend pas autant que le ferait une branche ordinaire, et dès lors l'équilibre des fonctions physiologi- ques est rompu. On pourrait le comparer assez exactement à une plante ter- restre qui finit toujours par épuiser le sol où elle croît. Quand il se trouve sur un arbre en trop grande quantité, celui-ci meurt nécessairement ainsi que le Gui lui-méme. Il entre alors en concurrence contre lui-méme, et ses chances de vie sont en raison inverse de son développement. Die fossile Flora der ælteren Braunkohlenformation der Wetterau (Za flore fossile des couches houillères anciennes de la Wetteravie) ; par M. C. d'Ettingshausen (Sitzungsberichte der kais. Akademie der Wissenschaften zu Wien, tome LVII, 4° livraison, avril 1868, pp. 807-891, avec cinq planches lithographiées). La flore étudiée par M. d'Ettingshausen est extrémement riche, méme si on la compare à celle de beaucoup d'autres dépôts tertiaires. Elle contient d’après ses déterminations 229 espèces dont 104 lui sont jusqu'ici particulières; sur les autres, 89 lui sont communes avec la flore tertiaire de la Suisse, 65 avec celle de Bilin, 34 avec celle de Sagor, 31 avec la méme formation dans le Bas- Rhin, 2/ avec celle de Radoboj, et avec celle de Parschlug, etc. Il ressort des tableaux formés par l'auteur que le plus grand nombre des espèces communes à ces différentes flores appartient à la période aquitanique. Il ne peut par con- Séquent pas confirmer l'opinion de Ludwig, d’après lequel l'âge de ces flores fossiles devrait étre reporté au-dessous de l'époque tongrienne. Parmi les especes caractéristiques de ces divers dépóts au nombre de 14, une seule, le Weinmannia microphylla Ett. , de la flore fossile de Hering, a été jusqu'à présent exclusive aux couches tongriennes. L'auteur s'étend avec soin sur les différences observées par lui dans les deux flores locales de Muenzenberg et de Salzhausen, qui appartiennent toutes deux à la Wetteravie, mais à des époques un peu différentes. Tandis que la flore de Muenzenberg correspond par ses caracteres avec celle des schistes de Kutschlin ; celle des lignites de Salzhausen s'approche davantage de celle de l argile plas- tique et du schiste à empreintes végétales de Bilin. Dans la premiere, le plus grand nombre des espèces appartient aux Protéacées, autres formes végétales de la Nouvelle-Hollande ; le plus petit nombre aux Cupressinées, Abiétinées, Ulmacées et Juglandées; les principales formes de l'époque aquitanique sont 206 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. là représentées par les genres Lygodium, Musophyllum, Araliophyllum et Cæsalpinia. A Salzhausen ces formes sont mêlées à des formes qui corres- pondent à une région sensiblement plus chaude. Parmi les trés-nombreuses espèces décrites et figurées par l'auteur, il se rencontre, comme on doit s'y attendre, beaucoup de nouveautés, notamment dans les genres Hysterium, Smilax, Ostrya, Quercus, Betula, Ficus, Ar- tocarpidium, Hakea, Apocynum, Sapotacites, Vaccinium, Araliophyllum, Cornus, Acer, Malpighiastrum, Evonymus, Celastrus, Rhamnus, Carya, Dalbergia, etc. Xenia orchidaeen:; auctore H.-G, Reichenbach filio. Tome 11, fasc. 2-10. Notre Revue, un peu arriérée à l'égard de cette importante publication, s'est arrétée à la 1'* livraison du tome second (1). Pour réparer cette omission involontaire, et pour rester fidèle à une habi- tude que nous croyons utile, nous donnerons ici la liste des Orchidées qui y ont été figurées depuis cette époque et qui sont les suivantes : 2° livr. Cattleya Schilleriana Rchb. f., Vanda gigantea Lindl., Renanthera Sa- lingi Lindl., R. Hookeriana Rchb. f., Lælia praestans Rchb. f., L. irrorata Rchb. f., L. pumila Rchb. f., Tæniophyllum Alwisii Lindl., T. Hasselti Rchb. È, Trichoglottis pusilla Rchh. £ ,/Tr. lanceolaria B1., Tr. Bimæ Rchb. f., Dendro- bium xantholeucum Rchb. f., D. convexum Lindl., D. flabellum Rchb. f, Erythrorchis Kuhlii Rchb. f., Cyrtosia javanica BI, 3° livr. Cælogyne pandurata Lindl., Phajus Kuhlii Rchh. f., Ph. callosus Lindl., Epidendrum prismatocarpum Rchb. f., Stanhopea cymbiformis Rchb. L, St. Warscewiczii Kl., Pogonia japonica Rchb, f., P. Juliana Wall. , P. punc- tata BL, P. crispata BL, Ceratostylis gracilis BL, C. subulata BL, C. giga Rchb. f., Glomera erytbrosma BL, Gastroglottis montana BL, Erja limeno- phylax Rchb. f, 4° livr. Helcia sanguinolenta Lindl., Cypripedium hirsutissimum Lindl., C. Fairieanum Lindl., Cœlogyne Schilleriana Rchb. f., C. assamica Linden, Cattleya Lindleyana Rchb. f., Eria albido-tomentosa Lindl., Pleurothallis in- compta Rchb. f., PI. longissima Lindl., PL tricarinata Peepp. et Endl., Appen- dicula Kuhlii Rchb. f., App. torta Bl., App. Rhodiola Rchb. f., Saccolabium trichromum Rchb. f., Sarcochilus teres Rchb. f, 5° livr, Cypripedium Hookeræ Rchb. f,, Cleisostoma Guiberti Linden, Odontoglossum Schlieperianum Rchb. f. var. pretiosum Rchb. f., Bolbophyl- lum Dayanum Rchb. f., Dendrobium minax Rchb. f., D. radians Rchb. f» D. Draconis Rchb. f., D. sculptum Rchb. f., D. lilacinum Rchb. f., D. lucens Rchb. f., Thecostete Zollingeri Rchb. f., Chytroglossa aurata Rchb. f., (1) Voyez le Bulletin, t. 1x, p. 484. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 207 Ch. Marileoniæ Rchb. f., Epidendrum Rückeræ Rchb. f, Vanda striata Rchb. f. 6° livr. Phalænopsis Lowii Rchb. f., Dendrobium Parishii Rchb. Í., Cœlo- gyne psittacina Rchb. f., Plocoglottis Lowii Rchb. f., Dendrobium senile Parish, Cœlogyne trifida Rchb. f., Phalænopsis Parishii Rchb. f., Ph. Hebe Rchb. f., Bolbophyllum balæniceps Rchb. f., B. Regnellii Rchb f., Odonto- glossum beloglossum Rchb. f., O. ringens Rchb. f., O. mulus Rchb. f., O. hinnus Rchb. f. Icones Floro germanieæ et helvetica, simul terrarum adja- centium, ergo media Europæ; auctoribus L. Reichenbach et H.-G. Rei- chenbach fil., tome xxi. Lipsiæ, 1868. Dec. 1-^. Tab. 2052. Acacia Farnesiana Willd., Albizzia Julibrizzin Durazz. 2055. Cercis Siliquastrum L. 2054. Ceratonia Siliqua L. 2055. Ade- nocarpus complicatus J. Gay, A. commutatus Guss., A. grandiflorus Boiss. 2056. Anagyris fœtida L. 2057. Lupinus luteus L. 2058. L. hirsutus L. 2059. Lupinus varius L., L. pilosus L. 2060. L. Termis Forsk. 2061. L. angustifo- lius L., L. albus L. 2062. L. linifolius Roth. 2063. L. criticus Rchb. f. 2064. Chamæcytisus dalmaticus Vis., Argyrolobium Linnæanum Walp. 2065. Labur- num alpinum Griseb., L. vulgare Griseb., L. vulgare var. Alschingeri Rchb. 2066. Argyrolobium calycinum Benth. 2067. Calycotome spinosa Link. , C. villosa Link. 2065. Ulex europæus L., U. parviflorus Pourr., U. nanus Sm. 2069. Spartianthus junceus Link. 2070. Petteria ramentacea Presi. 2071. Cytisus nigricans L., Cytisus glabrescens Sart. 2072. G. sessilifolius L., C. purpureus Scop. 2073. C. supinus Crantz, C. elongatus Waldst. et Kit. 2074. Anagyris fætida L. 2075. Cytisus capitatus Grab. (C. terminalis Neilr.) 2076. Ceratonia siliqua L., Cytisus decumbens Gr. Godr. 2077. C. triflorus L'hér., C. Tom- masinii Vis. 2078. C. austriacus L. 2079. C. monspessulanus L., C. spines- cens Sieb. 2080, cf. 2068 et 2076. 2081. Genista sagittatis L. 2082. G. scor- pius DC., Cytisus scoparius L. 2083. Genista radiata Scop., G. holopetala Fleischm. 2084. G. silvestris Scop. 2085. G. hispanica L., G. silvestris Scop. var. salamantica Tomm. 2086. G. germanica L., G. anglica L. 2087. G. sericea Wulf.. G. albida Willd. 2088 et 2089. G. tinctoria L. 2090. Cylsus nigri- cans L., Genista carinalis Griseb. 2091. G. triangularis Willd. A second century of orchidaceous plants; auctore J. Ba- teman. Grand in-4°. Londres, chez Lovell Reeve et Cie. Prix de chaque li- vraison : 15 fr. M. Bateman a réuni dans cette publication les planches publiées dans le Bo- tanical Magazine depuis la fin de la publication de la première centurie. Son ouvrage est donc fort utile aux amateurs spéciaux d Orchidées qui ne you- draient pas se procurer à grand prix le Botanical Magazine ; mais on com 208 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. prendra, ces planches n'ayant pas l'intérêt de la nouveauté, que nous nous abstenions d’en relever le contenu, comme nous le faisons ordinairement pour les ouvrages analogues. The Cinchona species of New-Granada, containing the bota- nical description of the species examined by D'* Mutis and Karsten ; with some account of those botanists, and of the results of their labours (Les espèces de Cinchona de la Nouvelle-Grenade, contenant les descriptions botaniques des espèces examinées par Mutis et M. Karsten, avec quelques détails sur ces botanistes et sur les résultats de leurs travaux); par M. Clements R. Markham, avec des notes de M. John Eliot Howard. 1 vol. in-8° de 140 pages. Londres, imp. de Sa Majesté, 1867. Cet ouvrage comprend la reproduction d’une partie des travaux de Mutis sur les Quinquinas, commencés dans le journal périodique ¿l Diario, à Bogota, en 1793, et publiés partiellement à Madrid en 1828. La quatrième partie et la cinquième du grand ouvrage de Mutis, Æl arcano de la Quina, n'avaient pas encore été imprimées. Elles contiennent les descriptions botaniques, et à ce titre avaient paru sans intérêt à Gregorio, l'éditeur partiel de 1828. Ces manuscrits sont accompagnés, au jardin botanique de Madrid, d’un très- grand nombre de planches, contenant jusqu'à vingt mille dessins, œuvre de Mutis et de ses élèves, qui sont abandonnées en grande confusion dans une grange dépendant du jardin. Ces planches eussent été nécessaires à reproduire pour fixer la synonymie botanique des espéces de Mutis, dont les descrip- tions, on le sait, sont trop vagues. Cet inconvénient sera racheté pour la science par un voyage que M. Triana a fait à Madrid, et dans lequel il a pu étudier, aprés avoir surmonté d'assez grandes difficultés, les précieux dessins de Mutis; il a noté avec soin, d’après les planches de cet auteur, la synonymie des Quinquinas de cet auteur, espèces qui lui étaient familières, et il a rédigé sur ce sujet spécial un mémoire qui sera sans doute publié. Dans le volume dont M. Markham est l'auteur, les observations dues à M. Karsten, observations extraites de ses Specimina selecta Floræ Columbia, et dont l'importance est bien connue, suppléent au vague des travaux anciens de Mutis. Les notes qui y sont ajoutées par le quinologiste européen le plus compétent, M. Howard, remplissent mieux encore le méme but. Le livre est terminé par une liste des espèces attribuées au genre Cinchona. M. Seemann, en rendant compte de cet ouvrage dans son journal (1868, p. 156), fait observer que cette liste est trés- incomplète, et que le départ subit de M. Markham pour l’Abyssinie l'a rendue trés-imparfaite au point de vue typographique. Puisque nous avons l'occasion de parler ici de travaux modernes sur les Quinquinas, nous ajouterons que M. Howard prépare en ce moment la publi- cation prochaine d'une Quinologie des plantations de l'Inde orientale, 0u- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 209 vrage concu sur le même plan que les Z/lustrations of the nueva quinologia of Pavon. . The Journal of Botany, déc. 1867. 1. De la structure du fruit des Calamites; par M. W. Carruthers, pp. 349-356. — M. Carruthers a trouvé dans les collections de M. J. Hooker, sur des coupes préparées par M. Binney, des échantillons de fossiles dans les - quels la structure était aussi bien visible que celle de plantes fraiches. Ces coupes, qui appartiennent à des échantillons de Calamites, lui ont montré que les fruits de ces plantes et ceux que Ludwig a figurés en 1861 dans le Pa- leontographica de Meyer sont génériquement identiques. Il rapporte ces fruits au genre Vo/kmannia de Sternberg (Flora der Vorwelt), que M. Ad. Bron- gniart a réuni au genre Asterophyllites. Pensant que la plante qu'il a exa- minée diffère du Volkmannia étudié par Ludwig, il nomme cette dernière V. Ludwigi et la plante nouvelle qu'il étudie V. Binneyi. L'axe du cône très- mince qui la constitue présente du tissu scalariforme dans son centre. Les ver- ticilles qui en partent sont alternativement foliacés et fructiferes. Le verticille foliacé est composé de douze feuilles dont les bords sont d'abord unis et divi- sent le cóne en autant de chambres qu'il y a de verticilles foliacés ; il alterne avec le verticille foliacé inférieur, tandis qu'il lui est superposé dans leV. Lud- wigi. Entre eux se trouve un verticille d'organes destinés à servir de sup- port aux sporanges, et ressemblant à ceux qui composent l'épi fertile des Equisétacées; il y en a six par verticille; les verticilles fructiferes sont tous superposés les uns aux autres. Chacun des organes fructifères porterait quatre Sporanges attachés à son extrémité ; dans les coupes longitudinales faites sui- vant l'axe, on cn voit toujours un au-dessus et un au-dessous de lui; de méme, dans les coupes transversales, un de chaque cóté. Comme les spores montrent quelquefois une paroi externe séparée de la paroi interne, l'auteur pense que ces spores ont quelque chose du mode de structure de celles des Equisetum. Dans le reste de son mémoire, l'auteur discute les rapports des Calamites avec les Équisétacées actuelles. 2. Distribution géographique des Ombellif?res anglaises; par M. Hemsley, pp. 356-365. — Quelques-unes de ces espèces se retrouvent dans les régions tropicales, savoir, en Afrique et en Asie le Sanicula europea, et en Amérique l'Hydrocotyle vulgaris. L'auteur n'a fait qu'une division géographique, dans son tableau, pour l'Europe tempérée, l'Afrique septentrionale, Madère, les Canaries et les Açores. M. Seemann remarque, dans une note, qu'il a confondu trois espèces distinctes pour lui, savoir Hedera Helix L., H. canariensis Willd. et H. colchica C. Koch. 3. Sur la production artificielle de l’ Agaricus (Volvaria) Loveianus Berk. (A. surrcetus Knapp); par M. W.-A. Smith, pp. 365-367. — Knapp et T. av REVUE) 14 210 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Berkeley ont tous deux trouvé ce Champignon parasite sur P Agaricus ne- bularis Batsch. La substance qui se trouve si communément sur PA. nebu- laris est le mycélium de l'A. Loveianus, qui n'attend qu'une température suf- fisante pour se développer. | l4. Sur l'Aster salignus Willd.; par M. C.-C. Babington, pp. 367-371. — La synonymie adoptée par l'auteur est la suivante : A. salignus Willd. , A. sa- licifolius Scholl. Suppl. Fl. Barbiensis (1787) non Ait., A. hungaricus Poir. 5° Note sur le Calimeris Nees et l'Heteropappus Less. , avec la description d'une nouvelle espèce de ce dernier genre, par M. H.-F. Hance, pp. 369- 374. — L'H. Sampsonia provient de la province de Canton (Sampson n, 13776). 6. Révision de la famille des Bignoniacées ; par M. B. Seemann, pp. 371- 315. — M. Seemann étudie dans ce nouveau mémoire le genre Campsis de Loureiro, qui monte maintenant pour lui à six espèces, par l'addition des C. Curtisi Seem. (Bigonia radicans B. minor DC.), C. Fortunei Seem. (Fortune n. 48), C. dendrophila Seem. (Tecoma dendrophila Blume Rumph. p. 36, tab. 190) et C. amboinensis Seem. (Tecoma amboinensis Blume /. c.). M. Seemann trace encore la synonymie de l' Astianthus longifo- lius Don, plante américaine, qui doit selon lui être placée prés du genre Do- lichandrone, dans le groupe des Jacarande. 1. Sur une nouvelle espèce d' Ammannia croissant à l'état sauvage dans le Jardin botanique de Calcutta; par M. S. Kurz, pp. 375-377 (A. pygm«a Kurz). Note sur lHaddad (Afracfytis gummifera L.): pr M. Morin (Recueil de mémoires de médecine, de chirurgie et de phar- macie militaires, 3° série, t. xvi, 1866, pp. 257-261). Après les beaux travaux botaniques de M. Lefranc sur l'Atractylis, cette note n’a d'intérêt qu'au point de vue chimique, sous lequel ce savant confrère l'a également étudiée avec talent. M. Morin considère comme un des pius importants principes actifs de la racine d’Afractylis gummifera la résine molle que l'on en retire par l'action de l'éther, et qu'il ne faut pas confondre avec le produit visqueux qui s'écoule naturellement.du collet de cette racine. Ce dernier est une matière blanc-jaunûtre, très-élastique, s'étirant à la facon d'un mucilage ou du gluten, et rappelant physiquement le caoutchouc. Les femmes kabyles s'en servent comme d'un adjuvant aprés l'action corrosive de leur poudre épilatoire, composée principalement de sulfure d'arsenic (1). (1) Voyez encore sur l'Atractylis une note de M. Commaille, publiée dans le méme recueil, t. Xv, p. 90. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 211 Sur le Sericographis Mohitli et sur la matière colo- ranie fournie par cette plante; par M. Thomas (/bid., t. xvii, 1866, pp. 62-78). Le Sericographis Mohitli Nees Prod. xi, 364 (Justicia spicigera Schlecht., J. atramentaria Benth., J. Mohitli Moc. et Sessé), a été étudié sur le vivant par l’auteur, pharmacien aide-major attaché au corps expédi- tionnaire du Mexique, qui donne une figure de cette Acanthacée. Il décrit une espèce voisine et probablement nouvelle du même genre, rencontrée près de la métairie de Tuxpan, aux environs de Cordoba. Ila porté principale- ment son attention sur les propriétés chimiques de cette plante, qui fournit une matière tinctoriale très-employée au Mexique. Il donne le nom de mo- hitline au principe incolore.de la matière colorante du Sericographis, et appelle mohitléine le précipité vert, qu'il considère comme le premier degré d'oxydation de la mohitline. Le principe de la matière colorante est répandu dans toutes les parties de la plante, excepté dans les fleurs. Il faut l'extraire des parties fraîches, car il s'altére par la dessiccation. Cette matière peut rem- placer sous tous les rapports le tournesol. Comme réactif, elle est tout aussi sensible, et dissoute dans l'eau elle a l'avantage de se conserver trés-longtemps sans la moindre altération. Etant à l'état incolore dans la plante, elle exige, pour se transformer en matière colorante (mohitléine), l'action simultanée de l'eau, de l'air ou de l'oxygène, et de bases alcalines ou de certains sels. Pour pouvoir l'appliquer avantageusement à la teinture, aprés sa coloration, il fau- drait trouver un mordant qui püt la fixer facilement sur les différents tissus. Essai topographique sur Orizaba et ses environs; par M. Thomas (/bid., t. xvi, pp. 331, 427, 518 ; t. xvin, 1867, pp. 42-62). Dans ce grand et intéressant mémoire, nous devons signaler particuliérement des notes sur quelques végétaux indigènes et sur leur emploi dans la théra- peutique du pays. L'auteur étudie les espèces suivantes : Mikania Guaco, Aristolochia Guaco, Aristolochia mexicana (Tlacopatli des Mexicains ), plusieurs Smilax, Bromelia Pinguin. (Jocuistle des indigènes), Chenopo- dium ambrosioides, Tradescentia erecta (yerba del pollo, Matla litzic), Exogonium Purga et plusieurs autres sortes de Jalap, qui sont vendues mélangées par les Indiens, Eupatorium sessilifolium L. (Pipitzahuac), Piqueria trinervia (yerba del tabardillo), Adiantum trapeziforme, Salvia hispanica (Salvia Chiau LL et Lex.), Malpighia favinea (Wanci), Theo- broma Cacao, Vanilla aromatica, Cratægus mexicana (Tecojote), Castilloa elastica, Liquidambar, Arachis, etc. Dans un quatrième article, M. Thomas s'occupe de quelques végétaux vénéneux du Mexique, tels que le Manioc, dont il mentionne deux ‘espèces; puis des légumes et des fruits : Corossoliers 912 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE. FRANCE. et autres Anonacées, telles que la Pomme cannelle ( Anona squamosa), l’ Abate (A. asiatica); Citronniers, Cucurbitacées, Papaya, Avocat (du mexi- cain ahoacahuitl, qui veut dire arbre semblable au Chêne) ; Légumineuses à gousse comestible, telles que le Pithecolobium Unguis Cati, le Prosopis dulcis, le Dolichos tuberosus, etc. ; Goyavier, Bananier, Cepolin (Prunus virginiana), Prune d'Espagne (Spondias purpurea), Tomate (du mexicain Aitomatl) ; Sapotillier (Sapotille, qui fait dormir), Mamée (Achras mammosa), Zapote prieto (Diospyros obtusifolia), etc. M. Thomas décrit d’une manière fort intéressante la culture de l'Ananas : Sur le pied de l'Ananas, dit-il, il pousse des fruits dont le volume reste trés-petit en comparaison du fruit porté par la tige principale. C'est avec ces petits fruits qu'on fait les plantations d'Ananas; on récolte les fruits dix ou douze mois aprés. Un pied d'Ananas peut produire pendant trois ans. A l'époque de la récolte l'ananas se vend à Cordoba de 15 à 20 centimes. Sur la composition chimique et la valeur alimentaire de la datte; par M. Morin (Recueil de mémoires de médecine, de chi- rurgie et de pharmacie militaires, 3° série, t. XIX, 1867, pp. 66-75). L'auteur établit que la datte est une substance tout à la fois sucrée, grasse, azotée, légérement astringente, et qu'à tous ces titres elle doit jouer un róle incontestable dans l'alimentation, d'ailleurs si chétive, de la population saha- rienne. Il a vu que l'on obtient une teinte pourpre des plus riches et des plus vives en soumettant une certaine quantité de pulpe de dattes à l'action d'une dissolution faible de potasse et en chauffant. Il pense que cette matière colo- rante rouge est simplement due à la production de l'acide tannoxylique, ce qui démontre, une fois de plus, la présence de l'acide gallique dans le péricarpe de la datte, et, dit-il, pourrait faire supposer une origine semblable à la ma- tière rouge insoluble signalée dans la noix d'Arec. Des plantes industrielles cultivées dans les environs d'Orizaba ; par M. Thomas (/bid., pp. 435-443). Voici les végétaux que signale M. Thomas : la Canne à sucre, dont on cul- tive au Mexique trois variétés, le Saccharum officinarum L. ou Criolla, la Canne de Taiti et la Canne de Batavia (S. violaceum), et qui est encore ex- ploitée par des procédés anciens, donnant à peine la moitié du sucre contenu dans la Canne ; le Café, dont il existe également plusieurs variétés indigènes différemment estimées, et le Tabac. Sur ces trois points, l'exploitation, dit M. Thomas, est à peine suffisante pour fournir aux besoins de la population. Botanical Contributions; par M. Asa Gray (Extrait des Proceedings of the American Academy of arts and sciences, vol. vu, 1868). Ces notes sont relatives à des plantes rapportées de la Californie par MM. Brewer et Bolander. Elles contiennent la description d'un certain nombre REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 213 de genres nouveaux, qui sont les suivants : Acronychia Torr. et Gray (Paro- nychiées), Zolandia (Saxifragées), Podosciadium (Ombelliféres), Ancistro- carphus (Corymbifères, aff. Evax), Phalacroseris (Chicoracées), Allotropa et Pleuricospora (Monotropées), Hesperocallis (Liliacées), Parryella (Lé- gumineuses), et Draperia (Hydrophyllées, Nama systyla Gray). A l'occasion des deux nouveaux genres de Monotropées, M. Gray donne un synopsis des Monotropées américaines, qui s'élèvent maintenant à sept genres. Le genre Allotropa y forme une division nouvelle, caractérisée par le défaut de corolle; une autre section est fondée sur l'existence de placentas pariétaux dans les genres Vewberrya Torrey in Ann. Lyc. N.-Y. vit, p. 7, 1864 (Hemitomes congestum Asa Gray) et Pleuricospora. Il est à remarquer que, d’après la figure méme de l’Hemitomes congestum donnée jadis par M. Asa Gray, les placentas en apparence pariétaux de cette plante résultent manifestement d'une dissociation des placentas axiles. Dans ce Synopsis des Monotropées américaines, M. Gray passe complétement sous silence la section des Len- noacées, rattachée avec doute à cette famille par Lindley dans le Vegetable Kingdom et méme par M. Torrey en 1864, dans son mémoire sur l’ Ammo- broma. 1l joint ensemble les deux types Monotropa L. et Hypopitys Dill. Le mémoire de M. Gray, qui a 70 pages d'étendue, renferme en outre une étude particulière du genre Antirrhinum et la description d'un trés-grand nombre d'espèces nouvelles qui appartiennent à la flore des régions occidentales de l'Amérique du Nord. Flora pedemontana, sive Species plantarum in Pedemonte et Liguria sponte nascentium, auctore Antonio Mauritio Zumaglini. 2 vol. iu-12. Cet ouvrage, recu par la Société dans sa séance du 27 novembre 1868, est de nature à donner de l'embarras aux bibliophiles amateurs de citations exactes. En effet, le titre que nous venons de donner est seulement celui de la couverture des deux volumes. Le faux titre du premier porte : Flora pede- montana, sive Species plantarum phanerogamarum in Pedemonte et Liguria sponte nascentium, secundum classes, etc. ; et le faux titre du second : Bota- nicon pedemontanum, sive Historia plantarum in Pédemonte et Liguria sponte nascentium vel late cultarum. La préface est datée de novembre 1848 ; le titre intérieur placé en téte du premier volume porte en bas de page : Augustæ Taurinorum, 1849, impresserunt Joseph Favale et socii, et la couver- ture du méme volume : Bugelle, impresserunt Joannes Baptista Ardizzone et Socii, 1860. Le titre intérieur, comme la couverture du deuxième volume, porte : Bugellæ, impresserunt Flecchia et Chiorino, 1864. En dépit de ce millésime, l'ouvrage parait à premiere vue beaucoup plus ancien. Ce n'est pas seulement par son papier, qui s'est piqué et bruni sur les tranches pendant les longues années qu'a duré l'impression, c'est par la divi- Sion du texte, L'auteur a cru devoir suivre la méthode linnéenne, avec quelques modifications dont on jugera par cette citation, extraite de sa préface : MA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ut plante facilius conquiri possint, methodum Linneanam secutus hactenus sum ; quam ut magis votis compos fierem sic modulatus sum, ut duodecim classes supprimerem. Primus ergo omnium classes inutiles in Linnaeano sys- temate astuli. Quod inchoaverunt Carolus Petrus Thunberg, Joannes Fridericus Gmelin, Antonius Joseph Cavanilles, Christianus Enricus Persoon, etc. : non perfecerunt. Delevi itaque Didynamiam, Tetradynamiam, Icosandriam, Pode- candriam, Monadelphiam, Diadelphiam, Polyadelphiam, Syngenesiam, Gy- nandriam, Monoeciam, Dioeciam et Polygamiam. Sic enim plante citius, jucundius et felicius conquiri et inveniri queunt. On voit par ces modifications que l'auteur tend à enlever au systéme de Linné ces caracteres par lesquels, en se corrigeant lui-méme, il se rapprochait de la méthode naturelle. Cependant l'auteur a dédié son livre à Kunth, qui, on le sait, a été en Allemagne, à l'époque où il vivait, l'un des principaux promoteurs de la méthode naturelle. M. Zumaglini a divisé son livre en deux parties. La première contient la dia- gnose des genres et la seconde celle des espèces. La première affecte l'utilité d'une clef dichotomique, en ce que, dans chacune des sous-divisions linnéennes fon- dées sur le nombre des pistils, se trouvent des caractères établis d’après la nature de la corolle, du fruit ou des graines, qui peuvent conduire à la détermination des genres. On retrouve ainsi les caractères de la plupart des familles natu- relles placés en troisième ordre dans le cadre des onze premières classes de Linné : disjecti membra Jussieut. Les caractères des genres et des espèces sont concentrés dans des diagnoses très-soignées, concises mais suffisantes. La disposition sur deux colonnes adoptée par l'auteur, analogue à celle de là Flore francaise de Mutal et du Flora excursoria de Reichenbach, a permis de réduire beaucoup le texte. L'auteur a mis beaucoup de son propre fonds dans la constitution de chaque type spécifique ; il ne s'est point borné au rôle facile et stérile de compilateur. Certaines espèces critiques, d'autres qu il a pour ainsi dire exhumées des anciens auteurs, témoignent de l'originalité de ses recherches, etla synonymie trés-détaillée qu'il donne de la multiplicité de ses connaissances. Nous citerons parmi ces espéces Angelica controversa Zum., Lupinus hexaedrus Chaub., Papaver pyrenaicum Willd., Aconitum Napellus L., Thymus Notarisii et A llionii Zum. Il s’est fait un devoir d'a- jouter des détails sur l'emploi des espèces utiles au médecin, Nous remarquons dans l'ouvrage, qui s'arrête après les cryptogames vasculaires, les espèces nouvelles suivantes : Bromus intermedius, Agave altissima, Hieracium in- termedium, H. affine, ŒEnanthe gigantea, Sium affine, Heracleum pul- chrum, Hyperichum dichotomum, Melilotus medicaginoides, Cytisus proteus, Euphorbia ericetorum, Aconitum giganteum, Gymnogramme spectabilis, Cystopteris leptophylla et C. Pontederæ ; et dans les additions deux autres Rhynchospora bulbifera et Silene polytrichoides. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. M5 Anatomie du système vasculaire des Cryptogames vas- culaires de France; par M. H, Frémineau (thèse pour le doctorat és sciences naturelles). In-8° de 80 pages, avec sept planches lithographiées. Paris, chez F. Savy, 1868, C'est à un procédé particulier que l'auteur doit d'avoir pu constater la pré- sence des trachées dans toute la série des Filicinées, présence niée encore, dit-il, par presque tous les botanistes. Aprés avoir obtenu une coupe mince, on fait bouillir la préparation soit dans une capsule de platine, soit sur la lame porte-objet, dans un mélange d'acide azotique et de chlorate de potasse, et mieux encore de chlorure de calcium ; le chlore naissant pâlit ou dissout, selon que l'on prolonge plus ou moins l'ébullition, tous les tissus, excepté les vaisseaux qui restent ; on lave la préparation, on l'éponge avec du papier à filtrer, puis on la place dans une goutte de glycérine; on chauffe la prépara- tion ; la glycérine la pénètre et lui donne une transparence parfaite, de sorte qu'aucun détail ne peut échapper à l'observateur. Voici le résultat des observations de M. Frémineau : "ET Les vaisseaux scalariformes, qui sont regardés comme la caractéristique organique des Filicinées, n'apparaissent que dans les groupes où le système vasculaire a acquis son maximum de développement : Lycopodiacées, Filicées, Chez les Ophioglossées, ces vaisseaux n'apparaissent que sous forme rudimen- taire, et les raies qui les caractérisent sont plutôt des boutonnières que des échelons. Chez les Osmondes, où prédominent davantage les caractères des Fougères, il apparait de vrais vaisseaux scalariformes, que J'on retrouve dans toutes les autres tribus, et qui se distinguent seulement par leur nombre, leur proportion, leur forme. Les trachées sont les seuls organes vascu- laires qui se présentent d'une manière constante dans toute la série des Filici- nées ; elles occupent toujours directement ou indirectement le centre des fais- ceaux vasculaires, quand ils sont annulaires, et en revêtent l'intérieur, quand ils sont rubanés, Cette position constante des trachées et les rapports qu'elles affectent avec l'axe peuvent faire considérer une Fougère comme une plante dont les éléments ont été séparés, ou comme plusieurs plantes dont les éléments sont réunis par un tissu médullaire épars. e. | Le premier vaisseau qui apparaît dans toute la série des Filicinées, et qui souvent existe seul dans les deux ou trois premières années, est une trachée. Si dans la plante adulte on ne trouve plus de trachées, c'est parce qu'elles se sont atrophiées, La présence de cellules vasculaires est un fait constant dans toute la série; elles se rencontrent toujours dans les premiers états de déve- loppement du rhizome et des bourgeons souterrains, et de plus autour ou au voisinage des sporanges, c'est-à-dire dans les centres d'activité vitale. Ces cellules peuvent. s'étendre en ramifications soit sur la surface des sporanges (Ophioglossum), soit dans leur intérieur (Pilularia, Marsilea); former des 216 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. glomérules vasculaires (Polypodium) ; accompagner les trachées qui se rendent à l’indusium (Adiantum Capillus Veneris, Cheilanthes, Hymenophyllum). L'auteur ajoute que les cellules dont il parle ne se rencontrent jamais sous cette forme dans les Phanérogames, et qu'elles sont placées à l'origine comme. à la terminaison du systeme vasculaire. Enfin les caracteres tirés de la struc- ture des systèmes organiques, et en particulier du système vasculaire, coin- cident avec les caractères biotaxiques tirés des organes de reproduction. La thése de M. Frémineau se termine par un chapitre historique et biblio- graphique. Die Scheitelzelle im Vegetationspunkt der Phanero- gamen (Za cellule apicale dans le point végétant des Phanérogames); par M. J. Hanstein (Abbhandlungen aus dem Gebiete der Naturwissen- schaften, Mathematik und Medicin als Gratulationsschrift der niederrheini- schen Gesellschaft fuer Natur- und Heilkunde zur Feier des fuenfzigjæh- rigen Jubilæums der K. rheinischen Friedrich- Wilhelms-Universitæt Bonn am 3 August 1868, pp. 109-134, avec une planche). Bonn, 1868. Les principaux végétaux dont la structure anatomique est figurée par l'au- teur dans ce mémoire sont les suivants : Zvonymus japonica, Cochlearia glastifolia, Æsculus Hippocastanum, Prunus Laurocerasus, Lysimachia Ephemerum, Melaleuca diosmifolia, Inula Helenium. Les tissus qui se forment chez ces diverses plantes dans le cône terminal dans la première pé- riode de la végétation sont désignés par M. Hanstein à l’aide de quelques néo- logismes. Le tissu cellulaire fondamental (méristème) qui le constitue se divise en trois couches : l’une extérieure (dermatogène), la deuxième sous-jacente à celle-là (periblema), qui fournit le parenchyme cortical extérieur, et la troi- sième (pleroma), qui préside au développement de toute la masse du tissu interne du bourgeon. Chacune de ces trois divisions commence à apparaitre pa r neseule ou seulement quelques cellules initiales. Les cellules du pleroma se divisent dans tous les sens, puis affectent une disposition sériale; celles du dermatogène se fragmentent par des partitions planes et parallèles comme l'é- piderme qui en résultera. Le periblema participe des caractères de division cellulaire du pleroma, du moins dans les formations nouvelles (épiblastèmes) qui se développent sur ses cótés, feuilles ou rameaux. Dans la zone circulaire, où se dessinent les premiers linéaments de ces formations, la couche la plus extérieure du pleroma se caractérise par des partitions longitudinales, en pro- cambium, tandis que la masse principale la plus interne passe graduellement de la forme conique à la forme cylindrique et se transforme en parenchyme médullaire définitif. Les cellules du dermatogène se caractérisent en cellules épidermiques définitives et en cellules-mères des poils. Le periblema auss donne naissance à deux sortes de formations, le parenchyme cortical définit if et d'autres formations dont l'étude n'est pas poursuivie par l'auteur. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 917 Notes on Lodoicea Seychellarum Labill; par M. Edward Perceval Wright (4nnals and Magazine of natural history, nov. 1868, pp. 340-347). L'auteur donne quelques détails sur la découverte du Lodoicea, et sur les particularités curieuses et assez généralement connues qui concernent ce Pal- mier gigantesque. Son article peut être considéré comme un résumé biblio- graphique. Sur le mouvement des étamines dans la Parnassie des marais; par M. A. Gris (l'omptes rendus, 1868, 2° semestre, t. LXVII, pp. 913-916). Suivant divers auteurs, les étamines du Parnassia, appliquées sur l'ovaire, s'allongent de manière à amener leur anthère vers le sommet de cet organe, puis se déjettent sur les pétales ; suivant d'autres, il y aurait dans les pièces de l'androcée un double mouvement de transport, l'un vers le pistil, l'autre en sens inverse. M. Gris établit que la première interprétation du phénomène est la seule exacte. Appliquées sur l'ovaire, les étamines, dit-il, demeurent en un contact plus ou moins intime avec lui jusqu'au moment de leur déhiscence ; elles n'offrent, pendant cette période, aucun indice d'irritabilité et ne font que s'allonger peu à peu; l'androcée n'a d'autre mouvement que celui par lequel il s'écarte du gynécée. Il est très-aisé de voir, comme Sprengel l'a annoncé le premier, que le stigmate ne se développe pas tant que dure l'évolution des étamines; c'est seulement quand la cinquième étamine est devenue divergente que les stigmates commencent à s'épanouir. De l'influence de la génération dite spontanée sur Îles résultats des recherches concernant l'origine de la levàre de bière; par M. A. Trécul (Comptes rendus, 1868, 2* se- mestre, t. LXVII, pp. 1153-1164). Les expériences de M. Trécul démontrent de nouveau, dit-il, et comme conséquence de ses recherches précédentes : 1° que les cellules de la levüre peuvent naître dans du moût de bière, sans semis de spores ou de cellules quelconques ; 2° que des cellules de méme forme que celles de la levüre de biére, mais à contenu d'aspect trés-différent, naissent dans de l'eau. sucrée pure ou additionnée d'un peu de tartrate d'ammoniaque, et que ces cellules sont susceptibles de déterminer la fermentation de liquides appropriés et dans des conditions favorables ; 3° que les cellules ainsi formées produisent le t e- nicillium comme les cellules de la levûre de bière ; 4° que, d'un autre côté, des spores ou conidies de Penicillium paraissent susceptibles de se transformer en levûre, et qu'alors méme le plus grand obstacle que lon ait à surmonter 918 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pour arriver à une conviction est la génération dite spontanée, qui vient presque toujours méler ses produits à ceux que l'on cherche. Quelques mots sur eux passages trop concis de ma dernière communication. Quatre modes de groupement des cel- lules mentionnées dans mon travail sur la levüre ; par M. A. Trécul (/bid., pp. 1281-1284). M. Trécul a décrit quatre modes de groupement des cellules dont il est question dans ce travail. Ces modes ont lieu : 1? par association, par greffe ou par accouplement, conjugaison; 2° par bourgeonnement; 3° par naissance d'un plus ou moins grand nombre de cellules à l'intérieur de flocons albumi- noides en suspension dans le liquide; 4° par agglomération accidentelle. Le premier mode, par association, par greffe ou conjugaison entre cellules ou vésicules d'abord isolées, en danger de mort, ou entre spores ou conidies avant de germer, n'est pas nouveau dans la science. Le groupement par bour- geonnement, c'est-à-dire le mode de multiplication à l'aide de la division des celliles préexistantes, est extrêmement fréquent chez les cellules du Torula Cerevisiæ, du Mycoderma Cerevisie, et chez les cellules du Mucor sub- 1. ergées dans du moût de bière. Le troisième mode de formation des groupes de cellules consiste dans la production préalable de flocons albuminoides, dans lesquels des cellules de levûre de bière ou autres naissent isolées les unes des autres, et mêlées à de fines granulations ou à des cylindricules très-ténus. Quant au dernier mode, il est déterminé par la rencontre fortuite, dans la liqueur en mouvement, de cellules isolées qui s'accolent les unes aux autres, ou à des groupes formés comme il vient d’être dit. Essai de phytomorphie, ou Étude des causes qui déterminent les principales formes végétales: par M. Ch. Fermond. Tome II et dernier. In-8^ de 645 pages, avec 15 planches gravées. Paris, librairie Germer Baillière, 1868. Nous avons rendu compte (t. XI, Revue, p. 88) du premier volume de l'important ouvrage de M. Fermond. Le tome second commence par un chapitre intitulé : Etude comparée des feuilles dans les. trois grands em- branchemenís végétaux, que l'auteur avait déjà communiqué en substance à la Société (t. vir, p. 890), et que plus tard il avait publié à part, avant l'ap- parition de ce second volume (voyez t. xi, Revue, p. 98). Le chapitre suivant, qui est le sixième, car les numéros des chapitres partent du COM- mencement du premier livre, traite de la campylotropie en général. L'auteur réunit sous cette rubrique générale tous les faits d'incurvation, considérés non-seulement dans les axes ct dans les organes appendiculaires, dont l'ovule offre. le résumé, puisqu'il peut être considéré comme un axe muni de ses REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. »19 organes appendiculaires. Le chapitre vtt s'occupe de V'onhiaise où avortement, et de la chyséosie (fusion des organes), ainsi que des autres causes : compres- sion, balancement organique, prédispositions, qui peuvent le déterminer. Le chapitre virt est consacré à la métathésie végétale, c'est-à-dire aux faits de déplacement, c'est-à-dire d'éloignement. {diastasie) on de rapprochement (plésiasmie), faits que Moquin-Tandon avait confondus dans une même caté- gorie. Le chapitre 1x embrasse les exemples d’Aypostrophéste (retour au type), par réversion ou par régularisation (diverses sortes de pélories). Le chapitre x est intitulé : De la métamorphosie végétale; l'auteur y étudie la métamor- phosie descendante (chloranthie, virescence, etc.) et ascendante. Avec le chapitre x1, l'auteur rentre dans le cœur de sa théorie en traitant des phyto- blastes : graines, bourgeons, tubercules, bulbes, bulbilles et bourgeons propre- ment dits. Le chapitre xm est une étude théorique des formes végétales; M. Fermond y examine successivement les infrondescences et les inflores- cences : les premières présentent des formes sphériques, lincaires, planes ou solides (c'est-à-dire développées dans les trois dimensions), et sont modifiées par les lois de croissance ou de décroissance régulière, par les divers avorte - ments et. par la répartition inégale des forces vitales ; les inflorescences, qui ont déjà fourni à certains botanistes une terminologie variée, sont encore pour l'auteur l'objet de dénominations nouvelles. Il fait remarquer que l'évolution indéfinie ne l'est pas d’une maniere absolue, puisque chaque axe floral y est toujours terminé par une feur; tandis que l'exdotérisme, dont elle n'est qu'un cas particulier, peut se continuer non-seulement dans l'axe de la fleur méme, mais encore jusqu'à l'axe placentarien, quand les ovules naissent suc- cessivement de la base au sommet du placentaire. Dans [e xrri*. chapitre, l’auteur aborde un ordre d'idées tout différent. Pour servir de base à l'étude de l'action que le soleil exerce sur la végétation, il expose ce que l'on sait sur la constitution physique de cet astre ; aprés ces préliminaires, il entre dans des détails de mécanique moléculaire empruntés à un Traité inédit de cette science qu'il espère faire paraître bientôt. Il pense que la lumière est produite par l'ébranlement que communique le soleil, en tournant antour de son axe avec une rapidité vertigineuse, aux molécules de l'éther, et attribue aux mouvements mécaniques de ces molécules l'influence que la lumière exerce sur la végétation. l Le chapitre x1v renferme les conclusions ou plutôt le résumé de l'ouvrage tout entier. Les figures multiples qui composent les quinze planches, disposées de la même facon que celles qui sont jointes an Traité de morphologie v grtati de Saint-Hilaire, ont donné lieu à une explication raisonnée qui présente l'es- sence des idées de l'auteur. Elle est suivie d'une table alphabétique des noms de familles et de genres cités dans cet ouvrage. 290 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ~ Tentamen brye-geographiæ Aigarviæ regni Lusitani provineiæ. Commentatio quam consensu et auctoritate amplissimi phi- losophorum ordinis in Academia Fridericiana Halensi cum Vitebergensi consociata pro venia legendi rite impetranda die xvr maii MDCCCLXVIIT hora x11 in auditorio magno una cum thesibus publice defendet H. comes de Solms-Laubach. Halis, 1868. M. de Solms-Laubach a fait, il y a un an environ, un voyage botanique dans le Portugal, où malheureusement presque toutes ses collections de Pha- nérogames ont été détruites. Il a pu sauver les Mousses, et a publié ce mé- moire sur leur distribution géographique. Au sujet de la géographie du Por- tugal il renvoie à la Corografia de J.-B. da Silva Lopez et au travail que M. Willkomm a publié à Berlin en 1854, dans le troisième volume des An- nales de géographie de Gumprecht. D'après la nature du sol, il distingue dans les Algarves cinq régions : la région littorale ou d'alluvions, le Barrocal ou région dolomitique, la Serra ou région des montagnes schisteuses, la chaine de Monchique, qui est granitique, et enfin une dépression sablon- neuse qui entoure le village de Saó Bartolomeo. Il décrit successivement les caractéres que présente la végétation, et principalement les Mousses, dans chacune de ces cinq régious. Il ressort de cette étude un résultat que l'on pouvait prévoir, c'est que la végétation bryologique des Algarves reproduit en général celle de la région méditerranéenne, qui, malheureusement pour les comparaisons de l'auteur, n'est connue que par lambeaux et d'une maniere imparfaite ; elle offre de grandes similitudes avec celle de la Bétique supérieure exposée dans le Synopsis Muscorum de M. Schimper, laquelle montait d'ail- leurs dans la région alpine de la Sierra Nevada. Un dernier chapitre comprend les annotations sur des variétés ou especes nouvelles, lesquelles, dit M. de Solms, se rencontreront probablement aux iles Canaries. Ces dernières sont les suivantes : Anomobryum juliforme, Hypnum (Limnobium) deflexifolium, Fissidens algarvicus et Campylosteleum strictum. Les déterminations de M. de Solms ont été pour la plupart revues par M. Schimper. Il a aussi rap- porté de son voyage des Lichens qui ont été soumis à l'examen de M. Arnold. Les jardins botaniques de l'Angleterre comparés à ceux de la France; par M. Ch. Martins (Revue des Deux Mondes, 15 décembre 1868; tirage à part en brochure in-8° de 32 pages). M. Ch. Martins trace d'abord l'histoire des jardins botaniques, dont le pre- mier fut fondé à Padoue par le sénat de Venise, en 1565, à l'instigation de Francesco Bonafede. Ensuite il décrit comparativement le jardin royal de Kew et le Jardin des plantes de Paris, et, dans un troisiéme paragraphe, les jardins des plantes d'Édimbourg, de Dublin et de Montpellier. La comparaison, on le REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 221 pense bien, n'est pas à l'avantage de notre pays. L'ensemble de moyens d'in- struction et de recherches unique en Europe que l'on rencontre à Kew a fait de ce village, dit M. Martins, la capitale de la botanique des deux mondes ; aussile parlement accorde-t-il tous les ans un crédit de 500,000 fr. environ au jardin de Kew. Les législateurs anglais ne pensent pas que cette somme, insignifiante quand on la compare au budget total de l'empire britannique, soit employée inutilement pour l'instruction du peuple, les progrès de la bota- nique, de l'horticulture, de l'agriculture et de l'industrie. Au jardin de Paris, les herbiers sont aussi riches, mais moins bien rangés que ceux de Kew ; une collection de produits végétaux a été commencée, elle ne peut s'étendre faute de place. Le Jardin des plantes de Paris renferme tous les éléments qui pour- raient lui assurer la première place en Europe, mais c'est un établissement stationnaire depuis trente ans. C'est que la somme accordée par l'État à la partie botanique, à la culture et aux serres du jardin n'est que de 98,000 fr. pour le personnel et le matériel. Aussi voyons-nous que les seules parties satis- faisantes sont celles qui ne nécessitent pas de grandes déperses; c'est l'école botanique, la plus vaste de l'Europe, et la culture des plantes de pleine terre, Matériel, personnel, tout y fait défaut, et si l'on est en droit de s'étonner d'une chose, c'est que le Jardin des plantes soit ce qu'il est et offre aux botanistes les ressources qu'ils y trouvent. Cette pénurie est encore plus frappante par le contraste qu'elle fait avec la prospérité de l'horticulture décorative dans la ville de Paris. Il semble malheureusement, dit à ce propos M. Martins, que toute idée scientifique ait été bannie des splendides jardins créés par l'édilité parisienne ; jamais ou n'y découvre une étiquette qui indique le nom de la plante, la famille naturelle dont elle fait partie, ses usages économiques ou industriels, etc. Les Anglais, dit-il, entendent l'horticulture autrement, et ne la séparent jamais de la botanique. — Le parallèle nous est tout aussi défavo- rable quand on compare les jardins de la province dans les deux pays. Celui de Montpellier recoit, pour le personnel et pour le matériel, comme sous le pre- mier empire, en tout 12,820 fr., dont 12,620 fr. donnés par l'Etat et 200 fr. par la ville; aussi la grande serre est-elle à peu près vide, faute de houille pour la chauffer en hiver et d’un jardinier pour la soigner, et l'hectare de terrain acquis pour la construction d'une autre serre reste-t-il planté en luzerne et fermé au public. ail Cette infériorité, dit M. Martins, n'est pas un détail peu sensible à l'amour- propre national. Il en est de méme des autres branches de la science fran- çaise; aussi les hommes illustres qui, il y a quarante ans, maintenaient notre pays à la tête des sciences naturelles, n’auront-ils pas de successeurs. Les jeunes gens se détournent d'une carrière qui, ne menant jamais à la fortune, et rare- ment aux honneurs, n'a d'autre attrait que de satisfaire un goût, disons une Passion, que mille obstacles matériels contrarient ; si le naturaliste n entrevoit aucune compensation au sacrifice volontaire qu'il a fait en dédaignant des 222 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. vocations plus brillantes ou plus lucratives, alors le découragement s'empare de lui, et il renonce à lutter contre un genre de misère qui n'a pas encore été signalé, la misere scientifique.... Wiores partielles de la France comparées; par M. AL Bautier. 2 tomes, le premier de 359 pages, le second de 75 pages. Le tome premier de cet ouvrage comprend une série de tableaux dont chaque case verticale indique le nom du genre et de l'espèce, la durée de la plante, l'époque de sa floraison, les localités oà elle a été trouvée en France, et l'ha- bitat qu'on lui connait. Cette énumération est faite suivant l'ordre et la nomenclature adoptés par MM. Grenier et Godron dans leur Flore de France. La seconde partie contient la liste alphabétique de toutes les localités mention- nées dans la première; un système de numéros renvoie à chacune des espèces qui habitent ces localités. Icones selectæ Hymenomycetorum nondum delineato- ruin, sub auspiciis regiæ Academia scientiarum holmiensis editæ ab Elia Fries. Fasc. 1, 10 pages et 10 planches. Stockholm, chez P.-A. Norstedt et fils, 1867. Prix : 17 fr. 35. Les espèces décrites en latin et figurées dans ce fascicule sont les suivantes : Hyduum versipelle Fr., H. molle Fr., H. torulosum Fr., H. fuligineo- album Schmidt, H. mirabile Fr., H. ferrugineum Pers., H. scrobiculatum Fr., H. nigrum Fr., H. graveolens Delastre in litt., H. multiplex, H. caput Ursi, H. geogenium Fr., H. septentrionale Fr., H. fulgens Fr. Reliquiæ Motschyamæ, etc. Description et iconographie d'un grand nombre de plantes non décrites ou peu connues que Théodore Kotschy a recueillies dans un voyage exécuté par lui en accompagnant Joseph de Russeger, de 1837 à 1839, dans les montagnes du pays des Nègres situées au sud du Cordofan et au-dessous du Fazogl; publié par M. G. Schwein- furth. In-4* de 52 pages, avec 35 planches lithographiées par lui-même, une notice biographique de Th. Kotschy (par O. Kotschy) et un portrait de ce dernier. Berlin, 1868, imp. et lib. Reimer. Prix : 32 fr. La notice consacrée à Kotschy par son parent M. Oskar Kotschy a pour les botanistes un intérêt évident, parce que l'on y a retracé les diverses explora- tions consacrées à des recherches d'histoire naturelle par ce savant voyageur. Les plantes décrites et figurées dans cet ouvrage sont les suivantes : Acacia leta R. Br., A. Verek Rich., Albizzia floribunda Kotschy (A. anthelminthica Ad. Br.), A. sericocephala Benth. , Anonychium lanceolatum Schweinf., Entada sudanica Schweinf. n. sp., Zygia Brownei Walp., Detarium senegalense Rich., Bauhinia rufescens Lam., B. Benzoin Kotschy, B. reticulata DC., B. fasso- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 223 glensis Kotschy, Crotalaria polysperma Kotschy, Indigofera Knoblecheri Kotschy, Tephrosia nana Kotschy, Chirocalyx tomentosus Hochst., Alvsi- carpus Harineri Schw£ , Canavalia polystachya Schw£. , Vigna Kotschyi Schwf., Rhynchosia Borianii Schwf., Rh. Cienkowskii Schw£, Combretum capituli- florum Fenzl, Tragia cannabina L. f., Cedrela Kotschyi Schw£, Sovinida? roupalifolia Schwf. , Psorospermum niloticum Kotschy, Stercula Hartmanniana Schw(, Coccinia Harimanniana Schwi., Melothria Thwaitesii Schw£., Ade- nopus? Cienkowskii Schw£, Cissus Pauli Guilielmi Schwf., Fadogia Cien- kowskii Schwf., Sarcocephalus Russeggeri Kotschy. Flora Neu-Vorpommern und der Énseln Ruczen und Usedom (lore de la Nouvelle-Poméranie et des iles de Rugen et d' Usedom); par M. Th.-Fr. Marsson. 1 vol. in-8° de 650 pages. Leipzig, chez W. Engelmann, 1869. Prix : 1^ fr. Cet ouvrage comprend une préface où est exposée en peu de mots l'histoire dela botanique poméranienne, ainsi que le système de notation adopté par l'auteur. Vient ensuite une clef dichotomique qui permet d'arriver à la déter- mination des genres en suivant le système de Linné. La flore elle-même com- prend une diagnose des genres et une diagnose des espèces, rédigées en latin ; les observations et l'indication des localités en allemand. Les Gymnospermes sont placées après les Monocotylédones ; les Crvptogames ne sont pas comprises dans la flore. Ueber Deinem piullatans De Bary; par M. E. Low, Prings- heims Jahrbuecher, 1868, t. vt, ^* livraison, pp. 467-176), avec 2 pl. M. Low ne diffère que sur quelques points des opinions émises par M. De Bary àu sujet de ce Champignon. Il n'a pu constater qu'une seule couche dans là membrane des cellules qui le constituent. Les changements de forme de cet être très-inférieur se réduisent à des alternances entre l'état de cellules ovales ou l'état de mycélium, chacun des deux pouvant se reproduire lui-même ou reproduire l'autre état. Les cellules ovales sont désignées par M. Leew sous le nom de cellules de levûre (//efezellen), bien qu'elles n'aient le pouvoir d'engendrer aucune fermentation. Reise in Amur-Lande and aus der Insel Sachalin (Voyage au pays de l'Amur et à l'ile Sachalin); par M. F. Schmidt (Mémoires de l'Académie impériale de Saint-Pétersbourg, T° série, t. XII, n° 2, 186$, avec 2 cartes et 8 planches). La partie botanique de ce voyage, publiée dans le volume cité, offre un grand intérêt, Les plantes récoltées dans le voisinage du flenve Amur et pen- daut le voyage dirigé vers l'ile Sachalin sont au nombre de prés de cinq cents ; leur énumération est suivie du Flora Sachalinensis. On v remarque plusieurs 224 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. espèces nouvelles, et un nouveau genre, le genre Brylkinia, établi pour l'E hrharta caudata Munro. Enumeration of hawaian plants (£numération de plantes des t iles Hawaï), par M. Horace Mann (Proceedings of the American Academy of arts and sciences, 11 septembre 1866, pp. 143-235). Sous ce titre modeste, M. Mann a dressé une flore méthodique des iles Sandwich, où il a résidé pendant une année, du 4 mai 1864 au 18 mai 1865. A l'étude de la collection fort importante qu'il a rassemblée, et que M. Bri- gham a complétée aprés son départ, il a pu joindre celle de beaucoup d'autres collections, notamment de celles que l'on a recueillies pendant l'expédition envoyée dans le Pacifique par les États-Unis sous le commandement du capi- taine Wilkes, de la collection de M. J. Remy, donnée par le Muséum de Paris, et de quelques plantes de Gaudichaud, de Chamisso, de Douglas et de Nuttall. M. Mann donne d'abord des détails sur chacun des botanistes qui ont exploré les iles Sandwich, puis sur le climat de ces iles, modéré par les vents du nord-est pendant les trois quarts de l'année, en dépit de leur position sous le tropique du Cancer. L'énumération qui suit est méthodique ; on y remat- que des espéces nouvelles dans les genres Lepidium, Viola, Pittosporum, Schiedea Cham. et Schlecht. (avec modifications des caractères du genre), Xanthozylum, Connarus, Cæsalpinia, Heptapleurum, Psychotria, Gar- denia, Kadua, Lagenophora, Haillardia, Delissea, Cyanea, Cyrtandra, Nothocestrum, Stenogyne, Labordea, Antidesma, Sisyrinchium, Liparis, Dracæna, Gahnia, Microlepia, Placodium, Thelotrema, Graphis, etc. Quel- ques-unes de ces nouveautés avaient été publiées antérieurement par l'auteur dans les Proceedings de la Société d'histoire naturelle de Boston, t. X, avril 1866. Enfin, on distingue dans cette publication les genres nouveaux Alsinidendron H. Mann (Caryophyllées), Platydesma H. Mann (Rutacées), Brighamia Asa Gray (Lobéliacées). Les Fougères ont été traitées avec le concours de M. Eaton, de New-Haven, et les Lichens par M. Tuckermann. A l'égard des espèces dédiées, dans cette publication, à M. Horace Mann par M. Eaton ou d’autres botanistes, il faudra éviter de les confondre avec les plantes de l'Afrique occidentale envoyées à Kew par M. Gustave Mann. Das Mikroskop und die mikroscopische Teknik; ein Handbuch fuer Aerzte und Studirende {/e Microscope et lart de s'en. servir, manuel destiné aux médecins et aux étudiants); par M. Heinrich Frey. In-8° de 373 pages, avec 397 figures sur bois intercalées dans le texte; 3° édition, revue et corrigée. Leipzig, chez W. Engelmann, 1868. N'ayant pas rendu compte des éditions précédentes de cet ouvrage, nous REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 295 croyons utile de le signaler aujourd'hui à nos lecteurs. Il se compose de vingt- deux chapitres, intitulés : Théorie du microscope, Appareil pour faire des coupes, Microscope binoculaire, stéréoscopique et à polarisation, Manière d'éprouver un microscope, Emploi de l'instrument et observation, Prépara- tion des objets microscopiques, Liquides à ajouter, réactifs chimiques, Méthode de titrage, Coloration, imprégnation et dessiccation des substances, Pratique des injections; Confection et conservation des préparations micros- copiques, etc. Les chapitres suivants sont consacrés à décrire certaines prépa- rations que font spécialement les étudiants en médecine. L'ouvrage se termine par les indications des prix de vente des microscopes chez les principaux opti- ciens de l’Europe. Die Weisstanne im Scharzwalde (L'Abies pectinata dans la Forèt-Noire) ; par M. Friedrich Gerwig, inspecteur des forêts du grand- duché de Bade. In-8° de 141 pages. Berlin, 1868, chez J. Springer. Paris, chez F. Klincsieck. Prix : 3 fr. 75. L'auteur s'occupe ici du Sapin au point de vue industriel ; il s'occupe de sa distribution, de sa venue, de sa valeur, de son traitement et de son obtention. Il commence par décrire l'orographie de la Forét-Noire, sa constitution clima- térique, ses différentes altitudes. Jl étudie ensuite les causes qui favorisent ou restreignent l'extension de l' A bies sur les pentes de cette forêt, parmi lesquelles l'exposition, l'altitude, le sol, le voisinage de certaines espèces végétales, les insectes, certaines maladies spéciales, etc. Il s'occupe ensuite de la croissance de cet arbre, puis de la manière de le planter et de le cultiver dans les meil- leures conditions possibles. Iconographia familiarum naturalium regni vegctabilis, auctore D" Adalbert Schnizleiu. Notre Revue est restée bien des années sans s'occuper de cet important Ouvrage, qui cependant n'a pas cessé de paraitre, quoique à des intervalles inégaux, et qui est parvenu à sa 19° livraison. Cette dernière livraison, publiée dans le courant de 1868, traite des familles suivantes : Bixacées, Capparidées, Canellacées, Clusiacées, Chamælauciées, Combrétacées, Homa- liacées, Eupomatiées, Limnanthées, Legnotidées, Humiriacées, Hugoniacées, Olacinées, Oliniées, Paronychiées, Mémécylées, Renonculacées, Méliosmées. On sait que chaque famille est traitée à l'aide d'une feuille double de texte et d'une planche qui doit entrer dans cette feuille, ct que le; dessins de M. Schnizlein représentent souvent des types intéressants ou inédits. La pu- blication a été faite sans ordre; libre à chacun de faire relier ces feuilles, qui ne portent aucune pagination, selon la méthode qui lui conviendra. REVUE, 15 T. NV. nEvtE; 15 226 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Pomologische Notizen (Notices pomologiques; par M. Oberdreck. In-8° de 238 pages. Ravensburg, chez Eugène Ulmer, 1869. . Celivre renferme un catalogue des pommes, poires, cerises et pêches que l'auteur a jugées dignes d'y figurer. Chacune de ces énumérations de fruits est distinguée en deux catégories, l'une qui a été particulièrement appréciée par les réunions pomologiques tenues à Naumburg, à Gotha et à Berlin; l'autre formée de variétés dont l'auteur a eu en outre une. connaissance suffisante. Chacun de ces fruits donne lieu à un petit article qui en fait connaitre la syno- nymie et en apprécie le mérite. Walpers, Annales hotanices syséematieæ, t. VII, fasc. 1-2, auctore C. Mueller Berolinensi. Lipsiæ, sumptibus Ambrosii Abel, 1868. Ces deux fascicules recommencent, avec le tome septième des Annales de Walpers, une série de notes sur les nouveautés introduites dans le règne végétal à partir des Renonculacées. Cette fois la division et la coordination des familles sont réglées suivant le Genera plantarum de MM. Bentham et Hooker. Le second fascicule s'arréte dans la famille des Portulacées. La période de révi- sion embrassée par l'auteur s'étend de 1856 à 1866. Les ouvrages principaux qui en ont fourni les matériaux sont les Diagnoses de M. Boissier, les Frag- menta phytographiæ australiensis de M. Ferdinand Mueller, l'AufzeAlung der in Persien, etc., gesammelten Pflanzen de MM. Boissier et Buhse (1). Étude sur quelques Carex; par M. Fr. Schultz, de Wissembourg. Brochure in-8? de 12 pages, avec 2 planches. Wissembourg, chez l'auteur, 1868. Notre confrère M. Michel Paira, de Geudertheim (Bas-Rhin), a trouvé ct communiqué à l'auteur ùn Careg critique dont M. Schultz, après une longue discussion, établit la synonymie de la manière suivante : Carex Paire F. Schultz in Flora; jul. 1868, pp. 302 et 303. — C. lolia- cea Schkuhr Caric., n° 44, tab. E e, n° 91, et tab. E, n° 22, p.— C. mu- ricata var. loliacea Schkuhr Nachtr. p. 12, n° 29. Celte espèce n'a encore été rencontrée que dans l'Alsace, les Vosges, la (4) On nous permeltra de faire remarquer ici que le reproche indirect fait par M. Mueller à l'auteur des Recherches anatomiques et taronomiques sur les Crucifères et sur le genre Sisymbrium tombe tout à fait à faux. M, C. Mueller s'exprime ainsi : « Species nove descriptas quas in hae monographia non inveni in ordine alphabetico hic loco designo.» Or, la plupart de ces espèces ont été indiquées par M. Fournier dans son travail, savoir : les S. amplexicaule Asa Gray (n. 109), S. atrocarpum Asa Gray (vero nomine athroocarpum, n. 21), S. axillare J. Hook. et Thoms. (n. 117), S. deltoideum Hook. et Thoms. (n. 102), etc.En somme, les vingt omissions reprochées par M. C. Mueller se réduisent à quatre, c'est-à-dire à quatre espèces de la Nouvelle-Hollande placées par M. Ferdinand -Mueller dans le genre Sisymbrium, mais qui appartiennent au genre Blennodia. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 227 Moselle, le Palatinat. Elle se distingue des autres espèces de la section du Carex muricata par ses feuilles étroites et roides, ses chaumes qui ne blessent pas quand on ies tire entre les doigts, ses bractées sétacées, jamais foliacées, ses fruits petits, à utricules d'un brun-noiràtre à Ja maturité, ses akènes d'un rouge brique. Les utricules ont 3 millim. à 3 1/2 en longueur, c'est-à-dire qu'ils sont moins longs que ceux des Carex muricata et C. divulsa, M. Paira, qui a observé cette espèce en abondance dans la forêt de Geuder- theim, et méme dans les vergers autour du village, a fait des dessins de la plante ainsi que des ligules, utricules, akènes et coupes de le tige de cetie espèce et des Carex muricata et divulsa. De plus, M. Paira en tient des échantillons à la disposition de tous les botanistes, et il l'a publiée en fruit dans la 12* centurie de l'Zerbarium normale de M. Fr. Schultz, Extrait d'un essai monographique sur les Vern Zeus ckhéa: par M. A. de Brébisson (Annales de la Société phytologique et microgra- phique de Belgique, t. 1, liv. Xitt et XIV, avec une planche). Le genre Vanheurckia appartient aux Diatomacées naviculées. En voici les caracteres : l'rustuies naviculés libres, ou trés-rarement renfermés en série simple dans un tube membraneux, Valves le plus souvent lancéolées, chargées de stries fines, transversales, parallèles, continues, munies d'une nervure médiane, formée de deux filets contigus ou trés-rapprochés et pourvus de trois nodules dont un central oblong ou linéaire et deux terminaux oblongs ou arrondis. M. de Brébisson fait entrer dans ce nouveau genre six espèces attribuées à d'autres genres par d'autres naturalistes. Florc murale du tombegu de la Chrétienne (province d'Alger) ; par M. Pascal Jourdan (extrait du Bulletin de la Société de climatologie algérienne et de la Gazette médicale de l'Algérie, 1867) ; tirage à part en une brochure in-8° de 46 pages. Alger, 1867. Paris, J.-B. Baillière ct fils. Nous regrettons vivement de rendre compte aussi tardivement de cet inté- ressant travail, que nous n'avons eu entre les mains que tout récemment. Le tombeau dit Tombeau de la Chrétienne ou Tombeau de la Reine est le tom- beau des anciens rois de Mauritanie, situé sur le plateau du Sahel algérien, à une altitude d'environ 260 mètres au-dessus du niveau de la mer; comme il est découvert de tous côtés et situé à une grande distance de toute montagne, on comprendra facilement que sa végétation se soit groupée suivant les moindres influences climatériques dela contrée, et par conséquent suivant les quatre points cardinaux. Le icrreau humide des assises de la partie nord du monument y a favorisé la naissance des nombreuses plantes printanitres des terrains humides que l'on y remarque et qui s'y conservent pendant le temps 228 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nécessaire à la maturation de leurs fruits et à leur reproduction au moyen de leurs propres graines. En tendant à gagner vers le côté Est du tombeau, ces plantes printanières, tout en abandonnant le moins possible le sol frais et humide de la partie Nord du monument, presque continuellement dans l'ombre, semblent vouloir jouir des premiers rayons du soleil. L'auteur estime que dans le quart Nord-Est du monument, on trouve les plantes printanières; dans le quart Sud-Est, les plantes estivales; dans le quart Sud-Ouest, les plantes autom- nales, et enfin, dans le quart Nord-Ouest, les plantes hivernales. Le Chamarops humilis s'est trouvé répandu à peu prés sur tous les cótés du monument. L'auteur n'y a pas rencontré certaines plantes murales, qui ont dû dépérir, aprés avoir toutefois épuisé les nitrates. Dans le catalogue dressé par M. Pascal Jourdan, chaque plante porte, en méme temps que les noms scientifiques, le nom en langue arabe sous lequel elle est connue par les indigènes dans les environs d'Alger. Les espèces cataloguées sont au nombre de 79, renfermécs dans 70 genres. Après le catalogue vient la liste des plantes observées sur cha- cune des 32 assises du monument. Un appendice, qui termine le mémoire, résume les idées de l'auteur sur l'orientation des plantes. Ces idées ont été vérifiées par lui sur plusieurs points de la France généralement élevés et isolés, pitons de montagnes dus à des soulévements brusques. Nous espérons que M. Jourdan publiera prochainement les observations qu'il a faites à ce sujet sur différents points du midi de la France, notamment dans le département du Gard. Petites annotations botaniques; par M. Jean Chalon (Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, t. v, n° 3, et t. VI, n° 3, 1866-67). Voici les divers sujets traités dans ces deux mémoires par M. Chalon : 4° Fleur prolifere de Rosa damascena ; — 2» quelques particularités de l'écorce de l'Zibiscus syriacus Willd., dans laquelle les faisceaux libériens sont disposés en bandes cunéiformes longitudinales qui s'avancent jusqu'à la couche herbacée ; — quelques particularités anatomiques de l’ Aralia papyri- fera, dont le pétiole, fort long, possède une quarantaine de faisceaux disposés en un cercle parfait au dedans desquels se trouve une moelle bien caractérisée ; — 4° remarques sur les poils lymphatiques des Helleborus ; — 5° hypothèse sur la relation qui peut exister entre la direction de l'hélice des plantes volubles et la déviation produite par le suc cellulaire des plantes volubles sur le plan de polarisation d'un faisceau lumineux; — 6^ chorise diplasique du Rosa canina L.; — T cas de virescence du Rosa indica Lindl.; — 8° deux cas de prolification dans les Conifères ; — 9° étude anatomique du Ricinus com- munis ; — 10° sur le groupement des vaisseaux dans le bois, sujet sur lequel l'auteur critique le travail de M. Hartig ( Naturgeschichte der forstlichen Culturgewcæchse, p. 146); — 11° détails anatomiques sur le Schinus Molte. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 229 Catalogus plantarum quise in horto botanico Bogoriensi coluntur. In-8° de vir et 398 pages. Batavia, 1866. Malgré la date un peu ancienne de cette publication, nous croyons utile de la signaler à nos lecteurs; il leur importera de savoir que le catalogue du jardin botanique de Buitenzorg, publié en 1864 par M. Hasskarl, est remplacé par des documents plus récents sur des cultures importantes. Le nouveau catalogue est d'ailleurs concu suivant le même plan que l'ancien; 273 pages y sont consacrées à une énumération de plantes disposées suivant l'ordre alpha- bétique, 75 pages à une énumération alphabétique des noms vulgaires ; il est terminé par un supplément. On y trouve des notes sur le port, la sexualité, la durée des végétaux. Les espéces nouvelles qui y sont contenues ont été pour la plupart décrites dans le Natuurkundig Tijdschrift voor Nederlandsch Indie, par MM. Teysmann et Binnendijk, de 1861 à 1866, d'autres dans les ouvrages de M. Miquel; d'autres sont encore inédites. La variété des végétaux cultivés par l'administration du jardia est d'autant plus grande que, par des dispositions fort bien entendues, ce jardin, situé à 850 pieds au-dessus du niveau de la mer, possède des succursales échelonnées à diverses hauteurs, dont la plus élevée, celle de Pangaragh, est placée à 9600 pieds. On a definite méthodc of quantitative Analysis of ani- mal and vegetable colcuriog-mattcrs by means of thc speetrum-microscope (Sur une méthode d'analyse quantitative des matières colorantes animales et végétales à l'aide du microscope spectral) ; par M. C. Sorby (Proceedings of the royal Society of London, avril 1867, pp. 433-455). L'auteur décrit un appareil institué pour étudier l'absorption des rayons du Spectre par de petites quantités de matieres colorantes; cet appareil consiste essentiellement en un microscope par le moyen duquel on examine la lumière transmise à travers une solution placée sur le porte-objet. Le spectre est pro- duit par un prisme qui se trouve entre l'objectif et l'objet. Dic Fractification der Osmunden (Za fructification des Os- mondes) ; par M. J. Milde (Botanische Zeitung, 1868, col. 65—73). La fructification des Osmondes se montre sous trois formes principales, qu'il n'est pas rare d'observer sur une seule et méme espèce. La plus connue est offerte par l'Osmunda regalis, où la panic.le sporifère est l'extrémité supé- rieure métamerphosée d'une feuille stérile; la seconde, par l'O. Clayto- niana L. où les pinnules sporigères modifiées ne se trouvent que sur le milicu de la fronde; la troisième, par l'O. cinnamomea L., dont certaines frondes fertiles sont sporigères dans toute leur étendue. On ne trouve dans ces carac- tères ancun moyen de classer les espèces du genre; il en est. antrement de e 230 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ceux qu'offre la formation des sores et des sporanges ; parmi ces derniers phé- nomenes, l'auteur range le développement de lobes sur les pinnules , la déco- loration du parenchyme vert dans la direction des veinules de dernier ordre , l'amincissement et le raccourcissement des pinnules, la simplification de la nervation, la production des pédoncules des sporanges, enfin la formation de ceux-ci et des sores. Deux lois différentes président à celle-ci :tan- tôt une nervure secondaire simple et non divisée porte toujours un seule sore; toujours une nervure bifurquée porte un ou deux sores. L'auteur nous avertit que cette différence de structure est assez difficile à constater, méme à la loupe. Il entre ensuite sur quelques détails dans la constitution des sporanges et des spores des Osmondes. Cultar der Glaucogonidien von Peltigera canina; pa M. Hermann I (/bid., col. 185-196, avec une planche). Selon la nomenclature ancienne, et notamment dans les ouvrages de M. Ny- lander (cf. Flora, 1866, p. 116 et 179), les organes qui constituent la partie fondamentale du thalle des Lichens, sont les gonidies et les gonimies. M. Her- mann I, qui trouve ces deux mots trop voisins par leurs consonnances, change cette nomenclature, et appelle les premiers de ces organes chlorogonidies, et les seconds glaucogonidies. Les caractères essentiels de ces dernières sont de manquer de nucléole, d’être colorées en bleu verdâtre (ce qui les rapproche beaucoup des Collémacés et des Algues, dont la matière colorante est le phyco- chrome), d'avoir un endochrome toujours étroitement appliqué contre la paroi interne de leur enveloppe cellulaire, sans interposition d'aucune autre enveloppe interne, enfin de se multiplier par un mode dépendant de l'absence de nucléole, c'est-à-dire par un étranglement circulaire et médian qui partage la cellule-m?re en denx cellules-filles d'égale grosseur. Les chlorogonidies présentent des caractères tout opposés. L'auteur s'efforce d'établir que les glancogonidies An Pelligera canina, cultivées sur des plaques d'écorce, Se comportent comme le G/æocapsa monococca Kuetz. Il insiste sur le groupe- ment moniliforme que prennent aussi ces organes, et qu'a déjà noté M. Nylan- der, groupement qui rappelle la disposition intérieur des Nostoc. M. Nylander avait reconnu des formations analogues dans les cephalodiums, et l'auteur fait remarquer que M. Th. Friesa regardé ces cephalodiums comme des parasites, ce qu'il eroit conforme à sesobservations, car il a figuré et décrit, sons le nom de Sirosiphon silvestris, les cephalodiums des Stereocaulon, dans son mémoire intitulé Phycologische Studien et publié dans les Nova acta Academie Crest reæ Leopoldino-Curolineæ, vol. XXVI, pars 4, 1857, p. 137 et suiv. Ces faits sont à rapprocher de ceux qu'ont observés M. Famintzin et d’autres a" teurs (1). . (A) Voyez plus haut, p. 406, 180, Voyez aussi lome xir (Revue), p. 169. Le mémoire initial de MM. Famintzin et Boranetzky dont nous avons rendu compte p. 106, a été re REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 231 PHeeherches sur Ia vic indépendante des zomidies des Lichens; par M. Boranetzy (1) (Mélanges biologiques du Bulletin de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, tome vt, p. ^73 et suiv.). Ce mémoire contient des faits à ajouter à ceux que l'auteur avait fait con- naitre antérieurement de concert avec M. Famintzin, et que le Botanische Zeitung a publiés in extenso en 1868, n° 11. L'auteur, en cultivant les goni- dies du Peltégera canina, a trouvé que dans les premiers jours elles devien- nent d'un vert foncé, qu'elles se multiplient par division, et bientót deviennent assez nombreuses pour remplir la membrane gélatineuse qui les entoure, et dans laquelle elles conservent la disposition moniliforme. Il reconnaît dans le cryptogame ainsi transformé le Polycoccus punctiformis Kuetz. L'auteur entre encore dans quelques détails sur la culture qu'il a faite de coupes enle- vées au thalle du Co//ema pulposum. Ucher Adenostemutn nifidem Pers.; par M. R.-A. Philippi (Bot. Zeit., 1868, col. 217-221, avec des figures). L'arbre à fruits comestibles qui croit dans les provinces de la Concepcion et d'Aranco, au Chili, et sur lequel Ruiz et Pavon ont établi leur genre Gomor- tegia, est devenu pour Persoon l Adenostemum nitidum. M. Claude Gay (Flora chilena, v, 302) a donné de ce végétal une. description un peu différente de eelle de Ruiz et Pavon. M. Philippi en donne une qui s'écarte encore des deux descriptions de ces naturalistes. Il manque encore, dit-il, de connaitre la dé- hiscence des étamines de ce genre, qui cependant n'appartient probablement pas à la famille des Laurinées, mais parait se rapprocher de celle des Moni- miées ; il établit peut-être un lien de transition entre les deux. Tentative pour rétablir au rang d'espéecle Cycasiner- mës Lour. ; par M. Oudemans (Archives néerlandaises, t. 11, 1867). Le Cycas inermis a été considéré par M. Miquel (Prodromus systematis Cycadacearum, Utrecht, 1861), comme une variété du C. revoluta Thunb. M. Oüdemáns établit un parallèle entre les caractères de ces deux plantes et révoque en doute l'opinion de M. Miquel. Handbook of the indian flora, being a Guide to all the flowering plants hitterto described as indigenous to the continent of India (anue! de la flore indienne, ou Guide pour la détermination de toutes les plantes Phanérogames décrites jusqu'à présent comme indigènes dans la pénin- sule de l'Inde); par M. Heber Drury. Deux volumes in-8. Madras, 186%- 1866. Ce livre est dédié à Ramah Varmah, marajah de Travancore. produit dans les Annales des sciences naturelles, 1867, tome vin, n°5 3 et A, et dans le Bot. Zeit., 4868, n° 11. , (4) Nous avons écrit autrement le nom de ce savant, p. 106, d’après le Botanische Zeitung, qui lui-même a varié à cet égard. 9232 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Le titre, décrites jusqu'à présent,nous fait voir que ce livre ne doit pas être considéré comme une œuvre originale, mais comme une compilation des tra- vaux préparés à Kew sur la flore de l'Inde. Malgré cela, l'Inde inférieure, l'Himalaya et l'ile de Ceylan ne sont pas compris dans le plan de l'ouvrage. Les deux volumes que nous annonçons ne traitent que des Dicotylédones poly- pétales et monopétales. Les diagnoses génériques et spécifiques, comme tout le reste, sont écrites en anglais; la distribution géographique et l'époque de floraison sont indiquées brièvement. Une addition importante consiste dans la table des noms indiqués, qui sont donnés en cinq langues : en Hindoustani, en Bengali, en Tamoul, en Telinga et en Malayali. On trouve dans plusieurs de ces langues l'origine d'un certain nombre de noms latins donnés à des genres ou à des espèces. Veber die Beziehungen zwischen Algen und Flechten- gonidiea (Sur les rapports qui existent entre les Algues et les gonidies des Lichens) ; par M. S. Schwendener (Zot. Zeit., 1868, col. 289-290). Nous tenons à tenir nos lecteurs au courant de tout ce qui se publie sur celte question intéressante, M. Schwendener soutient la théorie que nous avons exposée plus haut, p. 178. MM. Famintzin et Boranetzky ont pensé au con- traire que les Algues unicellulaires ou filamenteuses, dont le développement res- semble à celui des gonidies des Lichens, sont précisément ces gonidies se déve- loppant en liberté. M. Schwendener rappelle brièvement des faits qui l'auto- risent à affirmer que les Lichens résultent de l'implantation de filaments de Champignons dans le tissu formé par des Algues. Il a observé directement de tels filaments, qui avaient pénétré dans des colonies de Nostoc, de Glæocapsa, dans la gaine des Rivulariées ; la formation de chapelets, soit en ligne droite, soit en ligne brisée, dans le thalle de Racoblennacées indubitables ; et enfin des individus de Chroolepus et de Cystococcus, entourés par des filaments de Champignons. Einige Experimente und Beobachtungen ueber den Einfluss der Unterlage auf das Pfropfreis und ueber den directen Einfluss des fremden Pollens auf die Beschaffenheit der durch ihn erzeugten Frucht (Expériences et observations sur l'influence quei le sujet exerce sur la greffe et sur l'in- fluence directe qu'un pollen étranger exerce sur la constitution du fruit qu ii produit) ; par M. F. Hildebrand (Bot. Zeit. 1868, col. 321-328.) Ces expériences ont été faites à Bonn à la fin de l'année 1867, à peu prés àla méme époque que celles que M. Henry Vilmorin a fait connaître à la Société en décembre 1867. C'est aux tubercules de Pomme-de-terre que M. Hildebrand s'est adressé pour étudier l'action du sujet sur la greffe. Il a choisi des tubercules rouges et allongés, d'autres blancs et arrondis, et leur a vu produire des tubercules REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 233 de méme nature, de manière à bien s'assurer de la pureté de leur race. Il enleva les yeux de certains tubercules blancs et les remplaca par des yeux pris aux tubercules rouges, et vice versa. Il n'obtint après cette expérience que deux germinations, dans chacun des deux cas. En déterrant à l'automne chacun des deux pieds qui en provenaient, il trouva à leur base parmi des tubercules uni- colores, semblables à l'un ou l'autre des deux sortes de tubercules mises en expé- rience, un tubercule intermédiaire entre ceux-là par ses caractères. 1] ne savait pas encore, au moment où il rédigeait son mémoire, ce qu'il adviendrait de la postérité des tubercules intermédiaires, si elle se dédoublerait comme celle du Cytisus Adami, qui, lui aussi, est un hybride de greffe (1). Quant aux observations relatives à l'influence d'un pollen étranger sur les caractéres du fruit, elles ont été faites sur le Mais et sur des pommes. Dans l'ouvrage que nous venons de citer, M. Darwin (p. 424 de la traduction fran- caise) a tracé l'historique de cette intéressante question. Aprés s'étre assuré qu'il possédait des Mais jaunes de race pure, M. Hildebrand en a croisé des fleurs par du pollen de Mais à grains brun foncé et a vu l'influence du pollen étranger se manifester sur la coloration des épis fécondés et méme sur un troi- sième épi femelle développé après la fécondation (2). M. Darwin a encore parlé de l'action directe que le pollen exerce sur les pommes. M. Hildebrand ajoute des faits nouveaux à ceux de l'auteur anglais. Il a vu des pommes situées sur un rameau entremélé aux rameaux d'un Pommier étranger revêtir des caractères différents dans diverses portions de leur pulpe, caractères dont les uns appar - tenaient à leur propre variété, les autres à la variété offerte par l'arbre voisin, dont le pollen paraissait avoir agi sur la formation du fruit (3). Sur lcs Érables du Japon; par M. Miquel (Archives Néerlandaises, 1867, tome 11.) L'auteur fait remarquer que depuis la publication de son Prolusio Flore Japonice, les explorations de M. Maximowicz ct de M. ‘Tschonoski, japonais, ont (4) Au sujet du Cytisus Adami, on consultera avec intérét la récente publication de M. Darwin : De la variation des animaux et des plantes, p. 411 de la traduction ran- çaise de M. Moulinié. On trouvera encore dans le même ouvrage, p. 419, le récit de curieuses expériences communiquées en 1867 à la Société botanique d Édimbourg par M. R. Trail. Ayant partagé par le milieu des yeux et par moitié une soixan aine de Pommes-de-terre violettes et blanches, il les planta en les réunissant deux à deux avec soin, et aprés avoir détruit tous les autres yeux. Quelques-uns de ces tuborcules rejoints produisirent des pommes de terre blanches, d'autres des bleues ; quelques uns donné rent des tubercules en partie blancs et en partie bleus, et sur quatre ou cinq « entre eux, des tubercules furent régulièrement marbrés des deux couleurs, — Voyez erore e mémoire de M. Caspary au Congrès international de botanique d Amsterdam, M 5. Là des expi- (2) M. Broca, en décembre 1868, a communiqué, à la Société de biologie, des expe : e e . p E : ai y tà coup riences suivies sur les maïs ; il rapporte avoir vu un êp! de maïs noir paraître tou l dans un pays où depuis plus de cinquante ans le mais noir n'avait jamais ge cu a (3) Voyez le Journa! de la Société impér. et centr. horticulture, 1868, p. suivantes. 23/ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ajouté à ce genre sept espèces nouvelles. Cela porte à 23 le nombre des Acer du Japon, parmi lesquel dix sept sont spéciaux à ce pays. Les six autres se rencontrent partie en. Amérique, partie dans ie continent asiatique, Sur ces 23 espèces, quatre appartiennent au sous-genre /Vegundo ; trois d'entre elles sont spéciales au Japon, ct la quatrième est l'Acer /Vegundo. L. Dans un appendice à ce mémoire l'auteur décrit trois nouveaux Acer de l'Inde: Acer Thomsoni Miq., A. Sikkimense Miq. et A. Hookeri Miq. cher den Gerbs (off der Eieho (Sur le tannin du Chine); ouvrage destiné aux corroyeurs, aux propriétaires forestiers, et aux botanistes physiologistes), par M. Th. Hartig. Brochure in-8° de 40 pages Stuttgart, chez Lotta, 4869. Cette publication constitue un utile résumé touchant une partie de la science que l'auteur a. éclairée antérieurement par des recherches toutes spéciales. Il indique d'abord quels sont à ce sujet les desiderata de la science, savoir quelle est la proportion relative de tannin dans l'écorce du Chêne en hiver et au prin- temps; dans la jeunesse et dans l’âge adulte de l'arbre, et dans ses différentes parties, enfin quelle est l'influence de la lumière sur la production du tannin; ce qui conduirait à l'emploi de certaines méthodes d'obtention particulières. Ensuite M. Hartig s'occupe dans son premier chapitre de la nature du tannin; il y traite la question chimique. Dans le second chapitre il cherche à donner une solution aux desiderata qu'il avait posés dans sa préface, Il indique, d’après des recherches spéciales, la proportion du tannin que renferment les diffé- rentes parties du bois de Chêne à leurs différents âges, en hiver et au printemps; il se livre ensuite à de nombreuses déductions sur les chiffres renfermés dans ce tableau. Un fait important en ressort d'abord, c'est que la quantité d'acide tannique, toutes choses égales d'ailleurs, est plus forte au printemps qu'en hiver, ct dans le jeune bois que dans le bois âgé, M. Hartig établit encore des différences qui tiennent à la provenance des arbres. SNcomographiü: phycologica mnediferranco-adriatiea, ossia scelta di Ficee nuove o più rare dei mari mediterraneo ed adriatico, figurate, descritte ed illustrate da G. Zanardini. Vo!. u, fasc 1 ct 2, tab. 41-56, (Extrait des Memorie del reale Istituto veneto di scienze, lettere cd arti.). On voit qu'en arrivant à son second volume, l'auteur a modifié le titre et élargi le cadre de son ouvrage, qui comprend maintenant non plus seulement les Algues de la mer Adriatique, mais aussi celles de la Méditerranée. Les plantes étudiées, décrites et figurées dans les deux premières livraisons du 5€- cond volume, sont les suivantes : Dasya penicillata Zanard. , D. ocellata Harv., D. rigescens Zanard., Chylocladia uncinata Menegh., Ch. mediterrane? Zanard. , Halymenia ulvoidea Zanard., Dudresnaya purpurifera J. Ag., D. dal- matica Zanard. , Bryopsis incompta Menegh. , Nitophyllum venulosum Zanard. , REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 235 N. Sandrianum | Zanard., Griffithsia barbata C. Ag., Bornetia secundiflora Thur., Dasva punicea Menegh., D. Wurdemanni Bail., D. squarrosa Zanard., Nemalion comosum Menegh., Corallina nana Zanard., Corallina longifurca Zanard. Zur Systematik von Ceællilriche (Sur la classification du genre Callitriche) ; par M. F. Hegelmaier ( Verhandlungen des botanischen Vereins fuer die Provinz Brandenburg und die angrenzenden Lander, 9° année, 1867, pp. 1-41), avec une planche. Depuis l'impression de sa monographie des Callitriche (A), qui eut lieu au printemps de 186^, l'auteur a recu en communication de MM. Engelmann, Buchinger, Grenier, Lenormand et Sonder, des matériaux ou des renseigne- ments nouveaux. Il en a profité dans ce nouveau mémoire, qui forme un véritable Synopsis du genre compris dans son ensemble, et dans lequel la nomenclature, admise d'abord par l'auteur, est quelquefois modifiée, ainsi que la classification des espèces dans le genre. Le nombre de celles-ci, qui était de 13 dans la Monographie, est porté à 18, par l'introduction d'espèces américaines nouveliement connues de l'auteur, et d'autres, dont les plus remarquables sont le Callitriche Sonderi et le C. umbonata de la Nouvelle- Hollande (C. vernalis Sond. in Linn. xxvii, 118 part.). Quant à la situation des Callitrichinées dans la série des familles, M. Hegelmaier n'a pas changé d'opinion. M. Clarke, en 1865, dans le journal de Seemann, a fait remarqué que ce groupe pourrait être placé dans le voisinage des Caryophyilées et des Élatinées, d'une part, ou bien près des Verbénacées et des Aspérifoliées, d'autre part. Quant à ces dernières, M. Hegelmaier fait observer qu'elles n'ont. Taffi- nité avec les Callitriche que par leur ovaire, rendu quadriloculaire par la formation de deux fausses cloisons ; il ajoute que les Caryophyllées et leurs voisines s'éloignent complétement des Callitriche par la structure de leurs graines, L'auteur entre encore dans quelques détails anatomiques sur les cris- taux d'oxalate de chaux, qui se remarquent dans le tissu des Callitriche, sur la structure de leur péricarpe. Il s'occupe ensuite des caractères qui influent sur la classification du genre, et qui l'ont conduit à conserver deux sections éta- blies antérieurement par lui, Zucallitriche et Pseudocallitriche. Viola mirabilis x Ziviniana; par M. R, d'Uechtritz (oid., pp. 118-124). ?n décrivant ce nouvel hybride, l'auteur fait une revue des hybrides de Viola, qui sont venus à sa connaissance, et que l'on consultera avec intérêt, à cause des citations bibliographiques et de la synonvmie, dans le cas où l'on étudierait quelque type de cette nature. (4) Voy. le Bulletin, t. x1 (Revue), p. 174. 236 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOUVELLES. — Depuis la mort de notre regretté confrère M. Francois Delessert, les bo- tanistessesont vivement préoccupés du sort qui serait réservé aux collections fon- dées par Benjamin Delessert. Nous nous sommes abstenu, dans notre dernier nu- méro, de rapporter la décision que l'on disait déjà prise par les héritiers De- lessert ; nous espérions qu'elle n'était pas définitive. Depuis lors, elle a été com- muniquée aux établissements qu'elle intéressait. La bibliothéque botanique a été offerte à l'Académie des sciences de Paris, et l'herbier à la ville de Genève, d'où la famille Delessert est originaire. Ces offres ont été acceptées. La collec- tion de coquilles, qui renferme les types de Lamarck , est également donnée au musée de Genéve. Ainsi, dans quelques semaines, le cabinet botanique de la rue Montmartre, où depuis cinquante années ont passé tour à tour presque tous les botanistes de l'Europe, ne sera plus qu'un souvenir. Nous espérons que l'herbier sera facilement accessible dans le musée de Genéve, et nous savons que l'on pourra consulter la bibliothèque, annexée dans une salle spéciale à celle de l'Institut, mais sous les restrictions que nécessite le règlement particulier de cet établis- sement. Mais ces collections auront sans doute cessé de s'accroitre, et en tout cas, on ne jouira plus de cette réunion, si profitable aux recherches, des li- vres et des plantes, qui manque à des musées de premier ordre. Depuis que la Société botanique de France est fondée, les botanistes pari- siens ont eu la douleur de voir partir d'abord les collections de Webb, achetées pour le musée de Florence, puis celles de J. Gay, acquises pour celui de Kew. M. le comte Jaubert ayant transporté dans son domaine du Berry sa galerie de botanique, il ne reste plus à Paris, après la fermeture du cabinet Delessert, d'autres collections privées importantes, dans le domaine de notre science, que celles de M. le comte de Franqueville et de M. Cosson. — Le professeur Adalbert Schnizlein est mort le 24 octobre 1868, des suites d'une longue et cruelle maladie, un cancer des intestins, à l’âge de cin- quante-cinq ans. En 1840, il était professeur agrégé à l'Université d'Erlangen. A la mort de son maitre, le célébre Koch, il lui succéda comme professeur de botanique et directeur du jardin de l'Université de cette ville. A partir de 1843, il publia l’/conographia familiarum naturalium, dont ce cahiervient de signa- ler la 19* et derniere livraison, qui fut terminée, pour ainsi dire, surle lit de mort de l'auteur. Nous sommes heureux d'ajouter, d'aprés des renseignements particuliers, que comme les planches étaient déjà gravées, le public ne tardera pas à être mis en possession du travail complet. Parmi les autres travaux que la science doit au professeur Schnizlein, se trouve un ouvrage allemand publié en 1858, où dans un atlas de 70 planches in-folio l'anteur donne une analyse de toutes les familles phanérogames de l'Europe. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 237 — Vers la fin du mois de décembre 1868 est mort à Cape- Town le natura- liste Frédéric-Chrétien. Ecklon, bien connu des botanistes par les nombreux exsiccata qu'il a envoyés à diverses reprises du cap de Bonne-Espérance. Né en 1795 à Aspenrade (Jutland), il se livra dés sa jeunesse à l'étude de la pharma- cie et de la botanique. En 1823, il se rendit au Cap pour y commencer des études sérieuses de botanique. Ce furent surtout les Iridées qui attirèrent ‘son attention, et, à son retour en Europe, en 1827, il publia à Stuttgard le Topo- graphische Verzeichniss der Coronarien und Ensaten, où il établit divers genres nouveaux, ainsi qu'un grand nombre d'espéces qu'il considérait comme inédites; mais la plupart de ces prétendues nouveautés ont été récemment réduites, par le docteur Klatt, à de simples synonymes d'espèces plus ancien- nement connues. En 1828, la Société d'Esslingen (Unio itineraria) a publié un grand nombre des plantes recueillies par ce voyageur, et diverses mono- graphes, Bartling, Lehmann, Nees d'Esenbeck, etc. , les ont fait connaitre scien- tifiquement. M. Ecklon dut à une subvention du gouvernement danois de pouvoir retourner au Cap oü, en compagnie de M. Zeyher, il explora sur une plus grande échelle la flore des environs de Cape Town, et aussi celle de la Cafrerie. En 1832, il revint à Hambourg, dont il enrichitle jardin botanique de plusieurs belles Cydacées et d'autres plantes africaines. Il commença alors en 1835, en collaboration avec M. Zeyher, la publication de l'£numeratio plantarum Africæ australis extratropice, qui resta inachevée. I] retourna en 1838 au Cap, oü il était demeuré depuis longtemps sans donner signe de vie aux botanistes. — On annonce encore une perte bien regrettable, celle de notre honorable confrére M. Doümet, ancien maire de Cette, ancien député au Corps législatif, officier de l'instruction publique, commandeur de la Légion d'honneur, etc. , décédé à Paris à l’âge de soixante-douze ans. M. Doûmet, qui était le petit-neveu d'Adanson, avait fondé à Cette un musée d'histoire naturelle d'une grande richesse, qui certainement ne pouvait tomber en de meilleures mains qu'en celles de M. Napoléon Doümet, son fils, amateur très-éclairé d'histoire naturelle. — Aux pertes faites par la botanique dans l'année 1868, et que nous avons successivement relatées, il faut ajouter celle de George 4. Walker Arnott, pro- fesseur à l'Université de Glascow, décédé le 13 juin dernier, dansla soixante- dixiéme année de son âge, et bien connu par la part qu'il prit aux publications de William Hooker sur le voyage du capitaine Beechey et à celles de M. Wight sur la flore de l'Inde ; et celle de M. Horace Mann, dont ce numéro rappelle les explorations botaniques, et qui est décédé le 11 novembre dernier à Cam- bridge (Etats-Unis). — M. Paul Lévy, voyageur naturaliste, vient de partir pour le Nicaragua, d'où il se propose d'envoyer en Europe des collections de botanique et de zoo- logie. 11 se trouvera pour ses explorations dans des conditions excellentes, 238 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. gràce à l'hospitalité qui lui est généreusement offerte par M. Ménier, notre compatriote, dans le bel établissement que ce riche industriel possède sur les bords du lac de Nicaragua, et qui est consacré à la culture du cacao. — Un article publié par M. le professeur Gavarret dans le Moniteur uni- versel du 27 janvier 1869, nous apprend que M. Cailletet vient de faire une étude importante Sur L'influence des rayons colorés sur la décomposition de l'acide carbonique par les plantes. Ce physicien, après avoir confirmé en général ce que l'on sait par les travaux de Guillemin, Payer, Cloëz et Gratiolet, J. Sachs et d'autres savants, est arrivé à un résultat que M. Gavarret signale comme complétement inattendu. Dans la lumière verte, la fonction physiolo- gique des feuilles éprouve une inversion très-remarquable. Non-seulemeni les parties vertes ne décomposent plus l'acide carbonique, mais elles se con- duisent comme dans l'obscurité, absorbent l'oxygène de l'air et exhalent de l'acide carbonique, C'est probablement en raison de cette singulière propriété de la matière verte, qui doit produire au bout d'un certain temps P'étiolement des plantes sur lesquelles elle agit, que la végétation est généralement lan- guissante ct chétive sous les grands arbres, quoique l'ombre qu'ils portent soit souvent peu intense. Il résulte en général des expériences de M. Cailletet que la propriété de décomposer de l'acide carbonique est complétement indé- pendante de l'action des rayons chimiques et des rayons calorifiques obscurs. — M. Mouchet, juge à Rochefort, a inventé un indicateur destiné à faciliter l'exploration des préparations microscopiques qui renferment de .très-nom- breux éléments d'observation sous un grossissement très-fort. Cet instrument est pourvu de deux coulisses se coupant à angle droit et marchant l'une el l'autre à l'aide de vis micrométriques. C'est en partie ce que les tourneurs ap- pellent un excentrique double, la partie centrale seule étant disposée autrement. — Le savant botaniste italien Bubani, auxquel la flore française est rede- vable de précieuses découvertes, est en train de mettre la dernière main à une l'lora Virgiliana qui sera prochainement publiée. — M. Du Mortier prépare actuellement une deuxième édition de son Syl- loge Jungermannidearum Europe indigenarum, dont la première édition date de 1831. — Il va prochainement paraître à Florence un nouveau journal trimestriel uniquement consacré à la botanique. On apprendra avec un vif intérêt que la publication de ce recueil est confiée à notre savant confrère M. Th. Carucl, professeur à l'Ecole de pharmacie de Florence. — Oi annonce pour le 4* mars 4869 l'apparition du Zraité de paléonto- logie végétale de M. le professeur. Schimper, de Strasbourg. Cet important ouvrage sera publié en deux volumes grand in-8°, avec atlas de planches 8 grand in-4° lithographiées, divisé en quatre livraisons. C'est le tome 1°", formant deux livraisons, qui paraîtra prochainement, avec un atlas de 50 planches, et au prix REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 239 de 50 francs, à la librairie J.-B. Baillière ct fils. Le tome H, déjà préparé par l'auteur, doit être publié dans le cours de l'année 1869, en deux fascicules, chacun accompagné d’une livraison de 25 planches, avec texte explicatif. — La Société académique de Maine et-Loire, voulant répondre aux inten- tions du Conseil général de ce département, lequel a mis à sa disposition une somme de 500 francs pour être convertie en prix, en faveur des lettres ct des sciences, a arrêté les dispositions suivantes : Elle décernera, dans sa séance du 7 juin 1869, d'une part, une médaille d'or de 250 francs à l'auteur du meilleur ouvrage de philosophie, de littérature, d'histoire ou d'archéologie ; d'autre part, une médaille d'or de méme valeur à l'auteur du ineilleur ouvrage de sciences mathématiques, physiques, ou na- turelles. Pour chacun de ces deux prix, le choix du sujet spécial est laissé à la volonté de l'auteur. Les mémoires ou ouvrages présentés devront être entière- ment inédits et envoyés dans les formes académiques ct francs de port au se- crétariat de la Société académique de Maine-et-Loire, 7, rue Courte, à An- gers, avant le 40 mars 1569. Dans le billet cacheté devra être contenue une attestation signée de l'auteur, aflirmant que son travail est inédit et n'a recu aucun commencement de publication. Les ouvrages devront étreécrits e» lan - gue francaise, saufles citations et les notes. — L'Association libre des cultivateurs, à Ghistelles, considérant que l'agri- culture pourrait recueillir de grands avantages de la fécondation artificielle des Graminées qui croissent en abondance dans les dunes longeant l'Occan et dont le grain, par sa ténuité, est impropre à l'alimentation; considérant, en outre, qu'il est à désirer que l'on tente le croisement de l'une ou l'autre de ces plantes maritimes avec le Froment, l'Orge, le Seigle ou l'Avoine, afin d'obtenir une hybride vivace, dont le grain puisse acquérir une valeur com- Merciale, institue un concours international aux conditions suivantes : Un prix de mille francs, ou un objet d'art de même valeur, sera décerné à celui qui présentera une hybride vivace, dont le grain possédera des qualités alimentaires, Le concours est ouvert à dater du 40 octobre 1865, et le sera pendant cinq années consécutives, quoiqu'il soit loisible aux concurrents dc faire connaître le résultat de leurs expériences dès que celles-ci auront réussi, le prix pouvant être décerné aussitôt que le résultat acquis sera reconnu satis - faisant. L'hybridation devra se faire entre l'une ou l’autre des Graminées viva- ces suivantes : Z'/ymus arenarius, E. giganteus, E. philadelphicus, Triti- cum acutum, T. pungens, Ammophila arenaria, où autres espèces maritimes du groupe Agropyrum, et l'une ou l’autre des Céréales suivantes: Froment, Epeautre, Seigle, Orge, Avoine. — Le bel herbier de Composées de feu le docteur Schuliz-Bipontinus sera vendu aux enchères, le lundi 45 mars 1869, à Deidesheim. S'adresser à ce sujet à M. Carl Schultz, à Deidesheim (Bavière rhénane). Affranchir. 2h0 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. — Sous le titre de Flora Sequanie exsiccata, ou Herbier de la flore de Franche-Comté, MM. J. Paillot, X. Vendrely et H. Blanche, se proposent de publier, par fascicules de cinquante espéces, un herbier renfermant toutes jes plantes qui croissent dans les départements de la Haute-Saône, du Doubs et du Jura, qui représentent l'ancienne province francaise de Franche-Comté. Cette publication est la continuation d'une œuvre que feu notre confrère M. H. Michalet avait entreprise. Elle sera faite à cinquante exemplaires scule- ment, et donnée en échange de plantes d'herbier et d'ouvrages scientifiques, ou bien à raison de 10 francs le fascicule; trois fascicules sont déjà prêts. — S'adresser à M. J. Paillot, rue d'Anvers, 3, à Besancon. —- M. Fr. Klincksieck, libraire de l'Institut, rue de Lille, 11, à Paris, nous prie d'annoncer qu'il met en vente les ouvrages suivants à des prix réduits, savoir : Bauer et Hooker. Genera Filicum. 125 fr. - Corda. Flore illustrée des Mucédinées d'Europe, in-fol. 25 Endlicher. Genera plantarum, complet avec les suppléments. 90 Kunth. Enumeratio plantarum, tome I-v, br. 60 Ledebour. Flora rossica. 60 Pfeifferet Otto. Figures des Cactées en fleurs, 2 vol. in-°, 60 pl. col. 40 Pritzel. Thesaurus literature botanica. 25 Schimper. Synopsis Muscorum europæorum, br. 30 Steudel. Nomenclator botanicus. 25 Torrey et Gray. Flora of North America, 2 vol. 50 Walpers. Repertorium. . 100 — . Annales, 6 vol. f 150 Errata. Dans notre dernier numéro nous avons signalé par erreur (p. 460) un mémoire de M. Woronin comme ayant paru dans les Beilage du Botanische Zeitung de 1868. Cette erreur tient à ce que nous avions reçu seulement un tirage à part du mémoire de M. Woronin, qui est imprimé dans les numéros 6 et 7 de ce Recueil, et aussi à ce que le Botanische Zeitung est envoyé trop tar- . divement à la Société. M. Duby nous prie de rectifier une autre erreur que nous avons commise involontairement (p. 153) en copiant les termes du rapport présenté à la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, par son président, M. Élie Wart- mann. Le mémoire publié sur les Champignons rapportés dé l'Angola et du Benguela, par M. Welwistch, n'est pas de M. Duby, qui en rendait simplement compte à cette Société, mais de MM. Welwitsch et F. Currey. Dr EUGÈNE FOURNIER, l'aris, — Imprimerie ec E. MARTINET, rue Mignon, 2. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. 241 Dons faits à la Société et reçus du 28 décembre 1867 au 11 décembre 1868. 4° t2 o he 5° 9» 10° 11° e 12 13? Par M. Ad. Brongniart : Rapport sur les progrés de la botanique descriptive. Annales des sciences naturelles, cinquième série (suite). Par MM. Brongniart et Gris : Sur quelques plantes de la Nouvelle-Calédonie (Extrait des Archives du Muséum). Par M. Duchartre : Rapport sur les progrès de la botanique physiologique. Expériences sur la végétation d’une Broméliacée sans racines. Par M. Éd. Bureau : Note sur la culture des Bignoniacées. Par M. le comte G. de Saporta : La végétation du globe dans les temps antérieurs à l’homme. Aperçu sur la flore de l’époque qualernaire. Par M. Frémineau : Anatomie du système vasculaire des Cryplcgames vasculaires de France, De la part de M. Barla : Monographie des Orchidées de Nice. De la part de M. Al. Braun: Die Characeen Afrikas. Appendix specierum novarum minus cognitarum, criticarum, qua in horto regio berolinensi coluntur. , Ueber die australischen Arten der Gattung Isoétes. De la part de M. Th. Caruel : Ricerche sulla ragione per cui i fiori di alcune piante si aprono di sera. De la part de M. Caspary : Index seminum in horto botanico regiomontano, anno 1867, collectarum. De la part de M. Cauvet : Mémoire sur la racine du Veratrum viride. Des Salsepareilles. De la part de MM. les professeurs Cesati, Passerini et Gibelli : Compendio della Flora italiana, fasc. 1 à 3. De la part de M. Clos : Catalogue des graines du Jardin-des-plantes de la ville de Toulouse récoltées en 1867. . "Y La plante au point de vue littéraire ; rapports de la botanique et de la littérature, De Ja part de M. Ch. Des Moulins : Lettre à M. François Crepin. 15° De la part de M. Éd. Dufour : Perspectives de la science (discours académique). 16° De la part de M. l'abbé Dupuy : Mémoires d'un Lotaniste, accompagnés de la Florule des slalions des chemins de fer du Midi dans le Gers. T. XV. 16 242 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 47° De la part de M. Durieu de Maisonneuve : Catalogue des graines récoltées au Jardin-des-plantes de Bordeaux en 1867. 18° De la part de M. Franchet : Essai sur les espéces du genre Verbascum croissant. spontanément dans le centre de la France. 19° Pe la part de M. Godron : L’ Atlantide et le Sahara. Observations sur les organes de la végétation du Lierre. 20° De la part de M. C. H. Hasskarl : Drei Berichte ueber den Zustand der Chinakultur auf Java pro 1867. Commelinaceæ (Extrait des Beitrege zur Flora Æthiopiens de M. Schweinfurth). 21° De la part de M. Kirschleger : Statuts et organisation de la Société vogéso-rhénane pour l'échange des plantes. Annales de l Association philomathique vogéso-rhénane, nouvelle série, livr. 9. 22» De la part de M. André Leroy : Catalogue de son établissement. 23° De la part de M. Louis de Martin : Les trois formes de la matière: minérale, organique, organisée. 24° De la part de M. Ch. Martins : Index seminum Horti monspeliensis, anno 1867. 25° De la part de M. J.- T. Moggridge : Contributions to the Flora of Mentone, part. III. 26° De la part de M. Nouël : Deuxième notice sur quelques plantes du département du Loirel. 27^ De la part de M. le baron de Castello de Paiva : Monographia Molluscorum terrestrium, fluvialium, lacustrium insularum Made- rensium. 28* De la part de M. Parlatore : Flora italiana, vol. IV, pars prima. 29° De la part de M. Vénance Payot : Note sur la végétation de la région des neiges. 30» De la part de M. Perrottet : Catalogue des plantes du Jardin botanique et d'acclimatation du gouvernement à Pondichéry. 31° Par M. Camille Personnat : Le Ver à soie du Chêne à l'Exposition universelle de 1867. 32° De la part de M. J.-B. Verlot : -atalogue des plantes récoltées en 1867 au Jardin-des-plantes de Grenoble. 33° De la part de M"* de Vilmorin : Le Bon Jardinier, 1868. 3^^ De la part de M. J.-G. Baker : On the geographical distribution of Ferns. 35° 38° 39° 40 h1^ DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. 2h3 De la part de M. Bouvet, secrétaire des Commissions des républiques de l'Amérique centrale et australe : Exposition universelle de 1867. Républiques de l'Amérique centrale et australe. Notices et catalogues. De la part de M. Casimir de Candolle : Théorie de la feuille. De la part de M. Jean Chalon : , Matériaux pour servir à la détermination des familles, genres et espèces par l'étude anatomique des tiges. Résume analytique de la théorie de la cellule végétale de M. Hofmeister, Petites annotations botaniques. Anatomie comparée des tiges ligneuses dicotylédones (deux mémoires). Sur la germination du Gui. Le manteau de la Terre. Par M. Contejean : La lune rousse au pays de Montbéliard. De la part de M. J. G. S. Cotton : Étude comparée sur le genre Krameria et les racines qu'il fournit à la médecine. De la part de M. Ch. Darwin : On the character and hybrid-like nature offspring from the illegitimate unions of dimorphic and trimorphic plants. On the specific difference between Primula veris, P, vulgaris et P. elatior, and on the hybrid nature of the common Oxlip, etc. De la part de MM. Delesse et de Lapparent : Revue de Géologie pour les années 1865 et 1866. Extraits de Géologie. De la part de M. Glæde : Culture spéciale des Fraisiers. De la part de M. Gottsche : De mexikanske Levermoser. De la part de M. le professeur H. Hoffmann (de Giessen) : Das Problem der thermischen Vegetations-Constanter. De la part de M. Jouan : Coup d'œil sur la flore de la Basse-Cochinchine. De la part de M. Lamy: Plantes aquatiques de la Haute-Vienne. De la part de M. Jules Léon : Plantes rares et plantes médicinales du bassin de l Adour. De la part de M. G. Licopoli : Sopra alcune glandole delle Saxifraghe aizoidee. | Sulla organogenia dei pappi e dell'altri organi fiorali nel Sonchus oleraceus. De la part de M. James Lloyd : Flore de l'ouest de la France, deuxiéme édition. De la part de M. le docteur Thomas Moreno y Maiz : Recherches physiologiques sur l'Erythroæylon Coca du Pérou el sur la cocaine. 24h 51° 52° 53° 60° o 61 62° o 63 eo 64 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. De la part de M. Mapwell T. Masters : The genus Cochliostoma. Synopsis of the south african Restiaceæ. De la part de Ma Ferd. de Mueller : Fragmenta phytographiæ Australie, t. V. De la part de M. le docteur Nylander : Synopsis Lichenum Nova Caledonia. De la part de M. le docteur Petermann : Wichtige neue Erforschungen auf dem Gesammltgebiete der Geographie. De la part de M. Pierandrea Saccardo : Commentario della fauna, flora e gea del Veneto et del Trentino, periodico trimes- triale, nn. 4 et 2. De la part de M. Quinquaud : Nouvelles recherches sur le Muguet. De la part de M. le professeur Refel : Programme de l'Exposition internationale d'horticulture qui aura lieu à Saint- Pétersbourg au printemps de 1869, De la part de M. le docteur Fr. Schultz : Étude sur quelques Carex. De la part de M. le docteur G. Schweinfurth : Ueber den Einfluss der Nordwinde auf die Vegetations-Verheltnisse des Rothen Meeres und sein Niveau. Aufzæhlung und Beschreibung der Acacia-Arten des Nilgebicles. De la part de M. A. Zumaghini : Flora pedemontana, t. I (1860) et t. IL (1864). De la part de M. Trémeaux : Principe universel de la vie, de tout mouvement et de l'état de la matière, n° 1 (avril 1868). De la part de M. L. Vuez : Notes et matériaux pour servir à la flore des environs de Cháleaudun. De la part de M. Woronine : Neuer Beitrag zur Kenntniss der Chytridieen. De la part de M. Rothschild, éditeur : Le Monde des bois, par M. Ferd. Hofer. Les Fougéres, par MM. Roze, Riviére et André, t. II. Les Coniféres indigènes et exotiques, par M. de Kirwan, deux volumes. L'art des jardins, par M. le baron Ernouf, deux volumes. L'art de planter les arbres, par M. Stumper (?). Les promenades de Paris, par M. Alphand, 1'* livraison. De la part de l'Académie des sciences de Naples : Comptes rendus, tt. 1 à VI (1862-67). De la part de la Société d'horticulture et de botanique de l'Hérault : Annales de cette Société, t, VIT, nn. 2, 3, 4, et t. VIII, nn. 4 et 2. Programme de l'Exposition tenue à Montpellier en mai 1868. De la part de la Société d'horticulture de la Haute-Garonne : Annales de cette Société, t. XIV, mai-juin 1867. 68° o 69 10? 74° gr DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. 2A De la part de la Société d'agriculture, sciences et arts de Ja Sarthe : Bullelin de cette Société, 2° série, t. XI, 1867. De la part de la Société d'horticulture de la Côte-d'Or : Bulletin de cette Société, 4867, n. 6 ; 1868, nn. 1 à 5. De la part de l'Institution Smithsonienne : Proceedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia, auno 1867. Proceedings of the american Academy of arts and sciences, vol, VII (pro parte). Annual report of the Board Regents of the Smithsonian Institution, 1867. Twenty-first annual report of the Ohio State Board, 1867. En échange du Bulletin de la Société : Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, 1867, nn. 1 à 3. Linnæa, Journal fuer die Botanik, 1867, 4 livr. Flora, oder allgemeine botanische Zeitung, 1867, 3° trim. Wochenschrift fuer Gertnerei und Pflanzenkunde (suite). Sitzungsberichte der K. B. Academie der Wissenschaften in Muenchen, années 1866 et 1367. Zweiter Jahresbericht des naturiwissenscahftlichen Vereines zu Bremen (deux mémoires). Atti della Società italiana di scienze naturali, tt. IX et X. Atti del Reale Istituto Veneto, t. XHI (suite). Pharmaceutical Journal and. Transactions, année 1868. The Gardners' Chronicle (suite). The American Journal of sciences and arts, année 1868. Annales de la Société phytologique d'Anvers, t. I, nn. 4 et 2. Mémoires de la Société impériale des sciences naturelles de Cherbourg, t. XIII. Mémoires de la Société académique de Maine-et- Loire, t. XXI et XXII. Mémoires de la Société impériale d'agriculture, sciences et arts d'Angers, t. IV, 3° et 4° trim.; t. V, 1** trim. Bulletin de la Société des sciences de l’ Yonne, 1867, 3° et 4° trim.; 1868, 4°" et 2e trim, Journal de la Société impériale et centrale d'horticullure, novembre 1867 à octobre 1868. Bulletin de la Société impériale zoologique d'acclimatation, décembre 1867 à octobre 1868. : L' institut (suite). ——A——)"Ü— —— M — À— TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME QUINZIÈME. N.-B. — Tous les noms de genre ou d'espèce rangés par ordre alphabétique sont les noms latins des plantes, Ainsi, pour trouver Ratanhia, cherchez Krameria, etc. Les chiffres arabes se rapportent aux Comptes rendus des séances de la Société. Les chiffres arabes entre crochets | ] désignent la pagination de la Revue bibliographique, et les chiffres romains, celle de la Session extraordinaire. A Abies pectinata DC. [110] [225]. — Sur le développement d’un jeune Sapin, xxxv. Acanthacées [167] [211]. Acer [233]. Achlya prolifera [74]. Acide atractylique ou sulfo-atractylique, 441. Aconitum Napellus, LXXXIV. Adenostemum nitidum Pers, [231]. Æthalium septicum [17]. Agaricus Loveianus Berk [209]. Aix-en-Provence (Sur quelques plantes des environs d'), 192. Algérie (Flore de I). Voy. (dans la table de la Revue bibliographique) Cosson et Du- rieu de Maisonneuve, — Jourdan. Algues, 28 [38] [68] [74] [104] [113] [174] [185] [193] [232] [234], xvi. — récoltées pendant la session de la Société dans les Pyrénées, xxxvi. Allanblackia Ol. g. nouv. de Guttifères [135]. Alsine Villarsii M. et K., Lv, en note. Alsodeiopsis Ol. g. n. d'Olacinées [131]. Amarantus Delilei Lor. obs. à Menton, 20. Amérique centrale (sur les Hyménophyl- lées recueillies dans 1"), 143. Anadyomene (sur le genre) [9]. Anomalie, voy. Monstruosités. Anouilhas (Herborisation de la Société à}, L. Anthérozoïdes des Mousses (Nouvelles re- cherches sur les), 109. Aphyllostachis Geepp., nouv. genre fossile [64]. Arachis hypogæa [28]. Arctiques (Flore fossile des régions), 64. Argemone mexicana [184]. Aristolochia [86]. Arnott (G. A. Walker). Sa mort [237]. Aroïdées [36]. Arthrobotrys oligospora [100]. Ascophora Mucedo (Sur la formation du sporange de l’), 448. Aspl. enium fissum Kit. et A. lepidum Presb. [163]. Atractylis gummifera [210]. — (De l'acide atractylique), 141. B BALANSA, Obs., 27. Bambusacées [171]. Banar. Note sur un échantillon monstrueux de Saxifraga umbrosa, x. — Sur le Capsella rubella Reut., xvn. — Obs., XI, XV, XVHI, XXIT, XXIII. Bannssy (D.). Sur une anomalie présentée par le Raphanus caudatus, 151. Basse-Cochinchine. Voy. Cochinchine. Batrachospermum [104]. Beggiatoa nivea Rab., xxxvi. BEscBERELLE (Ém.). De la structure de la tige dans les Mousses de la tribu des Bryacées et en particulier dans le genre Philonotis Brid., 13. — Obs., 117. BesNou a recueilli à Brest l'Ophioglossum lusitanicum L., 27. Betula alba [114]. Bibliographie [40] [143].— Principales pu- blications sur l'archipel de Madère, 189. Bignoniacées [128] [210]. Biros, voy. Kralik. Boletinus [106]. Bordeaux (Sur le catalogue des graines ré- coltées l'année dernière dans le Jardin botanique de), 21. 248 BonpEnE (Espèces pyrénéennes recuellies par), XLVII. Bouizé (le comte R. de). Rapport sur l'herborisation faite des Eaux-Bonnes aux Eaux-Chaudes par le pic de Ger, Lx. — Sur une excursion à la brèche de Roland, cr. Boulogne (Poa sudetica, Conopodium denu- datum et Sysimbrium slriclissimum trou- vés au bois de), 117. BouncEAv, Membre à vie, 109. Bras a recueilli Orobanche Scabiosæ sur le Carduus carlinoides, xxui.-- Obs., xxui. Brèche de Roland (Excursion à la), ct. Brest (Ophioglossum lusitanicum récolté à) 27. Brevoortia Wood, genre nouveau de la fa- mille des Liliacées [61]. Brisout DE BARNEvILLE (L.). Catalogue de plantes phanérogames rares ou peu com- munes dans la circonscription de la flore parisienne, trouvées à Saint-Germain- en-Laye ou aux environs, avec l'indica- tion pour ces espéces de localités qui ne sont pas mentionnées dans la Flore des environs de Paris, 21. Broméliacée (Expériences sur la végétation d'une), 111. BnowewianT (A.). Obs., 154. Bryacées, 13. Bryophyllum calycinum Salisb., 11. Bureau de la Société pour 1868, 2. Bureau (Éd.). Sur un phénomène de révi- viscence du Selaginella lepidophylla Spring, 32, 34.—Obs., 28, 94,157,179. Burséracées [59] [60]. Buxus sempervirens var. lancifolia, xvi. Byttnériacées [133]. C Calamites (De la structure et des affinités des) [10] [64] [209]. Callitriche [235]. Campanula Jaubertiana T-L., xcvi. Campylostemon Ol. g. nouv. de Célastri- nées [135]. canna [136]. capsella rubella Reut., xLvir. Carduus intricatus T.-L., LXXXVI. — pe- trophilus T.-L., LXXXVII. Carex [32] [226]. — Pairæi F. Schultz [226]. > Carlina acanthifolia AM., et C. Cinara Pourr., xxur. C ARUEL (T.). La vrille de la Vigne, 28. — Sur les causes de l'épanouissement des fleurs qui ne s'ouvrent que le soir, 85. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Catalogue des plantes rares ou intéressan- tes des environs de Crest (Dróme), 3. Cauterets (Séances de la session extraordi- naire à), xxv, xxxiv.— (Excursion de Pan- ticosa à) par le col du Marcadau, Lxxv. Centaurea decipiens Thuill. [66]. Champignons, 19 [31] [32] [33] [64] [69] [88] [97] [105] [109] [110] [111] [118] [139] [157] [162] [163] [165] [168] [169] [211] [217] [218] [222] [223]. Characées [117]. CuasrAiNGT. Sur les frères Schultz, 31. CnariN. Obs., 179. Chitridiées [160]. Chroolepus abietinum Fl., xui. — jolithus Ag., XLI. Chronosemium (Sur la section) du genre Trifolium de la flore francaise, 121. Chrysobalanées [68]. Chytridium, 98. Cinchona [133] [208]. Cladoniées [24]. Cladophora calida K., xut. Claviceps purpurea Tul., 19. Cros (D.). De quelques espèces cultivées du genre Phlomis, 6. Cochinchine (Sur la végétation de la Basse-), 33. Cochliostema Lem. [21]. Comité consultatif pour 1868, 1. Commission des archives, 1. — du Bulle- tin, 1. — de comptabilité, 1, 85. — des gravures pour 1868, 1. — pour le choix du lieu de la session extraordi- paire, 1. Conifères [29] [55]. Conocephalus naucleiflorus [71]. Conopodium denudatum trouvé au bois de Boulogne, 117. Corydallis cava [86]. , Cosson (E.). Catalogue des plantes recueil- lies par G. Mandon, en 1865 et 1866, dans les îles de Madère et de Porto- Santo, 94, 181. — Obs., 117, 119, 158, 179. Cóte-d'Or (Sur quelques plantes nouvelles pour le département de la), 25. . Crest (Catalogue des plantes rares ou inté- ressantes des environs de), 3. — (Sur une nouvelle espèce de Crocus obs. à), 103, 190. Crocus (Sur un nouvelle espéce de) obs. à Crest, 103. — cristensis, 190. Cucurbitacées, 5 [169]. Cycadées [202]. Cyclanthera pedata, 5. Cynoglossum pictum tr. à Nemours, 154. Cytisus Adami [233]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. 949 D Dannaco. Quelques observations sur trois plantes exotiques acclimatées dans l'ex- tréme sud-ouest de la France, et sur une Crucifére indigène, xi. Daubeny (Ch.-D.-B.). Sa mort [45]. Delessert (Fr.). Sa mort, 132 [144]. DELoywEs envoie des échantillons d'/soéles Hystriz var. subinermis récoltés à Li- gugé, 103. Dematium pullulans [223]. DERUELLE. Obs., xxvi. Des Erancs. Obs., xv, XXII, xxiv, xxv. Dianthus benearnensis Loret, Lxxxv. Diatomées, 34, 115 [72]. Dilléniacées [7]. Discours de M. Larrabure et de M. le comte Jaubert, à l’ouverture de la session ex- traordinaire, iv. — de M. l'abbé Gar- route, XLVIII Dons, 28, 32, 85, 108, 132, 154, mx, xxv [241]. Doümet (E.). Sa mort (237]. Dracena Draco, 13. DocnanrhE (P.). Président pour 1868, 2.— Sur lestirages à part, 35.— Expériences sur la végétation d'une Broméliacée sans racine, 111. — Obs., 5, 13, 19, 20, 21, 27, 35, 85, 94, 109, 126, 132, 154. Durand (Elias) donne son herbier au Mu- séum, 119. DonigU nr Maisonneuve. Notes sur le cata- logue des graines récoltées l'année der- nière dans le Jardin botanique de Bor- deaux, 21. — Obs , xv. DuvaL-Jovz (J.). Note sur les mouvements des feuilles du Bryophyllum calycinum Salisb., 11. — Étude sur les vaisseaux des Fougéres, 38. — Des Salicornia de l'Hérault, 132, 165. UVERGIER DE HAURANNE (Emm.). Rapport sur la course de Pau aux Eaux-Bonnes (11 août) et sur l'herborisation du Gourzy et d’Anouilhas, le 12 aoùt 1868, 1. E Eaux-Bonnes (Herborisations de la Société aux), L, LX. aux-Chaudes (Herborisation de la Société des Eaux-Bonnes aux), Lx.— (Unejournée Sh Lxx. — (Des) à Panticosa, LXXI. FN (F.-C.). Sa mort [237]. Cusine indica G., xu. Panouissement (Sur I) des fleurs qui ne 5$ ouvrent que le soir, 85. Ephemerum [25]. Equisétacées [89]. Equisetum [25] [57]. Eriocaulonées [189]. Erodium Manescavi Coss., Lit. Etymologie du mot Paiientia, 108. EUGÈxE (Le R. P.). Catalogue des plantes rares ou intéressantes des environs de Crest, 3. — Note sur une nouvelle es- péce de Crocus, 190. — Sur quelques plantes des environs d'Aix-en-Provence, 192. Eupomatia [167]. Exobasidium Vaccinii [13]. F Fagus Castanea [139]. Favre (l'abbé). Une journée aux Eaux- Chaudes, Lxx. — Obs., xxii, xxv, FENDLER. Voy. Fournier. Festuca (Sur deux) des Pyrénées, xvi. — Espèces diverses, Lxxxvit,. — pyrenaica R., LXXXVIII. Flore de France. Voy. France. — des en- virons de Paris. Voy. Paris. Flore fossile des régions arctiques, 64. Fontinalis antipyretica [187]. Fossile (Flore) des régions arctiques, 64. Fossiles (Plantes). Voy. (dans la table de la Revue bibliogr.) : Brongniart, Car- ruthers, Ettingshausen, Gæœppert, Sa- porta, Zigno. Fougères, 18, 143 [2] [54] [55] [163] [229]. — (Sur les vaisseaux des), 38.— (Sur la détermination spécifique des), 116. Fournier (E.). Sur le Pteris biaurita L., 18. — Sur une fleur anomale de Jacin- the, 27. — Sur l'étymologie du mot Patientia, 108. — Sur la détermination spécifique des Fougères, 116. — Sur les Hyménophyllées recueillies dans l'Amérique centrale par MM. Ch. .Wright, Fendler et Th. Husnot, 143. — Sur le genre Lennoa L. et L., 163. — Obs., 13, 20, 94, 119, 120. France (Flore de): Catalogue des plantes rares ou intéressantes des environs de Crest, 3. — Troisième petit bouquet récolté dans le Tarn, 3. — Sur un Or- chis hybride observé dans le Lot, 18. — Catalogue de plantes phanérogames rares ou peu communes dans la circon- scription de la flore parisienne, trouvées à Saint-Germain en-Laye, 21, — Sur quelques plantes nouvelles pour le dé- partement de la Cóte-d'Or, 25. — Sur 250 quelques espèces observées à Montbri- son, 103. — Herborisations dans l Hé- rault en 1867, 104. — Sur la section Chronosemium du genre Trifolium de la flore française, 121. — Des Salicornia de l'Hérault, 132, 165. — (Une plante nouvelle pour la), 155. — Notice bota- nique sur l'arrondissement de Montlu- con, 178. — Sur une nouvelle espéce de Crocus, 190, — Sur quelques plantes des environs d'Aix-en-Provence, 192.— Sur deux Festuca des Pyrénées, xvi. — Histoire de la botanique dans les Pyré- nées, xxvii. — Algues récoltées pen- dant la session de la Société dans les Pyrénées, xxxvi. — Examen comparatif de trois Primula des Pyrénées, xri. — Herborisations de la Société pendant sa session extraordinaire à Pau, L, Lx, Lxx, LXXI, LXXVIII, XCI, CI. Espèces décrites ou signalées : Aconitum Napellus L., uxxxiv. — Ál- sine Villarsii M. et K., Lv. Beggiatoa nivea Rab., xxxvi. — Buxus sempervirens var. lancifolia, xvu. Campanula Jaubertiana T.-L., xcvi. — Capsella rubella Reut., xvii. — Car- duus intricatus T.-L., LXXXVI. — C. pe- trophilus T.-L., rxxxvu, — Carlina acanthifolia All. et C. Cinara Pourr., xxm, — Chroolepus abietinum FÌ). , xui. — C. jolithus, xui.—- Cladophora calida K., x.i.— Conopodium denudatum, 117. — Crocus cristensis P. Eug., 191. — Cynoglossum pictum, 154. Dianthus benearnensis Loret, Lxxxv. Eleusine indica Gært., xu, — Erodium Manescari, Lu. Festuca espèces diverses, Lxxxvu, — F. pyrenaica Reut., LXXXVI. Geum intermedium, 111. — Globula- ria nana Lam., xc, Hieracium, Lxxxiv, — Hormosiphon furfuraceus, xxxvii, Ilysan!hes gratioloides, 155.— Isoëtes Hystrix var. subinermis, 103. . Lathyrus silvestris, xvit. — Lepidium majus Darracq, xut, — Lindernia pyzi- daria, 155. Nostoc alpinum K., xxxvi. — N. py- renaicum R., xxxvir. Ophioglossum lusitanicum, 27.— Oro- banche Scabiosæ, xxu.— Oscillaria Cor- tiana K., xxxvi. Paspalum vaginatum Kunth, xi, — Pellia calycina N., xv. — Pinus py- renaica, xut. — Poa sudelica, 117. — Primula offirina'is, xum. — P. pyre- SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. naica, XLIV, — P. Tommasinii Goup. ,xLiv. — Protoderma thermale R. n. sp., XL. Ranunculus alpicola T.-L., xc.— R. montanus auct., LXXXIX. Salicornia Emerici D. J., 138, 176. S. fruticosa D. J., 138, 471. S. macros- tachya D. J., 138, 1714, S. patula D. J., 138, 474. S. sarmentosa D.J., 138, 174. — Salvia Verbenaca, 111. — Saxifraga mixla Lap., LXXXV. — Sca- biosa maritima, xvni. — Scrofularia pyrenaica Benth, Lvi, en note. — Sisymbrium strictissimum, 117. — Spi- rogyra Weberi K. xL. — Stenotaphrum americanum Schr. , XII. Taraxacum pyrenaicum R. LXXXVIII. — Trifolium, esp. div., 121, — Tulipa silvestris, 111. Vallisneria spiralis, xxv. Zonolrichia saxicola Rab., XXXIX. — Zygogonium nivale, XL. . Voy. (dans la table de la Revue bi- bliographique) : Barla, Bautier, Boreau, Cariot, Cazin, Christ, Cusin et Ausber- que, Dupuy, Lamy, Léon, Lloyd, Martins, Mignot, Moggridge, Nouel, Planchon, Saporta, Vuez, White. o. FRANQUEvILLE (Albert de), membre à vie, 109. FRÉMINEAU. Essais d'éclairage pour l'analyse des stries des Diatomées, 115. G GARROUTE (l'abbé). Discours de clôture de la session extraord., xzvnr, — Rapport sur l'herborisation du 1 4 août des Eaux- Chaudes à Panticosa, Lxxxi. — Obs. , XXII, XXII, XXIV, XXV, XXXIV, XXXV. . Gavarnie (Compte rendu de Vl'excursion faite le 18 août à), cxt. GERMAIN pe Sawr-Pienre. Les âges du monde végétal, 164. Gerrardhantus portentosus, 21. Geum intermedium, 111. Globularia nana Lam. , xC.’ Glumacées [10]. GONTIER. Obs., xLvir. Goodénovićes [139]. Gourzy (Herborisation de la Société au), L- Graminées [174]. Grasse (Sur un Myosotis recueilli aux en- virons de), 11. GROENLAND. Obs., 34. Guinavp. Phénomène de viviparité dans le fruit du Cyclanthera pedata, 5. . GurrrEAU. Compte rendu de l'excursion faite le 18 août à Gavarnie, xci. — Obs., XXV- Gymnospermes [62]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. H Hybrides. Sur un Orchis hybride, 18. — De différentes espèces du genre Gossy- pium, 28. Héliotropiées [175]. Hépatiques [28] [164], xvm. Hérault (Herborisations dans I") en 1867, 104. — (Des Salicornia de lY), 132, 165. Herbier de M. Élias Duraud, donné au Muséum, 119. Herborisations de la Société pendant la session extraordinaire (Rapports sur les): De Pau aux Eaux-Bonnes, L. — Le Gourzy et Anouilhas, L. — Des Eaux- Bonnes aux Eaux-Chaudes par le pic de Ger, Lx. — Une journée aux Eaux-Chau- des, Lxx. — Des Eaux-Chaudes à Panti- cosa, xxi. — De Panticosa à Cauterets par le col de Marcadau, Lxxvii. — Ga- varnie, xci, — Bréche de Roland, ci. — Dans l'Hérault en 1867, 104. HERvigw-BAssoN. Sur une nouvelle espèce de Crocus observée par le pére Eugéne, Hieracium [12] [123] [124] [125], LXXXIV. Histoire de la botanique dans les Pyrénées, XXVII. Hormidium [113]. Hormosiphon furfuraceus K., xxxvii. Husnor (Th.). Voy. Fournier. Hybridation, xxir. Hybrides. Sur un Orchis hybride, 48. — Voy. (dans la table de la Revue biblio- graphique) : Darwin, A. de Hartsen, d'Uechtritz. Bydnorées [20]. Hydrocotyle vulgaris [49]. Hyménophyllées recueillies dans l'Améri- que centrale, 143. Hypericum [187]. "phodictyon, Nouveau genre de Lichens, L14]. Hypopityées [8]. I lcica Carana H. B. K. (Sur la résine de Ilysanthes gralioloides B., observé à Nan- tes, 155. lridées [75]. lsoëtes capsularis [139]. — Hystriæ var. Subinermis récolté à Ligugé (Vienne), 251 J JauserT (Le comte). Discours à l'ouverture de la session extraordinaire à Pau, iv. — Obs. Xi, xv, xxii, XXVI. Joncées [106]. Jovan. Sur la végétation de la Basse-Co- chinchine, 33. Joncaginées [14]. Juncus [104]. Jungermannia [15]. — Mildeana G. [15]. Justicia nodosa (16'1]. K KnaLik. Voy. Maille. Krameria [182]. L LARAMBERGUE (H. de). Troisième petit bou- quet récolté dans le Tarn, 3. LARRABURE, maire de Pau. Son discours, IV. Lathyrus silvestris, xvii. LeseL (E.). Morphologie du genre Spergu- laria, 50. LEerFÈvRE. Voy. Jouan. Lerranc. De l'acide atractylique ou sulfo- atractylique, 141. Le Grann (À.). Sur quelques espèces obser- vées aux environs de Montbrison, 103. Lemnacées [63]. Lennoa (Sur le genre), 163. Lepidium majus D., xn. Lepidodendron (De la structure et des affi- nités des) [10]. Lettres de MM. Guiraud, Hervier-Basson, Jouan, Legrand. Voy. ces noms. Levůre, 179. Lichens [14] [68] [73] [78] [79] [106] [130] [161] [162] [178] [196] [230] [231] [232]. Ligugé (Isoëtes Hystrix var. subinermis recueilli à). 103. Lindernia pyxidaria, 155. LLovp (J.). Une plante nouvelle pour la flore de France, 155. Lodoicea Seychellarum [217]. Lorer. Sur l'Amarantus Delilei Lor., obs. à Menton, 20. — Herborisations dans l'Hérault en 1867, 104. Lotus corniculatus et major (Sur les grains de pollen des) [10]. Lundia Bur. [128]. Lupinus polyphyllus [9]. | Luteola tincloria Webb. var. ausiralis forma dimerocarpa Asch. [119]. Lycopodiacées [170]. 252 M Madère et Porto-Santo (Catalogue des plantes recueillies par G. Mandon dans les Îles de), 94, 181. — (Principales publications sur l'archipel de), 189. Magnoliacées [52]. MAILLARD. Obs., xxii, xxv. Maille. Catalogue des plantes dont se com- posent les Reliquiæ Mailleane publiés par MM, Kralik et Billon, 71, 127. Maladie de la Vigne, 126. Malvacées [133]. Manceau. Sur la coloration jaune de quel- ques Orobanches, xx. — Obs., xvi, XXIII, XXIV, XLVI. Mandon (G.). Voy. Cosson. Manescau, président d'honneur de la ses- sion extraordinaire, 11. ManciLLY présente un Myosolis récolté à Grasse, 11. Martius (de). Sa mort [190]. Ménispermacées [175]. Micrococcus [165]. Microdictyon (Sur le genre) [9]. Microtome (Sur un nouveau), 31. MiÉcEViLLE (l'abbé). Histoire de la bota- nique dans les Pyrénées, xxvn. — Examen comparatif de trois Primula des Pyrénées, xu. — Obs., XLVI, XLVIL MoGGRiDGE (J.-T.). Membre à vie, 84. Monoschisma Duby g. n. [119]. Monstruosités. Phénomène de viviparité du Cyclanthera pedata, 5. — Sur une fleur anomale de Jacinthe, 27. — Ra- phanus caudatus, 151. — Saxifraga umbrosa, x. — Voy. (dans la table de la Revue bibliographique) J. Chalon, Christ. Montargis (Poa sudetica obs. à), 117. Montbrison (Sur quelques espèces obs. à), 103. MouiLLEFARINE a trouvé le Cynoglossum pictum aux environs de Nemours, 154. Mousses 109 [1] [20] [90] [138] [186] [220]. — (De la structure de la tige dans les) de la tribu des Bryacées et en particulier dans le genre Philonotis Brid., 13. — (Nouvelles recherches sur les anthérozoides des), 109. Mouvement des feuilles du Bryophyllum calycinum Salisb., 11. Mucor [112] [165]. MuerLer (de Wedel) (Préparations micros- copiques de M.), 34. Musacées [26]. Mycoderma. Du rapport des Mycodermes avec les levüres, 179. — vini (Sur un SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mode de reproduction du), 118. — ce- revisiæ [168]. — aceti, 150. Myosotis (Sur une espèce de) des environs de Grasse, 11. Myristica aromatica [135]. Myrtacées [137]. N Naiadées [119]. Narcissus [10]. Narthecium ossifragum Huds. [49]. Nécrologie. Voy. Nouvelles. Nemours (Cynoglossum pictum tr. à), 154. Nouvelles [43] [93] [143] [190] [236]. Nostoc alpinum K., xxxvii, — pyrenaicum Rip., xxxvii. 0 Oidium albicans [31], 32. Ombellifères [209]. Ophioglossum lusitanicum récolté à Brest, 27. Orchidées [27] [206] [207]. Orchis (Sur un) hybride, 18. Osmunda [229]. Orobanches (Sur la coloration jaune de quelques), xx. Orobanche Scabiosæ, xxi. Oscillaria Cortiana K., xxxvi. P Pacy-sur-Eure (Salvia Verbenaca récolté aux environs de), 111. . Panticosa (Séance de la session extraordi- naire à), xv. — (Excursion de) à Cau- terets par le col de Marcadau, zxxvi. Panus Sainsonii [163]. Papayacées [133]. Paris (Flore des environs de). Voy. Bou- logne, Nemours, Montargis, Pacy, Saint- Germain, Soisy, et (dans la table de la Revue bibl.) Vuez. Parnassia palustris [217]. Paspalum vaginatum, xt, Patientia (Étymologie du mot), 108. Pau (Séance de la session extraordinaire à), m. — (Herborisation de) aux Eaux- Bonnes, L. Pellia calycina Nees, xvi. Peltigera canina [230]. PÉRARD (Al). Sur la section Chronose- mium du genre Trifolium de Ja flore francaise, 121, — Notice botanique sur l'arrondissement de Montlucon, 178. — Obs., 179. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. PERSONNAT (Cam.). Sur les conditions de précocité des plantes vernales, 27. Philonotis Brid. (De la structure de la tige dans le genre), 13. Phlomis (De quelques espèces cultivées du genre), 6. — Bovei, 10. — fruticosa, 9, — polymorpha et var., 7,9. — Rus- seliiana, 10. — Samia, 10, — virens, DC., 6. — viscosa Poir., 6. Phœnix dactylifera [212]. Phragmites communis [32]. Phylloglossum [13]. Physcia parietina DNtrs. [106]. Pinus pyrenaica, xut. Pipéracées [9]. PLANCHON (J.-E.), président de la session extraordinaire à Pau, 11. Piancuon (G.). Note sur l'origine de l'Élemi en pains, 16. — Obs., 120, 179. Poa sudetica obs. à Montargis, 117. Peppig (E.-F.). Sa mort [190]. Polygalées [182]. Polyporées [106]. Porto-Santo, Voy. Madère, Pousses des végétaux (Sur les courbures que produisent les secousses sur les jeunes), 149. Prasiola [113]. Précocité des plantes vernales, 27. PniLLIEUX (Éd.). Sur les courbures que pro- duisent les secousses sur les jeunes pousses des végétaux, 149. Primula [141]. — variabilis Goup. [66]. — (Exameu comparatif de trois) des Pyrénées, xr. — officinalis J., xui. — Pyrenaica Mieg. n. sp.?, xwv. — Tom- masinii Goup., XLIV. Prosopanche Burmeisteri [20]. rotod2rma, thermale Rip. n. Sp., XL. Pyrénées (Histoire de la botanique dans les), xxvi. — (Algues récoltées pendant la session de la Société dans les), xxxvi. — {Examen comparatif de trois Primuia des), xui, Pyrénomycétes [105]. Q Quercus pedunculata [2]. R Ramono. Rapport de la commission de vé- rification des comptes du trésorier de la Société botanique de France pour les années 1862 à 1867, 8%. Anunculus (Sur les grains de pollen de 253 certains) [10]. — alpicola T.L., xc. — montanus auct., LXXXIX. . Raphanus caudatus (Sur une anomalie présentée par le), 151. Rapport dela commission de vérification des comptes du trésorier, 85. Rapports sur les herborisations de la So- ciété, Voy. Herborisations. Reseda [119]. Résine de l'/cica Carana, 16. Restiacées [92]. . Réviviscence (Phénomène de) du Selagi- nella lepidophylla Spring, 32. Rhamnus [167]. Riccia [87]. RipanrT. Sur le Pellia calycina, xvi. — Sur les Algues récoltées pendant la session de la Société dans les Pyrénées, XXXvI. —- Obs., xxiv, XXXV. RivET (G.). Surun nouveau microtome,31. Rosacées [68]. Royer (Ch.). Sur quelques plantes nou- velles pour le département de la Cóte- d'Or, 25. Roze (E.) présente des échantillons vivants de Claviceps purpurea Tul., 19. Nouvelles recherches sur les anthéro- zoides des Mousses, 109. — Sur la formation du sporange de l'Ascophora Mucedo, 118. — Obs., 190. Rudus [72]. — ~ > Saint-Germain (Catalogue des plantes pha- nérogames rares ou peu communes dans la circonscription de la flore parisienne trouvées à), 21. Salicornia de l'Hérault, 132, 165. — Esp. div., 138, 170. Salisburia adiantifolia [62]. Saliz [15] [63] [81]. Salvia Verbenaca récolté aux environs de Pacy-sur-Eure, 111. Sanguinetti (P.). Sa mort [143]. Sapindacées [175]. | SapontTa (G. de). Sur la flore fossile des régions arctiques, 64. .Sapranthus. Nouveau genre d'Anonacées américains [10]. Saprolegnia [112]. | Saxifraga [123]. — umbrosa, x. — mixta Lap., Lxxxv. Scabiosa maritima, xvm. Schizogonium [113]. Schnizlein (Ad.). Sa mort [236]. ScHoœnEFEL» (W. de). Obs., 179, xxxiv, XXXV, XLIX. 25^ Sclerotium [29]. Scrofularia pyrenaica Benth., Lvitt en note, Selaginella lepidophylla Spring, 32. — Veitchii [63]. Sericographis Mohilli [211]. Session extraordinaire à Pau en aoüt 1868, 1 à cvi. — (Fixation de la), 104. — (Séances de la), 111, xv, xxv, xxxiv. — (Programme de la), nr. — (Bureau de la), 1. — (Membres qui ont assisté à la), 1. — (Autres personnes qui ont assisté à la), 1. — (Herborisations de la). Voy. Herborisations. Seure (Côte-d'Or) (Vallisneria spiralis tr. à), xxv. SEYNES (J. de). Sur un mode de reproduc- tion du Mycoderma vini, 118. — Des rapports des Mycodermes avec les levi- res, 179. — Obs., 94, 179. Silene [100] [186]. Sisymbrium sirictissimum obs, au bois de Boulogne, 117. Smilax medica [160]. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. — Compo- sition du Bureau et du Conseil pour 1868, 2. — Commissions pour 1868. Voy. Commission. Soisy-sous-Etiolles (Tulipa silvestris ré- colté à), 111. Spergularia (Morphologie du genre), 50 [141]. ^ Sphæria militaris, 20. Spirogyra Weberi Kütz.?, xL. Stenotaphrum americanum Schr. , xii. Stachys silvatica [14]. Synchytrium Mercurialis Fckl. [160]. Syringospora Robinii Q. [31]. T Taraxacum pyrenaicum Reut., Lxxxvitr. TanpiEU (M.). Sur quelques plautes récol- tées aux environs de Paris, 111. Tarn (Troisiéme petit bouquet récolté dans le), 3. ' Thlaspi alpestre L. [138]. Tillandsia dianthoidea Rossi, 112. TimBaL-LAGRAVE (Ed.). Sur le Pinus pyre- naica, xix, — Sur deux Festuca des Pyrénées, xvi. — Rapport sur l'exeur- sion de Panticosa à Cauterets par le col du Marcadau, les 15 et 16 août 1868, LXXVI. — Sur une espèce nouvelle de Campanule (Campanula Jaubertiana SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. T.-L.), xcvi. — Obs., xr, xv, xvi, XVIII, XXII, XXII, XXIV, XXVI, XLVII. Tirages à part (Sur les), 35. TocquainE (Ad.). Sur le développement d'un jeune Sapin (Abies pectinata) xxxv. Trichomanes badium F. s. p., 147. — Galeottii F. sp. n., 147. — molle F. p. n., 147. — Lindigii F. sp. n. 147. — robustum F. sp., 147. Trifolium (Sur la section Chronosemium du genre), 121. — aureum, 126. — badium, 126. — campestre, 125. — micranthum, 125. — minus, 125. — patens, 126. — Schreberi, 126. Tulipa silvestris, 411. Tynanthus Miers [128]. U Ulmus [31]. — pedunculata et americana Ustilaginées [32] [115]. Utricularia vulgaris (Anatomie de l’), 158. vV Vaisseaux (Sur les) des Fougères, 38. Vallisneria spiralis trouvé à Seure (Côte- d'Or), xxv. Varon (E. de). Sur un Orchis hybride, 18. Vandellia [100]. Van Heurckia [227]. Vas-TiEGBEM (Ph.). Anatomie de l'Utricu laire commune, 158. Vaucheria dichotoma DC. [113]. Veratrum viride [159]. Vilmorin (M™° E. de). Sa mort [93]. Viola mirabilis X Riviniana [235]. Viscum album [203] [204]. . Vitis vinifera [3] [17] [81]. — La vrille de la Vigne, 28. — Maladie de la Vigne, 126. Vrille de la Vigne, 28. W Woronin. Mémoiresur un Chytridium, 28. Woroninia S. L. g. n. [113]. Wnicur. Voy. Fournier. Wynnea gigantea Berk et Curt. g.n. [69]. Z Zonotrichia saxicola Rab., XXXIX. Zygogonium nivale, xL. FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEUR3 DES PUBLICATIONS ANALYSÉES DANS LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. (TOME QUINZIÈME,) 1 N.-B. — Cette table ne contient que les titres des ouvrages analysés ct les noms de leurs auteurs. ous les noms de plantes dont les descriptions ou les diagnoses se trouvent reproduites dans la Revue ^ bibliographique, aiusi qui précéde celle-ci. Arrcaison (B.). Lahul, sa flore et ses pro- duits [136]. Amman (Aug.). Les maladies des plantes ANbEnRssON. Voy. Prodromus. AwpnÉ (Éd.). Le mouvement horticole de 1867. Revue des progrès accomplis dans toutes les branches de l'horticulture avec travaux mensuels pour 1868. 3° aunée [8]. ANSBERQUE. Voy. Cusin et Ansberque. Appendix specierum novarum, minus cognitarum, criticarum, qug in Horto regio berolinensi coluntur 1867 [200]. ASCHERSON (P.). Sur quelques plantes de l'herbier de Kitaïbel [75]. — Sur quel- ques Naiadées italiennes. Sur une forme singulière d'une Résédacée, en Sardaigne [119]. ASKENAsY (E.). Recherches sur la Chloro- Phylle et sur quelques matières colo- rantes qui l'accompagnent [107]. . Barton, Histoire des plantes : I. Mono- graphie des Dilléniacées [7]. HI. Mag- noliacées [52]. — Stirpes exotice nove [121]. — Recherches organogéniques sur les Eupomatia [167].— Voy. Payer. AKER. Sur |a distribution géographique des Fougères [55]. — Voy. Hooker. BARIANIETZKI (J.). Voy. Famintzin et Bara- Dietzki, que les articles nécrologiques, etc., doivent être cherchés dans la table générale Bautier (Al.). Flores partielles de la France comparées [222]. BeiGez (H.). Sur le prétendu Champignon des chignons [64]. BENNETT. Observations sur l'introduction et la culture de l'Oranger dans la Nou- velle-Galles du Sud [63]. BENTHaw (G.). Note sur les Myrtacées [137]. — Note sur l'appareil stigmatique des Goodénoviées [139]. BERKELEY. De quelques nouveaux champi- gnons du Mexique [69]. — et Curtis. Champignons de Cuba [139]. Benonix. Voy. Famiatzin et Berodin. Bibliographie [40] [143]. Boeuw (J.). Conditions physiologiques de la production de racines adventives chez les boutures de Saule [80]. Boorr (Fr.). Illustrations du genre Carex, IVe partie [32]. BonawETZY. Recherches sur la vie indépen- dante des gonidies des Lichens [231]. Boreau. Précis des principales herborisa- tions faites en Maine-et-Loire en 1866 [203]. Botanisk Tidskrift, journal botanique publié par la Société botanique de Copenhague, t. V [28]. Braun (Al.). Sur les phénomènes de crois- sance des sarments de Vigne [81]. — Sur les Characées d'Afrique [1171]. BanLa (J.-B.). Flore illustrée de Nice et | Brégissox (A. de). Extrait d'un essai mo- des Alpes-Maritimes ; iconographie des: Orchidées [27]. ATEMAN (J.). dées [201]. negraphique sur les Van Heurckia 227]. Seconde centurie d'Orchi- | Bronxçxiart (Ad.). Rapport sur les progrès de la botanique phytographique [145]. 256 — Sur un fruit de Lycopodiacée fossile [170]. — et A. Gris. Description de quelques plantes remarquables de la Nouvelle-Calédonie [197]. Brown (R.). Des produits végétaux em- ployés par les Indiens du nord-ouest de l'Amérique comme aliment, comme re- médes, dans les arts ou dans les céré- monies religieuses [201]. Bucuenau (Fr.). Rapport sur les dégâts causés par la foudre sur plusieurs Chénes pédonculés [2]. — Index criticus Junca- ginearum hucusque descriptarum [14]. — Histoire naturelle du Narthecium ossifragum Huds. [49]. — L'inflores- cence et la formation des rameaux chez l Hydrocotyle vulgaris [49]. — Deux nouvelles espèces de Juncus de l'Hima- laya [104]. — Des dessins que présente le testa des graines chez les Joncées d'Allemagne [106]. Bulletin de la Société impériale des natu- ralistes de Moscou [67]. Bureau (Ed.). Révision des genres Tynan- thus et Lundia [128]. Canior (L'abbé). Voy. Mignot. CanRi&RE (E.-A.). Traité général des Co- nifères, ou Description de toutes les es- péces et variétés de ce genre aujour- d'hui connues, avec leur synonymie, l'indication des procédés de culture et de multiplication qu'il convient de leur appliquer [55]. CannurHERS (W.). De la structure et des affinités des Lepidodendron et des Cala- miles [10]. — Sur les fruits de Gymno- spermes des terrains secondaires de la Grande-Bretagne [62]. — De la struc- ture du fruit des Calamites [209]. CarueL (Th.). Recherches sur la raison pour laquelle les fleurs de certaines plantes s'ouvrent le soir [21]. — Sur la . Structure florale et les affinités des Ério- caulonées [189]. Catalogue des mémoires scientifiques pu- bliés de 1800 à 1863, compilé et publié par les soins de la Société royale de Londres [56]. Catalogus plantarum qua in Horto bota- nico Bogoriensi coluntur [229]. Cauver (D.). Mémoire sur la racine du Veratrum viride Ait. et sur les racines qu'on lui substitue dans le commerce des Salsepareilles [159]. Cazin (F.-J.). Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes, avec un atlas. 3° édit. revue et augmentée par M. H, Cazin fils [50] SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. CesarTi, PASSERINI et GtBELLI. Abrégé de la flore italienne [66]. Cuaron (J.). Un mot sur la germination du Gui (204]. — Petites annotations botaniques [228]. CHARBONNIER (Th.). Recherches pour servir à l'histoire botanique, chimique et phy- siologique de l'Argemone du Mexique [184]. Cunisr. Virescences et métamorphoses chez le Stachys silvatica L. [74]. — Sur le tapis végétal des montagnes du Jura [199]. . CLos (D.). Des Ormeaux pédonculés d'Amé- rique [31]. — Des glandes dans le genre Hypericum [187]. — Quelques cas par- ticuliers de gemmation, de parasitisme et de germination [188]. Coux (F.). De la loi du mouvement des plantes et des animaux microscopiques sous l'influence de la lumière [122]. CotLiNG woop. De la culture du Muscadier et d'autres arbres à Singapore [1 35]. Corenwinper /B.). Recherches chimiques sur Ja végétation [128]. Cosson (E.) et DuniEU ne MAISONNEUVE. Ex- ploration scientifique de l'Algérie, pu- bliée par ordre du gouvernement. Flore d'Algérie. Groupe des Glumacées [10]. Corton (J.). Étude comparée sur le genre Krameria et les racines qu'il fournit à la médecine [182]. . CREPIN (F.). La nomenclature botanique au Congrés international de botanique de Paris [116]. Cusi et ANssERQUE. Herbier de la flore francaise [164]. . Darwin (Ch.). Variations des espèces ani- males et végétales dans l'état de domes- ticité [131]. — Du caractère et de la nature pseudo-hybride de la postérité issue des unions illégitimes des plantes dimorphes et trimorphes [139]. — De la différence spécifique qui sépare le Primula veris, le P. vulgaris et le P. elatior, avec des remarques addition- nelles sur les hybrides naturels dans le genre Verbascum [141]. o. De Bary (A.). Prosopanche Burmeistert, Hydnorée nouvelle de l'Amérique méri- dionale [20]. — Étude sur les Champi- gnons qui font périr les insectes (97].— Sur le chancre et sur le balai-de-sorcicre qui affectent l'Abies pectinata DC. [110]. u Decaisne (J.). Le Jardin fruitier du Mu- séum : livraisons 85 à 91 [4].— et C". Naupm. Manuel de l'amateur des jar- TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS. dins. Traité général d'horticulture, t. III, contenant la culture des arbris- seaux et arbres forestiers et d'agrément ainsi que celle des végétaux de serre chaude et d'orangerie [195]. Dg CawpoLuE (C.) Piperaceæ novæ [9]. — "Théorie de la feuille [22). — Voy. Prodromus. Des Mouuins (Ch.). Lettre à M. Fr. Crépin [117]. < Dicxie (G.). Note sur les caractères du genre Canna [136]. Dinricusen (Fr.). Sur l'Arachis hypogæa [28]. Don (W.). Sur les phénoménes de mouvement offerts par les plasmodiums de l'ZEthalium septicum [17]. Drury (Heber). Manuel dela flore indienne, ou guide pour la détermination de toutes les plantes phanérogames décrites jus- qu'à présent comme indigènes dans la péninsule de l'Inde [231]. Dury (J.-E.). Choix de Cryptogames exo- tiques nouvelles ou mal connues [119]. Ducuartre. Rapport sur les progrès de la botanique physiologique [147]. Dupuy (L'abbé). Mémoires d'un botaniste, accompagnés de la florule des stations du chemin de fer du Midi dans le Gers [120]. Duru DE Maisonneuve. Transformation d’un grain de raisin en rameau [17].— Voy. Cosson et Durieu de Maisonneuve. EnnENbEnG, Voy. Lorentz. EicgLER. Voy. Flora brasiliensis. ErriwcsuaAUsEN (C. d’). La flore fossile des couches houilléres anciennes de la Wet- teravie [205]. Evcexsrein (Th.). Sur les Diatomées [72]. Famnrzin (A.) et J. Baranierzei. Recher- ches sur l'organogénie des gonidies et la formation de zoospores dans le Physcia parietina DNtrs. [106]. FawiwTZiN et Beronix. Sur une formation transitoire d'amidon dans le Bouleau [114]. FERMOND (Ch.). Essai de phytomorphie, ou étude des causes qui déterminent les principales formes végétales. t. Il et dernier [218]. Fiscuer pe W ALpnEIM (A.). Sur la structure des spores des Ustilaginées [32]. — Re- cherches sur les Ustilaginées [115]. Flora brasiliensis, Enumeratio plantarum in Brasilia hactenus detectarum, quam edidit C. F. Pm. pe Martius. Fasc. XLII-XLIL, Rosacées, Combrétacées, par MM. J.-D. Hooker et Eichler [68]. — T. X V. 257 Fasc. XLIV-XLVI, Loranthacées, Loga- niacées, Oléacées, Jasminées, Styracées, par MM. Eichler, Progel, Seubert [154]. Focxe (W.-O.). Contribution à l'étude des Rubus d'Allemagne, particulièrement des formes observées aux environs de Bréme [72]. FounnzAU (J.). Voy. Jordan et Fourreau. Frank (A.-B.). Contributions à la physio- logie végétale [34]. — Les phénomenes de fluorescence regardés comme cause de la coloration des parties végétales [115]. FRÉMINEAU (H.). Anatomie du système vas- culaire des Cryptogames vasculaires de France [215]. Fremy (E.) et TERREIL. Méthode générale d'analyse immédiate des tissus végétaux 83]. Pi (H.). Le Mieroscope et l'art de s'en servir, manuel destiné aux médecins et aux étudiants [224]. Fries (El.). Icones selectæ Hymenomyceto- rum nondum delineatorum sub auspiciis regie Academic scientiarum holmiensis. Fasc. I [222]. FurisriNG (W.). Organogénie des Pyréno- mycètes [105]. GanovacLio (S.). Tentamen dispositionis methedice Lichenum in Longobardia nascentium additis iconibus partium in- ternarum cujusque speciei; adjutore operis iconografici J. Gibellio, sectio IV Verrucariæ quinque-pluriloculares [79]. Gerwic, L'Abies pectinata dans la Forêt- Noire [225]. Geycer (H. Th.). Sur le parcours suivi par les faisceaux vasculaires dans la feuille des Conifères [29]. GiBELLI. Voy. Cesati et voy. Garovaglio, GogprEnT (H.). Sur l’Ankyliostachys, nou- veau genre de plantes fossiles du groupe des Calamites et sur les relations de la flore fossile avec la théorie de la trans- mutation de Darwin [64]. — Compte rendu de l'état actuel du jardin botani- que de Breslau [121]. Gorrscug (C.-M.). Un nouveau Junger- mannia [15]. — Les Hépatiques du Mexique [164]. . Gourier (Ed.). Sur un caractere organo- graphique nouveau, l'inclusion du style dans une gaîne fournie par la corolle [167]. Gray (Asa). Botanical contributions [212]. Gray (J.-E.). Sur les genres Anadgomene et Microdictyon [9]. Gray (S.-0.). Herbes marines d'Angleterre, 17 256 introduction à l'étude des Algues ma- rines de la Grande-Bretagne, de l'Ir- lande et des iles Sorlingues [174]. Gris (A.). Sur le mouvement des étamines dans la Parnassie-des-marais [217]. — Voy. Brongniart et Gris. GRoENLUND (Chr.). Sur la nervation des feuilles des Monocotylédones [28]. GnuNow (A.). Voyage de la frégate Novara autour du monde. Partie botanique. T. 1°", Algues [68]. GUILLARD (Ach.). Des caractères distinctifs des familles à puiser dans l'organisme interne [61]. GULLIVER (G.). Sur les grains de pollen de certains Ranunculus, du Lotus cornicu- latus, et du L. major [10]. Harker (Ernst). Le miasme cholérique ; recherches botaniques destinées aux mé- decins et aux naturalistes [33]. — Pa- thologie végétale ; maladies des plantes cultivées [51]. — Recherches sur les parasites, principalement sur les para- sites vézétaux qu'on a observés dans la rougeole, le typhus, la variole, la vac- cine, la clavelée, le choléra [165]. Haxce (H.-F.). Sur le Fagus castanea de Loureiro, avec description de deux Cory- lacées nouvelles [139]. Haxsrein (J.). La cellule apicale dans le point végétant des Phanérogames [216]. — Revue de la classification naturelle des plantes [30]. Hartı (Th.). Sur l'utricule de fovilla de la cellule pollinique [114]. — Sur le tannin du chéne; ouvrage destiné aux corroyeurs, aux propriétaires forestiers, et aux botanistes physiologistes [234]. HanrseN (F.-A. de). Remarquable produc- tion d'hybrides [114]. Harvey (W.-H.). Les genres de plantes de l'Afrique méridionale arrangés selon la méthode naturelle [197]. HEcELMAIER (F.). Sur la classification du genre Callitriche [235]. Heuscey. Distribution géographique des Ombellifères anglaises [209]. Herner (F. de). Plante Raddeane mono- petale [67] [131]. — Voy. Regel et de Herder. HERMANN (L). Sur les glaucogonidies du Peltigera, canina [230]. VitbEpRAND (F.). Sur le développement des stomates des Fougères [2]. — Sur la fécondation de l'Aristolochia. Clematitis et de quelques autres espèces d'Aristo- loches [SG]. — Sur la nécessité du cou- cours des insectes pour Ja fécondation SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. du Corydallis cava [86]. — Contribu- tions mycologiques [88]. — Expériences et observations sur l'influence que le sujet exerce sur la greffe et sur l'in- fluence directe qu'un pollen étranger exerce sur la constitution du fruit qu'il produit [232]. Hicers (G.). Sur l'apparition des cristaux d'oxalate de chaux dans le parenchyme de quelques Monocotylées [88]. HorrwANN (Herm.). Trouver une constante de température pour la végétation [16]. — Sur le Champignon du Favus [109]. — Sur les Saprolegnia et les Mucor [112]. Horweisrer (W.). Sur la question sui- vante: Le mode de développement de la tige feuillée suit-il la voie longue ou la voie courte de la spire foliacée [98]. — Morphologie générale des végétaux [199]. HouexBucueL (de). Sur le Panus Sainsonii 163]. nis (G.). Sur le rôle physiologique de l'oxalate de chaux [130]. Hooker (J.-D.). Manuel de la flore de la Nouvelle-Zélande ; description méthodi- que des plantes spontanées dans la Nou- velle-Zélande et les îles Chatham, Ker- madec, Lord Auckland, Campbell et Macquarrie [174]. — Voy. Flora bra- siliensis. . Hooker (W.-J.) et J.-G. BAKER. Synopsis de toutes les Fougères connues, renfer- mant les Osmondacées, les Schizéacées, les Marattiacées et les Ophioglossées, principalement dressé d'aprés l'herbier de Kew, accompagné de figures repré- sentant les caractéres essentiels de cha- que genre [54]. . Howanp (E.). De la culture du Quinquina dans les Indes-Orientales [133]. Jessen. Conspectus Hepaticarum Daniæ 28]. PEN (AL) et J. FounnrAv. Icones ad flo- ram Europe novo fundamento instau- randam spectantes [76]. Jourpan (Pascal). Flore murale du tom- beau de la Chrétienne (province d'Alger) [221]. Journal de la Société botanique de Copen- hague (Botanisk Tidskrift) [28]. Journal of botany british and foreign, 18606, articles analysés [9]. — articles men- tionnés sans analyse [62]. — déc. 1867 [209]. Journal of the Linnean Society, vol. I5 [68]. — vol. X [133]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS. KALCHBRENNER (C.). Notice sur un nouveau genre de Polyporées [106]. KARELTSCHIKOFF. Sur l'organogénie des sto- mates [15]. l KansrEN. Voy. Markham. Kincugoer (Alf). Théorie de la génération alternante dans le regne végétal; ana- logies d'organisation entre les fleurs des Phanérogames et celles des Cryptogames [111]. Krarr (F. W.). Diagnoses Iridearum no- varum [75]. Kn (L.). Sur la structure et le développe- ment des Riccia [87]. Koœrger. Lichens de l'Istrie, de la Dalmatie et de l'Albanie, recueillis par Em. Weiss, médecin de marine [162]. Kors (Max.). Le jardin botanique royal de Munich [79]. Korscny (Th.). Voy. Schweinfurth. Kraus (Gr.). La tension des tissus de la tige et ses conséquences [101]. KnEwPELHCBER (A. de). Nouvelle descrip- tion du Lichen esculentus Pall., primiti- vement saxicole [161]. — Lichens exo- tiques de l’herbier du cabinet botanique , LR. de Vienne [196]. Kuun (M.). Quelques remarques sur le Vandellia et sur l'hétéromorphisme flo- , ral [100]. Kunz. Révision des Pandanées de l'Inde et des plantes voisines de cette famille [62]. — Énumération des Lemnacées d'Australie [63]. Lamy (E.). Plantes aquatiques de la Haute- Vienne et rapport de ces plantes avec celles de même nature dans les dépar- tements voisins [194]. Lance (Joh.). Hypopityc meæicanæ et cen- trali-americanæ a cel. prof. Liebmann et OErsted collectæ et in museo botanico hafniensi asservalæ [8]. — Recherches sur le dimorphisme floral à propos de l'Atriplex hortensis [28]. — Sur les plantes les plus importantes contenues dans la 46* livr. du Flora danica [65]. La RUE (E. de). Sur l’anatomie et Ja phy- Siologie de la feuille des Aroïdées [36]. Launer-Linpsay (W.). Des Cladoniées arc- tiques [24]. — Contributions à la flore lichénologique de l'Europe septentrio- 259 LircEp (H.), Croissance de la tige du Fontinalis antipyretica [187]. — Voy. Nægeli et Leitgeb. Léon (J.). Plantes rares et plantes médici- nales du bassin de l'Adour (environs de Dax et de Bayonne) [203]. LEsouEREUX (Léo). Catalogue des espèces de Mousses trouvées jusqu'aujourd'hui sur la côte nord-ouest des Etats-Unis et particuliérement en Californie [1]. Lesrisoupois (Th.). De la vrille des Cucur- bitacées [169]. Licorour (G.). Sur quelques glandes des Saxifrages de la section .1izoides [123]. Lrovp (J.). Flore de l'ouest de la France, 2* édit. [19]. Low (E.). Sur V Arthrobotrys oligospora [100]. — Sur la physiologie des Cham- pignons inférieurs [162]. — Sur le De- matium pullulans De Bary [223]. Lorentz (P.-G.). Sur les Mousses que M. Ehrenberg a recueillies dans les années 1820-1826 en Egypte, daus la presqu'ile du Sinai et en Syrie [20]. — Lignes fondamentales d'une anatomie comparée des Mousses [90]. Mac-Nas. Sur les Sélaginelles cultivées au jardin botanique royal d'Édimbourg [63]. MaLaise (C.). Rhizomes verticaux sur un pied de Phragmites communis [32]. Mary (J.-K.). Flore de Styrie [52]. MANN(H.). Énumération de plantes des iles Havai [224]. Mancuanp (L.). Recherches sur l'organisa- tion des Burséracées [59]. — Recher- ches pour servir à l'histoire des Bursé- racées, 2* partie [60]. — Des classifica- tions et des méthodes en botanique [171]. Mauxtax (C.-R.). Les espèces de Cinchona de la Nouvelle-Grenade (examinées par Mutis et Karsten) [208]. Manssos (Th.-Fr.). Flore de la Nouvelle- Poméranie et des îles de Rügen et d'Use- dom [223]. ManriNs (Ch.). Les jardins botaniques de l'Angleterre comparés à ceux de la France [220]. Manrus (C. de). Voy. Flora brasi- liensis. nale [68]. — Recherches sur la flore de | Masters (Max. T.). Sur le genre Cochlio- la Nouvelle-Zélande [152]. LEBEL (E.). Révision du genre Spergularia, les Spergulaires françaises et deux cs- pèces des Canaries [141]. EIGHTON (W.-A.). Sur la fécondation du Lupinus polyphyllus [9]. stema [21]. — Synopsis des Restiacées de l'Afrique méridionale [92]. — Sur quelques points de la morphologie des Malvacées, avec la description d'un nouveau genre de Byttnériacées [133]. Messner. Voy. Flora brasiliensis, 260 MzLLo (J. Correa de) et Richard SPRUCE, Note sur les Papayacées [133]. MzerrTENIUS (G.). Sur le Phylloglossum [13]. MicggLt (Marc). Quelques observations sur la matiére colorante de la chlorophylle [120]. Mers (J.). Sur les Ménispermacées [175]. — Sur quelques Héliotropiées [175]. MicNor (And.). Flore de la France centrale. Album faisant suite à la quatriéme édi- tion de l'Étude des fleurs, par l'abbé Cariot, et comprenant en outre les plantes qui croissent le plus communé- ment dans le centre de la France. T. Ir [70]. MiLpE (J.). Matériaux pour le jugement de la théorie Darwinienne [37]. — Monographia Equisetorum [51]. — Sur l'Asplenium fissum Kit. et l'A. lepidum [163]. — Remarques sur quelques Cryptogames de la flore allemande [164]. — La fructifieation des Osmon- des [229]. MitLAnDET. Sur le nouveau genre de Li- chens Hyphodictyon [14]. MiQvEL (F.-A.-W.). Sur les affinités de la flore du Japon avec celles de l'Asie et de l'Amérique du Nord [58]. — Sur le caractére et l'origine de la flore du Ja- pon [126]. — Sur les Érables du Japon [233]. — Voy. Prodromus. MirrEN (W.). Liste des Mousses recueillies par le rév, Th. Powell dans les iles des Navigateurs [138]. MoscGnipGE (T.). Contribution à la flore de Menton, p. III, t. -Lxx [184]. Mozenpo (L.). Voy. Walther et Molendo. Morin. Note sur l'Haddad (Atractylis gum- mifera) [210]. — Sur la composition chimique et la valeur alimentaire de la datte [212]. MuELLER Arg. Lichenum species et va- rietates aliquot nove [18]. — Quatre Lichens du canton de Berne [130]. MozLLER (C.). Annales bolanices systema- tice, t. VIL, fasc. 1 et 2 [226]. MuzLLER (M.-J.). Organogénie de la capsule de l’ Ephemerum [25]. MuecLer (N.). Développement du bourgeon terminal chez les plantes à feuilles ver- ticillées [83]. — Recherches sur la ré- partition de la résine, de l'huile essen- tielle, de la gomme et de la gomme- résine, ainsi que sur Ja situation des réservoirs de sécrétion dans l'organisme végétal [87]. MuELLER. Voy. Prodromus. Munro (Le C". Monographie des Bambu- SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sacées, comprenant la description de toutes les espéces [171]. Muris, Voy. Markham. NxcELI Examen systématique des Hiera- cium relativement aux limites de l'es- péce [12]. — Synonymie et nomencla- ture des Hieracium [123].— Les Hiera- cium de la section Pilosel'oides et leurs caractères taxonomiques [124]. — Pilo- selliformia [125]. — Sur les expériences qui concernent les actions capillaires produites par la diminution de la pres- sion atmosphérique [180]. — Théorie de la capillarité [181]. — (Publié par): Croissance en épaisseur de la tige et disposition des faisceaux vasculaires chez les Sapindacées [175].— et H. LrtrrGEB : Naissance et développement des racines [177]. NaupiN (Ch.). Voy. Decaisne et Naudin. NovrL. Deuxième note sur quelques plantes du département du Loiret [3]. NyLaANDER (W.). Addenda nova ad licheno- graphiam europæam [13]. OsErDrecx. Notices pomologiques [226]. OLivER (D.). Description de trois genres nouvcaux de l'Afrique tropicale occiden- tale appartenant aux ordres naturels des Guttiféres, des Olacinées et des Célas- trinées [135]. — Flore de l'Afrique tro- picale [173]. OupEMANs. Tentative pour rétablir au rang d'espéce le Cycas inermis Lour. [231]. PanLATORE (Ph.). Flora italiana, t. V, 17* partie [201]. — Voy. Prodromus. Passerini. Voy. Gibelli. . PAvER (J.). Botanique eryptogamique, 0U Histoire des familles naturelles des plantes inférieures, 2* édition revue par M. Baillon [19]. . PEckoLr (Th.). Catalogue de la collection de produits pharmaceutiques et chimi- ques de là flore brésilienne rassemblée pour l'exposition nationale de Rio en 1866 [50]. | Perrorter. Catalogue des plantes du jar- din botanique et d'acclimatatton du gouvernement à Pondichéry [17]. . PETOUNNIKOW (Al.). Note sur la cuticule [67].— Sur quelques organes sécréteurs des plantes [67]. . Prirzer (E.). Sur la galne protectrice des Équisétacées d'Allemagne [89]. »" PuiLipet (R.-A.). Sur l'Adenostemum nit- dum Pers. [231]. IM Prawcuox (G.). Matériaux pour servir à la flore médicale de Montpellier et des Cévennes [182]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS. 201 Plantes (Les) à feuillage coloré, t.11,1.1[13]. | Rosanorr (S.). Observations sur les fonc- PLues (M.). Graminées anglaises; intro- duction à l'étude des Graminées de la Grande-Bretagne et de l'Irlande [174]. PoLLENDER (Alloys). Nouvelles recherches sur l'origine, le développement, la struc- ture et la constitution chimique du pol- len [157]. Poucuer. Sur la germination des levüres, les fermentations et sur les végétaux qu'elles produisent [169]. PowELL. Voy. Mitten. Prodromus systematis naturalis regni vege- tabilis, editore et pro parte auctore Alph. de Candolle, pars XVI: Bétulacées, Sa- licinées, Casuarinées, Gnétacées, Coni- féres, Cycadées, Résédacées, Lacistémées, Gunnérées, Ancistrocladées, Diptérocar- pées, Lophiracées, Monimiacées, Crypté- roniacées, Hell wingiacées, par MM. Regel, Andersson, Wesmael, Miquel, De Can- dolle, Parlatore, Mueller [154]. PnocEL, Voy. Flora brasiliensis. QuivQuAUD. Nouvelles recherches sur le muguet [31]. — Nouvelles études d'a- natomie et de physiologie végétales [65]. RasENgonsr (L.). Flora europea Aigarum aque dulcis et submarinæ. Seciio 3, Algas chlorophyllophyceas, melanophy- ceas et. rhodophyceas complectens [38] [193]. — Hedwigia, journal des études cryptogamiques, t. VI [39]. Raczywski (S.). Note sur la distribution de la salicine dans les tissus des Saules [15]. REcEL. Voy, Prodromus. — et F. ne Her- DER. Enumeratio plantarum in regionibus cis- et transiliensibus a cl. Semenowio anno 1857 collectarum [15] [158]. ReICHENBACR (H.-G.). Xenia orchidacea, t. II, fasc. 2 à 10 [206]. RurnrNpACH (L. et H.-G.). Icones Floræ germanica et helvetice, simul terrarum adjacentium, ergo medie Europe, t. XXII [207]. ReicHerr. Sur les courants séveux des vé- gétaux (rotation, circulation), avec un coup d'eil sur la question de la contrac- tilité [77]. Renscu (P.). Sur le lien originel des Hor- midiwn, Schizogonium et Prasiola [113]. Rose (A.). Notice sur les exeroissances pathologiques des feuilles de Vigne cau- sées par un acarus [3]. Ross (Max.). Organogénie du sommet de la tige chez les Equisetum [25]. Rourgaca (P.). Recherches sur le genre Silene [100]. — Monographie du genre Silene [186]. tions et les propriétés des pigments de diverses Algues, suivies de quelques données relatives à la structure des for- mations protoplasmatiques [185]. Rosrnup (E.). Sur les Sclerotium [29]. RoumEGuËRE (Casimir), Cryptogamie illus- trée, ou Histoire des familles naturelles des plantes acotylédones d'Europe, coor- donnée suivant les dernieres classifica- tions et complétée par les recherches scientifiques les plus récentes [18]. Russecer (J. de). Voy. Schweinfurth. Saccanpo (Pierandrea) Courte revue des Cryptogames vasculaires du Trévisan [131]. Sacus (J.). Traité de botanique d'apres l'état actuel de la science [158]. Saporta (G. de). Aperçu sur la flore de l'époque quaternaire [1]. — Prodrome d'une flore fossile des travertins anciens de Sézanne [69). — Etudes sur la végé- tation du sud-est de la France à l'épo- que tertiaire [129]. Scmuipr (F.). Voyage au pays de l'Amur et à l'ile Sachalin [223]. ScHNIZLEIN (Adr.). Iconographia fami- liarum naturalium regni vegetabilis, livr. 19 [225]. ScunkNk (Al). Enumeratio plantarum songoricarum annis 1840-1843, collec- tarum, auctore E. H. a Trautvetter (continuatio 33) [15]. — Voy. E. R. de Trautvetter. ScHUETZENBERGER (P.). Sur les matières colorantes de la graine de Perse [167]. ScaoLrtz (Fr.). Étude sur quelques Carex [226]. SCHULTZER VON: MUEGGENBURG (St.). Mélan- ges de mycologie [163]. Scaumacuer (W.). La physique dans ses applications à l'agriculture et à la phy- siologie végétale [198]. Scorr (G.). Sur l'/soétes capsularis Roxb. [139]. ScuwkisrunTH (C.). De l'influence du vent du nord sur les caractères de la végéta- tion de la mer Rouge et sur son niveau [78]. — Reliquiæ Kotschyana. Descrip- tion et iconographie d'un grand nombre de plantes non décrites ou peu connues que Th. Kotschy a recueillies dans un voyage exécuté par lui en accompagnant Joseph de Russeger, de 1337 à 1839, dans les montagnes du pays des Négres situées au sud du Cordofan et au-dessous de Fazogl [222]. ScHWENDENER (S.). Recherches sur le thalle 262 des Lichens [178]. — Sur les rapporis qui existent entre les Algues et les goni- dies des Lichens [232]. SEEMANN (B.). Sur le Sapranthus, nouveau genre d'Anonacées américain [10]. — Flora vitiensis, 6* et 7* part. [116]. — part. 8 [151]. — Révision de la famille des Bignoniacées [210]. Semenow. Voy. Regel. SEusERT. Voy. Flora brasiliensis. Suonr (J.). Sur le Sclerotium stipitatum B. et C. [69]. Surr i. (W.-A.). Sur la production artifi- cielle de l'Agaricus Loveianus Berk. [209]. Swira. (W.-G.). Sur la couronne des Nar- cisses [10]. SoLms-Laupac (Le comte H. de). Sur le développement du, fruit des Batracho- spermum [104]. — Sur le Vaucheria dichotoma DC. [113]. — Tentamen bryo-geographiæ Algarviæ, regni lusi- tani provincig. Thése à l'Académie de Halle [220]. Sorsy (C.). Sur une méthode d'analyse quantitative des matiéres colorantes animales et à l'aide du microscope spectral [229]. Spruce. Voy. Mello. STRASBURGER (E.). Contribution à l'étude organogénique des stomates [84]. TEnnEIL. Voy. Fremy et Terreil. Tnouas. Sur le Sericographis Mohilli et sur la matiére colorante fournie par cette plante [211]. — Essai topographique sur Orizaba et ses environs [211]. — Des plantes industrielles cultivées dans les environs d'Orizaba [212]. Traite (W.). Des forêts sous-marines et des autres restes de bois indigènes dans les Orcades [63]. TRAUTVETTER (E.-R. de). Enumeratio plan- larum songoricarum a Dre Alex. Schrenk annis 1840-1843 collectarum, continuatio 3* [15]. -- Enumeratio plan- larum songoricarum ab Al. Schrenk annis 1840-1843 collectarum [157]. Travaux de botanique publiés par la Société de physique et d'histoire naturelle de Genéve [152]. TRÉCUL (A.). Des vaisseaux propres et du tannin dans les Musacées [26]. — De la gomme et du tannin dans le Conocepha- lus naucleiftorus [11]. — Observations sur la levüre de biére ct sur le Myco- derma cerevisie [t68]. — De Vin- fluence de la génération dite spontanée sur les résultats des recherches concer- SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nant l'origine de la levüre de biere[217]. — Quelques mots sur deux passages trop concis de ma dernière communica- tior. Quatre modes de groupement des cellules mentionnées dans mon travail sur la levüre [218]. Ukcutnuirz (B. d'). Viola mirabilis X Rivi- niana [235]. Urota. De la production de la cire dans le règne végétal [77]. Uxcer (F.). Sur le développement de tissu cellulaire qui s'opère dans les vaisseaux spiraux âgés et malades [81]. VALENTINI-SERINI (Fr.). Des Champignons suspects ou vénéneux du territoire de Sienne [157]. VETILLARD. Des filaments végétaux em- ployés dans l'industrie ; caractéres per- mettant de les distinguer entre eux [71]. . Vuez (L.). Notes et matériaux pour servir à la flore des environs de Cháteaudun [200]. WALTHER (Al.) et L. MoLENpo, Les Mousses de la Franconie supérieure ; recherches sur la distribution géographique, sur la taxonomie et sur la théorie de l'origine des espéces [186]. WESMAEL. Voy. Prodromus. Ware (Buchanan). Sur la végétation du « jardin » du Mont-Blanc [24]. Wicawp (Alb.). Le jardin botanique de Marbourg [6]. Wiwpson (J.). Obs. sur le Thlaspi alpestre L. [138]. WirrsrEiN (G.-G.). Introduction à l'analyse chimique des plantes et de leurs parties Woop (Alphonso). Description du nouveau genre Brevoortia [61]. . Woop (H.-C.). Observations sur le Salis- buria adiantifolia [62]. — Sur les zoo- spores de l' Achlya prolifera [14]. Woos (W.). Note sur les plantes intro- duites qui se rencontrent dans les envi- rons de Sidney [135]. Wonoxis (M.). Exobasidium Vaccinii [13]. — Nouvelles recherches sur les Chitri- diées ; organogénie du Synchytrium Mercurialis [160]. . WniGur (Ed.-P.). Notes sur le Lodoicea Seychellarum Labill. [217]. ZANARDINI (G.). Jconographia phycologica mediterraneo-adriatica, ossia scelta di Ficee nuove o piu rare dei mari mediler- raneo ed adriatico, figurate, descritte cd illustrate, vol. Il, fasc. 4 et 2, t. 41-56. [234]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS. 263 Z16xo (Baron de). Description de quelques | ZumAGtINI (A.-M.). Flora pedemontana sive Cycadées fossiles découvertes dans l'oo- species plantarum in Pedemonte et Ligu- lithe des Alpes de la Vénétie [202]. ria sponte nascentium [213]. FIN DE LA TABLE DES AUTEURS. AVIS AU RELIEUR. Les planches I et II de ce volume doivent prendre place entre les pages 178 et 179 (Séances); la planche III, en regard de la page c (Session de Pau). Classement du texte : Comptes rendus des séances, 192 pages. — Session extraordi- naire, à Pau, cv1 pages. — Revue bibliographique et tables, 263 pages. 2 ` Paris, — Imprimerie de E. MARTINET, rue Mignon, 3, SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU EN AOUT 1868 La Société, conformément à la décision prise par elle dans sa Séance du 8 mai 1868, s’est réunie en session extraordinaire à Pau, le 10 août. Les séances de la session ont eu lieu le 10 août à Pau, le 15 août à Panticosa (Espagne), et les 17 et 19 août à Cauterets (Hautes-Pyrénées). Partie de Pau, la Société s’est immédiatement rendue aux Eaux- Bonnes; une fructueuse herborisation par le pic de Ger l'a con- duite aux Eaux-Chaudes ; de là, par la vallée d'Ossau, elle a gagné Panticosa, sur le versant espagnol ; puis elle est rentrée en France par le port de Marcadau, pour se rendre à Cauterets et de là faire une derniére excursion à Gavarnie. Les membres de la Société qui ont pris part aux travaux de la Session sont : MM. Barat, MM. Durieu deMaisonneuve. MM. Miégeville (l'abbé). Barthélemy. Duvergier de Hauranne, Mignot. Bonnamour. Faure (l'abbé). Ripart. Bordére, Garroute (l'abhé). Sauze (l'abbé). Bouillé (le comte R. de). Gontier. Schenefeld (W. de). Bras, Hullé. Thibesard. Darracq. Jaubert (le comte). Timbal-Lagrave. Deruelle. Maillard (Auguste). Des Étangs. Manceau. T. XV. A Il SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Parmi les personnes étrangères à la Société qui ont assisté aux séances ou pris part aux excursions de la session, nous citerons : M. G. d'AURIBEAU, préfet des Basses-Pyrénées. M. LARRABURE, maire de Pau, député au Corps législatif. MM. ANDRÉ (H. d"), rédacteur du Mémorial des Pyrénées. BouILLÉ (Henri de). CHAMPEAU, docteur en médecine, de Paris. CoMPoINT, de Paris, DELADERRIERE, avocat, de Paris. DÉRON, secrétaire de M. le comte Jaubert. DERUELLE fils. GUITTEAU, conservateur du Musée de la ville de Poitiers. GUITTEAU (Madame). LACOSTE, pharmacien, de Paris. LACOUMÈTE, étudiant en médecine, de Paris. LEFRANC DE VILLELONGUE, de Paris. MICHÉEIN, de la Rochelle. PERRET (l'abbé), professeur de physique au petit séminaire de Grenoble SACAZE (Gaston), botaniste, des Eaux-Chaudes. Etc., etc. Réunion préparatoire du 10 août 1868. Les membres de la Société arrivés à Pau se réunissent sur la place Royale, le lundi 10 aoüt, à huit heures du matin, puis se ren- dent dans la grande salle de l'Hótel-de-Ville, gracieusement mise à leur disposition par M. le Maire de Pau. La réunion est présidée par M. le comte Jaubert, délégué à cet effet par le conseil de la Société, assisté de M. le docteur Gontier, remplissant les fonctions de secrétaire. Lecture est donnée de lettres de MM. Duchartre, de Scheenefeld et Cosson, exprimant leurs regrets de ne pouvoir assister à la session ; puis, conformément à l'article 44 des statuts, un Bureau spécial, pour la durée de la session, est constitué ainsi qu'il suit : Président d'honneur : M. MANESCAU (de Pau), ancien représentant. Président : M. J.-E. PEANCHON, professeur à la Factilté des sciences de Montpellier. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. III Vice- Présidents : MM. Durieu de Maisonneuve, directeur du Jardin-des-plantes de Bordeaux. le comte Roger de Bouillé. l'abbé Garroute. Secrétaires ; MM. Manceau, conservateur de la Bibliotheque et des archives communales du Mans. le docteur Ripart (de Bourges). Barat, professeur au lycée de Tarbes. le docteur Bras (de Villefranche-de-Rouergue). Le projet de programme des excursions à accomplir, tracé sur- tout d'aprés les indications fournies par M. le comte Albert de Franqueville, est, aprés quelques modifications, adopté ainsi qu'il suit : LUNDI 10 août. — Séance d'ouverture à l'Bótel-de-Ville de Pau. MaRDI 11. — De Pau aux Eaux-Bonnes. MERCREDI 12. — Des Eaux-Bonnes aux Eaux-Chaudes. JEUDI 13. — Val de Broussette. VENDREDI 44. — Panticosa (Espagne). SAMEDI 45. — Fête de l'Assomption. Séance à Panticosa. DIMANCHE 16. — De Panticosa à Cauterets par le col du Marcadau. LUNDI 17. — Repos. Séance à Cauterets. MARDI 18. — Saint-Sauveur par le col de Rieux. — Gavarnie. MERCREDI 19. — Séance de clôture. La séance est levée à neuf heures et demie. SÉANCE DU 10 AOÛT 1565. La Société se réunit à une heure dans la grande salle de l'Hôtel de Ville. M. le comte Jaubert prend place au fauteuil ; il est assisté de M. le docteur Gontier, remplissant les fonctions de secrétaire. IV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. le Préfet des Basses-Pyrénées, M. le Maire de Pau et un grand nombre de personnes notables de la ville honorent la réunion de leur présence. M. le Président déclare ouverte la quatorziéme session extraordi- naire de la Société botanique de France. M. le Maire de Pau accueille la Société au nom de Administration de la ville, et s'exprime en ces termes: DISCOURS DE M. LARRABURE. Messieurs, La ville de Pau est heureuse de recevoir les hommes éminents qui repré- sentent la Société botanique de France. Sovez les bien-venus parmi nous! Nous savons apprécier vos travaux et les progrès qu'ils font faire à la science, si utile, si pleine d'attrait, dont vous étes les représentants d'élite. Nous vous suivrons avec un vif intérét, avec une respectueuse sympathie, dans vos explo- rations de nos montagnes. Messieurs, votre passage ici comptera parmi nos grands souvenirs. Puisse, à son tour, notre modeste cité pyrénéenne vous inspirer un sentiment bien- veillant dont elle sera justement fière! M. le comte Jaubert voudra bien inaugurer votre session, et installer votre Bureau. Quant à moi, je me félicite de pouvoir assister à votre séance, puisque vos usages vous permettent d'accorder cette faveur à un profane. M. le comte Jaubert prononce le discours suivant : DISCOURS DE M. le comte JAUBERT. Messieurs, La Société botanique de France ouvre en ce moment sa quatorzième session extraordinaire. L'avant-derniere, tenue en 1866, en Savoie, dans la ville de Saint-François-de-Sales, nous a fourni l'occasion de passer en revue les ses- sions précédentes et d'en caractériser l'intérêt, varié comme les régions mêmes que nous avions successivement explorées. La session de 1867, consacrée, comme celle de 1855, à l'Exposition universelle, avait pour objet d'en étudier les merveilles au point de vue de la botanique, et de resserrer avec les savants étrangers, accourus de toutes parts à Paris, uos liens de confraternité; ce double programme a été rempli à la satisfaction générale. Aujourd'hui, l'activité de la Société botanique s'est portée sur l'une des contrées les plus intéressantes de la France. L'accueil qui nous y est fait, au nom de son intelligente et gracieuse population, par son digue représentant, a SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. v droit à notre reconnaissance. Tout nouveau venu dans cette cité doit aussi son tribut à la mémoire du meilleur de nos rois; il nous sera permis de rappeler que ce grand homme, dont l'esprit fut ouvert à tout ce qui pouvait honorer son règne, ne dédaigna point de protéger la botanique. En 1593, plus de quarante ans avant la fondation du Jardin-du-Roi à Paris, Henri IV créait le célèbre Jardin-des-plantes de Montpellier : cette ville était alors la métropole scientifique du Midi. Nous voici donc pour la seconde fois en face de cette splendide chaine des Pyrénées, qu'en 1864 nous avons abordée par son centre. Tous les climats y sont échelonnés, toutes les cultures la décorent : à ses pieds, vers l'est, l'Oli- vier et méme l'Oranger; vers l'ouest, le prolongement de la végétation bre- tonne, au travers de la région des vignes (1). C'est à cette derniere zone qu'ap- partient une espèce de Chéne que notre vénérable et regretté confrère, Jacques Gay, a distinguée avec raison dans le groupe des Chénes-Liéges, son Quercus occidentalis (2), semblable à beaucoup d'égards aux autres, par la nature del'é- corce et du feuillage, mais en différant non-seulement par certaines particularités de sa cupule, mais surtout par le temps, d'une année plus long, nécessaire à la maturation de ses fruits. L'opinion de Jacques Gay a été adoptée par le savant monographe des Chênes, M. Alphonse de Candolle, sous le double rapport de la nomenclature et de la géographie botanique. Signaler en France, dans un genre vulgaire et composé d'arbres de haute taille, une espéce vraiment nou- velle et bien tranchée, était une bonne fortune pareille à celle de M. Boissier, lorsqu'il découvrit dans la Sierra-Nevada d'Andalousie un Sapin nouveau, son Abies Pinsapo, devenu l'un des ornements de nos jardins. Dans un groupe plus humble, celui des Géraniacées, notre respectable con- frère, M. Manescau, n’a guère été moins heureux, le jour où sa sagacité a doté la flore pyrénéenne d'une bonne espèce, l'Erodium Manescavi : nous la cueillerons bientót, d'aprés ses indications, sur les chemins des Eaux-Bonnes. Partout les Pyrénées sont bordées d'une ceinture de prairies, que l'art des irrigations s'applique chaque jour à étendre pour n'avoir plus rien à envier à la Lombardie. Plus haut, les beaux pâturages et les foréts; au-dessus, les pics neigeux, dont les abords, presque aussi riches en plantes alpines que les Alpes elles-mémes, recélent un certain nombre d'espéces spéciales à cette partie du domaine de la flore francaise. Deux d'entre elles, découvertes dans ces der- niers temps, méritent une mention particulière : l'une, le Phyllodoce tazifo- lia, échappée de la Scandinavie; l'autre, le Dioscorea pyrenaica, trouvée d'abord par M. Bubani, qui l'a tenue en quelque sorte sous le boisseau, puis dénoncée à nos investigations par la Société botanique, et enfin recueillie (4) Ch. Martins, Bulletin de la Société, 1867. o (2) Jacques Gay, Bulletin de la Société, 1857, p. 445; et Aun. des sc. nat., 4° série, t. VI, p. 223. vI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'une maniere authentique par M. Bordère, instituteur à Gèdre, la seule espèce que nous possédions en Europe d'un genre nombreux dans les Andes et dans les montagnes de l'Inde. Aucun pays ne fournit, d'ailleurs, à l'homme, ni plus d'attraits ni plus de ressources appropriées à ses besoins. Partout les sites les plus pittoresques, les eaux minérales les plus bienfaisantes, et le choix entre toutes les températures. Les Pyrénées orientales rivalisent avec les rivages de Cannes et de Menton. Yeut-on, à latitude égale avec le Languedoc et la Provence, un air plus adouci ? C'est à Pau qu'il faut fixer sa résidence d'hiver ou de printemps. Lorsque Horace trace à notre imagination charmée le tableau du pays de Tarente, Ver ubi longum, tepidasque praebet Jupiter brumas, et amicus Aulon Fertili Baccho minimum Falernis Invidet uvis (1), ne vous semble-t-il pas que vous goütez les délices du climat de Pau, et que vous avez sous les yeux les coteaux de Jurançon ? De tous temps les Pyrénées ont exercé sur les botanistes une sorte d'attrac- tion : de Jean Bauhin à Tournefort, de Tournefort à notre Adrien de Jussieu, il en est peu, parmi les plus célébres, qui n'aient demandé aux Pyrénées, comme un degré d'initiation à la science. L'un des meilleurs naturalistes de ces derniers temps, Ramond, quiles a décrites en maitre, y a trouvé un refuge contre les orages révolutionnaires, et plus qu'aucun de ses prédécesseurs, il contribué à les rendre pour ainsi dire classiques. La Flore française de Lamarck et De Candolle, l Histoire abrégée de Lapeyrouse, et ensuite le Zofanicon gallicum deM. Duby, ont enregistré toutes les découvertes faites dans les Pyré- nées jusqu'au moment de leur publication : ces ouvrages, si précieux dans leur temps, sont aujourd'hui insuffisants. D'autres flores plus récentes, notamment celles de M, Philippe et de M. Zetterstedt, sans faire oublier les anciennes, les remplacent cependant, à beaucoup d'égards, avec avantage, mais pour la phanérogamie seulement, et de plus pour les Filicinées. M. Bentham, par son simple Catalogue des plantes indigènes des Pyrénées et du Bas- Languedoc, publié en 1826, a été d'un grand secours aux voyageurs, et je lui sais gré, pour ma part, d'y avoir si bien débrouillé nos Medicago indigènes. En 1856 et les années suivantes, mon confrère à l'Institut, notre président M. Du- chartre, que je remplace ici bien imparfaitement, préludait en publiant, eu 1836 et dans les années suivantes, ses fascicules de plantes pyrénéennes, aux travaux qui ont marqué sa place parmi nos autorités. Quant à l'ensemble de la cryptogamie qui pourtant constitue la moitié au moins du règne végétal, nous en sommes toujours réduits au Zotanicon gu lh- (4) Hor, 04. IL, 6. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. VM cum, lacune déplorable que nous avons souvent signalée, et que nous supplions les botanistes des Pyrénées de combler le plus tót possible : ils le feront au risque d'accumuler des matériaux qu'il faudra remanier plus tard et plus d'une fois, en raison des progrès que cette branche de la science ne cesse de réaliser sous l'œil exercé des Tulasne et des De Bary. Les botanistes sont nombreux sur toute la ligne des Pyrénées. De Montpel- lier, de Toulouse, de Pau, dont je ne sépare pas Bordeaux sous ce rapport, à cause de la facilité qu'offrent les voies nouvelles de communication, s'élancent chaque année des phalanges pleines d'ardeur; elles trouvent, pour ainsi dire, au débouché de chaque grande vallée, plusieurs confréres familiarisés avec le détail de la végétation des localités voisines, et à leur téte M. Timbal-Lagrave. Les uns et les autres nous accorderont dés demain le cordial concours de leur expérience : sachons en profiter. Dés demain aussi, il faudra nous munir de deux guides; l'un est un livre aussi agréable qu'iustructif, les £'rcursions à pied, par Jam, pseudonyme sous lequel les baigneurs n’ont pas longtemps permis à M. le comte Roger de Bouillé d'abriter sa modestie; l'autre est le guide en personne et par excel- lence, M, Gaston Sacaze, dont le mérite, connu de tous les botanistes, a été con- sacré par la dédicace d'une jolie espèce, Lithospermum Gastoni Benth. Après la session, les uns, attirés de plus en plus par la nouveauté des scènes qui les attendent, les autres sous l'empire d'anciens souvenirs de voyage, ne se contenteront pas du programme que nous avons arrété, et ambitionneront d'autres récoltes de plantes en dehors des limites que la Société a cru devoir s'imposer cette fois. Plusieurs ne voudront pas vainement être si prés de tant d'autres localités célèbres et si riches en plantes; à ceux-là je recommande la brèche de Roland, embrasure de fenêtre gigantesque, d'où la vue émerveillée, planant sur les dentelures de la chaine, s'étend d'une part jusqu'à Sarragosse, d'autre part jusqu'a Toulouse, Mais qu'ils prennent garde au passage du petit glacier incliné (en langage du pays la Serneille), aux approches de la brèche, non loin des tours de Marboré ! Qu'ils ne s'y aventurent pas si la neige est tombée de frais! Voudront-ils jouir d'un panorama admirable de montagnes au cœur méme de la chaine? Qu'ils fassent l'ascension d'ailleurs bien plus facile du Piméné, trop négligé par les touristes. Je me suis bien trouvé jadis d'avoir été renseigné sur ce point. par mon iliustre maitre en géologie et ami M. Cordier. Le perfectionnement de la flore francaise est l'un des objets principaux que notre Société s'est proposés lors de sa fondation, d'oü suit l'utilitó incessante des herborisations instituées sous sa propre direction ou encouragées par elle Sur tous les points du territoire. L'herborisation est la partie la plus vitale de Sa tâche; c'est pour les botanistes à la fois l'école primaire et l'enseignement supérieur en face de la nature, la conférence féconde accessible à tous, le con- trôle des études du cabinet. Certes, la Société a bien mérité de la science par , VIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ses travaux de physiologie et d'anatomie, de physique et de chimie végétales, par les recherches patientes de ceux de ses membres qui s'attachent de préfé- rence à l'étude des flores exotiques, par les lumiéres qu'elle jette chaque jour sur les questions controversées d'organographie et de taxonomie. Mais, il ne faut jamais oublier que l'herborisation indigène est la base d’où procède pour chacun de nous tout le développement de la science. Aussi, ne saurait-on trop regretter la suppression, prononcée en 1853, de l'antique chaire de botanique rurale qu'illustrérent les Jussieu. La Société n'a jamais cessé de protester contre cette mesure désastreuse(1) Le jour de la réparation parait enfin venir, d'aprés les termes du rapport adressé le mois dernier à l'Empereur par son ministre de l'instruction publique, au sujet d'un ensemble de mesures destinées à favoriser l'essor de l'enseignement supérieur. Il ne s'agit de rien moins que de placer auprés des établissements scientifiques, à cóté de l'ensei- gnement théorique, les exercices qui peuvent le fortifier et l'étendre. Nous lisons dans ce rapport : « Qu'est-ce que la chimie sans les manipulations, la » physique et la physiologie sans les expériences, la botanique sans les herbo- » risations? » C'est précisément la doctrine que nous avons constamment soutenue, L'une des premières conséquences du décret rendu le 31 juillet dernier sera néces- sairement le rétablissement de la chaire des Jussieu. De plus, le décret promet aux sciences naturelles des laboratoires spéciaux comme complément des cours publics. Nous avions aussi, à plusieurs reprises, émis ce vœu pour la botanique (2). Nous allons donc enfin avoir au Muséum un laboratoire digne de ce nom, ouvert aux travailleurs en vertu d'un réglement libéral, commodément installé, à portée des herbiers, largement pourvu de livres usuels et des instru- ments nécessaires d'optique et d'analyse, où les botanistes pourront s’exercer à leur aise, sous la direction de nos habiles professeurs. Désormais nous connaîtrons autrement que par les livres, et il n'y aura bientót plus un botaniste de bonne volonté qui n'ait vu de ses yeux sur le vif, ce qui s'appelle vu, les parties con- stituantes de l'anatomie végétale, les organes multiples et délicats des plantes cryptogames. Notre voix aura donc été cette fois entendue et le succés de notre unanime réclamation sera l'un des bons souvenirs associés à la session des Pyrénées ! Quelque jour sans doute, nous autres habitants du centre de la France, aurons à notre tour la satisfaction de recevoir nos confréres du Midi. Nous n'aurons pas à leur offrir ces aspects grandioses, cette végétation d'élite qui va s'étaler devant nous, ce beau ciel. Mais nos modestes paysages ont aussi leurs (4) Mémoire sur l'Enseignement de la botanique lu dans la Séance du 23 mars 1855 (non inséré au bulletin). — Note id. (Séance du 27 mars 1857). — Autre communication sur l'enseignement de la botanique (Séance du 14 juin, 1858). (2) Voy. au Bulletin les communications suivantes : Une lacune dans l'enseignement de la botanique. — Une autre lacune, etc. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. IX charmes ; nos bois, nos marais et nos campagnes possèdent aussi leurs raretés botaniques ; par exemple le Berry, où je vous convie, Messieurs, pour l'une des années prochaines, n'est pas indigne de votre visite. Le Berry ne m'accusera pas, sans doute, d'une trop grande partialité pour les Pyrénées, comme le reprochait jadis le poëte aquitain de la décadence à son ami Paulin : Vasconis hoc saltus, et pinguida Pyrenæi Hospitia, et nostri facit hoc oblivio coli (1). A Dieu ne plaise! je prétends, au contraire, que plus d'une station de notre Centre vous intéressera vivement : Bourges (sans compter ses monuments), avec ses ilots de végétation du calcaire tertiaire, les landes de notre Sologne, celles de la Brenne, où croît l'A lisma parnassifolium, Saint-Amand, localité unique en France du Farsetia clypeata, nos vallées du Cher, de l'Allier et de la Loire, ayant chacune, et dans une certaine mesure, son originalité, quoi- qu’elles prennent toutes trois naissance dans le même massif de montagnes, etc. Le vrai naturaliste, même après avoir visité les pays privilégiés, sait se plaire encore dans celui, quel qu'il soit, où le sort l’a fixé. Eüt-il, pendant un demi- siècle de prédilection pour l'étude de la botanique, herborisé en Italie, en Orient, dans les Alpes, dans les Pyrénées, la terre maternelle réserve encore à ses vieux jours d'inépuisables jouissances. Par suite de la présentation faite dans la séance précédente, M. le Président proclame l'admission de : M. De BoviLLÉ (le comte Roger), rue Porte-Neuve, à Pau, pré- senté par MM.le comte Jaubert et Manescau. M. le Président annonce en outre une nouvelle présentation. Don fait à la Société : Notes sur diverses espèces de Champignons ; par M, J. A. M. M. le Président procéde ensuite à l'installation du Bureau spécial nommé dans la séance préparatoire du matin; en l'absence de M. Planchon, président, M. Durieu de Maisonneuve, vice-président, prend place au fauteuil. M. Barat, secrétaire, fait à la Société la communication suivante: (4) Ausonii Burdigalensis opera : Epistola Paulino suo. X SOGIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOTE SUR UN ÉCHANTILLON MONSTRUEUX DE SAXIFRAGA UMBROSA, par M. BARAT. Cet échantillon présente des anomalies de plusieurs sortes. La rosette de feuilles est beaucoup plus fournie qu'à l'ordinaire : plus de trente feuilles au lieu de huit ou dix. Les feuilles semblent avoir perdu en taille ce qu'elles ont gagné en nombre. La hampe est moitié plus courte qu'à l'ordinaire; elle est d'un diamètre plus grand et se trouve chargée de bractées. Les rameaux, qui devraient étre échelonnés à distance les uns des autres et former une panicule assez allongée, semblent avoir longé la tige pour s'échap- per par groupes, de manière à donner une panicule courte, presque globu- leuse, consistant en deux cercles de rameaux séparés par un court entre- nœud, le dernier surmonté de la fleur terminale. Les flears sont au nombre de douze en tout : quatre sont normales, six pré- sentent une augmentation du nombre des parties (notamment trois carpelles au lieu de deux), enfin deux présentent un développement tout à fait excep- tionnel. La fleur terminale est portée sur un pédoncule épais et court. Elle me semble résulter de la fusion en une seule de trois fleurs au moins, avec con- servation presque complète de la régularité, du moins pour les premiers verti- cilles. Quoique les pétales en aient presque tous disparu, ainsi que les an- theres, on peut voir au nombre des sépales, et surtout au nombre des filets d'étamines, dont oh en apercoit environ trente, quel devait étre l'aspect de cette fleur épanouie. Une des fleurs de la couronne inférieure, qui s'est déve- loppée plus tard, et dont j'ai pu examiner le bouton, semble confirmer ma maniere de voir. Ce bouton présentait, en effet, sur son contour, deux plis très-visibles, presque opposés, deux angles rentrants qui semblaient partager la fleur en deux parties. Cette fleur n'offre pas, du reste, la complication de la première ; je suppose qu'elle résulte de la fusion de deux fleurs. Je regrette de ne pas avoir pu examiner la premiere fleur à l'état de bouton; j'ai expliqué pourquoi mon attention s'est portée trop tard sur la plante. Je ne pense pas que l'on ne doive voir ici qu'un exemple de fasciation. La fasciation produit ordinairement des tiges aplaties d’où sortent des fleurs ses- siles ou presque sessiles plus ou moins confondues et déformées. Ici pas d'a- platissement de la tige ou des rameaux, mais une forme de colonne cannelée qui semble indiquer Ja fusion de plusieurs axes en un seul. Cette fusion, ac- complie jusqu'à l'extrémité. d’un rameau latéral et jusqu'à. l'extrémité du rameau terminal, s'étend aux fleurs que portaient les rameaux confondus. Je vois là une sorte d'absorption d'un ou de plusieurs axes latéraux par l'axe qui les porte, une sorte de prédominance axile. Je n'entends pas dire que des parties d'abord libres se soient soudées plus tard à d'autres, mais plutót que SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XI des parties qui étaient destinées à se séparer sont restées unies, En un mot, pas de soudure, mais défaut de séparation. J'ai dit qu'il y avait conservation de régularité, il en a été ainsi pour les trois premiers verticilles des fleurs monstrueuses; mais il ne pouvait en être ainsi jusqu'au bout pour le gynécée de la fleur terminale, qui montre sur le sec douze carpelles trés-visibles. Quelques carpelles ne sont pas réguliers, un méme a les bords libres et un peu écartés vers la partie supérieure, et sur ces bords on pouvait voir de petits corps roses qui sont des ovules modifiés. M. Timbal-Lagrave pense que la monstruosité signalée par M. Ba- rat peut s'expliquer par les phénoménes qui suivent les fasciations que l’on observe assez souvent chez les plantes soumises à la culture. M. Barat répond qu'il n'a pas encore vu vivant dans les montagnes le Saxifraga umbrosa ; que l'exemplaire cultivé, étudié par lui, avait bien une forme trapue, mais qu'il n'a constaté aucune trace de fas- ciation. M. le comte Jaubert rappelie que, dans le genre Saxifraga, les calices sont tantót adhérents et tantót libres, et demande si dans la monstruosité précitée, le calice adhérait aux carpelles. M. Barat répond qu'il n'y avait pas d'adhérence de ce genre. M. Darracq fait à la Société la communication suivante : QUELQUES ORSERVATIONS SUR TROIS PLANTES EXOTIQUES ACCLIMATÉES DANS L'ENTREME SUD-OUEST DE LA FRANCE ET SUR UNE CRUCIFERE INDIGENE, par M. DARRAC@. Parmi les plantes subspontanées observées en France depuis une cinquan- taine d'années, nous en citerons trois, propres, pour ainsi dire, à nos contrées, appartenant à la grande famille des Graminées et à la tribu des Chloridées ou des Panicées, toutes les trois ayant pour patrie des zones géographiques iden- tiques, c'est-à-dire les régions chaudes de l’ancien et du nouveau continent. La première, par rang d'ancienneté, Paspalum Digitaria, fut découverte par M. Charles Des Moulins en 1825 dans les environs de Bordeaux; la deuxieme, Eleusine indica, par mon ami le docteur Blanchet (de Tours), à Ciboure prés Saint-Jean de Luz; enfin la troisième, Stenotaphrum americanum, par moi-même, sur la rive droite de l'Adour, non loin de Bayonne. E 1° PASPALUM VAGINATUM Kunth wm. 1, p. 52. Paspalum Digitaria Laterr, Z Bord. éd. h, p. 420. Paspalum littorale R. Br. Prodr. l, P. 188, Digitaria paspalodes Dub. Bot. gali. — Cette espece, décrite dans un grand nombre de Flores particulières et générales, n'occupa longtemps qu'un espace trés-limité sur le bord de la Garoune; elle envahit av- XII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. jourd'hui toute la zone maritime du sud-ouest. Les prairies, les marais salants, les fossés, les accotements des routes et des chemins de fer, les rues des vil- lages du littoral, la recèlent en abondance; elle a même franchi les Pyrénées, car je l'ai rencontrée aux environs de Saint-Sébastien. D'apré ssa marche tou- jours croissante vers le sud, il est plus que probable qu'elle s'étendra sur tout le littoral de l'Espagne. A l'apparition de cette plante dans leurs prairies, où elle ne tarda pas à do- miner sur les autres espèces, les propriétaires, qui ne l'avaient jamais vue, furent effrayés de cet envahissement ; ils essayèrent de la détruire, mais vaine- ment, Tous les moyens employés par eux n'eurent aucun résultat ; elle continua sa propagation avec une nouvelle force, et, voyant l'inutilité de leurs efforts, ils finirent par la récolter comme foin, et cette nourriture a été aussi saine pour les ruminants et les pachydermes que les autres Graminées. 2° ELEUSINE INDICA Gærtner I, 8, tab. 4. Cynosurus indicus Linn. Syst. éd. 43. — Cette espèce est moins répandue que la précédente et la suivante. Elle croit entre les dalles qui entourent l'église. de Ciboure près Saint-Jean de Luz; elle s'est reproduite depuis dans deux ou trois autres localités, et, chose aussi remarquable que curieuse, toujours dans les étroits intervalles des dalles, ce qui laisserait à croire que cet habitat dans nos contrées est pour elle d'une absolue nécessité, puisqu'elle dédaigne les terrains plus fertiles, mieux disposés, qui l'avoisinent. Les plantes exotiques se répandent, se multiplient généralement par les affluents des fleuves qui ont leur embouchure dans la mer, par le lest des navires et leur cargaison; mais ici aucune de ces circon- stances n'existe : I /eusine est dans un terrain assez élevé, entourée de murs d'ume certaine hauteur, n'ayant aucune communication avec la mer et la Nivelle, dont elle est séparée par un quai et un bloc de maisons. Sa présence dans cette localité me parait donc inexplicable. 3* STENOTAPHRUM AMERICANUM Schrank. — Cette espèce, qui appartient à la tribu des Panicées, est un gramen rampant qui se rapproche beau- coup par ses caractères divers des Panicum fluitans et brizoides, mais en diffère par son rhachis fort et épais. Kunth (Enum. T, p. 137) a décrit quatre espèces de Stenotaphrum. Comme les Eleusine, ce sont des plantes dispersées dans les régions tropicales et intertropicales du nouveau monde. Le St. americanum, que j'ai fait connaître il y a plusieurs années par l'envoi que jen ai fait à notre savant et honorable collégue, M. Durieu de Maisonneuve, à M. Decaisne et quelques autres botanistes, est aujourd'hui complétement naturalisé aux environs de Bayonne. Circouscrite primitive- ment sur un terrain de quelques métres, prés du pont Saint-Bernard, longeant le chemin de fer de Bordeaux, cette plante occupe en ce moment une éten- due d'un kilomètre, et chaque jour je constate qu'elle gagne du terrain : d'après celte progression, il est plus que probable qu'elle se multipliera dans peu de temps, tout autant que son congénère, le Paspalum Digitaria. Son SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XIII acclimatation me paraît d'autant plus définitive, d'autant plus assurée, qu'elle a résisté à un froid de 6 degrés au-dessous de zéro, quoique originaire de ré- gions où la température est très-élevée. D’après ces considérations, elle doit donc désormais étre comprise dans la flore francaise. La découverte d'une plante nouvelle est toujours un événement heureux pour la science; mais, lorsque cette plante offre une utilité réelle, soit sous le rapport médical, industriel ou agricole, elle devient alors doublement intéres- sante, et c'est le cas de cette Graminée; car, par sa souche épaisse, dure, longue parfois de 2 ou 3 métres, rampante, par ses nombreuses racines implan- tées dans le sol comme des crampons, par l'entre-croisement de ses tiges, elle devient éminemment propre à fixer les terrains les plus mouvants. Déjà des expériences réitérées à cet égard ont toujours été couronnées de succès, et nulle plante herbacée, indigene, ne saurait lui étre comparée sous ce rapport. Ses feuilles et ses épillets sont trés-recherchés par les vaches. 4* LEPIDIUM MAJUS Nob. (Vues histor. et descript. Bayonne, 2° édit., p. 454; Lepidium virginicum Gr. et Godr. Fl. de Fr. t. I, p. 150). — Cette Crucifère, dont le nom spécifique indiquerait qu'elle est originaire de la Virginie, tandis qu'elle a toujours existé dans nos contrées, m'avait longtemps semblé m'être qu'une variété du Lepidium ruderale; mais, mieux étudiée, je reconnus que c'était une nouvelle espèce, à laquelle j'im- posai l'adjectif majus, à cause de sa stature dépassant celle de tous les Zepi- dium de France, méme le sativum. Elle diffère de la véritable plante améri- caine par les feuilles, les silicules et la forme, comme j'ai pu m'en convaincre par des échantillons du Lepidium virginicum récoltés à la Jamaïque. M. Timbal-Lagrave fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LE PINUS PYRENAICA (Lap. Suppl. p. 146), par M. Éd. TIMBAL-LAGRAVE. Pinus foliis geminis, elongatis, penicillatis; ramis sparsis denudatis, junioribus squammosis; strobilis conicis, levibus, recurvis; nucibus duris. — lap. /. c. A cette diagnose parfaitement exacte, Lapeyrouse ajoute de très-longs dé- tails, qui ne peuvent laisser aucun doute sur la valeur spécifique de ce bel arbre. Depuis longtemps, les botanistes espagnols distinguent le Pinus pyre- naica, tandis que les botanistes francais persistent, au contraire, à le considé-- rer comme une variété du P. Laricio Poir. — Mais M. Carrière (Revue horti- cole) a démontré que le Pin-des-Pyrénées appartient, au contraire, au groupe des Pinus halepensis, et devra étre placé entre ce dernier et le P. Laricio, comme l'ont déjà fait, du reste, MM. Willkomm et Lange, Prod. Fl. hisp. P. 19, qui distinguent spécifiquement le Pinus pyrenaica de Lapeyrouse. XIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, Le Pin-des-Pyrénées a été indiqué par l'auteur de l'espèce « avec ses con- généres dans les vallées du Plan, de la Pèz, et à Camp, entre la vallée de Lessera et celle de la Cinca; il occupe une surface d'environ six lieues carrées, la plus grande partie en Aragon, l'autre en France ». MM. Willkomm et Lange, 4. v., disent, à leur tour, qu'il est très-répandu 7n regione montana Hispaniæ cen- tralis austro orientalis prücipue in solo calcareo, ad alt. 2-3000 p., où il forme de grandes foréts. Il est commun en Castille, sous le nom vulgaire de Pino negral : en Aragon, sous celui de Pino Nazaron ; enfin dans le royaume de Murcie, sous celui de F'a/gareno. Le Pinus pyrenaica parait bien moins répandu en France, car on l'a vai- nement cherché dans les localités citées par Lapeyrouse, etje ne sache pas qu'aucun botaniste l'ait signalé dans la partie francaise des Pyrénées. Au mois de juin dernier, en faisant une herborisation aux environs de Saint-Béat, nous fümes surpris, le docteur Jeanbernat et moi, en vovant de loin un bouquet de Pins qui paraissäient appauvris et maladifs. La pensée des rameaux « sparsis denudatis », et des « foliis penicillatis », imposée par Lapeyrouse à son Pinus pyrenaica, traversa notre esprit. Nous nous dirigeàmes de ce cóté-là, et nous fûmes trés-satisfaits en voyant sous nos yeux cet arbre tant désiré. | Dans cette localité, bois de la Séoube, entre Bouts et Argut-Dessus (1400 mè- tres), ce Pinus est disséminé, cà et là, dans une forêt de Hétres et de Chênes pédonculés. Ces arbres ne sont pas très-gros ; au 13 juin, époque où nous les avons observés, les rameaux étaient longuement dénudés, et les jeunes bour- geons foliacés, commençant d’être déjà vigoureux; les vieux cônes étaient tom- bés. Dans cet état, ce Pin répond exactement à la diagnose de Lapeyrouse ; mais depuis, un de mes amis de Saint-Béat m'en a envoyé des branches qui ont les rameaux beaucoup plus chargés de feuilles que les échantillons du mois de juin. Les vieilles feuilles tomberaient-elles chaque année pour faire place à de nou- velles? ou bien serait-ce sur les mémes rameaux que de nouveaux bourgeons donneraient de nouvelles feuilles? Je ne puis le préciser en ce moment, mais j étudierai ces particularités cette année. Depuis que nous avons fait notre communication à la Société, nous avons trouvé, le 16 aoüt, en descendant le col du Marcadau, en quittant la cabane; une forêt de Pins où nous avons remarqué le Pinus uncinata et le P. pyrenaica mélangés. Ces deux Pins sont, en ces lieux, gigantesques. On peut les distin- guer non-seulement aux caracteres que nous avons cités, mais encore par le port. Celui de l'uncinata. est plus sombre, plus trapu; le pyrenaica est plus dégagé, les feuilles plus lisses, plus droites, moins nombreuses, les rameaux sont plus gréles, dénudés, et les cónes sont tout à fait différents. Un membre dit qu'il a visité récemment le jardin de Lapeyrouse, et qu'il y a retrouvé le Pinus pyrenaica décrit par cet auteur; il SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XY ajoute que les guides, dans les montagnes, le désignent sous le nom de Pin-båtard. M. Des Étangs demande si la forme en pinceau que présentent les feuilles de ce Pin, à l'extrémité des rameaux, ne pourrait pas venir de ce que, les feuilles des années précédentes étant tombées, il ne reste que celles de l'année courante. M. Barat présente les observations suivantes : ll existe au jardin public de Tarbes un massif composé de neuf individus de P. Laricio et de deux de P. Strobus, en tout onze pieds, qui sont plantés en ond, dix sur la circonférence et un au centre, Ces arbres sont de grande taille, et les premiers rameaux partent du tronc à moins de 17,50 du sol. Le pied du P. Zaricio, qui est au centre du cercle, abrité de toutes parts, possède un feuillage très-touffu, dont les feuilles les plus anciennes remontent à trois ans et plus; le pied, exposé au midi, a gardé ses feuilles nées en 1867 avec son dernier feuillage. Quant aux autres pieds de l'espèce en question, surtout du côté du nord, ils n'ont que leurs feuilles de 1868 et semblent chauves par rapport à l'arbre du centre. M. Timbal-Lagrave fait observer que dans les études sur les ar- bres, il faut bien se garder de rapprocher les plantes cultivées des plantes sauvages, et que par exemple, tel Pin qui, cultivé, perd ses feuilles au bout d'un an, les conserve plusieurs années à l'état sauvage; cela peut dépendre, dit-il, du sol et de l'exposition. M. le comte Jaubert croit que, pour vider la question, il pour- rait étre utile de recourir au semis, les feuilles primordiales du Pinus Laricio ayant une forme spéciale et étant contournées en spirale. M. Durieu de Maisonneuve ajoute que, dans les Pins, les feuilles primordiales sont, avec celles qui se développent sur les bourgeons de certains rameaux tronqués, les seules qui donnent la forme nor- ` male. La séance est levée à trois heures. SÉANCE DU 15 AOUT 1565 PRÉSIDENCE DE M. L'ABBÉ GARROUTE. " tuni ux , ;: une des salles de l'Hôtel La Société se réunit à six heures, dans une des salles de l des bains de Panticosa (Espagne). XVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Manceau, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 10 août, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la séance précédente, M. le ‘Président proclame l'admission de : M. PEYRE (Armand), banquier à Toulouse, présenté par MM. Tim- bal-Lagrave et Bras. MM. l'abbé Garroute, Duvergier de Hauranne et l'abbé Faure rendent compte des herborisations des jours précédents : M. Timbal-Lagrave fait à la Société la communication suivante : SUR DEUX FESTUCA DES PYRÉNÉES, par M. Éd. TIMBAL-LAGRAVE. Dans la course faite au pic de Ger, nous avons récolté le Festuca durius- cula L. type, et le F. hirsuta Host à feuilles longues et très-glauques. M. Duval-Jouve, dans le Zulletin de la Société (t. XII [Séances], p. 196 à 211), a cherché à établir que le genre Festuca et autres genres des familles des Graminées et des Joncées présentent, dans chaque espéce, des variations parallèles, dont quelques-unes ont été considérées comme des espèces par plu- sieurs botanistes, notamment le F. hirsuta Host. La plante du pic de Ger vient à l'appui de cette derniére maniere de voir, méme en adoptant l'opinion de M. Duval-Jouve, puisque le F. Airsuta pré- sente les mêmes variations que le F. duriuscula type. En effet, la plante du pic de Ger a les glumes et les glumelles hérissées, les feuilles longues ; elle est tout à fait glauque. D'un autre cóté, nous avons trouvé ailleurs le méme Festuca à feuilles courtes, à épillets rougeátres, allongés ou condensés. J'in- cline à penser que, puisque le Festuca hirsuta offre des variations parallèles comme les autres Festuca, il doit comme eux constituer un type à part, OU que, dans tous les cas, il faudrait modifier l'arrangement que M. Duval-Jouve a donné des variations du Festuca duriuscula, en adoptant celui qu'il a établi pour le F. rubra, en mettant plante verte ou glauque et, à chacune, plante glabre ou pubescente, feuilles courtes et assez larges, ou feuilles longues et filiformes. De cette facon on pourrait aller fort loin. Cette communication a seulement pour but d'appeler l'attention de mes confrères sur le remarquable travail de M. Duval-Jouve, qui est destiné, selon moi, à aider considérablement la solution qui divise aujourd'hui les botanistes descripteurs. Un des membres ajoute à la liste des plantes récoltées l'Algue des Eaux-Bonnes, la Sulfuraire, laquelle se présente sous forme de SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. xvn filaments veloutés, blanchátres, qui se déposent au fond du bassin de la source thermale comme un duvet léger et floconneux. Cette Conferve, douée d'une organisation et d'une structure déterminées, a été étudiée par le docteur Fontan. (Voy. plus loin, p. xxxvi.) M. Manceau fait remarquer : Que la forme du Zathyrus silvestris, qu'on a recommandé, dans l'une des excursions précédentes, de recueillir comme propre aux Pyrénées, sous le nom de L. pyrenaicus Jord., est la méme que la plante connue dans l'ouest de la France sous le nom de Z. silvestris. Son fruit, au reste, répond assez mal à la description donnée par M. Godron dans la Flore de France; la gousse n'a pas sur le dos trois côtes peu saillantes et denticulées, mais une côte centrale saillante denticulée, et deux côtes latérales beaucoup moins prononcées et à peu prés complétement lisses et entières. À propos du Buxus sempervirens L. var. lancifolia, M. Manceau ajoute : Cette plante, qui constitue peut-être une espèce distincte, a des feuilles lancéolées, dont la longueur égale trois à quatre fois la largeur, — 15 à 22 mil- limétres sur 4 à 6, — entourées d'une légère bordure transparente plus visible que dans le type, et terminées par une sorte de mucron calleux. — La nervure principale donne naissance à un trés-grand nombre de nervures latérales ramifiées, très-apparentes, plus distinctes en dessus vers les bords et en dessous vers la nervure médiane, — Dans les feuilles anciennes, le feuillet inférieur se détache, vers le centre, du feuillet supérieur, se boursoufle méme et prend une teinte jaune qui n'apparait que plus tard sur la face supérieure. — (Pas de fruit.) M. Timbal-Lagrave ajoute encore ce qui suit : La culture est, quoiqu'on ait essayé d'en contester les résultats, un des meilleurs moyens d'étudier la valeur des espéces nouvelles, mais elle ne saurait non plus fournir un critérium infaillible. J'ai, pendant plusieurs années, semé une variété à fleurs blanches du Centaurea Calcitrapa, et toujours le semis à donné une plante identique, à fleurs blanches. Par hasard, en 1867, j'ai Coupé de bonne heure les tiges, et mes sujets ont donné des repousses dont une partie a présenté des fleurs rouges et une autre partie des fleurs blanches. On voit donc que la reproduction par semis, même pendant plusieurs généra- tions, peut induire en erreur ceux qui l'admettent comme moyen unique de distinguer les espéces. T. XV. B XVIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Barat dit, à l'appui de ces observations, avoir rencontré dans un jardin négligé de Périgueux des pieds de Scabiosa atropurpu- rea, provenant de graines qui s'étaient semées d'elles-mêmes, les- quels présentaient, en méme temps que les fleurs normales, d'autres fleurs de eouleur lilas, semblables à celles du Scabiosa maritima; bien que pourtant, dans tous nos jardins, le Sc. atropurpurea se reproduise identiquement de semis. M. Timbal faitremarquer que, dans le midi de la France, le Sca- biosa maritima présente quatre formes assez distinctes : 1^ Sc. calyptocarpa Saint-Amans, qui se rapproche beaucoup du Sc. atropurpurea. 2° Sc. Bailleti Nob., forme beaucoup plus petite. i Sc. maritima Villars, à capitules globuleux. ° Se. grandiflora Scopoli, à capitules plus longs et plus gros. Le Se, atropurpurea, abandonné à lui-même, rentre toujours dans la forme calyp!ocarpa, fait depuis longtemps signalé par M. Noulet. M. Ripart fait à la Société la communication suivante (1). SUR LE PELLIA CALYCINA, par M. le docteur REPART, secrétaire. PELLIA CALYCINA Nees ab Es. //ep. Eur. HI, p. 386. Gottsche, Lindbg. et Nees Syn. Hepat. p. ^90. Jungermannia calycina Tayl. in Mackay Fl. hib. p. 55, n? 4. — J. epe phylla var, y. furcata Book. Brit. Jung. tab. 47, f. 18. Cette. Hépatique, qui n'a jamais été signalée encore en France à ma con- naissance et dont nos Flores ne font aucune mention, ressemble beaucoup au Pellia epiphylla Nees, avec lequel elle est presque toujours confondue daus les collections. Pendant son séjour à Paris, en 1867, M. Gottsche ayant examiné les Hépatiques de mon herbier, a désigné sous ce nom une espèce récoltée par moi, le 17 août 1862, dans les environs de Bourges, et que j'avais placée à cóté du Pellia epiphylia, comme simple variété. Depuis cette époque et d’après une autorité aussi compétente, j'ai appris à reconnaitre cette plante et je suis allé plusieurs fois l'observer dans la localité où je l'avais déja recueillie. Mais, malgré mes recherches, réitérées dans les différentes saisons de l'année, je n'en ài jamais trouvé que des frondes stériles ou chargées d'organes mâles. Le 11 août dernier, pendant l'herborisation faite dans la vallée d'Ossau; je l'ai recueillie sur les parois humides d'une petite fontaine au bord de la route de Pau aux Eaux-Bonnes. Ses frondes étaient couvertes d'anthéridies. J'en ai (1, On verra que la rédaction dernière de ce travail n'a été arrétée por M. Ripart qu er avril 1869. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XIX conservé avec soin quelques échantillons, bien garnis de terre, que j'ai placés à mon retour chez moi dans un vase entretenu toujours humide et recouvert d'une cloche de verre. Elle s'y est parfaitement conservée pendant tout l'hiver. Dès le commencement de mars, elle a fructifié et j'ai pu obtenir ainsi une douzaine de capsules. On distingue facilement le Pe/[ia calycina du P. epiphylla par la forme de sa fronde, dont les expansions sont plus allongées, ondulées, bifurquées ou divisées en éventail à leur extrémité, au lieu d'étre arrondies largement obo- vées-cunéiformes. Dans l'une et l'autre espéce, les divisions de la fronde sont parcourues par une nervure médiane, Les anthéridies se présentent sous la forme de petites proéminences arron- dies, nues, ayant environ un tiers ou un quart de millimètre de diamètre, d'abord d'une couleur vert clair, puis d'une teinte violet foncé, disposées assez régulièrement sur deux rangées et parallèlement à la nervure médiane de certaines divisions de la fronde. Elles sont constituées par une seule couche de cellules circonscrivant une petite cavité sphérique, dont une partie fait sail- lie à la surface de la fronde, tandis que l’autre partie plus profonde est com- prise dans son épaisseur, Au moment de la maturité, les anthéridies sont munies d’une ouverture centrale hexagonale, limitée par six cellules de même forme. L'intérieur de leur cavité est rempli par un corps sphérique ou globule, que l'on peut enlever facilement avec la pointe d'une aiguille et qui est com- posé de cellules diaphanes d'une extréme délicatesse. Chacune d'elles contient un anthérozoide, d'abord enroulé sur lui-même; lorsqu'il est devenu libre, l'anthérozoide a l'apparence d'un petit corps filiforme disposé en une hélice présentant deux tours à deux tours et demi de spire. Son extrémité antérieure est la plus mince et pourvue de deux longs cils très-ténus ; l'extrémité opposée est le plus souvent légèrement renflée en massue, et quelquefois plus grosse et sphérique. D'après M. Roze, cette sorte de vésicule terminale serait l'or- gane le plus important de la fécondation. Lorsque j'ai étudié pour la premiere fois, en 1862, les anthérozoides du Pe//ia calycina, je ne connaissais pas encore les travaux de cet habile observateur, et cependant mes dessins faits à la chambre claire avec le plus grand soin représentent cette vésicule d'une manière nette, et il est impossible de la confondre avec les cellules-mères des anthérozoides, comme le prétendent certains cryptogamistes. La progression des anthérozoides a lien par le moyen des cils qu'ils agitent, et qui font éprou- ver à leur corps un mouvement de rotation sur lui-même et le font avaucer à la manière d'une vis. Les anthéridies arrivent à leur développement complet vers le milieu d'août. C'est le 47 août 1862 que je les ai observées pour la premiére fois dans le Centre de la France, et le 11 août dernier les frondes récoltées dans Ja vallée Ossau étaient aussi chargées d'anthéridies parfaitement müres. Les fruits ou capsules résultant de la fécondation opérée dans le courant de XX SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'été ou de l'automne précédent par l'action des anthérozoides sur les arché- gones ou pistils, que je n'ai malheureusement pas eu l'occasion d'étudier comme je l'aurais désiré, ne commencent à se montrer qu'à la fin de l'hiver, dans le courant de mars. Elles sont globuleuses, d'un brun jaunâtre, ayant environ 4 millimètre de diamètre, s'ouvrant en 4 valves longitudinales et res- semblent tout à fait à celles du Pellia epiphylla. Comme celles-ci, elles sont portées par un pédicelle blanc, hyalin, de 2 centimètres à 2 centimètres et demi de longueur; ce pédicelle est entouré à sa base par une sorte d'involucre assez court, ayant la forme d'un calice ou d’une cloche renversée, dont le bord libre est irréguliérement denté, et qui est situé à l'extrémité de la ner- vure médiane de certaines divisions terminales de la fronde. La coiffe qui recouvre la capsule dans son jeune âge et qui reste à la base du pédicelle, est plus courte que l'involucre, et contenue dans sa cavité au lieu de faire saillie au dehors comme dans le Pellia epiphylla. Ce caractère est excellent pour distinguér l'une de l'autre ces deux espéces que nous avons déjà appris à re- connaitre par la différence de forme de leurs organes végétatifs. Distribution géographique. — MM. Gottsche, Lindenberg et Nees, dans leur Synopsis Hepaticarum, indiquent les stations suivantes où le Pe//ia ca- lycina a été observé : l'Irlande, où il paraît être commun (Taylor); la Silésie, d’après des échantillons de l'herbier de Flotow et de Nees; la Forét-Noire, d'après l'herbier de Hampe et celui de Nees; de mon côté, je l'ai trouvé dans le centre de la France et dans les Pyrénées. Ces stations si diverses et si distantes semblent prouver que cette plante doit exister dans une grande partie de l'Europe, et qu'en la cherchant bien, on la trouvera encore dans un grand nombre d'autres localités. M. Manceau fait àla Société la communication suivante : NOTE SUR LA COLORATION JAUNE DE QUELQUES OROBANCHES , pr M. MANCEAU, secrétaire, On rencontre, cà et là et de temps à autre, dans les Orobanche Rapum Thuill., O. cruenta Bert. et O. minor Sutt., une coloration jaune-soufre très- prononcée, anomale pour ces espèces. Différents botanistes ont considéré cette anomalie tantôt comme une simple variation, tantôt comme une variété, tantôt enfin comme une espèce. En 1827, Vaucher, dans sa Monographie des Orobanches, p. 38, disait, en parlant de l'Orobauche du Genét des teinturiers (Orobanche cruenta Bert.) : « J'ai remarqué cette Orobanche avec une teinte jaune clair qui indique un état morbide. » M. Lloyd, en 1854, dans sa Flore de l'Ouest, dit de l'Orobanche Lapum Thuill. : « Quelquefois la plante est toute jaune. » En 1843, MM. Cosson et Germain, dans le Supplément au catalogue rai- SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XXI sonné des plantes vasculaires des environs de Paris, établirent pour l'Oro- banche cruenta Bert. une variété citrina, adoptée par M. Reuter dans le Prodromus, et par M. Grenier dans la Flore de France. M. Reuter et M. Gre- nier ont aussi admis une variété flavescens pour l'Ürobanche minor Sutt. M. Boreau, qui a cru reconnaître une espèce dans cette dernière variété, l'a d'abord désignée sous le nom d'Orobanche concolor dans sa Flore du centre de la France, et a été, en cela, suivi par M. Diard dans son Catalogue rai- sonné des plantes des environs de Saint-Calais (Sarthe). Plus tard, ayant reconnu que sa plante n'était pas celle à laquelle M. Dubv avait donné le nom de concolor, M. Boreau, dans la troisième édition de sa flore, a adopté une nouvelle espèce sous le nom d'Orobanche unicolor, Ainsi, suivant les points de vue, un simple changement de couleur a con- stitué une simple variation, une variété ou une espèce : il est vrai que M. Bo- reau indique pour son Orobanche unicolor un autre caractère, fondé sur le point d'insertion des étamines sur la corolle ; mais, malgré l'examen le plus attentif d'un grand nombre d'échantillons d'une Orobanche jaune, qui n'est pas très- rare dans nos trèfles du Maine, et qui répond en tout le reste à sa description je n'ai jamais pu constater cette différence d'insertion. Aprés avoir assez longtemps recueilli ces plantes à coloration jaune, que je regardais comme des variétés dignes d'intérét, tout en me refusant à leur ac- corder la valeur d'espéces, je suis arrivé aujourd'hui, comme le faisait Vaucher en 1827, à ne les considérer que comme un état maladif; voici à quelle occa- sion : Il v a plusieurs années déjà, j'herborisais avec un entomologiste; ayant ren- contré un pied d'Orobanche Rapum Thuill. entièrement jaune, au milieu de centaines d'autres ayant leur couleur normale, je me mis en devoir de l'arracher ; un peu trop de précipitation me fit briser le bulbe; mon compagnon d'excursion me fit remarquer que le bulbe avait été rongé par un ver (larve de Tenthrède ou fausse chenille) dont le passage était attesté par de nombreuses déjections noirâtres. Il me vint aussitôt à l'idée que la coloration jaune de l'échantillon que je venais de cueillir pouvait être causée par un état morbide, résultat de la morsure de la fausse chenille. Je brisai immédiatement autour de moi plus de vingt pieds d'Orobanche Rapum ordinaires sans en rencontrer un seul attaqué. Depuis cette époque, j'ai retrouvé deux échantillons jaunes de l'Orobanche Rapum Thuill., une dizaine au moins d'O. minor Sutt. et un seul d'O. cruenta Bert., et dans tous ces échantillons, j'ai constaté le passage et méme plusieurs fois la présence actuelle d'une larve de Tenthrède. 2l Je ne voudrais cependant pas conclure de ces observations que la piqür des larves d'insectes soit la seule cause qui puisse amener le changement de coloration des Orobanches ; je serais tenté, au contraire, de supposer que toute cause d'affaiblissement doit amener un état de chlorose, se manifestant chez ces XXII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. plantes par cette diminution de coloration. Au reste, le nombre trop restreint de mes observations ne permet pas de conclusion générale, et j'ai seulement voulu appeler l'attention des botanistes sur un fait qui, à ma connaissance, n'avait pas encore été signalé. M. le docteur Bras fait part à la Société dela découverte faite par lui dans la journée du 12 août de l'Orobanche Scabiosæ Koch sur le Carduus carlinoides Gouan. Ce parasitisme n'avait encore été signalé, et comme rare, que par M. Philippe, dans sa Flore des Pyrénées. M. Barat présente deux formes assez caractérisées d'Aconitum Napellus L., qu'il a recueillies dans la journée, autour du lac de Panticosa. Dans la première, les fleurs sont en grappe fournie, serrées et d'un bleu foncé; dans l'autre, les fleurs, moins nombreuses, en grappe lâche, sont d'un bleu pâle, souvent méme panachées de blanc. Il demande si l'on ne pourrait pas voir dans cette seconde forme le résultat de l'hybridation. M. Timbal-Lagrave fait remarquer que le seul Aconit que l'on rencontre avec le Napel dans le cirque de Panticosa est A. Anthora, dont la forme présentée ne reproduit aucun caractére essentiel ; d'ailleurs, cette forme a été trouvée derriére l'établissement de bains, sur les bords du torrent, où l'on ne rencontre pas l Aconitum Anthora; il ne voit là qu'une variation d'inflorescence et de cou- leur, bonne toutefois à noter, et il ajoute que PA. Napellus présente méme quelquefois des fleurs complétement blanches. Du reste, à ses yeux, les résultats de l'hybridation sont encore imparfaitement connus; il cite notamment, comme contredisant formellement la théorie de Schiede, une expérience qu'il a faite sur les Cistus salvi- folius L. et populifolius L. En hybridant ces deux plantes l'une par l'autre, ila obtenu un produit que la plupart des botanistes regardent comme le Cistus corbariensis Pourret; mais, ce qui est à noter, c'est que la plante hybride a été la méme, que l'expérience eût été faite dans un sens ou dans l'autre, c'est-à-dire que l'on eüt fécondé le Cistus salvifolius par le C. populifolius ou, au contraire, le C. populifolius par le C. salvifolius. M. l'abbé Garroute pense que pour arriver à des résultats con- cluants, il vaudrait mieux essayer des expériences sur des plantes plus difficiles à hybrider que les Cistes. M. le comte Jaubert rapporte qu'ayant recueilli, pendant la course SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XXIII des Eaux-Chaudes à Panticosa, une magnifique rosette de Carlina acanthifolia AW, ia été tout étonné, quand il l'a retirée de sa boite d'herborisation, de la trouver complétement refermée ; ne voulan! pas la mettre en herbier dans cet état, il l'a exposée au soleil et elle s'est de nouveau étalée. M. Garroute voit là l’action dela lumière solaire. M. Barat pense qu'il faut plutôt en chercher la cause dans Phu- midité de la boite que dans la privation de lumiére. M. Des Étangs dit que cette propriété, commune à toutes les Car- lines, est bien connue dans les campagnes des environs de Bar-sur- Aube. M. Manceau dit qu'ilen est de mème aux environs du Mans. M. Maillard ajoute qu'à Cauterets, on vend le Carlina acanthi- folia AM. comme hygroscope. M. Timbal-Lagrave, aprés avoir cité comme jouissant des mêmes propriétés les cônes de Pin, ainsi que le Geaster hygrometricus Fries, rappelle que M. Loret, dans le Bul/etin de la Société (1866, t. XIII, p. 384), a recommandé le Carlina acanthifolia comme une plante alime:taire dont le réceptacle volumineux pourrait remplacer le Salsifis ou l'Artichaut. Villars (Histoire des plantes du Dauphiné, t. HI, p. 34) avait déjà mentionné cet usage cité dès le xvr siècle par Dalechamp. M. Timbal-Lagrave croit devoir protester contre l'assimilation faite par un grand nombre de botanistes du Carlina acanthifolia AI. avec le Carlina Cinara Pourret. -— Dans le premier, les écailles internes du péricline sont blanches et les feuilles tomenteuses en dessus; dans le second, les écailles internes du péricline sont d'un jaune éclatant et les feuilles presque glabres en dessus. M. l'abbé Faure, qui a souvent eu, aux environs de Grenoble, l'occasion. d'étudier la plante d'Allioni, pense, comme M. Timbal, qu'il existe deux espèces distinctes. M. l'abbé Garroute fait observer qu'aux. environs de Bagnères- de-Luchon, on trouve une variété du Carlina Cinara à feuilles lomenteuses en dessus comme celles du C. acanthifolia, en sorte qu'il ne resterait que la couleur pour différencier ces deux espèces, M. Bras croit que l'on ne peut guère admeltre une espèce sur une variation de couleur, et, pour montrer le peu d'importance de XXIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ce caractère, il cite l'Anemone alpina L. dont la fleur, jaune dans le Cantal, est presque toujours blanche dans les Pyrénées. M. Timbal-Lagrave répond qu'on ne saurait comparer les Ané- mones avec les Composées; que, dans cette derniére famille, la couleur, surtout celle des écailles du péricline, a une assez grande fixité pour qu'on doive y attacher bien plus d'importance que dans beaucoup d'autres familles. M. l'abbé Garroute peuse qu'une culture comparative pourrait trancher la question et, comme président, il prie MM. Timbal- Lagrave et Faure, favorisés par leur résidence respective prés des Pyrénées et des Alpes, de vouloir bien se charger de cet essai, dont ils rendraient compte plus tard à la Société. M. Bras mentionne un autre usage non cité du Carlina acanthi- folia, celui de servir de brosse pour les étoffes de velours. MM. Garroute, Ripart et Des Étangs rapportent que, dans leur promenade autour du lac de Panticosa, ils ont apercu sous l'eau une Renoncule en fleur ; l'éloignement ne leur a pas permis de la recueillir, mais ils pensent que c'était le Ranunculus trichophyllus Chaix ou le Ranunculus Drouetii F. Schultz. Quelle peut être la cause de cette floraison anomale? M. Des Étangs serait tenté de l'attribuer au courant qui existe dans cet endroit. M. Manceau y verrait plutót l'effet d'une élévation du niveau de l'eau, postérieure à la floraison, par suite des pluies des jours précé- dents. M. Bras rappelle qu’à la session extraordinaire d'Annecy (Bulletin, t. XIII, p. vim), M. Rivière avait mentionné un phénomène semblable rencontré sur le Ranunculus Drouetii F. Schultz, dans deux lacs situés au Hornli, au pied du mont Cervin, en Suisse, et que lui- méme avait donné, à la méme session, communication d'un fait de méme nature observé sur l'AZisma natans L. Dans ces deux cas, les observateurs avaient constaté, au centre de chaque fleur, une bulle d'air destinée sans doute à rendre possible la fécondation au sein de l'eau. M. Timbal-Lagrave dit qu'il serait à désirer qu'on püt étudier, d'une maniére suivie, un phénoméne du genre de ceux qu'on vient de citer, pour ne pas s’exposer à propager des erreurs semblables à celles qui ont été et sont encore aujourd'hui répétées au sujet du Vallisneria spiralis L. Ainsi on a dit que les fleurs mâles se déta- SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868, XXV chent de leur axe pour venir flotter à la surface de l'eau, et y féconder les fleurs femelles; que celles-ci sont portées sur une longue hampe roulée en spirale qui s'allonge pendant la floraison jusqu'à la surface de l'eau, puis, aprés la fécondation, s'enroule de nouveau et entraîne le fruit au fond de l’eau où il màrit. Or, il est reconnu aujourd'hui que les fleurs máles ne se détachent pas et que le pollen se rend seul à la surface de l'eau ; d'ailleurs, la spirale de la hampe des fleurs femelles n'existe qu'après la fécondation, ce qu'a depuis longtemps signalé M. Chatin (1). M. Maillard, à cette occasion, annonce qu'on a trouvé dans la Cóte-d'Or, à Seure prés Montbard, dans le canal de Bourgogne, le Vallisneria spiralis L. M. Faure cite aussi comme plante nouvellement introduite aux environs de Grenoble, l Elodea canadensis Michaux. M. le Président met sous les yeux des personnes présentes deux fascicules de plantes adressées à la Société, l’un par M. Gaston Sa- caze, guide-botaniste de Bagés-Béost, près des Eaux-Chaudes, l'autre par M. l'abbé Miégeville, membre de la Société. La séance estlevée à huit heures. SÉANCE DU 17 AOUT 15698. PRÉSIDENCE DE M. L'ABBÉ GARROUTE. La séance est ouverte à une heure dans une salle de l'hótel d'An- gleterre à Cauterets. M. Manceau donne lecture du procés-verbal de la séance précé- dente, dont la rédaction est adoptée. A l'occasion du procés-verbal, M. Guitteau dit que la contractilité signalée dans le Carlina Cinara Pourret semble due à l'influence de l'humidité, qu'elle n'existe que dans la plante jeune, qu'elle diminue avec l’âge et cesse complétement aprés l'anthése. M. Des Étangs fait remarquer que ceci semblerait en contradietion avec ce fait que la plante méme séche est employée comme hygro- Scope. M. Guitteau répond que, pour qu'il en soit ainsi, il faut que le (4) Voy. le Bulletin, t. V, pages 289, 293, 302, 377 et suiv. XXVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Carlina ait été coupé dans son jeune âge, peu de temps aprés l'épa- nouissement de la fleur. M. le comte Jaubert donne lecture d'une lettre de M. Durieu de Maisonneuve, qui exprime ses vifs regrets de ce qu'une circonstance imprévue l'a forcé d'abandonner la Société. Il est encore donné lecture d'une lettre de M. le comte Roger de Bouillé, annoncant qu'il est complétement remis de l'indisposition qui l'avait obligé à séjourner aux Eaux-Chaudes, et qu'il espère venir terminer la session à Cauterets. A la suite de cette lecture, il est décidé que des remerciments seront adressés au nom des membres de la session à M. le comte de Bouillé, pour le dévouement si intelligent avec lequel il a. dirigé l'ascension fructueuse du pic de Ger. M. Deruelle présente la liste des plantes qu'il a recueillies avec M. Deladerriére, en venant des Eaux-Chaudes à Cauterets par le col de Tortes, le 15 août. Les plus intéressanies de ces plantes sont les suivantes : Paronychia serpyl- lifolia, Horminum pyrenaicum, Teucrium pyrenaicum, Alchimilla alpine, Onobrychis montana, Viola cornuta, Calamintha alpina. Aprés avoir fait cette communication, M. Deruelle manifeste l'in- tention de faire une excursion au Vignemale; il est prié d'envoyer au secrétaire-général de la Société le compte rendu de cette ascen- sion. M. Timbal-Lagrave présente le compte rendu des herborisations faites aux environs de Panticosa, ainsi que de la course de Panticosa à Cauterets parle port de Marcadau. M. le comte Jaubert propose à la Société d'émettre le vœu qu'une prochaine session ait lieu dans le centre de la France et, dans le cas oü le Berry se trouverait compris dans l'itinéraire, il offre de préparer un programme d'excursions comprenant les localités les plus intéressantes des départements du Cher et de la Niévre, et de concourir, autant qu'il lui sera possible, à en assurer l'exécution. M. le comte Jaubert est remercié pour sa gracieuse initiative. Le vœu proposé est adopté et sera transmis au Bureau permanent. M. l'abbé Miégeville, arrivé pendant le cours de la séance, fait à la Société la communication suivante : SESSTON EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XXVII HISTOIRE DE LA BOTANIQUE DANS LES PYRÉNÉES, par MI. l'abbé MIÉGEVILLE. Messieurs, C'est un grand bonheur pour un botaniste isolé, comme je le suis, dans ce coin des Pyrénées, de pouvoir tendre la main à des confrères, et pour un pauvre prêtre de faire, à des savants aussi distingués, les honneurs de sa flore natale. Il n’a pas dépendu de moi que cette réception ne fùt, proportion gardée, une réelle hospitalité pour quelques-uns d'entre vous; il eût suffi que l'itiné- raire de votre programme vous conduisit dans le voisinage d'une des maisons de l'ordre auquel j'ai l'honneur d'appartenir. Mais, en tout cas, vous êtes cer- tains de trouver, parmi les enfants des Hautes-Pyrénées, l'accueil le plus cor- dial, surtout dans les cœurs où subsistent quelques étincelles de ce feu sacré de la charité apporté par Jésus-Christ sur la terre. C'est au nom de la religion que nous vous souhaitons la bienvenue la plus fraternelle dans nos contrées : heureuses les réunions oü l'esprit scientifique et le sentiment chrétien, qui l'un et l'autre conduisent à la vérité, s'unissent pour assurer et éclairer tous deux le progrés des connaissances humaines ! Quand vous avez exploré les Alpes, vous avez tenu à cœur de consigner dans le compte rendu de vos excursions d'intéressants détails sur l'histoire botanique de ces contrées. Je saisis avec empressement l'occasion offerte par ce précédent pour vous retracer, non certes, l'histoire de notre flore pyré- néenne, qui déjà demanderait un livre, mais pour vous rappeler les princi- paux auteurs ou explorateurs qui ont fait connaitre les richesses végétales des Pyrénées. Vers l'an 1576 apparurent dans le monde savant Matthias de Lobel, de Lille en Flandre, et Pierre Peua, Provençal. Un ouvrage portant le titre de : Stirpium adversaria nova, est commun à ces deux botanistes. Pena ne parle des Pyrénées qu'une seule fois au sujet du Thapsia Turbith gallicum qu'il tenait de Rondelet. Clusius a signalé plusieurs plantes rares des Pyrénées, entre autres le Fritillaria pyrenaica. Mort à Montbéliard, en 1615, Jean Bauhin nomme une seule fois les Pyrénées dans son Histoire générale des plantes. Son frère, Gaspard Bauhin, décrit, dans son Prodromus, plusieurs belles espèces des Pyrénées, qui lui avaient été données par Joachim Burser, son disciple. L'herbier de Burser a été décrit par Linné dans le premier vo- lume des Anwenitates academica. Le botaniste anglais Rai signale plusieurs plantes alpines et pyrénéennes dans son Stirprum europæurum extra Britannias nascentium Sylloge (1694), p. 367. Quoique Pierre Magnol, professeur et directeur du Jardin des plantes de Montpellier (1686-1697), déclare dans son Bofanicum Monspeliense que les plantes des Pyrénées ne lui sont pas étrangères, il n'est pas certain qu il ait exploré nos montagnes. Licencié en médecine et médecin plus tard, Jacques XXVIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Barrelier mentionne un petit nombre de plantes pyrénéennes dans le grand ouvrage publié aprés sa mort par A.-L. de Jussieu : Plante per Galliam, Hispaniam et Italiam observatæ a R. P. Jacobo Barrelier, opus posthumum. Parisiis, 4714, in-folio. Auteur d'un Topographia botanica ruscinonen- sis, dont Lapeyrouse avait vu le manuscrit dans la bibliothèque de Sé- guier à Nimes, Pierre Barréra, docteur-médecin à Perpignan, ne donna aucune suite à son projet d'exécuter sur le méme plan l'entière topographie des Pyrénées. On doit placer vers 1760 les excursions aux Pyrénées de Jo- seph Quer, chirurgien du roi d'Espagne et professeur de botanique à Madrid. Il décrit un certain nombre de plantes pyrénéennes dans sa Flora espagnola. Successivement professeur de médecine et professeur honoraire de botanique à la faculté de Montpellier, Antoine Gouan fit son premier voyage aux Pyré- nées en 1766, et son second en 1767. Les observations intéressantes four- nies par ces deux voyages sont consignées dans le livre qui a pour titre : Observationes et illustrationes botanicæ. Le Roi, ingénieur en chef des ports et arsenaux de notre marine, publia, en 1776, un Mémoire sur les travaux qui ont rapport à l'exploitation de la mâture dans les Pyrénées. Il raconte des faits trés-curieux de physiologie végétale, étudiés sur des Sapins qu'on avait exploités sous ses yeux. Asso fit imprimer, en 1779, son Synopsis stirpium indigenarum Arragonie ; les Pyrénées françaises produisent la presque totalité des 1057 plantes qu'il y définit. Saint-Amans livra au public, en 1789, les Fragments d'un voyage sentimental et pittoresque dans les Pyrénées, et le Bouquet des Pyrénées ou plantes observées dans ces montagnes pendant les mois de juillet et d'août 1788. Le Bulletin de la Société philomathique (1800) contient les Observations faites par Girod-Chantrans pendant un voyage dans les Basses-Pyrénées et la Catalogne. Ce savant, qui, d'ailleurs, fut plutôt physicien que botaniste, signale le Quercus Suber L. dans les montagnes des environs de Bellegarde. Vous me permettrez de tracer ici une énumération rapide des herborisa- teurs qui ont le plus concouru à faire connaitre la flore pyrénéenne ; elle ne saurait étre sans quelque charme pour des botanistes. Commencons par ceux qui ont plus spécialement concentré leurs recherches dans les limites d'un de nos cinq départements. Abraham Gagnebin, chirur- gien à la Ferrière dans la vallée d'Erguel, prés Neuchâtel (Suisse), visita, d'aprés Haller, quelques montagnes des Pyrénées-Orientales; il a naturalisé dans les montagnes du Jura quelques plantes des Pyrénées, entre autres le Saxifraga umbrosa, que les paysans de la Chaux-de-Fonds nomment De- moiselle de la Ferrière (4). Xatard, pharmacien à Prats-de-Mollo, explora avec soin toutes ces montagnes; peu de phytographes furent doués d’une activité plus vive, d'un coup d'œil plus perçant, d'un tact plus sûr; Bar- (4) Thurmann, dans Abraham Gagnebin, p. 55. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XXIX réra (1), docteur-médecin à Prades-de-Conflents, est le roi des botanistes dans ces contrées si riches en plantes, qu'il parcourut pendant quarante ans. Longtemps médecin militaire à Mont-Louis, il fut le guide des savants que le culte de la nature et la passion de la botanique amenèrent à la vallée d'Eynes, au. Llaurenti et aux alentours; empêché par l’âge de poursuivre ses herborisations, il en confia le soin à Coder, pharmacien à Prades, dont la col- laboration lui fut trés-utile. Bugard, curé de Salex, dans la vallée de Vicdessos (Ariége), se fit bota- niste par nécessité. La plus agréable peut-étre de toutes les sciences lui fournit un moyen de rétablir une santé chancelante, et de se délasser des fatigues inséparables du saint ministère. Sans autres ressources qu'un sens droit et nos flores élémentaires, ce modeste ecclésiastique parvint à la détermination des espéces avec une rare perspicacité. L'avocat Marchand, aussi passionné pour l'étude de la botanique que pour celle des lettres, légua ses talents et ses goüts à son fils, qui découvrit, autour de Saint-Béat (Haute- Garonne), une foule de plantes qu'on était loin d'y soupconner; Paul Boileau, de Paris, médecin et pharmacien, établi à Bagnères-de-Luchon, explora avec un merveilleux succés les hautes cimes de la vallée de Larboust, et communi- qua libéralement ses découvertes à la plupart des autenrs qui ont écrit sur la flore des Pyrénées depuis le commencement de ce siècle, La flore des Basses-Pyrénées doit beaucoup à Palassou, avantageusement connu pàr son Z'ssa sur la minéralogie des Pyrénées; il étudia la flore des environs de Navarrens, et forma des pâtres intelligents à l'art de dessécher les plantes. Que de botanistes descripteurs tiennent de ces mains rustiques de précieux végétaux, dérobés aux vallées d'Ossau et d'Aspe! Une heureuse tra- dition a maintenu, dans toute l'étendue de la chaine, une pratique si propre à assurer le progrés de notre belle science. Charpentier, ingénieur des mines au service du roi de Saxe, passa une année révolue dans le pays basque. Escaladant des cimes réputées inaccessibles, il accrut souvent, par des recherches de botanique, le charme de ses études géognostiques. Je ne puis ici passer sous silence les explorations de Bergeret, l'auteur de la Flore des Basses- Pyrénées (an XI de la République), qui furent dirigées principale- ment sur les plaines de Pau et de Mortaas. Les Hautes-Pyrénées ont été de tout. temps le rendez-vous officiel des na- turalistes. Pierre Rondelet, médecin de Montpellier, que j'ai nommé plus haut, entreprit un grand voyage aux frais du cardinal de Tournon, vers l'an 1566. Ayant visité plusieurs points des Pyrénées, il communiqua généreuse- ment à ses contemporains le fruit de ses herborisations. Guy Crescent de Fagon, premier médecin de Louis XIV, intendant du Jardin du roi, accompa- gna le duc du Maine, à Baréges, en 1675. Il explora les pics de Lhéris et du (1) Il ne faut pas le confondre avec Barréra, médecin à Perpignan. XXX SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Midi de Bigorre, le Cazau d'Estiba de Luz, les environs de Gèdre et de Ba- réges, et découvrit dans nos montagnes plusieurs espèces inconnues avant lui, dont les modernes se sont fait honneur. Après avoir parcouru, en 1789, le Canigou, le Pech de Bugarach, et la montagne de "anch, Lemonnier médecin du roi à Paris, visita Baréges au mois de juillet 1745. Emporté par la passion de la botanique, Joseph Pitton de Tournefort, qui étudiait la médecine à Montpellier, fit son. premier vovage aux Pyrénées en 1680. Les espèces connues avant lui, et celles qu'il y découvrit lui-même, furent exactement classées dans son ouvrage intitulé : /nstitutiones rei herbarie. Au pied de la montagne de Lhéris, centre de ses explorations, se trouve le village d'Asté, situé entre Bagnères-de-Bigorre et Compan. On à buriné le quatrain suivant sur le tympan de la porte d'une maisonnette, où il rentrait tous les soirs : Pitton de Tournefort, dans cet humble réduit, Des fatigues du jour se reposait la nuit, Quand, explorant ces monts qu'on ignorait encore, Ce grand homme tressait la couronne de Flore. Non moins intelligent qu'intrépide, son guide apprit sans peine sous un te maitre la flore de ces hauteurs, et composa un herbier qui périt plus tard dans un incendie. La profession d'herboriste s'est perpétuée jusqu'à ce jour daus sa modeste famille. Je tiens de Louis Jacou Hourtigué, petit-fils du guide de Tournefort (1), la connaissance des localités précises où croissent certaines espèces au pic de Lhéris et aux sommets environnants. Louis-François-Élisabeth Ramond, membre de l'Assemblée législative, du Corps législatif, de l'Institut de France, commandeur de la Légion d'honneur, plus tard baron de l'empire et préfet du Puy-de-Dóme, se livra avec une indi- cible ardeur à l'étude de la nature. Né en Alsace, il fut jeté par la révolution dans les Hautes-P yrénées, et nommé professeur d'histoire naturelle aux écoles centrales de ce département. Passant la moitié de l'année à Baréges, il étudia surtout les productions naturelles de cette partie des Pyrénées. Bon nombre de végétaux, récoltés au pic du Midi de Bigorre, furent publiés par lui dans la Décade philosophique. V fit insérer dans le Bulletin de [a Société philo- mathique un article intitulé : Description et figure des plantes inédites des Hautes-Pyrénées. Ses Voyages au Mont-Perdu et dans les parties adjacentes des Pyrénées parurent en 1801. Nul phytographe qui ne connaisse l’ Arena- ria cerastiifolia. Ramond; le Medicago suffruticosa Ramond; le Bartsia spicata Ramond, et les autres bonnes espèces dont ce naturaliste distingué a (1) Mort cette année 1868 à l'âge de plus de qua - ea avaient Ponni tre-vingt-dix ans; son père et son grand père avaient fourni aussi une très-longue carriè 8 ! P re. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XXXI enrichi la flore francaise, et surtout le Zamondia pyrenaica, qui consacre à jamais sa mémoire. Né à Narbonne, chanoine de l'église cathédrale de l'Orenzé, en Galice, l'abbé André Pourret, séduit par le caractère et le charme de leur flore, multiplia à lenvi ses pénibles ascensions aux Pyrénées. Sa prodigieuse activité lui permit de se mettre en rapport avec la plupart des botanistes eu- ropéens. Abusant de sa générosité, plusieurs s’arrogèrent ses découvertes et le dépouillèrent de ses droits les plus sacrés et les plus chers, Pourret n'a publié sur les plantes des Pyrénées que le Chloris narbonnensis (Mém. de l’ Aca- démie de Toulouse, t. II, 1718). Il échangea loyalement le produit de ses investigations avec Lapeyrouse, qu'il aida de ses lumières et de ses conseils. Déposé dans le cabinet de la maison de Brienne, son magnifique herbier passa en d'auires mains durant les péripéties tragiques de la tourmente révolution- paire (1). Lapeyrouse ouvrit ses nombreuses pérégrinations dans les Pyrénées par le Donnezan, en 1763, et les termina, en 1797, par Baréges et ses dépen- dances. En 1782, il eut le bonheur de sauver la vie au célèbre minéralogiste Dolomieu, au sommet du pic du Midi de Bigorre. Son Histoire abrégée des plantes des Pyrénées, d'où sont extraits la plupart des renseignements qui précèdent, et ses autres ouvrages, sont trop connus pour que j'entre, à leur sujet, dans quelque détail. Mais je croirais inanquer à ma làche si je ne si- gnalais, en passant, au moins dans une note, les herborisateurs qui lui firent la gracieuseié de lui communiquer les végétaux de leur circonscription géo- graphique (2). | En 1803 et avant la publication de son //ora gallica, Loiseleur- Deslong- champs explora les vailées de Baréges et de Cauterets, Bayonne et les monta- gnes voisines. L'un des auteurs de la Flore francaise, Augustin-Pyrame de Candolle, parcourut, en 1807, dans l'espace de trois mois, toute la chaine do- puis Perpignan jusqu'a Bayonne. Marchant sur les traces de ces grands maîtres, d'habiles botanistes, depuis celle époque, ont visité nos Pyrénées avec fruit. (4) Cet herbier, qui en dernier lieu a fait partie de l'herbier Barbier, a été acquis avec celui-ci par le Muséum d'histoire naturelle de Paris, et fait maintenant partie de l'herbier Spécial de France de cet établissement, P (2) Xatard TE disposition de Lapeyrouse son herbier contenant un grand nombre de rares espèces, qu'on eût vainement cherchées sur tout autre point es yrénées- Non content de lui confier le sien, Barréra (de Prades) voulut bien te guider dans e courses, ct pendant longtemps lui envoyer des plantes vivantes. Afroutaut es cimes » plus ardues et les ravins les plus profonds, Bugard lui recueilli: la plupart « es plantes de la vallée de Viedesses, A la mort de Marchand pere, son herbier passa entre MM de Lapeyrouse, qui prolita des découvertes de Marchand fils. t b Soumit i i collection, et lui fournit les renseignements les plus utiles. Pa assou lui procu a e végétaux de Navarrens, le docteur Lalanne, d'Oléron, ceux des Basses-Pyrénées, Renault, ceux des environs de Bayonne. Boussès lui donna les plantes de la riante et fer- tile vallée de PAdour. XXXII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Le Catalogue des plantes indigènes des Pyrénées et du Bas- Languedoc de M. Bentham est daté de 1826. Il a fait époque daus l'histoire des plantes de nos Pyrénées; il a eu le grand mérite, venant aprés Lapeyrouse, de recti- fier, d'aprés l'examen de l'herbier laissé par ce naturaliste, un grand nombre d'erreurs de détermination commises par l'auteur de l’ Histoire abrégée des plantes des Pyrénées. Un but analogue a été atteint par l'ezsiccata publié par M. Duchartre, qui avait à sa disposition l'herbier de Lapeyrouse, et qui malheureusement s'est arrété aprés le 9* fascicule. M. Bentham, dans ses ex- cursions, avait laissé de cóté la partie occidentale de la chaine. C'est au con- traire celle-ci qui a été spécialement l'objet des investigations de Léon Dufour, qui habitait à Saint-Sever. L. Dufour a publié sur la végétation des Pyrénées trois notices. La première est sa Lettre sur le mont Maudit, insérée en 1821 dans les Annales générales des sciences physiques, où se trouve la description de l’A/chimilla pyrenaica, du Biscutella stenophylla; la seconde a paru dans les Annales des sciences naturelles, 1'* série, tome V, 1825; c'est là que paraissent pour la première fois les Juncus heterophyllus, J. niti- diflorus, Senecio difficilis, Silene Thorei, etc. La troisième, publiée en 1836 dans les Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, t. VIIL, 7° livraison, est sa Lettre à M. le docteur Grateloup sur des excursions au pic d'Anie et au pic Amoulat dans les Pyrénées. Ii y a inséré un Bouquet où se trouvent décrites quelques espèces regardées par lui comme nouvelles : Stellaria cæspi- tosa, Androsace hirtella. L'excursion au pic Amoulat est de 1819. Par celte date, Léon Dufour se trouve le continuateur presque immédiat de La- peyrouse. Le voyage de J. Gay, dans la région pyrénéenne, date de 1825. Toutefois, selon la coutume qui fut l'habitude invétérée de toute sa vie, il ne se hâta guère d'en publier les résultats. Il fallut qu'il fût sollicité par les lon- gues et fructueuses herborisations d'Endress pour faire connaître les nouveau- tés recueillies par lui-même en décrivant celles qu'avait rapportées ce natura- liste. On sait qu'Endress, voyageur de la Société d'Esslingen, parcourut toute la chaine des Pyrénées pendant trois saisons, en 1829, 1830 et 1831, et qu'il mourut à Strasbourg, au retour de son dernier voyage, d'une fièvre dont il avait contracté les germes dans les plaines marécageuses des Landes en récol- tant!’ Erica polytrichifolia, véritable martyr de son dévouement à la science. Pour apprécier ce qu'il a fait pour la flore des Pyrénées, il faut lire la notice touchante que M. Gay lui a consacrée (Ann. sc. nat., 1** série, t. XXV, 1832). Cette notice est suivie d'un Catalogue des plantes plus ou moins locales qui ont été récoltées par Endress dans les Pyrénées et dans les plaines adja- centes, et dans le volume suivant des Annales, du Corona Endressiana pyre- naica - fleurs pyrénéennes que J. Gay a jetées sur la tombe du pauvre Endress, honorant ainsi sa mémoire de la manière la plus conforme aux services qu'il avait rendus à la science. Les travaux dont il nous reste à parler sont beaucoup plus récents. Le Cata- SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XXXII logue des plantes vasculaires des Pyrénées principales de notre honorable confrère, M. Zetterstedt, est malheureusement borné à la partie la plus élevée et la plus centrale de la chaîne. Écrit à un point de vue spécial, il a surtout pour but la comparaison de notre végétation alpine avec la végétation suédoise : c'est plutôt un mémoire, avec preuves à l'appui, que ce n'est une flore. Le livre de M. Philippe, Flore des Pyrénées, 1859, remplit mieux ce dernier cadre; on y trouve rassemblées les découvertes des botanistes précédents, celles de l'auteur, de M. Bordère, de M. Boileau et de M. Lezat. Mais le travail propre de l'auteur se borne presque à l'indication des localités; les descriptions sont copiées dans la Flore de France de MM. Grenier et Godron. Deux ou- vrages plus récents encore doivent être cités ici. M. le docteur L. Companyo, créateur et conservateur du Musée d'histoire naturelle de Perpignan, a publié à diverses époques, dans des /levues scientifiques, plusieurs mémoires sur l'histoire naturelle du département des Pyrénées-Orientales. Ces travaux se trouvent résumés dans un livre qui est resté fort peu connu, puisque la Revue bibliographique de notre Société n'en a pas fait mention, l'Histoire naturelle du département des Pyrénées-Orientules, dont le second volume (qui a paru le troisième par le fait en 1864) est consacré au règne végétal et renferme un travail d'ensemble sur la végétation des Pyrénées-Orientales, avec une intro- duction consacrée à des considérations de géographie botanique. L'ouvrage a ce mérite rare encore aujourd'hui de comprendre les cryptogames cellulaires, grâce aux patientes recherches d'un naturaliste mort jeune et regretté, M. Colson, dont la mére, Madame Colson, conserve précieusement l'herbier ; on trouve encore, à la fin du livre, un appendice qui concerne les plantes étrangères acclimatées ou cultivées en plein air dans les Pyrénées-Orientales. M. l'abbé Dulac s'est attaché à une autre région pyrénéenne; sa Flore du département des Hautes-Pyrénées a été analysée dans notre Revue biblio- graphique, t. XIV, p. 146. Malgré tous ces travaux, dont quelques-uns ont une grande valeur, on peut dire que la vraie Flore pyrénéenne générale reste encore à faire. On dit que M. Bubani travaille à un ouvrage de ce genre; et l'on doit bien augurer de son cuvre, à en juger par les découvertes déjà connues de l'auteur. Beaucoup d'herbiers devront être consultés par le futur auteur de la Flore pyrénéenne que nous appclons de tous nos vœux; à ceux qu'a cités M. l'abbé Dulac daus l'introduction de son livre, il importe d'ajouter celui de M. le comte de Fran- queville, qui a personnellement exploré nos montagnes pendant de longues années; celui de J. Gay, qui contient seul la collection complete d'Endress, et que malheureusement nous n'avons pu empécher l'Angleterre de nous ra- vir; celui qui l'ira consulter au Musée de Kew, y trouvera également les types du Catalogue de M. Bentham. Outre les ouvrages que nous avons rappelés, notre floriste devra encore prendre en très-séricuse considération les belles Publications de M. Lange : Pugillus plantarum inprimis hispanitarum, e T. XV. XXXIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Descriptio, iconibus illustrata, plantarum novarum vel minus cognitarun, precipue e flora hispanica, adjectis pyrenaicis nonnullis ; la note de M. O. De- beaux : Les herborisations des environs de Baréges (Bulletin des travaux de la Société de pharmacie de Bordeauz, 1* décembre 1863), à la suite de la- quelle se trouve une liste de Mousses et d’Hépatiques déterminées par M. Du- rieu de Maisonneuve; et surtout les nombreux mémoires publiés par M. Tim- bal-Lagrave, seul ou de concert avec M. Jeanbernat, soit dans les Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, soit dans le Bulletin de notre Société, notamment à l'occasion de la session tenue en 1864 à Toulouse. Mais je m'arréte, messieurs; le nombre des explorateurs de nos Pyrénées est considérable; je n'ai pas prétendu les citer tous, votre esprit supplée de lui-même à ces lacunes, et d'ailleurs je n'ai voulu que rappeler brièvement les principaux de ceux qui nous ont précédés dans l'exploration de ces belles montagnes, M. le Président remercie M. Miégeville pour l'offre d'hospitalité qu'il transmet au nom de la congrégation dont il fait partie, mais que les circonstances du voyage ne permettent pas d'accepter. La séance est levée à trois heures. SÉANCE DU 19 AOUT 1565. PRÉSIDENCE DE M. L'ABBÉ GARROUTE, La séance est ouverte à sept heures et demie à Cauterets, dans une salle de l'hótel d'Angleterre. M. Manceau, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 17 août, dont la rédaction est adoptée. M. de Schœnefeld, qui n'a pu rejoindre la Société que dans le courant de la journée, exprime ses regrets de n'avoir pu se rendre au commencement de la session, retenu qu'il était à Paris par les soins de la publication du Bulletin. M. de Schænefeld annonce aussi que M. J. E. Planchon, retenu à Montpellier par un travail urgent, l'a chargé de transmettre à la So- ciété l'expression de sa profonde gratitude pour l'honneur qu'elle lui a fait en l'appelant, bien qu'absent, aux fonetions de président de la session, fonctions qu'il a eu le vif regret de ne pouvoir remplir. Lecture est donnée de la communication suivante, adressée à la Société : SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XXXV NOTE RELATIVE AU DEVELOPPEMENT D'UN JEUNE SAPIN (ABIES PECTINATA), pr M. Adolphe TOCQUAINE. (Remiremont, 15 aoüt 1868.) Le sujet qui présente cette anomalie de végétation a une hauteur de 27,20 environ ; i| n'a jamais fourni de bourgeons latéraux, l'axe seul a constam- ment végété. Le diamètre du jeune arbre, 2 centimètres 1/2 à 3 centimètres, est à la partie supérieure égal à celui de la partie inférieure, il est même un peu plus fort à sa partie moyenne; chaque année de végétation est marquée par une cicatrice circulaire; nous en avons compté seize, donnant environ seize ans d'âge à ce végétal trouvé dans la forêt de Saulxure et transplanté dans le jardin du château de madame Gehin depuis quelques années, Toute la tige dénudée a conservé la cicatrice trés-marquée des feuilles, et celles-ci ne se trouvent que sur la végétation de l'année précédente; — l'observation est faite au mois de mai. | Serait-il par trop téméraire d'admettre que cet arbre, qui végète à la ma- nière des Monocotylédones, proviendrait d’une semence dont les cotylédons se seraient soudés lors de leur formation? je ne m'explique qu’ainsi ce développe- ment anormal, peut-étre unique jusqu'alors ou au moins encore inobservé par les forestiers dw pays. Une autre observation qui n'a pasla méme importance, mais qui me semble offrir encore quelque intérêt, est celle-ci : un. £ucomis punctata que je cultive depuis plusieurs années, m'a constamment donné des fleurs verdâtres; cette année, le méme. bulbe fournit, sur une hampe de 80 centimètres de hauteur, un épi de 30 centimètres abondamment garni de fleurs du plus beau blanc, sans que les conditions de la culture aient été changées. M. Garroute pense que la soudure des cotylédons ne peut aucu- nement expliquer le fait rapporté par M. Tocquaine. M. Ripart croit aussi que cette soudure ne pourrait tout au plus avoir d'influence que dans la première jeunesse de la plante. M. de Schœnefeld fait remarquer que la végétation des Sapins et des Coniféres en général diffire, à certains égards, de celle des autres végétaux. Dans les autres plantes, chaque rameau représente la plante entière et forme, pour ainsi dire, un arbre réduit; il n'en est pas de méme chez les Coniféres, et les horticulteurs constatent tous les jours avec regret que les boutures de Gouiferes, prises sur des rameaux latéraux, ne reproduisent pas la forme compléte du Sujet sur lequel ils les ont prises. L'importance physiologique des rameaux latéraux parait donc moiudre chez les Coniféres que chez AXXVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les autres Dicotylédones, et l'on s'explique plus facilement leur ab- sence compléte, qui n'en constitue pas moins un fait digne de remarque. M. Ripart fait à la Société la communication suivante : NOTICE SUR LES ALGUES RÉCOLTÉES PFNDANT LA SESSION DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE DANS LES PYRÉNÉES, par ME. le docteur REPART, secrétaire. Je n'ai recueilli qu'un petit nombre d'espèces; mais quelques-unes sont trés-intéressantes et peu connues : deux sont tout à fait nouvelles. L'eau froide et rapide des gaves ne parait pas favorable à la végétation des Algues. C'est principalement sur des touffes de Mousses aquatiques, sur des rochers plongés dans l'eau ou de vieux troncs humides, que j'ai trouvé les espèces dont je donne ci-dessous l'énumération accompagnée d'une description abrégée. Je n'ai pas laissé échapper l'occasion d'explorer les eaux thermales sulfu- reuses; mais, faute de temps, je n'ai pu faire que des observations malheu- reusement trop incomplétes. C'est cependant un sujet tout à fait neuf, ou à peu prés, et qui serait bien digne d'étre étudié à fond. |. BEGGIATOA NIVEA Rabenh. //. Eur. Alg. II, 94, fig. 23, b. J'ai observé cette espèce dans toutes les sources d'eau thermale sulfureuse que j'ai pu examiner pendant mon séjour dans les Pyrénées. Ainsi, le 13 août, aux Eaux-Chaudes, je l'ai trouvée en grosses touffes blanches, formant comme un nuage dans l'eau thermale qui s'écoulait d'un aqueduc servant de déversoir à la piscine; elle couvrait aussi les pierres de cet aqueduc vers son embou- chure extérieure, sur lesquelles elle formait un enduit muqueux trés-gras au toucher, et se trouvait mélangée avec l'espèce suivante dont la couleur noire faisait ressortir la blancheur de ses filaments. A Cauterets, je l'ai observée à la source dite Source aux yeux. Ce n'est qu'un mince filet d'eau qui tombe con- ünuellement sur une dalle légèrement excavée. Elle adhérait à la dalle dans son excavation, et. formait de légers flocons blancs continuellement agités par la chute de l'eau. Elle existait là pure et sans aucun mélange. Les nuages qu'elle forme dans l'eau sulfureuse ne sont pas d'un blanc éclatant, comme pourrait le faire croire son nom spécifique, mais d'un blanc grisâtre, comme ceux du Zeggiatoa alba Trev. (Oscillaria alba Vauch.). C'est principalement cette espèce qui constitue la barégine de Fontan et de quelques chimistes, la slairine d'Anglada, etc. Les analyses chimiques établissent qu'elle contient de la silice, de la cellulose, et plusieurs principes azotés non cristallisables. Les touffes ou flocons qu’elle forme dans l’eau sulfureuse sont quelquefois très-considérables, et se terminent par des pinceaux de filaments disposés SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XXXVII parallélement dans le sens du courant de l'eau. Les filaments eux-mémes sont d'une ténuité extréme, et il faut avoir recours à de forts grossissements pour en apprécier la structure. Leur diamètre n'est que de 0"7,0016. Ils sont sim- ples, continus ou obscurément cloisonnés, et contiennent dans leur intérieur une substance huileuse réfractant fortement la lumière, disposée en granula- tions arrondies ou affectant quelquefois une forme carrée. Il n'y a qu'une seule file de granulations dans les filaments, ce qui sépare cette espéce du Beggiatoa alba dont elle diffère encore par ses dimensions moitié moindres. 2. OSCILLARIA CORTIANA (Pollini) Kütz. Sp. Alg. p. 242; Tab. phyc. I, h0. — Osc. Juliana Kütz. l. c. , f. 3. Rabenh. F. Eur. Alg. II, p. 103. Comme je l'ai dit plus haut, cette espéce était mélangée à la précédente sur les pierres de l'aqueduc des Eaux-Chaudes. Elle se présentaitsous la forme d'un enduit muqueux d'un beau noir, avec un reflet vert velouté. Les filaments qui la constituent sout simples, cloisonnés. Les articles sont aussi longs que larges. L'endochrome dont ils sont remplis est très-finement granuleux, ponc- tué. Leur diamètre est de 0,006. 3. NOSTOC ALPINUM Kütz. Phyc. gen. p. 206; Sp. Alg. p. 297; Tab. phyc. YI, 5. Rabenb. Fl. Eur. Alg. M, p. 174. A Cauterets, sur le tronc d'un vieux Sapin situé prés d'une cascade et tou- jours mouillé par l'eau du gave pulvérisée dans sa chute, j'ai recueilli ce petit Nostoc dont la couleur et la consistance peuvent étre comparées à celles du Nostoc commune Vauch. Sa fronde a la forme d'une petite feuille irrégulière- ment lobée, obovale et fixée sur le tronc par sa partie la plus étroite. Les échantillons que j'ai recueillis n'avaient que2 à 3 millimètres de longueur; mais cette espèce a quelquefois des dimensions plus considérables. Kützing dit qu'elle varie d'une ligne à un pouce de longueur. Les filaments internes que contient le thallesont moniliformes, ou plutôt composés de cellules sphériques disposées sur un seul rang, ayant une teinte brune uniforme. Leur diamètre est de 0™m 006. La cellule terminale ou spore est un peu plus volumineuse : son dia - metre est de 0™™ 008. Outre ces filaments moniliformes, semblables à ceux du N. commune, il existe une autre sorte de filaments plus petits, ramifiés, cloi- sonnés ou plutôt étranglés de distance en distance. Ces derniers filaments d'une largeur de 07,003, sont disposés d’une manière assez irrégulière et coupent Souvent les premiers à angle droit. ^. NOSTOC PYRENAICUM, n. SP. C'est encore sur un vieux tronc de Sapin continuellement mouillé par l'eau du gave, prés d'une des cascades de Cauterets, au milieu des touffes rouges du Chroolepus abietinum Flot., que j'ai trouvé cette espece extrêmement remarquable, En effet, c'est un des plus petits Nostocs connus, et, malgré son XXXVII - SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. exiguité, il possède des filaments intérieurs plns développés, plus gros qu'au- cune des plus grandes espèces du genre. Ce caractère en rend le diagnostic trés-facile. Sa fronde est globuleuse ou un peu ovale, ayant un quart, un demi et méme un millimètre de diamètre, rarement plus. Ces dimensions et sa forme sphérique le rapprochent beaucoup du Nostoc minutissimum Kütz. ; mais, tandis que chez ce dernier le diamètre des filaments intérieurs n'est que de 0"^,009, ceux de notre espèce ont un diamètre de 0,012. La fronde est d'une couleur verte, tirant un peu sur le brun. Avec une forte loupe, on distingue déjà les filaments intérieurs qui ont une couleur vert foncé et très-vive. En examinant à un grossissement plus fort, on remarque queles filaments sont nus, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas entourés par une gaine propre, ce qui, outre leurs dimen- sions plus considérables, sépare nettement cette espèce du /V. tenuissimum Kütz. et du macrosporum Menegh., qui appartiennent au genre Hormosi- phon de M. Kützing. Les articles des filaments sont un peu moins longs que larges. Chaque article ou cellule a une forme ovale dans le sens transversal. L'endochrome est d'un vert érugineux trés-prononcé et fortement granuleux, surtout dans la partie inférieure du filament. La cellule terminale ou spore est sphérique ou légérement aplatie, et d'une couleur plus claire que celle des cellules végétatives, tirant plutôt sur le brun que sur le vert. Son contenu est parfois un peu granuleux, mais le plus ordinairement a une teinte uni- forme; son enveloppe est médiocrement épaisse; son diamètre moyen est de 077,014, La matière muqueuse qui constitue le thalle et au milieu de laquelle sont situés les filaments internes, est d'un blanc jaunátre, assez transparente, et contient une autre sorte de filaments trés-ténus, ramifiés, paraissant COn- tinus, disposés irrégulièrement et n'ayant qu'un diamètre de 077,001. 5. HORMOSIPHON FURFURACEUS Kütz. Phyc. gen. p. 209; Sp. Alg. p. 302; Tab. phyc. YI, 12. Le 11 aoüt dernier, la Société étant arrivée aux Eaux- Bonnes dans l'après-midi par un assez mauvais temps, plusieurs membres, au nombre desquels je me trouvais, sont allés faire une petite excursion du côté des Cas- cades; en recueillant quelques Mousses, j'ai remarqué de grosses touffes de Cinclidotus riparius Arn., attachées aux rochers et plongeant dans l'eau du . gave, qui étaient couvertes de frondes gélatineuses brunes, arrondies, d'une grosseur variant depuis celle d'une tête d'épingle jusqu'à celle d'un pois rond et méme davantage. Au premier abord, ces frondes paraissaient avoir une consistance assez ferme, mais en les pressant entre les doigts, on s'apercevait bien vite que leur partie centrale était plus molle, et s'échappait sous forme d'une gelée transparente après la déchirure de la surface externe qui lui sêr- vait d'enveloppe et de protection. Cette Nostochinée n'a pas une texture ho- mogène comme les vrais Nostocs; sa fronde est composée de deux sortes de filaments, les uns nus, les autres entourés d'une gaine épaisse. Ces derniers SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XXXIX constituent par leur ensemble la couche extérieure de la fronde : ils sont bruns, flexueux, disposés en S trés-réguliérement les uns à côté des autres, de manière à former une sorte de membrane. Leur diamètre avec leur gaîne est de 0? 01, et sans leur gaite de 0™™ 003. Dans l'intérienr de la fronde, dont nous avons déjà remarqué la consistance plus molle et gélatineuse, il n'existe que des filaments privés de gaine, moniliformes, composés de petites cellules sphériques disposées sur un seu! rang et ayant 0?7,003 de diamètre. Dans les deux sortes de filaments, la cellule terminale est semblable, sphé- rique, avec un noyau central : elle est beauPonp plus grosse que les autres cellules, puisqu'elle présente 0,008 de diamètre, L'étude que nous venons de faire de cette petite Algue nous montre claire- ment la différence qui existe entre les vrais Nostocs et les espéces placées par M. Kützing dans son genre Hormosiphon, que M. Rabenhorst, je ne sais pour quelle raison, n'a pas adopté dans son dernier ouvrage. Pour lui, les /7ormo- siphon furfuracens, gypsophilis, macrosiphon de M. Kützing ne sont qu'une seule et méme espèce, qu'il décrit sous le nom de Nostot rupestre Kütz. (Voy. Fl. Eur. Alg., IE, p. 163.) 6. ZONOTRICHIA SAXICOLA Rabenh. #7. £ur. Alg. II, p. 217. est aux Eaux-Chaudes, le 13 août dernier, que j'ai trouvé cette Rivula- riée, sur les parois humides d'un rocher, au bord de la promenade, de l'autre côté du gave, en face de l'établissement des bains. Elle se présentait sous la forme de pulvinules arrondis, bruns, aplatis, larges de 1 jusqu'à 10 milli- mètres, et même davantage. On distinguait aussi des plaques irrégulières plus ou moins étendues, constituées par l’agglotnération de plusieurs thalles soudés ensemble. Une section perpendiculaire montre qu'ils sont disposés en fibres rayonnantes formant plusieurs zones concentriques, dont la plus extérieure est d'une couleur verte, tranchant avcc les plus internes qui sont d’un brun gris, et se confond à la base avec une partie terreuse. Une tranche mince, examinée au microscope, fait voir que le thalle est com- posé de filaments radiés disposés par étages, et que la couche la plus exté- rieure est formée par les plus jeunes filaments constituant ce que les auteurs appellent des faux-rameaux. Ge sont, en effet, des filaments nés sur d'autres plus anciens et portant à leur base des cellules d'atie forme particulière (cel- lule perdurantes). Ces filaments sont cloisonnés ; leurs articles sont à peu prés aussi longs que larges, d'un vert érugineux, granuleux, ayant à leur extrémité la plus large un diamétre de 0.006. Les cellules de ia base sont Sphériques ou ovales, d'une teinte brune uniforme et sans grantlations. L'extrémité opposée du filament s'amincit et se termine par un cil incolore cloi- sonné, qui flotte librement sur la surface du thalle au milieu d'un mucilage gluant au toucher. Chaque filament est entouré d'ime gaine fibreuse qui règne Sur tótte son étendue ét qui s'évase en entónnoir, ou plutôt s'épanouit en AL SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. une élégante manchette composée de fibres d'une excessive ténuité à l'extré- mité du filament et surtout au niveau de la naissance des fausses ramifications. Il existe aussi une autre sorte de filaments trés-déliés, contournés en spirale ir- régulière et ramifiés, entourant les filaments principaux. Ils sont un peu plus gros que les fibres délicates qui composent les gaines. 7. SPIROGYRA WEBERI Kütz? Sp. Alg. p. 537: Tab. phyc. V, 30. Ra- benh. Fl. Eur. Alg. II, 233. Je n'indique cette espèce qu'avec doute, parce que je n’en ai observé que des filaments stériles. Je l'ai recueillie à Cauterets dans l'eau du gave, prés le pont d'Espagne, attachée à des Mousses aquatiques au milieu du courant. Sa couleur est d'un beau vert, l'extrémité de chaque cellule est prolongée et re- pliée dans la cellule voisine; il n'y a qu'une seule baudelette d'endochrome présentant de 3 à 6 tours de spire. La longueur de chaque cellule égale en moyenne environ sept à huit fois sa largeur, qui est de 07,028. Cette mesure s'accorderait mieux avec les dimensions du Sp. Grevilleana Kütz. Mais Ra- benhorst dit que ce dernier ne présente que 2 à 4 tours de spire. J'ai donc cru devoir le rapporter avec doute au Sp. Weberi : peut-être n'est-ce ni l'un ni l'autre. 8. ZYGOGONIUM NIVALE Kütz. Sp. Alg. p. hA7; Tab. phyc. V, Ah; Rabenh. Fl. Eur. Alg. IU, 255. Cette espèce se trouvait mêlée à la précédente, dont on la distinguait très- facilement à ses filaments plus gros, roides, cassants et d'un. vert beaucoup plus foncé. Ils sont composés d'une membrane dense réfractant fortement la lumiere, divisée en compartiments ou cellules qui paraissent avoir, outre l'en- veloppe commune qui les réunit, une membrane propre assez épaisse. Les cellules sont à peu prés aussi longues que larges, et affectent une forme carrée avec des angles arrondis. Leur diamètre est de 0"",05. Chaque cellule con- tient dans son intérieur une masse endochromique dense d'un vert foncé, avec un noyau central. 9. PROTODERMA THERMALE, n. sp. Le genre Protoderma est assez mal défini par les auteurs. Ayant eu l'occa- sion d'étudier l'an dernier la seule espèce connue jusqu'à présent, le Proto- derma viride Kütz., j'ai constaté la grande analogie de structure que présente cette Algue avec les Ulves. Comme dans ces dernieres, le thalle est essen- tiellement constitué par une substance muqueuse, dans laquelle sont enchäs- sées des cellules remplies d'endochrome et disposées sur plusieurs couches parallèles. Seulement, dans les Ulves, le thalle est plus consistant et flotte libre- ment dans l'eau, tandis que dans le Protoderma, il est plus mou et adhere intimement à son support par une de ses surfaces. Sur la limite du thalle du SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XLI Protoderma, on remarque aussi des prolongements filamentéux radiciformes. Les cellules du Protoderma viride ont un diamètre de 0"",01 ; elles sont sphé- riques et leur enveloppe est trés-mince. L'endochrome qu'elles renferment est finement granuleux. J'ai observé plusieurs fois des cellules vides et présen - tant une ouverture irrégulièrement arrondie vers leur centre ou sur un des . côtés, ainsi que des zoospores à deux cils, trés-petites, car elles n'ont que 077.006 de longueur, nageant dans le voisinage des cellules vides. Mais je n'ai pas pu réussir à les voir sortir directement de leur cellule-mére, comme je l'aurais désiré; cependant l'analogie de structure que présente cette espèce avec les Ulves, comme je l'ai fait remarquer plus haut, rend aussi trés-pro- bable un mode de reproduction semblable dans ces deux types. Aux Eaux-Chaudes, dans une petite flaque d'eau thermale sulfureuse entre- tenue par l'aqueduc dont j'ai déjà parlé, et qui conserve une température d'environ 30 degrés, les pierres et le sable étaient recouverts par un Proto- derma d'un beau vert, ayant une grande ressemblance d'organisation avec le Protoderma viride. Seulement ses cellules constitutives sont plus volumi- neuses. Leur diamètre moyen est de 07,02. Leur enveloppe est beaucoup plus épaisse et composée de trois ou quatre couches concentriques très-appa- rentes, Ce caractère, joint à l'habitat si différent, me semble suffisant pour considérer ce Protoderma comme une espèce distincte que je propose de nommer P. thermale. 10. CLADOPHORA CALIDA Kütz. Sp. Alg. p. 4113 Tab. phyc. IV, 52. Rabenh. Fl. Eur. Alg. WII, 345. Dans la méme flaque d'eau thermale sulfureuse, j'ai trouvé cette espèce qui formait de larges flocons filamenteux nageant à la surface de l'eau et contenant des bulles de gaz. A la vue et au toucher, j'ai tout de suite reconnu que c'était un Cladophora. Ses filaments sont d'un vert assez foncé à l'état adulte. Les plus anciens qui se trouvaient surtout à la limite des plaques vertes étaient décolorés et avaient une teinte blanche tirant un peu sur le jaune de soufre. La plupart des filaments sont simples; cependant quelques-uns présentaient à leur extrémité des ramifications très-courtes et composées d'une, deux, trois, rarement quatre cellules. Les filaments principaux ont 07,08 de diamètre ; la membrane qui les constitue est très-épaisse, striée dans le sens longitudinal, ce qui indique qu'elle est composée de plusieurs couches superposées. Les articles ou cellules ont une longueur égalant environ quatre fois leur largeur. Vu la grande épaisseur de leurs parois, l'endochrome granuleux qu'elles ren- ferment dans leur centre n'occupe guère plus de la moitié de leur diamètre transversal. Cette espèce est très-remarquable et parfaitement caractérisée. 11. CHROOLEPUS JOLITHUS Ag. Syst. p. 34, n° 1.; Kütz. Sp. Alg. p. ^27; Tab. phyc. 1V, 95. Rab. Fl. Eur. Alg. HI, 373. — Byssus jolithus L. XLII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, Le 19 août, à Cauterets, au bord du chemin de la Raillére au pont d'Es- pagne, les rochers granitiques et les pierres humectées par la pluie étaient couvertes de plaques irrégulières d'un beau rouge de sang, formées par le Chroolepus jolithus Ag. Ses touffes, au lieu d’être épaisses et saillantes comme celles du Chroolepus aureum également très-commun dans ces montagnes, sont plus minces et disposées en rosettes plus où moins régulières que l'on distingue très-bien à la loupe. A l'état frais, elles exhalent une légère odeur de violette. Les filaments ont un diamètre moyen de 07,022. La membrane qui les constitue est épaisse, d'une couleur blanche légèrement jaunâtre. Les cellules sont un peu plus longues que larges, et contiennent dans leur inté- rieur une substance granuleuse d'un beau rouge et assez souvent de grosses gouttes oléagineuses de même couleur réfractant fortement la lumière. Les filaments sont irrégulièrement dichotomes. Certaines cellules, plus grosses, situées le plus souvent à l'extrémité terminale des filaments ou quelquefois sur des ramilications latérales, étaient vides et montraient une ouverture ar- rondie par où s'étaient échappées les zoospores qu'elles contenaient. Les cel- lules de ce CAroolepus sont un peu arrondies, étranglées au niveau de la cloi- son commune, ce qui donne aux filaments une apparence moniliforme. 12. CHROOLEPUS ADBIETINUM Flot. in Kütz. Sp. Alg. p. 425; Tab. phyc. IV, 91. Rabenh. /7. Eur. Alg. IH, 372. Les troncs humides des vieux Sapins, dans la méme localité, étaient cou- verts de pulvinules ou coussinets d'un rouge de minium obscur, formés par les filaments du Chroolepus abietinum Flot., disposés en touffes serpendicu- laires à la surface de l'arbre. Je ne leur ai trouvé aucune odeur. Ces filaments sont ramifiés, cylindriques, et n'ont pas la disposition moniliforme de l'espece précédente. Ils sont aussi un peu plus petits, et n'ont que 0"",018 en diamètre. Les cellules sont aussi longues que larges vers l'extrémité des jeunes ramifica- tions, mais presque une fois plus longues que larges à la base des filaments principaux. Leur contenu est d'un rouge plus pàle et beaucoup plus finement granuleux. M. l'abbé Miégeville donne lecture de la communication suivante: EXAMEN COMPARATIF DE TROIS PRIMULA DES PYRÉNÉES, pr M. l'abbé MIÉGEVILLE. Le genre Primula a de beaux représentants aux Pyrénées. 1l existe un par- fait accord parmi les phytographes sur la détermination des Primula viscosa, integrifolia, farinosa, intricata et elatior. Mais ils sont loin de s'entendre au sujet des Primula officinalis, Tommasinii et pyrenaica, qui, dans la belle saison, mêlent leurs touffes à celles des précédentes sur les pelouses SESSION EXTRAORDINATRE A PAU, AOUT 1808. XLUH fraîches et les rochers ombragés de nos montagnes. Il me sera bien permis de les soumettre à un examen comparatif. Notre Primula officinalis n'est pas autre chose que la plante décrite sous cette dénomination dans nos flores classiques. Mes exemplaires pyrénéens ont une entière conformité avec les exemplaires de cette espèce venus de Paris, de Provins, de Besancon et d'ailleurs. Nul doute que nous ne possédious le vrai Primula Tommasinii. Les premiers échantillons que j'en ai vus, récoltés le 18 avril 1864, à la base du pic de Lhéris, au point désigné par Philippe, ont subi le contrôle de ce botaniste, qui avait envoyé leurs types sous l'éti- quette de Primula elatior, aux auteurs de la Flore de France. J'ai pris pen- dant quelque temps pour une variété du Primula officinalisle P. pyrenaica, très-commun dans nos montagnes. Vers la fin de mars 1862, M. Ed. Bou- teiller m'écrivit qu'il ne pouvait partager. ma maniere de voir, et que « la plante des Pyrénées n'était certainement pas la plante provinotse ou pari- sienne » (1). Les raisons qu'il ailégua me pararent péremptoires; il fallut se ranger à son avis. Publié par moi sous toutes réserves au commencement de 1863, le Primula pyrenaica n'a pas encore obtenu les honneurs d'une définition sans appel. I! s'agit d’assigner à ces Primevéres leur véritable rang dans les registres de la phytographie. Il s'agit de savoir si les Primula pyrenaica et Tommasinit méritent d’être élevés à la dignité d'espèces, ou s'ils doivent demeurer dans l'humble condition de variétés. Craignant les suites de cette tendance exagé- rée à déchirer les types linnéens pour en fabriquer de nouveaux à l'aide de différences impalpables, j'aurais voulu pouvoir établir que les trois. plantes constituent une espèce unique sous une triple forme. Mais les faits sont venus me contrecarrer et me décider à soutenir la thése opposée. Voici la description de nos Primulacées, prise sur le vivant: 1. PRIMULA OFFICINALIS Jacq. Flores odorati, in umbellam coadunati, raro solitarii. — Corolla parvi, concava, superata quinque lobis fere cordatis et basi interna macula flavido- purpurea notatis. — Antheræ luteæ, ovato-oblongæ, triquetrae, et basi 2-au- riculatæ, — Calyx ngus, late inflatus, albus; angulis villosis et quinque partitionibus plus minusve obtuso-rotundatis, mucronulatis. — Stylus glabrius- culus ; stigmate piloso et globuloso. — Pericarpium ovatum, calycis tubum cir- citer adæquans ; seminibus fuscis, angulatis, papillosis. — Folia versatilia, spe ampla, utrinque scabra, margine sinuato-denticulata, superne viridia et glabra, inferne plus minusve pallido-virentia, in petiolum alatum subito contracta, ovali-oblonga, rarius basi cordato-elliptica, Stirps fere verticalis, bris onusta. Planta 6-20 centim. longa, pubescens. In vallibus Aure, Louron, Neste et alibi, mortio, aprili et maio, vulgaris. (4) Voy. Bull, t. X, p. 28 et 29. E] XLIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 2. P. TOMMASINII Goup. Flores inodori, umbellati, raro solitarii. Corolla major, plana, multo magis quam in Primula elatiore, et multo minus quam in P. officinali flavida, exhibens quinque lobos alte 2-fidos, basi interna obsignatos macula densius lutea. — Antheræ ovato-lanceolatæ, triangulares, triplo adæquantes filamenta, basi obtuse 2-auriculatæ. — Calyx elongatus, large inflatus, albidus, glaber; pubescentibus angulis et dentibus plus minusve ovato-acutis. — Stylus pubes- cens; stigmate globuloso et tomentoso. — Pericarpium ovale, brevissimum, ca- lyce inclusum. — Semina atra, apice tecta albo-flavescentibus papillis. — Folia mutabilia, sepe sat magna, ovata, aut oblonga, rarius cordata basi, rugoso-reti- culata, in petiolum alatum subito imminuta, undulato-denticulata, supra viridia et glabra, infra plus minusve albo-lanuginosa. Stirps prope verticalis, exone- rata fibris. Planta 8-14 centim. longa, tomentosa. In vallibus Campan, Grip, Séoube, Asté, Bagnères et alibi, martio, aprili et maio, vulgaris. 3. P. PYRENAICA, n. Sp. Flores inodori, umbellati. Corolla sat magna, prodiens, fere adæquans Primulæ elatioris corollam, quinque lobis exornata alte 2-fidis, et macula ovata densius flava instructis interna basi. — Calyx viz inflatus, semper brevis, fere viridis, campanulatus; angulis prominentibus abundantiore pube in- dutis, et divisionibus quinque plus minusve acuminatis. — Antheræ ses- siles, corollae nitorem prz se habentes, trigono-lanceolatæ. — Stylus villosus ; globuloso et lanuginoso stigmate. — Pericarpium magnum, calycis excedens tubum. — Folia parva, ovato-elliptica, sepe basi cordata, in alatum subito attenuata petiolum, inferne plus minusve tomentosa, virentia et tenuiter pu- bescentia superne. — Stirps tuberoso-articulata, repens, fibris albis, fascicu- latis, validis cooperta. Planta 6-12 centim. longa, lanuginosa. In vallibus Cauterets, Argelès, Batsurguère, Lourdes et alibi, martio, aprili et maio, vulgaris. En confrontant une à une leurs parties élémentaires, on ne tarde pas à apercevoir entre ces plantes des différences réelles, qui ne sauraient avoir leur cause dans l'inexorable loi du mouvement morphologique. Elles n’offrent au botaniste qui les contemple que deux points de similitude d'une imper- turbable fixité. L'un se rapporte à leur constitution organique, et l'autre à un phénomène assez curieux qu'on peut appeler le dualisme de leur évolution. Dans chacun des trois groupes, s'éléve du centre des feuilles toutes radicales une hampe, surmontée par une ombelle de fleurs élégantes, à pédicelles pu- bescents, inégaux, dressés ou penchés du méme côté. Tantót le style y est inclus, et l'orifice du tube de la corolle est fermé par les étamines ; tantôt il y est saillant, et les étamines sont incluses dans le tube de la corolle. Dans le premier cas, le tube de la corolle est renflé, et la plante est fertile; dans le » SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XLV second, le tube de la corolle est cylindrique, et la plante est stérile. Pas de mélange de ces deux sortes de fleurs sur le même pied; elles y sont toutes stériles, ou toutes fertiles (1). Loin de me borner à une simple analyse de ces plantes, je les ai maintes fois contemplées et étudiées dans leur habitat. Embrassant la majeure partie de l'arrondissement d’Argelès, les diverses colonies du Primula pyrenaica ont été l'objet spécial de mes explorations : Cauterets en mai 1862, Batsurguère en mars 1864, et Lourdes en avril 1868. Le Primula Tommasinii, qui se développe sur une surface d'environ 300 kilomètres carrés, s'est souvent pré- senté sous mes pas dans les principales ramifications de la vallée de Campan, à la Séoube, à Capadur, à Sainte-Marie en mars 1864, et le 24 avril de cette année dans les prairies situées entre le pic de Lhéris et le village d'Asté. Le Primula officinalis occupe dans les vallons de la Neste, d'Aure et du Louron une étendue équivalente en moyenne à 500 kilomètres carrés. Parfois rachi- tique et mesquine, parfois luxuriante et vigoureuse, la plante propre à chaque circonscription erre dans une mobilité perpétuelle entre ces deux limites. Mais le phytographe n'est nullement embarrassé pour rapporter cette multipli- cité de formes à leur type. Chacun des trois groupes ayant son cachet propre, impossible de confondre les représentants de l'un avec les rejetons des autres. Dira-t-on néanmoins que nos trois Primevères ne sont que trois variétés d'une méme espéce, et que la dissemblance de leurs traits a son principe dans des modifications accidentelles, dues à l'influence des agents météorologiques, et aux propriétés physiques ou chimiques du sol? Cette objection tombe devant les faits. En effet, échelonnées sous la méme latitude, les vallées d'Argelés, de Campan et d'Aure se trouvent au méme degré d'élévation supramarine, toutes pro- portions gardées, en sorte que la base, le centre et le sommet de l'une quel- conque coincident avec ces points correspondants dans les deux autres. Partout mémes conditions climatériques, topographiques et géologiques, mémes phé- nomènes de température, même quantité de pluie ou de neige, méme degré de sécheresse ou d'humidité. Jouissant des mémes propriétés physiques dans toutes nos vallées, le sol y fournit les mêmes produits botaniques et agricoles. D’après nos géologues, le granit forme le noyau de la chaîne pyré- néenne, et, sur toute sa longueur, les excavations et les saillies sont le résultat d'agrégations schisteuses. Je laisse aux botanistes le soin d'apprécier la portée de ces faits dans leur rapport avec ma thèse. | Je ne puis terminer ce modeste travail sans aborder une difficulté qui se présente naturellement au sujet du Primula pyrenaica. Est-il certain que cette plante soit distincte d'une Primevère de nos montagnes, rapportée par M. De- beaux, dans un mémoire remarquable, au Primula suaveolens Bertol., et de- (4) Il faudrait rapprocher ces faits de ceux que M. Ch. Darwin a étudiés sur les Pri- mula à long et à court style. XLVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. puis longtemps envoyée sous cette étiquette par nos herborisateurs à bien des botanistes? Tout en avouant que je les ai d'abord confondues, je ne puis m'em- pêcher d'ajouter que de nouvelles études sont venues me déterminer à distin- guer ces deux Primulacées. La différence des conditions topographiques de leur développement m'a fait soupconner qu'il v aurait de la témérité à les rat- tacher à un méme type. Le Primula suaveolens, à feuilles blanches-tomenteuses en dessous, qui ne descend guère de la région alpine des hautes vallées habi- tées par le Primula officinalis, et que j'ai toujours récolté à Héas et à Coumélie dans la vallée de Baréges, à Acagnouet au sommet de la vallée d'Aure, et à Esquierry dans la vallée de Larboust, est pour la plupart des floristes une simple variété de cette dernière, qui revêt la méme physionomie sur les rives de la Seine et au bord de nos torrents. Aussi commun que le Bellis perennis à Gau- terets, où j'ai d'abord constaté le fait de son existence, le Primula pyrenaica se montre, avec ses feuilles recouvertes en dessous d'un tomentum laineux et épais, dans les premiers étages de la chaine, aux alentours de la ville de Lourdes, sur les rochers qui dominent la célèbre grotte de Massabieille, et foisonne un peu plus haut dans les près et bois-taillis des communes d'Omex, de Ségus et d'Ossen, au centre du vallon de Batsurguére. Les points d'oppo- sition établis par mes diagnoses entre les Primula officinalis et pyrenaica, conservent tous leurs caractères à l'égard de cedernier comparé au P. suaveolens. L'œil le moins exercé qui les contemple sur le frais, aperçoit à l'instant une diflérence entre certains organes du P. suaveolens et leurs correspondants dans le P. pyrenaica. Sans parler de ses feuilles plus petites, le P. pyrenaica, par son calice campanulé, à peine lâche, très-court, presque vert, surtout dans les lieux humides et ombragés, contraste avec le P. suaveolens pourvu d'un calice enflé, presque vésiculeux, long et blanc. En un mot, le P. pyrenaica me parait être, par rapport à une forme quelconque du P. officinalis, ce qu'est le P. intricata par rapport au P. elatior. M. Manceau demande à M. Miégeville si l'on ne pourrait pas con- sidérer les Primula Tommasinii et P. pyrenaica comme des hybrides du Primula officinalis et du. P. elatior, les deux plantes ayant, d’après la description et les échantillons secs, les feuilles du P. officinalis avec les fleurs du P. elatior, et ne différant, d'apres la description, que par le calice renflé et la capsule incluse dans le P. Tommasinii, et le calice appliqué sur la capsule exserte dans le P. pyrenaica ; différence qui s'expliquerait par une hybridation en sens inverse. | M. Miégeville répond qu'il ne lui semble pas qu'on puisse invo- quer l'hybridation dans ce cas, attendu qu'il n'a jamais pu découvrir SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XLVI un seul pied de Primula officinalis dans les lieux où auraient été recueillis les prétendus hybrides. M. Timbal-Lagrave ayant examiné les plantes offertes à la Société par M. l'abbé Miégeville, et ayant été obligé de quitter la session avant la séance, a laissé la note suivante : 1° Le Kernera sagittata Miég. représente une forme du X. saxatilis des rochers humides venue à l'ombre, et, voulüt-on en faire une espèce, il faudrait rappeler les synonymes : Myagrum auriculatum DC., M. alpinum Lap., mentionnés pourtant par M. Godron dans la Flore de France. 2° Le Prinula pyrenaica Miég., simple forme du Primula veris. 3° L'Heliauthemum tripetalum Miég. est VH. salicifolium Pers., dont les pétales fugaces varient en nombre comme dans plusieurs espèces du même genre, notamment les 77. niloticum Pers. et H. intermedium Thib. h° Le Veronica palmatiloba Miég. est une grande forme du V. verna. 5° Le Valeriana parviflora Miég. est tout bonnement le Centranthus Calcitrapa des auteurs. M. Miégeville croit pouvoir maintenir ses déterminations, notam. ment au sujet du Valeriana parviflora, plante dépourvue d'éperon, et, sur sa demande, il est décidé que ses plantes seront soumises à Paris, au comité consultatif de la Société. M. Gontier, aprés avoir rappelé l'obligeance avec laquelle M. Bor- dére, instituteur à Gédre, avait dirigé l'excursion de la Société au cirque de Gavarnie, annonce que ce botaniste a découvert l'Aphyt- lanthes monspeliensis L. et l'Ononis arragonensis Asso à Gavarnie, et le Vicia argentea Lap. à Cauvielle prés Gédre. M. Gontier ajoute que si les services de l'instituteur ont valu à M. Bordère la croix de la Légion d'honneur, les découvertes qu'il a faites dans les Pyré- nées lui oni mérité la reconnaissance des botanistes français. M. Barat présente à la Société des échantillons de Capsella rubella Reuter, qu'il a recueillis dans la journée; il fait remarquer qu en automne et en hiver on trouve parfois des échantillons de celte plante munis de fruits à bords droits ou même légèrement con- vexes : il ajoute qu'aux environs de Tarbes, cette espéce est plus commune au printemps que le C. Bursa pastoris Mænch et qu'elle fleurit toute l'année, tandis que partout ailleurs où il Fa rencon- trée elle ne fleurit qu'au printemps. Le Capsella gracilis Gren., bybride stérile du C. Bursa pastoris et du C. rubella, se trouve aussi très-fréquemment à Tarbes. Le C. rubella se distingue, dès XLVHII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. son premier âge, du C. Bursa pastoris, par la couleur franchement verte de ses feuilles, à peu près comme le Froment se distingue du Seigle au premier printemps. M. Guitteau rend compte des herborisations faites aux environs de Cauterets et à Gavarnie. M. l'abbé Garroute, avant de clore la séance, prononce le discours suivant : DISCOURS DE M. 'abbé GARROUTE. Messieurs, Pour résumer les travaux de notre Société botanique pendant sa session ex- traordinaire, vous eussiez désiré une voix plus autorisée que la mienne ; el certes, c'est à bon droit. Je sens combien cette tâche est au-dessus de mes forces, et combien elle eût été plus agréablement remplie par notre docte confrère, M. le professeur Planchon, de Montpellier, que vos suffrages avaient appelé à la présidence. Plusieurs fois, dans nos réunions, il a été donné à quelques-uns de nous d'entendre sa parole pleine de charme et d'utiles enseignements ; et c'est ce qui nous fait plus vivement regretter son absence. Du moins, il nous restait encore M. Durieu de Maisonneuve, notre premier vice-président. Apte, lui aussi, par son érudition si connue, à diriger nos travaux, il semblait nous offrir l'appui de sa longue expérience. Mais son départ précipité nous a ravi cet espoir, et nous avons été contraints à ne plus compter que sur nos propres forces. Notre étape aux Eaux-Chaudes a été marquée par une nouvelle déception ; il a fallu nous séparer d'un de nos collègues, récemment admis dans nos rangs, il est vrai, mais dont nous avions bien vite apprécié les nombreuses qualités du cœur et de l'intelligence; nous étions heureux de voir marcher à notre tête M. le comte Roger de Bouillé. A Cauterets, M. le comte Jaubert, qui avait tant et si bien mérité de nous tous, par l'activité, le zèle, et les soins les plus attentionnés qu'il avait déployés pour l'organisation de notre session, lorsqu'il a vu tous les obstacles levés, toutes les difficultés aplanies, nous a quittés, non toutefois sans nous laisser une profonde blessure au cœur. Nous en étions là de nos tristesses, messieurs, lorsque l'arrivée presque inespérée de notre secrétaire général est venu apporter quelque dédommage- ment à nos regrets. Prononcer le nom de M. de Schonefeld, vous le savez tous, C'est parler de ces ressorts secrets, mais puissants, sans lesquels une Société est bientôt en désarroi. Ouvrier de la dernière heure, il semble n'étre venu que pour recevoir nos adieux ; et nous l'eussions peut-être accusé, si nous n'avions su, qu'absent, il s'occupait encore des intéréts de notre Société. Nous n'en dirons pas davantage; sa présence d'ailleurs nous géne dans l'ex- pression de nos sentiments. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XLIX Malgré ces troubles apportés dans la joie de nos réunions, malgré des intem- péries que la saison n'aurait pas permis de prévoir, messieurs, nous ne nous séparerons pas sans quelques heureux résultats. Bielle rappellera longtemps à notre souvenir l’£rodium Manescavi Coss. , nos perplexités dans nos recher- ches, et notre satisfaction causée par l'ample moisson que nous avons pu faire de cette belle plante. Aux Eaux-Bonnes, l'herborisation du pic de Ger a été dirigée avec une profonde connaissance des localités et un entrain qui nous fit oublier les fatigues d'une première course de quatorze heures de marche. En ce jour, nous avons récolté le plus grand nombre des plantes qui caractérisent cette partie de la chaine pyrénéenne; nous avons pu observer encore quel- ques-unes de ces espéces, dont l'étude difficile n'est qu'un jeu pour M. Tim- bal-Lagrave. Les comptes rendus de cette herborisation et de celle des Eaux- Chaudes à Panticosa, prouvent assez que les Basses-Pyrénées ne le cèdent point en richesses végétales aux autres parties de la chaine. Et si nous avons éprouvé des déceptions dans les pâturages d'Anéou et de Roumigas, il ne faut l'at- tribuer qu'à la température et à la sécheresse exceptionnelle de cette année. Notre passage dans la partie des Pyrénées espagnoles, qui est adossée à Cauterets, ne laisse pas de traces, il est vrai, au point de vue de la science ; mais du moins, au passage du Marcadau, au milieu de tous les éléments dé- chaînés, nous aurons donné la preuve de ce que peut l'entrain du botaniste. Enfin, messieurs (et bien qu'on l'ait répété maintes fois, je ne peux ce- pendant ne pas le redire, tant je suis convaincu que ce n'est pas le résultat le moins précieux de nos sessions), d'anciennes relations ont été renouvelées, d'autres sont nouvellement écloses ; et toutes laisseront dans nos àmes un sou- venir durable des quelques jours passés ensemble au milieu de ces montagnes. Pour moi, messieurs, arraché pendant quelques heures à mon obscurité, par un effet de votre bienveillante indulgence, je me considérerais comme bien ingrat si, avant de nous séparer, je ne vous exprimais combien j'ai été touché de vos bons rapports avec moi. Permettez-moi donc, messieurs, en vous laissant uu adieu, qui est l'espérance du revoir, de vous offrir l'expres- sion de ma vive gratitude. M. de Schænefeld, secrétaire général, au nom du bureau perma- nent, propose de voter des remerciments à MM. les vice-présidents et secrétaires de la session extraordinaire, et surtout à M. le comte Jaubert et à M. Manceau, pour le zéle et le dévouement avec t quels ils ont bien voulu préparer et diriger les travaux et ies excursions. aa | Cette proposition est adoptée à l'unanimité ; la clôture de à session extraordinaire de 1868 est prononcee, et la séance levée à neuf heureset demie. T. XV. D RAPPORTS SUR LES HERBORISATIONS FAITES PAR LA SOCIÉTÉ RAPPORT DE M. Emm. DUVERGIER DE HAURANNE SUR LA COURSE DE PAU AUX EAUX-BONNES (44 AOUT) ET SUR L'HERBORISATION DU GOURZY ET D'ANOUILHAS, LE 12 AOÛT 1868. MARDI 11 AOUT. — De Pau aux Eaux-Bonnes. Avant quatre heures du matin, quand l'aube blanchissait à peine le sommet lointain des Pyrénées, nous étions sur pied. Quelques-uns, partis en éclai- reurs, étaient allés coucher la veille aux Eaux-Bonnes, et attendaient le corps d'armée pour herboriser aux pâturages d'Anouilhas. Il s'agissait de les rejoindre vers midi, pour faire honneur, au moins le premier jour, au pro- gramme. Aussi sommes-nous exacts au rendez-vous, devant l'hôtel de la Poste. Quelques instants aprés, nos voitures descendaient au grand trot les rues escarpées de la ville, et nous traversions le gave de Pau pour nous engager dans la vallée du Neez, un de ses affluents. La renommée des environs de Pau n'est pas nouvelle. Les beaux jardins qui entouraient cette ville lui avaient valu, dès le xv1* siècle, le nom de Pau la Jardinière. Arthur Young, traversant le Béarn en 1787, est émerveillé du charme de ce pays, de l'air de gaieté et d'aisance répandu partout. C'est un spectacle si nouveau pour lui (en France), qu'il peut à peine en croire ses yeux (1). De nos jours, les Anglais ratifient ce jugement. Ils viennent s'abattre tous les hivers, en grand nombre, dans la ville et dans les maisons de cam- pagne des environs. La colonie n'est pas toute composée de malades. Le séjour en est des plus animés. Malheureusement, nous ne faisons qu'entrevoir ce charmant tableau. La route remonte le cours paresseux du Neez, enfermée par deux lignes de col- lines parallèles et mollement ondulées. Le Neez n'était pas autrefois cette tache d'huile (2) que nous traversons. La vallée et les collines portent les traces de 4 Vy,yes d'Arthur Young, trad. Lesage. Paris, 1860, t. I, p. 72. (2 À 3 kilomètres de Pau, le pont d'O/y (huile). SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. Li violentes érosions. Ces terrains sont tous des dépôts d'alluvions anciennes ; ce sont les eaux qui ont faconné ces croupes et ces pentes, maintenant couvertes de vignes et de vergers. Voici, sur le coteau de Jurancon, le meilleur cru d Béarn, dont le vin a humecté les lèvres de Henri IV, à sa naissance (1). Voici Gan, qui prétend avoir donné le jour à Cujas, et Rébénac, un village indus- wiel, où les eaux du Neez, plus rapides, font mouvoir de petites usines. Cependant la vallée se resserre, les collines se rapprochent, les pentes sont moins douces. Nous mettons pied à terre auprès de la source principale du Neez. Cette source semble être un bras souterrain dú gave d'Ossau, qui s'engouffre près d'Izeste, au sud de Rébénac, et reparaît aprés un cours de 8 kilomètres. Les géologues supposent que le gave d'Ossau a pu changer quatre fois de direction et de cours. Les blocs amoncelés sur les bords et dans le fond des vallées, la dénudation des étages inférieurs, prou- vent le passage de masses d’eau énormes, descendues de la grande chaine à une époque géologique reculée. On comprend que ces débris, entassés dans les gorges, arrêtés par les défilés, aient pu opposer plus d’une fois des bar- riéres infranchissables aux torrents qui les avaient charriés, en les forçant de se frayer d'autres issues. — Quoi qu'il en soit, la source du Neez est remar- quable par abondance ct la limpidité de ses eaux, et notre pensée se reporto involontairement vers la fontaine de Vaucluse. Mais où est la grotte, où est l'eneadrement de rochers couverts de plantes grimpantes, qui se mirent à Vaucluse dans les eaux cristallines? Ici, la moitié des eaux s’engouffre dans des tuyaux qui la conduisent à Pau; le reste, à quelques pas plus loin, fait mou- voir des usines. Oü est cette rareté exquise, l'Asp/enium Petrarche ? M faut nous contenter d'un Senecio aquatique qui n'est méme pas l'erraticus. Joi- gnons-y, du moins, l'Oxalis corniculata, le Cucubalus bacciferus, le Scolo- pendrium officinale et le Lathyrus pyrenaicus Jord. (Lathyrus silvestris partim) (2). | s Enfin, nous gravissons le col qui nous sépare de la vallée d'Ossau. C'est un chainon de formation crétacée, qui court presque parallèlement à la grande chaîne, Un changement à vue nous avertit que le sol n'est plus le méme. L'Erica vagans rappelle encore le voisinage des Landes ; mais le Buxus sem- pervirens couvre bientôt tous ces rochers calcaires, objet d'un grand com- merce dans les Pyrénées. Parmi ses touffes croissent, en grande abondance, le Dianthus superbus, le T: oucrium montanum, le Ceterach officinarum, a un Vincetoxicum dont nous ne pouvons vérifier l'espèce. On nous a promis, ance du prince : « Ce petit prince vint au Î 'éci naiss " Qn connait le récit de Favyp m n ande qu'il receut, fut, de la main du Roy, » monde sans crier ny pleurer, et la première vi et eceut ni M » son grand-père, lequel ayant pris une gousse d'ail, luy en frotta ses petites aem 5 » qui sucèrent le jus de ce thériaque de Gascogne, et prenant sa coupe d’or, y » mist une goutte dans la bouche, qu'il aualla fort bien, n (2) Est-ce cette forme que signalait déjà Léon Dufour, à feuilles elliptiques du Lathyrus silvestris n (Exc. au pic sous le nom de « belle variété d'Anie, p. 7)? LII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. du haut du col, la vue de la vallée d'Ossau et de la chaine principale. Mais le brouillard léger du matin s'épaissit; une pluie fine se met de la partie. Voilà bien Arudy, Izeste, villages assis pittoresquement sur leurs rochers; voilà bien le Gave qui serpente au milieu de vertes prairies. Mais un voile couvre l'horizon, et il nous faudra attendre au col de Lordé pour voir le Cervin des Pyrénées, le Pic du midi d'Ossau. Descendons en toute hâte à Louvie, où nous attend, dans une salle vitrée comme la facade d'un châlet suisse, un déjeuner préparé d’après les ordres prévoyants de nos confrères. Il est déjà neuf heures, et notre appétit est ou- vert depuis quatre heures du matin. La vallée d'Ossau, où nous venons d'entrer, s'étend sur une longueur de 16 kilomètres environ, de Sévignac au confluent du Valentin et du gave des Eaux-Chaudes; c'est le vestibule du premier massif des Hautes-Pyrénées. Elle est peut-être moins célèbre pour la beauté de ses paysages que pour les costumes et les mœurs des montagnards qui l'habitent. Il faut oublier les Alpes, et la majesté écrasante de leurs sommets, et les contrastes enchanteurs de leurs vallées. Ici, peu de variété dans les formes des montagnes; point de végétation luxuriante ni de mers de glace. Mais une population de race Ibère, pittoresque, hardie, honnête, industrieuse, indépendante, qui a su faire res- pecter, pendant le moyen-àge, ses priviléges et ses libertés, qui a tenu téle avec la méme fierté aux seigneurs du Béarn et aux envahisseurs d'au delà des monts, et qui défend encore aujourd'hui, contre la civilisation moderne, une partie de ses mœurs et de ses vertus. Pour des botanistes, le plus précieux trésor de la vallée d'Ossau, c'est l'Erodium. Manescavi Coss., une Géraniacée de découverte récente, propre à deux localités des Pyrénées, — une espèce bien définie et bien distincte, que sa rareté à pu seule dérober jusqu'ici aux regards des classiques de la flore francaise (1). Une simple note, écrite par l'un des nótres sous la dictée de M. Manescau, est le fil conducteur qui doit nous guider dans nos recher- ches (2). Mais l'aubergiste de Louvie affirme que l’£rodium croit au delà de Bielle, et non pas à Bilhères, Ce ne serait plus à 2, mais à 5 kilomètres de (4) Découvert en 1844, par M. Manescau, auprés de Geten, dans la vallée d'Ossau, l'Erodium Manescavi a été décrit et figuré pour la première fois par M. Cosson, dans les Annales des sciences naturelles (avril 1847). 11 diffère de toutes les autres espèces du genre Erodium, à feuilles une seule fois pinnatiséquées, et à rachis nu entre les segments, par ses feuilles toutes radicales, par les pédoncules radicaus multiflores, les bractées de l'involuere herbacées, les fleurs grandes et les sépales brusquement terminés par un long mucron. (2) « Erodium Manescavi, sur la route de Pau aux Eaux-Donnes, à Bilhères, à 2 kilo- » inètres de Louvie. — Suivre uu fossé qui borde la route 7 droite, jusqu'à ce que lon y n trouve de leur, Cette eau entoure la prairie qui contient PErodium. Cette plante est » descendue du mont voisin, le mont Béon, où elle croit en abondance. » On verra plus loin que c'est à 2 kilomètres après Bielle, et non pas aprés Louvie, que nous avons trouvé la plante. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. LIII Louvie. Qu'importe! laissons nos voitures nous suivre, et lancons-nous à la découverte : nous explorerons, s'il le faut, toute la vallée jusqu'à Laruns. Bientôt les rangs sont rompus; la colonne s'échelonne sur la route ou S'épar- pille dans les prairies. Au deuxième kilomètre, on interroge tous les fossés, on bat tous les buissons. Mais les fossés sont vides et les prairies court-tondues. Il faut se rabattre sur les murs de pierres sèches, où l'on cueille le Linaria crassifolia Mutel (L. origanifolia var. crassifolia? Gr. et God.) (1), et le Pellia calycina, Hépatique que notre savant confrère, M. le docteur Ripart, déclare nouvelle pour la flore française, les Teucrium pyrenaicum, Valeriana sambucifolia Mik., Origanum vulgare var. flore albo (épis plus serrés et fleurs plus petites que dans le typo), et Geranium sanguineum. Cependant Bil- heres est déjà bien loin, Bielle est dépassé sans que nous ayons apercu le plus petit échantillon d'Zrodzum. Enfin notre persévérance est récompensée : à 2 kilomètres de Bielle, le fossé de droite s'emplit des eaux d'une source abon- dante, et la prairie se montre tout émaillée des corolles violettes de l' Erodium Manescavi. Un hourrah joyeux rassemble les botanistes dispersés, et chacun fait sa gerbe lourde, sans crainte de nuire aux récoltes futures. L'heure s'avance, et nous sommes encore à deux heures des Eaux-Bonnes. Mais les nuages couvrent les montagnes et nous épargnent les remords. Quoi que nous fassions, la course des pâturages d'Anouilhas est impossible. Au delà du village de Laruns, la route franchit le gave d'Ossau et se bifur- que : celle de droite conduit aux Eaux-Chaudes ; celle de gauche, que nous allons suivre, s'élève en lacets sur les flancs boisés du Gourzy, pour atteindre au niveau de la corniche des Eaux-Bonnes. Nous mettons pied à terre, dans l'espoir de quelque découverte ; mais le Senecio adonidifolius, le Linum ca- tharticum, le Saxifraga aizoides, le Carduus carlinæfolius, ne méritent qu’une simple mention. En revanche, des trottoirs entretenus comme ceux des routes du bois de Boulogne et des massifs d'arbustes exotiques. A ce mo- ment, des grelots se font entendre, une voiture de poste descend au grand trot et s'arrête en nous croisant. Nous saluons notre vénéré confrère, M. le comte Jaubert, qui va commander nos logements aux Eaux-Chaudes. C'est encore à son zèle et aux soins de M. le docteur Gontier que nous devons, en arrivant aux Eaux-Bonnes, de trouver nos chambres prêtes à l'hôtel des Princes. Notre nouveau confrère, M. le comte Roger de Bouillé, un habitué des Eaux-Bonnes depuis longues années, nous en fait les honneurs avec une grâce extréme, qui nous promet un compagnon charmant pour nos prochaines a session extraordinaire de Toulouse, M. Timbal-Lagrave (1) Dansle compte rendu de 1 au L. origa- distingue quatre formes différentes, rapportées par tous les anciens auteurs i a nifolia, savoir : À. Linaria origanifolia genuina. — B. L, vrassifo ia Mutel. me " Bourgri Jordan, — D. L. Lapeyrousiana Jordan. — M. Timbal ne se pronon pai encore sur la valeur des caractères propres à ces quatre formes, mais nous espérons qu ne tardera pas à compléter ses observations. LIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. excursions (1). Sous sa conduite, quelques intrépides, bravant la pluie, veulent encore, avant le diner, explorer la promenade de l'Impératrice et remonter le cours du Valentin. Ils rapportent les Senecio erraticus Bert., Sedum Fabaria Koch, et une variété particulière du Buxus sempervirens, sur laquelle M. Manceau appelle l'attention de la Société (2). D'autres des- cendent au fond du ravin, au pied dela cascade des Eaux-Bonnes. Le site est admirable, et, chose rare aux Pyrénées, la masse d'eau imposante. Arrachons à la hâte quelques touffes d' Hypericum nummularium, de Saxifraga aizoides, de Sisymbrium austriacum et de Galium cinereum All.; et remarquons encore l'Androsemum officinale et Y Hepatica triloba, avant d'aller nous asseoir à la table servie de l'hótel des Princes. Une douce surprise nous y était réservée. Nous avions tous entendu parler de Gaston Sacaze, le berger naturaliste des Eaux- Bonnes, qui, sans sortir de ses montagnes, a su se faire un nom dans la science par le travail solitaire et l'étude patiente de la nature. Il venait nous apporter les conseils de son expé- rience et les récits charmants d'une aimable vieillesse. Les contre-temps de la journée sont bien vite oubliés dans le feu des causeries et la discussion des courses du lendemain. C'est le suffrage universel qui décide entre les diffé- rents projets; mais, dans notre république, il peut se concilier avec le respect du droit des minorités. La Société se divisera donc en trois bataillons : les uns suivront M. le comte de Bouillé jusqu'au pied du pic du Ger; les autres explo- reront les sommets du Gourzy et d'Anouilhas sous la direction de M. Miche- lin; d'autres enfin monteront..... dans l'omnibus des Eaux- Chaudes et nous y attendront jusqu'au soir ; le tout à la condition d'un temps plus favorable : Grata vice veris et Favoni. MERCREDI 12 AOÛT. — Herborisation du Gourzy et d'Anouilhas. Nocte pluit tota; redeunt spectacula mane; Divisum imperium eum Jove Cæsar habet. Aucun de nous ne prétend au pouvoir singulier que Virgile attribuait à Auguste, mais le ciel nous a aussi bien traités. Aussi nos compagnons sont-ils déjà bien loin sur le chemin du pic du Ger. Moins matinale, notre petite bande (3) se propose seulement de gagner les Eaux-Chaudes par les plateaux du Gourzy et d'Anouilhas, en faisant une pointe jusqu'a la Raillere de Césy. M. Michelin, un baigneur des Eaux-Bonnes, un botaniste dont le (1) On verra plus loin que nous avons eu le regret de laisser aux Eaux-Chaudes M. de Bouillé, retenu par une indisposition subite. (2) Voy. plus haut, p. xvir. (3) Composée de MM. le comte Jaubert, Amédée Déron, docteur Maillard et Emmanuel Duvergier de Hauranne, sous la direction de M. Michelin. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. LV nom mauque, à notre grand regret, à la liste des membres de la Société, veut bien se mettre à notre téte. La montée du Gourzy se fait par les sentiers connus sous les noms de pro- menade Grammont et de promenade Jacqueminot. Une épaisse forêt de Hétres et de Sapins nous défend des rayons du soleil, déjà trop ardents. Sous leur ombrage croissent pêle-mêle avec les Mousses jaunissantes et les Lichens les plus variés : Paris quadrifolia, | Sambucus racemosa. Saxifraga umbrosa, | Asplenium Trichomanes. Meconopsis cambrica. | — viride, Dans les clairières, I’ Helleborus viridis et le Calamintha Acinos. Quelques vieux Abies isolés et chevelus présentent cette singulière déformation, produite par la piqûre d'un insecte et déjà signalée sous le nom de Balai du diable au Mont-Dore et à la Grande-Chartreuse. Sur la prairie, de grosses touffes de Cirsium Eriophorum et de Carlina acaulis, seules plantes épargnées par le bétail. Mais nous voici déjà au premier plateau du Gourzy, auprés d'une fontaine où nous devons quitter nos chevaux et laisser à droite le sentier direct des Eaux-Chaudes; sur notre gauche s'ouvre la gorge du Gourziot; il faut en escalader le fond : M. Michelin nous promet une ample moisson. A peine avons-nous quitté la prairie que les espèces alpestres ou pyrénéennes abondent SOUS nos pas : Geranium phæum et var. lividum. Hypericum Burseri, Alsine Villarsii Merfens et Koch, docente| — Alchimilla alpina, ` Timb.-Lagrave (4) (A.recurvaWah/nb.?). Aspidium Lonchitis. Arenaria ciliata. Cystopteris fragilis. Daphne Laureola. Allosorus crispus. orminum pyrenaicum. Veronica Ponæ. Saxifraga muscoides, Arabis alpina. Festuca varia. + Autour de nous, le Dianthus monspessulanus répand dans l'air ses sente Au | e . ê milieu des discrètes, et | Aquilegia pyrenaica penche sa corolle frêle au anistes pyrénéens donnent à cette plante ; mais je suis » (Timbal-Lagrave, in litteris). | s que ce n'est pas là le véritable A /sin petalis... calyce subduplo longia- la méme longueur que ler ,que MM. Grenier et Godron illarsii que dans les Alpes. (1) « C'est le nom que les bot ? sûr que sous ce nom se cachent plusieurs espèces Malgré l'autorité de notre savant confrère, je croi Villarsii de Koch. — Il dit en effet de cette plante : ribus, Or, dans la plante du Gourzy, les pétales sont de Sépales. Je croirais plutôt que c'est P A/sine recurva Wahlnb. i indiquent dans les Pyrénées, tandis qu'ils n'indiquent | Alsine aces se cachent sous ce u reste, au lieu de penser, avec M. Timbal, que plusieurs eld d ales est très- nom, je croirais plutôt que la longueur comparative des pétales et M ire. Variable, comme dans le genre Cerastium, et qu il faut se défier de ce. LVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. frondes épaisses des Fougères de montagne. l faut s'arracher à ce parterre na- turel et escalader, en nous aidant des pieds et des mains, la muraille à pic qui nous ferme le passage. Cet escarpement nous réserve les deux plus grandes raretés des environs des Eaux-Bonnes : dès les premiers gradins, le Thalic- trum macrocarpum Grenier et Godron ; un peu plus haut, le Lithospermum Gastoni Bentham. Le Thalictrum est en fruits, et nous pouvons en recueillir des touffes nombreuses; mais il faut nous contenter de quelques feuilles du Lithospermum. D'autres plantes viennent à point pour nous dédommager : c'est le Betonica Alopecuros, le Dryas octopetala et le Ligusticum tenui- folium Ram. (1). Au sommet de l'escarpement, nous trouvons encore : Kœleria setacea f. ciliata. Saxifraga cæsia. Potentilla alchimilloides. Astrantia major. Carex sempervirens. Trifolium alpinum, Salix retusa (abondant partout). Puis, jusqu'à la créte du Gourzy, ce ne sont plus que de maigres prairies, recouvrant des éboulis et des pierrailles schisteuses. Voilà vraiment le domaine du Teucrium pyrenaicum et de V Horminum : ils s'étalent en plein soleil et forment des gazons entiers. Les Fougères se cachent maintenant dans les an- fractuosités. Une touffe de Lysimachia nemorum, perdue à cette altitude, fleurit dans un entonnoir creusé par les eaux. L'Aster alpinus croit à côté du Galeopsis Filholiona (2). Enfin nous abordons à la région des Æhododen- dron ; peine perdue d'en chercher une seule fleur dans cette saison. Ce- pendant la silhouette de nos chevaux, arrivés plus vite pav un chemin dé- tourné, se détache sur la créte du Gourzy. Notre guide fait claquer son fouet pour nous rappeler; quelques efforts encore, et nous sommes auprès de lui, non sans avoir augmenté de plusieurs espóces la liste de nos richesses : Helianthemum vulgare var. latifolium. Nigritella angustifolia. Asperula hirta. Paronychia serpyllifolia (en abondance). Ononis striata. Viola cornuta. Androsace villosa. Cuscuta Epithymum. Petrocallis pyrenaica. Potentilla alchimilloides. Medicago Lupulina, Erigeron uniflorus. Bupleurum ranunculoides. Pedicularis pyrenaica, Trinia vulgaris. (4) Cette plante avait été prise d'abord pour le Meum Mutellina. Mais la Flore de MM. Grenier et Godron n'indique pas le Meum Mutel/ina aux Pyrénées. (2) Galeopsis Filholiana Timb. in Bull, Soc. bot., 4854, p. 96. — G. glaucescens Reuter ? — M. Timbal-Lagrave, ayant recu de M. Leresche un échantillon de G. glau- (soci, recueilli au col de Tende, et qui paraissait identique avec le G. Fitholiuna, a cru devoir lui restituer son nom antérieur (Voy. Timbal-Lagrave, Excursion scientifique à Luchon, 1863), SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. LVII L'altitude de cette crête est d'environ 1900 mètres. Un magnifique pano- rama se déroule devant nous vers l’ouest et le midi, au delà de la vallée de Gabas, sur le pic de Sesquès et les montagnes de la vallée d'Aspe. Une fon- taine se rencontre, et voilà notre salle à manger choisie. Après une heure de repos, nous repartons, animés d'une ardeur nouvelle. Au lieu de redescendre directement aux Eaux-Chaudes, nous voulons visiter les plateaux d'Anouilhas et la Raillére de Césy. Suivons la créte du Gourzy, vers la gauche, et passons de nouveau sur l'autre versant par le col de la Breca, où commencent les schistes (1). Le sentier côtoie et domine Zous Cloots de la Quebotte (2), sorte d'entonnoir gigantesque, dont le fond com- munique avec la gorge des Eaux-Bonnes par la Combe de Balour, et qui nourrit de grands troupeaux. De tous cótés se dressent des rochers arides dont les parois délitées s'écroulent incessamment; chaque couloir est encom- bré d'une avalanche de pierres qui s'épanouit et se répand au loin en attei- gnant le fond. La végétation elle-méme concourt à l'harmonie sauvage de ce tableau. C'est le Daphne Cneorum, le Rhododendron ferrugineum, le Sem- pervivum arachnoideum, le Juniperus alpina, les Vaccinium Myrtillus et uliginosum. Le Merendera Bulbocodium est la seule note qui l'égaye. — À mesure que nous contournons Zous Cloots de la Quebotte, notre vue s'enfonce dans la vallée qui aboutit au pic du Ger. C'est par là que nos com- pagnons déboucheront bientôt. Quelques sommets du même massif se décou- vrent peu à peu : l'un est le pic Amoulat, dent triangulaire qui a fourni à Léon Dufour la matière de son principal travail sur la flore pyrénéenne. Enfin, nous débouchons dans les pâturages d'Anouilhas, vaste plateau iné- gal, accidenté, limité à l'est par le pic du Ger; au nord, par le Pembécibé et le Gourzy ; à l'ouest, par la gorge des Eaux-Chaudes, et au sud, par le col de Lordé. Ces prairies, court-tondues, n'ont rien qui puisse nous arréter long- temps, Nous venons cependant de remarquer un pied de Digitalis purpurea, et quelques Carduus carlinoides. En approchant du col de Lordé, M. Miche- lin signale deux espèces que nous n'avons pas encore recueillies : l'Hutchinsia alpina et le Silene acaulis. Du sommet du col de Lordé, la vue plonge dans le vallon du gave de Sous- (4) Tout ce massif est formé de roches calcaires, modifiées par le soulévement grani- tique du pi idi d'Ossau. . e. (2) Lous Cloots de la Quebotte. — Cloots doit venir de clos, substantif ou participe du verbe clore (en ancien français : cloez; cloure; en provençal : claure, causer, clure; en berrichon : clouer). C'est une vallée enclose, vallis clausa. En Savoie, c'est une cluse. : : i Quebotte — Cahute? Étymologie de cahute dans Littré E cahue, cahuca, bas-latin. « Que hutte soit dans ce mot, avec le préfixe péjoratif ca, c'est ce qui devient douteux, » quand on voit cahuette et quahute. La forme primitive parait ètre cahue. Scheler a » pose l'allemand Kuue, réduit.» (Littré.)— D'après L. Dufour (/. c., p. 26), le mot pato f NET . i ueni . Quebotte a tout quebes serait une altération de cueras, qui signifie en espagnol caverne. Q Vair d'un diminutif. LVIII OCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. souéou, qui va se jeter, sur la droite, dans le gave de Gabas. En face, derrière un premier rempart de montagnes, se dresse le pic du midi d'Ossau; à gauche, le pic d'Artouste; à droite, enfin, dominant immédiatement le col, le double pic de Césy. N'oublions pas les troupeaux qui s'étagent capricieusement sur tous les gradins de ces prairies; les moutons au nez busqué, aux cornes en- roulées, semblables aux béliers des sacrifices antiques, qui fuient devant le grand chien jaunátre; les bergers enfin, vêtus de laine brune, qui se mêlent à nous pour nous interroger ou nous renseigner. Mais l'heure presse, et il faut encore explorer la Æaillère de Cés (1), en montant vers le pic du méme nom. C'est une pente abrupte, toute couverte de débris roulants, et respectée des troupeaux. Nos boites se remplissent, et notre inventaire s'allonge des : Nardus stricta. Hieracium saxatile. Eryngium Bourgati. Trifolium Thalii. Iris xiphioides ‘en fleurs et en fruits). Crepis pygmæa. Gnaphalium Leontopodium. Helianthemum canum. Saxifraga longifolia (une seule rosette). Ranunculus parnassifolius (en fruit). Enfin, quelques rares et mesquins échantillons de Saponaria cæspitosa. Un vent impétueux qui souffle des montagnes d'Espagne abrége nos recher- ches. Mettons-nous à l'abri derriére la créte. Le revers nord-ouest n'est pas non plus stérile. Nous y trouvons : Androsace villosa. Valeriana globularifolia. Arenaria purpurascens. Erinus alpinus. Et maintenant, M. Michelin donne le signal de la retraite. Elle a lieu par le méme chemin, jusqu'à l'entrée des passes de la Breca. Puis nous tournons à gauche, pour descendre sur les plateaux inférieurs d'Anouilhas. Ici les rochers affleurent, fendus, crevassés, percés de trous, comme par les gouttes d'un acide puissant. Dans ces fissures, le Saponaria cæspitosa a élu domicile. Profitons de l'aubaine, et joignons-y le Scrofularia pyrenaica Benth. (2) et le Globularia nana. (4) Raillére, couloir d'avalanches, talus d'éboulements. (2) Dans un travail intéressant sur le staminode (ou cinquiéme étamine avortée) du genre Scrofularia (Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, 1868), M. Du Mortier a figuré les staminodes de cinq espèces de Scrofulaires. Nous avons essayé de distinguer cet organe dans la plante des Pyrénées; mais les fleurs de notre échantillon étaient en trop mauvais état. MM. Grenier et Godron le décrivent en ces termes : « Appareil staminal large, véniforme et très-entier, » Mais les mêmes auteurs affirment que le staminode du S, nodosa est plus large que long, et c'est une erreur manifeste, si j'en crois les figures du mémoire de M. Du Mortier, Il est à désirer que l'étude du staminode soit continuée sur les espèces que M. Du Mortier n'a pas figurées, Elle fournira des caractères différentiels d'une grande importance, SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868, LIX Enfin, la descente commence par une suite de gradins entrecoupés de prairies. D’autres espèces réclament encore quelque place dans nos boîtes : Sideritis pyrenaica. | Rumex scutatus. Silene nutans. Saxifraga muscoides var, Silene rupestris. | Linaria alpina. Viola cornuta. | Anthyllis Vulneraria var, rubriflora. Gentiana lutea (en fruit). Tout à coup des cris joyeux retentissent au-dessus de nos têtes. C'est la bande principale qui traverse derrière nous les prairies d'Anouilhas. Nous ra- lentissons le pas pour étre rejoints. Faisons halte encore pour laisser respirer nos amis, et pour examiner à loisir les trophées de leur campagne lointaine. Un Abies célèbre nous abrite; ses rameaux en couronne, redressés réguliè- rement, lui donnent l'aspect d'un candélabre gigantesque. Encore une heure et demie de descente à travers des prairies et des bois où se cache l Euphorbia hyberna ; où les troncs noueux et le feuillage sombre du Buxus nous rappellent les arbres humains de l'Enfer du poëte (1); et nous sommes au fond de la gorge, en vue de l'établissement des Eaux-Bonnes. Les volontaires de l'omnibus nous attendent à l'hótel de France. Lassati, sed non satiati, nous déposons nos fardeaux. On a mis en réquisi- tion tous les matelas disponibles dans le village pour nous improviser des cou- chettes. Avant l'heure du repos, un joyeux souper nous réunit sous la. prési- dence du comte Jaubert, le véritable organisateur de nos courses, Pourquoi faut-il qu'un regret se méle à notre joie ? Notre excellent guide, M. Michelin, nous quitte déjà pour retourner aux Eaux-Bonnes; il emporte nos plus vifs remerciments, et son nom reste gravé dans nos souvenirs reconnaissants, avec ceux de M. le comte Jaubert et de M. le comte de Bouillé (2). Nota. — Aux plantes ci-dessus mentionnées, il faut ajouter cette liste sup- . 2%, : plémentaire, qui m'a été fournie par M. le comte Jaubert, sans que j'aie pu vérifier moi-même la détermination des espèces : Pedicularis rostrata. Linum eatharticum. Pimpinella Saxifraga. Saxifraga oppositifolia. — hirsuta. Draba aizoides. Fragaria vesca. Arbutus Uva ursi. Antirrhinum sempervirens (vallée des Eaux-Chaudes). Cladonia vermicularis. Cetraria juniperina. Avena montana. Pinus uncinata. Polygonum viviparum. Salix pyrenaica. Armeria alpina. Leontodon crispus. Phyteuma pauciflorum. Campanula linifolia. mais de couleur noirâtre; les branches n'en toutes entremélées... De ces troncs sortaient (L'Enfer du Dante, chant XIII.) l s sa galerie botanique, une p19che -Chaudes, à l'occasion de sa fête, (1) « Le feuillage n'en était pas vert, » étaient pas unies, mais noueuses el » ensemble des paroles et du sang.» —— à (2) M. le comte Jauhert conserve préeieusement, an d'honneur enguirlandée, qui lui a été décernee aux Eaux LX SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. MM. Deruelle et Deladerrière nous ont aussi communiqué leurs récoltes ; parmi les plantes qu'ils ont trouvées sur-le Gourzy, nous citerons : Gentiana ciliata, G. campestris, diminuant de taille à mesure qu'elle s'élève en altitude, G. Pneumonanthe, Geranium sanguineum. Les mêmes botanistes nous ont fourni une petite liste d'espèces remarquées par eux sur les rochers qui bordent la route des Eaux-Bonnes aux Eaux- Chaudes ; ce sont les suivantes : Mentha candicans. Asplenium viride. Anemone Hepatica, Saxifraga aizoides. Erica vagans. Hypericum nummularium. RAPPORT DE M. le comte Roger de BOUILLÉ, vice-président, SUR L'HERBORI- SATION FAITE DES EAUX-BONNES AUX EAUX-CHAUDES PAR LE PIC DE GER. Il est quatre heures du matin; tandis que tout repose encore aux Eaux- Bonnes, une troupe de volontaires se réunit sur la place du gouvernement. Leurs armes brillent à la lueur indécise du crépuscule; ce sont celles du pion- nier. Chercheurs d'or de la science, ils vont, avec de longs coutelas qui pendent à leur ceinture, ouvrir les flancs du Ger pour y chercher les trésors que la flore pyrénéenne cache dans son sein. L'honneur de les guider revenait naturellement au pasteur botaniste de la vallée d'Ossau, acclamé la veille dans une réunion fraternelle; mais resserrés dans les limites trop restreintes d'un programme qui n'accorde qu'un jour à l'herborisation des Eaux-Bonnes (750 mètres), on a cafculé que pour faire une excursion fructueuse à cette époque avancée de l'année, il fallait s'élever en- viron à 2500 métres, et compter sur une marche de quatorze heures. Malheu- reusement les forces de Gaston Sacaze ne participent pas à l'éternelle jeunesse de ses montagnes, et l'on a dû recourir à un moins digne que lui. Laissant autour de nous l'Anemone Hepatica L. au-dessous de la source froide, et l Hieracium nobile G.G. sur les rochers qui dominent les maisons à l'ouest, nous remontons lentement le torrent de la Soude (1) au milieu de l'obscurité, en trébuchant sur les pierres roulantes et de rares cailloux d'ophite; nous notons : Daphne Laureola L. Erinus alpinus L. Sambucus racemosa L. Parnassia palustris L. Meconopsis cambrica Vig. Alchiniilla alpina L. Lilium Martagon L. et en reconnaissance de son zèle infatigable. Les personnes qui ont assisté à cette céré- mome ne nous pardonneraient pas de l'avoir passée sous silence. (4) Bruit. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. LXI Ces trois dernières plantes vont nous accompagner jusqu'au pla d Anouil- has (1). A la passade nave (2), la source surgit sous nos pieds, et en face de Lou sarrat deous esterets (3), le sentier en zigzags serpente au travers des buis- sons. Ici Aquilegia pyrenaica DC. jusqu'à la rasure du Ger, et P Helian- themum vulgare Gærtn. var. B. virescens G.G. Aprés avoir dépassé la gorge du Zalour (h) à la peire bigarade (5), le chemin disloqué par les arbres qu'on y traine s'éléve rapidement entre le turon deous cristaous (6) et les sapins de Montcouges (7), pour entrer dans la coume d’Aas (8), l'une des grandes failles produites par les soulèvements. A la pointe du jour, nous nous arrêtons à l'avalanche de Zouctores (9) dont la moraine, traversant le ravin, s'étale jusqu'à nos pieds. A tout seigneur tout honneur ! la première plante arrachée dans les rochers méme de l'avalanche estle Thalictrum macrocarpum Gren. , qu'accompagnent l' beris Bernardiana G.G., l'A/l/ium roseum L., le Spiræa Aruncus L., V Hypericum nummula- rium L., etc. Mais la récolte ne commence véritablement qu'au sortir des sa- pins de Zou Soucara (10)en face du grand pla de Gesque (11), au moment où les premiers rayons du soleil frappent les sommets du Pembecibé (12), au- dessus du Pamboula, encore noyé dans l'ombre de la Spada (13). Il y a quel- ques semaines à peine, la neige du ravin s'élevait à plus de 20 métres ; tout à disparu, et les gosiers déjà altérés par une marche d'une heure et demie doi- vent attendre que nous ayons gravi jusqu'à la source du pic du Ger, dont la brise matinale nous apporte le murmure. La fontaine de Gesque qui suinte à travers les Lichens, dans un tronc vermoulu, ne mérite pas son nom. La liste suivante : Potentilla alchimilloides Lap. Teucrium pyrenaicum L. Primula farinosa L. Erigeron alpinus L. | Silene acaulis L. Leontopodium alpinum Cass. Salix pyrenaica Gouan. Pinguicula gr andiflora Lam. orminum pyrenaicum L. Saxifraga aizoides L. renferme des plantes qui montent toutes jusqu'au pic d'Aucupat. ) Plateau du Veau ou de la Génisse. ) Passage nouveau. ) La colline des Copeaux. ) Passage de l'Ours. ) Pierre bigarrée. Tertre des cristaux. Mont sans corne, sans pointe. 2l. ions. ) Vallon d'Aas. C'est à Cakton Sacaze que je dois la plupart de ces traduction 9) Avalanche qui vient d'en haut. 1) Le soleil y rayonne. Sortie, . ibès. (12) Herbes qui conviennent aux brebis de deux ans, aux Besibè (43) Pic de l'épée. LXII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Quelques imprudents sont partis complétement à jeun, on s'arrête à las Québas (1) de Gesque pour réparer cet oubli, mais un instant seulement, car l'ombre qui nous couvre est glaciale : sensation d'autant plus remarquable qu’au nord, la plaine de Laruns qui nous apparaît est déjà toute embrasée de lumière. Un peu plus haut, en montant vers Bouye, nous notons : Saxifraga cæsia L. Saxifraga Aizoon Jacq. — longifolia L. — umbrosa £. Helianthemum canum Dun. Aprés avoir traversé le ravin, nous entrons dans les sapins que dominent les aiguilles de Zas quintellas (2), en revenant brusquement au nord, pour con- tourner la base méme du pic de Ger. Les rochers sont fendus comme un livre entr'ouvert,et nous prennent les pieds dans leurs étaux. Bientôt le senticr se rétrécit en regardant le midi, et finit par s'effiler sur une dernière ardoise qui menace de nous jeter dans le vide. Cependant on s'élance à l'assaut, chaque rocher donne une abondante récolte; les plus lestes grimpent aidés par les plus sages. Il n'est plus d'années ni d'infirmités, l'amour de la science a donné à tous des jarrets de vingt ans. Les bergers du Cujala (3) des Espagnols, qui allu- ment le feu pour le repas du matin, doivent nous prendre pour des fous qui veulent escalader les murailles perpendiculaires de la Spada (A). Voici la liste de nos récoltes : Agrostis pyrenæa Timbal. Dryas octopetala L. Alopecurus Gerardi Vill. Arctostaphylos officinalis Wimm. Lasiagrostis Calamagrostis Link. Pirola minor L. Meconopsis cambrica Vig. Sorbus Aria Crantz. Ranuncula Thora L. Hypericum nummularium L. Bupleurum gramineum Vi. Angelica pyrenæa Spreng. Betonica Alopecuros L. Kernera saxatilis Rchb, Potentilla fruticosa L. Globularia nudicaulis L. Anemone Hepatica L. Trinia vulgaris DC. Lactuca muralis Fries. Dethawia tenuifolia Endl. Veronica Ponæ Gouan. Et en sortant du bois : Geranium silvaticum L. Rosa pyrenaica Gouan (var, du R, alpina Ribes alpinum L. . Nous quittons alors les Sapins et les Hétres, ce qui, dans ces régions, devrait être l'indice d'une hauteur de 2000 mètres; mais ici une raison particulière peut modifier cette donnée : c'est une terrasse naturelle qui semble empêcher | (4) Les grottes de Gesque, dépóts erratiques rongés par les vagues : on dirait les ruines d'une église avec les niches vides de leurs statues. (2) Les cinq aiguilles. (3) Cabane, (4) Épée. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. LXIII les arbres de s'élancer plus haut, et sur laquelle les avalanches balayent tout ce qui excède la surface du sol. Nous l'escaladons pour nous répandre dans la rasure, On appelle ainsi les pâturages herbeux qui se trouvent enclavés sur les pentes par les débris stériles. Ces gazons sont fatigants et rapides, leurs ondu- lations vont nous conduire jusqu’au Capéran (1) dont nous apercevons déjà les aiguilles. Ces rochers nous fournissent : Rhododendron ferrugineum L: Rhinanthus alpinus Baumg Bupleurum ranunculoides L. Aster alpinus L. Nigritella angustifolia Rich. Astrantia minor L. Erigeron uniflorus L. Androsace villosa L. Gentiana acaulis L. — verna L. — var. B. alata G.G. — var. *. brachyphylla G.G. Allium fallax Don. Sedum atratum ZL. Asplenium viride Huds. Anthyllis Vulneraria L.var.y.rubriflora G.G. Silene quadrifida L. Allium ochroleucum W. K. Aspidium Lonchitis Sw. Gentiana acaulis L. var. y. parvifolia G.G. Gypsophila repens L. Sorbus aucuparia L. Tofieldia calyculata Wallnb. Dianthus monspessulanus L. Alsine verna Bartl. Campanula glomerata L. Phyteuma spicatum L. Pedicularis rostrata L. Valeriana montaua L. Gentiana acaulis L. var. B. media G.G. Sedum micranthum Bast. — dasyphyllum L. Bientôt nous apercevons le Cuala du Ger dont nous sépare la ravine où glis- sent les avalanches. Elle est creusée et polie par le passage séculaire des eaux et des neiges. Les plus hardis s'y aventurent pour y cueillir : Campanula pusilla Hænke (M. Manceau). Saxifraga aretioides Lap. — muscoides Wulf. — cæsia L. — ajugæfolia L. Et sur les bords : Avena montana Vill. Carex sempervirens Vil. — atrata L. — rupestris AZ. Selaginella spinulosa À/. Br. Polygonum viviparum L. Nous approchons de la source du pic; glacée ; on rencontre sur ses bords : Arenaria grandiflora A//. — purpurascens Ram. Antennaria dioica Gærtn. Betonica hirsuta L. Hutchinsia alpina R. Br. (4) Mitre ou bonnet de curé. Linaria origanifolia DC. Asperula hirta Ram. Heiracium mixtum Fro. Saxifraga sedoides L. Valeriana globulariæfolia Ram. Leontodon pyrenaicus Gouan. Alsine cerastiifolia Fenz/. Festuca rubra L. var. stolonifera Tim- bal. — — — var. glauca Timb. Linaria alpina DC. elle est en ce moment abondante et Crepis pygmæa L. (jusqu'au j/a). Veronica aphylla L. Salix reticulata L. Vaccinium uliginosum L. LXIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Il faut appuyer à gauche pour trouver le Ranunculus parnassifolius L. au- près d'un banc de neige qui recouvre un trou profond, et sert de marchepied pour escalader un rocher calcaire et délité, en tournant subitement à l'ouest ; on trouve alors : Primula intricata G.G. Carex nigra A}. Daphne Cneorum L. Plantago montana Lam, Viola biflora L. Arenaría ciliata L. Scutellaria alpina L. Ranunculus Gouani Willd, Potentilla nivalis Lap. Veronica alpina L. Salix herbacea L. Bartsia alpina L. Ranunculus alpestris L. Passerina dioica Ram. Pedicularis pyrenaica J. Gay. Demain peut-être, ce passage sera interdit parce que la fonte des neiges nous laissera en face d’une muraille impossible à gravir. Nous continuons dans la direction du couchant pour franchir les mamelons qui nous séparent du Ca- péran. C'est ici que se trouvent les derniers arbres, le Pinus uncinata Ram., dont il n'y a que trois échantillons de 50 centimètres de haut. Si dans les Pyrénées, les Hétres, les Sapins et les Bouleaux s'arrétent à 2000 mètres, les Pins, les Rhododendrons et les Genévriers disparaissent généralement à 2500 mè- tres. Je dis généralement ; car sur le salon méme du pic de Ger (2613 mètres) est un Juniperus tellement froissé par le sabot des isards, qu'il est à peine vi- sible. Le transport des plantes à des distances quelquefois incommensurables est ordinairement attribué aux vents qui les emportent dans les airs, ou aux eaux qui les charrient sur les pentes. Le premier mode explique parfaitement le voyage des graines légères et déjà munies dailes comme les Hieracium, les Senecio, les Dryas et les Epilobium; le second ne peut convenir que pour des stations plus basses. Mais la translation des graines plus pesantes dans des régions au-dessus de leurs altitudes normales, ne peut se faire que par l'inter- médiaire des oiseaux, agents de ces relations souvent plus qu'internationales. Le pinson et la grive, tous deux granivores, s'élèvent, l'un tant qu'il y a des arbres, l'autre tant qu'il y a des graines ou des baies. Devenus, à leur tour, la proie des grands oiseaux chasseurs, qui, comme l'aigle, transportent leur butin au sommet des montagnes, ils vont périr loin des régions qu'ils ont moisson- nées, et féconder d'autres terres, quelquefois méme d'autres climats ; car les serres énormes de leurs bourreaux retiennent souvent des lambeaux de chair, des débris de graines non digérées, qui, séchées et collées dans leurs callosités, peuvent y séjourner plusieurs jours (1). Si maintenant on calcule les espaces immenses que peuvent parcourir en un instant ces grands voiliers, l'imagi- (1) I n'est personne à qui il ne soit arrivé d'aller à l'affüt des corbeaux sous quelque futaie, et d'avoir entendu, lorsque passent leurs nuées funébres, une sorte de pluie bruyante, causée par les immondices qui se détachent de leurs pattes. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. LXV nation reste confondue. Sous Francois I", un faucon échappé de la faucon- nerie royale fut repris le méme jour à Malte. Une inflexion du Ger, dans l'ombre duquel nous avons marché jusqu'ici, nous permet de recevoir les rayons du soleil. Il faut que les parois du pic soient bien minces, puisqu'en regardant à l'est, nous voyons le jour au travers par un trou de quelques centimètres, qui, laissant glisser la lumière au milieu de l'obscurité, a l'air d'une petite lampe allumée. Des insectes aux ailes dia- phanes se jouent au sommet du salon, et d'ici ressemblent à des lucioles. Au- dessus, une véritable étoile brille encore au firmament, où elle s'est oubliée (huit heures). Au pied du Capéran ou pic du Moine (Chapeau de Curé), dont les isards eux-mémes n'ont jamais franchi les aiguilles, coule une source lim- pide, la plus haute de ces régions. Elle arrose un gazon verdoyant qui nous invite au repos; il est formé par les plantes suivantes : Ranunculus alpestris L., Aronicum scorpioides DC., Saxifraga ajugifolia L., Primula farinosa L., Primula integrifolia L., Veronica aphylla L., Salix retusa L. Les provi- sions sont tirées des sacs, et chacun s'installe sur la pelouse ou sur les rochers. Jamais le Capéran n'avait vu si nombreuse compagnie; en comptant les trois porteurs, nous étions seize convives. Nos vétements, habitués à voir lever l'au- rore et coucher le soleil, en reflétent toutes les nuances. Nos coiffures sont impossibles : c'est Saint-Pierre de Rome, ce sont les coupoles de Saint-Marc, les pagodes de l'Inde ou les minarets d'Orient. Ajoutez à cela ce volumineux tuyau qui nous coupe le corps en deux, notre boite à bijoux, et vous aurez l'idée d'un costume qui nous donne l'aspect d'un croquis de Salvator. C'en est assez pour faire le bonheur des oisifs, lorsqu'au retour ils voient passer les herboristes (les plus indulgents disent les fleuristes). Hier soir, l'un d'eux demandait quel plaisir on pouvait trouver à suer sang et eau pour ramasser de l'herbe. .... « Mon Dieu, répondit un herboriste un peu piqué de la question, » c’est que les herbes de la montagne ont des vertus particulières : elles font » parler les bétes! » Mais nous voilà repus et dispos, il faut reprendre nos bâtons. | « Les montagnes, comme les jeunes filles, ont leur beauté du diable : les » fleurs de chaque année. Les neiges seules leur prêtent une jeunesse éternelle » en dérobant aux ardeurs du soleil les plantes qui ont trouvé un abri sous » leur linceul. » C’est ce qui nous permet de rencontrer encore, malgré la saison avancée, toutes les plantes qui, plus bas, ont déjà été dévastées par la sècheresse ou les troupeaux : Alsine recurva Wai. paix pyrenaica Gouan. Biscutella lævigata L. Paronychia serpyllifolia DC. c Globularia cordilolia L. var. B. nana Lam. Helianthemum canum Dun. o Bartsia alpina Z Arenaria serpyllifolia L. var, y. nivalis Jasione perennis Lam, var. D. pygmæa G.G. Lam. F T. XV. ^ LXVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les Vulcains, les Belles-Dames et les Tortues (Vanessa Atalanta, Cardui, Urticæ), qui voltigent autour de nous, feraient presque croire que nous sommes encore dans la plaine, si les Satyrus Gorgone, Manto Lefebvre, et les Zygena Anthyllidis, exulans (les trois premiers spéciaux aux Pyré- nées), etc. , plus fidèles dans leurs amours et moins vagabonds, ne nous rap- pelaient que nous sommes environ à 2250 mètres. Nous nous approchons des trous où la source du Capéran se perd presque immédiatement. Ce sont des puits naturels oü les rochers que nous y roulons bondissent à des profondeurs sans nom ; sombres et inaccessibles retraites des choquarts (Pyrrhocorax), qui viennent en sifflant se poser jusqu'à nos pieds, pendant que nous arrachons dans les fentes l'Arimeréia alpina Willd. , qui revêt ici une couleur pourpre, comme si elle était enivrée des rayons du soleil. Nous continuons notre ascension. Dans les suintements humides : Galium pyrenaicum Gouan, Myosotis pyrenaica Pourr. , Veronica alpina L., Epilo- bium montanum L. , var. B. collinum, que MM. Grenier et Godron regardent comme une espèce légitime. Au sommet d'une terrasse qu'on laisse à droite quand on monte vers l'est, au pic du Ger, nous sommes surpris par une tourmente qui nous laisse à peine la possibilité de noter : Sempervivum arachnoideum L. Aronicum scorpioides DC. var. B. pyre- Leontodon pyrenaicus Gouan var. D. au- naicum Gay. rantiacus Koch. Valeriana globularifolia Ram. Veronica nummularia Govan. Leucanthemum graminifolium Lam. Daphne Cneorum L. Ranunculus montanus Willd. \ Aster alpinus Z. Nous laissons sur la gauche l’ Anemone narcissiflora L., le Gentiana nivalis L., et au sommet même du Ger (2613 mètres) le Saxifraga groenlandica L. et le Draba pyrenaica L. On hésite un instant; mais ce serait un supplément de deux heures, aller et retour, et il faut consulter le temps et nos forces. On abandonne donc à regret ces jolies plantes pour se diriger à l'ouest vers le col d'Aucupat (1) par le Clot-Ardoun (2) : Bupleurum ranunculoides L. var. D. cari-| — Keeleria setacea Pers. cinum DC, Erysimum ochroleucum DC. Pedicularis pyrenaica J. Gay. Campanula linifolia Lam. Onobrychis supina Z. Phyteuma orbiculare L. var. P. lanceo- Draba aizoides L. latum G.G. Oxytropis pyrenaica G.G. Arabis stricta Huds. Scilla verna Huds. Sideritis incana Gouan. Sideritis Hyssopifolia L. Carduus carlinoides Govan. Solidago Virga aurea L. Scutellaria alpina L. Jasione humilis Pers. Galium montanum Vil. Antennaria dioica Giertn. — cgspitosum Ram. — carpatica G.G. — rotundifolium L. (1) Qui préoccupe, difficile. (2) Concavité ronde. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. EXVII Nous apercevons d'ici la crête schisteuse par laquelle, il y a environ cin- quante ans, M. de Chausenque a fait la première ascension du pic du Ger. Il y à couru mille dangers, ne soupconnant pas qu'à quelques pas de là était le chemin que l'on suit aujourd'hui, et qui est extrémement facile. En rasant le pied d'Aucupat (2381 mètres) et le contournant par le sud, on trouve dans un enfoncement, à l'est, le Lithospermum Gastoni Benth., dont la floraison est passée; tout autour, sur les buttes et dans les raillères : Campanula stolonifera Miég.? Eryngium Bourgati Gouan. Saponaria cæspitosa DC. Paronychia serpyllifolia DC. Euphrasia Soyeri Timbal. Et sur les rochers au midi : Saxifraga longifolia Lap. Pedicularis tuberosa L. Paronychia polygonifolia DC. Anthyllis Vulneraria L. var. rubriflora Allosorus crispus Bernh. DC. Teucrium pyrenaicum L. — Dillenii Schultes, Salix herbacea L. que MM. Grenier et Godron croient pouvoir être une espèce nouvelle. L'Arcisette dresse ses trois pointes devant nous (1); à sa gauche s'élance Amoulat (2), au sommet duquel Léon Dufour a failli périr en 1819 pour n'a- voir pas su retrouver sa ligne d'ascension. M. Michelin (de la Rochelle), qui dirige dans ce moment méme l'herborisation des crêtes d'Anouilhas, a fait dernièrement cette dangereuse ascension. A l'ouest s'ouvre le col de Lourdé, pour nous laisser admirer le colosse d'Ossau (2885 mètres), tandis que le soleil couchant s'abaisse à l'horizon derrière les pics d'Aule (2382 mètres), de Gaziès (2415 mètres), et les neiges légendaires d'Anie (2504 mètres), qui nous cachent les brumes de l'Océan. De l’autre côté du col d'Aucupat, où nous sommes, dans les anfractuosités du Pembécibé, à l'abri des rayons immédiats de la lumière : Saxifraga are- tioides Lap., Androsace pubescens DC. var. (A. hirtella L. Dufour), qui se rencontrent presque toujours ensemble. Les Eryngium Bourgati Gouan et les Aconitum Napellus commencent ; mais leur plus grand gisement est à nos pieds dans le p/a Cardona (3). Nous notons encore : Globularia cordifolia L. var. p. nana Lam. Astragalus aristatus L'Hér. Anthyllis montana L. Thesium pratense EArh. Ononis striata Gouan. Scorzonera aristata Ram. Astrocarpus sesamoides J. Gay. (1) Le premier mamelon a 2502 mètres, le second 2390 mètres et le troisième 2092 mètres. m u u (2) Aigu, la hauteur de ce pic difficile est de 2595 métres à l'ouest et de 2618 metres à l'est. (3) Prairie des Chardons. LXVIH SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Nous nous laissons glisser dans lou ralias d'Aucupat (1), qui nous em- porte malgré nous sur sa raillère à pic, triste ruine des montagnes égrenées par les siècles, et d’où sortent d'énormes buissons de Cirsium glabrum DC. et des touffes d'Zris ziphioides Ehrh. On remarque encore l’{beris Bernar- diana G. G., le Crepis albida Vill. , 'Orobanche Scabiosæ Koch, sur un C'ar- duus carlinoides. Cette descente est extrémement pénible ; aussi, lorsque aprés avoir traversé les débris rocailleux qui obstruent le commencement d'Anouilhas, nous arri- vons au ruisseau d'Amoulat, chacun s'étend pour dévorer le reste de nos pro- visions sur ses bords glacés. L'Onopordon illyricum L. pousse dans les an- fractuosités exposées au nord. C'est ici la route du Ger, lorsqu'on y va à cheval. Nous suivons le sentier pour nous enfoncer dans Anouilhas, dont le cirque, entouré de hautes mu- railles, offre à nos pieds meurtris le velours de ses pelouses, emplacement d'anciens lacs qui se sont effondrés dans quelque cataclysme; les boîtes s'y chargent de : Geum montanum L. Saxifraga aizoides L. Hypericum Burseri Spach. Gentiana campestris L. Ajuga pyramidalis Z. Hélas! les troupeaux ont presque tout dévoré; nous passons rapidement. D'ailleurs, notre tâche est finie; une seconde troupe, guidée par M. Michelin, à parcouru tous les sommets d'alentour et ne nous a rien laissé à glaner. Pour sortir d’Anouilhas, nous abandonnons un instant le calcaire, en lon- geant d'immenses débris d'ophite qui s'étendent jusqu'aux pelouses de Césy, et nous gravissons le ressaut qui va nous descendre dans les interminables on- dulations des passages du Gourzy, dont nous laissons le col à droite. Nous Y notons alors : . Ranunculus amplexicaulis L. Saponaria cæspitosa DC. Gentiana Burseri Lap. | Ce col est implacable quand la tourmente souffle dans la montagne. Un de nos confrères, bien imprudent, parti ce matin, sans guide, des Eaux-Bonnts, va s'y perdre ce soir avec une toute jeune enfant, et au milieu des angoisses de la faim et du froid, y passer la nuit, sans autre abri qu'un paletot d'été, un pan de rocher et la voûte du ciel. | Sur les crétes de Breca (2), à notre droite nord, se montrent : Aronicum Doronicum Rchb. , Lactuca Plumieri G.G., Saxifraga exarata Vill. , et sous les lames de rochers ardoisiers où elle fait la lumiere, Primula viscosa vill. Que ne nous est-il permis d'ajouter à toutes nos richesses les trésors de CésY (1) La raillére d'Aucupat. 2) La brèche. SESSION EXTRAORDINAJRE A PAU, AOUT 1868. LXIX (2190 mètres), que nous laissons à gauche au midi, à 200 mètres de nous: La base de ce pic est de granit entremêlé d’ophite, et le sommet de calcaire, avec un filon de cuivre au milieu. Nous aurions trouvé dans les railléres de l'est : Linum suffruticosum L, Gregoria Vitaliana Dub, Draba aizoides [. Thalictrum fœtidum L. Crepis pygmæa L. Cardus carlinoides Gouan. Oxytropis pyrenaica G.G. Potentilla opaca L. Senecio Tournefortii Lap. Biscutella lævigata L. Primula intricata G.G. Passerina dioica Ram. Roripa pyrenaica Spach. Valeriana montana L. — globularifolia Ram. Anthyllis montana £. Euphorbia Chamæbuxus Bern. ap. G.G. Sedum annuum L. ou alpestre Vill. Sempervirum arachnoideum L. Myosotis pyrenaica Pourr., Globularia nudicaulis L. — cordifolia L, var. f. nana Lam. Cardamine resedifolia L. Veronica spicata L, Oxytropis pyrenaica G.G. Erysimum ochroleucum DC. Dans la raillère du nord-est, prés d'une cheminée : Lithospermum Gas- ton? Benth., Helianthemum canum Dun. Au; sommet du pic: Anemone alpina L., Trollius europeus L., Iris xi- phioides Ehrh., Crepis blattarioides Vill., Bartsia alpina L., et sur le ma- melon, en revenant au col de Lourdé, Androsace carnea L. Au col méme : Gentiana nivalis L. Mais descendons aux Eaux-Chaudes. Maintenant le sentier court à l'ouest en descendant sous des Sapins séculaires. Le plus remarquable est à droite ; c’est le roi de la forêt. Aucun de ses fiers rameaux n'a daigné suivre la loi com- mune et regarder la terre; ils se sont tous redressés vers les cieux, et quand les vents agitent leurs Mousses verdátres, il en sort des harmonies sauvages. Ces magnifiques bois de Sapins étaient autrefois le repaire favori des ours; maintenant ils n'y viennent plus qu'en passant, et les seuls hótes redoutables de ces halliers sont les vipères, qui y sont malheureusement trop abondantes (Digitalis purpurea L.). | Nous trouvons dans une plaine d’/ris le Viola cornuta DC., et, à côté de sa variété complétement blanche, une espèce de Spinacia qui sert à faire la soupe des bergers. Arrêtés un instant en face du joli hameau de Goust, déjà dans l'ombre, pour attendre les retardataires, nous v notons : Gentiana ciliata L., Merendera Bulbocodium Ram. (1), et nous entrons à six heures aux Eaux-Chaudes, aprés une excursion de quatorze heures. (1) Au-dessous de nous, sur la route même de Gabas, du 5 au 10 ivillet, nous cussions trouvé un crépusculaire intéressant voltigeant sur les rameaux du OMA r midia Rippertii (de la tribu des Lithosides Boisd.), qui ne se rencontre qu à ee endroi m me où il a été découvert par M. de Rippert (de Pau), ainsi que le Manto Lefebvrei, sig plus haut. LXX SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Enfin, pour que rien ne manque aux plaisirs de la journée, une fête impro- visée, où la cordialité le dispute au vieux sel gaulois, nous réunit autour de notre aimable et savant organisateur, M. le comte Jaubert. ‘Avant de terminer ce rapport, je crois devoir signaler une dernière plante, assez rare dans cette contrée : l'An/irrhinum sempervirens Lap., que nous allons chercher au pont du Hourat, et que nous ne retrouverons plus que dans les gorges depuis Pierrefitte jusqu'à Gèdre, où elle a été découverte la pre- mière fois sur les ruines mêmes de l'église. UNE JOURNÉE AUX EAUX-CHAUDES (13 AOUT 1868), par MI. abbé FAURE. Pour suivre son programme, la Société botanique devait, le 13 aoüt, pren- dre la route de Gabas et se rendre à Sallent, premier village espagnol, situé au pied du col de Peyrelue. Mais les fatigues de la veille avaient bien diminué le courage du premier jour, et chacun souscrivit avec empressement à la pro- position émise par quelques confrères de passer la journée aux Eaux-Chaudes. Le programme se trouvant alors seul contre 30, fut obligé de céder, saufà prendre sa revanche le lendemain, en nous faisant parcourir d'un trait la dis- tance des Eaux-Chaudes à Panticosa. Chacun alors employa son temps le plus utilement possible : le riche butin rapporté du pic de Ger et des pâturages d'Anouilhas prit quelques heures, les autres furent consacrées au repos ou à l'exploration des bois et des promenades qui entourent l'établissement des bains. La végétation des Eaux-Chaudes peut étre belle et riche du mois de mai au mois de juillet : ces bois, ces rochers, ces cascades, doivent faire de cette vallée un site agréable pour le touriste et recherché du botaniste. Malheureu- sement nous nous y trouvions au milieu du mois d'aoüt, et il ne restait plus que quelques témoins de la belle végétation qu'il nous était permis d'y suppo- ser. Aussi la récolte fut-elle peu abondante. Voici cependant la liste de quel- ques espèces qui ont été remarquées : sur le talus de la route, tout près de l'Hótel de France : Dianthus superbus L.; Antirrhinum sempervirens Lap. Avant de franchir le gave : Oxalis corniculata L. Galeopsis glaucescens Reut. Ranunculus Boræanus Jord. Dans les bois et le long des sentiers de l'autre cóté du torrent : Hypericum tetrapterum Fries. Picris hieracioides L. ( formeremarquable — perforatum L. par ses calathides assez grosses et dont — Androsæmum L. les écailles sont constamment appli- Veronica Ponæ Gouan. quées). Hepatica triloba Chair. Linaria grandiflora G.G. Seseli montanum L. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. LXXI Près de la cascade, un peu au delà du pont d'Enfer : Epilobium spicatum Lam. Juncus bufonius L. Saxifraga aizoides L. Hypericum nummularium ZL. Lotus uliginosus Schk. Centaurea nigra L. Juncus lamprocarpus Ehrh. Veronica Ponæ Gouan. — alpinus Vil. A travers les bois et les rochers en montant sur le plateau du Goust : Asplenium fontanum DC. Saxifraga longifolia Lap. Polystichum Filix-mas Roth. Malva Alcea L, Aspidium Lonchitis Sw, Teucrium pyrenaicum L Laserpitium Nestleri Soy. - Will. Paronychia serpyllifolia DC. — gallicum Bauh. Astrantia major L. Genista hispanica L. Allium sphærocephalum L En revenant aux Eaux-Chaudes, par la route de Gabas, on trouvait sur les rochers : Satureia montana L. Seseli montanum L. Globularia cordifolia L. Erica decipiens St.-Am. Cerastium arvense L. Saxifraga umbrosa L. (lieux humides). Veronica saxatilis Jacq. — tridactylites L. Alors la petite caravane se hâta de rentrer à l’hôtel pour se préparer à la longue excursion du lendemain. RAPPORT SUR L'HERDORISATION DU 14 AOUT DES EAUX-CHAUDES A PANTICOSA, par M. l'abbé GARROUTE, vice-président, Dès le point du jour, de nombreux chevaux stationnaient devant la porte d'un des hôtels de ce « long village tristement situé dans un fond où le soleil » ne parait que quelques heures (1) », et que l'on nomme les Eaux-Chaudes. La pluie et les brouillards de la veille s'étaient dissipés, le ciel s'était éclairci, et, dès cinq heures, tout le monde était debout, blousé, ficelé, ajusté, en un mot prét à partir. | Le long d’une gorge resserrée entre deux montagnes aux flancs de granite, serpentent côte à côte une voie bien entretenue et un gave qui mugit en des- cendant d'Anouilhas et du col d’Anéou. Les grappes écarlates du Sambucus racemosa L., du Sorbus aucuparia L., tranchent de loin sur le fond noir de la gorge peuplée d'arbres de toute essence, mais où dominent cependant le Hêtre, le Tilleul et le Sapin. Ce dernier, surtout, se fait remarquer par ses proportions merveilleuses, et longtemps la marine vint s'approvisionner dans la forêt de Gabas. A nos pieds, au milieu d'une haie touffue de Burus semper- (1) Les Pyrénées, par M. de Chausenque. LXXII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. virens L., dont le feuillage affecte toutes les formes, depuis la forme linéaire lancéolée jusqu'à la forme largement ovale et presque orbiculaire, s'épanouis- sent Erica vagans L., aux teintes d'autant plus purpurines qu "il est moins ombragé, le Solidago Virga aurea L., et les: Dianthus superbus L. Globularia nana DC. Ptychotis heterophylla KocA. Genista Scorpius DC. Veronica Pons Gou. Teucrium pyrenaicum L. — saxatilis Jacq. Seseli montanum L. Erinus alpinus L. Jasione montana L. Ulex nanus Sm. Meconopsis cambrica Vig. Silene rupestris L. Hieracium nobile G.G. Ce dernier est rare dans les bois, au-dessus du chemin, près de Gabas; enfin, plusieurs formes de Vincetoxicum, que nous ne pouvons bien distin- guer, car nous passons rapidement. A Gabas, notre état-major, qui jusque-là s'était somptueusement prélassé dans une calèche, met pied à terre, et chacun enfourche sa bête; car la route se refuse bientôt à tout autre mode de locomotion. Non loin du pont de Fabrége, sur lequel nous traversons le torrent, nous observons de plus près, à l'extrémité des rameaux de quelques Sapins, une déformation connue dans certaines contrées sous le nom de Balai du diable. Cette déformation a été déjà mentionnée et expliquée par M. Lecoq, pendant la session de Clermont, en 1856. Sur d’autres rameaux, toujours du Pinus Abies L., s'étale à l'aise, mais à une hauteur inaccessible, un Viscum, qui nous semble être le Viscum laxum Boiss. Ici le granite s'affaisse tout à coup et disparaît pour faire place aux schistes et au calcaire qui domine désormais sur les hauteurs ; la gorge s'élargit et nous entrons dans le val de Broussette ; le torrent est à notre droite; à gauche, une carrière d'un beau, marbre blanc. C'est de là qu'a été extrait le bloc d'où est sortie, sous le ciseau de MM. Raggi et Etex, la statue de Henri IV qui orne la place royale de Pau. Nos chevaux foulent aux pieds un gazon maigre, mais où le Merendera Bulbocodium Ram. épanouit sa corolle violacée et proteste abondamment contre les ravages des troupeaux. Çà et là : Euphrasia rigida Jord. Horminum pyrenaicum ZL. Lomaria Spicant Desv. Helleborus viridis L. Geranium pyrenaicum L. Prenanthes purpurea L. — sylvaticum L. Rumex arifolius AZ. Pteris aquilina L. Et le Carlina Cinara Pourr., qui étale ses larges capitules dorés « avec cette » assurance ventrue, a dit un aimable cicérone (4), qui sait que personne, » homme on bête, n'osera y toucher. » Et pourtant quelques-uns de nous bra- (1) Guide des Eaur-Bonnes, par Jam. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. LXXII vent ses menaces et l'emprisonnent dans leur boîte; à côté son congénère, le Carlina (plus ou moins) acaulis L., plus modeste dans ses dimensions, mais non moins menaçant; Eryngium Bourgati Gou., un Cirsium ériophorum Scop., remarquable par ses capitules aplatis et longuement involucrés, Car- duus medius Lam., et tutti quanti, qui prétendent nous effrayer par leurs nombreux aiguillons. Dans les lieux humides et marécageux se sont établis les CAara fœtida A. Br., Ranunculus aquatilis L., Myriophyllum verticillatum L., Catabrosa aquatica P. B., Deschampsia cæspitosa P. B. ; dans la prairie et sur quelques petits rochers, Saxifraga muscoides Wulf., Lycopodium Selago L., Selaginella spinulosa A. Br., Paronychia serpyllifolia DC., Digitalis purpurea L., Aconitum Napellus L., Heracleum pyrenaicum Lam., Linaria alpina DC., ne nous offrent que quelques restes informes. Dans cette partie de la vallée, les bois s'écartent et tapissent à droite et à gauche les flancs de la montagne; ils vont s'éclaircissant toujours insensible- ment, et nous laissent apercevoir les cimes qui séparent le col de Peyrelue de celui d'Anéou. Rien de sombre comme les pâturages de Broussette. Le bruit monotone du gave, les ruines de cette misérable chaumière qui servait d'abri, il y a peu de temps encore, aux voyageurs surpris en ces lieux par la tempéte ou les neiges, la solitude la plus profonde interrompue parfois par un siffle- ment aigu et strident, particulier aux pâtres de ces contrées, tout concourt à assombrir le paysage. Pour distraire nos regards et nos pensées, nous cher- chons sur le bord du torrent, et nous y remarquons : Galium cæspitosum Ram. Silene acaulis L. Trifolium Thalii ViZ. Epilobium epicatum L. Gypsophila repens L. Juncus alpinus V1//. Saxifraga aizoides L. Paronychia serpillifolia DC. Arenaria ciliata L. Soudain devant nous se dressent riantes et dorées par le soleil ces cimes que tant d’autres se sont plu à appeler sourcilleuses. Leurs mamelons dominent verticalement le fond de la vallée, puis se reliant entre eux et à des sommets plus élevés par de nombreux et larges sinus, ils nous offrent l'aspect d'une gi- gantesque máchoire de mastodonte, qui laisse les bergers et les troupeaux errer paisiblement dans ses anfractuosités. En ce moment, en effet, nous aperce- vons quelque chose se mouvoir dans ces vastes ondulations. C’est notre cou- rageuse avant-garde qui, partie à pied des Eaux-Chaudes vers trois heures quarante-cinq minutes, parvenait en ce moment au sommet du col de Sal- lent. Elle parait et disparait tour à tour selon les accidents et les replis du ter- rain. Nous la saluons, et nos hourras ne cessent que lorsqu'elle est sur le ver- sant espagnol. A partir du pont qui est situé près de la case de Broussette, l'itinéraire de ces hardis explorateurs différant du nôtre jusqu'à la douane es- pagnole, nous donnerons plus loin le résultat de leurs observations. LXXIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Enfin, nous arrivons au col d'Anéou et à ses vastes prairies; ils doivent sans doute leur nom au linceul de neige qui les recouvre pendant la majeure partie de l'année. Mais aujourd'hui il a disparu sous les feux de la canicule, ne nous laissant que des débris de Lonicera pyrenaica L., Meum athamanti- cum Jacq., Armeria filicaulis Boiss., Iris xiphioides Ehrh., tandis que le Sempervivum arachnoideum L. n'est pas encore sorti de ses langes laineux. Nous marchons toujours, car le temps marche aussi plus rapidement que nous. Le soleil embrase les cieux et noie dans la lumière le pic du midi d'Ossau, qui élève fièrement son front jusqu'à 2885 mètres. Nous saluons ce dernier représentant des masses granitiques vers louest, et nous franchissons la frontière, c’est-à-dire un simulacre de muraille en ruine; nous sommes dans les pâturages de Roumigas. Le champ est vaste, l'altitude de près de 2000 mètres, et malgré la présence des troupeaux, ces terribles ennemis de Flore, nous eussions fait bonne ré- colte; mais partout la sécheresse la plus désespérante. Les Meum athamanti- cum Jacq., Trollius europeus L., Rumex alpinus L., Sanguisorba officina- lis L., Asphodelus.....?, Juncus filiformis L., Rhamnus pumila L., nous présentent leurs squelettes jaunes et desséchés ; c'est un champ de morts; aussi nous pressons le pas. Nous rencontrons encore le Carduus carlinoides Gouan et le-Cirsium glabrum DC., qui ont courageusement résisté à la tem- pérature tropicale de l'année; les feuilles du Menianthes trifoliata L. recou- vrent une flaque d'eau; tout autour le Mentha mollissima Timb. ; le fidèle Merendera n’a cessé de nous accompagner depuis le val de Broussette. D'ar- bres, il n'en est plus question depuis longtemps; les pâturages méme ont faii place aux arides rocailles, et cette vaste tache de sang que vous apercevez votre droite est un grés rouge qui limite cette plaine alpine. Par une pente douce et continue, nous parvenons à la douane espagnole, où notre guide remplit les formalités exigées, et nous reprenons notre route, escortés de deux carabineros chargés, disent-ils, de protéger notre marche jusqu'au poste suivant. Sur ces terrains arides et dénudés, ou au milieu des débris mouvants, l Astragalus aristatus L'Hér. étale ses larges touffes; à ses côtés les A'ernera saxatilis Rchb., Avena montana Vill., Alsine verna Baril., Phyteuma hemisphæricum L., Crepis pygmæa L., Deschampsia flexuosa Griseb., Poa alpina L., Galium cæspitosum Ram., G. pyrenaicum Gou., Gregoria Vitaliana Dub. , Carduus carlinæfolius Lam. | Sallent apparait alors au fond de la vallée; nous sommes dans la région des terrains cultivés, et nous avons à signaler les Hieracium Pilosella L., H. du- bium Vill., Thlaspi arvense L., et toutes ces plantes qui se montrent partout où la charrue a tracé un sillon. Sur ces entrefaites, nous rencontrons un douanier espagnol, Nos boites, nos armes, notre costume quelque peu né- gligé, font naître dans son esprit mille soupçons, bien que cependant nous ne soyons point porteurs de physionomies suspectes. Il apercoit tout à coup a la SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. LXXV ceinture d'un de nous, le culter botanicus ; ses soupçons prennent de la con- sistance, et son ardeur belliqueuse se réveille peut-être à la faveur de quel- ques fumées de rancio. Des paroles, des signes échangés et non compris, sont loin d'élucider la question, si bien que le douanierse croyant menacé, épaule son fusil, et..... Mais notre guide et les carabiniers accourent; on s'explique, et la scéne se termine par des poignées de main. Quelques instants aprés, pressés par la faim, nous arrivons à la posada du village, non toutefois sans récolter l Herniaria latifolia Lap. et des Rosa, surtout de la section rubiginosa. Mais, sans fleurs et sans fruits mûrs, com- ment les déterminer? Que ceux qui se sont attachés à leur étude aillent à Sallent, et ils verront que le dernier mot n'est pas dit encore sur ce genre épineux, mais bien intéressant. Il est une heure. L'hótesse nous reçoit à merveille, tout en donnant ses ordres, mettant du sel et attisant le feu; on lit dans son «il que nous ne manquerons de rien ; nous l'espérons du moins. En attendant, nous saluons notre avant-garde qui, arrivée à onze heures vingt minutes, se disposait à se remettre en route. On se retrouve avec joie, on se fait mutuellement part des découvertes, et voici ce que nos collègues ont observé (1). En s'élevant de la Case de Broussette dans les prairies : Paronychia serpyllifolia DC. Silene acaulis L. Asplenium septentrionale Sw. Erigeron alpinus L. Saxifraga aizoides L. Herniaria latifolia Lap. Vicia pyrenaica Pourr. Sempervivum arachnoideum ZL. Saxifraga ajugifolia L. En montant au col de Sallent, on rencontre des prairies et des rochers que tapissent les : Hypericum nummularium L. Primula farinosa L. Dianthus monspessulanus L. Helleborus viridis L. Plantago alpina L. Carduus medius Lam. Carex flava L. Homogyne alpina Cass. Aster alpinus L. Polygonum viviparum L. Silene rupestris L. Globularia nana DC. — quadrifida L, Potentilla alchimilloides Lap. — acaulis L. Chenopodium Bonus Henricus L. Rumex alpinus L. Sur les gazons du col et les rochers qui le forment : Iris xiphioides Ehrh. Trifolium alpinum L. Lonicera pyrenaica L. Nardus stricta L. Ranunculus montanus Willd. Avena versicolor Vill. (4) Les intrépides marcheurs qui firent à pied l'herborisation des Eaux-Chaudes à Pan- ticosa, sont MM, Des Étangs, les abbés Faure, Sauze et Perret, et M. Lacouméte. C'est à l'obligeance de M. l'abbé Faure, aidé de M. l'abbé Sauze, que je dois la communication de la liste des plantes qu'ils ont récoltées. LXXVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Potentilla alchimilloides Lap. Campanula linifolia Lam. Phyteuma hemisphæricum L. Carlina Cinara Pourr. Agrostis Schleicheri Jord. et Verl. — acaulis L. Alsine verna Bartl. Rhamnus pumila L. Leontodon pyrenaicus Vill. Primula viscosa Vi. Phleum alpinum L. Kernera saxatilis Rchb. Agrostis alpina Scop. Avena montana Vi//, En descendant sur le revers espagnol : Deschampsia flexuosa Griseb. Galium cæspitosum Ram. Astragalus aristatus L’ Hér. — pyrenaicum Giov, Crepis pygmæa L. — Lapeyrousianum Jord. Cirsium glabrum DC. Gregoria Vitaliana Dub. Poa alpina L. Carduus carlinæfolius Lam. Herniaria latifolia Lap. Arenaria grandiflora L. Après cette communication, nos collègues nous quittent, tandis que nous avons hâte d'apaiser les souffrances de la faim. Trois heures sonnent. « Le botaniste est bon enfant », a ditun chansonnier de nous tous bien connu; il aime à causer, à rire, et il s'oublie parfois à table, quelque maigre que soit son festin. On doit cependant songer au départ. Laissant de cóté la douane et ses vexations, nous récoltons sur les bords du Gallego, qui arrose cette vallée : Ptychotis heterophylla Koch. Prunus spinosa L. Ulex nanus Sm. Picridium vulgare Desf, Helianthemum roseum DC. Aconitum Napellus L. — Anthora L. Salix purpurea L. Nepeta lanceolata Lam . Genista Scorpius DC. Seseli montanum L. Mentha candicans Cr. Lathyrus tuberosus L. Centranthus angustifolius DC. Eryngium Bourgati Gou. Nepeta lanceolata Lam. Tout à coup le ciel s'assombrit et les nuages s'amoncellent à l'horizon; le guide nous presse de sa voix inexorable; plus de halte possible; à peine avons- nous le temps de noter, cn passant, le long du senticr : Hyoscyamus niger L. Sisymbrium austriacum Jacg. Iberis amara L. Podospermum subulatum DC. Malva Alcea L. Linaria supina Desf. Trifolium arvense L. Nepeta Cataria L. Cirsium monspessulanum A/. Ajoutons, d’après les notes de M. Manceau, une forme du Lithospermum officinale remarquable par son fruit de couleur marron, mais ne différant pas autrement du type; une forme du Lathyrus silvestris à fruit court ‘largeur ordinaire 9-10 millimètres, longueur 38 à 42 millimètres; pétioles un peu plus largement ailés, stipules plus larges), ct cinq Rosa: R. opaca Gren., R. sphærica Gren. type, et une variété de la même espèce à pédoncules SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. LXXVII et calices. un peu bispides-glanduleux, Æ. dumetorum Thuill., Déségl. , R. arvina Krocker et R. terebinthinacea Bess. Le sentier que nous suivons, bordé d'églantiers et de buis, nous conduit à une sorte de forêt dont les arbres sont clair-semés, et qui laisse croître libre- ment les espèces suivantes : Digitalis purpurea L. Coronilla Emerus L. Rhamnus alpina L. Arabis Turrita L. Dianthus monspessulanus L. Veronica Ponæ Gou. Cracca Gerardi GG. Hieracium saxatile Vil. Hieracium amplexicaule L. — sericeum Lap. En sortant de la forêt, la vue s'étend sur la splendide plaine de la Tena; parsemée d'une multitude de villages, traversée par un torrent aux eaux abondantes et par la route de Sarragosse, elle est enfermée dans une ceinture de montagnes escarpées qui se détachent d'une manière dure et arrêtée sur un ciel orageux. Ces montagnes se dessinent en contre-forts, en tourelles ct bastious, et ressemblent aux fortifications d'une citadelle de Titans. En des- cendant vers la vallée d'El Pueyo, nous donnous quelques instants à la con- templation de ce paysage grandiose, qu'animent nos souvenirs et les légendes historiques de notre guide. Mais, revenant bientót à la réalité, et laissant tomber nos regards à nos pieds, nous apercevons, comme compagnons de voyage, Lactuca Scariola L., Crepis pulchra L., Carlina Cinara Pourr., Eryngium Bourgati Gou. et E'. campestre L., le seul pied de cette espèce si commune, que nous ayons observé jusqu'à ce moment. Nous sommes sur la belle et large route qui conduit au village de Sacques, et à l'établissement thermal de Panticosa. Parmi les hótes de ces pays nous citerons : Ononis Natrix L. Chondrilla juncea L. Satureia montana L. Thymus vulgaris L. Scutellaria alpina L. Echinospermum Lappula Lem. Reseda lutea L. Sedum altissimum Poir. Luteola L. Aconitum Napellus L. Linaria crassifolia DC. Colutea arborescens L. La vallée qu'arrose le Calderas se rétrécit tout à coup; le torrent, ali- menté par le lac de Panticosa, semble avoir creusé son lit avec difficulté; il dispute la place à la route, qui serpente et s'accroche au flanc droit de la montagne, et l'étreint dans ses replis tortueux. Le Calderas mugit, se projette en cascades nombreuses, et mêle sa voix à celle des échos qui la multiplient, et de l'orage qui gronde sur nos têtes. En ce moment, la lueur des éclairs qui se succèdent presque sans interruption, donne à ces lieux un aspect si- nistre. En outre, la pluie tombe, et il n'est rien de tel, à mon avis, pour dé- goûter des cascades, et faire trouver peu de charmes à la sauvage beauté de LXXVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'Zscalas. Bien que nos montures aient pressé le pas, saluons em passant une superbe touffe de Dianthus benearnensis Lor. qu'agite le vent, et les plantes suivantes : Lonicera pyrenaica L. Amelanchier vulgaris Mach. Veronica saxatilis Jacq. Primula viscosa Vi/l, Antirrhinum sempervirens Lap. Iberis sempervirens Lap. Kernera saxatilis Rchb. Astragalus glycyphyllos L. Calamagrostis argentea DC. Digitalis purpurea L. Lathyrus pyrenaicus Jord. Melica nebrodensis Parl. Potentilla alchimilloides Lap. Saxifraga longifolia Lap. Mentha mollissima Timb, Au fond d'un cirque qui s'élargit à mesure que nous nous avançons, au milieu d'une traînée de brouillards qui caressent la montagne, apparait l'éta- blissement des bains de Panticosa. C'est notre Chanaan, notre terre pro- mise oü nous arrivons à six heures, — A d'autres le soin de nous dire si c'est le lait et le miel qui coulent sur les bords du Calderas. RAPPORT SUR L'EXCURSION DE PANTICOSA A CAUTERETS PAR LE COL DU MARCADAU LES 15 ET 16 AOUT 1868; par MI. Éd. YEMBAL-LAGRAVE. L'excursion de Panticosa et le retour à Cauterets par le col et la vallée du Marcadau, était sans contredit la plus belle et la plus intéressante course de la session de 1868, celle que les botanistes avaient accueillie avec le plus de sa- tisfaction, parce qu'elle leur promettait une riche moisson de plantes pyré- néennes, et les sites les plus grandioses et les plus variés; mais nous avions compté sans un orage épouvantable qui est venu fondre sur nous dés notre arrivée aux premiers lacets qui conduisent aux bains de Panticosa, Que faire contre les éléments! Courber la tête et attendre. Le mauvais temps, persistant le 45 et le 16, a beaucoup contribué à rendre notre course très-pénible, et, ce qui est plus fâcheux, nous a privés de récolter des plantes intéressantes et a rendu dans tous les cas nos recherches diffici- les; sous ces réserves, que j'ai dû indiquer dès le début de ce rapport, je vais essayer cependant de faire connaitre à la Société le petit nombre de plantes que nous avons pu ramasser et les observations que nous avons recueillies. Pour arriver du village de Panticosa aux bains du méme nom, on monte une longue cóte carrossable, formée par de nombreux lacets taillés dans les flancs de la montagne à gauche, tandis qu'à droite on voit couler les flots tumultueux du torrent qui vient du lac de Panticosa. Pendant ce trajet, nous avons vu cà et là de nombreuses plantes que nous aurions récoltées avec plai- sir; mais les éclairs, le tonnerre, la pluie, la gréle, le vent impétueux, avaient mis notre troupe en déroute complète ; chacun cherchait à arriver au plus vite pour trouver un abri contre l'intempérie. - SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868, LXXIX C'est ainsi que nous sommes arrivés aux bains de Panticosa, fatigués, mouillés, mais non découragés. Après avoir pris nos logements, un bon repas et le sommeil réparateur de la nuit, nous sommes sortis de grand matin pour visiter la station thermale : il pleuvait toujours. Le hameau des Bains se composait autrefois de quelques maisonnettes grou- pées cà et là autour du lac. Depuis 1820, une compagnie a fondé un nouvel établissement, qui se compose de plusieurs grands bátiments assez confor- tables pour logerles baigneurs; un restaurant, une chapelle, des écuries pour enfermer les chevaux des voituriers et marchands qui apportent les provisions pour les baigneurs; enfin les thermes, qui se composent de quatre pavillons, alimentés par autant de sources auxquelles on donne des propriétés médicales particulières : la première, la casa del higado, ou des maladies du foie; la seconde, la casa del estomago, ou des maladies de l'estomac; la troi- sième, la casa de la jaqueca, ou dela migraine; enfin la quatrième, qui est la plus importante de toutes, la casa de las herpes, ou des maladies de la peau. Les bains et l'établissement sont placés au milieu d'une enceinte rocheuse, qui a environ 1 kilomètre de longueur, à 1616 mètres au-dessus du niveau de la mer. La casa del estomago est la plus élevée, elle est située à 1779 mè- tres; l'aspect du cirque est nu et pelé; de loin on ne voit aucun arbre, pas une plante verdoyante ; des rochers éboulés jonchent le sol; toutes ces cir- constances, jointes ce jour-là à l'état brumeux du ciel et à la température humide et froide, rendaient notre séjour dans ces lieux peu attrayant. Devant l'établissement, on remarque un lac aux eaux bleucs et profondes, qui a environ 470 mètres de largeur; il est alimenté par plusieurs cascades, dont la plus belle tombe de l'angle nord du cirque; sa chute est d'environ 200 mètres; une autre moins importante est située en face de l'établissement principal, sur la partie occidentale de l'enceinte. Malgré la grande hauteur de sa chute, 320 mètres, celle-ci fait peu d'effet à cause de son petit volume d’eau; mais, ce jour-là, la pluie qui tombait depuis la veille l'avait beaucoup grossie, A l'ouest, au-dessus du lac, on remarque trois pics élevés qui forinent l'enceinte du cirque de ce côté : le plus central s'appelle la Punta de Bon- dellos; ce pic a 3032 mètres; celui du nord a reçu le nom de Machimaña. Sa hauteur est moindre que celle du premier, 2953 mètres. A l'est, on voit le sommet du pic de Prematura et du Tendeneira. La position des bains de Panticosa, comme nous venons de le dire, est à 1616 métres, exactement dans la région alpine; aussi nous était-il facile d'her- boriser devant la porte méme de l'hôtel. En effet, nous étions entourés de prairies, un peu brülées à la vérité, mais où l'on voyait encore quelques plantes alpines qui avaient résisté au soleil, comme : Eryngium Bourgati Gou. Sisymbrium austriacum DC. Meum athamanticum L. Astrantia major L. Merendera Bulbocodium Ram. Phleum alpinum £L. LXXX SOCIÉTÉ BOTANIQUE DÉ FRANCE. A quelques pas autour du lac, dans les éboulis, les : Jasione perennis L. Trifolium alpinum L. Dianthus deltoides L. — benearnensis Loret (note C). Selaginella spinosa Al. Br. Gentiana campestris L. Galeopsis glaucescens Reut. var. angustifolia Nob. Scirpus pauciflorus Light. Mentha silvestris L. Parnassia palustris L. Pedicularis silvatica L. Angelica pyrenæa Spreng. Aconitum Anthora L. — Napellus L. , var, (note A). Euphrasia rigidula Jord. Paronychia serpyllifolia DC. Agrostis stolonifera L. Gypsophila repens L. Quelques personnes ont profité d'une éclaircie pour tenter l'ascension des rochers, à la téte d'un petit groupe. Notre confrére, M. Manceau, s'est dirigé vers la Punta de Bondellos. Voici les principales plantes qu'il a récoltées : Primula farinosa L. Veronica Pone Gouan. Saxifraga stellaris L. Cuscuta Kotschyi Des Moul. Hutchinsia alpina R. Br. Polypodium Dryopteris L. Veronica fruticulosa L. Poa distichophylla Gaud. Hieracium saxatile Vil, var. Loret (note B). Globularia nana Lam. (nole H). Alchimilla pyrenaica L. Duf. Aconitum Napellus L. var. flore albo. sericeum Pinus uncinata Ram. Erigeron alpinus L. Viola biflora L. — silvatica Lam. Galium pyrenaicum Gouan, Rhododendron ferrugineum L. Antirrhinum sempervirens Lap. Astrocarpus sesamoides J. Gay. Jasione perennis L. Nardus stricta L. Epilobium alsinefolium Vill. Carex OEderi Ehrh. Dianthus benearnensis Lor. (note C). Enfin les feuilles inférieures d'un Thalictrum qui est sans doute le Zhalic- trum alpinum L. Avec plusieurs de mes confréres, nous avons entrepris l'exploration des rochers situés derriére les thermes et en face du lac. Dans cette course qui a duré jusqu'au soir, nous avons récolté les espèces suivantes (1) : Geranium pyrenaicum L, Primula viscosa Vill. Polypodium Robertianum Hoffm. Deschampsia discolor Thuill. Hypericum Burseri Spach. — nummularium L. Triglochin palustre L. Luzula spicata DC. Sedum anglicum. Globularia nana Lam. Alchimilla alpina L. Polygala alpestris Rchb. Silene acaulis L. — rupestris L. Aquilegia pyrenaica DC. Danthonia decumbens DE. Calamintha alpina Lam. Antennaria dioica Gærtn. Saxifraga muscoides Wulf. Linaria alpina L. ‘Leontodon pyrenaicus Lam. Hepatica triloba Chaix. Carduus medius Gouan. Agrostis alpina L. (4) Dans l'énumération des espèces mentionnées dans ce rapport sont contenues les espèces trouvées par MM. Pabbé Faure et Manceau, qui ont bien voulu me communiquer leur liste. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. LXXXI Scrofularia alpestris J. Gay. Aspidium Lonchitis Sw. Valeriana montana L. Asplenium Trichomanes ZL. Armeria alpina Willd. Digitalis purpurea L. Saxifraga mixta Lap. (note D). Saxifraga Aizoon L, Cystopteris fragilis Bernh. Carlina subacaulis DC. Vincetoxicum pyrenaicum Timb. Scleranthus perennis L. Hieracium sericeum G.G. (note B). Hieracium cerinthoides L. (note B). — murorum L. Pinguicula vulgaris L. — incisum Hopp. Carex frigida L. Juncus alpinus Vill. — atrata L. — filiformis L. Carduus petrophilus No. (note E). Cardamine resedifolia L. Festuca Eskia Ram. (note F). Poa nemoralis L. Euphrasia lutea L. Trifolium alpinum L. Nepeta graveolens Vi//. Phyteuma hemisphæricum L. Festuca violacea Gaud. (note F). L'heure avancée ne nous a pas permis de continuer notre excursion. Nous avons dû descendre avant d'avoir pu atteindre le faite des rochers. Le lendemain 16, la pluie continuait encore; la nuit avait été trés-mauvaise ; le temps était froid et sombre, tout cela ne promettait rien de bon pour la journée. On a d'abord hésité un peu, puis ona vu une petite éclaircie; après des allées, des venues, on a décidé, à mon grand regret, qu'il fallait partir; en effet, à sept heures et quart, la colonne s'est mise en marche. Nous avons pris au nord, à la droite des bains. Aprés avoir gravi plusieurs bassins, superposés comme des gradins en amphithéâtre, nous sommes arrivés en trois heures de marche aux abords du lac de Zaragaala, situé à 2235 mètres. Dans ce long trajet, nous aurions pu récolter beaucoup d'espèces rares; mais, à mesure que nous montions, la pluie, le vent, la grêle, le brouillard, sont venus nous assaillir avec la plus grande violence; c'est avec peine, qu'en sui- vant le sentier, nous avons pu récolter les espèces suivantes : Sisymbrium austriacum DC. Saxifraga ajugifolia L. Galeopsis glaucescens Reut. Cardamine resedifolia L. Hypericum Burseri Spach. Erinus alpinus L. Hieracium sericeum G.G. Danthonia decumbens DC. Leucanthemum Halleri Sut. Phyteuma orbiculare L, Sedum annuum L. Sedum alpestre Vill. Festuca Eskia Ram. (fl. violaceis et fl.| Sesleria cærulea Ard. aureis). (Note H.) Galium pyrenaicum Gou. Epilobium collinum Gmel. — cæspitosum Ram. Silene glareosa Jord. Paronychia serpyllifolia DC. Potentilla alchimilloides Lap. Phyteuma hemisphæricum L. — nivalis Lap. Oxytropis campestris L. Saxifraga Cotyledon L. Draba tomentosa Vahl. — muscoides Wu/f. — aizoides L. — mixta Lap. Silene acaulis L. Arrivés au lac de Zaraguala, déjà grossi, et ayant franchi ses limites ordi- naires, nous avons pris le Sparganium minimum L., et sur les bords les Carex vesicaria Le, Eriophorum capitatum Host et Juncus filiformis L. T. XVe ?- 1 LXXXII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Dans les rochers autour du lac, les Hieracium cerinihoides L. (note B). Festuca varia Høænke. Carex sempervirens Vill. Galium vernum L. — echinata Murr. Thesium alpinum L. Angelica pyrenæa Spreng. Hutchinsia alpina R. Br. Festuca duriuscula Z. Ranunculus gracilis Sch. (note G). Erythronium Dens canis L. (en fruit). Globularia nana Lam. (note H). Nous avons pris ensuite la direction du col du Marcadau, en traversant une foule de torrents grossis qui descendaient des gorges de Pramatura et des montagues voisines. Dans ce parcours, nous avons encore rencontré quelques espèces nouvelles, telles que : Silene rupestris L. Astrantia minor L. Elyna spicata Schrad. Ranunculus montanus L, (note G). Poa alpina £L. Festuca stolonifera Míég. (note F). Leucanthemum alpinum DC. Cherleria sedoides Penzi. Près d’arriver au col, dans les derniers lacets : Primula integrifolia L. Agrostis alpina L. Oreochloa disticha Pers, Ranunculus pyrenæus L. Arenaria ciliata L. Gnaphalium supinum L. Cardamine alpina L. Epilobium alpinum ZL. Allium Schenoprasum L, Linaria alpina L. Carex pyrenaica Wahinb, Sempervivum montanum L? Plus nous approchions du col, et plus le vent qui règne dans ces hautes régions devenait fort et impétueux : il pleuvait toujours, et de temps en temps la pluie se changeait en grêle; il vint un moment où la tourmente était si forte, que chacun a dû ne s'occuper que de sa sécurité personnelle; au moment du passage du col, plusieurs de nous ont été renversés et jetés à terre; heureuse- ment il n'est arrivé aucun accident fâcheux. Le col du Marcadau est une brèche taillée dans les rochers (à 2500 mètres), dominée par le superbe pic de Peterneille (2904). Aprés l'avoir franchi, le vent s'est calmé, la pluie est devenue moins génante : nous avons descendu une forte pente, où la neige alternait avec les éboulis des rochers ; enfin, après une demi-heure de marche, nous avons atteint la fontaine froide : nous y trouvâmes à peu prés les mêmes plantes que sur le versant espagnol; nous ajouterons cependant Juncus trifidus L., Saxifraga bryoides L., et Carex pyrenaica Wahlenb. En une demi-heure, nous sommes descendus à la base des escarpements, tapissés de Salix pyrenaica Gou., mâle et femelle, bien fleuri. Enfin, nous sommes arrivés aux pâturages du pla de la Gole, eu laissant à gauche le val de Cambalès, grand cirque dominé par la masse pyramidale de ia Fache (2956), et nous nous sommes alors dirigés vers la cabane du Mar- cadau. I! était une heure, la pluie continuait toujours. Cette eabane, où nous espérions un abri pour déjeuner et pour nous remettre SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. LXXXIII de nos fatigues, était tellement délabrée, qu'il pleuvait plus dedans par les nom- breuses gouttières que dehors; nous avons donc été obligés de prendre notre repas sur l’herbe, exposés au mauvais temps; aussi avons-nous cu bientôt fait, car à deux heures notre troupe se remettait en marche. Les uns décou- ragés, ou craignant pour leur santé, ont pris les devants et sont rentrés directe- ment à Cauterets; cependant le plus grand nombre ont continué l'excursion, en récoltant toujours quelques nouvelles espèces ; on ne pouvait pas faire une herborisation sérieuse, mais en suivant le sentier on pouvait çà et là trouver quelques plautes intéressantes. À quelques pas de la cabane, nous avons trouvé une forêt de Pinus unci- nata Ram., dans lequel il y avait des individus de cette espèce qui avaient pris des proportions considérables; ils étaient mélés avec d'autres que nous avons facilement reconnus pour être le Pinus pyrenaica Lap., dont nous avions entretenu la Société à la séance du 10 août précédent. Voilà donc une seconde localité francaise de ce bel arbre. Après les forêts sont venus de grands pâturages, des rochers, des éboulis, des torrents, qui alternaient continuellement sur notre passage. Dans cette course, nous avons encore pu observer quelques plantes; nous en avons ré- colté méme qui nous avaient jusqu'alors échappé. Nous citerons les : Saxifraga hirsuta L. Saxifraga Cotyledon L. Lactura Plumieri G.G. Gentiana Burseri DC. Hieracium amplexicaule L. Melampyrum silvaticum L. Lonicera alpigena L. Circæa alpina L. Solidago Virga aurea L. Lysimachia nemorum L. Arnica montana L. Tout le long de la route, sur les bords des prairies, nous avons aussi observé le Carduus medius, tel que Gouan l'a figuré, sur le chemin et parmi les pierres ; le sol était jonché d’ Herniaria latifolia Lap., de Paronychia polygoni- folia DC., et du Scleranthus uncinatus Schur. Ce dernier formait sur le sol de grandes plaques de 20 à 25 centimètres de long ct autant de large. Cette plante était dans ces conditions vivace, car sa racine était grosse comme une plume et parfaitement ligneuse, ce qui n'arrive jamais au Scleranthus an- nuus L. Nous sommes parvenus à la base de là montagne de Castelabarque, et aprés avoir traversé le pont sur le gave, nous avons continué notre marche vers le pont d'Espagne. Aprés avoir admiré la belle cascade connue de tous les tou- ristes qui ont visité Cauterets, nous avons repris le chemin de cette ville, en emportant comme souvenir les espéces suivantes : Pirola minor L, — secunda L. Saxifraga umbrosa L. Bupleurum pyrenaicum Gou. Adenostyles albifrons Cass. Vaccinium uliginosum L. LXXXIY SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Enfin, encoredeux heures de marche en suivant le gave, et nous avons aperçu l'établissement de la Railliere, et un peu après un grand mur en pierres ta- pissées par le Reseda glauca Scop.: c’est la dernière plante de cette course qui nous donnait au début tant d'espérances, et que les circonstances ont rendue si pénible et si fatigante. NOTES. NOTE À. Aconitum Napellus L. L'Aconit Napel présente, à Panticosa, deux formes remarquables : la première, qui est sans contredit le type du Napellus des auteurs, se distingue à ses fleurs bleu d'azur, en grappes longues, serrées et souvent pyramidales. La seconde a les fleurs lilas, plus grandes et disposées en grappes trés-courtes et plus larges. Les feuilles sont aussi à segments plus étroits et plus profonds. Cette forme mériterait d’être étudiée; elle paraît plus tardive, car nous n’avons pu voir les capsules; tandis que certains individus du Napel se trouvaient en fruits presque mûrs, ce qui prouve que la variété à grappes simples et à fleurs lilas est plus tardive que le Napellus. Outre ces deux formes, nous avons vu l'Aconitum Napellus à fleurs blanches, ainsi que l’Anthora, qui venait dans les mêmes lieux. NOTE B. Hieracium. Dans toutes les courses pyrénéennes, les Hieracium seront pendant longtemps des plan- tes qui présenteront aux botanistes de curieuses observations, jusqu'à ce que les diverses formes qu'on rencontre dans ces riches montagnes soient bien déterminées. En effet, sclon la partie dela chaine, on rencontre des formes qui, quoique voisines d'autres formes observées dans une autre partie des Pyrénées, différent assez entre elles pour simuler de véritables espéces, et chose asscz curieuse, présentent, jusqu'à un certain point, des variations paralléles; circonstances qui facilitent beaucoup ceux qui veulent, quand méme, réunir le plus de formes possibles. Ainsi, dans le Bulletin de la Société botanique, t. XI, p. 5, 8, 9, 40 et p. LXXXII et LXXXIV, jai étudié les formes des Hieracium Neocerinthe Fries, cerinthoides L. et sericeum Lap. tels que je les avais observés dans les Pyrénées de la Haute-Garonne. C'était une bonne fortune pour moi de poursuivre cette étude dans les Pyrénées occi- dentales et de comparer ces diverses formes entre elles. C'est ce que je n'ai pas manqué de faire, et voici ce que j'ai observé, Comme l'ont dit à bon droit MM. Grenier et Godron (F7. de France, II, p. 366), P Hieracium cerinthoides est bien plus répandu daus les Basses-Pyrénées que les formes du H. Neocerinthe. La plus commune, que m'avait communiquée M. Bordére, et qui correspond, pour les partisans des variations paralléles dans les espéces congénéres si bien exposées par notre savant confrére M. Duval-Jouve, à V Hieracium rhomboidale Lap., présente des feuilles lancéolées, atténuées en pétioles et en pointe au sommet. Les poils de l'involucre et des feuilles sont blancs et soyeux. Cette forme manque complétement sur les montagnes de Luchon, oü elle est remplacée par une forme à feuilles obtuses et à poils de l'involucre longs, rudes et non soyeux, que j'ai prise pour le véritable cerinthoides L. et qui est parallèle avec l'Hieracium obovatum Lap.; mais elle diffère totalement de l’ Hieracium Greniert Nob., que j'ai peut- étre cu tort de nommer ainsi, car il pourrait se faire (ct c'est méme probable! que la plante dela Flore de France et de Corse fût la plante commune aux Eaux-Bonnes, au Pic- du-Ger, aux Faux-Chaudes et à Panticosa. Celle-ci a aussi une forme naine qui ne diffère que par sa petite taille et ses feuilles inférieures obtuses, de la forme commune en ces lieux. Nous avons rencontré aussi, pendant la session, plusieurs formes de l’Aieracium SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. LXXXV sericeum des auteurs. Cette espèce est encore plus commune dans cette partie de Ja chaine que dans la partie centrale. Elle a offert aussi trois variétés qu'on ne distingue que par la forme des feuilles, toute la plante étant couverte d’un tomentum qui empêche de voir les autres organes. Nous pourrions ici faire le même rapprochement que pour le Neocerinthe et le cerinthoides, et voir dans les diverses formes observées par nous des variations paralléles assez marquées. Ainsi, aux Eaux-Chaudes, en face de l'hótel, nous avons récolté une forme de H. sericeum à feuilles rondes, obtuses, les caulinaires sessiles embrassantes couvertes de gros poils blancs, et d’autres plus fins. La plante a de 4 à 5 décimètres. Cette forme est parallèle à PH. obovatum Lap. (cerinthoides L.). A Gabas et partout autour de Panticosa on voyait à profusion un H. sericeum à forme plus basse, à feuilles atténuées en pétioles largement ailées et atténuées en pointe au sommet. Les involueres en sont couverts de poils courts et blancs, et les tiges sont glabres. Celui-ci est parallèle, selon moi, à l'Hieracium rhomboidale Lap. (cerinthoides GG). Il a aussi une forme naine qui a les feuilles plus obtuses. L Hieracium mixtum, que j'ai vu aux rochers d'Anouilhas avec le Lithospermum Gastoni Benth. et que j'ai reçu de M. Bordére, de plusieurs localités des environs de Gédre, offre les mêmes variations parallèles que j'ai citées plus haut pour le sericeum. ll y a longtemps que je m'occupe des Hieracium des Pyrénées, sans pouvoir arriver à une solution satisfaisante. Pour mon amour du juste et du vrai, j'ai perdu beaucoup de temps à rechercher les types que Lapeyrouse avait en vue en établissant ces espéces dont je ne voulais pas le dépouiller, mais j'ai acquis la certitude que notre savant compatriote avait confondu lui-même ces propres espèces dans son Hist. abr. des pl. des Pyrénées, et surtout dans son Supplément. Aujourd'hui que ma conscience est dégagée, j'espère pouvoir élucider les espèces de ce genre, qui rentreront dans la Flore de la Haute-Ga- ronne, que j'espère publier dans 5 ou 6 ans. NOTE C. Dianthus benearnensis Loret. Je mai pas pu observer convenablement cette plante, qui a été trouvée par plusieurs de mes confrères et dont j'ai pris un échantillon sur les bords du lac de Panticosa. Mais M. Manceau, qui l'a trouvée aussi, m'a communiqué la note suivante, que je transcris textuellement : . « La fleur est celle du D. attenuatus. Le calice est aussi à peu prés le méme, mais les dents ne sont pas ciliées. Les feuilles radicales et celles des roseltes stériles sont oblongues, spatulées, obtuses, les caulinaires ligneuses, planes, subaiguës, non subulées. NOTE D. Saxifraga mixta Lap. Il existe un certain embarras dans la détermination des petites espèces de Saxifrages des Pyrénées, principalement celles qu'on a l'habitude de nommer Sarifraga erarata, mirta, intricata, nervosa Lap. L'hésitation qu'on éprouve quand on veut appliquer à une espèce donnée les descriptions de nos meilleurs auteurs, tient à plusieurs causes. La premiére vient de ce que Lapeyrouse qui, le premier, a bien étudié ce genre dans les Pyrénées, et qui a fait connaitre plusieurs de ses espéces, n avait pas une méthode d obser- vation assez exacte et assez précise. ll donnait, comme je l'ai souvent dit, trop d'im- portance au port, au facies, au vestimentum de ces plantes, ce qui I obligeait à accom- ces types d'une foule de variétés qui apportaient dans la manière de les caractériser et, le plus souvent, il élevait au rang d'espèces, et notamment ans des espèces pagner une grande confusion, I i vai espèces dans le Supplément, des variétés qu'il avait précédemment placées da os espècos différentes, comme on peut en voir la trace manifeste dans l'Histoire abrégée des plantes des Pyrénées de cet auteur, et comme le Saxifraga mixta va nous donner encore un Far de er à confondre le S. mixta avec le Saxi- J'ai déjà dit ailleurs que de Candolle fut le premi à confonc Y fraga pubescens de Pourret, qui cst une espèce tout à fait différente, propre au midi de le LXXXVI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. France et aux Pyrénées orientales, qu’on n’a pas encore trouvée dans le centre de la chaîne, ni dans la partie occidentale (1). De Candolle fit probablement cette réunion parce que Lapeyrouse cita, pour son Saxifraga mixta, la figure 74 du FZ. danica, dont les feuilles se rapportent au Saxifraga pubescens Pourr, Depuis, tous les botanistes ont fait le méme rapprochement, malgré les protestations de Lapeyrouse (Hist. abr. des pl. des Pyr., p. 228). Mais cet auteur confondait lui-méme le S. pubescens avec son Saxifraga moschata qui n'est peut-être qu'une forme hérissée de son Saxifraga mixta, ce qui explique trés-bien le rapprochement proposé par De Candolle, et les doutes qui en- tourent encore les S. pubescens et mixta des auteurs. Dans ces derniers temps, un zélé botaniste qui a parcouru avec soin la partie occi- dentale de la chaine, a écrit sur les Saxifraga de ce groupe dans le but d'élucider leur détermination. Malheureusement il n'a pas réussi. Au contraire, je crois que l'élóment d'hybridité entre ces plantes, qu'il a introduit gratuitement dans ses recherches, a plutôt embrouillé qu'élucidé cette question difficile. M. l'abbé Miégeville serait porté à réunir le S. pubescens Pourr. au S groenlandica des Pyrénées françaises. Ce botaniste a eu probablement en vue le Saxifraga ciliaris Lap. Suppl. p. 35, qui doit être considéré comme une forme trés-alpine du S. mixta Lap. var. hirsuta Nob. (S. moschata Lap. non Wulf.) Quoi qu'il en soit, le Saxifraga de Panticosa est, pour moi, la forme vis- queuse du S. mista de Lapeyrouse, celui qui est figuré dans la F7, Pyr. p. 41, tab. 20. La forme ci/iaris est commune aux environs de Gédre; M. Bordére l'a distribuée sous le nom de S. pubescens Pourr. ce qui, peut-être, a induit en erreur M. l'abbé Miégeville. , Je me propose de publier sous peu un travail d'ensemble sur ces plantes litigieuses ; je prierai messieurs les botanistes pyrénéens de m'aider de leurs recherches dans ces questions difficiles. Déjà MM. Bordére, Boutigny et Miégeville ont bien voulu me com- muniquer leurs plantes. Je les en remercie, mais je ferai observer que, dans cette étude, on a besoin de grands exemplaires et non de petits brins à peine instructifs, et d'un graud nombre d'échantillons en fleur et en fruits pas trop avancés. NOTE E. Cardaus intricatus Nob. , Dansle Bulletin de [n Société botanique, t. XI, p. 1v, j'ai appelé l'attention des bota- nistes sur un Carduus qui habite la région alpine et qui est commun dans les Pyrénées centrales, à Penna-Blanca, au pic de Sauvegarde, à Rencluse, où il semble suivre les for- mations calcaires. Ce Carduus a été nommé carlinæfolius Lam. par M. Zetterstedt (P7. des Pyr. princ., p. 152). Mais il le croit si rapproché du Carduus medius Gouan, qu'il hésite à le distinguer de cette dernière plante ; il propose méme de réunir les deux espèces, en considérant la plante de Penna-Blanca comme intermédiaire entre ces deux types. ll est probable aussi, d'après la description et les localités citées par M. Costa (FT. Catal. , p. 137), que son Carduus nigrescens doit être rapporté à la même espèce. MM. Willkomm et Lange (Prod. Fl. hispan.) semblent partager la méme opinion. Cette divergence d'idées vient certainement de ce que les espéces-types n'ont pas été suffisamment déterminées, parce qu'il est difficile en effet de dépeindre la forme des feuilles qui, malgré les variations auxquelles ces organes sont sujets, sont parfaitement constantes, ainsi que les caractères tirés de la fleur et du mode différent de végétation de ces plantes, Ne voulant pas créer un nom nouveau pour cette espéce, pour ne pas augmenter s'il était possible les difficultés qui entourent encore ce petit groupe de Carduus, j'ai songé à le nommer C. Argemone Pourret. Ayant depuis poursuivi mes recherches, j'ai dû aban- donner ce nom tout à fait impropre, parce que j'ai acquis la conviction que Pourret ou mieux Lamarck (Dict. į, p. 700) nomme Argemone le Carduus defloratus L., et que d'un autre cóté Lapeyrouse nomme medius le defloratus L., tandis qu'il donne le nom de C. Argemone à la plante de Penna-Blanca, et à une autre espèce de laquelle je vais parler (1) J'en excepte momentanément les Pyrénées de l'Ariége, qui n'ont pas été suffisam- ment explorées depuis Lapeyrouse, SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. LXXXVII dans un instant, Tout cela embarrasse encore la question, aussi je propose de nommer la plante de Penna-Blanca et de Sauvegarde Carduns intricatus Nob, Je disais que Lapeyrouse, sous le nom de Carduus Argemone, a confondu non-seule- ment le Carduus intricatus qu'il a eu sûrement sous les yeux, mais encore une autre es- pece que d’autres hotanistes ont confondue avec le Carduus medius, et que nous avons observée en grande quantité à Panticosa, plus rarement à Gabas, et aussi à Gèdre, à Luz Saint-Sauveur. Cette confusion a encore induit en erreur plusieurs botanistes, notamment M. Zetterstedt, qui attribue ce synonyme de C. Argemane au C. carline folitus Lam.et au medius Gouan, voulant réunir encore mon intricatus à la plante de Panticosa qui est tout à fait différente et plus voisine du Carduus medius Gouan que du carlinæefo- //us, tandis que c'est l'inverse pour Pintricatus Nob. Le Carduus de Panticosa, que je nomme pefrophilus, a en effet un port et un facies qui le placent entre les C. intricatus et medius, il a les feuilles à lobes terminés par de longues épines, trés-nombreuses et vulnérantes, comme on l'observe dans le C. carlina- folius de Gap (Hautes-Alpes) et dans Pi»fricatus des Pyrénées, les longs pédoncules nus, les fleurs penchées du medius Gouan. Ce port a pu tromper plusieurs botanistes, mais si l'on observe avec soin cette espéce, on verra qu'elle se distingue parfaitement de ces deux congénéres par des caractéres de premier ordre. Carduus petrophilus Nob. Calathides petites, dressées et inclinées immédiatement sous le pédoncule. Celui-ci est grêle, longuement nu, uni-biflore, de 5 à 10 centimètres, tomenteux ; la seconde fleur est aussi pédonculée ; péricline à écailles inégales, convexes sur le dos, assez larges et munies d'une forte nervure visible sur le frais, terminée par uue épine assez forte, vul- nérante aprés l'anthése. Les écailles inférieures se roulent sur les bords et s'étalent comme une espèce d’involucre; corolles purpurines ; feuilles coriaces, glauques, glabres. penna- tipartites, profondément lobées jusqu'à la côte médiane, divisions surlobées, toutes termi- nées par de fortes épines vulnérantes, les radicales détruites à la floraison, les caulinaires décurrentes, lancéolées, crépues, spinescentes ; souche forte, vivace, produisant de cinq à dix tiges de 5 à 6 décimétres de hauteur, glabres, et se ramifiant au sommet en longs ra- meaux, terminés par des pédoncules trés-lougs, uni-biflores, renversés de cóté immédiate- ment sous le pédoncule aprés l’anthèse. Cette plante est abondante dans les rochers autour de Panticosa et surtout derrière l'éta- blissement ; nous l'avons vue aussi à Gavarnie et à Gédre ; mais dans cette localité elle a pu être confondue avec le Carduus medius, dont elle serait, d’après quelques botanistes, une variété plus spinescente. Le Chardon de Panticosa se distingue du C. carlinæfolius du mont Séuse et du mont Aurouse par ses tiges donnant de longs rameaux longuement nus, par sa souche vivace, par ses tiges 5-10, ses feuilles glaucescentes pennatipartites, à segments très-profonds et écartés, terminées par de longues et fortes épines très vulnérantes, par ses calathides renversées et non penchées au sommet des pédoncules, par son péricline à écailles exté- rieures étalées aprés l'anthése, formant comme une espèce d'involucre à Ja base de cet organe, Une partie de ces caractères la distingue du Carduus medius; les jeunes individus en ont hien le port et les longs pédoneules nus, mais on distinguera cette nouvelle espèce par son aspect glauque trés-marqué, par ses feuilles plus incisées, à lobes plus étroits, glabres en dessous et plus épineux, par les calathides de moitié plus petites, par le péricline à écail- les d'abord plus étroites, enroulées aux bords aprés l'anthése, brusquement renversées et non penchées, enfin par sa souche multicaule qui souvent seramifie beaucoup an sommet, ce qui change complétement le port et le facies de cette plante, NOTE F. Festuca varia Hænke et F. Eskia Ram. Pendant la session de la Société, dans les Pyrénées occidentales, nous avons poursuivi l'étude des Festuca des Pyrénées, qui a été toujours un écueil pour les botanistes. Je ne suis pas encore en mesure de formuler une opinion parfaitement arrêtée sur les es- LXXXVIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. péces de ce genre qui, de l'aveu méme de M. Duval-Jouve, sont des plus difficiles. Je vais cependant dire un mot de celles que nous avons récoltées et des observations qu'elles nous ont fournies : 4° Festuca varia Hænke, plante commune en montant au pic du Ger, dans les pierres, entre le lac de Zaraguala et le col du Marcadau, se distingue par sa souche rameuse, par ses tiges en touffes, les unes floriféres, les autres ne fleurissant que l'anuée suivante, ses feuilles vertes et fines, plus ou moins longues, mais ne dépassant pas la panicule, celle-ci blanchâtre, à rameaux appliqués, toujours dressés, à arêtes fines et courtes. 29 F, Eskia Ram., abondant dans toute la région que nous avons parcourue, se distingue à sa souche en grandes touffes compactes, à ses feuilles grosses, glauques, roides et sou- vent piquantes, toutes floriféres, plus ou moins longues, mais ne dépassant pas la pani- cule, celles-ci verte, purpurine et méme d'un jaune d'or, toujours penchée, à arétes un peu plus longues, Nous avons récolté à Cagire, dans les Pyrénées de la Haute-Garonne, une forme du Festuca Eskia qui a les tiges et les feuilles de 5 à 8 décimètres, et dont les feuilles dépas- sent les panicules. L'ensemble forme d'immenses touffes (Festuca cagiriensis Nob.); elle vient en société du F. varia Hænke. 3° F. flavescens Bell. J'ai vu cette plante avant d'arriver au lac de Zaraguala. Aprés avoir passé les premiers gradins qu'on trouve en partant de Panticosa, elle était abondante ct formait des tapis d'un beau vert rare dans cette contrée; les tiges sont en touffes, toutes floriféres, les feuilles sont courtes, vertes, molles, assez fines, moins cependant que celles du F. varia. La panicule est unilatérale, à épillets lâches, blanc jaunâtre, dressés, à arêtes fines et courtes, plus longues et plus grosses que dans le F. varia, auquel on pourrait peut-être le rapporter. A? F. stolonifera Miég. Parmi les plantes nouvelles que M. Miégeville a publiées, je pense que le F. stolonifera n'est pas sans mérite. Cette plante vient dans les schistes, au pic du Ger, à Panticosa et au Marcadau. Elle offre un facies trés-remarquable. Je n'in- siste pas sur cette nouvelle espèce décrite longuement dans le Bulletin, t. X. 5° F. violacea Godr. Cette plante est commune au pic du Ger, où elle se présente avec des feuilles trés-courtes et glauques et des épillets d'un pourpre rouge superbe, tandis qu'à Gavarnie les feuilles étaient plus longues et frisées. 6° F. pyrenaica Reuter. M. Bordère nous a fait récolter sous ce nom, au cirque de Gavarnie, une espèce remarquable qui a été signalée d’après lui sous ce nom dans le Catalogue des graines du Jardin de Genève pour 1861. Elle se distingue des autres en ce qu'elle ne vient pas en touffes. Ses feuilles sont trés-fines, ses tiges courtes, ses épillets foncés; mais ce qui m'a paru plus significatif, c'est qu'elle a la panicule dressée et Jes fleurs aussi. Les glumes et les glumelles plus larges et plus courtes que dans les formes du F, varia et du F. heterophylla qui sont communes dans cette région. Aréte nulle. Cette espèce étant restée peu connue des botanistes français (ainsi que la suivante), en raison de leur publication dans un catalogue peu répandu, nous croyons devoir reproduire les deux diagnoses suivantes, dont le secrétariat de la Société doit la commu- nication à l'obligeance de M. Reuter. FESTUCA PYRENAICA Reut. Cat. Jard. bot, Genev. 4864.—F. alpina G.G. Fl. Fr. part. Radice laxe cæspitosa surculos plus minusve elongatos edente ; culmis gracilibus basi Seniculatis; foliis brevibus filiformi-complicatis, radicalibus subfalcatis, caulinis 1-2 limbo vagina angusta striata 2-3-plo breviori, ligula brevi biaurita, panicula angusta, pauciflora simplici vel ramulo aucta, spiculis 5-10 alternis subsessilibus subquinquefloris, giumellis lanceolatis acutis vel breviter aristatis. — Hab. in Pyrenæis centralibus inter lapides, Port de Venasque, Penna-Blanca, Cirque de Gavarnie, cum Geranio cinereo copiose. A F. alpina Gaud. radice laxe cæspitosa stolonifera, foliis radicalibus brevibus fal- catis, spiculis muticis vel brevissime aristatis differt. TARAXACUM PYRENAICUM Reut. Cat. Jard. bot. Genev. A864. Foliis ruucinatis lobis crebris regulariter triangularibus, retrorsis vel patentibus, inte- gris vel parce dentatis, terminali non majore; capitulis mediocribus densifloris, ligulis exterioribus subtus fusco-lividis, involucrum paulo superantibus, involucri squamis oli- vaceis, sub apice carinato-callosis, exterioribus lanceolatis adpressis subtiliter ciliolatis ; SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. LXXXIX achæniis compressis apice spinellosis rostro triplo brevioribus. -— In Pyrenæis orjentali- bus, vallée d'Eynes) cirea Hospitium copiosissime, etc. A diversis varietatibus Tararaci Dentis leonis, capitulis minoribus, involucri squamis exterioribus adpressis foliorumque lobis subregularibus eis foliorum Aposeris fœtidæ simi- libus differt. Enfin nous avons récolté le F. duriuscula type, et de plus la variété Airsuta, avec des feuilles qui dépassent les panicules. NOTE G. Ranunculus montanus auct. A quelque point de vue que l’on se place, il me semble que le Ranunculus montanus des floristes français contient plusieurs espèces distinctes que l’on a confondues avec cette plante et avec les espèces voisines Ranunculus Villarsii DC., R. Gouani Willd. Pendant mes nombreuses herborisations dans les montagnes, j'ai poursuivi avec soin l'étude de ce groupe, et voici succinctement le résultat de mes observations, qui éclaire- ront, je l’espère, la confusion qui entoure la détermination de ce groupe. Le Ranunculus moníanus des auteurs peut se diviser en trois types : 17 TYPE : Ranunculus gracilis Sch. MM. Grenier et Godron (F/. de Fr., 1, p. 31), considèrent le Ranunculus montanus Willd. comme étant la méme plante que le R. gracilis Sch. M. Grenier, plus récemment (F1. Jurassig., I, p. 19), persiste dans cette détermination en faisant observer, avec raison, que Willdenow compare son Ranunculus montanus avec le nivalis L., plante en effet voisine du R. gracilis Sch. Nous ne voyons pas d'inconvénient à adopter cette idée qui nous parait juste. Le R. gracilis Sch. semble assez répandu dans la partie occidentale des Pyrénées ; nous l'avons vu au pic du Ger et prés du col ‘du Marcadau. I] manque dans la partie centrale de la chaine, aux environs de Luchon, oü il est remplacé par une espéce dont nous parlerons bientót ; mais, dans les premiers chainons de cette vaste chaine, vers le village d'Arbas (Haute-Garonne), en face du pic de Paloumére, sur le calcaire, nous avons trouvé en masse le R. gracilis Sch. La plante d'Arbas diffère cependant de celle du Jura par quelques caractéres qui imposent encore quelques réserves pour faire ce rapproche- ment. En effet, le R. gracilis d'Arbas se distingue par ses feuilles d'un vert sombre, palmatipartites, à segments se recouvrant par les bords les uns les autres, de maniére à simuler une feuille peltée ; les caulinaires beaucoup plus larges et moins divergentes; par sa tige très-hérissée à la base, molle; enfin, par sa souche tronquée tubériforme ; il serait nécessaire de cultiver comparativement ces deux plantes pour se prononcer défi- nitivement. [Ln Nous avons vu aussi à Bonneville (Haute-Savoie), une autre Renoncule voisine du R. gracilis qui est toute velue, hérissée et presque tomenteuse. Nous recommandons cette plante curieuse aux botanistes locaux. Huguenin a distribué autrefois cette espèce sous le nom de R. montanus 5. pygmæus, sans nom d'auteur. De lui sans doute ' M. Jordan (Diagn. p. 69), distinguele R. montanus Willd. du R. gracilis Sch. « Le premier, dit-il, est à souche plus développée et à fleurs plus grandes ;le second se recon- nait à ses feuilles, dont les dents sont plus étroites, plus profondes, mais moins aiguës, aux segments des caulinaires, plus régulièrement linéaires, plus étalées et moins nette- ment séparés jusqu’à la base ; à ses carpelles plus gros, suborbiculaires, dont le bec est trés-écourté et trés-incliné. » La plante d'Arbas ne serait-elle pas alors le véritable Ranunculus montanus de Willdenow et de M. Jordan. 90 TypE : R. Gouan? Willd. | Le R, Gouant Willd. est très-répandu dans les Pyrénées ; dans les diverses stations oü il vient, il affecte des formes qui, de la taille de 5 décimètres, descendent Jusqu'à Lou 2. Quelques botanistes nomment les grands individus, ceux qui ont les plus grandes curs, R. Gouani Willd., tandis que les petits échantillons étaient connus sous le nom e R. montanus Willd, ce qui a fait dire à M. Zetterstedt (Pl. Pyr. prine, p. 7), en s'ap- XC SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. puyant sur l'opinion de Koch (Syn. éd. 2, p. 18) et de Benth (Cat. pyr. p. 115) que les deux plantes doivent étre réunies. Mais De Candolle avait parfaitement raison quand il disait que le R. montanus a les lobes des feuilles entiers, tandis que le À. Gouani les a constamment dentés. Mais M. Zetterstedt confond, dans ce groupe, une espèce com- mune au port de Vénasque, à Castanése et ailleurs, dans les localités qu'il a parcourues, et dont nous allons parler dans le groupe suivant. 3° TYPE : R. Villarsit DC. Le R. Vi//arsii de De Candolle serait, d’après M. Jordan (Arch. de Schultz, p. 304), la méme plante que le R. aduncus G.G. F7. Fr. I, p. 19. Il constitue le type d'un petit groupe dont les espéces sont trés-répandues dans les Alpes. Ces mémes auteurs indiquent aussi cette plante dans les Pyrénées. Nous l'avions cherchée longtemps sans pouvoir la distinguer, parce qu'avec tous les botanistes nous confondions les espèces de ces groupes sous le nom de montanus. Éclairé aujourd'hui par les recherches de plusieurs de mes confrères, j'ai pu distinguer ce prétendu R. Villarsii des Pyrénées de l'espéce-iype des Alpes du Dauphiné, ainsi que du R. Grenierianus Jord. qui serait, d’après cet auteur, le R Villars G.G. Fl. Fr. I, p. 31, et je le décris sous le nom de : RANUNCULUS ALPICOLA Nob. Plante de 2 à 3 décimétres, souche oblique non tronquée, à'fibres grosses, fortes, non couverte par les détritus des vieilles feuilles, multicaule ; feuilles inférieures longuement pétiolées, à trois lobes principaux, divisés en segments profonds, obtus, à échancrures larges ; feuilles caulinaires sessiles, non embrassantes, arrondies à la base, à divisionss inégales, profondes, mais n'atteignant jamais la base de la feuille, à lobes souvent iné- galement dentés, toutes pubescentes ou hérissées; tiges pubescentes, fines, de 4 à 9 décimètres ; souche se ramifiaut souvent à la première feuille caulinaire ; rameaux uniflores ; fleurs de taille moyenne, sépales jaunâtres, obtus, longuement hérissés, anthéres elliptiques plus courtes que les filets ; carpelles aplatis, sans rebords, à becs recourbés égalant un bon tiers de la largeur du carpelle. Cette plante, comme je l'ai dit, est commune dans la région alpine, au port de Vénasque, dans les rochers et méme sur les bords des sentiers ; trés-commune aussi à Castanése et dans une foule d'endroits du centre de la chaîne, où elle a été confondue avec le R. Gouani Willd. et avec le R. montanus auct. non Willd. . Il est probable que le R. montanus de M. Reuter (Cat. 1861, p. 4), appartient aussi au méme groupe, si j'en juge par des échantillons que je dois à l'obligeance bien connue de M. l'abbé Chavin, de Compesiéres prés Genéve, qui connait si bien les plantes de la Suisse et en particulier celles que M. Reuter a découvertes dans les environs de Genève. M. Grenier (F7. jur. Y, p. 19) est au reste du méme avis, et pense que M. Reuter a con- fondu le R. montanus avec le R. aduncus de la flore de France. Je crois aussi que son R. gracilis n'est pas conforme au type du Jura, d'aprés les échantillons du mont Salève, qui m'ont encore été donnés par M. Chavin, Je bornerai là mes observations, qui suffiront, je l'espère, pour appeler l'attention de mes confrères sur ces plantes critiques. NOTE H. Globularia nana Lamk. Le calice est mal représenté dans De Candolle (Icon. Gall. rar. pl. 3). Le tube est recouvert de longs poils noirs appliqués ; la gorge porte aussi une touffe de poils sem - blables. (Note de M. Manceau). SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. CXI COMPTE RENDU DE L'EXCURSION FAITE LE 18 AOUT A GAVARNIE, pr M. GUITTEAU. CAUTERETS, 17 AOUT.—Nous sommes au lendemain de la fameuse expédition du Marcadau. Le Monné, le Péguère, le Cabaliros et toutes les cimes environ- nantes sont couverts de nuages; la pluie frappe avec force les vitres de la salle des séances, et cependant le programme porte pour demain : Saint-Sauveur par le col de Rieux (1), Gavarnte!... Que faire en cette occurence? Faut-il clore immédiatement la session, ou braver sans intérét les injures du temps? Telles sont les questions qui s'agitent au sein de la docte assemblée. Certes, les sombres apparences d'une atmosphere morose et quinteuse ne sauraient ébran- ler le courage des intrépides qui, revenant hier de Panticosa, gravissaient à pic le col du Marcadau par la pluie, la tempéte et l'orage, au milieu des neiges et des rocs écroulés fuyant à chaque instant sous le pied qui les presse. Mais, dans cette course effrénée, où nos savants botauistes montrèrent tant de cou- rage et d'ardeur, toutes ces difficultés vaincues ne pouvaient racheter à lenrs yeux l'insuffisance d'une récolte qui promettait pourtant, si le ciel l'eüt voulu, d’être abondante et précieuse dans ces parages élevés, où la végétation plus tardive avait moins souffert des chaleurs de l'été. Aussi la perspective d'une ascension au col de Rieux par un temps si peu favorable aux explorations scientifiques, jointe à l'assurance que de nombreux troupeaux avaient déjà brouté les gras pâturages qui tapissent, de la base an sommet du col, le versant de Cauterets et celui de Luz-Saint-Sauveur, suffisent-elles à justifier l'ordre du jour suivant adopté à l'unanimité : Mardi 48 août. — Départ en voiture pour Gavarnie à cinq heures du matin, — exploration du cirque, — retour à Cauterets. Mercredi 19. — Herborisation aux environs de Cauterets. CAUTERETS, 18 AOUT, — Il est cinq heures ; les sommets, brumeux hier, ce matin ruissellent de soleil, et la voûte azurée, l'inconstante coquette que cha- cun interroge des yeux, semble nous faire, avec un sourire de reproche, la promesse d'une délicieuse journée. Hélas! il est trop tard... Les chevaux des- cendent au grand trot la vallée de Cauterets, nous arrivons au Zimagon, et dans moins de six heures nous serons à Gavarnie. gauche, le Peyrenègre déploie ses plis ondulés jusqu'au gave : ce sont de vastes prairies, des champs de Mais, des bouquets de Pins ou de Hétres, oü la rivière de Catarrahe et ses nombreux ruisseaux entretiennent sans cesse une humidité fécondante. Partout où suintent ces eaux éparpillées, dans l'herbe (4) Ce col porte différents noms à Cauterets : col de Rieux, de Rioux, d'Arrieux, col de Lisey. La route est marquée sur la carte de l'état-major, un peu au nord du sommet de Lisey. XCII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ou sur la roche moussue, on voit s'épanouir au soleil le blanc Parnass?a palustris L., au milieu des touffes dorées du Saz?fraga aizoides L. et côte à côte des Gentiana campestris et ciliata L. A droite, au contraire, des som- mets du Lisey, de Labazergne et de Viscos, descendent des pentes abruptes, couvertes à la base d' Erica Scoparia L., dont la teinte monotone est nuancée çà et là par les touffes roses de l'Erica vagans DC. (1) ou du Calluna vulgaris Salisb. Plus haut, au milieu des schistes qui se gercent et s'effritent, on devine plutôt qu'on ne voit le Vaccinium Myrtillus L. et Y Arbutus Uva ursi L., dont le feuillage, pâle et jauni dans l’un, vert et luisant dans l'autre, vivifie seul, pour qui les voit de loin, les rampes verticales de ces sommets arides. Nous laissons derrière nous les bois de Cot d'homme et d' Epista; le pont de Meyabat nous met à la gauche du gave de Cauterets, au-dessus duquel nous sommes comme suspendus. Nous entrons dans la gorge de Pierrefitte, étroite, obscure et sauvage ; l'abime est à nos pieds, mais, en étendant le bras, nous pouvons, de la voiture, cueillir à pleines mains le Dianthus monspessu- lanus et les fleurs purpurines du Zathyrus silvestris, dont les tiges s'entre- lacent dans les épines ou sur l'axe fructifère de l Heracleum pyrenuicum. Pierrefitte! cinq minutes d'arrét et les chevaux repartent au grand trot ; mais bientót ils vont reprendre le pas; car, si nous sommes descendus de h35 mètres de Cauterets à Pierrefitte, il nous faut gravir 853 mètres jusqu'a Gavarnie (2). Nous franchissons sur son arche unique l'audacieux pont de "illongue, pour nous enfoncer brusquement dans la gorge de Luz, entre deux masses noires de granite et de schistes, dont les cimes se perdent dans les nues et dont les pans verticaux se resserrent de plus en plus à mesure qu'on avance. La route parfois penche et s'affaisse sur les bords du gouffre, au fond duquel écume et rugit le gave de Gavarnie. Le botaniste a bien peu de chose à faire en ces lieux; on dirait qu'aucune espèce de végétation n'a encore osé s'accrocher sur la surface enfumée de ces rocs inhospitaliers. Plus loin cepen- dant, quelques foréts de Sapins varient le paysage; mais elles sont si lugubres et si noires, que l'œil ose à peine en scruter les mystérieuses profondeurs. On jette un regard, en passant, au Pont d'enfer et à deux autres encore que la nouvelle route a rendus inutiles. On s'épouvante, on s'étonne, on admire... ; mais on n'est pas fâché d'atteindre la vallée de Luz, où l'on se sent respirer plus à l'aise. (1) Cette forme est, je pense, celle que Saint-Amans a décrite dans la Flore age- naise Sous le nom d' Erica. decipiens. (2) Voici les altitudes des points principaux du trajet : Cauterets IE 932 m. Gèdre................... 1136 m. Pierrefitte.,..... co... 497 Gavarnie (le village)........ 1390 Luz......... i.e. ess 685 -- (le cirque).. eve. 1640 Saint Sanveur..,,,,.,,., 1021 — f(leglacier)........ 2485 SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XCIII Alors apparaissent sur la gauche, au milicu d’une végétation luxuriante, Chèze, les ruines de l’ancien château fort de Sainte-Marie, Saligos et Visos, villages proprets, frais blanchis, pleins d'aisance. Sur l'autre versant, dominé par les montagnes de Gay, de Piet et d' Aulian, serpente le chemin de Sassos qui conduit de Luz à Cauterets par le col de Rieux, au milieu des Chênes, des Sapins et des Hétres. Les abords pierreux de la route sont couverts de Satureia montana, de Dianthus monspessulanus, de Lathyrus silvestris, tandis que les vertes pelouses s'émaillent de Merendera Bulbocodium Ram., au milieu desquels s'éléve parfois la tige inerme du Cirsium monspessulanum. L'âme est tellement heureuse de contempler une nature si belle aprés tant de sublimes horreurs, qu'on arrive à Luz avant d'avoir pris le temps de s'en apercevoir. Luz est situé au pied de la montagne, sur le penchant de laquelle on a bâti Saint-Sauveur, et constitue, pour ainsi dire, avec cette dernière station, juste- ment renommée par ses eaux thermales et sulfureuses, un seul et méme bourg à deux étages. Je ne citerai que pour mémoire, et avec la rapidité qu'autorise une tra- versée en voiture à Saint-Sauveur, le fameux pont Napoléon, jeté comme un arc de triomphe, à 66 métres au-dessus du gave, ct à l'une des extrémités duquel s'éléve une colonne de granit de 12 métres de hauteur, surmontée d'un aigle colossal. Cette colonne et cet aigle sont un hommage rendu par la vallée reconnaissante à l'Empereur qui, en 1859, au retour de la glorieuse campagne d'Italie, se reposaut à Saint-Sauveur, voulut doter le pavs d'un monument durable, et ouvrir aux nombreux promeneurs qui vieunent, pen- dant l'été, de tous les points de la France vers les Pyrénées, un facile et splen- dide passage pour se rendre à Gavarnie. A peinc avons-nous le temps d'apercevoir, sur le mamelon de Saint-Pierre, l'élégante architecture de la chapelle Solferino; nous entrons de nouveau dans une gorge plus effrayante encore que celle de Luz et de Cauterets. D'un côté, la voiture heurte les parois de la montagne, de l'autre elle se penche sur l'abime oü elle semble nous précipiter. Il faut des hommes rompus par l'habitude pour conduire de lourdes voitures dans ces chemins épouvantables, et il en est peu qui osent s'y aventurer la nuit. Cependant, moins soucieux du danger ou aguerris peut-étre par nos frayeurs passées, nous plongeons dans le gouffre un regard plus assuré. Chacun signale à l'attention de son voisin une fleur qu'il n'a pas encore eu l'occasion d'admirer sur sa route. Ce sont des Carlina dont les larges capitules, discrètement fermés depuis la veille pour garantir leurs fleurs des fraicheurs de la nuit, viennent d'étaler au grand jour leurs rayons d'argent ou de vermeil ; un Picris intéressant, dont la détermination est difficile, que M. Zetterstedt n'a pas indi- diqué dans son Catalogue, et qui certainement diffère du P. hïeraciordes ; le Se- dum altissimum DC. ; et une espèce curieuse, recueillie par M. Deruelle, et qui XCIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. n'avait pas encore été signalée dans les Pyrénées centrales, l’ Hyssopus arista- tus Godr. Ici, le Ramondia pyrenaica, dont les feuilles, appliquées sur la roche, en revétent parfois les brunátres couleurs, ne nous montre malheureu- sement que ses pédoncules desséchés. Là-bas, penché sur le ravin, c'est un énorme bloc de granit qui porte avec fierté sur son flanc les larges rosettes de Saxifraga longi[olia Lap., comme les insignes de la décoration d'un ordre fantastique. Mais quel est ce bruit insolite? Nous sommes à Sia : nous passons d'une montagne à l'autre, sur un triple pont de bois de 300 pieds d'élévation, et qui craque de vétusté sous le pas des chevaux. On y rencontre constamment un homme, occupé à raccommoder une planche vermoulue qui s'est brisée la veille. Ce nouveau danger passé, montons péniblement jusqu’à Pragnères, jetons un regard de bienveillance à l'humble hameau de Trimbareille, montons quelque temps encore et nous arrivons à Gèdre. Gédre est le point de jonction des vallées de Héas et de Gavarnie; c'est là que se confondent les torrents descendus du Marboré et du cirque de Tru- mouse; c'est aussi la patrie de l'instituteur Bordére, botaniste savant et modeste, simple et affable, sur la poitrine duquel on aime à voir briller la décoration justement méritée de chevalier de la Légion d'honneur. Nul mieux que lui ne connait ces sentiers escarpés de la montagne, à travers lesquels une sagacité naturelle l'a souvent conduit à la découverte de plantes dont la flore française s'est enrichie grâces à lui. Tels sont : le Silene Borderi décrit par M. Jordan; le Dioscorea pyrenaica de M. Bubani; et, plus récem- ment, une petite Campanule encore inédite, à sépales ciliés-glanduleux, que M. Timbal-Lagrave se propose de déerire sous le nom de Campanula Jauber- tiana, en souvenir de l'active et bienveillante impulsion que M. le comte Jaubert a imprimée à la session extraordinaire de la Société botanique de France dans les Hautes-Pyrénées en 1868. M. Bordère n'avait pas recu la lettre que M. Barat lui avait adressée au nom de la Société. Mais, bien qu'il ignorât notre passage, cinq minutes lui suffisent à s'appréter, et, pendant que certains d'entre nous vont visiter une grotte assez curieuse, dans laquelle on pénètre en traversant une petite auberge située près du pont, nous le voyons revenir, la boite sur le dos, pour s'asseoir à nos cótés dans la voiture. Les chevaux sont écrasés de fatigue et montent péniblement les lacets qui unissent Gedre en dessus avec Gèdre en dessous; nous marchons si lentement que mieux vaut descendre et explorer à pied les abords du chemin. Cependant, l'amphithéàtre du Marboré commence à déployer à nos regards ses trois étages de murailles perpendiculaires que couronnent des milliers de gradins couverts de neige. A gauche, sur un fond noir, la cascade se détache comme un long voile de mousseline blanche agité par le vent et, sur le faite de ce magnifique édifice en ruine, le Casque et la Brèche de SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. ICV Roland, la fausse Brèche, le Taillon et les Tours projettent sur le ciel bleu leurs gigantesques silhouettes. Enfin, nous arrivons à Gavarnie avant que nos yeux aient encore pu se détacher du plus grandiose des spectacles que présen- tent les Pyrénées. A Gavarnie, mieux que dans la plupart des autres régions élevées des Pyré- nées, on rencontre bonne table et bon gîte à des prix qui n'ont rien d’exhor- bitant. Nous entrons donc à l'Hôtel des Voyageurs, où l'on nous sert un déjeuner confortable. En terminant, M. Timbal-Lagrave adresse à M. Bordère quelques paroles sympathiques auxquelles tous les convives s'associent de grand cœur en choquant leurs verres. Mais l'heure presse, midi va sonner, il nous faut explorer les environs, visiter la cascade et, malgré cela, remonter en voiture avant six heures, car nos conducteurs nous déclarent que, en ces che- mins périlleux, ils ne répondent de notre sécurité qu'autant que nous pour- rons arriver à Saint-Sauveur avant la nuit. On prend donc à la hâte la boite et le bâton ferré; on part ; puis, tandis qu'en masse nous nous dirigeons vers la cascade en remontant le gave et les prairies qu'il arrose de ses canaux dérivés, M. Manceau se détache et, prenant par l'église, se charge d'aller explorer seul les rochers et les pelouses qui bordent le Port de Gavarnie, Dans cette herborisation solitaire, il a pu recueillir : Euphrasia Soyeri Timbal-Lagrave. Androsace villosa L. Iris xiphioides Ehrh. Globularia nana Lam. Lasiagrostis Calamagrostis Link. Erinus alpinus L. Asperula hirta Ramond. Passerina calycina Lap. DC. Cuscuta alba Presl ? Orobanche Epithymum DC. Gaya pyrenaica Gaud. Lonicera pyrenaica L. Veronica Ponæ Gouan. Androsace Chamæjasme Host (1). Alsine verna Bart’. Rhamnus pumila L. Seseli montanum L. Helianthemum canum Dun. Saponaria cæspitosa DC. Paronychia serpyllifolia DC. , Sideritis hyssopifolia L. Scrofularia canina L. Teucrium Chamædrys L. Rosa tomentella Leman. Saxifraga cæsia L. (Forme pubérulente glan- Teucrium pyrenaieum L, duleuse.) Nous-méme, en compagnie de M. l'abbé Garroute, nous ramassions dans la prairie, sur la pelouse desséchée, au milieu des graviers déposés par les tor- rents, depuis le village de Gavarnie jusqu’à l'entrée du Cirque : Merendera Bulboeodium Ram. Sedum albescens Haw, Silene rupestris L. Rosa rubrifolia Vi//. Aconitum Napellus L. — Anthora L. Lathyrus silvestris L. Cirsium monspessulanum A7. Saxifraga longifolia Lap. Satureia montana L. Dianthus monspessulanus £L. Ramondia pyrenaica Rich. (4) Plante indiquée par Lapeyrouse dans les Pyrénées, non retrouvée depuis, et, suivant M. Grenier (Flore de France), identique avec le numéro 444 de la collection Billot, pro- venant des Alpes de Bavière. XCYI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Carduus carlinoides Gouan. Carlina acaulis Lam. Viola cornuta L. — Cinara Pourr. Trollius europæus L. Galium cæspitosum Ram. Primula viscosa Vi:/. Paronychia capitata Lam. Salix pyrenaica Gouan. Silene acaulis L. — incana Schrank. Sagina Linnæi Presl. Passerina pyrenaica. Phyteuma orbiculare L. Galium pyrenaicum Gouan. — hemisphericum L. Asperula hirta Ram. Chærophyllum aureum L. Androsace villosa L. Cuscuta major DC. Veronica Ponæ Govan. Dianthus deltoides L. Arbutus Uva ursi L. Leontopodium alpinum Cass. Arenaria grandiflora A4. Gnaphalium dioicum L. Erinus alpinus L. Sideritis ħyssopifolia L. Reseda glauca L. Geranium cinereum Cav. Hutchinsia alpina R. Br. Picris pygmæa. Gentiana ciliata L. Pinus uncinata Ram. Iris xiphioides Er. Galium vernum Scop. Gentiana cruciata L. Hieracium nobile G.G. Saxifraga muscoides AZ. Festuca pyrenaica Reut. MM. Deruelle et Deladerrière ont noté, dans le cirque, les espèces sui- vautes : Paronychia serpyllifolia, Geranium cinereum, Ranunculus Gouant, Viola cornuta, V. calcarata, et d’autres plus vulgaires. Il est probable que le nombre des plantes récoltées pendant cette prome- nade, du village de Gavarnie à la Cascade, ne se réduit pas à celles qui vien- nent d'être énumérées ; cependant, n'ayant reçu à cet égard que peu de ren- scignements, nous avons le regret de ne publier presque que notre récolte personnelle. A six heures du soir, nous quittons Gavarnie; à sept heures, nous déposons à Gèdre notre aimable compagnon, M. Bordère, qui, ne voulant pas nous laisser partir sans nous donner un dernier témoignage de son affabilité, nous dis- tribue de fort beaux échantillons de Dioscorea pyrenaica, de Silene Borderi, de la Campanule inédite, etc., etc. A onze heures du soir, nous étions enfin de retour à Cauterets. Au lieu de rendre compte de l'herborisation du 19 aux environs de Caute- rets, herborisation que la pluie a rendue très-pénible et sans fruit, j'indiquerai, en terminant ce rapport, les plantes que nous avons personnellement récol- tées, avant l’arrivée de la Société botanique comme après son départ, dans les promenades que nous avons faites au Pont-d’Espagne, au lac de Gaube, au lac Bleu et dans la vallée de Lutour. 1^ De Cauterets au lac de Gaube. En montant de Cauterets à la Raillére, on trouve sur les rochers et les pelouses qui bordent la route : Hypericum nummularium L. Reseda glauca L. Parnassia palustris L. Linaria origanifolia DC. Saxifraga Aizoon Jacq. Trifolium alpinum L. Alchimilla vulgaris L. Paronychia serpyllifolia DC. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. De la Railliére à Mahourat : Epilobium montanum L. Meconopsis cambrica Vig. | De Mahourat à la cascade du Ceriset : Astrantia major L. Prenanthes purpurea L. Mulgedium alpinum L., Adenostyles albifrons Rchb. Du Pont-d'Espagne au lac de Gaube : Epilobium virgatum Fries. — spicatum Lam. Erica Tetralix L. Sedum hirsutum Al. Gentiana campestris L. 2° De Cauterets au lac Bleu. Alchimilla alpina L. Circæa alpina L. Saxifraga hirsuta L. — umbrosa L. Silene rupestris L. Hypericum Burseri DC. Lomaria Spicant Desv. Vaccinium Myrtillus L. Rhododendron ferrugineum L. Promenade de Cauterets, vallée de Cambasque : Viola cornuta L. Geranium pyrenaicum L. — phæumL. Dianthus monspessulanus L. Astragalus monspessulanus L. Oxalis stricta L. Linaria alpina Mill. Saxifraga aizoides L. Gentiana ciliata L. Euphrasia lutea L. Arbutus Uva ursi Spreng. Eryngium Bourgati Gouan, Scrofularia canina L. 3° Promenade du Mamelon-Vert : Heracleum pyrenaicum Lam, Dianthus deltoides L. Scrofularia pyrenaica Benth. Cuscuta europæa L, h° Cascade et vallée de Lutour : Tofieldia calyculata Wuhlnb. Luzula maxima DC. Monotropa Hypopitys L. Bupleurum pyrenaicum Gou. Teucrium pyrenaicum L. Saxifraga muscoides Wulf. Carlina acaulis L. — acanthifolia AU. Carduus carlinoides Gou. Erica vagans L. Arabis auriculata Lam, Veronica Ponæ Gouan. Betonica Alopecuros L. Gypsophila repens L. Aquilegia pyrenaica DC. Asperula hirta Ram. Erinus alpinus L. Lathyrus silvestris L. Mentha candicans Crantz. Thalictrum saxatile Schl. Galium vernum Scop. Polygonum viviparum L. Thalictrum aquilegifolium L. XCVII NOTE SUR UNE ESPÈCE NOUVELLE DE CAMPANULE (CAMPANULA JAUBERTIANA Nob.), par M. Éd. TIMBAL-LAGRAVE. (Toulouse, mars 4869.) Les Campanules des Pyrénées sont très-peu connues des phytographes, parce que tous Les botanistes qui ont parcouru ces riches montagues ont voulu, par un fatal parti pris, rapporter toutes leurs Campanules aux espèces du méme G T. XV. XCVIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. genre déjà connues dans les Alpes. C’est à peine si, dans ces dernières années, le Campanula lanceolata de Lapeyrouse a été classé dans nos flores fran- çaises, et le C. leucanthemi folia Pourr. n'a pu atteindre que le titre de variété B. du C. pusilla Hænke, avec lequel il n’a que des rapports de genre, et cependant ces deux plantes sont très-répandues, dans les Pyrénées centrales, dans une foule de localités. Ces deux Campanules ne sont pas les seules qui doivent être distinguées spécifiquement; mais, en attendant que nous puissions publier le travail que nous préparons sur les plantes pyrénéennes de ce genre, nous allons donner la description détaillée d'une Campanule que M. Bordère a communiquée à la So- ciété pendant son excursion à Gavarnie, et que MM. les membres de la Société présents à la session extraordinaire ont bien voulu me confier pour étre étudiée. CAMPANULA JAUBERTIANA Nob. (Planche III de ce volume.) Fleurs 2 à 4, penchées du même côté avant et aprés l’anthèse; pédoncules hérissés de poils gros et courts, étalés, penchés; divisions du calice étalées, linéaires, obtuses, Aérissées; corolle à lobes campanulés, élargis au sommet, divisions ovales, mucronées, n'égalant pas le tiers du tube; stigmate inclus, atteignant les deux tiers de la corolle; feuilles inférieures (et celles des rosettes stériles) arrondies, inégalement dentées aux bords, glabres, épaisses, coríaces; pétiole des plus inférieures égalant le limbe, tandis que les autres sont atté- nuces en pétiole et elliptiques aiguës au sommet; celles de la tige sont d'a- bord obovales-spatulées, arrondies, atténuées en pétiole ailé plus long que le limbe ; celles qui viennent ensuite sont sessiles, lancéolées, inégalement den- tées, à dents aiguës inordinées; celles de la base des pédoncules sont de méme forme, mais plus grandes; enfin les feuilles bractéales sont linéaires, obtuses. Ces dernières sont hispides, tandis que les autres sont glabres, épaisses et comme glaucescentes. Souche cespiteuse, vivace, donnant de dix à vingt tiges qui se terminent, selon l’année de leur évolution, par une rosette de feuilles (première année) ou par une rosette de feuilles qui de son centre émet quatre ou cinq tiges fori- féres telles que nous venons de les décrire ; sa taille varie un peu selon l'expo- sition, mais ordinairement le Campanula a de 5 à 10 centimètres seulement, et forme sur les rochers des touffes d'un trés- bel effet. Cette plante a été découverte par M. Bordére dans les fentes des rochers calcaires entre le Port-neuf et le Port-vieil, derriére la vallée d'Estaubé, sur le versant espagnol, alt. 2000" (20 juillet 1868). Quand la Société passa à Gédre pour faire son excursion à Gavarnie, M. Bordére nous donna plusieurs exemplaires de cette jolie Campanule, et il fut convenu avecles membres de la Société botanique présents qu'elle porterait le nom de Campanula Jaubertiana, si, aprés avoir été convenablement étu- diée, elle était reconnue pour nouvelle. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. XCIX Depuis cette époque, nous ayons fait de trés-longues recherches dans nos herbiers et dans nos livres, d'où il résulte pour nous que la Campanule de M. Bordère est parfaitement distincte de ses congénères et doit constituer une espèce nouvelle. Nous sommes heureux de nous joindre à M, Bordère et aux membres de la Société botanique pour dédier cette plante à M. le comte Jau- bert. Puisse ce savant botaniste voir dans celte dédicace l'expression de nos sentiments d'admiration, de respect et de reconnaissance pour une carrière si bien remplie, et pour les services qu'ilja rendus à la science et en particulier à la botanique. Le Campanula Jaubertiana Nob. appartient au groupe des Campanules ces- piteuses, représentées dans les Pyrénées par les C. pusilla Hænke, ficarioides Timb., rotundifolia L., etc., et dans les Alpes par les C. Scheuchzeri Vill., cæspitosa Scop. , et par les nombreuses espèces décrites dans les travaux récents de M. Jordan, parmi lesquelle je citerai les C. fenella Jord., gracilis Jord., pulchella Jord., subramulosa Jord., etc.; elle se rapproche aussi par son mode de végétation des C. Zoyzù Wulf. de la Carniole et Morettiana Rchb. du Tirol ; mais elle differe tellement de toutes ces plantes que je n'essayerai pas d'en donner des diagnoses différentielles. Il n'en est pas de méme pour deux autres espèces qu'on rencontre dans les Pyrénées et qui sont encore peu connues des botanistes; la première m'a été communiquée, en 1863, par M. Boissier qui m'engageait a l'étudier ct la rechercher dans les Pyrénées-Orientales, où elle avait été prise par M. Huet du Pavillon ; mais, si je puis en juger par des échantillons incomplets que m'a envoyés M. Boissier, je pense que le Campanula des Pyrénées-Qrientales differe du C. Jaubertiana par ses feuilles minces pellucides plus arrondies et plus grandes, celles des rosettes toutes semblables, celles des tiges nulles ou simple- ment filiformes sous les pédoncules, par ses tiges trés-courtes, nues et glabres ainsi que le calice; les fleurs sont penchées d'abord, puis redressées; la corolle est en coupe évasée et non en entonnoir, à lobes ou sinus trés-larges et peu pro- fonds ; enfin le pistil dépasse les lobes de la corolle, et le style est trés-épais. Le Campanula de M. Boissier se rapproche aussi du C. pulchella Jord. d'après la petite phrase diagnostique qu'en donnent MM. Grenier et Godron (F1. Fr., I, p. 117), qui le rapportent à tort au Campanula pusilla Hænke, dont ils font une variété (4. , en émettant toutefois des réserves sur leur détermination ; ils ont d'autant mieux fait d'agir ainsi que je suis persuadé que leur pulchella est une bonne espèce ainsi que leur variété y. pinguis qui est aussi trés-com- mune dans les Pyrénées, mais je ne puis partager leur maniére de voir quand leur synonymie réunit à cette plante le C. /eucanthemifolia de Pourret. La plante de Pourret n'a pas été retrouvée, que je sache, dans les Pyrénées- Orientales, et pourrait bien étre, selon moi, une forme accidentelle, c'est-à- dire une variété, comme d'ailleurs semble l'indiquer à tous ceux qui ont étudié ce genre la phrase diagnostique de Pourret : foliis radicalibus pedun- C SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. culatis, subrotundis acutis, mediis sessilibus oblongis profunde incisis, supe- rioribus trifidis integrisque flore unico nutante, et Pourret rapproche sa plante du C. pulla L. La deuxième espèce confondue avec le C. Jaubertiana se rapproche beau- coup de la description de Pourret que nous venons de citer, mais le caractere tiré des feuilles oblongis profunde incisis, superioribus trifidis, ne peut en aucune facon lui convenir; il vaut mieux abandonner le nom de C. /eucan- themifolia jusqu'à ce qu'on ait pu l'appliquer convenablement. Cette deuxième espèce vient dans les mêmes régions que le C. Jaubertiana. M. Roger de Bouillé l'a trouvée à Ets-Sarradets en allant au cirque de Gavar- nie. Je l'ai trouvée moi-méme à la base d'Aucupat, pendant la course de la Société au pic du Ger; elle diffère complétement du C. Jaubertiana, tandis qu'elle se rapproche davantage du C. ficarioides Timb., et des espèces con- fondues avec le C. pusilla Hænke, comme me l'a écrit M. Roger de Bouillé. Le Campanula de Gavarnie et d'Aucupat pourrait bien être le C. stoloni- fera de M. l'abbé Miégeville (Bull. Soc, bot. Fr., t. XII, p. 342), que je ne connais pas. Quoi qu'il en soit, celui-ci se distingue du C. Jaubertiana par ses tiges souterraines filiformes très-longues, produisant à la surface du sol une rosette de feuilles, de l'aisselle desquelles poussent une ou deux tiges ; ces feuilles sont ovales-arrondies un peu dentées, les caulinaires inférieures ovales- lancéolées dentées à dents profondes, mais appliquées, les supérieures sessiles, filiformes, trés-courtes; tiges florifères, ordinairement deux à chaque rosette, de 10 centim. environ, filiformes, faibles, couchées, ascendantes, uniflores et glabres ainsi que toute la plante; fleurs grandes, penchées, à lobes de la corolle obtus, stigmate égalant les divisions de la corolle. Le mode de végétation de ce Campanula a été bien décrit par M. Miége- ville, mais il n'est pas spécial à son C. stolonifera. Il appartient à tout un groupe dont le C. ficar?oides est le type le plus complet; mais ce dernier a une racine tubériforme et des feuilles qui le distinguent de toutes ses congénères. Le C. Jaubertiana, au contraire, n'a pas de tiges souterraines, ce qui le rap- proche des C. Zoyzii Wulf. et Morettiana Rchb.; mais ces derniers sont tout à fait séparés par d'autres caractères, Il a une racine forte, pivotante, vivace, qui donne plusieurs rosettes de feuilles de l'aisselle desquelles partent aussi plusieurs tiges, mais cela a lieu à la surface du sol, et non dans la terre, ce qui doit les placer dans deux sections différentes. N. B. Dans la planche jointe à ce numéro, et représentant le Campanula Jaubertiana, Yartiste a pris une forme luxuriante qui est plus grande et à tiges moins nombreuses que le type. Les tiges à rosettes non florifères surtout manquent un peu dans le sujet représenté. SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. CI NOTE SUR UNE EXCURSION A LA PRÈCHE DE ROLAND (AOUT 1868) pr M. le comte Roger de BOUILLÉ, vice-président (1). Lorsque du haut de la cantine de Gavarnie, les deux Passet, nos guides, m'indiquerent le chemin que nous allions suivre pour monter à la brèche de Roland, je crus à une mauvaise plaisanterie. Il ne vient pas à la pensée qu'il soit possible de gravir les parois du cirque, si perpendiculaires et si polies. Cependant, par respect humain, je ne fis pas d'objection. Après avoir cueilli le Geranium cinereum Cav., nous traversons le torrent. formé par les cascades, et obliquaut à droite le long d'une cabane abritée par le plus gros rocher du cirque, qui nous offre le Draba tomentosa Wahlnb. , nous arrivons au pied de la muraille, vers un point noirci par les suintements. Alors seulement j'apercois dans le calcaire feuilleté, une saillie presque verticale (2), mais hérissée de petites aspérités dans le sens de l'est à l'ouest, assez pour qu'à l'aide des pieds et des mains, et surtout d'une téte ignorant le vertige, on puisse s'y hasarder et plonger de là son regard dans le vide. Le Linaria alpina DC. se plait au milieu des décombres qui s'élévent devant nous. On est un peu honteux d'un instant d'hésitation, lorsqu'on apprend que madame la duchesse de Berry est montée ici en chaise à porteur. Nous trouvons les plantes suivantes sur ce difficile passage : Silene rupestris L. Ramondia pyrenaica Rich. Primula viscosa Vill. Saxifraga longifolia Lap. Potentilla alchimilloides Lap. — integrifolia L. Thalictrum aquilegifolium L. Veronica Ponæ Gouan. saxatile DC. Alchimilla alpina L. Saxifraga umbrosa L, Ranunculus Thora L. Euphrasia minima Schleich. Rosa pimpinellifolia DC. Hutchinsia alpina R. Br. Hypericum nummularium Z. Saxifraga aizoides L. Daphne Laureola L. Rhodendron ferrugineum L. Cirsium acaule All. Silene acaulis L. Après une ascension d'une heure en regardant le nord nord-ouest, nous ar- rivons à E'/s-Sarradets pour déjeuner à une excellente fontaine. De niveau avec le premier gradin du cirque, nous voyons, mais encore à une grande dis- tance, la bréche dessiner son échancrure sur le ciel d'Espagne, un peu au-des- sous et à droite des tours de Marboré. Un troupeau de métis southdown qui appartient à M. Fould, broute les pentes gazonnées de Malhada, hachées par Ja gréle de ces jours derniers. Les plantes sont détruites sur une zone assez large, et les neiges elles- mêmes sont persillées comme si une armée tout en- (4) La commission du Bulletin a décidé que ce compte rendu serait trés-utilement joint au numéro de la session de Pau. (2) Mon guide me montre une sorte de ravin d'une roideur effrayante, dit Ramond dans ses Observations faites dans les Pyrénées. Paris, chez Belin, 1789, p. 76, Ci sOCIÉTE BOTANIQUE DE FRANCE. tière y avait tiré à la cible; malgré cette circonstance fâcheuse, nous pouvons noter la liste suivante : Viola biflora L. Bupleurum angulosum L. Potentilla nivalis Lap. Crepis pygmæa L. Hieracium amplexicaule L. Parnassia palustris L. Spinacia (pareil à celui du Gourzy). Saxifraga ajugifolia L. Veronica alpina L. Geum montanum L. — aphylla L. Aster alpinus L. Leontopodium alpinum Vi//. Antennaria dioicáà Gærtn. Salix pyrenaica Gouñn, Arenaria grandiflora 4/7. Ajoutons un Campanula voisin dù rotundifolia L., semblable à celui que nous avons trouvé à Aucupat, lors de l'herborisation du pic du Ger le 12 août, et qui est peut être le C. stolonifera Miég. et les espèces suivantes : Hieracium cerinthoides L. Poa alpina L. var. brevifolia G.G. Selaginella spinulosa 4. Br, Kæleria setacea Pers, Saxifraga capitata Lap. (1). Saxifraga oppositifolia L. Aronicum scorpioides DC. Androsace villosa L. Gypsophila repens Li Geranium cinereum Cav. Valeriana pyrenaica L. Salix herbacea L. Armeria alpina Willd. Dryas octopetala L. Oxytropis pyrenaica G.G. Carlina acanthifolia AZ. Arenaria purpurascens Ram. Les murs du faux taillon opposent ati nord leurs inclinaisons crayeuses, que nous suivons dans un vallon presque envahi par les neiges, où croît le Zeucan- themum alpinum Lam., tandis qu'à notre gauche, le glacier de la brèche ar- rondit son dos comme une vague immense préte à nous eugloutit. Son incli- naison est de 65 degrés et lé rend inabordable de ce côté; il faut gravir une grande plaine de neige qui va en montant rapidement à l'ouest jusqu'à un groupe de rochers noires et jaunes qui en percent la croûte; c'est le col du taillon. Sous le choc de nos bâtons ferrés, ces rochers exhalent l'odeur d'hy- drogène sulfuré que Ramond attribuait à la présence des débris d'animaux qui les composent. Ils contiennent une grande quantité de coquillages que les gelées et les dégels dégagent de leur enveloppe, et parmi lesquels nous re- marquons des Nummulites, des Echinites, des Pectinites, des Ostrea cari- nata et d'autres /ostellites, etc. En montant à la cantine du cirque, j'ai trouvé dans la butte qui servait de barrage au premier lac un Spatangus Ambula- erum. Nos montagnes supérieurés sont bien plus coquillières que les inférieures. Le banc dont je viens de parler se continue jusqu'au sommet du Mont-Perdu (3351 mètres). Il est d'ailleurs à remarquer, ainsi que l'observe Ramond, que dans les Pyrénées tous les sommets sont calcaires (excepté bien entendu le pic du midi d'Ossau), tandis que dans les autres grandes chaines connues c'est au (1) Cette espèce doit être regardée comme hybri rfr ica Lap. et ajugifolia L. g une hybride des Saxifraga aquatica Lap ` SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868. CILI contraire le granite qui domine. Les tnontagnes granitiques sont autrement des- tructibles que les monts calcaires ; la forme des cristaux, dans les agrégations granitiques, est telle, que dans quelque position que la nature ou les révolu- tions géologiques les placent, ils ne peuvent se maintenir; les plans inclinés en provoquent la chute (1). De là, ce caractère de ruines qu'affectent les ter- rains primitifs, tandis que le calcaire, plus récent, repose et charme l'œil par l'harmonie et la gráce de ses lignes. Du sommet de ces rochers coquilliers qui forment comme une forteresse où l'on aurait fait jouer la mine, nous plongeous tellement sur le glacier du Taillon, que la jeunesse qui nous accompagne fait rouler des pierres dans ses grandes crevasses bleues. Des isards nous ont apercus, et ils s'enfuient par- dessus la crête où, en 1792, on voyait un corps de garde. La guerre avait alors hérissé les Pyrénées de baionnettes. Je ne croyais plus à la végétation, et c'est avec un bonheur d'enfant que, dans une petite oasis de quelques pieds, je trouve: Carex nigra All, Arte- misia Villarsii G.G., Erigeron uniflorus L., Androsace ciliata DC. Quand nous avons traversé le cirque ce matin, les cascades (422 mètres de haut au-dessus du cirque) glissaient silencieusement sur les flancs du Marboré comme les fils de la vierge caressés dans les prairies par la brise d'automne, Maintenant que les rayons d'un soleil ardent fondent toutes les surfaces, leur volume est si considérable qu'on les entend d'ici. Elles s'élancent d'un seul jet du haut du premier étage, et la plus rapprochée de nous touche à peine à la saillie qui està 130 mètres du bas. Pendant qu'avec la lorgnette j'admire les ondulations et les teintes verdâtres du glacier triangulaire où elles prennent leur source, il me semble que cette masse séculaire a bougé. .... en effet : une lavange énorme se détache, bondit au dernier gradin, et brisée en deux ou trois éclats avec un bruit de tonnerre, s'éparpille sur les étages inférieurs pour s'élancer enfin dans le cirque. Quand on ne l'a pas entendu, rien ne peut donner l'idée de ce bruit étrange, grandiose, sinistre, qui serre le cœur. Nous sommes arrivés sur le flanc du glacier de la bréche. Les neiges sont . fondues, et l'inclinaisou de la glace nue (45 degrés) est trop grande pour que l'on puisse l'attaquer de front. Henri Passet dégaine sa hache, et, suivant une ligne oblique vers l’est, taille des crans dans la surface polie. A mesure que son travail est fini, il met le pied dedans et creuse une autre marche. Le plus jeune de la bande le suit, et Hippolyte Passet embofte le pas pour parer à tout accident. Mon fils est à côté de moi, chacun veille sur ceux qui l'inté- ressent le plus. A peine les crans sont-ils creusés que l'eau les remplit, et cette marche devient un bain de pied continuel. Enfin nous atteignons le dos du glacier, la neige le recouvre, et l'on peut s'avancer sans danger. Nous sommes au niveau de la brèche. Quel portique pour entrer en Espagne ! Mais par où (4) Deuxième voyage au Mont-Perdu, p. 153. CIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. passer ?..... Le soleil, mordant dans la glace, a creusé devant nous un fossé s'arrondissant en une demi-circonférence de 40 mètres de diamètre, 30 mè- tres de rayon venant à nous, et une profondeur de 40 mètres. Nous le con- tournons en nous dirigeant à l’est où brillent les coupoles du Cylindre (3322 mètres) et les glaces du Mont-Perdu (3351 mètres). Au moment d'at- teindre le but, deux crevasses nous barrent le passage. Elles ne sont pas trés- larges; mais elles se prolongent en voûte par dessous, et leur croûte est si peu épaisse que nos bâtons passent au travers. Cependant les deux Passet les fran- chissent, et, s'arcboutant l'un contre l'autre, ils nous tendent les bras. J'avoue qu'on ne passa pas sans parlementer, et qu'il fallut toute l'éloquence de deux guides aussi expérimentés pour nous décider. Le premier qui se risque leur glisse entre les jambes et tombe sur le dos, les autres plus chanceux arrivent à bon port, si ce n'est le dernier qui culbute également et y perd son bàton. « Silence, dit Passet à demi-voix, l'autre jour il y avait trois isards couchés si prés de la brèche que j'ai failli en tuer un avec mon bâton; il pourrait y en avoir d'autres. » Je m'avance alors le premier, me coulant entre la crevasse et le rocher, sur une saillie de 10 centimètres, le revolver à la main. Le cœur me battait comme si j'allais commettre une mauvaise action. Je me glisse à plat ventre. Dans ce moment, un grimpereau de muraille, tout effaré, vint se poser presque sur ma téte, hérissant ses jolies plumes amarantes et battant des ailes. Je l'aurais touché si j'avais voulu. Les isards n'y étaient pas (2804 métres). Mon regard avide cherche l'Espagne, m'attendant à un panorama splendide ; je croyais voir des rochers de feu, l'Ébre et sa ceinture d'or séparant, avec la Sierra de Moncayo, l'Aragon de la Castille... Je restai stupéfait. Quel désap- pointement !... L'œil se perdait dans un horizon sans limite, sans couleur, sans forme, au milieu des vagues ondulations d'un sol bleuátre qui s'abaisse brusquement à 1200 ou 1600 mètres. Un pied en France et l'autre en Ara- gon, nous voyons devant nous un sombre chaos de ruines colossales : l’œuvre de la Durandal! Tout le sol, au midi, est couvert de débris s'appuyant les uns sur les autres pour ne pas tomber, et formant une railliére rapide semée de plaques de neige. Les blocs lézardés sont remplis de coquilles, et sentent la poudre comme si la sape venait de faire sauter la bréche. Cette terre a-t-elle horreur de la végé- tation, ou les plantes n'ont-elles pas encore eu le temps de s'épanouir sous les neiges qui viennent de fondre? Je ne trouve qu'un chétif Cardamine alpina Willd. Nous avons l'air de fourmis sur ce seuil de 40 mètres de large et de plus de 100 mètres de haut. M. de Chausenque lui donne 60 mètres d'écartement au tiers de sa hauteur. Cette muraille, jaune dans les parties rentrantes, grise à la corniche, avec un couronnement qui n'a pas moins de quatre fois l'épaisseur de la base, s'incline SESSION EXTRAORDINAIRE A PAU, AOUT 1868, cv au midi en surplomb de plus de 16 métres, et court au sud-ouest pendant un kilomètre. Un tremblement de terre, ou méme la simple action des agents atmosphériques qui la creusent continuellement, auront bientót précipité cette barrière sur l'Espagne. A l'est, elle s'appuie solidement au Casque du Mar- boré (3006 mètres). L'assise du bas est un calcaire secondaire, blanc, sans fossiles, et très-dur. Nous y lisons des noms illustres. Madame la duchesse de Berry a fait cette as- cension, en 1829, avec plusieurs dames et les personnes de sa suite. Passet me montre à droite, au midi, un abri où, en septembre 1858, le comte Henry Russel-Killough a failli périr de faim et de froid (1). Les contrebandiers affectionnent ce paysage, et lesang de l'un d'eux, frappé par un douanier, a rougi le sol que nous foulons. Vues de la bréche, les crevasses que nousavous franchies s'avancent comme des aiguilles au bord du fossé avec lequel elles sont de plain-pied, et nous in- spirent encore plus de répulsion que tout à l'heure. Nous y pénétrons pour chercher le bâton qui nous a échappé. Leur épaisseur est d'une vingtaine de pieds. A la surface, la liaison de la neige molle avec celle qui est gelée parait insensible ; les couches de chaque année sont marquées par des bulles d'air et du gravier; enfin, en descendant, la glace, d'abord verdâtre, devient d'un beau bleu. Je propose de revenir par le fossé; mais il est lui-méme traversé par des crevasses à moitié recouvertes de neige, ce qui nous fait craindre qu'il n'y en ait d'autres que l'on n'apercoive pas. Henri Passet va les sonder; elles sont inoffensives, et nous y descendons. J'aime cent fois mieux ce chemin que l'autre, d'autant plus que la glace du bord est recouverte d'un névé assez dur, et qu'en y taillant des marches avec la hache, nous la gravissons facilement en biais. Le Vignemale (3290 mètres), le plus haut pic de la partie francaise de la chaine, est devant nous au nord-ouest. Nous reprenons notre contre-pied jus- qu'au col du Taillon. Là, revenant brusquement à l'est, nous longeons une terrasse à la base du grand glacier, dans les boues glaciaires d’où sort tout un fleuve, puis d'un seul élan, nous nous laissons glisser jusqu'au bas du vallon de neige, sur les escarpements crayeux, franchissant en quelques secondes ce que nous avions mis une demi-heure à gravir. Les nuages commencent à s'élever de la plaine, et c'est à tàtons que nous descendons l'escalier d'Ets-Sarradets, ayant laissé la moitié de nos chaussures sur les rocs et les glaciers. Comme tout le monde, j'admire la mer, ses tempêtes et ses horizons infinis; mais je ne saurais taire ma préférence pour les montagnes. La grande voix de (4) Le 41 février 1869, cet intrépide explorateur était au sommet du Vignemale (3290 mètres), et il y relevait cette observation presque incroyable de 10° centigrades à l'ombre et de 30° au soleil. (Note ajoutée pendant l'impression, avril 1869.) CYI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'Océan ne produit pas sur moi l'effet de ce calme immense au sommet des solitudes pyrénéennes. Quand l'imagination, remontant à l'origine des temps, réve les révolutions qui ont bouleversé le globe, il me semble voir les conti- nents se soulever, et par les crevasses béantes où bouillonnait le granite, lancer jusqu'au faite de nos plus hauts pics les roches encore ramollies, pour les mode- ler sur les obstacles qu'elles étouffent sous leurs masses. Quelle force prodi- gieuse est allée saisir au fond des mers où ils se sont formés, ces bancs de co- quillages qui étayent maintenant le Mont-Perdu et la brèche de Roland ! Le 30 septembre 1868, j'ai vu à Biarritz les flots déchainés, d'autant plus terribles que le calme de l'air n'aurait pas dû rider leur surface, s'élancer sur les travaux du port de refuge, enlever comme un fétu des cubes de 20 000 kilos, et déraciner une roche de nummulites, dix fois plus pesante, qui avait résisté aux siécles passés, pour la rouler dans les abimes comme un caillou de la plage. Mais mon esprit est encore plus confondu par le spectacle de ces flots glacés qui sont descendus des coupoles du Marboré, marchant d'un pas lent et inexorable comme le destin, pour aller charrier leurs moraines jusqu'aux plaines de Lourdes (1) oü nous les voyons encore. Et ne serait-ce pas sous leur pression, que les plateaux de Gavarnie et ceux de 7rumouse, glissant dans leurs gaines ainsi qu'un piston dans son tube, ont creusé ces oules (2) immenses auxquellesles Alpes mémes n'ont rien de comparable?... (1) Bulletin de la Société Ramond, par MM. Ch. Martins et Stuart Menteath. (2) Les montagnards disent : les oi/es de Gavarnie et de Trumouse. Dans la langue de Despourin oule signifie chaudière. Paris. — Imprimerie de E. MARTINET, rue Mignon, 2.