SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE 3973. — Libr.-l:upr. réunies, ruc Mignon, 2, Paris. — MOTTEROZ ct MAY, directeurs. BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1879 TOME TRENTE-HUITIÈME (Deuxième série. — Tome XIII’) PARIS AU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 1891 * LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE AU Ï" JANVIER 1891 MEMBRES PERPÉTUELS (1). +t THIBESARD (Josep). + LAGRANGE (D°). MM. DUCHARTRE (Perre), membre de l’Institut, rue de Grenelle, 84, à Paris. MICHEL (Aucusre), villa Félix, à Carrières-sous-Bois, par Maisons-Laffilte (Seine-et-Oise). VILMORIN (Henry LÉvèQuE DE), boulevard Saint-Ger- main, 449, à Paris. (L’astérisque indique les membres à vie.) MM. ABZAC DE LA DOUZE (marquis p’), au château de Borie-Petit, par Péri- gueux. ALANORE, pharmacien, à Clermont-Ferrand. ALLARD (Gasron), propriétaire, à la Maulévrie, route des Ponts-de-Cé, à Angers. ALMANSI (EMMANUEL), Borgo San-Croce, 54, à Florence (Italie). AMBLARD (Louis), docteur en médecine, rue Paulin, 14 bis, à Agen. AMBROSI (FR.), directeur du Musée, à Trente (Tyrol, Autriche). AMÉ (GEORGES), rue Naujac, 37, à Bordeaux. (1) Sont Membres perpétuels ceux qui ont donné à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle; le nom du donateur est maintenu à perpé- tuité sur la liste des membres de la Société. (Décision du Conseil, approuvée par la Société dans la séance du 28 mai 1880 : voyez tome XXVII, p. 172.) + indique les membres à perpétuité décédés. T. xxxv. (SÉANCES) 1 © SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ANDRÉ (Épouanp), architecte-paysagiste, rédacteur en chef de la Revue Horticole, rue Chaptal, 30, à Paris. ANDREA (V.), pharmacien, à Fleurier, canton de Neufchâtel (Suisse). ARBAUMONT (JuLes D’), président de l’Académie de Dijon, rue Saumaise, 43, à Dijon. ARBOST (Josepu), pharmacien, rue de Lyon, 1, à Thiers (Puy-de-Dôme). ARECHAVALETA (José), professeur de botanique à l'Université, directeur du Laboratoire de chimie et de bactériologie municipal, 53, à Monte- video (Uruguay). ARNAUD (CHARLES), à Layrac (Lot-et-Garonne). ASHER, libraire, Unter den Linden, 5, Berlin, W. AUDIGIER (PIERRE), négociant, rue Terrasse, 16, à Clermont-Ferrand. AVICE, docteur en médecine, à Paimpol (Côtes-du-Nord). BABINGTON (CHARLES CARDALE), professeur à l’Université de Cambridge (Angleterre). BAGUET (CHARLES), docteur en droit, rue des Joyeuses-Entrées, 6, à Louvain (Belgique). BAILLIÈRE (ÉxiLE), libraire-éditeur, rue Hautefeuille, 19, à Paris. BAINIER (GEORGES), pharmacien, rue de Belleville, 44, à Paris. * BALANSA, naturaliste voyageur, en mission au ob (Indo-Chine). * BARBEY (WILLIAM), à Valleyres-sous-Rances, canton de Vaud (Suisse). BARBICHE (l'abbé T.), curé à Pontoy, par Solgne (Alsace-Lorraine). BARLA (J.-B.), directeur du Musée, place Garibaldi, 6, à Nice. BARNSBY (Davin), directeur du Jardin des plantes, quai du Ruau Sainte- Anne, 36, à Tours. BARRANDON, conservateur du Jardin des plantes, à Montpellier. BARRATTE (GUSTAVE), conservateur de l’herbier Cosson, rue de La Boétie, 7 à Paris. BASTIT (EUGÈNE), licencié ès sciences naturelles, rue des Petits-Champs, 3 à Château-Thierry (Aisne). BATTANDIER, professeur à l’École de médecine, rue Desfontaines, 9 à l’Agha, à Alger-Mustapha. BAZOT (Louis-MaRIE), officier de l'Instruction publique, professeur de l'Uni- versité en retraite, propriétaire aux Perrières, près Dijon. BEAUTEMPS-BEAUPRÉ (CHARLES), vice- président du Tribunal de la Seine, rue de Vaugirard, 22, à Paris. BÉDIER (EDOUARD), professeur au lycée de Saint-Denis (ile de la Réunion). BEHREND, libraire, Unter den Linden, 5, Berlin, W. BELEZE (M'° MARGUERITE), membre de la Société archéologique de Ram- bouillet, rue de Paris, 62, à Montfort-l’Amaury (Seine-et-Oise). BELZUNG (ERNEST), docteur ès sciences, professeur agrégé des sciences naturelles au lycée Charlemagne, avenue Daumesnil, 136, à Paris. BERTRAND (Cu.-EUGÈNE), professeur de botanique à la Faculté des sciences de Lille, rue d’Alger, 14, à Amiens. BESCHERELLE (Émis), chef de division honoraire au Ministère des rc publics, rue des Rochers, 12, à Clamart (Seine). * * LISTE DES MEMBRES. 7i BESSON (A.), pharmacien, rue de la Villette, 27, à Paris. BILLIET (P.), percepteur, rue de la Poudrière, 1, à Clermont-Ferrand. BLANC (EDOUARD), inspecteur des Forêts en service en Tunisie (à Paris, rue de Bourgogne, 52). BLONDEL (RaouL), docteur en médecine, rue de Varenne, 12, à Paris. BLOTTIÈRE (RENÉ), pharmacien, rue de Sèvres, 56, à Paris. BOBARD (M!° MARIE), rue Jeanne-Hachette, 5, à Paris. BOCQUILLON, pharmacien, rue Blanche, 2 bis, à Paris. BOIS (D.), aide-naturaliste au Muséum, rue Lacépède, 7, à Paris. BOLLE (CARL), docteur ès sciences, place de Leipzig, 13, à Berlin. BONNET (Epmoxp), docteur en médecine, préparateur au Muséum, rue Claude- Bernard, 11, à Paris. BONNIER (Gaston), professeur de botanique à la Faculté des sciences, rue Amyot, 7, à Paris. BORDET, licencié ès sciences naturelles, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 12, à Paris. BOREL (J.), quai des Brotteaux, 5, à Lyon. BORNET (Ép.), docteur en médecine, membre de l’Institut, quai de la Tour- nelle, 27, à Paris. BOSCQ (GEORGES), rue des Rosiers, 16, à Paris. BOUBÉE fils, naturaliste, place Saint-André-des-Arts, 3, à Paris. BOUDIER (ÉMILE), pharmacien honoraire, membre correspondant de l’Aca- démie de médecine, rue de Grétry, 22, à Montmorency (Seine-et-Oise). BOULAY (abbé), docteur ès sciences, professeur à l’Université catholique, rue Mercier, 14, à Lille. BOULET (VITAL), licencié ès sciences, rue Linné, 19, à Paris. BOULLU (abbé), rue de Bourbon, 31, à Lyon. BOURDETTE (JEAN), ancien professeur, allée Saint-Michel, 13, à Toulouse. BOURGUILLAUT DE KERHERYÉ (Luncer), rue du Cherche-Midi, 21, à Paris. BOYER (G.), répétiteur à l’École nationale d'agriculture de Montpellier. BRANDZA (Marcet), licencié ès sciences, au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, à Avon (Seine-et-Marne). BRIARD, major en retraite, rue Grosley, 7 bis, à Troyes. BROCHON (E. HENRY), avocat, rue du Temple, 25, à Bordeaux. BRONGNIART (CHARLES), préparateur au Muséum, rue Linné, 9, à Paris. BRUNAUD (PAUL), avoué-licencié, cours National, 71, à Saintes (Charente- Inférieure). BUCQUOY (EUGÈNE), médecin-major au 79° régiment de ligne, à Nancy. BULLEMONT (L. DE), à Charny-sur-Meuse (Meuse). BUREAU (Éo.), professeur-admin. au Muséum, quai de Béthune, 24, à Paris. BURNAT (Émile), à Nant-sur-Vevey, canton de Vaud, et promenade du Pin, 1, à Genève (Suisse). CADIX (LÉON), négociant, route nationale, 7, à Charleville (Ardennes). CALLAMAND, bibliothécaire des Facultés, à Grenoble. CALLAY (A.), pharmacien, au Chesne (Ardennes). FU + * SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. CALMEIL, docteur en médecine, avenue de Fontenay, 4, à Fóntenay-sous- Bois (Seine). CAMUS (EDMoND-GUSTAVE), pharmacien, boulevard Saint-Marcel, 58, à Paris. CANDOLLE (ALPH. DE), associé étranger de l'Académie des sciences de Paris, cour Saint-Pierre, 3, à Genève. ; CARBONNAT (PROSPER DE), licencié ès sciences, place d'Armes, à Aurillac. CARON (ÉnovarD), à Rubempré, près de Villers-Bocage (Somme). CARON (HENRI), à Bulles (Oise). CARUEL (TH.), directeur du Jardin et du Musée botanique, à Florence (Italie). CASTANIER (JusriN), instituteur, à Sorède (Pyrénées-Orientales). CASTELLO DE PAIVA (baron pe), à l’Académie polytechnique, à Oporto (Portugal). CAUVET (EUGÈNE), avocat, rue Duval-Jouve, à Montpellier. CHABERT (ALFRED), médecin principal de première classe en retraite, Chambéry (Savoie). CHARRAS (A.), pharmacien, à Saint-Cyr de Provence (Var). CHASTAINGT, conducteur des ponts et chaussées, place de Ghitemuaeut, 13, à Tours. CHATENIER (ConsTANT), directeur de l’École supérieure de Bourg-de-Péage (Drôme). CHATIN (AD.), membre de l’Institut, directeur honoraire de l'École supé- rieure de pharmacie, rue de Rennes, 149, à Paris. CHATIN (Joannès), professeur agrégé à l’École supérieure de pharmacie, boulevard Saint-Germain, 147, à Paris. CHAUVAIN (EUGÈNE), pharmacien, rue Monge, 30, à Paris: CHAVIGNY (PAUL), étudiant en médecine, rue de l'Arrivée, 8 bis, à Paris. CHEVALIER (chanoine E.), rue de l'Évêché, 12, à Annecy. CHEVALLIER (abbé Louis), professeur, à Précigné (Sarthe). CINTRACT (DÉSIRÉ-AUGUSTE), boulevard Saint-Germain, 208, à Paris. CLARY (D" R.), médecin-major, au 45° de ligne, à Laon. CLOS (D.), correspondant de Finstitut, professeur honoraire de Faculté, directeur du Jardin des plantes, allée des Zéphyrs, 2, à Toulouse. COCARDAS, pharmacien, place de la Mairie, 7, à Choisy-le-Roi (Seine). COGNIAUX (ALFRED), professeur de sciences naturelles à l'École! normale de l'État, avenue Hanlet, 2, à Verviers (Belgique). COHN (FERDINAND), professeur de botanique et directeur du laboratoire de physiologie végétale à l’Université, 26, Schweidnitzer Stadtgraben, à Breslau (Prusse). COINCY (DE), au château de Courtoiseau, par Triguères (Loiret). COLOMB (G.), docteur ès sciences, rue Claude-Bernard, 82, à Paris. COMAR (FERDINAND), rue de Rennes, 82, à Paris. CONSTANT (ALEXANDRE), villa Niobé, à Golfe-Juan, commune de Vallauris (Alpes-Maritimes). COPINEAU (CHARLES), juge au tribunal de Doullens (Somme). CORNU (MAXIME), professeur-admin. au Muséum, rue Cuvier, 27, à Paris. * LISTE DES MEMBRES. 9 COSSON (PauL), rue de La Boétie, 7, à Paris. COSTANTIN (JULIEN), professeur à l'École normale supérieure, rue Claude- Bernard, 57, à Paris. COSTE (abbé HIPPOLYTE), vicaire, à Sainte-Eulalie du Cernon (Aveyron). COUPEAU (CHARLES), pharmacien, à Saint-Jean-d’Angély (Charente-[nfé- rieure). COURCHET, professeur à l’Institut de Botanique, à Montpellier (Hérault). CRÉPIN (FRANÇOIS), directeur du Jardin botanique de l'État, secrétaire de la Société royale de botanique, rue de l'Association, 37, à Bruxelles. CRÉVÉLIER (J.-J.), juge au tribunal de première instance, rue des Trente- Six-Ponts, 19, à Toulouse. DAGUILLON (Aug.), agrégé des sciences naturelles, professeur au lycée Janson de Sailly, rue Linné, 10, à Paris. DANGEARD (P.-A.), docteur ès sciences, impasse Bagatelle, 3, à Caen. DANGUY, licencié ès sciences naturelles, préparateur au Muséum, rue de l'Eure, 7, à Paris. DAVEAU (JULES), inspecteur du Jardin botanique de l'École polytechnique, à Lisbonne. DEBEAUX (Opon), pharmacien principal de l’armée, rue Saint-Lazare pro- longée, 10, à Toulouse. DEFLERS (ALBERT), botaniste voyageur, maison Debbaneh, rue Bab-el- Hadid, au Caire (Égypte). DEGAGNY (CHARLES), propriétaire, à Beauvois, par Villers-Saint-Christophe (Aisne). DELACOUR (THÉODORE), quai de la Mégisserie, 4, à Paris. DERBÈS, allée de la Compassion, n° 9, à la Blancarde, banlieue de Marseille. DES MÉLOIZES (ALBERT), rue Jacques-Cœur, à Bourges. DESVAUX, agrégé des sciences naturelles, professeur au lycée de Lyon. DEVAUX (HENRI), docteur ès sciences, rue Linné, 33, à Paris. DEZANNEAU (docteur ALFRED), professeur à l’École de médecine d’Angers, à Saint-Pierre-Montlimart, par Montrevault (Maine-et-Loire). DOASSANS (ÉmiLE), docteur en médecine, à Nay (Basses-Pyrénées). DOLLFUS (ADRIEN), rue Pierre-Charron, 35, à Paris. DOUMET-ADANSON (NaPoLÉON), au château de Baleine, par Villeneuve-sur- Allier (Allier). DOUTEAU (JuLEs), pharmacien, à Chantonnay (Vendée). DRAKE DEL CASTILLO, rue de Balzac, 2, à Paris. DREVAULT, jardinier en chef de l’École supérieure de pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris. DRUDE (Oscar), directeur du Jardin botanique de Dresde (Allemagne). , DUBREUIL, inspecteur des forêts, à Mauléon (Basses-Pyrénées). DU COLOMBIER, inspecteur des lignes télégraphiques, rue des Murlins, 53, à Orléans. DUFFORT (L.), pharmacien, à Masseube (Gers). 10 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. * DUHAMEL (HENRY), à Gières, par Grenoble. DUMÉE (PAUL), pharmacien, vis-à-vis de la cathédrale, à Meaux. DUPUIS (JULES-ÉMILE), rue du Sommerard, 35, à Paris. * DURAND (ERNEST), rue de La Boëtie, 7, à Paris. DURAND (EUGÈNE), inspecteur des forêts, professeur à l'École d'agriculture, rue du Cheval-Blanc, 6, à Montpellier. DUROUX, major en retraite aux Forges d'Etouars, par Bussières-Badil (Dor- dogne). * DUSSAUD (PIERRE), rue Lafon, 2, à Marseille. DUTAILLY (Gustave), ancien député, boulevard Saint-Germain, 181, à Paris. * DUTEYEUL (abbé), rue de Valgelé, 4, à Dreux (Eure-et-Loir). DUVAL (CLoT.), chef des cultures du laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, à Avon (Seine-et-Marne). * DUVERGIER DE HAURANNE (EMMANUEL), membre du Conseil général du Cher, à Herry (Cher). ÉMERY (H.), doyen de la Faculté des sciences, rue de la Préfecture, 33, à Dijon. ESTÈVE (comte PAUL), villa Sainte-Lucie, et 17, rue Servier, à Pau. ESTÈVE (vicomte HENRI), à Heudicourt, par Etrépagny (Eure). FARÉ (HENRI), ancien conseiller d'État, ancien directeur général des forêts, rue de Rivoli, 156, à Paris. FAURE (abbé), vicaire général, rue Servan, 19, à Grenoble. FINANCE, pharmacien, boulevard Rochechouart, 5, à Paris. FIRMIN, vétérinaire, à Nissan (Hérault). FLAHAULT (CHARLES), professeur à l’Institut de Botanique, à Montpellier. FLICHE (PauL), professeur à l'École forestière, rue Saint-Dizier, 9, à Nancy. FORTIER (Mie MARIE), fabricante d'herbiers artificiels, boulevard Poisson- nière, 20, à Paris. FOUCAUD (Juren), chef-jardinier botaniste de la marine, au Jardin bota- nique de Rochefort (Charente-Inférieure). FOURNEREAU (abbé), professeur à l'Institution des Chartreux, à Lyon. * FRANCHET (ADRIEN), rue Monge, 111, à Paris. * FRANQUEVILLE (comte ALBERT DE), au château de Bisanos, par Pau. FUZET (abbé L.), curé de Marcolès (Cantal). * * GADECEAU (ÉMILE), négociant, rue des Hauts-Pavés, 11, à Nantes. GALAVIELLE (LÉoPoLD), rue Aïguillerie, 34, à Montpellier. GALLÉ (ÉMILE), industriel, avenue de la Garenne, 2, à Nancy. * GANDOGER (MICHEL), à Arnas (Rhône). * GARIOD, procureur de la République, à Saint-Étienne. GARNIER (l'abbé GUSTAVE), curé de la Celle-sur-Loire, par Cosne (Nièvre). * GARROUTE (abbé), chez M. le marquis de Saint-Exupéry, à Agen. GAUTIER (ANDRÉ), rue de l’Air-Haut, 3, à Alençon (Orne). GAUTIER (Gaston), rue de la Poste, 6, à Narbonne (Aude). LISTE DES MEMBRES. 41 GAUTIER (Léon), publiciste, rue Pons-de-l'Hérault, 1, à Cette (Hérault). GAY (F.), professeur à l'École supérieure de pharmacie, pharmacien en chef des hospices, à Montpellier. GENTY (PAUL), rue de Pouilly, 15, à Dijon. GÉRARD (ALBERT), rue Drouot, 8, à Paris. GÉRARD (CLAUDE), conservateur des hypothèques, à Beaume-les-Dames (Doubs). * GÉRARD (R.), professeur de botanique à la Faculté des sciences de Lyon. * GILLOT (XAVIER), docteur en médecine, rue du Faubourg-Saint-Andoche, 5, à Autun (Saône-et-Loire). GIORDANO (JOSEPH-CAMILLE), professeur de sciences naturelles à l’Institut technique, via Purita-Materdei, 34, à Naples (Italie). GIRAUDIAS, receveur de l'enregistrement, à Foix (Ariège). GLAZIOU (A.), directeur des Jardins nationaux, à Rio-de-Janeiro (Brésil). Correspondant : M. É. Baillière, libraire, rue Hautefeuille, 19, à Paris. GODFRIN, chargé de cours à l’École de pharmacie de Nancy. GOMONT (Maurice), rue Notre-Dame-des-Champs, 27, à Paris. GONOD D’ARTEMARE (Euc.), avenue Charras, 8, à Clermont-Ferrand. GONSE (E.), pharmacien, rue Duméril, 7, à Amiens. GONTIER, docteur en médecine, rue Saint-Honoré, 364, à Paris. GRAND'EURY, ingénieur, cours Victor Hugo, 5, à Saint-Étienne. GRANEL (D° MAURICE), professeur à l’Institut de Botanique, directeur du Jardin des plantes, à Montpellier. GRAVIS (AUGUSTE), professeur à l’Université, directeur de l'Institut bota- nique, rue Bassange, 33, à Liège (Belgique). GRÉS (Louis), pharmacien, rue de la Forge, 14, à Noisy-le-Sec (Seine). GRIGNON (EUGÈNE), pharmacien, rue Duphot, 2, à Paris. GUÉDON (ADRIEN), ancien avoué, cours Pinteville, 41, à Meaux. GUERMONPREZ, docteur en médecine, rue Nationale, 132, à Lille (Nord). GUIARD (abbé V.), rue de Bayeux, 26, à Caen. GUIGNARD (LÉON), professeur de botanique à l'École supérieure de phar- macie, rue des Feuillantines, 1, à Paris. GUILLAUD (ALEXx.), professeur de botanique à la Faculté de médecine, à Bordeaux. GUILLON (ANATOLE), directeur honoraire des Contributions indirectes, rue Montmoreau, 58, à Angoulême. GUILLOTEAUX-BOURON (Joannès), villa Saint-Joseph, petit Juas, près de Cannes (Alpes-Maritimes). GUINIER (ERNEST), inspecteur des forêts, à Annecy. HARIOT (PauL), pharmacien, attaché au laboratoire de M. Van Tieghem, rue de Buffon, 63, à Paris. HARMAND (abbé), au collège de la Malgrange, près de Nancy, par Jarville (Meurthe-et Moselle). HASSKARL (docteur J.-K.), à Clèves (Allemagne). 42 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. * HECKEL (Épovarb), professeur à la Faculté des sciences et à l'École de médecine, cours Lieutaud, 31, à Marseille. HENRIQUES (J.-Auc.), professeur à l’Université et directeur du Jardin bota- nique, à Coïmbre (Portugal). HÉRAIL (J.), docteur ès sciences, professeur de matière médicale à l’École de médecine et de pharmacie, rue Michelet, 7, Alger-Mustapha. HÉRIBAUD-JOSEPH (frère), professeur au pensionnat des Frères des Écoles chrétiennes de Clermont-Ferrand. Membre honoraire. HERINCQ (F.), conservateur des galeries de botanique au Muséum, rue Cuvier, 57, à Paris. HERVIER (abbé Josgrx), Grande-Rue de la Bourse, 31, à Saint-Étienne. HOVELACQUE (MAURICE), rue des Sablons, 88, à Paris. HOWSE (TH.), County Club, Guildford (Angleterre). HUA (HENRI), licencié ès sciences naturelles, rue de Villersexel, 2, à Paris. HUE (abbé AUGUSTE-MARIE), rue Saint-Dominique, 28, à Paris. HULLÉ (A.), professeur honoraire d'hydrographie, à Blaye (Gironde). HUSNOT (TH.), maire de Cahan, par Athis (Orne). HY (abbé FÉLIX-CHARLES), docteur ès sciences, professeur aux Facultés catholiques, rue Loriol-de-Barny, 18, à Angers. IVOLAS (J.), professeur de physique au collège de Millau (Aveyron). IZAMBERT (EvuGÈNE), imprimeur, à Louviers (Eure). JADIN (FERNAND), chef des travaux à la Faculté des sciences, rue Dessale, 4, à Montpellier. JATTA (ANTONIO), à Ruvo di Puglia, province de Naples (Italie). JEANPERT (ÉpouaRpb), rue Saint-Simon, 9, à Paris. JOLEAUD (A.), sous-intendant militaire, à Ajaccio (Corse). JORDAN (ALExIS), rue de l’Arbre-Sec, 40, à Lyon. JOUSSET (EUGÈNE), pharmacien, rue Lafayette, 1, à Rochefort-sur-Mer (Charente-Iaférieure). JULLIEN-CROSNIER, conservateur du Musée, rue d’Illiers, 54, à Orléans. JUMELLE (HENRI), docteur ès sciences naturelles, au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, à Avon (Seine-et-Marne). KERVILLE (HENRI GADEAU DE), rue Dupont, 7, à Rouen. KLINCKSIECK (PauL), libraire, rue des Écoles, 52, à Paris. * KRALIK (Louis), à Tresserve, par Aix-les-Bains (Savoie). LABOURDETTE, propriétaire, à Quatre-Mares-Sotteville, près Rouen. * LACROIX (FRANCISQUE), pharmacien, à Màcon. LAFFITTE (abbé CHARLES), au grand séminaire de Tarbes. LAMIC (J.), professeur de botanique à l'École de médecine de Toulouse. LANDES (GAsTON), professeur au lycée et directeur du Jardin botanique, à Saint-Pierre, Martinique (Antilles françaises). LANGE (JoHANN), professeur de botanique à l’École royale supérieure agri- culture et d'horticulture, Thorvaldsensvei, 5, à Copenhague. LISTE DES MEMBRES. 13 LANNES, capitaine des Douanes, à Briançon (Hautes-Alpes). LARCHER (Oscar), docteur en médecine, rue de Passy, 97, à Paris. LAVAU (G. DE), au château de Moncé, par Pézou (Loir-et-Cher). LAYENS (G. DE), rue Oudinot, 23, à Paris. LE BRETON (ANDRÉ), boulevard Cauchoise, 43, à Rouen. LECHEVALIER (M*e Jacques), libraire, rue Racine, 23, à Paris. LECLERC DU SABLON, professeur à la Faculté des sciences de Toulouse. LECŒUR, pharmacien, à Vimoutiers (Orne). LECOMTE, professeur agrégé des sciences naturelles au lycée Saint-Louis, boulevard Port-Royal, 58, à Paris. LE DIEN (ÉmiLE), ancien avocat à la Cour de cassation, boulevard Malesherbes, 140, à Paris. LEFEBVRE (V.), boulevard de l'Ouest, 73, au Raincy, par Villemonble (Seine). LE GENDRE, inspecteur des contributions indirectes, Président de la Société botanique du Limousin, place des Carmes, 3, à Limoges. LE GRAND (ANTOINE), agent voyer en chef du Cher, rue d'Orléans, 4, à Bourges. LEGRELLE (A.), docteur ès lettres, rue Neuve, 11, à Versailles. LEGUAY (baron LÉON), au château de la Goujonnaye, par la Membrolle (Maine- et-Loire). LEGUÉ (Léon), propriétaire, rue Beauvais de Saint-Paul, à Mondoubleau (Loir-et-Cher). LEMAIRE, professeur au lycée, rue des Michottes, 2, à Nancy. LEMOINE (ÉMILe), licencié ès sciences naturelles, rue du Montet, 134, à Nancy. * LEMOINE (Victor), rue Soufflot, 11, à Paris. * LE MONNIER (GEORGES), professeur à la Faculté des sciences, rue de Serre, 3, à Nancy. LE SOURD (ERNEST), docteur en médecine, directeur de la Gazelte des hôpitaux, rue de l'Odéon, 4, à Paris. LESOURD (Max.), propriétaire, rue Néricault-Destouches, à Tours. LEUT WEIN (Cu.), à Diemerswyl, canton de Berne (Suisse). LÉVEILLÉ (H.), professeur au collège colonial de Pondichéry (Indes fran- çaises). LIEUTAUD (ÉMLLE), professeur à l’École de médecine, directeur du Jardin des plantes, boulevard des Lices, 19, à Angers. LIGNIER (OctTAvE), professeur de botanique à la Faculté des sciences de Caen. LOMBARD-DUMAS (ARMAND), à Sommières (Gard). LOTHELIER (A.), professeur au lycée Michelet, rue du Moulin, 4, à Issy- sur-Seine (Seine). LOUBRIEU (JEAN-GEORGES), docteur en médecine, inspecteur des plantes officinales aux Halles centrales, rue de Rivoli, 50, à Paris. LOUIT (AucGusTE), pharmacien, à Fumel (Lot-et-Garonne). LUIZET (MaRi£-DoMINIQUE), chimiste, rue de La Rochefoucauld, 60, à Paris. LYOTARD (PIERRE-VICTORIN), commis des Ponts et Chaussées, Le Puy (Haute-Loire). f 44 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. MAGNIN (ANTOINE), docteur ès sciences et en médecine, professeur à la Fa- culté des sciences et à l'École de médecine, square Saint-Amour, 8 bis, à Besançon. MAILHO (abbé JEAN-BAPTISTE), professeur de théologie au grand séminaire de Pamiers (Ariège). MAILLARD (AuGusTtEe), docteur en médecine, professeur à l’École de méde- cine, rue du Petit-Potet, 34, à Dijon. * MALINVAUD (ERNEST), secrétaire général de la Société, rue Linné, 8, et au LE secrétariat de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. MANDON (EDMOND), propriétaire, route de la Gaillarde, à Montpellier. MANGIN (Louis), docteur ès sciences, professeur agrégé d'histoire naturelle au lycée Louis le Grand, rue de la Sorbonne, 2, à Paris. MANTIN (GEORGES), quai de Billy, 54, à Paris. * MARÇAIS (abbé), rue Ninau, 19, à Toulouse. MARCHAND (Léon), professeur de botanique cryptogamique à l’École supé- rieure de pharmacie de Paris, à Thiais, par Choisy-le-Roi (Seine). MARÈS (PAUL), docteur en médecine, à Khodja-Berry, par Mahelma, province d'Alger (Algérie). * MARJOLIN, chirurgien des hôpitaux, rue Chaptal, 16, à Paris. MARMOTTAN (HENRI), docteur en médecine, rue Desbordes-Valmore, 31, à Passy-Paris. MARTENS (Épouarp), professeur à l’Université de Louvain (Belgique). MARTIN (BERNARDIN), docteur en médecine, à Aumessas, par Arre (Gard). MARTIN (ÉMILE), président honoraire du Tribunal civil, à Romorantin (Loir- et-Cher). MARTIN (JOSEPH DE), docteur en médecine, à Narbonne (Aude). MARTIN fils (Louis DE), docteur en médecine, au château de Montrabech, par Lezignan (Aude). MASSON (G.), libraire-éditeur, boulevard Saint-Germain, 120, à Paris. MATRUCHOT, agrégé préparateur à l’École normale supérieure, rue d’Ulm, 45, à Paris. MAUGERET, inspecteur du télégraphe, rue du Cherche-Midi, 102, à Paris. * MAUGIN (GUSTAVE), rue du Pont-des-Pierres, 22, à Douai (Nord). MAURY, membre de la Commission géographico-exploratrice du Mexique, au Musée de Tacubaya, près de Mexico (Mexique). * MAW (GEORGE), membre de la Société géologique de Londres, Benthall Kenley, Surrey (Angleterre), MÈGE (abbé Jacques), curé de Villeneuve, par Blaye (Gironde). MENAGER (RAPHAEL), négociant, à Beaufai, par Aube (Orne). * MÉNIER (Cx.), professeur à l’École de médecine et à l’École supérieure des sciences et lettres, rue Prémion, 1, à Nantes. MER (ÉMILE), attaché à la station de recherches de l’École forestière, rue Israël-Silvestre, 19, à Nancy; et à Longemer, par Gérardmer (Vosges). * MICHELI (MARC), propriétaire, au Crest-Jussy, près de Genève. * MIÉGEVILLE (abbé), à Notre-Dame de Garaison, par eT (Hautes-Pyrénées). LISTE DES MEMBRES. 15 MONAL (ERNEST), pharmacien, licencié ès sciences, rue des Dominicains, 8, à Nancy, MONOD (ALFRED), conseiller à la Cour de cassation, rue Jacques-Dulud, 39, à Neuilly-sur-Seine (Seine). MONTEL, propriétaire, à Biollet, par Charensat (Puy-de-Dôme). MOREIGNE (HENRI), pharmacien, boulevard de Vaugirard, 86, à Paris. MORI (ANTOINE), professeur de botanique, à l'Université de Modène (Italie). MOROT (Louis), docteur ès sciences naturelles, aide-naturaliste au Muséum, directeur du Journal de botanique, rue du Regard, 9, à Paris. * MOTELAY (LÉONCE), cours de Gourgues, 8, à Bordeaux. * * 5, F * * MOTELAY (PAUL), cours de Gourgues, 8, à Bordeaux. MOUGENC DE SAINT-AVID, docteur en médecine, licencié ès sciences, pré- parateur de micrographie à l'École supérieure de pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris; et à Parmain l'Ile-Adam (Seine-et-Oise). MOUILLEFARINE (EDMOND), avoué, rue Sainte-Anne, 46, à Paris. MOURET, propriétaire, au Nègre, par Béziers (Hérault). MUE (HENRI), rédacteur au ministère des finances (Contributions indirectes), rue Dareau, 118, à Paris. MURRAY (W. VAUGHAN), Suffolk St, 26, Pall mall, Londres (Angleterre). NANTEUIL (ROGER DE), avenue de Villars, 10, à Paris, et au chàteau de Pou- vray, par Igé (Orne). NEYRAUT (Jean), employé au chemin de fer du Midi, rue des Camps, 17, à Bègles, près Bordeaux. NIEL, propriétaire, rue Herbière, 28, à Rouen. NORMAND (HENRY), étudiant en médecine, boulevard Béranger, 28, à Tours. NYLANDER (WILLIAM), passage des Thermopyles, 61, à Paris. Membre hono- raire. OLIVEIRA DAVID (D: ANTONIO J.), Cruz da Era (Bemfica), près de Lishonne. OLIVIER (ERNEST), propriétaire, directeur de la Revue scientifique du Bour- bonnais, aux Ramillons, par Moulins (Allier). OLIVIER (Louis), docteur ès sciences, rue de Provence, 34, à Paris. OZANON (CHARLES), à Saint-Emiland, par Couches-les-Mines (Saône-et- Loire). PAILLOT (Justin), pharmacien, à Rougemont (Doubs). PALOUZIER (ÉmILE), préparateur à l’École supérieure de pharmacie, à Mont- pellier. PARIS (général E.-G.), à Dinard (Ille-et-Vilaine). PARISOT (Jean-François), capitaine en retraite, rue du Chemin de fer, 29, à Fontenay-sous-Bois (Seine). PASCAUD (Epcar), juge au tribunal de 1”* instance, rue Porte-Jaune, 5, à Bourges. PATOUILLARD, pharmacien, rue du Parc, à Fontenay-sous-Bois (Seine). PAUCHON (D" ALBERT), professeur à la Faculté des sciences et à l'École de médecine, rue Thiers, 20, à Marseille. 16 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. PAYOT (VENANCE), naturaliste, à Chamonix (Haute-Savoie). PÉCHOUTRE (FERDINAND), agrégé des sciences naturelles, professeur au lycée de Bordeaux. PELLAT (Ap.), ancien vice-président du Conseil de préfecture de l'Isère, propriétaire à Fontaine, par Grenoble. PELLETIER, avocat à la Cour d'appel de Paris, à Madon, par Blois. * PELTEREAU (ERNEST), notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et-Cher). PÉNICAUD (GEORGES), rue Taitbout, 27, à Paris. PÉPIN (J.), chef du laboratoire des graines au Muséum, rue de Sèvres, 14, à Paris. PÉRAGALLO (H.), capitaine d'artillerie, rue Séguier, 20 bis, à Nimes. PIERRE, directeur du Jardin botanique de Saïgon (Cochinchine), en mission, rue de l'Église, 4, à Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise). PIERSON, propriétaire, à Tournan (Seine-et-Marne). PIQUOT (ALPHONSE), propriétaire, place de l'Église, à Vimoutiers (Orne). PLAGNOL (Louis), étudiant en pharmacie, avenue d'Antin, 49bis, à Paris. PLANCHON (Gustave), directeur de l'École supérieure de pharmacie, boule- vard Saint-Michel, 139, à Paris. * PLANCHON (Louis), docteur en médecine, chef des travaux d'histoire natu- relle à l’École supérieure de pharmacie, rue de Nazareth, 5, à Mont- pellier. : POIRAULT (GEORGES), licencié ès sciences, rue des Trois-Piliers, 36, à Poitiers. POISSON (JULEs), aide-naturaliste au Muséum, rue des Bernardins, 7, à Paris. POLI (HENRI DE), avenue Carnot, 21, à Paris. POMEL, ancien sénateur, directeur de l'Institut scientifique, rue Rovigo, 72, à Alger. PONS (abbé AL.), aumônier des Hospices réunis, à Grasse (Alpes-Maritimes). PONS (Simon), docteur-médecin, à Ille-sur-la-Tet (Pyrénées-Orientales). PORTES (Lup.), pharmacien en chef de l'hôpital Saint-Louis, à Paris. POSADA-ARANGO (ANDRES), docteur en médecine, professeur de botanique à l’Université de Medellin (États-Unis de Colombie). PRILLIEUX (Épouarp), professeur à l’Institut agronomique et inspecteur général de l'enseignement agricole, rue Cambacérès, 14, à Paris. PUIVERT (marquis DE), rue Ninau, 19, à Toulouse. QUÉLET (Lucien), docteur en médecine, officier d'académie, à Hérimoncourt (Doubs). QUINQUAUD (EUGÈNE), médecin des hôpitaux et professeur agrégé à la Faculté de médecine, membre de l’Académie de médecine, rue de l’Odéon, 5, à Paris. RAMOND (A.), administrateur honoraire des Douanes, rue Jacques-Dulud, 25, à Neuilly-sur-Seine (Seine). RATTEL (D'), rue de l’Université, 1, à Paris. RAUWENHOFF (N. W. P.), professeur à l’Université, directeur du Jardin botanique, à Utrecht (Pays-Bas), LISTE DES MEMBRES. LE RAVAZ, professeur du comité de viticulture, à Cognac (Charente). RÉCHIN (abbé), professeur au collège de Mamers (Sarthe). REMY (JuLEs), à Louvercy, par Chälons-sur-Marne. RENARD (H.), pharmacien, place Saint-Étienne, 20, à Sens (Yonne). RESPAUD (AUGUSTE), instituteur, à Fitou (Aude). RICHARD (J.), ancien magistrat, rue de Magenta, 31, à Poitiers. RICHON (CHARLES), docteur en médecine, à Saint-Amand-sur-Fion (Marne). ROCHÉ (GEORGES), licencié ès sciences naturelles, rue Gay-Lussac, 58, à Paris. ROCHEBRUNE (ALPH. DE), rue Monge, 89, à Paris. RODIER, agrégé des sciences naturelles, maitre de conférences à la Faculté des sciences, rue David-Johnston, 44, à Bordeaux. RODRIGUEZ (Juan), rue Isabel 2a, 46, à Mahon, île de Minorque (Espagne). ROLLAND (LÉON), rue de Maubeuge, 102, à Paris. ROUY (GEORGES), secrétaire du syndicat de la presse parisienne, rue Con- dorcet, 66, à Paris. ROYET (Euc.), docteur en médecine, à Saint-Benoît-du-Sault (Indre). ROZE (ERNEST), chef de bureau au ministère des Finances, rue Monsieur- le-Prince, 28, à Paris. RUSSELL (WILLIAM), licencié ès sciences naturelles, rue Berthollet, 17, à Paris. SACCARDO (P.-A.), professeur de botanique à l’Université de Padoue (Italie). SAHUT (PauL), avenue du Pont-Juvénal, 10, à Montpellier. SAINT-LAGER, docteur en médecine, cours Gambetta, 8, à Lyon. SALATHÉ, docteur en médecine, ancien préparateur à la Faculté de médecine de Strasbourg, rue Michel-Ange, 27, à Auteuil-Paris. SAPORTA (marquis GASTON DE), correspondant de l’Institut, à Aix en Provence (Bouches-du-Rhône). SARGNON, rue Vaubecour, 15, à Lyon. * X% * SAUVAGEAU (CAMILLE), professeur agrégé des sciences naturelles, rue de Poissy, 33, à Paris. SAUVAIGO (Émile), docteur en médecine, bibliothécaire-archiviste de la ville de Cannes (Alpes-Maritimes). SAUZAI, docteur-médecin, à Bourth (Eure). . SAUZE (abbé), curé de Marcieu, par la Motte-Saint-Martin (Isère). SAVATIER (Lupovic), médecin en chef de la marine en retraite, à Saint- Georges, île d'Oléron (Charente-Inférieure). * SCHMITT (CHARLES-MARIE-JEAN-BAPTISTE), inspecteur de la pharmacie militaire, rue Vauquelin, 26, à Paris. * SCHŒNEFELD (M! MARGUERITE DE), rue Vaneau, 19, à Paris. SEIGNETTE (ADRIEN), professeur agrégé d'histoire naturelle au lycée Fon- tanes, rue Tronchet, 21, à Paris. SÉJOURNÉ (abbé A.), professeur au petit séminaire de Blois. SEYNES (JULES DE), docteur en médecine, rue de Chanaleilles, 15, à Paris ; et au château de Calviac, près Lassalle (Gard). T. XXVIII. (SÉANCES) 2 18 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SUIS, vétérinaire, à Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne). SURINGAR (W.F. R.), prof. de botanique à l’Université de Leyde (Pays-Bas). SZYSZYLOWICZ (chevalier IGNACE DE), assistant au Musée de la cour, à Vienne (Autriche). * THÉRY, docteur en médecine, à Langon (Gironde). THOREL (CLovis), docteur en médecine, place d'Eylau, 3, à Passy-Paris. THOUVENIN (MAURICE), professeur à l'École de médecine, Grande-Rue, 156, à Besançon. TISSEYRE, professeur à l’École normale d’instituteurs, à Montpellier. TODARO (commandeur AUGUSTIN), sénateur du royaume, directeur du Jardin botanique, Bandiera 6, palazzo Gualtieri, à Palerme (Sicile). * TOURLET (E.-H.), pharmacien, à Chinon (Indre-et-Loire). * TOWNSEND (FRÉDÉRIC) , Honington-Hall, Shipston-on-Stour (Angleterre). * TRABUT (Dr Louis), professeur à l'École de médecine, rue Desfontames, 7 à l'Agha, à Alger-Mustapha. TRELEASE (Wiliam), directeur du Jardin botanique de Missouri, à Saint- Louis, Mo, États-Unis d'Amérique. TREMOLS (D: FREDERICO), professeur à l'Université, calle de la Princesa, 1°, à Barcelone (Espagne). * VALLOT (ÉMILE), ingénieur civil, avenue d’Antin, 61, à Paris. * VALLOT (JosePx), avenue d’Antin, 61, à Paris. VAN TIEGHEM (Px.), membre de l’Institut, professeur-administrateur au Muséum, rue Vauquelin, 22, à Paris. VENDRELY, pharmacien, à Champagney (Haute-Saône). VENDRYÈS (ALBERT), officier de l'Instruction publique, rue de Vaugirard, 0, à Paris. Membre honoraire. VESQUE (JULIEN), maître de conférences à la Faculté des sciences, rue des Jardins, 11, à Vincennes (Seine). VIALA (PIERRE), professeur à l’Institut agronomique, rue de l’Arbalète, à Paris. VIALLANES (ALFRED), professeur à l’École de médecine, à Dijon. VIAUD-GRAND-MARAIS (AMBROISE), professeur à l’École de médecine, place Saint-Pierre, 4, à Nantes. are ancien inspecteur des Contributions directes, rue Ségurane, 2 à Nice. VIDAL (GABRIEL), garde général des forêts, à Quillan (Aude). VILMORIN (MAURICE L. DE), rue de Solférino, 4, à Paris. VINCENT (ÉMILE), ancien pharmacien, rue Montmoreau, 68, à Angoulême. VUILLEMIN (PAUL), docteur en médecine, chef des travaux d'histoire natu” relle à la Faculté de médecine, rue des Ponts, 9, à Nancy. * WALKER (ARTHUR), doct. en médecine, Chislehurst, Putney Common. S. W: Près de Londres. WEBER (Mme A.), née Van Bosse, Sarphaticade, 18, à Amsterdam. LISTE DES MEMBRES. 19 WELTER (HuBErT), libraire, rue Bonaparte, 59, à Paris. WIGNIER (CHARLES), propre, rue de la Tannerie, 22, à Abbeville (Somme). * WOLF (FERDINAND OTTO), professeur, à Sion (Valais), Suisse. ZEILLER (RENÉ), ingénieur en chef des Mines, rue du Vieux-Colombier, 8, à Paris. MM. les Membres de la Société sont priés, dans leur intérêt, d'informer sans retard le Secrétariat de leurs changements d'adresse. Les numéros qui viendraient à s'égarer par suite de quelque omission de ce genre ne pourraient être remplacés. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ RANGÉS PAR PAYS ET EN FRANCE PAR DÉPARTEMENTS. Aisne. ` Bastit. Clary. Degagny. Allier. Doümet-Adanson. Olivier (Ernest). Alpes (Hautes-). Lannes. Alpes-Maritimes. Barla. Constant. Guilloteaux-Bouron. Pons (abbé Al.). Sauvaigo. Vidal. Ardennes. Cadix. Callay. Ariège. Giraudias. Mailho (abbé). Aube. Briard. Aude. Gautier (Gaston). Martin (J. de). Martin (L. de). Respaud. Vidal (G.). Aveyron. Coste (abbé). Ivolas. Bouches-du-Rhône. Derbès. Dussaud. Heckel. Pauchon. Saporta (marquis de), Calvados. Dangeard. Guiard (abbé). Lignier. Cantal. Carbonnat (de). Fuzet (abbé). Charente. Guillon. Ravaz. Vincent. Charente-Inférieure. Brunaud. Coupeau. Foucaud. Jousset. Savatier. Cher. Des Méloizes. Duvergier de Hauranne. Le Grand. Pascaud. Corse. Joleaud. Côte-d'Or. Arbaumont (d’). Bazot. Emery. Genty. Maillard. Viallanes. Côtes-du-Nord. Avice. Dordogne. Abzac de La Douze (mar- quis d’). Duroux. Doubs. Gérard (Claude). Magnin. Paillot (J.). Quélet. Thouvenin. Drôme. Chatenier. Eure. Estève (vicomte H.). lzambert. Sauzai. Eure-et-Loir. Duteyeul (abbé). Gard. Lombard-Dumas (A.). Martin (B.). Péragallo. Seynes (de). Garonne (Haute-). Bourdette. Clos. Crévélier. Debeaux. Lamic. Leclerc du Sablon. Marçais. Puivert (de). Gers. Duffort. Gironde. Amé. Brochon. Guillaud. Hullé. Mège (abbé). Motelay (L.). Motelay (P.). Neyraut. Péchoutre. Rodier. Théry. Hérault. Barrandon. Boyer. Cauvet. Courchet, Durand (Eug.). Firmin. Flahault. Galavielle. Gautier (Léon). Gay (F.). Granel. Jadin. Mandon. Mouret. Palouzier. Planchon (Louis). Sahut (P.). Tisseyre. Ille-et-Vilaine. Paris (général). Indre. Royet (Eug.). Indre-et-Loire. Barnsby. Chastaingt. Lesourd. Normand. Tourlet. Isère. Callamand. Duhamel (H.). Faure (abbé). Pellat. Sauze (abbé). Loir-et-Cher. Lavau (de). Legué. Martin (Em.). Pelletier. Peltereau. Séjourné (abbé). Loire. Gariod. Grand'Eury. Hervier (abbé). Loire (Haute-). Lyotard. Loire-Inférieure. Gadeceau. Ménier. Viaud-Grand-Marais. Loiret. Coincy (de). LISTE DES MEMBRES. Du Colombier. Jullien-Crosnier. Lot-et-Garonne. Amblard. Arnaud. Garroute (abbé). Louit. Maine-et-Loire. Allard. Dezanneau. Hy (abbé). Leguay. Lieutaud. Marne. Remy. Richon. Meurthe-et-Moselle. Bucquoy. Fliche. T Gallé. Godfrin. Harmand (abbé). Lemaire. Lemoine. Le Monnier. Monal. Vuillemin. Meuse. Bullemont (de). Nièvre. Garnier (abbé). Nord. Boulay (abbé). Guermonprez. Maugin. Oise. Caron (H.). . Orne. Gautier (André). Husnot. Lecœur. Nanteuil (de). Ménager. Piquot. Puy-de-Dôme. Alanore. Arbost. Audigier. Billiet. Gonod d'Artemare. 21 Héribaud (Frère). Montel. Pyrénées (Basses-). Doassans. Dubreuil. Estève (comte P.). Franqueville (de). Pyrénées (Hautes-). Laffitte (abbé). Miégeville (abbé). Pyrénées-Orientales. Castanier. Pons (Simon). Rhône. Borel. Boullu (abbé). Desvaux. Fournereau (abbé). Gandoger. Gérard (R.). Jordan. Saint-Lager. Sargnon. Saône (Haute-). Vendrely. Saône-et-Loire. Gillot. Lacroix. Ozanon. Sarthe. Chevallier (abbé L.). Réchin (abbé). Savoie. Chabert. Kralik. Savoie (Haute-). Chevalier (abbé E.). Guinier. Payot (V.). Seine (1). Bescherelle. Calmeil. Cocardas. Grés. Lefebvre. Lothelier. Marchand. Monod. Parisot. (1) Les membres résidant à Paris ne sont pas mentionnés sur cette liste, 22 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Patouillard. Ramond. Vesque. Seine-et-Marne. Brandza. Dumée. Duval. Guédon. Jumelle. Pierson. Seine-et-Oise. Beleze (M!*). Boudier. Legrelle. Michel. Mougenc de Saint-Avid. Pierre. Seine-Inférieure. Kerville (de). Labourdette. Le Breton. Niel. Somme. Bertrand Caron (E.). Copineau. Gonse. Wignier. Tarn-et-Garonne. Suis. Far. Charras. Vendée. Douteau, Vienne. Poirault. Richard (J.). Vienne (Haute-). Le Gendre. Vosges. Mer. Yonne. Renard. Algérie. Battandier. Hérail. Marès (Paul). Pomel. Trabut. Tunisie. Blanc. Inde française. Léveillé. Ile de la Réunion. Bédier. Tonkin. Balansa. Martinique. Landes. Allemagne. Asher. Behrend. Bolle. Cohn. Drude. Hasskarl. Alsace-Lorraine. Barbiche. Autriche. Ambrosi. Szyszylowicz. Belgique. Baguet. Cogniaux. Crépin. Gravis. Martens. Danemark. Lange. Espagne. Rodriguez. Tremols. Grande-Bretagne. Babington. Howse. Maw. Murray. Townsend. Walker. Italie. Almansi. Caruel. Giordano. Jatta. Mori. Saccardo. Todaro. Pays-Bas. Rauwenhoff. Suringar. Weber (M**). Portugal. Castello de Paiva. Daveau. Henriques. Oliveira David (d'). Suisse. Andrew. Barbey. Burnat. Candolle (A. de). Leutwein. Micheli. Wolf. Égypte. Deflers. États-Unis d'Amérique. Trelease. Bresil. Glaziou. Mexique. : Maury. Autres États de l'Amérique du Sud. Arechavaleta. Posada-Arango. Siège de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. LISTE DES MEMBRES DÉCÉDÉS EN 1890. MEMBRES DÉCÉDÉS EN 1890. ARNAUD (Joseph-Charles). Cauver (D.). LECLERC (Auguste). LETOURNEUX (Aristide). MarrTIN (Henri). OLIVER. TCHIHATCHEFF (de). 23 24 ` SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. RAYE, EN VERTU DE L'ARTICLE 73 DU RÈGLEMENT, POUR DÉFAUT DE PAYEMENT DE COTISATIONS ARRIÉRÉES. CaGnieuL (Albert), ancien préparateur à la Faculté des sciences de Bordeaux. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE SÉANCE DU 9 JANVIER 1891. PRÉSIDENCE DE M. ROZE. M. Roze, en prenant place au fauteuil, remercie la Société d'avoir bien voulu l'appeler aux fonctions de Président. M. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 26 décembre dernier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une présentation nouvelle et proclame membre de la Société : M. Arras (Albert), contrôleur des contributions directes, rue Mareschal, 6, à Montpellier, qui avait été présenté dans la dernière séance par MM. Flahault et Galavielle. M. le Secrétaire général donne lecture de lettres de MM. l'abbé Mailho et Montel, qui remercient la Société de les avoir admis au nombre de ses membres. Dons faits à la Société : Lemoine, Les Glaïeuls hybrides rustiques. Trouessart, Les Microbes, les Ferments et les Moisissures. Leiller, Bassin houiller et permien! d'Autun et d'Épinac. Fase. II, Flore fossile, texte et Atlas. Bolle, Wann erscheint die Weymouthskiefer zuerst in Europa? Cohn, Beiträge zur Biologie der Pflanzen, tome V, part. 2. D" W. Detmer, Manuel technique de physiologie végétale, trad. de l'allemand par le D* Henri Micheels. 26 SÉANCE DU 9 JANVIER 1891. Kihlman, Pflanzenbiologische Studien aus russisch Lappland. Sælan, Kihlman, Hjelt, Herbarium Musei Fennici, ed. secunda, I, Plantæ vasculares. Wainio, Étude sur la classification naturelle et la morphologie des Lichens du Brésil. Colmeiro, Resumen de los datos estadisticos concernientes a la ve- getacion espontanea de la peninsula hispanico-lusitanica e islas Baleares, Macoun, Catalogue of Canadian Plants. Part. V, Acrogens. Pearson, List of Canadian Hepatice. Mission scientifique au Mexique : première partie, Anthropologie par M. Hamy ; = troisième partie, Reptiles et Batraciens, livr. 12. Bulletin des travaux de la Murithienne, 1887-1889. Journal and Proceedings of the royal Society of New South Wales. M. Malinvaud signale à l'attention des membres présents le volume IT, 3* série, des Nouvelles Archives du Muséum, que la Société vient de recevoir. On y trouve, pp. 209 à 322, le commence- ment d'un travail considérable intitulé : Lichenes exoticos a pro- fessore W. Nylander descriptos vel recognitos et in herbario Musei parisiensis pro maxima parte asservatos in ordine systematico disposuit A. M. Hue, rothomagensis sacerdos. — L'auteur passe en revue, en les énumérant dans un ordre méthodique, tous les Lichens exotiques que M. Nylander a étudiés pendant sa longue carrière scientifique ; les riches collections du Muséum ont fourni les matériaux utilisés pour cet inventaire qui sera sous ce rapport un précieux catalogue. Plus de 3500 espèces sont classées et. dis- tribuées en 133 genres; M. l'abbé Hue indique de chacune les synonymes les plus importants, l'ouvrage de M. Nylander et l'endroit précis oü l'on trouve sa description, les différentes réac- tions chimiques que ce savant a spécifiées,"enfin les pays qu'elle habite, avec renvoi aux Mémoires oü elle est citée. L'ensemble de ces renseignements, qui n'avaient pas encore été réunis, constitue un tableau complet, dans l'état actuel de la science, de la distri- bution géographique des Lichens sur le globe. — La partie publiée comprend seulement 1000 espèces environ des Lichens à thalle fruticuleux ou foliacés, soit les deux premières familles, Éphéba- cées et Collémacées, et le commencement des Lichénacées. Le prochain volume des Nouvelles Archives du Muséum donnera la SÉANCE DU 9 JANVIER 1891. 97 fin de cette série et la première partie des Lichens à thalle crus- tacé. — Une préface magistrale de M. le professeur Van Tieghem fait ressortir le mérite de cette publication qui est d’une impor- tance capitale pour les lichénologues. M. P. Duchartre met sous les yeux de la Société trois spécimens de pommes jumelles qu’il tient de M. Bornet, D’après ce que lui a dit notre savant confrère, dans un même panier de pommes il s’en est trouvé douze également jumelles, ce qui porterait à penser, soit que l'arbre qui a fourni cette récolte a une très forte tendance à la production de ce genre de monstruosité, soit qu’il appartient à une variété dont c’est là le caractère essentiel. Il existe, en effet, comme nous l’apprend M. Masters, dans son Vegetable Teratology, une variété de Pommier nommée, en anglais, Siamese twin Apple (Pomme jumelle de Siam), qui produit constamment des fruits soudés deux par deux. Dans les spécimens qui sont en ce moment sous les yeux de la Société, les deux pommes paraissent avoir pris leur développement normal, et dans chacun les deux qui se sont réunies par confluence de leur chair sont de même volume ou fort peu inégales. Naturellement elles ont pris toute leur croissance du côté libre, d’où il résulte que l'œil s’est trouvé rejeté entièrement de côté. Intérieurement leurs cinq loges sont bien formées et ren- ferment souvent des pépins en bon état. Dans l’un des trois spéci- mens il y a eu non seulement confluence sur les points en contact, mais encore production supplémentaire de substance, d’où est résulté, du côté opposé au pédoncule, d’un fruit à l’autre, une sorte de pont avec continuité d’épiderme. Le même spécimen offre encore cette particularité que le pédoncule, tout contre son extré- mité que surmonte le fruit double, porte encore une troisième pomme qui est restée rudimentaire, puisqu'elle mesure au plus un centimètre en tout sens, mais dans laquelle les cinq loges sont très bien formées. M. Duchartre fait ensuite la communication suivante : 28 SÉANCE DU 9 JANVIER 1891. NOTE SUR LES OVAIRES INFÈRES ET, PLUS PARTICULIÈREMENT, SUR CELUI DES POMACÉES ; par M. P. DUCHARTRE. L'ovaire infère, considéré en général mais plus particulièrement chez les Pomacées, est, dans l'ensemble de l'organisation végétale, l'une des parties qui ont été le plus souvent étudiées et qui, néanmoins, ont été envisagées d'après les théories les plus dissemblables; considérations morphologiques, organogénie, anatomie, tout a été successivement invoqué en vue d'en expliquer la nature, et, malgré les nombreux écrits qui en sont résultés, l'accord ne s'est pas établi, de telle sorte que, dans des ouvrages différents, dont la publication est récente, on trouve encore exprimées des idées contradictoires, qui, par conséquent, ne peuvent être également fondées. Dans cet état de choses, il me semble qu'il n'est pas sans intérêt de tracer un rapide historique de cette question et de rechercher la valeur des théories auxquelles elle a donné nais- sance, pour tâcher de reconnaitre quelle est celle d'entre elles qui a le plus de raison d'être, qui s'accorde le mieux avec les faits observés et qui dès lors doit seule être maintenue. On fait toujours remonter à Linné la théorie adoptée par les bota- nistes descripteurs jusqu'à nos jours, et selon laquelle un ovaire infère serait la réunion de deux parties concentriques : 4° de l’ovaire lui-même; 2° d'une enveloppe ou cupule formée par le tube du calice qui se serait soudé avec le tube de cet ovaire. Ainsi on lit dans le Prodromus, rela- tivement aux Pomacées : « Calycis tubus campanulatus urceolatusve, ad ə maturitatem carnosus, carpella fovens et cum iis adhærens » (II, p. 626); relativement aux Cactées : « Calyx constans sepalis plurimis sæpius » numero indefinitis, basi in tubum ovario longe adnatum concretis » (III, p. 457), etc. De même, dans le Genera plantarum de MM. D. Hooker et Bentham (I, p. 626), se trouve, à l'article Pirus, la phrase : € Calycis tubus... carpellis adnatus et ultra carpella productus », phrase qui est reproduite pour les genres dans lesquels on trouve une organi- sation analogue. Les termes par lesquels Linné a exprimé sa manière de voir, à cet égard, tant dans son Philosophia botanica (p. 72 de la 4° édit.) que dans son Genera plantarum, n’ont pas la même netteté et pourraient même être interprétés différemment. Je les laisserai donc de côté. Bien qu’elle ait été et qu’elle soit encore admise par un grand nombre de botanistes, l’idée que le tube calicinal, revêtant extérieurement un ovaire, le rend infère en se soudant par sa face interne avec lui, est tout DUCHARTRE. — SUR LES OVAIRES INFÈRES. 29 à fait en contradiction avec un principe fondamental de la science actuelle. En effet, les organes dont est composé un végétal phanéro- game étant tous, soit axiles, soit appendiculaires, ces derniers ne peu- vent naître que des premiers. En d’autres termes, une feuille, organe appendiculaire, ne peut naître que de la tige et de ses ramifications, organes axiles. Toutes les parties d’une fleur, n’étant que des feuilles modifiées, ne peuvent, par cela même, naître les unes des autres, et c’est cependant ce qui aurait lieu selon la théorie dont il s’agit. En effet, dans une fleur à ovaire infère, c’est au niveau où le prétendu tube cali- cinal cesse adhérer à l'ovaire, souvent même notablement plus haut, que partent de lui la corolle et les étamines, qui, comme les sépales du calice, sont de nature foliaire, c’est-à-dire appendiculaires. Il y aurait donc là deux verticilles de feuilles tirant naissance d’un autre verticille foliaire, ce qui est impossible. D'illustres botanistes, sentant bien l’inadmissibilité de cette théorie, en ont proposé des modifications plus ou moins profondes. A. P. De Candolle qui, en 1819, dans la 2° édition de sa Théorie élémentaire de la Botanique, écrivait (p. 470) que la qualification d'inférieur ou infère est donnée à l'ovaire « pour dire qu'il est sous le » tube du calice, c’est-à-dire adhérent au tube du calice », s’est exprimé plus tard, sur le même sujet, en termes qui expriment une manière de voir notablement différente. En effet, dans son Organographie végé- tale (1), il admet que, entre le tube du calice et l'ovaire, s'étend un cylindre formé par le torus ou réceptacle propre de la fleur, qui, dit-il, « parait être une expansion du pédicelle », par conséquent une forma- tion de nature axile. Voici, du reste, en quels termes il exprime ses idées à ce sujet (loc. cit., I, p. 489) : « Il arrive en général que, lorsque » le torus adhère au calice et à l'ovaire, il tend à les souder dans toute » la portion de leur longueur où ils se trouvent contigus. On dit alors » que l'ovaire est adhérent au calice, ou que le calice est adhérent à » l'ovaire, ou simplement que ces organes sont adhérents. Cette soudure » de deux organes les plus éloignés ne peut s’opérer que par l'union de » chacun d'eux avec l'organe intermédiaire ; le torus, réduit à une lame » indistincte dans toute la partie soudée, se développe au-dessus, dans » le point où le limbe du calice devient libre. » Ainsi, d’après cette modification de la théorie calicinale primitive, la masse complexe appelée ovaire infère comprendrait : extérieurement le tube du calice, en dedans de ce tube le torus, et, plus intérieurement, l'ovaire proprement dit; en outre, cette lame « indistincte » de nature . (1) De Candolle (A.-P.), Organographie végétale, ou Description raisonnée des organes des plantes, 2 in-s; Paris, 1827. 30 = SÉANCE DU 9 JANVIER 1891. axile, dont les études anatomiques n'ont pas, que je sache, révélé l'exis- tence, se développerait assez, au niveau « oü le calice devient libre », pour donner naissance à la corolle et à l'androcée. En faisant intervenir ainsi le torus, De Candolle éludait la difficulté capitale qui résultait, avant lui, de la nécessité d'attribuer au calice la production de deux autres verticilles floraux; mais sa théorie n'en est pas devenue plus admissible que celle à laquelle il l'a substituée, car elle oblige également à accorder au calice la faculté de donner naissance à des feuilles et même à des rameaux florifères. On sait, en effet, que, comme l'a écrit et figuré M. Trécul (1), dans le Prismatocarpus hybridus, l'ovaire infère et le fruit, après lui, portent presque toujours, à leur face externe, une ou plusieurs feuilles, à l'aisselle desquelles nait souvent un petit rameau, feuillé lui-même et florifère. On verra plus loin qu'une pareille production de feuilles a lieu également chez diverses Pomacées, surtout chez un Cratœgus, chez des Cactées, etc. Ces feuilles et ces rameaux seraient forcément produits par le tube du calice, ce qui n'est pas plus possible pour sa face externe que pour sa face interne. Il en résulte que la théorie de De Candolle n'est pas plus admissible que celle dontelle est une simple modification, non justifiée, du reste, par l'obser- vation directe. La mème difficulté empêche également d'accepter une autre modifi- cation de la théorie calicinale qui a été proposée par M. Van Tieghem (2). D'après notre éminent confrère, l'ovaire est « adhérent, non pas au » calice, comme on le dit à tort, mais au tube formé par la coalescence » parenchymateuse de tous les appendices externes, sépales, pétales, » étamines, représentés chacun par son système vasculaire propre ». Ainsi, dans cette manière de voir, la coupe dans laquelle est enchâssé l'ovaire infère est entièrement appendiculaire; néanmoins c'est d'elle que naissent les feuilles et les ramules florifères portés par elle chez les Prismatocarpus et autres! Il y a là une contradiction tellement mani- feste avec la distinction fondamentale des organes végétaux en axiles et appendiculaires et avec l'ordre de naissance des uns et des autres, que la théorie s'en trouve sapée par sa base. Je rappellerai, du reste, que M. Celakovsky (3) avait déjà élevé contre cette même théorie deux objections très sérieuses : « Il suffit, écrit ce » savant botaniste (loc. cit., p. 359), de constater que l'erreur fonda- (1) Trécul (A.), Observations sur les fruits des Prismatocarpus Speculum et hybri- dus, et sur celui des Crucifères (Ann. des Sc. natur., 2° série, XX, 1843, p. 339-344, pl 11). (2) Van Tieghem (Ph.), Recherches sur la structure du pistil (Ann. des Sc. natur., 5° série, IX, 1868, p. 127-226, pl. 19-22). (3) Celakovsky (Lad.), Ueber ‘die Cupula und den Cupularfruchtknoten (Œsterr. botan. Zeitschr., 24° année, 1874, p. 358-370, avec cinq figures). DUCHARTRE. — SUR LES OVAIRES INFÈRES. 31 » mentale de M. Van Tieghem consiste à regarder partout les faisceaux » vasculaires comme une formation primaire, déterminante, et les » organes morphologiquement fondamentaux, axe et feuille, comme » complètement déterminés par ces faisceaux, même comme existant par ceux-ci seuls, tandis que, au contraire, ce sont précisément ces organes qui existent d'abord et qui sont déterminants, l'importance des faisceaux étant non morphologique, mais purement physiologique, en leur qualité de conducteurs, et eux-mêmes se réglant, pour leur direction et leur développement, d’après les circonstances de naissance de l'axe et de la feuille. Au reste, le même auteur a oublié que les fais- ceaux vasculaires des Phanérogames sont, dans la règle, communs ou propres à la feuille, la tige n’en ayant pas d’autres que les premiers qui se courbent pour se porter dans les feuilles, de sorte que de la marche des faisceaux de la cupule on ne peut rien conclure relative- ment à Ía nature foliaire ou axile de celle-ci. » En somme, il y a des raisons majeures pour ne pas admettre que l’élément externe des ovaires infères, la cupule, soit de nature appen- diculaire. Elle ne peut, en effet, être regardée comme étant ni le seul tube du calice, ni ce tube tapissé intérieurement par le torus réduit à une « lame indistincte », ni une gaine formée des trois verticilles floraux externes représentés par leurs faisceaux, ni enfin la base commune et indivise des divers organes de la fleur qui plus haut deviennent libres, ce qu'a pensé M. Koehne (1). Si cette cupule n’est pas appendiculaire, elle ne peut être qu’axile, et c’est, en effet, à la considérer comme telle que conduisent l'observation morphologique, l’organogénie et des faits tératologiques. Selon cette manière de voir, un ovaire infère consiste en un ovaire de nature carpellaire, comme tous les autres, mais cohérent par sa face externe avec un prolongement en coupe profonde ou en cylindre du pédoncule, axe florifère. Ce prolongement est la cupule qualifiée, pour plus de précision, de réceptaculaire et qui, atteignant le sommet de l’ovaire ou le dépassant, émet à son bord supérieur les trois verticilles externes de la fleur : calice, corolle et androcée. Seulement, avant de limiter l'intervention de l'axe, dans la constitution des ovaires infères, à la formation de la cupule, une théorie due à Schleiden lui assignait un rôle encore plus important et lui attribuait sans réserve toute la substance de ces ovaires. Ce célèbre botaniste avait exposé ses idées à ce sujet dès la première édition de ses Grundzüge, qui porte la date de 1842-1843. Il les a w WW W W Ww 23 Y WX w Y Y (1) Koehne, Ueber Blüthenentwickelung bei den Compositen. Berlin, 1869; diss, de 48 pages. 32 SÉANCE DU 9 JANVIER 1891. maintenues dans les éditions subséquentes de cet ouvrage, et voici comment il les formule dans la troisième (1) : « Lorsque tous les articles caulinaires de la fleur forment un corps » creux ou même allongé en tube cylindrique, qui renferme unique- » ment les ovules et porte à son bord supérieur toutes les parties » florales, on a ce qu'on nomme ovaire infère. Toute autre extension » analogue des articles caulinaires de la fleur, qui ne porte pas immé- » diatement les ovules, s'appelle le disque... (loc. cit., p. 314). Chez un » grand nombre de familles, tous les articles caulinaires, du calice aux » carpelles, s'étendent en un corps creux, en coupe ou mème en tube, » qui porte sur son bord toutes les autres parties de la fleur, développe » sur sa face interne les ovules et constitue ainsi l'ovaire. Ici les car- » pelles forment, en se soudant entre eux par les bords, uniquement le » couvercle de la cavité ovarienne, le style quand il existe et, par ses » extrémités libres, les stigmates... Quand l'ovaire est déjà fermé en » haut par suite de la forme des articles caulinaires (par exemple chez » les Onagrées), les carpelles ne forment que le style et les stigmates. » Si, ce qui n'est pas très rare, le tube dù aux articles caulinaires » s'allonge au-dessus des organes floraux, il y a un style (faux) con- » stitué par ces articles, lequel porte ordinairement les étamines, et les » carpelles en petites écailles ne forment plus que les stigmates ou » manquent entièrement. Telle est l'organisation chez les Orchidées et » les Aristolochiacées et, de la manière la plus frappante, chez les » Stylidiées. » Cette théorie a été adoptée par plusieurs célèbres botanistes, notam- ment par MM. Trécul, Payer, Sachs, etc. Ainsi, Payer a écrit, comme résumé de ses observations organogéniques : « Quelle que soit la nature » des placentas, il demeure constant que l'ovaire infère se compose » toujours d'une partie inférieure axile, qui est creusée d'un plus ou » moins grand nombre de trous, et d'une partie appendiculaire qui la » recouvre (2). » Néanmoins, on peut élever contre elle diverses objec- tions dont une est capitale. Il est parfaitement démontré que, à part un fort petit nombre de cas, les ovules émanent toujours des bords des feuilles carpellaires dont chacun d'eux représente d'abord un simple lobe. Comment, dans un ovaire infère, tireraient-ils leur origine de feuilles carpellaires, si celles-ci se réduisent au couvercle de la cavité ovarienne, mème aux styles et stigmates, ou encore font absolument défaut, comme l'admet Schleiden? Pour ce botaniste, cette difficulté (1) Schleiden (M.-J.), Grundzüge der wissenschaftlichen Botanik, 3e édit., 1849, H, pp. 250, 314. (2) Payer, Traité d'organogénie comparée de la fleur, 2 gr. in-8°, l'un de 748 pages de texte, l’autre atlas de 148 planches, Paris, 1857. DUCHARTRE. -— SUR LES OVAIRES INFÈRES. 33 majeure n'existait pas, chaque ovule étant pour lui un bourgeon, et devant dès lors être la production d’un organe axile. Je crois que l’im- possibilité absolue de faire concorder l’idée d’un ovaire infère complète- ment axile dans toute sa portion ovulifère avec la nature et l’origine foliaire bien démontrée des ovules suffit pour renverser la théorie dont il s’agit, et il ne me semble pas que M. Sachs l’ait rendue plus accep- table en disant que, du haut de l’ovaire, seul endroit où ils se trouvent, les carpelles développent tout particulièrement leurs bords qui, « s’éten- » dant vers le bas, vont former les placentas pariétaux ou les cloisons des » ovaires pluriloculaires (1) ». En somme, je ne crois pas nécessaire de reproduire ici les autres objections qui ont été élevées contre la même manière de voir, notamment par M. Celakovsky (loc. cit., p. 362-363), et qui démontrent aussi l'impossibilité d'expliquer la constitution des ovaires infères en excluant les carpelles ou feuilles carpellaires préci- sément de la portion de ces ovaires où leur existence est absolument nécessaire. On est ainsi conduit à la seule opinion qui ait les plus sérieuses raisons d’être, dans l’état actuel de la science; c’est celle selon laquelle un ovaire infère ne diffère des autres qu’en ce qu’il est enfermé dans une cupule formée par un prolongement du pédoncule ou axe florifère, cupule avec laquelle il est continu par sa face externe, qui peut parfois se prolonger notablement au-dessus du niveau de la sommité ovarienne, et qui, dans tous les cas, produit, à son bord supérieur, le calice, la corolle et l’androcée. Ici une question se présente en premier lieu : à qui doit-on la première émission de cette théorie? La priorité à cet égard me semble appartenir à M. Naudin, qui, dès 1855, a écrit : « À mes yeux, c’est l’axe florifère » lui-même, en d’autres termes, le pédoncule, qui, chez les Cucurbitacées, » enveloppe l'ovaire en totalité ou en partie(2). » Puis, dans une longue note (loc. cit., p. 15), après avoir montré la « nature raméale du tube » plus ou moins allongé des Cactées » et des Rubiacées, il dit : « Chez » les Rosacées, le tube plus ou moins charnu et pomiforme dans lequel » Sont contenus les carpelles appartient plus manifestement encore au > pédoncule dont il est la prolongation. On a quelquefois cité des poires Mmonstrueuses sur lesquelles s'étaient développés des rudiments de » feuilles... J'en ai moi-même rencontré dernièrement un exemple. » Ce qui me semble plus décisif, c'est le fait normal et à peu près (1) Sachs (Jul.), Lehrbuch der Botanik, 4° édit., Leipzig, 1874; gr. in-8° de 928 pages (voy. p. 550). (2) Naudin (Ch.), Observations relatives à la nalure des vrilles et à la structure de la fleur chez les Cucurbitacées (Annal. des Sc. natur., 4* série, IV, 1855, p. 5-19, pl. 1-2). T. XXXVIII (SEANCES) 3 34 SÉANCE DU 9 JANVIER 1891. » constant de la présence de bractéoles sur la pomme du Cratœgus » tanacetifolia, bractéoles ordinairement au nombre de deux ou trois, » etsemontrant indifféremment à la base, au milieu ou près du sommet » de ce fruit. » Toutefois, bien que le Mémoire de M. Naudin soit antérieur de deux années à celui dans lequel Decaisne a exprimé des idées semblables (1), je erois que les noms de ces deux botanistes doivent être associés, parce que c'est en commun qu'ils ont conçu la théorie d'un ovaire carpellaire enfermé dans une cupule réceptaculaire et cohérent avee elle. En effet, M. Naudin cite Decaisne, pour qui une poire, « sauf, bien entendu, ce » qui appartient aux earpelles qu'elle contient, ne serait autre chose » que l'analogue de ces rameaux tuméfiés et à demi charnus... que les » jardiniers désignent sous le nom de bourses », qui même « peuvent se » transformer en poires, sans que leur développement ait été provoqué » par la présence d'une fleur. » Il en décrit et figure (loc. cit., pl. 2, fig. 6 et 7) une de cette sorte qu'il tenait de Decaisne, qui était ovoiïde, de la grosseur d'une petite noix, qui portait une petite écaille au-dessus de sa base, qui n'avait intérieurement ni loges ni graines, mais offrait, au milieu de sa chair, de ces concrétions dites pierreuses qu’on trouve dans beaucoup de poires normales. Les relations entre ces deux savants attachés au même établissement étaient tellement journalières et intimes qu'il est naturel de penser, même abstraction faite de la citation qu’on vient de lire, que leurs idées ont été conçues en commun et que la théorie dont il s’agit ici appartient également à l’un et à l’autre. Dix-neuf années plus tard, en 1874, M. Celakovsky a consacré au même sujet le Mémoire spécial cité plus haut « sur la cupule et l'ovaire » cupulaire ». Ce Mémoire est intéressant, très bien fait; son savant auteur y formule des objections contre chacune des opinions que j'ai examinées ci-dessus; mais je ne vois pas qu'il ait modifié en quoi que ce soit la théorie exposée, une vingtaine d'années plutôt, par MM. Naudin et Decaisne ; néanmoins, en Allemagne, on qualifie toujours cette même théorie de théorie de Celakovsky ! Ainsi que je l'ai dit plus haut, l’organisation de l'ovaire eupulaire peut être démontrée par l’organogénie, l'anatomie et des faits tératolo- giques. 1° Organogénie. — On doit à cet égard, à M. Goebel, un travail important (2). « Les Pomacées, y lit-on, présentent le cas le plus simple » pour le développement de l'ovaire infère. Les cinq carpelles des Pirus (1) Decaisne (Jos.), Note sur l’organogénie florale du Poirier (Bull. de l Á bolan. de Fr., AN, 1857, p. 338-342). (Bull. de la Soc (2) Goebel (K.), Zur Entwickelungsgeschichte des unterstündigen Fruchtknoten (Botan. Zeit., 1886, n° 43, colon. 729-738, pl. 5). g ' DUCHARTRE. — SUR LES OVAIRES INFÈRES. 35 » Malus et communis se présentent d'abord comme des bosses, sur la » courbure interne de l'axe floral excavé et atteignent le bas de la » cupule dont le point central présente le point végétatif. De cela pour- » rait très bien venir une fleur périgyne, comme celle d'autres Rosacées » chez lesquelles l'ovaire est formé par les seuls carpelles; si cela n'a » pas lieu, c'est que la zone du réceptacle... qui comprend la place » d'insertion des carpelles prend un grand développement intercalaire, » tandis que, dans les fleurs périgynes, elle s'accroit peu. La conséquence » en est qu'il se produit une cupule en gobelet, mais qui est revêtue » intérieurement par les carpelles. » 2 Anatomie. — Cave a résumé brièvement les résultats de ses recher- ches sur la structure des fruits infères dans les termes suivants (1) : « Nous avons suivi un certain nombre de fruits infères dans leur » développement, et nous y avons toujours reconnu deux parties; l'une » d'elles s'accroit en épaisseur comme les tiges; l'autre se comporte » comme un ensemble de carpelles. » Je ferai observer, sans toutefois attacher à ce fait une trop grande importance, que M. Trécul, qui avait adopté sans réserve la théorie de Schleiden, signale et figure (Loc. cit., fig. 6 et T), à la face interne du fruit des Prismatocarpus, une (Pr. Speculum) ou mème deux couches (Pr. hybridus) de cellules renfermant de la chlorophylle et que recouvre un épiderme. Cette particularité d'organisation semblerait indiquer les restes des feuilles carpellaires coalescentes avec la cupule bien plutôt que du tissu médullaire intérieur à la zone ligneuse. 3 Faits tératologiques. — Ceux qui fournissent de bons arguments en faveur de l'existence de carpelles dans l'ovaire infère sont tellement nombreux que je me bornerai à en citer quelques-uns. Hs portent, les uns sur l'ovaire carpellaire, les autres sur la cupule, et ils prouvent que chacun de ces deux éléments constitutifs de l’ovaire infère normal peut ne prendre qu’un faible développement ou manquer tout à fait, tandis que l’autre continue d'exister et acquiert mème ses dimensions ordi- naires. ' Ainsi, dans les chloranthies de fleurs à ovaire infère, comme le fait observer M. Celakovsky, on voit les carpelles se dégager plus ou moins de leur coalescence avec la cupule. Plus celle-ci se trouve réduite et raccourcie, plus, au contraire, eux se montrent dégagés et allongés relativement; si même elle manque, ce qu’on a vu quelquefois, les car- pelles demeurent libres. Ils existent done bien dans toute Pétendue de l'ovaire infère normal, et les chloranthies ne font que les dégager sur (1) Cave (Ch.), Structure et développement du fruit (Annal. des Sc, natur., 5° série, X, 1868, p. 123-130, pl. 1-4). 36 SÉANCE DU 9 JANVIER 1891, une étendue d'autant plus grande qu'elles réduisent davantage la cupule axile. Ailleurs. par contre, c'est l'ovaire carpellaire qui peut manquer et alors la cupule réceptaculaire existe seule. Dans ce cas, elle peut pro- duire, à sa partie supérieure ou bien à des niveaux différents, le calice, la corolle et l'androcée, ou bien ne donner naissance à aucun organe floral, tout en prenant elle-même la structure, l'apparence et jusqu'à la forme du fruit normal, mais sans loges ni graines. C'est surtout chez le Poirier et le Pommier que se présentent des monstruosités de ce genre, dont des exemples nombreux ont été décrits par divers observateurs que cite M. Penzig dans le volume de sa Tératologie récemment publié (1). Il n'y a donc pas lieu d'entrer dans de grands détails à ce sujet. Aussi me bornerai-je à rappeler deux fails de cet ordre bien caractérisés et qui se rapportent, l'un à la cupule existant seule et produisant calice, corolle et androcée, l'autre à la cupule existant seule aussi, se dévelop- pant fort bien, mais ne donnant naissance à aucun organe floral. Le premier de ces faits a été décrit, par moi, il y a dix ans (2). Il est relatif à une poire de la variété nommée Beurré de Magnifique, ou, plus simplement mais à tort, Beurré magnifique. Ce fruit anormal, dont la substance était absolument semblable à celle des poires normales de la même variété, mettait en pleine évidence la transformation progressive du pédoncule en une cupule charnue, pleine sur les deux tiers environ de sa hauteur, c'est-à-dire sur une longueur de 0",08, puis creusée, dans son tiers supérieur, d'une cavité longue et étroite, irrégulière de contour, dans laquelle il n’existait pas le moindre vestige de quoi que ce soit qui eüt pu représenter un pistil. Cette transformation en chair s'était opérée graduellement, de telle sorte que le corps de plus en plus épais qui en résultait était en cône renversé, dans sa moitié inférieure; comme elle s'était effectuée d’abord dans l'écorce du pédoncule, les portions ligneuse et médullaire de celui-ci s'étaient maintenues sans autre changement qu’une faible augmentation d'épaisseur sur plus de 0,02 de hauteur. Puis, à 0",25 d’élévation, au milieu de la chair, la zone fibro-vasculaire s'était divisée en faisceaux; la moelle avait forte- ment gagné en épaisseur et avait formé finalement la plus grande partie de la chair, dans laquelle ne manquaient même pas les granulations ou groupes de cellules sclérifiées, qu’on qualifie habituellement de pier- reuses, et qui existent chez beaucoup de variétés de poires. Bien plus haut seulement s'était creusée la cavité centrale, la structure de l’épaisse (1) Penzig (D* O.), Pflanzen-Teratologie; 1* vol., Dicotylédones polypétales, gr. in-8? de xx et 540 pages. Gênes, 1890. (2) Duchartre (P.), Note sur une poire monstrueuse (Bull. de laSoc. botan. de Fr., XXVII, 1880, p. 8-12). DUCHARTRE. — SUR LES OVAIRES INFÈRES. 31 zone ambiante ne subissant en elle-même aucune modification. Cela revient à dire que, à ce niveau, la croissance terminale de l'axe s'était arrêtée, tandis qu'il s'était produit un fort accroissement intercalaire. Une autre particularité qu'il est à peine besoin de faire ressortir, c'est que l'axe, quelque modifié qu'il soit dans sa forme, n'en conserve pas moins sa faculté caractéristique d'émettre, dans toute son étendue, des organes appendiculaires. Chez les Pomacées, c'est quelquefois, comme on l'a vu, par sa face externe qu'il en émet; mais presque toujours c'est seulement sur le bord plus ou moins épais de la cupule formée par lui qu'a lieu la production de ces organes, qui, là, constituent le calice, la corolle et l'androcée. Comme cette émission par l'axe a lieu dans le sens de sa croissance, la tendance à l'avortement s'y manifeste en sens inverse. Dans le cas dont je parle, cette tendance avait produit ses effets régulièrement dans ce sens inverse et avait amené : au premier degré, l'absence complète de l'ovaire; au second degré, une telle réduction de l'androcée normalement polyandre qu'il n'en était resté que cinq étamines qui ne constituaient plus chacune qu'un grêle et court filet. La corolle devait avoir existé, mais l'état de l'échantillon, passé à l'état de fruit mür et conservé à sec depuis deux mois, ne m'a pas permis d'en voir d'autre indice que la cicatrice d'insertion d'un pétale de l'étendue nor- male; enfin, le calice n'avait subi aucune altération. Il importe de faire observer que, dans le cas dont il s'agit et dans les analogues, la production d'un fruit charnu, volumineux même, a lieu sans possibilité de fécondation, puisqu'il n'existe pas d'organe à fécon- der; il y a toutefois encore une apparence de fleur. Or, les choses peu- vent aller encore plus loin, et on peut voir se développer, en l'absence de tout organe floral, un corps qui n'en a pas moins la forme, l'apparence et même le volume ordinaire d'un fruit de Pomacée. On a alors le cas observé surtout chez le Poirier, notamment par MM. Naudin, Clos, Masters et par M. Carrière, qui a qualifié de « fruits sans fleurs » les corps ainsi venus, qui sont semblables à une poire, mais qui ne présen- tent ni loges ni pépins (1). : Le Pommier parait présenter plus rarement des exemples d'un sem- blable développement; toutefois, en voici un des plus remarquables dont on trouve l'indication dans un recueil horticole allemand bien connu, le Gartenflora (2). L'arbre qui l'offre constamment est venu, en Vir- ginie, à la date d'une vingtaine d'années, chez un fermier, à la suite d'un semis fait avec des pépins de pommes normales. Un horticulteur- pépiniériste des États-Unis l'ayant vu, pendant un voyage dans le sud de (1) Carrière (E.-A.), Formation de fruits sans fleurs (Revue horticole, 1884, n* 17, p. 302, fig. 90-93). (2) Gartenflora, numéro du 1” juin 1890, p. 312. 38 SÉANCE DU 9 JANVIER 1891. ce pays, en a acquis la propriété et l'a multiplié par la greffe, à ce point qu'il en met en vente sans réserve des pieds ainsi obtenus et dans lesquels le fait remarquable de fruits non précédés de fleurs se conserve exacte- ment. Dans ce curieux type toujours monstrueux, l'arbre, dit le journal allemand, forme une belle pyramide et se montre fort productif. Il ne produit pas de fleurs, mais, à leur place, se montre une ébauche de fruit qui s'accroit assez rapidement en une pomme bien formée, de couleur jaune d'or, ne renfermant pas la moindre trace ni de loges, ni de pépins. Ce fruit a la chair d'un beau jaune d'or et de très bon goût; par la couleur, la grosseur et la saveur, il rappelle celui de la variété nommée en allemand Goldparmäne. On a vu plus haut que, des deux éléments que MM. Naudin et Decaisne ont admis comme constituant, par leur union, un ovaire infère, l'un, l'ovaire carpellaire, peut, dans certaines chloranthies, se dégager propor- tionnellement à la réduction qu'ont alors subie les dimensions en hau- teur de l'autre, qui est la cupule axile, et qu'il peut même exister seul si celle-ci vient à faire défaut. On vient de voir aussi que, dans d'autres cas tératologiques beaucoup plus fréquents, c'est l'élément axile qui existe seul et qui, néanmoins, prend le développement et tous les carac- tères par lesquels il se distingue dans les fruits infères complets et normaux. [ne me semble guère possible qu'on puisse, après une pareille démonstration par des faits précis, contester l'union et, par conséquent, l'existence de ces deux éléments dans tout ovaire infère normal. Je crois donc être autorisé à conclure que, les autres théories émises successive- ment pour expliquer la constitution de cette catégorie d’ovaires ne résis- tant pas à un examen sérieux, celle de MM. Naudin et Decaisne reste seule, si bien fondée, si bien justifiée par les faits, qu’elle doit être adoptée par tout botaniste non aveuglé par un parti pris. M. Camus fait à la Société la communication suivante : CAMUS. — LE GENRE OPHRYS DANS LES ENVIRONS DE PARIS. 39 LE GENRE OPHRYS DANS LES ENVIRONS DE PARIS; par M. E, G. CAMUS. Les recherches faites cette année sur les formes diverses du genre Ophrys nous ayant donné des résultats particulièrement satisfaisants, nous avons cru qu'il pouvait y avoir quelque intérêt à faire connaitre à la Société l'état actuel de cette question. Un simple coup d'œil d'ensemble sur le Conspectus ci-joint, fait voir qu'aux quatre espèces et à la variété décrites dans les différentes Flores, plusieurs variétés très remarquables et plusieurs hybrides viennent s'ajouter pour enrichir notre inventaire. Jai l'honneur de vous présenter les plantes qui font l'objet de cette communication, elles ont été recueillies par MM. Jeanpert, Luizet et par moi ; de plus, je vous en présente des aquarelles faites d'après nature. CONSPECTUS, Labelle plus long que large, muni au centre d'une tache bleuâtre, glabre presque rectangulaire ; lobe moyen bifide, divisions internes du périgone fili- $ Ophrys muscifera. 1 pros d'un pourpre foncé; fleurs petites en épi CNO.. Ne kisses resserre re Labelle presque aussi large que long; divisions internes du périgone vertes, jaunâtres où rosées non fili- ! 2. tormes.. pds ler rit) A ( Labelle pourvu à son extrémité d'un appendice charnu j 3 glabre et verdâtre..... MA OISE CNE f , Labelle dépourvu d'appendice à son extrémité,..,,,., 3 | Appendice du labelle courbé en dessous.,.,.;.:...... 4 Appendice du labelle relevé en avant......... 314. 6. Bec du gymnostème flexueux, labelle 3-lobé à mani 2 enroulés en dessous, d'un pourpre brunâtre muni d'une tache glabre entourée de 1-2 lignes jaunes à RE À ee O. api : formant écusson ; divisions extérieures du ‘médiane | pliera n d'un rose Æ vif, munies d'une nervure médiane verte. j c à ò 4 d u4 06 db òV0 E65 C0402449 rossis sia Divisions extérieures du périanthe blanches, munies 5. d'une nervure médiane verte.,...... ETE Fleurs petites de même forme que dans Pakea à ci- 334 dessus, labelie vert et non d’un brun pourpre....., -) var, viridiflora G. Cam. Fleurs de même forme et mêmes dimensions que la $ variété ci-dessus ; labelle d’un brun pourpre muni ( var intermèdia G. Cam . de lignes vertes.............,.....,.........,.., Fleurs petites à labelle suborbiculaire d’un vert jau- X 0. Lujzetir G. Cam. nâtre, muni de deux tache glabres allongées, lobes $ (O. apifera v. viridiflora \ ` latéràâux peu marqués........0.505.465006600600 .... | + Pseudo-Speculum.) { Labelle dépourvu de gibbosités latérales.: ,.,...,..,. 1. ! Labelle pourvu de deux gibbosités latérales.......... 8. SÉANCE DU 9 JANVIER 1891. ligne blanche formant écusson, dépourvu de taches ç; (0. Pseudo-Speculum ? glabres allongées jaunàtres...................... ) + 0: arachnites): Labelle entier d'un pourpre brunâtre, muni de 2-3 [FLASCA A REY E lignes jaunes formant écusson, pourvu de deux taches + (0. aranifera v. atrata jaunes glabres allongées........:................. + 0. arachnites). Labelle entier ovoïde, d’un pourpre brunâtre muni d'une ) X O. PULCHRA G. Cam. Périanthe à divisions rosées, les extérieures avec une nervure médiane verte, les internes petites; labelle | j environ aussi large que long, velouté d'un brun) ©. arachnites. foncé à bords un peu roulés en dessous, muni de lignes jaunes formant un dessin symétrique........ Plante de même forme et de mêmes dimensions que \ l'espèce ci-dessus, mais à fleurs d'un jaune aT. dâtre, à labelle muni de lignes d'un jaune brunâtre; divisions extérieures du périanthe blanches à ner- \ VUre Verte. 2902091726 var. viridiflora G. Cam. Périanthe à divisions rosées, les extérieures munies d'une nervure verte, labelle déprimé vers le milieu / X 0: ALBERTIANA G. C. de son extrémité, recourbé en dessous près de l'ap- $ (O.apifera + 0. arach- pendice et ayant une forme triangulaire sinueuse; \ nites). bec du gymnostème court Labelle brunâtre d'autant plus foncé et plus velouté que la plante est plus jeune, muni de 2 ou 4 lignes O. aranifera glabres symétriques, muni de deux gibbosités; di- var. atrata Huds. visions extérieures du périanthe d'un vert pâle Labelle incisé à la partie inférieure, de couleur bru- nâtre, marqué de 2 ou 4 lignes symétriques glabres, $ var. genuina Reichb. dépourvu de gibbosités latérales Fleurs ayant la forme et les dimensions de la variété atrata, mais d'un jaune verdâtre avec quelques parties ? var. viridiflora Barla. d'un brun clair sur le labelle...... Labelle entier, suborbiculaire, dépourvu de gibbosités latérales. d'un brun brunàtre, pâle au centre et sur 3 sco a $ -5 u- les bords, muni de deux taches glabres; divisions o Tae pec extérieures du périanthe d'un jaune verdàtre; fleurs „n. ARS S | Labelle entier suborbiculaire muni de quatre taches glabres, fleurs assez petitess v.d... 2230222 A . dre I: LUTE: *..... Ophrys muscifera Huds. — Bulbes entiers, ovoïdes ou subglobu- leux. Tige de 2-6 décimètres, grêle. Feuilles oblongues ou oblongues lancéolées. Bractées herbacées égalant ou dépassant l'ovaire. Fleurs pe u nombreuses, espacées, en épi lâche. Gymnostème terminé en bec court, obtus. Divisions extérieures du périanthe ovales-lancéolées ob dé be tuses, verdàtres; divisions internes, linéaires, d’un pourpre foncé, passant les extérieures, pubescentes veloutées à la face interne. La- Ile plus long que large, velouté d’un brun noirâtre quand la fleur vient de s'épanouir, devenant roussâtre après l’anthèse, marqué à sa partie moyenne d’une large tache quadrangulaire glabre d’un blanc bleuâtre ; à trois lobes, les deux latéraux courts, étroits, le moyen plus CAMUS. — LE GENRE OPHRYS DANS LES ENVIRONS DE PARIS. 44 large et plus long, bilobé et élargi au sommet dépourvu d'appendice à l'angle de bifidité. 2%. — Mai, juin. Ophrys aranifera lluds. -— Bulbes entiers, ovoïdes subglobuleux. Tige de 2 à 4 décimètres. Feuilles ovales oblongues. Bractées herbacées dépassant la longueur de l'ovaire. Fleurs peu nombreuses, espacées, en épi làche. Gymnostème terminé par un bec court droit. Divisions exté- rieures du périanthe ovales-oblongues d'un vert pâle; les deux inté- rieures oblongues lancéolées obtuses, d'un vert plus foncé, glabres. Labelle velouté, brun lorsque la fleur est jeune, d'un brun jaunâtre après l'anthèse, marqué à sa partie moyenne de deux ou quatre lignes ` glabres, blanchâtres ou verdâtres, disposées symétriquement; oblong- obovale, indivis, ordinairement entier, quelquefois un peu émarginé au sommet, convexe en avant et présentant vers sa base deux gibbosités, dépourvu d'appendice terminal. 2%. — Mai, juin. La variété décrite ci-dessus est la variété atrata Huds. C'est la forme que l'on rencontre le plus souvent dans notre contrée. Var. genuina Reichb. — Labelle incisé au sommet de couleur bru- nàlre, marqué de deux ou quatre lignes glabres symétriques, dépourvu de gibbosités latérales. Plus rare que la variété atrata. Var. viridiflora Barla. — Labelle muni de deux gibbosités latérales très marquées ; d'un jaune verdâtre avec quelques parties d'un brun clair. R. — Champagne (S.-et-0.). 0. Pseudo-Speculum DC. — Tige de 14 à 3 décimètres. Fleurs pe- tites, à labelle entier, suborbiculaire, dépourvu de gibbosités latérales et d'appendice terminal, d'un brun jaunâtre, pâle au centre et sur les bords, muni de deux taches glabres; divisions extérieures du périanthe d'un jaune verdâtre. Cette plante admise comme variété par beaucoup d'auteurs doit, je pense, être considérée comme espèce. Elle croit souvent seule, et ce n'est que lorsqu'on la trouve en compagnie de PO. aranifera que l'on peut observer des formes de transition. Les floraisons des diverses va- riétés de l'O. aranifera sont concordantes, VO. Pseudo-Speculum au contraire fleurit en avril et en mai. ; X O. JeanperRTI G. Cam. (0. aranifera + Pseudo-Speculum). — Fleurs petites, labelle entier suborbiculaire, dépourvu de gibbosités latérales et d'appendice terminal, muni de quatre taches glabres symé- triques. O. apifera Huds, — Bulbes entiers, ovoides-subglobuleux. Tige de 42 SÉANCE DU 9 JANVIER 1891. 2-4 décimètres. Feuilles larges, ovales-oblongues. Bractées herbacées dépassant la longueur de l'ovaire. Fleurs peu nombreuses, espacées en épi làche. Gymnostème terminé en bec long et flexueux. Divisions extérieures du périanthe ovales-oblongues obtuses, d'un rose assez vif avant l'anthèse, devenant plus pâle ensuite, munies d'une nervure mé- diane verte assez marquée; divisions intérieures linéaires lancéolées élargies à la base, courtes pubescentes veloutées à la face interne, d’un rose verdâtre, Labelle velouté d'un brun pourpre, muni à la base d’une tache glabre entourée de 1-2 lignes jaunes et de 1-2 lignes brunàtres disposées avec symétrie et formant un écusson, trilobé, à lobes latéraux très veloutés formant en avant deux gibhosités latérales ; lobe moyen plus grand que les latéraux, plan-convexe, trilobé au sommet à lobules rejetés en dessous, le médian terminé en appendice glabre. %, — Juin, juillet. Var. viridiflora G. Cam. — Fleurs plus petites mais de même forme que dans le type; divisions extérieures du périanthe blanches, munies d’une nervure médiane verte très remarquée. Labelle d’un vert clair. Var. intermedia G. Camus. — Fleurs plus petites mais de même forme que dans le type; divisions extérieures du périanthe blanches, munies d’une nervure médiane, verte, très marquée. Labelle d’un brun pourpre muni de lignes vertes. Les variétés viridiflora et intermedia ont été trouvées à Étréchy où elles semblent remplacer le type (Jeanpert, Luizet). O. arachnites Hoffm. — Bulbes entiers ou subglobuleux. Tige grêle de 2 à 4 décimètres. Feuilles ovales-oblongues. Fleurs peu nombreuses espacées en épi lâche. Gymnostème terminé en bec court, droit. Divi- sions extérieures du périanthe ovales-oblongues obtuses, d’un rose plus ou moins vif s’atténuant après l’anthèse, munies d’une nervure verte très marquée; les deux intérieures oblongues-lancéolées, veloutées un peu rosées. Labelle velouté d’un brun pourpre, muni de lignes bru- nâtres et jaunâtres disposées symétriquement, large, obovale tronqué au sommet entier, convexe en avant présentant deux gibbosités latérales coniques très marquées, terminé par un appendice glabre d’un veft jaunâtre dirigé en avant et formé de trois lobules formant un triangle obscur. %. — Mai, juin. Var. viridiflora G. Cam. — Plante de mêmes dimensions et de même forme que dans le type, mais à fleurs d’un jaune verdâtre, à labelle muni de lignes d’un jaune-brunâtre ; divisions extérieures du périanthe d’un beau blanc munies d’une nervure médiane verte. R. — Champagne (S.-et-Q.), mêlé au type (E. G. Camus). CAMUS. — LE GENRE OPHRYS DANS LES ENVIRONS DE PARIS. 43 X O. ALBERTIANA G. Cam. (O. apifera ++ arachnites). — Plante ayant le port de l'O. arachnites. Périanthe à divisions extérieures d’un rose plus ou moins vif. Labelle trilobé déprimé vers le centre de son extrémité, puis recourbé en dessous près de l'appendice, muni de deux gibbosités formé par les deux lobes latéraux. Labelle entier ayant la forme d'un triangle sinueux; appendice d'un jaune verdâtre retourné un peu en avant et formé de trois lobules. Bec du gymnostème court. Champagne (S.-et-0.), 1880-1889 (E. G. Camus). X 0. Lurzerii G. Cam. (0. apifera var. viridiflora +- O. Pseudo- Speculum). — Port de VO. apifera var. viridiflora. Fleurs petites à labelle suborbiculaire d'un vert jaunâtre, muni au centre de deux taches glabres allongées, appendice recourbé en dessous, lobes latéraux peu marqués. Divisions extérieures du périanthe blanches, munies d'une forte nervure verte, Cette hybride se distingue de l'O. apifera var, viri- diflora par son labelle ayant le lobe moyen de même forme et les mêmes dispositions que dans l’O. Pseudo-Speculum et par ses lobes latéraux presque avortés. R. — Au milieu des parents ; Étréchy (Jeanpert, Luizet). X O. Toparoana Macch; in N. Giorn. botan., XIII, p. 314, 1881 (0. aranifera + atrata). — Il m'est impossible d'assigner des carac- tères certains à cette hybride qui est relativement abondante à Cham- pagne (Seine-et-Oise). X 0. Ascnersont de Nant. (0. aranifera var. atrata + O. arach- nites). — Cette hybride a déjà été l'objet d'une communication à la Société, de la part de M. de Nanteuil ; elle ressemble beaucoup, si elle n'est pas identique, à l'O. arachnitiformis Gren. et Phil. Plante ayant le port de l'O. aranifera, divisions extérieures du périanthe d'un rose assez vif dans la fleur jeune, s'atténuant après l'anthèse, munies d'une nervure médiane verte, prononcée. Labelle entier d'un pourpre bru- nâtre, muni à la base d'une tache glabre entourée de lignes symétriques formant un écusson, pourvu au centre de deux taches jaunâtres, glabres allongées, pourvu à son extrémité d'un appendice glabre d'un jaune verdâtre relevé en avant et peu saillant. R.— Champagne (Seine-et-Oise), de Nanteuil (1887); E. G. Camus (1890). X O. PuLcHRA G. Camus (0. arachnites + O. Pseudo-Speculum ?). — Cette belle et singulière plante ressemble par son port à l'O. arach- nites, dont les fleurs ont le périanthe extérieur, le labelle est entier très velouté, ovale-oblong, à bords enroulés en dessous, les gibbosités latérales font absolument défaut, ce qui donne au labelle la forme d’un œuf, l’appendice terminal recourbé en avant est glabre et d’un blanc 44 SÉANCE DU 9 JANVIER 1891. jaunâtre; à la base du labelle se trouve une tache brunâtre très foncée circonscrite par une ligne blanche. R. = Champagne (G. Camus), au milieu des O. arachnites, apifera et Pseudo-Speculum. M. Malinvaud rappelle que Linné réunissait dans son Ophrys insectifera les O. myodes, arachnites et quelques autres, en se fondant sur l'existence de formes intermédiaires (1). Il serait inté- ressant de rechercher si l’on trouverait, soit en France ou en d’autres pays, en dehors des faits d’hybridation, les formes de transition dont il s'agit. M. Camus pense que, pour se rendre compte de la variabilité d’une espèce, on doit l'étudier isolément, c’est-à-dire suffisamment éloignée du voisinage de toutes celles avec lesquelles le croisement serait possible. Ila toujours rencontré des formes pures et tran- chées dans les localités où cette condition était remplie, et les formes douteuses n’apparaissent que dans les régions où des espèces voisines sont mélangées et à proximité les unes des autres. Il arrive même assez souvent que le produit issu du croisement de deux espèces est suflisamment fertile pour s’hybrider encore avec l'un des parents, ce qui multiplie les formes de transition. M. Roze demande à M. Camus pourquoi il emploie le terme d'Ophrys muscifera, de préférence à myodes, qui paraît plus ancien. M. Camus répond que le nom spécifique de muscifera a été donné en 1762 par Hudson, à la plante que Linné avait nommée myodes, mais seulement à titre de variété, en 1753. — L'usage, aujourd’hui à peu près généralement adopté, de conserver le qualificatif d’une variété élevée au rang d’espèce était ancienne- ment peu suivi, et M. Camus s’est cru d'autant moins autorisé à revenir sur l'emploi du nom spécifique donné par Hudson qu’il a été conservé dans la plupart des ouvrages classiques sur la flore française, notamment ceux de Cosson et Germain, de Grenier et Godron, de Boreau, etc. M. Devaux demande à M. Camus si les circonstances du milieu, telles que l'exposition, la nature du sol, l'altitude, etc., ne pour- (1) Linné, Species plantarum, 1344. PRILLIEUX. — LA POURRITURE DU CŒUR DE LA BETTERAVE. 45 raient pas, indépendamment de l'hybridation, modifier plus ou moins profondément certains caractères. M. Camus répond que les influences invoquées par M. Devaux peuvent assurément produire des modifications, mais d'ordre secondaire et affectant surtout le système végétalif; les organes floraux peuvent être modifiés dans leur grandeur relative et dans certaines particularités sans importance, mais leurs attributs essentiels restent intacts, M. Prillieux fait à la Société la communication suivante : LA POURRITURE DU COEUR DE LA BETTERAVE; par M. Ed. PRILLIEUX. J'ai pu suivre cette année, près de Mondoubleau (Loir-et-Cher), les phases d’une maladie de la Betterave qui a fait chez moi de grands ravages. Elle n’est pas inconnue, elle a été maintes fois signalée et étudiée en Allemagne d’une façon spéciale sous le nom de Pourriture du cœur de la Betterave, parce que le caractère le plus saillant de la maladie, celui qui a seul frappé les observateurs, consiste en ce que les jeunes feuilles du cœur meurent, se dessèchent et deviennent noires. Ces petites feuilles tuées par la maladie sont couvertes d’un revêtement velouté d'un noir-olive formé par les fructifications d’un Champignon qui a été décrit par Fuckel sous le nom de Sporidesmium putrefaciens et considéré comme la cause de la pourriture du cœur. C'est à la fin d’août et au commencement de septembre que j'ai vu apparaitre la maladie dans un champ de Betterave d’une très belle venue et qui promettait une belle récolte. Avant que la mort et le noir- cissement des feuilles du cœur se produisit, la maladie se manifesta par un autre caractère très général et très constant qui n'avait pas encore été signalé. Les grandes feuilles bien développées, au lieu de demeurer un peu dressées, s’abaissaient vers la terre à peu près comme si elles étaient fanées, ainsi qu'on le voit si souvent à la fin d’une journée chaude où un brillant soleil a causé un excès de transpiration, mais elles ne se relevaient pas pendant la nuit; elles devenaient jaunes sou- vent sur une moitié seulement de leur étendue et finissaient par se dessécher plus ou moins complètement. — J'ai pu constater, sur des milliers de plantes, que cet abaissement des feuilles suivi d'un dessé- chement partiel ou complet du limbe est la conséquence d’une altéra- tion spéciale de la face supérieure du long et robuste pétiole de la feuille qui présente, sur une grande partie de sa longueur, souvent 46 SÉANCE DU 9 JANVIER 1891. même sur toute son étendue, une grande tache blanchàtre desséchée et entourée, au pourtour, d'une auréole brune. Cette vaste tache, qui se prolonge parfois, au delà du pétiole, jusque sur le bas de la nervure médiane, atteint souvent 20 à 25 centimètres de long; elle correspond à une désorganisation profonde de tout le tissu sous-jacent qui est de- venu d'un brun foncé. La couleur blanc fauve de la surface est causée par l'air qui pénètre tout le parenchyme desséché que recouvre l'épi- derme. L'abaissement de la feuille vers le sol est dù à l'inégalité de tension des tissus de la face inférieure du pétiole, qui sont demeurés sains, et de ceux de la face supérieure, qui sont désorganisés. — Bien souvent l’épiderme qui couvre le tissu mort sur la tache est crevassé en diverses places et laisse voir, à travers ses déchirures, le tissu mort et bruni. D’ordinaire la désorganisation pénètre profondément et atteint les faisceaux fibro-vasculaires dont la couleur brune signale l’altération, qui s'étend au delà de la tache. La partie du limbe correspondant aux faisceaux envahis par le mal dans le pétiole jaunit et se dessèche. Sou- vent, tous les faisceaux du pétiole n'étant pas atteints, une portion seule- ment du limbe présente des symptômes de dépérissement, tandis que le reste est vert et paraît encore bien sain. Cette altération de la face supérieure des pétioles de la Betterave est due à un parasite dont on trouve le mycélium aussi bien dans le paren- chyme mortifié que dans l’épiderme desséché de la grande tache. Il fructifie en abondance en produisant des pycnides brunâtres qui se distinguent à l'œil nu comme de petits points noirâtres, dont est semée la tache blanche. Ces pyenides superficielles, à peu près globuleuses, sont percées au sommet d’un pore par où sort, à l’humidité, un long fil muqueux qui est formé de spores ovoïdes hyalines ayant environ de 5 à 7 millièmes de millimètre de long sur 3 à 4 de large. La couleur des pyenides est foncée, surtout autour du pore ; le reste de la surface est d’un brun un peu plus pâle. Elles doivent être rapportées au genre Phyllosticta. Parfois le même parasite attaque le limbe même de la feuille et y forme des taches arrondies qui peuvent atteindre 15 à 20 mil- limètres de diamètre et même plus. Elles sont d'un brun pâle avec des lignes concentriques plus foncées où se trouvent en quantité des pycnides pareilles à celles que l'on observe sur les longues taches des pétioles. Le mal était déjà répandu dès les premiers jours de septembre dans tout le champ où j'en ai suivi le développement. Le 8, il a fait de tels progrès que la récolle paraît très gravement compromise; non seule- ment les feuilles dont les pétioles sont désorganisés jusqu'aux faisceaux jaunissent, meurent et se dessèchent, mais l’altération que traduit le brunissement des tissus gagne, en suivant les faisceaux, jusqu’au cœur même de la Betterave et envahit les tissus jeunes du collet qui entourent PRILLIEUX. — LA POURRITURE DU CŒUR DE LA BETTERAVE. 41 le bourgeon terminal entrainant la mort de toutes les feuilles naissantes. Dans le tissu noirâtre voisin de faisceaux, qui sont dans le collet, la continuation de ceux des pétioles attaqués, j'ai trouvé des filaments de mycélium remplis d'un plasma creusé de vacuoles qui m'ont paru identiques à ceux que j'avais déjà observés dans l'épiderme des taches autour des pycnides de Phyllosticta. C'est alors qu'on voit se produire le noircissement et le desséchement des jeunes feuilles du cœur qui se contournent et se couvrent d'un velouté d'un noir-olive produit par des touffes pressées de filaments noirs qui portent des fructitications de diverses formes que l'on peut rapporter aux formes Cladosporium, Macrosporium et Alternaria. C'est à ce Champignon polymorphe que l'on a attribué la maladie et on l'a désigné du nom de Sporidesmium putrefaciens donné par Fuekel à un Champignon «qui couvre la feuille de la Betterave et produit une ma- ladie grave de la plante »; cependant la figure publiée par Fuckel ne répond à aucune des formes que l'on observe sur les petites feuilles noires du cœur de la Betterave et je n'oserais pas affirmer qu'il s'agit bien de la même plante. Ces formes de Cladosporium, Macrosporium et Alternaria réunies sur les petitës feuilles mortes du cœur de la Bette- rave se rapportent très bien à celles que Tulasne a figurées et décrites comme correspondant au Pleospora herbarum. La marche de la ma- ladie me porte à penser que le Champignon noir qui couvre les feuilles du cœur n'est pas, comme on l'a supposé, un parasite spécial attaquant les organes encore vivants, mais bien cette espèce à formes si diverses qui se développe partout en plein air sur les parties mortes des plantes. Les taches des pétioles portent, elles aussi, à côté des pycnides de Phyllosticta, des fructifications d'Alternaria et de Macrosporium sem- blables à celles des petites feuilles noires, ainsi que divers autres sa- prophytes, Diplodia, Epicoceum, ete., auïqaels on ne doit pas davantage rapporter la pourriture du cœur. Je regarde cette dangereuse maladie comme due au Phyllosticta des taches des pétioles, que je propose de nommer Ph. tabifica à cause de la funeste action qu’il exerce sur la végétation de la Betterave. Vers le 15 septembre, le mal avait atteint à peu près son apogée ; à partir de ce moment, il se développa, autour du cœur mort, à l’aisselle des feuilles inférieures insérées sur une partie demeurée saine du col- let, des bouquets de petites feuilles qui sont restées très saines et ont fourni à la plante un nouveau feuillage, grâce auquel elle a pu végéter encore jusqu'à l’époque normale de l’arrachage des racines, mais sou- vent ces repousses étaient peu nombreuses, restaient faibles et n’ont permis à la Betterave que de continuer une vie languissante. Sur un certain nombre de pieds il ne s’en est pas produit, et la vie de la plante 48 SÉANCE DU 9 JANVIER 1891. s'éteignait dès la fin de septembre ou le commencement d'octobre. J'ai relevé, sur une rangée prise au hasard dans le champ, le nombre de pieds sains, de pieds atteints au cœur par la maladie, mais végétant encore, et de pieds morts. J'ai considéré comme sains tous ceux dont le cœur n'avait pas été atteint. En voici le nombre : Belteraves saines, 177; atteintes au cœur mais végétant encore, 332; mortes, 32. Le nombre des pieds atteints au cœur ou morts est donc plus du double de celui des pieds sains. On voit quelle perte énorme a causé la maladie de la pourriture du cœur dans le cas particulier que j'ai étudié. La connaissant mieux, on pourra, j'espère, à l'avenir en arrèter le développement. Puisque c'est sur les pétioles des feuilles que se forment les premiers foyers du mal, on devra, dès que l'on verra les feuilles des Betteraves s'abaisser forte- ment vers le sol et ne point se relever pendant la nuit, couper toutes celles qui présentent de grandes taches blanchàtres à la surface de leur pétiole. On évitera ainsi, je pense, si l'opération est faite à temps, que le mal ne gagne le corps même de la Betterave, et on empêchera la pourri- ture du cœur de se produire, Depuis mon retour à Paris, j'ai examiné, avec le concours du chef. des travaux de mon laboratoire, M. le D" Delacroix, de très nombreuses feuilles de Betterave tuées par la maladie et que j'avais cueillies au moment de l’arrachage. Nous avons trouvé alors en abondance des périthèces d'un Sphœrella qui nous a paru ètre une espèce nouvelle correspondant probablement au Phyllosticta qui avait tué les feuilles au commencement du mois de septembre. Nous proposons de lui donner le nom de Sphœrella tabifica. M. Devaux fait à la Société la communication suivante : HYPERTRÒPHIE DES LENTICELLES CHEZ LA POMME DE TERRE ET QUELQUES AUTRES PLANTES; par M. H. DEVAUX. La surface du tubercule de la Pomme de terre possède normalement des lenticelles assez nombreuses. J'ai pu m'assurer, par l'étude anato- mique et par des essais de porosité totale, que ces lenticelles sont ouvertes et amènent Vair libre aux tissus internes. J'ai reconnu, d'autre part, que ces lenticelles prennent un grand développement lorsque l'air extérieur est humide, surtout si cet air est chaud (1). Quand au con- (1) Voy. Devaux, Température des tubercules en germinati i de Fr., t. XXXVII (mai 1890), p. 167). mnt o e DEVAUX. — HYPERTROPHIE DES LENTICELLES. 49 traire, on plonge un tubercule en entier dans l'eau, il ne tarde pas à être asphyxié ; c'est que dans ces conditions la pression des gaz internes diminue, comme J'ai pu le démontrer (1), et l'eau pénétrant par les lenticelles injecte en partie les tissus. Il est possible cependant de faire vivre un tubercule de pomme de terre dans l'eau, à la condition de ne le plonger qu'incomplètement dans ce liquide. C'est alors que les len- ticelles prennent un développement très considérable, comme le montre une photographie que je présente à la Société. Cette hypertrophie des lenticelles débute par un gonflement en forme de cône surbaissé, correspondant à chacune d'elles. Bientòt le sommet s'entr'ouvre visiblement et le tissu blanc sous-jacent commence à paraitre. Les. crevasses s'élargissent de plus en plus, et bientòt toute la partie submergée du tubercule se trouve hérissée de lenticelles énormes, ayant plus de 5 millimètres de diamètre et qui lui donnent l'aspect d'un tissu éclaté partiellement sous une forte pression interne. Chaque lenticelle a un aspect d'un blanc brillant, dü à ce que de l’air est retenu entre les éléments cellulaires et que la lumière produit alors le phénomène de réflexion totale. L'hypertrophie augmente souvent beaucoup, de longues crevasses partent de certaines lenticelles et vont rejoindre les autres, de sorte que bientôt la peau ne forme plus que des lambeaux séparés, en forme d'ilots; ces lambeaux se soulèvent du reste par leurs bords, et peuvent mème se détacher. Alors le tubercule a perdu son enveloppe normale dans ces régions. Ces modifications paraissent mieux se produire à la lumière. Elles dépendent aussi de la température. Nulles ou très lentes à basse tem- pérature, elles sont rapides entre 20 et 30 degrés. Il est bon que l'eau soit aérée, mais cela n'est pas absolument essentiel, car j'en ai vu appa- raitre même quand l'eau était croupie; mais alors ces lenticelles sont rapidement injectées, sauf celles qui affleurent la surface. L'anatomie permet de rapprocher ces formations d'une modification du liège à laquelle Schenk a donné le nom d'Aérenchyme. Les cellules y sont hypertrophiées, allongées, dépourvues d'amidon, presque déla- chées les unes des autres; de l'air gazeux remplit les méats entre les cellules et empêche la lenticelle d'être injectée par l'eau ambiante. Les bourgeons qui se développent sur le tubercule sont hérissés d'un grand nombre de petites lenticelles hypertrophiées ; les tiges prennent alors l'aspect d'une râpe, car de chaque lenticeile sort un petit cône ou cylindre de tissu blanc parfois très proéminent. J'ai observé les mêmes faits sur des plantes très diverses, sur la tige (1) Voy. Devaux, Atmosphère inlerne des tubercules et racines luberculeuses (in Bull. Soc. bot., 12 décembre 1890). T. XXXVHL. MISSOUR (SÉANCES) 4 BOTANICAL GARDEN. 50 SÉANCE DU 23 JANVIER 1891. du Peuplier, sur la tigelle du Noyer germant dans l'eau, etc. Nous avons donc affaire ici à un phénomène très répandu, représentant une adap- tation de la plante à des conditions de grande humidité extérieure. SÉANCE DU 23 JANVIER 1891. PRÉSIDENCE DE M. ROZE, M. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 9 janvier dernier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président proclame membre de la Société : M. CaLas (Julien), garde général des forêts, à Prades (Pyré- nées-Orientales), présenté par MM. Eugène Durand et Flahault. M. le Président annonce ensuite une nouvelle présentation. M. Guignard fait hommage à la Société d’un ouvrage intitulé : Recherches sur la localisation des principes actifs des Crucifères, par M. Léon Guignard. M. Duchartre offre à la bibliothèque de la Société le fascicule IV (posthume) des Tllustrationes Floræ Atlanticæ, auctore E. Cosson, et donne quelques détails sur cet ouvrage qui avait été presque entièrement préparé par le regretté D" Cosson; une seule planche qu'il n'avait pas vue a été ajoutée par M. Barratte, son secrétaire, chargé de continuer après lui ses publications. M. le Secrétaire général présente à la Société un ouvrage publié chez Paul Klincksieck et intitulé: NOTES BOTANIQUES SUR QUELQUES GENRES NOUVEAUX DE SAPOTACÉES (30 décembre 1890), dont l'au- teur, M. L. Pierre, bien connu par son bel ouvrage sur la Flore forestière de la Cochinchine, fait connaitre les principaux carac- tères des nouveaux genres suivants qu'il se propose de décrire plus longuement dans un travail ultérieur en préparation sur la famille des Sapotacées. Ce sont les genres : Æsandra, M yxandra, Burc- kella, Schefferella, Treubella, Galactoxylon, M ahea, Semicipium, DEVAUX. - CROISSANCE DES POILS RADICAUX. 51 Calocarpum, Baillonella, Beauvisagea, Bureavella, Thiegemella, Richardella, Radlkoferella, Pichonia, Parulabatia, Franchetella, Urbanella, Gayellu, Sprucella, Crepinodendron, Poissonnella, Beccariella, Siderocarpus, Fontbrunea, Croixia, Bœrlagella, Planchonella, Vincentella, Micropholis, Englerella, Aubletella, Pseudocladia, Krugella, Passaveria, Ragala, Mulacantha, Gam- beya, Martiusella, Cornuella, Prieurella. Chacun de ces genres est l’objet, dans le travail de M. Pierre, d'observations suffisantes pour assurer éventuellement à l’auteur le respect de son droit de priorité. M. Devaux fait à la Société la communication suivante : CROISSANCE DES POILS RADICAUX, par M. H. DEVAUX. J'ai déjà eu l’occasion de signaler à l'attention de la Société l'influence de la lumière sur la croissance des poils radicaux (1), et j'ai montré que cette influence est favorable au développement de ces organes. J'ai con- tinué à faire des observations sur ce sujet, et c’est l'un des résultats les plus intéressants obtenus dans mes recherches que je désire exposer aujourd’hui. J'avais mis en expérience un certain nombre de plantes diverses. Les poils radicaux de plusieurs espèces de Graminées, dont les racines poussaient dans l’eau et à la lumière, ont présenté des longueurs inégales le long de chaque racine : en une région, tous les poils avaient une lon- gueur maxima d'environ 2 millimètres ; au-dessous, les poils avaient une longueur un peu moindre, et, la longueur diminuant progressivement, l’ensemble formait un petit cône de poils dont la pointe était dirigée en bas. Chaque racine portait ainsi une série de ces petits cônes, ayant chacun une longueur totale d'environ 13 millimètres, séparés par des étranglements ne portant que des poils très courts. Une observation plus attentive montrait que chaque cône était plutôt une sorte de conoïde irrégulier, en forme de fuseau court dans le haut, allongé dans le bas. En même temps, je remarquai qu'il se formait un de ces fuseaux de poils chaque jour. C’est alors que j'ai suivi les phéno- mènes de plus près, en marquant d'heure en heure les accroissements successifs de la racine et des cônes de poils. Pour cela, je choisissais simplement un certain nombre de racines croissant très près de la (1) Voy. H. Devaux, De l'action de la lumière sur les racines croissant dans l'eau (in Bull. Soc. bot. de Fr., t. XXXV, séances de juillet 1888, p. 305). 52 SÉANCE DU 23 JANVIER 1891. paroi transparente du vase, et je marquais directement sur le verre les accroissements trouvés aux différentes heures de la journée. J'ai ainsi reconnu que la racine du Lolium perenne croissait en moyenne de 42mm 7 en vingt-quatre heures. L’accroissement, de huit heures du matin à sept heures du soir, était de 3"",3; celui de sept heures du soir à huit heures du matin était de 9"",4. Ceci fait une moyenne par heure de 0,30 à la lumière et de 0"",72 à l'obscurité. Le minimum de crois- sance se produisait entre midi et deux heures, au moment où la lumière était le plus intense. En examinant sur une de ces racines la répartition des poils, il était facile de reconnaître que leur croissance maxima a lieu sur la région de la racine poussée dans la journée; c’est-à-dire sur celle où la croissance est le plus fortement ralentie par l’action de la lumière. Les poils sont, au contraire, de plus en plus courts et espacés sur la région qui s’est formée pendant la nuit; ils peuvent même manquer sur la région qui a poussé le matin avant le jour. Mais, dès qu'arrive la lumière, l’action retardatrice de la croissance se manifeste sur la racine avec puissance; les poils se développent au bout de quelques heures sur cette région à croissance diminuée; à cinq heures du soir, ils ont une longueur notable; à sept heures, cette lon- gueur est plus grande encore, et voisine déjà du maximum pour les poils poussés sur les régions formées le matin. À ce moment, la nuit vient et la racine pousse de plus en plus vite jusqu’au matin suivant, tandis que les poils se forment de plus en plus courts sur ces régions à croissance accélérée. Ii y a donc un balancement entre la croissance des poils radicaux et celle de la racine; c'est ce que j'avais observé déjà (1). Si l’on élevait, sur la racine même, une série d’ordonnées propor- tionnelles aux retards horaires de croissance, on obtiendrait une courbe présentant un renflement considérable entre midi et deux heures. Si, d'autre part, l’on joignait les sommets des poils par une génératrice, on obtiendrait une autre courbe de même forme que la première, et son renflement maximum serait au même endroit. On peut donc dire que; dans ce cas particulier, les longueurs des poils indiquent les retards de croissance. Il serait utile d'observer encore de plus près ces singulières forma- tions, afin de déterminer exactement les conditions de leur apparition. J'ai reconnu, en effet, que la lumière est loin d’être le seul facteur agissant ici; la température a aussi une grande influence, et c’est elle qui rend le phénomène plus ou moins net, comme j'ai eu bien des fois l’occasion de l’observer (1) Devaux, loc. cit. CAMUS. — ORCHIS ARBOSTII. 53 M. Camus fait à la Société la communication suivante : X ORCHIS ARBOSTII G. CAMUS (O. MORIO + O. INCARNATA), par M. E. G. CAMUS. Pendant les mois de mai et de juin 1890, l'un de mes collaborateurs dans mes recherches sur les Orchidées m'a fait plusieurs envois de plantes vivantes. Les excursions de notre confrère ont été fructueuses et, parmi les formes hybrides que j'ai reçues, je citerai l'O. alata Fleury (0. Morio + laxiflora), et l'O. ambigua Kerner (0. maculata + latifolia). En outre, j'ai l'honneur d'appeler l'attention de la Société sur une hybride intéressante inédite à laquelle je donne le nom d’Arbostii. Voici l'unique échantillon de cette plante, ainsi qu'une aquarelle qui la repré- sente, faite d'après nature. Cette hybride rappelle beaucoup l'O. Morio, l'un de ses parents; on peut la décrire ainsi : X Orchis Arbostii G. Camus (0. Morio +0. incarnata). — Bulbes entiers subglobuieux. Tige de 3 décimètres environ, très fistuleuse. Feuilles oblongues-lancéolées, un peu canaliculées, non maculées. Bractées inférieures plus longues que l'ovaire, d'un vert lavé de violet. Fleurs en épi lâche, peu nombreuses, d'un rose violacé. Divisions extérieures du périanthe libres jusqu'à la base, conniventes en casque, munies de nervures manifestement vertes. Labelle large à trois lobes, le moyen émarginé. Éperon conique obtus mais non tronqué, horizontal ou descendant. Port général semblable à celui d'un O. Morio. L'influence de l'O. incarnata est marquée par les caractères suivants : la longueur des bractées, la tige très fistuleuse, l'absence de troncature à l'éperon, enfin les fleurs sont un peu charnues comme dans certaines formes robustes de l'O. incarnata. Prairies du hameau des Giliberts, commune d'Escoutoux, près de Thiers, Puy-de-Dôme, mai 1890 (Arbost). M. Chatin fait à la Société la communication suivante : 54 SÉANCE DU 23 JANVIER 1891. CONTRIBUTION A L'HISTOIRE NATURELLE DE LA TRUFFE; par M. A. CHATIN. I Parmi les nombreuses Tubéracées de France qu'on trouve parfois associées à la Truffe dite de Périgord (Tuber melanosporum ou T. ci- barium), il en est quatre qui présentent un intérêt spécial, soit parce qu'elles suivent celle-ci partout, en Dauphiné, Provence, Angoumois et Poitou, aussi bien qu'en Périgord et Quercy, soit parce que, con- fondues avec elle dans la récolte et, quand faire se peut, dans le com- merce, elles ont des qualités réelles et sont respectivement recherchées en certains pays, où parfois elles existent même seules. L'une de ces Truffes, la plus importante par le chiffre de sa produc- tion et de son commerce, est la Truffe de Bourgogne-Champagne, que j'ai dénommée Tuber uncinatum, empruntant son nom spécifique au caractère très lparticulier et très important de ses spores, qu'hérissent des papilles courbées en crochet, au lieu d’être droites comme dans les autres Tubéracées papillifères (1). La seconde espèce est la Truffe blanche d’hiver, Caillette des Proven- çaux, à laquelle j'ai donné le nom de Tuber hiemalbum, de la couleur blanchâtre de sa chair et de sa maturation hivernale (2). La troisième espèce, connue en quelques pays sous les noms de Truffe-Fourmi, Truffe-Punaise, Truffo pudendo et mieux Rougeotte, est le Tuber brumale, compagnon fidèle et, à tous égards, proche allié de la Truffe de Périgord. La quatrième espèce est le Tuber montanum, récolté dans les mon- tagnes des environs de Corps. TUBER UNCINATUM. — La Truffe de Bourgogne-Champagne, dite Truffe de Dijon, Truffe de Chaumont, des villes où elle a ses princi- paux marchés, n’est pas, comme la Truffe de Périgord, et c’est regrettable étant données ses qualités très réelles, l’objet des cultures qui vien- draient (ce qui a lieu pour celle-ci, dans les Basses-Alpes, Vaucluse, la Drôme, la Vienne, la Dordogne et le Lot) accroître sa production. La récolte de cette Truffe, que sa précocité par rapport à la Truffe de Périgord rend maitresse du marché d'octobre à décembre, reste (1) A. Chatin, Une nouvelle espèce de Truffe (Comptes rendus de l'Acad. des sc, t. CIV, 1887). (2) A. Chatin, La Truffe. Paris, Bouchard-Huzard, 1869. CHATIN. — CONTRIBUTION A L'HISTOIRE NATUR. DE LA TRUFFE. 55 stationnaire, ses produits n'atteignant pas (en première main) à deux millions de francs, tandis que la Truffe de Périgord a progressé, de 1869 à 1889, de 16 à 20 millions, le prix du kilogramme de Truffes restant évalué à 10 francs; et à 30 millions, en tenant compte des prix moyens, passés en vingt ans, de 10 à 17 francs le kilogramme, malgré l'accroissement de la production. L'aire qu’occupe la Truffe de Bourgogne est fort étendue. On s’en fera une idée en considérant qu’elle accompagne partout la Truffe de Périgord : en moindre proportion dans le sud-ouest de la France, en proportion plus grande dans le centre et le sud-est, elle croît à son exclusion (?) dans les départements de l'Est et du Nord-Est. C'est l’une des Truffes qui s'avancent le plus au Nord, souvent escortée par le Tuber œstivum et le Tuber mesentericum ; notons d’ailleurs que la plupart des stations attribuées au Tuber mesentericum, espèce d'été comme la Maienque, doivent être rapportées à la Truffe de Bourgogne-Champagne, qui a sa pleine saison en novembre-dé- cembre (1). De saveur et d’odeur agréables, mais spéciales et comme safranées, la Truffe de Bourgogne a sa chair d’un gris-brun, n’arrivant jamais au noir, même par la cuisson; tous caractères qui la distin- guent bien de la Truffe de Périgord. Extérieurement, la différenciation semblerait plus difficile, toutes deux ayant le péridium noir, si dans le Tuber uncinatum les verrues n’étaient plus grosses que chez le T. me- lanosporum. Dans le doute, on serait vite fixé par l’examen des spores, réticulées et à papilles crochues dans le premier, sans réticulations et à papilles droites spiniformes dans le second. L'opinion émise, que la Truffe de Bourgogne ne serait que l’état hivernal de la Truffe blanche d'été ou de Saint-Jean (Tuber æstivum), ne saurait même être discutée, étant données les profondes différences que présentent les spores, etc. La seule analogie qu'on observe entre ces deux Truffes est dans la grosseur des verrues du périderme, gros- seur toutefois plus exagérée dans le Tuber æstivum que dans le T. un- cinatum (2), même pour la forme à grosses verrues. TUBER HIEMALBUM. — La Truffe blanche d'hiver, dont on a contesté l'existence comme espèce, est pourvue d’une écorce ou péridium tout à (1) On rouve dans le commerce, d'octobre à novembre, quelques Truffes de Péri- gord, qui déjà ont, il est vrai, le péridium noir, mais que leur chair blanche, le manque complet d'arome et de saveur placent bien au-dessous de la Truffe de Bourgogne. Par là s'explique l'envoi en Périgord, pour satisfaire aux demandes, de la Truffe de Bourgogne en octobre et décembre. (2) L’uncinatum se présente à deux états : 1° à fortes verrues, se rapprochant de celles de l’œstivum ; 2° à fines verrues, analogucs à celles du melanosporum. Dans un envoi de Neufchâteau (Vosges), que je dois à mon confrère de l’Institut, M. Wolf, la Truffe à petites verrues existe seule. i 56 < ` SÉANCE DU 23 JANVIER 1891. fait caractéristique : 1° par la dépression, très prononcée, de ses ver- rues; 2 surtout par son extrême fragilité, fragilité telle qu'un frotte- ment, même léger, ou le plus petit coup le détachent par plaques, en laissant à nu sa chair blanchâtre, ce qui la fait alors aisément recon- naître. Les spores sont d’ailleurs sensiblement plus étroites, leur pelit dia- mètre moins large et leurs papilles plus fines que dans la Truffe de Périgord. La Truffe blanche d’hiver exhale une odeur quelque peu musquée, faible, mais assez prononcée toutefois pour attirer les pores et les chiens, bêtes intelligentes qui ne fouillent jamais la Truffe de Périgord, quand, non encore müre, elle a la chair blanchâtre de celle-là, pour laquelle quelques mycologues l'ont prise. D'ailleurs, bien loin d’être une Truffe de première saison, la Truffe blanche d'hiver, que cette année encore j'ai reçue en avril de Carpentras sous les noms de Caïette, Caillette, musquée d'hiver est, suivant M. A. Rousseau, le trufficulteur bien connu, une Truffe de fin d'hiver. S'il en est qui, pour rejeter comme espèce le Tuber hiemalbum, l'ont assimilé à la Truffe de Périgord non müre, d’autres, à même fin, ont vu en lui le Tuber æstivum, prolongeant sa saison de juin en avril; oubliant que ses spores, au lieu d’être réticulées, ne portent que de fines papilles ; quelques-uns ont même cru reconnaître en notre Trufle blanche d'hiver le Picoa Juniperi d'Italie et d'Algérie (non encore observé en France), tubercule d’odeur forte et désagréable, à péridium charnu-subéreux, très adhérent à une chair granuleuse, friable, à grosses spores sans papilles et réunies 6-8 dans des sporanges à très longue queue ; en outre, tubercule d’été! On remarquera les rôles très divers que la classique Truffe blanche d'été serait appelée à remplir, grâce à une série, bien singulière, de métamorphoses : 4° En se perpétuant jusqu’en décembre, elle deviendrait la Truffe de Bourgogne par le brunissement de la chair et la métamorphose de ses spores à grandes réticulations et à courtes papilles droites, en spores plus finement réticulées et à papilles crochues ; sans compter la réduc- tion notable du volume des verrues ; 2° En restant blanchâtre au dedans, réduisant beaucoup le volume de ses verrues, perdant les réticulations de ses spores que remplace- raient de longues et fines papilles et reportant sa maturation d'été en hiver, elle deviendrait la Truffe blanche d'hiver! Mais de telles vues ne sauraient être accueillies par les botanistes, habitués qu’ils sont à compter avec les saisons, et plus encore avec la fixité des caractères organiques des espèces. CHATIN, — CONTRIBUTION A L'HISTOIRE NATUR, DE LA TRUFFE., 57 Du reste, le Tuber hiemalbum, les Tuber brumale et montanum dont il va être question, forment avec le Tuber melanosporum un groupe naturel homogène, que caractérisent des spores oblongucs, jamais réticulées, toujours munies de fines papilles droites. Or ce sont là des espèces qui, pour être voisines, ne restent pas moins bien distinctes, TUBER BRUMALE. — Son tubercule, appelé en quelques pays Rou- geotte, Truffe fourmi, de la teinte cuivrée de son périderme avant la maturité, est en réalité, malgré les épithètes de punaise et de pudendo qu'on lui applique parfois, la meilleure Truffe après celle de Périgord (et de Corps), qu'elle suit partout et remplace parfois DÉS ou moins complètement. C'est la Truffe de Norcia ou Truffe noire des Italiens, qui la tiennent en aussi grande estime que leur grosse Truffe blanche à Vail (Tuber magnatum); la Truffe rouge de Dijon, où, assez rare, elle est préférée à la Truffe grise (Tuber uncinatum). Trouvée rarement à Chaumont, où est commune la Truffe grise, la Rougeotte est cependant assez répandue près de Verdun, sur les coteaux ensoleillés de Chätillon-les-Côtes, de Mouzeville et de Somme- diche, d’où je l'ai reçue de M. Chamouin. Ses spores, d’ailleurs assez semblables à celles de la Truffe de Périgord, s’en distinguent toutefois par leurs papilles un peu plus longues et parfois flexueuses. L'odeur, agréable, a quelque chose d’éthéré et de poivré. L'existence du Tuber brumale en Bourgogne-Champagne et surtout en Lorraine, où croit aussi (et domine) le Tuber uncinatum, comme lui associé à la Truffe de Périgord dans les contrées où celle-ci a le centre de son aire, importe à ce point de vue qu’elle semble y provoquer l'introduction de cette dernière espèce (de toutes la plus recherchée), en vertu du principe d’acclimatation qui peut être ainsi formulé : si un certain nombre d'espèces croissent ensemble dans un pays donné, telle de ces espèces qui viendrait à manquer en des localités où vivent les aulres pourra y être introduite avec probabilité de succès. Mais ce n’est pas seulement la probabilité, c’est la certitude qu’on aurait de la naturalisation, par culture rationnelle, de la Truffe de Périgord dans nos départements de Est, s’il est établi que cette Truffe existe aux environs de Verdun et de Dijon, comme l’assurent M. Liénard, secrétaire de la Société philomathique de Verdun, et Morelet, président de l’Académie de Dijon (1). (1) Morelet, Session de la Société botanique de France à Dijon, en 1882. — Liénard, in lettre de M. Chamouin, pharmacien, vice-président du Conseil d'hygiène. — Dans les envois reçus de M. Chamouin, se trouvait un vrai melanosporum, provenant des collections de la Société philomathique. 58 SÉANCE DU 23 JANVIER 1891. TUBER MONTANUM. — Avant entendu dire que la Truffe de Périgord était récoltée aux environs de Corps, sur les pentes des montagnes qui confinent aux frontières des départements de l’Isère et des Hautes-Alpes, je priai M. Aglot, conseiller général de l'Isère pour le canton de Corps, de m’en adresser quelques spécimens, ce qu’il fit avec un empressement dont je ne saurais assez le remercier. L'envoi qu'il me fit se composait de quatre échantillons de Truffes récoltées : les n% { et 2, à Corps et à Quet-en-Beaumont; les n°% 3 et 4, à Pellafol et Pont-du-Loup, à l'altitude d'environ 900 mètres. Les deux premiers spécimens appartenaient incontestablement à la Truffe de Périgord. dont les n° 3 et 4, semblables d’ailleurs entre eux, différaient par les caractères ci-après. Les verrues sont un peu moins plates et sensiblement plus grosses que dans la Truffe de Périgord, sans toutefois atteindre au volume de celles du Tuber uncinatum, surtout du Tuber œstivum. = La chair est plus pâle, plus grise, moins brun pourpre ou chocolat, traversée de veines plus vermiculées rappelant celles du Tuber mesentericum, surtout plus sombres et, par suite, moins apparentes que dans la Truffe de Péri- gord. — Les veines, d’une structure très spéciale, ne sont pas formées seulement, comme dans la Truffe de Périgord, de trois lignes, une blanche centrale bordée de deux lignes pellucides brunes, mais de cinq lignes, savoir : une ligne blanche centrale très fine, deux lignes brunâtres, plus encore deux lignes ou bandes blanches encadrant les lignes brunes. ce qui fait paraitre l’ensemble de la veine d’un blanc grisâtre avec deux traits plus obscurs au milieu. Voici ce que m’écrit à ce sujet M. E. Boudier, l’un des grands maîtres en mycologie, à qui j'avais communiqué les échantillons reçus : de M. Aglot: | « Je suis très content que mes dessins vous aient fait plaisir, el surtout que vous ayez confirmé mes observations sur la composition des veines de votre curieuse Tubéracée de Quet et de Pellafol... de trouve les caractères si tranchés que je n’hésite pas à la différencier du melanosporum. La couleur de la chair n’est pas la même, la forme des veines est très différente et se rapproche de celle du mesentericum.… Leur composition avec deux lignes obscures internes, ce qui les rend à cinq bandes, ne ressemble à aucune des espèces voisines. Évidem- ment, eile ne peut en être regardée comme une simple variété. » Les spores de la Truffe de Corps, semblables à celles du melanospo- rum par leur forme oblongue, leurs diamètres et leurs papilles, sont moins foncées en couleur. En donnant à la Truffe des environs de Corps ` le nom de montanum, j'ai voulu rappeler la station montagnarde où i elle a été trouvée pour la première fois. i CHATIN. — TERFAS OU TRUFFES D'AFRIQUE ET D'ARARIE. 59 Cette Truffe pourra ètre rencontrée, sans doute, en régions plus basses, où se plait surtout le melanosporum, pour lequel l'altitude de Corps est peut-être la limite extrème. Il serait intéressant d'examiner avec soin, sous ce dernier rapport, les Truffes du Mont-Ventoux (1) vers les points qu’elles semblent ne pas dépasser (800 mètres). Notons que l’arome du Tuber montanum, moins développé que celui du melanosporum, pourrait expliquer ce sentiment du rabassiero (cher- cheur de Truffes), que la Périgord perd de ses qualités en s'élevant sur la montagne. Toutefois, le montanum prend rang, sous ce rapport, avant le bru- male, qui, à son tour, l'emporte sur l'uncinatum. J'ajoute que l'altitude à laquelle croît le Tuber montanum permet d'espérer qu'il pourrait être introduit, par la culture, dans nos dépar- tements du Nord-Est, où déjà le Tuber brumale (peut-être aussi le melanosporum) se rencontre çà et là au centre de laire du Tuber uncinatum. LI TERFAS OU TRUFFES D'AFRIQUE ET D'ARABIE, GENRES TERFEZIA ET TIRMANIA. On sait que V'Algérie, la Tunisie et le Maroc donnent lieu à une récolte abondante, surtout dans la région saharienne, d’un tubercule hypogé, sorte de Truffe, connu des Arabes, dont il alimente les caravanes pendant de longs mois, sous le nom de Terfas (2). C'est aussi un Terfàs, voisin de ceux de l'Afrique, qu’il m'a été donné de reconnaître dans des tubercules apportés au Liban par des caravanes venant du nord-ouest de l’Arabie. Nul doute que ce ne soit le Terfàs que Pline a désigné sous le nom de Mizy, Mison, que les Romains tiraient de Carthage et de Libye, que Desfontaines a nommé Tuber niveum, et Tulasne d’abord Chæromyces, puis Terfezia Leonis. Il est aujourd'hui admis qu’il n’y a qu'un Terfàs et qu'il est le produit du Terfezia Leonis. Or cette étude a pour objet d'établir qu'il existe au moins quatre sortes de Terfàs, dont une seule peut être rapportée au (1) J'attends, à cet égard, le résultat de recherches que veut bien faire opérer, sur le Ventoux, M. A. Rousseau, le trufficulteur et négociant en Truffes, si honorablement connu, de Carpentras. (2) On dit aussi Torfaz, Torfes, Terfez. J'adopte l'orthographe de mon savant ami le voyageur Duveyrier. 60 SÉANCE DU 23 JANVIER 1891. Terfezia Leonis, tel qu'il a été décrit et figuré par Tulasne. L'Afrique compte plusieurs Terfàs, comme nous avons plusieurs Truffes en France. Désireux d'étendre au Terfàs les recherches de chimie et de bota- nique auxquelles je me livrais sur les Truffes de France, je priai M. le Gouverneur général de l'Algérie, que j'avais eu l'honneur de compter parmi mes collègues au Comité consultatif d'hygiène publique, de vou- loir bien faire mettre à ma disposition, si possible, une certaine quan- lité de Terfàs. Grâce à l'obligeance de M. Tirman, je recevais, sans retard, du général de La Roque, commandant de la subdivision de Batna, un important envoi de Terfâs, récoltés aux environs de Barika dans le Hodna (1). Une provision de la terre des truffières était jointe aux tubercules. A ceux-ci, d'une petitesse tout exceptionnelle en raison de la sé- cheresse de la saison, étaient mêlés deux tubercules plus blancs et plus gros que les autres. Un peu plus tard, à la demande de M. le professeur Battandier, d'Al- ger, je recevais de M. Bou-Median-Ben-Hafiz, pharmacien à Biskra (2), deux lots, fort différents l'un de l'autre, de Terfas. L'un de ces lots était composé de petits tubercules entiers, sem- blables à ceux de l'envoi du général de La Roque, tandis que l'autre lot consistait en tubercules coupés en fragments et desséchés, paraissant avoir atteint le volume d'une orange. Il me fut aisé de reconnaitre que les deux gros tubercules restés d'un blanc jaunâtre au milieu des petits tubercules devenus brunâtres de Venvoi de Barika étaient de même nature que les gros fragments de l'un des lots de Biskra. On comprend que ceux-ci, dans les années favorables à leur dévelop- pement puissent, suivant la légende rapportée par M. Duveyrier, êlre assez gros pour servir à la fois d'aliment et d'habitation aux Gerboises. Quoi qu'il en puisse être, voici les principaux caractères de ces deux sortes de Terfàs. 1. Perirs Terras (3). — Ces Terfàs, qui composaient presque la (1) « Le moment le plus favorable pour recueillir les Torfès dans le Hodna est le mois d'octobre. C'est à cettc époque qu'on a le plus de chance d'en trouver beaucoup el de grosseur supérieure. » (Lettre de l'officier commandant à Barika.) (2) Bou-Median-Ben-Hafiz, le premier et jusqu'à présent le seul Arabe reçu phar- macicn, cst animé d'un grand zèle de naturaliste. En ce moment (février 1891), il est dans le désert dont il étudie la faune. (Note ajoutée pendant l'impression.) (3) La petitesse de ces tubercules, comprise entre le volume d'une noisette et celui d'une noix, est duc, au rapport des Arabes, qui cetle année (1890) en ont pour ce motif négligé la récolte, à l’exceptionnelle sécheresse du printemps dans la zone | saharienne. En certain lieu (Bou-Saada, etc.), le Terfàs n'a même pas apparu, sui Ï vant ce que m'écrit M. Ballandier. ` CHATIN. = TERFAS OU TRUFFES D'AFRIQUE ET D'ARABIE. 64 totalité de l'envoi de Barika et l'un des lots de Biskra, sont de forme arrondie ou ovoïde, avec une sorte de court prolongement radicoïde ; la surface en est lisse, de couleur jaunâtre ainsi que la chair, le tout bru- nissant par la dessiccation. Ce Terfàs, qui, par la forme et la coloration, rappelle le Terfezia Leonis de Tulasne, en diffère beaucoup par ses spores. Si, en effet, celles-ci sont encore rondes et au nombre de huit dans les sporanges, elles s’en éloignent par leurs réticulations petites et irrégulières, surtout parce que leur surface n’est relevée que de courts festons, au lieu de porter les gros appendices, en forme de dents d’en- grenage, qu'a figurés Tulasne. Par ses reliefs courts et mousses, ce Terfàs a de l'analogie avec les Pachyphlœus et Hydnotria, mais dans ceux-ci les relèvement de l'exo- spore sont encore plus accentués. La structure des spores éloignant beaucoup les tubercules de Barika du Terfezia Leonis, on est déjà conduit à admettre que le Terfàs n’est pas fourni par une seule espèce botanique, mais p.r deux espèces au moins. L'existence d’une troisième espèce, laquelle ne saurait même être rattachée au genre Terfezia, va ressortir de l'examen des gros tuber- cules coupés en morceaux constituant l’un des envois de Biskra et représentés par deux spécimens au milieu des petits Terfàs de Barika. 2. Gros TErras BLANC. — Ce Terfàs, qui m'a été envoyé à l'état sec et divisé en morceaux formant l’un des deux lots de M. Bou-Median- Ben-Hafz, présentait les caractères ci-après. Les tubercules, coupés en plusieurs fragments (quatre à huit ordinai- rement), ont pu atteindre, quelques-uns du moins, au volume d’une grosse orange. La forme a dû en être arrondie ou ovoide, avec quelques bosselures et sinus. Le péridium, non relevé en verrues, est lisse et à peine teinté de jaune (bien différent en cela des petits Terfàs qui brunissent par la des- siccation), La chair, comme le péridium auquel elle fait suite, est presque incolore. Les sporanges, moins arrondies généralement que celles des Ter- fezia et du Tuber, affectent plutôt la forme des poires, avec un fort appendice caudal qui rappelle celui des Balsamia et Pachyphlæus. Les spores, au nombre de huit dans les sporanges comme cela a lieu pour le Terfezia, se différencient par ces deux caractères de grande valeur : elles sont oblongues et non rondes comme dans tous les Ter- 62 SÉANCE DU 23 JANVIER 1891. fezia; — elles ont leur surface unie et lisse, nullement réticulée ni tuberculeuse comme chez ceux-ci (1). 3. TERFAS D’ARABIE. — Ayant eu l’occasion d'examiner un tuber- cule sec faisant partie de collections rapportées du Liban, et qui aurait été récolté au nord de l’Arabie, vers le pays des Wahabites, où il serait commun, recherché des caravanes et souvent porté sur les marchés de l'Asie Mineure (2), je lui ai trouvé les caractères ci-après. Tubercule brunâtre, de la grosseur d’un petit œuf, ayant toute l’ap- parence des petits Terfàs d'Afrique. Les sporanges (par suite de vétusté ou de récolte faite longtemps après maturation?) étaient ouvertes et réduites à des débris. — Les spores, libres, rondes, sensiblement plus colorées (en raison de leur vétusté?) que celles de Barika, sont un peu plus grosses et s’en distin- guent surtout par les reliefs tubéroïdes plus nombreux, très pressés les uns Contre les autres, plus saillants et à sommet coupé presque carré- ment au lieu d’être arrondis en feston. Par l’ensemble de ses caractères, le Terfàs d'Arabie appartient au genre Terfeziaetne diffère pas spécifiquement du petit Terfàs d'Afrique, dont il constitue toutefois une variété, On le voit, le Terfàs des Arabes appartient au moins à quatre Tubé- racées bien distinctes, et il est probable que de nouvelles recherches viendront encore ajouter à ce nombre. Ces Tubéracées sont : 1° Le Terfezia Leonis de Tulasne (3) ; 2° Les petits tubercules de Barika et de Biskra, pour lesquels je pro- pose le nom de Terfezia Boudieri, dédiant l'espèce à mon ancien élève et savant collaborateur M. Émile Boudier ; 3° Le Terfàs d'Arabie, que je rapporte, comme variété arabica, au Terfezia Boudieri (4) ; 4 Le gros Terfàs blanc, à spores oblongues et lisses, pour lequel je propose le nom générique de Tirmania, en reconnaissance de l’em- pressement mis par M. le Gouverneur général de l'Algérie à faire recueillir des matériaux pour les présentes études; et comme nom d'espèce, celui d'africana, qui rappelle l'habitat. (1) Ges spores sont encore tout à fait incolores dans les tubercules desséchés. (2) C'est sans doute ce Terfàs qu'avait en vue Chabrée assurant qu’à Damas, dans la saison, il s’en consomme par jour la charge de dix chameaux. — La manne des Hébreux était-elle autre chose que le Terfàs, qui, fraîchement récolté, est comme elle de couleur blanc jaunâtre ? (3) Ce Terfezia, non représenté dans les envois qui m’ont été faits, n'a été vu par moi que dans l’herbier du Muséum (collection Durieu-de-Maisonneuvce). (4) Ce Terfàs a été vu par Tulasne, qui le prit à tort pour le jeune âge de son T. Leonis. — On peut conjecturer que le Terfàs d’Arabie se retrouvera en Afrique, et réciproquement, les Terfàs (l'Afrique en Arabie. : CHATIN. — TERFAS OU TRUFFES D'AFRIQUE ET D'ARABIE. 63 Nul doute que, sans parler des très petites espèces de Terfezia (T. berberidiodora, T. leptoderma, T. olbiensis, T. oligosperma), observées dans le midi de la France et en Italie, on ne trouve encore, en Afrique et au nord-ouest de l'Asie, d'autres tubercules alimentaires aujourd'hui confondus par les Arabes de ces deux régions. Quoi qu'il en soit des distinctions spécifiques faites ou à faire, je rappelle qu'on a signalé le Terfezia Leonis dans le sud et le sud-ouest de la France (1), en Espagne, en Italie vers Terracine où il porterait le nom de Tartufa bianco, en Sicile, en Sardaigne dont il est le Tu- vara de arena. Par sa couleur et son volume, il y serait parfois confondu avec la grosse Truffe blanche du Piémont (Tuber magnatum), peut-être aussi avec le Tuber Borchii, etc. Les centres d'aires de Terfâs sont, d'ailleurs, l'Afrique septentrionale (de Biskra à Tougourt, dans le M'zab, au sud d'El-Golea, le Hodna, etc., en Tunisie et au Maroc), dans le nord-ouest de l'Arabie, loutes régions où ils entrent pour une part importante dans l'alimentation des popula- tions, tant fixes que nomades. Le Tirmania est surtout commun dans le Mzab et vers Tougourt, où sa récolte, dit-on, aurait lieu en automne. Les Phanérogames regardées comme les nourrices des Terfâs ne sont pas de grands arbres, Chênes, etc., comme pour nos Truffes, mais d'humbles Cistes et Hélianthèmes, couvrant à peine le sol, parmi les- quels on compte, avec l'Helianthemum Tuberaria, dont le nom spéci- fique a voulu rappeler qu'il vient dans les champs de Truffes (Terfàs), les Cistus halimifolius, ladaniferus var. halimioides, salicifolius, monspeliensis et salvifolius, ces deux derniers les plus répandus en Algérie, Tunisie, Maroc, comme dans toute l'Europe méridionale. Ces diverses Cistinées sont généralement désignées par les Arabes sous les noms de Touzzal, Touzzala, Haleb, et dans la Kabylie, sous celui d'As-r'ar. M. Letvurneux cite spécialement comme plante à Terfàs I Helian- themum guttatum, mais la justesse de cette indication paraitra, jusqu'à vérification, douteuse, si l'on considère qu'il s'agit ici d'une très délicate plante annuelle, dont la végétation n'a qu'une durée de deux à trois mois, au plus, ce qui est peu en rapport avec le rôle de nourrice qu'on ne saurait refuser aux végétaux des Truffières. Comme aliments, les Terfâs que j'ai pu examiner se recommandent (1) Il sera intéressant de vérifier si c'est bien le T. Leonis qu'on a signalé en Espagne, en Italie et en France méridionale. Dès à présent je peux dire qu'un Ter- fezia de Corse, retrouvé en Sardaigne d’où il a été envoyé à M, Patouillard, est une espèce très distincte. — J'ajoute que M. Patouillard m'a communiqué, l'ayant reçu de M. Dybowsky, un fragment de tubercule qui rentre dans le Tirmania. 64 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1891. par une saveur agréable et une odeur douce que je comparerais volon- tiers à celles du Mousseron, l'un de nos meilleurs Champignons. L'Afrique a de faux Terfàs, comme nous avons de fausses Truffes ; tel est un Hymenogaster récolté par M. le professeur Trabut dans un bois de Cèdres, à Sidi-Abd-el-Kader, au-dessus de Blidah. Je propose pour cette Tubéracée, de la grosseur d'un œuf de pigeon et bien carac- térisée par les petits tubercules des spores disposés en lignes longitu- dinales, le nom d'Hymenogaster Trabuti. SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1891. PRÉSIDENCE DE M. ROZE. M, Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 23 janvier dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société qu’elle a perdu, depuis la dernière séance, un de ses plus anciens membres, M. le baron Léon Leguay, sénateur de Maine-et-Loire et ancien préfet du Nord, décédé à Angers, le 26 Janvier dernier. M. Leguay, qui était un amateur distingué de botanique et d’horticulture, appartenait à la Société botanique de France depuis l’année de sa fondation et s’en était fait recevoir membre à vie. M. le Président annonce deux nouvelles présentations et pro- nonce l’admission de : M. Hein (Frédéric), licencié ès sciences, rue de Rivoli, 45, à Paris, présenté par MM. Bureau et Poisson. M. le Président proclame ensuite membre à vie M. Arbost, phar- macien à Thiers (Puy-de-Dôme), qui, d’après un avis transmis par M. le Trésorier, a rempli les conditions exigées pour l’obtention de ce litre. M. le Président fait connaître la composition suivante, arrêtée par le Conseil, des diverses commissions annuelles pour 1890 : SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1891. 65 1* Commission de comptabilité : MM. Bornet, Cintract et H. de Vilmorin. 2° Commission des archives : MM. Duchartre, l’abbé Hue et A. Ramond. 3° Commission du Bulletin : MM. Bonnier, Bornet, Costantin, Duchartre, Mangin, Prillieux, et MM. les Membres du Secrétariat. 4° Comité consultatif chargé de la détermination des plantes de France et d'Algérie soumises à l'examen de la Société : MM. Boudier, Camus, Franchet, abbé Hue, Luizet, Poisson et Rouy. 5° Comité chargé de déterminer le lieu et la date de la prochaine session exlraordinaire : MM. Bureau, Camus, Cintract, Costantin, Guignard et Rouy. D’après l’article 25 du Règlement, le Président et le Secrétaire général font partie de droit de toutes les Commissions. M. le Secrétaire général donne lecture d’une lettre de M. Mou- ret, qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres. Dons faits à la Société. De Bergevin, Partitions anomales du rachis chez les Fougères. Clos, Individualité des faisceaux fibro-vasculaires des appendices des plantes. Foucaud, Note sur les Tragopogon porrifolius, T. pratensis et leurs hybrides. Lefébure de Fourcy, Vade-mecum des herborisations parisiennes, 6° édition. A. Magnin, Quelques rectifications. Pierre, Notes sur les Sapotacées; genres nouveaux. C. de Candolle, Recherches sur les inflorescences épiphylles. Wesmael, Revue critique des espèces du genre Acer. A. Kanitz, Le cardinal Haynald, archevêque de Kalocza, considéré comme botaniste (trad. par M. Edouard Martens). Boile, Zur Variabilitüt der Eiche in der Mark. Holm, Notes upon Uvularia, Oakesia, Diclytra and Krigia. Rodriguez, Herborizacion en Panticosa. Gibelli et Belli, Intorno alla morfologia differenziale esterna ed alla nomenclatura delle specie di Trifolium della sezione Amoria Presl crescenti spontanee in Italia. — Trifolium Barbeyi nov. spec. — Rivista critica delle specie di Trifolium italiani della sezione Chronosemium Ser. in DC. - Rivista critica e descrittiva delle specie di Trifolium italiane e affini comprese nella sez. Lagopus Koch. T XXXVIII. (SÉANCES) 5 66 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1891. Gibelli et Belli, Rivista critica delle specie di Trifolium italiane comparate con quelle del resto d'Europa e delleregioni circummediter- ranee delle sez. Galearia Presl, Paramesus Presl, Micrantheum Presl. Norrlin, Minnesord öfver Sextus Otto Lindberg. Nylander, Lichenes Japoniæ. Paléontologie française — terrain jurassique — livr. 44. Types proangiospermiques et supplément final, par M. le marquis de Saporta. Revue scientifique du Bourbonnais et du centre de la France, pu- bliée sous la direction de M. Ernest Olivier; 3° année, 1890. M. Duchartre fait hommage à la bibliothèque de la Société, au nom de l'auteur, d'un ouvrage de M. Ch. Naudin qui a pour titre : Description et emploi des Eucalyptus introduits en Europe, prin- cipalement en France et en Algérie, second Mémoire, — et donne quelques détails sur cette publication. M. Henry de Vilmorin fait remarquer que les plantations d'Eu- calyptus qui ont fourni à M. Naudin le sujet de son travail étaient sur des terrains différents, quoique peu éloignés, les unes à la villa Thuret, les autres au golfe Jouan dans les propriétés de MM. d'Epresménil et de Vilmorin. M. Camus attire l'attention sur les importants Mémoires relatifs au genre Trifolium, envoyés à la Société par MM. Gibelli et Belli et qui viennent d'être mentionnés dans la liste des dons. Il fait observer que les remarquables études de ces auteurs, tout en ayant surtout pour objet les Trèfles de l'Italie, comprennent aussi les espèces des contrées voisines, et que les botanistes français sont particulièrement intéressés à leur communiquer les formes plus ou moins litigieuses de ce genre qu'ils peuvent récolter afin de fournir à ces érudits monographes des matériaux qu'ils sauront utiliser pour la suite de leurs études et qui leur permettront de donner souvent d'utiles avis sur la détermination des plantes sou- mises à leur examen. M. Maurice Hovelacque offre à la Société botanique une Notice intitulée : Sur la nature végétale de l'Aachenosaurus multidens G. Smets, et publiée dans le Bulletin de la Société belge de géo- logie, de paléontologie et d hydrologie. Les deux fragments fossiles qui font l’objet de ce travail ont été découverts dans les dépôts aachéniens de Moresnet (Belgique) et ont été décrits, l'un comme l'épine dermique, l’autre comme un fragment de la mâchoire d’un SÉANCE DU 13 FÉvrten 4891. 67 Dinosaurien. Or, après examen microscopique détaillé de ces pièces, l'auteur démontre leur nature végétale et établit : 1° que la prétendue épine dermique n'est qu'un fragment de bois sans liber, qu’il décrit sous le nom d’Aacheno- Tylon ; 2° que la prétendue mâchoire est un rameau pourvu de bois et liber, qu'il rapporte au genre Nicolia Ung. et qu’il appelle Nicolia Moresneti. Cette Notice est accompagnée de figures intercalées dans le texte, donnant les détails de la structure anatomique de ces fossiles, et d’une planche montrant les ensembles des sections transversales d’après des photomicrographies. M. Maurice Hovelacque entretient ensuite la Société d’un ap- pareil photographique lui permettant d'obtenir des agrandisse- ments et des réductions de divers objets d'histoire naturelle. Cet appareil est décrit dans un numéro de la Photogazette dont il dépose un exemplaire sur le bureau. 11 se compose d’un long bâti, à l’une des extré- mités duquel se trouve, sur une partie surélevée, la chambre noire. Un sup- port vertical se meut sur ce bâti, à l’aide d’une vis sans fin, et peut se rappor- cher ou s’éloigner de l'objectif. Ce support présente, en haut et en bas, deux rainures dans lesquelles glisse, de droite à gauche, un cadre sur lequel on fixe divers châssis vu règles, par l'intermédiaire de quatre vis de pression, circulant dans des fentes latérales verticales du cadre. Ces divers châssis ou règles, pourvus eux aussi de fentes verticales, peuvent se déplacer de haut en bas. Ce dispositif permet de donner à l’objet à photographier toutes les Positions possibles dans des plans perpendiculaires à l’axe d’un objectif aplané- tique de Steinhell (n° 3, 11 lignes). Avec cet appareil, M. Maurice Hovelacque peut obtenir des réductions au quart de grandeur naturelle et des agrandis- sements de sept diamètres. Comme preuves à l'appui, il montre à la Société diverses photographies représentant des échantillons d’herbier (réduits ou grossis), des coupes microscopiques de grandes dimensions, des empreintes végétales des coquilles vivantes ou fossiles et des agrandissements de clichés existants. En terminant, il attire l'attention des botanistes sur l'avantage qu'il y a à reproduire les échantillons les plus variés par ce procédé, qui donne les preuves les plus irréfutables des faits observés, M. le Secrétaire général donne lecture du passage suivant d'une lettre de M. J. d'Arbaumont : €... C'est par erreur qu'il est dit, dans ma Note lue à la séance du 28 novembre 1890 [Voyez le Bulletin, t. XXXVII (1890), séances, p. 253], que les faisceaux des cellules à prolongements filamenteux de l’assise testacée des graines de Moutarde blanche sont disposés en carrés ou en losanges. En réalité, le réticulum qui donne à ces graines leur aspect chagriné est formé de mailles hexagonales, quelquefois con- tractées en losange ou plus rarement en carré... » 68 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1891. M. Malinvaud donne ensuite lecture de la communication sui- vante : SUR L'UROCYSTIS PRIMULICOLA Magnus, USTILAGINÉE NOUVELLE POUR LA FLORE DE FRANCE; par M. GODFRIN. Cette espèce, connue depuis relativement peu de temps, n'a encore été signalée que dans un petit nombre de localités. Elle fut découverte dans l'ile de Gothland sur le Primula farinosa L. et examinée pour la premiére fois par Magnus, qui la nomma (Ueber drei neue Pilze, in Hedwigia, 1819, p. 19). D’après Saccardo (Sylloge Fungorum), la plante croit aussi, en Silésie et en Saxe, sur le Primula farinosa et le Primula officinalis Jacq. Pirotta a mentionné sa présence en Italie (Nuovo Giornale botanico ital., vol. XTI, 1881, p. 325), et enfin, d’après la précieuse Monographie de Plowright (British Uredineæ and Ustila- gineœ), elle a aussi été trouvée en Angleterre, sur le Primula farinosa, par le Rév. Wolley Dod, et sur le Primula vulgaris Huds. par le pro- fesseur Trail. Ce sont là les seuls habitats connus de ce Champignon parasite, et l’on peut s'étonner que le nombre en soit encore tellement restreint. Aussi je crois devoir faire connaître que, l'an dernier, j'ai récolté sur plusieurs points, dans les bois du calcaire jurassique qui environnent Nancy, des inflorescences de Primula officinalis Jacq., dans lesquelles l'ovaire était envahi par l’Ustilaginée en question. Les caractères de l Urocystis primulicola sont bien connus et relatés dans plusieurs ouvrages classiques ; la germination de ses spores a même été suivie par M. Pirotta. Cependant je désirerais ajouter un mot à ces descriptions, qui représentent le Champignon comme fructifiant dans l'ovaire sans indiquer dans quelle partie de cet appareil, et qui par là me paraissent manquer de précision. Or, en ouvrant simplement la cavité ovarienne, on voit que la colonne centrale placentaire est seule recouverte de spores noires. Les coupes microscopiques. confirment ce premier examen. Le tissu placentaire se montre parcouru par de nom- breux filaments mycéliens qui se dirigent vers la périphérie, où ils fruc- tifient, produisant leurs spores entre les ovules avortés. Quant à la partie capsulaire du pistil, à la paroi ovarienne proprement dite, elle ne recèle aucune trace de mycélium; d’ailleurs elle est uniquement for- mée de cellules scléreuses étroitement juxtaposées, entre lesquelles les filaments fongiques se fraieraient difficilement une voie. L'ovaire parasité augmente peu de volume, et, recouvert par le calice persistant qui masque la couleur noire des spores, il ne se distingue pas à première vue des fruits indemnes. C’est probablement à cause de ROZE. — NOTE SUR L'UROCYSTIS VIOLÆ. 69 cette particularité que le Champignon a échappé si longtemps aux re- cherches des mycologues et que ses habitats se comptent encore. Je suis disposé à croire en effet qu'il est assez répandu ; car, dans les quelques herborisations que j'ai pu faire au dernier printemps dans les bois à Primevères, je l'ai rencontré chaque fois que je l'ai cherché. M. Roze fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR L'UROCYSTIS VIOLA F. de Waldh.; par M. E. ROZE. Au mois de novembre dernier, en présentant à la Société des échan- tillons vivants de l’ Urocystis Violœ F. de W., j'ai été amené à dire quel- ques mots de plusieurs constatations qui avaient été faites relativement à la présence en France de ce parasite (1). Je demande la permission de réparer à ce propos quelques omissions et d'ajouter de nouveaux ren- seignements sur la distribution géographique de cette Ustilaginée. Je crois devoir citer d'abord le très intéressant Mémoire que M. Pril- lieux lui a consacré (2), à la suite de la découverte qu'il en avait faite à Paris, dans son jardin, en juin 1880. Je ne sache pas que cet Urocystis ait été depuis lors signalé de nouveau dans nos environs. D'un autre côté, je tiens de M. Ant. Magnin qu'il l'avait observé, en 1869 et 1870, sur plusieurs espèces de Viola cultivées dans le Jardin botanique de Lyon : il en a parlé à la session lyonnaise de l'Association française pour l'avancement des sciences et l'a inscrit, sur la Liste des Champignons qu'il a publiée en 1873, dans les Annales de la Société botanique de Lyon, t. I, p. 41. Depuis lors, il l'a remarqué presque chaque année dans le même jardin botanique sur diverses espèces de Viola, V. odorata, V. cornuta, etc., jusqu’en août 1879, où il l'a recueilli avec feu Therry qui l’a publié en 1880 dans les Fungi gallici exsiccati de M. Roumeguëre (3). L'éditeur de ces exsiccatas a eu, de son côté, l'obligeance de me faire connaitre que M. André Le Breton avait annoncé en 1884, dans les Mémoires de la Société des Amis des sciences natu- relles de Rouen, la découverte qu'il avait faite de l Urocystis Violæ dans un jardin à Auzonville (Seine-[nférieure), où depuis deux ans il empê- chait les Violettes de fleurir. M. Roumeguère me rappelait, en outre, qu'il avait publié lui-même, en 1885, dans sa Revue mycologique, sur (1) Voyez le Bulletin, t. XXXVII, p. 233. (2) Voy. Ann. sc. nat., 6° série, t. 10. (3) Ces échantillons figurent dans ce Recueil, parvenu aujourd’hui à sa 57° cen- turie, au n° 1148, sous le nom de Polycystis Violæ(Sow.) Berk., récoltés sur les Viola suavissima et nemorosa qu'il détruit, 70 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1891. cet Urocystis observé à Toulouse, une Notice intitulée « Sur une Usti- laginée destructive de la Violette cultivée ». Il ajoutait que le parasite, disparaissant en 1886 dans les cultures industrielles du Viola odorata, ne s'était plus montré depuis lors, à la suite des précautions qu'on avait prises, d'après ses conseils, pour en opérer la destruction. Enfin, M. Richon l'a également récolté sur les tiges et les stolons (1) du Viola odorata L., le 28 août 1883, dans les bois de Saint-Amand, à Saint- Lumier : il l'a dessiné dans son Album mycologique et ce dessin porte le n° 688 dans son Catalogue des Champignons de la Marne. Il m'écrit qu'il l'a retrouvé depuis, non dans les jardins, mais dans les bois, et sur des pieds de Violettes qui s'y étaient certainement développés sans aucune culture. Il résulte de tous ces renseignements que l'Urocystis Viole n'a pour ainsi dire été observé que dans les jardins, soit qu'on l'y ait apporté avec la plante nourricière, soit qu'il ait pu s'y propager sur les nouveaux pieds de Viola nés des graines provenant de pieds voisins restés sains, Il est, dans tous les cas, assez singulier qu'on ait été si longtemps en France à constater la présence de cette Ustilaginée. Peut-être ne peut- elle s'y multiplier facilement, surtout dans les jardins, en raison de l'arrachage des pieds stériles de Violettes contaminées. Mais il faut avouer que, si elle existe dans nos bois assez communément comme le croit M. Richon, elle échappe certainement aux observateurs. C'est sur ce point que je désirais, dans ma première Note, appeler plus particu- lièrement l'attention. Or, si l'on consulte quelques ouvrages étrangers dans lesquels il est question de l'Urocystis Violœ, on fera les remarques suivantes. Cooke, dans son Handbook of british Fungi, le cite comme étant commun, en aoüt, sur les feuilles et pétioles des Violettes; Winter, dans le Kryptogamen Flora, le signale sur le Viola odorata L. et sur le V. badensis Wiesb.; enfin Fischer de Waldheim lui donne pour plantes nourricières les Viola odorata L., V. hirta L. et V. tricolor L. Si l'on tient compte en même temps des constatations qu'en ont faites MM. Ballé et le D" Fockeu sur les V. Riviniana Rchb. et canina L. ainsi que M. Richon sur les Violettes sauvages, il y a, ce me semble, quelque espoir de pouvoir observer le parasite en dehors des jardins et des cultures. Toujours est-il que cet Urocystis n'est pas rare en Angleterre, où il a été décrit d’ailleurs pour la première fois par Sowerby, en 1814, dans ses English Fungi, pl. 440. Pai cru, en terminant cette Note, qu’il y aurait quelque utilité, en raison de l'intérêt historique qui s’attache tou- (1) Cette observation de M. Richon permet de supposer que le parasite a peut- être la faculté de se propager, de la plante nourricière à ses rejetons, au moyen de ses stolons, DANGEARD. - SUR UNE USTILAGINÉE PARASITE DES GLAUCIUM. 71 jours aux découvertes des créateurs d'espèces, à traduire librement ici, d'après un extrait que m'a très obligeamment communiqué M. Boudier, ce que dit Sowerby, dans sa langue natale, de son Granularia Violœ, nom sous lequel il décrit notre Urocystis pour la première fois, dans ses English Fungi : € Mon fils, J. D. C. Sowerby, qui en a dernièrement retrouvé un échantillon à Rox-hill, m'avait rapporté celui-ci de Dorking, le 11 aoüt 1814. Il était la cause manifeste d'un très fort renflement du pétiole (trois ou quatre fois le diamètre de ce dernier), lequel présentait çà et là de petites taches noirâtres, visibles aussi bien au dedans qu'au dehors, et laissant voir au microscope qu'elles étaient composées de petits amas de menus granules globuleux, ceux du centre bruns et ceux de la péri- phérie transparents. Ces parasites minuscules ou d'autres de même dimension infestent plus ou moins toutes les plantes connues. » Cette description me parait fort remarquable, si l'on se reporte sur- tout à l'époque oü elle a été faite. Elle est accompagnée de trois figures en couleur représentant un pétiole de grandeur naturelle avec son ren- flement ustilaginisé, la coupe transversale de ce renflement et cinq Spores assez forlement grossies. M. le Secrétaire général donne lecture à la Société des commu- nications suivantes : SUR UNE USTILAGINÉE PARASITE DES GLAUCIUM; par M. P. A. DANGEARD. À l'automne dernier, mon attention fut attirée, en examinant les Glaucium du Jardin botanique, par de nombreuses petites taches dis- persées sur les deux faces du limbe des feuilles; en les étudiant de plus près, je reconnus que ces taches étaient dues à la présence d'une Usti- laginée appartenant au genre Entyloma. On connait quatorze ou quinze espèces du genre : aucune d'elles n'a élé signalée sur les Glaucium (1). La présente Note est destinée à caractériser le parasite de ces der- nières plantes : il est probable que l'Ustilaginée en question se montrera chaque année sur les Glaucium du Jardin botanique ; elle pourra four- nir un excellent exemple d'étude, pour cette famille, aux élèves de la Faculté de Caen. (1) A. de Bary, Protomyces microsporus und seine Verwandten (Bot. Zeitung, Jahrg., XXXII) ; E, Rostrup, Ustilagineœ Daniæ (Den botaniske Forenings Festskrift, 1890). ; 72 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1891. Le mycélium est d'une finesse extrême ; il forme dans tout le méso- phylle un feutrage très dense qui, se développant entre les cellules, les enserre et les épuise. On trouve deux sortes d'organes de fructification : d'une part, de nombreuses spores sphériques ou ovoïdes à paroi épaisse colorée en brun, ces spores sont intercalaires et le plus souvent disposées sans ordre; d'autre part, de fines conidies, portées par un bouquet de basides qui sort, de chaque côté du limbe, par les stomates. En employant, pour l'étude de cette espèce, la technique que nous avons recommandée pour les Champignons (1), on arrive aux résultats suivants : Le mycélium renferme de petits noyaux espacés les uns des autres; ces noyaux sont formés par un petit globule de chromatine sans nucléole apparent. Pour étudier les noyaux des spores, il faut suivre ces dernières à leurs débuts, c'est-à-dire lorsqu'elles commencent à former une petite nodosité sur le trajet des filaments mycéliens. On voit que chaque spore ne présente qu'un noyau central ou un peu excentrique : il est entouré par du protoplasma vacuolaire ; sa grosseur augmente à mesure que la spore se développe sans toutefois différencier, à ce qu'il semble, un nucléole dans sa masse. On retrouve ce noyau dans les spores müres, mais beaucoup plus difficilement à cause de la coloration brune de la paroi. Le mycélium renferme donc de nombreux noyaux comme celui des Saprolégniées et des Péronosporées (2), mais les spores sont uninu- cléées. Les basides se pressent en une touffe compacte au travers des sto- mates. Dans la masse mycélienne sous-stomatique, on reconnait de nombreux petits noyaux; on en retrouve plusieurs à la file dans chaque baside, mais chaque petite conidie n'en renferme qu'un. Les Corydalis sont également attaqués par un Entyloma, E. Cory- dalis de Bary; nous n'avons point rencontré cette espèce jusqu'ici, et les descriptions données ne sont point suffisantes pour savoir si elle se différencie de celle des Glaucium, cela me parait toutefois probable. S'il en est ainsi, on pourra la distinguer sous le nom d'Entyloma Glaucii sp. nov. (1) P.-A. Dangeard, Recherches histologiques sur les Champignons. (Le Botaniste, 9e série, 2° et 3° fascicules, 1890.) (2) P-A Dangel toc CHo 32-fiscieute. LE GRAND, — SUR LE BUPLEURUM SEMICOMPOSITUM. 13 ENCORE QUELQUES MOTS SUR LE BUPLEURUM SEMICOMPOSITUM, par M. Ant. LE GRAND. Dans une Note précédente (voy. le Bulletin, t. XXXVII, p: 67), j'ai eu l’occasion de relever une omission de la Flore de l'Algérie, à propos du Bupleurum Semicompositum, M. Battandier n'ayant pas signalé la forme à involucre lisse (p. 354). Dans l’appendice du dernier fascicule paru, cette omission est réparée et, de plus, cet auteur (s’en référant à la Note précitée) reconnait que, bien que Linné ait dit de son espèce « affine Odontiti », les plantes « nommées aujourd’hui B. Odontites et » B. semicompositum ne se ressemblent aucunement ». C'est précisé- ment ce que j'ai déjà fait remarquer ; « mais, dit-il, il reste à établir si » C'est notre semicompositum qui est mal nommé, ou notre B. Odontites. » C'est un point intéressant à vérifier. » Ce desideratum paraît d'ores et déjà rempli : en effet, outre que les synonymes du Species ont paru probants à tous les auteurs (sensu latissimo), l’herbier de Linné lève tous les doutes, puisque la plante qui y figure est précisément celle à laquelle a été conservé le nom d’Odontites (sensu stricto) (Cf. G. G. FI. tra 4; 724). [Note ajoutée pendant l'impression. = Mon appréciation, en ce qui con- cerne le B. Odontites, se trouve précisément confirmée dans une tonte ré- cente et très remarquable dissertation de notre confrère M. le Dr Saint-Lager, Sur le Dolymorphisme de quelques espèces du genre Bupleurum.] NOTE SUR LE S/LENE NEMORALIS Waldst. et Kit., NOUVEAU POUR LA FLORE FRANÇAISE; par M. l'abbé H. COSTE. Il est dans l'Aveyron des régions privilégiées qui possèdent une flore exceptionnellement riche, et oü le botaniste peut, sur un espace très limité, récolter en quelques heures les espèces les plus rares et les plus variées. Tel est, dans l'arrondissement de Saint-Affrique, le rebord occi- dental du Larzac et en particulier la pointe de ce plateau comprise entre Tournemire, Saint-Rome-de-Cernon et Lapanouse-de-Cernon. De forme triangulaire et d'une altitude moyenne de 800 mètres, ce petit territoire est limité au nord par le Cernon, à l'ouest et au sud par son affluent le Soulsou, dont les eaux réunies se déversent dans le Tarn. Il est constitué tout entier par les puissantes assises du calcaire juras- sique, recouvertes ici, comme en général sur tout le Larzac, d'une dolomie sableuse fortement chargée de silice. Très sec, sans eau et presque sans cullures, le plateau ou causse n'offre guère qu'une surface 74 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1891. rocailleuse ou gazonnée, dont çà et là quelques maigres taillis cachent mal la nudité. Les indigènes y mènent paitre de nombreux troupeaux et lui donnent le nom de devèze. Sur tout son pourtour, de hautes falaises, souvent inaccessibles, se dressent fièrement au-dessus des profondes vallées du Cernon et du Soulsou. Enfin, entre le lit de ces cours d’eau et le rebord du plateau, dont l'écart d'altitude atteint 350 et 400 mètres, sont des pentes abruptes, tantôt complètement dénudées, tantôt, surtout dans la vallée du Cernon, boisées et impénétrables, sillonnées partout de précipices et de profonds ravins. C’est à travers ces pentes et ces coteaux d’un accès difficile que la Compagnie du Midi construit en ce moment, au prix de pénibles efforts, la voie ferrée destinée à relier Tournemire au Vigan. Les richesses végétales du pays dont je viens d’esquisser le portrait restèrent tout à fait inconnues jusqu’en 1875. Cette même année, le D" Bras de Villefranche, sous la conduite de M. Hippolyte Puech, alors instituteur à Tournemire, vint à la devèze de Lapanouse récolter le Saponaria bellidifolia Smith et communiqua cette rare espèce à la Société botanique de France, réunie en session extraordinaire à An- gers (1). À partir de ce moment, les environs de Tournemire reçurent la visite de nombreux excursionnistes. Bras s’y transporta encore plu- sieurs fois, et il a consigné dans son précieux Catalogue le résultat de ses minutieuses investigations. Ceux de nos confrères qui prirent une part si active à la session de Millau, en 1886, se rappellent encore la belle matinée du 14 juin et les espèces rares qu’ils eurent occasion de récolter sur ce même plateau (2). Enfin, depuis cette époque, j'y suis revenu moi-même tous les ans pour faire des récoltes ou diriger des recherches, et je dois dire que presque toutes mes excursions ont été marquées par la découverte de quelque plante intéressante. Ce fut dans l'une de ces fréquentes visites ou courses rapides sur cette partie du Larzac que j'eus la bonne fortune de mettre la main sur la curieuse Silénée qui fait l’objet de cette Note. C'était le 1° juillet 1889. Parti de Saint-Rome à cinq heures du matin, je m'étais arrêté, après avoir péniblement escaladé les pentes abruptes de la vallée du Cernon, au pied des majestueuses falaises qui dominent le pittoresque village de Montelarat. Tout à coup mes yeux se portent sur un Silene en pleine floraison, voisin par ses caractères du S. italica Pers., mais s’en distinguant à première vue par sa taille élevée et un facies tout différent. Il croissait exposé au nord, à 750 mètres d'altitude environ, et n’était pas rare sur la pelouse rocailleuse et dans (1) Voy. le Bulletin, t. XXII, session extraord. à Angers (juin 1875), p. XXVII, (2) Ibid., session extraord, à Millau (juin 1886), p. LXXXII, COSTE, — DÉCOUVERTE DU SILENE NEMORALIS. 75 les fentes des rochers. Je n’eus rien de plus pressé que d’en faire une abondante récolte et de rentrer, le soir de ce même jour, à Montclar que j'habitais alors. Le lendemain, avant de le mettre sous presse, je le soumis à une étude approfondie. Mais, à déception ! aucune des Flores composant ma modeste bibliothèque de botaniste ne contenait la descrip- tion du précieux végétal, et vaines furent toutes mes recherches pour trouver son véritable nom. Je voulais pourtant lui en imposer un. Ne pouvant me résoudre à l'identifier avec le Silene italica Pers., que je connaissais bien, parce qu’il est commun dans le midi de l’Aveyron, je me décidai, après bien des hésitations, à le rapporter au S. paradoxa L., espèce bien caractérisée, mais qui, manquant alors à ma collection, m'était complètement inconnue. Ce fut donc sous ce nom Linnéen, accompagné d’un signe de doute, que ma plante fut communiquée à divers correspondants. Cependant un de nos confrères ne tarda pas à me faire remarquer mon erreur, tout en m'assurant que le Silene en question était certai- nement un S. italica Pers. Prié de donner son avis, un second me déclara pareillement qu’il n’y voyait, lui aussi, qu’une forme luxuriante de l’espèce de Persoon. Mes doutes persistaient toujours. Enfin, en décembre dernier, l’occasion s'étant offerte d'envoyer à M. Rouy un fascicule de plantes de l'Aveyron, j'eus soin d'y glisser un exemplaire du mystérieux Silene de Montclarat. Notre distingué confrère, dont l’herbier est si riche en termes de comparaison, reconnut à première vue dans notre plante le Silene nemoralis Waldst. et Kit., plante d'Allemagne, d’Autriche-Hongrie et de Serbie, dont une sous-espèce, le S. crassi- caulis Willk. et Costa, récemment décrite par lui dans les Suites à la Flore de France, existe dans la Catalogne et le Roussillon, mais le type n'avait pas encore été découvert sur le territoire français. C’est donc à notre savant confrère M. G. Rouy qu’appartient tout le mérite de la détermination de cette curieuse espèce. Le 20 juin dernier, herborisant encore dans la même région, sur les grands rochers qui couronnent le cirque de Tournemire, je rencontrai de nouveau notre Silene, croissant sur le rebord du plateau, à la même altitude et dans les mêmes condi- tions qu’aux environs de Montclarat. Ces deux localités, distantes au plus de 3 ou 4 kilomètres, sont peu éloignées de la devèze de Lapanouse, Station du rarissime Saponaria bellidifolia Smith, dont l'existence n’a pas encore été constatée ailleurs en France. L’indication de cette plante dans les Pyrénées due à Lapeyrouse reste litigieuse. Le Silene nemoralis Waldst. et Kit. type étant nouveau pour la flore française, nous allons indiquer ici ses principaux caractères d’après nos échantillons du Larzac et en suivant pas à pas la description très dé- 76 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1891. taillée que M. Rouy, dans ses Suiles (1), a donnée de sa sous-espèce, le S. crassicaulis Willk. et Costa : Souche vivace, ligneuse, émettant des rameaux stériles nombreux, très feuillés, formant gazon; tige de 5-8 décimètres, dressée. raide, fistuleuse, brièvement pubescente et munie de la base au milieu de nombreux rameaux foliifères, très visqueuse et portant dans sa moitié supérieure des rameaux florifères nombreux, allongés, très visqueux, étalés-dressés ; feuilles vertes, ciliées sur les bords et à la base, briève- ment pubescentes et rudes sur les deux faces, celles des rejets stériles et les inférieures grandes, ovales ou spathulées, arrondies, mucronulées, longuement atténuées ou contractées en pétiole ailé, les caulinaires moyennes lancéolées, aiguës, atténuées à la base, les supérieures linéaires-lancéolées ; fleurs dressées, pédicellées, nombreuses, formant une panicule ample, lâche, pyramidale, régulièrement trichotome ; bractées et bractéoles linéaires, herbacées, ciliées-laineuses, plus lon- gues que les pédicelles ; calice très allongé, en massue, ombiliqué à la base, glabre ou glabrescent, à stries rougeàtres, à dents courtes, sca- rieuses et très obtuses ; pétales d’un blanc sale, un peu jaunâtres en dessous, roulés en dedans le jour, s’ouvrant la nuit, non ou à peine couronnés, à limbe bifide, à onglet auriculé, non cilié, plus long que le calice ; étamines longuement saillantes ; thécaphore pubescent, plus long que la capsule et que la moitié du calice; capsule ovoïde-conique, rom- pant le calice, à dents recourbées en dehors; graines noirâtres, réni- formes, anguleuses, à faces concaves et canaliculées sur le dos. Hab. — Aveyron : Pelouses rocailleuses et grands rochers du Larzac au-dessus de Montclarat et de Tournemire. = Juin-juillet. De tous les Silene de la flore aveyronnaise, c’est du S. italica Pers. que cette espèce se rapproche le plus. Koch (2), tout en l’admettant comme espèce, la dit très voisine du S. italica Pers. : « simillima antece- denti. » D’autres, tels que Nyman dans son Conspectus, n’en font qu’une espèce de second ordre sous la dépendance du même S. italica Pers. Est-ce une bonne espèce, ou faut-il n'y voir qu'une simple race de l'espèce de Persoon? Il ne m'appartient pas de résoudre ce problème ; (1) Voy. Suites à la Flore de France, fasc. 1, p. 57. (2) Nous croyons devoir, en raison de l'intérêt de la question, citer in extenso E suivant du Synopsis Florœ germanicœ et helveticœ de Jos. Koch, ed. 3 (1857), p. 58 : 6. S. NEMORALIS (Waldst. et Kit. PL. rar. Hung. III, 277) pubescens, panicula erecta subcon- gesta, ramis oppositis trichotomis viscoso-annulatis tri-multifloris, floribus porrectis, calycibus clavatis, dentibus obtusis, petalis bifidis denudatis, fol. basi barbato-ciliatis, inferioribus subro- tundo-ellipticis in petiolum decurrentibus. 2%. In silvaticis (Moravie, Silésie, Bohême, Saxe, Styrie, Carinthie)... Simillima antecedenti (S. italica), differt : fol. radicalibus et caulinis inferio- ribus latioribus, superioribus margine basin versus lanato-harbatis, panicula breviore, densiore e carpophoro capsula evidenter longiore. TI mais, s'il m'était permis d'émettre une opinion personnelle à cet égard, j'ajouterais que la question ne me parait pas douteuse. Ces deux plantes végètent dans la même région presque côte à côte, et on n'éprouve aucune difficulté à les distinguer. Les nombreux caractères qui les diffé- COSTE. — DÉCOUVERTE DU SILENE NEMORALIS. rencient sont mis en évidence dans le tableau suivant : SILENE ITALICA Pers. Tige de 2-5 décimètres, pleine ou à peine fistuleuse, assez grêle, peu feuil- lée et dépourvue de rameaux foliifères dans sa moitié inférieure, un peu vis- queuse dans la partie florifère. Feuilles d'un vert grisâtre, à pubes- cence serrée, les basilaires assez pe- lites, n'ayant pas 2 centimètres de large, obtuses ou subaiguës. Panicule peu fournie, courte et étroite (1-2 décimètres de long sur 1 décimètre de large environ), à ra- meaux presque toujours triflores. Bractées petites, sensiblement plus courtes que les pédicelles. Calice manifestement pubescent, long de 15-18 millimètres. Pétales à onglet cilié vers le milieu. Thécaphore égalant à peu près la capsule et la moitié du calice. SILENE NEMORALIS W. et K. Tige de 5-8 décimêtres, distincte- ment fistuleuse, robuste, très feuillée et munie de nombreux rameaux folii- fères dans sa moitié inférieure, très visqueuse dans sa moitié supérieure. Feuilles d’un beau vert, à pubes- cence très courte, les basilaires grandes, larges de 2-3 centimètres, arrondies au sommet. Panicule fournie, grande (3-4 déci- mètres de long sur 2-3 décimètres de large), à rameaux portant chacun 4- 10 fleurs. Bractées allongées, dépassant les pé- dicelles. Calice glabre, très étroit et très long, atteignant 18-20 millimètres. Pétales à onglet plus étroit, non cilié. Thécaphore sensiblement plus long que la capsule et que la moitié du calice. En janvier dernier, j'ai eu l’occasion de voir à Foix, dans le riche herbier de notre excellent confrère M. Giraudias, un bel exemplaire du Silene nemoralis originaire de l'Autriche, et l'examen attentif que j'en ai fait m'a convaincu que la plante de l’Europe centrale ne diffère en rien de la plante de notre Larzac. Mais les véritables affinités du S. ne- moralis sont en réalité, comme nous l'avons déjà dit, avec le S. crassi- cauiis Willk. et Costa, qu’on rencontre dans la Catalogne et les Pyrénées- Orientales. Ce dernier, dont nous avons vu un spécimen authentique, NOUS à paru avoir un facies notablement différent. M. Rouy le considère comme une sous-espèce du S. nemoralis, dont il se distingue suffisam- ment, dit-il (1), « par sa taille plus élevée, sa tige plus grosse et plus fistulense, bien plus rameuse à rameaux grèles, ses feuilles au moins du double plus grandes, plus longuement pétiolées, ses calices plus Courts (14-16 millimètres et non 18-20 millimètres) ». (1) Suiles à la Fl. de Fr., p. 58. 78 sÈANCE DU 13 révnten 4891. J'ai déjà fait observer que la région où croit le Silene nemoralis Waldst. et Kit. possède une flore des plus remarquables. Il me parait intéressant, en terminant cette Note, de donner ici la preuve de cette assertion. L’énuméralion suivante, qu'il serait facile détendre encore davantage, donnera une idée suffisante des richesses végétales de ce petit coin du Larzac compris entre Tournemire, Labastide et Saint- Rome-de-Cernon : Thalictrum Grenieri Loret, Anemone Hepatica, Ranunculus gramineus, Glaucium luteum, Fumaria Vaiïllantii, Sisymbrium asperum, Arabis muralis, A. brassiciformis, Alyssum montanum, A. macrocarpum, Draba aizoides var. saxigena, Kernera auriculata, Camelina silvestris, Aethionema saxatile, Thlaspi occitanicum Jord., Hutchinsia pauciflora Loret, Lepidium hirtum, Helianthe- mum canum, H. salicifolium, Viola scotophylla Jord., V. arenaria, Silene italica, Saponaria bellidifolia, Dianthus longicaulis Ten., D. monspessulanus, Buffonia macrosperma Gay, Alsine Jacquini, A. mucronata, A. Bauhinorum, Arenaria controversa, À. aggregata, Linum campanulatum, L. strictum, L. te- nuifolium, L. salsoloides, L. narbonense, L. Leonii, Acer opulifolium, A. mons- pessulanum, Coriaria myrtifolia, Rhamnus saxatilis, R. alpina, R. Alaternus et var. hederacea Loret, Genista hispanica, Cytisus sessilifolius, C. argenteus, Ononis rotundifolia, Anthyllis montana, Trifolium montanum, Dorycnium suf- fruticosum, Colutea arborescens, Vicia onobrychioides, Onobrychis supina, Spiræa obovata, Geum silvaticum, Rosa Pugeti Bor., R. spinosissima, Coto- neaster tomentosa, Herniaria incana, Sedum anopetalum, Saxifraga mixta, Caucalis leptophylla, Laserpitium Nestleri, L. gallicum, L. Siler, Athamanta cretensis, Bupleurum junceum, B. aristatum Bartl. et auct., Scandix australis, Galium obliquum, G. corrudæfolium, Asperula tinctoria, A. galioides, Vale- riana tuberosa, Valerianella echinata, V. eriocarpa, Aster alpinus, Senecio gallicus, S. Gerardi, Leucanthemum subglaucum Laramb., L. graminifolium, Echinops Ritro, Cirsium ferox, C. monspessulanum, C. bulbosum DC., Cardun- cellus mitissimus, Centaurea pectinata, C. maculosa, C. montana L. var. axil- larioides Loret, Crupina vulgaris, Leuzea conifera, Carlina acanthifolia, Cata- nanche cærulea, Hypochœris maculata, Leontodon crispus, Scorzonera hirsuta, S. purpurea, S. crispa, S. glastifolia, Tragopogon crocifolius, T. australis Jord., Crepis albida, Hieracium saxatile, H. amplexicaule, H. bifidum, Campanula speciosa, C. Erinus, Arbutus Uva-ursi, Androsace maxima, Asterolinum stella- tum, Jasminum fruticans, Gentiana cruciata, G. ciliata, Convolvulus Cantabrica, Onosma echioides, Atropa Belladona, Linaria simplex, L. origanifolia, Erinus alpinus, Euphrasia salisburgensis, Melampyrum nemorosum, Thymus vulgaris, Salvia Æthiopis, Galeopsis intermedia, Stachys heraclea, Brunella hyssopi- folia, Teucrium aureum, Plantago argentea, Armeria juncea, Rumex thyrsoides, Polygonum Bellardi, Daphne Laureola, D. alpina, D. Cneorum, Thesium diva- ricatum, Aristolochia Pistolochia, Euphorbia Duvalii Lec. et Lamott., Ephedra nebrodensis, Tulipa Celsiana, Lilium Martagon, Ornithogalum tenuifolium, Allium flavum, Muscari botryoides, Asphodelus cerasifer, Aphyllanthes mons- peliensis, Asparagus tenuifolius, A. acutifolius, Narcissus juncifolius, Epipactis COSTE, == DÉCOUVERTE DU SILENE NEMORALIS, 79 atrorubens, Orchis sambucina, Scirpus Holoschœnus, Carex nitida, C. humilis, C. digitata, Agrostis interrupta, Stipa pennata, Milium paradoxum, Aira media, Festuca spadicea, Bromus squarrosus, Botrychium Lunaria, Asplenium Tri- chomanes var. lobato-crenatum. M. Malinvaud présente à la Société, à l'appui de la communica- tion précédente, un exemplaire du Silene nemoralis découvert par M. l'abbé Coste. Il ajoute que, s'il avait rencontré cette plante, il l'aurait rapportée, comme variété, au S. italica (1). M. Rouy demande la parole et s'exprime en ces termes : C'est, en effet, moi qui ai signalé à notre zélé confrère, M. l'abbé Coste, que le Silene du Larzac pris par lui pour le S. paradoxa et par M. Giraudias pour le S. italica était, en réalité, le S. nemoralis Waldst. et Kit. (Pl. rar. hung., TII, 277). Mais cette plante, assez répandue de l'Allemagne à la Serbie, étant nouvelle pour la flore française, je crois utile de résumer les caractères par lesquels elle se distingue du S. ita- lica. Taille plus élevée; tiges plus visqueuses à rameaux inférieurs eux- mêmes rameux ; feuilles radicales à limbe presque une fois plus grand et plus largement ovale ou arrondi; panicule pyramidale, grande, plus étalée, plus rameuse; fleurs plus nombreuses à l'extrémité des rameaux ; pédicelles grêles et plus allongés; calice moins pubescent- glanduleux, plus long; pétales non ciliés à l'onglet; carpophore ordi- nairement plus long que la capsule (mais ce caractère n'est pas toujours constant). Nous avions déjà en France la magnifique sous-espèce S. crassicaulis Willk. et Costa, dont j'ai donné une diagnose comparative étendue dans mes Suites à la Flore de France (1, p. 57-59), et que nos confrères pourront trouver lors d'une session extraordinaire à Collioure (Pyré- nées-Orientales). J'ajouterai que MM. Burnat et Barbey ont signalé en Piémont, au Val-Pesio, non loin de la frontière française, leur var. pedemontana (S. nemoralis herb. Thuret) de la plante de Waldstein et Kitaibel, et qui diffère de celle-ci par sa taille plus élevée, la panicule encore plus étalée et plus large à la base, à fleurs plus rapprochées à l'extrémité des rameaux. (1) D'après Boissier, Flora Orientalis, 1, 631, le Silene nemoralis Griseb. Spicil., p. 172 et Ledeb. Fl. Ross. serait simplement synonyme du S. italica L., dont le S. nemoralis Waldst. et K. (Hung. tab. 249) serait probablement unc variété se distin- guant du type : « Tantum panicula angustiore confertiflora ». 80 SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1894. M. Rouv fait ensuite à la Société la communication suivante : ESPÈCE NOUVELLE POUR LA FLORE ESPAGNOLE, par M. G. ROUY. ASPERULA BÆTICA Rouy. — Sect. Trichogaliopsis Lange Prodr. Fl. hisp., II, p. 304. — Plante vivace, de 4-5 décimètres, émettant des tiges ascendantes, ou dressées, mais un peu inclinées au sommet (caulibus subpendulis), rameuses, nettement quadrangulaires à la base et jusque vers le milieu, puis arrondies, densément et courtement pubescentes sur toute leur longueur; rameaux inégaux, alternes ou opposés, gréles. Feuilles verticillées par 6-8, raides, glaucescentes, étalées ou à peine réfléchies, relativement courtes (10-15 millimètres de long dans les verticilles caulinaires et 4-8 millimètres dans les verticilles des ra- meaux), linéaires-acuminées, très pubescentes-scabres en dessus, blan- châtres à la page inférieure; verticilles caulinaires écartés, égalant 9-6 fois la longueur des feuilles. Panicule peu ouverte, subunilaté- térale, à rameaux étalés-dressés ou peu écartés de la tige, les supérieurs florifères dès la base. Glomérules multiflores, sessiles, les inférieurs écartés, les supérieurs plus ou moins rapprochés au sommet des rameaux; bractées lancéolées-mucronées, dépassant l'ovaire longue- ment hérissé. Corolle petite, jaune, très velue sur toute sa surface externe, liypocratériforme à lobes ovales-mucronés égalant au plus le tube; anthères noirâtres, oblongues, exsertes du tube de la corolle. = Juin-juillet. Hab. — ESPAGNE : prov. de Canix : lieux herbeux calcaires, près de Grazalema. — Legit E. Reverchon, 19 juin et 13 Juillet 1890 (sub nomine erroneo Galii concatenati). Cette espèce présente le port de l Asperula pendula Boiss., dont elle diffère par les feuilles glaucescentes, scabres en dessus (et non vertes, glabres, finement ponctuées), verticillées par 6-8 (et non par 8-10), la panicule plus ouverte et surtout par la corolle hypocratériforme, à tube étroit égalant les lobes (et non à corolle campanulée-subrotacée à tube large de moitié plus court que les lobes). — Très distincte de l'A. as- perrima Boiss., elle se sépare aussi de l'A. effusa Boiss., par ses feuilles plus courtes, la panicule bien moins ouverte, subunilatérale à rameaux courts, les glomérules multiflores, la corolle moins allongée à lobes non trois fois plus courts que le tube, etc. L’Asperula bœætica porte à quatre le nombre des espèces de la si intéressante section Trichogaliopsis Lange du genre Asperula, qui, avec V'A. galioides M. B. (section Eugalium Lange) et les espèces de la CAMUS. = CIRSIUM PULCHRUM. 81 section Trichogalium DC. du genre Galium, établissent pour ainsi dire le passage entre les genres Galium et Asperula. M. G. Camus fait à la Société la communication suivante : X CIRSIUM PULCHRUM (C. LANCEOLATUM ET C. ARVENSE); par M. E.-G. CAMUS. La plante que j'ai l'honneur de présenter à la Société a été récoltée à Ivry, près des fortifications, au milieu d’une quantité très grande de Cirsium lanceolatum et de C. arvense qui me paraissent être les parents. La diagnose peut être ainsi faite : X Cirsium pulchrum (C. lanceolatum +C. arvense). — Tige de 15 décimètres environ, robuste anguleuse ailée épineuse, légèrement pubescente au sommet, très rameuse. Feuilles à face supérieure et `à face inférieure presque glabres; les caulinaires sinuées-lobées, ciliées spinuleuses, fortement décurrentes sur la tige, à décurrence lobée- sinuée, ciliée spinuleuse. Capitules assez petits. très nombreux, groupés au sommet des rameaux et disposés en une grande panicule corymbi- forme. Involucre pubescent à folioles dressées, les extérieures acuminées en un mucron à peine épineux et étalé, les intérieures linéaires mu- cronées ou non mucronées. Fleurs d'un rose vif el non d'un rose cendré, akènes non développés. Notre confrère M. Rouy possède dans son bel herbier plusieurs échan- tillons de X C. csepeliense [de l’île Csepel (Hongrie)], plante qui a les mêmes parents présumés, et rappelle beaucoup plus le C. lanceolatum par ses capilules beaucoup plus gros. M. Franchet fait observer qu'il existe des formes de Cirsium arvense à feuilles décurrentes dans le centre de la France et surtout dans la région de l'Oural; la décurrence consiste en une ligne saillante surmontée de petites épines. M. Camus répond qu'il a rencontré aux environs de Paris la forme dont il s’agit et que M. Franchet a signalée dans sa Flore de Loir-et-Cher; mais, sur les échantillons qu'il présente à la Société, la décurrence, manifestement ailée et lobée, est très différente de celle qui caractérise la forme citée par M. Franchet. D'ailleurs d’autres caractères viennent confirmer l'hypothèse de l'hybridité de la plante, notamment sa taille très élevée, les nombreux capi- tules à akènes avortés, les fleurs d'un rose vif et non d'un rose T. XXXVIII. (SÉANCES) 6 82 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1891. cendré, enfin l'absence d'individus intermédiaires dans l'endroit oü a été récolté celui qui fait l'objet de cette communication. Le Cirsium arvense y couvrait le terrain et, sauf l'hybride, on n'y voyait que la forme à feuilles non décurrentes. SÉANCE DU 27 FEVRIER 1891, PRÉSIDENCE DE M. ROZE. M. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 13 février, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la précédente séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Lecré (Ludovic), avocat et ancien bâtonnier, rue Ven- ture, 11, à Marseille, présenté par MM. Heckel et Malin- vaud. SAINZ GUTTIEREZ (Don Pedro), Jacometroso, à Madrid, pré- senté par MM. Malinvaud et Camus. M. Ramond, trésorier, donne lecture du Rapport suivant : NOTE SUR LA SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ A LA FIN DE L'EXERCICE 1890 ET PROPOSITIONS POUR LE BUDGET DE 1892. fre c La Société avait en caisse à la fin de l'exercice 1889........... .. 40,748 74 Elle a recu pendant Lexercice SOU... 25327 77 72 14,954 83 Cest un older a 55,703 57 Les dépenses ont été es. nee oaen neo e a iu ou 14,114 80 L'excédent des recettes est ainsi de....:...::..,...... 41,588 77 Il y a eu, en outre, à porter à l'actif, pour conversions de valeurs et fonds en dépôt..... 10,284 90 Et au passif, pour le même objet, une somme égale, cï. <; > 7 2 Y = 10,284 90 (Balance.) L'excédent des recettes est représenté par les valeurs ci-après : A. RAMOND. — SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ. 83 Rente de 1400 fr., 3 pour 100 sur l’État (3 titres nominatifs, 6° série, n° 269,340, 0,380,177 et 0,582,306 et 3 titres au porteur, n* 0,373,811, 0,559,131 et 0,582,597): Capi- tal, d'après le cours de la Bourse aux dates de l'achat ou de la remise des titres.. ire 35,039 06 Dépôt au Comptoir national d'escompte...... 6,145 10 Numéraime o > Ua E 404 61 Total (comme ci-dessus)........ 41,588 77 Les recettes et les dépenses se décomposent comme suit : RECETTES. Solde en caisse a la finde 488922222 de, 40,748 74 270 cotisations annuelles (13 pour 1889, 256 pour 1890, \ 1 pour 41891) a 30 fo.. a 0... =. 8,100 » 1 cotisation à titre perpétuel. 8 du. 870 » 2 cotisations à vie (1 à 300 fr., 1 à 400 fr.)......... 700 » € diplômes, à 5 francs =. 522 PP 30 » Vente du Bulletin = na n 1,650 >» Remboursement pour excédent de pages........... 18 >? 14,954 83 Subvention du Ministère de l'Instruction publique.... 1,000 » Subvention du Ministère de l’Agricult. et du Commerce. 1,000 » Arrérages de rente sur EI = 1 15727 7 7 1,377 50 Intérêt du dépôt au Comptoir national d'escompte... 75 95 Recettes extraordinaires (70 fr. pour le Congrès de ss 1889. 3 fr: 38 pour 1890). PL dE OT 122 13 38 ! Tota D li eu ia nr ce 09,703 57 DÉPENSES. Impression du Bulletin (343 fr. 50, pour 1888, 3,050 fr. 45 pour 1889 et 2,493 fr. 95 pour 1890)............, 5,887 09 Revue bibliogr. (1890) et Table...... 1,108 » Frais de gravure (1,054 fr. 85 pour 1889 et 239 tr: 50 pour 1890): 2... 1,294 35 Brochage du Bulletin (208 fr. 25 pour 9,442 90 1889 et 408 fr. 20 pour 1890)....... 616 45 Port du Bulletin (134 fr. 30 pour 1889 et 303 fr. 90 pour 1890)............ 438 20 Impressions diverses................. 98 >» Boyer: o e 22 E14 1,250 » Chauffage et éclairage........... e... 200 10 44,114 80 Ports de lettres, timbres, impositions, L 3,321 90 assurances et frais divers........... 1,069 0: Bibliothèque, herbier et mobilier... .. 166 75 Dépenses extraordinaires............ 36. » Honoraires du conservateur de l'herbier. ce » ) 1,350 > Honoraires du trésorier adjoint........ ; 4 A : \ Gages du garçon de bureau............ : AI ESR 77 Excédent des recettes (comme ci-dessus).................... 41,588 77 84 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1891. Quant aux mouvements de valeurs et aux opérations d'ordre, elles ont donné les résultats ci-après : Encaisse a la fin de 4889352177772747 31,394 16 | Achat de 90 fr. de rente 3 pour 100..... -> 2,774 90 tente sur l'État. ? Titre de 30 fr. de rente 3 pour 100 remis par M. H. de Vilmorin, membre perpétuel. 870 » Encaisse à la fin de 1890......... EN « 35,039 06 Encaisse à la fin de 1889............ e.: 7 641 00 Versements ne ai à, pi de Comptoir national Interet de notre dépôt... as us = d'escompte. Lotat: 10,6 À Remboursement et frais de recouvrement.. 4,462 40 Encaisse a la fin de 1890... 6,145 10 AR A DEEE Encaisse à la fin de 1889....... oo » Fonds reçus en dépôt. | Reçu en dépÜk.. 5... 777 200 » Remboursé: = 212 JER 2 7. 200 » (Balance.) SITUATION EN FIN D'EXERCICE, Déduction faite des dépenses restant à solder, notre avoir effectif à la lin de 1889 était évalué dans notre dernier compte annuel, à 34,745 fr. 14 cent. Voici la situation correspondante pour 1890. Nous avions en caisse à la fin de l’exercice.................... 41,588 77 Les dépenses restant à solder s’élèveront sans doute à une somme de 4,252 fr. 65, comme suit : N° 4 du Bulletin, cahier D de la Revue bibliographique et Session extraordinaire à la Rochelle (suivant fac- UTES 2 AR 2 E 1,932 65 : Dernier cahier du Congrès de 1889 et n° 5 du 4,252 65 Bulletin de 1890 (Évaluation). .............. 1,020 » Tables de 1889 et de 1890 (Évaluation)........ 100 » Brochage, port et frais divers................ 600 », L'avoir effectif de la Société à la fin de 1890 ressortirait ainsi à... 37,336 12 C'est le chiffre le plus fort que nous ayons atteint jusqu’à présent. Encore y a-t-il lieu de dire que nous n'avons compté nos 1,400 francs de rente 3 pour 100 que pour leur valeur d’après le cours de la Bourse, aux dates où nous en sommes successivement devenus possesseurs, soit par achat, soit par le don des membres à titre perpétuel. Au cours de 95 francs, qui dès maintenant est dépassé, ils vaudraient, non pas A. RAMOND. — SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ. 85 35,039 francs, comme je l'ai indiqué plus haut, mais 44,333 francs ; et notre fortune effective dépasserait 46,000 francs, déduction faite de ce qu'il reste à solder pour l’apurement des dépenses de 1890, et non com- pris la valeur de notre bibliothèque. BUDGET DE 1892. Il me reste à soumettre à l'approbation de la Société le projet de budget pour 1892. Les évaluations auxquelles il donne lieu sont ana- logues à celles qui ont été admises pour l’année actuelle. Voici les prévisions pour les recettes : 280 cotisations annuelles à 30 francs (le nombre des cotisations dues sera de plus de 300. On réduit les prévisions à 280 pour tenir compte des retards qui pourront se produire dans les VECOUVTEMENIS) a E E a is E 8,400 » 1 cotisation à vie, à 400 francs- S H e N R 2 400 » 10 diplômes, à 5 francs -ee a au. eue 50 >» Vente du Bulletin et abonnements... T A e S. 1,700 » Remboursements pour excédent de pages et frais de gravures... 100 > Subvention du Ministère de l'Instruction publique.............. 1,000 3 Subvention du Ministère de l’Agriculture................,..... 1,000 » Rente sur Fe et 2A. 1,400 » Intérêts du dépôt au Comptoir national d'escomple............. 70 » Total D E 14,120 » Les dépenses pourraient être évaluées comme suit : Impression du Bulletin... -o eeen: 6,200 » Ê UT le PSS 22 feuilles. | 2 Revue. o 7277: 15 — 3 Session et Table. 8 — = 5 ve © = 45 feuilles. 8,930 » E 2 Revue bibliographique et Table (rédaction).. 1,180 » = f Erais de gravures. stories 200 » S | Brochage du Bulletin : >" 32 777 7 7 600 » © | Portau Bullenn. = H 2 77772224 550 » Circulaires et impressions diverses.......... 200 » Loyer =. nl à iii aus 1,250 > Chauffage et éclairage.............. 200 » Loyer et frais\ Frais divers (assurances, impositions, ‘ du timbres, ports de lettres et autres 3,350 ` » matériel. Menus frais); i 0... LE 1,100 » Bibliothèque, herbier et mobilier..... 700 » Dépenses extraordinaires............ 100 » Honor. du conservateur de l'herbier.. 500 » ) Personnel. j Honoraires du trésorier-adjoint...... 500 » \ 1.350 » » Gages du garçon de bureau.......... 350 Total pour les dépenses»................ 13,630 =» 80 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1891. En résumé : l3 recette étant de: 3. de: iron 14120 » Et la dépense de n- eh a 13,630 > On pourrait prévoir un excédent de recettes de........ ÈH 490 » J'ai l'honneur de proposer à la Société : . D'ordonner le renvoi du compte de 1890 à la Commission de compta- bilité, Et d'approuver le projet de budget ci-dessus pour 1892. Les conclusions de ce Rapport, mises aux voix, sont adoptées par un vote unanime de l'assemblée, et M. le Président, se ren- dant l'interprète des sentiments de gratitude de la Société, adresse à M. le Trésorier de vifs remerciements et félicitations pour les nouveaux et toujours heureux résultats de sa gestion financière. M. le Président annonce à l'assemblée que le Conseil, sur le rapport de la Commission chargée d'examiner les avis reçus des départements au sujet de la prochaine session extraordinaire, a décidé de soumettre à l'approbation de la Société la proposition suivante : La Société tiendra en 1891, dans le département des Pyrénées-Orientales, une session extraordinaire consacrée surtout à l'exploration du massif des Albères, et qui s'ouvrira à Collioure le samedi 16 mai, veille de la Pentecôte. M. le Secrétaire général donne, sur ce projet de session, les explications suivantes : La Société a visité une première fois, en 1872, les Pyrénées-Orientales; le rendez-vous était à Prades, et les herborisations eurent lieu en juillet. Un ordre du jour voté dans la réunion préparatoire du 1° juillet exprimait le vœu qu'une session printanière fût tenue « le plus prochainement possible » dans le même département. Seize années plus tard, le 17 juin 1888, le regretté Paul Oliver (1) rappelait à la Société réunie à Quillan (Aude) le vœu émis à Prades, en 1872, par plusieurs de ses membres et proposait de le renouveler sous une formule plus précise, fixant la date au printemps de 4891 en raison des engagements pris pour les deux années précédentes (2). Cette motion, accompagnée d'un programme détaillé d’itinéraires et de listes des plantes rares (1) Paul Oliver, pharmacien à Collioure, décédé le 22 janvier 1890 (voyez Notice sur P. Oliver, dans le Bulletin, t. XXXVII, Séances, p. 35). : (2) En 1889, Congrès de botanique tenu à Paris; en 1890, session extraordinaire à la Rochelle. MALINVAUD. — PROJET DE SESSION EXTRAORD. DANS LES ALDÈRES. 87 à récolter dans la région des Albères, reçut le meilleur accueil. La Société, de nouveau saisie de Ja question en 1890, dans la dernière séance de la session de la Rochelle, a confirmé ses votes antérieurs (1); d'autre part, la Commis- sion, Spécialement nommée suivant le Règlement pour l'examen de ce projet, a émis un avis favorable qui a été approuvé par le Conseil, et il appartient maintenant à la Société de se prononcer définitivement aujourd’hui sur la pro- position que nous avons l’honneur de lui soumettre. Nous ajouterons, suivant l'usage, quelques éclaircissements justificatifs. Le département des Pyrénées-Orientales, véritable terre promise pour le botaniste, possède une flore d’une richesse incomparable. Dans un climat privi- légié, du bord de la mer aux sommets du Canigou, de O à plus de 2800 mètres, s’étagent une série de gradins offrant les sites les plus variés, les expositions les plus diverses, et parés des fleurs de presque toute la France, ainsi que d’une partie de celles de l'Espagne et de l'Italie. La partie de ce beau pays qui serait explorée cette année forme une région naturelle et bien délimitée, d’un intérêt tout spécial en raison des nombreux rapports de sa flore avec celle de la Catalogne. La belle plaine du Roussillon, d’une étonnante fertilité, comprenant les bas- sins du Tech et de la Têt, de l'Agly et de quelques autres cours d’eau moins importants, est abritée contre les vents froids et humides du Nord et de l’Ouest par une ceinture de montagnes interrompue seulement du côté de l'Est, par où elle reçoit l’action bienfaisante des brises de la Méditerranée. Au Nord, les Corbières la séparent du bassin de l'Aude; à l'Ouest, le massif imposant du Canigou relie les Corbières aux Pyrénées et à la chaîne des Albères; au Sud, celle-ci continuant, à l’est du col du Perthus, la crête principale des Pyrénées, va plonger dans la mer ses dernières ramifications, formant une puissante bar- rière naturelle entre l'Espagne et la plaine du Roussillon. Les Albères orientales, à partir de la profonde dépression du col du Perthus (290 mètres) qui marque leur limite occidentale, sont orientées à peu près exactement de l'Ouest à l'Est avec une altitude assez uniforme d'environ 1000 mètres, offrant un maximum de 1257 mètres au Puig Noulous. Elles s’a- baissent progressivement du côté de la mer et finissent par s'épanouir en une série de contreforts qui abritent les anses de Collioure, Port-Vendres, Banyuls en France, et quelques autres au delà de la frontière. ` Ces montagnes, généralement boisées et d'accès facile, appartiennent à peu près exclusivement aux terrains primitifs; les sédiments pliocènes et quater- naires de la plaine s’appuient directement sur leur base. Ce sont des gneiss, des phyllades, des schistes cristallins, le plus souvent redressés, parfois ren- versés, sur lesquels on rencontre quelques lambeaux de schistes cambriens et siluriens. Ce groupe, parfaitement homogène au point de vue géologique, don- nera lieu à une comparaison intéressante avec celui des Corbières exploré par la Société botanique en 1888 et entièrement calcaire; les conditions climaté- riques étant à peu près les mêmes, ils ne diffèrent sensiblement l'un de l'autre que par la composition du sol. La comparaison sera aussi fort instructive avec (1) Voyez le Bulletin, t, XXXVII, Session de la Rochelle, p. xx1, 88 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1891. les Alpes-Maritimes ; des conditions presque identiques de climat assurent dans les deux pays le développement d'une flore analogue. La végétation de la Ligurie se répand le long du littoral, en Provence, sous l'abri des montagnes; dans le Roussillon, c'est la flore espagnole qui déborde et envoie ses colonies vers le Nord, à travers les cols des Alhères. Le programme que nous avons déjà mentionné sera, si le projet est adopté, presque entièrement suivi; il comprend, comme points principaux, le pic de Taillefer en passant par Notre-Dame de Consolation, la côte de Collioure à Port-Vendres et le vallon de Banyuls-sur-Mer, l'abbaye de Valbonne, Saint- Laurent de Cerdans, Prats-de-Mollo et la Massane. Les excursions, les unes très courtes, d'autres plus longues, seront toutes préparées de manière à éviter de grandes fatigues; au surplus, nous pouvons absolument garantir que cette session, aussi bien que les précédentes, sera organisée, dans tous ses détails, avec une méthode et un esprit de prévoyance qui ne laisseront rien à désirer. Les listes de plantes dressées par Paul Oliver, à l'appui de son programme, et insérées au Bulletin (1) contiennent des indications précises et suffisantes relativement aux espèces rares et spéciales qui pourront être récoltées. En dehors de l'Histoire naturelle des Pyrénées-Orientales de L. Companyo (2), dont la partie botanique est très incomplète et souvent sujette à caution, il n’existe pas, à notre connaissance, d'ouvrage, ni même de catalogue imprimé, embrassant l’ensemble de la flore de ce département; mais on trouve dissé- minés, dans divers Recueils périodiques, d'assez nombreux Mémoires ou Notices où l'on peut puiser d’utiles renseignements sur les plantes du Roussillon. Parmi les botanistes contemporains qui ont le plus contribué à les faire connaître par leurs publications ou leurs découvertes nous devons citer, outre Paul Oliver (3), Timbal-Lagrave (4) et D" Warion (5) décédés, MM. Dr Bucquoy (6), Debeaux (7), (1) Voyez le Bulletin, t. XXXV (1888), Session des Corbières, p. LXXIT-LXXIV. (2) Companyo (le D! Louis), Histoire naturelle des Pyrénées-Orientales. Perpignan, 1861-64; 3 vol. in-8°, la Botanique forme un volume. (3) Paul Oliver a laissé inédit un Catalogue critique des plantes du Roussillon, Son herbier appartient aujourd’hui à l’Institut de botanique de Montpellier, et nous espérons que les précieux matériaux qu'il renferme seront utilisés un jour ou l’autre. (4) Timbal-Lagrave a publié : 1° dans le Bulletin de la Société des sciences phy- siques et naturelles de Toulouse, Excursion à Saint-Paul de Fenouillet et à Casas de Pena (1871), et Le Capsir, canton de Montlouis (en collaboration avec Jeanbernat, 1887); — 2 dans les Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles lettres de Toulouse, Excursions dans les Corbières-Orientales (1875), et Quelques jours d'her- borisations dans les Albères-Orientales (1879). (5) D” A. Warion, Herborisations dans les Pyrénées-Orientales en 1878 et 1879 (Mémoire publié après la mort de l'auteur, en 1880, dans le 24° Bulletin de la Société agricole des Pyrénées-Orientales). (6) D" Bucquoy, auteur de Mémoires sur les Trèfles, les Renonculacées et les Cy- péracées des Pyrénées-Orientales, 1882-85 (in Revue de botanique de l'abbé Lucante et Bull. Soc. agr. Pyr.-Or.). (7) M. O. Debeaux a publié dans le Bulletin de la Société agricole des Pyrénées- Orientales les travaux suivants : Recherches sur la flore des Pyrénées-Orientales, plaine et littoral du Roussillon; 4° et 2e fascicules, 1878-80. (L'auteur de cette impor- tante étude, indépendamment de ses observations personnelles, rappelle ou men- tionne celles qu'avaient faites antérieurement ou que lui avaient communiquées CHATIN: — NOTICE SUR J. CLARION. 89 A. Le Grand (1), Roumeguère (2). = Enfin notre Bulletin, source inépuisable de documents sur la flore française, contient çà et là, dans les 38 volumes aujourd’hui publiés, une quantité d'indications diverses sur la flore des Pyré- nées-Orientales. On pourra notamment consulter à ce point de vue les comptes rendus de la session de Prades-Montlouis (1872) et de celle des Corbières (1888). Le projet que ces explications concernent est ensuite mis aux voix et adopté. M. A. Chatin fait à la Société la communication suivante : NOTICE SUR J. CLARION, BOTANISTE, PROFESSEUR A L'ÉCOLE DE PHARMACIE DE 1819 à 1841; par M. A. CHATIN. Jacques Clarion naquit le 12 octobre 1776, à Saint-Pons-de-Seyne (Basses-Alpes), entre les chaudes plaines de la Provence et les cimes neigeuses des Alpes, dont les riches flores éveiliérent de bonne heure en lui la passion de la botanique. Il fit ses études au collège d'Embrun, alors en renom pour la force des classes. A l'âge où l’on n’aspire qu'après les loisirs et les jeux, le jeune Clarion ne quittait la classe que pour remplir ses livres de toutes les fleurs qu'il pouvait se procurer et qu’il commençait par classer d’après leurs noms vulgaires. Les vacances arrivées, toutes ses journées se passaient en courses dont la botanique était l'objet exclusif. Souvent il lui arriva d’être Surpris par la nuit sur des montagnes trop éloignées du toit paternel pour qu'il pùt, avant l'aube du jour suivant, mettre un terme à la mortelle inquiétude de ses parents. Toutes ces excursions, qu'il entre- prenait seul, n'étaient pas sans dangers, et les bivouacs, qu'il eüt voulu renouveler chaque nuit afin d’être rendu de plus grand matin sur le terrain de ses explorations, n'avaient, heureusement, aucune prise sur une organisation si robuste, qu’elle devait, durant soixante ans, défier toutes les fatigues. MM. Le Grand, A. Guillon, Warion, Gaston Gautier et Timbal. Un article détaillé est consacré notamment au Silene crassicaulis Willk. et Costa, dont il a été question dans la précédente séance de la Société). — Herborisation à Casas de Pena, 1875. — Sur deux Erica nouveaux, 1876. — Rosiers des Pyrénées-Orientales, 1878. — Une excur- ston botanique à Saint-Paul de Fenouillet, 1880. — Plantes caractéristiques de la flore Méditerranéenne dans le Roussillon, 1882. (1) Le Grand (Antoine), Excurs. bot. dans les Pyr.-Or. en 1862, et Contrib. à la flore des Pyr.-Or. (Paris, 1869). (2) Roumeguère, Une visite au jardin Naudin à Collioure, et Correspondance des anciens botanistes méridionaux (in Soc. agric. Pyr.-Or., 15* et 20* Bulletins). 90 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1891. ` . Un pharmacien de son voisinage, à qui la flore de la région était familière, donnait au jeune Clarion d'utiles indications sur les localités. Celui-ci aimait à raconter que souvent, au retour des herborisations, son voisin offrait de nommer les espèces recueillies, mais qu'il s'y refusait, — excepté pour un petit nombre de cas difficiles, — voulant se mieux graver les noms dans la mémoire par la peine même qu'il met- tait à les trouver. Ne nous étonnons donc pas si Clarion fut l'homme de son temps le plus ferré sur les noms des plantes, comme sur les localités. Lorsque les grandes guerres de la République appelèrent toute la Jeunesse française sur les frontières, Clarion se fit agréer comme chi- rurgien militaire, et passa les Alpes au Grand Saint-Bernard, non sans faire bonne provision des fleurs qu'il rencontrait pour la première fois. Après avoir assisté à plusieurs combats et au siège de Mantoue, il recouvra, après le traité de Campo-Formio, assez de liberté pour faire de la botanique dans le Tyrol et l’Istrie. Bientôt après, donnant la préférence aux champs de la science sur les champs de bataille, il rentrait à Paris pour y étudier, à la fois, la médecine et la pharmacie. Ayant remporté, à la Faculté de médecine, les prix de chimie et de botanique, il fut attaché au laboratoire de Deyeux. Entrainé quelque temps dans le grand mouvement chimique qu'avaient surtout préparé les découvertes du pharmacien suédois Schèele et à qui Lavoisier don- nait les premières lois, Clarion lui paya son tribut, mais pour revenir bientòt à sa botanique bien-aimée (1). En 1803 et en 1805, il obtenait, à la suite de brillants examens, d'abord le titre de docteur-médecin, puis celui de maitre en pharmacie. Ses goüts l'éloignaient autant de la pharmacie pratique que de la clientèle médicale; aussi ses maitres, les chimistes Vauquelin et Deyeux, les médecins Corvisard et Haller, qui l'affectionnaient, lui procurèrent- ils la charge, plus conforme à ses goüts, de directeur de la pharmacie impériale du palais de Saint-Cloud, qui allait lui permettre de connaitre, dans tous ses replis, l'intéressante florule des bois de Saint-Cloud, de Garches, de Versailles et de toute la région de Paris. Lorsque la France, épuisée par ses victoires, fut envahie par l'étran- ger, la pharmacie du palais de Saint-Cloud avait des approvisionnements que les inventaires portaient à 450,000 francs et que le trop fameux Blücher voulut, tout naturellement, faire porter dans ses ambulances ; mais, par une attitude énergique, puisant sa force dans une honnêteté (1) Les cxemples ne sont pas rares en médecine, et surtout en pharmacie, oà les études ont pour fondements la botanique et la chimie, de savants ayant partagé leurs labeurs entre ces deux sciences, ; ; ; CHATIN: — NOTICE SUR J. CLARION. 91 restée légendaire, Clarion sauva le dépôt dont il avait la garde. A la rentrée des Bourbons il attendait, ses comptes bien alignés, un successeur, quand M. de Duras vint lui dire que Louis XVIII priait le savant et intègre pharmacien du palais de rester à son poste. Mais bientôt Clarion voulut se désister d’un titre resté sans fonction, par suite de l’abandon, par le roi, de l’ancienne résidence impériale. Il revint tout entier à ses études favorites de botanique, parcourant de nouveau, durant plusieurs années, ces Alpes de la Provence et du Dauphiné qui avaient charmé sa jeunesse. Ses amis le rappelèrent à Paris, où, en 1819, il était désigné par l'École de pharmacie et par l’Institut, pour remplir dans celle-ci la chaire de botanique rurale qu’il devait occuper jusqu’à sa mort. En 1822, il était nommé membre de l’Académie de médecine, et, en 1823, pro- fesseur d'histoire naturelle à la Faculté de médecine. Deux grandes chaires à Paris, c'était plus que son ambition n'avait jamais rêvé; ce n’était pas au-dessus de ses forces et de son mérite. A la fois chimiste et botaniste, suffisamment anatomiste, familiarisé avec la matière médicale et la thérapeutique, Clarion fit jusqu’en 1830, à la Faculté, d’où un mouvement politique l’éloigna en même temps que Récamier, etc., les leçons les mieux appropriées aux besoins des élèves. Mais c'est à l’École de pharmacie que le bon et savant maître put se livrer tout entier à la botanique. Chargé à la fois d’enseigner la botanique systématique et de diriger les herborisations, il acquit bientôt, dans celles-ci surtout, un juste renom (1). A l'amphithéâtre, sa diction chaude et colorée, la comparaison ingé- nieuse des caractères de familles, des aperçus neufs et hardis qui ouvraient à ses jeunes auditeurs des voies de recherches, la clarté qui découle de sa possession complète du sujet, tout, jusqu’à l'accent pro- vençal qu’il avait religieusement conservé, soutenait l'attention, faisant trouver bien courte la leçon d’une heure. Mais c'était aux herborisations que Clarion se montrait dans toute sa supériorité. Sur ce terrain il était, de l’aveu de tous les botanistes de Son temps, le Primus inter pares; ce dont on ne s’étonnera pas en se rappelant que la recherche des plantes et leur détermination l'avaient occupé dès l'enfance, et que son ardeur dans ce genre d’études était servie par une grande intelligence et une organisation des plus robustes. D'une perspicacité à laquelle aucun détail n'échappait, Clarion distin- (1) La chaire d’organographie et physiologie était occupée par Louis-Dominique Guiart (troisième de sa dynastie), qui publia en 1821 la Classification du Jardin bota- nique, mélange de la méthode naturelle et de celle de Tournefort, 92 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1891. guait sûrement, du premier coup d'œil, une espèce de ses congénères les plus voisines. Comme aux Jussieu, aux Richard et à tous les professeurs de bota- nique rurale, passés, présents et futurs, il arriva assez souvent que des élèves lui présentèrent à nommer des plantes fabriquées par eux avec des fleurs, feuilles et tiges d'espèces différentes; il s'amusait beaucoup de ces innocentes plaisanteries auxquelles, plus heureux que d'autres, il ne se laissa jamais prendre. Un jour d'herborisation au Bois de Boulogne on lui présente, comme venant d'y être cueilli, un pied de Centaurea solstitialis : « Monsieur, dit-il, vous êtes venu par la plaine du Point-du-Jour. » Puis il ajouta : « Que j'ai plaisir à voir cette plante aux fleurs d'or, ici bien rare, et que souvent j'ai récoltée en Provence. » Une autre fois, c'était aux étangs d'Enghien; un élève s'approche tout mouillé du professeur, à qui il présente le rare Hippuris vulgaris, qu'il vient, dit-il, de cueillir dans le lac: « Monsieur, dit M. Clarion en éclatant d'un gros et franc rire, vous en serez pour la peine d'avoir apporté cette plante du Jardin botanique et pour votre bain sulfu- reux (1). » Correspondant de Villars pour la Flore du Dauphiné, de Lamarck et de Candolle pour la Flore de France, de Thuillier (à qui il commu- niqua en particulier le Wahlenbergia hederacea, le Juncus ericetorum de Saint-Léger, le Scirpus fluitans de Saint-Germain, le Carum Bul- bocastanum de Ville-d'Avray, etc.), pour la Flore de Paris, Clarion est incontestablement l'un des hommes de son temps qui ont le plus contri- bué à faire connaître les plantes de notre pays. Il écrivit peu. Cependant on a de lui : une Thèse sur les Rhubarbes exotiques et indigènes, un Mémoire sur les liquides contenus dans l'estomac de l'homme, un Mémoire sur les principes colorants des _ictériques, et une Étude sur les Eaux distillées des plantes inodores. Mais tout s’efface devant les services rendus à la botanique par le goût qu’il sut inspirer à de nombreuses générations d’élèves pour la science qui fit le bonheur et fut l'honneur de sa vie. Très dur pour lui-même, Clarion était d'une grande tendresse pour ses élèves, qu’il aida maintes fois de sa bourse dans les herborisations, de plusieurs jours alors, de Fontainebleau, de Rambouillet et aussi de Montmorency. Il était d’une grande piété, ce qui fit dire à Napoléon : « Clarion ferait sa prière devant le front des troupes en bataille. » (1) On sait que l’eau du lac est rendue sulfureuse par la réduction du sulfate de chaux au contact de matières tourbeuses. BATTANDIER. — LETTRE A M. MALINVAUD. 93 Comme tant d'hommes intelligents, de généreuse et sensible nature, Clarion fut pris d'une maladie du cœur, à laquelle il succombait le 29 septembre 1844, à Garches, dans sa belle propriété qu'il ne quitta, durant trente ans, que pour les devoirs de son enseignement, empor- tant l'estime de tous et les vifs regrets de ses élèves, parmi les plus dévoués et les plus reconnaissants desquels compte celui qui écrit ces lignes et qu'il avait appelé à le seconder dans les herborisations dès l'année 1843. Clarion n'avait qu'un fils, bien longtemps sous-préfet de Saint-Séver, où il mourut jeune, unanimement regretté de ses administrés. M. le Secrétaire général donne lecture à la Société de la lettre suivante : LETTRE DE M. J.-A. BATTANDIER A M. MALINVAUD. Mon cher ami, Nous venons d'avoir à Alger un fait météorologique absolument anormal. Le 19 janvier, la neige est tombée en abondance jusqu'à atteindre 19 centimètres d'épaisseur en rase campagne, et est demeurée trois jours. Pareil fait ne s'était point produit depuis la conquête. Je n'ai pu avoir de renseignements certains sur les époques antérieures. On avait bien déjà vu de la neige à Alger, en 1862 notamment; mais, tombée la nuit, elle disparaissait dans la matinée. Il m'a semblé intéressant de noter l'influence d'un fait aussi exceptionnel sur la végétation. Un nombre très considérable de plantes exotiques, dont quelques-unes absolument naturalisées comme le Chenopodium ambrosioides, ont eu leurs fleurs, leurs feuilles et leurs jeunes rameaux littéralement cuits. Plusieurs des plantes sahariennes cultivées au Jardin botanique ont également souffert. L'Astragalus Gombo Cosson et mon Zollikofferia arborescens sont morts, le Warionia Saharœ a beaucoup souffert. ; i Parmi les plantes généralement considérées comme indigènes, trois seulement ont été vivement touchées. Ce sont le Ricin, le Withania somnifera et l? Achyranthes argentea. Or le Ricin n'est très certaine- ment que subspontané. Il en est de même du Withania, que je n'ai vu pour ma part que cultivé et que l’on a trouvé jadis près des maisons à Alger et à Blida. Cette plante, très employée dans la Médecine des anciens, a du être conservée au même titre par les Arabes leurs héri- tiers, et être répandue ainsi sur le pourtour de la Méditerranée; son indigénat en Espagne et en Italie me semble par suite douteux. Reste 94 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1891. lV'Achyranthes argentea qui a bien les allures d'une plante spontanée, mais on sait avec quelle facilité se répandent certaines Amarantacées. En somme, nos plantes vraiment indigènes, sauf le cas douteux de l'Achyranthes argentea, n'ont pas souffert. Bien que rares pour notre courte existence, les faits de ce genre doivent être assez fréquents pour avoir depuis longtemps limité l'aire des espèces. Il convient d'ajouter, d'ailleurs, que la neige n'a pas été accompagnée d'un froid excessif. Il a gelé la nuit, mais la température n'est guère descendue au-dessous de zéro. Et puis, il est certain que celles de nos plantes qui sont un peu anciennes sur notre sol ont dü voir des climats bien plus froids. Quand la période glaciaire existait en Europe, il ne devait pas faire très chaud en Algérie. Les plantes alpines qui persistent encore sur quelques pics du Djurdjura et la flore si spéciale du sommet du Mzi, dans l'extrême Sud, nous en donnent la preuve. M. Rouy, à propos du Zollikoferia arborescens mentionné par M. Battandier, fait remarquer que cette intéressante espèce existe en Espagne, au « Barranco de Caballar », près d'Almeria. M. Rouy rectifie une erreur de géographie botanique qui s'est glissée dans une récente communication insérée au Bulletin (1). M. le D" Clary, à l'occasion de la découverte du Silene Behen en Algérie, ajoutait que la plante trouvée par lui avait été comparée et reconnue identique avec des échantillons provenant des Car- pathes et déterminés par M. W. Barbey. Or, le S. Behen, espèce littorale de la région méditerranéenne, ne croit pas dans les Carpathes, mais bien à l'ile Karpathos(Scarpante) de l'archipel grec, où il a été récolté par M. Pichler, dont les plantes ont été déter- minées par M. Barbey. — M. Rouy fait ensuite la communication suivante : ANNOTATIONS AUX PLANTÆ EUROPÆÆ DE M. KARL RICHTER, par M. G. ROWUY. Il a paru, vers la fin de 1890, un ouvrage appelé à rendre de réels services aux botanistes phytographes qui pourront y puiser d'utiles renseignements, surtout bibliographiques : je veux parler des Plantæ europææ de M. Karl Richter. (1) T. XXXVII, Séances, p. 270. ROUY. — ANNOTATIONS AUX PLANTÆ EUROPÆÆ DE K. RICHTER. 95 Il existe cependant dans ce recueil, à allures de Conspectus, un cer- tain nombre de lacunes; je crois dès lors bon de signaler quelques additions ou rectifications principales qu'il convient de noter à la suite du fascicule premier des Plantœ europææ, afin d'avoir une notion plus complète de l’aire géographique des plantes européennes. M. K. Richter a attribué, en outre, des noms nouveaux à quelques hybrides déjà nommés précédemment et qui doivent conserver leur nom princeps. Cette communication, je me hâte de le dire, n’a nullement pour but de critiquer l’œuvre de M. K. Richter, mais simplement de mettre au jour certaines indications complémentaires qui auraient pu être tirées de la bibliographie botanique française mieux approfondie, et aussi quelques données inédites extraites de mes collections. Dans l’énumé- ration qui suit, les indications relevées dans l’herbier Rouy sont suivies d’un point d'affirmation (!). Karr RicatER : PLANTÆ EUROPÆÆ. — Fasc. I (1899). (Remarques et observations.) Page 2 : Pinus PYRENAICA Lapeyr. — Ajouter : France : Pyrénées centrales! — La synonymie attribuée à cette espèce parait sensiblement trop large, le P. brutia Ten. étant loin d’être synonyme du P. pyrenaica Lap. qui ne se rencontre que dans les Pyrénées centrales françaises et espagnoles! Page 5 : AB1Es Pinsapo Boiss. — Le Sapin algérien qui a reçu, dans la même année 1866, le nom de A. numidica de Lannoy et A. babo- rensis Coss. est une variété fort distincte du Sapin de la Serrania de Ronda en Andalousie! — L'A. numidica peut être considéré comme variété extrême de V'A. Pinsapo, et nullement comme synonyme; quel- ques botanistes n’hésitent même pas à le conserver comme espèce qu’ils rapprochent de l'A. cephalonica. Page 8 : EPHEDRA GIBRALTARICA Boiss. Flora Orient. V, p. 714, a été omis. — AIRE GÉOGR. : ESPAGNE : Gibraltar !, Alhaurie; Portugal : Lagos !; Maroc : Mogador. Page 9 : Le nom de Typha minima est bien de Funck, mais de 1794 (ap. Hoppe), et non de 1805 (ap. Willdenow). Page 10 : SPARGANIUM NEGLECTUM Beeby, signalé seulement en Angle- terre, existe en France à plusieurs localités dans l’Ouest (!) et en Pro- vence; il a été trouvé également en Suisse et en Algérie. Page 10 : S. nAaTANSs L. existe aussi dans les îles Féroë. Page 12 : POTAMOGETON MICROCARPUS Boiss. et Reut. existe en France, dans le département des Basses-Pyrénées. Page 12 : P. sicur.us n’est pas de Tenore, mais de Tineo, et cette espècé 96 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1891. n'est pas synonyme de P. coloratus Hornem.; par contre P. subflavus Lor. et Barr., accepté comme espèce, n'est qu'une variété du P. siculus! Page 16 : Ruppia DREPANENSIS Tin. existe en Algérie ! Page 18 : Naras FLEXILIS Rostk. et Schm. se trouve dans la Russie septentrionale. Page 21 : Udora lithuanica paraît, d’après les exemplaires de mon herbier, différer assez de l'Hydrilla verticillata Rich. pour ne pas ren- trer dans la synonymie de ce dernier ! Page 23 : Ajouter à la synonymie de I ANDROPOGON PROVINCIALIS Lamk : À. furcatus Muhl. Page 24 : A. contortus L. existe en Espagne dans les provinces de Valence!, de Castellon! et en Andalousie !, sous les formes pubescens Nob. (A. messanensis Biv.) et glaber Hack. (A. Allionii DC.). Page 27 : TRICHOLÆNA TENERIFFE croît en Algérie! et en Tunisie! Page 28 : SETARIA AMBIGUA Guss. — Ajouter : France occidentale !, Tyrol ! Page 30 : ANTHOXANTHUM OVATUM Lag. — Ajouter : Algérie. Page 32 : Sripa TORTILIS Desf. — Ajouter : Afrique septentrionale!, iles du Cap Vert, iles Madère (et probablement cap de Bonne-Espérance); Asie Mineure !, Perse !, Bélouchistan. Page 34 : Micrum MonTiANUM Parlat. existe aussi en Algérie, Crète, Chypre, Asie Mineure!, Mésopotamie!, Perse. Page 38 : ALopecurus SALVATORIS Loscos (!) n’est nullement syno- nyme de À. brachystachys (!), dont il est séparé par d’autres espèces. Page 41: POLYPOGON ADSCENDENS Guss. a pour synonyme P. Clau- sonis Duv.-Jouve et est hybride des P. monspeliense et Agrostis verti- cillata! — Il existe en Algérie. Page 42 : AGROSTIS SCABRIGLUMIS Boiss. et Reut. croît en Portugal (!) ct en Algérie! Page 43 : A. REUTERI Boiss. existe au Maroc. Page 44 : A. BYZANTINA Boiss. croît aussi en Grèce, au mont Pinde! Page 47 : A. riciroLia Link! — Ajouter : var. minor Rouy— A. rigi- dula Welw.; Portugal : Estramadure! Page 47 : GASTRIDIUM scABRUM Presl existe en Algérie. Page 48: TRIPLACHNE NITENS Link. — Ajouter : Espagne méridionale; cap de Gata! Page 52 : Horcus Gayanus Boiss. — Ajouter : Portugal : serra d'Estrella! ROUY. — ANNOTATIONS AUX PLANTA EUROPEÆ DE K. RICHTER. 97 Page 52 : H. seriçcumis Boiss. et Reut, — Ajouter : Portugal , A lemtejo ! Page 57 : DESCHAMPSIA ALPINA Rœm. et Sch. existe dans l'Amérique boréale, au Groenland ! Page 63 : Avena convoluta Presl n'est pas synonyme de A. filifolia Lag. — L'A. convoluta est une sous-espèce de ce dernier particulière à la région méditerranéenne orientale, de l'Istrie! à la Sicile! et à la Grèce; tandis que V'A. filifolia Lag. se rencontre seulement dans les Pyrénées orientales (sec. Gren. et Godr.), la Péninsule ibérique! et l'Algérie! Page 64 : A. sULcaATA J. Gay existe en France, à de nombreuses localités! Page 64 : A. AUusTRALIS Parlat. se rencontre aussi dans le sud de l'Espagne ! Page 66 : DANTHONIA PROVINCIALIS DC. = Omis pour l'Europe cen- trale : Haute-Autriche! Tessin, etc. Page 70 : SESLERIA TENELLA Host. = Ajouter : Bavière (mont Watzman!). Page 714 : PHRAGMITES GIGANTEA Gay, existe en Algérie. Page 78 : Ogs. — Au sujet du Melica ciliata L. et des espèces ou variétés qui en ont été tirées, M. K. Richter adopte, à une exception près, la manière de voir que j'ai préconisée dans ce Bulletin (XXIX, p. 87-90). Il conserve toutefois, pour les variétés, les noms spécifiques en mettant entre parenthèses les noms des auteurs, mode de notation accepté main- tenant par plusieurs floristes. Mais alors ma var. orientalis du M. trans-- silvanica Schur doit, avec ce procédé, prendre le nom de taurica (C. Koch), qui est de 1848, et non celui de micrantha (Boiss. et Heldr.) qui date de 1853. De plus, le M. transsilvanica, signalé seulement en Transylvanie, existe aussi en France (!) et en Alsace! Enfin, c'est à tort que M. Richter donne au M. nebrodensis Parlat., comme aire géogra- phique, et avec le synonyme M. cretica Boiss. et Heldr. : « Europa omnis (Oriens) ». Le M. nebrodensis Parlat., que l'on peut accepter, soit à titre d'espèce, soit comme variété du M. ciliata L., non seulement avec M. cretica comme synonyme, mais, ainsi que l’a reconnu Boissier lui-même (Flora Orient. V, p. 589), aussi avec M. laxiflora Boiss. et BI., est une plante de la région méditerranéenne orientale, de la Sicile (!) à la Crète et à l'Asie Mineure (!), qu'on retrouve anssi en Algérie. Boissier (loc. cit.) l'a bien caractérisée comme suit: « M. ciliata L. var. nebrodensis Coss. = Minor, folia arcte involuta angustissima : spica depauperata laxiuscula subsecunda : glumæ magis acuminate T XXXVIII. (SÉANCES) 7 98 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1891. sœpe rubellœ, glumellœ pili nivei. » — Il en résulte que, dans l’aire indiquée pour cette plante par M. Richter, il convient de remplacer : Europa omnis par « Europa australis ». Page 79 : M. Cupant Guss. et M. untrLora Retz existent en Algérie. Page 79 : M. PictA C. Koch se rencontre dans la Saxe, la Saxe- Weimar (!) et la Moravie. Page 83 : Poa ABBREVIATA R. Br., indiqué comme endémique au Spitzberg, existe aussi aux États-Unis (Orégon!, etc.). Page 85 : Poa LIGULATA Boiss., indiqué comme spécial aux environs de Grenade (!), soit à l’ Andalousie, existe en Castille, à Aranjuez ! Page 86 : Poa FLACCIDULA Boiss. et Reut. croit en Algérie! Page 87 : Poa costara Schumach. existe en France à plusieurs localités! Page 88 : P. attica Boiss. et Heldr. se trouve aussi en Espagne (prov. de Cadix) et dans les îles Baléares. Page 92 : ATROPIS TENUIFOLIA K. Richt. — Glyceria tenuifolia Boiss. et Reut. non Presl, G. leptophylla Steud. — Existe en Portugal! Page 92 : A. ANGUSTATA Gris., indiqué comme endémique au Spitz- berg (!), se trouve aussi aux États-Unis, dans l’Orégon! Page 107 : FesTuca sicura Presl existe en Algérie. Page 110 : NARDURUS SALZMANNI Boiss., indiqué seulement en Espa- gne!, existe aussi en Algérie (!) et dans l'Asie Mineure! Page 110 : CASTELLIA TUBERCULATA Tin. se trouve aussi en Espagne (Hellin !). Page 111 : ScLEROPOA HEMIPOA Parlat. existe en Algérie. Page 119 : BRACHYPODIUM MUCRONATUM Willk. n’est qu’une simple forme (!), à peine une sous-variété, du B. pinnatum P. B. Page 125 : AGROPYRUM OBTUSIUSCULUM Lange. — Ajouter : France septentrionale (Manche !, etc.). Page 125 : A. Savicnonn de Not. existe aussi dans le Dauphiné (!) et dans la haute Provence! — N'est qu’une forme velue de PA. glaucum Rœm. et Sch., auquel il retourne par des intermédiaires. Page 129 : EGILOPS TRITICOIDES Req. = Triticum Requienii Cesati, se rencontre aussi en Algérie. _ Page 131 : Horpeum GUSSONEANUM Parlat., indiqué seulement en Sicile, existe aussi en Portugal (!), en Sardaigne et en Grèce ! Page 132 : H. crinttum Desf. — Elymus crinitus Schreb. — Ajouter : Algérie! ROUY. — ANNOTATIONS AUX PLANTÆ EUROPÆÆ DE K. RICHTER. 99 Page 134 : CYPERUS DIFFORMIS L. — Ajouter : Portugal (Bas-Sor- raia !). Page 136 : ERIopnorum CHAMISSONIS C.-A. Mey. — Ajouter : var. candidum Norm. : Norvège arctique : Finmark ! Page 139 : Scrrpus ALPINUS Schleich. — Non mentionné en Dauphiné el en Savoie, où il croît à plusieurs localités ! Page 445 : RHYNCHOSPORA ALBA Vahl existe aussi aux États-Unis (New-Jersey !, etc.). Page 148 : Le nom de Carex setifolia Godr., datant de 1854, doit ètre remplacé par celui de C. CH.XTOPHYLLA Steud.; car Kunze (Synopsis pl. americ. austr., n° 26) a attribué ce même nom de C. setifolia, plusieurs années auparavant, à une plante du Chili recueillie par Eduard Poeppig. Page 150 : C. resTIvA Dew., indiqué seulement dans la Scandinavie arctique (!), existe aussi dans l'Amérique du Nord (Orégon!, etc.). Page 152 : C. Lapponica O.-F. Lang. — Existe aussi dans l’Alle- magne du Nord : Hanovre! Page 155 : Ajouter: C. MAURITANICA Boiss. et Reut. Pugillus, p.116. — Hab. : Espagne : proc. de Cadix. Page 158 : Ce Carex doit porter le nom de C. nrripa Host (1801) et non celui de C. obesa All. (1785) qui, d'après Duval-Jouve, s'applique à une simple forme alpine du C. Goodenowii J. Gay (C. vulgaris Fries). Page 158 : C. ambigua Link! (1799), non Mœnch (1794), doit prendre le nom de C. æprposryLa Duv.-Jouve! et présenter la synonymie Suivante : C. ambigua Link non Mœnch, C. vallesiaca Wabhlenbg non Sut. C. olyssiponensis Steud. (1855) est synonyme de C. sETIFoLIA Brot. (1804)! = C. Linkii Schkr (1806)! Page 158 : C. DEpressa Link! n'a pas pour synonyme C. BASILARIS Jord.! qui en est sensiblement différent et doit être conservé comme espèce. — Le C. transsilvanica Schur! est tout au plus une petite variété du C. depressa, et il a pour synonyme C. debilis Boiss. et Bal.!, du Lazistan. — Le C. dimorpha Brot., espèce ambiguë, semble bien voisin, sinon synonyme, du C. HALLERIANA Asso (C. gynobasis Vill., C. ptychocarpa Link). Page 159 : C. sugvizosa M. B.! (C. tomentosa C.-A. Mey. non L.) N'est pas synonyme de C. TOMENTOSA L.!; c'est une variété du C. GRIOLETTI Rœm. ap. Schkr (C. grisea Viv. non Wahlenbg)!; elle existe dans l'Asie Mineure et en Perse, le type étant italien. : 100 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1891. Page 161 : C. PEDIFORMIS C. A. Mey. — Ajouter : Bohème, Hongrie!, Russie centrale (!) et méridionale. Page 163 : G. oLptexsis Jord. existe en Algérie. Page 164 : C. puxCrATA Gaud. : même remarque. Page 165 : C. caPILLARIS L. — Ajouter : Pyrénées centrales fran- caises! Page 166 : C. Pseuno-Cyrerts L. croit dans l'Afrique septentrionale. Page 168 : X C. Paponir Muret existe dans le Tyrol. Page 170 : X C. EvOLUTA Hartm. — Ajouter : France : environs de Paris. Page 174: Auprosinia Bassi L. — Ajouter : Corse (Bonifacio !). Page 176 : Juncus roLiosus Desf. — Existe en Portugal!, en Algé- rie! et en Tunisie! Page 176 : J. spnæÆrocarpus Nees. — Ajouter : Espagne (sierra Ne- vada !), Serbie, Bulgarie, Russie orientale. Page 171: J. Jacouini L. = Ajouter : Galicie. Page 171 : J. GERARDI Lois. — Existe en Algérie! Page 151: J. arcticus Willd. — Croit au Groenland! Page 118 : J. parricus Willd. — Existe aussi en France dans les Pyrénées Orientales! (= J. pyrenœus Timb. Le Capsir). Page 178: J. paxicurarus Hoppe. — Ajouter : Portugal ! (Welwitsch). Page 178 : J. risruLosus Guss. — Ajouter : France méridionale (Montpellier !, Duval-Jouve). Page 179 : J. rRiGipus Desf. n’est pas simplement un synonyme de J. maritimus Lamk. Plusieurs auteurs le conservent, à tort il est vrai, comme espèce; mais on peut parfaitement l'accepter comme variélé (var. scirpoides Loret = J. scirpoides Dun. inéd.) du J. maritimus. Page 179 : J. acurus L. — Croit aussi dans l'Amérique du Sud! sierras Pampeanas! République argentine. — Ajouter à cette espèce : var. microcarpus Lor. et Barr. (? J. maritimus X acutus Rouy, non J. acuto-maritimus Ledeb.): France méridionale (Montpellier ! Loret). Page 181 : J. ATRICAPILLUS Drej. = Ajouter : Norvège méridionale; Allemagne du Nord : Jle Borkum ! = M. K. Richter réunit le J. anceps Laharpe (!) comme var. au J. atricapillus Drej.; cette réunion ne me paraît pas absolument fondée. Mais, en tout cas, il eùt été préférable de réunir J. atricapillus, qui est de 1838, comme variété à J. anceps, qui date de 1825, au lieu d’agir inversement. Page 181 : J. AatRatUs Krock. — Ajouter : Allemagne occidentale (Palatinat, Bavière !). ROUY. — ANNOTATIONS AUX PLANTÆ EUROPÆÆ DE K. RICHTER. 101 Page 182 : J. HOCHsTETTERI Steud. n'est pas synonyme, mais voisin du J. Fontanesii Gay. — Existe en Portugal ! Page 182: J. Foxranesn J. Gay. = Ajouter : Portugal! Syrie! Page 182: J. Gussoni Parlat. n'est pas synonyme de J. striatus Schousb., mais doit être classé à côté de ce dernier. Page 182 : J. striatus Schousb. — Existe en dehors de la région méditerranéenne australe : France occidentale! Page 182: J. castaneus Sm. — Ajouter : Alpes centrales! et Car- pathes ! Page 182 : J. sryaius L. — Ajouter : Russie méridionale-occiden- tale. Page 182 : J. caprrarus Weig. — Ajouter : var. physcomitrioides Bænitz: Portugal ! Prusse orientale! Page 184: LuzuLA GLABRATA Hoppe. — Existe aussi dans les Alpes de la Bavière ! Page 184: L. PEDEMONTANA Boiss. et Reut. — Ajouter : France : Alpes maritimes ! Page 18%: L. arsina DC. (L. angustifolia Garcke, non C. Koch), indiqué comme ayant seulement pour habitat « Germania et terræ ad- jacentes », existe dans des régions autres. En effet, si l’on peut admettre, avec quelque bonne volonté, que la France, la Suisse, l'Italie, la Russie, voire même l'Autriche, soient « terræ adjacentes » pour l'Allemagne ; il ne saurait réellement en être de mème pour la Suède, la Finlande, la Hongrie, la Transylvanie, la Bosnie, la Serbie, la Roumanie et la Bul- garie, où croît ce même Luzula. Page 185 : L. WauzexBerGn Rupr.— Indiqué comme endémique à la Suède, croît aussi dans la Laponie russe ! et la Norvège ! Page 186 : L. supetica DC. — Se trouve à Terre-Neuve ! Page 186 : L. cRæÆca Kunth. — Existe en Algérie ! Page 187 : L. spicara DC. — Existe dans les régions arctiques (!) de l’Europe, en Finlande! en Sibérie! et dans l'Himalaya. Page 187: L. 1raLicA Parlat. — Ajoutez: Espagne(sierra Nevada !). Page 187: TorreLpiA capitata Hoppe. — Ajouter : Carinthie?! Page 187: Ajouter: X T. aygripa À. Kern. (T. borealis X glacialis). - Hab. : Tyrol central! Page 189: MERENDERA FILIFOLIA Camb. — Existe dans la France méridionale (Bouches-du-Rhône !). Page 189 : M. soBoLiFEra C.-A. Mey. — Ajouter : Roumélie! 102 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1891. Page 189 : Coccnicum Psaripis Heldr. — G. Boissieri var. gracile Orph. (Heldreich Herb. græc. normale, n° 982). => Hab. : Grèce : La- conie, mont Taygète ! Page 189 : C. BivoxÆ Guss. — Existe en Algérie ! Page 190 : G. AUTUMNALE L. — Ajouter variété maximum (Ram.).— France méridionale : Pyrénées! Corbières! Page 191 : G. montanum L. — Obs. La synonymie de cette espèce est comprise, selon moi, dans le travail de M. K. Richter, d’une façon beaucoup trop large ; car cet auteur ne lui attribue même pas de variétés, alors que Boissier (Flora Orient. V, p. 164-165) accepte cinq espèces, les unes vernales, les autres automnales, parmi les synonymes cités. Ce sont les : C. Richtii R. Br. (C. ægyptiacum Boiss.), C. montanum L., C. Bertolonii Stev., C. Steveni Kunth, C. crocifolium Boiss. et Heldr. — Les C. montanum et Bertolontii sont seuls européens, et je rétablis ainsi la synonymie des « Species europæwæ foliis synanthis ». 1. C. montanum L., Sp. 485 (excl. syn. Clus.); C. bulbocodioides M. B.; C. Valery Tin. ; C. triphyllum Kunze; C. hololophum Coss. et Dur.; C. crociflorum Schott et Kty; C. Catacuzenianum Heldr.; C. Clementei Graëlls. 2. G. PUSILLUM Sieb. (1822); C. Cupani Guss. ; C. parviflorum Biv.; C. Bertolonii Stev. (1829). Page 191 : L'observation précédente s'applique de mème à la syno- nymie du C. NEAPOLITANUM Ten., dont on doit exclure tout d'abord C. orientale Friv., accepté comme synonyme de C. turcicum Janka, et C. Haynaldi Heuff. qui ne parait pas différer du C. pannonicum Gris. et Sch., à aire géographique semblable. Le C. neapolitanum Ten. reste donc avec les variétés et la synonymie suivantes : C. NEAPOLITANUM Ten. (a. genuinum); C. arenarium Gren. et Godr. (p. p.) (1); C. longifolium Castagne non Loret; C. provinciale Loret. — var. Jankœ (Freyn). — var. Parlatoris (Orph.). — var. Kochii (Parlat.); C. œtnense Tin.; C. polymorphum Orph. — var. castrense (Laramb.); C. longifolium Loret non Castagne. (A suivre.) (1) La plante de Corse prise aussi par Grenie 1 ret Godron pour le C. arenarium W. et K. est le C. corsicum Baker. 5 CAMUS. — ÉTUDE SUR LE GENRE CIRSIUM. 103 M. Malinvaud fait observer que des omissions et des erreurs, même en grand nombre, sont inévitables dans un travail tel que celui entrepris par M. Richter (1); une semblable tâche est devenue très laborieuse en raison du nombre, tous les jours plus considé- rable, des ouvrages périodiques ou autres qu'on doit minutieuse- ment compulser, en traduisant un grand nombre de diverses lan- gues, pour arriver à être le moins incomplet possible. On trouve- rait aussi beaucoup à critiquer dans les œuvres similaires anté- rieures, d'exécution relativement plus facile et qui ont cependant rendu en leur temps de réels services. Il est d'ailleurs manifeste que les rectifications portant sur les faits de géographie botanique sont toujours profitables, et l'herbier de M. Rouy, riche en pré- cieux documents sous ce rapport, permet à notre confrère d'exer- cer, sur les publications contemporaines touchant cet ordre de connaissances, un contrôle quelquefois sévère mais utile. = « Un des grands mérites, ajoute M. Malinvaud, des Plantœ europœœ de M. Richter, si l'on en juge par la parlie publiée, sera d'offrir aux botanistes un répertoire très détaillé d'indications de synonymie et bibliographiques, et cet ouvrage, continué sur le même plan, pa- rait devoir ètre, à ce point de vue, le plus complet publié jusqu'à ce jour relativement à la flore d'Europe. » M. Camus fait à la Société la communication suivante : ÉTUDE SUR LE GENRE CIRSIUM DANS LES LIMITES DE LA FLORE DES ENVIRONS DE PARIS, par M. E.-G. CAMUS. On sait que le genre Cirsium était dans les Flores des environs de Paris représenté par huit espèces et deux hybrides. A ces plantes qui sont : Cirsium lanceolatum, C. eriophorum, C. palustre, C. oleraceum, C. bulbosum, C. anglicum, C. acaule, C. arvense, X C. hybridum et C. rigens, nous avons ajouté récemment le X C. pulchrum (C. lanceo- latum + C. arvense) (2). Dans une herborisation faite en commun par MM. Chevallier, Jeanpert, Luizet et moi, dans les marais qui bordent le chemin de fer entre (1) L'auteur en a eu le pressentiment, car il dit avec modestie dans la préface : C... Si tamen vero, quod in tali opere vix evitandum, errores multi occurrebant, certe omnes qui laborem auctoris æstimare possunt indulgebunt et illos notantes auc- tori occasionem corrigendi in proxima editione præbebunt... » (2) Voyez plus haut, p. 81. 104 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1891. Souppes et Thurelles, en vue de la recherche des hybrides, nous avons trouvé trois hybrides de Cirsium nouvelles pour notre flore. Ce sont : le X C. semidecurrens Reichb. (C. bulbosum - palustre) et le C. an- glicum X palustre. Cette dernière plante a reçu le nom de C. spurium par Delastre, mais l'auteur qui a distribué la plante parait avoir con- fondu les hybrides du C. anglicum avec celles du C. bulbosum. Dans ces conditions, le nom qu'il a imposé devenant une source de confusion, nous adopterons, comme l'a fait M. Franchet dans son excellente Flore de Loir-et-Cher, le nom de C. Forsteri Sm. plus récent mais offrant l'avantage d’avoir un sens précis. Il est utile, je crois, de rappeler que la plante de Delastre a été trouvée par cet auteur dans les environs de Gien, c’est-à-dire dans la région où nous venons de la constater de nouveau. La troisième hybride trouvée dans notre herborisation a pour parents le C. anglicum et le C. bulbosum. Je lui ai donné le nom de C. Galissierianuim pour rappeler les services rendus à la science par M. Galissier, botaniste dont nous déplorons tous la mort récente dans des conditions particulièrement douloureuses. Des auteurs dont les noms font justement autorité, et, entre autres, M. Nægeli, ont pensé devoir rattacher le Cirsium anglicum et le C. bul- bosum à un même type. Ils étaient guidés par le fait d’avoir trouvé des exemplaires ayant des feuilles plus ou moins lobées-pinnatifides et de longs pédoncules bifides, et, malgré ces caractères, se rapprochant plus du C. anglicum par les capitules et les racines un peu renflées, mais non napiformes. Ces plantes étaient bien intermédiaires entre les deux espèces, et de là à conclure qu'il n’y avait qu’un type spécifique dont les deux extrêmes étaient le C. anglicum et le C. bulbosum, il n'y avait qu'un pas, lequel fut franchi. Dans une note de la Flore des environs de Paris, MM. Cosson et Germain de Saint-Pierre parlent de l'hypothèse du type unique, mais un scrupule les retient, el ils maintiennent les deux espèces. Je déclare avoir été jusqu’à cette année assez indécis pour formuler une opinion sur cette question, bien qu'ayant souvent cherché à m'é- clairer pendant le cours de mes herborisations. Cette année, ayant eu l’occasion d'observer longuement ces plantes intéressantes, j'ai pu me convaincre qu'il y avait bien là deux espèces parfaitement distinctes. J'ai vu, dans les marais bordant le Barangeon en Sologne, près de Neuvy, le Cirsium anglicum extrêmement commun et formant une partie abon- dante du tapis végétal pendant plusieurs kilomètres. Sur une quantité aussi grande, je n’ai pu trouver que deux pieds ayant la tige bifide au sommet, et cette bifidité était de 3 à 4 centimètres environ. Le C. bul- bosum n'existe pas dans la localité, et j'ai pu me convaincre des points CAMUS. — ÉTUDE SUR LE GENRE CIRSIUM. 105 suivants : le C. ANGLICUM à tige rameuse est une exception, les feuilles sont peu sinuées, les ramifications sont courtes et occupent la partie supérieure de la tige, enfin les capitules ne sont pas ombiliqués à la base. Ces faits sont la confirmation de ce que j'ai observé dans les environs de Paris, sauf dans la tourbière d’Auffargis et à Jouy-le-Comte, localités où j'ai trouvé le C. bulbosum et le C. anglicum croissant ensemble. Dans les prairies du Loing, les deux espèces sont abondantes et crois- sent mêlées. On distingue facilement le C. bulbosum par ses racines napiformes, ses feuilles pinnatipartites et par ses capitules manifeste- ment ombiliqués à la base; enfin, dans les échantillons à tige 2-3 furquée, les rameaux atteignent le plus souvent plus de la moitié de la hauteur totale de la plante. Nous avons, en outre, trouvé plusieurs échantillons qui sont inter- médiaires aux deux espèces; les souches sont peu renflées, les pédoncules 2-fides assez longs et les capitules peu ou non ombiliqués à la base; les feuilles sont sinuées, dentées assez fortement, mais non pinuatifides. Ces plantes sont, non pas des formes intermédiaires constituant la transition d’un extrême à l’autre, ce sont des hybrides, et les faits qui militent en faveur de cette affirmation sont leur absence dans les loca- lités où le C. anglicum est seul, enfin leur rareté très grande au milieu de parents nombreux. Dans une courte herborisation, faite aux Essarts-le-Roi en compagnie de MM. Chatin et Rouy, j'ai trouvé le X C. subspinuligerum Peterm. (C. lanceolatum + palustre). Cette plante, par son port général, se rapproche du C. lanceolatum; elle en diffère par ses capitules qui sont stériles, ovoïdes assez petits, mais un peu plus gros que ceux du C. palustre, et comme eux agglomérés au sommet des rameaux. L’involucre est aranéeux et ses folioles sont dressées au sommet. J'ai comparé l'échantillon recueilli à la figure publiée par Reichenbach, et il n’y a aucun doute à avoir sur l'identité d’origine commune des deux plantes. Enfin la dernière plante bybride dont j'ai à vous parler aujourd'hui est le X C. arvensi-acaule Boulay, recueilli par M"* Beleze, près de Montfort-l Amaury (Seine-et-Oise). La flore des environs de Paris comprend donc maintenant, dans le genre Cirsium, huit espèces et huit hybrides. Nous croyons utile de donner le tableau suivant pour faciliter la recherche de ces plantes. Ce tableau a été construit de manière à faire connaitre les principaux caractères des hybrides, et il est important de constater la présence des parents, fait qui seul peut assurer une détermination exacte. 106 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1891. I. Feuilles hérissées de petites épines sur la face supérieure. II. Feuilles décurrentes sur la tige, glabres ou pubescentes sur la face supérieure. III. Feuilles non décurrentes sur la tige, glabres ou pubescentes sur la face supérieure. 2 A. Capitules unisexués; feuilles à décurrence nulle ou très étroite et courte. 2 B. Capitules hermaphrodites. É / Capitules ovoïdes, gros, peu ou point ara- | néeux; involucre à folioles étalées au Feuilles dé- \ PHOOL E ee 04h46 <44 currentes. | Capitules assez petits, ovoïdes, agglomérés | au sommet des rameaux; involucre à \ folioles dressées au sommet........... Feuilles non décurrentes; capitules très gros, ovoïdes très aranéeux ii. US er ets es vtecertss IT | Involucre de 7-8 millimètres à la base, Tige ailée tige ailée souvent jusqu’au sommet. Ca- épineuse pitules petits, souvent agglomérés..... au moins } Involucre de 12 à / Feuilles à segments dans la 18 millimètres à profonds atteignant partic in- la base, presque le rachis. férieure. | Capitules quelque- f Feuilles à segments \ fois solitaires. . | peu profonds...... | Feuilles caulinaires semi-décurrentes , Tige non capitules moyens, solitaires ou agglo- ailée épi- < mérés 2-4 au sommet de la tige ou des neuse. ) rameaux, fleurs jaunàtres ou lavées de v vole 2 a A Tige anguleuse à feuilles glabres formant une décur- rence interrompue ciliée-spinescente, très rameuse: capitules petits, très nombreux, en capitules corym- biformes ; achaines mal développés, fleurs d’un rose Tige anguleuse à feuilles couvertes sur la face supé- rieure de poils courts formant une décurrence inter- rompue ciliée-spinescente, à 2-3 rameaux munis chacun d'un capitule petit: seie: nso. 28 282 34 LIII. d A. Capitules petits, unisexués, nombreux, disposés en pa- nicule corymbiforme, feuilles presque glabres à la face supérieure, fleurs d'un rose cendré........... à B. Involucre à fo- / Capitules agglomérés et entourés de feuil- lioles étalées les florales jaunâtres ovales lancéolées > au sommet; les/capitules 5... mn. fleurs jaunes ) Capitules solitaires rarement géminés, ou lavées de entourés de feuilles florales vertes li- violet. \ néaires égalant les capitules.. ....... l \ XC. SPINULIGERUM Peterm. (C. lanceolatum + C. pa- ) lustre). C. lanceolatum. l C. eriophorum. €. palustre. X SEMIDECURRENS Reichb. | X C. FORSTERI Sm. X C. HYBRIDUM Koch. Torr 7 À KP X C. PULCHRUM G. Cam. QQ S Cd” X C. BOULAYI G. Cam. (C. arvensis + acaule). C. arvense. C. oleraceum. X C. RIGENS Wallr. CAMUS. — ÉTUDE SUR LE GENRE CIRSIUM. 107 Fibres radicales épaisses-na- \ piformes; capitules ombili- qués à la base; tige à 1-2, { C. hulbosa = rarement à 3 rameaux longs, \ ; ê feuilles à segments profonds | Tige grêle Ê atteignant presque le rachis. ; | allongée, V Fibres radicales, épaisses; ca- \ nue dans pitules ombiliqués à la base; la partie / tige à deux rameaux longs, \ X C. GALISSIERANUM mnn ` ERE Involucre à supérieu- feuilles à segments peu pro- folioles ap- | re, feuil- fonds. / pliquées . les ample- Fibres radicales épaisses non | ? wcale.. napiformes; capitules non fleurs pur- ombiliqués à la base; tige simple ou rarement deux ; C. anglicum. courts rameaux ; feuilles entières, dentées ou si- purines, | | nuées. / Tige nulle ou très courte, et feuillée à } C asdal feuilles non amplexicaules............ j M. Rouy appelle l'attention de M. Camus sur les hybrides des Cirsium acaule All. et anglicum Lamk, deux plantes qui crois- sent communément aux environs de Paris. — Le C. acaule-angli- cum (C. anglico-acaule Gren.), = X C. Grenieri Rouy, a été signalé dans les Basses-Pyrénées, d’où il l'a reçu de M. J. Richter, et le C. anglico-acaule (verum !), = X C. Woodwardii Wats., a été découvert par lui, en 1874, dans le département de Saòne-et- Loire, au marais des Cloix, près Autun, puis, en 1876, aux envi- rons de Paris, dans les taillis de la forêt de Montmorency qui entourent les marais du château de la Chasse. Les deux hybrides, le premier tenant plus du C. acaule (var. caulescens), le second du C. anglicum, peuvent tous deux être trouvés aux environs de Paris et ailleurs, du reste, en France. M. Malinvaud donne lecture à la Société de la communication suivante : 108 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1891, FLORULE DES CAUSSES DE BLANDAS, ROGUES ET MONTDARDIER (GARD) ET DES PENTES QUI LES RELIENT AUX VALLÉES ADJACENTES DE LA VIS, DE L'ARRE ET DE L'HÉRAULT; par MM. A. LOMBARD-DUM AS et B. MARTIS. La partie des Cévennes du Gard dont la végétation va nous occuper dans ce travail emprunte ses limites naturelles à une ligne irrégulière- ment circulaire, tracée par le cours sinueux des eaux de l’Arre, de la Vis et de l'Hérault. Envisagée suivant une vue d'ensemble, cette section géographique se présente avec la forme d'une presqu'ile, entourée de toutes parts par des cours d'eau, excepté sur un point assez restreint, au nord-ouest de la région, où elle reçoit la soudure (1) d'un contrefort fourni par le massif granitique du Saint-Guiral, qui, comme un mur de séparation, domine entre Alzon et Estelle les hautes vallées de la Vis et de l’Arre. Si l'on entre dans la considération des détails topographiques, notre circonscription doit être divisée en deux parties distinctes, qui ne se ressemblent ni par les caractères de leur aspect physique, ni par les conditions de leur constitution géologique. Une de ces divisions est représentée par un plateau et ses versants. Le plateau est une de ces surfaces calcaires connues dans quelques-uns de nos départements du Midi sous le nom de causses, et qui figurent les bassins desséchés d'anciennes mers jurassiques. Comme tous nos plateaux, celui-ci offre çà et là sur son relief quelques inégalités dues à des mamelons circonscrits ou à des croupes allongées; il a aussi perdu son horizontalité première et incline sensiblement son niveau vers. le sud où s’observe sa moindre élévation. De toutes parts à sa périphérie naissent brusquement des pentes rapides qui courent vers les thalwegs des vallées. Quant à son étendue superficielle, elle est d’environ de 13 kilo- mètres dans le sens de l’ouest à l’est suivant la ligne d’Alzon à Montdar- dier. Dans la direction du nord au sud, elle est d'environ 7 kilomètres, depuis le sommet de la côte d'Arre jusqu’à l’origine de l’escarpement qui descend de Blandas à Navacelle. Dans le périmètre de notre plateau sont compris les trois causses juxtaposés de Blandas, de Rogues et de Montdardier. Les versants dont nous savons le pied baigné dans les eaux de l’Arre ou dans celles de la Vis n’ont pas partout le même degré d’inelinaison ni la mème hauteur. Les plus abrupts sont ceux du bassin de la Vis dans (1) La distance entre le point culminant de cette soudure et le bassin de la Vis à Alzon est d'environ 1 kilomètre. Du même point culminant au ruisseau d’Estelle, qui est un des affluents de l'Arre, on compte à peine 2 kilomètres. LOMBARD-DUMAS ET MARTIN. = FLOR. DES CAUSSES, ETC. (GARD). 109 la partie méridionale de la contrée. Là, surtout depuis Navacelle jus- qu'à Madières, ils offrent l'apparence de grandes falaises, hautes de 3 à 400 mètres, redressées presque verticalement en face d'escarpements similaires dépendant des derniers prolongements du causse de Saint- Maurice. La disposition symétrique des deux moitiés de la vallée fait naturellement penser à la continuité primitive des deux plateaux voisins interrompue dans la suite des temps par des accidents géologiques et surtout par l'érosion des eaux courantes. Au nord-ouest de la circonscription se remarque une pente bien digne de mention qui porte le nom de « Montagne de la Tessonne ». Cette pente, un peu moins inclinée que les autres et dont la hauteur moyenne est d'environ 600 mètres, s'étend dans le bassin de l'Arre sur une longueur de 4 ou 5 kilomètres, depuis le village d'Arre jusqu'à celui d'Avèze, où elle quitte le lit de la rivière pour prendre vers le sud la direction de Montdardier. N'oublions pas de signaler l'intérêt offert à notre histoire naturelle tout entière par la station privilégiée de la Tes- sonne, et de dire qu'on trouve dans ses bois des plantes qui attirent les botanistes et dans ses roches des fossiles recherchés par les géologues. Au point de vue géognostique, notre plateau que nous avons dit être un continent jurassique, est nécessairement pourvu des attributs géolo- giques qui caractérisent les dépôts de la période secondaire de ce nom. Ajoutons à ce propos que les coupes de la Tessonne permettent d'y noter la plupart des terrains de la série sédimentaire des causses, le Trias, le Lias, le Bajocien, le Bathonien, avec leurs masses dolomitiques, et l’Oxfordien (1). Notre seconde division occupe la partie orientale de la circonscription et se réunit à la première au niveau d’une ligne qui monte d'Avèze à Montdardier, divise à l'extrémité du plateau la montagne de la Tude et prend fin dans la gorge de la Vis, près de Lescoutet. Beaucoup moins spacieuse que la précédente, elle s’en distingue aussi par un aspect phy- sique tout différent. Ici, en effet, au lieu d’une surface à peu près plane, doucement inclinée vers le sud et coupée à pic à ses confins par des versants assez uniformes, on trouve un sol inégal, irrégulièrement acci- denté, tantôt abaissé en dépressions plus ou moins profondes et tantôt redressé en crêtes plus ou moins saillantes. Les pentes qui terminent de tous côtés cette section vont se perdre d'après leur orientation dans les (1) Dans cette partie de la circonscription, le plateau et les versants sont généra- lement formés d'éléments calcaires. Une seule exception à cette unité de composition minéralogique du sol existe dans la vallée d’Estelle, sur quelques points ou les schistes talqueux provenant de la région montagneuse traversent le lit du ruisseau et remontent les pentes d'Estelle, du Crouzet et de Lembusquière jusqu'a la rencontre des premières assises calcaires. 110 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1891. bassins de l'Arre, de l'Hérault et de la Vis, et atteignent en ces points les dernières limites de notre champ d'observation. Dans cette division sont comprises les localités de Pommiers, Saint- Bresson, Roquedur, la Paroisse-du-Vigan, Saint-Julien-la-Nef et Saint- Laurent-le-Minier. La constitution géologique de cette partie de la région se. rapporte principalement à celle des formations anciennes. On y constate surtout les éléments du système silurien métamorphique, si commun dans les Hautes-Cévennes, et qui se compose ici de schistes talqueux et de roches calcaires ou magnésiennes, subordonnées à ces schistes. On y découvre en même temps çà et là quelques lambeaux de Trias, des surfaces liasi- ques peu étendues et, sur les bords de la Vis, une étroite bordure oxfor- dienne, qui sont tout autant de rayonnements dus au voisinage des dépòts de la période secondaire, disloqués en ce point par les violentes com- motions qui déchirèrent le sol de cette région en injectant les nombreux filons métalliques actuellement expioités par l'industrie minière. L'altitude moyenne de la circonscription est d'environ 650 mètres. Les còtes extrêmes de notre échelle hypsométrique sont*celle de 986 mètres relevée sur la montagne du Quintanel, près de Blandas, el celle de 150 mètres répondant au confluent de la Vis et de l'Hérault, près de Ganges. Ainsi qu'on va en juger, l'intérêt et la richesse de notre florule sont incontestables. Peut-ètre aurait-on pu pressentir ce résultat en ayant égard à l'étendue assez considérable de la circonscription (près de 30 000 hectares), à la variété de ses particularités topographiques, et à la diversité géologique de ses terrains. Le petit coin des Cévennes qui attire en ce moment notre atlention doit être tenu comme un milieu favorisé, oü se trouvent réunis et groupés, par un rapprochement heu- reux, les végétaux croissant dans le fond des vallées, ceux des plateaux et de leurs versants, les espèces descendues de la zone monlagneuse ou remontées de la région méditerranéenne, et, enfin, les plantes qui aiment à vivre sur les terrains calcaires et celles qui préfèrent les stations sili- ceuses. De la rencontre en un même lieu d'éléments aussi nombreux et aussi divers est née la riche et importante association végétale dont il nous reste à présenter les détails dans le tableau phytostatique suivant. Avant de finir cet exposé, nous avons le devoir de reconnaitre les larges emprunts faits par nous au précieux herbier de notre regrettable ami le D" Diomède Tueskiewicz et de rapporter à cette origine de sûres indica- tions dont l'usage n'a pas peu contribué à rendre notre tâche plus aisée ct ce travail plus complet. (A suivre.) SÉANCE DU 13 MARS 1891. 111 SÉANCE DU 13 MARS 1891. PRÉSIDENCE DE M. ROZE. M. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 27 février, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce trois nouvelles présentations. Il informe ensuite l'assemblée que M. le Ministre de l'Agriculture, par déci- sion du 9 mars dernier, a bien voulu, comme les années précé- dentes, accorder une subvention de 1000 francs à la Société au nom du gouvernement de la République. M. le Président se rend, à ce propos, l'interprète des sentiments de la gratitude de la Société pour ce nouveau témoignage de la bienveillance des Pou- voirs publics. Dons faits à la Société : Charles Baltet, L'horticulture francaise, ses progrès et ses con- quêtes depuis 1789. L. Chevallier, Contribution à la Flore de la Sarthe. Fr. Gay, Recherches sur le développement et la classification de quelques Alques vertes. Magnin, Sixième Note sur la castration parasitaire. Malbranche et Niel, Essai monographique sur les Ophiobolus ob- servés en Normandie. Saint-Lager, Considérations sur le polymorphisme de quelques espèces du genre Bupleurum. ZLeiller, Flore houillère de Commentry. Chr. Hansen, Nouvelles recherches sur la circulation du Saccharo- myces apiculatus dans la nature. D. Lanza, La struttura delle foglie nelle Aloinew ed i suoi rapporti con la sistematica. Stizenberger, Bemerkungen zu den Ramalina-Arten Europd's. Le Botaniste (directeur M. Dangeard). 2° série, 4° fascicule. Mémoires de la Société nationale d'agriculture, sciences et arts d'Angers, 1890. 112 SÉANCE DU 13 Mars 1891. Revue des sciences naturelles de l'Ouest, n* 1, janvier 1891. Annuaire des Bibliothèques et des Archives pour 1891. La Revista agricola de Mexico, sept numéros. Bulletin de la Société botanique suisse, 1° fascicule. M. Vallot fait à la Société la communication suivante : PERSISTANCE DE LA VIE CHEZ UN SAPIN APRÈS LA RUPTURE DE LA TIGE PRÈS DU SOL, par M. J. VALLOT. Le Sapin a passé longtemps pour ne pas pouvoir végéter lorsqu'il était privé de sa flèche. On sait qu'il n’en est rien, et que j'ai pu coor- donner, dans un travail publié à part, les faits isolés indiqués par les auteurs, et y ajouter les nombreuses observations que j'avais faites sur ce sujet dans les Pyrénées (1). J'ai publié depuis divers cas analogues que j'avais remarqués dans les Alpes (2); toutes ces observations se rapportaient à des sujets dont le tronc avait été rompu assez haut, au-dessus de plusieurs rameaux, ou d'arbres renversés complètement sans être brisés. On pouvait se demander si cette vitalité s'étendait aux sujets brisés très près de terre, au-dessous de tout rameau, et si dans ce cas un Conifère pouvait continuer à croître en cépée, comme un Châtaignier. En étudiant la végétation des Conifères qui croissent dans une moraine au-dessus de la Mer de Glace de Chamonix, à 2000 mètres d’altitude, j'ai rencontré des Sapins dont le tronc avait été brisé depuis longtemps par les avalanches, et qui m'ont paru pousser en cépée, formant des buissons rabougris autour du tronc; mais il m'avait été impossible de m’assurer d’une manière certaine que ces rejetons étaient réellement issus du tronc, aussi je n'avais pas publié cette observation. Je viens aujourd’hui citer un fait encore plus curieux, qui montre que la vitalité des Sapins peut quelquefois dépasser toute limite. Le Sapin que je présente à la Société eroissait dans les gorges de la Diosaz, près de Servoz (Haute-Savoie), au point où se terminaient les anciennes galeries aujourd’hui interrompues. Le tronc de cet arbre avait été brisé à 1 mètre au-dessus du sol; il avait 0",50 de diamètre et ne portait plus aucun rameau dans la partie restée en place. La pluie et la neige avaient pourri peu à peu le bois au centre, de sorte que le (1) Le Sapin et ses déformations. Paris, 1887, broch. in-8°. (2) Causes physiologiques qui produisent le rabougrissement des cultures japonaises (voy. le Bulletin, 1889). VALLOT. — PERSISTANCE DE LA VIE CHEZ UN SAPIN. 113 tronc s'était creusé jusqu'à plus de 0",50 de profondeur, laissant sub- sister seulement une épaisseur d'environ 0",04, comprenant le bois et l'écorce. Tout cela n'a rien que de très naturel, et le tronc, qui ne portait aucun rameau, avait l'air mort depuis longtemps : mais ce qui m'a frappé, c’est l'existence, tout autour de ce cylindre creux, d’un bourrelet inté- rieur formé par le bois qui avait continué à croître après la rupture de l'arbre, et même après son creusement. Ce bourrelet arrive à une épaisseur de 3 centimètres. Le propriétaire de la forêt, M. Robert Cazin, a bien voulu faire scier la partie supérieure de ce tronc d'arbre, et c’est ainsi que j'ai pu l’étu- dier. Si l’on pratique une coupe de la couronne terminale suivant le sens des rayons médullaires, on voit que l'ancien bois est presque entièrement détruit et réduit à 4 centimètre d'épaisseur tout autour du tronc creux. Mais ce bois a été recouvert par une série de couches annuelles formées depuis la rupture de l'arbre, et ces couches forment une épaisseur totale de près de 3 centimètres. Ces couches, gagnant chaque année en hauteur, ont recouvert peu à peu le bord mince du tronc pourri et vidé, et ont ensuite formé le bourrelet intérieur de cette sorte de coupe. Il me paraît assez probable que le tronc était déjà pourri lorsque l'arbre était encore en place, et c’est ce qui a fait sans doute qu'il a été brisé. Si l’on compte les couches formées depuis la rupture, on en trouve quatre-vingt-six. Ce Sapin a donc vécu quatre-vingt-six ans après avoir été brisé tout près du sol, et cela sans rameaux, sans une seule feuille. Ce fait chez un Conifère m'a paru digne d’être rapporté. On comprend que s’il y avait eu sur le tronc quelques ramuscules, comme on en voit quelquefois, quoique rarement, l'arbre aurait pu parfaitement croître en cépées. Il résulte de ce fait qu'un Sapin peut vivre de longues années sans tige, sans rameaux, et même sans feuilles. Le sujet dont je viens de parler a été scié, et non arraché. Il est encore bien vivant, et il est probable qu’il continuera à croître; on pourra donc poursuivre lob- servation et voir combien de temps encore durera cette singulière vitalité. M. Niel rappelle que, dans une communication qu'il a faite à la Société dans la séance du 10 mai 1889, il avait signalé des faits analogues (1) à celui que vient de rapporter M. Vallot, (1) Voyez le Bulletin, t. XXXVI (1889), p. 256 T: XXXVIII. (SÉANCES) 8 114 SÉANCE DU 13 Mars 1891. M. Chatin dit que l'observation, très intéressante, faite par M. Vallot a, dans la science, un précédent qui remonte à Dutro- chet, et l'on ne manqua pas d'opposer cette production de couches ligneuses, sur une souche, à la théorie de Lahire, du Petit-Thouars et Gaudichaud, de l'accroissement en diamètre des arbres par des productions venant des bourgeons ou des feuilles. Gœppert et Reum expliquèrent l'observation de Dutrochet par ce fait, que les racines des souches de Sapin étaient greffées à celles d'arbres en pleine végétation (Dutrochet, Arch. de bot., II; Gœppert, Ann. sc. nat., XIX). — Explication peu admissible, car, de deux choses l'une : oü les racines de la souche étaient restées vivantes et puisaient quelques aliments dans le sol; ou elles étaient mortes et ne pouvaient servir au transport de la sève fournie par des racines en contiguïté avec elles. M. Duchartre remarque, en observant une des coupes présen- tées par M. Vallot, qu'il n'y a aucune connexion entre les zones de bois vieux et celles de bois jeune; au bout de quatre ou cinq ans, les couches nouvelles ont empiété sur la troncature, l'ont dépassée et sont descendues en débordant sur la surface interne. M. Ph. Van Tieghem fait à la Société la communication sui- vante : CLASSIFICATION ANATOMIQUE DES MÉLASTOMACÉES, par M. Ph. VAN TIEGHEM. Ayant étudié la structure de la tige et de la feuille, quelquefois à l'état vivant, le plus souvent à l’état sec dans l’Herbier du Muséum, chez 125 genres, sur les 134 qui composent la famille des Mélastomacées dans la Revision publiée par Triana en 1873, j'ai été amené à établir une classification anatomique de cette famille, que cette Note a pour objet de faire connaître (1). Je laisse de côté tout le détail des observa- tions anatomiques, ainsi que les remarques d'ordre historique ou cri- tique, qui trouveront place dans un Mémoire en cours d'impression au (1) Neuf genres seulement, huit à une scule espèce, le neuvième à quatre, on échappé à mes recherches. Ils n'existent pas dans notre Herbier. En réalité, j'ai étudié 126 genres, représentés par plus de 375 espèces; la famille en renferme, en effet, 135, comme il sera dit plus loin. VAN TIEGHEM. — CLASSIFIC. ANATOMIQUE DES MÉLASTOMACÉES. 115 tome XIL des Annales des sciences naturelles, T° série, pour ne donner ici que le résultat final, le dernier aboutissement de mes efforts. La tige des Mélastomacées a son écorce limitée par un endoderme très net, le plus souvent formé de cellules aplaties, à parois minces, munies, sur les faces latérales, de plissements lignifiés. Le liber, peu développé, et le bois y forment l’un et l’autre un anneau continu; en un mot, la structure y est gamodesme. La moelle produit à sa périphérie des faisceaux criblés, improprement nommés liber interne. C’est à peu près tout ce qu’on en peut dire de général. Dès qu’on entre dans le détail, des différences surgissent, qui sont de divers ordres et servent précisé- ment à caractériser les tribus et les sous-tribus. | Dans la très grande majorité des genres, 121 sur les 126 étudiés, le bois secondaire offre la structure normale. C'est la tribu des MÉLA- STOMÉES. Dans les cinq autres genres, le bois secondaire renferme des îlots de liber, disposés en autant de cercles concentriques plus ou moins régu- liers que la tige compte d'années de végétation. C'est anomalie bien connue des Strychnos, mais plus précoce ici et plus fréquemment ré- pétée. La racine la présente comme la tige, et le pétiole mème en offre le début. C’est la tribu des MÉMÉCYLÉES. Reprenons tout de suite cette petite tribu des Mémécylées, pour en achever l'étude. Dans les Memecylon et les Mouriria, la feuille a toujours dans le parenchyme de son limbe des sclérites, qui sont de quatre sortes, suivant les espèces : filiformes, non ramifiées, rampant longuement sous les deux épidermes; filiformes, rameuses, rampant brièvement sous les deux épidermes; transversales en forme de colonnes, appuyant leurs extrémités élargies contre les deux épidermes, sans y ramper; courtes, demeurant confinées dans la zone moyenne du parenchyme et s’y rami- fiant en dichotomie, en étoile ou en palme. C’est la sous-tribu des Mou- ririées. Le genre Mouriria, du moins dans la plupart de ses espèces, s’y distingue du genre Memecylon par des cryptes stomatifères sem- blables à celles des Nerium. Dans les Pternandra, Kibessia et Rectomitra, la feuille est entière- C’est la sous-tribu des Pternandrées (1). ment dépourvue de sclérites. a grande tribu des Mélastomées. Chez Considérons maintenant l ! quelques genres, la structure de la tige est de tout point normale, L'écorce et la moelle notamment y sont entièrement dépourvues de fais- ceaux libéroligneux surnuméraires. Par là, ces genres ressemblent aux Mémécylées. (1) J'ai eu le regret de ne pouvoir étudier le genre Plethiandra. 116 SÉANCE DU 13 MARS 1891. Chez d'autres, très nombreux, la moelle renferme des faisceaux libéroligneux concentriques à bois central; l'écorce en est dépourvue. Chez d'autres, l'écorce contient des faisceaux libéroligneux concen- triques à bois central, disposés aux angles de la tige quadrangulaire; la moelle n'en a pas. Chez d'autres enfin, l'écorce et la moelle renferment l'une et l'autre des faisceaux libéroligneux surnuméraires. De là quatre sous-tribus, que nous nommerons, d'après leur caractère anatomique : la première Adesmes, sans faisceaux surnuméraires ; la seconde Myélodesmes, à faisceaux surnuméraires dans la moelle seule; la troisième. Dermodesmes, à faisceaux surnuméraires dans l'écorce seule; la quatrième Dermomyélodesmes, à faisceaux surnuméraires à la fois dans l'écorce et dans la moelle (1). Le tableau suivant résume cette division anatomique de la famille en deux tribus et quatre sous-tribus : Bois secondaire normal. / dans l'écorce et la moelle. I. Dermomyélodesmes. N = MÉLASTOMÉES. Faisceaux \ dans l'écorce seule...... Il. Dermodesmes. É libéroligneux surnumé- / dans la moclle seule. ... III. Myélodesmes Z rares. o N EA (Tülle part.. ee . IV. Adesmes. Z f Bois secondaire à liber x e À = in ( sans sclérites........ ... V. Plernandrées. 21 Fale ` < z ) à sclérites............... VI. Mouririées. Les Mémécylées comprenant désormais les Pternandrées, qui ont la nervation caractéristique et les ovules nombreux des Mélastomées, il ne peut plus être question de les séparer des Mélastomées pour en faire une famille distincte, comme l'avaient pensé A.-P. de Candolle, Lindley, Endlicher, Gardner, etc. Elles ne sont bien qu'une tribu de la famille des Mélastomacées. Comparons maintenant notre classification anatomique avec celles que les monographes les plus récents ont fondées sur les caractères exté- rieurs. M. Naudin a divisé les Mélastomacées en cinq tribus principales ou sous-familles : Mélastomées, Astroniées, Kibessiées, Mémécylées el Mouririées, regardées comme équivalentes (2). Il a subdivisé ensuite la grande tribu des Mélastomées en quatre sous-tribus. L'étude de la struclure montre que la distance entre les Mouririées et les Mémécylées est extrèmement faible; ces deux tribus de M. Naudin (1) De déoun, faisceau, dépuu, écorce, et puehòs, moelle. (2) Naudin, Melastomacearum monographicæ descriptionis tentamen (Ann. des sc. nat., 3° série, XII à XVIII, 1849-1852). Ovules VAN TIEGHEM. = CLASSIFIC. ANATOMIQUE DES MÉLASTOMACÉES. 117 ne forment donc pour nous qu’une seule et même sous-tribu. La distance n’est qu’un peu plus grande entre elles et les Kibessiées, qui ne sont pour nous qu’une autre sous-tribu. Elle est aussi très faible entre les Méla- stomées et les Astroniées, pas plus grande qu'entre deux quelconques des sous-tribus admises par M. Naudin dans les Mélastomées ; aussi les Astroniées sont-elles pour nous simplement des Mélastomées, et des Mélastomées de la sous-tribu des Myélodesmes. La distance est, au contraire, très grande entre les Astroniées et les Kibessiées, et c’est là que passe la coupure principale de la famille en deux tribus. En résumé, les cinq groupes principaux que M. Naudin jugeait d’égale importance sont, au contraire, de valeur très inégale ; trois d’entre eux (Mouririées, Mémécylées, Astroniées) ne sont que des portions de nos sous-tribus, le quatrième (Kibessiées) est une sous-tribu tout entière, le cinquième (Mélastomées) une tribu. Triana (1) a réuni les Mémécylées et les Mouririées de M. Naudin en une seule tribu, sous le nom de Mouririées. Il a joint aussi les Astroniées et les Kibessiées de M. Naudin en une seule tribu, sous le nom d’As- troniées. Quant aux Mélastomées, qui forment sa troisième tribu, il les a divisées en onze sous-tribus. Le tableau suivant résume sa classifica- tion, dans laquelle, en définitive, il rabaisse ses Mouririées et ses Astro- niées au même rang que les sous-tribus des Mélastomées; ce qui porte à treize le nombre des subdivisions de dernier ordre : définis® =MOURIRIÉES:.-:..-..-...cee oo De eee on serveuse tiers Mouririées. à la base de l'angle ou sur le dos de la loge. ASTRONIÉES...,............. Astroniées. £ / Bractées dé- z = ( sans appendices. Nou- ( cussées... Blakéées. 2 ) È CITE z k d ^, . veau monde....... ) Pas de brac- = à / indéhiscent. Graines droites. Étamines / R Hieoniiet. 2| FE avec appendices. Ancien monde .... Dissochétées. 7 E Graines droites. Cymne scorpioïde....... ) Nouveau monde.... Bertoloniées. = É Ancien monde..... Sonérilées. = z \ capsulaire. / postérieurs. ( courbes ... Nouveau monde... Rhexiées. = TS ` Graines... - 2 Ancien monde..... Oxysporées. = Etamines a | droites.. h Nouveau monde... Mérianiées. appendices ) a b Ancien monde..... Osbeckiées. RER T cout De | Nouveau monde.... Tibouchinées. Graines... ? droites... Nouveau monde.... Microliciées. Nos Mouririées correspondent aux Mouririées de Triana, mais avec the Linn. Society, XXVIII, 1873). t des genres proposés par Triana, ) et adoptés ausssitôt par 725, 1867. C'est également (1) Triana, Les Mélastomacées (Transactions of La dénomination, la délimitation et le groupemen ont été publiés dès 1865 (Actes du Congrès d'Amsterdam MM. Bentham et Hooker dans leur Genera plantarum, Ï, p- ; la classification de Triana que M. Cogniaux a adoptée dans son étude des Mélastoma- cées du Flora brasiliensis et dans la Monographie qu’il prépare, comme en témoigne la liste des genres publiée récemment par lui dans l'Index generum de M. Durand (p. 130, 1888). 118 SÉANCE DU 13 mars 1891. une différence qui n’est pas sans intérêt. Tandis que la structure nous montre que les deux genres Memecylon et Mouriria sont très voisins l'un de l’autre, passent même l’un à l’autre par certaines espèces de Mouriria (M. parvifolia, ete.), qui sont dépourvues de cryptes stoma- tifères, comme les Memecylon, et qui ont, en même temps, comme eux, l'ovaire uniloculaire, Triana les croyait beaucoup plus éloignés et incli- nait même, dans sa préface, à les regarder comme deux groupes dis- tinets, les Mouririées, qui touchent de plus près aux Mélastomacées, et les Méméeylées, qui se rapprochent davantage des Myrtacées (loc. cites p. 3 et 4). Pour les Astroniées, le désaccord entre les deux classifications est flagrant. Il vient de ce que Triana a fait la faute de réunir précisément les deux tribus de M. Naudin, Astroniées et Kibessiées, qui sont le plus éloignées l’une de l’autre. Et cela pour une certaine ressemblance dans la placentation, qui dans les deux cas est basilaire à ovules nombreux. Mais cette ressemblance est plus apparente que réelle. Chez les Astronia, en effet, le placente occupe la base de l’angle de la loge, c’est-à-dire de la face ventrale du carpelle. Dans les Pternandra, Kibessia et Rectomitra, il est situé, au contraire, vers la base”du dos de la loge, de la face dorsale du carpelle. Il est ventral ou marginal dans le premier cas, comme chez les Mélastomées, dorsal ou médian dans le second. C’est là une diffé- rence profonde, cachée sous une trompeuse similitude et telle que, bien comprise, elle eût suffi à elle seule pour maintenir séparés ces deux groupes et même pour réunir les Astronia aux Mélastomées. Elle se trouve aujourd’hui singulièrement accrue par les différences de struc- ture. Les Astroniées de Triana doivent donc être séparées en deux grou- pes ; d’une part, les Pternandrées, qui forment une sous-tribu à côté des Mouririées dans la tribu des Mémécylées; d'autre part, les Astronia, qui font partie des Mélastomées et qui, ayant les graines droites, les étamines appendiculées et appartenant à l’ancien monde, s’y rangent dans les Dissochétées, ou, si l’on veut, à cause de leur placentation basilaire, tout à côté des Dissochétées dans une sous-tribu spéciale, sous le nom d’Astroniées. Venons maintenant aux Mélastomées. Nos Dermomyélodesmes comprennent les Tibouchinées, les Osbeckiées et les Rhexiées de Triana. Nos Dermodesmes sont ses Microliciées. Nos Myélodesmes embrassent toutes ses autres sous-tribus, c’est-à-dire les Blakéées, Miconiées, Dissochétées, Bertoloniées, Sonérilées, Oxysporées, Mérianiées, auxquelles il faut ajouter, comme il vient d’être dit, les Astroniées à côté des Dissochétées ; c’est de beaucoup la subdivision VAN TIEGHEM. — CLASSIFIC. ANATOMIQUE DES MÉLASTOMACÉES. 119 la plus nombreuse. Nos Adesmes, enfin, renferment non pas une ou plusieurs sous-tribus déterminées, mais seulement des genres apparte- nant à plusieurs des subdivisions précédentes, savoir : les Barthea et Anerincleistus des Oxysporées, les Sonerila, Sarcopyramis et Gravesia des Sonérilées, enfin les Loreya, Henriettea, Henriettella et Myria- spora des Miconiées. En ce qui concerne les Dermomyélodesmes, les Dermodesmes et les Myélodesmes, on voit déjà que l'accord entre les deux classifications est aussi satisfaisant qu'il est possible dans une tribu aussi homogène, oü le groupement des genres d'après les caractères extérieurs est, de l'aveu . même des monographes, très difficile et toujours quelque peu arbi- traire. Mais il devient bien plus complet et plus évident, si, dans la classification de Triana, l’on modifie’ la subordination des caractères, et par conséquent l'ordre des sous-tribus, en mettant en première ligne la forme des graines, en seconde la disposition des appendices staminaux, en troisième seulement la nature du fruit; ce qui donne le tableau suivant : À antérieurs | Tibouchinées. : courbes. Appendices | ` | Osbeckiées... ? DERMOMYÉLODESMES. stamingux: 2.778 postérieurs. Rhexiées.... : antérieurs.. Microliciées.. DERMODESMES. Graines Mérianiées.. \ droites. Appendices Oxysporées.…. staminaux = <=. 17 ; =p Sonérilées... Nes Bertoloniées. | MYÉLODESMES. Dissochétées. Miconiées . .. Blakéées.... / D'où l’on voit clairement que les Dermomyélodesmes comprennent les Mélastomées à graines courbes, les Dermodesmes, les Mélastomées à graines droites et à étamines munies d’appendices antérieurs, les Myélodesmes, les Mélastomées à graines droites et à étamines munies d’appendices postérieurs ou sans appendices. La forme de la graine se montre donc, contrairement à l'opinion de Triana, un caractère plus important que la nature du fruit et que la disposition des appendices staminaux, puisqu'elle est plus intimement liée à la structure de la tige. Et, pour la même raison, la disposition des appendices staminaux est elle-même plus importante que la nature du fruit. La correspondance générale des deux classifications étant de la sorte établie, si l’on en vient aux détails, l’anatomie exige le déplacement de quelques genres; mais ces genres à déplacer sont précisément de ceux 120 SÉANCE DU 13 MARS 1891. que Triana a signalés comme étant des formes de transition, de classe- ment douteux, qu'il a placés à la limite de ses subdivisions, ou encore de ceux au sujet desquels les botanistes descripteurs qui ont suivi ne se sont pas trouvés d'accord avec lui. Les Eriocnema, par exemple, doivent quitter les Microliciées, pour aller se ranger, parmi les Myélodesmes, dans les Bertoloniées; or Triana regardait déjà ce genre comme une transition des Microliciées aux Bertoloniées, et M. Baillon les a placés tout à côté des Bertolonia, qui ont le même port. Les Centradenia doivent aussi sortir des Microliciées pour entrer dans les Dermomyélodesmes, chez les Tibouchinées; or ce genre, placé vers la limite de la sous-tribu par Triana, n'est classé: qu'avec doute à côté des Microlicia par M. Baillon. Inversement, les Marcetia et sans doute aussi les Fritzschia, si l'on admet que les fais- ceaux corticaux n'y ont avorté aux angles de la tige que par suite de leur végétation éricoïde, doivent quitter les Tibouchinées pour se ranger dans les Microliciées. Les Pachyloma doivent quitter les Rhexiées pour s’adjoindre aux Mérianiées; mais, pour Triana, ce genre est à la limite des Rhexices, du côté des Mérianiées, et M. Baillon le place, avec doute, il est vrai, dans les Mérianiées, à côté des Behuria. Inversement, l Acanthella doit sortir des Mérianiées pour entrer non dans les Rhexiées, puisque ses appen- dices staminaux, quoique peu développés, sont antérieurs, mais dans les Tibouchinées; or, ce genre, d’ailleurs très singulier, s'éloigne déjà des Mérianiées précisément par la disposition antérieure de cés courts appendices et ses véritables affinités n’ont pas encore été fixées avec certitude. Le Nerophila devrait aussi, à la rigueur, quitter les Osbeckiées pour entrer dans les Microliciées ; mais, si l’on réfléchit que, dans cette plante annuelle et marécageuse, c’est sans doute la végétation aquatique qui a amené la disparition des faisceaux corticaux, en même temps que la spongiosité de l'écorce, on la maintiendra, du moins provisoirement, à sa place primitive. Il serait facile d'ajouter d’autres exemples. Ceux-ci suffisent à montrer que les modifications de détail, les retouches locales, imposées par P Anatomie à la classification de Triana, loin d’être en contradiction avec les données de la Morphologie externe, les précisent plutôt et les com- plètent. Notre subdivision des Adesmes n’a pas la même homogénéité, ce qui se comprend puisqu'elle n’est caractérisée que par une propriété néga- tive, par un simple retour à la structure normale. Ce retour peut s’opé- VAN TIEGHEM. — CLASSIFIC. ANATOMIQUE DES MÉLASTOMACÉES. 124 rer par des causes différentes dans les diverses sous-tribus, et il faut distinguer. ; Si la disparition des faisceaux surnuméraires corticaux est amenée par un mode spécial de végétation, aquatique comme dans le Nerophila, ou éricoïde comme dans les Fritzschia, la cause en étant physiologique, on pourra n’en pas tenir compte dans la classification et laisser à ces genres adaptés, d’ailleurs très peu nombreux dans cette famille, la place que leur assignent leurs autres caractères. Mais, si le retour à la structure normale n’est pas le résultat d’une adaptation, il prend de l'importance au point de vue des affinités et il devient nécessaire de l’exprimer dans le classement. A cet effet, d'une part, nous réunirons les Sonerila, Sarcopyramis, Gravesia, Barthea et Anerincleistus en un petit groupe distinct, sous le nom de Sonér'ilées, en rangeant les autres Sonérilées de Triana (Phyllagathis, Calvoa, Amphiblemma) dans les Bertoloniées, réunion qui a déjà été faite par Bentham et Hooker dans leur Genera. D'autre part, nous détacherons les Loreya, Henriettea, Henriettella et Myriaspora des Miconiées pour en faire une petite série distincte, sous le nom de Loreyées. Ainsi définies, les Sonérilées et les Lorevées, composant la sous-tribu des Adesmes, prendront rang à la fin de la série des Mélastomées, du côté des Mémé- cylées, qui sont pareillement adesmes. En résumé, la tribu des Mélastomées se trouve de la sorte divi- sée en quatre sous-tribus anatomiques, renfermant treize groupes de genres, définis par les caractères extérieurs et la distribution géogra- phique. Il nous reste à dire quelques mots des Axinandra, rangés par Ben- tham et Hooker, comme genre anomal, dans la famille des Lythracées, introduits par M. Baillon dans la famille des Mélastomacées postérieure- ment à la publication du travail de Triana. La tige des Axinandra a le bois normalement constitué et l'écorce munie de faisceaux libéroligneux, tandis que la moelle en est dépourvue. La feuille y est sans sclérites d'aucune sorte. Ces plantes sont donc des Mélastomées et des Mélastomées dermodesmes, c’est-à-dire qu’elles se rangent dans la sous-tribu des Microliciées ou près d’elles. Gomme elles sont de Ceylan ou de Bornéo, nous ne les incorporerons pas aux Micro- liciées, qui sont toutes américaines; nous en ferons, à côté, un petit groupe distinct, sous le nom d’Axinandrées. M. Baillon en a jugé tout autrement. Il intercale les Axinandra entre les Memecylon et les Mouriria, dans sa tribu des Blakéées. M. Cogniaux les range aussi entre les Memecylon et les Mouriria dans sa tribu des 499 =< SÉANCE DU 13 MARS 1891. Mémécylées (nos Mouririées et celles de Triana) (1). Cette place est incompatible, on l'a vü, avec la structure de la tige et de la feuille de ces plantes. Pour terminer, voici maintenant, pour chacune des six sous-tribus anatomiques, définies par le tableau précédent (p. 116), la liste des genres qu'elles renferment, groupés, dans les quatre premières, en quatorze séries d'après les caractères extérieurs et la distribution géo- graphique, les deux dernières demeurant indivises. Bucquetia. * Centradenia. * Acisanthera. Desmoscelis. Chætolepis. Heeria. Arthrostemma. Purpurella. Ernestia. Appendicularia. Microlepis. Nepsera. Comolia. Macairea. Pterolepis. Pterogastra. Tibouchina. antérieurs. i Brachyotum. Aciotis. Acanthella. * / Osbeckia. Nerophila. Guyonia. Otanthera. Tristemma. Antherotoma. Dissotis. Melastoma. Dichætanthera. Dionycha. Rhexia. Monochætum. Lithobium (?). Castratella. Svitramia. Nouv. monde. 1. TIBOUCHINÉES. I. DERMOMYÉLODESMES. Graines courbes. Ap- pendices stamineux..…: Anc. monde. 2. OSBECKIÉES... postérieurs. Nouv. monde. 3. RHEXIÉES..... Pyramia. Cambessedesia. Chætostoma. Stenodon. Microlicia. Trembleya. Lavoisiera. Rhynchanthera. Siphanthera. Tulasnea. Poteranthera. Marcetia.* | Fritzschia. * \ Anc. monde. 5. AXINANDRÉES.. Axinandra. * Nouv. monde, 4. MICROLICIÉES.. II. DERMODESMES. Graines droites. Ap- pendices staminaux antérieurs (1) Durand, Index generum Phanerogamarum, p. 138, 1888. III. MYÉLODESMES. Graines droites. Appendices sta- minaux posté- rieurs ou nuls. Cyme scorpioide..... ..... 6. BERTOLONIÉES. capsu- laire. indéhiscent. Nouv. monde. 7. MÉRIANIÉES ... Non Anc. monde. 8 OXYSPORÉES... angulaire... 9. DISSOCHÉTÉES.. Anc. monde. Placenta- tion: basilaire ... 10. ASTRONIÉES ... Pas de bractées. 11. MICONIÉES. \Nouv. monde. Bract. décussées.12. BLAKÉÉES. PE SU CNE T> D RS CR QE > R ~ í Eriocnema. * Dinophora. * Phyllagathis. Calvoa. Amphiblemma. Bertolonia. Macrocentrum. Salpinga. Diplarpea. Monolena (?). Diolena. Triolena. Pachyloma. * Behuria. Huberia. Opisthocentra (?) Meriania. Adelobotrys. Axinæa. Graffenrieda. Centronia. Calyptrella. Oxyspora. Bredia. Driessenia. Blastus. Allomorphia. Ochthocharis. Veprecella. Rousseauxia. Kendrickia. Dicellandra (?). Sakersia. Dalenia (?). Marumia. Dissochæta. Anplectrum. Creochiton. Omphalopus. Carionia (?). Medinilla. Pachycentria. Pogonanthera. Astronia. * Platycentrum. Leandra. Oxymeris. Pleiochiton (?). Calycogonium. Pachyanthus. Pterocladon. Anæclocalyx. Conostegia. Charianthus. Tetrazygia. Miconia. Tococa. Catocoryne (?). Heterotrichunt. Clidemia. Sagrœa. Mecranium. Calophysa. Maieta. Microphysca. Myrmidone. Bellucia. Octopleura. Ossæa. Blakea. Topobea. 124 SÉANCE DU 13 MARS 1891. < Barthea. * Anerincleistus.* \ capsulaire. Ancien monde....... 13. SONÉRILÉES... | Sonerila. * Sarcopyramis. * Gravesia. * ( Loreya. * indéhiscent. Nouveau monde.... 14. LOREYÉES..... ) Henricitea. * | Henriettella. * Myriaspora. * Pternandra. V. PTERNANDRÉES. Graines droites. Appendices staminaux postérieurs. \ Kibessia. Fruit indéhiscent -.::.:.......:-.......:...0 15. PTERNANDRÉES.. ) Rectomitra. à \ Plethiandra (?) VI. MOURIRIÉES. Graines droites. Appendices staminaux postérieurs. Fruit Í Mouriria. dehiscent en ee a ci 16. MOURIRIÉES... | Memecylon. Joint à celui de la page 116, qui donne la division en tribus et sous- tribus, ce tableau résume la classification anatomique des 135 genres de la famille des Mélastomacées, groupés en seize séries, six sous-tribus et deux tribus. I] ne reste de doute que pour la place de neuf de ces genres, comprenant seulement douze espèces, non encore étudiées au point de vue anatomique. Ces genres sont marqués (?), tandis que ceux, au nombre de dix-neuf, qui ont dü être déplacés, sont suivis d'un asté- risque (*). M. Chatin fait à la Société la communication suivante : CONTRIRUTION A LA BIOLOGIE DES PLANTES PARASITES; par M. A. CHATIN. L'idée que les plantes parasites puisent une nourriture qu'elles n'auraient presque plus à modifier a été formulée par le grand bota- niste Pyrame de Candolle, en ces termes : « Les plantes parasites dépourvues de feuilles tirent d'autres plantes feuillées un suc déjà élaboré, et ensuite porté dans les fleurs et les fruits » (DC. Physiologie, p. 208). Après avoir énoncé le fait de la non-élaboration de la sève par les parasites privées de matière verte, de Candolle l'explique par l'absence, dans ces plantes, de stomates et de vaisseaux spiraux (1), ce qu’appuyait un certain nombre d'observations anatomiques de son temps, signalant l'absence de stomates dans la Cuscute, le Cytinus et le Rafflesia, auxquels on peut en ajouter quelques autres, tels que l’Orobanche du Chanvre et le Lathræa Squamaria. Mais des stomates ont été vus par M. Duchartre dans la Clandestine, par Vaucher dans une Orobanche, par moi-même dans le Cuscuta (1) De Candolle, Physiologie végétale, t. NI, p. 1405. CHATIN. — BIOLOGIE DES PLANTES PARASITES. 125 Epithymum (rare), les Cassytha qui les ont nombreux et transverses, les Orobanche atrorubens, Epithymum, Eryngii, Galii, les Phelipœa cerulea et arenaria, V'Anoplanthus, VEpiphegus, le Conopholis, l’Æginetia, le Boschniakia, VHyobanche. Quant aux trachées, si elles manquent au Clandestina et au Lathrœa, je les ai trouvées, souvent même assez déroulables, et chez les Cytinus, Hydnora, Cynomorium, Balanophora, Helosis, et dans toutes les Orobanchées. A noter que souvent les vaisseaux courts et complètement ponctués ou rayés dans la tige des parasites s'allongent et passent à la trachée dans les écailles des mêmes espèces. On peut regarder, comme témoi- gnant de la non-élaboration par les parasites : le Gui du Chêne plus riche en tanin et doué, disait-on, de plus de vertus médicales que celui des autres arbres, et surtout la présence de la strychnine chez des Loranthus venus sur le Strychnos Nux-vomica. On verra ce que valent ces prétendues preuves; mais nous ferons tout d'abord remarquer que l'opinion suivant laquelle les parasites n'élaboreraient pas, vu peu, la sève puisée dans leurs nourrices, ne tient pas devant cette simple considération; qu'elles forment elles- mêmes leurs tissus, la charpente de tous leurs organes dont les aliments n'ont pu leur arriver qu'à l'état de dissolution. : J'ajoute que, d'après mes recherches, le Gui, quelle que soit sa provenance, qu'il ait vécu sur le Chêne ou le Pommier, le Peuplier ou le Robinier, etc., ne renferme pas le tanin bleu du Chêne, mais unique- ment le tanin vert. Quant au Loranthus du Strychnos, je peux affirmer qu'il ne contient aucunes traces de strychnine ni de brucine, alcaloïdes que j'ai inutile- ment recherchés, il y a bientôt vingt ans, dans un assez gros lot de ce Loranthus. L’extrait de cette plante n'avait d’ailleurs aucune action toxique sur de petits oiseaux et les souris. Des résultats analogues ont été fournis par des Balanophora qui, développés sur le Cinchona Calisaya, ne renfermaient aucun des alcaloides du Quinquina. Des faits qui précèdent, je rapprocherai les suivants : ; Les Loranthus venus sur des Orangers ne participent pas à la colo- ration jaune du bois de ceux-ci. < L'Orobanche du Chanvre n'a rien de son odeur vireuse. L'Hydnora africana, si recherché comme aliment par les Hotten- tots et les habitants du Cap, qui le nomment Kantmp, Kanip, croit sur une Euphorbe âcre et même vésicante. i A la suite des faits établissant que les plantes parasites élaborent, au point de les faire disparaitre, certains principes de leurs nourrices, 126 SÉANCE DU 13 MARS 1891. s'en placent beaucoup d'autres démontrant qu'elles peuvent créer, avec les éléments absorbés, des produits nouveaux. Et tout d'abord la glu, cette substance si abondante dans le Gui de toute origine, manque à ses nourrices : donc la glu est formée par le Gui. Les granules résinoides que contiennent les utricules du Cytinus et du Cynomorium ne se retrouvent pas dans les Cistes, etc., sur lesquels vivent ces parasites; il en est de même de l'huile, qu'on trouve formant de nombreuses et grosses gouttelettes dans les cellules des Balanophora, Brugmansia, Langsdorfia et Ombrophytum. La fécule abonde dans le parenchyme, et parfois (Lepidoceras) jusque dans les fibres du bois d'un grand nombre de plantes parasites, chez lesquelles elle s'est nécessairement organisée (Cytinus, Hydnora, Balanophora, Helosis, Lophophytum, Ombrophytum, Brugmansia, Langsdorfia, Rafflesia, Frostia, Apodanthes, Cuscuta, Cassytha, Orobanche, Hyobanche, Viscum, Loranthus, Misodendron, etc.). Cette abondance de fécule, qui fait de quelques parasites aphylles et charnues des sortes de tubercules amylacés, explique leur emploi dans l'alimen- tation de certains pays. Des liquides de couleur bleue, jaune, rouge, etc., manquant aux nourrices, sont contenus dans les cellules épidermiques, et, parfois, dans le parenchyme des Phelipœa cœrulea et arenaria, Orobanche citrina et cruenta, Cuscuta Epithymum, densiflora et major, Cytinus et Cynomorium, Pedicularis palustris et silvatica, Melam- pyrum arvense, cristatum, nemorosum el silvaticum, pour ne citer que des espèces très répandues (1). On pourrait multiplier, par une analyse moins sommaire, les exemples de produits existant dans les parasites à l'exclusion des espèces nourricières, mais je ne citerai plus que le fait suivant, qui intéresse à la fois les agriculteurs et les botanistes. Les propriétaires de prairies ne le savent que trop, et aussi les préparateurs d'herbiers, sans que ni les uns ni les autres aient trouvé encore un moyen satisfaisant de s'y opposer, toutes les Rhinanthacées vraies, et, en particulier, les Rhinanthus glabra et hirsuta, fort répandus dans les prés secs, le Melampyrum arvense, qui envahit les Luzernes de nouvelle création succédant aux Blés, le Pedicularis palustris des prairies basses, déprécient les fourrages par la coloration noire qu'ils prennent en séchant. Quant aux botanistes, ils ont le chagrin de ne plus avoir en herbier que des herbes brunes au lieu des (1) Je cite ces Rhinanthacées comprises dans cette étude, comme le Gui et le Lo- ranthus, quoique pourvues de chlorophylle. CHATIN. — BIOLOGIE DES PLANTES PARASITES. 197 Rhinanthacées (Melampyrum arvense, cristatum, nemorosum, Pedicu- laris palustris, gyroflexa, incarnata, rosea, rubens, versicolor, etc.), aux teintes brillantes au moment où ils les cueillaient. Or cette matière, incolore et inaltérable dans les sucs végétaux tant qu'elle y est protégée par la vie, et qui noircit dans la plante morte en donnant naissance, ainsi que je l'ai constaté dans les essais auxquels je me suis livré à l'effet de conserver leur coloration naturelle aux échantillons d'herbier, à de l'acide carbonique avec l'oxygène de l'atmosphère ambiante (phé- nomène qui s'accélère au contact des alcalis, se ralentit sous l'influence des acides), n'existe chez aucune des espèces nourricières, lesquelles appartiennent, du reste, pour la plupart à la famille des Graminées (1). Or on ne saurait refuser aux Rhinanthacées d'élaborer, de former, elles-mèmes, ce principe spécial, noircissant à l'air, qui n'existe pas chez leurs nourrices. Peut-être voudra-t-on, comparant les suçoirs des parasites aux racines des autres végétaux, ne voir en eux que les représentants de celles-ci; mais cet aperçu, juste à plusieurs égards, ne saurait être poussé trop loin, tant au point de vue de l'anatomie qu'à celui de la physiologie : 1° Parce que le suçoir, n'ayant pas de piléorhize (organe décou- vert dans les racines et dénommé par M. Trécul), absorbe par sa pointe même, ce qui n'a pas lieu pour la racine; 2° Parce que cette pointe du suçoir (que j'ai appelée cône perfo- rant), quoique formée d'un tissu utriculaire fort délicat, au lieu de s'avancer sans rencontrer de résistance comme la racine le fait dans le sol, pénètre, il est vrai, dans les bois les plus durs, mais par une action toute spéciale, ramollissant et dissolvant, au point de contact, les tissus qui font obstacle à sa marche; 3° Parce que les plantes à suçoirs sont loin d'avoir, pour le choix du substratum, la même indépendance que les plantes à racines. En effet, tandis que celles-ci ne forment, à ce point de vue, que trois catégories : les calcicoles, les silicicoles ou calcifuges et les indifférentes, les espèces parasites sont, pour un grand nombre d'entre elles, limitées dans leur possibilité de vivre, à une seule plante nourricière : telles sont les Orobanches du Lierre, du Chanvre, de la Millefeuille, de l'Ar- moise champètre, de l'Eryngium, du Caille-lait, la Cuscute du Lin et de la Vigne, le Cytinus des Cistes, le Rafflesia du Cissus, l'Hydnora de l'Euphorbia obtusifolia; espèces qu'on peut comprendre sous les noms de parasites monophytes ou unicoles. (1) J'ai observé une fois le Pedicularis palustris fixé sur les racines du Valeriana dioica ! 128 SÉANCE DU 13 Mars 1891. Toutefois, un certain nombre d'autres parasites, que nous appelle- rons polyphytes ou pluricoles, ont, relativement aux précédentes, une certaine indépendance dans le choix des nourrices : tels le Gui, qui croit sur un grand nombre d'arbres (de Candolle en comptait vingt-quatre il y a soixante ans); le Loranthus europœus, trouvé sur quatre espèces de Chêne, sur le Chàtaignier et l'Oranger; telle surtout la Cuscute com- mune (Cuscuta Epithymum), cette terrible ennemie des Luzernes, etc., que de Candolle a vue se fixer par suite de la chute d'une charretée de Trèfle cuscuté près la porte du jardin botanique de M. d'Hauteville, à Vevey, sur des plantes appartenant à des familles différentes! Sous ce rapport, on peut faire la remarque que les parasites fixées sur racines aux radicicoles (Cytinus, Orobanche, Lathræa, Rafflesia, etc.), ne vivent que sur une seule plante ou un petit nombre d’espèces ordi- nairement voisines entre elles, contrairement aux parasites caulicoles (Guseute, Gui, Loranthus), lesquelles prennent avec une sorte d'in- différence les nourrices les plus diverses. Cependant même les espèces de cette dernière catégorie ont des préférences marquées : le Gui est commun sur le Pommier, dont il va jusqu'à atrophier les branches, encore assez commun sur le Peuplier et le faux Acacia, rare sur le Poirier, le Chêne et l'Aubépine. Au résumé, de tout cela il ressort que s'il faut aux espèces parasites une nourriture déjà élaborée et spéciale, celles-ci procèdent à une élaboration nouvelle et complémentaire, déterminant : d'une part, la transformation de certains principes; d'autre part, la création de sub- stances nouvelles. Ce pouvoir d'élaboration varié, comme en témoignent ses produits, sera d'autant plus remarqué, surtout dans les parasites aphylles et arrhizes (Cytinus, Rafflesia, Balanophora, Cuscute, etc.), que, comme je l'ai constaté pour le Cytinus, et, après M. Lory, pour les Orobanches, ces végétaux, privés de la fonction chlorophyllienne, sont réduits comme les animaux à la faculté de former de l'acide carbonique aux dépens de leur propre carbone, emprunté tout entier à la sève des espèces nour- ricières. L'action des parasites aphylles sur l'atmosphère ne diffère pas, d'ailleurs, de celle des fleurs (bien connue depuis Théodore de Saus- sure) (1), physiologiquement véritables parasites appelant à elles, pour en former les couleurs les plus brillantes et les aromes les plus divers, la sève qu'elles tirent des rameaux feuillés qui les portent. (1) L'éminent naturaliste dont j'avais l'honneur d'inaugurer naguère, comme délégué de l'Académie des sciences, la statue à Chamonix. THOUVENIN. — PRÉSENCE DE LATICIFÈRES DANS UNE OLACACÉE. 129 M. Duchartre dit qu'il ne croit pas qu'il soit venu à l'esprit de personne d'admettre qu'une plante puisse prendre des éléments pour en faire sa propre substance sans les modifier, la vie étant une élaboration. M. Van Tieghem confirme la manière de voir de M. Chatin sur la pénétration des crampons du parasite dans les tissus de la plante mère à la façon des racines, et il ajoute que les agents chimiques suffisent à la dissolution des tissus sans que l'intervention des mi- crobes soit nécessaire. Lecture est donnée des communications suivantes : SUR LA PRÉSENCE DE LATICIFÈRES DANS UNE OLACACÉE, LE CARDIOPTERIS LOBATA ; par M. THOUVENIN. Les plantes appartenant au genre Cardiopteris sont des herbes volu- biles à suc laiteux. Aucun travail n'ayant été, à ma connaissance, fait sur la structure des Cardiopteris, j'ai entrepris cette étude. Jusqu'à présent, je n'ai fait porter mes observations que sur la tige et la feuille sèches du Cardiopteris lobata, seule espèce que j'aie pu me procurer ; mais la présence de laticifères dans l'appareil végétatif de cette plante, laticifères qui, je crois, n'y ont jamais été signalés, m'a engagé à pu- blier, pour prendre date, cette petite Note. Le contenu de ces laticifères est une matière granuleuse, soluble entièrement dans le sulfure de carbone, et en partie seulement dans l'alcool et dans l'éther. Tice. — L'écorce est peu épaisse ; sa dernière assise, l'endoderme, n'est pas différenciée. Le péricycle est composé de petits groupes de fibres séparées par du parenchyme. Ces fibres sont très longues, termi- nées à leurs extrémités en pointe mousse, et à parois peu lignifiées. Le liber et le bois forment un anneau continu autour de la moelle qui est parenchymateuse. Les laticifères dont j'ai constaté la présence sont situés dans la région moyenne de l'écorce, dans le liber et à la périphérie de la moelle. Ce sont des tubes droits, peu ramifiés et offrant de rares anastomoses transversales qui font communiquer entre eux deux tubes voisins. Ce- pendant, jamais les laticifères de la moelle n’envoient de ramifications qui les unissent à ceux du liber; de même, ces derniers laticifères for- ment un système complètement indépendant du système des laticifères de la région moyenne de l'écorce. T. XXXVI (SÉANCES) 9 130 SÉANCE DU 13 MARS 1891. FEUILLE. = Le pétiole, à sa base, est parcouru par cinq faisceaux libéroligneux qui ne tardent pas à se diviser, de telle sorte que l'on en peut compter onze près du limbe. Les laticifères qui viennent d’être signalés dans la tige ne font pas défaut dans le pétiole et dans les nervures du limbe. On en trouve dans les faisceaux libériens et aussi dans le parenchyme extérieur et dans le parenchyme intérieur, à la courbe en forme de fer à cheval dessinée par l'ensemble des faisceaux libéroligneux, où ils affectent la même dispo- sition que dans la tige. ANNOTATIONS AUX PLANTE EUROPÆZÆ DE M. KARL RICHTER, par M. G. ROUY (1). Page 193 : ASPHODELINE LIBURNICA Reichb. — Ajouter : Serbie! Page 193 : Paranisia LiLIASTRUM Bert.— Ajouter: Espagne (Alava!). Page 194: SIMETHIS BICOLOR Kunth. = Existe aussi en Algérie! Page 194 : ANTHERICUM RAMOSUM L. — Ajouter : var. fallax Zabel; Allemagne ! Page 196 : GAGEA PUSILLA Rœm. et Schult. — Ajouter : Russie cen- trale, Jaroslaw ! Page 196 : G. minima Rœm. et Sch. — Ajouter : Europe boréale et centrale; Suède !, Norvège, Danemark et Suisse. Page 196 : G. sPATHACEA Rœm. et Sch. — Ajouter : Belgique, Suisse. Page 196 : G. Liorrarpr Rœm. et Sch. — Ajouter : Corse !, Alpes australes : Tyrol! — Est assez répandu dans les montagnes de l'Asie Mineure et de la Perse. Page 196 : G. FoLiosa Rœm. et Sch. (!). = N’existe ni en Portugal, ni en Espagne, ni en Corse. — C’est une plante orientale qui s'étend de la Sicile à l'Asie Mineure (!) et au Caucase, et qui est assez voisine du G. arvensis Dumort. Page 196 : G. Sozerrozn F. Schultz (G. nevadensis Boiss., G. Du- riœi Parlat.) (!) est bien distinct du G. foliosa dont il est séparé par les G. chrysantha Rœm. et Sch.! et G. amblyopetala Boiss. et Heldr.!, plus voisin du G. Soleirolii que du G. foliosa. — Le G. Soleirolii existe en Algérie ! et en France dans les départements de l'Ariège et des Pyré- nées-Orientales ! Page 197 : G. curysANnTHA R. et Sch. existe en Algérie, ainsi que les G. arvensis R. et Sch. et G. reticulata R. et Sch. (1) Voyez plus haut, p. 94. ROUY. — ANNOTATIONS AUX PLANTÆ EUROPÆÆ DE K. RICHTER. 131 Page 197: G. GRANATELLI Parlat.! est, d'après mes exemplaires d'her- bier, à conserver comme une des meilleures espèces du genre, et non à rattacher au G. arvensis Dumort. Page 197: G. ANDEGAVENSIS F. Schultz (G. Fourrœana Cariot) (!) est a retirer de la synonymie du G. bohemica et à établir comme variété de ce type (var. gallica Rouy), ainsi que le G. corsica Jord.! (var. corsica Rouy). Page 197 : Le G. saxatilis Koch(!) ne saurait être conservé comme espèce ; il doit aussi être rattaché comme variété (var. saxatilis Rouy) au G. bohemica ; de même pour le G. busambarensis (Tin.)! rapproché justement du G. saxatilis par M. K. Richter (var. busambarensis Rouy). Page 198 : G. nEeTIicuLATA Rœm. et Sch. — Ajouter : Syrie!, Pales- tine!, Tunisie! Algérie! Page 198 : X G. HyBRIDA Schur. (G. pusilla X arvensis Reichb.). = Ajouter : Hongrie ! Page 199 : Ajouter: Arctium ÆGEuM Heldr. et Halacsy. — Grèce : Ile de Naxo! (Heldr. Herb. grœc. normale, n° 1090). Pages 199-200 : A. spHÆROCEPHALUM L. — Retirer de la synonymie A. Deseglisei Bor. (A. approximatum Gr. et Godr. !), qui est distinct du type au moins comme variété (var. macrocephalum Rouy). — A. ni- tens Sauz. et Maill. (!) n’est point synonyme de A. descendens L. (!) et est à conserver comme variété. — A. segetum Jan (!) est une variété et non un synonyme de A. descendens L.— A. viridi-album Tin. (A. ar- vense Guss.) existe en Espagne : Ronda! Page 200 : A. MARGARITACEUM Sm. — Existe en Algérie! — A. gut- tatum Stev. croît dans l'Asie Mineure ! Page 202 : A. ACUTIFLORUM Lois.! est une variété bien caractérisée de PA. multiflorum Desf.!; ce dernier existe en Algérie. Page 202 : A. Wezwirscuu Reg. (!) peut être considéré comme va- riété (var. occidentalis Rouy) de V'A. rubrovittatum Boiss. et Heldr. — Il se rencontre aussi en Espagne : environs de Gibraltar ! — Ajouter aussi : var. Fernandezii (Welw.) : Portugal !, ainsi que le type! Pages 202-203 : A. Scnænoprasum L. — Ajouter: var. marinum (Fries) : Hab. : Suède : littoral de la mer Baltique (!).— L'A. lusita- nicum Brot., Welw.! (A. Broteri Kunth), forme rare et signalée seule- menten Portugal (!), ne diffère que bien faiblement de la variété pumi- lum Bge. Page 203 : L'A. pusillum Cyr. (1813) doit prendre le nom de À. mA: RITIMUM Raf. (1810); car PA. maritimum Torrey, auquel M. Regel a 12 SÉANCE DU 13 mars 1891. laissé ce nom dans sa Monographie, date seulement de 1839 et est primé par le nom de Rafinesque. — Quant à attribuer comme synonyme à VAllium maritimum Raf. l'A. oBTUSIFLORUM Pour. Dict. sup. I, p. 272, Redouté Lil., II, tab. 118, c'est une erreur qu'il faut rectifier. J'ai la plante de Bonifacio (rochers de la Citadelle), récoltée en 1856 par Revelière, et elle est très nettement différente de mes exemplaires sici- liens de V'A. maritimum Raf. Elle possède des ombelles pauciflores (2-5 fleurs), à pédicelles inégaux, à fleurs sensiblement plus grandes, etc., et est à classer comme bonne espèce entre les A. moschatum L. et A. Cupani Raf. Page 204: ALLIUM OCHROLEUCUM Wald. et K. - Nè croit pas dans les Pyrénées oü se rencontre seulement V'A. ericetorum Thore, distinct spécifiquement de PA. ochroleucum. Ce dernier n'existe en France que dans l'Aveyron ! = C'est à l'A. ericetorum et à ses formes que doivent être rapportés comme synonymes les noms de : A. ochroleucum Gr. et Godr., ambiguum DC., suaveolens Duby, appendiculatum Ram., sero- tinum Lapeyr., graminifolium Pers. ,et non à PA. ochroleucum Jacq., ni encore moins à l'A. suaveolens Jacq. Page 205: A. srricrum Schrad. — Existe en France! dans le Dau- phiné et la Savoie; en Allemagne : Silésie!. Page 205 : A. OLERACEUM L.- Retirer de la synonymie : A. com- planatum Bor. et ajouter: var. latifolium Koch (A. complanatum Bor.) ! Page 206 : A. PULCHELLUM Don. — Ajouter : Asie Mineure! Page 206: A. ruscum Waldst. et Kit.! est bien voisin de l'A. pani- culatum L., et Boissier (Flor. Orient. V, p. 260), l’a rattaché avec rai- son à ce dernier. — L'A. fuscum a été indiqué par Parlatore en Corse et par M. Regel dans les Pyrénées : je n’ai pas de données exactes sur la présence de cette forme orientale dans ces régions, mais comme l'A. te- nuiflorum Ten., rapporté à juste titre par M. K. Richter comme variété de V'A. paniculatum, existe en Portugal! et en Espagne dans les pro- vinces de Valence (!) et de Tolède (!), je crois pouvoir admettre que c'est à cette plante de Portugal, Espagne et Italie, qui a pour synonyme A. pallens L. var. purpureum Boiss., que doivent s'appliquer les habi- tats: Pyrénées (Lamouroux sub nomine A. pallentis) et Corse (sec. Parlatore). Page 207: A. intermedium DC. (!) doit être considéré comme va- riété de l'A. paniculatum et non comme synonyme. — Quant à PA. CAL- LIMISCHON Link (!), c'est une excellente espèce qui a pour synonyme : A. montanum Bory et Chaub., non Sibth. et Sm., A. Boryanum Kunth. — Même observation pour A. lepidum Kunth (A. saxatile Hohen. non ROUY. — ANNOTATIONS AUX PLANTÆ EUROPÆZÆ DE K. RICHTER. 133 M. B.), du Caucase et du Daghestan. — J'ajouterai que l'A. paniculatum type, indiqué comme ayant pour habitat : « Europa australis a Gallia orientem versus », se lrouve aussi en Espagne (!) et en Portugal (!) et que l'A. pallens L. existe dans l'Asie Mineure! Page 208: A. STATICIFORME S. et Sm. — Ajouter : Archipel, Asty- palée (Dumont d'Urville!), Syra, etc.; Crète. — L'A. PHALEREUM Heldr. et Sart. (!) est à classer à côté de l'A. staticiforme, mais il en est dis- tinct spécifiquement. Page 209 : A. nicGrumM L. — Ajouter à la synonymie : À. magicum Brot.! non L. Page 209 : A. TRIFOLIATUM Cyr. — Croît en Algérie ! Page 209 : A. NEAPOLITANUM Cyr. — Existe dans l’île de Rhodes, en Asie Mineure ! et en Égypte ! Page 210 : Ajouter, entre À. pandatorium Terrac. et A. decipiens Fisch., A. TransTAGANUM Welw.; Portugal : Alemtejo ! Page 210 : A. ATROPURPUREUM W. et K. — Ajouter : Serbie! Page 210 : A. scutum Ucria. — Ajouter : France occidentale! et méridionale ! Page 211 : Nornoscorpon FRAGRANS Kunth. — Existe aussi dans l'Espagne méridionale! Page 211 : Litium canninum L. — Non spontané en Europe. Page 211 : L. PyneNnaicum Gouan. — Est bien distinct du L. pompo- nium L. et ne saurait réellement pas lui être rattaché comme variété. — Le L. pyrenaicum west pas exclusivement pyrénéen : on le connaît aussi dans les Asturies, le sud-ouest de la France et la Montagne- Noire, Page 211 : L. Martacon L. — Ajouter : variété Boissieri (Orph.)! ; Orphanidès PI, exsicc. ann. 1854. Page 212: FRITILLARIA MELEAGRIS L. et var. albiflora. — Ajouter : Suède ! Page 212: F. perpninensis Gr. et Godr. — Existe aussi dans le Piémont méridional! et la Lombardie ! Page 212: F. Moccrincer Boiss. et Planch. = Ajouter à la syno- Nymie : F. gibbosa Canut, et à l'habitat: Piémont! — Le synonyme F. lutea Reichb. (non M. B.) s'applique seulement à cette plante et non au F. delphinensis (genuina). Page 212 : F. NvoLucraTA All. var. versicolor Bak, — Ajouter : Var ! 134 SÉANCE DU 13 mars 1891. Page 213: FRITILLARIA HISPANICA Boiss. et Reut.  Ajouter comme synonyme : F. Boissieri Costa, et comme habitat : Portugal! Page 213 : F. PYRENAICA L. — N'est pas endémique aux Pyrénées.— On le trouve aussi dans les Asturies! les Corbières! les Cévennes, l'Aveyron ! Page 213 : Ajouter: F. ReG1S-GEORGII Heldr. et Holzm. (Heldr. Herb. græc. norm., n° 1078); Grèce : île Petalia ! Page 213 : Ajouter : F. Prvarpr Boiss.: île de Chio! (Orph. FI. grœc. exsicc., n° 847).- Planta rarissima. Page 215 : Turipa BILLIETIANA Jord. — Ajouter : Alpes maritimes, Grasse! Page 216 : T. ausrrautS Link. — Existe aussi en Autriche, dans le Tyrol! Page 217 : T. BIEBERSTEINIANA Rœm. et Schult. — Ajouter : Do- broutcha ! (Sintenis, 1874). Page 217 : LLoYDia GRXECA Endl. — Ajouter : Archipel, île de Kar- pathos ! Page 217 : URGINEA FUGAX Steinh. — Croît en Algérie! Page 219 : Scizca 1TALICA L. — Ajouter : Portugal! Page 220 : S. nivaLis Boiss. — Ajouter : Sicile! Page 221: S. vincenTINA Hoffg et Lk.— Ajouter comme synonyme : S. Alvesiana Welw. ! Page 221 : S. LUSITANICA L. — Existe aussi en Espagne : Ronda! Merida ! Page 221 : S. patura DC.- Croît aussi dans la France occidentale : Finistère! Page 222 : Ajouter entre Ornithogalum montanum Gyr. et O. te- nuifolium Guss. : O. ATTICUM Boiss. et Orph.— Grèce: Attique !(Heldr. Herb. grœc. norm., n? 1081). Page 222 : O. TENUIFOLIUM Guss. = Existe en Espagne : Catalogne! Page 222 : Ajouter, entre O. angustifolium Bor. et O. monticolum Jord. et Fourr., O. PSEUDOTENUIFOLIUM Goiran : Italie. — Vénétie ! Page 222 : O. Kocu Parl. — Est à conserver tout au moins comme une excellente variété de l'O. collinum Guss. — Se rencontre en Au- triche-Hongrie ! depuis la Bohême jusqu’à la Transylvanie, et en Serbie! Page 222 : O. særicun Boiss. — Est à conserver comme variété de l'O. umbellatum L. Page 223 : O. nanum Sibth. et Sm. — Ajouter : Serbie méridionale! ROUY. — ANNOTATIONS AUX PLANTÆ EUROPÆÆ DE K. RICHTER. 135 Page 224 : Ajouter avant O. pyrenaicum L. : O. SUBCUCULLATUM Rouy et de Coincy. — Espagne : Avila ! = Espèce unique de sa section en Europe. À classer avec les O. sessiliflorum Desf., brevepedicil- latum Boiss. et Balansœ Boiss. Page 225 : HYACINTHUS LEUCOPHÆUS Stev. = Ajouter : Serbie! Page 226 : Bellevalia Hackelii Freyn (!) est bien une variété du B. dubia Guss.; mais le B. WEBBIANA Parlat. est à conserver comme espèce, par la forme de ses capsules, Page 227 : Ajouter, avant Muscari botryoides Mill., M. LEVIERI Heldr.; Italie, Toscane ! Page 227 : Muscari transilvanicum Schur! — A retirer de la syno- nymie et à admettre comme variété du M. botryoides. Page 227 : M. Lerievru Bor. ! — Bonne espèce, nullement variété du M. botryoides. Page 227: Ajouter, avant M. parviflorum Desf., M. Leonis Heldr. Halacsy ; Grèce, île de Mélos! (Heldr., Herb. grœc. norm., n° 1087). Page 229 : Ajouter, avant M. tenuiflorum Tausch(!), M. GRAMINI- FOLIUM (Heldr. et Holzm.) ; Grèce, ile Egine. Ajouter ensuite : M. Bouvianum (Heldr.); Grèce, Attique! Ajouter encore : M. CHARRELIHI (Heldr.); Macédoine! (Heldr. Herb. grœc. norm. n° 1084). Page 230 : Asparagus prostratus Dumort. — Existe en France sur le littoral de la Manche et de l'Océan ! Page 231 : MYRSIPHYLLUM ASPARAGOIDES Willd. — A été aussi trouvé en Portugal ! Page 231 : Ruscus HyrocLossum L. — Indiqué seulement dans la région méditerranéenne, se trouve aussi en Carniole! Croatie, Hon- grie ! Serbie, etc. Page 232 : MarANTHEMUM BIFOLIUM DC.-- Existe aussi, dans la région méditerranéenne, en France, départements de l'Hérault et du Gard! Page 232: Polygonatum bracteatum Thom. = Ajouter : France septentrionale ! Page 234 : Ajouter à la fin des Galanthus : le G. Grœcus Orph., ile de Chio! Page 235 : Leucoium PULCHELLUM Salisb. (L. Hernandezii Camb). — Ajouter : France, Provence ! Corse! Page 235 : L. H1IEMALE DC. — Se rencontre non seulement aux envi- rons de Nice, mais a été signalé par M. Edm. Bonnet et par moi dans le département de Vaucluse. 136 SÉANCE DU 13 MARS 1891. Page 236 : STERNBERGIA COLCHICIFLORA Waldst. et Kit. — Distraire de la synonymie : S. ærNENSIS Guss., et ajouter pour l'habitat de ce dernier : Espagne centrale! et méridionale !; Italie, Abruzzes, Sicile. Page 237: Narcissus BuLBoconium L. — Omis, comme habitat, en France oü il existe à de nombreuses localités dans le Sud-Ouest et dans les Pyrénées. — Les habitats des espèces ou formes tirées du N. Bulbo- codium étant peu précisés, je crois devoir signaler les suivants : Corbularia Schultesii Rœm. et Sch. : Portugal; environs d'Adorigo, près Regoa ! C. obesa Haw. : Portugal, environs de Buarcos ! C. tenuifolia Haw. : Portugal, environs de Serpa ! C. conspicua Haw. : Portugal, serra d'Arrabida, Rasca ! Page 238 : N. Pseuponarcissus L. -- Forme N. maximus Don: France méridionale, Var !; — forme N. hispanicus Gouan : Portugal, Mafra !; — forme N. lorifolius Rœm. et Sch.: France, Basses-Pyré- nées !; — forme N. tubæflorus Herb. : France, Hautes-Pyrénées ! Page 238 : N. minor L. — France méridionale : Alpes-Maritimes ! Page 239 : N. calathinus (auct. non L.). — Oss. Ce nom attribué par Linné à une plante « de l’Europe australe et de l'Orient », avec la synonymie : « N. angustifolius flavus magno caule Bauh. pin. ol» et la mention « Simillimus N. Tazettæ sed petala paulo majora et acu- tiora », ne saurait s’appliquer à la plante des îles Glénans (!) qui est le N. calathinus de Redouté, Loiseleur, de Candolle, Duby, Grenier et Godron, mais non celui de Linné, de Willdenow et de Lamarck. La plante de France a été nommée, dès 1812, Queltia capax par Sa- lisbury, puis Narcissus capax par Rœm. et Schultes (Syst. VII, p. 950), Assaracus capax par Haworth (Monogr. IV, n° 1), Ganymedes capax par W. Herbert (Amaryll. p. 308), Ajax capax par Rœmer (Amaryll. p. 201). — Comme on n'accepte pas actuellement les genres Queltia, Assaracus, Ganymedes et Ajax, la plante des iles Glénans doit prendre le nom de Narcissus capax Rœm. et Sch. (1829). Le N. REFLExUS Brot. (1804) = Ganymedes reflexus Herb., Assa- racus reflexus Haw., Ajax lusitanicus et reflexus Ræm., est une plante particulière au Portugal ! distincte du N. capax. Page 240 : Le N. Assoanus Duf. (!) doit être rapporté, comme variété minor Rouy, au N. Jonquilla et non au N. odorus L. Page 241 : Supprimer, dans la synonymie de la variété radiiflorus Salisb. du N. poeticus, N. angustifolius Ait. (avec la forme uniflorus Rœm.); Alpes occidentales, Dauphiné! Page 242 : N. PAPYRACEUS Kern. — Ajouter : France méridionale! ROUY. — ANNOTATIONS AUX PLANTÆ EUROPÆÆ DE K. RICHTER. 187 Page 243 : N. Barlœ Parlat. (!) diffère assez sensiblement du N. po- lyanthos Lois. pour que je n'hésite pas à le conserver comme bonne variété au même titre que les autres Narcisses acceptés seulement par M. Baker, et d'après lui par M. Richter, comme variétés ou formes à fleurs blanches du N. Tazetta L. Même observation pour les N. elatus Guss.!, Tenorii Parlat. !, neglec- tusTen., spiralis Parl.!, syriacus Boiss. et Gaill.!, remopolensis Pan- niz.!, glaucifolius Pourr.! etruscus Parlat.!, Parlatoris Lév.!, vergel- lensis Parlat.!, subalbidus Loisel.!, dignes de sortir de la synonymie et d'être acceptés comme sous-espèces ou variétés locales du N. Tazetta, type des plus polymorphes. Page 244 : N. serotinus L.— Ajouter : Espagne ; Vieille-Castille !; Portugal, Algarve ! Page 244: N. autumnalis Link (qui doit prendre le nom de N. Brous- SONNETII Lag. 1816, antérieur), existe au Maroc et en Algérie! Page 245: X N. Maczearr Lindi. — Ajouter : France, Ain, Jura, Belfort, Aveyron! Page 245 : Après X N. Macleaii Lindl, ajouter: X N. HAWORTHII Rouy (N. Pseudonarcissus X radiiflorus); Jura! Page 245 : Après X N. Grenieri K. Richt., ajouter: X N. MAGNENI Rouy (N. juncifolius x Tazetta Magnen). France méridionale ; Gard! Page 246 : Remplacer le nom de Crocus viridiflorus Heuff. (1847) par celui de C. BAaNaATICUS J. Gay (1831)! Page 247: Crocus asruricus Herb. — Existe aussi en Espagne, dans la Nouvelle-Castille ! et en Portugal, sur la serra de Gerez ! Page 247: C. corsicus Van. n’est bien qu’une variété (var. corsicus J. Gay) du C. winimus DC., avec lequel il croît en Sardaigne! Page 247 : Adopter, pour le C. banaticus Heuff. (1855) non J. Gay (1831), le nom de C. Hevrrecianus Herb. (1847)! — Cette espèce varie à fleurs blanches. S Page 248 : C. vernus All. — Ajouter : — var. grandiflorus J. Gay; Italie, Toscane! Abruzzes ! - var. acutiflorus (F. Schultz), Bavière! Page 248 : C. vittatus Schloss. — N'est pas du tout synonyme de C. albiflorus Kit.! Page 250 : C. mararuonisius Heldr. (!). — Diffère très sensiblement du C. Boryi! et ne doit pas, semble-t-il, rester au nombre des syno- nymes de ce dernier. 138 SÉANCE DU 13 MARS 1891. Page 250 : Crocus BIFLORUS Mill. — Ajouter Serbie ! — Admettre pour cette espèce : var. lineatus (Jan)! et var. pusillus (Ten.)! Page 251 : Romulea grandiflora Tin. — Existe en Algérie ! Page 251 : R. flaveola Jord. et Fourr. — Ajouter : Sardaigne ! Page 251 : R. LttGusTICA Parlat. — Ajouter : Sardaigne ! Page 252 : R. LINARESII Parlat. (non Gr. et Godr.). — Existe aussi en Turquie : Constantinople, et en Asie Mineure : Troade ! Pages 253-254 ; Iris transsilvanica Schur! — A conserver comme variété de l'I. pumILA L. (!) au même titre que l’Z. æquiloba Ledeb.! ou VI. tristis Reichb.! — Même observation pour lT. serbica Panc.! qui n'est pas synonyme de l’. Reichenbachiana Heuff.! Ce dernier d'ail- leurs existe bien aussi dans la Serbie méridionale !, comme FT. serbica dans la Serbie orientale ! Page 253 : I. PSEUDOPUMILA Tin. — Ajouter : Grèce : île de Léro ! Page 253 : I. italica Parlat. — Existe en France, dans le Var ! et les Alpes-Maritimes ! Page 254: I. BALKANA Janka. — Existe en Transylvanie! Page 254 : Ï. RUBROMARGINATA Bak. — Se rencontre aussi dans l'Asie Mineure ! Page 254 : La réunion, sous le nom de I. Apmyzca L., des quatre espèces suivantes : T. hungarica Waldst. et Kit.!, T. nudicaulis Lamk!, I. furcata M. B.!, 1. Fieberi Seidl.!, paraît bien largement comprise ?... Page 257 : I. SUBBARBATA Jóo, croît non seulement dans la Tran- sylvanie, mais aussi en Hongrie! | Page 258 : I. variabilis Jacq. (I. Xyphium L. p. p.). — Ajouter : Portugal : Algarve!, Alemtejo ! Page 258 : I. LustTANICA Ker. — Ajouter : Espagne : Andalousie! Page 258 : I. FONTANESII Gr. et Godr. — Existe aussi en Portugal : Estramadure ! Page 258 : I. FILIFoLIA Boiss. — Croît en Portugal (Algarve! Estra- madure!) et en Algérie (Oran N. Page 259 : GYNANDRIRIS MONOPHYLLA Klatt. = Ajouter : Cyrénaïque (Benghasi !). Page 259 : Ajouter au GLADIOLUS COMMUNIS L. : var. Borneti (Ar- doino); France, Alpes-Maritimes ! Page 260 : G. 1LLYRICUS Koch. — Ajouter: Europe occidentale et ROUY. — ANNOTATIONS AUX PLANTÆ EUROPÆÆ DE K. RICHTER. 139 centrale, départements de l'ouest de la France (!); Autriche, Carin- thie! Page 260 : G. REUTERI Boiss. — Ajouter à la synonymie : G. sero- tinus Welw. Page 260 : Ajouter, entre G. Reuteri et G. palustris Gaud., G. DAL- MATICUS Rouy (=G. triphyllus Studniczka Exsicc. pl. dalm., non Sibth. et Sm.). — Dalmatie (Studniczka!); littoral de la Croatie (Vu- kotinovic !). Page 260 : G. INARIMENSIS Guss. — Ajouter : var. etruscus Levier (in N. Giorn. Bot., 1816), Toscane! Page 260 : G. Guerini Koch. — Existe aussi en Algérie! Page 260 : G. DUBIUS Guss. — N'est pas un synonyme de G. SEGETUM Ker; c'est une espèce à conserver. — Hab. : Var!, Corse! ; Sardaigne, Sicile! Italie méridionale ; Grèce ! Page 261 : OPHRYS FUNEREA Viv. — Existe aussi en Italic : Emélie! ; Algérie ! Page 263 : O. ARANIFERA Huds. — Ajouter : Algérie. Page 264 : O. Scororax Cav. = Ajouter : Serbie : Belgrade! Page 265 : Orchis Champagneuxi Barnéoud. -- N'est pas syno- nyme de O. picta Loisel. et doit tout au moins être conservé comme variété de l'O. Morro. — Hab. : France méridionale! Espagne centrale! et orientale! Page 267 : O. purpureo-militaris Gren. et Godr. — Est bien une plante hybride, et non une variété de l'O. PURPUREA Huds. Je lai trouvé, avec les parents, aux environs de Paris et dans le nord de la France. Je le possède aussi de la Thuringe. Page 268 : Avant O. coriophora L. placer O. sancta L., avec l'ha- bitat suivant : îles de Chio ! de Cos; Asie Mineure ! Page 268 : O. cLosgosa L. — Indiqué seulement dans les Alpes de l’Europe méridionale; se rencontre aussi dans la Suisse, le Jura, les Vosges et la Forêt-Noire. Page 268 : O. cornopnora L. et O. fragrans Poll., se trouvent aussi en Algérie ; le premier fort rare. Page 268 : O. parens Desf. — Existe en Algérie. Page 269 : O. SprrzeLit Saut. — Croît en France dans lès Alpes- Maritimes ! (O. brevicornis Marcilly, in Bull. Soc. bot. de France, XVI, p. 344, non Viv.). Page 269 : O. Stabiana Ten. ! et O. speciosa Host! sont à conserver 140 SÉANCE DU 13 MARS 1891. au moins comme variétés très caractérisées de VO. MASCULA L., surtout le dernier dont le casque est sensiblement différent. Page 269 : OnrcuIs MasCULA L. — Existe dans le Caucase ! Page 269 : O. PAUCIFLORA Tin. — Ajouter : Corse, Sartène!, Corté!: Algérie! Page 269 : Ajouter, après O. Brancifortii Biv. : O. AnAToLica Boiss. = Hab. : Ile de Chio! Orphanidès, ann. 1856, FI. LECA exsicc., n° 852) ; Asie Mineure ! ; Chypre; Mésopotamie. Page 269 : O. palustris Jacq. — Existe en Tunisie ! Page 269 : O. elegans Heuf. (1). — Est à conserver comme variété de l'O. LAXIFLORA, au même titre que l'O. Durandii Boiss. et Reut. l’est de l'O. LATIFOLIA : c’est une forme parallèle. — L'O. palustris lui- même ne me paraît pas autre chose qu'une variété de PO. LAXIFLORA Lamk, ainsi que l'O. olbiensis Reut. ! Page 270 : O. PARvIFOLIA Chaub. est une plante hybride (0. corio- Phora X palustris Timb.)! Page 270 : O. sesquipedalis Willd. — Existe aussi dans la France méridionale ! — Cet Orchis, l'O. Durandii Boiss. et Reut.! PO. elata Poir. ! (0. Munbyana Boiss. et Reut.), l'O. incarnataL.!, l'O. Trauns- teineri Saut.! (0. angustifolia Reich. non M. B.), l'O. cruenta Mull.!, peuvent parfaitement n'ètre considérés que comme des variétés du type polymorphe et répandu Ò. LATIFOLIA L. Page 271 : O. lapponica Læst. ! — Est une variété de l'O. macu- LATA L., et l'O. tetragona Heuff.! doit aussi être admis comme tel en sortant de la synonymie. Page 271 : O. sAMBUCINA L. — Existe aussi dans l’Europe septen- trionale : Suède ; îles d’Aland, Finlande. Page 271 : O. Markusu Tin. — Ajouter : Algérie! Page 273 : Les hybrides des O. MILITARIS et Sima (0. Beyrichii Kern.! etc.) existent non seulement en France, mais en Espagne! et en Italie ! Page 274 : SERAPIAS NEGLECTA de Not. — Ajouter : France méri- dionale : Var!, Alpes-Maritimes ! Page 215 : Supprimer le nom de X S. Lloydii K. Richter (1890) et le remplacer par : X S. NOULETIANA Rouy, in Bull. Soc. bot. de France, XXXVI (1889), p. 342. Page 275 : Ajouter S. INTERMEDIA de Forest. (ap. F. Schultz Ar- chives, 265). — France : Pyrénées-Orientales ! Page 275 : Ajouter X S. AMBIGUA Rouy (S. Lingua X cordigera ROUY. — ANNOTATIONS AUX PLANTÆ EUROPÆÆ DE K. RICHTER. 1444 = S. longipetala-Lingua Buhse PI. exsicc., non Gren.). = France : Alpes-Maritimes ! Page 275 : S. Lincua L. — Existe en dehors de la région méditerra- néenne : France occidentale ! et centrale! Page 216 : Aceras Vayrœ Richter. — Ce nom doit être écrit : A. VAY- REDÆ, la plante étant dédiée au botaniste espagnol : Vayreda-y-Vila. Page 278 : NIGRITELLA SUAVEOLENS Koch et N. HEUFFLERI Kern. — Ajouter : France orientale, Jura méridional, Alpes de l'Isère, Haute- Savoie. Page 279 : Gymnadenia densiflora Dietr. — Ajouter : France sep- tentrionale et centrale : Aisne! Seine-Inférieure! Loiret! etc. ; Russie méridionale ! Page 279 : G. intermedia Peterm. — Ajouter : France orientale : Bourgogne !, etc. Page 279 : Ajouter : G. lapponica (Sœl.). = Habit. : Laponie mur- mane : Vaydoguba ! Page 280 : G. EcALcaraTA Vayr. et Costa. — Est à conserver comme espèce distincte du G. ALBIDA Rich. — Hab. : Catalogne ! Page 282 : CEPHALANTHERA PALLENS Rich. — Existe dans le Cau- case ! Page 283 : Epipactis PALUSTRIS Crantz. — Existe dans le Caucase! Page 284 : E. violacea Dur.-Duq. — Ajouter : France ! Page 284: Ajouter : Limoponum TraButianum Battand. — Hab. : France occidentale ; Algérie ! Page 286 : Goopyera REPENS R. Br. — Ajouter : Amérique du Nord : New-Jersey ! Page 287 : Cazypso BOREALIS Salisb. et Hook. = Signalé seulement dans la région arctique!, se rencontre aussi dans l'ile Sachalin !, au nord du Japon. Je pourrais signaler encore que : ELEOCHARIS CRASSA Fisch. et Mey., de la Russie méridionale! ; E. ca- DUCA Del., de la Sardaigne, de l'Italie méridionale et de la Sicile !, Carex Præcox X panicea Suhr. (X C. Suaris Rouy) de la Suède méridionale, ont été omis. X Carex UEcurrirzrana K. Richt. (C. filiformis X paludosa!) parait ne pas différer du C. Pseudonutans Bor., qui lui-même pourrait être assimilé au C. acuminata Reichb. X CAREX SIEGERTIANA Uechtrz (C. vesicaria X hirta!) a pour syno- nyme : C. aristata Siegert, non Clairv. nec Honck., omis dans les Plante 442 SÉANCE DU 13 MARS 1891. europææ, bien que ce synonyme explique le nom attribué à cet hybride par de Uechtritz. Mais cela me conduirait à une revision complète de l’œuvre de M. Karl Richter et m’entraînerait à sortir notablement des limites accor- dées aux membres de la Société pour leurs communications. Je terminerai ces « Annotations » au fascicule premier des « Plantæ europææ » en exprimant le regret que M. Karl Richter, qui a, en général, bien fait connaître la synonymie et étudié avec soin la bibliographie des plantes européennes, n'ait pas cru devoir signaler, comme l’a si judi- cieusement fait M. Nyman dans son Conspectus (et Suppléments I et IT), les exsiccatas numérotés où les espèces ontété publiées, travail que lau- teur aurait pu mener à bien s’il avait compulsé les collections scienti- fiques comme il l’a fait pour les Monographies et les Flores. [Note ajoutée pendant l'impression : — Une erreur s’est glissée dans la première partie de ce travail: page 99, ligne 13 en remontant, au lieu de Carex setifolia, lisez Carex longiseta. ] FLORULE DES CAUSSES DE BLANDAS, ROGUES ET MONTDARDIER (GARD) ET DES PENTES QUI LES RELIENT AUX VALLÉES ADJACENTES DE LA VIS, DE DARRE ET DE L'HÉRAULT ; par MM. A. LOMBARD-DUMAS et B. MARTIN. (2° partie) (1). 1° ESPÈCES PLUS OU MOINS RARES OU REMARQUABLES. Thalictrum minus. — Tessonne; Vis-| Ranunculus parviflorus. — Mas Roux; sec. Vigan. — majus. — Madières (Lor. et Bar-|— arvensis. = Airolles; Causses. rand.). Nigella damascena. = Vissec; Pom- Anemone nemorosa. = Alzon; le Tour. miers. Ceratocephalus falcatus. — Mas du | Aquilegia viscosa Gouan. = Tessonne Comte (D' Espagne). Ranunculus aquatilis. = Blandas. trichophyllus. — Blandas. fluitans. — Saint-Laurent aconitifolius. — Alzon. gramineus. — Blandas. auricomus. — Alzon. nemorosus. — Mas Roux. cyclophyllus. — Trois Ponts. albicans. — Blandas; le Tour. chærophyllos.— Rigalderie; Vigan. philonotis. — Vigan; Blandas. (1) Voyez plus haut, p. 108. en face de Bez. Delphinium Staphysagria. — Vigan. Pæonia peregrina.— Vissec; Tessonne. Papaver dubium. — Tessonne. — micranthum Bor. — Airolles; Vi- gan. Glaucium luteum.— Pont d'Arre; Vissec. Corydalis solida. — Landre. Fumaria speciosa. = Vigan. -- major. = Vigan. -- Vaillantii. — Tessonne. parviflora. — Vissec. LOMBARD-DUMAS ET MARTIN. — FLOR. DES CAUSSES, ETC. (GARD). Sinapis arvensis. — Causses. Brassica nigra. — Arre. Hirschfeldia adpressa. — Vigan (An- thouard). Diplotaxis humilis. — Blandas. — tenuifolia. — Navacelle. — muralis. — Navacelle. Barbarea vulgaris. — Alzon. Sysimbrium asperum. — Rigalderie ; Mas Roux. Nasturtium officinale. = Vigan; Mont- dardier. Arabis brassicœformis. — Pic d'An- geau. — verna. — Tessonne; mas Roux. — auriculata. — Le Tour. — muralis. — Tessonne ; Alzon. perfoliata. — Vigan. Turrita. — Avèze; Lafoux. Cardamine impatiens. — Alzon. Alyssum campestre. — Vigan. — spinosum. — Tessonne; Vissec. Clypeola lœvigata. — Blandas. — Gaudini. — Rigalderie; mas Roux. Draba muralis. — Le Tour; Airolles. Roripa pyrenaica. = Pont de l'Hé- rault. Kernera auriculata. — Tessonne. Myagrum perfoliatum. — Navacelle ; Lafoux. Camelina silvestris. — Airolles. Calepina Corvini. — Airolles. Bunias Erucago. — Avèze. Iberis Prostii. — Saint-Laurent. — saxatilis. = Vigan; Blandas; An- geau. — panduræformis. = Estelle; Rigal- derie. Teesdalia nudicaulis. — Vigan; Trois Ponts. Aethionema saxatile. — Causses. Thlaspi occitanicum. — Causses. Capsella gracilis. — Vigan. — rubella. — Vigan; le Tour. Hutchinsia petræa. — Causses. — pauciflora. — Vissec. Lepidium hirtum. — Causses. — graminifolium. — Vigan. — Draba. — Alzon. Senebiera Coronopus. — Avèze. Rapistrum rugosum. 143 Cistus laurifolio-salvifolius Coste. — Avèze; Pommiers. — Pouzolzii. — Quenti, près le Vigan. Helianthemum salicifolium. — Blandas. — polifolium. — Causses. — canum. — Causses. — guttatum. — Roquedur ; Trois Ponts. Fumana procumbens. — Causses. — Spachii. — Rigalderie; Angeau. Viola hirta. — Tessonne. — Reichenbachiana. — Tessonne ; Saint-Laurent. — Riviniana. — Bouliech; Saint-Lau- rent. —- arenaria. — Rigalderie. sepincola. — Le Tour; Lembrus- quière. scotophylla. = Causses; Saint- Bresson. -- segetalis. --- Causses. Reseda Phyteuma. — lutea. — Causses. — Luteola. — Blandas. Parnassia palustris. — Bords de la Vis à Lafoux, où il a sans doute été amené par les eaux. Monotropa Hypopitys. — Bois à Blan- das (D* Espagne). Polygala vulgaris var. callipteris. — Lasfons. — comosa. — Tessonne. — oxypteris. — Blandas; Saint-Bres- son. — calcarea. = Blandas. Cucubalus baccifer. — Arre. Silene conica. — Causses. — gallica. — Pommiers; le Rey. — nocturna. — Avèze. — Armeria. — Trois Ponts. — inaperta. = Trois Ponts. — Saxifraga. = Pont d'Hérault; An- geau. — nutans. — Alzon. — italica. — Otites. — Belfort. Saponaria ocymoides. Gypsophila Vaccaria. — Saint-Laurent. Dianthus Armeria. — Avèze; Saint- Laurent. — longicaulis. — Tessonne. 144 Dianthus monspessulanus. — Pentes de la Tessonne. — graniticus. — Pont de l'Hérault. Sagina apetala. — Trosi Ponts. — ciliata. — Aurières ; Trois Ponts. Spergularia rubra. — Trois Ponts. Buflonia macrosperma. — Tessonne ; Rogues. Alsine tenuifolia. — Alzon. laxa. — Vigan. hybrida. — La Foux. Jacquini. — Vigan. — mucronata. — Causses. — Bauhinorum. — Angeau; Vigan; Blandas. Mœhringia pentandra. — Tessonne. Arenaria hispida. — Causses, — montana. — Trois Ponts. — aggregata. — Vigan; Blandas. Stellaria Holostea. — Alzon; Landre — uliginosa. — Trois Ponts. Holosteum umbellatum. = Airolles; mas Roux. Cerastium semidecandrum. — Rigal- derie. — glutinosum. — Causses. Mœnchia erecta. — Vigan; Alzon. Linum campanulatum. — Angeau; la Tude. — gallicum. — Pommiers ; Pont d'Arre. —- strictum. — Pommiers. — tenuifolium. — Rogues; Saint- Bresson. — salsoloides. — Causses. — narbonense. — Causses. — angustifolium. — Rogues; Pom- miers. Radiola linoides. — Avèze ; Trois Ponts. Tilja platyphylla. — Tessonne. Malva Alcea. — Avèze (Anthouard). Althæa cannabina. — Vigan; Arre. — hirsuta. — Avèze; Causses. Androsæmum officinale. — Avéze: Lasfons. Hypericum tetrapterum. — Bords de VArre. — humifusum. = Vigan ; Trois Ponts. — hyssopifolium.— Côte de Montdar- dier (Anthouard). SÉANCE DU 13 Mars 1891. Hypericum montanum. — Tessonne ; Grenouillet. — hirsutum. — Avèze. Acer campestre. — Rogues; Estelle. — opulifolium. — Estelle. — monspessulanum. — Estelle; Caus- ses. Geranium nodosum. — sanguineum. — Campis; Lafoux : Avèze. dissectum. — Grenouillet. pyrenaicum. — Alzon; Trois Ponts; Rigalderie. pusillum. — Le Tour. lucidum. minutiflorum.— Vigan; Rigalderie. Erodium romanum. — Vigan. Oxalis corniculata. — Vigan. Ruta angustifolia. — Bjandas; Saint- Laurent. Evonymus europœus. = Madières. Ilex Aquifolium. Rhamnus cathartica. -— Tessonne. — saxatilis. — Angeau. — infectoria. — Estelle ; Causses. — alpina. — Estelle; Angeau. — Alaternus. — Vissec ; Lafoux (D' Espagne). Pistacia Terebinthus. — Bez; Lasfons. Spartium junceum. — Campis; Trois Ponts. Sarothamnus vulgaris. — Avèze; Pom- miers. — purgans. -- Alzon. Genista pilosa.— Airolles ; Rigalderie. — hispanica. — Airolles; Blandas. — Scorpius. — Causses. — candicans. — Avèze. Cytisus sessilifolius. = Lafoux; Au- rières. Argyrolobium Linnæanum. — Causses. Adenocarpus commutatus. — Pom- miers; Saint-Laurent. Ononis Natrix var. arachnoidea. — Estelle; Blandas. — striata. — Causses. — Columnæ. — Rigalderie. — minutissima. — Vissec. Anthyllis montana. — Causses. — Vulneraria. — Causses. — Dillenii. — Causses. LOMBARD-DUMAS ET MARTIN. — FLOR. DES CAUSSES, ETC. (GARD). 145 Medicago media. — Causses. Doryenium suffruticosum, — Avèze ; — falcata. — Causses. Causses. — polycarpa. — Pont d'Arre. Lotus angustissimus. — Vigan ; Trois — orbicularis. — Blandas. Ponts. — lappacea. — Vigan. — hispidus. — Vigan. — maculata. — Vigan. — tenuis. — Estelle; Saint-Laurent. — minima. — Blandas. — uliginosus. — Vigan, Saint-Lau- — agrestis. —— Avèze. rent. — cinerascens. — Le Tour. Tetragonolobus siliquosus. — Mont- Trigonella monspeliaca, — Blandas. dardier. — gladiata. — Tessonne. Psoralea bituminosa. — Avèze; Ro- Melilotus parviflora. — Avèze. gues. -- neapolitana. — Avèze. Colutea arborescens. — Vigan ; Lafoux. — alba. — La Rey. Astragalus monspessulanus. — Roque- — Macrorrhiza. — Avèze. dur ; Causses. Trifolium stellatum. — Rogues; Es- | Vicia Timbali. — Blandas. telle. — lathyroides. — Bouliech ; Trois - angustifolium. — Saint-Laurent ; Ponts. Saint-Bresson ; Estelle. — peregrina. — Pommiers ; mas Roux; — Molinerii. = Blandas. Vissec. — rubens. — Tessonne; Airolles. — lutea. — Avèze. — hirtum. — Vigan. — hybrida. — Pommiers; Estelle. — medium. — Mas Lafabrègue. — serratifolia. — Aurières. — ochroleucum. — Rogues; Estelle. |— bithynica. — Avèze. — leucanthum. — Avèze. — sepium. — Trois Ponts; Causses. — lappaceum. — Vigan; Rigalderie. |— purpurascens. — Vigan; Vissec. — ligusticum. — Vigan. — onobrychioides. — Tessonne ; — Bocconi. — Vigan. Avèze. — subterraneum. — Vigan. Cracca major. — Lafabrègue. — fragiferum. — Rigalderie; Avèze; |— tenuifolia. = Vigan; Causses. Madières. — villosa (1). — Pont de l'Hérault — resupinatum. — Rigalderie. (Anthouard). — glomeratum. — Trois Ponts. Ervum hirsutum. — Vigan ; Causses. — suffocatum. — Vigan. — Terronii. — Bois du Tour. — nigrescens. — Rigalderie ; mas |— tetraspermum, — Campis. Roux. — pubescens. — Vigan. — filiforme. — Vigan. — gracile. — Le Tour; Causses. (1) Qu'on nous permette de dire un mot des rapports du Vicia villosa Roth et du Cracca villosa Gr. et G. — A l'exemple de Grenier et Godron, et depuis la publica- tion de leur Flore, on a coutume de donner indifféremment à la même plante l’une ou l’autre de ces deux dénominations. Une telle confusion synonymique est-elle légi- time et bien fondée? Notre ami M. Copineau, rappelons-le ici, en comparant récem- ment (Revue de Botanique de Toulouse, 1889, p. 31, et 1890, p. 307) la description que Roth a donnée de son V. villosa dans le Tentamen Floræ germanice (2° partie, t. IT, p. 182) avec celle que les auteurs français ont fournie de leur C. villosa dans la Flore de France (t. 1%, p. 470), a constaté, entre les deux textes, un défaut notable de ressemblance et de conformité qui lui a inspiré des doutes sérieux sur l'exactitude de l'opinion généralement accréditée à ce sujet dans la science. Il semble donc y avoir là une question litigieuse de nomenclature qui a été posée par les remarques de notre confrère et dont l'intérêt doit attirer snr elle l'attention des botanistes. A ceux-ci revient le soin de prendre la question en main et de décider si les deux noms T. XXXVII. (SÉANCES) 10 146 Lens nigricans. — Lafoux; Blandas. Lathyrus Aphaca. — Vigan; Alzon. — inconspicuus. — Alzon; Rogues. sphæricus. — Causses. angulatus. — Vigan. setifolius. — Tessonne ; Blandas. latifolius. — Saint-Laurent. vernus. — Tessonne. macrorrhizus. — Vigan. niger. — Bez; le Tour. Coronilla Emerus. — Vigan; Lafoux. — minima var. australis. — Causses. - scorpioides. — Lembrusquière. Ornithopus perpusillus. — Vigan. Hippocrepis comosa. - Vissec; gan. Onobrychis supina. — Causses. Prunus insititia. — Vigan. — Mahaleb. — Arre; Rigalderie. Spiræa Filipendula. — Tessonne; Ri- Vi- galderie. — Ulmaria. — Bords de lArre et de la Vis. Geum silvaticum. — Angeau ; la Tude. Potentilla Fragariastrum. — Vigan. — micrantha. — Bois du Tour; Au- rières. — caulescens. — Tessonne; Angeau; Lafoux. — hirta. — Causses. Fragaria collina. — Le Tour. Rubus serpens. — Vigan. — nemorosus. — Vigan. — tomentosus. Rosa arvensis. — sempervirens. — Alzon; Vigan. — prostrata. — Montdardier. — gallicoides. — Alzon; Coularou. — canina. — dumalis. -— Causses. — biserrata. — Pommiers. — urbica. — Vigan. — dumetorum. -- Vigan. — obtusifolia. -- Vigan. SÉANCE DU 13 MARS 1891. Rosa similata.-= Mas de Quinti, envi- rons du Vigan. — comosa. — Bez. — rotundifolia. — Alzon. — sepium. — micrantha. — Pouzini. — umbellata. — Vigan. Pirus Piraster. — Causses. — amygdaliformis. — Tessonne; Lan- dre. Malus acerba. — Estelle ; Blandas. Sorbus Aria. — Tessonne; Estelle. Amelanchier vulgaris. — Causses. Epilobium virgatum. — Vigan. tetragonum.— Saint-Bresson ; Trois Ponts. — Lamyi. — Vigan (Anthouard). — roseum.— Saint-Laurent; Lafoux. — montanum. - Alzon. — lanceolatum. — Campis ; Trois Ponts. collinum. — Lafoux. hirsutum. — Bords de l'Arre et de la Vis. — rosmarinifolium. — Arre; Gor- niés. Œnothera biennis. — Vigan; Trois Ponts. Circæa lutetiana. — Vigan; Angeau. Callitriche stagnalis. — Vigan. — hamulata. — Vigan (Anthouard). Lythrum Salicaria. — Vigan. Portulaca oleracea. — Vigan; Saint- Laurent. Paronychia cymosa. — Mas Lafabrè- gue. Illecebrum verticillatum. —- Vigan; Trois Ponts. Herniaria glabra. — Rigalderie. — hirsuta. — Tessonne; Trois Ponts. - incana. — Rogues; Blandas. Corrigiola littoralis. — Bouliech. Scleranthus annuus. — Rigalderie. — perennis. — Alzon. botaniques dont nous cherchons les rapports correspondent, comme de simples syno- nymes, à un seul et au même type spécifique, ce qui est, répétons-le, la croyance générale d'aujourd'hui, ou si chacune des deux appellations doit s'appliquer à une espèce différente ct séparée, ce qui n'est pas inadmissible et sera peut-être le senti- ment unanime de demain. LOMBARD-DUMAS ET MARTIN. - FLOR. DES CAUSSES, ETC. (GARD). Scleranthus Delorti (1).— Aires-Ven- touse, près d’Avèze (Anthouard et Diomède T.). Tillæa muscosa. — Bez; Vigan. Sedum maximum. — Vigan A Ponts. Cepæa. — Vigan. rubens. — Trois Ponts. hirsutum. — Trois Ponts. micranthum. — Le Tour; dasyphyllum. reflexum. — Saint-Bresson. altissimum. — Vigan; Gorniés. anopetalum. — Trois Ponts; sonne. Umbilicus pendulinus. Ribes Uva-crispa. — Tessonne. -- alpinum. — Tessonne. Saxifraga mixta. — Tessonne ; Angeau. — hypnoides. — Alzon. Chrysosplenium oppositifolium. Bords de l’Arre et de la Vis. Orlaya grandiflora. — Rogues; Avèze. — platycarpos. — Causses. Turgenia latifolia. — Blandas; le Tour. Caucalis daucoides. — Aunières; mas Roux. — leptophylla. — Tessonne. Torilis Anthriscus. — Madières. — helvetica. — Alzon; Madières. heterophylla. — Madières; le Tour. — nodosa. — Vigan; Madières. Thapsia villosa. — Tessonne à Navas. Laserpitium Nestleri. — La Tude; Au- rières. — gallicum. — Vissec; Lafoux. — Silex. — Tessonne; Angeau. Angelica silvestris. — Bords de l'Arre. Trois Causses. Tes- 147 Peucedanum Oreoselinum. — Cervaria. —- Estelle; Saint-Laurent. Pastinaca opaca. — Vigan; Estelle. Heracleum Lecokii. Tordylium maximum. Seseli elatum. — Rogues ; Madières. — montanum. — Mas Lafabrègue ; Angeau. Fœniculum vulgare. = Blandas; Vis- sec. — piperitum. — Vigan; Saint-Lau- rent. Æthusa Cynapium. — Vissec. Buplevrum junceum. — Vigan; Vissec. — opacum. — Tessonne; Rigalderie. — falcatum. — Estelle; Blandas. — rigidum. — Tessonne. — protractum. — Environs du Vigan. — Caricinum. — Angeau; la Tude. Pimpinella magna. — Madières. Carum Carvi. — Pont d'Arre. Bunium Bulbocastanum. — Causses. Sison Amomum. — Montdardier. Helosciadium nodiflorum. — Vigan; Pont d’Arre. Trinia vulgaris. — Causses. Scandix australis. — Fontaret à Blan- das. Anthriscus vulgaris. — Blandas. Conopodium denudatum. Chærophyllum temulum. — Bois du Tour. Molopospermum cicutarium. — Tes- sonne (D" Espagne). Conium maculatum. — Blandas; Ro- gues. Eryngium campestre. — Causses. Sanicula europæa. — Pic d’Angeau. (1) Malgré les doutes exprimés par Lamotte (in Prodr.de la Flor. du plateau centr.) au sujet du classement définitif du Scleranthus des environs du Vigan, nous ne pou- vons nous empêcher d'attribuer à cette plante la dénomination de S. Delorti Gr., tant nos échantillons sont, à nos yeux, manifestement pourvus des caractères botaniques appartenant à l’espèce dédiée par Grenier à son ami Delort; tant aussi ils ont de conformité avec des exemplaires de Narbonne, qui ont été dans le temps commu- niqués à l’un de nous par Delort lui-même. Ce qui nous encourage, en outre, à ne pas partager l’irrésolution du botaniste de Clermont et à nous décider sans réserve sur le choix de l'étiquette applicable à notre Scleranthus, c’est l” exemple de notre con- frère Diomède Tuezkiewiez, qui, après avoir étudié avec sa compétence bien connue la plante vivante, n’a pas hésité, ainsi que son herbier en fait foi, à la rapporter fer- mement au S. Delorti. 148 Cornus mas. — Tessonne; Vissec. — sanguinea. — Vigan; Vissec. Viscum album. - Alzon. Sambucus Ebulus.— Vigan; Rogues. -- nigra. — Pont d'Arre; Rigalderie. Viburnum Lantana. — Tessonne; Al- zon. Lonicera etrusca. — Tessonne; Ro- gues. — Xylosteum. — Tessonne; Trois Ponts. Galium elatum. — Vigan; Lasfous. — rigidum. — Estelle; Blandas. viridulum. — Vigan. corrudæfolium. — Causses. palustre. — Vigan. papillosum. — Tessonne. — — — dumetorum. — Alzon. — intertextum. — Vigan; le Tour. — Timeroyi. — Tessonne. Prostii. — Causses. scabridum.— Causses; le Tour. divaricatum.— Avèze; Trois Ponts. microspermum Desf. (1). — Vigan; Cazevieille. anglicum. — Vigan. silvestre. — Tessonne. tricorne. — Alzon; le Tour. verticillatum. — Tessonne; das. Vaillantia muralis. — Alzon ; Tessonne. Blan- Centranthus angustifolius. — Rogues; Blandas. — Calcitrapa. Valeriana officinalis. — Lasfons; Pont d'Arre. — tuberosa. — Blandas; Rigalderie. — tripteris. — Tessonne; Lafoux. Valerianella Auricula. — Tessonne. — pumila. — Causses. — echinata. — Blandas. SÉANCE DU 13 Mars 1891. Valerianella Morisonii. — Rigalde- rie. — eriocarpa. — Coularou ; le Tour. — coronata. — Alzon; Tessonne. Cephalaria leucantha. — Lafoux; Ma- dières. Knautia hybrida. — Vigan. — arvensis. — Le Tour; Tessonne. — collina. — Le Tour. — Timeroyi. — Tessonne. Scabiosa calyptocarpa. — Environs de Ganges (Anthouard). — patens. — Rogues. — gramuntia. — Trois Ponts. — succisa. = Mas Lafabrègue. Eupatorium cannabinum. — Alzon; Trois Ponts. Solidago Virga-aurea. — Bords de VArre et de la Vis. — glabra. — Naturalisé sur les bords de l'Arre au Vigan. — monticola. = Campis; Trois Ponts. Phagnalon sordidum.— Avèze; Saint- Bresson. Erigeron canadensis. — Vigan; Gos- niés. — acris. — Montdardier; Blandas. Aster alpinus. — Vigan; Blandas. Bellis silvestris. — Blandas. Doronicum Pardalianches. — Avèze ; Alzon. Senecio viscosus. — Avèze ; Lafoux. lividus. — Pommiers; Trois Ponts. gallicus. — Madières; Estelle. erraticus. — Pont d'Arre. Jacobæa. — Causses; la Tude. erucifolius. — Avèze; Saint-Lau- rent. Gerardi. —- Blandas; Tessonne. Artemisia campestris. — Saint-Lau- rent; Pont d'Arre. _= (1) Ce Galium intéressant, dont nous devons la détermination à l'obligeance de notre savant confrère M. Rouy, n'est pas rare dans la contrée. Méconnu par Martial Lamotte et par notre ami Diom. Tuezkiewicz, il porte, dans le Prodrome de l'un et dans l’herbier de Pautre, le nom impropre de G. tenuicaule Jord. Il n'est pourtant pas très malaisé d'éviter la confusion des deux espèces, en remarquant que l'espèce de Jordan est surtout rapprochée du G. divaricatum Lamk et a des fruits gros, grenus et glabres, tandis que celle de Desfontaines, intermédiaire entre les G. divaricatum et parisiense, présente des fruits très petits et hispides. On sait que le G. microspermum, trouvé d'abord en Afrique et décrit dans le Flora Atlantica, est devenu aujourd'hui une plante française. LOMBARD-DUMAS ET MARTIN. — FLOR. DES CAUSSES, ETC. (GARD). 149 Leucanthemum subglaucum. — Tes-|Centaurea paniculata. — Bords de sonne. l'Hérault, près Ganges (Anth.). — graminifolium. — Causses. — corymbosum. — Causses. Anthemis arvensis. — Avèze; le Tour. -- Cotula. — Alzon ; Trois Ponts. Cota Triumfetti. — Entre Lafoux et Vissec (de Pouzolz). Achillea odorata. — Blandas. — Millefolium. — Vigan. — setacea. — Montdardier. Kerneria bipinnata. — Vigan; Rogues. Asteriscus spinosus. = Saint-Laurent; Saint-Bresson. Inula salicina. — Angeau; Pommiers. — spiræifolia. — Tessonne (D' Espa- gne). — montana. — Angeau; Blandas. Cupularia graveolens. -— Grenouillet. Jasonia tuberosa. — Avèze; Montdar- dier. Gnaphalium luteo-album. — Vigan. Filago spathulata. — Causses. — germanica. — Causses. — minima. — Trois Ponts. Logfia subulata. — Trois Ponts. Micropus erectus. — Causses. Calendula arvensis. — Vigan. Echinops Ritro. — Causses. Onopordon Acanthium. —- Blandas. Picnomon Acarna. — Blandas ; Lafoux. Cirsium ferox. — Causses. — bulbosum. — Avèze; Angeau. Carduus tenuiflorus. — Vigan; Ro- gues. pycnocephalus.— Pont de l'Hérault. — nutans. — Causses. vivariensis. — Causses. spiniger. — Montdardier; Lasfons. Carduncellus mitissimus. — Blandas. Centaurea amara. = Angeau; Estelle. — Jacea. — Vigan; Pont d'Arre. pratensis Thuil. — Vigan (An- thouard). nemoralis. — Pont d'Arre. pectinata. — Causses; Saint-Lau- rent. montana. — Le Tour; Tessonne. Scabiosa. — Causses. maculosa. — Blandas; Angeau. tenuisecta. — Avèze. — — solstitialis. — Cauvalat. aspera. — Vigan ; Madières. collina. — Environs de Ganges. aspero-Calcitrapa. — Madières. Calcitrapa. — Madières; Blandas. Kentrophyllum lanatum. — Rogues; Saint-Laurent. Crupina vulgaris. — Saint-Bresson ; Blandas. Serratula tinctoria. — Vigan. — nudicaulis. —- Tessonne. Jurinea humilis. — Blandas. Leuzea conifera. — Angeau; Gorniés. Carlina vulgaris. — Causses. — corymbosa. — Avèze, Madières. — acanthifolia. — Causses. Lappa minor. — Gorniés; le Tour. Xeranthemum inapertum. — Avèze Causses. — cylindraceum. — Gorniés. Catananche cærulea. -- Rogues; Gor- niés. Tolpis barbata. — Vigan; Trois Ponts. Rhagadiolus stellatus. — Vigan; Arre. Hypochœris glabra. — Loves. Thrincia tuberosa. — Saint-Julien; Pont d'Hérault (Anthouard). Leontodon Villarsii. — Tessonne (An- thouard). — crispus. — Angeau; Tesssonne. Picris pauciflora. — Blandas; Lafoux. — hieracioides. — Vigan; Rogues. — stricta. — Vigan. Helminthia echioides. — Vigan. Urospermum picroides. — Saint-Bres- son. — Dalechampii. = Vigan; Saint-Lau- rent. Scorzonera hirsuta. — Montdardier. — glastifolia. _ Tessonne. Tragopogon crocifolius. — Tessonne; côte d'Arre. — australis. — Vigan; Causses. — major. — Mas Lafabrègue. Chondrilla juncea. — Avèze; Lafoux. — latifolia. _ Vigan. Taraxacum lœvigatum. — Rigalderie. Lactuca chondrillœflora. — Rogues; Landre ; Pont d'Arre. 150 Lactuca ramosissima. — La Tude; Ro- gues. — saligna. — Pont de l'Hérault. — Scariola. — Rogues. — perennis. — Rogues; Avèze. Prenanthes purpurea. — Estelle; Al- zon. Sonchus oleraceus. — Vigan; Lafoux. — asper. — Lafoux. Picridium vulgare. — Saint-Laurent ; Saint-Bresson. Zacintha verrucosa. — Vigan. Pterotheca nemausensis. — Vigan; Blandas. Crepis Suffreniana. — Loves; Saint- Paul (Anthouard). — fœtida. albida. — Saint-Bresson; la Tude. nicæensis. — Montdardier; Pom- miers. pulchra. — Arre; Vissec. Hieracium Pilosella. Auricula. — Avèze; Blandas. saxatile. — Tessonne; Cazevieille. amplexicaule. — Tessonne; Caze- vieille. cinerascens Gr. et Godr.— Vigan; Blandas. bifidum. taraxaciforme.— Arre, C.; Lescou- tet. vulgatum. — Avèze. præcox. — Trois Ponts ; Causses. boreale Fries. — var. vagum. — Vigan; Ponts. umbellatum. — Vigan. — ilicetorum. — Vigan; Avèze. Andryala sinuata. Trois Scolymus hispanicus. — Environs de Ganges (Anthouard). Xanthium strumarium.— Vigan ; Trois Ponts. — macrocarpum. — Vigan. — spinosum. — Vigan. Jasione montana. -- Vigan ; Saint-Lau- rent. Phyteuma Charmelii. — Pic d’Angeau (Anthouard). — orbiculare. — Causses. — spicatum. - Vigan. SÉANCE DU 13 MARS 1891. Specularia Speculum. — Vigan; Blan- das. — hybrida. — Aurières; Blandas. Campanula speciosa. — Pic d’Angeau (de Pouzolz). Trachelium. — Vigan; Saint-Lau- rent. Erinus. rotundifolia. — drières. Rapunculus. — Vigan; Trois Ponts. — persicifolia. — Avèze ; le Tour. Arbutus Unedo. — Lafoux; Montdar- dier. Calluna vulgaris. — Vigan; Avèze. Erica cinerea. — Vigan; Trois Ponts. Pinguicula vulgaris. — Tessonne; La- Navacelle ; Ma- — foux. Centunculus minimus. — Vigan. Asterolinum stellatum. — Mas Roux ; Blandas. Coris monspeliensis. — Roquedur ; Ri- galderie ; Rogues. Anagallis arvensis. — Vigan ; Trois Ponts. — cœrulea. — Vigan; Madières. — tenella. — Bords de la Vis au Gre- nouillet. Samolus Valerandi. - Estelle. Fraxinus oxyphylla. — Vigan. Olea europæa. — Arre; Vigan. Phillyrea media. — Saint-Paul; Vissec. Ligustrum vulgare. — Pont d'Arre. Jasminum fruticans. — Tessonne; Vis- sec ; Lafoux. Vinca minor. = Tessonne. - major. — Vigan (Anthouard). Vincetoxicum officinale. — Causses. — nigrum. — Vigan. Erythræa pulchella. — Lafoux; Trois Ponts. — Centaurium. — Vigan; Lafoux. Chlora perfoliata. — Avèze; Angeau. Gentiana Cruciata. — Airolles. — ciliata. — Le Crouzet. Convolvulus sepium. — Saint-Laurent; Trois Ponts. — Cantabrica. — Rogues; Angeau. Cuscuta Epithymum. — Loves ; Saint- Bresson. Grenouillet ; LOMBARD-DUMAS ET MARTIN: = FLOR. DES CAUSSES; ETC. (GARD). Cuscuta Trifolii. _ Vigan. Symphytum tuberosum. — Tessonne. Anchusa italica. — Causses. Onosma echioides. Lithospermum fruticosum. — Blandas. — purpureo-cæruleum.— Avèze; Las- fons. — officinale. — Saint-Laurent. — arvense. — Vigan; Airolles. Echium pustulatum. — Campis; Pont d'Arre. Pulmonaria vulgaris. — Tessonne Au- rières. Myosotis silvatica. — Alzon. — Balbisiana. — Trois Ponts. — intermedia. — Causses; Trois Ponts. — hispida. — versicolor. — Trois Ponts. Echinospermum Lappula. — Avèze ; Molières. Cynoglossum pictum, — Blandas ; Ro- gues. Heliotropium europæum.— Vigan. Solanum villosum. - Vigan. — miniatum. — Vigan. — Dulcamara. — Alzon; Pont d'Arre. Datura Stramonium. — Avèze. Hyoscyamus niger. — Landre ; le Tour. Verbascum sinuatum.— Saint-Bresson; Estelle. — Boerhavii. — Avèze; Trois Ponts. — Lychnitis. — Saint-Bresson; Trois Ponts. Chaixiüi. — Airolles; Lafoux. — sinuato-pulverulentum. — Avèze (Anthouard). Scrofularia nodosa. — Alzon ; Trois Ponts. -- aquatica. — Saint-Laurent; Alzon. Antirrhinum majus. — Madières ; Es- telle ; Vissec. — Orontium. — Avèze ; Gorniés. — Asarina. — Arre; Avèze; Saint- Laurent. Anarrhinum bellidifolium. Linaria spuria. — Avèze ; Grenouillet. — Elatine. — Cauvalat. — chalepensis. — Tessonne; Vissec. - simplex. — Vigan. supina. = Rogues; Rigalderie. minor. — Vigan; Rogues. — 151 Linaria origanifolia. _ Angeau; La- foux. — rubrifolia. — Loves; près le Vigan. — Pelisseriana. — Avèze. — arvensis. — Vigan. Veronica Teucrium. — Causses. — Beccabunga.— Avèze; Trois Ponts. — officinalis. — Causses. — Anagallis. — Pont d'Arre; Saint- Laurent. - serpyllifolia. _ Alzon. — acinifolia. — Vigan. — prœcox. — Blandas. Erinus alpinus. — Tessonne; Lafoux ; Alzon. Digitalis lutea. — Saint-Bresson; La- foux. — purpurea. — Trois Ponts. Euphrasia maialis. — Roquedur; Ri- galderie ; Trois Ponts. — cebennensis. — Vigan. — cuprea. — Rigalderie. Odontites lutea.— Saint-Bresson; Trois Ponts. Eufragia latifolia. — Lescoutet. Rhinanthus major. — Blandas. — minor. — Lafabrègue; Pont d'Arre. Melampyrum cristatum. — Bois du Tour. Orobanche Rapum. — Trois Ponts. — cruenta.— Angeau; Avèze. — Galii. — Tessonne. — Epithymum. — Causses. — Hederæ. —- Avèze. — minor. — Blandas. — amethystea. — Alzon. Lathræa Squamaria. - Alzon. Rosmarinus officinalis. — Subspontané au Vigan. Lavandula Spica. — Tessonne ; Vissec; Lafoux. — latifolia. — Avèze; Rogues; La- foux. Mentha silvestris. — aquatica. — Saint-Laurent; Trois Ponts. Thymus vulgaris. — Causses. — Serpyllum. — Causses. — nitens Lamotte. — Vigan (An- thouard) ; Trois Ponts. — Chamædrys. — Estelle; mas Roux. 152 Satureia hortensis. — Coularou ; Ma- dières. — montana. - Rogues ; Angeau ; mas Roux. Calamintha officinalis. — Vigan; Trois Ponts. — menthæfolia. — Trois Ponts. — Nepeta. — Madières; Lafoux. Melissa officinalis. — Alzon. Salvia officinalis. — Coularou. — Sclarea. — Campis; Arre. — glutinosa. — Avèze; Trois Ponts. — Verbenaca. — Rigalderie ; mas Roux. Nepeta Cataria. — Rogues ; Gorniés. Glechoma hederacea. — Vigan; Alzon. Lamium amplexicaule. — Causses. — maculatum. — album. — Montdardier, — Galeobdolon. — Avèze ; Trois Ponts. Leonurus Cardiaca. — Le Tour. Galeopsis angustifolia. — Saint-Lau- rent; Vigan. — Tetrahit. — Alzon; Trois Ponts. Stachys germanica. — Tessonne; An- geau. — silvatica. — Lafoux; Saint-Laurent. — annua. — Tessonne. — recta. — Causses. Phlomis Herba-venti. — Causses. Sideritis romana. — Vigan. Melittis Melissophyllum. — Alzon; bois des Causses. Brunella vulgaris. — Vigan ; Madières. — alba. — Trois Ponts; Estelle. — hyssopifolia. — Avèze; Montdar- dier. Ajuga genevensis. — Blandas. — Chamæpitys. — Causses. Teucrium Botrys. — Vigan; la Tude. — Scorodonia. — Saint-Laurent ; Trois Ponts. — Chamædrys. — Causses. — flavum. — Tessonne ; Saint-Lau- rent. — montanum. — Avèze; Gorniés. — aureum. — Causses. — Polium. — Environs de Ganges (Anthouard). SÉANCE DU 13 mars 1891. Plantago media. — Causses. — Coronopus. — Vigan. — graminea. — Alzon. — carinata. — Alzon. — argentea. — Tessonne. arenaria. — Vigan; Madières. Cynops. — Campis; Rigalderie. Armeria juncea. — Rigalderie. — plantaginea. — Tessonne; Blandas. Plumbago europæa. — Saint-Laurent. Globularia vulgaris (1). — Tessonne. — Wilkommii. — Blandas ; Rigalde- rie. Amarantus reflexus. — Vigan. — Blitum.- Alzon; Saint-Laurent. — silvestris. —- Avèze; Grenouillet. — retroflexus. — Alzon; Trois Ponts. — albus. — Vigan; Vissec. Atriplex patula. — Causses; Alzon. Chenopodium Botrys. — Madières ; Vissec. — polyspermum. — Vigan ; Trois Ponts. — opulifolium. — Alzon; Vissec. — hybridum. — Blandas. — murale. — Vissec; Rigalderie. — Bonus-Henricus. — Landre; Tour. Salsola Tragus. — Campis (Anth.). Rumex Friesii. — Vigan. conglomeratus. — Saint-Laurent; Trois Ponts. nemorosus. — Gorniés ; Trois Ponts. crispus. — Pont d'Arre; Causses. scutatus. — Saint-Laurent; Alzon. Acetosa. — Avèze ; Alzon. Acetosella. — Vigan; Trois Ponts. thyrsoideus. — Saint-Bresson ; le Tour. Polygonum Persicaria. = VArre et de la Vis. Hydropiper. — Avèze; Alzon. mite. — Avèze. Convolvulus. — Causses. dumetorum. — Avèze. Daphne Laureola. — Estelle; Angeau. — alpina. — Tessonne (D! Espagne). — Gnidium.— Vigan. Passerina annua. — Trois Ponts. Thesium divaricatum. — Causses. Bords de (1) Nous suivons la nomenclature de MM. Loret et Barrandon (Flore de Montpel.). LOMBARD-DUMAS ET MARTIN. — FLOR. DES CAUSSES, ETC. (GARD). Osyris alba. — Vigan. Cytinus Hypocistis, — Avèze. Aristolochia Clematitis. — Avèze ; Ma- dières. — Pistolochia. — Angeau; Rigalde- rie. - rotunda. — Lembrusquière ; Trois Ponts. Euphorbia Chamæsyce. — Vigan. — dulcis. — Roquedur; Fouzette. — Duvalii. — Causses. — flavicoma. — Blandas. — Gerardiana. — Blandas. — nicæensis. — Blandas. serrata. — Blandas; Trois Ponts; Saint-Bresson. — exigua. — Alzon. — falcata. _ Alzon; Grenouillet. segetalis. — Bez; Saint-Laurent. amygdaloides. — Tessonne; Trois Ponts. — Characias. — Avèze; Blandas. Mercurialis perennis. — Angeau; Tes- sonne. — annua. — Vigan; Saint-Laurent. Buxus sempervirens. — Causses. Crozophora tinctoria, — Environs de Ganges (Anthouard). Ficus Carica. — Vigan. Celtis australis. — Vigan. Parietaria erecta. — Lafoux. Humulus Lupulus. — Bords de l’Arre et de la Vis. Fagus silvatica. — Versant d'Estelle. Castanea vulgaris. — Versants. Quercus pubescens. — Tessonne. — Tozza. — Tessonne. — Ilex. — Angeau; Vissec; Lafoux. Corylus Avellana. — Bois des Causses. Salix incana. — purpurea. — cinerea. — Alzon. Populus canescens. — Avèze. — nigra. = Coularou; Pont d'Arre. Juniperus communis.= Tessonne; Gor- niés, -— phœnicea. — Gorniés; Navacelle. Colchicum autumnale. — Alzon; Pont d'Arre. — longifolium Cast. — Pommiers ; Aurières. 153 Tulipa Celsiana. — Blandas. — silvestris. = Tessonne. Lilium Martagon. — Tessonne; Caze- vieille. Scilla autumnalis. — Le Tour; Trois Ponts. Adenoscilla bifolia. — Tessonne. Ornithogalum pyrenaicum, = Tes- sonne. — divergens. — Alzon; Vigan. — tenuifolium. — Causses. Gagea saxatilis.— Vigan (Anthouard); Alzon. Allium vineale. — Vigan; Rogues. — polyanthum. — Vigan; Bez. sphærocephalum. — Rogues; An- geau. — roseum. — Vigan. — ursinum. — Lasfons; Lembrus- quière. — oleraceum. — Gorniés; Angeau. — flavum. — Pic d'Angeau. — paniculatum. — Alzon; Saint-Lau- rent. — moschatum. — Blandas, à Fonta- ret: Muscari racemosum. — Causses. -- neglectum. - Vissec. — botryoides. — Blandas ; le Tour. Phalangium Liliago. — Blandas; Es- telle. Asphodelus cerasifer. = Causses. Aphyllanthes monspeliensis.—Causses. Polygonatum vulgare.— Blandas; Es- telle. Asparagus acutifolius. — Vigan ; Saint- Laurent. — tenuifolius. — Tessonne (U' Es- pagne). Ruscus aculeatus. — Saint-Bresson : Fouzette. Smilax aspera. — Bez; Lasfons. Tamnus communis. — Lescoutet; Al- zon. Iris Chamæiris. — Blandas. — fœtidissima. — Bords de la Vis à Lafoux (D" Espagne). Gladiolus segetum. = Vigan; Trois Ponts. Narcissus poeticus. — Pont de l’Hé- rault; Alzon. 154 Narcissus Pseudonarcissus. — Avèze; Trois Ponts. — juncifolius. — Causses. Spiranthes autumnalis. — Rigalderie. Cephalanthera ensifolia. — Tessonne ; Bez. -- rubra. — Pont d'Arre ; la Tude. Epipactis latifolia. — Vigan. -- microphylla. — Tessonne. Listera ovata. — Alzon ; Blandas. Limodorum abortivum. — Vigan. Serapias Lingua. — Vigan. Aceras pyramidalis. — Avèze; Las- fous. Orchis Moris. — Vigan. — ustulata. — Vigan; Rigalderie. — coriophora. — Vigan; Estelle. — fragrans. — Landre; Rigalderie — Simia. — Lescoutet. — mascula. — Mas du Comte; le Tour. — laxiflora. — Lasfons. — maculata. — Pont d'Arre. incarnata. — Pont d'Arre. montana. — Causses; Estelle. conopea. -- Estelle; Lasfons. bifolia. — Tessonne. Ophrys aranifera. _ Vigan; Saint-Ju- lien. — apifera. — Tessonne. — Scolopax. — Vissec; Lasfons. Potamogeton crispus. — Blandas à Fon- taret. — densus. — Arre; Bez. — perfoliatus. — La Vis, à Madières (Lor: et Barr.). Zannichellia palustris. — Alzon ; Pont d'Arre. Arum maculatum. - Blandas. — italicum. — Trois Ponts; Rigalde- rie. Typha angustifolia. _ Molières; Pont d'Arre. Sparganium ramosum. — Avèze. Juncus glaucus. — Madières; Mont- dardier. capitatus. — Trois Ponts. — lamprocarpus.— Trois Ponts; Mont- dardier. — silvaticus. — Estelle; Pont d'Arre. compressus, - Pont d'Arre ; Rigal- derie. SÉANCE DU 13 MARS 1891. Juncus buffonius. — Trois Ponts; Saint-Laurent. Luzula Forsteri. — Avèze ; Trois Ponts. — campestris. = Blandas. Cyperus longus. — Vigan ; Saint-Lau- rent. — fuscus. — Estelle; Saint-Laurent. — flavescens. — Vigan. Schœnus nigricans. — Grenouillet. Eriophorum latifolium. — Côte d'Es- telle, Scirpus compressus. — Alzon; Las- fons. Holoschœnus. -- Trois Ponts ; Grenouil- let. — setaceus. — Alzon; Grenouillet. Eleocharis palustris. — Trois Ponts ; Rigalderie. Carex setifolia. — Vigan. — vulpina. — Bez; Trois Ponts. — muricata. — Blandas; Saint-Lau- rent. — divulsa. — Trois Ponts; Alzon. remota. — Trois Ponts ; Alzon. Linkii. — Vigan ; Trois Ponts. glauca. — Vigan; Lafoux. maxima. — Lasfons. pallescens. — Trois Ponts. panicea. — Trois Ponts. nitida. — Loves; Rigalderie. præcox. — Vigan (Anthouard). tomentosa. — Tessonne. ` Halleriana. — Causses. humilis. — Rigalderie. digitata. — Tessonne (Anth.). silvatica. — Lasfons. Mairii. — Vissec; Lasfons; Estelle. depauperata. — Airolles. distans. — Blandas ; Trois Ponts. — paludosa. — Tessonne, à Moliè- res. — hirta. — Pont d'Arre; Lasfons; Al- zon. Anthoxanthum odoratum. — Puelii. — Vigan (Anthouard). Mibora verna. — Trois Ponts. Phleum arenarium. — Blandas. — asperum. — Grenouillet. Alopecurus agrestis. — Aurières. Sesleria cærulea. — La Tude ; le Tour. Echinaria capitata, — Causses (Anth.). LOMBARD-DUMAS ET MARTIN. — FLOR. DES CAUSSES, ETC. (GARD). 155 Tragus racemosus. — Campis; Saint- Bresson. Setaria glauca. — Vigan. -- viridis. — Madières ; Estelle. — verticillata. — Vissec; Madières. Panicum Crus-galli. — Trois Ponts. — sanguinale. — Alzon ; Trois Ponts. Cynodon Dactylon. — Saint-Laurent ; Saint-Bresson. Andropogon Ischæmum. — Madières ; Saint-Laurent. Agrostis alba. — Madières; Estelle. verticillata. — Trois Ponts; Saint- Laurent. — interrupta. — Causses. — olivetorum. — Gorniés. Gastridium lendigerum.— Trois Ponts. Stipa juncea. — Vigan. — pennata. — Causses. Aristella bromoides. — Vigan; Gor- niés. Lasiagrostis Calamagrostis. = Estelle. Piptatherum paradoxum. — Pentes des Causses. Corynephorus canescens. — Trois Ponts. Aira elegans.— Vigan; Trois Ponts. — multiculmis. = Mas Lafabrègue. - flexuosa. — Saint-Laurent ; Pont d'Arre, Deschampsia media. = Pic d'Angeau. Avena sterilis. — Saint-Bresson. — barbata. — Blandas; Madières. — fatua. - Alzon. — pubescens. — Montdardier; Blan- das. — bromoides. — Rigalderie. — pratensis. — Blandas, à Fontaret. Trisetum flavescens. — Alzon. Holcus lanatus.— Vigan; Pont d'Arre. = mollis. — Alzon. Kœleria setacea. — Angeau; la Tude. -- phleoides. Aurières ; Trois Ponts. Glyceria fluitans. = Vigan (Anth.). — plicata. — Pont d'Arre. Poa trivialis. — Rigalderie; Trois Ponts. Eragrostis megastachya. — Vigan ; Vissec. — Powoides. — Vigan. Eragrostis pilosa. — Vigan. Briza maxima. — Avèze ; Vigan. Melica Magnolii. — Saint-Laurent. — nebrodensis. — Estelle; Lafoux. — uniflora. — Angeau; Tour. Diplachne serotina. — Rochebelle. Molinia cærulea. — Angeau ; Blandas. Danthonia decumbens. — Mas du Comte. Cynosurus cristatus. — Trois Ponts. — echinatus. — Madières; le Tour ; Blandas. Vulpia Pseudomyuros. — Trois Ponts. — sciuroides. — Vigan. — Myuros. — Roquedur ; Vissec. Festuca ovina. — Tessonne. — interrupta. = Pont d'Arre. Bromus maximus. — madritensis. — asper. — Fouzette. — commutatus. = Pont d'Arre. — intermedius. — Trois Ponts; Ro- gues. — squarrosus. = Saint-Bresson; le Tour. Ægilops ovata. — Causses. — triuncialis. — Causses. Agropyrum campestre. — Blandas ; Navacelle. — glaucum. — Estelle; le Barral. — caninum. — Alzon; Lasfons. Brachypodium silvaticum. -— Alzon ; Trois Ponts. — pinnatum. — Causses. — ramosum. — Navacelle ; mas Roux. — distachyon. — Vigan. Lolium strictum. Vigan ; Ponts. -— temulentum. — Causses. Gaudinia fragilis. — Saint-Laurent. Nardurus tenellus. — Saint-Laurent ; Trois Ponts. — Lachenalii. — Vigan; Pont d'Arre. Psilurus nardoides. — Avèze; Saint- Bresson. Ophioglossum vulgatum. — Avèze. Ceterach officinarum. Nothochlæna Marantæ. — Bouliech. Polypodium calcareum. — Angeau; Campis. Grammitis leptophylla. — Trois Ponts. Trois 156 SÉANCE DU 13 Mans 1891. Aspidium aculeatum. — Trois Ponts ; | Pteris aquilina. — Pont d'Arre; Avèze. Saint-Laurent. Adiantum Capillus-Veneris. = Vissec ; Polystichum Filix-mas. — Estelle. Lafoux ; Estelle. Cystopteris fragilis. Cheilanthes odora. — Vigan. Asplenium Halleri. — Vigan; Lafoux | Equisetum maximum. — Pont d'Arre; (D: Espagne). Estelle. -- septentrionale. — palustre. — Coularou; Pont d'Arre. — Adiantum-nigrum. -- Coularou ; |— hyemale. — Alzon. Í Trois Ponts. — ramosum. — Bez; Molières. Scolopendrium officinale. — Avèze; | Selaginella denticulata. — Près de Angeau. Saint-Laurent (Flahault). 2° ESPÈCES UBIQUISTES. Clematis Vitalba, Flammula; Anemone Hepatica; Ranunculus acris, repens, bulbosus; Ficaria ranunculoides; Helleborus fœtidus; Aquilegia vulgaris; Papaver Rhœas, Argemone; Chelidonium majus; Fumaria officinalis; Raphanus Raphanistrum; Barbarea patula; Sisymbrium officinale, Alliaria; Arabis sagit- tata, Gerardi, Thaliana ; Cardamine hirsuta; Alyssum calycinum; Draba verna; Neslia paniculata ; Biscutella lœvigata ; Iberis pinnata; Thlaspi arvense, perfo- liatum ; Capsella Bursa-pastoris; Lepidium campestre; Helianthemum vulgare; Viola odorata; Polygala vulgaris; Silene inflata ; Melandrium silvestre; Agros- temma Githago; Saponaria officinalis; Lychnis Flos-cuculi ; Dianthus prolifer; Sagina procumbens ; Mæhringia trinervia; Arenaria serpillyfolia, leptoclados ; Stellaria media, Boræana; Cerastium viscosum, brachypetalum, vulgatum ; Linum catharticum; Malva silvestris, rotundifolia; Hypericum perforatum ; Geranium columbinum, molle, rotundifolium, Robertianum, purpureum; Ero- dium cicutarium et var. commixtum; Ononis procurrens; Medicago Lupulina; Melilotus arvensis; Trifolium pratense, arvense, repens, minus, campestre; Lotus corniculatus; Astragalus glycyphyllos; Vicia sativa, angustifolia ; Lathy- rus pratensis; Coronilla varia; Prunus spinosa, fruticans; Geum urbanum ; Potentilla verna, reptans; Fragaria vesca; Rubus cœsius, discolor ; Agrimonia Eupatoria ; Poterium dictyocarpum, muricatum; Alchemilla arvensis; Cratæ- gus monogyna; Epilobium parviflorum ; Bryonia dioica; Sedum album, acre; Saxifraga granulata, tridactylites; Daucus Carota; Scandix Pecten-Veneris ; Anthriscus silvestris; Hedera Helix; Rubia peregrina; Galium Cruciata, Apa- rine; Asperula cynanchica, arvensis; Sherardia arvensis; Crucianella angusti- folia; Valerianella olitoria, carinata ; Dipsacus silvestris; Tussilago Farfara ; Bellis perennis; Senecio vulgaris; Leucanthemum vulgare, Parthenium; Inula Conyza; Pulicaria dysenterica ; Helichrysum Stæchas ; Cirsium lanceolatum, acaule, arvense; Cichorium Intybus; Lapsana communis; Hypochæris radicata; Thrincia hirta; Leontodon hispidus; Tragopogon pratensis; Taraxacum offici- nale; Lactuca virosa, muralis ; Crepis taraxacifolia, virens; Hieracium muro- rum; Campanula glomerata; Primula officinalis; Fraxinus excelsior; Convol- vulus arvensis; Lycopsis arvensis; Echium vulgare; Solanum nigrum ; Verbas- cum pulverulentum, Thapsus; Scrofularia canina; Linaria striata; Veronica Chamædrys, arvensis, agrestis, hederæfolia, polita; Odontites serotina ; Mentha rotundifolia; Lycopus europæus; Origanum vulgare; Clinopodium vulgare; Salvia pratensis, Lamium purpureum; Ballota fœtida; Marrubium vulgare; Ajuga reptans; Verbena officinalis ; Plantago major, lanceolata ; Chenopodium Vulvaria, album; Rumex pulcher ; Polygonum aviculare ; Euphorbia helioscopia, CAMUS. = HYBRIDES D'ORCHIDÉES. 157 Cyparissias, Peplus; Urtica urens, dioica; Parietaria diffusa; Quercus sessi- liflora; Salix alba; Alnus glutinosa ; Muscari comosum; Lemna minor; Phleum pratense; Agrostis vulgaris, canina; Aira caryophyllea; Arrhenatherum ela- tius; Poa annua, pratensis, bulbosa, compressa, nemoralis; Briza media; Scleropoa rigida ; Dactylis glomerata ; Festuca duriuscula, arundinacea; Bro- mus tectorum, sterilis, erectus, arvensis, mollis; Hordeum murinum; Lolium perenne; Polypodium vulgare; Asplenium Trichomanes, Ruta-muraria; Equi- selum arvense. M. Camus fait à la Société la communication suivante : HYBRIDES D'ORCHIDÉES ; par M. E.-G. CAMUS. J'ai l'honneur de présenter à la Société deux hybrides bigénériques d'Orchidées de la flore parisienne. Il est à remarquer que ces plantes n'ont une origine bigénérique que pour les botanistes qui admettent les genres discutables formés aux dépens de l'ancien genre Orchis. X Gymnadenia souppensis G. Cam. (G. conopea var. densiflora X O. maculata var. Helodes). Plante ayant le port du G. conopea. Bulbes palmés. Tige de 4-6 déci- mètres. Feuilles supérieures lancéolées linéaires, les inférieures ovales lancéolées. Fleurs disposées en épi compact cylindrique allongé, roses ou presque blanches, à odeur agréable peu développée. Périanthe à divisions latérales étalées ; labelle à trois lobes, le moyen dépassant les latéraux. Éperon un peu conique, plus court que l’ovaire, courbé et dirigé en bas. — Cette plante se différencie facilement du G. conopea par son éperon court; elle diffère du G. odoratissima par son port beaucoup plus robuste, par son éperon conique et non filiforme, enfin par ses feuilles inférieures lancéolées et non linéaires-aiguës. — Prairie tourbeuse du Loing à Souppes (G. Camus, abbé Chevallier, Jeanpert et Luizet). Dans les environs de Paris, il y a deux variétés bien tranchées de Gymnadenia conopea. L'une assez grêle, à épi court peu dense, croît sur les terrains secs, elle est peu ou point odorante; la seconde est la variété densiflora Diet. (O. anisoloba Peterm.), elle a le port plus ro- buste, l'épi est long et très dense, l'odeur dégagée est très agréable et plus intense que celle du G. odoratissima. Cette variété paraît, dans notre région, propre aux terrains humides et tourbeux ; c’est celle que l’on observe à Souppes. X ©. Chevallieriana G. Cam. (Orchis maculata var. Helodes X Pla- tanthera bifolia). 158 SÉANCE DU 13 MARS 1891. Bulbes palmés. Tige de 2 à 5 décimètres, feuilles supérieures brac- téiformes, les deux ou trois inférieures oblongues obtuses ou lancéo- lées. Périanthe de l'O. Helodes : labelle à trois lobes, le médian plus étroit et presque aussi long que les latéraux. Éperon plus long que le labelle, plus court que l'ovaire, horizontal, arqué, un peu renflé au sommet et légèrement comprimé au-dessous du sommet. — Cette hybride a le port d’un O. maculata var. Helodes à feuilles de Platanthera bifo- lia. On la distingue de l'O. maculata par la forme de ses feuilles et par son éperon court, mais ayant la forme de l'éperon d'un Platanthera. Il est aussi à noter que, bien que les feuilles et la tige soient celles d'un Platanthera, les bulbes sont palmés. — Prairie tourbeuse du Loing à Souppes. (G. Camus, abbé Chevallier, Jeanpert et Luizet.) M. Chatin dit qu'il y aurait peut-être lieu de revenir au genre Orchis pris au sens le plus large, les nombreux hybrides constatés dans ce groupe depuis quelques années tendant à montrer comme très discutable la valeur des genres secondaires établis aux dépens de l’ancien genre Linnéen. M. Rouy fait remarquer que, si les hybrides entre Gymnadenia, Orchis et Platanthera peuvent ne pas être considérés comme bigé- nériques, il ne saurait en être ainsi, même sans parler de la flore exotique, des hybrides bien connus entre Serapias et Orchis et aussi de l’hybride produit par le croisement du Gymnadenia albida avec l Herminium Monorchis (G. Aschersoniana Brügger et Killias) trouvé en Suisse dans l'Engadine, et qu'on pourrait rechercher aussi dans les hautes montagnes de France où ces deux plantes croissent parfois non éloignées l’une de l’autre, notam- ment dans la Haute-Savoie, aux Voirons, autour de Chamonix, etc. M. Henri Hua fait à la Société la communication suivante : SUR UN CYCLAMEN DOUBLE ; par M. Henri HUA. Je veux aujourd’hui présenter seulement à la Société un pied de Cyclamen qui m'a paru offrir un curieux exemple de duplicature. Il présente sept fleurs dissemblables. La première en date est simple, tétramère dans toutes ses parties, Les trois suivantes, bien épanouies, sont pentamères, comme il est normal, et doubles. Des trois qui vien- nent ensuile, encore non épanouies, les deux plus âgées ont le calice hexamère, la plus jeune a le calice pentamère; toutes trois présentent des indices de duplicature, mais de moins en moins considérables. H. HUA. = SUR UN CYCLAMEN DOUBLE. 159 N'ayant pu me livrer à un examen détaillé de chaque fleur, je me bornerai actuellement à faire remarquer ce fait très particulier : que la duplicature, au lieu d'être due, comme c'est l'ordinaire, à la transfor- mation des étamines et des carpelles et à la multiplication des pétales et des organes devenus pétaloïdes, provient de la formation de fleurs secondaires, contenues dans le calice de la fleur principale, et situées, chacune, immédiatement sous les divisions de la corolle, alternant, comme celles-ci, avec les divisions du calice. Ces fleurs annexes présen- tent à première vue une corolle et des étamines bien développées. Les fleurs principales dont la corolle, les étamines et le pistil se trou- vent en dedans de ce verticille de fleurs annexes, sont normales et ont ces parties régulièrement développées. J'espère pouvoir, dans une prochaine séance, présenter sur la consti- tution de ces fleurs, ou plutot de ces inflorescences anormales, une Note plus détaillée après analyse. SÉANCE DU 10 AVRIL 1891. PRÉSIDENCE DE M. ROZE. M. Danguy, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 13 mars, dont la rédaction est adoptée. À propos du procès-verbal, M. Duchartre dit que l'intéressante com- munication de M. Hua sur des fleurs de Cyclamen persicum semi- doubles lui a donné l'idée d'examiner si d'autres fleurs de la même espèce, également semi-doubles, qui ont été, il y a peu de temps, présentées à la Société nationale d'Horticulture, doivent leur semi- duplicature à une production de fleurs supplémentaires comme celles que vient de montrer notre collègue. Grâce à l'obligeance de M. Millet, horticulteur à Bourg-la-Reine, dans l'établissement de qui a pris nais- sance la variété dont il s'agit, il a pu faire porter son examen sur de nom- breuses fleurs. Il a reconnu ainsi que la semi-duplicature des Cyclamen de M. Millet tient uniquement à ce que, dans ces plantes, la corolle divise chacun de ses lobes en deux portions entièrement semblables, de telle sorte que, en dedans d'un calice normal et o-lobé, se trouve une corolle 10-lobée, entourant l’androcée et le pistil restés sans altéra- 160 SÉANCE DU 10 AVRIL 1891. tion de leur état normal. Dans quelques fleurs il a vu la division de la corolle effectuée à divers degrés, il en a même observé une qui réunis- sait les deux modes de semi-duplicature; car, entre une corolle à lobes partagés et un calice normal, se trouvait une fleur supplémentaire ana- logue à celles que présente le Cyclamen persicum de M. Hua. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société le décès de deux de ses membres, MM. le marquis de Puivert et Eugène Cauvet. M. de Puivert prenait part fréquemment aux sessions extraordinaires de la Société, et l'on avait toujours plaisir à y retrouver ce confrère aimable et bien- veillant ; il est décédé à Toulouse, le 16 janvier, âgé de quarante-neuf ans. C’est au même âge qu'est mort subitement à Montpellier, le 15 mars dernier, M. Eugène Cauvet, avocat. « Doué d’aptitudes multiples et d’une grande intel- ligence, il avait consacré de longues années à l'étude de la philosophie et du droit, des mathématiques et de la littérature, Dés la création de l’Institut de Botanique, il en était devenu l’un des amis les plus dévoués ; il y avait entre- pris la rédaction d’un catalogue critique des plantes du Roussillon qu’il laisse à l’état d’ébauche. Sa perte est vivement ressentie par nos confrères de Mont- pellier (1). » M. le Président, par suite des présentations faites dans la der- nière séance, proclame membres de la Société : MM. le D" HoLLANDE, directeur de l’École préparatoire à l’ensei- gnement supérieur, rue de Boigne, 19, à Chambéry (Savoie), présenté par MM. Duchartre et Malinvaud. Maro (Charles), rédacteur au Journal des Débats, à Poissy (Seine-et-Oise), présenté par MM. Malinvaud et Dangeard. TEmP1É (Léon), propriétaire, rue Maguelone, 3, à Mont- pellier, présenté par MM. Flahault et Cauvet. M. le Président annonce ensuite une nouvelle présentation. M. le D' Bornet, membre de la Commission de comptabilité, donne lecture du procès-verbal suivant : (1) Ces détails sur notre regrelté confrère M. Cauvet nous ont été obligeamment donnés par M. Flahault. (Ern. M.) SÉANCE DU 10 avRIL 1894. 161 PROCÈS-VERBAL DE VÉRIFICATION DES COMPTES DU TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE PAR LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ POUR L'ANNÉE COMPTABLE 1890. La Commission de comptabilité a vérifié dans tous leurs détails les comptes présentés par M. Ramond, trésorier de la Société. Lesdits comptes se soldent par un excédent de recettes, au 31 décembre 1890, de 41588 fr. 77 cent., dûment représenté par les valeurs détaillées dans le Rapport sur la situation financière dont M. le Trésorier a donné lec- ture à la Société dans la séance du 27 février dernier. La Commission a reconnu la complète régularité de ces comptes. Elle propose, en conséquence, à la Société de les déclarer approuvés et de renouveler à M. Ramond l'expression de ses vifs sentiments de gratitude. Paris, le 10 avril 1891. Les membres de la Commission : ED. Borner, CiNTRACT, H. DE VILMORIN. Le Président, E. Roze. Les propositions formulées à la fin de ce procès-verbal sont mises aux voix et adoptées. Dons faits à la Société : Blanchet, Catalogue des plantes vasculaires du sud-ouest de la France comprenant le département des Landes et celui des Basses- Pyrénées. Renault et Zeiller, Études sur le terrain houiller de Commentry, livre deuxième. (Don de M. Bernard Renault.) A. Sada, Flore médicale, 1* fascicule. Sauvaigo, Plantes rares. Elfving, Sur une action directrice qu'exercent certains corps sur les tubes sporangifères du Phycomyces nitens. - Ueber physiologische Fernwirkung einiger Kòrper. J. Coulter, Upon a collection of plants made by M. Nealley in Texas, etc. Trelease, The Missoury botanical Garden. Bulletin de la Société d'études des sciences naturelles de Reims; 1" année, n° 1. T. XXXVIII. (SÉANCES) 11 162 : SÉANCE DU 10 avriz 1891. Paléontologie française, terrain jurassique, livr. 45 et 46. Types proangiospermiques et Supplément final. Annales du Bureau central météorologique de France, année 1889, tomes IT et III. M. Jeanpert communique à la Société la Note suivante : LOCALITÉS NOUVELLES DE MOUSSES DES ENVIRONS DE PARIS ; par M. Édouard JEANPERT. Gymnostomum tenue Schimper. — Meudon. Dicranella cerviculata Schimper. — Meudon. Fissidens exilis Hedw. — Meudon, Marly. — pusillus Wils. — Marly, Jeufosse. — crassipes Wils. — Fontainebleau. Barbula membranifolia Hook. — Corbeil. Grimmia orbicularis B. E. — Crosnes, Bas-Meudon. Buxbaumia aphylla Hall. — Montmorency. (Cette Mousse a été récoltée en . Compagnie de notre zélé confrère M. l’abhé L. Chevallier.) Leskea polyantha Hedw. — Ceps de Vigne à Étiolles, près Corbeil. M. Van Tieghem fait à la Société la communication suivante : STRUCTURE ET AFFINITÉS DES STACHYCARPUS, GENRE NOUVEAU 2 DE LA FAMILLE DES CONIFÈRES; par M. Ph. VAN TIEGHEM. | | Endlicher a, comme on sait, réparti les espèces du genre Podocar- pus en quatre sections : Nageia, Eupodocarpus, Dacrycarpus et Sta- chycarpus. Dans les trois premières, le fruit est solitaire sur un pédicelle charnu; elles ne diffèrent entre elles que par la forme des feuilles. Dans la quatrième, les fruits sont groupés en épi lâche sur un pédicelle ligneux (1). Cette division du genre en quatre sections a été admise par tous les auteurs-qui ont suivi. La section Stachycarpus comptait, pour Endlicher, cinq espèces : P. andina, spicata, taxifolia, ferruginea et falcata. Parlatore en a exclu le P. falcata, dont le pédicelle est charnu, et par contre y a introduit les P. nivalis et alpina, ce qui élevait à six le nombre des espèces (2). Bentham et Hooker ont reporté les P. taxifoiia, ferru- (1) Endlicher, Synopsis Coniferarum, p. 205, 1847, et Genera plantarum, supp. IV, pars 11, p. 9, 1847. (2) Parlatore, Prodromus, XVI, 2, p. 507, 1868. VAN TIEGHEM. — AFFINITÉS DES STACHYCARPUS. 163 ginea, nivalis et alpina dans les Eupodocarpus, parce que les fruits y sont solitaires, et quoique le pédicelle y soit ligneux, ne conservant dans la section Stachycarpus que les P. andina et spicata, qui ont àla fois les fruits en épi et le pédicelle ligneux (1). La section ainsi réduite a été adoptée plus tard par Eichler (2). On verra plus loin ce qu'il faut penser de cette extrême réduction. Philippi a donné, en 1860, le nom de Prumnopitys elegans à un arbre de la famille des Conifères, originaire des Andes du Chili, où on le nomme Lleuque, aussitôt introduit par M. Veitch dans la culture des jardins d'Europe (3). Par l’organisation de sa fleur femelle, ainsi que par son fruit charnu et comestible qui lui a fait donner son nom (Prum- nopitys, Pin prunier), cette plante se rattache aux Podocarpus et, comme les fleurs femelles et plus tard les fruits y sont groupés en épi sur un pédicelle qui demeure ligneux, elle appartient à la section Sta- chycarpus. Aussi n’a-t-elle pas tardé à être identifiée d’abord par Parlatore (4), plus tard par Bentham et Hooker (5), avec le P. andina de Pœppig, qui croit dans la mème région. Dans les collections horti- coles, elle continue néanmoins à porter le nom sous lequel elle a été introduite. ` On vient de voir que, par les caractères extérieurs, les Stachycarpus diffèrent déjà des autres sections beaucoup plus que celles-ci ne diffèrent entre elles. Ici, en effet, les différences portent sur la fleur et le fruit ; là, elles n'intéressent que la conformation de la feuille. Si donc, à ces différences externes, déjà si marquées, il vient s'en ajouter d'autres, non moins importantes, tirées de la structure de l'appareil végétatif, on sera conduit à séparer ce groupe d'espèces de l'ensemble des autres Podocarpus, pour en faire un genre à part, qui devra, en vertu de la loi de priorité, porter ie nom de Stachycarpus. Montrer qu'il en est ainsi et qu'il y a lieu, par conséquent, de consli- tuer ce genre nouveau, puis rechercher, par la comparaison avec les autres genres de la famille, la place qu’il convient de lui assigner dans l’ensemble : tel est le double objet de cette Communication. (1) Bentham et Hooker, Genera plantarum, III, p. 435, 1883. 7 (2) Eichler dans Engler ct Prantl, Die natürlichen Pflanzenfamilien, II, 1, p. 104, 1887. : (3) Philippi, Zwei neue Gattungen der Taxineen aus Chile (Linnea, XXX, p. 371, 1860). (4) Loc. cit., p. 520, 1868. (5) Loc. cit., p. 435, 1883. 164 SÉANCE DU 10 AvRrIL 1891. I Structure des STACHYCARPUS. Étudions d'abord la structure de la racine, de la tige et de la feuille dans les Podocarpus andina, spicata et taxifolia, puis comparons-la, membre à membre, à celle des Podocarpus des trois autres sections. Racine. — La jeune racine du Podocarpus andina a son écorce formée de cellules à membranes finement striées en réseau, mais dé- pourvues de bandes d'épaississement. L'endoderme porte, sur les faces latérales de ses cellules, qui sont étroites, de courts plissements su- bérisés, rapprochés de la face interne. Le cylindre central a trois faisceaux ligneux, qui confluent au centre en forme d'étoile, et trois faisceaux libériens alternes, formés chacun d'un arc mince, concave en dehors, composé de deux rangs de tubes criblés étroits. Les faisceaux libériens sont séparés des faisceaux ligneux par deux assises de cellules conjonctives, dont l’externe deviendra plus tard génératrice du liber et du bois secondaires, tandis que l’interne demeurera à l’état de parenchyme amylacé, séparant le bois primaire du bois secondaire. L'ensemble des faisceaux ligneux et libériens forme un prisme triangulaire à faces concaves, séparé de la surface cylindrique de l’endoderme par le péricycle; celui-ci est donc plus mince en face des faisceaux ligneux, plus épais et renflé vers l’intérieur en face des faisceaux libériens. En dehors des faisceaux ligneux, le péricyele n’a que deux ou trois rangs de petites cellules amylifères. En dehors du milieu des faisceaux libériens, il compte dix à douze rangs de cellules plus grandes, disposées en deux zones distinctes ; dans la zone externe, elles sont arrondies ou un peu aplaties tangentiellement, séparées par de petits méats aérifères et abondamment pourvues de grains d'amidon; dans les renflements internes, elles sont un peu allongées radialement, sans méats et ne con- tiennent qu'un liquide clair autour de leurs gros noyaux. Cette remar- quable différenciation du péricycle en deux zones en face des faisceaux libériens se retrouve, plus ou moins marquée, chez toutes les Coni- fères. Dans chacun des ares épais qu’il forme en dehors des faisceaux libé- riens, le péricycle renferme trois canaux sécréteurs résinifères équidis- tants. Ces canaux sont bien situés dans le péricyele, non dans le liber ; chacun d'eux a, en effet, en dehors de lui, trois assises amylifères, et en dedans de lui, le séparant des cellules péricychiqués dépourvues d'ami- don, deux autres assises amylifères. Ils appartiennent donc non seule- VAN TIEGHEM. — AFFINITÉS DES STACHYCARPUS. 165 ment au péricycle, mais à la zone externe, amylifère, du péricycle. Ils sont normalement au nombre de neuf dans la racine. Pourtant, dans des racines plus étroites, mais toujours ternaires, leur nombre peut s'abaisser; on peut n'en trouver que deux en dehors d'un ou de plu- sieurs faisceaux libériens, ce qui donne huit, sept ou six en tout; on peut même n'en observer qu'un seul en dehors d'un ou de plusieurs faisceaux libériens, cinq, quatre ou trois en tout. Par contre, dans des racines plus épaisses, qui ont quatre faisceaux ligneux et autant de faisceaux libériens, le nombre des canaux sécréteurs s'élève à douze (1). Plus tard, après l'exfoliation totale de l'écorce par un périderme pro- duit aux dépens de l'assise externe du péricycle, d'abord en dehors des faisceaux libériens, puis en dehors des faisceaux ligneux, on retrouve, dans l'épaisseur du péricycle, qui est alors devenu amylacé et homogène dans toute son épaisseur, les trois canaux sécréteurs correspondant à chacun des trois faisceaux libériens primitifs. En dedans d'eux se voit, pendant quelque temps, le feuillet corné provenant de l'écrasement du liber primaire; mais ce feuillet disparait peu à peu totalement, digéré sans doute par le parenchyme libérien secondaire sous-jacent. Plus tard, les cellules de ce parenchyme libérien épaississent énormé- ment et lignifient leur membrane, de manière à constituer un arc sclé- reux. Plus en dedans, on voit aussi des fibres à section carrée, isolées dans les séries radiales du liber secondaire. Le bois secondaire demeure séparé du bois primaire, comme il a été dit plus haut, par une assise de cellules de parenchyme amylacé; mais celles-ci s'accroissent tangentielle- ment et séparent d'abord les trois faisceaux ligneux primaires au centre, où elles se rejoignent en formant une petite moelle; puis elles séparent çà et là les vaisseaux dans chaque faisceau ligneux, qui se trouve ainsi dissocié. Cette séparation centrale et cette dissociation des faisceaux ligneux, par suite de la croissance ultérieure du parenchyme conjonctif primaire, se retrouvent aussi, comme on sait, dans la racine des Dico- tylédones. ; j Les Podocarpus spicata et taxifolia offrent dans leur racine la même structure primaire, c'est-à-dire une écorce sans bandes d'épaississement et un cylindre central ternaire avec trois canaux sécréteurs dans la zone amylifère du péricycle, en dehors de chacun des trois faisceaux libé- (1) Pai déjà signalé, dans une racine quaternaire de Prumnopitys elegans (= Po- docarpus andina), l'existence de trois canaux sécréteurs en rapport avec chaque fais- ceau libérien, Mais j'admettais alors que les canaux étaient creusés dans le bord externe du faisceau libérien lui-même, qu'ils étaient libériens (Recherches compara aa sur l'origine des membres endogènes [Ann. des sc. nat., I série, VII, p. 353, 18809): Je me suis assuré depuis qu'ils sont en réalité, comme je viens de les décrire, péricy- cliques. 166 SÉANCE DU 40 AvRIL 1891. riens. Plus tard, les mêmes modifications s'y produisent aussi au cours de la période secondaire. Je n'ai pas pu étudier la racine des Podocarpus ferruginea, nivalis et alpina, qui, avec les trois espèces précédentes, composent la section Stachycarpus de Parlatore. Il y aura lieu de s'assurer plus tard si elle partage ou non la même structure. Il en est tout autrement dans les Podocarpus des trois autres sec- tions. La jeune racine du Podocarpus (Nageia) latifolia a les cellules de son écorce munies de filets saillants et lignifiés, de forme spiralée ou réticulée; elles sont toutefois dépourvues de cadres d'épaississement, même dans l'assise sus-endodermique. Le cylindre central y est binaire, formé de deux faisceaux ligneux joints au centre en une hande diamé- trale et de deux faisceaux libériens composés d'un arc mince de tubes criblés étroits, comme dans le P. andina. L'ensemble des faisceaux ligneux et libériens forme, sur la section transversale, une ellipse aplatie, séparée de la circonférence endodermique par le péricycle. Celui-ci, mince en dehors des faisceaux ligneux, épais en dehors des faisceaux libériens, amylacé dans toute l'étendue de sa zone externe, dépourvu d'amidon dans ses renflements internes supra libériens, est et demeure à tout âge entièrement dépourvu de canaux sécréteurs. La jeune racine des Podocarpus (Eupodocarpus) macrophylla, Makii, neriifolia, elongata, Purdieana, lanceolata, japonica, chinensis, chilina, lœta, etc., a la même structure binaire, avec une écorce munie de fines bandes spiralées ou réticulées, et un péricycle mince en dehors des faisceaux ligneux, épais en dehors des faisceaux libériens, amy- lacé dans sa zone externe, entièrement dépourvu de canaux sécréteurs. Mème structure binaire encore dans la racine du Podocarpus (Dacry- carpus) cupressina, où les spiricules de l'écorce se concentrent dans l'assise sus-endodermique, de manière à y ébaucher des cadres d’épais- sissement. Le péricycle y est aussi dépourvu de canaux sécréteurs. En résumé, les Podocarpus de la section Stachycarpus diffèrent de tous ceux des autres sections par la structure primaire de la racine, qui est habituellement ternaire, avec une écorce dépourvue d’épaississements spiralés et un péricycle creusé de canaux sécréteurs au dos de chaque faisceau libérien, ce dernier caractère étant le plus important des trois. A ces différences s’en ajoute une autre, tirée du mode de formation des radicelles. J’ai montré, en effet, que dans le Podocarpus andina la radicelle, qui naît en face d’un faisceau ligneux, est enveloppée d’une poche digestive simple, produite par la dilatation de l’endoderme, tandis que dans le Podocarpus (Nageia) latifolia, et dans les P. (Eupodocarpus) neriifolia et japonica, la radicelle, qui naît latéralement par rapport au VAN TIEGHEM. — AFFINITÉS DES STACHYCARPUS. 167 faisceau ligneux, digère l'endoderme et se trouve, par conséquent, dépourvue de poche (1). Tige. — La jeune tige du Podocarpus andina a, dans son cylindre central, cinq gros faisceaux libéroligneux disposés en cercle autour d’une moelle pentagonale. En dehors du cercle des faisceaux, on voit treize canaux sécréteurs résinifères en rapport avec la disposition 5/13 des feuilles. Les cellules sécrétrices ne sont séparées du bord externe du liber que par un ou deux rangs de cellules à parois un peu épaissies, mais non lignifiées, comme collenchymateuses. Les cellules qui sépa- rent latéralement les canaux et les deux assises qui les bordent en dehors ont le même aspect. Les canaux sécréteurs sont donc creusés dans une couche de cellules un peu collenchymateuses, qui entoure le cercle des faisceaux. Cette couche est très probablement le péricyele et l’assise de parenchyme ordinaire qui la touche en dehors doit être regardée comme l’endoderme, bien que ses cellules soient dépourvues de plissements latéraux. Les canaux sécréteurs sont donc périeycliques dans la tige, comme dans la racine. L’écorce est dépourvue de fibres, mème sous l’épiderme, qui renferme des stomates. La tige des P. spicata et taxifolia offre essentiellement la même Structure. Si maintenant nous examinons comparativement la tige des Podo- carpus des trois autres sections, nous n’y apercevons que peu de diffé- rences. Les canaux sécréteurs occupent partout la même position, mais leur nombre est plus grand ou plus petit, suivant que chaque faisceau foliaire en entraîne trois ou un seul, comme il sera dit plus loin. Leur nombre peut s'abaisser à deux dans le Podocarpus (Dacrycarpus) cupressina; ils sont très étroits dans le P. (Nageia) latifolia. Le péricycle épaissit et lignifie ses membranes dans sa région interne chez le P. (Dacry- carpus) cupressina, de manière à former, en dedans des canaux, un anneau seléreux, çà et là interrompu. L’écorce et la moelle renfer- ment çà et là des fibres éparses [P. (Eupodocarpus) elongata, macro- phylla, etc.], ou des cellules à cristaux prismatiques [P. (Eupodocar- pus) elongata, P. (Nageia) latifolia, ete.]. Le seul caractère différentiel général paraît être la présence constante, dans tous les Podocarpus de ces trois sections, d’un rang de fibres sous- épidermiques, çà et là interrompu, fibres qui font toujours défaut aux Stachycarpus. Feuille. — En entrant dans la feuille du Podocarpus andina, le (1) Recherches comparatives sur l'origine des membres endogènes (Ann. det 2. nat., 7* série, VIII, p. 351, 1889). 168 SÉANCE DU 40 AVRIL 1891. faisceau libéroligneux entraine avec lui le canal dorsal correspondant. Ce canal occupe donc dans le limbe le milieu de la région inférieure, supralibérienne ou péricyclique, du péridesme. L'endoderme, dont les cellules sont arrondies et non plissées, passe, en effet, au-dessous de lui et remonte de chaque côté, à une certaine distance du faisceau, pour se rejoindre au-dessus du bois. Latéralement, les cellules du péridesme comprises entre le flanc du faisceau et l'endoderme se différencient, à partir du bois, en cellules à membrane lignifiée, épaissie en spirale et en réseau, pleines d'un liquide hyalin, sans protoplasme ni noyaux, mortes, par conséquent, qui forment ici, comme chez toutes les autres Conifères, une petite lame de vaisseaux surnuméraires, extraligneux et péridesmiques : c'est le tissu de transfusion de H. de Mohl (1). L'écorce de la feuille, c'est-à-dire tout le tissu compris entre le péri- desme et l'épiderme, est palissadique sur la face supérieure, rameuse et lacuneuse sur la face inférieure, et n'offre dans sa zone moyenne aucune différenciation particulière. Elle est aussi entièrement dépour- vue de fibres sous-épidermiques. L'épiderme enfin, muni d'une cuticule peu épaisse, n’a de stomates que sur la face inférieure. Même structure dans la feuille du P. spicata et du P. taxifolia. Examinons maintenant, d'une façon comparative, la structure de la feuille chez les Podocarpus des trois autres sections. Dans les P. (Nageia) latifolia, Blumei, Beccarii, agathifolia et Nageia, le gros faisceau, qui entre dans la feuille en entrainant avec lui cinq canaux sécréteurs, s'y divise un certain nombre de fois de ma- nière à former dans le large limbe autant de nervures parallèles. La plupart de ces faisceaux ont, dans l'arc inférieur de leur péridesme peu développé, un étroit canal sécréteur, dont quelques-uns sont dépourvus. Tous ont, de chaque côté du bois, une petite aile vasculaire pérides- mique, formée de quelques cellules réticulées. L'écorce, tantòt palissa- dique en haut, lacuneuse en bas (P. Nageia), tantôt au contraire lacunėuse en haut, palissadique en bas (P. latifolia), tantôt enfin palis- sadique sur les deux faces (P. agathifolia), n'offre aucune différencia- tion particulière dans sa zone moyenne. Elle est terminée sous l'épiderme par un rang de fibres lignifiées, tantôt continu en haut et sur les bords, interrompu en bas aux stomates (P. Nageia), tantôt au contraire inter- rompue en haut aux stomates, continue en bas (P. latifolia), tantôt enfin interrompue également sur les deux faces (P. agathifolia, Becca- rii, Blumei). Elle renferme, en outre, dans sa couche lacuneuse, de (1) Mohl, Bol. Zeitung, 1871. Voir aussi, au sujet de ce tissu : Frank (Bot. Zeit., 1864), Bertrand (Ann. des sc. nat., 5° série, XX, 1874), de Bary (Vergl. Anatomie, 1877), Zimmermann (Flora, 1880), Scheit (Jenaische Zeitsch., XVI, 1882) et Ph. Van Tieghem (Journal de botanique, V, 1891). VAN TIEGHEM. = AFFINITÉS DES STACHYCARPUS. 169 longues fibres isolées. L'épiderme a ses stomates localisés tantôt sur la face inférieure (P. Nageia), tantôt sur la face supérieure avec quel- ques-uns seulement sur la face inférieure (P. latifolia), ou bien répan- dus également sur les deux faces (P. agathifolia, Blumei, Beccarii). Au point de vue de la structure de la feuille, les Podocarpus de la section Eupodocarpus comprennent deux groupes d'espèces, qu'il con- vient d'étudier séparément. Dans les P. (Eupodocarpus) Totara, elongata, falcata, lœta, nubi- gena, vitiensis, etc., le faisceau libéroligneux a dans son péridesme un canal sécréteur dorsal et, de chaque côté du bois, une aile vasculaire réticulée, tantôt étroite et épaisse (P. Totara, lœta, etc.), tantôt large et mince (P. elongata, falcata, etc.). L'écorce, palissadique en haut, lacuneuse en bas (P. Totara, lœta, nubigena, etc.), ou palissadique des deux côtés (P.elongata, falcata, vitiensis), n'offre dans sa zone moyenne aucune différenciation spéciale. Elle se termine, sous l'épi- derme, par une assise de fibres lignifiées, continue en haut et inter- rompue en bas dans le premier cas, interrompue à la fois en haut et en bas dans le second. L'épiderme n'a de stomates que sur la face inférieure dans le premier cas; il en a sur les deux faces dans le second. Dans la feuille des P. (Eupodocarpus) macrophylla, japonica , chinensis, Makii, chilina, lanceolata, Purdieana, neriifolia, elata, Sellowii, bracteata, neglecta, coriacea, angustifolia, Lamberti, ver- ticillata, leptostachya, Drouyniana, Junghihniana, Rumphii, Thun- bergii, amara, etc., le faisceau a quelquefois dans son péridesme un seul canal sécréteur dorsal (P. Purdieana, chilina, coriacea, Sel- lowii, amara, angustifolia, Lamberti, verticillata, ete.), le plus sou- vent trois, un médian et deux latéraux (P. macrophylla, japonica, chinensis, neriifolia, lanceolata, Makii, neglecta, bracteata, elata, Rumphii, Thunbergii, etc.) (1). Sur les flancs du bois, l'aile vascu- liare péridesmique est tantôt étroite et épaisse (P. lanceolata, Makii, chi- lina, etc.), tantôt plus large et souvent reployée vers le bas (P. Pur- dieana, chinensis, leptostachya, Sellowii, elata, etc.). L'écorce, palis- sadique en haut, lacuneuse en bas, se termine sous l'épiderme par une assise de fibres lignifiées, toujours continue en haut et sur les bords, mais qui en bas tantôt n'existe qu'au-dessous de la nervure (P. japonica, (1) C'est donc à tort que M. Bertrand a attribué à tous les Podocarpus un seul canal sécréleur au dos du faisceau de la feuille (Ann. des sc. nat., 5° série, XX, p. 56 et p. 65, 1874). Outre les trois canaux péricycliques dorsaux, le P. Thunbergii a un canal sécréteur dans l'écorce de la feuille le long de chaque bord ; par là cette espèce se distingue de toutes les autres. Je n'ai pas pu retrouver dans le P. viliensis le canal sécréteur qui, d’après M. Bertrand (loc. cit., p. 62), y serait situé au milieu du pa- renchyme de chaque côté de la nervure. Comme il a été dit plus haut, la feuille de cette plante n'a qu’un seul canal dorsal. 170 SÉANCE DU 10 Avriz 1891. chilina, bracteata, neglecta, leptostachya, etc.), tantôt existe dans toute la largeur avec interruption aux stomates (P. Purdieana, elata, Sel- lowii, Rumphii, angustifolia, Thunbergüi, etc.). L'épiderme n'a de stomates que sur la face inférieure. En outre, et c’est le caractère propre de ce groupe d'espèces, l'écorce y offre au milieu de son épaisseur, dans sa zone lacuneuse, une différen- ciation remarquable. Là toutes les cellules, depuis l’endoderme jus- qu'aux éléments palissadiques du bord, s’allongent beaucoup perpendi- culairement au plan de symétrie et forment des files transversales accolées dans le sens de l’épaisseur de la feuille, entièrement séparées les unes des autres par des espaces aérifères dans le sens de la lon- gueur, çà et là seulement unies par de courtes anastomoses. Ces cel- lules cylindriques ont une membrane notablement épaissie, munie de ponctuations simples sur les faces latérales où elles se touchent et où elles touchent le parenchyme vivant, et plus ou moins fortement ligni- fiées ; elles sont ajustées bout à bout dans chaque file par une cloison oblique ponctuée et la base de la première cellule qui touche l’endo- derme, ainsi que le sommet de la dernière qui touche les cellules palis- sadiques du bord, sont également ponctuées. Elles ont perdu leur proto- plasme, leur noyau, et ne renferment qu’un liquide hyalin. En un mot, elles sont mortes et jouent évidemment un rôle conducteur. Chaque file peut donc être regardée comme un vaisseau ponctué, différencié dans la zone lacuneuse de l'écorce foliaire. Au lieu de ponctuations, ces cel- lules sont quelquefois munies de bandes spiralées et réticulées (P. amara, etc.); les vaisseaux qu’elles forment ressemblent alors beaucoup aux vaisseaux réticulés de l’aile péridesmique. Ensemble, tous ces vaisseaux transverses, parallèles, appuyés d’une part contre l’endoderme, de l’autre contre le tissu palissadique du bord, constituent une lame vasculaire située dans le prolongement de l'aile vasculaire péridesmique, mais toujours séparée de cette aile par l’endoderme, qui demeure vivant et ne lignifie pas ses membranes. Les coupes longitudinales tangentielles passant par le milieu du limbe sont particulièrement instructives à cet égard. Intéressant à la fois, et dans toute leur largeur, l'aile vasculaire péridesmique réticulée et la lame vasculaire corticale ponctuée, parfois elle aussi réticulée (P. amara), elles les montrent nettement séparées tout du long par l’assise endo- dermique. L’aile vasculaire péridesmique ayant reçu le nom de tissu de trans- fusion, la lame vasculaire corticale qui lui correspond et physiologi- quement la continue pourrait être nommée tissu d'irrigation. En- semble, ces deux tissus et l’endoderme qui les sépare servent, en effet, VAN TIEGHEM. — AFFINITÉS DES STACHYCARPUS. 171 à transmettre latéralement la sève ascendante depuis le bois du faisceau libéroligneux jusqu'au tissu palissadique du bord du limbe (1). Dans le P. (Dacrycarpus) cupressina, la feuille est fortement aplatie latéralement et sa section transversale a la forme d’un étroit losange. Le faisceau, qui est petit, a dans son péridesme un canal sécréteur en bas et, de chaque côté du bois, quelques cellules réticulées formant une aile vasculaire rudimentaire. L’écorce, peu différenciée, se termine tout autour, sous l’épiderme, par un rang de fibres lignifiées; l’assise à chlorophylle située sous les fibres offre çà et là dans ses cellules une division en lobes rapprochés au contact, comme dans les Pins. L’épi- derme a des stomates sur les quatre faces. La structure est essentielle- ment la même dans les P. (D.) dacrydioides et usta, où la petite feuille est quadrangulaire avec des stomates sur les quatre faces. Il en est autrement dans le P. (Dacrycarpus) falciformis dont la feuille, large de 6 à 7 millimètres, esi aplatie dans le plan vertical. Ici, le tissu de transfusion, à partir des flancs du bois, se recourbe à la fois vers le haut et vers le bas, et se rejoint en un anneau continu tout autour du faisceau, comme dans les Pinus. En bas, il passe entre l’endoderme et le canal sécréteur, montrant ainsi à l’évidence que celui-ei est péri- desmique. Le tissu d'irrigation part, non pas des flancs comme d’ordi- naire, mais de l’endoderme au-dessous du liber et au-dessus du bois, et se dirige vers le bas et vers le haut dans le plan de symétrie de la feuille jusqu’au bord. La bande ainsi formée est plus épaisse que d’ordi- naire et comprend çà et là quelques cellules vivantes. Ces différences dans le tissu de transfusion et dans le tissu d'irrigation sont certaine- ment en rapport avec le sens différent où la feuille s’aplatit. L’écorce est munie de fibres sous-épidermiques et l’épiderme a des stomates sur les quatre faces latérales. Suivant les espèces, les Podocarpus de la section Dacrycarpus se montrent donc, comme ceux de la section Eupodocarpus, tanlôt pour- vus, tantôt dépourvus de tissu d'irrigation. En résumé, au milieu de toutes ces variations de structure, une seule différence anatomique subsiste entre la feuille des Stachycarpus et celle (1) Cette remarquable différenciation de l'écorce foliaire est connue depuis long- temps. Elle a été observée pour la première fois, en 1865, par M. Thomas (Jahrb. f. wiss. Bot., IV, p. 37) dans les P. macrophylla, chilina, chinensis, etc., et signalée plus tard par H. de Mohl dans les Podocarpus neriifolia et macrophylla, ainsi que dans les Cycas (Bot. Zeit., p. 11, 1871). C'est à tort que M. Bertrand l'a attribuée à tous les Eupodocarpus et surtout que, se méprenant sur la pensée de H. de Mohl, il a désigné ces longues cellules transversales sous le nom de tissu de transfusion (loc. cit., p. 58 et 65, 1874). Plus récemment, M. Zimmermann (Flora, 1880, p. 2) et M. Scheit (Jenaische Zeitschrift, XVI, p. 624, 1883), en s'occupant du tissu de trans- fusion, en ont dit quelques mots. Ce dernier auteur se refuse toutefois à attribuer à ce tissu un rôle conducteur analogue à celui du tissu de transfusion. +12 SÉANCE DU 10 AvRIL 1891. des Podocarpus des trois autres sections ; c’est, chez ceux-ci, la présence constante d’une assise de fibres lignifiées dans l'écorce sous l’épiderme, caractère différentiel que l’on a déjà constaté plus haut entre les tiges de ces deux groupes d'espèces. Conclusions. — De tout ce qui précède, il résulte que les Podocarpus de la section Stachycarpus se distinguent de tous ceux des trois autres sections à la fois par la structure de la racine, de la tige et de la feuille. La racine des Stachycarpus a son écorce dépourvue de bandes d’épais- sissement, et son cylindre central, habituellement ternaire, possède des canaux sécréteurs dans le péricycle en dehors des faisceaux libériens. La tige et la feuille de ces plantes ont leur écorce dépourvue de fibres lignifiées sous-épidermiques. La racine des Podocarpus des trois autres sections a son écorce munie de bandes d'épaississement lignifiées, et son cylindre central, habituellement binaire, est dépourvu de canaux sécréteurs péricycliques. La tige et la feuille de ces plantes ont leur écorce munie de fibres ligni- fiées sous-épidermiques. - Les plus fortes différences sont, comme on voit, dans la racine, c'est- à-dire dans le membre de la plante qui est le moins sujet à varier. Elles en acquièrent d'autant plus d'importance au point de vue de la recherche et de la détermination des affinités. ` À ces caractères internes, il convient maintenant de joindre les carac- tères externes déjà signalés plus haut. ll y en a deux, comme on a vu : la nature du pédicelle fructifère, qui demeure grêle et ligneux dans les Stachycarpus, qui se renfle et devient charnu dans les autres Podo- carpus, et la disposition des fruits, en épi dans ceux-là, solitaires dans ceux-ci. Mais ils n’ont pas tous les deux la même valeur; le premier est plus important que le second. Le P. taxifolia possède, en effet, sous tous les rapports, la même structure que les P. andina et spicata. Wa aussi, comme eux, un pédicelle fructifère grêle et ligneux; mais il en diffère par ses fruits solitaires. Aussi Bentham et Hooker d’abord, et plus tard Eichler, attribuant à tort à la disposition des fruits une impor- tance égale ou même supérieure à celle de la nature du pédicelle fruc- tifère, ont-ils exclu cette espèce de leur section Stachycarpus. Endlicher et Parlatore avaient mieux jugé les choses en l'y introduisant et en l'y conservant, bien que, des deux caractères exigés, elle n’en possédàt qu'un seul. C'était en même temps reconnaître implicitement qu'à leurs yeux et malgré le sens précis du nom de Sfachycarpus, la disposition en épi devait céder le pas à la gracilité et à la consistance ligneuse du pédicelle. Telle est aussi la conclusion à laquelle l'anatomie nous con- duit aujourd’hui. VAN TIEGHEM. — AFFINITÉS DES STACHYCARPUS. 173 En résumé, il y a lieu de séparer les Podocarpus andina, spicata et taxifolia de tous les autres Podocarpus, pour en former un genre dis- tinct. Ce genre est défini : 4° par la forme grêle et la consistance ligneuse du pédicelle fructifère ; 2° par la structure de la racine, de la tige et de la feuille, telle qu’on vient de la faire connaître. On n’introduit pas dans celte définition la disposition en épi des fleurs femelles et des fruits, parce qu’elle ne s’observe que dans une partie des espèces. Ainsi caractérisé, ce genre nouveau doit porter le nom de Stachy- carpus, qui a été donné à ce groupe d'espèces par Endlicher, dès 1847, et qui n’a été attribué depuis, semble-t-il, à aucun autre genre. Et cela, bien que le caractère particulier exprimé par ce nom n’appartienne pas à la totalité des espèces et ne puisse pas, par conséquent, contribuer à définir le genre. Le genre Stachycarpus comprend actuellement les St. andina, spi- cata et taxifolia. Il y faut joindre très probablement le P. ferruginea. Dans cette espèce, la tige est, en effet, dépourvue de fibres sous-épider- miques et la feuille y manque à la fois de tissu d'irrigation et de fibres sous-épidermiques. Reste à savoir si le P. nivalis et le P. alpina doi- vent ou non y prendre place. Je n’ai pas eu à ma disposition la première de ces deux espèces; quant à la seconde, par le rang de fibres sous-épi- dermiques qu’elle possède dans la tige et dans la feuille, elle parait bien devoir être rattachée à la section Eupodocarpus. Elle s’y rattache d'ail- leurs aussi par son pédicelle fructifère, qui est charnu. Restreint par là aux trois sections : Nageia, Eupodocarpus et Dacry- carpus, qui ne diffèrent entre elles que par la forme des feuilles, pluri- nerves dans la première, uninerves et aplaties transversalement dans la seconde, uninerves et quadrangulaires ou aplaties longitudinalement dans la troisième, le nom de Podocarpus y gagne de reprendre toute sa signification littérale, puisque désormais dans toutes les espèces du genre, sans exception, le pédicelle fructifère est renflé et charnu. Il Affinités des STACHYCARPUS. Maintenant, quelle place convient-il de donner au genre Stachycarpus dans la famille des Conifères ? Il ne peut être question, bien entendu, de l’éloigner du genre Podocarpus. La structure si remarquable de la fleur femelle et du fruit dans ces deux groupes d'espèces suffit à les maintenir rapprochés. Il s’agit seulement de savoir comment ces deux genres doivent être placés par rapport aux autres Conifères et Pun par rapport à l’autre. : L L. Cl. Richard, qui a divisé le premier la famille des Conifères en 174 SÉANCE DU 10 AvRIL 1891. trois tribus : Cupressinées, Abiétinées et Taxinées, classait les Podo- carpus en tête des Taxinées (1). Pour Endlicher, les Podocarpus étaient le type d’une des quatre fa- milles qu’il distinguait dans sa classe des Conifères, savoir : les Cupres- sinées, les Abiétinées, les Podocarpées et les Taxinées. Dans son opi- nion, les Podocarpées étaient intermédiaires entre les Abiétinées (y compris les Araucariées), dont elles ont l’ovule renversé, et les Taxinées, dont elles ont les fleurs femelles solitaires (2). Parlatore ne reconnaissait, dans la famille des Conifères, que deux tribus : Abiétinées et Taxinées, et classait les Podocarpus à la fin des Taxinées, à côté du Ginkgo (3). Bentham et Hooker ont, au contraire, divisé la famille des Conifères en six tribus équivalentes : Cupressinées, Taxodiées, Taxées, Podocar- pées, Araucariées et Abiétinées (4). Pour eux, comme pour Endlicher, les Podocarpus sont intermédiaires entre les Taxées et les Araucariées, qui de leur côté mènent aux Abiétinées. Enfin, tout récemment Eichler, revenant, semble-t-il, à l'opinion de Parlatore, n’a distingué dans la famille des Conifères que deux tribus : les Pinoïdées et les Taxoïdées, et a placé les Podocarpus en tête des Taxoïdées, en les séparant des Abiétinées et des Araucariées par toute la série des Cupressinées (5). Après de pareilles divergences, la question est loin d'ètre vidée. La distinction anatomique que nous venons d'établir entre les Stachycar- pus et les Podocarpus va nous conduire à la solution du problème. Les Stachycarpus, avons-nous dit, possèdent dans leur racine des canaux sécréteurs péricycliques en dehors des faisceaux libériens. Y a-t-il, dans la famille des Conifères, d’autres genres dont la racine offre le même caractère et quels sont-ils ? Il n’y en a point parmi les Cupres- sinées de Richard et d’'Endlicher; il n’y en a pas non plus parmi leurs Taxinées. Mais parmi leurs Abiétinées, il y en a deux, et deux seule- ment, savoir : les Araucaria et les Dammara. Dans la racine des Araucaria (A. excelsa, imbricata), par exemple, le cylindre central a deux faisceaux ligneux, unis au centre en une bande diamétrale, et deux faisceaux libériens, formés d’un are mince de tubes criblés, séparés des faisceaux ligneux par deux rangs de cellules con- (1) L. Cl. Richard, Commentatio de Coniferis et Cycadeis, Stuttgart, 1826. (2) Endlicher, Synopsis Coniferarum, p. 203, 1847. (3) Parlatore, Prodromus, XVI, 2, p. 507, 1868. (4) Bentham ct Hooker, Genera, HI, p. 434, 1883. (5) Eichler, Die natürlichen Pflanzenfamilien von Engler und Prantl, H, 1, p- 65; 1887. VAN TIEGHEM. — AFFINITÉS DES STACHYCARPUS. V 75 jonctives, dont l'externe sera plus tard générateur du liber et du bois secondaires. Ensemble, les faisceaux ligneux et libériens forment, sur la section transversale, une ellipse aplatie, séparée de la circonférence endodermique par le péricycle. Celui-ci est donc mince en dehors des faisceaux ligneux, oü il ne compte que trois ou quatre assises, épais en dehors des faisceaux libériens, oü il en comprend sept ou huit. En hiver, il est abondamment pourvu d'amidon dans toute son étendue. Dans l'arc épais superposé à chaque faisceau libérien, le péricycle est muni de canaux sécréteurs résinifères, en nombre variant de six à deux suivant le diamètre décroissant de la racine. Ces canaux sont séparés des tubes criblés externes par un ou plusieurs rangs de cellules amylifères. Ils sont donc bien situés dans le péricycle (1). Plus tard, on les retrouve dans le péricycle amylacé en dehors du feuillet corné qui résulte de l'écrasement du liber primaire à la suite du développement du liber secondaire. Même structure dans la racine des Dammara (D. ovata, Browni). Le cylindre central binaire a un péricycle épais en face des faisceaux libériens, oü il est creusé de canaux sécréteurs, au nombre de quatre à deux, suivant le diamètre décroissant de la racine. Par les canaux sécréteurs péricycliques de leur racine, c'est-à-dire précisément par le caractère qui les distingue le mieux des Podocarpus, les Stachycarpus se rapprochent donc intimement des Araucaria et des Dammara, et de ces deux genres seulement. Or ces deux genres sont justement ceux qui, par ailleurs, notamment par l'ovule unique et renversé, ressemblent le plus aux Podocarpus, en même temps que d'autre part ils se rattachent aux Abiétinées, qui ont aussi les ovules renversés, mais multiples. Aussi Bentham et Hooker en ont-ils fait, comme il a été dit plus haut, un petit groupe spécial, les Araucariées, intermédiaire à leurs Abiétinées et à leurs Podocarpées, de même que ces dernières établissent le passage entre les Araucariées et les Taxées. Conclusions. = Ceci posé, on peut, de quatre manières différentes, chercher à exprimer ces multiples affinités. Ou bien conserver les Stachycarpus dans les Taxinées, en les pla- çant en tête de la série, avant les Podocarpus, tandis que les Abiéti- nées finiront tout près par les Araucaria et Dammara. Ou bien faire passer les Stachycarpus dans les Abiétinées, à la suite des Araucaria (1) Et non dans le bord externe du faisceau libérien lui-même, comme je l'ai cru iorsque, pour la première fois, j'ai fait connaitre l'existence de ces canaux sécréteurs chez les Araucaria (Mémoire sur les canaux sécréteurs des plantes [Ann. des sc. nat., 5° série, XVI, p. 97, 1872]), et comme je Pai admis encore récemment (Recher- ches comparatives sur l'origine des membres endogenes [Ann. des sc. nat., 7* série, VI, p. 348, 1889]). 476 SÉANCE DU 10 avrik 1891. et Dammara, avec lesquels ils constitueront la sous-tribu des Arauca- riées, la série des Taxinées commençant alors tout près par les Podo- carpus. Ou bien remonter en même temps les Stachycarpus et les Podocarpus dans les Abiétinées, à la suite des Araucaria et Dammara, en commençant la série des Taxinées par les Dacrydium. Ou bien, enfin, ériger les quatre genres Araucaria, Dammara, Stachycarpus et Podocarpus, sous le nom d'Araucariées ou de Podocarpées, en une tribu distincte, caractérisée par l'ovule unique renversé, intermédiaire entre les Abiétinées et les Taxinées. De ces quatre solutions, la seconde est la plus conforme à la structure, celle qui satisfait le mieux l'Anatomie ; elle a l'inconvénient de séparer peut-être un peu trop les Stachycarpus des Podocarpus. La troisième pourra paraitre préférable en ce que, tout en n'écartant pas les Stachy- carpus des Podocarpus, elle permet de définir les Abiétinées par l'ovule renversé, les Taxinées par l'ovule dressé, et de limiter, par con- séquent, ces deux tribus avec plus de simplicité et de précision qu'il n'a été fait jusqu'ici. La structure du pollen, qui est, comme on sait, muni d'ampoules latérales chez les Stachycarpus et les Podocarpus, tout aussi bien que chez les Abiétinées, plaide encore en sa faveur. La qua- trième offre à peu près les mêmes avantages que la troisième. La première, qui est la plus conforme à la tradition généralement adoptée, est la moins bonne de toutes; elle ne satisfait, en effet, ni l'Anatomie, puisqu'elle écarte les Stachycarpus des Araucaria et Dammara, ni la Morphologie externe, puisqu'elle laisse deux genres à ovule renversé et à pollen ampullifère dans une tribu dont les autres genres ont l’ovule dressé et le pollen normal. M. Mangin fait à la Société la communication suivante : SUR LA DÉSARTICULATION DES CONIDIES CHEZ LES PÉRONOSPORÉES ; par M. L. MANGIN (1). La dissémination des conidies chez les Champignons, et en particulier chez les Péronosporées, a été l'objet d'un certain nombre d'observations qui nous ont fait connaitre avec détails l'histoire physique du phéno- mène, sans nous renseigner sur la nature des transformations chimiques de la membrane qui précèdent et déterminent la chute de ces conidies. Dans les observations que j'ai présentées sur la structure des Pérono- sporées (1), j'ai annoncé que l'apparition de la callose, dans les filaments s. L. Mangin, Sur la structure des Péronosporées (Comptes rendus, décembre MANGIN. = CONIDIES DES PÉRONOSPORÉES. ii conidifères, où elle n'existe ordinairement pas, est en relation très étroite avec la désarticulation des conidies; je me propose dans cette Note de fournir quelques développements sur ce sujet. On trouve dans le mémoire de de Bary (1), publié en 1863 dans les Annales des sciences naturelles, une description sommaire de la for- mation des conidies chez le Cystopus candidus, mais c’est grâce à l'étude de M. Zalewski que nos idées ont été précisées à cet égard. Je crois utile de donner la description de cet'auteur en ce qui concerne le Cystopus candidus (2). Au moment où la baside va former une conidie, » le sommet arrondi s’étrangle et le fragment ainsi déterminé augmente de volume et se renfle en une tête arrondie, comme dans l’'Oidium » anguineum; quand il a acquis la largeur de la baside, on voit appa- » raître, au niveau de l’étranglement, une mince bordure de cellulose » (celluloseleiste), qui s'accroît graduellement vers l’intérieur et s’épa- » nouit peu à peu de manière à former une cloison transversale pri- » maire compacte. » ... Quand cette cloison a acquis son épaisseur définitive, elle se » divise en trois couches : une moyenne et deux extérieures, dont l’une » appartient à la membrane de la baside, l’autre à la conidie ; ces denx » membranes s'étendent en voûte et demeurent séparées par la région » médiane gélatineuse. » ... Cette lamelle moyenne est formée d’une sorte de gelée, comme le montre la réaction avec l’iode et l'acide sulfurique. Elle se colore » en rose jaune, pendant que les membranes des conidies et des basides se colorent en bleu; cette gelée augmente peu à peu en volume et » acquiert son plus grand développement quand la conidie est indivi- » dualisée. » À partir de ce moment, elle se résorbe presque entièrement à la » maturité et ne forme plus entre les conidies les plus vieilles et par » suite les plus extérieures, qu’un fragment d'union assez étroit et dif- » ficile à voir. » M. Zalewski ne sait rien de la nature de la gelée formant, d’après lui, la lamelle moyenne des cloisons de séparation des conidies ; il se borne à en constater la solubilité dans l’eau : « par l’arrivée de la plus » petite quantité d’eau, elle est entièrement dissoute et les spores » qu’elle réunissait deviennent libres. » M. Zalewski ajoute d’ail- leurs (3), comme de Bary l’avait déjà fait remarquer, que la dissolution Y Y < (1) De Bary, Recherches sur le développement de quelques Champignons parasiles, in Ann. sc. nat., BoT. 4° série, t. XX, p. 16, 1863. (2) Zalewski (A.), Ueber Sporen Abschnurung und Sporenabfallen bei den Pilzen, in Flora, 1883, p. 251. (3) Zalewski, loc. cit., p. 252. T. XXXVIII; (SÉANCES) 12 178 SÉANCE DU 10 AVRIL 1891. de la gelée et, consécutivement, la mise en liberté des conidies, n'exigent pas l'apport de l'eau à l'état liquide; car cette gelée, très hygrosco- pique, absorbe l'humidité de l'air et se dissout dans l'eau absorbée à l’état de vapeur. De Bary complète en 1884 (1) la description donnée par M. Za- lewski; mais en décrivant le Cystopus cubicus, il ne parait pas admettre, comme M. Zalewski, la division de la membrane primaire en trois couches. On lit en effet (2): « La membrane gélatineuse se continue en haut » avec la paroi latérale de la conidie; mais, pendant que celle-ci épaissit » sa membrane par une formation postérieure, on voit apparaître, à Pin- » térieur de la cloison transversale, une couche membraneuse, à peine » visible à l’origine, qui se continue avec la cloison latérale de la conidie » et qui est de même nature que celle-ci. » De Bary laisse indécise la nature de la cloison transversale et se borne à constater qu’elle offre « au microscope la teinte bleuâtre bril- lante des membranes gélatineuses ». Dans les genres de la famille autres que le Cystopus, l'observation des divers stades du développement des conidies est plus difficile, aussi manquons-nous d'observations précises sur les Plasmopara, les Pero- nospora, etc. Cependant M. Cornu (3) a donné, à propos du mécanisme de l’émission des conidies, une description accompagnée de divers dessins (planche I, fig. 7, œ, b, c, d), les seuls que l’auteur n'ait pas dessinés lui-même et qu’il indique comme ayant été copiés, sans donner la source des travaux auxquels cet emprunt a été fait. Malgré l’incer- titude qui existe sur l’origine de cette description, je la reproduis ici; car M. Cornu, en l’adoptant, l’a faite sienne. Quand la spore s’est isolée du filament par une cloison, on observe les modifications suivantes : «<... Du côté de la spore, et vers l’intérieur, la cloison semble se gon- » fler considérablement, et en même temps, elle parait comme refoulée » par une pression ayant son origine dans le filament. » Du côté du filament, la cloison semble diminuer ensuite sans que » l'effet précédent soit annulé, en gonflant sa surface libre; à ce mo- » ment, dans des cas rares, mais très nets, on peut voir une sorte de » substance incolore, d'apparence gélatineuse, séparant les deux moi- » tiés de la cloison par un diaphragme de nature différente; en dehors » du contour se montre un petit bourrelet incolore qui le dépasse et fait (1) De Bary, Vergleichende Morphologie und Biologie der Pilze, Mycetosoen und Bacterien. Leipzig, 1884. (2) De Bary, loc. cit., p. 74. (3) Cornu (Maxime), Observations sur le Phylloxera et sur les parasitaires de la Vigne. — Etude sur les Péronosporées, II. — Le Peronospora des Vignes (Mémoires de l'Institut, 1882, p. 38 et pl. I, fig. 7). MANGIN. — CONIDIES DES PÉRONOSPORÉES. 179 » Saillie, dénotant ainsi la présence de cette couche intercalaire (fig. 7, c). » Cette sorte de disque intercalaire a la propriété de se gélifier de plus » en plus et les deux parties de la cloison sont ainsi séparées. Du côté » du filament, la cloison se bombe sous la pression intérieure, et chasse » la spore qui achève de se détacher et tombe (fig. 7, d). » Il semble donc, d’après la description et les dessins de l’auteur ano- nyme non cité par M. Cornu, que la matière gélatineuse apparaisse entre les deux moitiés dédoublées de la cloison et par suite postérieure- ment à celles-ci. M. Zalewski (1) admet, pour le Peronospora, la division de la cloison en trois couches qu'il avait déjà indiquées chez le Cystopus candidus; on lit en effet, à propos du Sclerospora graminicola : €... La conidie se sépare du stérigmate au moyen d’une cloison ; » cette cloison s’épaissit considérablement et se sépare en trois couches » dont les deux extérieures apparaissent aux membranes des cellules » voisines, tandis que la troisième s'accroît plus fortement en épaisseur » et prend enfin l’aspect d’une gelée... » Nous verrons plus loin ce qu’il faut penser de ces descriptions. Procédé opératoire. — Avant de décrire mes propres observations, j'indiquerai rapidement le procédé opératoire qu’on peut employer dans ce cas particulier, pour mettre en évidence les diverses transformations des basides ou des stérigmates au moment de la formation et de l’émis- sion des conidies. Les coupes minces, pratiquées au milieu des régions de tissus envahies par le parasite, séjournent pendant quelque temps dans l’eau de Javelle, pour les débarrasser des matières plasmiqnes ; après lavage à l’eau, on les dépose sur le porte-objet et on y ajoute quel- ques gouttes d’une solution alcoolique de soude ou de potasse caustique très concentrée ; après dix ou douze minutes, on neutralise par l'acide acétique et l’on traite les coupes par les réactifs colorants. La cellulose et la callose étant les seules substances dont on doive s'occuper ici, on emploie une solution concentrée d’acide phosphorique iodé qui colore la cellulose en un beau bleu; la coloration est très foncée et instantanée, parce que, comme l’a remarqué depuis longtemps Persoz, le traitement par les alcalis rend la cellulose plus facilement colorable par les réac- tifs. Pour reconnaître la callose, on emploie l’un des nombreux bleus solubles à l’eau formés de triphénylrosaniline trisulfonée (2) ; comme (1) Zalewski (A.), loc. cit., p. 260. o ` : la, Parmi +a réactifs de la callose, j'ai indiqué [Sur les réactifs colorants des sub- stances fondamentale de la membrane, in Comptes rendus 1890] les bleus alcalins qui ne sont autre chose que les produits de sulfonisation de la triphénylrosaniline 180 SÉANCE DU 10 AVRIL 1891. il pourrait encore exister des matières azotées, il est bon de mélan- ger l'un des bleus employés avec une solution de brun acide (1). Ce mélange doit toujours être employé dans un milieu acide (acide acétique à 3 pour 100, acide formique à 3 pour 100); il colore en brun les ma- tières azotées, la cuticule, sans colorer la cellulose ni la callose, tandis que la callose se teint en bleu verdâtre brillant. Après l'action de ce mé- lange qui exige quelques minutes, on lave à l'eau et on peut conserver les préparations dans la glycérine aqueuse pendant quelques mois sans décoloration. Les préparations traitées par l'acide phosphorique iodé se conservent ainsi très longtemps à l'abri de la lumière. ou de la triphénylpararosaniline, appartenant au groupe du triphénylméthane. La triphénylpararosaniline pure est une base qui, combinée à Pacide chlorhydrique, forme le bleu de diphénylamine, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool [on le désigne, dans le commerce, sous les noms de bleu de diphénylamine soluble à lal- cool, bleu de Bayer soluble à l'alcool, bleu direct}. Le mélange de chlorhydrate de triphénylrosaniline et de triphénylpararosaniline jouit des mêmes propriétés que le bleu de diphénylamine [on le désigne sous le nom de bleu d'aniline soluble à lal- cool, bleu de gentiane 6 B, bleu opale, bleu de nuit, bleu lumière]. Ces divers bleus ne colorent pas la callose, mais ils teignent le protoplasme, la lignine, la cutine et les composés pectiques. En traitant ces deux séries de sels par l’acide sulfurique, on obtient des combinai- sons plus ou moins sulfonées, d'autant plus solubles dans l'eau que la sulfonisation est plus complète ; ces combinaisons sont désignées sous le nom de bleus alcalins : tels sont le bleu alcalin, bleu de Nicholson, etc. Les produits les plus employés obtenus avec le bleu d’aniline soluble à l'alcool sont : le bleu soluble extra 6 B, le bleu a l'eau O, bleu de Chine, le bleu marine, les bleus cotons, les bleus papiers. Les produits obtenus avec le bleu de diphénylamine sont le bleu alcalin D, les bleus de Bayer. Ces diverses combinaisons forment, en mélange, un très grand nombre de colorants solubles dans l’eau, qui ne se fixent pas sur la cellulose, mais colorent les matières azotées en bleu foncé, la callose en bleu verdâtre, et très légèrement les membranes imprégnées de lignine. La coloration obtenue est plus intense quand la sulfonisation est plus complète. J’emploie plus spécialement les marques suivantes : le bleu Ni- cholson 6 B, le bleu soluble BLSE, le bleu coton C 4 B, de la maison Poirrier et Dalsace, à Saint-Denis (Société anonyme des matières colorantes et produits chi- miques); le bleu brillant verdâtre pour coton, le bleu papier V [Bayer et C", à Flers, près de Roubaix]; les bleus alcalins 6 B, bleus nouveaux G et R (L. Cassella, Lyon); Bleu de Bayer DBF (Neuville-sur-Saône, Badische Aniline Soda Fabrik). (1) Les produits désignés sous le nom de bruns acides appartiennent à la série des couleurs azoïques, comme les bruns Bismarck (vésuvine, brun d’aniline); tandis que ces derniers colorants sont des chlorhydrates de triamidoazobenzol et ne colorent jamais la cellulose ni la callose, mais teignent les composés pectiques ; les bruns acides, de composition variable d’ailleurs et n’ayant souvent aucune relation avec les bruns Bismarck, sont des sels de soude dont la matière colorante est la base. Ces produits, solubles dans l'eau, colorent le protoplasme en brun; certains d’entre eux peuvent aussi, quoique faiblement, colorer la cellulose en rose; ils teignent aussi très fortement la lignine, la cutine dans un bain acide, mais ils ne colorent pas la callose ni les composés pectiques. Comme ils se mélangent sans précipitation avec les bleus solubles dont il a été parlé plus haut, le mélange de ces deux colorants convient très bien pour distinguer la callose au milieu des tissus riches en matières azotées, ainsi que j'ai pu le constater en étudiant les tubes criblés et le pollen. Jemploie spécialement les marques suivantes : Brun acide [brun vésuvien acide, nuance rougeâtre pour laine (Poirrier et Dalsacc)]; Brun acide, brun de bronze 4 l'acide [Bayer et C", Flers, près de Roubaix]. MANGIN. — CONIDIES DES PÉRONOSPORÉES. 181 Cystopus candidus L. — Pour obtenir la série complète des étais de développement, il faut examiner les taches dans lesquelles l’épiderme fortement distendu par les conidies n’est pas encore rompu. On trouve alors sur les coupes transversales des basides qui portent jusqu’à dix ou douze conidies, et en comparant entre elles deux ou trois séries, on a tous les stades du développement. Les basides sont des massues environ trois fois plus longues que larges formées par le renflement des filaments mycéliens, leur paroi très épaissie dans la région rétrécie, très mince à l’extrémité arrondie et libre de la baside et vers le tiers supérieur : tantôt la paroi s’amincit graduellement, tantôt au contraire et le plus souvent, l’amincissement est brusque (fig. 3e, pl. IV). La membrane se colore fortement en bleu par l'acide phosphorique iodé, sauf dans la région terminale où la coloration est toujours faible. Sous l’action du mélange de bleu soluble et de brun acide, la membrane de la baside demeure incolore, témoignant ainsi de l’absence de la callose (1). Cependant on aperçoit très fréquemment une couche qui renforce la paroi de la baside vers la région moyenne; cet épaississement, qui demeure incolore avec l’acide phosphorique iodé, se colore en bleu par le mélange de bleu soluble et de brun acide (fig. 4, cal), il est donc formé de callose pure. Quand une conidie va se former, on aperçoit dans la région supé- rieure de la baside et un peu au-dessus de la région épaissie, un anneau de callose d’abord très mince et à peine visible, puis de plus en plus épais, qui s'accroit vers l’intérieur, comme l’a fort bien décrit de Bary, en rétrécissant peu à peu l’orifice qu’il laisse en son centre. Le bord de cet anneau est adossé à la région la plus mince de la paroi de la baside (fig. 3, a, b; fig. 4 a, 4b). Bientôt cet anneau forme un enton- noir sans bec, dont la pointe est tournée vers la baside (fig. 3 c ; fig. 4c), puis l’orifice de cet entonnoir se ferme, et la conidie est séparée de la baside par une cloison convexe ou conique, dont la concavité est tour- née vers la conidie. A ce moment ou quelquefois un peu avant, la paroi cellulosique très mince contre laquelle cette cloison est appliquée, se résorbe et un étran- glement se produit comme si la substance de la cloison transversale se rétractait en s’épaississant encore un peu ; cet étranglement a lieu très rapidement et la moitié basilaire de la conidie, le sommet de la baside (1) Le traitement que j'ai recommandé plus haut, suffisant pour étudier et mani- fester les réactions de la callose dans les filaments conidifères, ne permet pas de constater sa présence dans les filaments mycéliens, où, comme je Pai affirmé, cette substance existe foujours. Le mycélium demeureraincolore ou à peine teinté en bleu, sauf dans certaines régions âgées et dans les parties où la callose forme des épaissis- sements à l’intérieur des tubes mycéliens, qui se colorent alors en bleu vif. 182 SÉANCE DU 10 AvRIL 1891. s'arrondissent par l'extension et l'accroissement de la membrane cellu- losique. On peut voir à ce moment la conidie presque sphérique ratta- chée à la baside par un amas de callose qui présente la forme d’une cupule embrassant la base un peu piriforme de la conidie (fig. 3e; 4 d). Cette cupule a été décrite par M. Zalewski chez le Cystopus Portulace, mais il ne l’a pas rencontrée chez le Cystopus candidus, où elle est cependant toujours très nette. Cette cupule est convexe ou plane du côté de la baside, mais elle présente souvent au milieu une petite fossette, qui est le dernier vestige de l’orifice de la cloison en entonnoir; elle est fortement concave vers la conidie avec un très léger reuflement au centre (fig. 4 e). A ce moment la cupule est homogène et formée de callose pure, on n’y aperçoit pas cette division en trois couches que M. Zalewski prétend avoir vue dès l’individualisation de la conidie. Bientôt la cupule se rétrécit et, ses bords supérieurs se réduisant pro- gressivement, elle prend, au bout de peu de temps, la forme d’un fragment cylindrique reliant les conidies; mais la membrane cellulo- sique des conidies ou de la baside n’est pas encore continue, elle manque au niveau du massif de callose (fig. 4b). C’est d’abord dans le sommet de la baside (fig. 4b, 4c, m), qui s’est accru notablement pour reprendre ses dimensions primitives, qu’on voit la cloison cellulosique se continuer à la base ou à travers le bouchon de callose, quand celui-ci est en saillie vers l’intérieur, La cloison de la conidie se complète plus tard quand la forme en cupule a presque dis- paru (fig. 4 d, m'). Tantôt cette cloison occupe la région la plus interne du lien de callose, tantôt au contraire elle traverse, en se formant, la cal- lose d'union et emprisonne ainsi, à l’intérieur de la conidie, une partie du support; généralement, c’est lorsque la conidie offre le deuxième rang à partir de la baside, que la membrane cellulosique se complète. Jusqu'ici les modifications observées dans la forme, la masse du lien de callose unissant les conidies, ont eu lieu par un travail de résorption; mais à partir du moment où la paroi cellulosique des conidies s’est complétée, la callose acquiert peu à peu la propriété de se dissoudre dans l’eau, et au fur et à mesure de cette transformation, sur laquelle je n'ai encore aucune donnée, cette substance devient moins colorable par les bleus solubles. En tous cas, cette transformation et !a liquéfaction consécutive ne sont pas précédées d’un gonflement : la substance qui relie les conidies ne mérite pas le nom de substance gélatineuse que lui ont donné M. Zalewski et de Bary. Il ne saurait être question de gélification, car les composés pectiques qui provoquent ou éprouvent la gélification font ici absolument défaut; la disparition de la membrane présente, dans ce cas, un des exemples les plus nets de liquéfaction. MANGIN. — CONIDIES DES PÉRONOSPORÉES. 183 Si l’on regarde les chaines de conidies, on trouve dans chacune, les diverses phases que nous venons de décrire, représentées par des conidies d'àge croissant à mesure que l'on s'écarte de la baside (1). II résulte de la description précédente que le sommet des basides se reconstitue sans cesse par un mécanisme de rénovation qui ne peut être ici que la croissance par intussusception, car il y a raccord de la mem- brane nouvellement formée avec la membrane plus âgée, qui s'est résorbée suivant un contour circulaire, au moment de l’individualisation de chaque conidie; ce raccord s'observe facilement à cause de l’épais- seur inégale de la paroi à ce niveau. L'anneau de callose, qui est le pre- mier signe de la formation des conidies, n’est pas toujours situé au même endroit; le plus souvent il apparaît, pour chaque conidie ou pour chaque groupe de conidies, dans une région plus voisine du sommet, de sorte que la paroi latérale des basides présente des épaisseurs iné- gales dues aux raccords successifs de la membrane. Il en résulte des stries causées par la coloration plus ou moins foncée de la membrane au niveau de ces raccords (fig. 5); chacun de ces stries correspond à la formation d’un groupe de conidies, car elles sont toujours moins nombreuses que les conidies successivement issues de la baside. Le sommet de cette dernière est alors, au bout d’un certain temps, atténué en pointe arrondie ou même nettement conique. Quand les basides ont formé un certain nombre de conidies, leur activité s’épuise, et comme les filaments mycéliens sont interrompus çà et là par d’épais bouchons de callose qui suppriment la communi- cation avec les parties vigoureuses, et que, d'autre part, les tissus de la feuille nourricière sont épuisés, la formation des conidies cesse. C’est dans les régions où l’épiderme est depuis longtemps exfolié que l’on rencontre ces basides épuisées par leur activité; sur des coupes transversales, on les distingue à la disparition des chaines de conidies, chaque baside étant nue ou terminée seulement par une conidie qui paraît incapable d’achever son développement. La membrane des basides est alors notablement épaissie dans sa région terminale, elle est plus ou moins déformée, on y voit souvent les stries des raccords successifs de la membrane; elle présente enfin presque toujours des épaississements internes, offrant l’aspect de boutons saillants dans la cavité et disposés de manière à former deux ou plusieurs rangées à la face interne; quel- quefois ces rangées paraissent irrégulières, à cause de la fusion de deux (1) Quand les préparations ont été traitées par l'acide phosphorique iodé, les chaînes de conidies ne sont pas visibles, car cet acide gonfle et dissout la callose qui unit les conidies entre elles. Cette dissolution est très lente avec l’acide dilué, assez rapide avec l’acide concentré. 184 SÉANCE DU 24 AvRIL 1891. boutons voisins. Ces épaississements sont formés, soit de callose pure, soit d'un mélange de callose et de cellulose. Les observations que je viens de présenter pour le Cystopus candidus peuvent être vérifiées avec les autres espèces du genre, comme je l'ai fait pour le Cystopus cubicus et la forme très voisine, pour ne pas dire identique, du Cystopus spinulosus. (A suivre.) L'heure étant avancée et plusieurs communications écrites étant encore à l’ordre du jour, M. le Président décide qu’elles seront lues dans la prochaine séance. SÉANCE DU 24 AVRIL 4891. PRÉSIDENCE DE M. ROZE. M. Danguy, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 10 avril, dont la rédaction est adoptée. M. le Président, par suite de la présentation faite dans la der- nière séance, proclame membre de la Société : M. Bazizze (Marc), banquier, Grande-Rue, 24, à Montpellier, présenté par MM. Flahault et Galavielle. M. le Président annonce ensuite trois nouvelles présentations. M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de M. Charles Malo qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres. M. Van Tieghem fait à la Société la communication suivante : STRUCTURE ET AFFINITÉS DES CEPHALOTAXUS ; par M. Ph. VAN TIEGHEM. Je poursuis depuis quelque temps une série de recherches anato- miques sur les divers genres de la famille des Conifères, dans le but de connaître plus exactement la structure de ces plantes et de fixer par con- séquent leurs affinités avec plus de précision qu’il n'a été fait jusqu'ici. VAN TIEGHEM. -- AFFINITÉS DES CEPHALOTAXUS. 185 Une première partie de ce travail, traitant de la structure et des affinités des Stachycarpus et des Podocarpus, a été communiquée à la Société dans sa dernière séance (1). J'en apporte aujourd'hui un second frag- ment, oü il est question de la structure el des affinités des Cephalotaxus. I Structure des CEPHALOTAXUS. Étudions d'abord brièvement la structure de la racine, de la tige et de la feuille des Cephalotaxus, dans les quatre espèces qui constituent ce genre, savoir les C. drupacea, pedunculata, Fortunei et Griffithsii. Racine. — La jeune racine du C. drupacea a les cellules de son assise pilifère prolongées en poils courts et munies, sur leurs parois latérales et transverses, d’une étroite bande lignifiée, non épaissie, plissée sur les faces latérales; en un mot, cette assise possède ici le même caractère que l’endoderme. Plus tard, la lignification envahit toute la membrane du poil et par conséquent la bande plissée primitive perd de sa netteté; on ne cesse pas cependant de pouvoir la distinguer, il y faut seulement un peu plus d’attention. Cette faculté de développer un cadre lignifié, latéralement plissé, dans toutes les cellules de l’assise pilifère, c’est-à-dire, comme on sait, de l’assise la plus interne de l’épiderme composé, dont toutes les autres assises s’exfolient et forment la coiffe, n'appartient pas en propre aux Cephalotaxus. Elle se retrouve aussi, plus ou moins accusée, chez les autres Conifères et chez les Cyca- dacées. Je ne fais ici que la signaler pour prendre date, me proposant d’en faire bientôt l’objet d’une Note spéciale. Sauf dans les deux ou trois assises externes, les cellules de l'écorce ont sur chaque face longitudinale une bande d’épaississement, qui se lignifie plus tard de dedans en dehors; ces bandes, qui se correspon- dent exactement d’une cellule à l’autre, confluent en étoile sur les faces transverses. Les cellules de l’avant-dernière assise ont une bande, plus épaisse et plus large, formant cadre sur les faces latérales et trans- verses. Enfin l’endoderme, dépourvu de ces bandes, porte ses plisse- ments subérisés ordinaires. Le cylindre central est binaire, avec deux faisceaux ligneux unis au centre en une lame diamétrale et deux faisceaux libériens en forme d'arc mince, séparés de la lame vasculaire par deux assises dé cellules conjonctives dont l’externe deviendra plus tard génératrice du liber et (1) Ph. Van Tieghem, Structure et affinités des STACHYCARPUS, genre nouveau de la famille des Conifères (Voyez plus haut, p. 162). 186 SÉANCE DU 24 AVRIL 1891. du bois secondaires. Le péricycle, mince en dehors des faisceaux ligneux, oü il ne compte qu'un ou deux rangs de cellules, est épais en dehors des faisceaux libériens, où il en a cinq ou six; il est amylifère dans toute sa zone externe, el sans amidon dans ses renflements internes supralibériens; il est entièrement dépourvu de canaux sécréteurs. Entre l'achèvement de la différenciation primaire et le début de la formation du liber et du bois secondaires, il s'écoule un certain temps, pendant lequel on voit les cellules du rayon conjonctif situées à droite et à gauche du vaisseau le plus externe se différencier progressivement, à partir de lui, en cellules vasculaires réticulées, pareilles à celles qui constituent ce vaisseau. Il se fait ainsi, de chaque côté de l'arête externe du faisceau ligneux, une aile vasculaire tangentielle, et l'ensemble du faisceau avec ses deux ailes offre, sur la section transversale, la forme d'un T. Ces vaisseaux surnuméraires n'appartiennent pas au bois pri- maire, dans le sens précis qu'il convient d'attacher à ce mot; ils font partie de ce que j'ai appelé autrefois le métaxylème (1). Il ne se fait pas ici de métaxylème tout le long de la lame vasculaire diamétrale; l'assise de cellules qui borde les vaisseaux y demeure, en effet, à l'état de pa- renchyme amylacé et sépare indéfiniment le bois primaire du bois secondaire ; il ne s'en produit que de chaque côté de ses deux arêtes externes. Aujourd'hui, ce métaxylème prend place, comme on sait, dans la catégorie plus vaste des vaisseaux extraligneux (2). Ce sont des vais- seaux extraligneux primaires, formés dans les rayons du conjonctif à la limite du péricycle ou dans le péricycle même. Ils ne se rencontrent pas seulement chez les Cephalotaxus, mais aussi chez les autres Coni- fères. Partout, ils ont la même nature et le même rôle que ceux des ailes vasculaires qui se constituent, comme on sait, à partir du bois du fais- ceau libéroligneux, dans les flancs du péridesme de la feuille des Cepha- lotaxus et en général de toutes les Conifères, ailes auxquelles H. de Mohl a appliqué, en 1871, le nom de tissu de transfusion. On peut aussi leur donner le même nom. Le tissu de transfusion se développe donc dans la racine des Conifères tout aussi bien que dans leur feuille. La racine du C. pedunculata et celle du C. Fortunei offrent les mèmes caractères de structure. En somme, puisque les plissements lignifiés de l’assise pilifère et les vaisseaux extraligneux, rediaux ou péricycliques, comptent, comme il vient d’être dit, parmi les caractères généraux des Coniféres,on voit que (1) Ph. Van Tieghem, Sur le second bois primaire de la racine (Bull. de la Soc. bot., XXXIV, 1887). (2) Ph. Van Tieghem, Sur les tubes criblés extra-libériens et les vaisseaux extra- ligneux (Journal de botanique, V, 15 avril 1891). VAN TIEGHEM. — AFFINITÉS DES CEPHALOTAXUS. 187 la racine des Cephalotaæus n'offre aucun caractère particulier qui soit de nature à jeter quelque jour sur les affinités de ces plantes. Tige. — Il en va tout autrement de leur tige. Sous l’épiderme, fortement cutinisé et muni de stomates, l'écorce de la tige du C. drupacea est divisée par de profonds sillons en six lobes, quatre grands et deux petits ; dans les deux plus grands lobes, qui cor- respondent aux deux feuilles situées immédiatement au-dessus de la section transversale étudiée, on voit vers l'extérieur un canal sécréteur assez étroit, prolongement dans la tige du canal de la feuille. Les autres lobes de l'écorce, correspondant à des feuilles plus éloignées, ne ren- ferment pas de canal sécréteur, ce qui prouve que les canaux foliaires ne descendent pas bien loin dans la tige. A l'endroit des sillons, l'écorce est très mince; entre l’épiderme et l’endoderme, toujours dépourvu de plissements lignifiés, on n’y compte que deux ou trois assises. Le cylindre central a dans son péricyele quelques fibres lignifiées, isolées çà et là sous l’endoderme. En aucun point, le péricycle ne ren- ferme de canaux sécréteurs pareils à ceux qu’il possède chez les Sta- chycarpus, Podocarpus, etc.; mais la moelle a son axe creusé d’un canal sécréteur assez étroit. Ce canal médullaire axile règne sans dis- continuité dans toute la longueur de la tige, sans rapport aucun avec les feuilles et se prolonge dans le bourgeon terminal, où il est déjà formé avant le début de la différenciation des tubes criblés et des vaisseaux. Il y prend naissance par deux cloisonnements longitudinaux perpendi- culaires de la cellule axile de la moelle, avec dissociation centrale et écartement progressif des quatre cellules ainsi formées, qui sécrètent de la résine. Plus tard, ces cellules se dilatent tangentiellement et se cloi- sonnent radialement, de manière que le canal se trouve en définitive bordé par dix à douze cellules sécrétrices. Dans les C. pedunculata, Fortunei et Griffithsii, la tige offre les mêmes caractères essentiels, notamment le même canal sécréteur dans l'axe de la moelle. Seulement, les canaux sécréteurs foliaires s’y prolongent un peu plus bas dans l'écorce, de sorte que celle-ci contient, sur la section transversale, un canal dans quatre de ses lobes, par exemple, au lieu de deux. De plus, le C. Fortunei a dans son écorce et dans sa moelle quelques sclérites ramifiées, qui manquent dans les autres espèces. L'existence d’un canal sécréteur dans l'axe de la moelle de la tige constitue le caractère anatomique propre des Cephalotaxus, caractère qui permet de définir ce genre par rapport à toutes les autres Conifères. Il paraît avoir échappé jusqu'ici aux divers anatomistes qui ont étudié 188 SÉANCE DU 24 AVRIL 1891. ces plantes. M. Bertrand dit même expressément, à leur sujet : « Il n'y a jamais de glande résinifère dans la moelle (1). » Feuille. — Sous un épiderme muni de stomates seulement sur la face inférieure, la feuille du C. drupacea a son écorce dépourvue de fibres sous-épidermiques et de sclérites ; on y voit, au-dessous du faisceau libé- roligneux, un canal sécréteur, situé en dehors de l'endoderme et par conséquent bien certainement cortical. C'est ce canal qui se termine vers le bas, comme il vient d'être dit, dans l'écorce de la tige. Le fais- ceau libéroligneux a, dans les flancs de son péridesme, une aile vascu- laire réticulée, mince contre le bois, de plus en plus épaisse à mesure qu'on s'approche de l'endoderme. C'est le tissu de transfusion de H. de Mohl, correspondant à celui de la racine, comme il a été dit plus haut. Le péridesme est d'ailleurs dépourvu de canal sécréteur. La disposition de l'appareil sécréteur dans la feuille des Cephalotaxus est donc très différente de ce qu'elle est, par exemple, dans la feuille des Stachycarpus, Podocarpus, etc., bien que, des deux parts, cet appareil consiste en un canal médian, correspondant au dos du faisceau libéroligneux. Ici, en effet, le canal est cortical, là il est péridesmique. D’où, sous une apparente similitude, une différence profonde, inaperçue jusqu'ici, et dont il y a lieu de tenir grand compte dans la détermi- nation des affinités. La feuille du C. pedunculata et celle du C. Fortunei ont la même structure, à cette différence près que la première a, sous l'épiderme supérieur, quelques fibres lignifiées, éparses et envoyant parfois de pe- tites branches dans le parenchyme palissadique sous-jacent, tandis que la seconde a des sclérites rameuses dans la zone moyenne de l'écorce. M. Bertrand a déjà signalé cette différence entre ces deux espèces (2); mais il n'a pas étudié le C. drupacea, ni le C. Griffithsii, qui en dif- fèrent par l'absence simultanée de ces deux éléments de soutien. En résumé, les Cephalotaxus ont dans leur tige un canal sécréteur dans l'axe de la moelle, et dans leur feuille un canal médian cortical, qui se prolonge un peu vers le bas et se termine bientôt dans l'écorce de la tige. (1) Bertrand, Anatomie comparée des tiges et des feuilles des Conifères et des Gné- tacées (Ann. des sc. nat., 5° série, XX, p. 44, 1874). (2) Loc. cit., p. 50. VAN TIEGHEM. — AFFINITÉS DES CEPHALOTAXUS. 189 IT Affinités des CEPHALOTAXUS. Endlicher, en 1847, et Eichler, en 1887, ont placé le genre Cephalo- taxus dans la tribu des Taxinées, entre le Ginkgo et les Torreya. Par- latore, en 1868, l’a classé aussi dans la même tribu, mais entre les Taxus etles Torreya, qui eux-mêmes sont à côté du Ginkgo. MM. Ben- tham et Hooker, en 1883, l'ont, au contraire, exclu des Taxées, pour lintroduire dans leur tribu des Taxodiées avec les Athrotaxis, Sequoia, Taxodium, etc. L'étude de la structure, telle que nous venons de la faire connaître, montre que la vraie place des Cephalotaxæus est bien dans les Taxées, tout à côté du Ginkgo, comme le pensaient Endlicher et Eichler, et comme je l'ai indiqué aussi, en 1869, d’après l’organisation de la fleur femelle. Cette place n’est pas un peu plus loin dans la même tribu, sui- vant l’opinion de Parlatore; bien moins encore est-elle dans une tribu différente, comme l'ont cru Bentham et Hooker. En effet, rappelons que le Ginkgo a, dans l'écorce de sa tige et de sa feuille, des poches sécrétrices ovales ou fusiformes, représentant les canaux corticaux des Cephalotaxus, et surtout qu'il possède, dans la moelle de sa tige, deux canaux sécréteurs, par où il se distingue de toutes les autres Conifères, mais en même temps se rapproche singulièrement des Cephalotaxus (1). Les Cephalotaxus et le Ginkgo sont les seuls genres de la famille des Conifères qui possèdent des canaux sécréteurs dans la moelle de leur tige et ce caractère anatomique commun est le signe d’une étroite affinité, dont témoignent déjà, d’ailleurs, d’autres ressemblances, notam- ment dans l’organisation de la fleur femelle et du fruit. Pourtant, ce caractère s'exprime dans chacun de ces genres d’une manière différente, qui peut servir à les distinguer. Dans les Cephalotaxus, il n'y a qu'un seul canal sécréteur, axile; dans le Ginkgo, il y en a deux, de part et d'autre de l'axe. En résumé, l'étude de la structure vient ajouter des caractères nou- (1) Ph. Van Tieghem, Mémoire sur les canaux sécréteurs des plantes (Ann. des sc. nat., XVI, p. 91,1872). Contrairement à la description que j'en ai donnée le premier, M. Bertrand a affirmé plus tard (loc. cit., p. 29, 1874) que ce sont, non des canaux continus, mais « des glandes résinifères closes très courtes ». L'examen de nouvelles coupes longitudinales, où les canaux s'étendent sans discontinuité dans toute la lon- gueur des entre-nœuds dans les rameaux longs, m'oblige à maintenir mon ancienne manière de voir. 190 SÉANCE DU 24 AvRIL 1891. veaux à ceux qui sont déjà connus, pour fixer désormais d'une façon invariable la place des Cephalotaxus à côté du Ginkgo. MM. les secrétaires donnent lecture des communications sui- vantes : RELEVÉS NUMÉRIQUES DE QUELQUES FLORES LOCALES OU RÉGIONALES DE FRANCE, par M. A. LE GRAND. Il est quelquefois intéressant de se renseigner sur le degré d’impor- tance des flores locales et d'établir des comparaisons. Comme la plupart des statistiques, celle-ci est assez ingrate et peu aisée, les auteurs com- prenant en effet diversement l'espèce. A cette difficulté principale s’ajou- tent celles qui résultent du mode de rédaction ; les uns comprennent les plantes cultivées ou adventices, sans les distinguer par un indice spécial; d’autres, sans les distinguer non plus, introduisent des espèces prises en dehors des limites assignées à leurs travaux. Trop souvent l'in- tention de grossir l'inventaire est manifeste et se traduit, ainsi qu'on le verra, par des additions injustifiables. D'une façon générale, j'ai retranché les plantes critiques, les espèces cultivées (Hordeum, Secale, etc.), celles très évidemment adventices ou très évidemment hybrides (Verbas- cum, Salix, etc.), et enfin les Characées. Ces réserves faites, on recon- naîtra combien un semblable travail est délicat. Aussi ne le présenté-je qu’à titre de document, le dénombrement pouvant facilement différer suivant le jugement de celui qui l’entreprend. A cet égard, mes appré- ciations sont à peu près dans le sens de nos Flores locales récentes les plus soignées, les plus raisonnées (celles de MM. Loret, Bonnet, Godron, Franchet, Héribaud, etc.) : j'ai dès lors, comme je l'ai dit d’abord, fait tab'e rase de ces multitudes de formes, dont certains Catalogues sont encombrés avec d'autant plus de facilité, que les auteurs de ces recueils, n'ayant point à les décrire, les connaissent mal et ne les rapportent qu’en jurant, trop souvent à tort, « in verba magistri », le maitre lui-même étant trop souvent, en pareille matière, sujet à caution. Les recensements qui suivent ne comprennent donc que les Phanéro- games et les Cryptogames vasculaires. 1° Flores départementales ou locales. Pas-pr-Catais (Cat. de Masclef, 1886)................... . 1049 Eure-ET-Lorr (Botanique d Eure-et-Loir, par Lefèvre, 1866). 1004 Ause (Cat. de Briard, 188b22 7 7 7 577700) TE 173 Pin Loirer (Cat. de Jullien-Crosnier, 1890).......,......,.,... 14919 LE GRAND, — RELEVÉS DE FLORES LOCALES OU RÉGIONALES. Ce nombre dépasse probablement encore la quantité réelle, bien que l'auteur accuse 1720 espèces. L'étude d'un pareil travail est diffi- cile et demande beaucoup d'attention. Que viennent faire, dans un Catalogue du Loiret, des plantes comme celles-ci : Erigeron alpinus, Verbascum sinuatum, Psamma arenaria, Fumaria spicata, etc. ? LOIR-ET-CHER (Flore de Franchet, 1885) #22 P 232211 7 7 CHER (Flore du Berry, Le Grand, 1887, avec additions dues aux découvertes récentes). se ie vise ALLIER (Klore de Migout, 2° edit., 1890) 72 6, a 4. Ce travail renferme, sans aucune distinction typographique, de nom- breuses espèces étrangères à ce département, qui ont dù être éliminées. Le Cher seul en a fourni 20, avec des localités prises jusque sur les confins de l'Indre. Quand on entre dans cette voie, on s’expose à faire des choix peu rationnels, comme il me serait facile de le démontrer. INDRE-ET-LOIRE (Cat. Delaunay, 1873)..... RS VR MAINE-ET-LOIRE (Cat. de Boreau, 1859)................,... Cest à ce nombre au plus que l’on peut réduire les 1800 espèces énumérées. LoiRE-INFÉRIEURE (Flore de Lloyd, 4° édit., 1886)............ VIENNE (Cat. de Poirault: 1875344883): 4-5... ” CREUSE (Cat. de Cessac, 1862, et de G. Martin, 1885)...... A2 CORRÈZE (Cat. de Rupin, 1884)........... VER eee h Ce Catalogue énumère 1517 espèces : on est surpris d'y trouver un nombre considérable d'espèces (environ 80) tout à fait étrangères au département; il renferme aussi trop d'indications incertaines et consignées parfois sur de simples souvenirs. Puy-ne-Dôme (Flore d'Auvergne du frère Héribaud, 1883)..... TARN (Florule de Martrin-Donos, 1864)..................... J'ai dü éliminer une foule d'espèces critiques ou adventices, etc. AVEYRON (Cat. de Bras, 18717)............................. Nombre qui sera par la suite notablement augmenté : ce département apparaîtra sans doute comme l’un des plus riches. Mais il faut avouer que ce travail laisse trop à désirer; il renferme 2040 es- pèces et j'ai cru pouvoir en retrancher environ 1/10; que dire d'indications de la nature de celles-ci, trop souvent repetees : « Thalictrum fœtidum, plante des hauts sommets qui n'appar- » tient probablement pas à notre Flore. — Anemone silvestris, » bois montueux, indication sans doute erronée, etc., etc. » GARD (Flore de Pouzolz, 1862)........... durera J'ai retranché les espèces indiquées par Gouan, non retrouvées et non retrouvables à ce qu’il semble, 191 1270 1310 1335 1275 1428 1307 1346 950 1295 1488 1480 1830 192 SÉANCE DU 24 AVRIL 1891. Héraut (Flore de Loret, 2° édit., 1886).................... 2065 ALPES-MARITIMES (Flore d'Ardoino, 1867)................... 2450 Il y a probablement des réductions à faire, provenant notamment d'espèces étrangères aux limites géographiques de ce départe- ment. Corse (Cat. de Marsilly, 1872; augmenté des découvertes ulté- rieures. — Cf. Bull. Soc. bot. de Er. t. XXXVII; p. 47).... 1729 ARRONDISSEMENT DE ROMORANTIN (Cat. de E. Martin, 1875).... 1120 Travail extrêmement soigné et consciencieux que l'on peut citer comme modèle. ARRONDISSEMENT DE MonTBrison (Extrait de la Statist. bot. du Forez de Legrand, 1873, avec additions)................. 1255 J'aurais désiré donner le relevé de la Flore des Pyrénées-Orientales de Companyo; mais je m'en dispense, cet ouvrage ne pouvant inspirer aucune confiance. 2 Flores régionales. Environs DE Paris (Flore de Bonnet, 1883), 95 kilomètres de rayon autour de Patis. -^ Cau M Pa Tome XXXVIII. PP AC. STRAEBOURG Se Botanique de ance. Lans Tome XXXVIII. PI. 9. A. Clavaud del Muscari Lelievrei Bor. Réduet -de 2. pour la plante entière, détails grand IMP ALSAC STRASBOURG ` Tome XXXVUI. PL3- Botanique de YES z OC. | 0 NS TE ee ara NE R 78. =a. re + wi TRASBOURG 3 Ç ` IMP ALEA ® : “€, 8 y Se s. 3 SA g = as wa A S x [a grand . nat. L 3 á e G Muscari Ne glectum Guss. ` Ti; A. Claraud del. MANGIN. = CONIDIES DES PÉRONOSPORÉES. 933 Les filaments conidifères de cette forme, que je désignerai provisoi- rement par le nom de genre, portent en nombre variable des conidies piriformes. Dans quelques-unes, après que l'extrémité des filaments s’est dilatée en forme d'ampoule pour constituer une conidie, on aperçoit au voisinage de la partie rétrécie une cloison épaisse, ordinairement biconvexe, qui a les réactions de la callose, mais ne manifeste encore aucune trace de cellulose; cette cloison est donc homogène (fig. 9). En examinant les préparations à un grossissement de 400 ou 500 diamètres (fig. 10), on peut constater que, dans certaines conidies d'àge plus avancé, la paroi cellulosique manque sur les bords cylindriques de cette cloi- son biconvexe épaisse, la cellulose a déjà été résorbée dans cette région moyenne; mais la paroi cellulosique n’est pas brusquement interrompue à ce niveau, elle se replie et se réfléchit en dedans pour suivre sur une faible étendue et recouvrir les faces de la cloison lenticulaire (fig. 10 m), puis elle devient indistincte ; elle présente toutefois une plus grande étendue du côté de la conidie que du côté du stérigmate dont l’extré- mité est, à ce moment, dilatée en forme d’entonnoir. Si l’on observe des états plus avancés, on constate que le stérigmate s’est un peu allongé et étranglé, tandis que la cloison de la conidie s’est complétée ; cette conidie est rattachée au stérigmate par un amas cylindrique de callose, mais je n’ai jamais pu découvrir de cloison cellulosique à l’extrémité du stérigmate, pas plus dans cette espèce que dans d’autres, le Perono- spora Alsinearum notamment. Je n’ai pas vu davantage le bourrelet saillant que M. Cornu figure, dans les dessins qu’il a reproduits, entre le stérigmate et la conidie ; existe-t-il réellement ou bien a-t-il disparu par le traitement que j'ai employé? Je crois cependant qu'il ne se rencontre pas toujours; car les filaments conidifères, observés à l'état frais ou conservés dans l'alcool, ne me l'ont pas présenté. Quand la conidie s’est détachée, le stérigmate s’est effilé en pointe, mais il ne s’y forme pas de cloison cellulosique, comme le prétend M. Cornu; les derniers vestiges de callose engagés dans la cavité tubulaire très étroite qu’il forme à ce moment assurent une fermeture suffisante. le stérigmate. Les filaments conidifères de la deuxième forme (fig. 8, pl. IV) sont dressés aussi, d’un diamètre très légèrement supérieur à celui de la forme précé- dente, ils sont rarement ramifés et les rameaux, quand ils existent, forment presque toujours un angle très aigu avec le support ; ils présentent des bouquets de stérig- mates plus longs du double que les précédents et un peu flexueux ou courbés; les stérigmates au nombre de trois, cinq et huit, disposés par groupes de deux ou trois, occupent l'extrémité des filaments conidifères ou forment des bouquets placés à l'extrémité de rameaux latéraux courts. Les conidies sont au moins doubles en dia- mètre de celles de la forme précédente et toujours nettement piriformes ; l’extré- mité rétrécie se continue par le stérigmate, l'extrémité arrondie présente, comme dans la forme type, une tache circulaire qui ne se colore pas ou se colore peu par les réactifs de la cellulose ou de la callose. C'est par cette zone que s'effectuera l'émission des masses protoplasmiques au moment de la germination. 234 SÉANCE DU 8 MAI 1891. Comment se forme la cloison qui sépare la conidie du filament coni- difère? Je n'ai pas été jusqu'ici assez heureux pour trouver des échan- tillons favorables à l'examen de cette question; mais je crois que, par analogie, on peut admettre pour les diverses phases de son apparition les phénomènes que de Bary a si nettement décrits chez le Cystopus . cubicus. En effet, on trouve toujours dans les filaments mycéliens, plus rarement dans les filaments conidifères, des bouchons de callose que M. Cornu a pris pour des cloisons (1) et qui se développent en des places irrégulières. Ces bouchons de callose, qui renferment parfois, dans les tubes mycéliens seulement, de la cellulose, présentent les aspects les plus divers; tantôt biconvexes comme la cloison séparatrice de la base des conidies dans les Plasmopara, ou biconcaves, plan- concaves comme les cloisons séparant les conidies dans les Cystopées (fig. 12, b), ils se développent toujours de la même façon. Dans les tubes mycéliens jeunes ou dans les filaments conidifères (le Bremia Lac- tucœ est particulièrement convenable pour l'étude de ces bouchons), on voit d'abord apparaitre un anneau de callose appliqué contre la paroi interne du tube (fig. 11); cet anneau s'épaissit peu à peu en rétrécissant son ouverture, et bientôt il se ferme, en laissant deux petites cavités infundibuliformes indiquant les vestiges de l'ouverture, parfois ces cavités disparaissent et le bouchon devient biconvexe. Dans certains cas même, il existe au milieu des faces un petit bouton saillant qui donne à ces fausses cloisons l'aspect de celles que M. Van Tieghem a signalées dans le Dimarginis et que M. Prinsgheim a récemment étudiées dans le Leptomitus. : Ce mode de développement uniforme nous autorise donc à penser que la cloison qui individualise les conidies des Plasmopara se forme de la même manière ; elle présenterait ainsi les analogies les plus complètes avec la cloison qui sépare les conidies des Cystopées. Les autres espèces de Plasmopara, les Peronospora, le Bremia Lactucœ, présentent sans doute les mêmes phénomènes; car, chez toutes, le tissu qui relie les conidies aux stérigmates est formé de callose. La désarticulation des conidies chez les Péronosporées a donc lieu par un mécanisme uniforme. La cloison qui sépare les conidies des basides ou des stérigmates est toujours formée, dès l'origine, par la cal- lose pure à l'exclusion de la cellulose qui ne se développe que tardive- ment lorsque la conidie est individualisée. La callose, qui ordinairement (1) En réalité ces bouchons sont bien des cloisons au sens propre du mot, comme les bouchons calleux que j'ai déjà signalés dans les tubes polliniques; mais ces cloi- sons n'ont ni la consistance, ni la structure, ni la signification des cloisons qu'on observe chez les Saprolégniées et les Mucorinées, MANGIN. — CONIDIES DES PÉRONOSPORÉES. 235 est très résistante à l'action des divers agents chimiques et dont l'in- solubilité est aussi grande, parfois même plus grande que celle de la cellulose, est susceptible d'éprouver des modifications chimiques qui lui communiquent la propriété de se dissoudre dans l'eau ou dans les solutions alcalines caustiques. Cette modification, dont la nature nous est inconnue, a toujours lieu à la base des conidies dans la cloison sépa- ratrice, de telle sorte que l'apport d'une petite quantité d'eau amenée par la pluie ou par la condensation de l'humidité de l'air détermine rapide- ment la dissolution de la callose ainsi modifiée et la mise en liberté des contdies. C'est un exemple très net de liquéfaction de la membrane, non pré- cédée d'un gonflement ou d'une gélification préalable, comme le lais- saient soupçonner MM. Zalewski, de Bary et Cornu. Tandis que la gélification des membranes peut être, comme je le montrerai bientôt, attribuée, dans la plupart des cas, à la présence des composés pectiques, la liquéfaction partielle ou totale des membranes parait être sous la dépendance des transformations subies par la callose. J'avais déjà annoncé ce fait pour la membrane des cellules-mères du pollen (1); j'espère en fournir prochainement de nouveaux exemples tirés de l'étude des autres familles de Champignons. Explication de la planche IV de ce volume. Toutes les figures ont été reproduites d'après des photographies dans lesquelles les détails ont été précisés par des dessins à la chambre claire. FIGURES 1 à 6. — Cystopus candidus. Fic. 1. — Coupe transversale d’une feuille de Chou montrant les plages coni- difères. — ép épiderme, p parenchyme en palissade, c conidies et basides so, Fic. 2. — Groupe de basides portant des chaînes de conidies 200, FIG. 3. — Groupe de basides plus grossies montrant les divers états qui con- stituent des phases successives du développement des conidies a, b, c, d, e; g masses de callose unissant les conidies. — G = 400, Fic. 4. — Dessins à la chambre claire montrant des transformations de la cloison séparatrice de la baside et des conidies: 4 a apparition de l'anneau de callose, 4b coupe optique du même, 4c état plus avancé dans lequel la cloison a pris la forme d’un entonnoir, 4 d la cloison est fermée et a pris la forme en cupule, tandis que le sommet de la baside s’est reconstitué. 4e forme en cupule de la cloison de callose, f état précédent plus grossi, g le lien de callose s’est réduit et la membrane cellulosique m s’est complétée en 4b, 4c, 4 d. — G= 1000 1900, (1) L. Mangin, Observations sur le développement du pollen (Bull. Soc. bot. de France). 236 SÉANCE DU 8 MAI 1891. Fig. 5. — Groupe de basides montrant des stries dues à la formation succes- sive des conidies.— G= 490, Fic. 6. — Groupe de basides dont l'activité est épuisée, montrant les épaissis- sements à l’intérieur de la cavité terminale et la forme conique ou amincie du sommet. — G = 422, Fic. 7. — Plasmopara Epilobii, première forme la plus semblable au type spécifique. — 82, Fic. 8. — Plasmopara sp.? deuxième forme. — $e, FIG. 9. — Groupe de conidies du Plasmopara sp. — c cloisons de callose — 200 Fic. 10. — Fragment du dessin précédent — c masse de callose formant la cloison biconvexe, m prolongement de la membrane cellulosique. = 400 4 7 FiG. 11. — Fragment du tube conidifère de Bremia Lactucæ montrant le début de la formation des bouchons calleux, c. = zoo, ` FiG. 12. — Fragment du mycélium de Peronospora parasitica avec les divers aspects des bouchons calleux b, c, qui interceptent les communica- tions entre les diverses parties du mycélium. — 400, FiG. 13. = Extrémité d'un stérigmate de Plasmopara sp., montrant que la cloison cellulosique est absente à l'extrémité, — 400, Fi. 14. — Échelle des grossissements obtenus par la photographie d'un micromètre objectif; chaque division représente {= de millimètre grossi : en a, 80 fois; en b, 200 fois; en c, 400 fois. M. H. Hua fait à la Société la communication suivante : SUR UN CYCLAMEN DOUBLE, par M. Henri HUA. Ce Cyclamen dont j'ignore l’origine, le tenant d’un fleuriste du centre de Paris qui n’a pas pu me renseigner, est digne d’attention autant par la singularité que par la beauté de ses fleurs, et m'a paru mériter lana- lyse détaillée dont je donne les résultats dans cette Note. Il présente, dans ses fleurs, des modifications d’ordres divers : 1° Le type de la fleur a varié. — Sur sept fleurs, quatre seulement ont le type normal pentamère : des trois autres, une est tétramère (la première épanouie); deux sont hexamères (les cinquième et sixième). Je n’insiste pas sur cette variation, ordinaire dans la famille des Primu- lacées, fréquente surtout dans les exemplaires cultivés. 2° Les divisions de la corolle tendent à se multiplier par division latérale. — Ce phénomène, fort distinct du précédent, se manifeste avec divers degrés d'intensité, depuis la formation de simples lobules, jusqu’à une bipartition complète des parties. Dans ce dernier cas, l’éta- mine ne reste pas en face de la ligne médiane de la division bipartite, HUA. = SUR UN CYCLAMEN DOUBLE. 937 mais se reporte en face de l’un des deux lobes, et l’on trouve à la base de l’autre une émergence plus ou moins considérable. Les, fleurs deux, trois, quatre, six, nous ont fourni des exemples de ce phéno- mène. Dans aucune, il ne s’est étendu à toutes les divisions de la corolle de manière à donner des fleurs semi-doubles telles que celles citées par M. Duchartre, dans la séance du 10 avril dernier. 3° Les étamines deviennent pétaloïdes. — Le cas ne s’est présenté qu’une seule fois dans la fleur six. Je lai d’ailleurs observé dans d’autres exemplaires, sans qu’il s’étendit à l’ensemble des étamines de manière à donner des fleurs doubles à la manière ordinaire. 4 Enfin, ce qui modifie le plus leur aspect, toutes les fleurs portent sur le réceptacle, entre le calice et la corolle, des fleurs secondaires plus jeunes que la fleur terminale. — L'étude de ces fleurs secondaires, de leurs relations tant avec les fleurs principales qu'entre elles dans chaque inflorescence ainsi formée, de leur forme, de leur constitution, la mise en évidence de l'intérêt de cette étude à un point de vue géné- ral, forment le fond même de ce travail. Dans la première fleur épanouie, il n’y en a qu’un indice, une petite écaille insérée sur le réceptacle, au-dessous d'un des lobes de la co- rolle, sans connexion avec celui-ci non plus qu'avec les divisions du calice. Elle est simple d’aspect. Dans la sixième, qui est hexamère, il y a deux écailles et une fleur plus développée, situées respectivement sous trois divisions successives de la corolle, les trois autres ne présentant au-dessous d'elles aucun indice de fleur secondaire. Pour n’en plus parler, disons ici que cette fleur est anormale par d’autres côtés : le tube de la corolle n'est pas développé, et c'est chez elle que se voit le staminode pétaloïde men- tionné plus haut, servant d’étamine au lobe droit de l’une des six divi- sions qui est lobée, et dont l’étamine normale s’est reportée en face du lobe gauche. Dans chacune des autres, il y a une fleur secondaire plus ou moins développée suivant son âge propre et suivant l’âge de la fleur principale, sous chacune des divisions de la corolle, soit cinq pour les fleurs deux, trois, quatre, sept, qui sont pentamères, et six pour la fleur cinq, qui est hexamère. Remarquons que, contrairement à ce qui a lieu pour les éta- mines, la bipartition des pièces de la corolle principale n'amène aucun déplacement des fleurs secondaires qui se trouvent toujours correspondre exactement à l'intervalle entre deux pièces du calice. Quel que soit le nombre des divisions du périanthe des fleurs secon- daires, l’une d’entre elles est toujours adossée exactement à la division correspondante de la fleur primaire. Cette disposition nous permettra d'orienter exactement les fleurs secondaires. Bull Soc - Bot de France Tome. XXXVII. PIL. 4 bap Edouard Biy F 238 SÉANCE DU 8 MAI 1891. Dans les inflorescences pentamères, j'ai pu, en tenant compte du dé- veloppement relatif des fleurs secondaires, déterminer l'ordre probable d'apparition de chacune d'elles. Cet ordre est l'ordre quinconcial, bien évident dans les fleurs deux, quatre et sept. Dans la fleur trois, bien que l'àge relatif des fleurs secondaires, toutes épanouies complètement, ne soit pas aussi immédiatement visible, j'ai cru pouvoir déterminer le même ordre en considérant comme plus àgées trois de ces fleurs dont un pétale (?) s'est redressé entre les sépales du calice principal, pour jouer dans l'aspect général de la fleur le rôle des pétales réfléchis dans la fleur normale. Pour ce qui est des inflorescences hexamères, il m'a été impossible d'établir un ordre régulier d'apparition. Pour la fleur tétramère qui n'a qu'un seul indice de fleurs secondaires, la question ne se pose mème pas. Dans les descriptions qui vont suivre, je distinguerai les fleurs secon- daires successives d'une même inflorescence par un chiffre romain mar- quant le numéro d'ordre de l'inflorescence, portant en indice un chiffre arabe indiquant l'ordre réel d'apparition de la fleur secondaire dans chaque inflorescence, quand il a pu être déterminé, ou une lettre indi- quant un ordre successif arbitraire, établi en classant dernière la moins développée et première celle qui se trouve immédiatement à sa droite, au cas oü l'ordre d'apparition n'a pas pu être déterminé. Lorsqu'elles sont arrivées à leur complet épanouissement, les fleurs secondaires présentent un périanthe simple, pétaloïde, rappelant abso- lument, par son aspect général et ses dimensions, la corolle des fleurs primaires (fl. II, III, IV), et des étamines, généralement en nombre inférieur à celui des divisions du périanthe. Elles semblent donc à pre- mière vue ne différer de la fleur primaire contenue avec elles dans un calice commun que par le nombre des pièces et l'absence de gynécée, et l'on pourrait être tenté de considérer cet ensemble, contenu dans le calice primaire, comme un pseudo-capitule, dont ledit calice serait lin- volucre et dont les fleurs composantes seraient toutes dépourvues de calice. Un examen plus approfondi des particularités des fleurs secon- daires va nous montrer que cette conception serait loin d'exprimer la vérité. Remarquons tout d'abord que leur type augmente de complexité, tant par le nombre que par l'aspect des parties, au fur et à mesure qu'il s'agit d'une inflorescence plus jeune, sans toutefois que le nombre des verticilles augmente jamais, autrement que par dédoublement de l'un d'eux. Ainsi, le nombre des pièces du verticille extérieur, qui peut être réduit à un dans les premières fleurs (fl. II,), est toujours de quatre au moins dans la dernière. Le nombre des pièces du verticille staminal varie dans le même sens. Quant à l'aspect, on voit, à partir de la fl. IV, HUA. = SUR UN CYCLAMEN DOUBLE. 239 apparaître, dans le verticille extérieur, des pièces sépaloïdes (IV3, IV:, Va, Ves VIlaca); à partir de la fleur V, on peut trouver des pièces du ver- ticille interne dédoublées par superposition (V+, VIL,) et aussi des forma- tions nouvelles, des ébauches de fleurs de troisième ordre sur lesquelles nous reviendrons tout à l'heure. Dans l’inflorescence VII, le nombre et la diversité des pièces atteint son maximum, à tel point que parfois il faut renoncer à leur interprétation. On pourrait, avec assez de justesse, semble-t-il, être tenté d'attribuer ces différences au développement relatif des fleurs secondaires, qui, attei- gnant 30 millimètres et plus de rayon dans la fleur III, ont à peine de 3 à 6 millimètres dans la fleur VII; dans ces conditions, certaines parties, dont le développement relatif est appréciable facilement dans une très jeune fleur, peuvent n'être plus apparentes dans la fleur adulte par suite de la croissance plus grande des autres parties, et de leur propre atro- phie. Sans doute, ce phénomène est possible; mais il ne peut empêcher d'admettre une augmentation réelle de complexité; on rencontre, en effet, des pièces sépaloïdes et des étamines doubles, suffisamment évo- luées, pour que l’évolution subséquente ne puisse ni modifier leurs carac- tères, ni empêcher de les retrouver parmi des pièces plus développées. Or, la présence de ces sortes d’organes est plus fréquente de beaucoup, à mesure que l’on examine des inflorescences plus jeunes. Retenons, de cette observation très générale, trois faits : 1° l'aspect sépaloïde que tendent à revêtir certaines pièces du verticille externe; — 2° le dédoublement par superposition des pièces du verticille interne dans quelques cas ; — 3° la présence de fleurs de troisième ordre. 1° L’aspect sépaloïde que tendent à revêtir certaines pièces du verti- cille externe nous avait conduit à nous demander si ces pièces ne repré- senteraient pas un calice distinet. Cela ne peut s’admettre, étant donné que jamais elles ne forment un ensemble extérieur aux pièces pétaloïdes, et que, bien au contraire, elles forment avec celles-ci un ensemble indivisible la plupart du temps. Même il m'a été donné de constater des pièces mi-parties sépaloïdes, mi-parties pétaloïdes (fl. VIL, fig.). La question se pose alors de savoir si ces pièces sépaloïdes sont le résultat d’une régression dans la forme, comme cela se voit chez cer- taines autres fleurs monstrueuses dont les pétales reprennent une appa- rence foliacée (Trèfle blanc, Roses vertes), ou bien si, au contraire, tout ce verticille externe ne doit pas être considéré comme un calice devenu la plupart du temps pétaloïde. L'examen des deux faits suivants va nous donner la solution de cette question. 2 Dans certaines fleurs, disions-nous, les étamines sont dédoublées 240 SÉANCE DU 8 MAI 1891. par superposition. Les formes revêtues alors sont variables : on peut avoir deux anthères complètes, d'aspect normal, superposées avec une base commune, ou bien la postérieure devient pétaloïde, l'antérieure restant une étamine bien formée ou se réduisant à un mamelon plus ou moins saillant. L'examen des figures renseignera mieux à cet égard que les descriptions les plus détaillées. Lorsque la partie antérieure est staminoïde, et la partie postérieure pétaloïde, il y a là un ensemble rappelant fort l'étamine superposée à chaque division de la corolle normale des Primulacées. L'une des fleurs secondaires qui présentent cette particularité a pré- cisément son verticille intérieur complètement dédoublé, les portions externes revêtant dans la moitié des cas l'aspect pétaloïde. 1! me semble difficile de ne pas voir, dans cette série d'organes dédoublés, l'équivalent morphologique des pièces de la corolle et de l'androcée des fleurs nor- males, en suivant l'avis des auteurs pour lesquels ces deux séries de pièces superposées proviendraient en réalité du dédoublement d'une série unique primitive (1). En sorte que cette fleur-ci, très confuse d'as- pect au premier abord, serait la plus complète de toutes les fleurs secon- daires examinées, puisqu'elle a un verticille extérieur de cinq pièces, et un verticille intérieur double, composé de six pièces pétaloïdes et sta- minoïdes à la fois, alternant avec les pièces du verticille extérieur; autrement dit, abstraction faite des apparences, un calice, une corolle, un androcée. D'après ces remarques, le verticille extérieur des fleurs secondaires ne peut donc être autre chose qu'un calice. Un autre argument tiré de la situation réciproque des pièces de ce verticille et de celles du verticille interne appuie cette opinion. En effet, dans toutes les fleurs secondaires, les pièces du verticille interne, que ce soient des étamines normalement constituées, ce qui est le cas le plus général, ou des staminodes pétaloïdes, qu'elles soient simples ou dédoublées, correspondent toujours à l'intervalle des pièces du verticille extérieur. Or on sait que jamais dans les Primu- lacées il n'y a d'étamines vraies (je laisse volontairement de côté pour ne pas être entrainé trop loin, ce qu'on appelle des staminodes chez les Samolus, etc.), occupant une semblable position par rapport aux élé- ments de la corolle. Elles leur sont toujours exactement superposées. Si, dans quelques cas, la correspondance aux intervalles des éléments du verticille extérieur n'est pas ici absolue, c'est que le nombre des étamines développées étant d'habitude inférieur à celui des divisions du (1) Duchartre, Observations sur l'organogénie de la fleur et en particulier de l'o- vaire chez les plantes à placenta libre (Ann. des sc. nat., BoT., 3° série, v. IT, 1844); Pfelfer, cité par Eichler, Blüthendiagramme, 1, p. 323-325. HUA. — SUR UN CYCLAMEN DOUBLE. 244 périanthe, il se produit infailliblement des déplacements d'autant plus que le développement se fait dans des conditions anormales de pression entre le calice et la corolle principale. Examinons, par exemple, le cas le plus simple et le plus fréquent, où le verticille extérieur présente trois divisions pétaloïdes et le verticille intérieur deux étamines ou staminodes (fl. IIIs, IIIs, IV:, Vp, VI). On pourrait, sans doute, considérer ces deux étamines, toujours adossées à la pièce postérieure, comme provenant du dédoublement latéral de l'éta- mine correspondant à cette pièce regardée alors comme faisant partie d'une corolle, et supposer avortées les étamines correspondant aux deux autres pièces. L'hypothèse pourrait se soutenir, si ce cas était seul à se présenter. Mais dans la plupart des autres, sinon dans tous, et surtout dans les fleurs encore peu développées, on voit que les étamines ou sta- minodes s'insèrent nettement en face des intervalles et non en face des divisions du verticille extérieur, et aussi que l'insertion en est tout à fait indépendante. Le verticille extérieur est donc bien un calice. Quant aux étamines, si elles sont simples, elles représentent le verticille unique que, dès 1844, M. Duchartre, par l'étude organogénique (1), a montré comme origine commune de la corolle et de l'androcée. 3° Enfin, j'arrive à ce fait très particulièrement intéressant : la pré- sence, à l'intérieur du calice de certaines fleurs secondaires (Vr, VII, VII ., VIIs), de fleurs tertiaires plus ou moins développées. Ces fleurs tertiaires occupent dans les fleurs secondaires une situation analogue à la situation de celles-ci dans les fleurs primaires, mais un peu moins nette à cause des déformations subies. La plupart du temps, elles sont abritées par une petite pièce sépaloïde venant par reploiement s'appli- quer contre les pièces immédiatement voisines du calice. Cette naissance de fleurs tertiaires sur le verticille extérieur des fleurs secondaires serait un argument en faveur de la nature calicinale de celui-ci, à joindre à ceux tirés du rapport des parties. Dans la plupart des cas, ces fleurs tertiaires étaient mortifiées, mé- connaissables. J'aurais sans doute méconnu leur présence sans l'exis- tence dans la fleur VIJ; de l'une d'elles en parfait état, qui m'a présenté cinq écailles bien dessinées, représentant le calice, puis une série de cinq mamelons représentant le verticille pétalostaminal, et au centre une masse indistincte, peut-être une ébauche de gynécée. La fleur Vr en présente deux : une mortifiée dans les conditions ordi- naires de situation ; l’autre ayant développé quatre petites pièces nette- (1) Loc. cit. T. XXXVIII. (SÉANCES) 16 242 SÉANCE DU 8 MAI 1891. ment pétaloïdes et située en face de l'intervalle de deux pièces péta- loïdes du calice de la fleur mère. En somme, le groupe formé par la fleur primaire et les fleurs des ordres suivants est vraiment une cyme dont les éléments secondaires ou tertiaires naissent dans l'intérieur du calice de la fleur d'ordre pré- cédent, sur le réceptacle, au lieu de se produire, comme c'est le cas ordinaire des cymes, à l'aisselle de feuilles nées à une certaine distance au-dessous du calice. Cela, d'ailleurs, n'a rien d'anormal : la cyme clas- sique d'un Cerastium, par exemple, présente à une certaine distance, au-dessous de la fleur terminale complète, un verticille de deux feuilles, de l'aisselle de chacune desquelles part un rameau terminé par une fleur, et portant au-dessous de celle-ci un verticille de deux feuilles, dont V'aisselle donnera naissance à des pousses tertiaires semblables, et ainsi de suite... Ici, c’est exactement la même chose, seulement avec un terme supprimé, le verticille de feuilles immédiatement inférieur au calice. Et c’est une raison de plus pour voir dans le verticille des fleurs secondaires un calice et non une corolle ; si la corolle a l’apparence pour elle, le calice a pour lui toute la logique. Explication de la planche V de ce volume. F1G. 1. — Ensemble de l’inflorescence III. — Les divisions de la corolle prin- cipale sont rabattues par les fleurs secondaires qui portent leurs numéros d'ordre d'apparition probable dans l’ordre quinconcial. Fig. 2. — Corolle principale II, fendue et étalée. — Les étamines ont été rejetées en face du lobe gauche des divisions bipartites, la base du lobe droit présente une émergence. — 1, 2, 3, 4, 5, numéros corres- pondant aux fleurs secondaires adossées aux divisions qui les portent. Fic. 3. — Diagramme de l’inflorescence IV, montrant les rapports de position des fleurs secondaires avec les parties de la fleur primaire. — 1, 2, 3, 4,5 : ordre quinconcial des fleurs secondaires. FiG. 4. — Fleur IV3, vue en dessous. — s, petite pièce sépaloïde. Fic. 5. — Fleur IV4, fermée et étalée. — $, $, $ pièces du verticille externe; st, st, pièces du verticille interne. — L'une de celles-ci a son bord droit épaissi en sac pollinique. — 5’, sa coupe. Fic. 6. — L'écaille représentant la fleur secondaire VI. — s, s, sépales. — c, corolle de la fleur primaire. Fic. 7. — Diverses formes d’étamines. — Chacune porte le numéro d’ordre de la fleur dont elle est extraite. Fic. 8. — Diagramme de la fleur VII; montrant son verticille interne dédoublé, dont les pièces sont figurées en partie, fig. 7. Fi. 9. — La fleur Vi. — ssss, verticille externe composé de pièces sépa- loïdes ; s', pièce sépaloïde repliée en dedans et abritant une ébauche de fleur tertiaire. — st, st, st, verticille. interne composé de pièces POSADA-ARANGO. — LETTRE SUR LE GENRE POSADÆA. 243 staminopétaloïdes : la postérieure, dédoublée en un pétale portant à sa base en dedans une anthère sessile normale.- f, fleur tertiaire. FiG. 10. — La fleur tertiaire plus grossie. FIG. 11. — Fleur VII2. — étalée, sp, pièce mi-partie sépaloïde, mi-partie péta- loïde. — es, écaille sépaloïde abritant la fleur tertiaire. — st, inser- tion de l’étamine unique figurée fig. 7. FIG. 12. — Cette fleur tertiaire. À la suite de cette communication, M. Duchartre dit avoir con- staté accessoirement l'existence de fleurs secondaires analogues et semblablement placées dans les Cyclamen semi-doubles dont il a parlé le 10 avril. Il fait ensuite remarquer que l'assimilation, faite par M. Hua, de ces inflorescences monstrueuses à une cyme, lui paraît hardie. Dans une cyme, en effet, les fleurs d'ordre successif naissent à Vaisselle d'une feuille, et, ici, elles naissent en face des intervalles qui séparent les sépales que l’on pourrait considérer comme les feuilles mères. Il faudrait admettre un déplacement. M. Hua répond qu'il n’y a pas, selon lui, à se préoccuper de cette différence. Le déplacement était nécessaire. Il semble, en effet, que les mêmes causes spécifiques ou mécaniques qui ont déterminé la naissance des pétales en face des intervalles des sépales ont dü nécessairement empêcher la formation d’un organe directement opposé à un sépale. M. Malinvaud donne lecture des communications suivantes : LETTRE DE M. le D' André POSADA-ARANGO À M. LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Medellin (Colombie), 4 mars 1891. Très honoré collègue, J'ai l'honneur de vous adresser, en vous priant d'en faire part à la Société, la description faite par M. Cogniaux du genre Posadæa qu'il vient d'établir sur une Cucurbitacée nouvelle que je lui avais fait connaître Je vous envoie aussi des graines mûres de cette plante, Posadæa sphæro- carpa Cogn., qui pourrait, je crois, s’acclimater dans le midi de la France (1). Les fruits sont très semblables à ceux du Crescentia Ensete et on les em- (1) Cet envoi de graines n’est point parvenu à la Société. (Ern. M.) 244 ` SÉANCE DU 8 MAI 1891. ploie aux même usages, c'est-à-dire pour faire des vases. C'est pourquoi j'avais appelé cette plante provisoirement Cucumeropsis Ensete. Agréez, etc. M. Posada-Arango avait joint à sa lettre une Notice imprimée, intitulée : Le nouveau genre Posadæa de la famille des Cucurbi- tacées par M. Alfred Cogniaux, extrait des Bulletins de l'Académie royale de Belgique, 3° série, tome XX (1890). SUR LA LONGÉVITÉ DES BULBILLES HYPOGÉS DE L’ALLIUM ROSEUM L., par M. Michel GANDOGER. L’Allium roseum L., plante de la région méditerranéenne, est pourvu, autour de l’oignon principal, d’une grande quantité de bulbilles. Ces bulbilles, qui, en se développant, formeront plus tard de nouvelles plantes, sont entourées d’une membrane réticulée très épaisse. Or, en étudiant Allium roseum pour le 22° volume de mon Flora Europe, je fus extrêmement surpris de trouver encore vivants un certain nombre de ces bulbilles, malgré le long espace de temps écoulé depuis leur récolte. C’est ainsi que des échantillons arrachés depuis plus de quinze ans ont conservé vivants leurs bulbilles hypogés. D’autres, au contraire, cueillis depuis trois ou quatre ans sont morts. Et, cependant, après un examen attentif, on voit que la dessiccation a été la même, que ces organes n’ont pas été écrasés par la presse, que la chaleur artificielle ne parait pas en avoir détruit le principe vital au moment de la prépa- ration. Comment donc expliquer ce phénomène : que des individus d'une même plante récoltés et desséchés dans des conditions identiques offrent une telle variation dans la longévité de leurs bulbilles hypogés ? M. Duchartre fait observer qu'il paraît difficile de répondre à la question posée dans la communication de M. Gandoger en l’ab- sence de renseignements permettant de remonter de l'effet à la cause et relatifs, par exemple, aux conditions de milieu, de ter- rain, etc., dans lesquelles se sont développées les plantes bulbeuses dont il s’agit. M. le Président rappelle que, par suite de la session extraordi- naire qui doit s’ouvrir à Collioure, le 16 mai prochain, la séance que la Société devait tenir à Paris le 22 mai est supprimée. ` e, SÉANCE DU 12 Jurn 1891. 245 SEANCE DU 12 JUIN 1891. PRÉSIDENCE DE M. ROZE. Reprise de la session ordinaire de 1890-1891. M. F. Crépin, directeur du Jardin botanique de l'État à Bruxelles, assiste à la séance. M. Danguy, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 8 mai, dont la rédaction est adoptée. M. le Secrétaire général donne lecture de lettres de MM. Bona- fons, Orzeszko, Reynès et A. Coste (1), qui remercient la Société de les avoir admis au nombre de ses membres. Dons faits à la Société : Fernand Camus, Sur les collections bryologiques du Musée régional de Cholet. D" Gillot, Herborisations dans le Jura central. Frère Héribaud-Joseph, Analyse descriptive des Rubus du plateau central de la France. Jadin, Voyage aux îles Mascareignes. De Saint-Pol, Reconstitution des vignobles. Leiller, Ouvrages de paléontologie végétale publiés en 1889. Fischer, Beiträge zur Kenntniss exotischer Pilze. K. Völeker, Untersuchungen über das Intervall zwischen der Blüthe und Fruchtreife von Æsculus Hippocastanum und Lonicera tartarica. Fischer de Waldheim, Cours de botanique (en russe). Polakowski, La flora de Costa-Rica. Saccardo, L'invenzione del microscopio composto. Le Botaniste (directeur M. Dangeard), 2° série, 5° fascicule. Bulletin de la Société des sciences naturelles de Béziers, 1890. Annales du Bureau central météorologique de France, 1889; Mé- moires. Bulletin international de l’Académie des sciences de Cracovie; deux numéros. Transactions of the twenty-second Meeting of the Kansas Academy of science, 1889. Vol. XII, part. 1. (1) MM. Reynès et Coste ont été présentés et admis au cours des séances de la session de Collioure. 246 SÉANCE DU 12 Juin 1891. M. Bureau présente, au nom de M. de Saporta, un Mémoire intitulé : « Le Nelumbium provinciale ». M. Costantin fait hommage à la Société d’un ouvrage intitulé : Nouvelle Flore des Champignons pour la détermination facile de toutes les espèces de France et de la plupart des espèces européennes, avec 3842 figures, par MM. Costantin et L. Dufour. M. le Président est heureux d'annoncer que la Société Lin- néenne de Londres a décerné, cette année, sa grande médaille d’or, dite médaille de Linné, à notre éminent confrère M. le D" Édouard Bornet. Cette haute distinction, instituée par la Société Linnéenne de Londres en 1888, à l’occasion du centenaire de sa fondation, est accordée chaque année alternativement à un bota- niste ou à un zoologiste qu’elle reconnaît, par cet insigne témoi- gnage d'estime, comme l’un de ceux qui ont le plus contribué par leurs travaux, dans ces derniers temps, aux progrès d’une des branches des sciences naturelles. Les naturalistes qui en ont été déjà honorés sont deux illustres botanistes, MM. J. Hooker et A. de Candolle, et deux zoologistes, MM. Richard Owen et Huxley. M. Bornet n'ayant pu faire le voyage de Londres pour recevoir en personne la médaille, celle-ci a été remise, en séance solen- nelle, au secrétaire de l’ambassade de France, que M. Waddington, notre ambassadeur, invité par la Société Linnéenne à représenter le lauréat et empêché lui-même, avait délégué pour le rem- placer (1). M. Bescherelle présente à la Société une belle touffe d’Aula- commium androgynum en parfait état de fructification, qu’il a rencontrée, dans le bois de Clamart, sur les talus siliceux de la ; (1) INote du secrétariat ajoutée pendant l'impression. — Nous croyons être agréable à nos confrères en traduisant ici de l'anglais les passages suivants de allocution prononcée dans cette circonstance par le président de la Société Linnéenne de Londres : < ... En remettant cette année à M. le D' Bornet la médaille d’or de la Société, je rappellerai, suivant l'usage établi par mes prédécesseurs, les travaux scienti- fiques du lauréat que cette distinction a pour but d’honorer. Ses premiers Mémoires » botaniques avaient pour objet l'étude biologique de divers Champignons et Lichens, notamment le Meliola, V'Ergot, le genre Ephebe, etc.; mais ce sont principalement ses brillantes recherches sur la physiologie des Algues qui ont illustré son nom. On connait sa belle étude des gonidies des Lichens qui confirma définitivement la » théorie de la nature double de ces végétaux. Les observations de M. Bornet con- tribuèrent, au même titre que celles de Schwendener et de de Bary, à cette grande BORNET. — ALGUES DU DÉPARTEMENT DE LA HAUTE-VIENNE. 247 route qui va du « carrefour de la Justice » à la « Cavalière de la Justice », et dans le massif qui s'étend du carrefour précité à la € Fontaine Sainte-Marie ». M. Bescherelle dit que cette Mousse est très rarement fructifiée; il se rappelle de lavoir récoltée au mois de mai 1862, en compagnie de M. Roze, dans le bois de Fleury, où elle était associée au Leucobryum glaucum ; depuis il n'avait pu la retrouver en bon état. M. Malinvaud donne lecture à la Société des travaux suivants : ALGUES DU DÉPARTEMENT DE LA HAUTE-VIENNE CONTENUES DANS L’'HERBIER D'ÉDOUARD LAMY DE LA CHAPELLE, par M. Ed. BORNET. Dans sa Flore de la Haute-Vienne(1), publiée en 1856, Ed. Lamy de la Chapelle énumère 37 espèces d’Algues, dont 2 Diatomées. Un nombre aussi faible ne représente évidemment qu’une très minime portion des espèces qui croissent dans ce département si riche en étangs et en cours d'eau. Aussi, dans les herborisations qu'il a effectuées depuis cette époque, et sans en faire l’objet de recherches particulières, notre re- gretté confrère récolta une certaine quantité d’Algues qui ne figuraient pas dans sa Flore. Ces Algues m'ont été communiquées par M. Ern. Malinvaud ; elles comprennent 57 espèces non mentionnées antérieure- ment. Notre Secrétaire général, à qui Ed. Lamy de la Chapelle a confié le soin d'utiliser ses collections pour la publication d’un Catalogue des plantes de la Haute-Vienne, ayant témoigné le désir d'y introduire ces indications nouvelles, nous en donnons ici la liste, sans nous dissimuler le peu d'intérêt qu’elle présenterait à un algologue, même au point » découverte, qui révéla pour la première fois aux naturalistes les phénomènes de symbiose, > : » Vers la même époque, M. Bornet collaborait aux travaux de son distingué com- » patriote M. Thuret qui élucidaient les questions relatiyes à la biologic des Flori- » dées, spécialement les phénomènes de fécondation. Il n'est que juste de dire que » nous devons à ces deux savants les fondements de nos connaissances actuelles » dans cette partie de l'algologie; c'est en suivant leurs méthodes que d'autres obser- » vateurs dans cet ordre de faits ont obtenu de nouveaux succès. » M. Bornet édita en 1878 les Études phycologiques, ouvrage posthume de M. Thu- » ret, ct de 1876 à 1880 il publia les deux parties de ses Notes algologiques dont les » planches représentent avec une merveilleuse fidélité les détails de l'organisation » et de la physiologie des Algues. Ces ouvrages doivent ètre constamment sous la » main de ceux qui s'occupent de phycologie... » x Dans la suite de Pallocution sont mentionnés avec éloge les Mémoires les plus récents de M, le D' Bornet, dont quelques-uns ont été publiés dans notre Bulletin.] (1) Cet ouvrage ne contenant que la liste des espèces et de leurs habitats qe descriptions, est en réalité un simple Catalogue ; pour abréger, nous lui laisserons titre de Flore dans nos citations. 248 SÉANCE DU 12 Jurn 1891. de vue strictement local. Il n’est guère douteux en effet qu'un botaniste habitué à la recherche de ces végétaux pourrait y faire, dans le cours de quelques semaines, des additions considérables. Les espèces comprises dans l'énumération suivante proviennent en majeure partie du département de la Haute-Vienne; d'autres ont été recueillies au Mont-Dore, qu'une ligne de crêtes presque ininterrompue relie aux montagnes du Limousin et dont la végétation cryptogamique ne doit pas différer sensiblement de celle de la Haute-Vienne; quel- ques-unes enfin ont été prises dans les départements limitrophes de la Corrèze et de la Vienne. Nous avons indiqué en synonymes les espèces citées dans la Flore de la Haute-Vienne lorsque la conformité de leur Cétermination avec la nôtre n'a paru soulever aucun doute; les autres sont mentionnées à la place oü elles devraient s'intercaler si nous avions eu les moyens d'en vérifier la détermination, elles sont distinguées par un astérisque. MYXOPHYCÉES Polycystis æruginosa Kütz. — HAUTE-VIENNE. Étang de Riz-Chau- vron, près d'Azat-le-Riz, 8 octobre 1875. Le diamètre des cellules varie entre 4 et 5 u. Les colonies n'ont pas un contour nettement défini et ne sont pas grillagées. Ces divers carac- tères rapprochent cette Algue du P. prasina Wittr. Microbotrys aggregata Bréb. — HAUTE-VIENNE. Sur une pierre humide, dans une ancienne carrière, près de Limoges, 24 octobre 1868. En mélange avec diverses Algues gélatineuses. Chroococcus sp. — HAUTE-VIENNE. Sur une pierre humide, dans une ancienne carrière, près de Limoges, 24 octobre 1868. Cette plante forme de petites colonies globuleuses de couleur bleue, éparses au milieu d'un magma de diverses Algues gélatineuses. Ses cellules ont un diamètre de 4-6 u; ses téguments sont bien limités, assez minces, non lamelleux. Elle semble devoir se placer dans le voi- sinage du Chroococcus violaceus Rabenh. Chroococcus turgidus Næg. — HAUTE-VIENNE. Sur les Mousses et les rochers placés sur le coteau vis-à-vis de Solignac, près de Limoges, 4° décembre 1876. Chroococcus macrococcus Rabenh. — Haure-Vienne. Sur les Mousses qui recouvrent des rochers à côté de la Drônne, près de Dour- nazac, 1* juillet 1875. Glœocapsa Magma Bréb. — CANTAL. Le Lioran, sur les pierres bor- Bull. Soc.bot. de France. Tome XXXVII PILE. Tisseron hh. H. Hua del : Imp.Becquet f. Paris. CYCLAMEN DOUBLE BORNET. — ALGUES DU DÉPARTEMENT DE LA HAUTE-VIENNE. 249 dant le petit ravin de la Goulière, en face le ravin de la Croix, 6 aoüt 1877 (coll. Rupin). Glœocapsa stegophila [tzigs. — HAUTE-VIENNE. Sur un vieux tronc près de Parpaillat, 10 novembre 1868. Plusieurs Glæocapsa et divers Nostoc sont mélangés dans ces échan- tillons. Le Gl. stegophila, reconnaissable à la couleur rouge-brique de ses téguments et à ses spores lisses, est le plus abondant. Aphanothece membranacea (Aphanocapsa Rabenh.). — HAUTE- VIENNE. Sur les Mousses et les rochers placés sur le coteau vis-à-vis de Solignac, près de Limoges, 1° décembre 1876. Oscillaria princeps Vauch.—- Haute-Vienne. Dans un ruisseau qui alimente l'étang de Cieux, 21 août 1864. * Oscillaria Sp. — La Flore de la Haute-Vienne, p. 61, énumère les Oscillaria nigrescens Bory, limosa Ag., viridis Vauch., meretrix Bory, papyrina Bory et rupestris Ag. En l'absence d'échantillons, il est impos- sible de savoir si ces plantes font ou ne font pas double emploi avec les Phormidium énumérés ici, ni si elles répondent aux espèces décrites par les auteurs originaux. Phormidium fragile Gomont (Anabæna fragilis Menegh.). — HAUTE- VIENNE. Sur la vase, au bord d’une grande pièce d’eau à Beauvais, 12 août 1873. Phormidium laminosum Gomont (Oscillaria laminosa Ag.). — HAUTE-VIENNE. Etang de Montboucher, sur la vase et les plantes aqua- tiques, 16 octobre 1868. Phormidium Corium Gomont (Oscillatoria Lyngb.). — HAUTE- VIENNE. Sur des troncs de Pin à Boisse, 34 octobre 1868; dans une pe- tite source, 25 juin 1878. Phormidium inundatum Kütz. — HAUTE-VIENNE. Dans la rivière d'un jardin, près de Limoges, 1” novembre 1868. Phormidium favosum Gomont (Oscillaria favosa Bory).- HAUTE- VIENNE. Jardin du Treuil, à Saint-Martial, près de Limoges. 19 juin 1875. Phormidium Retzii Gomont (Oscillaria Ag.). — HAUTE-VIENNE. Jardin du Treuil, à Saint-Martial, près de Limoges, 19 juin 1875. Phormidium Joannianum Kütz. — HAUTE-VIENNE. Allées et cour du jardin de Limoges, 12 juin 1872. 250 SÉANCE DU 12 JuIN 1891. Phormidium antliarium Gomont (Oscillatoria antliaria Mertens). — HAUTE-VIENNE. Symploca muralis Kütz. = HAUTE-VIENNE. Sur la terre humide de l'emplacement de l’ancien étang de Jonas, près d'Ambazac, 29 août 1872. Symploca Muscorum Gomont (Oscillatoria Ag.). — HAUTE-VIENNE. Dans une serre chaude, à Limoges, 19 juin 1875; sur des rochers, près de Condat, 5 aoüt 1866. Microcoleus vaginatus Gomont (Oscillatoria vaginata Vaucher; Microcoleus terrestris Desmaz., Lamy de la Chapelle, Flore, p. 61). -- HAUTE-VIENNE. Sur la terre humide. Schizothrix (Symphyosiphon) Friesii Gomont (Oscillatoria Ag. ; Scytonema Friesii et Bangii Lamy de la Chapelle, Flore, p. 61). — HAUTE-VIENNE. Sur un talus humide, près de l'ancien étang de Jonas, près d'Ambazac, 22 septembre 1869. — Corrèze. Brives, 22 octobre 1877 (coll. Rupin). Schizothrix (Chromosiphon) Lamyi sp. nov. = HAUTE-VIENNE. Sur la terre humide de l’ancien étang de Jonas, près d'Ambazac, 29 août 1872. M. Gomont, qui a étudié cette Algue, a reconnu qu’elle était nouvelle et a bien voulu m’en communiquer la description suivante : « Filaments » fermes, très rameux, étroitement entrelacés en une couche d’un brun » verdâtre. Gaines d’un jaune doré, très épaisses et lamelleuses, ordi- » nairement terminées en pointe, parfois ochrées, bleuissant fortement » par le chloroiodure de zinc. Trichomes solitaires ou peu nombreux » dans la gaine commune, un peu toruleux, à cloisons translucides, » épais de 3,3 à 4p. Articles ordinairement plus longs que larges, par- » fois isodiamétriques, longs de 4,3 à 8,3u. Cellule apicale en cône » tronqué, dépourvue de coiffe. Plasma à gros grains uniformément Té- » partis dans l’intérieur de la cellule. » » Plante voisine du Schizothrix Muelleri Næg., mais s’en distinguant » par ses filaments plus fermes, plus rameux, par ses trichomes de » moitié moins épais, et par ses articles plus longs relativement au dia- » mètre du trichome. » Nostoe commune Vauch.; Lamy de la Chapelle, Flore, p. 31. — HAUTE-V1ENNE. Sur les rochers humides à Saint-Priest-Taurion, 31 mars 1867; bord de la Gartempe, près du pont de Bessines, 16 octobre 1872. — VIENNE. Sur la terre à Lathus, 12 novembre 1872. *Nostoe sphærieum Vauch.; Lamy de la Chapelle, Flore, p. 61. BORNET. — ALGUES DU DÉPARTEMENT DE LA HAUTE-VIENNE. 251 Il n'y avait pas d’échantillons de cette espèce parmi les Algues que j'ai examinées. Nostoc rupestre Kütz. — HAUTE-VIENNE. Sur les Mousses et les rochers placés sur le coteau vis-à-vis de Solignac, près de Limoges, 1: décembre 1876. Nostoc verrucosum Vauch. — Puy-pE-DômE. Sur les pierres et les rochers submergés par le ruisseau qui forme la grande cascade du Mont-Dore, 15 juillet 1878. Seytonema mirabile (Dillw.) Bornet (Scytonema thermale Menegh.). — HAUTE-VIENNE. Marais de Longechaud, près de Saint-Amand, sur la vase desséchée, 15 juin 1870. *Seytonema Myocbrous Ag.; Lamy de la Chapelle, Flore, p. 61. La plante ainsi désignée est peut être la même que la précédente; je n'en ai pas vu d’échantillon. Hassallia byssoidea Hassall. — HAUTE-VIENNE. Sur un vieux tronc de Chêne, à Saillat, 28 mai 1875; rochers frais au-dessous de Saint- Amand, 26 juin 1875. — Var. saxicola Grunow. = HAUTE-VIENNE. Sur le thalle d’un Col- lema qui recouvrait un mur dans un endroit humide au-dessous des côtes d’Aixe, 2 juillet 1875. Hapalosiphon fontinalis (Ag.) Bornet (H. pumilus Kirchner). — HAUTE-VIENNE. Bords de l'étang de Gouillet, près de Saint-Sylvestre, 31 juillet 1874. Stigonema hormoides Born. et Flah. = Corrèze. Brive, sur le grès bigarré dans le vallon de Champlas, octobre 1877 (coll. Rupin). Stigonema ocellatum Thuret. — HAUTE-VIENNE. Rocher humide sur la rive droite de la Gartempe, près de Châteauponsac, 14 mai 1872. Stigonema minutum Hassall. — HAUTE-VIENNE. Sur les pierres dans une petite rigole à Saint-Priest-Taurion, 21 avril 1869. Stigonema turfaceum Cooke. — HAUTE-VIENNE. Mousses humides, près Rochechouart, 22 décembre 1868. Calothrix parietina Thuret. =Ê Puy-DE-DôME. Sur les Mousses hu- mides au bord du ruisseau qui forme la grande cascade du Mont-Dore, 15 juillet 1878. Mêlé à diverses Algues gélatineuses. Dichothrix Orsiniana Born. et Flah. — HAUTE-VIENNE. Cailloux au fond du ruisseau qui passe près d'Ambazac, 15 septembre 1869. Glœotrichia natans Rabenh. (Rivularia Roth; Lamy de la Chapelle, 259 SÉANCE DU 12 jurn 1891. Flore, p. 61). — Haute-Vienne. Étang de Riz-Chauvron, près d'Azat- le-Riz, 8 octobre 1875. CHLOROPHYCÉES Œdogonium capillare Kütz. — HAUTE-VIENNE. Étang de Lapouge, 22 juillet 1869; eaux rapides de la Combade, près de Châteauneuf, 21 août 1869. Œdogonium... — HAUTE-VIENNE. Dans une pêcherie au-dessous de Fage, près de Saint-Priest-sous-Aixe, 6 octobre 1868. Lamy de la Chapelle a récolté plusieurs espèces d’OŒdogonium qui, étant toutes stériles, comme celle-ci, n’ont pas été déterminées. Schizogonium crispum Fr. Gay, forma filamentosa (Hormidium murale Kütz.). -— HAUTE-VIENNE. Sur des arbres dans le bas jardin de l'évêché de Limoges, 31 mars 1869; pacage près des roches de serpentine de Larochat, 20 août 1872. — Puy-pEe-Dôme. Mont-Dore, au pied d'un mur humide. — form. foliacea (Prasiola crispa Menegh.). — HAUTE-VIENNE. Sur la terre humide à la Varache de Saint-Léonard, 9 février 1866; près de la gare d'Ambazac, mai 1862 ; à Parpaillat, 5 octobre 1865. Schizogonium murale Kütz. (Ulothrix parietina Kütz.). — HAUTE- VIENNE. Sur la roche nue au-dessous de Cintrat, rive gauche de la Vienne, près de Saint-Priest-Taurion, 17 février 1877 ; au pied d'un mur de ceinture de la Division de Limoges, 4 mars 1873. Chætophora pisiformis Àg.; Lamy de la Chapelle, Flore, p. 61. — Haute-Vienne. Près de la gare de Thiat, 28 avril 1868. Chætophora Cornu-Damæ Ag. (Ch. endiviæfolia Ag., Lamy de la Chapelle, Flore, p. 61). — HAUTE-V1ENNE. La Roche-l’Abeille, 4* mai 1869. Draparnaldia glomerata Àg.; Lamy de la Chapelle, Flore, p. 6177 = HAUTE-VIENNE. Dans un petit ruisseau au-dessus du village d'Aurillac, près de Chàteauponsac, 12 juillet 4872. * Stigeoclonium... — Si la plante qui est citée dans la Flore de la Haute-Vienne, p. 61, sous le nom de Draparnaldia tenuis Ag. est cor- rectement nommée, elle rentre dans le genre Stigeoclonium. Elle n’était pas représentée dans la collection que j'ai eue sous les yeux. Trentepohlia aurea Martius. — CORRÈZE. Chasteaux, 29 avril 1877 (col. Rupin); Puy-ne-Dôme. Mont-Dore, juillet, août 1875. — form. uncinata Hariot (T. uncinata Gobi). — CORRÈZE. Brive, BORNET. — ALGUES DU DÉPARTEMENT DE LA HAUTE-VIENNE. 253 sur le grès bigarré à Champlas, octobre 1877 (coll. Rupin). — Puy- DE-Dòme. Mont-Dore, dans le bois du Capucin, sur un tronc de Hêtre, juillet 1875. Les échantillons provenant de la Corrèze offrent une particularité re- marquable que M. Hariot décrit de la manière suivante (Morot, Journ. de Bot., 1891, p. 78) : « L'examen d’un échantillon de T. uncinata de l’herbier Lamy de la » Chapelle m’a présenté un fait intéressant : les zoosporanges (du moins » la plupart), qui naissent en assez grand nombre de la surface d’une » cellule plus grosse que les autres, latéralement et au sommet des » filaments, sont verruqueux-échinulés, présentant l'aspect de certaines » urédospores. Ce caractère se maintient sous l’action des réactifs » (acide lactique, eau de javelle, acide chromique, etc.). » Trentepohlia abietina Hansg. = HAUTE-V1ENNE. Rochers de la rive gauche de la Gartempe, près de Bessines, 13 septembre 1878.— Puy- DE-DôME. Mont-Dore. Conferva utrieulosa Kütz. — HAUTE-VIENNE. Étang de la Crouzille, près de Saint-Sylvestre, 30 juin 1870 ; Étang de Gouillet, 11 octobre 1868. Microspora stagnorum Lagerh. (Conferva tenerrima B. stagnorum Kütz. Dec. Alg., n° 56). — Haute-Vienne. Dans une source au pic de Sauvagnac, 9 novembre 1868. Cladophora crispata Kütz.; form. subterrestris Kütz. — HAUTE- VIENNE. * Cladophora glomerata Kütz. (Conferva glomerata L.; Lamy de la Chapelle, Flore, p. 61). — Cette espèce, qui est commune dans tous les courants d'eau rapides, n'était pas représentée dans l'herbier de Lamy, non plus que les Cladophora elongata et fracta mentionnés dans la Flore. Vaucheria terrestris DC.; Lamy de la Chapelle, Flore, p. 61. — HAUTE-VIENNE. Parois humides d'une source qui longe la route du pont de l'Aurence, près de Saint-Martial, 22 octobre 1871. Vaucheria sessilis DC.; Lamy de la Chapelle, Flore, p. 61. — HAUTE- Vienne. Dans une serre chaude à Limoges, 19 juin 1875. Outre ces deux espèces de Vaucheria, l'herbier de Lamy de la Cha- pelle en contenait d’autres, qui, étant stériles, n'ont pu être déterminées. *Hydrogastrum granulatum Desv.; Lamy de la Chapelle, Flore, p. 61. — Manquait dans la collection que j'ai examinée. Pediastrum Boryanum Menegh. — HAUTE-VIENNE. Fissures d'un rocher au bord de l’Aixette, près de son embouchure, 4 octobre 1881. 254 SÉANCE DU 12 JUIN 1891. Quelques individus épars dans un mélange de diverses Algues. Tetraspora lubrica Àg. — HAUTE-V1ENNE. Rigoles dans la prairie de Laugères, près de Royère, 11 décembre 1868. C'est à une espèce du genre Tetraspora (T. bulbosa Ag.) que se rap- porte peut-être l Ulva minima Vauch. de la Flore de la Haute-Vienne, p. 61. * Cluzella fœtida Bory; Lamy de la Chapelle, Flore, p. 61 (Hydru- rus penicillatus Ag.). Cette plante ne se trouvait pas dans la collection qui m'a été remise. Bichatia confluens Trevisan ? — HAUTE-VIENNE. Bords de la route qui conduit d'Aixe à l’Aixette, 16 août 1878. Bichatia rupestris Trevisan. = HAUTE-VIENNE. Sur les Mousses, au sommet du coteau qui domine la Briance au moulin de Saint-Paul, 12 janvier 1875; sur du tuf dur, près du grand étang de la Pêcherie, 2 novembre 1868. — Puy-pe-Dôme. Bords du ruisseau qui forme la grande cascade du Mont-Dore, 15 juillet 1878. Stichococeus bacillaris Næg. — HAUTE-VIENNE. Sur le bois carié d'un grand Orme de la place d'Orsay, à Limoges, 6 décembre 1880. Pleurococeus vulgaris Menegh. — HAUTE-VIENNE. Sur le bois carié d'un grand Orme de la place d'Orsay, à Limoges, 6 décembre 1880. Protococcus botryoides (Kütz.) Kirchner. — HAUTE-VI1ENNE. Sur les pierres, dans le lit de la Gorre, près de Saillat, 30 septembre 1877. Euglena viridis Ehrenb. (Microcystis olivacea Kütz.). — HAUTE- Vienne. Dans une grande pièce d’eau à Beauvais, 12 août 1873. Euglena sanguinea Ehrenb. (Microcystis Noltii Kütz.). — HAUTE- VIENNE. Sur la vase d'une mare desséchée, près de la gare de Fromental, aoùt 1869. Palmoglœa violascens Rabenh. — HAUTE-VIENNE. Sur un vieux tronc de Chêne, près de Saint-Martial, 4* juillet 1875. Cosmarium tetraophthalmum Bréb.— HAUTE-VIENNE. Sur la vase, au bord d'une pièce d'eau à Beauvais, 12 août 1873. Desmidium Swartzii Ralfs. = HAuTE-VI1ENNE. Rigoles du grand pré de la Quintaine, près de Panazol, 18 novembre 1866. *Zygnema genuflexum Ag.; Lamy de la Chapelle, Flore, p. 61 (Mougeotia genuflexa Ag.). Quelques exemplaires de Mésocarpées se trouvaient parmi les plantes de Lamy de la Chapelle, mais stériles et indéterminables. GIRAUDIAS. = ANEMONE JANCZEWSKII. 255 Zygnema ericetorum Hansg. [Conferva (Roth)]; Lamy de la Cha- pelle, Flore, p. 61. — Haute-Vienne. Pré marécageux sur le pie de Sauvagnac, 16 mai 1867. — Var. torulosum. — HAUTE-VIENNE. Sur la terre dans une clai- rière de la forêt d’Aixe, 10 novembre 1867. Spirogyra laxa Kütz. — HAUTE-VIENNE. Étang de Cieux, 29 juillet 1873. Spirogyra... — HAUTE-VIENNE. Fosses argileuses pleines d’eau, près des tuileries de la Roussille, 29 juin 1862. Plusieurs espèces de Spirogyra ont été récoltées par M. Lamy de la Chapelle ; mais comme les échantillons étaient tous stériles et que par conséquent leur détermination ne pouvait qu'être douteuse, il nous a paru inutile de leur attribuer un nom incertain. Le Sp. decimina est mentionné dans la Flore. FLORIDÉES Lemanea fluviatilis Àg. (Sacheria Sirodot). — HAUTE-VIENNE. Ruisseau du Treuil, commune de Saint-Martial, 23 avril 1866; ruis- seau près de Beaumont, 3 mai 1871 ; rochers dans le Taurion, mai 1863. Lemanen mamillosa Kütz. (Sacheria Sirodot). — HAUTE-VIENNE. Dans la Gorre, à Saillat, 28 mai 1875 ; dans la Briance, près des tours de Chalucet, 9 septembre 1865. — Puy-ne-Dôme. Mont-Dore, 18 juillet 1872. Audouinella Hermanni Duby (Trentepohlia pulchella Chauv.; Lamy de la Chapelle, Flore, p. 641). — Haute-Vienne. Sur des Mousses aqua- tiques dans les eaux de la Séme, près de son embouchure dans la Gar- tempe, 19 mai 1868. Batrachospermum moniliforme Roth; Lamy de la Chapelle, Flore, p. 61. — Havre-Vienne. Ruisseau de l'étang de Fleurat, mai 1864. Semble être la forme que M. Sirodot a distinguée sous le nom de B. Corbula. ANEMONE JANCZE WSKII GIRAUDIAS, n. sp.; par M. GARAUDIAS. Dans l’intéressante Notice communiquée à la Société botanique de France, le 25 avril 1890, par M. Janczewski, notre confrère a inséré (page 160 du Bulletin) une note de laquelle il résulterait que la Pulsatille qui habite l'Europe orientale, notamment la Roumanie, ne 256 SÉANCE DU 12 Juin 1891. serait autre chose que la variété orientale de PA. Halleri « qui se pro- » page fidèlement par le semis, et se distingue par des feuilles disséquées » en lobes très étroits ». M. le D" Grecescu, de Bucharest, m'ayant communiqué l'hiver dernier la Pulsatille de Roumanie, j'ai cru devoir lui faire part de cette obser- vation et je transcris ci-après sa réponse : « Relativement à PA. Pulsatilla L., dont les échantillons sont des » environs de Bucharest (Kitilla, Buftea), je ne puis pas partager votre » opinion. D'abord l Anemone Halleri All. (Fl..pedem., tab. 80, f. 2!) » a une tout autre aire géographique : les hautes régions des Alpes » méridionales de la Suisse, de la France et du Piémont, ainsi que les » Alpes du Tyrol méridional. Notre plante habite la région de plaines et » des petites collines; je ne l'ai pas trouvée dans la montagne. » L'Anemone Halleri, telle que je la possède de la France, de la » Suisse et du Tyrol, toute jeune, ressemble presque tout à fait à la pré- » cédente par ses fleurs et par l'indument villeux, mais la conformation » de ses feuilles complètement développées est tout autre que celle » qu'on constate chez notre plante pendant le développement complet : » elles sont triplicato-pinnatifides, à plusieurs paires, justement dans » Sturm, Deutschland Flora, fasc. 4, et dans Reichenb. Icon. fl. germ. » vol. IV, fig. 465, a. angustifolia. Il est vrai que la plante de Bucharest » est beaucoup plus villeuse que celle de l'Autriche et de l'Allemagne » que j'ai dans mon herbier européen: mais ses feuilles sont exactement » comme je viens de vous le dire. Dans cette mème région, mais dans « les localités accidentées, on rencontre aussi l'Anemone montana Hop. » et dans la Moldavie, du côté de Jassy et de Botoscharii, une autre » forme que je crois être A. Halleri Pohl (A. polonica Blocki !). En » tout cas l'A. Halleri All. n'existe pas en Roumanie ni dans les pays » limitrophes, et c'est par confusion que certains auteurs l'indiquent » en Transylvanie, Bucowine et Gallicie. » Ainsi les affinités de la plante orientale sont incertaines, puisqu'elles mettent en désaccord deux auteurs très compétents. Je n'ai pas à prendre parti entre deux confrères qui sont mieux à même que moi de juger et de défendre leur opinion. Mais il ne faut pas moins admettre que la plante ainsi controversée, et qui se reproduit par le semis, est très digne d'in- térêt et mérite un nom particulier, soit qu'on en fasse une variété ou une race fixée, soit qu'on la considère comme espèce distincte conformé- ment aux principes de l'école analytique. Je propose donc d'appeler Anemone Janczewskii la Pulsatille orien- tale, laquelle se rapproche de l'A. Halleri par ses fleurs et sa villosité, et de VA. Pulsatilla par ses feuilles tripinnatiséquées à lobes très étroits, semblant ainsi former un passage entre les deux espèces. CHATIN. — LA CLANDESTINE AUX ESSARTS-LE-ROI (SEINE-ET-OISE). 257 LA CLANDESTINE AUX ESSARTS-LE-ROI (SEINE-ET-OISE), par M. A. CHATIN. Les auteurs des anciennes Flores de Paris (Thuillier, Mérat, Che- vallier) ont signalé, dans le rayon de cette flore, l’existence du La- thrœa Squamaria, non retrouvé depuis. La Squamaire a-t-elle disparu, ou même n'a-t-elle jamais existé, comme semblent l’admettre des floristes modernes ? La découverte, très inattendue, de la Clandestine (Clandestina recti- flora Lamk, Lathræa Clandestina L.) dans les bois des Essarts-le-Roi, paraît devoir inspirer une certaine réserve aux jeunes botanistes, trop disposés à se laisser aller au doute, ou même à la négative de faits signalés par leurs précurseurs. Voici, en quelques mots, comment vient d’être trouvée la Clandestine. Mon garde, à qui je recommandais de faire enlever des Orties dont l'envahissement menaçait de destruction le Chelidonium laciniatum (naturalisé aux Essarts par mon bien regretté ami de Boucheman au moyen de graines cueillies à Versailles il y a près de trente ans, au pied du mur d'un jardin), me dit, pensant non sans raison que le fait pouvait m’intéresser, qu’il voyait depuis quelques jours, à l’occasion du débardage d’une coupe de bois, de belles fleurs d’un rouge violacé qu’il n'avait jamais remarquées auparavant. M’étant fait conduire à l'emplacement indiqué, j’aperçus, avec autant de joie que de surprise, de grandes plaques de Clandestine. La station, analogue à celles où j'ai vu autrefois cette plante dans l'Indre, la Vienne et en Bretagne, présente bien d’ailleurs les conditions dans lesquelles elle se plait. C’est sur le versant Nord et au fond d’un frais ravin, commencement de la vallée de l’Yvette ou de Chevreuse, à 1500 mètres environ du hameau d’Yvette, que se trouve la Clandestine, sur un sol où s'entre- croisent les racines de plusieurs Amentacées (Saules Marceaux, Peu- pliers, Bouleaux, Chênes et Charmes). Cachée, en quelques points, sous des Ronces ou abritée sous le taillis, elle s'avance ailleurs, imprudente, au milieu d'un chemin, ombragé il est vrai, mais où elle saute à tous les yeux; ne le lui reprochons pas trop, toutefois, car c’est précisément sa présence dans le chemin qui a amené sa découverte, en attendant, peut-être, hélas, sa destruction par des botanistes trop ardents collectionneurs ; que Dieu la préserve sur- tout des faiseurs de centuries! La Clandestine, plus large quant au choix des nourrices que la plupart des parasites radicicoles, paraît accepter toutes les Amentacées. P XXXVI. (SÉANCES) 17 258 SÉANCE DU 12 JUIN 1891. Elle est, d'autre part, indifférente à la nature chimique du sol. Je l'ai vue sur les formations calcaires dans le Berry, le Poitou et le Péri- gord, sur le granite en Bretagne et dans la Haute-Vienne; aux Essarts- le-Roi, comme en Bretagne, elle se trouve sur des formations siliceuses (sables de Fontainebleau en bas, meulières en haut). Ce qu'elle veut, c'est un sol frais et ombragé ; tel est celui oü elle a élu domicile aux Essarts, sur la lisière d'un bois confinant à de vertes prairies où vit toute une colonie d'Orchis viridis, maculata, mascula, Morio, latifolia et ustulata. M. Malinvaud a fréquemment observé la Clandestine aux envi- rons de Limoges, principalement sur les racines de l’Aulne (A. glu- tinosa), et il l’a vue quelquefois à fleurs blanches. Il l’a rencontrée aussi dans plusieurs localités du département du Lot (cantons de Saint-Céré et de La Capelle-Marival), habitant également les lieux humides et les bords des ruisseaux, sur les racines des Saules et des Peupliers. Elle a été encore signalée dans le département de la Corrèze, et le Lathræa Squamuria est beaucoup plus rare dans toute cette région. M. Malinvaud a fait, concernant la flore pa- risienne, quelques recherches bibliographiques, qu’il résume comme il suit : Vaillant signalait le Lathræa Clandestina L., dans son Botanicon pari- siense (1727), sous le nom de Clandestina flore subcæruleo. Dalibard, in Floræ parisiensis Prodromus (1749), mentionne la même plante, page 191, en se servant de la phrase de Guettard (Obs. plant. stamp. 454) : « Lathræa foliis cordatis, floribus fasciculatis » également citée par Linné (Spec. 843). Le Botaniste voyageur aux environs de Paris de Deshayes (1807) énumère, page 382, les deux Lathrœa parmi les plantes parisiennes. Les observations de ces deux auteurs, bornées au nom de la plante sans localités, paraissent empruntées au Botanicon. Mérat (Nouvelle Flore des environs de Paris, 3° édition, 1831), après avoir décrit le Lathrœa Squamaria qu'il indique dans < les bois ombragés à Montfermeil et Fontainebleau », ajoute : « Le Lathrœa » Clandestina L. ne se trouve pas ou ne se trouve plus aux environs de » Paris », et le même auteur, dans la Revue de la Flore parisienne, p. 214, s'exprime ainsi : « On ne cite dans le Botanicon que le Lathrea Clandes- » tina L. (Clandestina n° 4, p. 39), qu'on n'observe plus chez nous; Dalibard » et Thuillier l'indiquent aussi dans leurs Flores. Le L. Squamaria L., le » seul qu'on y voit aujourd'hui, ne figure pas dans Vaillant. Voilà encore une » preuve manifeste que le personnel des végétaux varie avec le temps ». Enfin Cosson et Germain, dans leur ouvrage classique, mentionnent dubitativement le Lathrea Squamaria comme ayant été signalé par Thuillier et Mérat aux environs de Paris, etils passent entièrement sous silence le L. Clandestina. C'est donc une bonne fortune, et elle ne pouvait mieux échoir qu'au maitre COPINEAU. — SUR L'OPHRYS PSEUDOSPECULUM DC. 259 éminent, promoteur et guide autorisé pendant plus de quarante ans des herbo- risations publiques aux environs de Paris, d'avoir retrouvé dans cette flore classique la Clandestine que suivant toutes les probabilités on n'y avait pas vue depuis Vaillant. M. Danguy, vice-secrétaire, donne lecture à la Société de la communication suivante : SUR L'OPHRYS PSEUDOSPECULUM DC., par M. COPINEAU. La plante désignée communément sous le nom d'Ophrys Pseudo- speculum et considérée tantôt comme une forme, tantôt comme une variété, tantôt comme une espèce voisine de l'O. aranifera, ne nous parait pas être la plante que De Candolle avait en vue lorsqu'il a écrit la description que l'on peut trouver dans le sixième volume de la Flore Française, p. 332. L'interprétation admise sur ce point par la plupart des floristes me semble tout à fait erronée, et vous me permettrez de vous exposer les raisons suivantes en faveur de ma thèse : Dans sa lettre d'introduction, p. 9, De Candolle dit qu'il a « suivi, » dans ce volume supplémentaire, la même marche que dans la Flore » elle-même; qu'il a intercalé chaque espèce à la place qu'elle doit » occuper, en la désignant par le numéro de l'espèce qu'elle doit suivre, » et en joignant à ce numéro une lettre pour la faire distinguer ». Or, l’Ophrys Pseudospeculum porte le n° 2030” et VO. aranifera 2031*, ce qui donne pour la série des Ophrys l'ordre suivant : 2028 O. Monorchis. 2029 O. alpina. 2030 O. anthropophora. 20302 0. lutea. 2030? O. Pseudospeculum. 2031 0. myodes. 2031% 0. aranifera. 2032 O. arachnites. 2032? O. apifera. C’est donc toute une révision du genre Ophrys que De Candolle a faite dans ce volume, et cette révision était d'autant plus étudiée qu'elle était plus complète, puisque nous voyons neuf espèces au lieu de cinq. L'au- teur les a classées dans un ordre voulu et raisonné, d'après leurs affinités. Il est remarquable que l'O. Pseudospeculum soit déjà assez éloigné de VO. aranifera. Ce classement par affinités est la préoccupation constante des auteurs de cette Flore, et nous en trouvons la trace presque à chaque page. Dans 260 SÉANCE DU 12 JuIN 1891. la description qui nous occupe, elle se révèle plus formellement ; en effet, le début est le suivant : « Le port'et le feuillage de cette plante la font ressembler à P Ophrys » jaune. » Et plus loin, nous lisons : « Cette espèce parait diftérer de l'O. Spe- » culum de Link, qui n'est peut-être que l'O. Scolopax, et de PO. Spe- » culum de Bertoloni Plant. gen. 124; Bivon. Pl. sic. n° 70, tab: 3: » Lois. Not. 133, qui est une espèce bien distincte. » C'est dans le Rapport de son voyage agronomique dans les départe- ments du Sud-Ouest en 1807, que De Candolle a mentionné la découverte de cette plante nouvelle pour la flore française. Il l'avait alors nommée O. Speculum Link. On voit par le passage ci-dessus qu'en 1815 il était revenu sur sa première détermination. Mais l'étude et les recherches qu'il avait faites à son sujet l'avaient même conduit plus loin, car il était arrivé à douter de la légitimité de l'espèce qu'il nommait O. Pseudospeculum. En effet, la description dont je viens de reproduire deux passages est accompagnée de l'observation suivante : « Je l'ai trouvée dans les prairies sèches des collines de Fontfroide, » près Montpellier, le 1* mai 1807, et n'ai jamais pu la retrouver » depuis, circonstance qui m'inspire quelques doutes sur la légitimité » de cette espèce. » Ce doute a dü persister dans son esprit. En effet, le Botanicon gallicum de Duby, qui fut édité treize ans plus tard sous l'inspiration directe de De Candolle, maintient le même nombre d'espèces, les mêmes noms, et le même classement, sauf les O. Monorchis et alpina qui sont rejetés à la fin, et la description de VO. Pseudospeculum, qui vient après celle de PO. lutea, est suivie de la note : « An a priore distincta species ? » (Botanicon, p. 447). Est-il admissible que tous ces passages soient applicables à la plante que les floristes modernes désignent sous le nom d'O. Pseudospeculum et rapprochent plus ou moins étroitement de l'O. aranifera, plante relativement répandue, que De Candolle a dü nécessairement rencontrer lui-même maintes fois et recevoir de ses nombreux correspondants ? Pour moi, l'identification de ces deux plantes est en contradiction avec tous les documents et toutes les interprétations qu'on en peut déduire. Qu'est-ce donc que la plante de De Candolle? Je ne saurais le dire, mais on peut supposer que c'est une forme de l'O. lutea ou du Sco- lopax, peut-ètre même une hybride, que l'on n'a pas retrouvée depuis. Il resterait à savoir qui a le premier fait cette identification erronée; je n'ai pas les éléments de cette recherche ; mais on trouve déjà dans la Flore de la Moselle, par Holandre, 1 édit., 1829, p. 471, l'indication MALINVAUD. — OBSERVATIONS SUR L'OPHRYS PSEUDOSPECULUM. 261 de VO. Pseudospeculum, et ce n’est peut-être pas encore lui qui a eu l'initiative. Lorsque cette question aura été élucidée, notre plante aura un nom d'auteur, mais non celui de De Candolle. À l'appui des conclusions du travail précédent, M. Malinvaud ajoute les explications suivantes : OBSERVATIONS SUR L'OPHRYS PSEUDOSPECULUM DC., par M. E. WMALINVAUD. La communication de la présente Note de M. Copineau parvenue au secrétariat dans les premiers jours de mars a été retardée, d'accord avec l’auteur, par divers motifs, notamment l’examen qu'un de nos confrères habitant Genève a fait obligeamment, sur ma demande, des échantillons typiques de l'Ophrys Pseudospeculum DC. renfermés dans l’herbier De Candolle. M. Copineau, tout en se félicitant de la publication des éclair- cissements ainsi obtenus, a préféré ne pas les introduire dans sa rédac- tion, quoiqu'ils fussent favorables à la thèse qu’il soutient. Les passages ci-après d’une lettre de M. Émile Burnat font connaître les résultats de l'examen dont notre confrère de Genève avait bien voulu se charger. EXTRAITS D'UNE LETTRE DE M. Émile BURNA'T A M. MALINVAUD. Je reviens d’une visite à l’herbier De Candolle, voici ce que j'y ai trouvé : une feuille, portant au coin à droite une étiquette pareille à celles qui dési- gnent les espèces décrites dans la Flore française de DC., renferme huit échan- tillons paraissant tous appartenir à la plante que DC. a nommée O. Pseudo- speculum. De ces échantillons, trois sont réunis par une étiquette sur laquelle Reuter a écrit jadis : « O. lutea Cav. ex Reut. ». M. Alphonse de Candolle a ajouté au-dessous : « 9 éch. de cet Ophrys décrits dans le Suppl. de la FI. Fr. > sous le nom d'O. Pseudospeculum » (A. DC., 1847), et ila écrit ensuite : « J'en » prête un à M. Reichenbach (cet échantillon n’est pas revenu) ». A ces huit exemplaires est jointe une note dont je vous envoie ci-joint le calque. Sur deux autres feuilles de l’herbier (à côté de celle renfermant PO. Pseudospeculum DC.) on voit aussi des plantes récoltées à Fontfroide, 1° et 2 mai 1807 : O. apifera (n° 3) et O. lutea (n° 2), accompagnés l’un et l’autre de notes pareilles à celles que je vous transmets. ... Relativement aux huit échantillons d'O. Pseudospeculum, notre impres- sion, à MM. Buser, Gremli et à moi, est qu’ils ne différent pas sensiblement de VO. lutea, mais aussi qu’ils ne sont pas tous absolument pareils à celui que De Candolle a voulu figurer dans la note ci-jointe, notamment en ce qui concerne les divisions du labelle. 262 SÉANCE DU 12 JUIN 1891. ... Reichenbach, qui, d'après l’observation rapportée plus haut, a reçu un des échantillons de l'herbier DC., donne (Ic. Fl. germ. XIII, XIV) l'Ophrys Pseudospeculum D.C (non Reichb. PI. cr. nec Godr. Fl. Lorr.) comme simple synonyme de VO. lutea. Cette appréciation de Reichenbach est un argument d'une grande valeur en faveur de la thèse de M. Copineau. Le même auteur a donné, sur sa planche 94 (à côté de l'O. lutea Cav.), une figure de l'O. Pseudo- speculum DC., se rapportant assez bien aux échantillons vus dans l'herbier DC. et qui est sans doute celle de l'exemplaire naguère communiqué et non rendu... La note originale, dit ensuite M. Malinvaud, dont M. Burnat a eu la complaisance de m'adresser le calque, présente deux dessins de la fleur de VO. Pseudospeculum avec une description latine, qui a été traduite en français dans le dernier volume de la Flore française (t. v, p. 332). Il résulte de ces indications concordantes que le véritable Ophrys Pseudospeculum DC. n’est point la plante, variété ou espèce voisine de VO. aranifera, généralement connue sous ce nom depuis plus d’un demi-siècle ; il correspond sans doute à une hybride dont l'O. lutea serait l’un des parents. Les belles recherches de notre confrère M. G. Camus, confirmées par celles d’autres observateurs, ne laissent aujourd’hui aucun doute sur la production fréquente dans la famille des Orchidées, et cependant à peine soupçonnée jusqu’à ces dernières années, de formes hybrides variées, dont l’étude jette un jour nouveau sur l’histoire de ces intéressants végétaux. Si, comme tout porte à le croire, le type litigieux trouvé à Fontfroide en 1807 était une de ces plantes équi- voques pouvant ne se montrer qu’une fois ou ne reparaitre qu'à de longs intervalles, ce n’est qu’en la retrouvant dans la même localité et par son examen à l’état frais qu'il sera possible de déterminer ses affinités avec les formes voisines et de résoudre d’une façon certaine le problème de son origine. M. Rouy fait à la Société la communication suivante : ESPÈCES NOUVELLES POUR LA FLORE FRANÇAISE, par M. G. ROUY. Polycarpon rotundifolium Rouy.— P. tetraphyllum, forma minor condensata F. Schultz; P. peploides Requien in schedul.; non DC.; ap. F. Schultz, Herbarium normale Cent. 1; n° 53 bis (1). — Racine très (1) La part de ce numéro de l’exsiccata de Schultz qui existe dans l’herbier Rouy comprend : un pied de P. rotundifolium et un pied de la variété alsinoides G. et G. du P. tetraphyllum, plante totalement différente du P. rotundifolium. Cette même confusion a dü sans doute se produire dans la distribution d'autres exemplaires du n° 53 bis de l’Herbarium normale de F. Schultz. ROUY. — ESPÈCES NOUVELLES POUR LA FLORE FRANÇAISE. 263 nettement vivace, mais non fruticuleuse: tiges courtes (5-8 centim.), rameuses dès la base, bi-trichotomes, épaisses. Feuilles petites, orbi- culaires, charnues, brusquement contractées en pétiole très court, toutes opposées et très rapprochées; stipules et bractées grises, très petites, lancéolées. Fleurs relativement peu nombreuses, pentandres, en cymes terminales compactes, non argentées ; pédicelles à peine plus longs que le calice. Sépales ovales, acutiuscules, cucullés, mucronés, faiblement scarieux aux bords. Pétales entiers, plus courts que le calice. Hab. — CORSE : terres incultes près de Bonifacio ; leg. Requien, mai 1849. Cette espèce est plus voisine du P. peploides DC. que du P. tetra- phyllum L. f. — La racine vivace, les feuilles charnues, les stipules e bractées non argentées, les pétales entiers, la séparent du P. tetraphyl- lum et de ses variétés; la racine non fruticuleuse, les feuilles petites, les fleurs en cymes compactes, les sépales acutiuscules et mucronés, la distinguent du P. peploides. Elle diffère en outre de toutes les espèces ou formes du genre (P. tetraphyllum L. f., P. alsinæfolium DC., P. di- phyllum Cav., P. floribundum Willk., P. succulentum Gay, P. Bivonœ Gay, P. colomense Porta et Rigo, P. peploides DC., etc.), par ses feuilles orbiculaires brusquement contractées en un pétiole étroit. Santolina Benthamiana Rouy — S. pectinata Benth. Cat. pl. Pyr. (1826!), non S. pectinata Lag. Gen. (1816 !). _- Le Santolina nommé, en 1827, S. pectinata par Bentham doit changer de nom; car La Gasca avait déjà décrit, en 1816, comme S. pectinata une autre plante d'Es- pagne, à feuilles supérieures pinnatipartites et qui n'est plus considérée d'ailleurs aujourd'hui que comme variété (heterophylla Willk.) du S. rosmarinifolia L.— Nous donnons au S. pectinata Benth. non Lag. le nom de S. Benthamiana. Calluna Beleziæ Rouy. — Tige très rameuse à rameaux ascendants ou dressés, pubescents. — Feuilles opposées, linéaires-lancéolées, ses- siles, obtuses, relativement allongées, pubescentes et ciliées, les supé- rieures longuement, mais à cils non glanduleux ; feuilles inférieures des rameaux stériles écartées, comme distiques, plus courtes que les entre-nœuds, très étalées, formant souvent un angle droit avec les ra- meaux, les supérieures lâchement subimbriquées sur quatre rangs, + étalées; appendices de la base subulés, écartés. — Fleurs très peu nombreuses, solitaires çà et là sur les rameaux, presque sessiles. Calice scarieux, pétaloïde, coloré, à sépales glabres, oblongs-obtus, entouré à la base de bractéoles velues et ciliées. Corolle blanchâtre, d’un tiers plus courte que le calice, campanulée, profondément lobée à lobes lan- 264 SÉANCE DU 12 JUIN 1891. céolés. Étamines à anthères appendiculées; stigmate saillant. Gap- sule... 2 Hab. = Petit bois humide à côté de l'étang de Planets, dans la forêt de Rambouillet, en compagnie des Erica cinerea, E. tetralix, Myrica Gale et Osmunda regalis. — Leg. Marguerite Belèze, 14 septembre 1874. Le Calluna Beleziœ diffère du vulgaris par les caractères soulignés dans la diagnose; il se distingue de la variété pubescens Bor. (El. du centre, édit. 3, p. 482), qui ne se sépare du type que par la pubescence de toute la plante, par la villosité plus abondante, les fleurs subsoli- taires (et non disposées en épis); les ramuscules plus longs, plus grêles et moins foliifères, les feuilles inférieures non imbriquées-dressées, mais distantes et très étalées, d'un tiers ou de moitié plus longues, les supérieures non imbriquées-serrées mais étalées-dressées et à peine imbriquées, les éperons des feuilles sensiblement plus subulés, la corolle blanchàtre plus longue relativement au calice moins ouvert. Ogs. — Ce Calluna avait été supposé pouvoir être hybride du Cal- luna vulgaris et de l'Erica tetralix ; mais je ne trouve pas, dans ses caractères, l'influence de l E. tetralix. La plante ne présente pas, en effet, de feuilles verticillées munies de cils glanduleux, ni de fleurs rap- prochées en grappe courte ou en ombelle, etċ., et la corolle est bien celle d’un Calluna ainsi que le calice pétaloïde. Le facies tout particulier de ce curieux Calluna, velu, pauciflore et laxiuscule, le fait très facile- ment distinguer à première vue du C. vulgaris. Scrofularia provincialis Rouy = S. lucida Gren. et Godr. FI. de France, IT, p. 567, non L. — La diagnose de cette espèce donnée par Grenier et Godron (loc. cit.) s'applique bien à notre plante de France, et il n’est pas nécessaire de la reproduire ici. Mais la Scrofulaire de la Provence n’est certainement pas l'espèce Linnéenne ainsi que Boissier l'avait déjà soupçonné (Flora Orient. IV, p. 403). Linné a cité comme habitats de son S. lucida : l'Orient, la Crète, Naples et Otrante. Or j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de la Société, d'abord le Scrofularia lucida des environs d’Otrante, auquel sont sem- blables les exemplaires récoltés dans les Cyclades par Sibthorp, d'Ur- ville, Wiedeman, etc., et divers pieds de la variété filicifolia Boiss. (S. filicifolia S. et Sm.), de Grèce, des Cyclades, de Crète et d'Asie Mineure, puis la plante de Provence. Il est facile de voir que la dernière diffère très sensiblement des deux premières par les divisions des feuilles bien plus étroites, ténues, allongées, étalées-divariquées, les ramus- cules florifères longs et plus divisés et formant ainsi une panicule très multiflore, les fleurs à divisions calicinales sensiblement plus courtes ROUY. — ESPÈCES NOUVELLES POUR LA FLORE FRANÇAISE. 265 relativement à la longueur de la corolle, les capsules de moitié moins grosses, plus longuement atténuées en acumen, etc. Myosotis bracteata Rouy. - Petite plante annuelle de 4 à 10 cen- timètres, presque hispide, à tiges subfiliformes, couchées, à rameaux étalés. Feuilles d'un vert gai, les radicales spatulées, courtement pétio- lées, les moyennes et les supérieures sessiles, lancéolées-oblongues, obtuses. Fleurs écartées, en grappes très lâches feuillées jusqu'au sommet, occupant la moitié supérieure des tiges. Pédicelles couverts de poils appliqués, étalés-dressés pendant l'anthèse, les fructifères étalés horizontalement ou mème arqués en dehors, les inférieurs deux fois au moins plus longs que le calice. Calice ouvert à la maturité muni sur le tube de poils réfléchis ou étalés, recourbés en crochet au sommet. Corolle très petite, presque incluse, blanche, à limbe concave, à tube sensiblement plus court que le calice. Carpelles luisants, ovales, presque aigus, bordés au sommet, carénés sur l'une des faces. = Mai-juin. Hab. — PYRÉNÉES-ORIENTALES : Entre Argelès-sur-Mer et Col- lioure ; sables herbeux près les dunes. — Leg. Bazot, Boullu et Godet ; 20 mai 1891. Le Myosotis bracteata a été découvert pendant la session extraordi- naire de la Société botanique de France dans les Albères, et je l'avais d'abord rapproché, sur place, du M. speluncicola Schott et Kty (M. Mar- cilliana Burnat). Mais, en examinant mes exemplaires d'herbier de cette dernière plante, j'ai pu remarquer que le M. bracteata se distingue du M. speluncicola par son facies moins grêle, les pédicelles fructifères deux fois plus longs, le calice allongé, subcylindrique, les fleurs plus grandes, blanches, à corolle presque entièrement incluse dans le calice (et non à tube dépassant les lobes du calice), par une hispidité bien plus accentuée et surtout par la présence de feuilles à la base de tous les pédicelles (grappes entièrement feuillées), caractère de premier ordre qui fait rentrer la nouvelle espèce dans la section Gymnomyosotis A. DC., à côté du M. spathulata Forst., dont elle se différencie toutefois par les feuilles plus hispides, de forme différente (lanceolatis-oblongis, non subrotundis), obtuses, non mucronées, les caulinaires sessiles, atté- nuées au sommet, les poils de la base des calices nettement oncinés, etc. Le M. bracteata (sect. Gymnomyosotis A. DC.) doit donc prendre place, dans la nomenclature des espèces européennes, entre les M. spe- luncicola Schott. et Kty (sect. Eumyosotis A. DC.) et M. sparsiflora Mik. (sect. strophistoma Endl.). M. Malinvaud demande à M. Rouy quelques explications sur les circonstances dans lesquelles le nouveau Myosotis a été trouvé. 266 SÉANCE DU 26 JUIN 1891. M. Rouy répond que cette plante a été rencontrée dans une herborisation faite en commun par MM. Bazot, Boullu et Godet. M. Malinvaud dit qu'il a reçu de M. l'abbé Coste des échantil- lons, avec une description très détaillée, de ce Myosotis, qui sem- blait à notre confrère de l'Aveyron nouveau pour la flore française. SÉANCE DU 26 JUIN 1891. PRÉSIDENCE DE M. DE SEYNES. En l'absence de MM. le Président et les vice-présidents, M. de Seynes, ancien président de la Société, prend place au fauteuil. M. Devaux, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. A propos du procès-verbal, M. Malinvaud donne lecture de deux documents, une lettre de M.Godet et une Note de M. l'abbé Coste, relatifs au nouveau Myosotis découvert à Argelès pendant la der- nière session et décrit récemment par M. Rouy, sous le nom de M. bracteata (1). Dans sa lettre, M. Godet, receveur des postes à Orange, revendique pour lui seul la priorité de la découverte de cette espèce nouvelle ; lorsqu'il l'aperçut et la récolta le premier, l'herborisation faite en commun était terminée, et les deux per- sonnes qui l'accompagnaient se trouvaient fort loin de lui et absor- bées dans une recherche non botanique. M. Malinvaud fait d'ail- leurs remarquer que, si la rectification demandée par M. Godet est parfaitement légitime, M. Rouy, n'ayant pas eu connaissance de ces détails et consulté sur la même plante par trois confrères qui avaient herborisé ensemble à Argelès, n'avait aucune raison d'attribuer particulièrement à l'un d'eux la découverte dont il s'agit. Voici ensuite la Note de M. l'abbé Coste : (1) Voyez à la page précédente. COSTE. — DESCRIPTION D'UN MYOSOTIS. 267 DESCRIPTION D'UN MYOSOTIS D'APRÈS DE NOMBREUX EXEMPLAIRES RÉCOLTÉS, LE 25 MAI, SUR LA PLAGE D'ARGELÈS-SUR-MER; par M. l'abbé Hipp. COSTE. Petite plante de 3-12 centimètres, annuelle, en touffes, toute velue-hérissée. Racine fibreuse, verticale, longue, capillaire, brune, un peu rameuse. Tiges nombreuses, couchées diffuses, grêles, anguleuses, très rameuses, à rameaux divariqués, couvertes de poils étalés inférieurement, appliqués dans le haut. Feuilles tantôt d’un vert clair, tantôt d’un brun violacé, ainsi que les tiges, les radicales spatulées, très obtuses, atténuées en pétiole, les caulinaires sessiles, oblongues-lancéolées, obtusiuscules et rétrécies au sommet, hérissées de poils raides, brillants, étalés-dressés. Fleurs écartées, en grappes flexueuses, très lâches, feuillées jusqu’au sommet, occupant les deux tiers supérieurs et parfois toute la longueur des tiges. Pédicelles égalant à peu près le calice, rarement les inférieurs 1-2 fois plus longs, dressés-étalés pendant l’anthèse, étalés ou arqués en dehors après la floraison, couverts de poils appliqués. Calice ouvert et très caduc à la maturité, à tube hérissé de poils étalés ou réfléchis, tous courbés en crochet au sommet. Corolle très petite, tantôt blanche, tantôt d’un bleu clair, à limbe concave, à tube toujours plus court que le calice. Style très court. Carpelles très petits, bruns, luisants, ovales, presque aigus au sommet, étroitement bordés. Notre collègue M. Godet (ipso teste) découvrit le premier cette plante sur la plage d’Argelès-sur-Mer, vers Collioure, le 20 mai dernier. Le petit groupe qui l’accompagnait en reçut quelques exemplaires qui parurent intéressants et qu’on rapporta provisoirement au Myosotis Marcilliana Burn. Tous appar- tenaient, je crois, à la variété à fleurs blanches et à feuillage d’un vert clair. Désireux d'étudier cette petite plante sur place et d'en faire, si c'était pos- sible, une abondante récolte, je me rendis seul, le 25 mai, après le départ de nos confrères, sur la plage d’Argelès. Mes recherches ne furent pas longues. Dans les sables un peu herbeux, à côté des dunes, le petit Myosotis à fleurs blanches et d’un vert clair croissait assez abondamment. En me baissant pour le récolter, je remarquai une seconde forme à fleurs d’un bleu clair, à feuilles et à tiges d’un brun violacé ou bleuâtre, du reste absolument semblable à Ja précédente. Moins abondante et plus difficile à observer que la première, cette seconde forme n’était cependant pas rare et croissait pêle-mêle avec elle. Il me fut assez facile de récolter en peu de temps une centurie de ces deux formes, et c'est d’après ces nombreux exemplaires et mes observations sur le vif que j'ai rédigé la description qui précède. Malgré le retard considérable de la végé- tation cette année, la floraison de notre Myosotis était assez avancée, de nom- breux petits pieds étaient complètement desséchés sur le sable. On doit donc lui assigner comme mois de floraison et de fructification avril et mai! Cette Note, dit M. Malinvaud, signale des particularités impor- tantes, notamment une forme à fleurs bleues, qui avaient échappé 268 SÉANCE DU 26 JUIN 1891. aux premiers observateurs du Myosotis dont il s'agit. Elle com- plétera donc, à certains égards, la description donnée précédem- ment de cette plante si curieuse. En réponse à une question de M. Rouy, M. Malinvaud dit que la variété à fleurs bleues décrite par M. l'abbé Coste, si elle devait porter un nom particulier, ce qui n'est pas encore établi, pourrait recevoir celui de Godeti Coste, qui serait un juste hommage rendu au découvreur de la forme à fleurs blanches. Note de M. Ernest Malinvaud ajoutée pendant l'impression. — A la suite d'un examen attentif des nombreux échantillons du Myosotis bracteata que m'avait envoyés M. l'abbé Coste, il m'a paru que l'espèce française dont il se rapproche le plus est le M. hispida, dont il n'est peut-être qu'une variété remarquable produite par le milieu. Notre confrère aveyronnais, auquel j'a- vais fait part de cette appréciation, m'a répondu comme il suit, à la date de 11 août : « ... Tout ce que vous me dites au sujet des affinités de cette petite plante » avec le M. hispida est, à mon avis, très exact. Votre opinion est confirmée » par un fait que je n'avais pas encore porté à votre connaissance, c’est que le » M. hispida type croissait pêle-mêle sur la plage d’Argelès avec le M. brac- » teata. Il avait les fleurs constamment bleues, et sa floraison était un peu » plus avancée que celle du M. bracteata. Veus d’abord la pensée que ce der- » nier pourrait bien n'être qu’une forme des sables maritimes du premier. » Mais ses tiges nombreuses et étalées diffuses, ses rameaux divariqués, ses » feuilles tantôt d’un vert clair et tantôt d’un brun violacé, ses fleurs écar- » tées, souvent blanches, disposées en grappes flexueuses feuillées jusqu'au » sommet, ne me permirent pas de rattacher cette plante au M. hispida, dont » elle a d’ailleurs tous les autres caractères; je viens de m'en convaincre en la » comparant de nouveau avec le M. hispida type, d’Argelès, dont j'ai rapporté » d'assez nombreux exemplaires presque défleuris... » La présence du Myosotis hispida type à côté du M. bracteata sur la plage d'Argelès est un renseignement complémentaire intéressant qui méritait d’être ici mentionné.] M. Bureau fait part à la Société de la mort de M. Hérincq, garde des galeries de botanique au Muséum, et il donne quelques détails sur la vie et les travaux de ce regretté confrère. M. Bocquillon fait à la Société la communication suivante : BOCQUILLON. - NOTE SUR LE GONOLOBUS CONDURANGO. 269 NOTE SUR LE GONOLOBUS CONDURANGO, par M. H. BOCQUILLON. Gonolobus Condurango Triana (Mato perro, Tue-chien, Herbe à cancer). — Plante de la famille des Asclépiadées, tribu des Gonolobées. HagiTar : Équateur, Cordillère des Andes, Vénézuela, Colombie. CARACTÈRES BOTANIQUES. Arbrisseau à tige volubile et grimpante, à suc laiteux, de 2 à 5 centi- mètres de diamètre. Feuilles larges, ayant 12 centimètres de longueur et de 8 à 10 centi- mètres de largeur, opposées, cuspidées ou cordées, d’un vert foncé, recouvertes à la face supérieure d’un léger duvet et à la face inférieure de poils mous et de couleur grise; les feuilles ont un pétiole allongé, elles ont cinq nervures. Les rameaux sont sillonnés et recouverts, ainsi que les pétioles et les pédoncules, de poils gris. Les fleurs sont petites, en ombelles, à cinq sépales, à cinq pétales, cinq étamines et deux ovaires. Le fruit est formé de deux follicules déhiscents; il est long de 10 cen- timètres, gonflé sur le côté interne, aplati au sommet et à la base. Les graines sont brunes, épaisses et portent une longue chevelure à une de leurs extrémités. VARIÉTÉS. — On utilise souvent, au lieu du Gonolobus Condurango, les espèces suivantes : Condurango de la Nouvelle-Grenade, provenant du'Macroscepis Tria- nœ DC., plante de la tribu des Cynanchées. Condurango blanc ou Condurango de Huacahamba, provenant du Mars- denia Condurango Reichenbach, plante de la tribu des Marsdéniées. Gonolobus riparius appelé « Capitana de Mompax ». DESCRIPTION DE LA DROGUE. — On emploie l'écorce de la tige dont l'aspect varie suivant l’âge de la plante; plus épaisse, plus foncée et un peu fendillée lorsqu’elle est vieille, elle est moins rude et presque lisse chez les jeunes sujets. L’écorce est tantôt roulée, tantôt plate, poreuse, inodore, d’une saveur amère avec un petit arrière-goùt sucré. Sa cas- sure, nette à l’intérieur, présente un commencement de fibres ligneuses à l'extérieur. Elle se pulvérise facilement, en laissant un peu de résidu qui est fibreux ; quand on la pulvérise, on perçoit une odeur âcre et pimentée. 270 SÉANCE DU 26 JUIN 1891. La couleur de l'écorce est d'un gris verdâtre; couverte d'excroissances verruqueuses, elle laisse découler, quand on l'incise, un liquide vis- queux, d'une odeur balsamique semblable à celle du Copahu, d'une saveur aromatique et amere, et qui durcit en se conservant en une résine jaune. La couleur intérieure de l'écorce est blanc grisàtre ; l'épaisseur de la drogue est de 1/2 à 2 centimètres. Le bois est contourné, cassant, de couleur tantôt blanche, tantôt jaune, ce qui a fait distinguer deux variétés, Condurango blanco, Condurango amarillo, suivant l'expo- sition au soleil ou à l'ombre; mais, quelle que soit la nature du bois, l'écorce reste la même. Enfin, à cause des fibres que l'on rencontre dans l'écorce, un morceau qu'on brise en l'examinant reste attaché à celui qu'on a séparé par quel- ques fibres qui relient les deux morceaux, SPÉCIMENS DIVERS. = Bien qu'originaires de la même plante, les Indiens désignent de divers noms des spécimens d'aspect varié, ce sont: Condurango blanco, amarillo, de paloma, de tumbo chico, de tumbo grande, de plantano, cascarilla, saragosa. FLORAISON. — La floraison s'opère dans les mois d'aoüt et de sep- tembre; celle des variétés a lieu dans le mois de mai. Étude anatomique du Condurango de Loxa. RACINE. — La racine est limitée extérieurement par un suber, dont les cellules brunàtres et tubulaires sont tassées fortement. Le paren- chyme cortical, allongé dans le sens tangentiel, renferme de nombreux cristaux oxalate de chaux. Le liber est mou, représenté par de petites cellules polygonales dont les plus internes sont en file avec du bois se- condaire' qui est dur. Ce bois, formé de fibres ligneuses et de vaisseaux, est sillonné de rayons médullaires. Le bois se retrouve au centre sous forme de quelques vaisseaux. Tice, — La tige est fistuleuse. Sa coupe transversale présente un épi- derme recouvert d'nne cuticule jaunâtre. Le parenchyme cortical ren- ferme dela chlorophylle; il est limité intérieurement par un endoderme dont les cellules viennent s'adosser au péricycle qui, en quelques endroits, est formé d'arcs fibreux. Le liber est mou, ses dernières cel- lules sont en files avec les cellules du bois secondaire formé de fibres ligneuses massées autour des vaisseaux, qui sont plus nombreux dans la partie profonde que dans la partie extérieure. Le bois primaire est repré- senté par des trachées en file et par du parenchyme ligneux. La moelle est résorbée, il n'en reste plus que quelques cellules voisines du bois primaire. Ecorce. — L'écorce comprend : un suber dont les cellules sont tubu- CLOS. —- DU TRAPA NATANS ET DES NELUMBIUM. 2:14 laires, au-dessous s'étendent quelques assises de collenchyme; puis un parenchyme renfermant de nombreux cristaux d'oxalate de chaux et des petits paquets de fibres d'un blanc nacré à canal ponctiforme. Le tissu libérien est parcouru par des amas de cellules pierreuses montrant des canalicules et des stries d'hydratation. Les rayons médullaires qui cou- rent dans ce tissu sont à trois rangées de cellules légèrement étirées dans le sens du rayon. Le tissu libérien situé au-dessous de ces cellules pierreuses est formé de petites cellules à parois fort minces et cellulo- siques, qui s'étendent en files rayonnantes, les cristaux y sont fort nom- breux. Là s'arrête cette écorce qui ne comprend en nulle place aucun ves- lige du bois qui s'étendait en dessous. L'échantillon que je présente à la Société provient de M. Payèze, pharmacien à Guayaquil (Équateur), qui en a fait prendre un échantil- lon dans la Cordillère des Andes, près de Loxa. M. Bocquillon présente à la Société, à l'appui de son travail, divers échantillons et préparations. M. Danguy, vice-secrétaire, donne lecture de la communication suivante : INTERPRÉTATION DES PARTIES GERMINATIVES DU TRAPA NATANS, DE QUELQUES GUTTIFÈRES ET DES NELUMBIUM ; a par M. D. CLOS. I. TRAPA NATANS. — Le singulier mode de germination de cette plante a été suivi et figuré par plusieurs auteurs, Lamarck, Schkuhr et, avec plus de soin en 1810, par de Mirbel (in Annal. du Muséum, XVI, p. 447, t. 19), puis par de Candolle (Organogr. végét., 1I, 107, pl. 55), par Gaudichaud (Recherch. sur l'organogr., pl. V, f. 11 et 12), etenfin par Barnéoud (in Annal. sc. nat., Bor. 3° sér. IX, 222, pl. 12-15). J'ai pu vérifier, sur des pieds en voie de développement, l'exactitude des figures données par les quatre derniers botanistes. D'un corps indivis ovoïde-cordiforme renfermé dans la graine immer- gée, et tenu jusqu'ici pour cotylédon, s'élève verticalement, à la germi- nation, un axe cylindrique atténué en pointe au sommet, émettant laté- ralement une petite écaille, verte comme lui, bidentée, carénée et à l’aisselle de laquelle se montrent successivement un, deux et jusqu’à trois, ou parfois même cinq bourgeons, rudiments d’autant de rameaux destinés à se détacher. Cette écaille représente, aux yeux des observa- 212 SÉANCE DU 26 JUIN 1891. teurs cités, le petit cotylédon, l'axe sous-jacent, le pétiole du gros coty- lédon, et la terminaison supérieure de cet axe, la radicule. Mais ces interprétations d'organes sont-elles justifiées? Conçoit-on une graine réduite à un cotylédon, alors que la première formation de tout embryon est un axe? Comment le prétendu pétiole dudit cotylédon intrapéricarpe peut-il en porter un second à l'extrémité opposée ? ? Comment la prétendue radicule se dirige-t-elle vers le haut? Dupetit-Thouars a décrit et figuré la germination du Lecythis olla- ria L., dans laquelle embryon, réduit à un gros corps ovoide sans dis- gacion de parties et pris définitivement aussi par ce botaniste pour un cotylédon, tout en restant inclus dans le tégument, émet au sommet 1-2-3 plumules bientôt développées en autant de rameaux (Essais sur l'organisat., 3* Essai, pp. 32-36, pl.). Pai cherché à montrer, en 1850, que ce prétendu cotylédon du Lecy- this n'est autre que le collet ou hypocotyle (1), organe intermédiaire entre la tige et la racine et de formation primordiale, constituant à lui seul tout l'embryon sans distinction de parties (in Annal. sc. nat., BoT. 3* sér., XIII, pp. 11 et suiv.), caractère que J.-E. Planchon et Triana ahala nat, en 1861, comme un trait général de la tribu des Guttifères- Clusiacées (in Bull. Soc. bot. de France, VIII, 27); en 1861, je Ï l'étendais au Cocotier et aux Orchidées (ibid., 294-295) : ; en 1886, aux Pekea, Ber- tholletia, Ruppia, Cuscuta (ibid., XXXIII, 328-329); et on retrouve encore des embryons indivis dans une autre genre de Lecythidées (Barringtonia), dans Symphonia et Ochrocarpus des Guttifères, dans Monôtr opa, Orobanche, Hydnora, Rafflesia, auxquels il faut joindre sans doute l Aponogeton distachyon, d dont la graine est ainsi décrite par Germain de Saint-Pierre : « La plus grande partie de la masse de l'em- bryon est constituée par un organe indivis, qui n'est autre chose que le cotylédon unique » (ibid., IV, 579). A ce groupe d'embryons macropodes, souvent formés en totalité par lhypocotyle, appartient le prétendu gros cotylédon du Trapa, restant toujours inclus ; mais il émet hors du péricarpe un prolongement dressé et grêle de ò à 8 centimètres de longueur, qui devient horizontal et can- nelé pour l'insertion du seul cotylédon et des bourgeons contigus, et parfois reprend ensuite en se courbant sa direction ascendante, se ter- minant dans tous les cas en un axe stérile, effilé, qui se recouvre de nombreuses racines adventives. Celles-ci et d’autres, qui se développent successivement en divers points de la plante, remplacent la racine prin- cipale. Le Trapa est donc monocotylé et arrhize, la prétendue racine ou laxe stérile et subulé n'ayant pas de signification propre. a Dénomination qui, par sa brièveté, me paraît préférable à celle d'aze hypo- colylé. CLOS. — XANTHOCHYMUS PICTORIUS ET CLUSIA MERGUENSIS. 273 Ainsi disparait l'interprétation singulière des deux portions de l'hy- pocotyle, dont l'ascendante en dehors du fruit était considérée comme le mérithalle pétiolaire du cotylédon charnu situé dans l'intérieur de la graine (Gaudichaud), et le Trapa rentre dans le groupe assez nombreux des plantes à embryon macropode. Mais le caractère indiqué le distingue, et des genres cités oü l'hypocotyle représente seul l'em- bryon, et du groupe des Hélobiées d'Al. Braun et Sachs, où l'embryon consiste en un gros hypocotyle et un gros cotylédon. IT. XANTHOCHYMUS PICTORIUS et CLUSIA MERGUENSIS var. —- Voici encore deux Clusiacées à embryon macropode et indivis, notables par cette particularité de leur germination, d'émettre deux racines distinctes l'une à chaque extrémité de la graine. Elles ont été figurées en cet état, la première par Poiteau, en 1848, dans son Cours d'Horticulture, p. 340, la seconde à une date récente, par M. Pierre, dans sa Flore forestière de Cochinchine en voie de publication. Ce dernier botaniste nous montre, d'une part la germination de l'Ochrocarpus siamensis (6° fasc., pl. 94), où, quand la gemmule, apparue au sommet de l'embryon en forme d'un petit mamelon, s'allonge, apparait aussi en ce point la seule racine qui nourrira la jeune plante; de l’autre, celle du Garcinia merguensis var. truncata (5° fase., pl. 68), où naît en plus au pôle opposé comme dans le Xanthochymus cité, une seconde racine, dite par M. Pierre primordiale et stérile, et traversant la masse de l’embryon. Poiteau écrivait de la Clusiacée observée par lui : « Voici un embryon qui a deux radicules et point de cotylédon... Il est ce qu’on appelle indi- vis. » Après l’apparition de la radicule descendante opposée à la tige qui monte, « on voit une radicule plus mince se développer au bout opposé et qui se dirige en terre comme la première, grossit et persiste égale- ment. ; l'embryon devient ligneux et sert de communication entre les deux racines et la tige ». L'auteur a vérifié le fait sur une vingtaine de graines soumises par lui à la germination, et ajoute que cette particu- larité a été aussi constatée par un jardinier allemand. Chez le Garci- nia, cette racine, à l’inverse de ce qui a lieu chez le Xanthochymus, s'atrophie de bonne heure et, selon M. Pierre, les fonctions de nutri- tion sont faites par la racine adventive. Ces deux racines se compor- teraient-elles différemment suivant les plantes ou selon les conditions dans lesquelles elles croissent ? La physiologie aurait intérêt à être fixée à cet égard. Il convient de noter que les deux genres Xanthochymus et Garcinia appartiennent à une même tribu de Guttifères. On peut rapprocher la germination des Ochrocarpus, et probablement aussi celle d’autres Guttifères, de celle du Lecythis ollaria signalée ci- dessus. Après avoir d’abord très judicieusement énoncé qu’on pourrait Y. XXXVIII. (SÉANCES) 18 274 SÉANCE DU 26 JuIN 1891. plutôt regarder comme acotylédones les graines de la Lécythidée, Du- petit-Thouars abandonne dix ans après cette interprétation pour le besoin de ses nouvelles théories, écrivant : « Le corps intérieur qui se trouve dans la graine du Lecythis, après sa germination, est un vrai cotylédon, et il sert de base à la moelle » (loc. cit., 33 et 36). Il y a donc à distinguer trois types de germination des embryons ma- cropodes acotylédons, représentés par les espèces suivantes : 4 Lecythis ollaria : Prolongement des deux extrémités de l’em- bryon; d’abord de l’une en racine, puis de l’autre en une, deux, trois gemmules ; 2 Ochrocarpus siamensis : Une seule racine, se dirigeant au-dessous de la gemmule en sens inverse de celle-ci; 3° Xanthochymus pictorius et Garcinia merguensis var. truncata : deux sortes de racines, une à chaque extrémité de l'embryon. L'étude du mode de développement de l’ovule de ces plantes ren- drait-elle raison de ces différences? II. NELUMBIUM SPECIOSUM. — Occupant un des premiers rangs en esthétique florale, lié à des souvenirs historiques et religieux qui remon- tent dans la nuit des temps, le Nélumbo est encore des plus dignes d'intérêt au point de vue de l’organisation générale. De nombreuses investigations ont eu notamment pour objet la structure de la graine, composée d'un tégument mince et d’un gros corps charnu, qui, à la ma- turité, se divise en deux lobes épais émettant à l’intérieur, de leur base commune, un axe et deux appendices verts comme lui enveloppés dans une délicate membrane. Trois opinions se sont successivement produites sur la nature de cette masse charnue qui a fait qualifier la graine du nom de Fève d'Égypte (Théophraste), et que l’on a dénommée tour à tour périsperme, radicule profondément bipartie, cotylédons; c’est la dernière interprétation qui a prévalu. Tous les phytographes modernes admettent en effet à embryon des Nelumbium deux cotylédons très épais, charnus, enveloppant une gem- mule fort développée; tels Gaudichaud (Rech. génér. sur lorg. et la physiol., 83, t. VII, f. 19-20), Endlicher (Gen. plant., 187), Bentham et Backer (Gen. plant., I, 48), M. Baillon (Hist. génér. des pl., III, 79, e: Bot. méd., 722, f. 500), Le Maout et Decaisne (Traité génér. de bot., 402), M. Van Tieghem (Élém. de bot., 265), etc. Poiteau, qui, en 1848, professait la même opinion, en donnant une figure de la germina- tion de la plante, écrivait : « Le manque de radicule dans l'embryon du Nélumbo est une chose peut-être unique en dehors de la famille » (Cours d’hortic., 347, f. 143-145). CLOS. — NELUMBIUM SPECIOSUM. 275 Cependant, en 1876, A. Barthélemy, traitant du développement de l'embryon dans le Nelumbium speciosum et de sa germination, recon- nait : 12 que la partie verte est la seule qui se développe dans le sac embryonnaire, et qui doive par conséquent être considérée comme re- présentant l'embryon ; 2° que les deux prétendus cotylédons charnus et incolores proviennent de la division en deux de lexosperme ou albumen du nucelle, surmonté par le collet ou hypocotyle à quatre points noirs d’où sortiront autant de racines (in Revue des sc. natur. de Montpel- lier, tome V, 5 p. tab.). Cette interprétation, au premier abord, n’a rien de contraire aux lois de la phvsiologie végétale. Bien mieux, elle restitue à l’embryon l'hypo- cotyle, point de départ de toute Phanérogame, et annihile l'exception dénoncée par Poiteau. Seulement elle reproduit l'opinion que consignait, en 1789, A.-L. de Jussieu dans son Genera plantarum, où on lit dans la description du Nelumbium, .p. 68 : « Corculum in perispermo carnoso ». Il est regrettable que Barthélemy n'ait fait dans son travail aucune part à la bibliographie et semble avoir même ignoré le beau Mémoire publié par Mirbel, en 1809, sur le Nélumbo. S'appuyant sur la présence, dévoilée par l'anatomie, de vaisseaux mammaires, d'autant plus rami- fiés qu'ils s'éloignent Le du point de départ, dans les deux gros corps de la graine, ce dernier physiologiste n'hésite pas à les qualifier de coty- lédons (1). Barthélemy a négligé d’en étudier la structure intime. Mais peut-on admettre le développement de cotylédons en dehors du sac em- bryonnaire? Faudrait-il voir plutôt, avec L.-C. Richard, dans l'organe en question, une radicule profondément bipartie, le cotyiédon unique étant représenté par la membrane fine et déliée qui environne la plumule (Analyse du fruit, 65-67)? Mirbel oppose à cette interprétation la diver- gence des faisceaux fibro-vasculaires qui, dans les axes, dit-il, convergent les uns vers les autres et tendent toujours à se réunir. Je hasarderai une nouvelle opinion basée sur les investigations ana- tomiques dont l’ovule a été l’objet depuis une trentaine d'années. En 1861, Gris constatait que, chez le Ricin, « la secondine et le nu- celle ne deviennent libres qu’à peu près à moitié de leur hauteur » (in Annal. sc. nat., Bor., 4° sér., XV, 6). M. Van Tieghem écrivait à son tour, à propos des Euphorbiacées : « Quelquefois le faisceau du raphé, après avoir rampé dans l’enveloppe externe jusque sous la chalaze, se relève brusquement et pénètre dans la seconde membrane où il se ra- mifie... Si le nucelle fait corps avec la membrane dans toute sa moitié (1) Observations anatomiques et physiologiques sur le Nelumbo nucifera, in Annal. du Muséum, XIII, 465, pl. 34. 276 SÉANCE DU 26 JUIN 1891. inférieure, les faisceaux je s'étendent à mesure et la cupule prend la forme d’un dé à coudre... ». (ibid,, 5° sér., XVI, 230). I ya plus, d’après M. Le Monnier, chez he genres de cette famille (Cre- mophyllum, Dalechampia, Aleurites), les deux nervations de la pri- mine et de la secondine sont également développées (ibid., 5* sér., XVI, 267). Enfin, il résulte des recherches du second de ces savants que, chez les Euphorbiacées (et chez certaines Gymnospermes qui présentent aussi un double système vasculaire à l'ovule), cette disposition concorde avec la soudure du tégument au nucelle (2bid.). Dès lors, pourquoi ne pas admettre, chez le Nélumbo, la formation par la primine seule du tégument déclaré mince, et celle du gros corps charnu en dehors du sac, devenant à la germination bipartite et étalé, par la concrescence complète du nucelle et de la secondine nerviée? Cette signification des parties de la graine a le double avantage de concilier les observations de Mirbel et de Barthélemy, et d’annihiler l’anomalie prétendue de l'embryon, l'absence d’hypocotyle. Ce corps, de nature mixte, se comporte, il est vrai, chez les Nélumbos, d’une façon spéciale, s’ouvrant en deux moitiés et finissant par s’étaler en deux lames cornées par la base, d’où s'élève l'embryon : curieuse particularité d’un genre curieux à tant d’autres égards. Tant qu’on a méconnu en elles l'existence d’un périsperme, les Nélum- bonées ont pu revendiquer le titre de famille que leur octroyait en 1830 Bartling (Ordin. nat., 89), suivi par Lindley (Nat. Sys., 13, et Veget. Kingd.), Endlicher (Enchir. bot., 464), A. Richard (Nouv. élém. de Bot., T° édit., 790), Ad. Brongniart (Énum. genr. des plantes, 2° édit., 156). Mais la constatation de ce corps chez le Nelumbium speciosum resserre leurs liens d'union avec les Nymphéacées, sanctionnant l'opinion des taxinomistes qui, à la suite de Bentham et Hooker (loc. cit., I, 47) et de Le Maout et Decaisne (loc. cit. , 402), font rentrer les Nélumbonées, à titre de sous-famille, dans les Nymphéacées. M. Rouy annonce à la Société que MM. Foucaud et Jousset vien- nent de faire, dans la Charente-Inférieure, une fort intéressante découverte; ils y ont trouvé l'Iris sibirica répandu sur une éten- due de plusieurs kilomètres dans les landes de Cadeuil. Cette espèce n’était naguère connue en France qu’en Alsace; elle est aussi abondante sur les bords du lac de Joux, dans la région Jurassique, non loin de la frontière française. SÉANCE DU 10 JUILLET 1891. 277 SEANCE DU 10 JUILLET 41891. PRÉSIDENCE DE M. ROZE, M. Danguy, vice-sacrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 26 juin, dont la rédaction est adoptée. M. le Président fait part à la Société de la perte d’un de ses membres, M. de Carbonnat, décédé à Aurillac; cette regrettable nouvelle est parvenue récemment au secrétariat sans détails et par une voie indirecte. M. le Président annonce une nouvelle présentation. M. le Secrétaire général donne lecture d’une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique informant la Société qu'il lui accorde, comme les années précédentes, une subvention de 1000 francs, en retour de 25 exemplaires de ses publications. M. le Président décide qu’une lettre de remerciements sera écrite à M. le Ministre au nom de la Société. Dons faits à la Société : Giraudias, Notes critiques sur la flore ariégeoise. Legué, Catalogue des plantes vasculaires qui croissent naturelle- ment dans le canton de Mondoubleau. Farlow and Seymour, A provisional Host-index of the Fungi of the United States, part. III. Th. Holm, À Study of some anatomical Characters of North ame- rican Gramineeæ. I. The genus Uniola. Goroschankin, Chlamydomonas Reinhardi Dang. und seine Ver- wandten. Nouvelle correspondance botanique publiée par des botanistes (Don de l'éditeur). M. Danguy, vice-secrétaire, donne lecture à la Société de lą communication suivante : 278 SÉANCE DU 10 JUILLET 1891. UNE HERBORISATION A MÉRY-SUR-SEINE (AUBE), par M. Paul HARIOT. Dans une excursion faite, le 15 juin dernier, aux environs de Méry- sur-Seine (Aube), nous avons eu l'occasion de recueillir quelques plantes intéressantes. La récolte eût été plus abondante, sans les rigueurs du dernier hiver. Sur les bords du canal de la haute Seine, entre Méry et le village de Droupt-Sainte-Marie, se rencontrent à foison les Galium verum L. et dumetorum Jord.; il n'est pas rare de trouver, au milieu des touffes de ces deux espèces, une plante intermédiaire tenant du G. dumetorum par l’ensemble de ses caractères, mais avec des fleurs d'un blanc jau- nâtre ou d’un jaune pâle dénotant la part prise par le G. verum à la formation de ce produit adultérin. Nous croyons pouvoir donner à ce curieux hybride le nom de G. dumetoro X verum Lamotte, sans vouloir nous prononcer en quoi que ce soit sur le rôle respectif des parents. Les prairies à sol tourbeux avoisinantes sont habitées par : Carex vulgaris, Euphorbia palustris et verrucosa, Allium acutangulum qui commence à montrer ses feuilles sortant des flaques d’eau qui recouvrent encore une partie du pré, Gratiola officinalis L., Sanguisorba serotina Jor- dan, Poa serotina Ehr., Viola elatior Fries, etc., toutes espèces, sauf la première, qui se rencontrent en abondance dans la vallée de la Seine. Au pont de Droupt, on quitte le canal pour s'enfoncer à travers un marais où l’on peut faire une récolte fructueuse. C’est tout d’abord l'Orchis Traunsteineri Saut. (O. angustifolia Bor.), qui émaille les prairies d’une grande partie de la Champagne de ses longues grappes purpurines ; une forme à fleurs blanches se rencontre quelquefois. Il est à remarquer que les Orchis latifolia et incarnata ne croissent pas dans cette région. Le Cladium Mariscus R. Br. cache, sous ses longues tiges, les Eriophorum latifolium et angustifolium, les Scirpus com- pressus et pauciflorus, Y Eleocharis uniglumis, le Carex Davalliana qui se complait dans les parties les plus humides, etc. Les Cirsium pratense et bulbosum y sont d'une abondance incroyable : de place en place on trouve de grosses touffes d'une hybride résultant du croise- ment des C. bulbosum et palustre. Faut-il conserver à cette plante le nom de C. spurium Delastre, ou lui substituer celui de C. semidecurrens Nægeli? Dans une année favorable on pourrait recueillir dans ce marais le Gymnadenia conopea var. densiflora, Orchis palustris qui existe seul dans le département de l'Aube à l'exclusion de FO. laxiflora, et HARIOT. — UNE HERBORISATION A MÉRY-SUR-SEINE (AUBE). 279 même quelques échantillons d Ophrys apifera qui poussent le pied dans Peau. Ces espèces étaient rares cette année; par contre Orchis galeata y foisonnait. En quittant le marais de Droupt, on peut gagner les garennes (petits bois plantés au milieu de la plaine) et qui vont nous donner une provision d'Orchidées : Aceras anthropophora, Orchis fusca et galeata ; Platan- thera chlorantha, Loroglossum hircinum; Ophrys myodes, aranifera, arachnites et apifera; Cephalanthera pallens, Epipactis atrorubens à peine développé. Nous avons été assez heureux pour trouver cette année un pied, — un seul, — de l'Ophrys Aschersoni de Nant., hybride des Ophrys aranifera et arachnites ; nous devons avouer que c’est le hasard qui nous a servi. Les pelouses et les champs avoisinants sont remplis de Calepina Corvini qui y acquiert des dimensions extraordinaires, Linum Loreyi aux jolies fleurs bleu de ciel, Adonis flammea, Specularia hy- brada, Galium tricorne et parisiense, Euphorbia falcata, ete. Les Valerianella eriocarpa, Geranium sanguineum, Androsace maxima, sont beaucoup plus rares. Les bords des garennes sont habités par un grand nombre de Rosiers. Nous citerons parmi les plus intéressants : Rosa rotundifolia, pellita Rip., et d'innombrables formes de Rubiginosœ et de Sepiaceœw. En sortant des garennes, on peut regagner Droupt-Sainte-Marie par une grande allée le long de laquelle on recueillera : Kentrophyllum lanatum, Orobanche amethystea et une partie des Orchidées énumé- rées plus haut. En arrivant au village, on longe des prairies tourbeuses plantées d'Aulnes. Le Carex OEderi y abonde en même temps que le Lathyrus palustris (plus rare), l'Hypericum Desetangsii, le Calama- grostis lanceolata. Dans toute la région parcourue, on peut faire ample provision, un peu plus tard, du Mentha Mulleriana Fr. Schultz, hybride des Mentha arvensis et rotundifolia; les prairies et les champs à sous-sol humide le produisent en abondance. Il serait possible d'allonger cette liste d’un grand nombre de Crypto- games. Les Champignons n’y sont point rares : dans les garennes, les Gomphidius viscidus et glutinosus, Russula veternosa et delica, Col- lybia tuberosa, Paxillus atrotomentosus, Amanita strobiliformis ; le Surcosphæra Corona, grande Pézize presque hypogée qui aime les bois de Pins des terrains calcaires ; le Mitrula cucullata, sur les aiguilles de Picea tombées à terre, etc.; dans les marécages, le Fomes nigri- cans sur les troncs de Saules, le Phialea subularis qui se développe sur un sclérote à la base des feuilles des Carex ; de nombreuses Uré- dinées et beaucoup de Champignons inférieurs. Cette course ne demande que quelques heures et n’est pas bien fati- gante. Le retour à Méry peut se faire soit à travers les champs, où l'on 280 SÉANCE DU 10 JUILLET 1891. a la chance de rencontrer quelques plantes à récolter, soit par la route de Troyes, ou bien encore par les bords du canal. A propos de la Menthe hybride, M. Mulleriana Schultz (ou du moins présumée telle), mentionnée par M. Hariot, M. Malinvaud dit qu'il l'a cultivée, d'abord au Jardin des Plantes, dans le ter- rain affecté naguère par le professeur Decaisne àla culture expéri- mentale des Menthes et dont la concession fut retirée en 1886 par M. Cornu (1). Un pied de cette hybride fut alors transporté dans le Jardin de l'École normale supérieure, et s'y trouve encore : les organes végétatifs de la plante sont très développés, les feuilles très larges ressemblent à celles du M. agrestis Sole; par contre les organes de reproduction sont rudimentaires et les akènes avortés. M. Malinvaud a rencontré fréquemment en Seine-et-Marne, surtout aux environs de Provins, des Menthes hybrides issues du croi- sement des M. rotundifolia et arvensis, mais elles paraissent Y être étroitement localisées et ne se montrent jamais aussi répan- dues et abondantes que celle signalée par M. Hariot. M. Rouy fait à la Société la communication suivante : SUR L'EUPHORBIA RUSCINONENSIS Boiss. ET L'HIERACIUM LOSCOSIANUM Scheele; par M. G. ROUY. L’Euphorbia ruscinonensis a été décrit par Boissier, d’abord dans le Centuria Euphorbiarum, p. 33, puis dans le Prodromus, tome XV, partie 2, p. 129, d’après des exemplaires recueillis par Rugel en 1839 et distribués sous le nom de E. dulcis, exemplaires récoltés « in Pyre- næis orient. ad S. Anton. » Cette indication ne faisait nullement con- naître si la plante nouvelle appartenait à la flore française ou si elle était espagnole, et il importait d'éclaircir ce point douteux en allant sur place étudier la question; car il existe sur les Albères, c’est-à-dire dans la partie ruscinonensis des Pyrénées-Orientales, un Saint-Antoine, près de Prats-de-Mollo. Assistant à la dernière session de la Société botanique de France à Collioure, j'eus la pensée de me rendre à Prats-de-Mollo, et quelques personnes présentes à la session, M" Dattin et Arbost, MM. Allard, Arbost, Duffort, Favarcq et Peltereau, voulurent bien entreprendre avec moi cette excursion, très pittoresque, d’ailleurs. (1) Voyez le Bulletin, t. XXXVII (1890), Comptes rendus des séances, page 81. ROUY. — EUPHORBIA RUSCINONENSIS, HIERACIUM LOSCOSIANUM. 281 ` La localité dite Saint-Antoine est située à environ 2 kilomètres de Prats. Nous explorâmes en tous sens, pendant une matinée entière, les alentours, mais nous ne trouvàmes nulles traces d'un Euphorbia voisin du verrucosa ou du flavicoma,comme l'est PE. ruscinonensis, bien que l’époque fût celle de la floraison et que, près d'Arles-sur-Tech, l'E. ni- cœensis fùt en parfait état. Un peu déçu, j'interrogeai le garde forestier communal qu'avait bien voulu mettre à notre disposition notre confrère, M. Vidal, garde général, et nous apprimes de lui qu'à cinq heures de marche de Prats, mais sur territoire espagnol, il existait aussi un autre Saint-Antoine, dont l'orthographe, en espagnol, se rapporte plus à l’in- dication de Rugel : San-Anton. = J'en conclus, jusqu’à nouvel ordre, que l'E. ruscinonensis n'appartient pas à la flore française. Voici, pour en faciliter la recherche et tous les botanistes n’ayant pas à leur disposition soit le Prodromus de De Candolle, soit même le Prodromus floræ hispanicæ de MM. Willkomm et Lange, la diagnose donnée par Boissier dans le Prodromus : « EUPHORBIA RUSCINONENSIS (Boiss. Cent. Euph., p. 33), glabriuscula, cau- libus pumilis inferne induratis ascendentibus tenuiter striatis ex axillis ra- mulos breves steriles et floriferos edentibus, radiis quinis brevibus 1-2-fidis, foliis sessilibus apice serrulatis infimis ellipticis obtusis subtus parce hirtulis, intermediis et ramorum sterilium glabris e basi rotundata lanceolato-linea- ribus acutis, superioribus et floralibus ovato vel subcordato semiorbiculatis obtusissimis, involucri turbinato-campanulati lobis ovatis truncatis denticu- latis, stylis longis ad medium coalitis bifidis, capsulæ globosæ vix sulcatæ verrucis parvis hemisphærico-conieis, semine ovato-subcompresso, caruncula transverse ovata. — Semipedalis. Folia intermedia et ramorum sterilium illa E. serrate sterilis referentia, pollicem et amplius longa, 2-3 lineas lata, su- periora suborbiculata, diam. 4-5 lin. lata. Capsula ea E. verrucosæ duplo major, a qua forma foliorum, stylis tenuibus elongatis, etc., differt. » Notre excursion à Prats-de-Mollo nous procura pourtant, outre un assez grand nombre de plantes intéressantes qui seront citées dans le Compte rendu de la session, une espèce nouvelle pour la flore française : l’Hieracium Loscosianum Scheele, assez abondant dans le bois-taillis entre Prats et Saint-Antoine, où je l'ai trouvé en compagnie des H. hir- sutum Tausch (devenu rare) et H. præcox C.-H. Schultz var. pilosissi- mum Rouy (= H. Gautieri Timb.). Comme je l'ai fait pour l'Euphorbia ruscinonensis, je donne ici les caractères différentiels et la diagnose de ce Hieracium, extraits du Pro- dromus fl. hispaniceæ, II, pp. 258-260 (1) : (1) Le travail de Scheele sur les Hieracium des Pyrénées a été aussi traduit en français par M. l'abbé Marçais et publié dans la Revue de Botanique de l'abbé Lucante. 282 SÉANCE DU 10 JUILLET 1891. Trib. I. TRICHOCLINICA Scheele. — Receptaculum hirtum (alveoli ciliati). — Sect. II : CERINTHOIDEA Scheele; s.-sect. Ï : Cerinthella (Phyllopoda ; folia glauca; stylus luteus).— Stylus luteus; alveoli re- ceptaculi sparsim ciliati, dentibus alveolorum subulatis cilias superan- tibus. Caulis humilis subaphyllus oligo- (4-5-) cephalus. Eriopoda. Folia in petiolum angustata villosa, caulis glutinosus : Hieracium Losco- sianum Scheele. « H. Loscosranum Scheele. — Eriopodum, caule erecto subpedali gracili, basi deflexo-piloso a medio ad apicem glanduloso-pubescente, aphyllo (1), oligo- cephalo; foliis rosulæ eximie glaucis utrinque longe villosis, ellipticis oblongisve obtusis mucronatis, mucronato-dentatis v. subintegerrimis, in petiolum brevem dense lanatum contractis; pedunculis erecto-patulis ad basin bracteatis, cala- thio mediocri longioribus, nigro-glandulosis tomentosis ; anthodii ovati atro- viridis 5”” ]. squamis lineari-acutatis glandulosis puberulis, exterioribus paten- tibus; ligulis brevissime ciliatis. — Pili elongati sordide albi denticulati. Achænia ignota. » L'H. Loscosianum n'avait été jusqu'alors signalé qu'en Aragon et dans la province de Valence. En terminant, je signalerai la présence d'un autre Hieracium inté- ressant, et facilement reconnaissable : PH. rubescens Jord., entre Sorède et N.-D. d'Oultrera. A propos des Euphorbia mentionnés par M. Rouy, M. Malinvaud rappelle qu'il a rencontré l Euphorbia papillosa Pouz. (E. Duva- lii Lec. et Lamot.), dans le département du Lot, notamment le long de la voie ferrée entre Assier et Gramat. L'aire de cette rare espèce, que l'on croyait ne pas dépasser au nord-ouest le départe- ment de l'Aveyron, se trouve ainsi très agrandie. M. de Seynes communique à la Société la première partie d'un travail, non encore terminé, sur la localisation des gonidies. M. Malinvaud présente à la Société, au nom d'un zélé confrère de la Haute-Loire, M. V. Lyotard, des frondes de Ceterach offici- narum dont quelques-unes ont des lobes sensiblement sinués sur les bords; mais ce caractère, à peine prononcé ou manquant même sur d'autres frondes provenant de la même touffe, parait devoir constituer une simple variation, plutôt qu'une véritable variété. Le pied qui a fourni ces échantillons croit dans un endroit (1) Quelques pieds sont munis d'une pelite feuille caulinaire. (G. R.) SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. 283 ombragé et extrêmement frais, aux environs du Puy, sur une roche à pic située au-dessus du bief d'un moulin. La plante se trouvait par suite dans les conditions d'ombre et d'humidité auxquelles M. Arnaud a cru pouvoir attribuer la production des variétés sub- lobatum et crenatum (1) observées par lui dans Tarn-et-Garonne. SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. PRÉSIDENCE DE M. G. ROUY. En l’absence de MM. le Président et les vice-présidents, M. le Secrétaire général invite M. Rouv, ancien vice-président de la Société, à prendre place au fauteuil. M. Danguy, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 10 juillet, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. Sapa, administrateur des Jardins coloniaux de Pondichéry (Inde française), présenté par MM. Léveillé et Bureau. Dons faits à la Société : Baichère, Essai d'une disposition méthodique et naturelle des fa- milles des plantes acotylédonées. - Une Carduacée heptacéphale. — Rapport sur une excursion faite à l'étang de Jouarre. — Contributions à la flore du bassin de l'Aude et des Corbières. (1) Milde n’avait distingué que la variété crenatum caractérisée par ces mots « laci- niæ grosse serratæ » (Filices Europæ, p. 94), et c’est par erreur que la variété sublo- balum lui a été aussi attribuée ; celle-ci, qui est une forme peu prononcée de la pré- cédente, paraît avoir été mentionnée pour la première fois dans les « Recherches sur la flore de la Loire » de M. J. Hervier (1* fascicule, 1885), p. 56. La plupart des auteurs de nos Flores classiques, Cosson et Germain, Grenier et Godron, etc., décrivent le Ceterach officinarum avec des frondes à lobes entiers ; ce- penilant la variété signalée par Milde avait été remarquée par quelques vieux auteurs : Bauhin (Pin. 354) dit, dans la phrase descriptive relative à cette Fougère : « pinnis alternis oblongo subcrenato-obtusis », et on lit, au sujet de la même plante, dans Ja Flore génerale des environs de Paris de F. Chevallier (publiée en 1827): « ... lobes alternes souvent marqués sur les bords de crénelures obluses ». 284 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. F. Camus, Examen des Mousses de l'herbier Pradal. Debeaux, Note sur plusieurs plantes nouvelles ou peu connues de la région méditerranéenne. Forest, Élevage des Autruches en Algérie. Foucaud, Note sur une nouvelle espèce du genre Muscari. A. de Jussieu, Monographie de la famille des Malpighiacées. (Don de M. Henri de Poli.) L. Planchon, Les Aristoloches, étude de matière médicale. Edw. F. Linton, The botanical Exchange Club of the british isles ; Report of the distributor for 1890. Paléontologie française, terr. jurassique, livr. 47, par M. de Saporta. Bulletin des travaux de la Société botanique de Genève, n° 6. Schriften der Physikalisch-ükonomischen Gesellschaft zu K ünigs- berg, 1890. Bolletino della Societa italiana dei Microscopisti, fascicules 1 à 4. M. Malinvaud appelle l’attention de ses collègues sur la Mono- graphie des Malpighiacées, d'Adrien de Jussieu, gracieusement offerte à la Société par M. Henri de Poli. Cet ouvrage a été relié en Chine et provient de la bibliothèque du célèbre botaniste anglais Hance qui avait longtemps résidé dans ce pays. M. Malinvaud présente à la Société, au nom de M. Duchartre empêché de se rendre à la séance, un pied vivant de Dioscorea pyrenaica mâle et un rameau du D. Batatas offrant aussi des fleurs mäles. — Ces deux plantes sont cultivées avec succès par un horticulteur distingué, M. P. Ghappellier, qui se propose de féconder avec le pollen de la première le Dioscorea Decaisneana dont on ne connaît que les fleurs femelles. M. Malinvaud rappelle à ce propos les circonstances de la découverte, inattendue vers le milieu de ce siècle, du curieux Dioscorea pyrenaica (1). M. G. Camus fait à la Société la communication suivante : PRÉSENTATION DE CIRSES HYBRIDES ET DESCRIPTION DE L'ORCHIS BOUDIERI (0. MORIO X LATIFOLIA), par M. E. G. CAMUS. Dans la précédente séance notre confrère, M. Hariot, a remis une Note sur des plantes récoltées dans les environs de Méry-sur-Seine. Pai (1) Voyez le Bulletin, t. XI (1864), p, 264, et t. XIII (1866), pp, 243, 374, 380. CAMUS. => CIRSES HYBRIDES ET ORCHIS BOUDIERI. 285 regretté de n'avoir, au dernier moment, pu assister à cette séance; car je devais justement présenter plusieurs Cirses hybrides à la Société. Ces plantes étaient les C. hybridum, Forsteri et semidecurrens que j'ai l'honneur de soumettre à votre examen. Cette dernière hybride était la plante même signalée à l'attention de la Société par notre confrère. Le C. Forsteri a été recueilli dans une herborisation que j'ai faite avec M. Boudier dans les marais d'Arronville. C'est la deuxième station de cette plante dans la flore parisienne, elle avait été trouvée l'an der- nier à Souppes (Seine-et-Marne). J'ai l'honneur de présenter aussi une hybride non décrite que récolte, depuis plusieurs années, M. Boudier dans les prairies de Domont. Cette plante a pour parents l'O. Morio et PO. latifolia; l'Orchis incarnata n'existe pas dans la localité. X Orchis Boudieri G. Camus (0. latifolia X O. Morio). — Bulbes oblongs ou subglobuleux. Feuilles oblongues lancéolées, non maculées, d'un vert foncé, tiges de 2 à 3 décimètres environ, cylindriques, un peu fistuleuses. Bractées colorées en pourpre violacé, les supérieures égalant environ l'ovaire, les inférieures un peu plus longues. Fleurs d'un pourpre violacé, à casque veiné de vert, à labelle muni de ponctuations d'un violet foncé ou pourpre. Périanthe à divisions non conniventes, d'abord ouvertes, puis toutes sur un même plan. Labelle à trois lobes larges, obtus, le moyen émarginé, les latéraux repliés en arrière. Éperon oblong, tronqué à son extrémité, un peu plus court que l” ovaire. Cette plante, à première vue, rappelle PO. Morio; sa tige fistuleuse, ses bractées un peu plus développées et plus herbacées, enfin le casque à divisions non conniventes, l'en distinguent facilement. L'O. alata, hybride de forme assez voisine par ses fleurs, se diffé- rencie par ses fleurs plus grandes, sa grappe plus fournie et sa tige non fistuleuse; le port est semblable à celui de l'O. laxiflora. Enfin , P O. Boudieri ne peut être confondu avec l'O. Arbostii (0. Morio X 0. incarnata), dont la tige est beaucoup plus fistuleuse et dont les fleurs sont de couleur carnée. Il est utile de constater la présence des parents, ce qui facilite la détermination, l'O. latifolia et PO. incarnata n'existant que rarement dans les mêmes stations. M. le Secrétaire général donne lecture à la Société des commu- nications suivantes : 286 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. CURIEUX PHÉNOMÈNE PRÉSENTÉ PAR LE MANGIFERA INDICA (MANGUIER ), par M. H. LÉVEILLÉ. Nul n'ignore que la chaleur influe fortement sur la végétation et pro- duit, suivant les espèces, des effets différents qui se traduisent par l'arrêt de la végétation ou par la chute des feuilles, ou au contraire par une fleuraison exagérée. Sur le Mangifera indica L., la chaleur produit le curieux effet suivant, lorsqu'elle n’a pas été, comme c’est le cas cette année, précédée de pluies abondantes. Cette année donc, plusieurs Manguiers n’ont point donné de fruits, mais par contre ils ont laissé, durant plusieurs jours, exsuder par l'extrémité de leurs jeunes pousses un liquide jaunâtre visqueux et sucré identique à celui que renferment d’ordinaire leurs fruits nommés man- ques. Ce liquide était même parfois si abondant qu’il tombait à terre sous forme de pluie continue. A mon avis, ce liquide n’est autre chose que la sève élaborée qui, ne pouvant contribuer au développement du fruit, s'échappait au dehors. GLANURES BRYOLOGIQUES DANS LA FLORE PARISIENNE, par M. Fernand CAMUS. Depuis la publication, par MM. Roze et Bescherelle, de leur exsic- cata « Muscinées des environs de Paris », — c’est-à-dire depuis environ nn quart de siècle, — la bryologie parisienne a été fort négligée. Il devenait en effet difficile, après les recherches de ces deux botanistes, de faire de bien nombreuses découvertes dans le rayon qu'ils ont exploré. Le bryologue parisien qui arrive après eux doit se contenter de glaner quelques espèces échappées à ses devanciers. Ainsi s'explique le titre du présent travail. Je n'ai fait aux environs de Paris qu'un très petit nombre d’excur- sions, à des intervalles éloignés, et encore peu de ces courses ont-elles eu pour but spécial la recherche des Muscinées. Je n’apporte donc qu'un assez maigre appoint à la bryologie parisienne. L’exposé n'en sera cependant pas inutile, si, comme je l’espère, il inspire à de nouveaux chercheurs l’idée de faire mieux. Ce n’est d’ailleurs qu’une simple série de notes, réunies sans lien général, sur quelques espèces nouvelles ou rares pour la région. Quelques-unes des plantes indiquées ci-dessous ont été communi- quées à M. Husnot, qui les a citées dans ses publications. J’ai cru devoir en reproduire ici l'indication et aussi celle de quelques bonnes espèces CAMUS. — GLANURES BRYOLOGIQUES DANS LA FLORE PARISIENNE. . 287 découvertes jadis par feu mon ami Brin, et que j'ai toutes vérifiées sur place. * Sphærangium triquetrum Sch. (1). -> Cette espèce méridionale a été découverte, il y a une quinzaine d'années, par Brin à Beynes, et je l'ai revue là, assez abondante, depuis le bourg jusqu'à la gare de Vil- liers-Neauphle. * Phascum rectum Smith. — Autre Phascacée nouvelle pour la flore parisienne et abondante sur la terre argilo-calcaire dans la même loca- lité. Le pédicelle du P. rectum est parfois courbé, et il faut alors se garder de confondre cette petite Mousse avec la suivante. Phascum curvicollum Hedw. — Croit également à Beynes en com- pagnie des précédents. Je suis à peu près certain d’avoir récolté, = toujours à Beynes, — Microbryum Flærkeanum Sch., mais il ne me reste à l’appui ni note, ni échantillon. * Pleuridium alternifolium Br. et Sch. — Versailles, revers méri- dional de la butte du Bois-Gobert. Cette espèce ne peut être distinguée du P. subulatum que par l'examen du mode d’inflorescence, ce qui exige une dissection délicate, malheureusement impossible dès que la plante est un peu avancée. Les autres caractères différentiels sont à peu près illusoires. Gymnostomum caleareum N. et Horns. — Beynes! (Brin). * Weisia mucronata Bruch. — Lisière de la forêt de Montmorency, sur la hauteur près de Saint-Prix. C’est encore une découverte de Brin avec lequel j'ai pu revoir sur place cette rare plante bien difficile à re- connaître de visu. Peut-être l'analyse plus fréquente des touffes de Weisia, Mousses qu’on néglige habituellement, ferait-elle rencontrer plus souvent le W. mucronata (2). C’est par erreur que, dans les pu- blications de M. Husnot, cette espèce est indiquée sous mon nom à la Bruyère de Sèvres (bois de Meudon). Dicranella Schreberi Sch. — Dans un bas-fond sablonneux hu- mide au sud de la butte du Bois-Gobert, près Versailles ; abondant là. Dicranum montanum Hedw.— Forêt de Montmorency. Dicranum flagellare Hedw.— N'est indiqué aux environs de Paris que par Graves dans les bois de Liancourt (Oise). J'ai trouvé cette espèce (1) Les espèces marquées d’un astérisque sont nouvelles pour la flore des environs de Paris. (2) Je viens de le reconnaître, en effet, en examinant, par acquit de conscience, quelques pieds de Wéisia, parmi des Pleuridium récoltés en mars dernier dans la Loire-Inférieure. 288 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. dans la forêt de Montmorency, le 11 juin 1882, entre Sainte-Radegonde et le carrefour des Six-Chiens, sur les pentes méridionales de la plus septentrionale des trois chaines de collines qui, dans cette partie de la forêt, courent du Sud-Est au Nord-Ouest. — Stérile. Cette Mousse se reconnait facilement aux jets grêles, garnis de petites feuilles spéciales, qu'elle porte fréquemment — mais non toujours, — et qui lui ont fait donner son nom. Ces jets sont rares et peu développés sur mon exemplaire, suffisamment toutefois pour que, en dehors des autres caractères, la détermination ne me laisse point de doute. Comme l'ont fait remarquer plusieurs auteurs, le Dicranum flagellare, par sa physionomie, rappelle assez bien certaines formes du Campylopus flexuosus; mais, à l'examen microscopique, la distinction n'offre aucune difficulté. Le Dicranum Scottianum, surtout dans ses formes arbori- coles, lui ressemble également beaucoup, et le diagnostic différentiel de ces deux Dicranum réclame une grande attention. Dicranum undulatum Br. Eur. — Plateau d'Itteville, près Lardy; stérile, en compagnie de formes diverses (orthophyllum, paludosum) du D. scoparium. Campylopus brevifolius Sch. — Bien développé sur le plateau d'It- teville, près Lardy. Fissidens decipiens D. N. — Hauteurs de la forêt de Compiègne. Seligeria calcarea Br. et Sch. — Sur la craie blanche, à Beynes! (Brin). Leptotrichum pallidum Hpe. — Cette Mousse parait rare aux envi- rons de Paris. Je l'ai vue sur le plateau de Bellevue (bois de Meudon) et à Lardy. Distichium capillaceum Br. et Sch. — Cette espèce se trouve tou- jours au Mont-Saint-Marc (forêt de Compiègne), oü Mérat l'indiquait déjà et oü plus récemment elle a été retrouvée par Marcilly. Elle y est très cantonnée, mais parfaitement développée et chargée de capsules, en éompagnie du Neckera crispa, qui forme de belles touffes, et de quelques autres espèces intéressantes. Cette jolie Mousse, disséminée dans toutes les montagnes calcaires, est, dans la région parisienne, un des représentants les plus accentués de la zone montagneuse. Pottia minutula Br. et Sch. — Probablement assez répandu : Bel- levue, Ivry, Montrouge, Villemoison. Didymodon luridus Hornsch. — Semble assez commun : Arcueil, Villejuif, Ivry, Épinay-sur-Orge, Lardy, Pierrefonds, Montigny; Chelles, etc. ; se rencontre à l’intérieur même de Paris. — Rarement fertile. CAMUS. — GLANURES BRYOLOGIQUES DANS LA FLORE PARISIENNE. 289 *Trichostomum tophaceum Brid. — En petite quantité dans une carrière à Meudon (1879). — Fructifié. Trichostomum mutabile Bruch. — Lisière du bois de Meudon, près du pont conduisant à la Femme-sans-Tête, plante mâle peu abondante. *Trichostomum crispulum Bruch var. brevifolium. — Pentes sa- blonneuses exposées au soleil, au nord de la ligne du chemin de fer entre les stations de Bouray et de Lardy. — Var. angustifolium. — Butte des Usages près Cuise-Lamotte. — Stérile. Rarbula membranitolia Hook. — Beynes, Hyères, Lardy, Herblay. * Barbula cavifolia Sch. — Abondant sur la terre calcaire des champs entre Ivry et Vitry. * Barbula marginata Br. et Sch. — Sur un mur à Pierrefonds. A dü, plus d'une fois, être confondu avec le B. muralis qu'on n'examine guère. Il peut d'ailleurs être reconnu assez facilement ou du moins être soupçonné sur place, par la forme différente de ses feuilles, une graci- lité spéciale, une certaine élégance. Le B. muralis var. œstiva, qui lui ressemble quand il est bas, atteint parfois dans les environs de Paris de grandes dimensions et se présente (Gentilly, Sèvres) avec des tiges fasti- giées formant des touffes relativement épaisses. * Barbula gracilis Schwægr. — Vraisemblablement très répandu aux alentours de Paris dans les endroits sablonneux pénétrés de calcaire : Beynes, Bry-sur-Marne, Beauchamp, Lardy, Etréchy, etc. — Fructifie peu. Barbula cylindrica Sch. — Cette plante, qui paraît n'être qu’une forme du B. vinealis, est rare autour de Paris, tandis que le B. vinealis est commun. Je ne l'ai vu bien caractérisée qu'à Lardy et à Chama- rande. | Barbula Hornschuchiana Schultz. — Commun sur les déblais des carrières de calcaire grossier dans les communes suburbaines au sud de Paris (Montrouge, Arcueil, Gentilly, Ivry, Maisons-Alfort, Champi- gny), et aussi à Chelles, Villemoison, Lardy, Chamarande, Beauchamp, Il pénètre à l’intérieur de Paris. On trouve des capsules un peu partout; mais elles sont peu nombreuses, relativement à l'abondance de la plante, dans plusieurs des localités citées. On rencontre également cette espèce sur les murs et, quoiqu’elle semble avoir des préiérences calcaires, elle n’est pas exclusive (1). (1) Je l'ai trouvée merveilleusement fructifiée, dans l'Ouest, sur granit pur. T. XXXVIII. (SÉANCES) 19 290 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. Barbula inclinata Schwægr. = Commun à l'état stérile autour de Lardy, principalement sur les pentes sablonneuses entre la gare et celle de Bouray; aussi, de l'autre côté du bourg, sur le plateau d'Itte- ville; sables de Beauchamp avec des capsules bien développées et assez abondantes, sur des éboulis de grès, dans l'excavation d'une ancienne carrière. Cette excavation sert malheureusement de dépôt de décombres et disparaitra d'ici quelques années. La plante de Beauchamp étant fructifiée est d'une détermination facile. J'ai hésité pour celle de Lardy, le B. inclinata stérile rappelant certaines formes du Trichostomum nitidum. Toutefois l'attribution de ma Mousse à cette dernière espèce ne me parait pas possible. La distinction de divers Trichostomum et des Barbula voisins du B. tortuosa, — toutes plantes habituellement stériles, — nécessite une grande attention. En s'en tenant aux espèces parisiennes, les T. cris- pulum et T. mutabile se reconnaissent sans difficulté à leur tissu basilaire. Il en est de même du T. flavo-virens, indiqué dans la région, mais que je n'y ai pas encore trouvé. Le B. tortuosa se reconnait dans ses formes normales (même sur des échantillons rabougris) à la lon- gueur, à l'étroitesse, à l'ondulation de ses feuilles, qui, vers le sommet, portent quelques dents ou du moins ont un bord inégal. Cette espèce possède une variété, que je n'ai pas vue autour de Paris, dont les carac- tères végétatifs sont sensiblement ceux des B. inclinata, cæspitosa et de certaines formes du Trichostomum nitidum. Le Barbula cæspitosa étant mis à part en raison de sa monécie, toute la difficulté se concentre entre les B. inclinata et Trich. nitidum. Un exposé comparatif des caractères différentiels de ces deux Mousses exigerait des développe- ments que ne comporte pas une simple note, et d’ailleurs ne lèverait pas toutes les difficultés. Je dirai seulement que la Mousse stérile de Lardy concorde en tous points avec la Mousse fructifiée de Beauchamp, qu'elle s'éloigne du Tr. nitidum par la gracilité de toutes ses parties, par une crispation moins serrée et différente de ses feuilles, qui, à l’état humide, sont dressées et tordues sur leur axe, par une nervure moins saillante et généralement terne, par un tissu basilaire moins développé, transparent mais non incolore, tandis qu’il l’est au moins en partie dans le Tr. nitidum, etc. On trouvera dans divers numéros de la Revue Bryologique de longues et minutieuses remarques de M. Renauld sur cette espèce. On consultera également avec fruit l’article que lui consacre M. Boulay dans sa Flore. Malgré les détails fournis par ces deux sagaces observateurs, l’hésita- tion sera permise plus d’une fois et certains échantillons ne pourront être identifiés avec certitude. CAMUS. — GLANURES BRYOLOGIQUES DANS LA FLORE PARISIENNE. 291 Barbula squarrosa DN. — Abonde sur les sables de Bouray, Lardy, Itteville ; également à Beynes, à Hyères, à Cuise. * Barbula pulvinata Juratz. — J'ai trouvé en petite quantité sur un vieil arbre, route de Villiers-sur-Orge à Villemoison, non loin du pont du chemin de fer d'Orléans, des touffes d’une Mousse qui répond à la description de cette espèce et qui s'accorde bien avec des échantillons d'Allemagne que je dois à M. Warnstorf, si ce n’est que mes exemplaires atteignent une taille supérieure à ces derniers, tout en restant bien loin des dimensions ordinaires du B. intermedia. J'avoue que les caractères distinctifs assignés à cette Mousse me semblent de bien minime valeur. En somme, cette espèce ne différerait des Barbula voisins que par sa taille, la mollesse de toutes ses parties, le tissu basilaire hyalin des feuilles plus développé et occupant toute la largeur de la base (ce qui n'est pas rigoureusement vrai sur toutes les feuilles d’un même pied). Tous ces caractères sont réalisés sur mes échantillons. Justifient-ils la Séparation du B. pulvinata, à titre d'espèce, d'avec le B. ruralis? La station arboricole, exceptionnelle pour le B. ruralis, n'est-elle pas suffisante pour expliquer l’état rabougri de la plante et les caractères précités ? Cinclidotus riparius Br. et Sch. — Abonde dans la Seine, dans la traversée de Paris; la Marne à Charenton. Grimmia crinita Brid. — Murs de la Porte-Dauphine (bois de Meu- don); Beynes. Grimmia orbicularis Br. Eur. — Très abondant à Lardy; Fresnes- les-Rungis. J'ai rencontré, je crois, cette plante dans plusieurs autres localités; en l'absence de la coiffe caractéristique, je ne puis certifier le diagnostic. Grimmia leucophæa Grev. — Sur les grès des environs de Lardy où je n’ai pu trouver une capsule. Orthotrichum obtusifolium Schrad. — Lardy, sur Orme et sur Noyer; Pierrefonds, sur Tilleul; assez abondant sur les vieux Peupliers entre Gournay, Gagny et Chelles. — Toujours stérile, mais portant sou- vent sur ses feuilles des corpuscules cloisonnés reproducteurs. Encalypta streptocarpa Hedn. — RR. Versailles. Leptobryum piriforme Sch. — Paris, mur du Val-de-Grâce, avec quelques fleurs uniquement mâles et réduites à trois anthéridies. Cette espèce se développe fréquemment dans les serres sur la terre des pots, et, gràce au commerce, s'est répandue un peu partout. M. Henri Duchartre men a communiqué des exemplaires bien fructifiés prove- nant d'une serre parisienne. 292 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. Webera carnea Sch. — Bois de Séguigny; Montigny-les-Cormeilles. Bryum pendulum Sch. — ll est bien difficile de séparer d’une façon satisfaisante cette plante du B. inclinatum en se basant unique- ment sur les caractères végétauifs. Les caractères tirés du péristome, si bien mis en lumière par M. Philibert, rendent au contraire très simple le diagnostic différentiel de ces deux espèces, pour peu qu’on ait des capsules müres ou presque müres. Laissant de côté, parmi mes récoltes, les échantillons insuffisamment développés, je puis indiquer comme nouvelles localités du Bryum pendulum : Bry-sur-Marne, Beau- champ, plateau d'Itteville, route de Lardy à Chamarande. Bryum inclinatum Br. et Sch. — Éboulis des carrières de gypse à Pantin ; hauteurs de Janville, près Lardy (cuvettes de grès). Bryum bimum Schreb. — Montigny-lès-Cormeilles. Bryum alpinum L. — Plateau d'Itteville, près Lardy. “Heteroeladium heteropterum Br. et Sch. — Sur un bloc de grès, bois de Janville près Lardy, forme fallax. — RR. Thyidium recognitum Lindb. — Pierrefonds ; Cuise-Lamotte. Pylaisia polyantha Br. et Sch. —Ne semble pas rare; mais, quoique monoïque, fructifie peu. Je l'ai vu fertile à Vitry; près l'étang de Trappes; autour de Chelles. Brachytheeium salebrosum Sch.—Belle forme chargée de capsules dans une oseraie à Vitry. Brachythecium glareosum Sch. — Villemoison ; Lardy; Chama- rande.— Je n'ai vu que la plante femelle, toujours stérile, quoique sou- vent en beau développement végétatif. * Brachythecium rivulare Sch. -— Moulin de Battigny près Pierre- fonds, plante mâle. Scleropodium Illecebrum Sch. — Chamarande; de Saint-Michel à Villemoison. — Stérile. Eurhynchium crassinervium Sch. — Sur grès siliceux pur à Lardy et à Chamarande ; sur calcaire siliceux (travertin de Brie) au bois de Séguigny près Saint-Michel-sur-Orge; sur calcaire au moulin de Bat- tigny près Pierrefonds. — Quelques capsules au bois de Séguigny. *Eurhynchium pumilum Sch. — Pierrefonds (à Battigny); abondant sur les blocs de meulières du bois de Séguigny. Rhynchostegium eurvisetum Sch. — Pierrefonds. Khynchostegium confertum Sch. — Celte Mousse, si commune CAMUS. — GLANURES BRYOLOGIQUES DANS LA FLORE PARISIENNE. 293 dans l'Ouest, parait rare autour de Paris: bois des Camaldules près Hyères ; entre Vitry et le moulin Saquet; bois de Séguigny. Rbynchostegium megapolitanum Sch. — Sables de Beauchamp. Plagiothecium elegans Sch. (Pi. Schimperi Jur. et Milde). — Lardy, bois de Janville. * Plagiothecium undulatum Sch. — Lisière nord de la forêt de Montmorency. * Amblystegium radicale Br. Eur. — Route de Pierrefonds à Gom- piègne, près des mares de Battigny, sur des souches d'arbres. — Fructifié. Amblystegium irriguum Br. Eur. — Dans la Seine, à Paris. Hypnum Sommerfelti Myr.- Probablement assez commun : Bellevue, Viroflay, Beynes, Pierrefonds, Lardy, Villemoison. Hypnum chrysophyllum Brid. — Répandu : forêt de Compiègne (fr.) ; Jouy-le-Comte (fr.); Beauchamp; Lardy; Villemoison; Chelles. Hypnum polygamum Sch. —- Sablière abandonnée entre Joinville et Bry-sur-Marne. Hypnum Kneïffii Br. Eur. — Sablière entre Joinville et Bry-sur- Marne ; étang de Trappes ; Saint-Germain; flaques du plateau d'Itteville. Hypnum uncinatum Hadw. — Cette espèce se trouve encore dans la forêt de Montmorency où elle a été indiquée par Chevalier, et elle y fructifie. *Hypnum Haldanianum Grev.— Lisière de la forêt de Montmorency, non loin du bourg de Chauvry, avec H. uncinatum (Brin et moi, 11 fé- vrier 1877). Bien fructifié. La localité a depuis été en partie des- séchée (1882). Jungermannia exseeta Schmied. — RR. Lardy. * Jungermannia Mulleri Nees.— Cette espèce, qui ne descend guère en plaine, se rencontre, en compagnie des Distichium capillaceum, Barbula tortuosa et autres représentants des régions montagneuses, au Mont-Saint-Marc (forêt de Compiègne). Elle y est très cantonnée et stérile. Reboulia hemisphæriea Raddi. — Lardy ; Villemoison. Targiona hypophyla L. — Lardy. — Ces deux dernières espèces, sans grand intérêt d’ailleurs, paraissent rares dans la région parisienne. Riccia erystallina L. — RR., étang de Trappes. * Riccia nigrella DC.— Cette plante est assez abondante sur deux 294 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. points du vaste plateau situé entre Bouray, Lardy et Itteville. Elle croit sur un diluvium rouge étalé sans profondeur à la surface des grès sili- ceux, dits de Fontainebleau, qui forment l'ossature de ce plateau. Elle est là en société des Barbula inclinata, Bryum alpinum, Campylopus brevifolius et autres Mousses citées plus haut, de quelques Lichens inté- ressants (Ephebe pubescens, etc.), et malheureusement aussi d’Algues inférieures qui l’encombrent et compliquent les difficultés de son examen. On la reconnaît aux écailles d’un violet noir qui garnissent en dessous les bords des frondes et qu’on distingue bien mieux sur le sec. La fronde, fortement canaliculée en dessus et d’un vert foncé, très épaisse relativement à sa largeur, relève par la dessiccation ses bords de façon à cacher presque complètement sa face supérieure, réduite à une rigole obscure. Les écailles ainsi mises en relief se voient alors facile- ment à l’aide d’une bonne loupe et permettent avec un peu d’habitude de reconnaitre sur place cette espèce, peut-être moins rare que ne sem- blent l’indiquer les Flores (1). — Fructifié. *Riceia Bischoffi Hub. — Dans la même localité que le R. nigrella et en mélange avec lui, croit un autre Riccia que je rapporte au R. Bis- choffi. Dans cette espèce, les bords de la fronde sont prolongés en une lame mince et ciliée. La plante d’Itteville semble rabougrie et n'atteint pas les dimensions du R. Bischoffi de l'Ouest, par exemple de celui d'Ille-et-Vilaine, publié dans les Musci Gallie, n° 124 B, que j'ai vu sur place avec le collecteur J. Gallée. Toutefois la largeur, la forme et la teinte de la fronde, ainsi que l’amincissement de ses bords, ne permettent guère de songer à une autre espèce dans le groupe assez difficile des Riccia à bords ciliés. Ma détermination me paraît en somme appuyée sur des preuves assez sérieuses et j'espère qu’une étude de la plante, faite sur de nouveaux échantillons, viendra confirmer mon diagnostic et ajouter définitivement cette intéressante espèce à la flore des environs de Paris. (1) Je Pai trouvée dans plusieurs localités de la Bretagne et de l’Anjou. BATTANDIER ET TRABUT. -- VOYAGES BOTANIQUES. 295 EXTRAITS D'UN RAPPORT SUR QUELQUES VOYAGES BOTANIQUES EN ALGÉRIE, ENTREPRIS SOUS LES AUSPICES DU MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE, PENDANT LES ANNÉES 1890-1891; par MM. J. A. BATTANDIER et L. TRABUT. PREMIÈRE PARTIE VOYAGES BOTANIQUES EN ALGÉRIE (1890-1891). I Voyage à Bou-Saada par Aumale avec retour par le Hodna, Msila et Bordj-bou-Arreridj. A Aumale, oü nous arrivàmes le 8 avril 1890, quelques plantes du premier printemps commençaient seules à fleurir : Ceratocephalus fal- calus, Ranunculus blepharicarpos, Erophila verna, Hutchinsia pe- træa, Thlaspi perfoliatum, Capsella Bursa-pastoris, Alyssum monta- num, À. campestre, Ionopsidium albiflorum, Holosteum umbellatum, Saxifraga atlantica, Myosotis pusilla, M. hispida, Veronica heder«- folia, Gagea fibrosa, Ophrys fusca, O. lutea, O. funerea, etc. A Sidi-Aïssa nous trouvons en fleur les Diplotaxis erucoides et virgata; un peu plus loin, nous récoltons une forme curieuse du Ta- raxacum lœvigatum, les Alyssum scutigerum et macrocalyx, le Medi- cago laciniata, etc. A Ain-Hadjel, où il fait déjà nuit, nous ne pouvons trouver que l He- lianthemum cahiricum ; enfin à Aïn-Kermane, où nous arrivons à trois heures du matin, un beau clair de lune nous permet de ramasser sous la gelée blanche le rare Allium odoratissimum Desf. et F Anthemis tuberculata. A Bou-Saada, les pluies étant arrivées très tard, la végétation est fort en retard; nous récoltons néanmoins les plantes suivantes : Adonis dentata Del. Alyssum macrocalyx Coss. Ceratocephalus falcatus Pers. — scutigerum DR. — incanus Stev. Diplotaxis virgata DC. Hypecoum procumbens L. Moricandia teretifolia DC. — Duriæi Pomel. -- cinerea Cosson. Enarthrocarpus clavatus Del. — arvensis DC. Erucaria ægyceras J. Gay. Sisymbrium torulosum Desf. Muricaria prostrata Desv. — coronopifolium Desf. Hutchinsia procumbens Desv, — binerve C. A. Mey. 296 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. Lonchophora Capiomontana DR. Anthemis tuberculata Boissier. Notoceras canariense Rob. Br. Chlamydophora pubescens Ehr. Cleome arabica L. Chrysanthemum fuscatum Desf. Reseda eremophila Boissier. -- macrocephalum Viv. — Phyteuma L. Artemisia Herba-alba Asso. Silene apetala L. — campestris L. Alsine campestris Fenzl. Calendula platycarpa Cosson. Erodium pulverulentum Desf. Amberboa crupinoides DC. — laciniatum Willd. Kœlpinia linearis Pallas. — guitatum Desf. Scorzonera alexandrina Willd. Zygophyllum cornutum Cosson. Zollikofferia spinosa Boissier. Fagonia sinaica Boissier. — resedifolia Cosson. Retama Bovei var. phæocalyx Spach. | Spitzelia Saharæ Cosson. Astragalus Gombo Cosson. Lycium Afrum L. — Reboudianus Cosson. Linaria gracilescens Pomel. — peregrinus Vahl. — agglutinans Pomel. — Pseudostella Del. — laxiflora Desf. — cruciatus Link. Scrofularia Saharæ Nob. — Trabutianus Batt. Thymus Fontanesi Boissier. Lotus pusillus Viv. — hirtus Vahl var. Trigonella stellata Del. Saccocalyx satureioides Cosson. Neurada procumbens L. Salvia lanigera Poiret. Herniaria Fontanesi J Gay. Sideritis montana L. Paronychia Cossoniana J. Gay. Statice pyrrholepis Pomel. — macrocarpa Boissier. Plantago ovata Forskall. Deverra scoparia Coss et DR. Rumex tingitanus L. var. lacerus. Daucus pubescens Koch. Passerina microphylla Cosson. Callipeltis Cucullaria Stev. Muscari maritimum Desf. Nolletia chrysocomoides Cass. Allium odoratissimum Desf. Asteriscus pygmæus Coss. et Kral. Aristida lanuginosa Trab. Ifloga spicata C.-H. Schultz. Eragrostis speirostachya Cosson et DR. Evax argentea Pomel. Andropogon laniger Desf. Anacyclus alexandrinus Willd. Ammochloa subacaulis Balansa. L'Erodium pulverulentum Desf., que nous avions cru pouvoir rap- procher, dans la Flore de l'Algérie, de PE. laciniatum Willd., suivi avec attention sur le terrain, nous a bien semblé constituer une bonne espèce, toujours bien distincte sur le vif. Il nous a paru que les belles fibres soyeuses du Passerina microphylla devraient être utilisées dans l'industrie. Cette plante abonde dans tout le Sud et n'est point pâturée par les troupeaux; elle n'est cependant pas vésicante. Sur les rochers du djebel Kerdada, où nous cherchons en vain le Kralikella africana Coss. et DR., nous récoltons : Erucaria œgyceras, Didesmus bipinnatus, Muricaria prostrata, Lonchophora Capiomon- tana, Deverra scoparia, D. chlorantha, Scorzonera alexandrina, Corbularia monophylla, etc. De Bou-Saada à Baniou, à travers la dune, nous continuons à trouver la flore des sables désertiques, puis, le terrain devenant plus ferme et BATTANDIER ET TRABUT. — VOYAGES BOTANIQUES. 297 plus humide, les Salsolacées deviennent prédominantes : Salicornia fruticosa, Traganum nudatum, Anabasis articulata, Echinopsilon muricatus, Halocnemon strobilaceum, Suæda fruticosa, Salsola tetragona, S. oppositifolia, S. vermiculata, Noæwa spinosissima, Atri- plex mauritanica, etc. Sur ces Salsolacées abonde le magnifique Phe- lipœa violacea Desf. Dans une culture irriguée, où nous faisons halte pour le déjeuner, nous trouvons beaucoup de plantes intéressantes : Erodium pachyrrhizum, Astragalus peregrinus, Cotula aurea, Chlamydophora pubescens, Echinospermum Vahlianum, E. patulum, Anchusa hispida, Echiochilon fruticosum, Linaria laxiflora, Poly- gonum equisetiforme var. Balansœ. À Baniou, nous eussions bien voulu trouver le rare Gieseckia pharnaceoides, mais ce n'était pas la saison. Nous y notons, outre les nombreuses Salsolacées qui entourent le chott, Koniga libyca, Senebiera Coronopus, Frankenia pulverulenta, Tamarix bounopæa, Fradinia halimifolia, Evax argentea, Filago spathulata var., Plantago maritima var. chottica, Statice pruinosa, etc. A Msila, les champs sont couverts de Triticum squarrosum et de Sisymbrium coronopifolium. Dans les cultures nous remarquons : Hohenackera bupleurifolia et H. polyodon, Linaria parviflora, L. ar- vensis, etc. L’Halogeton sativus est assez abondant dans les friches avec Ceratocephalus incanus, Anthyllis tragacanthoides, Plantago ovata, Gagea reticulata, etc. A El Hammam, à 10 kilomètres de Msila, nous trouvons le Plantago syrtica Viv. A Bordj-bou-Arreridj, nous trouvons les mêmes plantes du premier printemps que nous avons déjà signalées à Aumale et le Muscari atlan- ticum très abondant. La région du Hodna, qui fut très florissante sous les Romains, est aujourd'hui un vrai désert. Il serait, croyons-nous, facile de lui rendre, au moins en partie, son ancienne prospérité en aménageant convenable- ment les eaux du Dira et des Mahdids qui vont se perdre sans profit dans la vaste cuvette du chott, ou méme simplement en utilisant les eaux stagnantes qui persistent toute l’année sur certains points du chott. Les quelques pieds de Tamarix bounopæa qui se trouvent au bord du chott sont continuellement tondus par les troupeaux faméliques. Il serait bien facile de les multiplier de boutures à l'infini ; mais personne n’y songe. Les terrains de parcours qui vont de Msila à Bordj-bou-Arreridj sont en pleine voie de dépérissement. Ces terrains, dont la déclivité est con- sidérable, sont formés de marnes argileuses que la sécheresse seule sté- rilise. [ls sont très exposés au ravinement dans la saison des pluies. Sur les hauteurs c’est l’Alfa qui retient la terre; plus bas ce sont quelques plantes ligneuses, parmi lesquelles domine l’Anabasis articulata. Entre 298 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. VAlfa et entre les touffes d'Anabasis poussent de petites plantes her- bacées : Schismus marginatus, Plantago albicans, etc. Les moutons se contentent en général de ces plantes herbacées et ne détruisent ni V'Alfa ni l'Anabasis. Pour tirer plus de produit du sol on y a multiplié les chèvres qui broutent l'Anabasis jusqu'à la racine et le font périr. Cette plante disparue, rien ne retenant plus contre les eaux la terre et les graines des plantes herbacées, le désert aura vite remplacé la steppe. L'Alfa résiste mieux aux chèvres ; mais, comme c'est le seul com- bustible du pays, on l’arrache peu à peu malgré les règlements. Il y aurait certainement lieu de tenter quelques expériences pour améliorer les steppes si répandues en Algérie. On devrait y instituer quelques expériences, telles que mise en défens pure et simple, mise en défens avec labours à la charrue arabe effectués aux premières pluies, essai d'ensemencement de ces labours avec quelques plantes algériennes ou autres convenablement choisies. L'Halogeton sativus, l'Onobrychis argentea, le Medicago sativa, sur les points oü il est spontané, sem- blent appelés à donner d'importants résultats. A Bordj-bou-Arreridj, sous un climat très rigoureux Vhiver, il ne reste pas un arbre. Le Pin d'Alep et l'Oxycèdre, qui jadis couvrait le pays, réussiraient très bien. IT Voyage à Tlemcen, Terni et Miserghin, du 25 au 30 mai 1890. Rien de particulier à noter jusqu'aux magnifiques cascades de l’oued Ouret, cours supérieur de l’oued Safsaf, à 6 kilomètres avant d’arriver à Tlemcen. Ces cascades, qui fournirent à Desfontaines un assez grand nombre d'espèces nouvelles, sont, en même temps qu’un des plus beaux sites de l'Algérie, une de ses plus riches stations botaniques. Seulement les plus belles plantes, poussant sur des rochers à pic ou en surplomb d’une hauteur effrayante, ne sont pas toujours faciles à atteindre. Nous citerons : Ranunculus blepharicarpos Boissier. | Anthriscus mollis Boissier. Sarcocapnos crassifolia Desf. Centranthus macrosiphon Boissier. Fumaria africana Lamk. Lappa atlantica Pomel. — platycalyx Pomel. Vinca media Link et Hoffm. var. Crambe reniformis Desf. Micromeria microphylla Cosson var. Erodium hymenodes L’Hér. Teucrium albidum Munby. — tordylioides Desf. (sub Geranio). | Euphorbia luteola Cosson. Genista cinerea DC. Iris Fontanesi Gr. Godr. Vicia erviformis Boissier. Orchis latifolia L. var. Anthyllis polycephala Desf. Entre les cascades à Tlemcen, on trouve le Clematis balearica Rich. BATTANDIER ET TRABUT. — VOYAGES BOTANIQUES. 299 sur deux Oliviers au bord de la route. C'est la seule station algérienne connue de cette plante. A citer en outre : Notobasis syriaca, Anchusa calcarea, Scrofularia hispida, Veronica hederœfolia, etc. Sur les rochers de Lella Seti, au-dessus de la ville, nous notons : Ranunculus blepharicarpos, Bivonœa lutea, lonopsidium albiflorum, Calendula marginata, Senecio nebrodensis, Anacyclus Pyrethrum, Atractylis macrophylla, Plantago mauritanica, Gagea fibrosa, Mus- cari atlanticum, etc., etc. A Terni nous ne pouvons trouver le Ranunculus batrachioides Pomel, R. xantholeucos Cosson et Durieu ; nous en sorames dédommagés par une nouvelle variété du Trifolium obscurum Savi, assez voisine du type, mais à capitules plus allongés, que nous trouvons dans une prairie très humide au bord de la route (1). La flore de Terni est d'ailleurs remarquablement riche, tant dans les prairies un peu marécageuses qui entourent le village que dans la région forestière. Malheureusement on venait de receper complètement les forêts voisines du village, et leur végétation jadis si plantureuse s'était bien appauvrie. Nulle part on ne peut mieux voir l'influence de l'arbre sur la végétation dans ces climats. Sous chaque arbre isolé existe une aire verdoyante égale à l'étendue de son feuillage, tandis que tout est sec à l'entour. Cet effet est dü, croyons-nous, à la persistance de la neige, et par suite de l'humidité, sous le couvert des arbres. Le Persil, absolument spontané, est une des plus curieuses plantes de la flore de ces forêts. Ne pouvant d'ailleurs consacrer une ligne à chacune des plantes intéressantes de la flore des forêts et prairies de Terni, nous nous bornerons à énumérer nos récoltes dans la liste ci-après : Ranunculus bulbosus L. Eruca setulosa .Boissier. — blepharicarpos Boiss. Alyssum cochleatum Coss. — flabellatus Desf. Brassica sabularia Brot. Anemone palmata L. Erysimum Kunzeanum Boiss. et Reut. Delphinium pentagynum Desf. Sisymbrium crassifolium Cav. — Balansæ Boiss. et Reut. Lepidium caiycotrichum Munby. Nasturtium Munbyanum Boissier. Cistus ladaniferus L. (1) Le Trifolium obscurum est une curieuse plante, partout très rare et qui semble n'apparaitre que momentanément çà et là. C'est ainsi que la plante de Savi n'a été retrouvée que dans ces dernières années par le D* Levier à San Cascia de Bagni en Italie. Xatart avait trouvé une autre variété de cette plante dans les Pyrénées; Seringe en fitle Tr. Xatardi, qui n'y fut plus retrouvé depuis. Il y a quelques années, M. Julien, vétérinaire militaire à Constantine et botaniste aussi heureux que zélé, trouva au djebel Ouach et au Meridj un Trèfle qui fut décrit par l'un de nous sous le nom de Tr. Juliani et qui a été rapporté par MM. Belli et Gibelli au Tr. Xatardi. Ce Trèfle a également disparu de ces localités ; du moins M. Julien et nous l'y avons vaine- ment recherché. Peut-être ces plantes sont-elles des hybrides des Tr, panormitanum et marilimum. 300 Halimium umbellatum Spach. Saponaria glutinosa Marsh. Bieb. Geranium malvæflorum Boissier. Adenocarpus decorticans Boissier. SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. Cirsium lanceolatum Scopoli. Carlina atlantica Pomel. Centaurea acaulis Desf. Lappa atlantica Pomel. Trifolium obscurum Savi var. ochroleucum L. gemellum Pourret. striatum L. strictum L. Vicia erviformis Boissier. — polyphylla Desf. -- onobrychioides L. Lathyrus macrorrhizus Wimmer. — Nissolia L. — Cicera L. — sphæricus Retz. Hippocrepis scabra DC. Geum silvaticum Pourret. Spiræa Filipendula L. (1). Bupieurum montanum Cosson. Eryngium campestre L. Apium Peiroselinum L. Valeriana tuberosa L. Valerianella olitoria L. — carinata L. Cephalaria leucantha Schrad. Bellium rotundifolium DC. Evax Crocidion Pomel. Anacyclus Pyrethrum Cassini. Senecio nebrodensis L. Catanauche cespitosa Desf. — cærulæa L. Echium flavum Desf. Rochelia stellulata Reich. Verbascum Blattaria L. Veronica triphyllos L. - serpyllifolia L. Salvia patula Desf. Nepeta reticulata Desf. Calamintha bætica Boiss. Thymus coloratus Boissier. — ianceolatus Desf. — Fontanesi Boissier. Armeria ebracteata Pomel. Plantago subulata L. Populus nigra L. Quercus Mirbeckii Dur. (formes). Tulipa Celsiana Redoute. Aphylianthes monspeliensis L. Asphodelus acaulis Desf. — cerasiferus Gay. Muscari atlanticum Boiss. Festuca Durandoi Claus. — triflora Desf. Isoetes Hystrix. Nous signalerons en outre, en revenant de Terni à Tlemcen, Ophrys atlantica Munby, et ün Orchis beaucoup plus voisin de l'O. Morio L. que de l'O. longicornu Poiret, si répandu dans le reste de l'Algérie, une grande variété à fleurs blanches du Linaria heterophylla Desf., etc. Au-dessus de Terni, les Blés étaient presque étouffés par le Ranun- culus arvensis L. et F Anchusa italica Retz. A Ain Temouchent, nous avons pu constater que le Brassica Mauro- rum DR., autrefois très rare, s'était multiplié extraordinairement dans les cultures. À Er-Rahel, les broussailles étaient en grande partie constituées par Halimium halimifolium. Le Tamarix gallica abonde dans toute cette région. A Miserghin, le soleil avait déjà tout grillé sur les coteaux; nous y avons pu néanmoins recueillir les espèces suivantes : Sinapis hispida, (1) Dans une prairie près du village. BATTANDIER ET TRABUT. — VOYAGES BOTANIQUES. 301 Velezia rigida, Linum asperifolium, Lavatera maritima, Fagonia cretica, Rhus pentaphylla, Mucizonia hispida, Galium Bovei, Cam- panula Kremeri, Centaurea involucrata, Calendula suffruticosa, Ballota hispanica, Lavandula multifida, L. dentata, ete. Sur le bord de la Sebka, les Statice que nous désirions étudier com- mençaient à peine à fleurir. Nous récoltons : Bupleurum semicomposi- tum, Geropogon glabrum, Eryngium dichotomum, Salvia algeriensis, Beta macrocarpa, Salicornia herbacea, Statice Duriœi, St. gummi- fera var., St. sebkarum, Mesembryanthemum nodiflorum, M. crystal- linum, Asphodelus microcarpus, Iris spuria, I. Xyphium, Lygeum Spartum, etc. Nous espérions voir de jeunes pieds du Crozophora Warionis Cosson pour les transplanter au Jardin botanique, mais en vain. Vainement nous sommes revenus le chercher plus tard; personne depuis Warion n'a pu le retrouver. C'était peut-être une plante introduite. Sa place même dans le genre Crozophora est bien douteuse à cause de ses graines caronculées et de son ovaire velu, sans écailles peltées. III Voyage dans le nord de la province de Constantine. Arrivés à Bougie le 3 juin 1890 au soir, nous consacrons Ja journée du 4 à herboriser autour de la ville, au Gouraya et au Grand Phare. Nous n’énumérerons pas nos récoltes, la flore de Bougie étant bien connue. Nous remarquons toutefois une assez curieuse variété du Stachys hirta, très élancée, à glomérules distants, à corolle et à feuilles plus étroites; puis une forme très tomenteuse du Lavatera olbia, etc. Sur les rochers du Grand Phare, nous récoltons: Bupleurum plantagineum Desf., Seriola lævigata Desf., forme hispide voisine de celle des Babors dont il sera question plus loin; Calamintha nervosa Pomel, Statice Gougetiana, Pennisetum asperifolium et un Pancratium qui, cultivé au jardin botanique, s’est trouvé être le Pancratium fœtidum Pomel (P. collinum Cosson et Durieu), connu seulement à Oran. Le 5, nous allons visiter la plaine côtière comprise entre le cap Aokas et l’oued Agrioun. En sortant de Bougie, nous récoltons l'Eu- phorbia Cossoniana, le Verbascum Blattaria, etc. Au cap Aokas, le Vicia altissima Desf. couvre de ses fleurs bleuâtres les broussailles les plus élevées. D'ailleurs pas de plantes bien curieuses : Genista numi- dica, Antirrhinum tortuosum, Ophrys Scolopax, Asplenium Hemio- nitis, ete. Nous nous fixons, comme centre, dans les vignobles de MM. Férouillat qui veulent bien nous offrir l'hospitalité. Nous remar- 302 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. quons, au marabout de Sidi-Rehan, un Olivier géant qui passe pour le plus gros de toute l’Aigérie. Son tronc est tellement difforme qu'il ne nous est pas possible de le mesurer. A côté, nous remarquons une très grande variété du Lappa minor, l’Atropa Belladona, le Melissa offi- cinalis, etc. La plaine côtière jadis explorée par M. Letourneux, et dont la végé- tation est en train de disparaître devant les plantations de Vigne, mérite une mention spéciale. Le Vitex Agnus-castus y est d’une extrême abondance, il y a aussi quelques grands Fraxinus australis; mais la plus grande partie de ce sol marécageux est occupée par une forêt de Myrtes et de Lauriers mêlés de Smilax et autres lianes. Cette forêt est si épaisse qu’elle est absolument impénétrable. Au delà, en allant vers la mer, se trouvent quelques lagunes et pelouses marécageuses, et, enfin, les sables maritimes très étendus. Dans les pelouses humides abon- dent : Ranunculus intermedius Poiret. Cette plante, qui a souvent été indiquée à Maison-Carrée par confusion avec des formes du R. Philo- notis, ne commence en réalité que là et se retrouve ensuite jusqu’à La Calle ; elle est remarquable par la petitesse de ses carpelles. Le Galium palustre y remplace le G. elongatum si commun à Alger, on y trouve encore : Veronica anagalloides, V. Beccabunga, Saccharum Ravenne et surtout un bel Hibiscus tour à tour rapporté aux H. roseus et palus- tris, jadis trouvé par le regretté A. Letourneux, qui le regardait en der- nier lieu comme une forme distincte. Cet Hibiscus n'était pas encore en fleur; mais, ayant été planté dans le jardin de MM. Ferouillat, il y a fleuri et fructifié. Les fleurs, que l'on nous a envoyées, sont plus grandes que celles de Hibiscus roseus et non guttées à la base des pétales. Il est d'ailleurs très voisin de cette espèce. Le Camphrier pousserait admi- rablement dans cette région comme dans une grande partie de notre région forestière. Sur les sables maritimes formant des dunes assez étendues, nous noterons le Retama Duriœi Spach et une plante en feuilles de tout point semblable à l'Ambrosia maritima, Le 6, nous commençons l'escalade des Rehan, et nous atteignons le col de Kefrida où se trouvent des ruines romaines. Avant d'y arriver, nous récoltons : Lysimachia Cousiniana, Viola silvestris, V. odorata, Quercus Castaneæfolia à feuilles blanches en dessous, etc. Nous tentons d’atteindre le sommet qui domine direc- tement Sidi-Rehan, mais l'ascension en est très difficile et l’aridité si décourageante, que nous redescendons pour gagner la montagne en face ou nous voyons de belles forêts. A signaler seulement, sur les rochers arides que nous abandonnons, la même forme rampante et laxiflore du Romarin que l’on trouve sur le Santa-Cruz d'Oran. Nous arrivons, non mais nettement vivace. montagnes qui dominent Sidi- BATTANDIER ET TRABUT. -— VOYAGES BOTANIQUES. 303 sans peine, dans la région boisée que nous avions en vue, et nous sommes bien dédommagés de nos peines. La forêt appelée Tedefelt est très fraiche et très plantureuse. La belle Pivoine d'Algérie (Pœonia atlantica) y abonde, mais sa floraison est à peu près terminée; le Digitalis atlan- tica Pomel y est également commun, mais n'est pas encore fleuri, nous avons pu le cultiver au jardin botanique. A signaler en outre : Arabis Pseudo-Turritis, A. sagittata, Stellaria Holostea, Viola silvestris, Biscutella raphanifolia, Herniaria hebecarpa, Geranium malvœflo- rum, G. atlanticum, G. bohemicum, Geum urbanum, G. silvaticum, Sorbus torminalis, Coronilla atlantica, Potentilla micrantha, Sani- cula europœa, Physospermum acteœfolium, Heracleum atlanticum en feuilles, Doronicum scorpioides var. sans ligules, Senecio Perral- derianus Lysimachia Cousiniana, Lamium flexuosum, Myosotis macrocalycina, Scutellaria Columnœ, Veronica montana, Euphorbia amygdaloides, Daphne Laureola, Platanthera montana, Festuca drymeia, etc. Nous nous trouvons là entre trois hautes montagnes, malheureuse- ment nous avons laissé nos vivres au col de Kefrida, et d'ailleurs il serait indispensable de camper pour les visiter toutes. La végétation y est trop peu avancée. Ce serait une expédition à reprendre avec un matériel de campement. Nous commençons la descente en récoltant le Cynoglos- sum nebrodense, et nous regagnons le col de Kefrida, d’où nous allons visiter une forêt de Chênes-Lièges où nous trouvons abondamment l’A- juga reptans, bien rare en Algérie. Enfin nous rentrons à Sidi-Rehan. Le 7, nous partons pour Ziama où nous trouvons le Trifolium isthmo- carpum, type qui sera désormais abondant jusqu’à La Calle, tandis qu’en deçà on ne trouve que le Tr. Jaminianum. Le 8, nous partons pour la maison forestière de Guerrouch. En lon- geant le massif déboisé du djebel Hadid, nous trouvons dans un ruisseau Orchis maculata L., bien caractérisé et non encore signalé dans les Catalogues algériens. Nous le retrouverons fréquemment dans le reste de notre voyage; il est assurément bien voisin de l’Orchis latifolia. Avec lui pousse le Campanula alata Desf. L’Aune, si rare près d'Alger, commence à devenir commun sur le bord des ruisseaux et dans les forêts. Le Quercus coccifera Desf. devient un très grand arbre. La végétation revêt un caractère européen de plus en plus marqué; les forêts deviennent de plus en plus denses, partout coulent de frais ruisseaux, et dans les clairières se trouvent de riches prairies. De Bougie à La Calle on trouve d’aussi belles forêts que dans n’importe quelle région de France. Nous traversons de belles forêts de Lièges où la Fougère aiglière forme des peuplements denses, hauts de 1 à 2 mètres, qui étouffent tous 304 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. les jeunes Chènes venus de semis. Ces fougères incinérées donneraient un engrais potassique de grande valeur. Nous arrivons à la plâtrière abandonnée d’Aïn-Teboula. Nous voyons là les Arabes jeter leur fumier à la rivière pour s’en débarrasser! nous verrons ce fait se reproduire plus d’une fois. Nous déjeunons à l'ombre de grands Cerisiers sauvages chargés de fruits mürs, au bord de la rivière. La abondent les Fedia sulcata et decipiens de M. Pomel, qui ne sont peut-être que des varia- tions extrêmes des F. Cornu-copiæ et Caput-bovis. Il y aura lieu de chercher plus tard si elles n’y sont point reliées par des intermé-, diaires. Nous montons ensuite vers Guerrouch à travers de splendides forêts. Le Liège a désormais fait place à de hautes futaies de Chênes Zen (Quercus Mirbeckii). Ces arbres sont très droits et très hauts et en peuplements très denses. Aux Chènes se mêlent l’Aune, l’Acer cam- pestre, l'A. obtusatum, le Laurus nobilis, le Cerisier, la Vigne sau- vage, etc. Le magot y est très abondant. Dans le sous-bois se trouve une végétation très particulière : Rubus atlanticus Pomel, belle espèce à fruits rouges, Digitalis atlantica Pomel, Mœhringia stellarioides Cosson et Durieu, très grande espèce simulant dans les sous-bois une petite Pervenche blanche, Stellaria Holostea, Myosotis macrocalycina, Lysimachia Cousiniana, Phœnixopus muralis var., Crepis patula, Viola silvestris, Helianthemum Tuberaria, Magydaris panacina, Eupatorium cannabinum, Platanthera montana, Orchis maculata, O. mascula, etc. Puis, vers la maison forestière et au-dessus, Delphi- nium silvaticum Pomel et Polygala nemorivaga Pomel, deux bonnes espèces peu connues; Pedicularis numidica, Eudianthe corsica, Silene neglecta commun dans tout l'Est, Euphorbia amygdaloides, Lepidium acanthocladum, Circæa lutetiana, Arabis pubescens et un très beau Vicia à fleurs d’un jaune-rouille en grappes multiflores, très voisin du Vicia ochroleuca Tenore et n’en différant guère que par la longueur des dents du calice. C’est le Vicia ochroleuca de la Flore de l'Algérie. Il est très différent du Vicia atlantica Pomel qui pousse avec lui; nous proposons de le nommer Vicia baborensis. Le 9, nous allons de Guerrouch à El-Ma-Berd par une belle route forestière qui, tout en suivant à peu près les crêtes, reste pendant 18 kilomètres sous d'épaisses forêts où nous dérangeons quelques familles de sangliers. Nous y récoltons, outre les plantes déjà citées : Silene Choulettii, Viola Munbyana, Sorbus torminalis, Epimedium Perralderianum en fleur et en fruits, Pæonia atlantica, et dans un ruisseau, avant de tourner sur le versant d'El-Ma-Berd, un beau Cycla- men en fleur, au moins voisin du Cyclamen vernum Lobel et ainsi dé- terminé par MM. Cosson et Doumet qui l'avaient déjà trouvé au Babor en BATTANDIER ET TRABUT. — VOYAGES BOTANIQUES. 305 1881 (1). On observe aussi dans ces mêmes bois un Seriola très curieux, vivace comme le Seriola lœvigata Desf., mais extrêmement hispide et à écailles du péricline au moins aussi hérissées que celles du Seriola œtnensis. Il y aurait certainement lieu d'en faire une espèce si l'on ne trouvait en Kabylie des formes intermédiaires entre cette plante et le Seriola lœvigata. C'est notre variété baborensis de la Flore de l'Algérie. Nous récoltons ensuite notre Linaria baborensis de la Flore de VAI- gérie (cette plante n'est qu'une variété montagnarde du Linaria pini- folia de Poiret que nous trouverons bientôt à La Calle), le Digitalis atlantica, le Pedicularis numidica, le Doronicum scorpioides, le Tussi- lago Farfara àla source même d'El-Ma-Berd, V Arabis Pseudo-Turritis, Endymion patulus, Orchis Markusii, le Cephalanthera ensifolia, les Geranium atlanticum et malvæflorum, les Genista ulicina et tricuspidata, etc. Sur tous les sommets le Chêne Zen fait place à l'Afarès (Quercus castaneœfolia). Partout où ce dernier descend jusqu'au contact du Chêne-Liège, il forme avec lui de nombreux hybrides. Le 10, nous allons à Djidjelli et nous commençons à trouver le Tolpis barbata qui devient commun jusqu'à La Calle et se mêle au Tolpis umbellata, qui existe seul plus à l'Ouest. Le Peplis Portula devient également fréquent dans les mares. Nous passons à travers de grandes broussailles d'Erica scoparia, Genista numidica, etc., et après le gué de l'oued Kessir, nous entrons dans une forêt de Pinus maritima. Au bord de la mer nous voyons quelques pieds de Juniperus macrocarpa. Nous restons deux jours à Djidjelli, tant pour explorer les environs que pour préparer nos récoltes. Dans le port, nous faisons une ample récolte d'Algues marines pour notre collègue et ami Debray, professeur à l'École des sciences. Nous récoltons ensuite autour de la ville : Cata- podium siculum, Ruppia rostellata, Lotus hispidus et formes voisines : assez curieuses, une très remarquable variété du Rumex bucephalo- phorus à fruits larges de 1 centimètre et fortement indurés. Cette plante se reproduit très bien de culture. Le Laurentia Michelii est très commun dans tout l'Est. Nous remarquons encore Radiola linoides, Achillea ligustica, Borrago longifolia, Vitis vinifera, Vicia altissima, V. bithy- nica, Lonas inodora, Calendula suffruticosa, Pistorinia intermedia, (1) Les jeunes feuilles de ce Cyclamen sont couvertes d’une pubescence papilleuse qui disparait plus tard. Il a un mode de végétation des plus remarquables. Les feuilles commencent à pousser à l’automne; mais au lieu de se développer comme des feuilles ordinaires, elles s’enfoncent profondément dans le sol comme des racines. Le limbe reste rudimentaire, mais le pétiole se renfle à mesure qu'il descend. Elles passent ainsi tout l'hiver, qui est fort rude dans la région. Au printemps, lorsque la végétation repart, le géotropisme du pétiole change de sens; celui-ci forme sous terre un coude à angle aigu et le limbe toujours rudimentaire remonte peu à peu, puis émerge du sol et se développe. Ces pétioles peuvent ainsi s'enfoncer à 15 centimètres et plus. t XXXVIII. (SÉANCES) 20 306 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. Malope malacoides, etc. Le Populus alba de Djidjelli est très semblable à la forme généralement répandue en France; le Convolvulus Durandoi Pomel, moins puissant qu'à Alger, devient commun ; et nous le retrou- verons jusqu'à La Calle, où Desfontaines l'avait recueilli sans le dis- tinguer du C. arvensis. Il est remarquable que, dans ces régions, il fleurisse en juin, tandis qu'à Alger sa floraison ne dure ordinairement que de janvier à mai. Le Vincetoxicum officinale est représenté à Djidjelli par une forme très élancée (V. Fradini Pomel). A signaler encore une variété de l’Armeria mauritanica à capitules bien plus petits. : Aux environs de Djidjelli on exploite beaucoup, depuis une douzaine d'années, le Chêne-Liège comme écorce à tan. C’est là une industrie aussi florissante que néfaste pour la colonie. Les indigènes ne tirant aucun parti du liège sont enchantés de vendre leurs arbres à un prix très modique (1 fr. à 3 fr.). L’exploiteur de tan rase leurs forêts, vend l'écorce et convertit le bois en charbon, après quoi l’indigène enchanté d’avoir réalisé un petit pécule met les chèvres sur l'emplacement de sa forêt. Dès lors plus de repousse possible et, au bout d’un temps plus ou moins long, le sol se stérilise, se ravine et se dénude. Ces mêmes arbres vendus 1 franc ou 1 fr. 50 rapporteraient 40 à 50 centimes de liège par an s'ils étaient exploités dans ce but. Le bénéfice des marchands de tan est tel qu’ils rasent même parfois à l'improviste les forêts de l’État, sûrs que les procès ne leur enlèveront pas tous leurs bénéfices. Il est assurément bien regrettable que nos forêts de Chènes-Lièges n'aient pas été aménagées et mises en rapport dès le début de la con- quête. L'État eùt tiré des revenus considérables, et la colonisation y eùt beaucoup gagné; mais, bien que le Liège constitue la principale richesse forestière de l’Algérie, ce n’est pas la seule. Les forêts de Guerrouch, d'El-Ma-Berd, de Yakouren, d'Akfadou, etc., eussent facilement pu fournir en excellent Chêne toutes les traverses nécessaires aux chemins de fer algériens. Le seul reproche que l'on fasse au bois de Chêne Zen est presque un éloge, c'est son trop de dureté qui rend le travail plus pénible pour les ouvriers. L'Algérie tire tout son bois d'Europe, alors qu'elle pourrait en exporter. L'Eucalyptus, qui vient si facilement et dont certaines espèces donnent d'excellents bois, n'a encore reçu aucune utilisation. De Djidjelli nous nous diri geons vers le djebel Tamesguida, montagne du massif des Babors haute de 1650 mètres, bien boisée et non encore visitée par les botanistes, Nous allons coucher chez le cheick des Beni- Hadjis. Les environs du village, très secs et très påturés, nous offrent peu de chose : Allium tauricum, Tussilago Farfara, Phelipœa BATTANDIER ET TRABUT. — VOYAGES BOTANIQUES. 307 Schultzii parasite sur le Thapsia, et sur un rocher : Silene velutina, Stachys numidica, etc. Le 13, nous partons de grand matin pour la montagne. Avant d'entrer dans les forêts, nous voyons le Scilla anthericoides en feuilles. Dans la forêt, composée surtout de Chênes Zen et Afarès et semblable à celle de Guerrouch, nous notons : Arabis Pseudo-Turritis, A. sagittata, A. pu- ` bescens, Sinapis pubescens, Silene quinquevulnera, Stellaria Holostea, Viola Munbyana, Acer campestre, A. obtusatum, Vicia atlantica, Rubus atlanticus, Lonicera etrusca, Linaria baborensis, Phlomis Bovei, Nepeta multibracteata, Teucrium atratum, Seriola baborensis, Cerinthe gymnandra, Serapias cordigera, Orchis Markusii, O. mas- cula, O. patens, O. acuminata. Bientôt nous arrivons à un lac très pittoresque où nous récoltons tout d'abord le rarissime Jsoetes Perral- deriana (qui n'était connu qu'à la fontaine de Tala Semda, au col d'Akfadou oü nous sommes vainement allés le chercher depuis), ensuite Ranunculus aquatilis var., Trifolium micranthum, Valeriana tube- rosa, Valerianella olitoria, Rumex tuberosus, Rumex bucephalopho- rus (mème variété qu'à Djidjelli), Orobanche Galii var., Anthriscus mollis, Umbilicus pendulinus, Cerastium brachypetalum, C. obscu- rum, etc. Nous nous dirigeons ensuite vers le pic en cueillant : Vale- rianella Morisonii, Biscutella raphanifolia, Smyrnium rotundifolium, Senecio Perralderianus, Doronicum scorpioides, une belle variété de VArmeria Choulettiana et une magnifique espèce nouvelle du genre Thlaspi qui sera décrite et figurée plus loin. Tout à fait au sommet se trouve un bel Anthemis vivace et gazonnant à feuilles fortement argen- tées-soyeuses et à grandes fleurs. Cette plante, du groupe de l'A. mon- tana, est très semblable à PA. Columnæ, mais celle-ci n'a pas de ligules. Notre Thlaspi est assez commun sur le sommet avec Th. Tin- nœæanum, Th. perfoliatum, Bivonœæa lutea, Alyssum luteolum, Ame- lanchier vulgaris, Scleranthus verticillatus, Aphanes cornucopioides, Jasione sessiliflora, Seriola lævigata forme glabre, Anthemis montana, Arabis albida, Selinopsis montana, Cerinthe gymnandra, etc. Nous redescendons aux Beni-Hadjis d’où nous partons le lendemain pour Mila, regrettant de ne pouvoir camper au Fedj-Feidoulès pour vi- siter la montagne voisine, Sur la route abondent : Notobasis syriaca, Salvia bicolor, Retama sphærocarpa. De Mila à Constantine nous trouvons Centaurea Schouwii, Ecballium Elaterium dioïque, ete. Le Cynara Cardunculus commence à devenir très commun. Le 15, nous arrivons à Constantine, La flore de Constantine est trop connue pour que nous énumérions toutes nos récoltes qui ont été des plus fructueuses gràce à notre zélé et savant guide, M. le vétérinaire militaire Julien. Nous avons visité les 308 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. cascades du Rhumel et Sidi-Mecid, le Mansourah et le djebel Ouach, le Polygone et la butte du télégraphe de Sétif. Le vaste massif du djebel Ouach, entièrement déboisé de nos jours, dut avoir jadis une flore très riche dont témoignent encore un grand nombre d'espèces devenues très rares et qu'on ne retrouve mème pas tous les ans : Trifolium Xatardi, Anagallis crassifolia, Callitriche truncata, un Specularia peut-être nouveau, Euphorbia pilosa, etc. Toutes ces plantes ont été trouvées par M. Julien. Nous y avons noté en . outre bien des plantes intéressantes : un Armeria bien difficile à rame- ner aux formes de V'A. Choulettianu, A. longevaginata Batt. (Flore de l'Algérie), une forme extrêmement grêle de l’Arenaria cerastoides, la forme typique de l’Inula montana (et non sa variété calycina généra- lement répandue en Algérie), un Stachys à fleurs roses, très voisin du Stachys hirta et qui nous a paru un hybride de cette espèce et du Stachys Duriæi, Convolvulus Durandoi, Echium calycinum, Verbas- cum numidicum, Ranunculus sceleratus, Microcala filiformis, Poly- gonum amphibium, Trifolium Leucanthum, Medicago Sorrentini, Eudianthe corsica, Œnanthe silaifolia, etc. En descendant sur le Mansourah nous récoltons le Silene cirtensis Pomel, S. nocturna var. lasiocalyx Soyer-Villemet et Godron, que nous considérons comme une espèce légitime. Au Polygone, M. Julien nous conduit à la localité d'un Ononis que dans notre Flore nous n'avions pas osé séparer de l'O. hirta Desf. et que M. Cosson avait jadis déterminé à tort O. serrata Forsk. (Société dauphinoise, n° 3590, 1881). Cette plante doit certainement constituer une espèce nouvelle pour laquelle nous proposons le nom d'O. cirtensis. Ce n’est qu’à grand’peine que nous pouvons en retrouver un seul pied en fruits, mais nous avons pu la cultiver. Sur la butte du télégraphe de Sétif, nous avons aussi récolté quelques plantes intéressantes : Cardun- cellus Choulettianus, C. atlanticus, Serratula pinnatifida, Anthemis tuberculata. De Constantine, le 18 au matin, nous allons à Condé-Smendou; de là nous gagnons à mulet la maison forestière des Mouïas, par le chemin des crêtes. A Smendou, le Rumex Patientia, non signalé dans les Cata- logues algériens, parait tout à fait spontané; nous le retrouverons aux Mouïas et ailleurs. A Bizot, le Galega officinalis est abondant. De Smen- dou au Kef-Sidi-Dris, le Cynara Cardunculus couvre littéralement le sol et atteint des proportions gigantesques. Il faut avoir vu cette région pour comprendre ce qu'ont rapporté les historiens romains de la fécon- dité du sol de l'Algérie. Dans toute la province de Constantine on peut dire que la fécondité du sol est proportionnelle à la vigueur et à la den- sité du Cynara Cardunculus; il n'existe d’ailleurs que dans les sols BATTANDIER ET TRABUT. - VOYAGES BOTANIQUES. 309 riches. Ces belles terres des Mouïas sont occupées par des indigènes qui les cultivent à la vérité, mais sont loin de leur faire produire tout ce qu'elles pourraient donner. Sur tout le trajet de Smendou aux Mouïas, le Carduus numidicus remplace le Carduus macrocephalus. Au Kef-Sidi-Dris, nous trouvons le Fumaria atlantica, le Trifolium leucanthum, etc.; plus loin, deux formes d'Eudianthe corsica, dont une rappelle par la forme des pétales VEudianthe lœta, Ophioglossum lusitanicum, Galium palustre, He- lianthemum Tuberaria, Silene neglecta, etc. Dans la forêt des Mouïas, composée surtout de Chênes Zen et de Chênes- Lièges, nous trouvons un très grand Stachys à fleurs d'un rose très påle du type du Stachys marrubiifolia, mais plus grand dans toutes ses parties. Nous avons pensé que ce pouvait être un hybride des St. mar- rubiifolia et hirta; sinon ce serait une espèce nouvelle. Nous y récol- tons encore Ononis arborescens, Rubus atlanticus, Linaria baboren- sis, Aristolochia paucinervis, Microcala filiformis, Lepidium acan- thocladum, Peplis Portula, Achillea ligustica, etc. Le 19, nous escaladons le Kef-M'sid-el-Aicha, montagne très escarpée déjà visitée par le D" Reboud. Nous y récoltons : Santolina canescens, Ruta bracteosa, Convolvulus mauritanicus, Verbascum numidicum, Rhamnus prostrata, Stachys numidica, Erodium asplenioides Cosson et Durieu (an Desf.?), Sinapis indurata, Poa alpina, Arabis albida, Acer monspessulanum, Pistacia atlantica, Allium roseum var. bulbi- ferum, Asphodeline lutea, Thymus Munbyanus var., Silene velutina, Senecio humilis, Calamintha alpina, Calendula marginata, Valeria- nella olitoria, Fedia sulcata, Prunus prostrata, Erysimum grandi- florum, Alyssum montanum, Sinapis pubescens, Psoralea bitumi- nosa, Selinopsis montana, Senecio nebrodensis, une curieuse variété de V'Ononis Columnœ à très grandes fleurs, l’Aira cespitosa, etc. Le soir mème nous rentrons à Constantine, et le 20 nous partons pour Bône. Le Medicago sativa à fleurs jaunes est fréquent dans la province de Constantine. Nous nous arrêtons pour déjeuner à Hammam-el-Mes- koutine, oü nous sommes heureux de trouver en bon état le véritable Statice globulariœfolia Desf., qui n'existe que là, et que l'on a voulu bien à tort retrouver en France et ailleurs. Dans la cour de l'établisse- ment thermal nous admirons un Pistacia atlantica, dont la ramure couvre un cercle de 9 mètres de rayon et dont le tronc laisse découler des larmes de térébenthine à demi solide. Nous nous étendrons peu sur la flore bien connue de Bône; nous signa- lerons seulement, au cap de Garde, un remarquable Dianthus, voisin du D. Caryophyllus que nous dédions à notre regretté ami Aristide Letourneux qui avait si bien exploré ces régions. Près de Bône, nous 310 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. trouvons deux pieds en fruits mûrs du Rumex maritimus non encore signalé en Algérie, nous récoltons sur les bords de la Seybouse : Allium Duriæanum, Statice Limonium, Statice Fradini, etc. A l'Edough, parmi les plantes peu connues, nous citerons : Polygala nemorivaga Pomel, Delphinium silvaticum Pomel, Teucrium atratum Pomel, Sagina procumbens, une variété à feuilles simples du Scrofularia læ- vigata, etc. Le 23 au soir, nous partons pour La Calle où nous visitons tout d'abord les rochers du bord de la mer, nous y trouvons en pleine florai- son le magnifique Statice spathulata Desf., et avec lui bien des plantes intéressantes : Silene sedoides, S. nicœensis, S. rosulata, Frankenia Boissieri, Anthyllis Barba-Jovis, Lotus Salzmani, Thapsia polygama, Viræa asplenioides, Andryala nigricans Poiret (qui est bien voisin de VAndryala sinuata), Pistorinia intermedia, Erythræa Centaurium bien différent de la variété suffruticosa commune en Algérie, Anthemis maritima, Sideritis romana, Stachys marrubiifolia, Juniperus ma- crocarpa, Asplenium marinum, etc. . Le soir nous explorons les bords du lac Houbeira. Sur la route qui va de La Calle au lac, dans la forêt de Chênes-Lièges, nous voyons : Hyperi- cum afrum non encore fleuri, Delphinium silvaticum, Teucrium atra- tum, Eryngium Bovei, Tetragonolobus biflorus à très petites fleurs, Euphorbia amygdaloides, Thymus numidicus. Le lac est entouré de trois côtés par des forêts de Chênes-Lièges : le quatrième côté, qui longe la route, est occupé par des prairies marécageuses où nous herborisons. Ces prairies contiennent en abondance le Linaria pinifolia de Poiret (sub Antirrhino) et l’Armeria spinulosa Boissier, espèce très peu connue et qui malheureusement n’est plus en fleur ; cette plante paraît réunir les sections Macrocentron et Plagiobasis. Nous sommes heureux d'y trouver le vrai Cyperus pallescens de Desfontaines, excellente espèce, s’il en fut, que l’on a bien à tort rapporté au C. longus L., faute d’avoir su le retrouver; il est spécial à cette localité. Cette espèce est rare même dans son unique station connue et, quoique mêlé au Cyperus longus, il ne présente avec lui aucun intermédiaire. Il s’en distingue par ses feuilles très peu développées, par ses grosses hampes arrondies, obscurément trigones à faces convexes et à angles très arrondis, jamais triquètres comme dans le C. longus. Les feuilles florales sont toujours plus courtes que l’anthèle, ce qui est en rapport avec la brièveté remar- quable du limbe des feuilles ordinaires. A signaler encore.: Ranuncu- lus intermedius, Peplis Portula, P. hispidula, Helosciadium crassipes, Hippomarathrum Bocconei, Galium palustre, Isnardia palustris, Myriophyllum alterniflorum, Alisma repens, etc. Les bords du lac sont couvert de fruits de Trapa natans rejetés par les eaux; les ruis- BATTANDIER ET TRABUT. — VOYAGES BOTANIQUES. 311 seaux très poissonneux qui se déversnet dans le lac sont couverts de Nuphar luteum. Le lendemain nous allons visiter le lac Tonga ou El Hout, et Poued Messida. En arrivant près du lac, nous sommes frappés de voir toutes les mares couvertes d'une plante non fleurie qui nous paraît ètre PHydro- charis Morsus-ranæ, non signalé en Algérie. Nous admirons les épaisses forêts tourbeuses d'Alnus viridis qui entourent le lac et où la lumière du jour pénètre à peine. Sous leur épais ombrage on ne trouve guère d'autre plante que l’Aspidium unitum, encore n'y fructifie-t-il jamais. Aux Aunes sont mêlés quelques Frènes et quelques Peupliers noirs. Le Rhamnus Frangula y est assez abondant. Sur le bord de ces forêts on trouve de grandes Fougères : Osmunda regalis, Pteris aquilina et diverses plantes : Polygonum Hydropiper très commun, Jsnardia pa- lustris, Roripa amphibia, etc. Dans le lac même abondent : Nymphœa alba, Nuphar luteum, Trapa natans, Potamogeton oblongus, etc. Ces forêts s'avancent très loin dans le lac, les Aunes végétant dans une tourbe demi-liquide dont nous ne pouvions trouver le fond avec de longues perches. Il est à peu près certain que la culture du Bambou donnerait de bons résultats dans cette région. A l'embouchure de l’oued Messida nous espérions trouver deux plantes : le Sisymbrium malcolmioides Cosson et Durieu et Matthiola sinuata var. numidica du Compendium Floræ Atlanticæ, qui, d’après E. Cosson, serait peut-être une espèce nouvelle. Pour le Sisymbrium il était trop tard, et les plus minutieuses recherches n’ont pu nous faire trouver le Matthiola. La flore était à peu près celle de La Calle, nous y avons récolté : Statice spathulata, St. virgata, St. Fradiniana, etc. Nous avions d’abord l'intention de gagner la Tunisie par Aïn Draham, mais la saison était si avancée que nous préférons revenir dans la région montagneuse des Babors. En revenant de La Calle à Bône, nous remarquons l’abondance du Butomus umbellatus dans les grands marais qui bordent la route vers le 41° kilomètre et un pied de Solanum sodomeum loin de toute cul- ture. De Bône nous nous rendons à Sétif pour explorer le djebel Meghris, montagne de plus de 1700 mètres sur laquelle nous n'avons aucun ren- seignement botanique. Les Hauts-Plateaux que nous traversons, riches en prairies et en céréales, ont pour plantes caractéristiques, outre le Cy- nara Cardunculus, VEryngium campestre et le Centaurea acaulis. A l’oued Zenati nous retrouvons le Rumex Patientia. Puis tout à coup, vers Telergma, apparaît une flore différente, beaucoup plus maigre, caractérisée par l’'Othonnopsis cheirifolia. La stérilité relative d’une grande partie des Hauts-Plateaux est due à la présence d’une couche de 312 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. tuf calcaire à une faible profondeur. Cette couche varie beaucoup d'épaisseur et même de profondeur, parfois elle est presque superfi- cielle et son épaisseur ne dépasse pas 1 ou 2 décimètres; les terrains oü il en est ainsi peuvent facilement être défoncés et rendus à la cul- ture. La flore de ces terrains, bien que pauvre d'aspect, est assez riche en espèces; à la Mechta-el-Arbi, nous notons à l'arrêt du train : Salvia phlomoides, Catananche cespitosa, Asphodelus fistulosus, Sideritis virgata, Hedysarum pallidum, Santolina squarrosa, Inula montana, Diplotaxis erucoides, Galium verum, Artemisia Herba-alba, etc. A Sétif, où la saison est bien avancée, nous trouvons encore près dela ville : Ranunculus procerus, Hypecoum pendulum, Glaucium corni- culatum var. fulvum, Alyssum serpyllifolium, A. montanum, Mori- candia suffruticosa, Matthiola lunata, Helianthemum Fontanesi, Gypsophila compressa, Erodium guttatum, Paronychia aurasiaca, Ononis Natrix, O. biflora, Melilotus macrocarpa, Medicago sativa à fleurs présentant toutes les nuances du jaune au violet, Medicago secun- diflora, Astragalus geniculatus, Anthyllis tragacanthoides, Poterium alveolosum, Eryngium campestre, Thapsia villosa, Th. garganica, Elœoselinum Fòntanesi, Daucus crinitus, Anthemis tuberculata, Sene- cio giganteus, Santolina squarrosa, Othonnopsis cheirifolia, Micro- lonchus Duriœi, Centaurea acaulis, C. parviflora, Carthamus hele- nioides, C. calvus, Carduncellus Choulettianus, Carlina involucrata, Silybum Marianum, S. eburneum, Asterothrix hispanica, Leontodon helminthioides, Catananche cespitosa, Androsace maxima, Convol- vulus mauritanicus, Rochelia stellulata, Thymus ciliatus var., Teu- crium Chamœdrys, Zizyphora hispanica, Ajuga Chamæpitys, Passe- rina virgata, Stipa parviflora, etc. Le Galium verum L. est assez commun dans les Hauts-Plateaux sétifiens; cette espèce s'y trouve mêlée au Galium tunetanum qui n'en diffère que par la couleur de ses fleurs, au contact des deux plantes on trouve tous les intermédiaires. L'abondance du Medicago sativa à l'état sauvage dans les Hauts-Plateaux, et en par- ticulier dans la région sétifienne, montre quel parti l'on pourrait en tirer pour les prairies artificielles. Une autre plante bien intéressante de la région sétifienne, c'est un grand Allium à fleurs vertes du groupe de PA. Ampeloprasum, mais constituant évidemment une espèce distincte. Il est bizarre qu'il n'ait pas encore été remarqué, car il n'est pas très rare dans les blés. Nous avons cultivé cet Allium, et une étude très attentive nous a démontré son identité avec l'Allium Pardoi Loscos, figuré dans les Hlustrationes Florœ hispanicœ de M. Willkomm, tab. xcvi. De Sétif, nous nous rendons à Aïn Abessa, au pied du Méghris. Nous y trouvons une forme de l’Armeria atlantica Pomel à capitules très BATTANDIER ET TRABUT. -- VOYAGES BOTANIQUES. 313 piquants qui nous font saigner les doigts, et tout près le Pirus longipes, qui n'était connu avec certitude que dans l'Aurès; mais, sur ce pointtrès pâturé, il n'existe qu'à l'état de buisson, nous ne Pavons d'ailleurs vu qu'en feuilles. Nous récoltons encore Reseda Duriœana, Silene italica, Prunus prostrata, Tetragonolobus siliquosus, une variété à petits fruits du Medicago orbicularis, etc. Le 1° juillet, nous faisons l'ascension du Méghris, montagne entière- ment déboisée et d'aspect assez ingrat. En montant, nous récoltons : Ranunculus procerus, Fumaria atlantica, Paronychia capitata, Vicia atlantica, V. onobrychioides, Prunus prostrata, Cotoneaster nummularia, Selinopsis montana, Lonicera etrusca, le bel Anthemis du sommet du Tamesguida, Santolina canescens, Senecio giganteus, S. nebrodensis, Othonnopsis cheirifolia, Lactuca virosa, Leontodon Balansœ, Knautia arvensis, Brunella parviflora, Calamintha gra- natensis, Lamium longiflorum, Verbascum numidicum, etc., et nous atteignons les vastes plateaux qui couronnent le Méghris. Le Méghris est le type d'une série de montagnes gréseuses qui, une fois déboisées, ne souffrent pas trop du ravinement; car il s'y développe un épais gazon de Graminées qui retient les terres et forme de vastes et maigres prairies présentant çà et là des sources tourbeuses. Tels sont le djebel Ouach, le Dréat, etc. Les montagnes schisteuses, au contraire, une fois dénudées, perdent vite leur terre végétale et prennent un aspect désolé. Nous trouvons sur ces plateaux une abondante broussaille de Pirus longipes qui se prolonge assez bas sur les flancs de la montagne. Nous n'avons pu y trouver ni une fleur, ni un fruit; ce n'est donc que par la comparaison des feuilles que nous le rapportons au Pirus longipes. Il avait été presque entièrement dénudé par une chenille, alors à l'état de papillon. Cette chenille avait ravagé tous les Poiriers, Pommiers et Pruniers des jardins d'Aïn Abessa. Parmi les autres plantes du Méghris, nous citerons: Myosurus minimus, Ranunculus lateriflorus, Lepidium acanthocladum et L. calycotrichum, Alyssum montanum, Polycarpon Bivonœ, Scleranthus verticillatus, Herniaria glabra, H. hirsuta, Trifolium ochroleucum, Prunus spinosa, Potentilla recta, Cratæqus Azarolus, Rosa montana var., Spirœa Filipendula, Sedum nevadense, Jasione sessiliflora, Centaurea amara, Evacidium Heldreichii, Heli- chrysum lacteum, Hieracium Pilosella, Myosotis stricta, Thymus lanceolatus, Thymus Munbyanus, Nepeta multibracteata, Armeria Choulettiana,un Linaria semblant établir le passage entre les L. hete- rophylla et pinifolia, etc. Rentrés à Aïn Abessa, nous partons le soir même pour El Hammam, d’où nous pensons visiter les gorges du 314 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. Guergour qui nous avaient été vivement recommandées par M. Letourneux qui y avait trouvé le Gui et le Buis, si rares en Algérie. Les environs d'El Hammam sont remplis de ruines romaines impor- tantes, mais totalement grillés par le soleil. Le lendemain, nous avons traversé les gorges du Guergour et sommes rentrés à El Hammam par le djebel Tafat. Ces gorges, comparables à celles du Rhumel à Constantine, forment un couloir étroit dont les parois à pic ont plusieurs centaines de mètres de hauteur. Ce couloir est occupé par le lit de l’oued bou Sellam, qu’il nous faut traverser treize fois dans l’espace de 3 kilo- mètres. Ce trajet, toujours difficile, est souvent périlleux. Même en cette saison nos mulets ont de l’eau jusqu’au ventre. A l'entrée de la gorge se trouve l'établissement thermal d'El Hammam. Ses sources tièdes seu- lement et faiblement minéralisées ont dû posséder jadis une tout autre activité, comme en témoignent les roches travertineuses du voisinage tout à fait semblables à celles d'Hammam-el-Meskoutine. Ces roches sont couvertes de belles touffes de Campanula filicaulis var., commun dans toute la gorge. Nous trouvons successivement : Prunus prostrata, Micromeria filiformis, Fumaria numidica, Poly- gala saxatilis, Linaria flexuosa, Putoria calabrica, Ephedra grœca. Bientôt une forte odeur de Buis nous annonce cette plante que nous ne tardons pas à trouver en grande abondance. C’est évidemment l’insuffi- sance de fraîcheur et d'humidité qui rend le Buis si rare en Algérie. Le Buis d’Algérie paraît se rapporter à la variété longifolia que l’on trouve aussi en Orient. Nous récoltons ensuite : Scabiosa crenata, Brassica Gravine, Solidago Virga-aurea, Draba hispanica et enfin, au bout de la gorge, le Gui, toujours sur le même Pistacia atlantica où l'avait vu M. Letourneux. A signaler encore dans les fentes des rochers l'Amandier, bien évidemment Spontané. Le Scabiosa crenata et le Draba hispanica, qui ne descendent pas d'ordinaire au-dessous de 1600 mètres, se trouvent dans cette gorge à une très faible altitude, probablement à cause des conditions particulières de fraîcheur qu’elles y trouvent. Sur les pentes du djebel Tafat, nous notons : Stachys hydrophila Boissier que M. Letourneux avait déjà trouvé chez les Beni-Abbès, Pyrethrum corym- bosum, Serratula pinnatifida, Fumana Spachii, Hedysarum Nau- dinianum, ete. En rentrant à Alger, nous voyons avec plaisir, à Aïn Rouha, le Fraisier et le Framboisier se naturaliser autour des jardins irrigués par la source et le Noisetier donner des fruits abondants. BATTANDIER ET TRABUT, — VOYAGES BOTANIQUES. 315 IV Voyage à Ténès et à Oran fin juillet. Ce voyage avait surtout pour but l'étude des Statice et d'un Atriplex de Bou Hanifia que nous avions vu à diverses reprises depuis le chemin de fer et quinous avait paru nouveau. Au cap Ténez, nous tenions surtout à voir un remarquable type de Statice découvert depuis quelques années par M. Letourneux et n'ayant pas l'inflorescence des Statice. M. Cosson avait distribué cette plante sous le nom de Statice Letourneuxii, mais elle était restée inédite. Nous avons fait pour elle dans la Flore de l Al- gérie une section nouvelle du genre Statice, la section Aristidella. Nous avons pu l’étudier sur le vif, la cultiver et la répandre abondam- ment dans les collections. Sur la route d'Orléansville à Ténez, nous avons vu en fleur au col de Kirba le beau Cirsium kirbense Pomel. A Ténez et au cap Ténez nous avons encore trouvé : Statice cyrtostachya de Girard (non aliorum d'après M. Pomel), St. oxylepis, Paspalum distichum, Calendula Balansœ, etc. Le Myrte ne parait pas dépasser Ténez dans la direction d'Oran. A Perregaux, nous ne trouvons plus que quelques plantes de fin de saison : Daucus parviflorus, Ononis pubescens, Allium Cupani, Arte- misia Herba-alba, Delphinium peregrinum, Lavandula multifida, Echinops strigosus, Verbena supina,etc. Dans la plaine, en dehors des irrigations, il ne reste comme verdure que les Tamarix de la forêt dont les troncs crevassés et couverts de loupes dépassent souvent 1 mètre de diamètre. Très exploitée comme bois de chauffage, cette forêt, exclusi- vement formée par les Tamarix gallica et africana disparait, rapide- ment. Le sous-bois est formé par l'Atriplex Halimus, ressource pré- cieuse pour les troupeaux. Le Crozophora tinctoria et les divers Amarantus du pays y abondent. A Bou Hanifia, nous avons le plaisir de trouver en abondance notre Atriplex, type nouveau rappelant tout à fait le Chenopodium opulifo- lium et que pour cette raison nous nommons Atriplex chenopodioides. Nous y récoltons aussi le Statice leptostachys Pomel, très grande espèce voisine du St. delicatula De Gir. A Oran, nous pouvons étudier sur le vif les nombreux Statice décrits dans cette région et en rapporter des échantillons vivants pour les com- parer avec les Statice du jardin botanique. Nous pouvons ainsi constater que le Statice pyrrholepis Pomel des chotts est réellement distinct des Statice delicatula et globulariœfolia, auxquels il a été tour à tour rap- porté. Il se rapproche surtout du St. delicatula, mais il a les corolles plus grandes. Nous avons aussi constaté, comme nous l'avait déjà fait 316 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. prévoir l'examen de l'herbier Boissier, que le Statice cymulifera Boissier n'existe pas en réalité et a été décrit sur des formes du St. gummifera DR. et d'autres du St. sebkarum Pomel, qui est le St. cyrtostachya de Durieu et de Boissier, mais non de de Girard, d'après M. Pomel. M. Pomel regarde comme étant le St. cyrtostachya de Girard une plante des Bains-de-la-Reine que nous récoltons aussi et que nous avions déjà vue au cap Ténez. Cette plante a été déterminée, dans le Prodrome, St. mi- nutiflora Gussone. Elle en est certainement fort voisine. y Courses au col de Tirourda. Nous avons traversé deux fois le col de Tirourda, en mai et en sep- tembre 1890. De la première course, nous n'avons rapporté qu'une forme naine du Viola silvestris. La seconde, qui avait surtout pour but l'étude des Odontites, a été plus fructueuse. Nous avons pu voir abon- damment en place les Odontites purpurea et Djurdjurœ, nous avons trouvé en outre un grand Odontites annuel, assez voisin de VO. Jau- bertiana et de VO. Fradini. Le Bupleurum montanum et le Scabiosa Columbaria étaient encore en fleur; enfin nous arrachons, au pied de l'Azrou Tidjeur, des rosettes d'une plante inconnue qui nous semble devoir être une Scabieuse. Ces rosettes avaient d'abord de grandes feuilles oblongues simplement dentées et un peu pubescentes. Au jardin botanique, elles n'ont pas tardé à se développer, à pousser des tiges radi- cantes munies de feuilles glabres, un peu charnues et pinnatipartites et enfin des capitules d’Anthemis. Vers le mois de mai, la plante a poussé des tiges dressées et des feuilles argentées duveteuses très découpées rappelant un peu les feuilles d’Absinthe, mais beaucoup plus petites. Nous avons reconnu alors la plante que nous avions décrite, dans la Flore de l'Algérie, sous le nom d’Anthemis kabylica, que nous consi- dérions comme une forme de l'A. montana, mais qui est certainement une des plus curieuses espèces du genre. Elle n’a malheureusement pas pu supporter, au jardin botanique, les chaleurs de l’été. Du col à Maillot nous avons trouvé, dans une broussaille, de nombreux pieds de Genista Cossoniana gros comme le bras et hauts de plus de 4 mètres. BATTANDIER ET TRABUT. — VOYAGES BOTANIQUES. 317 VAI Voyage dans les Hauts-Plateaux oranais du 19 octobre au 5 novembre 1890, de concert avec M. Mathicu, conservateur des Forêts. Ce voyage avait pour but l'étude du dépérissement de l’Alfa, celle des ressources que présente cette région pour le pacage des troupeaux (1), et enfin l'étude des plantes d'arrière-saison, spécialement des Salsolacées. Dans cette marche rapide, nous n'avons guère fait moins de 40 kilomètres par jour. Quittant la voie ferrée à Tafaraoua, nous avons traversé le territoire des Assasna, la concession d'Alfa de la compagnie Franco- algérienne; de là, nous sommes allés à Daya par Mozbah et Marhoun, traversant la forêt des Beni-Matar. Ensuite nous avons gagné Sidi Madani, le Khreider, Méchéria et l'Antar, et enfin nous avons parcouru la plaine à Vest de Méchéria jusqu'aux limites du cercle de Géryville. Notre excursion s’est terminée à Bougtoub, station de chemin de fer près du Khreider. Nous avons constaté que, sous l'influence d’un colmatage qui s'effectue depuis fort longtemps, les plaines à Armoises gagnent sur les nappes d’Alfa qu’elles resserrent de plus en plus; l'influence nocive des cueil- lettes exécutées dans ces dernières années est aussi bien manifeste. Le dépérissement des nappes d’Alfa est surtout accentué au delà des chotts. Au point de vue des ressources que peuvent présenter les Hauts- Plateaux pour le pâturage, on est frappé de l'importance de la division naturelle de cette région proposée par l’un de nous (2). En effet, la zone supérieure des Hauts-Plateaux, en contact avec les massifs montagneux, doit être séparée des Steppes désertiques proprement dites. Il y a là, à la limite de la région forestière, des terrains pouvant constituer une zone agricole vers les altitudes de 1000 à 1200 mètres. L'eau y est parfois rare, mais en aménageant convenablement les sources, on pourrait y établir une série d'exploitations agricoles comme la ferme Legendre au sud d'Aïn el Hadjar. La vigne et les céréales y donnent de très beaux produits. Dans la steppe pastorale, la richesse végétale apparente est un trompe- l'œil. En effet, les moutons n’y peuvent utiliser, comme nous l'avons déjà dit, que quelques plantes herbacées : Schismus marginatus, Poa bulbosa, Plantago albicans, etc. Il n’est pas étonnant que, pour y vivre, un troupeau exige de grandes surfaces. Il y aurait un grand intérêt à étudier sur place cette question de l’alimentation des moutons Dans l’état actuel, il serait très difficile d'augmenter beaucoup le nombre (1) Voyez, in Algérie agricole, 1890, Hauts-Plateaux oranais, par Mathieu et Trabut. (2) Trabut, Oran à Méchéria, 1887. 318 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. des troupeaux, sans s'occuper de l'amélioration des pâturages par l'in- troduction de quelques plantes fourragères susceptibles d'être mises en réserves. Une herborisation dans cette saison présentait de l'intérêt surtout au point de vue de l'étude des Salsolacées. Au Khreider, dans la région du chott, l'Halogeton sativus, l'Echinopsilon muricatus, P Atriplex parvifolia, qui y croissent en abondance, constituent une ressource pastorale pour l'hiver lorsque les nomades, chassés des pla- teaux par la neige, viennent camper dans la cuvette du chott. « Les Salsolacées », nous disait le caïd Chirh des Trafis, « aident les moutons à supporter le froid. » On devrait faire des études pour multiplier les Salsolacées utiles dans les chotts. Dans la région de loued Khrebassa, au N.-E. de Méchéria, nous avons trouvé, sur une étendue de plusieurs kilomètres, une belle espèce de Salsola entièrement nouvelle que nous décrivons et figurons plus loin sous le nom de Salsola zygophylla. Plus loin, nous avons rencontré un autre Salsola fort intéressant, au moins très voisin du S. spinescens Moquin et qui sera également décrit à la fin de cette communication. Les Champignons que nous avons rencontrés dans cette course se retrouvent tous dans le Tell. Le Pleurote de la Férule est consommé, en grande quantité, frais ou sec, par les indigènes sous le nom de Fouga. Il n’en est pas de même de l Amanita ovoidea et du Boletus granulatus, pourtant comestibles, que nous avons trouvés très abondants dans les forêts des Beni Matar, près de Daya. VII Voyage dans l’ouest de la province d'Oran, du 18 au 30 mai 1891. Cette seconde course dans les plateaux oranais était entreprise, comme la précédente, en vue d'étudier l'état des nappes d’Alfa exploitées depuis quelques années d’une manière très intensive. Notre itinéraire peut se résumer ainsi : Départ de Bedeau (990 mètres alt.) et exploration de la région comprise entre Kersauta, le versant sud du djebel Beguira, que nous avions déjà visité antérieurement, et le djebel Ouazan (1440 mètres); de Taerziza à El Aricha par Kerbaya, en suivant la plus grande et la plus belle nappe d’Alfa que nous ayons vue ; d'El Aricha (1230 mètres), au djebel Mekaïdous (1450 mètres), Ogla Djedida, la Daya Ferd, el Aouedj. Nous visitons ensuite le djebel Medal, Teniet Zeboudj, Aïn Djillali, sur la frontière du Maroc. De là, nous allons à Garrouban en suivant le massif montagneux du Ras Asfour, de Garrouban à Mazer, au Khremis Tafessera, à la forêt d'Hañir et enfin au Nador de Tlemcen et à Tlemcen, BATTANDIER ET TRABUT. — VOYAGES BOTANIQUES. La flore des plaines d'Alfa est remarquablement pauvre. Entre les touffes de cette Graminée, nous avons noté : Ranunculus luzulæfolius Boiss. Muricaria prostrata Desv. Meniocus linifolius Desv. Alyssum serpyllifolium Desf. — scutigerum Durieu. Clypeola cyclodonta Del. Erucastrum leucanthum Coss. Erysimum grandiflorum Desf. Helianthemum virgatum Desf. — pilosum Pers. — glaucum Pers. — rubellum Presl. Silene colorata Poir. var. Alsine campestris Fenzl. Queria hispanica L. Telephium Imperati L. Paronychia Cossoniana J. Gay. Herniaria Fontanesi J. Gay. Astragalus narbonensis Gouan. — incurvus Desf. — Reboudianus Coss. Ebenus pinnata L. Hippocrepis scabra DC. Onobrychis argentea Boiss. Rhamnus oleoides L. Bupleurum montanum Coss. — mauritanicum Batt. — semicompositum L. Pimpinella dichotoma Desf. Valeriana tuberosa L. Valerianella Pomeli Batt. Anacyclus depressus Ball. Santolina squarrosa Willd. Achillea spithamæa Coss. Inula montana L. Onopordon acaule L. Leuzea conifera DC. Centaurea incana Lagasca. -- pubescens Willd. Carduncellus spec. Kalbfussia Mulleri Schultz var. Zollikofferia quercifolia Cosson et Kra- lik. — resedifolia Coss. Asterothrix hispanica DC. Scorzonera alexandrina Boissier. Barkhausia taraxacifolia DC. Catananche cespitosa Desf. Anagallis collina Schousboë. Androsace maxima L. Echium humile Desf. Rochelia stellulata Reich. Anarrhinum fruticosum Desf. Linaria reflexa Desf. Veronica rosea Desf. Orobanche cernua Læffl. Teucrium fruticans L. var. — Pseudo-Chamæpitys L. Thymus hirtus Wilid. var. Salvia phlomoides Asso. Sideritis Guyoniana Boiss. et Reut. var. Rosmarinus officinalis L. Plantago albicans L. Globularia Alypum L. Passerina virescens Cosson. Euphorbia sulcata De Lens. Kœleria valesiaca All. Stipa barbata Desf. — parviflora Desf. Poa bulbosa L. Schismus marginatus P. B. Dactylis glomerata L. var. Bromus rubens L. Avena eriantha Durieu. — bromoides Gouan. Scilla hemisphærica Boiss. Ornithogaluin bæticum Boiss. Asphodelus cerasiferus J. Gay. Une de ces plantes mérite une mention spéciale. C'est un Cardun- cellus très commun d'El Aricha à Marhoun dans l’Alfa et qui ne se rapproche d'aucun type connu, si ce n'est du C. Reboudianus Batt. (Voir ce Bulletin 1889, p. ccxxı1). Toutefois l'identité de ces deux plantes est loin d'être certaine. La tige du C. Reboudianus est ramifiée sur l'échantillon que nous possédons, et celle du Carduncellus d'El Aricha 320 SÉANCE DU 24 JUILLET 1891. parait généralement simple et monocéphale. Les matériaux nous man- quent pour trancher la question. Dans les dépressions on trouve : Eryngium campestre, Artemisia Herba-alba, Centaurea acaulis, C. involucrata, Silybum eburneum, Anacyclus depressus, Taraxacum lœvigatum var., Passerina micro- phylla, Festuca Fenas, etc. Près d'Ogla Djedida, le fond d'une petite daya est rempli d'un Galium non encore fleuri qui ressemble beaucoup au Galium tunetanum, mais dont la souche fortement colorée en rouge est utilisée par les indigènes comme substance tinctoriale. Nous avons trouvé le Cossonia africana en fruits à Taerziza. Le djebel Ouazan et le djebel Taerziza, qui, avec le Mekaïdous, forment une petite chaine se continuant au Maroc par le djebel Aâbed, présentent encore des traces d'anciens boisements. Le Quercus Ilex en forme le fond, accompagné de Lentisques et de Phillyrea. Ces peuplements sont dans un profond état de décrépitude, qu'il est bien difficile d'attribuer à la seule action de l'homme et des animaux. Ces forêts semblent S'éteindre naturellement par suite d'un changement climatologique survenu à une époque relativement récente. Les forêts, qui devaient jadis occuper une grande partie des plateaux de 1000 à 1300 mètres, se retirent peu à peu vers les massifs montagneux du Nord, qu'elles cou- ronnent encore sur de grandes étendues. La daya Ferd était, en cette saison, uniquement peuplée d'un épais gazon de Glyceria distans, tondu par de nombreux moutons. Les bords en étaient occupés par le Lygeum Spartum et l'Artemisia Herba-alba. Le djebel Mekaïdous (1470 mètres) présente quelques vestiges d'un boisement de Quercus Ilex et de Pin d'Alep. Nous y avons noté : Fumaria parviflora, Alyssum cochleatum, Cistus creticus, Cistus sericeus, Helianthemum obtusatum Pomel, H. pilosum, H. rubellum, Linum punctatum, L. squarrosum, Alsine mucronata, Coronilla minima, Anthyllis tragacanthoides, Ferula tingitana, Thapsia villosa, Arte- misia atlantica, Onopordon acaule, Scorzonera alexandrina, etc. Quand on quitte la daya Ferd pour aller vers Garrouban, on a devant soi un massif important et peu accessible, le djebel Tenouchfi (1842 mè- tres). Nous avons dü remettre à une autre fois l'ascension de cette mon- tagne, point culminant de la région ; mais nous avons traversé le djebel Medal, oü nous avons retrouvé quelques plantes du Mzi : Marrubium sericeum, Avena filifolia, etc., puis le Festuca scaberrima et, au Teniet Zeboudj, l'Antirrhinum siculum à fleurs jaunes bien caractérisé, le Centaurea incana, un Dianthus non fleuri, qui nous a paru être le D. lusitanicus. A partir d'Aïn Djillali, nous entrons dans un massif montagneux bien boisé par le Quercus Hex, où nous retrouvons la flore de la région mon- BATTANDIER ET TRABUT. — VOYAGES BOTANIQUES. 321 tagneuse et quelques plantes bien intéressantes. D'abord Echino- spermum barbatum Marsh.-Bieb., plante d'Orient déjà signalée au Maroc par le D" Cosson; le Cerastium hirtellum Pomel, dont nous n'avions pu voir qu'un seul échantillon à capsule incomplètement développée dans l'herbier Pomel. Il nous est facile de constater que cette plante n'est autre chose que le Cerastium echinulatum Cosson et Durieu, comme nous l'avions pressenti dans la Flore de l'Algérie, sans pouvoir laf- firmer; l’Iberis ciliata, le Chœnorrhinum macrocalyx; le Polygala rosea; Arenaria tetraquetra; le Petroselinum sativum, le Celsia laciniata; les Festuca triflora et scaberrima, etc. L'Amandier, bien spontané, y forme de grands arbres. A Garrouban, nous retrouvons vers 900 mètres la région de l'Olivier et des Cistes. Le Cistus ladaniferus surtout, gutté ou non, domine sur les schistes. Le village minier est entièrement désert; il est bien regret- table qu'à l'époque où la mine était prospère on n'ait pas un peu colonisé cette région, qui parait apte à produire d'excellents vins. Garrouban, où nous n'avons guère pu nous arrêter, a été trop bien et trop longtemps exploré par M. Pomel pour espérer y trouver quelque chose de nouveau. Nous sommes heureux d'y récolter le Lens villosa Pomel, peu connu, VAristolochia paucinervis Pomel, l'Arenaria tetraquetra, le Genista atlantica, le Sarcocapnos crassifolia, le Bellium rotundifolium, Y Iris Fontanesi, etc. De Garrouban à Mazer, le chemin muletier quitte peu la région fores- tière, puis on entre dans la vallée de l'oued Khemis bien remarquable par d'importantes formations de travertin riches en fossiles. Nous ne sommes pas peu étonnés d'y trouver le beau Centranthus nevadensis Boissier, figuré dans les Hlustrationes Florœ hispanice de Willkomm (tab. LxIx), qui jusqu'ici n'était connu qu'en Espagne, et, chose remar- quable, à des altitudes bien supérieures. Avec lui poussent : Sarcocap- nos crassifolia, Putoria tenella, Cotoneaster Fontanesi. La vallée du Khemis, avec ses villages assis sur les formations traver- tineuses, ses cultures, ses beaux Noyers, ses nombreux Betoums (Pis- tacia atlantica), est très pittoresque. Nous pensons que l’on pourrait greffer le Pistachier sur le Betoum avec avantage, puisque ces greffes réussissent sur le Térébinthe qui ne s’en distingue par aucun caractère important. De la vallée du Khemis nous gagnons la forêt d'Hafir par un chemin forestier à travers des massifs de Chênes-verts et de Lièges. Le Genista retamoides est commun sur ce versant. Nous y trouvons aussi un bel Allium constituant une espèce nouvelle qui sera décrite plus loin. Nous récoltons ensuite : Calepina Corvini, Astrocarpus Clusii, Malcolmia T. XXXVIII. (SÉANCES) 21 322 SÉANCE DU. 24 JUILLET 1891. arenaria, et la plupart des plantes de Terni et de Tlemcen, ainsi que des formes curieuses de l'Ophrys fusca et de V'Orchis papilionacea. Le Chêne de Desfontaines appelé Quercus Pseudo-Suber doit se trouver dans ce massif. En dehors des Quercus Ilex, Suber et Mirbeckii, nous pouvons y étudier un curieux pied de Chêne que nous montre M. Reynard, inspecteur des forêts. Cet arbre a le port du Q. Suber, mais son écorce n'est pas nettement subéreuse. Nous sommes évidem- ment en présence d'un hybride d’Ileæ et de Suber, qui répond assez mal à la description de Desfontaines. Dans le ravin qui va du Caravan- sérail à Aïn-Ghorrhabas, vers la nouvelle route de Sebdou, nous ren- controns des Quercus Mirbeckii à petites feuilles velues en dessous. C'est bien là le Chène répandu dans les herbiers sous le nom de Q. Pseudo- Suber Desf. et de Q. lusitanica var. tlemcenensis Warion; c'est encore le Q. Pseudo-Suber var. tlemcenensis du Prodrome de DC. Nous l'avons considéré, dans la Flore de l'Algérie, comme une variété du Q. Mir- beckii. Nous demeurons convaincus que le Q. Pseudo-Suber de Des- fontaines n'est autre chose que cette forme ou bien encore un hybride disparu des Quercus Mirbeckii et Suber. L'herbier de Desfontaines contient, sur la même page, un échantillon incomplet du Quercus Mirbeckii var. tlemcenensis et un autre du Q. numidica Trab. qui assurément ne vient pas de Tlemcen. Il est évident que des additions ont été faites après coup dans cet herbier. Au Nador de Tlemcen nous n'avons rien trouvé de bien remarquable, si ce n'est un Thym couvert d'un épais duvet blanc et qui n'était pas encore en fleur. VIII Voyage à Azazga, Agoulmin-Aberkam et au col d'Akfadou (juillet 1891). Ce voyage avait pour but l'étude sur le vif de deux plantes de Kabylie sur lesquelles les renseignements nous avaient manqué lorsque nous avions rédigé la Flore de l'Algérie, à savoir : Hypericum afrum et Heracleum atlanticum. Nous désirions aussi prendre, à Tala Semda, le rare Isoetes Perralderiana, pour le comparer avec celui que nous avions récolté au lac de Tamesguida, et constater par nous-mêmes la présence de l’Aspidium Filix-mas, signalé dans le Catalogue de Letour- neux et dont nous n'avions jamais vu d'échantillon authentique venant d'Algérie. È Dans le grand ravin de Yakouren nous avons vu en fruit et en fleur un Rubus ayant tous les caractères du Rubus atlanticus Pomel, mais dont les fruits très petits et très nombreux dans chaque müre finissent BATTANDIER ET TRABUT. — VOYAGES BOTANIQUES. 823 par devenir noirs. Ces fruits ont un goût qui rappelle ceux du R. cæsius (1). Nous n’énumérerons pas la riche flore de ces régions bien connue par le Catalogue de Letourneux. Déjà, dans ce ravin de Yakouren, nous trou- vons l’Hypericum catalogué sous le nom d’Hypericum afrum, tel que nous le retrouverons en abondance à Akfadou où l’indique Letourneux. Il se rapporte bien d’ailleurs aux échantillons de Tunisie distribués par M. Cosson et à ceux que nous avait donnés M. Letourneux longtemps après la publication de notre premier fascicule. Cette plante est extrême- ment voisine de l’Hypericum tetrapterum. La plante des bois de La Calle n’était pas encore en fleur quand nous l'avons vue. Elle avait bien le même aspect, mais était bien plus puissante et réellement gigantesque pour un Hypericum quoiqu’elle ne fût pas dans l’eau comme celle de Kabylie. Si la plante d’Akfadou est bien P Hypericum afrum, c’est assurément à tort que, sur la foi de Desfontaines et de Poiret, nous l'avions rapprochée de lH. perforatum avec lequel elle n'aurait rien de commun. A Agoulmin-Aberkam, nous avons trouvé deux Graminées qui ne sont pas signalées dans le Catalogue de Letourneux, le beau Festuca dry- meia, qui y est très commun, et l’Agropyrum panormitanum. L He- racleum était très abondant, mais en fruit. Cependant à force de recherches nous en avons pu trouver une ombelle en fleur. Les fleurs sont d’un jaune verdâtre et non rayonnantes, ce qui le rapproche des H. Lecoqii et sibiricum. Ce n’est certainement pas PH. Sphondylium. nom sous lequel il figure dans le Catalogue de Kabylie, mais qui doit être changé dans la nouvelle édition qu'avait préparée M. Letourneux avant sa mort. C’est bien une espèce à part que nous espérons cultiver et faire connaître plus complètement. Dans la Flore de l'Algérie, nous l'avions désignée sous le nom d’H. atlanticum; nous l'avons reçu dans les doubles de M. Cosson, distribués après sa mort, étiqueté par lui H. algeriense Cosson. Dans toutes les localités où M. Letourneux indique la Fougère mâle, nous n'avons trouvé que l’Athyrium Filix-femina extrêmement com- mun et qu’il n'indique point, de sorte que l'existence de la Fougère mâle reste de plus en plus douteuse pour nous en Algérie. A la fontaine de Tala Semda, les plus minutieuses recherches n’ont pu nous faire trouver l’Isoetes Perralderiana, soit que la saison fût trop avancée, soit que l’utilisation des eaux de la source Pait fait dispa- raître. Mais la description de Milde est assez précise pour permettre de lui assimiler avec certitude la plante du lac de Tamesguida. Nous avons (1) Près de la maison forestière de Yakouren, nous avons vu un Chêne Zen à 2 mètres du sol, avait 10 mètres de circonférence. if 0 324 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. trouvé seulement à Tala Semda trois pieds d'Isoetes Duriœi. Tout près se trouve une autre source formant un petit étang plein d'Osmunda regalis, autour duquel nous avons vu en feuilles l'Aquilegia viscosa. Le Teucrium atratum B. intermedium est très commun dans toute la région. Il en est de même du Centaurea amara qui se continue dans toute la région des Babors. A Michelet, nous constatons avec plaisir que des Châtaigniers, semés à notre instigation en 1882 par l'administrateur Renoux, ont admirable- ment réussi. Déjà à Yakouren le garde forestier nous en avait montré de jeunes pleins de promesses dont nous lui avions envoyé les semences trois ans auparavant. Le Châtaignier vient très bien en Algérie partout où le sol est granitique et suffisamment frais. A l’Edough, près de Bône, il est réellement spontané et forme des boisements importants. Jamais on n’a eu l’idée de les greffer. Aux environs mêmes d'Alger il existe quelques gros Châtaigniers, bien antérieurs à la conquête. Il est vrai- ment bizarre que l’on nes’occupe pas davantage de répandre un arbre qui pourrait rendre tant de services aux malheureuses populations kabyles et qui formerait un appoint précieux pour les colons européens. Une grande partie de la Kabylie serait propice à sa culture. On le cultiverait avec avantage dans presque toute la région du Chêne Afarès et dans une grande partie de celle du Chêne-Liège. Il est vrai que nos forêts sont pleines de Cerisiers sauvages et que les cerises sont encore un objet de luxe en Algérie (1.) (A suivre.) SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. PRÉSIDENCE DE M. ROZE. M. le Président déclare ouverte la session ordinaire de 1891-92. Il a le regret d'informer la Société qu’elle a perdu, dans le courant du mois d’août dernier, deux de ses membres les plus anciens, leur admission remontant à l’année même de sa fondation : MM. le comte Albert de FRANQUEvILLE, décédé au château de Bisanos, (1) La seconde partie de ce travail, accompagnée d i ié l volume XXXIX du Bulletin (1892). ; w RP RGA P SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. 325 près de Pau, et Ludovic SAVATIER, médecin en chef de la marine en retraite, à Saint-Georges, île d'Oléron (Charente-Inférieure). M. Malinvaud croit pouvoir aunoncer que l’important herbier du comte de Franqueville ne sortira pas de France; un membre de la Société, M. Drake del Castillo, en a fait l'acquisition, M. Franchet annonce que M. de Rochebrune s’est chargé d'écrire une notice sur la vie et les œuvres du D" Savatier. M. le Président fait connaître une nouvelle présentation. M. le Secrétaire général donne lecture d’une lettre de M. Sada, de Pondichéry, qui remercie la Société de l’avoir admis au nombre de ses membres. Dons faits à la Société : H. Baillon, Histoire des plantes, tome X. (Don du Ministère de lIn- struction publique.) Bescherelle, Revue des Fissidentacées de la Guadeloupe et de la Martinique. — Musci novi guadalupenses. — Selectio novorum Muscorum. Flageolet, Contribution à la flore mycologique du département de Saône-et-Loire. Fliche, Notes pour servir à l'histoire des temps glaciaires. Gandoger, Flora Europæ, tomes XXVI et XXVII. D" Gillot, Herborisations dans le Morvan en 1890. D* Gillot et capitaine Lucand, Catalogue raisonné des Champignons supérieurs du département de Saône-et-Loire. Ed. Heckel, Contribution à l'étude de l’état cléistogamique sur le Badi-go. — Sur le Bunya-Bunya. H. Gadeau de Kerville, Les vieux arbres de la Normandie, étude botanico-historique. Le Grand, Notices pour l’histoire de la Botanique en Berry. A. Magnin, Observations sur le parasitisme et la castration chez les Anémones et les Euphorbes. Mieg, Bleicher et Fliche, Contribution à l'étude du terrain tertiaire d'Alsace. Paragallo, Monographie du genre Pleurosigma. Ch. Quiney, Notice sur la flore ornementale et le dessin des plantes indigènes. 0.-J. Richard, Notice sur la culture de la Ramie. 326 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. Richard, Observations sur une question de physiologie végétale. - Note au sujet des voies romaines. Saint-Lager, La guerre des Nymphes suivie de la nouvelle incarna- tion de Buda. D" Trabut, Précis de Botanique médicale. A. et C. de Candolle, Monographiæ Phanerogamarum, vol. VII. Me- lastomaceæ, auct. A. Cogniaux. Émile Burnat, Matériaux pour servir à l'histoire de la flore des Alpes-Maritimes. Les Labiées, part. 1, par M. John Briquet. Em. Chr. Hansen, Sur la germination des spores chez les Saccha- romyces. Sereno Watson, Contribution to American Botany, XVIII. * Société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure, Annales de 1890. Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France, °F 29. Mémoires de la Société d’émulation du Doubs, 1890. Missoury botanical Garden second annual Report. Report of the secretary of Agriculture. Washington. M. P. Duchartre met sous les yeux de la Société, au nom de M. P. Chappellier, amateur zélé d’horticulture qui s'adonne par- ticulièrement à la culture des Crocus, un pied de Safran cultivé (Crocus sativus L.) qui présente une particularité remarquable. On sait que le Safran est cultivé, dans le Gâtinais, en raison de son style et de ses stigmates, dont la vive coloration est due à un principe colorant jaune orangé qui est usité en teinture. En outre, ces mêmes parties sont employées pour la préparation de quelques liqueurs et dans la cuisine. On sent combien est peu considérable la récolte que fournit chaque plante, en raison du peu de développement des organes qui en fournissent la matière. I] yaurait donc un réel intérêt pour les cultiva- teurs de cette Iridée à en obtenir des fleurs rendues monstrueuses par la multiplication du style et par conséquent des stigmates. C’est ce à quoi s'efforce d'arriver M. P. Chappellier et déjà, depuis quelques années, il avait obtenu accidentellement des fleurs de Safran dans lesquelles on comptait 3, 6, et jusqu'à 12 styles stigmatifères provenant d'une transformation accompagnée même d'une multiplication d'autres organes floraux. Tous les organes floraux étant de nature foliaire, on peut se demander si des feuilles normales ne peuvent pas, dans quelques cas, prendre les caractères de certains d'entre eux. On voit, en effet, assez fréquemment des feuilles situées dans le voisinage des fleurs se FRANCHET, — A PROPOS DU MYOSOTIS BRACTEATA ROUY. 327 colorer et par là se pétaliser, pourrait-on dire, plus ou moins; maisil serait plus étrange d'en voir passer à l’état d'organes floraux reproduc- teurs, étamines ou carpelles. Or, c’est comme une tentative d’achemi- nement vers ce genre de transformation que présentent les feuilles du Crocus sativus de M. P. Chappellier. Ces trois feuilles se sont colorées, sur une longueur d'environ 2 millimètres, en rouge semblable à celui des stigmates de cette plante; en outre, leur extrémité, normalement aiguë, s’est émoussée, visiblement renflée, en un mot, est devenue comme une ébauche de stigmate. Ce fait est déjà curieux tel qu'il est ; mais il deviendrait vraiment bien étrange si, comme croit pouvoir l’espé- rer M. P. Chappellier, non seulement il se fixait, mais encore se pronon- çait de plus en plus, et si la continuation de la culture spéciale de pieds anormaux, aidée d’actions particulières, parvenait à transformer, dans une étendue notable, les feuilles du Safran cultivé en styles supplémen- taires et stigmatifères, en dehors de toute organisation florale. M. Franchet fait à la Société la communication suivante : A PROPOS DU MYOSOTIS BRACTEATA G. Rouy, par M. A. FRANCHET. Il n’y aurait pas lieu de revenir sur le M. bracteata G. Rouy, dont M. Malinvaud, séance du 16 juin 4891, a nettement indiqué les affinités avec le M. hispida Schlecht., s’il n’était possible de fortifier encore ce rapprochement, en identifiant complètement la forme spéciale décrite par M. Rouy avec une forme antérieurement connue. Par une coïnci- dence assez singulière, mais qui témoigne en même temps d’un choix judicieux dans la dénomination spécifique, une plante qu'il n’est guère possible de séparer de celle des Pyrénées-Orientales a été distribuée en 1844 par Unio itineraria, sous le nom de M. hispida Schlecht. var. bracteata Hochstt. Ce Myosotis a été récolté en Abyssinie par Schimper (1), et aussi par Quartin Dillon, sous des formes d’ailleurs très diverses, mais qui se relient toutes entre elles, quelques-unes (2) rappelant absolument les spécimens des sables d’Argelès. Toutes ces formes sont en effet caractérisées par des axes pourvus de feuilles presque jusqu’au sommet ou, pour parler plus exactement, présentent dans presque toute leur longueur des fleurs entremélées aux feuilles, sans que les pédoncules occupent une place bien constante par rapport à la (1) Iter abyssinicum, n° 1889 et n° 1446. (2) ter abyssinicum, n° 663, des environs de Boabit. — C'est la plante envoyée sous Ce numéro qui se rapproche surtout de celle d'Argelès. 328 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. feuille dont ils sont le plus rapprochés. Si je ne me trompe, ceci est bien la note et je dois mème dire l'unique note caractéristique de la plante décrite par M. Rouy. C'est avec intention que j'ai parlé de fleurs entremélées aux feuilles sur les axes. En effet, quand on examine avec attention l'inflorescence de certaines Borraginées, notamment celle de plusieurs Myosotis, de presque tous les Trigonotis, des Botryospermum, etc., on se rend vite compte que, malgré les apparences, on ne peut attribuer à ces inflores- cences des pédoncules axillaires. Aussi ces pédoncules ont-ils été dési- gnés, par des auteurs soucieux de l'exactitude des termes, comme infra- axillaires, supra-axillaires, etc.; on peut ajouter que leur position est assez souvent latérale, par rapport à la feuille dont ils sont proches, ou même qu'ils peuvent être oppositifoliés ; enfin il n'est pas rare d'en voir deux ou trois intercalés entre deux feuilles. C'est donc bien à tort que, dans ces conditions, on a parfois désigné sous le nom de bractées les feuilles qui avoisinent plus ou moins la base des pédoncules et qui, d'ailleurs, ne sont le plus souvent nullement modifiées comme on le voit d'ordinaire chez les vraies bractées. La variabilité affectée par les pédoncules, dans leur position, trouve son explication dans ce fait bien connu, que, chez les Borraginées, comme chez les Solanées par exemple, ces pédoncules sont soumis à l'entrai- nement. Le point oü ils se trouvent placés, sur la tige ou sur les rameaux, n'est nullement leur point d'origine, toujours situé beaucoup plus bas, mais seulement celui oü ils deviennent libres de toute adhérence avec l'axe qui les porte. C'est là un fait très connu, fécond en enseignements, et sur lequel il est inutile d'insister ici. Le M. sparsiflora Mik., le M. spatulata Forst. et le M. hispida var. bracteata Hochstett., en offrent de beaux exemples. C'est justement en raison de cette extrême variabilité dans la position du pédoncule relativement aux feuilles qu'on doit accorder seulement une importance secondaire au mélange de fleurs et de feuilles qui en résulte. Au premier coup d'œil le fait parait très caractéristique; mais, dans les conditions oü il se produit, ce n'est qu'un accident dépourvu de signification sérieuse au point de vue taxonomique. Le M. sparsi- flora, cité plus haut, est extrêmement remarquable sous ce rapport; les pédoncules mêlés aux feuilles s'y montrent infra-axillaires, supra- axillaires, subgéminés, oppositifoliés, latéraux, ete.; chez les individus robustes, il n’est point rare d'autre part de voir la grappe se dégager nue dans presque toute sa longueur et telle qu’on la voit dans le M. palustris, par exemple; de sorte que l'on peut dire que le M. spar- siflor a ne mériterait guère d’être conservé comme type distinct, si ses akènes ne fournissaient pas un caractère spécifique important. Le FRANCHET. — A PROPOS DU MYOSOTIS BRACTEATA ROUY. 329 M. spatulata est absolument dans le même cas, bien que plus voisin encore du M. hispida, dont il diffère surtout par la forme spatulée de son limbe foliaire et ses souches vivaces. Les formes nombreuses du M. hispida var. bracteata, @ Abyssinie, sont très instructives au point de vue de la valeur qu’on peut attribuer au mélange des fleurs et des feuilles. Ainsi les spécimens robustes ont la plus grande partie de leur grappe nue. Au contraire les petits exem- plaires, ceux dont tous les rameaux sont très raccourcis (comme dans la plante d’Argelès), présentent des feuilles sur la longueur presque totale de leurs axes. D'autre part, certains individus vigoureux, et dont la taille alteint jusqu'à 0",25, sont souvent très rameux dès la base; dans ce cas l’inflorescence de leur axe primaire est à peu près nue, tandis qu’on observe presque constamment un mélange de fleurs et de feuilles sur leurs axes secondaires très raccourcis. Quelle valeur spécifique peut-on dès lors attribuer à un caractère qui n’est que l'expression de l’évolution d’une portion d'organe, le pédon- cule, dont le degré de coalescence avec l’axe se montre si variable dans une même espèce ou sur un même individu ? D'ailleurs les pédoncules se comportent de la même façon chez beau- coup d’autres Myosotis; en voici plusieurs exemples; il serait facile de les multiplier. Myosotis pusilla Loisel. — Les fleurs inférieures sont presque tou- jours accompagnées de fleurs extra-axillaires; les supérieures seules sont nues. Quelques spécimens ont leur inflorescence tout entière mé- langée de feuilles. M. stricta Link. — Fleurs entremêlées de feuilles dans la portion inférieure de la grappe. M. versicolor Pers. — Mème fait, mais moins net et moins fréquent que dans l’espèce précédente. M. hispida Schlecht. — Dans un spécimen de Bouxviller (Buchinger) toutes les fleurs inférieures sont accompagnées de feuilles, comme dans la plante d’Argelès. M. verna Nutt., de l’Orégon. — Le grand nombre d'individus exa- minés se partage, presque par moitié, en inflorescence feuillée et en inflorescence nue. M. stolonifera Gay. — La moitié de la grappe est accompagnée de feuilles. Une particularité de la description de M. Rouy restait encore à éclair- cir, et ce n’était pas la moins intéressante. Il considère en effet son M. bracteata comme constiluant une deuxième espèce de Gymnomyoso- 330 Z SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. tis, section établie par M. Alph. de Candolle, Prodromus Regni vegeta- bilis, t. X, 141, pour le M. spatulata Forst., plante de la Nouvelle-Zé- lande, dont il considérait la corolle comme dépourvue d'écailles à la gorge, ainsi que l'indique l'étymologie du mot Gymnomyosotis (1). Ici, je dois dire qu’il est à regretter que M. Rouy n'ait pas eu le loisir d'étudier à fond la plante avec laquelle il compare surtout la sienne; il se fût vite convaincu que la section créée pour elle n’existe pas, puisque l'unique particularité sur laquelle elle repose est illusoire, ou tout au moins manque de constance. La corolle du M. spatulata présente en effet à la gorge cinq écailles, petites il est vrai, mais aussi visibles que dans les autres espèces du genre et notamment que celles du M. refracta. L’existence de ces écailles est facile à constater, non seulement sur les spécimens types de Forster, mais aussi sur ceux de Raoul, ceux de Richard, et sur d’autres qui, à diverses reprises, ont été distribués par le Musée de Kew. La section Gymnomyosotis ne saurait donc être conservée. Peut-êlre sa création par M. Alph. de Candolle est-elle due à ce que l’auteur a examiné une corolle par exception dépourvue d’écailles; il parait, en effet, que quelques espèces du genre en ont fourni accidentellement des exemples. Quoi qu'il en soit, MM. Bentham et Hooker, dans leur Ge- nera plantarum, et J.-D. Hooker, dans le Handbook of the flor. New. Zeel., passent sous silence la section et le fait de l'absence des écailles. Il est presque superflu d'ajouter que le M. bracteata Rouy est dans le même cas et n’a aucun titre pour figurer dans une section Gymnom1y080- tis, les écailles de sa corolle étant relativement grandes et largement échancrées. Ainsi, dépouillés d’une fausse attribution, le M. spatulata et le M. bracteata Rouy reprennent leur place naturelle dans le voisi- nage immédiat du M. hispida Schlecht.; mais le premier seul en de- meure suffisamment distinct. Si les observations que j'ai l'honneur de soumettre ici à l'appréciation de la Société sont fondées, la flore de France perdra une espèce nou- velle et la géographie botanique ne se trouvera pas, comme on avait pu l’espérer, enrichie d’un fait intéressant dû à l'existence simultanée, dans l'hémisphère austral et dans la région méditerranéenne, d’un petit groupe de Myosotis qui leur serait spécial. (1) Sectio LIL. Gymnomyosotis Alph. DC. — Corolla fornjcibus destituta. Antheræ subexsertæ, filamento breviores oscillantes. — Flores secus caulem foliosum e medio sparsi solitarii extra-axillares. = Genus non videtur quia fornices in M. chinensi, ed pusilla, M. refracta; etc., jam minimæ et fere evanescentes, dum stamina me M. staminea, M. australi et M. Forsteri parum sint dissimilia et jam in M. versicolort apice tubi sint inserta, Nuces nitidæ compressæ et æstivatio corollæ genus Myosotident potius constituunt et in præs. non differunt. — Nomen ex corolla nuda (Alph. DC-)- FRANCHET. — A PROPOS DU MYOSOTIS BRACTEATA ROUY. 331 Néanmoins, considérée seulement comme une variété notable d’une espèce déjà connue, la plante d'Argelès n’en demeure pas moins une intéressante découverte, puisqu'elle représente sur le littoral méditerra- néen une forme ou variété remarquable dont la présence n'avait été jus- qu'ici constatée que dans les montagnes de l’Abyssinie (1). Il n’est pas douteux d’ailleurs qu’il ne faille attribuer la forme rabougrie de ce Myosotis, ses rameaux raccourcis, souvent flexueux et jusqu'à la couleur jaunâtre de ses axes, à l'influence du milieu dans lequel elle végète. La plante distribuée par M. de Heldreich sous le nom de M. littoralis Stev., et qui provient des sables maritimes de Phalère dans l’Attique, offre absolument le même mode de ramification courte et raide; c’est aussi le cas d'un autre Myosotis publié également par M. de Heldreich (Herb. norm., n° 554) et que M. Boissier rapporte encore au M. littoralis. Cette espèce n'appartient pas sans doute au même groupe que celle qui fait le sujet de cette Note, mais elle montre une fois de plus que l'influence exercée par les milieux peut amener deux plantes spécifiquement dis- tinctes à revêtir le même port, alors que ces mêmes espèces, placées dans des milieux différents, peuvent n’avoir entre elles aucune analogie d'aspect. Enfin, comme les questions de distinction spécifique dépendent sou- vent d’une manière personnelle de concevoir l'espèce, je ne lerminerai pas cette Note sans relater l'opinion d’un botaniste justement célèbre, AL. Braun, sur le M. hispida var. bracteata Hochstt. Au bas de l'éti- quette imprimée qui accompagne la plante d’Abyssinie distribuée sous ce nom par l’Unio itineraria, en 1844, on lit: « Forsan distincta species ex sententia Al. Braun ». Les botanistes qui persisteraient à considérer le M. bracteata comme un type distinct pourront donc appuyer leur appréciation sur celle de l’un des plus éminents phytographes de notre époque. M. le Secrétaire général dit qu’il a reçu de M. le D" Simon Pons, d'Ille-sur-Tet (Pyrénées-Orientales), communication d’un échan- tillon du Myosotis bracteata, récolté par notre collègue sur la plage d’Argelès en 1890, 95 juin, et qu’il avait étiqueté : « Myoso- tis hispida Schlecht. forma », ne prévoyant pas à ce moment que la petite plante ainsi déterminée par lui sans hésitation ne tarde- rait pas à donner lieu à un long débat, M. Malinvaud ajoute qu'ayant été prié par MM. l'abbé Coste et (1) Le Trifolium tomentosum L., espèce très répandue dans les plaines de la région des Oliviers, devient aussi une plante montagnarde dans l'Afrique centrale. Plusieurs autres espèces de l’Europe australe sont dans le même cas. 332 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. Godet de leur donner son avis sur la forme si curieuse découverte à Argelès, il remarqua qu'elle présentait nettement quatre carac- tères essentiels (calice hérissé de poils oncinés et ouvert à la matu- rité, corolle à tube plus court que le calice et à limbe concave), dont précisément l'ensemble distingue le Myosotis hispida de tous ses congénères de France. L'étroite affinité des deux plantes résul- tait, comme une conclusion légitime, de cette observation. | M. Rouy fait remarquer qu’en plaçant son Myosotis bracteala dans la section Gymnomyosotis, il n’a pas prétendu se porter garant de la valeur de cette section. Il a simplement voulu rapprocher l'espèce nouvelle du M. spathulata, de la Nouvelle-Zélande, avec lequel il lui trouve des affinités. Il ajoute qu'il attache une grande importance à la courbure et à la longueur relative des pédicelles supérieurs. M. Franchet dit qu’on observe aussi, dans certains échantillons du Myosotis hispida, des pédicelles relativement longs et quelque- fois recourbés, surtout les inférieurs. Il lui paraît difficile, dans le cas présent, d’attribuer une valeur spécifique à ces caractères. M. Franchet ajoute qu’il a vu des échantillons de M. bracteata dont les fleurs supérieures étaient nues. M. Malinvaud donne lecture de la communication suivante : CONTRIBUTION A L'HISTOIRE BOTANIQUE DE LA TRUFFE : KAMÉ DE DAMAS (TERFEZIA CLAVERYI); par M. A. CHATIN. _ Dans une précédente communication sur les Terfàs d'Algérie, j'ai signalé incidemment, d’après l'étude d’un fragment de Truffe rapporté de Damas par un missionnaire, l'existence, en Syrie, d'un Terfàs (Terfezia Boudieri) qui paraît être le plus commun en Afrique (con- trairement à l'opinion acréditée en faveur du T. Leonis, en réalité le plus rare, au moins dans l'Algérie du Sud), et que je désignai sous le nom de T. Boudieri var. arabica. Désireux de connaître les Terfàs de Damas autrement que par le fragment rapporté comme objet de curio- sité par un missionnaire, je priai M. Clavery, directeur du Commerce au Ministère des Affaires étrangères et mon très distingué collègue au Comitè consultatif d'hygiène publique de France, de vouloir bien me procurer, si possible, des Truffes bien authentiques de la région de Damas. Dès le 27 avril, je recevais de M. Clavery, avec un grand bidon de fer- blanc scellé au feu et contenant des tubercules mêlés à du sable fin, CHATIN. => TERFEZIA CLAVERYI A. CHATIN. 333 copie de la lettre suivante adressée à M. le Ministre des Affaires étran- gères : « Damas, le 4 avril 1891. «<... Les Truffes blanches du désert, connues en Syrie sous le nom » de Kamé, sont apportées à Damas par une tribu d'Arabes appelés Steib et vêtus exclusivement de peaux de gazelles. » Les Truffes dont il s'agit n'ont pas fait encore leur apparition dans » ma résidence, et il y a lieu de supposer qu'elles ont pris une autre » direction, celle de Hama et de Homs, probablement. Nous n'avons cette » année que les Truffes venues des environs de Damas, et qui, quoique » de même nature, sont toujours d'une qualité bien inférieure et ne pos- » sèdent pas le même parfum. » De nombreuses observations permeitent de conclure que ces Truffes, celles du désert comme celles des environs de Damas, ne paraissent au printemps qu'après un hiver pluvieux (1). Or, depuis trois ans que » je suis ici, c'est la première fois que je vois les Kamés sur le marché » de Damas. » Complétant ces renseignements dans une seconde lettre qu'il me fait l'honneur de m'adresser, M. le consul Guillois ajoute : « Les spécimens que vous avez reçus proviennent du désert des envi- » rons de Damas, aussi bien que les Kamés plus parfumés et qu'on » appelle, dans le pays, « Kamés noirs ». L'appellation n'est pas tout à » fait exacte, car ces Kamés sont loin d’avoir la couleur noire des » Truffes du Périgord; ils sont seulement un peu plus foncés que ceux » que vous avez reçus (2). Leur chair est aussi plus consistante et se » rapproche davantage de la chair de nos Truffes. » La saison des Kamés ne dure que trois semaines, et encore n'en » voit-on pas tous les ans. Je n’en ai pas vu un seul à Damas en 1888, » 1889 et 1890 (3). Généralement ils apparaissent vers le milieu de mars » et disparaissent à la mi-avril. » J'ajoute cette remarque personnelle : les Turcs appelle les Kamés » Toprick montari, ce qui veut dire mot à mot Champignon de terre, v v y (1) On voit que les Kamés de Syrie, comme les Terfâs d'Algérie, comme les Truffes du Périgord, etc., ne donnent de bonnes récoltes que sous l'influence des pluies d'hiver pour Ies espèces du printemps; d'été pour celles d'hiver. (2) Ce Kamé dit noir serait-il celui dont je n'ai eu qu'un fragment (Comptes ren- dus, t. CXII, p. 136), ou y a-t-il à Damas une troisième espèce? De nouvelles obser- vations pourront seules nous le dire. (3) En 1890 aussi, par suite de la sécheresse, les Terfâs ont été rares en Algérie, suivant M. Battandier. 334 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. » dénomination assez jusle en fait; plusieurs fois j'ai mangé des Kamés » dont le goùt rappelait beaucoup celui des Champignons frais (1)... » Gràce sans doute à leur parfait emballage, les Kamés de Damas me sont arrivés généralement en bon état de fraicheur. Un petit nombre d'entre eux seulement, ramollis et décollés entre le péridium et le gleba, présentèrent un commencement de fermentation ammoniacale. Les tubercules, assez volumineux, avaient un poids moyen de 75 gram. ; l'un d'eux atteignait à 130 grammes, d'autres dépassant 50 grammes. Leur forme rappelle celle des figues blanches d'Argenteuil ou de poires avec dépression prononcée en haut, court et épais caudicule en bas. Le périderme, mince, continu avec la chair qu'il recouvre et à surface lisse, est parfois coupé d'une fente semi-circulaire et profonde de 1/2 à 1 centimètre; sa couleur est d’un blanc teinté de jaune brunâtre. La chair ou gleba, assez ferme et presque homogène, un peu comme butyracée, est d'un blanc très faiblement lavé de jaune. A peu près sans odeur; saveur faible à l'état cru, manifestement sucrée par la cuisson. Les thèques ou sporanges, nombreuses, sont ovoïdes et à court pédi- cule, Les spores, au nombre de huit dans chaque sporange, sont presque incolores, arrondies comme dans tous les vrais Terfezia; mesurant de 22 à 28 millimètres dans chacun de leurs diamètres, elles sont réticulées et non relevées de verrues, comme la plupart des Terfezia, ni de pa- pilles comme beaucoup de Tuber. Les alvéoles, peu profondes, varient beaucoup de grandeur sur la même spore et dans la même thèque, où des spores sont à très pelit réseau, d’autres à grand réseau, le plus grand nombre à réseau mixte. Cette grande variété des réseaux et l'absence de verrues sont des caractères de grande valeur. On remarquera que l’existence de Terfezia à spores alvéolées établit le parallélisme entre ce genre et notre Tuber, divisé depuis longtemps en deux sections d’après les spores, ou verruqueuses, ou alvéolées. Un peu avant la maturation, les spores sont encore absolument lisses et les très légers festons qui se voient à la maturation sont toujours moins apparents que dans les autres Terfàs connus. Ces spores, un peu plus petites que celles du Terfezia Boudieri var. arabica de Damas, en diffèrent nettement par le manque de verrues que remplace le fin réseau à mailles irrégulières et de peu de relief. Par ses spores au nombre de huit dans les sporanges, le nouveau Kamé de Damas diffère (ainsi que par beaucoup d’autres caractères) des (1) J'ai moi aussi, dans une Note précédente, comparé le goût des Terfàs à celui oe nos Mousserons. Il était coupé en tranches et mêlé aux Truffes d'été (Tuber æstivum, mesentericum et uncinatum non arrivée à maturation). CHATIN. = TERFEZIA CLAVERYI A: CHATIN. 335 Terfezia berberiodora, leptoderma et oligosperma (1) ; impossible aussi de le rapprocher du Terfezia castanea Quélet, et il est plus loin encore du Terfezia Leonis de Tulasne. Ce Kamé, que je dois à l'obligeante intervention de M. le directeur du Commerce au Ministère des Affaires étrangères, est donc une espèce nouvelle, el j'ajoute, une belle et remarquable espèce, que je suis heu- reux de lui dédier. Elle prend rang, dans le genre Terfezia, sous le nom de Terfezia Claveryi. Le T. Claveryi formera avec le T. oligosperma une section à cellules alvéolées parallèle à celle qui, dans les Tuber, repose sur le même carac- tère. On peut se faire une idée de la grande surface de dispersion du Ter- fezia Claveryi en considérant que cette espèce des environs de Damas est identique à un Terfàs que vient de m’envoyer mon zélé correspondant, le pharmacien Bou-Median-Ben-Hafiz, qui l'avait récolté dans le désert, à près de 400 kilomètres au sud de Biskra, sa résidence. Et ce n’est pas le seul Terfàs d’Afrique qu’on retrouvera parmi les Kamés d'Asie. On sait déjà que le Terfezia Boudieri, si commun en Algérie, a sa variété arabica à Damas même, et bientôt j'aurai à signaler qu’un autre Terfàs d'Algérie, le plus anciennement connu des botanistes surtout par les études de M. Tulasne, qui le dénomma Terfezia Leonis sur des spécimens rapportés par Durieu de Maisonneuve, est très répandu dans le nord de l'Arabie (à Smyrne) où il est l’objet, non seulement d’une grande consommation, mais d’une exportation en Italie, d’où il est venu en France sous le nom de Kamé (2). Il est à noter que le Terfezia Leonis, que je n'ai reçu d'aucun point du sud de l'Algérie, devra être recherché au nord de celle-ci, vers les côtes de la Méditerranée. Nul doute que de nouvelles observations ne fassent thèdivtie, dans l'est de l'Afrique, les Terfàs de l’ouest de l'Asie, et réciproquement; faits intéressants de géographie botanique auxquels on peut donner pour causes : l'analogie du sol et du climat, le transport des fines spores par les vents qui soufflent souvent dans ces régions en tempête, la continuité qui existait entre l'Asie et l'Afrique, au delà de l'isthme de Suez, avant la dépression qui a donné naissance à la mer Rouge. (1) Ce dernier a aussi des spores alvéolées, mais au nombre de deux seulement dans chaque sporange. Je ferai remarquer, à propos des alvéoles du Terfezia oligosperma, que les réseaux sont en général plus réguliers que nature dans les figures de Tulasne. (2) C'est comme Champignon que l'introduction en a été tentée en France, où la douane, clairvoyante, l’impose comme Truffe. 336 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. M. Danguy, vice-secrétaire, donne lecture de la communication suivante : QUELQUES NOTES SUR L'ÉTUDE DES RUBUS EN FRANCE, par M. l'abbé BOULAY. L'étude spéciale des Rubus suppose, autant, sinon plus, que toute autre étude approfondie, une connaissance exacte des travaux qui ont paru sur ce groupe de végétaux. La part que j'ai prise à ces travaux, depuis l'an- née 1858 jusqu'à ce jour, expliquera l'idée de ces notes qui, c'est mon désir, aideront, du moins en quelque chose, à l'intelligence de ce qui a été fait et de ce qui reste à faire. En France, c'est à Godron que revient le mérite d'avoir inauguré ces études. En 1843, il publiait une Monographie des Rubus qui croissent aux environs de Nancy (1). C'est une petite brochure, in-8°, de 45 pages. Le premier volume de la Flore de Lorraine, qui paraissait la même année, reproduisait un résumé de la partie descriptive de ce travail (2). Le D' Godron débute, dans l'Avant-Propos de sa Monographie, par une observation qui est toujours également vraie. Après avoir rappelé que Linné et ses successeurs, jusqu'aux premières années du siècle présent, n'admeltaient pour l'Europe entière qu'un très petit nombre d'espèces, il ajoute : « Si l'on observe avec soin les Rubus qui peuplent les haies, couvrent les lieux incultes, ou habitent les forêts, on ne tarde pas à s'apercevoir qu'un plus grand nombre de formes bien constantes se pré- sente toujours à l'œil avec un port bien distinct, bien tranché. » En revanche, il pense que Weihe et Neesen ont décrit un trop grand nombre, qu'ils se sont appuyés sur des caractères instables, tels que le revêtement des tiges et des feuilles, la forme des folioles, etc. IL donne la préfé- rence à la Monographie d'Arrhenius dont il se propose de vulgariser les conclusions (3). j A la suite du botaniste suédois, il passe en revue les caractères qui lui semblent constants et par suite justifient la distinction des espèces. Il trouve ces caractères spécifiques : (1) Monographie des Rubus qui croissent naturellement aux environs de Nancy: par le D° Godron, professeur adjoint à l'École secondaire de médecine de Nancy- Nancy, Grimblot, Raybois et Cie, 1843. (2) Flore de Lorraine (Meurthe, Moselle, Meuse, Vosges), par le D" Godron. Nancy, 1843, 3 vol. in-12. Le genre Rubus occupe, dans le tome I*, les pages 207 à 216. (3) Monographia Ruborum Sueciæ. Ed. J. P. Arrhenius. Upsaliæ, 1840, in-8°,64 pages- Arrhenius admet douze espèces dans la section des Rubi fruticosi. BOULAY. — QUELQUES NOTES SUR L'ÉTUDEUDES RUBUS EN FRANCE. :337 . 4° Dans la: tige foliifère, arrondie: ou anguleuse, dressée ou arquée, garnie d’aiguillons uniformes ou non, droits ou rs couverte ou non d’une poussière glauque ; pi 2° Dans la tige florifère, dont les rameaux sont éssés ou étalés, les feuilles ternées ou quinées, l’inflorescence en corymbe; en grappe: ou en thyrse, les pédoncules dressés ou divariqués, les divisions du calice réfléchies ou appliquées sur le fruit; les pétales ont également desformes caractéristiques; les fruits et les graines fournissent de même des carac- tères appréciables (1). Passant de ces principes théoriques à l'application, le De Godron admet, pour la Lorraine, 15 espèces dans la section des Rubi fruticosi veri d Arrhenius. En 1848, dans le tome I de la Flore de France, Godron disait en Hors dant le genre Rubus : « Il existe parmi les botanistes une grande diver- gence d'opinion relativement aux diverses formes des Ronces qu’on doit ‘considérer comme types spécifiques distincts. Si, parmi nos espèces fran- çaises, on écarte du débat les R. saxatilis et idœus, qui sont unanime- ment admis, on voit que plusieurs auteurs confondent toutes les autres formes et les réunissent sous le nom de R. fruticosus. Quelques-uns en distinguent cependant, avec Linné, le R. cæsius ; plusieurs, suivant en cela l'exemple de De Candolle, admettent aussi les R. glandulosus, col- linus, tomentosus. Nous décrivons comme espèces un plus grand nombre de formes, que nous observons depuis dix ans, que nous n’avons pas vues varier et entre lesquelles nous n’avons pas observé d’intermédiaires. Nous sommes convaincus que tous ceux qui étudieront ces plantes, non pas sur des tronçons conservés en herbier, mais sur place dans leur lieu natal, et qui, dans cet examen, fixeront leur attention sur les caractères que nous signalons comme distinctifs, finiront par admettre nos espèces. » De fait, Godron (2) décrit, dans la section des rs fruticosi, 22 espèces pour toute la France. Ce nombre s’élève à 27 pour la Lorraine seulement dans la deuxième édition de la Flore de cette province, publiée en 1857 (3). Dans l'intervalle, en 1849, Godron avait publié, dans les Mémoires de la Société des Sciences, Lettres et: Arts de Nancy, une nouvelle Notice où il insistait sur la valeur et la constance des caractères employés pour la distinction des espèces de Rubus. Jl terminait par ce dilemme, qui témoigne de ses convictions bien arrêtées : « I] me semble que nous arrivons rigoureusement à celte con- (1) Monographie, p. 5-8. (2) Flore de France, par Grenier et Godron. Besançon, 1848, t. I, p. 537. (3) Flore de Lorraine, par D.-A. Godron, doyen de la Faculté des sciences s de Nancy, 2° édition. Nancy, 1857.— Genre Rubus, I, pp. 227-246. ` ; T. aivi (SÉANCES) 22 338 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. clusion : ou bien qu'il faut admettre un nombre plus considérable d'espèces de Ronces européennes que Linné n'en a décrit, ou bien nier positivement l'espèce (1). » Les études du D" Godron sur le genre Rubus se ramènent à trois points qui méritent d’être fixés : 4° Il s'était convaincu, par des observations attentives et raisonnées, de l'existence d'espèces ou formes constantes de Rubus plus nombreuses qu’on ne le croyait généralement en France, à la même époque, de 1840 à 1850. 2 A mesure qu’il poursuivait ses observations, il se trouvait amené à reprendre successivement les espèces établies par Weihe et Nees, espèces qui lui avaient paru d’abord mal fondées et trop nombreuses. 3° Il admettait finalement pour les environs immédiats de Nancy en- viron 25 espèces. En 1856, j'avais commencé, étant élève au grand séminaire de Saint- Dié, à étudier les plantes du voisinage à l’aide de la Flore de Lorraine, dont la deuxième édition venait de paraitre. Les Rubus qui foisonnent dans les forêts des hautes Vosges attirèrent bientôt mon attention. Cependant, lorsque la détermination de la plupart des espèces apparte- nant à d’autres genres ne me présentait pas de difficultés sérieuses, celle des Rubus ne pouvait aboutir. De guerre lasse, j’envoyai mes plantes litigieuses au maître dont je suivais de loin les doctrines. Le D" Godron voulut bien, avec son obligeance habituelle, examiner el nommer mes spécimens. Muni de ces données précieuses, j'espérais pouvoir tout éclaircir désormais. Loin de là, à mesure que j'étendais mes études et mes excursions, les difficultés se multipliaient et j’arrivai à me convaincre que, si M. Godron avait décrit exactement les Rubus des envi- rons de Nancy, il ne connaissait probablement pas également bien ceux des hautes Vosges. Voulant résoudre ces énigmes dont la solution me paraissait toujours devoir exister quelque part, je me procurai successivement l Herbarium Ruborum rhenanorum de Wirtgen, dont la deuxième édition était en voie de publication et finissait par compter près de 140 numéros, puis les Rubi germanici de Weihe et Nees. Avec ces moyens nouveaux, j'arri- vai à reconnaitre une dizaine tout au plus de mes Ronces; toutes les autres, beaucoup plus nombreuses, se refusaient à une identification quelconque. : (1) Godron, Le genre Rubus considéré au point de vue de l'espèce. On trouve aussi ans cette Notice, jusqu'à l'année 1859, un résumé bibliographique et critique concer- nant les Rubus, qui n'est pas sans intérêt. BOULAY. — QUELQUES NOTES SUR L'ÉTUDE DES RUBUS EN FRANCE. 339 Ayant eu connaissance par les Rubi rhenani de la science rubolo- gique de M. P.-J. Muller, de Wissembourg, je m'adressai à lui pour l'éclaircissement de mes doutes. Vicaire à Rambervillers, j'avais à ma portée la forêt de Saint-Gorgon où les Rubus abondent. Quand je quittai cette pelite ville, en 1865, pour entrer comme professeur au grand séminaire de Saint-Dié, j'avais terminé, à peu près, l'étude des Ronces du voisinage, sur un rayon de 10 kilomètres. Mes explorations avaient abouti à la récolte d'une soixantaine de formes auxquelles Muller avait attaché autant de noms spécifiques. Ces premiers résultats m'inspirèrent la pensée d'étendre mes recher- ches au département des Vosges tout entier et de consigner, au fur et à mesure, mes observations dans un recueil qui püt servir de base à une synthèse ultérieure dont je prévoyais dès lors la nécessité. Un excellent observateur, M. D. Pierrat, habitant la région centrale des hautes Vosges granitiques, voulut bien me donner son concours, et les Ronces vos- giennes furent le produit de cette collaboration. La première livraison parut vers la fin de l'année 1864, la septième et dernière en juillet 1869. Chaque livraison compte 20 numéros représentant autant d'espèces ou formes notables, soit un total de 140 formes provenant surtout: de la chaîne des Vosges. Il n'y a pas, je crois sans trop d'exagération, de col- lection plus soignée et contenant pour chaque forme des éléments d'étude plus complets. De 1865 à 1870, je fis de nombreuses excursions à la recherche des Rubus autour de Saint-Dié, dans un rayon de 15 à 20 kilomètres. M. Pierrat, de son côté, fit de très belles récoltes dans le canton de Saul- xures, dans la région des forêts de Sapins, à des altitudes de 500 à 900 mètres, la zone préférée des Rubi glandulosi. à Un des mérites de la collection des Ronces vosgiennes est de contenir des exemplaires authentiques et normaux des espèces de Muller. C'est ici le lieu de compléter ce que l'on sait sur les travaux de ce botaniste. ; M. L. Favrat a publié, Pan dernier, dans le tome XXV du Bulletin de la Société vaudoise des Sciences naturelles, une Notice très intéressante sur P.-J. Muller. Nous y apprenons qu'il était né à Wissembourg, le 19 janvier 1832. Il quitta cette ville après la guerre franco-allemande et alla se fixer en Suisse, à Nyon, où il est mort le 43 mai 1889, dans un isolement absolu. « Il était si découragé, dit M. Favrat, que les Cin qui contenaient ses plantes sont restées closes, telles qu'elles étaient arrivées en Suisse, et qu'il a tout à fait abandonné ses études favorites. » Ces collections botaniques ont été offertes au musée de Lausanne au nom de ses héritiers, et particulièrement de sa mère. Le premier travail descriptif de Muller parut en allemand dans le 340 . SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. Flora (B. Z.) de Vannée 1858. Il porte le titre de : Description des espèces du genre Rubus croissant spontanément dans les environs de Wissembourg-sur-le-Rhin, d'après des observations faites pendant les années 1856 et 1857 (1). Les Rubi fruticosi sont subdivisés pour la première fois en six groupes, désignés par les termes de Rubi suberecti, discolores, silvatici, specta- . biles, glandulosi et triviales. 59 espèces sont décrites dans la section des Rubi fruticosi; sur ce nombre, 13 reçoivent des noms empruntés à Weihe et Nees, 1 est de Godron, le R. Piletostachys, 45 sont nommées par Muller comme autant d'espèces nouvelles. L'absence de tout préam- bule, de toute indication sur la façon dont l’auteur envisage l’espèce et son sujet, constitue un des traits caractéristiques du genre adopté dès ce moment par Muller et dont il ne se départira pas dans ses publications ultérieures. Les espèces sont groupées par sections, mais les descrip- tions se déroulent sans aucune note comparative de l’une à l’äutre, sans aucune mention de la valeur relative et inégale des caractères mis en œuvre. Dès l’année suivante, 1859, Muller commençait, dans les Annales du Pollichia, la publication d’un Mémoire beaucoup plus important intitulé : Essai d’une exposition monographique des espèces du genre Rubus de France et d'Allemagne (2). Le sectionnement est exactement le même que pour les Ronces de Wissembourg; les descriptions plus soignées, plus détaillées, particu- lièrement pour ce qui a trait à la coloration de la fleur, à la longueur relative des étamines et des styles, accusent un véritable progrès; tou- tefois, les caractères à tirer de la fructification sont totalement négligés. Dans le groupe des Rubi spectabiles, les descriptions se suivent, du n° 58 au n° 128, sans aucune subdivision ni clé d'aucune sorte. Il faut en convenir, un ouvrage descriptif exécuté de la sorte, malgré son mérite intrinsèque, demeure indéchiffrable. Le nombre des Rubi fruti- cosi décrits dans l’Essai monographique s'élève à 236. Le litre annonce un travail d'ensemble sur les Rubus de France et d'Allemagne ; toute- fois, les espèces qui figurent dans cet Essai ne proviennent que d'un petit nombre de localités, des environs de Wissembourg, de la forêt de Villers-Cotterets (Aisne), des environs de Montmorillon (Vienne). Après avoir cité ces deux ouvrages, M. Favrat ajoute, dans sa Notice biographique : (1) Beschreibung der in der Umgegend von Weissenbur in wildwachsenden Arten der Gattung Rubus, nach Beobachtungen gemacht LA En y 1856 und 1857, von Ph. J. Müller. Flora (B. Z.), 1858, n% 9, 10 et 11, 38 pages in-8°. (2) Versuch einer monographischen Dgrstellung der gallo-germanischen Arten der Gattung Rubus, von Philipp Jacob Müller in Weissenburg am Rhein. Je cite le tirage à part. Besonderer Abdruck aus dem 16 und 17 "i ` ichi tadt a d. H. 1859, in-8", 225 pages, nd 17 Jahresberichte der Pollichia. Neusta BOULAY. — QUELQUES NOTES SUR L'ÉTUDE DES RUBUS EN FRANCE. 341 « Tout en étudiant les Rubus qui lui étaient envoyés de divers dépar- tements, Muller agrandissait le champ de ses observations directes et explorait le département des Vosges. Le résultat de ces nouvelles études est consigné dans un travail autographié (1866, in-4°) renfermant 41 espèces et accompagné d’un tableau dichotomique. Il porte le titre suivant : Description de quelques espèces nouvelles de Rubus des ter- rains granitiques et arénacés du département des Vosges. » C... Je n'ai trouvé nulle part mention d’autres travaux rubologiques qu'aurait publiés le botaniste de Wissembourg; mais, dans une publica- tion sur l'étude du genre Rubus par l'abbé Chaboisseau, publication parue en 1863, il est dit, à propos de Muller, que son Herbier normal des Rubus « va prochainement paraître ». Notre rubologue a certaine- ment continué d'étudier les volumineux matériaux qu’il avait reçus, ses notes et ses descriptions en font foi; mais, pour étudier avec la con- science et l’exactitude qu'il y mettait, il lui fallait un temps énorme. » Il m'est possible de préciser plusieurs de ces indications. L'année 1859 représente, en effet, le point culminant de l’activité de Muller. Aussitôt qu’il fut débarrassé de la rédaction de son Essai mono- graphique, il entreprit, dans les hautes Vosges, autour de Gérardmer, une excursion à la recherche des Rubus de ce canton. Il y consacra trois jours, du 8 au 10 juillet 1859; les résultats sont consignés dans le recueil Bonplandia, n°°19 et 20 de l’année 1861. Ce travail est intitulé : Résul- tats rubologiques d'une excursion de trois jours dans les hautes Vosges granitiques des environs de Gérardmer (1). 41 espèces y sont rap- pelées ou décrites, 31 sont nouvelles ; elles appartiennent en plus grand nombre à la section des R. glandulosi, et en particulier au groupe des espèces à courtes étamines. Les descriptions sont très développées et très soignées. Les Rubi glandulosi sont subdivisés en groupes qui reçoi- vent des noms tels que : hirticaulis, napophilus, dryophilus, etc. Le Mémoire se termine par une clé dichotomique bien comprise, déve- loppée en une sorte de tableau synoptique. C’est le travail le plus achevé que Muller ait publié sur les Rubus. A la fin de ce Mémoire, avant le tableau synoptique dont il vient d’être question, on trouve une liste de noms d'espèces sans description, fai- Sant ‘allusion à des spécimens reçus de M. Callay pour les Ardennes, de E. Lebel pour la Manche, de Timbal-Lagrave pour la Haute- Garonne (2), etc. (1) Rubologische Ergebnisse einer dreiträtigen Excursion in die granilischen Hoch- Vogesen der Umgegend von Gerardmer (Vogesen-Depart. — Frankreich.) — Von Ph. J. Müller, in Weissenburg. — Bonplandia, 1861, pp. 276-314. = (2) En juillet 1864, Muller prit part à la session extraordinaire de la Société bota- nique de France à Toulouse, et il étudia avec Timbal-Lagrave les formes variées du R. ulmifolius qui se rencontrent aux environs de cette ville. 342 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. En 1867, Muller vint me prendre à Saint-Dié, en vue d'une nouvelle excursion à Gérardmer, oü M. Pierrat vint nous rejoindre. Nous mimes encore trois jours à revoir les formes déjà signalées ou décrites dans le Bonplandia et à compléter les recherches antérieures. Étant l'un des rares botanistes qui aient herborisé en compagnie de Muller, je crois utile de conserver le souvenir de notre excursion. Il avait le souvenir extrêmement précis des lieux qu'il n'avait pour- tant pas revus depuis huit ans; il avait aussi une mémoire extraordi- nairement lucide des noms et des caractères des formes reconnues aupa- ravant. Il convient d'ajouter toutefois que, durant les longues heures que je passai avec Muller dans cette circonstance, soit en herborisant, soit pen- dant le voyage à l'allée et au retour, je ne pus obtenir de lui aucun éclaircissement de nature à suppléer à l'absence totale de préface en tête de ses ouvrages. Il ne s'expliquait ni sur son but, ni sur ses prin- cipes au sujet de l'espèce. Finalement, il ne paraissait préoccupé que de distinguer et de nommer le plus grand nombre possible d'espèces. Il est clair maintenant qu'il attachait une importance exagérée à certains caractères tirés de l'étude de la fleur ou de la denticulation des feuilles, de leur villosité, etc. Cependant il faut convenir qu'il possédait un talent hors ligne, une sorte d'intuition pour saisir rapidement les types dans ce qu'ils ont de plus caractéristique. On lit, dans le Mémoire publié par le Bonplandia, que Muller avait passé par la vallée de Munster, mais qu'il ne s'y était pas arrêté. J'appris de lui, pendant notre excursion de 1867, qu'il avait fait des récoltes importantes dans les vallées alsaciennes qui s'ouvrent derrière la petite ville de Barr. En 1869, il fit encore, avec M. D. Pierrat, une excursion dans les hautes vallées de Cornimont (Vosges). Les résultats de ces diverses campagnes n'ont pas été publiés. Le Mémoire autographié de 1866 portant sur des Ronces du départe- ment des Vosges, dont parle M. Favrat, ne correspond à rien que je sache des excursions de Muller, à moins qu'il ne s'agisse dans ce travail de mes récoltes dont j'avais confié l'étude à Muller à partir de l'année 1861 jusqu'à 1867. Comme je lui fournissais non seulement les spéci- sort mais encore des notes détaillées, il m’avait proposé de signer les dénominations spécifiques de nos deux noms combinés. Je refusai pour ne pas encombrer la science de signatures telles que R. flexuosus P. J. M: et L. V. L. ou R. derasus L. V. L. et P. J. M., dont le moindre incon- vénient est d’être aussi ennuyeuses qu’encombrantes. En revanche, je dois dire que les descriptions des espèces nommées par Muller et publiées pour la première fois dans les Ronces vosgiennes mappar- BOULAY. — QUELQUES.NOTES SUR L'ÉTUDE DES RUBUS EN FRANCE. 343 tiennent entièrement. Le nombre en est de 35 environ. Plusieurs autres, nommées par Muller de la même façon, ont été distribuées plus tard dans les fascicules de l'Association rubologique. Je viens de faire connaitre aussi complètement et aussi exactement que possible le rôle de Muller dans l'étude des Ronces des Vosges. Il faut maintenant revenir en arrière et voir ce qu'il a fait pour d’autres régions. L'un des premiers et le plus actif de ses correspondants fut Victor Lefèvre, longtemps instituteur à Cuvergnon, canton de Betz, non loin de Crépy-en-Valois. Il était né en 1810 à Plessis-aux-Bois ; il est mort à Cuvergnon en 1878. Ses relations avec Muller remontent à l'année 1858; elles s'arrêtent à l'année 1862. Lefèvre avait commencé l'étude des Ronces de la forêt de Betz ou de Compiègne (Aisne et Oise) vers l’année 1850. Les livres lui manquaient, mais il allait à Paris copier, à la bibliothèque B. Delessert, des descrip- tions de Rubus ; il avait calqué toutes les planches des Rubi germanici de Weihe et Nees. Des botanistes connus, Decaisne, J. Gay, l'encoura- geaient ; l’abbé Questier, curé de Thury-en-Valois et son ami, mettait à sa disposition les ressources dont il disposait. Grâce à son énergie per- sévérante, Lefèvre avait réuni une collection très importante et bien étudiée des Ronces de son voisinage, à l’époque où Muller donnait à l'étude de ces plantes singulières une impulsion nouvelle. L'abbé Questier avait fourni à C. Billot pour le Flora Galliæ et Ger- manie exsiccata plusieurs Rubus qui attirèrent l'attention de Muller. Ce dernier écrivit au curé de Thury pour lui demander sa collaboration en vue de l’Herbier normal des Rubus de France et d'Allemagne, auquel M. Favrat fait allusion dans la Notice citée plus haut; l'abbé Questier remit la lettre et le prospectus de l’Herbier normal à V. Lefèvre qui bientôt envoyait au botaniste de Wissembourg une série de 138 numéros de ses récoltes, comprenant les formes les plus saillantes. 105 des Rubus de Lefèvre figurent comme espèces nouvelles dans V'Essat monogra- phique de Muller. Avant d'expédier ses plantes à Wissembourg, Lefèvre avait appliqué des noms spécifiques à celles que, de son côté, il jugeait inédites. A la demande que Muller lui en fit, il l'autorisa cependant à modifier les noms proposés s'ils se trouvaient défectueux. Sans aucun doute il n'avait pas calculé exactement les conséquences possibles de js condescendance, aussi éprouva-t-il une amère déception lorsqu'il lui fut donné de parcourir l'Essai monographique. Muller avait écarté sans Pitié la plupart des noms de Lefèvre pour leur en substituer d’autres 3K . ; + SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891.: dessa composition, souvent mieux choisis, il faut en convenir, mais qui' pour Lefèvre n'avaient pas la mème saveur (1). Muller promettait volontiers à son correspondant de lui envoyer des spécimens de ses propres récoltes, aux environs de Wissembourg ; mais, préoccupé avant tout de publier ses travaux, il était lent à lenir sa parole. Quand, à la suite d'instances réilérées, Lefèvre reçut un fascicule de 50 espèces assez maigrement représentées, en échange des 138 qu'il avait envoyées dans l'espoir d'un retour ad œqualitatem, il n'y tint. plus. | Le conflit éclata à l'occasion du projet dont Muller fit part à Lefèvre de donner une traduction française de son Essai monographique publié en allemand comme il a été dit plus haut. Cette traduction n'a pas paru. Il est probable aussi que ces difficultés décidèrent Muller à retarder la publication, qui n'a jamais abouti non plus, de son Herbier. normal (2). J'ai retrouvé dans l'herbier de V. Lefèvre les Rubus de Wissembourg envoyés par Muller, et une seconde fois les mêmes espèces dans les Ru- bus du D" Ripart ; ce sont, je crois, les seules plantes que Muller ait jamais communiquées à ses correspondants (3). : M. Costantin fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LE GENRE MYXOTRICHUM. par M. J. COSTANTIN. Le genre Myxotrichum est très anciennement connu; il a été décrit pour la première fois au commencement de ce siècle par Kunze et Schmidt dans un ouvrage qui a paru de 1817 à 1823. Sa structure, à l'origine, avait été exposée imparfaitement, et les espèces nouvelles qui y ont été rangées depuis ont embrouillé l'idée qu'on devait s'en faire. Je suis parvenu à me convaincre qu'il se compose de.deux groupes d'espèces tout à fait dissemblables. Dans une première catégorie se rangent les Myxotrichum chartarum et œæruginosum, qui doivent être rattachés tous les deux aux Gym- noascées. Les autres espèces que j'ai pu également examiner, Myx. rarum, murorum, fuseum et resinæ, n’ont rien de commun avec les uh N. havre essaya plus tard de faire revivre plusieurs de ses noms écartés par re ans un article publié par le Bulletin de la Société botanique de France $ Voyons, par exemple, le nom de R. Grenieri Lef. manusc. primer celui de R. goniophyllus Mueller et Lef. Vers. (Bull. 1877, p. 221). l (2) Le prospectus seul a'été adressé à un certain noinbre de botanistés et reproduit dans le Bull. de la Soc. bot. de Fr., t. VIL, 1860, p. 144. (3) G.-Genevier dit quelque part qu’il avait ée: u t i n Relea ae Heba quelque part qu'il avait égalenient reçu du même botaniste u COSTANTIN. — SUR LE GENRE :MYXOTRICHUM. 345 deux précédentes ; ce sont probablement des formes conidiennes d’As- comycètes. Corda, il y a déjà longtemps (1), avait entreva la complexité de ce genre, et il avait même cru devoir séparer le Myxotrichum chartarum des autres espèces pour en faire un genre spécial sous le nom d’Acti- nospira; cette réforme était parfaitement justifiée, mais il n’en a pas été tenu compte ultérieurement. Examinons avec quelque détail l’organisation des deux premières espèces. I. Myxotrichum chartarum Kunze et Schmidt. — Les ouvrages nombreux dans lesquels cette plante est mentionnée (2) indiquent que c’est un Champignon bien anciennement connu, qui a été retrouvé sou- vent et dont on peut se procurer des échantillons nombreux dans les collections. J’ai pu avoir en ma possession des exemplaires bien authen- tiques de cette espèce provenant de Montagne, Desmazières, Rabenhorst et Berkeley. J'ai constaté que cette espèce est voisine du Gymnoascus uncinatus décrit beaucoup plus tard, en 1877, par M. Eidam (3). Le M. chartarum se présente sous forme de petites masses sphé- riques de 500 à 700 p de diamètre, dans lesquelles se distinguent un glomérule central d’asques et un réseau élégant de filaments noirs enveloppant le corpuscule précédent; sur ce réseau se dressent un cer- tain nombre de grandes crosses dirigées radialement vers l'extérieur dans tous les sens. Le glomérule central a été jusqu'ici insuffisamment décrit : il est formé d'un grand nombre d'asques à huit spores. Ces spores avaient été assez Souvent entrevues comme groupées ; en réalité, elles sont enfermées pri- mitivement dans une asque ovoïde dont la membrane se gélifie très rapi- dement, comme cela arrive chez les Gymnoascus. J'ai pu voir nette- ment la membrane de la cellule qui enferme ces huit spores, jai méme observé des stades du développement de l'asque qui ne laissent aucun doute sur sa véritable nature. H Cette agglomération des spores à l'intérieur d'une sorte de vésicule a été déjà entrevue par quelques auteurs (4), mais ils ne paraissent (1) En 1854 Corda, Icones Fung. t. VI, p. 7, pl. IL, fig. 23. v (2) Kunze et Schmidt, Mycol. Hefte I, p. 110 (1817-1823); Oncidium chartarum Nees, p. 63; Link, Spec. plant. I, p. 36; Fries, Syst. mycolog. All, p. 349; Wallroth, Flora germanica, IL, p. 314; Corda, loc. cit.; Montagne, Annales des sc. nut. Bot., 2e série, t. VI, P. 33 (Cryptogames nouvelles de France); Preuss. Sturn's Deutschland Flora, t. VI, p. 79, fig. 40; Saccardo, Syl. Fung. lV, p. 317. — Exsiccatas : Desma- zières, Crypt. du Nord, n° 760 ; Montagne, n°998; Rabenhorst, Herb. mycol. n° 1676, etc. (3) Eidam in Cohn's Beiträge zur Biologie der Pflanzen, IM, p. 292. (4) Fries, Systema myc. III, p. 346. — Summa veg. p. 502, note 2; — Wallroth, Flora crypt., t. II, p. 314; Cooke, Handbook, p. 612; Saccardo, Syll. IV, p. 317. 346 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. pas avoir attaché une grande importance à cette observation. On pouvait supposer, en effet, que la vésicule qui entourait les spores était compa- rable au mucilage qui se produit autour des têtes sporifères des Acro- stalagmus ; on sait que dans ce cas les spores sont exogènes et dans une gelée qui se dissout dès que le Champignon est plongé dans l'eau. Afin d'établir qu'il s'agissait ici d'un cas tout différent, il fallait voir comment naissaient les asques et les spores. J'ai pu m'assurer, sur des glomérules jeunes, avec l'objectif à immersion de Zeiss, que les asques sont les parties terminales renflées de filaments extrêmement fins ; j'ai pu observer des massues ainsi formées qui mesuraient 5 p de hau- teur, 4 p de diamètre en haut, 2 p de diamètre vers la base; les fila- ments qui les portaient avaient 4 à 2 p de largeur. Sur des échan- tillons plus avancés, j'ai vu naître huit spores dans ces parties élargies, claviformes. On ne peut en aucune façon comparer les cellules ovoïdes, presque sphériques, produisant huit spores, à des sporanges, et rapprocher, comme M. Saccardo (1) en a eu d’abord la pensée, les Myxotrichum des Mucorinées. Les vésicules sporifères sont, en effet, des asques et non des sporanges, si l’on admet que la constance dans le nombre et la forme des spores permet de distinguer les premiers organes des seconds. Le thalle est de plus eloisonné, et rien ne parait justifier le rapproche- ment imaginé par M. Saccardo. Les spores de M. chartarum sont ovoïdes et mesurent 4 p de long sur 24 de large; les asques ont 7 à 8 p de diamètre. Les spores ont une coloration jaune qui se manifeste avec intensité dans le glomérule central qui s’observe dans chaque individu qui est jaune roussâtre. Le diamètre de cette région interne dense varie de 60 à 100 u. Le réseau de filaments noirs qui s’observe autour de la masse précé- dente constitue comme une sphère concentrique à la sphère dense médiane. Les branches du réseau noirâtre se divisent dichotomique- ment ou trichotomiquement ; l'épaisseur de ces branches diminue vers la périphérie et les derniers rameaux sont pointus. Toutes ces extré- mités se trouvent à peu près sur une sphère mesurant 500 à 700 p de diamètre. Les crosses qui se dressent à l'extérieur de cette sphère sont légère- ment renflées à leur extrémité; elles s’insèrent sur le réseau, mesu- rent environ 150 mètres de long; leur épaisseur est 7p.,2 au sommet et 2u,6 en bas. La plante que je viens de vous décrire me paraît très voisine du (1) Loc. cit. COSTANTIN. = SUR LE GENRE MYXOTRICHUM. 347 Gymnoascus uncinatus de M. Eidam. Plusieurs caractères cependant les différencient : 1° le substratum qui les porte dans la nature : le Myxotrichum chartarum se rencontre dans les caves sur du papier, de la toile d'emballage, tandis que le Gymnoascus est fimicole; 2 dans cette dernière plante, le glomérule central n’est pas aussi net; 3° les filaments du réseau couvrant se ramifient à angle droit et ne se termi- nent pas en pointe; 4 les crosses ne sont pas renflées à l’extrémité ; 9° la couleur des crosses et du réseau est différente. J'ai observé deux variétés de ce Gymnoascus uncinatus, que j'ai pu étudier et cultiver récemment. L'une a été rencontrée sur du fumier de panthère; elle me paraît différer des individus décrits par M. Eidam par quelques caractères secondaires : 1° les glomérules sont d’abord verdâtres ; 2° le mycélium peut, au voisinage de cette fructification, pré- Senter cette teinte. J'ai réussi, résultat auquel n’était pas parvenu le distingué mycologue allemand, a obtenir en culture des fructifications ascosporées. J’ai obtenu également en culture sur pomme de terre la forme conidienne ; elle est colorée en jaune et en vert. Je désignerai cette variété sous le nom de viridis. J'ai observé enfin sur le fumier de sanglier une autre forme qui me paraît plus voisine de celle Eidam, qui est fauvâtre, et qui peut être désignée sons le nom de fuscus. Les glomérules de ces deux formes sont d’ailleurs notablement plus gros que ceux du Myxotrichum char- tarum. Les résultats que je viens d'exposer s'appliquent à une deuxième espèce dont il me reste à parler maintenant, le M. æruginosum Mon- tagne. < II. Myxotrichum sruginosum Montagne. — Cette espèce a été décrite par Montagne en 1836 (1); des échantillons authentiques de l'herbier de ce mycologue conservé au Muséum m'ont permis de voir que cette espèce était voisine du Myxotrichum chartarum, aussi bien par l'ensemble de ses caractères extérieurs que par ses spores et ses asques. Elle présente un glomérule central dont la teinte varie du jaune clair au roux brunâtre ; cette masse sphérique est en général plus volumi- neuse que dans l'espèce précédente, elle mesure de 180 à 223 p. de dia- mètre. Les ascopores, très semblables, sont jaunâtres et ont 4u sur 24; les asques mesurent 7 à 8 p de diamètre. Le système de filaments noirs périphérique est par contre beaucoup moins développé, et sur ce réseau, se dressent non plus des crosses, (1) Cryptogames nouvelles de France (Annales des sc. nat., 2° série, t. VI,p. 33). 348 à SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1894. mais de longs appendices droits ou ondulés terminés en pointe à l'extré- mité. Le diamètre de la sphère formée par le réseau noir atteint au plus 226 à 240 y de diamètre, les soies noires raides ou onduleuses qui en partent dans toutes les directions peuvent avoir jusqu’à 380 p. de long. Cette structure est, comme on s’en rend facilement compte, assez nota- blement différente de celle du Myxotrichum chartarum. . Telle est l’organisation moyenne de la plupart des individus de cette plante, mais on trouve dans l’herbier Montagne deux autres formes curieuses dont il n’a pas parlé et qu’il peut être intéressant de signaler. 4 La forme achætum est mentionnée dans l’herbier du mycologue français; c’est le type précédent dépourvu des longs poils noirs; il ne reste plus, dans ce cas, que le glomérule central et le feutrage de fila- ments noirs. 2% La seconde variété paraît se rapprocher du M. chartarum, car les longues soies des individus moyens s’enroulent en crosse à l'extrémité. Malgré cette observation, il me semble prudent de conserver ces deux espèces comme distinctes, tant que la culture n’aura pas prouvé que de telles variations peuvent se produire expérimentalement. Je dois dire, en terminant, que M. Saccardo (1) avait entrevu ce rap- prochement dans un de ses derniers volumes, qui contredit la première opinion émise par lui. Malheureusement, les preuves de sa manière de voir manquent, il n'indique pas si elle est applicable à toutes les espèces ou non. Enfin il croit devoir rapprocher aussi le genre Bolaco- tricha des Gymnoascus. J'ai examiné des types de cette dernière forme venant de Berkeley, auteur du genre; le précédent rapprochement ne m'a pas paru justifié, les échantillons étaient d’ailleurs mal conservés. Une opinion nouvelle a été avancée par M. Richon (2), à peu près à la même époque, qui regardait les deux Myæotrichum comme des formes conidiennes de Cephalotheca. La méthode des cultures suivies pourrait seule justifier cette hypothèse, et elle n’a pas été employée; les dessins d’ailleurs ne convaincront point tous ceux qui connaissent les causes d'erreur innombrables dont il faut se garder dans ce genre de recherches. .. Le cas que je viens d'exposer à la Société présente, au point de vue du nom à adopter, une difficulté que je lui soumets. Bien que le plus ancien, le nom de Myxotrichum me paraît devoir être rejeté. M. Malinvaud dit qu’il semble résulter de la communication de M. Costantin que le genre Myxotrichum contenant des éléments (1) Syll. Fung. t. VIU, p. 823. 5 2 de Pr Deux espèces nouvelles de hors (in Bull. Soc. mycol. de Fr., MAGNIER. — LINARIA A FLEURS PÉLORIÉES. 349 hétérogènes doit être divisé. D'après l'article des Lois de la No- menclature botanique qui semble applicable à ce cas particulier, le nom de Myxotrichum devrait être conservé et réservé aux espèces du groupe les premières distinguées (1). M. Bureau est aussi d’avis que le nom le plus anciennement donné doit rester. M. Bonnier pense que les noms pouvant entraîner des erreurs doivent être rejetés. M. Bureau rappelle les genres temporaires qui ont rendu et rendent encore de grands services en paléontologie. M. le Secrétaire donne lecture de la lettre suivante : EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. Charles MAGNIER A M. MALINVAUD. Saint-Quentin, 20 septembre 1891. Il y a quelques jours, en rentrant à Saint-Quentin d’une promenade, mon fils, pour grossir un bouquet, avait cueilli des fleurs de la Linaire commune, sur les remblais d’une rue récemment ouverte. A la maison, je remarquai que l’une des tiges présentait une singu- lière particularité. Bien garnie d’une dizaine de fleurs normales, elle en portait deux péloriées. L'une était régulière, tubuleuse et munie de cinq éperons ; la seconde, à moitié atrophiée, n’en avait que trois. J'avais déjà rencontré la pélorie de la Linaire commune il y a quel- ques années, sur la digue du canal de Saint-Quentin, entre Rocourt et Oëstres. L’unique touffe qui s’y trouvait fut détruite lors d'un abatis d'arbres, et de leur remplacement par de jeunes Peupliers. Mais, avant sa disparition, j'en avais envoyé des tiges enracinées à M. Ozanon, de Saint-Émiland. Notre distingué collègue fit multiplier la plante dans ses cultures, ce qui lui permit d’en récolter deux centuries, Ja première offerte à la Société dauphinoise (n° 4983 bis), la seconde distribuée dans le Flora selecta eæsiccata (n° 927). Toutes les fleurs étaient nette- ment péloriées. (1) L'article 54 des « Lois de la Nomenclature » votées par le Congrès interna- tional de botanique de 1867 est ainsi conçu : « Lorsqu'un genre est divisé en deux » ou plusieurs, le nom doit être conservé, et il est donné à l'une des divisions princi- » pales. Si le genre contenait une section ou autre division qui, d'après son nom ou » ses espèces, était le type ou l'origine du groupe, le nom est réservé pour "n » partie... » 350 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. Le eas que je signale aujourd'hui de fleurs dissemblables sur la même tige me parait assez rare et offrira peut-être quelque intérêt à nos collègues... A l’occasion de la lettre précédente, M. Henri Hua fait à la Société la communication suivante : PÉLORIE INCOMPLÈTE CHEZ LE LINARIA VULGARIS, par M. Henri HUA. L'observation mentionnée dans la lettre de notre collègue M. Magnier, de Linaires péloriées, me remet en mémoire un cas analogue observé par moi le 25 septembre dernier aux environs de Charleville. Sur le bord de la route qui traverse le hameau du Vivier-Guyon, à gauche en sortant de cette localité pour se rendre à Saint-Laurent, j'ai trouvé un pied de L. vulgaris, qui, à la base d’une grappe entièrement composée d’ailleurs de fleurs normales, présentait trois fleurs anormales. L'à peu près ne permettant guère les comparaisons utiles quand il s’agit de cas tératologiques, on me permettra d'en donner une description détaillée. Les deux plus inférieures ont la corolle réduite à un tube tronqué irrégulièrement au sommet, et portant à la base trois éperons antérieurs, un médian et deux latéraux ; ceux-ci un peu plus faibles. — Les étamines au nombre de trois seulement, deux antérieures et une postérieure gauche, dépassent un peu le style; elles sont sensiblement égales; pour- tant l’antérieure gauche qui est opposée en diagonale à l’étamine posté- rieure absente est un peu plus courte que les deux autres. Les anthères, petites, sont libres, tandis que dans les fleurs normales on sait qu’elles se réunissent deux par deux après l’anthèse. — Le pistil ne paraît présenter aucune anomalie. — Quant au calice, dont nous avons à des- sein rejeté la description à la fin, il n’a que quatre sépales; le postérieur manque ou plutôt est intimement uni à la corolle sur laquelle il dessine une nervure dont la base se détache en vert sur le jaune pâle du fond. Ce fait explique pourquoi ces corolles monstrueuses ont persisté bien que commençant à se faner, alors que des fleurs plus jeunes, mais nor- males, ont déjà perdu la leur dans la grappe considérée. Sur la même grappe, après trois bractées, dont deux sont stériles et dont une porte à son aisselle un jeune fruit en voie d’avortement, j'ai trouvé une autre fleur anormale qui n’a plus que deux éperons, lanté- rieur médian, plus court que chez les fleurs normales, et un antérieur gauche dont la longueur est moitié moindre. La corolle d'ailleurs est constituée par un tube court, complètement fendu un peu en arrière de CAMUS. — VARIÉTÉS DE L'ANTENNARIA DIOICA. 351 l'éperon latéral et muni de deux lèvres situées de part et d'autre de la fente; la postérieure n'a qu'un lobe étendu vers la droite, au lieu de deux comme il est normal; l'antérieure a le palais tordu vers la fente et présente quatre lobes au lieu des trois réglementaires. — Les étamines, au nombre de quatre, sont inégales, toutes plus courtes que le style. Contrairement à ce qui a lieu dans la fleur normale, les plus courtes sont les antérieures; de plus, dans chaque paire, l’étamine de gauche est plus courte que celle de droite. Les anthères sont libres. — Comme dans les fleurs à trois éperons, le calice montre une étroite adhérence avec la corolle, mais d’une autre manière. Trois sépales seulement sont développés : les deux antérieurs et le postérieur droit; le postérieur médian existe mais extrêmement réduit ; le postérieur gauche, corres- pondant à la fente de la corolle, semble manquer complètement ; seule- ment le bord antérieur de cette fente est fortement épaissi et vert à sa base; il paraît y avoir là concrescence du calice et de la corolle, d'autant plus probable que celle-ci est devenue persistante comme dans le cas précédent. Je termine en disant que, malgré mes efforts, il m’a été impossible de retrouver sur les bords de la route du Vivier-Guyon à Saint-Laurent un autre exemple de monstruosité analogue, et pourtant le L. vulgaris y élait en abondance. M. G. Camus fait à la Société la communication suivante : UNE FORME NOUVELLE DE L'ANTENNARIA DIOICA; L'ORCHI-GYMNADENIA LEBRUNII (GYMNADENIA CONOPEA X ORCHIS LATIFOLIA); par M. E.-G. CAMUS. J'ai l'honneur d'appeler l'attention de la Société sur une forme, non décrite dans les Flores françaises, de l’Anfennaria dioica. Grenier et Godron et un grand nombre d'auteurs ont décrit cette plante comme ayant « les feuilles à face inférieure pubescente et à face supérieure glabre et verdâtre ». Cette forme est celle que l’on observe dans les endroits peu élevés, environs de Paris, Auvergne, centre de la France, etc. Elle existe aussi dans les Alpes et les Pyrénées; mais dans ces dernières stations elle croit mêlée à une autre forme très distincte dont les feuilles ont les deux faces concolores et pubescentes, elles sont en outre très petites. Ces deux plantes ne peuvent être distinguées par aucun autre caractère et nous les considérons comme deux variétés d’un même type spécifique. Nous proposons de donner à la forme des environs de Paris et des :352 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. pays peu élevés le nom de var. gallica, et à celle des hautes altiludes le nom de var. boredlis. = Nous avons des exemplaires de la var. borealis recueillis à Cauterets, au Mont-Blanc et au Mont-Rose; elle parait donc, dans notre région, propre aux hauts sommets. Dans l'herbier du Muséum de Paris, nous avons pu reconnaitre que, dans le nord de l'Europe, elle parait exister presque exclusivement et à toutes les altitudes. Je demande à la Société la permission de lui .signaler une plante hybride de la famille des Orchidées, recueillie à Cauterets par mon ami M. Achille Lebrun. Cette plante, que j'ai l'honneur de vous présenter ainsi qu'une aquarelle faite sur le vif, a l'aspect d'un Gymnadenia -conopea grêle, à fleurs petites d'Orchis latifolia, munies d'un éperon filiforme. En voici la description : X Orchi-Gymnadenia Lebrunii G. Camus, Gymnadenia Lebrunit (G. conopea X 0: maculata). Bulbes palmés. Tige de 2 à 3 décimètres, grêle, élancée. Feuilles inférieures engainantes à la base, dressées canaliculées, obtuses au sommet, les moyennes acuminées, les supérieures bractéiformes. Feuilles toutes pourvues de macules obscures, mais nettement visibles. Bractées inférieures dépassant assez longuement les fleurs. Fleurs d'un rose vif, disposées en épi allongé, dense, aigu au sommet. Fleurs petites comme dans le G. conopea. Périanthe de Orchis latifolia réduit.en grandeur, mais très nette- ment maculé; labelle ayant la forme et les stries symétriques d'un labelle d'O. latifolia. Eperon descendant filiforme un peu plus long que les divisions du périanthe, ou l'égalant à peu près. Cette hybride a une certaine ressemblance avec la plante signalée par Philippe sous le nom d'Orchis pyrenaica (Philippe FI. Pyr., M, p. 354 (1860); Gymnadenia pyrenaica Giraudias), caractérisée par sa panicule courte aiguë presque pyramidale; fleurs beaucoup plus petites que dans le G. conopea, avec l'éperon proportionnellement plus court, odeur agréable. Le G. conopea croit aux mêmes altitudes sans que ses carac- tères soient altérés et sans qu'on puisse trouver un passage entre tes deux formes [Giraudias]. Grenier et Godron, Fl. Fr., ont fait de l'O. pyrenaica un simple synonyme du G. conopea. Pour nous qui avons examiné avec beaucoup d'attention la plante de Philippe qui est dans Therbier du Muséum, nous avons reconnu qu'elle est conforme au G. comigera Reichb., et nous lui conserverons ce nom à cause de son ) .BORNET. — SUR QUELQUES ECTOCARPUS. 393 antériorité incontestable. C’est d’ailleurs dans les Pyrénées que Reichb. cite son G. comigera. L'O. Lebrunii se distinguera du G.comigera par ses feuilles maculées et par la forme de son labelle. T. R. — Environs de Cauterets 1891, (Achille Lebrun). En raison de l’heure avancée la communication suivante est brièvement résumée, NOTE SUR QUELQUES ECTOCARPUS, par M. Ed. BORNET. A ne consulter que les livres, on croirait aisément que l'histoire de la reproduction des Ectocarpus est parfaitement connue. Sans tenir compte du fait que tous les observateurs qui ont étudié ces plantes ont constaté que les zoospores issus des deux sortes de sporanges germent fort bien sans copulation, on imprime couramment que les sporanges pluriloculaires sont des gamétanges et les uniloculaires des z2008p0- ranges. Peut-être l'avenir démontrera-t-il qu'il en est réellement ainsi dans la plupart des Ectocarpus; mais, en attendant, iln’est pas inutile de rappeler que trois observations seulement, portant sur deux espèces, servent de base à cette généralisation, et que les auteurs ne sont pas d'accord sur la manière dont elle s’accomplit (1). D’autre part, il existe des faits, publiés depuis longtemps, qui, bien qu'ayant besoin d’être complétés à certains égards, suffisent néanmoins à établir que la repro- duction des Ectocarpus n’est ni aussi simple ni aussi uniforme qu'on la représente. C’est ce que nous allons essayer de montrer dans les pages suivantes. r ECTOCARPUS SECUNDUS Kütz. Diagnosen und Bemerkungen zu neuen oder kritischen Algen, in Botan. Zeitung, 1847, p. 54; Spec. Alg., p. 450; Tab. phycolog., y, p. 16, tab. 47, fig. 1; — Le Jolis, Alg. mar. de Cherbourg, n° 247! PLANCHE VI. A la page 68 de ses Marine Algæ of New England, M. Farlow à écrit ce qui suit : « Outre les deux formes de sporanges (uni- et plurilocu- (1) Goebel, Zur Kenntniss einiger Meeresalgen (Bot. Zeit. 1878, p. 177). ee Berthold, Die geschlechtliche Fortpflanzung der eigentlichen Phæosporeen (Mittheil. aus der zoolog. Station zu Neapel 1881, 11, p. 401). Reinhardt, Ueber die Phœosporeen der Sevastopolschen (Krim) Bucht. (Just., Botan. Jahresbericht, 1886, p. 368). : T. XXXVIII. (SÉANCES) 23 354 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. » laires) connus dans les Ectocarpus, Thuret et Bornet ont signalé » d'autres corps auxquels ils ont donné le nom d'anthéridies (1). On a » insinué que ces anthéridies étaient des cellules déformées par des » parasites. Comme nous n'avons jamais vu d'anthéridies dans les » échantillons américains, nous ne sommes pas en mesure d'exprimer » une opinion à cet égard; toutefois, le fait que Goebel a observé la » conjugaison des zoospores de l'Ectocarpus pusillus tend à montrer » que les anthéridies de ce genre ne sont pas réellement des corps » màles. » Nous reconnaissons volontiers que le ròle attribué aux organes que nous avons signalés dans les Ectocarpus, et que M.Janczewski (2) parait être seul à avoir observés après nous, n'ayant pas été confirmé par l'observation directe, les réserves de M. Farlow sont parfaitement fon- dées. Cependant, il existe une si complète ressemblance entre les corps que nous avons étudiés et les anthérozoïdes des Fucus, des Cutleria et des Tilopteris (pl. VI, fig. 7), qu'il semble difficile de ne pas leur attri- buer des fonctions identiques. En effet, ces corps mobiles, dépourvus de chromatophore et conslitués par un protoplasme peu riche en matières de réserve, ne semblent pas capables de développement. N'ayant pas eu l'occasion de retourner à la mer à une époque de l'an- née favorable pour compléter nos anciennes observations, je crois pour- tant utile de les rappeler en donnant quelques figures de PE. secundus Kütz. Elles appelleront l'attention sur un point important de l'histoire des Ectocarpées, que d'autres, mieux placés, pourront aisément élucider d'une manière définitive. M. Kützing a donné ce nom d'E. secundus à une espèce provenant de Biarritz, qui est très voisine de PE. granulosus Ag. Elle s'en distingue surtout par ses dimensions plus petites et sa ramification strictement alterne et unilatérale. Quoique la diagnose et la tigure données par l'au- teur soient incomplètes, puisqu'il n'a pas connu la fructification, les caractères indiqués s'appliquent assez exactement à un Ectocarpus qui croit abondamment à Biarritz, sur les lanières du Laminaria bulbosa, pour que la détermination ne présente guère d'incertitude. L'E. secundus forme de petites touffes (pl. VI, fig. 1) éparses, ayant le port de l'E. abbreviatus, qui ne dépassent guère la hauteur de 2 cen- LA (1) Etudes phycologiques, 1878, p. 24. Z; D: ctire Ç 375 i m i 7 dener letire du 3 novembre 1875, M. Janczewski m'annonce qu'avant son ERE we L ierbourg (en juin de la mème année) il a découvert « l'E. secundus avec 5 = Sporan et ses anthéridies. Le sommet d'une vieille fronde d'Alaria était ; pi ene PT a Alguc, qui se trouvait en compagnie de PE. Hincksiæ ». Voyc4 anczewski, Observat. sur l'accroissement , ; indes 4 du thalle des Phéosporées, p. 9 ct Eludes phycologiques, p. 11. 7 ss À BORNET. — SUR QUELQUES ECTOCARPUS. 355. timètres. Les filaments sont fixés au substratum par des rhizines nom- breuses, descendant des articles inférieurs qu'elles entourent d'une enveloppe continue. Des rhizines semblables sortent à diverses hauteurs de la base des gros rameaux. Les filaments principaux sont à peu près nus à la base ou n’ont que quelques ramules recourbés en crochet. Plus: haut, ils sont garnis de ramules alternativement unilatéraux, rappro- chés, atténués au sommet (fig.2). Dans la partie inférieure, les filaments ont une épaisseur de 60-90 u. Les articles sont assez courts et con- tiennent de nombreux chromatophores discoïdes. Les organes de la fructification, disposés en grand nombre au côté interne des rameaux et des ramules, sont de deux sortes. Ce sont d'abord des sporanges pluriloculaires, obliquement ovoïdes ou ovoïdes-inéqui- latéraux, longs de 80 à 90 p, larges de 60 p, renfermant un petit. nombre de zoospores alignées en séries régulières, dont les logettes ont de 8 à 9 „ de côté (fig. 5). Les loges des sporanges récemment vidés. se voient très distinctement (fig. 3 et 4). Fixées pendant qu'elles sont en mouvement par une goutte d'eau iodée, les zoospores ont une longueur de 14-16 p. sur une largeur de 6 à 8p (fig. 3 et 8). — Sur les mêmes filaments qui portent les sporanges pluriloculaires, on trouve des anthé- ridies, plus ou moins nombreuses, de même forme que les sporanges (fig. 5), ou un peu plus régulièrement ovoïdes (fig. 6), qui atteignent parfois une dimension sensiblement plus grande. Elles se reconnaissent aisément à leur couleur claire, qui prend une teinte rose orangé quand. elles arrivent à maturité. Les anthérozoïdes sont disposés en assises régulières, comme on le voit nettement quand on détermine la contrac- tion du contenu (fig. 5); mais il ne reste aucune trace de cette disposi- tion quand l’anthéridie s’est vidée et le sac ne présente point de trace de cloisons (lig. 6). L'anthéridie semble donc l’homologue du sporange uniloculaire, que nous n'avons pas rencontré dans l'E. secundus. Vues dans l’anthéridie, les assises formées par les anthérozoïdes sont de moi- tié moins épaisses que celles des zoospores, ce qui répond à la grandeur bien moindre des anthérozoïides. Ceux-ci ne mesurent que 6 p sur 2. Pour la forme et l'aspect, ils sont entièrement semblables à ceux des Fucus (fig. 7). i La répartition des anthéridies est assez irrégulière. Quelquefois, mais rarement, elles sont d'une abondance extrème et dépassent beaucoup le nombre des sporanges. Plus ordinairement, elles sont disséminées parmi ceux-ci en petite quantité. Souvent, enfin, je n'ai pu en trouver aucune trace dans les échantillons que j'examinais. de Nous avons récolté PE. secundus à Biarritz pendant les mois de juin, juillet et août. Les premiers exemplaires récoltés étant déjà grands et : fruclifiés, il est vraisemblable que la plante doit se rencontrer dès le, 356 .. SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891, mois de mai. Nous l'avons observée à Saint-Malo, M. Janczewski l'a découverte à Cherbourg, et, longtemps auparavant, Schousboe l'avait recueillie à Tanger. Si grande est la ressemblance entre PE. secundus et l'E. granulosus, qu'il était tout indiqué de rechercher si cette dernière espèce n'aurait pas aussi des anthéridies. L'examen que j'ai fait dans ce but n'a pas été suivi de succès. J'ai trouvé des sporanges assez variables de grandeur et de forme, mais tous se ressemblaient par la nature de leur contenu. Les assises formées par les zoospores sont moins épaisses que dans les sporanges de l'E. secundus. Parmi les espèces d'Ectocarpus énumérées dans la Florule du Finis- tère, les frères Crouan citent un E. secundus trouvé par eux « sur Poly- siphonia Brodiœi et sur les pierres vaseuses ». J'ai pu constater, sur un exemplaire authentique conservé dans l'herbier du Muséum, que cette plante est fort différente de celle que nous avons figurée. Elle est jeune, peu fructifiée ; mais, par l'ensemble de ses caractères, elle paraît se rap- procher de l'E. fasciculatus. ECTOGARPUS PUSILLUS Griffiths in Wyatt, Algœ Danmonienses, n° 212, 1835; — Harvey, Man. of brit. Alge, p. 41; Man. of brit. mar. Algœ, p. 60; Phycol. britann., tab. cL111; — Berkeley, Engl. Bot., tab. 2872 ; =J. Agardh, Spec. Algar., 1, p. 17 (ex parte); — Le Jolis, Liste des Algues marines de Cherbourg, p. 74; — Crouan, Florule du Finistère, p. 161 (non Kützing, nec auct. Mediterran.). Ectocarpus ostendensis Askenasy, Beiträge zur Kenntniss der Gat- tung Ectocarpus (Bot. Zeit., 1869, p. 786). PEANCHE VIT: ` TI existe actuellement, dans la littérature algologique, deux Ectocar- pus pusillus bien différents l’un de l’autre. L’un est l'espèce de Grif- fiths et de Harvey; c’est le premier décrit et le seul légitime ; l’autre est PE. pusillus du Species Algarum et des Tabulæ phycologicæ de M. Küt- zing, auquel les recherches de M. Goebel et de M. Berthold ont fait une notoriété que n’a jamais eue l'espèce originale. Les deux plantes se res- semblent par l’aspect terne et laineux de leur fronde; elles acquièrent à peu près les mêmes dimensions, croissent parfois entremêlées ; mais elles se distinguent amplement, et par le thalle et par la fructification. L'Ectocarpus pusillus vrai a les filaments du thalle tortiles, garnis de crampons, et des spores immobiles; son homonyme n’a pas de cram- BORNET. => SUR QUELQUES ECTOCARPUS. 357 pons et se reproduit par zoospores. Ce dernier caractère n'est pas seule- ment spécifique, il est d'un ordre plus élevé, si l'on admet comme bien fondées les coupures opérées pendant ces dernières années dans l'ancien genre Ectocarpus. Le thalle inférieur du véritable E. pusillus forme un plexus horizon- tal irrégulier plus ou moins dense ; lorsqu'il croit sur une Algue spon- gieuse, comme un Nemalion, il y enfonce de nombreuses rhizines. Si l'on examine de jeunes plantes n'ayant encore que quelques millimètres de hauteur, on voit que les filaments verticaux portent, à partir de la base, un petit nombre de rameaux qui sont souvent disposés en ordre unilatéral. De ces rameaux, les uns sont terminés par un poil et pré- sentent au-dessous de celui-ci une zone d’accroissement intercalaire, d’autres ont, comme le filament principal, un accroissement indéterminé; ils sont en même temps pourvus, surtout près du sommet, de courts ramules étalés, souvent rapprochés par paires, dont l'extrémité peut se fixer sur les corps environnants. Ces sortes de rameaux à crampons sont ordinairement flexueux, arqués ou recourbés en boucle (fig. 1). Avec l’âge les filaments s’allongent, les rameaux s’entrelacent, des crampons plus ou moins nombreux naissent de divers points de leur longueur ; enfin, l’enchevêtrement devient tel qu'il est impossible de séparer les touffes sans les rompre. Les sporanges de l'E. pusillus apparaissent de très bonne heure, sur des plantes encore très petites, et sont d’abord rassemblés à la partie inférieure des filaments où leur réunion constitue une sorte de noyau brunätre analogue à celui qu’on observe dans PE. paradoxus Mont. (cæspitulus J. Ag.) et les espèces voisines. Plus tard, après l’allonge- ment des filaments, ils sont épars sur toute la longueur de ceux-ci. Les sporanges pluriloculaires de l'E. pusillus, beaucoup plus com- muns que les uniloculaires, sont assez petits, ovoides-lancéolés ou fusi- formes (fig. 2 et 3), ayant beaucoup de ressemblance avec ceux qu'on observe dans les E. simplex et paradoxus; mais ils se distinguent au Premier coup d'œil de ces sporanges, ainsi que des sporanges des autres Ectocarpus ayant le même port, par la grosseur des spores qu'ils ren- ferment. Ces spores mesurent 20 u de diamètre et sont par conséquent plus volumineuses que les zoospores de la plupart des Ectocarpus. Elles sont en outre, à leur sortie du sporange, dépourvues de cils et de mouvement. A cet égard elles se comportent exactement comme celles de PE. ostendensis, dont M. Askenasy a donné, dans le Botanische Zeitung de 1869 (p. 788), une description qui n’a pas été aussi remar- quée qu’elle le méritait; en effet, elle mettait en lumière, pour la pre- mière fois, un mode de multiplication jusqu'alors inconnu chez les Ectocarpus. La concordance complète des observations de M. Askenasy 358 . SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. avec celles que nous avons faites à plusieurs reprises, G. Thuret et moi, depuis 1853, sur l'Ectocarpus pusillus, rendait vraisemblable que les E. ostendensis et pusillus étaient très voisins, sinon identiques. Avec son obligeance habituelle, M. Askenasy a bien voulu me communiquer les préparations qui avaient servi à ses études et j'ai pu constater que les deux Algues appartenaient à la même espèce. La confirmation réci- proque de nos observations résulte de cette identification des plantes sur lesquelles elles ont porté. — Les spores des sporanges plurilo- culaires germent aisément sur les lames de verre oü on les a obtenues (fig. 4); il n'est pas rare d'en rencontrer qui ont germé dans l'intérieur de sporanges en partie vidés. Les sporanges uniloculaires (fig. 5) sont à peu près sphériques; ils naissent sur les mêmes pieds et sur les mêmes filaments que les spo- ranges pluriloculaires et leur sont parfois opposés. Ils contiennent des spores aussi grosses que celles des sporanges pluriloculaires, mais jignore si elles sont immobiles comme celles-ci; car je n'ai pas eu l’occasion de les observer sur le vivant. C’est seulement sur des exem- plaires conservés dans l'alcool que j'ai trouvé des sporanges unilocu- laires. Ils sont sessiles ou portés sur un pédicelle unicellulaire; la plupart sont sessiles. Les échantillons des Algæ Danmonienses, n° 212, ceux que les frères Crouan ont distribués dans les Algues du Finistère, n° 15, le n° 478 des Plantes crypt. de France de Desmazières, le n° 422 des Algæ mar. sicc. de Hohenacker, ceux qui sont mentionnés dans la Liste des Algues marines de M. Le Jolis, répondent à la description précédente. ` Tls diffèrent profondément de l'E. pusillus Kütz., dont il va être ques- tion maintenant. ECTOCARPUS GLOBIFER Kütz. . Phycol. generalis, p. 289, 1843; Spec. Algar., p.450; Tab. phycolog., V, p. 16, tab. 49 e spec. authent. (1); = Hauck, Die Meeresalgen, p. 328 (ut syn. E. pusilli Kütz.), e specim. authent.! Ectocarpus pusillus Kütz., Spec. Algar., p. 450, 1849; Tab. phy- colog., V, p. 16, tab, 48; — Goebel, Zur Kenntniss einiger Meeres- Algen, in Bot. Zeit., 1878, p. 179; — Falkenberg, Die Meeres-Algen des Golfes von Neapel, in Mittheil. aus der zoolog. Station zu Neapel, 1878, I, p. 240; — Berthold, Die geschechtliche Fortpflanzung der eigentlichen Phæosporeen, in Mittheil. aus der zoolog. Station z% (1) Je dois à l'obligeance de M. Suri "avoi i é tillons de l'herbier de M. Kützing. ringar d’avoir pu examiner les échanti BORNET. — SUR QUELQUES ECTOCARPUS. 359 Neapel, 1881, IT, p. 410; — Ueber die Vertheilung der Algen im Golf von Neapel (loc. cit., 1882, II, p. 505); — Hauck, Beiträge zur Kenntniss der adriat. Algen, in OEster. botan. Zeitschrift, 1878, p. 222; Die Meeresalgen, p. 328, e specim. authent.!; — Rodriguez, Algas de las Baleares, in Anal. de la Soc. Esp. de Hist. nat., 1889, t. XVIII, p. 224, c specim. authent.! Procuna insignis Crouan, Alg. du Finistère, n° 14, 1852 (sine descript.); Florule du Finistère, p. 163, 1867 (ubi describ.) ; — Holmes, Two new british Ectocarpi, in Journ. of Botany, XXV, p, 161, pl. 274, 1887. PLANCHE VIF C'est d'après une plante anglaise reçue de Ralfs que M. Kützing a décrit et figuré l'Ectocarpus pusillus; mais dans cette circonstance Ralfs n'a pas été un bon guide. Les échantillons qu'il a distribués sous le nom d'E. pusillus n'appartiennent pas à cette espèce, et l'on cher- cherait vainement sur leurs filaments les short, flexuous, divaricating fibres, tendril-like, which held filaments together, que M"* Griffiths don- nait comme caractéristiques de son E. pusillus (1). La plante de Ralfs, et par conséquent celle de M. Kützing, ne diffère pas de l'E.insignis Crouan, qui est lui-mème synonyme de l'E. globifer décrit longtemps auparavant par M. Kützing dans le Phycologia generalis, et qui doit par conséquent être préféré. Ce qui explique l'erreur de Ralfs, c'est que, dans certains échantillons originaux de M”* Griffiths, les deux espèces sont mélangées et que les gros sporanges de l'E. globifer, beaucoup plus apparents que ceux du pusillus, ont été pris par Ralfs pour ceux de l’espèce légitime. L'E. globifer est une espèce dont l'habitation paraît plus étendue que celle dn pusillus ; car il croît depuis l'Angleterre jusqu'au Maroc et dans la Méditerranée, tandis que je n’ai pu constater la présence de ce dernier au delà de Biarritz. Il y a aussi une station moins étroite- ment limitée que l'E. pusillus. En effet, celui-ci se trouve habituelle- ment sur les Corallines qui tapissent les trous des gros rochers près de la ligne de haute mer; plus rarement on le rencontre sur le Nemalion multifidum, à un niveau un peu plus bas. L'E. globifer au contraire se développe sur une foule d’Algues, sur les feuilles de Zostère et même ` Sur les rochers, à mi-marée et à basse mer. C’est dans le petit groupe d’espèces qui comprend les E. simplex Crouan, paradoxus Mont. (cæspitulus J. Ag.), Lebelii Crouan et (1) Harvey, Brit. mar. Alge, p. 160. 360 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. irregularis Kütz., que se place l'E. globifer. Par la grosseur de ses filaments il se rapproche surtout du paradoxus; mais il en diffère par ses touffes laineuses, ses filaments moins rameux, souvent plus allongés, ses sporanges pluriloculaires de très peu plus longs que larges, à peine rétrécis au sommet (fig. 6). L'E. paradoxus est muqueux au toucher; en séchant, ses filarnents s'agglutinent, sur le papier oü on le prépare, en une masse jaunâtre, luisante, à peu près comme ceux de l'Elachistea flaccida. Des échantillons ont été publiés sous le nom d'E. insignis Crouan, dans les Algues du Finistère, n* 14, dans les Algues de l'Ouest de la France, de M. Lloyd, sous le n° 288 et par M. Holmes, sous le n° 34 de ses Algœ britannicæ rariores exsiccatæ. Comme il a été dit plus haut, cette plante est représentée, dans les planches 48 et 49, vol. V, des Tabulæ phycologicæ, sous les dénominations de pusillus et de globifer. Maintenant, si l’on remarque que ni M. Le Jolis (Liste des Algues marines de Cherbourg, p. 14), ni Crouan (Florule du Finistère, p. 61), qui connaissaient bien l’un et l’autre le véritable E. pusillus, ne citent, en en parlant, les figures des Tabulæ, tandis que la plupart des auteurs qui se sont occupés de la flore méditerranéenne ne manquent pas de renvoyer à ces figures (1), il sera permis d’inférer, avec beaucoup de vraisemblance, que l'E. pusillus des auteurs méditerranéens n’est pas autre chose que l'E. globifer. Le doute même n'existe pas pour quelques- uns des cas les plus importants. On sait que M. Goebel (2) a décrit la copulation des zoospores dans un Ectocarpus du golfe de Naples qu’il a nommé E. pusillus. Le fait que cet Ectocarpus a des zoospores dans ses sporanges pluriloculaires montre que la détermination n’est pas exacte; la forme brièvement ovoide des sporanges que l’auteur indique comme un caractère saillant de l’Algue qu'il a étudiée s'applique au contraire très bien à l'E. globifer. Une bienveillante communication de M. Berthold m'a mis à même de vérifier l’exactitude de cette attribution et de constater que les échan- tillons de lE. pusillus de la baie de Naples, tout semblables à ceux qu'avait étudiés M. Goebel et sur lesquels il a lui-même cherché vaine- ment à répéter les observations de ce savant, sont identiques à l'E. glo- bifer de l'Océan. Cette rectification de nomenclature m'a paru avoir un certain intérêt, parce que les observations de M. Goebel et de M. Berthold ayant trouvé place dans quelques ouvrages de botanique très répandus et très juste- (1) Falkenberg, Berthold, Hauck, Loc. ci (2) Goebel, loc. cit, , loc. cit. BORNET. — SUR QUELQUES ECTOCARPUS. 36 ment estimés (1), l'erreur de détermination inaugurée par M. Kützing a reçu une consécration qu'il importe de ne pas laisser se perpétuer plus longtemps. Pour Hauck, Ectocarpus pusillus Griff. et pusillus Kütz. sont équiva- lents et il n'en distingue pas PE. globifer (Beiträge, p. 222; Meeresal- gen, p. 328). Il attribue à cet ensemble des sporanges pluriloculaires largement ovoïdes ou ovales, et des sporanges uniloculaires sphériques qui sont entremêlés sur les mêmes filaments; il dit aussi que les fila- ments sont garnis çà et là de courts ramules divariqués. La première partie de la description s'applique bien à l'E. globifer ; ce qui suit y va moins bien et la dernière partie est en contradiction avec la réalité. Grâce à la gracieuse obligeance de M=* Weber van Bosse, j'ai pu examiner un échantillon d'E. globifer et deux exemplaires d'E. pusillus de l'her- bier de Hauck et avoir l'explication de cette contradiction. L'échantillon nommé E. globifer est bien la plante ainsi désignée par M. Kützing; il a de gros sporanges pluriloculaires courtement ovales, caractéristiques de cette espèce. Quant aux deux exemplaires portant le nom d'E. pusillus, ils portent des sporanges uni- et pluriloculaires, sont garnis de ramules divariqués ; mais ils n'appartiennent pas à la même espèce que le globifer et paraissent plutôt voisins de l'E. arctus Kützing. J'ajouterai enfin que M. Ardissone ayant bien voulu mé communiquer les échantillons méditerranéens d'E. pusillus mentionnés dans son Phycologia mediterraneæ, II, p. 75, j'ai pu constater qu'aucun d'eux n'appartient à cette espèce, c'est-à-dire à l'espèce de Griffith et Harvey. ECTOCARPUS CRINITUS Carm. Harvey in Hook., Brit. Flora, II, p. 326,1833; Man. of brit. Alge, P. 41; Man. of brit. mar. Algœ, p. 60; Phycol. britann., pl. CCCXXX; — J. Agardh, Spec. Algar., I, p. 17; — Kützing, Spec. Algar., p. 497; Tab. phycolog., V, tab. 70; — Cocks, Coll. of br. Sea-Weeds, n° 172. Sur le vivant, alors qu'on peut observer dans leur intégrité les carac- tères de port et de couleur, la forme et la disposition des chromato- phores, il n'est pas difficile de distinguer à l'état stérile certaines espèces d'Ectocarpus qui, ayant en commun quelque particularité facile à constater, sont par là même faciles à confondre si on ne les examine pas d'assez près. Sur le sec, la distinction s'affaiblit el peut devenir incertaine ou impossible, lorsque la présence des organes reproducteurs ne vient Pas apporter un appoint nécessaire à la détermination. Ce n'est pas tout (1) Falkenberg, Die Algen im veitesten Sinne, pp. 218 et 219; Van Tieghem, Traité Botanique, 2° édit., p. 1286. 362 SÉANCE DU 143 NOVEMBRE 1891. encore, dans quelques Ectocarpus il ne suffit pas de connaitre la forme extérieure des sporanges, il faut en outre savoir ce que contiennent ces sporanges; en effet, des sporanges uniloculaires de mème apparence peuvent contenir, soit une seule spore, soit plusieurs spores. LE. crinitus fournit un exemple de la confusion résultant du défaut d'observation de ce caractère. Nous allons le montrer en examinant les deux espèces qui portent ce nom dans les livres. L'E. crinitus de Carmichael et des auleurs anglais est une plante qui forme de longues mèches floconneuses, tantôt fixées sur les Algues. qui tapissent les quais des ports, tantôt flottantes dans les endroits vaseux. Les filaments sont peu rameux. Les rameaux souvent alternes, çà et là opposés, sont distants les uns des autres. Des crampons divariqués, plus ou moins nombreux, disposés lelong des filaments, donnent à la plante, lorsqu'ils sont abondants, l'apparence d’un Rhizoclontum. Lorsque nous aurons ajouté que le diamètre des filaments mesure ordi- nairement de 21 à 30 p et que les crampons ont une épaisseur géné- ralement comprise entre 18 à 21 p, que les articles sont égaux au dia- mètre, plus courts ou plus longs que lui, suivant les points oü on les examine, nous aurons dit à peu près tout ce qu'on savait de VE. erini- tus au moment où Harvey a publié le Phycologia britannica. L'échan- tillon authentique de Carmichael vu par Harvey, et celui que nous avons vu, les exemplaires provenant de M** Griffiths, de Ralfs, de Cocks étant tous stériles, on n’avait aucun renseignement sur la fructification. Aussi Harvey, en traitant de cette espèce (Loc. cit. pl. CCCXXX) débute de la manière suivante : « Je connais imparfaitement cette espèce que j'ai vue seulement à l’état sec, » et il ajoute un peu plus loin : « Son affinité la plus étroite parait être avec l Ectocarpus pusillus. » Comme Harvey, je n'ai pas vu PE. crinitus vivant, mais je puis être plus affirmatif que lui relativement aux affinités de l'E. crinitus avec le pusillus. En effet, j'ai observé les fruits qu’il ne connaissait pas, et je les ai trouvés de tout point semblables à ceux de cette dernière espèce. Rares ou nuls sur les exemplaires très allongés qui prennent une couleur verte en séchant, ils peuvent être assez nombreux sur les indi- vidus moins développés et de teinte brune. Ce sont les sporanges pluriloculaires qu’on rencontre le plus fréquemment ; ils ont même forme et même grandeur que ceux de l'E. pusillus, et les spores qu'ils renferment ont les mêmes dimensions. — Les sporanges uniloculaires, dont je dois la connaissance à M. T. H. Buffham, sont parfaitement sem- blables à ceux du pusillus et sont portés sur les mêmes filaments que les sporanges pluriloculaires. De la concordance si complète de la fructification, non moins que de la ressemblance de structure des filaments végétatifs, résulte l'impres- BORNET. — SUR QUELQUES ECTOCARPUS. 363 sion que l'E. crinitus est constitué par des individus d'E. pusillus qui se sont développés dans des conditions différentes de celles oü ils croissent ordinairement, soit qu'ils y soient nés, soit qu'ils y aient été accidentellement transportés. La substitution d'une eau tranquille et vaseuse à l'eau claire et battue oü l'E. pusillus se rencontre d'habitude explique aisément les rapports et les différences qui existent entre les deux formes, ainsi que la stérilité si fréquente des formes les plus allongées. Si vraisemblable que soit cette supposition, elle aurait besoin d'être appuyée d'observations plus nombreuses et surtout de recherches sur le vivant, attendu que certains faits de distribution géographique semblent en contradiction avec elle. On trouve par exemple dans l'Adriatique, sur les côtes de Dalmatie, une plante dont le thalle et les sporanges pluriloculaires sont semblables à ceux de PE. crinitus; or VE. pusil- lus vrai n'a pas encore été trouvé sürement dans l'Adriatique, tout au moins je ne l'ai pas rencontré parmi les nombreux exemplaires d'Ecto- carpus de cette mer que j'ai eu l'occasion d'examiner. Les Algues de l'Adriatique qu'on a désignées sous ce nom appartiennent, comme on l'a vu plus haut, à l'E. globifer ou à quelque autre espèce. En attendant que la question soit éclaircie par de nouvelles observations, nous consta- terons qu'il existe dans l'Adriatique une autre Phéosporée confervoide, dont le port, le mode de végétation, les ramules en forme de crampons divariqués ont une telle ressemblance avec ceux du véritable E. crini- tus, qu’on a pu facilement confondre les deux espèces et qu’on les a effectivement confondues. La plante que Hauck a nommée E. crinitus ne peut pas être réunie à cette espèce; c’est une Algue à sporanges mo- nospores dont nous allons dire quelques mots en la désignant sous le nom d'Haplospora Vidovichii. HAPLOSPORA VIDOVICHII. Ectocarpus Vidovichii Menegh., in Zanardini, Saggio di classifica- zione naturale delle Ficee, p. 41, 1843 (sine descript.) ; _ Kützing, Phycol. germ., p. 233, 1845; Spec. Algar., p. 452 ; Tab. phycolog., V, p. 18, tab. 56 ; — Ardissone, Phycol. medit., II, p. 73. Ectocarpus geminatus Menegh. sec. De Notaris, Prospetto della flora ligustica, p. 66, 1846 (sine descript.), non Hook. et Harv. Í Ectocarpus Meneghinii Dufour, Elenco delle Alghe della Liguria, - m Commentario della Soc. crittog. ital., IT, p. 30, 1864 (sine descript.); — Erbario crittog. ital., n° 320 (1320). Ectocarpus crinitus Hauck, Beitrüge zur Kenntniss der adriatis- 364 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. chen Algen, in OEsterr. bot. Zeitschrift, 1878, p. 291 (ex parte); Die Meeresalgen Deutschlands und OEsterreichs, p. 330 (non Carm.) Haplospora geminata Bornet in Thuret, Études phycol., p. 24, 1878. PLANCHE VIII. Dans une note de la page 24 des Études phycologiques (1) j'ai indiqué que le sporange uniloculaire de l’ Ectocarpus geminatus Menegh. (non Hook. et Harv.) contient une seule grosse spore immobile (fig. 2, 4) semblable à celle des Tiloptéridées. Cette plante, qui n’est pas connue hors de la Méditerranée, est assez répandue dans tout le bassin occiden- tal de cette mer, puisqu'elle a été trouvée en France, en Italie, aux Baléares et en Algérie ; elle croît aussi dans l’Adriatique. Elle a le port de l'E. pusillus Griff., croit dans des conditions analogues et montre des variations de même nature. Sur les Corallines et les rochers battus, elle forme des flocons laineux assez courts, spongieux; dans les ports et les endroits abrités, elle se présente sous l'aspect de mèches enroulées pouvant atteindre 2 ou 3 décimètres (Hauck), et sous cette forme ne saurait être distinguée, à la simple vue, de l'E. crinitus. La ramification générale est subdichotome, devenant unilatérale vers le haut. Les rameaux, qui sortent sous un angle très ouvert, sont termi- nés par un poil hyalin. De divers points des filaments et des rameaux sortent, à des intervalles irréguliers, de courts ramuscules dirigés à angle droit (fig. 1), qui ne se terminent pas en poil et répondent aux ra- mules crampons de l'E. pusillus. Ils naissent souvent rapprochés les uns des autres sur des articles successifs, en ordre alterne ou unilatéral. Fré- quemment leur cellule terminale contient une masse protoplasmique brune. — Dans les filaments principaux, les articles sont égaux au dia- mètre, deux fois plus longs ou de moitié plus courts que lui, épais de 36-60 x, assez souvent un peu rétrécis aux articulations. Ils ne sont pas divisés par des cloisons verticales. Les sporanges uniloculaires, seule forme de fructification connue jusqu’à présent, sont ovoïdes, longs de 50 p, larges de 30, étalés horizon- talement, toujours portés sur un pédicelle unicellulaire. De ce pédicelle naissent successivement, au-dessous du premier sporange, deux ou {rois sporanges semblables (fig. 3). Cette disposition fasciculée des sporanges permet de distinguer aisément cette espèce de PE. pusillus chez lequel je ne Vai pas observée et dont les sporanges sont ordinairement sessiles. Les sporanges ou les groupes de sporanges peuvent d'ailleurs être soli- taires ou bien, sur le mème article, être opposés ou juxtaposés à un spo- (1) Thuret, loc. cit., 1878. BORNET. — SUR QUELQUES ECTOCARPUS. 36 range ou à un ramule. Leur contenu présente un aspect très différent de celui qui se voit dans les sporanges uniloculaires des véritables Ecto- carpus ; les chromatophores sont disposés en un simple réseau pariétal et le centre de la spore est occupé par un gros noyau très apparent (1). On sait au contraire que, dans les Ectocarpus ordinaires, même lorsque la division en spores n’est plus visible et que le contenu des sporanges uniloculaires est devenu amorphe, la masse colorée est dense, et unifor- mément répartie dans la cellule. Ces différences se reconnaissent même sur les échantillons desséchés. La sortie de la spore est facile à observer et il n’est pas moins facile d'en obtenir la germination (fig. 4 et 5). Dans nos essais de culture les jeunes plantes se sont développées rapidement au début, mais elles ne se sont pas accrues jusqu’à se ramifier. Si l’on compare cette description avec celle que Hauck a donnée de VEct. crinitus dans les Beiträge sur Kenntniss der adriatischen Algen (2), on voit que les deux descriptions se superposent exactement dans tous leurs détails organographiques. La présence de ramules cram- pons (que l’auteur considère à tort comme caractéristiques de l’Ect. crinitus puisqu'ils se rencontrent aussi dans d’autres espèces), la gros- seur des filaments du thalle, la forme des sporanges et la prolifération de leur pédicelle sont des caractères tout à fait significatifs. L'auteur, il est vrai, ne dit pas que les sporanges ne renferment qu’une seule spore, et les expressions d’oosporanges et de sporanges uniloculaires dont il se sert, de même que pour les autres Ectocarpus, semblent indiquer qu'il n’a pas porté son attention sur ce point ; mais les échantillons qu'il a distribués, fournissant les renseignements qu’il n’a pas donnés, ne laissent aucun doute sur l'identité de nature du contenu sporangial de sa plante et de la nôtre et montrent qu’elle est nettement différente de VE. crinitus des auteurs anglais. Entre les descriptions de l'E. crinitus que Hauck a données dans les Meeresalgen et les Beiträge, on remarque une différence importante. Dans les Meeresalgen il n’est question que de sporanges uniloculaires, tandis que dans les Beiträge l'auteur disait avoir trouvé des trichospo- ranges ovoides-lancéolés sur les mêmes filaments qui portaient des vosporanges. Ces trichosporanges étaient-ils les anthéridies vainement cherchées sur la plante des côtes de Provence, ou étaient-ils réellement des trichosporanges, ce qui eût été un fait nouveau pour l’histoire des Tiloptéridées? le point méritait d'être éclairci. Après avoir examiné sans succès les exemplaires de mon propre herbier, j'eus recours à (1) La structure des spores des Tiloptéridées est bien représentée dans les figures qui accompagnent le travail si instructif de M. Reinke intitulé : Ein Fragment aus der Naturgeschichte der Tilopterideen (Botanische Zeitung, 1889, n° 7-9, pl. Il et III). (2) Œsterreichische botanische Zeitschrift, 1818, p. 221. 366 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. M=: Weber qui eut la bonté de mettre à ma disposition deux séries d'échantillons d'E. crinitus extraits de l'herbier de Hauck et de plus un échantillon renfermant la même plante conservée dans l'eau salée. Cet exemplaire, de même que ceux de la première série, appartiennent à lVHaplospora Vidovichii. Entre leurs filaments j'ai rencontré des fragments d'E. siliculosus, d'E. cœspitulus et d'E. crinitus Carm., qui présentaient des sporanges pluriloculaires. Ce dernier est le seul qui puisse être comparé à l'H. Vidovichii, mais je n'ai pu voir de connexion entre les filaments portant chaque sorte de sporange. Les trois exemplaires de la seconde série, récoltés en 1876, ont au contraire, sur les mêmes filaments, des sporanges uni- et plurilocu- laires ; ces filaments sont garnis de ramules divariqués qui leur donnent une certaine ressemblance avec ceux des E. pusillus, crinitus et Vido- vichii; mais ils appartiennent à un autre groupe d Ectocarpus et ne sont que des exemplaires très allongés de la plante dont il a été ques- tion plus haut à propos de IPE. pusillus de Hauck, et que nous avons rapprochée de l'E. arctus. Hauck rapporte comme synonyme de son E. crinitus VE. Vidovi- chii Meneghini. Cette espèce, mentionnée pour la première fois par Lanardini en 1843, n’a été décrite que deux ans plus tard dans le Phy- cologia germanica de M. Kützing. La description ne contient aucun détail permettant de reconnaître avec une entière certitude si elle s'applique à l'E. crinitus de Carmichael ou à celui de Hauck. La diagnose qu’on lit dans le Species Algarum, p. 452, n’est pas plus expli- cite. Cependant, si l'on considère que l'épaisseur attribuée par l’auteur aux filaments de l'E. Vidovichii (1/55) est à peu près double de celle qu'il a mesurée dans l'E. crinitus (1/100//) et que la même rela- lion existe précisément entre les échantillons originaux de l'E. crinitus Carm. (21-30 u) et ceux de la Tiloptéridée méditerranéenne (36-604); si l'on observe, d'autre part, que la figure donnée dans les Tabule phy- cologicæ, V, pl. 56, rappelle mieux la Tiloptéridée que PE. cri- nitus, il devient très vraisemblable que le nom d'E. Vidovichii s'ap- plique à la première de ces plantes (1). En tout cas, le description de l (1) Pour que la conclusion füt tout à fait süre, il aurait été nécessaire d'examiner ich à. HT. tr nn A T X. É Re : rait défi- re même qu'a dessiné M. Kützing ; s'il était fructifié, la question serait défi- wilvement résolue. Mais cet échantillon n'existe pas dans Pherbier de M. Kützng, . * 4 1: i ainsi que M. le professeur Suringar a bicn voulu m'en informer. A son défaut, JU pensé obtenir des renseignements presque aussi instructifs en étudiant les exen- pa de Pherbier Meneghini, qui cst conservé au Musée de botanique de Florence. es ex ` p . ar M an 5 ] i ies xi mper manquent sans doute; car, dans la feuille étiquetée E. Vidovichit, » ` p » P ` », ` A ` se 2 qu> M. le professeur Caruel m'a communiquée avec son obligeance accoutumeëe, Je nai trouvé qu'un fragment de plante portant la mention « ex herb. Mgh. » ct pro- BORNET. — SUR QUELQUES ECTOCARPUS. 367 Hauck lui fixe un sens précis, et je crois devoir l’adopter, bien que, Pan- née même où Hauck publiait sa description, j'aie désigné cette plante sous le nom d’Halospora geminata, en donnant quelques indications sur la nature de son fruit (1). Elle est en effet identique à l'échantillon distribué dans l’Erbario crittogamico italiano (n° 320), que les éditeurs de cette collection, bien placés pour connaître les espèces de l’herbier de De Notaris, ont déterminé E. geminatus Menegh. Il ne pouvait être: déterminé qu’à l’aide de cet herbier, car De Notaris, qui énumère cette espèce dans le Prospetto della flora ligustica, n’en a pas donné la description. M. L. Dufour (2) non plus n’en a pas fait connaître les carac- tères, lorsqu'il changé le nom d'E. geminatus Menegh. en celui d'E. Meneghinii, parce qu’il existait déjà un E. geminatus publié antérieu- rement par Hooker et Harvey (3). L’Haplospora Vidovichii est la première Tiloptéridée signalée dans la Méditerranée. L’Algue dont M. Berthold fait mention dans son Mémoire: Ueber die Vertheilung der Algen im Golf von Neapel (4), wap- partient pas à ce groupe; elle n’est autre que l'E. Œdogonium Menegh., pour lequel j'ai proposé récemment le genre Zosterocarpus (5). C'est donc à tort que j'ai cité cette plante comme n'ayant pas été trouvée dans la baie de Naples; la pensée ne m'était pas venue de la chercher dans un Paragraphe consacré aux Tiloptéridées. TILOPTERIS MERTENSII Kütz. PLANCHE VIII. Les anthéridies du Tilopteris Mertensii n'ayant pas encore été figu- rées de manière à donner un aperçu suffisant de leur structure, nous avons fait reproduire ici un dessin qui remonte à près de quarante années (fig. 6). J'y ai joint un ramule sporifère (fig. 9) et la représenta- tation de deux très jeunes plantes (fig. 10) ayant acquis un développe- ment plus grand que celles dont les frères Grouan ont publié la figure. Les anthéridies et les oosporanges se développent sur les mêmes fila- ments et sur les mêmes ramules. Parfois les deux organes sont placés venant des collections de Beccari. Cette Algue n'appartient pas à VE. crinitus de Hanck, mais a celui de Carmichael; elle s'y rapporte par son (halle et par ses Sporanges pluriloculaires, Un autre échantillon nommé E. Vidovichii, provenant de M. Zanardini, et qui m'a été envoyé par M. le professeur Ardissone, est semblabl : tu précédent, (1) Thuret, Études phyc. 1878, p. 24. (2) Dufour, Loc. cit. (3) Hook. f. et Harv., in London Journ. of Bot. IV, p. 251, 1845. (4) Mittheilungen aus der Zoologischen Station zu Neapel, 1114, p. 507, 1955 (9) Bull. de la Soc. bot. de France, XXXVII, p. 146, 1890. = 368 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. immédiatement l'un au-dessus de l'autre sans interposition d'articles végétatifs, d'autres fois ils sont plus ou moins écartés. Les anthéridies résultent de la transformation d'un plus ou moins grand nombre d'ar- ticles superposés (je n'en ai pas vu moins de trois), qui se divisent par des cloisons longitudinales d'abord en quatre, puis en huit cellules cunéi- formes collatérales. Au point de rencontre de toutes ces cellules, il se forme un méat qui acquiert d'assez grandes dimensions. Son diamètre transversal varie dans les diverses anthéridies et aux diverses hauteurs d'une même anthéridie et détermine ainsi, concurremment avec le nombre des articles qui prennent part à sa formation, la configuration particulière de chaque anthéridie. En même temps que cette cavité cen- trale se développe, les cellules collatérales se divisent en direction radiale et transversale, de manière à donner naissance à des logettes rayonnantes dont le nombre dépasse souvent 40 sur une coupe trans- versale. Cette évolution du ramule anthéridifère ne va pas sans présenter quelques anomalies. Il arrive parfois que les cellules collatérales d’un article ne s’écartent pas ; alors l’anthéridie est fortement étranglée en ce point. Dans d’autres cas, certaines cellules ne prennent pas les cloisons du dernier ordre; elles sont par conséquent quatre fois plus grandes que celles qui les entourent et elles se vident par une seule ouverture. Quelquefois, une ou plusieurs cellules d’un article restent végéta- tives. Si en même temps le méat central ne se forme pas, les logettes sont immédiatement appliquées sur ces cellules. Comme ces cellules végétatives conservent ordinairement leur volume primitif, tandis que les cellules environnantes se sont agrandies en se multipliant, l’anthé- ridie dans la longueur de laquelle sont intercalées de semblables cel- lules est plus ou moins courbée à leur niveau. Enfin on observe çà et là que les cellules qui ne se changent pas en logettes s’agrandissent beaucoup, font une forte saillie sur le côté de lan- théridie et prennent l'apparence de sporanges. Ce sont, en effet, des spo- ranges dont le contenu s’est transformé en un corps reproducteur moins volumineux que la spore ordinaire du Tilopteris Mertensii, mais gail- leurs toute semblable à elle et sortant, comme celle-ci, par une ouver- ture latérale du sporange (1). Les anthéridies du Tilopteris Mertensii ne diffèrent pas, comme on le voit, des anthéridies que M. Reinke a étudiées avec tant de soin dans (1) De Varticle qui porte l’anthéridie nait très fréquemment un ramule qui peut être végétatif, mâle ou femelle. — Assez souvent l’article végétatif qui surmonte l'anthéridie émet un prolongement qui s'allonge dans la cavité de celle-ci, pousse quelquefois à travers les logettes et sort au dehors sous forme de rhizoïde. BORNET. — SUR QUELQUES ECTOCARPUS. 369 le Scaphospora speciosa (1). Plus heureux que M. Reinke, qui n'a pas observé directement, sous le microscope, la sortie des corps reproduc- teurs contenus dans les anthéridies du Scaphospora, nous avons assisté à leur sortie dans le Tilopteris Mertensii. Ils sont, comme l'a dit Thu- ret (2), entièrement semblables à ceux des Fucus. Ils ne germent pas plus que ceux-ci; mais nous n'avons pas pu nous assurer qu'ils rem- plissent bien le même rôle qu'eux. Chez les Fucus, strictement dioïques, il est aisé de montrer que les œufs et les anthérozoïdes, conservés sépa- rément, périssent sans se développer, tandis que la germination a lieu promptement quand on les réunit. Mais ce moyen de démonstration n'était pas applicable au Tilopteris dont les deux organes sont entre- mêlés sur les mêmes filaments, de sorte qu'il semble impraticable de les isoler, en grand nombre, dans des conditions telles que les résultats soient à l'abri de toute incertitude. — Pas plus que chez les Fucus, il n’était possible, en raison de l'énorme inégalité de volume des anthéro- zoïdes et de l'œuf, de constater, sous le microscope, la pénétration de ceux-ci dans celui-là, et l'on n'avait pas alors les procédés qui permet- tent actuellement de manifester la présence du noyau màle dans l'œuf fécondé. Enfin, les observations étaient rendues encore plus incerlaines par la circonstance que les spores germent fréquemment dans les spo- ranges sans avoir, selon toute apparence, aucun contact avec les anthé- rozoïdes. Quand des fragments de la plante étaient gardés dans une goutte d'eau sur le porte-objet, de manière à pouvoir être soumis à un examen microscopique fréquemment répété, la sortie des spores se faisait moins bien que lorsque les filaments étaient plongés dans une grande quantité d'eau. Nos recherches ont été effectuées en 1854 et 1855 pendant le mois d'avril, seul mois de l'année où nous ayons trouvé le Tilopteris à Cherbourg. Depuis cette époque, nous n'avons plus eu l'occasion de le récolter. Dans le Manuel des Alques de la Scandinavie qu'il a publié l'année dernière (1890) (3), M. Kjellman partage les Phéosporées en deux ordres, les Zoogonicées et les Acinètes. Chez les Zoogonicées les sporanges uni- loculaires, de même que les pluriloculaires, contiennent un grand (1) Ein Fragment aus der Naturgeschichte der Tilopterideen, in Bot. Zeitung, 188), tab. 3. (2) Recherches sur la fécondation des Fucacées et les antheridies des Algues. Se- conde partie (Ann. des sc. nat., 4° sér. BoT., ILI, 1855). ` : ` (3) Voyez aussi la toute récente disposition générique des Phéophycées, que le même auteur a publiée dans Engler et Prantl, Die natürlichen Pflanzenfamilien, 1891. T. XXXVII. (sÉANCES) 24 370 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. nombre de corps reproducteurs ciliés et mobiles. Chez les Acinètes, le sporange uniloculaire ne contient qu'une spore immobile ; seul l'organe reproducteur homologue du sporange pluriloculaire produit des corps reproducteurs nombreux et doués de mouvement. Cet ordre ne com- prend que les Tiloptéridées. Toutes les autres Phéosporées rentrent dans les Zoogonicées. A leur tour les Zoogonicées sont divisées en deux groupes, suivant que les zoospores nées dans les sporanges pluriloculaires (et qui s'unissent pour former des zygotes) diffèrent peu ou pas de grandeur (Isogonicées), ou bien qu'elles sont de dimension très inégale, les femelles étant beau- coup plus grosses que les mâles (Gynocratées). Le premier groupe ren- ferme toutes les Phéosporées Zoogonicées, à l'exception des Cutlériacées. Si l'on cherche à placer dans ce cadre les Ectocarpus sur lesquels nous venons d'appeler l'attention, on se heurte à plus d’une difficulté. Ainsi, dans l'E. secundus, la différence de grandeur qui existe entre les deux sortes d'organes reproducteurs étant à peine moindre que chez le Cutleria multifida (1), cette espèce devrait être rangée parmi les Gyno- cratées et séparée des vrais Ectocarpus, dont elle a d'ailleurs toute la structure. Quant à PE. pusillus, il ne trouve place ni parmi les Zoogo- nicées, ni parmi les Acinètes. Il a bien, comme les Isogonicées, des spores de même dimension dans les deux sortes de sporanges et le spo- range uniloculaire est pléonosporé; mais les corps qui en sortent (au moins ceux des sporanges pluriloculaires) sont dépourvus de cils et im- mobiles. Ce dernier caractère ne suffit pas néanmoins à le rattacher aux Tiloptéridées ; car, dans cette famille, le sporange uniloculaire est mo- nospore. Pour l'introduire dans le tableau proposé par M. Kjellman, il serait nécessaire d'établir un groupe particulier, intermédiaire entre les Ectocarpées et les Tiloptéridées. On pourrait lui donner le nom d'Aci- nétosporées, qui rappellerait son principal caractère, et l'E. pusillus deviendrait le type d'un nouveau genre Acinetospora. Mais peut-être serait-il préférable de faire disparaitre ces difficultés en adoptant la manière de voir de Thuret (2), qui consiste à donner la première place aux caractères morphologiques, au lieu de l'attribuer à un caractère physiologique. De cette façon les Ectocarpées et les Tilo- ptéridées, si étroitement unies par l'ensemble del eurs caractères, ne seraient pas séparées par le groupe entier des Phéosporées. Elles s'en distingueraient toutefois sans peine, attendu que la monosporie et la structure particulière des anthéridies qu'on observe dans les Tiloptéri- (1) Comparer avce les nôtres les figures données par Thuret dans ses Recherches sur les zoospores des Algues et les anthéridies des Cryptogames (Ann. des sc. nat. 3* série, BOT., XIV, pl. 31, fig. 2 et XVI, pl. 1, fig. 3) (2) Etudes phycol., p. 24. BORNET. — SUR QUELQUES ECTOCARPUS. git. dées ne se rencontrent dans aucune Ectocarpée connue jusqu’à ce jour. — L'exemple de lE. secundus et de l'E. Lebelii, dont les corps repro- ducteurs sont aussi nettement différenciés que dans les Phéophycées où la sexualité est le mieux établie, sans qu’en même temps les organes qui les contiennent diffèrent des sporanges ordinaires des Ectocarpus, montre qu'à l'intérieur des Ectocarpées ce caractère n'a rien de plus qu'une valeur spécifique. 11 semble en effet contre nature de séparer: l'E. Lebelii, qui a des anthéridies, des E. simplex, globifer et para- doxus, dont les deux sortes de sporanges contiennent des zoospores de tout point semblables. Il ne parait pas moins difficile d’éloigner: PE. secundus du granulosus qui lui ressemble à tant d'égards. Enfin l'E. pusillus lui-même, malgré des spores immobiles, est évidemment très rapproché des Ectocarpus cespiteux qui sont pourvus de zoospores, et ne saurait en être éloigné. Tout au plus conviendrait-il de le placer dans une section particulière en raison des caractères assez spéciaux qu’il présente à divers égards ; mais ce point ne saurait être décidé qu'à la: suite d’un travail d'ensemble sur les Ectocarpus. Explication des planches, PLANCHE VI. Ectocarpus secundus Kütz. FIG. 1. — Individu de grandeur naturelle, récolté à Biarritz en juillet 1870. ` Ec? — Fragment de la partie moyenne d’un filament dressé. — Grossisse-., ment de 75 diam. Í Fie; 3 — Sporange pluriloculaire dont les zoospores achèvent de s'échapper. Dans la partie supérieure le réseau formé par les parois des logettes est indistinct. — Gross. de 250 diam. FIG. 4. = Sporange pluriloculaire dont les logettes sont bien nettes jusqu'au sommet. — Gross. de 250 diam. , + — Portion de filament portant à la fois des sporanges pluriloculaires , et une anthéridie dont le contenu a été contracté par l'alcool. = Gross. de 250 diam. FIG. 6. — Portion de filament portant deux anthéridies, l'une pleine, l'autre presque vide. Le sac ne présente aucune trace de cloisonnement. = Gross. de 250 diam. FIG. 7. — Anthérozoïdes. — Gross. de 500 diam. EIC. 8. — Zoospores représentées au même grossissement que les anthéro- : zoïdes afin de montrer la différence de grosseur et d'aspect qui les ` distingue. ee Fig. Qt 372 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1891. PLANCHE VII. Ectocarpus pusillus Griff. Fic. 1. — Partie supérieure d'un filament vertical garni de ramules en cram- pons. — Gross. de 75 diam. Fic. 2. — Sporange pluriloculaire mûr. — Gross. de 250 diam. Fic. 3. = Sporange pluriloculaire vide. — Gross. de 250 diam. Fig. 4. — Spores germées. — Gross. de 330 diam. Fig. 5. — Sporange uniloculaire. — Gross. de 250 diam. Les quatre premières figures d’après des échantillons vivants étudiés à Cherbourg, en septembre 1853; la figure 5 d'après un exemplaire pris & Saint-Malo, le 4 juillet 1872 et conservé dans l'alcool. Ectocarpus globifer Kütz. Fic. 6. --- Sporanges pluriloculaires à divers degrés de développement. — Gross. de 250 diam. Fic. 7. — Spores germées. — Gross. de 330 diam. D'après une plante vivante récoltée à Cherbourg, en octobre 1853. PLANCHE VIII. Haplospora Vidovichii. Fig. 1. — Portion de filament dont un article porte un ramule divariqué et un jeune sporange.— Gross. de 250 diam. Fic. 2. — Sporange mûr. — Gross. de 250 diam. Fic. 3. — Sporanges vides; les deux sacs sont insérés sur le même pédicelle. — Gross. de 250 diam. Tilopteris Mertensii Kütz. Fic. 6. — Anthéridie presque entièrement vide. — Gross. de 250 diam. Fic. 7 et 8. — Coupes transversales d’anthéridies pratiquées à deux hauteurs différentes. Dans une portion de la figure 7, les logettes sont encore pleines. — Gross. de 250 diam. Fic. 9. — Sporanges à deux degrés différents de développement. — Gross. de 250 diam. Fig . 10. — Spores germées. — Gross. de 90 diam. -Les figures 6 et 10 d'après des échantillons vivants récoltés à Cherbourg en avril 1854 ; les figures 7 et 9 d’après des exemplaires pris à Cherbourg en avril 1855 et conservés dans l'alcool. M. Malinvaud lit ensuite une communication de M. A. Chabert, Lull, de la Soc, bot. de France , Ectocarpus secundus. Kits. Imp, Gény- Gros, Paris. Bull. de la Soc. bot de France, FE ,VH 2e VÀ ç Ere ab AV S ` va $ Ê 7 f | # H Œ Dr 1-5. Ectocarpus pusillus cri 6_7. Ectocarpus globifèr Kits. L VHE Bull. de la Soc. bot. de France, Picart se. Bornet del. 1-5. Haplospora Vidovichit ( mie.) O 10, Tilopteris Mertens kü». Tmp. Géry - Cros, Pari , SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. 313 intitulée : Contribulion à la flore de France et de Corse, au sujet de laquelle M. Rouy présente quelques observations. Puis M. le Secrétaire général fait connaitre, pour la prise de date, les auteurs et les titres des communicalions écrites dont l'heure avancée ne permet pas de donner lecture; elles sont inscrites dans l’ordre suivant (1) : 1° A. CHABERT, Troisième Note sur la flore d Algérie. 2 Guinier, Fleur anormale sur un Rosier cultivé. 3° LEGRÉ, Additions à la flore de la Provence. 4° FRÈRE Hérisaun-Josera, Additions à la flore d'Auvergne *. 9° CH. ARNAUD, Lettre contenant des rectifications. 6° Hartor, Contribution à la flore cryptogamique de la Terre de Feu. T° D. CLos, Questions de Phytographie. 8 J. Poisson, Sur un antiseptique préconisé pour la conservation des objets d'histoire naturelle *. 9% GANDOGER, Note sur le Maillea Urvillei *. 10° Bazor, Sur le Linaria minor *. 14° Barrannier, Notes sur quelques plantes d'Algérie conservées dans l'herbier Marès *. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. PRÉSIDENCE DE M. ROZE. M. G. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 13 novembre dernier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président, par suite de la présentation faite dans la pré- cédente séance, proclame membre de la Société : M. ADVENIER (Émile), professeur au petit séminaire de Mont- pellier, présenté par MM. Barrandon et Flahault. (1) L'ordre suivi est celui de l'arrivée des communications au Secrétariat. Quelques- Unes, en raison des limiles imposées par le Règlement à l'impression, seront publiées dans le volume du Bulletin de 1892; nous avons marqué d'un astérisque celles dont les auteurs ont bien voulu consentir à cel ajournement. 374 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. M. le Président annonce ensuite deux présentations nouvelles. M. Rouy fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LE MYOSOTIS BRACTEATA Rouy, par M. G. ROUY. ` La communication de M. Franchet lue à la dernière séance m’ayant mis directement en cause à propos du Myosotis si caractérisé du Rous- sillon, que j'ai appelé M. bracteata, je me suis rendu récemment au Muséum pour examiner de près tous les éléments du procès, et M. Fran- chet m'ayant obligeamment envoyé la copie du texte de sa communi- cation, je puis aujourd'hui répondre sur tous les points aux deux bota- nistes qui m'ont fait l'honneur de discuter le Myosotis bracteata Rouy en songeant à l'assimiler au M. hispida Schlecht., dont il reste pour moi séparé par plusieurs espèces et absolument distinct, dans le sens le plus large du mot. M. Franchet dit dans son travail, dès l'entrée en matière, qu'on doit « identifier complètement » la forme spéciale que j'ai décrite avec une forme antérieurement connue, le M. hispida Schlecht. var. bracteata Hochstt., d'Abyssinie, qu'Alex. Braun a considérée comme espèce, et, un peu plus loin, M. Franchet déclare qu'il a vu un spécimen de M. hispida de Bouxvwiller, c’est-à-dire d'Alsace, dont toutes les fleurs sont accompagnées de feuilles comme dans la plante d'Argelès-sur- Mer (1). Or il était déjà bizarre d'admettre qu’une plante sautait, sans transitions comme aire géographique, des sables maritimes du Rous- sillon au fond des montagnes de l’Abyssinie (2) ; mais, en outre, et c'est là que la question devient très intéressante, pas un des très nombreux exemplaires de M. hispida que j'ai vus au Muséum, avec l'aimable con- cours de M. Franchet, pas même ceux d’Abyssinie classés comme var- bracteata Hochstt., n’offrent les caractères si nets que j'ai indiqués, après moi M. l'abbé Coste, pour la plante d’Argelès-sur-Mer, et que Je reprodnis dans le petit tableau comparatif ci-dessous : ; (1) Le texte que M. Franchet a pien voulu me communiquer porte « toutes les fleurs inférieures », ce dernier mol ajouté, ce qui change du tout-au tout le cas cité, ainsi que j'ai pu le constater au Muséum. ; i (2) Le cas du Trifolium tomentosum L. cité par M. Franchet ma rien de typique car cette espèce n’est pas absolument une plante des plaines des régions chaudes ; en Espagne, en effet, on la trouve à Madrid et dans les montagnes de Tolède. sh existe aussi dans la Perse méridionale et dans la Transcaucasie, c’est-à-dire ^ < altitudes peut-être aussi considérables que celle du lac Tchad. ROUY. — NOTE SUR LE MYOSOTIS BRACTEATA. MYOSOTIS BRACTEATA Rouy. Tiges nombreuses, couchées, très rameuses, à rameaux divariqués. Fleurs peu nombreuses, écartées, même les supérieures non rappro- chées en grappes scorpioides denses, mais disposées en grappes très lâches, flexueuses en zigzag, feuillées jus- qu'au sommet, c'est-à-dire chaque pédicelle étant muni d'une feuille à sa base. Pédicelles fructifères tous étalés, quelques-uns arqués en dehors, les inférieurs deux fois environ plus longs que le calice, les supérieurs même égalant la longueur du calice ou une fois plus longs. Calices ouverts à divisions ohtusius- cules, les fructifères atténués sur le pédicelle. 379 Myosoris HISPIDA Schldt. Tiges moins nombreuses et moins rameuses, étalées ou dressées, à ra- meaux ascendants. Fleurs disposées en grappes scor- pioides denses, nues ou + feuillées, soit à la base, soit vers leur milieu (1), mais non toutes munies de feuilles à la base des pédicelles, et sans que la disposition de l’inflorescence soit changée. Pédicelles fructiferes inférieurs éga- lant le calice ou de moitié plus longs, dressés, étalés ou arqués, les supé- rieurs plus courts que le calice ou l’égalant à peine, ascendants ou dres- ses. Calices (ouverts) à divisions subai- guës, plus étroitement lancéolées, les ructifères bien plus larges et presque arrondis à la base. Je n'ai pas un instant songé à baser l'élévation du Myosotis d’Argelès au rang d'espèce sur la présence de feuilles à la base des pédicelles inférieurs, car cela existe en un grand nombre de Myosotis, non seule- ment dans ceux cités par M. Franchet, mais encore dans plusieurs autres. Donc, malgré mon désir d'accorder toute créance à l'opinion généra- lement autorisée de notre confrère, il m’est matériellement impossible, après avoir étudié, de visu, les documents sur lesquels il s’est appuyé, non seulement d' « identifier complètement » le Myosotis des sables (1) Et accidentellement au delà sur les petits ramuscules latéraux, comme dans plusieurs autres Myosotis, mais non sur les grappes principales. : OBS. — Les quelques exemplaires d'Abyssinie cités par M. Franchet, dans sa Note, et provenant de Schimper, sont de petits exemplaires rabougris qui ont bien les grappes serrées et scorpioïdes du M. hispida type et n’ont même pas des feuilles à la base de tous les pédicelles ; ce sont évidemment des échantillons anormaux ct mal venus, qui Sont néanmoins fort loin de « rappeler absolument » la plante d'Argelès, même les petits exemplaires. Quant aux autres exemplaires, de taille plus élevée, ils diffèrent loto cœlo, par leurs grappes terminales scorpioïdes, feuillées seulement à la base, et leurs calices plus grands et à divisions très aiguës, du Myosotis d'Argelès, ainsi qu'on pourra s'en convaincre en examinant les spécimens qui se trouvent au Muséum d'hts- toire naturelle et les miens. Par contre, les exemplaires de grande taille des Myosotis d'Argelès, comme ceux que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de la Société, sont tous feuillés jusqu'au sommet, non seulement sur les rameaux, mais aussi sur les grappes principales, ct à fleurs écartées; la plante est donc, elle, constante! 376 : SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. marilimes d'Argelès avec celui des montagnes d'Abyssinie, mais encore de rattacher notre plante au M. hispida. Je le conserve donc comme espèce également parce que, le M. hispida croissant mêlé à lui à Argelès, on ne saurait dire que c'est une forme exclusivement mari- time (1). Je serai bref pour répondre aux observations présentées par M. Malin- vaud. Notre honorable secrétaire général s'est appuyé, lui, pour soutenir sa manière de voir, sur quatre points : 1* la plante d'Argelès a les poils du calice crochus: 2 elle est à très petites fleurs; 3° le tube de la corolle est inclus ; 4° les calices fructifères sont ouverts, tous caractères que présente aussi le M. hispida. Or le premier caractère est un carac- tère de sous-section ; il est commun, non seulement à ces deux Myosotis, mais aussi aux M. pyrenaica, alpestris, silvatica, intermedia, versicolor, stricta, etc. Quant à la grandeur des fleurs, elle ne signifie pas grand”- chose dans le genre Myosotis, car bon nombre d'espèces à fleurs dites grandes ont des variétés à fleurs petites ou très petites et, par contre, d'autres espèces à fleurs ordinairement petites présentent des variétés à fleurs plus grandes; M. Malinvaud me permettra de lui signaler notamment, et pour ne pas sortir du M. hispida, la var. grandiflora Boiss. (Fl. orient., IV, p. 239) de cette espèce, qui diffère du type par « corollœ limbus major tubo subœquilongus. » Reste le calice fructifère ouvert; mais, là encore, il ya des plus ou des moins, ainsi que Boissier (loc. cit.) l'a déjà démontré pour le M. intermedia, en disant : « calyci- bus subclausis, » pour le M. stricta var. speluncicola : « calyx minus clausus, » et pour le M. uncata : « calyce subclauso. » Enfin, pour prendre un exemple dans la flore française, le M. Balbisiana Jord. (Gren. et Godr. FI. de Fr., II, p. 531) a les calices fructifères ouverts et des corolles à tube, 4 la fin seulement, un peu plus long que le calice ! J'ajouterai même que, dans les exemplaires à petites fleurs du M. inter- media, les calices sont nettement ouverts, à divisions dressées, non conniventes... Ce n'est donc pas parce que le M. bracteata Rouy possède différents caractères qui lui sont communs avec le M. hispida, comme il en possède d'autres qui lui sont communs avec les M. intermedia, stricta et speluncicola, par exemple, que l'on peut songer à le réunir au M. hispida. C'est d'ailleurs, on le sait, seulement sur la disposition si curieuse de l'inflorescence, à fleurs écartées et à grappes (1) L'analogie établie par M. Franchet, comme } ort, entre le M. bracteata Rouy et le M. littoralis Stev., dont je place les quinze pieds de mon herbier sous les yeux de la Société, semble quelque peu audacicuse, car le M. littoralis a les fleurs rapprochées en grappes très scorpioïdes, très denses et nnes dans les deux tiers environ de leur longueur; le port de cc Myosotis est donc bien différent de celui du Myosotis ro gelès, dont la description est ci-dessus, ROUY. — NOTE SUR LE MYOSOTIS BRACTEATA. 377 feuillées, sur la divarication des rameaux, la flexuosité des grappes et la longueur des pédicelles supérieurs que je me suis appuyé pour créer cette intéressante espèce, au sujet de laquelle on parait vouloir répandre beaucoup trop d'encre. J'ai à relever aussi un reproche qui m'a été lait par M. Franchet, peut-être un peu hàtivement. — M. Franchet dit, en effet, dans sa Note, que la section Gymnomyosotis A. DC. n'existe pas, puisque l’ « unique » particularité sur laquelle elle repose (absence d'écailles à la gorge de la corolle) n'est pas réelle, parce que parfois le M. spathulata Forst. lui- même et le M. bracteata Rouy sont munis d'écailles, ainsi qu'il la constaté. Il est parfaitement exact que le Myosotis d'Argelès a des écailles à la gorge, et l'on pourra remarquer que je n'ai nullement dit, dans ma diagnose, qu'il n'en avait pas. Alors, pourquoi l'avez-vous mis dans la section Gymnomyosotis ? me demande M. Franchet. Tout sim- plement parce que cette section n'a pas été seulement caractérisée, comme il semble le croire, par l'unique absence d'écailles, donnée de peu de constance, en effet, mais aussi par le caractère suivant : « Flores secus caulem foliosum e medio sparsi solitarii extra-axillares, » caractère très net qui donne au M. spathulata Forst. et à son seul voisin, le Myosotis d'Argelès, leur facies si spécial (1). — Donc, si l'on supprime, comme section, la section Gymnomyosotis, ce à quoi je ne vois nul inconvénient, il faut, du moins, conserver comme espèces les M. spathulata Forst. et M. bracteata Rouy, dans la section Eumyosotis, oü ils prennent place à la fin, après le M. speluncicola (2) de France et d'Asie Mineure. i D'autre part, je dois changer aujourd'hui le nom que j'ai attribué à la plante du Roussillon, car M. Franchet et moi nous avons vu au Muséum une étiquette du Myosotis d'Abyssinie portant Ja mention : « M. bracteata Alex. Braun — M. hispida var. bracteata Hochstt. » Nous ne savons encore oü Alex. Braun a publié son espèce, ou mème s'il l'a publiée, ce sera probablement l'objet de recherches ultérieures; mais, en tout cas, il convient, dans le doute, d'attribuer un autre nom à la plante si singulière du Roussillon, et je l'appelle : Myosotis RUSCI- (1) M. de Candolle a indiqué, comme suit (Prodromus, l. X), la disposition des fleurs pour ses diverses sections da genre : Sect. Eumyosotis A. DC. — Flores racemoso-scorpioides. áf Sect. Exarrhena A. DC. — Racemi ebracteati, apice scorpioides. Sect. Gymnomyosotis A. DC. — Flores secus caulem foliosum e medio sparsi soli- tarii extra-axillares. i foliosi Sect. Strophiostoma Endi. — Flores remoti, racemis hinc inde basi foliosis. (2) Dont le M. Alberti H. ct H., du Var, est une variété grandiflora Rouy. 3178 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. NONENSIS, avec la variété Godeti Coste pour la forme à fleurs bleues (1), en faisant remarquer que, si Alex. Braun différenciait déjà du M. hispida la plante d’Abyssinie, le Myosotis d'Argelès, bien autrement distinct et présentant de tout antres caractères, est à fortiori encore une meilleure espèce, qui a quelque ressemblance de port avec de petits exemplaires de M. sparsiflora, d’une autre section d’ailleurs par ses nucules carac- téristiques. On pourra s’en convaincre, du reste, facilement, ma plante devant être publiée dans des exsiccatas numérotés et ayant déjà été distribuée à nombre de botanistes français. Mais j'irai plus loin, quant au fond même de la question soulevée par M. Franchet au sujet du Myosotis roussillonnais, c’est-à-dire l'entrainement ou mieux la concrescence, terme adopté actuelle- ment par les botanistes. Je ne vois nullement son application générale dans les cas cités par M. Franchet, même pour le Myosotis d’Abyssinie. On sait ce qu'est la concrescence des pédicelles avec la tige ou les rameaux, et l’on peut la résumer ainsi : issue régulière des pédicelles, sur un axe normalement feuillé, au-dessus des feuilles à l’aisselle desquelles ils naissent en réalité; cet état de choses s’observe notam- ment dans les Solanées, les Borraginées et les Asclépiadées. Dans les quelques exemplaires de Myosotis dont a parlé M. Franchet, et qu'il a choisis parmi les centaines d’échantillons de Myosotis hispida qui existent au Muséum, les pédicelles sont en énorme majorité normale- ment situés et n'offrent rien d’extraordinaire; ce sont les grappes, ordinairement nues, qui sont anormalement et irrégulièérement feuillées et, exceptionnellement encore, présentent, dans les petits exemplaires plus ou moins mal venus, un ou deux pédicelles concrescents sur quinze (1) Voici ce que m'écrivait, à ce sujet, M. Debeaux : « M. Neyraut, qui est, comme vous le savez déjà, un chercheur heureux ct infatigable à la fois, a revu déjà les points explorés par la Société de botanique. H a parcouru en juin dernier la plage d’Argelès et rapporté en bons fruits le fameux Myosotis dont je n'ai trouvé nulle part la description, ce qui me fait supposer que vous avez fait une nouvelle acquisition pour la flore de France. Le Myosotis d’Argelès, dont j'ai des spécimens en fruits mûrs, se rapproche par ses nucules brunes, luisantes, acuminées aux deux extrémités, du M. stricta, et c’est tout ce que je peux dire à son sujet. Vous me ferez le plus grand plaisir de me dire si vous avez trouvé le nom de cette plante et, dans le cas où vous la décririez comme espèce nouvelle, de me faire savoir le nom que vous lui imposez. Ce serait encore là une bonne plante qui ferait honneur à la fulure deuxième série de Notes dont je tàche de réunir peu à peu les éléments. » ee te Coste, qui a vu sur le terrain, à Argelès, les Myosotis ruscinonensis et S C, nee on [ar ET T : , supposée par M. Malinvaud, est donc n pour ce cas. Le M. ruscinonensis (M. bracteata Rouy non Alex. Braun) reste une espèce jusqu'à présent particulière au Roussillon, mais qui cependant sera peut-être trouvée cn Catalogne, espèce analogue à l'Armeria ruscinonensis Gir.; sa découverte n'a rien de bien surprenant, car tous les ans on fait dans cette très riche région des constatalions des plus intéressantes. ROUY. — NOTE SUR LE MYOSOTIS BRACTEATA. 379 ou vingt que possède la grappe. Il n'y a donc pas concrescence ou entrai- nement constant et régulier des pédicelles comme par exemple, dans .les Tilleuls, où le pédicelle est normalement concrescent avec la bractée, mais, simplement, foliosisme exagéré et accidentel des axes et surtout des ramuscules floraux, ce qui est tout autre chose, on en con- viendra ; c'est-à-dire que certains pieds de Myosotis présentent acciden- tellement des feuilles où il n'y en a généralement pas, rien de plus. Par contre, dans tous les exemplaires que j'ai vus des Myosotis spathu- lata Forst. et M. ruscinonensis Rouy, les caractères des grappes feuil- lées jusqu’au sommet et à pédicelles naissant normalement à l’aisselle des feuilles, les florifères non densément scorpioides au sommet et à fleurs peu nombreuses, écartées, sont la règle générale, et c’est ce qui distingue si nettement, même à première vue, ces deux espèces des autres Myosotis. Je ne sais si les quelques remarques que je viens d’avoir l'honneur de soumettre à la Société auront la bonne fortune de convaincre M. Franchet, car, en ces matières, « tot capita quot sensus »; mais j'avais le devoir, après son article, de relever une assimilation trop hasardée, basée sur une donnée à peine applicable aux cas cités d'après les spécimens examinés, et de montrer, en un mot, que l'élévation du petit Myosotis d’Argelès au rang d'espèce, j'ajoute même d'espèce de premier ordre, comme les M. spathulata ou M. sparsiflora, n'avait pas été faite à la légère, sans réelles et sérieuses raisons d’être. M. Franchet dit qu’il ne change rien à sa première opinion, el, pour montrer quelle influence peut exercer l'entrainement sur l’inflorescence de certains Myosotis, il fait voir à la Société deux exemplaires de M. sparsiflora, dont l'un a toutes ses fleurs en grappes nues et l’autre presque toutes ses fleurs extra-axillaires. Il fait également passer sous les yeux de ses collègues des spéci- mens du M. hispida var. bracteata d’Abyssinie dans lesquels on observe des rameaux floraux complètement nus et d’autres dont les fleurs sont intercalées aux feuilles. M. Rouy dit persister à ne voir, dans les échantillons abyssi- niens de M. hispida, aucun phénomène de concrescence, mais seulement un foliosisme excessif sur les ramuscules, les grappes terminales étant d’ailleurs nettement scorpioïdes et nues comme dans le type. M. Malinvaud maintient ses précédentes déclarations (1) au (1) Voyez plus haut, pages 331-332. 380 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. sujel des véritables affinités du curieux Myosotis d'Argelès. Il en met sous les yeux de ses confrères de nombreux échantillons qu'il a reçus de M. l'abbé Coste et dont quelques-uns offrent des carac- tères très nettement intermédiaires à ceux du type hispida et de la variété bracteata ; l'un d'eux notamment présente d'une façon tout à fait démonstrative la grappe nue au sommet de la tige princi- pale comme dans le type, tandis que tous les rameaux ont des grappes entièrement feuillées reproduisant exactement la va- riété. M. Franchet est d'avis qu'il faudra, si l'on veut obtenir le M. bracteata, choisir les échantillons. Il montre plusieurs pieds de la plante d'Argelès dont les fleurs supérieures sont nues. M. Rouy dit que les exemplaires montrés par M. Malinvaud, à grappes scorpioïdes et nues au sommet, ne correspondent nulle- ment aux sept exemplaires authentiques sur lesquels il a édifié son Myosotis ruscinonensis et qu'il met à nouveau sous les yeux de la Société, les seuls qu'il ait reçus de MM. Godet et Neyraut, tous parfaitement semblables. Il ajoute que les spécimens envoyés à M. Malinvaud ne répondent pas à la diagnose donnée par lui et par M. Coste; il y aurait donc, selon lui, confusion, car ces derniers Myosotis ne sont que des formes à peine distinctes du M. hispida, lequel est commun dans la région méditerranéenne ; M. Rouy croit dès lors devoir préciser aussi exactement que pos- sible, d’après l'étiquette de M. Neyraut, l'habitat du M. ruscino- nensis : « Plage d’ Argelès-sur-Mer : entre le grau de la Massane et le pied des Albères. » M. Malinvaud, au sujet du Myosotis sparsiflora dont M. Rouy avait cru devoir rapprocher son M. bracteala, rappelle qu'il s'en éloigne ainsi que de tous les autres Myosotis de la flore française par le très important caractère de la caroncule blanchâtre que présente l’aréole basilaire des nucules. Cette note différentielle à même paru suffisante à quelques auteurs pour créer le genre Stro- phiostoma. M. Franchet demande à M. Malinvaud quelle est actuellement l'opinion de M. l'abbé Coste qui a étudié cette plante particulière- ment. M. Malinvaud répond que M. l'abbé Coste, à la suite d'une étude très approlondie qu'il a faite du Myosotis litigieux d'Argelès à CHABERT. — TROISIÈME NOTE SUR LA FLORE D'ALGÉRIE. 381 l'aide des nombreux échantillons qu'il avait rapportés, n'hésite pas aujourd’hui à le rattacher, comme variété, au M. hispida (1). M. Jeanpert, vice-secrétaire, lit la Note suivante : FLEUR ANORMALE SUR LES ROSIERS CULTIVÉS, par M. GUINIER. Après la floraison, il se produit accidentellement, sur les Rosiers cul- tivés, des fleurs anormales que j'observe pour la seconde fois. A l'aisselle d'une des feuilles les plus voisines d'une rose de première fleuraison il se développe un bourgeon qui donne naissance à une fleur munie d'un pédoncule court et dépourvu de feuilles ou bractées quelconques. Cette fleur est moins double que les premières roses ; je l'ai vue une fois simple, à cinq pétales et semblable, pour l'apparence et même l'odeur, à la fleur de l'Églantier. Mais ce que cette fleur anormale a de particulier, c'est l'absence de ce réceptacle creusé au sommet du pédoncule sur les parois duquel sont insérés les ovaires, disposition si caractéristique de la rose. Ici les ovaires sont saillants au milieu de la fleur, et le pédon- cule n'est pas renflé au-dessous du calice. M. Duchartre fait ressortir l'intérêt du fait tératologique signalé par M. Guinier et regrette que notre collègue n'ait pas donné plus de détails sur un phénomène aussi curieux. M. le Secrétaire général donne lecture de la communication suivante : TROISIÈME NOTE SUR LA FLORE D'ALGÉRIE (2), par M. Alfred CHABERT. Ranunculus Saniculæfolius Viv. Fl. Lyb. p. 29 et tab. XI, fig. 2. — A été signalé en Algérie par plusieurs botanistes qui l'ont confondu avec les formes de Batrachium à long style voisines du R. aquatilis L.; l’un d'eux, M. Battandier (Fl. d'Alg. p. 7), dit même qu'il y est très commun (1) Ce Myosotis, étudié sur place par M. l'abbé Coste, ce qui donne une valeur spé- ciale à ses observations, a été par lui centurié, à l'endroit précis où l'avait découvert M. Godet et sur les indications de ce dernier. Il sera distribué dans divers exsiccatas numérotés, notamment dans celui publié par la Sociélé pour l'étude de la flore fran- çaise récemment fondée: on y trouve, sous le n* 65, le « M. hispida TNE var. bracteata Hochst. form. flore cæruleo (M. Godeti Coste) », et, sous le n 66, le € M. hispida var. bracteata Hochst. flore albo (M. bracteata Rouy) ». M. Ch. Magnier Publiera aussi ces deux formes dans son Flora selecta. < -(2) Voyez Bulletin de la Société botanique, t. XXXVI, pp. 15 et 317. — Les espèces OU variétés non indiquées dans le Compendium de Cosson et la Flore de l'Algérie de MM. Battandier et Trabut sont précédées d'un astérisque. 382 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. partout. Or, pendant les douze années que j'ai habité l'Algérie, je ne l'y ai jamais rencontré et n'en ai pas vu d'échantillons dans les collections de plantes de ce pays. Les herbiers si riches de MM. Boissier et Barbey ne contiennent rien qui s'y rapporte. M. Taubert, dans son voyage en Cyrénaïque entrepris en 1887 sous les auspices de M. Barbey, ne l'a pas observée et n'a recueilli (à Derna Lalude, herb. Barbey) que du R. aqua- tilis fort différent de la plante de Viviani. Celle-ci habile les eaux salées ou saumâtres comme les R. fucoides Freyn et Baudotii Godr.; elle pré- sente un caractère particulier sur lequel Viviani insiste à deux reprises, l'absence de gaines pétiolaires. Cet auteur (/. c.) en donne la diagnose suivante : « R. SANICULÆFOLIUS, foliis reniformibus inciso-5-lobis, lobis ə crenatis, petiolis basi nudis, pedunculis folia æquantibus, caule natante. » = Proximus R. hederaceo et differt foliis profundius lobatis et par- » titis, lobis non integerrimis sed constanter crenatis, pedunculis » longissimis, petiolis basi non appendice membranacea auctis. — » Flores albi. = Pedunculi folia æquantes quandoque longiores. » Il l'indique : « In inundatis salsis magnæ Syrteos » et ne dit rien de la longueur du style. La planche où elle est représentée est fort primitive et montre une plante plus voisine du R. aquatilis que du R. hederaceus, dont les pétioles sont dépourvus de gaine et dont les styles ne sont pas apparents. Hiern (London Journal of Botany, IX) cite l'espèce de Viviani, mais ne la décrit pas. Cosson (Compend. II, p. 17) la rapporte avec doute à son R. aquatilis var. Baudotii ; M. Battandier (loc. cit.) la signale comme variété du R. aquatilis et lui donne à tort comme syno- nyme le R. atlanticus Pom.; les caractères qu'il lui attribue sont trop vagues pour que l'on sache quelle est la plante qu'il a voulu décrire. Quant au R. atlanticus, M. Pomel (Nouveaux Matériaux, p. 248) dit que les gaines sont non auriculées et adhérentes dans presque toute leur longueur. Le caractère, sur lequel insiste Viviani, des pétioles dé- pourvus d'appendices membraneux à la base, ne doit peut-être pas être pris à la lettre. Car le pétiole des Batrachium est muni d'une gaine de forme, de longueur et de durée variables selon les espèces; tantôt cette gaine persiste tant que dure la feuille, comme chez la plupart d'entre elles; tantôt elle est fugace et disparaît bientôt, comme chez les R. flui- tans Pom., circinatus Sibth. et dubius Freyn. — Si le R. saniculœ- folius n'est pas dans ce dernier cas, son pétiole dépourvu de gaine présenterait un caractère très important et peut-être unique parmi les Batrachium. * Mœhringia trinervia Clairv. Letx, Cat. Kab. p. 31. — A été in- diqué avec raison par Letourneux en Kabylie; la plante qu'il a recueillie CHABERT. — TROISIÈME NOTE SUR LA FLORE D'ALGÉRIE. 383 sur le dj. Afroun est bien distincte du M. pentandra Gay, par les feuilles et les sépales trinerviés, les fleurs pétalées, les capsules incluses, les graines lisses. Spergula arvensis L. — Variété à fleurs rougeâtres et à graines lisses à faces dépourvues de papilles. = Coteaux herbeux : Médéah. Alsine laxa Jord. — Médéah dans les ravins et sur le Nador. Sagina ciliata Fries. - Lieux sablonneux : Médéah. Dianthus liburnicus Bart]. var. atlanticus; D. atlanticus Pomel, N. Mat. p. 332 ; Batt. l. c., p. 146. — M. Pomel a décrit sous ce dernier nom la forme naine acaule ou subacaule et uniflore du D. liburnicus qu'il a reçue en 1874 de Letourneux. Ce regretté botanisie l'avait recueil- lie à Agouni Bouchchen, tribu des Beni-Meddour et l’avait nommée D. subtilis sur ses étiquettes. Or, sur les échantillons qu’il m'a commu- niqués à cette époque, les fleurs paraissent tantôt solitaires, tantôt réunies 2-3 ensemble. Et même quand elles paraissent solitaires, si l’on écarte les feuilles florales, on constate à leur côté, enveloppées par ces mêmes feuilles, la présence d’une ou deux fleurs avortées. Les autres caractères donnés par MM. Pomel et Battandier comme spécifiques ne sont que des états de dégradation. Les fleurs sont entourées à leur base de feuilles florales très aiguës qui les égalent ou les dépassent. Les écailles calicinales sont pâles, membraneuses, ovales, contractées en une arète verte, striée étalée-dressée, égalant les deux tiers ou les trois quarts du calice. : Sur les autres pics du Djurdjura, le D. liburnicus se montre aussi diminué dans sa taille, mais moins appauvri et conservant ordinaire- ment des fleurs plus nombreuses; j'ai observé tous les intermédiaires établissant la transition du type à la forme atlanticus qui ne peut être conservée comme espèce. *Linam tenuifolium L.— Lieux herbeux, voisins de la ferme Belle- vue, près Constantine (Choulette in herb, Boiss.). Linum suffruticosam, — La forme la plus commune dans le midi de l'Europe a la nervure médiane des sépales saillante et carénée L elle qui se trouve en France, en Espagne et en Italie; elle a été aussi recolta au Maroc (Coss. in herb. Boissier), mais je ne l'ai jamais vue d Algérie. L'autre forme recueillie par moi à Boghar, par Cosson sur le djebe! Ksel de Géryville (herb. Boiss.), par Warion à Lalla Maghnia, a la ner- vure médiane prolongée en forme d'aile dont la largeur égale PER la moitié de celle du sépale. Elle parait être très rare en Europe oü Je ne lui connais qu'une seule localité, l'Aragon, d’où elle a été envoyée par Loscos à Boissier (herb. Boiss.). 384 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. * Linum austriacum L. - Déjà signalé par Munby dans son Cata- logue, il a été rapporté par M. Battandier (l. c.; p. 176) au L. puncta- tum Guss. Les deux plantes sont pourtant bien différentes; la première a les pédoncules fructifères grêles, presque unilatéraux arqués ou arqués réfléchis ; la seconde, qui appartient au groupe du L. alpinum L., les a raides et dressés. Les sépales de la première sont concaves, ovales- arrondis ou `suborbiculaires et obtus, tantôt tous mutiques, tantôt les intérieurs mutiques, les extérieurs munis d'une pointe aiguë ; les sépales de la seconde sont tous aigus mucronés, aussi bien dans les échantil- lons récoltés par moi en Algérie que dans les nombreux individus de Sicile que j'ai pu étudier dans l'herbier de Boissier. Quant au L. colli- num Guss., d'après un échantillon de l'auteur dans le même herbier, il ne diffère de l'austriacum d'Algérie que par les sépales extérieurs aigus. J'ai recueilli le L. punctatum sur le djebel Dirah d'Aumale; le L. austriacum a été trouvé à Rass-el-Asfoun et à Garrouban par Munby, à Djelfa par Reboud, entre Aïn-el-Oussera et Guelt-el-Stel par Letourneux (forme à sépales tous mutiques), à El May par Warion (forme à sépales intérieurs obtus et muliques, à sépales extérieurs obtus avec une pointe médiane). Vicia serratifolia Jacq. — Bône à Hippone (Meyer). * Vicia tenuifolia Roth. — Variété à stipules inférieures semi-bas- tées dentées, à grappes égalant la feuille ou à peine plus longues. Alger, sur les coteaux (Durando sub V. polyphylla). * Ogs. — Un Vicia non encore décrit, voisin du V. erviformis, a été recueilli par Warion, en mai 1877, dans les forêts rocailleuses des mon- tagnes de Gharrouban. Polycarpon Bivonæ Gay var. rupicolum; P. rupicolum Pom: — Dj. ben Krellala près Boghar, dj. Dirah. *Seleranthus belorti Gr. — Lieux sablonneux des montagnes : Beni-Salah au-dessus de Blidah, mont Mouzaïa. Dans ces deux localités il croît mélangé au S. vERTICILLATUS Tausch avec lequel il est ordinai- rement confondu et dont, indépendamment des autres caractères, l’inflo- rescence le distingue à première vue. Les fleurs du S. Delorti sont très nombreuses et disposées en cyme di- ou trichotome corymbiforme très rameuse et très divariquée, formant un hémisphère dont le diamètre atteint jusqu'à 10 centimètres; celles du S. verticillatus, peu nom- breuses, forment de petites cimes appauvries, étroites, subverticillées autour de la tige depuis sa partie inférieure. CHABERT. — TROISIÈME NOTE SUR LA FLORE D'ALGÉRIE. 385 Tamarix pauciovulata Gay. — Refife près Ouargla (Reboud). Isnardia palustris L. — Guernat Mezer Sidi Amar (Sebâa) près Bône (Meyer). > Eryngium tricuspidatum L. var. montanum. — Lieux secs de la région montagneuse : le Nador de Médéah. Diffère du type par la souche allongée et horizontalement rampante et non pas napiforme, et sur- tout par les paillettes extérieures seules tricuspidées, les intérieures entières. * Eryngium planum L. — Clairières de la forêt de Pins des Ouled Anteur, près Boghar. Avait déjà été signalé en Algérie par Desfontaines, * Torilis heterophylla Guss. var. homœomorpha. -- Ravins au-des- sous de Médéah, oü il croit avec le type dont il diffère par les fruits homéomorphes, c'est-à-dire par les deux méricarpes glochidiés. Les ombellules ont la fleur centrale sessile. * Daucus aureus Desf. var. tuberculatus. - Forêt des Ouled Anteur, près Boghar. Les côtes secondaires des méricarpes des ombellules cen- trales sont recouvertes d'une série de petits tubercules arrondis et non d'aiguillons; les fruits des ombellules excentriques sont régulièrement conformés. Ferula communis L.-- La variété univittata à une bandelette par vallécule a seule été signalée en Algérie. Le type à deux on trois bande- lettes s'y rencontre aussi, bien que rarement: je l'ai des ravins de l'Edough, près Bône, récoltée par le D* Tribout. * Petasites niveus Gœrtn.?- Desfontaines (Fl. Atl. II, p. 270) a indiqué en Algérie les P. albus et vulgaris, qui ne paraissent pas avoir été retrouvés depuis. Letourneux m'a communiqué en 1875 un échan- tillon incomplet, recueilli par lui en avril 1874, à Aïnzer Guizan, dans la forèt d'Akfadou près du col, et dont les feuilles à lobes de la base très divergents sont semblables à celles du P. niveus. * Aronicum atlanticum n. sp. (Doronicum atlanticum A. Chabert in litt. et exsicc. 1876). — Perenne, pubescens, rhizomate crasso repente stolonifero hinc inde tuberculato-incrassato haud squamoso; caule basi incrassato erecto, 0,50-1 metr. alto, plerumque simplici monocephalo, folioso, apice longe nudo et glanduloso-pubescenti ; foliis magnis molli- bus, basilaribus caulinisque inferioribus longe petiolatis integris subin- tegrisve, profonde cordatis rotundatis, caulinis mediis in petiolum late alatum auriculato-amplexicaule dentatum contractis, vel sœpius sessilibus amplexicaulibus ovatis acutis grosse dentatis; pedunculo nudo pubes- centi-glanduloso et sub calathio incrassato; calathio 5-6 centim. lato ; T. XXXVIII; (SÉANCES) 25 286 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. anthodii squamis herbaceis longe lanceolato-linearibus acuminatis pubes- centibus et ciliatis; ligulis luteis, akeniis fulvis hirtis, omnibus decem- costatis et pappo piloso ea subæquante vel dimidio longiore præditis. Fl. aprili-maio. — Hab. in dumetis et in herbosis umbrosis regionis montanæ versus 900-1100 m. : Nador de Médéah, Dakla, dj. Dirah. Aucun Aronicum n’a encore été signalé en Algérie. Desfontaines (Fl. Atl. II, p. 277) y indique le Doronicum Pardalianches L., à akènes du rayon à huit còles et chauves, à akènes centraux à dix côtes et munis d’une aigrette. Munby (Cat. édit. 2, p. 19) cite le D. Pardalianches et le D. scorpioides; Letourneux (Cat. Kab. p.53) signale en Kabylie le D. scorpioides. Enfin M. Battandier (1. c. p. 470) décrit seulement un D. scorpioides dont il dit la souche squameuse, les feuilles non cordées à la base, les akènes du rayon chauves, tous caractères qui nappar- tiennent pas à notre plante. De plus il ne parle pas des stolons, dont le vrai D. scorpioides Willd. est du reste « penitus destitutuin » Koch (Syn. édit. 2, p. 420). Il existerait donc dans les montagnes d’Algérie deux plantes fort sem- blables d'aspect : le Doronicum scorpioides Willd., que je n'ai jamais observé, et P Aronicum atlanticum. ; Pyrethrum corymbosum Var. Achilleæ DC. (sub specie). — Boghar dans la forêt des Ouled Anteur. Cette variété a les akènes du type, à couronne égalant 1/3 de l'akène, les capitules plus petits et les feuilles très velues grisâtres divisées en lanières très étroites linéaires. Le P. te- nuisectum Pom. a la couronne égale au 1/5 de Pakène et les feuilles du type divisées en lanières lancéolées acuminées. Des intermédiaires re- lient ces diverses variétés. Une autre espèce appartenant à un groupe différent : * Pyrethrum Olivieri n. sp. — a été trouvée en 1873, par Olivier, dans les montagnes de la province de Constantine; les fruits et la racine me manquent et je ne puis en donner une description complète ; mais la plante est trop remarquable pour que je la passe aujourd’hui sous silence. Ses feuilles inférieures sont pinnatifides ou bipinnatifides, les supé- rieures pinnatiséquées à segments inférieurs petits et distants, les supérieurs plus grands et rapprochés parfois confluents, dentés à dents aiguës; les fleurs solitaires et longuement pédonculées au sommet des rameaux feuillés sont blanches, assez grandes, à calathide ovale; les écailles de l’anthode sont ovales-lancéolées, vertes sur la ligne médiane, pâles sur les côtés et munies d’une fine bordure scarieuse, plus large au sommet. Filago minima Fries. — Montagne des Beni-Salah au-dessus de Blidah, mont Mouzaïa entre 1000 et 1300 mètres.. . CHABERT. — TROISIÈME NOTE. SUR LA FLORE D'ALGÉRIE, 387 * Centaurea Jacea L.; Munby Cat. édit. 2, p. 20. — La Maison Carrée, près d'Alger (Meyer). Le seul représentant des Eujacea en Algérie serait le C. Ropalon Pom., d'après M. Battandier (/. c.) qui lui rapporte en synonyme le C. Jacea signalé par Munby. Or le vrai C. Ja- cea L. se trouve à la localité citée où je l'ai revu en 1888, huit ans après Meyer. Il est bien distinct du C. Ropalon par ses feuilles plus larges, ses anthodes plus gros, ovales globuleux, à appendices orbiculaires concaves plus larges que les écailles et les recouvrant, les appendices inférieurs et moyens frangés ou lacérés-frangés, les supérieurs irrégulièrement dentés et cucullés. Le vrai C. Ropalon, facilement reconnaissable à ses capitules en forme de massue longuement atténués à la base et se con- fondant avec le sommet claviforme du rameau, n’a pas ses écailles inférieures recouvertes par les appendices, les supérieures seules le sont ; les appendices, pectinés-ciliés, d’après l’auteur de l'espèce, ne le sont pas tous dans les échantillons recueillis par M. Battandier à la localité clas- sique et comparés par lui avec les types de l’herbier Pomel. Ces caractères suffisent-ils pour faire du Ropalon une bonne espèce différente du Jacea ? J'en doute, car j'ai trouvé en septembre 1852, dans les marais du Viviers, près Aix-les-Bains, une forme à tige raide dressée anguleuse peu rameuse, à feuilles étroites, lancéolées et dont les anthodes sont tantôt ovales, tantôt coniques à la base et, dans ce dernier cas, sont parfois longuement atténués et alors tout à fait semblables à ceux du Ropalon. Je ne puis done voir dans celui-ci qu'une variété du Jacea, variété causée par la station palustre et par la croissance au milieu de plantes plus fortes et plus grandes qui la gênent dans son développe- ment. Millina leontodoides Cass. — Mont Mouzaia. Lactuca chondrilisefora Bor. — Rochers montueux : Boghar. Lactuca viminea Link. — Même localité. 4 * Helminthia echioides Gærtn. var. dimorpha. — Champs et prai- ries, Médéah. Akènes extérieurs à bec presque nul, akènes centraux à bec court égalant ]a moitié de leur longueur. Cette variété croit avec le type qui ne s'en distingue que par ses akènes tous longuement atténués en bec. Elle prouve combien est peu fondé le gènre Vigineixia Pomel, différent par ses akènes dimorphes de l’ Helminthia chez qui ils seraient homéomorphes. * Specularia hybrida À. DC. var. — Meyer a trouvé dans les cul- tures, à Hussein-Dey (département d'Alger), une forme remarquable par ses fleurs 3-4 fois plus grandes que dans le type, les lobes du calice foliacés ovales-lancéolés ouverts, à longueur variable, et sur le même individu tantôt égalant la moitié de la longueur du tube, tantôt plus 388 À SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. longs que lui, tandis que dans le type les lobes du calice sont dressés et de moitié plus courts que le tube. Les graines sont ovales et très brillantes. Quoique très distincte à première vue, celte plante ne me parait qu'une variété due à la fumure du sol. * Campanula pyramidalis L.? — Les échantillons défleuris et fruc- tifères apportés, le 31 juillet 1874, à Meyer par des Arabes et récoltés par eux à Roum Essouk (Cercle de la Calle) ne peuvent être rapportés qu'à cette espèce, à moins qu'ils n'appartiennent à une espèce nouvelle. Cuscuta racemosa Engelm. -- La Smala du Télagre (Warion). Odontites ciliata Pomel. — Forêts des montagnes : Mechmel des Aït Daoud (Kabylie). Voisin de VO. purpurea Desf. (sub Euphrasia), mais très distinct par ses bractées ovales lancéolées et ses anthères à villosité dense; les corolles sont rouges avec la lèvre inférieure d'un pourpre noir. Odontites discolor Pom. — Me parait être parasite sur les racines du Carduncellus atractyloides sur les touffes duquel je l'ai toujours observé croissant en nombreux individus : dj. Aïzer, Tabbourt-bou- Friken. Odontites Djurdjuræ Coss. — Tabbourt Bouzgueur, Tabbourt nat Ergan, Aïaser Ouçoual (Letx). * Calamintha alpina Lamk. — Bou Taleb et Madid (Olivier et Re- boud). Bien distinct du granatensis Boiss. et Reut., qui croît aussi dans ces montagnes, par la forme de la lèvre supérieure du calice qui se divise en trois dents séparées par des sinus aigus, tandis que dans le granatensis elle est tronquée sous les dents qui sont séparées par des sinus largement obtus. Calamintha granatensis B. et R. var. erecta; Thymus patavinus Jacq. ? Desf. Atl. II, p. 28 partim; C. meridionalis Nym. partim. — Entre Aïn Draà et Tebessa (Meyer). Plante élancée à tiges dressées, à feuilles ovales-elliptiques très nerviées en dessous, les florales lancéo- lées, aiguës et dentelées, à faux verticilles distants et formant une longue grappe verticillée. Elle constitue dans le type granatensis une variété parallèle au C. alpina var. erecta Lang. Pug. (p. 176), dont elle ne diffère que par la forme de la lèvre supérieure du calice. C'est pro- bablement elle que Kerner et Strobl (OEst. bòt. Zeitschr. 1874, p. 171) ont décrite sous le nom de C. nebrodensis ; mais elle ne peut être regardée comme espèce distincte, car elle n'est qu'une variété sylva- tique du C. granatensis. Le Th. patavinus comprend les deux variétés erecta des C. alpina et granatensis. CHABERT. -— TROISIÈME NOTE SUR LA FLORE D'ALGÉRIE. 389 Le C. alpina des montagnes de Demnat (Maroc), publié par Cosson sous le n* 3420 de la Société Dauphinoise, est le C. granatensis. Teucrium Botrys L. — Alluvions du Rummel, près Constantine (Meyer). . Stachys annua L.— Constantine (Meyer). * Statice articulata Lois. — Existe dans l’herbier de Meyer avec une étiquette portant qu'il a été récolté en Algérie, mais sans indication de localité. Plantago intermedia Gilib. — El Medjeni (département de Cons- tantine). Euphorbia rupicola B. et R. non Batt. = Dj. Chechar, au Ksar Djelaïl (Olivier). | Buxus sempervirens L. type. — Bou Thaleb et Madid (Olivier et Reboud). Thesium humifusum DC.; Letx Cat. Kab. — Rochers boisés des montagnes : col de Tirourda, Kif ben Krellala près Boghar, etc. Rap- porté par plusieurs botanistes algériens au Th. divaricatum Jan., il s’en éloigne par ses tiges faibles couchées allongées, par ses bractées plus longues, égalant ou dépassant le fruit, celui-ci subsessile et non pédi- cellé, etc. Le premier habite en Algérie la région des montagnes, le second les coteaux de la plaine. Aristolochia rotunda L. var. grandiftora Duch.? — Duvivier, près de la ferme du général Mézange (27 avril 1874, Meyer). Souche..., tige herbacée de 40-60 centimètres, simple sillonnée, feuilles brièvement pétiolées, les supérieures sessiles, ovales profondément en cœur à la base, à sinus fermé par des lobes arrondis; feuilles glabres, glauques en dessous et à nervures saillantes sur la face inférieure, entière ou à bord légèrement érodé-denté ; fleurs solitaires munies d'un pédon- cule d’un centimètre environ, égalant presque le pétiole, à nervures longitudinales très marquées; corolle étroite, allongée, à languette lancéolée longuement atténuée-acuminée. La capsule, très jeune, parait avoir la forme ellipsoïdale. Confondue par Meyer avec l'A. Fontanesii B. et R., cette plante, qu'en l'absence de souche et de fruits mûrs je ne puis que rapporter avec doute à PA. rotunda var. grandiflora Duch., devra probablement, mieux connue, constituer une espèce distincte du rotunda L. par la grandeur de la fleur, la forme de la languette qui est longuement atté- nuée-acuminée (et non obtuse, comme dans la forme la plus répandue du rotunda, ou même émarginée-bilobée, comme je l'ai constaté sur des 390 : `: SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. échantillons des Basses-Alpes des herbiers de MM. Boissier, Barbey), etc. La plante décrite par M. Duchartre avait été recueillie aux environs d’Alger et a été détruite par les cultures. * Aristolochia nov. sp. — L’herbier Boissier contient les graines d'un Aristolochia récoltées par Durieu de Maisonneuve à Milah (départe- ment de Constantine), avec l’annotation suivante écrite par l'illustre auteur de la Flore d'Orient : « M. Durieu s’est trompé en m’envoyant ces graines comme celles de l'A. longa, elles appartiennent à une espèce à moi inconnue. » Au nombre de trois, ces graines sont triangulaires, équilatérales, à bord égalant un centimètre environ, lisses et spon- gieuses. * Rumex intermedius DC. — Montagne des Rhirah, près Médéah. Bien distinct par ses valves réniformes arrondies, presque carrées, du R. thyrsoideus Desf., dont les valves réniformes, émarginées au som- met, ont la forme d’un papillon aux ailes étalées. Rumex bucephalophorus L. var. Hipporegii Steinh. R. buceph. var. platycarpus Batt, — La Calle (Meyer). * Polygonum lapathifolium L. var. gibbosum, — Dans les fossés, à Aumale, septembre-octobre. — Remarquable par ses akènes lenticu- laires à faces concaves, mais présentant au centre de chaque face une petite gibbosité, cette variété est haute de 1",50, glabre, très rameuse, à rameaux étalés dressés, à épis nutants, à pédoncules communs glabres ainsi que les divisions périgonales, à feuilles grandes, pétiolées, ovales- lancéolées, atteignant 25 à 30 centimètres de long sur 5 à 8 de large. Plante à saveur douce, Le P. lapathifolium type a les pédoncules communs raides et glanduleux ainsi que les divisions périgonales, et les akènes concaves sur les deux faces. Beta maritima L. var. Debeauxii Clary? — Rochers montueux à Boghar. Plante grêle, à fruits petits, à feuilles très finements dentelées sur un rebord cartilagineux, Chenopodium intermedium M. et K. — Constantine (Meyer). Alger. Pinus halepensis Mill. var. minor Lañge, = . Boghar, dans les ravins des Dazid. Quercus coudisiiie L. var. microcarpa. — Médéah, sur les pentes du ravin de loued Barrourah. Arbrisseau de 1 mètre, non subéreux, à feuilles très glabres, presque planes, lancéolées elliptiques, atténuées à la base, mucronées, dentées à dents au nombre de trois à quatre sur chaque bord de la feuille, Fruits petits (1 centimètre), géminés, pédon- CHABERT. = TROISIÈME NOTE SUR LA FLORE D'ALGÉRIE. 394: culés à pédoncule épais et court (1 centimètre), à cupule conique à la base, resserrée au sommet, recouvrant presque complètement le gland arrondi dont le sommet est conique aigu, à écailles brièvement pulvé- rulentes, triangulaires ‘allongées; à face externe carénée, mucronées subspinescentes, les inférieures apprimées, les supérieures ouvertes. Ce Chêne croît avec les Q. Auzandi G. et G. et coccifera L. Il est très voi- sin du Q. Mesto Boiss., dont il a les écailles et qui n’en diffère que-par la taille, la longueur des rameaux et la direction des écailles qui sont étalées-recourbées. Le Q. Mesto ne me parait dope être qu'une autre variété microcarpe du Q. coccifera. *@. occidentalis Gay var.? — Coteaux de la Bouzaréah, près d'Al- ger. Arbre médiocre à écorce. , à feuilles subsessiles, coriaces et tom- bant l’année suivante, planes, glabres, ovales-elliptiques, présentant sur chaque bord quatre ou cinq petites dents surmontées d’un cil spinuleux ; fruits mürissant la deuxième année, petits, sessiles el disposés en forme de grappe, au nombre de 3-5 sur un pédoncule commun court, épais et dressé qui est le rameau dénudé de l’année précédente, placé au- dessous des rameaux feuillés de la nouvelle année; cupule conique recouvrant la moitié du gland ovale-lancéolé, atténué aigu; squames légèrement tomenteuses comprimées sur le dos, ovales, lancéolées, al- longées, molles et recourbées. Il diffère du Q. occidentalis Gay par la forme et la glabrescence des feuilles, la petitesse, le nombre et la dispo- sition des fruits, les squames comprimées sur le dos et non subconiques à la base. * Gladiolus illyrieus Koch. — Médéah, parmi les buissons, le long du torrent de l’oued Mériren, mélangé avec le G. byzantinus Mill. * Holcus argenteus Agdh. — Prairies et bois montueux ; le Nador de Médéah, Damiette, le gué de Constantine, El Kettar près Dellys. Se distingue facilement de H. lanatus L. et de ses formes par la fleur supérieure poilue à la base, l’arête exserte et recourbée en crochet, et par les bourgeons épais qui naissent du rhizome et qui sont couverts d’écailles ovales aiguës, blanches tomenteuses. C’est par erreur que le rhizome a été décrit comme bulbeux; il est gemmipare. M. Camus fait à la Société la communication suivante : 392 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. -~ OPHRYS PSEUDOFUSCA Albert et G. Cam. (0. ARANIFERA X FUSCA), par M. E. G. CAMUS. J'ai l'honneur d'appeler l'attention de la Société sur une hybride curieuse du genre Ophrys, recueillie à Solliès-Toucas (Var) par M. Albert, l’un de mes correspondants. Les parents sont POphrys ara- nifera et VO. fusca. Voici la description de cette plante, dont je crois utile de vous mon- trer aussi une aquarelle faite sur le vif. X Ophrys pseudo-fusca Albert et G. Cam. (0. aranifera X fusca). =— Bulbes ovoïdes, subglobuleux. Tige de 2 à 3 décimètres, sinueuse, nue au sommet. Feuilles ovales lancéolées, les inférieures étalées, obtuses mucronées, les supérieures aiguës engainantes. Bractées plus longues que l'ovaire. Périanthe à divisions verdâtres, les externes ovales- elliptiques obtuses, 3-nerviées, Ies latérales étalées, la supérieure recouvrant en partie le gynostème. Divisions internes linéaires, obluses, à bords ondulés. Labelle ovale allongé, plus long que les divisions externes du périanthe, convexe, à bords un peu réfléchis, muni de deux lobes latéraux réfléchis, un peu gibbeux à la base; lobe moyen occupant la partie antérieure et égalant la largeur totale du labelle, bifide au sommet, ce qui rend le labelle 4-lobé, mais à lobes peu pro- fonds, dépourvu de dents à l'angle de bifidité. Labelle velouté d'un brun foncé un peu roux, bordé d'une zone étroite d'un jaune verdâtre, glabre près du sommet ; orné de deux lignes bleuâtres, glabres, luisantes, pa- rallèles, dirigées en avant et réunies à la base. Gynostème court, dirigé en avant, très obtus. . M. Danguy, vice-secrétaire, donne lecture à la Société de la communication suivante : LEGRÉ. — ADDITIONS A LA FLORE DE LA PROVENCE. 393 ADDITIONS A LA FLORE DE LA PROVENCE, par M. Ludovic LEGRÉ. Le Flora gallo-provincialis de Gérard, imprimé en 1771, a été le premier essai d’inventaire général des richesses végétales de la Pro- vence. Après cet ouvrage il n'a plus été publié par les botanistes proven- çaux que des Catalogues partiels, tels que ceux de Castagne pour les environs de Marseille, et plus tard pour le département des Bouches- du-Rhône; de MM. de Fontvert et Achintre, pour le territoire d’Aix; d'Hanry, pour le département du Var; d’Ardoino, pour les Alpes-Mari- times. Un nouveau travail d'ensemble, depuis longtemps entrepris, vient d’être achevé tout récemment. Nous voulons parler du Catalogue des plantes de Provence spontanées ou généralement cultivées, rédigé par M. Honoré Roux, président honoraire de la Société d’Horticulture et de Botanique de Provence (1). L’auteur, qui s’est voué dès sa jeunesse à la botanique et qui est pré- sentement le doyen des botanistes du Midi, a mis à profit les découvertes de ses devanciers, qu'il a d’ailleurs contrôlées rigoureusement au moyen de ses propres et consciencieuses investigations. Mais, quelque longue et laborieuse qu'ait été la carrière de M. Honoré Roux, il ne prétendait pas faire œuvre définitive : une publication de cette nature, condamnée d’avance à d’inévitables omissions, ne peut se passer de Suppléments. Nos récentes et nombreuses herborisations à travers la Provence, — où nous avons surtout exploré le nord du département des Basses- Alpes, la Crau et la Camargue, la célèbre forêt de la Sainte-Baume, le massif des Maures, le littoral des Bouches-du-Rhône et du Var, et les trois grandes iles d'Hyères =, nous ont valu la bonne fortune de décou- vrir plusieurs plantes qui n'avaient encore été rencontrées dans aucun des départements démembrés de l’ancienne Provence (Myosurus mini- mus L., Jasonia tuberosa DC., Phalangium ramosum Lamk, Panicum vaginatum Sw., etc.); et, pour celles déjà signalées par les diverses Flores, nous avons fréquemment découvert des localités inédites. Nous nous sommes toujours fait un devoir de communiquer nos trou- vailles à M. Honoré Roux, afin qu'il pût les utiliser pour la partie de Son Catalogue qui n'était pas encore livrée à l'impression. Mais le plus (1) L'impression de cet ouvrage, commencée en 1881, vient d'être terminée par les soins et aux frais de la Société d'Horticulture et de Botanique de Provence. 394 i SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. grand nombre, faites à un moment qui ne leur permettait plus de prendre place dans le texte, ne pourront figurer que dans un Supplément auquel l’auteur met la dernière main. En attendant la publication de ce Supplément, nous pensons qu'il ne sera pas sans intérêt, pour quelques-uns de nos confrères, de con- naître le résultat de nos explorations. La liste que nous donnons ti-après, contient soit les plantes qui n'avaient pas encore été récoltées en Provence, soit celles pour lesquelles nous avons trouvé un habitat situé dans un des départements proven- çaux où le nouveau Catalogue ne les mentionnait pas. MYOSURUS MINIMUS L. Bouches-du-Rhône: Près du village de Mas-Thibert, territoire _ d'Arles. — Plante nouvelle pour la Provence. : RANUNCULUS PLATANIFOLIUS L. Basses-Alpes : Montagne de Lure, sur le versant septentrional, et au sommet de quelques combes du versant méridional. CALTHA PALUSTRIS L. Basses-Alpes : Vallon du Lausannier, au-dessus de Larche. TROLLIUS EUROPAUS L. Basses-Alpes : Assez abondant surles pelouses élevées, dans l'arron- dissement de Barcelonnette. AQUILEGIA ALPINA L. var B. Sternbergii G. et G. Basses-Alpes : Montagne de Lure, près du sommet. ARABIS SAXATILIS All. Basses-Alpes : Assez répandu vers le haut des diverses combes du versant méridional de la chaine de Lure. A. PUMILA Jacq. Basses-Alpes : Environs de Colmars. CARDAMINE PRATENSIS L. Bouches-du-Rhône : Mas-Thibert, territoire d'Arles. | C. siLvarica Link. Basses-Alpes : Forêt de Monnier, près Colmars: ` DRABA AIZOIDES L. | Basses-Alpes : Abondant sur les pelouses du sommet de la chaine de Lure. ; s k Ji VIOLA CANINA L. Basses-A lpes : Montagne de Lure, pelouses du sommet. LEGRÉ. — ADDITIONS A LA FLORE DE LA PROVENCE. 395 CUCUBALUS BACCIFERUS L. : Basses-Alpes : Dans les haies, aux environs de Forcalquier. SILENE QUADRIFIDA L. Basses-Alpes : Forêt de Monnier, au-dessus de Colmars. . ÂRENARIA GRANDIFLORA Àll. — STELLARIA GRAMINEA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure, sommet. GERANIUM ACONITIFOLIUM L'Hér. , Basses-Alpes : Sommet de Courrouit, au-dessus de Larche. RHAMNUS ALPINA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure, SAROTHAMNUS VULGARIS Wimmer. Var : Ile de Porquerolles. ANTHYLLIS MONTANA L. Basses-Alpes : Sommet de la chaine de Lure. . TRIFOLIUM ALPESTRE L. — T. MEDIUM L. — T. OCHROLEUCUM L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. T. TuaLu Vill. Basses-Alpes : Environs de barele: T. minus Rchb. Var : Toulon, presqu'ile de Saint-Mandrier. T. Aurevm Poll. Basses-Alpes : Montagne de Lure. ASTRAGALUS HYPOGLOTTIS L. Basses-Alpes : Montagnes de l'arrondissement de Barcelonnetle. À. DEPRESSUS L. : Basses-Alpes : Montagnes entre Colmars et le lac d’Allos. Oxytroris LaponICA Gaud. — PHACA ASTRAGALINA DC. = PH. AUSTRA- LIS L. ; Basses-Alpes : Montagne de Courrouit, au-dessus de Larche. VICIA SERRATIFOLIA Jacq. Var : Environs de Colobrières. Envux minsurum L. Bouches-du-Rhône : La Crau d'Arles. — Basses-Alpes : . Montagne de Lure. 396 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. LATHYRUS NiISSOLIA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. ONOBRYCHIS MONTANA DC. Basses-Alpes : Environs de Larche. SPIRÆA ARUNCUS L. Basses-Alpes : Versant septentrional de la montagne de Lure. GEUM RIVALE L. Basses-Alpes : Montagnes des environs d’Allos, de Larche, etc. POTENTILLA CINEREA Chaix. Basses-Alpes : Montagne de Lure. P. ARGENTEA L. Var : Chaine des Maures. P. ANSERINA L. Bouches-du-Rhône : Bords des marais de Mas-Thibert, territoire d'Arles. RuBus saxatilis L. et R. Inæus L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. SAXIFRAGA CUNEIFOLIA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. PEUCEDANUM CERVARIA Lapey. — P. venetum Koch. — HERACLEUM Panaces L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. ATHAMANTA CRETENSIS L. Basses-Alpes : Montagne de Lure; montagnes des environs de Bar- celonnette. BUPLEVRUM RANUNCULOIDES L. Basses-Alpes : Environs de Barcelonnette. B. GRAMINEUM Vill. Basses-Alpes : Montagne de Lure. SIUM LATIFOLIUM L. Bouches-du-Rhône : Marais de la Crau. ÆGOPODIUM PODAGRARIA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. FALCARIA Rivini Host. Basses-Alpes : Peyruis, bords des champs. Ww = LEGRÉ. — ADDITIONS A LA FLORE DE LA PROVENCE. 3 CHAROPHYLLUM AUREUM L. et CH. TEMULUM L. Basses-Alpes : Forêts de Lure. SAMBUCUS EBuLUS L. — LONICERA ETRUSCA Santi. — L. NIGRA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. ASPERULA ODORATA L. Basses-Alpes : Forêts de Lure. À. LÆVIGATA L. Bouches-du-Rhône : Environs d’Arles, bords des marais et des canaux. | KNAUTIA DIPSACIFOLIA Host. Basses-Alpes : Montagne de Lure. SOLIDAGO VIRGA-AUREA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. ERIGERON UNIFLORUS L. Basses-Alpes : Vallon du Lausannier, au-dessus de Larche. DORONICUM PLANTAGINEUM L. Var : Sur les bords de divers petits cours d'eau de la chaine des Maures, entre Pignans et Gonfaron. SENECIO PALUDOSUS L. Bouches-du-Rhône : Abondant dans les marais de Raphèle. LEUCANTHEMUM MAXIMUM DC. Basses-Alpes : Montagne de Lure, versant septentrional. L. TOMENTOSUM G. et G. Basses-Alpes : Aux alentours du lac d'Allos. INULA MONTANA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. JASONIA TUBEROSA DC. Basses-Alpes : Collines incultes entre Sigonce et le Revest-Enfangat. — Plante nouvelle pour la Provence. CARDUUS DEFLORATUS L. — CENTAUREA SEUSANA Chaix. = CARLINA VULGARIS L. — C. AcAULIS L. — C. ACANTHIFOLIA All. Basses-Alpes : Montagne de Lure. Picris PYRENAICA L. Basses-Alpes : Environs de Larche. 398 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. CREPIS PYGMÆA L. | Basses-Alpes : Montagne de Lure, éboulis du versant septentrional. SOYERIA MONTANA Monn. Basses-Alpes : Larche, vallon du Lausannier. HIERACIUM PELETERIANUM Mérat var. depilatum Arv.-T. (1). Basses-Alpes : Montagne de Lure. H. GLACIALE Lachen. et H. SMITHII Arv.-T. Basses-Alpes : Environs de Larche. H. AvricuLa L. et H. LAGGERI Sch.-Bip. Basses-Alpes : Montagne de Lure. H. ANCHUSOIDES Arv.-T. Var : Coteau de Pipière, entre Ollioules et Saint-Nazaire. H. ELONGaTUM Willd. Basses-Alpes : Environs de Larche. H. PULMONARIOIDES Vill. Var : Forêt de la Sainte-Baume. H. BERARDIANUM Arv.-T. Basses-Alpes : Montagne de Lure, versant septentrional. H. ANDRYALOIDES Vill. var. eriopsilon Arv.-T. Basses-Alpes : Rochers au bord de la route d'Allos à Barcelonnette. H. SUBINCISUM Arv.-T, Basses-Alpes : Environs de Larche. H. BiIFipDum Kit. Basses-Alpes : Montagne de Lure. H. CINERASCENS FRIES. Var : Chaîne des Maures. H. PRÆCOX Sch.-Bip. i Bouches-du-Rhône : Collines de Carpiagne, entre Marseille et Cassis. H. SUBALPINUM ARv.-T. — H. JURANUM Fries. — H. PRENANTHOIDES Vill. — H. vazpepiLosum Vill. Basses-Alpes : Montagne de Lure, versant septentrional. (1) Pour la détermination de nos Hieracium, nous avons eu recours à la haute compétence de M. Arvet-Touvet, à qui nous sommes heureux d'adresser ici nos vifs remerciments, LEGRÉ. — ADDITIONS A LA FLORE DE LA PROVENCE. 399 H. PARCEPILOSUM Arv.-T. Basses-Alpes : Environs de Larche. H. SCARIOLOIDES Arv.-T. Basses-Alpes : Montagne de Lure. H. HETEROSPERMUM Arv.-T. Var : Chaine des Maures. H. PLATYPHYLLUM Arv.-T. Var : Pignans, près de la chapelle de Notre-Dame-des-Anges. = Plante nouvelle pour la France (1). H. BOREALE Fries. Var : Les Mayons-du-Luc. CAMPANULA BARBATA L. Basses-Alpes : Vallon du Lausannier, au-dessus de Larche. C. GLOMERATA L. Basses-Alpes : Commun sur les basses collines. C. TRACHELIUM L. et C. LINIFOLIA Lamk. Basses-Alpes : Montagne de Lure. C. pusiLLA Haenk. Basses-Alpes : Montagnes au-dessus de Larche. Vaccinium Myrrizzus L. = V. ULIGINOSUM L. — V. Viris-1DÆa L. Basses-Alpes : Hautes montagnes de l'arrondissement de Barce- lonnette. UTRICULARIA MINOR L. Bouches-du-Rhône : Marais de Raphèle. PRIMULA OFFICINALIS Jacq. — ANDROSACE VILLOSA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. SOLDANELLA ALPINA L. Basses-Alpes : Environs de Larche. GENTIANA PUNCTATA L. Basses-Alpes : Forêt de Monnier, au-dessus de Colmars. (1) « Cette plante n'avait pas encore été trouvée en France, mais elle abonde en Piémont et en Autriche. C’est, je crois, une bonne espèce, et c'est à tort que je l'ai rapportée (Les Hieracium des Alpes françaises, p. 124) en variété au H. boreale Fries. » (Note de M. Arvet-Touvet.) 400 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. GENTIANA Kocniana Perrier et Songeon. Basses-Alpes : Vallon du Lausannier, au-dessus de Larche. G. ciLIATA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure, éboulis du versant septentrional. CERINTHE ALPINA Kit. Basses-Alpes : Environs de Colmars, d’Allos, etc. LINARIA VULGARIS Mœnch. = EupnrasiA ALPINA Lamk. — PEDICULARIS VERTICILLATA L. — P. FAsCICULATA Bellard. Basses-Alpes : Environs de Larche. MELAMPYRUM CRISTATUM L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. M. sıLvaTICUM L. Basses-Alpes : Bois de l'arrondissement de Barcelonnette. STACHYS GERMANICA L. — S. SILVATICA L. = BETONICA HIRSUTA L. — BRUNELLA GRANDIFLORA Mœnch. Basses-Alpes : Montagne de Lure. AJUGA PYRAMIDALIS L. Basses-Alpes : Environs de Larche. TEUCRIUM BoTRYS L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. ARMERIA ALPINA Willd. Basses-Alpes : Environs de Larche. SALIX CAPREA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. S. PENTANDRA L. = S. HASTATA L. = S. RETICULATA L. — S. SERPYL- LIFOLIA Scop. = S. RETUSA L. Basses-Alpes : Environs de Larche. TOFIELDIA CALYCULATA Wahlbg. Basses-Alpes : Larche, vallon du Lausannier. ALLIUM FLAVUM L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. PARADISIA LiLiAsrrum Bertol. Basses-Alpes : Larche, vallon du Lausannier. LEGRÉ. = ADDITIONS A LA FLORE DE LA PROVENCE. 401 PHALANGIUM RAMOSUM Link, Basses-Alpes : Le Revest-Enfangat. CONVALLARIA MAIALIS L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. CROCUS VERNUS All. Basses-Alpes : Montagne de Lure, sommet. EPIPACTIS ATRO-RUBENS Hoffm. — NeoTTIA Nipus-avis Rich. — ORCHIS USTULATA L. — O. SAMBUCINA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. 0. MONTANA Schm. Var : Forêt de la Sainte-Baume. Ô. virinis Crantz. Basses-Alpes : Montagne de Lure. 0. ALBIDA Scop. Basses-Alpes : Larche, vallée du Lausannier. Juncus ALPINUS Vill. Basses-Alpes : Valgelaye, entre Allos et Barcelonnette. LUZULA CAMPESTRIS DC. et L. PEDIFORMIS DC. Basses-Alpes : Montagne de Lure. ELEOCHARIS OVATA R. Brown. Var : Marais de l'Estagnol, près du fort de Bréganson. CAREX DAVALLIANA Sm. — C. CAPILLARIS L. — C. PALLESCENS L. — C. NIGRA All. Basses-Alpes : Environs de Larche. C. MONTANA L. — C. SEMPERVIRENS L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. PANICUM VAGINATUM Sw. Bouches-du-Rhône : Mas-Thibert, territoire d'Arles. — Plante nou- velle pour la Provence. CALAMAGROSTIS TENELLA Host. Basses-Alpes : Environs de Larche. AGROSTIS CANINA L. — AVENA SESQUITERTIA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. MELICA NUTANS L. Basses-Alpes : Alentours du lac d'Allos. T. XXXVII). (SÉANCES) 26 402 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1891. SCLEROCHLOA DURA P. de B. Bouches-du-Rhône : Peyrolles. FESTUCA VIOLACEA Gaud. Basses-Alpes : Allos, Larche. BorrycHIUM LUNARIA Swartz.— PoLuysTicHUM Fizix-Mas Roth. Basses-Alpes : Montagne de Lure. M. Van Tieghem fait à la Société la communication suivante : SUR LA GERMINATION DU BUPLEURUM AUREUM, par M. Ph. VAN TIEGHEM. Le Bupleurum aureum Fisch. est une Ombellifère de Sibérie, dont la germination m'a offert quelques caractères intéressants. Pour tout dire en un mot, elle ressemble à celle du Chœrophyllum bulbosum, signalée, mais mal comprise, par Bernhardi dès 1832 (1), parfaitement analysée par Thilo Irmisch en 1854 (2). Les deux cotylédons y ont, en effet, leurs pétioles concrescents bord à bord en un tube qui mesure 5 à 6 centimètres de longueur et qui enferme la gemmule à sa base. De chaque limbe cotylédonaire descendent cinq faisceaux libéroligneux ; les deux marginaux s'unissent d'un cotylédon à l'autre au sommet du tube, en même temps que les deux moyens se joignent au faisceau médian dans chaque cotylédon. Il en résulte que le tube est parcouru dans toute sa longueur par quatre faisceaux : deux plus grands correspondant au dos des cotylédons, et deux plus petits en croix avec les premiers. Dans sa région supérieure, longue d'environ 3 centimètres, le tube cotylédonaire est négativement géotropique pendant sa croissance, et dressé en conséquence vers le ciel, de manière à simuler une tigelle. Dans sa région inférieure, longue d'environ 2 centimètres et demi, il est posi- tivement géotropique, et par suite enfoncé verticalement dans la terre, de façon à ressembler à une racine terminale. La similitude est d'autant plus grande que l'épiderme y est brunâtre et prolonge ses cellules en poils absorbants. La partie aérienne du tube a sa cavité ouverte, rétrécie progressivement vers le bas et s'y réduisant à une fente étroite parallèle aux cotylédons. La partie souterraine, qui est aussi plus mince que (1) Bernhardi, Linnœa, VII, p. 561, 1832. (2) Irmisch, Beitrüge zur vergleichenden M i dl. der naturf. Gesellschaft au Halle, IL p. 47, 1854). orphologie der Pflanzen (4bhan VAN TIEGHEM. - SUR LA GERMINATION DU BUPLEURUM AUREUM. 403 l'autre, a supprimé sa cavité en soudant intimement les deux épidermes en regard ; elle se rouvre cependant tout en bas pour loger la gem- mule. Au-dessous de celle-ci, la courte tigelle et la partie supérieure de la racine terminale se renflent ensemble, par suite de la formation pré- coce d'un liber secondaire très abondant, exfolient leur écorce et con- stituent un tubercule ovoïde d'environ 1 centimètre de longueur, que continue verticalement le prolongement grêle de la racine terminale, avec ses radicelles en quatre rangées. La gemmule ne se développe que la seconde année, après que la des- truction du tube cotylédonaire l'a mise à découvert, et aux dépens des réserves accumulées dans le tubercule sous-jacent. Sous tous ces rapports, le Bupleurum aureum prend place à côté des Chœrophyllum bulbosum, Bunium luteum, etc. Les choses se passent de même, comme on sait, mais avec un seul cotylédon, chez les Carum Bulbocastanum, Bunium creticum et petrœum, etc., et, en dehors de la famille des Ombellifères, chez les Corydalis de la section Bulbocap- nos, etc. La germination de toutes ces plantes, et c'est ce qui en fait le prin- cipal intérêt, nous offre donc l'exemple d'un même membre, ici le pétiole cotylédonaire, doué d'un géotropisme inverse dans ses deux ré- gions, s'élevant verticalement vers le ciel dans sa partie supérieure pour soulever son limbe dans l'atmosphère, plongeant au contraire verticale- ment dans la terre sa partie inférieure pour y enfoncer profondément la gemmule. Ce renversement brusque du géotropisme le long d'un même membre s'observe aussi, comme on sait, dans la tige (Polygonatum, etc.) et je montrerai bientôt qu'il se retrouve dans la racine. Nulle part le géotropisme, pas plus que toute autre propriété physiologique, ne peut être invoqué comme caractère différentiel entre les divers membres du corps de la plante. M. Duchartre dit que des cotylédons ayant leurs pétioles soudés en tube ont été observés dans d'autres plantes que les Ombellifères, notamment dans plusieurs Delphinium. kA ` M. Van Tieghem observe que le fait relatif aux Delphinium n'est pas précisément identique à celui qu'il a signalé, puisque le tube cotylédonaire y est tout entier au-dessus du sol. Il ajoute que l'in- térêt de sa communication lui semble consister surtout en ce qu'elle montre le même organe soumis à deux forces antagonistes, géotro- Pisme négatif et géotropisme positif, ce dernier donnant lieu à la formation du faux pivot. 404 . SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1891. M. Roze demande à M. Van Tieghem si le phénomène a lièu quand lès graines.sont semées sur la terre. M. Van Tieghem répond affirmativement. M. Roze présente à la Société deux Linaires hybrides qui lui paraissent être les produits d'une fécondation croisée, Linaria striato-vulgaris et L.vulgari-striata ; il les a récoltées à Carrières- Saint-Denis (Seine-et-Oise). M. Malinvaud présente à la Société un échantillon de Lysimachia thyrsiflora récolté dans la Haute-Loire et qu'il a cru devoir placer sous les yeux de ses collègues avant de le renvoyer à M. Lyotard, du Puy, qui le lui a communiqué. Une Note contenant des détails sur cette intéressante découverte sera publiée plus tard dans le Bulletin. SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1891. PRÉSIDENCE DE M. ROZE. M. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 27 novembre dernier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société qu'elle a perdu deux de ses membres, M. l'abbé Duteyeul, qui s'était fixé depuis quelques années à Dreux (Eure-et-Loir), et M. Justin Paillot, pharmacien à Rougemont (Doubs), connu comme bota- niste par ses recherches sur la flore de la Franche-Comté et par un Flora Sequaniæ exsiccata publié en collaboration avec M. Ven- drely. M. le Président rappelle ensuite que l’ex-empereur du Brésil, Dom Pedro d’Alcantara, récemment décédé à Paris, avait été reçu en 1872 membre honoraire de la Société (1). M. Malinvaud rapporte, au sujet de l'empereur Dom Pedro, le trait suivant : (1) Voyez le Bulletin, t, XIX (1872), pp. 1, 35. SÉANCE DU 114 DÉCEMBRE 1891, 405 Il y a, dit-il, environ dix ans partait pour le Brésil un de nos compatriotes, habile naturaliste, qui avait passé une partie de sa jeunesse dans l'Amérique méridionale, puis était rentré en France oü il n'avait pas prospéré et, cédant à la nostalgie des tropiques, voulait en reprendre le chemin, quoique déjà avancé en âge. Je lui avais remis, sur la demande de notre confrère M. Le Grand qui s'intéressait à lui, et après l'avoir fait signer par notre Président, une lettre d'introduction auprès de l'empereur Dom Pedro, sans en espérer pour lui un grand résultat. Aussi fort agréable fut ma surprise en recevant, quelque temps après, une longue épitre datée de Rio-Janeiro, dans laquelle notre compatriote se plaisait à raconter avec abondance de détails, et en nous exprimant sa vive gratitude, le bienveillant accueil que lui avait valu, de la part du souverain du Brésil, la lettre de recommandation dont il était porteur. L'empereur lavait reçu dans son cabinet de travail et s'était entretenu familièrement avec lui, lui parlant en termes élogieux de notre pays et des savants français; il avait aussi rappelé sa double visite à notre Société en 1872 et la réception courtoise qu'on lui avait faite. Puis, s'informant des projets du naturaliste, après l'avoir détourné de se rendre dans la vallée de l'Amazone oü régnait alors la fièvre jaune, il lui donnait une mission et l'envoyait dans la province de Minas-Geraes. Ainsi, au temps de sa toute-puissance, ce souverain philan- thrope, qui fut un ami fidèle de la France et des savants de notre pays, cou- vrait de sa protection dans ses États un obscur voyageur français, dont le seul titre à sa bienveillance était la lettre de recommandation émanée du Bureau de notre Société. M. le Président fait connaitre une présentation nouvelle et, par Suite de celles qui avaient été annoncées à la dernière séance, pro- clame membres de la Société : MM. GERBER (Charles), licencié ès sciences, interne en phar- macie des hôpitaux, rue Linné, 33, à Paris, présenté par MM. Bureau et Poisson. Jaczewski (Arthur de), à Montreux, canton de Vaud (Suisse), présenté par MM. Andreæ et Malinvaud. Dons faits à la Société : Baichère, Étude sur la flore des environs de Carcassonne. Fernand Camus, Glanures bryologiques. A. Chatin, Anatomie comparée des végétaux, dernier fascicule. D. Clos, De quelques particularités de l'inflorescence afférentes au Bupleurum fruticosum, au Sagittaria lancifolia et aux Verbénacées. — La tératologie végétale et ses principes. Fliche, Étude chimique et physiologique sur les feuilles des Fou- gères. 406 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1891. Franchet, Monographie du genre Chrysosplenium Tourn. Genty, Sur un nouveau Pinguicula du Jura français, P. Reuteri. Le Jolis, Notes à propos des Plantæ europææ de M. Richter. Mathieu et D" Trabut, Les Hauts-Plateaux oranais. Viaud-Grand-Marais, Note sur le Matthiola oyensis Mén. et V.-G.-M. Nihoul, Contribution à l'étude anatomique des Renonculacées. Ascherson et Magnus, Die Verbreitung der hellfrüchtigen Spielarten der europäischen Vaccinien. Holm, On vitality of some annual plants. — Some anatomical Characters of North-American Gramineæ. L. Mix, On a Kephir-like yeast found in the United-States. Martelli, I Black-rot sulle viti presso Firenze. Saccardo, Sylloge Fungorum, vol. IX. Boerlage, Handleiding tot de Kennis der Flora van nederlandsch Indië. Bulletin de la Société d'Études scientifiques de l'Aude, t. II, 1891. Société d'Histoire naturelle d'Autun, 4° Bulletin, 1891. . Journal and Proceed. of the R. Soc. of New South Wales, vol. XXIV. Proceedings and Transactions of the Nova Scotian Institute of natural Science, vol. VII, part. IV. Proceed. and Transactions of the R. Society of Canada, vol. VIII. M. Malinvaud annonce qu'il a reçu de notre confrère M. Le Grand, de Bourges, pour l'herbier de la Société, deux fascicules de Rubus numérotés de la collection, si justement appréciée, que forme l'Association rubologique; tous les échantillons ont été nommés ou vérifiés par M. l'abbé Boulay, de Lille. M. le Secrétaire général signale à l'attention de la Société l'importance de ce don. M. Van Tieghem fait à la Société la communication suivante : STRUCTURE ET AFFINITÉS DES ABIES ET DES GENRES LES PLUS VOISINS par M. Ph. VAN TIEGHEM. En poursuivant sur la structure et les affinités des Conifères les re- cherches dont j'ai déjà publié quelques résultats (1), j'ai été conduit à examiner de plus près le genre Abies et les genres qui, à mon sens, en (1) Structure et affinités des STACHYCARPUS, genre nouveau de la famille des Coni- fères (Bull. de la Soc. bot., 10 avril 1891). — Structure et affinités des CEPRALOTAXUS (ibid, 24 avril 1891). — Un nouvel exemple de tissu plissé (Journal de batanique, 1% juin 1891). — Sur la structure primaire et les affinités des Pins (ibid., 16 août et 1” septembre 1891). VAN TIEGHEM. — STRUCTURE. ET AFFINITÉS DES ABIES. 407 sont le plus voisins, savoir les Keteleeria, Cedrus, Pseudolarix, Hespe- ropeuce et Tsuga. Ges six genres ont, en effet, un caractère anatomique commun : la racine y a toujours une moelle et cette moelle y est tou- jours creusée d'un canal sécréteur suivant son axe (1), Ce canal sécréteur axile se forme très près du sommet, par la disso- ciation centrale d'une plage de larges cellules toutes semblables et toutes sécrétrices. Tantôt la cavité reste étroite et demeure bordée par les quatre, cinq ou six cellules les plus internes de la plage (Tsuga ca- nadensis, etc.). Tantôt elle s'élargit de bonne heure par la destruction progressive des cellules de bordure, qui perdent leur turgescence, s'af- faissent et enfin se résorbent. complètement de dedans en dehors en se résinifiant ; elle offre alors un contour plus.ou moins irrégulier et se trouve enfin limitée par les cellules externes de la plage primitive, dont plusieurs font saillie dans l'intérieur (Pseudolarix Kœmpferi, etc.). Dans tous les cas, les cellules qui bordent la cavité ne diffèrent des autres ni par leur forme, ni par leur contenu; plus tard, sans doute quand leur fonction sécrétrice .a pris fin, elles se remplissent d'ami- don comme les cellules plus externes. On voit donc que l'unique canal sécréteur de la racine, qu'il soit formé par dissociation seule, ou par dissociation suivie de résorption, se distingue nettement, surtout par un moindre degré de différenciation, des canaux sécréteurs qui se développent dans la tige et dans la feuille de la même plante. Dans la tige, en effet, où ils sont, les uns péricycliques, les autres corti- caux, ainsi que dans la feuille, oü ils sont tous corticaux, ils sont bor- dés d'un rang de cellules sécrétrices spéciales et persistantes ; en outre, ce rang est séparé du parenchyme ambiant par une assise de cellules longues et aplaties tangentiellement, à parois plus ou moins épaisses, quoique ordinairement non lignifiées ; en. un mot, ils sont enveloppés d'une gaine. Sans insister davantage sur ce point, remarquons que ce caractère commun, puisqu'il ne se retrouve, non seulement chez aucune autre Conifère, mais encore nulle part ailleurs parmi les plantes vasculaires, établit un lien très étroit entre les six genres qui le possèdent. Il con- vient donc, pour traduire cette affinité, de les réunir en un petit groupe à part sous le nom soit de Cédrées, soit de Myélocèles (2). Voyons maintenant quels sont, dans ce groupe des Cédrées ou Myélo- t connaître l'existence de ce canal sécréteur Pseudolarix et Tsuga [Mémoire sur les canaux , 5° série, XVI, 1872). Tout récemment, (Ann. d. Istit. bot. di Roma, IV, (1) Il y a déjà vingt ans que j'ai fai axile dans la racine des Abies, Cedrus, secréleurs des plantes (Ann. des sc. nat. ! M. Pirotta l’a retrouvé dans le Keteleeria Fortunei 1890). (2) De puehós, moelle et xoïhov, cavité. 408 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1891. cèles, les rapports de structure des six genres qui le composent. Pour les fixer, laissons de còté la racine, qui nous a fourni déjà la caractéris- tique du groupe, ainsi que la tige, bien qu'elle donne aussi quelques notes différentielles, pour nous attacher surtout aux caractères de structure tirés de la feuille, Abies. — L'étude anatomique comparative de la feuille des vingt- quatre espèces admises dans le genre Abies par les auteurs les plus récents, notamment par M. Beissner (1), auxquelles je joins une espèce nouvelle, comme il sera dit plus loin, m'a conduit à apercevoir quelques caractères communs à toutes ces espèces, que les genres voisins ne possèdent pas tous à la fois et dont l'ensemble peut, par conséquent, servir à définir le genre. ; La feuille estcomposée, comme on sait, d'un épiderme, d'une écorce et d'une méristèle, et l’on y peut compter, tant la différenciation y est profonde, jusqu'à dix-sept tissus différents : deux pour l'épiderme, sept pour l'écorce et huit pour la méristèle. L'épiderme ne fournit aucun caractère de genre. L'écorce a une couche palissadique ordinaire sur la face supérieure, deux canaux sécréteurs latéraux et un endoderme à bandes lignifiées et ponctuées. Dans la méristèle, le faisceau libéroli- gneux, ordinairement divisé en deux moitiés, occupe la partie supérieure du péridesme et les deux lames vasculaires. aréolées qui, à partir des flancs externes du bois, se différencient dans le péridesme, se dirigent vers le bas en longeant l'endoderme et se rejoignent en un pont sous- libérien, çà et là interrompu par des cellules vivantes qui maintiennent libre la communication entre le péridesme et l’écorce (2). Parmi ces ouvertures ou fenêtres, il y en a de particulières, disposées de chaque côté en une seule rangée longitudinale, à travers lesquelles la lame de cellules vivantes à gros noyaux qui part du flanc du liber vient sap- puyer à l'endoderme (3). Toutes les autres forment les mailles d'un (1) Beissner, Handbuch der Nadelholzkunde, p. 427, 1891. (2) Ce pont vasculaire fenestré, qui reçoit des vaisseaux du bois la sève ascendante et la transporte à l'endoderme sur toute la face inférieure de la méristèle, est formé par ce que H. de Mohl a nommé en général le tissu de transfusion en 1871. Plus tard, A. de Bary a indiqué que, chez les Abies pectinata et Pinsapo, les deux ailes vasculaires s’incurvent en bas en se dirigeant l’une vers l’autre, mais Sans voir, semble-t-il, qu'elles s'y réunissent tout à fait (Vergleichende Anatomie, p. 395, 1871). Récemment, j'ai appelé l'attention sur l’origine extra-ligneuse et péridesmique de ces vaisseaux (Journal de botanique, 16 avril 1891, p, 126). On n'avait pas jusqu'à présent cherché dans leur disposition de caractères propres à délimiter les genres. (3) Ces deux lames à gros noyaux, qui reçoivent de l'endoderme les hydrates de carbone et les substances albuminoïdes élaborés par le parenchyme vert et les trans- mettent aux tubes criblés du liber, ont été signalées récemment pour la première fois par M. Strasburger, sous le nom de cellules de transport (Uebergangszelien) (Ueber den Bau und die Verrichtungen der Leitungsbahnen: p. 102, Jéna, 1891). VAN TIEGHEM. — STRUCTURE ET AFFINITÉS DES ABIES. 409 réseau par oü les cellules vivantes ordinaires du péridesme touchent l'endoderme, comme elles font sur toute la surface du côté supérieur. Tous les autres caractères varient avec les espèces et peuvent servir à les définir, comme l'ont montré déjà plusieurs botanistes, notamment M. Thomas (1865), M. Bertrand (1874), M. Mac Nab (1877), Engel- mann (1878), M. Meyer (1883), M. Mahlert (1885), M. Trabut (1889), M. Daguillon (1890). La feuille, ordinairement aplatie et creusée en haut d'un sillon mé- dian, est quelquefois épaisse, pourvue en haut comme en bas d'une côte médiane, à section quadrangulaire (A. Pinsapo, concolor, magni- fica, etc.). L'épiderme, le plus souvent muni de stomates seulement sur la face inférieure, en possède aussi quelquefois sur la face supérieure (4. cephalonica, numidica, holophylla, Fraseri, Pinsapo;,\concolor, nobilis, magnifica, etc.). L'écorce différencie le plus souvent son assise externe en fibres ligni- fiées, formant ainsi un exoderme fibreux, qui manque quelquefois (4. Veitchi, balsamea, sibirica, Mariesi, etc.). Dans certaines espèces, cet exoderme fibreux, très peu développé et discontinu dans les feuilles des rameaux stériles, est continu dans celles des rameaux fertiles (4. pectinata, Webbiana, etc.) (1). Le parenchyme vert sous-jacent, ordi- nairement dépourvu de cellules scléreuses, renferme quelquefois des sclérites simples (A. firma, A. bracteata). Les deux canaux sécré- teurs, situés le plus souvent contre l'épiderme inférieur près des bords, sont placés quelquefois au milieu du parenchyme vert, de chaque côté de la méristèle (A. brachyphylla, Veitchi, balsamea, Fraseri, holophylla, sibirica, etc.). Dans quelques espèces, leur position varie dans la plante adulte, suivant la nature stérile ou fertile (1) Lorsque l'écorce de la tige ou de la feuille différencie d'une manière quel- conque, par exemple en fibres lignifiées, comme dans le cas actuel, son assise z ses assises les plus externes, on désigne ordinairement cette assise ou cette se 4 différenciée sous-épidermique par le nom d'hypoderme. Proposé par M. Kraus, adopté ensuite par M. Pfitzer, ce mot est devenu d'un usage fréquent depuis la publication de la troisième édition du Traité de botanique de M. J. Sachs (1874). Après m'en être servi aussi dans la première édition de mon Trailé de Botanique (1884), j'ai reconnu qu’il était inacceptable et je l'ai supprimé dans la seconde édition (1889), sans yi fois ie remplacer alors par un terme équivalent. Le mot derme étant synonyme d'écorce, le mot hypoderme ne peut signifier, en effet, que ce qui est sous l'écorce, C'est-à-dire le cylindre central ou la stèle dans la racine et la tige, la méristèle dans la feuille. Pour désigner l’assise ou la couche sous-épidermique, il faudrait dire hypoépiderme et, en effet, dans le sens reçu, le mot hypoderme est pris par po viation pour hypoépiderme. Mais c'est précisément ce singulier mode d mr qui est inadmissible. {Le mot eroderme, proposé il y a quelques années par M. Vui ; lemin, me paraît devoir lui être substitué. Il est de la même forme, dit exactemen ce qu'il faut, et correspond en dehors à ce qui est l'endoderme en dedans. 410 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1891. des rameaux qui produisent les feuilles. Dans PA. pectinata, par exemple, et dans V'A. firma, ils sont sous-épidermiques dans les feuilles minces, à bout échancré ou bifide, étalées horizontalement sur les rameaux stériles; ils sont au milieu du parenchyme vert dans les feuilles épaisses, à bout entier ou pointu, rebroussées vers le haut sur les rameaux fertiles, mâles ou femelles. Il en est de même dans l'A. ce- phalonica et dans V'A. Pingapo, bien qu'ici les deux sortes de feuilles diffèrent moins par la forme extérieure (1). Le péridesme a souvent des fibres lignifiées, en haut, en bas et entre les deux moitiés du faisceau libéroligneux ; quelquefois il en est dépourvu (A. sibirica, balsamea, etc.). Enfin le faisceau lui-même, ordinairement (1) Dans l’Abies firma, le dimorphisme des feuilles a fait croire à deux espèces distinctes (A. bifida et A. firma) et cette opinion a paru confirmée lorsque les anato- mistes, comme M. Bertrand en 1874 et M. Mac Nab en 1877, eurent montré que la disposition des canaux sécréteurs est différente dans les deux sortes de feuilles. Il en aurait été de même sans doute pour VA. pectinata, si Pon y avait remarqué l'existence des deux formes de feuilles et qu'on les eut rencontrées sur des échantil- lons différents. Mais icí la méprise s'est produite autrement. Tandis que la plupart des anatomistes, notamment Schacht, M. Bertrand, M. Meyer (1883) et tout récem- ment M. Daguillon (1890), ont décrit dans tous les cas les canaux sécréteurs de la feuille de cette espèce comme sous-épidermiques, M. Mac Nab a affirmé qu'ils sont dans tous les cas situés en plein parenchyme vert et M. Mahlert (1885), Sur onze échantillons différents, les a trouvés cinq fois contre l’épiderme et six fois dans le parenchyme. Toutes ces contradictions s'expliquent maintenant. Schacht, M. Bertrand, M. Meyer, M. Daguillon, etc., n’ont étudié que les feuilles des rameaux stériles, celles qu’on a le plus facilement à sa portée; M. Mac Nab n’a porté son attention que sur les feuilles des rameaux fertiles, mâles ou femelles; enfin M. Mahlert a eu à sa disposition les deux sortes de feuilles dans l’herbier de Leipzig, mais sans en faire la distinction. 3 . Tant chez PA. pectinata que chez PA. firma, certaines feuilles de transition ont de chaque côté deux canaux sécréteurs, Pun contre l'épiderme inférieur, Pautre dans le parenchyme. ; L'A. Pinsapo a donné lieu à des contradictions pareilles, qui s'expliquent de la même manière. Ainsi, M. Bertrand, et plus récemment M. Trabut (1889) et M. Da- guillon (1890), affirment que les canaux sécréteurs y sont constamment situés dans le parenchyme vert, tandis que, d'après M. Mac Nab et M. Meyer, ils sont toujours placés contre l'épiderme inférieur. En réalité, les feuilles des rameaux stériles ont leurs canaux sécréteurs sous l'épiderme inférieur; celles des rameaux fertiles les ont au milicu de l'écorce. Quant à V'A. cephalonica, tous les auteurs sont d'accord pour admettre que les canaux sécréteurs y sont situés contre l'épiderme, et telle est, en effet, leur disposi- tion dans les feuilles des branches stériles. Mais dams celles des rameaux fertiles, notamment chez la variété Appollinis, ils sont séparés de l'exoderme par un rang de cellules vertes si le rameau est màle; ils sont au milieu du parenchyme vert s'il est femelle. D'où l'on voit qu’il n’est permis de comparer une feuille quelconque d’un Abies à une feuille quelconque d'un autre Abies, même abstraction faite des cotylédons et des feuilles des premières années de la plante, qu'après s'être au.préalable assuré que l'une et l'autre espèce, parvenues à l'état adulte, ont des feuilles d'une seule sorte dans toute leur étendue. Sinon, s'il y a dimorphisme ou polymorphisme foliaire, ON devra s’astreindre à ne comparer d’une espèce à l’autre que des feuilles de même sorte. : : VAN TIEGHEM. = STRUCTURE ET AFFINITÉS DES ABIES. 414 séparé en deux moitiés par un rayon plus ou moins large, demeure par- fois entier, c'est-à-dire tel qu'il est toujours dans les cotylédons et dans les feuilles du verticille suivant développées la première année (A. nobi- lis, magnifica) (1). Tous ces caractères variables servent à définir les espèces, mais ne suffisent pas à les distinguer toutes, comme on le voit par le tableau suivant .: A. Nordmanniana. A. cilicica. Pas de sclé- | ^: grandis. tes sioh A. religiosa. Un exo- A. amabilis. en bas seulement. Fais- | derme. A. Webbiana. ceau double......... \ A. chensiensis (2). \ Des sclérites. A. bracteata. toujours contre Pas d'exoderme......... A. Mariesi. l'épiderme. seulement dans le 2 Stomates...... tiers supérieur. A. numidica. E en bas et en ( double. Stomates ) dans toute la lon- E \ haut. Fais- gUueur...,...... A. concolor. = ceau. il : 1 aplatlé: eein A. nobilis. $ me scuil | quadrangulaire. A. magnifica, 2 j dans les deux ( en bas seule- ( Pas de sclérites.................. A. pectinata. 3 positions. Sto- ment. ossi f Dos seléritosis. 3.2422 coocseuer A. firma. © mates........ simple......... A. cephalonica. $ en bas et en haut. Exoderme... dOnDIe si... A. Pinsapo. 34 / en bas seule- U d { connu... A. brachyphylla. 3 ment...... PRE et inenmplet. 2... A. nephrolepis. S toujours dans le Pas d'’exoderme ......4.......ee 0 : Mo 2 tres f en bas et en ( Un exoderme... f continu i A. holophylla. es. i 3 : ` Daut 327446 incomplet..... A. subalpina. A. balsamea. Pas d’exoderme ................. . À À. sibirica. Les espèces que la structure de la feuille ne permet pas de séparer peuvent être facilement distinguées, comme on sait, par les caractères extérieurs, notamment par la couleur des cônes immédiatement avant la maturité, qui est verte, pourpre ou olive, par la longueur des brac- tées, qui sont tantôt saillantes, tantôt incluses, etc. Keteleeria. — Se fondant sur la persistance des écailles du cône, qui sont caduques chez les Abies, M. Carrière a séparé de ce genre, en 1867, l'Abies Fortunei et en a fait le type d’un genre nouveau, sous le nom de Keteleeria Fortunei. Ce caractère ayant paru insuffisant, le genre nou- veau n’a été admis pendant longtemps ni par les botanistes descripteurs, A (1) Cet état d'indivision du faisceau libéroligneux a conduit M. Bertrand à exclure l'A. nobilis du genre Abies pour le rattacher au genre Pseudotsuga. Peu de temps après, M. Mac Nab a étendu cette exclusion et cette incorporation à l'A. magnifica, et Plus tard cette manière de voir a été admise aussi par M. Meyer. A mon avis, il y a eu là une fàcheuse application de l'anatomie à la classification, contre laquelle ont, à bon droit, protesté les botanistes descripteurs, notamment Engelmann et en dernier lieu M. Beissner. (2) L'A. chensiensis est une espèce nouvelle sur laquelle on reviendra plus loin. 412 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1891. comme Parlatore, Bentham et Hooker, Eichler, etc., qui ont laissé la plante dans le genre Abies, ni par les anatomistes, comme M. Bertrand, M. Mac Nab, M. Mahlert, etc., qui l'ont bien séparée du genre Abies, mais pour l'incorporer au genre Pseudotsuga. Ge n'est que tout récem- ment que M. Pirotta d'abord, puis M. Beissner en ont reconnu l'auto- nomie. Au Keteleeria Fortunei, M. Beissner adjoint l'Abies sara, V'A. Davidiana et une troisième espèce encore innomée, dont on ne con- naît pas les cônes. Ces trois arbres ont été trouvés en Chine par M. l'abbé David et décrits par M. Franchet, qui incline à y voir trois variétés d’une seule et même espèce. En même temps que celle du Keteleeria Fortunei, j'ai pu étudier la structure de ces trois plantes et d’une quatrième, encore inédite, recueillie au Yun-Nan par M. l'abbé Delavay et que M. Franchet a nommée Abies Delavayi. Cette étude m'a convaincu que le genre Kete- leeria peut être défini très nettement par rapport au genre Abies par la structure de la feuille. La feuille des K. Fortunei, Davidiana, sacra et Delavayi, qui se détache au ras de la tige, sans laisser de coussinet, comme celle des Abies, est aplatie et offre une petite côte médiane sur sa face supé- rieure, tandis que celle des Abies, toutes les fois du moins qu’elle est plate, a en haut un sillon médian. C’est là un caractère facile à appré- cier, qui s'ajoute à la persistance des écailles du còne pour différencier extérieurement les deux genres. L’épiderme ressemble à celui des Abies; mais l'écorce, munie d'un exoderme plus ou moins développé suivant les espèces, a ses cellules palissadiques pourvues de replis, c'est-à-dire rameuses à bras soudés, et l'endoderme n'y lignifie pas les faces latérales de ses cellules. Dans la méristèle, le faisceau libéroligneux est simple, comme chez quelques Abies; mais les deux ailes vasculaires sont formées d'éléments réticulés et, dans leur descente vers le bas, elles s'arrêtent brusquement à une assez grande distance l'une de l'autre, sans se rejoindre, comme chez les Abies, en un pont sous-libérien. Le bois secondaire de la tige est dépourvu de canaux sécréteurs, comme celui des Abies; mais celui de la racine, du moins dans le K. Fortunei, en renferme un grand nombre, comme l’a indiqué déjà M. Pirotta. C’est peut-être là encore un caractère de genre. Les quatre espèces se partagent en deux groupes, suivant qu’elles ont des stomates en bas seulement (K. Fortunei, Davidiana), ou à la fois en bas et en haut (K. sacra, Delavayi). D'où l’on voit que les K. sacra et Davidiana sont bien deux espèces distinctes et non deux formes de la même espèce, comme l’a pensé M. Franchet et d’après lu! M. Beissner. VAN TIEGHEM. — STRUCTURE ET AFFINITÉS DES ABIES. 413 Quant à l’Abies encore innomé, à cônes inconnus, dont il a été ques: tion plus haut, il me paraît être un véritable Abies, non un Keteleeria. La feuille y est, en effet, creusée en haut d'un sillon médian. L'écorce a ses cellules palissadiques de forme ordinaire, sans replis, et son endoderme lignifie les faces latérales et transverses de ses cellules. Enfin, la méristèle a son faisceau divisé en deux, et les ailes vasculaires aréolées s'y rejoignent én un pont sous-libérien. C'est lè premier Abies trouvé en Chine, et comme il habite les monts Tsin-Ling, dans le Chen-si méridional, où il forme l'espèce dominante dans les forêts au-dessus de 3000 mètres, je propose de le nommer Abies chensiensis. Dans le tableau des Abies, il prend place, on l'a vu, à côté de l'A. Web- biana, qui est de l'Himalaya. Cedrus. = Dans les Cedrus (C. Libani, atlantica, Deodara), la feuille a une section quadrangulaire et porte des stomates à la fois sur les deux pans de la face supérieure et sur ceux de la facé inférieure. L’écorce, pourvue d’un exoderme fibreux, a ses cellules palissadiques munies de replis, deux canaux sécréteurs accolés à l’épiderme inférieur près des bords et un endoderme à faces latérales et transverses ligni- fées. La méristèle a un faisceau simple, situé au haut du péridesme, avec deux ailes vasculaires aréolées qui s'unissent en bas en un pont sous-libérien. Les Cedrus ressemblent donc d’une part aux Abies, par l’endoderme et par le pont sous-libérien, de l’autre aux Keteeleria, par la forme du tissu palissadique. Pseudolarix.— Dans le Pseudolarix Kæmpferi, seule espèce du genre, la feuille est plate avec une côte médiane en haut et en bas. L'épiderme n’y est pas lignifié et ne porte de stomates qu’à la face inférieure. L'écorce a un exoderme non lignifié développé seulement au-d essus do la méristèle et aux bords, représenté çà et là par une cellule isolée sur la face supérieure. La couche palissadique est formée de cellules rameuses à bras soudés. Il y a deux canaux sécréteurs contre l épiderme inférieur près des bords et deux autres, plus étroits, situés contre l'épi- derme, l'un au-dessus, l'autre au-dessous de la méristèle dans le plan médian. L'existence de ces quatre canaux sécréteurs a été signalée déjà par M. Mahlert. L’endoderme n’est pas lignifié, ou ne l'est que très tar- divement. Dans la méristèle, le faisceau bipartit occupe la région supé- rieure du péridesme: les deux ailes vasculaires, formées de a rose réticulées, sont fort courtes et s'arrêtent bientôt après s'être un peu recourbées vers le bas. À On voit que le Pseudolarix, non seulement ne peut pas être incor- 414 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1891. porè aux Larix, comme l'ont fait plusieurs auteurs, notamment MM. Ber- trand, Eichler, etc., mais doit être éloigné des Larix beaucoup plus que ne le font ceux-là mêmes qui le regardent comme un genre distinct. Ces deux genres appartiennent, en effet, à deux groupes différents des Abiétinées. Hesperopeuce. — Engelmann a séparé des autres Tsuga le Ts. Pat- toniana, dont il a fait une section spéciale sous le nom d’Hesperopeuce. Cet arbre a, en effet, des cônes trois fois plus grands, des feuilles mu- nies d’une côte médiane en haut et non d’un sillon, des grains de pollen ampullifères et non ovoïdes, À ces différences externes s'en ajoutent d’autres tirées de la structure de la feuille, et le tout est suffisant, à mon sens, pour autoriser l'érection de cette section à l’état de genre distinct, sous le nom de Hesperopeuce. L’épiderme lignifié a des stomates aussi bien en haut qu’en bas. L’écorce a un exoderme fibreux continu, une couche palissadique for- mée ,de cellules ordinaires, c’est-à-dire sans replis, et un endoderme lignifié. Elle renferme un seul canal sécréteur, situé sous la méristèle, contre l’épiderme inférieur, comme dans les Tsuga; mais ici, le canal laisse entre lui et la méristèle plusieurs assises de parenchyme vert. La méristèle a vers le haut un faisceau libéroligneux simple, avec deux ailes vasculaires péridesmiques formées de cellules aréolées et s'unis- sant sous le liber en un pont fenestré. En même temps qu’il se distingue de tous les genres précédents par son unique canal sécréteur médian, l’Hesperopeuce Pattoniana se rap- proche des Abies, notamment par son pont vasculaire sous-libérien. Tsuga. — Chez les Tsuga, dont on connaît six espèces, la feuille est sillonnée en haut. L’épiderme n’a de stomates qu’à la face infé- rieure. L’écorce, dont les cellules palissadiques sont dépourvues de replis, a un canal sécréteur médian dorsal dont la gaine touche directe- ment en bas l’épiderme, en haut l’endoderme, lequel est lignifié sur les faces latérales et transverses. La méristèle’a vers le haut un faisceau indivis, et les deux ailes vasculaires, formées de cellules réticulées, après s'être infléchies vers le bas, s'arrêtent brusquement sans Se rejoindre en pont. Suivant les espèces, l'écorce a un exoderme fibreux, du moins aux bords et sur la nervure (T. Sieboldi, dumosa, canadensis, caroliniand;, diversifolia), ou en est complètement dépourvue (T. Mertensiana). Résumé. — De ce qui précède, on conclut, en résumé, que les six genres du groupe des Cédrées ou Myélocèles peuvent être caractérisés comme il suit, d’après la structure de la feuille : VAN TIEGHEM. — STRUCTURE ET AFFINITÉS DES ABIES. 415 deux canaux sécré-{ ordinaires. Pont sous-libérien... Abies. teurs latéraux. à . lis. Ai non rejointes.... Keteleeria. CÉDRÉES ou MYÉLOCÈLES. Palissades. . "= rept Ailes | rejointesen pont. Cedrus. Un seul canal sécréteur } quatre canaux sécréteurs : deux latéraux, un dorsal, axile dans la racine. un ventral....... Qeace0stcccceco000000000000000e000 Pseudolarix. Feuille à... l 120 rejointes en pont sous- = H Che rar eiei libérien ............. Hesperopeuce. x * K non rejointes........,,. Tsuga. En terminant, rappelons qu'au groupe des Cédrées ou Myélocèles il faut joindre celui des Pinées ou Epixylocèles, celui des Araucariées ou Épiphlocèles à canaux sécréteurs foliaires corticaux et celui des Podocarpées ou Épiphlocèles à canaux sécréteurs foliaires péridesmiques, pour constituer dans sa totalité la grande tribu des Inversiovulées ou Rhizocèles. Cette tribu est caractérisée dans la famille des Conifères par la présence de canaux sécréteurs dans la structure primaire de la racine, et les quatre sous-tribus sont définies dans la tribu par la posi- tion de ces canaux sécréteurs, de la manière suivante : Un seul canal sécréteur axile. MYÉLOCÈLES ou CÉDRÉES (Abies, Kete- leeria, Cedrus, Pseudolarix, Hesperopeuce, Tsuga). INVERSIOVULÉES ou RHIZO-\ Un canal sécréteur péricyclique en face de chaque faisceau ligneux. CÈLES. Canaux sécréteurs EPIXYLOCÈLES ou PINÉES (Pseudotsuga, Picea, Larix, Pinus). dans la structure pri- ) Plusieurs canaux sécréteurs péricycliques en face de chaque faisceau maire de la racine. libéricn. EPIPHLOCÈLES. — Feuilles à canaux sécréteurs corticaux. ARAUCARIÉES (Araucaria, Agathis). — Feuilles à canaux sécréleurs péridesmiques. PODOCARPÉES (Stachycarpus, Podocarpus, etc.). De ces quatre sous-tribus anatomiques, les deux premières sont biovulées et, comme aucun caractère extérieur ne les distingue, les bota- nistes descripteurs les ont jusqu'à présent regardées comme formant un seul groupe indivisible, sous le nom d'Abiétinées. Les deux autres sous- tribus sont uniovulées, et comme elles diffèrent par les caractères extérieurs, notamment par la fleur mâle et la fleur femelle, elles ont été reconnues dès 1847, par Endlicher, sous les noms d'Araucariées et de Podocarpées. Les autres Conifères sont, comme on sait, rectiovulées et se groupent en deux tribus : les Taxées, qui se rattachent aux Inversiovulées par les Podocarpées, et les Cupressées, qui s’y relient par les Araucariées. M. le Secrétaire général donne lecture de la communication suivante : 416 : SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1891. CONTRIBUTION A LA FLORE CRYPTOGAMIQUE DE LA TERRE DE FEU,. par M. P. HARIOT. MM. Willems et Roussou ont recueilli, pendant le cours d'une mis- sion scientifique dans le sud de la Terre de Feu, un certain nombre de plantes dont ils ont bien voulu me confier la détermination. Les Crypto- games, dont je présente aujourd'hui la liste, ont été presque toutes récoltées sur la côte atlantique dans le sud de la région Magellanique, aux environs de la baie Bon Succès, de la baie Saint-Polycarpe et de False Cove. : ALGUES Les Algues sont représentées par 32 espèces dont 8 nouvelles pour cette région : Hyella cœspitosa, Ostreobium Queketti, Gomontia ar- rhiza sp. n., Chroococcus consociatus sp. n., Chætangium chilense, Lithothamnion Racemus, Corallina armata et un Delesseria probable- ment nouveau : PHYCOCHROMACEÆ. 1. HYELLA cæsprrosa Bornet et Flahault in Morot (Journ. de Bot., 1888, p. 162). Dans une coquille de Voluta magellanica. 2. CHROOCOCCUS CONSOCIATUS n. sp. Ch. cellulis globosis vel ellipticis, pro more regularibus, in fami- lias amorphas dense consociatis, tegumento crassiusculo stratos0 dis- tincto hyalino, plasmate pallide cæruleo-viridi, 6-10 X 4-8 p. Color in sicco olivaceus. — Ad lapidem quartzosam in Fuegia australi. | Cette espèce que je n'ai pu rapporter à aucune de celles qui ont élé décrites jusqu'ici est bien un Chroococcus par ses cellules entourées d'une membrane individuelle bien distincte et non rassemblées sous une enveloppe générale. Par ses caractères, elle se rapproche du Ch. cohærens (Breb.) Næg., mais s’en distingue par ses dimensions plus faibles et par ses familles composées d’un nombre d'individus beaucoup plus considérable. CHLOROPHYCEÆ. 3. Urva Lactuca L. Sp. plant. II, p. 1163 p. p. 4. ULVA ENTEROMORPHA Le Jolis Alg. mar. de Cherbourg, P- #, var B. compressa (loc. cit. p. 44). HARIOT. — FLORE CRYPTOGAMIQUE DE LA TERRE DE FEU. ` 447 5. ULVA ENTEROMORPHA Le Jolis var. y. intestinalis (loc. cit. p. 46). 6. PRASIOLA TESSELLATA Kütz. Sp. Alg., p. 413; Hariot, Alg. du cap Horn, p.29,.t. IT. Sur des fragments de Lithothamnion. Les échantillons sont purs et ne présentent pas la moindre trace d’hyphes fongiques. Le Prasiola pa- rasité par une Sphériacée, Læstadia Prasiolæ Winter, constitue le Mastodia tessellata Hook. f. et Harv. 7. RuizocLoniuu (1) AmMBIGUUM Kütz. Sp. Alg., p. 381. Syn. : Lychæte tortuosa J. Agardh in Hohenacker Alg. mar. sicc., n° 253. 8. GOMONTIA ARRHIZA N. sp. G. thallo ut in Gomontia polyrrhiza ; sporangiis, forma regulari glo- bosis, obovatis vel piriformibus, 32-44 p longis, 28-36 p latis, absque radiculis. — In conchis Volutæ magellanicæ ad oras Fuegiæ australis. Par l’ensemble de ses caractères, cette nouvelle espèce rappelle le G. polyrrhiza : le mode de vie est le même, le thalle est identique de formes et de dimensions avec plus de régularité peut-être dans la rami- fication qui paraît moins flexueuse. Les sporanges sont par contre très différents de ceux de la première espèce décrite : ils sont très réguliers de forme, arrondis, obovales, piriformes à leur point d’attache et ne présentent point ces diverticulum si remarquables qu'on rencontre dans le Gomontia polyrrhiza ; de plus ils ne sont jamais prolongés à leur base en appendices radiciformes. Leurs dimensions sont aussi bien moindres, puisqu'elles varient entre 32 et 444 en longueur au lieu de 200 u et plus. MM. Bornet et Flahault (loc. cit. p. CLIX, t. X, f. 3) ont rapporté pro- visoirement au genre Gomontia une Algue qui se rencontre en compa- gnie du Siphonocladus voluticola dans une coquille de Voluta du cap Horn. L’échantillon, très imparfait malheureusement, est intéressant en ce que les sporanges se sont ouverts à leur base el sont remplis en grande partie de filaments appartenant à l’Hyella et à une Oscillariée dont les articles ne dépassent pas 1 p en épaisseur. 9. Osrreogrum Quekerrr Bornet et Flahault (loc. cit. p. CLIX, t. X, f 5-8). Dans une coquille de Voluta magellanica, avec Hyella et Gomontia. (1) Dans mon Mémoire sur les Algues du cap Horn, j'avais proposé le nom de Cladophora Kutzingii pour une espèce publiée par Hohenacker sous le nom déjà = ployé de Cl. repens. M. Ardissone ayant antéricurement fait connaitre (Phyc. me 5 f II, p.230) un Cl. Kutzingii, la plante magellanique devra changer de nom et s'appeler Cl. confusa Nob. ; T. XXXVIIE. (SÉANCES) 27 418 ; . SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1891. PHŒOPHYCE Æ. 10. Ecrocarrus Constance Hariot (Algues du cap Horn, p. 36, t TI: f 5et4).?: Sur l’ Amphiroa Orbignyana Dec. — La plante n'étant pas fructifiée ne saurait être déterminée avec certitude. 11. MacrocysTis PIRIFERA C. Agardh (Sp. Alg., I, p. 47). 12. DesmaresriA Rossi Hook. f. et Harv. (London Journ. of Bot., IV, p. 249). FLORIDEÆ. 13. CHÆTANGIUM CHILENSE J. Agardh (Alg. Liebmann., p. 10). Les spécimens de cette Algue rare et peu connue sont en parfait état el rappellent à première vue un Gigartina. Dans la région magellanique, on rencontre trois plantes qui présentent entre elles une certaine ressemblance extérieure et ont besoin d’être examinées attentivement. Ce sont Gigartina tuberculosa (Hook.), Chætangium variolosum et chilense J. Ag. La première de ces Algues se distingue facilement au tissu si caractéristique des Gigartina; quant au Ch. chilense, il est beaucoup plus développé dans toutes ses parties que le Ch. vario- losum et de plus il est abondamment prolifère. Il n'avait encore élé indiqué qu’au Chili sur la côte du Pacifique. 14. IRIDÆA micans var. Augustinæ Hariot (Alg. cap Horn, p. 6). 14 bis. GiGaRTINA RaDuLa J. Agardh (Alg. Liebm. p. 12). 15. AHNFELTIA PLICATA (1) Fries (Flora scanica, p. 10). 16. CALLOPHYLLIS VARIEGATA Kütz. (Sp. Alg., p. 945). 17. AcANTHOCOCCUS ANTARCTICUS Hook. f. et Harv. (London Journ. of Bot., IV, p. 261), parasite sur d’autres Algues telles que Ballia et Ptilota. 18. NitoPHyLLuM DurviLLæI (Bory) J. Agardh (Sp. Alg., Il, p- 666). Espèce que M. J. Agardh n'a pas vue et qu'il place au voisinage des N. palmatum et Harveyanum dont elle est bien distincte, ainsi que l'avait déjà fait remarquer Harvey. Les tétraspores sont disposées en longues séries longitudinales noires sur une grande partie des divisions du thalle. Cette plante avait déjà frappé Bory, qui, dans la relation du Voyage de la Coquille, s'exprime ainsi : « A la surface des lobes sont dis- » tribuées, comme ce que les conchyliologistes ont appelé « chiures de (1) Aux synonymes de cette Algue il faut aj f us Kütz ajouter Gymnogongrus comos Tab. phyc., XIX, t. 67 (ex specim. auth. in herb. Kütz.). HARIOT. — FLORE CRYPTOGAMIQUE DE LA TERRE DE FEU. 419 » mouches », les petites taches que forment les groupes de gongyles. » Les sores sont situés sous les deux épidermes et rendent ainsi la fronde biconvexe ; ils sont formés de tétraspores globuleuses, d'un rose vif, qui mesurent de 50 à 80 u. Habituellement ils paraissent moins développés sur l'une des faces que sur l'autre. M. Rodriguez y Femenias avait appelé l'attention, dès 1880, sur la disposition des sores dans les espèces de Nitophyllum et sur la forme bi-convexe ou plan-convexe qu'ils impri- ment à la partie de la fronde qui les porte (Cfr. Dos especies nuevas del genero Nitophyllum. Madrid, 1889). Cette espèce du Chili et de la Nouvelle-Zélande a déjà été indiquée dans le détroit de Magellan par M. Ardissone, d'après des échantillons recueillis par M. Spegazzini. 19. DELESSERIA sp. Espèce probablement nouvelle, mais en trop mauvais état pour pou- voir être étudiée avec fruit. Les échantillons que j'ai vus ont perdu leurs feuilles et ne portent que des folioles nées par prolifération. La grosseur et l’épaisseur des côtes pourraient faire songer aux D. phyllophora et Epiglossum J. Agardh, mais les folioles dans ces deux plantes sont entières, tandis que, dans celles que j'ai sous les yeux, elles sont dicho- tomo-divisées et portent des sores marginaux. 20. Dasya BERKELEYI J. Agardh (Sp. Alg., Il, p. 179), parasite sur Acanthococcus. 21. EupTILOTA HARVEYI Kütz. (Sp. Alg., p. 671). 22. BALLIA CALLITRICHA Mont. (Dict. univ. d'Hist. nat., p. 442). 23. CERAMIUM RUBRUM C. Agardh (Disposit. Alg. Sueciæ, p. 17). 24. LITHOPHYLLUM ANTARCTICUM (Hook. f. et Harv.) Rosanoff (Rech. anat. sur les Mélobesiées, p. 112). Très abondant eten superbes spécimens sur Ballia, Ptilota et Ahn- feltia. Le L. antarcticum est bien voisin, trop voisin peut-être du L. Patena d’Australie, qui croît également sur le même Ballia. Les caractères donnés pour les distinguer sont loin d’être constants: la fronde dans le premier est « medio-adnata », tandis que dans l’autre elle serait « basi-fixa ». Je ne serais pas étonné qu'il fallût réunir ces deux plantes. 25. L. LENORMANDI Rosanoff (loc. cit. p. 85). —- Sur les coquilles de moules, de Chiton, etc. 26. L. HAPALIDIOIDES Crouan (sub Melobesia) Florule du Finistère, p. 150. — Avec l'espèce précédente et aussi abondante. 27. L. icHenoives Philippi in Wiegmau’s Archiv., etc., 1837, p. 389. — Sur un morceau de bois perforé par des tarets. 420 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1891. 28. LITHOTHAMNION POLYMORPHUM (L.). Areschoug in J. Agardh (Sp. Atg., I, p. 524). 29. L. Racemus (Lamarck) Areschoug in J. Agardh (loc. cit. p. 52). 30. CORALLINA OFFICINALIS L. (Fauna Suecie, n° 2234). 31. C. ARMATA Hook. f. et Harv. (Nereis australis, p. 103). Plante qui parait répandue, quoique mentionnée seulement à la Nouvelle-Zélande. Je l'ai vue des côtes de Chili, de Californie, de Téné- riffe, et parfaitement identique aux échantillons de Harvey. D'ailleurs, elle est comme le Corallina officinalis, très. polymorphe. 32. AMPHIROA ORBIGNYANA Decaisne (Ann. sc. nat., II, 14, p. 124; 1842). C'est à cette espèce qu'il faut rapporter l Amphiroa chiloensis Har. in Algues du cap Horn, p. 86 (non Decaisne). L'A. chiloensis présente une ramification plus épaisse et plus enche- vêtrée, qui permet de le distinguer facilement de l'A. Orbignyana. CHAMPIGNONS. 1. Uromyces Pist (Pers.) Wint. — Sur les feuilles d'un Vicia pata- gonica. 2. U. Limoni (DC.) Wint. = Sur les feuilles de l'Armeria chilensis ar. magellanica Boiss. 3. PUCCINIA PATAGONICA Spegazz. F. patagonici, p. 27. — Sur les feuilles du Collomia gracilis var. minuartioides Franch. : cap San Pablo. M. Spegazzini n'a décrit que les téleutospores de cette espèce. Les Uré- dospores peuvent être caractérisées comme suit : « Uredosporæ ovalæ, » pallide-brunneæ, apice valde incrassatæ, pedunculatæ, utrinque rotun- » datæ, 24-16 u. » 4. ŒCIDIUM HUALTATINUM Speg. F. fuegiani, p. 52. — Sur les feuilles du Senecio acanthifolius. Je rapporte à cette espèce, avec la description de laquelle il concorde parfaitement, un Œcidium sur feuilles de Senecio. Il me paraît différer de l’'Œcidium Senecionis Desm. qui serait en relation métagénétique avec le Puccinia arenariæcola Plow., qui croît sur le Carex arenaria. 5. Œc. RANUNCULACEARUM DC. — Sur les feuilles du Ranunculus biternatus. 6. Cæoua BERBERIDIS (Lév. y Hariot, Notes crit. sur quelques Uréd. de l'herb. du Muséum, p. 10 (1891). —- Sur les feuilles du Birbor buxifolia. HARIOT. — FLORE CRYPTOGAMIQUE DE LA TERRE DE FEU. 424 Espèce nouvelle pour la région fuégienne et qui n'avait encore été recueillie qu'au Chili par Cl. Gay. : La description de l'Uredo œcidiformis Speg., de la Terre de Feu, semble concorder de tous points avec notre plante. 7. LYCOPERDON CŒLATUM Bulliard. 8. PLEOSPORA MAGELLANICA Speg. F. patag., p. 50. — Sur les feuilles de l’Azorella trifurcata Hook. f. 9. CYTTARIA Hanriot: Ed. Fischer Bot. Zeit., p. 816, t. XII, f. 1-4 (1888). 10. CLADOSPORIUM HERBARUM (Pers.) Link. — Sur les feuilles du May- tenus magellanicus Hook. f. LICHENS (1). 1. CLADONIA PYCNOCLADA var B. exalbescens Wainio. 2. C. AGGREGATA (Swartz) Ach. DELESSERTII (Nyl.) Wainio. SQUAMOSA var. B. muricella (Del.) Wainio. . GRACILIS f. elongata. . STEREOCAULON RAMULOSUM Ach. + RAMALINA LÆVIGATA Fries. — — var. terebrata Mull. Arg. STICTA ENDOCHRYSA Delise var. orygmœoidés Mull. Arg. — — var. Urvillei Mull. Arg. 11. CazLopisma Hartoti Mull. Arg. Lichens cap Horn, p. 162. 12. RiNODINA ANTARCTICA Mull. Arg., loc. cit. p. 163. ape " + © @ 1 © O Ss Co = = MUSCINÉES (2). Hépatiques. . GOTTSCHEA Gayana Gottsche var. G. LAMELLATA (Hook.) Nees. PLAGIOCHILA DURICAULIS Hook. f. et Taylor. JUNGERMANNIA COLORATA Var. arcta. . CHILOSCYPHUS GRANDIFOLIUS Taylor et Hook. Í. + LEPIDOZIA sp. . PoLyoTUS MAGELLANICUS (Lam.) Gottsche. + MARCHANTIA sp. O = œŒ 1 D O1 s Œ (1) Déterminés par M. l'abbé Hue. (2) Déterminées par M. Èm. Bescherelle. 422 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1891. MOUSSES. Dicranum (Oncophorus) AUSTRALE Em. Bescherelle. . RHACOMITRIUM LANUGINOSUM (Hoffin.) Br. et Sch. LEPTOSTOMUM MENZIEZII R. Br. CATHARINEA DENDROIDES (Hedwig). POGONATUM sp. PTERYGOPHYLLUM MAGELLANICUM Em. Bescherelle. PTYCHOMIUM CYGNISETUM C. Muller. . HYPOPTERYGIUM DIDICTYOON C. Muller. . H. THOUINI Mont. ? . SPHAGNUM FALCATULUM Em. Bescherelle. . S. squarrosum Pers. = Espèce nouvelle pour la flore magella- nique. 12. S. BICOLOR Em. Bescherelle. NO r> . peca = èe F O 50 0953 R Ot è» < M. G. Camus fait à la Société la communication suivante : X VIOLA DESETANGSII G. Camus et Hariot (V. MIRABILIS X V. SILVATICA). J'ai l'honneur de présenter à la Société une Violette hybride qui m'a été remise par notre confrère, M. Hariot, et a été récoltée par M. Des Etangs, en 1874, dans la Haute-Marne. Voici la diagnose de cette hybride : ; Port du V. silvatica. — Souche oblique, allongée, simple ou rameuse, munie d'écailles assez amples, donnant naissance à des tiges dressées, anguleuses, glabres, naissant à l’aisselle de feuilles disposées en rosette radicale. Feuilles inférieures subréniformes ou un peu acuminées, feuilles caulinaires plus grandes et plus longuement acuminées que les inférieures. Stipules ovales-lancéolées, larges, non frangées, entières, ciliées. Fleurs pâles, pétales entiers, les deux latéraux barbus, l'infé- rieur à éperon obtus, environ. trois fois plus long que les appendices du calice. l'lante presque glabre. au Diffère : 4° du V. silvatica par sa souche plus longue, ses écailles plus grandes et par ses stipules qui ne sont pas frangées; 2° du V. mira- bilis par ses tiges glabres développées et par ses fleurs plus petites. M. Danguy, vice-secrétaire, donne lecture de la communication suivante : CLOS. — QUESTIONS DE PHYTOGRAPHIE. 423 QUESTIONS DE PHYTOGRAPHIE; par W. D, CLOS. A. Synonymie des Torilis arvensis Gren., Lotus tenuifolius Linn., Andryala variifolia Lagrèze-Foss. ; La botanique systématique reconnaît imprescriptibles les droits de priorité. Ne semble-t-il pas dès lors qu'il dût y régner un parfait accord dans le choix des dénominations des espècee vulgaires et bien connues? Il en est autrement pour quelques-unes, et, en particulier, pour les trois citées en tête de cette Note. I. TORILIS ARVENSIS Gren. — Celte Ombellifère, si commune dans nos guérets, figure, ici sous le nom de Torilis helvetica Gmel., in De Can- dolle (Prodrom.), Dietrich (Synops.), Koch, Grenier et Godron, Kirs- chleger, Brébisson, Lagrèze-Fossat, Ch. des Moulins, Delastre, Godet, Bras, Lloyd et Foucaud, Arrondeau, Noulet, etc.; là, sous celui de To- rilis infesta Hoffm., in Cosson et Germain, Puel, Mertens et Koch, Willkomm et Lange, Gillet et Magne, Ch. Royer, André de Vos, etc... De ces deux dénominations, la première, inscrite dans le Flora ba- densis de Gmelin, 1, 617, de 1805, prime la seconde, parue dans le Genera Plantarum Umbelliferarum, p. 53, de 1814, mais qui, néan- moins, a droit à la priorité, l'espèce ayant figuré dès 1774 dans le Sys- tema vegetabilium de Linné sous le nom de Scandix infesta. C'est, en effet, une loi de la nomenclature botanique qu'une espèce portée d'un genre dans un autre doit conserver son nom spécifique, s'il n'existe déjà pour une des espèces du genre. Aussi, Boissier (Flora Orient., II, p. 1082) a-t-il donné l'espèce sous la rubrique : Torilis infesta L., sub Scandice (T. infesta Hoffm.). Mais voilà qu'en 1865, Grenier, après avoir adopté, dans sa Flore de France en collaboration avec Godron, le nom de Torilis helvetica, découvrant que l'espèce a été décrite dès 1762 par Hudson (Fiora anglica, p. 113) sous celui de Caucalis arvensis, n'hésite pas, à bon droit, à la faire figurer sous la dénomination de Torilis arvensis dans sa Flore de la chaine jurassique, suivi par Caruel (Flora ital.), Bouvier, Loret et Barrandon, F.-F. Gustave et Héribaud Joseph, Edm. Bonnet, abbé Revel, tandis que Bras (1877), Lamotte (1877) et plus réceminent Lloyd et Foucaud (1886), Noulet (1888), etc., conservent encore Torilis helvetica, et que Willkomm et Lange (1880), Royer (1883), André de Vos (1885) restent fidèles à Torilis infesta. Pourrait-il donc y avoir désormais de dissentiment à cet égard? 424 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1891. II. Lorus TENUIFOLIUS Linn. — Le Lotus corniculatus L. est une plante vulgaire « indifférente au sol et à l'altitude » (Lecoq, Géogr. bot., V, 337). Il offre, par suite de sa large extension, des variétés assez tranchées, nolamment au point de vue du glabrisme ou du pilosisme. Quelques auteurs lui rapportent, en outre, comme la principale d'entre elles, un type tenuifolius ou tenuis (1), distinct, en effet, par la ténuité de toutes ses parties : tiges et pédoncules plus longs, plus effilés ; folioles, stipules, ailes et légumes plus étroits par ses ombelles pauci- flores; mais ordinairement caractérisé, en outre, par sa glabrescence (glaberrimus, écrit de la plante Gussone), bien que tiges, feuilles et calice à l'état jeune soient parfois pubérulents (2); enfin par son mode de dispersion beaucoup moins étendue : « c’est une plante des plaines » (Lecoq). J'ajoute que, dans les cas très fréquents où le L. corniculatus a son feuillage pileux ou cilié, ses sépales portent de longs cils, signe qui, à défaut de tout autre, permettrait de distinguer les deux types. La ‘plupart des auteurs modernes élèvent le second type au rang d'espèce, les uns sous le nom de Lotus tenuifolius Rchb., savoir Koch, Dietrich, Boissier, Lecoq, Willkomm et Lange, Boreau, ou de L. tenuifolius Poll., savoir Reichenbach (Flora germ. excurs., 506, 1830), Saint-Amans, Ch. des Moulins, Lloyd et Foucaud, — mais Pollich (Palat., II, 349, 4777) ne donne le L. tenuifolius qu'à titre de variété y. du L. cornicu- latus L.; les autres sous celui de L. tenuis Kit. (in Willd., Enum. plant. -hort, berol., 197, 1809), savoir Gussone, Bertoloni, Grenier et Godron, Grenier, de Pouzolz, Bouvier, Cariot, Bras, Revel, etc... Déjà G. Bauhin avait distingué, dans son Pinax, du L. corniculatus le L. tenuifolius qu'il désigne ainsi : Lotus pentaphyllos frutescens, tenuissimis glabris foliis, p. 332. Or Linné, dans les deux éditions de son Species, savoir en 1753 et encore en 1763, inscrit en marge (pp. 776 de la 4'e et 1092 de la 2°), au genre Lotus au-dessous de corniculatus, mais en caractères diffé- rents, tenuifolius y. (3) avec cetle remarque : « Hujus forte varietas etiam » y. est, cujus Caules duplo longiores et angustiores, Folia linearia et » Legumina angustiora ». Il n'applique pas de nom à la variété £- Ces mots font sans doute allusion à l'opinion de G. Bauhin considérant le (1) Elle figure à titre, soit de variété, soit de forme, dans les ouvrages de De Can- dolle, y compris le Prodromus, dans les flores respectives de Kirschleger, Mutel, Le rene Cosson et Germain (sous-variété), Royer, Guillaud, Bel, etc... Sai Tota planta glabra, rarius brevissime pubcrula (Bertoloni, Flor. ital., VHI, . (3) Seulement dans la première édition, on lit corniculata, tenuifolia, Linné, ê l'exemple de Camerarius, de J. Bauhin, de Rai, de Morison, accolant à Lotus une épi- ie geure féminin; ce qu'il-rectifie dans la seconde, où il suit à cet égard auhin: CLOS. — QUESTIONS DE PHYTOGRAPHIE. 425 L. tenuifolius comme espèce et dont il rapporte la phrase; il semble hésiter sur la qualification d’espèce ou de variété à donner à la plante, bien qu’il ajoute : « Videtur in umbra nata ». Dès lors, n'est-il pas rationnel de lui attribuer la paternité de l’espèce, et de remplacer désor- mais L. tenuifolius Poll. ou Rchb., L. tenuis Kit., par L. tenuifolius L., en vertu des lois de priorité? III. ANDRYALA VARIIFOLIA Lagrèze-Foss. — Linné crée dans son Species (2° éd. pp. 1136-1137) deux espèces françaises d'Andryala, les A. integrifolia et sinuata,admises par Persoon sous les noms d'A. runcinata et d'A. sinuata (Syn. II, 378). Puis Linné ne conserve le rang d'espèce qu'à PA. integrifolia, réduisant PA. sinuata à l'état de variété (System. veget., éd. Murray, p. 592), pendant que Lamarck (Flore franç. 1"* éd. 1778 et 2° éd. 1793) n'admet qu'une espèce, son A. parviflora, sans la moindre mention des espèces Linnéennes. Dès ce moment, règne à cet égard le plus grand désaccord en phyto- graphie : 1° Les uns restent fidèles à la première décision de Linné, admettant ses deux espèces : Gouan, Allioni, Loiseleur-Deslongchamps, De Can- dolle, Dietrich, Reichenbach, Laterrade, etc. 2° Les autres à sa seconde opinion, l'A. sinuata devenu variété : Mu- tel, Willkomm et Lange, Puel, etc. 3 Ceux-ci n'admettent que l'A. integrifolia sans variété, ni syno- nyme : Ch. des Moulins, Balbis, Delastre, Guépin, Bertoloni, Boreau, Lloyd et Foucaud, Guillaud, etc. 4° Ceux-là préfèrent A. sinuata sans autre : Lagrèze-Fossat, de Pou- zolz, Bras, Loret et Barrandon, etc. 5° En 1783, Larnarck (Dict. bot., 1, 153) remplace son A. parviflora par A. corymbosa avec adjonction de var. B. foliis caulinis dentatis (1). En 1810, Poiret dans le Supplément (t. IX, 350) maintient A. corym- bosa Lamk pour A. integrifolia L. et substitue à A. sinuata L. l'espèce A. laciniata Lamk (Illustr., t. 657, f. 3). Que de fluctuations ! Si, avec la très grande majorité des botanistes modernes, on n'admet qu'une seule espèce, le nom d'A. integrifolia a tous droits à la priorité. Mais ce nom est souvent en contradiclion avec les caractères offerts par nombre d'échantillons, d’où la préférence accordée par certains phyto- graphes à A. sinuata, au sujet duquel de Candolle a pourtant écrit : « Nomen decipiens, potius pinnalifida quam sinuata dicenda » (Prodr., VII, 246). Aussi a-t-on successivement proposé de dénommer la plante : À. corymbosa Lamk, Savi, A. undulata Presl, A. dentata Guss., etc. (1) On ne s'explique pas, d'après cela, le maintien de l'A; parviflora par Lamarck, dans la seconde édition de sa Flore française en date de l'an IH (1793-94). 426 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1891. Lagrèze-Fossat, frappé des variations qu'offre l'espèce dans la forme des feuilles, avait eu d'abord l'idée de l'appeler A. variifolia (Flore de Tarn-et-Garonne, 231, 1847). En présence de ce conflit d'opinions, n'y aurait-il pas lieu d'adopter cette dénomination spécilique, en y rattachant trois sous-variétés `: integrifolia, sinuata, pinnatifida? Si l'on en juge autrement, le premier de ces mots s'appliquera à l'espèce, les deux autres à ses variétés. B. Discordance entre les noms et les stations de quelques espèces. Le néophyte qui prendrait à la lettre les stations assignées à certaines espèces de plantes par leur nom trivial serait singulièrement désap- pointé de ne jamais rencontrer dans nos contrées le Melampyrum pra- tense L. dans les prés, mais bien dans les bois ou leurs clairières, où il abonde; de voir le Jasione montana L. et le Gypsophila muralis L. presque toujours dans les plaines. Et, s’il consulte à cet égard les traités de phytographie, son étonnement redoublera, car les stations indiquées pour ces espèces sont, à de très rares exceptions près, en contradiction flagrante avec ces dénominations. Où trouver la solution de l’énigme ? I. MELAMPYRUM PRATENSE. = Linné, l’auteur de l'espèce, écrit, à la suite de la diagnose : « Habitat in pratis siccis » (Spec., p. 843), et Lecoq, à son tour : « Au Nord... et dans toute la Scandinavie, elle habite les prés voisins des bois » (Géogr. bot. de l'Eur., t. VII, p. 579) (1). Et le grand législateur de la botanique s’est complu à établir, en l’appuyant sur les dénominations, une sorte de parallèle entre les stations des diverses espèces de Melampyrum admises par lui: les M. nemorosum, silvaticum, arvense réclamaient, à titre de complément, le M. pra- tense. Il avait pourtant émis cet aphorisme : « Erronea nom. specific. a loco desumta statuimus omnia esse, sive ea a solo... » (Philos. bot., 4* éd., p. 209. Des nombreuses Flores que j'ai dépouillées à cet égard, bien peu s'accordent avec Linné : Duby écrit de la station de la plante : « In pratis usque ad limitem inferiorem Abietis » (Bot. gall., 352). Boreau et Bras lui assignent les bois, buissons et prés secs; prés et taillis, porte la Flore des Hautes-Pyrénées de l'abbé Dulac. Dans le Forez, on l'indique dans les bois et les prés élevés; en Auvergne, dans les bois et prairies montueuses ; Lagrèze-Fossat dit : rarement dans les prairies. Partout ailleurs, la station donnée est bots el taillis. Et il en est ainsi en Allemagne, où l'espèce vient, d'après Koch (loc. cit.) et d’après Reichenbach, in Wäldern (Flora Ital. germ- (1) Koch fait aussi remarquer que ce nom ne convient à la plante que dans les con- trées du Nord et d’une haute altitude (in Rœhlings, Deutschl. Flora, LV, 359). CLOS. — QUESTIONS DE PHYTOGRAPHIE. 427 excurs., n° 2435). Aussi, Persoon semblait-il autorisé à remplacer le mot trivial pratense par vulgatum (Synops. Plant. II, 151), réforme rejetée par les botanistes, à l'exception de Kirschleger (Flore d'Als., 603). Admettront-ils plutòt l'opinion de M. Caruel, réunissant en une seule espèce M. nemorosum les M. nemorosum L. et pratense L., le premier formant variété de a. latifolium, la seconde la var. B. angusti- folium (in Parlat. Flora ital., VI, 420-421)? IT. Jasione MonTANA L.— On ne saurait ne pas blâmer la création de ce nom spécifique, suggérée sans doute par un respect outré pourle syno- nyme que Linné emprunte à Colonna, Rapuntium montanum, alors que le grand Suédois termine sa diagnose par ces mots : Habitat in Europæ collibus siccissimis (Spec., p. 1317). Commune dans presque toute la France, du Sud au Nord et de l'Ouest à l'Est (Gren. Godr.), l'espèce est si rare dans les montagnes que Lamarck a cherché à substituer au nom Linnéen celui de Jasione undulata (Flore franç. et Dict. de bot., HT, 215). Toutefois, dans la florule de Sorèze, petite ville du département du Tarn, au pied du versant nord de la montagne Noire, cette Jasione manque à la plaine, apparaissant dès qu’on gravit la montagne en entrant dans les bois. Mais, au témoignage de la plupart des phyto- graphes, et il en est ainsi aux environs de Toulouse, elle croît dans les plaines incultes, sur les coteaux secs et sablonneux, et l’un d’eux écrit mème du Jasione montana dans le Jura : « Nul dans toute la région des montagnes » (Michalet). III. GypsopxiLa MURALIS L. — C’est probablement encore ici ce même respect pour un des pères de la: botanique, G. Bauhin, dénommant l'es- pèce Caryophyllus minimus muralis (Pin., 211), qui aura déterminé Linné à inscrire celle-ci sous une dénomination même à ses yeux erro- née, puisqu'il ne lui assigne d'autre station que « ad vias » (Spec., 584). C'est dans les champs sablonneux qu'elle croit habituellement, de l'as- sentiment de la plupart des phytographes, et je ne l'ai cueillie que là. À ma connaissance, Lamarck seul ajoute à cette station : « Sur les Murs » (Dict. bot., III, 64). A Il est assurément trop tard pour proposer de transformer le nom tri- vial de. cette espèce et celui de la précédente; mais ne serait-il pas opportun d'expliquer dans les livres destinés aux commençants par les mots : rarissime dans les montagnes pour la première, rare sur les murs pour la seconde, ce désaccord entre le nom et la station? M. Malinvaud présente les remarques suivantes à propos de la Synonymie des Torilis helvetica Gmel., infesta Hoffm. et arven- sis Gren. i : 428 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1891. Il rappelle que le Congrès international de 1867, qui a discuté et voté les « Lois de la nomenclature botanique », tout en y inscrivant comme règle générale le droit de priorité (art. 15), a reconnu l'opportunité de certaines exceptions. D'après l'article 3 de ce code : « Dans toutes les » parties de la nomenclature, le principe essentiel est d'éviter ou de » repousser l'emploi de formes et de noms pouvant produire des erreurs, » des équivoques, ou jeter de la confusion dans la science. Après cela, » ce qu'il y a de plus important est d'éviter toute création inutile de » noms...» Or, lorsqu'on propose desubstituerun terme spécifique depuis longtemps oublié à celui qu'un usage séculaire a consacré, un tel chan- gement, en fait, quelles que soient les raisons théoriques invoquées, a pratiquement tous les inconvénients d'une création inutile de noms; souvent aussi il peut en résulter des erreurs et des équivoques. Ainsi le Carex præcox de Jacquin et le C. Schreberi de Schrank sont aujour- d'hui deux espèces parfaitement connues sur lesquelles ne plane aucune incertitude, l'application rétrospective de la règle de priorité change- rait tout cela : le premier devrait céder son épithète spécifique au second et par suite modifier lui-même son état civil; quant au C. Schreberi, il serait relégué dans la synonymie, et cela parce que la plante qui porte ce dernier nom dans toutes les Flores classiques a été appelé C. prœcox par Schreber en 1774, tandis que Jacquin n'a créé son espèce qu’en 1778 et Schrank la sienne en 1789. Dans cet exemple et autres analogues, les changements basés sur le principe de priorité jelteraient manifestement « de la confusion dans la science ». La règle de nomenclature la mieux conçue ne doit pas être interprélée comme un dogme inflexible; elle est un moyen raisonné, une convention adoptée en vue d'obtenir la clarté et la précision des termes techniques et, tout en étant très efficace à ce point de vue dans la généralité des cas, lorsque son emploi donne lieu à un résultat moins favorable par suile de circonstances particulières, celles-ci motivent des exceptions. C'est dans cet esprit de sage éclectisme que le Congrès de 1867 a vote l'article 4 des Lois de la Nomenclature, où il est dit que « SI LES CONSÉQUENCES DES RÈGLES SONT DOUTEUSES, UN USAGE ÉTABLI FAIT LOI ? En résumé, les moyens proposés pour atteindre un but défini doivent être appropriés à ce but, et non celui-ci subordonné à ceux-là. Sans doute on peut regretter, ajoute M. Malinvaud, que le premier auteur qui a fait passer le Caucalis arvensis d'Hudson dans le genre Torilis n'ait pas conservé l’ancien nom spécifique; mais en faisant revivre ce dernier, Grenier a imposé une surcharge inutile à la nomen- elature courante. Naguère on avait l'embarras du choix entre helvetica, créé par Gmelin, qui avait placé l'espèce dans son vrai genre, et infesta remontant à Linné; désormais on se trouve en présence de trois noms MALINVAUD. — OBSERV. SUR DES QUESTIONS DE NOMENCLATURE. 429 au lieu de deux, pour ia même plante, l'avantage d'un tel résultat est très contestable. Aujourd’hui, à la suite de cette nouvelle difficulté et du: désaccord persistant des auteurs, Ia solution proposée par M. Clos serait sans doute la plus correcte, mais obtiendra-t-elle la sanction de l'usage ? Au sujet de la nomenclature des Andryala mentionnés par M. Clos, M. Malinvaud donne la préférence à la combinaison qui conserverait comme type lA. integrifolia en lui rattachant comme variétés les formes sinuata et pinnatifida. On fait ainsi l'éco- nomie des noms supplémentaires A. variifolia, parviflora, etc., peu usités jusqu’à ce jour et dont on peut se passer. Relativement au Jasione montana, M. Malinvaud dit que cette plante est très répandue, sur les terrains siliceux et graveleux en Limousin de 300 à 700 mètres environ. On la trouve dans le Lot aux environs de Gourdon et sur les basses montagnes du Ségala à partir de 300 mètres et quelquefois au-dessous. De Candolle l’a citée dans les Alpes jusqu’à 1500 mètres, et Boissier dans le midi de l'Espagne à une altitude encore plus élevée; mais sur quelques points du littoral de la Méditerranée elle descend presque jusqu’au bord de ia mer, et au nord de l’Europe elle paraît habiter surtout la région des plaines. On pourrait citer d’autres exemples d'une application peu judicieuse de la même épithète spécifique, ainsi que de l'adjectif alpinus employé à peu près dans le même sens. Ainsi le Seseli montanum L. habite surtout les plaines calcaires et les coteaux peu élevés; l'Epilobium montanum est aussi indif- férent à l'altitude qu'au terrain; le Teucrium montanum peut S’abaisser en France au niveau de la mer. On observe, dans le Lot, au-dessous de 400 mètres : Linum alpinum, Rhamnus alpi- nus, Libanotis montana, Inula montana, Thesium alpinum, etc. Le nom spécifique de ces diverses plantes aurait pu être mieux choisi; mais, comme le reconnaît M. Clos, une réforme radicale Pour ce motif serait aujourd'hui intempestive. Lecture est donnée de la lettre suivante : EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. Ch. ARNAUD A M. MALINVAUD. Grenier et Godron dans leur Flore, à propos des localités françaises, habitées par l'Hermodactylus tuberosus Salisb. (Iris tuberosa L.), don- nent « Débonayres, près Saint-Maurice (Tarn-et-Garonne) », erreur 430. . SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1891. reproduite depuis dans la Flore de Bordeaux ct du Sud-Ouest, 1883, par M. le D* J.-A. Guillaud. La station de cette plante avait élé cepen- dant exactement indiquée par Saint-Amans, Flore agenaise, 1821, et depuis dans les exsiccatas de la Société Dauphinoise, qui, en 1876, a distribué cette plante récoltée par moi dans la localité classique : Débonayres, près Saint-Maurin, canton de Beauville (Lot-et-Ga- ronne). Puisque j'ai été amené à parler de cette plante, je crois pouvoir dire d'elle ce que je disais en 1889 (Bull. Soc. Dauphinoise) du Stern- bergia lutea Gawl., je considère cette plante comme introduite et natu- ralisée. Le terrain herbeux et rocailleux qu’elle habite faisait sans aucun doute partie d’un jardin attenant à la très vieille habitation de Débonayres, et ce qui semble le prouver, c’est qu'elle végète là en compagnie de Hyacinthus orientalis et de différents Narcisses généra- lement cultivés; à quelques pas encore, dans un fossé très ombragé, l’'Hemerocallis fulva, que l'on cultive beaucoup dans les jardins de la région, est également très abondant. J'ai cru qu’il n’était pas inutile dans l’intérêt de la géographie bota- nique et de la vérité de signaler ce qui précède. Veuillez agréer, etc. Les communications suivantes parvenues au secrétariat depuis la dernière séance et que l'heure avancée ne permet pas de lire dans celle de ce jour sont, par décision du Président, reportées à l'ordre du jour de la première séance du mois de janvier (1). 1° A. LE Gran», Observations critiques sur Fumaria media, Genista purgans, Ranunculus chærophyllos. 2 D. CLos, Encore la nomenclature binaire en botanique. 3 GUINIER, Sur la coloration rose accidentelle de la fleur du Frat- sier commun. ) 4* PARIS (général), Lettre à M. Malinvaud sur un projet de Nomen- clator bryologicus. (1) Les circonstances indiquées plus haut, page 373 (note 1), n'auraient pas permis d'insérer ces communications, même si elles avaient été lues, dans le volume du Bulletin de 1891. SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1891. 431 SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1891. PRÉSIDENCE DE M. ROZE. M. G. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 11 décembre, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la précédente séance, M. le Président prononce l'admission de : M. LANDEL (Georges), licencié ès sciences, rue Nicole, 24, à Paris, présenté par MM. Bonnier et Costantin. M. le Président proclame ensuite membre à vie M. Henri Hua, qui, d'après un avis transmis par M. le Trésorier, a rempli les conditions énoncées dans les Statuts pour l'obtention de ce titre. M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de M. de Jaczewski, qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres. Conformément à l'article 10 des Statuts, il est procédé à l'élec- tion du Président de la Société pour l'année 1892. M. Edouard PRILLIEUX, premier vice-président sortant, ayant obtenu 129 suffrages sur 155 exprimés, est proclamé Président pour 1899. La Société nomme ensuite successivement : Premier vice-président : M. P. Duchartre. Vice-présidents : MM. Hue, Morot et Trabut. Secrétaire : M. Danguy. Vice-secrétaire : M. Hovelacque. Membres du Conseil : MM. Roze, Costantin, Gomont, de Seynes. Par suite de ce renouvellement partiel et des anciennes nomi- nations encore valables, le Bureau et le Conseil d'administration Seront composés, en 1892, de la manière suivante : 432 .. =. . . ÉLECTIONS. Président. M. Ep. PRILLIEUX. Vice-présidents. MM. Duchartre, MM. Morot, Hue, Trabut. Secrétaire général. M. Malinvaud. Secrétaires. Vice-secrélaires. MM. G. Camus, ` MM. Jeanpert, Danguy. | Hovelacque. Trésorier. Archiviste. ` M. Ramond. M. Bornel. Membres du Conseil. MM. Bonnier, MM. Patouillard, Bureau, Poisson, A. Chatin, Roze, Costantin, de Seynes, _ Gomont, Van Tieghem, Mangin, ` ` H. de Vilmorin. Avant de se séparer, la Société, sur la proposition de M. de Seynes, vote des remerciements unanimes à M. Roze, président sortant. Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. .. , i) 8431. — Libr.-Impr. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MAY et Morreroz, directeurs- SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE A COLLIOURE EN MAI 1891. La Société, en se réunissant extraordinairement à Collioure le . Samedi 16 mai 1891 (veille de la Pentecôte), suivant la décision prise dans la séance du 27 février, se proposait d'étudier surtout cette année la flore de la petite chaine des Albères orientales qui S'étend entre le col de Perthus et la Méditerranée. Ce groupe, par- faitement homogène au point de vue géologique, formé tout entier de schistes primitifs et de roches subordonnées de même nature minéralogique, devait donner lieu à une comparaison fort instruc- live avec celui des Corbières exploré par la Société botanique en 1888 et presque entièrement calcaire; elle devait fournir aussi des éléments pour une autre étude intéressante, celle des colonies de plantes provenant de la flore de la Catalogne qui envahit le Rous- sillon à travers les cols des Albères (1). Les séances de la session ont eu lieu à Collioure les 16, 21 et 24 mai, et les herborisations se sont succédé du 16 au 24 mai, conformément au programme adopté dans la première séance. Les membres de la Société dont les noms suivent ont pris part à la session : (1) Voyez plus haut le Bulletin, pp. 86-89. T. XXXVIII. II MM. SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. lias. MM. Flahault. MM. Legrelle. Allard. Foucaud. Lombard-Dumas. Arbost. Galavielle. Mandon. | Bazille. Gautier (G.). Marçais (abbé). Bazot. Gay (F.). Mouret. Boullu. Gillot (D°). Neyraut. Calas. Giraudias. Pellat. Castanier. Gomont. Peltereau. Copineau. Granel. Pons (D° Simon). Coste (abbé H.). Guillon. Reynès. Coste (Alfred). Hullé. Roux. Duffort. Hy (abbé). Rouy. Firmin. Jadin. Trémols. Parmi les personnes étrangères à la Société qui ont assisté aux séances ou suivi les herborisations, nous citerons : MM. MM. MM. Mme Mie Mme Mie Mme Le D" COSTE, maire de Collioure. GÉRARD, recteur de l’Académie de Montpellier. DE LACAZE-DUTHIERS, de l’Institut, professeur à la Sorbonne. CHRISTINE, propriétaire à Collioure. ESPAGNE, docteur en médecine à Aumessas (Gard). FAGES, receveur de l'enregistrement à Grenade-sur-Garonne (Haute- Garonne). FAVARCQ, zoologiste, à Saint-Étienne. FERRER (Alphonse), de Collioure. GODET, receveur des postes et télégraphes à Orange. GouLARD, docteur en médecine à Caen. HUBER, licencié ès sciences de Schaffouse (Suisse). LLOPET, curé de Collioure. OLIVA, receveur des postes et télégraphes à Collioure. PÉDELHEZ (Joseph), instituteur au Mas Rimbaud, près Collioure. Prouxo, docteur ès sciences, préparateur au laboratoire Arago, à Banyuls- sur-Mer. Pruvor, docteur ès sciences, maître de conférences de zoologie à la Sorbonne. ROGERY, professeur de rhétorique au lycée de Montpellier. Vinai, bibliothécaire de la ville de Perpignan. J. CANCEILL, Douzans, Dupuy, FR. DUTAP, A. DRAPÉ, SABRIA, étudiants à Montpellier. ARBOST, de Thiers (Puy-de-Dôme). CLAMARON, professeur à l’École normale de Perpignan. DATTIN, de Vendôme (Loir-et-Cher). FOURNIER, institutrice à Collioure. et M'* GÉRARD, de Montpellier. RÉUNION PRÉPARATOIRE DU 16 MAI 1891. ll M'e G. DE GUILLEBON, d'Essertaux (Somme). Mie M. KŒNIG, de Paris. Réunion préparatoire du 16 mai 1891. Le rendez-vous était donné, pour neuf heures du matin, à la mairie de Collioure, dont M. le Maire avait bien voulu mettre le grand salon à la disposition de la Société. La réunion est présidée par M. Flahault, vice-président de la Société, assisté de MM. Gautier, Galavielle, Castanier et Pons, membres du Comité d'organisation. Sur l'invitation de M. le Président et conformément à l’article 51 du Règlement, M. Castanier, remplissant les fonctions de secré- taire, donne lecture du chapitre de ce règlement relatif à la tenue des sessions extraordinaires. Il est ensuite procédé, ainsi que le prescrit l’article 11 ‘des Statuts, à l'élection du Bureau spécial qui doit être organisé par les membres présents pour la durée de la session. Sont nommés à l’unanimité : Président d'honneur : M. A. GUILLON, d'Angoulême. Président : M. le D" GILLOT, d'Autun. Vice-présidents < MM. l'abbé BouLLu, de Lyon. J. Foucau», de Rochefort. MoreLay (Léonce), de Bordeaux. le professeur TrémoLs, de Barcelone. Secrétaires : MM. CAsTANIER, de Sorède (Pyrénées-Orientales). GALAVIELLE, de Montpellier. Neyraur, de Bordeaux. le D" Pons, d’Ille-sur-Têt (Pyrénées-Orientales). IV SESSION EXIRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. M. Flahault donne lecture du programme suivant proposé par le Comité local chargé d’organiser la session : SAMEDI 46 Mar. — À 9 heures, rendez vous à la Mairie de Collioure ; séance préparatoire consacrée à l’organisation de la Session. — A 10 heures, séance publique. — A 1 heure et demie, excursion au Pla de las Fourques, au vallon du Ravanet, à la pointe des Mourèdes, à la batterie dan Sourre et à la plage d Argelès. — 2 kilomètres à pied, aller et retour. Dimancue 17 mar. — Dans la matinée, visite à l’ancien Jardin d’ac- climatation de M. Naudin. — A 2 heures du soir, excursion sur la côte de Collioure à Port-Vendres, en passant par le Fort Saint-Elme et les garigues de la Croix blanche. — 6 kilomètres à pied, aller et retour. Lunpi 18 mal. — À 5 heures du matin, départ à pied pour le pic de Taillefer par la vallée du Douy, l'ermitage de Consolation et le mas de la Serre, ascension du pic de Madeloc (655 mètres); déjeuner sur les pentes de Madeloc. — Retour par le col de Mouillou et le mas Bou- fous. — 4 heures de marche au minimum. Marni 16 mar. — À 10 heures 27 min., départ en chemin de fer pour Cerbère; déjeuner à 11 heures au buffet de Cerbère. — Herborisation au ravin d'Enfer et sur la côte. — Retour en chemin de fer à 6 heures 59 min. — 3 kilomètres à pied, aller et retour. Mencrent 20 mar. — A 5 heures du matin, départ à pied pour les ruines de l'Abbaye de Valbonne, par le chemin stratégique, Org de Labailla et le mas Rimbaud ; arrêt au mas Rimbaud; arrivée à Val- bonne vers 10 heures; herborisation et déjeuner à la Fount del Ange. — Herborisation à la Fount de las Arrelles; retour par le chemin de las Costes. — 6 heures de marche au minimum. JEUDI 21 mar. — A 9 heures du matin, séance publique à la Mairie de Collioure. — A 1 heure, départ pour le Mas Christine, par la plage d’Argelès et les bois de Chènes-liège. Visite d’une exploitation de Chènes- liège; herborisation à la fontaine de la Tortue; retour à Collioure à 7 heures. — 9 à 10 kilomètres, aller et retour. VENDREDI 22 MAI. — A 4 heures du matin, départ à pied pour la Massane, par le mas Christine ; herborisation (entre 750 et 850 mètres) à le place d'Armes, au col del Pal (frontière d’Espagne), à la Fagouse. — Déjeuner à 11 heures à las Couloumates. — Continuation de l'her- borisalion au pla del Roure, à la tour de la Massane (194 mètres). — Retour vers 6 heures du soir par le mas d'En Selve. — 10 heures de marche et d’herborisation par des sentiers faciles. SÉANCE DU 16 mar 1891. v Pour les personnes qui craindraient les fatigues de cette journée : Her- borisation à Notre-Dame d'Ultréra, près de Sorède. — A 6 heures 26 du matin, départ en chemin de fer pour Argelès et de là en voiture pour Sorède, où l’on arrive à 8 heures. — Départ immédiat à pied, par un bon chemin muletier, pour Notre-Dame d’Ultréra (ascension facile d’une heure et demie). — Herborisation ; déjeuner à 11 heures. —- Retour à Sorède à 5 heures ; départ en voiture pour Argelès, et de là en chemin de fer pour Collioure où l’on arrive à 6 heures 30. SAMEDI 23 MAI. — À 9 heures 9 minutes, départ en chemin de fer pour Banyuls-sur-Mer. — Visite du laboratoire Arago. — A 11 heures, déjeuner à l'hôtel Roussillonnais. — A midi, herborisation dans le val- lon de Banyuls par le Puig Delmas et la ville d' Amont, jusqu'au Mas des Abeilles; retour en chemin de fer à 6 heures 55. — 9 kilomètres à pied, aller et retour. DIMANCHE 24 mar. =Ê A 9 heures et demie, séance de clôture à la mairie de Collioure. — A midi 49 minutes; excursion à Elne (visite du cloître); retour à 6 heures 30 min. du soir. Ce programme, après quelques éclaircissements donnés par M. Flahault au nom du Comité d'organisation, est adopté à luna- nimité sans modification. SÉANCE DU 16 MAI 1891. La séance a lieu à l'issue de la réunion préparatoire et dans le même local que celle-ci. Le Bureau spécial de la session étant installé, M. Guillon, nommé Président honoraire, remercie en termes émus la Société de l'hon- neur qu'elle a bien voulu lui faire; puis M. le D' X. Gillot, Prési- dent, après avoir invité M. le D" Coste, maire de Collioure, à prendre place au bureau, s'exprime en ces termes : VI SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. DISCOURS DE M. X. GILLOT. MESSIEURS, Vous étiez en droit de compter pour présider cette réunion sur quel- qu'un des botanistes éminents qui n'ont jamais fait défaut au Languedoc et au Roussillon. Malheureusement de trop nombreux vides se sont pro- duits dans leurs rangs au cours de ces dernières années, et nous avons tout d'abord à déplorer l'absence de Paul Oliver, l'instigateur de cette session des Albères dont il eùt été si heureux de constater le succès, et qui a été si prématurément enlevé à la vie et à la science. Jusqu'au dernier moment vous aviez espéré voir cette place occupée par notre savant confrère M. le professeur Clos, de Toulouse; la maladie, toujours inopportune, lui interdit tout déplacement et toute fatigue; qu'il veuille bien accueillir l'expression de nos regrets! Et puisque je dois unique- ment à ma qualité de membre déjà ancien de la Société botanique de France de le remplacer bien insuffisamment, permettez-moi, Messieurs, en vous remerciant du grand honneur que vous me faites, de vous promettre, à défaut de la compétence qui m'échappe, la bonne volonté la plus entière. Aussi bien la tàche me sera-t-elle rendue facile sous tous les rap- ports. M. le Maire de Collioure a bien voulu mettre la grande salle de la mairie à notre disposition pour y tenir nos séances, et les habitants de Collioure ont rivalisé d'empressement pour suppléer à l’insuffisance des hôtels et nous procurer une gracieuse et confortable hospitalité. Je prie M. le Maire et ses administrés de vouloir bien agréer l'assurance de notre vive gratitude. Nous n’avons pas lieu d’être étonnés, du reste, de la faveur que peuvent rencontrer les botanistes à Collioure, où demeure toujours honorée la mémoire de notre vénérable confrère, M. Ch. Naudin, auquel nous envoyons dans sa retraite laborieuse d'Antibes nos plus respectueux souvenirs ! D'autre part, le Comité local a préparé cette session avec un soin qui ne laisse rien à désirer ; les noms de ses membres nous sont un sûr garant de la bonne organisation matérielle qui facilitera notre séjour et nos excursions, et de la riche récolte que leur connaissance de la flore locale nous permettra de remporter. C’est mon premier devoir, Messieurs, de leur adresser en votre nom l'expression de notre reconnaissance pour ce qu'ils ont déjà fait et pour les bons offices qu’ils voudront bien nous continuer en nous servant de guides dans ce pays qui leur est familier. Vous me sauriez mauvais gré de ne pas mentionner tout particulièrement „a SÉANCE DU 16 mar 1891. VII notre sympathique confrère, M. Ch. Flahault, qui a déjà si souvent et si bien mérité de la Société botanique de France, et qui veut bien encore aujourd'hui quitter son laboratoire et son magistral enseignement pour mettre à notre disposition, avec son zèle habituel, ses talents d'adminis- trateur émérite et de botaniste consommé. Messieurs, la flore de la Gaule Narbonaise et du Roussillon, de ce pays si favorisé, oü l'on peut passer en quelques heures de la végétation du littoral maritime et méridional, presque espagnol, à la récolte des espèces alpines et boréales des hautes montagnes, offre tant d'attraits, tant de richesses que, pour la quatrième [ois déjà, la Société botanique de France vient y tenir ses assises (1). La liste serait longue, et des bota- nistes qui depuis Tournefort ont parcouru les Pyrénées-Orientales, et des ouvrages qui, depuis ceux de Gouan et de Pourret, ont enregistré les découvertes successives et les études spéciales dont leur flore a été l'objet. Leur énumération, je ne puis que le rappeler, a été donnée et leur valeur appréciée dans une des sessions précédentes (2) avec plus de compétence et d'autorité que je ne pourrais le faire, et précisément par celui de tous les botanistes contemporains qui a le plus contribué par ses herborisations répétées et ses nombreux Mémoires à faire connaitre dans ses détails la flore de cette contrée, en particulier celle des Albères même; j'ai nommé le regretté E. Timbal-Lagrave, dont nous n'aurons qu'à suivre les traces et à vérifier les observations, guidés en cela par M. Gaston Gautier, l'ami, le compagnon fidèle, le collaborateur autorisé de Timbal-Lagrave, dont il fait revivre les qualités du cœur et de l'esprit et l'inépuisable complaisance ! Nous ne devons pas oublier non plus les travaux tout récents d'un autre collègue, dont nous regrettons également l'absence, M. O. De- beaux, qui a surtout exploré le littoral roussillonnais, et a consigné dans deux intéressants Mémoires (3) ses trouvailles et celles de ses col- laborateurs, MM. Le Grand, Guillon, D" Pons, Neyraut, etc., dont plu- sieurs doivent prendre personnellement part à cette session. i Sous de tels auspices, Messieurs, et avec de tels guides, la session actuelle ne peut manquer d'utilité et d'intérêt; son succès était assuré, et la meilleure preuve en est dans empressement avec lequel vous avez répondu en grand nombre à l'appel qui vous était adressé. Espérons que le soleil qui contribue tant à doter le Roussillon des vins généreux, qui (1) Voyez les sessions extraordinaires à Béziers-Narbonne en 1862, à Prades-Mont- Louis en 1872, et à Narbonne en 1888. (2) Voy. Bull. Soc. bot. de France, xix (1872); Session extraord. a Prades, p. V. | (3) O. Debeaux, Recherches sur la flore des Pyrénées-Urientales; plaine el hitara du Roussillon, fascic. I et II (1878-1880), extrait du Bull. Soc. agricole, scientifiq. € littér. des Pyrénées-Orientales, t. XXHI-XXIV. VIII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. en font la richesse, et de sa flore méridionale, qui nous attire, ne nous tiendra pas rigueur ! Vous devez être impatients, Messieurs, de commen- cer vos travaux, et ce serait mal reconnaitre le mandat dont vous avez bien voulu m'investir que de retarder par des paroles oiseuses le début de vos herborisations ! Cette allocution est accueillie par de vifs applaudissements. Lecture est donnée d'une lettre de M. Malinvaud, secrétaire général, retenu à Paris par de graves motifs et qui exprime son vif regrei de ne pouvoir se rendre à Collioure. M. le Président dit que tous les confrères présents partageront le regret témoigné par M. le Secrétaire général, qui a concouru de loin avec dévouement aux préparatifs de la session. Sur la demande qui en est faite, M. le Président décide que des télégrammes seront adressés à M. Naudin, à Antibes, et à M. Bar- randon, le doyen vénéré des botanistes de Montpellier, pour leur faire parvenir, au nom de la Société, un témoignage de sa profonde estime, et leur exprimer combien elle aurait été heureuse de les voir à cette session. Par suite de la présentation faite à Paris dans la séance du 8 mai dernier, M. le Président proclame membre de la Société : M. Roux (François), avocat, rue de l'Ancien-Courrier, 5, à Montpellier, présenté par MM. Flahault et Galavielle. M. Castanier, secrétaire, donne lecture de la communication suivante adressée à la Société : NOTE SUR TROIS PLANTES NOUVELLES POUR LA FLORE DE FRANCE, par M. ©. DEBEAUX. Les herborisations entreprises au cours de l’année 1890 dans l'Aude et les Pyrénées-Orientales par notre zélé collègue M. J. Neyraut, rési- dant à Bègles près de Bordeaux, ont eu les plus heureux résultats, en nous faisant mieux connaitre quelques particularités intéressantes de la flore de ces deux régions. Parmi les plantes récoltées et séchées avec soin que M. Neyraut a bien voulu m'adresser pour les examiner, j'en a! remarqué trois surtout, un Taraxacum du Mont-Alaric et deux espèces de Stachys des Pyrénées-Orientales, qui ont vivement fixé mon atten- tion. Après avoir fait une étude comparative approfondie de ces trois DEBEAUX. — NOTE SUR TROIS PLANTES NOUVELLES. IX plantes, et parcouru les descriptions de la plupart des auteurs méridio- naux se rapportant aux groupes dont nos trois espèces font partie, j'ai acquis la conviction, que le Taraxacum du Mont-Alaric (T. Neyrauti O. Deb.) et le Stachys du vallon de Cerbère (S. albereana J. Neyr. et O. Deb.) étaient encore inédits, et que le deuxième type de Stachys, provenant des hautes falaises entre l'anse de Cerbère et le cap Lauzeilh, devail êlre rapporté au S. brachyclada de Noë, lequel n'était indiqué jusqu’à présent que sur le littoral oranais. Dans les descriptions qui vont suivre, je vais tâcher de faire ressortir les principaux caractères distinctifs de ces trois plantes, ainsi que leurs rapports ou différences avec les formes voisines. 1° Taraxacum Neyrauti O. Debeaux, Spec. nova, in Soc. hist. nat. de Toulouse (procès-verbal imprimé de la séance du 18 mars1891); e grege T. obovati DC. Souche grosse, d'un brun noirâtre, vivace? ou bisannuelle, émettant au commencement de juin une rosette de feuilles (8 à 10) appliquées sur le sol, coriaces, vertes et glabres en dessus, excepté sur la nervure médiane qui est plus ou moins pileuse, et recouverles en dessous et sur les péticles d’un tomentum blane, court, très serré, mais beaucoup plus épais et comme lanugineux sur la côte centrale et les nervures latérales, entières à limbe largement obovale ou ovale-elliptique au sommet, ondulé vers la base, et très rarement sinué-denté, s’atténuant ensuite en un pétiole plus ou moins long; scapes beaucoup plus courts que les feuilles avant l’anthèse et devenant deux à trois fois plus longs à l'époque de la fructification ; fleurs d’un jaune clair; écailles extérieures du péri- cline ovales-lancéolées, légèrement scarieuses sur la marge, les inté- rieures du double plus allongées, étroitement linéaires-lancéolées, à peine bifides au sommet et munies sur les bords d'une large bande 3 rieuse; achaines d'un jaune pâle, marqués de côtes nombreuses, sail- lantes, muriculées dans la partie supérieure, tuberculeuses vers 1a ETS et de moitié plus courtes que le support de l’aigrette ; rostre de l'achaine obconique, peu allongé, fortement strié. Has. — Les terrains secs et calcaires entre Moux et Capendu et sur le Mont-Alaric (Aude) au-dessus de Comignes (J. Neyraut).— FI. et fr., 15 août 1890. Le Taraxacum Neyrauti, que je suis heureux de dédier à l'auteur de sa découverte, avait été observé déjà en rosettes foliaires seulement, par M. Neyraut, le 42 juin 1888, lors de la réunion de la Société bota- nique de France en session extraordinaire (session de Narbonne) pu" l'exploration du Mont-Alaric. Le tomentum blanc et comme drapé qui X SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. recouvrait la face inférieure des rosettes et l'absence d'aucune tige fleurie chez celles-ci, alors que le Taraxacum obovatum était en pleine floraison dans cette station, avaient frappé notre collègue, et celui-ci étant revenu visiter la même localité à une époque plus tardive de deux mois, le 15 août 1890, retrouva le Taraxacum dont il s'agit, en fleurs et fruits, tandis que son voisin le T. obovatum était depuis longtemps entièrement desséché. Notre nouvelle espèce ne peut être rapprochée que des T. obovatum DC. et T. tomentosum Lange, dont elle offre l'aspect général. Mais il sera facile de la distinguer du T. obovatum, qui croit également sur VAlaric, par l'apparition plus tardive de ses premières roseltes, celles-ci coriaces, blanches tomenteuses en dessous et non légères au toucher et glabres sur les deux faces, ou à peine pubescentes en dessous, par ses capitules du double plus petits, par ses achaines d'un jaune clair, mu- riculés vers le haut et non brun foncé et fortement hérissés épineux, par le rostre de l'achaine plus allongé, par ses folioles involucrales linéaires- lancéolées à peine échancrées au sommet, et non corniculées, par ses scapes une à deux fois plus longs que la feuille, par sa floraison plus tardive de deux mois environ. Le Taraxacum tomentosum Lange indiqué en Espagne, dans les provinces d'Aragon et des Deux-Castilles, diffère du T. Neyrauti par sa glaucescence, ses feuilles plus minces, glabres, luisantes en dessus, tomenteuses en dessous sur les nervures seulement, et presque toujours roncinées, rarement entières, par ses scapes glabrescents et non lanu- gineux, par les folioles du péricline divisées au sommet en deux lanières corniculées, et par ses achaines d'un blanc pâle, de même lon- gueur que le rostre. 2° Stachys albereana J. Neyr. et O. Debx in herb., avril 189€; — E grege S. italicæ. Souche vivace donnant naissance à plusieurs tiges (6 à 10) dressées, k 90 à 110 centimètres de hauteur, très rameuses dans leur moitié supé- rieure, velues-pubescentes et à villosité courte, mais plus abondante à la base des feuilles et sous les verticilles floraux ; feuilles vertes crépées et mollement velues en dessus, légèrement tomenteuses-incanescentes en dessous, crénelées régulièrement sur la marge, à peine obcordées à la base, pétiolées, les inférieures à pétiole de même longueur que la feuille, les caulinaires moyennes à pétiole ne dépassant pas le quart de la feuille, les supérieures sessiles, toutes, ainsi que les florales, lancéolées- acuminées, de 6 à 8 centimètres de long sur 2 à 2 1/2 centimètres de largeur; verticilles de 6-42 fleurs fasciculées à Vaisselle des feuilles florales, peu volumineux, de 4 1/2 à 2 centimètres au plus en diamètre DEBEAUX. — NOTE SUR TROIS PLANTES NOUVELLES. XI sur 1 à 1 1/2 cent. de hauteur, les inférieurs largement espacés, mais devenant de plus en plus rapprochés vers le sommet, et formant par leur ensemble un épi acuminé de 45 à 55 centimètres de longueur; fleurs brièvement pédicellées à bractées linéaires-lancéolées, d'un brun rougeàtre, égalant les calices, ceux-ci velus-lanugineux extérieurement, et à divisions à peu près égales, acuminées et se terminant en une pointe courte et subulée, corolle rosée ou d'un pourpre clair, un peu velue à la base extérieure et une fois plus longue que le calice. = Fl. en juin. Has. — Les friches sèches et rocailleuses du vallon de Cerbère (Py- rénées-Orientales), en montant vers la tour de Quer-Roïg (J. Neyraut, 1” juin 1890). Cette espèce des plus remarquables se rapproche à la fois des Sta- chys heraclea et italica. Elle se distingue du S. heraclea All. par sa taille du triple plus élevée, par ses tiges dressées, élancées, son épi floral du deuble plus allongé, ses verticilles moins gros, plus espacés, par ses feuilles plus étroites, non cordées à la base, les inférieures plus brièvement pétiolées, les caulinaires et les florales plus étroites et acu- minées, par ses fleurs d'un rose-purpurin beaucoup plus petites, moins laineuses extérieurement, par les divisions du calice très courtes ainsi que l'acumen qui les termine au sommet, par la villosité moins dense de toute la plante, et principalement celle des verticilles floraux. Le Stachys albereana diffère aussi du S. italica Mill., dont il a le port et le faciès, par sa taille plus élevée, par ses tiges rameuses dès le milieu et à épi floral plus allongé et acuminé, par ses verticilles plus nombreux et moins lanugineux, par ses feuilles d'un vert gris en dessus, moins velues-tomenteuses en dessous, les inférieures plus longuement pétiolées, les florales plus étroitement lancéolées, du double plus longues que les verticilles, par ses bractées plus courtes que les calices à divi- sions plus étroites-acuminées, mais non terminées en une pointe spl- nescente, par la villosité et le tomentum moins denses de toute la Plante. Nous avons lieu de penser, M. Neyraut et moi, que cette Labiée, qui n'a pas été importée dans la localité où elle a été récoltée, est spéciale à la région des Albères-Orientales, et nous ne saurions mieux faire, pour la spécifier aujourd'hui, qu'en lui donnant le nom de son unique Station dans cette région. 3* Stachys brachyelada de Noë in Bull. Soc. bot. de France, I, P. 583 (1855), et in Balansa Plant. alg. eœsicc. (1852); Battand. et Trab. Fl. de VA lg., p. 705; S. hirta var. parviflora de Noë in Expl. scient. Alg. (atlas), tabl. 65. Plante annuelle de petite taille (15 à 25 centimètres), à tiges ra- XII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. meuses à la base, et à rameaux grêles, flexueux-ascendants, velus-his- pides dans toute leur étendue, mais surtout dans la partie florale; feuilles petites, ovales-arrondies, crénelées-cordées à la base, les infé- rieures assez longuement pétiolées, les florales se rétrécissant en un court pétiole, hispides sur les deux faces; fleurs blanches, petites, à tube court inclus, à lèvres également courtes, la supérieure émarginée, l'inférieure marquée de quelques points de couleur pourprée, verti- cilles de quatre à six fleurs, plus ou moins distants à la base de l'épi, plus denses et se touchant presque au sommet ; calices à divisions courtes, d’égale longueur, lancéolées, ciliées sur les bords et se terminant en une pointe courte et plumeuse; anneau pileux peu marqué; graines petites, lisses, d’un brun foncé. Han. — Le pied des grandes falaises entre le cap Cerbère et le cap Lauzeilh, et les rochers du cap Lauzeilh, près de la borne trigonomé- trique marquant la limite entre la France et l'Espagne, à l'altitude de 240 mètres, et non loin du village de Port-Boùû. -— Fl. et fr., 1° juin 1890 (J. Neyraut). Le Stachys brachyclada, qui abonde sur les sables et les rochers maritimes sur tout le parcours du golfe d'Oran (Algérie), devient, par le fait de sa récente découverte, une espèce nouvelle pour la flore euro- péenne; il ne peut être confondu qu'avec le Stachys hirta, dont le savant botaniste de Noë en avait fait primitivement une simple variété parviflora. On le distinguera toutefois du S. hirta par ses feuilles his- pides-pubescentes et non recouvertes de longs poils soyeux, les infé-. rieures et les caulinaires de dimensions plus réduites, plus brièvement pétiolées, plus régulièrement crénelées, cordées ou subréniformes el non ovales-ovoïdes, par ses fleurs de moitié plus petites, blanches et non jaunes et du double ou même du triple plus grandes, par ses calices moins velus, à dents plus courtes et plus brièvement aristées, par la cou- leur verte de toute la plante persistant même après sa dessiccation, etc. M. Gaston Gautier fait à la Société la communication suivante : QUELQUES PLANTES RARES OU NOUVELLES DES PYRÉNÉES-ORIENTALES ; par M. G. GAUTIER. Le département des Pyrénées-Orientales est sans contredit l'un de ceux qui ont été le mieux étudiés ; les documents qui serviront à dresset la liste de ses richesses végétales abondent. Tournefort, Lapeyrouse, Xatard, Gouan, Pourret, Bentham, Bubani, Warion, Debeaux, Timbal, Oliver, pour ne citer que les botanistes les plus connus, ont tour à tour GAUTIER. — QUELQUES PLANTES RARES OU NOUVELLES. XIII fouillé ses plaines, ses vallées et ses hauts sommets, et tous ont laissé une trace plus ou moins profonde de leur passage. Aussi qu'on pardonne ma témérité de venir apporter après eux ma modeste contribution à la flore de ce département, en notant quelques localités nouvelles d'espèces rares ou non encore signalées. Thalictrum fœtidam L. — Le Vernet, rive gauche de la rivière. Espèce plus spéciale aux Alpes du Dauphiné. Ranunculus Gautieri Freyn (inédit). — Canigou, chemin de la Panère-Crémade, vallée de Saint-Vincent, près le Vernet. Pæonia peregrina L. var. leiocarpa Coss. (Not. pl. crit., p. 93). — Montagne de las Coulomines entre Trévilhac et Caramany. — CCC. Corydalis enneaphylla DC. — Le Vernet, grotte du Jardin d'hiver ; rochers, à l'entrée de la vallée de Saint-Vincent au Canigou. - N'avait été signalée jusqu'ici qu'à le Trancade d’Ambouilla et à Villefranche de Conflans. Erysimum ruscinonense Jord. (E. australe Gay, pro parte). — Amélie-les-Bains. Camelina microcarpa Andrz (in DC. Syst. II, p. 517). — Ville- franche; Molitg à la montagne de Stardès ; Urbanya. Dans les moissons. Biscutella pyrenaica Huet du Pav. Ann. sc. nat., 3° série, t. XIX; Loret Glanes (= B. coronopifolia Lapeyr.). — Eboulis schisteux des plus hauts sommets : Porteille de Mantel (2400 mètres); vallée d'Eynes vers le col de Nouri; pic de la Vache (2700 mètres); étangs de Balach (2400 mètres). Biscutella secunda Jord. Diagn. — Éboulis granitiques du Canigou au-dessus des lacs de Balach (2500 mètres); vallée de Carança. Iberis panduræiormis Pourret. — Les moissons à Sournia. — CC. X Cistus Ledon Lamk (C. laurifolio-monspeliensis Loret). — Entre les parents : Prades, mont Cameil, près Catlar; Ansignan. Viola Timbali Jord. — Trévillach, bords des champs. Asterocarpus sesamoides Gay var. stellatus Duby. — Gazons al- pins: lacs de Carança; de Balach sur le Canigou. , Polygala uliginosa Rchb. — Montagne de Nohèdes, près du lac Etoilé. X Melandrium intermedium Schur (Lych nis silvatico X diurna). — RR. — Pelouses de la forêt de Boucheville au-dessus de Rabouillet.— Nouveau pour le département. Dianthus superbus L. —- Grenier et Godron (FI. Fr.) n’assignent XIV SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. pas de localités précises à cette plante dans les Pyrénées; elle croit au-dessus de Mosset et dans le Pays-de-Sault, voisin du département. Dianthus alpestris Hoppe et Sternb. non Balbis (variété du D. mons- pessulanus à tiges fleuries simples et uniflores). — Le Canigou ; las Counques à l'Alta de Llobours. Spergularia diandra Heldreich.— Sables maritimes au Bourdigo, près Saint-Laurent de la Salanque. — M. A. Legrand a, croyons-nous, indiqué la plante avant nous dans le département; elle est nouvelle pour la France. Malva Tournefortiana L. - Molitg. Ulex recurvatus Willk.; U. parviflorus Loscos et Pardo, non Pour- ret. — Voisine de lU. australis Clem. (U. parviflorus Pourret), cette espèce, connue seulement jusqu'ici en Catalogne et en Aragon, a été trouvée par notre ami et collègue Guillon sur la montagne de Fort-Reals, près Millas; nouvelle pour la France. Genista tinctoria L. 6. lasiocarpa Gr. et Godr. ; G. Perreymondi Lois. — La Font-de-Comps; Sournia, route de Prades dans les prairies (670 mètres). Genista Delarbrei Lecoq et Lamotte. = Molitg, montagne de Pa- racols. Anthyllis vulnerarioides Bonjean, — Dans les rocailles des plus hauts sommets : Les Cambredasses; le Pla-Bernard, dans le Llau- renti. Astragalus nevadensis Boiss. — Éboulis schisteux du revers espa- gnol de la Porteille de Mantel; rochers de Caruby dans la vallée de Galba (Capsir). — Cette espèce, que nous avions autrefois confondue avec l'A. aristatus l'Hérit., a en effet de grands rapports avec celle-ci. Elle s'en distingue par ses pétioles plus robustes, plus raides et plus épineux, par ses folioles à pubescence épaisse et soyeuse, ses fleurs z rouge foncé en capitules fortement condensés, à calice égalant la corolle. Elle croit en larges gazons dont les rameaux sont recouverts, à la base, des débris des stipules et des pétioles anciens. Notre détermination a été confirmée par Boissier à qui nous avions communiqué la plante. Elle est nouvelle pour la France. Vicia cuneata Guss. — Molitg, plante nouvelle pour le département. Heracleum granatense Boiss. — Prairies entre Py et le col de Man- tel; Capsir, prairies de Conangle. — Facile à confondre avec l'Heracleum pyrenaicum Lamk, dont elle se distingue à première vue par Ses feuilles inférieures pinnatiséquées, et non palmatifides, et la pubescence plus GAUTIER. — QUELQUES PLANTES RARES OU NOUVELLES. XV forte du revers inférieur des feuilles. Boissier a reconnu dans notre plante son espèce de la sierra Névada ; nouvelle pour la France. Peucedanum Oreoselinum Mœnch. — Molitg. — Plante assez com- mune dans d’autres parties de la France; rare dans le Midi. Opoponax Chironium Koch. — Environs de Sournia. Bupleurum Jacquinianum Jord. — Molitg, pentes de Campoma. Potentilla decumbens Jord. — Molitg. Potentilla macrocalyx Huet du Pav. — Molitg, pentes de Paracols. Sedum micranthum Bastard. — Molitg. Sempervivum hirtum L. — R. Près la jasse de las Counques, sur le versant nord du Canigou, à 2000 mètres d’alt. environ. — Aire géogra- phique : Basses-Alpes, Alpes-Maritimes (Rouy), Piémont, Lombardie, Autriche, Dalmatie, Croatie, Transylvanie, Serbie; se distingue au pre- mier aspect de tous les Sempervivum français par ses fleurs jaunes. Le Canigou parait être l'extrême limite de l'aire occidentale de cette rare espèce. Nouvelle pour le département. Saxifrage stellaris L. var. glacialis Nob. — RR. — Vallée de Ca- rança autour des lacs. = C’est la miniature du type; la plante ne dépasse pas 2 à 3 centimètres. Solidaga macrorrhiza Lange, Prodr. Fl. hisp., t. II, p. 39. — Ro- chers au sommet de la montagne de Fort-Reals, près Millas. Cette plante a été décrite dans les Suites à la Flore de France de M. Rouy. Elle habiterait Arcachon et le littoral de Biarritz et de Bayonne. Erigeron drœbachensis Mull. — Les prairies autour de Courtals- de-Mantel. — Espèce des Hautes-Alpes, non encore signalée dans le département. Erigeron frigidus Boiss. — Nous l’avons déjà indiqué dans le Bulle- tin, en 1881, dans la vallée de Carança, ainsi que sur le revers espagnol, la vallée de Mourrens, etc. La plante existe aussi aux Crêtes de Rouja, Sommet de la vallée de Py, et sur le Canigou. Senecio leucophyllo X adonidifolius Jonquet et Loret (Causeries botaniques in Bull. Soc. bot., t. XXVII, p. 270). — Loret avait décou- vert cet hybride dans un herbier appartenant au D* Jonquet. Il la signale au Canigou, près de la rivière de Cady, en montant au Bassibès. Nous l'avons retrouvé en parfait état sur le revers septentrional du Canigou, le long du Canal-gros, au-dessus de la jasse de las Counques, à 2300 mè- tres d'altitude environ. C’est un intermédiaire exact des Senecio leuco- phyllus et adonidifolius, qu’il est assez rare de voir croitre aux mêmes altitudes. XVI SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. Artemisia camphorata Vill. = Vernet-les-Bains. Pyrethrum minimum Vill. (P. tomentosum Clairv. non DC.). — Lacs de Carança (2600 mètres); las Counques, au Canigou. Anthemis petræa Ten. Syll., 239. — Grenier et Godron (FL. Fr. II, p. 135) en font une simple variété glabre de l'Anthemis montana. — Elle nous paraît mériter d’en être distinguée et nous semble se rap- procher davantage de l'Anthemis carpatica W. et K., auquel Nyman (Conspectus Fl. europ.) l'a du reste réunie comme variété. — Canigou, rochers de la Cheminée (2500 mètres environ). Onopordon glomeratum Costa, PI. Catal., p.135; Willk. et Lange, Prodr. fl. hisp., t. II, p. 179. — C'est en compagnie de notre regretté ami Timbal-Lagrave que nous avons trouvé cette espèce remarquable aux environs de Sournia, au lieu dit « Esquino-d’Azé ». Elle n’était jus- qu'ici connue qu’en Catalogne, aux environs d'Urgel et de Ségarra. — Elle est donc nouvelle pour la France. Onopordon Gautieri Rouy (1) = O. nervosum Gaut. in herb. Rouy non Boiss. -- Calathides de grandeur moyenne (d'un tiers environ plus petites que celle de VO. illyricum), solitaires au sommet de la tige et desrameaux courts. Péricline globuleux, aranéeux à la base, à écailles coriaces, dures, rudes aux bords, rougeâtres, toutes lancéolées-li- néaires; les extérieures terminées par un acumen triquètre, longue- ment atténué, réfléchi et épineux au sommet; les moyennes étalées, les intérieures dressées, carénées, longuement acuminées. Fleurs purpu- rines, à corolle glanduleuse. Akènes bruns, tétragones, à angles très saillants; aigrette rousse, deux fois plus longue que la graine. Feuilles blanches tomenteuses, à tomentum épais ; les radicales courtement pé- tiolées, oblongues dans leur pourtour, pinnatifides, à lobes dentés, épi- neux ; les caulinaires longuement décurrentes. Tige dressée, rameuse, ferme, munie jusqu'au sommet d'ailes rapprochées, larges, foliacées, à épines gréles, courtes. Hab. Pyrénées-Orientales : Millas (Herb. Rouy, Gaston Gautier leg. 27 juin 1881). Oss. — Cette espèce ne peut être rapprochée que de l'O. illyricum L. ou de sa forme O. horridum Viv. Mais elle se distingue immédiatement de ces deux plantes par l’étroitesse des écailles de la calathide sensi- blement plus petite, les inférieures dressées, carénées, l'aigrette deux fois plus longues que l’akène, ete. , DE ` . * ` (1) J'avais communiqué cet Onopordon à notre ami M. G, Rouy, sous le nom de 0. nervosum Boiss. Notre collègue y reconnait une espèce nouvelle dont il nous a adressé la diagnose, * GAUTIER. — QUELQUES PLANTES RARES OU NOUVELLES. XVII C’est une plante que vous devez rechercher entre Perpignan, Olette, le Vernet et les Albères; peut-être même, l'attention étant appelée sur elle, la trouvera-t-on en Espagne. J’ai comparé votre Onopordon à tous ceux d'Europe et de Barbarie, puisque je les possède, et à ceux du Flora Orientalis que j'ai en her- bier; rien ne lui ressemble : « vous avez donc fait là une intéressante découverte pour la flore française. » (Rouy in litt.). Cirsium odontolepis Boiss. — Grenier et Godron (Flore française) donnent Collioure comme localité unique de cette plante en France. Nous l’avons aussi récoltée à la serre de Prugnanes sur le chemin de Saint-Paul à Camps, ainsi qu’au col de Brézou, sur la montagne de Saint-Paul et aux environs de Sournia, à la montée du col de l’Espinasse. Elle existe aussi dans les départements de l'Aude et de l'Hérault. Centaurea dracunculifolia Duf. in Ann. sc. nat., XXIII, p. 157; Willk. et Lang. Prodr. fl. hisp., II, p. 166. — On sait que cette espèce remarquable du groupe des Jacea n'était connue que dans le royaume de Valence (Espagne). Elle a été signalée en France par M. Rouy, d'après les récoltes de notre érudit collègue M. Guillon, dans les prairies salées des environs de Salces, oü nous l'avons retrouvée nous-même en 1890. Centaurea cristata Bartl. = Garigues schisteuses arides de Roque- vère, près de Sournia, au lieu dit « Arrancho-Pé » ; chàteau de Caladroy, chemin de Cassagne; entre Trevillach et Sournia. — Espèce nouvelle pour la France (1). Centaurea Scabiosa L. var. alpestris Michalet. — Prairies de Man- tet autour des Cortals; Fenouillet; Esquino-d'Azé, près Sournia. Sonchus aquatilis Pourret. — Trancade d'Ambouilla; Villefranche, route de Mont-Louis. Hieracium pyrenaicum Jord. — Vernet-les-Bains. Hieracium mixtum Frœl. = Molitg. Cyclamen repandum Sibth. et Sm. — Saint-Antoine de Galamus, près de Saint-Paul de Fenouillet, pentes du chemin qui mène de l'her- mitage à Cubières. (1) Cette remarquable espèce, du groupe des Paniculatœ, est ainsi caractérisée par Koch, Fl. germanica et helvetica, édit. 3, p. 354. « CENTAUREA CRISTATA (Bartling, in Wendl. Beitr., II, p. 119) appendicibus invo- » lucri lato-ovatis fimbriatis foliola exteriora Obtegentibus, fimbriis cartilagineis » flexuosis, terminali in spinam producta vel subæquali, pappo nullo, foliis rar » Tadicalibus subtripinnatis, caulinis pinnalis, pinnis foliisque supremis linearibus, » caule ramosissimo divaricato. » Plante de l'Italie boréale orientale, Croatie, Istrie, Dalmatie. On trouve dans les mêmes localités sa variété C. spinoso-ciliata Bernh. (= C. acutiloba DC.). T. XXXVIII. ” XVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. = Cest avec raison que Grenier et Godron rapportent à cette espèce la localité assignée par Lapeyrouse au Cyclamen europæum : Saint-Paul de Fenouillet. Depuis cet auteur la plante paraît avoir été perdue; elle a été retrouvée dans ces dernières années par MM. l'abbé Marçais, Tim- bal-Lagrave et nous-mème. M. Oliver la signale aussi comme étant très abondante à la montagne de Capronis dans la même région. Convolvulus siculus L. — Grenier et Godron (FI. Fr., t. II, p. 503) considèrent comme douteuse l'indication de Lapeyrouse qui avait signalé cette espèce dans les Pyrénées-Orientales. Nous avons vu la plante dans l’herbier de Martrin-Donos avec cette mention trop laconique ; « Roussillon ». Ces indications un peu vagues seront heureusement précisées alors que seront publiées les notes d’herborisations laissées par notre regretté collègue Oliver, qui avait découvert la plante dans les Albères. Orobanche Santolinæ Loscos et Pardo (Ser. alimi, p: 19); Willk. et Lang. Prodr. Fl. hisp., t. II, p. 624. — Parasite sur le Santolina Chamœcyparissus : Montagne de las Coulomines entre Caramany et Trevillach. — Cette espèce, qui n'était pas encore signalée en France quand nous l'avons découverte en 1884 dans les Pyrénées-Orientales, a été depuis rencontrée par nous au Pech de l’Agnèle, près de Narbonne, où les membres de la Société ont pu la récolter lors de la session des Corbières. Elle croît aussi dans la même région à Bouquignan, près Ornaisons. Statice salsuginosa Boiss. B. glabra Willk. et Lang. Prodr. Fl. hisp., t. II, p. 376. — Abonde en Catalogne; a été signalé en France par notre distingé confrère M. Trémols, qui l’a publiée, dans les exsiccatas de la Société Helvétique, provenant du cap Creus (Pyrénées-Orientales). Orchis Martrini Timb.-Lagr. — Molitg, sur la montagne de la Sou- lane en vue d'Urbanya ; Souraia, route de Prades. Zostera nana Roth. — La Société botanique, lors de la session des Corbières, a pu récolter cette espèce dans l’étang de Leucate, près Fitou (Aude); elle existe aussi dans la moitié de cet étang qui appartient aux Pyrénées-Orientales. Juncus triglumis L. — Cette rare espèce a été signalée dans les Hautes-Pyrénées espagnoles à la montagne de Cartanèze. Nous la pos- sédons de la vallée d’Eynes, d’où elle nous a été donnée par Bubani. Carex leporina Var. atrofusea Christ. — Cette plante croît abondam- ment aux expositions les plus froides du versant nord du Canigou, le long du « Canal gros » au-dessous du Roc des Izards, ainsi qu'au Rendez sur cette même montagne. GAUTIER. — QUELQUES PLANTES RARES OU NOUVELLES. XIX A la suite de la communication que nous avons faite à M. Rouy, de nos échantillons, notre collègue nous écrit : « Votre Carex festiva n'est pas la plante de Deway, comme bien je le supposais, mais la très curieuse variété du Carex leporina que M. Christ a nommée (in Bull. Soc. bot. Belgique, séance du 13 octobre 1888) var. atrofusca, et a caractérisée ainsi : « Gulmis robustis crassis rigidis suberectis, spiculis in capitulum » confertum redactis nec alternis, glumis castaneis aut atro-fuscis, » margine scarios. pallid. Habitus C. festiva Dew. » » Il indique sa variété atro-fusca dans les Alpes-Maritimes, d'après M. Burnat, dans l'Isère et au mont Cenis (leg. Arvet-Touvet), dans le Valais (Christ), et à Héas dans les Hautes-Pyrénées (leg. Bordère). . » S'ai, en outre, comparé votre plante à mes exemplaire de C. festiva de Norvège arctique, Laponie et Amérique du Nord; les épis du Carex festiva sont beaucoup plus compacts, très multiflores, à écailles de moitié presque plus petites, les utricules plus étroits à la base et plus larges au sommet (lanceolato oblongis, vel ellipticis), bien moins pro- fondément bidentés. Le port de la variété atro-fusca Christ est bien celui du C. festiva, mais les deux plantes mises à côté l’une de l’autre sont bien effectivement reconnaissables comme distinctes. » Aira flexuosa L. var. coarctata Hackel; Aira montana auct. non L. — Vallée de Mantet au-dessous de la Porteille (2300 mètres); forèt de Salvanaire. Festuca Borderi Hackel, Monogr. des Festuca d'Europe; Bœnitz Herb. europ. (1880). — Vallée d'Eynes. Festuca ovina Var. durissima Hackel; F. indigesta G. et G. non Boiss.; F. Halleri All. sec. specim. Bellardi, sed non ex loco natali (Hackel in litteris). — Le Canigou, à la Cheminée (2400 mètres); étangs de Balach, près des neiges (2450 mètres). Vallée de Carança (forma glauca). C'est cette dernière forme de l'espèce de Hackel que nous avions appelée F. glauca Schrad. et F. hirsuta Host (fide Timb.-Lagr.), dans notre communication à la Société sur Quelques plantes nouvelles pour la flore française (t. XXVIII, séance du 28 juillet 1881). Festuca ovina Var. vulgaris, subvarietas lævifolia Hackel. — Trancade d’Ambouilla, près de Villefranche. — var. marginata Hackel. — Canigou à la Passère-Crémade (1600 mètres); la Cheminée (2600 mètres). — var. tenuifolia Hackel. — Forme à feuilles plus épaisses inter- médiaire entre les F. tenuifolia et duriuscula. C’est cette variété que, dans notre communication à la Société botanique du 28 juillet 1881, nous XX SESSION. EXTRAORDINAIRE À COLLIOURE, MAI 1891. avions dénomméé F. duriuscula L. var. mutica Timbal. — Habite la vallée de Carança. Festuca ovina Var. supina Hackel (F. duriuscula var. alpestris Godr.!).— Le Canigou, près les étangs de Balach (2400 mètres environ) et à la Cheminée; Combe de Mourens au-dessous du pie du Géant (2300 mètres); 1°" pic de la Vache au-dessus des lacs de Carança (2800 mè- tres); les Cambredasses, près Mont-Louis. — C’est improprement que nous avions appelé F. Halleri All. cette variété, provenant de la vallée de Carança. Festuca rubra Var. fallax Hackel, subvarietas nigrescens; F. nigres- cens Lamk non Gaud. — Le Canigou : chemin de Balach (1700 mètres); gazons de la vallée de las Counques (2200 mètres); vallée de Carança. Festuca scoparia Kern. et Hack. var. Gautieri Hack. — Le Canigou, à la Cheminée et sur le chemin de la Passère-Crémade; col de la Por- teille de Mantet (2400 mètres) et vallée de Mantet (2000 mètres). M. Rouy présente quelques observations au sujet de la commu- nication précédente. M. Flahault donne lecture des deux notices biographiques sui- vantes : NOTICE SUR PAUL OLIVER, par M. Charles FLAHA ULT. Vous m'en voudriez de ne pas profiter de cetle session de Collioure pour vous faire connaitre celui qui en fut dès longtemps l'instigateur, qui devait en être l'âme. Il s'était promis de faire à la Société botanique les honneurs de son beau Roussillon; son éloquence avait eu raison de toutes les objections, il était revenu de la session de Narbonne tout heureux de la promesse que vous lui aviez faite. Préparer les herbori- sations que nous allons faire sans lui fut dès lors sa préoccupation prin- cipale. Une mort inopinée nous l'a enlevé, en pleine activité, dans la force de l’âge. Si nous avons osé reprendre le projet qu'il avait formé, c'est que nous avions été souvent associé aux herborisations de notre regretté confrère; à défaut de la connaissance approfondie de la flore du pays, n'avions-nous pas à vous offrir son incomparable richesse? Paul Oliver est né à Collioure, le 16 février 1842. Dès l'enfance il montra d'heureuses dispositions et termina de bonne heure ses études classiques. Il fit ses études de pharmacie à Montpellier et y prit le goüt de la botanique; revenu dans sa patrie, trop jeune encore pour exercer la profession qu'il s'était choisie, il consacra ses loisirs à herboriser et devint le correspondant actif de quelques botanistes éminents. FLAHAULT. — NOTICE SUR PAUL OLIVER. XXI Doué d'une surprenante activité, il apportait la mème ardeur à tout ce qui l'occupait. Il devint bientôt le confident de toutes les misères, êt s'efforça de les soulager, non seulement en ouvrant largement sa bourse, mais surtout en mettant au service du bien toutes les ressources de sa belle intelligence. Tour à tour, il s'occupa d'hygiène et de médecine légale, d'assistance publique, des intérêts de la pêche, des maladies de la Vigne et soutint contre le phylloxera, longtemps seul parmi ses com- patriotes, une lutte dont il devait enfin sortir victorieux. Rien ne lui coütait quand il s'agissait de faire le bien ; il ne redoutait aucune faligue, entreprenait de longs voyages en France età l'étranger, se faisant l'apôtre de la reconstitution, et prêchait toujours d'exemple. Quand il vit le succès assuré, quand la lutte devint moins vive, il reprit avec le même zèle ses études botaniques. Chaque année, il entre- prenait de longues excursions dans les Albères, le Vallespir, la Cer- dagne et le Capsir, passant des semaines entières sous la tente, accom- pagné d'un serviteur expérimenté, renonçant à tout bien-être et ne revenant vers la plaine que lorsque ses récoltes trop abondantes l'y forçaient. En quelques années, il avait réuni un herbier considérable; il consa- crait les veillées de l'hiver à étudier ses richesses, s'entourant des conseils des spécialistes les plus éminents, venant souvent à Montpellier Surtout, où il trouvait les conseils de son vénéré maitre M. Barrandon. Il se promettait d'écrire bientôt une Flore du Roussillon et préludait à ce travail par une étude attentive des genres criliques. La mort l'a frappé au milieu de ce travail, le 22 janvier 1890. Con- formément au vœu qu'il avait souvent exprimé, c'est à l'Université de Montpellier que sa veuve a donné son précieux herbier et sa biblio- thèque. Nous avons accepté ce dépôt, nous faisant un devoir de l'utiliser; nous espérons que bientôt le Catalogue critique des végétaux vasculaires du Roussillon consacrera le souvenir d’un confrère que n'oublieront pas ceux qui ont eu la bonne fortune de le connaitre. En vous parlant d'Oliver, j'ai accompli un devoir qu'il s'était promis de remplir lui-même à l'égard de ses prédécesseurs. [l n'avait eu ni maitre, ni guide, dans cette région privilégiée. Il y avait à grand'peine retrouvé la trace des anciens botanistes; il n'avait négligé ni recherches, ni voyages, ni démarches, pour connaitre leur vie scientifique; il les avait pour ainsi dire suivis pas à pas à travers les montagnes et les vallées, retrouvant les unes après les autres les espèces les plus pré- cieuses aux localités mêmes où elles avaient été vues pour la première fois. Frappé de la facilité avec laquelle les traditions s’interrompent et se perdent, voulant éviter à d’autres les difficultés qu’il avait lui-même XXII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. rencontrées, voulant surtout rendre un juste hommage à ceux qui l'avaient précédé, il comptait marquer la place de chacun d'eux dans l'histoire botanique du Roussillon. Il venait d'écrire une notice biographique sur Xatart, quand la mort l'a surpris; nous nous sommes fait un devoir de la recueillir et de la présenter à la Société. BARTHÉLÉMY XATART, notice biographique, par Paul OLIVER. Le Roussillon doit à sa position géographique, à son relief, à sa con- stitution géologique et à la diversité de ses climats d'avoir, dès long- temps, attiré l'attention des naturalistes. Tournefort, encore étudiant, y herborisa vers 1680; Barrelier le visita vers la même époque. Gouan, chargé de créer un Jardin botanique à . Perpignan, profita de cette occasion pour explorer la plaine environnante et la vallée de Montlouis; c'était en 1766 et 1767. L'Eryngium Bourgati et l'Angelica Razoulii ont consacré le souvenir des deux compagnons de ses herborisations; les Mlustrationes botanicœ ont fait connaitre l'ensemble des découvertes faites pendant ces voyages. L'abbé Pourret parcourut à son tour et explora la Cerdagne avec profit pour la science. La route de Puycerda, s'élevant de la plaine ensoleillée du Roussillon aux cols de la Cerdagne, était au siècle dernier la seule praticable dans tout le pays; on y jouissait d'une sécurité relative, et l'on y pouvait trouver des moyens d'existence; c'est de ce côté que se portaient natu- rellement tous les efforts. Le Valespir était peu connu des géographes, tout à fait ignoré des botanistes. Il était réservé à Xatart de combler cette lacune. Barthélémy-Joseph-Paul Xatart naquit à Prats-de-Mollo, le 1* mars 1774. Il fit ses études classiques sans quitter son pays natal et vint étudier la pharmacie à Montpellier, après avoir fait un stage à Perpignan; il avait herborisé déjà. On comprend avec quel plaisir Gouan accueillit un élève déjà formé et qui se promettait de passer sa vie au cœur mème de ces monts pyrénéens, objet d'envie pour tous les naturalistes. La sol- licitude du maitre fut grande pour le jeune étudiant; lorsque Xatart, en 1803 ou 1804, vint s'établir comme pharmacien à Prats-de-Mollo, il possédait des connaissances botaniques étendues. Dès lors Xatart entreprit l'exploration botanique de son pays, soumet- tant toutes ses découvertes au contròle de Gouan, et elles étaient nom- breuses, à ce qu'il parait; car peu d'années après, le 3 mai 1808, Lapeyrouse, informé des recherches du pharmacien de Prats, sollicitait OLIVER. — NOTICE SUR BARTHÉLÉMY XATART. XXIII la faveur d'entrer en relations avec lui : à dater de ce jour et jusqu'à la mort de Lapeyrouse, survenue en octobre 1818, il s'établit entre eux une correspondance active. En lui adressant, le 14 mai 1813, l'un des premiers exemplaires de son Histoire abrégée des plantes des Pyrénées, l’auteur sollicitait les critiques attentives de Xatart, le priant de revoir son livre « classe par classe », et de ne lui épargner aucune observa- tion. Il eut à s'en louer sans doute ; car la correspondance prit, à partir de cette époque, un caractère de confiance toujours plus grande de la part de Lapeyrouse. Il donne le nom de maître à celui qui lui donnait en effet de grandes preuves de sagacité. En 1814, Lapeyrouse mit Xatart en rapport avec Gay. Il s'établit entre eux une correspondance suivie; èn 1823, Gay se décida à visiter son correspondant et séjourna à Prats-de-Mollo pendant une partie de l'été de cette année; les relations n'en devinrent que plus fréquentes et plus amicales. De Candolle, de son còté, obtenait de Xatart beaucoup d'utiles renseignements; parmi les correspondants que l'amour de la science lui avait procurés, on peut citer encore Endress, Petit, Mutel, Prost, Seringe, Boissier, Bentham, Requien, Duby, Grenier, Bubani; Meissner donnait, en 1840, le nom de Xatardia (qu'il eüt fallu écrire Xatartia) au Selinum scabrum de Lapeyrouse. Mais la botanique ne suffisait pas à l'activité de Xatart. En 1819, nous le trouvons occupé de géologie et de zoologie; il y fait des décou- vertes précieuses, qui le mettent en faveur auprès de quelques-uns des maîtres de la science. En même temps, il ne négligeait pas les intérêts de sa région qu’il défendit pendant plusieurs années au Conseil général de son département; nous ne le suivrons pas sur ce terrain. Ses obser- vations sur la flore du Vallespir, et les nombreuses découvertes qu'il y fit, lui assurent des mérites incontestés des botanistes. Parmi les plantes décrites par Lapeyrouse, par De Candolle et par Gay, un grand nombre leur avaient été signalées par Xatart. On peut citer entre autres : Ranunculus Xatardi Lap., Alyssum pyrenaicum Lap., Cerastium pyrenaicum Gay, Dianthus serratus Lap., Ononis arachnoidea Lap., Trifolium Xatardi DC., Hieracium altissimum et H. compositum Lap., Lactuca cichoriifolia DC., Litho- Spermum oleifolium Lap., Pedicularis pyrenaica Gay et P. aspara- goides Lap., Orobanche pruinosa Lap., Plantago intermedia Lap., etc. Le premier. il observa en France un nombre plus grand encore de plantes qu'on n'y connaissait pas ; telles sont entre autres : Ranunculus ophioglossoides Willd., Linum viscosum, Genista cinerea, Trifolium ligusticum, Lathyrus Clymenum L., Laserpitium aquilegifolium Mur- ray, Lonicera balearica, Datura Metel, Stachys heraclea, Teucrium fruticans, Thelygonum Cynocrambe, Parietaria lusitamca, Euphor- XXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. bia biumbellata Pourret, Calamagrostis tenella Link, Milium purpu- reum Lap., Stipa tortilis. Il aimait d'ailleurs à suivre les plantes aux différentes époques de l'année et les cultivait, autant qu'il le pouvait, dans son jardin, pour les mieux connaitre. En 1869, on pouvait voir encore quelques-unes des espèces les plus rares des Pyrénées dans le jardin qu'il avait occupé ; elles ont disparu aujourd'hui. Xatart avait été nommé, en 1821, membre de la Société Linnéenne de Paris, alors l'une des Sociétés scientifiques les plus renommées; mais il resta toujours loin des honneurs. Il aimait la science pour elle-même et mourut comme il avait vécu, aimé de ses compatriotes, à l’âge de soixante-douze ans, le 24 novembre 1846. M. Flahault résume les points principaux de la géographie botanique des Albères et compare ce petit massif aux Corbières et aux plaines du Languedoc, dans le but de faire pressentir les sujets d'étude qui s’offriront pendant les prochaines herbori- sations. SÉANCE DU 21 MAI 1891. PRÉSIDENCE DE M. GILLOT. La séance est ouverte à dix heures dans le salon de la Mairie. M. Galavielle, l’un des secrétaires, donne lecture du procès- verbal de la séance du 16 mai, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce deux nouvelles présentations. Il donne ensuite lecture de la lettre suivante : SÉANCE DU 21 MAI 1891. XXV LETTRE DE M. GÉRARD, RECTEUR DE L'ACADÉMIE DE MONTPELLIER, PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DES FACULTÉS, A M. LE PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE A COLLIOURE. Montpellier, 14 mai 1891. Monsieur le Président, Sur l'initiative de la Commission du Jardin des plantes, le Conseil général des Facultés de Montpellier a adopté l'idée de célébrer, en 1893, le troisième centenaire de la fondation du Jardin. C'est en effet le 8 dé- cembre 1593 qu'Henri [V signa à Vernon les lettres patentes qui insti- tuaient le Jardin des plantes de Montpellier, en même temps qu'elles créaient, en faveur de Richer de Belleval, une cinquième régence à l’Université de médecine ponr l'anatomie en hiver et l'explication des simples en été. Nous serions heureux, Monsieur le Président, que, pour donner plus d'éclat au rappel de cette date mémorable pour notre Université, la Société botanique de France voulüt bien se réunir en session extra- ordinaire dans notre région. Si la Société botanique acceptait l'invitation que je suis heureux de lui adresser au nom du Conseil général des Facultés et de la Commis- Sion du Jardin des plantes de Montpellier, je vous serais obligé de la prier de vouloir bien choisir Montpellier comme siège de sa réunion extraordinaire en 1893 et prendre part à la commémoration d’une date glorieuse dans les annales de la science botanique. Veuillez agréer, etc. M. Granel, professeur à l'École de médecine et directeur du Jardin des plantes de Montpellier, s'exprime en ces termes : DISCOURS DE M. GRANEL. Messieurs, Je viens à mon tour, au nom de mes excellents collègues les profes- Seurs de botanique de l'Université de Montpellier et au nom de lous les botanistes montpelliérains, vous convier à tenir dans notre région une Session extraordinaire en 1893, pour célébrer avec nous le troisième Centenaire de la fondation du Jardin des plantes. | Vous devinez les motifs qui nous font désirer ardemment de voir la XXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. Société botanique de France associée au rappel de cette date si mémo- rable; le Jardin de Montpellier a été le premier créé en France, et il a servi, pour ainsi dire, de berceau à la botanique dans notre pays. Dès le commencement du seizième siècle, Montpellier était comme un lieu d'initiation pour les naturalistes de toute l'Europe. Vous retrou- verez pieusement conservés, sur les panneaux de notre amphithéâtre de botanique, les noms de ces pèlerins de la science, de ces hommes dont le souvenir nous est cher, qui ont enseigné, étudié ou publié à Mont- pellier. Vous le voyez, notre fète sera aussi la vôtre, la fête des botanistes; neus espérons que vous viendrez en prendre votre bonne part et en rehausser l'éclat. Vous ne rencontrerez pas seulement sous notre beau climat une flore des plus intéressantes, vous y trouverez aussi beaucoup d'hommes stu- dieux partageant vos goüts et vos sentiments. Ils seront heureux de vous servir de guides sur ces terrains qu'ils ont tant de fois explorés, de vous faire fouler les traces de Rondelet, de Richer de Belleval, de Magnol, de Boissier de Sauvages, de De Candolle, de vous faire récolter des plantes dans les localités oü ces savants les ont eux-mêmes recueillies autre- fois. Permettez-moi d'ajouter que notre Société recevra l'accueil le plus sympathique dans une ville qui considère ses établissements scientifiqnes comme ses plus beaux titres de gloire. Vous savez que la Société bota- nique a déjà acquis droit de cité à Montpellier, depuis sa réunion mémorable de 1857, et que ses adhérents y sont plus nombreux que partout ailleurs. Enfin les sympathies de notre Université vous sont assez connues pour que je n'aie pas besoin de les rappeler; son chef éminent vous en à apporté ici même le témoignage en venant prendre part à vos travaux. Nous nous joignons à lui pour vous dire combien nous nous sentirons tous honorés par votre présence et pour vous donner l'assurance de l'hospitalité cordiale et affectueuse que chacun vous réserve. Les paroles de M. Granel sont couvertes d’applaudissements. M. le Président propose d'émettre un vœu en faveur d’une session extraordinaire de la Société à Montpellier en 1893. Ce vœu est adopté, à mains levées, à l'unanimité. GAY. — ALGUES DE BAGNÈRES-DE-BIGORRE. XXVII M. Gay fait à la Société la communication suivante : ALGUES DE BAGNÈRES-DE-BIGORRE, par M. Fr. GAY. La flore algologique de la région pyrénéenne est encore fort peu connue. Les Diatomées ont seules été l'objet de recherches suivies. Il faut signaler aussi les publications sur les organismes des sources sul- fureuses, principalement celles de Dutrochet (Comptes rendus, 1835), Turpin (C. r., 1836), Fontan (Recherches sur les eaux minérales des Pyrénées, 1838) qui ne contiennent aucun fait réellement utilisable, et le travail de M. Soubeiran (Essai sur la matière organisée des sources sulfureuses des Pyrénées, 1858), où sont décrites et figurées, outre quelques Diatomées, plusieurs formes de Chlorophycées et Myxo- phycées trouvées au milieu des glaires et appartenant aux genres Clos- terium, Desmidium (?), Mougeotia, Ulothrix, Oscillaria. On peut citer encore une Notice de Joly (La Nature, 1884), qui n'apporte aucun docu- ment nouveau. Le seul botaniste qui ait pris pour but la recherche des Algues proprement dites est Ripart, qui, en 1868, signala 12 espèces re- cueillies à Cauterets, aux Eaux-Bonnes et aux Eaux-Chaudes (1). Jai mis à profit différents séjours que j'ai faits en août 1886 à Cau- terets, et en août-septembre 1890 et 1891 à Bagnères-de-Bigorre, pour entreprendre quelques recherches nécessairement incomplètes, puis- qu’elles ont eu lieu pendant un temps fort limité et dans une saison qui west pas la plus favorable à la végétation de toutes les Algues. J’expose, dans cette Note, les résultats relatifs aux environs de Bagnères-de- Bigorre; les matériaux réunis à Cauterets, plus importants, seront pu- bliés ultérieurement. Bagnères-de-Bigorre appartient à la région des basses vallées pyré- néennes. L’altitude des localités que j'ai visitées varie entre 500 et 900 mètres. Les principales stations où l'on peut récolter des Algues vertes sont les ruisseaux et les canaux d'irrigation qui contiennent des Œdogonium, Vaucheria, Conferva, Cladophora, des Chétophorées; les flaques d’eau et fossés où se développent les Conjuguées filamenteuses, les Desmidiées, des Ulothrix; les troncs d'arbres, les murs, les toits de chaume, avec des Pleurococcus, Stichococcus, Schizogonium, Meso- lænium, Cylindrocystis, etc. Le défaut de formations tourbeuses, de (1) Ripart, Notice sur les Alques récoltées pendant la session de la Sociélé bota- nique de France dans les Pyrénées, in Bull. Soc. bot. de Fr., session de Pau, 1868. XXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. mares permanentes, la basse température des eaux courantes, sont des conditions défavorables à la multiplicité des espèces. La liste que j'ai dressée comprend une quarantaine de formes; des recherches ultérieures accroitront ce nombre. Je n'ai pu, par exemple, attribuer un nom spécifique à certaines Algues filamenteuses apparte- nant aux genres Spirogyra, Zygnema, Mougeotia, Ulothrix, OEdogo- nium, Vaucheria, Stigeoclonium, parce qu'elles n'étaient pas en état de reproduction au moment de leur récolte. CHLOROSPERMEÆ 1. PLEUROCOCCUS VULGARIS Meneghini. — Sur l'écorce des arbres bordant la route de Tarbes, 21 août 1890; même station, route de Cam- pan, 23 aoùt 1890; sur une clôture en bois au quartier de la Fontaine ferrugineuse, 19 aoùt 1891. Cette espèce est communément répandue dans toute la région. 2. STICHOCOCCUS BACILLARIS Nægeli, form. diametro 3-4,5 p. — Sur l'écorce des arbres de la route de Tarbes, mêlé à l'espèce précédente et à la suivante, 21 août 1890. 3. SricHococcus FLACCIDUS Fr. Gay (Ulothrix flaccida Kützing).— Route de Labassère, sur un mur, 11 août 1890 ; route de Tarbes, sur les arbres, 21 août 1890 ; allée Dramatique, sur un toit de chaume, 28 août 1890; vallon de l'Élysée Cottin, sur un toit de chaume, 26 août 1890; Baudéan, sur un mur humide, 1° septembre 1890; vallée de Lesponne, sur un toit de chaume, 1° septembre 1890. -— Cette plante est très commune; elle forme avec un Cylindrocystis, un Mesotænium et un Glæocystis, que je signale plus loin, le fond de la végétation algolo- gique des toits de chaume : c’est elle qui, généralement, donne aux murs humides leur couleur verte. 4. SCHIZOGONIUM MURALE Kützing (Ulothrix parietina Kützing). — Allée de la Fontaine ferrugineuse, au pied des arbres, 9 août 1890 ; arbres de la route de Tarbes, 21 août 1890; arbres de la route de Cam- pan, 23 août 1890; allées Tournefort à Bagnères sur les Platanes, 20 août 1891. — Cette espèce, moins fréquente que les précédentes, vit presque toujours isolée ou associée au Pleurococcus vulgaris; elle couvre de ses filaments d’un beau vert des surfaces assez étendues. 9. GLŒOCYSTIS RUPESTRIS Rabenhorst. — Allée Dramatique, sur un toit de chaume, 25 août 1890; vallon de l'Élysée Cottin, même station, 26 août 1890. — Commun. 6. GLŒoc. CLEMENTI Rabenhorst. = Vallon de l'Élysée Cottin, Sur un toit de chaume, mêlé à l'espèce précédente, 26 août 1890. — Rare. GAY. — ALGUES DE BAGNÈRES-DE-BIGORRE. XXIX D'autres formes appartenant au même genre ont été encore rencon- trées, notamment dans l'eau au milieu d'Algues filamenteuses; l'ab- sence de données relatives à l'origine ou le faible développement de ces formes ont empêché leur détermination certaine. 7. CHARACIUM APICULATUM Rabenhorst, forma long. 30-32 p., lat. 12 u. -- Route d'Uzer, ruisseau dans une prairie, 21 aoüt 1890. 8. CHAR. LONGIPES Rabenhorst. — Allée Dramatique, sur un toit de chaume, fixé aux filaments du Stichococcus flaccidus, 25 août 1890. — Toutes les espèces connues de Characium sont aquatiques; on n'avait signalé encore, que je sache, de semblable station pour aucune d'elles. 9. ŒpoconiuM... — J'ai rencontré plusieurs espèces de ce genre; aucune n'offrait d'organes reproducteurs et ne pouvait être, par suite, déterminée spécifiquement. = Ruisseau de la fontaine des Fées, 18 aoüt 1890; chemin de la Côte allant aux Palommières, dans les fossés, 19 août 1890 et 11 août 1891; canaux d'irrigatien et ruisseaux le long de la route de Tarbes, 2 septembre 1890; pic de Lhéris, fontaine de l'hôtellerie, 4 septembre 1890. 10. TRENTEPOHLIA AUREA Martins. — Route de Labassère, sur des roches schisteuses, 11 août 1890. 11. CLADOPHORA GLOMERATA Kützing. — Vallée de Lesponne, dans les ruisseaux, 1° septembre 1890. 12. CONFERVA BOMBYCINA Agardh et C. TENUISSIMA Fr. Gay. — J'ai retrouvé diversement mélangées plusieurs des formes qu'on range sous ces noms, à savoir : form. genuina Wille, form. minor Wille et celle que j'ai appelée C. tenuissima (in Recherches sur le développement et la classification de quelques Algues vertes, 1891, p. 34); les exem- plaires recueillis sont les suivants : 1° Conferva bombycina, f. genuina : fossé au bord de la route de Labassère, 11 août 1890. 2 C. bombycina, f. genuina et C. tenuissima : mème habitat. 3° C. bombycina, f. genuina et f. minor et C. tenuissima : ruisseau Sur la colline du camp de César, 12 août 1890. 4° C. bombycina, f. diam. 9-12 p (genuina ou major?) et C. tenuis- simu : fossé au bord de la route d’Uzer, 21 août 1890. 13. ULorarix suBTILIS Kützing. — Fossé au bord de la route de Labassère, 11 août 1890; ruisseau d’eau vive mêlée d'eau sulfureuse près de la fontaine de Labassère, 22 août 1890. 14. STIGEOCLONIUM... — Je n'ai rencontré que des exemplaires trop jeunes, dont la détermination eût été incertaine. — Vallée d'Uzer, ruis- seau, 21 août 1890 ; ruisseau près de la fontaine sulfureuse de Labassère, XXX SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. mélé avec l’Ulothrix précédent et des thalles de Beggiatoa, 22 août 1890; pic de Lhéris, fontaine de l'hôtellerie, 4 septembre 1890. 15. VAUCHERIA... = Les échantillons étaient stériles. — Vallée de Campan, 23 août 1890. 16. SPIROGYRA PORTICALIS Cleve. =Ê Fossé au bord du chemin de la Côte, 11 août 1891. 17. SPIROGYRA SETIFORMIS Kützing. — Fossé sur la route d’Uzer, 21 août 1890. 18. SPIROGYRA... = D’autres formes n’ont pu être dénommées à cause de l'absence d'organes reproducteurs. — Fossé au bord du chemin de la Côte, 19 août 1890 (grosse espèce à 3 spires); fossé sur la route d’Uzer, 21 août 1890 (petite espèce à 1 spire); ruisseau sur la route de Tarbes, 2 septembre 1890 (1 spire). 19. ZYGNEMA... — Échantillons indéterminables. — Fossé au bord de la route de Labassère, 11 août 1890 ; ruisseau sur la route de Tarbes, 2 septembre 1890. 20. MouGeoTiA...— Plusieurs espèces, parmi lesquelles très pro- bablement le Mougeotia genuflexa et des formes de la section Stauro- spermum, mais détermination incertaine. — Fossé sur la route d'Uzer, 21 août 1890; ruisseau sur la route de Tarbes, 2 septembre 1890; pic de Lhéris, fontaine de l'hôtellerie, 4 septembre 1890 (2 espèces) ; fossé et talus suintant sur le chemin de la Côte, 11 août 1891. 21. Cycinprocysris crassa De Bary. — Vallon de l'Élysée Cottin, sur un toit de chaume, 26 août 189); vallée de Lesponne, même station, 1” septembre 1890. 22. CyLINDROCYSTIS BREBISSONIHI Meneghini. — Talus suintant sur le chemin de la Côte, 11 août 1891. 23. MEsoræÆnIUM violascens De Bary. — Allée Dramatique, toit de chaume, 25 août 1890; vallon de l'Élysée Cottin, même station, 26 août 1890. 24. Peniuu Dicirus Brébisson. — Fossé au bord du chemin de la Côte, 19 août 1890. 25. PENIUM TRUNCATUM Ralfs. — Talus suintant sur le chemin de la Côte, 11 août 1891. 26. CLOSTERIUM MONILIFERUM Ehrenberg. — Fossé, au bord de la route de Labassère, 11 août 1890. 27. CLOSTERIUM LEIBLEINH Kützing. — Fossé au bord du chemin de la Côte, 11 août 1891, GAY. — ALGUES DE BAGNÈRES-DE-BIGORRE. XXXI 28. CLOSTERIUM AFFINE. - Cellula magna, fusiformi, dorso con- vexa, ventre plana, apicibus truncatis fere planis, 6-8 p. latis; mem- brana levi, sutura media distincta; chloroleucita- rum tæeniis radiatis 8-10, pyrenoidibus numerosis sparsis; vacuolis apicalibus indistincte limitatis, circiter 20 cristallia foventibus. Cell. lat. circi- ter 60u, long. ad 500 y. — Affinia: Clost. lanceola- tum, compactum, acerosum, Lunula. — Fossé au bord de la route d’ Uzer, 21 août 1890. 29. COSMARIUM NÆGELIANUM Brébisson. — Chemin de la Côte, fossé et talus suintant, 11 août 1891. 30. Cosmarium PsEUDOBOTRYTIS Fr. Gay forma py- renaica. — Minore, elongato, lat. 12 u, long. 284, chloroleucita in utraque semi-cellula 8-radiata. — Fossé au bord de la route de Labassère, 11 août 1890. 31. COSMARIUM cÆLATUM Ralfs. var. spectabile Nordstedt (Cosmarium spectabile De Notaris). — Fossé au bord de la route d'Uzer, 24 aoùt 1890. 32. COSMARIUM CÆLATUM Ralfs. var. spectabile Nordst., forma elongata. — Minore, elongato, lat. 25 u., long. 36u. — Chemin de la Côte, talus suintant, 14 août 1891. 33. COSMARIUM BIGORRENSE. — Cellula parva, e fronte visa oblonga, long. 38-40 u, lat. 22-24u, pro- funde constricta, incisura media angusta-lineari, isthmo 4u crasso ; semicellulis subtrapezoideis, utro- que margine laterali bisinuatis, sinubus amplis, sinu superiori profundiori, utrinque angulo basali Closterium affine. Gross. 250. rolundato, medio obtuso, superiori subapicali acuto, apice late ro- tundato, vix sensim undulato. Cell. elatere et vertice visa elliptica. Chloroleucita in utraque semicellula unica, 4-ra- diata, pyrenoide unico. Zygosporis ignotis. — Cette espèce par la forme de ses bords latéraux rappelle l'Euastrum elegans form. cebennensis Fr. Gay; elle en diffère par l'absence du sinus apical (Conf. : Fr. Gay, Conjuguées, p. 53, t. I, fig. 6). — Chemin de la Côte, talus suintant, 11 août 1891. 34. COSMARIUM QUADRATUM Ralfs. — Fossé au bord de la route de Labassère, 11 août 1890. Cosm. bigorrense. Gross. 500, 35. Cosmarium Borryris Meneghini. — Fossé au bord de la route XXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. d'Uzer, 21 aoüt 1890; fossé et talus suintant sur le chemin de la Côte, 14 aoüt 1891. 36. STAURASTRUM PUNCTULATUM Brébisson. — Fossé au bord de la route de Labassère, 11 août 1890. 37. STAURASTRUM PUNCTULATUM Bréb. forma crassa. — Semicellulis e fronte visis ellipticis, angulis late rotundatis; e vertice visis trigo- niis, lateribus rectis, angulis late ro- tundatis. Cell. long. 30 p, lat. 25 p, isthm. crass. 10 u. Zygosporis acu- leatis, aculeis subulatis integris. — Cette forme rappelle la variété ellip- ticum Maria Lewin, mais en diffère par les angles largement arrondis des demi- cellules vues par Je haut. Son profil ainsi que la forme des zygospores la rapprochent du St. orbiculare Ralfs; elle s'en distingue par ce que la membrane de ce dernier est glabre et son sommet Staurastrum punctulatum for.crassa à les trois côtés plans. Les zygospores et zygospore. — Gross. 500. du St. punctulatum type ont, d’après les auteurs, des aiguillons bifurqués. — Talus suintant sur le chemin de la Côte, 11 août 1891. MYXOPHYCEÆ 38. DESMONEMA WRANGELn Bornet et Flahault, form. trichomatibus usque ad 15 x crassis. — Les trichomes de la forme type ne dépassent guère 10 p. — Ruisseau près de la fontaine de Labassère, 22 aoûl 1890. 39. Nostoc commune Vaucher. — Vallée de Lesponne, 1* septembre 1890. M. l'abbé Miégeville fait à la Société la communication sui- vante : ÉTUDE DE QUELQUES PLANTES DES PYRÉNÉES CENTRALES, par M. l'abbé MIÉGEVILLE. Tout porte à croire que nos Pyrénées renferment quelques richesses florales, qui ont échappé à tant d’explorations dont elles ont été l'objet. J'ose espérer que cette étude en fournira une preuve péremptoire. Mais, avant d'entrer en malière, il ne sera pas hors de propos de rap- MIÉGEVILLE. — QUELQUES PLANTES DES PYRÉNÉES CENTRALES. XXXIII peler le programme dans lequel j'ai voulu toujours me circonscrire. Ce programme m'a été suggéré par une phrase du célèbre docteur Gubler, consignée dans le Bulletin de la Société botanique de France. « Si je » crois, dit-il, devoir protester, après d'illustres devanciers, contre l'in- » troduction d'un grand nombre d'espèces naturelles dans le Catalogue » de nos Flores, je me garderais bien de demander la suppression de » toutes les formes décrites; je les accepte sans peine, à la condition » de les catégoriser et de leur assigner leur véritable rang dans la » nomenclature. Les considérer comme non avenues, ce serait nier le » résultat de l'observation; les ranger purement et simplement sous > une même dénomination spécifique commune, ce serait, selon moi, » établir la confnsion, au lieu de faire de la synthèse (1). » Il faut donc admettre, avec le D" Gubler et avec tout le monde, qu'une tendance exagérée, ou à subdiviser indéfiniment les types Linnéens, ou à les maintenir exclusivement, constitue le même danger sérieux pour notre belle science. Il faut admettre qu’à ce double point de vue la botanique descriptive attend une amélioration, et que le mouvement analytique qui la prépare, an lieu d’être enrayé, doit être maintenu à la condition d’être gouverné par la règle d’une sage synthèse qui en pré- vienne les écarts. Il me semblerait que la méthode la plus sûre consis- terait à fondre les principes vrais des deux écoles, de l’école ultra-ana- lytique et de l’école ultra-synthétique, en rejetant ce qu’elles ont d'exagéré. La vérité est comme la vertu; elle a peur des extrêmes. Qu'il me soit aussi permis de faire observer que, si j’adopte des noms particuliers pour des plantes inconnues ou inédites, ce n’est que dans le but d'éviter la confusion à laquelle une distinction purement numé- rique m’exposerait. On voudra bien n’y voir que des jalons qui doivent me diriger dans mon travail. Je n’entends nullement présenter comme définitive une nomenclature qui n’est pour moi qu’un recours provi- soire. : Quant à l’ordre de mes études, il m'est indiqué par la série des familles naturelles, généralement adoptée. Conformément à l'usage des anciens maitres, pour donner à mes dessins des touches plus précises et plus nettes, je traduirai mes descrip- tions en latin. CRACCA SPLENDENS Monicot et Miégeville. — Flores 18-30, albo-lutescentes, ordinati in racemum subeylindricum, dem um laxum et longissimum, adæquan- tem folium aut paulisper excedentem. Calyx, tubulo basi non gibbo munitus, oblique truncatus apice; dentibus large membranaceo-albidis, inferioribus lineari-lanceolatis, superioribus triangularibus et brevioribus. Vexillum alas (1) Voyez le Bulletin, t. IX, p. 198. c T. LIXVIH. y XXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. obtusas œquans, obovale, apice emarginatum, ungue longius, adscendens et retroflexum, ab ungue introflexo quadam contractione sejunctum. Carina mutica. Androceum et gyneceum albida, antheris ochroleucis, apice styli et stigmate pubentissimis. Legumen, semina et hilum, perfecta evoluta, desiderantur. Folia imparipennato-cirrata, foliolorum 12-15 jugis, et cirro ramuloso. Foliola sublineata, apice contracta et tenuiter acuminata, fere duplo longiora quam illa Craccæ majoris Franken. Stipulæ semi-sagittatæ, sublineares et obtusius- cule. Caules scandentes. Planta perennis, plus minusve virens-albescente- villosa. Floret in Pyrenœis centralibus, in valle vulgo dicta vallée d'Aure, prope civitatem nuncupatam Guchen. — Maio-julio. M. Monicot, propriétaire à Guchan, canton de Vielle-Aure, se livre, depuis quelques années, à l'étude des plantes de sa localité. Les résul- tats les plus précieux ont déjà couronné ses explorations. Il a découvert, en juin 1890, le Lathræa Squamaria L., que nos Flores classiques n’avaient encore signalé que dans les Pyrénées orientales et occiden- tales. C’est à mon excellent et dévoué correspondant que nous devons le C. splendens, auquel nos confrères en herbe (omnis comparatio claudicat) s'empresseront sans doute de souhaiter la bienvenue et de faire l’accueil le plus cordial. Notre superbe Papilionacée croît en com- pagnie du C.‘major Franken., à quelques mètres des riantes prairies arrosées par la rivière de la Neste, sur le talus de la route de Guchen à Vielle-Aure. CORONILLA RUPESTRIS Nobis. = Racemus floriferus, umbellatus et peduncu- latus; umbellulo 3-7-floro, subgloboso et pedicellato : pedicellis tubulo calycis subæqualibus : pedunculo plus minusve superante folium, rarius adæquante. Calyx campanulatus, 2-labiatus et 5-denticulatus : denticulis obtusiusculis et ciliatis, duobus labii superioris coalitis, et tribus labii inferioris longioribus. Petala striata; limbo inferiore subito attenuato, circulatim intraflexo, tubuli formam exhibente. Vexillum cordate emarginatum apice,alas obtusas et carinam acutam tegens, et ab illis pulchre separatum. Stamina diadelpha (9,1); antheris ellipticis, ochroleucis. Legumen gracile, demum in articulos 3-5-spermos sece- dens. Folia imparipennata, 3-8 foliorum jugis instructa : foliolis glabriusculis, obovatis, summis sæpius longioribus, non cartilaginoso-hyalino, sed fulvo et opaco margine cinctis, rotundatis in utraque extremitate, apice emarginatis; emarginatura acumine puberulo munita. Stipulæ integræ, ovato-lanceolatæ, apice ciliatæ. Caules flexuosi, fulvi, cicatricibus stipularum et foliorum deci- duorum signati, circulatim jacentes, umbellulis floriferis adscendentibus, ultra modum ramosi; ramulis et ramusculis striatis et inordinate dispositis. Radix repens, parce fibrillosa. Planta suffruticosa, 1-2 decimetra metiens; flores pulchre lutei. | Floret in Pyrenæis centralibus; in subalpinis, martio-junio ; in alpinis, julio- septembri. — CCC. MIÉGEVILLE. — QUELQUES PLANTES DES PYRÉNÉES CENTRALES. XXXV Cette plante surabonde dans les Pyrénées centrales. De nombreux échantillons du grèle sous-arbrisseau, récoltés dans des sites fort éloi- gnés les uns des autres, dormaient parmi mes collections depuis une trentaine d'années, attendant d'heure en heure le signal de l'appel à la vie taxinomique. Le C. rupestris mêle ordinairement ses touffes avec celles du C. mi- nima L.; et cette particularité a pu être la cause qui aura fait confondre ces deux espèces. Le C. rupestris est essentiellement saxatile; je ne l'ai récolté sur le sol que dans les pelouses méridionales et sèches du vallon de Héas, dominées par les tours très élevées de Lieusaubes et de Camp-Long. Tout observateur, qui voudra se donner la peine de comparer les éléments organiques du C. rupestris avec ceux des Coronilla signalés dans les Alpes et les Pyrénées par nos auteurs classiques, finira par se convaincre que, si le nôtre a quelques liens de parenté avec ses aïeux, il a aussi bien des caractères qui l'en distinguent. PLANTAGO COLLOPUBENS Nobis. = Spica compacta, glabriuscula nigrito- rubello- et albido-variegata, subsessilis, demum pedunculata. Bracteæ duplo longiores quam latiores, lanceolatæ, acutæ inferne herbaceæ, superne sca- rioso-hyalinæ, desinentes in acumen lineare, basi rubellum, albidum apice. Folia patente rosulata, ovali- aut sublineari-lanceolata, leviter attenuata in utraque extremitate, villosa, plus minusve denticulata, 3-4-nerva, obtuse acu- minata, emergentia ex collo maximo, epigæo, sublignoso et piloso, unde nomen. Scapi 1-4 in quocumque individuo, striati, adscendentes, dense tomen- tosi, 3-5 centimetra habentes, demum excedentes folia. Radix perpendicularis- fibrosa, fibrillis nigrescentibus et perpendicularibus. Planta nana; in Pyrenæis, minima hujus generis. j Crescit in Pyrenæis, juxta urbem nuncupatam Tarascon (Ariège), et proba- biliter alibi. — Maio-julio. Le Plantago monosperma Pourr. a quelques points de similitude avec notre P. collopubens. Il a, comme le P. collopubens, la taille petite, les feuilles étalées en rosette et la racine pivotante; mais il s'en sépare nettement par ses bractées plus larges que longues, suborbiculaires et échancrulées au sommet, par le duvet plus épais et d'un blanc presque argenté de ses feuilles, et par ses hampes arrondies, non striées, L'un et l’autre recherchent les sites secs et rocheux, mais le P. monosperma ne descend jamais des plus hautes cimes de nos montagnes, et rien ne prouve que le P. collopubens s'élève au-dessus du premier étage de la chaine. Le P. collopubens se distingue de tous ses confrères par la singularité de son collet très velu et proportionnellement énorme. Il est commun dans les ruines du vieux château de Quié, adjacent à la ville de Tarascon (Ariège). C'est là que je le découvris, au mois de mai de l’année 1863, XXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. en compagnie du Micropus erectus, du Festuca duriuscula (type) et du Bromus tectorum. FESTUCA SURCULOSA Nobis. — Panicula erecta, oblonga, laxa, subunilate- ralis, viridi, albo et læte violaceo variegata (1), et ramosa; 4-13 ramuli, plus minusve longi, flexuosi, basi nudi, pro more solitarii, raro 2-4 congregati, ùnica, rarius 2-4 spiculis muniti. Spiculæ planæ, oblongæ, laxiusculæ, 3-6-floræ. Panicularum et spicularum rachis asperulus. Glumæ ovales, acutæ, inæquales, exterior 1-nerva, et interior 3-nerva, nervis lateralibus incompletis. Glumella inferior lanceolata, 5-nerva, nervis lateribus imperfectis, terminata acumine brevi et tenuissino; superior angusta, sublineata, albido-scariosa ; margi- nibus herbaceis et apice ciliatis. Folia erecta, planiuscula ante eradicationem demum filiformia, striata, et basi culmi fasciculata. Culmus 2-3 decimetra metiens, obtuse striatus, lævis, plus minusve basi subarcuatus, et subito ad- scendens. Radix fibrosa, emittens radicellas fusco-nigras, et multos stolones 1-2 decimetrorum, plerosque hypogæos. Notandum est hos stolones hypogæos inter se discrepare : alii pulchre nodosi semper subterranei manent, alii in parvulum foliorum fasciculum epigæum desinunt. Planta 2-3 decimetrorum, cespitosissima. Crescit in Pyrenæis sitis inter vallem dictam Les Eaux-Bonnes, et valles nuncupatas Azun et Argelès. — Maio-augusto. L'observateur qui contemple vivant et sur pied le F. surculosa ne peut le confondre avec aucun de ses congénères. Celte Graminée a dans ses traits des linéaments caractéristiques qui la font reconnaitre facile- ment au milieu de la foule. Le F. surculosa a pour aire de végélation le massif montagneux, compris entre la vallée des Eaux-Bonnes (Basses-Pyrénées), et les vallées d'Azun et d'Argelès (Hautes-Pyrénées). Il foisonne dans les pelouses fraiches et les terrains graveleux dominés par les rochers qui donnent naissance au Petrocoptis pyrenaica Braun, au Wallrothia tenuifolia DC. et au Lithospermum Gastoni Benth. L'intéressante Graminée gisait parmi mes collections, depuis trente ans, sous le nom de Festuca violacea Gaud. La nouvelle étude à laquelle Je viens de la soumettre m'a fait douter de l'exactitude de cette déter- mination; la Société voudra bien me permettre de lui en exposer briève- ment le résultat. Les organes constitutifs du F. violacea Gaud. et de notre F. surculosa ne me paraissent pas identiques. Ils sont dans l'un quelconque, tantôt plus grands, tantôt moindres que dans l’autre. La nature et la longueur relativement énorme des stolons de la Glumacée des Pyrénées, Sa taille plus svelte et plus haute, sa panicule d’un beau violet plus clair, ses (1) Il perd son beau facies en vieillissant. MIÉGEVILLE. — QUELQUES PLANTES DES PYRÉNÉES CENTRALES. XXXVII feuilles plus fines, forment un contraste facile à saisir avec les organes correspondants de la Glumacée des Alpes. Possesseur de nombreux échantillons de F. violacea Gaud. provenant du département de l'Isère, j'en envoie quelques-uns à la Société, en la priant de bien vouloir les confronter avec ceux du F. surculosa du département des Hautes-Pyrénées. Peut-être lui suffiront-ils pour juger en dernier ressort dans l'intérêt de la science, que nos Graminées constituent, non deux formes d'une espèce seulement, mais deux espèces bien distinctes. Festuca singularis Bordère et Miégeville (1).-- Panicula, vix !-uncialis, spiciformis, subunilateralis, ramulosa ; 5-8 ramuli, solitarii, raro basi geminati, gerentes unicam, raro duas spiculas pedunculalas, pedunculis brevioribus Spiculis; rachi pedunculorum et spicularum asperulo. Spiculæ compressæ, obovales, acute, 2-4-flore. Glumæ et glumellæ potius rugis quam nervulis exarate. Glumæ inæquales, lanceolatæ, obtusiusculæ, et apice ciliatæ. Glu- mellæ æquales, sublineatæ, ciliatæ marginibus; inferior, viridi-, albido-, et parce violaceo-variegata, et apice munita arista subito erumpente, et superior 2-denticulata; denticulis ciliatis et longiusculis. Folia virentia, capillaria, lævia, tenuissime canaliculata, canaliculi marginibus minute albido-serratis; illa surculorum et basilaria, extra caulem nata, pluries dichotoma; caulina simplicia et breviora. Vaginæ pulchræ et numerosæ : basilares albidæ et mu- nitæ ligula apice lacerata; caulinæ multo longiores, apice albescentes, nun- quam scissæ, et ligula carentes; culmi erecti, filiformes, instructi nodulo a basi parum distante, obtuse striati et læves. Pars colli superior sustinens surcu- lorum fasciculos parce foliatorum, densos, circulatim ordinatos, et veteribus vaginis tectos; colli pars inferior emittens radicellas nigrescentes, et centrum hypogæum colli parturiens radicem perpendicularem, crassam, fere nudam, radicellis supra dictis longe lateque involucratam. Fasciculi steriles surcu- lorum numerosiores; surculi fertiles, pleramque caulem unicum floriferum producentes. Planta 3-10 centimetrorum, valde cespitosa. Crescit in Pyrenæis centralibus, in vaile Barèges, prope Gèdre el Gavar - nie, in faucibus vulgo nuncupatis la Hourquette de Camp-bieil, julio-sep- tembri. M. Bordère, de Gèdre, m'avait envoyé, peu de temps avant son décès, un frêle Festuca, découvert par lui dans le col très élevé de Camp-vieil, avec prière de le voir de près. La Providence m'ayant mis dans l impos- Sibilité de lui faire parvenir le résultat de mon étude, je me suis cru obligé de la communiquer à la Société botanique de France, autant pour 1 S $ i de F. singularis et de Coronilla rupestris, (1) Pour se procurer des échantillons de g nel s'adresser à M. Suberville-Bordère, à Gèdre, par Luz-Saint-Sauveur ( XXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. rendre hommage à la mémoire et au mérite de mon ancien ami que pour être utile à la science. Si l'on se contente de jeter un coup d'œil général sur le F. singu- laris, on le prendra sûrement pour un chétif rejeton de quelqu'une de nos belles espèces alpines, comme je l'ai fait moi-même de prime abord; mais, en l'examinant avec une attention minutieuse, on finit par se persuader qu'il constitue un personnage assez curieux et vraiment singulier. Sa structure épigée et hypogée, sa racine pivotante, ses gaines exceptionnelles, et la dichotomie de ses feuilles, sont des parti- cularités qui en font un être à part, bien différent de ses parents et de ses congénères. Festuca saxifraga (F. duriuscula L. forma pyrenaica). — Panicula erecta, subpatens, subunilateralis, ramulosa-4-9; ramuli inferiores 2-3 con- gregati, superiores pro more solitarii. Spiculœ ellipticæ, compressæ, peduncu- late, 3-7-floræ; pedunculis brevioribus, raro longioribus spiculis, floribus laxe imbricatis. Rachis ramulorum et spicularum aspera. Glumæ et glumellæ longissimis ciliis indutæ. Glumæ inæquales, exterior 1-nerva, anterior 3- nerva, nervo medio canaliculato, lateribus incompletis : glumellæ subæquales, inferior 5-nerva obscure et in aristam asperulam secedens; superior longe 2-dentata. Folia viridi-glauca, erecta aut extrinsecus curvata, marginibus convolutis, non carinata, teretia, rigida, pungentia, lævia. Culmi erecti, rigidi, leves, apice striatuli, nodosi; nodulis sitis in duplici media, aut in dupliei tertia parte superiore. Radix fibrillosa, fibricellis tenuibus et fusco-nigris- Planta 1-3 decimetrorum, indigeste cespitosa. Crescit in regione subalpina Pyrenæorum centralium, maio-julio, et in re- gione alpina, julio-septembri. Le Bulletin de la Société botanique de France, tome X, page 86; mentionne cette Graminée sous le nom de Festuca indigesta Boissier. M. Duval-Jouve, auquel je l’envoyai sur ces entrefaites, eut l’obligeance de m'écrire que ce n’était pas le Festuca du Canigou, appelé par le botaniste suisse F. indigesta, F. duriuscula var. e. En face d’un tel contradicteur, il fallait bien déposer les armes et battre en retraite. Il fallait retirer la première détermination et en rechercher une autre. C’est ce que je viens de faire, et, si j'ai osé substi- tuer le nom de F. saxifraga à celui de F. indigesta, c'est que notre plante est exclusivement saxatile, et que très souvent elle croît en com- pagnie du Silene saxifraga DC. et du Saxifraga nervosa Lapeyr- L’éminent agrostographe, en niant l'identité du F. saxifraga avec le F. indigesta Boiss., n’a pas exilé le F. saxifraga du groupe durius- cula, dont il a les caractères typiques. Si je ne me trompe, on peut sans trop de témérité la publier comme une forme inédite du F. durius- cula L., à titre de variété, sinon à titre de sous-espèce. FLAHAULT. — LA QUESTION FORESTIÈRE. XXXIX L'aire de végétation du F. saxifraga est très étendue; elle comprend toute la zone subalpine et toute la zone alpine des Pyrénées centrales. M. Ch. Flahault fait la communication suivante : LA QUESTION FORESTIÈRE, par M. Charles FLAHAULT. Au moment oü nous allons entreprendre ensemble l'exploration bota- nique de l'ane des régions réputées les plus riches de notre territoire, il ne me parait pas inutile d'appeler incidemment l'attention de nos confrères sur une question quiintéresse la botanique, mais qui présente en même temps un intérêt économique et social. Étudier les modifica- tions qui se sont produites depuis les temps historiques ou qui se pro- duisent de nos jours dans la composition de la flore, n'est-ce pas faire de la géographie botanique? S'il nous est souvent impossible de déter- miner la date d'apparition de telle ou telle espèce herbacée, si nous ne pouvons songer, d'ordinaire, à suivre pas à pas les voies par lesquelles se sont faites les immigrations, à déterminer les procédés suivant lesquels s'étend ou se restreint l'aire des espèces, quelques-unes pour- tant présentent à cet égard des conditions favorables; ce sont les végé- taux arborescents. Nous pouvons suivre quelques-uns d'entre eux, depuis la période pliocène, oü plusieurs de nos espèces apparaissent pour la première fois, à travers les oscillations climatériques de la période glaciaire, jusqu'à nos jours. Leur détermination est certaine; dès l'époque pliocène, le Hêtre (Fagus silvatica) avait sa place dans nos forêts; à la même époque, le Laurier (Laurus nobilis) vivait, comme aujourd'hui, aux environs de Marseille; à la même époque le Pin syl- vestre, le Mélèze, plusieurs de nos Sapins exislaient déjà, spécifiquement inséparables des espèces que nous connaissons. On commence à se rendre un compte exact des épreuves auxquelles ces espèces ont été soumises et des migrations qu'elles ont subies. ; Mais de nos jours aussi la flore arborescente subit des modifications plus ou moins profondes qui ont peut-être une influence sur la réparti- tion des espèces herbacées. Ce qui est certain, c'est que les modifications introduites depuis les temps historiques par la volonté de Phomme ont une importance sociale et économique sur laquelle je prends la liberté d'appeler votre atten- tion; elle ne saurait plus échapper à un esprit attentif et préparé à l'observation des faits que je vais vous signaler. Vous pourrez les con- Stater autour de vous dans chacune de nos excursions. i Il serait superflu de parler à des botanistes de l'adaptation précise XL SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAL 1891. des espèces aux conditions de sol et de climat, mais il importe de mon- trer quel résultat l'on atteint en méconnaissant les lois de la nature, en troublant l'harmonie qui y règne. Le bassin de la Méditerranée nous en fournit un exemple frappant. A mesure que les populations y sont devenues plus nombreuses, l'homme a dü demander à la terre des produits plus abondants. Du sommet des montagnes, où il trouvait des prairies naturelles, il descen- dit peu à peu avec ses troupeaux dans la forêt et en abaissa successive- ment les limites; d'autre part, il étendait ses cultures et s'élevait sur les flancs des montagnes jusqu’au niveau qu’atteignaient les pâturages. La zone des forêts disparaissait. Il est à peine douteux aujourd’hui que, tout autour du bassin médi- terranéen, la ruine successive des empires mait été la conséquence immédiate de l'abus de la vie pastorale. Cette conviction s’est emparée de l'esprit d’un grand nombre d'hommes de premier ordre : ils y sont arrivés par l’observation directe des faits qui se produisaient chaque jour sous leurs yeux. Bernard Palissy, Buffon, de Saussure, Al. de Humboldt, Boussingault, Viollet-le-Duc, ont exprimé la même pensée sous diverses formes ; nous pouvons la résumer en quelques mots avec Baudrillard : « La destruction des forêts est le signe précurseur de la décadence des nations. » De l'Espagne à la Palestine et à l'Egypte, l’histoire et la géographie répètent la même leçon : la forêt livrée aux troupeaux est bientôt détruite ; les montagnes sans forêts sont bientôt privées de vie, elles étendent le désert autour d’elles. Un érudit bien connu, Alfred Maury, a écrit l’histoire des anciennes forêts de la Gaule et de leur disparition ; nous n’avons pas à remonter aussi haut, qu'il nous suffise de rappeler quelques chiffres de statistique moderne : En 1795, le Domaine possédait en France.... 2.592.706 hectares de forêts. En 1820 — 1.214.556 on PRE = 993.540 - Aucune aliénation n'a été faite depuis 1870. Les hommes éclairés connaissent tous aujourd'hui les conséquences désastreuses du déboisement des montagnes. A mesure que les forèts disparaissent des pentes, les fleuves perdent la régularité de leur cours; à peu près desséchés durant les beaux jours, ils subissent des crues subites et désastreuses pendant les orages, détruisent les villes et ruinent à jamais les campagnes. Les sources taries laissent à sec le lit des rivières, qui cessent d'arroser les cultures; les crues emportent les terres fertiles et laissent à leur place le roc nu ou des grèves de galets. FLAHAULT. — LA QUESTION FORESTIÈRE. XLI Les observations ne sont que trop faciles à faire sur le mécanisme de ce phénomène tout autour de la Méditerranée. En dehors des inonda- tions qui prennent l'importance d'un désastre national, comme nous les voyons, chaque année, plus fréquentes et plus redoutables, ravager les vallées, des Alpes aux Pyrénées, on peut observer l'effet destructeur des pluies sur n'importe quelle pente dénudée. Le moindre thalweg, le moindre sillon de la montagne se comporte d'une manière bien diffé- rente suivant que les pentes qui le bordent sont dénudées, boisées ou gazonnées, Si elles sont couvertes de végétation, la pluie s'écoule avec une lenteur relative, sans perdre sa limpidité, filtrant en partie à tra- vers le sol herbeux ou couvert de feuilles sèches, qui devient spongieux; si les pentes sont nues, les eaux s'écoulent immédiatement, et, pour peu que le sol soit friable, elles se colorent et deviennent boueuses; en quelques instants le ruisseau grossit et roule ses cailloux. Tout près d'ici, le ruisseau du Ravanet, qui descend du vallon de Valbonne et dont tous les bords sont boisés, ne cause aucun dégât et ne ronge jamais ses rives ; les cultures maraichères couvrent des alluvions, séparées du lit du ruisseau par un mur de pierres sèches d'un mètre de hauteur. Le ruisseau de la Massane, qui descend de la même montagne vers le Nord, est torrentiel et parfois dévastateur; son lit, large de 10 à 20 mètres, est couvert de blocs qui descendent à chaque crue, ravagent les cultures et menacent les maisons. L'usine de Paulilles, près de Banyuls, a été sérieusement menacée déjà par un torrent qui se forme sur les pentes du pic de Taillefer. Ces pentes occupent pourtant une surface cinq ou six fois inférieure à celle du ruisseau de Valbonne; les deux bassins sont situés à quelques centaines de mètres l’un de l’autre, avec les mêmes expositions, dans des conditions semblables en tout point, si ce n’est par l’état boisé d’un côté, dénudé de l'autre. Les tor- rents des Alpes et des Cévennes en offrent de nombreux exemples. Des observations plus précises encore peuvent être faites sur les con- Séquences immédiates du déboisement. On sait aujourd'hui, à n'en plus douter, que, dans un même ravin, les pluies torrentielles produisent des effets bien différents sur les deux rives, suivant qu'elles sont boisées ou dénudées. Parmi les affluents de l'Ardèche, il en est un, le ruisseau de Fontaulière, qui a seulement 24 kilomètres de cours. Lui-mème reçoit quelques affluents descendant directement des flancs escarpés des mon- tagnes; Pun d'eux, le torrent de Pourseilles, vient s'unir à la Fontaulière après avoir traversé le bourg de Montpezat. La rive gauche de ce lorrent a été acquise par l'État et reboisée en 1882, pour conjurer le danger qui menaçait le bourg à chaque crue; la rive droite est restée dans l'état oü elle était alors. Neuf années de protection ont sufíi pour transformer les berges de la rive gauche ; en septembre 1891, les pluies XLII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. se sont écoulées claires et limpides le long des pentes sans entamer le sol, sans emporter un barrage, sans rouler un rocher. Sur la rive droite, au contraire, l'eau a pris comme lit les sentiers habituellement suivis par les troupeaux; les rochers ont suivi les pierres et le sable le long de ces sillons transformés en ravines profondes. L'un de ces sentiers, partant du hameau du Faud vers les hauteurs, estdevenu le lit d'un torrent qui a écrasé une maison sous une avalanche de rochers, enlevé le pont auquel aboutissait le sentier, détruit le pont de Montpezat, emporté tous les jardins et quelques maisons de ce bourg; il a menacé pendant quelques heures les malheureux habitants d'une destruction complète. Ces observations indéfiniment multipliées depuis un demi-siècle ont permis de formuler d'une manière précise le mode d'action des pluies sur les pentes de nos montagnes. Il a été formulé avec beaucoup de netteté et démontré dans tous ses détails par M. Demontzey; l'ouvrage qu'ila consacré à cette question devrait être dans les mains de tous ceux qui s'intéressent à la conservation de nos richesses nationales. « Chaque jour des terrains cultivés sont entrainés ou recouverts; le pays s'appau- vrit, la population diminue, et l'étranger qui passe reste convaincu que, si l'on ne se hâte, ce triste pays témoignera par ses ruines que la France l'a oublié ». C'est ainsi que s'exprimait en 1872, au sujet des torrents des Alpes, un jeune ingénieur trop tôt enlevé à la science, M. Gésanne. Depuis qu'il parlait ainsi, beaucoup d'efforts ont été faits, des amé- liorations locales ont été réalisées; on a définitivement mis à l'abri des ravages quantité de bourgs et de villages de la frontière d'Italie à celle d'Espagne; mais il reste encore beaucoup plus à faire. Bien plus, tandis que l'administration des Forêts, avec un zèle, qu’on'ne saurait trop louer, poursuit patiemment son œuvre partout oü la loi le lui permet, la destruction se poursuit dans toutes les vallées du bassin méditerranéen avec une effrayante rapidité. Les abus du pâturage sont extrêmes; les montagnes reçoivent chaque année des troupeaux transhumants, affamés par un long voyage, et en quantité tout à fait disproportionnée avec la production des herbes qui doivent les nourrir. Aussi, les troupeaux ne Se contentent-ils pas de dévorer jusqu'aux racines toutes les plantes herbacées; les moutons eux-mêmes rongent les branches et les feuilles des Hètres, en déchirent l'écorce et finissent par les tuer. AM Les communes auxquelles appartiennent en grande partie les terrains de montagnes cherchent à se créer des revenus immédiats; elles se 8gaï- dent de révéler aux propriétaires de la plaine l’appauvrissement des her- bages, les bergers aident leurs troupeaux à entamer les bois qui restent encore, et ainsi la limite des arbres tend à s’abaisser toujours et les versants de nos montagnes sont toujours plus dépouillés. FLAHAULT. — LA QUESTION FORESTIÈRE. XLHI Aussi les désastres causés par les inondations sont-ils toujours plus fréquents. Chaque année, entre les premiers jours de septembre et le 15 octobre, la France s'alarme en apprenant que le Midi a été ravagé. Il n'y a plus d'intermittence. Des Alpes aux Pyrénées, l’on attend les orages de l'automne avec une juste anxiété. Ils arrivent, foudroyants dans leurs effets, jetant la terreur et la dévastation partout. En 1890, la rive droite du Rhône au sud de Valence et l'ensemble des vallées qui descendent des hautes Cévennes ont été ravagés par les orages de septembre; le 21 septembre, l'orage s'abattait sur les monta- gnes du haut Vivarais. En quelques heures, les eaux s'étaient écoulées ; elles avaient emporté plusieurs villages, noyé quarante-cinq personnes, causé des dégàls matériels évalués à plus de 12 millions de francs, et enlevé pour toujours plusieurs milliers d'hectares de terres labourables de premier ordre, pour laisser à leur place des plaines de galets (1). - Pour ne pas nous éloigner trop longtemps du pays où nous sommes, qu'il me suffise de vous dire que, dans le petit massif des Albères orien- tales que nous allons explorer, entre le col de Perthus, la frontière d'Espagne et la mer, on ne compte pas moins de 6850 tètes de bétail parmi lesquelles plus de 2700 chèvres. Sur le versant de la Massane Que nous verrons ensemble, se trouvait jadis une forêt, la forêt de Lavail, propriété indivise commune à près de 200 propriétaires; sept d'entre eux en jouissent seuls, ils habitent le hameau de Lavail. Ce hameau se compose de sept feux; il s’y trouve 700 chèvres qui, chaque Jour, vont chercher dans le désert qui a remplacé la forêt, une nourri- ture qu’elles n’y trouvent plus. Ce n’est plus qu'un vaste éboulis de blocs de granite roulant les uns sur les autres, au milieu desquels des hommes habitués à la montagne sont seuls capables de se faire un che- min. À Cerbère, il y a 250 chèvres; il y en a 650 à Banyuls; il, y en a 130 à Argelès. Sur ce même territoire, 985 femmes vont journellement faire le bois à la montagne. Elles en rapportent un fagot qui atteint, en moyenne, le Poids énorme de 60 kilogrammes ; c’est un total de 59 100 kilogrammes Par jour. En supposant que ces malheureuses n'aillent au bois qu'un jour Sur trois (l'observation journalière prouve que c’est un minimum), on arrive au chiffre de 7210000 kilogrammes de petit bois descendant chaque année, chargés sur les épaules des pauvres femmes. De Col- lioure seulement, cent femmes environ montent tous les jours à la mon- tagne, et descendent 6000 kilogrammes de bois. Or le fagot est payé (1) Depuis le jour où cette communication a été faite, le massif des Corbières et les Pyrénées-Orientales ont été le théâtre de nouveaux désastres; on n'a pas Oublié la destruction partielle de la ville de Limoux et de la plupart des villages de la vallée de PAude pendant l'automne de 1891. XLIV SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. 4 fr. 65 au maximum; il faut partir bien avant le jour et monter à 1000 mètres pour obtenir un si maigre bénéfice. On se fera une idée des abus qui se sont produits et qui ne cessent de se produire par les chiffres suivants : Dans les Alpes-Maritimes, 202 600 hectares, soit plus des deux tiers du territoire, ne sont pas imposables; cette proportion atteint 36 pour 100 dans l'arrondissement de Barcelonnette. Dans les Basses et les Hautes-Alpes, il y a 160 000 hectares qui ne sont pas soumis à l'impôt. Ce sont là des pays de montagnes, nous dira-t-on, et les pentes sont souvent trop fortes pour que la forêt s’y développe ou que les pâturages s’y forment. Passons au département de l'Hérault qui passe, à bon droit, pour l'un des plus riches de notre territoire français; sa surface totale est de 619 799 hectares; 215 245, plus du tiers par conséquent, sont formés de terrains vagues et de landes. Ces chiffres sont éloquents. Autour de nous, en Suisse, en Allemagne, en Belgique, les populations émigrent faute de place et de terre à cul- tiver. En France, la place ne manque pas, mais la terre s’en va, emportée par les torrents, et les populations émigrent, chassées du sol où leurs pères ont vécu dans l'aisance. Ces douloureux événements ouvrent les yeux aux populations. Partout où elles sont instruites, elles reconnaissent la cause du mal et y cher- chent en même temps le remède; dans le Dauphiné, plusieurs com- munes ont donné gratuitement à l’État des centaines d'hectares de terrains pour aider au reboisement. En Savoie, les populations deman- dent l'intervention du service des Forêts; la plupart de travaux de correction des torrents s'y font sur des terrains communaux ou particu- liers avec l'autorisation des propriétaires et parfois avec leur concours financier. Dans la Lozère et le Gard, les populations sollicitent des me- sures énergiques et se prêtent aux efforts de l'administration. Il n'en est pas de même partout, malheureusement; des intérêts égoistes se sont insurgés parfois contre l'intérêt commun, ce n’est pas le lieu d'insister sur ces faits honteux. Revenant à notre point de départ, c'est-à-dire au côté botanique de la question, nous devons appeler votre attention sur ce fait, que, si dans quelques-unes de nos excursions il peut vous sembler à première vue que nous dépassons la limite de la végétation arborescente, c'est là = simple apparence. Les pentes du pic de Taillefer vous paraissent d'ici complètement dépourvues d'arbres; elles le sont en effet. Si cependant, au lieu de suivre la belle route stratégique dont nous disposons aujour- d'hui, nous gravissions la montagne de rocher en rocher comme il fallait le faire il y a quelques années encore, vous rencontreriez en chemin la FLAHAULT. — LA QUESTION FORESTIÈRE. iXLV base de beaux troncs de Chênes-verts ; ils ont été aballus. On ne s'est pas donné la peine d'arracher les souches, qui mesurent parfois près d'un mètre de diamètre; les chèvres ont brouté les jeunes pousses à mesure qu'elles se-sont produites, et l'arbre a fini par périr. Nous pour- rons pourtant vous montrer encore deux ou trois beaux spécimens de cette espèce que la hache n'a pu atteindre jusqu'à présent. Ce n'est donc pas au voisinage de la mer, ou aux vents froids qui balaient ses pentes en hiver, que le pic de Taillefer doit d'être dépourvu de végétation arborescente, mais à l'action de l'homme. La même chose se produit dans toutes nos montagnes méridionales, on fixe à première vue la limite supérieure du Hêtre, du Chène-vert ou du Chêne pédonculé; on croit que cette limite est fixée par le climat. Si l'on y regarde de plus près, on trouve partout des preuves de l’exis- tence antérieure de la forêt à un niveau bien supérieur à celui qu’elle occupe aujourd’hui. Dans nos hautes Cévennes, l’ Aigoual (1565 mètres) et le mont Lozère (1702 mètres) nous en offrent de remarquables exemples. Au sommet de ces deux montagnes, il existe une calotte dépourvue aujourd’hui de toute végétation arborescente; mais on découvre facile- lement de tous côtés des souches de très beaux Hètres disparus depuis longtemps; le sol sans abri n’a pu régénérer la forêt, on ne peut la re- constituer qu’au prix de grands efforts. C’est grâce à l'ignorance des faits les plus essentiels de la géographie botanique que la ruine s'étend sur le bassin méditerranéen. Il faut que chaque chose soit à sa place ; il faut attribuer à chaque région, à chaque zone climatérique, les cultures et les produits naturels qui lui sont propres; on ne rompt pas sans péril l'équilibre de la nature. Les cul- tures ont leur place marquée; vouloir les pousser au delà de leurs limites naturelles, c’est travailler en pure perte. Abattre la forêt, pour la remplacer par des cultures difficiles et coûteuses, c’est préparer la ruine commune pour un maigre bénéfice immédiat. Si les populations des montagnes reconnaissent aujourd’hui la cause du mal et s'efforcent d'y porter remède, si les ingénieurs et les forestiers luttent avec dévouement pour arrêter ou réparer le mal, n’appartient-il Pas aux botanistes de lutter avec eux dans la mesure de leurs moyens, en vulgarisant autour d'eux la notion de l'utilité des arbres et de la forêt! C’est pour appeler votre attention sur ces faits, que vous allez constater à chaque pas pendant ces quelques jours d’herborisation, que j'ai pris la liberté de vous parler de la question forestière; si ces Courtes considérations contribuent à inspirer le respect des arbres et de la forêt, mon but sera atteint. XLVI SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. M. Gaston Gautier a reçu la lettre suivante : LETTRE DE M. Fr. CRÉPIN, directeur du JARDIN BOTANIQUE DE L'ÉTAT A BRUXELLES, À M. G. GAUTIER. Monsieur et honoré confrère, Comme je vous l'avais mandé, j'avais pris la résolution d'assister à la session extraordinaire des Albères, afin de pouvoir étudier les Roses des Pyrénées- Orientales, mais les renseignements que vous m'avez fournis sur la pauvreté rhodologique des localités inscrites au programme des excursions m'ont fait renoncer, à mon grand regret, au plaisir de me joindre à mes savants Con- frères de la Société botanique de France. Parmi les Roses de cette contrée que j’eusse été heureux d'étudier sur place, se trouve le Rosa ruscinonensis Déségl. et Gren., sur lequel je crois devoir attirer l’attention. Cette Rose, qui n’est certainement qu’une simple variation du R. moschata Herrm., est considérée par quelques botanistes français comme indigène dans le Roussillon. Pour moi, elle n'y est vraisemblablement que subspontanée ou naturalisée, comme c’est le cas pour l’Algérie. M. Debeaux est d’un avis contraire; il croit au parfait indigénat. Ce savant botaniste veut bien admettre qu’une autre Rose abondante dans les haies de Perpignan, qu’il a rapportée au R. Broteri Tratt., soit d'origine étrangère. Or ce prétendu R. Broteri est un pur R. moschata sous sa forme à fleurs semi- pleines et telle qu’on la cultive depuis des siècles en Europe, les échantillons que m'en a envoyés M. Debeaux ne me laissent aucun doute à cet égard. L'exis- tence de ce R. moschata dans les haies de Perpignan doit singulièrement affaiblir l’idée de l’indigénat du R. ruscinonensis. M. Debeaux dit que son R. Broteri fleurit pendant quatre ou cinq mois de l’année, d'avril en septembre, et qu’on l'appelle « Rosier du Bengale ». Cette floraison prolongée serait un fait étrange si elle s'appliquait au R. moschala, qui ne fleurit que pendant quinze jours ou trois semaines; mais l'assertion de M. Debeaux est le résultat, sans doute, d’une confusion spécifique. Parmi les spécimens en fleurs et en fruits de son R. Broteri qu'il a bien voulu madres- ser autrefois, se trouve un échantillon du R. indica Lindl. (Rose de Bengale); or cette espèce, comme on le sait, fleurit sans interruption depuis le molis d'avril jusqu'aux derniers jours de l'automne et même en hiver. 1} est vraisent- blable que, dans les haies de Perpignan, le R. indica se trouve mêlé au R. moschata et que les deux espèces constituent, pour M. Debeaux, son R. Bro- teri. Quant au R. Broteri de Tratinnick, c'est une simple variation du R. sem- pervirens créée avec le R. scandens Brotero. Le R. ruscinonensis est plus répandu qu'on ne l'a pensé jusqu'à présent. irat l'avait recueilli en 1846 à Banyuls; M. Richter, à Catllar, en 1868; M. Delacour, aux Angles (Gard), en 1876. Endress l'avait déjà récolté dès 1830 autour de Perpignan. SÉANCE DU 24 MAI 1891. `: XLVII J'ajouterai que j'ai vu diverses variations du R. moschata dans les herbiers de Cosson et de Webb, provenant des haies de Narbonne, du Languedoc, du Roussillon et d'Hyères. J'engagerai nos confrères à s'occuper de la question du R. ruscinonensis durant leurs excursions, afin d'apporter de nouvelles lumières sur ce point intéressant. Veuillez agréer, etc. L'ordre du jour étant épuisé, M. le Président propose à l'assem- blée d'émettre un vœu au sujet de la session extraordinaire de 1892; il transmet, au nom du Secrétaire général, une proposition que ce dernier a reçue de nos confrères algériens, MM. Battandier et Trabut, qui offrent d'organiser au printemps de l'année pro- chaine une session de la Société en Algérie. Un vœu en faveur de ce projet appuyé par MM. Flahault et Rouy, après des observations présentées par MM. Gillot, Pellat et Peltereau, est mis aux voix et adopté, avec cette restriction que, si des circonstances imprévues, notamment le trop petit nombre des adhérents, empêchaient le projet de se réaliser, il serait remplacé par une session tardive dans la région des Alpes françaises. SÉANCE DU 24 MAI 1891. PRÉSIDENCE DE M. BOULLU, VICE-PRÉSIDENT. La séance est ouverte à 9 heures et demie dans le salon de la Mairie. M. Galävielle, l’un des secrétaires, donne lecture du procès- Verbal de la séance du 21 mai, dont la rédaction est adoptée. M. le Président, en vertu des présentations faites dans la précé- dente séance, proclame membres de la Société : MM. Cosre, étudiant en pharmacie à Montpellier, présenté par MM. Courchet et Flahault. Reynès (Alfred), avocat à Montpellier, présenté par MM. Ga- lavielle et Flahault. XLVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. M. l'abbé Hippolyte Coste fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR 150 PLANTES NOUVELLES POUR L'AVEYRON; par M. l'abbé H. COSTE. Depuis vingt ans de nombreux travaux ont été publiés sur la flore de l'Aveyron, et si ce vaste département est encore privé, comme tant d'autres, d'un traité récent et complet donnant exactement le nombre, la description et la distribution géographique de ses richesses végétales, il n'en est pas moins actuellement l’un des mieux explorés. En atten- dant que des circonstances favorables me permettent d'offrir à mes hono- rables confrères le fruit de plus de dix ans de recherches minutieuses et d'études persévérantes, il me parait intéressant de présenter aujour- d'hui quelques observations sur l'état de la botanique chez nous, en 1891, et de signaler ici les découvertes de ces dernières années. C'est à Jean Bernier, médecin à Espalion, que revient l'honneur d'ètre le plus ancien botaniste aveyronnais connu et d'avoir posé les premiers jalons de notre riche flore. Contemporain de Richer de Bel- leval, avec lequel il eut des relations, Bernier, d'abord étudiant à Montpellier, puis à Padoue, herborisa dans le Rouergue de 1598 à 1643, et observa environ 1000 plantes, nombre considérable à une époque où l'étude de la botanique présentait tant de difficultés. Son exemple eut peu d’imitateurs, et jusqu’à l'abbé Bonnaterre, les annales du Rouergue ne nous ont conservé le nom d'aucun botaniste. Mais, vers la fin du siècle dernier et au commencement de celui-ci, une pléiade d'hommes instruits, tels que l'abbé Bonnaterre, le docteur Richard, Vidal de Saint- Urbain, Berthoud, et après eux les frères de Barrau, Mazuc, Jules Bonhomme, se livrent avec ardeur à l'étude des plantes et visitent les régions les plus intéressantes du département. i Dans son discours d'ouverture prononcé à l'inauguration des Ecoles centrales, le 16 mai 1796, Bonnaterre, professeur d'histoire faturelle à Rodez, déclare qu’il a herborisé dans l'Aveyron dès 1785, qu'il y à recueilli 1800 espèces de plantes, dont plusieurs nouvelles, et manifeste l'intention de publier une Flore aveyronnaise, « Flore telle, dit-il, qu'il n'y en aura peut-être point de plus riche et de plus nombreuse dans aucun département de la République (1) ». Ce projet de Bonnaterre ne s’est malheureusement pas réalisé, et ses nombreux travaux, comme ceux de ses contemporains, sont presque complètement perdus. Seuls, (1) Voy. Bras, Catal. des pl. de l'Aveyron, Avant-propos, XXV. COSTE. — 150 PLANTES NOUVELLES POUR L'AVEYRON. XLIX Mazuc et de Barrau ont recueilli quelques indications qu'ils ont consi- gnées, avec leurs propres observations, dans deux Catalogues des plantes de l'Aveyron restés inédits et déposés dans les archives de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron. Parut enfin, pour les faire sortir de l'oubli, un homme animé du feu sacré, le D* Bras, de Villefranche, vrai père de la botanique aveyron- naise. Savant modeste et consciencieux, longtemps membré de notre Société et ami assidu de nos sessions extraordinaires, Bras, tout en rem- plissant ses laborieuses fonctions de médecin, de maire el de conseiller général, a herborisé sans interruplion dans tout le département pendant un demi-siècle, depuis 1833 jusqu'à sa mort arrivée en 1883. Il fit pa- raitre, en 1877, le Catalogue des plantes vasculaires du département de l'Aveyron, ouvrage important, où se trouvent relalées, indépendam- ment des observations de l'auteur, toutes celles qu'il avait pu recueillir chez ses prédécesseurs et ses contemporains. Aux noms des anciens botanistes ci-dessus mentionnés, il faut ajouter ceux de l'abbé Revel, auteur de PEssai de la Flore du Sud-Ouest, de Jordan de Puyfol, de M. Giraudias, du frère Saltel et de quelques autres cités presque à toutes les pages de son livre. Appréciée par le plus grand nombre, l'œuvre depuis longtemps attendue de notre compatriote a été sévère- ment jugée par quelques critiques. Au nombre de ces derniers, je dois mentionner ici l'auteur de la deuxième édition de la Flore de Mont- pellier, qui ne me parait pas avoir complètement rendu justice au bota- niste de Villefranche. Voici ce qu'on lit dans l'Avant-propos de cet ouvrage, incontestablement l'une de nos meilleures Flores locales : « Qui ne verrait avec surprise le chiffre de 2049 espèces qui termine ce Catalogue, et qui ne serait tenté, à notre place, de baisser pavillon en voyant des botanistes du pays accroître chaque jour, par leurs décou- vertes, le chiffre déjà formidable dont je viens de parler? Toutefois, si l’on ajoute de nouvelles espèces à ce Catalogue, nous savons qu’il faudra y faire des retranchements plus nombreux encore, quand la vérité sera connue. Mais d’où viennent tant d'erreurs, dira-t-on, dans un travail dû à un botaniste si digne de ce nom et qui a patiemment exploré son département pendant près d’un demi-siècle ? Cela tient, je le sais, à une seule cause, à la confiance aveugle que le D" Bras avait conservée pour les botanophiles, ses prédécesseurs. J'ai pu voir, en elfet, au Musée de Rodez, le Catalogue et l'herbier de Mazuc, le plus exact des botanistes du pays, queique mort à vingt-deux ou vingt-quatre ans. C’est dans ce Catalogue que Bras a pris souvent de faux noms, sans se donner le temps d'ouvrir l’herbier pour y voir les plantes et les étiquettes où Mazuc avait corrigé lui-même les erreurs de son Catalogue. « Vos erreurs sont celles » d'autrui, dis-je un jour au D" Bras; pourquoi avez-vous accepté avec T. XXXVIII. D L SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. » tant de confiance les noms de MM. de Barrau, de Mazuc, etc. ? — » Que voulez-vous, me répondit l'excellent docteur, c'étaient mes amis » et je ne pouvais faire autrement. » On voit que cette bonté d'àme poussée jusqu'à l'extrême faiblesse explique comment ce Catalogue a été gonflé de tant d'espèces étrangères à l'Aveyron (1). » Ce jugement, d'une extrême sévérité, renferme, à mon avis, de grandes exagérations. Sans doute, il faut le reconnaitre, Bras a eu tort d'ac- cepter, sans les avoir contròlées, certaines déterminations plus ou moins inexactes fournies par des botanistes, ses prédécesseurs ou ses contem- porains. Mais il ne faut pas perdre de vue, à son excuse, le but qu'il se proposait en donnant asile dans son ouvrage à des espèces intéressantes, croissant la plupart dans les départements voisins, parfois même sur nos limites, et qu'on lui signalait dans le rayon de notre flore. En les désignant aux botanistes à venir, son intention était de provoquer de nouvelles recherches, ne doutant pas que tôt ‘ou tard elles ne fussent retrouvées. L'événement a vérifié en parlie ses prévisions. Quinze ans à peine se sont écoulés depuis la publication de son Catalogue, et déjà un grand nombre de ces plantes, mentionnées avec doute ou sans indi- cations de localités, figurent dans nos cartons comme originaires de l'Aveyron. Cette observation s'applique également au Catalogue manuscrit de Mazuc, qu'on voit encore au Musée de Rodez. Jeune, zélé, intelligent, ce botaniste, dont une mort prématurée brisa l'avenir au commencement de sa carrière, avait conçu le projet d’une Flore aveyronnaise. Pour arriver à son but, il avait recueilli tout ce que ses prédécesseurs ou Ses contemporains avaient laissé de notes et d’indications et en avait formé, en y ajoutant ses propres observations, une sorte de Catalogue destiné à faciliter ses recherches. Au reste, les déterminations de Mazuc sont loin d’être aussi défectueuses que semble l’insinuer l’auteur de la Flore de Montpellier ; et, si dans ce qui reste de son herbier quelques erreurs se sont glissées, on peut dire en vérité qu’il n’a pas contribué à intro- duire dans le Catalogue de Bras plus de trois ou quatre espèces qui soient étrangères à l'Aveyron. Les erreurs de ce Catalogue viennent surtout des botanistes plus anciens, Berthoud, Bonnaterre, de Barrau, Bonhomme, qui herborisaient à une époque où l’on manquait de critique. Il ne faudrait pas, gail- leurs, exagérer le nombre de ces erreurs, puisque le relevé que jen p fait m'a démontré qu'actuellement 80 espèces au plus devaient, jusqu à preuve du contraire, être rayées de notre flore (2). Ajoutons à ce chiffre (1) Voy. Loret et Barr. Fl. de Montp., édit. 2 (1886), p. XXXVI. P P (2) Voici la liste des plantes indiquées à tort dans l'Aveyron par le Catalogue Bras : Thalictrum fœtidum, Anemone silvestris, Ranunculus radigns, R. muricatus ; COSTE. — 150 PLANTES NOUVELLES POUR L'AVEYRON. LI quelques plantes cultivées en grand et non suffisamment naturalisées pour trouver place dans un Catalogue, et un petit nombre d'autres dignes tout au plus du nom de variétés, et nous arrivons à un total de 120 es- pèces environ à retrancher de l'ouvrage de notre compatriote. C'est un chiffre relativement peu élevé pour une flore qui compte aujourd'hui plus de 2200 espèces et qui n’est pas encore parfaitement connue. On ne peut donc pas dire sans exagération que « ce Catalogue a été gonflé de tant d'espèces étrangères à l'Aveyron », ni que, « si l’on y ajoute de nouvelles, il faudra y faire des retranchements plus nombreux encore, quand la vérité sera connue ». Il est incontestable, en effet, que si, par suite des erreurs que nous venons de signaler et d’autres imperfections, « le chiffre de 2040 espèces qui termine ce Catalogue » doit être au plus abaissé à 1900 (1), plus de 300 qui n’y figurent pas, parce que Bras ne les a pas connues, ont droit d'y trouver place. Un demi-siècle n’avait pas suffi au botaniste de Villefranche pour explorer à fond toutes les parties de notre vaste département. Son arron- dissement, la région des causses et les monts d'Aubrac avaient été le champ préféré de ses recherches. Mais il restait encore, surtout dans le Midi, bien des stations intéressantes à visiter. La plupart l'ont été dans ses dernières années ou après lui par de zélés botanophiles : le causse Central et les environs de Saint-Geniez par l’abbé Revel, la vallée du Lot R. sceleratus, Glaucium corniculatum, Hypecoum pendulum, Dentaria digitata, Alys- sum spinosum, Bunias orientalis, Iberis linifolia, Thlaspi montanum, Helianthemum italicum, Viola elatior, Polygala comosa, P. austriaca, Sagina nodosa, Alsine Vil- larsii, Cerastium Riœi, Hypericum Richeri, Paliurus australis, Anagyris fœtida, Cytisus capitatus, Melilotus cærulea, Glycyrrhiza glabra, Coronilla glauca, Geum montanum, Cratægus Azarolus, Pirus salvifolia, Sorbus Chamemespilus, Paronychia argentea, Sedum Anacampseros, S. boloniense, Daucus maritimus, Siler trilobum, Peucedanum parisiense, (Enanthe Phellandrium, Ammi Visnaga, Galium Ber nardi, G. cinereum, Crucianella latifolia, Aster trinervis, Aronicum scorpioides, Achillea nobilis, Inula britannica, Gnaphalium norvegicum, Onopordon illyricum, Cirsium ole- raceum, Centaurea pullata, Hedypnois polymorpha, Hypochœris uniflora, Crepis tec- lorum, Hieracium vogesiacum, Phyteuma hemisphœricum, Hottonia palustris, Cyclamen europeum, Anchusa sempervirens, Echium ilalicum, E. plantagineum, E prc dr vr albus, Veronica peregrina, Phlomis Herba-venti, Vitex Agnus-castus, Plantago = x lium, Plumbago europœa, Camphorosma monspeliaca, Rumex aquaticus, one nigrum, Crozophora tinctoria, Alnus incana, Narcissus radiiflorus, N. lætus, N. du- bius, Orchis globosa, Scheuchzeria palustris, Naids major, Juncus Duvalii, J. striatus, Carex elongata, Bromus patulus, Lycopodium inundatum. Je prie ceux de nos con- frères qui auraient entre leurs mains, comme originaires de l'Aveyron, quelques- unes de ces espèces, de vouloir bien m'en donner avis. < (1) Dans une intéressante communication publiée dans le Bulletin (voy. plus haut, Compt. rend. des séances, 191), un botaniste judicieux, M. A. Le Grand, a réduit ce chiffre à 1830. Si l'on considère que 70 ou 80 espèces réputées douteuses par Bras lui-même ont été retrouvées depuis dans l'Aveyron, on reconnaitra que mon appré- ciation diffère peu de celle de notre savant confrère. Je suis bien de son avis quand il ajoute : « Nombre qui sera par la suite notablement augmenté : ce département apparaîtra sans doute comme l'un des plus riches. » LII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. et les montagnes du centre par le frère Saltel, le canton d'Asprières par M. Giraudias et celui d'Aubin par M. Chastaingt, les environs de Millau et une partie des causses par M. Ivolas, le bassin supérieur de la Dourbie par M. le D" B. Martin, M. Julien de Lassale et le frère Marc, la pointe nord du département par M. Jordan de Puyfol que nous venons de perdre, et la pointe sud par le frère Crémoux, maintenant directeur du pensionnat des Frères de Marie à Moissac. Enfin, j'ai moi-même, depuis ‘dix ans, fait d'innombrables excursions dans toutes les régions du dépar- tement et particulièrement dans la région méridionale baignée par le Tarn et ses principaux affluents : le Rance, le Dourdou, la Sorgue, le Cernon, la Dourbie et la Jonte. Nos efforts communs ont eu pour résul- tat la découverte de nombreuses espèces, parfois très intéressantes et tout à fait nouvelles pour notre flore départementale. Beaucoup ont déjà été mentionnées dans divers travaux publiés postérieurement au Cata- logue de Bras. Voici la liste des principaux : CHASTAINGT. = Tableau de la végétation des environs d'Aubin. | Bull. Soc. bot. de Fr., XXIV (1877), p. 244, et XXV (1878), p. 100.1] _ GiRaupras. — Les plantes rares des environs d'Asprières. (Bull. Soc. Études scient. d'Angers, 1881.) REVEL (abbé). — Essai de la Flore du Sud-Ouest de la France, 2 vol. de 609 pages. Villefranche (1885 et 1889). Ivoras. — Note sur la flore de l'Aveyron. [Bull. Soc. bot. de Fr., XXXII (1885)]. ManTiN (D° B.). — Florule du cours supérieur de la Dourbie. [Même Recueil, XXXVII (1890), p. 50.] Coste (abbé). — Un Ciste hybride nouveau pour la science et envi- ron 40 plantes nouvelles pour la flore de l'Aveyron. [Ibid. XXXIII (1886), p. 20.] — Mes herborisations dans le bassin du Rance. [Ibid. Sess. extraord. à Millau, XXXIII (1886), p. vu] i — Herborisations sur le causse Central. [Ibid. XXXIV (1887), p. 396.1. ag Mes herborisations dans le bassin du Dourdou. [Ibid. Sess. extraor- dinaire à Narbonne, XXXV (1888), p. xr.] : = Note sur le Silene nemoralis Waldst. et Kit. nouveau pour la flore française. [Ibid. XXXVIII (1891); p. 13.7 Les botanistes qui voudraient avoir un tableau complet des richesses végétales de notre département ne doivent pas manquer de consulter ces diverses publications, qui renferment l'indication de nombreuses espèces COSTE. — 150 PLANTES NOUVELLES POUR L'AVEYRON. LIII nouvelles pour notre flore. Je ne les rappellerai point dans cette commu- nication, mais je me bornerai à signaler à la bienveillante attention de mes collègues les espèces ou variétés remarquables découvertes chez nous dans ces dernières années et non encore mentionnées dans aucun recueil scientifique. Une seule exception sera admise pour un petit nombre d'espèces énumérées dans l’intéressant travail de M. le D” B. Martin, sur la flore du bassin supérieur de la Dourbie (1), afin d'indi- quer avec plus de précision leurs diverses stations sur le territoire avey- ronnais. 1. Clematis Flammula L. - Nant, sous le roc Nantais (frère Saltel, août 1867). — Cette espèce méridionale appartient-elle à notre flore? Toutes les recherches du frère Marc pour la retrouver à l'endroit indiqué ont été infructueuses. 2. Anemone præeox Nobis. — Plante très précoce, ouvrant ses fleurs au premier printemps, du 15 mars au 1* mai, et ne développant ses feuilles qu'après la chute des fleurs, en mai, en même temps que les fruits; fleur très grande (7-9 centimèlres étalée), d'un violet clair, devenant très pâle el se décolorant par la dessiccation, toujours dressée au soleil, à la fin ouverte en étoile ; sépales elliptiques oblongs, aigus ou subobtus, abondamment velus soyeux extérieurement; styles droits où à peine arqués au sommet, violacés, dépassant assez longuement les étamines ; hampes florifères épaisses, basses, courtes (3-10 centimètres), Presque complètement cachées dans un duvet soyeux d'un blanc argenté, les fructifères longues de 2-3 décimètres, velues soyeuses jus- qu'à la maturité; feuilles adultes nombreuses, dressées-étalées, velues. à limbe ovale, plus court que le pétiole, tripennaliséqué, à lanières très nombreuses, rapprochées, étalées-dressées, se crispant très rapi- dement, étroitement linéaires et insensiblement atténuées au sommet; Souche très épaisse, émettant dès le commencement de l'automne de gros bourgeons soyeux d’un blanc argenté. — Pelouses rocailleuses el rochers dolomitiques du Larzac et du causse Noir, entre 800 et 900 mètres d'altitude : Devèzes du Viala, de Lapanouse,de Sainte-Eulalie, de La Cavalerie ; grands rochers de Montpellier-le-Vieux, Meyrueis, etc. ! 3. A. serotina Nobis. — Plante tardive, ouvrant ses fleurs en mai- juin, en même temps que les feuilles, et ne mürissant ses fruits qu’en juillet; fleur moyenne (5-7 centimètres étalée), d'un beau violet un Peu foncé, ne se décolorant pas par la dessiccation, plus ou moins Penchée et ouverte en cloche au soleil; sépales ovales-elliptiques, ordi- nairement obtus, velus extérieurement ; styles violacés, droits ou presque (1) Voy. le Bulletin, t. XXXVII (1890), p. 50 et suiv. LIV SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. droits, dépassant un peu les étamines ; hampes florifères gréles, élan- cées, longues de 8-20 centimètres, couvertes d’un duvel soyeux peu serré, les fructifères longues de 2-4 décimètres, à la fin presque glabres; feuilles adultes peu nombreuses, couchées-étalées, glabrescentes, à limbe ovale oblong, bien plus court que le pétiole, tripennatiséqué, à lanières moins nombreuses, écartées, divariquées el étalées presque à angle droit, restant planes, linéaires, mais un peu élargies, assez brusquement atténuées au sommet ; souche peu épaisse, n'émettant des bourgeons qu'à la fin de l’hiver.— Pelouses rocailleuses découvertes de tous les grands causses, entre 600 et 1000 mètres d’altitude : le Larzac, le causse Noir, le causse Central depuis les environs de Rodez jusqu'aux confins de la Lozère ! 4. Anemone rubra Lamk, non Revel. — Bords de la Truyère à Val- caylés, canton de Mur-de-Barrez (Jordan de Puyfol, 22 avril 1876)! Ces trois Anémones, auxquelles il faut joindre l'A. montana Hoppe (A. rubra Revel, non Lamk) des hauts plateaux basaltiques ou grani- tiques de l’Aubrac et du Levezou, ne sauraient, à mon avis, constituer des espèces de premier ordre et doivent être rattachées à PA. Pulsa- tilla L. Il serait bien difficile de dire aujourd’hui quelle est la forme que le botaniste suédois a décrite sous ce nom. Les auteurs en ont, dans ces derniers temps, distingué un grand nombre. Je suis, comme eux, par- tisan de leur donner des noms, à condition toutefois qu’on les rattache au type spécifique et qu’on puisse facilement les reconnaître. C'est le cas pour les quatre Anémones de l'Aveyron. L'A. præcox, par les caractères indiqués, se distingue nettement de toutes les autres. L'A. serotina, qui, sur le Larzac et le causse Noir, végète à la même altitude et sur le même terrain que la précédente, parfois même côte à côte, se rapproche davan- tage des À. rubra et montana. Elle s’éloigne néanmoins de la première : 1° par ses fleurs d’un violet clair et lilas vues à contre-jour, et non d'un rouge brun, un peu jaunâtre à la base des sépales; 2 par ses styles violacés et non bruns, droits ou à peine arqués au sommet; 3° par ses feuilles à segments plus élargis, plus divariqués, plus brusquement rétrécis au sommet; — de la seconde : 1° par ses fleurs plus grandes, d’un violet clair et lilas, non d’un violet foncé et noirâtre vues à contre- jour; 2° par ses styles violacés et non noirâtres ; 3° par ses hampes ei Son feuilles moins velues; 4° par sa floraison plus tardive, bien que la plante végète à des stations plus méridionales et moins élevées. En résumé, les A. precos, serotina, rubra, montana sont, pour moi, non quatre types spécifiques, mais quatre sous-espèces ou races régionales de VA. Pul- satilla L. parfaitement distinctes entre elles. 9. Adonis vernalis L, — Plateau pierreux du causse Noir, près de COSTE. — 150 PLANTES NOUVELLES POUR L'AVEYRON. LV Veyreau, autour de la mare de Luc (8 mai 1889)! — A ma connaissance, cette belle espèce n'a pas été observée ailleurs dans mon département, C'est donc à tort qu'un botaniste bien connu a avancé sans preuves « qu'on pouvait en somme la considérer comme répandue sur plusieurs des causses de l'Aveyron et de la Lozère ». Elle abonde, il est vrai, dans ce dernier département, sur le causse Méjean, et autour de Meyrueis jus- qu'aux Mazes, commune de Lanuéjols (Gard). Le premier botaniste qui l'a observée sur le causse Noir parait être Cambessèdes (1). 6. Aquilegia Witaibelii Schott (A. Magnolii Loret) (2). — Le Larzac, fentes des grands rochers, au-dessus de Montclarat (1° juillet 1889)! 7. Fumaria Bastardi Bor. — Vallée du Viaur, champs cultivés près du pont de Tanus, sur les confins du Tarn! 8. Arabis stricta Huds. — Le Larzac, grands rochers au-dessus de Tournemire et de Lapanouse-de-Cernon (5 mai 1891)! 9. Nasturtium anceps DC. — Saint-Julien-d'Empare, prairies le long de la Diège (frère Saltel). — Cette plante, voisine du N. silvestre R. Br., est considérée par quelques auteurs, entre autres Michalet, comme une hybride du N. silvestre R. Br. et du N. amphibium R. Br. 10. Alyssum campestre L. — Nant, bord des routes (frère Marc)! — Cette espèce, abondante dans cette localité, n'existe pas aux environs de Rodez, où de Barrau l’a indiquée par confusion sans doute avec l'A. mon- tanum L. qui n’y est pas très rare. 11. Iberis collina Jord. (comprenant I. maialis Jord. et I. Time- royi Jord.). — Le Larzac, pentes du bois du Roi, entre Nant et Sau- clières (frère Marc)! = L’1. collina Jord. est, pour moi, identique avec les I. maialis et Timeroyi du même auteur, mais bien différent de VI. Prostii Soy.-Willm., qui croit abondamment, chez nous, sur les pentes du causse Noir, et que Bras a confondu avec l'I. linifolia L. (3). 12. eris affinis Jord., non Bras (I. panduræformis B. Martin, an Pourr. ?) (4). — Vallée du Cernon à Lapanouse et à Sainte-Eulalie, et çà et là sur le Larzac, dans les cultures d'automne, les champs de Pommes de terre, de Maïs, de légumes! = Cet Iberis est intermédiaire entre les I. amara L., apricorum Giraudias et pinnata Gouan. Il diffère du (1) Voy. Bull. Soc. bot. de Fr., X, 558. (2) Sur cette rare espèce, voy. Loret, Fl. de Montp., édit. 2, 16 et 599, et G. Rouy, Suites à la FL. de Fr., p. 21. (3) Voy. le Bulletin, t. XXXV, 33, les Scrin. floræ select. de Ch. Magnier, fasc. IX (1890) et le Bull. de la Soc. bot. Rochel. (1891). (4) Voy. le Bulletin, t. XXXV (1888), p. 35. LVI = SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. premier par ses feuilles nombreuses, d'un vert foncé, lobées-pennali- fides, à lobes ovales, obtus, 2-3 de chaque côté, toutes atténuées en pétiole plus long que le limbe, par ses silicules non rétrécies au sommet et plus fortement ailées, par sa floraison automnale et non estivale; de l'I. apricorum Giraud. (1. affinis Bras) surtout par ses feuilles plus nombreuses, lobées-pennatifides, et non simplement dentées, par ses silicules nullement rétrécies au sommet, par son style égalant le tiers à peine et non la moitié de la silicule, enfin par sa floraison automnale (août-novembre) et non printanière (mars-mai); de l'I. pinnata Gouan, dont Lamarck et de Candolle ont fait une simple variété, par ses grappes fructifères allongées, non contractées, à pédicelles étalés ou même arqués et réfléchis, et non dressés à la maturité, et par ses silicules sub- orbiculaires, plus grandes et plus élargies au sommet. 13. Hutehinsia diffasa Jord. (H. procumbens Desv. part). — Saint-Rome-de-Tarn, fentes des vieux murs (19 juin 1890)! Montpaon, ruines du château (23 juin 1890)! = Les exemplaires des deux localités sont identiques. Nous sommes d'avis, M. le D* Gillot et moi, que cet Hutchinsia appartient au groupe H. procumbens Desv. et à la forme méridionale décrite par M. Jordan (Diagn. nouv., 1, 335) sous le nom de H. diffusa. Celle de la région montagneuse de l'Hérault que Loret (Fl. de Montp., éd. 2, 48) a mentionnée sous le nom de H. Loreti Jord. in herb., doit pareillement s'y rapporter. Elle se distingue de la forme maritime (H. maritima Jord., Diagn., 1, 334) par ses tiges ordinaire- ment rameuses, à rameaux étalés, diffus, complètement glabres, ainsi que toute la plante; par ses feuilles entières ou à peine lobées, à lobes élargis; par ses grappes fructifères moins allongées, n'occupant en général quela moitié supérieure des rameaux; enfin par ses silicules moins nombreuses et un peu plus courtes. Notre plante semble marquer la transition entre PH. maritima de la plage et FH. pauciflora Loret (H. Prostii Jord.) de nos causses. Elle diffère cependant de ce dernier par ses tiges plus allongées, ses grappes fructifères plus fournies, plu- riflores, et surtout par ses silicules ovales-elliptiques ou oblongues, atténuées à la base et nettement tronquées au sommet, à 6-8 graines dans chaque loge. On trouve du reste tous les passages entre la forme la plus rabougrie de l'H. pauciflora des rochers des hautes montagnes, et la forme la plus luxuriante de PH. maritima des bords de la Médi- terranée. Toutes ces formes nous paraissent devoir être rattachées comme sous-espèces ou races stationnelles à un seul type spécifique, qui doit conserver le nom d'H. procumbens Desv. 14. Cistus monspeliensis L. — Saint-Crépin, canton de Saint-Ser- COSTE. -- 150 PLANTES NOUVELLES POUR L'AVEYRON. LVII nin, bois de la Barthe, en face du Colombier, oü il couvre tout un coteau quartzeux (P. Delmas)! 15. C. monspeliensi X salvifolius Loret (C. porquerollensis et C. olbiensis Huet et Hanry, in Bull. Soc. bot. de Fr., VII, 345). — Saint- Crépin, bois de la Barthe, à côté du C. salvifolius L. et non loin du C. monspeliensis L. — La présence de ces deux Cistes dans le bassin du Rance, aflluent du Tarn, constitue un fait de géographie botanique intéressant. C'est la première fois, à ma connaissance, qu'ils ont été observés en dehors de la région méditerranéenne. L'honneur de leur découverte appartient tout entier à un jeune botanophile de ce pays, M. l'abbé Pierre Delmas, alors élève de seconde au petit séminaire de Belmont. 16. C. salvifolio X laurifolius. - Belmont, coteaux de Sériguet; Saint-Jean-du-Bruel, vallée de la Dourbie vers Dourbias ! _- Lorsque, en 1886, je décrivis le premier, dans le Bulletin de la Société, le Cistus laurifolio X salvifolius (1), je n'avais pu reconnaitre les rôles paternel et maternel des deux espèces génératrices que chez un nombre très res- treint de sujets hybrides, et de tous ces curieux produits le C. laurifo- lius L. m'avait semblé être le porte-pollen et le C. salvifolius L. le porte-graine. J'ai observé depuis aux environs de Belmont et de Saint- Jean-du-Bruel quelques individus hybrides produits vraisemblablement par les mêmes parents, mais dans un ordre inverse. Ici, en effet, ils végétaient à còté du C. laurifolius L. et se rapprochaient davantage, par la forme des feuilles et par les sépales, le plus souvent au nombre de 5, du C. salvifolius L. Ils doivent donc, d'après la nomenclature de Schiede, porter le nom de C. salvifolio X laurifolius. 17. Viola mirabilis L. - Le Larzac et le causse Noir : Nant, bois du Roi (frère Marc); Sauclières, bois sur la rive droite de la Virenque; N.-D. de la Salvage, bois vers le moulin de l'Olmet; Veyreau, bois de la vallée de la Jonte ! 18. V. propera Jord. — Trionac, près de Taussac, canton de Mur- de-Barrez, dans les prés (Jordan de Puyfol, 17 mars 1879)! 19. V. subcarnea Jord. — Même localité, sur les tertres (id., 20 avril 1875)! 20. Silene quinquevulnera L. — Rochers schisteux des vallées du Tarn à Brousse et à Lincou, du Rance à Plaisance, Balaguier et Saint- Sernin, de la Nuéjouls à La Roque-Fayet ! 21. S. dichotoma Ehrhr. — Lestrade-Thouels, dans un champ de (1) Voy. le Bulletin, t. XXXIII, 20. LVII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891, Pommes de terre (26 août 1890)! = Cette espèce, originaire d'Orient, n'est qu'adventice chez nous. On l'a déjà signalée comme telle, dans ces derniers temps, sur plusieurs points du territoire français, notamment à Montpellier, à Marseille, à Toulon, à Grenade-sur-Garonne, et même en Belgique (1). 22. Dianthus graniticus Jord. var. longistylus Nobis. -- Pelouses rocailleuses entre Saint-Jean-du-Bruel et Dourbie, sur les confins du Gard (frère Marc, 10 août 1890)! — Cette variété se distingue du type, à côté duquel elle végète, par son port plus gréle, ses fleurs beaucoup plus petites, ses pétales complètement glabres, non barbus à la gorge, et ses styles longuement saillants. 23. Alsine Bauhinorum Gay (A. liniflora Godet). — Le Larzac, rochers et pelouses rocailleuses de la devèze de Lapanouse et de la de- vèze de Sainte-Eulalie (9 août 1888)! — C’est là assurément la plante que Bras (Cat., T4) a indiquée, d’après M. Puech, à Labastide-des-Fonts, sur le Guilhomard, sous le nom d'A. striata Gren. Labastide est, en effet, à une courte distance du Caylar (Hérault), où l'A. Bauhinorum;, d’après Loret, croit abondamment. L'A. striata, qui en est très voisin, a été cependant signalé depuis longtemps par Diomède Tueskiewicz, à la Luzelte, dans les Cévennes du Gard, station peu éloignée de notre département. 24. Arenaria lesurina Loret (A. ligericina Lec. et Lamott.). — Le causse Noir à Saint-Jean-de-Balmes, et pentes rocailleuses de la vallée de la Jonte entre Peyreleau et Veyreau (18 juin 1889)! — A ma connais- sance, cette espèce, jusqu'ici réputée spéciale à la Lozère, n'a pas été rencontrée ailleurs dans l’Aveyron. Bras, il est vrai, dans son Catalogue (p. 75), l'avait déjà indiquée à Sauclières et sur le flanc occidental du mont Saint-Guiral, mais c'était par suite d’une erreur qu'il a été lul- même le premier à reconnaître plus tard (2). Il l'avait confondue avec une forme de l'A. hispida L. végétant à l'ombre et remarquable par ses tiges minces et faibles, ses feuilles lancéolées et longuement acuminées, ses pédoncules longs de 15-25 millimètres, ses graines à tubercules allongés. Ce dernier caractère indique suffisamment ses affinités avec V'A. hispida, dont les feuilles sont ordinairement linéaires-subulées, les moyennes non atténuées à la base, fortement hispides, ainsi que toute la plante, les graines toujours couvertes de tubercules allongés et saillants. L'A. lesurina a, au contraire, les feuilles ovales-lancéolées; á AR es Bull. Soc. sc. phys. et nat. de Toulouse, VIL, 450; Bull. Soc. bot. Belg.» (2) Voy. Revel, Essai de la F1. du Sud-Ouest, I, 234. COSTE. — 150 PLANTES NOUVELLES POUR L'AVEYRON. LIX longuement atténuées à la base et brièvement acuminées, la pubescence plus courte, les graines simplement chagrinées-tuberculeuses, non à tubercules allongés. 25. Rhamnus Alaternus L. var. hederacea Loret (R. hederaceus Delort). — Saint-Rome-de-Cernon, rochers calcaires au bas de la côte de Tiergues! = Arbrisseau nain, à liges appliquées contre les rochers, à feuilles ovales, très petites. Indiqué aussi dans l'Hérault et l'Aude, et trouvé dans le Lot par M. Malinvaud. 26. Lupinus angustifolius L. — Le Camarès à Montlaur, bords de la route de Verrières (8 juillet 4890) ! 27. L. luteus L. — Moissons à Saint-Sever, Laval-Roquecezière, Montfranc et Balaguier! = Cette belle espèce, cultivée en grand depuis quelques années, sur les montagnes de Lacaune, se montre fréquemment dans les moissons etles cultures, mais ne saurait, encore du moins, être considérée comme suffisamment naturalisée. Loret l'a rayée de sa seconde édition de la Flore de Montpellier. 28. Ononis minutissima L. — Saint-Jean-du-Bruel, coteaux de Saint- Gleys, sur le flanc du causse Begon (D' B. Martin); entre Saint-Rome- de-Cernon et la Cavalerie, rochers le long de la route! 29. Trifolium Bocconi Savi. — Vallée du Tarn, coteaux schisteux à Brousse et à Lineou (18 juillet 1888). — Ce Trèfle, abondant dans cette localité, ne paraît pas nouveau pour l'Aveyron, quoique Bras l'ait passé sous silence. Il avait depuis longtemps été signalé par le D" Ad. de Bar- rau, mais sans indication de localité (1). 30. T. elegans Savi. — Montagne des Palanges, à l’est de Rodez, non loin de Gages (18 juin 1890)! 31. T. hybridum L. — Prairies à Meyrinhac et à la Vayssade, près de Taussac (Jordan de Puyfol)! ; au château de Masse, près d'Espalion! et à Mommaton, près de Laguiole (26 juillet 4890)! 32. T. badium Schreb. — Paturages entre Aubrac et Laguiole (J. Gay, in Bull. Soc. bot. de Fr., VIII, 509, août 1861). — Bras n’a point inscrit cette espèce dans son ouvrage et je ne sache pas que d’autres botanistes l'aient observée sur l'Aubrac. Ce Trifolium étant très voisin du T. spadiceum L., il aura peut-être été confondu avec ce dernier qui est très commun dans ces pâturages. 33. Lotus hirsutus L. — Vallée de l'Orb, entre le Clapier et Ceilhes, Sur les limites de l'Hérault (23 août 1888)! (1) Voy. le Bulletin, t. IX, 13. LX SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. 34. Lotus rectus L.— Roquefort, lieux humides le long de la route de Saint-Affrique (Justin Castanier, instituteur à Sorède, 10 août 1890)! 35. L. Delorti Timb.-Lagr. — Vallée de la Virenque, pentes ro£ail- leuses sous la Couvertoirade (24 juin 1890)! 36. Hippocrepis glauca Ten. — Même localité et même date! 37. Potentilla aurea L. — Aubrac, pelouses sèches près du buron de la Maynobe; sommet des Truques; pâturages entre Aubrac et La- guiole (28 et 29 juillet 1890)! -— De Barrau avait depuis longlemps signalé cette espèce dans les hauts pâturages de l'Aubrac, où elle n’est pas rare. Mais Bras (Cat., 146) ayant révoqué en doute son existence dans ces montagnes, il importait de la mentionner ici. 38. P. inclinata Vill. — Vallée du Dourdou, à Brusque, coteaux schisteux vers Sials, au milieu d’une luxuriante végétation de Cistus albidus L. (11 juillet 4890)! = Cette Potentille, rare en France, a été indiquée à la Sérane et à Ganges, dans la région montagneuse de l'Hé- rault, non loin de notre département (1). 39. P. pedata Willd. (P. hirta L. var. pedata Loret; P. rubens AL). — Vallée de la Virenque, pentes rocailleuses sous la Couvertoirade (24 juin 1890)! = Cette belle espèce est intermédiaire entre le P. hirta L. et le P. recta L., avec lesquels elle peut être confondue. Elle diffère cependant du premier par sa taille plus élevée (3-6 décimètres), son port dressé, ses folioles assez grandes, planes, dentées sur presque tout leur pourtour ; du second, par ses tiges rougeätres et non vertes, par son inflorescence dépourvue de poils glanduleux, et par ses fleurs d'un beau jaune doré et non d'un jaune pâle. A0. Rosa arvensis Huds. var. erronea (R. erronea Rip.) (2). EN Sainte-Eulalie-de-Cernon ! 41. R. arvensis var. conspicua (R. conspicua Bor.). — Sainte-Eu- lalie-de-Cernon, côte de la Cavalerie ! _ 42. R. sempervirens L. — Belmont, coteau rocailleux vers Saint- Étienne! Salles-la-Source, haie le long de la route de Rodez! — Celte espèce méridionale n’existe pas à la devèze de Floyrac, où Bras l'indique (1) Voy. Loret et Barr., FL. de Montp., édit. 2, 157. ; (2) Deux savants spécialistes bien connus, MM. Fr. Crépin, de Bruxelles, et l’abbé Boullu, de Lyon, ont bien voulu se charger de la détermination de mes Rosa, de Aveyron. [ls m'ont rendu l'un et l’autre un vrai service, dont j'apprécie toute l'im- portance. Je suis heureux de leur témoigner ici publiquement mes plus vifs senu- ments de reconnaissance. Dans la nomenclature suivante de nos Rosa, je me suls borné à signaler les formes les plus importantes. Plus tard, j'en ferai connaitre = plus grand nombre, quand elles seront débrouillées. Mais je dois avouer que l'étude de ce genre difficile dans notre pays est à peine ébauchée. COSTE. — 150 PLANTES NOUVELLES POUR L'AVEYRON. LXI d'après Mazuc, ni à Saint-Izaire, où de Barrau avait autrefois signalé la forme R. prostrata DC. 43. R. pimpinellifolia L. var. Mathonneti (R. Mathonneti Crépin). — Plateau du Larzac, au-dessus de Montelarat, avec la forme commune! 44. R. lutetiana Lem. var. oxyphylla (R. oxyphylla Rip.). = Cou- piac, dans les haies! 45. R. lutetiana Var. albo=lutescens Rip. — Sainte-Eulalie-de- Cernon ! 46. R. andegavensis Bast. var. agraria (R. agraria Rip) — Sainte-Eulalie! 47. R. dumalis Bechst. var. oblonga (R. oblonga Déségl. et Rip.). — Le Larzac, devèze de Lapanouse ! 48. R. dumalis var. Carioti (R. Carioti Chab.). — Faveyrolles; devèze de Lapanouse! 49. R. dumalis var. silvularum (R. silvularum Rip.). — Vallée du Tarn sous la Romiguière ! 50. R. dumetorum Thuill. — Livinhac-le-Haut (frère Saltel); Saint- Jean-du: Bruel (Martin); le Larzac au Viala-du-Pas-de-Jaux! 91. R. obtusifolia Desv. — Belmont et presque tout le Camarès; val- lée du Tarn sous Broquiès; Labastide-Solages! 52. R. obtusifolia Var. subnuda Boullu. —- Sainte-Eulalie-de-Cer- non ! 93. R. Jundzilli Bess. var. Pageti (R. Pugeti Bor.). — Le Larzac, devèzes du Viala-du-Pas-de-Jaux et de Lapanouse-de-Cernon! 94. R. Jandzilli Var. Hampeana (À. Hampeana Griseb.?). = Devèze du Viala-du-Pas-de-Jaux ! 55. R. rubiginosa L. form. eomosa (R. comosa Rip.). — Le Larzac et le causse Noir! 56. R. rubiginosa Var. apricorum (R. apricorum Rip.). — Le Lar- Zac au-dessus de Creissels! 91. R. micrantha Smith. — Le Camarès et surtout le Larzac! 00. R mterantha var: glabrata Boullu. — Coteaux arides à Favey- rolles ! 99. R. micrantha Var. trichocarpa Boullu. — Balaguier-de-Saint- Sernin! 60. R. micrantha var. Lemanii (R. Lemanii Bor.). — Belmont; Faveyrolles; Montclar ! LXII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. 61. Rosa micrantha Var. similata (R. similata Pug.). — Le Larzac, ravin sous la Salvage ! 62. R. micrantha Var. septicola (R. septicola Déségl.). — Bords du Tarn sous Broquiès ! | 63. R. micrantha var. permixta (R. permixta Déségl.). — Nant; Sainte-Eulalie ; Faveyrolles ! 64. R. graveolens Gren. var. lugdunensis (R. Lugdunensis Déségl.). — Saint-Jean-du-Bruel, côte du Cade (B. Martin). 65. R. agrestis Savi var. arvatien (R. arvatica Puget). — Haies au Viala-du-Pas-de-Jaux! 66. R. agrestis Var. virgultorum (R. virgultorum Rip.). — Vallée du Tarn, sous les Alvernhes ! 67. R. mollis Smith (R. mollissima Fries, non Willd.). — Aubrac, montagne des Truques. Alt. 1440 mètres! 68. Cotoneaster pyraeantha Spach. — Le Larzac, coteau rocailleux de Vébrenque, près de Nant, où il est bien spontané (frère Marc) ! 69. Epilobium Duriæi Gay. — Aubrac, près du signal de Maille- biau; sommet du bois de Rigambal; bois de Laguiole (29 et 30 juil- let 1890)! 7 70. Circæa intermedia Ehrh. — Le Lagast, bois humides à Ca- plongue près d'Arvieu (28 août 1890) ! 7l. Peplis Boræi Jord. — Mares desséchées à Cantegrenouille, près de Lacroix, canton de Mur-de-Barrez (Jordan de Puyfol, 5 sep- tembre 1888)! ; 12. Seleranthus uneinatus Schur (S. hamosus Pouz.). — Aubrac, bords des routes et des petits sentiers dans les pâturages. Alt. 1400 m. (28 juillet 1890)! — Ce Scleranthus ne diffère du S. annuus L. que pa" les sépales recourbés en crochet à leur extrémité et par le calice un peu plus ouvert. Il est néanmoins fort remarquable, et je le considère comme une bonne sous-espèce ou race montagnarde du S. annuus L. Il n'existe plus aux environs de Millau, où Bonhomme l'avait autrefois observé (voy. Cat. de Bras, 173). 13. S. Candolleanus Delort var. Belorti (S. Delorti Gren.). — Le Clapier, coteau calcaire non loin des sources de l'Orb (23 juin 1888) ! — Le S. Candolleanus Delort (S. polycarpus DC. an L. ?) comprend pour moi deux sous-espèces ou races stationnelles : l’une à inflorescence dis- posée en cyme terminale = S. Delorti Gren.; l’autre à inflorescence axillaire, formant une grappe étroite, allongée, pseudo-verticillée = S. COSTE. — 150 PLANTES NOUVELLES POUR L'AVEYRON. LXII verticillatus Tausch (S. pseudo-polycarpus Lacroix). Les deux formes croissaient ici ensemble, tandis que, dans le bassin de Camarès (Combret, Bétirac, Buffières, Verrières, Briols, Saint-Izaire, etc.), on ne rencontre que le S. verticillatus Tausch (1). 74. Sedum Fabaria Koch. — Le Levezou, murs à Salles-Curan (frère Saltel)! 75. Sempervivam arvernensi X arachnoideum Loret (S. Bouti- gnyano X arachnoideum Loret). = Rochers schisteux de la haute vallée du Dourdou, au-dessus d'Arnac, parmi les parents, dont il se par- tage les caractères (15 juillet 1887) ! (2). 76. Bupleurum telonense Gren. (B. Brasianum Timb.).—Le causse Noir, bois de Pins entre Peyreleau et Montpellier-le-Vieux, oü il esl abondant (6 aoüt 1890)! = Notre plante du causse Noir est identique, selon moi, à celle des rochers de Cazals (Tarn-el-Garonne) que Bras (Cat., 195) avait rapportée au B. ranunculoides L. var. caricinum DC. et que Timbal-Lagrave a nommée depuis B. Brasianum. Elle n'en dif- fère que par son port notablement plus grêle, sans doute parce qu'elle végète, au causse Noir, sur un terrain très maigre et à une altitude bien plus considérable que dans la vallée de l'Aveyron. TĪ. Ammi majus L. — Vallée du Lot à Livinhac-le-Haut, dans les luzernières, oü il a été sans doute introduit avec des graines étrangères (frère Saltel). 78. Astrantia major L. — Thérondels, dans les prairies de Mouyssa- lon (Jordan de Puyfol, 2 août 1869)! 79. Viscum album L. var. laxum (V. laxum Boiss.). — Les Gé- vennes aveyronnaises, bois d'Arnac, sur l'Abies pectinata DC., où il est très abondant ! 80. Galium boreale L. — Pentes boisées de la vallée de la Jonte, entre Veyreau et Peyreleau (26 juin 1890)! — Jusqu'à cette découverte, l'existence du G. boreale dans l'Aveyron était fort problématique. Bras (Cat., 211) le signale, il est vrai, dans deux localités ; à Aubrac, d après de Barrau, et dans la vallée de l'Aveyron, à Magnac, sur la foi de l'abbé Revel. Mais personne, que je sache, ne l'ayant rencontré dans l'Aubrac, la première indication est bien douteuse; la seconde est certainement (1) Nous exposerons plus loin, dans une Note sur les Scleranthus de la flore française, les raisons qui nous ont déterminés, M. le D* Gillot et moi, à adopter cette nomenclature. un Sur cet hybride, voy. le Bulletin, V, 146; IX, 247; XIII, 20, et Flor. de Montp., it. 2,1 , . LXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. erronée, l'abbé Revel m'ayant avoué depuis qu'il avait donné le nom de G. boreale L. à une forme à larges feuilles du G. elatum Thuill. 81. Galium Jordani Loret et Barr. Fl. de Montp., éd. 1, 301 et éd. 2, 226. — Le Larzac, bois du Roi, près de Nant (8 août 1889)! 82. G. verticillatum Danth. -— Vallée de la Dourbie : rochers au- dessus des Cuns, près de Nant (frère Marc)! rochers de Cantobre (20 juin 1889)! 83. G. dumetoso X verum et vero X dumetorum Baillet et Timb. -— La Vayssade, près de Mur-de-Barrez (Jordan de Puyfol)! Rodez, pe- louses rocailleuses de la devèze de Floyrac (5 juillet 1887)! 84. Valeriana officinalis L. var. sambucifolia (V. sambucifolia Mik.). = Bords du Vioulou, près de Salles-Curan (frère Saltel). — Dif- fère du type par sa tige grosse, haute de 4 mètre à 1",50, et par ses grandes feuilles semblables à celles du Sambucus Ebulus L. 85. V. montana L. — Vallée du Viaur, sur un rocher, non loin du monastère de Bonnecombe (frère Saltel) ! 86. Knautia subcanescens Jord. — Vallée de la Dourhie, au Moulin Bondon, près de Saint-Jean-du-Bruel (D' B. Martin, vidit G. Rouy). 87. Achillea pyrenaica Sibth. = Saint-Jean-lu-Bruel, bords de la Dourbie, au pied du mont Saint-Guiral (7 août 1889)! 88. A. Ageratum L. — Vallée de l'Orb, entre le Clapier et Ceilhes, sur les limites de l'Hérault (23 août 1888) ! 89. Inula viscosa Ait. (Cupularia viscosa G. G.). = Gare de Tour- nemire (frère Couderc, 1879)! — Cette espèce méridionale nous est arrivée avec les travaux du chemin de fer. Se fixera-t-elle chez nous? Berthoud l'avait signalée, sans doute par erreur, aux environs de Millau. 90. L. tuberosa Lamk (Jasonia tuberosa G. G.). — Vallée de la Dourbie, coteaux entre le Monna et La Roque-Sainte-Marguerite (1% oc- tobre 1891)! 91. Centaurea serotina Bor. — Pelouses sèches et coteaux arides dans tout le midi du département, où il est assez abondant ! 92. €. obseura Jord. (C. nigra L. part.). — Prairies et pålurages de nos montagnes les plus élevées, l'Aubrac, le Levezou, le Saint-Guiral, les Cévennes aveyronnaises et les montagnes de Lacaune! 93. C. nemoralis Jord. (C. nigra L. part.). = Assez répandu dans les bois des montagnes siliceuses de tout le département! = Ces deux Centaurea, longtemps réunis sous le nom Linnéen de C. nigra, paraissent bien spécifiquement distincts. Le C. obscura Jord. est beaucoup plus COSTE. — 150 PLANTES NOUVELLES POUR L'AVEYRON. LXV montagnard et, malgré l'influence de. l'altitude, fleurit néanmoins un mois plus tôt que le C. nemoralis Jord. Il diffère, en outre, de son congénère, par sa tige basse, robuste, ordinairement simple; par ses capitules solitaires ou peu nombreux (2 ou 3) sur la tige, assez gros, sphériques, à base déprimée, de couleur noir intense; par les folioles de Vinvolucre à appendices plus larges que longs (1). 94. Microlonchus salmanticus DC. (M. Clusii Sp.). 7 Lauras, près de Roquefort, sur les coteaux calcaires, où il est abondant (8 août 1888) ! -- Voilà une espèce méditerranéenne qui franchit rarement les limites de la région de l'Olivier. Elle est bien établie chez nous, ainsi que lT. tuberosa Lamk signalé ci-dessus. 95. Mieracium murorum Var. silvatienum L. — Sainte-Eulalie-de- Cernon, bois! 96. H. murorum var. exotericum (H. exotericum Jord.). — Bois à Roquecezière et à Murasson! 97. M. bifidum Waldst. et Kit. — Le Larzac, fentes des grands . rochers au-dessus de Montclarat et de Lapanouse! 98. H. cinerascens Jord. — Bois à Taussac (Jordan de Puyfol, 19 août 1886)! 99. M. cinerascens var. subdepilosa Arvet-Touv. — Bois près de Thérondels (Jordan de Puyfol) ! 100. W. boreale Fries var. subhirsutum (H. subhirsutum Jord.). — Coupiac, Balaguier, Rayssac ! 101. m. rigidum Hartm. var. latifolium. — Saint-Julien-d'Empare, bois de Roquefort (frère Saltel). 102. m. melanocephaltum Lindeb. — Bois à Venzac, près de Bromme, cant. de Mur-de-Barrez (Jord. de Puyfol, 22 aoüt 1876, vid. Arv.- Touv.)! 103. Pirola uniflora L. — Le causse Noir, bois de Pins entre Peyre- leau et Veyreau, sur le rebord de la vallée de la Jonte (26 juin 1890)! 104. Pinguicula longifolia Ramond. — Le causse Noir, au-dessous de Saint-Jean-de-Balmes, où il est abondant (26 juin 1890!); la Roque-Sainte-Marguerite ; Saint-Rome-du-Tarn (vidit Genty) (2). 105. Primula officinalis Jacq. var. suaveolens G. G. (P. suaveolens Bert.). — Vallées de la région des causses : Millau, Tournemire, Mont- clarat, Lapanouse, Sainte-Eulalie, Nant, et sans doute ailleurs ! (1) Cf. P.-A. Genty, in Ch. Magnier, Scrin. flor. selec., fasc. IX (1890), 173. (2) Sur cette intéressante espèce, on peut consulter Rouy, Suites à la Fl.de France, 45, et Genty, Pinguic. europ., 12, in Journal de Botanique (1891). T. XXXVIII. E LXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. 106. Primula officinali X elatior Muret. — Prairies à Montclar et à Montagnol, au milieu des parents ! i 107. P. vulgari X elatior Loret. — Bords des ruisseaux à Coupiac et à Montelar, assez abondant, mais toujours dans le voisinage des pa- rents, dont il se partage les caractères (1)! 108. Gentiana angustifolia Vill. (G. acaulis L. var. media G. G.). — Le causse Noir, revers septentrional du plateau, entre Peyreleau et Veyreau (6 août 1890)! — Cette espèce montagnarde, fort rare à l'en- droit indiqué, est nouvelle pour la région des causses. Nos échantillons sont tout à fait identiques à ceux de la Grande-Chartreuse distribués cette année à la Société Dauphinoise, sous le n° 393, par M. l'abbé Riguet. 109. Collomia coccinea Lehm. — Sables de la Truyère au pont de Phalip, près de Lacroix, canton de Mur-de-Barrez (Jordan de Puyfol, 15 juillet 1886)! = Cette belle plante, originaire du Pérou et souvent cultivée comme ornement, paraît être complètement naturalisée sur les bords de la Truyère. Elle appartient à la famille des Polémoniacées. 110. Pulmonaria longifolia Bast. — Forèt des Palanges, au-dessus ` de Gages! 111. Verbascum Chaixii Vill. — Vallée de l'Orb, au Clapier (22 juin 1888)! et vallée de la Virenque sous la Couvertoirade (24 juin 1890)! — Ces deux localités sont peu éloignées du département de l'Hérault et appartiennent au bassin méditerranéen. A ma connais- sance, le Verbascum Chaixii n’a pas été constaté ailleurs dans l'Aveyron. Bras, il est vrai, l'a indiqué, d'après de Barrau, dans les froides mon- tagnes du Levezou, aux environs d’Arvieu; mais je n'ai observé dans celte région que le V. nigrum L., auquel il ressemble. 112. Pedicularis comosa L. — Sommet du mont Saint-Guiral, au- dessus de Saint-Jean-du-Bruel, sur les limites du Gard (frère Marc)! 113: Orobanche Artemisiæ Gaud. (O. loricata Rchb.). — Sables du Tarn, au Pestel, près de Brousse, sur l Artemisia campestris L. (9 juin 4890)! - 114. Mentha nepetoides Lej. — Bords du Lot, au port de Lacombe, près de-Livinhac-le-Haut (frère Saltel, vidit Le Grand). | 115. Salvia verticillata L. — Vallée de la Dourbie, champ pierreux entre la Roque-Sainte-Marguerite et les Treilles-Saint-Véran (13 juillet 1888)! — J'observe cette espèce à la Roque depuis quatre ans, et, bien qu'elle ait été rencontrée assez fréquemment dans les Cévennes, son indi- génat est contestable et elle fait à peine partie de notre flore. (1) Sur ces Primula hybrides voy. Bull. Soc. dauph. (1890), 26. ad COSTE. — 150 PLANTES NOUVELLES POUR L'AVEYRON. LXVII 116. Chenopodium ambrosioides L. — Millau, bords des routes, au pied des murs, près du pont Lerouge (25 septembre 1891)! 117. Salsola Kali L. var. tenuifolia Rchb. (S. Tragus L.). — Sables du Tarn à Millau, Saint-Rome, le Truel, Broquiès, Brousse, Saint- Igest et Lincou ! — Je ne crois pas que le S. Tragus L. soit spécifique- ment distinct du S. Kali L., et me range à l'opinion des auteurs de la Flore de Montpellier qui l'ont rattaché à ce dernier en simple variété. Le S. Kali type, à feuilles courtes, épaisses, charnues, à la fin très épineuses, croit abondamment dans les terrains salés des bords de la Méditerranée. La variélé se trouve dans l'intérieur des terres et offre des feuilles plus minces, plus étroites, plus allongées et moins épineuses. De nombreux intermédiaires semblent la relier au type. 118. Polygonum orientale L. — Vallée du Lot, dans les vignes à Saint-Julien-d'Empare. — D'après le frère Saltel, cette plante, fréquem- ment cultivée, est presque naturalisée dans quelques vignes de la vallée du Lot, oü elle se ressème d'elle-nême chaque année. 119. Euphorbia stricta L. — Vallée du Lot, à Capdenac (Jordan de Puyfol, 22 juin 1872)! — C'est par erreur que Bras a indiqué cet Eu- phorbia, d'après l'abbé Revel, au cimetière de Saint-Austremoine. L'au- teur de l'Essai de la Flore du Sud-Ouest a reconnu plus tard que cette plante était l'E. platyphylla L. 120. Salix rubra Huds. — Bords de l'Aveyron en amont de Rodez; bords du Céor à Salmiech (frère Saltel) ! 121. S. argentea Sm. — Le Levezou, prairies tourbeuses à Mauriac, non loin des sources du Viouleu (8 août 1889). 122. Alisma ranunculoides L. var. repens (4. repens Cav.). _ Prairies au-dessus de l'étang de Bournazel (frère Saltel). — Diffère du type par ses tiges couchées et rampantes-stolonifères. 1 498. Colchicum neapolitanum Ten. (C. arenarium G. G.). Le Larzac, coteaux très secs entre Lapanouse et le Viala-du-Pas-de-Jaux, en face de la station du Saponaria bellidifolia Sm. (24 septembre 1891)! 124. Gagea stenopetala Fries. — Vallée de la Dourbie, à l'Estrade près de Nant (frère Marc)! Le Larzac, bois de la Favarède près de la Blaquérerie (14 mai 1891)! — Cette espèce, depuis longtemps signalée sur nos limites, au bois de Salbouz, par M. le D* B. Martin, et sur le Larzac méridional par Loret, n'avait pas jusqu'ici été rencontrée sur le territoire aveyronnais. 125. Allium ochroleucum Waldst. et Kit., non G. G. — Montagne des Palanges, à l'est de Rodez, rochers et bruyères humides, oü il est CXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. abondant (frères Saltel et Couderc)! — N'existe pas à Saint-Jean-du- Bruel, oü Bras (Cat., 432) l'indique avec doute. D'après MM. Le Grand, Rouy et d'autres botanistes, PA. ochroleucum W. et K. est spécifique- ment distinct de l'A. ericetorum Thore et n'existe en France que dans l'Aveyron (1). 126. Muscari neglectum Guss. — Vallée du Tarn à Millau, Broquiès, Lincou; vallée du Dourdou à Saint-Izaire! — Ne se distingue pas tou- jours nettement du M. racemosum DC., dont il n'est peut être qu'une race méridionale. 127. Aceras densiflora Boiss. — Bois secs de la vallée du Gos, à Saint-Michel-de-Castor et à Farret, canton de Saint-Sernin (5 et 16 mai 1890)! — RR. dans l’une et l’autre localité. 128. Orchis Morio X laxiflora Reut. (0. alata Fleury). — Mont- elar, dans les prés secs, avec les parents ! 129. Ophrys lutea Cav. = Saint-Rome-de-Cernon, bois au-dessus de Blayac, près de la route de la Cavalerie (20 mai 1890)! 130. Potamogeton obtusifolius Mert. et Koch. — Rodez, dans les caux du Lauterne, sous Camonil (frère Saltel, 17 août 1875)! _ 131. Eriophorum vaginatum L. - Marais tourbeux à l'est d'Au- brac et au sommet des Truques (27 et 29 juillet 1890) ! 132, Seirpus pauciflorus Light. — Aubrac, marécages vers Belve- zet; Saint-Jean-du-Bruel, vers Dourbias; Nant, sous le bois du Roi; Boussac et Savignac près de Saint-Affrique ! ' 133. S. uniglumis Link (Heleocharis uniglumis Koch). — Nant, marécages aux bords du Durzon (frère Marc)! 134. Carex teretiuseula Good. — Aubrac, tourbières au sommet de la grande prairie (29 juillet 1890)! — C’est à tort que, dans une Note sur la flore de l'Aveyron, on a indiqué cette espèce dans la vallée du Lot, à Livinhac-le-Haut, d’après le frère Saltel. Ce botaniste m'a affirmé qu'il n'avait jamais rencontré ce Carew dans notre département. 135. C. tenuis Host. — Le causse Noir, sur les rochers du cirque de Madasse, entre Peyreleau et Veyreau (26 juin 1890)! — Le Larzac, ro- chers humides au sommet du bois de Montelarat (21 juin 1891)! 136. C. erieetorum Poll. — Signalé dans l’Aveyron par M.G. Camus (Cat. des pl. de Fr., Suiss» et Belg., 287). A dü être rencontré dans les montagnes du nord du département, mais j'ignore, soit la localité pré- cise, soit l’auteur de cette découverte. (1) Voy. plus haut, p. 132. COSTE. — 150 PLANTES NOUVELLES POUR L'AVEYRON. LXT 137. Alopecurus bulbosus L. — Nant (frère Marc)! — Un anciên botaniste avait déjà indiqué cette espèce à Sévérac, où elle n'a pas été retrouvée, et Bras l'avait aussi observée sur nos limites dans la vallée du Lot près de Cajarc (Lot). : 138. Polypogon monspeliense Desf. - Vallée de la Dourbie, entre le Monna et la Roque-Sainte-Marguerite, fossés et rochers humides le long de la route (5 août 1890)! — Espèce rare dans l'intérieur de la France; Lamotte l'avait découverte dans le Puy-de-Dôme, à Pont-du-Château, et Bras dans la Lozère, entre Meyrueis et Peyreleau, sur nos limites. . 139. P. littorale Sm. — Mème localité et même date, une seule touffe au milieu du P. monspeliense et de l Agrostis alba L.! — L'ori- gine hybride de cette plante n'est pas douteuse. Notre savant confrère M. Foucaud, en ayant semé des graines, a obtenu l’Agrostis alba L. (in litt.). C'était aussi l'opinion de Duval-Jouve (1). 140. Agrostis vulgaris With. var. pumila (A. pumila L.). -— Pe- louses élevées de nos montagnes schisteuses : mont Saint-Guiral; Cévennes aveyronnaises au-dessus de Mélagues ; montagnes de Coupiac ! 141. Lasiagrostis Calamagrostis Link. — Coteaux entre Millau et Aguessac (Pailhas)! La Roque-Sainte-Marguerite et Peyreleau, où il est abondant ! 142. Aira canescens L. — Saint-Jean-du-Bruel, alluvions de ta Dourbie, vers Dourbias(10 juillet 1888)! et montSaint-Guiral (4 août 1889)! 143. Poa alpina L. var. brevifolia G. G. (P. brevifolia DC.). — Le causse Noir à Montpellier-le-Vieux, Saint-Jean-de-Balmes, Saint-André et Veyreau, oü il est abondant! Le causse Begon, au-dessus de Saint- Jean-du-Bruel ! — Nous n'avons probablement dans l'Aveyron que cette variété. Le type, indiqué à Aubrac par de Barrau, n'a pas été retrouvé. 144. P. supina Schrad. — Sommet du puech du Cayla, entre Laguiole et Lacalm (28 juillet 1890)! —- Diffère du Poa annua, dont il a le port, par sa souche vivace, ses chaumes couchés et radicants à la base, sa Panicule moins rameuse, ses épillets plus grands, élégamment panachés de violet et de blanc. Ce n'est pour moi qu'une forme pérennante ou race montagnarde du Poa annua L. Il vient en Auvergne, et je l'ai observé au sommet du pic de Montalet (Tarn) à 1260 mètres d'altitude. On l'a Souvent confondu avec le Poa alpina L. 145. Festuen pilosa Hall. — Aubrac, pâturages élevés vers le signal de Maillebiau ; sommet du puech du Cayla, entre Laguiole et Lacalm (27 et 28 juillet 1890)! — A ma connaissance, cette espèce montagnarde (1) Voy. le Bulletin, t. XXII, 388. LXX: SESSION EXTRAORDINAIRE À COLLIOURE, MAI 1891. n’avait pas été retrouvée dans l'Aubrac, où Lecoq et Lamotte l'avaient cependant signalée. | 146. Ægilops vulgari X triuncialis Loret. — Le Camarès à Belmont, Briols, Rebourguil et Saint-Juéry! Nant, sous le roc Nantais et au bas de la côte de la Liquisse ! 147. Æ. vulgari X triaristata Loret. — Le Camarès à Rebourguil, le long de la route de Verrières, et à la Mouthe, près de Montclar ! — Ces deux Ægilops sont bien plus rares chez nous que l'A. vulgari X ovata Loret (Æ. triticoides Req.) depuis longtemps signalé dans le départe- ment. Tous végètent au bord des champs où l’on a ensemencé du blé l’année précédente, et au milieu des Æ. ovata L., triuncialis L. ou triaristata Willd., dont ils se distinguent à première vue par leur haute taille. Leur origine hybride ne saurait être révoquée en doute. 148. Polypodium ealeareum Sm. (P. Robertianum Hoff.). — Le Larzac à Sauclières (frère Marc) et au sommet du bois de Montclarat ! Le causse Noir au-dessous de Saint-Jean-de-Balmes, et sur les pentes de la vallée de la Jonte, au-dessous de Veyreau! — Déjà signalé dans les gorges de la Jonte par Lecoq et Lamotte. 149. Asplenium Trichomanes L. Var. lobato-crenatum DC. — Le Larzac, fentes des grands rochers au-dessus de Montclarat et de Labas- tide-Pradines! 150. Cheilanthes odora Sw. — Vallée de la Dourbie, à Saint-Jean-du- Bruel, sur les schistes du Moulin-Bondon (frère Marc)! Vallée du Tarn, rochers schisteux au-dessus de Brousse (7 février 1888)! — Cette rare -Fougère avait été signalée dans l'Aveyron, sans indication de localité, par de Barrau. Mais personne ne l'ayant retrouvée après ce botaniste, Bras (Cat., 536) avait révoqué en doute son existence dans le département. Après cette communication, M. l’abbé Coste distribue à tous les confrères présents de nombreux exemplaires des Anemone præc07 et serolina dont il vient d'entretenir la Société, et il insiste de nouveau sur leurs caractères différentiels. Il dépose ensuite sur le bureau de nombreux exemplaires vivants du Silene crassicaulis Willk. et Cost. récoltés le matin même à N.-D. de Consolation, et quelques spécimens du S. nemoralis Waldst. et Kit., de P Aveyron- Puis il demande la parole et s'exprime en ces termes : Trois Silene de haute taille, voisins par leurs caractères essentiels du S. italica Pers., ont été, dans ces derniers temps, signalés en France 04 COSTE. — 150 PLANTES NOUVELLES POUR L'AVEYRON. LXXI non loin de la frontière française. Le premier fut découvert dans ces Alhères orientales que nous venons de parcourir, en 1852, par le regretté Timbal-Lagrave qui, en souvenir de son ami de Pommaret, le distribua à quelques correspondants sous le nom de S. Pommaretiana. Retrouvé peu de temps après dans la Catalogne espagnole, ìl fut enfin décrit en 1859 par Willkomm et Costa (Pugill. pl. rar. penins. pyr., 91) et nommé définitivement S. crassicaulis. C'est la plante, Messieurs, que vous avez récoltée lundi dernier à l'ermitage de Consolation, et que j'ai l'honneur de remettre en ce moment sous vos yeux. À une époque plus récente, un Silene à peu près semblable ayant été rencontré dans le Piémont méridional, à Val-Pesio, non loin de la fron- tière française, a reçu de MM. Burnat et Barbey la dénomination de S. pedemontana (1). Enfin, en 1889, j'ai moi-même découvert dans l'Aveyron, sur le flanc occidental du Larzac, un troisième Silene, que M. Rouy a reconnu être le type du S. nemoralis Waldst. et Kit., espèce d'Allemagne, d'Autriche-Hongrie et de Serbie, non encore observée en France. Dans la diagnose assez étendue que j'ai donnée de cette plante dans le Bulletin de notre Société (2), je lui ai attribué, comme au S. ita- lica Pers., une souche vivace, ligneuse, émettant de nombreux rameaux stériles gazonnants. C'était une erreur que je m'empresse de rectifier, parce qu'elle a ici son importance, bien que je sois éloigné de regarder la durée des végétaux comme un caractère de premier ordre pour la distinc- tion des espèces. En examinant avec soin cette année la végétation de notre Silene du Larzac, j'ai acquis la certitude qu'il est en réalité bisan- nuel. Sa grosse racine pivotante ne donne naissance qu'à une seule tige ordinairement très rameuse dès la base, et périt sans retour aussitôt après la fructification. Dans les localités oü il végète, on observe dès la fin du printemps de nombreuses petites rosettes évidemment annuelles, qui s'accroissent peu à peu et produisent l'été suivant des tiges florifères. J'ai étudié avec le plus grand soin et le plus vif intérêt les trois Silene que je viens de signaler à votre bienveillante altention, et de leur examen comparatif est résultée pour moi la conviction que ce sont, non trois espèces distinctes, mais trois formes d'un même type spécifique, formes si ressemblantes qu'elles constituent, à mon avis, à peine de bonnes variétés, tant sont inconstants ou de peu de valeur les caractères qu'on a invoqués pour les séparer. Le Silene crassicaulis de Consolation, ainsi que vous pouvez le constater, se distingue seulement du S. nemoralis de l'Aveyron : 1° par son port souvent un peu plus robuste, sa tige parfois Plus grosse, plus élevée et plus rameuse; 2* par ses feuilles radicales et (1) Cf. Notes voy. bot. Balear, et Esp. de MM. Burnat et Barbey. (2) Voy. plus haut, p. 76. LXXU SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. caulinaires inférieures ordinairement plus larges et plus obtuses; 3° par- ses bractées et bractéoles dépassant un peu plus longuement les pédi- celles; 4° par son calice parfois un peu plus court, manifestement pubes- cent; 5° par sa floraison d'un mois plus précoce, sans doute à cause de son habitat méditerranéen. Mais rien n'est plus variable que la longueur et la grosseur des tiges, et surtout la forme des feuilles; aux mêmes lieux, tant à Consolation que sur le Larzac, on en trouve à limbe oblong lancéolé, ovale ou même suborbiculaire, à bord plus ou moins ondulé. Quant au S. pedemontana de Val-Pesio, autant que j'ai pu en juger par les spécimens distribués en 1890, sous le n° 2412, par le Flor. selecta -exsicc. de M. Ch. Magnier, il n'est pas moins voisin de notre S. nemo- ralis, dont il s'éloigne à peine : 1° par sa taille généralement plus éle- vée; sa panicule encore plus étalée et plus large à la base; 2° par ses fleurs un peu plus grandes, plus rapprochées à l'extrémité des rameaux ; 3° par ses bractées et bractéoles 2-3 fois plus longues que les pédicelles; 4* par sa capsule qui parait un peu plus grosse. A cause de l'inconstance ou du peu de valeur des caractères qui leur sont attribués, les S. crassicaulis et pedemontana ne sauraient être maintenus au rang des bonnes espèces. Il me parait plus conforme à la vérité de les rattacher comme variétés au S. nemoralis, dont le nom est plus ancien et généralement accepté comme type spécifique. Le Silene nemoralis Waldst. et Kit. ainsi compris constitue pour moi une espèce de bon aloi, qu'il ne faut pas confondre avec le S. ita- lica Pers. Il se distingue nettement de ce dernier : 4° par sa racine bisannuelle, donnant naissance à une seule tige et périssant après la floraison; 2* par sa tige plus élevée, bien plus robuste, fistuleuse, très feuillée dans sa moitié inférieure, très visqueuse dans le haut; 3° par ses feuilles radicales du double plus grandes, souvent largement ovales, plus ou moins arrondies au sommet; 4° par sa panicule pyramidale, grande, plus étalée et plus rameuse ; 5° par ses fleurs plus nombreuses, réunies au nombre de 3-10 à l'extrémité de longs rameaux; 6° par Ses bractées et bractéoles dépassant les pédicelles; 7* par soncalice presque glabre, plus allongé (18-22 millimètres au lieu de 15-17); 8° par ses pétales non ciliés à l'onglet; 9 par son thécaphore sensiblement plus long que la capsule, et non d’égale longueur; 10° enfin par sa floraison d'un mois plus tardive à la même altitude et dans la même localité. On trouve assez fréquemment dans les bois et les lieux ombragés du Larzac, entre 700 et 800 mètres, notamment aux environs de Sainte- Eulalie, une forme du S. italica remarquable par sa haute taille, sês tiges grêles et élancées, ses rameaux allongés, portant parfois, quoique rarement, 4 ou 5 fleurs écartées. H faut bien se garder de la confondre avec le S. nemoralis, dont elle n’a d’ailleurs que les tiges élevées et MALINVAUD. — BUPLEURUM ARISTATUM V. OPACUM. LXXIII les rameaux allongés. Par tous les autres caractères, elle appartient à l'espèce de Persoon, qui végèle abondamment chez nous sur les pentes chaudes des vallées, et jusque sur le froid plateau du Larzac. [Note ajoutée par l'auteur pendant l'impression. — Une seconde station du Silene nemoralis vient d'être découverte dans l'Aveyron par M. l'abbé Raingeard, professeur de sciences au grand séminaire de Rodez et auteur d'un Traité de géologie. Ce savant sulpicien m'ayant récemment communiqué un fascicule de plantes rares ou litigieuses, grandes furent ma surprise et ma joie d'y trouver sans nom notre intéressante Silénée parfaitement caractérisée et tout à fait identique à celle du Larzac. Il l'avait récoltée lui-même, le 10 juillet 1890, dans le bois de Sainte-Tarcisse, à Rodelle, petit village situé entre Rodez et Estaing, sur le causse Central]. M. l'abbé Coste donne ensuite lecture, au nom de M. Malinvaud, de la communication suivante : QUESTIONS DE NOMENCLATURE: BUPLEURUM ARISTATUM Bartl. vel B. OPA- CUM Lange, BUDA vel TISSA, NYMPHÆA et CASTALIA; par M. Ernest MALINVAUD. Bupleurum aristatum Bartl. vel B. opacum Lange. M. le D' Saint-Lager, dans une publication récente (1), a traité cette question ex professo; nous résumerons seulement ici les points princi- paux de son argumentation qui nous parait inattaquable. Indiquons d'abord la difficulté. : Il existe en France assez répandu, notamment dans le Midi sur. les terrains calcaires et rocailleux, un petit Bupleurum annuel, appartenant, selon nous, au groupe Linnéen du Bupleurum Odontites et qui est décrit dans presque toutes les Flores sous le nom de B. aristatum Bartl. On en trouve, principalement dans le sud-est de l'Europe, une variété breviinvolucratum élevée au rang d'espèce par les botanistes, nom- breux de nos jours, qui savent se contenter de peu pour édifier un Nouveau type. Or c'est précisément sous les traits de cette variété brevi- involucratum que le Bupleurum aristatum a été représenté dans les Icones de Reichenbach : on devrait par suite, d'après M. Lange (2), lui (1) Considérations sur le polymorphisme de quelques espèces du genre Bupleurum, par le D* Saint-Lager. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1891. Broch. de 24 pages in-8*. — Indépendamment de la question de nomenclature traitée à la fin de ce Mémoire, On trouve, dans la première partie, des observations d'un grand intérêt sur la va- riabilité de certains caractères dans le genre Bupleurum. (2) Willk. et Lge Prodr. Fl. hisp., 111, 71. Le Mémoire de M. Saint-Lager, dont nous avons voulu seulement faire connaitre le sujet principal et les conclusions, contient des renseignements bibliographiques fort intéressants et très complets que notre ré- sumé ne comportait pas. ; : LXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. attribuer exclusivement le nom créé par Bartling, et la plante française qui en est dépossédée recevrait en échange celui de B. opacum (1). Avant de consentir à l'abandon de la nomenclature en usage depuis plus de soixante ans, M. Saint-Lager a voulu s'assurer, par l'examen du texte original, si la description que Bartling a donnée de son espèce s'accordait avec la notion nouvelle empruntée aux Icones de Reichen- bach. Le résultat de cette recherche est nettement favorable au maintien de la tradition. M. Saint-Lager démontre en effet, d'une façon irréfu- table, que Bartling ne distinguait pas, même à titre de variétés, les deux formes qu'on a séparées depuis d'après la différence de longueur des folioles de l'involucre ; si l'on divise le groupe aristatum qui compre- nait l'une et l'autre, la plus anciennement connue, c'est-à-dire la plante française, conservera le nom princeps et, du moins à l'égard de celle-ci, la nomenclature consacrée par l'usage ne sera pas modifiée. Telle est, réduite aux termes les plus simples, la thèse victorieusement soutenue par notre érudit confrère de Lyon. Comme elle est fondée sur l'interprétation d'un passage des « Beitrâge zur Botanik » de Bartling relatif au Bupleurum aristatum, nous reproduisons intégralement ci-après la traduction de ce texte qui est la pièce principale du procès : Bupleurum aristatum Bartl. (fructuum valleculis lævibus univiltatis) : annuum, involucellis ellipticis, cuspidato-aristatis, planis, trinervibus, venosis, pedicellis æqualibus brevissimis. Bupleurum caule brachiato, involucris utrisque pentaphyllis, aristatis, pe- dunculos excedentibus. Haller Hist. stirp. Helv., 1, p. 344, n° 772. B. Odon- tites Host Syn., p. 140, excl. synon. Linn. et Jacq. a. ELATIUS : Caule erecto superne ramoso 1/2-1 4 pede alto, ramis erecto- patulis. B. Odontites Sprengel Syst. Veg. l, p. 882, excl. B. glumaceo. B. aristatum Bart]. in Reichenbach Iconogr. Cent. II, p. 70, tab. 178. B. HUMILE : Caule humillimo a basi ramosissimo divaricato- _ B. Odontites Scop. Carn. ed. 1, p. 329; ed. II, p. 210 excl. synon. — Wulfen in Jacq. Coll. IN, p. 268 (exclusis excludendis). — Smith English Botany, tab. ss B. humile Vest in obs. I, sub Odontite luteola ap. Schultes Syst. VI, p. 381. J'ai cueilli en grande quantité la première des deux susdites formes sur les terrains secs et herbeux de plusieurs localités des environs de Fiume (Croatie), notamment près de Volosca, puis dans l'ile Veglia, au pied des collines sur lesquelles est établi Castel Muschio. J'ai récolté abondamment l’autre forme, remarquable par sa petite taille et la ténuité de toute ses parties, sur les pentes (1). Nom faisant allusion aux involucelles épais et déjà donné à la même plante par Cesati; mais ce botaniste ne la distinguait qu'à titre de variété du type de 1 63; pèce Linnéenne dont elle a été depuis séparée et l'appelait : B. Odontites L. var- opacum Ces, (in Linnœa, XI, 315). MALINVAUD. — BUPLEURUM ARISTATUM V. OPACUM. LXXV pierreuses et sèches qui avoisinent le village Malnitza, situé sur la côte occi- dentale de la même île. Ainsi que l’a fort bien expliqué le professeur Reichenbach, notre plante ne peut être considérée comme étant le Bupleurum Odontites de Linné, car léga- lité des pédicelles s’oppose manifestement à une telle assimilation. Déjà Wulfen, observateur si précis, avait parfaitement remarqué la grande différence existant entre son Buplèvre de la Carniole et le B. Odontites figuré par Jacquin, dans l’Hortus Vindobonensis (IM, p. 47, tab. 91), et qui, suivant moi, est assurément l'espèce décrite sous ce nom par Linné. Wulfen, ainsi qu'il ressort de la description faite par lui, n'avait sous les yeux que des spéci- mens de petite dimension, de sorte qu’on serait tenté de croire que la culture pourrait avoir modifié la grandeur de la plante et aussi l’état des involucres, des involucelles, etc. Mais la preuve qu'il n’en est pas ainsi, c’est que, comme l'avait déjà noté Host, les spécimens de Fiume, bien que présentant une taille de plus d'un pied et demi, une végétation très luxuriante, et à la vérité des folioles involucrales plus longues que celles des Buplèvres hauts d’un pouce à peine, ont cependant les folioles involuerales bordées et veinées de la même manière que ceux-ci, et enfin tous les autres organes floraux pareillement con- formés (1). Cette longue citation ne laisse aucun doute sur la pensée de Bartling; il s'attache à distinguer son Bupleurum aristatum, sous les deux états elatius et humile, du P. Odontites L., et la dernière phrase montre le peu de valeur qu’il accordait à la longueur des folioles involucrales. Enfin les ouvrages et les synonymes qu’il énumère complètent la dé- monstration. Il est vrai que la figure donnée par Reichenbach parait se rapporter à la variété breviinvolucratum (d’après M. Saint-Lager, elle serait plutôt intermédiaire entre les deux formes); mais la variété à long involucre était la seule connue de Haller, de Sprengel, de Smith et de Vest (ap. Schultes), que cite Bartling. Il en résulte, avec une suprême évidence, que le B. aristatum de cet auteur comprend les deux formes dont il s’agit et que ce nom doit rester à la plante française qui l’a porté jusqu’à ce jour, parce qu’elle a été signalée longtemps avant la forme orientale, en admettant que celle-ci doive en être séparée. Cette conclu- sion est rigoureusement commandée par l'article 56 des Lois de la nomenclature botanique : ARTICLE 56. Lorsqu'on divise une espèce en deux ou plusieurs espèces, si à * - La 4 LA l’une des formes a été plus anciennement distinguée, le nom lui est conservé. Ainsi l'appellation B. aristatum conservera le sens fixé par la tradi- tion, et la forme orientale à laquelle on l'avait indûment attribuée con- Slituera la variété breviinvolucratum. :. (1) Ce passage, traduit par M. le D? Saint-Lager, est extrait de : Rartling (Friedrich- Gottlieb) et Wendiand (Henrich-Ludwig) Beiträge zur Botanik (Gœttingue, 1824-1825). PP. 89-91; ouvrage imprimé à un petit nombre d'exemplaires, par suite devenu rare et en général peu connu des botanistes. LXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1894. Quant au B. opacum, c'est une unité de plus à reléguer, en nom+ breuse compagnie, dans les respectables mais encombrantes reliques de la synonymie. Buda vel Tissa. Ici encore nous voudrions défendre la nomenclature traditionnelle contre les témérités des novateurs, mais il n'existe guère que ce rap- port entre les deux sujets. [l suffisait, dans le cas précédent, de rétablir la pensée méconnue d'un auteur au moyen d'une citation prise dans ses œuvres et dissipant toute équivoque. Au lieu de ce terrain solide, nous allons rencontrer le sable mouvant des controverses que soulève la loi ou règle de priorité : loi ou principe absolu pour les uns, qui l'inscri- ‘vent comme un dogme inflexible au fronton de la nomenclature ; pour d'autres, au contraire, simple règle conventionnelle adoptée en vue d'obtenir la fixité des termes techniques, mais appliquée dans un esprit respectueux de la tradition qui est la meilleure garantie de stabilité. ` Arrivons au point en litige. | Dans son ouvrage Familles des plantes publié en 1773, p. 507, Adan- -son instituait les genres Tissa et Buda, — celui-ci étant placé le second et trois lignes au-dessous du premier, — pour deux ou trois Alsinées qui devaient rentrer plus tard dans le genre Spergularia Pers. — Lepi- gonum Fries (4). Presque tous les floristes modernes ont adopté l’un ou Vautre de ces derniers noms et les citent au moins dans la synonymie, passant entièrement sous silence les genres créés par Adanson. Cependant l'un de ceux-ci fut repris en 1827 par Dumortier dans son Florula bel- gica, où l'on voit, page 110 : Buda = B. et Tissa Adans: Dumortier (2) pouvait sans doute réunir les deux genres et se servir d'un des noms déjà existants pour éviter d'en faire un nouveau, mais avait-il le choix, et la loi de priorité ne l'obligeait-elle pas à donner la préférence à Tissa, nommé avant Buda dans le texte original? Tel est le sujet du débat qui s'est élevé entre M. Britton, botaniste des États-Unis, partisan de Tissa, et M. Britten, l'honorable éditeur du Journal of Botany de Londres, (1) Spergularia Pers. (1805) est plus ancien que Lepigonum Fries (1817) et doit être préféré. Quelques auteurs font des Spergularia un sous-genre des Arenaria. (2) Dans la nomenclature de cet auteur, le Spergularia segetalis Fenzl devient le Delila segetalis, et les Spergularia rubra Pers., salina Presl, media Pers. s'appellent Buda rubra, marina et media. - Lebel, dans sa Revision du genre Spergularia (1868), reconnait que, si l'on voulait appliquer rigoureusement la loi de priorité, il faudrait adopter le nom de Tissa; toutefois il est d'avis de s'en tenir au nom adopté par Persoon et Presl « qui a le mérite de rappeler la tradition et de donner une bonne idée comparalive des plantes qui la portent ». Onremarquera en effet que Spergularia représente un groupe nettement défini, tandis que, faute de diagnoses suffisamment claires, Buda et Tissa sont incertains, du moins relativement aux espèces qu'Adansgn avait en vuc dans chacun d'eux. ; i ; MALINVAUD. — BUDA VEL TISSA. LXXVII tenant pour Buda (1). Faisons brièvement connaitre les arguments invo- qués de part et d'autre dans la discussion. D'après M. Britton, le principal obstacle à la fixité de la nomenclature, désirée par tous les naturalistes, est dans la liberté laissée à chacun de choisir le nom qui lui convient parmi les synonymes applicables au même genre ou à la même espèce, et le moyen le plus efficace pour arriver le plus tôt possible à un accord parfait sous ce rapport est d'im- poser l'obligation de donner la préférence invariablement au nom le plus ancien, en un mot d'observer scrupuleusement la loi de priorité. Or Tissa étant placé avant Buda, et par suite le premier nommé, doit être adopté comme plus ancien. M. Britten est aussi partisan que M. Britton de l'application rigou- reuse de la loi de priorité et de la substitution d'un des vocables créés par Adanson à Spergularia et Lepigonum, mais il se prononce en faveur de Buda. Il s'appuie sur l'article 55 des Lois de nomenclature adoptées au Congrès botanique de 1867, article ainsi conçu : « Dans le » cas de réunion de deux ou plusieurs groupes de même nature, le nom » le plus ancien subsiste. Si les deux noms sont de même date, l’auteur » choisit. » Or l'ouvrage d'Adanson où sont institués Tissa et Buda est de 1773, date unique et commune à toutes ses parties, publiées en même temps. Dumortier était donc libre de préférer Buda à Tissa, et le choix qu'il a fait en 1827 doit être maintenu aujourd'hui en vertu de la loi de priorité. M. Britten fait malicieusement observer, à ce propos, que l'ap- plication des principes admis par M. Britton conduirait, dans des cas analogues, à des résultats imprévus. Par exemple, le genre Amygdalus est au n° 519 dans le Genera de Linné et le genre Prunus au n° 520. Or Bentham et Hooker, ainsi que d'autres botanistes, réunissent le pre- mier de ces genres au second; ils auraient dû procéder en sens contraire d'après les « Brittonian principles » et remplacer Prunus Padus, P. virginiana par Amygdalus Padus, A. virginiana, etc., change- ment qu'il y aurait aujourd'hui peu d'espoir de faire adopter. A cet argument qui l’a piqué au vif, M. Britton a répondu, il est vrai un peu à côté de la question, qu'il n'était pas de ceux qui croiraient se distinguer en appelant « une plume une pêche et une pêche une plume » et qu’à ses yeux A mygdalus et Prunus sont deux genres distincts. Comme le montre le petit incident que nous venons de rapporter, la loi de priorité, préconisée comme devant aplanir toutes les difficultés de la nomenclature, n’a pas toujours cette vertu. Son utilité est incontes- table lorsqu'on pourrait hésiter entre divers synonymes se partageant à (1) On trouvera les articles de MM. Britton et Britten relatifs au débat ci-dessus dans le Botanical Gazette et le Journal of Botany de 1890. LXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. peu près également les suffrages des auteurs. Ainsi un Alyssum nouveau pour la flore française, découvert dans le département du Lot, a été appelé petrœum par Arduini (1764), gemonense par Linné (1767), eden- tulum par Waldstein et Kitaibel en 1809; ce dernier nom, adopté dans le Flora Orientalis de Boissier, avait le mérite de rappeler un caractère spécifique important, et gemonense indiquait la localité classique de l'espèce; cependant nous préféràmes à l'un et l'autre petræum comme plus ancien. Pour en revenir à Buda et Tissa, nous croyons qu'il ne sera pas facile, malgré les efforts de MM. Britton et Britten, de faire revivre l'un ou l'autre de ces deux noms également tombés en désuétude. Nous ne voyons pas d'ailleurs oü est l'avantage à n'admettre à cet égard aucune prescription et à exhumer de la poussière du passé de vieux vocables entièrement oubliés, au détriment de ceux qu'on trouve dans toutes les Flores, que tous les botanistes connaissent et qu'un emploi séculaire à consacrés. En matière d'usage et de nomenclature, « possession vaut titre » — Beati possidentes, — et à la question posée : Buda ou Tissa ? il est probable que l'avenir répondra : ni l'un ni l'autre. _ Nymphæa et Castalia. Dans le volume II des Annals of Botany, publié en 1806, le botaniste anglais Salisbury divisait les Nymphœa de Linné en deux genres: il conservait l'ancien nom à l'un d'eux qui renfermait les espèces à fleurs jaunes et appelait le second Castalia; le Nymphœa alba L., par exemple, devenait le Castalia speciosa. , Dans le premier volume du Prodromus Florœ grœcœ paru quelques mois après le Mémoire de Salisbury, Smith adopta le principe de la division proposée par son compatriote, mais en changeant la nomencla- ture : il forma le genre Nuphar avec les Nymphœa de Salisbury et res” titua l'antique nom Nymphæa aux Castalia de cet auteur (1). La nomenclature ainsi fixée par Smith et suivie par tous les botanistes depuis le commencement de ce siècle, notamment par A.-P. de Candolle en 1824 (2), a reçu aujourd'hui la consécration de l'usage; cependant un botaniste distingué, M. Britten, déjà cité dans la question Buda vel Tissa a proposé de revenir. en vertu de la loi de priorité, aux déno- minations Salisburiennes (3). A ceux de nos collègues que cette inno- (1) Nymphœam albam et luteam Linnæi in duo géhera feliciter disposuit D. Salis- bury; at minus bene Nymphœam antiquorum veram nomine Castalia, ad novam a plane abnormem etymologiam formato, distinxit. (Prodr. Flor. grœcœ, t. L, p. 361.) (2) Voy. Prodromus, 1, 114-116. (3) Britten, The nomenclature of Nymphæa, in Journal of Botany british and foreign, XXVI (1888), p. 6-10. Cette thèse avait été. déjà soutenue en 1887, par M. Grecne, in Bulletin of Torrey botanical Club, vol. XIV. MALINVAUD. — NYMPHÆA ET CASTALIA. LXXIX vation pourrait séduire nous rappellerons l'article 54 du code des Lois de la nomenclature botanique voté par le Congrès international de 1867 ; en voici le texte : Art. 54. — Lorsqu'un genre est divisé en deux ou plusieurs, le nom doit être conservé et il est donné à l’une des divisions principales. Si le genre con- tenait une section ou autre division qui, d’après son nom ou ses espèces, était le type ou l’origine du groupe, le nom est réservé pour cette partie. S'il n'existe pas de section ou de subdivision pareille, mais qu’une des fractions détachées soit beaucoup plus nombreuse en espèces que les autres, c'est à elle que le nom doit être réservé. Dans le Traité des plantes de Théophraste, le plus ancien des bota- nistes connus, il est fait mention du Nymphæa alba, et le groupe dont cette plante fait partie comprend aujourd’hui au moins 25 espèces, tandis que le genre Nuphar n’en contient que 13. Ainsi la nomenclature établie par Smith est en parfaite conformité avec les prescriptions énon- cées dans l’article ci-dessus, qui, lui-même, comme tous ceux du code élaboré par le Congrès de 1867, n’est que la confirmation de règles anté- rieurement observées par les botanistes les plus autorisés. La nomenclature proposée par Salisbury était donc contraire aux vrais principes, et ce serait, selon nous, une erreur de jugement de la reprendre aujourd’hui. Nous déclarons, en terminant, que, si les règles formulées par le Con- grès de 1867 devaient être revisées, elles ne le seraient régulièrement que par un nouveau Congrès international offrant, par son mode de con- Vocation et sa composition, les garanties de compétence de la première assemblée. Une loi ne peut être valablement réformée que par un corps législatif possédant les mêmes attributions que celui qui l’a faite. Avant de lever la séance, M. le Président prie M. Flahault de vouloir bien, au nom de tous ceux qui ont pris part à la session, remercier M. le Maire de Collioure, et par son intermédiaire les habitants de cette ville, de l'accueil courtois qu’ils ont fait à la Société et de toute la complaisance qu’ils lui ont She Vali San Président, se faisant l'interprète d'un sentiment général, adresse ensuite de vifs remerciements aux membres du Comité d'organi- Sation et aux secrétaires du Bureau spécial pour le dévouement avec lequel ils ont rempli leurs fonctions, puis il déclare close la Session extraordinaire de 1891. RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ RAPPORT SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ, LE 16 MAI, AU PLA DE LAS FOURQUES; par M. le D' PONS. La première herborisation portée sur le programme n'est, à propre- ment parler, qu'une promenade sur les bords de la mer; mais, si la course n'est pas pénible, elle n'en sera pas moins intéressante et fruc- tueuse. On récoltera bon nombre d'espèces spéciales à la région. Collioure, cauco Illiberis des anciens, occupe une position pittoresque autour d'une baie semi-circulaire. Les Albères, dont on aperçoit de près la masse imposante flanquée de ses deux tours séculaires, Madeloc et la Massane, viennent, en s'étageant successivement, se terminer dans la mer par une dépression assez brusque en certains endroits pour donner l'illusion des falaises de l'Océan. Nous devons diriger nos pas vers ces monticules que fouette sans cesse la brise de la mer. , A une heure et demie, nous quittons l'hòtel Fontanau ; l'herborisation commence dès la sortie de la ville; ici, comme d'ailleurs sur tout le littoral, la végétation est rabougrie et l'on doit souvent se mettre à genoux pour ne pas laisser échapper quelques plantes intéresssantes. Sur les bords mêmes du chemin qui conduit au Pla de las Fourques, on note : Heliotropum europæum. Carduus tenuiflorus. Ecballium Elaterium. Marrubium vulgare. Malva parviflora. Poa annua. Anacyclus clavatus. Trifolium scabrum, Paronychia argentea. Filago Jussiæi. Euphorbia helioscopia. Onopordon illyricum. Hyoscyamus albus. Dianthus velutinus. et surtout quelques pieds de Scolymus grandiflorus Desf..., qui ne seront en fleur qu’à la fin de juin. : Nous arrivons aussitôt au « Pla de las Fourques »; ici les Légum!- PONS. — RAPPORT SUR L'HERBOR..AU PLA DE LAS FOURQUES. .LXXXI neuses abondent. On se met surtout à la recherche du Trifolium suffo- catum, qu'on récolte partout oü le sol est battu et peu couvert. Voici la liste des plantes signalées : Trifolium stellatum. Plantago Coronopus. — Cherleri. | Carex acutiformis Ehrh. — scabrum. Salvia clandestina Vill. — tomentosum. Scolymus maculatus. Medicago minima. |Galium parisiense L. var. B. vestitum — Murex Willd. Gr. et Godr. (G. litigiosum DC.). Trifolium subterraneum., Bromus tectorum. — Bocconi Savi. Erodium cicutarium. ; Sherardia arvensis. Dianthus attenüatus Sm. var. cata- Hedypnois polymorpha. Jlaunicus. Kœleria phleoides. Medicago lappacea* forma (M. penta- Convolvulus althæoides. cycla Gr. et Godr.). Carex setifolia Godr. ` — præcox DC. Medicago Gerardi Willd. . Serapias Lingua. Plantago Lagopus. Rumex pulcher. < Camphorosma monspeliaca. Thrincia hirta. Asphodelus microcarpus Viv. Lavandula Stœchas. Bromus mollis. Au nord du fort, le long d'un ravin qui descend brusquement jusqu’à la mer et que bordent, à droite et à gauche, de hautes falaises, on récolte : | Allium Chamæmoly (en fruits avancés). Crassula Magnolii. Vulpia sciuroides. Euphorbia exigua. ` Silene gallica. Carex divulsa. Tillæa muscosa. Poa pratensis. Sur les falaises on voit quelques pieds fleuris de : Matthiola incana. | Matthiola sinuata.. Dans le lit d'un ravin à peine humide on recueille : Montia rivularis. Isoetes Duriæi Bory (très rare én ce Eleocharis palustris Dat Festuca duriuscula. On quitte ce ravin pour suivre un instant la còte et récolter le rare Lotus edulis. On signale en même temps : Lagurus ovatus. Hypochœris radicata. Linaria Pelisseriana. Asplenium Adiantum-nigrum (forma). Bromus sterilis. ` Scirpus Holoschœnus. Geranium molle. Smilax aspera. oa loliacea Huds. _ | Bromus madritensis.’ anunculus acris, Myosotis hispida. „solish sianail T. XXXVIII, F LXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. Juncus glaucus Ehrh. Plantago Bellardi All. Carex Linkii Schk. Polycarpon peploides. Vicia sativa. Erodium romanum. Armeria ruscinonensis Gir. Ephedra distachya. On reprend alors le plateau servant de glacis aux pårapets qui unissent les différents travaux de défense, s'élevant insensiblement dans la direc- tion du Fort-Carré. Aux plantes déjà citées nous ajoutons : Uropetalum serotinum. Ornithopus compressus. Aira Cupaniana. Passerina hirsuta. Sagina apetala. Galium decipiens Jord. Scorpiurus subvillosa. Sideritis romana. Asterolinum stellatum. Linaria ambigua Huet du Pavillon Tolpis barbata. (d'après M. Rouy). Lathyrus Clymenum var. tenuifolius | Helianthemum guttatum forma Erio- (L. tenuifolius Desf.). caulon. Crepis bulbosa Cass. Poterium Magnolii Spach. — virens Vill. Briza maxima. — taraxacifolia. Euphorbia serrata. Ervum dispermum Roxb. Urospermum Dalechampii. Arum Arisarum. Andropogon hirtum. Antirrhinum Orontium. Cistus salvifolius. Calycotome spinosa. _ ' Lathyrus articulatus. Veronica arvensis. Romulea Bulbocodium (en fruits mürs). Orobanche cernua Lœfl. ` — Columnæ (en fruits mûrs). Polycarpon tetraphyllum. Cistus monspeliensis. Linum angustifolium. Chrysanthemum segetum. Cynosurus echinatus. Ulex parviflorus Pourr. Bromus tectorum. Dans une olivette, à quelques mètres du Fort-Carré, nous trouvons en abondance : Sonchus tenerrimus. .[ Orobanche minor. Rumex bucephalophorus. Alyssum maritimum. Bunias Erucago. Fumaria capreolata. Tolpis barbata Willd. : Psoralea bituminosa. Tragopogon australis Jord. Medicago Murex. Phagnalon saxatile Cass. Nous voici sur le plateau du Fort-Carré, la station du Scolymus grandi- florus; malheureusement, la végétation n'en est pas assez avancée; nous quittons à regret cette belle espèce pour aller rejoindre la route qui nous conduira dans le vallon du Ravanet. : A gauche de la route, dans un ravin, on nous signale le Prunus inst- titia L., rare dans les Pyrénées-Orientales. Dans les lieux herbeux 0n récolte en abondance : Aceras anthropophora. Ranunculus arvensis. Linaria italica. k ` PONS. - RAPPORT SUR L'HERBOR. AU PLA DE LAS FOURQUES. LXXXIII et surtout le Ranunculus Aleæ Willk., que nous retrouverons dans le vallon de Consolation. ; On ne tarde pas à arriver au torrent du Ravanet, dans les eaux duquel nagent de belles touffes de Ranunculus trichophyllus. i En remontant le torrent, sur les berges humides, on peut faire ample provision d'une précieuse Crucifère, le Brassica Robertiana Gay (B. fruticulosa Cyr.). On y trouve aussi : Lavatera Olbia. Allium triquetrum. : Lamium flexuosum Ten. et dans les fentes des murs quelques pieds du Grammitis leptophylla. Nous avons devant nous la Batterie d'an Sourre, ici la végétation prend un aspect tout différent et particulièrement aride; les Cistes et PUlex parviflorus dominent, çà et là quelques Rosa (Rubiginosæ). Dans ces broussailles épaisses on trouve néanmoins quelques plantes qui méritent une mention spéciale : Lychnis dioica. Silybum Marianum. Equisetum ramosum Lois. Melica minuta. Carex divulsa. Lychnis Flos-cuculi. Lactuca perennis. Atriplex Halimus. Echium plantagineum. Sonchus tenerrimus. En descendant sur la Pointe de Mourrèdes : Cnicus benedictus. Lathyrus angulatus. Orchis Morio. Allium roseum. Phillyrea angustifolia. Pyrus amygdaliformis Vill, Erica scoparia. Raphanus Landra. =+ arborea. Milium paradoxum. Carex glauca. L'Orchis tridentata Scop., que l'on avait récolté quelques jours aupa- ravant dans ces parages, échappe à nos actives recherches. Le panorama qui se déroule devant nos yeux est magnifique : d'un côté, le bleu de la mer avec les sinuosités finement dessinées de la côte ; de l'autre, la plaine du Roussillon s’élargissantide plus en plus et domi- née deci, delà par des clochers dont les silhouettes se distinguent net- tement sur l'horizon. Au loin, au delà des Corbières, la montagne Noire, les hautes Cévennes et un dernier relief vers.le nord-est, au-dessus de la ligne de la mer : c'est la colline de Cette. L'herborisation est terminée. On rentre à Collioure par la route (3 ki- lomètres environ). Quelques botanistes pourtant contournent la Batterie d'an Sourre pour récolter : Evax pygmæa. < | Medicago marina. Convolvulus Soldanella. :LXXXIV SESSION. EXTRAORDINAIRE. A COLLIOURE, MAI 1891. - et pour constater la présence de l'Asplenium marinum, signalé dans les falaises de Mourrèdes par le regretté P. Oliver. Les retardataires rejoignent le gros de la troupe et nous rentrons à Collioure, très chargés, et par conséquent très satisfaits de notre pre- mière herborisation.- RAPPORT SUR L'EXCURSION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ; LE 17 MAI, SUR LA CÔTE DE COLLIOURE A BANYULS EN PASSANT PAR LE FORT SAINT-ELME ET LES GARIGUES DE LA CROIX-BLANCHE ; par M. le D' Simon PONS. A une heure et demie, nous étions tous réunis devant l'hôtel, atten- dant le signal du départ. Nous quittons la ville dans la direction du Sud-Est, prenant pour point derepère le Fort Saint-Elme qui domine à ‘la fois Collioure et Port-Vendres. Nous súivons pendant dix minutes un "sentier encaissé et entouré à gauche et à droite de terrains cultivés, con- ditions peu favorables pour une bonne récolte. Sur le bord même du sentier, nous observons l'Acanthus mollis non fleuri; c'est la seule localité des environs où l'on observe cette plante. On note : Alyssum maritimum. Fumaria capreolata var. B. speciosa Cynosurus echinatus. ` [F. speciosa Jordan]. : Convolvulus althæoides. . Rosa sempervirens var. scandens Mill. Punica Granatum.  Andryala sinuata forma lyrata Pourr. Urospermum Dalechampii. Convolvulus Cantabrica. Osyris alba. — arvensis. Kæleria phleoides. Cistus albidus. Euphorbia segetalis. — salvifolius. — serrata. Ornithopus compressus. — biumbellata Poir. Rhamnus Alaternus. Polypodium vulgare. Melandrium macrocarpum Willk. [Lych- Urospermum picroides. nis macrocarpa Boiss. et Reut.]. Crepis virens Vill. Calycotome spinosa. —.taraxacifolia. Helichrysum Stæchas. i Lavandula Stæchas. . ` Nous ne tardons pas à quitter le sentier pour battre les anciennes vignes envahies par la végétation spontanée depuis que le phylloxéra a détruit les vignobles du Roussillon. Des murs destinés autrefois à sou- tenir les terres s'échelonnent en gradins tout le long de ces garigues et entravent la marche; mais les espèces intéressantes foisonnent et nous récoltons : Sedum altissimum Poir. Crepis recognita Hall. Avena sterilis, Centaurea cærulescens Willd. Silene italica. Rosa dumalis Bechst. oriifolia. — inflata v. oleracea (S. oleracea. Bor.). | Lactuca perennis forma cich (Rouy). Filago arvensis. Antirrhinum majus forma?... PONS. — HERBORISATION ENTRE COLLIOURE ET BANYULS. LXXXV Quercus Suber. Orobanche cruenta (sur l'Ulex parvi- Avena barbata. z florus). Dans un ravin, chacun cueille une branche de Myrtus communis et l'ascension recommence ; le vent du nord souffle avec violence et tem- père l'ardeur du soleil; nous rejoignons sans trop de fatigue le sentier qui nous conduira en ou. instants au Fort Saint-Elme. Chemin faisant, nous voyons : í Asplenium Adiantum-nigrum forma. |Cratœgus ruscinonensis Grenier. =i: Smilax aspera. Reseda aragonensis [R. me [cua L. Anarrhinum bellidifolium var. luseti- pro p.l. IRTA tianum. Linaria ambigua Huet. Dorycnium suffruticosum. ` Avant d'arriver à la route stratégique, le Sideritis Endressii. attire surtout notre attention ; malheureusement, il n’est pas encore en fleur. Tout autour et dans l'enceinte même du fort, nous récoltons : Allium Chamæmoly (en fruits avancés). | Mercurialis. Huetii. Potentilla hirta. Trigonella monspeliaca. Nous prenons quelques minutes de repos, tout en admirant le pano- rama qui s'offre à nos yeux : d’un côté, Port-Vendres avec son port et sa jetée; de l’autre, la baie de Collioure, avec les sinuosités de la côte; derrière nous, au premier plan, Madeloc et le pic Taillefer; plus loin, la Massane se reliant au massif des Albères ; et tout à fait au fond, à l’ouest et au nord-ouest, le sommet du Canigou, couvert encore dé nige, et la crête bleuâtre des Corbières. ` Nous descendons lentement sur Port-Vendres, tantôt en suivant la route stratégique, tantôt en pénétrant dans les garigues de la Croix- Blanche, où nous avons à SE quelques bonnes plantes : Ruta angustifolia. Medicago Murex Willd. Cheilanthes odora, : : — suffruticosa Ram. Thapsia villosa. | Aceras densiflora Boiss. Phelipæa Muteli Reuter. ' Polycarpon peploides. ` Onopordon illyricum var. TAAS Bromus rubens. i 3 Debeaux. = mollis. Carduus tenuiflorus. 5. "212130704 te Le madritensis... Lotus corniculatus. Cynoglossum pictum. Medicago præcox DC. : Dans les environs de Port-Vendres et se rapprochant de la mer, on constate la présence de : Hyoseris radiata. _ Cineraria maritima (non fleuri). Carduus pycnocephalus. Asphodelus microcarpus. Viv. Frankenia lævis. LXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. A quatre heures, nous étions à Port-Vendres. Notre premier soin est d'aller explorer les environs du port et la jetée. A droite du port, dans une prairie, M. Foucaud nous signale la présence du Ranunculus ma- crophyllus. Dans les lieux herbeux nous récoltons : Trifolium tomentosum. Lagurus ovatus. Echium plantagineum. Euphorbia segetalis forma pinea Daucus Gingidium L. (non fleuri). [E. pinea L.]. Passerina hirsuta. — pithyusa. Avant d'arriver au premier tunnel, sur les rochers escarpés abondent : Armeria ruscinonensis Gir. | Sonchus tenerrimus var. pectinatus. Dans les fossés et les mares : Callitriche verna Kütz. Trois tunnels à traverser, et nous voici sur la jetée. Nous jouissons ün instant du spectacle grandiose de la mer agitée; les vagues viennent se briser avec fracas sur les énormes rochers crevassés qui relient Ja jetée à la côte. Retournant sur nos pas, nous visitons la ville et assistons à l'arrivée d’un paquebot transatlantique. A cinq heures et demie, départ pour Collioure. En quittant Port-Vendres, quelques botanistes vont récolter, autour du cimetière, le Convolvulus lineatus L. et y cherchent en vain le Convolvulus siculus L. La route de Port-Vendres à Collioure est admirablement située; elle suit en corniche les sinuosités de la côte : le trajet n'est pas long et semble trop court. A six heures nous rentrions à Collioure, avec un fort butinet la satis- faction d'une deuxième journée aussi bien remplie que la précédente. RAPPORT SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ, LE 18 MAI, AU PIC DE TAILLEFER; par M. le D: PONS. Le programme est un peu plus chargé que les jours précédents : nous devons faire l'ascension du pic Madeloc (650 mètres), en passant par js vallée du Douy, l'ermitage de Consolation et le mas de la Serre. À Cinq heures et demie, nous quittions Collioure dans la direction du vallon du Douy, suivant un sentier encaissé et entouré de haies et de murs de soutien. On signale aussitôt : Punica Granatum. Ranunculus bulbosus. Celtis australis. Veronica arvensis. Lycium europæum. Sisymbrium officinale. Fumaria capreolata. Picridium vulgare. - parviflora. Alyssum maritimum. — officinalis. Crepis virens Vill. — major Rchb. — taraxacifolia. PONS. — RAPPORT SUR L'HERBORISAT. AU PIC DE TAILLEFER. LXXXVII et surtout l’Allium neapolitanum Cyr., qui n'est pas encore en fleur. Dans les fentes des murs croissent : Polypodium vulgare. Asplenium Adiantum-nigrum. Grammitis leptophylla, Asplenium Trichomanes. Cheilanthes odora. Ceterach officinarum. Pteris aquilina. Umbilicus pendulinus. Nous arrivons bientôt sur les bords du Douy, que nous remontons jusqu’au chemin des stations, en récoltant : Allium roseum. — triquetrum. Mentha rotundifolia. Calamintha Nepeta. Vinca acutiflora Bert. Ranunculus acris. — aleæ Willk. Linum angustifolium. Geranium molle. Erodium moschatum L'Hérit. Scrofularia vernalis. Scirpus Holoschænus. Vincetoxicum nigrum Mænch. Veronica Anagallis. Scirpus maritimus. Callitriche vernalis Koch. Nasturtium officinale. Medicago Murex Willd. — tribuloides Lamk. Carex muricata. Trifolium arvense. — stellatum. Reseda aragonensis (R. Phyteuma L. pro p.). ; Paronychia argentea Lamk. Euphorbia helioscopa. — segetalis. Papaver dubium. Le chemin abandonne le torrent et monte en lacets jusqu'à Consola- tion, traversant des garigues arides et des vignes détruites par le phyl- loxéra. On note : Bromus madritensis. Brachypodium ramosum. Smilax aspera. Cistus albidus. — monspeliensis. — salvifolius. Silene italica. Phagnalon saxatile. Urospermum Dalechampii. — picroides. Hypochœris radicata. Chrysanthemum segetum. Catananche cærulea. Bromus sterilis. — rubens. À huit heures nous étions à Consolation. Situé dans un délicieux vallon, cet ermitage est renommé dans le pays par ses eaux abondantes et, ses frais ombrages. Les visiteurs y jouissent d’une température douce pen- dant les chaleurs de l’été. Une des nombreuses fontaines porte même celte inscription prétentieuse : « Salus infirmorum ». Òn a eu la sagesse de conserver autour de l’ermitage une zone assez restreinte de bois qui ‘sert d'asile à une foule d'espèces précieuses. Les premiers Châtaigniers se montrent ici, pour s'étendre à un niveau plus élevé partout où le sol n’est pas livré à la vaine pâture. Autour de l’ermitage, dans les lieux ombragés, nous récoltons : LXXXVIII Isoetes Duriœi Bory. Notochlœna Marantæ. Asphodelus microcarpus Viv. Romulea Column. Silene crassicaulis Willk. et Costa. Saxifraga granulata. Vinca major. Aspidium Filix-mas. = Filix-femina. Sisymbrium Alliaria. Mœhringia trinervia. Geranium lucidum.. Aquilegia vulgaris. ` Ranunculus chærophyllos L. Medicago maculata. Rhagadiolus stellatus. Lamium flexuosum Ten. SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. Orchis Morio forma picta (0. picta Lois.). — provincialis Balb. Medicago suffruticosa Ram. Trifolium lævigatum Desf. — Bocconi DC. — ligusticum DC. Arum Arisarum. Teucrium Chamædrys. Origanum vulgare. ` Erica scoparia. — arborea. Calluna vulgaris. Helleborus fœtidus. Teesdalia Lepidium. Ophrys Scolopax. Après avoir exploré minutieusement les environs de l'ermilage, nous suivons, à droite, un sentier qui nous conduira au mas de la Serre; la montée est rapide ; on traverse quelques bois de Châtaigniers. La fatigue est vite oubliée, car les plantes rares foisonnent : Carex maxima. Silene crassicaulis. Erodium chium, Satothamnus:catalaunicus Willk. Cytisus triflorus. - Pisum elatius Bieb. Teesdalia nudicaulis. Veronica Teucrium; Gladiolus illyricus. Ranunculus saxatilis Balb. Geum urbanum. — silvaticum Pourret. Trifolium incarnatum forma [T. Mo- linerii Balb.]. Sedum anopetalum. | Bunium Bulbocastanum. A mesure que nous nous élevons, quelques plantes inconnues aux plaines littorales du Midi deviennent plus nombreuses : telles sont : Euphorbia amygdaloides. Geum silvaticum Pourret. Fragaria vesca. . š LE A neuf heures, nous arrivions au mas de la Serre; nous n'avons Hypochæris maculata. Teucrium Scorodonia. plus qu’à suivre le chemin stratégique qui nous conduira au Conti lieu désigné pour notre déjeuner. La route descend insensiblement J -qu'au col de Mouillou, contournant en demi-cercle le pic Taillefer qui 'se dresse au-dessus de nous. Chemin faisant, nous récoltons : Vicia atropurpurea Desf. Barbarea intermedia Bor. Festuca spadicea. Potentilla hirta. Biscutella lævigata forma coronopi- folia (B. coronopifolia Vill.). Verbascum maiale DC. Lactuca perennis forma cichoriifolia (L. cichoriifolia pC.). Hieracium murorum var. mum. — saxatile Vill. — olivaceum G. G. pilosissi- PONS. — RAPPORT SUR L'HERBORISAT. AU PIC DE TAILLEFER, LXXXIX Dans le ravin de la Fount d'un cop : Aquilegia vulgaris. — ruscinonensis [A. viscosa Gouan]!! Antirrhinum Azarina. : Polygonatum vulgare. Armeria majellensis Boiss. Trifolium angustifolium. Asphodelus cerasifer. Asplenium Halleri. Thapsia villosa. Phalangium Liliago. Ranunculus albicans Jord. Silene saxifraga. Allium fallax Don. A partir du col de Mouillou la route remonte, en décrivant quelques sinuosités, jusqu'au Casernement, où nous arrivions à onze heures. Aux plantes déjà observées, nous ajoutons : Genista pilosa. | Hutchinsia petræa. Le déjeuner est agrémenté d'une vue splendide sur Cosperons, Col- lioure, Port-Vendres et Banyuls. Tout près de là, on recueille avec plaisir le Pæonia peregrina. À une heure, l’ascension recommence; les uns gravissent lentement les nombreux lacets du chemin stratégique; les autres, plus intrépides, montent à travers les éboulis schisteux. Les uns et les autres voient augmenter toujours le nombre des espèces montagnardes, à mesure qu’ils s'élèvent : Centaurea pectinata forma supina (C. supina Jord.). Galium vernum. Erysimum ruscinonense Jord. [forme de l'E. australe Gay]. Calamintha Acinos. Carduus nutans. Campanula rotundifolia. Armeria majellensis. Cerastium arvense. Viola nemausensis (V. tricolor forma). Euphorbia amygdaloides [forma]. Galium erectum Huds. Sideritis Endressii Willk. Hieracium amplexicaule. Armeria bupleurifolia Godr. et Gr. Scleranthus pôlycarpus DC. Calluna vulgaris. Allium fallax. Senecio lividus. A deux heures, nous étions arrivés au but de notre excursion (650 mètres). Le vent qui souffle avec violence nous explique pourquoi les plantes de la crête conservent de petites dimensions. De la terrasse qui entoure aujourd'hui la Tour Madeloc (dont la construction remonte au treizième siècle), nous admirons le panorama qui se déroule à nos yeux. Le regard embrasse toute l'étendue de la côte avec ses sinuosités ; depuis la plage d'Argelès jusqu'au Cap-Creux, dont la pointe se détache vaguement sur l'horizon; au delà des montagnes de Cerbère, la plaine de la Catalogne Espagnole; au sud-ouest, la vue est bornée par la masse des Albères se reliant à la grande chaine pyrénéenne; à l'ouest, le massif du Canigou avec son sommet couvert de neige; au nord, la Vaste plaine du Roussillon ; plus loin, la longue crête des Corbières et XC SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. au dernier plan, la ligne finement dessinée de la montagne Noire et des Cévennes. En descendant par le côté sud de la crête, nous retrouvons la plupart des plantes signalées plus haut. Il convient d'y ajouter le Meum atha- manticum, très rare sur les prairies voisines de la Batterie de la Ga- line. Aux flancs des rochers quelques Chênes verts séculaires prouvent que les forêts de cette essence atteignaient le sommet des hauteurs de Madeloc, aujourd'hui dénudées et arides. Du col de Mouillou, nous atteignons le mas Boufous et nous rentrons rapidement à Collioure. RAPPORT SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ, LE 19 MAI, ` A CERBÈRE; par M. le D' PONS. A dix heures, nous étions tous à la gare de Collioure, attendant le passage du train de Perpignan à Cerbère; le trajet n’est pas long et parait trop court en bonne compagnie. En quittant Collioure, le chemin de fer traverse la colline rocheuse du Fort Saint-Elme : Port-Vendres apparaît aussitôt. La voie ferrée gagne ensuite le bord de l’anse de Paulilles, arrive à Banyuls à travers une série de tunnels et de là à Cerbère en côtoyant les anses pittoresques de Peyrefitte et de Terren- bou. A onze heures, nous entrions en gare de Cerbère, station interna- tionale située au bord de l’anse du même nom. Grâce à la bienveillance de M. le chef de gare, nous traversons le réseau des voies ferrées qui couvre le fond du ravin en partie comblé, pour atteindre les pelouses légèrement arrosées par le ruisseau pendant la saison des pluies. Nous récoltons notamment : Montia fontana. Ranunculus aquatilis. Silene gallica. — trichophyllus. Chrysanthemum segetum. Lathyrus Clymenum. Echium creticum Lamk. Vicia disperma. Galactites tomentosa. — lutea. Anthemis maritima. Papaver Rhæas. Plantago. arenaria. — dubium. — Cynops. ; Bromus rubens. — subulata. — mollis. Medicago orbicularis. À — madritensis. — Murex. Galium saccharatum. Rhagadiolus stellatus. Carex divulsa. C'est un mélange de plantes méridionales littorales, les unes amies du soleil, les autres préférant les lieux humides, toutes réunies ici gràce a la fraicheur de l'étroit dépôt d'alluvions. Nous montons, à droite, dans des terrains plus arides, oü nous récol- tons en quelques minutes : | PONS. — RAPPORT SUR L'HERBORISATION A CERBÈRE. Pterotheca nemausensis. Trincia hirta. Brachypodium distachyon. Andryala sinuata. Medicago tribuloides Lamk. Linum gallicum. Antirrhinum Orontium. Euphorbia exigua. -- biumbellata. Vulpia sciuroides. Ægilops triaristata. — triuncialis. Dianthus prolifer. — velutinus Guss. XCI Trifolium arvense. Cistus albidus. Anarrhinum bellidifolium var. luseti- | Ceterach officinarum. tianum. Polypodium vulgare. Tyrimnus leucographus. Rumex Acetosella. Euphorbia segetalis. puis, reprenant le lit du ruisseau, nous récoltons sur ses bords le Lava- tera Olbia, reconnaissable à ses grandes fleurs roses. Ici, comme dans toute la région, le Ranunculus trichophyllus abonde dans les eaux courantes. Nous ne tardons pas à quitter le sentier pour battre des garigues arides où la Vigne prospérait naguère. Quelques plantes dignes d'intérèt attirent notre attention : Lotus corniculatus. Calycotome spinosa. Ulex parviflorus Pourret. Phelipæa Muteli Reut. Crepis virens. — taraxacifolia. Lathyrus sphæricus. Vicia Gerardi Jacq. Trifolium angustifolium. Vicia amphicarpa Dorth: Phagnalon sordidum. Melica nebrodensis. Crucianella angustifolia. Nous arrivons, à travers les broussailles et les ronces, sur la crête de la colline ; de là, nous gagnons, par l'autre versant, le ruisseau d'Enfer, sur les bords duquel nous cherchons le Theligonum Cynocrambe L., plus rare cette année que de coutume. Chemin faisant, nous récoltons : Ranunculus saxatilis. Piptatherum cærulescens. Teucrium fruticans. Crepis bulbosa. Parietaria lusitanica. Après avoir franchi le ruisseau, . nous montons dans la direction du Sud, toujours à travers d'épaisses broussailles, contournant en demi- cercle les collines qui s'échelonnent tout le long jusqu'au cap Cerbère. Nous avons la bonne fortune de récolter en bon état le Sideritis Endres- sii et deux plantes surtout calcicoles : . Buplevrum graminifolium Vahl. | Clypeola Jonthlaspi. Nous apercevons sur la crête les poteaux indicateurs de la frontière. Notre troupe se divise en deux : les uns vont en Espagne visiter Port- Bou, les autres se dirigent vers le cap Cerbère et explorent attentive- ment les falaises de la côte qui fournissent les plantes suivantes : XCII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. Cineraria maritima (non fleuri). Helichrysum decumbens Cambess. Silene inflata forma maritima. Glaucium flavum. Medicago marina. Ononis reclinata Lamk. Armeria ruscinonensis de Girard. Evax pygmæa. Camphorosma monspeliaca. Filago arvensis. Medicago tribuloides. M. Foucaud nous signale le Filago subulata Boissier, plante de Corse, nouvelle pour les Pyrénées-Orientales. Revenant sur nos pas, nous nous acheminons lentement du côté de la gare, traversant le village et contournant la baie de Cerbère. Nous notons : Buphthalmum spinosum. Euphorbia paralias. — segetalis forma. Melilotus elegans Salzm. Calendula parviflora Rafinesque. Convolvulus althæoides. Carduus tenuiflorus. Piptapherum cærulescens. Statice Gerardiana Guss. A six heures, nous repartions pour Collioure, où nous ne tardons pas à arriver. HERBORISATION DANS LA VALLÉE DE LA VALBONNE (MERCREDI 20 MAI); par M. L. GALAVIELLE. ; 3 Les excursions des jours précédents nous avaient permis de récolter abondamment les plantes du littoral; nous devons aujourd'hui pénétrer _ dans l’intérieur des terres et remonter la vallée de la Valbonne. Pendant quelque temps nous suivons le chemin stratégique, où nous avions herborisé quelques jours auparavant, et nous pénétrons dans la garigue, dans cette région où les arbrisseaux épineux, les plantes à odeurs balsa- miques et à essences dominent. Les Ulex, les Calycotome, les Cistes et les Lavandes y constituent le fond de la végétation. C’est là que nous récoltons : Fœniculum piperitum. Calycotome spinosa. Lavandula Stæchas. Cistus albidus. Ulex parviflorus Pourr. Cistus salvifolius. Pteris aquilina. Polygala vulgaris, Cerastium glomeratum. Lathyrus Clymenum. Inula viscosa. í Dianthus velutinus. Linaria supina. Teesdalia nudicaulis. Poterium dictyocarpum. Un peu plus loin se trouve un coteau très aride exposé au midi, les plantes sauvagès ont envahi les anciennes cultures; on s'y disperse et l'on nous signale bientôt quelques plantes plus spéciales : GALAVIELLE. = HERBORISAT. DANS LA VALLÉE DE LA VALBONNE. Centaurea cœrulescens Willd. Reseda aragonensis Willk. Tulipa Celsiana. Uropetalum serotinum. auxquelles se joignent : Rubia peregrina. Asplenium Adiantum-nigrum. Seseli tortuosum. Galium maritimum. Clematis Vitalba. Thapsia villosa. Thesium divaricatum. Asplenium Trichomanes. Trifolium stellatum. — arvense. — Bocconi. Ranunculus monspeliacus. Senecio lividus. Helianthemum guttatum. Linum angustifolium. Veronica Teucrium. Avena elatior. Lathyrus pratensis. Quercus coccifera. Narcissus juncifolius. Barbarea præcox. Allium fallax. Gladiolus illyricus. Poa nemoralis. Potentilla hirta. Anthoxanthum odoratum. Silene inflata. É Festuca duriuscula. Linaria Pelisseriana. Centranthus Calcitrapa. Iris Chamæiris Bert. Crupina vulgaris. Paronychia argentea. Asphodelus cerasifer Gay. Arum italicum. Trifolium incarnatum. Ervum dispermum Roxb. Aira Cupaniana Guss. Convolvulus Cantabrica. Mibora verna. Rumex bucephalophorus. Ornithopus compressus. XCIII Après avoir traversé un bois de Chênes-Lièges, nous arrivons dans la vallée de la Valbonne. Cette vallée est dominée par des collines déboi- Sées; nous marchons dans un étroit sentier taillé sur leurs flancs. Les uns récoltent les plantes croissant sur les rochers, les autres se répan- - dent sur les pentes autrefois cultivées; on trouve là : Vicia lutea. Linaria arvensis. Cheilanthes odora. Scleranthus annuus. Lychnis dioica. Crepis taraxacifolia. Lycopsis arvensis. Bryonia dioica. Sedum hirsutum. Antirrhinum Azarina. Grammitis leptophylla. Le long de ce sentier se trouve une petite chàtaigneraie, oü nous récoltons : Mœhringia trinervia. umaria speciosa Jord. Campanula Erinus. Cytisus triflorus. aphne Gnidium. thospermum purpureo-cæruleum. Allium triquetrum. Sideritis Endressii. Anagallis cærulea. Oxalis corniculata. Stachys recta. Bunias Erucago. Geranium lucidum. Nous arrivons au mas Raimbaud; certains de nos confrères descen- DENN, ` SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOUEE, MAI 1891. dent jusqu’à la rivière et nous rejoignent bientôt après pour distribuer lV’Antirrhinum Azarina L., qui abonde dans les fentes d'énormes rochers; et nous ne tardons pas à pénétrer dans la région boisée de la Valbonne. Le paysage contraste avec celui que nous avions parcouru précédem- ment, et la physionomie de la flore est toute différente. Nous trouvons abondamment : Geum urbanum. Lathyrus Clymenum. Osyris alba. Alnus glutinosa. Saponaria ocymoides. ; Sambucus nigra. Sedum anopetalum. Ruscus aculeatus. Rhagadiolus stellatus. Acer monspessulanum. Lepidium hirtum. Tamus communis. Lamium flexuosum Ten. Stellaria Holostea. Mercurialis perennis. Geranium Robertianum. Conopodium denudatum. Anthriscus Cerefolium. Après nous êlre arrêtés quelque temps aux ruines de l'abbaye de Valbonne, nous nous dirigeons vers la fount del Ange. Sous la futaie des Châtaigniers qui l'entourent, on ne tarde pas à signaler : Aquilegia vulgaris. Carex olbiensis Jord. Lychnis Flos-cuculli. Carex maxima, Orchis provincialis. Sarothamnus catalaunicus Wbb. Sedum Cepæa. Hieracium præcox Sch. bip. forma his- Cytisus triflorus. pida Arv.-Touv. Aceras anthropophora. — prasiophæum Arv.-Touv. Trifolium minus. — vestitum Gr. Godr. var. capillatum Vulpia Pseudomyuros. Arv.-Touv. Cytisus candicans, — murorum forma silvatica L. Vicia villosa. Melittis Melissophyllum. Valeriana officinalis. Medicago suffruticosa. Orchis maculata. Rosa arvensis. , . e A f got L'exploration botanique de la vallée de la Valbonne étant terminée, nous retournons à Collioure, oü nous arrivons pour le diner. HERBORISATION A LA PLAGE D'ARGELÈS ET AU MAS CHRISTINE (JEUDI 21 MAI); par M. L. GALA VIELLE. Partis de Collioure au nombre de quarante-cinq, nous nous dirigeons . vers la plage d’Argelès. Très pittoresque ce départ des botanistes : les « vieilles boîtes » pre- nant les devants pour ne pas laisser échapper les plantes rares; les « jeunes boites » avides de tout ce qu'elles rencontrent, même des choses les plus communes. GALAVIELLE. — HERBORISATION A LA PLAGE D'ARGELÈS, ETC. XCV Cette herborisation tout à fait méridionale nous intéresse vivement; nous sommes en pleine région du Chêne-Liège, des arbres verts, des arbrisseaux odorants, souvent épineux, au milieu desquels croissent en abondance les plantes annuelles. Nous traversons rapidement les garigues du Pla de las Fourques, oü nous avions fait quelques jours auparavant d'excellentes récoltes. Un peu au delà de la Batterie d'an Sourre se perdent dans la mer les derniers contreforts des Albères orientales; nous descendons ces rochers et nous nous trouvons sur la plage d'Argelès. Dans une petite anse, limitée au sud par des rochers dominant la mer, à l'ouest par la voie ferrée, à l'est par la Méditerranée et s'étendant librement au nord vers la vaste plaine du Roussillon, se trouvent un certain nombre de plantes descendues des garigues du Pla de las Fourques, auxquelles se mêlent quelques espèces plus caractéristiques des régions humides. C'est ainsi qu'aux : Scirpus Holoschœnus. Serapias Lingua. Tamarix gallica. Pteris aquilina. s'ajoutent : Plantago subulata. Ornithopus compressus. - Lagopus. Echium plantagineum. Romulea Columnæ. Trifolium Cherleri. Ulex parviflorus Pourr. — striatum. Calycotome spinosa. Bromus mollis. et une plante plus spéciale, poussant sur les remblais de la voie ferrée, le Sonchus tenerrimus, que les botanistes du Nord recueillent avec joie. Nous arrivons alors dans la région littorale proprement dite et nous nous trouvons immédiatement au milieu des plantes des sables. Ici, la flore revêt une autre physionomie. Tandis que dans la garigue on trouve en abondance les plantes annuelles, ici les plantes ont généra- lement des racines vivaces profondément enfouies, leurs appareils végé- tatifs sont verdâtres et gorgés d’eau, ou bien prennent une teinte grise due à un développement énorme de poils, constituant un appareil de protection contre l'évaporation trop vive à laquelle elles seraient exposees. Parmi les : Medicago marina, Corrigiola littoralis. Andryala ragusina. Scrofularia canina. Reseda alba. Convolvulus Soldanella. Corynephorus canescens. Herniaria glabra. ar Eryngium maritimum. Crucianella angustifolia. poussent quelques plantes échappées des moissons et des olivettes voi- Sines de la plage. Ce sont : XCVI SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. Chrysanthemum segetum. Linaria arvensis. ` Fumaria speciosa Jord. et quelques espèces plus répandues dans les garigues, notamment : Paronychia argentea. ` |Hutchinsia petrœa. Crassula Magnolii. Myosotis hispida. Poa rigida. Dianthus pungens. Asterolinum stellatum. Nous arrivons à l'embouchure de la Massane. Le sol est humide; les alluvions de la rivière se sont mêlées aux sables et .ont transformé cette région en une plaine fertile. Aux plantes des sables ont succédé les plantes de la prairie. On se disperse pour récolter : Trifolium maritimum. Ornithogalum umbellatum. Serapias Lingua. : Cerastium glomeratum. Raphanus Landra. Vulpia Pseudomyuros S. W. Linaria Pelisseriana. Aristolochia Clematitis. ; Silene gallica. — rotunda. Lotus decumbens. Rumex bucephalophorus. Althæa officinalis. | Muscari comosum. Trifolium minus. Crassula Magnolii. — incarnatum. Avena flavescens. et quelques plantes dont la présence ne s'explique, au niveau de la mer et sous une latitude aussi méridionale, que grâce à l'humidité exception- nelle et constante du sol. ; 7 Dans un bois de Chênes-Lièges, où domine le Spartium junceum, on remarque : Populus nigra. Ranunculus trilobus. Papaver dubium var. Roubiæi Loret. Nous arrivons sur la route de Collioure à Argelès ; tandis que les uns la suivent, les autres se dispersent dans les garigues qui la longent et récoltent : Tamarix africana Poir. Cistus monspeliensis. Lathyrus annuus. Helichrysum decumbens. Orchis Morio. Lathyrus articulatus. “Andryala sinuata. Vicia lutea. Erica scoparia. Tillæa muscosa. Phillyrea angustifolia. Puis la petite troupe s'engage sur le chemin du mas Christine, au milieu d'olivettes, de Chênes-Lièges et de vignes abandonnées, dont la flore spontanée a repris possession. C'est celle des garigues voisines : Trifolium tomentosum. Papaver dubium. Lactuca perennis. Convolvulus althæoides. Vicia disperma. Psoralea :bituminosa. GALAVIELLE. — HERBORISATION DE LA SOCIÉTÉ A LA MASSANE. XCVII Lathyrus sphæricus. Pirus amygdaliformis. Anarrhinum bellidifolium. Epipactis latifolia. Jasione montana. Ranunculus trilobus. Centranthus Calcitrapa. Populus Tremula. Limodorum abortivum. Mænchia erecta. Au mas Christine, le panorama est superbe; nous sommes entourés par des forêts de Chênes-Lièges, qui ménagent du côté de l'Est une échappée sur la mer; derrière nous se dresse la Massane avec sa tour séculaire. Le propriétaire du mas Christine fait aux botanistes le plus gracieux accueil, il leur fait les honneurs de ses forêts en leur donnant d'intéres- santes indications sur la culture et l'exploitation du Chêne-Liège. Nous allons ensuite visiter la source de la Tortue. Passant sur une corniche dominant un ravin bordé des plus beaux Chênes-Lièges qu'on puisse voir, nous admirons d'énormes pieds d'Erica arborea. C'est là qu'au milieu des Cistes et des Ulex, on récolte encore : Cytinus Hypocistis. Geranium pyrenaicum. Vincetoxicum officinale. Vers six heures nous reprenons la route du mas Christine à Collioure, Joyeux de nos abondantes récoltes. Cette herborisation ne le cédait en rien à celle des jours précédents. HERBORISATION DE LA SOCIÉTÉ A LA MASSANE (22 MAI); par M. L. GALAVIELLE. Le 22 mai, nous partions de Collioure à quatre heures du matin, Pour nous diriger vers la Massane. Jusqu'à présent on s'était borné à herboriser dans la région méditer- ranéenne, aussi cette excursion était-elle particulièrement intéressante Pour les botanistes du Midi; des bords de la mer on devait s'élever à une altitude de 1000 mètres et atteindre la région des forêts à feuilles caduques. Notre petite troupe se dirige d’abord vers le mas Christine en passant au milieu des Ulex, des Cistus et des Calycotome à travers cette zone méditerranéenne inférieure que nous avions parcourue la veille et sur laquelle nous n’avons plus à insister; bientôt nous atteignons la limite Supérieure des Chênes-Lièges. Laissant de côté le chemin qui conduit à la source de la Tortue, nous Prenons le sentier de la Massane. Une petite halte faite dans les derniers bois de Chênes-Lièges, nous permet de résumer les caractères de la région où ils dominent; nous récoltons en passant : T. XXXVIII. G XCVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. Anarrhinum bellidifolium. Cytinus Hypocistis. Arbutus Unedo. Daphne Gnidium. Lathyrus ensifolius Bad. Trifolium incarnatum. Uropetalum serotinum. Galium maritimum. Thesium divaricatum. Carex Linkii. Veronica Teucrium. Juniperus Oxycedrus. Salvia officinalis (probablement calti- vé). Ornithopus compressus. Carex Halleriana. Centranthus Calcitrapa. Sideritis romana. Plantago subulata. Helichrysum decumbens. Dorycnium Jordani Lor. et Barr. Pirus amygdaliformis. Orchis Morio. Polygala vulgaris. Tragopogon australis. Le Galium maritimum L. qui, dans le Bas-Languedoc, est une espèce rigoureusement littorale, atteint dans toutes les Pyrénées-Orien- tales et les Corbières une altitude très élevée et pénètre bien avant dans l'intérieur des terres. Nous suivons un sentier au milieu de rochers dénudés; la forêt qui couvrait cette région a complètement disparu par suite du déboisement que les habitants du pays poursuivent tous les jours. Ici, la flore change; elle perd son caractère méditerranéen. Le Chêne-Liège a disparu, et avec lui ont aussi disparu les plantes méridionales qui l'accompagnent d'ordinaire et exigent les même con- ditions. Cependant quelques espèces méditerranéennes, notamment : Convolvulus Cantabrica. Lathyrus sphæricus. Psoralea bituminosa. Aira Cupaniana. s'élèvent jusqu'à cette altitude, mais elles deviennent de plus en plus rares et ne tardent pas à disparaitre. ; Aux Ulex parviflorus Pourr. et Erica arborea L. succèdent le Pteris aquilina, le Juniperus communis et le Thymus Serpyllum. Nous rencontrons aussi : Brunella grandiflora. Senecio lividus. Hieracium Pilosella. Ornithogalum tenuifolium Guss. Geum silvaticum Pourr. Plantago Bellardi AI. et dans les fentes des rochers : Asplenium Halleri. Hieracium olivaceum Gren. Godr. Antirrhinum Azarina. Au voisinage d'une source, le sol devient humide; on y constate : Montia rivularis Gmel. Stellaria uliginosa. Ranunculus hederaceus. Lemna minor. GALAVIELLE. — HERBORISATION DE LA SOCIÉTÉ A LA MASSANE. XCIX Après quelques instants de repos, nous reprenons notre route vers la tour de la Massane, au milieu des : Galium vernum. Asplenium Filix-femina. Anthoxanthum odoratum. Centaurea pectinata. Helianthemum vulgare. Viola canina. Teesdalia nudicaulis. Cerastium arvense. Scleranthus annuus. Ficaria ranunculoides. Lotus corniculatus. Mœnchia erecta. Dianthus brachyanthus Boiss. Cerastium semidecandrum. Carex setifolia Godr. Hippocrepis comosa. Asplenium septentrionale. Centaurea montana. Anthyllis Vulneraria. Geum urbanum. Ilex Aquifolium. Armeria majellensis Boiss. Chrysanthemum montanum. Acer monspessulanum. Orchis provincialis. Saxifraga granulata. Erysimum australe Gay. Alsine verna. Trifolium lævigatum Desf. Saponaria ocymoides. Nous arrivons au sommet de la Massane. On fait une halte au pied de la tour pour contempler le superbe panorama qui se déroule sous nos yeux. Au nord, c'est la vaste plaine du Roussillon qui va se perdre dans le massif des Hautes-Corbières; au sud, la vue de l'Espagne nous est mas- quée par le col del Pal. A l'est, c'est la vallée de la Valbonne et la mer, avec ses falaises découpées par une foule de petits golfes limitant les ports de Collioure, Port-Vendres et Banyuls; à l'ouest, c'est la vallée de Lavail d'une stérilité remarquable. Les botanistes reprennent leur marche vers las Couloumates. Ils ont atteint la région forestière caractérisée par les grands arbres à feuilles caduques. Le Chêne, le Hêtre, l’Aulne et le Coudrier y constituent la végétation dominante. Là, au milieu des Sarothamnus scoparius et des Hex Aquifolium, on trouve : Campanula rotundifolia. Sedum hirsutum. Scleranthus polycarpus DC. Juniperus communis. Genista sagittalis. Sorbus Aria. Lathyrus macrorrhizus. Cephalanthera ensifolia. Galanthus nivalis (en fruits). Euphorbia amygdaloides. Calluna vulgaris. Myosotis hispida. Helleborus fœtidus. Acer campestre. Genista pilosa. Aquilegia vulgaris. Daphne Laureola. Geranium Robertianum. Astragalus glycyphyllos. Rubus fruticosus. Polygonatum officinale. Taxus baccata. Mercurialis perennis. Vicia sepium. Ajuga reptans. Hedera Helix. Achillea Millefolium. C SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. Nous arrivons à las Couloumates. C’est un charmant vallon au fond duquel coule un ruisseau; les Hêtres et les Érables y constituent la futaie, c'est là que le déjeuner nous attend. L'herborisation reprend ensuite vers le col del Pal, nous y recueillons successivement : Betonica officinalis L. Carlina acaulis. Orchis mascula L. Narcissus juncifolius Req. Ribes alpinum. Pedicularis silvatica. Ornithogalum umbellatum. Leucanthemum montanum. Sempervivum arachnoideum. Nous atteignons la frontière espagnole. La vaste plaine de la Catalogne avec Figueras s'étale à nos yeux. On acclame l'Espagne et l'Université de Barcelone représentée par M. le professeur Trémols, puis nous revenons à las Couloumates en passant par la Fagouse : Cynoglossum montanum. Myosotis palustris. Oxalis Acetosella. — silvatica. Stellaria uliginosa. Corydalis claviculata. Chrysosplenium oppositifolium . Populus Tremula. Veronica montana. Cardamine impatiens. — serpyllifolia. prennent place dans nos boîtes. Le soir, nous rentrions à Collioure par un autre chemin, rapportant de précieuses récoltes de cette agréable journée. COMPTE RENDU DE L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ A NOTRE-DAME-D'ULTRÉRA, LE 22 MAI 1891; par M. Jastin CASTANIER. Conformément au programme adopté, la Société s'est divisée aujour- d'hui en deux groupes : le premier s'est dirigé sur la Massane et la fron- tière, le second sur Notre-Dame-d'Ultréra près Sorède. Le rendez-vous de ce dernier groupe était fixé à la gare de Collioure à 5 heures 45. i Nous prenons le chemin de fer pour Argelès, où nous arrivons à 6 heures 25. | Un omnibus nous porte de là à Sorède. Le parcours, qui est de 8 kilo- mètres, s'effectue au milieu d’une plaine fertile plantée d’Oliviers et de Vignes offrant une luxuriante végétation. Après 4 kilomètres de parcours nous arrivons au petit village de Saint-André. La conservation des anciennes Vignes, au moyen du sulfure de carbone, a fait naître l'aisance chez ses habitants. Il est bon d'ajouter que c’est grâce aux conseils de notre regretté con- CASTANIER. — HERBORIS. DE LA SOCIÉTÉ A NOTRE-DAME D'ULTI:ÉRA. CI frère, Paul Oliver, de Collioure, que cette intelligente population a pu résister à l'invasion phylloxérique. ; Notre-Dame-d’Ultréra, adossée aux pentes vives d'un contrefort des Albères, s'offre à nous dominée par les ruines d'un château romain auquel elle doit son nom. À gauche, la tour de la Massane séparée de Notre-Dame-d'Ultréra par la gorge pittoresque et dénudée de Lavail. A droite se dresse le pic Noulous (1257 mètres), dont les flancs boisés nous cachent leurs ravines sous un lit de verdure et s'harmonisent grâ- cieusement avec la richesse végétale des vallées de Laroque et de Sorède, le tout se dessinant agréablement sur le fond azuré du ciel. Nous descendons de voiture à Sorède pour faire à pied le trajet qui nous sépare d'Ultréra. Nous traversons ce village entouré de bois de Micocouliers. L'exploitation de cette essence occupe, dans la localité, plus de 300 ouvriers à la fabrication des manches de fouets dits « Per- pignans ». Nous arrivons dans les champs situés au pied des Albères où l’on signale : Cynosurus echinatus var. giganteus. | Spergula pentandra. Lupinus hirsutus. — arvensis. Euphorbia biumbellata. Aristolochia rotunda. Poa bulbosa. Rumex pulcher. — pratensis. — bucephalophorus. Lolium perenne. — Acetosella. — temulentum. Vicia angustifolia. Phytolacca decandra. Senecio lividus. Filago minima Fries. Anthemis arvensis. — spathulata. Neslia arvensis. Lathyrus Clymenum. Sur les premières pentes que nous commençons à gravir, on recueille : Cistus crispus. Cracca minor Riv. — monspeliensis, Rhamnus Alaternus. — albidus. ; Hieracium murorum. — laurifolius. Galium maritimum. Viola segetalis Jord. — erectum. Bromus mollis. — papillosum Lap. Arenaria pentandra Gay. Fumaria capreolata. Alsine tenuifolia. — officinalis. ardurus aristatus Farl. — parviflora. Carex Linkii. Salvia pallidiflora Saint-Am. Près d'un ravin et sur un terrain humide nous notons : Ranunculus repens. Ranunculus acris. — bulbosus. Nous admirons la belle plaine du Roussillon qui se déroule à notre CII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. vue à mesure que nous gravissons, par un bon chemin muletier, les pentes raides des Albères. Nous récoltons : Trifolium suffocatum. Teucrium Scorodonia. Dorycnopus Gerardi Boiss. Reseda Phyteuma. Tilla muscosa. Euphorbia Characias. Thesium divaricatum. Luzula vernalis. Anarrhinum bellidifolium. Erica scoparia. Vulpia Pseudomyuros. Calluna vulgaris. Hieracium Pilosella. Hieracium brunellæfolium. Convolvulus Cantabrica. Thymus Serpyllum. Ranunculus saxatilis. Quercus Suber. Helichrysum Stœchas. Galium vernum Scop. Ulex parviflorus Pourr. Sedum reflexum. Polygala vulgaris. Dianthus brachyanthus Gren. Godr. Geum silvaticum Pourr. non Boiss. Cette dernière plante s'offre à nous, en touffes très fournies, dans les interstices des nombreux rochers qui environnent Notre-Dame-d’Ultréra (600 mètres) : Brunella grandiflora. Stellaria Holostea. Cephalanthera ensifolia. Cytinus kermesinus Gussone. Festuca Durandii Clauson. Hypericum humifusum. Phalangium Liliago. Saponaria ocymoides. Centaur ca Spina-badia Bubani. Arbutus Unedo. Ranunculus albicans Jord. Antirrhinum latifolium var. pseudo- Sisymbrium officinale. majus. Teesdalia Lepidium. Psoralea plumosa Rchb. Saxifraga granulata. Valeriana officinalis. A onze heures, nous arrivons à Ultréra oü, après quelques minutes de repos, nous faisons gaiement honneur à notre déjeuner. : ` À midi, nous escaladons les rochers escarpés qui environnent les ruines du vieux château, et nous récoltons : Cynosurus elegans. Silene saxifraga. Ilex Aquifolium. Fragaria vesca. Orobanche Galii Vauch. Lœflingia hispanica. Armeria bupleuroides. Sideritis romana. Juniperus phœnicea. Stachys recta. Dianthus brachyanthus G. G.(non Bois.) A deux heures, nous reprenons le chemin de Sorède, où nous arrivons à trois heures. | Après avoir visité plusieurs fabriques de manches de fouets (industrie toute locale), nous remontons en voiture pour reprendre à Argelès le train qui doit nous porter à Collioure. CASTANIER. — HERBORISATION A BANYULS-SUR-MER. CIII RAPPORT DE M. CASTANIER SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ A BANYULS-SUR-MER, LE 23 MAI 1891. Notre série d'excursions doit se terminer aujourd'hui par celle de Banyuls-sur-Mer. Le départ de l'hôtel pour la gare de Collioure est fixé à 6 heures 45. Nous prenons le train à 7 heures 32 et nous arrivons à Banyuls après 24 minutes de parcours. La petite ville de Banyuls remonte au temps des Arabes. Elle est agréablement située auprès de la mer. Ses coteaux fournissaient, avant l'invasion du phylloxéra, les meilleurs vins du Roussillon. En 1793, ses habitants montrèrent une extrême bravoure en arrêtant, un moment, l'armée triomphante des Espagnols commandés par le gé- néral Curtine. Aujourd’hui son laboratoire attire dans ses murs une foule de savants et de jeunes étudiants. Nous allons d’abord visiter ce magnifique établissement où nous attend M. de Lacaze-Duthiers, le savant professeur de la Sorbonne, qui a fondé les laboratoires de Roscoff en Bretagne et de Banyuls. Ce maitre éminent était venu tout exprès du fond du Périgord pour nous recevoir lui-même. Arrivé à huit heures du matin, il repartait à trois heures du soir, emportant, on le pense bien, l'expression de la gratitude des visiteurs. Après avoir expliqué en détail l’organisation et le fonctionnement de ce laboratoire, où depuis six ans les savants français et étrangers vien- nent toujours plus nombreux, M. de Lacaze-Duthiers a rendu témoi- gnage à la générosité de la petite ville de Banyuls, du Conseil général des Pyrénées-Orientales et d’une foule de particuliers qui lui ont permis de créer un établissement scientifique de premier ordre avec une parti- cipation insignifiante de l’État. La population de Banyuls s’est montrée particulièrement généreuse < des savants, des industriels, des financiers, des magistrats oat donné, qui un aquarium, qui un instrament de prix, qui une série d'ouvrages pour la bibliothèque, etc. ; La Société botanique a pu voir dans les bassins de l'aquarium les larves de comatules nées sur place, les ascidies composées couvrant les rocailles comme elles couvrent les rochers de la mer, et les annélides vivant et se reproduisant là comme dans la nature. Ce fut, trois heures durant, une conférence dont les botanistes gar- dent une vive reconnaissance à M. de Lacaze-Duthiers. Comme l’un des CIV SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. membres de la Société botanique le remerciait au nom de ses confrères, le savant directeur du laboratoire en profita pour exprimer quelques pensées que nous ne pouvons passer sous silence : « Vous venez de bien loin pour observer les plantes dans la nature; c'est une supériorité que les botanistes ont eue pendant longtemps sur les zoolo- gistes et qui explique l'état relativement avancé de la science des plantes. » Si j'ai ouvert à Roscoff d'abord, puis à Banyuls, des laboratoires maritimes, c'est qu'il est impossible de faire des savants sans l'observation directe de la nature. » Jai fait autrefois des voyages pénibles et des séjours longs et coûteux hors de France pour étudier l'organisation d'animaux que vous voyez aujour- d'hui vivre et se multiplier dans nos aquariums; nous allions les chercher bien loin, alors que nous n'avions qu'à nous baisser pour les cueillir. De même que vous herborisez pour voir les conditions de la vie des plantes, pour obser- ver leurs variations, de même nous cherchons les animaux chez eux; grâce à la drague, grâce au scaphandre, à l'usage duquel plusieurs savants sont exercés à Banyuls, les découvertes se renouvellent tous les jours. » Cette observation directe de la nature est essentielle à tous les jeunes hommes qui veulent acquérir la science. Aussi dois-je espérer que notre exemple sera suivi. La vie univérsitaire est maintenant développée dans plu- sieurs villes de province; il importe que chaque centre universitaire rappro- ché de la mer ait une station maritime, où les étudiants puissent, sans trop de dépenses, se familiariser avec la faune marine et voir les animaux chez eux comme vous voyez les plantes chez elles. À » En attendant que leur organisation soit réalisée, je me félicite de pouvoir accueillir à Roscoff et à Banyuls non seulement tous les zoologistes, mais aussi les botanistes qui s'occupent de végétaux marins et de voir tous nos efforts combinés pour l’honneur de la France et la découverte de la vérité ». Au sortir du laboratoire, une pluie froide et assez intense vient Con- trarier nos projets. Après déjeuner, le temps se montre plus favorable. Nous croyons cependant devoir changer l'itinéraire porté au programme, en prévision de la pluie que nous appréhendons pour la soirée. Nous renonçons done à visiter le vallon de Banyuls et le bois des Abeilles et nous nous dirigeons sur la côte située entre Banyuls et Pau- lilles. Nous commençons notre herborisation aux portes de la ville, et nous notons : Dianthus prolifer. Calendula parviflora, Briza maxima. Trifolium præcox. Andryala sinuata. — Cherleri. Scabiosa maritima. Dactylis hispanica. Avena barbata. Plantago subulata. Trifolium arvense, ` Pallenis spinosa. Festuca duriuscula. Silene inflata var. maritima. Psoralea bituminosa. Sclerochloa rigida. CASTANIER. — HERBORISATION DE LA SOCIÉTÉ A BANYULS-SUR-MER. CV Cynosurus echinatus. Carduus hamulosus Ekrh. Raphanus Landra. Chrysanthemum segetum. Helichrysum Stœchas. Plantago subulata. Siysmbrium Columnæ. Dianthus brachyanthus (Gren. Godr. non Boiss.). Hordeum murinum. — maritimum. Arrivés au sanatorium et en suivan Plantago Psyllium. Galium maritimum. Euphorbia Characias. Trifolium stellatum. Orobanche Eryngii Dub. Paronychia argentea. Arenaria serpyllifolia. Picridium vulgare. Bromus erectus. Phagnalon saxatile. Asparagus acutifolius. Vicia disperma. Helianthemum pilosum. Armeria ruscinonensis Ger. Cytinus Hypocislis. Ranunculus chærophyllos. Fumaria speciosa. 7 => Vaillantii Lois. — vagans. Galium erectum. Reseda Phyteuma. Thrincia tuberosa. Brachypodium ramosum. Polycarpon peploides. Galium minutulum Jord. Ranunculus trilobus. Bartsia viscosa. Stipa tortilis. Ruta bracteosa. Trifolium ligusticum Balb. ~ Lagopus Pourr. uphorbia terracina. lanthus attenuatus. Ulex parviflorus Pourr. Orobanche Ulicis Desm. Thapsia villosa. Lagurus ovatus. Sideritis romana. Convolvulus althæoides. Linum strictum. Euphorbia biumbellata Poir. Lavandula Stœchas. Scrofularia canina. t toujours la côte, nous récoltons : Ceterach officinarum. Urospermum Dalechampii. Vitex Agnus-castus. Polygonum Robertii Lois. Cakile maritima. Bromus maximus. Scolymus hispanicus. Glaucium luteum. Cupularia viscosa. Camphorosma monspeliaca. Agave americana. Lolium perenne. Cynoglossum pictum. Tragopogon australis Jord. Kœleria phleoides. Trifolium repens. Poterium muricatum. Sorbus domestica. Trifolium campestre. Verbascum maiale. Torilis heterophylla Guss. Lactuca perennis. Ægilops triuncialis. Rhamnus Alaternus. Psoralea bituminosa. Rosmarinus officinalis. Medicago apiculata. Melica Bauhini. Conyza altissima. Lithospermum apulum. Galium saccharatum. Convolvulus siculus. Le Notochlæna vellea Desv., dont la station est difficilement acces- sible, est distribué à tous les botanistes qui prennent part à l’excursion; en sorte que, malgré le temps défavorable, nous avons pu recueillir les Plantes qu’il importait le plus de récolter à Banyuls. CVI SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. A 6 heures 10, nous reprenons à la gare de Banyuls le train qui doit nous ramener à Collioure. RAPPORT SUR UNE EXCURSION A PRATS-DE-MOLLO ; par M. DUFFORT. M. Rouy avait résolu de profiter de sa présence à Collioure pour aller contrôler, à Prats-de-Mollo, un point de géographie botanique. Une visite à une localité si fréquemment citée des Pyrénées-Orientales et si connue des botanistes devait tenter un certain nombre de sociétaires, et bientôt fut décidée une excursion qui promettait d'être agréable et que M. Rouy rendit facile en arrêtant à l'avance les moindres détails du voyage. Enfin un guide, que M. le garde général des forêts avait obli- geamment mis à sa disposition, devait attendre notre arrivée et nous prémunir ainsi, par sa présence, contre toute fausse manœuvre dans une région inconnue de chacun de nous. Arrivés sur place dans la soirée du 21, nous trouvons à l'hôtel Maillard le confortable nécessaire et un repos mérité. Le lendemain matin, à la première heure, notre herborisation débute par l’exploration de la vallée du Tech, jolie rivière qui baigne le pied des vieilles fortifi- cations de Prats-de-Mollo. Dès les premiers pas de notre course, nous sommes frappés par l’exubérance de la végétation qui nous entoure. Sur les coteaux arides, desséchés et pourtant si riches de Collioure, les plantes, encore craintives, ouvraient timidement leurs corolles et sem- blaient redouter un retour offensif de l'hiver. Ici, au contraire, CON” fiantes dans une série de montagnes qui les protège contre les vents froids, elles laissent un libre cours aux impatientes ard eurs de leur sève, et les espèces, si elles ne sont pas très variées, sont au moins abondantes et d’une splendide venue. Nous cueillons soit dans la vallée, soit sur les flancs de la monta de Saint-Antoine, que nous gravissons bientôt : gne Cardamine latifolia. Asplenium Trichomanes et var. major Saxifraga Aizoon. Willk. — rotundifolia. Asplenium Ruta-muraria. ENES > Taraxacum palustre. Veronica latifolia L. (V. urticæfon Oxalis Acetosella. Jacq.). Galeobdolon luteum var. stenophyllum | Scrofularia alpestris. Rouy. Rumex amplexicaulis. Mœrhingia trinervia. Lamium lævigatum. Campanula rotundifolia. Bunias Erucago. Cardamine impatiens. Oxalis corniculata. Orchis latifolia, Nasturtium pyrenaicum. Salix incana. : Chrysosplenium oppositifolium. DUFFORT. — RAPPORT SUR UNE EXCURSION A PRATS-DE-MOLLO. Montia rivularis. Conopodium denudatum. Brunella hastifolia Brot. Carex prœcox. Primula suaveolens. Vincetoxicum laxum. Rumex scutatus. Rubus idæus. Doronicum Pardalianches. Chærophyllum aureum. Barbarea pyrenaica. Hypericum tetrapterum. Lepidium heterophyllum. Galium vernum. Asplenium septentrionale. Arabis sagittata, — Turrita. Taraxacum pyrenaicum Timb. Pinguicula vulgaris. Caltha palustris var. minor DC. Veratrum album. Sorbus aucuparia. CVI Sorbus Aria. — domestica. Alchemilla alpina. Sarothamnus purgans. Buxus sempervirens. Seseli montanum. Fragaria collina. Helleborus fœtidus. Myosotis silvatica. Agopodium Podagraria. Hieracium hirsutum Tausch (en ro- settes). — Loscosianum Scheele. Asplenium Halleri. Artemisia campestris. — vulgaris. — Absinthium. Antirrhinum Azarina. Hepatica triloba. Lonicera Xylosteum. Brassica racemiflora Jord.. Enfin le Molopospermum cicutarium, dont les bergères, descendant la montagne, apportent de véritables bouquets, complète l'ensemble des plantes intéressantes cueillies aux environs de Prats. Le retour à Collioure s'effectue comme Paller : par Amélie-les-Bains et Ciret, jolies petites villes que nous pourrons visiter. Pendant le trajet, de fréquents arrêts de la voiture nous permettent de récolter : Amelanchier vulgaris. Cistus salvifolius. Genista Scorpius. Erica arborea. Saponaria ocymoides. Centaurea Endressi Hochst et Stensb. Euphorbia nicæensis. Adiantum Capillus-Veneris. Phalangium Liliago. Valeriana montana. Galium papillosum. Silene saxifraga. — italica. Aquilegia mollis Timb. Thymus vulgaris. Lavandula Stœchas. Astragalus monspessulanus. Carduus recurvatus Jord. Coronilla Emerus. Quercus Suber. Phyllirea media. Centaurea pectinata. Linaria pyrenaica. Psoralea bituminosa. Dorycnium suffruticosum, Cynoglossum pictum. Plantago Psyllium. Salvia clandestina. — Verbenaca. Sisymbrium Irio. Carex pendula (ruisseau de Céret). Medicago suffruticosa. Erysimum ruscinonense Jord. Lithospermum purpureo-cæruleum. Pour terminer, disons que la route suit une pente facile et nous fait traverser un pays d'un aspect à la fois sauvage et grandiose. Souvent, CVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. nous apercevons le Canigou se dresser majestueusement au-dessus des crêtes neigeuses des montagnes inférieures et former ainsi un arrière- plan à de magnifiques paysages. Aux émotions que peuvent procurer de semblables points de vue vient s'ajouter encore ce charme particulier que l'esprit trouve toujours aux sites remarquables qu'cn est obligé de quitter et qu'on ne reverra peut-être jamais (1)! UNE EXCURSION’A MONTSERRAT, PRÈS DE BARCELONE (ESPAGNE); par M. J. ARBOST. A l'issue de la session de la Société botanique de France à Collioure, un petit groupe, dont je faisais partie, composé de M** Dattin et Arbost, MM. Allard, Favarcq et Peltereau, voulut profiter de la proximité de l'Espagne pour aller visiter Barcelone et, dans ses environs, le célèbre monastère de Montserrat, dont les vastes bâtiments se dressent à ml- hauteur de la montagne de San Geronimo. Comme la botanique ne perd jamais ses droits, j'ai pu récolter, che- min faisant, bon nombre d'espèces, sans faire d'ailleurs des recherches que le peu de temps dont nous disposions ne nous permettait pas. N'ayant pas de connaissances spéciales sur la flore de l'Espagne, c'est une simple liste méthodique de ces espèces que je me contenteral de donner, la plupart d’entre elles ayant d’ailleurs été déterminées par notre aimable et savant confrère M. Rouy. La végétation de cette montagne calcaire a plus de rapports avec celle des Corbières qu’elle n’en a avec la flore des Albères, que nous venions d'explorer : Ranunculus gramineus. Thalictrum tuberosum. Anemone Hepatica. Corydalis enneaphylla. Silene italica. Saponaria ocymoides. Arenaria conimbricensis Brot. Cerastium vulgatum var. glandulosum Erysimum australe. Koch. Barbarea vulgaris. Linum suffruticosum. Sisymbrium multisiliquosum Hoffm. |— narbonense. Biscutella saxatilis. Erodium malacoides. Lepidium Draba. — ciconium. Helianthemum montanum var. viride | — cicutarium. Willk. Viola sepincola Jord. Reseda Phyteuma. — lutea. Polygala calcarea. — supracanum L Hérit. Pistacia Terebinthus. | L Genista hispanica var. hirsuta W. et L. Cytisus sessilifolius. Ononis Natrix. t (1) Ont pris part à cette excursion : M=* Dattin et Arbost, MM. Allard, Arbost, Favarcq, Rouy et Duffort. ARBOST. -- UNE EXCURSION A MONTSERRAT. CI Anthyllis Dillenii. Dorycnium suffruticosum. Lotus hirsutus. — hispidus. Astragalus chlorocyaneus Boiss. et Reut. Psoralea bituminosa. Vicia peregrina. Vicia Cracca var. Kitaibeliana Reich. Coronilla Emerus. -- scorpioides. Amelanchier vulgaris. Paronychia argentea. Thapsia villosa. Bupleurum fruticosum. Conopodium ramosum Costa. Viburnum Tinus var. lusitanicum. Lonicera Xylosteum. Valerianella pumila DC. Phagnalon sordidum. Anthemis arvensis, Calendula officinalis. — malacitana Boiss. et Reut. Centaurea linifolia Vahl. Crupina vulgaris. Leuzea conifera. Scorzonera glastifolia. Podospermum laciniatum forma rese- difolia (Scorzonera resedifolia Gouan). Tragopogon dubius Vill. Sonchus tenerrimus. Crepis taraxacifolia. Hieracium præcox Schultz. — purpurascens Scheele. Andryala ragusina. Arbutus Unedo. Erica multiflora. — arborea. i Coris monspeliensis. Convolvulus lanuginosus Desv. — siculus. Ramondia pyrenaica. Symphytum tuberosum. Lithospermum fruticosum. — purpureo-cæruleum. Asperugo procumbens. Antirrhinum majus. Ceratocalyx macrolepis Coss. Rosmarinus officinalis. Lamium incisum. Teucrium Chamædrys. Globularia Linnæi Rouy. — nana. Daphne:Laureola. Mercurialis tomentosa. Quercus Ilex. — coccifera. Pinus pyrenaica Lap. Juniperus phœnicea. Fritillaria hispanica Boiss. Muscari neglectum Guss. Asphodelus albus. Aphyllanthes monspeliensis. Asparagus officinalis. Smilax aspera. Gladiolus illyricus Koch. Narcissus juncifolius Lag. Aceras anthropophora. Cephalanthera ensifolia. Stipa pennata. : Avena bromoides Gouan var. micro- stachys Willk. Melica Magnolii Gren. et Godr. Dactylis hispanica. Festuca spadicea. Ceterach officinarum. Asplenium Halleri. Le peu que nous avons vu, dans l'espace de quelques heures, de la belle végétation de cette montagne si pittoresque nous a laissé un vif désir d'y retourner. Aussi je ne saurais trop engager tout botaniste qui passerait à Barcelone à se détourner un peu pour faire cette excursion d'ailleurs des plus faciles : deux heures de chemin de fer et deux heures de voiture suffisent. CX SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. NOTE DE M. Fr. CRÉPIN SUR DES ROSA RÉCOLTÉS PENDANT LA SESSION DE COLLIOURE. Notre confrère, M. le D" Gillot, m'a envoyé une collection de spé- cimens des Roses recueillis par M. le D" Pons, pendant la session extraordinaire de 1891. Parmi ces Roses, il y a : 4° le R. ruscinonensis provenant de Comelas, près de Thuir ; 2° le R. moschata à fleurs dou- blées (R. Broteri Debeaux p.p.non Tratt.), de Perpignan; 3° une variation du R. ruscinonensis, à colonne stylaire glabre provenant également de Perpignan. La glabréité des styles dans le R. moschata est un fait d’une extrême rareté : jusqu’ici, je n’en ai constaté que deux cas. RAPPORT SUR LA VISITE DE LA SOCIÉTÉ AU JARDIN NAUDIN, A COLLIOURE, par M. l'abbé F. HY. Les sessions que la Société botanique de France a tenues depuis plu- sieurs années dans les départements du Midi ont fait ressortir dans ses détails le contraste dès longtemps remarqué entre la végétation spon- tanée de la région méditerranéenne et celle des provinces septentrio- nales de notre pays. La comparaison des cultures montrerait une différence aussi frap- pante et telle que la situation géographique ne saurait à elle seule en rendre compte. En effet ce changement, qui devrait procéder par tran- sitions insensibles du Nord au Sud si la latitude était seule en cause, devient brusque et inégal par le fait des autres agents qui viennent modifier en divers sens les conditions climatériques. Entre toutes les influences, celle exercée par les inégalités de relief du sol est surtout manifeste, et tout un ensemble de circonstances qui en résultent dans le milieu physique, l'exposition abritée, non moins que le voisinage de la mer, concourent à assurer aux rivages méditerranéens une douceur de température exceptionnelle. Néanmoins, comme l'a fait remarquer depuis longtemps M. Naudin (1), cette région naturelle où croît l'Olivier west pas aussi homogène qu'on le suppose communément. Le savant observateur va même jusqu'à affir- mer que, malgré les apparences, elle est la moins uniforme de toutes celles de France, d’où résulte pour elle une variété incomparablement plus grande dans sa végétation tant indigène que naturalisée. Si ces assertions avaient besoin de nouvelles preuves, elles en trou- (1) Naudin, Huit années d'observations météorologiques faites au Jardin d'expé- riences de Collioure (Ann. sc. nat., 6* sér., t. V, p. 323). HY. => VISITE DE LA SOCIÉTÉ AU JARDIN NAUDIN, A COLLIOURE. CXI veraient une bien saisissante dans la visite que la Société a pu faire à Collioure, au jardin même oü l'éminent naturaliste, depuis continua- teur de l'œuvre de Thuret à Antibes, s'est livré à ses premiers essais d'acclimatation. Par sa situation géographique, Collioure est, après Banyuls-sur-Mer, la localité la plus méridionale de la France. Elle l'emporte à cet égard sur la Provence même, plus élevée au moins d'un demi-degré de lati- tude. Et cependant, à considérer les dégàts causés par l'hiver récent, tous les avantages du climat sont du côté de cette dernière. Tandis que la villa Thuret et les cultures provençales n'ont éprouvé que des pertes insignifiantes et vite réparées, le jardin Naudin, à Collioure, a subi de véritables désastres que bien des années ne suffiront pas à faire dispa- raitre. Inutile de cacher l'impression pénible des visiteurs à la vue des ravages exercés par le froid sur cette collection précieuse, si laborieu- sement formée par son auteur et religieusement conservée par le pro- priétaire actuel, M. Portal. Du fond de la vallée, à quelques cents mètres de la ville, cette impor- tante plantation s'élève sur les flancs d'un coteau incliné vers l'Est et couronné de Chênes-Lièges. Tout au bas, devant la maison d'habitation et autour d'elle, sont disposées les essences les plus ornementales. Mais ces grands Orangers arborescents dépouillés de toute leur parure, ces Palmiers aux stipes dénudés, aux feuilles mutilées, témoignent seule- ment de l'état florissant du passé, comme des ruines rappellent les splendeurs déchues. Plus haut, sur des terrasses étagées, et, chacune à son exposition la plus favorable, croissent des espèces empruntées aux contrées les plus diverses des deux mondes; mais ici encore les pertes sont nombreuses. Elles montrent que; si l'inégalité de résistance à la gelée est souvent en relation avec le pays d'origine, cette règle est loin d'être absolue, et qu'on ferait fausse route en se fiant sans réserve à cette indication pour les essais d'acclimatation future. La plupart des plantes de l'Europe australe ont supporté l'hiver de Collioure : ainsi Anthyllis Barba-Jovis, Viburnum Tinus, Nerium Oleander, Laurus nobilis, Quercus Ballota ou le Chêne aux glands doux, Buxus balearica et un autre arbrisseau, le Cytisus proliferus, dont la multiplication avait fait concevoir de grandes espérances pour la valeur alimentaire de ses jeunes pousses données en fourrage aux animaux. Le Caroubier, Ceratonia Siliqua, bien que plus atteint, montre encore de nouveaux bourgeons pleins de vie sur ses plus jeunes rameaux. Parmi celles du nord de l'Afrique, quelques-unes ont disparu (Rict- CXII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. nus africanus, Euphorbia Echinus); d'autres, comme le Dattier, n’ont souffert que superficiellement, enfin le Palmier-nain et le Pistachier sont demeurés absolument intacts. On a pu admirer notamment près de la maison une belle rangée de ces Chamœrops humilis obtenus de graines récoltées à Hyères, et faussement réputées, à l'origine, hybrides du Dattier. Les vides se montrent plus nombreux parmi les espèces africaines, à mesure que leur patrie est plus tropicale. Ainsi ont péri le Dracœna Draco et VEchium arboreum des Canaries, Tecoma Mac-Kowani, Aloe roseo-cincta du pays des Cafres, Musa Ensete d'Abyssinie. Avec les plantes du Cap, on voit reparaitre un peu plus de résistance au froid, et si le Mesembryanthemum acinaciforme a péri jusqu'à la racine, ainsi que Leonotis Leonurus, le Mesembryanthemum edule commence à repousser du pied. La plus grande rusticité des arbres originaires du Népaul (Trachy- carpus Martiana), du Caucase (Pterocarya), de l'Amérique du Nord (Carya et Yucca divers), de la Louisiane même (Sabal Palmetto) ou de la Californie (Brahea filamentosa), s'explique assez par les hautes latitudes ou l'orographie particulière à ces divers pays. La flore mexi- caine elle-même, quoique plus éprouvée par la perte des divers Opuntia, survivra encore dans ses principaux représentants introduits, tels que plusieurs espèces d'Agave dont le cœur recèle assez de vie et de sève pour réparer bientôt leurs gigantesques rosettes flétries, et surtout dans le Choisya ternata, cet arbrisseau dont l'éclat supporte la comparaison avec les plus brillants de la région toujours verte. Le Japon, cette autre patrie des beaux arbustes à feuilles persistantes à l'extrémité de l'Ancien-Monde, mérite d'être cité au premier rang pour le nombre de ses végétaux qui ont supporté l'hiver de Collioure. Tels sont les Pittosporum, le Diospyros Kaki, aux fruits rivalisant d'éclat avec ceux de l'Oranger, l'Eriobotrya ou Bibacier, les belles Roses, R. polyantha et rugosa, enfin la plus résistante de toutes les Auran- tiacées, Citrus triptera, dont les rameaux épineux à croissance rapide peuvent fournir d'élégantes et impénétrables haies de clôture. Les buissons en sont demeurés absolument verts, alors que les vrais Oran- gers, issus de la Chine méridionale, les Bigaradiers, Cédratiers, etc», sont entièrement dépouillés de leurs feuilles, et gelés dans toutes leurs sommités. La plus regrettable perte à noter parmi la colonie chinoise, après le Livistona sinensis, est le Brachychiton aurifolium, superbe Stercu- liacée arborescente, dont l'écorce jadis du plus beau vert a été roussié par le froid, et dont toutes Ies feuilles sont tombées sans retour. Beau- coup d'autres espèces originaires du même pays ont au contraire par- HY. — VISITE DE LA SOCIÉTÉ AU JARDIN NAUDIN, A COLLIOURE. CXIII faitement résisté, en particulier Cydonia sinensis, Xanthoceras sorbi- folia, et deux beaux Palmiers de l’Extrême-Orient, Phœnix Hanseana et Trachycarpus Fortunei, plus connu et souvent cultivé sous le nom de Chamœrops excelsa. Du côté de l'Amérique du Sud, les importations du Brésil et du Pérou ont en partie disparu (Erythrina Crista-galli, Bauhinia grandiflora, Dioclœa glycinoides, Cereus peruvianus). Plus épargnées, celles du pays voisin, le Chili, ont conservé au contraire de nombreux représen- tants : Bolda chilanum, arbrisseau dioïque et aromatique comme tous ses congénères de la famille des Laurinées; Collectia cruciata, aux rameaux décussés, si étrangement aplatis et transformés en épines; enfin l'un des plus remarquables Palmiers introduits en Europe, le Jubæa spectabilis. Les Casuarina restent presque seuls intacts, avec le Cordylina australis de la Nouvelle-Zélande, pour rappeler la végétation austra- lienne, si riche en Acacia et en Protéacées. Les divers Eucalyptus, non moins que le Livistona australis, et Osteospermum moniliforme, ont tous plus ou moins souffert, et ne montrent pour l’heure que des troncs déshonorés. Heureusement que le plus précieux par sa croissance ra- pide, l'E. Globulus, aura bientôt restauré sa cime, si l’on en juge par les nombreux et vigoureux bourgeons qui surgissent de toutes parts sur le tronc et les branches. Ces funestes effets de l’hiver sur les cultures de Collioure ne peuvent étonner quand on songe aux accidents météorologiques qui s’y sont pro- duits, comme dans toute la plaine voisine. Le tableau très complet, qui en a été donné récemment (1), nous dispensera d'entrer ici dans les détails. Qu'il suffise de rappeler que les grands froids ont fait leur apparition subite dès la fin de novembre, et s’y sont prolongés, presque Sans discontinuité, jusqu’en février, atteignant par périodes l'intensité de 7 à 8 degrés. Mais ce qui a notablement aggravé les effets de la gelée, c’est la violence inouïe du vent dans une région déjà l’une des plus ven- teuses de France. De ce manque d'abris naturels ressort pour le Rous- sillon sa principale infériorité sur la Provence que protège, contre les bourrasques du nord, la triple chaîne de l’Estérel, des montagnes des Maures et des Alpes-Maritimes. Toutefois, si l'Oranger n'y peut fleurir avec la même sécurité que sur la côte ligurienne, par compensation la Vigne restera par excellence l’ornement de ses pentes montueuses. Là réside la véritable richesse culturale du pays. Les botanistes qui ont visité le jardin Naudin, à Collioure, nou- blieront pas le gracieux accueil de M. Portal; tous leurs vœux appellent (1) D* Fines, L'hiver de 1890 à 1891 à Perpignan et ses effets. T. XXXVIII. H CXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. la prompte restauration de ceux de ses beaux arbres qui ont pu survivre à la rigoureuse épreuve de l'hiver. NOTE (1) SUR LES DIFFÉRENTES ESPÈCES DE SCLERANTHUS DE LA FLORE FRANÇAISE, par MM. le D' X. GILLOT et l'abbé H. COSTE. L'observation, pendant la session extraordinaire de la Société bota- nique dans les Albères, d’un grand nombre de formes appartenant à plusieurs espèces françaises du genre Scleranthus, nous a conduits à étudier avec soin ces petites plantes, dont la synonymie, naguère si contestée, embarrasse encore tant de botanistes. Ce sont les résultats de cette étude, de nos observations personnelles, de nos recherches dans les livres et les herbiers, que nous nous proposons de consigner dans cette Note. Depuis Linné jusqu’au milieu de notre siècle, on n’admit en Europe que les Scleranthus perennis, annuus et polycarpus (2), considérés comme trois types spécifiques pourvus de caractères bien tranchés. Par sa souche vivace, sa teinte glauque, ses fleurs panachées de vert et de blanc, ses sépales ovales lancéolés obtus, largement bordés de blanc, connivents à la maturité, le S. perennis L. se distingue nettement de tous ses congénères. On reconnait aussi sans peine le S. annuus L., à sa racine annuelle, ou quelquefois bisannuelle, à sa teinte verte, à ses feuilles allongées, à son calice à tube atténué à la base, à sépales lan- céolés aigus, allongés, étroitement mais distinctement bordés de blanc, ouverts après la floraison. Ces deux types linnéens sont très répandus en Europe, et leur détermination n’a jamais soulevé aucun doute. Il n’en est pas de même du troisième, disséminé seulement çà et là dans l'Ouest et surtout dans le Midi. Le portrait peu fidèle qu’en a tracé le botaniste suédois a suscité de justes critiques, et il faut en chercher pour la première fois la description plus exacte dans le Prodromus. Voisin du S. annuus L., le S. polycarpus DC. s'en éloigne par l’ext- guité de sa taille, sa teinte jaunâtre, ses feuilles plus courtes, ses fleurs de moitié plus petites et bien plus nombreuses, son calice à tube arrondi à la base, à sépales linéaires-lancéolés, non distinctement bordés, mais, suivant le 1) Ce travail n’a pas été communiqué en séance à la Société; A s : Orientales qui y désir des auteurs et en raison des divers Scleranthus des Pyrénées-Orien les sont mentionnés, la Commission du Bulletin a décidé qu'il serait imprimé, ape ef.) Rapports, à la fin du Compte rendu de la session de Collioure. (Note du se (2) Linné a écrit polycarpos; mais nous croyons préférable d'adopter le yrs : latin polycarpus, d'après les règles de la nomenclature botanique moderne. Dalécba er Hist. gen. plant., p. 444, appelait déjà cette plante Polycarpus, et d e de écrivait polycarpos, on devrait pour la même raison écrire Scleranthos au + Scleranthus. GILLOT ET COSTE. — SCLERANTHUS DE LA FLORE FRANÇAISE. CXV . dressés ou un peu connivents à la maturité, enfin par sa floraison d'un mois au moins plus précoce. Les nombreuses formes qu'affecte son inflorescence ont donné lieu, dans ces derniers temps, à la création de plusieurs espèces, qu'il convient d'apprécier à leur juste valeur. L'inflorescence des Scleranthus affecte normalement la forme d'une cyme dichotome. Mais cette dichotomie est souvent irrégulière ; le rac- courcissement des axes secondaires peut lui donner la forme d'une grappe allongée et il n'est pas rare que la mème espèce se présente sous des aspects très différents. Ainsi, dans le S. annuus L., tantôt la dicho- tomie est régulière et de l'aisselle des feuilles opposées partent des rameaux eux-mêmes dichotomes ; tantôt l'un de ces rameaux avorte, et l'inflorescence prend l'aspect d'une cyme unilatérale; tantôt en face d'un rameau axillaire bien développé est opposée une fleur unique; les fleurs sont tantôt solitaires, tantôt agglomérées, et souvent les fascicules axil- laires paraissent sessiles. Toutes ces formes ont été observées par l'un de nous, sur les collines granitiques du Morvan, aux environs d'Autun (Saône-et-Loire). Le S. polycarpus des auteurs français offre aussi les modes d'inflo- rescence que nous venons de signaler, mais avec des différenciations bien plus prononcées encore que dans le S. annuus L. La dichotomie n'est pas aussi régulière et les fleurs sont le plus souvent en glomérules plus serrés et plus fournis. C'est cette plante qui représente le S. poly- carpus DC. Prodr. III, 378, et celui de Gren. et Godr. Fi. de Fr. I, 614. Faut-il y voir également le S. polycarpus de Linné, dont la description fut d'abord publiée dans les Amœnitates academicæ, IV, 313? La question n'a pas été tranchée, et nous parait presque insoluble à cause de l'obscurité et de l'insuffisance de la phrase diagnostique de Linné et dela glose qui l'accompagne. Il nous parait d'ailleurs absurde, à un siècle et demi de distance, d'épiloguer sur une phrase linnéenne. Les doutes des auteurs et les discussions auxquelles a donné lieu, depuis quarante ans, la phrase écourtée de Linné ne prouvent qu'une chose, c'est qu'il est aussi difficile aujourd'hui de savoir à quelle forme répond exactement le S. polycarpus L., que de vouloir identifier le Rosa canina L. ou le Rubus fruticosus L. avec l'ane quelconque des formes créées et décrites presque `à Vinfini par les phytographes mo- dernes. Quoiqu’il en soit, il west pas douteux pour nous que la petite plante de l'ouest et du midi de la France, remarquable par la grande quantité de ses fleurs et de ses fruits réunis en cymes ou en fascicules Serrés et plus petits que dans les autres espèces, ne rentre dans le S. polycarpus L., pris dans sa plus large acception. Il est certain, en effet, que Linné avait en vue une plante méridionale, des environs de Montpellier, et une plante bien caractérisée puisqu'il la considérait CXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. comme une espèce. Or à quel autre type spécifique cette plante pour- rait-elle être rapportée, sinon à celui qui a éié généralement admis depuis sous le nom de S. polycarpus ? Sa description peut être insuffi- sante et ne pas s'appliquer à toutes les formes distinguées particulière- ment, mais Linné ne pouvait pas avoir tout vu; il nommait les plantes que lui envoyait ses correspondants et les décrivait d'après les exem- plaires qu'il avait sous les yeux. On ne saurait donc actuellement, à cent cinquante ans de distance, exiger de lui une précision aussi rigoureuse que d'un phytographe contemporain. La diagnose de Linné : « S. PoLYCARPOS, calycibus fructus patentis- simis spinosis, caule subvilloso » (Amœn. acad. IV, 313 et Sp. plant. édit. 2, 581) est manifestement inexacte relativement à l'espèce qui nous occupe et dont les sépales ne sont ni étalés ni spinescents. A.-P. de Candolle, qui, dans sa Flore française (IV, 403), avait seulement cité comme variété et avec doute le S. polycarpus à la suite du S. annuus L., l'admet de nouveau, dans son Prodromus, comme espèce, non sans hésitation cependant (an mera var ?), et en donne une description plus fidèle, malgré sa brièveté, et d'après des observations faites sur le vif : « S. POLYCARPUS; floribus subdecandris, calycis fructiferi lobis sub- patulis immarginatis acutis tubo brevioribus ; in arenosis Gramuntu circa Monspelium nec alibi in Gallia legi. Differt a priori (S. annuo) prima fronte floribus dimidio minoribus (v. v.) [DC. Prodr. III, 378 (1843)]. La dénomination du maître, ainsi fixée, fut acceptée sans Con- teste, et Grenier lui-même, dans la Flore de France, nosa, tout en exprimant ses doutes, rejeter un nom consacré par l'usage. Ce ne fut qu'en 1852 qu'il se décida à rompre avec la tradition. M. le D" Martin, d'Aumessas, lui ayant communiqué un Scleranthus récolté dans les Cévennes du Gard et qu'il ne connaissait pas, Grenier en donna la description dans les Archives de Schultz et créa pour cette plante le nom nouveau de S. Delorti, en mémoire de Delort de Mialhe, qui, dès 1847, lui avait adressé de Narbonne une plante semblable et jusque” rapportée au S. polycarpus L. (Cf. F. Schultz, Arch. de la fi. de Fr. et d Allem. I, 203-206). ; D’après la description de la Flore de France, I, p. 614, le S. Delort Gren. doit avoir les tiges grêles, dichotomes, les fleurs très petites, nombreuses, disposées en cymes corymbiformes au sommet des rameaux et non en faisceaux axillaires formant comme une grappe allongée. 0r, chose remarquable, tous les exemplaires distribués sous ce nom par = auteurs dans les centuries Billot, les exsiccatas de la Société Dauphi- noise et autres, ne se rapportent pas du tout à la plante de Grenier (Cf. Nyman, Consp. fl. europ.. p. 257). Ils se rapprochent bien davan- tage de la plante décrite presque à la même époque, dans le Flora excur- GILLOT ET COSTE. — SCLERANTHUS DE LA FLORE FRANÇAISE. CXVII soria de Reichenbach, p. 565, sous le nom de S. verticillatus Tausch. Celui-ci a bien en effet la petite taille, les tiges grêles, les fleurs nom- breuses, la teinte d'un vert jaunâtre et la précocité de S. Delorti, mais il s'en éloigne, à première vue, par ses tiges non dichotomes, garnies dès la base de fleurs ou de fruits, ceux-ci axillaires ou terminaux, disposés non en cymes corymbiformes, mais en grappes étroites, spici- formes, subverticillées, ou en têtes terminales courtes. C'est à cette forme qu'il faut rapporter le S. Delorti Sauzé et Maillard, Fl. des Deux- Sèvres, II, 385 et Billot, Fl. Gall. et Germ. exsicc. n° 2466 (non Gren.), qu'on a fini en effet par identifier avec le S. verticillatus Tausch (1). A la même forme appartient également le Scleranthus décrit, dans une savante étude, par l'abbé de Lacroix, sous le nom de S. pseudo-poly- carpus, in Bull. Soc. bot. de France, VI (1859), p. 558. Ce dernier est remarquable par ses tiges courtes, couchées-ascendantes, ses fleurs un peu plus grandes, disposées en faisceaux axillaires et terminaux con- densés. L'auteur le distinguait des formes voisines, et principalement du S. verticillatus Tausch, par la présence de rudiments pétaloïdes placés au nombre de cinq sur un premier verticille et distincts des éta- mines insérées sur un second verticille plus intérieur. Mais la valeur de ce caractère difficile à observer est contestable, et d'ailleurs les individus bien développés du S. pseudo-polycarpus sont si ressemblants à ceux du S. verticillatus qu'il semble impossible de les séparer, même à titre de variété. Le S. verticillatus, ainsi compris, doit-il être rattaché spécifiquement au S. polycarpus DC. et Auct. ? Nous le croyons d'autant plus volontiers que Reichenbach dit lui-même que c'est le S. verticillatus Tausch, que l'auteur du Prodromus parait avoir décrit sous le nom de S. polycar- pus (2). D'autre part l'auteur même du S. Delorti considérait le S. po- lycarpus du Prodromus et de la Flore de France comme identique à la plante de Narbonne. Il suit de là que les deux formes distinguées Sous les noms de S. Delorti Gren. et S. verticillatus Tausch (S. pseudo- polycarpus de Lacrx) appartiennent à un même type spécifique. Ce qui nous a confirmé dans cette conviction, c'est l'examen de nom- breux échantillons de Scleranthus récoltés par l'un de nous, le 20 mai 1891, à l'abbaye de Valbonne, pendant la session extraordinaire de la Société botanique de France dans les Albères. Sur une pelouse sèche, entre les ruines de l'Abbaye et le réservoir, les deux formes croissaient ensemble. Nous crûmes à première vue avoir mis la main sur le S. De- (1) Voy. Soc. Dauph. 1** série, exsicc. (1879), n° 2065, loc. : Saint-Rambert d'Albon (Drôme), leg. Chaboisseau. (2) Cf. Rchb. Fl. excurs., 565; Loret et Barrandon, FI. de Montp. édit. 2, p. 611. CXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. lorti Gren., mais on trouve parmi ces échantillons tous les intermé- diaires entre les S. Delorti Gren. et S. verticillatus Tausch. A côté d'exemplaires bien caractérisés de l'une et de l'autre forme, il en est d'autres dont la place est si difficile à fixer qu'on ne sait à laquelle des deux les rattacher. Ces Scléranthes croissaient pêle-mêle et semblaient provenir d'un même semis. Sans doute on pourrait admettre leur coexis- tence en société et recourir même au besoin à l'hypothèse d'une hybri- dation (1). Mais, le port dü à la différence des inflorescences mis à part, la similitude des autres caractères est complète et indique une origine commune. Ce fait n'est pas le seul que nous ayons à mentionner. Le 23 juin 1888, l'un de nous herborisant sur le Larzac méridional, vers les sources de l'Orb, près le Clapier (Aveyron), avait déjà observé le même phéno- mène. Surla pelouse sablonneuse calcaire croissait abondamment S. ver- ticillatus Tausch, bien caractérisé par la disposition de ses fruits en faisceaux axillaires et terminaux subverticillés; à côté, quelques indi- vidus, à cymes dichotomes, se rapportant évidemment au S. Delorti Gren., et un certain nombre d’autres tout à fait intermédiaires et d’une classification douteuse. L'examen de quelques exsiccatas nous a donné les mêmes résultats el conduils aux mêmes conclusions. Dans le riche herbier de notre col- lègue Ch. Ozanon, à Saint-Émiland (Saône-et-Loire), nous avons trouvé notamment une feuille couverte d'échantillons de S. pseudo-polycarpus de Lacrx, récoltés à Dangé (Vienne), par l'abbé T. Chaboisseau. Au milieu d’un grand nombre de petits spécimens identiques au S. verti- cillatus Tausch (S. Delorti Sauzé et Mail.), il s'en trouve d’autres très développés auxquels s'applique exactement la description du S. Delortt Gren. Dans le même herbier, un Scleranthus, récolté en 1853 à Blidah (Algérie) par Durando et étiqueté S. polycarpus, présente aussi les deux modes d’inflorescence (2). On trouve donc, dans l’Aveyron, la Vienne el en Algérie, les deux formes réunies, et croissant ensemble, comme à la Chartreuse de Valbonne. Enfin, démonstration plus significative encore, des fruits du S. pseudo-polycarpus de Lacrx authentique, provenant (1) On a cité, mais sans preuves à l'appui, des formes de Scleranthus supposées hybrides, notamment celle trouvée à Fontainebleau et signalée par M. de Nanteuil, comme une hybride des S. annuus et perennis, cf. Bull. Soc. bot. Fr., XXXIV (1887), p 420, Note sur quelques plantes rares ou nouvelles pour la flore des po aris. (2) Le même fait vient d'être reconnu et signalé encore tout récemment aei M. Alfred Chabert, Troisième note sur la flore d'Algérie in Bull. Soc. bot. de ne XXXVIII (1891), p. 384, où il indique le S. Delorti Gren. à Beni-Salah, au-dessus i Blidah, mont Mouzaïa, et ajoute que « dans ces deux localités, il croit "rn » au S. verticillatus Tausch, avec lequel il est ordinairement confondu, mals ne » l’inflorescence le distingue à première vue ». (Note ajoutée pendant l'impression GILLOT ET COSTE. — SCLERANTHUS DE LA FLORE FRANÇAISE, CXIX de l'abbé de Lacroix lui-même et semés à Autun, ont donné quelques tiges dressées, à ramifications dichotomes, à fleurs en cymes terminales, en un mot le S. Delorti Gren. Tous ces faits, qu'il serait facile de multiplier, ont une importance qui n'échappera à personne, et fournissent la preuve incontestable de l'identité spécifique des S. Delorti Gren. et S. verticillatus Tausch. Il est bon de répéter que les individus bien développés, seuls, permettent de reconnaître sûrement les deux formes. Pour les autres, en grand nombre et de petite taille, qui ont les fleurs agglomérées en tête termi- nale courte, avec quelques fleurs axillaires et souvent solitaires, et non en cymes ou en faux verticilles, il est à peu près impossible de les rat- lacher à une forme déterminée. Cette remarque a déjà été faite en 1879 par l'abbé T. Chaboisseau, à propos d’un Scleranthus de Saint-Rambert- d'Albon (Drôme), nommé par lui S. Delorti Gren. forma verna, pumila (S. pseudo-polycarpus de Lacrx), et distribué par la Société Dauphi- noise (1"* série, n° 2065) : « La plantule ici distribuée, dit-il, est tout à » fait conforme aux échantillons types que j'ai recueillis dans le temps » à la localité classique du département de la Vienne, sous la direction » de l'abbé de Lacroix. Trompé par les apparences, il avait distingué » son espèce du S. Delorti Gren. (S. polycarpus G. G.) par les tiges » couchées-redressées, par l’inflorescence en grappe étroite, bordée de » petits faisceaux axillaires, tandis que le S. Delorti Gren. a les tiges » droites et l’inflorescence en cyme corymbiforme à rameaux dicho- » tomes. L'examen de nombreux échantillons à différents àges m'a plei- » nement convaincu que ces différences étaient purement apparentes. » Les individus venus en condition normale offrent en effet les caractères » du S. Delorti, tel qu’il a été donné par M. Chabert sous le n° 390. » Mais ceux qui fleurissent au premier printemps et sur un sol sablon- » neux des plus maigres subissent des arrêts de développement, d’où > résultent une taille naine et un raccourcissement des axes secondaires, » qui transforment la dichotomie corymbiforme en une sorte de grappe » composée des glomérules axillaires » (1). à Ces faits nous paraissant péremptoires, nous n'hésitons pas à consi- dérer les S. Delorti Gren. et verticillatus Tausch (S. pseudo-polycar- pus de Lacrx) comme appartenant à un même type spécifique. Mais, si l'on adopte cette opinion, quel nom donner à ce type? Les auteurs mêmes qui partagent cette manière de voir ne sont pas d'accord. A la Suite de la note intéressante qu'on vient de lire, le comité de la Société Dauphinoise ajoute : « Plusieurs botanistes identifiant le S. pseudo- » polycarpus de Lacrx et le S. verticillatus Tauschin Rchb. Fl. excurs., (1) T. Chaboisseau, Bull. Soc. Dauph. VI* Bull. (1879), p. 328. CIX SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. » le nom de cette plante serait donc S. verticillatus Tausch, comme le » plus ancien. Nous préférons garder pour l'espèce française celui de » S. Delorti Gren., parce que les botanistes étrangers, entre autres » Reichenbach et Knaf, ont créé depuis peu un grand nombre d'espèces » annuelles, voisines du S. verticillatus Tausch. » De leur côté, Loret et Barrandon, Fl. de Montp. édit. 2, 183 et 611, Battandier et Trabut, FI. d'Algérie, p. 158, n'admettent qu'une seule espèce qu'ils nomment S. verticillatus Tausch, et sous cette dénomination ils comprennent en synonymes les S. polycarpus DC., Gr. Godr., Delorti Gren. et pseudo- polycarpus de Lacrx. Il est préférable, à notre avis, de réserver le nom de S. Delorti Gren. pour la forme à inflorescence dichotome, et celui de S. verticillatus Tausch pour la forme à inflorescence axillaire et subver- ticillée. Le nom princeps de Linné, S. polycarpus, qui très probablement doit s'appliquer à notre plante, aurait le droit de priorité, et rappelle en outre un des principaux caractères de l'espèce, quel qu'en soit le mode d'inflorescence : le grand nombre des fleurs et des fruits. Mais le nom spécifique de S. polycarpus L. ayant été l'objet de justes cri- tiques et étant devenu, selon l'expression de l'abbé de Lacroix, éminem- ment litigieux, pourrait prêter à équivoque et doit être rejeté. Il nous a semblé préférable, au lieu de créer une appellation nouvelle, de re- prendre le nom de S. Candolleanus Delort, qui, d'après E. Timbal- Lagrave | Bull. Soc. bot. de France, IX (1862), p. 602], a été établi par Delort de Mialhe pour le S. polycarpus DC., et que Grenier a eu le tort de changer postérieurement en celui de S. Delorti. Nous proposons de revenir à cette dénomination avec d'autant plus de raisons qu'elle est antérieure à celle de Grenier, et qu'elle rappelle le souvenir du célèbre botaniste qui a le premier éclairci et précisé la diagnose obscure et écourtée de Linné. Elle rend enfin justice à Delort qui, dès 1846, au dire de Grenier lui-même, avait reconnu l'espèce qui nous occupe. D'ailleurs, comme nous l'avons fait observer plus haut, Delort, Grenier, Reichenbach et la plupart des botanistes modernes ont reconnu le S. polycarpus DC., soit dans le S. Delorti Gren., soit dans le S. verticillatus Tausch. En adoptant donc l'épithète spécifique, qui nous parait suffisamment autorisée, nous aurions en France trois espèces principales et bien ca- ractérisées dans le genre Scleranthus : 4° SCLERANTHUS PERENNIS L. 2 S. ANNUUS L. 3° S. CanpoLzeanus Delort (S. polycarpus DC.! an L.?). Mais chacun de ces types spécifiques varie beaucoup et peut R GILLOT ET COSTE. — SCLERANTHUS DE LA FLORE FRANÇAISE. CXXI subdivisé en sous-espèces ou races régionales (1). Pour les bien appré- cier, il ne faut pas perdre de vue la loi des variations parallèles des espèces d'un même genre: « Toutes les fois qu'une espèce subit des modifications dans ses caractères secondaires, on trouvera très probable- ment des variations analogues dans les espèces voisines (2). » Ainsi, dans les Scleranthus, l’inflorescence, avons-nous dit, est normalement en cyme dichotome. Mais souvent un des rameaux de la dichotomie avorte et l'inflorescence est alors composée de cymes latérales, celles-ci parfois presque sessiles et sous forme de glomérules axillaires pseudo-verti- cillés. Le S. perennis L., propre aux collines siliceuses, qui a les fleurs ordinairement fasciculées au sommet des rameaux, n'est pas exempt de ces variations. Tl affecte des formes nombreuses qui, dans ces derniers temps, ont reçu des noms différents; l'une d'elles, à rameaux grêles, allongés, à inflorescence en cyme très régulièrement dichotome, est le S. dichotomus Schur (Enum. pl. Trans. p.225,in Schultz, Herb. norm. n° 1774; S. perennis var. arenarius Wirtg. Herb. pl. crit. select. n° 293 b.), qui paraît répandu surtout dans l'est de l'Europe où il remplace le S. perennis type. Une autre forme tout opposée a les tiges courtes, les fleurs fasciculées en glomérules axillaires dépassés par les feuilles allongées; c'est le S. intermedius Kitt. in Schur Enum. pl. Transylv. p. 224, et in Wirtg. Herb. pl. crit. select. VIL, n° 294 a; S. perennis B. laricifolius Rchb. Fl. excurs. p. 565, n° 3653 var.; S. perennis fallax Bünningh.; S. fastigiatus Hochst. ex Schur loc. cit. i Le S. annuus L., dont l’inflorescence est habituellement en cyme dichotome, se montre parfois avec les axes secondaires très raccourcis et les fleurs en paquets axillaires plus ou moins pédicellés. Nous pro- poserons de désigner sous le nom de S. FascicuLATUS Nob. cette varia- tion, que nous avons particulièrement observée sur les collines gra- nitiques du Morvan Autunois. Elle rappelle absolument par son port l'aspect de l’Alsine Jacquini Koch, et doit être rapprochée du S. Taus- (1) C'est surtout à l'étranger que les variations indéfinies des espèces de Scleran- thus ont été l'objet d’études minutieuses. D’après les notes analytiques du Ball. de la Soc. bot. de France, XXI (1874), Revue bibliogr., pp. 226-227, les Œsterreichische botanische Zeitschrift, pour 1874, renferment les travaux de Pantocseck sur 31 Sclé- ranthes de l'Herzégovine, du Holuby sur 35 Scléranthes de la Saxe, de Strobl sur ceux de la Sicile, et une Monographie de Alph. Hœme, comprenant 77 espèces de Gnavelles connues de l’auteur, et revues par L. Reichenbach père, directeur du Jardin botanique de Dresde, qui a beaucoup étudié ce genre et créé de nombreuses espèces. Il nous paraît bien difficile de se reconnaitre au milieu de ces micro- morphes, dont la plupart ne sont vraisemblablement que des variations de pou de valeur et conduisent à la pulvérisation et logiquement à la négation de l'espèce! (2) Duval-Jouve, Des variations parallèles dans les espèces congéneres, in Bull. Soc. bot. de France, XII (1865), p. 196-211. CXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. cheri Rchb. in F. Schultz, Herb. norm. nov. ser., n° 55, dont nous ne connaissons pas la description, mais qui n'est pas autre chose qu'une variation à tiges grêles, à fleurs fasciculées et subverticillées, du S. an- nuus L. et du S. stipatus Rchb. in F. Schultz, Herb. norm. nov. ser., n° 56 (de Hongrie), qui en est une autre variation à cymes axillaires, pédicellées, etc. Reverchon a distribué dans ses Plantes de Corse (1878), n° 136, sous le nom de S. polycarpus DC., un Scleranthus à cymes florales axillaires, les unes stipitées, les autres sessiles, qui doit égale- ment être rapporté au groupe secondaire de formes que nous réunissons sous le titre de S. fasciculatus. Sur les pelouses et les coteaux secs, le S. annuus affecte souvent des formes basses à fleurs axillaires ou con- densées en petites cymes, qui représentent les variétés xœ. minimus et 8. collinus de Schur, Enum. pl. Transylv. p. 224, et qui sont en outre souvent bisannuelles ou plutôt hivernantes, et à floraison pré- coce : S. annuus B. hibernus Rchb. Fl. excurs. p. 565, n° 3652 var. ; Bréb. Fl. norm. 4° édit., p. 119 (S. collinus Bréb. Fl. norm. 1° édit.). Dans un sens tout opposé, une forme grêle de S. annuus, à rameaux allongés, à fleurs plus petites, à sépales longuement acuminés, parait constituer le S. tenellus Rchb. in F. Schultz, Herb. norm. nov. ser., n° 57, dont nous n'avons pas vu de spécimens français. Le S. Candolleanus Delort offre de même de nombreuses variations, dont deux principales qu'on peut considérer comme des sous-espèces ou races régionales : 4° Tiges plus ou mois redressées; inflorescence dichotome; fleurs en cymes corymbiformes, pédicellées : S. Delorti Gren. in F. Schultz, Arch. Fl. Fr. et Allem. Ï (1852), p. 206 ; de Lacroix, Bull. Soc. bot. de France, VI (1859), p. 556; S. polycarpus G. G. Fl. de Fr. 1, 614. C'est, à notre avis, le type de l'espèce, le vrai S. polycarpus DC., race méridionale, qui atteint, dans le midi de la France, en Languedocet en Roussillon, en Corse, en Espagne et en Algérie, son développement normal, et dont les rameaux, à mesure qu'on remonte dans l'Ouest ou vers le Nord, se raccourcissent, se condensent et donnent naissance à la forme suivante. 2 Tiges couchées, étalées ou redressées ; inflorescence en forme de grappe allongée; fleurs en glomérules axillaires et terminaux, sessiles et subverticillés : S. verticillatus Tausch in Rchb. Fl. ewcurs. 569; S. pseudo-polycarpus de Laerx in Bull. Soc. bot. de Fr. VI (1859), 558; S. Delorti Sauzé et Maill. FI. des Deux-Sèvres, II, 385, et 11 Billot, PI. Gall. et Germ. exsicc. n° 2466 (non Gren.). — Cette race est répandue dans l’ouest de la France (Vienne, Deux-Sèvres), en Auvergne, GILLOT ET COSTE. — SCLERANTHUS DE LA FLORE FRANÇAISE. CXXIII et à la limite septentrionale de la région de l'Olivier, dans les Albères, les Cévennes et les montagnes de la Drôme (4). Nous avons déjà parlé de la forme naine et pauciflore des terrains maigres qu'on ne sait à laquelle des deux sous-espèces rapporter, quand on n'est pas en face d'échantillons bien développés. Cette forme, souvent vernale, est l'analogue de la variété collinus (S. biennis Reut.) dans le S. annuus L. Nous proposons, pour simplifier le langage et pour la commodité de la taxinomie, de la désigner sous le nom de S. PUMILUS Nob. en la subordonnant aux deux précédents. Par analogie avec les autres Gnavelles, et en vertu de la théorie des variations parallèles, il était probable que le S. Candolleanus devait avoir aussi une forme grêle, à rameaux allongés et régulièrement dichotomes, à fleurs encore plus petites. Cette forme, qui avait échappé jusqu'ici aux observateurs, vient d'être rencontrée dans le Roussillon. Le 24 mai dernier, après la clô- ture de la session extraordinaire de la Société botanique de France, l'un de nous la découvrit, en compagnie de notre collègue M. Castanier, aux environs de Sorède, au pied des Albères. Cette forme est au pre- mier aspect très remarquable et tout à fait distincte de ses congénères: elle nous a paru mériter une description spéciale : SCLERANTHUS RUSCINONENSIS Nob. — Petite plante de 3-10 centim., très gréle, au port fluet et élégant, d’un vert jaunâtre. Tiges nombreuses, étalées diffuses, filiformes, uniformément pubérulentes, très rameuses, à rameaux très régulièrement dichotomes, à entre-nœuds souvent allon- gés et toujours bien distincts. Feuilles opposées, divergentes, linéaires subulées, élargies et conniventes à la base, bien plus courtes que les entre-nœuds, dans les individus bien développés; feuilles bractéales très courtes, égalant à peu près le tube calicinal; fleurs très petites, 12 millimètres, très nombreuses, verdâtres, pédicellées, toutes dispo- sées au sommet des rameaux en cymes dichotomes, divariquées, peu serrées. Calice fructifère court, glabre, très caduc, à tube arrondi à la base, à sépales égalant à peine le tube, linéaires lancéolés, aigus, dres- sés après l’anthèse, connivents à la maturité, à bords non distincte- ment membraneux. Racine annuelle. — Avril-mai. — Pyrénées-Orien- tales : Terrains vagues, sablonneux, siliceux, aux environs de Sorède et le long de la route d’Argelès-sur-Mer ! (24 et 25 mai 1891). Il est évident, d’après cette description, que notre S. ruscinonensis est très affine au S. Delorti Gren. Examiné comparativement avec de (t) Godron, Flore de Lorraine, I, p. 290, s'est complètement mépris sur les rap- Ports du S. verticillatus Rchb., en en faisant, contre toute interprétation des textes, une variété à tiges plus grêles et plus allongées et à fleurs en corymbes très lâches u S. annuus L. CXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891, nombreux échantillons typiques de ce dernier, originaires des environs de Narbonne et de Béziers, il en diffère seulement par ses tiges plus gréles, plus rameuses, régulièrement et lächement dichotomes, à entre- nœuds plus allongés, par ses feuilles bractéales manifestement plus courtes, par ses fleurs encore plus petites, pédicellées, en cymes peu serrées et fortement divariquées. C’est peut-être cette plante, tout à fait méridionale, et qui doit se trouver en Espagne, que Wilkomm et Lange ont eue en vue dans leur description du S. Delorti : « nanus, gracilli- mus, caulibus dichotomo-ramosissimis... floribus minutis. » Wk. et Lge, Prodr. fl. hisp. III, 149. Quoi qu'il en soit, nous ne la considérons que comme une race régionale du S. Delorti, qui n'est lui-même qu'une sous-espèce de S. Candolleanus Delort. Il nous semble que nous avons suffisamment démontré le polymor- phisme des différentes espèces du genre Scleranthus, qui toutes se pré- sentent avec des variations nombreuses et parallèles qu'on pourrait classer sous les rubriques de genuinus, gracilis, condensatus, etc. Mais toutes n'ont pas la même valeur ; à côté de simples formes stationnelles ou accidentelles, il en esl d'autres mieux caractérisées qui méritent le nom de races régionales et peuvent être considérées comme des sous- espèces. Il est donc légitime et plus commode, pour l'entente commune, de les désigner par une épithète spécifique, quitte à chacun de les subordonner aux types plus élevés, et de les classer, dans une nomen- clature méthodique, au rang qui leur convient. C’est ce que nous venons de faire pour le S. Candolleanus Delort, dont les S. Delorti, rusci- nonensis et verticillatus ne sont que des formes différant entre elles surtout par leur mode d’inflorescence et des modifications d'ordre secondaire. Ainsi se trouvent expliqués les rapports de ces plantes, dont la synonymie a été si contestée, et l'existence de formes intermé- diaires ou transitus d'un classement douteux. Il nous reste à donner notre appréciation sur deux autres Gnavelles, non moins litigieuses de la flore française, et dont les anciens auteurs ne font pas mention, les S. uncinatus Schur et S. biennis Reut. i Le premier, découvert d'abord dans la Transylvanie, et successi- vement en Allemagne et dans l'Asie Mineure, fut nommé par Schur en 1850. Presque en même temps, M. le D" Martin, d'Aumessas, ayant ren- contré la même plante dans les Cévennes du Gard, la communiqua ê Ch. Grenier. Celui-ci, croyant avoir sous les yeux le vrai S. polycarpus de Linné, d'après la forme des sépales (calycibus fructus patentisstmts spinosis L. sp. 581), s'empressa de la décrire sous ce nom, dans les Archives de la Flore de France et d'Allemagne (1852), p. 206, et de créer, comme nous l'avons dit, le nom de S. Delorti pour l'espèce qui jusque-là avait été généralement regardée comme le S. polycarpus- GILLOT ET COSTE. — SCLERANTHUS DE LA FLORE FRANÇAISE. CXXV [l proposait, en outre, s'il était démontré que la plante des Cévennes n'était pas le vrai S. polycarpus L., de lui donner le nom de S. Mar- tini. Mais l'opinion de Grenier n'eut point d'échos. Il reconnut lui- même plus tard que le Scleranthus publié par lui comme le S. polycar- pus L., nom incertain, l'avait été trois ans plus tôt en Allemagne, sous le nom de S. uncinatus Schur [Ch. Grenier Litt. ad Loret (1855) in Bull. Soc. bot. de Fr. XXXIV (1887), p. 112]. La plupart des botanistes d'alors, Timbal-Lagrave, Loret, Martin lui-mème, identifiant Ja plante des Cévennes avec celle de Transylvanie, adoptèrent la déaomination de Schur et considérèrent ce Scleranthus comme une espèce des régions montagneuses et alpestres. Le même Scleranthus ayant été rencontré de nouveau dans les Pyrénées centrales, Boutigny ne tarda pas à recon- naître ses affinités avec le S. annuus L., et consigna son opinion dans le Bulletin de la Soc. bot. de France, II (1855), p. 768. Le S. unci- natus Schur ne se distingue guère en effet du S. annuus L. que par les sépales recourbés intérieurement en crochet à leur extrémité et par le calice plus ouvert à la maturité. Tous les autres caractères, la taille, le port, l’inflorescence tantôt dichotome, tantôt axillaire, jusqu’à la bordure étroitement scarieuse des sépales, sont ceux du S. annuus. Sa racine est, dans les mêmes stations, tantôt annuelle, tantôt bisannuelle ou pseudo-pérennante (Cf. de Lacroix, Bull. Soc. bot. de Fr. VI (1859), p. 597). Le S. uncinatus que de Pouzolz a décrit de nouveau et figuré en 1862, dans sa Flore du Gard, I, p. 371, tab. 3, sous le nom de S. hamo- sus, est assez répandu dans les montagnes du plateau central : Auvergne, Cantal, l'Aubrac, Cévennes, Pyrénées, etc.; mais le caractère principal qui le distingue, la forme oncinée des sépales, ne semble pas absolu- ment constant. D’après de Lacroix, loc. cit., p. 558, on observerait tous les intermédiaires entre la forme nettement crochue, recourbée en dedans, des sépales du S. uncinatus et la forme droite du S. annuus L. Nous croyons donc, avec Boutigny, Gay, Cosson, de Lacroix, etc., que le S. uncinatus ne mérite pas d’être conservé comme type spécifique, mais comme une race montagnarde du S. annuus L., et nous en reprodui- sons ci-après la synonymie: S. uncinaTus Schur in Verhand. und Mitth. des Sieb. Ver. f. Natur. (1850), 107, et Enum. pl. Transyl. p. 222; Martin ex Timb.-Lagr. in Bull. Soc. bot. Fr. I1(1855), p. 222; Loret, ibid. VI (1859), p. 281; S. polycarpus Gren. in F. Schultz, Arch. fl. Fr. et Allem. Ï (1852), p. 206, non L. nec DC., nec G. G. FI. de Fr.; S. annuus var. uncinatus Boutigny, in Bull. Soc. bot. de Fr. II (1855), p. 768; S. hamosus de Pouzolz, Fl. du Gard, Ï, p. 371, tab. 3 (1). (1) Cf. Histoire du Scleranthus uncinatus Schur par le D" Ed. Bonnet, in Compte rendu Soc. bot. Rochelaise, I (1878-1879), p. 96, et tirage à part (13 pages). L'auteur CXXVI _ SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891, Quant au S. biennis Reut. in Bull. Soc. Hall. p. 20, et Cat. pl. vasc. Genève, p. 83, que certains botanistes s'obstinent encore à regarder comme une espèce de bon aloi, nous ne saurions y voir autre chose qu'une simple forme du S. annuus L., forme stationnelle des lieux arides et exposés au soleil oü la germination a lieu en automne, d'après Ch. Royer, Fi. de la Côte-d'Or, p. 145, qui explique comment il arrive que le S. annuus L., germant dès l'automne, passe l'hiver et fleurit au printemps, plus tôt que ses congénères. Contrairement à l'opinion de Grenier (Fl. de la chaîne jurass. p. 269), qui attribuait au S. biennis un développement tardif, il serait au contraire, en grande « avance sur le type par sa germination et sa fructification ». Ch. Royer, loc. cit., p. 146 (1). La plante du reste est toujours monocarpienne, les individus sont pour la plupart grêles et pelits, à tiges simples, et à glomérules sessiles le long de la tige, et ne peuvent pas être distingués des formes naines et condensées du S. annuus : S. collinus Schur et Auct. plur. (2). Telle a toujours été l'opinion de Ch. Grenier, qui, dès 1855, dans une lettre au futur auteur de la Flore de Montpellier, avait ainsi résumé son appréciation sur cette plante litigieuse : « Je n'ai pu trouver aucune différence entre les S. annuus L. et biennis Reut. Cela prouve que la plante vit deux ans et qu’elle peut fructifier dès la première année » [Bull. Soc. bot. de Fr. XXXIV (1887), p. 113] (3). Nous en concluons que le S. biennis Reut. est un simple accident de végétation, et doit être rayé des flores à titre d’espèce et de variété distincte. Nous croyons utile de résumer les considérations de notre travail sous forme de tableaux synoptiques, qui mettront en relief les princi- pales formes de Scleranthus que nous avons étudiées, et autour desquelles il sera facile de grouper toutes les variations que l'on pourra constater : Scleranthus L. Perennis; calicis partitionibus obtusis, latè marginatis, fruc- Dferi CONNIVENTIDUS See ao ce S. perennis L. au donne sur cette plante, qu'il regarde comme une espèce [égitime mais affine s S. annuus, les détails bibliographiques les plus étendus, la synonymie complète, l'énumération de toutes les localités françaises où sa présence a été constatée. (1) L'opinion de Royer a d'autant plus de poids que le S. biennis découvert par Lombard, à Flavigny (Côte-d'Or), a été vérifié par Reuter lui-même. Cf. Bull. Soc. bot. Fr., XII (1865), p. 121. i (2) Cf. Gremli, FI. anal. de la Suisse, p. 238. (3) Le même phénomène se produit dans la végétation de bien d'autres espèces. L'un de nous l'a signalé pour l'Iberis decipiens Jord. (Cf. D" Gillot, Herbor. dans p Jura central, p. 7 et 81); il est depuis longtemps connu pour le Poa annua L., où a donne lieu, dans les hautes montagnes, à une forme plurannuelle, le Poa „e Schrad., confondu bien à tort par quelques botanophiles avec le P. alpina L. GILLOT ET COSTE. — SCLERANTHUS DE LA FLORE FRANÇAISE. CXXVII Annuus aut biennis; calicis partitionibus acutis. Major; calicis basi attenuati partitionibus angustè marginalis, fructiferi patulis............,..., S. annuus L. Minor; calicis basi rotundati partitionibus obscurè marginatis, fructiferi erectis..... eor ..... S. Candolleanus Delort. S. PERENNIS L. æ. genuinus, dichotomus : S. perennis L. et Auct. subvar. gracilis, dichotomus : S. dichotomus Schur (S. perennis var, are- narius Wirtg.) (1). p. condensatus, cymoso-fasciculatus : S. intermedius Kitt. (S. perennis B. lari- cifolius Rchb., S. perennis fallax Bünningh., etc.). S. ANNUUS L. a. genuinus, dichotomus : S. annuus L. et Auct. subvar. gracilis, dichotomus : S. tenellus Rchb. (2). B. condensatus, cymoso-fasciculatus : S. fasciculatus Nob. subvar. pumilus, sæpe biennis : S. collinus Schur (S. annuus œ. minimus et B. collinus Schur; S. annuus B. hibernus Rchb., S. biennis Reut.). Y. alpestris, calicis lobis uncinatis : S. uncinatus Schur (S. hamulosus Pouz.). S. CANDOLLEANUS Delort. œ. genuinus, dichotomus : S. Delorti Gren. (S. polycarpus DC.). subvar. gracilis, dichotomus : S. ruscinonensis Nob. B. condensatus, racemosus : S. verticillatus Tausch (S. pseudo-polycarpus de Lacrx). subvar. pumilus, pauciflorus : S. pumilus Nob. Malgré les observations qui précèdent, observations qui pourront peut- être dissiper quelques obscurités, les botanistes qui se livreront à l'étude minutieuse du genre Scleranthus rencontreront encore de nombreuses difficultés. Des formes intermédiaires semblent relier non seulement les races que nous avons subordonnées aux véritables espèces, mais les types spécifiques eux-mêmes. Pour déterminer toutes ces formes, il ne faut donc pas se contenter d'examiner quelques échantillons d'herbier Plus ou moins complets et qui n'en donnent jamais une idée suffisam- ment exacte. C'est dans la nature, au milieu des champs, en face d'un grand nombre d'individus, qu'il faut multiplier les observations. Heu- reux encore si, après tant de précautions, on parvient à se reconnaitre et à trouver le fil conducteur! L'étude de la botanique devient tous les jours de plus en plus difficile et nous ne pouvons mieux terminer cette étude qu'en citant les récentes et bien justes observations d'un savant (1) Forme australe, de Hongrie, Transylvanie, etc., à rechercher dans les régions montagneuses et siliceuses de l'est de la France. : (2) De Hongrie, à rechercher dans les limites de la flore française, CXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A COLLIOURE, MAI 1891. spécialiste : « Il faut le reconnaitre, le temps des déterminations faciles » est passé; il ne peut plus s'agir de déterminer les espèces au moyen » de tableaux basés en grande partie sur la présence ou l'absence de » poils ou de glandes. Aujourd'hui on est bien forcé, pour ne pas » commettre d'erreurs, de recourir à des caractères plus constants, et » ces caractères, remarquons-le, ne manquent pas; seulement ils sont » d'une appréciation moins aisée et réclament une expérience plus » grande... Ce n'est pas chose aisée que de dégager un groupe spéci- » fique secondaire. Tant que ce groupe n'est représenté aux yeux de » l'observateur que par un nombre restreint de spécimens, on parvient, » sans trop de recherches, à le circonscrire; mais, au fur et à mesure » qu'il s'enrichit de variétés, ses caractères pâlissent et ses limites » deviennent de moins en moins nettes. Quelques rares différences sur- » nagent seulement au-dessus des nombreuses variations individuelles » qui se fondent les unes dans les autres (1). » (1) F. Crépin, Mes excursions rhodologiques dans les Alpes en 1890, in Bull. Soc. roy. bot. Belg., XXX, 167 et 130, et broch., pp. 72 et 35. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 8594. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MOTTEROZ, directeurs. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (1891) Untersuchungen ueber das Diastaseferment, etc. (Re- cherches sur le ferment diastasique, etc.); par M. G. Krabbe (Jahr- buecher fuer wissenschaftliche Botanik ; xx1, p. 520, 1890). Nos connaissances relatives aux ferments diastasiques sont des plus incomplètes. En ce qui concerne la diastase proprement dite, ce que nous savons de plus clair, c'est qu'elle opère la transformation de l'ami- don en glucose. Mais est-elle constituée, comme le veut Ad. Meyer, par des particules protoplasmiques, vivantes, d'ou émanerait l'action hydra- tante, ou bien représente-t-elle un simple composé chimique? Son action sur l'amidon est-elle comparable à celle qu'exercent les acides? Autant de questions dont l'étude est pour ainsi dire entièrement à faire. L'auteur apporte de nouvelles contributions à leur connaissance. M. Krabbe examine en premier lieu la digestion des grains d'amidon dans les graines de Graminées en voie de germination. Dans le Triti- cum vulgare par exemple, les grains d'amidon revêtent la forme de lentilles biconvexes, à bord circulaire. Il est utile de pouvoir les obser- ver aussi bien de profil que de face : à cet effet, on les place dans un liquide suffisamment consistant, par exemple dans la glycérine moyen- nement concentrée. Le premier effet du ferment diastasique est de déterminer la formation d'excavations allongées, parties du bord des grains, et se distinguant des portions avoisinantes par une striation transversale très nette. Les deux faces offrent alors de simples petits orifices circulaires, ayant l'appa- rence de ponctuations de membranes, mais correspondant en réalité à autant de petits canalicules qui s'enfoncent peu à peu dans la substance du grain amylacé. Le nombre des pores, et par suite celui des canalicules diastasiques, augmente progressivement ; ceux-ci se ramifient au far et à mesure qu’ils s'étendent, s’envoient des branches de communication, en sorte que les grains d'amidon sont bientôt traversés par un réseau Complexe de lacunes; finalement ils se fragmentent. Lorsqu’on examine les canalicules de profil, en mettant au point pour leur région moyenne, on voit qu’ils sont limités par une surface ondulée T. XXXVIII. (REVUE) 1 2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et non rectiligne, c'est-à-dire que la diastase exerce une action corrosive plus forte sur certaines couches du grain que sur d'autres. Delà l'appa- rente striation des canalicules signalée plus haut. ’étude de ces perforations montre que la diastase n'agit pas en les- ` sivant au préalable les grains d'amidon; car la substance amylacée non attaquée conserve toutes ses propriétés ordinaires et bleuit notamment par l'iode. La diastase agit donc, d'après l'auteur, de proche en proche, sans imbiber les grains d'amidon, et cette corrosion centripète peut être comparée justement à la dissolution d'un cristal. Ce ne serait donc pas simplement la granulose, comme dans l'idée de Sachs, qui se trouverait extraite par la diastase, mais bien toute la substance du grain, et il ne resterait pas par conséquent de squelettes de grains d'amidon ne se colo- rant plus par l'iode en bleu. Diverses plantes permettent de suivre assez facilement la formation des canalicules, notamment le Maïs; le rhizome du Rheum rhaponti- cum, du Polygonum Bistorta, de Adoxa moschatellina; la racine du Convolvulus ; le bulbe du Colchicum autumnale, etc. Dans un autre chapitre, l'auteur aborde la dissolution des grains d'amidon des Légumineuses et arrive à des résultats semblables à ceux qui viennent d'être indiqués. Ces grains d'amidon, lorsqu'ils sont 1m- tacts, offrent très fréquemment une cavité centrale qui se prolonge par de petites fentes rayonnantes ; ces dernières sont terminées en pointe, ce qui permet de les distinguer des canalicules diastasiques, lesquels ont toujours une terminaison arrondie. ; Lorsque la diastase, après avoir creusé les canalicules, est arrivée à la cavité centrale, son action s'exerce. nécessairement en direction centri- fuge ; les fentes radiales, qui sont autant de voies naturelles offertes ê l'action diastasique, s’arrondissent peu à peu en progressant vers la surface externe du grain, si bien que celui-ci ne tarde pas à être frag- menté. Mais cela ne veut nullement dire que la diastase a d'abord imbibé le grain d'amidon, puis seulement exercé son action corrosive; cette opinion est néanmoins partagée par divers auteurs, notamment Bara- netzky et Wigand, qui admettent que la dissolution se produit plutòt os dedans qu'en dehors à cause de la densité plus faible du grain amylacé dans sa portion interne. ar Le Haricot multiflore, la Vesce, la Fève, le Pois offrent, d’après kaw teur, les phénomènes de corrosion qui viennent d'être décrits. . : : E : i une M. Krabbe envisage ensuite les grains d'amidon qui subissent e résorption centripète égale, par exemple ceux de la Pomme de terme Lis, etc. La digestion de pareils grains exige souvent plusieurs sema" REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 3 et, comme elle s’opère régulièrement de dehors en dedans, il est clair ici encore que la diastase n’imbibe pas leur substance. Les plus gros grains présentent aussi quelquefois des excavations, des corrosions locales, et les plus petits peuvent offrir des exemples de résorption cen- trifuge, par suite de la formation préalable de canalicules centripètes. Lorsqu'on fait agir les sucs diastasiques ou certaines Bactéries sur l'amidon, la digestion s’opère en définitive comme dans la plante, mais jamais par le mode égal : toujours les grains sont corrodés. Lorsque par exemple les Bactéries agissent sur la fécule de Pomme de terre, on voit apparaître à la surface une foule de petites ponctuations arrondies qui, en se fusionnant, forment peu à peu de larges excavations. Avec les sucs diastasiques, au contraire, la résorption, commencée à la surface, se continue très fortement vers le centre du grain: ainsi se constituent des cavités internes assez développées et d’aspect très variable. Ni l’un ni l’autre de ces deux modes de résorption ne se trouvent réali- sés dans la Pomme de terre en voie de germination: les grains d’amidon y subissent une résorption égale. Les différents faits qui viennent d’être exposés montrent que la dias- tase ne pénètre Jamais dans l’intérieur des grains d'amidon; son action digestive s'exerce toujours par la surface. Cette action n’est par suite nullement comparable à celle des acides, qui, eux, imbibent la masse entière des grains. Les acides permettent d’obtenir des squelettes qui ne se colorent plus en bleu par l’iode, tandis que les fragments en lesquels se divisent les grains corrodés par la diastase, si petits qu'ils soient, bleuissent toujours très nettement. Pourquoi maintenant l’action digestive est-elle localisée ? Est-ce parce qu'il y a de même formation locale de diastase; ou bien les grains d’ami- don présentent-ils des différences de structure telles qu'ils soient plus atlaquables en certains points qu’en d'autres? Autant de questions à résoudre. Dans la seconde partie de son travail, l’auteur recherche si les micro- organismes ou les substances protoplasmiques exercent un effet direct, immédiat, sur la résorption des grains d'amidon, et critique les différents travaux publiés sur la question. ; j Dans les cellules observées par lui, jamais les Bactéries ne sont inter- Venues, et l'on est par suite tenté de rapporter au protoplasme même l'action destructrice de l'amidon. Cependant Marcano et d'autres auteurs encore prétendent avoir vu des Bactéries dissoudre des grains d'amidon dans des cellules de plantes supérieures. 4 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ad. Mayer identifie à des molécules protoplasmiques le ferment dias- tasique. Wigand considère également les divers ferments comme des organismes vivants, et il attribue à leur pouvoir incessant de rajeunisse- ment, résultant de la vie même, leur singulière propriété d'hydrater une si grande quantité de certaines substances plastiques; ces micro- organismes sécréteraient le principe chimique capable d'attaquer l'amidon. Cet auteur va jusqu’à admettre que, dans les cellules de plantes supérieures, ce sont les particules protoplasmiques qui donnent nais- sance, en se métamorphosant, à ces producteurs de ferment, lesquels agiraient pendant la germination normale; ce serait là proprement l'organisation spontanée des principes protoplasmiques, hypothèse bien exclusive, car, si des Bactéries ou autres organismes du même ordre prenaient effectivement naissance durant la germination, elles pourraient bien être tout simplement de nature symbiotique. Pour jeter quelque jour sur l'origine de l'agent diastasique, M. Krabbe compare l'action qu'exercent sur l'amidon, d'une part une liqueur à Bactéries telle qu'on l'obtient en abandonnant des Pommes de terre ou des graines dans l'eau, d'autre part un extrait diastasique aqueux, celui préparé avec du malt d'Orge par exemple. Or l'action des Bactéries reste toujours de beaucoup inférieure à celle de la solution diastasique, que celle-ci soit fortement ou faiblement concentrée; par conséquent dans les graines en voie de germination, l'action diastasique ne saurait être rapportée à des Bactéries identiques ou voisines de celles développées dans les liquides d'expérience. D'autre part, si le protoplasme agissait directement sur les grains d'amidon pour en déterminer la digestion, on devrail trouver des parti- cules protoplasmiques dans les parties corrodées, par exemple dans les canalicules, ce qui n'a pas lieu. Plus loin l'auteur recherche comment se comportent les solutions diastasiques soumises aux températures très basses, auxquelles toute vie peut être considérée comme suspendue ou même supprimée. Une solu- tion fraiche a d'abord été maintenue pendant plusieurs heures à une température variable entre —12 et — 15 degrés, puis ramenée brusque- ment à 425 degrés : la diastase a une action à peine diminuée, ce qui est incompatible avec l'idée qui Pidentifie à un être vivant infiniment petit. À une température variant de — 3 degrés centigrades à zéro, l'ac- tion de la solution est très atténuée, mais néanmoins encore assez nelle pour qu'au bout d'une demi-heure l'amidon prenne dans l'eau iodée une coloration brune. La diastase, dans son action, est donc totalement indépendante du protoplasme ; d’ailleurs elle conserve encore son pouvoir, pendant plu- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 5 sieurs semaines, lorsqu'on altère le tissu qui la contient, ou encore lorsqu'on l’a traitée par l'alcool absolu. Comme d'autre part les corro- sions locales ne peuvent être expliquées par des différences de structure des grains amylacés, la cause de la digestion de l’amidon reste entière- ment à établir. La diastase appartient aux substances colloïdes. Pour s’en convaincre, il suffit d'abandonner dans l’eau des fragments de cotylédons de Haricot en voie de germination, ou encore de faire gonfler des graines entières dans une solution diastasique, fréquemment renouvelée pour empêcher le développement des Bactéries : il n'y a pas plus d’exosmose de ferment dans le premier cas que d'absorption dans le second. Il est donc probable que la diastase nait dans la cellule même où elle exerce son effet. E. BELZUNG. Ueber die Schleimendosperme der Leguminosen (Sur les albumens mucilagineux des Léqumineuses); par M. Nadelmann (Jahrbuecher fuer wissenschaftliche Botanik; t. xxi, p. 609, 1890). Nous avons déjà analysé, dans ce Bulletin bibliographique, une Note préliminaire de M. Nadelmann, contenant les principaux résultats de ses recherches sur les albumens mucilagineux des Légumineuses. Nous complétons aujourd’hui ces indications d’après le travail d'ensemble que vient de publier l’auteur. Le mucilage se présente dans les cellules végétales soit comme con- tenu, soit comme épaississement de membranes ; on le trouve abondam- ment dans les tubercules (Oignon, Scille, Orchis), dans les feuilles et dans les graines. Dans les Malvacées, c’est d’abord un dépôt appliqué Contre les membranes cellulaires, puis ce dépôt se gonfle au point de former un amas dans la cavité. De tous les principes appliqués sur les membranes, ou provenant de la transformation de ces dernières (graines de Lin, de Courge, de Mou- tarde), c’est le mucilage qui est de beaucoup le plus abondant. Toutes les Légumineuses à albumen ont cet albumen mucilagineux; les autres, beaucoup plus nombreuses, présentent dans leurs cotylédons des épais- SiSSements en cellulose de réserve ou en amyloïde. Les réactifs donnés par divers auteurs pour caractériser ces trois Substances de réserve manquent de netteté. D'après Barcianu, l’action Successive de la créosote, du chlorure de zinc et de l’aniline colore les Mucilages en rose ; M. Nadelmann n’a pu réussir à obtenir cette colora- lion dans les nombreux albumens étudiés par lui. De même, d'après Szyszlowiez, on peut distinguer la cellulose de réserve de l’amyloïde au 6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. moyen de l'acide rosolique dissous dans une solution de carbonate de soude : la liqueur rouge pourpre colore les deux principes; mais la coloration persiste, dans le cas de l'amyloïde, après l'ébullition prolon- gée dans l'alcool, tandis qu'elle disparait promptement avec la cellulose de réserve. Une pareille réaction manque évidemment de rigueur. Les mucilages se gonflent beaucoup dans l'eau, ce qui complique leur étude. D'après A. Meyer, le gonflement n'a pas lieu dans une solution d'acétate de plomb. Tschirsch distingue les mucilages vrais, qui se colorent par l'iode et l'acide sulfurique en jaune, et les mucilages cellulosiques, qui présen- tent encore la coloration bleue de la cellulose. Les premiers (graines de Lin, de Plantago Psyllium) donnent de l'acide mucique et de l'acide oxalique par l'acide nitrique ; les seconds (Coing, Sauge) ne donnent par oxydation que de l'acide oxalique. Les mucilages de l'albumen des Légumineuses se colorent toujours en jaune ou en jaune brun par l'acide sulfurique iodé, tandis que la membrane primaire, sur laquelle est appliqué le dépôt mucilagineux, offre la teinte bleue de la cellulose pure. Ni la solution iodée seule, ni le chloroiodure de zinc ne colorent les mucilages. Les mucilages, de même que la cellulose de réserve et l'amyloïde, représentent de véritables réserves nutritives, au même titre que l'ami- don, l'aleurone et l'huile ; ils disparaissent en effet lentement pendant la germination des graines. Après ces considérations générales, l'auteur étudie, au point de vue anatomique, de nombreuses Légumineuses, les unes avec albumen, les autres sans albumen ; puis il établit cinq grands groupes d'après la nature des réserves; ces groupes ont été précédemment indiqués. Dans un autre chapitre se trouve exposé le développement du mucilage, question qui a déjà occupé de nombreux auteurs. Si l'on examine par exemple le Goodia latifolia, on voit que les jeunes embryons ne renferment, dans leurs cotylédons, que des cellules à parois minces, colorables en bleu par l'iode et l'acide sulfurique et par conséquent en cellulose pure. Un peu plus tard apparait le dépôt d'amy- loïde, colorable directement avec la solution iodo-iodurée ; il est surtout épais au niveau des angles des cellules. Dans les Légumineuses à albumen, l’Indigofera hirsuta par exemp le, le dépôt mucilagineux se produit de la manière suivante. On voit appa- raitre d'abord, dans le protoplasme granuleux des jeunes cellules, gp nombreuses sphérules mucilagineuses, sortes de vésicules qui peu à P 4 se fusionnent en une seule, que le protoplasme comprime contre 14 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 7 membrane primaire, si bien qu'elle n'offre plus que l'aspect d'une simple fente périphérique. Puis s'opère lentement la métamorphose du contenu de la vésicule en mucilage, sous forme d'épaississement secondaire de la membrane cellulosique. Dans un troisième chapitre, l'auteur aborde la germination et montre qu'à ce moment les épaississements de réserve, quels qu'ils soient, sont peu à peu résorbés, de sorte que la membrane finit par reprendre sa minceur première : on est donc bien en présence de principes nutritifs de réserve. Dans le Goodia latifolia, par exemple, l'amyloïde, à une certaine phase de la germination, a complètement disparu en certains points des cellules, tandis qu'il subsiste encore en d'autres, sous forme de petits amas striés radialement, frangés sur le bord, qui eux-mêmes sont bientôt digérés. Il arrive ainsi un moment oü la solution iodo-iodurée ne produit plus aucun bleuissement. Ainsi, les Légumineuses renferment, parmi leurs réserves figurées, au moins quatre principes ternaires, savoir : l'amidon, la cellulose de réserve, l'amyloïde et le mucilage. Il est à remarquer qu'ordinairement l'amidon manque dans l'embryon lorsque la réserve mucilagineuse est très développée dans l'albumen. Notons enfin que la quantité d'amidon transitoire augmente dans les cotylédons, au fur et à mesure que pro- gresse la dissolution des épaississements nutritifs de l’albumen ou des cotylédons. E. BELZUNG. Contribution à l'étude des organismes inférieurs; par P.-A. Dangeard (Le Botaniste, 2* série, fasc. 1, p. 61, t. 11, 1890). Dans ce fascicule M. Dangeard étudie non seulement des Algues infé- rieures, mais encore quelques Protozoaires. Il est amené tout d'abord, à propos de l'Ophrydium versatile, à parler des Zoochlorelles qu'il a, le premier, signalées chez un Flagellé. Ce sont des organismes de couleur verte, de forme sphérique, entourés d'une fine membrane cellulosique que les réactifs permettent de distinguer nettement, et possédant un noyau arrondi ou légèrement allongé. Leur position exacte chez les Ciliés n'est Pas très exactement définie : dans l'Anisonema viridis l'auteur de ce Mémoire les a trouvées engagées dans l'ectosarque. Leur multiplication a lieu par division, et de plus il parait certain qu'elles sont susceptibles de s'enkyster et de continuer à vivre après l'enkystement de leurs hôtes. D'après ce qu'on en sait, il est probable que c'est parmi les Pro- tococcacées (près du Palmella hyalina) qu'il faut les ranger : ce seraient des Algues parasites douées de la propriété de sécréter abondamment une Matière gélatineuse utilisée par l'être parasite. . Les Vampyrelles, dont M. Dangeard s'occupe également, font pour lui 8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. partie du règne animal et doivent être placées dans les Monadinées zoo- sporées ; elles seraient reliées aux Rhizopodes héliozoaires par les genres Heterophrys, Nuclearia, etc. M. Klein les a considérées comme des Champignons voisins des Chytridinées, et on les trouve étudiées comme telles dans quelques ouvrages. M. Zopf les divisait en deux groupes : Vampyrella uninucléés, Heptophrys multinucléés. M. Dangeard con- clut de ses recherches que le genre Vampyrella est parfaitement homo- gène, ne doit pas êlre scindé et contient toujours un nombre assez con- sidérable de noyaux variant de dix à cent. Les Vampyrelles peuvent être classées : 1° en espèces qui entourent complètement l’hôte et le digèrent ensuite; 2* en espèces qui perforent la paroi des cellules nourricières et attirent les aliments à leur intérieur. Dans une autre Note sur les Cryptomonadinées et leurs affinités, l'au- teur conclut de ses observations sur les Cryptomonas erosa, ovata el cyanea, que ce sont bien des Algues au même titre que les Chlamydo- monadinées, ainsi que le démontre l'ensemble des phénomènes du déve- loppement. Nous n'avons pas à nous occuper ici d'observations inté- ressantes sur les Acinétiens qui seront lues avec un égal plaisir par le botaniste comme par le zoologiste. P. HARIOT. Indication sur la récolte des Algues inférieures : modes de culture et technique ; par M. Dangeard (Notarisia, 19, 1890, p. 6, avec 16 fig. dans le texte). L'auteur entend par Algues inférieures, celles « dans lesquelles la phase d'activité, de mobilité, tient une place prépondérante » par suite de leur parenté avec les Flagellés. Il indique successivement le matériel d'excursion, les localités à visiter, la manière d'utiliser et d'examiner les récoltes, les procédés de culture, les moyens usités pour la fixation. Cette Note, très courte d'ailleurs, est fort intéressante et sera lue avec fruit par tous ceux qui s'intéressent à l'étude des Algues inférieures. P.-H. Sur une nouvelle espèce de Spirogyra; par M. Dupray (Revue générale de botanique, 1, n* 5, p. 226-258, c. tab. 1889). L'espèce nouvelle que vient de décrire M. Dupray croit,dans les marais de l'embouchure de la Seine, près du Havre, mêlée aux Rhyn- chonema diductum Hassall et au Spirogyra Grevilleana Hassall. Elle se rapproche du S. fusco-atra Rab., par la forme des zygospores, mais n diffère par ses dimensions moindres et par sa spire qui est souvent double. P. H. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 9 Frammenti algologici, V-vI-v11, par M. G.-B. de Toni (La Nuova Notarisia, agosto 1890, p. 4). M. de Toni appelle l'attention sur l'Œdogonium ciliare de Not. qui paraît correspondre assez bien à POEd. Franklinianum Wittr. (Algæ aquæ dulcis, n° 309) de l'Amérique du Nord. Il signale ensuite la pré- sence à San Thomé (Afrique occidentale) du Terpsinoe musica Ehr. et propose le nouveau genre Wildemania, pour remplacer le genre Diplo- derma de M. Kjellman. Ce dernier nom, donné à un Porphyra, dont le thalle est constitué par deux couches de cellules, avait été antérieu- rement attribué par Link (1816) à un Gastéromycète. p. H. Revisione di alcuni generi di Cloroficee cpifite; par G.-B. de Toni et Fr. Saccardo (tirage à part du Nuova Notarisia, aprile 1890, 21 pages, t. 111). L'auteur passe en revue les trois genres connus jusqu'à ce jour de Chlorophycées épiphytes : Cephaleuros, Phycopeltis et Hansgirgia. Dans le genre Phycopeltis sont admises les espèces suivantes : Phyc. epiphyton Millardet ; P. arundinacea (Mont. sub Phyllactidium) dans lequel rentrerait le Hansgirgia flabelligera Hansg. et Auct. non de Toni. Cette dernière plante ne serait connue jusqu'ici, avec certitude, que de l'Italie (jardin botanique de Padoue), de Porto-Rico, du Congo et de Rio-de-Janeiro. Les autres stations indiquées jusqu'à ce jour devraient être rapportées au Phyc. arundinacea. P. H. Note sur la dispersion des Cephaleuros virescens Kunze et Phycopellis arundinacea (Mont.) de Toni; par E. de Wildeman (Notarisia, 20, 1890, p. 1090). Aux localités relevées précédemment M. de Wildeman en ajoute quel- ques autres de provenance américaine (Costa Rica) et du Tonkin. Ces deux plantes sont d'ailleurs extrêmement communes dans toutes les régions chaudes. P. H. Note sur le Chwœtomorpha Blancheana Mont.; par M. de Lagerheim (tirage à part du Notarisia, 15, 1889, 4 pages). Dans son Mémoire sur les Chœtomorpha d'eau douce, M. de Lagerheim n'avait cité cette espèce qu'avec doute. L'examen du type de Montagne lui a donné raison. Le Chætomorpha Blancheana, traité par la potasse et l'acide lactique, a montré tous les caractères d'un Spirogyra voisin du S. crassa. P. H 10 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Boodlea Murray et de Toni, nuovo genere di Alghe a fronda reticolata; par M. G.-B. de Toni, 1889 (non daté). Le genre proposé par MM. Murray et de Toni doit prendre place parmi les Algues vertes à thalle réticulé au voisinage des Struvea et des Microdictyon. [l ne renferme qu'une seule espèce marine, le Boodlea coacta — Cladophora coacta Dickie, recueilli au Japon par l'expédition du « Challenger ». La diagnose du nouveau genre est la suivante : « Thallus spongiosus, e filamentis confervoideis, regulariter articulatis, » iterum atque iterum ramosis, quoquoversum vergentibus, inter se per » tenacula adhærentibus compositus. » D'après M. de Toni, rentreront probablement dans le genre Boodlea, les Microdictyon Spongiola Berth., du golfe de Naples, et Schmitzii Miliarakis, de l’île de Chio. Le genre Microdictyon se trouverait alors réduit à trois espèces : M. umbilicatum (Velley), Zanard., assez large- ment répandu; M.calodictyon Decaisne, des Canaries, et M. clathratum Martens, d’origine asiatique. P: Harior. Études sur les Algues de l'archipel malaisien; par M™ A. Weber van Bosse (Annales du jardin botanique de Buitenzorg, t. vin, p. 19-94 et p. 165-188, tab. xvi et xvir, xx1V-xxv1, 1890). M*=* Weber van Bosse fait connaître dans la première partie de ces Études quelques cas de symbiose entre Algues et Éponges, observés par elle dans un voyage en Malaisie. L'un de ces cas a trait au Trentepohlia spongophila n. sp. qui habite l'Ephydatia fluviatilis dans le lac de Manindjau. L’éponge, qui est normalement d’une couleur gris jaune, présente de place en place des taches vertes situées de préférence au voisinage des oscules. L'examen de ces taches a démontré qu'elles étaient dues aux filaments verts ramifiés et entrelacés d’un Trentepohlia. La sortie des zoospores a pu être observée; ces organes ne semblent pas excéder le nombre de douze par zoosporange; ils sont oviformes, xe un bec hyalin et deux cils, un chromatophore et un noyau situé posté- -rieurement. La copulation n'a pas été observée. M: van Bosse admet que celte plante « mène une vie en commun avec l'éponge, profite de son hôte et cette symbiose prend déjà la forme de parasitisme, mais d'un parasitisme peu exigeant, car l'éponge ne souffre pas visiblement des dommages que lui cause l'Algue ». Cette Algue se distingue des Tr. de Baryana (Rab.) Wille et viridis (Kütz.) Wille par la petitesse de ses cellules, et du Tr. Willeana Hansg. par sa ramification irrégulière ; elle s'éloigne de tous les Trentepohlia par son mode de vie symbiotique- L'auteur signale également un cas de symbiose d'ordre plus élevé et mieux caractérisé entre le Struvea delicatula Kütz. et une épons* REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 11 marine. Les deux productions « associées s'influencent mutuellement d'une manière extraordinaire, qui va si loin que toutes deux perdent à un moment donné leur habitus ordinaire ». Cette vie en commun a été signalée d'abord par Areschoug dans le Spongocladia Vaucheriœformis de l'ile Maurice (1853), et, plus tard, par Marchesetti dans une Algue à laquelle Hauck a donné le nom de Marchesettia. Les recherches auxquelles M** van Bosse s’est livrée l'ont amenée à cette conclusion, que « le Struvea delicatula Kütz. peut se transformer, par une vie en com- mun avec une éponge du genre Halichondria, en une Algue qui ressemble parfaitement au Spongocladia Vaucheriœformis Aresch. » Un troisième cas a trait à des noctiluques colorées en vert par des Algues unicellulaires qu'il faut probablement rapporter au genre Zoo- chlorella. Dans un second Mémoire est étudiée une Algue parasite qui habite, aux environs de Buitenzorg, une espèce de Pilea, dont elle déforme les organes végétatifs. Cette Algue qui constitue un genre nouveau, Phy- tophysa, doit se placer dans les Phyllosiphonieæ. Le Phytophysa, qui présente de nombreux rapports avec le Phyllosiphon, s’en distingue par sa forme sphérique et par la formation d’Algo-cécidies; le mode de sortie des spores est également différent. Le Phytophysa est caractérisé de la manière suivante : Phytophysa g. nov. « Thallus vesiculam chlorophylligeram in paren- chymate Pileæ (oreophysæ affinis) formans et gallam clausam efficiens. Vesicula, membrana crassa circumdata, durante stadio vegetativo proto- plasma reticulosum continet... Sporæ membrana rupta liberata exeunt per fissuram plantæ nutricis. » P. Treubii n. sp. Diameter vesiculæ usque ad 2,5 m. m.; long. sporarum vulgo 8,5 p; lat. spor. vulgo 3,6 p. — Habitat in omnibus plantæ partibus, plerumque in cauli, petiolis et gemmis Pileœ. Tjibodas pr. Buitenzorg insul. Javæ. Les cinq planches jointes à ces deux Mémoires font connaitre les prin- cipaux caractères de structure des Algues auxquelles elles sont consa- crées, P. H. Notes on Zonaria variegata Lamx (Note sur le Zonaria variegata Lamx); par M. Herbert Maule Richards (Contributions from the Cryptogamic laboratory of Harvard University in Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, vol. xxv, p. 83-92, tab. 1, 1890). L'auteur, après avoir rappelé les travaux publiés sur les Dictyotées par MM. Nægeli, Cohn, Bornet et Thuret et Reinke, s'attache à l'étude du Zonaria variegata Lamx Les échantillons qui lui ont servi prove- naient des Bermudes oü ils ont été recueillis par le professeur Farlow. 12 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sur le sec la fronde est plus ou moins flabelliforme, mais pas autant que dans le Padina, sur lequel elle est attachée par une base élargie. La fronde est couchée dans le jeune âge, fixée au substratum par des poils rhizoïdaux ; quand elle est adulte, elle se dresse. La surface est finement striée longitudinalement, et marquée de quelques stries concentriques. La structure est à peu près la même que celle du Z. parvula dont elle ne diffère que par un plus grand nombre de couches cellulaires. Les cellules marginales sont divisées en deux parties inégales par formation de cloisons transversales. Les plus grandes contribuent à l'élargisse- ment de la fronde, les autres se divisent de bonne heure en trois parties par la formation dans chaque cellule de deux cloisons parallèles à la surface de la fronde et donnent naissance à trois couches, une interne, les deux autres externes. Dans le jeune thalle le bord est entier, mais se fend de bonne heure, quoique à un moindre degré que chez certaines autres espèces. La coupe verticale présente un aspect spécial provenant du revêtement que forment les cellules corticales. C’est à ce revêtement que les zones transverses doivent leur apparence. M. Reinke avait dit, dans sa des- cription du Z. parvula, que l'assise moyenne se divisait fréquemment d’une façon irrégulière, mais il n’avait pas signalé la connexion qui existe entre cette manière d’être et la formation des zones. L’auteur ne peut que se livrer à des conjectures sur le rôle de ce revêtement dans la vie de la fronde. On doit distinguer deux sortes de poils dans le Zonaria variegata ; les uns qui forment des touffes irrégulièrement disposées à la face infé- rieure de la fronde, les autres qui jouent le rôle de rhizoïdes. Les corps reproducteurs trouvés à la surface de la fronde sont pro- bablement de jeunes tétraspores. Comme l'a remarqué M. Bornet, il n'est pas facile de les distinguer des oogones quand on n’a pas vu leur division s'effectuer; malgré l'abondance des matériaux secs et conserves dans l'alcool, l'auteur n'a pu y arriver. En examinant des Dictyota ciliata de même provenance, M. Richards a trouvé des corps divisés irrégulièrement qu'il serait nécessaire d'étudier sur le vivant pour savoir si ce sont en réalité des tétraspores ou une forme quelconque de bourgeons. P. HXRIOT. Datos algologicos — Una especie nuova del genere Cladhymenia ; par M. J.-J. Rodriguez y Femenias (Annales de la Sociedad española de Historia natural, t. x1x, 1890, p. 97-100, tab. 1). genre de la varie M. Rodriguez décrit une nouvelle Floridée qu'il rapporte au Cladhymenia, malgré une assez notable différence de structure ronde. Le Cl. Borneti habite la haute mer à une profondeur qui REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 43 de 80 à 120 mètres, à proximité du port de Mahon et en quelques autres points de la côte de Minorque. C'est la quatrième espèce connue du genre Cladhymenia qui ne comprenait, jusqu'à ce jour, que les CI. Lyallii Har. et oblongifolia Har. de la Nouvelle-Zélande et le CL. occi- dentalis Farlow (mss.) des Bermudes. La nouvelle espèce est caractérisée comme suit : « Cl. fronde a disco radicali surgente, caulescente, folioso, cum caule perenni, tereti, grosso, nigricante, vageque ramoso; foliis, seu laciniis foliiformibus, annuis, roseis, carnosis, fasciculatis, tripinnatifidis, basi longe attenuatis; seg- mentis demum a margine et disco denticulatis; tetrasporis infra apicem denticularum, in zona transversali, absque ordine aggregatis; anthe- ridiis atque cystocarpiis ignotis. » [l est possible que cette plante soit identique au Sphœrococcus pal- metta v. subdivisa Kützing (Tab. phycol., t. xxvn, p. 98) des côtes de la Ligurie et de la Dalmatie. P. H. Concerning the structure and developement of Tuo- meya fluviatilis Harv. (Sur la structure et le développement du Tuomeya fluviatilis Harv.); par M. W.-A. Setchell (Contributions from the Cryptogamic laboratory of Harvard University, in Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, vol. xxv, p. 53-68, tab. 1, 1890): Le genre Tuomeya a été crée par Harvey pour une Algue d’eau douce recueillie dans l’Alabama par le professeur Tuomey. Cette plante, récem- ment retrouvée dans d’autres localités, a permis à M. Setchell d’en entreprendre l'étude. La place que ie Tuomeya doit occuper dans la classification avait été fixée par Harvey dans le voisinage des Lemanea et des Batrachospermum. Par l'ensemble de ses caractères extérieurs, il ressemble plus à un Lemanea qu'à un Batrachospermum, dont il n’a pas la structure gélatineuse. Dans les trois genres la croissance se fait par une cellule terminale; mais dans le Lemanea le mode d’ac- croissement est entièrement différent. Les anthéridies du Tuomeya et des Batrachospermum concordent exactement au point de vue de Ja couleur, de la forme et du contenu, mais elles diffèrent, sous ce rapport, de celles des Lemanea ; au contraire, la structure et la position de ces organes rapproche ce dernier genre du Tuomeya. Le trichogyne est Presque identique à celui des Batrachospermum, et dans quelques formes il ressemble à certaines espèces simples de Lemanea. Il n’est pas, à quelque degré que ce soit, modifié comme le sont ceux des Lemanea ordinaires. Les premiers stades de la formation des cystocarpes sont essentiellement les mêmes que chez les Batrachospermum. Par l’en- semble des caractères des organes femelles, leur position, leur struc- 14 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ture aussi bien que le développement du cystocarpe, le Tuomeya rap- pelle certains Batrachospermum à organisation complexe, aussi bien que les formes simples des Lemanea. En résumé, il tient le milieu entre les deux genres. Jusqu'ici le Tuomeya fluviatilis parait être la seule espèce du genre. P. HAROT: Algæ brasilienses a cl. D' Glaziou collectœ; par M. Möbius (Notarisia, 20, 1890, p. 1065-1090, tab. T). Des Algues étudiées par M. Möbius, quelques-unes n'avaient pas encore été rencontrées au Brésil. Ces dernières sont au nombre de 27 sur un total de 84 espèces : Lyngbya putealis, Cladophora fracta, Spirogyra nitida, Sp. condensata, Zygnema insigne, Calothrix œruginea et pilosa, Scytonema cincinnatum, Chœtomorpha chlorotica et gracilis, Cladophora prolifera et trichocoma, Bryopsis plumosa, Penicillus dumetosus, Lithoderma fatiscens, Scinaia furcellala, Liagora viscida, Spyridia arcuata, Halymenia ligulata, Rhody- menia palmetta, Nitophyllum monanthos, Gracilaria armata, Bos- trychia tenella, Polysiphonia subtilissima, Melobesia Lejolisii, Litho- phyllum Lenormandi, Jania fastigiata. Sur cet ensemble de 84 espèces, on trouve 7 Cyanophycées, 24 Chlo- rophycées (dont deux Characées), 9 Phéophycées, 44 Floridées. Les espèces qui habitent les eaux douces sont au nombre de 13. L'auteur n'a pas signalé de plantes nouvelles, à moins qu'il ne s'en rencontre parmi les espèces qui n'ont pu être déterminées avec certi- tude, appartenant aux genres : Galaxaura, Grateloupia, Laurencia. Une plante jointe au Mémoire donne les caractères anatomiques des Entocladia viridis, Bryopsis plumosa, Galaxaura sp., Odonthallia microdonta. P H: Beitræge zur Histologie und Physiologie der Chara- ceen (Contributions à l'histologie et à la physiologie des Chara- cées); par le D* Overton (Botanisches Centralblatt, t. XLIV, n” 1 et 2; t 1, 1890). La Note de M. Overton a trait d’abord aux corpuscules ciliés des Nitella. Ces corps, de forme sphérique, chargés d'épines délicates, présentent les réactions combinées du tannin et des substances albu- minoïdes ; ils paraissent résulter de la transformation des vacuoles qu! se multiplieraient par division. On les rencontre dans toutes les parties des Characées, même dans les cellules en voie de dépérissement ; on ne les a pas trouvés dans les Chara fragilis et hispida. : M. Overton signale ensuite le pigment rouge cristallisable qui a” dans les tubes spiralés qui enveloppent l'oosphère. L'étude de l'oo- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 15 gemme est rendue difficile par l'accumulation d'amidon qui s'y fait de très bonne heure. Le traitement par l'acide chlorhydrique étendu d'eau permet de séparer la cellule centrale de l'oogemme des tubes spiralés enveloppants. M. Overton a reconnu que la membrane de la spore des Chara n’est pas lignifiée, mais simplement subérifiée. L’enveloppe externe des spores, épaissie ou même épineuse, pourrait fournir de bons caractères pour la distinction des espèces. P. H. Quelques espèces critiques ou nouvelles de la Flore mycologique de France; par M. le D" Quélet (Brochure in-8° de 8 pages et une planche, tirée du Bulletin de l'Association fran- caise pour l'avancement des sciences, 1889). Ce Mémoire peut être considéré comme le dix-septième supplément de l'ouvrage : Les Champignons du Jura et des Vosges ; il renferme les descriptions des espèces ou variétés nouvelles suivantes : Lepiota nivea, sur la tannée dans les serres, affine au L. cepæstipes et probablement introduit par la culture ; Gyrophila argyracea Bull. var. albata : Gyro- Phila carnea var. mammosa; Collybia Pillodii voisin du C. lilacea; Mycena montana, M. echinulata ; Pluteolus vitellinus var. olivaceus: Galera arvalis var. tuberigena; Coprinus Brunaudii; Marasmius tomentosus ; Craterellus incarnatus ; Ixocomus flavus var. aurantio- porus; Dictyopus edulis var. fusco-ruber ; Phellinus versatilis var. Menieri et Stereum insignitum. N. PATOUILLARD. Champignons de la Hongrie récoltés en 1886-1889, par M. le professeur V. Greschik; par M. l'abbé G. Bresadola (Revue Myco- logique, juillet, octobre 1890 et janvier 1891). La flore mycologique de la Hongrie a été étudiée avec beaucoup de soin par MM. C. Kalchbrenner, H. Schulzer et A. Hazslinszky; le pro- fesseur Greschik, de Lentschau, s’est chargé de remplir les lacunes laissées par ses devanciers, ses récoltes ont été revues par M. Bresadola. Signalons les nouveautés suivantes: Corticium Greschikii Bres., affine au Corticium velutinum Fr. et croissant sur l’hyménium du Polypo- rus conchatus form. Evonymi; Metasphwria Aquileqiæ Bres., sur les tiges de l’Aquilegia vulgaris; Metasphæwria constricta Bres., sur les branches de l'Evonymus europœus et du Rosa canina; Stictis hypo- dermia Bres., sur les branches de l’Ulmus campestris, cette espèce est Voisine du Stictis radiata dont elle diffère par le bord entier et non incisé, par le disque blanchàtre et par des thèques et des spores deux fois Plus longues; Phoma aucuparia Bres., sur les branches du Sorbus aucuparia; Cytospora Greschikii Bres., sur les rameaux du Tamarix 16 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. germanica; Cytospora Lantanœ Bres., sur les branches du Viburnum Lantana ; Camarosporium Evonymi Bres., sur l'Evonymus europœus ; Rhabdospora Greschikii Bres., sur Artemisia scoparia; Rhabdospora Achilleœ Bres., sur Achillea Millefolium, et enfin Strumella elongata Bres., sur les tiges du Sambucus nigra. Le Mémoire énumère un total de 340 espèces. N. PATOUILLARD. Fungi novi; par MM. P. Hariot et P.-A. Karsten (Revue Mycologique, juillet 1890). Descriptions d'un certain nombre de Champignons, parmi lesquels nous signalerons deux nouveaux genres : 1° Coccopezizan. gen. « Sticti- » dearum. Apothecia matrice innata, crassiuscula, ceracea, applanata » vel lentiformia, immarginata, epidermide nigrificata mox disparente » tecla. Asci obovoidei, octospori. Sporæ conglobatæ, obovoideo-oblon- » gate, uniseptatæ, hyalinæ. Paraphyses nullæ ». Une seule espèce: C. ootheca, parasite sur l'écorce du Populus alba; 2 Coryneliella n. gen. « Perithecia lageniformia, coriacea, atra, in collum, apice infundi- » buliter expansum, desinentia, carbonacea. Asci eylindracei, octospori. » Sporæ ellipsoideæ, 3 septatæ, dilute fuligineæ. Paraphyses filiformes. » Une seule espèce : C. consimilis, de l'ile Maurice. N. PAT. Mucronoporus Andersonii n. sp.; par MM. J.-B. Ellis et Ben- jamin Everhart (Journal of Mycology, 1890, n° 2). Cette espèce a été récoltée sur du bois de Chène par M. Anderson, à Newfield, en avril 1890. Elle est entièrement résupinée et mesure 20 centimètres de long sur 5 ou plus de large ; les pores ont 1/3 de mil- limètre de diamètre, sur une longueur d'environ un demi-centimètre, et portent des cystides très nombreux en forme d'épines; les spores, de couleur jaune-soufre (5-6 X 4-5u), sont émises en grande abondance et couvrent le bois et les feuilles avoisinant la plante : c’est cette poussière de spores qui constitue le Chromosporium pactolinum Cooke et Harkness (C. vitellinum S. et E., C. Isabellinum in N. A. F., 1391). N. PAT. Sur un nouveau genre de Tuberculariée ; par M. J. Bresa- dola (Revue Mycologique, janvier 1891). Kriegeria nov. gen. « Sporodochia subinnata, mox superficialia, tre- » mellinea, lte colorata; conidia clavato-cylindracea, e continuo pluri- » Seplata, ex sporophoris simplicibus stipitem constituentibus oriundis; » apice, et ad septa conidiola simplicia vel subfasciculata gerentibus ; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 17 » conidiola oblonga vel clavata, fertilia, scilicet conidiola ipsis confor- » mia germinantia. Hyphæ myceliales e conidiis septatis oriundæ. » Une seule espèce, Kriegeria Eriophori Bres., parasite sur feuilles d'Eriophorum angustifolium, en Saxe. N. PAT. 43" Annual Report of the New-York state Museum of Natural History. Report of the Botanist (43° Rapport du Muséum d'histoire naturelle de l'État de New-York. BOTANIQUE) ; par M. Ch. H. Peck. Un vol. in-8° de 50 pages et 4 planches. Ce 43° Rapport contient la description des Armillaria de l'État de New-York : cesont les Armillaria ponderosa Peck, A. nardosmia Ellis et A. mellea Vahl. En outre il donne la liste des espèces signalées jus- qu'ici aux États-Unis et qui sont outre les trois précédentes les A. mu- cida, A. ramentacea, A. constricta, À. bulbiger et A. robusta. Dans une énumération de plantes non encore signalées dans la région on remarque les espèces nouvelles suivantes : Tricholoma grave Peck; Clitocybe multiceps Peck, voisine des C. tumulosa, C. aggregata et C. illudens ; Coprinus Brassicæ Peck, croissant sur les tiges du Brassica oleracea et alliée aux Coprinus phæosporus, C. Friesii et C. tigri- nellus; Cortinarius (Phlegmacium) glutinosus Peck; Cort.(Inoloma) annulatus Peck; Cort. (Dermocybe) luteus Peck; Cort. (Telamonia) paludosus Peck; Lactarius subinsulsus Peck; Lact. mutabilis Peck; Russula brevipes Peck; Marasmius albiceps Peck; Poria aurea Peck; Irpex rimosus Peck; Corticium mutatum Peck; Cort. subaurantiacum Peck; Cort. basale Peck; Peniophora unicolor Peck; Clavaria similis Peck (non Boud. et Pat.), très voisine du Cl. muscoides ; Comatricha longa Peck; Com. subcæspitosa Peck; Phyllosticta bicolor Peck, sur des feuilles de Rubus odoratus ; Phyllosticta Prini Peck, sur des feuilles d'Ilex verticillata ; Phyllosticta Silenes Peck, sur des feuilles de Silene antirrhina ; Phoma allantella Peck, sur du bois décortiqué de Quercus rubra ; Plasmopara Viburni Peck, sur des feuilles de Viburnum den- tatum, étroitement alliée au Plasmopara viticola dont elle n'est peut- être qu'une simple variété; Sporotrichum cinereum Peck; Coniospo- rium Polytrichi Peck, sur les capsules des Polytrichum juniperinum ; Stachybotrys elongata Peck; Fusicladium destruens Peck; Macros- Dorium Polytrichi Peck; Tubercularia carpogena Peck, sur fruits de Rubus villosus ; Fusarium Sclerodermatis Peck; Glæosporium leptos- Permum Peck; Helotium mycetophilum Peck; Hæmatomyces faginea eck; Eutypella longirostris Peck; Lepiota farinosa Peck, espèce des serres, voisine du L. cepæstipes, mais distincte par ses spores plus arges et par la marge du chapeau qui n'est pas plissée; Phellorina californica Peck; enfin le nouveau genre Underwoodia voisin de l’Hel- T: XXXVIII. (REVUE) 2 18 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. vella, caractérisé par un réceptacle charnu, allongé en forme de colonne sillonnée inférieurement et qui porte des thèques sur toute sa partie supérieure; une seule espèce, Underwoodia columnaris Peck, de Kirk- ville, dans le comté d'Onondaga. N. PATOUILLARD. Quelques espèces nouvelles de Champignons inférieurs; par M. G. Delacroix (Bulletin de la Société Mycologique de France, vi, p. 99 et suivantes). Comme nouveauté intéressante signalons le genre Monopodium ca- ractérisé comme il suit : « Hyphæ hyalinæ, repentes. Conidia continua, globulosa vel obovata fuscidula, in apice ramulorum in sympodio uni- laterali dispositorum oriunda. » Une seule espèce : Monopodium Uredopsis croissant sur des semences de Pisum sativum en germination. N. PAT. Un Ceriomyces nouveau; par M. J. de Seynes (Bulletin de la Société Mycologique de France, vi, p. 102 et suivantes). M. de Seynes donne, sous le nom de Ceriomyces mexicanus, la des- cription d’une forme conidifère nouvelle de Polyporée ; cette forme est remarquable par la consistance gélatineuse de ses éléments et par là doit se rattacher aux Polyporés à texture tremelloïde, tels que les Las- chia, les Glæoporus, ou peut-être à un type nouveau de Dædalea, de Trametes ou de Sistotrema. N. PAT. Di due nuove specie di Imenomiceti (Deux espèces nou- velles d'Hyménomycètes) ; par G. Bresadola (Bullettino della Societa Botanica italiana, 1890, p. 158). Les deux espèces signalées dans ce Mémoire proviennent de Florence, ce sont : 1° Stereum insigne Bres., grande espèce voisine du Stereum repandum et du S. areolatum, et qui a l'aspect du S. lobatum ; 2 Odontia livida Bres., croissant sur bois pourri de Laurus nobilis et analogue aux Odontia stipata et hyalina. N. Par. Revision des Ustilaginées et des Urédinées contenues dans l'herbier de Welwitsch; par G. de Lagerheim (Extrait du Bull. de la Soc. Broter. vu, 1889). Les Champignons de l’herbier de Welwitsch, conservé au musée de Lisbonne, ont été en partie étudiés par Berkeley, dans une note publiée à Londres en 1853; une autre portion a paru dans les Transactions de la Société Linnéenne de Londres, vol. xxvi, 1" partie en 1868, dans un Mémoire de Welwitsch et Currey, intitulé : Fungi angolenses. Dans le présent travail, M. de Lagerheim présente l’ensemble des REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 19 Hypodermés contenus dans cet herbier ; nous y rencontrons les espèces nouvelles suivantes : Doassansia Lithropsidis, dans les feuilles de Lythropsis peploides du Portugal; Uromyces purpureus, des feuilles d'une Liliacée (Angola); Puccinia (Leptopuccinia) Cynanchi, sur feuilles de Cynanchum parviflorum (Martinique); Puccinia Cresse, sur les feuilles du Cressa villosa, l'état œcidien seul était jusqu'à pré- sent connu (Œcidium Cressœ DC.); Puccinia (vel Uromyces?) Dorste- niœ, sur feuilles de Dorstenia, la forme œcidienne seule a été observée ; Œcidium Benguellense, sur feuilles de Rubiacées (Afrique); Œcidium Welwitschii, sur feuilles d'Ébénacées (Benguella) et entin Uredo afri- canus, sur feuilles de Rubiacées herbacées (Angola). N: PAT: Ueber einen neuen phosphorescirenden Polyporus aus Angola nebst Bemerkungen über die biologische Be- deutung des Selbstleuchtens der Pilze (Sur un nouveau Polyporus phosphorescent d'Angola, avec des remarques sur la Signification biologique des Champignons lumineux); par G. de Lagerheim. Énumération de Champignons indiqués par les divers auteurs comme susceptibles de donner naissance à un dégagement de lumière et descrip- tion d'une espèce nouvelle : Polyporus noctilucens, dont voici la dia- gnose : « P. lignosus, apus, ad marginem circularem truncorum destruct. pullulans, aureo-fulvus, exsiccatus flavus. Nocte eximie phos- phorescens. Hab. in sylvis lucidis (raris) prope Condo et Candumba in Angola, Africæ, ubi leg. cl. Welwitsch (Iter Angol. n. 385) Mart. 1857 ». N. PAT. Puccinia (Micropuccinia) Bæumleri n. sp.; par M. G. de Lagerheim (Extrait de l’'Œsterr. Botan. Zeitschrift, 1890, n° 5). « Puc. soris teleutosporiferis hypophyllis et epiphyllis, primo epider- mide tectis, magnis, fuscis ; teleutosporis oblongis vel ellipsoideis, ple- rumque utrinque paullo attenuatis, medio non vel parum constrictis, apice papilla pallida auctis, membrana tuberculata fusca, pedicello deciduo præditis, 39-54 u longis, 20-27 p latis. Hab. in foliis vivis Ane- mones ranunculoides; Mühlthal pr. Pressburg Hungariæ (leg. J.-A. Bæumler, apr. 1884). » N. Par. On some North American species of Laboulbeniacew (Sur quelques espèces américaines de Laboulbéniacées); par M. Ro- land Thaxter (Extrait des Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, février 1890). L'auteur énumère et donne la description d'un certain nombre d'es- 20 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pèces 'de Laboulbéniacées observées dans l'Amérique du Nord, ce sont : Stigmatomyces entomophila (Peck) (Appendicularia Peck, Appendicu- lina Berlese); Peyritschiella (nov. gen.) curvata n. sp., sur Platynus cincticollis; Cantharomyces (n. gen.) verticillata n. sp., sur Sunius longiusculus; Cantharomyces Bledii n. sp., sur Bledius assimilis; Laboulbenia elongata nov. sp., sur Platynus cincticollis; Laboulbenia brachiata n. sp., sur Patrobus longicornis; Laboulbenia Rougetit Montg. et Robin; Laboulbenia fumosa n. sp., sur Platynus cincticollis ; Laboulbenia Harpali n. sp., sur Harpalus pensylvanicus, et Laboul- benia elegans n. sp., sur Harpalus pensylvanicus. N. PATOUILLARD. Pagillus Mycetum australiensum; par MM. J. Bresadola et P. A. Saccardo (Malpighia, 4° année, fasc. vir, 1890, avec une planche). Les Champignons énumérés dans cette notice proviennent des ré- coltes faites en Australie par O'Shanesy à Gracemère et par Thozet à Rockhampton ; les Hyménomycètes ont été étudiés par M. Bresadola, et le restant par M. Saccardo. Nous remarquons les nouveautés suivantes : Russula subalbida Bres., voisin du Russula chamaleontina ; Hypo- xylon (macroxylon) stratosum Sace., grande espèce à stroma formé de 15-20 couches concentriques, analogue aux H. Petersii et H. ovinum, mais différente par la dimension des spores, la forme du stroma, elc.; Ombrophila bulgarioides Sacc., espèce gélatineuse à spores oblongues, continues, hyalines, droites ou un peu courbées (6-7 X 2 p), très voisine de P'O. collemoides Rehen), et enfin Dothiorella pericarpica Sacc., sur le péricarpe de Macrozamia Denisonii. N. Par. Bidrag till Kœnnedomen om Sveriges Ascomycetflora (Contribution à la connaissance des Ascomycètes de Suède); par M. Karl Starbäck (Brochure in-8° de 15 pages, avec une planche). Ce Mémoire renferme un certain nombre d'observations sur quelques Ascomycètes critiques de la Suède, ainsi que les descriptions de quel- ques Sphéries nouvelles et celle d'un nouveau genre de Discomycètes dont voici la diagnose : Starbachia Rehm : « Apothecia erumpenti-sessilia, » primitus clausa, marginibus deinde ruguloso-gibberis patescentiè- » Asci cylindracei. Sporæ continuæ, hyalinæ. Paraphyses ramos, ascos » superantes. » Une seule espèce : Starbachia pseudotriblidioides Rehm, parasite sur bois de Pin. N. Par: Some new species of Australian Mosses (Sur quelques nou- velles espèces de Mousses australiennes); par M. V.-F. Brotherus (in Œfversigt of Finska Vet.-Soc. Förhandlingar. Helsingfors, 1890). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 21 Le Mémoire de M. Brotherus renferme les diagnoses en latin de vingt espèces nouvelles de Mousses récoltées en Australie, au Queensland notamment, par M. Bailey (F.-M.), botaniste à Brisbane, et M. Wild (C.-J.). Ces espèces sont les suivantes : Anisothecium pycnoglossum, Trema- todon Baileyi, Leucoloma serratum, L. subintegrum, Fissidens Wildii, F. calodictyon, F. (Conomitrium) arboreum, Leucophanes (Tropi- notus) australe, Barbula Wildii, Tortula Baileyi, Schlotheimia Baileyi, Rhodobryum pusillum, Bryum Baileyi, Plagiobryum Wildii, Rhizogonium brevifolium, Wildia Solmsiellacea, Lepidopilum aus- trale, Hookeria (Callicostella) Baileyi, Chœætomitrium nematosum, Rhaphidostegium ovale, Trichosteleum kerianum, Rhynchostegium nanopennatum. Le Wildia Solmsiellacea C. Mull. et Broth. constitue un genre nou- veau proche du genre Solmsiella C. Mull., mais qui s’en distingue par le péristome et la coiffe qui sont décrits de la manière suivante dans la diagnose de l'espèce : « Peristomium simplex. Dentibus 16 æquidis- tantibus, basi annulo lato tectis, lanceolatis, 0,165 mm. longis et 0,05 mm. latis, obtusiusculis, rubicundis, planis, integris, trabecu- latis, dense papillosis, infima basi tantum glabris...; Calyptra cam- panulata, circa 0,9 mm. alta, sulcata, quadrifida, laciniis bifidis trun- catis, albida, apice fuscidula, glaberrima, junior leniter contorta. » Em. BESCHERELLE. Die Moose von vier Kilimandscharo-Expeditionen (Les Mousses de quatre expéditions au Kilimandscharo); par M. Karl Muller Hol. (in Flora oder allgemeine botanische Zeitung, 1890, p. 465-499). Le Zanguebar est depuis quelques années l'objet de recherches per- Sévérantes en ce qui concerne les Muscinées. Déjà, en 1886, M. W. Mitten (in Linnean Society's Journal, vol. xxi) a décrit les Mousses et Hépatiques récoltées dans l'Afrique centrale, entre la côte de Zanzibar et les grands lacs, d'abord dans les monts Usagara et dans la forêt de 80g0, puis à Mombasa et à Uganda et dans les monts Kilimanjaro ou ilimandscharo. Les Mousses nouvelles recueillies dans ces localités Par M. James Hannington, évêque de Mombasa, et M. H.-H. Johnston, étaient au nombre de 38. Depuis, M. Ch. Muller, de Halle, a décrit dans le Flora (1888, p. 403-417) 25 nouvelles espèces provenant des récoltes de M. Hans Mayer, de Leipzig. Aujourd'hui M. Muller, en rendant compte èS voyages exécutés dans la région par les collecteurs ci-dessus cités, publie la diagnose de 68 nouvelles espèces trouvées, soit dans les monts Kilimandscharo par M. Hans Meyer, soit à Leikipia dans la région occi- 99 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dentale du mont Kenia par M. L.-V. Hühnel, lieutenant de vaisseau de la marine autrichienne, et dresse le catalogue méthodique des 94 espèces connues jusqu'ici dans les monts Kilimandjaro, et la liste des 20 espèces rapportées par M. Höhnel. Afin de permettre aux bryologues d'apprécier la distribution des genres de Mousses dans les pays peu connus, nous croyons devoir indi- quer ci-après les espèces qui font l'objet du nouveau Mémoire de M. Ch. Muller : Erpodiopsis kilimandscharica, Distichium kilimandscharicum, Fissidens lineari-limbatus, Funaria kilimandscharica, Polytrichum Höhneli, Dicranum (Campylopus) procerum, D. (id.) Hühneli, D. (Leu- coloma) drepanocladium, D.(Icopella) acanthoneuron, Bryum (Rhodo- bryum) rosulatulum, B. (id.) spathulosifolium, B. (id.) Kenie, B. (Leptostomopsis) meruense, B. (Eubryum) bicolor, B. (id.) nano- torquescens, B. (id.) inclusum, B. (Argyrobryum) ellipsifolium, B. (id.) argentisetum, B. (Senodictyum) afro-crudum, Bartramia (Philonotis) tricolor, B. (Philonotula) gemmascens, B. (Eubartramia) Leikipie, B. (Plicatella) subgnaphalea, Barbula (Syntrichia) meruensis, B. (id.) Leikipiæ, Trichostomum (Leptodontium) pumilum, T. (id.) repens, T. (Eutrichostomum Leikipiæ, Zygodon (Anœctangium) viridatus, Z. (Ulozygodon) kilimandscharicus, Orthotrichum serrifolium , O. Leikipie, Macromitrium liliputenum, Grimmia immergens, G. calyculata, G. obtuso-linealis, G. argyrotricha, Brannia ento- donticarpa, B. Schimperiana, Erpodium (Tricherpodium) Joannis- Mayeri, Cryphæa scariosa, Lasia flagellacea, Fabronia Leikipiæ, Porotrichum subpennœæforme, P. ruficaule, Distichia platyantha, Neckera (Calyptothecium) Höhneli, N. (Rhystophyllum) Hühneliana, Pilotrichella chlorothrix, Orthostichella sericea, O. curvifrons , O. capillicaulis, O. tenellula, O. profusicaulis, Eriocladium cyma- tocheilos, Papillariu serpentina, P. filifunalis, P. breviculifolia, Plerogonium kilimandscharicum, Eutodon (Erythrodontium) rotun- difolius, Anomodon filivagus, A. Leikipiæ, Microthamnium glabri- folium, Hypnum (cupressina) Höhneli, H. (Hyocomiella) bartrami0- philum, Brachythecium gloriosum, B. nigro-viride, Hypnum (Tama- riscella) loricalycinum. Le nouveau genre Erpodiopsis créé par M. Ch. Muller constitue à lui seul la famille des Erpodiopsidées, dont la diagnose est la suivante : Musci cleistocarpici, surculo pleurocarpice perenni, protothallo confervoideo prædito simplici e protonema egrediente , foliis tax? prosenchymatice reticulatis cochleariformi-ovalis pilo hyalino ter- minatis, Em. BESCHERELLE: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 23 Monographia Juncacearum; auctore Franz Buchenau (Engler’s Botanische Jahrbücher, vol. x11, fasc. 1-1v, pp. 1-495, 4 planches). On connait les nombreux travaux de M. F. Buchenau sur les Jonca- cées. De 1867 à 1886, il n'a pas publié moins de onze Mémoires sur cette famille, et l'importante Monographie qu'il en donne aujourd'hui était vivement désirée de tous ceux qui s'intéressent à la botanique sys- tématique. M. Buchenau admet huit genres dans la famille des Joncacées : Disti- chia Nees et Meyen, Patosia Buch., gen. nov., Oxychloe Philippi, Marsippospermum Desv., Rostkovia Desv., Prionium E. Mey., Luzula DC. et Juncus. Il y ajoute, avec doute, comme genre anormal, le Thurnia Hook. fil. (Mnesium Rudge), qui renferme deux espèces de la Guyane. Une clef analytique des genres permet de saisir très facilement leurs rapports et leurs différences. M. Buchenau les partage en deux groupes, selon que leurs fleurs sont diclines-dioïques ou monoclines ; au premier groupe appartiennent : le Distichia à feuilles nettement et strictement distiques, ainsi que le Patosia et V'Oxychloe, dont les feuilles sont irré- gulièrement distiques ou tristiques, le premier caractérisé par une fleur femelle sessile et des tépales longs et linéaires, le second à fleur femelle stipitée et à tépales courts, larges et obtus. Les genres à fleurs monoclines sont uniflores ou pluriflores ; les deux genres uniflores sont: Marsippospermum, à très grande fleur accom- pagnée de deux bractées courtes et à graines appendiculées aux extré- mités; Rostkovia, à fleur médiocre pourvue de deux bractées, l'exté- rieure très longue ; graines non appendiculées. Les trois genres pluriflores Sont: Prionium, arbrisseau à tépales coriaces, Luzula et Juncus, herbes à tépales scarieux, le premier à fruit capsulaire toujours unilo- culaire, trisperme, le second à fruit polysperme, uniloculaire ou trilo- culaire, On voit par cet exposé que l'auteur a compris le genre dans un Sens plus étroit que ne l'avaient fait MM. Bentham et Hooker et que Certaines particularités de forme ou de disposition de feuilles lui ont semblé suffisantes pour justifier le maintien ou la création d'un genre. M. Buchenau étudie avec beaucoup de détails l'organographie des Joncacées ; il énumère les hybrides qui leur ont été attribuées, en petit Nombre du reste: Juncus effusus X glaucus (= J. diffusus Hoppe), J. effusus X Leersii : J. balticus X filiformis (= J. inundatus Drej.); J.alpinus x lamprocarpus; J. Fontanesii x lamprocarpus ; J. acuti- florus x lamprocarpus ; Luzula Forsteri X pilosa (L. Borreri Bromf.); L. pilosa X silvatica ; L, arctica X confusa; L. nivea X pedemontana, 24 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Parmi les Champignons attaquant les Joncacées, M. Buchenau cite VUstilago? capensis Reess, observé sur les fruits du J. capensis et du J. lomatocarpus ; YU. Luzulæ Sacc., trouvé sur le Luzula pilosa et le L. spadicea; le Sorosporium Junci Schröter, ainsi que plusieurs espèces d'Entorrhiza (Schinzia), signalées par M. P. Magnus et G. Lagerheim. 3 Enfin plusieurs Jones fossiles ont été cités dans les formations ter- tiaires : J. Scheuchzeri, J. antiquus, J. radobojanus, J. retraclus, J. articularius. L'auteur donne d'intéressants détails sur la distribution géographique de la famille, sujet qu’il a du reste traité précédemment dans le même recueil (Cf. Engler, Bot. Jahrb., 1880, 1, p. 104-141). Les Joncacées sont réparties sur toute la surface du globe; les Thurnia se rencontrent dans les savanes de la Guyane, le Prionium recherche les torrents et les rivières de la région du Cap. Le Rostkovia et les Marsippospermum sont propres à la région antarctique; l’'Oxychloe, le Patosia et les Dis- tichia, aux Andes de l'Amérique du Sud; quant aux Luzula et aux Juncus, is occupent toutes les parties tempérées et élevées de l’Eu- rope, de l'Asie, des deux Amériques, du nord et du sud de l'Afrique, la Nouvelle-Hollande et la Nouvelle-Zélande, s’avançant bien au delà du cercle polaire dans l’ancien continent. Plusieurs espèces, d'ordinaire très variables, se retrouvent dans presque toute l'aire de distribution de la famille ; le Luzula campestris, le Juncus filiformis, le J. glaucus, le J. acutus, le J. maritimus, le J. lamprocarpus, sont particulièrement dans ce cas. Le genre Luzula, avec 51 espèces, et le genre Juncus, avec 176 espèces, peuvent être considérés comme constituant la presque totalité de la famille, puisque les six autres genres, en y comprenant le Thurnia, ne fournissent à eux tous que 10 espèces, extrêmement localisées dans hémisphère sud, à l'exception des deux Thurnia qui sont propres aux savanes de la Guyane. M. Buchenau décrit avec beaucoup de soin et de détails toutes les espèces qu'il énumère ; les synonymes, les collections numérotées, les Icones sont relatés de la façon la plus complète possible ; la distribution géographique est indiquée seulement dans ses grandes lignes, comme il convient à une monographie générale. Pour le genre Luzula, l'auteur a adopté le groupement des espèces proposé par Grisebach, Spicilegium fl. Bithyn. et Rumel., p. 404, c’est-à-dire qu'il le subdivise en trois sous-genres : Pferodes, Anthelæa et Gymnodes. Les Juncus forment deux groupes principaux selon que l'inflores- cence est accompagnée ou dépourvue à la base de feuilles bractéales REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 25 (A. Flores prophyllati. — B. Flores eprophyllati). Chacun de ces groupes se subdivise en sous-genres. Le groupe A comprend 3 sous-genres : I. Junci subulati, à tiges feuillées dont les feuilles sont cylindriques et subulées; II. J. poio- phylli, à feuilles planes ou canaliculées, rarement presque cylindriques ; III. J. genuini, à tiges scapiformes non cloisonnées, dont les feuilles toutes basilaires sont réduites à une gaine mucronifère ou quelquefois terminées en lame cylindrique ou comprimée par le côté. Le groupe B (eprophyllati) est formé de 5 sous-genres : IV. J. thalas- Sici, à feuilles cylindriques ou comprimées par le côté, piquantes au sommet, non cloisonnées ; V. J. septati, feuilles arrondies ou compri- mées par le côté, cloisonnées; VI. J. alpini, feuilles étroites planes ou plus souvent canaliculées, souvent arrondies ou filiformes, indistincte- ment cloisonnées; VII. J. singulares, feuilles comprimées par le côté, non cloisonnées ; VIII. J. graminifolii, feuilles presque toujours graminiformes, planes ou canaliculées. M. Buchenau fait connaître plusieurs espèces nouvelles : Luzula Johnstoni, de l'Afrique tropicale; L. japonica, de l'ile d’Yézo ; L. Chee- semani, de la Nouvelle-Zélande; L. hawaiensis (L. campestris W. Wawra), des Sandwich; Juncus modestus, de la Chine (prov. du Set-chuan) ; J. beringensis, du Kamschatka et du Japon; J. bra- Chycephalus, de l'Amérique septentrionale; J. diastrophanthus, de l'ile d'Yézo; J. niponensis, du Japon; J. Fockei, de la Nouvelle- Hollande: J. paucicapitatus, de Vile de Sitcha; J. Maximowiczti, du Japon; J. Potanini, du Kansu; J. macranthus, du Kansu et du Set-chuan ; J. Przewalskii, du Kansu; J. khasiensis, de l'Assam; J. Regelii, de PUtah; J. latifolius, des États-Unis. A. FRANCHET. Lauraceæ american. Monographice descripsit Carolus Mez (Jahr- buch des Künigl. botan. Gartens und Museum zu Berlin, Band v). Berlin, 1889. In-8° de 556 pages, 3 tab. Dans une courte note qui suit l'exposé des caractères de la famille, l’auteur fait connaître les bases sur lesquelles il a établi les genres et les Sous-genres qu’il admet. C’est à la morphologie de l’inflorescence, et en cela il est d'accord avec Meisner, qu’il emprunte les caractères des Sous-genres ; mais il ne peut suivre l'opinion de cet auteur lorsqu'il s’agit des genres ou de la valeur à donner aux fruits et surtout à la forme du périanthe fructifère. Aussi il se range très volontiers au sentiment de Nees, dont on connaît les observations minutieuses, en accordant une importance prépondérante à la structure de la fleur pour l'établissement 26 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des genres, sans pourtant négliger absolument les caractères fournis par le périanthe fructifère. M. Mez a d'ailleurs notablement modifié la description de presque tous les genres dont il s'occupe, en les délimitant souvent tout autrement qu'on ne l'avait fait jusqu'ici; de là résultent des remaniements profonds dans la synonymie. Il a aussi établi un cer- tain nombre de sous-genres nouveaux. Les Lauracées américaines forment deux groupes. Le premier com- prend celles dont l'inflorescence définie est en panicule ou en grappe: toutes constituent des arbres ou des arbustes, dont les feuilles sont caduques ou persistantes. Le deuxième groupe ne comprend qu'un seul genre, Cassytha, dont l'axe est tout à fait indéfini ; c'est une herbe para- site très rameuse, volubile, à feuilles squamiformes très petites. Le premier groupe, qui comprend la presque totalité des genres de la famille, est divisé en deux sous-ordres : 1° les Laureœ, dont l'inflores- cence est paniculée, dépourvue d'involucre et les feuilles persistantes ; 2 les Litseæ, dont l'inflorescence est en grappe, pourvue d'un involucre et les feuilles caduques. Les Laureœ et les Litseœ comportent deux subdivisions primordiales tirées du nombre des logettes des anthères ou de quelques-unes des anthères. Les subdivisions d'ordre moins élevé sont empruntées : 1° A Vocclusion plus ou moins complète du fruit mür dans le tube charnu du périanthe. Cette occlusion n’est complète que dans le seul genre Cryptocarya ; dans tous les autres genres de Perseæ, au nombre de 16, la baie est libre à la maturité au moins dans les deux tiers de sa longueur ; 2 A l'existence ou à l'absence, soit aussi à la forme des staminodes qui forment la quatrième série. Ces staminodes sont tantôt grands, de forme sagittée ou cordée (Hufelandia, Bellota, Ajouea), tantôt avortés ou très petits, stipitiformes ou dentiformes (Aniba, Systemonodaphne, Urbanodendron, Herodiclidium, Misanteca, Sylvia, Endlicheria) ; 3 A l’état complètement hermaphrodite ou complètement dioïque des fleurs (Endlicheria) ; 4° A la nature des étamines de la première série qui peuvent être fer- tiles ou modifiées en écailles foliacées ; ; 9° A la présence ou à l'absence de glandes à la base des filets stami- naux. M. Mez admet pour l'Amérique 22 genres de Lauracées dont deux sont établis comme nouveaux: Systemonodaphne Mez (Goeppertra geminiflora Meisn.) et Urbanodendron (Aydendron verrucosum Nees). Ils appartiennent l'un et l'autre à la tribu des Perseœ ; le premier est voisin des Aniba Aubl. et s'en distingue surtout par les étamines de la troisième série qui sont connées en tube, et non pas libres comme dans REVUÉ BIBLIOGRAPHIQUE. 97 le genre d’Aublet. L’Urbanodendron a beaucoup d’affinités avec les deux genres précédents ; mais, tandis que dans ceux-ci les étamines des deux séries extérieures sont dépourvues de glandes, toutes celles de l'Urbanodendron présentent à la base deux glandes très grandes qui constituent au filet une sorte de ceinture. : Une clef analytique des espèces est placée en tête de chacun des genres; les descriptions et la synonymie sont données avec beaucoup de détails; toutes les localités connues de l'auteur sont citées, ainsi que les numéros des collecteurs. Quelques genres sont très riches en espèces ; on peut citer tout parti- culièrement les Ocotea qui atteignent le chiffre de 199 ; les Nectandra, dont M. Mez énumère 77 espèces; les Phœbe, avec 45 espèces; les Persea au nombre de 47, ces 4 genres fournissant ainsi à eux seuls presque les trois quarts des espèces énumérées au nombre de 505 dans les Lauraceæ americane. A. FRANCHET. Die Gattung Phyllostylon Capan. und ihre Beziehun- gen zu Samaroceltis Poiss. (Le genre Phyllostylon Capan. et ses affinités avec le Samaroceltis Poiss.); par D" P. Taubert (OEsterr. botan. Zeitschr. Jahrgang 1890, n° 41). In-8° de 4 pages. Bentham et Hooker (Gen. plant. 111, p. 362) ont signalé dans la tribu des Ulmeæ un nouveau genre brésilien auquel Capanema a donné . le nom de Phyllostylon et qui d’abord ne renfermait qu'une seule espèce, P. brasiliense Capan., des environs de Rio-de-Janeiro. Ce genre, très incomplètement décrit d’ailleurs puisque son ‘auteur n’en connais- sait pas le fruit, était caractérisé par un ovaire sessile, continu avec le style large et comprimé, courbé en faux ou largement divariqué-bilobé. Quelques années plus tard, M. J. Poisson signalait un nouveau genre de Celtidées (Assoc. française pour l'avancement des sciences, 1887, PP. 593-596 cum icon.), sous le nom de Samaroceltis, établi pour une plante du Paraguay découverte par Balansa (PI. Parag., n° 2054, in herb. Mus. Par.), et remarquable par son fruit qui constituait une véritable samare. Grâce à une connaissance plus complète du Phyllostylon, M. Taubert à pu se convaincre que ce genre et le Samaroceltis Poiss. devaient être réunis, ce dernier pouvant en être considéré seulement comme une espèce particulière. Le fruit, bien figuré dans le travail de M. Poisson, est ainsi décrit par M. Taubert : « Fructus unilocularis siccus compres- Sus samaroideus, nervis quatuor elevatis, quorum duo laterales bifidi, cæteri duo in reticulum abeuntes ; ala summum fructum coronans, membranacea, subfalciformis, inæquilatera, reticulata, ad basin ala altera minuta sibi opposita stipata, Semen ex apice loculi pendulum, 28 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. subcordiforme, testa exili, exalbuminosum; embryo rectus radicula deorsum spectante, cotyledonibus crassis ». Le fruit mür du Phyllo- stylon brasiliense n'étant pas encore connu, M. Taubert a emprunté à peu près textuellement au travail de M. Poisson la description qu'il en donne ici, qui est donc celle du Samaroceltis. Le P. brasiliense Capan. n'est connu qu'au Brésil, oü il porte le nom de Pao branco, d'après MM. Capanema et de Moura; M. Glaziou l'a distribué sous les n°° 16353 et 17223. La deuxième espèce, P. rhamnoides Taub. (Samaroceltis rham- noides Poiss.), a une dispersion géographique considérable puisqu'elle a été observée au Paraguay, près de l'Assomption, par M. Balansa, et dans l'ile de Cuba, près de Tiguabo, par M. Eggers (n° 5410); elle dif- fère du P. brasiliense par la forme plus étroite de ses feuilles, par leur nervation et surtout par la présence sur les deux faces de points élevés qui, chez le P. brasiliense, n'existent qu’à la face inférieure. A. FRANCHET. Die Gattung Otacanthus Lindl. und ihr Verhæltniss zu Tetraplacus Radi. (Le genre Otacanthus Lindl. et ses rapports avec le Tetraplacus Radlk.); par D" P. Taubert (Engler, Botanische Jahrb., 1890, x11 Band, 4 Heft, pp. 11-16). Le genre Otacanthus Lindl. a été établi par Lindley, FI. des Serres, vol. 45 (1862-1865), pp. 53-54, pour une plante originaire du Brésil et qui est demeurée bien peu connue, puisque MM. Bentham et Hooker n'ont pu voir que l'unique spécimen type de l’herbier Lindley et l'ont rapporté, avec doute, aux Ruelliées. M. Baillon, quia vula plante vivante cultivée à la Muette en 1865, ne partage pas l'opinion des auteurs du Genera et trouve que les affinités de l'Otacanthus sont plutôt avec les Matelea et les Stemodia, de la famille des Scrofulariées, à cause de l'estivation de la corolle qui n'est nullement tordue. C'est à cetle opi- nion que se rattache M. Taubert, en signalant l’affinité plus grande encore, à son avis, du genre de Lindley avec les Beyrichia. Il fait observer en même temps que le genre Tetraplacus Radlk., (Sitzungs. d. math.-phys. cl. d. Königl. bayer. Acad. d. Wiss. Bd XV [1885], H. 11, pp. 258-275), n'est qu'un synonyme d'Otacanthus qui $ trouve ainsi formé de deux espèces, l'une et l'autre brésiliennes, 0. c@- rulœus Lindl. (Tetraplacus Tauberti Mez) et O. platychylus Taub. (Tetraplacus platychilus Radlk.), à l'exclusion de la plante de Pearce qui constitue un nouveau genre de Ruelliées auquel M. Baillon a donnë le nom de Tacoanthus Pearcei. A. FR. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 29 West American Oaks (Les Chénes de l'Ouest-Amérique). Illus- trations of West American Oaks. From drawings by the late Albert Kellogg, M. D. The text by Edward L. Greene. Published from funds provided by James M. Mac Donald, Esq. San Francisco, may 1890. In-4° de 84 pages, 37 planches. Cette illustration des Chênes de l'Amérique occidentale a été publiée, ainsi que l'indique son titre, aux frais de M. J. M. Mac Donald, d’après les dessins de feu Albert Kellogg ; le texte est de M. Edw. Greene, qui, dans une courte et intéressante Introduction, établit l’état des connais- sances actuelles relativement aux Chênes des deux parties du monde. Les botanistes admettent aujourd’hui 300 espèces de Chênes ; 50 envi- ron sont indigènes dans l'Amérique septentrionale au nord de Mexico, les 250 autres sont distribuées dans la région mexicaine et dans l’hémi- sphère nord de l’ancien monde, aucune d’elles n’est commune au vieux monde et au nouveau. Les 50 Chênes de l'Amérique du Nord sont à peu près également partagés entre la région de l'Est et celle de l'Ouest du continent et l’on n’en connaît aucun qui appartienne en même temps à la flore de l'Atlantique et à celle du Pacifique. La plus grande partie des espèces qui croissent sur le territoire du Pacifique ont été plus ou moins complètement illustrées par le crayon du D* Kellogg, et les 24 planches qui forment la première partie du livre représentent les plus importantes espèces particulières à la Californie, ainsi que plusieurs autres offrant un intérèt phytographique. Il en résulte une véritable Monographie des Chênes de la région du Pacifique. La bibliographie de toutes les espèces signalées est donnée avec beau- coup de soin selon l'ordre chronologique. L'attention que l'auteur a cru devoir apporter à la question de priorité des noms l'a conduit à en faire revivre plusieurs que le Prodromus de De Candolle avait habitué à reléguer dans la synonymie, ou bien même avait négligés complètement. Tous ceux qui auront à s'occuper des Chênes américains devront donc Consulter la monographie du D" Kellogg. Dans une deuxième partie, les auteurs donnent la figure et la descrip- tion de 13 espèces ou variétés de Chênes qui étaient demeurées insuffi- samment connues du D" Kellogg, ou n'avaient été publiées qu'après sa mort, Les espèces suivantes sont figurées : Planche 1. Quercus Kellogii Newb.; 2. Q. Morehus Kell.; 3 et 4. Q. Wislizeni A. de Cand.; 5. Q. agrifolia Née; 6. Q. hypoleuca Engelm.; 1. Q. Garryana Dougl.; 8. Q. lobata ; 9, fig. 1 et 2; 12, fig. 4 et 5, Q. Douglasii Hook. et Arn.; 10 et 11. Q. Œrstediana R. Br.; 12, fig. 1. Q. dumosa ; 13, fig. 4 et 2. Q. Campbelli Nutt. ; 13, fig. 3 et 4. Q. undu- 30 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. lata Torr.;14, fig. 1 et pl. 15. Q. undulata Torr. var. grisea Engelm.; 16. Q. reticulata Humb. et Bonpl.; 15, fig. 2 et 3, et pl. 17. Q. Engelmanni Greene ; 18 et 19. Q. dumosa Nutt.; 20. Q. dumosa var. munita Greene; 24 et 22. Q. chrysolopis Liebm.; 23 et 24. Q. densiflora Hook. et Arn.; 25. Q. Palmeri Engelm.; 26. Q. tomentella Engelm.; 27. Q. turbinella Greene; Q. dumosa polycarpa Greene; Q. Macdonaldi elegantula Greene ; 30. Q. undulata Torrey} 31. Q. Fendleri Liebm.; 32. Q. ve- nustula ; 33. ;Gambelii Nutt.; 34. Q. Macdonaldi Greene; 35 et 36. Q. Jacobi R. Br.: 37. Q. Gilberti Greene. A. FRANCHET. on a Collection of plants from Upper Burma and the Shan States (Sur une collection de plantes du Haut Burma et des États de Shan); par le brigadier général H. Collett et W. Bot- ting Hemsley (Linn. Society's Journal. Botany, vol. xxviii, pp. 4-150, 22 pl. 1 cart.). L'Introduction est du général Collett. Il se propose d'entretenir la Société Linnéenne de quelques particularités relatives à une collection de plantes réunie en 1887 et 1888, aux environs de Meiktila, dans la plaine du Haut Burma, et dans le sud des États du Shan, sur la frontière Est de cette province. Il n’est guère besoin de parler de la végétation du Haut Burma, révélée par les collections que Griffith et Wallich ont formées, il y a plus de cinquante ans, aux environs d’Ava. Quant au Burma inférieur, les recherches de Kurz, de Parish et de plusieurs autres botanistes l'ont aussi suffisamment fait connaître ; sa flore est d'ailleurs sensiblement différente de celle du Haut Burma, ce qui est dû aux conditions clima- tériques très dissemblables dans les deux régions. Dans le Burma infé- rieur, la quantité annuelle de pluie est rarement au-dessous de 100 pouces (anglais); aussi la végétation a-t-elle un caractère purement tropical. Dans le Haut Burma la quantité d’eau qui tombe chaque année ne dé- passe pas 30 pouces ; il en résulte une végétation qui a beaucoup d'ana- logie avec celle de la plaine du Deccan, dans le sud de l'Inde. Les montagnes et les hauts plateaux du Shan offrent un bien plus grand intérêt botanique et ont fourni un nombre remarquable d'espèces rares ou nouvelles, qu'on peut évaluer à plus de 12 pour 100. : La petite province formée du territoire connu sous le nom d'Etats du Shan, ou de montagnes du Shan, s'étend tout entière le long de la fron- tière orientale du Burma anglais, depuis la province chinoise du Yun- nan, au nord et au nord-est, jusqu'à Siam, au sud. Elle est Ï auti courue par de nombreuses chaines de montagnes disposées en lignes parallèles et d’où émergent çà et là des pics qui atteignent 6000 à 7000 pieds; le reste du territoire est occupé par des plateaux dont la REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 31 hauteur moyenne est de 3000 à 4000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Toute la bordure Ouest de la région est formée par des jungles, con- nues sous le nom de terai, interrompues par des vallées malsaines et qui ne manquent pas d'analogie avec les jungles qui constituent la ceinture de l'Himalaya au N.-E. et au S.-O. C'est là, qu'à une hauteur variant de 2000 à 2500 pieds, on trouve les Bambous et les Diptérocar- pées associés à plusieurs espèces de Stereospermum et de Dillenia et quelques arbrisseaux grimpants, tels que des Spatholobus, le Congea tomentosa. De 2500 à 4000 pieds, le caractère de la végétation change beaucoup ; les arbres dominent, et parmi eux les Quercus et le Schima Wallichii, ainsi que deux ou trois Composées arborescentes. Quand on quitte la bordure de forêts pour entrer dans la région des plateaux, on est frappé du caractère tempéré de la flore. Diverses espèces de Ranunculus, de Clematis, de Viola, de Polygala, d'Hypericum, de Swertia, y sont communes, associées à des buissons de Lespedeza, à des Aster couverts de fleurs, à des touffes de Labiées, à de brillants Ipomea qui donnent à la végétation son caractère asiatique. Parmi les arbres, les Chènes et les Pins sont de beaucoup les plus répandus et les plus remarquables. Le général Collett n’a pas rencontré moins de 9 espèces de Chène; le Pin le plus commun est le Pinus Khasya. Le beau Schima Wallichii se rencontre tout spécialement sur la bordure ouest du plateau; c’est là aussi que croit le magnifique Rosa gigantea Coll. qui grimpe sur les arbres des forêts, laissant pendre ses longs rameaux couverts d’une profusion de grandes fleurs blanches. C’est encore dans cette région qu'a été observé le Lonicera Hildebrandiana, dont les fleurs atteignent jusqu’à 7 pouces de longueur. Le curieux Osteomeles anthyllidifolia se montre particulièrement commun sur les plateaux, ainsi que deux Composées arborescentes, Vernonia Aplinii et Leucomeris decora. Les arbres de la région forestière supérieure, depuis 4000 jusqu’à 9000 pieds, sont infestés de Loranthacées parasites; parmi celles-ci deux espèces à fleurs éclatantes, Loranthus Hemsleyanus et L. Colletii King, Sont nouvelles. De même on y rencontre un nouveau Phacellaria (P. Caulescens), Santalacée qui vit elle-même en parasite sur un Loran- thus, comme son congénère P. compressa Benth., parasite fréquent du Viscum monoicum Roxb., dans ces régions, à une hauteur de 9000 pieds. Les Orchidées méritent une mention spéciale et plusieurs sont nou- velles. Parmi celles-ci il faut citer le Cirropetalum Collettii Hemsl., singulière espèce portant au sommet du pédoncule six fleurs disposées 32 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. en ombelle, d'un pourpre brun, et qui sont remarquables par leurs sépales atténués en longue pointe présentant sur les bords une série de petits appendices oblongs ou linéaires que le moindre souffle d'air agite et fait mouvoir. Le Bulbophyllum comosum est une autre Orchi- dée curieuse dont les fleurs sont disposées en grappe spiciforme serrée et épaisse qui ressemble à la grappe d’un Penicillaria. En résumé, les collections faites par le général Collett comprennent 725 espèces distribuées dans 460 genres, appartenant à 109 familles. Les genres les plus riches en espèces sont : Ipomæà (14 esp.); Cappa- ris (40 esp.); Quercus et Vitis (9 esp.); Crotalaria (1 esp.); Strobi- lanthes, Desmodium et Indigofera (9 esp.); Polygala, Milletia, Bau- hinia et Loranthus (5 esp.). Les familles représentées par des espèces nombreuses sont : Leguminose (83 esp.); Compositæ (51 esp.); Labialæ (40 esp.); Acanthaceæ (29 esp.); Rubiaceæ (29 esp.) ; les Crucifères ne sont représentées que par le Cardamine hirsuta. La distribution géographique des espèces donne les résultats suivants : sur un total de 725, on en trouve seulement 15 qui croissent partout et 16 autres à extension considérable ; 461 se rencontrent dans le nord de l'Inde et 280 dans le sud; 223 appartiennent à l'archipel Malais; 181 à la Chine; 71 à l'Australie; 12 à la Polynésie; 64 à l'Afrique; l'élément endémique entre pour 177 espèces, soit pour le quart du total de la collection, dont la dispersion paraît être strictement limitée au Burma et à la péninsule Malaise ; sur ce chiffre, 90 sont inédites ; toutes sont décrites dans l’énumération dé MM. Collett et Hemsley. Le seul genre nouveau signalé est une Légumineuse du groupe des Hédysarées ; il est voisin des Phylacium, dont il a les caractères floraux; son port est plutôt celui d’une Phaséolée que d’une Hédysarée. Le Neo- collettia gracilis Hemsl. est une herbe très grêle, longuement ram- pante, radicante ; ses feuilles sont trifoliolées et accompagnées de stipules raides, persistantes ; fleurs très petites portées par des pédoncules grèles et allongés, solitaires ou réunies 2-3 à l’aisselle des feuilles; ovare sessile, uniovulé ; légume inconnu. — Le pédoncule porte à son sommet une bractée en forme de selle qui s'applique exactement sur le calice et le recouvre complètement. Les espèces suivantes sont figurées : PI. 4. Boscia variabilis, n. sp. — 2. Capparis burmanica, n. SP- 3. Hypericum pachyphyllum, n. sp. — 4. Impatiens ecalcarata, n. sp. — 5. Crotalaria perpusilla, n. sp. — 6. Neocolletia gracilis, n sp.— 7. Phylacium majus, n. sp. — 8. Bauhinia tortuosa, n. SP: ~- 9. Rosa gigantea Coll. — 10. R. Collettii Crép. — 41. Lonicera Hil- debrandiana, n. sp. — 12. Inula crassifolia, n. sp. — 13. Ceropegia nana, n. Sp. — 14. Brachystelma edulis, n. sp. = 15. Blinkwortha REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 33 lycioides Choisy. — 16. Strobilanthes connatus, sp. nov. — 17. Pha- cellaria caulescens, sp. nov. — 18. Sauropus concinnus, sp. nov. = 19. Bulbophyllum comosum, n. sp. — 20. Cirropetalum Colletianum Hemsl. = 21. Polygonatum Kingianum, sp. nov. = 22. Lilium Ba- kerianum, n. sp. A. FRANCHET. Rivista critica e descrittiva delle specie di Trifolium italiane e affini comprese nella sez. Lagopus Koch. Saggio di una Monografia dei Trifogli italiani, dei dottori G. Gibelli et S. Belli. Grand in-4*, 184 pages et 9 planches. Torino, 1889. Cette œuvre remarquable est suivie de neuf planches faites avec le plus grand soin et représentant 43 espèces. L'iconographie de chaque espèce comporte neuf figures ; a. fleur complète, b. calice fructifère, c. calice florifère ouvert le long de la commissure de l'une des deux dents supé- rieures, d. étendard, e. aile, f. carène, g. élamines, h. ovaire, i. légume contenant la semence. Les savants auteurs de cette étude, qui fait le plus grand honneur aux botanistes italiens, admettent dans leur classification les gradations suivantes pour les divisions du genre : 4° section, 2° stirpe, 3* espèce, 4° sous-espèce, 5° variété, 6° sous-variété, 7° hybride. D’après la classification de MM. Gibelli et Belli, le groupe (section) Lagopus Koch doit être divisé en trois sections: I. Prosbatostoma, II. Intermedia, III. Stenostoma. Ï. Prosbatostoma. — Calycis faux plus minus pervia. Corolla persistens, vel tardissime decidua. St. Eleuterosemium Celak., * T. STRIATUM L.,T. tenuiflorum Guss. St. Arvensia Gib. et B., * T. ARVENSE L.,— var. gracile Gib. et B., — var. longisetum Boiss., * T. brevicalyx Franchet, * T. longicalyx Franchet, * T. lagopinum Jord., * T. agrestinum Jord., * T. sabuleto- rum Jord., * T. littorale Jord., * T. arenivagum Jord., — * var. ætnense Guss., T, PRESLIANUM Boiss., * T. SAXATILE All. St. Trichoptera Gib. et B., * T. BOCCONEI (BOCCONI) Savi, T. TE- NUIFOLIUM Ten., T. TRICHOPTERUM Pancic. St. Phleoidea Gib. et B., T. PHLEOIDES Pourr., T. erinaceum M. B., T. Minæ Lojac., T. GEMELLUM Pourr., * T. LIGUSTICUM Balbis. St. Seabroidea Gib. et B., * T. SCABRUM L., * T. LUCANICUM Gasp. (T. dalmaticum Gren. et Godr.), T. DALMATICUM Vis., T. ROTUNDIFO- LIUM Bor. et Ch., T. FiLIcavLe Boiss. Heldr. St. Stellata Gib. et B., * T. STELLATUM L., T. xanthinum Freyn, T. DASYURUM Presl, * T. INCARNATUM L., —*var. elatior G. et B., * PALESTINUM Boiss., T. stramineum Presl. A T: XXXVIII. (REVUE) 3 34. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. St. Pratensia Gib. et B., * TRIFOLIUM PRATENSE L., — var. a. sativum Reichb., — var. B. collinum Gib. et B., — var. y. nivale Koch, *T. paLLIDUM W. et K.,* T. flavescens Trin., *T. DIFFUSUM Ehrh., T. NORIUM Wulf., T. PRÆTUTIANUM Guss., S. Ottonis Sprun. St. Lappacea Gib. et B.,* T. LAPPACEUM L., *T. HIRTUM All., * T. CHERLERI L., T. BARBEYI Gib. et B., T. CONGESTUM Guss. II. Intermedia. — Calycis faux callo bilabiato fere clausa, rimam linea- rem exhibens ; corolla persistens. St. Flexuosa Gib. et B., * T. FLEXUOSUM Jacq. (T. medium Gren. et God.), T. HELDRECHIANUM Haussk., T. PATULUM Tausch, T. SARO- SIENSE Hazl., T. PiGNANTII (Exp. Mor.). St. Alpestria Gib. et B., * T. ALPESTRE L., * T. RUBENS L. III. Stenostoma. — Calycis faux typice callosa, callo bilabiato vel con- tinuo clausa, rimam linearem exhibens ; corolla cito decidua. St. Angastifolia Gib. et B., * T. ANGUSTIFOLIUM L., T. interme- dium Guss.,* T. PURPUREUM Lois., T. Desvauxii Boiss. et Bl.,T. laxius- culum Boiss. et Bl., T. Rousseanum Boiss. et BL., T. Blancheanum Boiss. et BL., T. pamphylicum Boiss., T. pDiIcHR0ANTHUM Boiss., * T. LA- GOPUS Pourr., T. smyrneum Boiss. SL. Ochroleuca Gib. et B., *T. OCHROLEUCUM Auct., T. CAUDATUM Boiss., — var. roseum Gib. et B., T. PANNONICUM Jacq., T. CANESCENS Willd., X ? T. cassium Boiss., X ? T. trichocephalum M. B. St. Maritima Gib. et B., * T. DIPSACEUM Thuil. (T. panormitanum Gren. et Godr.), T .LeucanTHum M. B., T. OBSCURUM Savi, —* var. Xatardi G.etB., T. ECHINATUM M. B., T. Carmeli Boiss., T. reclina- tum W. et K., T. CONSTANTINOPOLITANUM Ser., X T. latinum Seb X T. Haussknechtii Boiss., * T. MARITIMUM Huds., = var. œ. morife- rum Lojac., — var. B. nigrocinctum Boiss., T. cinctum DC., T. ALE- XANDRINUM L., — var. tuberculatum Gib. et B. St. Clypeata Gib. et B., T. CLYPEATUM L., T. SCUTATUM Boiss. Ainsi qu'on peut le remarquer, les espèces étudiées comprennent, outre des espèces italiennes, celles des pays circonvoisins. Les espèces françaises sont précédées d'un astérisque. Ce tableau fait voir combien il sera profitable aux botanistes français de consulter cette belle et con- sciencieuse monographie. G. GAMUS. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 35 Rivista critica delle specie di Trifolium italiane com- parate con quelle del resto d'Europa e delle regioni circummediterranee delle sezioni Galearia Presi, Paramesus Presl, Micrantheum Presl, dei dottori G. Gibelli e S. Belli. Torino, 1890. Grand in-4° de 78 pages et trois planches. Cet important fascicule qui est la continuation de la Monographie précédente contient l’étude de trois sections et un appendice. Section I. Galearia Presl. St. Resunpinata. — * T. RESUPINATUM L.,*— s.-var. majus Boiss. (T. suaveolens Willd.), * — s.-var. minus Boiss. (T. Clusii Gren. et Godr.) ; * T. TOMENTOSUM L., — s.-var. minus Gib, et B., T. bullatum Boiss. St. Fragitera. — * T. FRAGIFERUM L., — var. alicola Gib. et B., — var. ericetorum Reichb., T. modestum Boiss., T. Bonanni Presl, T. PHysODES Stev., — var. psylocalyx Boiss., — var. sericocalyx Gib. et B., — var. Durandoi Gib. et B.,— var. Balansœ Gib. et B., T. Tu- MENS Stev. Section IT. Paramesus. St. Lævigata Gib. et B., * T. LÆVIGATUM Desf., — var. alata Gib. et B., T. GLANDULIFERUM Boiss., T. NERVULOSUM Boiss. et Heldr. Section III. Micrantheum. St. Glomerata Gib. et B.,* T. GLOMERATUM L., * T. SUFFOCA- TUM L.,* T. PARVIFLORUM Ehrh., * T. CERNUUM Broth. (T. Perrey- mondi Gren. et Godr.). Appendice. St. Ornithopoda Malladra, * T. ORNITHOPODIOIDES Smith (Tri- gonella DC.), — var. meliloteum Malladra. Les trois planches qui accompagnent ce fascicule contiennent environ 160 figures représentant 13 espèces. La synonymie est largement et habilement traitée dans tout l'ouvrage. . Les espèces, sous-espèces et variétés sont décrites minutieusement, et la littérature qui les concerne est soigneusement retracée. Enfin des tableaux analytiques viennent compléter cette œuvre de grande valeur. G. G. 36 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Observations sur les Renonculacées de la flore de France, par M. G. Bonnier (Revue générale de botanique, 1889). « Pai l'intention, dit l'auteur au commencement de ce Mémoire, de » donner successivement les observations sur la morphologie, la struc- » ture, le mode de développement et la distribution géographique que » j'ai pu recueillir au cours de la préparation d'une Flore de France. » M. Bonnier a rencontré assez souvent des fleurs de Clematis dont les étamines étaient transformées en pétales, et réciproquement des fleurs d'Atragene dont les pétales étaient changés en étamines. Il en résulte que la distinction établie entre ces deux genres est sans valeur. : On a souvent opposé, dans la classification des Thalictrum, les rhi- zomes courts et renflés de certaines espèces aux stolons grêles de quel- ques autres. Or la même espèce, notamment le Th. minus, peut pré- senter tous les intermédiaires entre ces deux modes de développement, qui ne sauraient par suite être utilisés comme notes différentielles spé- cifiques. L’ Anemone ranunculoides (1) est surtout calcicole dans les Vosges, silicicole dans l'Aveyron ; il croit indifféremment, dans les Ardennes, sur les schistes’ou sur le calcaire. ` Le genre Caltha, soit qu'on examine les diverses parties du pistil 27 qu'on l'étudie anatomiquement, peut être considéré comme interme- diaire entre les Renoncules et les Hellébores. Ces citations, auxquelles nous sommes obligé de nous borner, mon- trent suffisamment la nature des Observations et l'intérêt du travail de M. Bonnier. ERNEST MALINVAUD. Étude sur la végétation de la vallée d'Aure (Hautes- Pyrénées), avec une carte, par M. Gaston Bonnier (Revue générale de botanique, livraisons du 15 mars au 15 juin 1890). L'auteur a profité des séjours occasionnés par l'installation et la sur- veillance de cultures alpines, pour noter la distribution des plantes dans la vallée d'Aure et sur les montagnes avoisinantes. — Le sujet est divisé en trois chapitres : la vallée d'Aure, les zones végétales, compa- raison avec les autres flores. Nous regrettons de ne pouvoir entrer dans les détails de cette Étude monographique. Ern. M. (1) L'auteur dit que cette espèce, « dans le nord de la France, n'existe T er une seule localité, à Abbeville ». On la retrouve dans le département ee derr notamment dans la basse forêt de Coucy, près de Folembray (canton de Chave), en nous l'avons vue naguère extrêmement abondante et certainement spontané société de l’Allium ursinum. [Voyez le Bulletin, tome XIII (1866), p. 392- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 97 Cultures expérimentales dans les Alpes et les Pyrénées (avec des figures dans le texte et 4 planches); par M. G. Bonnier (Revue générale de botanique, 15 décembre 1890). A la suite de voyages en Scandinavie, dans les Alpes centrales, les Karpathes, ete., M. Bonnier, frappé de l'action que le climat alpin semble exercer sur les plantes, s'est proposé d'étudier cette influence. « Je n'ai pas tardé, dit-il, à m'apercevoir, en essayant de comparer entre eux des échantillons de la même espèce, au point de vue de leur forme et de leur structure, que la question complexe de l'influence du milieu ne pouvait être abordée d'une manière profitable sans une étude expé- rimentale; il était nécessaire que des plantes issues du méme pied initial fussent placées en méme temps dans les deux climats différents. » L'auteur a donc établi des champs de cultures à diverses hauteurs, dans les Alpes et dans les Pyrénées. Tl indique, avec les détails les plus pré- cis, comment il a procédé, les précautions à prendre, le choix des espèces à soumettre aux comparaisons, l'origine des échantillons plantés, les dates et stations des essais de culture, enfin les modifications obte- nues dans les caractères extérieurs des végétaux. L'ensemble des résultats déjà obtenus permet de tirer, des recher- ches qui se poursuivent, un certain nombre de conclusions : L'action du climat alpin est très inégale suivant les espèces : tandis que le Lotus corniculatus et le Brunella vulgaris, par exemple, sont en quelque sorte métamorphosés, le Thymus Serpyllum et le Chenopodium Bonus-Henricus sont à peine modifiés, au moins dans le même temps. Certains caractères varient d'abord dans un sens, à mesure que Palti- tude augmente, puis en sens contraire; telles sont la couleur des fleurs et l'intensité de la teinte verte des feuilles. Une même espèce peut donc Présenter, pour certains caractères, un optimum d'altitude qui corres- Pond au maximum de leurs variations. D'autres caractères, au contraire, notamment la taille de la plante, l'abondance des poils, etc., semblent varier dans le même sens avec l'altitude jusqu'à la limite de la végétation phanérogamique. D'une manière générale, pour les plantes réellement acclimatées dans les deux stations, et dans les conditions oü ont été faites les cultures, on observe le plus souvent que le plant de la station supérieure pré- Sente : 4° une taille plus petite; 2 des entre-nœuds plus courts; 3 un développement relativement plus considérable des parties souterraines ; 4 des feuilles plus petites (sauf dans la région subalpine) ; 5° des feuilles plus épaisses relativement à leur surface et souvent même plus épaisses en valeur absolue ; 6° une teinte plus verte des feuilles ; T° une coloration plus vive des fleurs. 38 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, Quatre planches et des dessins intercalés dans le texte représentent les différences de port observées dans les stations supérieure et infé- rieure sur quelques-unes des espèces expérimentées. L'auteur montrera, dans la suite de ce travail, comment les caractères de la structure et les variations des fonctions des végétaux correspondent aux modifications des caractères extérieurs. On a dit que « le siècle futur appartiendrait à l'anatomie systéma- tique », et nous croyons que l’auteur de cette prédiction a fort justement signalé, sous ce rapport, un champ immense de recherches fécondes, relativement jusqu’à ce jour peu exploré; mais nous pensons aussi qu’une partie de cet avenir de la botanique, que chacun envisage suivant les tendances de son esprit, appartient aux recherches expérimentales, et les observations de M. Bonnier nous paraissent fournir à cet égard un exemple probant de l’utilité de cette méthode et un aperçu anti- cipé de l'importance des résultats qu’il est permis d'attendre de ses applications. Ern. MALINVAUD. Description du Pancratium Saharæ Cosson (inédit), avec une planche; par MM. Battandier et Trabut (Revue générale de bota- nique, tome II, livraison du 15 janvier 1890). Cette espèce saharienne avait été depuis longtemps signalée par les botanistes algériens, mais aucun n’avait rencontré la plante en fleur, et sa description était restée incomplète. Les auteurs, ayant observé, au mois de juin 1888, dans les sables près d’Aïn-Sefra, de nombreux pieds de ce Pancratium en feuilles, en rapportèrent quelques-uns, et l’un d'eux, ayant heureusement fleuri et fructifié au jardin botanique, a PU être dessiné et soigneusement décrit dans toutes ses parties. ERN. M. Revue scientifique du Bourbonnais et du centre de la France; publiée sous la direction de M. Ernest Olivier; troisième année, 1890. Un vol. de 316 pages in-8 et 4 planches; Moulins, 1890 (1). Le Recueil périodique dirigé par notre confrère M. Ernest Olivier, de Moulins, peut être cité comme un modèle de Revue scientifique régio- nale. A côté d'articles où des questions d’intérêt général sont traitées par des rédacteurs compétents, on y trouve des travaux concernant la faune, la flore et la géologie locales, qui seront consultés avec profit par tous les naturalistes et dont le grand mérite, à notre avis, est de vulga- riser, parmi les populations auxquelles cette Revue est surtout destinée, les connaissances exactes sur les animaux, les plantes et les autres pro- ductions de leur pays. (1) Voyez plus loin, aux Nouvelles, les conditions d'abonnement. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 39 Nous signalerons les études intéressant les botanistes. Buysson (R. du): Monographie des Cryptogames vasculaires d'Europe. Filicinées. — Cette Monographie, consciencieusement élaborée, est divisée en cinq articles ; elle fait suite aux Équisétinées, qui avaient été précédemment traitées. Dessogerr, inspecteur des Forêts : Les foréts de Tronçais et Civrais. Dumas-Damon : Bryologie du département du Puy-de-Dôme, supplé- ment. Gay (H.): Synopsis de la flore de la Mitidja et des montagnes qui l'entourent. GONOD D'ARTEMARE, G. BERTHON, Dumas-Damon : Matériaux pour la flore d'Auvergne. — Myrrhis odorata, nouveau pour le Puy-de- Dôme; Nardosmia fragrans, dans le Puy-de-Dôme, où M. Gonod d’Artemare le considère comme une espèce indigène tendant à dis- paraitre; Hieracium fastigiatum Fries, nouveau pour le Mont- Dore, vallée des Bains; Azolla filiculoides Lamk, découvert par le frère Héribaud, dans des fossés remplis d’eau stagnante, entre Cler- mont et Chamalières; Corydalis claviculata DC., espèce nouvelle pour le Forez; Stellaria glauca, nouveau pour l'Auvergne, d’après M. Berthon, qui pense qu’on a dü le confondre avec le S. graminea ; Sorbus hybrida, ravins des Margerides, commune de Thiers; Asple- nium Halleri, rochers des Margerides, nouveau pour le Puy-de- Dôme; Caucalis leptophylla, trouvé par M. Dumas-Damon au sud du plateau de Gergovie; Calamagrostis lanceolata, indiqué naguère par Delarbre, et restitué à la flore de l’Auvergne par M. Dumas- Damon; Narthecium ossifragum, signalé par ce dernier botaniste sur les bords du lac de Las Pialades. Ouivier (Ernest): La forêt des Collettes et l'exploitation des kaolins. — L'auteur donne une liste de plantes rariores récoltées dans la forêt des Collettes, dont le sol est en général du micaschiste ; aussi la flore est celle des terrains siliceux : Androsemum officinale, Oro- bus niger, Chrysosplenium alternifolium, Galium saxatile, Se- necio. artemisiæfolius, S. Fuchsii, Crepis paludosa, Prenanthes purpurea, Polygonum Bistorta, Maianthemum bifolium, etc. Ern. M. Œsterreichische botanische Zeitschrift (Revue autrichienne de botanique rédigée par M. Richard R. v. Wettstein et publiée par M. Alex. Skofitz) ; 40° année (1890). Vienne, 1890. 40 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ASCHERSON (P.), p. 259. — Carex refracta Willd. (1805)= C. tenax Reut. (1856). Bænirz (C.), p. 365. — Cerastium Blyttii Bænitz (C. arcticum X tri- gynum), nouvel hybride observé en Norvège. BAUER (C.), pp. 218, 268. — Contribution à la flore phanérogamique de la Bukowine et de la partie de la Transylvanie qui en est limi- trophe. BorBas (V. v.), pp. 116, 166. — Formes parallèles à fruit glabre et velu des Violettes du groupe des Hypocarpeœw. Braun (H.) et SENNHOLZ (G.), p. 158.— Calamintha mixta, hybride des C. alpina et Acinos, déc. dans la Basse-Autriche et le Tyrol méridional. CELAKOWSKY (L.), pp. 255, 288. — Sur le Petasites Kablikianus Tausch. Darra Torre (K. v.), p. 264. — Le Juniperus Sabina dans les Alpes septentrionales du Tyrol. DEGEN (A. v.), p. 13. = Deux espèces nouvelles du genre Asperula. (A. hercegovina, voisin des A. capitata Kit. et hexaphylla All; A. pilosa, précédemment considéré par Beck comme une variété de l'A. hexaphylla All. Ce sont deux plantes de l Herzégovine.) DôRFLER (J.), pp. 196, 226, 271, 300. — Additions et corrections à la Flore desCryptogames vasculaires de la Bukowine. (L'auteur décrit, sous le nom d'Aspidium Luerssenii, un hybride des À. lobatum Sw. et Braunii Spenn., qui serait PA. Braunii Spenn. var. sub- tripinnatum Milde.) DURRNBERGER (A.), p. 410. — Cirsium Stoderianum (carniolicum X palustre). FORMANEK (Ed.), p. 73. — Nouvelle contribution à la Flore de la Bosnie et de l Herzégovine. (L'auteur signale quelques espèces nouvelles : Campanula brodensis « differt a C. patula inflorescentia, foliis inæqualiter crenato- vel duplicato-serratis, dentibus margin? revolutis, calyce styloque »; — Carlina semiamplexicaulis, intermédiaire entre les C. vulgaris et corymbosa.) Freyn (J.), pp.7, 42, etc.— Plante Karoanæ. (Énumération des plantes récoltées par Ferdinand Karo, en 1888, dans la Sibérie du Baikal et dans la Dahurie.) Haraczy (E. v.), pp. 37, 114, 164, 404. — Contributions à la Flore de la péninsule des Balkans. (Espèces nouvelles : Asperula pure rula Halaczy et Sintenis, de la section Cynanchica DU; — p REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 41 phrasia olympica Hal. et Sint., appelé d'abord par M. Halaczy E. salisburgensis var. olympica ; — Cirsium Heldreichii, de la section Epitrachys DC.; — Polygonum longipes Hal. et Charrel, de la section Auricularia ; — Galium Baldaccii, de la section Eugalium DC., sous-section Chromogalia Boiss.; — Hypericum ordiculare, de la section Euhypericum Boiss., sous-section Olym- pia Boiss.;= Celsia roripifolia, de la section Arcturus Benth.) Haraczy (E. v.), p. 431. — Nouveaux Rubus d'Autriche. (Rubus Kel- leri, de la section des Villicaules ; = R. styriacus, de la section des Adenophori ; = R. Gremblichii, section Vestiti ; => R. macro- calyx, section Radulœ ; — R. Richteri, section Glandulosi.) Hausskxecur (C.), p. 392. — Sur un voyage de Bornmuller en Asie Mineure. (Espèce nouvelle : Fritillaria Bornmulleri, voisine des F. latifolia W. et lutea M. B.) Murr (J.), p. 134. — Violettes nouvelles de la flore des environs d’Ins- pruck. [V. Pacheri Wiesb. (Viola glabrata X hirta);— V. Grem- blichii (V. glabrata X odorata); — V. hybrida (V. hirta X col- lina); = V. Merkensteinensis Wiesb. (V. collina X odorata); — V. leucoceras Borb.; — V. rupestris x silvatica et rupestris X Riviniana.] RECHINGER (C.), p. 153. — Ballota Wettsteinii, espèce nouvelle. (A placer entre les B. integrifolia Benth. et frutescens L.; originaire de l’île de Chypre. Une planche représente cette espèce.) SENNHOLZ (G.) et Braun (H.), p. 158.-- Calamintha mixta (C. alpina X Acinos). [Observé dans le Tyrol méridional.] SIMONKAI (L.), p. 333. _ Remarques sur la flore de Hongrie. (Trifolium perpusillum Simk.; Sedum deserti-hungarici Simk.) STEIN (B.), p. 168. — Petasites Kablikianus Tausch. WETTSTEIN (R. v.), p. 357. — Le Picea omorica Willk. en Bosnie. — Pp. 395, 435. = Revision de la section Laburnum du genre Cytisus. ` P. 230. — Sur une espèce nouvelle de Sambucus de l'Himalaya. (S. Gautschii Wettst., confondu par Hooker f. et Thomson avec le S. Ebulus.) WiLLkomm (M.), pp. 143, 183, 215. — Espèces nouvelles et critiques de la flore d’Espagne et des Baléares. (Phalaris arundinacea L. var. thyrsoidea Willk. : « differt a forma typica spiculis dimidio majo- ribus longioribus dense fasciculatis, fasciculis in thyrsum lanceo- latum basi subinterruptum congestis ». — Agrostis nevadensis Boiss. var. filifolia « differt a forma typica foliis basilaribus 42 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. elongatis filiformibus flaccidis et culmis geniculato-ascendentibus (non erectis strictis) ». — Holcus lanatus var. vaginatus Willk. : « tota planta magis velutino-tomentosa quam forma vulgaris ». — Kœleria dasyphylla Willk., affinis K. cristatæ. — Cynosurus elegans var. chalybæus, Festuca rubra var. pruinosa, Brachy- podium silvaticum var. multiflorum ; variétés nouvelles. — Bra- chypodium mucronatum, Desmaziera balearica, espèces nou- velles. — Carex Halleriana var. bracteosa et C. hordeistichos var. elongata Willk. — Kochia sanguinea n. sp.) Zann (H.), p. 361. — Carex flava, Œderi, Hornschuchiana et leurs hybrides. [Carex alsatica Zahn (flava-Œderi); C. fulva (flava- Hornschuchiana); C. Appeliana Zahn (Œderi-Hornschuchia- na).] — p. 312. — Carex Kneuckeriana (nemorosa X remota). ERN. MALINVAUD. The Journal of Botany british and foreign, edited by James Britten, vol. xxvn (1890). London ; West, Newman and Co., Hatton Garden, E. C. BABINGTON (C. C:), p. 338. — Rubus dumnoniensis spec. n. (Espèce nouvelle observée près de Plymouth et dont les affinités sont sur- tout avec les R. rotundatus Mull. et incurvatus Genev.) BayLey (L. H.), p. 171. — Le Carex rigida Gooden. et ses variétés. [En réponse à M. Arthur Bennett, qui lui avait reproché d'em- ployer le nom de Carex vulgaris Fries (1842) préférablement â celui de C. Goodenovii Gay, de trois ans plus ancien (1839), M. Bailey fait observer que le terme C. rigida Gooden., appli- cable au même groupe, a été créé en 1792 et doit par suite être adopté; il rattache à ce type, comme variétés, les C: cespitosa Good. (C. Goodenovii Gay, C. vulgaris Fries), tricostata Fries, turfosa Fries, etc.] Beesy (William H.), p. 203.— Sur le Potamogeton fluitans Roth. (D'après l'auteur, le véritable P. fluitans Roth ne serait pas la plante à fruits bien conformés généralement connue sous ce nom, mais une hybride stérile, P. natans X lucens, pouvant être acci- dentellement fécondée par le pollen d'un des parents; par suite la forme fertile, au lieu d’être le type, serait une variété de l'hy- bride.) - P. 234. — Sur le genre Sparganium. (Entre autres remar intéressantes, l'auteur signale des formes hybrides : SP- affine ques À REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 43 X simplex, Sp. ramosum X simplex, Sp. ramosum X neglec- tum X simplex.) BENNETT (Arthur), p. 297. — Nomenclature des Potamogeton. Brigas (Archer), p. 204. — Rubus erythrinus Genev. (Cette espèce de Genevier, voisine du R. Lindleianus Lees, existerait abondam- ment, d’après M. Focke dont M. Briggs invoque le témoignage, dans plusieurs des comtés de l'Angleterre.) - P. 274. — Rubus silvaticus W. et N. (Le Rubus qui est l'objet de celte étude était rapporté par l'auteur au R. villicaulis dans sa < Flore de Plymouth » ; M. Focke l'a nommé R. silvaticus W. et M. A. Briggs décrit longuement cette plante et énumère les loca- lités de la Grande-Bretagne oü elle a été récoltée à sa connais- sance.) BRiTTEN (James), p. 295.- Buda vel Tissa. [Ce débat de nomenclature est assez curieux. Tissa et Buda, désignant des espèces rapportées par Persoon à son genre Spergularia, sont mentionnés l'un et l'autre pour la première fois à la page 507 de l'ouvrage d'Adanson, intitulé : Familles des plantes (1773), Tissa Adans. précédant Buda Adans., lequel est placé trois lignes au-dessous. Le second de ces deux noms a été repris par Dumortier dans son Florula belgica (1827), oü l'on voit, page 110, « Buda= B.et Tissa Adans. » (1). Quel est de ces deux noms, si l'on abandonne Lepigonum et Spergu- laria plus récents, celui qu'on doit préférer ? D'après M. Britton, botaniste américain, Tissa, étant placé par Adanson avant Buda, doit être adopté en vertu de la loi de priorité. M. Britten, s'ap- puyant sur l'article 55 (2) des Lois de nomenclature votées au Congrès de Paris de 1867, est d'avis, au contraire, que les deux noms d'Adanson étant de même date, le choix fait par Dumortier de Buda a vidé le débat en faveur de ce dernier.] - P. 302.- Le Spergula pentandra existe-t-il en Irlande? (La décou- (1) Buda et Tissa, tels que les définissait Adanson, qui attribuait une espèce à chacun d'eux, ne sont synonymes que pro parle du genre Spergularia comprenant les deux espèces. : (2) Cet article est ainsi conçu : « Dans le cas de réunion de deux ou plusieurs groupes de mème nature, le nom le plus ancien subsiste. Si les noms sont de même date, l'auteur choisit. » II est évident que Buda et Tissa sont de même date, mais 1 ne sera peut-être pas facile de faire revivre l'un ou Pautre de ces deux noms éga- ment tombés en désuétude; en matière d'usage et de nomenclature, possession vaut litre, et nous ne voyons pratiquement aucun avantage à n’admettre à cet égard aucune prescription et à exhumer de la poussière du passé de vieux vocables entière- Ment oubliés, au détriment de ceux qu'on trouve dans toutes les Flores, que tous les botanistes connaissent et qu'un emploi séculaire a consacrés. (Ern. M.) 44 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. verte du véritable Spergula pentandra par Sherard en Irlande ne parait pas jusqu'à ce jour suffisamment établie.) Burer (Cecil), p. 361. = Nouvelles localités de plantes irlandaises. Druce (G. Claridge), p. 39. — Observations sur des plantes d'Écosse. Ferr (H.), p. 268. — Campanularum novarum decas prima. [Campa- nula erucifolia, voisin de C. laciniata R.; C. Sporadum el C. lyretella, ayant des affinités avec C. lyreta Lamk; C. Barbeyi, C. istriaca, C. fenestrellata, C. lepida et C. cephallenica, ces cinq espèces étant séparées du C. garganica auct., avec lequel elles étaient confondues; C. Brotherorum, détaché du groupe du C. sarmatica Ker.; C. cantabrica, qui a surtout des rapports avec le C. pusilla Hœnke.) Focre (W. D.), pp. 97, 129, 165.— Note sur les Ronces de l'Angleterre. ` (L'auteur, au commencement du premier article, développe des considérations et donne des avis, auxquels, en raison de sa COM- pétence bien connue sur cette matière, on doit accorder une grande attention. Il fait remarquer que les Ronces d'Europe décrites jusqu’à ce jour ont reçu plus de 2000 noms et que les monographes de ce genre les plus expérimentés et les plus laborieux arrivent à peine à connaître le quart ou le tiers de ces innombrables « es- pèces », et cependant on voit des débutants, et les moins instruits, ajouter de nouveaux noms à cette nomenclature déjà si confuse. D'après M. Focke, dans le genre Rubus, comme dans les Rosa, les Hieracium, etc., l'hybridation, en accumulant ses effets pendant une longue série de siècles, a donné naissance à un grand nombre d'espèces d'ordre inférieur; cette genèse de formes nouvelles est comparable à celle des variétés qu’obtient l’horticulteur dans les Rhododendron, Fuchsia, Begonia, et autres plantes de jardins. Quant à la méthode à suivre pour l'étude des Rubus, elle con- siste surtout à savoir reconnaître les principaux types au moyen des caractères constants qui permettent de les distinguer dans tous les pays, et l’on doit se garder soigneusement de donner un nom à chaque buisson ou à chaque forme locale. L'auteur termine cette judicieuse préface par une remarque intéressante : beaucoup d'espèces de Rubus présentent des inflorescences beaucoup plus développées au nord et à l’est qu’au centre même de leur aire de distribution, cela tient à la rudesse du climat et aux gelées qui mortifient les tiges jusqu’au-dessous du sol; celles qui résistent en petit nombre et deviennent plus tard florifères sont générale” ment remarquables par l'ampleur des inflorescences, et l'on a souvent attribué à ce caractère une valeur spécifique. Suit une REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 45 liste de 52 espèces, avec un aperçu, pour chacune, de sa distribu- tion sur le continent et de nombreuses observations synony- miques et criliques. Le Mémoire se termine par une étude des Rubus pulcherrimus Neuman, anglosaxonicus Gelert. et viridis Kaltenb.) FRYER (Alfred), pp. 137, 225. — Note sur les Potamots. [Observations Te D. => LES sur les P. decipiens et crispus. Le Potamogeton decipiens Nolte ne serait pas une espèce véritable, mais un groupe de formes hybrides, résultant, la plupart du croisement des P. lucens (fe- melle) et perfoliatus (màle), et peut-être quelques-unes de la fécondation du P. Zizii par le P. perfoliatus.] 173. — De l'hybridité dans les Potamogeton. (Voici les conclu- sions de ce remarquable travail : 4° Il est certain que des espèces voisines, dans le genre Potamot, par exemple les P. Zizii et hete- rophyllus, peuvent s’hybrider ; 2° les produits de ces croisements sont quelquefois fertiles, et 3° les plantes issues de leurs semences varient absolument comme les hybrides artificiels ; 4° si l’on con- sidère ces hybrides comme des métis, c’est-à-dire résultant du croisement de variétés, toutefois aucun doute ne saurait subsister relativement au P. fluitans, qui est un P. lucens X natans, et qui, ordinairement stérile, se rencontre accidentellement fertile ; 9° enfin les Potamogeton peuvent passer, avec le temps et dans certaines conditions favorables, d’un état de stérilité absolue à un degré plus ou moins parfait de fertilité.) 321.— Sur un nouveau Potamogeton hybride du groupe fluitans. (P. crassifolius — P. Zizii X natans), avec une planche repré- sentant cette plante. Linton (Edm. F. et W. R.), p. 167. — Plantes des comtés d’Aberdeen, de Forfax et de Dumfries. (Nous remarquons un Salix hybride : S. Myrsinites X nigricans.) MansHazz (Rev. Edw. S.), p. 2. — Notes sur le genre Epilobium re- cueillies en 1889. [L'auteur signale plusieurs hybrides : F. adna- tum X Lamyi (E. semiadnatum Borbas), E. adnatum x obscu- rum, E. adnatum X parviflorum (E. weissenburgense F. Sch.), E. hirsutum X lanceolatum (E. surreyanum Marsh.), E. hirsu- tum X obscurum (E. anglicum Marsh.), E. Lamyi X lanceolatum (E. ambigens Hausskn.), E. Lamyi X obscurum (E. semiobscu- rum Borb.), E. Lamyi X parviflorum (E. palatinum F. Sch.), E. lanceolatum x montanum (E. neogradiense Borb.), E. lan- ceolatum X obscurum (E. Lamotteanum Hausskn.), E. montanum X obscurum, E. montanum X parviflorum, E. montanum X ro- 46 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. seum (Epilobium heterocaule Borb.), E. obscurum X palustre (E. Schmidtianum Rostk.), E. obscurum X parviflorum (E. dacicum Borb.), E. obscurum X roseum (E.brachiatum Celak.), E. palustre X parviflorum, E. palustre X roseum (E. purpureum Fries), E. parviflorum X roseum, E. (montanum X roseum) X roseum, E. montanum X roseum X parviflorum, E. (obscurum X pa- lustre) X obscurum.] MarsHALL (Rev. Edw. S.), p. 47. — Le Festuca heterophylla Lamk. TownseEnp (Fred.), p. 162. — Sur une nouvelle sous-espèce d'Eu- phrasia officinalis L. (E. capitulata Towns. = E. minima var. intermedia Towns. 1884.) ErN. MALINVAUD. Contributions à la Flore de la Sarthe; par M. l'abbé L. Chevallier (extrait de la Revue de botanique dirigée par M. l'abbé Marçais). Tirage à part de 31 pages in-8°. Toulouse, 1890. Depuis la publication, en 1838, de l’ouvrage bien connu de Desportes sur les plantes de la Sarthe (1), divers botanistes de ce département ont ajouté à sa géographie botanique un assez grand nombre de faits nou- veaux. M. l'abbé L. Chevallier, originaire de Précigné dans l'arrondis- sement de la Flèche, a exploré surtout les environs de cette localité, puis ceux de Mamers, et il a signalé, dans sa Notice, les principales observations et découvertes qui sont le fruit de ses recherches depuis _ 1868. Parmi les espèces nouvelles pour cette florule nous citerons : Geranium sanguineum, Polycarpon tetraphyllum (Le Lude), Campa- nula persicifolia, Datura Tatula, Veronica spicata, Scutellaria has- tifolia (Précigné), Lamium maculatum, Muscari neglectum, Orchis alata, Carex canescens et teretiuscula, Alopecurus utriculatus, Avena sulcata, Airopsis agrostidea, Nitella syncarpa et tenuissima. A men- tionner aussi un Orchis hybride : O. simio-purpurea Weddell. Ern. M. Vade-mecum des herborisations parisiennes., conduisant sans maitre aux noms d'ordre, de genre et d'espèce des plantes spon- tanées ou cultivées en grand dans un rayon de 25 lieues autour de Paris, par Eug. Lefébure de Fourey:; 6° édition (comprenant les Mousses et les Champignons), publiée par les soins de M. Émile Bescherelle. Un volume in-18 de 328 pages. Paris, chez Lecrosnier et Babé, 1891. 5: e . ii 2460 . L'épuisement des cinq premières éditions de ce petit ouvrage», dont (1) Flore du Maine (Sarthe et Mayenne) disposée d'après la méthode naturelle, par M. Desportes. 1838. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 47 la première remonte à 1859 et la cinquième à 1884, témoigne des ser- vices qu'il a rendus. La présente édition, à laquelle M. Émile Bescherelle a mis la der- nière main et dont il a dirigé l'impression, reproduit intégralement le texte de la précédente avec les corrections et additions que l'auteur y avait apportées avant sa mort. « Toutefois, dit M. Bescherelle dans la » préface, il nous a semblé que, tout en respectant le travail personnel » de l'auteur, nous ne pouvions nous dispenser de le tenir au courant » des connaissances acquises dans la botanique rurale depuis un certain » nombre d'années et des découvertes d'un grand intérêt qui ont été » faites, notamment par M. E.-G. Camus, Jeanpert et Luizet, en ce qui » touche les plantes nouvelles pour la flore parisienne que des explo- » rations continues ont permis de constater dans des régions jusqu'ici » peu explorées..., d'autre part on rencontre assez souvent, dans quel- » ques genres, des hybrides dont les caractères sont intermédiaires à » ceux présentés par leurs parents... » Les additions relatives à ces nouveautés ont été résumées dans un travail supplémentaire de M. E.-G. Camus, placé à la fin de l'ouvrage ; elles concernent principalement les genres Ranunculus (sect. Batrachium), Helianthemum, Viola, Poly- gala, Cirsium, Primula, Verbascum, et la famille des Orchidées, dont l'auteur présente un Conspectus détaillé. Nous ne nous arrèêterons pas ici à ces importants Addenda, parce que la plupart des faits qui y sont indiqués ont été l'objet de communications faites par M. Camus à la Société botanique de France et insérées au Bulletin des séances. Er. M. NOUVELLES. (15 mars 1891.) - Nous apprenons avec peine que l'éminent botaniste russe J.-C. Maximowicz, si connu par ses travaux sur la flore sinico-japonaise, est mort le 16 février. — On nous annonce aussi le décès, dans sa soixante-seizième année, de M. Jean-Baptiste Verlot, ancien jardinier en chef du Jardin des plantes de Grenoble, connu par diverses publications botaniques, dont la principale est un Catalogue raisonné des plantes vasculaires du Dauphiné (1872). — À l’occasion du 1° janvier, nos confrères MM. Battandier, Costantin, R. Gérard, Guignard et Prillieux ont été nommés Officiers de l'Instruc- lion publique. Les palmes académiques ont été données à MM. Colomb et Giraudias, qui font aussi partie de notre Société. — Il vient de se fonder à Nantes une Société des sciences naturelles 48 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de l'Ouest de la France. Établie sur des bases analogues à celles qui se sont formées à Strasbourg en 1872 et à Lyon en 1878, elle a pour but principal de contribuer au progrès de la zoologie, de la botanique, de la géologie et de la minéralogie de l'Ouest de la France, au double point de vue de la science pure et des applications pratiques. Elle fait appel à tous ceux qui s'intéressent au progrès de la science et considèrent comme utile de centraliser, dans un Bulletin spécial, les travaux de sciences naturelles qui se publient sur la région. Les adhésions et les cotisations (12 francs par an pour les membres titulaires, habitant la ville de Nantes ; 10 francs pour les membres correspondants; 6 francs pour les étudiants) doivent être adressées à M. le D" Louis Bureau, au Muséum de Nantes. — La Revue scientifique du Bourbonnais et du centre de la France (voyez plus haut, p. 39, l'indication des travaux botaniques qu'elle à publiés en 1890) est parvenue à sa quatrième année; etle parait le quinze de chaque mois, et peut être échangée contre les Bulletins des Sociétés qui en font la demande ou contre toute autre publication. Tous les ouvrages dont il est adressé un exemplaire à la direction sont mentionnés et analysés. — S'adresser, pour la rédaction et les demandes de ren- seignements, à M. Ernest Olivier, cours de la Préfecture, à Moulins ; pour les abonnements (8 francs par an pour la France, 10 francs. pour l'étranger), à M. J.-E. Lassimone, trésorier, [boulevard de Président, à Yzeure, près Moulins (Allier). — Les trois premières années sont en vente, la première au prix de 10 francs, les deux autres au prix de 8 francs, et seulement 6 francs pour tous les abonnés nouveaux. — L’herbier de feu Triana, qui contenait plus de 8000 plantes, à été acheté par le British Museum. — Algues à vendre. — Parmi les objets d'histoire naturelle prove- nant du cabinet de feu M. Marie, se trouvait un lot considérable d'Algues marines de l'ile Maurice. Ces Algues, qui sont presque toutes nommées et en bon état de conservation, sont généralement intéressantes; quel- ques-unes sont peu répandues dans les herbiers. M. Bescherelle a bien voulu prendre la peine de les mettre en collections qui comprendront un nombre variable d'espèces, la collection la plus complète atteignant 90 numéros. Le prix est de 40 centimes la part. — S'adresser z M" veuve Marie, 1, rue Christine, à Paris. Le Directeur de la Revue, Dr ED. BORNET» Le Secrétaire général] de la Société, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. 4594. — Libr.-Impr, réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MorTEenoz et May, directeurs REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (1891) Beobachtungen ueber Zellhautbildung an des Zell- kernes beraubten Protopiasten (Formation de membranes par les corps protoplasmiques privés de noyau); par M. Ed. Palla (Flora, 1890, Heft 4, p. 314). . Divers auteurs, notamment MM. Klebs et Haberlandt, ont soutenu que la formation de la membrane cellulosique est liée à la présence du noyau cellulaire ; M. Haberlandt a même observé que, dans des cellules en voie de croissance, c’est généralement du côté du noyau que la produc- tion de membrane est la plus active. L'auteur ne partage pas ces vues. Il a d’abord étudié des tubes polli- niques dans lesquels il déterminait une fragmentation et même une Sortie partielle du contenu protoplasmique par une brusque secousse. Or les fragments libres de la masse protoplasmique, qu'ils soient ou non pourvus d’un noyau, ne tardent pas à s’envelopper d’une pellicule bleuissant nettement par le chloroiodure de zinc, c'est-à-dire d’une membrane de cellulose. Les portions dissociées du contenu, restées dans le tube pollinique, peuvent se comporter de la même manière, comme l'auteur l'a nettement observé dans le Galanthus nivalis. M. Palla poursuit sa démonstration par le moyen d'essais plasmoly- tiques. Dans une solution sucrée à 10 pour 100, additionnée de 1 pour 100 de bichromate de potassium pour empêcher le développement des moisissures, l’auteur fait végéter des poils radicaux de Sinapis alba : un grand nombre ne tardent pas à se flétrir ; d’autres au contraire pour- suivent parfaitement leur développement dans ce milieu. Dans ces derniers, le protoplasme se fragmente en un certain nombre de peliles masses, dont une seule tout naturellement est pourvue du noyau; ces masses peuvent même s'échapper en partie par le sommet des poils. Or, dans l’un et l’autre cas, l’auteur à vu les amas protoplasmiques s’envelopper d’une membrane cellulosique. Il résulterait donc de ces recherches que la membrane de cellulose Peut se constituer indépendamment du noyau et par le seul effet des Phénomènes protoplasmiques. E. BELZUNG. T, XXXVIII. (REVUE) 4 50 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Beitrœge zur Kenntniss der Chromatophoren (Contribu- tions à la connaissance des chromatophores); par M. Hans Bredow (Pringsheim's Jahrbuecher für wissenschaftliche Botanik: Band 22, Heft 3. 1890). L'auteur étudie en premier lieu la structure des grains de chlorophylle qui apparaissent dans diverses graines pendant leur période de forma- tion, puis pendant leur germination, notamment dans les Lupinus lu- teus, Pisum sativum, Pinus austriaca. Ce n'est que par quelques points de détail que ce travail s'écarte des opinions généralement ad- mises ; aussi n'en donnerons-nous qu'un rapide aperçu, d'autant plus qu'il n'est accompagné d'aucune figure explicative. Dans les graines du Lupinus luteus, qui sont envisagées avec beau- coup de détails, l'auteur constate la présence de grains de chlorophylle dès les premières phases du développement embryonnaire ; leur sub- stratum incolore persiste dans la graine müre pour verdir ensuite de nouveau pendant la germination, En desséchant à l'étuve, à la tempéra- ture de 18 degrés, de petits fragments de cette graine non müre, il y à trouvé, outre les grains verts plus ou moins contractés, de nombreux grains d'aleurone semblables à ceux de la graine müre, et dont la graine considérée ne renfermait pas trace avant la dessiccation. Pour meltre en évidence les leucites décolorés de la graine müre, l'auteur fait agir successivement l'alcool absolu, puis l'éther, pour enle- ver l'huile ; chauffant ensuite légèrement pour évaporer l'éther, puis observant dans la glycérine pure, il retrouve ces formations un peu Con- tractées. Pour les déceler dans le Pois, il traite les coupes par le bro- mure de potassium, qui dissout l'amidon de réserve et laisse apparaitre de petits chromatophores d'un vert jaunâtre. Mais que sont devenus les leucites dans lesquels, d'après la plupart des auteurs et M. Bredow probablement aussi, se seraient déposés les grains d'amidon de réserve, et quel rapport y a-t-il, dans le Pois par exemple, entre ces leucites et ceux que l'auteur a observés dans les graines mûres ? Cette question n'esl pas abordée dans ce travail, M. Bredow passe ensuite en revue l'opinion des principaux auteurs sur la structure des grains de chlorophylle. Ses propres observations l'amènent à se ranger à l'avis de MM. Pringsheim et Tschirch, c'est-â- dire qu'il envisage les grains verts comme formés d'un réseau Spor- gieux, dans les mailles duquel se trouve localisé le pigment vert; Jamal* il n'a trouvé, comme M. Schwarz, des fibrilles enchevétrées. Mes propres recherches me permettent de confirmer l'existence d'un réseau dans les corps chlorophylliens ; il est seulement regrettable que M. Bre- dow n'ait donné de ses observations aucun dessin. Tout naturellement, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 51 pour bien reconnaitre la structure réticulée, il faut s'adresser à des grains de chlorophylle dépourvus de toute inclusion oléagineuse ou amylacée. En ce qui concerne la résistance des grains de chlorophylle à l’eau, l’auteur remarque que, tandis que les uns sont rapidement détruits dans ce liquide et amenés à l’état vacuolaire, d’autres au contraire résistent même à l’action de réactifs énergiques. E. BELZUNG. Nouvelles observations sur les cellules à mucilage des graines de Crucifères; par M. J. d'Arbaumont (Annales des sc. nat., 1° série; BoT., 1890, xI, p. 125). Chez diverses Crucifères, la membrane épidermique du tégument de la graine renferme en abondance un principe mucilagineux, qui se gonfle fortement en présence de l'eau. Au contact de ce liquide, chaque cellule offre à considérer, en dedans de la cuticule, d'une part une colonnette centrale appuyée sur la face interne et poussée du côté opposé jusqu'au dehors de la cellule par l'effet même du gonflement, d'autre part un ensemble de couches mucilagineuses situées immédiatement sous la cu- ticule et qui, en absorbant énergiquement l'eau, déterminent la rupture de cette paroi pour se répandre en gelée dans l'eau ambiante. Il restait à préciser le mode de développement de ces deux éléments mucilagineux, colonnette centrale et couches comblantes : le travail de M. d'Arbaumont vient combler cette lacune. Voici comment les choses se passent dans le Capsella. Les cellules épidermiques jeunes offrent un protoplasme granuleux, riche en amidon, et un noyau d'abord situé contre la face interne des cellules, mais bientòt Soulevé par la masse protoplasmique contre la paroi externe, près de laquelle il demeure désormais. Celle-ci comprend alors, d'après l'au- teur, non seulement la couche extérieure de cuticule, mais une mem- brane cellulosique, d'ordinaire il est vrai très mince, quelquefois cepen- dant stratifiée (Brassica oleracea). ` L'épaississement cellulosique, plus tard mucilagineux, apparait d'abord en dedans de cette membrane, autour du noyau, sous la forme d'une couronne qui peu à peu progresse vers l'intérieur de la cavité cellulaire, refoulant devant elle la portion restante, de plus en plus réduite, du corps Protoplasmique; bientôt cette couronne comblante atteint la face interne de la cellule. La cavité centrale, à ce moment pourvue d'un contenu plastique abondant, se remplit, pendant la maturation de la graine, d'une cellulose plus réfringente que la précédente et qui provient de la métamorphose du contenu: ainsi se trouve constituée la columelle axile. En examinant les cellules épidermiques, non plus en section, mais 52 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de face, on voit, tout autour de la projection circulaire de la columelle, des stries concentriques correspondant aux couches cellulosiques com- blantes. Ce développement, qui offre toujours les mèmes phases essentielles, présente naturellement de nombreuses variations dans les 90 espèces étudiées soigneusement par l’auteur; c’est ainsi que la columelle, par suite d'un arrêt de développement, est creuse dans le Lepidium ; que, dans l’Aethionema, le développement commence non par une cou- ronne cellulosique, mais par un bourrelet central bientôt renflé en massue, etc. Il résulte donc des recherches de M. d'Arbaumont que les principes mucilagineux des Crucifères, au lieu de se constituer dans l'épaisseur même de la membrane épidermique comme l'admettent de hombreux auteurs, se constituent par apposition sur cette membrane, fait que M. Nadelmann et d'autres auteurs ont également mis en lumière pour les épaississements de réserve des Légumineuses. Le mucilage des Gru- cifères présente toujours la réaction bleue de la cellulose en présence de l'acide sulfurique iodé, contrairement à celui de certaines Légumi- neuses, qui se colore seulement en jaune par ce réactif. En terminant son intéressant Mémoire, M. d'Arbaumont parle du ròle physivlogique du mucilage (fixation des graines); cette qualification est-elle bien applicable au cas présent, et est-il permis de rattacher la production du mucilage à sa destinée ultérieure ? E. BELZUNG. Das Wachsthum der Cystolithen von Ficus elastica (Croissance des cystolithes du Ficus elastica); par M.C. Giesenhagen (Flora, 1890, Heft 1, avec une planche). On sait qu'après avoir partagé avec M. Nägeli la théorie de la crois- sance par intussusception, les botanistes admettent aujourd'hui, comme plus conforme aux faits actuellement connus sur la membrane cellulaire, la théorie dite de l’apposition. | L'auteur s’est proposé l'étude de ces épaississements de membranes si remarquables qui constituent les eystolithes du Ficus elastica et qui d’ailleurs ne diffèrent des épaississements ordinaires que par lour 15; crustation par le carbonate de calcium. La tête du cystolithe offre des stries concentriques, et d'autres rayon- nantes; ces dernières se terminent aux papilles périphériques; rs nature, diversement interprétée par les auteurs, se trouve précisée plus loin. Le calcaire y est si abondant que l'acide sulfurique détermine facilement la formation d’aiguilles de gypse. á La tige du cystolithe est dépourvue de calcaire. En l'étudiant ave“ soin, surtout dans les cas où elle offre un grand développement, Pau- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 58 teur l'a trouvée formée de petites calottes cellulosiques superposées, passant progressivement les unes aux autres sur le côté. Quant aux stries rayonnantes de la tète du cystolithe, elles représen- teraient aes fissures tubulaires, ultérieurement remplies par du carbo- nate de calcium. Passant ensuite au développement des couches concentriques, l'auteur en arrive à conclure qu'il repose sur l'apposition de nouvelles lamelles cellulosiques, séparées les unes des autres par le sel calcaire et en même temps incrustées par lui. E. Berz. Recherches sur Phistogénie des péricarpes charnus ; par M. Garcin (Annales des sc. nat., T° série, Bor., 1890, t. xir, p. 17). 4 planches. Ce Mémoire, qui ne renferme pas moins de 400 pages, est divisé en deux parties : la première comprend les résultats généraux ; la seconde, la description des divers péricarpes, étudiés d'une part à l'état de matu- rité, d'autre part pendant le développement. Les principaux caractères observés sont résumés à la fin de l'ouvrage sous la forme d'un tableau. Examinons successivement la structure de l'ovaire et celle du fruit mùr. I. Ovaire. — L'épiderme externe y est toujours simple et ne contient ni tanin, ni amidon, ni cristaux. Dans le mésophylle, la structure est tantòt homogène (Berberis), tan- lòt hétérogène. Ce dernier cas, qui est très fréquent, donne lieu ordi- nairement à la distinction de deux couches, l'ane collenchymateuse en dehors, l'autre parenchymateuse en dedans (Cratœqus oxyacantha); parfois cependant il y a trois couches à distinguer (Symphoricarpos). L'oxalate de chaux se présente dans le parenchyme mésophyllien surtout en macles et en prismes, plus rarement en raphides ou sous la forme pulvérulente. a L'épiderme interne, ordinairement simple, se présente stratifié dans certains genres, notamment dans les drupes (Cerasus avium, etc.). II. Frurr mûr. = Envisageons d’abord les baies, puis les drupes. a. Baies. — L'épiderme externe, simple dans l'ovaire, demeure simple dans le fruit mür. Le parenchyme ou chair des diverses espèces offre deux manières d'ètre par rapport à l'état jeune. En effet, tantôt le développement de la partie charnue est caractérisé par une simple croissance des cellules du mésophylle, sans multiplication ultérieure (Actœa, Berberis); tantôt 54 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. au contraire le nombre des assises du parenchyme est plus considérable dans le fruit mür que dans le jeune ovaire (Capsicum, Cydonia). Dans l’un et l'autre cas, le mésocarpe offre généralement deux parties: l'une parenchymateuse, l'autre collenchymateuse. Parfois même, il est différencié en trois ou quatre couches. Ainsi, dans le Capsicum offici- nale, on trouve, de dehors en dedans, du collenchyme, puis un paren- chyme arrondi, et enfin une seule assise interne, formée de grosses cellules visibles à l'œil nu. Dans le Cydonia japonica, en dedans du collenchyme, des plages scléreuses sont différenciées au sein du paren- chyme mou. Le Passiflora alba présente quatre couches distinctes dans son mésocarpe. L'épiderme interne n’est qu'exceptionnellement stratifié; l'auteur en donne comme exemples le Convallaria maialis, où le cloisonnement tangentiel est généralisé, et le Capsicum, oü les cloisonnements sont simplement locaux. b. Drupes. = L'épiderme externe reste tantôt simple, comme dans le jeune àge ; tantôt il se cloisonne, localement ou sur toute son étendue, pour constituer un épiderme stratifié, auquel cas on observe une forma- tion de liège. Le reste du péricarpe se différencie ici en deux zones bien distinctes, la chair et le noyau. La chair des drupes, comme celle des baies, renferme tantòt le même nombre d'assises cellulaires que lovaire jeune, les cellules s'étant sım- plement agrandies (Prunus), tantôt ce nombre se trouve multiplié dans le fruit mûr (Amygdalus). Elle est rarement homogène (Fumaria offi- cinalis); le plus souvent on y distingue une zone collenchymateuse et un parenchyme succulent, homogène, ou parsemé de cellules scléreuses (Pirus communis), etc. Le noyau est formé essentiellement de cellules et de fibres scléreuses. L'auteur en rattache la structure à trois types, d'après le développement, savoir : 1° Le type épidermique, dans lequel le noyau procède uniquement de l'épiderme interne, qui devient tantôt scléreux (Vaccinium), tantòt fibreux (Ribes nigrum); 2° Le type mésophyllien, dont le Tropæolum pentaphyllum est un exemple; le noyau de cette plante est formé d'une assise seléreuse, multipliée tangentiellement en certains points et procédant du meso- phylle. Voici l’origine toute particulière de ce noyau. L'assise karyogène dn jeune ovaire est située en dedans de la zone génératrice des faisceaux et séparée de l’épiderme interne par plusieurs assises de parenchyme; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 59 plus tard elle se sclérifie, après avoir multiplié localement ses éléments. Pendant la maturation du fruit, les graines exercent une pression contre celte enveloppe inextensible, aplatissent le parenchyme intermédiaire, ainsi que l'épiderme interne, et finissent par digérer ces deux dernières formations ; 3 Le type mésophyllo-épidermique, cas ordinaire, où le noyau pro- cède à la fois de épiderme interne et du parenchyme. On y reconnait alors deux ou trois zones. Dans le Rhodotypos kerrioides, par exemple, le noyau se compose d'une zone externe de cellules scléreuses et d'une zone interne de fibres tangentielles. Dans le Symphoricarpos, il offre trois zones, l'externe et l’interne fibreuses, et la zone intermédiaire formée d’une assise cellulaire scléreuse ; ce noyau ne se différencie qu'en face des loges fertiles du fruit. En résumé, le travail de M. Garcin apporte de nombreux docu- ments sur une question qui n'avait été abordée jusqu'ici que pour un petit nombre de plantes. Il est toutefois regrettable que l’auteur n'ait pas songé à annexer à ce volumineux Mémoire une table alphabétique des espèces qu’il a spécialement étudiées dans la seconde partie; car on éprouve une certaine difficulté à se reporter de la première partie à une espèce déterminée de la seconde. Les recherches de l’auteur n'en com- blent pas moins une lacune de nos connaissances anatomiques. E. BELZUNG. Die Næhrschicht der Samenschalen(La zone nourricière des téguments séminaux) ; par M. J. Holfert (Flora, 1890, Heft 1v). Le tégument des graines mûres renferme généralement, en dedans des assises scléreuses ou mucilagineuses, une zone de cellules complètement aplaties et par conséquent dépourvues de contenu. Or, pendant la matu- ration, ces cellules offrent les caractères ordinaires et renferment notamment des grains de chlorophylle, des grains d'amidon, ete. ; plus tard toutes ces substances sont résorbées et employées à parachever la Structure de la graine müre, en particulier à constituer les épaississe- ments de la portion scléreuse ou mucilagineuse du tégument; de là le nom de zone nourricière. T Effectivement, dans la très grande majorité des graines étudiées par l'auteur, la présence d'une zone nourricière oblitérée est corrélative de l'existence d'épaississements scléreux ou mucilagineux ; quelques espèces seulement offraient à la place de cetle zone un parenchyme non oblitéré, mais on n'y observait pas non plus d'épaississements secon- daires de membranes. 56 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La zone nourricière a été étudiée déjà par plusieurs auteurs, soit ana- tomiquement, soit physiologiquement; mais, comme son développement n'avait pas été suivi, on avait faussement interprété les résultats donnés par la seule structure adulte. Avant la fécondation, les assises spécialement destinées à constituer la zone nourricière ne se distinguent en rien du parenchyme voisin. Il peut arriver qu'elles se forment seulement après la fécondation par le cloisonnement tangentiel de certaines assises. Plus tard, les premières assises nourricières ainsi constituées se mul- tiplient plus ou moins, selon les genres; ainsi, dans les Lupins, leur nombre s'élève à une trentaine, tandis que chez les Graminées et la plu- part des Ombellifères il reste réduit à deux; l'amidon, l'huile, ete., s'y accumulent lentement pour disparaitre ensuite au fur et à mesure que se produisent les épaississements secondaires dans les assises internes du parenchyme. C'est bien un tissu nutritif transitoire qui se développe de la sorte. Dans le Lupin et le Nénuphar, la résorption du contenu de la zone nourricière est accompagnée de la formation d'oxalate de calcium, en macles ou en raphides, les macles étant localisées dans les cellules scléreuses externes, les raphides dans le parenchyme ordinaire. L'acide oxalique prend ici naissance, comme produit secondaire, pendant la mise en œuvre des principes plastiques, principalement des albumi- noïdes, dont les tissus considérés sont alors le siège. En même temps que la zone nourricière épuise son contenu, les mem- branes restantes se trouvent comprimées peu à peu entre les tissus exté- rieurs devenus consistants et l'amande encore en voie de développement. De là son aspect écrasé dans la graine müre. Contrairement à ce qu'ont affirmé plusieurs auteurs, la résorption intégrale de la zone nourricière ne se produit jamais : toujours elle est limitée au contenu plastique des cellules. E. BELZUNG. Du mécanisme des échanges gazeux chez les plantes aquatiques submergées ; par M. Henri Devaux (Ann. sc. nat- 1° série, BOT., t. IX; pp. 35-189). L'auteur s’est proposé d'étudier les échanges gazeux des végétaux avec le milieu ambiant. Il a choisi pour objet de ses travaux les plantes sub- mergées, en raison de la simplicité de structure qu’elles présentent pe rapport aux plantes aériennes. Il montre d'abord, dans un chapitre Spe cial, que dans une eau normalement aérée l'air dissous possède exacte- ment la nême pression que Pair libre. Une bulle d'air introduite dans celte eau n'y subsiste que si la force éløstique pour chaque 847 oi le mème à l’intérieur et à l'extérieur de ce liquide. Il indique ensuite ce REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 57 qui arrive quand l’eau est sursaturée de gaz et quand au contraire l’état de saturation n’est pas atteint. Ceci posé, l’auteur considère latmo- sphère interne d’une plante submergée comme une bulle de forme plus ou moins ramifiée ayant une paroi propre et se demande alors quelle influence a cette paroi sur les échanges gazeux. Il s’agit donc pour lui d'étudier la diffusion des gaz d’un milieu liquide à un milieu gazeux à travers une membrane vivante. Afin de réaliser les conditions dans lesquelles cette étude soit possible, l’auteur a dü imaginer une méthode Spéciale. Il place la plante en expérience à l’intérieur d’un entonnoir de verre et la scelle, à l’aide de paraffine fusible à 30 degrés, en ayant soin que son extrémité intérieure vienne faire librement saillie dans la partie tubulée de l’entonnoir. En aspirant par cette tubulure, il obtient le vide à l’intérieur de la plante et celle-ci n’éprouve aucun dommage de l’opération ainsi effectuée. En analysant le gaz ainsi aspiré, c'est-à- dire après son passage à travers la plante, il reconnait que c'est de l'air Contenant un excès d'oxygène et d'acide carbonique, aux dépens de l'azote. Ce dernier gaz parait être en proportion à peu près constante, ce qui permet à l'auteur de reconnaitre la nature de cette diffusion. Elle est analogue à celle qui se produirait à travers une lame d'eau immo- bilisée. Des expériences répétées à l’aide d'un appareil artificiel ont confirmé l’exactitude de ce premier résultat. H montre que l'influence de la respiration suffit à expliquer les petites différences observées. Cette étude le conduit à un second résultat non moins intéressant, à savoir que la rentrée des gaz par diffusion à travers les parois s'opère de la même manière, que la plante soit plongée dans l'air ou dans l'eau. Il y a donc indifférence au milieu, en ce qui concerne les échanges gazeux. S'appuyant sur ces résultats, l'auteur étudie l'atmosphère interne des plantes submergées. La paroi rigide empêchant, cette bulle ramifiée de se dilater librement, dans une eau sursaturée il se fait un dégage- ment par petites bulles qui sortent par la section des tiges. Ces petites bulles soigneusement recueillies fournissent le gaz qu'il s'agit d'analyser. On reconnait par l'analyse que, dans l'eau normalement aérée, ce gaz est de Vair pur, à l'obscurité, et de l'air offrant un excès d'oxygène, à la lumière. Cette atmosphère interne subit des variations de pression par- fois étendues, car les gaz dissous dans les eaux naturelles ne se mettent que lentement en équilibre avec l'atmosphère extérieure, s'y mettant au Contraire rapidement avec l'atmosphère interne (limitée) des plantes Submergées. Quand l'eau est sursaturée ou par suite de l'assimilation chlorophyllienne, la plante dégage spontanément des bulles nombreuses. Ce phénomène est assez fréquent dans les conditions naturelles. ` Avant analysé les milieux gazeux interne et externe, par rapport y la plante entière, l'auteur cherche ensuite à déterminer quel est le milieu 58 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. gazeux pour chaque cellule. Il parvient à démontrer que l'air arrive à chaque cellule avec la pression qu'il possède dans les lacunes de la plante et dans l'eau ambiante et se dissout dans toutes ses parties consti- tutives : membrane, protoplasme, suc cellulaire. Il prouve de plus que les gaz ainsi dissous dans la cellule y possèdent la même pression qu'à l'extérieur. Ainsi, l'atmosphère intime de chaque particule protoplas- mique est de l'air dissous, où les pressions sont voisines de celles qui existent dans l’atmosphère libre. Cette conclusion, par son importance, est à rapprocher des autres déjà signalées : la membrane est perméable aux gaz à la manière d’une lame d'eau; l'atmosphère interne des plantes submergées est de l'air pur, si l’eau est normalement aérée. Ces résultats ainsi résumés montrent tout l'intérêt que présentent les recherches de M. Devaux, et avec quel bonheur il a su résoudre les diffi- cultés qu’elles comportaient. G. CHAUVEAUD. Zur Entwickelungsgeschichte der Hymenogastreen: Leu- cogasler floccosus, eine neue Hymonogastreen species (Sur le développement des Hyménogastrées. Leucogaster floccosus, nouvelle espèce d'Hyménogastrée); par M. Rudolph Hesse (Bola- nisches Centralblatt, t. xL, p. 1 et 33 avec deux planches). Le genre Leucogaster a été créé, il y a quelques années (1), pour une espèce appelée L. liosporus : il était caractérisé par la présence d'une enveloppe gélatineuse autour de la spore, par une gleba dont les lacunes sont remplies d'une pulpe gélatineuse, par un mycélium présentant des anastomoses en bec et des nœuds à parois épaissies. L'espèce nouvelle décrite par M. Hesse, le L. floccosus, se distingue de la précédente par son péridium floconneux, mince, sans pores, par ses spores de forme irrégulière et, enfin, par une odeur alliacée très caractéristique. Cette nouvelle espèce a été trouvée dans la province de Hesse-Nassau dans des bois de Hêtres et de Chênes. La maturité de ses fruits s'observe en septembre et octobre; les nouvelles fructifications apparaissent en avril. Elles sont blanc jaunâtre, de la grosseur d'une noisette ou d'une noix. Le péridium est très mince (0,2 à 0"! 5); d’abord blanc, il devient bientôt jaunâtre; la gleba est blanche jusqu’au moment de la maturité, époque où elle se colore en jaune-citron, grâce aux spores. Les loges sont le plus souvent polygonales, plus grandes au centre ; à la loupe jour aspect est celui de la cire comme dans un gâteau d'abeilles. L'hyménium est formé de basides saillantes non serrées en une assise; les spores son (1) Pringsheim's Jahrbuecher fuer wiss. Botanik, t. XIII, 1882, p. 190. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ' 59 sessiles, rondes, elliptiques ou réniformes, avec une membrane externe épineuse, mais dont les épines sont enfermées dans une gaine gélati- neuse. Quant aux affinités du genre Leucogaster, l'auteur le rapproche des Melanogaster par son fruit pulpeux, par son hyménium à filaments allongés; il en diffère par ses spores et par les chambres centrales du fruit plus grandes que les périphériques, ce caractère le rapproche plutòt des Octaviania. J. COSTANTIN. Sopra un nuove genere di Imenomiceti (Sur un nouveau genre de la famille des Hyménomycètes); par M. Fayod (Malpighia, t. 111, p. 69, avec 3 figures dans le texte). M. Patouillard a indiqué le premier les affinités très grandes des Bolets et des Paxillus ; c'est surtout en s'appuyant sur les caractères semblables de la séparabilité de l'hyménium et de l'identité des para- sites (Sepedonium) qu'il a été conduit à faire ce rapprochement. M. Fayod précise ces caractères communs, il montre d'abord que les affinités des Bolets avec les Agaricinés sont plus complexes qu'on ne l'a indiqué; plusieurs espèces, B. aurantiacus, elegans, collinitus, gra- nulatus, flavidus, ont de grands rapports avec les Gomphidiés : on y observe le même voile général visqueux, mêmes couleurs, mêmes cys- tides cylindriques. La plus grande partie des Bolets (B. subtomentosus, chrysenteron, parasiticus, purpurascens, cavipes) parait se rappro- cher des Paxillés par les lamelles (souvent anastomosées)ou pores sépa- rables de la chair, caractère dü à une identité de structure. Il y a enfin une série de Bolets (fulvidus, cyanescens) plus voisins des Polypores; leurs spores blanches, leur hyménium moins facilement Séparable, indiquent des affinités avec les Polyporus flabelliformis et frondosus. Les Tylopilus (B. felleus) ont probablement une parenté spéciale, et le Strobilomyces (B. strobilaceus), à spores sphériques réticulées, brun noir, ne peut être comparé à rien de connu. À ces types si dissemblables, M. Fayod croit devoir ajouter un genre nouveau, Boletopsis, créé pour le P. melaleucus, qui n'a pas, comme on l'a cru, les spores blanches, ovoïdes et lisses, mais des spores anguleuses et carnées; c’est l'unique Polypore présentant de pareils caractères. Voici la diagnose du genre nouveau : Boletopsis Fayod gen. nov. — Thallus carnoso-lentus, subnudus (cuticula pilei adumbrata), pileo (semper) centraliter stipitato, strato tubulifero tenui, carneo, inseparabili. Poris albis, minutis dein laceratis. Trama homomorpha, densa, e hyphis tenuibus filiformibns irregulariter Contexta. Hymenium in tubulis sæpe plus minusve dispersum, subhy- 60 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. menio carens. Basidia 2-4 sterigmatica, parvula. Sporæ gibboso angu- lose, carneæ (5-3 p). J. COSTANTIN. Prodrome d'une histoire naturelle des Agaricinés:s par M. Fayod (Annales des sc. nat., BoT., 7° série, t. 1x, p. 182 à 411 avec deux planches). Cet important travail de M. Fayod est le résumé de dix années de recherches; neuf cents espèces environ ont été examinées au point de vue de leur structure anatomique à l'état adulte et pendant leur déve- loppement. Dans une première partie de son Mémoire, l’auteur étudie la morpho- logie générale des Agaricinés. L'Agaric se compose de deux parties: le mycélium et le carpophore. D’après M. Fayod, ce mycélium a trois origines : s'il provient de la spore, il reçoit le nom de mycélium primaire; s'il dérive de la surface du carpophore, l’auteur l'appelle mycélium secondaire; enfin les pseudorhizes sont des formations radi- ciformes issues d’initiales de la base du carpophore (Collybia fusipes et longipes). Dans le mycélium primaire se trouvent rangés les rhizomorphes et les sclérotes. Plusieurs nouveaux rhizomorphes sont décrits appartenant au Marasmius androsaceus (Rhizoctonia setiformis), au M. Rotula, à l’'Omphalia campanella. Les selérotes sont subdivisés en trois groupes : tubercules mycéliques (Collybia tuberosa)ayant une ou plusieurs pointes, d'où poussent exclusivement les Champignons, les exosclérotes (Coprin, Collybia cirrata), à fruit d'origine exogène et les endosclérotes à fruit d'origine endogène (ces derniers s'observent chez les Typhules et les Ascomycètes). l L'étude très soignée du fruit ou carpophore conduit M. Fayod à dis- tinguer un grand nombre de tissus, d'assises, etc., auxquels il donne des noms nouveaux; on voit surgir, en lisant l'ouvrage, une nomenclature nouvelle, d'aspect assez barbare, qui éloignera, peut-ètre à tort, certains lecteurs peu attentifs. Je ne puis, dans cette analyse, donner la liste de ces noms; j'en indiquerai cependant quelques-uns dont je vais avoir besoin. Le subhyménium est l'assise différenciée sur laquelle repose l’hyménium. L’hyménopode est une couche interposée entre le subhy- ménium et la trame. Cette trame est emmélée ou irrégulière, quand ses éléments sont disposés sans ordre apparent; régulière, quand ils sont sensiblement parallèles entre eux; bilatérale, quand elle est réduite par le développement du subhyménium à un mince plan médian. Le développement d'un grand nombre d'espèces, en prenant comme point de départ des individus de 1/2 à 1 millimètre, permet de distin- guer trois modes dans le début de l’évolution, Les formes gymnocarpes REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 61 sont celles dans lesquelles l'hyménium et les lamelles se forment libre- ment à la surface de ces petits corpuscules primordiaux (ex. : Panus stipticus, Cantharellus). Les formes angiocarpes sont celles dans lesquelles le fruit se différencie de toutes pièces à l'intérieur d'une cuticule primordiale (ce qu'on appelle souvent le voile général) (Agro- cybe, Pholiotina, Rozites, Nematoloma, Telamonia, etc.). Une variété du type précédent est peut-être plus commune encore : les formes subangiocarpes sont celles dans lesquelles la chair du chapeau est en continuité avec le voile général (Lepiota, Psalliota, Tricholoma, Flam- mula, Coprinus, etc.). Enfin les formes endocarpes sont celles qui naissent au milieu d'un bulbe primordial, et là d'après le mode angio- carpe (Amanita, Volvaria, Phlegmacium, Cyphellopus). Dans la seconde partie de son travail, M. Fayod applique l'étude pré- cédente à la recherche d'une classification naturelle des Agaricinés. Le tableau suivant donnera une idée de cette classification. SÉRIE A. Spores blanches, à membrane simple. 1. Cantharellés. Gym- \ nocarpe, subangio- carpe. — Tissu fon- nocarpe, damental uniforme. latérale), Cystides nulles..... Cantharellus (trame emmèlée), Camarophyllus (gy m- trame cmmêlée), Hygrophorus (trame Hygrocybe (trame régulière). Mycena, Omphalia, Delicalula gen. nov. (spores IL. Myeénés. Gymnocarpe ) à \ fusiformes, Omphalia integrella, ete): ou semiangiocarpe. — Cystides. — Trame régulière... giocarpe, endocarpe. neau reste attaché à l’intérieur de la volve). NI. Amanitaeés. Suban- Mucidula Pat., Amanita, Amanilopsis Roze (l'an- — Trame bilatérale. IV. Lactario-Russulés. ae Russula (trame à sphérocystes, spores jamais réti- Gymnocarpe. — La- ticifères ou vaisseaux ¢ culées). oléifères. — Spores ( Lactarius (trame dépourvue de sphérocystes, spores échinulées ou réticu- réticulées ou interruplo-réticulées). Jets 1 21 22. rer SÉRIE B. Spores blanches ou colorées à une membrane (formes coriaces), à deux membranes (formes élevées et molles). Y Xéròtég . . => re Cuticule nulle: Trogia. YE Panoòldés: ......... Cuticule dense : Schizophyllum, Panus. VIL. Lenzitinés.......... Lenzites. VIn. Lentinés, Trame em- \ Lentinus (trame emmèlée), Lentinellus (L. cochlea- mêlée ou régulière.. } tus, trame ré ‘gulière). 62 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ! Pleurotus Fayod (Fr. p. p.) (pied excentriq. latéral ounul; spores elliptiques cylindriq., cystides nul- les, P. ostreatus; cystide cuspidée, P. geogenius). Omphalotus gen. nov. (pied excentrique ou nul; 145. Plenrotés ;.. .... . spores ovoïdes mucronées, Pl. olearius); Urospora gen. nov. (chapeau sessile, spores cylindriques, Pleurolus mitis); Calathinus Q. (spores sphéri- ques échinulées); Pleurotellus gen. nouv. (spores lacrymées, allongées). ( Marasmius, Collybia, Oudemansiella, Heliomyces, X. Marasmiés......... N Stylobates. XI. Clitoeybés ......... Clitocybe, Lepista, Nyctalis, Laccaria. ( Tricholoma, Melaleuca Pat. (spores granuleuses, XII. Tricholomés....... ) = cystides cuspidées, à pointe pourvue d'aiguillons); \ Armillaria, Armillariella. / Lepiota, Cystoderma gen. nouv. (à voile général XIII, Lépiotés. Spore à en- \ persistant sur le chapeau et sur le pied qui est MORD. 72... guêtré, Lepiota granulosa), Fusispora gen. nouv. \ (spores fusiformes, L. sistrata). \ Ne diffèrent des Lépiotes que par la couleur de la XWV: Psalliotés. .......... j _ spore. T: ` Psalliota (ex. : Annularia levis), Chitoma, Pilosace. SÉRIE C. Spores colorées. Tubaria (spore incolore), Galera, Flammula (spore à pore apical, Naucoria erinacea, pygmee), Flammopsis gen. nouv. (spores sans pore apical; \ chapeau visqueux, Flammula anilcolus, etc.). / Naucoria (Cerodes), Conocybe gen. n. (spores à pore \ germinatif, Galera tenera, spartea); Bolbitius, XV. Tubariés. Gymnocar- \ pe, subangivcarpe.— Pas de cuticule...., nn XVI. Naucoriés. Cuticule distincte, souvent un < pore germinatif.... Agrocybe gen. n. (voile double annulif., ame en quille : Naucoria semiorbicularis, Phono pumila); Pholiotina (anneau, eystides eylindri- ques, Pholiota blattaria), Rozites. Pholiota, Ryssospora gen. n. (spores ridécs ponc- tuées : Flammula apicrea, Pholiota mustelina); à parois minees.... : ; -»adicos P Myxocybe, angiocarpe (Pholiota radicosa). XVII. Pholiotés. Cystides ) XVIII. Enoeyhés. Cyslides à ; 1 à J ma. parois épaissies..... ! Inocybe, Clypeus Britzel., Hebelo pèce de lA- / Pluteu chinzia genr. nouv. (une es XIX. Platëidés........... ) frique australe); Cyphellopus Fay. \ laria), Annularia, Volvaria. XX. Crépidotés........ Crepidotus. - À : si 0- YI Nématolomés ( Nematoloma (N. fasciculare), Stropharia, Dec | nica. : i s \ Dermocybe, Hydrocybe, Telamonia, Sparte p EX > gen. nouv. (spores arrondies et rugueuses), s XXII. Cortinariés........ ) tidum, cyanites, violaceo-cinereum) Myxactu » \ Phlegmacium, Locellina. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 63 Psathyrella, Psathyra, Astylospora gen. nouv. (stérigmates nuls: Psathyra corrugis, cernua); y \ Pluteopsis gen. n. (spores presque triangulaires AHI Pratellés. .. > . à dépression dorsale : Agaricus pellospermus), Í Hypholoma, Psilocybe, Glyptospora gen. nouv. (diffère du Psilocybe par ses spores verruqueuses, Agaricus lacrymabundus). | Panæolus, Lentispora gen. nouv. (spores lenticu- ticulaires, Coprinus tomentosus, ete.), Coprinus XXIV. Coprinoïdés........ (spore ovoïde elliptique), Coprinopsis, Epheme- ) rocybe gen. nouv. (lamelles se fendant par le dos, Coprinus ephemerus), Pselliophora. SÉRIE D. Spores roses anguleuses. DH Coulon | Claudopus, Eccilia, Cliltopilus, Entoloma, Leplonia, | ` Nolanea. SÉRIE E. Affinités obscures avec les Agaricinés; voisins des Boletus. | Tapinia (T. atrotomenlosa), Paxillus, Gymnogom- phus gen. nouv. (pour denx espèces du Japon), V Pasillés. .. l Gom phidius. SÉRIE F. Spores couleur chair, fusiformes. = ( Hexajuga gen. nouv. (spores fusiformes à six côtes XXVII. Fusisporés......... Clitopilus Orcella), Octojuga (spore à huit côtes, \ Claudopus variabilis). Genres peu connus : Montagnites, Rhacophyllus, Pterophyllus, Anthracophyllum. Cette énumération donne une notion très incomplète des faits très nombreux qui sont condensés dans ce travail, qui, à l'avenir, devra être sur la table de laboratoire de tous ceux qui s'occuperont des Agaricinés: on devra maintenant faire intervenir le développement pour justifier les rapprochements de genres et d'espèces. Nous devons cependant con- Slater combien Fries, en s'appuyant uniquement sur les caractères exté- meurs, a su démèler les affinités profondes des formes innombrables qu'il cherchait à classer; ses travaux formeront pendant longtemps encore la pierre angulaire de la mycologie des Basidiomycètes. On peut dire néanmoins que le travail de M. Fayod inaugure une période nou- velle, et il a certainement amplement mérité la récompense qui lui à eté décernée par l'Académie des sciences. J. COSTANTIN. D ho rar fe polymorphisme floral, la sexualité et l'hermaphrodisme parasitaire du Lychnis ves- Perlina Sibtp; par M. Ant. Magnin (avec deux planches et huit figures dans le texte). Lyon, 1889. M. Magnin rappelle d’abord quelques faits touchant l'histoire du Lychnis vespertina Sibtp (L. dioica DC., L. p. p.), depuis l'observation 64 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de Gesner qui y a reconnu le premier la diversité des sexes, jusqu'aux expériences d'Hoffmann qui s'en est servi pour faire des recherches sur l'origine des sexes. Il traite ensuite avec détails la question du polymor- phisme de la fleur de ce Lychnis, en s'assurant des faits déjà observés par M. Crié, en 1884, et en y ajoutant de nouvelles constatations sur le type floral, la ramification du limbe des pétales, le système vasculaire des sépales, l'entre-nœud intersépalopélalaire, et la longueur des étamines et des styles par rapport à la coronule. Dans un second chapitre, M. Magnin passe en revue les diverses opinions émises sur la sexualité du Lychnis dioica en traitant suc- cessivement des différences sexuelles dans ses organes végélatifs el reproducteurs, et de la proportionnalité des individus màles et des individus femelles. Il consacre un troisième chapitre à la très impor- tante question de l'hermaphrodisme de ce Lychnis, à la suite des observations de Linné, de Gilibert, de Girou de Buzareingues, de Tulasne, et de MM. Cornu et Giard, et s'occupe plus particulièrement, dans son chapitre 1v, de constater les relations qui existent entre la présence de l’Ustilago antherarum Tul. et cet hermaphrodisme. Les conclusions suivantes sont extraites du résumé qui termine le Mémoire de l'auteur : « 1° Les plants mâles et les plants femelles de Lychnis vespertina sont des formes essentiellement distinctes, non seulement par l'absence ou la présence d'un des organes sexuels, mais encore par leur organi- sation générale; » X Les plants à fleurs hermaphrodites ne sont que des plants femelles dans les fleurs desquelles les étamines se sont développées sous l'influence d’une cause étrangère; » 3? Cette cause est, pour tous les cas observés par nous jusqu'ici, la présence de l’Ustilago antherarum ; » 4 Ce parasite ne produit dans la plante mâle qu’une légère défor- mation des anthères et la fréquence de la méso- ou-brachystémonté; dans les pieds femelles il provoque l'apparition des étamines, l'atrophie des styles et de la partie supérieure de l'ovaire, l'allongement de Pentre- nœud sépalopétalaire ; » 5° Ces modifications, dues à une castration parasitaire androgène, présentent une variabilité singulière, ainsi qu'on l'a observé, pour la mème cause, chez les animaux : c’est un nouvel exemple de concordance entre des phénomènes se manifestant avec une remarquable analogie dans les deux règnes, animal et végétal. » E. ROZE. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 65 Sur la castration parasitaire de l'Anenone ranuncu- loides par l'Œcidium leucospermum ; par M. Ant. Magnin (Extrait des Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, 28 avril 1890). M. Magnin expose dans cette Note les résultats de ses nouvelles obser- vations sur les altérations produites par l’entophyte sur la plante hospi- talière. Sur 3000 pieds d'A. ranunculoides, il en a trouvé 306 atteints d'Ecidiums, dont 256 stériles, 19 avec bourgeons floraux rudimentaires et 31 portant des fleurs plus ou moins avortées. Lorsque la plante urédinisée est fleurie, elle ne possède que la fleur terminale, les deux latérales n’étant plus représentées que par deux bourgeons bractéifères. Sur 11 pieds moins envahis, M. Magnin a constaté que la fleur ne se distingue de celle des pieds sains que par les dimensions réduites de ses Sépales; sur 7 pieds plus envahis, il a vu ces sépales inégaux et plus fortement réduits. L’avortement plus marqué sur 8 autres pieds se Caraclérisait par le raccourcissement du pédicelle et la transformation des sépales en languettes ou en cornets, plus nombreux par dédouble- ment ou pétalodie des étamines extérieures ; 4 pieds plus atteints encore présentaient une fleur sessile, les sépales réduits à de petites écailles, les étamines atrophiées mais pollinifères, les carpelles avortés. Enfin, sur 19 derniers pieds, le terme ultime de l’atrophie était caractérisé par les mêmes avortements augmentés de celui du pollen. C’est donc un nouvel exemple de castration gonotome et surtout thélytome, se manifestant avec cette variabilité caractéristique signalée dans d’autres cas, chez les animaux comme dans les végétaux. Ern. R. Sur la castration androgène du Muscari comosum Mill. Par V Ustilago Vaillantii Tul., et quelques phénomènes remar- quables accompagnant la castration parasitaire des Euphorbes ; par M. Ant. Magnin (Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, 2 juin 1890). Ainsi que l'avait soupçonné M. Giard, M. Magnin a pu + de les effets produits par le développement de VUstilago Vaillantii Tul. sur le Muscari comosum Mill. étaient caractérisés par une castration androgène, c'est-à-dire que le parasite fait apparaitre des étamines dans les fleurs stériles de la houppe de ce Muscari pour y former ses spores reproductrices. C'est une constatation très nette d'un nouveau cas de castration parasitaire, uniquement androgène, les fleurs ustilaginisées n'ayant pas présenté d'ovaire. = YE La castration gonotome de l'Euphorbia Cyparissias L. par l'Œcidium de Uromyces Pisi de Bary a permis à M. Magnin de constater quelques T. XXXVIII. (REVUE) ó 66 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. faits intéressants. C'est d'abord l'avortement d'ordinaire complet de l'inflorescence et particulièrement des étamines, ce qui montre que l’action abortive du parasite s'exerce principalement sur l'organe måle; puis la production anomale par les spermogonies de la même sécrétion que celle émanant, sur les Euphorbes saines, des glandes en croissant du périanthe. Cette sécrétion des spermogonies parait être, pour M. Magnin, une sorte de fonction-témoin, conservée pour répondre à une habitude physiologique de la plante et s'effectuant par un appareil reproducteur parasitaire, qui supplée ainsi la glande absente, siège normal de la fonction. Ern. Roze. Sixième Note sur la castration parasitaire, principale- ment sur la castration androgène du Muscari como- sum; par M. Ant. Magnin (Extrait des Annales de la Société bota- nique de Lyon, juin 1890). Dans cette Note, M. Magnin décrit avec plus de détails les phénomènes de la castration parasitaire dont il a parlé dans les Notes qu'il a publiées précédemment sur le même sujet. Le premier chapitre est intitulé : Castration androgène du Muscari comosum par l’Ustilago Vaillant. L'auteur cite parmi les modifications provoquées par le parasite qe les fleurs de la houppe du Muscari, en remontant de la base jusqu au sommet de la houppe : 1° des fleurs complètes, à anthères et ovaires peu ou pas avortés ; 2° des fleurs difformes à 6 grosses anthères sporo- phores, sans trace d’ovaire; 3° des fleurs plus petites, pleines de spores à étamines, sans ovaire; 4° des fleurs stériles normales, sans anthères, ni ovaire, ni parasite. Dans le second chapitre qui a pour titre « Autres exemples de castra- tion parasitaire », M. Magnin expose tous les faits déjà connus de casira- tion androgène ou thélygène dus à des Urédinées et à des Ustilaginées ; il y ajoute des observations inédites sur des effets de castration produits par des parasites animaux et végétaux. Enfin dans le chapitre 111 intitulé « Autres altérations produites par le parasitisme », l'auteur passe en revue les altérations qui se manifestent par l'action des parasites dans l'appareil floral ou dans le reste de la plante : ce sont d'abord les pétalodies, puis les virescences totales jy partielles des parties ordinairement colorées de la fleur. Quant aux autres altérations, elles sont dues à une action excitante ou Hyper” phiante du parasite sur les tissus de la plante nourricière, action qui peut être locale ou générale : locale, en produisant des déformations diverses, soit des galles ou mycocécidies, soit un agrandissement des organes ou un épaississement des tissus; générale, par une taille plus grande de la plante parasitée. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 67 Une Note détachée, jointe à la Note principale, contient quelques courtes additions et modifications à cette dernière Note. Er. R. Supplementary Note on north american Laboulbeniaceœ (Note supplémentaire sur les Laboulbéniacées de l'Amérique du Nord); par M. Roland Thaxter (Extrait des Proceedings of the Ame- rican Academy of Arts and Sciences, janvier 1891). Dans le premier numéro dela Revue bibliographique de 1891, p. 19, nous avons donné quelques indications sur la liste des Laboulbéniacées de l'Amérique du Nord, publiée par M. Thaxter en 1890; dans le pré- sent Mémoire l'auteur ajoute à cette liste les espèces suivantes : Zodio- myces (nov. gen.) vorticellaria nov. sp., parasite de Hydrocombus la- custris ; Hesperomyces (nov. gen.) virescens nov. sp., sur Chilocorus bivulñerus ; Peyritschiella minima nov. sp., sur Platynus cincticollis ; Laboulbenia Casnoniœ nov. sp., sur Casnonia pennsylvanica ; Laboul- benia truncata nov. sp., sur Bembidium sp.; Laboulbenia arcuata nov. Sp., sur Harpalus pennsylvanicus; Laboulbenia conferta nov. sp., également sur Harpalus pennsylvanicus ; Laboulbenia paupercula nov. sp. et Laboulbenia scelophila nov. sp., tous deux sur Platynus exten- sicollis. N. PATOUILLARD. Fungi aliquot mycologiæ romanæ addendi; par M. P.-A. Saccardo (Extrait de Annuario del R. Istituto Botanico di Roma. Vol. 1v, fasc. 1°). Rome, 1890. Énumération de 79 Champignons non signalés jusqu'ici comme appar- tenant à la mycologie romaine ; parmi les espèces remarquables nous in- diquerons seulement les suivantes : Ustilago Schweinfurthiana Thuem. Parasite des fleurs d’ Imperata cylindrica, indiquée d'abord en Egypte et retrouvée dans le midi de la France; Cryptosphærella parca nov. SP., sur rameaux morts de Spiræa Lindleyana; Anthostoma Pamphi- lianum Sacc. et Cub. nov. sp., sur rameaux morts de Chêne ou d'Òrme; Phoma coryphea et Phoma Phænicis, deux sous-espèces nouvelles du Phoma Pritchardiœ C. et H., croissant, la première sur les feuilles de Corypha australis, la seconde sur les feuilles de Phænix; Macro- phoma Phænicum n. sp., sur feuilles mortes de Phænix; Macrophoma bolbophila n. sp., sur les squames des bulbes de Crinum asiaticum ; Dendrophoma affinis n. sp., sur feuilles de Theophrasta imperialis ; Centhospora australis n. sp., sur feuilles mortes de Cneorum tricoc- cum; Septoria transversalis n. sp., sur feuilles languissantes d'Aspi- distra elatior ; Septoria Aracearum n. sp., Sur feuilles de Philoden- dron pertusum, et enfin Septoria palmarum n. sp., sur feuilles de 68 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Latania borbonica. Une planche en couleurs représente l'analyse mi- croscopique des espèces précédentes. N. PATOUILLARD. Contributions à la Flore mycologique de l'ile de San Thomé; par M. J. Bresadola (Revue Mycologique, avril 4891, p. 65). Les Champignons de San Thomé dont la liste vient d'ètre publiée par M. Bresadola proviennent des récoltes de M. Moller, inspecteur du Jar- din de botanique de Coïmbre; nous remarquerons les sept nouveautés suivantes : Œcidium Cassiœ, sur les feuilles du Cassia occidentalis; Uredo Vigneæ, sur les feuilles du Vignea lutea, cette espèce présente le port d'un Melampsora pour la forme des sores, et pour le pseudopéri- dium persistant, mais l'absence de paraphyses fait hésiter sur la place à lui donner; Melanomma Henriquesianum, sur l'écorce de Theobroma Cacao ; Phyllosticta Ormocarpi, sur les feuilles de l'Ormocarpum sesamoides; Phyllosticta Fici, sur les feuilles du Ficus macrophylla ; Septoria Molleriana, sur les feuilles du Canavalia obtusifolia, et Pes- talozzia conglomerata, sur le péricarpe du fruit d'Anona. N. Part. Une nouvelle espèce d Uromyces ; par M. P. Hariot (in Morot, Journal de Botanique, 16 mars 1891). On ne connaissait jusqu'ici, sur le Spiræa Ulmaria, que deux espèces d'Urédinées : le Triphragmium Ulmariæ Lév. et l'Uredo (Cæoma) UL mariœ Thüm.; M. Hariot fait connaitre une troisième espèce sous le nom d'Uromyces Poiraulti, dont les téleutospores forment des coussi- nets épais et noirâtres sur les tiges sèches de la plante. Essai monographique sur les Ophiobolus observés en Normandie ; par M. A. Malbranche et E. Niel (Extrait du Bulletin de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, année 1890, 1" semestre). Les espèces signalées dans cette liste sont les suivantes : Ophiobolus porphyrogonus (Tode).Sacc., O. acuminatus (Saw.) Duby, O. eburensts Sacc., O. Cirsii Karst., O. nigrificans (Cooke) Sacc., O. brachystomus Sace., O. incomptus Niess., O. eusporus Sacc., O. Vitalbœ Sacc., O. fruticum (R. et Desm.) Sacc., O. camptosporus Sacc., O. herpo” trichus (Fr.) Sacc., O. pellitus (Fckl) Sacc., O. penicillus (Schmidt) Sacc. et O. chætophorus (Crouan) Sacce. N. PAT. Contributions à la Flore mycologique de Portugal; par M. G. de Lagerheim (Extrait du Bull. de la Soc. Broter., VW; 1890). à M Í À 2 r . , r , ` d Dans ce Mémoire sont énumérésles Champignons récoltés par l =. dans un certain nombre d'herborisations faites aux environs de Lisbon? REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 69 pendant l'été de 1889. Les espèces recueillies appartiennent seulement aux Péronosporées, Ustilaginées et Urédinées, un bon nombre d'entre elles n'avaient pas encore été signalées en Portugal ; enfin nous y trou- vons les diagnoses de trois espèces nouvelles : Puccinia Piptatheri, qui diffère de Puccinia Asperifolii Wettstein par ses urédospores qui sont le plus souvent ovoïdes et pourvues d’une membrane d’un brun clair ; Puccinia biformis, parasite sur les feuilles et les tiges d’un Rumes, qui a deux sortes d’urédospores à la manière de ce qu'on observe chez le Puccinia vexans Farlow, et le P. Ficalhoana, qui habite les feuilles du Scilla campanulata et qui est bien différent du Puccinia Rossiana Sace. qui croît snr le Scilla bifolia. N. Par. Ueber Œcidium Astraguii Eriksson; par M. G. de Lage- rheim (Botan. Notiser, 1890, pp. 272-276). Il résulte des observations de M. Lagerheim que les Œcidium Astra- gali Eriksson et Œcidium carneum Lagerh. doivent être considérés comme synonymes et appartenir à une nouvelle espèce d'Uromyces para- site des feuilles vivantes de divers Astragalus, P Uromyces (Uromy- copsis) lapponicus Lagerh., qui a été observé en Suède, en Laponie, en ` Norvège et dans le Tyrol. N. Par. New species of Uredineæ and Ustilagineæ (Nouvelles espèces d'Urédinées et d Ustilaginées) ; par MM. J.-B. Ellis et B.-M. Everhart (Journal of Mycotogy, 1890, n° 3, p. 118). Schrœteria annulata, dans les ovaires de l'Andropogon annulatus ; Schizonella subtrifida (North. Am. Fungi, n° 2266), dans les inflores- cences du Cirsium ochrocentrum ; Ustilago diplospora, dans les ovaires du Panicum sanguinale; Ustilago montaniensis, dans les inflores- cences du Muhlenbergia glomerata; Œcidium micropunctum, sur les Castilleia : OEcidium Eurotie, sur l'Eurotia lanata ; Uromyces scaber, Sur les feuilles de Graminées ; Puccinia arabicola, formes œcidienne et téleutosporée, sur feuilles d'Arabis; Puccinia Araliæ, sur le Panas Trifolium ; Puccinia æanthiifolia, sur feuilles d'Iva œanthiifolia, et Puccinia consimilis, sur feuilles de Sisymbrium linifolium. N: PAT. Ueber die Fructification von Bennetliles Gibsonianus Carr, (Sur la fructification du Bennettiles Gibsonianus Carr.) ; par M. le comte H. de Solms-Laubach (Extrait du Botanische Zei- tung, 1890). In-4 à 2 col., 18 pages, 2 planches. Le genre Bennettites a été créé en 1868 par M. Carruthers pour des 70 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. troncs fossiles à structure conservée provenant des terrains secondaires d'Angleterre et offrant, au moins extérieurement, tous les caractères des tiges de Cycadées, parmi lesquelles on n'a pas hésité à les ranger. Un examen attentif montre toutefois, par rapport aux Cycadées actuelles, un certain nombre de différences anatomiques qui ne sont pas sans importance : la feuille ne reçoit, en effet, de la tige qu'un seul faisceau libéroligneux divisé avant sa sortie en plusieurs branches, et qui des- cend verticalement dans l'écorce pour se raccorder à l'anneau ligneux; il n’y a aucune trace des faisceaux horizontaux en ceinture qu'on observe, par exemple, chez nos Cycas. L'anneau ligneux, peu épais, est inter- rompu au-dessus de la sortie de chaque faisceau par une assez grande ouverture de forme rhomboïdale, disposition qui rappelle celle du sys- tème libéroligneux des tiges de Fougères; il présente néanmoins, dans sa constitution, une réelle analogie avec celui des Cycadées. Les bases des feuilles sont garnies de nombreuses écailles, ressemblant à celles des pétioles de Fougères, formées d’une ou de plusieurs assises de cellules, et constituant un épais feutrage, qui remplit absolument les intervalles compris entre ces bases de feuilles. Enfin on aperçoit, plus ou moins régulièrement réparties sur la surface de ces tiges, des sortes de rosettes, correspondant à des axes latéraux ayant porté des organes reproducteurs et entourés de bractées à leur base. L'auteur fait remarquer que tous les troncs fossiles du Jurassique ou du Crétacé qu’on a attribués aux Cycadées, paraissent se rattacher par leur structure à ce groupe des Bennettitées, et non aux Cycadées pro- prement dites. Sur l’une des espèces du genre, le Bennettites Gibsonianus, recueillie dans les Sables verts inférieurs de l'ile de Wight, M. Carruthers a trouvé, encore attachées aux axes latéraux qui viennent d’être mentionnés, des inflorescences femelles se présentant sous la forme de masses ovoïdes compactes, complètement enveloppées par les bractées lancéolées, à section biconvexe, qui garnissent la partie supérieure de l'axe florifère. Ces inflorescences sont presque entièrement noyées entre les bases per- sistantes des feuilles de la tige, qui les ont protégées; autour et au-des- sous de quelques-unes d'entre elles on en observe d'autres, plus petites, qui semblent, sans qu'on puisse toutefois s'en assurer positivement, portées sur des branches secondaires détachées de l'axe principal. Des sections de ces inflorescences font voir, à la périphérie, de petites graines ovales, de 3 millimètres de longueur sur 2 millimètres de lar- geur, orientées à peu près normalement à la surface externe, mals plongées dans l'épaisseur du tissu et n'affleurant à la surface que par un étroit prolongement en forme de bec. Les recherches de M, Carruthers ayant laissé plusieurs points encore, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 71 obscurs, M. de Solms a repris l'étude de la constitution de ces inflo- rescences et des graines qu’elles renferment, en mettant à profit les préparations existant en Angleterre, ainsi que de nouvelles coupes faites par lui-même; il est arrivé ainsi à des résultats très complets et très intéressants, bien que quelques détails secondaires n'aient pu être définitivement tirés au clair, en raison tant de la conservation impar- faite de certaines parties que de l'impossibilité de faire, sans détruire complètement l’échantillon, autant de sections qu'il eût été désirable. L'axe florifère se termine à la base de l’inflorescence par un élargis- sement en forme de champignon, un réceptacle bombé, de la surface duquel partent de nombreux pédicelles portant chacun une graine à leur sommet, ceux de la région centrale plus longs naturellement que ceux qui sont plus voisins de la périphérie. Ces pédicelles sont formés d'un axe libéroligneux, entouré d’une zone corticale constituée par des cellules prosenchymateuses à parois épaisses, et limités en dehors par un épiderme nu. Les intervalles compris entre eux sont entièrement remplis par des organes interstitiels, analogues aux pédicelles, du moins par la constitution de leur faisceau central, mais de diamètre beaucoup moindre, formés d’un tissu parenchymateux à minces parois, pourvus d'un épiderme relativement épais, étroitement pressés les uns contre les autres et contre les pédicelles qu'ils avoisinent, et à contour variable suivant les déformations dues à ces pressions mutuelles. Ces organes interstitiels, très nombreux surtout à la périphérie, dépassent en lon- gueur les pédicelles, et se soudent les uns aux autres à leur extrémité, constituant ainsi une zone externe de tissu continu, limitée en dehors Par un épiderme, et traversée seulement par les becs apicaux des graines. La surface extérieure se montre divisée en petites aréoles Polygonales, qui semblent représenter les sommets des organes inter- stitiels ; elle offre, en outre, des dépressions au fond de chacune desquelles aboutit le bec d’une des graines. Ges dispositions se voient nettement Sur le Williamsonia Morierei Sap., que M. de Solms n'hésite pas à rap- Porter au genre Bennetlites. Les graines du Ben. Gibsonianus sont, pour la plupart, remarqua- blement bien conservées; l’intérieur en est rempli par lembryon, normalement orienté : on y distingue nettement la radicule et deux Cotylédons épais, dont chacun reçoit une branche du faisceau cen- tral de la région hypocotylée ; mais on ne voit aucun vestige d’endo- Sperme. Quant au testa, il présente, dans presque toute l'étendue de la graine, trois zones distinctes : la zone moyenne formée de cellules en palissade à parois épaisses, et les deux autres de petites cellules à minces parois. A la base, on voit le faisceau central du pédicelle s épa- Nouir en éléments rayonnants, comme on l'observe si fréquemment à 72 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. la chalaze des ovules de Gymnospermes. Au sommet, la zone moyenne du testa semble disparaitre au point oü le bec s'étrangle pour devenir cylindrique; du moins, à partir de ce point, ne distingue-t-on plus qu'un tissu homogène à éléments délicats qui ne parait même pas inter- rompu au centre, le micropyle s'étant sans doute oblitéré. M. de Solms n'a pu s'assurer si les organes interstitiels compris entre les pédicelles des graines étaient, en tout ou en partie, dérivés de ceux-ci ou bien s'ils naissaient exclusivement du réceptacle, ni arriver, sur la nature morphologique tant de ces organes que des pédicelles eux-mêmes, à une interprétation définitive. Les uns comme les autres peuvent être, soit des carpelles, les uns stériles, les autres portant un ovule apical, soit des axes, les uns stériles, les autres terminés par un ovule nu; ou bien les pédicelles seraient seuls de nature axile, et les organes inter- stitiels représenteraient des feuilles ou plutôt des bractées : l'appareil de protection qu'ils constituent autour de l'ovule par leur soudure mutuelle serait alors un véritable ovaire rudimentaire. Malgré les différences profondes qui séparent ces inflorescences de celles des Cycadées, c'est néanmoins avec ces dernières que les Ben- nettitées paraissent à M. de Solms avoir le plus d'affinités; il les re- garde comme constituant un groupe non pas subordonné, mais parallèle aux Cycadées. Les Bennettitées et les Cycadées seraient deux rameaux dérivés d'une souche ancestrale commune, à coup sür fort ancienne, puisque, dès le début de l'époque secondaire, à laquelle appartiennent les troncs de Bennettitées, ou du moins dès le commencement de la période liasique, la présence des Cycadées véritables nous est attestée déjà par des carpophylles du type de ceux des Cycas actuels. Si les observations paléophytologiques sont encore trop incomplètes pour permettre de se rendre un compte exact des rapports mutuels des diverses classes du règne végétal, elles montrent du moins que la ques- tion est infiniment plus complexe qu’on ne pourrait se le figurer d'après l'étude des seules plantes vivantes, et qu'il convient de se tenir en garde contre les systèmes phylogénétiques prématurément établis sur des données insuffisantes. R. ZEILLER. Notes on the leaves of Liriodendron (Notes sur les feuilles de Liriodendron); par M. Th. Holm (Extrait des Proceedings of the United States National Museum, vol. x111. Washington, in-8°, 21 pages, 6 pl.). L'auteur étudie, dans ce travail, les variations de forme que peuvent présenter les feuilles du Tulipier actuel et qui portent presque exclu- sivement sur le développement plus ou moins considérable des deux lobes latéraux inférieurs; ceux-ci ont en général le bord entier, mais REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 73 d'autres fois ils sont bi- ou tridentés; les sinus qui les séparent de la partie supérieure du limbe peuvent être plus ou moins profonds, la por- tion terminale de la feuille s'étranglant vers le bas au fur et à mesure de leur accentuation; enfin ces lobes iatéraux sont quelquefois à peine accusés ou même s'effacent complètement; mais la feuille reste toujours tronquée et échancrée au sommet, et très souvent la nervure médiane se prolonge dans cette échancrure en une fine pointe dépassant le limbe. Ce n’est que sur les premières feuilles des plantes très jeunes, celles qui succèdent aux feuilles cotylédonaires, qu’on observe la forme tout à fait ovale. On rencontre, parmi les empreintes de Liriodendron du Crétacé et du Tertiaire, des formes qui correspondent à ces diverses variations et auxquelles on a parfois attribué à tort une valeur spécifique. Passant en revue les espèces fossiles établies par les différents auteurs, M. Holm exclut le Lir. Celakowskii Velen. de la craie de Bohême, dont la nerva- tion palmée diffère absolument de ce qu’on observe sur les feuilles tou- jours penninerves de l'espèce vivante. Il est amené ensuite à réunir plusieurs formes qui ne lui paraissent pas spécifiquement distinctes : Cest ainsi que le Lir. primævum Newb. du Crétacé du Nebraska lui semble devoir être rattaché au Lir. Meekii, si répandu à l’époque cré- tacée, et dans lequel on avait déjà reconnu de nombreuses variétés ; de même les Lir. oblongifolium, Lir. quercifolium et Lir. simplex Newb. du Crétacé moyen de New-Jersey et de Long-Island ne sont sans doute que des formes diverses d’une espèce unique. Il est difficile d'apprécier exactement les six espèces créées par Lesquereux, deux d'entre elles seulement ayant été figurées par leur auteur; mais il semble probable qu’elles devraient être réduites, sinon à une seule, du moins à un nombre moindre. En tout cas, les Tulipiers de l’époque crétacée parais- sent s'être distingués par la longueur de. leurs feuilles, plus grande Proportionnellement à la largeur que chez l'espèce actuelle. Le Lir. Gardneri Sap., de l'Eocène, ressemble de tout point à certaines formes vivantes à lobes inférieurs très allongés et à sinus profonds; quant au Lir. Procaccinii du Miocène et du Pliocène, il ne se distingue du Lir. tulipifera que parce qu’il a souvent le limbe légèrement décurrent sur le pétiole, ce qui est exceptionnel chez ce dernier. Celui-ci a, d ailleurs, été reconnu à l’état fossile par M. Schmalhausen dans le Pliocène de l’Altaï. j Au point de vue de l'origine du genre, les plus intéressantes parmi ces feuilles fossiles sont celles qui sont seulement obcordées, ou peut- être tout à fait entières comme le Lir. laramiense Ward, dont on n'a malheureusement pas le bord supérieur. La prolongation, chez beaucoup d'entre elles, de même que chez l'espèce vivante, de la nervure médiane 74 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. au delà du limbe donne à penser que primitivement la feuille a peut-être été plus longue, obtuse ou acuminée au sommet, comme chez les Magnolia, et dans ce cas il serait impossible de distinguer les feuilles de ces premiers Liriodendron de celles de ce dernier genre. R. ZBILLER. The Potomac or younger mesozoic Flora (Flore du Potomac ou du mésozoïque récent); par M. W.-M. Fontaine (Monographs of the United Slates Geological Survey, vol. xv, in-4°, x1v-377 pages; atlas de 180 planches). La question de la date d'apparition des premières plantes dicotylédones est sans contredit l’une des plus importantes qu'ait à traiter la paléon- tologie végétale : hier encore on ne connaissait pour ainsi dire aucun vestige de ces plantes antérieur à l'époque cénomanienne, si l'on excepte une seule et unique feuille de Peuplier signalée par O. Heer dans l'Ur- gonien du Groënland et dont la provenance avait même été révoquée en doute. Aussi la découverte, par M. Fontaine, en 1888, de nombreuses empreintes de Dicotylédones dans la Potomac Formation de Virginie, classée dans le Jurassique par plusieurs géologues, mais reconnue par lui comme appartenant au Crétacé inférieur, a-t-elle excité le plus vif intérêt parmi les paléobotanistes. Presque simultanément, du reste, M. le marquis de Saporta trouvait également, dans les dépôts urgoniens du Portugal, d'abondants débris de Dicotylédones, dont il prépare en ce moment la description. Le travail précité de M. Fontaine est consacré à l'étude détaillée de tous les éléments, même les plus fragmentaires, de cette flore du Potomac, dans laquelle il a distingué 365 formes différentes, dont 315 espèces nettement caractérisées, et 50 autres moins importantes, soit simples variétés, soit inflorescences ou graines d'attribution dou- teuse, soit encore débris trop mal définis pour être susceptibles d'une détermination. La plupart de ces formes sont représentées chacune par de nombreuses figures, peut-être même trop nombreuses, car l'ouvrage eüt certainement gagné à ce que les planches fussent moins multipliées, et exécutées avec plus de soin. Sur ces 315 espèces, on compte 3 Équisétacées, du genre Equisetum, 128 Fougères, 20 Cycadinées, 72 Conifères, 18 graines ou inflorescences de Gymnospermes, et 74 Dicotylédones; c'est donc une flore roman quablement riche, et pourtant elle ne renferme que 15 espèces déjä observées ailleurs, savoir: Equisetum Lyelli, Pecopteris Browmant, Sphenopteris Mantelli, Aspidium Dunkeri, Sphenolepidium Kurra- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 15 num et Sph. Sternbergianum du Wealdien d'Europe, Dioonites Buchianus de lUrgonien, Pecopteris socialis, Aspidium Œrstedi, Gleichenia Nordenskiöldi du Cénomanien du Groënland, et cinq Sequoia de divers niveaux du Crétacé. Tout le reste est nouveau, et appartient même en partie, aussi bien en ce qui regarde les Fougères, les Cycadées ou les Conifères, que les Dicotylédones, à des types géné- riques jusqu'alors inédits, ce qui s'explique par l'extrême rareté des documents qu’on possédait sur la flore du Crétacé inférieur. Parmi les Fougères, le genre le plus richement représenté est le genre Thyrsopteris, auquel l’auteur rapporte 37 espèces, toutes exclusivement observées à l’état stérile, mais rappelant par leur mode de découpure les diverses espèces du Jurassique ou du Crétacé que Heer a, peut-être aussi un peu hâtivement, classées sous ce même nom générique ; ensuite viennent les Cladophlebis, avec 18 espèces, et les Aspidium, qui en comptent 14, offrant presque toutes des fructifications bien conservées, dont la plupart présentent, en effet, des sores indusiés, du type de ceux qui caractérisent ce genre vivant, entendu dans son sens le plus large; on regrette seulement de ne pouvoir, sur aucune des figures grossies, S'assurer qu’on a réellement affaire à des sporanges de Polypodiacées. Sous le nom nouveau d’Acrostichopteris, M. Fontaine groupe des Fougères à fronde finement découpée, à pennes garnies de pinnules presque flabelliformes rappelant celles de certains Asplenium, mais dont la plus basse, à contour ovale ou orbiculaire, est entièrement chargée de fructifications. Il crée également un genre, sous le nom d'Aspleniopteris, pour des Fougères à sores marginaux rappelant un peu ceux des Darea, mais dont les affinités réelles sont difficiles à définir. Parmi les Fougères observées à l’état fertile, il convient de mentionner également deux espèces à pinnules soriféres fortement Contractées, qui sont classées comme Osmunda, mais dont l'attribution demeure fort douteuse en l'absence d'aucun renseignement sur la struc- ture de leurs sporanges. Citons encore les genres Angiopteridium, représenté par 8 espèces, toutes stériles, et Ctenopteris, avec 6 espèces différant singulièrement des formes typiques du genre tant par les dentelures de leurs pinnules que par l'absence de décurrence des pennes le long du rachis principal, et enfin le genre nouveau Zamiopsis avec 5 espèces, à limbe coriace, à pinnules munies de dents presque épineuses, parcourues par une nervure médiane nette émettant des nervules très obliques, une ou deux fois bifurquées. Parmi les Cycadées, l'espèce de beaucoup la plus répandue est le Dioonites Buchianus de l'Urgonien, dont l'abondance dans les couches du Potomac n'est pas sans intérêt au point de vue de la détermination 76 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de leur niveau. Une forme générique nouvelle a aussi été rencontrée avec des folioles dentées, fort analogues à celles de certains Encepha- lartos, mais à nervures fréquemment anastomosées; M. Fontaine lui donne le nom d'Encephalartopsis. Il fait connaitre, en outre, sous le nom générique de Tysonia, des troncs bulbiformes silicifiés, dont la structure anatomique n'a pas encore été étudiée, mais qui semblent bien voisins des Bennettites d'Europe. Sur 18 genres, les Conifères en comptent 7 nouveaux, dont le plus remarquable et le plus riche en même temps est le genre Nageiopsis, représenté par 14 espèces, et constitué par des rameaux à division pinnée plus ou moins régulière, portant des feuilles distiques, lancéo- lées, plurinerviées, rappelant beaucoup les Podocarpus de la section Nageia. Un autre genre, Phyllocladopsis, est établi sur des empreintes analogues, mais à feuilles plus courtes et à nervures rayonnantes plus divisées. Une feuille isolée, à contour linéaire-oblong, plurinerviée, voisine des Feildenia du Miocène du Groënland, constitue le type du genre Feildeniopsis. Sous le nom de Baieropsis, M. Fontaine réunit, à côlé du genre Baiera, représenté par une seule espèce, une série d'empreintes con- slituées par des rameaux pinnés à feuilles laciniées, presque flabelli- formes, étalées daus un même plan, qui, par leur réduction graduelle vers les extrémités des derniers ramules, donnent bien plutôt l'impres- sion de frondes de Fougères que de branches feuillées de Conifères; l'une des 7 espèces de ce genre intéressant a été trouvée avec des fructifica- tions, qui se présentent comme de petits corps arrondis groupés sur les côtés d'axes non feuillés, et viennent encore fortifier cette impression. Le genre nouveau Cephalotaxopsis compte 4 espèces, à feuilles linéaires aiguës, uninerviées, rappelant à la fois les Torreya et les Cephalotaxus. Un autre genre, Arthrotaxopsis, comprenant 4 espèces également, est étahli pour des rameaux étalés dans un mème plan, munis de feuilles squamiformes, qui ressemblent en même temps aux Arthrotaxis actuels et aux Cyparissidium secondaires; l'une des espèces a été trouvée encore munie de ses petits cônes ovoïdes, à écailles monospermes, analogues d'aspect à ceux des Sequoia. Ce dernier genre est lui-même représenté, dans la flore du Potomac, avec 8 espèces, ainsi que les genres Sphenolepidium et Glyptostrobus, qui le suivent imme- diatement comme importance, le premier avec 7 espèces, et le second avec 6. : „` : - 5 par Citons enfin, pour mémoire, le genre nouveau Laricopsis, créé F , ` è e l'auteur pour quelques empreintes dont l'aspect est moins celui s ines ë branches à feuilles aciculaires réunies en bouquets que de raci radicelles en pinceau. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. HA Parmi les cônes, graines ou inflorescences détachés qui viennent dans le travail de M. Fontaine à la suite des Gymnospermes, il n’y a lieu de signaler que la présence d'un Williamsonia bien caractérisé, à bractées hérissées de longs poils. Quant aux Dicotylédones, la plupart d'entre elles ont servi de types à l'établissement de genres nouveaux, dont les noms indiquent leurs analogies avec les types vivants : Acaciœphyllum, Proteœphyllum, Ficophyllum, Sapindopsis, Saliciphyllum, Quercophyllum, Vitiphyl- lum (Cissites), Populophyllum, Ulmiphyllum, Juglandiphyllum, Myricæphyllum, Platanophyllum, Araliæphyllum, Aceriphyllum, Aristolochiephyllum , Hederœphyllum et Eucalyptophyllum. Les genres Acaciæphyllum et Proteæphyllum, qui renferment respective- ment 4 et 7 espèces, sont signalés par l’auteur comme présentant un faciès particulièrement archaïque; il en est de mème du genre Rogersia, dont les feuilles lancéolées, aiguës au sommet, atténuées à la base, rap- pellent par leur forme et leur nervation le genre vivant Persoonia. Ces types d'aspect archaïque se montrent surtout dans les couches inférieures et moyennes de la formation, dans lesquelles les Fougères et les Gym- nospermes demeurent l'élément prédominant; les formes les plus récentes, celles qui se rattachent à des genres vivants, tels que Sassa- fras, Ficus, Myrica, Bombax, Sterculia, Aralia, Hymenæa, sont d'ailleurs, pour la plupart, d'une extrême rareté et ne se rencontrent guère que dans les couches supérieures, où les Angiospermes occupent le premier rang. D'une façon générale, c'est à des types éteints qu'ap- parliennent les espèces les plus communes, particulièrement aux genres Ficophyllum et Sapindopsis. L'àge de ces dépôts est difficile à déterminer avec précision, faute de point de repère antérieur : ils reposent en effet, soit sur des roches cristallines, soit sur des couches mésozoïques anciennes, qui appar- tiennent au Rhétien ou plutôt au Trias supérieur, et dont les érosions évidentes attestent l'existence, entre elles et l'étage inférieur du Poto- mac, d'une importante lacune. Mais sur quelques points, aux couches à plantes, recouvertes ailleurs par l'Éocène, font suite des argiles bariolées, qui constituent la portion supérieure de cette même formation du Poto- mac, et qui paraissent contemporaines des couches crétacées du New- Jersey, généralement assimilées au Cénomanien d'Europe. M. Fontaine conclut à la fois de ces relations de position et de la constitution de la flore que ces couches du Potomac à empreintes végé- tales doivent être rapportées au Néocomien, en prenant d'ailleurs ce lerme dans son sens le plus large, c'est-à-dire pouvant comprendre aussi bien l'Urgonien d'un còté que le Wealdien de l'autre. On a affaire là à une époque de transition, dans laquelle il n'est pas surprenant de 78 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rencontrer un mélange inaccoutumé de types, les derniers survivants de la flore secondaire s'y trouvant associés aux précurseurs de la flore tertiaire. R. ZEILLER. Ueber die Osmundaceen und Schizæaceen der Jurafor- mation (Sur les Osmondées et les Schizéacées de la formation jurassique); par M. M. Raciborski (Extrait des Engler's Botanische Jahrbücher, t. x111; in-8°, 9 pages, une planche). Florc fossile des argiles plastiques dans les environs de Cracovie. I. Filicinées, Équisétacées; par M. M. Raci- borski (Extrait du Bulletin de l'Académie des sciences de Cracovie, 1890, in-8°, 4 pages). M. Raciborski a recueilli de nombreuses empreintes végétales, remar- quablement bien conservées, dans les argiles réfractaires des environs de Cracovie, qui paraissent appartenir à un niveau un peu plus ancien que l’oolithe inférieure de Scarborough, mais plus récent que les dépôts de charbon du lias inférieur de Steyerdorf dans le Banat. Il a pu, grâce à la finesse de l'argile qui a moulé les échantillons fertiles de Fougères, étudier, dans beaucoup de cas, la constitution des sporanges de ces plantes, et reconnaitre notamment la présence, parmi elles, d’un certain nombre d’Osmondées et de Schizéacées. Il fait connaître, avec figures à l'appui, des pennes fertiles du genre Osmunda, Osm. Sturii et Osm. microcarpa, dont les sporanges, par leur forme, leur mode de déhiscence et leur plaquette latérale, ressem- blent de tout point à ceux des espèces actuellement vivantes; il parait probable que l'Osm. Sturii représente les frondes fertiles de quelqu'un des nombreux Cladophlebis aux débris desquels on le trouve constam- ment associé. Le genre Todea est également représenté par deux espèces, connues depuis longtemps à l’état stérile sous les noms d’Acrostichites princeps et Acr. Williamsonis; cette dernière avait d’ailleurs été déjà signalée par M. Schenk comme étant un Todea ; les sporanges y couvrent entière- ment la face inférieure des pinnules, tandis que chez le T. princeps On peut constater qu'ils sont attachés le long des nervures ; ils sont d'ail- leurs près de moitié moins gros chez ce dernier que chez le T. William- sonis. : Le Pecopteris exilis, dont Bunbury avait indiqué les fructifications comme voisines de celles des Aneimia et des Mohria, a offert en effet à M. Raciborski des sporanges de Schizéacée parfaitement caractérisés : ces Sporanges sont rangés en deux séries parallèles sous chaque pinnule, de part et d’autre de la nervure médiane, chacun d’entre eux étant fixé au point de bifurcation d’une nervure secondaire, couché sur le limbe, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 79 et tournant sa calotte apicale vers la base de la pinnule; les pinnules fertiles sont du reste absolument semblables aux pinnules stériles. Le genre Klukia, fondé sur ces caractères, est représenté dans la flore des argiles de Grojec par trois espèces, Pecopteris exilis Phill., Pec. Phil- lipsii Brongt, et Pec. acutifolia Lindl. et Hutt. Cette même flore comprend une Marattiacée, du genre Danœa, et Sept espèces de Cyathéacées, savoir un Alsophila, quatre Dicksonia, dont le Pec. lobifolia Phill., un Thyrsopteris, Th. Murrayana, qui n'est peut-être qu'un Dicksonia, et un type nouveau, Gonatosorus, à Sores marginaux protégés par une indusie bivalve. Il y a en outre trois Matoniées (deux Laccopteris et un Microdictyon), une Gleichéniée du genre Gleichenia, deux Hyménophyllées douteuses, une Polypodiacée du genre Davallia, et deux « Protopolypodiacées » du genre Dictyo- Phyllum, à sores nus, sans réceptacle, formés d'un petit nombre de Sporanges à anneau oblique. Enfin l'auteur a observé des échantillons fertiles du genre Ctenis, ainsi que d'un genre voisin, Ctenidiopsis, qui, sans être assez bien con- Servés pour permettre de juger de leurs affinités, sont peut-être voisins des Diacalpe. Il a pu recueillir également des pennes fructifiées du senre Thinnfeldia, dont l'attribution aux Fougères avait soulevé quel- ques doutes, et il y a reconnu de larges sores, rangés de chaque côté de la nervure médiane. Quant aux Équisétacées, elles sont représentées par trois espèces Equisetum, dont l’une à épis sporangifères bien conservés, par un Phyllotheca et un Schizoneura. R. Z. Botany of Socotra (La Botanique de Socotra); par M. Isaac Bayley Balfour (Transactions of the royal Society of Edinburgh, vol. xxxi). Edinburgh, 1888. In-4* de 446 pages, 100 pl., 1 carte. L'exploration scientifique de l'ile de Socotra a été faite sous la direc- tion et aux frais des membres de la Société royale d'Édimbourg. M. Bal- four en résume les résultats, aussi zoologiques que botaniques, dans une préface où toute l'histoire de l'expédition est exposée, en même lemps que le plan de publication. Dans un chapitre préliminaire l'au- teur donne l’histoire de l'ile, de son gouvernement el de la population qui l’habite, population très misérable qu’il est impossible d'évaluer numériquement d’une façon certaine, mais dont le chiffre ne parait pas devoir être inférieur à 4000 ni supérieur à 10 000 habitants. ` Parmi les plantes qu'on y cultive, le Palmier-Datlier (Phœnix dacty- lifera) tient la première place ; on en lrouve des bosquets le long de tous les cours d'eau de l'ile. Le fruit est utilisé indistinctement lorsqu'il est mür et lorsqu'il ne l'est pas. Çà et là sur les montagnes, au voisi- 80 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nage des rivières, quelques champs enclos pourraient être cultivés en céréales, mais les habitants sont trop paresseux pour en tirer parti, l'arrosage exigeant trop de travail; ce n'est que dans les oasis que l'on rencontre quelques essais d'irrigalion. La végétation spontanée de l'ile de Socotra, qui fait plus particulière- ment le sujet du travail de M. Balfour, varie beaucoup d'aspect selon le caractère du terrain. Sur le littoral il n'y a pas de végétation représen- tative dela flore phanérogamique maritime, et la côte n'est pas favorable à la production des Algues parce qu'il y a trop de galets et trop de sables. Les plaines sablonneuses de l'intérieur présentent tout à fait la végétation des grandes régions désertiques continentales, caractérisée par l'abondance d'arbrisseaux nains, très rameux, fréquemment épineux, tels que : Breweria fastigiata, Indigofera intricata, Neuracanthus aculeatus, Ochradenus baccatus, Pulicaria stephanocarpa, etc., ou bien par la présence d'herbes charnues, à feuillage peu développé ou à feuilles épaisses, telles que : Capparis aphylla, Vitis subaphylla, Statice axillaris et S. cylindrica, Socotera aphylla, etc.; soit encore des herbes grèles, annuelles, comme Cleome tenella, Silene apetala, Linum gallicum, Linaria hastata, Polycarpæa sp., etc. Si l’on passe de la plaine aux pentes des montagnes et aux vallées, on se trouve en face d’une végétation beaucoup plus vigoureuse, mais que l'on ne peut encore désigner sous le nom de forêts; c’est là surtout que se montrent, plus ou moins riches en espèces, les genres Elwocarpus;, Grewia, Boswellia, Mussænda, Sideroxylon, Euclea, Clerodendron, et divers genres d'Acanthacées. Dès qu'on se trouve en dehors des vallées et sur les plateaux, la scène change complètement. Des étendues stériles immenses de calcaire gri- såtre ne sont interrompues que par la présence d'un Dracena isolé „a d'Euphorbes arborescentes donnant l'impression d'un reste de la végé- tation d'un autre âge. Si l'on atteint une plus grande altitude, on $ê trouve en face d'une zone subtempérée. Les types arborescents ont com- plètement disparu et sont remplacés par des buissons de Composées appartenant à diverses espèces de Psiadia, de Pluchea, d'Euryops et â une forme succulente de Senecio; c'est là que végètent également cer” tains types particuliers : Thamnosma, Nirarathamnos, Graderia, Ce- phalocroton et le curieux Cocculus Balfourt. A En résumé la flore de Socotra, telle qu’on la connait aujourd'hui, est formée de 828 espèces, dont 575 Phanérogames et 253 Cryptogames: Parmi ces 575 Phanérogames, une dizaine sont évidemment intro- duites et parmi elles on peut citer : Gossypium barbadense, Ruta gra- veolens, Indigofera tinctoria, Tamarindus indica, Fœniculum vul- gare, Ricinus communis, Phœnix dactylifera, Borassus flabelliformis; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 81 il reste donc 565 espèces, constituant réellement la flore spontanée de Pile. Dans une série de tableaux, l'auteur expose les caractères généraux de la flore de Socotra. Ce qui frappe tout d'abord, c'est le chiffre élevé des espèces et des genres endémiques. Ainsi, parmi les Phanérogames seu- lement, on ne compte pas moins de 206 espèces et de 20 genres qui n'ont pas été rencontrés ailleurs. Quelques-unes de ces espèces méritent une mention particulière ; l'Adenium multiflorum et le Dorstenia gigas sont deux compagnons d'étrangeté; le Cocculus Balfourii, avec ses rameaux aplatis en forme de poignard, peut. lutter avantageusement avec les deux précédents pour la singularité. Mais le Punica protopunica l'emporte sur toutes les autres espèces de la flore parce qu'il peut être considéré comme le prototype de la plante actuellement cultivée; citons encore le Dendro- sicyos socotrana, curieuse Cucurbitacée constituant un petit arbre dont le tronc épais et mou a souvent plus d'un mètre de diamètre et dont les feuilles sont épineuses sur les bords; le Dracæna Cinnabari qui pro- duit une gomme-résine déjà mentionnée par Dioscoride sous le nom de Cinnabari. C’est un grand arbre qui s'élève à 25 pieds et dont le tronc droit atteint une épaisseur de 3 pieds ; ses feuilles, longues de 1 à 2 pieds, sont disposées au sommet de l'arbre en large parasol. Parmi les famillesles plus riches en types endémiques, les Composées tiennent le premier rang avec 22 espèces; les Acanthacées viennent ensuite avec 21 espèces, puis les Euphorbiacées et les Légumineuses, chacune avec 16 espèces ; les Rubiacées avec 11 espèces. Les Acantha- cées ont 3 genres endémiques, les Asclépiadées et les Illécébracées en ont 2 chacune ; les 13 autres sont répartis dans 13 familles. La famille la plus favorisée en espèces est celle des Légumineuses qui possède à Socotra 53 représentants; les Graminées suivent avec 91 espèces et les Composées avec 39; les Acanthacées et les Euphor- biacées ont 27 représentants, les Cypéracées en ont 23; toutes les autres familles en possèdent moins de 20, et parmi elles 25, sur un total de 81, sont monotypes. Après avoir exposé dans une suite de tableaux, tous les éléments con- Slitutifs de la flore de Socotra et montré, genre par genre, espèce par espèce, toutes ses relations, fort complexes du reste, avec les autres régions tropicales du globe, l’auteur conclut ainsi : 1° La flore a tous les caractères d’une flore insulaire ayant relative- ment une large proportion de familles pour les ee de genres pour les espèces et relativement aussi une large proportion d'espèces, de senres et de variations endémiques ; les endémiques annuelles sont peu nombreuses. T. XXXVIII. (REVUE) © 82 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 2 La végétation a une physionomie très ancienne, comme le mon- trent avec évidence certains types étranges, tels que : Cocculus Balfourü, Dracœna Cinnabari, Dorstenia gigas, dont il a élé parlé plus haut, Dendrosicyos socotrona, Cucurbitacée arborescente, Nirarathamnos asarifolius, Ombellifère frutescente ayant les feuilles de l'Adianthum reniforme. 3° Cette flore présente trois types de végétations; l’une est caracté- ristique de la région désertique sèche, tropicale ou subtropicale, avec un mélange de quelques formes subtempérées. L'autre a un facies général tropical ; le troisième a plutôt l'aspect de celle des climats plus tem- pérés. 4 Les affinités sont surtout avec l'Asie et l'Afrique tropicales. 9° La flore de Socotra offre aussi quelques curieuses relations avec celle des Mascareignes; c'est ainsi qu'on y trouve un Elœocarpus et le Calysta scariosa. 6° Enfin la présence des genres Thamnosma, Dirachma, Cœlocarpus sont l'indice de quelque affinité avec la végétation américaine. M. Balfour se pose une dernière question : quelle est l'origine de la flore de Socotra? En s'appuyant sur des considérations tirées d'une part de la position géographique de l'ile, d'autre part de sa constitution géologique, il arrive aux conclusions suivantes, qu'il formule sous toutes réserves : On peut supposer que Socotra n'est qu'une dépendance du grand con- tinent africain, et le caractère général de sa flore autorise à admettre que cette séparation s'est effectuée en des temps éloignés de nous. On Y rencontre, en effet, des types anciens de la végétation africaine, types dont la dispersion dans diverses parties de ce continent n’a dù se faire qu'à une époque très reculée. La même observation doit s'appliquer % certaines espèces asiatiques, d'un facies également archaïque et qU appartiennent aussi à la flore de Socotra, où leur présence implique des relations continentales ayant existé à une époque géologique ancien L'ile datant certainement de la période tertiaire, il est probable qu elle doit le caractère original que nous lui voyons maintenant aux transports opérés par les différents agents de dénudation qui, à cette époque, jai ont donné son relief. De sorte que les espèces qui aujourd’hui peuplent Sa surface, montrent des particularités qui portent une double em- preinte : celle d’une origine très ancienne et celle de l'isolement auque l'ile a été soumise depuis sa séparation du continent. A. FRANCHET:. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 83 Beitræge zur Systematik und Morphologie der Campa- nulaceen (Observations systématiques et morphologiques sur les Campanulacées) ; par M. H. Feer (Engler’s Botanische Jahrbücher, vol. xu, fasc. v, pp. 608-621, 2 pl.). Dans cette Note qui précède un travail d'ensemble que M. Feer pré- pare sur la famille des Campanulacées, l’auteur établit cinq genres pour des plantes admises jusqu'ici comme espèces du genre Campanula. Ce sont : Favratia, créé pour Campanula Zoysii Wulf. et caractérisé sur- tout par la forme de sa corolle conique-cslindrique, resserrée au sommet; Azorina, gen. nov., formé d’une seule espèce, Campanula Vidaliana H. C. Watson, des Açores, nom que M. Feer modifie en celui de A. Vidalii; Sicyocodon gen. nov., établi pour le Campanula ma- crostyla Boiss. et Held., belle espèce découverte dans la Pisidie par Heldreich, et retrouvée dans la Cilicie, par Péronin ; Muehlbergella nov. gen., fait pour Hedræanthus (Edraianthus) Owerinianus Rupr., du Caucase, remarquable par le mode de déhiscence de la capsule dont les cloisons s’écartent de l'axe sous le sommet, se recourbent en dehors et ne demeurent fixées que par la base; Perocarpa Hook. et Thomp., qui comprend, au sens de M. Feer, deux espèces asiatiques, P. carnosa Hook. et Thomps. et P. circæoides (Campanula circæoïdes F. Schmidt), de la Chine et du Japon. L'auteur signale aussi, à cette occasion, trois Adenophora nouveaux : À. Khasiana (Campanula Khasiana Hook. et Thomps.); A. himalaya et A. Turczaninowii, mélangé dans l'herbier de M. Alph. de Candolle avec À. tricuspidata Fisch. A. Fr. Some genera of Rafinesque (Quelques genres de Rafinesque); par M. Edw. L. Greene (Pittonia, vol. 11 [décembre 1890], part. 9, pp. 120-133). Durant ces dernières années les zoologistes américains ont retrouvé beaucoup de matériaux originaux concernant la zoclogie systématique dans les différents Mémoires laissés par Rafinesque. Les botanistes du même pays, plus en retard en matière de bibliographie et de nomencla- ture, reconnaissent aujourd’hui la nécessité de remonter aux mêmes Sources en ce qui les concerne; aussi se sont-ils mis à rechercher acti- vement et avec le plus grand soin toutes les productions botaniques de Rafinesque dans les nombreuses publications où elles sont disséminées. Dans les anciennes éditions du Manuel d'Asa Gray, on ne trouve que douze genres de Phanérogames ayant Rafinesque pour auteur. À ce nombre, il faut en ajouter deux autres : Sfeironema et Hexalectris, qui ne sont cités que dans la dernière édition, M. Greene pense que ce chiffre 84 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de quatorze pourrait être presque doublé dans quelque future Flore des États de l'Est; il énumère les noms de genres suivants de Rafinesque comme devant avoir la priorité sur ceux qui sont généralement adoptés : Lepargyræa Raf., Am. Monthly Mag. 11, 176 (janv. 1818); Shepher- dia Nutt. Gen. 11, 240 (late in 1818). Species 3 : L. canadensis, L. argentea, L. rotundifolia. loxylon Raf., Am. Monthly Mag. 11, 118 (décembre 1817), FI. Lud. 170 (1817). Maclura Nutt. Gen. 11, 233 (décembre 1818); Toxylon Raf., Journ. de Phys. 260 (1819). Species 4 : Toxylon pomiferum Raf. (Maclura aurantiaca Nutt.). Bolelia (1) Raf., Atl, Journ. 120 (1832); Clintonia Dougl. in Lindl. Bot. Regist. xv, t. 1241 (1829), non Rafin. (1817). Species 9 : B. pu- silla, B. elegans, B. insignis, B. pulchella, B. montana, B. bicornuta, B. ornatissima, B. tricolor, B. concolor. Micrampelis Rafin., Med. Repos. N.Y. v, 352 et Journ. de Phys. 11, 167 (1818); Hexameria Torr. et Gray, Rep. Pl. N. Y., 137 (1840). Spe- cies 8: M. lobata, M. Gilensis, M. guadelupensis, M. macrocarpa’ M. fabacea, M. Marah, M. Oregana, M. Watsoni. Ptiloria Rafin., Atl. Journ. 145 (1832) ; Stephanomeria Nutt., Trans. Am. Soc. vii, 427 (1841). Species 16 : P. pauciflora Raf., P. te- nuifolia Raf., P. myrioclada, P. Wrigtii, P. virgata, P. canescens, P. tomentosa, P. pleurocarpa, P. paniculata, P. coronaria, P. exigut, P. pentachæta, P. Schottii, P. Thurberii, P.lactucina, P. cichorvaceu: A. FRANCHET. Enumeration of the North American Loti (Énumératio " des Lotus de l'Amérique du Nord); par M. Edw. L. Greene (Pittomt, vol. 11 [déc. 1890], pp. 133-150). Le genre Lotus a été jusqu'ici exclu de la flore de l'Amérique par tous les botanistes américains, parce qu'ils ont admis les espèces dont 1 se compose comme appartenant au genre Hosackia Bentham ; M. Greene pense qu'un petit nombre d’entre elles seulement peuvent être considé- rées comme étant réellement des Hosackia et croit d'autre part, avec beaucoup d'auteurs, que ce genre n'est qu'une section des Lotus. Il partage donc les 56 espèces de Lotus connues dans l'Amérique en quatre groupes, constituant autant de genres pour certains auteurs. 1. Acmispon Raf., qui renferme deux espèces, L. americanus Pursh. (1) Anagramme de Lobelia. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 85 et L. Helleri Britt. ined., à feuille formées de 3-5 folioles et à stipules très petites, glanduliformes. 2. Anisolotus Bernh., qui comprend 23 espèces, annuelles ou vivaces, à feuilles formées de 4-10 folioles irrégulièrement distribuées sur le rachis ; stipules glanduliformes. 3. Hosackia Benth., formé de 9 espèces vivaces, pourvues de stipules vraies, foliacées, et dont les feuilles ont deux ou plusieurs folioles ré- gulièrement disposées par paires opposées. 4. Syrmatium Vogel, comprenant 20 espèces presque toutes vivaces ou Sous-frutescentes, à stipules punctiformes et dont les feuilles ne sont formées que d’un petit nombre de folioles irrégulièrement distribuées sur le rachis. A. FR. Revision of the genus Diplacus (Revision du genre Diplacus), par M. Edw. L. Greene (Pittonia, loc. cit., p. 151). Ce beau genre, dont l'espèce type, D. glutinosus Nutt., est cultivée partout en Europe, comprend aujourd’hui 6 espèces qui peuvent être partagées en deux groupes, l’un formé des espèces à corolle de couleur chamois ou saumon pâle ; ce sont : D. glutinosus et ses deux variétés stellatus et latifolius; D. longiflorus Nutt.; D. linearis (Mimulus linearis Benth.) et D. glandiflorus Greene. L'autre à corolles couleur rouge-sang ou écarlate ne renferme que deux espèces : D. puniceus Nutt. et D. parviflorus Greene, Pitt. 1, 36 (1887), de l'ile de Santa Cruz. A. FR. Association française pour l'avancement des sciences, compte rendu de la dix-neuvième session, Limoges, 1890; 2 volumes i . 3 . . ~ G in-8°. Paris, 1891, au secrétariat de l'Association, rue Serpente, 28, et chez G. Masson. Nous remarquons dans la seconde partie, NOTES ET Mémoires, les travaux suivants : LE Cannae (Charles), p. 412 : Contributions à la Flore de la Haute- Vienne. - P. 424 : La Société botanique du Limousin; son origine et ses tra- ditions. Foix (de), p. 421 : Un lieu de provenance du Fucus natans. MALINVAUD (Ernest), p. 429 : Trois genres critiques de la flore du Li- mousin. : JARDIN (Ed.), p. 451 : Coup d'œil sur la végétation du Gabon (côte occi- dentale d'Afrique). 86 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. CLos (D.), p. 460 : De quelques particularités de l’inflorescence affé- rentes au Bupleurum fruticosum L., au Sagittaria lancifolia L. et aux Verbénacées. Bonnet (Edm.), p. 464 : Index plantarum augustissimi principis, regis patrui, Aurelianensium ducis, jussu et largitione in Gallia conquisitarum ab anno 1648 ad 1657. Bouper (G.), p. 478 : Un fait d’acclimatation du Nelumbo, à Limoges. ERN. MALINVAUD. Bulletin trimestriel de la Société botanique de Lyon, Comptes rendus des séances ; seconde série, t. vir, 1889. Lyon, au siège de la Société et chez Georg, libraire, 65, rue de la République, 1889-1891. Quatre fascicules, ensemble vi-112 pages grand in-8°. — Prix : 3 francs. Nous avons à signaler les articles descriptifs et de géographie bota- nique (plantes vasculaires). N° 1, janvier-mars, pp. 1-40 et une planche. BouLLu (abbé) : Trèfles virescents et Bidens hybrides. — Les Bidens hybrides sont le B. hirto-tripartitus Boullu, à feuilles larges I vent tripartites, et le B. tripartito-hirtus Boullu, à feuilles étroites souvent tripartites. MoreL (F.) : Le Senecio cordatus à la Dent d'Oche (Haute-Savoie). Roux (Nisius) : Herborisation au mont Seneppé (Isère). BEAUVISAGE : Une herborisation d'enseignement en hiver. Vivianp-MoreL : Les espèces affines. SAINT-LAGER : La variabilité de l’espèce. N° 2, avril-juin, pp. 41-64. Roux (N.) : Herborisation à la Salette. — Plantes d’Aix-les-Bains (Cypripedium Calceolus, etc.). N° 3, juillet-septembre, pp. 65-84. É à : ilat MaGnix (Ant.) : Quelques rectifications, confusion entre le mont 5 et le Pilate (Suisse), etc. Branc (Léon) : Herborisation au mont Salève. = 7 7 ina à VIv1AND-MOREL : Liparis Lœselii à Décines et Stellera Passern Villeurbanne. BEAUVISAGE : Herborisations à Perrache. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 87 N° 4, octobre-décembre, pp. 85-112. KIEFFER : Un mois dans la Haute-Savoie (Aiguille-des-Aravis, col de la Grande Forclaz, Rocher d’Étale, les Confins, Vaudessin, la Cluzaz). Meyran : Herborisation au Grand-Revard (1545 mètres), aux environs d’Aix-les-Bains. CHEVALIER : Herborisation au Lautaret. BouLLu (abbé) : Herborisation dans les marais de Janeyriat, de Char- vieux et de Tigneux. Eryn. M. Transactions and Proceedings of the botanical Society, Vol. xvir. Édimbourg, 1891. BENNETT (Arthur), p. 252 : L’Arenaria gothica dans la Grande-Bre- tagne. — L'A. gothica Fries a été trouvé dans le comté d'York. Cette plante, qui n’est peut-être qu’une variété de l'A. ciliata L., existe, en France, dans la région du Jura. - P. 254: Plantes écossaisses remarquables signalées en 1889. = Rumex propinquus Aresch., probablement hybride des R. cris- pus et domesticus (îles Shetland); Carex sabina var. kattegaten- sis, Cerastium arcticum Lange, Hieracium aggregatum, dans le comté d’Inverness ; dans celui de Renfrew, Juncus tenuis, etc. Ware (F. Buchanan), p. 265: Le Poa palustris dans la Grande-Bre- tagne. -— Cette Graminée est abondante sur les bords du Tay et parait y être spontanée. SEWELL (Philippe), p. 380 : Observations sur la flore des Alpes-Mari- times (herborisations aux environs du col de Tende). STUART (Charles), p. 389 : Excursion du Club alpin d'Écosse à Braemar, en 1889. JounstonEe (John Thornburn), p. 445 : Récentes additions à la Flore du district de Moffat (Dumfries). Ern. M. Malpighia, Rassegna mensile di Botanica (Malpighia, Revue men- suelle de botanique, rédigée par MM. O. Penzig, professeur à VUni- versité de Gênes, A. Borzi, professeur à l'Université de Messine, R. Pirotta, professeur à l'université de Rome, avec la collaboration de Plusieurs botanistes italiens et étrangers); 4* année. Génes, 1890- 1891. Articles phytographiques et de géographie botanique (plantes vascu- laires d'Europe) : 88 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. BaLpacci (A.), pp. 331, 378, 449 : Voyage au Monténégro, contributions à la Flore de ce pays. Cavara (F.), p. 124: Sur une espèce rare de Brassica de l'Apennin bolonais (avec une planche). — Voici la description que l'auteur donne de ce Brassica, récolté à 800 mètres d'altitude : « Brassica Robertiana Gay var. apenninica Cavara, B. caule basi suffruti- coso, ramoso, cicatricoso, superne herbaceo, erecto, glabro, 80- 100 centim. alto; foliis inferioribus majoribus, petiolatis, obovatis vel rhombeo-ovatis, grosse et irregulariter dentatis vel lobatis, auriculatisve, glaucis; superioribus sessilibus, semi- amplexæicaulibus, non auriculatis, indivisis, inciso-dentatis ; floribus paniculam laxam efformantibus, magnis, flavis, pedi- cello patentissimo 1 1/2-2 centim. longo, petalis obovatis, undu- latis, sepalis erectis, pedicellum non æquantibus ; siliquis rectis vel curvulis, parum torulosis, pseudocarinatis ; rostro brevi, conico, monospermo vel aspermo; seminibus rubro-brunneis, eximie alveolatis. Hab.in rupe Balza de Coli Ripæ Dardanie, Apen. bononiensi. Maio-Julio. » L'auteur ne croit pas que cette plante puisse être considérée comme adventice ou naturalisée, elle appartient très probablement à la flore spontanée. MALLADRA (A.), pp. 168, 239 : Sur la valeur systématique du Trifolium ornithopodioides Sm. (avec une planche). — La principale con- clusion de ce Mémoire est que le Trigonella ornithopodioides DC. doit être rapporté au genre Trifolium et reprendre le nom de Trifolium ornithopodioides que lui donnait Smith (Flor. britann. I, p. 782). L'auteur distingue du type une variété qu'il appelle meliloteum, caractérisée par : « Caule erecto, elatiori, foliolis oblongo-ovato-cuneatis, calycis dentibus tubo sæpius longiori- bus, alis apice acutis, seminibus non variegatis. » Pirorra (R.), p. 251 : Les espèces italiennes du genre Helleborus, d’après le D" V. Schiffner. — Ces espèces sont: H. corsicus Willd., lividus Ait., fœtidus L., macranthus Frey., multifidus Vis. et var. Boc- coni Ten., siculus Schiff., odorus Kit. et var. istriacus Schiff., dumetorum Kit., viridis L. TERRACCIANO (Achille), p. 193 : Espèces italiennes rares ou critiques du genre Geranium. — L'auteur étudie les formes des groupes Sul vants : Geranium molle L. comprenant les G. parvulum Ten., abortivum DN., villosum Ten., pollinense Terrac.; G. pyrentt- cum L., avec les sous-espèces ou variétés diffusum, Minaw, deli- catum, pusillum, etc.; G. phœum L. et var. lividum, balkant- cum, etc, ErN. MALINVAUD: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 89 Nuovo Giornale botanico italiano (Nouveau journal de bota- nique italien, renfermant le Bulletin de la Société botanique ita- lienne), sous la direction de M. T. Caruel: volume xx11 (1890). Flo- rence, 1890. Nous signalerons, dans ce volume, les articles suivants de botanique descriptive et de géographie botanique : NZ 1. Cicioni (G.), p. 70 : Sur quelques espèces trouvées cette année dans l'Ombrie (Stachys germanica var. laciniata, divers Narcis- sus, etc.). MICHELETTI (L.), p. 96 : Localités nouvelles en Toscane de plantes déjà signalées dans la flore de ce pays. Tanrant (E.), p. 105 : Une excursion botanique dans les Alpes de Cadore. MiCHELETTI (L.), p. 136: Le Rudbeckia qui croit sur les bords de l'Olona. — (Cette espèce, originaire de l'Amérique du Nord, parait être le R. laciniata L., qu'on a trouvé naturalisé en Belgique, en Alle- magne, etc.; la plante des bords de l'Olona se rapproche du R. digitata Mill., considéré par Asa Gray comme une variété du précédent.) Porra (R.), p. 143 : Sur la présence en Lombardie du Commelina communis L. — (Le Commelina virginica, originaire de l'Amé- rique du Nord, avait été précédemment observé aux environs de Pavie; le C. communis L., originaire de la Chine et du Japon, a été rencontré dans la même province. L'auteur fait remarquer, à ce propos, qu'un grand nombre de plantes exotiques, la plupart provenant de l'Amérique, se sont naturalisées en Lombardie, où elles trouvent sans doute les conditions climatériques ou autres qui leur conviennent.) N Z: TANFANI (E.), p. 153 : Florule de Giannutri. Gorran (A.), p. 255 : Sur une nouvelle station du Viscum laxum Boiss. et Reuter. — (L'auteur a trouvé le Viscum laxum, dans la pro- vince d'Udine, sur le Pinus silvestris: le fruit est ovale, et non : sphérique comme dans le V. album.) -- p. 296 : Sur une nouvelle station, en Italie, du Galinsoga parvi- flora et de l'Eleusine indica, et sur la présence d'autres plantes 90 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. exotiques aux environs de Vérone. -- (Le Galinsoga parviflora, déjà signalé aux environs de Vérone et de Milan, est aussi natu- ralisé dans la province de Bergame, et l'on trouve dans la même localité l’Eleusine indica. Les plantes exotiques observées aux environs de Vérone sont : Solanum sodomeum, Stramonium Tatula, S. Metel, Nicandra physaloides, Tournefortia heliotro- pioides, Solidago serotina, Amorpha fruticosa.) N: 3. SOMMIER (S.), p. 376 : Nouvelles localités de plantes rares en Toscane. TERRACCIANO (A.), p. 383 : La flore de l'ile Tremiti. — (L'auteur énu- mère 224 espèces et décrit une variété nouvelle : PLANTAGO Lacopus L. var. diomedea « Foliis subintegerrimis, pedunculis valde elongatis, spica oblongo-lanceolata, quam maxime velutino- sericea, bracteis parvis parum e pube exsertis, _ San Domino ».) -- p. 391 : La flore de la Polésine de Rovigo. — P. 414 : Les plantes des environs de Rovigo, première centurie. — (L'auteur signale deux formes remarquables du Thlaspi Bursa- pastoris, l’une « forma foliis supremis fere perfoliatis dum infi- mis integerrimis », la seconde « siliculis subovato-subinflatis breviter petiolatis », et ajoute: « Etiam in specie folia valde diversa, integra v. laciniata, basi acute auriculata v. obovata et caules nunc graciles prostrati nunc erecti rigidiores occurrunt, siliculæ quoque stylo breviore longioreque terminate nec non profunde apice cor- datæ et semina in loculis potius pauca, flores nunc albi nunc roset et speciosi... ».) Goran (A.), p. 422 : Sur diverses formes appartenant aux genres Sco- lopendrium, Crocus, Acer, Ulmus, Linaria. — (Scolopendrium vulgare forma cornuta; Crocus biflorus, forme monstros&; Acer campestris forma suberosa; Ulmus campestris forma mt- crophylla ; Linaria Cymbalaria B. Seguieri; Linaria chale- pensis.) TANFANI (E.), p. 431 : Revue des Silénées d'Italie.- (Voici les genres cités, avec le nombre d'espèces que l'auteur admet dans chacun d'eux pour la flore italienne: Velezia, 1; Dianthus, 20; Tunica, 4; Gypsophila, 4; Saponaria, 7; Vaccaria, 1; Drypis, 1; Silene, 92; Cucubalus, 1; Lychnis, 10; Agrostemma, 1; total, 11 genres et 102 espèces.) Gorran (A.), p. 453 : Sur le Malabaila Hacquetii Tausch et le Sene- biera Coronopus Poir. dans le Véronais, et sur le Fragart4 indica dans le Bergamasc. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 91 CaRuEL (T.), p. 456 : Une petite contribution à la flore d'Abyssinie. — (Énumération de quelques plantes récoltées dans l'ile de Sciumma ou Shummah; l'espèce la plus intéressante est le Cornulaca Ehrenbergii Asch.) N° 4. NicoTra (L.), p. 473 : Éléments statistiques de la flore sicilienne, = (Travail faisant suite à de précédents articles sur le même sujet.) Gornan (A.), p. 526 : Des formes du genre Potentilla qui croissent dans la province de Vérone, Contribution 1; de la présence du Sibbaldia procumbens sur le mont Baldo, et du Fragaria indica à Vérone. - P. 550 : L'Orchis provincialis dans le Véronais. TANFANI (E.), p. 556 : Sur le genre Mœhringia.-> (D'après l'auteur, le Mœhringia frutescens, décrit l'année précédente par M. Panizzi (1), n'est qu'une forme du M. sedoides, et le M. Thomasiana de Bertoloni est un Alsine, A. grineensis Gren. et Godr., simple variété de V'A. Villarsii.) Ern. MALINVAUD. Société dauphinoise pour l'échange des plantes, 2° série; 2* Bulletin, pages 33 à 62. Grenoble, 1891. La Liste méthodique des espèces distribuées en 1891 énumère 234 espèces(n* 274 à 507), sans compter un certain nombre de numéros bis et ter. Voici les observations qui font suite à la Liste. 1° Notes sur deux espèces distribuées en 1890. AD. PELLAT et Arver-Touver : n° 108, Galium hypnoides Vill. — La plante distribuée sous ce nom en 1890 appartiendrait, selon M. Arvet-Touvet, au groupe du G. pusillum L., de même que le G. hypnoides Vill., et pourrait ètre distinguée comme espèce de deuxième ordre sous le nom de G. glareosum ; d'après M. Pellat, ce Galium est une sous-espèce voisine des G. tenue et Jussiœi Vill., peut-être même le type de ce dernier, à en juger par le dessin qu'en a donné l'auteur. HERmBAUD-JosEPH (frère): n° 236, Anthoxanthum Puelii Lec. et Lamot. — Les échantillons distribués sous ce nom sont de l'A. odoratum ; toutefois le type Linnéen se relie par tous les intermédiaires pos- sibles à la variété nommée A. Puelii, qui parait être, d'après notre confrère de Clermont-Ferrand, si judicieux observateur, « une (1) Voyez le Bulletin, t. xxxvi (1890), Revue, p. 90. 92 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. forme spéciale aux moissons cultivées sur terrain graveleux à sous-sol imperméable ». 2% Notes sur quelques espèces distribuées cette année (1891). Bursar (Émile) : n° 511, Papaver pinnatifidum Mor. = Espèce bien caractérisée dans les Alpes-Maritimes; l’auteur indique ses notes différentielles relativement au P. dubium. GENTY (P.-A.) : n° 299, Iberis decipiens Jord. — Résumé de la Note relative à cette espèce publiée dans le Bulletin Soc. bot. de Fr., séance du 14 novembre 1890 (voy. t. xxxvir, séances, p. 236). BouLLu (abbé) : n% 337 et 339, Rosa cladoleia Rip. et R. Sauzeana Boullu. BurNAT (Ém.) : n° 366, Phagnalon rupestre DC. — Cette espèce était signalée dans la flore française, mais seulement en Corse; elle à été retrouvée par M. Reverchon aux environs d’Annot (Basses- Alpes), et par Duby à Hyères. GENTY : n° 369, Cirsium tuberosum All. — Ce nom est préférable, d’après M. Genty, à celui de C. bulbosum que lui imposa de Can- dolle dans sa Flore française, d’abord parce qu’il lui fut donné par Allioni dès 1785 in Flora pedemontana, ensuite Linné com- prenait dans son Carduus tuberosus la plante nommée plus tard par Allioni Cirsium tuberosum. ARVET-TOUVET : n° 376, Hieracium Hervieri Arv.-Touv.— Description de cette espèce dont la plus grande affinité est avec lH. boreale Fries. HERVIER (abbé) : n° 382, Hieracium PALLESCENS W. K. var. cruen- tatum Arv.-Touv. — Cette plante est cantonnée à Veauche (Loire), dans un espace restreint. BRUYAS (E): n° 386, Picris spinulosa Bert. (P. stricta Jord): => Plante très polymorphe, simple variété du P. hieracioides. GADECEAU (Ém.) : n° 435, Salix Seringeana Gaud. — Synonymie de cette espèce. GENTY : n° 436bis, Betula nana L.- Plante de la flore arctique ; asser abondante dans les hautes vallées tourbeuses du Jura suisse, elle parait manquer dans le Jura français. GADECEAU : n* 457, Muscari compactum Jord., récolté près de Nantes; 22 il croit, dans les vignes, avec le M. racemosum, dont il se a tingue, d'abord parce qu'il est plus robuste dans toutes ses parties REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 93 el aussi par la forme de la capsule, aussi large que longue, tandis qu'elle est plus large que longue dans le M. racemosum, etc. HériBaup-Josepn (frère) : n° 501, Didymella Heribaudii Mariot et Briard. (Périthèces petits, érumpents, noirs, nombreux, quelque- fois confluents, irréguliers, oblongs ou ponctiformes, déprimés; thèques oblongues, cylindracées ou claviformes, sessiles ou briève- ment stipitées, octospores, 32-45 = 8; paraphyses cohérentes ; spores distiques, oblongues, cylindxacées-fusiformes, 1-septées, obtusiuscules, hyalines, 14-16 = 2 4-3.) Ern. MALINVAUD. Scrinia Floræ selectæ; Directeur M. Charles Magnier. Bulletin x, 1891, pp. 177-196. Saint-Quentin, 1891, chez l'auteur, 13, rue de Bagatelle. — Prix : 2 francs. Le fascicule correspondant comprend 248 espèces (n° 2372 à 2620) (1), dont l’énumération dans le Bulletin est suivie des Notes suivantes : P. Gave, Helleborus viridis var. subalpinus ; = H. Brochon, Fumaria speciosa forma atrosanguinea ; — O. Debeaux, Erophila corsica Jord.; -- H. Gay, Alyssum granatense B. et R. et var. sepalinum Pom.; — F. Bruyas, Potentilla Tommasiana Schultz (non Ardoino); — A. Callier, Potentilla fallax Marss.;— Ozanon, Rosa lagenarioides et R. rougeo- nensis; — A. Albert, Bulbocastanum mediterraneum Albert; — Rouy, Asperula bætica Rouy; = Genty, Knautia Godeti Reut.; — Mailho, Cirsium Mailhoi Giraud.; — H. Brochon, Jasione montana var. ma- ritima Duby; — Daveau, Armeria littoralis Lk et Hoffmg et A. Du- riei Boiss.; — Ozanon, Salix cuspidata; — Genty, Betula intermedia Thomas var. microphylla Genty et Narcissus silvestris Lamk (N. Pseu- donarcissus L.); — A. Callier, Asplenium adulterinum Milde. La publication de M. Magnier est toujours très riche en plantes rares, et le nombre de ses collaborateurs s'accroît tous les ans. Ern. M. Flora Europæ terrarumque adjacentium, ete.; auct. Mich. Gandoger, tomes xviii à xx, grand in-8, autogr. Paris, Savy, 1889- 1890 (2). TOME xvm (Personatæ-Orobancheræ), 393 pages, décembre 1889. pa Ün y trouve le nouveau genre Romanesia, dédié au naturaliste anglais G. Romanes et comprenant les Linaria arvensis, supina, alpina et reflexa. (1) Prix, avec le Bulletin : 62 francs, chez M. Magnier. (2) Voyez l'analyse des précédents'volumes dans le Bulletin, t. xxxvi (1889), Revue, + 113. 94 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Tome xix (Plumbagineœ-Polygoneœ), 382 pages, avril 1890.— Le genre nouveau Reverchonia, ainsi nommé en l'honneur du voyageur français bien connu, renferme les Armeria de la section Macrocentron (A. pinifolia, pungens, fasciculata, Welwitschii, etc.). Tome xx (Thymeleœ-Artocarpeœ, 224 pages, juin 1890. — Pas de genre nouveau, la famille des Euphorbiacées est longuement traitée. Ern. M. NOUVELLES. (15 juin 1891.) -- Johannes Groenland, auteur de travaux distingués, qui ont paru dans les Annales des sciences naturelles et dans le Bulletin de la Société botanique de France, auteur, avec MM. Cornu et Rivet, d'un traité des préparations microscopiques qui a rendu des services, est mort le 13 février 1891 à Dahme. Il était né à Altona le 8 avril 1824. — Karl von Nægeli, professeur de botanique à l'Université de Munich, est décédé le 11 mai dernier, à l'àge de soixante-quatorze ans. Il était né le 27 mars 1817 à Kilchberg, près de Zurich. Fils de médecin, il commença l'étude de la médecine; mais il s'en dégoüta promptement, se rendit à Genève auprès de de Candolle pour étudier la botanique et fit de si rapides progrès qu'il fut reçu docteur en 1840. — Aprés un court séjourà Berlin, oü il se mit au courant de la philosophie de Hegel, il compléta sa préparation botanique en allant à Iéna étudier l'anatomie végétale microscopique sous la direction de Schleiden. H fit ensuite un assez long voyage en Italie. Il fut successivement professeur à Zurich, à Fribourg-en-Brisgau (1852) et à Munich (1858). — Nægeli fut peut-être le botaniste contemporain qui a mis le plus d'idées neuves en circula- tion. C'est à lui qu'est due la découverte des anthérozoïdes des Fou- gères et des Rhizocarpées ; c'est lui qui a fixé l'attention sur l'importance de la cellule apicale des végétaux, en montrant comment en dérive l'architecture de la plante; ses travaux sur les Algues, sur l'amidon, sur la marche des faisceaux libéroligneux, sur l'origine des variétés, SUT les hybrides, les ferments, etc., etc., sont connus universellement. La botanique descriptive ne lui a pas été étrangère; sa première publ | tion traite des Cirsium de la Suisse, et dans ces dernières années ! E i á a publié, en collaboration avec M. Peter, un énorme travail sur le Hieracium (1). ica- très intéres- (1) Le numéro du 16 mai 1831 du Neue Zürcher-Zeitung contient un a7 g + sant article nécrologique écrit par M Cramer qui fut l'élève et l'ami de Næ REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 95 — À l’occasion du dernier Congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements, notre confrère, M. Doûmet-Adanson, président de la Société météorologique de l’Allier et l’un des principaux membres de la Mission scientifique de Tunisie, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur. — M. Douliot, chargé d'une mission d'exploration à Madagascar, a quitté la France au commencement de mai pour se rendre à son poste. — M. C. Sauvageau a subi brillamment les épreuves du doctorat ès sciences naturelles avec une thèse sur les feuilles des Monocotylédones aquatiques. -- Dans sa séance du 25 mai dernier, la Société Linnéenne de Londres a décerné sa médaille d'or à notre confrère M. Ed. Bornet. -- Par suite d'une décision du comité des travaux historiques et scientifiques, la Flore de la France que prépare M. Gaston Bonnier avec la collaboration de nombreux botanistes, sera publiée sous les auspices du ministère de l'Instruction publique. M. Bonnier nous prie de faire savoir qu'il est encore temps, jusqu'à la fin de l'année 1891, de lui faire parvenir des indications, plantes et documents pouvant être utilisés Pour cet ouvrage qui est en cours d'exécution. -- Nous avons reçu un « Catalogue des plantes vasculaires du sud- ouest de la France comprenant le département des Landes et celui des Basses-Pyrénées ; » cet ouvrage, couronné par la Société des Sciences et Arts de Pau, est très consciencieusement élaboré et se vend chez l'auteur M. le D* Blanchet, rue de Luc, 15, à Bayonne. — Le mouvement scientifique qui paraît se dessiner dans nos pro- vinces de l'Ouest ne se manifeste pas seulement par la fondation de Sociétés des sciences naturelles, comme celle de Nantes que nous avons annoncée précédemment, mais aussi par des publications nouvelles se raltachant au même ordre de connaissances. Nous avons reçu les deux Premiers numéros d’un Recueil périodique, indépendant de la nouvelle Société de Nantes et intitulé : Revue des sciences naturelles de l'Ouest, paraissant tous les trois mois, dont le programme comprend : < zoologie, botanique, géologie, minéralogie, anthropologie, embryologie, téralo- logie ». Nous remarquons parmi ses rédacteurs plusieurs de nos con- frères : M. J. Douteau, professeur à l’École de médecine de Nantes et membre du comité de direction; et MM. Brunaud, Foucaud, L. Gui- gnard, Jules Richard, etc. = On s'abonne à Paris, 14, boulevard Saint- Germain ; le prix est de 12 francs par an. — La Correspondance botanique d'Éd. Morren, renfermant la « liste 96 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des jardins, des chaires, des Musées, des Revues et des Sociétés de botanique du Monde », dont une nouvelle édition paraissait presque tous les ans, rendait naguère des services fort appréciés. Un ouvrage analogue est publié à Paris, par la Librairie internationale (directeur M. Albert Schulz), 4, rue de la Sorbonne ; il a pour titre : Nouvelle correspondance botanique, liste des botanistes de tous les pays et des établissements, Sociétés et journaux de botanique. = Le prix est de 7 francs. — M. Michel Gandoger, à Arnas (Rhône), étant sur le point de faire paraitre une Monographie de toutes les Roses connues, prie ceux de ses collègues qui auraient encore des communications à lui faire à ce sujet de vouloir bien se hâter. Il recevra avec reconnaissance tous les documents sur les Synstylées, Gallicanées, Cinnamomées, Églantériées et Pimpinellifoliées jusqu'au mois d'aoüt prochain, au plus tard. Quant aux sections suivantes du genre Rosa, les renseignements seront acceptés jusqu'au mois de décembre inclusivement. — À vendre uu herbier, très bien conservé, d'environ 3000 espèces provenant surtout du Jura et des Alpes. — S'adresser à M”? Michaud, au Petit-Montrouge, 27, avenue Reille, Paris. -- L'Union centrale des Arts décoratifs nous prie d'annoncer qu'elle organise, pour 1892, une Exposition internationale qui aura pour titre : La plante. « Ce n'est point seulement les plantes dans l'Art et dans l'Industrie que vise l'entreprise de cette Société, mais la plante dans la nature elle-même ». Les horticulteurs sont invités à apporter leurs fleurs, non pas seulement les plus rares, mais aussi les plus simples. « Ils trou- veront des serres oü vivront les Orchidées les plus étranges, mais ils nous montreront les herbes des champs et les plantes les plus humbles. Le jardin ne sera plus la parure de l'Exposition, mais une partie en Musée, un recueil de modèles exposés vivants pour les artistes et les élèves des écoles d'Art. » Le Directeur de la Revue, Dr Ep. BORNET. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. 5881. — Libr.-Impr, réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MottEr0z et May directeurs REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (1891) Sur l'assimilation chlorophyilienne des arbres à feuilles rouges; par M. Henri Jumelle (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1°% septembre 1890). Beaucoup d'arbres, dont les feuilles sont ordinairement vertes, pré- sentent, en horticulture, des variétés à feuilles rouges. Cette coloration, due à la présence d’un pigment spécial mélangé à la chlorophylle, a-t-elle une influence sur l'intensité de l'assimilation? On pouvait le supposer. mais le fait n'avait jamais été directement prouvé. Les expé- riences de M. Henri Jumelle font voir nettement qu’en réalité, chez les arbres à feuilles rouges tels que le Hêtre pourpre, le Hêtre cuivré, le Bouleau rouge, le Sycomore pourpre, le Prunus Pissardi, l'assimilation chlorophyllienne est toujours plus faible que l'assimilation des mêmes arbres à feuilles vertes. Cette différence d'intensité peut être assez grande; le Hêtre cuivré, le Sycomore pourpre, par exemple, assimilent environ dix fois moins, toutes conditions égales d’ailleurs, que le Hêtre ou le Sycomore ordinaires. De tels résultats s’accordent avec le fait, bien connu en horticulture, que les arbres à feuilles rouges ont un accroissement beaucoup moins rapide que les arbres à feuilles vertes et montrent de plus la raison de cette différence; la lenteur de l'accroissement trouve, en effet, son expli- cation dans l’affaiblissement de l'assimilation chlorophyllienne. G. BONNIER. Influence des anesthésiques sur la transpiration des végétaux ; par M. Henri Jumelle (Revue générale de Botanique, 15 octobre 1890). : On sait, depuis les expériences bien connues de Claude Bernard, que lorsqu'on fait agir sur une plante verte, à une dose convenable, un anesthésique comme l'éther ou le chloroforme, l'assimilation chloro- Phyllienne est suspendue. Par une généralisation un peu hâtive, on a admis qu'il devait en être de même pour la transpiration chlorophyl- T. XXXVIII. (REVUE) 7 98 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. lienne et que l'anesthésie devait également avoir pour effet d'abolir cette fonction. M. Henri Jumelle a montré qu'il n'en est rien. Bien au contraire, lorsqu'une dose d'anesthésique, capable d'arrèter ou au moins de ra- lentir l'assimilation, agit sur une plante éclairée, les feuilles de cetle plante évaporent une quantité d'eau plus grande qu'à l'état normal. M. Jumelle prouve que cette augmentation, à la lumière, de la transpi- ration de la plante anesthésiée est bien due à l'influence de l'éther sur les corps chlorophylliens; car, en expérimentant à l'obscurité, l'auteur trouve que la transpiration de la plante, non seulement n'est plus augmentée, mais même est considérablement diminuée. Pour expliquer cette augmentation de la transpiration à la lumière, sous l'influence de l'anesthésie, M. Jumelle rappelle que, dans un pré- cédent travail, il a eu l'occasion de mettre en évidence la dépendance réciproque qui existe entre ces deux fonctions, l'assimilation et la trans- piration chlorophylliennes. Quand l'assimilation des parties vertes est entravée, à la lumière, par l'absence d'acide carbonique à décomposer, l'énergie de l'action chlorophyllienne se reporte sur la transpiration et l'accélère. Le mème phénomène se produit sous l'influence de l'anesthésique. Ici encore, les radiations absorbées par la chlorophylle, ne pouvant plus être employées à la décomposition de l'acide carbonique, servent à l'éva- poration d'une certaine quantité d'eau. Le résultat est, en somme, le même, soit qu'on suspende la fonction assimilatrice dans ses effets, en privant la plante d'acide carbonique à décomposer, soit qu'on arrête la fonction elle-même par l'anesthésie. G. BONNIER. Influence des hautes altitudes sur les fonctions des végétaux ; par M. Gaston Bonnier (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1*" septembre 1890). Les cultures expérimentales entreprises depuis plusieurs années déjà par M. Gaston Bonnier, dans les Alpes et dans les Pyrénées, lut pat permis de montrer, dans des Notes antérieures, comment se modifient la forme extérieure etlastructure d'une même plante, lorsqu'on fait croitre cette plante à de hautes altitudes. Les feuilles, par exemple, sont alors en général, plus épaisses; leur tissu en palissade est plus développé et contient plus de chlorophylle. ê Pour compléter les résultats obtenus, M. Bonnier a, cette année, recherché de quelle façon ces modifications de structure réagissent SU les fonctions du végétal. Il a ainsi observé que pour une même espèce REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 99 placée d'autre part dans les mêmes conditions extérieures, l'échantillon cultivé dans le climat alpin modifie ses fonctions, par rapport à l'échan- tillon cultivé dans la plaine, de telle façon que l'assimilation et la transpiration chlorophylliennes sont augmentées, tandis que la respira- tion et la transpiration à l'obscurité semblent peu modifiées ou même diminuées. Pendant la courte saison des hautes altitudes, les plantes élaborent donc avec plus d'intensité les principes nutritifs qui leur sont néces- saires. Ces résultats pourraient servir à expliquer la plus grande quan- tité relative de sucres, d'amidon, d’huiles essentielles, de pigments colorés, d'alcaloïdes, etc., que l’on constate chez les plantes de plaines croissant dans le climat alpin ; ces produits sont, en effet, tous en rap- port avec l’assimilation chlorophyllienne. H. JuMELLE. Studien ueber die Einwirkung des Lichtes auf die Pilze (Etudes sur l'influence de la lumière sur les Champignons); par M. F. Elfving. Helsingfors, 1890. On sait depuis longtemps, d’une façon très générale, que les Cham- pignons aiment les lieux peu éclairés, qu'ils se développent mal à une lumière trop forte, mais que, d’autre part cependant, l’obscurité com- plète leur est défavorable. Chez les Hyménomycètes, par exemple, crois- sant à l’abri de toute lumière, le chapeau prend souvent des formes anormales. La lumière a donc sur le développement des Champignons une certaine influence. Bien que souvent constatée, cette influence n'avait jamais été l’objet de recherches suivies. M. Elfving a jugé avec raison que la question méritait pourtant d’être étudiée, au double point de vue physiologique et morphologique. L'auteur a tout d’abord recherché quelle influence la lumière exerce sur la synthèse organique des Moisissures. Par synthèse organique, il faut entendre l’ensemble des transformations que subissent les sub- stances absorbées par la Moisissure pour arriver à faire partie intégrante du corps végétal. Comme Nægeli l’a montré, les combinaisons orga- niques les plus variées peuvent servir d'aliments, depuis les albumi- noïdes jusqu’à un composé aussi oxygéné que l'acide acétique. Toutes Pourtant ne peuvent pas être employées, et celles qui sont utilisables le Sont à des degrés divers. Nœgeli a même établi, pour les Moisissures, une échelle des substances les plus favorables à leur nutrition. Les expériences de M. Elfving ont été faites sur un Briarœa et sur le Penicillium glaucum, successivement avec les substances organiques Suivantes : dextrose et peptone; dextrose et asparagine; peptone ; aspa- ragine; dextrose; mannite; acide malique. Dans chaque solution étaient ajoutés les sels minéraux nécessaires. Des cultures faites simultanément 400 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dans des ballons stérilisés étaient exposées, les unes à la lumière, les aultres à l'obscurité. L'intensité de la synthèse organique était mesurée par le poids de substance végétale produite en un temps donné. M. Elfving a ainsi constaté que, à partir d'une limite inférieure déter- minée, la lumière agit sur la synthèse organique en la retardant. Son influence est d'autant moindre que la substance nutritive fournie à la plante se rapproche plus, par sa composition, du protoplasme. Avec la dextrose, la mannite et l'acide malique, le gain de substance à la lu- mière n'atteint guère que la moitié du gain à l'obscurité. Avec la peptone ou un mélange de peptone, de dextrose et d'asparagine, le gain est à peu près le même à la lumière et à l'obscurité. Les rayons ultra- violets influent comme les rayons lumineux; de ceux-ci les moins ré- frangibles sont ceux qui influent le plus. Malgré cette action retardatrice, la lumière est cependant nécessaire à un grand nombre de Champignons; c'est un fait analogue à ce qui se produit, comme on le sait, chez les végétaux supérieurs. Nous avons dit que la lumière retarde d'autant moins la synthèse que les substances nutritives se rapprochent davantage par leur composition de la substance du Champignon. Il est à remarquer, à ce propos, que les Champignons parasites, le plus souvent, se développent très bien en pleine lumière, tandis que les saprophytes, qui trouvent dans leurs hôtes des substances nutritives moins préparées, se rencontrent surtout dans les endroits abrités. Au sujet du retard apporté par les rayons ultra-violets dans le dévelop- pement du Champignon, remarquons encore que la lumière électrique; qui contient de ces rayons en grande quantité, ralentit la végétation des plantes supérieures. : L'influence de la lumière est variable, suivant que les substances a élaborer sont des combinaisons minérales, des combinaisons organiques non azotées, ou des combinaisons organiques azotées. Elle est insensible dans le premier cas, elle se fait sentir légèrement dans le troisième: elle se traduit par un retard très grand dans le second. M. Elfving recherche ensuite si l'acide carbonique, qui n’est pas, CO on sait, décomposé par les Champignons à la lumière, l’est à l'obscu- rité. Ses expériences sur ce sujet l'ont amené à un résultat inattendu. Des cultures de Briarœa ont été faites dans des solutions renfermant des sels minéraux, mais ne contenant aucune trace de composés organiques. Sur une partie de ces cultures passe de l'air ordinaire ; sur l'autre, l'air arrive, préalablement dépouillé d'acide carbonique par passage à ra- vers la potasse. Or le premier lot de cultures seul a germé, et d'autant plus rapidement que le Champignon se trouvait davantage à l'obscurité. Le Briarœa prend donc à l'air un corps renfermant du carbone et ab- mme REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 101 sorbable par la potasse. Est-ce de l'acide carbonique? Pour s'en assurer, M. Elfving a refait les mêmes expériences en mettant au préalable une certaine quantité de ce gaz dans tous les flacons. Le résultat a été le mème que précédemment; seules ont germé les spores recevant de l'air qui n'a pas traversé la potasse. Ce n'est donc pas l'acide carbonique qui détermine, par sa présence, la germination du premier lot de cul- tures, mais un autre corps se trouvant dans Pair et absorbable par la potasse. D'après M. Elfving, ce corps est l'acide acétique, toujours pré- sent dans Pair des laboratoires. De fait, les Champignons restés stériles Se sont développés après introduction d'acide acétique dans les fla- cons. Un chapitre du Mémoire de M. Elfving est consacré à l'étude de l'in- fluence de la lumière sur la respiration. MM. Bonnier el Mangin ont trouvé précédemment que la lumière retarde la respiration des Cham- pignons. M. Elfving a refait des expériences analogues, dans l'air con- finé et avec un appareil à air continu. sur des cultures développées de Briarœa, d'Aspergillus niger, de Mucor racemosus et de Penicillium glaucum. Or, pour aucune culture, dans les solutions les plus variées, il n'a pu observer d'influence sensible de la lumière. Les résultats pa- raissent donc en désaccord avec ceux de MM. Bonnier et Mangin ; en réalité il n'en est rien. Il y a lieu en effet de distinguer entre un jeune organisme en voie de développement et un organisme adulte. Les processus qui, dans les jeunes cellules, amènent les matières nutritives à une néoformation sont évidemment autres que ceux par lesquels ces matières nutritives sont employées dans les cellules adultes. L'acide carbonique rejeté par la cellule qui se développe résulte surtout de l'oxydation des substances nutritives absorbées ; l'acide carbonique exhalé par la cellule formée est plus particulièrement dü à l'oxydation du corps vivant du proto- plasme. Les phénomènes respiratoires peuvent donc être différents sui- vant qu'il s'agit d'un organisme jeune ou d'un organisme adulte. C'est ce qui a lieu. Les expériences précédentes de M. Elfving avaient été faites sur des cultures développées. Si on les répète sur des spores en Zermination, on trouve alors un ralentissement de la respiration sous l'influence de la lumière, comme l'avaient observé MM. Bonnier et Mangin. Nous avons vu plus haut que, sous cette même influence, la Synthèse organique est également ralentie. Il y a donc parallélisme entre la respiration et la production de substances organiques nouvelles dans la plante; la lumière retarde l'une et l'autre. M. Elfving fait remarquer que les échantillons de plantes sans chloro- Phylle étudiés par MM. Bonnier et Mangin étaient jeunes et en vole de croissance, comme le précisent les auteurs eux-mêmes. Íl est probable 102 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. que les résultats seraient différents avec des plantes ou des organes com- plètement développés. Dans la dernière partie de son travail, M. Elfving étudie l'influence de la lumière sur l'Eurotium glaucum. La germination des spores d'Eurotium n’a lieu qu'à l'obscurité ou à la lumière diffuse. elle s'arrète à la lumière directe. Mais, si l'on expose le Champignon à une lumière intermédiaire entre la lumière diffuse, qui est indifférente, et la lumière directe, qui tue, l'Eurotium se déve- loppe d'une façon particulière ; à côté des filaments mycéliens, morts ou vivants, on trouve des cellules en voie de bourgeonnement, rappelant les cellules de levůre. Il existe trois types de filaments d'Eurotium : dans le premier, la spore donne un filament mince qui s'allonge, se ra- mifie irrégulièrement et prend des cloisonnements tardifs; dans le second, le filament est épais, court, abondamment ramifié, souvent en dichotomie ; dans le troisième, le mycélium se gonfle irrégulièrement en formant de grandes vacuoles avant de s'allonger. La lumière ne pro- duit de cellules bourgeonnantes que dans les deux derniers types de filaments; elle tue le mycélium du premier type. La levûre d'Eurotium ainsi produite par la lumière présente trois formes, A, B et C, que M. Elfving a étudiées en détail. Ces trois formes sont aérobies; les deux premières seules liquéfient la gélatine. Il n’y a d’ailleurs aucun rapprochement possible entre cette levüre d'Eurotium ou mieux, d'après M. Elfving, de Penicillium Ewrotii et la levüre de Saccharomyces. La lumière est ici la cause primordiale de l'apparition de cellules bour- geonnantes. Pour d'autres Champignons, la lumière n'a aucune action, non plus que le milieu ; quelquefois, par contre, le milieu nutritif agit et la lumière n'a aucune influence. H. JUMELLE. Sur la répartition des acides organiques chez les plantes grasses; par M. E. Aubert (Revue générale de Botanique, 1890). Les végétaux renferment des acides organiques tantôt libres, tantôt combinés avec des bases minérales ou organiques. Ces acides, répartis d'une manière différente chez les diverses plantes, sont surtout abon- dants et nombreux chez les plantes grasses. M. E. Aubert s'est proposé d'étudier leur répartition chez les Crassulacées, et ses expériences, qu ont porté sur le Sedum dendroideum, le Crassula arborescens et le Sempervivum tectorum, l'ont amené aux conclusions suivantes : =, L'acide malique est le seul acide organique libre ou à demi combiné; soluble dans l'eau, que renferment les Crassulacées citées plus haut- La richesse des feuilles en acide malique croit à partir du bourgeon REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 103 terminal, jusqu'en un certain point de la tige dont les feuilles ont atteint leur développement maximum ; puis elle décroit chez les feuilles infé- rieures, qui commencent à subir une altération, sans que la proportion de l'acide organique y devienne cependant négligeable. La transpiration d'un organe adulte d'une plante grasse varie avec la proportion d'acide malique que cet organe renferme; elle est d'autant plus faible que l'organe est plus riche en acide malique. La courbe de l'eau transpirée présente un minimum correspondant au maximum de la courbe de l'acide. Pour une même feuille, la répartition de l'acide malique est variable avec les diverses régions ; la proportion de l'acide est d'autant moindre en un point de la feuille que celte région est plus vivement éclairée. Plus une plante grasse est développée, plus elle renferme d'acide malique; la production de cet acide semble liée à la plus ou moins grande quantité de chlorophylle contenue dans l'organe étudié. L'acide malique est évidemment un produit transitoire, utilisé par la plante, surtout lors de son exposition à la lumière. H: J Porosité du fruit des Cucurbitacées ; par M. Henri Devaux (Revue générale de Botanique, 15 février 1891). On s'est souvent demandé de quelle manière les cellules qui sont au centre d'un fruit volumineux et compact peuvent, pour respirer, rece- voir l'oxygène de l'air extérieur. Il semble, en effet, que les nombreux tissus qui les séparent de l'atmosphère doivent prendre tout l'oxygène avant qu'il arrive dans les couches profondes; et l'on peut s'attendre, dans ces conditions, à voir les gaz internes différer notablement de l'air extérieur. Or M. Devaux, analysant l'atmosphère interne des fruits de Cucur- bitacées, a constaté qu'il est loin d'en être ainsi; la composition de cette atmosphère est très voisine de celle de l'air. Le fait ne peut s'expliquer que par une facilité très grande des échanges gazeux entre l'intérieur du fruit et l'air extérieur. C'est en effet ce que M. Devaux a établi expérimentalement. Un fruit de Cucurbita maxima, encore attaché à sa tige, a été plongé dans un baquet plein d’eau. Un tube de verre établit la communication entre l'extérieur d’une part, et la cavité interne du fruit, de l’autre. Il Suffit alors de souffler fortement par ce tube pour voir aussitôt une immense quantité de bulles se dégager sur toute la surface du fruit. Ces bulles s'échappent surtout par les petites éminences blanchâtres, allongées et dirigées dans tous les sens, qui rendent verruqueuse toute la surface du fruit. Ces petites éminences sont simplement des lenti- celles. 104 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, L'expérience précédente prouve, non seulement la porosité de la sur- face, mais encore celle des tissus sous-jacents, qui sont en effet, comme on peut s'en assurer anatomiquement, traversés par une multitude de canaux plein d'air. Dans beaucoup de Cucurbitacées, dans le Cucurbita melanosperma, par exemple, les lenticelles précédentes font défaut; les ouvertures sont alors des stomates. La porosité varie d'ailleurs avec les espèces et les variétés. Pour une même variété, elle augmente avec l'àge. Dans tous les cas, l'écorce du fruit est beaucoup moins poreuse que les tissus sous-jacents ; c'est cette écorce qui sépare le plus l'atmosphère interne de l'extérieure. H. JUMELLE. Le tanin dans les Composées; par M. Lucien Daniel (Revue générale de Botanique, septembre 1890). On désigne sous le nom générique de tanins, en l'absence de carac- tères différentiels suffisamment précis, les substances astringentes orga- niques qui ont pour caractère principal commun de donner avec les sels de fer des précipités colorés. Ces tanins sont très communs dans les diverses parties des végétaux ; ils n'avaient toutefois pas été encore signalés dans la famille des Gom- posées. M. Daniel en a fait, pour cette famille, une étude particulière, ainsi que pour les Ambrosiacées et les Dipsacées. Les résultats obtenus peuvent ètre ainsi résumés : Les tanins sont, en général, abondants dans la famille des Composées, surtout chez les Cynarocéphales. Les Chicoracées forment la tribu la plus pauvre en tanin. < Ces tanins contenus dans les Composées, Ambrosiacées, Dipsacées, précipitent en vert les sels de fer, sauf celui du Stenactis annua qui les précipite en brun noir. Ils sont tous sans action sur la gélatine. Pour une même plante, c'est en général dans la feuille que se trouve, à poids égal, le plus de substances astringentes; c'est ensuite le capitule, puis la tige; la racine est l'organe le plus pauvre. : La racine jeune est moins riche en tanin que la racine adulte; c'est le contraire pour la tige. La feuille, en général, est plus riche en tanın à l'état adulte qu'à l'état jeune ; le parenchyme en contient plus que jes nervures. du L’étiolement, dans les feuilles végétatives, nuit au développement tanin. À Le capitule est l'organe qui donne, dans les Composées, la ee moyenne du tanin de chaque espèce. Cette moyenne est inférte%e " celle de la feuille, mais supérieure à celles de la racine et de la tige. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 105 Les espèces les plus riches en tanin appartiennent principalement aux Cynarocéphales; les Chicoracées sont en général les plus pauvres en substances astringentes. Les variations du tanin dans les capitules d'àge différent sont dues très probablement aux variations, avec l’âge, des proportions des parties constituantes du capitule, parties qui, assez souvent, ont une teneur différente en tanin. Comme, dans les capitules, le tanin peut ne pas présenter de maxi- mum, ou en présenter à des moments différents suivant les espèces con- sidérées, il semble que ces substances ne jouent pas, comme l’inuline, le rôle d’une réserve. H. J. Eine Notiz über das Verhalten der Chlorophyllbænder in den Zygoten der Spirogyrarten (Note sur la manière dont se comportent les bandes chlorophylliennes dans les zygospores des Spirogyra); par M. V. Chmiélevsky (Botanische Zeitung, n° 48, pp. 773-780, 1890, tab. r). : L'auteur continue les recherches entreprises antérieurement sur la conjugaison des Spirogyres ; il s'occupe aujourd'hui des bandes chloro- Phylliennes. Dans un Rhynchonema indéterminé, les bandes chloro- Phylliennes des cellules dont les contenus se réunissent sont chargées d'amidon et d'huile, et le tanin disparait; elles se disposent bout à bout sans s'unir. La bande mâle disparait de bonne heure, tandis que la bande femelle reste colorée en vert. Dans les Spirogyres à plusieurs bandes, les choses se passent de la même façon. P. Harior. Zur Physiologie der Fortpflanzung (Sur la physiologie dela reproduction); par M. G. Klebs (Biologisches Centralblatt, Band 1x, 1880, n° 20 et 24, pp.609-616). Ueber die Vermehrung von Hydrodictyon utricula- tum (Sur la multiplication de l’Hydrodictyon utriculatum); par M. G. Klebs (Flora, 1890, v, pp. 351-410). De l'ensemble des recherches entreprises par M. Klebs sur l'Hydro- dictyon utriculatum, relatives à la reproduction asexuée et sexuée, à l'influence que la lumière, la chaleur et les milieux de culture exercent Sur chacune d'elles, il résulte que la culture dans un milieu peu nutritif Provoque la formation des zoospores, à la condition toutefois que la lumière ne fasse pas défaut. La culture dans l'eau est soumise aux Mêmes conditions. ee Il n'est pas aussi facile d'amener avec la même régularité Hydro- dictyon à former des gamètes susceptibles de se conjuguer. Pour cela la culture dans un liquide sucré paraît indispensable; en outre, et suivant 106 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les conditions de l'expérience, on peut arriver à la production de z00- spores. Pour la formation des gamètes la lumière ne semble pas être indispensable. L'auteur a réussi également à provoquer la formation des gamètes dans les cellules qui avaient commencé par donner des z00- spores. à M. Klebs est amené par ses observations aux conclusions suivantes : dans l’Hydrodictyon les causes intimes qui tiennent à la variation dans les générations sexuées et asexuées ne sont point précises; d’une manière générale chaque cellule peut donner naissance à l’une ou l’autre forme suivant les conditions extérieures. P. HAROT: Die Vacuolen in den Fortpflanzungszellen der Algen (Les vacuoles dans les cellules reproductrices des Algues); par M. F.-A.-C. Went (Botanische Zeitung, n° 12, p. 197, 1889). Die Entstehung der Vacuolen in den Fortpflanzun£s- zellen der Algen (La formation des vacuoles dans les cellules reproductrices des Algues), in Pringsheim's Jahrbücher für wis- senschaftliche Botanik. 1890, Band 21, Hft 3, pp. 299-366, tab. 1x- XII. Dans le premier Mémoire, M. Went avait étudié les zoospores des Co- dium tomentosum, Chætomorpha œrea, Sporochnus pedunculatus, Arthrocladia villosa, les organes mâles et femelles des Cystosira abro- tanifolia et Sargassum linifolium et de quelques Floridées. Dans le travail plus étendu publié en 1890, l’auteur reconnaît que ces espèces, étudiées au point de vue de la formation des vacuoles, peuvent constituer plusieurs groupes. Le premier groupe comprend les tétrasporanges et les carpospores de Floridées, les tétrasporanges des Dictyotées et les oogones des Fucacées. Dans le jeune âge ces cellules offrent un protoplasma pariétal et des chromatophores et un noyau qui est au centre des grandes vacuoles suspendu par des filaments ou des lames protoplasmiques. Pendant le développement des cellules sexuées, les vacuoles s’accroissent en se rétrécissant en même temps que le nombre des chromatophores aug- mente par division incessante. Lors de la germination, les vacuoles et les chromatophores se partagent entre les nouvelles cellules. Il est digne de remarque que les faits se passent de la même façon pour les graines des Phanérogames. Dans un deuxième groupe, on rencontre les zoospores du Chœtomor- pha œrea, de V Acetabularia mediterranea, du Codium tomentosum, de l'Halimeda Tuna, du Sporochnus, de l Arthrocladia et du e besia Lamourouxii. Ces organes conservent un reste de protoplasma © de vacuoles sous forme d'une vésicule centrale, ou bien le protoplaste ci REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 107 divise entièrement en portions plus petites sans la moindre trace de vésicule. Le sporange possède, quand il est jeune, une vacuole centrale et un revètement pariétal protoplasmique avec des chromatophores et un ou plusieurs noyaux. Dans le développement, les chromatophores se multiplient en même temps que les cordons et les lames protoplasmiques traversent la vacuole qui se divise en parties de plus en plus petites. À ce groupe appartiennent encore les spermatozoïdes des Fucacées. Dans un autre groupe viennent les sporanges pluriloculaires de l'Ec- tocarpus confervoides. Les spermaties des Floridées se comportent de même, seulement le noyau occupe un espace plus considérable, les chromatophores disparaissent, tandis que les vacuoles persistent. C'est ici que paraissent encore appartenir les spermatozoïdes des Characées et des Cryptogames supérieures. Dans le Sphacelaria tribuloides, où la multiplication a lieu par des propagules, les cellules prennentun noyau, un protoplasma avec chromatophores et des vacuoles, organes qui se forment par division panméristique des cellules mêmes des propagules. Il résulte nettement des faits observés, en connexion avec les études antérieures que M. Went avait consacrées aux plantes supérieures, que les vacuoles des Algues se multiplient exclusivement par division cel- lulaire. On n’a pas encore trouvé de vacuoles dans le Palmophyllum crassum (Nacc.) Rab.; la recherche en est rendue difficile par l’épais- seur de l’enveloppe gélatineuse. Par contre, l’auteur en a trouvé dans certaines Phycochromacées des genres Lyngbya et Oscillaria, où il a Pu les mettre en évidence en faisant agir une solution d’azotate de potasse additionnée d’éosine à 10 pour 100. D'ailleurs MM. Bornet et Thuret avaient déjà figuré des vacuoles dans le Calothrix confervicola. Quelle est l’origine des premières vacuoles? Il y a peut-être con- nexion entre les vacuoles pulsatiles et les vacuoles normales qui sont phylogénétiquement moins anciennes que les premières. Les faits observés chez les Eugiena, dans les zoospores des Chlorophycées Sembleraient jusqu’à un certain point le faire supposer. P; H. Ueber Peridinienfarbstoffe (Sur les matières colorantes des Péridiniens); par M. F. Schütt (Berichte der Deutschen Botanischen Gesellschaft, 1, 1890, pp. 9-32, 2 tab.). L'auteur conclut de ses recherches que les chromatophores des Péri- diniens renferment, outre la chlorophylle (Peridinien Chlorophyllin), deux autres substances colorantes qu'il désigne sous les noms de phyco- Pyrrine et de péridinine. La première se présente sous l'aspect d un liquide rose brun quand on laisse des Péridiniens macérer dans l'eau distillée ; elle est soluble dans l'alcool, l'éther, le sulfure de carbone ; elle se distingue de la chlorophylle par sa solubilité dans l'eau et se 108 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rapproche de la phycoérythrine des Floridées, etc. La solution alcoo- lique de la péridinine présente une teinte rose vineux. Cette substance est soluble dans les mèmes réactifs que la phycopyrrine et elle parait remplir, chez les Péridiniens, le rôle de la xanthophylle chez les Phané- rogames. Le Mémoire de M. Schütt renferme en outre le résultat d'inté- ressantes observations sur les caractères spectroscopiques de la phyco- pyrrine, de la péridinine et de la péridino-chlorophylle. P. Harior. Untersuchungen über die Malaria in Pola (Recherches sur la malaria à Pola); par le D" Bernardo Schiavuzzi (Cohn's Bet- tràge zur Biologie der Pflanzen; 1890, pp. 245-288, t. 1x). La cause de la malaria a été successivernent attribuée au Palmella gemiasma par Salisbury (1866), à un Cladophora et à un Œdogoniun par Balestra (1869), à l'Hydrogastrum granulatum, au Chthonoblastus cruginosus, au Palmoglæa micrococca par Safford, Bartlett et Archer. Lanzi et Perrigi ont pensé que la malaria était occasionnée par le Monilia penicillata; enfin en 1878, Klebs et Tommasi Crudeli ont fait connaitre le Bacillus malariœ. Les observations faites par le D” Schiavuzzi, dans la région de Pola, l'ont conduit aux conclusions suivantes : le Bacille de la malaria vient de préférence dans lair; il se trouve rarement dans les cours d'eau, surtout quand le courant est rapide ; il préfère les contrées où le sol est humide, mais non recouvert par l’eau; ses germes se multiplient en raison de la température de Pair et du sol. P. H. Bacillariaceen aus Java. I. (Bacillariées de Java); par M. Otto Muller (Berichte der Deutschen Bot. Ges., var, pp. 318-331, t. XX 1890). Les matériaux qui ont servi à M. Otto Muller ont été recueillis par le D" Tschirch aux environs de Tjibodas et de Buitenzorg. Ce sont des espèces d’eau douce. Dans cette première Note, l’auteur signale une nouvelle espèce, l'Eunotia Tschirchiana présentant quelques kg ports avec l'Eunotia monodon Ehr. Mais l'intérêt du Mémoire rési? surtout dans la découverte du Melosira undulata qu'on ne connaissait encore qu'à l'état fossile et dont on a pu observer les auxospores. p. H. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 109 Stadii anamorfici di alcune Alghe verdi (Stades anamor- phiques de quelques Algues vertes); par M. Borzi (Nuovo Giornale botanico italiano, xxii, n° 3, pp. 403-410, 1890). On a rapporté les Raphidium, Scenedesmus, Dactylococcus, Sticho- coccus à des Pleurococcacées qui auraient perdu la propriété de donner naissance à des zoospores et se multiplieraient uniquement par biparti- lion réitérée du protoplasme. On pourrait leur appliquer la désignation d'états anamorphiques d'autres Chlorophycées. M. Borzi conclut de ses observations répétées et de ses cultures que certaines Algues (Ulothrix, Prasiola, etc.) sont susceptibles d'un déve- loppement anormal dü à une fusion originelle (Raphidium) ou à des conditions particulières du substratum (Stichococcus). De telles formes aberrantes, loin de représenter des productions accidentelles et fugaces, sont au contraire capables de se conserver et de se perpétuer indéfini- ment par un simple processus de scissiparité. C’est encore une preuve de la multiplicité et de la variété des moyens de conservation que déploie l'organisme des Algues terrestres en présence de conditions de milieu diverses et peu favorables. p H Culturversuche mit Zoochlorellen, Lichenogonidien und anderen niederen Algen (Cultures de Zoochlorelles, de go- nidies de Lichens et d'autres Algues inférieures); par M. W. Beye- rinck (Botanische Zeitung, n% 45, 46, 47, 48, pp. 725-785, t. vu, 1890). Le Mémoire de M. Beyerinck a trait à la culture de quelques Algues vertes rencontrées à la surface d’un fossé, qu'il rapporte aux Scenedesmus acutus, caudatus et obtusus, Rhaphidium fasciculatum et à une autre espèce voisine du Chlorococcum problematicum Rab., à laquelle il a donné le nom de Chlorella vulgaris. M. Beyerinck emploie pour ces cultures la gélatine dissoute dans de l’eau bouillie (10 pour 100). On ensemence ce milieu peu nutritif avec une goutte de l’eau du fossé et on l’étend sur des plaques de verre. Les Bactéries se développent mal, landis que les colonies des Algues étudiées s'y forment avec facilité. Le Scenedesmus acutus, dans ces conditions, forme des colonies de quatre à seize cellules ; les hydrates de carbone qui s’y développent prennent avec Piode une teinte brune intermédiaire entre la réaction de l'amidon et celle du paramylon. Sa forme varie avec la richesse du milieu de Culture ; il devient sphérique et atteint le double de son volume primi- tif dans la gélatine additionnée d'extrait de malt. Le Chlorella vulgaris préfère un milieu composé de gélatine avec addition de peptone, d’asparagine et de saccharose. En le cultivant dans 110 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des liquides (eau, 100grammes; gélatine, 2 grammes; poudre de pan- créas, en petite quantité), on obtient à l'état de pureté une grande quantité de cette Algue, En maintenant la température à 20 degrés, les Bactéries s'y développent lentement. La culture en eau de mer rend le noyau et le nucléole plus apparents. Les Chlorella se multiplient par division du noyau et du corps chlorophyllien; on n'y a pas observé de zoospores. M. Beyerinck regarde cette Algue comme très différente des diverses formes de Protococcacées et la rapproche des Pleurococcacées. Ces Algues dégagent de l'oxygène sous l'influence de la lumière; l'auteur de ce Mémoire a étudié les conditions de ce phénomène au moyen d'un dispositif très ingénieux qu'il décrit en détail. La grande ressemblance des granules verts de l'entoderme de l'Hydra viridis avec le Chlorella a engagé M. Beyerinck à en faire la culture dans de l'eau peptonisée. [l a pu s'assurer que ce sont bien des Chlorella parasites. Le succès n'a pas couronné les essais entrepris avec le Stentor polymorphus. Les corpuscules verts devenaient rapidement incolores, mais dans ces conditions il s'est formé des productions rappelant les Zoochlorella, auxquelles l'auteur a donné le nom de Pseudochlorella. Le genre Chlorella serait ainsi caractérisé : Algue unicellulaire; cel- lules sphériques, ellipsoïdes ou aplaties, 1-64; corps chlorophyllien rappelant un segment de sphère, avec ou sans pyrénoïde; noyau simple ou double uniquement formé de chromatine ; multiplication par division ; pas de zoospores. Quatre espèces sont connues : Chlorella vulgaris, cellules de 2-6u, ne formant pas habituellement de colo- nies (Chlorococcum protogenitum Rab.); Ch. infusionum;, cellules un peu aplaties de 1-4u (Ch. infusionum); Ch. (Zoochlerella) para- sitica Brandt, probablement identique avec Ch. infusionum ; Ch (Zoochlorella) conductrix Br., qu'on rencontre dans l'Hydre, le Stentor, les Paramécies, etc., parait bien différent du Chlorella vulgaris. Le Chlorosphæra limicola donne une diastase comme le Scenedes- mus et ne liquéfie la gélatine que tardivement. Sa culture est facile avec la gélatine additionnée de 8 pour 100 d'extrait de malt. I forme des zoospores; mais dans un milieu riche en éléments nutritifs ces dernières ne se forment pas, et les cellules filles s'accolent et forment une lame plus ou moins développée. Le Chlorosphœra forme de Pami- don. Le Cystococcus humicola donne les gonidies du Physcia pari Pour le cultiver, M. Beyerinck fait des coupes minces qu'il examine au microscope; celles qui contiennent l’Algue pure sont placées sur de la gélatine. Les cellules se multiplient, mais ne donnent jamais RE sance à des zoospores. Pour les obtenir, il faut cultiver l’Algue dans un milieu liquide; elles rappellent celles du Chlorosphæra. On en ren etina. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 141 contre quelques-unes qui sont décolorées partiellement ou en totalité et dans lesquelles les cils moteurs ont subi une transformation. P. HARIOT. Ueber Dicranochæte reniformis Hieron., cine neue Pro- lococcacee der Süsswassers (Sur le D. reniformis Hier., nouvelle Protococcacée d'eau douce); par M. Hieronymus (Cohn's Beitrüge zur Biologie der Pflanzen, v, 2, pp. 351-370, t. xı et xir, 1890). Le nouveau genre de Protococcacée proposé par M. Hieronymus a été rencontrée dans les alpes Sudètes. Il vit en épiphyte dans les ruisseaux et les lieux fangeux, sur les Mousses et les Hépatiques, les brindilles et les feuilles en décomposition et aussi sur les pierres. Voici la diagnose telle qu'elle a été donnée par l'auteur : Dicranochœte gen. nov. — Thallus unicellularis. Cellulæ solitariæ cytoblaste, chlorophoro corpusculum pyrenoideum unicum vel pluria Sæpeque granula amylacea gerente præditæ, semireniformes vel sub- semireniformes vel semiellipsoideæ, rarius subsemiglobosæ et inde 2-4 sinuato-lobatæ. Membrana cellulosa hyalina, sæpe supra tuberculis mi- nimis coronata, posterius velamento gelatinoso hyalino basi cincta, sinu vel sinubus seta gelatinosa semel atque iterum, ter, quaterve dichotoma, raro simplici exornata. Cellulæ vegetative intumescentes omnes in Zoosporangia transmutantur. Zoospore agamicæ ciliis 2 vibrantibus, cytoblasto, ocello rubro, polo antico hyalino, chlorophoro unico instructœ, contenti divisione succedanea repetita ortæ, c. 8-24 in quaque cellula, adhuc strato gelatinoso velatæ rima seu fissura sœpe basi subparal- lela erumpentes, postea strato gelatinoso rupto et liquefacto liberate, inter se discedentes ciliis vibrantibus paulum notæ, denique ciliis eva- nescentibus requiescentes, in thallum transformantur. Generationes quotannis per tempus vernum usque ad autumnum complures enas- cuntur (circiter 25-30). ; Une espèce, D. reniformis, avec la forme pleiotricha. P. H.: Bertholdia nov. nom. und Dictyocystis nov. gen.; par M. de Lagerheim (La Nuova Notarisia, pp. 225-227, 1890). Le genre Bertholdia a été créé, en 1889, par M. de Lagerheim pour le Chœetopeltis orbicularis Berthold. Postérieurement M. Schmitz a Proposé la mème désignation générique pour le Calosiphonia neapoli- lana Berth. La priorité étant acquise à M. de Lagerheim, la plante de M. Schmitz devra porter le nom de Schmitzia Lag. Le nouveau genre Dictyocystis a été fait pour le Dictyosphærium Hitchcockii Wolle, des États-Unis. Le chromatophore est central radiant, 112 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tandis que, chez les Dictyosphœrium, il a la forme d’un disque pariétal qui renferme un pyrénoïde. Glœochœte Lag. und Schrammia Dangeard (ibid.). L'auteur conclut de ses recherches à l'identification des deux genres. Le genre Glæochæte, antérieur de six années, comprendrait une seule espèce : Gl. Wittrockiana Lagerh. (1883) = G. bicornis Kirchner (1888) = Schrammia barbata Dangeard (1889). Le Glæochæte appar- tient certainement aux Chlorophycées. P. HARIOT: Myxocheæte ett nytt slægte bland sôtvattensalgerna (Myxochæte, nouveau genre d'Alques d’eau douce); par M. Knut Bohlin (Bihang till K. Svenska Vet. Akad. Handlingar, Bd 15, Afd. 11, n° 4, p. 7, tab. 1, 1890). Le nouveau genre proposé par M. Bohlin appartient au même groupe que les Hesposteiron et Chætopeltis. Il est caractérisé de la manière suivante : Myxochæte nov. gen. — Thallus discum parenchymaticum, vulgo monostromaticum, irregularem efficiens, in muco involutus, cellulis setis mucosis binis instructis; ramificatio irregularis, ramis aggregatis ; cellulæ fere isodiametricæ, massis chlorophyllaceis singulis, lateralibus, nucleis singulis; pyrenoidea desunt. Zoosporæ ignotæ. — Hab. in fossa aquæ dulcis pr. Danviken pr. Holmiam.— M. barbata n. Sp.— Diagno- sis eadem ac generis. P. H. Beitræge zur Kenntniss des Conium pectorale (Contri- butions à l'étude du Gonium pectorale); par M. W. Migula (Bota- nisches Centralblatt, 1890, n° 42, 43, 44, avec une planche). Chez les Gonium, la colonie est entourée d'une gaine muqueuse qu' forme autour de la base de chaque cil un manchon proéminent. Les cils présentent le même diamètre dans toute leur longueur et sont formes d'un protoplasme homogène. Leurs mouvements sont rythmés et à peu près synchroniques. Le déplacement de la colonie a lieu dans une e tion déterminée par le plus grand nombre de cils qui agissent en mema temps dans un certain sens. i Si on laisse évaporer lentement le liquide dans lequel viv Gonium, on les voit gagner le fond du vase, le mouvement des ralentit, les cellules se séparent et s'entourent d'une membrane de cel- lulose en mème temps que les cils disparaissent. Il se forme alors 2 kystes qui mesurent, en diamètre, 12 à 15 u. Au bout de quelques jours le kyste se segmente et donne quatre zoospores qui, à leur tour, se divi sent pour former quatre cellules biciliées, constituant bientôt par as ciation une nouvelle colonie entourée d'une gaine muqueuse. ent les cils se REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 113 M. Migula signale la structure particulière des chromatophores qui ne sont pas constitués par un corps unique et homogène, mais par la réunion de très petites masses de chlorophylle séparées les unes des autres par des espaces incolores. P H Ueber die Algengattung Rhizoclonium (Sur le genre d Al- gues Rhizoclonium); par M. Siegfried Stockmayer (Verhandlungen der k. k. zool. botanischen Gesellschaft in Wien; xL, pp. 571-586, 27 fig. dans le texte, 1890). M. Stockmayer réduit les espèces décrites jusqu'ici à 5, qui sont: L Rh. hieroglyphicum Kütz. emend. Stockm., comprenant 9 variétés : a. typicum, b. macromeres Wittr., c. dimorphum Wittr., d. Berggre- nianum Hauck, e. crispum Kütz, emend., f. riparium Harvey emend., g. Kochianum Kütz., h. Kerneri Stock., i. tortuosum Kütz, ; X R. fon- tanum Kütz. emend. et var. b. majus Wolle; 3° R. Hookeri Kütz. = ? Conferva ambigua H. et H. ; 4° R. angulatum Kütz. = Conferva angu- lata H. et H.; 5° R. pachydermum Kjellmann, avec une variété b. norve- gicum Foslie. i La synonymie n'a peut-être pas été établie aussi complètement qu'on aurait pu le faire. Nous sommes étonné de ne pas y voir figurer des plantes telles que le Lychœte tortuosa J. Agardh, et de trouver parmi les « Species excludendœ » le Rhizoclonium capillare Kütz., qui appartient certainement à ce genre. P. H: Uebersicht der bisher bekannten Sphacelariaceen (Révi- Sion des Sphacélariacées connues actuellement); par M. J. Reinke (Berichte der Deutschen Botanischen Gesellschaft, 1890, 7, pp. 201- 215). M. Reinke nous initie à la connaissance de la famille des Sphacéla- riacées, qui fait l’objet de ce très intéressant Mémoire. Dans une première division à laquelle l’auteur donne le nom de Spha- celariaceæ crustaceæ, sont compris les genres dans lesquels les sys- tèmes végétatif et assimilateur se réduisent à un disque basal. Le genre Battersia forme ce groupe à lui seul; il renferme une seule espèce, le B. mirabilis Reinke, des côtes anglaises de la mer du Nord. La plante a le port d’un Ralfsia et les sporanges uniloculaires terminaux sont placés au sommet des filaments fructifères. ie Dans un deuxième groupe à structure plus compliquée, qui porte le nom de Sphacelariaceæ genuine, l'auteur établit deux sous-divisions basées sur le mode de développement des rameaux : hypacroblastæ "e acroblastæ. Dans le premier cas, les rameaux latéraux ne Te feren leur origine d'une cellule terminale ; ce sont des plantes très variables T. XXXVIII. (REVUE) 8 114 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de forme et de grandeur. On y trouve le nouveau genre Sphacella avec une espèce, Sph. subtilissima, qui vit aux Baléares sur le Carpomitra Cabrerœ ; le genre Sphacelaria divisé en Sphacelariœ autonomœ parmi lesquelles les espèces suivantes ont été étudiées : Sph. olivacea (Dillw.?) Pringsh., radicans (Dillw.?) Harv., tribuloides Menegh., Plumula Zanard., cirrosa Roth, racemosa Grev., plumigera Holmes, toutes de provenance européenne, et parasiticœ : Sph. Hystrix Suhr, des Cana- ries, cespitula Lyngb., de Norvège et d'Angleterre, furcigera Kütz., de l'océan Indien et du Pacifique, Borneti Hariot,-de la Terre-de-Feu et d'Australie, pulvinata Harv., de la Nouvelle-Zélande. Les Sphacélariées autonomes présentent un disque basal libre, tandis que dans les Spha- célariées parasites cet organe est en connexion intime avez les Algues qui leur servent d'habitat. Les genres Chætopteris et Cladostephus appartiennent encore à la division des hypacroblastæ. Le Cladostephus antarcticus Kütz., de la pointe sud de l'Amérique, ne paraît différer en rien du Cl. hedwigioides Bory, des côtes du Péloponèse. Il ne serait pas étonnant que les Cl. spongiosus, verticillatus et antarcticus ne fussent que des formes d'une seule espèce. À la division des Sphacelariaceæ acroblastæ appartiennent les genres : Halopteris Kütz. (H. filicina de l'Atlantique nord); Stypocaulon Kütz., Styp. funiculare Mont., du Pacifique sud; scoparium L., de l’Atlan- tique nord; paniculatum Suhr, des côtes d'Australie); Phloiocaulon Geyler (Ph. squamulosum Suhr), du cap de Bonne-Espérance ; spectabile sp. n. (du sud de l’Australie); Anisocladus nov. gen. (An. congestus n. sp., de la pointe sud de l'Afrique et de la Nouvelle-Zélande). La rami- fication rappelle celle des Stypocaulon ; les sporanges uniloculaires, placés à l’aisselle d’un rameau court, sont arrondis; les pluriloculaires, solitaires ou géminés, quelquefois àu nombre de trois et axillaires, quelquefois placés au sommet d’une branche courte, sont beaucoup plus gros que les uniloculaires. Enfin le genre Ptilopogon, de nouvelle créa- tion également (Pt. botryocladus Harv.), de la Nouvelle-Zélande, se distingue aux caractères suivants : ce sont des plantes abondamment ramifiées, composées de plusieurs sortes de rameaux ; dans les rameaux longs la cortication est véritablement parenchymatique comme chez les Cladostephus. Les sporanges des deux sortes ne se rencontrent jamais que sur des branches adventives disposées en touffes, qui tirent leur origine du corps central et percent l'écorce. ` En résumé, les Sphacélariacées forment un arbre généalogique diver sement ramifié dans lequel le genre Sphacella doit être considéré comme un type régressif ; quant au Lithoderma, il n'appartient certal- nement pas à cette famille. P. HARIOT. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 415 Zur Kenntniss von Macrocystis und Thalassiophyl- lum (Contributions à la connaissance des Macrocystis et Thalassio- phyllum); par M. Otto Rosenthal (Flora, 1890, 1, pp. 105-147, tab. vir et vin). Le Macrocystis luxurians avait été déjà étudié, en 1884, par M. Wille; l'auteur de ce Mémoire a entrepris d'en reprendre l'étude comparative- ment au Thalassiophyllum Clathrus et à quelques autres formes de Laminariées. Les matériaux utilisés pour l'examen des Macrocystis proviennent du détroit de Magellan, oü ils ont été recueillis par le capi- taine Chierchia. . Les genres cités plus haut ont été examinés au point de vue de l'his- tologie et de la morphologie extérieure et comparés sous ce rapport avec d’autres Laminariées. L'auteur reconnait que toutes les Laminariées, à l'exception du Chorda, sont différenciées en tiges et en feuilles. Chez les Macrocystes et le Thalassiophyllur, le point végétatif est situé latéra- lement au bord de la lame, tandis que chez les Laminaires il a son siège entre la lame et la tige. Dans les Macrocystes les feuilles correspondent au point végétatif, elles sont insérées latéralement et sont pérennantes; dans les Laminaires au contraire, la lame est terminale et, à quelques exceptions près, le point végétatif fonctionne de nouveau chaque année Pour en produire une nouvelle. Le mode de croissance différent de ces trois genres permet de les diviser en deux groupes. Dans le premier se trouvent les genres Macro- cystis et Thalassiophyllum ; dans le second les Laminaria, Alaria, Costaria et Agarum. Les Laminaires pourraient également être subdi- visées d'après leur formes : aux Macrocystis correspondent les Lami- naria, aux Thalassiophyllum les genres à lames perforées tels que l'Agarum. P; H. Contribution to the Freshwater Algœ of North Wales (Contribution à l'histoire des Algues d'eau douce de la partie nord du pays de Galles); par M. Wm. West (Journal of the Royal mi- croscopical Society, 1890, n* 76, pp. 277-306, tab. v et vi). Les espèces et variétés nouvelles indiquées par M. West, au nombre de 17, sont les suivantes : Gonatozygon mindtum; Desmidium coarc- tatum var. cambricum; Doidium elongatum ; Micrasterias americana var. Lewisiana, Jenneri var. simplex ; Cosmarium tetraophthalmum Var. subrotundum, controversum, cælatum var. hexagonum, isthmium = excavatum var. duplo-major Lund.; Xanthidium cristatum var. Spinuliferum; Staurastrum spiniferum, cambricum, osteonum, mu- 146 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ricatum var. acutum, proboscideum var. subglabrum, dubium, mar- garitaceum var. coronulatum. Le Botrydina vulgaris Bréb., signalé par l’auteur de ce Mémoire, n’est pas autre chose qu’un protonéma de Mousse. P. Harior. Contributions à l'étude des Algues de Belgique; par M. E. de Wildeman (Comptes rendus de la Société royale de bota- nique de Belgique, 1890, pp. 135-139). C’est une simple énumération d’une cinquantaine d’Algues d'eau douce rencontrées en Belgique, appartenant toutes aux Chlorophycées, sauf le Batrachospermum moniliforme et le Lemanea torulosa. L'es- pèce la plus intéressante est certainement le Vaucheria de Baryana Wor. qui n’a encore été rencontré jusqu'ici qu’en un petit nombre de localités. P.H: Tableau comparatif des Algues de Belgique; par M. E. de Wildeman (Comptes rendus des séances de la Société royale de bota- nique de Belgique, 1890, pp. 147-160). La flore algologique de Belgique, en exceptant les Schizomycèles, Diatomées et Characées, comprend 485 espèces réparties de la façon suivante : Floridées 74, Phéophycées 46, Chlorophycées 304, Phyco- chromacées 61. La Flandre occidentale paraît être la plus riche, surtout parce que la plupart de ses représentants sont des Algues marines. La province de Namur est de beaucoup la moins privilégiée. ` PH Ueber die Beziehungen der Flora der Bering-Meeres zu der Ochotskischen Meeres (Sur les rapports qui existent entre la flore de la mer de Behring et celle de la mer d Ochotsk); par M. F. R. Kjellman (Botanisches Centralblatt, xux, n° 6 et 11, pp. 167- 170 et 198-200; 1890). Ruprecht avait conclu de ses recherches sur la flore de la mer d'Ochotsk qu'elle représentait une région botanique particulière, $e fondant surtout sur ce fait qu’elle était composée pour une bonne partie d'espèces spéciales et que les autres avaient plus d'affinités avec la flore de l'Océan glacial européen qu'avec celles du Kamchatka et des Kouriles. Les recherches de M. Kjellman, pendant l'expédition de la Véga, lui ont permis de constater que sür les 13 espèces considérées comme spéciales par Ruprecht, 5 (et peut-ètre même 7) se retrouvent autre part, et que les autres ne sont que des formes d’Algues qui croissent ailleurs: Le Crossocarpus lamuticus etle Callophyllis rhynchocarpa ont été re- cueillis au Kamchatka, le Cruoria (Petrocelis) Middendorfi en Nor- vège; le Polyostea gemmifera fait double emploi avec le Polysiphonia -REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 447 bipinnata de la mer de Behring; le Callithamnion Corallina n'est qu'une forme de l'Antithamnion boreale qui croit à la Nouvelle- Zemble, ete, Ruprecht admettait en outre que, parmi les espèces non spéciales, quelques-unes n'avaient pas été observées dans tout le Pacifique nord, On pent maintenant affirmer que, sur les 53 Algues de la mer d’Ochotsk, 40 environ se retrouvent dans la mer de Behring, dont la flore algologique n'a cependant pas encore été suffisamment étudiée. Quelques autres espèces se rencontrent également dans la mer de Kara et dans la mer de Sibérie. Dans l'Océan glacial d'Europe on trouve, en commun avec la mer d'Ochotsk : Atomaria dentata, Fuscaria tenuissima, Delesseria Baerii, Halosaccion soboliferum, Dumontia contorta, Chondrus eris- pus?, Gymnogongrus plicatus, Laminaria saccharina et digitata, Scytosiphon tortilis, Conferva saxatilis (Spungomorpha arcta). De ces 11 espèces, 6 ont été trouvées dans la mer de Behring, 5 dans la mer de Sibérie, 4 dans la mer de Kara. Le Laminaria saccharina de Ruprecht parait correspondre à deux espèces, le L. solidungula de la mer de Kara et de la Sibérie et le L. cuneifolia J. Ag., de la Sibérie et du Pacifique nord. Quant au L. digitata, il faudra l'identifier avec une des quatre espèces du groupe des Digitatœ qui habitent la mer de Behring et la Sibérie. On doit conclure des considérations présentées par M. Kjellman, que le caractère de la mer d'Ochotsk est purement arctique et que sa flore algologique est comparable à celle de la mer de Behring. P; H: Contribuciones a la Flora algologica del Ecuador ; par M. G. de Lagerheim (tirage à part de Lós Anales de la Univer- sidad de Quito, n”* 27 et 31, 1890, 16 pages). M. de Lagerheim, professeur à l'Université de Quito, donne une liste d'Algues comprenant 42 espèces. La plupart d'entre elles se retrouvent en Europe. Les suivantes paraissent seules exclusivement tropicales : Mycoidea parasitica Cunn. (Cephaleuros virescens), Trentepohlia Pleiocarpa (T. arborum), Pleurococcus miniatus (Kütz.) Næg., Meso- tœnium caldariorum (Lagerh.) Hansg., Closterium giganteum Nordst. Il convient de citer comme espèces nouvelles : ŒŒ dogonium areolatum du groupe des « Dioice macrandræ », Œd. Sodiroanum, voisin de l'Œd. upsaliense; Dactylococcus obtusus, voisin du D. bicaudatus; Spirogyra tenuissima var. (nov.) plena; Vaucheria humicola, compa- rable au V. uncinata ; Cosmarium granatum var. p. concavum. Les Algues de l'Équateur n'avaient encore donné lieu qu'à une seule Publication du professeur Istvánffi, de Kolozsvar (Hongrie), qui avait 118 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. déterminé 65 espèces (dont 51 Diatomées) recueillies par le R. P. Sodiro et communiquées par le cardinal de Haynald. P. HAROT Les Aristoloches, étude de matière médicale ; par M. Louis Planchon (in-8° de 266 pages). Montpellier, 1891. Les Aristoloches ont occupé une place importante dans la matière médicale d'autrefois; aujourd’hui elles sont tout à fait oubliées, du moins en Europe, à l'exception peut-être de l Aristolochia longa encore en usage chez les paysans du midi de la France. Dans les régions chaudes du nouveau monde, tes propriétés réelles ou supposées des Serpentaires, des Mis-Homens, des Guacos, ont depuis longtemps attiré l'attention sur les végétaux qui les fournissent. C’est une étude d’ensemble de ces espèces intéressantes que présente M. L. Planchon. L'auteur a tenu avant tout à faire un travail de matière médicale, laissant la botanique proprement dite au second plan. Les Aristoloches (qui comptent actuellement près de 200 espèces) forment un ensemble des plus homogènes, parfaitement caractérisé au point de vue de la morphologie externe aussi bien que par leur struc- ture intime. Les caractères organoleptiques ne doivent pas non plus être négligés et présentent dans cette famille une réelle importance. Homogènes par leurs caractères botaniques, les Aristoloches ne le sont pas moins par leurs propriétés thérapeutiques, qui sont aujourd'hui aussi délaissées qu'elles ont été jadis exagérées. Les drogues qu'elles fournissent ont pu être groupées d'après la forme des organes souterrains. Les espèces fibreuses ont pour type les Serpen- taires (Aristolochia serpentaria, reticulata, etc.); les Guacos et les Mis-Homens sont les représentants les mieux caractérisés des ligneuses (A. cymbifera, maxima, etc.); les tuberculeuses comprennent nos espèces indigènes, A. longa, rotunda, pallida, à l'exception de l'A. Cle- matitis qui rentre dans le premier groupe. < Le nombre des espèces étudiées par M. L. Planchon n'est pas moindre de 70; et encore est-il probable que bien d'autres Aristoloches doivent être utilisées dans les régions exotiques. Le Mémoire de M. L. Planchon est des plus intéressants; les Aristo- loches y sont examinées au point de vue de leur histoire, de leurs carac- tères, de leurs propriétés. Le groupement, la description et l'anatomie de tous les lypes que l’auteur a pu se procurer dans les collections de Paris, de Montpellier, ete., y font l'objet d’un chapitre spécial. L'ordre botanique suivi est celui de la Monographie faite, pour le Prodromus, par M. le professeur Duchartre, qui avait le premier apporté la lumière dans la coordination de ce groupe et décrit, avec la méthode et le soin REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 119 méticuleux qui sont le propre de ses travaux, la famille des Aristolo- chiées. Le travail de M. L. Planchon fera certainement époque dans l'histoire de la matière médicale. On ne pouvait certainement moins attendre d'un jeune savant à qui s'impose le devoir de porter avec honneur un nom justement respecté dans la science française. Fils du regretté Émile Planchon de Montpellier, il s'est souvenu que son oncle, le sympathique directeur de l'École supérieure de pharmacie de Paris, était, dans notre pays, le représentant le plus autorisé des éludes sérieuses de matière médicale. P. HARIOT. Handbuch der Pflanzengeographie (Manuel de géographie botanique), par M. Oscar Drude. Un volume petit in-8° de 582 pages, avec 4 cartes et gravures dans le texte; Stuttgart, J. Engelhorn, 4890 (Bibliotek geographischer Handbücher). Depuis que les travaux d'Al. de Humboldt et d'A.-P. De Candolle ont appelé l'attention sur la distribution géographique des plantes, un grand nombre de savants ouvrages ont été publiés sur ce.sujet. La plupart d'entre eux ont exercé une influence favorable sur les progrès de la science ; ils ont contribué surtout à donner à la connaissance des espèces un intérêt tout nouveau en ouvrant à la botanique systématique des horizons étendus, mais plusieurs n'ont envisagé que l'un des côtés de la question; d'autres, et les meilleurs, ont surtout posé des problèmes ; tous étaient trop considérables pour devenir populaires. M. O. Drude a voulu combler cette lacune en publiant, sous une forme accessible à tous, un Manuel de géographie botanique, que nous appel- lerions volontiers générale. Les Flores sont nombreuses; il est peu de pays, même parmi les moins connus, qui n'aient donné lieu à un travail plus ou moins complet de statistique botanique. Les Mémoires consa- crés aux études morphologiques deviennent chaque jour plus nombreux; la plupart des recherches qui leur ont servi de base ont été poursuivies dans les laboratoires et loin de l'observation directe de la nature. Depuis peu d'années pourtant, quelques botanistes, préparés par des études Spéciales, ont cherché, sous les climats les plus différents, à discerner l'origine des différents éléments des flores, la nature des adaptations qu'ils subissent, etc. Un ouvrage, qui, en tenant compte de tous ces efforts, élargit le cadre de la botanique systématique, en multiplie Pin- térêt, qui en fait une des parties les plus importantes de la biologie générale en la reliant étroitement à la géographie physique, doit être accueilli avec faveur par toutes les personnes qui étudient la nature dans la nature, et par les botanistes en particulier. ; Connaitre la végétation dans ses rapports avec le climat, remonter aux 120 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. causes diverses qui la maintiennent, la développent ou l'arrêtent; re- chercher le pourquoi des variations que subit la flore avec les différences climatériques, avec les divers phénomènes naturels, c'est bien faire de la géographie physique. C'est en même temps faire des êtres vivants une étude large et philosophique; c'est faire de la biologie, pour employer un mot auquel on donne fréquemment, de nos jours, un sens étroit qui ne lui convient pas. A ce titre, le livre de M. Drude ne sera pas seule- ment utile aux botanistes; tous les esprits cultivés y trouveront leur profit. : Le Manuel de M. Drude se divise en six parties. Après une introduc- tion historique, l'auteur examine les relations qui existent entre l'orga- nisation des plantes et les phénomènes physiques. Les premiers ouvrages qui aient été consacrés à la géographie des plantes ne les avaient pas négligées; mais les plus récents d’entre eux n’ont pu que formuler des hypothèses sur la plupart des faits. La physiologie a fait assez de progrès depuis quelques années pour permettre de préciser la part de quelques- uns des agents physiques dans la vie de la plante. Les agents physiques qui exercent leur influence sur les végétaux ont un caractère général, comme la lumière, la température, l’état hygrométrique, la périodicité des phénomènes astronomiques ou météorologiques, ou bien ils ont un caractère local, comme le relief du sol, sa nature physique, sa compo- sition chimique, la concurrence des autres êtres vivants. La plante doit être adaptée à ces conditions locales ; sinon, elle succombe. L'action des agents généraux s'exerce sans discontinuité à travers les siècles et imprime à la végétation ses principaux caractères; les agents locaux ou topographiques déterminent des caractères secondaires. Il en résulte des formes particulières de végétaux appropriés à ces conditions diverses; c’est ainsi que les arbres et les arbustes à feuilles caduques sont adaptés à la succession périodique de la chaleur et du froid, que la végétation indéfinie des lianes est la conséquence du climat uniforme des forêts tropicales. Les arbrisseaux épineux, presque sans feuilles (Astragales, etc.), les tiges ‘épaisses des Cactées et de beaucoup d'Euphorbes, les feuilles épaisses des Agaves et des Aloës sont adaptés aux climats secs, etc. Des conditions climatériques identiques ou analogues déterminant le développement de flores de même physionomie, il en résulte des 7075 de végétation correspondant aux zones climatériques ; les steppes el les déserts du Sahara, de la Russie, du Sud de l'Afrique et de l'Australie sont déterminés par les mêmes conditions climatériques. On peut dis” tinguer à la surface de la terre six zones principales de végétation : 1* la zone arctique où la période de végétation ne dépasse pas {roi mois ; c’est la zone des toundras, des Mousses, des Lichens et des Saules REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 121 rabougris ; 2 la zone des arbres toujours verts et des arbres à fevilles caduques ; la période végétative y dure de trois à sept mois; quand Phu- midité atmosphérique y descend au-dessous d'un certain minimum, elle passe insensiblement à la troisième zone; 3° la zone des steppes et des déserts, avec des arbustes épineux et sans feuilles, des plantes grasses et bulbeuses; 4° la zone tropicale, caractérisée par des pluies constantes, régulières, une température constamment élevée, ne permettant pas l'interruption hivernale de la végétation ; c'est la zone des lianes et des plantes épiphytes. Ces zones ne se répètent pas identiques à elles-mêmes au delà de l'Equateur. On y trouve pourtant encore une cinquième zone, d'arbres toujours verts et à feuilles caduques, et une sixième zone, antarctique, exceplionnellement humide, toutes deux différant d'une manière notable des zones correspondantes de l'hémisphère Nord. La troisième et la quatrième partie ont une importance particulière. L'auteur nous fait pénétrer plus avant dans les problèmes qu'il a posés, pour demander à l’histoire de la terre sa part dans leur solution. Ille fait avec la réserve que recommandait dès 1855 M. A. de Candolle, ne tenant Compte que des données positives de l'observation directe, et négligeant les hypothèses formulées trop souvent à la légère. L'état actuel du monde vivant représente un anneau d'une chaîne ininterrompue ; il est uni aux périodes antérieures par des liens étroits, et s’est modifié avec les modi- fications du climat, avec le relief du sol; les formes actuelles sont une conséquence des formes antérieures. Elles s'adaptent et se différencient d'autant plus que les conditions dans lesquelles elles se développent Sont plus étroitement localisées; la comparaison entre l'ensemble homo- gène des terres arctiques et les prolongements vers le Sud des trois Continents austraux, séparés par de vastes océans, l'étude des iles, des déserts et des sommets des hautes montagnes climatériquement isolés comme les iles, démontrent le développement constant de ces formes endémiques spéciales. Ces plantes caractéristiques, comme le sont, le Retama pour le Sahara, les Astragales pour la Perse, les Acacias et les yrtacées pour l'Australie, permettent, presque à elles seules, de fixer les limites des régions naturelles; elles sont, en effet, toujours associées à d'autres espèces, à des genres ou à des familles de plantes adaptées de la même manière et le plus souvent unies les unes aux autres par des affinités étroites. C'est ainsi que les Palmiers, les Conifères, les ricacées, les Myrtacées, les Protéacées, les Liliacées et bien d'autres, Sont associés dans des régions de même climat et leur impriment leur caractère le plus saillant. Mais on ne saurait arriver à une connaissance sérieuse de la géogra- phie des plantes, si le travail synthétique ne s'appuie sur une analyse exacte, La connaissance précise des espèces est la base nécessaire à tout 122 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. édifice solide en fait de géographie botanique; M. Drude en fournit la preuve par l’étude détaillée qu’il fait de la distribution de quelques familles naturelles à la surface de la terre. Les mêmes conditions climatériques et les mêmes adaptations tendent à donner aux végétaux une même physionomie qui peut être tout à fait indépendante des affinités ; l’ensemble des végétaux présentant des caractères communs constitue les formations végétales ; on distingue de la sorte les formations de forêts tropicales, de forêts de Conifères, les formations de Graminées, de Mousses et de Lichens, etc. C’est à leur étude et à celle de leur distribution dans le monde que sont consacrées les deux dernières parties. Elles sont, à peu de chose près, connues des botanistes par les travaux antérieurs de M. Drude. Ces travaux ont été analysés ici même en leur temps. Nous n’insisterons donc pas sur le tableau frappant qu’il nous présente de chacune des régions botaniques naturelles qu’il distingue ; quelques-uns de ses tableaux sont tracés de main de maître, tous ont leur place marquée dans les traités de géogra- phie physique et nous paraissent destinés à devenir classiques. Ajoutons, pour finir, que, malgré le faible volume de l'ouvrage, l'au- teur n’a pas négligé d'indiquer les sources les plus importantes de ren- seignements bibliographiques ; ce qui en augmente encore l'intérêt aux yeux des spécialistes. CH. FLAHAULT. Contributions to the American Bryology II. À Supple- mentary Enumeratio of Mosses collected by M. John B. Leiberg, M Kootenai Co., Idaho, by Elizabeth G. Britton (in Bulletin of; 30 Torrey Botanical Club, vol. xvui, n° 2). L'article ci-dessus mentionné comporte l'énumération de 68 espèces de Mousses récoltées par M. Leiberg en Idaho, dont deux nouvelles, savoir : Grimmia Philibertiana, forme séparée par l'auteur du Grim- mia Hartmanni Schpr., et Bryum lucidum, de la section Rhodobryum, qui diffère du B. roseum (Schreb.) par des dimensions plus grandes, les feuilles non tortillées par la dessiccation, à cellules marginales plus longues, les pédicelles capsulaires non agrégés, et enfin les cils p péristome interne irréguliers non appendiculés. Une planche figura" les organes des deux espèces nouvelles accompagne ce Mémoire. Ém. BESCHERELLE- D' L. Rabenhorsts Kryptogamen-Flora. DIE LAUBM0OSE: von K. Gustav Limpricht. 44°, 15* et 16° fascicules, 1890-1891. Rabenhorst, L ti i gami a partie bryologique de la Flore cryptogamique du plusieurs qui est en cours de publication depuis 1885, formera sans doute REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 193 volumes, car le premier de 836 pages et terminé en novembre 1889 s'arrête seulement aux Orthotrichacées. Avec la 14* livraison commence le tome 11. Les trois premiers fascicules de ce volume renferment la description des genres Amphidium, Zygodon, Ulota et Orthotrichum, de la famille des Orthotrichacées, les genres Encalypta et Mercya, de la famille des Eucalyptées, les genres Georgia (Tetraphis auct.)et Tetrodontium, de la famille des Georgiacées, le genre Schistostega, la famille des Splach- nacées, celle des Discéliacées et celle des Funariacées. Ex. B. Musei Asiæ borealis. Beschreibung der von den schwedischen Expeditionen nach Sibirien in den Jahren 1875 und 1876, gesam- melten Moose mit Berücksichtigung aller früheren bryologischen Angaben für das Russische Nord-Asien, von S. O. Lindberg und H. W. Arnell (Description des Mousses récoltées au cours de l'Expédition Suédoise en Sibérie, dans les années 1875 à 1876, avec adjonction des espèces de l'Asie boréale déjà signalées dans des travaux bryo- logiques antérieurs) [in Kongl. Svanska Vetenskaps-Academiens Handlingar]. 1. Lebermoose (Hepaticæ). Band. 23, n° 5; 11. Laub- moose (Musci), Band. 23, n° 10. Ces deux Mémoires sont spécialement consacrés aux Muscinées ré- toltées dans la région septentrionale de la Russie d'Asie. Les plantes Sont classées d’après la nomenclature préconisée par feu S. 0. Lind- berg, dans ses Musci Scandinavici (1879). i Les Hépatiques forment un fascicule de 3 pages in-4°, qui a été pu- blié en 1889. Les diagnoses et les observations qui s'y rapportent sont écrites en latin par S. O. Lindberg, les notes sont en allemand et ont été rédigées par M. Arnell. i Parmi les genres qui donnent lieu à de nouvelles diagnoses complé- mentaires se trouvent les genres Sauteria, Cesia, Calycularia. Deux genres sont nouveaux : le genre Arnellia, qui se distingue de loutes les Jungermaniacées saccifères par la présence d'un involucre Propre, et le genre Prasanthus, qui est dans la même relation avec le genre Nardia que le genre Cesia avec le genre Marsupella ; les diffé- rences sont les suivantes : « e Nardia differt habitu, absentia perfecta involucri, præsentia geocladorum, dehiscentia thecæ in valvulas 4-8 ir- regulares; — e Cesia habitu, caule et ramis tereti-foliatis, foliis non distichis, sed fere antice affixis, sursum vergentibus vel fere vertica- libus in axi horizontali, præsentia (licet adventitia vel abnormi) foliolo- rum in caule primario, annulis optimis in strato interiore thece, Perichætio bulbiformi, rachi ut sacculo dependente et, ut rhizinis sam- mis et calyptra, purpureo tincta, theca irregulariter disrumpente ». 124 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les espèces mentionnées sont au nombre de 96, dont 13 sont nou- velles ou décrites entièrement à nouveau, savoir : Lophocolea reflexæula Liodb., Martinellia spetsbergensis Lindb., Jungermannia(Mesoptychia n. sect.) Sahbergii Lindb., J. (Lophozia) lophocoleoides Lindb., J. (Lophozia) badensis Gottsch., J. (Lophozia) Wenzelii Nees, J. alpes- tris Schleich., J. longidens Lindb., J. guttulata Lindb., J. Kunsei Hüben, J. quadriloba Lindb., Prasanthus suecicus (Gottsch.) Lindb., Calycularia laxa Lindb. Les diagnoses de certaines espèces sont étu- diées avec une très grande minutie et aucun détail n’est oublié; aussi occupent-elles souvent dans le Mémoire deux ou trois pages in-4°. Les Mousses forment un fascicule de 163 pages, qui a été publié en 1890 après la mort de S. O. Lindberg. Elles sont au nombre de 410 sans compter de très nombreuses variétés. Un seul genre est nouveau, le genre Sælania, dédié à M. Th. Sælan, bryologue finlandais, mais il n’est dans l'ouvrage l'objet d'aucune diagnose. Il paraît étre fondé par S. O. Lind- berg pour le Leptotrichum glaucescens (Hedw.) Schimp. Les espèces nouvelles sont les suivantes : Catharinea lævifolia, Astrophyllum ma- gnirota, Timmia comata, T. sibirica, Sphærocephalus acuminatus, Bryum sibiricum, B. planiusculum, B. flexisetum, Pohlia brevinervis, P. alba, P. viridis, Barbula rotundata, Dicranum tundræ, Oncopho- rus glaucescens, Dorcadion sibiricum Grönw., Coscinodon latifolius, Scouleria Rschewini, Grimmia cavifolia, Anomodon subpilifer, Am- biysiegium latifolium, A. longicuspis, A. tundræ Arnell, Hypnum apiculigerum, H. jeniseense, Myurella acuminata, Stereodon recur- vatus, Porotrichum obtusatum, Fontinalis nitida. On signale aussi deux hybrides : Meesea longiseta X triquetra et Amblystegium ba- dium X latifolium. Nous croyons devoir ajouter que les auteurs ont suivi, comme nou? l'avons dit ci-dessus pour les Hépatiques, la nomenclature de S. 0. Lind- berg, c'est ainsi que les genres Catharinea, Georgia, Schistophyllum, Astrophyleum, Sphœrocephalus, Pohlia, Leersia, Ditrichum, etc., rem- placent ceux de Atrichum, Tetraphis, Fissidens, Mnium, Aulacom- nium, Webera, Leptotrichum, etc., qui sont plus habituellement em- ployés par les botanistes français, d'après l'autorité de Schimper- Éu. BESCHERELLE- Musci Lapponiæ Kolænsis; par MM. V. F. Brotherus per Sælan (in Acta Societatis pro Fauna et Flora fennica, VL, ` *” Helsingfors, 1890, 100 pages, avec une carte. . > , M n Sou». ce titre les auteurs donnent l'énumération systématique V latin) des Mousses récoltées jusqu'ici dans la partie de la Lapo REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 125 formant la péninsule de Kola et comprise entre la mer Glaciale et la mer Blanche. L'introduction qui n'a pas moins de 32 pages est écrite en suédois et donne : 4° l'historique des voyages botaniques entrepris dans la région ; 2 un aperçu de la distribution des Mousses sur ce territoire que l’auteur divise en Lapponia imandrensis, L. murmanica, L. po- nojensis, L. tulomensis et L. varsugensis ; 3° Vindication des espèces Suivant leur substratum et la composition du terrain (calcaire ou sili- ceux), suivant leur habitat dans la région des Conifères, dans la région arctique et 4° enfin la désignation des Mousses qu’on trouve dans la presqu'ile de Kola et qu’on ne rencontre ordinairement que sous une latitude plus méridionale. Les Mousses énumérées dans ce Catalogue sont au nombre de 287, dont 22 Sphaignes. Elles sont classées d’après la méthode de S. O. Lind- berg, avec les noms génériques que ce dernier a cru devoir substituer à ceux qui sont le plus habituellement adoptés par les bryologues. Une seule espèce esl nouvelle, le Bryum murmanicum Broth., qui se rapproche du B. lacustre (Bland.), mais qui s’en distingue facilement par des spores plus grandes et l’opercule plane de la capsule. Une carte très détaillée dressée par M. A. Petrelius donne toutes les localités et tous les cours d’eau indiqués dans le Catalogue. Em. B. Revue bryologique dirigée par M. T. Husnot. 1890, n°* 4, 5 et 6. N° 4. Ce numéro renferme un article de M. Venturi, sur les Mousses du groupe des Barbulæ rurales. D'après l’auteur, le caractère tiré de la pointe des feuilles dans les Barbula ruralis, B. ruraliformis Besch. et B. aci- Phylla wa de valeur qu'autant que d'autres caractères concourent à Séparer ces trois espèces. Or, dans le B. ruraliformis (1), la pointe fo- liaire varie beaucoup ainsi que la hauteur des tiges et la couleur du poil qui termine la feuille, les formes de transition ne sont pas rares; cetle espèce doit donc descendre au rang de simple variété. Le Barbula aci- Phylla ne se distingue il est vrai, du B. ruralis, par aucun caractère anatomique propre ; mais il a une constance plus grande dans sa stalion subalpine, dans la conformation de la pointe des feuilles et dans la Couleur des poils, qui est rouge dans toute la longueur. Cette espèce se trouve donc suffisamment déterminée pour constituer une véritable espèce. Les auteurs ont d’ailleurs cessé d'attribuer trop d'importance aux poils foliaires des Barbulæ rurales, car ils ont reconnu comme élant de simples variétés la forme du B. intermedia munie d’une petite (1) Cf. Bull. Soc. bot., 9 décembre 1854. 126 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pointe hispide (var. calva) et la forme du Barbula aciphylla terminée par un petit mucron rouge (var. mucronata). M. Venturi a trouvé lui- même, dans un exemplaire venant de Lugano, une autre forme qui, avec tous les caractères du B. ruralis, n'a presque aucune trace de poil et qu'il nomme variété epilosa. Il signale en outre deux autres variétés de cette dernière espèce, provenant de la Sardaigne (var. densiretis et var. kirsuta). Quant au B. pulvinata Jur. (B. virescens de Not.), il admet d'ailleurs qu'on pourra bien le regarder comme une espèce propre, car il diffère des diverses variétés du B. ruralis par sa taille plus petite, ses coussinets denses et la couleur vert grisâtre des feuilles; la nervure est d'ailleurs plus faible que dans le B. ruralis, car elle n'a qu'une rangée de cellules stéréides au lieu de deux, ce qui produit la mollesse de la plante. Le même numéro contient un article de M. Amann, sur le Mnium subglobosum Br. Eur., qui croit associé au Mn. punctatum dans les environs de Davos en parfait état de fructification, — et la diagnose d'une espèce nouvelle de Bryum, le B. Rællii, trouvée par M. J. ROU, sur le territoire de Washington, dans l'Amérique boréale occidentale. N= 5 el 6. M. le D" Kiær, de Christiania (Norvège), a publié dans ces numéros un travail très utile pour les bryologues. Ce travail forme la table des matières contenues dans la Revue bryologique depuis 1874, date de la fondation, jusqu'en 1890, soit pendant une période de dix-sept années. Cette table est très bien faite et répond à tous les besoins. On trouve d'abord les généralités ; l'indication par nom d'auteur de tous les articles publiés dans la Revue, la bibliographie, les excursions, les óxpic6a'a" ou herbiers à vendre. En ce qui touche les Hépatiques, les Mousses ses les Sphaignes, l'auteur indique séparément pour chaque partie : 1* y articles concernant l'anatomie, la biologie ; 2 la bibliographie, et - notices par pays européens et extra-européens; 3° les espèces menton” nées comme récoltées dans les divers pays ; 4° les genres et espèces européens; 5° les espèces européennes nouvelles; 6° les genres et especes exotiques; 7° l'historique et les systèmes. Tout ce qui a trait à Be respondance botanique, aux nouvelles, aux hybrides et monstruosilés, aux listes de bryologues et renseignements divers se trouve indiqué SéP T rément. On ne peut que louer M. Kiœr d'avoir eu la patience de RS un semblable travail qui est contenu dans 55 pages de la Revue. Ém. BESCHERELLE- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 127 List of Canadian Mepaticœ (Liste des Hépatiques du Canada); par M. Wm. Hy. Pearson (in Geological and natural History Survey of Canada). Montréal, 1890. La présente Liste est le résultat de l'examen de la nombreuse collec- tion d'Hépatiques recueillies par M. Macoun dans différents lieux du Canada; l'auteur y a joint d'une part toutes les espèces de son propre herbier et d'autre part toutes celles qui ont été déterminées antérieure- ment, soit dans les Synopsis de Gottsche, Lindenberg et Nees, soit par MM. Mitten et Stephani. M. Pearson constate avec raison quela flore hépaticologique du Canada offre une grande similitude avec celle de l'Europe septentrionale. Dans son Mémoire qui comporte 28 pages et 12 planches, l'auteur énumère en les classant, d'après la méthode préconisée par M. Spruce dans sa Monographie, On Cephalozia (1882), les 165 espèces connues jusqu'ici au Canada. Quelques-unes sont l'objet de notes détaillées, notamment les Frullania Selwyniana (sp. nov.), Radula spicata Austin, Lejeunea Biddlecomiœ Aust. (mss.), Cephalozia Macounii Aust., C. (Priono- lobus) minima Aust. (mss.), Jungermannia Wahliana N. Les planches représentent les Frullania Selwyniana, F. eboracen- sis, F. nisquallensis, Radula spicata, Lejeunea Biddlecomiœ, Cepha- lozia minima, Scapania Bolanderi, Sc. glaucocephala, Diplophyllum albicans, D. taxifolium, Lophocolea minor, Plagiochila porelloides, Jungermannia exsecta. Eu. B. Pseudoleskea ticinensis n. sp.; par M. A. Bottini (Societa Toscana di scienze naturali, 1891). Sous ce titre l'auteur décrit une nouvelle espèce de Mousse récoltée dans le canton du Tessin, le long de la route entre l'hospice du Saint- Gothard et Airolo. Dans cette plante, toutes les cellules foliaires, à l'exception de 2-4 séries marginales, sont munies, au milieu de leurs deux faces libres, d'une papille conique très développée et caractéris- tique. — Dans le Lesquereuxia patens Lindb., auquel le Pseudoleskea licinensis ressemble surtout, les papilles sont beaucoup moins pronon- cées et manquent parfois. — Il se rapproche aussi du P. atrovirens (Dicks.), mais les petites proéminences que cette espèce présente, uni- quement sur la face ventrale, sont tout à fait différentes des papilles du P. ticinensis et ont une autre origine. — Le P. Perraldieri Besch., qui à des protubérances semblables sur les deux faces de la feuille, se dis- tingue par ses feuilles plus petites et par les bractées du périgyne dentées dans leur moitié supérieure. Ex. B. 128 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Preliminary Notes on the species of Doassansia Cornu; par M. William Albert Setchell (Extrait de The Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, vol. xxvi, pp. 13-19). Le genre Doassansia a été établi en 1883, par M. Cornu, pour une Ustilaginée désignée jusque-là sous le nom de Sclerotium Alismatis Nees. Très voisin du genre Entyloma, le Doassansia s'en distingue immédiatement par ses sores qui sont entourés d'une enveloppe cellu- leuse stérile : certaines espèces (D. Niesslii, D. Limosellæ, D. decipiens et D. Alismatis Hark. non Cornu) étant privées de cette écorce spéciale doivent être rejetées. Les Champignons considérés par l’auteur comme appartenant bien au genre Doassansia se répartissent de la manière suivante : Sous-genre I. Eudoassansia. — Masse du sore entièrement formée de spores qui se séparent aisément les unes des autres à la maturité. 1. D. Epilobii Farlow; 2. D. Hottoniæ (Rostr.) de Toni; 3. D. Sa- gittariæ (Westend.) Fisch.; 4. D. opaca nov. spec., sur feuilles de Sagiltaria variabilis, aux États-Unis ; 5. D. Alismatis Cornu. Sous-genre II. Pseudodoassansia. = Portion centrale du sore con- Stituée par une masse irrégulière formée d’hyphes fines étroitement entrelacées. Spores peu adhérentes entre elles, disposées sur plusieurs rangées. Cellules de l'écorce larges et très différenciées. 6. D. obscura nov. spec., sur les pétioles et les pédoncules du Sagit- taria variabilis, dans différentes localités des États-Unis. Sous-genre III. Doassansiopsis. — Sore compacte, dont les élé- ments ne se séparent pas à la maturité. Portion centrale consistant en une masse serrée de tissu parenchymateux. Spores sur un seul rang; cellules corticales petites. 7. D. occulta (Hoffm.) et var. Farlowii Cornu; 8. D. Martianof- fiana (Thuem.) Schrœter; 9. D. deformans nov. sp., sur les feuilles, pétioles, pédoncules, pédicelles et ovaires du Sagittaria variabilis, aux Etats-Unis et au Canada. Species inquirendæ : 10. D. Comari (B. et Br.) de Toni ; 11. D. punt- tiformis Winter et 12. D. Lythropsidis Lagerheim. Dans le même Mémoire, M. Setchell donne la description des deux genres nouveaux Burillia et Cornuella, qu’il caractérise ainsi : Burillia : Sores compacts, dont les éléments ne sont pas séparés par le froissément; portion centrale composée d’une masse irrégulière =e tissu parenchymateux; spores analogues à celles du genre Entyloma 3 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 129 disposées sur plusieurs rangées. Écorce nulle ou composée seulement d'une couche mince et irrégulière d'hyphes serrées. Une seule espèce : B. pustulata nov. sp., sur feuilles de Sagittaria variabilis. Cornuella : Sores creux à la maturité, l'intérieur contenant seule- ment quelques hyphes diffuses. Spores serrées, disposées sur une seule rangée et ressemblant aux spores d'Entyloma par leur structure et leur germination. Écorce nulle. Une seule espèce : C. Lemnæ sp. nov., qui habite les frondes du Lemna (Spirodela) polyrrhiza aux États-Unis. N. PATOUILLARD. Bulletin de la Société mycologique de France. Tome vu, 2° fascicule. Paris, 1891. Nous signalerons dans ce fascicule les Mémoires suivants : I. Conidies de l'Hydnum coralloides Scop., par M. J. de Seynes. Dans un échantillon de P Hydnum coralloides recueilli dans les Cé- vennes, M. de Seynes a vu que les filaments du subhyménium, au lieu de donner naissance à des basides, se sont allongés tout en conservant leur diamètre et se terminent par des conidies disposées en grappes cylin- driques provenant de la ramification du conidiophore ou bien disposées en chapelets simples. De temps en temps on observe des basides tétraspores bien conformées, ainsi que d’autres cellules conidiophores larges ayant le diamètre des basides et qui donnent naissance à des conidies en S'effilant à leur sommet, au lieu de produire des spores portées sur des Stérigmates : sur ces organes qui semblent être des basides revenues au rôle de conidiophore à formation successive, le développement des Conidies paraît nettement endocellulaire. Enfin, M. de Seynes a observé également, sur le même spécimen, des macroconidies d’un diamètre double des autres conidies et de forme ovoïde, elles sont solitaires et apparaissent portées sur un filament du pseudohyménium ; on les rencontre aussi de temps en temps dans le tissu des dents, portées au Sommet des cellules de ce tissu. II. Quelques nouvelles espèces de Champignons inférieurs ; par M. E. Boudier. Ce sont: Botrytis albido-cæsia, croissant sur du bois etsur des écorces en décomposition, espèce voisine du Botrytis pilulifera Sacc.; Myco- gone ochracea, parasite sur l’Acetabula leucomelas et très proche du Mycogone cervina Ditmar.; Volutella albo-pila, sur des tiges sèches d'Orchidées, et Hymenula citrina croissant sur les squames pourries des cônes du Pin sylvestre. 4 9 T. XXXVII. (REVUE) 130 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. III. Excursions mycologiques dans les Pyrénées et dans les Alpes- Maritimes; par M. L. Rolland. Après une liste assez étendue des espèces récoltées dans ces excur- sions, l'auteur donne les descriptions des espèces suivantes: Ompha- lina bibula Quélet, var. nov. citricolor ; Tricholoma saponaceum Fries, var. nov. lavedana ; Blitrydium Carestiœ de Notaris, parasite des tiges mortes de Rhododendron, et enfin Ceratostoma Phœnicis nov. sp., sur les pétioles des feuilles mortes de Palmier. IV. Les hyphopodies mycéliennes des Meliola; par M. A. Gaillard. On sait que le mycélium des Meliola présente normalement des ap- pendices spéciaux qu'on désigne d'ordinaire sous le nom d'hyphopodies ; ces hyphopodies sont de deux sortes : les unes capitées, les autres mu- cronées. Il résulte des observations de M. Gaillard que les hyphopodies capitées sont des périthèces non développés et que les hyphopodies mucronées sont des rameaux mycéliens arrêtés dans leur développe- ment. V. Espèces nouvelles de Champignons inférieurs; par M. G. Dela- croix. Plowrightia Karsteni, Herpotrichia cerealium, Ceratostoma trun- catum, Ceratostoma stromaticum, Nectriella Maydis, Zignoella cul- micola, Chætomella longiseta, Chætomella tortilis, Macrophoma carpinicola, Coryneum fagineum, Penicillium Duclauxi, Moronopsts inquinans nov. gen. et nov. sp., Sterigmatocystis ochracea, Dictyospo- rium secalinum, Fusarium œruginosum, Fusicoccum populinum et enfin Fusicoccum complanatum. VI. Sur une maladie des Dattes produite par le Sterigmatocystis Phænicis; par MM. Patouillard et Delacroix. Il résulte de cette notice que l Ustilago Phœnicis Corda, admis comme Ustilaginée vraie par tous les auteurs, est un véritable Sterigmatocystis, très voisin du S. nigra. N. PATOUILLARD. Mycological Notes; par George Massee (Journal of Mycology vol. vi, n° 4, p. 178 et suiv., avec une planche). Sarcomyces Mass. nov. gen. : réceptacle subgélatineux, subsessile, attaché par une base étroite; hyménium convexe, égal, marge algue ; thèques cylindriques ; spores unisériées, colorées, septées muriformes ; paraphyses nombreuses. Une seule espèce, Sarcomyces vinosa Mass. (Tremella vinosa Berkeley et Curtis), sur bois mort, du Vénézuela et de la Caroline du Sud. Cyphella Tela (B. et C.) Massee : cette plante a été décrite d'abord REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 131 sous le nom de Peziza Tela par Berkeley et Curtis (Grevillea, vol. 11, p. 156), puis sous celui de Tapezia Tela dans le Sylloge de M. Saccardo. Dacryopsis Massee nov. gen.: petits Champignons subgélatineux, dont la partie fructifère est disposée en une tête bien définie, terminant un stipe plus ou moins allongé; basides cylindriques, bifurquées, sans cloisons, spores simples ou septées, un appareil gonidiophore entre les basides. À ce genre l’auteur rapporte les espèces suivantes : Dacryopsis (Co- ryne) gyrocephala Berk. et Curtis, Dacryopsis Ellisina Mass. (Coryne Ellisii Berk.), Dacryopsis unicolor Mass. (Coryne unicolor B. et C.) et Dacryopsis nuda Mass. (Ditiola nuda Berk.). Très voisin de Dacryo- myces, il semble peu distinct du Dacryomitra; la forme des basides et la présence de l’appareil conidifère le relient également au Calocera. N: PAT: Catalogue des plantes vasculaires qui croissent natu- rellement dans le canton de Mondoubleau (Loir-et- Cher); par M. Léon Legué. Un vol. in-12 de x-106 pages; Paris, 1891, chez Paul Klincksieck. — Prix : 2 fr. 50. « Le canton de Mondoubleau presque tout entier est recouvert d'une » couche d'argile à silex masquée çà et là par le limon des plateaux ; » seule une bande assez étroite de sables du Perche, appartenant à » l'étage cénomanien, s'étend de Cormenon à Sargé... » M. Legué a observé dans sa circonscription 786 espèces et 17 hybrides. « Il eût été » facile, fait-il remarquer (préf. p. vu), en multipliant les espèces, » de grossir leur chiffre ; si, dans plusieurs cas, j’ai réuni sous un même » nom des formes que d’autres ont séparées, c’est qu'il m'a semblé que » J'étais ainsi plus près de la réalité des choses. Boreau fut un maître » renommé qu'il est permis de suivre, mais l’on peut aussi prendre » exemple sur des botanistes tels que Cosson et Germain. » Cette cita- tion permet de pressentir la saine méthode suivie par l’auteur. Il ne se borne pas à une sèche énumération des espèces ; plusieurs de celles-ci sont l’objet de remarques pleines d'intérêt, étant le fruit de trente années de recherches d’un observateur attentif et sagace, notamment celles qui concernent le Viola permixta, page 8 ; Cratæqus oxyacan- tha, p. 27; Centaurea Jacea et ses variétés, p. 44; Lappa commu- nis, p. 45; Primula et Verbascum hybrides, pp. 51 et 58; Lamium hybridum, p. 65; etc. Parmi les plantes plus ou moins communes dans cette florule nous remarquons : Cardamine amara, Viola canina, Radiola linoides, Linum gallicum, Epilobium parviflorum, Lythrum Hyssopifolia, Selinum Carvifolia, Sium angustifolium, Carum verticillatum, Sison 132 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Amomum, Pulicaria graveolens, Gnaphalium luteo-album, Ana- gallis tenella, Cicendia filiformis et pusilla, Veronica montana, Digitalis purpurea, Stachys alpina, Scutellaria minor, Daphne Lau- reola, Alisma natans, Orchis conopea et viridis, Cyperus fuscus et flavescens; Carex pulicaris, disticha, vulgaris, acuta, Hornschu- chiana et Pseudo-Cyperus ; Gastridium lendigerum, Bromus race- mosus ; = parmi les espèces plus rares : Myosurus minimus, Ranun- culus chœrophyllos et parviflorus, Helianthemum guttatum, Silene gallica, Spergularia segetalis, Androsemum officinale, Sedum elegans, Chrysosplenium oppositifolium, OEnanthe Lachenalii, Monotropa Hypopitys, Eufragia viscosa, Alisma ranunculoides, Paris quadri- folia, Epipactis latifolia var. viridiflora, E. palustris, Neottia Nidus- avis, Juncus supinus, Cyperus longus, Carex stricta et tomentosa, Leersia oryzoides, Mibora minima, Festuca rigida, Gaudinia fragi- lis, Nardus stricta, Osmunda regalis, Ceterach officinarum, Polysti- chum Thelypteris, Cystopteris fragilis, Equisetum Telmateia, Lyco- podium clavatum. — Nous passons sous silence les espèces marquées RR., généralement moins propres que les précédentes à caractériser la flore d'une contrée. En résumé, le Catalogue de M. Legué se distingue par un souci de l'exactitude et une sévérité de méthode qu'on aimerait à rencontrer plus souvent dans les travaux de ce genre; c'est une estimable publication de plus à l'actif des botanistes de Loir-et-Cher, auxquels on était déjà redevable d'excellents ouvrages sur la flore de leur pays. ERN. MALINVAUD. Contributions à la flore du bassin de l'Aude et des Corbières, 1” fascicule, par M. l'abbé Baichère (Bulletin de la Société d'études scientifiques de l'Aude, 2° année, tome 11). Tirage à part de 46 pages in-8°; Carcassonne, 1891. L'auteur, après avoir rappelé dans un avant-propos les travaux pu- bliés depuis 1870 sur les plantes du département de l'Aude, annonce que « le moment n’est pas éloigné où paraîtra une Flore du bassin de l'Aude et des Corbières ». En attendant la réalisation de cette promesse dont nous prenons acte, M. l'abbé Baichère a pensé « qu’il pourrait ètre utile de signaler à l'attention des botanistes les résultats des herborisa- tions particulières faites dans la région ». Le présent et premier fasci- cule de cette série d'études signale un grand nombre de localités nou- velles pour des espèces plus ou moins rares, et l'auteur donne un excel- lent exemple en embrassant les plantes cellulaires dans ses recherches. Ern. M. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 133 Notes critiques sur la flore ariégeoise; par M. Giraudias (Bull. Soc. d'Études scientif. d'Angers, 1890). Tirage à part de 13 pages in-8°. Angers, 1891. Dans un préambule consacré à des considérations sur la nomencla- ture, l’auteur se plaint avec raison du trouble causé depuis quelques années par certaines applications abusives de la loi de priorité. Il pense que toute règle souffre des exceptions et qu’on doit soigneusement con- server dans tous les cas les noms spécifiques généralement adoptés et bénéficiant des droits acquis par un long usage. « Par exemple, dit-il, » le Carex præcox Schreb. (1771), appelé depuis C. Schreberi Schrk » (1789), ne pourrait reprendre son premier nom sans créer une confu- » sion regrettable, parce que tous les botanistes ont appelé C. præcox » Jacq. une espèce toute différente, bien qu’elle n'ait été publiée qu’en » 1778. De grâce, modérons notre zèle, si nous voulons nous entendre » et ne pas faire de la moindre de nos réunions un des chantiers de la » tour de Babel. » Notre confrère fait connaître, dans le présent opuscule, le résultat de ses herborisations de 1890. Nous y voyons signalées quatre plantes nou- velles : Coronilla pyrenaica Mailho « voisin du C. varia dont il diffère par ses fleurs blanches plus petites, moins nombreuses, avec le sommet de la carène coloré de brun violacé, celle-ci moins courbée, portées sur des pédoncules plus allongés ; par le calice à dents plus courtes, plus obtuses, souvent adhérentes à la corolle, les ailes hastées (tandis que le C. varia les a semi-hastées), les folioles moins nombreuses, etc. ». = 2° Teucrium Mailhoi Giraud., intermédiaire entre les T. aureum et Pyrenaicum, et probablement hybride. — 3° Globularia Pseudo-Galis- sieri Giraud., hybride du second degré, provenant, selon toute appa- rence, du croisement du G. nana avec le G. Galissieri. — 4° Gymna- denia pyrenaica Giraud.: « Panicule courte, aiguë, presque pyramidale ; fleurs beaucoup plus petites que dans le G. conopea, avec l'éperon pro- Portionnellement plus court et plus gros, d’une odeur agréable. Le G. conopea croit à la même altitude sans que ses caractères soient alté- rés et sans qu’on puisse trouver un passage entre ces deux formes ». Ern. M. Notes sur plusieurs plantes nouvelles ou peu connues de la région méditerranéenne et principalement des Pyrénées-Orientales. Brochure in-8° de 53 pages. Paris, chez Paul Klincksieck, 1891. « Notre zélé et infatigable collègue, M. J. Neyraut, employé aux che- mins de fer du Midi, à Bègles, près de Bordeaux, explore avec les plus 134 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. heureux résultats, la région sous-pyrénéenne comprise entre Bayonne et Port-Vendres », et soumet à l'examen de M.O. Debeaux ses fruc- tueuses récoltes. Parmi celles qui ont été faites au cours de l'année 1890, M. Debeaux a reconnu trois espèces nouvelles pour la flore de France, sans compter de nombreuses formes ou variétés encore inédites. Les espèces nouvelles sont: TARAXACUM NEYRAUTI O. Debx (du groupe du T. obovatum), STACHYS ALBEREANA J. Neyr. et O. Debx (du groupe du S. italica) et S. BRAcHYCLADA de Noé (du groupe du S. hirta). Ces trois plantes sont décrites et leurs affinités indiquées avec beaucoup de soin ; celles du Taraxacum Neyrauti, provenant du mont Alaric, sont avec les T. obovatum DC., tomentosum Lange et serotinum Poiret. Le Stachys albereana, trouvé dans les Albères orientales, est surtout voisin des S. heraclea All. et italica Mill. Enfin le Stachys brachy- chada de Noé [in Bull. Soc. bot. Fr. II (1855), p. 583], que l’on con- naissait seulement en Algérie, a été découvert sur les versants français et espagnol des Pyrénées-Orientales ; de Noé l'avait d’abord nommé S. hirta var. parviflora (Explor. scient. de l'Algérie) et la publia sous le nom de S. brachyclada (sans description) in Balansa Plant. alg. exsicc. (1852). C’est une remarquable acquisition pour la flore européenne. Parmi les variétés nouvelles décrites par M. Debeaux, nous remar- quons : Ranunculus trilobus Desf. var. flexicaulis Debx et Neyr., près de Perpignan ; — Clypeola Jonthlaspi L. var. suffrutescens Debx et Neyr., à Casas-de-Peña (Pyr.-Or.); = Vicia lutea L. var. glabrata Debx et Neyr., entre Cerbère et Port-Bon ; — Catananche cærulea var. armerioides Debx; — Mentha insularis Req. form. glabrata Debx ; — Teucrium fruticans var. lancifolium Debx ; — Parietaria lusitanica var. lati- folia Debx et Neyr.; — Allium paniculatum Debx var. salinum Debx; - Muscari comosum var. littorale Debx et Neyr. i Beaucoup d'autres plantes sont l'objet d'annotations que les limites imposées à cet article nous obligent de passer sous silence; nous signa- lerons spécialement la description de plusieurs Orchidées hybrides : Orchis papilionacea-Morio Timb. et Marçais, 0. Morio-papilionacea, Serapias laxifloro-cordigera Timb., S. laxifloro-longipetala Timb., S. neglecta-laxiflora Lév., S. papilionaceo-cordigera Debx (S. triloba Viv. et auet. ex p.), S. cordigero-Lingua Laramb. et Timb. Ce Mémoire de M. Debeaux est, comme les précédents du même auteur, une source de renseignements précieux sur la flore de la région méditerranéenne. Ern. MALINVAUD. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 135 Herborisations dans le Jura central, val de Travers, Creux du Van, tourbières des Ponts et de la Brévine (20-23 juillet 1890); par M. le D" X. Gillot. Broch. de 83 pages grand in-8°; Lyon, 1891. On a plaisir à suivre l’auteur dans la relation aussi attachante qu'in- structive de ses pérégrinations botaniques à travers une des régions les plus pittoresques et les plus riches en plantes rares du Jura suisse. Notre confrère avait la bonne fortune d'être guidé dans son voyage et conduit Sans perte de temps aux localités les plus intéressantes par deux des botanistes qui connaissent le mieux la flore de cette contrée, MM. Paul Genty, de Dijon, et Andreæ, pharmacien à Fleurier, canton de Neufchà- tel. Grâce à ce précieux concours et aussi grâce à son activité et à ses remarquables facultés d'observation, quatre journées d’herborisation ont suffi à M. X. Gillot pour lui permettre de recueillir en abondance, sur la flore de cette partie du Jura, les faits et les renseignements qu'il à groupés dans son Mémoire. Le 20 juillet 1890, à deux heures après midi, il arrivait dans le petit village de Noiraigues, adossé aux gradins inférieurs d’une falaise néocomienne, et aux environs duquel il récoltait : Iberis decipiens Jord., Coronilla Emerus, Carduus defloratus, Digi- talis grandiflora, Thesium pratense, Calamagrostis montana, Coro- nilla vaginalis (en fr.), Kernera saxatilis, Potentilla caulescens, Hieracium bupleuroides, Globularia cordifolia, Laserpitium latifo- lium, Lonicera alpigena, etc. — Le lendemain, 21 juillet, exploration au Creux du Van : Chærophyllum aureum, Astragalus Cicer, Actwa spicata, Mœhringia muscosa, Spiræa Aruncus, Prenanthes purpurea, Veronica urticifolia et montana, Lilium Martagon, Luzula albida et Maxima, Sorbus scandica, Scabiosa lucida, Trollius europeus, Rhamnus alpina, Anthyllis montana, Aster alpinus, Daphne alpina, Epilobium trigonum, Thalictrum aquilegifolium, Bellidiastrum Mi- chelii, Senecio Fuchsii et Jacquinianus, Mulgedium alpinum, Orchis globosus, Empetrum nigrum, etc., etc. _ Le 22 juillet herborisation à Combe-Varin, et le 23 juillet à la Brévine, l'une et l'autre non moins fructueuses que les précédentes. à : Plusieurs espèces et variétés sont l'objet d'annotations synonymiques où de remarques personnelles, notamment : Thalictrum saxatile DC. (Th. calcareum Jord.), Th. majus Jacq., Aquilegia atrata Koch, Gera- nium Robertianum var. pallidum, Rosa canina var. subglauca, R. re- sinoides Crépin, Heracleum Sphondylium var. montanum, Valeriana officinalis var. angustifolia (V. angustifolia Tausch), Senecio Jacqui- nianus Reichenb., Lappa nemorosa Körn., Campanula Trachelium var. leucantha, Linaria petræa Jord., L. vulgaris var. glabra, Pinus montana Du Roi (P. uliginosa Neum.); Carduus Gentyanus Gillot 136 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (C. deflorato-nutans), trouvé aux Bayards (Neuchâtel); Orobus filifor- mis Lamk, Knautia Godeti Reut., Betula pubescens Ehrh., B. nana, B. intermedia Thom., Viola alpestris DC.. etc. On trouve à la fin de cette substantielle étude un chapitre intitulé : « La flore du Creux du Van d'après l'Iter helveticum de Haller », con- tenant la liste des espèces, au nombre de plus de 80, signalées par Haller, avec le nom moderne placé pour chacune d'elles à la suite de la phrase diagnostique qui lui correspond dans l’Iter helveticum. Ern. MALINVAUD. Analyse descriptive des Rubus du plateau central de la France; par le frère Héribaud-Joseph, professeur au pen- sionnat de Clermont-Ferrand, membre honoraire de la Société bota- nique de France (Revue scientifique du Bourbonnais). Tirage à part de 30 pages in-8. Clermont-Ferrand, J.-B. Rousseau, libraire-édi- teur, 1891. Cent vingt-six espèces de Rubus, déterminées par Gaston Genevier, sont énumérées sans description dans la première partie (pp. 246 à 262) du Prodrome de Martial Lamotte. Pour en faciliter l’étude et la détermination sur le terrain, le frère Héribaud-Joseph a élaboré, sous forme de clef dichotomique, une analyse descriptive, qui sera très secourable aux rubologues novices et même aux botanistes plus avancés. L'auteur n’accepte pas d’ailleurs comme autant d'unités spécifiques les cent vingt-six Ronces du Prodrome ; il estime, au contraire, que, dans cette multitude de formes, le nombre des vraies espèces est très res- treint. « Le seul but de cette analyse, dit-il, est de fournir le moyen de reconnaître les formes plus ou moins saillantes déjà observées sur le plateau central et de les rattacher à leurs types respectifs. » Gette utile publication est un nouveau service rendu aux botanistes de la région centrale par le frère Héribaud qui avait déjà de nombreux titres à leur gratitude. Ern. M. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux: vol. XM! (t. 111 de la 5° série). Bordeaux, 1889 (1). La botanique est représentée par deux Mémoires dans la première partie de ce volume : Nouvelles recherches sur le pétiole des Phanéro” games, par M. Louis Petit (pp. 11 à 60); et Liste des Hyménomycètes récoltés jusqu'à ce jour dans la Charente-Inférieure, par M. Paul Brunaud (pp. 321 à 396). (1) Ce volume est parvenu à la Société au mois de juillet 1891. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 137 Dans les « Extraits des comptes rendus des séances de la Société Lin- néenne », dont se compose la seconde partie, nous remarquons les communications suivantes : PETIT (Louis), p. Xu: Sur la structure du pétiole chez les Phanéro- games. DE Loyxes, p. xLt : Plantes rares recueillies dans les environs de Vil- landraut (Scirpus cespitosus L. et Anemone rubra Lamk). - P. xlix: Découverte du Splachnum ampullaceum L. dans la Gironde. - P. L: Le Buxbaumia aphylla Hall. dans la Gironde. - P. LI : De la gare de Nizan à Villandraut par la vallée de la Font de la Lève. — P. LV: Découverte du Riccia tumida Lindenb. dans le Sud- Ouest. — P. LX: Le Clavaria foliacea Saint-Am. et le Sparassus stricta Fr. Eryn. M. Bulletin de la Société royale de botanique de Bel- gique (1), t. xx1x, année 1890 : 1 vol. in-8°. Bruxelles, au siège de la Société, Jardin botanique de l'État ; 1891. Première partie. Wesmael (Alfred), p. 17 : REVUE CRITIQUE DES ESPÈCES DU GENRE Acer. — Ce travail, fruit de dix années d’études, contient, à la suite de considérations générales, un tableau des 57 espèces ad- mises par l’auteur, distribuées en 14 sections, avec un grand nombre de remarques critiques. Laurent (Émile), p. 67 : INFLUENCÉ DE LA NATURE DU SOL SUR LA DISPERSION DU Gui (Viscum album). — L'auteur fait connaître dans son Mémoire plusieurs faits intéressants, et quelques-uns peu connus, sur la géographie botanique du Gui. Les espèces ligneuses que ce parasite semble préférer ne sont pas les mêmes d'une contrée à une autre. Ainsi, en Belgique et dans Ja plus grande partie de la France, il est surtout répandu sur les Pommiers et les Peupliers; en Bretagne, sur le Prunier et le Peuplier ; en Alsace, sur les arbres résineux, etc. Telle essence que le Gui semble éviter dans une région en est atteinte dans un pays voisin. (1) Nous n’avons à relever ici que les travaux phytographiques ou de géographie botanique relatifs aux plantes vasculaires de l'Europe et du bassin méditerranéen. 138 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ce parasite semble se ressentir de l'influence du sol par l'intermé- diaire de l'arbre nourricier ; il y aurait des cas d'immunité acquise sous l'influence de la nutrition minérale, c'est-à-dire de la compo- sition chimique des végétaux. L'auteur cite des observations en faveur de cette hypothèse ; par contre, les conditions climatériques n'influent pas sur la dispersion du Gui. M. Laurent propose, en terminant, d'établir simultanément, sur des essences différentes et dans des régions éloignées, des essais de culture du Gui qui seraient entrepris d'après un plan d'ensemble et des procédés analogues, afin d'être éclairé sur la réceptivité, dans chaque ré- gion, des espèces ligneuses relativement à ce parasite. Deuxième partie. Crépin (François), p. 6 : LES ROSES RÉCOLTÉES PAR M. PAUL SINTENIS DANS L'ÀRMÉNIE TURQUE. — Les espèces examinées par l'auteur sont les Rosa sulfurea Ait., R. lutea Mill., R. orientalis Dupont, R. glutinosa Sibth. et Sm., R. micrantha Sm., R. Jundzilli Bess. P. 54 : LES STIPULES PEUVENT-ELLES OFFRIR DES CARACTÈRES DISTINCTIFS DANS LES Rosœ canine? — Si l'importance des sti- pules pour la constitution des sections dans le genre Rosa est aujourd'hui généralement reconnue, le plus grand nombre des rhodologues ont presque entièrement négligé l'examen de ces organes au point de vue des notes utiles qu'ils peuvent offrir dans chaque section pour les distinctions spécifiques. M. Crépin montre, à l'aide d'exemples choisis dans la section des Caninæ, que les caractères fournis par les stipules permettent souvent d'éviter des confusions entre types voisins, lorsqu'on est en présence d'échan- tillons d'herbier dépourvus d'autres éléments certains de diffé- renciation. P. 99 : CLASSIFICATION DES ROSES EUROPÉENNES PAR LE D" RI- PART. — L'importante collection de Roses, composée de plus de mille feuilles couvertes d'échantillons, qui faisait partie de l'herbier de feu le D" Ripart, de Bourges, a été récemment acquise par le Jardin botanique de Bruxelles. Elle était accompagnée d'un Catalogue et d’une série de tableaux analytiques formant en tout un manuscrit in-folio de 30 feuillets. C’est ce Catalogue que M. Crépin a cru devoir publier, en le faisant suivre de remarques « sur la façon dont certains auteurs, il y a une trentaine d'années, entendaient l'espèce dans le genre Rosa ». Les noms que l'auteur de ce Catalogue donnait aux sections, Gymnophylle, Adenoxyl®; Adenophyllæ, Trichophyllæ, ete., indiquent déjà le principe du REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 139 système. « En somme, dit M. Crépin, cette classification est, dans son ensemble et dans ses détails, un arrangement tout à fait arti- ficiel, dans lequel les espèces véritables sont presque toutes dé- membrées à l'excès et dont les membres sont souvent éloignés les uns des autres dans des sections différentes... On se demande comment le D" Ripart, observateur attentif et consciencieux, en était arrivé à méconnaître, d’une façon aussi étonnante, les affi- nités étroites qui relient entre elles les variétés et les variations des principaux types spécifiques et à confondre plusieurs de ces types entre eux. Il y a eu chez lui une sorte d’aberration provoquée par l'importance excessive qu’il accordait aux caractères tirés du revèlement pileux ou glanduleux des organes. La présence ou l'absence de poils ou de glandes lui faisait fermer les yeux sur la plupart des caractères véritablement spécifiques. Il n'avait pas reconnu que la même espèce peut se présenter sous différents états, sous les états glabre et pubescent, glanduleux ou églan- duleux ; il n'avait pas reconnu l'existence des variétés et des varia- tions parallèles ; il ne s’était pas rendu compte de la solidarité de certains caractères. L'analyse poursuivie sous l'empire de cette idée qu’une foule d’espèces avaient été méconnues par ses devan- ciers le conduisait fatalement à la distinction de l'individu. Un certain nombre de ses distinctions spécifiques ne reposent en effet que sur un seul buisson... » Cette appréciation, aussi juste que sévère, caractérise fort bien le vice de méthode qui a stérilisé en grande partie l’œuvre rhodologique du D" Ripart. Ce n’était point là malheureusement un cas isolé, et l’on retrouve le même défaut, à divers degrés, dans la plupart des travaux procédant des prin- cipes de la même école. Ab uno disce omnes. Mansion (Arthur), p. 116 : NOTE SUR UNE NOUVELLE HABITATION D'Aceras anthropophora. — Cette Orchidée, rare en Belgique, a été rencontrée en nombreuses colonies à Chokier, sur les coteaux calcaires de la rive gauche de la Meuse. — p.118: LE Lycopodium alpinum RETROUVÉ EN BELGIQUE. — Le nouvel habitat était, au milieu de pieds de Calluna vulgaris, entre Odeigne et la Baraque-de-Fraiture. Durand (Th.), p. 120 : LE Leucoium æstioum ET L'Ophrys apifera TROUVÉS DANS LA FLANDRE ORIENTALE. = D. 126 : NOTES RUBOLOGIQUES. — L'auteur fait connaitre quel- ques Ronces nouvelles pour la flore belge, et un certain nombre de localités non encore signalées pour des formes rares ou peu connues. 140 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Durand (Th.), p. 132: NoTE sur LES Stachys lanato-alpina GRAVET ET alpino-lanata Rapin. — M. Gravet a trouvé, dans son jardin à Louette-Saint-Pierre,en compagnie des Stachys lanata et alpina, un hybride de ces deux espèces qu’il a nommé S. lanato-alpinu. Le même produit avait été observé par Rapin en Suisse et décrit par cet auteur sous le nom du S. alpino-lanata, dans la 2° édition du « Guide du botaniste dans le canton de Vaud ». Lemoine (E.), p. 219: COMPTE RENDU DE L’HERBORISATION GÉNÉRALE DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE EN 1890. — Cette herborisation générale a eu lieu, les 22 et 23 juin, aux environs d’Arlon et de Vance. Ers. MALINVAUD. Excursions botaniques en Espagne, par M. 0.-J. Richard, ancien magistrat (Bulletin de la Société botanique des Deux-Sèvres, 1890). Tirage à part de 29 pages grand in-8°. Niort, 1891. L'auteur, qui avait déjà herborisé en Espagne en 1865, 1866, 1870, et avait fait en 1888 un voyage en Andalousie, dans le but de récolter sur- tout les Lichens, mais sans négliger les autres plantes, a dressé des listes, par localités, des espèces vasculaires rapportées de ces diverses excursions et y a ajouté celles, provenant du même pays, qu'il avait reçues de ses correspondants. Ce Mémoire donne un aperçu de la riche flore espagnole. Ern. M. Note de M. 0.-X. Richard au sujet des voies romaines (Bull. Société des antiquaires de l'Ouest, 2 trim. 1891). Poitiers, 1891. Notre confrère M. J. Richard signale, dans cette Note, une curieuse application aux recherches archéologiques des connaissances du domaine de la géographie botanique. M. de Saint-Venant, inspecteur des forêts, avait remarqué avec surprise, dans la forêt d'Orléans, dont la flore est franchement silicicole, une colonie de végétaux habituellement calci- coles (Cornouillers màles, Nerpruns, etc.) occupant une bande de ter- rains parfaitement rectiligne et longue de plusieurs kilomètres sur une faible largeur à peu près constante. Soupçonnant que cette anomalie apparente devait se rattacher à l'existence de quelque antique chaussée, M. de Saint-Venant fit opérer des fouilles sur divers points, et l'on trouva, à des profondeurs variables suivant l'épaisseur de la couche de terre végétale accumulée par les siècles, des pierres calcaires disposées par lits réguliers et qui avaient dü être apportées de fort loin pour l'établissement d'une voie romaine dont les arbustes calcicoles avaient exactement jalonné le tracé. Ern. M REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 141 Nouvelle classification des Roses; par M. François Crépin (Extrait du Journal des Roses, n° 3, 4 et 5). Tirage à part de 30 pages in-18; Melun, 1891. L'auteur avait publié, en 1889, dans le Journal of the Royal Horti- cultural Society de Londres, un essai d'une nouvelle classification des Roses ; il reproduit aujourd'hui ce travail qu'il a un peu modifié. Nous indiquerons les sections établies au nombre de 15, ainsi que les principaux caractères différentiels de celles qui renferment les espèces françaises. Section I. — Synstylæ DC. Styles agglutinés saillants au-dessus du disque en une colonne grêle égalant environ les étamines intérieures ; sépales réfléchis après l’'anthèse, caducs avant la maturité du réceptacle; bractées peu ou point dilalées; stipules adnées, rarement libres, les supérieures étroites comme les inférieures; feuilles moyennes des ramuscules flo- rifères, 3, 5 ou 7, rarement 9-foliolées; tiges sarmenteuses. 13 espèces : Rosa SEMPERVIRENS L., R. ARVENSIS Huds. (Rosa silves- tris Herrm.), etc. Sec. II. — stylos Crép. Styles agglutinés, un peu saillants au-dessus du disque en une colonne grêle beaucoup plus courte que les étamines inférieures; sépales réfléchis après l'anthèse, caducs avant la maturité du réceptacle; brac- tées étroites ou peu dilatées; stipules adnées, les Supérieures & peu près aussi étroites que les inférieures; feuilles moyennes des ramus- cules florifères 7-foliolées ; tiges légèrement sarmenteuses. 1 espèce : Rosa sryLosa Desv. (R. systyla Bast., R. leucochroa Desv.). Sect. III. — Indieæ Thory. 2 espèces, l’une et l’autre de Chine : Rosa INDICA Lindl. non L., et R. SEM- PERFLORENS Curt. Sect. IV. — Banksiæ Crép. 1 espèce : Rosa Banks R. Br., de la Chine. D: V. — Gates Crép. Styles libres, inclus (ou parfois, par accident, saillants en une fausse colonne stylaire); sépales réfléchis après l'anthèse, caducs avant la maturité du réceptacle; inflorescence unillore avec ou sans bractées, rarement pluriflore et à bractées étroiles ; stipules adnées, les supe- rieures non dilatées; feuilles moyennes des ramuscules florifères 5-fo- liolées ; tiges dressées ; aiguillons entremélés d'acicules et de glandes pédicellées. 142 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 1 espèce : Rosa GALLICA L. (syn. : R. pumila L. fil., R. austriaca Crantz, R. provincialis Ait., R. centifolia L., R. muscosa Mill.).— Le R. alba L. paraît être un hybride des R. gallica et canina. Sect. VI. — Caninæ Crépin. Styles libres, inclus; sépales réfléchis après l'anthèse, caducs ou re- dressés couronnant le réceptacle jusqu'à la maturité, caducs ou persistants; bractées plus ou moins dilatées; stipules adnées, les supérieures plus larges que les inférieures; feuilles moyennes des ramuscules florifères 7-, très rarement 9-foliolées; tiges dressées; aiguillons alternes. 9 espèces : ROSA CANINA L., R. FERRUGINEA Vill. (Alpes), R. RUBIGINOSA L., R. MICRANTHA Sm., R. TOMENTOSA Sm.,R. VILLOSA L. (R. pomifera Herrm., R. mollis Sm.), R. JunpziLLi Bess. (R. trachyphylla Rau), etc. Sect. VII. — Carolinæ Crépin. 4 espèces, de l'Amérique du Nord. Sect. VII. — Cinnamomeæ Crépin. Styles libres, inclus ; ovaires à insertion baso-pariétale ; sépales entiers, redressés après l'anthèse, couromnant le réceptacle pendant sa matu- ration et persistants; stipules adnées, les supérieures plus ou Moms dilatées; feuilles moyennes des ramuscules florifères 7- ou 9-foliolées ; tiges dressées, aiguillons presque toujours droits, le plus souvent regu- lièrement géminées sous les feuilles. 14 espèces : R. CINNAMOMEA L., R. BLANDA Ait., R. ALPINA L., etc. Sect. IX. — Pimpinellifolie DC. Styles libres, inclus; sépales entiers redressés après l'anthèse, couron- nant le réceptacle pendant sa maturation et persistants; inflorescenc? presque toujours uniflore, sans bractées; stipules adnées, toutes étroites, à oreillettes brusquement dilatées et très divergentes; feuilles moyennes des ramuscules florifères ordinairement 9-foliolées; ges dressées; aiguillons droits, entremélés ou non d'acicules. 3 VÈ : A 2 espèces : ROSA PIMPINELLIFOLIA L. (R. spinosissima L.), et R. XANTHIN Lindl. (d'Asie). Sect. X. — Luteæ Crép. 2 espèces : Rosa LUTEA Mill. (R. Eglanteria L., B. fætida Herrm.) et R. SUL- FUREA Ait., l'une et l'autre d'Asie. Sect. XI. — Serieeæ Crép. ; © 6 3 ; a z e ra- l espèce : Rosa sERICEA Lindl., type asiatique très curieux à fleurs totr mères, 4 sépales et 4 pétales. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 143 Sect. XI. — Minutifoliœ Crép. 1 espèce: ROSA MINUTIFOLIA Engelm. (petit arbuste du midi de la Cali- fornie). Sect. XIII. — mracteatæ Thory. 2 espèces, de l'Asie : Rosa BRACTEATA Wendl. et R. CLINOPHYLLA Thory. Sect. XIV. — Læevigatæ Thory. 1 espèce : Rosa LXVIGATA Mich., de l'Asie. Sect. XV. — microphyliæ Crép. 1 espèce :: Rosa MICROPHYLLA Roxb., de l'Asie. L'importance de l’opuscule que nous venons d'analyser justifie le développement de notre Résumé, qui vise principalement les espèces françaises. Tous ceux qui s'occupent des Roses à un point de vue quel- conque sauront gré à leur éminent monographe de leur présenter le tableau de sa classification, avec la date, pour chaque espèce, de son établissement scientifique et un aperçu de sa distribution géographique. ERN. MALINVAUD. Notices biographiques et bibliographiques pour l’his- toire de la Botanique en Berry; par M. Ant. Le Grand. Broch. de 38 pages in-8°; Bourges, 1891. L’ensemble des connaissances actuelles sur la flore d’une contrée représente presque toujours l’œuvre collective de plusieurs générations de botanistes. C’est un acte équitable, inspiré par un sentiment délicat, de rechercher les contributions apportées par nos prédécesseurs dans les résultats obtenus, de faire valoir la part qui revient à chacun et de Sauver de l'oubli la mémoire des plus modestes. M. Le Grand a voulu remplir ce pieux devoir pour ce qui concerne le Berry, et son intéres- sante revision de ce passé botanique ne comprend pas moins de trente-six notices. Les principales sont consacrées à l’abbé Blondeau, à Boreau, à Déséglise, à René Lemaitre, au D" Ripart; nous citerons encore, parmi les noms plus ou moins célèbres, Desvaux, Fée, Genevier, Germain de Saint-Pierre, le comte Jaubert, Morison, Pérard. Des mentions sont accordées à Bourdaloue et à George Sand: en un mot, nul n'est oublié, et il serait désirable qu'on rendit ainsi hommage dans chaque pays à la mémoire des anciens botanistes. Ern. M. 144 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANGE. NOUVELLES. (15 septembre 1891.) Nos confrères MM. Guillaud, professeur à la Faculté de médecine de Bordeaux, et A. Magnin, professeur à la Faculté des sciences de Besançon, ont été nommés officiers de l'Instruction publique. — Notre compatriote et confrère, M. Jules Daveau, inspecteur des Jardins publics de Lisbonne, a été nommé récemment chevalier de l'Ordre portugais de San-Thiago du mérite scientifique, littéraire et artistique. — Nous recevons, au dernier moment, un Précis de matière médi- cale par M. le D" Louis Trabut, professeur d'histoire naturelle médicale à l’école de plein exercice de médecine et pharmacie d'Alger. (Un vol. petit in-8, avec 830 figures dans le texte, librairie G. Masson. — Prix : 8 francs broché, 10 fr. avec une belle reliure). Il en sera rendu compte dans le prochain numéro de Revue, ainsi que de l'importante Monogra- phie des Mélastomacées par M. A. Cogniaux, publiée chez le même éditeur et qui fait parlie des Suites au Prodrome (Monographiæ Pha- nerogamarum, etc.) de MM. A. et C. de Candolle. — Nous sommes heureux de pouvoir rassurer les nombreux amis de M. Paul Maury, parti pour le Mexique au mois de mars de l'an dernier et dont l'absence prolongée de nouvelles avait fait naître de sérieuses inquiétudes. On nous a communiqué divers numéros, du mois de mal de cette année, d'un journal français « Le Trait d'union », de Mexico, dans lequel M. Maury publie des Notes de voyage fort intéressantes sous la rubrique : A travers la Huasteca ; c’est un récit de pérégrinations faites en mars dernier dans la province de ce nom, pour en étudier la flore en qualité de membre de la Commission géographico-exploratrice du Mexique. Nous sommes persuadé que notre jeune compatriote, Sl, comme nous l'espérons, les forces ne trahissent pas son ardeur, saura ? MH . ` . . . . i 1 s'acquitter avec un plein succès de la mission scientifique qui lui est confiée. Le Directeur de la Revue, Dr Ep. BORNET- Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. 6962. — Libr.-Impr, réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MAY et MOTTEROZ, directeurs. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (1891) Monographiœ Phanerogamarum, Prodromi nunc continuatio, nunc revisio, editoribus et pro parte auctoribus Alphonso et Casimir de Candolle. Vol. VII. MELASTOMACEZ, auctore Alfred Cogniaux. Pa- risiis, sumptibus G. Masson. Junio mpccexci. 1 vol. in-8°; 1256 pages. Dans une courte introduction, M. Cogniaux donne l'histoire de la famille des Mélastomacées, établie par A.-L. de Jussieu en 1789 et qui, depuis cette époque, a été l'objet de nombreux et importants tra- vaux. Parmi ceux-ci, trois surtout doivent être retenus, à cause de leur caractère de généralité; un seul mérite pourtant le titre de Monogra- phie; c'est celui que Pyr. de Candolle a donné, en 1828, dans le troisième volume du Prodromus. De 1849 à 1852, M. Naudin a traité le même sujet, mais en excluant systématiquement toutes les espèces qu'il n’a pas rencontrées dans Pher- bier du Muséum de Paris; aussi le chiffre de celles qui se trouvent décrites dans son travail n'excède-t-il pas 1077. En 1871, M. Triana, dont la botanique déplore la perte prématurée, S'occupa de nouveau de l'importante famille des Mélastomacées; mais, si l'on en excepte les descriptions de 287 espèces nouvelles, le travail de Triana ne constitue qu'un simple Catalogue des espèces, au nombre de 1800 environ. Mais ce Catalogue a de très grands mérites au point de vue des subdivisions établies dans la famille et à celui de la bonne répartition des espèces dans les genres admis; la synonymie s'y montre lrès soignée, et l'on y trouve de nombreuses figures analytiques fort exactes. La nouvelle Monographie générale des Mélastomacées que M. Cogniaux a rédigée pour les suites au Prodromus résulte de l'examen approfondi de la presque totalité des matériaux connus concernant la famille. L'auteur a vu tous les types, ou peu s'en faut, qui ont servi aux travaux de ses prédécesseurs et, de plus, ceux en grand nombre dont la science s'est enrichie depuis. Aussi, en négligeant quelques espèces douteuses, a-t-il pu décrire 2730 espèces, dont 792 sont nouvelles; de plus il a dis- tingué 555 variétés, dont 465 ont été établies par lui. T. XXXVIIL; (REVUE) 10 146 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La nécessité oü il s'est trouvé de faire entrer dans un seul volume un nombre aussi considérable d'espèces l'a nécessairement conduit à ètre aussi concis que possible. Pour que cette concision ne nuise en rien à la clarté de l'exposition des caractères spécifiques, l'auteur a fait largement usage du mode de subdivision préconisé par M. Alph. de Candolle (Monogr. Phaner. 1, T), ce qui lui a permis d'éviter beaucoup de répé- tilions. Les numéros des collecteurs sont cités toutes les fois que leurs plantes ont été distribuées dans différents herbiers. L'auteur résume en quelques lignes les principes qui l'ont guidé pour l'acceptation et la délimitation des genres : « La variabilité des carac- tères chez les Mélastomacées est telle que, dans beaucoup de cas, la délimitation des genres est assez arbitraire; on pourrait facilement en distinguer davantage, de même que l’on pourrait justifier la réunion de beaucoup de ceux qui sont généralement admis aujourd’hui. Je crois que, à part M. Baillon qui ne conserve que 54 genres, on en admet géné- ralement trop; toutefois, pour ne pas bouleverser outre mesure la nomen- clature des espèces, et pour ne pas agrandir encore les genres déjà immenses, je n'ai réuni que ceux qu’il me paraissait loul à fait irra- tionnel de laisser séparés. J'ai ainsi rejeté sept des genres admis dans le Genera de Bentham et Hooker; par contre, j'ai dû en établir huit nouveaux. » Ces genres sont Schwakæa, Benevidesia, Bisglaziovia, Barbeyastrum, Boerlagea, Brittenia et Medinillopsis ; le chiffre des genres admis se trouve ainsi porté à 138. Si l’on se place au point de vue de la distribution géographique, on peut dire d’une façon générale qu'aucune espèce, et même qu'aucun genre de la famille, ne se rencontre à la fois dans l'ancien et dans le nouveau continent. L'Amérique est tout particulièrement riche en Mé- lastomacées, puisqu'on lui en connail actuellement 2038 espèces, alors que le total des espèces de l'Asie, de l'Afrique et de l’Océanie réunics ne dépasse pas 692 (1). M. Cogniaux, ainsi qu’il le dit dans son introduction, a adopté, au moins dans leurs grandes lignes, les subdivisions établies dans la famille par Triana ; il les a seulement complétées en y introduisant les aperçus nouveaux, résultant d'observations plus complètes ou plus exactes. C'est ainsi qu'il a été amené à placer les Axinandra à côté des Mouriria, dans la tribu des Mémécylées, comme l'avait suggéré M. Baillon. dès 1877 et postérieurement à la publication de Triana. Dans le Genera plantarum, MM. Bentham et Hooker avaient rattaché ce genre, au titre de type anomal, à la famille des Lythrariées. Il est à i LA La La * ë es (1) Ces chiffres, comme ceux donnés précédemment et relatifs aux genres, espec + variétés, sont fournis par une note des Addenda et emendanda placés à la fin du volume. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 147 remarquer que, dans sa Classification anatomique des Mélastoma- cées (1), M. Van Tieghem a été conduit par l’anatomie à exclure les Axinandra des Mémécylées.et à les rapprocher du groupe des Microli- ciées. En présence de ce fait et à propos de quelques autres rapproche- ments ou déplacements de genres et de sections, indiqués dans le travail de M. Van Tieghem, M. Cogniaux, dans une note additionnelle (p. 1196), dit qu'il doit « conclure que les caractères anatomiques, loin d'être tou- jours d'accord avec ceux que M. Van Tieghem nomme caractères exté- rieurs (port, organisation de la fleur, du fruit, de la graine), présentent fréquemment avec ceux-ci une contradiction absolue ». M. Cogniaux ajoute d’ailleurs que l'important travail de M. Van Tieghem ayant paru très récemment, les nécessités de l'impression du volume des Mélasto- macées le contraignent à en parler sans qu’il ait eu le temps nécessaire pour l'étudier dans ses détails avec tout le soin qu'il demandait. Dans l’Index Phanerogamarum, publié en 1888 par M. Th. Durand, M. Cogniaux avait donné une première disposition de la famille des Mélastomacées. La classification alors adoptée ne se trouve pas sensible- ment modifiée dans sa récente Monographie, et la succession des genres et des groupes s’y montre la même. Seulement, au lieu de les répartir en 13 tribus de valeur égale, il admet une division primordiale supé- rieure en trois sous-ordres : Subordo I. MELcasrToMAcEÆ Naud. — 11 trib. Subordo II. Astrontex Benth. et Hook. — 1 trib. Subordo III. MeuecycezÆ Benth. et Hook. = 1 trib. Ce qui revient à dire que la tribu des Astroniées et celle des Mémé- cylées, de l'Index Phanerogamarum, sont élevées d'un degré dans la disposition systématique. Des tableaux analytiques bien établis permettent de saisir facilement la différenciation des tribus et, dans chaque tribu, la différenciation des genres. Quant aux espèces, très brièvement décrites pour le motif donné plus haut, leur nombre, souvent considérable dans beaucoup de genres de Mélastomacées, constitue un obstacle sérieux à leur distinction prompte et süre. Cette difficulté est très alténuée et disparait mème presque complètement, gràce à un usage très fréquent des subdivisions dans le genre, et grâce aussi au soin qu'a pris l’auteur d'établir un pa- rallélisme complet entre les descriptions des espèces d’un même groupe. On ne saurait vraiment trop louer la méthode claire et précise dont M. Cogniaux ne s’est pas départi un instant, dans la rédaction d'un volume aussi important que celui dont il vient d'enrichir les suites au (1) Bull. de la Soc. bot. de France, t. xxxviii (1891), p. 121. 148 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Prodrome et qui est destiné à vulgariser la connaissance de l'une des familles les plus homogènes du règne végétal et présentant à ce titre des difficultés toutes spéciales d'exposition. A. FRANCHET. Beitræge zur Entstehungsgeschichte der Stærke (Sur le développement de l'amidon); par M. Oscar Eberdt (Pringsheim's Jahrbuecher fuer wissenschaftliche Botanik ; 1890, Band 22, Heft 3). Ce travail est une réfutation de la doctrine de M. Schimper et de divers autres botanistes touchant le mode de développement des grains d'amidon ; mais, tout compte établi, la solution de la question ne s'en trouve pas plus avancée, l'auteur ayant, selon nous, fait un faux départ. Les observations de M. Eberdt sont en effet relatives, non aux phases embryonnaires de la plante, condition indispensable dans le cas présent, mais à des organes adultes, tels que tubercules, bulbes, ou encore à des pousses dérivées d'organes adultes. On arrive ainsi à définir une struc- ture qui en soi peut être parfaitement exacte, mais qui reste impuis- sante à résoudre la question d'origine, laquelle consiste à savoir si dans l'embryon très jeune ce sont les grains d'amidon ou les formations appelées leucites qui préexistent, puis à suivre leurs métamorphoses ultérieures. La connaissance du premier développement embryonnaire est seule apte à préciser les rapports génétiques entre les grains d'ami- don et les corps chlorophylliens. Pour M. Eberdi, la production de l'amidon résulte d’une modification, pour ainsi dire sur place, de certaines granulations protoplasmiques. C’est ainsi que, dans le point végétatif d’une tige de Philodendron gran- difolium, le protoplasme qui est d’abord finement granuleux présen- terait bientôt çà et là des granulations plus développées, et ce sont ces dernières qui se métamorphoseraient lentement en amidon par l’action du protoplasme ambiant. On voit que, si l’on veut appeler leucites les granulations précitées lorsqu'elles sont encore à l’état albuminoïde, ces « leucites » ne sont pas, contrairement à l'opinion générale, des générateurs d'amidon, mais des corpuscules qui disparaissent intégralement avec l'amidon auquel ils font place. Oü les choses se compliquent, c'est au moment de la croissance du petit noyau amylacé formé comme il vient d'être dit; car évidemment les couches concentriques doivent se constituer par un tout autre mé- canisme que celui qui a présidé à la formation du noyau originel; Ce qui ferait deux phases bien différentes pour le développement d’un seul et même grain d'amidon. Lorsque maintenant un grain chlorophyllien se constitue au lieu e! REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 149 place d’un grain d'amidon, ce ne peut être le leucite, au sens de M. Eberdt, qui lui donne naissance, puisqu'il n'existe plus; ce serait le proioplasme voisin qui se condenserait autour du grain amylacé et fixerait le pigment vert, en résorbant lentement le grain d'amidon. TI y a loin, on le voit, de cette idée à celle de M. Schimper, qui confère à ses seuls leucites le privilège d'élaborer la chlorophylle, aussi bien que l'amidon. Une autre conclusion des recherches de M. Eberdt est que les « leu- cites » ne proviennent pas les uns des autres par division, selon la doc- trine aujourd'hui admise ; ils naitraient directement, par différenciation du protoplasme, comme il a été dit plus haut. L'auteur n'admet pas davantage que la structure excentrique des grains d'amidon soit liée nécessairement à la naissance de ces derniers à la périphérie des leu- cites incolores ou verts, alors que les grains concentriques naitraient dans leur profondeur. Les faits consignés dans le travail de M. Eberdt sont, croyons-nous, de nature à montrer qu'il y a lieu de reprendre complètement ce qui concerne le développement des grains d'amidon et des corps chloro- phylliens, afin de préciser notamment l'ordre premier d'apparition de ces deux formations à partir de l'œuf. E. BELZUNG. Sur les feuilles de quelques Monocotylédones aqua- tiques; par M. Camille Sauvageau (Annales des sciences naturelles, T° série, Bor., t. x111, 1891). Ce travail est relatif aux plantes réunies par M. Ascherson sous la dénomination de Potamogetonaceœ et dont les genres principaux sont : Zostera, Posidonia, Potamogeton, Cymodocea, Zannichellia. Trois seulement de l'ensemble des genres étudiés par l'auteur vivent sur nos côtes, savoir : les genres Zostera, Cymodocea et Posidonia ; les autres sont dispersés dans des eaux plus chaudes. Les fleurs et les fruits étant rares ou même inconnus dans diverses espèces de la famille, on conçoit l'incertitude des déterminations basées sur les seuls organes végétatifs ; de là la multiplicité des noms attribués à une seule et même espèce par les classificateurs. M. Sauvageau s’est proposé d’étudier dans tous ses détails la structure de la feuille, jusqu'ici fort peu connue, et de montrer dans quelle mesure elle peut être invoquée pour la détermina- tion des espèces. Les nombreuses observations consignées dans son Mé- moire, oü les figures sont avec raison intercalées au texte, prouvent que la diagnose anatomique est applicable notamment à toutes les espèces marines. I La structure de ces plantes offre quelques points intéressants. Dordi- naire, on le sait, la vie aquatique simplifie l'organisation intérieure, et 150 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. la réduction porte notamment sur les faisceaux ligneux et l'appareil de soutien. Chez les Zostera et Cymodocea, la réduction du faisceau ligneux des nervures est poussée à l'extrème ; au sommet de la feuille, le fais- ceau ligneux est bien représenté par un tissu de petites cellules vascu- laires sans ornements particuliers, mais un peu plus loin il consiste en une simple lacune, d'abord aplatie, puis cylindrique, et entourée d'une assise de larges cellules. L'influence du milieu est ici manifeste; elle n'est pas cependant la seule cause agissante. Comment en effet com- prendre le développement très remarquable des tissus de soutien dans certaines espèces, son absence dans d'autres, sa répartition très inégale dans des espèces voisines, vivant côte à côte dans les mêmes eaux, etc., si l'on ne fait intervenir les propriétés mêmes de la plante ? L'aptitude à la variation est loin d'être la même pour les diverses espèces, et la struc- ture actuelle d'une espèce donnée, qui est une résultante complexe, variable elle-même d'individu à individu, influe nécessairement sur l'étendue des changements qu'elle est capable d'éprouver en s'adaptant à un nouveau milieu : de là les réductions plus ou moins complètes du système mécanique, selon les plantes étudiées par l'auteur. Une particularité curieuse de la feuille de certains genres (Zostera, Potamogeton...) est que le sommet de la nervure médiane se trouve en rapport direct avec l'extérieur par un petit orifice, l'ouverture apicale, située tantôt au sommet du limbe, tantôt un peu en dessous, et facilitant les échanges liquides. Les plantes submergées sont d'ordinaire dépourvues de stomales ; toutefois celles de leurs feuilles qui atteignent l’atmosphère en présen- tent, indice de l’action évidente de l’eau sur la disparition de ces organes. M. Sauvageau a rencontré quelques espèces munies de sto- mates, quoique toujours submergées, fait déjà constaté pour les Pota- mogeton rufescens, Ranunculus aquatilis, Hottonia palustris... Ainsi, dans le Zannichellia repens, on trouve en moyenne de deux à cinq stomates sur chaque feuille vers le sommet ; dans d’autres espèces, ils peuvent manquer sur certaines feuilles et se présenter sur d’autres ; dans d’autres encore, ils manquent complètement. Le Potamogeton lucens en a parfois plusieurs centaines. On se trouve là en présence d'organes ancestraux qui ont résisté à la disparition, inégalement selon le degré de plasticité de la plante, quoique ne remplissant plus, apparemment du moins, aucune fonc- tion. Quel est maintenant le rôle de l'ouverture apicale que présentent cer- laines espèces au sommet de leurs feuilles? L'auteur .montre qu'elle donne plus facilement issue à l'excès d'eau amené aux feuilles par les racines, et de fait c'est dans le voisinage de cet orifice que se trouvent REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 151 souvent les vaisseaux les plus développés. Dans les espèces qui sont dépourvues d'ouverture apicale, c'est uniquement par la surface même de la feuille que se fait l'exosmose; les chambres sous-stomatiques n'interviennent pas dans ce phénomène, elles sont toujours occupées par une bulle gazeuse. L'auteur démontre expérimentalement, au moyen d’un appareil ana- logue à ceux qui servent à l'étude de la transpiration, l'émission d’eau (probablement aussi de principes dissous) par les feuilles ; ce phéno- mène, comparable en fait à la sudation des plantes aériennes, n'avait pas encore été directement constaté. L’exosmose se fait essentiellement par l’épiderme, dont la perméabilité peut du reste être mise en évidence par des essais plasmolytiques. Tels sont les principaux résultats du travail de M. Sauvageau; nous en retiendrons particulièrement les documents relatifs à la structure des espèces étudiées, que consulteront tous ceux qu'intéresse la con- naissance des plantes aquatiques. E. BELZUNG. Recherches sur la croissance terminale de la tige des Phanérogames ; par M. H. Douliot (Annales des sciences natu- relles, T° série, BOT., t. Xi, 1890). D'après M. Douliot, la tige des Dicotylédones se constitue le plus souvent aux dépens de trois cellules initiales; lorsqu'il n’y en a que deux, l’une d'elles est commune à l'écorce et au cylindre central, l’autre toujours propre à l’épiderme. Chez les Monocotylédones, on ne trou- verait d'ordinaire que deux cellules. Enfin, chez les Gymnospermes, la tige s’édifierait aux dépens d’une seule initiale, ce qui établirait un lien de plus entre ces plantes et les Cryptogames vasculaires. Il résulte de là que l’épiderme de la tige n’a une origine indépendante, et dans lous les cas, que chez les Phanérogames angiospermes. Dans un autre travail (Ann. des sc. nat., T° série, BoT., t. x111), l'au- teur envisage spécialement le sommet de la tige des Graminées. Des deux cellules du foyer de croissance, l’externe donne naissance à la fois à l’épiderme et aux feuilles; l’interne, à l'écorce et au cylindre central. Le premier bourrelet foliaire, au sommet du bourgeon, serait seul constitué par l’épiderme et l'écorce de la tige et représenterait l'ébauche de la gaine; puis la croissance se ferait uniquement par le bord libre du bourrelet, c’est-à-dire par les cellules épidermiques : les cloisonne- ments très actifs de ces dernières donneraient donc le reste de la gaine et le limbe de la feuille. Le limbe eroitrait au sommet par une seule cellule terminale. E. BELZ. 452 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Recherches sur l'origine morphologique du liber in- terne, par M. Lamounette (Annales des sciences naturelles, T° sér., BOT., t. x1, 1890). M. Lamounette, en reprenant l’étude de l’origine du liber interne dans la tige et dans la feuille, l’envisage successivement, d’une part dans la tige hypocotylée et dans ses feuilles, les cotylédons ; d'autre part dans la tige épicotylée et dans les feuilles proprement dites, issues du bourgeon terminal de embryon. I. En ce qui concerne la tige hypocotylée, l'auteur remarque que tantôt le liber interne y existe comme dans la tige proprement dite, tantôt au contraire il est propre à cette dernière. Dans le premier cas tous les intermédiaires se présentent, selon les plantes, entre une for- mation très précoce des faisceaux criblés médullaires, qui apparaissent alors dès la base de la tige (Solanées, Cucurbitacées), et une formation tardive, auquel cas ces faisceaux criblés ne se constituent qu'au voisinage des cotylédons (Asclépiadées, Convolvulus tricolor). Ils proviennent toujours du cloisonnement d’une ou plusieurs cel- lules du conjonctif central et se constituent postérieurement au liber des faisceaux libéro-ligneux de la tige; ils apparaissent ainsi comme une formation surnuméraire, qui n’est plus comparable au liber propre- ment dit. : Les cotylédons étant des productions de la tigelle de l'embryon, cest- à-dire étant postérieurs à elle, il parait naturel que le liber interne puisse exister dans l'axe hypocotylé et manquer dans les cotylédons. Et, de fait, les faisceaux criblés supra-ligneux des cotylédons apparaissent plus tôt dans les espèces où les faisceaux analogues sont précoces dans la tige, et inversement. S'ils manquent dans la tige, ils n'apparaissent pas non plus dans les cotylédons. Pas plus que dans la tige, ces faisceaux criblés ne naissent, comme les faisceaux libéro-ligneux, aux dépens du procambium, mais simple- ment du cloisonnement ultérieur de quelques cellules de conjonctif, avoisinant les vaisseaux déjà différenciés, conjonctif qui par ses rapports anatomiques répond au conjonctif périmédullaire de la tige. II. Les faits précédents, joints à ceux concernant la tige épicolylée; viennent, on le voit, confirmer les résultats antérieurement acquis par M. Hérail sur l'indépendance des faisceaux criblés périmédullaires- Seules, les Cueurbitacées constituaient une exception pour ce dernier auteur, qui avait pensé que ces derniers faisceaux naissaient aux dépens des mêmes cordons de méristème que les faisceaux libéro-ligneux- M. Lamounette les fait rentrer dans la règle générale. Pour lui, en effet, les premières trachées correspondent à la partie intérieure des REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 153 cordons de méristème, et c'est plus en dedans que se produisent les cloisonnements d’où résultent les faisceaux criblés médullaires. - Aussi, étant donnée l'indépendance des faisceaux libéro-ligneux et périmédullaires, l'expression de faisceau bicollatéral doit-elle être abandonnée, M. Hérail avait proposé l'expression plus juste de liber mélullaire pour l’ensemble des faisceaux surnuméraires du conjonetif central. Enfin, M Van Tieghem (Journal de Botanique, 1891, n° 8), introduisant dans la science la notion de région et réservant le mot liber à une région anatomique, a récemment substitué à la dénomina- tion précédente celle de faisceaux criblés périmédullaires. Du reste, les faisceaux criblés surnuméraires peuvent se constituer, non seule- ment au pourtour de la moelle, mais en divers autres points de la tige (péricyele, etc.). Dans la racine on ne connaît jusqu'ici que des faisceaux criblés périmédullaires (voy. Ph. Van Tieghem, Journal de Botanique, 1891, n° 8, p. 118). . MI. Dans la feuille, enfin, les faisceaux criblés supra-ligneux doivent, comme précédemment, être envisagés indépendamment des faisceaux libéro-ligneux. Outre que leur origine est distincte, on voit, en s’appro- chant peu à peu de l'extrémité de la nervure médiane, que ce sont d'abord les premiers qui disparaissent, puis seulement les faisceaux libériens proprement dits. Les faisceaux criblés supra-ligneux de la feuille peuvent du reste manquer, alors que leurs analogues existent dans la tige et dans l'axe hypocotylé. En somme, abstraction faite du cas des Cucurbitacées et des observa- lions touchant aux feuilles, M. Lamounette confirme des notions anté- rieurement acquises et que l’on peut envisager maintenant comme définitives. Il est seulement regrettable qu’il n'ait pas songé à faire Connaître la composition des faisceaux criblés médullaires ou supra- ligneux, par l'examen de coupes longitudinales, et de préciser notam- ment la répartition des tubes criblés qu’ils peuvent renfermer et dont il n’est nulle part question dans son travail. E. BELZUNG. Ueber die Entwickelung und Bedeutung der Zellfæden im Pollen von Sfrelitzia HReginæ (Développement et signi- fication des filaments cellulaires du pollen du Strelitzia Reginæ); par M. Ed. Palla (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, 1891, 3), avec une planche. Les grains de pollen du Strelitzia sont agglutinés à leur maturité par des formations filamenteuses et constituent de la sorte de longues masses polliniques. Les filaments sont onduleux, uni- ou pluricellulaires; les cloisons transverses de ces derniers présentent de très notables épaississements 154 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dont la pellicule interne est seule cellulosique, tandis que l'épaississe- ment proprement dit et la lamelle moyenne ne se colorent pas en bleu par le chloroiodure de zinc. Les cellules sont vivantes; on peut notam- ment y suivre le mouvement protoplasmique. L'étude du développement de ces filaments montre qu'ils proviennent de la dissociation de files cellulaires longitudinales dans la portion de l'épiderme qui avoisine le sillon de déhiscence; puis la dissociation porte sur certaines cloisons transverses, précisément celles qui ne pré- sentent pas l'épaississement précité. Les grains d'amidon qui étaient nombreux dans les filaments avant la déhiscence des anthères se résorbent lentement pendant leur dissocia- tion, en même temps que les cloisons transverses épaissies semblent se réduire. L'agglutination des grains de pollen par les filaments mucilagineux dont on vient de voir l'origine facilite évidemment le transport du pollen, d'individu à individu, par les divers oiseaux qui, d'après Scott Eliot, font aux fleurs du Strelitzia de fréquentes visites. Les cellules épidermiques qui ne contribuent pas à la formation des filaments agglutinalifs se font remarquer chacune par une série d'épais- sissements en fer à cheval, partant des faces externes et s'amincissant sur les faces latérales, alors que chez les autres plantes les cellules épidermiques des sacs polliniques ont d'ordinaire une membrane unie. E. BELZUNG. Ueber die radialen Strænge der Cystolithen von Ficus elastica (Sur les stries radiaires des cystolithes du Ficus elastica); par M. A. Zimmermann (Berichte der deutschen botanischen Gesells- chaft, 1891, 1). D'après un travail analysé dans le précédent Bulletin bibliographique, les bandes rayonnantes qui apparaissent nettement dans les cystolithes décalcifiés seraient occupées dans leur état naturel par un dépôt pure- ment calcaire, contrairement à l'opinion plus ancienne de Kay qui Y reconnaissait des zones plus riches en cellulose que les autres parties du cystolithe. : M. Zimmermann, reprenant cette question, a observé des matériaux préalablement traités par une solution d'acide acétique au centième, puis colorés à l'hématoxyline. D'après lui, les bandes rayonnantes sont pleines et formées de petites lamelles fortement colorées, séparées par des intervalles plus clairs. Le chloroiodure de zinc les colore plus vive- ment en bleu que les parties voisines. Des observations faites ensuile sur des cystolithes non décalcifiés ont confirmé ce résultat, savoir, que REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 155 les bandes radiales sont de nature essentiellement cellulosique et non calcaire. En comparant cette structure à celle des cystolithes des Acanthacées, l’auteur a trouvé une disposition inverse, c'est-à-dire que les stries radiaires issues des mamelons superficiels représentent les parties les plus riches en calcaire et par conséquent apparaissent en creux après l’action de l'acide acétique; cette divergence paraît singulière. M. Giesenhagen (mème Recueil, 1891, 3) maintient les résultats de ses recherches et montre combien sont rares les coupes longitudinales passant bien par l'axe des bandes rayonnantes, la cavité tubulaire rem- plie de calcaire n’ayant guëre qu'un micromillimètre de largeur. Il opère de préférence sur des eystolithes décalcifiés, les autres étant trop Pauvres en substance pour être facilement observés. M. Zimmermann de Son côté continue à maintenir son opinion (même Recueil, 1891, 5). E. BREZ: Weitere Untersuchungen ueber die Zahlen- und Gros- senverhæltnisse der Spaltôffnungen mit Einschluss der eigentlichen Spalte derselben (Nouvelles recherches sur les rapports numériques des stomates, etc.); par M. Ad. Weiss (Sitzungsb. der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften, Wien, 1890). On trouvera, dans ce Mémoire, un nombre considérable de données nouvelles sur le nombre des stomates et leurs rapports de dimensions, ainsi que sur la grandeur absolue de l’ostiole, données réunies par l'au- teur depuis le travail publié par lui, il y a environ vingt-cinq ans, sur celte question. E. BELZ. Beitræge zur vergleichenden Anatomie der go ipno ` (Contributions à l'anatomie comparée des Malvacées); par M. Georg Kuntze (Bot. Centralblatt, n% 6-11, 1891), avec une planche. - Les résultats de ce travail ne diffèrent pas sensiblement de ceux du Mémoire publié par M. Dumont sur les Malvacées, si ce n'est par les compléments relatifs aux feuilles de ces plantes, dont le pétiole et la nervure médiane présentent souvent des caractères spéciaux. L'auteur fait ressortir les particularités qui distinguent les Bombacées des autres Malvacées. Sauf deux espèces, les plantes de cette tribu ne présentent jamais les poils étoilés ou en buisson des autres subdivisions; le pétiole de la feuille offre un anneau ligneux complet, renforcé de plusieurs faisceaux intérieurs; la nervure médiane du Rue 3 ar aussi remarquer par sa grande complexité de structure. D'après l'en- 156 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCF. semble de leurs caractères, l'auteur envisage les Bombacées comme une famille distincte des Malvacées proprement dites. Quant à une division en genres d'après les caractères anatomiques, elle ne serait pas possible, contrairement à l'opinion de M. Dumont. Les divers caractères susceptibles d'intervenir dans la classification présentent, selon l'auteur, dans un genre et même dans une espèce donnée, des variations déterminées par le climat, la station, etc.; tels seraient le nombre des couches libériennes annuelles, le nombre des cristaux d'oxalate de chaux, la présence ou l'absence de poils, etc. E.. BELZUNG. Die Reservestoffbehælter der Knospen von Fraxinus excelsior (Réserves nutritives des bourgeons du Fraxinus excel- ` sior); par M. F. Schaar (Sitzungsb. der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften, Wien, 1890), avec une planche. La plupart des auteurs qui ont étudié les bourgeons au point de vue de l'anatomie physiologique ont attribué un ròle uniquement protecteur à leurs écailles enveloppantes. M. Mikosch reconnait bien une certaine analogie anatomique entre les écailles des bourgeons et les cotylédons ; mais les premières ne renfer- ment pas d'après lui les réserves nutritives qui permettraient une com- paraison complète avec les feuilles nourricières de l'embryon. L'auteur vient combler cette lacune par l'étude des bourgeons du Frêne, où le rôle nourricier des écailles est particulièrement frappant, comme le montre la structure comparée de ces organes, d’abord à l'état de repos, puis pendant la germination des bourgeons. Les bourgeons terminaux du Frêne sont limités, on le sait, par quatre écailles brunes; les bourgeons axillaires, par deux seulement. Le paren- chyme de ces écailles est pourvu de membranes fortement épaissies, finement striées et d'apparence collenchymateuse ; les épaississements sont limités intérieurement et extérieurement par une pellicule pe dense ; ils offrent d’ailleurs les réactions caractéristiques de la cellu- lose. La lamelle moyenne est indistincte dans l’eau; l'addition d'acide chlorhydrique ou sulfurique étendu la gonfle et la rend ainsi manifeste : elle se colore en bleu plus pâle que les épaississements par l'acide sul- furique iodé. Le contenu cellulaire consiste en un protoplasme abondant, se colorant en brun par l'iode, et en oxalate de chaux. On voit que celle structure rappelle celle des cotylédons offrant des épaississements cel- lulosiques de réserve. : En traitant des coupes par la méthode de Gardiner (acide sulfuriq étendu et solution picro-alcoolique de bleu d’aniline), l’auteur a reconnu ue me REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 157 des communications protoplasmiques entre les cellules du parenchyme, sous la forme de bandes d'un bleu foncé, tranchant nettement avec les membranes épaissies qui restent incolores dans ce réactif. Au moment de la germination des bourgeons, que celle-ci ait lieu à l'étuve pour un rameau détaché, ou dans les conditions naturelles, les épaississements de réserve sont lentement digérés. Des écailles qui s'étaient allongées de moitié n'en présentaient plus trace, tandis que la liqueur de Fehling donnait abondamment la réaction du sucre. Ajoutons que l’accumulation locale d'amidon, qui est si nette au- dessous de l’insertion des bourgeons dans la moelle, disparaît aussi à ce moment. Les écailles des bourgeons remplissent donc non seulement un rôle protecteur, mais encore un rôle nourricier. E. BELZ- Remarques sur le Lepidodendron Hartcourtii de Witham; par M. C. Eg. Bertrand (Travaux et Mémoires des Fa- cultés de Lille, t. 11, Mémoire n° 6, 159 pages, 10 planches). M. Eg. Bertrand a pu obtenir des préparations d'un échantillon de Lepidodendron Harcourtii (1) remarquablement bien conservé, et comparer sur trois sections transversales consécutives d'un même stipe la disposition et la constitution des pièces sortantes. L'étude approfondie de ces préparations lui a permis de pousser plus loin qu'on ne l'avait encore fait l'étude des cordons foliaires et de les suivre depuis leur ori- gine jusqu'à leur sorlie; il est parvenu en même temps à déterminer avec précision, pour certaines régions du stipe, la nature de tissus qui avaient été jusqu'à présent inexactement interprétés. ; Le Mémoire débute par une revue critique des travaux antérieurs consacrés au Lep. Harcourtii et aux formes affines, notamment au Lep. fuliginosum, longtemps confondu avec l'espèce de Witham et que M. Williamson a depuis peu reconnue comme distincte; l'auteur rap- pelle notamment les variations qu'on observe parfois, chez une même espèce, d'un échantillon à Vautre, et que le savant paléontologiste de Manchester regarde comme correspondant aux stades successifs de déve- loppement d'un même rameau : formations libéroligneuses secondaires à la périphérie du cylindre ligneux primaire, et apparition au centre de ce dernier d’un tissu parenchymateux de plus en plus développé, consi- déré comme une moelle centrale. M. Bertrand fait très justement obser- ver que rien n’établit qu’on ait réellement là sous les yeux les états (1) L'espèce créée par Witham ayant été dédiée par lui au Rév. Vernon Harcourt, sous le nom de Lepid. Harcourtii, il n'y a aucun motif pour substituer à cette orlho- graphe celle de Hartcourtii, qu'a adoptée M. Bertrand. (A. Z.) 158 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. successifs d'un même rameau et qu'un cylindre ligneux d'abord plein ait pu se transformer plus tard en un anneau vasculaire par suite de la formation d'un tissu parenchymateux dans sa région centrale. Il lui parait au contraire certain qu'il ne faut voir là que des différences liées au calibre et pent-être à l'ordre des diverses branches, une même plante pouvant avoir des rameaux grêles à axe vasculaire plein et des rameaux plus gros à système vasculaire annulaire, sans qu’il y ait eu transformation d’une forme dans l’autre. Chez le Lepidodendron Harcourtii, où l’on n’a jamais observé ‘de bois secondaire et où le bois primaire paraît affecter toujours la forme annulaire, il a reconnu que le tissu parenchymateux central représentait non pas une moelle, mais des fibres primitives, provenant de la diffé- renciation de la même masse procambiale qui a produit à la périphérie le bois et le liber primaires. Les éléments ligneux vont en augmentant de calibre de l'extérieur vers l’intérieur ; mais, une fois formé, l'anneau vasculaire ne continuait pas à s’accroître sur sa face interne. On observe seulement des recloisonnements des fibres primitives de la masse cen- trale, et surtout de celles qui sont les plus voisines de l'anneau ligneux, recloisonnements qui doivent être attribués à l'influence de traclions radiales et tangentielles résultant de la croissance intercalaire. D’autres fibres primitives existent autour du bois, entre les éléments ligneux et les éléments libériens, constituant une zone qui, chez d’autres espèces; pouvait sous certaines influences se transformer en une zone cambiale. Dans les échantillons étudiés par M. Bertrand, l'écorce se subdivise en trois parties : l'écorce interne, formée dans sa région moyenne, el en majeure partie, par un parenchyme lâche; l'écorce moyenne, dont la zone profonde présente, aux points de pénétration des cordons foliaires, de fortes saillies dans l'écorce interne, et dont la zone moyenne est formée de cellules à parois minces, tandis que la zone externe est con- Stiluée par un parenchyme à parois plus épaisses; enfin une assise subéreuse, dans laquelle on observe çà et là des glandes corticales. superficielles. La région la plus extérieure de l'écorce, comprenant les coussinets foliaires, n’était pas conservée sur les fragments de rameaux qui ont servi à celte élude. Quant aux pièces sortantes, elles se lient aux pointements qu'on observe à la périphérie de la couronne vasculaire, et qui affectent, en Coupe transversale, tantôt la forme d’un simple triangle, tantot celle de lames minces inclinées vers la droite, tantôt enfin celle de pointements doubles, figurant deux triangles à base commune, mais à sommets diver- gents. L'étude détaillée à laquelle s’est livré M. Bertrand lui a montré que ces diverses formes représentaient des régions polaires semblables, coupées à des hauteurs différentes. Les trachées sont localisées à l'extré- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 159 mité de ces pointements polaires, qui participent seuls à l'émission des cordons foliaires, et qui ondulent à la surface de la couronne vasculaire en y formant une série de mailles. C'est de l'angle inférieur de ces mailles que parlent les traces foliaires, elles se présentent d'abord comme un simple groupe de vaisseaux rayés, sans trachées, qui ne tarde pas à prendre en coupe transversale la forme d'une ellipse allon- gée dans le sens radial; puis la trace devient circulaire, en même temps que des trachées apparaissent à son centre; ensuite elle s'aplatit dans le sens tangentiel, les trachées formant une lame parallèle à son bord externe et plus voisine de celui-ci que du bord interne. Ces trachées ne se groupent jamais en deux pôles distincts et sont complètement entou- rées par des vaisseaux rayés, dont le calibre varie suivant la place qu'ils occupent : ceux qui sont situés en dehors sont plus grèles que ceux du bord interne, mais ils représentent tous un bois primaire, et il est im- possible de considérer le cordon foliaire comme diploxylé. _ À mesure que ce cordon foliaire se développe, en s’éloignant de l'axe du stipe, les éléments laticifères disséminés en nombre assez considé- rable dans le liber de l’anneau libéroligneux se groupent en avant de lui et l'accompagnent à travers l'écorce en constituant sur le bord externe de son liber un arc sécréteur de plus en plus important. En outre, la trace foliaire s'accompagne sur son bord extérieur, en traversant l'écorce moyenne, d’un arc plus ou moins épais d'un tissu parenchymateux par- ticulier, à cellules très inégales, que M. Bertrand désigne sous le nom de parichnos, et qui, d’après les observations faites par M. Hovelacque et par lui, est directement en rapport avec les deux cicatricules qui, dans la cicatrice foliaire, flanquent à droite et à gauche l'arc libéro- ligneux. La comparaison de tous les caractères anatomiques du Lep. Har- courtii avec ceux des plantes fossiles plus ou moins analogues est entièrement d'accord avec ce qu’on sait, d'autre part, des Lepidoden- dron : le stipe est formé par une masse libéroligneuse radiée, comme chez les Centradesmides, et tous les caractères sont nettement crypto- gamiques. On ne voit apparaitre aucun caractère phanérogamique, M. Bertrand ne pouvant considérer comme telle l'existence, avérée chez Plusieurs Lepidodendron et possible chez le Lep. Harcourtii, de for- mations libéroligneuses secondaires. Ces formations lui paraissent d'ailleurs avoir, chez ces végétaux, un caractère accidentel des plus accusés; elles sont tout à fait analogues aux lissus des roulures et ne se produisaient vraisemblableiment que par suite de liraillements blessant les fibres primitives qui unissaient le bois au liber. Contrairement à ce qui a lieu chez les Stigmaria, les Sigillaria, les Lyginodendron, les 160 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Heterangium, les Poroxylon, ces éléments secondaires ne prenaient aucune part à la formation des pièces sortantes. M. Bertrand fait d'ailleurs ressortir à diverses reprises les diffé- rences profondes qui lui paraissent séparer les Lepidodendron à la fois de ces divers genres et des Phanérogames. Il fait remarquer notamment, en s'appuyant sur une figure publiée par M. Williamson, que, chez les Sigillaires, ou tout au moins chez celles du groupe des Favulariées, les pédoncules spicifères étaient nettement axillaires (1), tandis que chez tous les Lepidodendron étudiés la ramification est indépendante de l’aisselle des feuilles. Il fait ressortir également avec quelle rapidité les caractères phanérogamiques paraissent s’aceumuler chez certains Diploxylon, qui doivent représenter des tiges ou rameaux de Sigillaires; mais quant à conclure que le passage des Cryptogames vasculaires aux Phanérogames se soit fait par les Diploxylon et les Sigillaires, il s’abstient pour le moment de rien préjuger sur un point aussi délicat. R. ZEILLER. Sur la structure du système libéroligneux primaire et sur la disposition des traces foliaires dans les ra- meaux de Lepitodendron seluginoides (Comptes rendus Acad. sc., cxu, p. 97-100, 13 juillet 1891). — Structure de la trace foliaire du Legidodendron selaginoides à l’intérieur du stipe. — Sur la forme du coussinet foliaire chez les Lepidodendron selaginoides. => Structure du coussinet foliaire et de la ligule chez les Lepidodendron selaginoides; par M. Maurice Hove- lacque. Les échantillons de Lepidodendron selaginoides étudiés par M. Ho- velacque ayant leurs coussinets foliaires bien conservés, il a été possible à l’auteur de faire des coupes de ces coussinets, de se rendre compte de la nature des cicatricules qui accompagnent la trace foliaire dans la cicatrice d'insertion de la feuille, et de reconnaître la ligule située au- dessus de la base de celle-ci. à Dans les stipes désignés sous le nom de Lep. selaginoides, le bois (1) On s'étonne de trouver une telle assertion sous la plume de M. Bertrand, alors qu'il est établi, par bon nombre d'échantillons figurés, que chez les Sigillaires, à quelque groupe qu'elles appartiennent, les cicatrices laissées par les épis de frut ie calion n'ont aucun rapport régulier de position avec les cicatrices foliaires : el ir peuvent, parfois, se trouver placées immédiatement au-dessus de ces dernières, gg ment chez le Sigil. elegans, auquel parait appartenir Péchantillon cité, mais le p™ souvent elles sont situées en dehors des files verticales formées par ces cicatrices. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 161 primaire est plein, renfermant seulement dans sa région centrale quel- ques cellules ligneuses réticulées, accompagnées de fibres primitives qui ne paraissent jamais recloisonnées; autour de ce bois primaire apparait toujours, dès que l'échantillon est suffisamment âgé, une zone de tissus libéroligneux secondaires; jamais, quels que soient l’âge du fragment observé et le développement de ce bois secondaire, on ne voit le bois primaire prendre la forme annulaire qu’on observe, par exemple, chez le Lep. Harcourtii. Le nombre des pointements polaires et des traces foliaires varie avec le calibre du rameau. La trace foliaire, au moment où elle se détache de la couronne vasculaire primaire, affecte une sec- tion circulaire, et les trachées y sont disposées suivant un croisssant concave vers le dehors; elle traverse horizontalement le bois secon- daire sans l’entrainer, et s'élève presque verticalement dans le liber en s’aplatissant tangentiellement ; elle n’acquiert sa portion libérienne que dans la moitié externe du liber primaire. Il existe, à la périphérie de ce liber, quelques laticifères, mais beaucoup moins nombreux que chez le Lep. Harcourtii. Au moment où la trace va quitter l'écorce interne, il se forme sur son bord externe, en dehors de la gaine protectrice qui l'entoure, un tissu parenchymateux, le parichnos, qui s’épaissit dans l'écorce moyenne et dans la zone subéreuse, et qui s’entoure lui-même d’une sorte de gaine à petits éléments; en pénétrant dans le coussinet, le parichnos se par- lage en deux lobes latéraux distincts, glandulaires, qui aboutissent aux deux cicatricules latérales de la cicatrice foliaire. Le coussinet affecte la forme d’un tronc de pyramide quadrangulaire à base rhomboïdale allongée dans le sens vertical. Son arête inférieure est interrompue au-dessous du bord de la cicatrice foliaire par une forte dépression transversale, en forme de croissant convexe vers le bas, qui n’a pas été signalée sur les empreintes, et que l’auteur nomme sinus inférieur. Quant à l’arête supérieure, elle s’aplatit et s'élargit en arrivant à la cicatrice foliaire, et se montre creusée immédiatement au- dessus de celle-ci d’une dépression qui correspond à l'orifice de la chambre ligulaire ; cette dernière est tapissée d’un épiderme, renforcé d’un ou deux rangs de liège. Au fond se trouve la ligule, consistant en une courte languette, en forme de pointe mousse, constituée par des cellules épidermiques de faibles dimensions recouvrant un parenchyme composé de petites cellules isodiamétriques sans méats, dont quelques- Unes sont fortement hypertrophiées. D'ordinaire la ligule, longue de 0**.4 à Q= 6, ne s'avance que jusqu'aux deux tiers de la chambre ligu- laire et ne fait pas saillie à l'extérieur. R. L. ï 11 T. XXXVIII. (RRVUE) 162 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Contribuzioni alla Flora fossile dei terreni terziarii della Liguria.— I. Alghe. Supplemento alle Critto- game. IN. Gimnosperme (Contributions à la flore fossile des terrains tertiaires de la Ligurie. — I. Algues. - Supplément aux Cryptogames. III. Gymnospermes); par M. S. Squinabol. Gênes, in-4°, xxv-48 pages, 5 et 6 planches. Le travail de M. Squinabol sur la flore tertiaire de la Ligurie, auquel ont été déjà consacrées ici quelques lignes de compte rendu (1), vient de s’augmenter de deux nouveaux fascicules. Le premier n’est guère qu’une réimpression d’un Mémoire antérieur sur les Algues et les Hel- minthoïdées, mais d’où l’auteur a exclu ce dernier groupe, ayant reconnu que les cordons sinueux en relief qui le constituent devaient représenter les moulages de sillons creusés sur un fond vaseux par lor- gane buccal de certains mollusques : il a trouvé notamment, avec des patelles, des ancyles et des limaces, une concordance parfaite entre les traces laissées dans ces conditions par ces animaux et diverses formes d'Helminthoida. Cette élimination faite, il maintient parmi les Algues les genres Chondrites, comprenant dix espèces, et Bostricophylon, qu'il classe parmi les Floridées; le genre Eoclathrus, qu'il rapporte aux Dictyotées, et le genre Münsteria, rangé par lui dans les Fucacées, qui sont également représentées à l’état fossile dans le tertiaire de la Ligurie par une espèce du genre vivant Hormosira. Au groupe encore problé- matique des Alectoruridées appartiennent les Zoophycos, avec qualre espèces, et deux genres nouveaux, Flabellophycos et Saportia; le pre- mier serait caractérisé par une fronde flabellée, infundibuliforme, obscu- rément lobée et marquée de côtes concentriques; le second est établi sur l’ancien Zonarides striatus de l’auteur, qui parait avoir eu unt fronde cylindrique tubuleuse, ramifiée par dichotomie. Comme complément aux Cryptogames vasculaires, M. Squinabol signale, de Santa-Giustina, des tubercules d’Equisetum Parlatortt, un Pteris, et deux Aneimia, dont une espèce nouvelle, An. sepulta, à grandes frondes bipinnées, à nervation aréolée, qui est représentée par un magnifique échantillon. Les Gymnospermes lui ont fourni dix-huit espèces, provenant © divers niveaux du Tertiaire ; le genre Pinus est le plus richement rep" senté, surtout par des strobiles, pour la plupart bien conservés, apparte- nant aux groupes Pinaster, Tœda et Strobus ; dans ce dernier se trouve une espèce nouvelle, P. Capellinii, qui se rapproche beaucoup du P. monticola actuel. A Santa-Giustina ont été trouvés deux Sequo!4» t de (1) Tome xır, Revue bibliographique (1890), pp. 70-71. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 163 Seq. Langsdorfii et Seq. Tournalii, le Taxodium distichum mioce- num, et le Glyptostrobus europœus. Enfin, la localité de Mioglia a fourni à M. Squinabol un rameau garni de feuilles en crochets, qui lui a paru, malgré la difficulté de la détermination générique, pouvoir être rapporté au Cryptomeria Sternbergi, en raison de son extrème ressem- blance avec le Crypt. japonica de la flore actuelle. R. ZEILLER, Études sur le terrain houiller de Commentry. FLORE FOS- SILE; par MM. B. Renault et R. Zeiller (Bulletin de la Société de l'Industrie minérale, publié sous la direction du Conseil d'adminis- tration. Troisième série, tomes 11, 2* livr., 1888, et 1v, 2° livr., 1890). 2 vol. in-8° et atlas de 75 planches. Le premier volume, rédigé par M. Zeiller, comprend d'abord les formes énigmatiques qu'à ce moment il était encore impossible de classer avec précision, puis les Mousses et les Fougères. Les formes énigmatiques forment deux genres nouveaux: le genre Daubreeia, fondé sur lV'Aphlebia paterœformis Germar, et le genre Fayolia, comprenant deux espèces que M. Zeiller lui-même a reconnues depuis être des œufs de sélaciens. Les Mousses n'ont fourni qu'une espèce : le Muscites polytrichaceus Ren. et Zeill. Les Fougères, au contraire, sont très nombreuses. L'auteur les énu- mère et les décrit en les groupant suivant la classification adoptée par Ad. Brongniart pour les Fougères fossiles, classification artificielle qui a l'avantage de ne pas exiger la fructification, (oujours très rare. M. Zeiller indique néanmoins le genre naturel, entre parenthèses, toutes les fois que ce genre est connu. i Les espèces nouvelles fondées sur les frondes sont: Sphenopteris biturica, S. Fayoli, S. Matheti, S. Picandeti, S. Kidstoni, S. lenis, S. Casteli, S. fossorum, S. Decorpsi; Eremopteris Courtini ; Diplotmema Paleaui, D. Busqueti, D. Ribeyroni; Pecopteris (Dactylotheca) Gru- neri; Pec. Boutonneti, Pecopteris (Asterotheca ?) paleacea, Pecopteris Daubreei, P. Launayi, P. Monyi, P. elaverica, P. Sterzeli; Alethop- teris Grand'Euryi; Odontopteris Dupont ; Nevropteris Matheroni, N. Planchardi, N. gallica, N. horrida, N. dispar, N. stipulata ; Cyclopteris densa; Tœniopteris Carnoti ; Lesleya Ensis A phlebia Ger- mari, À. acanthoides, A. elongata, A. Grossouvrei, A. rhizomorpha, A. perplexa. . Les espèces nouvelles fondées sur des troncs sont : Caulopleris va- rians, C. Saportæ, C. Fayoli, C. aliena; Ptychopteris ovalis, P. Douvil- lei, P. spectabilis, P. Chaussati, P. Benoit; Rhiz >mopteris vetusta. MM. Renault et Zeiller ont montré que le même tronc de Fougère 164 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. peut se présenter sous deux formes bien différentes : tantòt la tige offre son écorce externe, c'est alors qu'on lui donne le nom de Caulo- pteris ; tantôt elle ne montre que le cylindre ligneux central, et, sous cet aspect, on l’a nommée Ptychopteris. Le plus souvent ces deux formes sont isolées et on est obligé de les décrire séparément. Le second volume commence par un appendice à la première partie, dü à M. Zeiller. Cet appendice est une note rectificative faisant connaitre la véritable nature du genre Fayolia. Puis vient la deuxième partie, par M. Renault, comprenant les Cala- mariées, Sphénophyllées, Lépidodendrées, Sigillariées, Cordaïtées, Cy- cadées et Conifères. Les Calamariées sont divisées en deux sections : les Équisétacées. dépourvues de bois secondaire, et les Calamodendrées, ayant un bois secondaire rayonnant analogue à celui des Gymnospermes. Dans les Équisétacées, les genres Calamites, Equisetum et Annu- laria ne présentent pas d’espèce nouvelle. Les genres Asterophyllites, Calamocladus et Macrostachya en offrent chacun une : Asterophyl- lites flexuosus, Calamocladus lignosus, Macrostachya crassicaulis. Dans les Calamodendrées, nous trouvons comme espèces nouvelles deux Arthropitus : A. elongata et A. stephanense (ce dernier de Saint-Étienne et publié comme terme de comparaison), un Calamoden- dron (C. inæquale) et le Calamodendrostachys dubius. Dans les Sphénophyllées nous relevons comme espèces non encore décrites : Sphenophyllum pedicellatum et Sph. alatifolium. Les Lépidodendrées nouvelles sont : Lepidodendron Gaudryi, Loma- tophloios crassilepis, Halonia distans, Knorria mirabilis, Lepido- strobus Meunieri, L. Fischeri, L. Gaudryi. Dans les Sigillariées, nous trouvons comme nouveautés : Syringo- dendron gracile et S. approximatum. Dans les Cordaïtées : Artisia costata, A. alternans, À. varians, Poa-cordaites expansus, Poa-cordaites præelongus, Cordaianthus aci- cularis, C. major, Antholithus Noeggerathi, Cordaianthus fertilis, Antholithus minus, Cordaicarpus irregularis, C. discoideus, G. acti- minatus. La classe des Cycadées est représentée par les genres Zamites el Pterophyllum. Toutes les espèces décrites (six Zamites et un Plero- phyllum) sont nouvelles. L'auteur termine les Cycadées par la descriP- tion d'un genre nouveau rapporté ici avec quelque doute : le gente Titanophyllum, qui renferme seulement une espèce : T. Grand Euryt- Les Conifères offrent deux espèces non encore décrites : Dicrano- phyllum gallicum var. Parchemineyi et D. longifolium. Vient ensuite la description des graines qui n’ont pu être rapportées REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 165 d'une manière certaine à des plantes recueillies à l'état d'empreinte. Ici nous trouvons comme nouveautés : Rhabdocarpus ovoideus, Gnetopsis plumosa, Hexagonocarpus crassus, H. inœqualis, H. piriformis, Decagonocarpus oliveformis, Codonospermum acuminatum, C. oblon- gum, C. decangulosum, C. lœvicostatum, C. olivæforme, Samaropsis tunicata, S. elongata, S. elliptica, S. carnosa. Cette partie se termine : 4° par un chapitre sur la houille organisée, dans lequel l’auteur donne la description de la structure des différentes sortes de houille, structure observée au moyen de coupes amincies au point de devenir transparentes; 2° par l'examen du rôle des plantes fossiles dans la formation de la houille. Ici l’auteur examine les diverses hypothèses sur la formation de la houille et, s'appuyant sur les expé- riences de M. Fayol, se rattache à l’idée d’un triage, suivant leur den- sité, des matériaux, transportés par un cours d’eau, qui ont formé les couches de poudingue, de grès et de houille. Les débris végétaux, brisés par le frottement et les chocs, et emportés plus loin que les autres sédiments en raison de leur légèreté relative, auraient formé les couches de charbon, bientôt recouvertes par de nouveaux apports de sables et de graviers résultant de la progression du delta. Chacun des bassins houil- lers du plateau central de la France se serait ainsi formé dans un petit lac qui aurait été comblé assez rapidement. La troisième partie, due à MM. Renault et Zeiller, est intitulée : Détermination, d'après la flore, du niveau des couches houillères de Commentry. Les auteurs font remarquer que le dépôt s’est fait en trop peu de lemps pour que les formes végétales aient eu le temps de changer. L'ensemble de cette flore indique la fin de l’époque houillère. Le bassin de Commentry doit être placé au sommet de l’étage houiller Supérieur. Ep. BUREAU. Bassin houiller d'Autun et d'Épinac, fasc. 11, FLORE FOSSILE ; 1 partie, par M. Zeiller, ingénieur en chef des mines (Ministère des travaux publics. Étude des gîtes minéraux de la France), in-4°, un volume texte et un volume atlas. Paris, Baudry et C'*, 1890. Dans une introduction, M. Zeiller fait ressortir l'intérêt que présente le bassin d'Autun; le terrain permien inférieur, en effet, y surmonte sans interruption le terrain houiller supérieur, ce qui permet de suivre les transformations de la flore. Į] énumère les travaux partiels qui ont été faits sur les plantes fossiles de ce bassin. Aucun travail d'ensemble N'avait encore été entrepris. x La premiére partie, la seule parue jusqu'ici, comprend les Fougères. L'auteur commence par donner les caractères généraux de cette classe Il fait remarquer que la classification naturelle y est fondée sur la fruc- 166 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tification, et que celle-ci manque le plus souvent sur les Fougères fos- siles. Aussi Ad. Brongniart a-t-il dà proposer pour ces dernières une classification artificielle fondée sur la forme des pinnules et sur la distribution des nervures, classification qui parait encore la seule appli- cable, bien qu'on ait trouvé, parmi les Fougères conservées à l'état d'empreinte ou dans la silice, des échantillons fructifiés qui ont permis de reconnaitre un certain nombre de genres naturels. M. Zeiller passe en revue les différents groupes de Fougères vivantes, en indiquant leurs caractères distinctifs, fondés sur les sporanges. A la suite de chaque groupe il énumère les genres fossiles à sporanges connus qui paraissent s’y rattacher. Vient ensuite la description des espèces de Fougères fossiles de ce bassin permo-carbonifère. L'auteur décrit successivement celles qui sont fondées sur des frondes et celles qui sont fondées sur des trones. Cette manière de procéder est nécessitée par l’état de dissociation des organes. Pour les frondes : dans les Pécoptéridées, section des Aléthopté- ridées, nous citerons comme nouveaux : Callipteridium Rochei, Callip- teris Jutieri, C. Pellati et C. bibractensis ; dans les Névroptéridées : Nevropteris Raymondi. Un genre insuffisamment connu, et dont la place n’est pas encore bien fixée, Lesleya, présente aussi une espèce nouvelle : L. Delafondi. Dans des généralités sur les troncs de Fougères, M. Zeiller fait remar- quer qu'ils peuvent se présenter sous trois formes : 1° en empreintes, avec l'écorce montrant la surface extérieure : ils ont reçu dans ce cas le nom de Caulopteris; 2 dépouillés de leur écorce, et avec la gaine sclérenchymateuse enveloppant le cylindre ligneux, gaine plus ou moins recouverte par les racines adventives qui descendaient dans le tissu cel- lulaire périphérique, on les connaît alors sous le nom de Ptychopteris; 3° à l’état silicifié, avec les tissus conservés généralement d’une façon remarquable et souvent sans déformation; sous cette dernière forme on leur a donné le nom de Psaronius. L'impossibilité de rapporter ces formes les unes aux autres oblige à les décrire séparément. Parmi les Ptychopteris nous remarquons une espèce nouvelle : P. Grand Euryi. L'organisation des Psaronius est exposée avec beaucoup de détails, en grande partie nouveaux, M. Zeiller les groupe en trois sections, sui- vant le nombre des séries verticales de feuilles sur la lige : Sect. I. Psaronii polystichi. Plus de quatre séries de feuilles. 17 espèces dans le bassin d'Autun, dont 6 riouvelles : Psaronius Bureaut, P. Landrioti, P. Faivrei, P. rhomboidalis, P. coalescens, P. espargeol- lensis Renault mse. in coll. Mus. par. REVUE BIBLIO@RAPHIQUE. 167 Section lÏ. Psaronii tetrastichi. Quatre séries de feuilles. L'auteur décrit et figure, comme exemple, le Psaronius brasiliensis Ad. Brongn., d'après un magnifique échantillon apporté du Brésil par Guillemin et faisant partie des collections du Muséum. Il y ajoute la description et la figure du P. asterolithus Cotta, le seul de cette section qui ait été trouvé dans l'Autunois. Section IIT. Psaronii distichi. Deux séries de feuilles. 2 espèces, toutes les deux nouvelles : Psaronius Brongniarti, P. Levyi. Cette première partie se termine par l'étude des pétioles de Fougères fossiles. [ls sont répartis en deux genres : Stipitopteris, avec 3 espèces nouvelles : S. Renaulti, S. reflexa, S. peltigeriformis; Myeloxylon, avec deux espèces déjà publiées par M. Renault. L'atlas comprend 28 planches. Il y a en outre 40 figures dans le texte. Ep. BUREAU. Catalogue raisonné des Champignons supérieurs (Hymé- nomycètes) des environs d'Autun et du département de Saône-et-Loire; par MM. F.-X. Gillot et Lucand (in-8° de 482 pages et vi planches coloriées, Autun, 1891). Dès 1863, dans un livre remarquable (Plantes Cryptogames cellu- laires du département de Saône-et-Loire), Grognot publiait un catalogue de 323 Champignons, dont 288 espèces du genre Agaric, appartenant au département de Saône-et-Loire et plus particulièrement aux environs d'Autun. Le Catalogue actuel de MM. Gillot et Lucand a pour but de compléter l’œuvre de Grognot, dans sa partie traitant des Hyménomy- cètes : plus de 900 espèces y sont signalées, c’est-à-dire la moitié de celles indiquées en France. oh La collection des espèces, leur étude et leur détermination sont en grande partie l'œuvre de M. Lucand; la rédaction de l'ouvrage appartient plus spécialement à M. Gillot. í Les auteurs ont suivi, dans ses grandes lignes, la nomenclature Frié- sienne, mais ils se sont attachés à indiquer la concordance synonymique avec les systèmes proposés dans ces dernières années par MM. Karsten, Quélet et quelques autres mycologues. Nous devons attirer l attention d'une manière toute spéciale sur les notes curieuses servant à éclairer les étymologies grecques ou latines souvent problématiques. È Les figures composant les six planches en couleur qui terminent | r vrage représentent des espèces rares et rendront des services pour la détermination de ces espèces, ce sont : Armillaria pleurotoides Fr., Clitocybe diatreta Fr., Mycena crocata Fr., Mycena atro-cyanea Fr., Mycena aurantio-marginata Fr., Psilocybe areolata Fr., Russula 168 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. amœna Quélet, Pleurotus limpidus Fr., Cortinarius tophaceus Fr., Cortinarius germanus Fr., Pholiota tuberculosa Fr., Omphalia picta Fr., Trametes Trogii Fr., Leptonia œthiops Fr., Paxillus griseoto- mentosus Fr., Pleurotus dictyorhizus Fr., Lactarius violacens Fr., Leptonia Gilotii Quélet, Pleurotus serotinus Schrad., Hygrophorus arbustivus Fr., Phallus caninus Huds., Polystictus radiatus Sow., Tremellodon auriculatum Fr. var. spadiceum Quélet et Boletus fu- sipes Rab. L'article consacré à chaque espèce signalée comprend la dénomina- tion de cette espèce, sa bibliographie, son habitat, sa station exacte, la date de son apparition, l'indication de ses qualités comestibles, véné- neuses ou suspectes et les principaux caractères servant à la distinguer des formes voisines. Les travaux du genre de ceux de MM. Gillot et Lucand font le plus grand honneur à leurs auteurs et ne sauraient trop être encouragés; ils contribuent puissamment à diffuser le goüt des études mycologiques et à faire connaitre les Champignons de notre pays. N. PATOUILLARD. Sylloge Fungorum omnium hucusque cognitorum; par M. P.-A. Saccardo. Vol. 1x. Padoue, 1891. Ce volume 1x* du Sylloge Fungorum est consacré à la première partie d'un Supplément général, comprenant la description de tous les Champi- gnons publiés depuis l'apparition du volume vu : cette première partie va des Agaricacées aux Laboulbéniacées. Pour la commodité des recher- ches, l'auteur aréimprimé dans ce volume, à leur place systématique, les Additamenta Sylloges parus précédemment et qui sont déjà épuisés. Nous n'essayerons point de donner une analyse détaillée des 1141 pages de diagnoses de cet ouvrage; nous dirons seulement qu'il renferme l'in- dication de 4463 espèces, dont 1083 sont des Hyménomyeètes, 72 des Gastéromycètes, 249 des Hypodermées, 140 des Phycomycètes, 2902 des Pyrénomycètes et 27 des Laboulbéniacées. N. PAT. Bulletin de la Société mycologique de France; tome VII, 1894, 3° fascicule. Notes critiques sur quelques Urédinées de l'herbier du Muséum de Paris, par M. P. Hariot. Différentes espèces d'Urédinées de Desmazièrés, de Montagne, de Léveillé, de Castagne, sont restées à peu près inconnues, ou bien les auteurs se sont bornés à en reproduire les diagnoses sans se rendre compte de leur valeur respective ; dans ce Mémoire, l’auteur étudie à nouveau ces espèces en indiquant leur synonymie et leurs affinités. Un REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ` 169 certain nombre d'espèces nouvelles de diverses provenances y sont éga- lement décrites, ce sont : Uromyces Cachrydis Har., sur les rameaux et les pétioles d'un Cachrys (Espagne, Luristan); Melampsota Passiflorœ Har., sur les feuilles du Passiflora lutea (Avignon); Puccinia longi- cornis Pat. et Har., sur feuilles d'une Bambusée du Japon; Œcidium Dichondrœ Har., sur feuilles d'un Dichondra du Chili, et enfin Œci- dium Vieillardi Har., sur feuilles d'une Rubiacée de la Nouvelle-Calé- donie. Deux Champignons parasites des feuilles de Coca, par M. À. Gra- ziani. Des échantillons de feuilles de Coca provenant du Pérou et de la Bolivie élaient fréquemment attaqués par un Uredo que M. Graziani indique sous le nom d'Uredo Erythroxylonis et qui est caractérisé par ses spores ocracées brunes, plus påles et blanchàtres à la base, verru- queuses, ovales, piriformes ou tronquées et pourvues de 1-2 pores germinatifs. D'autres échantillons de Coca provenant de la Bolivie por- taient en outre le Phyllosticta Erythroxylonis Graz. à leur face supé- rieure. Champignons de l'Équateur, par MM. N. Patouillard et G. de Lagerheim. Signalons le nouveau genre d'Hyménomycèles : Rimbachia, dans lequel l’hyménium est placé à la face supérieure du chapeau et les espèces nouvelles suivantes : Stereum fallax, Stereum Lagerheimi, Hypochnus filamentosus, Bovista echinella, Cystopus Tilleæ, Enty- loma Calceolarie, Entyloma Nierenbergie, Ascophanus subiculosus, Asterina irradians, Saccardia Durante, etc. N. FAT. The Journal of Mycology. Vol. vi, n° 4 (Washington, 1891). Nouvelles espèces d'Urédinées, par MM. J.-B. Ellis et Tracy : Pucci- nia Hemizoniœ sur Hemizonia truncata de l'Orégon, Œcidium olden- landianum sur Houstonia cœrulea du Mississipi, et Œcidium Mal- vastri sur Malvastrum Munroanum d Albuquerque. Une nouvelle Rouille des feuilles de Pins, par M. Gallovay. Les feuilles du Pinus inops des environs de Washington sont attaquées par le Coleosporium Pini nov. spec., qui croit associé au Peridermium cerebrum Peck., dont il paraît être Ja forme téleutosporée. Observations sur de nouvelles espèces de Champignons de l Amérique du Nord et de l'Amérique du Sud, par M. Lagerheim. Dans ce Mémoire sont décrites les nouveautés suivantes : Puccinia heterogenea Lagerh., sur les feuilles et les tiges de Althæa rosea, Malva crispa, M. peru- viana, M. nicæensis, espèce analogue au Puccinia heterospora Berk. 170 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et Curtis; Uredo Gossypii Lagerh., sur les feuilles d'un Gossypium, Doassansia Gossypii Lagerh., sur feuilles de Gossypium et Perono- spora Gonolobi Lagerh., sur les feuilles d'un Gonolobus de la Caroline du Sud. Une planche représente ces différentes espèces. N. PATOUILLARD. Die Hemiasci und die Ascomyceten, Untersuchungen aus dem gesammtgebiete der Mykologie, 1x Heft (Les Hémiascées et les Asco- mycètes. Recherches sur l'ensemble de la Mycologie, 9* partie); par M. O. Brefeld, avec la collaboration de MM. von Tavel et G. Lindau. Un volume in-4° de 156 pages et 4 planches. Munster, 1891. . Le nouveau volume de M. Brefeld est riche en faits nouveaux et im- portants, et aussi en spéculations audacieuses mais intéressantes. La découverte la plus saillante consignée dans ce Mémoire est celle de l’Ascoidea rubescens, nouveau genre et nouvelle espèce. Ce Champignon rare a été trouvé près de Wollbeck, sur des Hêtres abattus, dans le suc s’écoulant des blessures de l'arbre; il forme en septembre et octobre des masses de plusieurs pouces d’abord rouges, puis d’un brun rougeâtre. Au microscope, l'étude des échantillons jeunes révèle l'existence de conidies géantes au milieu de filaments cloisonnés ; les individus âgés présentent presque exclusivement des sporanges qui produisent un nombre immense de spores. La culture des conidies a mis en évidence l’organisation des appa- reils conidiens ; ils ressemblent d’une manière frappante à ceux qui ont été décrits pour l’Ecchyna (Pilacre) faginea. Cette formation conidiale existe seule pendant les quatre premières semaines, mais bientôt appa- raissent les sporanges qui deviennent rapidement prédominants. Le lieu de naissance des sporanges est le même que celui des conidies et il est impossible, au début, de distinguer les deux sortes de productions. Les sporanges mürissent, s'ouvrent au sommet par un large orifice et se vident en rejetant au dehors un long ruban de petites spores aggluti- nées. Le sporange une fois vidé, le filament qui se trouve au-dessous peut produire un nouveau sporange qui se développe à l'intérieur de l’ancien; ce phénomène peut se répéter jusqu’à douze fois de suite, de sorte qu’un sporange jeune peut se trouver entouré de toutes les gaines superposées formées par les enveloppes des sporanges précédents. Dans les cultures successives faites en partant des conidies, les Sp0- ranges apparaissent de plus en plus tôt et de plus en plus abondamment, mais on peut modifier ce résultat par l'addition de liqueur nutritive : la formation des sporanges se trouve alors retardée et les conidies Se substituent à ces derniers. Toute cette étude montre d'une manière nette REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 171 que conidies et sporanges sont des organes homologues qui naissent au même point et qui peuvent se remplacer l'un l'autre. L'examen de ce nouveau genre a conduit l'auteur à créer pour lui un groupe nouveau de Champignons auquel il a donné le nom d'Hémias- cées. Pour arriver à cette notion, l'auteur remonte très haut et nous fait assister, pour ainsi dire, à la création de tous les groupes de Champi- gnons dans un poème que quelques-uns trouveront peut-être chimérique. Selon M. Brefeld, les Mucorinées dériveraient des Algues-Champignons aquatiques; les sporanges, en changeant de milieu, ont commencé à évoluer dans deux directions : les métamorphoses produites dans un sens ont donné naissance aux conidies, puis aux basides; celles qui se sont opérées dans un autre ont engendré les asques. Les sporangioles des Thamnidium (voir la description d'une espèce nouvelle curieuse, Tham- nidium chœtocladioides Brefeld) forment un terme de transition d'une évolution qui aboutit au sporange-akène des Chœtocladium et aux coni- dies; les appareils conidiens, en se transformant, en fixant le nombre de leurs spores et leur mode d'insertion, ont donné les basides (Heteroba- sidion, Ecchynaÿ. Les sporanges proprement dits des Mucorinées, d'un autre côté, ont été l’origine des asques dans lesquels les appareils, le nombre et la structure des organes reproducteurs sont devenus con- stants; les Hémiascées constituent un des stades transitionnels de cette genèse. En effet, ni la forme des sporanges, ni le nombre des spores n'est constant dans le genre Ascoidea, ce n’est donc pas un Ascomycèle ; ce n’est pas non plus une Mucorinée, puisque le thalle est cloisonné ; c’est done une forme intermédiaire entre ces deux groupes. Afin de justifier le parallélisme établi entre les Ascomycèles et les Basidiomycètes, l’auteur rappelle leur polymorphisme semblable, car on a trouvé dans les deux ordres les mêmes organes reproducteurs : conidies, oïdies et chlamydospores ; seuls les basides et les asques diffé- rent, mais on vient de voir que leur origine est commune. La sexualité prétendue des Ascomycètes pouvait cependant troubler ce rapproche- ment; mais, par l'étude de la germination des spermaties des Asco- mycètes, M. Brefeld montre qu’en passant des Mucorinées aux deux groupes précédents la sexualité a irrévocablement disparu. On avait autrefois pensé que les spermaties jouaient peut-être un rôle dans ce dernier phénomène, et, il y a peu d'années, celle opinion a été soutenue pour certains Lichens (Collema), pour les Polystigma, etc. M. Cornu avait déjà démontré que plusieurs spermaties peuvent germer. M. Brefeld a étendu cette preuve à près de deux cents espèces : Péri- Sporiacées, Pyrénomycètes, Discomycètes. Il est impossible d'entrer dans le détail de tous ces résultats, il suffit d'indiquer que le plus souvent 172 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l’auteur a obtenu un mycélium, quelquefois des conidies, enfin pour quelques espèces des spermogonies nouvelles. Le nouveau groupe des Hémiascées comprend trois genres: Ascoidea, Protomyces et Thelebolus. Le deuxième genre, ballotté successivement des Ascomycèles douteux aux Ustilaginées, dont Schroeter avail fait un ordre distinct, aurait trouvé définilivement sa place. L'étude du Pro- tomyces pachydermus montre comment les chlamydospores germent en donnant une sorte de sporange de forme variable et dont les spores sont en nombre indéterminé. Les Thelebolus se rattachent aux deux genres précédents dont ils se distinguent par l’enveloppe qui entoure leur sporange que M. Brefeld compare à la capsule formée de filaments enchevêtrés qui s’observe à la base du pied du sporange des Mortierella (en particulier M. Rostafinskii Bref. sp. nov.). Ce dernier genre The- lebolus constitue donc les Carpohémiascées, et les deux premiers les Exohémiascées. Aux Hémiascées voisines des Ascomycètes correspondent des Hémi- basidiées voisines des Basidiomycètes. Leur ensemble forme les Méso- mycètes qui peuvent être réunis dans le tableau suivant : Es Hémiascées, asques ( Exohemiasckos. :- Í Ascoïdées..... ... `Ascoileda; pa semblables à des Protomycétées..... Protomyces. = Sporanges. | Carpohémiascées . | Thélébolées ....... Thelebolus. Z Hémibasidiées, ba- / Ustilaginées, appareil conidien semblable Z sides semblables à \ à celui des Protobasidiomyeètes.. . Ustilago, etc. = des apparcils co- | Tillétiées, appareil conidien semblable à nidiens. celui des Autobasidiomycètes......... Tilletia, etc. La deuxième partie du Mémoire comprend l’étude de la culture des Ascomycèles, mais les Exoascées sont seules étudiées dans le volume actuel; les Carpoascées sont l’objet d’un autre travail qui sera analysé ultérieurement. Nous relevons dans ce dernier chapitre la description d’un genre nou- veau, Ascocorticium, ayant l'aspect d’un Corticium, mais se reproduisant à l'aide d’asques; cette plante a été observée sous l'écorce des Conifères- L'Endomyces Magnusii Ludwig a été également soumis à des cultures qui ont montré qu'il se reproduit sous forme oïdiale et sous forme d’asque à quatre spores. J. COSTANTIN. Untersuchungen ueber die physiologische Bedeutung des Siebtheils der Gefæssbundel (Recherches sur la signt- fication physiologique des tubes criblés); par M. J. Blass (Berichte der deutschen bot. Gesellschaft. Avril 1890). Les tubes criblés sont généralement considérés comme les conduc- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 173 teurs propres des suhstances albuminoïdes et plasmiques. C'est l'opinion commune, depuis les travaux de MM. Hartig, Mohl, Nägeli et Fischer, et la meilleure preuve donnée est la formation du cal après incision annulaire. M. Blass apporte quelques réserves à cette théorie. Il reconnait qu'il y a, sans nul doute, cheminement, dans la plante, des substances azotées, car les lieux d'emploi sont vraisemhlablement éloignés des lieux de formation; mais rien ne prouve, selon lui, que ce cheminement ait licu dans les tubes criblés. Au coutraire, si les tubes criblés servent à conduire le plasma du point de formation au point d'utilisation, on peut s'étonner que ces tubes manquent précisément aux points végé- latis, où les substances azotées sont surtout nécessaires, et, comme M. Fischer pour les Cucurbita, M. Blass n’a jamais pu observer chez les Jeunes pousses de Syringa, Tilia, Quercus, ete., aucun tube criblé dans les deux entre-nœuds supérieurs. Il y a donc nécessairement pour les substances azotées un autre mode de cheminement; ces substances traversent, sans doute, par osmose, sous forme soluble, les cellules du parenchyme. ; D'ailleurs, on n'a pas assez réfléchi, dans la théorie actuelle, à la dif- ficulté de passage que doivent éprouver les matières pour traverser les plaques criblées, à pores souvent très petits. En automne, la formation du cal rend lout passage impossible, et, aux autres époques, la compres- sion produite par les cellules voisines provoque une oblitération presque continuelle. Enfin, il ne faut pas oublier qu'il y a une grande quantité de matériaux à conduire et que les vaisseaux, si abondants dans le bois, Sont peu nombreux dans le liber. Pour toutes ces raisons, M. Blass restreint le rôle des tubes criblés. Íl pense que, de même que le contenu de l'assise amylacée (endoderme) Sert surtout pour l'organisation des cellules voisines, les substances contenues dans les éléments libériens sont exclusivement utilisées par le méristème pour la formation des couches ligneuses. En fait, l'auteur a constaté que, dans les plantes ligneuses, les albu- minoïdes s'accumulent surtout au voisinage du cambium; dans les plantes herbacées, où l’activité de ce cambium est peu intense, on ne trouve que peu de tubes criblés, avec un faible contenu plasmique ; enfin ce contenu diminue encore chez les plantes aquatiques où le bois est presque nul. Il y a donc un rapport étroit entre le nombre et le contenu des tubes criblés et le développement du bois. ll est à remarquer encore que les tubes criblés apparaissent en même lemps que le bois, et qu’ils sont, en outre, d'autant plus riches en sub- Stances qu’ils sont plus voisins de la zone génératrice. ee Dernière remarque : lorsqu'on fait sur un tronc une incision annu- 174 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, laire, on voit que le contenu des tubes est le même au-dessus et au-des- sous de l'incision. Les tubes placés au-dessous devraient cependant se vider s'ils étaient des éléments conducteurs, comme on l'admet. Ce sont donc bien plutôt des lieux de réserve. Quant au cal, sa formation a lieu comme celle de tout parenchyme dans les tissus blessés. En somme, les tubes criblés serviraient spécialement, d'après M. Blass, à la nutrition du cambium et à la formation du bois. Leur ròle se bornerait là. HENRI JUMELLE. Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 4° sér., 4* vol. Caen, 1891. Le troisième fascicule du volume précité renferme une Note (14 pages) de M. Thériot sur les herborisations bryologiques faites par l'auteur, dans les vallées de Saint-Aubin Routot et d'Oudalle près d'Hartleur (Seine-Inférieure). Au nombre des espèces récoltées se trouvent Lopho- colea spicata Tayl., qui n'aurait été jusqu'ici trouvé que dans quelques localités de l'Irlande et de l'Angleterre. Ém. BESCHERELLE. Etudes bryologiques sur le département de la Loire- inférieure (Examen des Mousses de l’herbier Pradal); par M. Fernand Camus (in Bulletin de la Société des sciences naturelles de l’ouest de la France, première année. Tirage à part de 14 pages; Nantes, 1891. La bryologie de la Loire-Inférieure est encore peu connue, malgré les Catalogues publiés par Pesneau en 1837 et par Pradal en 1898. M. Camus s'occupe de combler cette lacune et débute par une Note de 14 pages, dans laquelle il examine et critique, avec un soin tout parti- culier et une connaissance parfaite de son sujet, les Mousses citées dans le Catalogue de Pradal et que ce dernier a récoltées, de 1840 à 1845, dans les localités situées aux environs immédiats de Nantes. Ce Cata- logue se ressent de l’époque où il a été rédigé ; les relations scientifiques étaient rares, les ouvrages spéciaux peu nombreux et peu répandus alors, aussi ne doit-on pas s’étonner que M. Camus arrive à cette conclusion qu'il ne reste de l’œuvre de Pradal que quelques indications de localités. F Eu. B. Sur les collections bryologiques du Musée régional = Cholet (Maine-et-Loire); par M. Fernand Camus (Extrait du Bulletin de la Société des sciences, lettres et beaux-arts de Cholet) (1890). Tirage à part de 12 pages in-4°, 1891. M. Camus rend compte de l’herbier des Mousses et Hépatiques du REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 14 Musée de Cholet qui s’applique à la région choletaise, laquelle com- prend dans les limites naturelles, indépendamment de la moitié méri- dionale de l'arrondissement, quelques communes de l'arrondissement de Saumur, le canton de Châtillon dans les Deux-Sèvres, une partie du bassin de la Sèvre nantaise (rive gauche) dans la Vendée, les communes de Roussay, de Gétigné et partie de celle de Clisson dans la Loire-Infé- rieure. Dans cette Note, qui complète et rectifie la Notice bryologique publiée sur les environs de Cholet en 1878 et 1879 (Revue bryologique), par MM. Brin et Camus, ce dernier cite les noms des 198 espèces de Mousses et de 49 espèces d'Hépatiques recueillies authentiquement dans la région considérée. Ex. B. Contributo alla Briologia del Cantone Ticino; par M. A. Bottini (in Atti dell” Accademia de nuovi Lincei, t. xt1iv, mai 1891). Tirage à part de 25 pages. Énumération, avec indication des localités, de 294 Mousses et de 9 Sphaignes, trouvées jusqu'ici dans le cantou du Tessin et examinées par M. Bottini. Es. B. Musci exotici novi vel minus cogniti à F. Renault et J. Cardot descripti (in Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, t. xxix, 1** partie (1890) distribuée en juin 1891, pp. 161- 186). Les auteurs habitant, l'un Monaco, l’autre Stenay, se proposent de publier, dans une série de fascicules, les Mousses et Hépatiques nouvelles qu'ils auront découvertes dans les envois de leurs nombreux correspon- dants; ils ont l'intention de donner plus tard des figures de ces espèces dessinées à la chambre claire. Le premier fascicule comprend la descrip- tion des 22 espèces ci-après : Anæclangium mafatense, Syrrhopodon glaucophyllus, Bartramia Boulayi, Rhaphidosteqium prolonsum, Ectropothecium Rodriguezit, de la Réunion; Campylopus Heribaudi, C. filescens, C. hispidus, C. dicranelloides, Fissidens luridus, Syrrhopo- don Chenagoni, Physcomitrium dilatatum, Pterogoniella diversifolia, Rhaphidostegium Cambonei, Microthamnium flexile, de Madagascar ; Hyophila Martinicæ, Brachymenium Bordazii, Trichostileum pluri- punctatum, de la Martinique; Philonotis haitensis, Pilotrichella cuspidans, Neckera porodictyon, Porotrichum Bertrandi, d'Haïti ; Rhaphidostegium Barnesi, du Mexique. Em. B. Musci novi insularum Gnineensium auctore V.-F. Brotherus (in Bol. da Soc. Broter., viti, 1890). Tirage à part de 18 pages. Les iles portugaises du Prince et de Saint-Thomas, situées dans le 176 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. golfe de Guinée, ont été déjà plusieurs fois explorées au point de vue bryologique par MM. G. Mann et A. Mæller. Les récoltes du premier ont été publiées par M. William Mitten en 1863 (in Linn. Proced., vol. vn) et celles du second, par M. Ch. Muller en 1886 (in Flora, n* 18). Depuis, M. Fr. Quintas a visité de nouveau les iles en question et il en a rap- porté une collection de Mousses que M. Brotherus a déterminées. Comme l'avait déjà fait remarquer M. Ch. Muller, spécialement pour l'ile de Saint-Thomas, M. Brotherus constate que la collection de M. Quintas a la plus grande affinité avec la flore muscinale des Masca- reignes, des Comores, de Madagascar’ et de l'Archipel des Indes orien- tales. Les espèces nouvelles sont au nombre de 27, savoir : Leucoloma gracilescens, Campylopus erythrocaulon, C. Quintasi, Fissidens (Conomitrium) subglaucissimus, Leucobryum homalophyllum, Calym- peres Principis, C. Quintasi, Syrrhopodon Quintasi, Orthodon Tho- meanus, Rhodobryum Quintasi, Hildebrandtiella Thomeana, Pilotri- chella calomicra, Porotrichum (Anastrephidium) Quintasi, P. cauda- tum, Callicostella Thomeana, C. Quintasi, Thuidium involvens Mitt., var. Thomeanum, Trichosteleum dicranelloides, T. subpycnocylin- dricum, Microthamnium subelegantulum, M. leptoreptans, Ectropo- thecium drepanophyllum, E. glauculum, Rhacopilum orthocarpioides, R. Thomeanum, Hypopterygium brevifolium, H. subtrichocladulun. Ém. BESCHERELLE. Contributions à la flore bryologique du Brésil; par M. V.-F Brotherus (in Acta Societ. scientiarum Fennicæ, t. XIX, n°9, 1891). Tirage à part de 30 pages in-4°. Ce nouveau Mémoire de M. Brotherus s'applique aux Mousses récol- tées au Brésil, par M. le D" E. Wainio, en grande partie dans les contrées montagneuses de Caraça, province de Minas Geraës, et en petit nombre aux environs de Rio-de-Janeiro. Les espèces nouvelles sont les suivantes : Dicranella nitida, Ditrichum subrufescens, Campylopus ditrichioides, C.strictifolius, Thysanomitrium carassense, Fissidens (Conomitriuni) tenerrimus C. Mull., Monckemeyera Wainioi C. Mull., Syrrhopo- don gracilescens, S. argenteus, S. carassensis, S. Wainioi, Schlo- theimia Wainioi, S. campylopus C. Mull., Breutelia Wainiot, Pogonatum camptocaulon C. Mull., Hookeria (Omaliadelphus) Wat- nioi, Daltonia tenella, Decodon brasiliensis (Broth.) C. Mull., Papil- laria usneoides, P. callochlorosa C. Mull., Sematophyllum subpungt- folium, Rhaphidostegium pseudo-callidioides, Ectropothecium Wat- nioi, Sphagnum brasiliense Warnst., Sph. ovalifolium Warnst., Sph. platyphylloideum Warnst. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 177 Le Decodon brasiliensis fait partie d’un nouveau genre de la famille des Erpodiacées, créé par M. Ch. Muller pour une espèce de la répu- blique Argentine, mais dont la diagnose n’a pas encore été publiée. Ém. B. Beitrege zur Kenntniss exotischer Sphagna (Contribu- tion à la connaissance des Sphaignes exotiques); par M. C. Warns- torf (Hedwigia, 1890 et 1891, 157 pages avec 27 planches). Les bryologues connaissent le zèle qu'apporte M. Warnstorf à l'étude des Sphaignes d'Europe et les nombreux Mémoires qu'il a publiés sur ces végétaux si polymorphes. Le nouveau Mémoire qu'il fait paraitre s'applique exclusivement aux espèces extra-européennes. L'auteur fait remarquer tout d'abord que ces dernières espèces rentrent, pour le plus grand nombre, dans les types européens ou leur sont affines, de sorte qu'on peut les introduire sans effort dans les groupes répandus sur notre continent. Laissant de côté les tentatives faites par S.-0. Lindberg et M. Ch. Muller, pour établir de nouveaux genres ou de nouvelles sec- lions dans le genre Sphagnum, M. Warnstorf passe en revue les 33 espèces européennes qu’il répartit en huit groupes et constate leur distribution géographique en dehors de l’Europe. Ces groupes sont les Sulvants : I. Sphagna acutifolia, avec 10 espèces : S. Girgensohnii Russ., qui est répandu dans l'Amérique septentrionale, au Japon et dans diverses parties de l’Asie, et auquel on doit rapporter le S. leptocladum Besch. (in herb.), de la Manche de Tartarie et le S. Hookeri C. Mull. de l'Hima- laya; = S. fimbriatum Wils., qui croît aussi dans l'Amérique du Nord et sur les Andes de l'Amérique du Sud; — S. Russowii Warnst; — S. fuscum (Schpr); — S. tenellum (Schpr); — S. Warnstor fii Russ. ; — S. quinquefarium (Braith.) Warnst.; — S. acutifolium (Ehrh.) Russ. et Warnst.; — S. subnitens Russ. et Warnst. et S. molle Sull.; ces huit dernières espèces sont représentées sur divers points de Amé- rique septentrionale. II. Sphagna truncata, avec une seule espèce, le S. Aongstroemit Hartm., qui n’est connue jusqu’à présent que dans la partie la plus sep- tentrionale de l’Europe et dans l'Amérique anglaise. III. Sphagna squarrosa, avec 2 espèces, les S. teres, dont une va- riété habite les États-Unis, et S. squarrosum Pers., qui a été rencontré aux iles Açores et dans l'Amérique du Nord. lV. Sphagna polyclada, avec une seule espèce, le S. Wulfii Gir- gens., qui ne se retrouve plus que dans l'Amérique du Nord. T. XXXVII (REVUE) 12 178 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. V. Sphagna cuspidata, avec 7 espèces : S. Lindbergii Schpr. et S. riparium Aongst. répandues dans l'Amérique du Nord; -- S. cuspi- datum (Ehrh.) Russ. et Warnst., que l'on peut considérer comme cos- mopolite, car on la rencontre dans les deux Amériques, en Afrique, à Madagascar et en Australie ; les espèces décrites ou signalées sous le nom de S. Naumannii C. Mull., de Queensland, S. gabonense Besch. (in herb.), du Gabon, S. Bernieri Besch. (in herb.), du nord de Mada- gascar, S. falcatulum Besch., du cap Horn, S. trinitense G. Mull., de Trinidad, et S. erosum Aust., doivent, suivant l'auteur, être rapportées comme formes au S. cuspidatum d'Europe; — S. mendocinum Sull. et Lesq. est représenté dans l'Amérique septentrionale et a été désigné par Sullivant comme variété Peckii du S. cuspidatum ; — S. obtusum Warnst., qui jusqu'ici ne parait pas s'étendre en dehors de l'Europe; — S. molluscum Bruch, représenté dans l'Amérique du Nord; — $S. re- curvum (P. B.) Russ. et Warnst., répandu dans les deux Amériques et à la Nouvelle-Zélande ; on doit faire rentrer dans les formes diverses de cette dernière espèce les S. pulchricoma C. Mull., du Brésil, S. serrœ C. Mull. du Brésil, ` S: subcuspidatum et S. longifolium Sch., de Bolivie, ainsi que S. rufulum C. Mull., de l'Himalaya. VI. Sphagna rigida, avec une espèce, le S. compactum de Cand., qu'on rencontre dans l'Amérique septentrionale et à Madère et dont les S. Garbers Lesq. et Jam., des États-Unis, S. domingense C. Mull. (S. mexicanum Mitt., S. antarcticum Mitt., S. cristatum Hpe), de la Nouvelle-Zélande, ne sont que des formes. VII. Sphagna subsecunda, avec 7 espèces : S. platyphyllum (Sull.) Warnst.;— S. contortum Schultz (S. laricinum Spruce), S. subsecun- dum N., S. rufescens Bryol. germ., S. obesum (Wils.) Limpr., S. cras- sicladum Warnst., et S. Pylaiei Brid. A l'exception des S. obesum et S. crassicladum, on trouve les espèces de cette section dans l'Amérique du Nord. VIII. Sphagna eymbifolia, avec 4 espèces : S. cymbifolium Ehrh., espèce cosmopolite, S. medium Limpr. qu'on rencontre dans les deux Amériques, S. imbricatum (Hsch.) Russ. qui se trouve dans l'Amérique septentrionale jusqu'au Kamtschatka et S. degenerans Warnst. L'auteur rattache comme simples formes du Sphagnum medium les espèces sul- vantes : S. arboreum Sch., S. ovatum Sch., S. crassum C. Mulk, S. loricatum C. Mull., S. tursum C. Mull., S. Hahnianum GC. Mull., S. andinum Hpe., S. bicolor Besch. ; En dehors de ces groupes européens il existe certaines espèces qui appartiennent à un groupe particulier et se distinguent principalement par leurs feuilles caulinaires et raméales fortement acuminées; tels REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 179 sont par exemple les Sphagnum pycnocladulum C. Mull. et Sph. tumi- dulum Besch., de l'Afrique australe, qui constituent le groupe des Spha- gna mucrondta. M. Warnstorf décrit ensuite d'une manière détaillée et avec beaucoup de méthode la diagnose de chaque groupe et celle des espèces exotiques qui lui paraissent devoir être conservées, soit qu’elles aient déjà fait l’objet d’une description antérieure insuffisante, soit qu’elles n'existent qu'à l’état d'indication dans les herbiers qu’il a consultés, la diagnose n'ayant jamais été publiée par les botanistes qui ont nommé les plantes dont il s’agit. Les espèces nouvelles sont pour les groupes des Sph. acutifolia : Sph. Godmani, des Açores; S. coryphœum, de la Nouvelle-Grenade ; S. flavicaule, du Vénézuela; S. acutifolioides, de l'Assam ; S. oxyphyl- lum, du Brésil; S. tenerum, de l'Amérique septentrionale. Pour le groupe des S. cuspidata : S. Weberi, de Samoa; S. pseudo- cuspidatum, de Madagascar; S. lanceolatum, de la Nouvelle-Zélande. Pour le groupe des S. rigida : S. Bescherellei, de la Réunion; S. ri- gidulum, d'Hawai; S. erosum, de la Nouvelle-Zélande; S. guatema- lense, de Guatemala; S. Helmsii (S. novo-zelandicum C. Mull., non Mitt.) Pour le groupe des S. subsecunda : S. oxycladum et S. Rehmanni, de l'Afrique australe; S. mauritianum, de Maurice; S. obovatum, de Madagascar; S. helenicum, de l'ile Sainte-Hélène; S. Islei, de Pile d'Amsterdam (Océan Indien); S. dubiosum, de l'Australie; S. platy- Phylloides, du Brésil ; S. œquifolium, de Madagascar ; S. perforatum et S. ovalifolium, du Brésil. Pour le groupe des S. cymbifolia : S. Griffithianum, des Indes Orientales ; S. maximum, de la Nouvelle-Zélande ; S. pseudo-medium, du Guatemala ; S. paucifibrosum, du Brésil ; S. Balfourianum, de Mau- rice; S. ludovicianum (Ren. et Card.); S. Weddelianum Besch. (in herb.), du Brésil et du Pérou. Les espèces anciennes que M. Warnstorf admet comme telles dans son Mémoire et dont il donne des diagnoses nouvelles sont les sui- vantes : I. SPHAGNA AGCUTIFOLIA : S. ceylonicum Mitt. (in litt.); S. obtusius- culum Lindb. (in litt.), de Madagascar et de la Réunion; S. purpureum Sch. (Hb. Kew.), de Maurice; S. Junghunianum Doz. et Molk. (S. Thomsoni C. Mull.); S. Gedeanum Doz. et Molk.; S. meridense (Hpe) C. Mull.: S. limbatum Mitt.; S. aciphyllum C. Mull.; S. sparsum Hpe; 180 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sphagnum Lesueurii Warnst. [S. Antillarum (1) Besch.]; S. Rei- chardti Hpe; S. purpuratum C. Mull. (in litt.), du Brésil. [I. SPHAGNA CUSPIDATA : S. sericeum C. Mull.; S. elegans G. Mull.; S. cuspidatulum C. Mull.; S. planifolium C. Mull.; S. ericetorum Brid.; S. macrophyllum Bernh. (in Bridel); S. floridanum (Aust.) Cardot [S. cribrosum Lindb.]; S. Fitzgeraldi Ren. NT. SPHAGNA RIGIDA : S. Garberi Lesq. et Jam.; S. mericanum Mitt.; B. Pappeanum C. Mull.; S. australe Mitt. (non Sch.); S. macro- rigidum C. Mull.; S. antarcticum Mitt.; (S. cristatum Hpe); S. lacteo- lum Besch. IV. SPHAGNA SUBSECUNDA : S. caldense C. Mull.; S. Bordasii Besch.; S. pandurefolium C. Mull.; S. coronatum C. Mull.; S. marginatum Sch. (Hb. Kew.); S. truncatum Hsch.; S. capense Hsch. (syn. S. mollissi- mum C. Mull. et S. austro-molle C. Mull.); S. transvaliense C. Mull. (in litt.); S. arboreum Sch. (in coll. Lechler n° 2529); S. novo-zelan- dicum Mitt. (non C. Mull.); S. molliculum Mitt. (syn. S. Mossmania- num C. Mull.); S. comosum C. Mull.; S. cymbifolioides C. Mull.; 8. gracilescens Hpe (syn. S. submolluscum Hpe; S. angustifrons G. Mull., in litt.); S. fontanum C. Mull. in litt. (S. late-truncatum Warns. in litt.); S. oligodon Rehm. n° 14, non 431); S. khasianum Mitt.; S. Uleanum C. Mull.; S. flaccidum Besch.; S. brachycaulon C. Mull. V. SPHAGNA MUCRONATA : S. tumidulum Besch.; S. pycnocladulum C. Mull. VI. SPHAGNA CYMBIFOLIA : S. portoricense Hpe (syn. S. Sullivan- tianum Aust., S. Herminieri Sch.); S. imbricatum Hornsch., Russ. (syn. S. Austini Sull., S. affine Ren. et Card.); S. pseudo-cymbifo- lium C. Mull.; S. degenerans Warnst. ; S. vitjianum Sch. (Hb. Kew.); S. Puiggarii C. Mull. (syn. S. submolluscum Hpe) ; S. negrense Milt.; S. Antillarum (2) Sch. herb. Kew. (non Besch.), de la Trinidad; S. Bec- carii Hpe; S. quadalupense Sch. (syn. S. Husnoti Sch., S. Guyon (1) Schimper a, parait-il, donné dans son herbier le nom de Sphagnum ARE à une espèce de Trinidad, mais il n'en a pas publié la diagnose et ce n'est qu w consultant récemment ['herbier de Schimper, à Kew, que M. Warnstorf or 4 ié connaissance. Or, j'ai publié en 1876 dans les Annales des sciences natur. (6 s. Bor., t. 111, p. 263) la diagnose d'un Sphagnum Antillarum, récolté à la Corse Schimper étant mort le 20 mars 1880, sans avoir fait aucune réclamation et 8e% LE lections ayant passé à l'établissement de Kew après sa mort, il en résulte que ™ Sphagnum Antillarum de 1876, dont j'ai (loco citato) attribué la paternité 4 7: rité Muller par suite d’une correction d'imprimerie mal comprise, doit avoir en P sur lespèce de Schimper, et par suite le S. Lesueurii doit être par costieri af sidéré comme un simple synonyme; voyez d’ailleurs les Lois de la nomenc € botanique, art. 42. (Ém. B.) (2) Voyez la note précédente. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 181 Warnst.); S. brasiliense Warnst.; S. Whiteleggei C. Mull. (S. pachy- cladum C. Mull. in herb., S. leionotum C. Mull., S. trachynotum C. Mull.); S. erythrocalyx Hpe (syn. S. perichætiale Hpe, S. brevira- meum Hpe, S. peruvianum Mitt., S. suberythrocalyx C. Mull. in litt.); S. papillosum Lindb. (syn. S. cymbifol. var. papillosum Sch. Synops. TI, 848, S. immersum Casseb.), d'Europe et de l'Amérique septentrionale ; S. medium Limpr., d'Europe, qu'on a trouvé dans l'Amérique septen- trionale, du Canada à la Floride, et dans l'Amérique australe, depuis le Brésil jusque dans la Patagonie. Dans lle Supplément qui termine ce travail, M. Warnstorf décrit er outre cinq nouvelles espèces : S. plicatum et S. microcarpum, de l'Amérique du Nord; S. pallidum, de la Réunion; S. microphyllum et S. Bolanderi de la Californie. Les 27 planches qui sont annexées représentent, pour toutes les espèces décrites, les feuilles caulinaires et les feuilles raméales vues en plan et en sections transversales. Telle est, très écourtée, l'analyse succincte de l'important travail de revision tenté par M. Warnstorf; on pourra ne pas partager sa manière de voir sur les suppressions qu'il a opérées, mais l'on ne saurait trop le féliciter d'avoir cherché à mettre de l'ordre dans un genre qui se compose d'espèces aussi polymorphes et qui exerce depuis longtemps la patience de tous les bryologues. Em. BESCHERELLE. Conjugatæ, Chlorophyceæ ; par M. N. Wille (Engler und Prantl Die naturlichen Pflanzenfamilien; livraisons 40, 44, 46 et 60, 1890-91). Chaque jour le domaine des Algues s'enrichit de nouvelles espèces, de découvertes imprévues, d'observations intéressantes : de temps en temps aussi un travail d'ensemble, comme celui que nous analysons, vient résumer tous ces résultats. Constatons que M. Wille a fort bien réussi dans son œuvre : pour notre part, nous avons éprouvé en la parcourant une véritable satisfaction. Parmi les algologues, ceux qui débutent pourront sans doute, avec son aide, nommer au moins quelques-uns des genres restés indéterminés dans leurs cartons; ils seront aidés en cela par les nombreuses et belles figures qui accompagnent le texte. D'autres y retrouvéront de leurs créations plus ou moins anciennes; les maitres feront leurs ré- serves sur certains points de la classification, sur des genres douteux et sur les groupements toujours discutables. : j L'auteur étudie les Algues par familles : il passe ainsi successivement en revue les Desmidiaceæ, les Zygnemacew, les Mesocarpaceæ; parmi les Chlorophycées, les familles des Volvocaceæ, des Tetrasporaceæ, 182 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des Pleurococcaceæ, etc., et enfin, les Characeæ. Pour chacune de ces familles, il indique la littérature du sujet, caractérise brièvement la famille, décrit les organes de la végétation et leur structure, le mode de multiplication, la fructification, donne la dispersion géographique et les affinités; suit une clef dichotomique conduisant à la détermination des genres, chacun de ces derniers est l’objet d’une bonne diagnose. L'étude de la famille est complétée par l'indication des genres peu con- nus ou douteux susceptibles d’y être rattachés. M. Wille a su accorder, dans son travail, à la structure de la cellule la place qu’elle mérite; le nombre des chromatophores, leur forme, sont indiqués dans un grand nombre de cas, et ce fait suffirait à lui seul pour assurer au Mémoire de nombreux lecteurs. P.-A. DANGEARD. Studien über Zygoten I. Die Keimung von Closterium und Cos- marium (Étude sur les zygotes.— I. La germination des Closterium et des Cosmarium); par M. Klebahn (Pringsheim’s Jahrbüchern für wissenschaftliche Botanik. Band. xxi, Heft 3, 1890). Avant d'aborder l'analyse des résultats obtenus dans ce travail, disons un mot des méthodes employées par l’auteur, en ce qui concerne prin- cipalement les zygospores arrivées à maturité : les membranes de ces dernières s’opposent à la pénétration des colorants même les plus actifs. Voici comment procède M. Klebahn : il englobe les zygospores dans une couche de collodion; puis, au moyen d’une pression qui peut être effectuée avec le couvre-objet, il obtient des solutions de continuité dans les membranes. A la vérité, par ce procédé beaucoup de zygospores se trouvent perdues ; on colore celles qui restent avec une solution d’hé- matoxyline dans le phénol, on laisse agir le colorant pendant vingt- quatre heures ou même davantage, et les zygospores sont ensuite exami- minées dans du phénol pur. Examinons maintenant les résultats obtenus. Chez les Closterium, les zygospores jeunes renferment quatre chro- matophores, dans lesquels on distingue encore les pyrénoïdes. Les deux noyaux, éloignés l’un de l’autre, se trouvent entre les chromatophores ; dans les zygospores müres, ces derniers se réunissent en deux sphères qui prennent une couleur jaunâtre. Cette structure persiste jusqu’au printemps; un peu avant la germination la couleur verte reparait; les noyaux se rapprochent l’un de l’autre et finalement se fusionnent, les nucléoles se fondent en un seul. Bientôt l'enveloppe de la zygospore se rompt et son contenu s'échappe au dehors, entouré d’une mince membrane; à ce moment, le nucléole du noyau a disparu et la substance nucléaire se montre parsemée de REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 183 granulations chromatiques, puis le noyau se divise par division indirecte. Chacun des noyaux formés se divise à son tour de la même façon en deux autres dont un petit et l'autre plus gros ; chaque moitié de la zygospore a donc deux noyaux, l'un qu'elle conserve, c’est le plus gros; l'autre qui disparaît, on ne sait trop de quelle manière. Quoi qu’il en soit, les deux moitiés de la zygospore s’entourent d’une membrane propre et prennent chacune peu à peu les caractères des indi- vidus adultes. Les zygospores de Cosmarium se comportent dans teur germination comme celle des Closterium, sauf quelques anomalies qui ont besoin d’être étudiées à nouveau. Outre les zygospores, on trouve souvent des spores plus petites à cou- leur plus sombre; elles ne renferment qu’un chromatophore et qu'un noyau : ce sont des parthénospores, leur germination est semblable à celle des zygospores. Dans les considérations générales qui terminent son Mémoire, M. Klebahn insiste sur ce fait que, tout au moins chez les Conjuguées, il y a, dans les zygospores, réduction du nombre des chromatophores ; il regarde les pyrénoïdes comme faisant partie intégrante du chromato- phore, contrairement à l'opinion de M. Schmitz qui les considère comme des cristalloïdes protéiques. Enfin, la chromatine du noyau se montre toujours à l’état de granulations ou de courts bâtonnets et non sous l'aspect de filaments comme chez les Phanérogames. P.-A. D. Beitrage zur Kenntniss der Morphologie und Syste- matik der Chlamydomonaden (Contribution à la connais- sance de la morphologie et de la systématique des Chlamydomona- dinées) ; par M. Goroschankin. Moscou, 1890-1891). Deux Mémoires sont publiés, le premier a pour titre : Chlamydo- monas Braunii Gorosch.; le second est intitulé : Chlamydomonas Reinhardi (Dang.) und seine Verwandten. Il suffit, pour donner une idée générale de ces deux travaux rèmar- quables, de reproduire le tableau qui permet d'arriver à la détermina- lion des espèces : 4 í Pyrénoïde; chromatophore entier......... rreraren on ( Pas de pyrénoïde; chromatophore découpé......... G. reticulata Gorosch. 2 fNlagellums 2221 2 AR PONR N è iè S de èu e 3 : = 4 ra dni EE PR VE C. multifilis Fresenius. Noyau au-dessus du pyrénoïde; chromatophore en i T TENTE ALERA A E AE e A a vote 3 forme de coupe , Noyau au dessous du pyrénoïde; chromatophore fré- o quemment en forme d’anneau....... C. Kuteinikowi Gorosch. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 184 £ vacuoles pulsatiles; zygote avec membrane lisse, å rarement avec de petites éminences....... rankai 5 3 vacuoles pulsatiles ou davantage; zygote avec une membrane nettement épineuse éloilée........... C. Pertyi Gorosch. Flagellum aussi long que le corps ou plus long..... 6 s) Flagellum plus court que le corps; chromalophore souvent strié longitudinalement................. C. Steinii Gorosch. { Tache rouge en forme de demi-sphère ou de disque ; 6 pyrénoide globuleux (1-3). :---- -<---> -o-i zae: 7 Tache rouge en forme de bâtonnet, pyrénoïde re- COMDE 2 IE a a a D T Y a C. Braunii Gorosch. Pyrénoïde au milieu du corps, rarement 2 ou 3...... | 8 7 } 2 pyrénoïdes, l’un au-dessus, l’autre au-dessous du á BONA S e 4 a C. metastigma Stein. Flagellum 1 1/2 plus long que le corps; aucune trace 8 dS menbrane verruqueuse... 12 272 ..:......,.. 9 Flagellum de la longueur du corps; membrane verru- queuse. 22 22 e. C. De Baryana Gorosch. 2 ou 3 groupés ensemble; zygote avec une mem- | Corps ovale, pyrénoïde souvent excentrique, parfois 9 brane légèrement épineuse... ..-.:.....:0...0. C. Ehrenbergii Gorosch. 10 Corps sphérique, rarement en forme d'ellipse; un : pyrénoïde postérieur; zygote avec membrane lisse. C. Reinhardi Dong. Avec ce travail accompagné de cinq belles planches en couleur, il sera fréquemment possible de déterminer une espèce sur le vu de la forme végétative. P.-A. DANGEARD. Liste des Algues marines rapportées de Yokoska (Ja- pon) par M. le D* Savatier; par M. P. Hariot (Extrait des Mémoires de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, t. xxvii, 1891). L’herbier du Muséum possède une collection d’Algues recueillies à Yokoska (Japon) par M. le D' Savatier : ce sont ces plantes qui ont été étudiées par M. Hariot. Sur 54 espèces et variétés réparties en 9 Chloro- phycées, 14 Algues brunes et 31 Floridées, 24 n'avaient pas encore éte signalées au Japon. Ce sont les : Codium Lindenbergii, Monostroma Lactuca, Ulva Linza Harv., Cladophora gracilis, Chorda Filum, Chordaria divart- cata, Dictyota dichotoma, Padina Pavonia, Dictyopteris polypodioides, Asperococcus bullosus, Laminaria flexicaulis, Halarachnion ligula- tum, Chylocladia kaliformis et paniculata, Fastigiaria furcellata, Melobesia membranacea et corticiformis, Gracilaria compressa, Ha- lurus equisetifolius, Gigartina Teedii, Nemalion attenuatum. En outre, cette collection renferme cinq espèces et variétés nouvelles : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 185 Gigartina punctata var. FLABELLIFORMIS n. var., G. prolifera n. sp., Bonnemaisonia hamifera n. sp., Polysiphonia Savatieri n. 8p: P. yokoskensis n. sp. Le nombre des Algues japonaises actuellement connues se trouve ainsi porté à 254, chiffre bien faible pour un pays qui présente une étendue de côtes aussi considérable. PA D Pleromonas alata Cohn; cin Beitrag zur Kenntniss einzelliger Algen (Contribution à la connaissance des Algues unicellulaires); par M. Golenkin (Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, n° 2, avec une planche, 1891). Ce travail est, pour une grande partie, la confirmation des résultats obtenus tout récemment dans l'étude de cette espèce par M. Seligo d'une part, par M. Dangeard de l’autre. L'auteur insiste sur ce fait, que le nombre des pyrénoïdes ne saurait Servir à caractériser un genre : il invoque l'exemple du Pteromonas, dont le nombre des pyrénoïdes varie de 1 à 6. M. Golenkin arrive aussi à cette conclusion que les noms : Phacotus angulosus Stein (Dangeard), Cryptoglena angulosa Carter et Pteromo- nas alata Cohn, sont synonymes, et il donne la préférence au dernier qui est pourtant le plus récent. La planche qui accompagne le travail reproduit très exactement les diverses phases du développement de cette espèce qui est maintenant l’une des mieux connues. P.-A. D. Les genres Chlamydomonas et Corbierea; par M. P.-A. Dangeard (Le Botaniste, 6° fasc., 2° série, août 1891). Cette Note a été inspirée par le travail du D* Goroschankin analysé précédemment. 7 : L'auteur établit que le Clamydomonas Ehrenbergii Gorosch. n'est autre chose que le Chl. Morieri, espèce bien caractéristique de création plus ancienne; les figures et les descriptions concordent exactement et ne laissent place à aucun doute. j M. Dangeard s'efforce ensuite de prouver que le genre Corbierea, qui diffère du genre Chlamydomonas par la position du noyau au-dessous du Pyrénoïde et par la forme différente du chromatophore, doit être conservé. Il cite à l'appui de son opinion un exemple tout récent : M. Lagerheiin, s'appuyant uniquement sur ce fait que le Dictyosphærium Hitchcockii a un chromatophore central rayonnant, tandis que les autres Dictyosphæ- rium ont un chromatophore pariétal, a créé, pour le premier, le genre Dictyocystis. Une espèce, créée par M. Goroschankin, a la structure 186 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des Corbierea (Dang.): c'est le Chlamydomonas Kuteinikowi; elle devra former une seconde espèce du genre à còté du Corbierea vulgaris. P. HARIo0T. Précis de Botanique médicale; par L. Trabut. Un vol. in-12, 699 pages, 30 figures dans le texte, chez G. Masson, 1891. Le besoin d'un Traité de Botanique médicale sérieusement conçu et surtout sans parti pris se faisait vivement sentir, à un moment où l'étude des sciences naturelles appliquée à l'art de guérir est plus que jamais en honneur. ; Dans l'ouvrage que vient de publier M. Trabut, professeur à l'École de médecine d'Alger, on trouve, dans une première partie consacrée à la « Botanique spéciale des plantes médicinales », une énumération intel- ligemment présentée des végétaux qui sont employés, ou l'ont été, dans la pratique médicale. Les caractères des familles sont donnés en termes concis et clairs, parfaitement suffisants. On trouve, ce que nous avons remarqué avec plaisir, l'indication de bon nombre d'espèces, la plupart peu connues jusqu'ici, de la région algérienne, région, comme on sait, familière à l'auteur qui l'a explorée en tous sens avec le plus grand succès. Depuis quelques années, la partie de la botanique qui s'intéresse aux Thallophytes s'est complètement transformée; leur rôle dans la plupart des actions biologiques s'est révélé avec une importance qu'on était loin de soupçonner. Aussi M. Trabut a consacré à leur étude des dévelop- pements et des détails tout particuliers. Les Champignons sont groupés dans un ordre pratique qui en simplifie et en facilite l'étude, en Gham- pignons comestibles, toniques, médicamenteux ; Lichens phytoparasites, entomoparasites, épidermophytes, moisissures, levüres. On ne peut que féliciter l'auteur d'avoir nettement, à l'exemple de tous les botanistes qui savent observer, constitué les Lichens comme une simple famille faisant partie de la classe des Champignons, famille physiologique con- Stituée par l'union d'une Algue et d'un Lichen. Les Bactériacées sont l'objet de développements analogues, ainsi luer les Protistes, tels que les Sporozoaires et certains Flagellés, qui vivent en endoparasites aux dépens des organes de l'homme et des animaux. La dernière partie du Précis de Botanique médicale a trait à la Botanique générale. La morphologie et la physiologie des végétaux Y sont résumées en un petit nombre de pages d'une lecture facile. Les figures y sont prises, autant que possible, parmi les produits usités dans la matière médicale. C’est ainsi que les dessins servent à expliquer la structure de la racine en se rapportant aux racines du Thapsia garga- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 187 nica, de la Salsepareille, de la Valériane, de l'Ipéca, du Jalap, du Pa- reira brava, etc. En résumé, ce nouveau livre d'enseignement renferme, condensés sous un petit volume et disposés d'après un plan très méthodique, de nom- breux renseignements qu'il faudrait sans cela aller chercher dans les grands ouvrages classiques de Guibourt, de Hanbury et Flückiger et de M. G. Planchon. L'auteur a ainsi rendu un réel service aux étudiants en médecine et en pharmacie. P: H: Quelques notes à propos des Plantœ europœœ de M. K. Richter; par M. Aug. Le Jolis (Mém. de la Société nation. des sciences naturelles de Cherbourg, t. xxvii (1891), pp. 289-340). Imitant l'exemple de M. Rouy (1), M. Le Jolis ajoute à la distribution géographique des espèces énumérées dans le premier volume des Plantœ europœœ de M. K. Richter un nombreux contingent de localités et de régions omises par cet auteur, avec des observations rectificatives sur l'extension plus ou moins grande de certaines aires,' inexactement délimitées. M. Le Jolis présente des observations non moins intéres- Santes sur la synonymie de quelques espèces, en exprimant le regret, généralement partagé, de voir certains auteurs recourir à des fouilles archéologiques, et exhumer des synonymes souvent plus que douteux : il n'existe pas, dit-il, de source plus certaine de confusion et d'obscu- rité. Ces rectifications et additions, comme celles déjà signalées dans le Bulletin, ont certainement leur utilité et l'on peut désirer sans doule plus d'exactitude, sous ce rapport, dans la publication en question. Mais nous devons faire une réserve : l'ouvrage de M. Richter n'est point du tout un Conspectus du genre de celui de M. Nyman, la distribution géographique n’y est qu’une annexe absolument secondaire, à ce point que l’auteur eût peut-être pu la supprimer sans grand inconvénient ; la partie essentielle, fondamentale, est le Conspectus bibliographique, et le soin extrème avec lequel celte partie a été traitée fait de ce travail une des plus utiles et des plus importantes compilations qui aient depuis longtemps paru sur les plantes d'Europe. Quant aux critiques soulevées à propos de la synonymie et du choix plus ou moins heureux de cer- taines désignations spécifiques, elles n'ont aussi qu'une importance relative, attendu que, grâce aux indications bibliographiques, chacun Peut se reporter aux auteurs originaux, discuter la synonymie et fixer Son appréciation. A. LE GRAND. (1) Bull. Soc. bot., t. XXXVIII, p. 94. 188 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Unc mission framçaise en Afriquc au début du dix- huitième siècle; Augustin.Lippi, ses observations sur la flore d'Égypte et de Nubie, par M. le D" Bonnet (même Recueil et méme volume, pp. 257-280). Le botaniste Lippi n'est guère connu que grâce à un petit groupe de Verbénacées (Lippia) et à deux ou trois espèces orientales qui lui ont été dédiées. M. le D* Bonnet a su faire revivre cette personnalité inté- ressante et a ainsi rendu un hommage mérité à la mémoire de ce natu- raliste, mort à vingt-sept ans victime de son dévouement à la science. Né à Paris le 24 avril 1678, il partit, en septembre 1703, avec la mission envoyée par Louis XIV au Négus d’Abyssinie. Mais les membres de cette mission périrent misérablement, massacrés à Sennaar en 1705. Les lettres el les notes de Lippi ont disparu ; mais il en existe, à la biblio- thèque du Muséum, une copie faite sur les originaux par Danty d’Isnard. Guidé par ce manuscrit, M. le D” Bonnet a pu retrouver environ 200 plantes de Lippi, disséminées dans les herbiers de Tournefort, de Vaillant, de Danty d’Ispard et des de Jussieu, d’où une liste fort inté- ressante, qui représente vraisemblablement tout ce qui reste des récoltes botaniques de la mission d'Abyssinie. A. LE GRAND: Illustrationes Floræ Atlantic, seu Icones plantarum novarum, rariorum vel minus cognitarum in Algeria necnon in regno Tunetaiio et imperio Maroccano nascentium; auctore E. Cosson, fasc. IV (1); tab. 74-98 a cl. Cuisin ad naturam delineatæ [avec un texte descrip- tif de 39 pages (121-159) in-4*]. Paris, imprim. nationale, octobre 1890. Librairie G. Masson. Ce fascicule posthume, qui termine le premier volume des Ilustra- tiones Floræ Atlanticœ, avait été presque entièrement préparé par nolre éminent et regretté confrère le D" Cosson; une seule planche q il n'avait pas vue a été ajoutée par M. Barratte, son secrétaire et aujour- d'hui conservateur de son herbier, chargé de continuer après lui ses publications. : Les planches 74 et 75 représentent les Polygala Webbiana Coss- e Balansœ Coss., dont on trouve la description à la fin du précédent fasci- cule ; sont ensuite décrites et figurées plusieurs espèces de la famille des Caryophyllées dans l'ordre suivant : Tab. 76. DIANTHUS HERNÆENSIS Coss. sp. nov., jusqu'ici trouvé seulement en Tunisie et très voisin du D. rupicola Biv. « A quo tantum differt foliis inferioribus et caudicut0- 1 9 (1) Voyez l'analyse du troisième fascicule dans le Bulletin, tome XXXVI (1889), page 40 de la Revue. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 189 rum sterilium multo latioribus oblongis vel oblongo-lanceolatis, non linearibus vel lineari-lanceolatis, striis calycis sub lente subpapillatis, non lævibus. » — 77. SAPONARIA DEPRESSA Biv.— 78. Lycanis La- GRANGEI Coss. [Viscaria Lagrangei Cosson in Bull. Soc. bot. de Fr. XX (1873), 243], espèce connue seulement au Maroc. = 79. SILENE OBTUSIFOLIA Willd. (Sont figurées comparativement sur la même planche les graines des Silene biappendiculata Ehrenb. et colorata Poir.). — 80, 81. SILENE MOGADORENSIS Coss. et Bal. variétés mogadorensis, ob- tusifolia et macrosperma Cosson; plantes du Maroc. — 82. SILENE SETACEA Viv. — 83. SILENE MAROCCANA Coss. sp. nov., du Maroc, voi- sin du S. setacea Viv. — 84. SILENE OROPEDIORUM Coss., espèce nouvelle, particulière à l'Algérie, précédemment confondue avec le S. scabrida Soy.- Will. et Godr. — 85. SILENE GLABRESCENS Coss., espèce nouvelle, connue seulement au Maroc, à classer entre les S. glauca et longicaulis Pourr. — 86. SILENE ATLANTICA Coss. et DR., trouvé en Algérie et en Tunisie, de la section Cincinnosilene Rohrb., voisin de S. legionensis Lag. - 87. SILENE CHOULETTII Coss., d'Algérie, à rapprocher du S. atlantica Coss. — 88. SILENE PARVULA Coss. sp. nov., récolté au Maroc en 1883 par Ibrahim : « juxta S. palinotricham Fenzl, S. Schaftam Gmel. et S. cespitosam Stev. collocanda, a quibus notis pluribus discrepat. » — 89. SILENE CINEREA Desf., d'Algérie : « in serie Nicæenses Rohrb. juxta S. ramosissimam Desf. collocanda. » — 90. SILENE KREMERI Soy.- Willam. et Godr., particulier aussi à l'Algérie, a surtout des rapports avec le S. cinerea Desf. — 91. SILENE ARGILLOSA Munby, d'Algérie comme les précédents, « habitu notisque plurimis atfinis S. fuscalœ Link » ; les organes floraux de ce dernier sont comparativement figurés. — 92. SILENE vIRESCENS Coss. sp. nov., du Maroc, très voisin du S. divaricata Clem. dont les caractères différentiels sont figurés. — 93. SILENE MEKINENSIS Coss. sp. nov., des montagnes du Maroc, à rap- procher des S. divaricata Clem. et virescens Coss. — 94. SILENE MENTAGENSIS Coss., trouvé par Ibrahim près de Mogador, a ses princi- pales affinités avec les S. portensis L. et rigidula Sibth. — 95. SILENE Rouyana Battandier, découvert par notre confrère M. Battandier au djebel Mzi, à rapprocher du S. caramanica Boiss. — 96. SILENE VELU- TINOIDES Pomel, d'Algérie, voisin de S. nutans L. — 97. SILENE ABIS- TiDis Pomel, d'Algérie, qui a de nombreuses affinités avec le S. fruti- cosa L. — 98. ARENARIA POMELI Munby; cette espèce, particulière à l'Algérie, a été décrite par M. Barralte. La demi-feuille I et les planches 1 à 6 (Ranunculus xantholeucos Coss. et DR., Papaver atlanticum Ball.) insérées dans le présent fasci- cule sont destinées à remplacer celles qui ont paru dans le fascicule I. Tel a été sans doute le dernier ouvrage de l'illustre confrère, l'un des 190 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. fondateurs de notre Société, qui depuis plus d’un quart de siècle était considéré à bon droit dans notre pays comme le représentant le plus autorisé des études phytographiques : nul peut-être ne posséda jamais mieux que lui le sentiment des affinités naturelles, nul n’apporta dans ses œuvres plus de souci de la vérité, plus de probité scientifique. On citera toujours ses travaux comme des modèles d’exactitude, et il nous sera permis de rappeler qu’il les publiait de préférence dans nos Bulle- tins, dont ils contribuaient pour une large part à rehausser la valeur. ERNEST MALINVAUD. Contributions à la Monographie des Pinguiculacées européennes. Ï. Sur un nouveau Pinguicula du Jura français (P. Reuteri Genty) et sur quelques espèces critiques du même genre, par M. P. A. Genty (Journal de Botanique de M. Morot, 1891, n* 14 et 15). Tirage à part de 18 pages et une planche coloriée. Notre confrère M. Genty a entrepris l’étude des Pinguicula européens et, en attendant la publication annoncée d’une Monographie illustrée de ce genre, il en fait connaître une espèce nouvelle, P. Reuteri « ab omni- bus distinctissima, affinis P. grandifloræ Lamk, a qua pictura corollæ, lobis subquadratis, tubo dilatato, fauce haud constricta, calcare incli- nato, capsula subtetragona præsertim differt », et il la dédie à Reuter qui l'avait rapportée, comme variété pallida, au P. grandiflora Lamk (1). Le texte descriptif, fort détaillé en latin et en français, est accompagné d'une planche coloriée très soignée. — L'auteur, à la fin de sa Note, reproduit la description du Pinguicula variegata Arvet-Touvet, du mont Viso, et propose de changer son nom en celui de P. Arveti, parce que de Candolle (Prodr. VIII, p. 32) avait publié, sous le nom de P. varie- gata Turcz., une espèce sibérienne très différente de celle des Alpes dauphinoises. Ern. M. M. Battandier nous écrit d'Alger : « J'ai à vous annoncer la mort du doyen des botanistes algériens, M. Durando. Sur cet excellent confrère considéré comme botaniste on trouve dans le Compendium de M. Cosson des détails auxquels je n'ajouterai rien; mais cela ne suffirait point pour faire connaitre M. Durando, qui fut certainement une des figures originales de ce siècle. Je ne sais si l’âge d'or, cette admirable fiction des anciens poètes, existera jamais pour l'humanité en général; mais ce dont je suis certain, c’est que M. Durando a vécu dans cet âge pendant toute sa longue existence. Profondément imbu des idées phalanstériennes de Fourier, il révait toujours un monde parfait, un vrai paradis terrestre, oü tout était harmonie. Le mal n'existait pas pour lui, ou du moins il n’a jamais voulu le voir, fixant uniquement ses regards sur (1) In Cat. pl. vasc. env. Genève, édit. 2 (1861), 179. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 191 ce qui était bon et beau. Sa vie a été un perpétuel printemps émaillé de fleurs ; il a eu cependant de mauvais jours, et l'existence pour lui ne fut pas toujours facile, mais cela ne l'empêchait point de poursuivre ses beaux rêves et d’être heureux. Il est resté gai et souriant, comme un soleil d'avril, jusqu’à sa der- nière heure, et n’a jamais connu que des amis... » NOUVELLES. (15 janvier 1892.) Dans la séance publique annuelle de l'Académie des sciences, qui a eu lieu le 21 décembre dernier sous la présidence de M. Duchartre, nous relevons les distinctions suivantes qui ont été attribuées à des travaux botaniques. Le prix Bordin a été décerné à M. L. Guignard, pour une étude approfondie des phénomènes intimes de la fécondation chez les Angiospermes. — M. A.-N. Berlèse, auteur de nombreux travaux sur les Champignons, a obtenu le prix Desmazières. — D'intéressantes Recherches physiologiques sur les Lichens ont valu à M. H. Jumelle le prix Montagne. — MM. Costantin et Dufour se sont partagé le prix Thore pour leur Nouvelle Flore des Champignons. — M. Lesage a obtenu une mention honorable pour les études qu’il a faites sur l'influence que la Salure exerce sur l'anatomie des végétaux. — Enfin une subvention prise sur le legs Leconte a été attribuée à M. Douliot pour lui permettre de Poursuivre ses recherches à Madagascar. — Depuis la publication de la dernière Revue, notre confrère, M. Joseph Vallot, a reçu les palmes académiques, et un autre de nos confrères, M. A. Seignette, a été décoré de la Légion d'honneur. — Le monde des Plantes, Revue mensuelle de Botanique, est un nouveau journal dont le premier numéro a paru le 1° octobre 1891. I est dirigé et en grande partie rédigé par M. Hector Léveillé, membre de notre Sociélé, naguère professeur au collège colonial de Pondichéry et qui aujourd’hui habite le Mans. -- On s’abonne chez M. Monnoyer, place des Jacobins, 12, au Mans (Sarthe), moyennant 6 francs par an. — Dans un prospectus auquel nous empruntons les détails suivants, MM. Th. Durand, aide-naturaliste au Jardin botanique de VEtat à Bruxelles, et H. Schinz, Privatdocent à l’Université de Zurich, annoncent qu'ils ont réuni les matériaux d’un grand ouvrage en six colonnes, intitulé Conspectus floræ Africæ, dans lequel ils se proposent de condenser toutes les données définitivement acquises sur les plantes de l'Afrique. « Depuis plusieurs années déjà, disent-ils, nous avons été frappés des » recherches sans nombre auxquelles il faut se livrer pour connaitre exac- » tement les noms des espèces signalées dans cette partie du monde... » Le Conspectus donnera la description des espèces nouvelles; à la suite 192 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de chacune des autres seront groupés tous les renseignements la concer- nant, bibliographiques, synonymiques, chronologiques, de façon à per- mettre de « suivre en quelque sorte année par année les progrès réalisés ». Une page-spécimen jointe au prospectus donne un aperçu de la méthode suivie par les auteurs. Le Conspectus contiendra près de 20 000 espèces et environ 80 000 synonymes. Une table complète de ces noms formera le tome VI. — On souscrit à l'ouvrage entier au prix de 120 francs (20 fr. le volume) payables en six versements, contre réception des volumes. Dès que la souscription sera close, ce qui ne saurait tarder, le prix de l'ouvrage sera porté à 150 francs. — S'adresser à M. Th. Durand. — À vendre un herbier de 10 000 plantes, Phanérogames et Cryplo- games, formant 110 paquets de 0",41 sur 0",27; les échantillons, presque tous d'Europe, sont fixés sur papier blanc et préservés au sublimé cor- rosif. Chaque espèce est généralement représentée par des exemplaires provenant de plusieurs localités. Grand nombre de gravures intercalées. — S'adresser à M. Étienne Ayasse, 2, rue du Midi, à Genève (Suisse). — La maison J.-B. Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille, à Paris, a publié dernièrement trois ouvrages intéressant à divers titres les bota- nistes : de M. D. Bois, Les plantes d'appartement et les plantes de fenêtres, avec 169 figures intercalées dans le texte, 1 volume in-16, à 4 francs (Bibliothèque des connaissances utiles) ; — de M. Henri Gadeau de Kerville, Les vieux arbres de la Normandie, étude botanico-histo- rique, avec 20 très belles planches en photogravure; — de M. J. Bel, La Rose, histoire et culture, 500 variétés de Rosiers, avec 41 figures intercalées dans le texte (Petite biblio. scientifique à 2 francs le volume): — À céder, par suite de décès, l’herbier de feu J. Paillot comprenant, outre les nombreuses récoltes de ce botaniste, les collections suivantes : exsiccalas Billot, plantes d'Algérie (de Choulette et autres), de Laponie (200 espèces réc. par Læstadius), de Belgique (Kikæia belgica, etc.) d'Angleterre (env. 200), les Rubus de M. l'abbé Boulay, des Rosa de Desé- glise; des séries d'espèces récoltées par Blanche, Michelet, Jouffroy; des lots de plantes d'Autriche, d'Italie, d'Amérique, d'Océanie, des Indes,etc., provenant d'échanges ; le Flora Sequaniæ ; des centuries de Ch. Magnier, de l’Association Vogéso-rhénane, les Reliquiæ Mailleanæ, etc.; enfin différentes récoltes de Mousses et de Lichens. — S’adresser à M** veuve Justin Paillot, à Rougemont (Doubs). Le Directeur de la Revue, q PRE ART Dr ED. BORNET. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. ee 7655. — Libr.-Impr, réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MoTTEROZ, directeurs. TABLE DES ARTICLES ANALYSÉS DANS LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE DU TOME XXXVHI. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. A. PHANÉROGAMES. Contributions à la connaissance des chro- matophores; M. H. Bredow.......... Sur le développement de l’amidon ; M. 0. ` O SILA RE AA 12, 38 . Ç Sur l'origine morphologique du liber in- ERO: M: Eaimouneite::::.:::.,..:,, Recherches sur l’histogénie des péricarpes ER GET M: artin:: ra. 5.120. La zone nourricière des téguments sémi- Ee M V Holfert. 5< 2A ç A tue Recherches sur la croissance terminale de la tige des Phanérogames; M. H. UON: A 12 1294 CER 3 VRE Pe à V: Sur les feuilles de quelques Monocotylé- dones aquatiques; M. C. Sauvageau... Nouvelles recherches sur les rapports nu- mériques des stomates; M. A. Weiss... Nouvelles observations sur les cellules à M. J. d’Arbaumont,................. - Contributions à l'anatomie comparée des Malvacées; M. G. Kuntze ........... ë mMineuses ; M. Nadelmann....... .... Orosité du fruit des Cucurbitacées ; Pr Dove... 2 E A 66 tica; M. C. Giesenhagen... ... aa Sur les stries radiaires des cystolithes de Ficus elastica ; M. A. Zimmermann... - = Développement et signification des fila- ments cellulaires du pollen du Stre- litsia Reginæ ; M. Ed. Palla.......... Cultures expérimentales dans les Alpes et les Pyrénées; M. G. Bonnier......... Formation de membranes par les- corps Protoplasmiques privés de noyau ; Bd. all, ... iii Recherches sur la signification physiolo- gique des tubes criblés ; M. J. Blass... echerches sur le ferment diastasique; M rhum re de ü mécanisme des échanges gazeux chez T. XXXVIII. 50 148 152 53 55 151 153 les plantes aquatiques submergées; M. E BOVAUX tem ions Sur l'assimilation chlorophyllienne des arbres à feuilles rouges; M. H. Ju- MELE cine... nées se sd Influence des hautes altitudes sur les fonctions des végétaux; M. G. Bon- Influence des anesthésiques sur la transpi- ration des végétaux ; M. H. Jumelle... Réserves nutritives des bourgeons du Fraxinus excelsior ; M. F. Schaar....; Sur la castration parasitaire de l'Ane- mone ranunculoides, etc.; M. A. Ma- GMA... 0... 659 9 00.6 Recherches sur le polymorphisme floral, la sexualité et l’hermaphrodisme para- sitaire du Lychnis vespertina; M. A. Magnin........... msn see . Sur la castration androgène du Muscari comosum, etc.; M. A. Magnin........ Sixième Note sur la castration parasitaire du Muscari comosum ; M. A. Magnin.. B. CRYPTOGAMES. Contributions à l’histologie et à la phy- siologie des Characées ; M. Overton... Études sur l'influence de la lumière sur les Champignons ; M. F. Elfving...... Sur la physiologie de la reproduction; M. G. KIDS... cessent sur la multiplication de l’Hydrodictyon utriculatum; M. G. Kiebs............ Étude sur les zygotes. I. Germination des Closterium et des Cosmarium; M. Kle- BASSE 22 M C enar ep sensss rares Les vacuoles dans les cellules reproduc- trices des Algues; M. F.-A.-C. Went... La formation des vacuoles dans les cel- lules reproductrices des Algues; M. F.- e aaa À Le NA Pr RE EE SE Note sur les manières dont se comportent les bandes chlorophylliennes dans les zygospores des Spirogyra; M.V. Chmié- levskÿ....:............ esse. Sur les matières colorantes des Péridi- niens; M. F. Schütt..... ra SG store 13 56 105 107 194 TABLE DES ARTICLES ANALYSÉS. BOTANIQUE DESCRIPTIVE. A. PHANÉROGAMES. Monographiæ Phanerogamarum, etc. Vo- lume VII. MELASTOMACEÆ ; M. A. Co- GURUN ei here iris Observations sur les Renonculacées de la flore de France; M. G. Bonnier....... Nouvelle classification des Roses; M.F. Crépin Site cn. Phases Revue critique des Trifolium italiens des sections Galearia, Paramesus et Micran- thum; MM. Gibelli ct Belli. 5... Revue critique et descriptive des Trifo- lium italiens de la section Lagopus; MM. Gibelli et Belli,....... Erai Observations systématiques et morpholo- giques sur les Campanulacées ; M. H. GOONG me ress d eret so een semi cute Le genre Otacanthus Lindl. et ses rap- ports avec le Tetraplacus Radl.; M. P. Tauborti 74 re Le genre Phyllostylon Capan. et ses afii- nités avec le Samaroceltis Poiss.; M. P. TAVER < dn o oet hab ARE ss des Contributions à la monographie des Pin- guiculacées européennes. I.; M. P.-A. DORE end To TES ours à d'a Description du Pancratium Saharœ Cos- son ; MM. Battandier et Trabut PR ere svo ton ee LS 6 st SV Se 6 Illustrationes Floræ Atlanticæ, etc., fasc. IV; auct. E; Cosson::. dis. 1 Quelques genres de Rafinesque ; M. Edw. L. Greene CRE 00605 B. CRYPTOGAMES. Revue bryologique, dirigée par M. Hus- NOL(1890, nt 4,5, B). L Sn Musci exotici novi vel minus cogniti; MM. F. Renault et J. Cardot Contribution à la connaissance des Sphai- gnes exotiques; M. G. Warnstorf...... Fragments algologiques, v, vi, vit; M. G.-B. de TORR M ITU ct 8022 Une espèce nouvelle de Cladhymenia ; M. EJ. Rod ne Sur la structure et le développement du Tuomeya fluviatilis Harv.; M. W.-A. Gelchell.. 2.2.2 2200 mr > rn 73 X Note sur le Zonaria variegata Lamx ; M. H. Maule Richards rss secs 145 190 188 Contributions à la connaissance des Ma- crocystis et Thalassiophyllum........ Revision des Sphacélariacées actuellement connues; M. J. Reinke.............. Bertholdia nov. nom. et Dictyocystis nov. gen.; M. G. de Lagerheim........... . Indication sur la récolte des Algues infé- rieures; M. P. Dangeard............ ë Boodlea Murr. et de Toni, nouveau genre d'Algue à fronde réticulée ; M. de Toni, Note sur le Chœtomorpha Blancheana Mont. ; M. G. de Lagerheim......... . Revision. de quelques genres de Chloro- phycées épiphytes: M. G.-B. de Toni. Sur une nouvelle espèce de Spirogyra; M. Dupray...... cassee ee erinan CARE . Contribution à l'étude des organismes in- férieurs; M. P.-A. Dangeard......... Conjugate, Chlorophyceœ ` M. N. Wille.. Contribution à la connaissance de la mor- phologie et de la systématique des Chlamydomonadinées; M. Goroschan- KIN..:,.:,-:: 2-0 Les genres Clamydomonas et Corbierea; M. P.-A. Dangeard...........esev Pteromonas alata Cohn, etc ; M. ` Golen- kif... oioi cesse pnn E ...ò Sur le Dicranochæte reniformis Hieron.; M. Hieronymus. Re Contributions à l'étude du Gonium pec- torale; M. W. Migula.......-..sotts Myxochæte, nouveau genre d’Algucs d’eau douce; M. Knut Bohlin sci MOSS . Sur le genre d'Algues Rhizoclonium ; M. S. Stockmayeêer...........2.. ri Cultures de Zoochlorelles, de gonidies de Lichens et d'autres Algues ince M. W. Beyerinck.. ....«....7<>#5 E Stades anamorphiques de quelques A gues vertes; M. Borgi...i.-srrémserss Sylloge Fungorum omnium hucusque co- gnitorum, vol. Ix; M. P.-A. Saccardo. Prodrome d'une histoire naturelle des Agaricinés; M. Fayod......--.1-1""°"? Sur un nouveau genre d'Hy “ménomycètes; M. Fayod.....,.,.ssescr nt ais Sur le développement des Hyménogas- trées. Leucogaster floccosus ; Hesse... .....,,..smtsetremrans te Nouvelles espèces d’Urédinées et d'Usti laginées; MM. J.-B. Ellis et B.-M. Eve- rhart Derece decor te cree Une nouvelle espèce g Uromyces; Harriot.. 04... ssspeovs te TABLE DES ARTICLES ANALYSÉS. Sur PŒcidium Astragali; M. G. de La- dY Louis AC d'é s Ge beb 69 Les Hémiascées ct les Ascomycètes : 9 partie; M. O. Brefeld........ V 470 The Journal of Mycology (Washington), REUE: VU n° LA Urédinées.,. 1. 0 169 Bulletin de la Société mycologique de France, tome vi, 3 fasc. Urédinées ; Me Harriot: etc. oun si 52.44 AER 168 Fungi novi; MM. Hariot et Karsten..... 16 Quelques espèces nouvelles de Champi- gnons inférieurs; M.G. Delacroix..... 18 GÉOGRAPHIE Manuel de géographie botanique; M. O. rss ateis eri s 349 119 Flora Europœ terrarumque adjacen- lium, elc. ; M. M. Gandoger.......... 93 Scrinia Floræ selectæ; Bull. x, 1891, pp. 177-196; M. Ch. Magnier........ 4 7593 Vade-mecum des herborisations parisien- nes, etc.; E. Lefébure de Fourcy ; 6° éd. 46 Catalogue des plantes .yasculaires qui croissent naturellement dans le can- ton de Mondoubleau (Loir-et-Cher) ; cs sas sex 191 Revue scientifique du Bourbonnais et du centre de la France; dirigée par M. E. BROT mot dd urnes 38 Analyse descriptive des Rubus du plateau central de la France; par le frère Héri- ie 136 Herborisations dans le Jura central, ete. ; M eur Da Gillot cud cicin 3 486 135 Contributions à la Flore de la Sarthe; M. l'abbé. Chevallier........... esta 46 Actes de la Société Linnéenne de Bor- Poruka Vols: SEIN, 18892276 » ó Contributions à la flore bryologique du Brésil; M. V.-F. Brotherus........... Rabenhorst’s Kryptogamen-Flora. Hépa- tiques, fasc. 14 à 16; M. G. Limpricht. Liste des Hépatiques du Canada; M. W. H Pan... Contribution à l’histoire des Algues d’eau douce dé la partie nord du pays de Galles: M. W. West.,.........,..00.. Contributions à l'étude des Algues de Belgique ; M. b. de Wildeman. 79 124 127 123 175 21 115 116 196 Tableau comparatif des Algues de Bel- gique ; M. E. de Wildeman........... Sur les rapports qui existent entre la flore de la mer de Behring et celle de la mer d’Ochotsk; M. F.-R. Kjellman... ..... Contributions à la Flore algologique de Équateur ; M. G. de Lagerheim...... Recherches sur la malaria à Pola; M. B. SCIHAVUZZI. ce... LEE OË . Liste des Algues marines rapportées de TABLE DES Yokoska (Japon) par M. Savatier ; M BR A Gre Soc Bacillariées de Java; M. O. Muller... .. Sur la dispersion des Cephaleuros vires- cens et Phycopeltis arundinacea ; M. E. GE n E A Ve mec ect oo ve Algœ brasilienses; M. Mübius........... Études sur les Algues de l'archipel malai- BIEU. M A WGDer:......:......... Bulletin de la Société mycologique de PACE. (16 VIL, D TaS.. .......... Quelques espèces critiques ou nouvelles de la flore mycologique de France ; Mi QUelet2 a 222 no IPE XS 2a èe Catalogue raisonné des Champignons su- périeurs (Hyménomycètes) des envi- rons d'Autun; MM. Gillot et Lucand.. Essai monographique sur les Ophiobolus ARTICLES ANALYSÉS. 116 116 15 167 observés en Normandie; MM. A. Mal- branche et E. Niel...............,. Notes mycologiques; M. G. Massee...... Contribution à la connaissance des Asco- mycètes de Suède; M. K. Slarbück.... Champignons de la Hongrie, etc.; M. G. Bresadola Fungi aliquol mycologiæ romanæ ad- c. PL OA AR EC a er dendi; M. P.-A. Saccardo.......... . Contributions à la Flore mycologique du Portugal; M. G. de Lagerheim.:..... Revision des Ustilaginées et des Uré- dinées de l’herbier de Welwitsch ; M. G. de Lagerheim................. Contributions à la flore mycologique de l'ile de San-Thomé; M. J. Bresadola.. 43° Rapport du Muséum d'histoire natu- relle de l’État de New-York, Champi- gnons ; M. Ch. H. Pecki. ciei r n $ Sur quelques espèces américaines de La- boulbéniacées ; M. R. Thaxter.......- Note supplémentaire sur les Laboulbé- niacées de l'Amérique du Nord ; M. R. Thaxter. s. crs tntu an eree t Notes préliminaires sur les espéces de Doassansia Cornu; M. W.-A. Setchell.. Pugillus Mycetum australiensium ; MM. J. Bresadola et Saccardo.........- us. PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. Sur la fructification du Bennettites Gib- mentry ; FLORE FOSSILE ; MM. Renault sonianus ; M. H. de Solms-Laubach... 69 a Lire net pe es Notes sur les feuilles de Liriodendron ; Bassin houiller d'Autun et d’Épinac, fasc. M: Th: Holm: ; ; < 7732 CRAN AE: si 72 ïí. FLORE FOSSILE: M. R. Zeiller...... Remarques sur le Lepidodendron Har- Contributions à la flore fossile des ter- courtii de Witham; M. C.-E. Ber- rains tertiaires de la Ligurie. 1 et Il: rand. ric rèr ieri cree bénisse . 457| ALGUES, GymnosPERMES; M. S. Squina- De la structure du système libéro-ligneux boLusii 55556 nés F TRAIR primaire et sur la disposition des traces Sur les Osmondées et les Schizéacées de foliaires dans les rameaux de Lepido- la formation jurassique; M. Raciborski. dendron selaginoides; M. M. Hovelacque 160 | Flore fossile des argiles plastiques Ln Structure de la trace foliaire du Lepido- les environs de Cracovie. I. Filicinées, dendron selaginoides à l’intérieur du Équisétacées; M. Raciborski. . «+ * « * ; * stipe, etc.; M. M. Hovelacque........ 160 | Flore du Potomac ou du mésozoïque ré- Études sur le terrain houiller de Com- cents M. Wim. Fontalus. in i MÉLANGES. Association française pour l'avancement tanical Society of E dinburgh, vol. XVI des sciences ; 19° session, 1890....... 85 289 2” 7 27,2 eds k Bu'letin trimestriel de la Société bota- Nuovo Giornale botanico ilaliano, «oL nique de Lyon, t. vit, 1889........... 86| ` xxi; 1890..............-... sid Société dauphinoise pour l'échange des Malpighia, 4 année, 1890-1891... naa plantes, Qe sér., 9e Bull. 1891 *..... ... 91 Les Aristoloches, étude de matière médi- Transactions and Proceedings of the bo- cale; M. L. Planchon.........**"""" 130 163 165 162 78 78 74 TABLE DES ARTICLES ANALYSÉS. 197 Notices biographiques et bibliographiques ropœœ de M.K. Richter; M.A. Le Jolis. 187 pour l'histoire de la Botanique en Berry; Une mission française en Afrique au dé- DA Legrand. os. 143| but du xvii? siècle, Augustin Lippi; Note de M. O.-J. Richard au sujet des ME Bannati e.c, -acs eiieeii i Boes romaines. 2. a n 140 | Précis de Botanique médicale ; M. L. Tra- Quelques notes à propos des Plantœ eu- Date ora n SR RI E E E 186 NELLES.. o noe a E E a VA RS S 2 to one 47, 94, 144, 191 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME TRENTE-HUITIÈME. (Deuxième série. — TOME XIII.) N. B. — Les noms de genre ou d'espèce rangés par ordre alphabétique sont le plus souvent les : 2 A ; ete. noms latins des plantes. Ainsi, pour trouver Gui, cherchez Viscum, on. ni Les chiffres arabes se rapportent aux Comptes rendus des séances de la Société; ie Rens arabes entre crochets [] désignent la pagination de la Revue bibliographique, et les romains celle de la Session extraordinaire. A Abies (Structure et affinités des), 406. Académie des sciences. Prix décernés pour des travaux botaniques [194]. Acer (Revue critique des espèces du genre) [137]. Aceras anthropophora en Belgique [139]. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, vol. xL111 [136]. Afrique (Truffes d’), 59. — (Mousses d') [21]. — Voy. Algérie, Socotra. Agaricinées (Prodrome d’une histoire naturelle des) [60]. Agrostis nevadensis Boiss. var. fili- folia Willk. [44]. Albumens mucilagineux des Légumi- neuses [5]. Algérie (Flore de l'). Abaissement de la température en Algérie, 93. — Sur quelques Silene d'Algérie, 217. — Voyages botar ques en Algérie, 1890-1891, 295. — Troisième Note sur la flore d'Algérie, 381. — Aris- tolochia rotunda L. var. grandi- flora Duch.?, 389. — Aristolochia Sp. nov. ?, 390.— Aronicum atlan- ticum A. Chab. sp. nov., 385. — Calamintha alpina Lamk, 388. — C. granatensis var. erecta A. Chab., 388. — Campanula pyramidalis L.?, 388. — Centaurea Jacea L., 387. — Daucus aureus Desf. var. tuberculatus A. Chab., 385. — Dianthus hermæensis Batt., 219. — D. liburnicus Bartl. var. atlan- ticus A. Chab., 383. — Eryngium planum L., 385. — E. tricuspida- tum L. var. montanum A. Chab., 385. — Gladiolus illyricus Koch, 391. = Helminthia echioides Gert. var. dimorpha A. Chab., 387. — Holcus argenteus Agdh, 391. — Linum austriacum L., 384. — L. suffruticosum L., 383. — L. art folium L., 383. — Mæhringia Wr nervia Clairv., 382. — Pancratium Saharæ Coss. [38]. — Petasites niveus Gærtn.?, 385. — Polygonu t lapathifolium L. var. gibbosum : ; Chab., 390. — Pyrethrum Olivier: A. Chab. sp. nov., 386. r ] . var. microcarpa Cat 00. — Q. occidentalis r var.? 391. — Ranunculus sanet læfolius Viv., 381. — Rumes t TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. termedius DC., 390. — Scleranthus Delorti Gr., 384. — Silene cirtensis Pomel, 219. — S. getula Pomel, 219. — S. obtusifolia Willd., 219. — S. oropediorum Coss. sp. nov. [189]. — S. Pomeli Batt. sp. nov., 219. — Specularia hybrida A. DC. var., 987. — Statice articulata Lois., 389. — Torilis heterophylla Guss. var. komœomorpha A. Chab., 385. — Vicia tenuifolia Roth., 384. — Voy. Battandier, Cosson. Algues, 353 [8-44] [106] [109] [112] [113] [185]. _ de Bagnères-de-Bi- gorre (Hautes-Pyrénées), XXVII. — de Belgique [116]. = de l'Équateur [117]. — du pays de Galles [115]. — de la Haute-Vienne, 247. — du Japon [184].— de la Terre de Feu, 416. — fossiles [162]. = infé- rieures (Récolte des) [8]. Allemagne (Mousses d') [122]. Allier. Voy. Bourbonnais. Allium roseum L. (Longévité des bul- billes de l’), 244. Alpes (Cultures expérimentales dans les) [37]. Alpes (Basses-). Voy. Provence. Alpes-Maritimes. Voy. Provence. Amblystegium radicale Br. Eur. près Compiègne, 293. AMÉ (Georges). Sa mort, 213. Amérique (Champignons nouveaux d’) [1691.— (Laboulbéniacées d') [19]. — (Lauracées d’) [25]. — (Contri- butions à la bryologie de P) [122]. — du Nord (Laboulbéniacées de l) [67]. — du Nord (Lotus de F) [84]. — occidentale (Chênes de P) [29]. — Voy. Brésil, Canada, Équateur, tats-Unis, Terre de Feu. Amidon (Sur le développement de l) [148]. Anatomie des Malvacées [155]. Andryala variifolia Lagrèze-Foss. (Synonymie et nomenclature de P), 5. Anemone Janczewskii Giraud. sp. nov. (Sur l), 255. — præcox et se- rotina Coste sp. nov., LILI, LXX. — ranunculoides [36]. — ranuncu- 199 loides (Castration parasitaire de P) [65]. — rubra Lamk non Revel, LIV. Anesthésiques (Influence des) sur la transpiration des végétaux [97]. Angleterre (Ronces d’) [44]. — Algues d’) [115]. -- Voy. Britanniques. Annonces. Voy. Nouvelles. Anomalie (Variété et), 224. — Voy. Monstruosités. Antennaria dioica var. gallica G. Camus, 354. Arabie (Truffes d’), 59. ARBAUMONT (J. d’). Lettre rectificative, 67. — Nouvelles observations sur les cellules à mucilage des graines de Crucifères [51]. ARBOST (J.). Une excursion à Mont- serrat, près de Barcelone (Espagne), CVIIL. Arenaria lesurina Loret, LVHI. Ariège (Flore de l’) [133]. — Plantago collopubens Miégev., XXXV. Aristolochia. Les Aristoloches, leur matière médicale [118]. — A. ro- tunda L. var. grandiflora Uuch.? en Algérie, 389. — A. sp. nov.?, 390. ARNAUD (Ch.). Lettre sur le Ceterach officinarum var. crenatum et sub- lobatum, 208. — sur la localité française de l'Hermodactylus tube- rosus Salish., 429. ARNELL. Voy. Lindberg. Arnellia (Hépatiques) Lindb. nov. gen. [123]. Aronicum atlanticum A. Chab. sp. nov., 385. Ascomycètes [170], = de Suède [20]. Asie (Plantes d') [30]. — boréale (Mousses récoltées en Sibérie et espèces [déjà signalées de I’) [123]. — Voy. Arabie, Chine, Inde, Japon. Asperula bætica Rouy espèce nou- velle pour la flore espagnole, 80. Association française pour l'avance- ment des sciences; 19° session à Limoges, 1890 [85]. Astragalus nevadensis Boiss. nou- veau pour la France, XIV. Atlantice (Ilustrationes [188]. Florœ) 200 Aube. Une herborisation à Méry-sur- Seine, 278. AUBERT (E.). Sur la répartition des acides organiques chez les plantes grasses [102]. Aude (Flore du bassin de l’) [132]. — Taraxacum Neyrauti Deb., 1x. Aulacomnium androgynum à Cla- mart, 246. Australie (Champignons d') [20]. À (Mousses nouvelles d”) [20]. Autriche. Voy. Cracovie, Hongrie, Œsterreichische. Autun (Saône-et-Loire) (Flore fossile du bassin houiller d’) [165]. = (Hy- ménomycètes des environs d’)[167]. Aveyron (Cent cinquante plantes nou- velles pour l'), XLVII. — Anemone præcox H. Coste, rubra Lamk et serotina H. Coste, LUI-LIV. — Are- naria lesurina Loret, LVII. = Bu- pleurum telonense Gren., LXII. — Cistus monspeliensi-salvifolius et salvifolio-laurifolius, uvi. = Hut- chinsia diffusa Jord., LVI. — Iberis affinis et collina Jord., Lv. — Poa supina Schrad., LxIx. — Potentilla pedata Willd., Lx. — Silene crassi- caulis et nemoralis, 73, XXL. D (Matériaux pour la flore d’) Azorina (Campanulacées) Feer nov. gen. [83]. B Bacillariées de Java [108]. Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyré- nées) (Algues de), xxvii. BAICHÈRE (abbé). Contributions à la Flore du bassin de l’Aude et des Corbières [132]. HR (L.-H.). Le Carex rigida Good. BALFOUR (I.-Bailey). La botanique de Socotra [79]. Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) (Herborisation de la Société à), cu. Barbula cavifolia Sch., gracilis Sch- wægr., inclinata Schwægr., mar- ginata Br. et Sch. et pulvinata Juratz., 259-291. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. BATTANDIER (J.-A.). Lettre sur les effets d'un abaissement considé- rable de la température en Algérie, 93. — Observations sur quelques Silene d'Algérie, 217. — Lettre sur la mort de M. Durando [190]. — et TRABUT (L.). Extraits d’un rapport sur quelques voyages botaniques en Algérie, entrepris sous les aus- pices du Ministre de l'Instruction publique pendant les années 1890- 1891, 295. — Description du Pan- cratium Saharæ Coss. (inéd.) avec une planche [38]. BazıLLE (Marc). Membre à vie, 214. BEEBY. Le Potamogeton fluitans[42]. — Le genre Sparganium [#2]. BEHRING (Algues de la mer de) [116]. Belgique (Algues de) [116]. — (Le Lycopodium alpinum en) [139]. — Société royale de botanique de Belgique, t. xx1x, 1890 [137]. BELLI (S.). Voy. Gibelli. Bennettites Gibsonianus Carr. (foss.) (Fructification du) [69]. Berry (Histoire de la botanique en) [143]. j Bertholdia nov. nom. et Dictyocystis nov. gen. [114]. , BERTHON (G.). Voy. Gonod d’Arte- mare. ` BERTRAND (C.-Eug.). Remarques Sur le Lepidodendron Harcourttt de Witham [157]. BESCHERELLE (Em.) présente une touffe d'Aulacomnium androgynum du bois de Clamart, 246. — Voy. Le- fébure de Fourcy. Betterave (Pourriture du cœur de la), 45. BEYERINCK (W.). Cultures de Zoochlo- relles, de gonidies de Lichens et d'autres Algues inférieures [109]. Biographies : Jacques Clarion, 89. BE Paul Oliver, XX. — Barthélemy Xatart, XXII. et Brass (J.). Recherches sur la signi ` cation physiologique des tubes cri blés [172]. nr, (H.). Note sur le Gono- lobus Condurango Triana, 269. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Bouin (Knut). Myrochæle, nouveau genre d'Algues d'eau douce [112]. Boletopsis (Hyménomycèles) Fayod nov. gen. [59]. BONNET (Edm.). Une missiou fran- çaise en Afrique au début du xvie siècle; Augustin Lippi, ses observa- tions sur la flore d'Egypte et de Nubie [188]. BONNIER (G.). Obs., 349. — Observa- tions sur les Renonculacées de la flore de France [36]. — Étude sur la végétation de la vallée d’Aure (Hautes-Pyrénées) [36]. — Cultures expérimentales dans les Alpes et les Pyrénées [37]. — Influence des hautes altitudes sur les fonctions des végétaux [98]. Boodlea (Algues) Murray et de Toni nov. gen. [10]. — coacta [10]. Bordeaux (Actes de la Société Lin- néenne de) [136]. BoRNET (Ed.) a reçu la grande mé- daille d’or, dite de Linné, de la Société Linnéenne de Londres, 246. — Algues du département de la Haute-Vienne contenues dans Pher- bier d'Ed. Lamy de la Chapelle, 247, — Note sur quelques Ectocarpus, 353. Borzi (A.). Stades anamorphiques de quelques Algues vertes [109]. — Voy. Penzig. BoTTiNt (A). Pseudoleskea ticinensis sp. nov. [127]. — Contribution à la bryologie du canton du Tessin (Ita- lie) [175]. Bouches-du-Rhône. Voy. Provence. Bounier (E.). Nouvelles espèces de Champignons inférieurs [129]. BouLay (abbé). Quelques notes sur l'étude des Rubus en France, 336. Bourbonnais et du centre de la France (Revue scientifique du) [38]. Brachythecium rivulare Sch. près Pierrefonds, 292. Brassica Robertiana Gay var. apen- ninica Cavara [88]. Brepow (H.). Contributions à la con- naissance des chromatophores [50]. BrereLo (0.). Les Hémiascées et les 201 Ascomyeêles, avec la collaboration de MM. Tavel et Lindau. [1 70]. BRESADOLA (abbé G.). Champignons de la Hongrie récoltés en 1886- 1889 par M. le professeur V. Gies- chik [15]. = Sur un nouveau genre de Tuberculariées [16]. — Deux espèces nouvelles d’Hyméno- mycètes [18]. — Contributions à la flore mycologique de Pile de San Thomé [68]. = et Saccarno. Pu- gillus Mycetum australiensium [20]. Brésil (Algues du) [14]. — (Flore bryologique du) [176]. Britanniques (Îles). — Journal of Bo- tany british and foreign [42]. — Voy. Angleterre, pays de Galles. BRITTEN (J.). Journal anglais de bota- nique, vol. xxvi, 1890 [42]. — Buda vel Tissa, questions de no- menclature [43]. BRiTTON (Elizabeth G.). Contributions à la bryologie américaine ; énumé- ration des Mousses récoltées par M. John B. Leiberg [122]. BROTHERUS (V.-F.). Sur quelques nou- velles espèces de Mousses australien- nes [20]. -- Musci novi insularum Guineensium [175]. — Contribu- tions à la flore bryologique du Bré- sil [176]. — et SÆLEN (Th.). Musci Lapponiæ Kolænsis [124]. Bryologie. Voy. Mousses. — Glanures bryologiques dans la flore pari- sienne, 286. — Revue bryologique 1890, n% 4-6 [125]. BucHENAU (Fr.). Monographia Jun- cacearum [23]. Buda vel Tissa ; questions de nomen- clature, LXXVI [43]. Bulletin de la Société royale de bota- nique de Belgique [137]. — trimes- triel de la Société botanique de Lyon [86]. — de la Société myco- logique de France [129] [168]. — de la Société Linnéenne de Nor- mandie (Mousses) [174]. Bupleurum aristatum Bartl. vel B. opacum Lge; questions de nomen- clature, LXXHI. — aureum (Germi- 202 nation du), 402. — semicomposi- tum (Sur le), 73. — telanense Gren., LXIII. BUREAU (Ed.). Obs., 246, 268, 349. Bureau et Conseil d'administration de la Société pour 1892, 431. Burillia (Ustilaginées) Setchell nov. gen. [128]. Burma (Plantes du Haut) [30]. BURNAT (Em.). Lettre sur lOphrys Pseudospeculum DC., 261. C Calamintha alpina Lamk et grana- tensis B. et R. var. erecta A. Chab. en Algérie, 388. Calluna Beleziœ Rouy sp. nov., 263. Calvados. Entyloma Glaucii sp. nov. à Caen, 72. Campanula. Sur une Campanule voi- sine des C. hispanica Willk. et ro- tundifolia L., 212. — brodensis Formanek sp. nov. [40]. — pyra- midalis L.? en Algérie, 388. Campanulacées (Systématique et mor- phologie des) [83]. Camus (E.-G.). Le genre Ophrys dans les environs de Paris, 39. — X Or- chis Arbostii G. Camus (O. Morio X incarnata), 53. = X Cirsium pulchrum (C. lanceolatum X C. ar- vense), 81. — Etude sur le genre Cirsium dans les limites de la flore des environs de Paris, 103. — Hy- brides d’Orchidées, 157. = Note sur l'Ophrys arachnitiformis et sur des formes de Salix undulata, 201. — Présentation de Cirses hybrides et description de l’Orchis Boudieri (O. Morio X O. latifolia), 284. — Une forme nouvelle de 'Antennaria dioica ; l’Orchi-Gymnadenia Le- brunii G. Camus sp. nov. (Gymna- .denia conopea X Orchis. latifolia), 351. — X Ophrys pseudofusca Al- bert et G. Camus (0. aranifera X fusca), 392.- X Viola Desetangsii G. Camus et Hariot (V. mirabilis X V. silvatica), 422. — Obs., 44, 45, 66, 81. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Camus (Fernand). Glanures bryolo- giques dans la flore parisienne, 286. — Études bryologiques sur le dé- partement de la Loire-Inférieure [174]. —- Sur les collections bryolo- giques du Musée régional de Cholet (Maine-et-Loire) [174]. Canada (Hépatiques du) [127]. CANDOLLE (A. et C. de). Monographiæ Phanerogamarum; vol. vu : Me- lastomaceæ auctore A. Cogniaux [145]. Cantal. Voy. Auvergne. CARBONNAT (Prosper de). Sa mort, 271. Cardiopteris lobata (Présence de la- ticifères dans le), 129. CARDOT (J.). Voy. F. Renauld. Carex asturica Boiss., chætophylla Steud., depressa Link, Halleriana Asso, hispida Willd., longiseta Brotero, œdipostyla Duv.-J. et trt- nervis Desgland, 220-223. — Daval- liana Sm., 205. — leporina var. atrofusca Christ, XVIII. — rigida Good. [42]. Carlina semiamplexicaulis Formanek sp. nov. [40]. CARUEL. S Nouveau Journal de bo- tanique italien ; vol. XXII, 1890 [89]. Castalia. Voy. Nymphæa. CASTANIER (J.). Comptes rendus des herborisations faites par la Société à Notre-Dame-d'Ultréra et à Banyuls- sur-Mer (Pyrénées-Orientales), C> CIII. Cauvet (Eugène). Sa mort, 160. pL CAVARA (F.). Sur une espèce rare € Brassica de l'Apennin bolonais 88]. is Geira (Structure et affinités des), 413. Centaurea cristata Bartl. et drach: culifolia Desf., nouveaux pour * France, xvi. — C. Jacea L». € Algérie, 387. Cephaleuros virescens Kunze [D]: HA Cephalotaxus (Structure et à ini des), 184. Ceriomyces mexicanus de Seynes sp- nov. [18]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Ceterach officinarum Willd. var. in- tegrum, sublobatum et crenatum (Sur le), 210, 282, CHABERT (A.). Troisième Note sur la flore d'Algérie, 381. Chœtangium chilense J. Agardh, 418. ` Chetomorpha Blancheana Mont. [9]. Champignons, 45, 68, 69, 74, 205, 344 [15-20] [58-60] [65-69] [108] [128-130] [167-170]. = de l'Équa- teur [169]. — de Hongrie[15]. — de la Terre de Feu, 420. — inférieurs [129] [130]. — (Influence de la lu- mière sur les) [99]. CHAPPELLIER, Voy. Duchartre. Uharacées (Histologie et physiologie des) [14]. Charente-Inférieure (L’Iris sibirica découvert dans la), 276, CHATIN (Ad.). Contribution à l’histoire naturelle de la Truffe, 54. — Notice sur J. Clarion, botaniste, professeur à l’École de pharmacie de 1819 à 1844, 89. — Contribution à la bio- logie des plantes parasites, 124. — Montaigne botaniste, dates de quel- ques vieux herbiers, 210. -— La Clandestine aux Essarts-le-Roi -(Seine-et-Oise), 257. — Contribution à l’histoire botanique de la Truffe : Kamé de Damas, 332. — Obs., 114, 158. Chênes. Voy. Quercus. Cher. Voy. Berry. CHEVALLIER (abbé L.). Contribution à la flore de la Sarthe [46]. Chine. Plantes du Haut Burma et des Etats du Shan [30]. Chlamydomonadinées (Morphologie et systématique des) [183]. Chlamydomonas (Sur les) [185]. Chlorophycées épiphytes [9]. — (Al- gues) [181]. Chlorophyllienne (Assimilation) : des arbres à feuilles rouges [97]. CHM1ELEVSKY (V.). Note sur la ma- nière dont se comportent les bandes - Chlorophylliennes dans les zygo- spores des Spirogyra [105]. Chromatophores (Sur les) [50]. 203 Chroococcus consocialus Hariot sp. nov., 416. Cirsium (Le genre) dans les limites de la flore des environs de Paris, 103. — Quelques Cirses hybrides, 284. — C. acaule, 107.— anglico- acaule, 107. — anglicum X pa- lustre, 104, 107. = anglicum, 107. — arvense, 106. — X Boulayi G. Camus, 106. — bulbosum, 107. — eriophorum, 106. — Forsteri, 106, 285. — X Galisserianum G. Cam., 107. — hybridum Koch, 106. — lan- ceolatum, 106. — oleraceum, 106.— palustre, 106. — X C. pulchrum (C. lanceolatum X C. arvense), 81, 106. — X C. semidecurrens Reichb., 104, 106. — X C. sub- spinuligerum Peterm., 105. Cistus monspeliensis L., LVI. — mon- speliensi X salvifolius Loret et salvifolio X laurifolius Coste, LVII. Cladhymenia Borneti Rodriguez sp. nov. [12]. Clandestina rectiflora Lamk. La Clan- destine aux Essarts-le-Roi (Seine- et-Oise), 257. Clarion (Notice sur Jacques), profes- seur à l'École de pharmacie de Paris de 1819 à 1844, 89. CLos (D.). Variété et anomalie, 224. — Interprétation des parties ger- minatives du Trapa natans, de quelques Guttifères et des Nelum- bium, 271. = Questions de phyto- graphie, 423. Closterium (Germination des) [182], affine Gay, XXXI. Es Clusia merquensis var. (Germination du), 273. , Coccopeziza (Champ.) Hariot et Kars- ten nov. gen. [16]. CoGntaux (A.). Melastomaceæ [145]. CoLLeTT (H.) et Hemsley (W. Bot- ting). Sur une collection de plantes du Haut Burma et des États de Shan [30]. Collioure (Pyrénées-Orientales) (Ses- sion extraordinaire en 1891 à), 1- cxxviii. = Visite au jardin Naudin, CX. 204 Commentry (Allier) (Flore fossile de) [163]. Commissions nommées par le Conseil administratif de la Société pour 1891, 65. Composées (Tanin dans les) [104]. Conidies (Désarticulation des) chez les Péronosporées, 176, 232. Conjuguées (Algues) [181]. Conspectus floræ A fricæ [191]. Convolvulus siculus L., XVII. CoPINEAU (Ch.). Sur VOphrys Pseu- dospeculum DC., 259. Corbierea (Sur le genre) [185]. Corbières (Flore des) [132]. Cornuella (Ustilaginées) Setchell nov. gen. [129]. Coronilla pyrenaica Mailho sp. nov. [133]. — rupestris Miég. sp. nov., XXXIV. Corse. Polycarpon rotundifolium Rouy, 262. Coryneliella (Champ.) Hariot et Kars- ten nov. gen. [16]. Cosmarium (Germination des) [182]. — bigorrense Gay, XXXI. — Pseu- dobotrytis f. pyrenaica F. Gay, XXXI. Cosson (E.). Illustrationes Florœ Atlanticæ; fasc. 1v [188]. COSTANTIN (J.). Note sur le genre My- æotrichum, 344. CostE (abbé H.) distribue des exem- plaires d Anemone præcox et sero- tina, LXX. — Note sur le Silene nemoralis Waldst. et Kit., nouveau pour la flore de France, 73. — Des- cription d'un Myosotis d'après de nombreux exemplaires récoltés sur la plage d'Argelès-sur-Mer (Pyré- nées-Orientales), 267. — Note sur 150 plantes nouvelles pour l'Avey- ron, XLVIII. — Observations sur trois Silene, Lxx. — Voy. Gillot. Cracca splendens Monicot et Miége- ville sp. nov., XXXIII. Cracovie (Autriche) (Équisétacées et Filicinées fossiles des environs de) [78]. CRÉPIN (Fr.). Lettre et Note sur des Rosa du Roussillon, XLVI, cx. — SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Roses récoltées par Sintenis; Sti- . pules des Roses ; Classification des Roses du Dr Ripart [138]. — Nou- velle classification des Roses [141]. Crocus sativus L. (Monstruosité du), 326. Crucifères (Cellules à mucilage des graines de) [51]. Cucurbitacées (Porosité du fruit des) [103]. Cyclamen doubles, 158, 159, 236. Cystolithes du Ficus elastica [52] [154]. Cystopus candidus L. (Conidies du), 181. D Dacryopsis (Champ.) Massee nov. ge- nus [131]. | DANGEARD (P.-A.). Sur une Ustilaginée parasite des Glaucium, 71.— Con- tribution à l'étude des organismes inférieurs [7]. — Indication sur la récolte des Algues inférieures [8]. — Les genres Chlamydomonas et Corbierea [185]. Dantes (L.). Le tanin dans les Com- posées [104]. Daucus aureus Desf. var. tubercula- tus A. Chab. en Algérie, 385. Daveau (J.). Observations sur quel- ques Carex du Portugal, 220. — Obs., 224. ; DEBEAUX (0.). Note sur trois plantes nouvelles pour la flore de France, vi. — Note sur plusieurs plantes nouvelles ou peu connues de la ré- gion méditerranéenne récoltées par M. J. Neyraut [133]. DE CANDOLLE. Voy. Candolle. DeLAcRoIX (G.). Quelques espèces nouvelles de Champignons me rieurs [18] [130]. — Voy- Patouil- lard. j i Devaux (H.). Hypertrophie des le Á ticelles chez la Pomme de terre ë quelques autres plantes, 48. F Croissance des poils radicaux, 9°" — Obs., 44. — Du mécanisme des échanges gazeux chez les Re aquatiques submergées [56]. - TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. rosité du fruit des Cucurbitacées [103]. Dianthus hermœensis Coss. sp. nov., 219 [188]. — liburnicus Bartl. var. atlanticus A. Chab., 383. Dicranochæte (Protococcacées) Hier. nov. gen. [111]. Dicranum flagellare Hedw. à Mont- morency, 287. Dictyocystis (Algues) Lagerh. nov gen. [141]. Didymella Heribaudii Briard [93]. Dioscorea Batatas et pyrenaica à fleurs mâles, 284. Diplacus (Revision du genre) [85]. Doassansia Cornu (Sur quelques es- pèces du genre) [128]. Dons, 25, 50, 65, 66, 114, 161, 214, 245, 246, 277, 283, 325, 405, 406. DouLioT (H.). Recherches sur la crois- sance terminale de la tige des Pha- nérogames [151]. Drupe (0.). Manuel de géographie botanique [119]. DUCHARTRE (P.) présente des spéci- mens de Pommes jumelles, 27. — Note sur les ovaires infères et plus particulièrement sur celui des Poma- cées, 28. — Sur des Cyclamens doubles, 159, 243. — Observations sur un pied de Safran cultivé par M. Chappellier, 326. — Obs., 66, 114, 129, 244, 381, 403. DurrorrT (L.). Rapport sur une excur- sion à Prats-de-Mollo (Pyrénées- Orientales), cv. Dumas-Damon. Voy. Gonod d’Arte- mare. Dupray. Sur une nouvelle espèce de Spirogyra [8]. Duran (Th.). Sur le Stachys lanato- alpina [140]. DURANDO. Sa mort, son panégyrique [190]. DuTEYEUL (l'abbé). Sa mort, 404. Hariot et E Esenor (0.). Sur le développement de l'amidon [148]. 205 Ecuador. Voy. Équateur. Ectocarpus (Sur quelques), 353. = crinitus Carm., 361. — globifer Kütz., 358. — pusillus Griffiths, 356. — secundus Kütz., 353. Édimbourg (Société botanique d’) [87]. Élections de la Société pour 1892, 431. ELFVING (F.). Sur l'influence de la lu- mière sur les Champignons [99]. ELis (J.-B.) et EVERHART (Benj.). Mucronoporus Andersonii [16].= Nouvelles espèces d'Urédinées et d'Ustilaginées [69]. = et Tracy. Nouvelles espèces d'Urédinées[169]. Endoconodium (Champ.) Prill. et Delacroix nov. gen., 208. — temu- lentum nov. sp. Prill. et [Del., 208. Entyloma Glaucii Dang. sp. nov., 72. Epilobium hybrides [45]. Équateur (Flore algologique de I) [117]. = (Champignons de l’) [169]. Equisétacées fossiles de Cracovie [78]. Eryngium planum L. et tricuspida- tum L. var. montanum À. Chab. en Algérie, 385. Espagne (Plantes d’) [12] [41]. — (4s- perula nouveau d’), 80. — (Excur- sions botaniques en) [140]. — Ex- cursion à Montserrat, près Barce- lone, CVIII. Essarts-le- Roi (Seine-et-Oise) (La Clan- destine aux), 257. États-Unis (Champignons des) [17] [169]. Euphorbia ruscinonensis Boiss. (Sur l’), 280. — papillosa Pouz. décou- vert dans le Lot, 282. Eurhynchium pumilum Sch., à Pierre- fonds (Oise), 292. Europe (Plantes d’), 94, 130 [93]. — Voy. les divers pays de l Europe. EVERHART (B.-M.). Voy. Ellis. F Favratia (Campanulacées) Feer nov. gen. [83]. Fayop. Sur un nouveau genre de la famille des Hyménomycètes [59]. — Prodrome d'une histoire natu- relle des Agaricinées [60]. 206 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Feer (H.).. Campanularum Decas [44]. — Observations systématiques et morphologiques sur les Campa- nulacées [83]. Ferment diastasique [1]. Festuca ovina var. durissima Hack., XIX. — saxifraga Miég., XXXVMHI. -- singularis Bordère et Miég., XXXVII.-+ surculosa Miég. sp.nov., XXXVI. Feu (Terre de), sa flore cryptoga- mique, 416. Ficus elastica (Croissance des cysto- lithes du) [52]. — (Stries radio- laires des cystolithes du) [154]. Filicinées fossiles de Cracovie [78]. FLAHAULT (Ch.). Notice sur Paul Oli- ver, XX. — La question forestière, XXXIX. = Obs., XXIV. Florœ selectœ (Scrinia) [93]. Flore de lAriège, voy. Giraudias. — du bassin de l'Aude et des Corbières, voy. abbé Baichère. — d'Auvergne, voyez Gonod d'Artemare. = de France, voy. France. = de Paris, voy. Paris. — de la Sarthe, voy. abbé Chevallier, etc. Focke. Sur les Ronces de l'Angleterre [44]. FONTAINE (W.-M.). Flore du Potomac ou du mésozoïque récent [74]. Fossiles. Voy. Bertrand, Fontaine, Holm, Hovelacque, Raciborski, Re- nault, de Solms-Laubach, Squinabol, Zeiller. FOUCAUD (J.). Note sur une espèce nouvelle du genre Muscari, 230. -— et JoussET (Eug.) ont découvert Eris sibirica dans la Charente- Inférieure, 276. France (Flore de). Le genre Ophrys dans les environs de Paris, 39. — X Orchis Arbostii G. Camus (0. Morio X 0. incarnata), 53. — Contribution à Phistoire naturelle de la Truffe, 54. — Sur lP Urocystis primulicola Magnus, Ustilaginée nouvelle pour la flore de France, 68. — Sur l'Urocystis Violæ F. de ` Waldh., 69. = Sur le Silene nemo- ralis Waldst. et Kit., nouveau pour la flore de France, 73. — X Cirsium pulchrum (C. lanceolatum X C. arvense), 81. — Quelques mots sur un projet de session aux Albères, 86. — Sur le genre Cirsium dans les limites de la flore des environs de Paris, 103. — Florule des causses de Blandas, Rogues et Mont- dardier (Gard) et des pentes qui les relient aux vallées adjacentes de la Vis, de l’Arre et de l'Hérault, 108, 142. — Hybrides d'Orchidées, 157. — Localités nouvelles de Mousses des environs de Paris, 162. — Re- levés numériques de quelques flores locales ou régionales de France, 190. — Sur Ophrys arachnitifor- mis et sur des formes de Salix un- dulata, 201. — Sur trois plantes de la Sarthe, 202. = Lettre sur le Ceterach officinarum var. crena- tum et sublobatum, 208. — Sur une Campanule voisine des C. his- panica Willk. et rotundifolia b., 212. — Sur une espèce nouvelle du genre Muscari, 230. — Algues de la Haute-Vienne contenues dans l'herbier d'Éd. Lamy de la Chapelle, 247. — La Clandestine aux Essarts- le-Roi (Seine-et-Oise), 257. — Ob- servations sur l'Ophrys Pseudospe- culum DC., 259-262. — Espèces nouvelles pour la flore française, 262. — Description d'un Myosotis d’après de nombreux exemplaires récoltés sur la plage d’Argelès-sur- Mer (Pyrénées-Orientales), 267. — Une herborisation à Méry-sur-Seine (Aube), 278. — Sur V Euphorbia ruscinonensis Boiss. et PHieracium Loscosianum Scheele, 280.— Cirses hybrides et description de l'Orchis Boudieri (0. Morio X O. latifolia), 284. — Glanures bryologiques gr la flore parisienne, 286. — Sur le tude des Rubus en France, 336. 2 Une forme nouvelle de Anten- naria dioica; l'Orchi-Gymnaden"? Lebrunii (Gymnadenia conapér X Orchis latifolia), 351. — Sur °° Myosotis bracteata Rouy, 374. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Ophrys pseudofusca Albert et G. Camus (0. aranifera X fusca), 392. — Additions à la flore de Provence, 393. — Découverte du Lysimachia thyrsiflora dans la Haute-Loire, 404. — Viola Desetangsii G. Ca- mus et Hariot (V. mirabilis X sil- vatica), 422. — Session extraordi- naire de la Société à Collioure, 1- CXXVIII. — Trois plantes nouvelles pour la flore de France, VII. =À Quelques plantes rares ou nouvelles des Pyrénées-Orientales, XI. = Al- gues de Bagnères-de-Bigorre, XXVII. - Quelques plantes des Pyrénées centrales, XXxIL. — 150 plantes nouvelles pour l'Aveyron, XLVIII. — Herborisations de la Société pen- dant la session extraordinaire, LXXX- CVI. — Rosa récoltés pendant la session de Collioure, cx. = Scle- ranthus de la flore française, CXIV. Espèces décrites ou signalées : Allium paniculatum var. salinum Dbx, 134. — Amblystegium radi- cale Br. Eur., 293. — Anemone præcoæ Coste Sp. nov., LIM. = A. ranunculoides [36]. — A. ru- bra Lmk, LIV.— A. serotina Coste SP. nov., LIII, LXX. — Antennaria dioica var. gallica G. Camus, 351. — Arenaria lesurina Loret, LVIII. — Astragalus nevadensis Boiss., XIV. — Aulacomnium androgy- num, 216. Barbula cavifolia, gracilis et incli- nata Schwægr., B. marginata Br. et Sch., B. pulvinata Juratz., 289- 291. — Brachythecium rivulare Sch,, 292. — Bupleurum telonense f Sn., LXIII. Cél ena Beleziœ Rouy sp. nov., 263. = Campanula rotundifolia L. va- rietas, 242. — Carex Davalliana Sm., 205. — C. leporina var. atro- fusca Christ, xvni. — Catananche ċærulea var. armerioides Dbx [134]. — Centaurea cristata Bartl., XVII. — C. dracunculifolia Duf., XVIL. — Ceterach officinarum var. lobatum 207 et crenatum, 208, 282. — Cirsium acaule, 107. — C. anglico-acaule, 107. — C. anglicum X palustre, 104, 107. — C. anglicum, 107. — C. arvense, 106. — X C. Bou- layi G. Cam., 106. — C. bulbosum, 107. — C. eriophorum, 106. — X C. Forsteri, 285. — X C. Gallis- sieranum G. Cam., 107. — C. hy- bridum Koch, 106. — C. lanceola- tum, 106. — C. oleraceum, 106. — C. palustre, 106. — X C. pul- chrum, 81,106. — X C. semidecur- rens Reichb., 104, 106. — X C. subspinuligerum Peterm., 105. = Cistus monspeliensi X salvifolius et salvifolio X laurifolius, LVII. — Clandestina rectiflora Lamk, 257. — Closterium affine Gay, XXxI. = Clypeola Jonthlaspi L. var. suf- frutescens Dbx et Neyr. [134]. — Convoivulus siculus L., XVii. =Á Coronilla pyrenaica Mailho sp. n. [133]. — C. rupestris Miég. sp. n. XXXIV. — Cosmarium bigorrense F. Gay, et Pseudobotrytis f. pyrenaica F. Gay, xxxI. — Cracca splendens Monicot et Miég. sp. nov., XXXIII. Dicranum flagellare Hedw., 287. Entyloma Glaucii Dang. sp.nov., 72. — Euphorbia ruscinonensis Boiss., 280. — E. papillosa Pouz., 282. — Eurhynchium pumilum Sch., 292. Festuca ovina var. durissima Hack., xIx. — F. saxifraga Miég., XXXVII. — F. singularis Bordère et Miég., xxxvii. = F. surculosa Miég. sp. nov., XXXVI. Galium dumetoro X verum Lamotte, 278. — Globularia Pseudo-Galis- sieri Giraud. sp. nov. [133]. — Gym- nadenia pyrenaica Giraud. sp. nov. [133]. — X G. souppensis G. Ca- mus, 157. Heracleum granatense Boiss., XIV. — Hermodactylus tuberosus Salisb., 429. — Heterocladium heteropte- rum Br. et Sch., 292. — Hieracium Loscosianum Scheele, 282. — Hut- chinsia diffusa Jord., Lvi. — Hy- 208 pericum linarifolium Vahl, 203. = Hypnum Haldanianum Grev., 293. Iberis affinis et collina Jord., LV. — Iris sibirica, 276. Jungermannia Mulleri Nees, 293. Linaria striato-vulgaris et vulgari- striata, 404. — Lysimachia thyr- siflora, 404. Mentha insularis Req. form. glabrata Dbx [134]. — X M. Mulleriana Fr. Schultz, 279, 280. — Muscari co- mosum var. littorale Dbx et Neyr. [134]. — M. Motelayi Foucaud sp. nov., 230. — Myosotis bracteata Rouy sp. nov., 265, 267, 327, 331, 374. — M. hispida Schlect., 375. Onopordon Gautieri Rouy, XVI. — 0. glomeratum Gta, XVI. — Ophio- bolus [68]. — X Ophrys Alber- tiana G.C., 40, 43. — Oph. apifera Huds. et variétés, 39, 40. — Oph. arachnites Hoff. et var. viridiflora G. Cam., 40, 42. — Oph. arachni- tiformis, 201. — Oph. aranifera Huds. et variétés, 40, 41.-- X Oph. Aschersoni de Nant., 40, 43, 279. — X Oph. Jeanperti G. Cam., 40, M. — X Oph. Luizetii G. Camus, 39, 43. — Oph. muscifera Huds., 39, 40. — Oph. pseudofusca Albert et G. Cam., 392. — Oph. Pseudo- speculum DC., 40, 41,259.— X Oph. pulchra G. C., 40, 43. — X Orchi- Gymnadenia Lebrunii G. C., 351. = X Orchis alata Fleury, 53.— X Or. ambigua Kerner, 53. — X Or. Arbostii G.Cam.,53.— X Or. Bou- dieri, 285 -- X Or. Chevallieriana G. Cam., 157. — Orobanche Santo- linæ Loscos et Pardo, xvui. Peltaria alliacea L., 202. — Phascum rectum Smith, 287. — Pinguicula Reuteri Gty sp. nov. [190]. = Pla- giothecium undulatum Sch., 293. — Plantago collopubens Miég. sp. nov., XXXIV. — Pleuridium alter- nifolium Br. et Sch., 287. — Poa supina Schrad., LXIX. — Polycur- pon rotundifolium Rouy sp. nov., 262. — Potentilla pedata Willd., LX. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ranunculus trilobus Desf. var. flexi- caulis Dbx et Neyr. [134[.— Riccia Bischoff Hub., 294. — R. nigrella DC., 293. — Rosa moschata, cx. -- R. ruscinonensis Déségl. et Gren., XLVI, CX. Salix undulata, 202. — Santolina Benthamiana Rouy sp. nov., 263. — Schizothrix (Chromosiphon) Lamyi Gomont sp. nov., 250. — Scleranthus annuus L., Candol- leanus Delort, perennis J., poly- carpus DC., ruscinonensis Gillot et Coste sp. nov., CXIV-CXXVII. = Scrofularia provincialis Rouy sp. nov., 264. — Senecio leucophyllo X adonidifolius,xv.- Silene cras- sicaulis Willk., LXXI. — S. italica Pers., 77. — S. nemoralis Wald. et Kit., 73, 77, 79, LXXI. — S. pede- montana Burn. et Barb., LXXI. —- S. Pommaretiana T.-L., LXXI. — Spergularia diandra Held., XIV. -— Sphœrangium triquetrum Sch.,281. -- Spirogyra...? Dupray sp. nov. [8]. — Stachys albereana Neyr. ct Deb., x. — St. brachyclada de Noé, xı. — Staurastrum punctula tum Bréb. f. crassa F. Gay, XXXIIL. Taraxacum Neyrauti Debeaux sp- nov., IX [134]. — Teucrium fru- ticans var. lancifolium Debeaux [134]. — T. Mailhoi Giraud. sp- nov. [133]. — Trentepohlia aurea Martius forma uncinata Hariot, 252. = Trichostomum crispulum Bruch var. brevifolium, 289. — Tr. tophaceum Brid., 289. — Tu- ber brumale, 57.— T. hiemalbum, 55. — T. montanum, 58. — T. uncinatum, 54. . Ulex recurvatus Willk., XIV. lro- cystis primulicola Magnus, 6€: — Violæ F. de Wald., 69. Lo Vicia lutea L. var. glabrata Dbx et Neyr. [134]. Viola Desetangsii G. Camus et Har., 422. Weisia mucronata Bruch, 287. | Voy. (in Revue bibliographique) abbé Baichère, Bonnier, Bresadola, abbé TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Chevallier, Dupray, Genty, Gillot, Giraudias, Gonod d'Artemare, frère Héribaud-Joseph, Legué, Mal- branche, Neyraut, Olivier, Quélet ; Sociétés botanique de Lyon, dau- phinoise pour l'échange des plantes, Linnéenne de Bordeaux, Linnéenne de Normandie, mycologique de France, des sciences naturelles de l'Ouest de la France. FRANCHET (A.). A propos du Myosotis bracteata G. Rouy, 327. — Obs., 81, 325, 332, 379, 380. FRANQUEVILLE (comte Albert de). Sa mort, 324. Fraxinus excelsior (Bourgeons du) [156]. FRYER (A.). Potamots hybrides [45]. Fungi novi [16]. — aliquot mycologiœ romanœ addendi [67]. Fungorum (Sylloge) [168]. G GAILLARD (A.). Les hyphopodies my- céliennes des Meliola [130]. GALAVIELLE (L.). Herborisations de la Société dans la vallée de la Val- bonne, à la plage d’Argelès et au mas Christine, à la Massane (Pyré- uées-Orientales), XCII-XCVIL. Galium dumetoro X verum dans l'Aube, 278. Galles (Algues d'eau douce du pays de) [115]. GANDOGER (M.). Note sur une Campa- nule, 212. — Sur la longévité des bulbilles hypogés de l’Allium ro- seum L.,244.— Flora Europe ter- rarumque adjacentium, etc. [93]. Garcin. Recherches sur l’histogénie des péricarpes charnus [53]. Gard. Florule des causses de Blan- das, Rogues et Montdardier et des pentes qui les relient aux vallées adjacentes, 108, 142. GAUTIER (G.). Quelques plantes rares ou nouvelles des Pyrénées-Orien- tales, xil. GAY (Fr.). Algues de Bagnères-de- Bigorre (Hautes-Pyrénées), XXVII. T. XXXVIII. 209 GENTY (P.-A.). Contributions à la Mo- nographie des Pinguiculacées euro- péennes; un nouveau Pinguicula du Jura français [190]. Géographie botanique (Manuel de) [119]. — Note au sujet des voies romaines [140]. GÉRARD (recteur de l’Académie de Montpellier). Lettre, xxv. Germination du Bupleurum aureum, 402. — de quelques Guttifères, 271, GIBELLI (G.) et BELLI (S.). Revue cri- tique des Trifolium italiens [33] [35]. GIESENHAGEN (C.). Croissance des cys- tolithes du Ficus elastica [52]. GILLOT (X.). Nommé Président du Bu- reau de la session de Collioure, 11. — Discours à la séance d'ouverture de la session, vi. — Herhorisations dans le Jura central [135]. — et Coste (abbé H.). Note sur les diffé- rentes espèces de Scleranthus de la flore francaise, cxiv. — et Lu- CAND. Catalogue raisonné des Cham- pignons supérieurs (Hyménomy- cètes) des environs d'Autun (Saône- et-Loire) [167]. Giornale (Nuovo) botanico italiano, vol. xx{1, 1890 [89]. GirAUDIAS(L.). Anemone Janczewskii Giraud. sp. nov., 255. — Notes cri- tiques sur la flore ariégeoise [133]. Gironde. Muscari Motelayi Fouc. sp, nov., 230. — Voy. Bordeaux. Gladiolus illyricus Koch en Algérie, 391. Glaucium (Ustilaginée parasite des), 71. Globularia Pseudo-Galissieri Giraud. sp. nov. [132]. Goner. Lettre sur un Myosotis dé- couvert à Argelès (Pyr.-0r.), 266. Goprrin. Sur l Urocystis primulicola Magnus, Ustilaginée nouvelle pour la flore de France, 68. GOLENKIN. Contribution à la connais- sance des Algues unicellulaires [185]. Gomontia arrhiza Hariot sp. nov., 417. 14 210 Gonium pectorale (Sur le) [112]. Gonobolus Condurango Triana (Sur le), 269. GONOD D'ARTEMARE, BERTHON (G.) et Dumas-Damon. Matériaux pour la flore d'Auvergne [39]. GOROSCHANKIN. Contribution à la con- naissance de la morphologie et de la systématique des Chlamydomo- nadinées [183]. GRANEL (A.). Discours, XXv. GRAZIANI (A.). Deux Champignons parasites des feuilles de Coca [169]. GREENE (Ed.-L.). Les Chênes de l'Ouest-Amérique ; illustrations par feu A. Kellogg [29]. — Quelques genres de Rafinesque [83]. — Énu- mération des Lotus de l'Amérique du Nord [84]. — Revision du genre Diplacus [85]. GRESCHIK. Voy. Bresadola. GROENLAND (J.). Sa mort [94]. GUILLON (A.). Nommé président hono- raire de la session à Collioure, ni. Guinée (Mousses des iles du golfe de) [175]. GUINIER (E.). Fleur anormale sur les Rosiers cultivés, 381, Guttifères (Interprétation des parties germinatives de quelques), 271. Gymnadenia pyrenaica Giraud. sp. [133]. — X souppensis G. Cam., Gypsophila muralis L. (Discordance Fr le nom et les stations du), H Haplospora Vidovichii Bornet, 363. HAR1OT (P.). Une herborisation à Méry- sur-Seine (Aube), 278. — Contri- bution à la flore cryptogamique de la Terre de Feu, 416. — Une nou- velle espèce d’ Uromyces [68]. — Quelques Urédinées de l’herbier du Muséum de Paris [168]. — Liste des Algues rapportées de Yokoska (Japon) par le Dr Savatier [184]. — et KARSTEN. Fungi novi [16]. Haute-Loire, Hautes-Pyrénées, etc. Voy. Loire, Pyrénées, etc. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Helminthia echioides Gærtn. var. di- morpha À. Chab. en Algérie, 387. Hémiascées [170]. HEMsLEY (W.- Botting). Voy. Collett. Hépatiques. Voy. Mousses. Heracleum granatense Boiss. nou- veau pour la France, xiv. Herborisations en Espagne [140]. — dans le Jura central [135]. — à Méry-sur-Seine (Aube), 278. — à Montserrat, près Barcelone (Es- pagne), cvir. — à Prats-de-Mollo (Pyrénées-Orientales), CVI. — myco- logique dans les Pyrénées et dans les Alpes-Maritimes [130]. — pari- siennes (Vade-mecum des) [46]. — de la Société dans les Pyré- nées-Orientales pendant la session extraordinaire à (Collioure, Voy. Pyrénées-Orientales. HÉRIBAUD-JOSEPH (frère). Analyse descriptive des Rubus du plateau central de la France [136]. HÉRINCQ (F.). Sa mort, 268. Hermadoctylus tuberosus Salisb. (Lo- calités françaises de F), 429. La Hesperopeuce (Structure et affinités de P’), 414. HEssE (R.). Sur le développement des Hyménogastrées; Leucogaster floc- cosus, nouvelle espèce d’Hyméno- gastrées [58]. Heterocladium heteropterum Br. el Sch. près de Lardy, 292. Hieracium Loscosianum Scheele, 282. Hieronymus. Sur le Dicranochete reniformis Hieron., nouvelle Pro- tococcacée d'eau douce [111]. | Holcus argenteus Agdh. en Algérie, 391. s HoLFErrT (J.). La zone nourricière des téguments séminaux [55]. Horm (Th.). Notes sur les feuilles de Liriodendron |72]. Hongrie (Champignons de) [15]. HOVELACQUE (M.) présente et décrit un appareil photographique dont il est l'inventeur, 67. — Don, 66. — Struc- ture de la trace foliaire, etc. du Lepidodendron selaginoides [160]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES, Hua (H.). Membre à vie, 431. — Sur un Cyclamen double, 158, 236. — Pélorie incomplète chez le Linaria vulgaris, 350. — Obs., 243. Hue (abbé). Présentation d’un de ses travaux, 26. Husnor (Th.). Revue bryologique, n% 4, 5et 6, 1890; avec des travaux de MM. Venturi et D* Kiœr [125]. Hutchinsia diffusa Jord., Lvi. Hy (abbé F.). Rapport sur la visite de la Société au Jardin Naudin, à Col- lioure, cx. Hybrides, 157, 280 [45]. = Cirsium acaule-anglicum et C. anglico- acaule, 107. — C. arvensi-acaule Boulay, 105. --X C. semidecur- rens Reichb., C. anglicum X pa- lustre et C. Gallissierianum G. Cam., 104. — X C. pulchrum G. Cam., 81. — Cistus monspeliensi- X salvifolius Loret et C. salvifolio- X laurifolius Coste, LVII. — Ga- lium dumetoro X verum Lamotte, 278. — X Gymnadenia souppensis G. Cam., 157. — Linaria striato- vulgaris et L. vulgari-striata, 404. — X Mentha Mulleriana Schultz, 279. — X Ophrys Albertiana, As- chersoni, Jeanperti, Luizetiana et pulchra, 39-43. — X O. Acher- soni de Nant., 279.— X 0. pseudo- fusca Albert et G. Cam., 392. — X Orchi-Gymnadenia Lebrunii G. Cam., 352. -- x Orchis alata Fleury et O. ambigua Kerner, 53. — X 0. Boudieri G. Cam., 285: — X 0. Chevallieriana G. Cam., 157. — Stachys lanato-alpina et al- pino-lanata [140]. — X Viola Desetangsii G. Cam. et Hariot, 422. Hydnum coralloides Scop. (Conidies de l”) [129]. Hydrodictyon utriculatum (Multipli- cation de l’) [105]. Hyménogastrées (Développ. des) [58]. Hyménomycètes des environs d'Autun [167]. Hypericum linarifolium Vahl, 203. Hypnum Haldanianum Grev. près de Montmorency, 293. 214 I Iberis affinis Jord. (non Bras) et col- lina Jord. dans l'Aveyron, Lv. Ies Britanniques. Voy. Britanniques. Inde (Les Palmiers à branches dans V), 214. Iris sibirica dans la Charente-Infé- rieure, 276. Italie (Champignons nouveaux d’) [67]. — (Hyménomycètes nouveaux d’) [18]. — (Trèfles d') [33] [35]. À Brassica rare de l’Apennin bolonais [88]. — La malaria à Pola [108]. — Malpighia [87]. — Nuovo Giornale botanico italiano [89]. J Japon. Algues de Yokoska [184]. Jasione montana L. (Discordance entre le nomet les stations du), 427. Java (Bacillariées de) [108]. JEANPERT (Ed.). Localités nouvelles de Mousses des environs de Paris, 162. Joris (Le). Voy. Le Jolis. Journal (Nouveau) de botanique ita- lien [89]. Journal of Botany british and fo- reign [42]. — of Mycology [169]. Jousser (Eug.). Voy. Foucaud. JUMELLE (H.). Sur l'assimilation chlo- rophyllienne des arbres à feuilles rouges [97]. — Influence des anes- thésiques sur la transpiration des végétaux [97]. Juncacearum (Monographia) [23]. Jungermannia Mulleri Nees, 293, à Compiègne. Jura (Pinguicula nouveau du) [190]. — central (Herborisations dans le) [135]. K Kamé de Damas. Voy. Terfezia. KARSTEN (P.-A.). Voy. Hariot. KELLOG (A.). Voy. Greene. Keteleeria (Structure et affinités des), 411. Kilimandscharo (Mousses du [21]. 212 KiŒr. Voy. Husnot. KJELLMANN (F.-R.). Sur les rapports qui existent entre la flore algolo- gique de la mer de Behring et celle de la mer d'Ochotsk [116]. KLEBAHN. Étude sur les zygotes. La germination des Closterium et des Cosmarium |182]. KLegs (G.). Sur la physiologie de la reproduction [105]. — Sur la mul- üplication de l’Hydrodictyon utri- culatum [105]. KRABBE (G.). Recherches sur le fer- ment diastasique [1]. Kriegeria (Tuberculariées) Bresadola nov. gen. [16]. Kuntze (G.). Contributions à l’anato- mie comparée des Malvacées [155]. L Laboulbéniacées nouvelles d'Amérique [19] [67]. LACAZE-DUTHIERS (professeur à la Sor- bonne) {Réception de la Société par M. de) à Banyuls-sur-Mer, ct. LAGERHEIM (G. de). Note sur le Chœto- morpha Blancheana Mont. [9]. =À Revision des Ustilaginées et des Urédinées contenues dans l’herbier de Welwitsch [18]. — Sur un nou- veau Polyporus phosphorescent d'Angola, avec des remarques sur la signification biologique des Cham- pignons lumineux [19]. — Puccinia (Micropuccinia) Bæumleri sp. nov. [19]. = Contributions à la flore mycologique du Portugal [68]. — Sur l'Œcidium Astragali Eriksson [69]. — Bertholdia nov. nom. et Dictyocystis nov. gen. [111]. = Contributions à la flore algologique de Equateur [117].— Observations sur de nouvelles espèces de Cham- pignons d'Amérique [169]. = Voy. Patouillard. LAMOUNETTE. Recherches sur l'origine morpholog. du liber interne [152]. LAMY DE LA CHAPELLE (Algues de la Haute-Vienne contenues dans Pher- bier de), 247. Laponie (Mousses de) [124]. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Laticifères du Cardiopteris lobata, 129. Lauraceæ americanæ [25]. LAURENT (Emile). Influence de la na- ture du sol sur la dispersion du Gui (Viscum album) [137]. LEFÉBURE DE Fourcy (Eug.). Vade- mecum des herborisations parisien- nes ; 6° édit.(comprenant les Mousses et les Champignons) publiée par les soins de M. Ém. Bescherelle [46]. LE GRAND (Ant.). Encore quelques mots sur le Bupleurum semicom- positum, 13.— Relevés numériques de quelques Flores locales ou régio- nales de France, 190. — Notices biographiques et bibliographiques pour l’histoire de la Botanique en Berry [143]. LEGRÉ (L.). Additions à la flore de la Provence, 393. LEGUAY (baron Léon). Sa mort, 64. LEGUÉ (L.). Note sur trois plantes de la Sarthe, 202. — Catalogue des plantes vasculaires qui croissent naturellement dans le canton de Mondoubleau (Loir-et-Cher) [131]. Légumineuses (Albumens mucilagi- neux des) [5]. LEIBERG (J.-B.). Voy. Britton. LE JoLis (Aug.). Quelques notes à pro- pos des Plantæ europææ de M. K. Richter [187]. Lenticelles (Hypertrophie des), 48. Lepidodendron Harcourtii (foss.) de Witham (Sur le) [157]. — selagt- noides (Recherches sur le) [160]. Leucogaster floccosus Hesse Sp. n0V- d'Hyménogastrées [58]. LÉVEILLÉ (H.). Note sur l'OŒEnothera tetraptera Cavan., 200. — Les Pal- miers à branches dans l'Inde, 214. — Curieux phénomène présenté par le Mangifera indica, 286. — Le Monde des plantes [191]. Liber interne [152]. Lichens de la Terre-de-Feu, 421. Ligurie (Flore fossile de la) [162]. LiMPRICHT (G.). Rabenhorst $ Kryp- togamen Flora. Muscinées, fasc. 14- 16 [122]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Linaria striato-vulgaris et vulgari- striata en Seine-et-Oise, 404. — vulgaris (Pélorie du), 349, 350. Lindau (G.). Voy. Brefeld. LINDBERG (S.-0.). et ARNELL (H.-W.). Description des Mousses récoltées au cours de l'expédition suédoise en Sibérie 1875-1876, avec adjonc- tion des espèces de l'Asie boréale déjà signalées dans des travaux bryologiques antérieurs. Hépatiques [123]. Linum austriacum, suffruticosum et tenuifolium L. en Algérie, 383- 384. Lippi (Augustin). Voy. Bonnet. Liriodendron (foss.) (Feuilles de) [72]. Loir-et-Cher. Plantes vasculaires du canton de Mondouhleau [131]. Loire (Haute-). Le Ceterach offici- narum var. sublobatum 282. — Lysimachia thyrsiflora, 404. Loire-Inférieure (Étude bryologique sur le département de la) [174]. Lomparp-Dumas (A.) et MARTIN (B.). Florule des causses de Blandas, Rogues et Montdardier (Gard) et des pentes qui les relient aux val- lées adjacentes de la Vis, de l’Arre et de l'Hérault, 108, 142. Lot. Découverte de l’Euphorbia pa- billosa Pouz. dans ce départe- ment, 282. Lot-et-Garonne (Ceterach officina- rum et ses variétés dans le), 208. — Hermodactyles tuberosus à Dé- bonayres, 430. Lotus (Énumération des) de l’Amé- rique du Nord [84]. — tenuifolius Linn. (Synonymie et nomenclalure du), 424. Lucanp. Voy. Gillot. Lumière (Influence de la) sur les Champignons [99]. Lychnis vespertina Sibtp. (Polymor- phisme floral, sexualité et herma- phrodisme parasitaire du) [63]. Lycopodium alpinum retrouvé en Belgique [139]. Lyon (Société botanique de) [86]. 213 LYoOTARD (V.). A découvert le Cete- rach officinarum var. sublobatum dans la Haute-Loire, 282. — envoie le Lysimachia thyrsiflora récolté dans la Haute-Loire, 404. Lysimachia thyrsiflora découvert dans la Haute-Loire, 404, Macrocystis (Sur les) [115]. MAGNIER (Ch.). Lettre sur une Li- naire à fleurs péloriées, 349. — Scrinia Floræ selectæ, Bull. x, 1891 [93]. MAGNIN (Ant.). Recherches sur le po- lymorphisme floral, la sexualité et l’hermaphrodisme parasitaire du Lychnis vespertina Sibtp. [63]. — Sur la castration parasitaire de l’Anemone ranunculoides par l'Œcidium leucospermum [65]. — Sur la castration androgène du Muscari comosum Mill. par lUs- tilago Vail lantii Tul. [65] [66]. Maine-et-Loire. Collections bryolo- giques du Musée régional de Cholet [174]. Maladies [108]. — de la Betterave, 45. — des Dattes [130]. — de la Pomme de terre, 48. Malaisie (Algues de) [10]. MALBRANCHE (A.) et NiEL (E.). Essai monographique sur les Ophiobolus observés en Normandie [68]. MALINVAUD (E.) présente un ouvrage de M. l'abbé Hue, 26; — annonce un travail de M. L. Pierre sur les Sapotacées, 50; — présente un pied vivant de Dioscorea pyrenaica mâle, etc., 284; — un échantillon de Lysimachia thyrsiflora découvert dans la Haute-Loire, 404. — Indi- cations sur un projet de session dans les Albères, 86. — Sur les Plantæ europææ de Richter, 103. — Observ. sur le Carex longiseta Brot. et sa synonymie, 223. — Sur la Clandes- tine aux environs de Paris, ete., 258. — Sur Ophrys Pseudospe- culum DC., 261, 262. — Sur le 214 Myosotis hispida var. bracteata, 268, 331, 579, 380. — Sur le Men- tha Mulleriana Schuliz, 280. — A découvert Euphorbia papillosa Pouz. dans le Lot, 282. — Éloge de l’empereur Dom Pedro d'Alcantara, 405. — Sur des questions de phyto- graphie et de nomenclature exami- nées par M. Clos, 427. — Questions de nomenclature : Bupleurum aris- tatum Bartl. vel B. opacum Lange, Buda vel Tissa, Nymphœa et Cas- talia, LXXII. — Obs., 202, 213, 265, 266, 267, 282, 325, 348, 406. Malpighia. Revue mensuelle de bota- nique [87]. Malvacées (Anatomie des) [155]. Mangifera indica. Phénomène pré- senté par le Manguier, 286. MANGIN (L.). Sur la désarticulation des conidies chez les Péronospo- rées, 176, 232, MANSION (A.). Aceras anthropophora et Lycopodium alpinum en Bel- gique [139]. Marne (Haute-). Viola Desetangsii Cam. et Hariot, 422. Maroc. Voy. Cosson. MARSHALL (Rév. Edw. S.). Notes sur le genre Epilobium [45]. MARTIN (B.). Voy. Lombard-Dumas. Massee (G.). Notes mycologiques [130]. Maximowicz (J.-C.). Sa mort [47]. Melampyrum pratense (Discordance entre le nom et les stations du), 426. Mélastomacées (Classification anato- mique des), 114, =_ Melastomacee, par A. Cogniaux [145]. Meliola .(Hyphopodies mycéliennes des) [130]. Mentha insularis Req. form. gla- brata Dbx, 134. — Mulleriana Fr. Schultz dans l'Aube, 279, 280. Méry-sur-Seine (Aube) (Une herbori- sation à), 278. Meurthe-et-Moselle. Urocystis pri- mulicola près de Nancy, 68. Mez (Ch.). Lauraceœ umericanœ [25]. MIÉGEVILLE (abbé). Étude de quelques plantes des Pyrénées centr., XXXII. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. MiGuLA (W.). Contributions à l'étude du Gonium pectorale [112]. Ministres de l'Agriculture et de l’Ins- truction publique. Dons de 1000 fr. à la Société, 111, 277. Môsius. Algœ brasilienses a cl. D" Glaziou collectæ [14]. Mœhringia trinervia Clairv. en Al- gérie, 382. Mondoubleau (Loir-et-Cher) (Plantes vasculaires du canton de) [131]. Monocotylédones aquatiques (Feuilles des) [149]. Monopodium (Champ.) Delacroix nov. gen. [18]. — Urodopsis [18]. Monstruosités et Anomalies, 27, 214, 286. — Sur un Cyclamen double, 158, 236. — Sur le Crocus sativus, 326. — Fleurs péloriées de Linaria, 349, 350. —- Fleur anormale sur les Rosiers cultivés, 381. Montaigne botaniste, 210. Montserrat (Espagne) (Excursion à) près Barcelone, CVIII. Mousses et Hépatiques, 246, 286 [113] [115] [122] [174-177]. — de l'Asie boréale [123]. — d'Australie [20]. — du Canada [127]. — de Zangue- bar [21]. — de la Terre de Feu, 421. = de l’herbier Pradal [174].— des environs de Paris, 162. Mucronoporus Andersonii sp. nov. Ellis et Everhart [16]. Muehlbergella (Campanulacées) Feer nov. gen. |83]. Muer (Karl). Les Mousses de quatre expéditions au Kilimandscharo [21]. MULLER (Otto). Bacillariées de Java [108]. Muscari (Une nouvelle espèce de), M. Motelayi Foucaud, 230. — C0- mosum Mill. (Castration parasitaire et androgène du) [65] [66]. < comosum var. littorale Dbx et Neyr. [134]. Musci Asiæ borealis [123]. — Lappo- niæ kolænsis [124]. — exotici novt vel minus cogniti [175]. — novi insularum Guineensium [175]- Mycologie (Journal de) [169]. — Voy- Champignons. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Mycologique (Société) de France [129]. Myosotis hispida variété bracteata Hochst. (Sur le), 265, 267, 327, 331, 374. — hispida Schlecht., 375. Myxochrete (Alg.) Bohl. n. gen. [112]. Myxotrichum (Sur le genre), 344. — œruginosum Montagne, 347. = chartarum Kunze et Schmidt, 345. N NADELMANN. Sur les albumens muci- lagineux des Légumineuses [5]. Nægeli (Karl von). Sa mort [94]. Nécrologie, 64, 160, 213, 268, 277, 324, 404 [47] [94] [190]. Nelumbium (Interprétation des par- ties germinatives des), 274. Neocolletia (Légumineuses) Hemsl. nov. gen. [32]. — gracilis [32]. NEYRAUT (J.). Voy. Debeaux. NIEL (E.). Obs., 113. — Voy. Mal- branche. Nitophyllum Durvillæi J. Ag., 418. Nomenclature botanique : Bupleu- rum aristatum Bartl. vel B. opa- cum Lge, Nymphæa et Castalia, LXXIII. — Buda vel Tissa, LXXVI [43]. — Voy. Phytographie. Normandie (Ophiobolus observés en) [68]. Nouvelles [47] [94] [144] [191]. Nuovo Giornale botanico italiano 89]. Nes et Castalia; question de nomenclature, LXXVII. 0 Océanie. Voy. Australie, Java, Ma- laisie. Ochotsk (Flore de la mer d”) [116]. Odontia livida Bres., sp. nov. [18]. Œcidium Astragali Eriksson (Sur l’) [69]. — leucospermum (Castration parasitaire causée par F) [65]. Œnothera tetraptera Cavan., 200. Œsterreichische botanische Zeit- schrift [39]. Ouver (Paul). Notice biographique sur Barthélemy Xatart, XXII. — (Notice nécrologique sur), XX. 7 245 OLIVIER (E.). Revue scientifique du Bourbonnais et du centre de la France [38]. — La forêt des Col- lettes et l'exploitation des kaolins [39]. Onopordum Gautieri Rouy, xvi. — O. glomeratum Costa, nouveau pour la France, Xvi. Ophiobolus de Normandie [68], Ophrys (Le genre) aux environs de Paris, 39. — X Albertiana G. Ca- mus, 40, 43.-- apifera Huds. et variétés, 39, 40. — arachnites Hoffm. et var. viridiflora, 40, 42. — arachnitiformis (Sur V), 201. — aranifera Huds. et variétés, 40, 41. — X Aschersoni de Nant., 40, 43, 279. — X Jeanperti G. Camus, 40, 41. — X Luizetii G. Cam., 39, 43. — muscifera Huds., 39, 40. — pseudofusca Albert et G. Camus, 392. — Pseudospeculum DC., 40,41, 259. - X pulchra G. Cam. 40, 43. X Orchi-Gymnadenia Lebrun G. Camus (Sur 1), 351. Orchis alata Fleury et ambigua Ker- ner (hybrides), 53. — O. Arbostii G. Camus (0. Morio X incarnata) (Sur P), 53. — Boudieri (O. Morio X latifolia), 285. — X 0. Cheval- lieriana G. Camus, 157. Orobanche Santolinœ Loscos et Pardo, XVIII. Osmondées de la formation juras- sique [78]. Otacanthus Lindi., rapports de ce genre avec le Tetraplacus Radl. [28]. Ovaires infères (Sur les), 28. OverTON (D'). Contributions à l'histo- logie et à la physiologie des Cha- racées [14]. P ParLLoT (Justin). Sa mort, 404. Pacca (Ed.). Formation de mem- branes par les corps protoplas- miques privés de noyau [49]. — Développement et signification des filaments cellulaires du pollen du Strelitzia Reginæ [153]. 216 Palmiers à branches dans l'Inde, 214. Pancratium Saharœ Coss. (inéd.) [38]. ` Papilionacées (Evolution de l'appareil sécréteur des), 193. Parasites (Biologie des plantes), 124. Parietaria lusitanica var. latifolia Dbx et Neyr. [134]. Paris (Flore des environs de). Le genre Ophrys dans les environs de Paris, 39. — Etude sur le genre Cirsium dans les limites de la flore des environs de Paris, 103. — Hy- brides d’Orchidées, 157. — Loca- lités nouvelles de Mousses des environs de Paris, 162. — Cirses hybrides, 284. — Glanures bryo- logiques dans la flore parisienne, 286. — Vade-mecum des herhori- sations parisiennes [46]. — À mblys- tegium radicale Br. Eur., 293. — Barbula cavifolia Sch., 289. — B. gracilis Schwægr., 289. — B. in- clinata Schwægr., 290. — B. mar- ginata Br. et Sch., 289. — B. pul- vinata Juratz., 291. — Brachyte- cium rivulare Sch., 292. — Cir- sium anglicum X palustre, 104. — C. arvensi-acaule, 105. — X C. Galissierianum, 104. — X C. pulchrum G. Camus, 81. — X C. semidecurrens Reichb., 104. = X C. subspinuligerum Peterm., 105. — Clandestina rectiflora Lamk, 257. — Dicranum flagellare Hedw., 287. — Eurynchium pu- milum Sch., 292. — X Gymnade- nia souppensis G. Cam. 157. — Heterocladium heteropterum Br. et Sch., 292. — Hypnum Haldania- num Grev., 293. — Jungerman- nia Mulleri Nees, 293. — Ophrys apifera Huds., 41. — 0. arachnites Hoffm., 42. — 0. aranifera Huds., 41. — O. muscifera Huds., 40. — O. Pseudospeculum DC., 41. — X Orchis Boudieri G. Cam., 285. — O. Chevallieriana G. Cam. , 157. — Phascum rectum Smith, 287. — Plagiothecium undulatum Sch., 293. — Pleuridium alternifolium SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Br. et Sch., 287. — Riccia Bischoffi Hub., 294. — R. nigrella DC., 293. — Salix undulata, 202. = Sphœ rangium triquetrum Sch., 287. - Trichostomum crispulum Bruch var. brevifolium, 289. — Tr. to- phaceum Brid., 289. — Weisia mucronata Bruch, 287. PATOUILLARD (N.) et DELACROIX. Sur une maladie des Dattes [130]. — et LAGERHEIM (G. de). Champignons de Equateur [169]. PEARSON (Wm-Hy.). Liste des Hépa- tiques du Canada [127]. Peck (Ch.-H.). 43° Rapport du Mu- séum d'histoire naturelle de l'Etat de New-York. Champignons [17]. Pedro d’Alcantara (Dom), ex-empereur du Brésil. Sa mort, 404. — Son éloge, 405. Peltaria alliacea L., 202. PENz16, Borzi et Pirotta, Malpighia, 87]. pe icies charnus (Histogénie des) 53]. pdiiens (Matières colorantes des) [107]. | Perocarpa (Campanulacées) Hook. et Thomp. [83]. Péronosporées (Conidies des), 176, 232. Petasites niveus Gærtn.? en Algérie, 385. Phalaris arundinacea L. var. thyr- soidea Willk. [41]. Ê Phanerogamarum (Monographie) vol. vii : Melastomaceœ [145]. Phascum rectum Smith, en Seine-et- Oise, 287. Phycopeltis arundinacea (Mont.) de Toni [9]. i Phyllostylon Capan, ses affinités avec le genre Samaroceltis Poiss. [27]- Phytographie et de nomenclature (Questions de), 423, 427, LXXIII. Phytophysa Weber nov. gen. [11]. — Treubii Web. nov. sp. PIERRE (L.). Genres nouveaux de Sa- potacées, 50. Pinguicula Reuteri Gty sp. nov: [190]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. 217 Plagiothecium undulatum Sch., près de Montmorency, 298. PLANCHON (L.). Les Aristoloches, étude de matière médicale [118]. Plantæ Europææ de M. Karl Richter (Annotations aux), 94, 130 [187]. Plantago coliopubens Miég. sp. nov., XXXV. — Lagopus L. var. diomedea Terracciano [90]. Plateau central de la France (Rubus du) [136]. Pleuridium alternifolium Br. et Sch. à Versailles, 287. Poils radicaux (Croissance des), 51. Polycarpon rotundifolium Rouy sp. nov., 262. Polygonum lapathifolium L. var. gibbosum A. Chab. en Algérie, 390. Polyporus noctilucens Lagerh. sp. nov. [19]. Pomacées (Ovaires des), 28. Pomme de terre (Hypertrophie des lenticelles chez la), 48. Pons (Dr S.). Rapport sur l’herborisa- tion faite par la Société au Pla de las Fourques (Pyrénées-Orientales), LXXX. — sur la côte, de Collioure à Banyuls, en passant par le fort Saint-Elme et les gafigues de la Croix-Blanche, LXXXIV. — au pic de Taillefer, LxxXvt.- à Cerbère, xc. Porosité du fruit des Cucurbitacées [103]. Portugal (Sur quelques Carex du), 220.-- (Flore mycologique du) [68]. POSADA ARANGO. Leitre sur le genre Posadœa Cogn., 243. Posadœa sphœrocarpa Cogn. (Sur le), 243. Potamogeton fluitans Roth [42]. = Potamots hybrides [45]. Potentilla pedata Willd., Lx. Potomac (Flore fossile du) [74]. Prasanthus (Hépatiques) Lindb. nov. gen. [123]. PRILLIEUX (Ed.). Nommé Président de la Société pour 1892, 431. — La pourriture du cœur de la Betterave, 45. — Le Seigle enivrant, 205. Provence (Additions à la flore de la), ou plantes trouvées dans les dépar- tements des Basses-Alpes, du Var et des Bouches-du-Rhône, 393. Pseudolarix Kæmpferi (Structure et affinités du), 413. Pseudoleskea ticinensis Bott. sp. nov. [127]. Pteromonas alata Cohn [185]. Puccinia (Micropuccinia) Bœumleri de Lagerh. sp. nov. [19]. PuUIvVERT (marquis de). Sa mort, 160. Puy-de-Dôme. X Orchis Arbostii, 52. — Voy. Auvergne. Pyrénées (Basses-). Festuca surculosa Miég., XXXVI. Pyrénées (Excursions) mycologiques dans les) [130]. Pyrénées centrales (Quelques plantes des), XXXII. Pyrénées (Hautes-). Orchi-Gymnadenia Lebrunii G. Camus à Cauterets, 353. —(Cultures expérimentales dansles) [37]. — Algues de Bagnères-de-Bi- gorre, XXVII. — Végétation de la vallée d'Aure [36]. — Coronilla ru- pestris Miég., xxxiv. — Cracca splendens Mon. et Miég., XXXIII. = Festuca saxifraga, singularis et surculosa Miég., XXXVI-XXXVII. Pyrénées-Orientales (Quelques plantes rares ou nouvelles des), xu [133]. — Sur le Myosotis hispida var. brac- teata Hochst. découvert à Argelès- sur-Mer, 265-268, 327-332 et 374- 381. — Hieracium Loscosianum Scheele à Prats de Mollo. — Ses- sion extraordinaire de la Société à Collioure, 1-cxxvin, = Herbori- sations de la Société au Pla de las Fourques, LXXX; — sur la côte, de Collioure à Banyuls, LXXXIV; — au pic de Taillefer, LXXXVI; = à Cerbère, xc; — dans la vallée de la Valbonne, xcii; — à la plage d’Ar- gelès et au mas Christine, XCIV; = à la Massane, xcvi; = à Notre- Dame d'Ulréra, C; — à Banyuls- sur-Mer, cui. — Excursion à Prats- de-Mollo, cvr. — Rosa ruscinonensis Dés. et Gr., XLVI. — Rosa récoltés pendant la session de Collioure, Cx. — Scleranthus ruscinonensis Gill. 218 et Coste, CXXII. — Stachys albe- reana Neyr. et Debx et S. brachy- clada de Noé, X-Xx1. Pyrethrum Olivieri A. Chab. sp. nov. en Algérie, 386. Q QUÉLET (L.). Quelques espèces cri- tiques ou nouvelles de la flore mycologique de France [15]. Quercus. Chênes de l’Ouest-Amérique [291. — Q. coccifera L. var. micro- carpa À. Chab., 390. — occidenta- lis Gay var. en Algérie ?, 391. R RABENHORST (Flore cryptogamique de); Muscinées [122]. RACIBORSKI. Sur les Osmondées et les Schizéacées de la formation juras- ‘sique [78]. — Flore fossile des ar- giles plastiques de Cracovie ; Équi- sétacées, Filicinées [78]. RAFINESQUE (Quelques genres de) [83]. RAMOND (A.). Rapport sur la situation financière de la Société à la fin de l'exercice 1890 et propositions pour le budget de 1892, 82. Ranunculus saniculæfolius Viv. en Algérie, 381. — trilobus Desf. var. flexicautis Dbx et Neyr., 134. Rapports sur les herborisations de la Société pendant la session de Col- lioure, LXXx-Cx. — Sur la situation financière de la Société, 82. REINKE (J.). Revision des Sphacélaria- cées connues actuellement [113]. RENAULT (B.) et ZEILLER (R.). Étude sur le terrain houiller de Commen- try; flore fossile [163]. RENAULT (F.) et CARDOT (J.). Musci exotici novi vel minus cogniti [175]. Renonculacées de la flore de France [36]. Revue scientifique du Bourbonnais et du centre de la France [38]. — au- trichienne de botanique; 40° année, 1890 [39]. — des sciences natu- relles de POuest [95]. — bryolo- gique [125]. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Rhizoclonium (Sur le genre d'Algues) [113]. Riccia Bischoffi Hub. et nigrella DC. dans la flore paris., 293-294, RicHARD (0.-J.). Excursions bota- niques en Espagne [140]. — Note botanique au sujet des voies ro- maines [140]. RICHARDS (H.-M.). Note sur le Zonaria variegata Lamx [11]. RICHTER (Karl). Voy. Le Jolis, Rouy. RODRIGUEZ Y FEMENIAS (J.-J.). Notes algologiques; une espèce nouvelle du genre Cladhymenia [12]. ROLLAND (L.). Excursions mycolo- giques dans les Pyrénées et dans les Alpes-Maritimes [130]. Rosa récoltés dans les Pyrénées-Orien- tales, cx. = ruscinonensis Déségl. et Gren., XLVI-cX. — Fleurs anor- males sur les Rosiers cultivés, 381. — Les stipules des Roses [138]. — Classification des Roses européennes par le D* Ripart [138]. = Nouvelle classification des Roses [141]. RosentusL (0.). Contributions à la connaissance des Macrocystis et Thalassiophyllum [115]. * Roumanie. Anemone Janczewskii Gi- raud., 255. Rouy (G.). Espèce nouvelle pour la flore espagnole, 80. — 'Annotations aux Plantæ Europœœ de M. Karl Richter, 94-130. — Espèces nou- velles pour la flore française, 262. — Sur Euphorbia ruscinonensis Boiss. et l’Hieracium Loscosianum Scheele, 280. — Note sur le Myo- solis bracteata Rouy, 374. — Obs., 79, 94, 107, 158, 266, 332, 379, 380. Roze (E.) présente deux Linaires hy- brides, 404. — Note sur l'Urocystis Violæ F. de Waldh., 69. — Obs., 44, 64, 160, 246, 404. Rubus (Étude des) en France, 336. — du plateau central de la France [136]. — dumnoniensis Babington sp. nov. [42]. — Ronces d’Angle- terre [44]. i Rumex intermedius DC. en Algérie, :390. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. S SACCARDO (P.-A.). Fungi aliquot my- cologiæ romanœ addendi [67]. — Sylloge Fungorum omnium hucus- que cognitorum [168]. — Voy. Bre- sadola, de Toni. SÆLAN (Th.). Voy. Brotherus. Salix undulata (Sur des formes ano- males de), 202. Samaroceltis Poiss., ses affinités avec le genre Phyllostylon Capan. [27]. San Thomé. Voy. Thomé. Santolina Benthamiana Rouy sp. nov., 263. Saône-et-Loire. Flore fossile d’Autun et d'Epinac [165]. = Hyménomy- cètes des environs d'Autun [167]. Sapin (Persistance de la vie d’un) après la rupture de la tige près du sol, 112. Sarcomyces Massee (Champ.) nov. gen. [130]. Sarthe (Sur trois plantes de la), 202. - (Flore de la) [46]. SAUVAGEAU (C.). Sur les feuilles de quelques Monocotylédones aqua- tiques [149]. SAVATIER (D° L.). Voy. Hariot. — Sa mort, 325. ScHAAR (F.). Réserves nutritives des bourgeons du Fraxinus excelsior [156]. SCHIAVUZZI (B.). Recherches sur la malaria à Pola [108]. Schizéacées de la formation jurassique [78]. Schizothrix (Chromosiphon) Lamyi Gomont sp. nov., 250. SCHUTT (F.). Sur les matières colo- rantes des Péridiniens [107]. Scleranthus (Sur les différentes es- pèces de) de la flore française, CXIV. — annuus L., Candolleanus De- lort, perennis L., polycarpus DC., ete., CXIV-CXXVYII. — Delorti Gr. en Algérie, 334. — ruscinonensis Gillot et Coste sp. nov., CXXHI. Scrinia Floræ selectæ, Bull. x [93]. Scrofularia provincialis Rouy, 264. 219 Sécréteur (Appareil) des Papiliona- cées, 193. Seigle énivrant (Le), 205. Seine-et-Marne. Trois Cirsium hy- brides récoltés entre Souppes et Thurelles, 104. — Voy. Paris. Seine-et-Oise. Le Cirsium arvensi- acaule Boulay trouvé près de Mont- fort-l Amaury, 105.— La Clandestine aux Essarts-le-Roi, 257. — L’ Aula- comnium androgynum en` fruit dans le bois de Clamart, 246, — Calluna Beleziœ Rouy, 264. — Le Cirsium Forsteri recueilli dans les marais d'Arronville, 285. — Orchis Boudieri à Domont, 285. — Deux Linaires hybrides (L. vulgari- striata et striato-vulgaris) récol- tées à Carrières Saint-Denis, 404. — Voy. Paris. Seine-Inférieure. Herborisations bryo- logiques près d'Harfleur [174]. Senecio leucophyllo X adonidifolius Jonquet et Loret, xv. Session extraordinaire à Collioure (Pyrénées-Orientales) en 1891, 1- cxxvut. — (Fixation de la), 86-89. — (Quelques renseignements sur la), 86. — (Membres de la Société et autres personnes qui ont pris part à la), 11. — (Réunion prépara- toire de la), 111. — (Bureau de la), LII. — (Programme de la), 1v. — (Séan- ces de la), V, XXIV, XLVII. (Rap- ports sur les excursions de la Société pendant la), LXXX-CX. SETCHELL (W.-A.). Sur la structure et le développement du Tuomeya flu- viatilis Harv. [13]. — Notes préli- minaires sur les espèces de Doas- sansia Cornu [128]. SEYNES (J. de). Obs., 282. — Un Ceriomyces nouveau [18]. — Coni- dies de Hydnum coralloides Scop. [129]. Sibérie (Mousses de) [123]. Sicyocodon (Campanulacées) Feer nov. gen. [83]. Silene (Sur quelques) d’Algérie, 217. — cirtensis Pomel, getula Pomel, obtusifolia Willd. et Pomeli Batt. 220 sp. nov., 219. — Silene glabres- cens, maroccana, mekinensis, oro- pediorum, parvula et virescens Coss. sp. n. [189]. — italica Pers., 77. — nemoralis Waldst. et Kit. nouveau pour la flore de France, 73, 71, 79. — crassicaulis Willk., nemoralis Waldst. et Kit., pede- montana Burnat et Barbey et Pom- maretiana T.-L., LXXI. SKOFITZ (A.). Voy. Wettstein. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Liste générale des membres, 5 et suiv. — Situation financière, 82. — Élections et Bureau pour 1892, 431. Société botanique d'Édimbourg (Tran- sactions and Proceedings) [87]. = botanique de Lyon; Bull. trimes- triel, t. vit, 1889 [86]. — dauphinoise pour l'échange des plantes [91]. — Linnéenne de Bordeaux (Actes de la) [136]. — Linnéenne de Normandie [174]. — mycologique de France (Bulletin de Ja), [129-168]. — des sciences naturelles de l'Ouest de Ja France. Sa fondation [47]. Socotra (La botanique de l'ile de) [79]. SOLMS-LAUBACH (comte H. de). Sur Ja fructification du Bennettites Gibso- nianus Carr. [69]. Sparganium hybrides [43]. Specularia hybrida A. DC. var. en Algérie, 387. Spergularia diandra Heldr., nou- veau pour la France, xiv. Sphacélariacées (Revision des) [113]. Sphærangium triquetrum Sch., en Seine-et-Oise, 287. Sphagnum. Sphaignes exotiques [177]. — acutifolia, cuspidata, cymbifo- lia, polyclada, rigida, squarrosa, subsecunda et truncata [177-181 |. Spirogyra (Nouvelle espèce de) [8]. — (Zygospores des) [105]. SQUINABOL (S.). Flore fossile des ter- rains tertiaires de la Ligurie; Al- gues. Suppl. aux Cryptogames ; Gymnospermes [162]. Stachycarpus (Conifères) nov. gen. (Structure et aflinités des), 162. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Stachys albereana J. Neyr. et Dbx sp. nov. [134]. — brachyclada de Noé sp. nov., xï [134]. — lana- to-alpina Gravet et alpino-lanata Rapin [140]. Stades anamorphiques de quelques Algues vertes [109]. Starbachia Rehm (Champ.) gen. nov. [20]. STARBACK (K.). Contribution à la con- naissance des Ascomycètes de Suède 20]. Statice articulata Lois. en Algérie, 389. ; Staurastrum punctulatum Bréb. forma crassa F. Gay, XXXII. Stereum insigne Bres. sp. nov. [18]. STOCKMAYER (S.). Sur le genre d'Al- gues Rhizoclonium |113]. Stomates (Rapports numériques des) [155]. Strelitzia Reginœ (Filaments cellu- laires du pollen du) [153]. Suède (Ascomycètes de) [20]. Suisse. Pseudoleskea ticinensis [127]. — Voy. Jura. Sylloge Fungorum. Voy. Saccardo. Systemonodaphne (Lauracées) Mez nov. gen. [26]. T Table des articles analysés dans la Revue bibliographique du tome XXXVIII [193]. Tanin dans les Composées [104]. Taraxacum Neyrauti O. Dbx spP- nov., IX [134]. TAUBERT de P.). Le genre Phyllosty- lon Capan. et ses affinités avec le Samaroceltis Poiss. [27]. — Le genre Otacanthus Lindl. et ses ne ports avec le Tetraplacus Radlk. [28]. TAVEL (von). Voy. Brefeld. . Téguments séminaux (Zone nourri cière des) [55]. S Tératologie. Voy. Monstruosites. =. Terfas d'Arabie, 62. — Voy. Terfezia. Terfezia (Truffes) (Sur le genre 59, 332. — Claveryi Chat. sp. no de Syrie, 332. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Terre de Feu (Flore cryptogamique de la), 456. Tessin (Suisse) (Bryologie du canton du) [175]. Tetraplacus Radl., ses rapports avec le genre Othacanthus Lindl. [28]. Teucrium fruticans var. lancifolium O. Dbx [134]. = Mailhoi Giraud. sp. nov. [133]. Thalassiophyllum (Sur les) [115]. THAXTER (R.). Sur quelques espèces américaines de Laboulbéniacées [19]. — Note supplémentaire sur les Laboulbéniacées de l'Amérique du Nord [67]. Thomé (Flore mycologique de l'ile de San) [68]. THOUVENIN (M.). Sur la présence de laticifères dans une Olacacée, le Cardiopteris lobata, 129. Tilopteris Mertensii Kütz., 367. Tirmania (Truffes) (Sur le genre), 59. Tissa. Voy. Buda. Tont (G.-B. de). Frammenti algo- logici, v, vi, vin [9]. — Boodlea Murray et de Toni, nouveau genre d’Algues à fronde réticulée [10]. — et SACCARDO (Fr.). Revision de quelques genres de Chlorophy- cées épiphytes [9]. Torilis arvensis Gren. (Synonymie du), 423. — heterophylla Guss. var. homæomorpha À. Chab. en Algérie, 385. TRABUT (L.). Précis de botanique mé- dicale [186]. — Voy. Battandier. Transactions and Proceedings of the botanical Society (Edimbourg), vol. xviu [87]. Tracy. Voy. Ellis. Transpiration des végétaux [97]. Trapa natans (Parties germinatives du), 271. Trentepohlia aurea Martius forma uncinata Hariot, 252. — spongo- phila Weber sp. nov. [10]. ` Trésorier (Rapport du), 82. — (Véri- fication des comptes du), 161. Trichostomum crispulum Bruch var. brevifolium et tophaceum Brid. aux environs de Paris, 289. 221 Trifolium (Revision des) italiens [33] [35]. Truffe. Voy. Terfezia et Tuber. Tsuga (Structure et affinités des), 414. Tuber. Histoire naturelle de la Truffe, 54. — Terfas ou Truffes d'Afrique et d'Arabie, 59. = T. brumale, 57. — hiemalbum, 55. — montanum, 58. — uncinatum, 54. — Kamé de Damas, 332. Tubes criblés (Physiologie des) [172]. Tuberculariée nouvelle [16]. Tunisie. Voy. Cosson. Tuomeya fluviatilis Harv. (Structure du) [13]. U Ulex recurvatus Willk. nouveau pour la France, x1v. Urbanodendron (Lauracées) Mez nov.. gen. [26]. Urédinées (Nouvelles espèces d’) [69]. — de l’herbier de Welwitsch [18]. — de l’herbier du Muséum de Paris [168]. Urocystis primulicola Magnus, Usti- laginée nouvelle pour la flore de France, 68. — Violæ F. de Waldh. (Sur l’), 69. Uromyces Poiraulti Hariot sp. nov. [68]. Ustilaginée (Sur une) parasite des Glaucium,71.— (Nouvelles espèces d’) [69]. = de l’herbier de Wel- witsch [18]. Ustilago Vaillantii Tul. (Castration causée par l’) [65] [66]. V Vacuoles dans les cellules reproduc- trices des Algues [106]. VALLOT (J.). Persistance de la vie chez un Sapin après la rupture de la tige près du sol, 112. Van TiEGHEy (Ph.). Classification ana- tomique des Mélastomacées, 114. — Structure et affinités des Sta- chycarpus, genre nouveau de la famille des Conifères, 162. — Struc- ture et aflinités des Cephalotaxus, 222 184. — Sur la germination du Bu- pleurum aureum, 402. — Struc- ture et affinités des Abies et des genres les plus voisins, 406. — Obs., 129, 403, 404. Var. Ophrys pseudofusca Alb. et G. Cam. à Solliès-Toucas, 392. — Voy. Provence. Variété et anomalie, 224. VENTURI. Voy. Husnot. Vérification (Procès-verbal comptes du Trésorier, 161. VERLOT (J.-B.). Sa mort [47]. Vicia lutea L. var. glabrata Dbx et Neyr. [134]. — tenuifolia Roth en Algérie, 384. Vienne (Algues de la Haute-), 247. — Schizothriæ Lamyi Gom. sp.n. 250. ViıLMORIN (H. de). Obs., 66. Viola Desetangsii G. Cam. et Hariot, 422. — Urocystis Violœ, 69. Viscum album [137]. Voyages botaniques en Algérie, 1890- 1891, 295. VUILLEMIN (P.). Sur l'évolution de l'ap- pareil sécréteur des Papilionacées, de) des W WARNSTORF (G.). Contribution à la connaissance des Sphaignes exoti- ques [177]. WEBER VAN Bosse (Mme A). Études sur les Algues de l'archipel malai- sien [10]. Weisia mucronata Bruch à Montmo- rency, 287. Weiss (Ad.). Nouvelles recherches sur les rapports numériques des sto- mates [155]. Wen (F.-A.-C.). Les vacuoles dans les cellules reproductrices des SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Algues [106]. = La formation des vacuoles dans les cellules repro- ductrices des Algues [106]. WESMAEL (A.). Revue critique des espèces du genre Acer [137]. WEST (W.). Contribution à l’histoire des Algues d’eau douce de la partie nord du pays de Galles [115]. WETTSTEIN (R. von). Revue autri- chienne de botanique publiée par M. Skofitz; 40° année, 1890 [39]. WILDEMAN (E. de). Note sur la dis- persion des Cephaleuros virescens Kunze et Phycopeltis arundinacea (Mont.) de Toni [9]. — Contribu- tions à l'étude des Algues de Bel- gique [116]. = Tableau comparatif des Algues de Belgique [116]. WiLLE(N.). Conjugatæ, Chlorophyceæ [181]. x Xanthochymus pictorius (Germina- tion du), 273. Xatart (Notice biographique sur Bar- thélemy), XXII. Y Yokoska (Japon) (Algues marines de) [184]. Z Zanguebar (Mousses du) [21]. ZEILLER (R.). Bassin houiller d'Autun et d'Épinac, fasc. 11, Flore fossile [165]. = Voy. Renault. f ZIMMERMANN (A.). Sur les stries ra- diaires des cystolithes du Ficus elastica [154]. Zonaria variegata Lamx [11]. Zoochlorelles (Cultures de) et autres Algues inférieures [109]. Zygotes (Sur les) [182]. . ERRATA. ET ADDENDA. 223 ERRATA et ADDENDA COMPTES RENDUS DES SÉANCES Page 34, ligne 13 (en remontant), au lieu de plutôt, lisez plus tôt. 36, ligne 11 (en remontant), au lieu de 0=,25 d'élévation lisez 0=,025 d'élévation. — 95, ligne 23, au lieu de de Lannoy, lisez de Launoy. — 137, ligne 8, au lieu de Lév., lisez Lev. - — ligne 17 (en remontant), au lieu de viridiflorus, lisez iridiflorus. — — ligne 13 (en remontant), au lieu de Van., lisez Maw. - 144, ligne 7 (en remontant), au lieu de Suhr. et de Suhrii, lisez Luhr et Luhrii. ` — 181, ligne 9, après rétrécie, ajoutez est. - 183, ligne 11 (en remontant), après développement, ajoutez (fig. 6) — 234, ligne 14, au lieu de fig. 12,6, lisez fig. 12, bc. — 242, ligne 16, aprés verticille, ajoutez extérieur. — 394, ligne 14 (en remontant), au lieu de saxatilis All., lisez alpina I. SESSION EXTRAORDINAIRE. Page xxix, ligne 18, au lieu de Martins, lisez Martius. — LXXVII, ligne 8 (en remontant), au lieu de plume, lisez prune. — LXXXIV, ligne 7, au lieu de Banyuls, lisez Port-Vendres. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Page 191, ligne 7 (en remontant), au lieu de colonnes, lisez volumes. Note communiquée par M. Henri Hua. — Planche V, fig . 8 : une erreur de gravure pourrait faire croire, dans la fleur secondaire 4, à l existence de deux piéces concrescentes adossées à la corolle principale. La pièce ainsi disposée est unique et simple, comme dans les autres fleurs de deuxième ordre. 294 ERRATA ET ADDENDA. UNE TRANSPOSITION A CORRIGER DANS LE TOME XXXVII (1890). Dans le compte rendu de la session de la Rochelle, page LXxxII, lignes 11 et 12 (en remontant), au lieu de : On y rencontre le Ranunculus bulbosus sous le nom de R. chærophyllos il faut lire : On y rencontre le Ranunculus chærophyllos sous le nom de R. bulbosus. Le Secrétariat, tout en apportant le plus grand soin à la correction des épreuves, ne saurait être responsable des fautes échappées aux auteurs, et il ne se charge pas d'en faire le relevé ; mais celles qui lui sont signalées en temps utile peuvent être l’objet de notes rectificatives ou d’errata insérés à la fin du volume. AVIS AU RELIEUR. Planches. — Les planches I, IL et III (si on ne les réunit pas avec les autres à la fin du volume) doivent prendre place en regard de la page 231 des Comptes rendus des séances; la planche IV, en regard de la page 235 ; la planche V, en regard de la page 242; la planche VI, en regard de la page 354; la planche VII, en regard de la page 357; la planche VIII, en regard de la page 364. Classement du texte. — Comptes rendus des séances, 432 pages; — Session extraordinaire, CXXVII pages; — Revue bibliographique et Tables, 224 pages. Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 14001. —Libr.-hupr. réunies, rue Mignon, 2, Paris, — MAY et MOTTEROZ, irecteurs.