E d » e AVI S.— La Société tiendra à Paris une jeak séance en juin, celle du 23 et aussi une seule séance le mois suivant, celle du 98 juillet. E hs BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE + DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE | PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTIÈME (Deuxième Série. — TOME XVe) 1893 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 1 TEE TS ET NE LELA e ur om © AU SIÉGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 rec OR BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ > POUR 1893. Président : M. P. DUCHARTRE. Vice-présidents : MM. Guignard, Clos, Poisson, Zeiller. Secrétaire général : M. E. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secrétaires : MM. G. Camus, Danguy. MM. Hovelacque, Jeanpert. Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. = Membres du Conseil : MM: Ed. Bonnet, .MM. Chevallier (abbé L.), MM. Prillieux, ~ Bonnier, Costantin, Roze, Bureau, Drake del Castillo, De Seynes, à . A. Chatin, Gomont, = — Van Tieghem. Tarif des tirages à part. jg buse que: RU ÍT SRM HI 3 3 F2 A À aoo NOMBRE DE FEUILLES. 5 e Dad m€— ere pliure, piqûre et enveloppe de couleur. . . - . 8 50 950 | 44 » | 45 » Trois quarts de feuille (12 pages). . .. . ..... | 8 > 9» 10 50 ib >» 22 Demi-feuille (8 pages). . s... - .. .. . . . .. 5 » | 69 8 » 48 » 18 Quart de feuille (4 pages . . . ... ss...) 4» 5 » 7 9 » {4 - 8v feuille en sus de la première. . o.. >... 150 | 850 9 50 42 » 48 Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . . T » 8 » 9 » 44 50 16 Demi-feuille en sus d’une feuille . . . . . .. . . 4 » 5 » 6 50 8 50 14 Quart de feuille — Ke c De NS 3 » å » 6 » 8 » 42 La composition d'un titre d'entrée spécial d’une demi-page est de 1 franc. f La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. . La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. .. La composition d'ane ‘couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'a ; titre est la répétition de celni de la brochure, et de 4 franes si Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage, | fr. c. a their e fr. e. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 4854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTIÉME (Deuxième série. — TOME XV) PARIS AU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 1893 LISTE DES MEMBRES ADMIS DANS LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE PENDANT L'ANNÉE 1899. ARBOST (M"*), à Thiers (Puy-de-Dôme). BORNET (AMÉDÉE), rue de Bourgogne, 31 ter, Paris. CORDEMOY (HUBERT JACOB DE), rue Monge, 44, Paris. COSNIER (L£oN), château de Sauceux, par Senonches (Eure-et-Loir). FARGET (RAymonp), pharmacien, rue de Poissy, 66, Paris. GAIN (EpuoNp), rue Lagrange, 9, Paris. GAUCHERY, rue de Vaugirard, 26, Paris. HANRIOT, rue de Rennes, 70, Paris. MESNARD (EUGÈNE), préparateur à la Sorbonne, rue Monge, 70 bis, Paris. MOLLIARD (MARIN), agrégé-préparateur à l'École normale supérieure, rue d'Ulm, 45, Paris. PETIT (ABEL), docteur en médecine, à Carcassonne. PIC (Maurice), à Digoin (Saône-et-Loire). ROUY (M™ GEoncES), Asnières (Seine). SAMBUC (CAMILLE-ViCTOR), professeur suppléant à l'École de médecine et de pharmacie d'Alger. SOULIÉ (Henri), docteur en médecine, professeur suppléant à l'Ecole de médecine et de pharmacie d'Alger. THÉRIOT, directeur de l'École primaire supérieure des gargons, rue Dicquemare, 1, au Havre (Seine-Inférieure). VALBY, pharmacien en chef à l'hópital civil de Mustapha, prés Alger, 6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ADMIS COMME MEMBRE HONORAIRE. Ramon (A.), trésorier honoraire. ADMIS COMME MEMBRE A VIE. Quinquaup (D' Eugène-Charles). MEMBRES DÉCÉDÉS EN 1892. BéDier (Édouard), à l'ile de la Réunion. CHASTAINGT, à Tours. CBAvvAIN (Eugène), à Paris. GARIOD, à Besançon. : Knarik (Louis), à Tresserve (Savoie). Toparo (Augustin), à Palerme (Sicile). 'RAYÉ, EN VERTU DE L'ARTICLE 73 DU RÈGLEMENT, POUR DÉFAUT DE PAYEMENT DE COTISATIONS ARRIÉRÉES. GAUTIER (Léon), de Cette (Hérault). Suds dde À À sait lonr mere is sus RP PT TEE D ERN LP PET OT IE IEP SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE SÉANCE DU 43 JANVIER 1898. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. P. Duchartre, en prenant place au fauteuil, remercie la Société d'avoir bien voulu l'appeler, pour la sixième fois, à l'hon- neur de la présider. M. G. Camus, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 23 décembre, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la derniére séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Bucxer (Samuel), étudiant, rue Notre-Dame-des- Champs, 105, à Paris, présenté par MM. Le Grand et Malinvaud. PLossu (Pierre), agrégé des sciences naturelles, professeur au lycée de Montpellier, présenté par MM. Tempié et Galavielle. M. le Président annonce ensuite deux nouvelles présentations. Dons faits à la Société : Gadeau de Kerville, Le Chéne-Chapelles d'Allonville (Seine-Infé- rieure). T. XL. ; (SÉANCES) 1 8 SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. Gadeau de Kerville, Sur l'historique et la variation des Chrysan- thémes cultivés. — Curieuses soudures d'arbres. Le Jolis, Du nom du genre Porella. Léveillé, Les Palmiers. Magnin, Additions à la biographie de G. Nicodemi. Holm, The genus Leersia. Arcangeli, Sopra al Castagno d'India già esistente all ingresso dell orto pisano. — Sulla cultura del Cynomorum coccineum. Baroni, Lichenes pedemontani. — Crittogame raccolte presso Tripoli di Barberia. — Noterelle crittogamische. — Sul frutto et sul seme di Eugenia myrtillifolia. Jatta, La Peltigera rufescens var. innovans. Macchiati, Sulla coltura delle Diatomee. Piccioli, Rapporti biologici fra le piante et le lumache. , Pirotta, Tre casi teratologici. Luigi Re, Sulla distribuzione degli sferiti nelle Amarillidacee. Rossetti ed Baroni, Frammenti epatico-lichenografici. M. G. Camus donne lecture à la Société de la communication suivante : [LE ROUSSI DES FEUILLES DE SAPIN; par M. Émile MER. En parcourant au printemps dernier les foréts des Vosges, on était frappé par l'abondance tout à fait insolite de branches mortes sur les Sapins; ces branches attiraient l'attention par la teinte ocreuse de leurs feuilles. C'était principalement sur,les arbres de lisiére, sur ceux bor- dant les chemins ou les clairiéres, que cette affection se rencontrait, dans la partie supérieure de la cime aussi bien que dans la partie basse; le nombre des branches atteintes variait beaucoup suivant les arbres. Tantót il n'y en avait que quelques-unes; mais parfois aussi tout le front d'une lisiére était roussi et, dans les versants rapides, les Sapins étagés les uns au-dessus des autres présentaient sur leurs branches tournées vers la pente une grande quantité de pousses mortes. L'in- tensité du mal variait beaucoup suivant les localités; on l'observait ce- pendant sur l'un et l'autre versant des Vosges. Il semble méme qu'il ait été plus grand encore sur le versant alsacien; les forestiers de la région, croyant se trouver en présence d'une épidémie nouvelle faisant subite- che sn he ci fo ne dorée. hd) | db: de dd MER. — LE ROUSSI DES FEUILLES DE SAPIN. 9 ment irruption, conçurent de sérieuses inquiétudes. Voici le résultat des recherches que j'entrepris dés le mois de juin sur cette affection. Je ne tardai pas à constater que c'étaient surtout les pousses de l'année précédente qui avaient péri. Toutes leurs feuilles étaient séches et rousses, l'axe qui les supportait était mort; il en était de méme des bourgeons terminaux, aussi sur ces branches ne voyait-on aucune pousse nouvelle. Parfois le mal s'étendait aux pousses de deux et trois ans, et méme, quoique trés rarement, à celles de quatre et cinq ans, mais alors avec moins d'intensité, car sur celles-ci quelques feuilles seulement étaient rousses. Tantót toutes les branches secondaires d'un rameau avaient été atteintes, tantót on n'en rencontrait qu'une ou deux portant des feuilles décolorées; il arrivait quelquefois que les feuilles garnissant l'extrémité d'une pousse de deux ans étaient rousses, tandis que celles insérées à la base étaient encore vertes. Sur certains exem- plaires la pousse de deux ans était entiérement morte, tandis que sur la pousse de trois ans la partie supérieure seule l'était; sur d'autres, les feuilles situées d'un seul cóté du rachis étaient atteintes. Parfois il se trouvait, sur ces pousses de deux ou trois ans, des feuilles vivantes intercalées aux mortes; enfin, dans certains cas, les feuilles n'étaient atteintes que partiellement, l'extrémité étant morte et la base étant restée vivante. On voyait méme, sur quelques-unes, des taches rousses à la face supérieure, les parties correspondantes de la face inférieure s'étant maintenues vertes; ce qui prouvait que, sur ces taches limitées, le limbe n'avait méme pas été atteint dans toute son épaisseur. Il importait tout d'abord de s'assurer si l'on se trouvait en présence d'une affection parasitaire. Or l'examen microscopique d'un grand nombre de ces feuilles, effectué au mois de juin, ne m'a permis de voir dans le parenchyme aucune trace de filaments mycéliens (1). Mais il pouvait se faire que le parasite se füt introduit dans l'axe de la pousse et en eüt tué le cambium sans pénétrer dans les feuilles, qu'on eüt af- faire à un parasite d'axe et non de feuilles; il était méme à peu prés certain qu'il devait en étre ainsi si l'affection était de nature parasitaire. En effet, si sur certaines pousses de deux ou trois ans toutes les feuilles (1) Plus tard, à la fin de juillet et au mois d'aoüt, ayant renouvelé cet examen, je trouvai daus un certain nombre de feuilles des filaments mycéliens. Au mois de Septembre presque toutes en étaient remplies. Mais il en est ainsi au bout de quelques mois dans la plupart des feuilles de Sapin tuées par une cause quelconque, méme quand elles sont restées adhérentes au rameau. Les filaments sont dus, dans ce cas, à l'introduction de saprophytes dans le parenchyme nécrosé. Pour étre fixé sur le caractère d'une maladie des feuilles de Sapin, il faut donc examiner ces feuilles alors qu'elles ne sont pas encore mortes, ou du moins quand la mort est de date assez récente. Or, je le répéte, au mois de juin, alors que la mort causée par l'affee- tion que j'étudie remontait déjà à plus de deux mois, oœ n'apercevait encore dans les feuilles aucune trace de mycélium. 10 SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. n'étaient pas mortes, en revanche elles l'étaient toutes sur celles âgées d'un an. Or, dans les affections parasitaires des feuilles de Sapin, il est rare que sur une pousse toutes les feuilles sans exception soient atta- quées. Au contraire, quand c'est l'axe d'une branche qui est le sub- stratum du Champignon, il arrive parfois que l'écorce est luée dans une région déterminée ; ce qui entraine le dépérissement de toute la région située au delà, comme cela a lieu à la suite d'une décortication annu- laire. On en a un exemple frappant dans la maladie produite sur le Sapin par le Phoma abietina Hartig (Fusicoccum abietinum Prill. et Del.). Mais alors on trouve sur l'axe une région morte qui indique le point d’attaque du parasite; on rencontre aussi, dans lécorce, des filaments mycéliens. Les désordres physiologiques se traduisent même à l'extérieur par l'apparition de tumeurs, par des épanchements de résine qui, sur les jeunes branches, peuvent étre faibles, mais enfin sont plus ou moins apparents. Or je n'ai rien trouvé de semblable sur les pousses atteintes de roussi; je n'y ai rencontré aucun point d'at- taque et pas trace de mycélium. Pour ces divers motifs, je crois donc devoir écarter toute intervention parasitaire; il me resle à examiner les causes d'un autre ordre qui ont pu amener la mort de ces jeunes pousses. Et d'abord, cette année n'est pas la première où, à ma connaissance, semblable phénomène se soit manifesté; depuis deux ans j'avais re- marqué que bien des Sapins portaient à l'extrémité de leurs branches des pousses mortes; c'étaient presque toujours celles de l'année précé- dente (1). En les examinant au mois de juin, je n'y avais, pas plus que cette année, rencontré de filaments mycéliens; l'aspect qu'offraient ces pousses était absolument le méme que celui qu'elles présentaient cette année. Il est donc probable, bien que mon attention n'ait été appelée que récemment sur cette maladie, qu'elle se reproduit à chaque prin- temps, seulement avec des variations d'intensité. Cette. année elle a acquis une extension tout à fait inusitée ; à quoi peut-on l’attribuer ? Les feuilles roussies renfermaient de nombreux et volumineux grains d'amidon, comme il ne s'en trouve qu'au printemps dans les feuilles de Sapin. La persistance de ces corpuscules dans les cellules du paren- chyme prouve qu'ils n'avaient pas eu le temps d'étre résorbés, contrai- rement à ce qui arrive quand le dépérissement est lent ; donc l'accident (1) Il n'est arrivé, au mois de novembre 1891, de trouver dans le parc de Cirey, appartenant à M Chevandier de Valdrôme, des branches de Sapin sur lesquelles les pousses de l'année précédente ne portaient que des feuilles mortes, tandis que celles de l'année ne portaient que des feuilles vivantes. Les feuilles de 1890 avaient donc été tuées pendant que l'axe sur lequel elles étaient insérées, ainsi que les bour- geons terminaux, avaient été épargnés. | | | dé ane du blé a dass Gi à ia don: MER. — LE ROUSSI DES FEUILLES DE SAPIN. 11 s'était produit au printemps, et les feuilles avaient dù être tuées rapide- ment. Comme l'amidon ne commence à apparaitre dans les feuilles du Sapin des Vosges que vers la fin de mars ; comme ces grains, d'abord de faibles dimensions, ne deviennent que peu à peu plus nombreux et plus volumineux, on a là un indice que l'attaque n'a pas dû avoir lieu au début du printemps. Comme, d'autre part, les pousses les plus jeunes qui aient été atteintes sont celles de l'an dernier, on est sür que, lorsque l'accident est survenu, les pousses nouvelles n'avaient pas encore com- mencé à se développer. Or, dans les Vosges, les Sapins ouvrent leurs bourgeons dans le courant de mai, un peu plus tót ou un peu plus tard suivant les circonstances. C'est donc entre les mois de mars et de mai que les pousses ont été tuées, c'est-à-dire dans le courant d'avril. La climatologie du dernier printemps a été caractérisée par deux faits : des chaleurs précoces se faisant sentir dés le 20 mars, puis du 15 au 25 avril, une période de froid qui a produit, comme on sait, des effets désastreux dans bien des régions. Il semble que c'est à cette va- rialion brusque de température qu'il faut attribuer la destruction des pousses de Sapin. L'activité fonctionnelle des feuilles avait été exaltée par les chaleurs de la seconde quinzaine de mars et de la premiére d'avril ; c'est ce que prouve la grande quantité d'amidon trouvée dans les feuilles roussies. On sait que les tissus adultes peuvent supporter des abaissements de température bien plus prononcés que les tissus en voie de développement. En hiver la Vigne ne géle que quand la température ambiante descend à 25 degrés au-dessous de zéro, tandis que les jeunes pousses en évolution ne peuvent supporter 2 degrés. Ce fait est attribué à des différences purement anatomiques; si les jeunes pousses gèlent plus facilement, dit-on, c'est parce que leurs tissus sont plus tendres, moins protégés contre le froid. Or des faits qui précédent il semble ré- sulter qu'il faut encore faire intervenir l'état physiologique des organes. Ceux-ci, méme quand ils sont adultes, paraissent étre plus sensibles aux froids pendant la période végétative que dans la léthargie hiver- nale; les gelées du milieu d'avril survenant quand les feuilles étaient en pleine activité ont amené leur destruction partielle, alors qu'en hiver ces mêmes feuilles avaient ‘supporté des températures bien plus basses (1). Plusieurs questions viennent alors à l'esprit; c'est ainsi qu'on est amené à se demander pourquoi les feuilles de l'année précédente ont péri plutôt que celles qui étaient plus âgées. Peut-être parce que leur (1) Diverses personnes m'ont assuré avoir vu des branches de Sapin, de celles notamment qui appartiennent aux verticilles supérieurs, tuées par les froids de Phiver. 12 SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. activité végétative était plus grande ou plus tót éveillée, que par suite elles avaient été plus éprouvées par les variations de latempérature (1). Pourquoi certaines pousses ont-elles été épargnées, tandis que d'autres, situées dans leur voisinage et placées dans des conditions en apparence identiques, sont mortes? C'est ce qu'il est difficile d'expliquer. Toute- fois ces anomalies viennent plutót à l'appui d'une explication du phéno- mène par des influences atmosphériques. On sait en effet combien il sen produit de semblables pendant les périodes de grands froids. J'ai dit précédemment avoir remarqué depuis deux ans des feuilles de Sapin atteintes de roussi. Ce fait est sans doute normal, du moins dans les Hautes-Vosges ; joint à d'autres, tels que la multiplication des cas de gélivure avec l'altitude, il montre qu'au delà de 800 mètres le Sapin souffre plus ou moins du rude climat de cette région (2). J'ai donné le nom de roussi à l’affection que je viens de décrire parce qu'au printemps c'est cette teinte des feuilles qui frappe surtout les regards (3). Mais cet aspect ne lui est pas spécial; il se présente aussi dans d'autres circonstances où les rameaux de Sapin meurent à la suite de blessures produites par l'homme, les météores ou les parasites. C'est ainsi que, parmi ces nombreuses pousses atteintes par la gelée, il s'en trouvait d'autres attaquées par le Phoma abietina et avec lesquelles on eüt été tenté de les confondre (4). Mais, outre que ces derniéres présen- taient sur leur axe, à la limite des parties morte et vivante, une région rétrécie sur une longueur de 15 à 25 centimétres et limitée par deux bourrelets imprégnés de résine, elles se distinguaient de celles que le froid avait tuées parce que souvent la nécrose atteignait des pousses de huit et dix ans. De plus, dans les feuilles de ces rameaux il ne subsiste (1) Au mois de mars l'amidon apparait un peu plus tôt, comme je viens de m'en assurer, dans les feuilles de Sapin et d'Épicéa âgées d'un et deux ans que dans celles qui ont quatre et cinq ans. (Note ajoutée pendant l'impression.) (2) Les pousses d'Épicéa ne paraissent pas avoir été atteintes comme celles de Sa- pin. Mais, outre que cette essence est moins sensible au froid, puisque son aire d'ha- bitation s'étend plus haut, il aurait été plus difficile de le constater, lors même que certaines pousses auraient été détruites; car les feuilles n'auraient pas tardé à tomber. Il est à remarquer que d'autres: Abies Nordmaniana, Pinsápo, situés dans des parcs, n'ont pas souffert, alors que prés d'eux certaines pousses d'A. pectinata étaient mortes. — Bien que le mal se soit étendu à toute la chaine des Vosges, il a été plus intense dans la partie basse, sans doute parce que, grâce à la température de la fin de mars, l'activité végétative des feuilles y a été plus grande et plus précoce, les parties élevées de la chaine se trouvant encore à cette époque couvertes de neige. (3) C'est au printemps et au commencement de l'été qu'elle est le plus intense. Due à l'oxydation du tanin renfermé dans le parenchyme des feuilles, elle pâlit ensuite et passe au gris, le tanin étant peu à peu entrainé par les eaux pluviales. (4) L'attaque de ces pousses par le parasite remonte au printemps de l'année pré- cédente. Il faut une année enviren pour que les feuilles de ces pousses passent du vert au roux. B. MARTIN. — 250 PLANTES AJOUTÉES A LA FLORE DU GARD. 13 presque plus d'amidon. Il a été résorbé pendant le long dépérissement auquel ces feuilles ont succombé. Les conclusions à tirer de l'étude précédente sont les suivantes : 1* Le roussi des feuilles de Sapin parait avoir été causé, non par l'envahissement d'un parasite, comme on l'avait craint tout d'abord, mais par un concours de circonstances atmosphériques heureusement assez rare; une période de froid succédant brusquement à une période de chaleurs précoces qui avaient exalté l'activité fonctionnelle des feuilles. 11 doit done étre considéré comme accidentel. 2° L'effet nuisible exercé par les gelées printaniéres sur des feuilles qui avaient résisté en hiver à des froids bien plus rigoureux semble montrer que des organes, méme adultes, souffrent bien plus des abais- sements de température quand ils sont en activité végétative que lors- qu'ils se trouvent en état de vie ralentie. 3 Enfin l'on voit que, par l'examen du contenu amylacé des feuilles, on peut arriver dans certaines circonstances à déterminer l'époque pré- cise à laquelle un phénomène s'est manifesté. M. Malinvaud donne lecture à la Société des communications suivantes : INDICATION DE 250 PLANTES TROUVÉES DANS NOTRE DÉPARTEMENT APRÉS LA PUBLICATION DE LA FLORE DU GARD ET DONT L'ÉNUMÉRATION PEUT ÉTRE CONSIDÉRÉE COMME UN SUPPLÉMENT A LA STATISTIQUE DE CETTE FLORE; par M. le B B. MARTIN (1). Thalictrum expansum Jord. — Côte de Saint-Nicolas, prés Nimes (Martin). Ranunculus divaricatus Schrank. — Fossés du Rhône à Pont-Saint- Esprit (Flandin et Martin). Nigella gallica Jord. — Moissons à Milhaud, Caissargues (abbé Magnen). Aquilegia Kitaibelii Schott. — Escarpements de la Tessonne à Bez (Diom. Tuez. et Anthouard). Papaver micranthum Boreau. — Les cultures au Vigan, à Airolles, au bois de Salbouz (Diom. Tuezk. et Martin). Corydalis fabacea Pers. — Pentes de l'Aigoual (Martin). (1) Il y a déjà quelques années, j'ai publié une liste de plantes nouvelles pour la florule des Cévennes, dont la découverte était due aux recherches de mon ami le D' Diom. Tuezkiewicz et aux miennes (Voy. Bull. Soc. d'Et. des sc. naturelles de Nimes, 1882). Je me propose de poursuivre le méme sujet en lui donnant aujourd'hui uue plus large extension et évitant de le circonscrire dans les limites du cadre étroit de notre région cébennique. Suivant une telle vue, j'entreprends cette fois le dénom- 14 SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. Sinapis Schkuhriana Rchb. — Le Vigan (Lombard-Dumas), Alzon et Campestre (Martin). S. dissecta Lag. — Olivette à Nimes (abbé Magnen). Sisymbrium austriacum Jacq. — Olivette à Nimes (abbé Magnen). Nasturtium stenocarpum God. — Bords du Gardon à Saint-Nicolas (abbé Magnen et Martin). Alyssum incanum L. — Gare de Concoules (Loret) ; Caissargues (abbé Magnen). Clypeola Gaudini Trachs. — Rochers à Blandas, au Luc (Martin). C. lævigata Jord. — Blandas, la Rigalderie (Diom. Tuezk. et Martin). Camelina silvestris Wallr. — Campestre, Airolles, Caissargues. Iberis collina Jord. — Pentes calcaires au Luc (Martin). 1. deflexifolia Jord. — Environs de Bagnols (Flandin). 1. panduræformis Pourr. — Estelle, la Rigalderie, Regagnas (Martin et Espagne). Teesdalia Lepidium DC. — Bois de Caissargues (abbé Magnen). Thlaspi rubellum Reut. — Bords des routes. T. gracile Gr. — Bords des chemins à Dourbies (Martin). T. occitanicum Jord. — Campestre, Blandas, Camprieu. Hutchinsia pauciflora Loret. — Vissec, Espinassous (Diom. Tuezk.). Senebiera pinnatifida DC. — Sommières (Lombard-Dumas). Cistus monspeliensi-salvifolius Loret. — Bois à Fontanés (Lombard- Dumas). C. laurifolio-salvifolius abbé Coste. — Bois à Avéze et à Pommiers (Espagne). brement des nouveautés acquises à notre flore départementale tout entière, quels que soient le lieu de leur récolte et le nom de l'investigateur qui les a le premier signalées sur notre sol. Je ne doute pas que la statistique qui va suivre ne possède, à divers titres, le don d'exciter la curiosité de nos confrères. D'abord par le nombre important des éléments qu'elle comprend, elle témoigne des efforts soutenus que pendant plus de trente ans divers botanistes ont appliqués à nos études végétales et consacrés par suite à l'avan- cement et à l'amélioration de l’œuvre scientifique inaugurée par de Pouzolz. En enre- gistrant les découvertes accomplies et les succés obtenus de toutes parts sur notre terrain, elle montre ensuite l'insuffisance et les lacunes de l'inventaire botanique dà à notre distingué prédécesseur, auquel le temps a déjà fait prendre un caractère d'ancienneté assez marqué ; enfin elle peut étre considérée comme un supplément de ce premier inventaire et servir, sous ce rapport, à placer, au point de vue phytosta- tique, la Flore du Gard dans les conditions les plus propres à la rendre aussi entiére et aussi compléte que possible. J'ai le devoir de rappeler que notre science locale est redevable à un jeune et zélé botaniste de Nimes, M. G. Cabanés, d'un travail considérable sur le sujet qui m'oc- cupe en ce moment (Voy. Bull. Soc. d'Et. des sciences nat. de Nimes, 1891). Je men- tionne ici ce travail pour avoir l'occasion de reconnaitre les nombreux emprunts faits par moi aux documents intéressants qui accompagnent la publication de mon com- patriote et de ne pas laisser ignorer le profit manifeste que j'en ai retiré pour l'accom- plissement de ma propre táche. B. MARTIN. — 250 PLANTES AJOUTÉES A LA FLORE DU GARD. 15 Viola sepincola Jord. — Alzon, Aulas; Congeniès et Nimes (Cabanés). V. scotophylla Jord. — Aulas, Aumessas, Nimes. V. virescens Jord. — Bréau (Diom. Tuezk.) ; Caissargues (abbé Magnen). V. Reichenbachiana Jord. — Bords des bois. V. mirabilis Lin. — Bois de Salbouz (Julien de Lassalle et frére Marc). V. arenaria DC. — Dolomies à Salbouz, à la Rigalderie, à Lanuejols. Polygala vulgaris L. var. callipteris Legrand. — Lasfons (Anthouard el Diom. Tuezk.); Bez (Espagne). P. oxyptera Rchb. — Blandas (Martin). P. Lensei Bor. — Aumessas, Dourbies (Martin). Gypsophila muralis L. — Concoules (Loret). Alsine conferta Jord. — Blandas, Alzon, Campestre, Nimes. A. laxa Jord. — Aulas, Aumessas. Spergula vulgaris Beenningh. — Dourbies, la Levade. Arenaria leptoclados Guss. — Sur les murailles, partout. Stellaria Boræana Jord. — Les murs à Campestre. Lavatera punctata All. — Luzerniére des environs de Nimes (abbé Magnen). Geranium minutiflorum Jord. — Aulas, Aumessas, le Vigan. G. purpureum Ville. — Commun. Erodium commixtum Jord. — Aulas, Dourbies. Hypericum lineolatum Jord. — Sur le granit : Aurnessas, Dourbies, Valleraugue. Oxalis stricta L. — Pont-Saint-Esprit (Flandin et Martin). Rhamnus saxatilis L. — Tessonne; bois de Salbouz. Cneorum tricoccum L. — Environs de Sommiéres (Lombard-Dumas). Lupinus reticulatus Desv. — Pont du Gard (Barrandon). Medicago cinerascens Jord. — Bords des routesà Arrigas et à Aumessas (Martin). M. Timeroyi Jord. — Bords des champs: Aumessas, Campestre (Mart.). M. germana Jord. — Prairies à Avèze (Diom. Tuezk.). Trifolium ligusticum Balb. — Le Vigan à la Croix (Diom. Tuezk. et Anthouard). T. leucanthum M. Bieb. — Chátaigneraies à la cóte de Pommiers et de Montdardier (Diom. Tuezk.). T. levigatum Desf. — Prairies à Arphy et à Piechegut (Diom. Tuezk.). T. Perreymondi Gr. et Godr. — Anduze (Miergue). Astragalus Glaux L.— Le long des chemins à Aubais (Lomb.-Dumas). Vicia cuneata Guss. — Vignes à Aulas (Diom. Tuezk.) V. Timbali Loret. — Lieux secs à Blandas et au Luc (Martin). V. amphicarpa Dorth. — Junas (Lomb.-Dumas); environs de Nimes (abbé Magnen et Cabanès). 16 SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. Vicia cassubica L. — Bois de Valbonne (Flandin et Martin). V. atropurpurea Desf. — Champs d'Oliviers à Nimes (abbé Magnen). Ervum Terronii Ten. — Bois à Blandas, Aurières, Luc (Martin). E. pubescens DC. — La Croix au Vigan (Diom. Tuezk.). Lotus diffusus Soland. — Anduze (Miergue). Scorpiurus vermiculata L. — Emplacement de l'ancien étang de Clau- sonne, prés Meynes (abbé Magnen). Prunus fruticans Weihe. — Commun dans les haies. P. Padus L. — Bois à Prunaret, prés Dourbies (Martin). Potentilla collina Wib. — Prairies à Aulas (Diom. Tuezk.). P. pedata Willd. — Environs de Nimes (abbé Magnen); bois de Cais- sargues (abbé Magnen et Martin). Fragaria elatior Ehrh. — Bois de Salbouz (abbé Magnen). Rubus serpens Godr. — Haies à Aulas (Diom. Tuezk.) (1). R. agrestis Wald. et Kit. — Bords des champs à Montdardier(Martin). R. dumetorum W. et N. — Haies à Alzon, à Aulas. R. Godroni Lec. et Lam. — Haies au mas Gauzen, près Campestre (Martin). . porphyracanthos Focke. — Moulin Fadat à Dourbies (Martin). vestitus W. et N. var. acutidens Boulay. — Bords des torrents à Dourbies (Martin). Radula W. et N. — Les haies à Dourbies (Martin). . robustus P.-J. Muller var. contractus Boulay. — Haies au Luc (Martin). pellitus Rip. — La Cau de Campestre (Martin). . uncatispinus Mull. et Boulay. — Haies à Dourbies (Martin). . villicaulis Kohl. — Bords des routes à Dourbies (Martin). . leucanthemus P.-J. Mull. — Dourbies au mas Bresson (Martin). . insignitus P.-J. Mull. — Dourbies à Valat-Viel (Martin). Rosa pervirens Gren. — Haies aux environs d'Alzon et du Vigan (Diom. Tuezk. et Martin). R. prostrata DC. — Haies entre Bez et le Vigan (Diom. Tuezk. et Martin). R. systyla Bast. — Haies à Garrigues, prés d'Uzes (Lombard-Dumas et Martin). R. gallica L. — Bois de Massargues, prés Garrigues et à Valbonne (Lombard-Dumas). R. pomifera Herm. — Haies à Valleraugue (Salles). m mcm mm mm (1) Je dois à mon excellent confrère et ami le D? Gillot, d'Autun, la connaissance des Ronces de ma circonscription et suis heureux de lui en témoigner ici toute ma gratitude. B. MARTIN. — 250 PLANTES AJOUTÉES A LA FLORE DU GARD. 17 Rosa dumalis Bech. — Dans tout le département. . Pouzini Tratt. — Dans tout le département. . andegavensis Bast. — Aumessas, Arrigas, Camprieu. similata Puget. — Mas de Quinti, prés le Vigan (Diom. Tuezk.). obtusifolia Desv. — Cóte de Campestre et de Regagnas (Martin). dumetorum Thuil. — Dans tout le département. . coriifolia Fries. — Barraque de Michel (Diom. Tuezk. et Martin). tomentella Leman. — Le Capellié, Aulas. . Jundzilli Besser. — Bois de Massargues (Lombard-Dumas); vidit Crépin. . micrantha Smith. — Les haies, partout. . Lemani Bor. — Bords des routes à Valleraugue. . permixta Déségl. — Haies à Sommières (Lomb.-Dumas), à Dourbies (Martin). . Septicola Déségl. — Bois à Saint-Sauveur-des-Pourcils (Martin). . agrestis Savi. — Haies, partout. . apricorum Rip. — Bez, Alzon, Lanuejols (Martin). . graveolens Gren. — Plateau du Coulet, prés de Tréves. . virgultorum Rip. — Le Luc (Martin); Aulas, Avèze (Diom. Tuezk.). Ichemilla saxatilis Buser. — Toute la région montagneuse depuis le sommet jusque dans les plus basses pentes (1). . asterophylla Tausch. — Nos plus hautes cimes : Aigoual (abbé Coste) ; Grandés-Haute (Martin). A. minor Huds. — Saint-Guiral, Aigoual (abbé Coste); Grandés-Haute (Martin); mas Palitre (Espagne). A. filicaulis Buser var. vestita. — Saint-Guiral (abbé Coste), Grandés- Haute (Martin). A. alpestris Schmidt. — Aigoual (abbé Coste); sources de l'Hérault A zo DU Du Eo Do Do Zo o m ED EDS DID > (Espagne). . Lapeyrousii Buser. — (pubescens Lap. non aliorum); Saint-Guiral (abbé Coste) (2). Cratægus ruscinonensis Gr. et Blanc. — Sommiéres, Aujargues (Lomb.- Dumas). Epilobium Lamyi Schultz. — Le Vigan (Anthouard). Scleranthus Delorti Gr. — Aire-Ventouse, prés Avéze (Anthouard et Diom. Tuezk.). (1) A Saint-Jean-du-Bruel (Aveyron), où se termine en partie le versant occiden- tal du mont Saint-Guiral, PA. saxatilis s’observe sur les rochers du Viala, à une alti- tude qui ne dépasse pas sensiblement 550 métres. (2) Les bienveillantes communications de M. Rob. Buser, conservateur de l'herbier de Candolle, m'ont renseigné sur les progrés importants que l'histoire de nos Alché- milles doit aux observations du botaniste génevois, et à ce propos je me fais un devoir de remercier bien vivement notre savant et dévoué confrére. T. XL. (SÉANCES) 2 18 SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. Scleranthus verticillatus Tausch. — La Costière, Milhaud, Caissar- gues (abbé Magnen). Fœniculum piperitum DC. — Aumessas, le Vigan. Galium dumetorum Jord. — Alzon, le Vigan, Lanuejols, Caissargues. G. cinereum All. — Terrains calcaires à Aubussargues, près d'Uzés (Lombard-Dumas). G. saxatile L. — Pâturages de l'Aigoual (Martin). G. viridulum Jord. — Alzon, Dourbies, côte de Saint-Nicolas. G. vero-viridulum Mart. — Bords des routes à Dourbies (Martin). G. microspermum Desf. — Le Vigan (Diom. Tuezk. et Lomb.-Dumas); Aumessas (Martin). G. Nouletianum Baill. et Timbal. — Bois de Salbouz, Dourbies, La- nuejols (Martin). G. silvivagum Baill. et Timbal. — Dourbies, Valleraugue (Martin). G. eminens Gr. — Prairies humides à Valbonne (Martin); plaine du Vistre; Congéniés (Cabanès); vidit frère Héribaud-Joseph (1). G. ruricolum Jord. -— Bords des champs : Alzon, Nimes. Valerianella truncata DC. — Garrigues du mas Charlot (Lomb.-Du- mas); bois de Broussan, Saint-Laurent-d'Aigouze (abbé Magnen). Knautia Timeroyi Jord. — Le Vigan, Moliéres (Diom. Tuezk.); Trèves (Martin). K. Jordaniana Timb.-Lagr. — Prairies à Dourbies (Martin). Scabiosa pratensis Jord. — Prairies à Piechegut (Anthouard); Gon- coules (Martin). Solidago monticola Bor. — Malbosc, Bramabiou, Saint-Guiral (Mart.). S. serratifolia Bor. — Pentes de Bramabiou (Martin); environs d'Ar- phy (Diom. Tuezk.). Aster trinervis Desf. — Rochers entre Mallet et l'Hort de Diou (abbé Coste) ; Blandas, pentes calcaires de la Vis (Julien de Lassalle). Achillea monticola Bor. — Dourbies, Esperou (Martin). Centaurea nemoralis Jord. — Prairies aux environs du Vigan. C. calcitrapo-paniculata Edm. Bonn. — Villeneuve-les-Avignon (De- lacour). (1) Jusqu'ici le G. eminens de la plaine a été confondu parmi nous avec le G. ve- rum de la région montagneuse et, depuis de Pouzolz, les deux plantes ont gardé la méme désignation linnéenne. La distinction morphologique des deux Galium n'est cependant pas une chose trop malaisée. Il est moins facile de décider si l'on doit ou non les séparer au point de vue spécifique. Le classement du G. eminens est loin en effet d'avoir été invariable, et nous avouons volontiers notre embarras à juger défi- nitivement la valeur d'une plante qui, en moins de quarante ans, a sous ce rapport subi toutes les vicissitudes possibles, que Grenier a d'abord prise pour une forme hybride, que Lamotte a ensuite élevée au rang d’espèce, et qu'enfin notre distingué collègue, le’ frère Héribaud-Joseph, vient de réduire à la condition d'une simple variété rattachée au type de Linné sous le nom de G. verum var. ochroleucum Koch. B. MARTIN; — 250 PLANTES AJOUTÉES A LA FLORE DU GARD. 19 Centaurea intermedia Cariot. — Piechegut (Anthouard); Aumessas aux Vernedes (Martin). C. axillaris Willd. — Valbonne (Martin); le mas de Seynes (Cabanès). C. tenuisecta Jord. — Bords des routes à Avéze, Aulas, Pont de l'Hé- rault. Serratula monticola Bor. — Pâturages à Saint-Guiral, à l'Aigoual. Lappa intermedia Rchb. — Bords des routes : Dourbies, l'Espérou, la Sereyrède. Hedypnois cretica Willd. — Partie basse du département; non à Aulas (1). Picris pyrenaica L. — Prairies à Mallet (Diom. Tuezk.); bois de l'Ai- goual (abbé Coste). P. pinnatifida Jord. — Cháàtaigneraies à Dréau (Diom. Tuezk.). Tragopogon orientalis. — Le Vigan, Valleraugue, Aubussargues. Lactuca ramosissima Gr. et Godr. — Le Luc, Montdardier, Aumessas, Orthoux. Hieracium precoz Schultz Bip. — Commun dans le département. H. Verloti Jord. -— Campestre, Dourbies, Trèves. H. graniticum Schultz Bip. — Bords du torrent du Montet, près Dour- bies. H. bifidum Kit. — Le Vigan, Aumessas, Saint-Sauveur. H. cebennense Arv.-Touv. (2). — Moulin Bondon (Aveyron) (3) (Martin) ; Saint-Guiral (Julien de Lassalle, Martin, abbé Coste); Aigoual et vallée de Valleraugue (abbé Coste et Martin). H. taraxaciforme Arv.-Touv. — Le Vigan, Dourbies, Lescoutet. H. rigidum Hart. — Prairies à Prunaret, prés Dourbies (Martin). H. albulum Jord. — Rochers à Valleraugue (Martin); à Aiguéze (Flandin). (1) L'Hedypnois polymorpha DC. qui a été indiqué à Aulas par le D" Diom. Tuezkie- wicz est une plante tout à fait différente, que de Pouzolz a exactement nommée, peut- étre sans la bien connaitre, et que d'autres auteurs, notamment Loret et Barrandon, ont plus nettement séparée de l'espéce de Willdenow. (2) Voici, d'aprés une note que je tiens de l'obligeance de mon savant corrrspondant de Giéres, l'indication des principaux traits pouvant servir à faire reconnaitre assez facilement l'H. cebennense et à empêcher en particulier sa confusion avec les formes si variables de notre H. bifidum, son congénére le plus voisin : « L'H. cebennense est » une plante gréle et glauque, à poils sétiformes, à tiges portant 1-3 feuilles étroites » et réduites, à calathides petites et à péricline étroitement ovoide ou oblong, à » ligules et styles jaunes. » (Arvet-Touvet, in litteris.) (3) Je me permets de citer dans ce travail une localité étrangère à mon départe- ment, parce qu'elle m'a fourni les premiers échantillons d'un Hieracium que j'ai rapporté mal à propos moi-même à l'H. canescens Schl. (Voy. Bull. Soc. bot. de France, t. XXXVII, p. 60), mais sur lesquels M. Arvet-Touvet a su remarquer les B. MARTIN. — 250 PLANTES AJOUTÉES A LA FLORE DU GARD. 21 Verbascum thapsiformi-Blattaria Gr. et Godr. — Garrigues (Lomb.- Dumas). . Sinuato-Thapsus Loret et Barr. — Caissargues (abbé Magnen). . sinuato-pulverulentum Noulet. — Avèze (Diom. Tuezk.). . sinuato-Blattaria Gr. et Godr. — Caissargues (abbé Magnen). . pulverulento-Chaixii Paris. — Concoules (Loret). . nigro-pulverulentum Smith. — Dourbies (Martin). . Chaixii-pulverulentum Paris. — - Goncoules (Loret). . Blattario-sinuatum Loret et Barr. — Caissargues (abbé Magnen). . pulverulento-Blattaria (inédit). — Garrigues (Lombard-Dumas). Veronica montana L. — Bois de Pradals à Dourbies (Espagne). Euphrasia campestris Jord. — Lanuejols, Dourbies. . montana Jord. — La Sereyrède, l Espérou (Anthouard). E. rigidula Jord. — Dourbies. E. majalis Jord. — Le Vigan, Blandas, Aumessas. E. ericetorum Jord. — Aulas, Dourbies, Camprieu. E E. -—- ouo ey . cebennensis Mart. — Le Vigan, Aumessas, Dourbies, Camprieu. cuprea Jord. — Causses de Blandas et de Campestre. Phelipea cerulea C. et Mey. — Camprieu, au-dessus de la grande route de Lanuejols (abbé Coste). P. lavandulacea Schultz. — Bords d'un chemin sableux prés de Pont- Saint-Esprit (Flandin). Orobanche Columbarie Vauch. — Aulas (Diom. Tuezk.). Mentha nemorosa Willd. — Bords des routes à Dourbies (Martin). Thymus nitens Lamotte. — Aumessas, Dourbies, Valleraugue, Aigoual, le Vigan. Scutellaria Columnae All. — Sommières (Lombard-Dumas). S. hastifolia L. — Pont-Saint-Esprit, aux bords du Rhóne (Flandin et Martin). Galeopsis arvatica Jord. — Bords des routes à Dourbies (Martin). Plantago lanceolato-Lagopus (inédit). — Garrigues (Lomb.-Dum.). Statice Dodartii Ger. — Sables à Aigues-Mortes (Lombard-Dumas). Atriplex rosea L. — Aramon (abbé Magnen). Salicornia sarmentosa Duv.-Jouve. — Aigues-Mortes, les étangs. S. patula Duv.-Jouve. — Aigues-Mortes, les étangs. S. Emerici Duv.-Jouv. — Aigues-Mortes, les étangs, les fossés. Polygonum mite Schr. — Fossés au Vigan (Diom. Tuezk.); à Cais- sargues (abbé Magnen). Thesium pratense Erh. — Prunaret, prés Dourbies (Diom. Tuezk. et Martin). Aristolochia longa L.— Orthoux, Caissargues (abbé Magnen); Milhaud (Cabanés). 22 SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. Euphorbia characio-silvatica Mart. — Aumessas (abbé L. Chevallier et Espagne). Ephedra helvetica C. et Mey. — Éboulis du grand Montagnet, près de Villeneuve-les-Avignon (Fabre, Palun, Lombard-Dumas). Scilla lilio-Hyacinthus L. — Bois de Salbouz (Martin). Ornithogalum tenuifolium Guss. — Le Vigan,j Campestre, Blandas, Aigoual. Gagea saxatilis Koch. — Alzon, Aumessas, Arrigas, le Vigan, Cais- sargues, Nimes. G. stenopetala Fries. — Le Vigan, Campestre, le Viala. Allium album Savi. — Environs de Nimes (abbé Souchard). Iris Xyphium Ehr. — Bois du château Bornier (abbé Magnen). Narcissus poetico-Tazetta Loret. — Prairies : Sommiéres, Caissargues, Aujargues. N. juncifolio- Tazetta Magn. — Environs d'Orthoux (abbé Magnen). Epipactis microphylla Swartz. — Aulas, Caissargues, Aumessas. E. atro-rubens Hoffn. — La Tessonne, Camprieu à Bramabiou. Aceras longibracteata Rchb. — Pont du Gard (Planchon, Barrandon). Orchis incarnata L. — La Fouzette, Avillières, près d'Arrigas, le Vigan. Ophrys Scolopax Cav. — Prairies de la Candolliere, le Vigan, Som- miéres, Saint-Laurent-le-Minier. Helodea canadensis Michx. — Les launes à Pont-Saint-Esprit. Ruppia rostellata Koch. — Aigues-Mortes (Duval-Jouve). R. brachypus Gay. — Bords du canal à Sylvereal (Duv.-J.). Zostera nana Roth. — Grau du roi à Aigues-Mortes (Duv.-J.). Phucagrostis major Caval. — Plage d'Aigues-Mortes (Duv.-J.). Juncus striatus Schousb. — Collorgues, la Candouillére, Caissargues. Cyperus badius Desf. — Aulas (Diom. Tuezk.); Caissargues (abbé Ma- . gnen). Carex Mairi Goss. et Germ. — Prairies à Arrigas, bords de la Vis à Vissec; bords de l'Arre à Lasfons (Martin) (4). Panicum Digitaria Laterr. — Ruisseaux d'écoulement des eaux de certains lavoirs dela ville de Nimes (Cabanès). (1) Je m'abstiens de comprendre dans mon énumération le Carez sempervirens Vill. que quelques botanistes ont fait entrer assez gratuitement dans le cadre de notre flore montagnarde. On remarque en particulier dans le Bulletin de la Société bota- nique de France, 1882 (session extraordinaire de Dijon, p. Lxvi), que la haute vallée de l'Hérault et les montagnes de l'Espérou sont comptées au nombre des localités françaises qui possèdent la forme Schkuhriana Bonn. et Richt. du Carex sempervi- rens. Cependant, malgré l'autorité d'un tel renseignement, je ne puis m'empécher de présenter une objection contre le fait qu'il indique. I me semble bien étrange de voir notre flore ainsi dotée, sans plus ample informé, d'un Carez, type ou variété, B. MARTIN. — 250 PLANTES AJOUTÉES À LA FLORE DU GARD. 23 Phalaris brachystachys Link. — Prairies au Caylar (abbé Magnen). P. truncata Guss. — Route de Saint-Gilles, prés Nimes (abbé Magnen). P. paradoxa L. — Bords de l'étang de Bellegarde (abbé Magnen); prairies à Bellegarde, à Broussan (Cabanès). P. nodosa L. — Environs de Quissac; bords des champs à Calvisson. Anthoxanthum Puelii Lec. et Lam. — Environs d'Aulas et du Vigan (Anthouard). Andropogon pubescens Vis. — Bords du Gardon à Russan (Lombard- Dumas). Agrostis olivetorum Gr. et Godr. — Bois de Massargues, de Signan ; route de Madiéres à Gorniés. A. Spica-venti L. — La Costière à Bouillargues (abbé Magnen). Stipa capillata L. — Nimes, Saint-Césaire (abbé Magnen); garigues du champ de tir, prés Nimes (Cabanès). Airopsis globosa Desv. — Bois de Massargues (Lombard-Dumas); les Condouilléres (Feminier). Aira multiculmis Dum. — Le Vigan (Diom. Tuezk. et Lomb.); Saint- Maurice de Cazevieille (Feminier). Festuca indigesta Boiss. — Bords des prairies du Trevezel, prés du moulin de Camprieu ; gorge de Bramabiou, non loin de la cas- cade, sur le talus de la rive droite (E. Mandon). Agropyrum glaucum Rom. et Schultz. — Bords des routes : Blandas, Arrigas (Martin). A. Savignonii de Notaris. — Bords des routes à l'Espérou (abbé Mali- gnon). Triticum phænicoides DC. — Saint-Hippolyte (Diom. Tuezk.); talus de la plaine de Nimes (abbé Magnen). Polypodium calcareum Smith. — Pic d'Angeau, Campis, Campestre à la Barrière (Lomb.-Dum. et Martin). Asplenium viride Huds. — Saint-Sauveur des Pourcils et Bramabiou (Martin et Anthouard). Lycopodium Selago L. — Bords de la Dourbies (Espagne). Selaginella denticulata Koch. — Environs de Saint-Laurent-le-Minier (Flahault). qui non seulement n'a jamais été signalé sur nos terres par les explorateurs habituels de leur végétation, mais qui surtout, en sa qualité d'espéce alpine et d'aprés les lois de la géographie botanique, doit à mon avis ètre aondamné à ne pouvoir prendre pied sur aucun point de nos Cévennes, à cause de la trop grande insuffisance de leur altitude (1568 mètres). 24 SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. LE CYCLAMEN LINEARIFOLIUM DC., SIMPLE ANOMALIE PÉDONCULAIRE DU C. EUROPÆUHM L.; par M. D. CLOS. On voit figurer dans les ouvrages descriptifs, à titre de forme, de variété ou méme d'espéce, le Cyclamen linearifolium DC., découvert au début de ce siécle par l'entomologiste Olivier, dans les bois un peu humides entre les Arcs et Draguignan (Var), et que De Candolle fit connaitre en 1806, dans son Synopsis plantarum (p. 208, en collabo- ration avec Lamarck), en 1808, dans ses Icones plantarum rariorum (où il lui consacre la planche 8), en 1811, dans le tome II du Supplé- ment de l'Encyclopédie méthodique, botanique, par Poiret, p. 426, où il dit la plante « parfaitement bien distinguée de toutes les autres espéces connues..., ayant ses feuilles étroites, linéaires, obtuses, trés entiéres, longues de 8 à 9 pouces sur environ deux lignes delarge..., une ou deux hampes un peu plus longues que les feuilles, terminées par une seule fleur parfaitement semblable à celle du Cyclame d'Europe ». De Can- dolle reproduit encore en 1815 cette description dans le tome III de sa Flore francaise, p. 453; mais, en 1824, Poiret écrit : « Je serais trés porté à croire que ces prétendues feuilles ne sont que des pétioles dont la lame n'est pas développée » (Hist. philos. des pl. de l'Europe, 1V, 261). Aussi, trois ans après, De Candolle, reconnaissant des gaines pé- tiolaires dans les feuilles du Lathyrus Nissolia, tend à renier ainsi sa première interprétation : « Il est possible que ce soit à cette classe de phénoménes qu'on doive rapporter, la singuliére structure du Cycla- men linearifolium » (Organogr. végét., I, 281), déclaration suivie par cette note au bas de la page : « Si ce soupçon est vérifié, cette plante serait un état monstrueux du Cyclamen europeum plutôt qu'une espéce. La difficulté qu'on éprouve à la rencontrer dans les lieux mémes où Olivier l'a découverte est une confirmation de cette opinion. » Duby (in Bibl. univers. de Genève, 1827, part. scient., p. 16, et Bot. gallic., 1828, p. 385) n'y voit qu'un spécimen du C. hederæfolium : « Cujus pedunculi aliquot floribus aliquo casu orbati foliorum linearium dessic- catione speciem induerunt », termes qu'il reproduit, en 1844, dans le tome VIII du Prodromus de De Candolle, p. 58, où le nom de C. hede- refolium W. cède le pas à C. vernum Lob. En 1836, Mutel (Flore franç., III, 177), et en 1841, A. Moquin- Tandon (Tératol. végét., 113), suivi par M. M.-P.- Masters (Veget. Térat., 1869, p. 329), admettent avec De Candolle, chez ce Cyclamen, une déformation rubanée des feuilles. 11 figure dans la Flore de France de Grenier et Godron (II, 460), comme simple FoRME du C. neapolita- CLOS. — LE CYCLAMEN LINEARIFOLIUM. 25 num Ten., à limbe parfois nul (1), et il tient rang de VARIÉTÉ, soit du C. hederæfolium dans la Nouvelle Flore francaise de Gillet et Magne, 3° édit., 379 (2), soit du C. repandum au Catalogue des plantes de France, de M. Camus, 1888, p. 194. Ajoutons que le C. linearifolium DC. figure encore comme ESPÈCE distincte en 1839, dans le Synopsis plantarum de D. Dietrich, t. I, p. 642, en 1840, dans la seconde édition du Nomenclator botanicus, de Steudel, p. 459, et comme SYNONYME du C. vernum, en 1847, dans le tome III du Manuel général des plantes, de Jacques et Hérineq, p. 15. Cette plante, qualifiée d’extraordinaire par De Candolle(Flore fran- caise, V, 385), n'a pas, que je sache, été retrouvée depuis 1806. L'auteur a eu le soin d'écrire : « Je conserve précieusement dans mon herbier l'échantillon qui sert de type à la figure que j'ai publiée » (Organ. végét., 1, 281), ce qui réduit à néant cette hypothèse de Loiseleur- Deslongchamps : « Nous soupconnons qu'Olivier aura bien pu cueillir les fleurs du Cyclamen d'Europe au moment où elles ne sont pas encore accompagnées de feuilles, et prendre pour celles-ci les feuilles linéaires de quelque autre plante » (in Dict. des sc. nat., XII, 283). Mais cette anomalie ne pourrait-elle pas tirer quelques éclaircisse- ments de la comparaison de faits analogues? J'ai sous les yeux trois échantillons en boutons de C. neapolitanum Ten. (de l'herbier de la I Faculté des sciences de Toulouse), recueillis aux environs de Rome, au H mois de septembre 1878, par Webb « in silva opaca prope Ariciam », »et où, en l'absence de feuilles, les pédoncules fertiles sont entourés d'un plus ou moins grand nombre d'autres stériles. Ce ne sont pas des pé- tioles sàns limbe, car l'examen de pieds de Cyclamen en voie de déve- loppement montre toujours un rudiment de limbe au sommet de ces organes, tandis qu'il n'y en a pas trace ni à l'extrémité de ceux d'Aricie, ni aux prétendues feuilles linéaires figurées du C. linearifolium DC., considérées à bon droit par Duby comme des pédoncules aux fleurs avortées. L'époque de floraison assignée par Grenier et Godron (loc. cit.) au C. europeum est « aoüt-octobre »; et De Candolle termine sa des- cription du C. linearifolium par ces mots : « fleurit à l'entrée de l'automne ». On ne saurait songer à le rapporter, à l'exemple de Tenore (Ad Flor. neapol. Syllog. Append. quinta, p. 9), suivi par les auteurs (1) C'est par suite d'un lapsus que ces deux auteurs comptent au nombre des loca- lités du C. repandum : « Bois prés de Draguignan (DC.) » qui est celle du C. lineari- folium, rapporté par eux au C. neapolitanum. (2) Ces deux auteurs ajoutent entre parenthèses : « Rare et considéré comme une déformation des plantes précédentes ». J'ai cherché en 1891 à établir dans ce Recueil, t. XXXVII, pp. 224-229, les limites entre la variété et l'anomalie. 26 SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. de la Flore de France (loc. cit.), au C. neapolitanum, de floraison éga- lement automnale, mais dont les lobes corollins sont courts, larges, ovales, obtus et munis de deux dents basilaires, tandis qu'ils sont re- présentés longs, étroits, aigus el sans dents, dans la planche citée du C. linearifolium. Ce dernier doit être définitivement exclu des ouvrages de phytographie pure, et rester confiné, à titre de curieuse déviation, dans le cadre de la tératologie. QUELQUES NOTES SUR L'ÉTUDE DES RUBUS EN FRANCE; par M. l'abbé BOULAY (1). DEUXIÈME PARTIE L'étude des Ronces dans l'est de la France se rattache en grande partie à deux noms, ceux du D" Godron (1843-1857) et de Muller (1858- 1869). Il me reste à exposer ce qui s'est fait de plus saillant dans les autres circonscriptions du territoire francais. Afin d'arriver au but sans détour, j'opposerai l'Ouest à l'Est. Le travail le plus remarquable, au point de vue théorique, qui ait paru sur les Rubus de l'Ouest, est de l'abbé Chaboisseau. Il est intitulé : De l Étude spécifique du genre Rubus, et a paru dans le tome III du 28* Congrés scientifique de France, tenu à Bordeaux en 1863. L'auteur avait profité des travaux antérieurs de Godron et surtout de Muller, avec qui il s'était mis en relation. On trouve dans sa Notice: divers renseignements confirmatifs, par leur concordance, de ce que jai écrit au sujet de la méthode suivie par ces deux botanistes. Mais l'idée la plus neuve et la plus féconde de l'auteur a trait à la distribu- tion géographique des Rubus. Il l'expose en ces termes : « Pour ce qui » regarde le genre Rubus, je dois dire que la région occidentale tout » entiére, depuis le Havre jusqu'aux frontiéres d'Espagne, offre la plus » grande analogie, si à l'intérieur des terres on la limite au pays de » plaine, en évitant soigneusement la région montagneuse. » L'auteur avait une perception si nette de l'importance de cette loi de répartition de nos Rubus qu'il avait écrit quelques pages plus haut : « Si le genre Rubus avait été bien étudié dans les différentes régions de » la France, la subdivision des espéces premiéres ne serait plus qu'une » question d'école, et certes je n'y toucherais pas; mais malheureuse- » ment il n'en est pas ainsi. Depuis la publication magnifiqne de la mo- » nographie allemande de Weihe et Nees, la coutume s'est établie parmi = (1) Voy. Bull. Soc. bot. de France, t. XXXVIII (1891), p. 336. BOULAY. QUELQUES NOTES SUR L'ÉTUDE DES RUBUS EN FRANCE. 27 » les botanistes francais de rapporter leurs espéces à celles de ces » savants auteurs : de là une épouvantable confusion de synonymie. On » a oublié que, Weihe et Nees ayant étudié sur des éléments essentiel- » lement allemands et probablement incomplets, il fallait plutôt faire » pour les autres contrées un travail analogue, que d’appliquer leurs » noms un peu au hasard sans aucune vérification préalable. M. Godron » a eu l'honneur d'inaugurer en France l'étude sérieuse du genre » Rubus. Mais, sachant parfaitement que nos espéces occidentales sont » bien différentes des espèces de l'Est et forment avec les côtes d'An- » gleterre une flore presque totalement distincte, il n'a guére admis » dans sa Flore de France que des espéces lorraines étudiées par lui » sur le vif et déjà décrites dans sa précieuse Monographie. Nous devons » lui savoir gré de cette sage réserve qui l'a porté à rester incom- » plet plutót que de sanctionner l'incertain par l'autorité de sa répu- » tation (1). » Les recherches ultérieures ont pleinement confirmé l'utilité d'ad- mettre en France deux grandes régions batologiques. Les Rubus de la chaine des Vosges se retrouvent ou sont représentés par des formes similaires dans la Forét-Noire et les Alpes inférieures de la Bavière ; un certain nombre se propagent sur les flancs de la grande vallée hel- vétique et rentrent en France par la Savoie et le Dauphiné. D'autre part, les espéces du nord de la France continuent celles de la Belgique et de l'Allemagne du Nord, en sorte que les Ronces de l'Est et du Nord-Est présentent, en effet, des affinités remarquables avec celles qui ont été décrites et figurées par Weihe et Nees dans les Rubi germa- nici. Les Rubus du nord de la France, à leur tour, different peu, pris dans l'ensemble, des espèces de la forêt de Villers-Cotterets, dans l'Oise, si complètement explorée par V. Lefèvre. Voilà ce qui constitue, dans l'état actuel de nos connaissances, la région batologique de l'Est. Si maintenant l'on se transporte dans l'Ouest, aux environs d'Angers, de Bourges, de Poitiers, on se trouve dépaysé dans l'étude des Rubus. Tout parait nouveau ; il faut de longues études, des comparaisons mul- tipliées avant de pouvoir établir un raccordement justifié entre les formes spéciales des deux régions. Quant à la ligne de contact de ces deux domaines, elle est jalonnée assez exactement par le cours de la Seine, pour le versant de la Manche. La flore des environs de Rouen, suffisamment connue par les travaux de Malbranche et de l'abbé Letendre, montre un singulier mélange des formes de l'ouest et du nord de la France ou encore de l'Oise. La forét de Fontainebleau, dont M. Feuilleaubois a mis au jour les richesses, (1) De Étude spécif., p. 40 (tirage à part). 28 SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. possède également des espèces de l'Oise, mais la physionomie de len- semble est, si je ne me trompe, plutôt occidentale. Le Morvan, si bien exploré par MM. Gillot, Lucand et Quincy, présente, à côté de types vosgiens, d’autres qui rappellent mieux l'Ouest. Vers le Sud, les Rubus de l’Auvergne recueillis par Lamotte et le frère Héribaud appartiennent en somme à l'Ouest, méme dans la région montagneuse (1). Quant aux Pyrénées, leurs Rubus nous sont encore trop mal connus, pour qu'il soit possible d'en dire quoi que ce soit de sérieux. L'abbé Chaboisseau s'est préoccupé, dans sa Notice, de la valeur rela- tive des caractéres dans le genre dont il s'agit ici. Il discute avec une grande netteté, et certainement d'une facon plus judicieuse et plus pers- picace que Godron ne l'avait fait, ce qu'il faut penser des modifications diverses que présentent les tiges, les feuilles, les fleurs et les fruits. Dans l'application de ces principes à la subdivision du genre ou mieux du groupe des Rubi fruticosi, il s'est rencontré partiellement avec Dumortier, qui, la méme année (1863), établissait un systéme parti- culier de sectionnement dans ce groupe; mais l'abbé Chaboisseau s'est contenté de donner la diagnose de ses deux sections sans leur attribuer de noms particuliers (2). Quant aux sous-groupes, Chaboisseau adoptait le systéme proposé par Muller tout en lui faisant subir quelques modifications plus ou moins heureuses. Il appelait nitidi les R. suberecti de Muller; il omettait les R. silvatici Mull. assez rares et mal caractérisés dans l'Ouest où ils ten- dent à se confondre avec les R. discolores. Il démembrait les R. spec- tabiles Mull., retenait le groupe du R. vestitus (R. vestiti) et renvoyait le reste aux R. glandulosi. Je ne crois pas que cette solution soit la meilleure; elle prouve cependant que Chaboisseau avait compris la valeur (1) Depuis que ces lignes sont écrites, l'examen d'une série importante de Rubus recueillis par M. Brevière, percepteur à Ambert, dans la chaine granitique de Pierre- sur-Haute, m'a permis de constater des affinités remarquables entre la flore batolo- gique de cette dernière chaine et celle des Vosges. (2) Dans sa Monographie des espèces du genre Rubus indigènes en Belgique (Bull. Soc. roy. de bot. de Belgique, 1863, pp. 220-224, séance du 6 décembre 1863), B- Dumortier partageait les Rubi fruticosi en deux sections : Batotypus et Glaucobatos. Cette dernière, dans laquelle il rangeait les R. corglifolius Sm., dumetorum W. et N.» Wahlenbergii Arrh. et cæsius L., coincide avec les Rubi triviales Mull. La section Batofypus Dum. comprend à son tour deux sous-sections : A. R. homalacanthi. — Ce sont les R. suberecti, silvatici et discolores Mull. B. R. heteracanthi Dum., comprenant les R. spectabiles et glandulosi Mull. La premiére section de l'abbé Chaboisseau ne differe pas des R. homalacanthi Dum., mais la seconde, outre les R. heteracanthi, comprend encore les Glaucobatos Dum. M. Bouvet (Les Rubus de l'Anjou, Essai d'une Révision synoptique, Angers, 1869) 3s BOULAY. — QUELQUES NOTES SUR L'ÉTUDE DES RUBUS EN FRANCE. 29 du R. vestitus, comme téte de groupe, et le caractére assez artificiel de la section des R. spectabiles, telle que Muller la proposait. Arrivé aux espéces, Chaboisseau n'en décrit que quinze, en sorte que, gràce à ce petit nombre de types retirés de la masse, il échappe aux difficultés insurmontables que l'on rencontre lorsqu'on aborde de front l'étude de toutes les formes constatées dans une région méme restreinte. Cette méthode, nous le verrons plus loin, de commencer par les espèces les plus saillantes, largement répandues, s'impose toujours comme point de départ. Les difficultés apparaissent lorsqu'on veut se rendre compte des formes plus rares, quoique tout aussi bien caracté- risées morphologiquement, et lorsqu'on veut rattacher les types reconnus dans une circonscription plus ou moins étendue à ceux de régions plus éloignées. L'abbé Chaboisseau avait distribué de nombreux spécimens, non seu- lement des quinze espéces décrites dans sa Notice, mais encore des vingt ou vingt-cinq qu'il avait distinguées. Il est dés lors assez facile d'arriver à une interprétation exacte de ses Rubus. C'était, en partie, de la troisiéme édition de la Flore du Centre, pu- bliée par Boreau, en 1857, que Chaboisseau voulait parler quand il se plaignait d'une attribution trop peu réfléchie des noms de Weihe et Nees aux Rubus de l'Ouest. Sur les 54 espèces de Rubi fruticosi décrites par Boreau, 39 sont assimilées directement à des espéces des Rubi germanici, sans que l'auteur paraisse avoir pris les moyens nécessaires pour donner à ses déterminations la rigueur désirable. A l'époque oü Boreau écrivait, ce n'étaient que des approximations, dont plusieurs sont méme tout à fait fautives. Il est sans doute intéressant de savoir à quelles plantes Boreau appli- quait les noms de Weihe et Nees dans sa Flore du Centre ; toutefois il faut bien le dire, malgré tout le mérite de l'auteur et toute la sympathie adopte les divisions de Chaboisseau en leur appliquant la nomenclature de Dumortier qu'il modifie légèrement. On peut déduire des observations précédentes un arrangement aussi satisfaisant que possible des Rubi fruticosi. En voici le tableau synoptique. Rubi fruticosi Arrh. A. HoMALACANTHI Dum. 1. Suberecti Mull. 2. Silvatici Mull. (Virescentes Genev.). 3. Discolores Mull. B. HETERACANTHI Dum. (inclus. Glaucobatos Dum.). 4. Appendiculali Genev. | et a . 5. Triviales Mull. (Glaucobatos Dum.). 30 SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. que son caractère inspirait, cet ouvrage ne saurait nous arrêter long- temps, dans le cours de l'étude plus approfondie que nous poursui- vons. Il faut arriver à G. Genevier, qui représentait les mémes idées, mais dont les travaux marquent l'effort le plus considérable tenté en vue de débrouiller les Ronces de l'Ouest. | Les publications de Genevier concernant les Rubus sont les sui- vantes : 1. Essai sur quelques espèces du genre Rubus de Maine-et-Loire et de la Vendée (in Mémoires de la Société acad. d'Angers, 8° vol.). Tirage à part. Angers, 1860, 43 pages. 2. Observations sur la collection de Rubus de l'herbier de T. Bastard (Mémoires de la Soc. acad. d' Angers, t. XIV). 3. Extrait de la florule des environs de Mortagne-sur-Vendée (Vendée) (Mémoires de la Soc. acad. d'Angers, t. XX). Tirage à part. Angers, 1866. — Les Rubus n'occupent que quelques pages dans ce Catalogue. 4. Essai monographique sur les Rubus dw bassin de la Loire (Mémoires de la Soc. acad. de Maine-et-Loire, t. XXIV, Angers, 1869). 346 pages. 5. Premier supplément à l'Essai monographique sur les Rubus du bassin de la Loire, suivi de la clé analytique (Mém. Soc. acad. de Maine- et-Loire, V. XXVIII, 1873). Tirage à part, 96 pages. 6. Monographie des Rubus du bassin de la Loire, 2* édit., 1880, Paris. 394 pages (302 espèces décrites). Genevier était un botaniste zélé, d’un commerce agréable et facile. Élève de Boreau, il était parfaitement convaincu de la réalité et de la fixité des petites espèces qu'il distinguait à la suite de son maitre. Il expose briévement ses idées sur ce point en téte des deux éditions de sa Monographie. Son erreur était de refuser toute fixité héréditaire aux variétés et aux races spontanées dans le régne végétal, ce qui l'amenait à distinguer autant d'espéces qu'il rencontrait de formes douées d'une certaine constance ou de valeur morphologique analogue à d'autres qui lui servaient de types. Il avait constaté des hybrides parmi les Rubus, mais il les considérait comme trés rares. Dans le Premier supplément, de 1873, Genevier a donné l'analyse des travaux antérieurs sur le sectionnement des Rubi fruticosi. Le systéme auquel il s'arréte coincide, à peu de chose prés, avec celui de Muller. Il se borne à réunir, sous le titre de R. appendiculati Genev., les R. glandulosi et spectabiles de Muller et il nomme virescentes les R. silvatici Mull. Dans chaque section, Genevier avait soin de distinguer des groupes subordonnés, de facon à rompre les longues séries de Muller et par BOULAY. — QUELQUES NOTES SUR L'ÉTUDE DES RUBUS EN FRANCE. 31 suite à mettre plus d'ordre et de clarté dans l'agencement des diverses parties. Plusieurs de ces groupes secondaires sont malheureusement peu naturels, parce que l'auteur les établissait volontiers sur des caractéres trop légers. C'est ainsi que la variété agrestis W. el N. du R. cæsius L. se trouve reportée comme espèce à une grande distance du type. Il attribuait trop d'importance à certains détails, tels que la nuance pré- cise dans la coloration des diverses parties de la fleur, la pubescence des akénes, ete. Je reconnais volontiers que, à la suite de Muller, j'en faisais à peu prés autant à la méme époque. Je continue à croire qu'il faut relever ces caractères utiles pour compléter la diagnose des espèces, aider à distinguer des races et des variétés plus ou moins notables; mais des observations répétées et des expériences de culture m'ont prouvé, contrairement à la pratique de Genevier, qu'ils ne peuvent servir de base unique pour la délimitation des espéces proprement dites. Quoi qu'il en soit des appréciations de détail dont la place n'est pas ici, les travaux de Genevier conserveront dans la science des Rubus une place honorable. Toutefois l'idée juste de leur valeur ne s'établira qu'à la suite d'une critique attentive dont le but sera de dégager de la masse des espéces créées par cet auteur celles qui mériteront d'étre conser- vées. Son herbier a été acquis, comme on le sait, par M. Babington, pro- fesseur à l'Université de Cambridge. Mais Genevier avait échangé de nombreux échantillons avec ses correspondants; il en a déterminé un plus grand nombre qui lui étaient communiqués. Cet excés de complaisance avait bien ses inconvénients, parce que des déterminations faites à la hàte ne donnent plus que de simples approxi- mations et se trouvent souvent contradictoires. Pour mon propre compte, j'ai recu de Genevier, lui-méme, la plupart des Rubus qu'il avait re- cueillis prés de Mortagne ; j'en ai trouvé de lui un plus grand nombre encore dans l'herbier du D' Ripart. Il avait revu et nommé les Rubus de Lamotte, de Lamy, de Trouillard et de plusieurs autres botanistes qu'il cite en téte ou dans le cours de ses ouvrages. Le D° Ripart, dont le nom vient d’être rappelé, fut pour Genevier plus qu'un correspondant; il fut un collaborateur. Il n'y a pas moins de 10 espéces signées du nom de Ripart seul ou combiné avec celui de Genevier dans la Monographie des Rubus du bassin de la Loire. Je possède les Rubus de l'herbier du D* Ripart; ils sont bien préparés et bien conservés. Il n'y a pas lieu toutefois de s'y arréter plus longtemps, G. Genevier ayant pris dans sa monographie la responsabilité des espéces proposées par le D" Ripart. Dans l'intervalle de la première à la deuxième édition de la Mono- ^ 32 SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. graphie de Genevier, une autre tentative s'est produite dans le but de promouvoir la connaissance des Rubus en France. Il s'agit de l Associa- tion rubologique. Fondée en 1873, elle existe encore en 1893; elle continue à répartir entre les membres de l'Association les récoltes indi- viduelles de chacun d'eux. Elle a compté en moyenne dés son origine quinze membres, et ses récoltes, cataloguées en série continue, atteignent dés ce moment le chiffre de 1052 numéros. C'est donc plus de 15 000 parts d'herbier qui ont été récoltées et distribuées avec des annotations et des renseignements de nature variée. Depuis quelques années, cette collection est appréciée à l'étranger, et l'Association est devenue internationale. M. Focke, l'auteur du Syno- psis Ruborum germanicorum, a communiqué une vingtaine de types précieux pour l'interprétation des espéces de Weihe et Nees. M. A. Schmidely, auteur du Catalogue raisonné des Ronces des environs de Genève, a fourni une riche collection de formes critiques dont une bonne partie a été récoltée sur le territoire francais, au Saléve, aux Voi- rons et sur les pentes du Jura. MM. Friderichsen, de Hadersleben, Gelert, de Copenhague, Elmqvist, d'Orebro, distribuent les Rubus du nord de l'Europe, étudiés et annotés, avec une parfaite compétence. Tout en admettant la présence, dans cette collection, d'un certain nombre de spécimens mal choisis, mal préparés et par suite peu ins- tructifs, il n'est que juste de dire qu'elle en contient des centaines de trés intéressants. La plupart des espéces de Weihe et Nees, un grand nombre de formes nommées par Muller, Genevier et des spécialistes actuels y sont représentées par des échantillons trés satisfaisants et exac- tement nommés. Les espéces collectives, telles que les R. Radula W. et N., macro- phyllus W. et N., hedycarpus Fock., hirtus W. et K., etc., y montrent des séries étendues de formes, sous-espéces, races, variétés. Afin de rendre plus accessible l'emploi de ces matériaux d'étude, il est, je crois, utile de faire connaitre, avec leur adresse, les noms des principaux collaborateurs ou propriétaires actuels de cet exsiccata. Possèdent la collection trés complète : MM. BnocHoN, à Bordeaux[(Gironde), rue Vital-Carles (Herbier Clavaud et suites). BouLay, à Lille (Nord). FEUILLEAUBOIS, à Fontainebleau (Seine-et-Marne), rue des Bons-En- fants, 7. GiLLOT (le D"), à Autun (Saône-et-Loire). LUCAND (le capitaine), à Autun (Saône-et-Loire). BOULAY. — QUELQUES NOTES SUR L'ÉTUDE DES RUBUS EN FRANCE. 33 7 PIERRAT, aux Plateaux de Gerbamont (Vosges). ScHMIDELY, à Genève (Suisse), rue De Candolle, 30. Collections presque complétes : BouvET, à Angers (Maine-et-Loire), rue Lenepveu, 32. ConbiERE, Cherbourg (Manche), rue Segondat, 10. Ecnavisr, à Orebro (Suède). FRIDERICHSEN, à Hadersleben (Schleswig). PRÉAUBERT, à Angers (Maine-et-Loire), rue Proust, 13. QuiNcy, instituteur au Creusot (Saóne-et-Loire). Collections moins complétes, quoique comptant plus de300 numéros : DURAND, au Jardin botanique, Bruxelles (Belgique). Focke, à Brême (Allemagne). Foucaup, à Rochefort (Charente-Inférieure). GELERT, à Copenhague (Danemark). HanwaND, à la Malgrange, prés Nancy (Meurthe-et-Moselle). INSTITUT DE BOTANIQUE, à Montpellier. — Hérault (Herbier du D" Tuez- kiewicz). VENDRELY, à Champagney (Haute-Saóne). Jl ne me reste.plus qu'à énumérer un certain nombre de publications concernant les Ronces de France, dont il n'a pas été fait mention dans les pages qui précèdent. La plupart sont dues à des associés ; il est dés lors naturel que je ne fasse suivre cette liste d'aucune observation : 1. MARTRIN-DoNos (V. de), Florule du Tarn, in-8°, 1864; genre Rubus pp. 200-223, 53 espéces de Rubi fruticosi y sont décrites; elles avaien . été nommées par Genevier ou par V. Lefèvre. 2. MALBRANCHE (A.), Essai sur les Rubus normands (Bulletin de la Soc des Amis des sc. nat. de Rouen, 1815, 31 pages). 3. LEFÈVRE (V.), Examen de l'Essai sur les Rubus normands (Bull. Soc. bot. de France, t. XXIV, 22 juin 1877, 9 pages). ^. MALBRANCHE (A.), De l'espèce dans le genre Rubus, et en particulier dans le type Rubus rusticanus Merc., réponse à MM. Boulay et Lefévre (Bull. Soc. bot. de France, t. XXVI, 28 mars 1879, 16 pages). 9. GANDOGER, Rubus nouveaux avec un essai sur la classification du genre (Mémoires de la Société d'Émulation du Doubs, 1883, pp. 125 270). 6. GANDOGER, Flora Europe, t. VIIL, 1886; Rubus, pp. 189-291. 1. Hanmann (J.), Description des différentes formes du genre Rubus ob- servées dans le département de Meurthe-et-Moselle, in-8, 1887, 68 p., ` 50 pl. autographiées. T. XL. (SÉANCES) 3 34 . SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. 8. BouvET (G.), Les Rubus de l'Anjou, Essai d'une révision systématique (Bull. Soc. d'Étud. scientif. d'Angers, 1888, 70 pages). 9. MALINVAUD (E.), Trois genres critiques de la Flore du Limousin ; genre Rubus, 8 pages (Assoc. franc. pour l'avanc. des sc.). Limoges, 1890. 10. Hé£niBAUD (le Frère H.-J.), Analyse descriptive des Rubus du Plateau central de la France (Revue scientif. du Bourbonnais, 1890, 30 pages). M. Russell fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LES ÆGAGROPILES MARINES; par M. XV. RUSSELL. Dans une Note insérée le mois dernier dans la Revue générale de Botanique (1), j'ai appelé l'attention sur une intéressante modification éprouvée par des cónes de Pins, aux abords de l'ile Sainte-Marguerite, près de Cannes. Ces cônes, entrainés par les courants, étaient venus se réunir dans une profonde échancrure du rivage, sans cesse balayée par les vagues, et peu à peu s'étaient désagrégés au contact du sable et des galets, de maniére à se réduire en filaments agglomérés sous forme de pelotes. Or il résulte des renseignements bibliographiques qui me sont parvenus dans la suite (2), que cette modification des cónes, loin d'étre, comme je l'ai supposé, un fait général, doit étre considérée comme un cas absolument particulier. Les pelotes, connues sous le nom d’ægagropiles marines, que l'on trouve en abondance sur tout le littoral méditerranéen, ont en effet le plus souvent une tout autre origine, puisqu'elles résultent, ainsi que l'ont montré Draparnaud au siécle dernier (3), et plus récemment Germain de Saint-Pierre (4) et Weddell (5), de la destruction des tiges et des feuilles d'une Zostéracée : le Posidonia oceanica Del. Aussi ai-je repris l'étude des pelotes de l'ile Sainte-Marguerite, en examinant en détail les éléments qui les constituaient; je suis arrivé de la sorte à me convaincre qu'elles renfermaient aussi des filaments de Posidonia. Ces filaments, beaucoup plus longs et plus gréles que ceux de Pin, constituaient une sorte de réseau enserrant dans ses mailles les débris plus petits et plus nombreux des cónes. (4) Revue générale de Botanique, 1V, 1892, p. 545. (2) Je dois ces renseignements à M. le D‘ Bornet, à qui j'adresse ici tous mes remerciements. (3) Draparnaud, Journal d'histoire naturelle de Capelle et Villers, Bordeaux. ~ (4) Germain de Saint-Pierre, Sur la germination et le développement du Posidonia Caulini (Bull. de la Soc. bot., 1857). NS Weddell, Actes du Congrés international de Botanique, p. 58. Amsterdam, eo MESNARD. — TRANSFORM. PENDANT LA GERMINATION DES GRAINES. 35 L'étude microscopique ne laissait subsister aucun doute sur la pré- sence simultanée de ces deux espèces d'éléments : les tissus de Pin se reconnaissaient à leurs vaisseaux aréolés et à leurs canaux résini- fères ; ceux du Posidonia, à leurs longues et étroites cellules faiblement lignifiées. Les filaments de Posidonia jouaient certainement, dans ces pelotes, le rôle de lien unissant les débris des cônes, qui probablement n’au- raient pu s’agglomérer en leur absence. L'association des filaments de Posidonia avec des corps étrangers est assez fréquente dans les ægagropiles; mais ce sont en général des frag- ments de spongiaires, d'Algues, etc., que l'on trouve mélés aux débris de cette plante, tandis que, dans le cas qu'il m'a été donné d'étudier, il s'agissait de productions de végétaux terrestres, qui, malgré leur dureté et leur consistance, avaient pu se réduire sous les flots à l'état de par- celle et sous cette forme se combiner aux filaments du Posidonia. Il est d'ailleurs probable que la plupart des corps submergés peuvent, dans certaines circonstances, donner naissance à des pelotes; ce fait est bien connu pour les Algues et en particulier pour les Cladophorées qui, détachées de leur support, donnent souvent naissance à des boules par- fois volumineuses (1). Ces Algues peuvent, à la facon des filaments de Posidonia, s'associer avec des débris de corps étrangers; c'est ainsi que Masters (2) a trouvé, dans certains petits lacs de l'Angleterre, des pe- lotes formés par des Algues entrelacées autour de feuilles de Méléze. Enfin dans la Manche, à Ambleteuse, Bory de Saint-Vincent (3) a trouvé des ægagropiles qui provenaient de la destruction des tiges du Zostera marina. M. Mesnard fait à la Société la communication suivante : SUR LES TRANSFORMATIONS QUE SUBISSENT LES SUBSTANCES DE RÉSERVE PENDANT LA GERMINATION DES GRAINES (4); B par M. Eugène MESNARD. Plusieurs auteurs ont essayé de déterminer, par les procédés de tech- nique microscopique, la nature des principales transformations que (1) Ces Algues enroulées sont appelées des Algues ægagropiles. (2) Masters, Comptes rendus du Congrès d'Amsterdam (loc. cit.). (3) Bory de Saint-Vincent, Dictionnaire classique d'histoire naturelle (article Æga- gropile), VI, 1821. (4) Ce travail a été fait au laboratoire de Botanique de la Sorbonne, sous la direc- tion de M. Gaston Bonnier. 36 . : SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. subissent les substances de réserve contenues dans les graines au moment de la germination. Ils espéraient pouvoir, de cette facon, dis- cuter avec plus de précision les résultats fournis par les procédés ordi- naires de l'analyse chimique. Poursuivant le méme but, j'ai repris l'examen des substances de réserve en portant plus spécialement mon attention sur les huiles grasses et sur les matiéres albuminoides dont le mode de localisation n'avait pas été suffisamment déterminé jus- qu'ici. Méthode de technique. — Les huiles grasses se présentent quelque- fois dans les cellules sous forme de globules parfaitement sphériques et trés faciles à examiner; mais le plus souvent ces huiles sont dissoutes dans le protoplasma et il est impossible d'en reconnaitre la présence à première vue. L'acide osmique, qui se réduit, comme on le sait, au contact des matiéres grasses, a été souvent employé comme réactif des huiles; mais on ne peut tirer aucun avantage sérieux de l'emploi de ce réactif, car l'acide osmique peut se réduire en présence d'un certain nombre d'autres substances : le tanin, les huiles essentielles, le protoplasma lui-méme, etc. La solution d'orcanette arctique employée par M. Guignard colore les gouttelettes d'huile en rouge vif. Ce réactif serait trés avantageux s'il était possible de s'en servir lorsque les cellules sont remplies de substances de réserve (amidon, aleurone, etc.). Le procédé suivant me permet d'obtenir la localisation des huiles avec beaucoup de sécurité : Sur une lamelle de verre on fixe, avec du baume de Canada, deux anneaux de verre concentriques, mais de dimensions inégales, celui qui se trouve à l'intérieur étant de diamètre plus petit et de hauteur moindre. On détermine de cette facon, entre les deux anneaux, un espace annu- laire dans lequel on met le réactif. Les coupes sont placées dans une goutte de glycérine fortement sucrée déposée sur une lamelle couvre- objet que l'on place sur l'anneau interne servant de support; une la- melle couvre-objet un peu plus grande recouvre l'anneau extérieur et terme la petite chambre. . Le réactif employé dans tous les cas est l'acide chlorhydrique pur, capable, comme on le sait, d'émettre àla température ordinaire d'abon- dantes vapeurs d'hydrates acides. La glycérine sucrée, qui est trés avide d'eau, s'en empare facilement. De cette facon j'obtiens, par une action lente et facile à limiter, l'hydra- tation complète des coupes en présence d'un acide. La: réaction se fait lentement et peut durer quelquefois de 25 à 30 heures; au bout de ce MESNARD. — TRANSFORM. PENDANW LA GERMINATION DES GRAINES. 21 temps, le contenu des cellules s'est peu à peu éclairci et l'huile se ras- semble en un ou plusieurs globules trés faciles à observer. En exposant la préparation pendant une ou deux secondes à des vapeurs d'iode su- blimé obtenu trés simplement en chauffant une paillette d'iode dans un verre de montre, les globules d'huile prennent une coloration jaune d'or trés transparente qui se distingue bien sur le fond jaunâtre trouble du sac protoplasmique. On peut, si l’on veut, mesurer avec un micromètre le diamètre moyen de ces globules. En comptant le nombre. des globules qui se trouvent dans une surface déterminée du champ optique, on peut estimer par un calcul simple la quantité d'huile qui se trouve dans le plan optique de la coupe; il est donc facile d'évaluer la quantité d'huile qui se trouve dans les différents points d'une méme préparation. L'emploi de l'acide chlorhydrique présente un autre avantage. Ce réactif colore les matiéres albuminoides en violet, de telle sorte qu'en examinant les coupes dans les premières heures de l'expérience, on obtient la localisation de ces subslances. Les albuminoides en voie de digeslion (propeptones) preanent une coloration plus rose. Les résultats onl été contrólés dans tous les cas par les réactifs connus; la présence de l'amidon a été reconnue par le procédé de Sachs, celle du glucose par la liqueur cupro-potassique. Mes recherches ont porlé sur deux séries de graines : 1° Graines oléagineuses proprement dites. — La graine de Ricin présente, comme on le sait, deux cotylédons aplatis l'un contre l'autre et recouverts d'un albumen dont les cellules sont remplies d'huile et de grains d'aleurone. Les cotylédons renferment également de l'huile. Au moment de la germination, la digestion des réserves commence dans la région de l'albumen qui avoisine la radicule, et elle s'étend de plus en plus dans la zone qui touche les cotylédons. L'amidon, invisible normalement dans la graine à l'état de repos, apparait sous forme d'amidon transitoire ou de germination, en petite quantité dans l'al- bumen, en grande abondance dans l'axe hypocotylé. On en retrouve méme un peu dans les cotylédons. Quand la radicule s'allonge, l'huile est entrainée dans l'axe hypoco- tylé, mais on la voit bientôt se résoudre en globules de plus en plus pelits et disparaitre complétement. Les matiéres albuminoides ne che- minent pas non plus trés loin, et il n'est bientót plus possible d'en trouver que dans les vaisseaux de l'axe hypocotylé et vers la pointe de la racine oü il existe également un peu de sucre. L'épiderme des cotylédons reste inactif, c'est-à-dire qu'il ne développe pas ses cellules. Pourtant, dans la partie qui avoisine la base de l'albu- 38 SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. men, les cellules de l'épiderme s'allongent un peu comme des sucoirs. Cette disposition ne parait pas devoir se rapporter à l'absorption de l'huile, car elle est trop locale; peut-être est-elle destinée à absorber le sucre qui se forme, ainsi que l'a montré Schmidt, surtout à la base de l'albumen. Dans une graine de Courge à peine germée, l'huile et les albumi- noides sont trés abondantes, sauf dans la partie des cotylédons qui s'est déjà différenciée pour former du tissu en palissade; on y trouve un peu de glucose. Quand l'embryon se développe, les albuminoides se répandent sur toute la radicule en occupant de préférence la région des vaisseaux et les parties voisines de l'extrémité. L'amidon transitoire se localise de préférence dans les cellules où les albuminoides n'existent pas. Quant à l'huile grasse elle-méme, elle se résout peu à peu en petits globules qui disparaissent dans l'axe hypocotylé, mais sans présenter de relation apparente avec l'amidon de germination. La graine müre d'Arachide nous montre à la fois de l'huile, des ma- tiéres albuminoides et de l'amidon. Au moment de la germination, des vaisseaux nombreux se développent dans la moitié externe des cotylé- dons et déterminent une zone de consommation dans laquelle dispa- raissent rapidement, d'abord les albuminoides, puis l'huile et enfin l'amidon; les réserves qui occupent toute la face interne des cotylédons disparaissent trés lentement. Quand toutes ces réserves ont disparu, on trouve, dans les cellules, des amas colorables en jaune par l'iode (amylites). L'albumen, les cotylédons et l'embryon du Pin sylvestre renferment, tout au début de la germination, beaucoup d'huile et d'abondantes matiéres albuminoides. La coloration rouge acajou de l'iode indique la présence de l'amylo-dextrine; l'amidon apparait un peu plus tard dans le mésophylle des cotylédons, mais il ne s'en forme pas dans l'albumen. Dans cette derniére partie, au contraire, on voit un peu de sucre. Les albuminoides de cet albumen disparaissent rapidement, mais l'huile persiste pendant longtemps. Les expériences répétées sur un grand nombre de graines oléagi- neuses, Coton, Lin, Chanvre, Colza, Pavot, Bardane, Datura, ont donné les mémes résultats. 2 Graminées. — Les graines de Blé, de Seigle, d'Orge, de Mais, etc., présentent des exemples intéressants, parce que ces graines ont un embryon nettement oléagineux et un albumen farineux. Sauf quelques modifications dans la nature ou dans la quantité des substances mises en présence, les phénoménes généraux restent les mémes. Rappelons que, dans un grain de Blé non germé, l'embryon, riche en huile et en MESNARD. TRANSFORM. PENDANT LA GERMINATION DES GRAINES. 39 matières albuminoïdes, touche au sac farineux par une sorte de disque, Pécusson, recouvert lui-même d’un épiderme de nature spéciale. L'embryon se développe du côté opposé et communique avec l'écusson par une sorte de pédoncule. Tout le pourtour du sac farineux est re- couvert d'une assise de cellules contenant également des matiéres albu- minoides et de l'huile et que l'on nomme l’assise à gluten. On peut facilement observer que cette assise à gluten n'est pas une continuation des tissus de l'embryon, ce qui rend bien inutile l'expérience de Haberlandt (1), destinée à réfuter une opinion de M. Prangl, d’après laquelle les diastases produites dans l'embryon seraient en quelque sorte canalisées dans l'assise à gluten et déversées ensuite sur la péri- phérie de l'albumen amylacé. Durant la période de repos, l'huile et les albuminoides apparaissent seules dans l'écusson et dans l'embryon; il n'y a pas d'amidon. Au bout d'une dizaine d'heures de germination et alors que la digestion de l'albumen farineux n'est pas encore commencée, on voit apparaitre de l'amidon transitoire dans l'écusson. Il se porte en masse vers l'embryon avec les albuminoides et l'huile qui se réduit en globules de plus en plus petits. Mais les albuminoides se maintiennent dans les parties où la croissance est trés active; l'amidon se localise dans les autres parties. La localisation de l'huile est complètement indé- pendante de celle des autres substances. Il existe dans l'écusson toute une zone de digestion de l'huile correspondant à l'emplacement d'un grand faisceau vasculaire qui se ramifie à l'intérieur des tissus. En méme temps, l'épiderme spécial de l'écusson, trés riche en ma- tiéres albuminoides, se développe beaucoup et se transforme en une frange de cellules cylindriques dont la longueur peut atteindre trois à quatre fois celle du début (Mais). Par ces cellules on voit s'écouler dans l'albumen farineux un flux de matiéres albuminoides et diastasiques qui imbibe l'amidon et provoque sa digestion : l'huile semble contri- buer, pour une faible part, il est vrai, à alimenter ce liquide digestif. L'assise à gluten ne reste pas non plus inactive; elle fournit également un liquide renfermant des albuminoides solubles et des diastases, qui sont utilisées sur place comme l'a pensé M. Krabbe (2), mais l'huile contenue dans l'écusson disparait trés lentement. L'amidon de réserve se trouve donc ainsi attaqué de toutes parts, mais c'est surtout l'épiderme de l'écusson qui fournit la presque totalité des diastases. ` (1) Haberlandt, Die Kleberschicht des Gras-Endosperms als Diastase Ausscheidendes Drüsengewebe (Berichte der deut. bot. Gesellschaft, février 1890). | uu (2) Krabbe, Untersuchungen über das Diastaseferment unter specieller Berücksi- chtigung seiner Wirkung auf Stürkekórner innerhalb der Pflanze (Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik, XXI, 4). Y. 40 ' A SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. Considérations générales. — Comme nous venons de le voir, la pro- duction de l'amidon transitoire est un phénoméne général dans la ger- mination des graines; et comme cette production se fait foujours dans les parties de l'embryon où l'huile semble se dissocier, Sachs (1) en a conclu que l'amidon provient de l'huile. Cette opinion a été admise par la plupart des auteurs. Mais l'étude du mode de localisation des diffé- rentes substances de réserve m'a montré que les liens qui semblent rattacher les huiles et l'amidon transitoire ne sont pas aussi serrés qu'on pourrait le supposer. Il m'a paru au contraire plus certain qu'il existe une relation trés intime entre l'huile et les matiéres albuminoides d'une part, entre les albuminoides et l'amidon ou les sucres d'autre part. Le pivot commun à ces différentes substances serait donc formé par les matières albuminoides. Généralement, dans les graines müres, on ne trouve pas d'amidon, c'est-à-dire que le réactif, si simple pourtant, de l'iode n'en accuse pas la présence. Cela veut-il dire que la matière amylacée n'existe pas dans la graine müre? Nullement. Si l'on met à germer un grain de Blé, on peut constater qu'au bout de quelques heures, il gonfle et commence à accuser la présence de l'amidon tran- sitoire. Or la matiére amylacée n'a pas pu provenir du sac farineux, situé non loin de là, car on peut obtenir la méme production d'amidon en faisant germer un embryon séparé de l'albumen farineux. Cette pro- duction d'amidon s'est donc faite dans l'écusson, et il faut admettre ou bien qu'il se produit un dédoublement des matiéres albuminoides comme l'a supposé M. Belzung (2), ou bien qu'il y a superposition des diffé- rentes substances dans les cellules. Sans en avoir de preuves certaines, j'accepte volontiers cette dernière hypothése; car il est difficile d'ad- mettre qu'à une époque aussi précoce de la germination et alors que les cellules sont pour ainsi dire à peine imbibées d'eau, il puisse se pro- duire des transformations aussi complexes que celle des huiles ou des albuminoides en amidon. Examinons maintenant le mode de dissociation de l'huile. Au moment de la germination, l'huile, ainsi que je l'ai montré, se perd peu à peu dans l'axe de la plantule, mais sans occuper des tissus spéciaux. On s'accorde à dire qu'elle subit un dédoublement par saponification sous l'influence d'une diastase que l'on a appelée une saponase. Il faut cependant remarquer que nulle part on ne voit de zone de digestion comparable à celle qui attaque et dissout le sac farineux du grain de Blé. ‘L'huile disparaît bien quelquefois de certaines cellules situées au milieu (1) Sachs, Ueber das Auftreten der Stärke bei der Keimung ólhaltiger Samen (Bot. Zeit., 20 mai 1859). (2) Belzung, Amidon des grains de chlorophylle (Ann. sc. nat., 1° série, 1881). MESNARD. — TRANSFORM. PENDANT LA GERMINATION DES GRAINES. #1 des tissus, mais c'est parce que ces mémes cellules sont en voie d'évo- lution, soit pour donner du tissu en palissade dans les cotylédons, soit pour former des cellules du bois ou du liber. On pourrait faire une ob- jection du méme genre aux conclusions de J.-R. Green (1), qui attribue la décomposition des albuminoides à une diastase voisine de la trypsine animale. Il est bien inutile de faire intervenir une diastase plus ou moins hypothétique, les besoins de la consommation des tissus et l'ac- tivité propre du protoplasma suffisant à expliquer la disparition de l'huile. Au surplus les analyses de Fleury (2), de Pelouze, de Boussain- gault et de M. Müntz (3) ont bien démontré que, pendant la germination des graines oléagineuses, il y avait, en méme temps qu'une diminution de l'huile, une augmentation dans la quantité d'acides gras; mais M. Müntz et plus récemment encore Schmidt (4) n'ont pas pu retrouver la glycérine, et ils ont été obligés d'admettre que la consommation de cette substance était tellement rapide qu'il était impossible d'en saisir la présence. Les phénomènes sont probablement plus simples. L'action de l'oxy- gène de l'air, absorbé, comme on le sait, en assez grande quantité pen- dant la germination des graines, se portant soit sur les albuminoides, soit sur les huiles ou méme sur les deux sortes de substances à la fois, Pourrait très bien suffire à la production des acides gras que l’on con- State sans qu'il soit nécessaire de faire intervenir un dédoublement par une diastase. La quantité de glycérine produite de cette facon serait cer- tainement trop faible pour être mise en évidence par les procédés ordi- naires de l'analyse chimique. ConcLusions. — De ces observations on peut conclure que : 1° Sauf chez les Graminées, les huiles grasses ne sont pas localisées dans les assises spéciales. Ces huiles se rencontrent dans les cellules appartenant aux divers tissus de albumen ou des cotylédons et elles disparaissent peu à peu suivant les besoins de la consommation des tissus nouvellement formés. En cela ces substances se comportent comme les albuminoides qu'elles accompagnent toujours. 2 L'huile se montre, dans tous lescas, indépendante de l'amidon et du glucose, mais elle paraît se superposer aux albuminoides dans les (1) J.-R. Green, On the Occurence of vegetable Trypsin in the fruit of Cucumis utilissimus (Roxb. Annals of Botany, VI, 1892). — | (2) Fleury, Recherches chimiques sur la germination (Ann. sc. nat., t. Iv). t (3) Muntz, La germination des graines oléagineuses (Agronomie Boussaingault, + 1V, 1874). , (4) Schmidt, Ueber Aufnahme und Verarbeilung von Fetten Oellen durch Pflanzen (Flora, juin 1891, p. 100). 42 SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. réserves des graines müres. Il s'ensuit que ces dernières substances semblent être le pivot commun autour duquel gravitent les principales substances de réserve. 3* Le dédoublement des huiles par saponification sous l'influence d'une diastase spéciale ne paraît pas devoir exister. L'oxydation des huiles ou celle des albuminoïdes suffirait à expliquer la présence des acides gras que l’on a constatée par les analyses chimiques. 4* Comme l'amidon semble se séparer des albuminoïdes dans les premiers temps de la germination et qu'il est peut-être difficile d'ad- mettre, dans ces conditions, la possibilité d'un dédoublement de ces matières, il me paraît plus simple de supposer que, dans les graines, plusieurs matières de réserve peuvent se rencontrer dans les mêmes cellules, et que chacune de ces substances est susceptible de reprendre son indépendance au moment de la germination. M. Jacob de Cordemoy fait à la Société la communication sui- vante : SUR LE SECOND BOIS PRIMAIRE DE LA RACINE DE CERTAINES LILIACÉES ARBORESCENTES (1), par M. H. Jacob de CORDEMOY. Dans une communication faite à la Société botanique en 1887 (séance du 11 mars), M. Van Tieghem appela l'attention sur la formation, dans la racine, d'un second bois primaire superposé au liber, à développe- ment centrifuge, et qu'il nomma le métaxylème. M. Van Tieghem étudia, à ce point de vue, la racine d'un certain nombre de plantes prises parmi les Dicotylédones, les Monocotylédones, les Gymnospermes et les Cryptogames vasculaires. Il démontra que ces faisceaux de mé- taxyléme prenaient naissance aux dépens de certaines cellules conjonc- tives situées au bord interne des faisceaux libériens, disposées en files longitudinales, et qui se différenciaient, par élargissement, épaississe- ment et lignification de leur membrane, en autant de vaisseaux; il fit observer, de plus, que ces faisceaux vasculaires, alternes avec les faisceaux vasculaires rayonnants à développement centripète, étaient primaires comme ces derniers, mais présentaient un développement centrifuge. Parmi les Monocotylédones, auxquelles se bornent les remarques que je vais exposer, M. Van Tieghem examina surtout l'Iris et l'Eriopho- (1) Ce travail a été fait au laboratoire de recherches de Botanique de la Sorbonne, 4irigé par M. Gaston Bonnier. CORDEMOY. — MÉTAXYLÈME DANS CERTAINES LILIACÉES. 43 rum; et, d’après ses observations, la disposition du métaxylème dans la racine de ces plantes est extrêmement simple. « Dans l'Iris, par exemple, dit-il, un faisceau libérien sur deux offre à son bord interne, dans le conjonctif, un large vaisseau issu d'une différenciation tardive et qui, intercalé aux deux faisceaux vasculaires rayonnants voisins; forme avec eux un U. C'est du métaxyléme, constituant avec le faisceau libérien correspondant un faisceau libéro-ligneux. » J'ai pu constater un remarquable développement de métaxyléme dans la racine de trois Liliacées arborescentes : le Lomatophyllum borbo- nicum, le Dracena marginata, le Cohnia flabelliformis. Mais, chez ces plantes, les vaisseaux de métaxyléme, trés nombreux au sein du conjonctif central, offrent une disposition complexe par rapport aux élé- ments libériens et ligneux primitifs de la racine ; ce qui donne à la struc- ture anatomique de celle-ci une notable irrégularité, une singulière asymétrie. J'ajoute que les racines que j'ai étudiées appartiennent à des plantes recueillies dans leur propre patrie, l'ile de la Réunion, et dans leur station naturelle. J'ai pensé que, dans ces conditions, la structure obser- vée devait étre considérée comme absolument normale. Lomatophyllum borbonicum. — Dans la racine de cette Aloinée, la disposition relative du liber et des éléments du bois offre une extréme irrégularité qu'on ne peut s'expliquer qu'en étudiant le développement de ces tissus, en considérant successivement une racine jeune: et une racine adulte. 1* Racine jeune. — En faisant une coupe transversale d'une pareille racine au niveau de la région pilifére, on voit, dans le cylindre central, de faisceaux libériens et ligneux, au nombre de vingt-deux, réguliére- ment alternes entre eux, adossés à un péricycle simple, et rangés circulairement au-dessous de lui. Les faisceaux ligneux, comme les faisceaux libériens, sont très réduits et composés d'un nombre restreint d'éléments. Le reste du cylindre central est occupé par un conjonctif rela- tivement fort abondant et formé de cellules arrondies, à parois minces. Mais déjà, à ce niveau, on voit certaines cellules de ce conjonctif se différencier et augmenter leur diamétre. Ces larges cellules occupent, les unes le bord interne d'un grand nombre des faisceaux du bois déjà formé, c'est-à-dire de protoxylème, les autres le bord interne de cer- tains faisceaux libériens dont elles sont séparées par quelques assises cellulaires; d'autres encore sont plus rapprochées du centre, en plein parenchyme médullaire. Ce sont ces cellules qui, aprés avoir augmenté leur diamètre, vont s'allonger suivant l'axe de la racine, se superposer, 44 SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. épaissir leur membrane et se différencier en autant de vaisseaux de métaxylème. Quand plusieurs de ces vaisseaux prennent naissance soit au-dessous du bois, soit au-dessous du liber, leur développement est nettement centrifuge, les derniers formés étant les plus externes et les plus larges. Cette loi n'est pas applicable aux groupes vasculaires situés dans le conjonctif médullaire. 2» Racine adulte. — Ceci posé, examinons la coupe transversale d'une racine où tous les éléments ligneux primaires de première et de seconde formation sont différenciés. Contre la face interne du périeycle resté simple vient s'appuyer le bord externe des faisceaux libériens et ligneux. Ces faisceaux, alternes entre eux, sont séparés les uns des autres par des bandes fibreuses radiales et étroites qui s'étendent géné- ralement jusqu'au péricycle. Ces fibres ne viennent pas jusqu'au contact des vaisseaux du bois; entre elles et ces vaisseaux se trouvent une ou deux assises de cellules à parois minces. Cette régularité de structure n'existe plus au niveau de la région du conjonctif où s'est formé le métaxylème. Les faisceaux ligneux, allongés suivant le rayon du cylindre central, et composés généralement d'une seule file de vaisseaux, surtout dans leur portion interne, n'ont pas, sur toute la périphérie du cylindre, la méme importance au point de vue du nombre de leurs éléments dont le diamètre est aussi variable dans des . parties analogues; quelques-uns de ces faisceaux sont formés de trois ou quatre vaisseaux seulement, d'autres en comprennent jusqu'à six ou sept. Dans les uns, les vaisseaux vont continuellement en s'élargissant du bord externe au bord interne; ce sont des faisceaux normaux pri- maires à développement centripéte. Dans les autres, les vaisseaux à plus large lumiére occupent la région moyenne du faisceau : ce sont des faisceaux de composition mixte, formés, dans leur moitié externe, de protoxyléme à développement centripète, et, dans leur moilié interne, de métaxyléme à développement centrifuge. Parfois, tous les éléments d'un méme faisceau ligneux ne constituent pas une file rayonnante con- tinue : les vaisseaux de métaxylème sont indépendants des vaisseaux de première formation et séparés d'eux par une assise de cellules non lignifiées. Mais ces faisceaux ligneux, dont les éléments sont disposés en files rayonnantes continues ou interrompues, ne sont pas les seuls du cy- lindre central. La coupe précédente nous a montré que des vaisseaux de métaxyléme se différenciaient au-dessous du liber. Souvent donc, à une certaine distance du bord interne de celui-ci, interposés aux deux fais- ceaux du bois consécutifs, on voit des groupes de deux, trois ou quatre vaisseaux dont le développement, comme nous l'avons dit, est centri- CORDEMOY. — MÉTAXYLÈME DANS CERTAINES LILIACÉES. 45 fuge, et qui forment des sortes de traits d'union entre les deux faisceaux ligneux. En d'autres termes, le bois forme les deux branches d'un V, au centre duquel est placé le liber. Parfois, ce métaxyléme sous-libé- rien est déjeté un peu latéralement et vient s'appuyer contre l'un des faisceaux ligneux voisins, lequel prend une direction générale oblique surle rayon du cylindre central. D'autres fois encore, plusieurs fais- ceaux ligneux et libériens consécutifs se réduisent à leurs éléments de première formation; mais, à une faible distance de leur bord interne, on observe une file irréguliére de vaisseaux de métaxyléme, disposés à peu prés suivant une sécante du cercle péricyclique laissant en dehors d'elle les faisceaux précédents. Enfin, d'autres vaisseaux de métaxyléme se sont différenciés aux dé- pens de certaines cellules du conjonctif médullaire proprement dit. Ces vaisseaux forment des groupes de deux ou plusieurs éléments : dans un méme groupe leur diamétre est variable et leur développement ne parait pas affecter une direction constante. La lignification a envahi le tissu conjonctif du cylindre central en partant du centre et rayonnant vers la périphérie : elle n'a épargné que les cellules qui entourent les faisceaux vasculaires que nous avons dé- crits et leur forment, à tous indistinctement, une gaine de cellules polyédriques à parois minces analogues aux cellules annexes des tubes criblés des faisceaux libériens. Tout le reste du conjonctif est lignifié ; ce sont, au centre, de grandes cellules arrondies à membrane épaisse, laissant entre elles de petits méats, des fibres vers la périphérie et autour des gaines de parenchyme libériforme des vaisseaux. Dracena marginata. — La racine que j'ai étudiée a 72 millimétres de diamètre; les formations secondaires se sont développées dans l'écorce. Le péricycle, simple sur une partie de son étendue, est, sur l’autre, composé de plusieurs assises cellulaires. Ce péricycle ainsi constitué et lignifié joue dans la racine un róle sur lequel je me pro- pose d'attirer l'attention dans une prochaine communication. Au-dessous de lui se trouvent les faisceaux du bois et du liber qui offrent une grande analogie de constitution avec ceux de la racine des Lomatophyl- lum. Ici encore, nous trouvons de grands vaisseaux de métaxylème surajoutés aux vaisseaux primitifs du bois. Les diverses situations de ces vaisseaux sont les mêmes que dans le type précédent : ils prolongent vers le centre les faisceaux de première formation, ils sont placés au- dessous du liber ou au milieu du conjonctif médullaire. Dans le pre- mier cas, ils sont généralement séparés des derniers vaisseaux de protoxylème et les uns des autres par du tissu fibreux. Ces vaisseaux ou groupes vasculaires sont, du reste, entourés de gaines fibreuses épaisses 46 | SÉANCE DU 13 JANVIER 1893. qui les enveloppent directement, sans interposition de parenchyme libériforme comme dans l'espéce précédente. Les groupes de métaxy- léme du conjonctif médullaire sont accompagnés par de véritables faisceaux libériens contenant des tubes criblés : ce sont là, en somme, de vrais faisceaux libéro-ligneux. Ces faisceaux ainsi constitués ont, d'ailleurs, été récemment décrits par M. Cerulli (1) dans la racine des Dracæna et de quelques autres plantes voisines. Cohnia flabelliformis. — J'ai donné (2) de cette plante fort curieuse une récente description. De sa souche globuleuse partent de nombreuses racines qui, comme celles des Lomatophyllum, ne présentent pas de formations secondaires. Dans ce type, comme dans les précédents, l'élément ligneux est de composition mixte, formé de protoxyléme et de métaxyléme dont la dis- position est la méme que dans les deux autres exemples. Cependant. ici, les vaisseaux de métaxyléme du conjonctif médullaire sont isolés, tou- jours entourés chacun d'une gaine fibreuse, mais aecompagnés d'aucune sorte de formations libériennes. CoNcLusioNs. — De ces observations il résulte que : 1* Dans la racine de certaines Liliacées arborescentes (Lomatophyl- lum, Dracena, Cohnia) les larges vaisseaux de métaxylème, issus de la différenciation de cellules conjonetives du cylindre central, se déve- loppent non seulement au bord interne des faisceaux libériens, mais encore au bord interne des faisceaux de protoxyléme qu'ils prolongent vers le centre de la racine, et aussi dans le parenchyme-médullaire pro- prement dit. 2° Ces faisceaux vasculaires, n'étant pas toujours disposés dans le sens radial, comme ceux de première formation, troublent singuliére- ment, par l'irrégularité de leur direction, la symétrie de structure pri- mitive du cylindre central de la racine. (1) Cerulli, Mémoires de l'Académie royale des Lincei, 3-24 avril 1892. (2) H. Jacob de Cordemoy, Une Liliacée exotique peu connue (Revue générale de Botanique, t. IV, p. 369). SÉANCE DU 27 JANVIER 1893. 47 SÉANCE DU 27 JANVIER 1893. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 13 janvier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président, par suite des présentations faites dans la der- nière séance, proclame membres de la Société : MM. Durrour, instituteur à Agen, présenté par MM. Amblard et l'abbé Garroute. Huser, docteur és sciences à Montpellier, présenté par MM. Flahault et Galavielle. M. le Président annonce ensuite une nouvelle présentation. Lecture est donnée d'une lettre de M. Buchet, qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres. M. le Président fait connaitre à la Société la composition sui- vante des diverses Commissions que le Conseil, conformément au Réglement, a nommées, dans sa derniére séance, pour l'année 1893. 1* Commission de comptabilité, chargée de vérifier la gestion de M. le Trésorier : MM. Éd. Bornet, Cintract et Roze. 2 Commission des archives : MM. Delacour, l'abbé Hue et Maugeret. 3° Commission permanente du Bulletin : MM. G. Bonnier, Éd. Bornet, Costantin, Guignard, Prillieux et de Seynes. 4° Comité consultatif chargé de la détermination des plantes de France et d'Algérie soumises à l'examen de la Société : MM. Boudier, Fernand Camus, Gustave Camus, Franchet, abbé Hue, Luizet, Poisson et Rouy. 9* Commission chargée de formuler une proposition sur le lieu et l'époque de la prochaine session extraordinaire : MM. Bureau, Cintract, A. Chatin, Bonnet, Hua et Henry de Vilmorin. M. le Président soumet aux suffrages de l'assemblée la proposi- tion suivante qui a été approuvée par le Conseil d'administration : La Société tiendra cette année dans le département de l'Hérault une session extraordinaire qui sera ouverte à Montpellier le samedi 20 mai, veille de la Pentecôte. 48 SÉANCE DU 27 JANVIER 1893. A la suite d'explications données par le Secrétaire général, cette proposition est mise aux voix et adoptée. M. Maurice Hovelacque offre à la Société un travail intitulé : Recherches sur le LEPIDODENDRON SELAGINOIDES Sternb. et imprimé dans les Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie, dont la publication, interrompue depuis 1872, vient d'étre reprise gráce à l’activité du secrétaire, M. Lignier. Ce travail est illustré d'une cinquantaine de figures intercalées dans le texte et de sept planches en phototypie, exécutées directement d'aprés des clichés micro- photographiques. M. Hovelacque fait ensuite la communication suivante : SUR LES CARACTERES ANATOMIQUES DU ZEPIDODENDRON SELAGINOIDES Sternb.; par M. Maurice HOVELACQUE. Cette Note està la fois le résumé du Mémoire que nous venons d'offrir à la Société botanique de France et l'exposé de quelques considérations nouvelles, suggérées par l'étude de nombreux échantillons qui pro- viennent d'Angleterre et de Westphalie et dont nous n'avons pu parler dans notre premier travail. On rencontre, dans le stipe de Lepidodendron selaginoides, des tissus primaires et des tissus secondaires, dont nous allons nous occuper successivement, nous réservant de dire ensuite quelques mots sur la trace foliaire et sur le coussinet foliaire. Tissus primaires. — Les tissus primaires se composent : 1° d'une masse ligneuse primaire, dont le centre de figure coincide avec le centre de figure du stipe; 2° d'un anneau libérien contigu au bois primaire; 3° d'une trés épaisse couche de tissus corticaux, que nous avons divisée en écorce interne, écorce moyenne, et écorce externe ou zone des cous- sinets. Le heis primaire forme une masse dont la section transversale est tantôt circulaire, tantôt elliptique, et dont le diamètre, variable d'un échantillon à l'autre, est en rapport direct avec le calibre du rameau et avec le nombre des hélices foliaires. — Nous distinguerons, dans cette masse ligneuse primaire trois régions : la région axiale présente un mélange d'éléments ligneux caractérisés (vaisseaux scalariformes et cel- lules réticulées) et de fibres primitives recloisonnées. Cette région, ainsi que nous l'avons prouvé dans notre Mémoire, appartient en propre au HOVELACQUE. — CARACT. ANAT. BU LEPIDODENDRON SELAGINOIDES. 49 bois primaire et ne peut nullement être regardée comme un tissu mé- dullaire. Elle est comparable au tissu central du faisceau multipolaire des racines larges. — La seconde région du bois primaire forme la cou- ronne vasculaire et se compose uniquement de vaisseaux scalariformes, de tailles différentes, diminuant de diamètre de l’intérieur vers l’exté- rieur. Elle n’est pas nettement limitée de la région axiale, qui émet des sortes de prolongements dans la couronne vasculaire, comme celle-ci en envoie dans la région axiale. — La troisième région du bois pri- maire, qui est en même temps la plus extérieure, est formée des élé- ments ligneux primaires les plus petits; ce sont de petits vaisseaux scalariformes, des vaisseaux rayés, et des trachées. Ces éléments ne forment pas une couronne continue, mais sont localisés par places; ils constituent soit des bandes tangentielles, soit des massifs plus ou moins saillants, que nous avons nommés bandes trachéennes dans le premier cas, et pointements trachéens dans le second. L'étude détaillée des sec- tions transversales d'un grand nombre de spécimens nous a prouvé que ces bandes et ces pointements trachéens ne sont que les traces foliaires, coupées à des hauteurs différentes de leur course et non encore déta- chées de la masse ligneuse primaire. Tandis que les bandes et pointe- ments trachéens constituent les portions sortantes du bois, le reste de la masse ligneuse primaire forme la région réparatrice. De plus, sur toutes les sections transversales que nous avons étudiées, nous avons constaté que les pointements trachéens alternent réguliérement avec les bandes trachéennes; ce fait est en rapport avec la disposition des coussinels foliaires. Le nombre des bandes et pointements trachéens, variable d'un échantillon à l'autre, est en rapport direct avec le calib-e du rameau et par conséquent avec celui de son point de végétation. — Mal- gré les variations assez étendues que l'on peut observer dans la région réparatrice du bois primaire, celle-ci conservait sa structure sans mosi- fication, à mesure que le rameau vieillissait, ainsi qu'on peut s'en con- vaincre en étudiant des rameaux de méme calibre, mais d'âges différents. Un rameau à bois primaire annulaire ne se transforme donc pas en un rameau à bois plein, ou inversement. — Dans la masse ligneuse pri- maire les trachées n'existent qu'à sa périphérie, à l'extrémité des poin- tements polaires et de bandes tangentielles. Plus vers le centre, ilv a de petits vaisseaux rayés et ensuite des vaisseaux scalariformes, dont le calibre augmente à mesure qu'on se rapproche de l'intérieur. La dil- renciation du bois primaire est donc centripète. Le liber est rarement conservé dans son entier; nous avons pour- tent été assez heureux pour rencontrer quelques spécimens où toute la portion libérienue était étudiable, et nous avons constaté que ce tissu élait extrémement différencié. Le liber se divise en tissu grillagé et en T. XL. (SÉANCES) 50 SÉANCE DU 27 JANVIER 1893. tissu parenchymateux. C’est ce dernier qui, le plus souvent, est seul conservé et qui forme : 1° la région interne, voisine du bois primaire (ou de la zone cambiale quand il ya une zone ligneuse secondaire), dans laquelle les éléments présentent un arrangement concentrique ; 2° les piliers, qui séparent les différents massifs de tissu grillagé, qui, sur une section transversale, ont l'aspect de trabécules radiaux et qui sont tra- versés, dans le sens radial, par les traces foliaires ; 3° la zone libérienne péricambiale, qui touche à l'assise la plus interne de l'écorce et qui pré- sente, elle aussi, une disposition en assises concentriques. — Le tissu grillagé, le plus souvent détruit, forme des massifs séparés par les piliers parenchymateux. Ces massifs sont composés de trés gros élé- ments grillagés hypertrophiés, alignés dans le sens radial et dans le sens tangentiel et séparés le plus souvent les uns des autres par des cellules parenchymateuses plus petites, disposées, elles aussi, radialement et tangentiellement. Comme on le voit, le liber du Lepidodendron selagi- noides est plus différencié que celui des Sphenophyllum et rappelle celui des Poroxylon et des Lyginodendron. — Les traces foliaires che- minent pendant longtemps dans le liber; elles s'élévent presque vertica- lement, tout en se rapprochant peu à peu de l'écorce. Elles sont, au début, réduites à leur portion ligneuse et plongées complétement dans le tissu libérien parenchymateux. Ce n'est que prés de la zone péricam- biale que la portion libérienne de la trace foliaire se différencie; elle se compose d'éléments parenchymateux et d'éléments grillagés reconnais- sables à leur taille plus grande; toutefois, la différence entre ces deux catégories d'éléments est moins prononcée dans la trace foliaire que dans le liber du stipe. — Comme pour le bois primaire, la majeure partie du liber du stipe du Lepidodendron selaginoides représente une masse réparatrice, les portions libériennes sortantes étant relativement trés réduites. | Nous avons divisé l'écorce interne en quatre zones : 4° la gaine caspa- ryenne ou gaine protectrice, qui limite extérieurement le systéme libéro- ligneux et qui n'est que le rang le plus interne de l'écorce interne; 2 la zone interne, ou zone rayonnée, dont les éléments présentent une disposition rayonnée; 3° la zone moyenne, qui est rarement conservée et qui se différencie, au dos des traces foliaires, en un tissu spécial ou parichnos, déjà signalé par M. Bertrand chez le Lepidodendron Har- courtii; 4^ la zone externe, dont les éléments peuvent prendre une dis- position concentrique et donner parfois naissance à un liège diffus. L'écorce moyenne, très épaisse dans les jeunes rameaux, l’est beau- coup moins dans les rameaux plus âgés; c’est, en effet, à ses dépens que se forme, ainsi que nous le dirons plus loin, la zone subéreuse. Dans le HOVELACQUE. — CARACT. ANAT. DU LEPIDODENDRON SELAGINOIDES. 51 jeune âge, l’écorce moyenne fait directement suite à la zone des coussi- nets, sans qu’on puisse fixer la limite de ces deux tissus. La zone des coussinets est, par elle-même, peu épaisse; elle est limitée extérieurement par un épiderme ne présentant ni poils ni sto- males, renforcé fréquemment par du liége. Les coussinets rencontrés par une section transversale sont coupés à différents niveaux. On constate qu'il y en a deux séries : la premiére composée de coussinets trés développés, coupés vers le milieu de leur hauteur; la seconde formée de coussinets étroits, coupés vers leurs extrémités. Les coussinets de la premiére série alternent avec ceux de la seconde; ce fait répond à celui que nous avons signalé à propos des bandes et pointements trachéens. Les grands coussinets correspondent aux hélices foliaires et aux pointements trachéens; les petits sont, au contraire, en rapport avec les bandes tangentielles, qui alternent avec les pointements. On voit done que, sur chaque section transversale, il y a, en général, deux fois autant de coussinets que d'hélices foliaires. Tissus secondaires. — Chez le Lepidodendron selaginoides, les tissus secondaires sont de deux ordres; nous trouvons, en effet, du bois secondaire et du liége. Les productions ligneuses secondaires apparaissent entre le bois et le liber primaires. La zone cambiale, qui les fournit, ne donne pas de liber secondaire. Le bois secondaire présente un développement variable sui- vant les échantillons étudiés; il se présente tantót sous forme d'arc plus ou moins étendu, tantót sous forme d'anneau complet autour de la masse ligneuse primaire. Généralement cette formation secondaire est plus épaisse en un point qui correspond au point d'apparition de la zone cambiale. Le bois secondaire apparait en n'importe quel point de la sur- face de la masse ligneuse primaire. C'est ainsi que, dans des dichoto- mies, une branche peut présenter du bois secondaire, tandis que l'autre en est dépourvue. Dans d'autres spécimens, voisins de bifurcation, le bois secondaire est développé tantót dans la région oü s'est produite la dichotomie, tantót du cóté opposé. Ces quelques exemples suffisent, pour le moment, à prouver que le bois secondaire du stipe de Lepido- dendron selaginoides esttout à fait indépendant du bois primaire; nous nous proposons, du reste, d'établir ce fait dans un travail ultérieur. Le bois secondaire se compose de trachéides dont le diamétre augmente du centre à la périphérie ; son développement est donc centrifuge. Nous avons, en outre, constaté qu'aux trachéides les plus extérieures corres- pondaient plusieurs cellules cambiales. En face des rayons ligneux, au contraire, nous avons observé une concordance parfaite entre les élé- ments de rayon et ceux de la zone cambiale. De ce fait, ainsi que de 52 SÉANCE DU 27 JANVIER 1893. quelques autres de moindre importance, nous concluons que les tra- chéides, une fois formées, ont pris tout de suite leur calibre définitif, alors que les éléments cambiaux se sont recloisonnés radialement pour suivre cebrusque accroissement diamétral. D'un autre cóté, la zone cam- biale arrivée à cet état produirait, — si elle venait à fonctionner à nou- veau, — des trachéides plus petites que les premiéres et donnerait, par conséquent, un plus grand nombre de files ligneuses secondaires. C'est, en effet, ce que nous avons constaté chez plusieurs spécimens. Nous concluons de ce fait que presque tous les échantillons par nous étudiés ont été fossilisés à une époque de leur vie correspondant à une période de ralentissement dans la végétation. Le liège se développe de trés bonne heure, car on en trouve déjà une zone relativement trés épaisse dans de jeunes spécimens dépourvus de bois secondaire. Ce liège sépare la zone des coussinets de l'écorce moyenne; il est dà à un eambiforme phellique simple, qui se montre dans les rangs les plus extérieurs de l'écorce moyenne. Au début, le liége est localisé en regard des coussinets foliaires; il en résulte des arcs subéreux, d'abord isolés les uns des autres, s'étendant peu à peu à droite et à gauche et formant, par leur jonction, un anneau subéreux continu. À mesure que le rameau vieillit, le liège augmente d'épaisseur aux dépens de l'écoree moyenne, ainsi qu'on peut s'en convaincre en étudiant des rameaux de méme calibre mais d'àges différents; la crois- sance du liége est donc centripéte. Le liége peut atteindre une trés grande épaisseur, et présente alors plusieurs zones de densités et de résistances différentes. Ainsi on remarque, dans la couche subéreuse, des lames de petits éléments, à parois minces, à cloisons radiales plissées, parfois méme rompues. C'est suivant ces lames de moindre résistance que se produiraient les exfoliations. Pour nous, ces lames subéreuses ont été formées à des périodes de ralentissement dans la végétation. Trace foliaire. — Comme les différentes traces foliaires d'une sec- tion transversale du stipe de Lepidodendron, selaginoides peuvent étre regardées comme les sections transversales successives d'une méme trace foliaire, il suffit, pour avoir la structure de la trace foliaire dans toute son étendue, de relever toutes les traces d'une même section et de les ranger par ordre de leur distance au centre du stipe. De la sorte, on conslate que chaque trace foliaire prend naissance à la droite d'un poin- tement ligneux et apparait sous forme d'une expansion latérale de tra- chées, c'est-à-dire de bande trachéenne. Peu à peu, cette bande devient indépendante, augmente d'importance, accentue sa saillie vers l'exté- rieur; elle devient alors pointement trachéen. Lorsque celui-ci est sur HOVELACQUE. — CARACT. ANAT. DU LEPIDODENDRON SELAGINOIDES. 53 le point de se détacher du bois primaire, il émet, à sa droite, une expan- sion latérale qui se comporterait comme la précédente et deviendrait, si on pouvait la suivre, un nouveau pointement autonome. Après cette émission latérale, le pointement se sépare du bois primaire, traverse horizontalement le bois secondaire (quand il y en a) et vient former, dans la région interne du liber, un massif ligneux. La trace foliaire chemine presque verticalement dans les piliers parenchymateux du liber, tout en se rapprochant d'une facon insensible de l'écorce interne. Elle est réduite à sa partie ligneuse dans la région interne du liber et se présente d'abord sous forme d'un petit massif circulaire qui, peu à peu, devient plus important. Bientôt sa section prend la forme d'une ellipse dont le grand axe est tangentiel. C'est seulement à cet état que la trace foliaire pénétre dans la région péricambiale et devient libéro- ligneuse, par suite de la différenciation de la partie du liber située au dos du massif ligneux. La portion libérienne de la trace foliaire est moins différenciée que le liber du stipe; il y a une différence moins tranchée entre les éléments parenchymateux et les éléments grillagés, qui pourtant se reconnaissent toujours à leur taille plus grande. Lorsque la trace foliaire pénétre dans l'écorce, elle s'entoure d'une portion de la gaine casparyenne, qui est souvent difficilement reconnais- sable en avant et sur les cótés. La trace foliaire chemine, de la sorte, dans l'écorce, en s’incurvant de plus en plus; quand elle arrive dans la zone moyenne de l'écorce interne, la portion de ce tissu qui touche, en arrière, la trace foliaire, se différencie et donne naissance au parichnos. Ce tissu accompagne la trace foliaire jusque dans l'appendice; dés que la trace foliaire pénétre, avec le parichnos, dans l'écorce moyenne, sa course, de plus en plus oblique, arrive à étre horizontale dans le liége et la zone des coussinets. Dans ce trajet, la structure de la trace foliaire varie peu; nous signalerons, cependant, la réduction qui frappe la ré- gion ligneuse, dontla partie antérieure est toujours occupée par les trachées. Le parichnos est séparé des autres tissus corticaux par une assise de contact souvent plus visible que la gaine casparyenne qui le sépare du liber; il s'étale en arrivant prés de la surface et parfois méme prend l'aspect d'une lame bilobée plus épaisse à ses extrémités. Lorsqu'on considère la trace foliaire dans toute son étendue, on con- State qu'elle présente un certain degré de polarisation. En effet, en allant du centre à la périphérie, on trouve d'abord la portion ligneuse de la trace et, en arrière, sa portion libérienne. En ne prenant méme que le bois, on voit que les trachées sont situées en avant et sur les côtés, tandis que les vaisseaux rayés et scalariformes sont situés en arrière. Il y a donc un début de polarisation, et l'on doit regarder la trace foliaire de Lepidodendron selaginoides comme un faisceau indé- 54 SÉANCE DU 27 JANVIER 1893, terminé, présentant une tendance manifeste vers le faisceau unipolaire à différenciation unilatérale. En étudiant toutes les traces foliaires d’une même section transver- sale, on voit qu’elles sont distribuées suivant un certain nombre d'hélices dextres, dont le nombre varie et est en rapport avec le calibre du ra- meau et, par conséquent, de son point de végétation. En général, il y a cinq traces foliaires par hélice : la première est formée par le pointement trachéen, placé à la périphérie de la masse ligneuse primaire; la se- conde et la troisième se trouvent dans le liber; la quatrième est située dans l'écorce interne ; et la cinquième se voit soit dans écorce moyenne, soit dans le liège, soit dans la zone des coussinets. On peut avancer éga- lement qu'il y a progression d'une série polaire à la suivante; c’est-à- dire que les traces foliaires situées sur le trajet d'une hélice m sont coupées à un niveau un peu plus inférieur que les traces foliaires placées sur le trajet de l’hélice suivante (n +1). Coussinet foliaire. — L'étude que nous avons faite du stipe du Lepi- dodendron selaginoides nous a permis de connaitre la forme des cous- sinets foliaires. Ceux-ci sont distribués, le long du stipe, suivant un double système d'hélices, faisant entre elles un angle de 63 1; les coussinets ont la forme de tronc de pyramide quadrangulaire, dont la large base est appliquée contre le stipe, et dont la petite base représente la cicatrice foliaire. En dessous de celle-ci, on voit une dépression transversale en forme de croissant ; c'est notre sinus inférieur. La cica- trice foliaire présente trois cicatricules : une médiane correspondant à la trace foliaire; deux latérales en forme de parenthéses correspondant aux deux massifs de parichnos. En dessus de la cicatrice foliaire et contre celle-ci, se trouve, dans le plan médian, une dépression circulaire qui est l'ouverture de la chambre ligulaire. Si maintenant nous résumons la structure du coussinet, nous consta- tons que sa plus grande partie est constituée par du parenchyme fonda- mental. Celui-ci est recouvert par un épiderme, souvent renforcé de liège, sauf sur la cicatrice foliaire; la trace foliaire qui occupe le milieu de ce parenchyme présente toujours une masse ligneuse antérieure, fortement réduite, dans laquelle les trachées sont situées en avantet les vaisseaux scalariformes en arrière. La masse libérienne postérieure a aussi la méme structure ; les cellules grillagées se distinguent des élé- ments parenchymateux par leur taille plus grande. La trace foliaire est limitée à l'extérieur par Ja gaine, qui n'est bien visible qu'en arrière. Le parichnos forme, à la base du coussinet, une lame située au dos de la trace foliaire et renflée à ses extrémités. Ce tissu prend peu à peu un. grand développement; il déborde de chaque côté de la trace foliaire, HOVELACQUE. — CARACT. ANAT. DU LEPIDODENDRON SELAGINOIDES. 55 puis disparait dans le plan médian. Il se forme, de la sorte, deux massifs de grosses cellules hypertrophiées qui vont aboutir aux cicatricules en parenthéses signalées sur la cicatrice foliaire. — D'un autre cóté, en avant de la trace foliaire, les fibres primitives antérieures deviennent plus nombreuses et finissent par former un groupe de petits éléments. Celui-ci s'écarte peu à peu de la trace foliaire et vient aboutir à la base de la chambre ligulaire; c'est le tissu d'insertion de la ligule, il est formé de petits éléments tous semblables, sans trace d'élément ligneux. — La chambre ligulaire s'ouvre à l'angle antérieur du coussinet; elle est tapissée d'un épiderme formé de cellules beaucoup plus grosses que celles de l'épiderme de la ligule, ces deux tissus étant en continuation directe. — La ligule tient souvent plus longtemps à la paroi postérieure qu'à la paroi antérieure de la chambre ligulaire. Elle a la forme d'une pyramide triangulaire à angles et sommet émoussés; elle ne fait pas saillie au dehors et n'est complétement libre dans la chambre ligulaire que sur une trés faible étendue. La ligule se compose uniquement d'une assise épidermique qui recouvre un parenchyme de petits éléments. D'aprés cette étude, on voit que les échantillons de Lepidodendron selaginoides que nous avons eus entre les mains sont des axes dont le systéme libéro-ligneux ne peut se comparer à un assemblage de fais- ceaux diploxylés se touchant latéralement, ni à un faisceau multipolaire large. C'est une masse libéro-ligneuse radiée, c'est-à-dire un système de faisceaux bipolaires ayant méme centre de figure. Le Lepidodendron selaginoides est donc une plante cryptogame vasculaire centradesmide. M. Malinvaud annonce à la Société que M. Le Grand, de Bourges, à découvert, au mois de septembre dernier, le Vallisneria spi- ralis dans le canal latéral à la Loire, prés de Sancerre et dans le canal de Berry à Saint-Amand, par conséquent aux deux extrémités du département du Cher. A Saint-Amand la plante était en bel état de fructification et d'une telle abondance qu'on était obligé de la draguer. M. Guignard fait à la Société la communication suivante : LI 900 . SÉANCE DU 27 JaNviER 1893. NOTE SUR L'ORIGINE ET LA STRUCTURE DU TÉGUMENT&SÉMINAL CHEZ LES CAPPARIDÉES, RÉSÉDACÉES, HYPÉRICACÉES, BALSAMINÉES ET LINACÉES ; par M. Léon GUIGNARD. (|; En décrivant, dans une précédente Note (1), le développement et la structure du tégument séminal chez les Crucifères, j'ai insisté sur la présence constante, à la face interne de ce tégument, d'uue assise de cellules protéiques dérivant de l'albumen. Cette assise spéciale existe également dans plusieurs autres familles dont la graine est dite exalbuminée. [nexactement indiquée par divers auleurs ou controversée, son origine ue peut étre établie que par l'étude du développement de la graine. 1. Chez les Capparidées, l'ovule est, comme on sait, campylotrope et pourvu de deux téguments. A l'époque de la fécondation, le nucelle est occupé dans toute sa longueur, mais dans le tiers de son épaisseur tout au plus, par le sac embryonnaire. Dans le Polanisia graveolens, par exemple, le tégament ovulaire externe, formé seulement de deux assises cellulaires, reste mince et n'épaissit presque pas ses membranes pendant le développement ; le le tégument interne comprend en moyenne huit à dix assises, et c'est la premiére qui se sclérifie, tandis que les autres sont partiellement écrasées (2). Le tissu du nucelle se résorbe entiérement, ou à peu de chose prés, sur la face convexe de la graine, mais il en reste quelques assises du côté concave. L'albumen se comporte de la méme façon, sans toutefois se réduire au méme degré, principalement dans la région mi- cropylaire de la graine, où il forme un manchon assez épais autour de la radicule embryonnaire. C'est donc à tort que certains auteurs décri- vent la graine des Capparidées comme dépourvue d'albumen (3). Toutefois, M. Baillon (4) avait fait remarquer que la graine du Cap- paris spinosa renferme une petite quantité d'albumen « dans les'an- fraccuosités des nombreux replis que forme l'embryon irrégulièrement erroulé sur lui-même ». Il était donc intéressant de rechercher s'il (1) Danscette Note, du 9 décenibre 1892, parue dans le dernier numéro du Bulletin de la Société botanique, une omission peut laisser croire que la seconde phrase du 4* alinéa s'applique aux Crucifères, alors qu'elle a trait aux Composées. Le lecteur pourra s'en convaincre en consultant mon Mémoire détaillé dans le premier numéro du Journal de Botanique, 1893, où la phrase en question se trouve reproduite telle qu'elle devait l'être (p. 2, 1*' alinéa). (2) Le tégument séminal du Polanisia a été décrit d'abord par Strandmark, en 1874, puis par M. Brandza, en 1891. (3) Engler et Prantl (Die natürlichen Pflansenfamilien, fasc. 57, p. 129, 1891). (4) Histoire des plantes, t. 111, p. 153. GUIGNARD. — LE TÉGUMENT SÉMINAL CHEZ LES CAPPARIDÉES, ETC. 57 n'existe pas aussi une assise d'albumen à la face interne du tégument. Or c'est effectivement ce qu'on observe; de sorte que cette assise, que l'én pourrait rapporter, au premier abord, au tégument ovulaire interne, dérive de l'albumen, comme l'assise correspondante des Crucifères. 2. Chez les Résédacées, l'ovule campylotrope est également pourvu de deux téguments, l'externe formé de deux assises cellulaires, qui se retrouvent dans la graine, l'interne composé de trois assises (Reseda lutea), ou de quatre assises (R. alba, R. odorata, etc.), dont la pre- miére se sclérifie comme chez les Capparidées, les deux ou trois autres se vidant complétement et s'aplatissant plus ou moins à la maturité. De trés bonne heure, le nucelle serésorbe entiérement et l'albumen prend naissance au contact du tégument interne. Pendant le développement, cet albumen disparait, à l'exception deson assise superficielle, sur les faces convexe et latérales de la graine; mais il en reste méme une proportion notable du cóté concave. Abstrac- lion faite de l'assise superficielle, il n'est donc pas exact de considé- rer la graine des Résédacées comme exalbuminée. Il est encore moins exact de rapporter cette assise au tégument ovulaire, comme le fait M. Brandza (1); pour éviter cette erreur, il eùt suffi à cet observateur de suivre l'assise en question sur toute la surface de l'embryon, ce qui per- met de remarquer sa communauté d'origine et sa continuité avec la masse d'albumen qui persiste du cóté concave de la graine. 3. L'ovule anatrope des Hypéricacées possède également un tégument externe formé de deux assises et un tégument interne composé, non pas de deux assises, comme le dit M. Brandza (2), mais de cinq à six. Con- trairement à la description de cet auteur, le nucelle a déjà complétement disparu avant la fécondation. La premiére assise du tégument interne se sclérifie, tandis que les quatre ou cinq autres sont totalement écrasées et forment une couche membraniforme. Ici encore, c'est l'assise périphérique de l'albumen qui constitue la dernière assise du tégument séminal. 4. Chez les Balsaminées, l'ovule anatrope offre une dizaine d'assises cellulaires au tégument externe et quatre ou cinq au tégument interne. Le nucelle, fort petit, se résorbe entiérement avant la fécondation. Pendant le développement de la graine, le tégument interne disparait totalement ; la résorption atteint ensuite le tégument externe, dont les trois ou quatre assises extérieures persistent seules à la maturité el con- stituent le tégument séminal. En méme temps, l'albumen est progres- sivement digéré, à l'exception de son assise superficielle, laquelle forme (1) Revue générale de Botanique, p. 31, 1891. (2) Ibid., p. 105, et pl. VI, fig. 11-13, 1891. 98 SÉANCE DU 27 JANVIER 1893. ainsi l’assise protéique qui adhère à la partie persistante du tégument ovulaire externe. M. Brandza (1) n'ayant vu qu'un seul tégument à l'ovule, il n'y«a pas lieu d’insister sur les conséquences de cette erreur d'observation. Lohde (2) avait pourtant constaté la présence des deux téguments ovu- laires; mais il avait rapporté à tort à l'épiderme du nucelle la derniére assise du tégument interne. . 5. Bien que la graine des Linacées diffère des précédentes par la per- sistance d'une notable proportion d'albumen, je ne crois pas devoir la passer sous silence, en raison de l'inesactitude des résultats énoncés à son sujet par M. Brandza (3), qui n'admef, ici encore, qu'un seul tégu- ment à l'ovule. Il n'a pas vu que lenucelle, relativement petit, serésorbe de trés bonne heure dans sa partie supérieure; il a pris le tégument interne pour le nucelle. Or l'ovule possède un tégument externe dont les assises, peu de temps apres la fécondation, sont au nombre de trois. C'est l'assise superficielle qui fournit le mucilage bien connu, dont M. Mangin étudie actuellement le mode de formation ; les deux autres persistent également, assez apla- ties, dans la graine müre. Beaucoup plus épais, le tégument interne forme d'abord l'assise sclérifiée ; son parenchyme sous-jacent est peu à peu écrasé, à l'exception de la derniére assise, qui se distingue de bonne heure par sa richesse en protoplasme et persiste, à la maturité, en pre- nant une coloration brunátre. Depuis longtemps remarquée par les nombreux auteurs qui ont étudié et figuré la graine de Lin, cette assise brune a été tour à tour rapportée au tégument ovulaire ou à l'albumen, auquel elle adhère étroitement. Confondant le tégument ovulaire interne avec le nucelle, M. Brandza la considère comme la dernière assise de ce dernier et croit avoir dé- couvert chez les Lins une particularité remarquable quant à l'origine du tégument de la graine ! Cependant M. Poisson (4), qui avait déjà, avec raison, classé les Linum parmi les espèces dont le tégument séminal dérive de deux enveloppes ovulaires, avait aussi parfaitement reconnu l'origine de l'assise brune en question, et c'est à tort que, plus tard, d'autres auteurs l'ont rattachée à l'albumen, dont elle se distingue non seulement par la nature de son contenu, mais encore par l'alternance que ses cloisons radiales présentent avec celles du tissu sous-jacent de l'albumen. (4) Revue génér. de Botanique, p. 157, pl. X, fig. 6, 1891. (2) G. Lohde, Ueber die Entwickelungsgeschichte und der Bau einiger Samenscha- len, p. 15-17. Leipzig, 1874. (3) Loc. cit., p. 163 et pl. X, fig. 11 à 14. (4) J. Poisson, Du siége des maliéres colorées dans la graine (Bull. Soc. bot. de Fr., t. XXIV, 1877). GUIGNARD. — LE TÉGUMENT SÉMINAL CHEZ LES CAPPARIDÉES, ETC. 59 En résumé, les observations dont je viens de donner un aperçu éta- blissent, je crois, l'origine exacte des diverses parties du tégument séminal, et surtout de son assise interne, dans plusieurs familles où elle avait été controversée ou inexactement décrite, même dans les mémoires les plus récents. M. Poisson rappelle qu’à la suite d’une communication faite à la Société par M. Brandza sur les téguments séminaux dans la séance du 22 novembre 1889, il avait formulé certaines réserves sur les résultats annoncés par cet observateur (1). Au sujet de la présence d'une portion de l'albumen restant dans la zone dite aleu- rique (9) constatée par M. Guignard dans toutes les graines müres des Crucifères, M. Poisson pense que ce fait est plus général qu'on ne le croit pour les graines dites sans albumen. Cet élément laisse presque toujours de ses traces, sinon au pourtour de l'embryon, du moins dans les replis de celui-ci, ou autour de la gaine enve- loppant la radicule, etc.; les cas où il parait avoir complètement disparu doivent étre assez rares. On ne doit pas blàmer trop sévérement un botaniste descripteur d'avoir méconnu l'existence d'un albumen qui n'était pas appréciable à l'oeil nu, mais cette erreur ne peut être excusée de la part d'un anatomiste. On a décrit comme dépourvue d'albumen la graine de l'Amandier, ainsi que celle du Pommier et du Poirier, et cependant on peut en observer une couche, perceptible surtout dans les graines fraiches de la plupart des Rosacées. M. Poisson ajoute que ses observations personnelles s'accordent parfaitement avec celles de M. Guignard, concernant l'ovule et la graine du Linum usitatissimum; c'est à tort que M. Brandza a décrit cet ovule comme n 'ayant qu’ un seul tégument ; en suivant sa structure à différents stades de son déve- loppement, il se serait aperçu de son erreur. A ce propos, M. Poisson réfute l'opinion émise, dans la traduction de l'Histoire des dro- gues simples de Flückiger et Hanbury, par M. de Lanessan, qui n'admet pas que la zone colorée en brun de la graine de Lin ap- partienne à l'épiderme interne de la secondine et la considére comme une dépendance de l'albumen. Cramer (3) avait exactement apprécié, dés 1855, la position véritable de cette couche colorée. (1) Voy. le Bulletin, tome XXXVI (1889), séances, pp. 420 et suiv. (2) C'est l'endosperme des Crucifères figuré par Herz en 1885 (Land. Sam., pp. 919 et suiv.). - (3) Pflans. Unters. bot. Beiträge. 60 SÉANCE DU 27 JANVIER 1893. M. le Secrétaire général donne lecture de là communication suivante : SUPPLÉMENT A LA FLORULE DU COURS SUPÉRIEUR DE LA DOURBIE ET AU CATALOGUE DES PLANTES VASCULAIRES QUI CROISSENT SPONTANÉMENT DANS LA CIRCONSCRIPTION DE CAMPESTRE (GARD); par M. B. MARTIN. 4° Additions à la florule du cours supérieur de la Dourbie (1). Berberis vulgaris. — Le Larzac, prés Nant. Thlaspi occitanicum Jord. — Le Larzae, prés Nant. Lepidium hirtum. — Bois dn Roi à Nant. Viola mirabilis. — Bois du Roi. Dianthus carthusianorum. — Col du Minié. Trifolium levigatum. — Environs de Sauclières (abbé Coste). Lathyrus asphodeloides. — Le Larzac. L. Cicera. — Nant. Rubus nemorosus Hayne. — Haies à Dourbies. R. robustus P. J. Muller. — Haies à Dourbies. R. villicaulis Koehl. — Bords des routes à Dourbies. Rosa apricorum Rip. — Dourbies, Saint-Jean. R. septicola Déségl. — Haies à Saint-Jean. Cotoneaster tomentosa. — Bois du Roi. Sorbus domestica. — Bois du Roi. Scandix australis. — Larzac, prés Nant. Ægopodium Podagraria. — Saint-Jean. Galium debile Desv. — Prairies à Saint-Guiral (frère Marc). G. intertextum Jord. — Prairies au Moulin-Bondon. Petasites albus. — Bois des Gardies à Dourbies (D' Espagne). Rhagadiolus stellatus. — Nant (abbé Coste). Hieracium translucens Arv.-Touv. — Bois granitique de la Barthe, à Dourbies. H. cebennense Arv.-Touv. (canescens Mart. in Florule non Schb.). — Rochers à Saint-Guiral ; Moulin-Bondon, prés Saint-Jean. (1) Voy. Bull. de la Soc. bot. de France, t. XXXVII, février 1890. Le Supplément actuel se compose principalement d'espéces appartenant aux alentours de Saint-Jean du Bruel et de Nant (Aveyron). Aprés la publication de la florule en question, mes deux collaborateurs et amis, MM. Julien de Lassale et frére Marc, n'ont pas cessé de se livrer à de persévérantes investigations sur la riche végétation de leur région et ils ont réussi, chacun de son cóté, à opérer quelques découvertes nouvelles dont il ne convient pas de laisser l'énumération dans un plus long oubli. MARTIN. — SUPPLÉMENT A DEUX FLORULES DU GARD, 61 H. murorum L. var. nemorense Gr. et God. — Le Viala, près Saint- Jean. — var. silvaticum L. — Dourbies, prés Nant. Samolus Valerandi. — Saint-Jean. Solanum miniatum. — Saint-Jean. Verbascum nigro-pulverulentum. — Bords des routes à Dourbies. Melampyrum silvaticum. — Bois à la Luzette (Herbier D. Tuezk.). Orobanche Teucrii. — Roc-Nantais à Nant. Plantago argentea. — Bois du Roi. Chenopodium opulifolium. — Nant. Polygonum Bellardi. — Larzac, près Nant. Salix amygdalina. — Nant. Alisma ranunculoides. — Bords du Durzon à Nant. Iris Pseudo-Acorus. — Bords du Durzon. Muscari neglectum. — Saint-Jean. Ophrys apifera. — Dourbies. Kæleria phleoides. — Nant. Hordeum secalinum. — Nant. Ophioglossum vulgatum. — Nant. Polypodium calcareum. — Nant. Additions à la florule de Campestre (1). Adonis autumnalis. — Sur le causse entre Oms et Grailhe (abbé Coste). Sinapis Schkuhriana. — Alzon, Luc. Sisymbrium asperum. — Mares au Luc. Iberis panduræformis. — Régagnas. Thlaspi occitanicum. — Les pelouses du causse. Viola mirabilis. — Bois de Salbouz. Silene Otites. — Entre Oms et Grailhe. Fragaria vesca. — Les bois. F. collina. — Bois de Salbouz. F. elatior. — Bois de Salbouz. Rubus pellitus Hip. — Les bois de Campestre. R. robustus P. J. Muller. — Les haies au Luc. Rosa pervirens Gr. — Les haies à Alzon. R. sempervirens L. — Les haies à Alzon. R. andegavensis Bast. — Bords des routes à Alzon. R. apricorum Rip. — Causse de Campestre. (1) Voy. le Bulletin, t. XXII (1875), session extraord. à Angers, p. XXXV. 62 SÉANCE DU 27 JANVIER 1893. Adoxa Moschatellina. — Bords de la Virenque; provenant sans doute de graines entrainées par les eaux de la région montagneuse (D'* Espagne). Galium silvivagum. — Bois de Salbouz. G. Nouletianum. — Bois de Salbouz. G. scabridum. — Pelouses du causse. G. verum. — Bords des routes à Campestre (D' Espagne). Inula spiræifolia. — Bois de Rigal à Régagnias. Chrysanthemum segetum. — Alzon (rare). Centaurea maculosa. — Au Viala de Campestre. Hieracium præcox. — Le Causse. H. Verloti. — Les Sainfoins à Grailhe. H. bifidum. — Les bois. H. subalpinum Arv.-Touv. — Bois de Salbouz (vidit Arv.-Tour.). H. murorum var. silvaticum. — Bois de Salbouz. — var. nemorense. — Bois de Salbouz. Pulmonaria affinis Jord. — Bois de Salbouz. Echium pustulatum. — Le Causse. Cynoglossum: officinale. — Bois de Salbouz. Cuscuta alba. — Luc (D. Tuesk.). Odontites serotina. — Campestre (D' Espagne). Neottia Nidus-avis. — Bois de Salbouz (Copineau). Carex obesa. — Entre Oms et Sauclières. Equisetum hiemale. — Larcy à Alzon. M. Malinvaud donne lecture de la lettre suivante : LETTRE DE M. A. BATTANDIER A M. MALINVAUD. Mustapha, 15 janvier 1893. Mon cher ami, Je viens de prendre connaissance de.la quatrième Note de M. Chabert; non seulement je ne lui en sais point mauvais gré, mais n'ayant qu'un but, la recherche de la vérité, je trouve ces discussions trés profitables. ll y a évidemment dans tout cela des points à éclaircir, et j'espère que notre collègue M. Barratte, qui peut faire de fructueuses recherches dans l'herbier Cosson, voudra bien nous donner son avis sur les points en litige. Je suis bien prés de donner raison à M. Chabert en ce qui concerne BATTANDIER. — LETTRE A M. MALINVAUD. 63 le Linum austriacum. M Trabut a rapporté l'an dernier d'El-Aricha de magnifiques échantillons en fleur et en fruits, qui, par leurs longues grappes unilatérales à fruits pendants, ne peuvent appartenir qu'à cette espéce. D'autre part, la plante observée à Garrouban et décrite avec tant de soin par M. Pomel (description que j'ai abrégée dans la Flore de l'Algérie) pavait se rapporter à une plante bien voisine du L. puncta- tum Presl, également indiqué par Munby et par Boissier. Nous aurions donc ces deux Lins; mais, d'autre part, comme les stations que donne M. Chabert pour le L. austriacum sont exactement celles du L. mau- ritanicum Pomel, un doute subsiste à cet égard. Il est possible que le Linum tenuifolium existe en Algérie; je ne l'y ai point vu. En 1878, j'ai vainement cherché l'Eryngium planum dans l'herbier Cosson, et M. Durando m'avait montré comme étant la plante de Boghar un E. dichotomum Desf. Mais le plus grand différend qui subsiste entre M. Chabert et moi est constitué par le ou les Doronics de l'Atlas. Je n'en ai jamais vu qu'un seul qui a toujours un cercle d'achaines chauves, des feuilles radicales longuement pétiolées, au nombre d'une ou deux, à limbe ovoide, rare- ment cordiforme et jamais au même degré que dans le D. Parda- lianches, à souche squameuse et laineuse dans les squames, à un ou deux capitules aussi grands que ceux du D. austriacum. J'en ai des échantillons du Zaccar, du Nador de Médéa, des Beni Sahla de Blida; je l'ai vu à Mouzaia, en Kabylie et dans les Babors. L'ayant vu aussi dans l'herbier Cosson étiqueté D. scorpioides Willd., j'ai suivi cette indication. Or, d'aprés Nyman, l'existence du D. scorpioides serait plus que douteuse. Dans ce cas, le Doronic de l'Atlas pourrait bien constituer une espéce nouvelle. À propos de lacitation faite par M. Battandier de l'avis de Nyman au sujet du Doronicum scorpioides, M. Malinvaud fait remarquer que cet auteur, dans son Sylloge (page 1, année 1855), classait le D. scorpioides W., dans la section Doronicum Necker, entre les D. austriacum et plantagineum, tandis que, dans son Conspectus (1878), pp. 349-390, renoncant à maintenir le D. scor- pioides Willd. dans le cadre des espèces connues, il se borne à signaler l'opinion des auteurs qui en tont un synonyme, les uns du Doronicum grandiflorum Lamk, d’autres du D. Pardalian- ches L., ajoutant non sans raison que l'espéce de Willdenow est un type incertain (species obscura). D'apres Grenier et Godron (Flore de France, t. II), le vrai D. scorpioides Willd. doit être exelu de 64 SÉANCE DU 27 JANVIER 1893. la flore francaise, et la plante de France ainsi nommée à tort par quelques auteurs serait le D. Pardalianches ou méme l’Aroni- cum scorpioides DC. (Arnica scorpioides L.). M. Jeanpert fait à la Société la communication suivante : LOCALITÉS NOUYELLES DE PLANTES RÉCOLTÉES AUX ENVIR. DE SAINT-MALO; par M. Édouard JEANPERT. Fumaria densiflora DC. — Saint-Joseph. Sinapis incana L. — Saint-Coulomb. Sisymbrium officinale L. var. leiocarpum Guss. — Saint-Malo et Saint- Servan. Senebiera pinnatifida DC. — Saint-Ideuc, entre Saint-Malo et Saint- Servan. Sagina nodosa Fenzi. — Rochebonne, près Paramé. Geranium sanguineum L. — Roteneuf. Melilotus parviflora Desf. — Paramé. Trifolium angustifolium L. — La Varde. Lotus hispidus Desf. — La Varde. Petroselinum segetum. — Roteneuf. Ammi majus L. — Roteneuf, Saint-Vincent. Ægopodium Podagraria L. — Paramé, Saint-Lunaire. Seseli coloratum Ehrh. — Roteneuf. Selinum Carvifolia L. — Bois de Pontreal-Pleudihen. Tordylium maximum L. — Saint-Joseph. Inula Helenium L. — La Varde. Erythræa tenuiflora. — Saint-Servan. Cicendia pusilla. — Bois de Pontreal. Grammica racemosa (parasite sur Polygonum aviculare). — Près l'hôtel de Roteneuf. Solanum ochroleucum. — Saint-Malo. Linaria striato-vulgaris. — Saint-Joseph. Orobanche amethystea Thuill. (sur Eryngium campestre). — Près l'hôtel de Roteneuf. Calamintha ascendens Jord. — Saint-Servan. Nepeta Cataria L. — Roteneuf; Saint-Coulomb. Statice lychnidifolia. — Roteneuf. Euphorbia platyphylla. —- Roteneuf. Salix viridis Fr.? (2 octobre 1892). — Paramé, Saint-Joseph. Wolffia arrhiza. — Le Lupin, prés le Havre de Roteneuf. Juncus capitalus. — Bois de Pontreal. VAN TIEGHEM. — GENRES NOUVEAUX DES THYMÉLÉACÉES. 65 Phalaris minor. — Pointe du Meinza, prés Saint-Coulomb. Spartina stricta. — Baie entre Saint-Jouau et Saint-Servan. Polypogon littoralis. — Entre la gare et Saint-Malo (aussi à Pontorson)- Leptodon Smithii. — Le Lupin, prés Saint-Coulomb. Neckera complanata (fruct.). — Le Lupin. M. Ph. Van Tieghem fait à la Société la communication sui- vante : SUR LES GENRES MÉCONNUS OU NOUVEAUX DE LA FAMILLE DES THYMÉLÉACÉES; par M. Ph. VAN TIEGHEM (!). Dans un grand nombre de familles végétales, principalement chez les Phanérogames, il est arrivé que certaines espéces ou certains groupes d'espéces ont été, à diverses époques, séparées des espéces voisines et érigées à l'état de genres distincts, sans que la légitimité de cette sépara- tion ait été reconnue par les botanistes qui ont suivi, notamment par les monographes de la famille ou les auteurs des Genera. C'est pourtant une question de savoir si ces genres ainsi rejetés méritent bien tous le dis- crédit qui les frappe, ou si plusieurs, injustement méconnus, ne doivent pas étre relevés et remis en honneur. Indépendamment de ces genres méconnus, c'est aussi une question de savoir si, dans une famille donnée, le groupement générique des espèces actuellement décrites se trouve aujourd'hui complétement achevé, ou S'il ne reste pas à y distinguer encore cà et là quelques genres nouveaux, demeurés inapercus jusqu'à présent. Recherche des genres méconnus à rétablir, recherche des genres nou- veaux à établir : ces deux problémes, que la morphologie externe parait impuissante à traiter, puisque l'état de choses actuel est son œuvre, la morphologie interne peut essayer de les résoudre et, dans ma conviction, elle doit y réussir. De cette double et efficace contribution de la morphologie interne à l'établissement et à la délimitation des genres, on a déjà donné d'ailleurs plusieurs exemples. Pour n'en rappeler ici que quelques-uns, le genre Auricula de Tournefort, méconnu par tous les botanistes depuis prés de deux siécles, a été définitivement séparé du genre Primula d'après la structure de la tige, qui est polystélique dans le premier, monostélique (1) Ce travail a été présenté à la séance du ;12 mai 1893; comme il y avait un intérêt spécial à le publier dans un bref délai, il a été imprimé dans le numéro qui devait paraître le 1*' juin. (Note du Secrétariat.) T. XL. (SÉANCES) 5 66 SÉANCE DU 27 JANVIER 1893. dans le second (1). Chez les Coniféres, l'étude de la structure de la racine, de la tige et de la feuille a permis, non seulement de séparer for- tement les genres Picea, Larix, Abies et Cedrus du genre Pinus avec lequel ils ont été si longtemps et tout récemment encore confondus, mais aussi de rétablir plusieurs genres (Keteleeria, Pseudotsuga, Pseu- dolarix, Wellingtonia, etc.) méconnus par les botanistes les plus récents, et méme de constituer deux genres nouveaux (Hesperopeuce, Stachycarpus), inaperçus jusqu'ici comme tels (2). Chez les Mélasto- macées, enfin, la structure de la tige distingue nettement les Svitramia des Tibouchina, les Loreya des Bellucia, etc., auquels on a voulu les réunir (3). À ces exemples bien connus, je me propose d'en ajouter aujourd'hui quelques autres, que j'ai pu tirer de la famille des Thyméléacées, au cours d'une série de recherches sur la structure et les affinités des plantes de cette famille, qui fera l'objet d'un mémoire spécial inséré dans un autre recueil (4). Les Thyméléacées sont, comme on sait, une famille très homogène, trés naturelle, oà la formation et la délimitation des genres, d'aprés les caractéres fournis par la morphologie externe, est difficile et souvent quelque peu arbitraire. La revision générique la plus récente, celle de Bentham, qui date de 1880, y admet trente-huit genres, dont deux avec doute (Octolepis, Gonystylus), comme genres anomaux (5). Disons tout de suite, pour n'avoir pas à y revenir, que l'étude de la structure de la tige et de la feuille exclut les Octolepis et Gonystylus de la famille des Thyméléacées. Aux trente-six genres restants, la morphologie interne m'a conduit à en ajouter dix autres, savoir : six genres méconnus qu'il convient de rétablir et quatre genres nouveaux qu'il y a lieu d'établir. Quelques mots sur chacun d'eux. 1. GENRES MÉCONNUS A RÉTABLIR. Le nombre des groupes d'espéces de Thyméléacées qui ont été érigés à l'état de genres par divers auteurs, sans avoir été reconnus comme (1) Structure de la tige des Primevéres du Yun-nan (Bull. de la Soc. bot., 12 fé- vrier 1886). — Groupement des Primevères d'après la structure de leur tige (Ibid., 26 février 1886). — Sur la polystélie (Ann. des sc. nat., T° série, III, 1886). (2) Structure et affinités des ABIES et des genres les plus voisins (Bull. de la Soc. bot., XXXVIII, p. 406, 1891). — Structure et affinités des STACHYCARPUS (Jbid.). — Cours du Muséum, 1891-1892. (3) Sur la structure et les affinilés des Mémécylées (Ann. des sc. nat., 7* série, XIL, 1890). — Addition (Ibid., XIV). — Deuxième addition (Ibid., XV). (4) Sur la structure et les affinités des Thyméléacées et des Pénéacées (Ann. des sc. nat., 7° série, XVII, 1893). ` (5) Bentham et Hooker, Genera, III, p. 186, 1880. VAN TIEGHEM. — GENRES NOUVEAUX DES THYMÉLÉACÉES. 67 tels dans le Genera de Bentham et Hooker, ne s'éléve pas à moins de dix-huit, soit à la moitié des genres admis. En ce qui concerne les deux tiers de ces genres, il ne semble pas que l'étude de la structure parvienne à ajouter un caractére différentiel de quelque importance à ceux que la morphologie externe y a observés et qui ont été jugés trop insuffisants pour les définir. Ceux-là doivent donc, au moins jusqu'à nouvel examen, demeurer supprimés et ne figurer tout au plus que comme, sections dans les genres primitifs. Tels sont, par exemple, les The- canthes, Calyptrostegia, Heterolena, Gymnococca et Macrostegia parmi les Pimelea, les Mezereum parmi les Daphne, les Diplomorpha parmi les Wikstræmia, les Lygia, Chlamydanthus et Piptochlamys parmi les Thymelæa, le Radojitzkia parmi les Lachnea, etc. Pour le troisième tiers, au contraire, l'étude anatomique vient ajouter un ou plusieurs caractéres différentiels importants aux caractéres mor- phologiques externes jugés à eux seuls insuffisants et il en résulte une somme de différences telle qu'elle impose le rétablissement de ces genres. Ceux-là étaient donc véritablement méconnus, et ce sont les seuls qui nous intéressent ici. Ils sont au nombre de six : Eriosolena, Enkleia, Lophostoma, Linodendron, Kelleria et Daphnobryon. Sur le genre En10s0LENA. — Le Daphne pendula de Smith, qui est aussi leDaphne javanica de Thunberg, a été à deux reprises séparé géné- riquement des Daphne, d'abord par Linné fils, en 1181, sous le nom de Scopolia composita (1), puis par Blume, en 1825, sous celui d'Eriosolena montana (2). Le principal caractère invoqué à l'appui de cette séparation est l'existence dans la fleur d'un disque hypogyne tubuleux qui manque chez les Daphne. Ainsi défini, ce genre a été reconnu, sous le nom de Scopolia, d'abord par Jussieu en 1789 (3), puis par Meyer en 1843 (4); il a été admis aussi, sous le nom d'Eriosolena, par Endlicher en 1840 et encore en 1847 (5). Il a été rejeté, au contraire, d'abord en 1841, puis de nouveau en 1857, par Meisner, le monographe de la famille dans le Prodrome, qui en a fait, sous le nom d'Eriosolena, une simple section, la cinquiéme, de son genre Daphne (6). Cette opinion a été adoptée (1) Linné fils, Supplementum, p. 60 et p. 409, 1781. | . (2) Blume, Bijdragen tot de Flora van Nederlandsch Indie, p. 651, 1825. (3) A. L. de Jussieu, Genera plantarum, p. 76, 1789. (4) Meyer, Bull. de l'Acad. des sc. de Saint-Pétersbourg, 1, p. 354, 1843] et Ann. des sc. nat., 2* série, XX, p. 45, 1843. i (5) Endlicher, Genera plantarum, p. 331, 1840 et Suppl. IV, 2, p. 68, 1847. (6) Meisner, Denkschrift. der Regenb. bot. Gesellsch., MI, p. 274, 1811, et Prodro- mus, XIV, p. 540, 1857. 68 SÉANCE DU 27 JANVIER 1893. ensuite par tous les botanistes, notamment par M. Baillon en 1877 (1) et par MM. Bentham ct Hooker en 1880 (2). L'étude anatomique de la tige et de la feuille du Daphne pendula Smith, ainsi que du D. involucrata Wallich, que Meisner a nommé plus tard D. Wallichii, montre que ces plantes possèdent en commun un certain nombre de caractéres qui font défaut à toutes les espéces de Daphne, à quelque section qu'elles appartiennent. La tige a, en effet, dans les diverses régions de son parenchyme, des cristaux d'oxalate de chaux en forme de prismes courts, tandis que celle des Daphne est toujours entiérement dépourvue de cristaux. En outre, elle a, dans la région périphérique de sa moelle, des tubes criblés tout aussi bien en dedans des faisceaux foliaires que des faisceaux répa- rateurs, tandis que celle des Daphne n'a de pareils tubes criblés qu'en dedans des faisceaux réparateurs. La feuille offre, à l'intérieur de la méristéle unique du pétiole et de la méristéle médiane du limbe, dans la région supérieure du péridesme, des tubes criblés qui manquent chez les Daphne, caractère qui est d'ailleurs une conséquence directe du précédent. L'épiderme du limbe ne gélifie pas la face interne de la membrane de ses cellules, comme che: les Daphne. Son écorce contient des mâcles sphériques d'oxalate de chaux, qui font défaut aux Daphne. Mais surtout elle renferme de nom- breuses sclérites filiformes, cà et là ramifiées, à membrane non lignifiée, qui serpentent en tous sens et dirigent leurs extrémités vers les deux épidermes, sous lesquels elles rampent finalement plus ou moins loin; ces sclérites manquent aux Daphne. À cet ensemble de caractéres internes, dont deux sont fournis par la tige et quatre par la feuille, si l'on ajoute le caractére externe qui a servi tout d'abord à les distinguer, c’est-à-dire le disque hypogyne tubuleux, on voit que ces plantes s'éloignent maintenant beaucoup de tous les Daphne. Elles constituent donc bien et düment un genre à part, qui doit porter le nom de Eriosolena.En effet, si Linné fils a repris, en 1781, pour le lui appliquer, le nom de Scopolia, c'est parce que son pére avait auparavant supprimé, en le faisant entrer dans le genre Hyoscyamus, le Scopolia de Jacquin, qui est de 1764. Mais cette réunion n'a pas été admise etle Scopolia de Jacquin n'a jamais cessé d'étre reconnu comme genre distinct à côté des Hyoscyamus. Il y a lieu, toutefois, confor- mément à la régle de priorité, de reprendre le nom spécifique de Linné fils et de nommer Eriosolena composita le Daphne pendula Smith (Daphne javanica Thunberg, Eriosolena montana Blume). A cette (1) Baillon, Histoire des plantes, VI, p. 131, 1877. (2) Bentham et Hooker, Genera plantarum, III, p. 190, 1880. VAN TIEGHEM. — GENRES NOUVEAUX DES THYMÉLÉACÉES. 69. espèce type, il faut joindre l'Eriosolena involucrata Wallich (Daphne Wallichii Meisner), et peut-être aussi VE. longifolia (Daphne longi- folia Meisner), espéce que je n'ai pas pu étudier. Sur le genre ENKLEIA. — Griffith a décrit en 1844, comme genre distinct, sous le nom de Enkleia malaccensis, un arbuste grimpant de Malacca ayant la fleur des Gnidia pentaméres, c'est-à-dire des Lasiosi- phon, avec le port des Linostoma (1). Ce genre n'a pas été admis jus- qu'à présent. D'aprés l'organisation florale, Endlicher en a fait un Lasiosiphon et, changeant, au mépris des régles, la dénominatien spéci- fique donnée par Griffith, l’a nommé Lasiosiphon scandens (2), opinion suivie plus tard par Meisner (3). D’après le port, Kurz en a fait un Lino- stoma, sous le nom de Linostoma scandens (4), et cette manière de voir à étéadoptée par MM. Bentham et Hooker (5). La structure de la tige et de la feuille plaide, au contraire, fortement en faveur de l'autonomie de ce genre. La tige a, en effet, un périderme d'origine épidermique, comme dans les Linostoma, tandis que le péri- derme est d'origine exodermique dans les Lasiosiphon. D'autre part, elle à un bois secondaire normal, comme dans les Lasiosiphon, tandis que le bois secondaire renferme des ilots de parenchyme à tubes criblés dans les Linostoma. Par là, on voit déjà que la plante n'est proprement ni un Lasiosiphon, ni un Linostoma. De ces deux genres à la fois elle se distingue plus fortement encore par la structure de la feuille. La feuille des Lasiosiphon et des Lino- stoma, en effet, gélifie fortement la membrane interne de ses cellules épidermiques ; son écorce est dépourvue de sclérites ; sa méristéle mé- diane n'a pas de tubes criblés dans la région supérieure de son péri- desme. La feuille de notre plante, au contraire, ne gélifie pas ses cellules épidermiques ; son écorce est parcourue en tous sens par de nombreuses Sclérites filiformes non lignifiées, dont les extrémités viennent ramper Sous les deux épidermes ; enfin, sa méristéle médiane a, dans la région Supérieure de son péridesme, des tubes criblés accompagnés de fibres non lignifiées. Par tous ces caractères, cette feuille diffère de celle des Lasiosiphon et des Linostoma, à peu prés comme on vient de voir que la feuille des Eriosolena différe de celle des Daphne. Toutefois, par son écorce palissadique en hautet ses stomates localisés à la face inférieure, (1) Griffith, Calcutta Journal of nat. History, IV, p. 234, 1841. « Flos fere Gnidiæ, abitus linostomaceus ». (2) Endlicher, Genera, Suppl. IV, 2, p. 67, 1847. (3) Meisner, Prodromus, XIV, p. 598, 1857. (4) Kurz, Flora, XLIII, p. 371, 1870. (5) Bentham et Hooker, Genera, III, p. 197, 1880. 10: SÉANCE DU 27 JANVIER 1893. chacun au fond d'une petite crypte en forme de bouteille, elle ressemble plus à celle des Linostoma, qui ont ces mêmes caractères, qu'à celle des Lasiosiphon, dont l'écorce est palissadique sur les deux faces et dont les stomates, également distribués en haut et en bas, sont situés dans le plan de l'épiderme. L'étude anatomique confirme donc l'opinion originelle de Griffith et restitue à l'Enkleia malaccensis, avec son autonomie générique, le nom dont on l'a, pendant plus d'un demi-siécle, injustement dépouillé. Sur le genre LoPHosroMA. — Meisner a séparé des Linostoma de l'Inde, d'abord comme section, plus tard comme genre distinct, sous le nom de Lophostoma, deux espèces du Brésil qui ressemblent aux Lino- stoma par plusieurs caractères, notamment par le port, mais qui s'en distinguent par l'inflorescence, la forme du calice, les poils qui en gar- nissent les écailles et le fruit induvié (1). Pourtant, cette séparation n'a pas été admise par MM. Bentham et Hooker, qui ont réuni dans leur genre Linostoma les espéces du Brésil à celles de l'Inde (2). La structure aussi montre, entre ces deux genres, de grandes ressem- blances. Ainsi, dans la tige de l'un, comme dans celle de l'autre, le péri- derme est d'origine épidermique, le bois secondaire renferme des ilots de parenchyme munis de tubes criblés et la moelle contient des cellules scléreuses. Dans la feuille de l'un, comme dans celle de l'autre, les cristaux sont des mâcles, l'écorce est palissadique en haut et les sto- mates portés par la face inférieure sont situés chacun au fond d'une petite crypte en forme de bouteille dont le col saillant est constitué par huit à dix cellules. Mais les différences n'en sont pas moins trés frap- pantes. Dans la tige des Linostoma, l'écorce, le liber et la zone criblée péri- médullaire renferment des cristaux, qui sont des prismes courts disposés longitudinalement ; les îlots parenchymateux criblés du bois secondaire contiennent aussi des cristaux prismatiques, sans fibres non lignifiées. Dans la tige des Lophostoma, l'écorce renferme des mâcles sphériques, et le liber, ainsi que la zone criblée périmédullaire, sont dépourvus de cristaux ; les ilots criblés du bois secondaire contiennent des fibres non lignifiées, sans cristaux prismatiques. = La feuille des Linostoma n'a pas de tubes criblés dans la région supé- rieure du péridesme de sa méristéle médiane et gélifie fortement ses cellules épidermiques. La feuille des Lophostoma a des tubes criblés dans sa méristéle et ne gélifie pas ou seulement trés peu ses cellules épi- (1) Meisner, Prodromus, XIV, p. 600, 1857. (2) Genera, 111, p. 197, 1880. VAN TIEGHEM..— GENRES NOUVEAUX DES THYMÉLÉACÉES. 71 dermiques. Enfin et surtout, tandis que l’écorce de la feuille des Lino- stoma est dépourvue de sclérites, celle des Lophostoma renferme un grand nombre de sclérites filiformes à membrane lignifiée, dirigées en tous sens et rampant sous les épidermes, principalement sous l'épiderme supérieur, au-dessus de la couche palissadique. Par ces divers caractères, la feuille de ces plantes diffère de celle des Linostoma, à peu prés comme on a vu que celle des Eriosolena diffère de celle des Daphne et celle de l'Enkleia de celle des Lasiosiphon et des Linostoma. Ces différences de structure dans la tige et dans la feuille s'ajoutent aux caractéres externes rappelés plus haut, et tous ensemble conduisent à rendre son autonomie au genre Lophostoma. Sur le genre LiNoDENDRON. — Grisebach a créé en 1861 le genre Linodendron pour des arbustes de Cuba voisins du Lasiadenia de la Guyane, mais qui en différent notamment parce que le réceptacle du capi- tule est couvert de longs poils blancs et parce que les étamines sortent du tube calicinal au lieu d'y demeurer incluses (1). Ces différences ont paru insuffisantes à MM. Bentham et Hooker, qui ont incorporé les Lino- dendron au genre Lasiadenia (2). La tige des Linodendron renferme des cristaux en forme de longs prismes, disposés transversalement dans l'écorce et dans les rayons dilatés du liber secondaire. Dans la feuille de ces plantes, les cristaux sont aussi de longs prismes, mais disposés longitudinalement et localisés exclusivement dans le parenchyme situé au-dessus et au-dessous des nervures, dont ils suivent tout le cours et toutes les ramifications. Par cette forme et cette disposition des cristaux dans la tige el surtout dans la feuille, les Linodendron non seulement différent du Lasiadenia oü ce sont, dans la tigeun mélange de prismes courts et de mâcles sphériques, dans la feuille uniquement des mâcles sphériques éparses dans le pa- renchyme, mais encore se distinguent immédiatement de tous les autres genres de la famille. Ils constituent donc bien un genre à part, qu'il y a lieu de rétablir. (1) Grisebach, Plante Wrightianæ e Cuba orientali (Mem. of the Amer. Acad. of Arts and Sciences, N. ser., VIII, p. 187, 1861). (2) Genera, III, p. 192, 1880. — M. Baillon (Histoire des plantes, VI, p. 107 et P. 128, 1877) admet, au contraire, ce genre, mais en lui donnant improprement le nom de Hargasseria A. Richard. L'Hargasseria de A. Richard, l'auteur le dit formel- lement (Flora cubana, III, p. 193, 1850), est l'Hargasseria de Meyer, c'est-à-dire le Daphnopsis de Martius et Zuccarini, dont le type est le D. Bonplandi (Hargasseria mezicana Meyer). Ce qui est vrai, c'est que À. Richard s'est trompé en rapportant à ce genre la plante de Cuba qu'il a étudiée sous le nom de Hargasseria cubana. Il a manqué ainsi l'occasion qui lui était offerte de créer pour elle ce genre nouveau que Grisebach a établi onze ans plus tard. La plante de A. Richard doit donc étre nommée Linodendron cubanum. 19 SÉANCE DU 97 JANVIER 1893. Sur les genres KELLERIA et DAPHNOBRYON. — Les genres Kelleria et Daphnobryon ont été séparés du genre Drapetes de Lamarck, le premier par Endlicher (1), le second par Meisner (2), à cause de la présence à la gorge du calice d'écailles épisépales dont le Drapetes est dépourvu. Ces écailles sont au nombre de quatre alternes avec les étamines dans le Kel- leria, au nombre de huit alternes par paires avec les étamines dans le Daphnobryon. Malgré ces différences, qui, partout ailleurs dans cette famille, sont regardées comme suffisantes pour définir des genres, à cause de la grande ressemblance du port, MM. Bentham et Hooker ont de nouveau réuni les Kelleria et Daphnobryon au Drapetes (3). Par son endoderme fortement différencié et muni de cadres lignifiés, par son liber secondaire sans fibres et surtout par sa moelle dépourvue de tubes criblés à sa périphérie, la tige se ressemble beaucoup dans ces trois genres et en méme temps diffère profondément de celle de toutes les autres Thyméléacées, ce qui conduit à en faire un petit groupe à part dans la famille. Mais elle offre aussi d'un genre à l'autre des différences marquées. Dans le Drapetes, le périderme est d’origine épidermique et les cel- lules de la moelle conservent à tout âge leurs membranes minces et cellulosiques. Dans le Kelleria et le Daphnobryon, toutes les cellules de la moelle épaississent de bonne heure et lignifient leurs membranes. Dans le premier genre, le périderme est d'origine épidermique ; dans le second, il naît, au contraire, dans l’exoderme. La structure de la feuille accuse encore plus ces différences. Dans le limbe du Daphnobryon, les méristèles ont chacune un arc très épais de fibres péridesmiques lignifiées. Dans celui du Kelleria, les fibres pérides- miques sont peu nombreuses: et non lignifiées. Dans celui du Drapetes, les méristèles sont entièrement dépourvues de fibres péridesmiques. Par la structure de la tige et de la feuille, tout comme par les écailles du calice, les Kelleria et Daphnobryon se distinguent donc nettement l'un de l'autre et tous deux ensemble du Drapetes. Il y a lieu, par consé- quent, de rétablir ces deux genres. A ces six exemples de relèvement de genres méconnus, si l'on prenait pour point de départ, au lieu du Genera de Bentham et Hooker, quelque autre ouvrage d'ensemble, on pourrait facilement en ajouter plusieurs autres. Dans son Histoire des plantes, pat exemple, M. Baillon classe les Edgeworthia comme sixiéme section dans le genre Daphne, dont ils different surtout par le stigmate allongé et claviforme. Il range les (1) Endlicher, Genera, Suppl. 1V, 2, p. 61, 1847. (2) Meisner, Prodromus, XIV, p. 566, 1857. (3) Bentham et Hooker, Genera, III, p. 196, 1880. ——Ó— ais poem MÀ VAN TIEGHEM. — GENRES NOUVEAUX DES THYMÉLÉACÉES. 13 Lasiosiphon dans le genre Gnidia, dont ils ne se distinguent que par la pentamérie de la fleur. Il réunit aux Passerina le Chymococca, qui ne s'en écarte que par son fruit charnu. Il joint, enfin, aux Phaleria le Pseudais, qui en différe surtout par la pentamérie de sa fleur (1). Meisner, et plus tard MM. Bentham et Hooker, ont, au contraire, main- tenu la séparation de ces quatre genres. Or, les Edgeworthia, qui ont, comme les Daphne, le périderme épidermique, s'en éloignent notam- ment par les cristaux en mâcles sphériques que renferme le parenchyme de la tige et de la feuille. Les Lasiosiphon, qui ont, comme les Gnidia, le périderme exodermique, s'en écartent parce que les cristaux de la tige et de la feuille sont des mâcles sphériques dans les Lasiosiphon, tandis que dans les Gnidia ce sont, du moins le plus souvent, d'innom- brables petits granules formant sable, comme dans les Lachnaa, Crypta- denia et Passerina. Le Chymococca, qui a, comme les Passerina, le périderme exodermique et les cristaux en forme de sable, en diffère parce qu'il gélifie partiellement les cellules de son épiderme inférieur, au-dessous de la couche palissadique, gélification qui ne s'opére pas chezles Passerina. Enfin le Pseudais, qui a, comme les Phaleria, le périderme épidermique et les cristaux en mâcles, s'en distingue par l'absence de tubes criblés dans la méristéle du pétiole et dans la mé- ristéle médiane du limbe. Il y a donc lieu de maintenir l'autonomie des Edgeworthia, Lasiosi- phon, Chymococca et Pseudais, tout en reconnaissant qu'au point de vue de la structure, la différence entre ces genres et ceux auxquels on a voulu les réunir est beaucoup moins grande qu'entre les six genres que l'on vient de rétablir, par exemple, et ceux dont il a fallu les séparer. On arrive ainsi à examiner üne série de cas particuliérement intéres- sants, où la morphologie interne n'ajoute aucun caractère différentiel à ceux que la morphologie externe a constatés et qui ont paru aux uns suf- fisants, aux autres insuffisants pour caractériser certains genres. La ques- lion demeure alors incertaine et sa solution arbitraire. Par exemple, M. Baillon réunit: les Cryptadenia aux Lachnea, dont ils ne different que par l'insertion des écailles du calice vers le milieu de la longueur du tube et non à sa gorge; les Leucosmia aux Phaleria, dont ils ne s'écartent que par la pentamérie de la fleur et la présence d'écailles à la gorge du calice; le Gyrinopsis, enfin, aux Aquilaria, dont il ne s'éloigne que par la forme tubuleuse du calice et la sessilité des anthéres. Avant M. Baillon, Meisner, après lui, MM. Bentham et Hoo- ker, ont, au contraire, admis l'autonomie de ces divers genres. Or la structure de la tige et de la feuille n'accuse aucune différence (1) Baillon, Histoire des plantes, VI, p. 102 et suiv., 1877. 74 SÉANCE DU 27 JANVIER 1893. de quelque valeur entre les Cryptadenia et les Lachnæa, entre les Leucosmia et les Phaleria, entre le Gyrinopsis et les Aquilaria. La morphologie interne ne s'opposera donc pas à ces diverses réu- nions, le jour où d'un commun accord la morphologie externe les jugera nécessaires. Mais peut-elle en prendre l'initiative? On ne le pense pas. Ici, comme partout ailleurs, il faut se défier des caractères purement négatifs. Autant l'anatomie a de force pour séparer par le dedans ce qui a été indüment réuni par le dehors, comme on vient de le voir, ou ee qui n'a pas encore été suffisamment distingué par le dehors, comme on le verra tout à l'heure, autant elle doit, à mon sens, apporter de réserve quand il s'agit de réunir ce qui a été une fois séparé par les caractères extérieurs. Dans tous les cas de cette sorte, c'est à la morphologie externe seule, dûment avertie maintenant que les diffé- rences qu'elle constate ne sont corroborées par aucun caractère différen- tiel inlerne, de décider si ces différences extérieures, ainsi réduites à elles-mémes, suffisent ou non à définir les genres en question. 9. GENRES NOUVEAUX A ÉTABLIR. Si l'étude anatomique comparative des espéces permet, comme on vient de le voir, de décider, parmi les genres créés d'abord, puis rejetés comme insuffisamment définis par les caractéres externes, ceux qui peuvent, du moins provisoirement, demeurer dans l'ombre et ceux qui doivent dés à présent étre remis en lumiére, on comprend qu'elle puisse aussi conduire à édifier des genres nouveaux avec des espéces déjà décrites, mais que la morphologie externe ou n'a séparées que comme sections, ou méme n'a pas distinguées du tout jusqu'à présent parmi leurs congénères. La famille des Thyméléacées offre quatre exemples d'une telle constitution de genres nouveaux, dont deux reconnus déjà comme sections, les deux autres encore inaperçus. Sur le genre DENDROSTELLERA. — Les espèces du genre Stellera ont été groupées par Meyer en deux sections (1), admises plus tard par Meisner (2). Les unes sont des herbes vivaces, où l'inflorescence est en capitule, le stigmate globuleux et le hile large; elles forment la section Chameæstellera. Les autres sont des arbrisseaux, où l'inflorescence est en épi, le stigmate ovoide et le hile ponctiforme; elles constituent la section Dendrostellera. (1) Bull. de l'Acad. de Saint-Pétersbourg, 1, p. 359, 1843, et Ann. des sc. nat., 2* série, XX, p. 53, 1843. (2) Prodromus, XIV, p. 548, 1857. VAN TIEGHEM. — GENRES NOUVEAUX DES THYMÉLÉACÉES. 15 Chez les premiéres, le périderme de la tige, qui est tardif, se forme dans l'épiderme, et l'écorce de la feuille n'est palissadique qu'en haut. Chez les secondes, l'épiderme de la tige, qui est précoce, prend nais- sance dans l'exoderme et l'écorce de la feuille est palissadique sur les deux faces. Il convient donc de séparer plus fortement ces deux sections, et comme le première renferme l'espéce type du genre (St. Chamæjasme), Cest la seconde qu'on érigera à l'état de genre distinct sous le nom de Dendrostellera. Ce genre comprendra les Dendrostellera Lessertii, sta- chyoides, Griffithii et spicata. Sur le genre RuyriposoLEN. — Les Arthrosolen ont été répartis par l'auteur du genre, Meyer, en quatre sections (1). Trois de ces sections (Arthrosolenia, Gymnurus et Cephalodaphne) ont en commun ce carac- tère d’avoir la graine lisse. La quatrième, qui ne comprend que lA. la- LUS, a, au contraire, le tégument séminal rugueux et écailleux ; aussi a-t-elle recu le nom de Rhytidosperma. Ce sectionnement n'a pas été admis par Meisner (2), ni plus tard par MM. Bentham et Hooker (3). Or, tandis que la tige de tous les Arthrosolen des trois premières sections gélifie la face interne de ses membranes épidermiques et pro- duit le périderme dans son exoderme, celle de l'A. laxus ne gélifie pas son épiderme et engendre le périderme dans cet épiderme non gélifié. Il y a donc lieu de séparer cette espéce de toutes les autres plus for- tement qu'elle ne l’a été jusqu'ici, en l'élevaut au rang de genre auto- nome. Le nom de Rhytidosperma ayant été déjà employé ailleurs, on nommera ce genre Rhytidosolen. L'Arthrosolen laxus devient ainsi le Rhytidosolen laxus. Sur le genre Gninropsis. — Les espèces du genre Gnidia ont été &roupées d'abord par Endlicher (4), puis par Meisner (5), en deux sec- tions. Le plus grand nombre ont les fleurs en tétes terminales et com- posent la section Eugnidia. Quelques autres ont les fleurs en épis latéraux et forment la section Phidia. Dans la section Phidia et dans certaines espèces de la section Eu- gnidia (G. sericea, nodiflora, Wikstræmiana, scabrida, pinifolia, denudata, penicillata, cephalotes, canescens, imberbis, geminiflora, (1) Bull. de l'Acad. de Saint-Pétersbourg, 1, p. 359, 1843 et Ann. des sc. nal., 2* série, XX, p. 52, 1843. (2) Prodromus, XIV, p. 559, 1857. (3) Genera, III, p. 194, 1880. (4) Genera, Suppl. IV, 2, p. 64, 1847. (5) Prodromus, XIV, p. 580, 1857. 16 SÉANCE DU 27 JANVIER 1893. punctata, involucrata), la tige forme son périderme dans l'exoderme, comme chez les genres voisins Lasiosiphon, Lachnæa, Cryptade- nia, etc. Il n'en va pas de méme dans d’autres espèces de cette méme section Eugnidia (G. juniperifolia, styphelioides, coriacea, subulata, parviflora, decurrens, carinata, obtusissima, microcephala, opposi- tifolia, scabra, albicans, Burmanni, linoides, hypericina). Le péri- derme de la tige y prend, en effet, naissance dans l'épiderme. ll y a donc lieu de séparer ces espéces des autres Gnidia et de les réunir dans un genre distinct, que l'on peut nommer Gnidiopsis. Or il est à remarquer que la plupart de ces espéces différent des autres Gnidia par leur calice glabre en dehors et non soyeux, ainsi que par les feuilles de l'involucre plus grandes que les autres. Aussi ont- elles été distinguées déjà, d'abord par Ecklon et Zeyher sous le nom resté manuscrit de Epichroxantha, plus tard par Meisner comme sub- division b de la section Eugnidia. Ce sont notamment les G. coriacea, juniperifolia, styphelioides, parviflora, subulata, decurrens, cari- nata, obtusissima, microcephala. L'idée devait donc venir tout d'abord de donner au genre nouveau le nom de Epichroxantha, déjà connu dans les Herbiers. Si l'on n'a pas pu s'y arrêter, c'est que les Gnidia oppositifolia, scabra, albicans, Burmanni, linoides, qui ont aussi le périderme épidermique, ont le calice soyeux ou du moins villeux en dehors, avec des feuilles involucrales semblables aux autres; ceux-là ont été nommés Gnidia ou Calysericos par Ecklon et Zeyher, et Meisner les a rangés daus la subdivision a de la section Eugnidia. Inversement, le G. involucrata, qui a le calice presque glabre et fait partie de la sub- division b de Meisner, forme son épiderme dans l'exoderme. Les Gnidio- psis, comme les Gnidia, peuvent donc avoir, suivant les espèces, le calice glabre ou velu en dehors. Au genre Gnidiopsis ainsi constitué, il convient de joindre deux espéces classées par Meisner, à cause de la pentamérie de leurs fleurs, dans le genre Lasiosiphon, mais seulement, il est vrai, à la suite des espéces normales, immédiatement avant le L. scandens dont il a été question plus haut (1). Ce sont le Gnidia monticola de Miquel, nommé Lasio- siphon Metzianus par Meisner, et le G. insularis, nommé par lui L. insularis. Dans ces deux plantes, en effet, le périderme est épider- mique, comme dans les Gnidiopsis, tandis qu'il est exodermique dans tous les Lasiosiphon, comme dans les vrais Gnidia. Dès lors, le genre Gnidiopsis renfermera, comme plusieurs autres genres de la famille d'ailleurs, notamment l’Arthrosolen, à la fois des espèces à fleurs tétra- méres, c'est la trés grande majorité, et des espéces à fleurs pentaméres, (1) Prodromus, XIV, p. 598, 1857. VAN TIEGHEM. — GENRES NOUVEAUX DES THYMÉLÉACÉES. 77 au nombre de deux seulement jusqu'ici, savoir les Gnidiopsis monti- ticola et insularis. Sur le genre AQuiLARIELLA. — La tige de l'Aquilaria Agallocha, type du genre, a dans son écorce, dans les rayons dilatés en éventail du liber secondaire et dans la région centrale de la moelle, des cristaux prismatiques dont le parenchyme qui accompagne les tubes criblés, soit dans le liber, soit dans les îlots du bois secondaire, soit dans la zone périmédullaire, est entièrement dépourvu. Le périderme y prend nais- sance dans l'épiderme. Ces caractères se retrouvent dans d’autres Aqui- laria, notamment dans une espèce distribuée par M. Beccari sous le n° 2339 et que je nommerai A. Beccariana. Il n'en est pas de méme dans la tige des Aquilaria malaccensis et microcarpa. Ici le parenchyme qui accompagne les tubes criblés dans leliber secondaire, dansles ilots du bois secondaire et dans la zone périmédullaire renferme des cristaux prismatiques, tout comme l'écorce, les rayons libériens et la moelle. De plus et surtout, le périderme y prend naissance dans l'exoderme. Ces différences de structure justifient la formation pour ces deux espéces d'un genre spécial, que je nommerai Aquilariella. Quand l'or- ganisation de la fleur, du fruit et de la graine dans ces plantes et dans les Aquilaria sera mieux connue, nul doute qu'elle ne fournisse des Caractères différentiels correspondants, de nature à séparer les deux genres par le dehors, commeils le sont dès aujourd'hui par le dedans. Dans tous les exemples précédemment étudiés, méme pour le genre Gni- diopsis, la morphologie externe a commencé, ou tout au moins indiqué, le travail de séparation effectué maintenant par la morphologie interne. Ici c’est l'inverse, la morphologie interne commence, la morphologie externe continuera. Àu genre Aquilariella ainsi constitué se rattache, comme troisiéme espèce, la plante de Bornéo distribuée par M. Beccari sous le n° 2570 et que je nommerai A. borneensis. Elle diffère des deux autres par la forme de ses feuilles, dont le limbe, au lieu d'offrir sa plus grande largeur en son milieu, s'élargit progessivement de bas en haut jusqu'aux deux tiers de sa longueur, puis se rétrécit brusquement, pour se conti- nuer ensuite en une pointe courbe. En résumé, par l'exclusion des deux genres Octolepis et Gonystylus, Par la restitution des six genres anciens Eriosolena, Enkleia, Lo- phostoma, Linodendron, Kelleria et Daphnobryon, et par l'introduction des quatre genres nouveaux Dendrostellera, Rhytidosolen, Gnidiopsis et Aquilariella, la famille des Thyméléacées se trouve maintenant 18 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1898. composée de quarante-six genres au lieu de trente-huit qu’elle comptait dans la revision la plus récente. Expliquer comment la morphologie interne conduit à grouper ces quarante-six genres en trois tribus et comment ces trois tribus dif- ferent de celles que la morphologie externe a constituées, c'est ce qui fera l'objet d'une prochaine Communication. SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 27 janvier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président proclame membre de la Société : M. GAGNEPAIN, instituteur à Cercy-la-Tour (Niévre), qui avait été présenté dans la précédente séance par MM. Malinvaud et G. Camus. M. le Président annonce ensuite une nouvelle présentation. M. le Secrétaire général donne lecture de lettres de MM. Huber et Plossu, de Montpellier, et Duffour, d'Agen, qui remercient la Société de les avoir admis au nombre de ses membres. Dons faits à la Société : Barla, Les Champignons des Alpes-Maritimes, fasc. 6-7. Héribaud-Joseph, Quelques «mots sur la flore du Puy-de-Dóme. Léveillé, Les plantes curieuses, utiles et méridionales de l'Inde. De Jaczewski, Quelques Champignons récoltés en Algérie. Barbosa Rodrigues, Plantas novas cultivadas no Jardim botanico do Rio de Janeiro. Cohn, Beiträge zur Biologie der Pflanzen, t. VI, fasc. 1 et 2. Muller, Lichenes costaricenses. Société pour l'étude de la flore francaise, 1*' Bulletin (réimpres- sion). Société d'histoire naturelle d Autun, 5° Bulletin. BOULAY. — MARCHE A SUIVRE DANS L'ÉTUDE DES RUBUS. 19 Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'ouest de la France, t. II, n° 4. Proceedings of the Indiana Academy of science, 1891. M. le Secrétaire général, au nom de M. l'abbé Boulay, donne lecture du travail suivant : DE LA MARCHE A SUIVRE DANS L'ÉTUDE DES RUBUS, par M. Pabbé BOULAY. Une longue observation de ces plantes dans la nature conduit à un premier résultat qui peut étre formulé en ces termes : ll existe un trés grand nombre de formes de Ronces, douées d'une certaine autonomie au point de vue morphologique. C'est par centaines qu'on peut les compter dans un pays étendu comme la France. Il serait injuste de penser que des observateurs intelligents et sérieux, tels que Muller et Genevier, ont fait une ceuvre absurde en décrivant, l'un et l'autre, de 300 à 400 espèces de Rubus (1). Eliminons le terme d'espèce qui présente à l'esprit un sens trop net- tement circonscrit, et servons-nous provisoirement du terme de forme qui est plus vague. A ce point de vue, il est bien constant que les nombreuses formes dont il s'agit possédent uue réalité non douteuse. Quand on a défalqué des gros chiffres donnés ci-dessus les variétés facilement explicables par l'influence du milieu, l'action de l'ombre ou de la lumière, de la sécheresse ou de l'humidité, les formes rabougries Où exubérantes, celles plus ou moins anormales, à feuilles incisées ou laciniées et enfin les espéces fondées à tort sur des caractéres manifes- tement trop légers et trop restreints, par exemple certains détails de coloration de la fleur, il reste encore au moins la moitié des nombres primitifs, soit 250 à 300 formes inexpliquées, rien que pour la France, Sans parler de celles qui n'ont pas été décrites. | | Ces formes se distinguent les unes des autres par une empreinte géné- rale ou faciès qui attire l'attention quand on les examine à l'état vivant dans la nature ou méme sur des échantillons d'herbier pourvu qu'ils Soient complets et bien préparés. Cette premiére impression répond, quand on entre dans l'examen des détails, à des particularités ou carac- tères propres, affectant toutes ou presque toutes les parties de la plante, (1) En faisant la somme de toutes celles qui ont été nommées et décrites pour notre pays, on atteint facilement le nombre de 600. 80 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. configuration et revêtement des tiges et des feuilles, structure de l'in- florescence, de la fleur et du fruit. De là une question qui se pose aussitôt, que faut-il penser de ces formes? Sont-ce des espèces, des races, des variétés, des hybrides? Aucune des réponses proposées jusqu'ici n'est encore péremptoire dans tous les cas; aucune ne permet pour le moment de répartir les 250 ou 300 formes ci-dessus dans un cadre systématique logiquement ordonné. Il faudra de nouvelles études et surtout des expérimentations nombreuses et prolongées avant qu'une solution rationnelle puisse inter- venir et s'imposer à l'assentiment de tous. Dans l'intervalle, ce qu'il y a de mieux à faire consiste à tourner la difficulté, à trouver une méthode indirecte qui nous rapproche du but en attendant qu'on puisse l'atteindre. Les propositions suivantes résument un certain nombre d'indications utiles à cette fin. 1° Les formes diverses de Rubus, décrites comme autant d’espèces, sont de valeur inégale. L'erreur la plus grave du systéme suivi par Muller et Genevier, à une certaine époque, consistait à supposer que, pour établir une statistique exacte des Ronces d'un pays, il suffit de nommer, de décrire et d'énu- inérer, à la suite les unes des autres, toutes lesformes rencontrées dans ce pays; il faut encore pouvoir attribuer à chacune sa valeur relative. Mais comment porter un jugement motivé sur ce point, en dehors des caractéres morphologiques qui précisément nous laissent dans l'em- barras? C'est ici qu'intervient ce que je désigne sous le nom de méthode indirecte. | A la suite d'un premier recensement fondé sur l'emploi des carac- tères organographiques, un nouveau criterium d'appréciation nous est fourni par la distribution géographique. A ce point de vue, en effet, nous constatons, sans recourir à aucune hypothése, des différences trés marquées. Certaines formes ont été rencontrées identiques à elles-mémes dans cent localités différentes, situées à de grandes distances les unes des autres ; d'autres, au contraire, n'ont jamais été reconnues que dans une seule localité, représentées souvent par un seul buisson (1). Il en est ainsi, par exemple, des R. rudis W.et N. et calvescens Mull. aussi nettement caractérisés l'un que l'autre au point de vue morpho- logique. Ce dernier n'a été vu que sur un espace restreint de la forét de Saint-Gorgon (Vosges), tandis que le R. rudis se rencontre toujours le méme sur une foule de points dans toute l’Europe moyenne, en Alle- (1) Cfr. Focke, Syn Rub Germ., p. 1. D. Glos........... Boulay.............. - — Russell.............. b Menard. ........... De * Cordemoy. wen he sso ee s Admission de M. Gagnepain.........,... on II] De la marche à suivre dans l'étude des Rubus......,........., x TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. Liste des Membres admis dans la Société pendant l'année 1892. Membres honoraires et à vie admis en 1892. Membres décédés et-fajéd RS NL Ne Loue via qe. RE AR DES A SÉANCE DU 13 JANVIER 1893 Admission de MM. Buchet et Plossu............... Dons faits à la Société...... Le Roussi des feuilles de Sapin............................ i ss... soso... ss... CCC | n Indication de 250 plantes trouvées dans le Gard..... Le Cyclamen linearifolium, simple anomalie pédonculaire...... Quelques notes sur l'étude des Rubus en France...... Note sur les Ægagropiles marines...................... ss... Sur les. transformations que subissent les substances de réserve pendant la germination des graines...........,............. Sur le second bois primaire de la racine de certaines Liliacées arborescentes . ss. osent se SÉANCE DU 27 JANVIER. Admission de MM. Duffour et Huber...........:.............. Commissions annuelles nommées par le Conseil.............,... Décision prise par la Société au sujet de la prochaine session extraordinaire ......:.. Sur les caractères anatomiques du Lepidodendron selaginoides. . M. Malinvaud annonec la découverte faite, par M. Le Grand; du her over serres essetse Vallisneria spiralis dans le département du Cher......,.:... - Note sur l'origine et la structure du tégument séminal chez les Capparidécs, Résédacées, etc.........,,...........:........ Observations de M. Poisson... ..is..ssesesseseesesrcsorerees Supplément à la florule du cours supérieur de la Dourbie et à celle de Campestre (Gard)......:.......,.....:......s.t. Lettre à Observations de M. Malinvaud...........,:...,....sse...e..e Localités nouvelles de plantes observées aux environs de Saint- Maèlo cvs eitrenter crane ee ve cono eve 2022 ART SIERS Sur les genres méconnus ou nouveaux de la famille des Thymé- léacées 14105. co vis a rss u €evcava*ocsottitso SÉANCE DU 10 FÉVRIER. Dons faits a la Société..................+.......e tB M. Malinvaud (Sur un Doronicum de l'Atlas, etc.)......-- ; ' “soir, habitrellementles deüxiéme et quatrième vendredis de chaque mois. . vend aux personnes étrangères à la Société au E de 30 fr. par volume : diques. "sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2% sér.) au prix de 15 ff. | . retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. „Tos déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milié» de l'année, sont à la charge " del'aequéreür ou de l'abonné. 3 i |: Lesnotes ou coumunieations manuscriles adressécsau Sécrétaria par lesmembres | botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de ta . est terminé depuis plus de deux ans. ll en résulte que, pour se procurer une partie * SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du | JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1893 13 et 27 janvier. 14 et 28 avril. 28 juillet. 10 et 24 février. | 12 mai. 10 et 24 novembre. 10 et 24 mars. : 23 juin. ^78 et 92 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. -Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se - annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- - Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception ucs t. IV (1857) et XV (1668), T2 chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font. N. B. — Les tomes LV ct XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Acles du Congrès de bolanique tenu à Paris en août 1889; le prix de. ce volume est de 40 fr: pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Sdciété. | Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- - AVIS (0o E de la Société, pourvu qu'elles aient trait à Ja botanique du aux sciences qui s'y rat- tachent, sont lues en séance et publiées, eu entier on pu extrait, dans le Dullelin. ; 1: à ue pol n SU IAE. DR 46 7 7eà lous les ouvrages vu mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société Société. Ceux- qui seront envoyés dans l’année méme de leur publication pourront - être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. TORNA NR MM. les membres de la Société qui changeraientyde domicile sont instamment | priés d'en. informer le Secrétariat le plus tòt possi Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraie es membres à faireconnaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas être r M N. B. — D'après une décision du Conseil, il æ donné suite, dans aucun cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le me auquel ils appartiennent : quelconque du tome XXXVIII (1891) ou d’une ée añtérieure, ón doit faire l'acquisition du volume entier. — Aucune réclamatilin n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trdís mois. . Adresser les lettres, communications, demandes ile renseignements, réclama- „tions, ete., à M. le Secrétaire général de la Société, rire de Grenelle, 84, à Paris. ij dur E D me ea es ni BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE * PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTIÈME (meuxième Série. — TOME XVe) 1893 5 AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 t BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ pour 1893. Président : M. P. DUCHARTRE. Vice-présidents : MM. Guignard, Clos, Poisson, Zeiller. Secrélaire général : M. E. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secrétaires : MM. G. Camus, Danguy. MM. Hovelacque, Jeanpert. Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil : NN. Ed. Bonnet, . MM. Chevallier (abbé L.), MM. Prillieux, ; Bonnier, ~ Costantin, ; Roze, M Bureau, Drake del Castillo, De Seynes, A. Chatin, — = Gomont, Van Tieghem. Tarif des tirages à part. | | NOMBRE DE FEUILLES. 25 50 100 906 500 Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage, | fr. c. fr, e. | fr. c. fr. c. fr. e i pliure, piqûre et enveloppe de couleur. . . . . t. 880 9 50 41.» 15 > 24 Trois quarts de feuille (12 pages). . . . . . . . . 8 » 9 » 40 50 14 5» 22 Demi-feuille (B pages). . , . . . . . .. ..... 5 » 6 » 8 » 12 » 48 Quart de feuille ($ pages . . : . . . . .. dre 4» 5 » Ta 9 » 2° feuille en sus de la première. ......... 150 8 50 9 50 42 » 18 j| Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . . T» 8 » 9 » 41 50 46 : Demi-feuille eu sus d'une feuille. , . . . e... å s 5 » 6 50 8 50 44 i Quart de feuille _ sos Tes 3 » 4» 6 » 8 » 12 La composition d'un titre d'entrée spéciald'une demi-page est de 1 franc. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. Eu plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 2 fraucs si le ~ titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 francs si le titre est fait seulement pour la conver- En plus les frais de tirage et de papier. ; ; des ^5, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. ; En rd un — ano de 2 francs. E: BOULAY. — MARCHE A SUIVRE DANS L'ÉTUDE DES RUBUS. 81 magne, en Autriche, en France, en Belgique et en Angleterre. Ces deux Rubus n'ont pas évidemment la méme valeur. Quand il s'agit d'autres plantes, les collectionneurs dédaignent les espéces communes et réservent toutes leurs attentions pour les espéces rares. Actuellement il ne saurait en étre de méme quand il est question des Rubus. Il faut commencer, dans ce genre, par nous entendre sur les questions les plus simples et les plus faciles. Or le premier point sur lequel l'accord est possible, c'est la reconnaissance préliminaire de ces formes ou espéces largement répandues que l'on rencontre plus ou moins partout. | En poussant cette idée à fond, je crois pouvoir dire qu'une forme ou espéce de Rubus est, au moins pour le moment, d'autant plus intéres- sante et mieux fondée qu'elle possède une aire de distribution plus étendue et, dans cette aire, une quantité de répartition plus élevée. Toutefois, afin que cette proposition ne puisse étre faussée, il faut admettre que l'accord se fait sur le type entendu strictement, c'est-à- dire avec la rigueur qui a présidé à la circonscription des 250 ou 300 es- péces déjà citées. Si, en effet, on se borne à des approximations trop générales et par suite trop indéterminées, on retombe dans les confu- sions qu'il s'agit précisément d'éviter. Actuellement nous savons exactement ce que sont un grand nombre de ces espéces largement répandues qui doivent nous servir de jalons. Qu'il suffise de citer comme exemples: R. suberectus And., hamulosus Mull., sulcatus Vest., macrophyllus W. et N., pyramidalis Kalt., Questierii Lef. et M., gratus Fock., rusticanus Merc., bifrons Vest. (speciosus Mull.), vestitus W. et N., rudis W. et N., ete., etc. Nous devons ces connaissances en bonne partie à M. Focke. Avec le concours de plusieurs spécialistes, comme G. Braun, Banning, etc., il a recherché et retrouvé, autour de Mennighüffen, la plupart des anciens buissons sur lesquels Weihe avait pris les spécimens qui ont été décrits et figurés dans les Rubi germanici. Il a distribué lui-même un grand nombre de spécimens bien préparés; il a contrôlé et cité les principaux exsiccatas de Rubus, en sorte que nous pouvons savoir, à coup sür, de quelles plantes il a voulu parler. D'une façon plus générale, les travaux critiques et descriptifs de M. Focke constituent pour l’étude des Rubus une base solide qui avait fait grandement défaut à nos prédéces- Seurs et à nous-méme jusqu'à l'année 1877 (1). 2 Plusieurs de ces types doués d'une ample diffusion dans l'espace appellent notre attention à un autre point de vue. Ils ne se résument (1) Synopsis Ruborum Germanie, v. D" W. O. Focke. In-8°. Brême, 1877. — Voyez, en particulier, le chapitre intitulé : Nomenclature, p. 58. T. XL. (SÉANCES) 6 82 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. pas, comme quelques-uns de ceux qui viennent d’être cités, dans une forme simple et indivisible; ils constituent plutôt autant de centres, autour desquels se groupent, en plus ou moins grand nombre, d’autres formes trop peu distinctes pour être isolées à l’état d’espèces indé- pendantes. La notion des espèces collectives existait déjà en botanique; M. Nylander, en particulier, en avait fait une heureuse application dans l'étude des Lichens. Mais c'est encore M. Focke qui l’a fait valoir en batologie où elle peut rendre de grands services, à la condition que l'on en fasse un usage discret et rationnel. A cet effet, les espèces collectives doivent comporter comme noyau une forme bien définie, précise dans les conditions déjà citées au sujet des espéces ordinaires ou moins compliquées. Tant que l'on peut dé- montrer, ou plus exactement montrer dans la nature, le passage insen- sible de cette forme type à une autre plus ou moins distincte de prime abord, toutes les fois que la dérivation est évidente, certaine, nous avons l’espèce typique et sa variété ou ses variétés, nous n'avons pas encore l'espéce collective. C'est ainsi, par exemple, que le Rubus leucanthe- mus Mull.sera considéré comme une variété ou méme une simple forme, à fleurs plus pàles, parfois à peu près complètement blanches, du R. vestitus W. et N. La méme espéce montre également d'autres variétés où la coloration, non seulement des pétales, mais encore des étamines et des styles, passe au rose violet foncé, lorsque dans le type ou dans la forme la plus généralement répandue la coloration de la fleur est sim- plement rose ou rosée. Dans ce cas, et dans tous les autres de méme genre, on rencontre dans la nature des passages insensibles et gradués d'une forme à l'autre, en sorte que toute distinction d'espéces est inad- missible pour le spécialiste qui en a pris connaissance. En réalité, l'espéce collective commence avec une hypothése ou un point de doute. A côté du R. vestitus, espèce bien connue et largement répandue, il y a le R. conspicuus Mull. Il diffère du vestitus, non pas, comme le R. leu- canthemus, par un détail unique, mais par un certain nombre de traits portant sur tout l'organisme et lui donnant une empreinte à part, une physionomie propre ; la tige est plus anguleuse, les axes floriféres sont briévement tomenteux et non garnis d'une villosité rude, de méme les feuilles sont blanches-tomenteuses et non veloutées-grisâtres en dessous; à ces différences d'autres s'ajoutent qui complétent l'ensemble. De plus, le R. conspicuus, quoique beaucoup plus rare que le R. vestitus, n'est pas un fait accidentel, constaté sur un point unique, sur un seul buis- son; il a été rencontré cà et là dans de nombreuses localités. D'autre part, quand on réfléchit à la grande variabilité non douteuse chez les Rubus, on doit admettre que le R. conspicuus a pu trés bien BOULAY. — MARCHE A SUIVRE DANS L'ÉTUDE DES RUBUS. 83 dériver du R. vestitus par simple variation, sans méme recourir à un croisement quelconque. Dans ces conditions, que faire du R. conspicuus? Nous ne pouvons affirmer qu'il soit une simple variété, personne jusqu'ici ne l'a vu se relier au type par des passages insensibles; nous en faisons une sous- espéce. Ce rapprochement repose sur un fait certain, la somme trés grande des similitudes, à cóté de différences variées sans doute, mais toutes assez faibles à l'égard du R. vestitus. En procédant de la méme facon, on arrive à penser que les R. Genevierii Bor. et discerptus Mull. se comportent également comme des sous-espèces à l'égard du R. Radulu. Cette théorie a des avantages trés réels; outre qu'elle rompt la con- tinuité des longues séries d'espéces proposées par Muller et Genevier, elle constitue des groupes plus naturels de formes affines. Quand elle est fondée, elle ouvre la voie à des explications ultérieures; elle pose du moins le probléme et en provoque la solution. On arrive par cette voie, par ce groupement plus dense des formes Similaires, à des résultats remarquables. On se trouve amené, par exemple, à comprendre sous letitre de R. hedycarpus Fock. d'abord des formes assez distinctes, puis d'autres successivement plus nombreuses, compliquant et réduisant la valeur des distinctions, en sorte qu'ici les sous-espèces tendent à passer à l'état de variétés. 3* Quand on a reconnu les espéces principales et ramené à l'état de simples variétés un certain nombre de formes isolées à tort comme espèces, quand enfin on a groupé autour des types de premier ordre leurs sous-espèces respectives, on se trouve encore en présence d'un stock considérable de formes dont, il faut bien en convenir, dans l'état actuel de la science, nous ne savons que faire. Il s'agit surtout des formes locales parfois trés bien caractérisées morphologiquement et qui, dans ce cas, ont toutes les apparences de véritables espèces. Toutes les fois qu'on borne ses recherches à l'intérieurd'un territoire de peu d'étendue, d'une vallée, d'un canton, on réussit à épuiser, à peu prés, la série des formes qui s'y trouvent. Mais il suffit d'étendre de quelques kilomètres le cercle de ses explorations pour découvrir de nouvelles espéces, de telle sorte qu'on succombe à la tàche quand il est question d'un grand pays. ` Il y a deux théories pour ramener ces formes innombrables au groupe restreint des espéces principales. La premiére n'y voit que les produits de variations successives de plus en plus éloignées du type; je ne con- teste pas qu'il ne puisse en étre ainsi, mais la preuve fait défaut. Quand on réunit, sous la méme dénomination de R. fruticosus L., les R. sub- erectus And., plicatus W. et N. et sulcatus Vest., on crée une section 84 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. dans le genre, on ne constitue pas une espèce. On n’a certainement pas reconnu dans la nature des passages graduels et insensibles de l’un à l'autre de ces trois types et aucun des trois ne peut être considéré comme un centre de dérivation à l'égard des deux autres. La théorie la plus en vogue est celle de l’hybridité ; elle a cependant jusqu'ici trouvé peu de partisans en France. Le D' Godron, qui avait fait avec succès de nombreuses observations sur les hybrides naturels et artificiels chez les végétaux, ne mentionne pas un seul Rubus hybride. Muller a décrit le R. cesio-ideus P.-J. Mull. sans s'expliquer, comme d'habitude, sur ce sujet. Chaboisseau disait : « Je n'ai observé jusqu'ici dans le genre Rubus aucun fait qui puisse me faire soupconner des produits hybrides ». Genevier en avait observé, mais il les considérait comme trés rares. En Allemagne, au contraire, la théorie de l'hybridation chez les Rubus possede depuis longtemps de nombreux partisans, mais ils n'ont pu s'entendre. En 1865, Krasan s’efforçait de démontrer que, à un petit nombre d’exceptions prés, les diverses formes de Rubus sont des hybrides (1). Deux ans plus tard, M. Otto Kuntze, quoique partisan de l'hybridation, ne trouvait à peu prés rien de bon dans le travail de Krasan et concluait en disant que, de tous les hybrides proposés par cet auteur, il n'y en avait pas un seul d’exact (2). En 1868, M. Focke, à son tour, rendait compte du travail de Kuntze en ces termes : cet auteur « déclare qu'il y a en Europe 7 espéces de Rubus, lesquelles, d'aprés un calcul trés simple, peuvent produire entre elles 24 hybrides. Comme ces espéces et ces hybrides sont connus et ont été décrits par O. Kuntze, il ne reste plus rien à faire (3) ». M. Focke a traité ces questions avec une largeur de vues beaucoup plus grande et avec une compétence que tout le monde lui recon- nait; mais peut-étre a-t-il donné lui-méme trop de place à l'hypothése, de telle sorte que plusieurs de ses conclusions se présentent à l'esprit comme des apercus théoriques, possibles ou probables à divers degrés, plutót qu'à l'état de déductions rigoureuses de faits bien observés. M. Focke a pris comme criterium des espéces le développement relatif du pollen. Il a constaté que le pollen n’est parfait que dans quatre espèces, les R. cesius, rusticanus, gratus et tomentosus: toutes les autres formes ont un pollen mélangé de grains déformés à divers degrés. (1) Krasan, Versuch. die Polymorphie der Gattung Rubus zu erklären, 1865. (2) Otto Kuntze, Reform. deutschen Brombeeren, 1867. — « Von allen Bastarden des Herrn Krasan ist kein einzig richtig », p. 118. i a W. O. Focke, Beiträge zur Kenntniss der deutschem Brombeeren. Bremen, BOULAY. — MARCHE A SUIVRE DANS L'ÉTUDE DES RUBUS. 85 Ces observations sont certainement trés intéressantes, mais s'ensuit-il nécessairement que tous nos Rubus actuels sont nés du croisement des quatre espéces qui viennent d'étre citées? M. Focke lui-méme se garde de ledire. Le R. vestitus, espéce de premier ordre, montre un pollen trés mélangé de grains mal conformés, tandis que le R. Lejeunei, de Nancy, relativement trés rare, a un pollen beaucoup plus normal. C'est encore une question à reprendre. Elle ne saurait pour le moment nous servir de base définitive. La stérilité est-elle un indice plus sür et d'une application immédiate pour décider de la nature hybride d'un Rubus? Je ne le crois pas. Le R. tomentosus, considéré par tout le monde comme une espéce pure, primitive ou du moins trés ancienne, fructifie rarement en France d'une facon satisfaisante. J'ai remarqué maintes fois qu'une sécheresse exces- sive, que la pauvreté du sol aménent chez les Ronces une stérilité plus ou moins complète. Ces plantes, que l'on regarde avec raison comme trés vivaces et douées d'une faculté de propagation excessive, sont en réalité trés exigeantes à l'égard des conditions du milieu et du sol. Chaque espéce est adaptée à des conditions trés précises dont elle ne S'écarte guére; si l'une ou l'autre vient à manquer, la plante souffre et le témoigne par une fertilité diminuée dans la méme mesure. M. Schmidely, partant de la connaissance aequise de deux espéces bien tranchées et bien constantes, cherche à les surprendre croissant dans le voisinage l'une de l'autre, à l'exclusion d'un troisiéme type ana- logue. Si, dans ces conditions, il se rencontre quelque forme intermé- diaire aux deux espéces ci-dessus, si de plus celle-ci est plus ou moins stérile, il est assez naturel de la considérer comme le produit d'un croi- sement. Cette méthode ingénieuse peut rendre de grands services dans cer- tains cas; elle n'est pas d'une application générale. En la poussant trop loin, on s'expose à prendre une variété pour le produit d'un croise- ment. Quand il s'agit d'espèces voisines et d’ailleurs polymorphes, la simple observation des faits accomplis ne permet pas de déméler ce qui est le produit de la variation de ce qui est dù au croisement. Je ne me figure pas, en effet, à quels signes on pourrait distinguer un métis ou un hybride des R. hedycarpus et thyrsoideus, au moins dans le cas oü le croisement aurait eu lieu entre les R. macrostemon et candicans. On se trouve amené à grouper sous le titre de R. hedycarpus des formes tellement diverses, que le métis ou l'hybride en question serait néces- sairement compris dans le nombre. C'est que, en effet, nous sommes jusqu'ici dans une impossibilité absolue d'établir une démarcation tran- 86 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. chée entre les races et les vraies espéces, et par suite entre les produits de leurs croisements. Quelles conclusions faut-il déduire des considérations générales qui précédent ? Elles se raménent à un meilleur emploi des méthodes d'observation et d'expérimentation. Il sera toujours utile et méme indispensable d'étudier, par l'observa- tion des faits, l'analyse des détails, principalement sur place les Rubus d'une région donnée, quand méme, et j'allais dire surtout quand elle est de peu d'étendue, mais naturelle. Mais ces études exigent maintenant des vues plus générales, plus comparatives qu'on ne le pensait autrefois. Il faut se préoccuper spécialement de la distribution géographique des formes que l'on rencontre, mettre à part celles qui sont rares ou méme trés rares, représentées par un petit nombre de buissons et surtout par un seul, porter son attention sur les formes répandues, s'appliquer à les rattacher à des espèces déjà décrites, tout en précisant leur physionomie propre, leurs caractéres locaux. En procédant de la sorte, de proche en proche, on pourra certaine- ment résoudre un grand nombre de problémes, aboutir à une connais- sance exacte d'un grand nombre de Rubus. Mais comment vulgariser ces connaissances acquises par des études prolongées, comment rendre accessible aux débutants cette science qui est naturellement le privilége d'un trop petit nombre? Le temps n'est plus à publier de gros livres descriptifs, comme les Monographies de Genevier et de Muller, ni même comme d'autres plus récents et en apparence mieux ordonnés. Ils ont leur valeur comme documents; mais ils sont indéchiffrables pour les commencants (4). Il faudrait publier un Herbier normal, avec un texte descriptif et expli- . catif. Cette collection, que l'on pourrait limiter à une centaine de nu- méros, ne comprendrait que les espéces principales, représentées par des formes typiques en bons spécimens bien préparés et complets. Un botaniste, jeune encore et actif, qui se chargerait de cette entre- prise ferait certainement une œuvre trés utile. Il rencontrerait un con- cours empressé auprés des spécialistes qui ont étudié les Ronces de leur voisinage et qui fourniraient volontiers les espéces les plus carac- (^) Dans ses herborisations, le débutant tombera cinquante fois pour cent au moins sur des formes locales, hybrides, métis, espèces ou variétés non décrites. Pourquoi lui laisser croire quil en trouvera le signalement dans son manuel descriptif? Il est d'ailleurs inutile de dissimuler un fait constant, les meilleures descriptions de Rubus sont inintelligibles sans les échantillons. BOULAY. — MARCHE A SUIVRE DANS L'ÉTUDE DES RUBUS. 81 téristiques et les plus abondantes à portée de leur domicile. Je donnerais volontiers pour ma part tous les renseignements dont je dispose. Cet herbier devenu classique servirait de point de départ sans doute aux études comparatives dont il vient d’être question, mais surtout aux essais de culture désormais plus nécessaires et dont je tiens à dire quelque chose. La simple observation des faits laissera toujours de nombreux pro- blémes en suspens; c'est l'expérimentation qui provoquera des vues nouvelles, des progrés importants, peut-étre décisifs. Dés mes premiers pas dans l'étude des Ronces, j'ai tenté des essais de culture; mais c'est tardivement que les circonstances m'ont permis d'installer des expériences dans des conditions à peu prés satisfai- santes. Au début, c'est de la méthode à suivre qu'il faut se préoccuper. On né saurait prendre trop de précautions, car les chances d'erreur sont nombreuses. Aussi les résultats publiés devront-ils étre contrólés à plusieurs reprises avant de pouvoir s'imposer au public comme définiti- vement acquis. Il est à désirer que les essais de culture portent sur la variabilité correspondant aux conditions de milieu ou résultant de tendances in- times inexpliquées et sur le produit des croisements. Ces expériences devront se faire isolément. L'expérimentateur qui Soccupera des conditions et de l'étendue de la simple variation devra n'opérer que sur une seule espéce à la fois, afin de ne pas introduire des causes d'erreur dans son travail par des cultures mélées de formes diverses susceptibles de se croiser. De méme celui qui cherchera à sur- prendre le secret et le résultat des croisements fera bien de se borner à Suivre l'action réciproque de deux espéces représentées chacune par une forme unique. Les uns et les autres auront à s'entourer de précautions extrémes pour éviter les mélanges et conserver la trace de leurs observations. Les semis doivent se faire en pot dans une terre spéciale, légère, qui ne contienne sûrement aucune graine du méme genre; c'est, on le con- Soit, une précaution essentielle. En maintenant les pots ensemencés et convenablement arrosés dans une serre tempérée, chauffée à 10-12 degrés, la germination se produit d'ordinaire assez rapidement, au bout de trois ou quatre mois, pourvu que le semis ne soit pas trop tardif. Il arrive cependant que la levée n'a lieu qu'au printemps suivant, un an aprés le semis. L'installation des plantules à l'emplacement définitif doit se faire quand elles sont suffisamment fortes et visibles pour étre suivies d'une facon continue et non douteuse. 88 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. : On doit prendre garde de ne pas laisser les touffes s'encombrer et devenir trop denses, en sorte qu'il soit toujours possible de vérifier si c'est bien sur la souche primitive que l'on prend, pour l'étude, des fleurs, des fruits ou toute autre partie. Parfois, en effet, quand la saison est favorable, les graines tombées à terre lévent en plus ou moins grand nombre et substituent des plantes nouvelles à l'ancienne, sans que l'observateur s'en aperçoive, s'il n'a pas prévu et surveillé ce qui se passe. Il faut supposer aussi que l'expérimentateur n'entreprend ces recher- ches délicates qu'aprés s'étre familiarisé au préalable avec l'étude des Rubus, afin de pouvoir se rendre un compte exact des caractéres extré- mement variés et compliqués que présentent les appareils végétatif et florifere de ces plantes. C'est en présence des résultats obtenus par la culture que mes idées acquises par l'observation se sont modifiées dans une certaine mesure. Sans entrer dans les détails dont la place est ailleurs, je citerai quelques faits d'une portée plus générale. Un plant de Rubus étant vivace parcourt, durant le cours de son exis- tence, des phases successives trés notables. Sur les plantes de premiére, de deuxième et méme de troisième année et toutes les fois qu'elles restent gréles, les tiges tendent à rester cylindriques ou subeylindriques, méme lorsqu'elles sont anguleuses et canaliculées sur les faces, sorties d'une souche plus âgée et plus robuste. De méme, à l'état jeune, les tiges s'élévent moins et méme restent couchées, lorsque plus tard la méme souche donnera des liges redressées formant des buissons élevés. Dans la section des R. discolores, méme dans les lieux éclairés, le tomentum, selon les espéces ou les races, apparait plus ou moins tardivement; par- fois ce n'est qu'au bout de quatre ou cinq ans que la plante arrive sous ce rapport à son état définitif; dans l'intervalle, la différence est assez grande pour expliquer que l'on se trompe de section. J'ai vu également apparaitre, par le semis, des variations notables dans la couleur des styles et des étamines, dans leur hauteur relative, en sorte que ces derniers caractéres, qui apparaissent comme trés re- marquables dans les foréts, n'ont pas, au moins dans tous les cas, une importance décisive pour la distinction des espèces. D'autre part, des formes, qui ne semblent étre que de simples races, se reproduisent par le semis avec tous leurs caractères, au moins sur quelques pieds, car la culture des Rubus est encombrante et l'on dispose rarement d'un espace suffisant pour en élever des centaines (1). Plus tard, quand par des observations comparatives et des expériences (1) Cfr. Les essais de culture par M. Focke (Syn. Rub. Germ., p. 43). — MÀ MER. — LE BALAI DE SORCIÈRE DU SAPIN. 89 ` de culture bien conduites on aura reconnu et circonscrit, dans leurs formes extérieures et générales, les espèces, les races et les variétés, l'anatomie pourra intervenir à son tour et fournir un utile contróle. Appliquées prématurément à des objets mal définis, incertains, les re- cherches anatomiques ne feraient qu'augmenter une confusion déjà trop grande. Ma conviction est que l'étude des Rubus, livrée à peu prés jusqu'ici aux hasards des premiers tâtonnements, entre dans une phase nouvelle, plus rigoureuse, plus scientifique, mais aussi plus ardue. Nous n'en pouvons prévoir que trés confusément les résultats. M. Mer fait à la Société la communication suivante : LE BALAI DE SORCIÈRE DU SAPIN; par M. Émile MER. Depuis cinquante ans environ, on sait que les singuliéres déforma- tions des branches de Sapin connues sous les noms de Balais de Sor- cière en France et de Hexenbesen en Allemagne sont dues à l'action d'un Champignon parasite de la famille des Urédinées : l'OEcidium elatinum. On connaissait aussi depuis longtemps les tumeurs souvent volumineuses qui envahissent le tronc et les branches des Sapins et que l'on nomme Chaudrons dans les Vosges, Borges dans le Jura et Krebs en Allemagne; mais on ne savait quelle en était la cause. On ignorait par conséquent qu'il existàt une relation entre les deux maladies. En 1860, Mathieu, se fondant, d'une part sur l'analogie d'aspect que pré- sente avec le Chaudron la tumeur qui supporte le Balai de Sorciére, et d'autre part sur la présence à la surface de certains Chaudrons de branches desséchées, semblables à celles des Balais, émit l'avis que ceux-ci donnent naissance aux Chaudrons (1). En 1867, de Bary con- firma cette opinion, aprés avoir reconnu que le Chaudron renferme dans Ses tissus (écorce, liber et bois) des filaments mycéliens ayant la plus grande ressemblance avec ceux du Balai de Sorcière (2). Il ne put cependant établir, d'une manière directe et par suite péremptoire, la relation entre les deux maladies, puisque, malgré de nombreuses tenta- tives, il ne parvint ni à faire fructifier le Champignon produisant le Chaudron, ni à produire des Balais de Sorcière par l’inoculation sur les bourgeons de Sapin des spores d'OE. elatinum. A cet égard la question D'est pas plus avancée aujourd'hui et l'on continue à penser, avec de (1) Flore forestière, 2 édit., p. 363 et 364. (2) Botanische Zeitung, 1867. 90 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. Bary, que le parasite est hétéroïque et que ses urédos et ses téleuto- spores apparaissent sur une plante encore indéterminée. Une erreur a cependant été rectifiée. Après qu'on eut constaté l'analogie entre la tumeur du Balai de Sorcière et le Chaudron, on supposa que tout Chaudron avait auparavant été un Balai de Sorcière; de Bary pensait que le Chaudron du tronc était dû à un Balai qui se serait développé soit sur un bourgeon axillaire, soit sur un bourgeon dormant de la flèche d'une des pousses les plus jeunes de l'axe. En croyant que tout Chau- dron a primitivement été un Balai, on allait trop loin; on ne tarda pas à reconnaitre que, dans bien des cas, dans la plupart méme, les Chaudrons n'ont pas été des Balais. Maintenant on admet que, si les deux affections sont dues au méme parasite, c'est par un processus différent et à la suite d'une attaque sur des organes différents aussi. On est d'accord pour regarder le Balai de Sorcière comme provenant de l'infection d'un bourgeon par POE. elati- num, et le Chaudron comme résultant le plus souvent de la germination d'une spore sur l'écorce de la fléche on d'une jeune pousse, à la faveur probablement d'une lésion quelconque. Dans quelques cas seulement, le Chaudron serait un Balai dont les pousses auraient fini par se dessé- cher et tomber (1). De Bary, dans son Mémoire, donne quelques détails sur la structure du Balai de Sorcière et du Chaudron, mais il ne le fait qu'à titre acces- soire et témoigne le regret de n'avoir pu donner plus de développement à cette recherche. Je ne sache pas qu'à cet égard nos connaissances aient été complétées depuis lors; c’est cette lacune que j'ai essayé de combler. En faisant l'anatomie du Balai de Sorciére et celle du Chau- dron, j'ai trouvé entre ces deux tumeurs des caracléres frappants de ressemblance qui viennent corroborer l'opinion qu'ont émise Mathieu et de Bary, en se basant le premier sur l'aspect extérieur des tumeurs et le second sur l'examen du parasite. Cette étude, comme celle de tous les tissus pathologiques, offre du reste un grand intérêt au point de vue dela physiologie générale; en la poursuivant, j'ai eu l'occasion de constater un certain nombre de faits relatifs à l'allure du parasite, lesquels, je crois, n'ont pas encore été signalés. Je ne m'occuperai dans cette communication que du Balai de Sorcière. Le premier caractére auquel on reconnait qu'un bourgeon a été envahi par OE. elatinum est une hypertrophie plus ou moins prononcée et plus ou moins étendue du rameau qui en provient, accompagnée d'une courbure accentuée vers le ciel, ainsi qu'il arrive généralement dans (1) R. Hartig, Lehrbuch der Baümkrankeiten, 1889. MER. — LE BALAI DE SORCIÈRE DU SAPIN. 91 les régions qui sont le siége d'une nutrition active. Quand le parasite altaque le bourgeon terminal d'une branche, il ne produit pas tout de suite cette exubérance de rameaux qui caractérise le Balai de Sorciére. De l'attaque il résulte d'abord une tuméfaction partielle de la pousse issue du bourgeon, ainsi que de celles qui proviennent des bourgeons latéraux, en méme temps qu'une déformation des feuilles qui s'y insè- rent. La première année, le nombre de pousses est rarement accru ; sou- vent méme l'hypertrophie de la région attaquée n'est que partielle et il n'est pas rare d'y rencontrer un certain nombre de feuilles normales. Du reste, les effets varient beaucoup; voici quelques cas que j'ai relevés, à l'automne dernier, dans un vallon humide oü presque tous les Sapins croissant en sous-étage avaient quelques-unes de leurs branches at- teintes par le parasite. Premier cas. — La pousse provenant de l'évolution du bourgeon terminal de l'année précédente était tuméfiée, dans sa moitié inférieure seulement; sur cette partie s'inséraient d'un cóté des feuilles déformées, de l'autre des feuilles normales. L'un des deux bourgeons latéraux avait produit une pousse saine, tandis que de l'autre était issue une pousse entiérement pathologique; enfin l'extrémité de la pousse de l'année précédente était aussi tuméfiée. En s'installant à l'extrémité d'une pousse, le parasite peut donc épargner un ou deux des bourgeons; il peut envahir toute la pousse formée par le développement du bourgeon infecté, comme il peut n'en envahir qu'une portion plus ou moius restreinte. Le premier cas se pré- sente quand le développement du mycélium est aussi rapide que celui de la pousse, et le deuxiéme cas quand son développement est moins rapide ou s'arréte à un moment donné pour une cause quelconque (1). Enfin le mycélium peut pénétrer dans toutes les feuilles de la région envahie, ou seulement dans quelques-unes ; il ne parvient sans doute à les contaminer que quand elles sont en voie de développement. Deuxième cas. — La base de la pousse principale de 1891 et l'extré- mité de celle de 1890 étaient tuméfiées. Sur la tumeur s'insérait une des pousses latérales de 1891, laquelle était indemne; l'autre avait été attaquée et était déjà morte. En méme temps une pousse infectée s'était développée en 1892 sur la tumeur; mais le sommet de la pousse de 1891, (1) Il se produit ici un effet analogue à celui qui se manifeste dans l'attaque du Vaccinium Vilis-idæa par le Melampsora Geppertiana où l'extrémité de chaque pousse est préservée du parasite sur une longueur de quelques millimètres, parce que la croissance de l'organe a été plus rapide que l'extension du mycélium. 92 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. ainsi que les trois pousses (une terminale et deux latérales) issues des bourgeons terminaux de 1891, étaient entièrement indemnes. On voit que le parasite peut, à un certain moment, cesser de se pro- pager suivant l’axe et que des pousses normales peuvent continuer à se former au delà de la tumeur et même prendre naissance sur celle-ci. Si ces pousses viennent à périr et à tomber, on se trouve en présence d’un petit Chaudron ; telle est certainement l'origine de bien des Chaudrons sur branches. | Sur un rameau vigoureux qui grossit rapidement, le parasite se déve- loppe moins vite que lui et ne parvient qu’à la longue à en faire le tour. Les pousses normales situées au delà continuent à vivre et à en produire d’autres. Mais, quand les branches sont peu vigoureuses, le mycélium arrive promptement à les embrasser, et les pousses qui se trouvent plus loin périssent avant que la tumeur ait pu acquérir de grandes dimen- sions. Aussi, dans les localités telles que les vallées encaissées et hu- mides où l'OE. elatinum est répandu, voit-on souvent, sur les branches basses des Sapins dominés, des tumeurs sèches variant de la grosseur d'un pois à celle d'une noisette. Ce sont de petits Chaudrons arrétés dans leur développement; leur structure anatomique est en effet la méme que celle des Chaudrons et la disposition du mycélium y estiden- lique. Troisiéme cas. — Dans l'exemple précédent, les pousses qui s'étaient formées au delà de la tumeur avaient des dimensions normales; mais il peut arriver qu'elles restent trés exigués et ne portent que des feuilles rudimentaires. C'est ce qui se présentait dans l'exemple suivant : le bourgeon terminal et les deux bourgeons latéraux avaient formé en 1891 des pousses tuméfiées sur lesquelles, parmi les feuilles contaminées déjà tombées pour la plupart, se trouvaient d'autres feuilles normales. Les pousses de l'année faisant suite aux précédentes étaient toutes in- demnes, mais trés réduites dans leurs dimensions : effet dû à la fois à l'influence du parasite qui ralentit toujours la végétation des parties situées au delà de la tumeur; ainsi qu'au peu de vigueur de la branche, antérieurement méme à l'attaque. Les feuilles contaminées apparaissent à peu prés à la méme époque que les feuilles normales. Dans les Vosges, elles se couvrent de fructi- fications (OEcidium et spermogonies) dans le mois de juin; la dissémi- nation des spores a lieu pendant ce mois ainsi que pendant le mois suivant. Cette dissémination s'opére du reste pendant une assez longue période; il en est de, même du desséchement et de la chute des feuilles. On sait, en effet, que celles-ci sont caduques; ce qui tient à ce qu'elles sont frappées de mort par le mycélium. C'est ce qui arrive aux feuilles MER. — LE BALAI DE SORCIÈRE DU SAPIN. 93 de Sapin dans plusieurs affections parasitaires (1); mais la chute se produit souvent à plusieurs mois d'intervalle suivant les rameaux. Tandis que certains d’entre eux sont complètement effeuillés dès le mois d'aoüt, d’autres portent encore quelques feuilles au mois d'octobre ; cela dépend sans doute de l'intensité de l'attaque et du degré de résis- tance de l'organe (2). Dans les exemples que je viens de signaler, la vitalité de la tumeur est toujours assez courte (2, 3, 4 ans). Quand l'OE. elatinum attaque un bourgeon appartenant à un rameau vigoureux, la tumeur vit plus longtemps et se couvre d'un grand nombre de pousses secondaires dont les unes meurent les années suivantes, tandis que d'autres se ramifient. Ü'est à ce genre de production qu'on a donné plus spécialement le nom de Balai de Sorcière, parce qu'il a plus frappé l'attention que les simples tuméfactions de branches dont il vient d’être question. Je vais exami- ner la structure des diverses parties qui le constituent. Feuille. — On sait que la feuille normale de Sapin présente à la face supérieure un canalicule au-dessus de la nervure et un bourrelet lon- giludinal au-dessous. Dans la feuille attaquée par POE. elatinum, canalicule et bourrelet sont à peine accusés; la section transversale est à peu prés celle d'un ovale effilé aux deux extrémités, les canaux résineux sont étroits; les cellules scléreuses hypodermiques font com- plétement défaut. Sous l'épiderme se trouve une rangée de cellules rondes à mince paroi, renfermant de la chlorophylle. Le parenchyme palissadique n'existe pas; il est remplacé par des cellules arrondies, plus grandes que celles qui se trouvent sous l'épiderme. Les cellules situées plus profondément ont la méme forme, mais sont plus volumi- neuses. Les grains de chlorophylle y sont disséminés : voilà pourquoi ces feuilles ont une teinte vert pàle. Elles renferment une assez grande quantité d'amidon, méme en octobre, époque où les feuilles de Sapin (1) Cette chute consécutive à la mort est plus ou moins rapide suivant les maladies. Ainsi elle est très prompte pour les feuilles qu'envahit au mois de juillet et d août l'(Ecidium columnare, lente au contraire pour celles qui sont envahies par l'Hypo- derma nervisequium. De Bary cite l'exemple de feuilles de Balai de Sorcière n'ayant Pas porté de fructifications et ayant persisté pendant l'hiver. Je n'ai pas rencontré de fait semblable; il est vrai que toutes les feuilles observées par moi jusqu à pré- Sent portaient des fructifications. — (2) J'ai eu, mais deux fois seulement, l'occasion de rencontrer, au mois de juin et dans des années différentes, une feuille normale de Sapin couverte d'(Ecidium alignés de chaque côté de la nervure et tout à fait semblables à ceux qu'on remarque sur les feuilles des Balais de Sorcière; les spores paraissaient identiques. Ni la feuille, ni le rameau sur lequel elle était insérée n'étaient déformés. Je n'ai pu rattacher cette rouille à aucune espèce signalée ; ce n'était certainement pas le Ceoma Abietis pectinate. Était-ce PÆ. elatinum qui se serait développé sur une feuille quand les tissus de celle-ci n'étaient déjà plus assez jeunes povr étre déformés ? 94 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. n’en contiennent généralement plus depuis quelque temps. Le tanin y est aussi plus abondant que dans les feuilles normales; le parenchyme foliaire est traversé par de nombreux filaments mycéliens. : On sait que, sur les branches normales de Sapin, les feuilles de la face inférieure se redressent de chaque cóté, de sorte qu'elles paraissent n'étre insérées que sur la face supérieure et les cótés du rameau; dans le Balai de Sorciére, les feuilles sont disposées sur tout le pourtour des branches. On serait porté à croire que cette disposition tient à ce que celles-ci sont plus ou moins verticales; mais elle se remarque aussi sur celles d'entre elles qui sont horizontales ou faiblement inclinées. Rameaux.— Ils se distinguent tout de suite par une épaisseur anormale de l’écorce et surtout du liber; ce qui les rend mous et flexibles. L'écorce est formée de grandes cellules arrondies, làchement unies, entremélées de poches résiniféres à contour irrégulier. Les filaments mycéliens sont plus rares, mais plus épais dansl'écorce et le liber des branches que dans les feuilles; ils traversent les cellules ou les contournent, envoyant dans leur intérieur des suçoirs. Le bois est formé de couches minces à trachéides étroites, les zones de printemps et d'été sont cependant assez distinctes; on y observe quelquefois la présence de canaux résineux assez rares, mais bien nets, entourés de cellules annexes amylifères; les canaux se trouvent géné- ralement à la limite de la zone de printemps avoisinant celle d'été. Le bois normal de Sapin ne renferme pas de canaux résineux; c’est le prin- cipal caractére auquel on peut le distinguer du bois d'Épicéa avec lequel il offre d'ailleurs beaucoup de ressemblance (1). On sait que les rameaux du Sapin et des Coniféres en général ont la moelle excentrique, leurs anneaux ligneux étant plus étroits à la face supérieure qu'à la face inférieure. Sur cette dernière ils sont constitués par un tissu spécial auquel j'ai donné le nom de bois rouge (2); ce tissu se distingue du bois normal par des trachéides à section circulaire, à parois épaisses et à lumen étroit. De méme que l’excentricité de la moelle, il est moins apparent dans les branches du Balai de Sorcière, parce que celles-ci se trouvent toujours plus ou moins dressées vertica- (1) Dans d'autres cas pathologiques, le bois de Sapin présente encore des canaux résineux : par exemple, dans les bourrelets résultant de traumatismes et jusqu'à une certaine distance des plaies. (2) Compt. rend. de l'Acad. des sc., t. CIV, pp. 376-379. — Le bois rouge se re- marque en général dans des circonstances où la nutrition est plus active sur un côté d'un organe (axe ou branches) que sur le cóté opposé. C'est ainsi qu'on en constate la présence à la base des troncs d'arbres dont la moelle est devenue excentrique à cause d'un trop grand rapprochement, dans les courbures de branches de remplace- ment à la suite des ruptures de fléche, etc. GAIN. — MATIÈRE COLORANTE DES TUBERCULES, ETC. 95 lement ; sur celles qui sont un peu inclinées, on observe à la face infé- rieure la présence du bois rouge, en méme temps que l’excentricité de la moelle. Tumeur basilaire. — Les branches principales qui constituent le Balai de Sorcière s’insèrent toujours sur un renflement plus ou moins accentué. Bien que les couches ligneuses y acquièrent un grand dévelop- pement, l'écorce et le liber en ont un plus grand encore, aussi le rapport cortico-ligneux y est-il plus élevé que dans une branche normale. Assez Souvent, soit au début de la zone de printemps, soit dans la zone d'été, on voit des canaux résineux entourés de cellules annexes amylifères ; de plus, entremélées aux trachéides, se trouvent d'autres cellules égale- ment remplies d'amidon (1). Les trachéides ont une plus grande section et des parois plus épaisses; les rayons médullaires sont plus larges, plus rapprochés et formés souvent d'une double rangée de cellules. Les - cellules corticales sont hypertrophiées et trés amyliféres. On trouve dans le vieux liber des cellules scléreuses ramifiées, en moins grand nombre toutefois que dans le liber normal. M. Gain fait à la Société la communication suivante : SUR LA MATIERE COLORANTE DES TUBERCULES ET DES ORGANES SOUTERRAINS; par M. Edmond GAIN. L'étude des matiéres colorantes des végétaux a donné lieu à bien des controverses (2). C'est surtout la matiére colorante des fleurs qui a attiré l'attention des botanistes, et sur ce point deux théories principales ont préoccupé ceux qui ont étudié cette question. (1) On sait que le parenchyme ligneux fait défaut dans le bois normal de Crucifère, cependant il s'en forme assez fréquemment dans le bois de Sapin, à la suite de circonstances qui peuvent à peine étre considérées comme pathologiques. C'est ainsi qu'on en voit de petits amas intercalés parmi les trachéides, surtout dans les branches, sans qu'il paraisse y avoir eu lésion ; il semble que pour cela une simple perturbation dans l'activité cambiale soit suffisante. Ce parenchyme formé de cellules disposées irrégulièrement, à parois épaisses, canaliculées, renferme toujours beaucoup d'amidon, de tanin et de résine; ce qui indique un trouble de nutrition. (2) J.-S. Morot, in Ann. sc. nat. BoT., 2* série, t. IX; 1850. E. Filhol, Observ. sur la mat. col. des fleurs, 1854 (Compt. rendus). Chevreul, Sur la couleur des fleurs; 1854 (Compt. rendus). Trécul, in Ann. sc. nat. BoT., 4* série; 1858. Chevreul, Moyen de nommer les couleurs; 1861. J. Sachs, in Bot. Zeit.; 1863-1865. Hildebrand, Die Farben der Blüthen; 1879. Askenasy, Bot. Zeit. ; 1876. Flahault, Sur la matière colorante des végétaux. 96 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. La première théorie admet que la lumière joue un rôle prépondérant dans la formation des matières colorantes. Elle reçoit une vérification importante dans l'action de la lumière relativement à la production de la chlorophylle. La seconde théorie, qui parait réunir actuellement le plus d'adhé- rents, consiste à admettre que la lumiére n'agit pas directement sur la coloration des fleurs, mais seulement en favorisant l'assimilation et l'emmagasinement des matières nutritives; cette théorie a été admise par Sachs, Hildebrand, Askenasy, Flahault. Ce dernier auteur admet que les matiéres colorantes prennent naissance dans les feuilles (1). D'un autre côté, quelle que soit la théorie admise, la grande question consistait à se rendre compte des rapports que peuvent présenter, entre elles, la chlorophylle et les autres substances colorantes jaunes, rouges, bleues... Sur les matières jaunes insolubles (chromoleucites) l'aecord parait étre à peu prés fait; mais, pour les substances colorantes dis- soutes, bien des points sont controversés et restent obscurs. L'étude de toutes ces substances est en effet, d'une grande difficulté en raison de l'ignorance daus laquelle on se trouve pour ce qui est de leur composition chimique. Une revision des nombreux colorants végé- taux qui ont recu des noms spéciaux établirait trés probablement une synonymie entre beaucoup d'entre eux; les auteurs qui ont nommé la plupart des matières colorantes naturelles ont trop négligé de vérifier l'homologie ou la dissemblance des divers colorants qu'ils ont étudiés avec ceux déjà connus. La plupart des pigments colorés des végétaux sont des mélanges complexes dont l'étude chimique est des plus laborieuses. Le spectro- scope, qui peut donner d'excellentes indications pour les couleurs simples ou pour les principes colorants isolés, ne peut étre appliqué pour les couleurs complexes qui résistent à la séparation des éléments colorés qui les composent. Dans cette étude, je laisserai de cóté l'étude chimique qui m'a cepen- dant donné quelques résultats intéressants, et je me bornerai à quelques observations physiologiques importantes. Tout d'abord, pour prendre parti dans les théories en cours actuelle- ment, je dirai que toutes deux me paraissent vraies. L'une ne peut exclure l'autre. L'ensemble des faits m'améne à considérer deux cas dans la forma- tion des matiéres colorantes : Premier cas. — Formation locale aux dépens des substances voi- sines, de couleurs immobilisées dans la région où elles se sont formées. (1) Flahault, loc. cit. GAIN. — MATIÈRE COLORANTE DES TUBERCULES, ETC. 97 Deuxième cas. — Formation de couleurs migratrices ou provenant de substances migratrices. Je citerai, comme exemple du premier cas, la matière colorante rouge qui apparait sur la tige de Sarrasin (Polygonum Fagopyrum). C'est un fait bien connu que la tige de cette plante présente, pendant sa végéta- tion, une teinte qui varie du rose clair au rouge foncé plus ou moins rabattu (pour employer l'expression que Chevreul a introduite dans l'étude des teintes). J'ai eultivé trois plants de Sarrasin sur un sol identique (sables de Fontainebleau); la végétation s'y est trouvée influencée par trois taux d'humidité différents (3 à 5 pour 100 — 10-12 pour 100 — 12-15 pour 100). Dans ces trois plants j'ai constaté l'apparition de la substance rouge sur toute la longueur des tiges, mais seulement vers le midi. La teinte colorée était limitée à un rectangle longitudinal dont les deux grands cótés étaient dans les plans verticaux S.-E. et S.-O.; la teinte la plus foncée était dans le méridien de midi. La végétation étant assez touffue, dans le centre du carré qui restait constamment dans l'ombre on n'ob- servait pas de substance colorante rouge. Or les conditions de nutrition de la plante étaient trés différentes dans les trois cas; l'apparition de la matiére colorante a done été fonc- tion de l'intensité lumineuse, surtout si l'on remarque que, dans la direction du nord, la forét de Fontainebleau formait un écran sombre à 90 mètres de distance. La substance rouge se forme sur la tige, dans une orientation déter- minée par la lumière aux dépens des principes préexistants. Il est donc vraisemblable d'admettre que, pour les formations de ce genre, la lu- miére a une influence prépondérante, pour ne pas dire unique. J'ai remarqué, en outre, aprés d'autres auteurs, que l'humidité produi- sait une sorte d'étiolement, et par conséquent que la chlorophylle est beaucoup plus abondante sur les plantes des sols secs. Or la teinte rouge, malgré cela, a été la méme sur les trois sols de calture; il s'ensuit que la chlorophylle a peut-étre des rapports étroits avec le principerouge, mais que d'autres substances donnent aussi nais- sance aux principes colorés rouges. L'exemple tiré du Sarrasin pourrait étre rapproché de beaucoup d'autres exemples analogues. Dans tous ces cas de « formation locale », l'influence de la lumière parait prépondérante. Pour l'apparition de la chlorophylle, elle parait à la fois en rapport avec la lumière et avec les réserves. Dans beaucoup de cas (fleurs, fruits, graines, tubercules, bulbes), en un mot pour les organes qui sont formés aux dépens de substances émigrées des autres parties de la plante et T. XL. (SÉANCES) 7 98 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. qui sont destinées à émigrer encore pour produire une jeune pousse ou une jeune plante, la matière colorante subit une influence toute diffé- rente de celle de la lumière. L'action de la lumière est nulle dans certains cas (matiére colorante des organes souterrains); elle est concomitante d'une autre dansla matière colorante des organes aériens (fleurs, fruits). La variété dans le mode de formation des substances colorantes parait avoir été soupconnée, mais avec une autre interprétation, par Hugo Mohl qui s'exprime ainsi: « Je n'admets pas que la chlorophylle ait aucun rapport avec la coloration rouge des feuilles, mais je ne nie pas son intervention dans la coloration rouge des fruits (1). » Or, d’après ce que j'ai dit plus haut, la matière colorante des feuilles rentre dans les formations locales; je me trouve donc d'aecord avec cet auteur dans la distinction que j'ai établie au début de cette étude. Askenasy a supprimé les feuilles de l'Antirrhinum majus et des Digitalis; les fleurs n'ont pas développé de matiére colorante (2). Sachs appuie cette assertion que la couleur des fleurs est indépen- dante de l'action locale de la lumiére. M. Flahault, qui a étudié de prés et avec beaucoup d'attention la ques- tion de la matiére colorante des fleurs, fait justement remarquer : que la matiére colorante soluble des fleurs peut étre formée dans le bouton floral, dés le jeune àge, alors que les pétales sont encore cachés sous un abri épais et opaque (3). Il y a donc là migration évidente, vers le bouton floral, d'un principe provenant de la plante mére. EXPÉRIENCES SUR LES ORGANES SOUTERRAINS. J'ai fait porter mes expériences sur les organes souterrains suivants : Tubercules de Pomme de terre (Solanum tuberosum) var. à tub. roses (Saucisse rouge). Tubercules de Topinambour (Helianthus tuberosus). Racine pivotante de Carotte (Daucus Carotta var. cultivées). D'autres expériences sont en cours et portent : 1* Sur des racines cultivées (Radis rose, violet, rouge; Navet; Bet- terave). 2 Sur des plantes industrielles (Garance; Curcuma; Orcanète). Des cultures comparées de ces plantes ont été faites en sols d’humi- dité différente en vue d'observer l'influence de l'humidité et de la séche- resse sur les principes élaborés par les plantes. ` (1) Hugo Mohl, in Ann. sc. nat. BoT., 2° série, t. IX. (2) Askenasy, loc. cit. (3) Flahault, loc. cit. — — GAIN. — MATIÉRE COLORANTE DES TUBERCULES, ETC. 99 Le sol sec est resté à 3-5 pour 100 d'eau pendant la végétation. Le sol humide a retenu constamment 12-15 pour 100 d'eau. On sait que la matiére colorante des tubercules de Pomme de terre est généralement localisée sous les cellules aplaties de l'épiderme, immédiatement au contact de la partie amylacée qui constitue la masse du tubercule. C'était le cas pour ma variété de Pomme de terre, et le principe rouge élait dissous dans le suc cellulaire. Pour mes comparaisons, j'ai cru devoir les faire porter sur des surfaces égales; la couche colorée est en effet trés mince. J'ai donc pris un tubercule de sol sec et un tubercule de sol humide de méme volume et de forme aussi semblable que possible. La surface n'est pas, il est vrai, fonction du volume, mais la forme différait seule- ment par un léger étirement dans le cas du tubercule de sol humide. Le volume de mes tubercules était obtenu aprés lavage et immersion dans un vase gradué volumétriquement. Extraction. — Avec un scalpel on détache la partie externe du tuber- cule en enlevant le moins possible de substance amylacée sous-jacente. On ajoute un volume déterminé d'alcool à 92 degrés, et on chauffe trés lentement. La matiére colorante du tubercule ne tarde pas à se dissoudre dans l'alcool bouillant. Un tube adducteur communiquant avec un condensateur permet de recueillir l'alcool évaporé et de constater qu'aucune substance volatile n'est entrainée par les vapeurs alcooliques. Au bout d'une demi-heure, on filtre à chaud, et le microscope permet d'observer que toute la matiére rouge est bien enlevée, quelle que soit l'épaisseur de l'amidon qui restait à l'intérieur du tégument. Le filtrat est de couleur ambrée rosée, il est concentré par ébullition. Celle-ci s'opére à 82 degrés, la matière colorante ne subit donc pas de décomposition. On raméne ainsi les deux solutions à comparer à un méme volume : 10 *75, par exemple. On a ainsi deux solutions limpides à chaud, mais qui laissent déposer par refroidissement différentes substances qui forment un résidu blan- châtre. | Une nouvelle filtration à froid, assez longue même avec des entonnoirs à filtration rapide, donne finalement, de part et d'autre, deux solutions parfaitement transparentes à surface libre fluorescente, et dont on éga- lise scrupuleusement les volumes par addition d'un peu d'alcool à celle qui est la plus petite. 100 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. Dosage. — On fait une comparaison calorimétrique. Pour cela on dispose deux tubes à essai identiques en verre blanc, le long d'un sup- port et reposant, sur une lame de verre bien transparente et horizontale. Un miroir réflecteur renvoie en dessous la lumiére comme dans un microscope. L'eil placé au-dessus des tubes perçoit facilement une différence de teinte. Avec une pipette on enlève assez de liquide à la teinte la plus foncée pour établir une teinte égale dans les deux tubes. On mesure la hauteur des deux colonnes de liquides avec un double décimètre fixé verticalement et l'on a un rapport c $ (1). Pour vérifier ce résultat ou au moins obtenir une moyenne aussi exacte que possible, je retranche moitié de l'une des solutions et je cherche à rétablir l'égalité de teinte en enlevant du liquide à l'autre solution; j'obtiens ainsi un nouveau rapport - qui est toujours trés voisin du premier. Dans trois expériences faites sur plusieurs tubercules de formes très différentes, j'ai obtenu les moyennes suivantes : Si 175 S: 155 S, _ 170 Hı 100 H 100 H, 100 Ces rapports expriment clairement qu'à surface égale les tubercules des sols secs renferment sensiblement une fois et demie autant de ma- tière colorante que les tubercules des sols humides. J'ai expérimenté aussi sur le Topinambour. La substance colorée est localisée encore sous l'épiderme; mais, pour des raisons que je ne m'explique encore qu'imparfaitement, la substance rouge n'est pas soluble directement dans l'alcool bouillant. J'ai lavé mes téguments de Topinambour par de l'éther de pétrole et j'ai laissé évaporer le liquide pendant cinq à six jours dans des vases largement onverts, jusqu'à siccité. En reprenant par l'alcool bouillant j'ai pu cette fois dissoudre la substance colorante rouge; il faut du reste plusieurs reprises par l'alcool bouillant pour entrainer la presque tota- lité de la coloration. La différence de solubilité ainsi constatée, on pourrait croire à une grande différence entre les deux pigments du Topinambour et de la Pomme de terre. L'étude chimique confirme cette opinion, car jusqu'ici je n'ai pu obtenir de laque par l'action de l'alun sur le rouge de Topi- (1) s veut dire liquide obtenu au moyen du tubercule de sol sec, h veut dire liquide obtenu au moyen du tubercule de sol humide. GAIN. — MATIÈRE COLORANTE DES TUBERCULES, ETC. 104 nambour. Le rouge ou le violet de la Pomme de terre, au contraire, donnent ainsi des laques bien caractérisées. Le dosage comparé m'a donné, pour des tubercules de Topinambour de sols secs et des tubercules de sols humides : S, 150 Ss 130 Se _ 155 H, 100 H. 100 H. 100 Ce qui donne un rapport analogue à celui des tubercules de Pomme de terre. J'ai opéré aussi l'extraction de la matière colorante de la Carotte qui est répandue dans tous les tissus dela racine. J'ai obtenu un rapport = i» dont la signification physiologique est la méme. Interprétation des résultats. — On sait que les organes destinés à la reproduction de l'espéce (graines, tubercules, bulbes) ont une com- position chimique trés fixe, de sorte que, si les conditions d'existence varient, c'est surtout le nombre de ces organes qui est variable (1). Ils n'en sont pas moins susceptibles de varier dans de certaines propor- tions. La teneur en fécule des tubercules de Pomme de terre, la richesse en Sucre et en inuline des tubercules de Topinambour, le poids sec et les cendres sont différents, suivant qu'on analyse des exemplaires ayant végété dans une grande humidité ou dans une sécheresse relative. Les réserves sont plus fortes, pour un méme poids, dans les tubercules des sols secs. J'ai donc été amené à faire un rapprochement entre les réserves des tubercules et leur matière colorante, qui est aussi, jusqu'à un certain point, une substance de réserve. L'apparition et la quantité de matiére colorante sont donc corrélatives des matiéres accumulées. Ce qu'on sait de l'influence du sol sur la richesse de la Garance (2) est du reste d'accord avec mes expériences. On a reconnu, par l'usage, que le rendement maximum de la racine de Garance (G. palud) était fourni par les cultures faites dans des terrains autrefois occupés par des marais. Ces sols desséchés sont, en effet, trés riches en matière organique ; la plante s'y trouve dans les meilleures conditions pour accumuler toutes ses réserves, et il s'ensuit une production abondante de matiére colo- rante. On sait, depuis les travaux de quelques auteurs, que les tubercules (1) Schlæsing, Cours inédit du Conservatoire des Aris et métiers, 1892. (2) Pennetier, Matières premières organiques, p. 543. 102 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. sont doués d'une véritable polarité. J'ai pu vérifier ce fait pour les ma- tiéres colorantes, je reviendrai sur ce point qui m'offrira l'occasion de montrer les rapports de la chlorophylle et dela substance rouge des Pommes de terre. CONCLUSIONS GÉNÉRALES. 1° La lumière n agissant pas sur la formation des matières colo- rantes des organes souterrains, leur production est en dépendance étroite avec l'accumulation des réserves et par suile avec toutes les conditions du milieu qui peuvent faire varier la composition chi- mique des plantes. 2» La matière colorante se forme en beaucoup plus grande abon- dance dans un sol sec que dans le même sol humide; la sécheresse du sol ayant généralement pour effet d'augmenter les réserves de la plante (1). M. Bonnier fait à la Société, au nom de M. Coupin, la commu- nication suivante : SUR LES VARIATIONS DU POUVOIR ABSORBANT DES GRAINES EN RAPPORT AVEC LEUR POIDS; par M. Henri COUPIN. |: On sait qu'on appelle pouvoir absorbant de la graine le poids de l'eau absorbée, quand la saturation est atteinte, rapporté à 100 de graines prises à l'état de dessiccation ordinaire. Nous avons cherché à nous rendre compte si, toutes choses égales d'ailleurs, ce pouvoir absorbant était le méme pour les petites et pour les grosses graines. Les graines, prises dans le méme paquet, c'est-à-dire pouvant étre considérées comme étant au méme degré de saturation, étaient triées suivant leur poids. Une à une, ou par lots de matériaux de méme taille, ces graines étaient plongées dans de l'eau distillée, additionnée de chlo- roforme. Chaque jour, leur poids était noté; on ne retint de ceux-ci que le poids maximum, c'est-à-dire celui de la graine à saturation. Voici quelques-uns des résultats que nous avons obtenus. (1) Ce travail a été fait au laboratoire de Botanique de la Sorbonne, dirigé par M. Gaston Bonnier. 1 , unge P OOUPIN. — VARIATIONS DU POUVOIR ABSORBANT DES GRAINES. 1? 9o 3 A? 5° 6° To 8o 9o 10» 11° 12° A. Féve des marais. Poids de la graine séche. gr. 1,137 1,218 1,286 1,300 1,365 1,396 1,457 1,554 1,880 2,000 2,133 2,263 saturée. gr. 2,808 3,050 3,229 2,910 3,400 3,335 3,740 3,862 4,903 4,970 5,990 6,100 Poids de la graine Pouvoir absorbant. 146,90 150,40 151,09 123,00 149,90 131,00 156,70 145,10 160,70 148,50 183,00 169,50 103 Les huit premiéres graines peuvent étre considérées comme petites ; les quatre dernières comme grosses. On peut calculer, d’après ce tableau, que le pouvoir absorbant moyen des petites graines a été de 145,01, tan- dis que celui des grosses a été de 165,17. La différence atteint 20,16. 1 o 9o 3° B. Haricot de Soissons blanc. Poids de la graine sèche. gr. 0,606 0,957 1,200 gr. 1,230 1,985 2,513 Poids de Ia graine saturée. C. Mais (caryopses). Nombre des graines. 6 (petites) 3 (grosses) non Poids des graines sèches. gr. 1,959 1,508 - gr. 1,965 2,310 Pouvoir absbrbant. 109,97 108,90 114,40 Poids des graines saturées. D. Lupin blanc. Poids des graines Poids des graines saturées. sèches. gr. gr. 1,387 3,381 2,615 6,145 Nombre des graines. 1° 6 (petites) 2 5 (grosses) Pouvoir absorbant. 56,07 53,17 Pouvoir absorbant. 144,91 134,98 104 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. De ces diverses expériences, on peut conclure que, toutes choses égales d’ailleurs, le pouvoir absorbant varie considérablement avec le poids de la graine, mais que, cependant, il n'y a pas une proportion- nalité absolue entre les deux. La seule chose générale que lon puisse dire à cet égard est que chez certaines graines, telles que les Fèves et les Haricots, le pouvoir absorbant est plus fort chez les échantillons de petite taille, tandis que chez d'autres, telles les graines du Lupin et les caryopses de Mais, le pouvoir absorbant est plus fort chez les échantillons de grande taille. Il résulte de ces conclusions, et c’est là le point sur lequel nous dési- rons surtout appeler l'attention, que lorsqu'on voudra étudier le pouvoir absorbant sous diverses influences expérimentales, on devra, pour ob- tenir des résultats comparables et pour neutraliser en partie les varia- tions individuelles, s'adresser non seulement au méme paquet, mais encore choisir dans celui-ci les graines de méme taille. M. Cornu présente à la Societé, de la part de l'auteur, M. Raoul, le premier volume du Manuel pratique de cultures coloniales, et donne quelques détails sur cette publication. M. Duchartre fait à la Société la communication suivante : . NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LES AIGUILLONS DU ROSA SERICEA Lindl., 4 par M. P. DUCHARTRE. Lorsque j'ai écrit, sur les aiguillons du Rosa sericea Lindl., la Note qui a paru dans la Revue générale de Botanique (1), je n'avais à ma disposition, outre des données bibliographiques relatives à l'histoire botanique de ce Rosier, qu'un rameau frais et non disposé à fleurir qui m'avait été donné obligeamment par M. Maurice de Vilmorin. Ce rameau avait été pris sur un pied en bonne végétation, qui est cultivé par . M. Maurice de Vilmorin, dans son domaine des Barres (Loiret). La pu- blication de cette Note m'a valu deux communications importantes, dont l'une a ouvert pour moi un nouveau champ d'observations. D'un cóté, M. Crépin, le savant botaniste belge, dont tout le monde connait les beaux et nombreux travaux sur le genre Rosa, m'a fait l'honneur de m'écrire pour me fournir quelques indications d'un réel intérét; d'un autre cóté, M. Franchet a bien voulu me confier temporairement la nombreuse série des échantillons du Rosier soyeux que renferme l'her- (t Duchartre (P.), Note sur les aiguillons du Rosa sericea Lindl. (Revue générale de Botanique, V, 15 janvier 1893, p. 5-11, fig. 1-3). ' -—— € ». DUCHARTRE. — OBSERV. SUR LES AIGUILLONS DU ROSA SERICEA. 105 bier du Muséum d'Histoire naturelle, et qui proviennent tous d'envois faits par M. l'abbé Delavay, missionnaire français, qui les a lui-même recueillis en Chine, de 1883 à 1888, à différents moments de l'année, depuis le mois d'avril jusqu'à la fin du mois de décembre. Grâce à ces précieuses communications, j'ai pu élargir notablement le cercle de mes connaissances sur les conditions dans lesquelles se pro- duisent et se développent les curieux aiguillons du Rosier soyeux que j'ai qualifiés de laminaires, ainsi que sur quelques autres points relatifs à la manière d’être de cette espèce. Je crois done qu'il n'est pas hors de propos de consigner dans une seconde Note les résultats de mes nou- velles observations. Dien que je ne veuille pas reproduire ici la descrip- tion que renferme mon premier article, je ne pourrai me dispenser de rappeler, en quelques lignes, certaines des indications qui s'y trouvent et sans lesquelles ce que j'aurai à dire serait peu intelligible pour ceux qui n'auraient pas eu sous les yeux mon premier écrit. Le Rosa sericea Lindl. est une espèce sujette à de nombreuses va- riations. Sa variabilité avait été signalée, dés 1872, par M. Crépin (1), dans les termes suivants : « Il existe un autre type asiatique qui est bien » autrement instructif sous le rapport des variations... Ce type, qui est »le Rosa sericea Lindl., varie d'une facon extraordinaire dans plu- > sieurs de ses organes. Ses axes sont complètement inermes ou forte- » ment aiguillonnés. Dans ce dernier cas, l'armature offre deux états » distincts : ou bien les aiguillons ont cette forme étrange qu'on n'observe » que dans cette seule espèce, aiguillons trés aplatis, largement trian- » gulaires, à pointe horizontale, ordinairement géminés ou ternés sous » les feuilles, sans être accompagnés d'aucune autre production de l'é- » corce, ou bien les grands aiguillons sont plus étroits que les précé- » dents, à pointe fortement relevée, accompagnés de nombreux aiguil- » lons sétacés et de soies glanduleuses recouvrant tous les entre-nœuds. » Parfois les aiguillons géminés deviennent petits, peuvent même dispa- > raître et alors les axes sont seulement sétigères » (loc. cit., p. 102). Cette variabilité du Rosa sericea a été aussi trés bien constatée par M. Franchet, qui, dans l'herbier du Muséum, classant les nombreux échantillons chinois de cette espéce, les a répartis en trois variétés nommées par lui pteracantha, glabrescens et denudata. La variéte pteracantha, vrai type de l'espèce, justifie la dénomination spécifique de sericea par ses feuilles couvertes aux deux faces, mais surtout à l'infé- rieure, d'un duvet soyeux qui les blanchit sensiblement. Elle porte les deux sortes d'aiguillons que j'ai distingués sous les dénominations . Doa , . ; ir à lhis- (1) Crépin (Fr.), Primitie Monographie Rosarum; Matériaux pour servir a loire des Roses, 2° fascic. (Bull. de la Soc. roy. de Bot. de Belgique, XI, 1872, p. 15-130). 106 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. d'aciculaires (en forme d'aiguille, c'est-à-dire très aigus, peu ou point anguleux DC., Théor. élément., p. 488) et laminaires ou développés, dans le sens vertical, chacun en une longue lame mince, en saillie de plusieurs millimètres, et dont le bord libre a finalement la forme d'une accolade. Quant aux variélés glabrescens et denudata, elles ont, comme caractéres communs, des feuilles glabres et l'absence d'aiguillons acicu- laires sur la tige et ses ramifications; mais, chez la premiére, il s'en trouve quelques-uns en dessous du pétiole commun et de la cóte des feuilles. Pour les aiguillons laminaires, il manquent presque sur certains échantillons de la variété glabrescens, tandis que, sur d'autres, on les observe en assez grand nombre, d’où l'on peut dire, en somme, que leur présence, dans cette variété, est plus fréquente que leur absence. La dénomination de denudata donnée par M. Franchet à sa troisième variété du Rosa sericea semble indiquer que les arbustes qui la consti- tuent sont privés non seulement de toule villosité, mais encore de toute armature. Au premier coup d’œil jeté sur les six spécimens spontanés pour lesquels elle a été établie, il semble bien qu'il en soit ainsi; tou- tefois, en examinant avec attention ces mémes spécimens, on voit des aiguillons laminaires en plus,ou moins grand nombre sur chacun. I] reste ainsi établi que, des deux sortes d'aiguillons que peut pro- duire le Rosa sericea Lindl., l'une, et c'est précisément l'analogue des piquants de tous les autres Rosiers, est sujette à disparaitre entiérement sur l'axe, tandis que l'autre, à en juger du moins par les nombreux échantillons venus de Chine dans l'herbier du Muséum, peut bien devenir plus ou moins rare, mais est toujours représentée. On ne peut done pas dire que cette espéce devienne jamais « complétement inerme », comme l'avait écrit M. Crépin. Les aiguillons aciculaires ne m'ayant présenté rien d'autre à mettre en relief que leur présence ou leur absence, selon les variétés de l'espéce, je les laisse entiérement de cóté. Quant aux aiguillons laminaires, pour faciliter l'intelligence de ce qui va suivre, je crois devoir exposer succinc- tement comment, gràce au rameau frais qui m'avait été donné, je les ai vus apparaitre et se développer. A l'origine, ils apparaissent sur l'axe, chacun immédiatement sous l'une des extrémités de la ligne horizontale d'insertion d'une feuille jeune, et comme deux petits mamelons symétriques l'un avec l'autre. Bientôt chaque mamelon s'allonge en une pointe d'abord recourbée vers le haut, puis droite, qui en fait un aiguillon semblable d'aspect à ceux de la généralité des Rosiers, mais qui s'attache à l'axe sur une longueur déjà un peu plus grande de haut en bas que de gauche à droite. L'aiguil- lon commence donc déjà à s'aplatir et à s'allonger dans sa portion basi- laire ou fixée à l'axe. L'épaisseur transversale de cette méme portion DUCHARTRE. — OBSERV. SUR LES AIGUILLONS DU ROSA SERICEA. 107 inférieure restera désormais à fort peu prés invariable, tandis que sa longueur dans le sens vertical, c'est-à-dire selon son attache, va désor- mais augmenter rapidement et finira ainsi par étre considérable. Deve- nant plus haut perpendiculairement à l'axe, en méme temps qu'il s'étend de plus en plus vers le bas dans sa portion basilaire, l'aiguillon arrive à former une lame mince qui, vue de profil, se montre comme un triangle fixé par sa base et dont les deux cótés, à peu prés égaux, sont arqués à concavité externe. Cette configuration est transitoire; la lame de l'aiguillon continuant de s'étendre à la fois le long de l'axe qui la porte et dans le sens perpendiculaire à cet axe, ses deux bords libres s'élévent en empiétant sur la pointe qui en devient plus courte; de con- caves qu'ils étaient ils deviennent convexes, les deux arcs qu'ils forment aboutissant à la pointe qui les domine toujours plus ou moins. Le con- tour libre de l'aiguillon, une fois qu'il est arrivé à cette seconde et der- niére phase de son développement, est semblable à celui que décrivent les accolades usitées dans l'écriture comme dans l'impression. Je ne reviendrai pas sur la situation toujours la méme qu'occupent, sous une feuille, les deux aiguillons laminaires constituant chaque paire. Cette situation, que Lindley avait sans doute voulu exprimer en les qualifiant de stipulaires, n'est pas la particularité la moins remarquable dans l'histoire de ces curieuses formations, et sa fixité est bien faite pour étonner, quand on songe qu'entre elles et la feuille sous laquelle elles sont placées il y a indépendance compléte, de sorte qu'il n'existe aucun motif pour voir là deux décurrences de cette feuille. Les aiguillons laminaires sont susceptibles de prendre, sur les pieds vigoureux du Rosa sericea, un développement considérable dans le sens de la longueur de l'axe, tandis que, perpendiculairement à cet axe, leur largeur ne dépasse pas d'ordinaire 7 ou 8 millimétres, que méme leur pointe atteint rarement 1 centimétre de hauteur perpendiculairement à la surface de ce méme axe. La présence de ces grandes lames décur- rentes et perpendiculaires aux branches donne à celles-ci un aspect fort étrange. Par une circonstance heureuse, parmi les échantillons que le Muséum doit à l'abbé Delavay, il s'en trouve deux qui ont été recueillis le 29 décembre 1886, par conséquent en plein hiver. Ils consistent l'un et l'autre en. une branche simple qui naturellement avait perdu ses feuilles de maniére à laisser entiérement à découvert ses aiguillons, et Sur laquelle ceux-ci ont eu le temps de prendre tout l’accroissement dont ils sont susceptibles dans le cours d’une année. Ces branches sont, en effet, âgées d'un an, car la section assez nette par laquelle l'une des deux a été détachée y montre une seule couche ligneuse entourant un gros cylindre médullaire et couverte d'une trés mince écorce. Ces deux branches présentent divers faits intéressants. 108 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. 4° L'étendue de la décurrence des aiguillons laminaires sur la branche, ou leur longueur, augmente, à partir de l'extrémité supé- rieure de cette branche, jusqu'à un maximum dans lequel elle se main- tient longtemps, avec des variations en rapport avec les oscillations de la face végétative de l'arbuste. Elle diminue ensuite finalement tout au bas; seulement la portion de la branche sur laquelle elle va croissant à partir du sommet est plus grande que celle où elle va décroissant dans le bas. Voici, à cet égard, la série continue des chiffres que je reléve sur celle de ces branches qui mesure environ 07,72 de longueur totale et qui constitue l'un des deux échantillons pris par M. l'abbé Delavay, le 19 décembre 1886, dans le vallon de Tsin choui ho, sur le Hu chan nun, dans le Yunnan, à 2800 mètres d'altitude. En regard du nombre qui exprime la longueur de chaque aiguillon se trouve, sur le tableau suivant, celui qui donne la longueur de l’entre-nœud au haut duquel cet aiguillon a pris naissance. Je dois faire observer que l'ensemble des entre-nœuds mesurés ne forme pas encore toute la longueur de cette branche, attendu que celle-ci était en grande partie décortiquée dans le bas sur environ 4 centimétres, dans l'étendue desquels on ne peut reconnaitre quel a été l'état antérieur à la décorticalion ; en outre, au- dessus des deux aiguillons supérieurs, l'extrémité de la branche est nue sur environ 1 centimètre. Longueur des aiguillons Longueur des entre-nœuds laminaires, du haut qui portent au bas de la branche. ces aiguillons. 1. 07,012 02,010 2. 07,020 07,010 3. 07,018 07,018 4 0®,024 0®,018 5. 07,035 07,020 6. 0,034 07,021 7 07,036 07,026 8. 07,041 07,026 9. 07,036 07,027 10. 07,029 07,029 11. 07,051 07,028 12. 07,048 07,032 13. 07,055 07,029 14. 07,040 07,029 15. 07,039 07,028 16. 07,053 07,029 17. 07,046 07,027 18. 07,055 07,031 19. 07,047 07,031 dés I1: Ww " ~ DUCHARTRE. — OBSERV. SUR LES AIGUILLONS DU ROSA SERICEA. 109 Longueur des aiguillons Longueur des entre-nœuds laminaires, du haut qui portent au bas de la branche. ces aiguillons. 20. 07,051 07,030 21. 07,048 07,026 22. 07,052 07,038 23. 07,048 0,015 34. 07,050 07,046 35. 07,027 07,024 26. 0»,016 07,010 Au premier coup d’œil jeté sur ce tableau, on est frappé de la diffé- rence considérable qui existe, on peut dire constamment, entre la lon- gueur des entre-nœuds et celle des aiguillons laminaires auxquels ils ont donné naissance. Ainsi, d'entre-nceuds longs de 0",028, 07,029, 07,034 - sont venus des aiguillons longs de 07,051 et 07,055. Même l’entre-nœud n* 2, qui n'est long que de 07,010, a produit un aiguillon deux fois plus long que lui (07,020). Aussi, tandis que la longueur totale des 26 entre- nouds est de 07,655, celle des 26 aiguillons correspondants atteint 17,011 et dépasse par conséquent la première de 0",356, c’est-à-dire de plus de moitié. La cause en est dans ce fait étrange que chaque aiguillon, qui n'a été, à son origine, qu'un tout petit mamelon, dés qu'il a commencé de se laminer, s'est prolongé de haut en bas sur l’entre-nœud qui lui a donné naissance, et, aprés l'avoir égalé en lon- gueur, a presque toujours envahi l’entre-nœud sous-jacent, selon la méme direction rectiligne. Ainsi, pour reprendre les exemples ci-dessus, l'aiguillon long de 07,051, qui est né d'un entre-nœud de 07,028, se pro- longe sur l’entre-nœud sous-jacent de 07,023, et celui qui mesure 07,055, produit par un entre-nœud de 07,029, a envahi l’entre-nœud sous-jacent de 07,026, c'est-à- dire, à 3 millimètres prés, dans toute la longueur de celui-ci qui n'est que de 07,029. Puisque, sur une branche d'un an, comme celle dont il s'agit ici, ces curieuses formations ont pu S'étendre à ce point dans une portion de l'axe qui avait été étrangère à leur production, on est conduit à se demander si, la végétation persis- tant plus longtemps dans cet axe, leur allongement ne doit pas devenir plus considérable encore, et quel doit en étre le terme. Aujourd'hui que le Rosa sericea est cultivé au Jardin des plantes de Paris et chez M. Maur. de Vilmorin, au domaine des Barres (Loiret), on peut espérer obtenir, dans un avenir peu éloigné, une réponse par les faits à ces deux questions que je dois me borner à poser. | Une autre question qui se pose avant toutes est celle de savoir à quel phénomène de multiplication tissulaire est due la longue décurrence des aiguillons laminaires. A la rigueur, on pourrait supposer que, né de 110 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. trés bonne heure et sur un entre-nœud encore fort court, le petit mame- lon destiné à devenir un aiguillon laminaire, si son attache s'étend enfin sur toute ou presque toute la longueur de cet entre-nœud, suit celui-ci dans son allongement et devient ainsi une lame aussi longue ou presque aussi longue que lui; mais comment concevoir que, parvenue, dans sa eroissance descendante, au sommet de l’entre-nœud sous-jacent, cette lame détermine, dans les tissus superficiels de ce dernier, une produc- tion qui ne soit pour elle qu'un pur et simple prolongement? Je déclare que je ne puis me l'expliquer. Si je ne me trompe, les ailes des axes et les décurrences de toute sorte sont concomitantes du développement des organes qui les présentent, s'étendent en longueur à mesure que ceux-ci s'allongent eux-mémes, et je ne crois pas qu'on les voie descendre d'une partie jeune sur une autre déjà formée pour aller faire corps avec elle. Or c'est ce qui a lieu ici, puisque la lame d'un aiguillon, aprés avoir grandi parallélement à l’entre-nœud sur lequel elle avait pris naissance, poursuit de haut en bas sa croissance, grâce aux tissus super- - fieiels d'un entre-nœud plus âgé. Faute d'une meilleure explication, peut-être pourrait-on dire que, en parvenant à l’entre-nœud sous-ja- cent, cette lame détermine sur celui-ci une excitation de laquelle résulte comme une vie nouvelle dans son tissu superficiel et dont l'effet est une série de divisions cellulaires produisant la substance du prolongement de l'aiguillon. Il faut songer, en effet, qu'il s'agit ici de formations exclu- sivement cellulaires et superficielles. 2° Une particularité à noter, c’est que, dans la plupart des cas, les deux aiguillons laminaires d’une même paire se développent plus ou moins inégalement. On voit même la différence entre les deux devenir parfois très grande. Comme exemples je puis en citer des paires dont les longueurs sont : 0",041 et 07,042; 0,031 et 07,041; 07,032 et 07,042; méme 07,029 et 07,046; 07,029 et 0,055. 3e Il est bon de faire remarquer que, si d'abord la pointe de l'aiguil- lon est médiane ou à fort peu près, elle cesse en général de l’être plus tard, de manière à diviser dès lors la longueur de la lame en deux por- tions inégales dont l'inférieure l'emporte plus ou moins sur la supé- rieure. Comme exemple frappant de cette inégalité je puis citer un aiguillon long de 07,05, dans lequel une ligne qu'on aurait menée de la pointe perpendiculairement à la branche se serait trouvée à 07,02 de l'extrémité supérieure dela lame et à 07,03 de son extrémité inférieure, et un autre long de 07,03, dans lequel les deux distances analogues sont de 07,01 et 07,02. 4 La lame des aiguillons du Rosa sericea ne reste pas toujours entière et unique; lorsqu'ils sont trés développés, on voit assez souvent, immédiatement à leur suite et sur leur alignement, deux, trois, méme DUCHARTRE. — OBSERV. SUR LES AIGUILLONS DU ROSA SERICEA. 4111 pi jusqu’à sept et huit pointes revenant chacune à une petite lame en triangle étroit et fort élancé. Ces pointes sont simplement des portions plus ou moins détachées, c’est-à-dire des laciniures de la grande lame et non des productions indépendantes de celle-ci. En effet on les voit assez souvent continues sur une plus ou moins grande longueur avec cette lame, et elles s'en isolent d'autant plus qu'elles s'éloignent davan- tage. On voit ainsi tous les passages entre de simples dents et des pointes isolées jusqu'à leur base; il ne peut donc y avoir de doutes sur la na- ture de ces derniéres. On ne pourrait d'ailleurs songer à les prendre pour des aiguillons aciculaires modifiés, car les aiguillons aciculaires sont toujours placés sans ordre et plus ou moins écartés les uns des autres, tandis que les pointes dont il s'agit sont trés réguliérement ali- gnées et en série continue immédiatement à la suite d'un aiguillon lami- naire. Le plus souvent les pointes dont il s'agit partent de l'extrémité inférieure d'une grande lame; mais quelquefois on en voit aussi à son extrémité supérieure. 9* L'un des échantillons de l'herbier du Muséum présente cette par- ticularité remarquable que, sur le méme entre-nœud, se sont produits trois aiguillons largement laminés. Deux sont de vrais aiguillons lami- naires normaux, symétriques entre eux et, comme toujours, nés immé- diatement sous les deux bouts de la ligne d'attache d'une feuille. Quant au troisiéme, il est opposé à ceux-ci, par conséquent aussi à la feuille, el placé plus bas que les deux premiers. Il y a, entre autres, deux exemples de ce fait, sur la méme branche d'un échantillon. Dans le passage de son Mémoire que j'ai reproduit plus haut, M. Crépin dit que, chez le Rosa sericea, des « aiguillons trés aplatis » sont « ordinairement » géminés ou £ernés sous les feuilles ». Il est à présumer qu'il faisait allusion, par le mot de ternés, à un fait semblable à celui que je viens de signaler, ou peut-étre au méme fait, puisqu'il a examiné avec soin, si je suis bien informé, les échantillons de cette espéce que renferme l'herbier du Muséum. 1l est bon de rappeler à ce propos que des aiguil- lons aciculaires du Rosa sericea peuvent parfois se ‘laminer plus ou moins; il semble toutefois peu admissible que telle soit l'origine du troisiéme aiguillon dont il s'agit, puisque je ne l'ai observé que sur des échantillons de la variété glabrescens Franch. à laquelle je n'ai pas vu d'aiguillons aciculaires. Les nombreux échantillons du Rosier soyeux que l'herbier du Muséum doit à l'abbé Delavay portant tous, en plus ou moins forte proportion et à des degrés inégaux de développement, des aiguillons laminaires, méme ceux pour lesquels M. Franchet établit sa variété denudata, on peut, ce me semble, voir dans l'existence de ces curieuses formations un carac- lére constant de cette espèce. Mais ce Rosier est-il le seul dont cerlains 412 SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1893. aiguillons puissent se laminer? Une instructive communication de M. Crépin renferme une réponse négative à cette question. Le 23 janvier dernier, ce savant rhodologue m'a fait l'honneur de m’écrire une lettre dans laquelle se trouve le passage suivant : « Ces aiguillons laminaires » peuvent se produire sur le Rosa pimpinellifolia. Je posséde, du Kansu » oriental, des spécimens de celui-ci à aiguillons aussi longs que dans » le fi. sericea, occupant toute la longueur des entre-nœuds. Dans le » R. Webbiana, ils peuvent être également trés élargis, toutefois sans » étre minces. Le R. macrophylla a, lui aussi, parfois des aiguillons » trés larges. » Il resterait à savoir si ces aiguillons élargis des Rosa pimpinelli- folia, Webbiana et macrophylla occupent une position déterminée comme chez le R. sericea, car, s'il en était autrement, ce ne seraient que des aiguillons aciculaires plus ou moins développés en longueur verticale, comme ceux qu'on voit parfois, ainsi que je viens de le dire, sur le Rosier soyeux, chez lequel il peut en exister de tels sur des points trés divers, sansla moindre relation avec la situation des feuilles, et n'arrivant jamais, que je sache, ni au contour en accolade ni aux dimensions considérables des vrais aiguillons laminaires bien déve- loppés. En terminant cette Note, qu'il me soit encore permis d'y examiner rapidement quelques points sans rapport avec la question des aiguil- lons. J'ai écrit, dans ma première Note, que la corolle du Rosa sericea a été représentée rose sur la planche coloriée de Lindley, blanche sur celle de Royle, et que M. Maur. de Vilmorin m'a dit l'avoir vue jaune sur le ou les pieds vivants qu'il en possède. [| faut mettre de côté le coloris rose qui n'est dù certainement qu'à l'imagination du peintre chargé par Lindley de reproduire en couleur un échantillon sec de l'herbier de Banks. Quant aux coloris blanc et jaune, le premier est le seul que présente l'arbuste spontané. En effet, toutes les étiquettes écrites de la main de l'abbé Delavay qui accompagnent les échantil- loris chinois envoyés par lui au Muséum portent l'indication « fleurs blanches ». Comment se fait-il donc que M. Maur. de Vilmorin ait vu jaunes les fleurs du méme arbuste? Cela tient peut-étre à ce que, leur blancheur étant, dans la nature, légérement teintée de jaune, la culture a favorisé l'accentuation de cette derniére teinte. Dans la lettre qu'il m'a fait l'honneur de m'écrire, M. Crépin dit : « Les fleurs ne sont » pas jaunes, mais d'un blanc semblable à celui du Rosa pimpinel- » lifolia. » La corolle du Rosa sericea, figurée à tort dans la monographie des Rosiers de Lindley, comme formée de cinq pétales, a été représentée DUCHARTRE. — OBSERV. SUR LES AIGUILLONS DU ROSA SERICEA. 4113 ou décrite par tous les auteurs subséquents comme n'en ayant que quatre. Mais ce caractère est-il invariable? J'en suis convaincu, car non seulement toutes les fleurs que portent plusieurs échantillons de l'her- bier du Muséum ont quatre pétales semblables et placés réguliérement, mais encore tous les boutons, et ils sont nombreux, qui existent sur ces échantillons ont leur calice à quatre sépales parfaitement égaux entre eux et réguliérement placés. Je ne crois donc pas que la tétramérie de cette fleur puisse, à moins de cas tératologiques, revenir à la pentamérie qui est la règle pour tous les autres Rosiers. Les dimensions de ces fleurs varient beaucoup dans les diverses formes sous lesquelles se présente cette espéce. Les plus grandes, à en juger d'aprés les échantillons de l'herbier du Muséum, sont celles de la variété pteracantha Franch., tandis que les plus petites sont celles de la variété glabrescens Franch., celles dela variété denudata Franch. étant intermédiaires entre les unes et les autres. Ainsi les corolles bien éta- lées, sur deux échantillons de la premiére variété, ont jusqu'à 07,053 de diamétre, tandis que celles que portent plusieurs échantillons de la dernière ne mesurent, pour la plupart, que 07,023, et une seule 0",026 dans le méme sens. Le Rosier soyeux existant maintenant en France, à l'état cultivé, il y a intérêt à savoir comment il se présente et dans quelles conditions il vient à l'état spontané. Or, d'aprés les indications consignées par M. l'abbé Delavay sur les étiquettes des échantillons recueillis et envoyés par lui, c'est un arbrisseau qui atteint 17,50 à 2 mètres de hauteur. Il croit naturellement en Chine, à des altitudes variant de 2500 à 3500 métres, dans la province extratropicale du Yun-nan. Il est permis de penser, d'aprés cela, que, s'il ne supporte pas sans quelque difficulté la cul- ture à l'air libre et en pleine terre sous le climat de Paris, il lui suffira d'un léger abri pour échapper à l'action destructive des froids de nos hivers. M. Cornu dit que le Rosa sericea est cultivé depuis assez long- temps au Muséum. En 1887, il en fit semer des graines envoyées par M. l'abbé Delavay; les Rosiers issus de ce semis présentaient des aiguillons coniques trés légérement élargis à la base; ce n'est que plus tard que parurent des rameaux dépourvus d'aiguillons aciculaires, mais portant des aiguillons laminaires comme ceux de l'échantillon présenté à la Société par M. Duchartre. M. Cornu pense que l'on se trouve en présence d'une forme horticole qu'il serait facile de fixer en greffant des bourgeons de cette plante sur des pieds vigoureux. T. XL. (SEANCES) 8 114 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. M. Duchartre a observé que les aiguillons aciculaires et les aiguillons laminaires pouvaient exister sur le méme rameau. M. Henry de Vilmorin a remarqué que, dans le Rosier cultivé par son frére et dont provient l'échantillon étudié par M. Du- chartre, c’est sur des rejets trés vigoureux, au bout de deux ou trois ans, que se montrent surtout bien développés les aiguillons laminaires; ceux des ramifications naissant de ces rejets sont moins nombreux et moins robustes. M. Franchet dit que les observations de M. l'abbé Delavay con- firment celles de M. de Vilmorin. M. Rouy, à propos des variations signalées par M. Duchartre dans la grandeur des fleurs du Rosa sericea, cite d'autres Rosiers offrant des particularités analogues : par exemple, le Rosa pomi- fera Herm. (sensu lato) présente une variété minuta dont les fleurs sont quatre fois plus petites que celles de sa forme typique. SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 10 février, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une présentation nouvelle et, par suite de celle qui a été faite dans la derniére séance, proclame membre de la Société : M. Compres (Pierre), licencié és sciences, faubourg Saint- Jaumes, 11, à Montpellier, présenté par MM. Flahault et Galavielle. : M. Barratte fait à la Société la communication suivante : BARRATTE. — DORONICUM SCORPIOIDES, ETC. EN ALGÉRIE. 115 LES DORONICUM SCORPIOIDES Willd. ET LINUM AUSTRIACUM L. EXISTENT-ILS EN ALGÉRIE? par M. BARRAT'TE. M. Chabert a publié dans le Bulletin de la Société (XXXVI, 15, 317; XXXVIII, 381) plusieurs listes d'espéces ou de variétés nouvelles pour la flore de l'Algérie. Quelques-unes de ces espéces ont été l'objet d'une Note de M. Battandier, communiquée à la Société le 25 mars 1892, et, dans la séance du 11 novembre dernier, notre honorable Secrétaire général a donné lecture d'une quatrième Note de M. Chabert en ré- ponse aux observations présentées par M. Dattandier. En présence des assertions contradictoires formulées au sujet de quelques espéces, je me suis demandé si l'herbier Cosson qui renferme, chacun le sait, des matériaux nombreux réunis pendant prés de quarante ans, ne pourrait pas, en fournissant au débat des éléments nouveaux, contribuer à éclair- cir les quelques points sur lesquels MM. Chabert et Battandier ne sont pas d'accord; le désir témoigné par notre confrère d'Algérie, dans sa lettre à M. Malinvaud lue à l'avant-derniére séance, m'a aussi engagé à faire cette recherche. Doronicum scoRPIOIDES Willd. — Sous ce nom, M. Battandier a dé- erit, dans sa Flore de l'Algérie, p. 410, une plante assez répandue dans les montagnes des provinces de Constantine et d'Alger ; elle est caracté- risée génériquement par des achaines de deux sorles : les achaines du disque sont tous pourvus d'une aigrette, les achaines radiaux en sont lous dépourvus. — D'autre part, M. Chabert déclare qu'il n'a jamais observé la plante décrite par M. Battandier, mais que, au contraire, ila recueilli au Nador de Medeah, au Dakla et au djebel Dirah une plante fort semblable d'aspect à celle de M. Battandier, mais distincte par la présence d'une aigrette sur tous les achaines radiaux. Ce caractère fait de la plante de M. Chabert un Aronicum, qu'il eroit nouveau et qu'il nomme Aronicum atlanticum. M. Battandier, qui a beaucoup herborisé au Nador de Medeah, où M. Chabert a recueilli son Aronicum atlan- ticum, déclare qu'il n'y a jamais vu cette plante, mais qu'il y a toujours récolté le Doronicum qu'il a décrit et qu'il dit être commun dans toute la région montagneuse du Tell. N'y a-t-il donc en Algérie qu'un Aro- nicum atlanticum comme le pensait M. Chabert, ou qu'un Doronicum scorpioides comme le pense M. Battandier, ou bien ces deux plantes S'y trouvent-elles réellement? On comprendra facilement quel intérét il y avait à examiner les nombreux échantillons récoltés par les regrettés Cosson, Letourneux, Reboud, Warion, Charoy, etc. Tous répondent . 146 SÉANCE DU 24 FÉvRIER 1899. exactement à la description de M. Battandier, tous ont les achaines radiaux glabres et dépourvus d'aigrette, tous ont les achaines du disque trés velus et pourvus d'une aigrette, aussi tous ont-ils été déterminés par M. Cosson : Doronicum scorpioides. Les échantillons récoltés par Charoy au djebel Dirah, oà M. Chabert n'a observé encore que son Aro- nicum atlanticum, appartiennent bien, comme le dit M. Battandier, au genre Doronicum. Voici d'ailleurs les diverses localités oà le Doroni- eum scorpioides a été constaté en Algérie et en Tunisie : Province de Constantine. — Dj. Tababor, dj. Babor (Cosson), Sidi- Tallout (Paris); dj. Tougour (Cosson), dj. Belesma (Lefranc); dj. Maadid (Letourneux, Reboud et Olivier), forét de Bou-Mesran (Cosson). Province d'Alger. — Dj. Akfadou, Tizi Hout (Letourneux), Tizi-n- Tesselent (Cosson); dj. Beni-Salah (Monard); dj. Dirah (Charoy); in silvaticis Teniet-el- Haad (Letourneux). Tunisie. — Foréts de Chénes des Ouled Ali, vers le sommet du djebel Ghorra (Letourneux), foréts des Merasen entre Fedjidj et Hadjera- Sghira (Letourneux), foréts au S.-E. du djebel Ghorra, bords de l'oued Baghla (Cosson). Comment se fait-il que les différents botanistes qui ont récolté le Doronicum scorpioides en Algérie, aux localités que je viens de citer, n'y ont jamais recueilli que cette espéce et que M. Chabert n'y ait jamais vu que l'Aronicum atlanticum? Tout récemment, dans une quatriéme Note, publiée dans le Bulletin (XXXIX, 334), M. Chabert déclare qu'il à vu, sur des échantillons récoltés par M. Spantigati au djebel Mouzaia, des achaines radiaux tantôt pourvus, tantôt dépourvus d'aigrette. La présence ou l'absence d’aigrette sur les achaines radiaux ne constitue pas, on le sait, un caractère très constant; aussi le genre Aronicum, établi par Necker, n'est-il plus admis par la plupart des botanistes modernes. Aujourd'hui M. Chabert partage cette opinion et dit que « l'Aronicum atlanticum ne peut être conservé comme espèce dis- lincte, mais seulement comme variété du D. Pardalianches ». Quoi qu'il en soit, indépendamment de la présence d'une aigrette sur les achaines radiaux, la plante décrite par M. Chabert aurait encore un autre caractére tiré du rhizome que je n'ai pas vérifié sur les échantil- tons de l'herbier Cosson : le rhizome serait stolonifère et non squameux. Les échantillons de l'herbier Cosson réunis sous le nom de Doronicum scorpioides ont un rhizome allongé, renflé de distance en distance en tubercules fusiformes ; il est squameux dans une grande partie de son étendue et les écailles, surtout dans la partie du rhizome la plus rap- prochée de la base de la tige aérienne, sont tapissées intérieurement par de longs et nombreux poils laineux qui débordent. Des fibres gréles et allongées naissent le plus souvent en grand nombre du rhizome, mais je BARRATTE. — DORONICUM SCORPIOIDES, ETC. EN ALGÉRIE. 117 n'ai vu aucun stolon. La tige est simple, monocéphale, nue dans sa partie supérieure et trés glanduleuse sous le capitule. Les feuilles radicales et les feuilles caulinaires inférieures sont longuement pétiolées, leur limbe est mince, ovale, arrondi le plus souvent au sommet, entier mais quelque- fois un peu ondulé, échancré à la base de chaque cóté du pétiole; tantót la partie de l'échancrure voisine du pétiole est manifestement décur- rente sur celui-ci et s'atténue insensiblement, tantôt les échancrures Sont peu profondes, larges et disparaissent méme complètement ; la base du limbe présente alors dans ce dernier cas un aspect cunéiforme et la feuille est en tout semblable à celle du D. plantagineum. D'autres fois les échancrures sont profondes, trés étroites et n'intéressent que la partie du limbe voisine du pétiole; dans ce cas le prolongement du limbe sur le pétiole est peu apparent et le limbe est cordé. Presque toujours trois nervures principales partent de la terminaison du pétiole et convergent vers le sommet du limbe. De Candolle (Prodr. VI, 320) a divisé les vrais Doronicum en deux groupes, en prenant pour base de son arrangement la forme des feuilles; il a rapproché d'une part les espèces dont les feuilles radicales sont cordées (« foliis radicalibus cordatis ») et de l'autre celles dont les feuilles radicales sont ovales (« foliis radicalibus ovatis »). Dans lequel de ces deux groupes devra-t-on placer le Doronicum de l'herbier Cosson et de M. Battandier, qui a les feuilles radieales presque toujours ovales, mais tantót cunéiformes à la base, tantót plus ou moins nettement cor- dées? C'est évidemment une espéce de passage, mais qui présente bien les caractères du Doronicum scorpioides Willd. (Sp. III, 2114); elle répond assez bien aussi à la description que donne de cette espéce le Prodrome de De Candolle, et c'est pourquoi M. Cosson l'a déterminée ainsi, sans avoir pu, je crois, comparer ses échantillons avec le type de Willdenow, qui est resté douteux, car il n'a été retrouvé ni en Alle- magne, ni en Autriche où il était indiqué. Koch (Syn. édit. 2, 420) dit qu'il se trouve au Mont-Saléve, prés de Genéve; mais Reuter, qui con- naissait parfaitement la végétation de cette montagne, a déclaré dans une lettre adressée à Reichenbach, qui devait figurer cette espéce dans ses Icones, qu'il n'avait jamais vu au Mont-Saléve que le Doronicum Pardalianches (Reichb. Jc. XVI, 33). Bouvier, dans sa Flore des Alpes de la Suisse et de la Savoie, ne mentionne pas cette espéce. Enfin Nyman (Consp. fl. Europ.), dans une Note placée à la fin du genre Doro- nicum, dit : « D. scorpioides Willd. botanicis austriacis et al. hodiernis species obscura est, cum planta eorum partim D. Pardalianchem partim D. austriacum spectet. » Si l'on doute, d'aprés cela, que la plante de l'Algérie soit bien réellement l'espéce de Willdenow, il faut la considérer ou comme une espèce nouvelle ou plutôt comme une va- 118 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. riété africanum du Doronicum plantagineum dont elle ne se distingue que par les feuilles radicales un peu plus amples et plus ou moins cordées. Certaines feuilles sont d’ailleurs absolument semblables à celles du D. plantagineum. Linux AUsTRIACUM L. — M. Battandier (Flore de l'Algérie, p. 116) eite le Linum punctatum Presl, à Gharrouban, Asfour, Ouargla, Bo- ghar, etc., et lui donne comme synonyme le Linum mauritanicum Pomel. M. Alfr. Chabert (Bull. Soc. bot., séance du 27 novembre 1891) conteste cette détermination et dit que la plante décrite par M. Battandier sous le nom de L. punctatum est le L. austriacum ; il indique méme les caractéres qui distinguent ces deux espéces. — Dans l'herbier Cosson le Linum punctalum ne se trouve pas; mais, par contre, le Linum ausiriacum y est bien représenté. Voici les diverses localités où il a été recueilli dans le nord de l'Afrique : Région montagneuse : province de Constantine : Djebel Tababor (Cosson, Doumet); dj. Maadid, dj. Refaa (Letourneux); province d'Al- ger : Dj. Senalba (Reboud). Hauts-Plateaux : province d'Alger : Bou-Ghezoul (Cosson), Bir Se- draia (Letourneux), Djelfa (Cosson, Reboud), entre Djelfa et Zaccar(Bon- duelle), Sedeur (Cosson), Ain-el-Ibel (Cosson), Birin (Letourneux); — province d'Oran : El-Mai (Warion), Timetlas (Cosson), Nouala, Ras-el- Ma, El-Gor (Warion), entre Sebdou et El-Aricha (Cosson), El-Aricha (Susoni). Maroc: entre la sebkha Tigri et Ain-Chair (Seignette), Ogla Mazar, eued Aricha, Khaneg Meharoug (Warion). Tunisie : Dj. Bargou (sec. Letourneux). Le Linum austriacum n'a pas toujours les tiges ascendantes et plus ou moins longues, elles sont parfois assez courtes et étalées; dans ce dernier cas, la grappe est réduite à quelques fleurs groupées au sommet de la tige, et le Linum mauritanicum de M. Pomel n'est, je crois, que cette forme appauvrie du Linum austriacum. Si M. Chabert a recueilli au dj. Dirah le Linum punctatum Presl, connu jusqu'iei en Sicile seu- lement, il a ajouté une espèce nouvelle à la Flore de l'Algérie de M. Battandier, qui sous le nom de Linum punctatum a décrit, je le ré- pète, le Linum austriacum. — Quant au Linum tenuifolium, que M. Battandier n'a pas vu en Algérie et qui y aurait été récolté par Choulette dans les « lieux herbeux, voisins de la ferme Bellevue, prés Constantine », il ne se trouve pas non plus dans l'herbier Cosson. Au sujet du Doronicum scorpioides Willd., mentionné comme plante critique, M. Rouy pense qu'on devrait remonter aux syno- MANGIN. — ASSISE A MUCILAGE DE LA GRAINE DE LIN. 119 nymes cités par Linné pour sa variété f. du D. Pardalianches (in Spec. 1947). M. Mangin fait à la Société la communication suivante : OBSERVATIONS SUR L'ASSISE A MUCILAGE DE LA GRAINE DE LIN, par M. Louis MANGIN. q S L'assise externe du tégument des graines de Lin, qui se gonfle et se gélifie rapidement sous l'influence de l'eau, a été l'objet de nombreux travaux destinés à faire connaitre la nature et le mode de formation du mucilage. J'ai été entrainé par mes recherches sur la membrane à étudier les gommes et les mucilages, et les observations que j'ai déjà pu faire m'ont démontré qu'il y avait encore à glaner sur ce terrain cependant si fouillé. J'exposerai dans cette Note les résultats de mes observations sur l'épiderme mucilagineux de la graine de Lin. Deux opinions ont été émises sur l'origine et le mode de formation du mucilage produit par la graine de Lin. La premiére, exposée dans les traités de Matiére médicale sous une forme incidente et non justifiée par des observations spéciales, consiste à envisager le mucilage comme le contenu des cellules épidermiques. La seconde opinion, émise par les anatomistes à titre de conclusion de travaux spéciaux sur cette partie du tégument, consiste à représenter le mucilage de la graine de Lin comme le produit du gonflement et de la gélification consécutive des membranes épidermiques fortement épaissies. Kützing (1), le premier, a montré que le mucilage de la graine de Lin, comme celui d'un certain nombre d'autres graines, est un produit de transformation des membranes; il a constaté que les membranes qui le produisent bleuissent au contact de l'iode et de l'acide sulfurique, et il rapporte la substance qui les forme à l'eugélacine. l Dans un travail exécuté surtout en vue d’établir la composition chimique du mucilage, Cramer (2) a nettement figuré les couches Stratifiées de la région mucilagineuse emplissant complètement la cavité cellulaire et revétues d'une membrane assez épaisse, séparée des premiéres couches mucilagineuses par une région granuleuse. La dépendance dans laquelle le mucilage se trouve relativement à la mem- (1) Kützing, Grundaüge der philosophischen Botanik. |l (2) €. Cramer, Ueber das Vorkommen und die Entstehung einiger Pflanzen- scheime (Pflanzen physiologische Untersuchungen von C. Nägeli und C. Cramer, 3 Heft 1855, pp. 1-9). 190 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. brane lui parait si nette qu'il n'a pas jugé à propos de l'établir par des observations détaillées. Hofmeister (1) reprend cette question et constate que la structure de l'assise externe du tégument de la graine de Lin est entièrement sem- blable à celle du Sisymbrium Trio. Voici ce qu'il écrit à propos de cette derniére graine : « La cloison externe des cellules est si fortement » épaissie que le vestige de la cavité cellulaire peut étre reconnu dans » quelques cellules seulement. La cloison externe parait homogène, » mais la cuticule se sépare d'elle comme une couche distincte. » ... La partie la plus interne de la cloison épaissie se gonfle for- » tement par l'action de l'eau, la lame externe et les cloisons latérales » se gonflent peu ». En ce qui concerne la graine de Lin, chez laquelle Hofmeister n'a pas vu la stratification figurée par Cramer, l'auteur ajoute que sous l'in- fluence de l'eau, et par suite de la résistance de la partie externe non gélifiable, « les cloisons radiales s'allongent d'environ trois fois leur » longueur, de sorte que la gelée emplit les cellules. » : Il donne ensuite quelques détails sur la cloison externe désignée à tort sous le nom de cuticule : « ... Elle (la cuticule) possède une propriété » intéressante : par l'emploi de l'iode et de l'acide sulfurique, elle se » colore en bleu parfois assez foncé pour devenir noiràtre. » Dans un travail trés remarquable, M. Frank (2) a repris l'étude de cette assise intéressante. Voici le résultat de ses observations : « Si l'on examine une coupe transversale mince du tégument dans » l'alcool, on voit que le mucilage remplit presque entièrement les cel- » lules superficielles comme une masse à peine stratifiée; on trouve seu- » lement dans le milieu une cavité trés étroite en forme de capuchon » dont la concavité est interne. » Si l'on place les coupes dans de l'eau, jusqu'à ce que le gonflement » commence à se manifester et qu'on les plonge aussitôt dans l'alcool, » on voit nettement apparaître la cavité cellulaire et le mucilage se » montre à l'état de membranes secondaires à structure stratifiée, qui » appartiennent aussi bien à la cloison cellulaire externe qu'à lin- » terne. » La cavité cellulaire a été indiquée par Hofmeister d'une maniére » inexacte, parce que les membranes dépendant de la cloison interne » ont échappé à son attention. » (1) Hofmeister (W.), Ueber die zu Gallerte aufquellenden Zellen der Aussenflache von Samen und Perikarpien (Bericht. der kön Süchs. Gesellschaft. der Wissens- chaften math. physisch. Classe, 1858, p. 18). (2) Frank (A.-B.), Ueber die anatomische Bedeutung und die Entstehung der vege- tabilischer Schleime (Pringsh. Jahrb., t. V, 1866-1867, pp. 161-198). MANGIN. — ASSISE A MUCILAGE DE LA GRAINE DE LIN. 191 Le gonflement des membranes secondaires et l’allongement consécutif des cloisons radiales déjà signalés par Hofmeister, ont été bien décrits par M. Frank, mais il ne donne pas l'explication de l'allongement des parois radiales. La membrane épaisse externe et les cloisons radiales se colorent en bleu sous l'influence de l'iode et de l'acide sulfurique, le mucilage n'est pas coloré et, d'aprés l'auteur, il n'appartient pas à la cellulose, mais à la gomme végétale. L'étude du développement complète et confirme les observations qui précédent. « ... Les membranes secondaires apparaissent sous l'aspect de » quelques couches à la surface interne de la cloison externe pendant » que les cellules épidermiques sont encore remplies d'amidon; en peu » de temps celles-ci s'épaississent par le dépót de nouvelles couches, de » sorte que la cavité cellulaire se réduit considérablement de l'exté- » rieur vers l'intérieur... » ... Enfin, les couches en capuchon qui appartiennent à la cloison » interne de la cellule se déposent et remplissent graduellement la ca- » vité, de sorte que le contenu amylacé disparait. » Dans tous ces stades, les couches d'épaississement se gonflent par » l'emploi de l'eau, elles sortent des cellules et entrainent avec elles les » grains d'amidon emprisonnés; l'alcool les coagule de nouveau. Elles » ne se colorent jamais en bleu par l'iode et l'acide sulfurique, mais en » jaune. Elles sont donc formées, dés leur première apparition, de la » méme substance chimique que dans l'état adulte. » M. Sempolowski (1) a repris, en 1874, l'étude de la graine de Lin. Aprés un historique dans lequel on est surpris de ne pas méme voir la mention des belles recherches de M. Frank, l'auteur accepte, pour Fori- gine du mucilage, les idées exprimées par Cramer et surtout par Hofmeister. M. Sempolowski insiste principalement sur le mode d'éinis- sion dela gelée : « Les graines placées dans l'eau s'entourent d'une » enveloppe mucilagineuse qui diffuse à travers les interstices moléeu- » laires de la cuticule; pour cette raison les couches gélifiables n’ont ə pas à vaincre la résistance de la cloison externe non gélifiable et » celle-ci n'est pas déchirée. Je n'ai trouvé aucune trace de déchirure » chez les graines qui avaient séjourné plusieurs jours dans l'eau. Les » déchirures des coupes représentées par Sachs, Nobbe et Flückiger, » contrairement à mes observations, sont certainement produites par le » couteau employé pour les obtenir. » (1) Sempolowski, Ueber den Bau der Schate landwirthschaftlich wichtiger Samen (Landwirthschf. Jahrbücher, t. III, 1874, p. 823). 122 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. Il semble d’après les résultats précédents, que l’origine du mucilage de la graine de Lin ne pouvait plus être douteuse. Si l’on consulte cependant les ouvrages de Pharmacie consacrés à la description des drogues simples d’origine végétale, on y trouve repro- duite, avec des variantes sans importance, l'hypothése du mucilage considéré comme contenu. On ne rencontre d’ailleurs aucune preuve à l'appui de cette hypothèse, et les auteurs qui l'ont émise n'ont pas fait de recherches spéciales sur ce sujet. C'est ainsi que dans l'Atlas d'Otto Berg (1). on lit que... « Le tégu- » ment de la graine de Lin se compose de plusieurs rangées de cellules; » la plus extérieure est formée de cellules épidermiques contenant la ge- » lée végétale, qui sont de forme presque cubique, ou peu allongées dans » le sens radial et trés réfringentes; leurs cloisons sont trés minces. » La quatriéme édition, revue par Garcke (2), reproduit à peu prés la méme description. D'aprés M. Planchon (3) : « Elles contiennent (les cellules épider- » miques) du mucilage et ce sont elles qui mises dans l'eau se gonflent » immédiatement et se déchirent de maniére à nelaisser que les débris » de leur cloison. » Flückiger et Hanbury (4) laissent douteuse l'origine du mucilage : « Dans la glycérine diluée ou dans l'eau, l'épiderme gonfle rapidement » el acquiert trois ou quatre foisson épaisseur primitive; si l'on chauffe, » l'épiderme entier se résout en mucilage, sauf un mince squelette de » parois cellulaires qui résiste méme à l'action de la potasse caus- » lique. » Par contre M. Wiesner ainsi que Wigand, qui par la nature de leurs travaux pouvaient se rendre compte de la valeur des hypothèses émises sur la nature du mucilage, acceptent la manière de voir exprimée par les anatomistes. Ainsi Wigand (5) déclare nettement que le mucilage végétal, qu'il nomme bassorine, représente la cloison cellulaire dans l'épiderme de beaucoup de graines (Linum, Cydonia, eic.), et, en décri- vant la graine de Lin, il s'exprime ainsi (6) « ... La membrane (exté- rieure) est formée de cellules grandes, cubiques, incolores, avec cloison (1) Otto Berg, Berlin, 1865, pl. XLVI, p. 91. (2) Otto Berg, Pharmaceutische Waarenkunde (4 Aufläge neu bearbeitet von D' A. Garcke. 1869, p. 448). (3) Planchon, Drogues simples d'origine végétale, 1875. Savy, t. I, p. 380. (4) Flückiger et Hanbury, Histoire des drogues d'origine végétale, traduction du Pharmacopia par J. de Lanessan, 1878, t. I, p. 189. (5) Wigand (Alb.), Lehrbuch der Pharmacognosie mit besonderer Rücksicht auf die Pharmacopæa Germanica sowie als Anleitung aur naturhistorischen Untersuchung vegelabilischer Rohstoffe. 2° Aufläge. Berlin, 1874, p. 13. (6) Wigand (Alb.), loc. cit., p. 296. (00 9m | MANGIN. — ASSISE A MUCILAGE DE LA GRAINE DE LIN. 193 interne fortement épaissie en couches stratifiées, qui se gonflent dans l'eau, déchirent la cuticule et se répandent en gelée. M. F. Nobbe (1) admet aussi que le mucilage de la graine de Lin est formé par le gonflement des membranes secondaires de l'assise épi- dermique. Enfin, M. Godfrin (2), dans un Mémoire très intéressant sur les tégu- ments des graines, s’est aussi rangé à l’hypothèse émise par MM. Hofmeis- ter, Frank, Sempolowski. Tout récemment, M. Brandza a contesté les faits admis jusqu’alors par tous les anatomistes. Dans une Note présentée à la Société de biologie, par M. G. Bonnier, M. Brandza s'exprime ainsi (3) : « ... On voit alors, sur les coupes transversales observées dans l'al- » cool ou dans la glycérine, que les cellules épidermiques sont remplies » d'un contenu brunätre, contracté et disposé en fer à cheval dans la » cavité cellulaire. » ... A l’état de contraction dont nous parlions plus haut, il était » facile de constater que le mucilage remplissait les cavités cellulaires » el qu'il ne provient pas, comme plusieurs auteurs le soutiennent, de » la gélification, au contact de l'eau, de la paroi externe des cellules » épidermiques, qui se serait considérablemeut épaissie et trans- » formée. » Ces affirmations rendaient superflue l'étude du développement; mais, par un scrupule dont nous devons lui savoir gré, M. Brandza veut bien nous apprendre l'origine de ce contenu brunátre, et il trouve que dans les jeunes états, « les cellules sont remplies de grains d'amidon arron- » dis, isolés ou réunis, amidon qui disparaît peu à peu pour faire place » au mucilage. On peut supposer, en voyant cette disparition progressive > de l'amidon, alors qu'il persiste dans les couches sous-jacentes, que » C'est à sa transformation qu'est dû le mucilage. » Dans un travail consacré au développement du tégument des graines, M. Brandza (4) revient sur celte description : « Les cellules sont » méme, à partir de leur état le plus jeune, complètement remplies » d'amidon qui disparait progressivement de haut en bas pour faire » place au mucilage. On peut suivre pas à pas cette transformation qui (1) F. Nobbe, Handbuch der Samenkunde. Berlin, 1876, p. 77 et suiv. — (2) J. Godfrin, Étude histogénique sur les téguments séminaux des Angiospermes. Nancy, 1880, p. 93. ; i (3) Brandza (M.), Sur l'anatomie et le développement des téguments de la graine des Lins (Bull. Soc. de biologie, 9° série, t. I, 1889, p. 629). iné (4) Brandza, Développement des téguments de la graine (Revue générale de Bota- nique, t. III, 1869, p. 162 et suiv.). « Ces recherches ont été faites sous la bien- veillante direction de M. le professeur Gaston Bonnier, qui n'a cessé de me prodiguer de précieux conseils .» 124 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. » montre clairement que le mucilage ne provient pas de la gélification » de la membrane cellulaire externe qui se serait préalablement épais- » sie, mais qu'il est dà à la transformation directe de l'amidon. » On chercherait vainement dans le travail de l'auteur l'indication des procédés au moyen desquels il a suivi « pas à pas » la transformation de l'amidon en mucilage. Si M. Brandza avait pris la peine de lire les travaux de Frank, Hof- meister, Sempolowski, il n'aurait pas énoncé comme nouveau le fait de la formation du mucilage aux dépens de l'amidon, fait connu depuis plus de vingt ans; il n'aurait pas non plus passé sous silence le fait significatif de la stratification des couches mucilagineuses, signalé par la plupart des auteurs. Les conclusions des anatomistes de la valeur de Hofmeister, de Frank et de Cramer méritaient au moins, de la part d'un débutant, les hon- neurs d'une discussion. Les extraits que je viens de donner et les observations qui vont suivre permettent d'affirmer que, dans la plus grande partie de ses observa- tions, M. Brandza a exprimé le contraire de la vérité. Je n'aurais pas signalé ce travail si le patronage dont l'auteur se réclame ne semblait donner à son œuvre une certaine autorité. Lin commun. TÉGUMENT DE LA GRAINE MURE. — Si l'on pratique des coupes minces à travers la graine de Lin müre et qu'on les examine dans la glycérine pure ou dans une solution saturée de chlorure de calcium, l'assise épidermique se présente sous l'aspect d'une lame épaisse, inco- lore, homogéne et réfringente; on ne voit jamais le « contenu bru- nàtre » contracté en fer à cheval, comme l'a signalé M. Brandza ; on n'y voit pas non plus les fentes en forme d'arc observées par M. Frank. Si on laisse séjourner les coupes pendant quelques minutes dans l'eau pure, le mucilage se gonfle et se dissout presque entièrement ; les cel- lules épidermiques apparaissent nettement formées par une membrane extérieure épaisse, cutinisée seulement sur une partie extrémement faible de son épaisseur. Cette cuticule n'est pas colorée par la teinture d'Alkanna, ce qui n'a rien d'étonnant, puisque, trés perméable à l'eau, elle ne peut pas renfermer les incrustations cireuses que ce réactif décèle dans la plupart des épidermes ; elle se colore très faiblement par la cyanine. Sous l'action de l'iode et de l'acide phosphorique concentré, la mince couche cutinisée (c, fig. 3, pl. I) externe prend une faible coloration jaune, tandis que la partie interne de la membrane se colore en bleu > = MANGIN. — ASSISE A MUCILAGE DE LA GRAINE DE LIN. 125 foncé, comme l'avait observé Hofmeister. En outre, sous l’action de ce réaclif, elle se gonfle considérablement (fig. 3, pl. I) et atteint quatre ou cinq fois son épaisseur primitive, en prenant une apparence stratifiée due à l'intercalation de bandes granuleuses dans la masse homogéne. Le gonflement a souvent lieu du dehors en dedans, de sorte que les cloisons radiales p se plissent ou sont fortement ondulées. Les lambeaux de la paroi épidermique, examinés de face ou de profil, ne montrent pas trace des interstices dont M. Sempolowski accepte l'existence pour expliquerla sortie du mucilage sans rupture de la mem- brane extérieure; ces interstices, s'ils existent, ne pourraient étre que les espaces intermoléculaires. Comment admettre, dans ce cas, qu'une substance aussi colloidale quele mucilage puisse traverser la membrane extérieure sous une pression incapable de déterminer la rupture de celle-ci? D'ailleurs l'observation montre que, dans les graines de Lin placées dans l'eau, il y a réellement rupture de la paroi externe. J'ai laissé séjourner ces graines dans l'eau pure pendant plusieurs jours en renouvelant l'eau à plusieurs reprises, puis j'ai remplacé l'eau par l'alcool pour coaguler et durcir les membranes. En pratiquant des coupes tan- gentielles à la surface, on enléve des lambeaux circulaires ou ovales du tégument et on les colore à l'aide d'un colorant basique: on peut consta- ter que les membranes qui occupent le centre du fragment, qui par suite n'ont pas subi l'action du rasoir, sont brisées en fragments irréguliers pour livrer passage au mucilage ; dans les coupes minces, cette rupture n'a pas lieu parce que le mucilage s'échappe par les faces de la coupe. Les cloisons radiales sont trés minces, mais elles présentent à la partie interne, sur une longueur égale au 1/7* ou au 1/8*, une région plus épaisse et légérement subérifiée (b, fig. 3), qui se continue avec la paroi n contigué aux assises cellulaires qui s'écrasent et se déforment au moment de la maturité, de manière à appliquer celle-ci contre l'as- sise brune. Vues de face aprés l'action des colorants basiques (bleu de naphty- léne) ou des colorants acides (benzoazurine, Congo), qui caractérisent respectivement les composés pectiques et la cellulose, on obtient une forte élection de la matiére colorante, ce qui démontre, dans les cloi- sons radiales et dans la membrane externe, l'existence de ces substances fondamentales. Les parois radiales ne se colorent pas dans toute leur surface, il reste Sur la partie interne un mince liséré incolore correspondant à l'épais- sissement subérifié qui se raccorde avec la membrane interne; on voit trés bien ce liséré, avec ses stries caractéristiques, dans la figure 3, qui représente l'aspect du tégument apres l'action de l'acide phosphorique iodé. La partie colorée des parois radiales (fig. 6, p)est sillonnée de stries 126 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1898. très fines et très rapprochées, se coupant sous des angles très aigus et dirigées de dedans en dehors. Étude du mucilage dans les cellules épidermiques. — Pour étudier les rapports du mucilage avec les parois des cellules épidermiques, il faut retarder le gonflement de cette substance et en même temps la teindre avec les colorants basiques. On peut employer à cet effet le sul- fate de fer, déjà indiqué par Flückiger et Hanbury, ou mieux l'acétate neutre de plomb. Les coupes transversales du tégument, faites à sec, sont placées pendant quelques minutes dans uue solution d'acétate neutre de plomb à 10 pour 100, puis traitées par un mélange de vert acide et de rouge neutre (1). On lave à l'eau, puis on place les coupes dans une solution d'acide borique en lutant la préparation avec de la paraffine vaselinée, ou encore dans une solution de glucose. Dans ces conditions, le mucilage se gonfle avec une trés grande lenteur et c'est souvent après plusieurs jours qu'il a rompu les membranes pour s’extra- vaser au dehors. Les coupes montrent avec la plus grande netteté les stratifications signalées par MM. Cramer, Frank, Sempolowski, etc., dont M. Brandza n'a méme pas parlé. J'insisterai sur leur description pour mettre en relief une disposition importante qui a jusqu'ici échappé à l'attention. Les strates trés nombreuses viennent toujours converger en un méme point a des faces radiales, situé exactement à l'endroit où j'ai signalé plus haut (fig. 1, 2, 3, a) une différence d'épaisseur; les strates externes fortement colorées ressemblent à des portiques, les strates moyennes moins colorées sont souvent arciformes, enfin les strates internes faible- ment colorées, souvent situées au-dessous du point de convergence, prennent l'aspect d'un accent circonflexe. Cette disposition parait mon-. trer que les couches d'épaississement ont contracté, au niveau a de l'amincissement des parois radiales, une adhérence avec celles-ci. | La cavité cellulaire est d’ordinaire entièrement remplie par le muci- lage ; dans quelques cellules qui ont subi un arrêt de développement, et cela a lieu trés rarement, le mucilage offre la disposition en fer à cheval et la couche interne est tapissée d'un revétement protoplas- mique. . Les parois radiales, trés distinctes, sont caractérisées au début du gonflement par des plissements transversaux (fig. 1, p) trés fins et trés (1) Le rouge neutre (L. Cassella) (chlorhydrate de diméthyldiamidotoluphénazine) appartient au groupe des Eurhodines. Il est très soluble dans l'eau et a l'avantage, sur le bleu naphtyléne, de ne pas précipiter ou cristalliser dans les préparations. Il teint les composés pectiques et les mucilages coagulés en jaune orangé et se mé- lange sans précipitation avec les verts acides. Il est soluble dans l'alcool, la glycé- rine, les acides qui décolorent les coupes, et il est précipité par les alcalis. MANGIN. — ASSISE A MUCILAGE DE LA GRAINE DE LIN. 127 nombreux destinés à favoriser l'allongement des cellules épidermiques en direction radiale sous l’influence du gonflement du mucilage. Au fur et à mesure que l'allongement se produit, les plis s'effacent et les parois radiales deviennent planes (fig. 2, p). Gonflement et dissolution consécutive du mucilage. — C'est dans un sirop de saccharose, ou mieux de glucose, que l'on doit placer les coupes préalablement traitées par l'acétate de plomb et les colorants basiques, pour observer les phases successives du gonflement du muci- lage. On peut encore, sans traiter par l'acétate neutre de plomb, placer directement les coupes dans des sirops de saccharose ou de glucose. de concentration variable, et contenant divers colorants (bleu de naphty- léne, rouge neutre, bleu de méthyléne, etc.). Dans ce dernier cas, le gonflement a lieu aprés quelques minutes ou quelques heures, suivant le degré de concentration du sirop, et on peut en suivre toutes les phases. La stratification est bien moins nette lorsqu'on examine les coupes dans les sirops de sucre que dans l'eau ou dans une solution d'acide borique. Dans les préparations traitées par l'acétate neutre de plomb et exami- nées aprés coloration dans l'eau ou dans l'acide borique, la stratification est très nette et les couches externes apparaissent très fortement colorées; les couches internes le sont peu; les plissements des parois radiales apparaissent avec une grande netteté (fig. 1, p). Bientôt, par suite du gonflement, ces plissements disparaissent et l'épaisseur des cellules épidermiques augmente notablement. Dans la méme préparation, on peut rencontrer tous les intermédiaires entre les cellules ayant encore les cloisons plissées et celles dont les cloisons radiales sont devenues planes par l'extension. La dissolution consécutive du mucilage s'observe mieux dans les sirops de saccharose ou de glucose; elle a lieu d'une maniére inégale. Ce sont d'abord les couches externes placées sous la membrane épider- mique qui disparaissent les premiéres en laissant un espace vide à l'endroit qu'elles occupaient ; puis fréquemment une, rarement plusieurs couches de la région moyenne (o, fig. 2) se dissolvent entiérement et laissent encore un espace vide. C'est cet espace que M. Frank a observé et qu'il a désigné sous le nom de cavité cellulaire. L'action de l'eau continuant à se produire, la plus grande partie du mucilage s'extravase par un gonflement considérable, mais on peut trouver cà et là des cellules renfermant encore des strates mucilagineuses presque intacles (fig. 2, 5), les unes fortement colorées occupant la région moyenne de la cellule, les autres trés faiblement colorées occupant la région interne de la cellule. 128 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. Lorsque le mucilage peut s'échapper par les faces latérales de la coupe, la membrane épidermique reste intacte et les strates mucilagi- neuses les plus résistantes conservent à peu prés leur forme; mais, si la membrane épidermique est rompue (fig. 4, s), les strates mucilagineuses qui persistent sont distendues et forment des anses ou des boucles qui s'allongent à travers la déchirure, de maniére à acquérir une longueur de trois à quatre et méme six fois égale à l'épaisseur des cellules. Aprés l'action trés prolongée de l'eau dans le sirop de glucose, ces boucles sont tellement distendues que la partie convexe n'est plus visible, à cause de la dilution de la matière colorante, mais les branches de la boucle sont toujours très nettes (fig. 5, s). [1 est important de remarquer que, pendant les phases successives du gonflement, les strates mucilagineuses qui se dissolvent, et celles qui persistent en se distendant plus ou moins, sont Loutes fixées d'une maniére invariable, par leurs extrémités amincies, sur les faces latérales de la cloison interne (fig. 2, 4, 5, a); jamais je n'ai vu les strates se détacher de la paroi avec laquelle elles contractent en ces points une grande adhérence. Ce fait, ainsi que la direction des bandes d'épaississement, démontre nettement la dépendance étroite du muci- lage et des parois des cellules épidermiques. Ainsi, par l'action ménagée de l'eau dans un liquide sirupeux, on voit que le mucilage se gonfle et se dissout inégalement : certaines strates disparaissent, tandis que les strates voisines restent intactes. Il est légitime d'admettre que le méme phénomène se produit dans l'eau pure, mais avec une rapidité trop grande pour qu'on puisse l'observer. D’après cela, si l'on plonge des coupes dans l'eau, puis qu'on les traite immédiatement par l'alcool pour les examiner ensuite, comme l’a fait M. Frank, la dissolution de certaines strates aura lieu et on verra, à la place qu'elles occupaient, la cavité que cet auteur a confondue avec une cavité cellulaire. Analyse du mucilage au moyen des réactifs colorants. — Avant de discuter les opinions émises sur la nature du mucilage, j'examinerai l'action des réactifs colorants des substances fondamentales de la mem- brane. Action des colorants basiques. — Les colorants basiques qui appar- tiennent aux groupes les plus divers des matières colorantes naturelles ou arlificielles se fixent plus ou moins énergiquement sur le mucilage. J'ai spécialement employé le bleu de naphtyléne, le rouge neutre, la safranine, le bleu de méthylène, etc. Le bleu de naphtyléne et le rouge neutre s'emploient en mélange avec le vert acide, soit en dissolution dans l'eau, soit en dissolution dans un sirop de saccharose ou de glucose. MANGIN. — ASSISE A MUCILAGE DE LA GRAINE DE LIN. 129 Au début de l’action de ces réactifs, la membrane extérieure demeure incolore et les couches mucilagineuses sont colorées, mais d’une ma- nière inégale : les couches externes sont fortement colorées et la colo- ration diminue graduellement de dehors en dedans, de sorte que les couches internes sont à peine colorées. Par un séjour prolongé dans les réactifs, la teinte des tissus s'ac- centue et les parois externes radiales se colorent à leur tour. C'est sur des coupes traitées par des colorants basiques que j'ai décrit plus haut l'aspect et les phases diverses du gonflement et de la dissolution consé- culive du mucilage. La fixation des colorants basiques sur le mucilage, à l'exception des réactifs qui teignent le protoplasma, nous montre que cette substance apparlient au groupe des composés pectiques. Action des colorants acides. — J'ai montré que les colorants acides du groupe azotique, qui contiennent deux fois le groupement Az— Az, peuvent servir à caractériser la cellulose et fournissent des indications positives quand les réactifs iodés font défaut. Les couleurs de la série benzidique conviennent spécialement dans l'étude du mucilage, pour déceler les traces de cellulose qui ont échappé à l'attention de quelques anatomistes. J'emploie spécialement le Congo brillant 4R, le Congo Corinthe, la benzoazurine, ete., et j’opère de la maniére suivante. Les coupes minces de téguments sont d'abord traitées par l'acétate tribasique de plomb, puis soumises à l'action de la potasseou de la soude caustiques avant de subir l'imprégnation du colorant acide en solution aqueuse (fig. 7). La membrane externe e, non gélifiable, est fortement colorée à l'extérieur, tandis que la face interne demeure incolore, les couches gélifiables externes m sousla partie granuleuse sont faiblement colorées et la coloration augmente graduellement d'intensité jusqu'à la région moyenne ; seules les couches m' occupant la région interne ne sc colorent pas ou prennent une légère teinte rose. Au bout de quelques heures, le mucilage des cellules ainsi traitées se gonfle sans se dissoudre et détermine souvent la rupture de la membrane extérieure, comme on le voit pour trois des cellules figurées; les strates mucilagineuses se dilatent et s'extravasent à travers la déchirure en restant toujours attachées à la base des parois radiales a. La stratification des couches internes apparait alors avec une grande netteté, tandis que celle des couches externes et moyennes devient moins nette. | o. Si l’on remarque que la callose fait défaut dans l'assise mucilagineuse, comme l'indique l'absence de coloration avec les bleus solubles, on T. XL (SÉANCES) 9 130 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. pourra conclure à la présence de la cellulose dans les strates moyennes du mucilage de la graine de Lin. Il est vrai que les réactifs iodés (acide phosphorique iodé, chlorure de caleium iodé, etc.) ne produisent pas, dans les essais que j'ai faits, la coloration bleue caractéristique; mais, comme ces réactifs colorent le mucilage en jaune, il est bien difficile de distinguer dans la teinte jaune générale la faible teinte bleue due à la cellulose. Action de la lumiére polarisée. — D'ailleurs, l'action de la lumiére polarisée vient confirmer la présence de la cellulose dans les strates mucilagineuses. M. Frémy avait déjà constaté, et j'ai vérifié le fait à plusieurs reprises, que les composés pectiques et les gommes sont iso- tropes et par suite demeurent obscurs dans le champ du microscope, quand les nicols analvseur et polariseur sont croisés; la cellulose, au contraire, comme on le sait, depuis les observations de Dippel et de Muller, est anisotrope et devient en partie lumineuse dans les mémes conditions, c'est-à-dire quand :les plans de polarisation sont perpendi- culaires. Si alors on intercale entre le polariseur et l’analyseur une coupe mince du tégument sec plongée dans la glycérine ou le chlorure de calcium saturé, on voit distinctement les régions moyennes des cel- lules à mucilage s'illuminer faiblement quand on croise les nicols. On peut donc conclure de ces observations que le mucilage de la graine de Lin est essentiellement constitué par une substance voisine de l'arabine, appartenant au groupe des composés pectiques gélifiables, et mélangée à une faible proportion de cellulose. Ce mucilage n'est pas homogène : la capacité d'absorption pour l'eau, le gonflement et la rapidité de la dissolution sont trés grands dans les strates externes et diminuent pour les strates internes ; la fixation des colorants basiques à lieu aussi plus facilement dans les couches externes que dans les couches internes. En(in, c'est daus la région moyenne de l'épiderme des graines müres que le mucilage est mélangé à une faible proportion de cellulose. Kützing avait observé le bleuissement du mucilage, sous l'influence de l'iode et de l'acide sulfurique et le considérait comme un mélange de cellulose et de bassorine. Par contre, Cramer l'a rapporté au groupe des celluloses, quoiqu'il n'ait pas réussi à obtenir la coloration signalée par Kützing. M. Frank (1) le range dans le groupe des gommes végé- tales et n'admet pas la présence de la cellulose, car le mucilage est inerte vis-à-vis des réaclifs iodés et insoluble dans la solution ammoniacale (1) Frank, Zur Kenntniss der Pflansenschleime, 1865. J. f. Prak. Chem. (Erdmann), Bd 95, p. 479. MANGIN. — ASSISE A MUCILAGE DE LA GRAINE DE LIN. 134 d'oxyde de cuivre. M. W. Kirchner (4), contrairement à l'opinion de Cramer, a trouvé que le mucilage se colorait en brun ou violet et en cer- tains endroits révélait la présence de la cellulose par une coloration bleue. De plus, en chauffant une certaine quantité de ce mucilage pen- dant quatre heures avec un excès d'acide sulfurique étendu (à 4 1/4 pour 100), il a toujours obtenu un résidu insoluble représentant 4 pour 100 environ du poids primitif et contenant de la cellulose. Enfin M. Tchirsch fait rentrer le mucilage de la graine de Lin dans le groupe des vrais mucilages. En comparant ces diverses affirmations contradic- toires à mes observations, je me trouve amené à confirmer l'idée de Kützing, vérifiée par M. Kirchner, sur la nature complexe du mucilage, que l'on doit considérer comme un mélange de cellulose en faible quan- tité et de composés pectiques solubles formant l'arabine. Je n'insisterai pas sur les réactions obtenues en chauffant le mucilage avec un mélange d'orcine et d'acide chlorhydrique ou de phloroglucine el d'acide chlorhydrique. Ces réactions ne sont nullement caractéris- tiques des mucilages et des gommes, car elles se produisent avec toutes les substances capables de fournir du furfurol qui appartiennent au groupe des pentaglycoses ou à leur dérivés (xylose, arabinose, etc.). DÉVELOPPEMENT. — L'examen du développement confirme, malgré les affirmations erronées de M. Brandza, les rapports que j'ai exposés entre les membranes non gélifiables et les strates mucilagineuses. Les premiéres phases de l'apposition de ces derniéres contre la paroi externe des cellules épidermiques ont été bien décrites par M. Frank; je ne reviendrai pas sur ce point. Je présenterai seulement quelques observations sur la structure de l'épiderme dans les graines presque müres. La formation par apposition des couches gélifiables dans les cellules épidermiques a lieu trés rapidement et au moment ou la graine va atteindre sa maturité Il n'existe, dans les dimensions ou dans la colora- lion des téguments, aucun indice permettant de trouver à coup súr les stades divers de sa formation; c'est par tàtonnements et en coupant un grand nombre de graines que l'on parvient à trouver des états assez avancés. J'ai représenté (fig. 8) le tégument d'une graine presque müre, dont les cellules épidermiques ne sont pas encore rétractées, par suite de la dessiccation du mucilage et dans laquelle les assises sous-jacentes à l'épiderme n'ont pas encore été écrasées. Les coupes ont été traitées par (1) W. Kirchner, Untersuchungen über den Pflansenschleim. Inaugural Disserta- tion. Göttingen, 1874, p. 22. 132 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. l'acétate tribasique de plomb, puis soumises à l’action de la potasse caustique avant d’être colorées par le Congo Corinthe. On aperçoit la membrane externe des cellules faiblement cutinisée et en partie déchirée e; au-dessous d’elle, il existe trois ou quatre couches incolores à bandes claires séparées par des bandes sombres m, puis en dedans une région moyenne assez compacte à couches de stratifications nombreuses régulières m’ et enfin une région interne à strates en forme de capuchon ou d'arc assez fortement colorées en rose m”, tandis que la région moyenne l'est un peu moins. Les dernières de ces couches internes laissent toujours un espace entre elles et la paro: la plus interne n, non encore subérifiée, de la membrane épidermique. Les diverses couches sont, sans exception, atta- chées en un point a de la paroi radiale qui sera la limite entre la région subérifiée et la région restée cellulosique. Le contenu cellulaire ayant disparu, on voit qu'il n'est pas possible d'admettre, comme M. Frank l'a fait, le dépôt de couches mucilagineuses à la face interne de la mem- brane et que toutes les couches sont formées par apposition à la face interne de la membrane externe et de la paroi radiale. Diverses espéces de Lims. Linum grandiflorum var. roseum. — Le tégument de cette espéce est trés semblable à celui du Lin commun, il s'en distingue parce qu'il se gélifie trés rapidement, méme aprés l'action de l'acétate neutre de plomb. Quand on veut l'étudier, on traite les coupes du tégument par l'acétate tribasique de plomb et par la potasse caustique, on les colore ensuite avec le Congo Corinthe (fig. 9). Les membranes gélifiables sont faiblement colorées, mais présentent avec une grande netteté la strati- fication décrite à propos du Lin commun; les bandes de stratification convergent vers les points a situés vers la base des parois radiales. La région externe du mucilage m est homogéne et la région moyenne plus fortement colorée présente quelques stries en éventail qui s'évanouissent rapidement vers l'extérieur. La région interne m/ est, contrairement à ce qui existe dans le Lin commun, toujours granuleuse. Aprés le trai- tement qui vient d'étre indiqué, le mucilage continue à absorber l'eau, se gonfle peu à peu, la membrane externe non gélifiable e est bientót rompue et le mueilage s'extravase au dehors en formant un certain nombre de masses arrondies qui ne se mélangent pas. Les couches internes se gonflent à leur tour et prennent une structure en éventail trés caractéristique. Linum perenne, Linum campanulatum. — Deux autres espéces que MANGIN. — ASSISE A MUCILAGE DE LA GRAINE DE LIN. 133 j'ai examinées différent du Lin commun et du Lin à grandes fleurs par la faible quantité de mucilage qu’elles produisent. Les graines n’ont pas, en effet, cet aspect vernissé et luisant qui caractérise le Lin commun et surtout le Lin à grandes fleurs. A cette différence près. les cellules épidermiques ont la même disposition et le mucilage apparaît à l’état de couches d'apposition appliquées à la face interne de la membrane extérieure et fixées toutes sur les parois radiales, à l'endroit où la partie cellulosique de celles-ci confine à la région subérifiée. C'est ce que l'on peut voir par les figures 11 et 13, dans lesquelles le mucilage m est formé de strates fixées en a. Dans le Linum perenne la formation du mucilage est un peu plus importante et, lorsque le tégument est plongé dans l'eau, le mucilage se gonfle en déterminant la rupture de la membrane externe et forme des masses proéminentes en nombre égal à celui des cellules épidermiques (fig. 13, m). Dans le Linum campanulatum le gonflement du mucilage est bien plus faible et ne détermine pas aussi facilement la rupture de la membrane externe; les strates mucilagineuses sont ondulées et se moulent sur les saillies arrondies de la membrane interne (fig. 11, m). Cette dernière est subérifiée comme à l'ordinaire, mais elle s'est fortement épaissie et présente des renflements réguliers à sa face interne; la subérification a envahi toute la région épaissie. La subérification constante de la membrane interne, méme lorsqu'elle s'épaissit, exclut l'idée d'une relation entre cette membrane et les couches mucilagineuses qui dépendent exclusivement de la membrane externe. Conclusions. — En résumé, l'assise épidermique de la graine des Linées étudiées épaissit et transforme ses membranes pendant la maturation. La membrane interne et parfois une faible étendue des parois radiales se subérifie constamment : tantót elle s'épaissit à peine (Linum usi- latissimum, Linum grandiflorum), parfois elle s'épaissit davantage (Linum perenne) et acquiert, dans certains cas, une épaisseur considé- rable (Linum. campanulatum). . La membrane externe se compose toujours d'une partie externe fai- blement cutinisée non gélifiable et de couches d’apposition secondaires qui forment le mucilage; elles acquièrent une si grande importance qu'elles font disparaître, au moment de la maturation de la graine, la cavité interne. Ces couches d'apposition sont toutes fixées en un point constant des faces radiales, déterminé par la séparation de la zone subérifiée et de la zone restée cellulosique. Le mucilage de la graine de Lin est constitué essentiellement par une substance voisine de l'arabine, mais il est touiours accompagné par de la 134 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. cellulose très abondante dans les strates moyennes ou dans les strates internes. — Ces résultats, qui montrent combien les affirmations de M. Brandza sont éloignées de la vérité, me dispenseront de faire la cri- tique détaillée du travail de cet auteur. Explication de la planche I de ce volume. Les figures sont toutes représeutées avec un grossissement de 250 diamètres environ. Figures 1 à 8. — Linum usitatissimum. Fic. 1. — Assise épidermique de Linum usitatissimum, traitée par l'acétate tribasique de plomb, colorée par le rouge neutre et le vert acide, examinée aussitôt aprés l'action des réactifs et avant le gonflement : e, membrane externe avec sa mince couche cutinisée c; p, parois radiales encore plissées ; m, assises mucilagineuses convergeant toutes au point a; m, paroi interne lignifiée. Fic. 2. — Assise épidermique observée aprés le gonflement dans un sirop de glucose, additionné de rouge neutre et de vert acide, montrant les parois radiales rectilignes par suite de l'extension qui a fait disparaître les plis. L'une des cellules est encore remplie de mucilage, l'autre présente des cavités o, dues à la dissolution de quelques strates mucilagineuses. Dans la troisième, la dissolution du mucilage est presque compléte et il ne reste plus que quelques strates s; les autres lettres comme en 1. Fic. 3. — Assise épidermique examinée aprés la dissolution du mucilage dans une solution concentrée d'acide phosphorique iodé : e, membrane externe non gélifiable, fortement gonflée, montrant les stratifications dont elle est composée; c, sa mince cuticule; p, parois radiales con- tournées; b, base subérifiée des parois radiales; a, point d'insertion des couches mucilagineuses. Fic. 4. — Assise épidermique examinée dans une solution de glucose mé- langée de bleu de méthyléne ou de rouge neutre. A droite, deux cel- lules intactes, montrant les assises moyennes m du mucilage forte- ment colorées; à gauche, deux cellules rompues, montrant les autres assises mucilagineuses $ encore rattachées aux parois radiales en 8; p, parois radiales. Fic. 5. — Assise épidermique examinée dans un sirop de glucose mélangé de bleu de naphtyléne ou de bleu de méthyléne, montrant toutes les cellules rompues par la déchirure de la membrane externe: s, base des strates mucilagineuses moyennes rattachées toutes sur les parois radiales au point a; b, base subérifiée des parois radiales. Fic. 6. — Fragment de l'assise épidermique dépouillée du mucilage, traitée par les colorants de la cellulose ou des composés pectiques; il montre MANGIN. — ASSISE A MUCILAGE DE LA GRAINE DE LIN. 135 la structure granuleuse des parois radiales p : e, membrane externe; b, région subérifiée des parois radiales. FIG. 7. — Assise épidermique traitée par l'acétate tribasique de plomb, et colorée par le Congo Corinthe aprés l'action de la soude:'e, membrane externe fortement colorée en dehors et incolore en dedans; m, couches mucilagineuses externes et moyennes fortement colorées; m', couches mucilagineuses internes faiblement colorées; p, parois radiales; a, point d'attache des couches mucilagineuses. Fic. 8. — Assise épidermique d'une graine de Lin presque müre, traitée par . l'acétate tribasique de plomb, colorée par le Congo Corinthe aprés l'action de la soude : a, point d'attache des strates mucilagineuses; m, Strates externes déjà gonflées et faiblement colorées; m', strates . moyennes à peine gonflées, bien colorées; m”, strates internes gon- flées, fortement colorées et séparées par des intervalles clairs. Cette figure montre nettement que les strates internes sont indépendantes de la paroi interne n destinée à être subérifiée au moment de la ma- turation. Fic. 9. — Assise épidermique de Linum grandiflorum traitée par l'acétate tribasique de plomb, colorée par le Congo Corinthe aprés l'action de la soude. La membrane externe e non gélifiable est rompue, elle se compose d'une couche externe fortement colorée et d'une couche interne granuleuse faiblement colorée : m, couches mucilagineuses externes et moyennes à stries disposées en éventail et fortement colorées à la région interne; m', couches mucilagineuses internes granuleuses et faiblement colorées; n, membrane interne subérifiée; a, point d’attache des strates mucilagineuses. — Assise épidermique de Linum campanulatum examinée dans la glycérine ou le chlorure de cafcium en solution saturée : n, membrane interne subériliée fortement épaissie et verruqueuse à sa face interne. — Assise épidermique de Linum campanulatum traitée par l'acé- tate tribasique de plomb et colorée, aprés l’action de la potasse caustique, par le Congo ‘Corinthe. Les strates mucilagineuses m sont gonflées et remplissent la cavité cellulaire. Elles sont ondulées parce qu'elles suivent les accidents de la membrane interne n et s'attachent toutes au méme point a des faces radiales : e, membrane externe. Fic. 12. — Assise épidermique de Linum perenne var. mixtum, examinée dans la glycérine ou le chlorure dé calcium en solution saturée : n, mem- brane interne subérifiée. Fic. 13. — Assise épidermique de Linum perenne var. mixtum traitée par lacétate tribasique de plomb et colorée par le Congo Corinthe, aprés l'action de la potasse caustique. Les couches mucilagineuses m, fortement gonflées, ont déterminé la rupture de la membrane exté- rieure, elles viennent toutes converger sur un méme point a de la paroi radiale : n, assise subérifiée. 136 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. M. Mer fait à la Société la communication suivante : LE BRUNISSEMENT DE LA PARTIE TERMINALE DES FEUILLES DE SAPIN; par M. Émile MER. Vers la fin de l'été de 1890, j'avais remarqué dans les Hautes-Vosges, sur plusieurs rameaux de Sapin, qu'un certain nombre de feuilles de l'année présentaient des taches d'un vert plus pàle que celui des régions voisines. En ces endroits, le tissu était plus épais et plus turgescent et se brisait facilement quand j'essayais de les ployer; le limbe de ces feuilles ne se trouvait plus plan, mais légèrement recourbé vers le sol; enfin sop orientation par rapport à l'axe du rameau n'était plus tout à fait la méme que dans les feuilles normales. Quand on les laissait se dessécher, la partie terminale comprenant la moitié ou les deux tiers du limbe se rétrécissait plus que la partie basilaire; en cet état, on aper- cevait à la loupe sur la face inférieure, dans la région des stomates, deux fentes en boutonniére trés étroites, de quelques millimétres de long, paralléles à la nervure. Mes études n'allérent pas plus loin cette année-là. Au mois de juillet 1891, les feuilles ainsi attaquées me semblèrent plus nombreuses que l’année précédente, peut-être parce que mon attention se trouvait appelée sur cette maladie. Ayant procédé à leur examen microscopique, voici ce que je constatai sur des coupes trans- versales. Au niveau de chaque tache pâle, le parenchyme lacuneux de la face inférieure était creusé d’une logette à contour elliptique dont les parois étaient formées par les cellules de ce parenchyme, hyper- trophiées, allongées et recourbées autour de la cavité; ces cellules ne renfermaient qu'un petit nombre de granules chlorophylliens d'un vert pàle, mais en revanche un grand nombre de gros grains d'amidon. Les logettes se trouvaient dans la région des stomates; elles n'étaient pas closes, mais communiquaient avec l'extérieur au moyen d'un canal formé par l'épiderme qui avait été refoulé intérieurement comme un doigt de gant, puis perforé à son extrémité. Les cellules épidermiques formant les parois de ce canal étaient petites, mais disposées avec régu- larité. La structure de ce tissu rappelait assez celle des galles que l'Acarus connu sous le nom de Phytoptus Piri produit sur les feuilles des Poiriers. L'existence constante de ces fentes en boutonniére et de ces logettes dans les taches prouvait qu'il s'agissait d'un parasite animal; je ne tardai pas, en effet, à rencontrer dans plusieurs préparations une larve minuscule d'une teinte orangée trés vive, occupant chaque logette. MER. — BRUNISSEMENT DES FEUILLES DE SAPIN. 137 Poursuivant mes observations dans le courant du mois suivant, j'aperçus, méme à l'œil nu, dans la plupart des taches un point orange qui n'était autre chose que la larve en question; il était facile, en déchirant le tissu en cet endroit, de la mettre à découvert (1). Ces larves appar- tiennent sans doute à la vaste tribu des Tinéines ou chenilles mineuses, qui se logent dans le parenchyme de certaines feuilles et le dévorent en totalité ou en partie; je n'ai pas essayé du reste de les déterminer (2). Ce point établi, on pouvait s'expliquer les modifications que subit le tissu des feuilles attaquées. Les cellules qui forment les parois de la loge sont hypertrophiées et amyliféres à cause de l'irritation due à la présence de l'insecte, ainsi que cela a lieu dans beaucoup de galles; si au niveau des taches la feuille est plus fragile, c'est par suite de la tur- gescence qui est elle-méme la conséquence de l'irritation. La teinte pâle des taches est due d'abord à la dissémination des corps chlorophyl- liens dans les cellules hypertrophiées de la paroi des loges, et ensuite à la présence des grains volumineux d'amidon dans ces corps, ce qui a pour effet de distendre l'enveloppe verte, de la rendre moius épaisse et par suite moins foncée (3). Enfin la courbure du limbe vers le sol, qui se remarque au niveau de ces taches, est le résultat de la tension des tissus, leparenchyme de la face inférieure, siége de la lésion, ne pouvant suivre le développement normal de la face supérieure (4). Une question se posait : Est-ce la larve qui pénètre dans la feuille, ainsi que le fait le Grapholitha tedella dont je viens de parler, ou bien l'euf dont elle provient aurait-il été déposé au sein du parenchyme foliaire par l’insecte parfait ? Je l'ignore; j'ai constaté seulement qu'à la fin de juin, alors que déjà les taches s’aperçoivent, les logettes semblent encore vides, soit parce que les larves sont alors trés petites, soit parce que l’œuf a de trop faibles dimensions pour être visible à l’œil (1) Dans presque toutes les taches existait une larve; sur les feuilles marquées de plusieurs taches (et le cas était fréquent) on trouvait plusieurs larves. Si, ce qui était trés rare, on rencontrait deux larves réunies, c'est parce qu'il y avait eu deux taches et par suite deux logettes contigués dont la cloison séparatrice s'était résorbée. (2) Une autre Tinéide, également mineuse mais d'une taille plus considérable, le Grapholitha tedella, apparaît tous les ans, aux mois de septembre et d octobre, dans les sapinières des Hautes-Vosges et y cause des dégâts plus ou moins considérabl es suivant les années. Elle s'introduit dans les feuilles de Sapin et d'Épicéa et les vide complétement en rongeant l'intérieur et ne laissant subsister que l'épiderme sous forme d'étui. Ces étuis d'une teinte grisàtre subsistent plusieurs années sur les ra- meaux parce que l'insecte en agglutine un certain nombre à l’aide de filaments soyeux et les fait ainsi adhérer aux rameaux par petits paquets. —— . (3) Un fait analogue se présente dans les feuilles de Sapin au printemps, epoque de l'année où les grains d'amidon sont le plus volumineux dans ces feuilles. L our ce motif la teinte verte de ces organes est plus pàle qu'en été, alors que les grains amy- lacés sont moins gros. .. , (4) Si les cellules formant la paroi immédiate de la loge sont hypertrophices, celles qui sont situées au delà sont au contraire arrétées dans leur développement. 138 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. nu. Comme le temps m'a manqué pour soumettre cette recherche à l'examen microscopique, je n'ai pu résoudre la question (1). Mais que ce soit la larve ou l'insecte parfait qui ait produit la perforation de la feuille, il est un point qui semble établi, c'est que l'attaque a lieu au cours méme du développement de l'organe et non pas quand il est adulte. Autrement on ne pourrait s'expliquer la disposition si régulière des cellules épidermiques bordant le canal, leurs dimensions plus exi- gués que celles des cellules épidermiques normales, enfin l'hyper- trophie, la courbure et l'arrangement symétrique des cellules constituant la paroi des logettes. Si l'attaque a lieu uniquement dans les régions stomatiques, c'est sans doute parce que l'épiderme y présente une moindre résistance; peut-être méme la pénétration a-t-elle lieu par les stomates eux- mémes. J'ai dit que, lorsque les feuilles envahies par les larves se sont desséchées, on apercoit à leur face inférieure deux fentes en bouton- niére, invisibles sur les feuilles fraiches; cela tient à ce que, par suite du retrait que la dessiccation a fait subir au tissu, les bords de la fente se sont légérement écartés l'un de l'autre et rendent celle-ci perceptible, tandis que, lorsque le tissu était turgescent, ils se trouvaient affrontés l'un contre l'autre, ce qui rendait cette fente invisible à l’œil nu. Enfin, si en se desséchant la région du limbe attaquée se rétracte plus que la partie basilaire restée intacte, il faut l'attribuer à la présence des lo- gettes dont le parenchyme est creusé; ce qui donne une certaine irré- gularité au retrait. En 1891, les feuilles ont conservé, à peu prés jusqu'à la fin de l'au- tomne, l'aspect que je viens de décrire. A cette époque les larves étaient vivantes dans les logettes ; en regardant les limbes à la lumière réfléchie, et mieux encore, à la lumiére transmise, on apercevait un point orange dans la tache vert pàle, ce quiindiquait la présence de l'insecte. Comme en été, on le mettait facilement à nu en déchirant la feuille à ce niveau. Les logettes n'étaient pas sensiblement plus vastes en octobre qu'en juillet; les larves avaient donc consommé peu de parenchyme, aussi n'avaient-elles guére grandi. Dans le courant de novembre, un change- ment se produisit. Un certain nombre de logettes se vidérent, puis les feuilles se décolorérent plus complétement, se desséchérent peu à peu et finirent par tomber; quelques-unes renfermaient encore des chenilles à la fin de novembre, mais vers le milieu de décembre les rameaux avaient perdu presque toutes les feuilles attaquées. Échappant aux ri- () La galle de Ph. Piri, dont j'ai parlé plus haut, est produite par l'insecte par- fait qui y dépose ses œufs. c MER. — BRUNISSEMENT DES FEUILLES DE SAPIN. 139 gueurs de l'hiver, les chenilles s'étaient sans doute cachées dans le sol pour y subir leurs métamorphoses. Àu commencement du mois de juillet dernier, je repris l'étude de cette maladie. Le nombre des feuilles atteintes paraissait aussi considé- rable qu'en 1891, et pendant quelque temps celles-ci présentérent le méme aspect. Mais, dés la fin de ce mois, un changement notable se manifesta; les larves périrent dans leurs loges. Jl se produisit alors deux cas : 1° Certaines feuilles conservérent leurs taches vert pâle caractéris- tiques et restèrent vivantes pendant toute la saison. On y apercevait bien encore des points oranges indiquant l'emplacement des logeltes, mais au microscope on reconnaissait que ces points étaient des amas de graisse colorée, débris de l’insecte ; on rencontrait aussi parfois dans ces logettes des restes de son tégument de chitine. Ces feuilles persistèrent jusqu'à la fin de l'automne, époque où elles se desséchèrent et tombèrent peu à peu. Cependant, à la fin de décembre, il en subsistait encore un certain nombre, se distinguant des feuilles saines par une teinte plus pâle. 2° Dans d'autres feuilles, le changement fut plus complet. La partie terminale ou région attaquée se dessécha et brunit dans le mois d'aoüt. Là aussi on voyait les débris des larves dans les logettes; mais en outre lout le tissu nécrosé était envahi par de nombreux et assez gros fila- ments mycéliens dont plusieurs traversaient les logettes et enveloppaient même parfois la dépouille des larves. Ces filaments étaient plus serrés dans le voisinage des fentes en boutonnière, ce qui donnait à cette ré- gion une teinte plus foncée. Dans la partie desséchée, les cellules étaient restées très amyliféres. Ces feuilles, après avoir subi l'attaque des che- nilles, avaient donc été envahies par un Champignon, et ce Champignon était parasite, puisqu'il avait occasionné la mort de la partie terminale de l'organe. Cette région, en séchant, se contracta par suite des cavités ereusées dans le parenchyme; la base continua à rester vivante. Les feuilles, en partie vertes, en partie brunes, persistérent sur lesrameaux jusqu'à l'entrée de l'hiver. Généralement les feuilles attaquées succes- sivement par le parasite animal et parle parasite végétal se trouvaient sur des sujets différents de ceux dont les feuilles ne renfermaient que les larves. Cependant les uns et les autres se rencontraient parfois, non seulement sur le méme sujet, mais encore sur le méme rameau. — C'est évidemment par les fentes en boutonniére de la face inférieure que le Champignon parasite s'était introduit dans la feuille. Comme il ne produisit aucune fructification avant la chute de l organe, il ne m'a pas été possible jusqu'à présent de le déterminer. Pourquoi cette année 140 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. les larves ont-elles péri dans le courant de l'été, alors que l'an dernier elles avaient vécu jusqu'en hiver? Existe-t-il une relation entre leur présence et l'apparition du Champignon? Ce sont autant de points qui restent à éclaircir. Cependant la mort de l'insecte ne saurait être attri- buée au Champignon, puisqu'on trouvait les chenilles mortes, méme dans les feuilles dépourvues de mycélium (1). | LA DÉCURTATION DES FEUILLES DE SAPIN. Les feuilles de Sapin sont parfois atteintes d’une affection présentant une assez grande analogie d'aspect avec celle qui vient d’être décrite et qu'on pourrait facilement confondre avec elle si l’on se bornait à un examen superficiel. Il s'agit également du brunissement dela partie ter- minale; seulement ce brunissement diffère de celui dont il vient d’être question par plusieurs caractères. D’abord cette maladie atteint non seulement les feuilles de l’année, mais encore celles d’un an, ce qui n’a pas lieu pour les feuilles envahies par les larves (2). De plus la teinte brune est un peu plus foncée, la partie du limbe qu’elle a attaquée reste plane et conserve à peu près ses dimensions, au lieu de subir un retrait, ainsi que cela se présente quand le parenchyme est creusé de lacunes. Comme il n’y a ici aucune intervention d’insectes, il n'existe pas de fentes en boutonniére à la face inférieure; aucune cellule du paren- chyme n'est déformée ni hypertrophiée. A la limite de la partie malade et de la partie saine se trouve parfois un léger bourrelet transversal d'une teinte brune plus intense. Bourrelet et coloration sont dus à un épanchement de résine et de tanin qui s'est ensuite oxydé. Enfin, et c'est (1) Au commencement du printemps dernier, j'ai constaté qu'un assez grand nombre de feuilles atteintes soit par le parasite animal seul, soit par le parasite animal et le parasite végétal, étaient encore adhérentes au rameau. ll en tomba une certaine quantité pendant cette saison; toutefois, au mois de juillet, on en voyait encore. Pareil fait ne s'était pas présenté en 1892, toutes les feuilles atteintes étant tombées à l'entrée de l'hiver. — J'ajouterai que sur les nouvelles pousses je n'at encore remarqué aucune feuille attaquée, bien que les années précédentes l'appa- rition des chenilles fût déjà manifeste au mois de juin. Il est probable que la des- truction de ces insectes, survenucen 1892 par suite d'une cause ignorée, en a enraye l'invasion pour plusieurs années peut-être. (Note ajoutée pendant l'impression, juillet 1893.) . (2) Du moins on trouve des feuilles d'un an attaquées par la deuxième maladie que je décris, tandis qu'il est trés rare d'en trouver de cet âge atteintes par la pre- miére. Mais on ne doit pas en conclure que l'attaque n'a eu lieu que lorsqu'elles étaient âgées d'un an. 11 se peut et méme il est probable que, dans l'un et l'autre cas, les feuilles ne peuvent étre envahies par les parasites que dans leur première jeunesse. Seulement, tandis que celles qui sont atteintes par les Tinéines disparaissent presque toujours dans le courant de la même année, les autres peuvent subsister plus longtemps. MER. — BRUNISSEMENT DES FEUILLES DE SAPIN. 144 là un caractère différentiel trés net entre cette affection et celle qui succéde à l'envahissement des Tinéines, la nécrose est fréquemment suivie de décurtation ; toute la partie brune se détache au niveau du bourrelet qui reste adhérent à la partie vivante. Quand il n'y a pas dé- curtation, la teinte de la partie brune, qui s'étend souvent sur un tiers ou un quart du limbe, finit par pâlir et par passer au gris, comme il arrive toujours pour les feuilles mortes de Sapin, aprés un certain temps d'exposition aux intempéries. Dans la partie brune de ces feuilles on trouve toujours des filaments mycéliens abondants et parfois, mais assez rarement, dans le bourrelet séparant le tissu mort du tissu vivant ou dans son voisinage, des sper- mogonies, soit simples, soit cloisonnées. Ces spermogonies, situées dans le parenchyme, communiquent avec l'extérieur par un ostiole tra- versant l'épiderme ; elles renferment des spermaties en forme de crois- sant. J'ai rencontré aussi des pycnides situées sous l'épiderme et conte- nant des corpuscules arrondis; ces organes se trouvaient parfois à la face inférieure de la feuille, dans le voisinage des canaux résineux. Bien que les feuilles de Sapin soient, assez rapidement aprés leur mort, envahies par des saprophytes, je ne crois pas que les filaments mycé- liens en question appartiennent à l'un d'eux; ce qui le prouve, c'est qu'il m'est arrivé, rarement il est vrai, d'apercevoir dans la partie basilaire restée vivante, un peu au-dessous du renflement, des filaments mycéliens et même les poches à corpuscules dont je viens de parler. De plus, dans une observation faite à la fin de juin, j'ai constaté que les cellules du parenchyme entourant les spermogonies renfermaient bien plus d'amidon que celles qui en étaient éloignées. Une semblable accu- mulation d'amidon autour de fructifications parasitaires est, comme on le sait, assez fréquente. Cette maladie serait donc causée par un parasite qui envahirait dans le courant du printemps la partie terminale des feuilles de Sapin et les tuerait assez rapidement. A la limite de la partie morte, il se produit une accumulation d'amidon, d'oü résulte une légére hypertrophie du parenchyme, comme cela arrive assez souvent au voisinage des tissus nécrosés. En méme temps il se forme un épanchement de tanin et de résine qui occasionne la mort du bourrelet; c'est sans doute par suite de cet épanchement que le parasite ne peut envahir la partie basilaire de la feuille et que son action est arrêtée. Il y a là, de la part de l'organe, un moyen de défense physiologique qu'on retrouve d'ailleurs dans plu- Sieurs autres affections parasitaires du Sapin et de l'Epicéa. | La maladie que je viens de décrire se rencontre sur les feuilles des branches basses, sur celles des sujets trés affaiblis, mais surtout sur les plantules n'ayant que quelques années et par suite trés rapprochées 142 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. du sol. Comme ces plantules ont peu de feuilles, le parasite, en en dé- truisant quelques-unes, leur cause donc un certain dommage; mais sur des sujets plus àgés ce dommage est insignifiant. M. Gain fait à la Société la communication suivante : CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L'INFLUENCE DU MILIEU SUR LES VÉGÉTAUX, par M. Edmond GAIN. Dans une Note publiée dans les Comptes rendus de l'Acad. des sc. en octobre 1892, M. Oger est arrivé à cette conclusion que l'influence de l'humidité du sol peut amener chez les végétaux des variations anato- miques importantes. Dans des cultures ex périmentales faites en vue d'obtenir l'influence de l'humidité du sol sur les produits élaborés par les végétaux, j'ai obtenu des sujets d'observation qui m'ont permis de vérifier l'assertion de M. Oger. Je donnerai, comme exemples spécialement étudiés, le Lupinus albus et le Papaver somniferum var. setigerum ; le Polygonum Fagopyrum et l'Helianthus tuberosus. Les Lupins ont été cultivés en pots sur terre de Bruyére qui est trés hygroscopique et peut contenir 25-27 pour 100 d'eau à saturation. Le sol sec est resté à une humidité moyenne de 7,5-8 pour 100; le sol trés humide est resté à une humidité moyenne de 20-25 pour 100. LuPINUS ALBUS. — Voici la comparaison de deux coupes faites dans deux pétioles comparables dans deux endroits homologues. Dans le sol sec. Dans le sol trés humide. 15 poils en moyenne sur le pour- tour du pétiole. Un épiderme renflé extérieurement à paroi externe épaissie, non subé- rifiee. Une zone de cellules à parois trés $ ou 4 poils en moyenne. Un épidermeà paroi externe épaissie, demi-suberifiée. ` Une zone de cellules à parois ext. épaisses collenchymateuses (hypo- derme). Sur le dos externe du faisceau dorsal de à à 6 assises de cellules rondes. Parenchyme central à cellules pe- Lites. épaissies, mais moins épaissies que dans le sol sec. De 6 à 8 assises de cellules rondes, d'où faisceaux plus éloignés de l'épi- derme. Parenchyme à cellules plus grandes que dans le sol sec. GAIN. — INFLUENCE DU. MILIEU SUR LES VÉGÉTAUX. 143 Étude des Trois grands faisceaux. Trois petits faisceaux alternes. En surface le grand faisceau dorsal est deux fois plus développé que les deux faisceaux latéraux. Les trois grands faisceaux n'ayant pas de tissu sclérifié à la partie externe avec fibres libériennes non épaissies. Liber ordinaire représentant 1 ou 4 du faisceau en épaisseur. Le boisest composé presque unique- ment de vaisseaux. — Le parenchyme ligneux est trés peu développé. faisceaux. Trois grands faisceaux. Un petit faisceau ventral. Le grand faisceau dorsal est cinq à six fois plus développé que les deux faisceaux latéraux. Trois à quatre assises du scléren- chyme trés épaissies remplacant les fibres libériennes, sur le dos des grands faisceaux. Liber représentant 1 ou 1 du fais- ceau. Le bois est composé de vaisseaux. — Le parenchyme ligneux est mieux dé- veloppé que dans le sol sec. A la face interne du faisceau dorsal se trouve un groupe de six à huit éléments lignifiés trés étroits. Il en est souvent de méme pour les faisceaux latéraux. Petits faisceaux. Le faisceau ventral est le plus im- portant. Il est arrondi, présente sept à huit éléments ligneux (fibres). Il pos- séde dix fois plus de liber ordinaire que de bois et latéralement un groupe Symétrique pair de cinq à six éléments libériens. Les deux faisceaux latéraux formés de liber sont allongés tangentielle- ment et dissociés en plusieurs (2-3) ilots. Un faisceau ventral peu important, plus réduit que dans le sol sec. Pas de bois. — Liber réduit, et sur le dos 3-6 fibres libériennes sclérifiées. On remarque donc en définitive que : Dans le sol sec. Les parties renflées du pétiole cor- respondent aux gros faisceaux. Appareil protecteur, sous-épider- mique el épidermique. Appareil de soutien. Appareil conducteur pius dissocié et moins développé. Tissu parenchymateux plus serré. Dans le sol humide. Les parties renflées correspondent à l'intervalle des gros faisceaux. Appareil protecteur épidermique. Sclérification trés abondante, appa- reil de soutien bien caractérisé. Appareil! conducteur pius développé. Tissu parenchymateux plus lâche. 144 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. Cette organisation correspond à des fonctions physiologiques dont l'intensité est trés différente. Le Lupin peut étre considéré comme une plante indifférente, d'adap- tation facile. L'un des individus s'est adapté franchement à la séche- resse, l'autre à un sol saturé d'eau; l'écart du type normal s'est ainsi exagéré jusqu'à produire deux plantes de méme espéce, méconnaissables par l'anatomie. PAPAVER SOMNIFERUM. —- Le Pavot a été cultivé en pleine terre. L'un des échantillons a végété dans un sol contenant 12-15 pour 100 d'eau, l'autre 3-6 pour 100. Je compare deux coupes du pédoncule floral au moment de la chute des enveloppes florales. Sol sec. Épiderme à cellules égales à paroi ordinaire. Une assise sous-épidermique à pa- roi externe peu épaissie, une ou deux assises plus grandes, ovales et à grand axe dirigétangentiellement avecgrands meats irréguliers. Une zone de cellules corticales sclé- rifiées, presque égales sur toute la lar- geur, à paroi à peine épaissie, à méats triangulaires. Cercle de faisceaux inégaux sur un cercle irrégulier souvent plus nom- breux qu'en sol humide. Liber un peu plus développé que le bois. La moitié externe du liber est sclérifiee et à paroi plus mince que dans le sol humide. Faisceaux ayant en moyenne 5-6-8 vaisseaux variant de 4 à 12. Faisceaux quadrangulaires arrondis surtout vers l’intérieur. Les rayons médullaires sont moins larges à cellules ovoides avec petits méats comme dans l’écorce. Sol humide. ' Épiderme à cellules semblables à celles du dessous, à parois minces. Une assise sous-épidermique à pa- rois externes et internes un peu épais- sies. Une ou deux assises corticales à cel- lules arrondies et à méats quadran- gulaires. Une zone de cellules corticales sclé- rifiées plus petites vers l'extérieur et allant en s'agrandissant vers l'inté- rieur, à méats triangulaires. Cercle de faisceaux inégaux sur un cercle irrégulier. Liber et bois égaux en surface ; demi- liber sclérifié à parois épaisses. Bois composé de grands vaisseaux variables comme nombre de 1 à 16. En général faisceaux larges en sur- face de forme ovale à grand axe radial un peu pointu vers l'intérieur. Les rayons médullaires sont à larges cellules polygonales et sont assez larges avec méats triangulaires. En somme, l'influence de l'humidité se signale par des particularités qui sont analogues à celles qu'on remarque dans le Lupin. Le Balai de Sorcière du Sapin, ..... {re "a 5. Sur la matière colorante des tubercules.......... cene E Sur les variations du pouvoir absorbant des graines...........- Duchartre........... Sur les aiguillons du Rosa sericea Lindl..….................. Observations de MM. Soraw; Buckertté, d de Ness Fran- chet et Rouy..................... ,......... Fes neni SÉANCE DU 24 FÉVRIER A er . Admission de M. COmbres.. ie memi ES 2... Les Doronicum austriacum Willd. et Linum austriacum L. exis- — : — tent-ils en Algérie? : dence de M. pe T drain ; Hu CT Brunissement des tois de le Sapin... see 5 SOCIÉTÉ. BOTANIQUE DE FRANCE #*K Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredis de chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1893 13 et 27 janvier. | 14 et 28 avril. 28 juillet. 10 et 24 février. 12 mai. ` 10 et 24 novembre. 10 et 24 mars. 23 juin. 8 et 22 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons À” mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se .|- vend aux personnes étrangéres à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-aprés), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. :' Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de f0 fr. chacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr.. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. D. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de bolanique tenu ü Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères:à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un. abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'aequéreur ou de l'abonné. : AVIS Les notes ou communications manuscriles adressées au Secrétariat par les membres - de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat-- .tachent, sont lues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bullelin. - Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société . botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque dela f Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront - être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaître leur nouvelle adresse ne pourraient. pas étre remplacés. N. B. — D’après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun Cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. ll en résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XXXVIII (1891) ou d'une année antérieure, on doit faire l'acquisition du volume entier. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, etc., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. „M. Mangin inséré dans le numéro précédent. BULLETIN DE. LA SOCIÉTÉ BOTA EYUA DE FRANCE. FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 PAR DÉCRET DU 17.AOUT 1875 TOME QUARANTIÈME (meuxième Série. — cm m) s: 2593. SAONE: GCSE COMPTES RENDUS DES SÉANCES AU SIÈGE DE LA sociETE RUE DE ARR ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE: | + Sap 2 ii OM jb: Aap * PARIS f 31 1. Eras PNEU ud "cw 2 TR a + qucd etant aar e ides ttm Spparucin - Satem memoire “e. Le ^ H £v - à P ct D >: Gr 4 n $ 2i x 66 1949 9 : x + ee 1 2 s i iB ^ s zorta EISE 3 E ie apa io dad. e RATEN ARR u + # $ Li es Shen à - Se À BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA ee POUR 1893. Président : M. P. DUCHARTRE. z Vice-présidents : MM. Guignard, Clos, Poisson, Zeiller. Secrétaire général: M. E. Malinvaud. © Secrétaires: = i Vice-secrétaires : MM. G. Camus, Danguy. MM. Hovelacque, Jeanpert. Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil: MM. Ed. Bonnet, MM. Chevallier (abbé L. ^ MM. Prillieux, Bonnier, |. .. Gostantin, : Roze, Bureau, Drake del Castillo, De Seynes, A. Chatin, -Gomont, à; : Van Tieghem. : | Tarif des tirages à part. NOMBRE DE FEUILLES. 25 50 100 200 500 Une feuille (46 pages), réimposition, papier, tirage, fr. e. : fr. e. fr. á fr. c. fr. e. pliure, piqûre et enveloppe de couleur. . . . . 8 50 9 50 11 » 45 » 24 » Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . . . .. 8 » 9 » 10 50 14 » 33-932 Demi-feuille (8 pages). . . .. ..... V» viec 55 6 » 8 » | 19 » 18 » | Quart de feuille (& pages . . . . . . . .. Suns 4 » 5» T >» 9» 44 » ĝe feuille en sus de la première. . e.. .. . .- 7 50 8 50 9 50 12 » 48 » Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . . T» 8 » 9 » 11 50 16 » ‘Demi-feuille en sus d'une feuille . . . ...... 4» 5 » 6 50 8 50 44 » Quart de fenille — & soe v y. o. 3 » å » 6 » 8 » 12 » La composition d'un titre d'entrée spécial d’une demi-page est de 1 franc. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. : ‘ La composition d'une couverture imprimée, avee encadrements et sans page d'annonces, est de 2 francs si le titre est la répétition de celui de la bec prb den et de = franes | si le titre est fait seulement pour la eouver- … . ture. En plus les frais de tirage et depapier. ^ Mes Sly a des eorreetions, elles sont comptées en sus Fe l'heure. ‘gravure tn e dans le texte, entraine un — inge de 2. — CORDEMOY. — RACINE DU DRACÆNA MARGINATA. 145 PoLycoNuM Facopyrum.— Des pédoncules floraux de Sarrasin (Po- lygonum Fagopyrum), ayant appartenu les uns à un sol sec, les autres à un sol humide, ont aussi été étudiés au point de vue anatomique. Les résultats sont concordants avec les résultats cités plus haut. La scléri- fication à la partie dorsale des faisceaux dans la plante de sol humide est remarquable. L'Helianthus tuberosus m'a présenté aussi, dans des coupes faites entre la bractée et la fleur, une différence analogue. CONCLUSIONS. 1° L'adaptation de ces plantes aux deux milieux souterrains bien dif- férents retentit sur leur organisation anatomique jusqu'aux extrémités de la partie aérienne. 2» Cette adaptation est caractéristique dans les cas étudiés plus haut : a. Nombre de faisceaux libéro-ligneux plus nombreux en sol sec qu'en sol humide. b. Nombre de vaisseaux plus restreint dans chaque faisceau de la plante du sol sec. c. Développement d'un sclérenchyme souvent trés important sur la partie externe des faisceaux en sol humide. d. Production d'un collenchyme hypodermique souvent trés épais et continu dans les plantes du sol sec. On peut donc dire en résumé que : Dans le sol sec : L'appareil conducteur est plus dissocié et assure une irrigation plus parfaite de la plante. Dans le sol humide : L'appareil conducteur est protégé extérieure- ment par un sclérenchyme de soutien qui empêche la tige aqueuse et turgescente de fléchir malgré sa longueur exagérée (1). M. Cordemoy fait à la Société la communication suivante : DU ROLE DU PÉRICYCLE DANS LA RACINE DU DRACÆNA MARGINATA, par M. H. Jacob de CORDEMOY (2). On sait que la racine d'un certain nombre de Monocotylédones pré- sente un épaississement diamétral ; cet accroissement en diamétre de la (1) Ce travail a été fait au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, dirigé par M. Gaston Bonnier. : (3) Ce travail a été fait au laboratoire de recherches de Botanique de la Sorbonne, dirigé par M. G. Bonnier. A T. XL. (séances) 10 146 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. racine a été observé chez l'Aletris fragrans et chez certaines espèces de Dracæna, le D. reflexa, le D. marginata, le D. fruticosa, le D. Draco, le D. rubra. Il est démontré que, dans la majorité des cas, le parenchyme secon- daire, auquel est due l'augmentation en épaisseur de la racine de ces plantes, est d'origine péricyclique. Ce sont les cellules du péricycle qui, dans ces racines, prennent des cloisons tangentielles et deviennent gé- nératrices d'une couche de tissu secondaire à développement centrifuge; puis, certaines de ces cellules secondaires se cloisonnent à leur tour en divers sens et produisent ainsi des cordons procambiaux qui se diffé- rencient bientót en autant de faisceaux secondaires. Le plus souvent, en effet, les choses se passent ainsi. C'est alors le cylindre central de la racine qui augmente continuellement de diamétre. Cependant on a signalé certains cas exceptionnels oü les formations secondaires de la racine des Dracæna n'étaient pas d'origine péricy- clique, mais prenaient naissance dans l'écorce. Le fait a été observé par M. Morot (1), chez le D. reflexa et le D. marginata. Dans ces exemples, le péricycle, d'aprés cet auteur, avait conservé néanmoins une certaine aclivité et « ne s'était que peu multiplié, et sur une partie seulement de son contour ». J'ai fait des observations analogues en étudiant des racines de Dra- cena marginata de provenance exotique. Toutes ces racines présen- laient des formations secondaires corticales; mais le péricycle qui s'était multiplié en partie jouait un rôle mécanique particulier que je ne trouve pas mentionné dans les précédentes observations. La coupe transversale d'une de ces racines de Dracæna marginata, où il n'y a encore aucune trace de formation secondaire, présente un endoderme continu dont toutes les cellules offrent des épaississements en forme d'U. Au-dessous, se trouve un péricycle simple dont certaines cellules disposées suivant un ou deux arcs de cercle se sont cloisonnées tangentiellement; contre ce péricycle sont adossés les faisceaux libé- riens et ligneux. Mais, si l'on pratique des coupes transversales d'une racine d'un dia- mètre plus considérable, mesurant 72 millimètres comme dans l'échan- tillon que j'ai eu à ma disposition, on voit que ces cloisonnements tangentiels précoces du péricycle n’annonçaient pas le début de la formation du parenchyme secondaire. Celui-ci, avec tous ses faisceaux surnuméraires constitués aux dépens de certains de ses éléments, est tout entier dans l'écorce : il représente une écorce secondaire dont les premiéres assises reposent directement sur l'endoderme à épaississements (1) Louis Morot, Recherches sur le péricycle (Ann. sc. nat. Bot. 6* série, t. XX). GAUTIER ET BAICHÈRE. — PIC D'OURTHIZET, VALLÉE DU RÉBENTY. 147 en U. Le méristéme secondaire d'oü dérivent tous ces tissus a pris nais- sance dans les assises les plus internes de l'écorce primaire. Pendant que ce parenchyme secondaire se développait dans l'écorce, le péri- cycle cloisonnait tangentiellement ses cellules sur une partie de son étendue où il se montre composé de sept ou huit rangées de cellules disposées en files radiales. Mais cette multiplication des éléments péri- cycliques, augmentant le volume du cylindre central, a fait naître une pression, dirigée de dedans en dehors, qui a déterminé la rupture du cercle endodermique en certains points : deux cellules voisines de l'en- doderme se sont écartées l'une de l'autre sous l'effort de la pression, laissant ainsi libre la communication entre le cylindre central et la zone corlicale. En face de ces solutions de continuité de l'endoderme, les cellules du péricycle ont proliféré et sont venues, par ce procédé, se mettre en contact direct avec l'écorce secondaire. Le relévement vers l'extérieur des cellules de l'endoderme qui bordent la trouée produite dans cette assise témoigne de la poussée locale du tissu péricyclique de dedans en dehors. Ce résultat obtenu, cette communication établie, les cellules du péricycle ont sclérifié leur membrane, qui est demeurée tou- tefois criblée de ponctuations. Les mêmes ponctuations existent d'ailleurs sur les parois cellulaires du parenchyme secondaire. De ces observations il résulte que, lorsque les formations secondaires de la racine des Dracæna sont d'origine corticale, le péricycle peut manifester une activité limitée dont lerésultat est de faire naitre une pression interne due à l'augmentation de volume du cylindre central, dirigée de dedans en dehors, et sous l'effort de laquelle le cercle endo- dermique se rompt en certains points par écartement de deux de ses cellules voisines. Le péricycle venant en ces points se mettre au contact de l'écorce secondaire, il s'établit ainsi une communication entre le cy- lindre central et la zone corticale, entre les deux systémes conducteurs primaire et secondaire. M. Rouy résume et lit en partie la communication suivante : LE PIC D'OURTHIZET ET LA VALLÉE DU RÉBENTY; par MM. G. GAUTIER et Ed. BAICHERE. On connait à peine par son nom la partie sud-ouest du département de l'Aude appelée Pays de Sault; encore moins connait-on sa végé- tation. . Henri Loret, dans ses Glanes d'un botaniste (1859), a signalé, le pre- 148 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. mier, quelques plantes rares de cette région, une douzaine d’espèces peut-être, récoltées par lui aux environs de Belcaire. Depuis, soit seuls, soit en compagnie de Timbal-Lagrave et du D' Jeanbernat, qui malheureusement ont disparu avant d'avoir publié nos notes communes, nous avons recueilli de nombreux documents sur la végétation de cette contrée ; l'un de nous en a utilisé quelques-uns dans son Herborisation aux environs du Clat (1886) et ses Contributions à la Flore du bassin de l'Aude (1891). Aujourd'hui nous nous bornerons à faire connaitre tout particuliére- ment la partie sud du pays de Sault, où coule le Rébenty, espérant attirer par là l'attention des chercheurs sur ce point si peu connu et cependant à peine inférieur par sa richesse au Laurenti et au Capsir, régions qui l'avoisinent. Le Rébenty, dont le parcours est de 32 kilomètres environ, a sa source au sud du village de Lafajolle, dans une des profondes ravines boisées, qui descendent des crêtes de Pailhères (Ariège). Il traverse Mérial, Niort, Belfort, Joucou, Marsa, Cailla, et se jette dans l'Aude entre Axat et les gorges fameuses de la Pierre-Lisse. Des reliefs d'une altitude considérable, des pentes abruptes, des ravins semblables et des abimes, des vallées profondes ou de gracieux vallons, enfin de grandes et impo- santes foréts de Sapins, de Hétres et de Chénes distinguent la contrée où coulent ses eaux. Serré de toutes parts, le Rébenty ne peut guère se développer; mais, s'il reste modeste en dehors des époques de la fonte des neiges ou des crues orageuses de l'été, c'est toutefois, depuis sa source jusqu'à son confluent avec l'Aude, un cours d'eau charmant qui finit comme il est né, au milieu de l'ombre et de la fraicheur. Aussi répé- terons-nous, avec A. Distandy dans sa Géographie de l'Aude, que « la vallée du Rébenty est la grâce et l'ornement du pays de Sault », d'autre part si rude et si sévére. Quelques renseignements sur la nature géologique des terrains sur lesquels se sont développées nos herborisations ne seront sans doute pas jugés inutiles. La vallée du Rébenty, à partir de son confluent avec l'Aude jusqu'à 1 kilométre au delà de Marsa, appartient à l'Albien; ce sont les mémes marnes et grès calcarifères glauconieux (à Ammonites milletianus) des environs de Quillan. Le lit de la riviére coule dans cet étage dont fait partie toute la rive gauche; mais, sur la rive opposée, le Néocomien supérieur vient déjà se montrer par pointements. Les taillis de Chénes de Cailla et de Marsa prospérent sur ce terrain. A 1 kilomètre en amont de Marsa, vers le confluent d'un petit ruis- seau passant à l'ouest de la maiterie d'En-Coulas, la vallée se creuse à travers des calcaires marneux superposés à des marnes (avec Orbito- GAUTIER ET BAICHÈRE. — PIC D'OURTHIZET, VALLÉE DU RÉBENTY. 149 lines et Ostrea Aquila) de l'Urgo-Aptien. A moitié distance de ce par- cours, la riviére rencontre et traverse deux pointements de quartz. La formation aptienne abandonne plus haut la rive gauche de la riviére, mais elle se prolonge encore, sur la rive droite, jusqu'au delà de Belfort. À 250 mètres du ruisseau d'En-Coulas, le terrain change de nou- veau; c'est maintenant le calcaire compact (à Toucasia carinata), de la craie inférieure, roche de l'étage néocomien fort commune dans cette région. Toute la partie nord du plateau de Sault lui appartient, de méme que, dans les Corbiéres, le plateau des Fanges et les escarpements de la chaine de Saint-Antoine de Galamus, qui n'en sont que le prolonge- ment à l'est. Ce sol parait éminemment favorable aux grandes foréts de Sapins : on y cite celles de Camlong, des Fanges et d'Estable, compa- rables aux plus belles sapinières des Vosges, ainsi que celles du Clat et de Besséde. Le frais vallon de Joucou et plus loin les ruines du cháteau d'Able, fiérement planté sur une créte, montrent que cette roche peut se préter à tous les jeux du pittoresque. A 1 kilomètre au delà du moulin d'Able, nous retrouvons de nou- veaux bancs de l’Urgo-Aptien, étage que nous avons observé à l'entrée de la vallée; puis encore le Néocomien qui se poursuit sur une longueur de 500 à 600 métres au delà de ce point, c'est-à-dire jusqu'à l'inter- section du chemin d'Espézel. C'est ici que commencent les calcaires blancs cristallins du Carboni- fére; ils se continuent jusqu'à la rencontre de la route de Rodome et d'Aunat et sur 500 à 600 mètres au delà. Si nous abandonnons main- tenant le fond de la vallée du Rébenty pour nous diriger franchement au sud, vers Mazuby, nous rentrons dans les dolomies noirâtres de ce méme étage carbonifére jusqu'à 400 métres au delà du village. Enfin, aprés quelques intercalations de calcaires blanes carboniféres, tout le massif au delà de ce point appartient au terrain de transition. Le pic d'Ourthizet et la forét d'Aspres, qui en ombrage les flancs, le village de Campagna, blotti tout au fond du ruisseau de méme nom derriére les crêtes supérieures, sont assis sur le Dévonien, tandis que la partie occi- dentale de cette bande, vers Lafajolle et le col d'El-Pradel, limite de l'Ariége, paraît silurien. Ces rochers sont caractérisées par des schistes noiràtres gypsiféres, mais il serait difficile d'établir la séparation des deux terrains, les fossiles y faisant défaut. | Enfin, nous l’avons déjà dit, les roches granitiques apparaissent vers la limite du pays de Sault, qui forme aussi celle du département. Qu'on nous pardonne cette longue digression, nous allons nous con- finer désormais dans le domaine de la botanique. Vers le 15 juin 1891, date que nous avions fixée pour notre excursion, 450 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. la végétation était singuliérement tardive dans le département de l'Aude. Les Narcisses, qui d'ordinaire fleurissent vers la fin de mars, étaient encore en fleur au commencement de juin. Aussi M. le curé de Mazuby, à qui nous faisions part de nos projets d'excursion, nous écrivait-il que la saison des fleurs n'était pas encore arrivée sur le plateau de Belcaire, encore moins sur le pic d'Ourthizet qui cachait en partie ses flancs dénudés sous de larges plaques de neige. Sans nous décourager, nous partimes à l'époque fixée, et, s'il est vrai que nous foulàmes la neige au pic d'Ourthizet, le ciel radieux que nous eümes et l'heureuse chance de pouvoir recueillir à cette altitude (1950 mètres), les plantes vernales de la région alpine, bien précieuses et inattendues pour la flore de l'Aude, furent pour nous une suffisante compensation. Avant d'arriver à Quillan, où une voiture nous attendait à midi, nous avions déjà recueilli le superbe Salvia silvestris, plante de l'Europe orientale découverte par l'un de nous, il y a quelques années, dans les graviers de la gare d'Aletetaux environs de Quillan méme. Nous admi- rons bientót les imposantes gorges de la Pierre-Lisse, décrites trop de fois pour que nous tentions de le faire; mais, si rapide que soit notre course, nous apercevons, dans les anfractuosités des rochers, les Passe- rina dioica, Lonicera pyrenaica, Dianthus brachyanthus Boiss., alors en pleine floraison. Cette derniére plante comporte de nombreuses variétés; celle de la Pierre-Lisse est la variété acuminatus Rouy (D. pungens Godr. pr. p. non Lin.); elle se différencie de la variété mucronatus Rouy (D. nar- bonensis Rouy olim, D. brachyanthus var. ruscinonensis Willk. pr. p-) (voy. 6. Rouy, Observations sur quelques Dianthus de la flore de France), par les écailles calicinales + atténuées en un acumen her bacé presque de moitié aussi long qu'elles, tandis que, dans la variété mucronatus, les écailles calicinales largement ovales, obtuses ou ré- tuses, sont courtement mucronées. Un peu plus loin, sur des rochers inaccessibles, se montrent les Cam- panula speciosa, Lactuca perennis, Silene saxifraga, etc., et, sur des éboulis calcaires, les Centranthus Lecoqii, Saponaria ocymoides, etc. Nous voici au ruisseau du Lysimachia Ephemerum; cette belle plante, digne de nos parterres, ne montre encore, à notre grand regret, que son élégant feuillage. Là-haut, sur les grands rochers de la rive droite, apparaissent les premiers Sapins de la forét des Fanges; ils nous rappellent la char- mante excursion que la Société botanique de France y faisait en 1888. Tout le long de la route nous avons remarqué de nombreux buissons de Roses qui appartiennent, d'aprés M. Crépin, à qui nous avons com- muniqué nos échantillons, aux groupes des R. dumetorum Thuill., GAUTIER ET BAICHÈRE. — PIC D'OURTHIZET, VALLÉE DU RÉBENTY. 151 R. dumalis Bechst., R. lutetiana L., R. sepium Thuill., R. micrantha Sm., R. rubiginosa L.; ces mémes espéces se représenteront à nous jusqu'au delà de Joucou, nous n'en reparlerons pas. Les rochers nus de la Pierre-Lisse, les champs arides de Saint-Martin de Teissac disparaissent à leur tour, et nous voici à l'entrée de la vallée du Rébenty. Nous tournons à droite, laissant définitivement la route d'Axat et la vallée principale de l'Aude, pour pénétrer dans un pays tout nouveau pour nous. À partir de ce point, le carnet à la main, nous avons noté avec soin toutes les plantes que nous avons vues. Nous nous garderons de fati- guer le lecteur par une longue énumération d'espéces, la plupart sans intérêt; car la végétation de la basse vallée du Rébenty ressemble beau- coup à celle de la vallée de l'Aude, entre Quillan et Axat. Voici les seules qui méritent d'étre citées entre l'entrée de la vallée et Mazuby, village où nous devions passer la nuit. Aux environs de Marsa : Brachypodium silvaticum. Hieracium amplexicaule. Valeriana officinalis. Taraxacum lævigatum. Daphne Laureola. Senecio nemorosus Jord. Rumex Acetosa. Là se montre fréquemment le Vitis vinifera à l'état sauvage, lançant ses vrilles sur l’ Acer monspessulanus et autres arbustes. Il n'arrive pas à mürir ses fruits, les premiers froids de l'automne flélrissant ses grappes. Il résulte cependant des observations que nous avons pu faire dans l'Aude et les Pyrénées-Orientales que la Vigne à l'état de culture ne dépasse pas l'altitude de 600 mètres. On la voit encore dans les envi- rons de Marsa, village situé au-dessous de cette limite et plusieurs pro- priétaires en relirent un vin assez agréable, mais peu alcoolique. Quant à l'Olivier, il a depuis longtemps disparu avec les champs de Saint-Martin de Teissac. | Entre Marsa et Joucou : Hypericum montanum, Polygala calcarea, Geranium pyrenaicum, Trigonella hybrida si caractéristique de la région des Corbières, Carlina Cynara, Teucrium aureum, Silene saxi- fraga, Crepis albida Vill. var. macrocephala Willk., Hieracium præ- cor avec sa forme hispidum, H. murorum var. silvaticum. | Dans une petite tourbière nous apercevons les feuilles en rosette d'un Pinguicula qui pourrait étre le grandiflora, récolté par nous un peu plus haut dans la vallée dans une station analogue; mais, les feuilles et les pédoncules défleuris n'offrant pas de caractères différentiel avec les P. vulgaris et leptoceras, nous resterons dans une réserve d'autant 159 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. plus prudente que les deux derniéres espéces se rencontrent également dans les parties élevées des Corbiéres, voisines du pays de Sault. Nous citerons encore : Galium papillosum. Crepis blattarioides. Rubus cæsius. Rumex Acetosa. Geranium sanguineum. Vicia sæpium. Stachys silvatica. Cephalanthera rubra. Centaurea nemoralis. Cirsium eriophorum. Circæa lutetiana. Orchis maculata. Cirsium palustre. Listera ovata. Une plante nous y surprend par sa présence, car elle nous parait étre à la limite inférieure la plus extréme de sa végétation; c'estle Ru- mex amplexicaulis, que nous n'avions jusqu'ici observé que dans les parties alpines et subalpines de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, vers 1500 métres d'altitude. Dans les graviers de la riviére apparait un Iberis, fort répandu dans les Corbiéres et observé méme par l'un de nous sur les bords de l'Aude, près de Carcassonne; c'est lT. resedæfolia Pourret, détaché avec raison de lI. amara L., dont il est facile à distinguer par la forme allongée et conique de sa grappe. Le village de Joucou, que nous avons bientót dépassé, est bàti sur la rive droite de la riviére. Une série de pics élevés le dominent au sud- est; ce sont les montagnes de Bécéde-de-Sault et du Clat, dont les altitudes varient entre 1000 et 1200 métres. Entre Joucou et le défilé d'Able : Silene saxifraga. Crepis albida. Alyssum macrocarpum. Linaria origanifolia. Erinus alpinus. Globularia cordifolia. Aethionema saxatile. Lonicera pyrenaica. Bupleurum falcatum var. petiolare Lapeyr. Arabis muralis. Laserpitium Siler. Alyssum montanum. Juniperus phonicea. A la sortie du défilé d'Able, au milieu des Crepis blattarioides qui s'enfoncent dans les moindres fentes de la roche, nous apercevons avec une agréable surprise une Crucifére, il est vrai fort répandue dans d'autres régions, mais nouvelle pour notre département; c'est l'Isatis tinctoria, qui balance au-dessus de nous sa large panicule de fleurs jaunes. Companyo l'a indiqué, mais à tort, dans la vallée de l'Agly aux environs de Casas-de-Péna, de Maury et d'Estagel, oü elle n'existe pas. Aprés le tunnel d'Able : GAUTIER ET BAICHÈRE. — PIC D'OURTHIZET, VALLÉE DU RÉBENTY. 153 Laserpitium gallicum. Rhamnus alpina. . Mehringia pentandra. Asplenium viride. Saxifraga tridactylites. Campanula speciosa. — granulata. Orchis sambucina. — Aizoon. Avant et aux environs de Belfort, voici les plantes qui méritent d'étre citées : Euphorbia hyberna. Geranium phæum. Potentilla Fragariastrum. Epilobium spicatum. Melica uniflora. Orchis maculata. Sorbus torminalis. — sambucina. Orobus luteus. — galeata. Globularia Linnæi. Valeriana pyrenaica. Astragalus glycyphyllos. Serofularia alpestris. Allium ursinum. Geranium pyrenaicum. Et l'Heracleum Lecoqii Gr. et Godr., toutefois avec doute, car nous n'avons vu que les feuilles radicales. Le Colchicum autumnale que l'on voit à Belfort avait été appelé par Pourret C. maximum. Ne rencontrant dans les environs de Narbonne que la forme de Colchicum, si différente par la petitesse des fruits et des feuilles, que Larambergue a nommée depuis C. castrense, Pourret devait prendre cette dernière espèce pour le C. autumnale L. etim- poser au type, qu'il rencontrait dans toutes les Corbiéres, un nom nou- veau : C. maximum. Le Colchicum castrense est plus spécial à la partie septentrionale du département, c'est-à-dire au versant méridional de la Montagne-Noire; on le rencontre cependant aussi dans les Corbières. Non loin de Mazuby, dans un étroit vallon occupé par un bois de vieux Hétres que varient agréablement les Sorbus Aria, Salix Caprea, le Noisetier, etc., nous récoltons, paraissant sur un sol tourbeux, de beaux exemplaires de Pinguicula grandiflora, bien fleuri cette fois, ainsi que Solidago Virga-aurea, Trifolium medium, Phalangium Li- liago et Helianthemum canum, etc. La position de Mazuby (950 métres) est fort pittoresque. À l'est, le village commande le profond ravin, couvert de champs en gradins, que nous venons de gravir. Àu sud, la pyramide d'Ourthizet (1950 métres), encore tout émaillée de larges plaques de neige, porte sur ses flanes une ceinture de noirs Sapins; ce sont les foréts de Gaillés et d Aspres que nous traverserons demain. A l'ouest, un autre pic rocheux limite l'horizon. Le plateau de Mazuby, où nous sommes parvenus, parait done, malgré son altitude de 937 métres, dominé de tout côté. M. l'abbé Pélofi, curé de Mazuby, nous souhaite la bienvenue et pen- dant que notre cocher conduit voiture et chevaux à la remise de l’Hôlel 154 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. des Touristes !, M. le curé nous invite à nous reposer dans son presby- tère. L'un de nous est tout heureux de retrouver, sous les traits de ce bon vieillard, un de ses anciens maitres de collége. Ces souvenirs devaient entrainer la plus franche cordialité; elle se traduit par l'invitation pres- sante que nous fait M. le curé de partager avec lui son logis et son repas du soir. Nous acceptons de grand cœur et, pendant que notre hôte donne ses ordres, nous profitons des derniers rayons du jour pour visiter les environs immédiats de Mazuby. Dans les cultures et les champs d'alentour nous récoltons Cynoglos- sum officinale, Neslia paniculata, Thlaspi arvense et perfoliatum. Puis, avec l'Adonis flammea, YA. flava DC., que nous observons pour la première fois dans le département, ainsi que Geranium phæum, Veronica Beccabunga, Helleborus occidentalis, Ribes alpinum, et beaucoup d'autres plautes déjà nommées. Rentrés au presbytère, nous assistons, non sans émotion, à un trait des mœurs patriarcales conservées ici parmi les coutumes d'autrefois. Devant la porte une douzaine de forts villageois armés de cognées, dont ils s’escriment à qui mieux mieux, débitent des büches de Hêtre et de Sapin qui formeront la provision de l'année pour M. le curé. C'est une sorte de tribut payé à jour fixe et auquel aucun paroissien valide ne voudrait certes se soustraire. De bon matin chacun d'eux est parti pour la montagne et rentre le soir avec son chargement de bois qu'il s'em- presse, avant la nuit, de refendre et d'empiler. L'hiver peut maintenant venir! C'est du reste pour tous ces braves gens un vrai jour de féte, car il est d'usage que, la besogne faite, M. le curé les invite le soir à sa table. C'est donc au milieu d'eux que nous prenons place, et bientôt leur gaieté, excilée par celle de leur vénérable pasteur, montre qu'ils ont à la fois le cœur et l'estomac contents. Nous aussi, nous faisons honneur au festin aprés une journée si bien remplie, et nous ne nous séparons que tard dans la soirée pour nous préparer à l'herborisation du lende- main. Au matin nous étions sur pied avec l'aurore et les bergers. Munis de deux guides, choisis parmi nos commensaux de la veille, nous prenons le chemin de la forét de Gaillés ou de las Planes, que nous voulons explorer avant de tenter l'ascension du pic d'Ourthizet. Le long du sen- tier que nous suivons et des champs en bordure, beaucoup de plantes que nous avons recueillies la veille; nous ne les renommerons pas. Avec celles-ci : Rhamnus cathartica. Viola silvatica. Vicia sepium. Rhinanthus major. Sambucus nigra. Daphne Laureola. GAUTIER ET BAICHÈRE. — PIC D'OURTHIZET, VALLÉE DU RÉBENTY. 155 Conopodium denudatum. Leucanthemum montanum. Helminthia echioides. Les buissons de Rosiers sont nombreux, mais non encore fleuris; nous croyons reconnaitre les R. glauca et tomentosa. Dans un champ cultivé, nous constatons la présence de : Myosotis intermedia. Adonis flava. Muscari comosum. Polygonum Convolvulus. Erysimum perfoliatum. Androsace maxima. Pisum arvense. Bupleurum rotundifolium. Scabiosa Columbaria. Adonis flammea. L'Androsace maxima est plante nouvelle pour l'Aude. Quelques vieilles souches de Hétre, restes des anciens bois, nous annoncent l'approche de la forét; un fourré de Prunelliers sauvages, émaillé d Actæa spicata et de Polygala comosa à fleurs roses et bleues, la précède. Nous sommes à l'altitude de 1000 mètres, quand nous nous engageons dans le chemin forestier, qui, sous les Sapins, va nous con- duire à une pépinière située à 1160 mètres, servant aux reboisements que l'Etat pousse dans ce massif avec activité. Nous avons récolté dans ce trajet : Coronilla Emerus. Orchis maculata. Fragaria vesca. Saxifraga granulata. Ajuga reptans. Asplenium Trichomanes. Aspidium Lonchitis. Sambucus Ebulus. Geum urbanum. Phyteuma spicatum. Geranium nodosum. Arabis alpestris. Scilla Lilio-Hyacinthus. Asplenium Filix-femina. Anemone nemorosa. Viola Reichenbachiana. Luzula silvatica. Mercurialis perennis. Sambucus racemosa. Arabis brassicæformis. Orobus luteus. Chærophyllum hirsutum. Myosotis silvatica. Viburnum Lantana. Hepatica triloba. Glechoma hederacea. Juniperus communis. Aquilegia vulgaris. Veronica Teucrium. Oxalis Acetosella. Ribes alpinum. Mentha silvestris. Arabis hirsuta. Polypodium vulgare. Pteris aquilina. Asperula odorata. Cardamine impatiens. Luzula campestris. Cystopteris fragilis. Autour des plantations de la pépiniére : Alchemilla vulgatis. Calluna vulgaris. Neottia Nidus-avis. Orchis mascula. Veronica officinalis. Potentilla argentea. 156 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. Pirola secunda. Genista sagittalis. Primula officinalis. Potentilla verna. Veronica Teucrium. Epilobium spicatum. Gentiana acaulis. Anthyllis vulneraria. Pénétrant de nouveau dans la forét, nous y remontons une cóte escarpée qui nous conduit bientót à une derniére habitation située à 1950 mètres d'altitude; c'est une maison de refuge pour les bücherons et pour les pâtres qui viennent pendant l'été faire paitre leurs trou- peaux dans la montagne. De beaux trones de Sapin sont hélas! couchés dans cette clairiére, où nous recueillons à peine une dizaine d'espéces; ce sont : Luzula Forsteri. Vaccinium Myrtillus. Gentiana acaulis. Oxalis Acetosella. Ranunculus geraniifolius. Veronica acinifolia. Gentiana verna. Daphne Mezereum. À 1300 mètres, entre la forêt de Gailles et celle d'Aspres, nous traver- sons des pâturages où les gens de Redome et de Mazuby envoient leurs troupeaux pendant la belle saison. Le paysage est ici plein de vie, gráce à la présence des bovidés qui y paissent en liberté, et aux cris des ber- gers qui les surveillent. Mais ce n'est pas le cas de s'attarder à cette poésie; il faut songer au pic d'Ourthizet qui se montre au-dessus de nous dans un horizon déjà agrandi. La forét d'Aspres, à 1400 métres d'altitude, est couverte d'un vert tapis de Scilla Lilio-Hyacinthus tout bleui de milliers de grappes. L'Adenostyles albifrons, non encore fleuri, y occupe aussi de larges espaces; au milieu de ces deux plantes nous remarquons : Lathræa Clandestina. Polygonum viviparum. Anemone ranunculoides. Daphne Laureola. Saxifraga rotundifolia. Oxalis Acetosella. Gentiana verna. Doronicum Pardalianches. Euphorbia hyberna. Paris quadrifolia. Symphytum tuberosum. Stachys alpina. Polygonatum verticillatum. Euphorbia silvatica. Stellaria Holostea. Ribes rubrum. Aconitum Lycoctonum. Sambucus racemosa. Pulmonaria mollis. Dentaria digitata. Tussilago Farfara. Valeriana pyrenaica. Stachys recta. Lonicera alpigena. Gentiana campestris, etc. Un plateau rocheux à la lisiére de la forét d'Aspres, à 1530 métres d'altitude, est couvert en ce moment des fleurs dorées de l'Alyssum montanum; avec lui l'Alsine verna, Antennaria dioica, Globularia GAUTIER ET BAICHÉRE. — PIC D'OURTHIZET, VALLÉE DU RÉBENTY. 157 nana, Alchemilla alpina, Gentiana acaulis, nous enchantent par l'éclat de leurs couleurs variées. Les branches des Hétres rabougris et tordus sur le sol, qui forment bordure au plateau, témoignent que nous sommes ici à la limite de la végétation de cet arbre forestier; les vents glacés et le poids des neiges ne lui permettent pas de monter plus haut. Dans les fentes de la roche et sous les derniers Hétres, nous ré- coltons encore : Myosotis alpestris. Medicago suffruticosa. Galium vernum. Carlina Cynara. Anthyllis rubriflora. Polygonatum verticillatum. Hippocrepis comosa. Aconitum Napellus. Hepatica triloba. Entre le plateau et le pic d'Ourthizet qui le domine dans un éloigne- ment horizontal de 600 métres environ, le col herbeux de Tourrido fait communiquer Mazuby et la vallée du Rébenty avec Campagna de Sault et le Donnezan. Nous y descendons et avons la surprise de ren- contrer, sur le passage même du col, le Silene acaulis L. var. bryoides Jord., dont le feutre serré, rappelant bien en effet un Bryum, est cou- vert en ce moment comme d'un velours de fleurs roses. C'est bien le point de beaucoup le plus bas (1500 mètres) où nous ayons jamais observé cette plante extra-alpine; elle est là comme le meilleur témoin de la rigueur extréme du climat moyen. Cette charmante Silénée est nouvelle pour le département. Les foréts de Gailles et d'Aspres, mieux connues dans le pays sous le nom de forét des Planes, renferment en outre de nombreuses espéces de Mousses, d'Hépatiques et de Lichens. Il y aurait là de belles décou- vertes à faire pour les botanistes cryptogamistes. La rapidité de notre course ne nous permet guére de nous y attarder, car la recherche de ces petites plantes demande une attention plus minutieuse. Cependant nous avons pu récolter au passage quelques échantillons plus appa- rents aux yeux; nous pensons qu'il y aura quelque intérét à les citer dans cette Note. Au pied des Sapins croissent les Mousses suivantes : Pterogynandrum filiforme. H dens. ypnum splendens Hypnum molluscum. Thuidium abietinum. Le Scapania nemorosa, mélé le plus souvent aux Lichens et aux Mousses, garnit presque partout les troncs d'arbres. Ce n'est pas assu- rément la seule Hépatique qui habite dans ces forêts. —— Les branches de Sapin prétent leur support à divers Lichens dont les longs filaments blanchâtres retombent comme des chevelures. Sur la 158 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. terre nue on aperçoit également des espèces parliculières à la région des hautes montagnes. Nous citerons surtout : Cladonia pyxidata. Physcia parietina. Ramalina farinacea. Cetraria Islandica. Sticta pulmonacea. Peltigera canina. Parmelia physoides. Cetraria aculeata. Et Thamnolia vermicularis, fort intéressant et qu'aucun botaniste n'a encore signalé dans la région de l'Aude. Il est onze heures : la fatigue et la faim nous engagent à nous reposer un moment. L'eau manque malheureusement à notre halte; à quelques centaines de métres au-dessous de nous, nous avons bien des flaques de neige, mais si maculées de toutes sortes de débris, qu'il nous est im- possible d'en user. A midi, malgré l'éloignement, nous percevons le son des cloches de Mazuby et de Rodome: l'angélus est pour nous un nouveau signal de départ. Il nous reste à faire l'escalade du pic qui s'éléve encore à 500 métres environ au-dessus de nous, quoique nous soyons à la hau- teur de 1450 métres. Le pic d'Ourthizet, situé au sud-ouest de Mazuby, est un des points les plus élevés du pays de Sault. Vu du lieu de notre halte, il rappelle une énorme pyramide aux formes régulières dont la base se cacherait sous un abri de Hétres et de Sapins. Son flanc nord, celui qui regarde Mazuby, est tout couvert de gazons; le flanc sud au contraire, celui par lequel nous abordons la montagne, est extrémement rocheux; nous grimpons par ses strates redressés comme par un véritable escalier. L'herborisation devient maintenant fort pénible; heureusement l'in- térét de la récolte nous distrait de la fatigue. Entre 1600 et 1800 métres nous notons : Carlina Cynara. Isopyrum thalictroides. Thesium alpinum. Fritillaria pyrenaica. Erinus alpinus. Daphne Mezereum. Carduus defloratus. ` Alchemilla alpina. Sempervivum montanum. Narcissus Pseudonarcissus. Orchis pallens. Globularia nudicaulis. Arabis alpestris. Actæa spicata. Aster alpinus. Linum suffruticosum. Sideritis hyssopifolia. Arabis brassicæformis. Alyssum montanum. Crepis albida. Rhamnus alpina. Des débris rejetés, mais bien reconnaissables, de Molopospermum cicutarium nous montrent que la salade (couscous) fournie par cette belle Ombellifére est aussi estimée dans l'Aude que dans les Pyrénées- GAUTIER ET BAICHÈRE. — PIC D'OURTHIZET, VALLÉE DU RÉBENTY. 159 Orientales. Les Fritillaria pyrenaica et le Narcissus Pseudo-nar- cissus se partagent par milliers le tapis végétal. Sur les rochers les plus nus se montrent de larges touffes retombantes d'Arbutus Uva-Ursi et, dans les fentes, le Draba aizoides insinue ses racines. C'est en nous aidant des pieds et des mains que nous parvenons au sommet du pic, non sans nous étre arrétés plus d'une fois pour prendre au passage : Festuca spadicea. Sesleria cærulea. Homogyne alpina. Geum montanum. Cotoneaster tomentosa. Arabis brassicæformis, etc. Nous sommes tout particulièrement heureux de récolter : Ranun- culus Thora, Bupleurum pyrenaicum, un Rosa pimpinellifolia va- rietas et, au sommet méme, leValeriana globulariæfolia; cà et là aussi quelques Hieracium, entre autres PH. Elisum Arv.-T. ` Nous avions bien gagné un instant de repos; nous le mettons à profit pour nous orienter au milieu de l'imposant panorama dont jouissent nos yeux. Au sud, à peine plus élevé qu'Ourthizet de quelques mètres, le Sarrat d'En Silici nous cache les crétes et le col de Pailhéres (1998- 1972 mètres), devenus classiques pour les botanistes toulousains depuis leur précurseur, Lapeyrouse, qui y indique tant de plantes remar- quables. Ce passage célébre fait communiquer, on le sait, Ax et la vallée de l'Ariége avec celle de l'Aude et les Pyrénées-Orientales. Derriére ce rideau s'étend le Donnezan et s'élévent les hauts sommets du Laurenti, avec leur dominateur le Roc-Blanc, à peine moins élevé que le Canigou. Que de souvenirs de courses fructueuses, que de souvenirs aussi d'amis perdus, Timbal-Lagrave, Jeanbernat..., avec lesquels l'un de nous a fouillé autrefois ce pays! Vers l'ouest, et au-dessous des crétes de Pailhéres, nous avons devant nous le pic de Lafajolle et le col d'El Pradel; c'est entre ces deux points que le Rébenty a formé son berceau au milieu des belles foréts de Ti- biac et de Pelletier. Que de rares plantes croissent sous leurs ombrages! C'est là que l'on peut cueillir les Saxifraga umbrosa, hirsuta, gera- nioides, stellaris avec sa curieuse variété intermedia, les Carduus defloratus, Veronica Pone, Menyanthes trifoliata, Galium rotundi- folium, Rumex amplexicaulis, Sisymbrium pinnatifidum, Silene rupestris, etc., étc. Une heure de marche à peine, par des crêtes faciles, et nous pourrions revoir encore cette riche station. Nous tournant maintenant du côté du sud-est, nous avons, dans un lointain brumeux le dôme arrondi de Madrès (2464 mètres), dont le sommet porte la borne limite de trois départements. Madrės nous rap- pelle les Valeriana globulariæfolia, Anemone alpina, Saxifraga 160 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. pentadactylis, Senecio Tournefortii, Narthecium ossifragum, Pedicu- laris pyrenaica, Ranunculus angustifolius, Plantago monosperma, Loiseleuria procumbens, Hieracium pumilum et surtout Corallor- rhiza innata, que nous y avons découvert et que l'on peut compter maintenant avec assurance parmi les plantes pyrénéennes. Notre regard, remontant vers le nord-est, rencontre les plateaux d'Aunat et de Bescéde et sur la méme ligne, mais plus loin encore, ceux des Fanges et d'Estable, faciles à reconnaitre à la large tache de leurs sapinières incomparables. Enfin, au nord, la plaine de Sault proprement dite, avec Belcaire, sa belle forêt de Niave et les crêtes de Géberts, où les Ajuga pyramidalis, Pedicularis foliosa, Nigritella angustifolia, Ranunculus, Thora, Senecio Doronicum, Teucrium pyrenaicum, etc., poussent à foison. A l'opposé du plateau de Sault, Coudons, et entre eux deux des monticules de peu de relief supportant les forêts de Callong, de Bélesta et tant d'autres, qui forment un des plus beaux fleurons de notre domaine forestier. Nous nous sentions assez reposés pour reprendre notre course. À quelques pas au-dessous du sommet s'étendent des plaques de neige qui descendent jusqu'à la forét de Ganelle. Tout autour de la neige nait à peine le gazon, qui, gràce à l'ardeur du soleil, gagne chaque jour ce que la neige perd. .Chaque pas est pour nous une surprise, car bon nombre des plantes que nous récoltons prennent rang parmi les plus rares de la région alpine; ce sont : Salix pyrenaica. Fragaria elatior. Soldanella alpina. Geum montanum. Rhododendrum ferrugineum. Homogyne alpina. Corydalis solida. Crocus vernus. Primula intricata. Cineraria pyrenaica. Luzula pediformis. Saxifraga rotundifolia. Gentiana verna. Juniperus communis var. alpina. Plusieurs d'entre elles, telles que : Salix pyrenaica, Soldanella alpina, Corydalis solida, Primula intricata, Crocus vernus et Cine- raria pyrenaica, sont plantes nouvelles pour la flore de l'Aude. Ici, sans aucun doute, doivent se montrer dans le courant de l'été d'autres espéces alpines qu'en ce moment peu avancé, nous fou- lons sans nous en douter, sous forme de brins desséchés ou de rosettes à peine perceptibles. Nous en avons eu du reste la preuve par les plantes que l'un de nous a recueillies l'année derniére (1892), au mois de juillet, soit entre Campagna de Sault et Ourthizet, soit sur le Sarrat d'En Silici, sommité voisine que nous avons déjà signalée. Voici la liste des plus intéressantes : 1* Entre Campagna de Sault et Ourthizet : . GAUTIER ET BAICHÈRE. — PIC D'OURTHIZET, VALLÉE DU RÉBENTY. 161 Ononis striata. Dianthus atrorubens. Calamintha alpina. Gentiana ciliata. Viola Cornuta. Parnassia palustris. Erigeron alpinus. Aconitum Anthora. Thymus lanuginosus. Bupleurum pyrenaicum. Cardamine resedifolia. Arenaria ciliata. Aster alpinus. Anthyllis montana. Dianthus monspessulanus. Gentiana campestris. — superbus. Aconitum Napellus. Gentiana lutea. Vicia onobrychioides. — cruciata. Nardus stricta. Physalis Alkekengi. Primula elatior. Valeriana pyrenaica. : Arabis muralis. Sedum Anacampseros. Mercurialis perennis. Chrysosplenium oppositifolium. Thalictrum minus. Primula integrifolia. Campanula pusilla. Linum suffruticosum. Orchis viridis. Allium Schoenoprasum. Meconopsis cambrica. Dianthus Carthusianorum. Parmi ces plantes, toutes peu communes dans l’Aude, les Bupleurum pyrenaicum et Aconitum Anthora n'avaient pas été jusqu'ici signalés dans notre département; d'autres, telles que Cardamine resedifolia, Dianthus superbus, Physalis Alkekengi, récoliées dans l'Aude par Pourret au commencement du siécle, n'avaient pas été retrouvées depuis. -Nous n'avons pas encore nommé le Cirsium monspessulanum var. ferox Coss., récolté au-dessus de Campagna de Sault, plante nouvelle pour la France. Cette plante constitue une forme méridionale extrémement remar- quable du type linnéen; on ne l'a connue pendant longtemps qu'en Espagne, dans l'Aragon, les Castilles et le royaume de Valence, et M. Rouy l'a découverte, depuis 1882, en Andalousie. MM. Willkomm et Lange ont hésité, disent-ils, à la porter au rang d'espéce : nous croyons devoir à ce titre donner ici la diagnose de ces auteurs : € Cirsium monspessulanum All. var. y. feroz Coss. Pl. crit. p. 39 (C. monspessulanum var. hispanicum Willk. Pugill., n° 36). — Feuilles extrémement coriaces, les caulinaires inférieures trés briévement dé- currentes, toutes sinuées-pinnatifides ou simplement sinuées à lobes briévement spinescents ciliés et terminés par de fortes épines de 1 cen- timétre et plus. Calathides plus petites, péricline ovoide globuleux à écailles extérieures plus larges marquées d'une callosité ovale; corolle, akène et aigrette presque du double plus petits que dans le type. » 2° Sur le Sarrat d'En Silici nous avons observé d'autre part : TXL | (SÉANCES) 11 162 SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893. * Hieracium serpyllifolium Fries. Saxifraga Aizoon. *Leontodon pyrenaicus. Campanula pusilla. * Silene bryoides Jord. *Soldanella alpina. *Dryas octopetala. Myosotis alpestris. Rumex amplexicaulis. Anthyllis montana. Nigritella angustifolia. Polygonum Bistorta. Geum montanum. Alchemilla alpina. Alsine verna. Trifolium aureum. *Saxifraga oppositifolia. Pinguicula grandiflora. Phyteuma hemisphæricum. Trollius europæus. Alyssum montanum. Thlaspi montanum. Jasione perennis. Ranunculus geraniifolius. * Arnica montana. * Veronica aphylla. * Cineraria pyrenaica. * Primula intricata. Aster alpinus. Antennaria dioica. Rhododendrum ferrugineum. Sempervivum montanum. Anemone narcissiflora. Nous avons fait précéder d’un astérisque les espèces que nous croyons nouvelles pour le département. Parmi celles-ci, quelques-unes, qui ne hantent que les plus hauts sommets, étaient ici, à une altitude relativement basse (de 1670 à 1930 mètres), extrêmement abondantes; comme par exemple les Silene bryoides, Saxifraga oppositifolia, mais surtout le Dryas octopetala qui ne formait pour ainsi dire qu'un gazon continu entre 1740 et 1900 mètres. Ce n’est donc pas sans regret que nous abandonnons ce coin privi- légié; mais le temps presse et nous voulons encore visiter la forêt de Ganelle située sur les pentes méridionales du pic d'Ourthizet. Nous y sommes bientôt, grâce à une descente rapide sur un sol incliné à 50 de- grés et non sans danger, par suite des chutes que nous faisons à travers la neige, recouvrant comme d'un manteau les crevasses des rochers. Ce bois, qui se termine dans sa partie supérieure à l'altitude de 1520 mètres, nous fournit la plupart des plantes recueillies dans la matinée; nous donnerons une idée suffisante de sa végétation en citant : Paris quadrifolia. Sorbus Aucuparia. Veronica acinifolia. Gentiana verna. Geranium pyrenaicum. Sorbus Aria. Scilla Lilio-Hyacinthus. Daphne Mezereum. Gentiana acaulis. Melandrium silvestre. Dentaria pinnata. Isopyrum thalictroides. Ribes rubrum. Anemone ranunculoides. Plus bas, aprés étre sortis de la forét à 1050 métres d'altitude, auprés d'une source appelée « Font d'Al Fréche », le sol est couvert de Ge- nista anglica en fleur; c'est la premiére fois que nous observons, dans GAUTIER ET BAICHÈRE. — PIC D'OURTHIZET, VALLÉE DU RÉBENTY. 163 cette partie du département, ce Genét assez répandu dans les bois de la Malpére (Corbiéres occidentales) et sur le versant méridional de la Mon- tagne-Noire. Au col de Rhodes, un peu avant le village de Mazuby, nous recueil- lons : Cynoglossum montanum, Erinus alpinus, Alyssum monta- num, Sambucus racemosa et autres déjà cités. Arrivés à Mazuby, nous prenons congé des excellents montagnards qui nous ont servi de guides, et ce n'est pas sans émotion que nous disons adieu au bon curé qui voudrait bien nous retenir jusqu'au soir; mais il est quatre heures, et notre course ne doit se terminer ce soir qu'à Quillan. Les chevaux bien reposés nous ont bientót ramenés dans la vallée du Rébenty. A Belfort, nous observons les Spirea Ulmaria et Epilobium spicatum, qui nous avaient échappé la veille. Au moulin d'Able, nous prenons le chemin qui, par une série de lacels, nous conduit sur la route de Belcaire à Quillan. La côte est rude et, pour alléger les chevaux autant que pour herboriser encore, nous la gravissons à pied; dans ce trajet nous avons pu noter : Lithospermnm purpureo-cæruleum. | Genista hispanica. Helianthemum vulgare. Aceras anthropophora. Ilex Aquifolium. Coronilla Emerus. Tetragonolobus siliquosus. Sorbus domestica. Orchis galeata. Cirsium bulbosum. Catananche cærulea. Digitalis lutea. Sarothamnus scoparius. Ophrys Scolopax. Briza media. Schoenus nigricans. Trifolium ochroleucum. Orchis bifolia. Ophrys aranifera. Trigonella hybrida. Au bord d'une eau stagnante, au sud de Belvis, nous recueillons : Cephalanthera ensifolia, Caltha palustris, Cirsium bulbosum et le rare Veronica scutellata, nouveau pour la partie sud du département. Plus loin, dans une prairie, nous voyons en passant : Colchicum autumnale. Vicia sæpium. Orchis maculata. Narcissus poeticus. Melandrium silvestre. Primula suaveolens. Rhinanthus major. Stellaria Holostea. Pulmonaria vulgaris Mérat. Orchis galeata. Nous sommes en vue de la forêt de Callong ; sur les rochers qui sur- ‘plombent la route, les Geum silvaticum, Orchis galeata nous suivent encore, mais, au fur et à mesure que nous descendons par les rapides lacets de Coudons à Quillan, la flore perd de plus en plus son caractére montagnard. 164 SÉANCE DU 10 Mars 1893. Au loin le pic d'Ourthizet nous montre une dernière fois sa cime diaprée de neige; bientôt les forêts du Rébenty disparaissent et la vallée de l'Aude commence à se dessiner. A sept heures nous atteignons enfin la petite ville de Quillan. Notre excursion était terminée et nous pou- vions étre satisfaits du résultat, puisque nous rapportions de la vallée du Rébenty, en outre d'une magnifique gerbe de fleurs de plus de 600 es- péces, récoltées en deux jours, prés d'une quinzaine de plantes qui n'avaient pas été encore signalées dans la région de l'Aude, et l'une d'elles méme nouvelle pour la France. . Puisse le résultat de cette course engager tous ceux qui s'intéressent à notre aimable science à aller visiter une région trop peu connue et où des découvertes de toutes sortes les attendent à leur tour! M. Rouy fait observer que le Salvia silvestris, mentionné dans l'Aude dans la communication précédente, a été aussi découvert dans le Var, au Puget de Cuers, par Chambeiron et A. Huet. Rela- tivement au Colchicum castrense Laramb., cité par MM. Gautier et Baichére, M. Rouy dit qu'il le considére comme une des variétés du C. neapolitanum Ten. et comme synonyme du C. arenarium Gren. et Godr. Fl. de Fr. (non Waldst. et Kit.), mais seulement pro parte, la plante de Corse rapportée par Grenier et Godron à leur C. arenarium étant le C. corsicum Baker (1). SÉANCE DU 10 MARS 1893. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. le Président présente les excuses de M. le Secrétaire général retenu chez lui par une indisposition. (1) Voici, d'après M. Rouy, la synonymie et la distribution en France des deux formes ci-dessus : COLCHICUM NEAPOLITANUM Ten. forme genuina ; C. arenarium G. G. pro p.; C. lon- gifolium Castagne (non Loret).— Hab.: Alpes-Maritimes, Var, Bouches-du-Rhône, Vaucluse. — var. castrense; C. castrense de Laramb.; C. longifolium Loret (non Castagne).— Hab. : Gard, Hérault, Aude, Tara, Lot-et-Garonne. . HUE. — LICHENS DES ENVIRONS DE PARIS. 165 M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 24 février, dont la rédaction est adoptée. M. le Président fait connaitre deux nouvelles présentations et, par suite de celle qui avait été annoncée dans la précédente séance, il proclame membre de la Société : M. de Vizmorin (Philippe), étudiant, rue Boussairolles, 1, à Montpellier, présenté par MM. Henry de Vilmorin et E. Malinvaud. M. Hovelacque, vice-secrétaire, donne lecture de la communica- tion suivante : LICHENS DES ENVIRONS DE PARIS, par M. l'abbé HUE. Le présent Mémoire commence l'énumération des Lichens de quel- ques-unes des localités des environs de Paris. Mon intention n'est pas de les visiter toutes, d'autant plus que certaines d'entre elles, et en par- ticulier la plus riche en Lichens, la forét de Fontainebleau, ont été explorées par M. Nylander. Ce savant a publié les Lichens de cette forét, ceux de Meudon, de Moret, etc., soit dans son Prodromus Lichenum Gallie et Algerie et dans son Synopsis Lichenum, soit dans le Guide du botaniste herborisant de M. B. Verlot. De plus il a fait paraitre un Herbarium Lichenum parisiensium en trois fascicules comprenant ensemble 150 espèces qui provenaient surtout des localités que nous venons de mentionner. Mais il en est d'autres dont aucun lichénographe ne s'est occupé et, en dehors des endroits dont il va étre question tout à l'heure, je me propose de faire connaitre les Lichens des foréts de Saint-Germain et de Marly, dont j'ai déjà récolté une partie. En 1887, j'allai passer une journée à Moret, dans l'espoir d'y retrouver l'Omphalaria pulvinata (Schær.) Nyl. Prodr. Lich. Gall. et Alg. p. 19 et le Collema decipiens var. diffusum Nyl., Synop. I, p. 103: la localité où M. Nylander a pris ces espèces n'existe plus. Les roches calcaires qui les portaient et qui étaient situées prés de la sortie de la gare ont disparu, et des habitations ont pris leur place. Sans me décourager, j'allai explorer les autres roches calcaires qui bordent le Loing, mais je ne pus découvrir que la forme typique du Collema decipiens. Les Li- chens que je rapportai de Moret ne m'avaient pas paru mériter une publication spéciale quand, en 1890 et en 1891, les fonctions de précep- teur que je remplissais chez M. le comte de Kergorlay me firent jouir de la gracieuse hospitalité de M"* la comtesse Paul de Ségur, dans le 166 SÉANCE DU 10 Mars 1893. château de Lorrez-le-Bocage. Je profitai de mon séjour dans ce chef- lieu de canton pour en explorer les environs, et c’est le résultat de ces herborisations joint aux Lichens de Moret que je publie ici. Lorrez-le-Bocage, ainsi que Palley et Nantau, est situé à l'extrémité méridionale de la région que Cosson et Germain de Saint-Pierre (1) regardaient comme formant les « Environs de Paris ». Ce village est traversé par le Lunain, ou plutôt par le lit de ce ruisseau; car, 12 ou 45 kilomètres avant Lorrez, il disparaît dans un gouffre, pour commencer à reparaître vers l’extrémité du pare du château de Lorrez. La vallée est alors limitée à droite par un coteau dont la pente est peu cultivée et où les roches calcaires émergent çà et là du sol. Quand, en suivant cette vallée, on a dépassé Palley, en face du hameau des Gros-Ormes, on trouve toujours du calcaire sur le bas du versant du coteau, mais, en approchant du sommet, on voit se dresser des blocs de grès, et là, sur le piateau, on ne rencontre que des grès. La ligne de démarcation entre ces deux espèces de roches est mal définie, de sorte que dans certains endroits grès et calcaire sont mélés : c'est ce qui explique comment j'ai pu récolter sur les grés certains Lichens qui sont regardés comme abso- lument calcicoles. On pourrait objecter que ces grès contiennent peut-être de la chaux. M. G. Ramond, assistant de géologie au Muséum, a bien voulu en examiner des échantillons, et il n'a reconnu le mélange de grés et de calcaire que dans un seul fragment, provenant non de cette petite localité, mais de Lorrez méme, à l'endroit où le coteau en question cesse d'étre couvert de bois. Le Lunain, continuant son cours, traverse, avant d'aller se joindre au Loing à Epizy, le village de Nantau. Là, dans les bois appartenant à M. le comte de la Tour-du-Pin, se retrouvent encore des roches cal- caires et des grés. Mais ces derniers ne sont plus au sommet d'un coteau crayeux; ils forment dans le bois et au niveau du sol, c'est-à-dire à 83 métres d'altitude, plusieurs chaines (la Grande-Fosse, la Fosse-aux- Loups, etc.), qui, d'aprés M. Armand Viré (2), dans un passé encore assez récent, étaient reliées à celles de la forét de Fontainebleau. Du reste l'examen de la flore, soit phanérogamique, soit eryptogamique, de cette région confirme cette opinion. Je n'ai passé qu'une aprés-midi dans les bois de Nantau ; mais, comme M. le comte de la Tour-du-Pin a eu l'obligeance de me faire conduire par un de ses gardes, j'ai pu par- courir la plus grande partie de ces chaines de grés, et tous les Lichens que j'y ai récoltés, à l'exception de trois, dont deux saxicoles et l'autre corticole, sont communs à Nantau et à Fontainebleau. (1) Flore des environs de Paris, 1871, 2° édit., carte. (2) La vallée de Lunain, Gouffres et Fontaines (La Nature, 26 juillet 1890). HUE. — LICHENS DES ENVIRONS DE PARIS. 167 Enfin j'ai exploré avec soin le parc du château de Lorrez, et aux Li- chens de ces différentes localités de Seine-et-Marne j'ai joint quelques espéces recueillies dans une promenade à travers le bois de Chéneviéres (Yonne), appartenant à M. le comte Louis de Ségur et situé à quelques kilométres de Lorrez. I. Licens DE MonET-sun-Lorwo, LORREZ-LE-BOCAGE, PALLEY ET NANTAU-SUR-LUNAIN (SEINE-ET-MARNE). 1. Synalissa symphorea Nyl. Lich. Scand. p- 27; S. Acharii Trev., Flagey exsicc. n* 248 et 249. — Collema symphoreum DC. — Moret- sur-Loing, sur les roches calcaires et sur les squames du Lecidea lurida Ach. 2. Omphalaria decipiens Mass. Framm. lichenogr. p. 14, Nyl. apud Stizenberger Lich. helv. p. 6. — Collema decipiens Nyl. Synop. Lich. p. 102. — Thyrea decipiens Arn. exsicc. n? 158. — Moret, sur les roches calcaires; stérile. 3. Collema melznum Ach., Nyl. Lich. Scand. p. 99. — Moret, Palley et Nantau, sur les roches calcaires et les Mousses. Épithécium d'un jaune bruni; paraphyses épaisses de 0,0020-22 mil- limétres, articulées, un peu renflées vers le sommet, simples ou portant un court rameau dans le haut; hypothécium formé de grosses cellules et légèrement jauni vers le haut; spores incolores, 3-septées et ayant parfois une ou deux divisions longitudinales, longues de 0,024-26 et larges de 0,011-12 millim. Spermaties cylindriques, longues de 0,0040- 45 et larges de 0,0010-12 millim. À. Collema crispum Ach., Nyl. Lich. Scand. p. 30. — Palley, sur la terre des roches calcaires. 5. Collema pulposum Ach. — Moret, Nantau et Palley, sur les roches caleaires et les Mousses. 6. Leptogium lacerum Ach. — Lichen lacerus Sw. — Nantau-sur- Lunain, sur la terre des roches calcaires. — var. pulvinatum Nyl. — Collema pulvinatum Hoffm. — Moret, Nantau et Palley, sur les roches calcaires et les Mousses. 7. Calicium quereinum Pers. — Nantau, sur l'écorce d'un vieux Chéne. 8. Cladonia endiviæiolia Fr. — Moret, Nantau et Palley, sur la terre qui environne les roches calcaires, mélé aux Mousses et aux Gra- minées ; trés développé dans la premiére de ces localités ; stérile. 168 SÉANCE DU 10 Mans 1893. 9. Cladonia pyxidata Fr. — Nantau et Palley, sur la terre des roches calcaires ; stérile. — var. À Staphylea Nyl. — Cenomyce pyxidata var. staphylea Ach. Syn. Lich. p. 252. — Nantau et Palley, sur la terre des roches calcaires; fertile dans la dernière localité. — var. 2 chlorophæa Schær.— Cenomyce chlorophæa Floerke. — Mémes localités. — var. 3 neglecta Schær.— Capitularia neglecta Floerke. — Nan- tau, sur la terre des roches calcaires. — var. 4 Pocilium Nyl. — Cenomyce Pocillum Ach. Syn. Lich. p. 253. — Moret, Nantau et Palley, sur la terre des roches calcaires. 10. Cladonia pityrea Nyl. — Capitularia pityrea Floerke. — Nan- tau, sur les grés. 11. Cladonia fimbriata f. tubæformis Ach. — Palley, sur la terre des roches calcaires. — var. subcornuta Nyl. — Nantau, sur la terre. 12. Cladonia furcata f. spadicea Ach. — Moret, mêlé aux Mousses sur la terre des roches calcaires. 13. Cladonia pungens Ach. et f. foliosa Del. — Moret et Palley, sur la terre des roches calcaires. 14. Cladonia macilenta Hoffm. et f. elavata Ach. — Nantau, sur les grés. | 15. Cladina silvatiea Nyl. — Cladonia silvatica Hoffm.— Nantau, sur les grès ; stérile. — Var. pumila Ach. — Nantau, sur les grès et de vieux bois; sté- rile. 16. Ramalina farinacea Ach. — Parc du château de Lorrez-le- Bocage, sur les troncs des arbres où il est commun et stérile. Sur le menhir appelé Pierre-Frite ou Pierre-Fitte, colline de Ja Noue-Blondeau, prés de Vaupuiseau. 17. Ramalina fraxinea Ach. — Parc du château de Lorrez, sur le tronc de quelques arbres. Le thalle ne dépasse pas 8 centimètres en hauteur, mais il mesure jusqu'à 2 centimétres en largeur. Il varie de forme, tantót simple, tantót trés rameux dés la base; il est trés rugueux et parfois percé de trous. Les apothécies atteignent 1 centimètre de diamètre. 18. Ramalina fastigiata Ach. — Lichen fastigiatus Pers. — Parc du château de Lorrez, où il est commun sur le tronc des arbres. HUE. — LICHENS DES ENVIRONS DE PARIS. 169 19. Ramalina pollinaria f. humilis Ach. — Nantau, sur les grès; stérile. 20. Evernia Prunastri Ach. — Parc du château de Lorrez, où il est commun sur le tronc des arbres; stérile. 21. Parmelia caperata Ach. — Nantau et Palley, sur les grés; parc du château de Lorrez, sur les arbres; stérile. 22. Parmelia perlata f. innocua Schær. et f. sorediata Schr. — Bois de Chéneviéres (Yonne), sur les arbres; stérile. 23. Parmelia Borreri Turn. — Palley, parc du château de Lorrez et bois de Chénevières (Yonne), où il est commun sur les arbres; sté- rile. 24. Parmelia saxatilis Ach. —- Nantau et Palley, sur les grès ; pare du château de Lorrez, sur le tronc des arbres; fertile seulement dans la première localité. — f. furfuracea Schær. — Palley, sur les grès. 25. Parmelia omphalodes Ach. — Nantau, sur les grès et souvent fructifié. 26. Parmelia sulcata Tayl. — Palley, sur les grès; parc du château de Lorrez, sur le tronc des arbres, où il fructifie parfois. 27. Parmelia conspersa Ach. — Nantau et Palley, sur les grés, où il fructifie très bien ; sur le menhir connu sous le nom de Pierre-Frite. 28. Parmelia Acetabulum Dub. — Pare du château de Lorrez, où il est commun sur le tronc des arbres et porte souvent des apothécies de 10-15 millim. de largeur. 29. Parmelia prolixa Nyl.; P. olivacea var. prolixa Ach. — Nan- tau et Palley, sur les grés; fertile. 30. Parmelia fuliginosa Nyl.; P. olivacea var. fuliginosa Fr. in Dub. Bot. gall. p. 602. — Nantau, sur les grès; stérile. — var. Iætevirens Koerb. — Bois de Chénevières (Yonne), sur le tronc des Chénes. 31. Parmelia subaurifera Nyl. — Parc du château de Lorrez, sur le tronc d'un Platane. 32. Peltigera canina Hoffm. — Palley, sur la terre. — var. ulorrhiza Schær. — Nantau, sur la terre au milieu des Mousses. 33. Peltigera rufescens Hoffm. — Moret et Palley, sur la terre des ‘roches calcaires. 170 SÉANCE DU 10 mars 1893. Le thalle est stérile, à lobes étroits et couverts d’une pruine blanche. 34. Peltigera horizontalis Hoffm. — Nantau et parc du château de Lorrez, sur la terre et le tronc des arbres. 35. Physcia parietina De Notar. — Palley et pare du château de Lorrez, sur le tronc des arbres où il est très commun et toujours bien fructifié. — f. chlorina Nyl. — Imbricaria chlorina Chev. — Parc du chà- teau de Lorrez, sur les branches de l'intérieur des Epicéas. Le thalle, qui est complétement gris, n'a aucune réaction par la po- tasse; ce réactif teint seulement l'épithécium en rouge. — vàr. aureola Nyl. — Parmelia aureola Ach. — Lorrez, sur un grès; stérile. 36. Physcia ciliaris DC. — Parc du château de Lorrez et bois de Chéneviéres (Yonne), sur le tronc des arbres où il est commun. 31. Physcia stellaris Fr. et var. leptalea Nyl. — Parc du château de Lorrez, sur le tronc des arbres; fertiles. 38. Physcia tenella Nyl. — Palley, sur de vieux ceps de Vigne; parc du château de Lorrez, cà et là sur le tronc des arbres, commun sur les Epicéas et assez rare sur les murs du parc; souvent stérile. 39. Physcia aipolia f. cercidia Nyl. — Parc du cháteau de Lorrez, sur le tronc des arbres; fertile. 40. Physeia esesia Fr. — Nantau, sur les pierres des balustrades qui entourent les piéces d'eau formées par le Lunain dans le parc du chàteau, avec un thalle bien développé et fertile; Palley, sur les grés, où il présente un thalle maigre et stérile. 41. Physcia pulverulenta Fr. et var. venusta Nyl. — Pare du chà- teau de Lorrez, sur les Chénes ; fertiles. 42. Physcia obscura Fr. et f. cloantha Schær. — Parc du château de Lorrez, sur les Chénes; fertiles. 43. Umbilicaria pustulata Hoffm. — Nantau, sur les grès ; stérile. 44. Gyrophora murina Ach. — Nantau, sur les grés ; stérile. 45. Pannularia nigra Nyl. — Moret, sur les roches calcaires. — var. triscptata Ny]. — Moret et Palley, également sur les roches calcaires. J'ai récolté à Moret des échantillons de cette forme remarquables par l'épaisseur de leur thalle qui atteint 2 millim. Ce thalle est formé de petits granules noirs, qui s'allongent, se divisent et prennent la forme HUE. — LICHENS DES ENVIRONS DE PARIS. 114 de petites squamules agglomérées en fragments de formes variées et reposant sur un hypothalle d'un bleu noirâtre trés apparent. Les apo- thécies, d'abord concaves, deviennent planes et bordées, puis convexes et immarginées; dans ce dernier état, elles sont larges de 0,5-1 millim. L'épithécium est d'un bleu clair, couleur qui descend sur une partie de l’hyménium dont le reste est incolore; le périthécium est noir, l'hypo- thécium est d'un brun clair prés des paraphyses et d'un brun foncé dans le bas. Les paraphyses sont articulées, sans rameaux ni renflement sur le sommet et épaisses de 0,0018-20 millim. Le chlorure de chaux décolore l'épithécium en violet peu apparent, diminue l'intensité de la couleur de l'hypothécium, dégage entièrement les paraphyses de la gélatine hy- méniale et fait apparaitre trés nettement les trois cloisons des spores; celles-ci ne dépassent pas 0,015 millim. en longueur et 0,006 en largeur. L'iode rend la gélatine hyméniale d'un bleu obscur, lequel persiste aprés l'enlévement de l'excés du réactif. 46. Lecanora eallopisma Ach. — Moret, Nantau et Palley, sur les roches calcaires. 47. Lecanora sympagea Nyl. — Lichen sympageus Ach.Lichenogr. Suec. Prodr. p. 105. — Mémes localités. 48. Lecanora fulgens Ach. — Moret, sur la terre des roches cal- caires et au milieu des Mousses. Le thalle de cette espéce est ordinairement d'un jaune blanchätre uniforme, tandis que celui de ces échantillons est très jaune sur les bords qui sont placodiés et découpés, et seulement blanchâtre dans le milieu qui est granuleux; la potasse le rend violet et dans une coupe, sous le microscope, cette teinte passe au rouge. Les apothécies manquent ici, mais les spermogonies ne sont pas rares; elles contiennent des sper- maties longues de 0,0025-30 et larges à peine de 0,001 millim. Cette espéce fructifie cependant aux environs de Paris, car je l'ai récoltée avec des apothécies à Herblay (Seine-et-Oise) et à Chantilly (Oise). 49. Lecanora citrina Ach. — Lorrez, sur le mortier et sur les grès des murs de clôture du parc du château. 90. Lecanora incrustans Ach., Lamy Catal. Lich. Cauterets el Lourdes, p. 42. — Lorrez, sur le mortier des murs du parc du cháteau. 91. Lecanora erythrella Ach. — Moret et Palley, sur les roches calcaires. 52. Leeanora cerina Ach. — Lichen cerinus Ehrh. — Palley, sur de vieux ceps de Vigne. Thalle trés mince, grisâtre, presque lisse, insensible à l'action de la potasse et du chlorure de chaux. Apothécies à marge thalline concolore 112 SÉANCE DU 10 mars 1893. au thalle et dépassant le disque qui est couleur de cire; épithécium jau- nâtre, devenant, sous le microscope, rose par la potasse et rouge brique par le chlorure de chaux; hypothécium incolore; paraphyses isolées les unes des autres par le chlorure de chaux, épaisses de 0,0020-22 mill., articulées et renflées au sommet en une grosse cellule de 0,005-7 mill. de diamétre, unie par un étranglement au premier article, qui atteint parfois 0,004 millim. de largeur, et souvent un autre étranglement se trouve entre lui et le second article; théques atténuées à la base, oblon- gues et ayant 0,066 millim. en longueur et 0,015 en largeur, ou plus ven- trues et mesurant 0,053 sur 0,018 millim.; spores avec une loge étroite à chaque extrémité ; ces loges sont souvent réunies par un tube axile, oblongues et parfois un peu courbées, ayant 0,013-17 sur 0,006-8 mil- lim., ou plus ellipsoides, et alors longues de 0,013 et larges de 0,008 millim. La gélatine hyméniale, sous l'action de l'iode, devient d'un bleu intense, et reste telle aprés l'enlévement de l'excés du réactif. 53. Lecanora ferruginea Nyl. — Lichen ferrugineus Huds. — Parc du château de Lorrez, sur les Chênes. — var. festiva Nyl. — Lecidea festiva Ach. Syn. Lich. p. 44. — Palley, sur les grés. 54. Lecanora pyracea Nyl. — Parmelia pyracea Ach. Meth. Lich. p. 176. — Moret, sur des tuiles. — f. 1 pieta Nyl. — Lecidea picta Tayl. — Moret et Palley, sur les roches calcaires. — f. 2 pyrithroma Nyl. — Lecidea pyrithroma Ach. Lichenogr. univ. p. 206. — Moret, sur les roches calcaires, où il envahit parfois le thalle du Verrucaria nigrescens Pers.; Palley, sur les grés. 55. Lecanora irrubata Nyl. — Lecidea irrubata Ach. Lichenogr. univ. p. 206. — Moret et Nantau, sur les roches calcaires. 96. Lecanora calva Nyl. — Lichen calvus Dicks. — Nantau, sur les roches calcaires; Palley, sur les grès. 91. Lecanora candicans Schær. — Lichen candicans Dicks. — Moret, Nantau et Palley, où il est commun sur les roches calcaires et où il incruste parfois les Mousses; Palley, sur des grés ordinaires, et Lorrez, sur un grés en partie calcaire. Thalie placodié, blanc, farineux, jaunissant par la potasse, à lobes aplatis vers la circonférence, souvent un peu imbriqués, divisés sur les côtés, et un peu arrondis vers le centre, et là parfois brunâtres. Apo- thécies larges de 0,6-12 millim., à enveloppe thalline épaisse, et le plus souvent profondément et réguliérement sillonnée dans le sens vertical, UE. — LICHENS DES ENVIRONS DE PARIS. 113 ce qui rend le bord fortement crénelé (rarement il se montre entier et alors l'enveloppe est lisse), à disque d'un brun clair ou foncé, pruineux, dépassant le plus ordinairement le bord; épithécium brun et granuleux; hypothécium incolore reposant sur une épaisse couche de gonidies; pa- raphyses épaisses de 0,0012-15 millim., ni rameuses, ni articulées, mais légérement épaissies au sommet, spores incolores, 1-septées, longues de 0,012-16 et larges de 0,003-4 millim. L'iode bleuit la gélatine hyméniale, puisla rend rouge vineux; cette derniére coloration persiste après l'enlèvement de l'excés du réactif. 98. Lecanora chalybæa Schær. — Urceolaria chalybæa Duf. in Fr. Lichenogr. europ. reform. p. 125. — Moret et Nantau, sur les roches calcaires. Thalle grisätre, assez semblable à celui du Lecanora calcarea Som- merf., souvent bien effiguré sur les bords. Apothécies sessiles, non enfoncées dans le thalle, larges de 0,4-6 millim., à marge blanche, entière, dépassant un peu le disque qui est noirâtre et parait rougeâtre quand il est humecté, pruineux; épithécium non granuleux, devenant violet par la potasse; paraphyses épaisses de 0,0020-22 millim., ren- flées en massue au sommet (épaisseur du renflement 0,0045), simples ou avec un court rameau vers le haut, articulées, parfois étranglées au- dessous de la cellule terminale et portant alors en dessous un ou deux renflements également étranglés; théques renflées vers le milieu, longues de 0,051-53 et larges de 0,017-20 millim.; spores incolores à deux loges assez rapprochées, longues de 0,013 et larges de 0,007 millim. L'iode teint en bleu persistant les théques et la gélatine hyméniale qui les entoure, mais elle est sans action sur le haut de l'hyménium. A Moret, les apothécies sont parfois d'un brun rougeátre, sans pruine. 99. Lecanora variabilis Ach. — Lichen variabilis Pers. — Moret, Nantau et Palley, sur les roches calcaires. 60. Lecanora vitellina Ach. — Parc du cháteau de Lorrez, sur le tronc d'un Chêne. 61. Lecanora laciniosa Nyl. — Parmelia parietina f. laciniosu Duf. in Fr. Lichenogr. europ. reform. p. 13. — Palley, sur un Pin syl- vestre avec un thalle bien développé et quelques apothécies; parc du château de Lorrez, sur un Orme et sur un Chêne; stérile. 62. Lecanora atrocinerea Nyl. ; Hue Lich. Canisy p. 60. — Lichen, atrocinereus Dicks. — Nantau, sur les grés. 63. Lecanora Bischotfi Nyl. — Psora Bischoffii Hepp Flecht. europ. n° 81 et 411, où les spores sont bien figurées. — Moret et Palley, sur les roches calcaires. . 114 SÉANCE DU 10 mars 1893. 64. Lecanora æquatula Nyl. Lich. Pyren.-Orient. (1891), p. 17.— Moret et Nantau, sur les roches calcaires. Thalle trés mince, d'un blane cendré, continu et cà et là un peu ru- gueux. Apothécies larges de 0,3-0,6 millim., d'abord urcéolées, puis con- vexes, brunes avec un bord plus foncé qui devient trés apparent, si on les humecte; épithécium brun; hypothécium incolore; paraphyses faciles à séparer, épaisses de 0,0022-25 millim., avec le sommet bruni et renflé (épais de 0,0045-50 millim.) et quelquefois un autre renflement au-dessous, mais plus petit (0,004), souvent rameuses et portant alors vers le sommet un rameau également terminé par une cellule gonflée; spores noiràtres, 1-septées, à loges égales ou inégales, parfois un peu resserrées à la cloison, longues de 0,013-17 et larges de 0,006-7 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue, puis brune; si on enlével'excés du réactif, le bleu reparait cà et là. .. Cette espèce, remarquable par ses apothécies presque biatorines et ses paraphyses, n'a encore été signalée que dans le midi de la France et en Hongrie. À Moret, un échantillon présentait des apothécies plus noires et se rapprochait ainsi du Lecanora æquata Nyl. 65. Lecanora nitens Nyl. — Patellaria nitens Pers. — Nantau, sur les grès. 66. Lecanora crassa Ach. — Lichen crassus Huds. — Moret, Nan- tau et Palley, sur les roches calcaires. Cette espéce, commune dans ces localités et surtout à Moret, m'a pré- senté d'assez grandes variations. Sur la côte de Palley, prés de Thenières, elle est bien typique, mais les apothécies atteignent 4-5 millim. de lar- geur. A Nantau, le thalle est quelquefois presque entièrement blanc pruineux. À Moret, sur les Mousses, on rencontre une forme à squames étalées comme celles du L. lentigera Ach. et n'en différant que par leur couleur qui est un peu plus brune, et une autre forme à squames étroites, minces et imbriquées, d'un vert jaunâtre ou brunâtre et bordées d'un liséré étroit et trés blanc, avec des apothécies de 1-3 millim. de largeur. — var. Dufourei Schær. Enum. Lich. europ. p. 58. — Parmelia Dufourei Fr. Lichenogr. europ. reform. p. 99. — Squamaria crassa var. Dufourei Nyl.; Prodr. Lich. Gall. et Alger. p. 69, Synops. Lich. II, p. 58 et Lich. Scand. p. 130. — Coteau en face de Palley et prés de Thénières, sur la terre calcaire. Thalle formé de squames épaisses; d'abord d'un vert glauque, puis livides ou brunies, rendues cà et là noirâtres par la présence de diffé- rentes Algues, appliquées sur la terre vers les bords, imbriquées ou ascendantes vers le centre, parfois entiéres, souvent diversement lobées, HUE. — LICHENS DES ENVIRONS DE PARIS. 175 blanches sur le bord et en dessous. Apothécies d’abord urcéolées, puis planes et alors larges de 0,5-1 millim., biatorines à marge plus pàle que le disque et persistante, à disque d'un orangé rougeàtre, scabre, deve- nant par la potasse d'un rouge violacé, rarement isolées, formant le plus souvent de petits glomérules de 3-4 millim. de largeur, assez élevés parce que les jeunes apothécies naissent et s'entassent sur les vieilles; épithécium d'un brun jaunâtre, formé de petits granules arrondis, teint par la potasse en rouge violacé; hyménium coloré cà et là comme l'épi- thécium; hypothécium incolore; paraphyses noyées dans la gélatine hymé- niale, rendues libres par le chlorure de chaux, articulées et un peu renflées au sommet, non rameuses, épaisses de 0,0022-25 millim.; théques allongées ayant 0,055 sur 0,013 millim.; spores simples et incolores, oblongues, longues de 0,011-14 et larges de 0,006-7 millim. L'iode bleuit légéremeut la gélatine hyméniale, puis la brunit; cette derniére coloration persiste aprés l'enlévement de l'excés d'iode. Cette variété, trés remarquable par la couleur et la forme de ses apo- thécies, appartient aux pays méridionaux : voyez, pour le midi de la France, Nylander dans les ouvrages cités plus haut; Stizenberger Lich. helvet. p. 85, pour le versant italien des Alpes; Jatta Lich. Ital. merid. p. 120, pour l'Italie méridionale. C'est la première fois qu'elle est si- gnalée aux environs de Paris. 67. Lecanora lentigera Ach. — Lichen lentigerus Web. — Palley, sur la terre et les Mousses dans la partie calcaire du coteau entre les Gros-Ormes et Théniéres. 68. Lecanora saxicola Ach. — Lichen saxicola Poll. — Lorrez, sur le toit des communs du château. — var. versicolor Nyl. — Lichen versicolor Pers. — Sur les roches calcaires. 69. Lecanora circinata Ach. — Moret et Palley, sur les roches cal- caires; Palley, sur les grés. — Var. subeireinata ; L. subcircinata Nyl. — Moret et Palley, sur les roches calcaires. M. Nylander sépare le L. subcircinata Nyl. du L. circinata Ach., parce que la potasse fait passer le thalle du premier du jaune au rouge, tandis que ce réactif est sans action, dit-il, sur le second : le thalle des deux Lichens se ressemble extérieurement, et chez eux la coupe de Fapothécie présente les mêmes caractères. Si lon fait agir la potasse sur une coupe placée sous le microscope, on voit, pourvu que cette coupe renferme des groupes de gonidies assez nombreuses, que la réaction se produit seulement dans la couche gonidiale, qwelle est jaune dans le 176 SÉANCE DU 10 Mans 1893. L. circinata Ach., et qu’elle passe du jaune au rouge dans le L. sub- circinata Nyl. T0. Lecanora galactina Ach. — Moret et Palley, sur les roches cal- caires; Lorrez, sur le mortier des murs des communs du château. 11. Lecanora dispersa Floerke. — Lichen dispersus Pers. — Nan- tau, sur les roches calcaires. 12. Lecanora crenulata Nyl. — Lichen crenulatus Dicks. — Moret et Nantau, sur les roches calcaires. 13- Lecanora subfusca Ach. — Palley, sur un vieux cep de Vigne; parc du chàteau de Lorrez, sur un Sycomore. — var. 1 argentata Ach. — Bois de Chéneviéres (Yonne), sur un Chéne. — var. 2 campestris Schær. — Palley, sur les grès; Lorrez, sur les grès des murs de clôture du pare du château. A Palley, presque en face des Gros-Ormes, se trouvait, sur un grès ombragé, une forme de cette variété à thalle tantôt blanc, tantôt jauni par la présence d’une Algue, très mince et presque dispersé, jaunissant par la potasse, comme dans l’état normal et portant des apothécies dont certaines étaient rouges comme celles que j'ai signalées dans mes Li- à chens de Miquelon, p. 47 (Bull. Soc. bot. de France, t t. XXXIV). 14. Lecanora horiza Ach.; L. parisiensis Nyl. — Parc du cháteau de Lorrez, sur les Charmes. 15. Lecanora rugosa Nyl. — Lichen rugosus Pers. — Même loca- lité. 16. Lecanora chlarona Àch. — Nantau et pare du château de Lorrez, sur les Charmes; bois de Chénevières (Yonne), sur les Chênes. — var. geographica Nyl.; L. subfusca var. geographica Mass. — Parc du château de Lorrez, sur un Maronnier. Tl. Lecanora gangaleoides Nyl. — Palley, sur les grès. 18. Lecanora coilocarpa Ach. — Nantau, sur les grés, avec des spermaties plus ou moins courbées, longues de 0,015-22 et larges de 0,001 millim. et des spores mesurant 0,016 sur 0,009 millim. L'iode bleuit la gélatine hyméniale, puis la rend violette; elle reste telle après l'enlèvement de l'excès d'iode. 19. Lecanora angulosa Ach. — Palley, parc du château de Lorre£ et bois de Chéneviéres (Yonne), sur les Chénes. 80. Leennora aibella Ach. — Lichen albellus Pers.— Parc du chà- teau de Lorrez, sur un Sycomore. HUE. — LICHENS DES ENVIRONS DE PARIS. 171 81. Lecanora varia Ach. — Nantau, sur de vieilles clôtures dans le bois. 82. Lecanora conizæa Ach. — Parc du château de Lorrez, sur les Pins sylvestres, avec des spores de 0,006-8 sur 0,004-6 millim. Le thalle et l'épithécium sont insensibles à l'action du chlorure de chaux. 83. Lecanora orosthea Ach. — Palley, sur les grés de la cóte en face des Gros-Ormes. 84. Lecanora lutescens Nyl. -— Patellaria lutescens DC. — Pare du château de Lorrez, sur les Pins sylvestres. 85. Lecanora sulfurea Ach. — Palley, sur les grès du coteau, prés de Théniéres. 86. Lecanora symmictera Nyl. — Parc du château de Lorrez, sur les Pins sylvestres. 87. Leeanora atra Ach. — Palley, sur les grès; parc du château de Lorrez, sur les Chénes et les Charmes. 88. Lecanora tartarea Ach. — Nantau, sur les grès, avec un thalle stérile, mais couvert de sorédies qui rougissent par le chlorure de chaux. 89. Lecanora parella Ach. — Palley, sur les grès. 90. Lecanora intermutans Nyl.; exsicc. Lojka n° 168 et Arnold n° 12572, de la Hongrie; Arnold, n° 1257 ^, de louest de la France. — Nantau et Palley, sur les grés. Ces échantillons sont une forme de cette espèce à thalle noirátre, cendré seulement au bord ; ils ont et la réaction par la potasse, jaune puis rouge, et les spermaties du type, 0,007-9 sur 0,001 millim., mais les spores sont un peu plus petites, 0,013-14 sur 0,011-15. L'aire de végétation de ce Lecanora est donc plus étendue que celle que j'ai indiquée dans les Add. ad Lichenogr. europ. p. 105. 91. Lecanora subdepressa Nyl. — Nantau et Palley, sur les grés. 92. Leeanora calcarea Sommerf. — Moret, Nantau et Palley, sur les roches calcaires; également sur les grès du mur de clôture du parc du château de Lorrez. On le trouve à Nantau avec un thalle orbiculaire, lobé et effiguré au bord qui se termine sur la pierre par une étroite bande d'un vert foncé, rarement noire; les spores, au nombre de 4-6 dans les théques, son! ou sphériques avec un diamétre de 0,020-26 millim., ou ellipsoides et alors longues de 0,024-33 et larges de 0,015-16 millim. L'iode rend T. XL. (SÉANCES) 12 178 SÉANCE DU 10 mars 1893. la gélatine hyméniale rouge vineux et quelquefois elle la bleuit d’abord légèrement. — var. À conereta Schær. — Parmelia calcarea var. concreta Stenh. — Mêmes localités sur les roches calcaires; c’est la variété la plus commune. — var. 2 contorta Nyl. — Verrucaria contorta Hoffm.— Moret et Palley, sur les roches calcaires. — var. 3 Hoffmanni Nyl. — Urceolaria Hoffmanni Ach. — Palley, sur les roches calcaires. 93. Lecanora farinosa Nyl. Lich. parisiens. n° 121. — Urceola- ria contorta f. farinosa Floerke. — Moret et Palley, sur les roches ealcaires. Thalle trés blanc, farineux, fendillé. Apothécies noires, souvent ar- rondies (diam. 0,4-7 millim.), quelquefois difformes, enfoncées dans le thalle, la marge thalline étant seule proéminente, à disque pruineux ; épithécium noiràtre, décoloré en brun jaunâtre par le chlorure de chaux; paraphyses épaisses de 0,0015-20 millim., ni rameuses, ni renflées au sommet; spores au nombre de huit dans chaque théque, oblongues, mesurant 0,013-15 sur 0,008-9 millim., ou ovoides et ayant 0,011 sur 0,009 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue, puis rouge vineux. 94. Lecanora Prevostii Nyl. — Biatora Prevostii Fr. in Duby Bot. gall. p. 671. — Nantau, sur les roches calcaires. 95. Lecanora glaucocarpa f. conspersa Fr., Th. Fr. Lichenogr. scand. p. 212; Arnold exsice. n° 925. — Palley, roches calcaires. Thalle nul ; apothécies larges de 0,75-1,50 millim., à marge persis- tante et à disque pruineux ; spores oblongues, trés nombreuses dans les théques, longues de 0,004-5 et larges de 0,0015-20 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue, puis rouge vineux, et elle reste telle aprés l'enlévement de l'excès du réactif. Je ne pense pas que ce Lichen ait déjà été récolté dans les environs de Paris. 96. Lecanora pruinosa Nyl. — Lichen pruinosus Sm. — Moret et Palley, sur les roches calcaires. Thalle caché dans l'intérieur de la pierre. Apothécies d'abord en- foncées dans le calcaire, puis émergées et appliquées sur le substratum, larges de 0,4-6 millim., à bord épais et persistant, à disque brun, rou- geâtre si on l'humecte, trés pruineux ; épithécium brun; paraphyses facilement libres, épaisses de 0,0015-20 millim., ni [rameuses, ni ren- flées au sommet; hypothécium légérement bruni; théques renflées au HUE. — LICHENS DES ENVIRONS DE PARIS. 179 sommet et atténuées à la base, longues de 0,068 et larges de 0,020 mill.; spores très nombreuses dans chaque thèque, longues de 0,0045-65 el larges de 0,0020-25 millim. L’iode bleuit la gélatine hyméniale, puis la rend rouge vineux; quand on a óté l'excés du réactif, la teinte n'est plus uniforme, les théques demeurent rouge vineux, tandis que la gélatine est ou bleue ou d'un brun foncé. 97. Lecanora Erysibe Nyl. —- Lecidea Erysibe Ach. .— Moret, sur les roches calcaires. Apothécies, les unes lécanorines avec un bord trés blanc, les autres biatorines ; paraphyses faciles à séparer, épaisses de 0,0020-22 millim., à sommet renflé et bruni, non rameuses, articulées sans étranglement aux articulations; spores incolores 1-septées, longues de 0,011-13 et larges de 0,0055-60 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue, puis rouge vineux, et le bleu reparait quand on a óté l'excés de réactif. 98. Lecanora hsematomma Ach. — Nantau, sur les grés et sur un vieux Chéne, dans le lieu dit la Grande-Fosse. 99. Pertusaria coccodes Nyl. — Isidium coccodes Ach. — Parc du château de Lorrez et bois de Chéneviéres (Yonne), sur les Chénes. 100. Pertusaria communis DC. — Nantau et parc du chàteau de Lorrez, sur les Chénes. A Lorrez, j'ai récolté une forme à thalle et à verrues trés proémi- nentes d'un beau bleu. — f. rupestris DC. — Nantau, sur les grès, dans le lieu dit la Gorge-aux-Loups. Le thalle a la méme réaction que le type, c’est-à-dire que la potasse en teint la médulle en jaune. Les spores sont trés variables pour le nombre dans chaque théque; on en trouve souvent deux, quelquefois 1-3 et rarement quatre. Elles varient également de grandeur; la spore, unique dans la théque, mesure 0,182 sur 0,068 millim. S'il y en a deux, la grandeur est de 0,154 sur 0,040 millim. et, s'il y en a quatre, 0,112 sur 0,031. | 101. Pertusaria amara Nyl. — Variolaria amara Ach. — Nantau, sur les grès et les roches calcaires; parc du château de Lorrez et bois de Chéneviéres (Yonne), sur les Chénes et les Charmes, oü ce Lichen est trés commun. 102. Pertusaria scutellata Hue. — Palley, sur les grés; parc du château de Lorrez et bois de Chénevières (Yonne), sur los trones où cette espèce est trés commune. | 480 SÉANCE DU 10 mars 1893. 103. Pertusaria leucosora Nyl. — Palley et murs de clôture du parc de Lorrez, sur les grés. 104. Pertusaria leioplaca Schwer. — Porina leioplaca Ach. — Parc du château de Lorrez, sur les Charmes, Chénes, etc., avec un thalle jaunissant par la potasse. 105. Pertusaria Wulfenii DC. — Parc du château de Lorrez et bois de Chéneviéres (Yonne), sur les Chénes et les Charmes. La réaction que j'ai indiquée dans mes Lichens de Canisy, p. 127, s'est vérifiée sur ces échantillons, c'est-à-dire que le thalamium rougit par le chlorure de chaux. 106. Phlyctis agelrea Wallr. — Parc du château de Lorrez, sur les Ghènes, Frènes, Charmes, Sycomores et méme sur les Epicéas ; bois de Ghénevières (Yonne), sur les Charmes. 407. Urceolaria scruposa Ach. — Nantau et Palley, sur les grès. 108. Urceolaria bryophila Ach. — Lichen bryophilus Ehrh. — Nantau, sur des Cladonies et les Mousses des roches calcaires. 109. Lecidea cupularis Ach. — Moret et Nantau, sur les roches calcaires. Paraphyses libres, épaisses de 0,002 millim., articulées, à articles rapprochés ; spores incolores à divisions murales, longues de 0,012-17 et larges de 0,008-9 millim. L'iode ne teint pas la gélatine hyméniale, mais elle brunit le contenu des théques. 110. Lecidca Pineti Ach. — Palley, sur un Pin sylvestre. 111. Lecidea earneola Ach. — Nantau, Gorge-aux-Loups, sur un Chêne. Dans la description de cette espèce que j'ai donnée dans les Lichens de Canisy, p. 45, j'ai oublié de dire que les paraphyses sont articulées. 112. Lecidea lurida Ach. — Moret, où il est commun et fertile; Nantau et Palley, où il est plus rare, sur les roches calcaires. Apothécies brunes ou noiràtres, larges de 0,3-1,2 millim., d’abord marginées, puis immarginées et convexes; épithécium brun, formé de grosses granulations; hyménium plus ou moins bruni; hypothécium brun; périthécium formé de gros filaments articulés, larges de 0,0045-50 millim.; paraphyses articulées, larges de 0,003-4 millim., non ra- meuses; spores simples et incolores, les unes oblongues mesurant 0,011-13 sur 0,007, Jes autres presque sphériques et alors sur un seul rang dans la théque, diamètre 0,009-10. L'iode rend la gélatine hymé- niale rouge vineux. HUE. — LICHENS DES ENVIRONS DE PARIS. 181 113. Lecidea flexuosa Nyl. — Biatora flexuosa Fr. — Nantau, sur la tête d'un pieu en Sapin à demi pourri, au milieu de l’espèce sui- vante. 114. Leeidea fuliginea Ach. — Nantau, sur la tête d'un pieu de Sapin à demi pourri; parc du château de Lorrez, sur de vieilles Mousses sous les Pins. 115. Lecidea chondrodes Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 206. — Biatora chondrodes Mass. — Moret et Nantau, sur les roches calcaires. Thalle logé à l'intérieur du calcaire; apothécies d'un noir brunátre, parfois pruineuses, naissant dans la pierre, puis s'élevant et demeurant appliquées sur elle, et alors convexes et immarginées, larges de 0,4-0,6 millim; épithécium granuleux d'un brun jaunátre; hypothécium d'un brun plus foncé et périthécium d'un brun noir ; hyménium blanc; para- physes agglutinées, mais devenant libres par le chlorure de chaux, larges de 0,0022-24 millim., articulées, ni|rameuses, ni renflées au sommet; spores simples et incolores, longues de 0,013-15 et larges de 0,007-8 millim. L'iode bleuit légèrement la gélatine hyméniale et la rend ensuite rouge vineux. 116. Lecidea denigrata Nyl. Lich. Lapp. orient. p. 149; Lamy Catal. Lich. Mont-Dore, p. 103. — Biatora denigrata Fr. Lichenogr. europ. reform. p. 210. — Catillaria synothea Th. Fr. Lichenogr. scand. p. 577. — Nantau, sur les parois du pieu de Sapin dont la tête portait les L. fuliginea Ach. et L. flexuosa Nyl. Les spores sont droites et presque toutes simples, longues de 0,008-10 et larges de 0,0035-40 millim., semblables par conséquent à celles que M. Nylander, in Lich. Scand. p.203, attribue à son L. anomala f. pyre- nothizans, que, dans ses Lich. Lapp. orient. cités plus haut, il réunit au L. denigrata Nyl. La potasse rend violettes toutes les parties de l'apothécie colorées en brun, c'est-à-dire l'épithécium et une portion de l’hyménium. Les spermogonies sont nombreuses. 111. Lecidea lateola Ach. — Parc du château de Lorrez, sur un Chéne. 118. Lecidea endoleuca Nyl., Hue Lich. Canisy, p. T5. — Parc du cháteau de Lorrez, sur le tronc de différents arbres, Epicéas, Platanes, Charmes, Érables, Pins, etc. La potasse jaunit le thalle et rend violets l'épithécium, le périthécium et méme parfois l'hyménium. 119. Leeidea arceutina Nyl. — Bois de Chéneviéres (Yonne), sur un Charme. 182 SÉANCE DU 10 Mans 1893. 190. Lecidea decipiens Ach. — Moret, Nantau et Palley, sur la terre des roches calcaires; dans la derniére localité, il se trouve méme sur les grès. Thalle formé de petites squames d’un rouge de brique, nues ou blanches pruineuses, appliquées sur la terre, espacées ou rarement con- tigués, arrondies d'abord, puis profondément lobées, crénelées au bord qui est blanc; apothécies larges de 0,6-1,5 millim., à bord blanc, à disque noir, plan puis convexe, parfois confluentes; paraphyses agglutinées, articulées, épaisses de 0,0020-22 millim., renflées et brunies au sommet; . hyménium rougeátre et hypothécium légèrement bruni; spores simples et incolores, oblongues, ayant en longueur 0,013-18 et 0,007-9 millim. en largeur. La gélatine hyméniale, sous l'action de l'iode, devient bleue, puis rouge vineux. 121. Lecidea vesicularis Ach. — Moret et Palley, sur la terre des roches calcaires; trés beau, près de Théniéres; Palley, sur la terre re- couvrant un grés. Apothécies noires, larges de 1-2 millim., à bord d'abord proéminent puis effacé et alors le disque devient convexe, couvertes dans le jeune àge d'une pruine blanche plus abondante sur la marge que sur le disque; épithécium bleu; hyménium blanc; hypothécium d'un brun rougeâtre; périthécium formé de stries, c'est-à-dire de gros filaments fortement articulés, d'un brun rougeàtre et devenant violet par la potasse; paraphyses facilement libres, épaisses de 0,0020-22 millim., non articulées ni rameuses, trés renflées au sommet qui est bleu ; spores incolores, fusiformes, 1-septées, atténuées aux deux extrémités, longues de 0,020-22 et larges de 0,003-4 millim. L'iode bleuit la gélatine hymé- rniale, puis la rend rouge vineux. 122. Lecidea parasema var. elsæochroma Ach. — Palley, sur les Pins; parc des châteaux de Nantau et de Lorrez, sur les Charmes et les „jeunes Chênes, où il est commun. 123. Lecidea euphorea Nyl.; L. sabuletorum var. euphorea Floerke. — Parc du château de Lorrez, sur un Robinier. Thalle blanc granuleux, dans une coupe sous le microscope jaunis- sant par la potasse et restant insensible à l'action du chlorure de chaux ; hypothécium légérement bruni. 124. Lecidea enteroleuca Ach. — Nantau, sur les roches calcaires; parc du château de Lorrez, sur un Érable ; Palley, sur les grès. 125. Lecidea episema Nyl. — Moret, Nantau et Palley, sur le thalle du Lecanora calcarea Sommerf. HUE. — LICHENS DES ENVIRONS DE PARIS. 183 126. Lecidea lenticularis Ach. — Moret, sur les roches calcaires; Palley, sur un grès placé au milieu des roches calcaires. Sur la terre recouvrant ce grès, j'ai récolté également Collema melænum Ach., Lep- togium lacerum var. pulvinatum Nyl., Lecidea decipiens Ach., L. ve- sicularis Ach. et Endocarpon hepaticum Ach. Ces échantillons différent de ceux de la variété ci-dessous par un thalle noirâtre, des apothécies noires et l'épithécium également noir. — Var. erubescens.-— Biatorina lenticularis var. erubescens Flot.— Catillaria lenticularis var. erubescens Th. Fr. Lichenogr. scand. p. 968. — Moret et Nantau, sur les roches calcaires. Thalle cendré blanchâtre, à peine distinct de la pierre; apothécies larges de 0,2-0,4 millim., à marge assez épaisse, mais finissant par dis- paraitre, à disque nu d'un brun clair si on l'humecte, et alors le bord reste noir; épithécium d'un brun clair, couleur qui descend parfois sur l’hyménium ; hypothécium incolore, paraphyses épaisses de 0,0012 mill., non articulées, mais renflées au sommet qui est d'un brun noirátre, et rameuses, portant un rameau plus ou moins rapproché du sommet; spores incolores, 1-septées, longues de 0,010 et larges de 0,003 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue, puis la brunit; elle reste telle aprés l'enlévement de l'excés du réactif. 127. Lecidea chalybeia Borr. — Moret et Nantau, sur les roches calcaires. Cette espèce diffère de la précédente par l'hypothécium brun, par le haut des paraphyses brun foncé et l'hyménium coloré de méme. 128. Lecidea alboatra Schær. — Parc du château de Lorrez, sur un Orme. 129. Lecidea disciformis Fr. — Parc du château de Lorrez, sur des Charmes; bois de Chénevières (Yonne), sur des Hétres et des Charmes. 130. Lecidea superans Nyl. Lich. Pyren. Orient. (1891) p. 10. — Nantau (Grande-Fosse et Fosse-aux-Loups) et Palley, sur les grés. 131. Lecidea lavata Ach. — Nantau, sur les rognons de silex des roches calcaires. 132. Lecidea geographica Schær. — Palley, sur les grès. — Var. contigua Schær., Lamy Catal. Lich. Mont-Dore p. 143; Flagey Lich. d'Algérie, n* 169. — Méme localité. 133. Graphis seripta Ach. f. À limitata Pers. — Parc du château de Lorrez, sur des Coudriers et de jeunes Chénes. 184 SÉANCE DU 10 mars 1898. Graphis scripta Ach. f. 2 divaricata Leight., f. 3 radiata Leight., f. À hebraica Ach. — Même endroit, sur des Charmes. — f. 5 reeta Nyl. — Même endroit, sur des Merisiers. — var. À pulverulenta Ach. — Même endroit, sur des Charmes et des Tilleuls; bois de Chénevières (Yonne), sur des Charmes. — var. 2 serpentina Nyl., avec les formes entypa Ach. et spathen Ach. — Parc du château de Lorrez, sur des Charmes et la deuxième forme sur un Sycomore. 134. Opegrapha pulicaris Nyl. — Lichen pulicaris Hoffm. — Nan- tau (Fosse-aux-Loups), sur un Chêne; parc du château de Lorrez, sur un Orme. 135. Opegrapha notha Ach. — Parc du chàteau de Lorrez, sur un Orme. 196. Opegrapha atra Pers., avec les formes reticulata Schær. et denigrata Schær. — Même localité, sur de jeunes Chênes. — var. ealearea Nyl. — Nantau, sur les roches calcaires. 137. Platygrapha periclea Nyl. Prodr. Lich. Gall. et Alger. p. 162; Norrl. exsicc. n* 350. — Nantau (Grande-Fosse), sur un Chéne. Thalle cendré, ou cendré jaunâtre, membraneux, inégal. ou un peu granuleux, fendillé, contenant des gonidies chroolepoides. Apothécies noires, oblongues et difformes ou presque arrondies, d'abord presque recouvertes par le thalle qui se déchire au fur et à mesure qu'elles s'élévent, puis bordées; épithécium d'un brun noirâtre; hyménium blanchátre; hypothécium trés noir; paraphyses légérement renflées au sommet; spores incolores, fusiformes, droites ou courbées ou méme flexueuses, quelquefois atténuées à une extrémité, longues de 0,028-42 et larges de 0,0030-45 millim. L'iode bleuit légérement la gélatine hyméniale et la rend ensuite rouge vineux. C'est la première fois, je crois, que ce Lichen est signalé dans les environs de Paris. 138. Arthonia cinnabarina Var. pruinata Del. — Parc du château de Lorrez, sur les Charmes. 139. Artbonia astroidea Ach. — Méme localité, où il est fréquent sur les jeunes Chénes; rare sur les Charmes et les Trembles. 140. Endoenarpon hepatieum Ach. — Moret, Nantau et Palley, sur la terre des roches calcaires; à Nantau, également sur le thalle d'un Collema melænum, et à Palley, sur la terre qui recouvre un grès. 144. Endoecarpon Garovagiii Schær. — Verrucaria Garovaglii Mont., Nyl. Pyrenoc. p. 20. — Moret, sur la terre d'une roche calcaire. HUE. — LICHENS DES ENVIRONS DE PARIS. 185 142. Verrucaria hymenogonia Nyl. Pyrenoc. p. 32. — Nantau, sur les roches calcaires. 143. Verrucaria viridula Ach. — Nantau, sur les roches calcaires. 144. Verrucaria nigrescens Pers. — Moret, Nantau et Palley, sur les roches calcaires; Palley, sur un grés. . Les spores ont en longueur 0,020-33, sur 0,011-16 millim. 145. Verrucaria macrostoma Duf. — Lorrez, sur le mortier des murs des communs du cháteau. 146. Verrucaria rupestris Schrad. — Moret, Nantau et Palley, sur les roches calcaires. 147. Verrucaria ealciseda DC. — Moret et Palley, sur les roches calcaires. 148. Verrucaria integra Nyl. — Moret, Nantau et Palley, sur les roches calcaires. Les spores sont assez variables pour la largeur; car certaines ont 0,026 sur 0,015 ou 16 millim., et d'autres 0,028-33 sur 0,012-15 millim. 149. Verrucaria sepulta Mass. — Moret, sur les roches calcaires. Pyrénium entier d'un noir brunàtre; spores à divisions murales, longues de 0,033-35 et larges de 0,013-14 millim. L'iode teint la géla- tine hyméniale en bleu, puis celle-ci reste en partie bleue et devient en parlie rouge vineux. 150. Verrucaria carpinea Pers. — Parc du château de Lorrez, sur les Charmes. 151. Verrucaria nitida Schrad., avec la var. nitidella Floerke. — Méme localité et méme substratum. 152. Verrucaria epidermidis Ach. — Parc du château de Lorrez, sur des Coudriers. 153. Verrucaria fallax Nyl. — Nantau, sur des Aulnes dans le parc du château; Lorrez, méme substratum. 154. Verrucaria cinerea var. megaspora Nyl. — Parc du cháteau de Lorrez, sur un Épicéa. 155. Endococeus erraticus Nyl. — Moret, où il est parasite sur le thalle du Lecidea chalybeia Borr. 156. Leproloma lanuginosum Nyl. — Parmelia lanuginosa Ach.— Amphiloma lanuginosum Nyl. — Palley, sur les grès; parc du château de Lorrez, sur le tronc des arbres. 186 SÉANCE DU 10 Mars 1893. M. Rouy fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LE DORONICUM SCORPIOIDES Willd., par M. G. ROUX. Ayant, dans ‘la précédente séance, après une communication de M. Barratte, appelé l'attention de nos confrères sur la var. 8. du Doro- nicum Pardalianches L., j'ai pensé qu'il vaudrait peut-être mieux pré- senter moi-méme une Note sur ce sujet, en citant les synonymes men- tionnés par Linné et les remarques que j'ai pu faire dans mes collections sur les plantes affines des D. Pardalianches L. et plantagineum L. Linné donne pour sa var. 6. du D. Pardalianches les synonymes suivants : « D. radice scorpii Bauh. Pin. 184; D. latifolium Clus. Hist. 2, p. 16; Aconitum Pardalianches Dod. Purg. 305 », et il Pin- dique (Mater. med.) « in Alp. Vallesie, Geneve, Thuiri ». C'est pour cette plante que Willdenow a créé son D. scorpioides qui n'a rien de commun avec l'Aronicum scorpioides de De Candolle et de Koch, lequel est l'Arnica scorpioides Willd. Voilà donc, en quelques mots, l'histo- rique de ce Doronicum, de Bauhin à A.-P. de Candolle. C'est à partir de la publication du Prodromus de De Candolle que le D. scorpioides devient une espéce assez mal définie, parce que cet auteur lui attribue.des feuilles radicales nettement ovales ou méme rhomboidales, alors que Linné les avait indiquées cordées en faisant de cette plante une variété de son D. Pardalianches. Koch (Synopsis, édit. 2, p. 420) dit plus exactement : « foliis ovatis dentatis, radica- libus... basi rotundatis vel truncatis et obsolete cordatis », et il dit en outre, trés justement, du réceptacle: « receptaculo sparsim piloso », et des feuilles caulinaires inférieures : « auriculato-petiolatis », des supérieures : « sessilibus amplexicaulibus »; il ajoute, pour le rhi- zome : « rhizomate brevi horizontali, stolonibus nullis », caractères que je n'ai pas pu constater sur mes exemplaires. Il reste à indiquer, dans une sorte de conspectus comparatif, les carac- téres différentiels séparant les divers Doronicum qui vont du D. plan- tagineum au D. Pardalianches, en laissant de côté les D. austriacum Jaeq. (y compris le D. croaticum Vukot.), hungaricum Reichb. f. et oblongifolium DC., qui ne prêtent à aucune ambiguité. D. plantagineum L. — Feuilles radicales ovales, non cordées, feuilles caulinaires inférieures atténuées en pétiole sessile, non am- plexicaule; feuilles supérieures lancéolées, sessiles; réceptacle glabre; achaines tous pubescents. D. Tournefortii Rouy in herb. sp. Nov. — Feuilles radicales ovales ROUY. — SUR LE DORONICUM SCORPIOIDES WILLD. 187 ou oblongues, non cordées; feuilles caulinaires inférieures atténuées en pétiole auriculé-amplexicaule ; feuilles supérieures ovales, largement amplexicaules; réceptacle poilu; achaines du disque pubescents, ceux de la circonférence glabres ; folioles de l'involucre lancéolées-acuminées, plus larges et plus longues que dans les D. plantagineum, scorpioides et Pardalianches (1). D. scorpioides Willd. — Plante glabrescente. Feuilles radicales ovales-cordées, à lobes basilaires écartés (sinus large), ou ovales-sub- orbiculaires à base largement tronquée; feuilles caulinaires ovales, les inférieures atténuées en un large pétiole auriculé-amplexicaule; feuilles supérieures ovales, embrassantes; réceptacle poilu; achaines tous pu- bescents; folioles de l'involuere presque une fois plus courtes que les fleurs ligulées. — Port du D. plantagineum. D. carpetanum Boiss. et Reut. — Feuilles radicales cordées-oblon- gues, à lobes basilaires écartés; feuilles caulinaires ovales-lancéolées, les inférieures contractées en pétiole auriculé-amplexicaule; feuilles supérieures lancéolées, sessiles; réceptacle poilu; achaines du disque pubescents, ceux de la circonférence glabres. — Plante glabrescente; port d'un D. Pardalianches à feuilles plus étroites. D. atlanticum Rouy sP. Nov.; D. scorpioides Coss. et auct. alg., non Willd. — Plante glabrescente. Feuilles radicales suborbiculaires, à lobes basilaires écartés (sinus large); feuilles caulinaires grandes, largement ovales, les inférieures souvent cordées, contractées en un pétiole auriculé-amplexicaule; feuilles supérieures ovales, embras- santes; réceptacle à peine poilu ; achaines tous pubescents; folioles de l'involucre égalant les fleurs ligulées. — Port d'un D. Pardalianches de grande taille. D. Pardalianches L. — Plante + poilue. Feuilles radicales ovales- cordées, à lobes basilaires convergents ou paralléles; feuilles cauli- naires ovales, les inférieures contractées en un pétiole largement auri- culé-amplexicaule; feuilles supérieures ovales, largement amplexi- caules; réceptacle poilu; achaines du disque pubescents; ceux de la circonférence glabres; folioles de l'involucre longuement atténuées. D. macrophyllum Fisch. — Plante glabre inférieurement. Feuilles radicales ovales-cordées à lobes basilaires + rapprochés; feuilles cau- linaires ovales; les inférieures contractées en un pétiole largement auriculé-amplexicaule ; feuilles supérieures ovales, largement amplexi- , ; ; itani fort (Inst., (1) C'est cette plante qui est le D. plantag. folio lusitanicum de Tourne 488), et la var. B. de Linné de son D. plantagineum. Je l'ai reque en 1883 de M. de Coincy, qui l'avait récoltée in loco classico, à la serra de Cintra, près Lisbonne. 188 SÉANCE DU 10 mars 1893. caules; réceptacle glabre; achaines tous pubescents; calathides grosses, les latérales trés courtement pédonculées; folioles de l'involucre lan- céolées-acuminées, larges. On voit donc que le D. scorpioides Willd. se distingue du D. Parda- dalianches par ses feuilles radicales cordées à sinus large, ou largement tronquées, les caulinaires atténuées en pétiole, les achaines tous pu- bescents; qu'il diffère du D. plantagineum par les feuilles radicales cordées ou largement tronquées, les caulinaires plus larges, les infé- rieures à pétiole auriculé-amplexicaule, le réceptacle poilu; qu'il se sépare de la plante algérienne, prise pour l'espéce de Willdenow, par les feuilles moins grandes, les caulinaires inférieures atténuées (et non brusquement contractées) en pétiole, le réceptacle abondamment poilu, les folioles de l'involucre une fois plus courtes et un port différent ; enfin qu'il s'écarte du D. Tournefortii par les feuilles radicales cordées ou largement subcordées, les achaines tous pubescents et les folioles de l'involucre de moitié plus courtes relativement à la longueur des fleurs ligulées. Je possède, de France, le D. scorpioides des environs d'Angers, bosquets d'Évantard (leg. Boreau, comme D. plantagineum var. foliis cordatis), de Corbeil (leg. Maire, comme D. Pardalianches), enfin des bosquets de Contremoret prés Bourges (leg. A. Le Grand, comme D. plantagineum L.); il n'était, d'ailleurs, peut-être que naturalisé dans ces trois localités. Le tableau dichotomique suivant fait ressortir les caractères diffé- rentiels des plantes dont il s'agit : 1 Réceptacle glabre ...... esscetoshor orto TEE ether 2. Réceptacle poilu; pétiole des feuilles culinaires auriculé-amplexicaule. 3. Feuilles radicales ovales, non cordées; feuilles caulinaires inférieures atténuées en un pétiole sessile, non amplexicaule. D.plantagineum L. 2 1 Feuilles radicales suborbiculaires, profondément cordées; feuilles cauli- naires inférieures contractées en un pétiole auriculé-amplexicaule. e. T So D. macrophyllum Fisch. ( Feuilles caulinaires inférieures à limbe atténué en pétiole...... a À. 3 | Feuilles caulinaires inférieures à limbe largement contracté en pétiole, souvent méme cordé........................ E Feuilles radicales ovales, non cordées; folioles du péricline lancéolées- acuminées presque aussi longues que les fleurs ligulées; achaines de la circonférence glabres...... TM" 2: àl.ueéusv . D. Tournefortii Rouy (D. plantagineum var. 8. L.)- Feuilles radicales + profondément cordées, à sinus large; folioles du péricline linéaires longuement atténuées, une fois plus courtes que les fleurs ligulées ; achaines ordinairement tous pubescents...........-°- ead ed SRE D. scorpioides Willd. (D. Pardalianches var. 8. L.). ROUY. — SUR LE DORONICUM SCORPIOIDES WILLD. 189 Feuilles glabrescentes, les radicales cordées-oblongues ; les caulinaires 5 ovales-lancéolées, les supérieures lancéolées. D. carpetanum B. et R. Feuilles radicales largement ovales-cordées ou suborbiculaires-cordées ; les caulinaires largement ovales, les supérieures ovales. ......... 6. Plante poilue; feuilles radicales à lobes basilaires convergents ou paral- léles (sinus étroit); folioles du péricline de moitié au moins plus courtes que les fleurs ligulées; achaines de la circonférence glabres.......... D. Pardalianches L. Plante glabrescente; feuilles radicales à lobes basilaires divergents, trés écartés (sinus large); folioles du péricline égalant environ les fleurs ligulées ; achaines tous pubescents................................ serres D. atlanticum Rouy (D. scorpioides Coss., non Willd.). J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de la Société les diverses plantes dont je viens de l'entretenir. À propos de la communication de M. Rouy, M. Franchel fait observer que, jusqu'au jour où l'on connaîtra le Doronicum scor- pioides type de Willdenow, cette plante devra étre reléguée parmi les espèces obscures, la description de Willdenow étant tout à fait insuffisante et même quelque peu incohérente. Le synonyme de Roth, qu’il cite, concerne une plante trouvée dans un Jardin, et les deux seules figures qu'il apporte à l'appui de sa description sont celle de Clusius et celle de Dodonæus (qui n'en font en réalité qu'une seule) et qui paraissent d'ailleurs devoir étre rapportées au D. Pardalianches, à cause de leur inflorescence ramifiée. M. Rouy est d'avis que, si la vieille figure donnée par Clusius peut étre diversement interprétée, il n'en est pas de méme de la diagnose de Willdenow, reproduite par A.-P. de Candolle et com- plétée par Jos. Koch. Ces textes, ainsi que les phrases et figures de Bauhin et de Dodonæus, correspondent exactement, d'aprés M. Rouy, au véritable Doronicum scorpioides Willd. M. Danguy, secrétaire, donne lecture des communications sui- vantes : 190 SÉANCE DU 10 mars 1893. DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE ALGÉRIENNE DE ZOLLIKOFERIA (1). par M. A. BATTANDIER. M. le D" Trabut rapporta, il y a deux ans, d'El Aricha dans les Hauts- Plateaux oranais, un Zollikoferia, que je rapportai tout d'abord au Z. quercifolia Cosson et DR. ou Sonchus quercifolius Desf. Les capi- tules semblaient identiques, les feuilles à la vérité étaient finement laciniées, mais jadis Kralik avait distribué un Z. quercifolia de Gabés à feuilles laciniées. Ces temps-ci, remettant en ordre mes Zollikoferia, je fus frappé de l'aspect tout particulier de la plante d'El Aricha, qui me parut bien différente de la forme laciniée du Z. quercifolia. Il était bizarre d'ailleurs de trouver à El Aricha, à 1000 métres d'altitude, une plante de Biskra et de Gabès. L'étudiant de plus prés, je ne fus pas peu étonné de lui trouver une aigrette trés différente de celles non seulement de tous les Zollikoferia connus, mais de tous les genres voisins. Cette eurieuse plante met en défaut les descriptions du genre et méme les clés de genres, et ne saurait cependant être séparée des Zollikoferia. L'aigrette de la plante d'El Aricha est entiérement formée de soies longues, raides, scabres, d'un blanc jaunáàtre, non réunies en anneau à la base et tombant séparément, tandis que dans toutes les plantes voi- sines on trouve des aigrettes formées de poils lisses, mous, plus courts, trés blancs et d'un éclat satiné, réunis en anneau à la base et se déta- chant d'une seule piéce. Cependant, dans quelques Zollikoferia et spé- cialement dans le Z. quercifolia, on voit au milieu de l'aigrette normale quelques soies semblables à celles de l'aigrette de la plante d'El Aricha. Les achaines et les capitules sont trés semblables dans le Z. querci- folia et dans notre espéce dont voici la description : Zollikoferia anomala spec. nov. — Plante vivace à souche un peu ligneuse et rameuse; tiges herbacées, fermes, un peu ramifiées à ra- meaux robustes, les latéraux plus longs que le terminal, arqués au sommet à la floraison mais vite redressés, portant une ou deux feuilles plus ou moins réduites, et une ou deux grosses bractées écailleuses ; feuilles un peu charnues, un peu amplexicaules à la base, ‘pinnatipar- tites à lobes distants, linéaires, dentés ou rameux avec une callosité blanche au sommet ; capitules solitaires au sommet des rameaux ; péri- cline globuleux à écailles sinuées, réguliérement croissantes, les exté- (1) Ou de Microrrhynchus, si avec Bentham et Hooker on fait rentrer ces plantes dans le genre Microrrhynchus. J'ai suivi la nomenclature adoptée par Cosson et oissier. BATTANDIER. — ZOLLIKOFERIA ANOMALA. 191 rieures suborbiculaires ou ovoides, acuminées ou non en pointe courte souvent munie d'une callosité blanche, un peu étalées, les intérieures oblongues, membraneuses aux bords et au sommet presque contracté en pointe obtuse et ciliolée; achaines quadrangulaires, sans bec, striés sur les faces, à angles un peu saillants et oncinés à la base, les plus extérieurs à peine veloutés, les internes glabres; aigrette formée de soies nombreuses, toutes de méme longueur (2 fois et demie la lon- gueur de l'achaine), scabres, denticulées, rigides, roussâtres, tombant séparément; ligules grandes, fortement colorées en dehors, glabres, à peine dentées au sommet. Les Zollikoferia anomala, quercifolia et angustifolia (arabica Boissier) forment un groupe bien limité dans le genre par son port en boule et ses capitules globuleux, nutants avant l'anthése et solitaires au bout des rameaux, ses achaines courts et gros; je crois que l'on pour- rait en faire une section spéciale. M. Cosson (1) avait cru pouvoir ériger en sous-genre le Z. angustifolia sous le nom de Lophocarpus, à cause des remarquables ailes fimbriées des achaines. Mais ces ailes sont formées par la soudure de poils rubanés que l’on trouve semblables, quoique beaucoup plus courts, dans tout le groupe et méme dans la plu- part des Zollikoferia. Voici une courte monographie de cette nouvelle section. Zollikoferia DC. section globiceps Nob. Z. ANGUSTIFOLIA Coss. et DR.; Z. arabica Boissier; Sonchus angus- tifolius Desf. — Petite plante annuelle ou bisannuelle, à feuilles d'ordinaire finement découpées, à tiges diffuses, assez rameuses, à ra- meaux fortement écailleux, à petits capitules nutants, à achaines exté- rieurs ailés-fimbriés, à aigrette formée de poils soyeux, satinés, bril- lants, trés mous, trés denses, un peu plus longs que l'achaine. Algérie, Tunisie, Orient. Cette espéce compte en Algérie une deuxiéme forme plus méridionale (Metlili, Ouargla), à feuilles parfois presque entiéres, à Jges peu ou pas ramifiées, à port plus globuleux, à capitules plus larges à cause du grand nombre d'achaines fertiles; à achaines trés courts (moitié longs comme l'aigrette). C'est le Z. squarrosa de M. Pomel. Z. QUERCIFOLIA Coss. et DR.; Sonchus quercifolius Desf. — Espéce beaucoup plus grande, formant de grosses souches vivaces, trés feuillées ; feuilles oblongues ou lancéolées dans leur pourtour, sinuées, à lobes aigus peu nombreux et peu profonds, calleux et blanchàtres au sommet. (1) Bull. Soc. bol., vol. Il, p. 254. 192 SÉANCE DU 10 mars 1893. Parfois les feuilles sont laciniées comme dans les autres espéces(Gabés). Pédoncules gréles, trés écailleux; capitules nutants, trés gros achaines de 4 millimètres environ; aigrette à poils soyeux etsatinés avec quelques soies scabres et denticulées, deux fois plus longues, situées au nombre de quinze ou davantage au centre de l'aigrette. El Outaia vers la montagne de Sel, Biskra, Gabès, Changuet Mighas (Lx.). ZOLLIKOFERIA ANOMALA spec. nov. — Distinct de tout le groupe par ses pédoncules bien plus robustes, bien plus vite redressés, à peine écailleux; par ses feuilles bien moins amplexicaules et par son aigrette sétacée. El Aricha, Hauts-Plateaux oranais. L'ESPÈCE CHEZ LES HERNIARIA HIRSUTA J. Bauh.-L. ET GLABRA J. Bauh.-L.; CHEZ LES SCUTELLARIA GALERICULATA L. ET MINOR L.; par M. D. CLOS. J. HERNIARIA. Depuis que Jean Bauhin a désigné sous ces dénominations, qu'elles portent encore aujourd'hui, ces deux espèces d'Herniaires, dont il a donné une figure (Histor. Plant. univ. IIT, 318-319), elles ont été géné- ralement admises, d’abord par Tournefort (Instit.) et par Linné (Spec. Plant.), et, après eux, par la très grande majorité des floristes. Néan- moins, dans la seconde édition de ce dernier ouvrage, on lit à la suite de l’ Herniaria hirsuta : « affinis nimium præcedenti (H. glabræ), forte varietas » (p. 317), et, à ce méme propos, dans le Systema vegelabi- licum, édit. Murray, p. 212 : « Fere varietas præcedentis ». On ne doit donc pas être surpris que, depuis lors, certains phytographes aient émis le même doute, tels Lamarck (1), Marsch. de Bieberstein (2), Desvaux (3), Lecoq (4) ; que d'autres maient pas hésité, soit à considérer les H. glabra et hirsuta comme deux variétés d’un même type, tels (1) Écrivant de l'H. hirsuta : « semble presque n’en être qu'une variété » (de lH- glabra) (Dict. de Bot., 11, 124). (2) Qui dit de l’H. hirsuta: « Ita vicina est H. glabræ, ut demta pube facile pro ejus varietate haberi queat » (Flor. taurico-caucas., IM, 173). af) « Il est bien difficile d'y reconnaitre plus d’une espèce » (Flore de l'Anj., (4) « Cet Herniaria (hirsuta), qui peut-être devrait être réuni au précédent (H. glabra) »... (Géogr. bot. de l'Eur., VI, 167). CLOS. — HERNIARIA HIRSUTA ET GLABRA. 193 Bergeret (1), Noulet (2), de Brébisson (3); soit à les réunir en une seule espèce : H. vulgaris Sprengel (Syst. veget.), H. germanica DôH (Rein. Flora). Enfin, récemment, M. Guillaud, n'admettant qu'Herniaria glabra, écrivait à la suite : « varie à feuilles velues (H. hirsuta L.) » (Flore de Bord., 1883, p. 37). En ce conflit d'opinions, il pouvait y avoir quelque intérét à rechercher si les deux sortes de plantes se distinguaient par d'autres caractéres que ceux du glabrisme et du pilosisme assignés par Linné, et, en cas d'affir- mative, s'ils en démontreraient la valeur spécifique. On a signalé à bon droit : L'aspect général. — L'H. glabra est dit lete viridis et forme de plus larges touffes à la surface du sol, PH. hirsuta étant vert cendré ou grisátre; La ramification. — Le premier a les rameaux plus longs, plus gréles, le deuxiéme est dit magis definite pinnatus (Rchb.), et ces sortes de pinnules sont trés rapprochées; Les feuilles. — Glabres dans l'un, hispides-ciliées avec un long poil terminal dans l'autre (4); Les stipules. — Les supérieures ovales (H. glabra), oblongues (H. hirsuta) (ex Bertol.); Les glomérules. — Multiflores dans le premier (ex Haller), où ils sont oblongs, spiciformes et glabres; pauciflores, arrondis et velus dans le deuxième ; Les fleurs et fruits. — Deux fois plus gros dans le premier que dans le second (Grenier); Les péricarpes. — Inclus dans H. hirsuta, dépassant un peu le calice dans son congénère ; La graine. — Ovoide dans l'H. glabra, sublenticulaire dans lH. hir- suta (ex Pouzolz); La racine. — Plus gréle et plus courte dans ce dernier, « devenant avec l’âge, dans le premier, épaisse subligneuse » (Le Gall). (1) « Les deux plantes dont nous venons de parler ne sont que deux variétés de la méme espèce » (Flor. des Bass.-Pyrén., M, 89). . (2) Admet H. hirsuta, lui rapportant comme synonymes H. incana Lamk, H. lati- folia Lap., et comme variété H. glabra L. (Flore du Bass. s.-pyrén., 245). , (3) Fait rentrer les deux, à titre de variétés, a. glabra, b. hirsula, dans rH. vul- aris Spreng. (Fl. de Norm., 95). . PE . ) (4) PR ag M. Crépin a dintinguá une variété ciliata de rH. glabra. T. XL. (SÉANCES) 13 491 SÉANCE DU 10 Mans 1893. Les distinctions afférentes à la structure florale m'ont paru se réduire, à part la villosité, à des périanthes un peu plus grands et laissant sortir la pointe du péricarpe chez l'Herniaria glabra, tandis que cet organe est toujours inclus chez lH. hirsuta. Quelque caractère physiologique ne viendrait-il pas confirmer ces distinctions empruntées à la morphologie des organes? La durée des deux espéces a été trés diversement appréciée. Elles sont dites l'uneet l'autre annuelles (Linné, Dietrich, Loiseleur- Deslongchamps, Balbis); bisannuelles (Martial Lamotte, Ch. Royer); bisannuelles ou pérennantes (Revel) ; annuelles ou bisannuelles (A. de Vos), vivaces (DC., Prodr., Mertens et Koch, Sebastiani et Mauri, Gué- pin, Le Gall, Delastre, de Pouzolz, Bras, Castagne, Boreau); bisannuelles et vivaces (Godet); annuelles, bisannuelles, vivaces (Grenier, Edm. Bonnet); annuelles, vivaces, sous-frutescentes (Bertoloni). L'H. hirsuta reçoit le signe ©, et l’H. glabra (2) f. Gust. et Hérib.-Joscph, — © — 2% Saint-Amans. — les signes © @ — © X Coss. et Germ., Bouvier, Mar- —— trin-Don. Lt et Barr., Bel. — o9 — © Lamarck (Dict.). — og — @ Reichenbach. — OX — © Villars. Voilà bien, ce semble, de quoi justifier ce doute émis par Marsch. de Bieberstein, en 1819 : « De duratione H. glabræ et hirsutæ nondum composita lis est » (Flor. Taurico-caucas., t. III, Suppl., p. 173). Grenier a écrit à propos de l’H. hirsuta : « Cette espèce ainsi que la précédente (H. glabra) fleurit dés la premiére année, alors elle est annuelle; si l'hiver ou toute autre cause ne la détruit pas, alors elle re- fleurit la deuxième et méme la troisième année. Dans ce cas on a pu dire légitimement que ces espéces sont bisannuelles ou pérennantes » (Flor. chain. jurass., 267). Ce résultat, obtenu peut-être dans quelque localité spéciale, ne concorde ni avec les assertions, soit de De Candolle, soit de Le Gall, ni avec mes propres observations (1). On lit dans le Prodromus, II, 367, du premier, à la suite de la description de l’H. glabra : « Certe pe- rennis, sed per primum vitæ annum ex radice gracili videtur annua » ; et dans la Flore du Morbihan, 210, du second, touchant la méme espéce : « Vivace, à racine devenant par l’âge épaisse el presque ligneuse... » Et cette méme durée lui est encore assignée par Schkuhr et par M. Lloyd. | (1) J'écrivais dès 1868 : « L'Herniaria hirsuta se distingue, par sa durée ordinai- rement annuelle, de l’H. glabra, plante pérennante » (De la durée des plantes, p. 40). CLOS. — SCUTELLARIA GALERICULATA, MINOR, ETC. 195 Dés 1810, Loiseleur-Deslongchamps avait été non moins explicite, écrivant de l’H. glabra : « Cette plante n'est point annuelle, comme tous les botanistes l'ont cru jusqu'à présent... Lorsqu'elle se trouve abandonnée à la nature dans un terrain non cultivé, sa racine se con- serve el pousse chaque année de nouvelles tiges; c'est ce que j'ai re- connu... » (Notice s. pl. à ajout. à la flore de France, 44). En nos deux Écoles de botanique, il se montre en ce moment (mi- janvier) en fortes touffes vertes et pleines de vie, tandis que lH. hir- suta n'y est représenté que par quelques débris morts et complétement desséchés. J'ai toujours vu celui-ci annuel dans le Tarn, mais peut-étre vit-il ailleurs deux ans dans des conditions exceptionnelles. Il n'est donc pas exact de dire, avec Ch. Royer (Flore de la Cóte-d'Or, I, 145), que les deux espéces ne différent que par la vestiture. Enfin, quandles H. hirsuta et glabra croissent dansla méme localité, on ne constate jamais, comme l’a bien reconnu ce botaniste, les inter- médiaires de ces deux plantes, imaginés par Desvaux (Flore de l' Anjou, 311); et De Candolle a pu écrire de la première : « H. glabre, hirsutie excepta valde similis, sed sata per 20 annos characteres servavit ex Romer et Schultz » (loc. cit.). Placées côte à côte dans les jardins bota- niques, elles ne s'y confondent jamais, et n'ont jamais non plus, que je sache, offert d'hybride. Combien d'espéces de création plus ou moins récente pourraient envier leur légitimité ! II. Les SCUTELLARIA GALERICULATA L., MINOR L., PUBESCENS Martr.-Donos. Les deux premiéres espéces ont été adoptées par la trés grande majo- rité des phytographes, bien que Lamarck, dés 1806, traitant du S. minor, ait jugé « cette espèce trés voisine du Scutellaria galericulata... » (Dict. de bot. VII, 705). En 1837, Noulet disait qu'elle « n'offre... aucun caractére assez saillant pour en étre séparée sürement » (Flor. du Bass. sous-pyrén., 525); mais plus tard il faisait figurer les deux comme espèces (Flore de Toulouse). De nos jours, les auteurs de la Petite flore d' Auvergne déclarent les « deux plantes parfois difficiles à discerner », et MM. Gillet et Magne (Flore de France, 3* édit., 373), Guillaud (Flore de Bord. et de l'Ouest, 131) tiennent le S. minor pour variété du S. galericulata. En 1864, Michalet rapportait provisoirement à celle-ci une variété qu'il qualifiait de parviflora (Hist. nat. du Jura, BoT., 261). L'auteur, dix ans auparavant, avait décrit cette plante, observée par lui à Chaussin, dans les bois de Longwy, sous le nom de S. minori-galericulata, c'est- à-dire comme hybride des deux espéces, ajoutant inter parentes (Mém. 196 SÉANCE DU 10 Mans 1893. Soc. d'émul. du Doubs); mais il avait depuis « conçu quelques doutes sur son origine hybride ». Grenier s’est borné à admettre et à décrire les deux espèces linnéennes dans sa Flore de la chaîne jurassique. Or, en cette même année 1864, de Martrin-Donos élevait au rang d'espèce, sous le nom de Scutellaria pubescens, le S. galericulata var. pubescens Mut. (Fl. fr. IIL, 53), faisant suivre la description de ces mots : « Gette plante, par la forme et la dentelure de ses feuilles, par la grandeur de ses fleurs et par son port, est intermédiaire aux S. ga- lericulata L. et S. minor L. » (Florule du Tarn, 512). Si l'auteur a omis de dire qu'elle croit en compagnie des deux, il lui assigne pour unique localité, dans le Sidobre, Anglés, au Redondet, et Anglés figure aussi parmi les nombreuses localités où il a constaté la présence des deux autres. La similitude de ces résultats d'observation, dans deux départements aussi éloignés l'un de l'autre que le sont le Doubs et le Tarn, doit faire présumer que Michalet était primitivement dans le vrai, et qu'il faut voir un hybride dans sa variété parviflora, de méme que dans la prétendue espèce S. pubescens Martr.-Don. M. Focke est disposé à l’admettre pour celle-ci, écrivant : « In S. pubescens Martr.-Don. ist eine S. galericu- lata L. X minor L., vermuthet worden » (Die Pflanzen-Mischlinge, 339) ; et c'est le cas de rappeler que les faits d'hybridité ne sont pas rares chez les Labiées (1), ce dont témoigne, entre autres, le livre du savant allemand. | Là, au contraire, où les deux espèces ne viennent pas dans le même lieu, elles conservent, d’après mon examen, des caractères distinctifs spécifiques plus que suffisants. Je le constate chaque année aux environs de Sorèze (2) (Tarn), où le S. minor croît dans les marécages mon- tagneux, tandis que le S. galericulata, plus rare, se trouve constamment en plaine au pied de la montagne; le premier y est toujours minuscule, surtout comparé à son congénère. Les deux espèces restent encore invariables dans l’École de bota- nique de Toulouse, bien que cultivées en pleine terre l’une à côté de l'autre; il est vrai que les deux sont vivaces et ne s'y multiplient qu'en drageonnant. Toutefois, il conviendra désormais de se méfier de l'hybridité dans (1) Une espèce légitime de Scutellaria ne saurait être appelée S. pubescens, les deux S. minor et galericulala, dont l'aire à la surface du globe est trés étendue. variant considérablement l'un et l'autre en fait de glabrisme et de pilosisme, si bien que Bentham a rapporté au S. galericulata, outre la var. vulgaris, les var. pubes- cens et glaberrima (in DC. Prodr., X11, 425). (2) C'est une des localités assignées à cette espèce par De Candolle, dans sa Flore française, où l’auteur déclare le S. minor moins commun que le S. galericulata (t. V, p. 973). — € GILLOT. — LE GENRE ONOTHERA. 197 . les localités où, végétant ensemble, elles paraitront passer de l'une à l'autre. Bastard a signalé, sous le nom de S. intermedia, une plante des environs de Laval, rapportée par Mutel (Flore franç. 1II, 53) au S. mi- nor ; serait-ce l'hybride en question? Elle parait étre peu connue. LE GENRE ONOTHERA : ÉTYMOLOGIE ET NATURALISATION ; par M. X. GILLOT. Parmi les plantes exotiques, qui se sont naturalisées avec la plus grande facilité en Europe et particuliérement en France, on peut citer le genre Onagre ou Onagraire, OxornEna, dont toutes les espèces, au nombre d'une centaine environ, sont américaines, à l'exception d'une seule d'entre elles qui habite la terre de Van Diemen, l’O. tasmanica (Cf. DC. Prodr. 111, p. 45, où sont décrites 67 espèces; H. Baillon Hist. des pl. VI, p. 461). | I Je ne saurais trop insister tout d’abord sur l’opportunité de réformer l'orthographe latine du nom générique qui doit être écrit Onothera et non . QEnothera, comme l'ont répété tous les auteurs, à limitation de Linné. La nécessité de mettre un peu d'ordre dans la Nomenclature a fait adopter d'une facon à peu prés générale par les botanistes, à la suite des Congrès internationaux (1) el de discussions approfondies, la règle suivante : « Chaque groupe naturel de végétaux ne peut porter dans la » science qu'une seule désignation valable, savoir la plus ancienne, » adoptée par Linné ou donnée par lui et aprés lui, à condition qu'elle » soit conforme aux règles essentielles de la nomenclature » (Alph. de Candolle, Lois de la nomenclature botanique, 1861, p. 17, art. 15); ce qui ne doit pas empécher cependant de citer un auteur « pour un nom de » genre qu'il aurait fait avant Linné et que Linné aurait adopté » (ibid. p. 29). Cette décision a été récemment confirmée, avec l'approbation de M. Alphonse de Candolle, par un comité de botanistes allemands qui proposent de faire dater les noms de genres et d'espéces seulement de l'année 1753, c'est-à-dire de la premiére édition du Species plantarum (1) Congrès international de botanique tenu à Paris en août 1867 ; Congrès bota- nique de Bologne, 1882; Congrés international de zoologie à Paris, 1889; Congrés international de botanique à Génes, 1892. 198 SÉANCE DU 10 Mans 1893. de Linné, et de conserver les noms de genres linnéens, quand même à la rigueur ils seraient à rejeter (1). Depuis longtemps déjà les botanistes érudits (2) et, entre autres, avec une grande autorité, M. le D" Saint-Lager (Remarques sur la réforme de la nomenclature botanique, in Ann. Soc. bot. Lyon, VII (1878- 1879), p. 1-154), ont protesté contre cette espèce d'idolàtrie qui fait pousser le respect de la tradition linnéenne jusqu'à conserver les barba- rismes, les solécismes ou les simples lapsus calami échappés au grand naturaliste nomenclateur, et bien excusables, quand on considére la variété et l'immensité de son œuvre. Depuis Théophraste, Paul d'Égine, Dioscoride, Galien, etc., il est question, dans les anciennes compilations botaniques, d'une plante désignée sous le nom d'óvayoa, óvo0/0«, óvo0foac, óvouptc ou óvóOvupic, en latin onagra, onothera ou onuris. Il s’agit d'une plante de haute taille, à feuilles allongées comme celles de l'Amandier, à fleurs rosées ou en forme de rose, etc., dans laquelle les commentateurs ont cru recon- naître tantôt un Epilobe, Epilobium alpestre (Sprengel), E. roseum (Schreber, Desfontaines), E. hirsutum (Fries, Wimmer, D* Saint-La- ger) (3), tantót un Rhododendron (Link et Schneider). A coup sür ce ne peut étre une espéce du genre Onagre ou Onothera actuel, dont toutes les espéces appartiennent au Nouveau-Continent et ne pouvaient étre connues des naturalistes de l'antiquité. Quelques auteurs, à l'exemple de Tournefort, Inst. bot., p. 302, ont adopté le nom d'Onagra (4), qui a été traduit en francais, Onagre ou Onagraire, et qui se trouve déjà sous la forme grecque ôvaypa ou ôvæypov, ou latine onagra, onagrum, dans Dioscoride, Pline l'Ancien, etc. (5). La grande majorité des auteurs ont préféré le nom générique d'OEno- thera sanctionné par l'autorité de Linné, mais qui doit, à mon avis, être remplacé par la forme plus correcte, Onothera. Cette opinion a déjà été émise par mon savant confrère et ami M. le D" Saint-Lager (6). Presque seul, entre tous les botanistes modernes, il a eu le courage de s'attaquer (1) Quatre propositions relalives à la nomenclature émises par un comité de bota- nistes de Berlin, in Bull. Soc. bot. de France, XXXIX (1892), p. 137. (2) Cf. T. Caruel, La Flore italienne et ses critiques, in Bull. Soc. bot. de France, XXXVI (1889), p. 263. (3) Fraas, qui a voyagé en Gréce, croit que c'était l'Epilobium hirsutum L. (Flora classica, p. 81), appelé Onagra hirsuta p Césalpin (liv. VI, ch. 74). Cf. D* Saint- Lager, in Bull. semest. Soc. bot. Lyon, X, (1892), p. 61. (4) Barrelier, Plante per Galliam, etc., p- 59; Gærtner, De fruct. et sem. I, p. 159; Scopoli, Fl. carniol. 1, p. 269. (5) Pedacii Dioscorides Anazarbei, De mat. medic. lib. IV, c. 118; Galenii, De Fac. simpl. med. VIII, 214; C. Plinii secundi, Nat. hist. XXVI, c. 69. (6) Cariot, Ét. des fleurs, 8° édit., par le D* Saint-Lager, Il, p. 301 et Soc. bot. Lyon, Bull. 'semest. X° année, séance du 19 déc. 1892, p. 60 GILLOT. — LE GENRE ONOTHERA. 499: à la tradition linnéenne et de plaider la cause du mot onothera au nom de la grammaire, de la lexicographie et des textes. Dans une correspondance aussi courtoise que savante, le très dis- tingué botaniste et bibliothécaire de Lyon, à qui j'avais fait part de mes doutes et de mes objections, a bien voulu compléter mes renseignements sur quelques éditions que je n’avais pas été à même de collectionner et m'a entraîné à partager entièrement sa manière de voir. Il m'a donc paru intéressant de traiter sommairement cette question et de démon- trer la légitimité du vocable onothera (1). J'ai déjà dit que dans les auteurs anciens on trouvait la même plante désignée indifféremment sous les noms d'onagra, onouris, onuris ou onothera. L'étymologie des deux premiers mots, qui n'est pas dou- leuse, óvoc, âne, et &yptoc, sauvage, dne sauvage, et ôvos, àne, oùpd, queue, queue d'áne, est, on en conviendra, une forte présomption en faveur d’une étymologie analogue pour le mot óvo0Zoa, d'óvoc, àne, et bip, pos, bête sauvage, qui est absolument synonyme d'óvaypa. Cette étymologie a donné lieu à bien des interprétations différentes. Les uns y ont vu une analogie entre la forme des feuilles et celle des oreilles d'un àne, ressemblance qui est loin d'étre frappante (2); les autres lui attribuaient la propriété de dompter et de calmer les ànes sauvages (3); d'autres ont comparé la villosité grisàtre dont la plante était hérissée avec la toison bourrue d'un àne sauvage (4); et Scaliger, dans ses Commentaires, ajoute que la couleur du pelage de l'àne, comme celle de ]a plante en question, est brune ou cendrée avec un mélange de blanc (5). Il est hors de doute qu'óvaypa ou óvaypov a été appliqué par les anciens, et notamment par Hérodote et Xénophon, à un àne sauvage. Ces auteurs ont cité de nombreux troupeaux d'ànes qui vivaient à l'état sauvage en Phrygie et en Lycanie. Elien, Varron, Cicéron, Pline, Virgile lui-méme ont parlé de cet animal au poil gris et bourru. Quant à la comparaison d'une plante à indumentum hérissé avec un àne bourru, elle n'est pas plus bizarre et inadmissible que celle de Delphinium avec (1) Sous le titre humoristique « les Anes et le Vin », M. le D' Saint-Lager vient de publier, sur la même question, une brochure tirée des Annales de la Soc. bot. de Lyon, pour l'année 1893. On ne sera done pas étonné des rin aM qu'elle pourra offrir avec la présente étude. (Nole ajoutée pendant l'impression. ln (2) Cf. Mérat et de Lens, Dict thérap. el mat. méd. V, p. 14; H. Baillon, Dict. encycl. sc. méd., % série, XIV, p. 435, art. Œnothera. (3) "Ovaypa vocatur quod bestias feras, maxime asinos, mansuetas reddat. (Theo- phrasti Eresii de Hist. plant. libri X, grece et latine... illustravit Johannes Bodeus a Stapel. Accesserunt J. C. Scaligeri in eosdem libros animadversiones el R. Constan- tini annotationes, etc... Amstelodami, 1644, 1. IX, c. xx1, p. 1173). Ln (4) A colore nonne illud impositum non sit verisimile évaypiov enim color asinius (ibid.). | (5) At vere asinium, fuscum, cineritium, cui tò Aeuxóv additum est, qualis color asinorum (ibid.). . d 200 SÉANCE DU 10 mars 1893. un dauphin, Corydalis avec une alouette, Echinus ou Echinops avec un hérisson, Tragus avec un bouc, etc. (1); d'autant plus que Théo- phraste, disciple fidéle d'Aristote, a imité son maitre en tout. Ila calqué son histoire des plantes sur l'histoire des animaux d'Aristote, compa- rant les parties des plantes avec celles des animaux (2) ; il n'est donc pas surprenant qu'il ait, sur des apparences extérieures plus ou moins sensibles, donné à quelques-unes des plantes qu'il nommait une appel- lation tirée du régne animal. Si l'on examine la question de priorité, qui pour beaucoup est un des meilleurs critériums, le litige me parait facile à trancher (3). La meil- leure édition des œuvres botaniques de Théophraste qu'on puisse citer aujourd'hui est celle qu'en a donnée J.-G. Schneider, au commencement de notre siécle, et qu'il a enrichie de gloses savantes et puisées aux meilleures sources (4). Or Schneider, après avoir admis d'abord l'orthographe grecque otvo07,pa et oivoñpas (T, p. 324, 1. IX, c. xix, alias xxr) et latine œnothera et enotherds (IL, p.197), expose, dans ses Commentaires (V, p. 11 et 273), comment il a pu vérifier les textes de la bibliothèque du Vatican (Urbi- nas) et de celle de Florence (Medicis). Il prouve d'une facon péremptoire qu'il faut rétablir l'orthographe óvotjpa et óvotzpac comme étant la ver- sion primitive (vera scriptura, V, p. 461) de ces manuscrits, en pre- mier lieu de celui du Vatican (Codex Urbinas, n° 61), le plus ancien et k plus autorisé de tous (5); et, si l'on trouve oivotpac dans quelques manuscrits, cette variante y apparait comme surchargée et douteuse (6). F. Wimmer, qui a publié récemment, en France, une nouvelle édition (1) Saint-Lager, Bull. semest. Soc. bot. Lyon, X, 1892, p. 61. (2) Cf. Theophrasti opera, lib. I, e. 1 (ed. Schneider, grece, I, p. 3-1, latine, M, p. 13-14) et Schneider in Theoph. op. V : De auctoritate, integritate, argumento, ordine, methodo et pretio librorum de historia et causis plantarum, p. 227-239. (3) La question de priorité des noms en botanique a été traitée avec beaucoup de détails et d'érudition par le D" Saint-Lager, dans plusieurs Mémoires importants : Vicissitudes onomastiques de la Globulaire commune (in Ann. Soc. bot. Lyon, XVI, 1889, p. 249); La priorité des noms de plantes (ibid., p. 251). (4) Theophrasti Eresii que supersunt opera et excerpta librorum. Ad fidem libro- rum et scriptorum emendavit Historiam et libros VI de causis plantarum conjuncta opera D. H. F. Linckii, excerpta solus explicare conatus est Jo. Gottl. Schneider, saxo. Lipsiæ, Vogel, 1818-1821. 5 vol. in-8°. . (5) Codicis omnium antiquissimi atque integerrimi, Schneider in Theoph. op. V, Præfatio (p. IHI). (6) In Theophrasto liber Urbinas tandem verum ôvobipa dedit, quod solum probo. Loc. cit. V, p. 459. — óvozpa, nomen verum fruticis habent Dioscorides et Plinius, eum qua scriptura conveniunt synonyma óvaypa et óvoOpt; a Dioscoride memorata : quanquam liber Urbinas statim ò otvoôñpas scriptum habet, sed tribus punctis super iota positis. Loc. cit. p. 78. — Voyez du reste, au sujet des variantes des manuscrits de Théophraste, de leurs altérations, et de leur indication par des points conven- tionnels, la note de Schneider : Auctarium ad varietatem scripture \Urbinatis codicis (loc. cit., V, p. 273). ; GILLOT. — LE GENRE ONOTHERA. 201 de Théophraste en un seul volume, en s'appuyant principalement sur les travaux de Schneider (1), n'a pas hésité à adopter l'orthographe grecque 6vobñpa (loc. cit., l. IX, c. 19, p. 161, 1'* colonne), mais par une singulière inconséquence il a maintenu la graphie œnothera dans sa version latine (loc. cit., p. 161, 9* col.). Cette question de priorité a été de méme établie par les éditeurs et commentateurs de Pline l'Ancien, notamment le P. Hardouin et Desfontaines, dans l'édition Lemaire (2). Si, dans leur texte, ils ont cru devoir conserver æno- thera à côté d'onouris, ils ont rappelé dans leurs notes que les diffé- rentes éditions de Dioscoride et de Galien portent toutes óvot/o« et óvoOoupic, et que d'anciens manuscrits de Pline présentent également le méme texte (3). | Après Théophraste, Dioscoride est en effet un des anciens auteurs auxquels on doit accorder le plus de confiance. Bien des noms, notam- ment dans le Traité de la matière médicale de Dioscoride, ont été plus ou moins bien reproduits par les copistes, quelques-uns rejetés comme notha. Mais cependant, dans Dioscoride, les termes grecs, bien qu'ils ne figurent souvent pas dans nos lexiques, sont réguliérement formés et ont trait en général à quelque particularité de la plante; ceux que Dioscoride indique comme en usage chez les Romains se trouvent en général corrects. Matthiole a été le plus célébre des commentateurs de Dioscoride, et les reproductions de ses œuvres ont été innombrables (E. Fournier, Dict. encycl. sc. méd., 1" série, XXIX, p. 540-545, art. Dioscoride). Or il est remarquable que le texte des éditions grecques, latines ou françaises de Dioscoride et de Matthiole (4) est presque partout conforme à la version óvofjoa ou onothera. À quoi tiennent doncla désuétude dans laquelle est tombé ce vocable et l'usurpation de sa place légitime par Œnothera ? La faute n'en incombe certes pas à Linné, mais aux copistes et commentateurs du moyen âge, (1) Theophrasti Eresii opera qwe supersunt omnia græca recensuit, latin? interpu- tatus est, indices rerum et verborum absolutissimos adjecit Fredericus Wimmer, Pa- risiis, Ambr. Firmin-Didot, 1866, gr. in-8°. 0n | (2) Bibliothèque classique latine, publiée par N.-E. Lemaire : Caii Plinii secundi Historie naturalis libri XXXVII, pars quarta continens rem herbariam, curante L. Desfontaines, Paris, Firmin -Didot, 1830. (3) In MSS. tum hoc loco, tum in Indice, sine diphthongo « Onothera sive Onu- ris ». Brot. ex Regg. codd. I, 2, et edit. principe « Onothera ». Loc. cit. vit, 2, p. 742. — C'est d'ailleurs la graphie qui existe dans l'édition princeps de l'Histoire naturelle de Pline, imprimée à Venise en 1469, ainsi que dans tous les textes ma- nuscrits et imprimés de Dioscoride, Galien, Rufus d'Éphése, Oribase et Paul d Égine. (D" Saint-Lager, Soc. bot. Lyon, loc. cit., p. 60). 2. . (4) Pedacii Dioscorides Anazarbei, De materia medica libri sex... lib. IV, c. 118. — Les Commentaires de M. P. Andri Matthiolus sur les six livres de la matière médi- cale de Pedacius Dioscoride, traduits du latin en francais par Ant. du Pinet, édition Cl. Prost. Lyon, 1642, p. 429. 202 SÉANCE DU 10 Mars 1893. aux premiers éditeurs des auteurs anciens, dont il a suivi l'orthographe, et principalement, d'aprés Schneider et le D' Saint-Lager, à Théodore Gaza et aux éditions de Théophraste qu'il a données à Trévise, en 1483, à Venise, chez Alde Manuce, en 1504, à Bâle en 1544, etc. Schneider dit que Gaza a, dans beaucoup de passages, mal compris et mal traduit Théophraste, et qu'il a eu la malheureuse idée de corriger les manus- crits de cet auteur en se servant du texte, si souvent fautif, de l'Histoire de Pline; et il est trés probable qu'il a voulu, comme bien d'autres, trouver à toute force un rapport entre le nom de la plante et les pro- priétés qu'on lui attribuait (1). En effet, d'aprés Théophraste, Dioscoride, Pline, etc., l'onothera ou onagra possède une longue racine dont l'odeur rappelle celle du vin surtout par la dessiccation (2). Elle a la vertu de dompter et d'adoucir, probablement par une sorte d'ivresse, la férocité des animaux sauvages et méme de rendre les hommes plus gais, etc. D'où l'invention du mot oivobñpa, œnothera, tiré de otvoc, vin, et 97, pos, bête sauvage, littéralement vin sauvage, ou vin de bête sauvage, c'est-à-dire plante servant à enivrer et à calmer les bétes sauvages (3). L'étymologie d'Onothera, toute singulière qu'elle est, me parait donc bien plus acceptable que celle d'OEnothera, etc., et conforme aux assimilations fréquentes faites par les anciens, dans leur style figuré, entre les animaux et les végétaux ; ce vocable a pour lui, comme je crois l'avoir prouvé, les droits de la priorité, et concorde avec les autres syno- nymes, onagra, onuris ; il a enfin l'avantage de conserver, en le recti- fiant, le nom linnéen; et il doit étre dorénavant admis, comme ont été admises, en vertu du droit de changer les locutions manifestement vi- (1) Cf. Schneider in Theoph. op. II. Prefatio, p. 1, et Auctarium de auctoritale. . . librorum, V, p. 231. (2) olov yap Tpoopopd ctc yiverut, uvatv exovtog olvd8n... Ost xal avaitelow Oorsp otvov. Theoph. op., loc. cit. — Longa radice, et quum siccata est, vinum olente. Plinii sec., loc. cit. (3) Les opinions les plus fantaisistes ont été émises pour donner une explication plausible à l'étymologie d'Œnothera. Les uns l'ont fait dériver de otvoc, vin, et 650a, chasse, soit parce que la plante passait pour avoir la vertu de chasser les fu- mées du vin (Gaza, d’après D" Saint-Lager, loc. cit., p. 61), soit parce que la plante arrosée de vin était supposée favoriser la chasse des bétes fauves (Kirschleger, Fl., Vog.-rhen., 2° édit. I, p. 189); les autres de otvoc, vin et 6paypa, pàture (Borcau, FL. centr. de la Fr., 3° édit., I, p. 321). Quelques commentateurs du moyen âge, embarrassés par l'incertitude des textes due aux erreurs des copistes, et désireux de mettre de l'uniformité dans l'onomas- tique, ont méme écrit partout non seulement oívoüápa, mais otvaypa, et méme oivoupte ou œnuris (Gærtner), ce qui signifierait littéralement queue de vin ('), au mépris de toute vraisemblance et de toute critique (Theophrasti Eresii opera... Amsterdam, 1644, Comment. de Stapel., p. 1173). On trouve encore oïvobñpas et ofvoënets. Enlin Lamarck, Encycl. méth. Dict. IV, p. 550, a introduit, sans raison plausible, la nouvelle variante Ænothera, dont l'étymologie, atvoc, terrible, affreux, et Gp, Ońpos, bête sauvage, ne se justifie pas davantage. GILLOT. — LE GENRE ONOTHERA. 203 cieuses, certaines corrections à nombre de mots linnéens mal ortho- graphiés ou peu conformes à leur véritable étymologie, par exemple, Pirus au lieu de Pyrus, conopea au lieu de conopsea, etc., que le comité de publication de la Société botanique de France a décidé d’em- ployer et emploie en effet exclusivement, dans ses Bulletins, depuis un certain nombre d’années. Parfaitement d'accord avec les auteurs qui veulent sincèrement appli- quer les Lois de la nomenclature botanique, et persuadé, comme M. J. Briquet (Les Labiées des Alpes Maritimes, Préface, p. xv), que « la » seule sanction qu’il paraisse possible de donner aux règles, c’est de » les appliquer sans exceptions », j'ai adopté le nom linnéen Onothera, sans réclamer la priorité pour celui d'Onagra Tournefort. Mais je ne puis cependant, comme le savant botaniste précité, admettre la fixité d'un nom, tout au moins au point de vue de l'orthographe, sans tenir compte « des progrés de la paléographie et de l'archéologie ». Toutes les sciences doivent se prêter un mutuel concours, et quel que soit le peu d'intérét avec lequel on soit tenté de traiter aujourd'hui ces ques- tions regardées par beaucoup comme exclusivement littéraires et quelque peu oiseuses, si une erreur, méme consacrée par le temps et l'usage, vient à étre démontrée, en orthographe ou en étymologie, il ne me parait pas indifférent de la rectifier. II L'espéce la plus commune est l'Onothera biennis L., originaire de Virginie, dont elle aurait été importée en 1614, au dire de Linné (1). Cultivée d'abord dans les jardins, notamment dans les jardins botaniques de Bâle et de Padoue, où elle est signalée en 1619 (C. Bauhin, Pinax, P. 245), elle s'est rapidement propagée par ses graines et largement naturalisée dans le nord de l'Europe (2). En 1737, cette plante était déjà trés abondante dans les plaines sablonneuses de la Hollande, et, en 1768, Haller l'indique déjà comme commune en Suisse (3). Elle s'est répandue dans tous les terrains sablonneux, les alluvions des riviéres et les champs cultivés des vallées, au point de devenir une de nos plantes les plus vulgaires, et d'avoir conquis le droit de cité dans toutes nos flores. Il est probable que sa naturalisation reconnait pour cause sa culture fréquente au début comme plante alimentaire; car ses racines pA Hab. in Virginia, unde 1614, nunc vulgaris Europæ. Linné, Sp. pl., édit. ? P. C ^r Spontanea facta, copiose crescit ubique in campis arenosis Hollandiæ. L. Hort. liff., p. 144. . (3) H. Christ, La flore de la Suisse el ses origines, trad. francaise, p. 525. 204 SÉANCE DU 10 mars 1893. fusiformes, assez analogues à celles du Salsifis, se mangeaient autrefois, principalement en Allemagne, sous différentes préparations culinaires, notamment assaisonnées au vinaigre (1)ou confites au sucre. Les feuilles se mangeaient également en salade, sous le nom de Mäche rouge; les cochons les aiment beaucoup, etcette nourriture les engraisse. Les tiges, qui servent pour chauffer les fours, pourraient étre employées pour tanner et fabriquer de l'encre (2). Mais l'Onagre n'est plus guère re- cherchée aujourd'hui, et sa culture, à titre de plante potagére, qui est celle des Salsifis, n'est plus guère indiquée qu'à titre de curiosité (3). Elle est connue sous le nom vulgaire d'Herbe aux ánes qui semble inspiré de l'origine étymologique que j'ai cherché à faire prévaloir; elle est aussi souvent désignée sous les noms de Jambonnier, Jambon des jardiniers, Jambon de Saint-Antoine, et je ne suis pas le seul à avoir longtemps cherché l'explication de cette appellation singuliére. Je rappelle, pour ce qu'elle vaut, celle que j'ai lue dans une observation de l'excellente Flore de Loir-et-Cher de M. A. Franchet. « D’après l'abbé » Dubois », dit-il, « Méthode éprouvée, etc., p. 509, on cultive cette » plante en Bretagne pour ses racines alimentaires, qu'on nomme jam- » bon, parce qu'en la coupant auprés du collet, elle a la couleur d'une » tranche de jambon entrelardée de graisse », p. 218; apparence qui est loin d'étre exacte, d'aprés mes observations personnelles. | L'Onothera muricata L., que j'ai principalement en vue dans cette Note, est voisin de l'O. biennis, dont il a été considéré par quelques auteurs comme une simple variété (Torrey). On l'en distingue par ses tiges rougeàtres, rudes, muriquées, c'est-à-dire chargées de tubercules pilifères saillants, par ses feuilles lancéolées plus étroites, par ses fleurs bien plus petites, deux ou trois fois plus courtes que le tube du calice et à pétales ne dépassant pas les étamines. Originaire du Canada, probable- ment importée en Europe pour les mémes usages que lO. biennis et par confusion avec lui, cette espéce est beaucoup moins répandue, mais tend cependant à se naturaliser de plus en plus, et suivant également une marche progressive du Nord au Sud. En Allemagne, elle a été signalée depuis longtemps déjà et sur bien des points, à Fribourg-en- Brisgau, sur les bords de l'Elbe, dans le Brandebourg, le Mecklembourg, le Holstein (Koch, Syn. ed. 2, p. 210; Rchb. Fl. excurs., p. 631), en Transylvanie (Schur, Enum. pl. Trans., p. 214) (4). En Belgique, elle (1) Nostrates comedunt radices in acetariis. Scopoli, FL. carn. I, p. 269. (2) Cf. Lamarck, Dict. encycl. IV, p. 551; Duchesne, Répert. des plantes utiles el des plantes vénéneuses du globe, p. 267; Poiret, Hist. philos. des plantes d'Europe, Vl i s » P- $ n . . , pe, , p. 367; H. Baillon, Hist. des plantes, VI, p. 487. P P (3) Vilmorin-Andrieux, Les plantes potagères, p. 232. (4) On a même décrit en Allemagne hybride : :eato-biennis Winkler, (Erf. bot. Zeil, 1859, p. 252 9 ^ Un hybride : O. muricato- biennis Win GILLOT. — LE GENRE ONOTHERA. 205 s'est répandue dans de nombreuses localités de la Campine, du Lim- bourg, etc., et sa naturalisation tenace l'a fait considérer actuellement comme appartenant à la flore de Belgique (Bull. Soc. roy. bot. Belg. passim, notamment VI, p. 443; XVIII, p. 2, 30. — F. Crépin, Manuel de la fl. de Belg., p. 134). En France, elle a été admise, à titre d'espéce naturalisée et subspontanée, dans les Flores générales récentes (1); aussi Nyman, qui l'avait passée sous silence dans le Syllage flore euro- pec (1855), l’a citée parmi les espèces naturalisées en Europe dans son Conspectus flore europee (1819), p. 249. Elle n'est pas rare en Alsace, où elle a été signalée depuis 1802, sur les bords de l'Ill, par S. de Schaunburg et Hammer, sur les bords du Rhin, etc. (2) ; en Lorraine, sur les bords des rivières, Nancy, Toul (3); dans les Vosges, sur les alluvions de la Moselle, aux environs d'Epi- nal (4). Elle se retrouve çà et là, mais accidentellement dans le bassin du Rhóne (5) et a été indiquée depuis longtemps déjà dans plusieurs localités du centre de la France par A. Boreau : dans Maine-et-Loire, à Gennes, Pont-de-Cé ; dans la Loire, à Saint-Étienne, alluvions du Furet; dans la Niévre, sur les alluvions de la Loire, etc. (6). Il semble que sa propagation dans les départements de l'Ouest soit récente; car M. Lloyd, dans sa Flore de l'Ouest de la France, 3* édition (1876), n'indique l'O. muricata qu'en note et comme pouvant se rencontrer dans la région, tandis que dans la 4* édition (1886), p. 132, cette plante est citée comme ayant été trouvée à Nantes, le long du chemin de fer. Depuis la publication de la Flore de Boreau, l'O. muricata parait s'être propagé tout le long de la Loire, mais à une date rapprochée. Le D" Carion (7), qui connaissait cependant bien la flore des bords de la Loire, n'en fait pas mention, tandis que je l'ai récolté d'abord à Digoin, il y a quelques années, puis plus récemment à Marcigny-sur-Loire, Saint-Yan, etc., où elle a été découverte par M. Q. Ormezzano. J'ai pu m'assurer par moi-méme (25 septembre 1892) qu'elle s'étend de plus en plus le long du fleuve et le long des voies ferrées, où elle envahit les abords des gares, à Saint-Yan par exemple. Nul doute que cette plante ne se rencontre également dans le bassin de l'Allier, d'autant mieux que sa présence a déjà été constatée à la partie supérieure du cours de (1) G. G. Fl. de Fr. I, p. 285; Gillet et Magne, Nouv. fl. Fr., 5° édit. p. 174. (2) Kirschleger, Fl. Vog.-rhén., 9* édit. I, p. 190; O. parviflora Gmel. Fl. Bad.- Als. IV, p. 213; DC. Géogr. bot., p. 725. | . (3) Godron, Fl. de Lorraine, I, p. 277; Kirschleger, Sur les plantes des vieuz chá- teaux dans la région alsato-lorraine (in Bull. Soc. bot. Fr. IX, 1862, p. 17). (4) Berher, Cat. pl. phan. départ. des Vosges, p. 83. (5) Saint-Lager, Cat. pl. bassin du Rhône, p. 255. (6) A. Boreau, Fi. cent. de la Fr., 3° édit., 1857. (7) Cat. pl. phan. départ. de Saóne-el-Loire, 1861. 206 SÉANCE DU 10 Mans 1893. cette riviére, dans le département du Puy-de-Dóme : sur les graviers, à l'angle formé par l'Allier etle ruisseau de Cendre à son embouchure, prés de Gondolle (1). On a encore relevé, dans les départements du centre et de l'ouest de la France, la présence d'autres Onagres adventices et également nord- américaines. L'O. suaveolens Desf., O. grandiflora Ait., espèce sans doute échappée des jardins où on la cultive pour le parfum délicat de ses larges fleurs, est maintenant commune dans les départements de l'Ouest : vallée de la Loire, Loire-Inférieure, Maine-et-Loire, Nièvre, et se retrouve méme dans le département de l'Allier (2). La plupart de ces espéces d'Onothera, dont l'expansion ne peut guére s'expliquer que par l’action des vents sur les graines nombreuses et légéres (3), semblent trouver en émigrant sur notre continent des con- ditions d'existence singulièrement favorables. Je rappellerai, sans épuiser ce sujet, que l'O. longiflora Jacq., de l'Amérique du Sud, et l'O. rosea Ait., du Mexique, tendent à se naturaliser dans le sud-ouest de la France, principalement autour de Bayonne, où elles abondent sur cer- tains points (4). L'O. rosea se retrouve en Espagne, ainsi que l'O. stricta Ledeb., du Chili (5). Les Onagres ou Onagraires tiennent donc une des premières places parmi les végétaux appelés par échanges réciproques, mais dans un avenir lointain, à amener une grande analogie, sinon, comme l'a dit tout récemment un botaniste expert, l'identité entre la flore de l'Amé- rique du Nord et celle de l'Europe (6). 1) Lamotte, Prodr. fl. du plate . ^ ; sri- pat loseph PL Vy Eaa cent de la France, p.291; F. Gustave et Héri (2) Boreau, Fl. cent. Fr., 3° édit., p. 242; Lloyd, Fi. Ouest de la Fr., 4° édit., p- 132; A. Migout, Fl. départ. de l'Allier, 2° édit., p. 150, et Addit. à la flore de l'Allier, in Bull. Soc. émul. départ. de l'Allier, XIV (1876), p. 85; A. Pérard, Cat. rais. pl. arrond. Montluçon, p. 86, et Suppl., p. 9. (3) H. Christ, La Flore de Suisse et ses origines, trad. franç., p. 350 (4) Dubalen, Bull. Soc. bol. Fr., XXIV (1871), p. 17: Bull. Soc. bot. Fr. XXVII iron; Suppl (18519), m. 495. à Bayonne, p. LXXU et LXXVIII; Nyman, Consp. -fle p ($) Willk. et Lange, Prodr. fl. hisp. NI, p. 181; Lloyd, Fl. Ouest de la Fr., 4° édit., (6) Un vieil amateur : Sur quelques plantes adventices. i . 2 - ralistes, 23° année, n° 967, p. 44. 1 ices, in Feuille des jeunes nalu GADECEAU. — ALLIUM SUBHIRSUTUM DANS LE MORBIHAN. 201 A PROPOS DE L'ALLIUM SUBHIRSUTUM L., RÉCEMMENT SIGNALÉ A -BELLE-ILE-EN-MER (MORBIHAN); pir M. Émile GADECEAU. M. Le Grand, dans une communication insérée au Bulletin (t. XXXIX, p- 271), a fait connaître à la Société que M. Ménager venait de recueillir à Belle-Ile l' Allium subhirsutum. L'auteur signale cette espèce comme une acquisition importante pour la flore de la Bretagne et comme « un » exemple frappant de la façon dont se sont propagées, sur nos côtes » occidentales, un bon nombre d'espèces dont l'aire normale est beau- » coup plus au sud ». Les botanistes de l'Ouest pourraient être surpris par cette découverte, s'ils ne savaient que l'Allium subhirsutum, espéce méridionale et mé- diterrancenne, est cullivé comme plante d'ornement dans beaucoup de jardins, d’où l’on est obligé de jeter dehors les bulbes trop envahissants qui peuvent continuer ailleurs leur vie facile, et c’est ainsi qu'il a pu se montrer récemment à Belle-Ile. M. Lloyd, auquel j'ai fait part du fait en question, est plus affirmatif. L'auteur de la Flore de l'Ouest, notre savant maitre, si au courant de la végétation de nos cótes, n'hésite pas à déclarer, sans avoir besoin de vérifier la localité, qu'il ne peut admettre dans la flore de Dretagne, à titre de plante spontanée, l'Allium subhirsutum qui est une espèce par- ticulière à la région méditerranéenne. En herborisant dans une localité nouvelle, ne sommes-nous pas tous exposés à recueillir, comme espèce indigène, une plante y apparaissant accidentellement, et n'est-ce pas sans doute ce qui vient d'arriver à notre confrère M. Ménager dans son herborisation à Belle-Ile? M. Roze présente à la Société des échantillons vivants et fruc- Ufiés de deux espèces d'Hépatiques et s'exprime en ces termes : Des deux Hépatiques que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux des membres de la Société, la première est! Aneura pinguis Dmrt., qui n'es! pas trés rare dans nos environs et que l'on rencontre cà et là sur les terres argileuses de nos bois et de nos forêts. Cet Aneura qui est péren- nant, grâce à la reproduction végétative de son thalle par ramification, avait été recueilli il y a plus de deux ans, dans la forét de Saint-Ger- main. Cultivé en serre froide, son thalle a produit de nouvelles expan- sions qui ont présenté, dans les mois d'aoüt 1891 et 1892, des anthéridies et des archégones. On voit, par les fructifications actuelles, que des 208 SÉANCE DU 10 mars 1893. arrosages ont assez bien réussi à effectuer des fécondations à l’époque normale de l’apparition de ces organes fécondateurs. Le même fait, par le même procédé, avait du reste été déjà constaté l’an dernier, à pa- reille époque. La seconde Hépatique est le Pellia calycina Nees. On trouvera sur cette espèce une Note fort instructive du D" Ripart, dans le Bulletin, t. XV, p. xvni (1868). L'année précédente, M. Bescherelle et moi, nous avions été assez heureux pour récolter, en compagnie du D" Gottsche, dans le marais de Trivaux (bois de Meudon), cette rare espéce, qui, je crois, n'avait pas encore été signalée en France. Quoi qu'il en soit, je ne l'avais pas revue depuis lors, quand j'eus le plaisir, il y a prés de deux ans, de constater deux fois sa présence dans la forêt de Marly. Les échan- tillons que j'y avais recueillis ont été cultivés en serre froide et se sont conservés en trés bon état dans des terrines maintenues fort humides. Par suite de fréquents arrosages, quelques fécondations se sont pro- duites au mois de juillet dernier : le petit nombre des fructifications actuelles le prouvent suffisamment. Mais la plus grande partie des thalles est restée stérile et s'est développée sous cette forme multifide, carac- téristique de l'espéce, signalée dans la diagnose qu'en a donnée Du- mortier dans ses Hepaticæ europee : « Pellia dichotoma, segmentis elongatis late linearibus palmatifidis... » Pour arriver à la premiére des localités dont j'ai parlé ci-dessus; on se rendra de la station de Saint-Nom la Bretéche-Forét de Marly, en longeant le mur de la forêt, par un sentier qui aboutit au pont du che- min de fer, dans l'allée qui conduit à l'Étang-la-Ville : le Pellia caly- cina se trouve dans cette allée méme, non loin du pont, dans une déclivité humide, avec l'Anthoceros levis. L'autre localité est, un peu plus loin, dans une allée fraiche et ombragée, tout prés du carrefour des Trois-Chénes. M. Prillieux fait à la Société la communication suivante : UNE MALADIE DE LA BARBE DE CAPUCIN; par M. Ed. PRILLIEUX. La culture de la Chicorée étiolée en cave pour produire la salade d'hiver connue sous le nom de Barbe de Capucin a, autour de Paris, une importance considérable; elle permet aux maraichers d'utiliser leur personnel pendant la mauvaise saison et de conserver leurs domes- tiques toute l'année. Les Chicorées sont semées dans les champs au mois d'avril; dans le cours de l'année leur feuillage n'est utilisé que comme fourrage pour PRILLIEUX. — MALADIE DE LA BARBE DE CAPUCIN. 209 les animaux. Au mois de novembre, quand les froids ont détruit les salades vertes, on commence à déplanter, au fur et à mesure des besoins, les pieds de Chicorée que l'on veut étioler en cave. On continue à dé- planter et à préparer la Chicorée, pour l'étiolement, depuis novembre jusqu'en mars. La préparation des plants consiste à rhabiller les racines et à couper la tige à 1 centimètre et demi du collet; puis on les réunit en grosses bottes en mettant tous les plants au même niveau et on place les bottes en cave sur une couche de fumier. On maintient dans les caves une tem- pérature constante de 25 degrés en les chauffant, quand cela est néces- saire, à l'aide de poéles et l'on arrose deux fois par jour avec de l'eau fraiche. La production de la Barbe de Capucin est obtenue, dans ces conditions, en quinze ou vingt jours de forcement. Cette trés intéressante culture est parfois dévastée par une maladie que les étioleurs désignent sous le nom de Minet. Quand on a par mégarde mis, dans une botte destinée à l'étiolement, un pied de Chico- rée déjà atteint du mal dans les champs, l'altération se propage dans la cave avec une extréme rapidité, envahissant la botte entiére, puis les bottes voisines et bientót la culture tout entiére. En quelques jours tous les pieds disposés pour l'étiolement pourrissent sous les atteintes du Minet. Au moment de l'arrachage dans les champs, les cultivateurs recon- naissent un certain nombre de racines présentant les symptómes du Minet, qui consistent en ce que, prés du collet, elles sont amollies et gluantes. Placés dans l'air humide et chaud des caves à étioler, les pieds attaqués se couvrent d'un revétement léger de filaments d'une grande ténuité qui forment, à la surface du collet, des tiges et des feuilles, un fin duvet blanc. Ces filaments blancs sont ceux du mycélium du Champignon parasite qui cause la maladie en se développant à l'intérieur des tissus de la Chicorée. Au dehors, où il s'épanouit quand l'air est humide, il se pelotonne par places et forme, à la surface de la Chicorée malade, de petites masses qui ne dépassent pas la grosseur d'un grain de Millet et qui, d'abord d'un blanc mat, noircissent plus tard; ce sont des sclé- rotes. On sait qu'une Pezize à sclérotes (Sclerotinia) attaque de la méme facon diverses plantes en végétation, les Haricots, les Féves, les Topi- nambours, etc., et qu'elle détruit assez souvent de grandes quantités de tubercules de Carotte et de Topinambour emmagasinés dans des caves. Il est vraisemblable d'attribuer la maladie du Minet à une espèce de Sclerotinia voisine du Sclerotinia Libertiana. Le mycélium parasite T. XL. (SÉANCES) 14 910 SÉANCE DU 24 Mans 1893. des Chicorées malades attaque trés bien de méme les jeunes Féves et les Carottes, mais il y produit toujours des sclérotes beaucoup plus petits que ceux du Sclerotinia Libertiana. J'ai cherché à établir, par des expériences de laboratoire, si les sels de cuivre pourraient être employés pour combattre le Minet des Chi- corées. | J'avais fait semer des Fèves en pot; dans chaque pot se trouvaient deux ou trois pieds. L'un était traité en pulvérisant à sa surface une solution de saccharate de cuivre, puis on plaçait, à la base de la tige de chacune des jeunes Féves traitées ou non traitées, une petite Carotte préalable- ment infectée et toute couverte du duvet blanc, et l'on recouvrait chaque pot d'une grande cloche. Au bout de quelques jours, le résultat était frappant : au bas de la tige de chacun des pieds non traités se formait une tache noire montrant la place où l'infection s'était faite ; là le tissu était tué, et la décomposition gagnait rapidement de proche en proche; bientót toute la tige au-dessus du point d'infection devenait noire et molle, elle ne pouvait plus se soutenir et tombait sur le sol, portant déjà à sa surface les jeunes sclérotes du parasite. Au contraire tous les pieds traités au saccharate de cuivre demeuraient droits, fermes et sains. Cette expérience permet d'espérer que les étioleurs de Chicorée pour- ront se servir avec succés de sels de cuivre, tels que le saccharate de cuivre ou le verdet, pour combattre la maladie du Minet qui leur a jus- qu'ici causé souvent de grandes pertes. M. le D° Bornet fait hommage à la Société, au nom de l'auteur, M. A. Le Jolis, de Cherbourg, d'un Mémoire sur la synonymie des Hépatiques de Gray. SÉANCE DU 24 MARS 1893. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 10 mars, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société qu'elle a perdu, depuis sa derniére séance, un de ses membres, M. Drevault, CAMUS. — PLANTES PEU COMMUNES OU CRITIQUES. 911 jardinier en chef de l'École supérieure de pharmacie de Paris, décédé le 12 mars dernier. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame l'admission de : MM. CasrELNAU (Jules), banquier, boulevard Ledru-Rollin, à Montpellier, présenté par MM. Bazille et Flahault. D' KuNTZE (Otto), à Friedenau, prés Berlin, présenté par MM. Bornet et Malinvaud. Conformément à un avis transmis par M. le Trésorier, M. Otto Kuntze est proclamé membre à vie. M. le Président annonce ensuite une présentation nouvelle. M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de M'* Mar- guerite Beléze, qui annonce la découverte d'une localité nouvelle de Lycopodium clavatum dans le département de Seine-et-Oise. Cette espéce était assez abondante, le 23 février, parmi des Bruyéres humides, dans les bois du chàteau de la Talle, apparte- nant à M"* la comtesse du Nugens, entre les Mesnils et Saint-Rémy- l'Honoré. M. Malinvaud présente à la Société un échantillon de Lycopodium clavatum que M'* Belèze avait joint à sa lettre et fait remarquer que, sur cet exemplaire, le pédoncule est simple et terminé par un seul épi, constituant ainsi une forme trés rare; presque toujours en effet les rameaux fertiles sont divisés et portent plusieurs épis. M. G. Camus fait à la Société la communication suivante : LOCALITÉS NOUVELLES DE PLANTES PEU COMMUNES OU CRITIQUES: par M. E.-G. CAMUS. Rosa micrantha Sm. — Rhus [Seine-et-Oise] (Boudier et Camus). R. andegavensis Bast. — Bords de l'Oise à Parmain. Cirsium eriophorum. — Entre Rhus et Marines (Boudier et Camus). Erythrea pulchella f. uniflora. — Sommet d'un coteau calcaire à Vallangoujard (Boudier et Camus). Salix affinis Gren. et Godr. (S. Caprea x viminalis) Q. — Emprunt du chemin de fer à Jouy-le-Comte. 212 SÉANCE DU 24 Mans 1893. Sali; undulata Ehrh. (S. triandra X alba) Q. — Bords de l'Oise entre Valmondois et Auvers (!). ` X S. speciosa Host, S. alopecuroides Tausch (S. triandra X fra- gilis) 9. — Bords de l'Oise entre Valmondois et Auvers (Camus); Gennevilliers (Jeanpert). S. viridis Fr. (S. alba X fragilis) &. — Jouy-le-Comte (Jeanpert et Camus). X S. hippophaefolia Thuill. (S. triandra-viminalis) Q. — Entre Val- mondois et l’Isle-Adam. X S. dichroa Dóll, S. Kochiana Hartig, S. auritoides Kerner (S. aurito-purpurea Wimmer) 5. — Jouy-le-Comte, prés du chemin de fer au bord d'un petit étang. X S. rubra a. viminaloides Q (S. viminali-purpurea). — Entre Auvers et Valmondois. X S. Forbyana Sm. (S. purpurea-viminalis) Q. — Bords de l'Oise à Jouy-le-Comte (Jeanpert et Camus); Châtillon, prés de Clamart (Jean- pert). Dans’ une herborisation faite, avec M. Jeanpert, en vue de l'étude des Saules, sur la rive gauche dela Marne entre Champigny et Chenneviéres, nous avons trouvé : S. viridis Fr. (S. alba X fragilis). S. affinis Gren. et Godr. (S. Caprea X viminalis) 5. S. Smithiana Willd.? (Forbes!) Q (S. cinerea X viminalis). S. rubra Huds. (S. viminali-purpurea). S. mollissima Ehrhart, Beitr., 6, p. 101 et Q (viminalis-triandra)- Cette dernière plante, réunie au S. viminalis par MM. Cosson et Germain, s'en distingue facilement par son port plus gréle, par ses cha- tons moins nombreux, beaucoup plus courts, ayant la forme d'un œuf, par ses stigmates profondément bifides. Je mets à la disposition de nos confréres qui en désirent des échan- tillons frais de ce Salix; ils pourront se convaincre par comparaison qu'il est manifestement distinct et mérite d'étre séparé. | M. Legué fait à la Société la communication suivante : LEGUÉ. — STACHYS DIGENEA (ALPINA -|- GERMANICA). 213 SUR UN HYBRIDE PROBABLE DES STACHYS GERMANICA L. ET ALPINA L., par M. L. LEGUÉ. J'ai observé l'année derniére, prés de Mondoubleau (Loir-et-Cher), au milieu des Stachys germanica L. et alpina L., une plante intermé- diaire entre ces deux espéces et que je considérerais volontiers comme le résultat de leur croisement. Hybride ou forme de passage, elle me parait mériter l'attention des botanistes qui pourront, si je ne me suis pas trompé sur son origine, la retrouver dans les localités où le S. ger- manica et le S. alpina croissent en compagnie l'un de l'autre. Voici sa description : Plante couverte dans toutes ses parties d'une villosité abondante qui lui donne un aspect grisátre; tiges nombreuses, rameuses, atteignant prés d'un métre; feuilles crénelées, les inférieures pétiolées, ovales- lancéolées ou lancéolées, en cœur à la base, les supérieures presque ses- siles, lancéolées; fleurs en glomérules axillaires formant des épis inter- rompus au sommet de la tige et des rameaux; calice glanduleux, à cinq dents inégales, ovales, mucronées; corolle purpurine, lèvre infé- rieure blanchátre au milieu, plus longue que la supérieure; sur un grand nombre d'akénes, observés dans les calices fructiféres, un ou deux seulement paraissent devoir se développer normalement. Voisine du Stachys alpina dont elle différe par sa pubescence bien plus fournie, par ses feuilles plus allongées et plus étroites, ses glomé- rules composés de fleurs plus nombreuses, ses calices à dents moins larges, enfin par ses corolles purpurines, non brunátres! Ces caractéres la rapprochent du S. germanica. Loir-et-Cher, prés de Mondoubleau ; levée d'un ancien étang entre le Pré-Barré et les prés du Foulon, avec les parents présumés. Deux indi- vidus, dont l'un, qui avait pris un développement considérable, croissait auprés du S. alpina. — Juillet 1892. Je propose pour cette plante, qui n'aurait pas encore été observée, au moins à l’état spontané, le nom de X Stachys digenea (germanica + alpina). J'avais songé d'abord, sur l'autorité de Hoppe, à la rapporter au S. intermedia Ait.; il me reste à dire pour quelles raisons je n'ai pas cru devoir le faire. M. Focke (Die Pflanzen-Mischlinge, p. 339-340) mentionne le Sta- chys alpina -]- germanica ; suivant lui, « Hoppe pense reconnaitre cet hybride dans le S. intermedia Ait., qui serait né accidentellement dans les jardins ». On ne voit pas, à la réflexion, où Hoppe a puisé les éléments de cette demi-affirmation. Aiton (Hort. Kew. édit. 1, IL, p. 201) 214 SÉANCE DU 24 Mans 1893. dit que son S. intermedia croit dans la Caroline; Bentham (ap. DC. Prodr. XII, p. 465) considère le S. intermedia Ait. comme une variété de l'alpina ; Boissier (Flor. Orient. YV, p. 120) le regarde comme une variété du germanica; C.-A. Meyer le dit abondant dans la région sub- alpine du Caucase. Ces auteurs ne formulant aucun doute sur l'origine du S. intermedia Ait., on est en droit de penser qu'ils le considèrent comme légitime. Hoppe, d'autre part, semble énoncer une probabilité plutôt qu'il n'exprime un avis catégorique. On comprendra que, dans ces conditions, je n'aie pas rapporté le Stachys de Mondoubleau, proba- blement hybride, représenté par deux individus seulement, à une espéce légitime que les floristes et son auteur lui-même indiquent dans la Caro- line et dans le Caucase. J'ai remarqué, dans l'herbier de France du Muséum, certains spéci- mens rapportés au Stachys alpina qui, par leur aspect général, leur villosité, se rapprochent du S. germanica; je citerai particuliérement ceux que Delatre a récoltés dans la Vienne. Un échantillon de l'herbier Kralik, maintenant compris dans la belle collection de M. Rouy, donne- ` rait lieu à une observation analogue. Il provient du bois de Vincennes, où, m'a dit M. Rouy, les Stachys alpina et germanica croissaient autre- fois tous les deux. Le Stachys de la Vienne et celui de Vincennes repré- sentent-ils simplement une forme de l’alpina, ou bien doit-on leur supposer, comme au Stachys de Mondoubleau, une origine hybride? Il faudrait, pour répondre à cette question, les avoir étudiés sur le vif et savoir exactement dans quelles conditions ils végétent. J'ai récolté au milieu des Stachys germanica et alpina la plante que je présente à la Société, j'ai constaté qu'elle formait une touffe beaucoup plus large et plus élevée que le dernier, que ses fleurs étaient purpurines et non point brunátres; ces observations, que je n'aurais pu faire sur des échantil- lons d'herbier, tiennent une place importante parmi celles qui m'ont permis de conclure à son hybridité probable, sinon certaine. M. Rouy dit que la plante trouvée par M. Legué lui paraît être un Stachys germanico-alpina, car elle tient plus du S. germanica que du S. alpina. Mais il a en herbier, récolté par Maire, en 1845, au bois de Vincennes, prés Paris, où croissaient alors les S. germanica et S. alpina, une plante étiquetée S. alpina, qui est cerlainement un hybride du S. germanica et du S. alpina; elle présente la villosité du S. germanica, les gros calices du S. alpina, et, en outre, des grappes floriféres velues-laineuses, compactes au sommet, interrompues à la base; les feuilles peuvent étre considérées.comme presque identiques à celles de la plante SÉANCE DU 14 AvRIL 1893. 915 de M. Legué. M. Rouy donne à ce Stachys le nom de x S. para- doxa. Il ajoute qu'à propos de plantes hybrides, il croit devoir en signaler une que notre zélé confrére M. Luizet a retrouvée dans les Pyrénées-Orientales, le Ranunculus parnassifolio-pyrenœus, croissant avec les parents, et qui n'est autre, d'ailleurs, que le R. parnassifolius L. var. angustifolius de Grenier et Godron. Voici la diagnose et l'habitat de cette intéressante plante que M. Rouy dédie à M. Luizet : UN RANUNCULUS HYBRIDE NOUVEAU (A. LUIZETI); par M. G. ROUY. R. Luizeri Rouy in litt.; R. parnassifolius L. var. angustifolius G. et G. Flor. de Fr. 1, 28; R. parnassifolio-pyrenæus Luizet in litt. — Tige de 9-15 centim., simple ou peu rameuse, glabre inférieurement, aranéeuse supé- rieurement ainsi que les pédoncules et les feuilles supérieures; 1-3 fleurs, blanches ou rosées en cyme ombelliforme. Feuilles basilaires oblongues ou lancéolées, atténuées en pétiole, glabres ou aranéeuses en dessous, les cauli- naires oblongues ou lancéolées, largement sessiles ou subampleaicaules, la ou les supérieures pubescentes-aranéeuses. Sépales poilus. Hab. — PYRÉNÉES-ORIENTALES : val d'Eyne (Massot in herb. Rouy, 1845, sub nom. R. plantaginei AJ.) ; à 2500 mètres d'altitude dans le voisinage des R. parnassifolius et pyrenœus (Luizet in herb. Mus. Par. etin herb. Rouy); col de Nourri (Grenier et Godron). SÉANCE DU 414 AVRIL 1893. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 24 mars, dont la rédaction est adoptée. M. le Président proclame membre de la Société : M. Disuier (Gabriel), avenue Beaurepaire, 91, Parc-Saint-Maur (Seine), présenté dans la derniére séance par MM. G. Camus et Danguy. 216 SÉANCE DU 14 AVRIL 1893. M. le Président annonce ensuite deux présentations nouvelles. Puis il informe, dans les termes suivants, la Société d’une perte des plus cruelles que vient d’éprouver la Botanique. M. Alphonse-Louis-Pierre-Pyramus de Candolle est mort à Genève, le 4 de ce mois, dans sa quatre-vingt-septième année. En lui, la science perd l’un des hommes qui ont le plus contribué à ses progrès, dans le cours de ce siècle, par le nombre, la variété et la haute valeur des ouvrages dont ils l’ont dotée. Peu d’existences scientifiques ont été aussi bien remplies que celle de M. Alph. de Candolle. Dès 1830, âgé seulement de vingt-quatre ans, il fit paraître en un volume in-4°, dont le texte est accompagné de 20 planches, une monographie des Campanulacées considérées alors par lui comme une simple tribu d’un groupe plus étendu et auxquelles il donnait, par suite, le nom de Campanulées. Ce premier travail fut suivi, deux ans plus tard, d’un Mémoire sur la famille des Anonacées et, en 1835, d’un ouvrage général en deux volumes, intitulé : Introduction à l'étude de la Botanique ou Traité élémentaire de cette science, qui a été traduit en russe, en allemand et réimprimé frauduleusement en Belgique. Tout absorbants qu'ils devaient étre, ces divers travaux n'empéchaient cepen- dant pas M. Alph. de Candolle d'en préparer un autre encore beaucoup plus considérable. En effet, l’illustre Augustin-Pyrame de Candolle, son père, ayant dû renoncer alors à terminer le Prodromus après en avoir publié à lui seul, de 1824 à 1837, les six premiers volumes et avoir méme fait imprimer les deux tiers environ du septième, son fils n'hésita pas à entreprendre la continuation de cet ouvrage immense et, en 1838, il faisait paraître ce volume complété par lui avec les monogra- phies des Lobéliacées et des Campanulacées. Le huitième volume, qui porte la date de 1844, fut en majeure partie son ceuvre, car il n'y eut comme collaborateurs que Duby pour les Primulacées et Decaisne pour les Asclépiadées. Enfin, gráce au concours de divers botanistes et méme à des manuscrits laissés inachevés par son illustre pére, mais qu'il a revus et terminés, rédigeant d'ailleurs lui-méme l'histoire des familles qui n'avaient pas trouvé d'autre monographe, et ajoutant, en outre, un chapitre final pour les genres omis ou nouveaux, il a conduit à son dix-septiéme volume, publié en 1873, cette histoire monumentale de la vaste série des plantes dicotylédones. Mais ce n'était pas seulement pour les décrire que M. Alph. de Can- dolle étudiait les végétaux ; il se préoccupait aussi sérieusement de leur répartition à la surface du globe, des causes qui ont pu jadis ou qui peuvent encore aujourd'hui la déterminer et, en tout cas, des conditions dans lesquelles elle a lieu. Delà est né son ouvrage vraiment fondamen- DUCHARTRE. — ÉLOGE D'ALPHONSE DE CANDOLLE. 9217 tal qui a pour titre : Géographie botanique raisonnée ou Exposition des faits principaux et des lois concernant la distribution des plantes de l'époque actuelle, dont les deux volumes portent la date de 1855. L'éloge de cet excellent livre n'est pas à faire; car, comme l'a dit avec raison M. Bornet, le succés en a été complet et n'est certainement pas épuisé. D'un autre cóté, la description des végétaux ne peut étre livrée à l'arbitraire; elle a ses régles que tout botaniste doit connaitre et obser- ver. Il y a donc un intérét majeur à ce que ces régles soient nettement formulées et nul n'était mieux en état de le faire que M. Alph. de Candolle, comme il l'a prouvé d'abord en rédigeant les Lois de la nomenclature botanique dont l'expression a été adoptée par le Congrès botanique international de Paris, en 1867, puis par la publication faite, en 1880, d'un volume intitulé : La Phytegraphie ou l'art de décrire les végétaux considérés sous différents points de vue. Ces points de vue sont, selon le savant auteur, « la position, la forme et l'évolution des » organes, la constitution des groupes naturels, les noms successifs et » la distribution géographique de ces groupes, et méme les phénoménes » de physiologie ou autres qui résultent de l'organisation végétale et des » influences extérieures ». Dans le champ de la physiologie, M. Alph. de Candolle n'a pas écrit de livre général, mais plusieurs Mémoires intéressants, parmi lesquels on doit citer celui sur : La germination sous des degrés divers de tempé- rature constante, fruit de nombreuses expériences, celui Sur la mé- thode des sommes de température appliquée aux phénoménes de végétation, ceux qui ont pour titre : Feuillaison, défeuillaison, effeuil- laison; l'áge d'un arbre a-t-il une influence sur l'époque moyenne de sa feuillaison? Constitution dans le régne végétal de groupes phy- siologiques applicables à la Géographie botanique ancienne et mo- derne, etc. On reproche parfois aux botanistes de ne guére porter leur attention que sur les plantes spontanées et de trop négliger les espéces cultivées; tel n'était point M. Alph. de Candolle. Déjà, dans sa Géographie bota- nique raisonnée, il avait consacré un chapitre étendu (chap. IX, p. 809- 993) à la recherche de l’origine géographique des espèces cultivées; là ne se sont point bornées ses études et finalement, en 1883, il en a exposé les résultats parfois concluants, parfois aussi empreints d'une plus ou moins grande probabilité, dans un livre spécial d'un haut intérét. Enfin, se plaçant à un point de vue général, M. Alph. de Candolle a publié, en 1873, un volume qui a eu, en 1885, une seconde édition considérablement augmentée et modifiée à divers égards. Le titre de cet ouvrage indique la diversité des sujets qui y sont traités ; c'est, en effet, 218 | SÉANCE DU 28 AVRIL 1893. l'Histoire des sciences et des savants depuis deux siècles précédée et suivie d'autres études sur des sujets scientifiques, en particulier sur l'hérédité et la sélection dans l'espèce humaine. L'appréciation du mérite des savants que cite l'auteur est basée sur celle qu'en ont expri- mée les principales Sociétés savantes et les Académies, et, quant à l'hérédité de ce mérite, les effets lui en semblent bien moindres qu'on ne l'a souvent pensé. L'importance majeure des ceuvres de M. Alph. de Candolle était dés longtemps si bien établie que, le 15 juin 1874, l'Académie des sciences de l'Institut l'avait, à une forte majorité, élu l'un de ses huit Associés étrangers, en remplacement d'Agassiz. Aprés avoir rendu cet hommage, auquel s'associent tous les membres de la Société, à l'illustre botaniste que la science vient de perdre, M. le Président léve la séance en signe de deuil. SÉANCE DU 28 AVRIL 18393. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 14 avril, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la derniére séance, M. le Président proclame l'admission de : MM. LEsAGE, préparateur à la Faculté des sciences de Rennes, présenté par MM. Duchartre et Hariot. Linpau, au Muséum botanique de Berlin, présenté par MM. Delacour et Malinvaud. Dons faits à la Société : Baichére, Contributions à la flore des Corbières, 9* fascicule. Baillon, Histoire des Plantes, tome XI. Berger, Les plantes potagères et la culture maraíchére. De Coiney, Ecloga plantarum hispanicarum. PRILLIEUX. — PEZIZE DES FRUITS DE COGNASSIER. 219 Gadeceau, Liste des plantes observées à l'ile Dumet (Loire-Infé- rieure). H. Hua, Polygonatum et Aulisconema gen. nov. Lassimonne, Principes de topographie botanique. Mieg, Bleicher et Fliche, Contribution à l'étude du terrain tertiaire d'Alsace. Trabut, La Chayote (Sechium edule). Émile Marchal, De l'action des Moisissures sur l'albumine. Caruel, Flora italiana, vol. VII, parte seconda. Gibelli et Belli, Rivista critica delle specie di Trifolium italiane delle sezioni Calycomorphum, Cryptosciadium. Mori, Enumeratio dei Funghi delle Provincia di Modena e di Heggio. Oliver, On the effects of urban fog upon cultivated plants. Trelease, Further studies of Yuccas and their pollination. Bulletin de la Société d'études scientifiques d'Angers, 1892. Société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure, Annales de 1891. Laboratoire de Botanique de l'Université de Genève (prof. R. Cho- dat) ; 5* et 6* fascicules. M. le Président annonce que la Société a recu de M. le Ministre de l'Agriculture, comme les années précédentes, une subvention de 1000 francs, décernée au nom du gouvernement de la Répu- blique. Une lettre de remerciements sera écrite à M. le Ministre. M. Jeanpert présente à la Société diverses plantes qu'il a récoltées aux environs d'Argenteuil (Seine-et-Oise), notamment l’'Œnanthe silaifolia M.-Bieb. M. Prillieux fait à la Société la communication suivante : LA PEZIZE DES FRUITS MOMIFIÉS DU COGNASSIER ; par M. Ed. PRILLIEUX. J'ai déjà, à deux reprises, attiré l'attention de la Société sur un para- site du Cognassier dont jai poursuivi l'étude dans le cours de l'année derniére. . Au printemps, le laboratoire de pathologie végétale avait regu des feuilles de Cognassiers malades du département de l'Aveyron; elles étaient couvertes d'une poudre blanche produite par les spores d'un Monilia, qui me parut pouvoir étre rapporté au Monilia Linhartiana 990 SÉANCE DU 28 AVRIL 1893. Sacce. observé en Hongrie sur les feuilles vivantes du Prunus Padus et, en Italie, sur les feuilles du Sorbier et du Cognassier, par MM. Briosi et Cavara, qui l'ont décrit et figuré sous le nom d'Ocularia necans Cass. En comparant ce Monilia à ceux qui ont été si bien représentés par M. Woronine et qui sont des formes conidiennes de Sclerotinia, se dé- veloppant sur les fruits momifiés de Vaccinium, j'y constatai une struc- ture identique. Il était vraisemblable que ce Monilia Linhartiana devait produire la momification des fruits du Cognassier. Ayant eu l’occasion d'aller dans le département de l'Aveyron, dans le courant de l'été, j'en rapportai en effet une abondante récolte de petits fruits avortés et momifiés produits par des Cognassiers dont les feuilles avaient été couvertes de fructifications de Monilia. Leur tissu était farci de filaments mycéliens d'un Champignon qui y formaient une épaisse couche de stroma. Abandonnés à la surface de la terre de pots placés sur une petite ter- rasse attenante à mon laboratoire, à l'air libre, longtemps couverts de neige durant l'hiver, ces fruits momifiés se sont couverts, au milieu du mois de mars, d'apothécies de Pezize d'un brun grisâtre un peu violacé, dont les spores germent facilement à l'air humide en produisant un tube de germination qui se couvre de sporidies globuleuses, comme M. Wo- ronine l'a trés bien figuré pour les Pezizes des fruits de Vaccinium. Répandues sur des rameaux couverts de trés jeunes feuilles de Cognas- sier, elles y ont produit en peu de jours l'infection. Ces feuilles ont bruni par places et se sont couvertes, en ces endroits, de chapelets de spores de Monilia. L'évolution du parasite est donc connue maintenant complétement : sous sa forme parfaite, c'est une Pezize trés voisine de celle du Vacci- nium que M. Woronine a décrite comme un Sclerotinia. M. Woronine a signalé l'existence d'un Sclerotinia sur les fruits du Prunus Padus, sous le nom de Sclerotinia Padi. M. Ludwig ena vu aussi un sur les fruits momifiés du Sorbier-des-oiseleurs et l'a nommé Sclerotinia Aucuparie; mais ni l'un ni l'autre n'ont donné la descrip- tion de ces deux espéces de Sclerotinia qui sont peut-étre identiques. Different-elles de la Pezize des fruits de Cognassier? En l'absence de toute description publiée, nous l'avons, M. Delacroix et moi, décrite dans le Bulletin de la Société mycologique sous le nom de Peziza (Ciboria, s. g. Stromatinia Boudier) Linhartiana. BRUNAUD. — SPHÉROPSIDÉES NOUVELLES. 291 M. le Secrétaire général donne lecture de la communication suivante : SPHÉROPSIDÉES NOUVELLES OU RARES RÉCOLTÉES A SAINT-PORCHAIRE, A FOURAS ET A SAINTES (CHAR.-INFÉR.); par M. Paul BRUNAUD. Phyllosticta glabra P. Brun. — Taches brunes, anguleuses ou irrégulières, éparses ou confluentes, visibles des deux côtés de la feuille. Périthèces hypophylles, assez rapprochés, ponctiformes, noirs ou d’un brun noir, érumpents. Sporules oblongues, hyalines, long. 5, larg. 2- 2 1/2, non guttulées. — Sur les feuilles languissantes du Rhus glabra. — Fouras. Phyllosticta Dolichi P. Brun. — Taches arrondies ou irrégulières, de grandeur variable, brunes avec bordure plus foncée. Périthèces peu nombreux, ponctiformes, d’un brun noir. Sporules ovoïdes-oblongues, long. 4 1/2-6, larg. 2, hyalines, continues, biguttulées. — Sur les feuilles du Dolichos Lablad cultivé dans les jardins. — Saintes. Phyllosticta prostrata P. Brun. — Taches petites, arrondies, blan- ches, bordées de brun. Périthèces peu nombreux, noirs, globuleux, couverts, puis érumpents. Sporules oblongues-allongées, hyalines, con- tinues, biguttulées, long. 6-7, larg. 2. — Sur les feuilles du Veronica prostrata. — Saintes. Phoma empetrifolia P. Brun. — Périthéces épars, subglobuleux, noirs, couverts, à ostiole seul érumpent. Sporules subovoides, non gut- tulées, hyalines, long. 5-6, larg. 2. — Sur les tiges mortes du Berberis empetrifolia. — Fouras. Phoma Chænomeles P. Brun. (in Soc. bot. de Fr.,1889, p. 337). — Sporules ovoides-allongées ou subfusoides. — Sur les tiges mortes du Chonomeles japonica. — Saintes. Phoma Sambuei Passer. form. dubia P. Brun. — Périthéces épars ou rapprochés, globuleux, noirs, couverts, à ostiole érumpent seul à travers l'épiderme noirci. Sporules botuliformes, parfois subfusiformes, hyalines, continues, non guttulées, droites ou courbées, long. 8-12, larg. 2. — Sur les branches mortes du Sambucus nigra. — Saintes. Phoma Xanthoceras P. Brun. — Périthèces épars ou disposés suivant les fibres du bois, subglobuleux, noirs, à ostiole érumpent. Sporules oblongues-allongées, hyalines, continues, à deux gouttelettes, long. 7-8, larg. 2. — Sur les petites branches mortes du Xanthoceras sorbifolia, dans les jardins. — Saintes. 222 SÉANCE DU 28 AVRIL 1893. Phoma Phillyreze P. Brun. — Périthèces petits, noirs, subglobuleux, épars, couverts, érumpents à peine. Sporules oblongues-allongées, hya- lines, long. 6-7, larg. 1/2-2, biguttulées. — Sur les petites branches mortes du Phillyrea media. — La Rochecourbon, commune de Saint- Porchaire. Phoma Barbari Cook. — Sur les branches mortes du Lycium bar- barum. — Saintes, Fouras. Phoma stictiea Berk. et Dr. form. frueticola. — Sur les fruits des- séchés du Buxus sempervirens. — Saintes. Phoma juglandina Fuck. form. fructicola P. Brun. — Périthéces globuleux, noirs. — Sur le mésocarpe desséché des fruits du Juglans regia. — Saintes. Phoma Hellebori Br. et Hariot. — Sur les tiges sèches de l’Helle- borus fœtidus. — Saintes. Phoma Raphani P. Brun. — Périthéces épars, noirs, petits, globu- leux, sur une tache stromatique noire. visible à la chute de l'écorce, d'abord couverts. Sporules oblongues-allongées ou subfusiformes, con- tinues, hyalines, à deux gouttelettes, long. 8-10, larg. 2 1/2. — Sur les tiges mortes du Raphanus Raphanistrum. — Saintes. — Spermogonie d'un Diaporthe. Phoma fœtida P. Brun. — Périthéces épars sur tache stromatique noire visible aprés la chute de l'écorce, petits, subglobuleux, noirs, couverts, puis érumpents à peine. Sporules ovoides-oblongues, bigut- tulées, hyalines, continues, long. 6-7, larg. 2. — Sur lestiges dessé- chées du Sambucus Ebulus. — Saintes. — Spermogonie du Diaporthe circumscripta. Phoma eryngiicola P. Brun. (in Soc. bot. de Fr.,1889, p. 331). — Sur les tiges mortes de l Eryngium campestre. — Fouras. Phoma eryngiana Delacroix. — Sur les tiges mortes de l Eryngium campestre. — Fouras, Saintes. Phoma Doliolum Karst. — Périthèces épars, subconiques, sur une tache noire. Sporules allongées, obtuses aux extrémités, continues, hyalines, long. 8-12, larg. 2-2 1/2. — Sur les tiges mortes de l'Urtica dioica. — Saintes. Phoma oleracea Sacc. var. Dipsaci Sacc. — Sur les tiges mortes du Dipsacus silvestris. — Saintes. Phoma palustris P. Brun. — Périthèces épars, noirs, subglobuleux, d'abord couverts, sur une tache stromatique noire oblongue visible aprés la chute de l'écorce. Sporules subovoides, hyalines, continues, long. 4- BRUNAUD. — SPHÉROPSIDÉES NOUVELLES. 293 4 1/2, larg. 2. — Sur les tiges mortes de l'Euphorbia palustris. — Saintes. — Spermogonie d'un Diaporthe. Phoma Pseudacori P. Brun. — Périthèces subglobuleux, noirs, épars, couverts, puis érumpents, d'un blanc sale intérieurement. Sporules subovoides, hyalines, long. 5, larg. 2 1/2. — Sur les feuilles mortes de l'Iris Pseudacorus. — Fouras. Phoma Schoni P. Brun. — Périthèces trés petits, espacés, noirs, érumpents. Sporules ovoides-oblongues, hyalines, continues, long. 5-6, larg. 2-2 1/2. — Sur les tiges mortes du Schenus nigricans. — Fouras. Phoma holoschænicola P. Brun. — Périthéces ponctiformes, noirs, épars, couverts, puis érumpents. Sporules subovoides ou suboblongues, hyalines, continues, long. 4-5, larg. 2. — Sur les tiges mortes du Scir- pus Holoschenus. — Fouras. Macrophoma hederacea P. Brun. — Périthéces réunis ou rappro- chés, bruns ou brun noir, subglobuleux, érumpents à la fin. Sporules oblongues-allongées, continues, hyalines, long. 15, larg. 3-3 1/2, à deux grosses gouttelettes. — Sur les branches mortes de l'Ampelopsis hede- racea. — Saintes. Plncosphæria Scoparise P. Brun. — Stroma oblong, noir brillant, quelquefois occupant la feuille entière et la boursouflant. Sporules oblongues, hyalines, long. 4-5, larg. 2 1/2. — Sur les feuilles de l'Erica Scoparia. — Fouras. Cytosporella Mali P. Brun. — Périthéces en séries sur un stroma étalé imitant celui du genre Cryptovalsa. Sporules trés nombreuses, petites, ovoides-allongées, continues, droites, long. 5-6, larg. 21/2. — Sur les branches mortes du Pirus Malus, avec le Cryptoválsa Nits- chkei. — Saintes. Cytospora Lauro-Cerasi Fuck. forni. ramulorum Sacc. — Sur les petites branches mortes du Prunus lusitanicus. — Saintes. Coniothyrium Lyeii P. Brun. — Périthèces épars, noirs, subglobu- leux, subérumpents. Sporules subarrondies, fuligineuses, 1-guttulées, diam. 4 1/2-6. — Sur les branches mortes du Lycium barbarum. — Saintes. Diplodia Rosarum Fr. var. santonensis P. Brun. — Périthéces couverts par l'épiderme non noirci mais qui se fendille. Sporules ellip- tiques-oblongues, fuligineuses, granuleuses, d'abord continues, à une grosse gouttelette, puis 1-septées, non ou peu rétrécies à la cloison, long. 25-26, larg. 9-10. — Sur les tiges mortes du Rosa canina. — Saintes.: 224 SÉANCE DU 28 AVRIL 1893. Diplodia magnoliicola P. Brun. — Périthèces épars ou rapprochés, globuleux, noirs, couverts, à ostiole seul érumpent. Sporules oblongues ou ovoides-oblongues, d'abord hyalines, puis fuligineuses, continues, à une.ou deux gouttelettes, enfin 1-septées, non rétrécies à la cloison, long. 92-25, larg. 40-11. — Sur les branches mortes du Magnolia gran- diflora. — Saintes. | - Diplodia sambucina Sacc. — Sporules long. 20-22, larg. 14. — Sur les branches mortes du Sambucus nigra. — Saintes. Diplodia nucis P. Brun. — Périthéces épars ou rapprochés, subglo- buleux, petits, noirs, couverts. Sporules oblongues, arrondies aux extré- mités, d'abord subhyalines, puis d'un fuligineux trés clair, 1-septées, non rétrécies à la cloison, à deux gouttelettes, long. 18, larg. 10. — Sur les lobes des graines du Juglans regia. — Saintes. Diplodina Juglandis P. Brun. — Périthèces épars ou rapprochés, subglobuleux, noirs, petits érumpents ou subsuperficiels. Sporules oblongues, hyalines, 1-septées, non ou à peine rétrécies à la cloison, lóng. 15-18, larg. 8, parfois guttulées. — Sur les valves ligneuses des fruits. desséchés du Juglans regia. — Saintes. Hendersonia pulchella Sacc. var. Galiorum Sacc. — Sporules long. 40, larg. 5-6. — Sur les tiges mortes du Galium Mollugo. — Saintes. Hendersonia distans P. Brun. — Péidtécés épi-hypophylles, épars, petits, globuleux, noirs, érumpents. Sporules allongées, arrondies aux extrémités, d'un fuligineux clair, 3-septées, rétrécies aux cloisons, long. 20-22, larg. 9-1. — Sur les feuilles desséchées du Carex distans. — Fouras. Stagonospora Sambuei P. Brun. — Périthèces rapprochés, globu- leux, noirs, couverts, puis érumpents. Sporules oblongues-allongées, hyalines, 5-septées, non ou peu rétrécies aux cloisons, long. 12, larg. 3- 3 1/2. — Sur les branches mortes du Sambucus nigra. — Saintes. Stagonospora Juglandis P. Brun. — Périthèces épars, globuleux, noirs, couverts, puis érumpents. Sporules ovales-oblongues, hyalines, 3-septées, rétrécies aux cloisons, long. 18, larg. 5. — Sur les branches mortes du Juglans regia. — Saintes. — Avec Diplodia Juglandis Fr., dont il est probablement un état inférieur. Stagonospora earicinella P. Brun. — Périthéces épars, nombreux, trés petits, noirs, couverts, puis érumpents. Sporules allongées, arron- dies aux extrémités, hyalines, à cinq gouttelettes, long. 20-22, larg. 31/2-4. — Sur les feuilles desséchées du Carex riparia. — Fouras. Bull. Soc. bot. de France. * L. Mangin del. Chène et Longuet, Phot, Assise mucilagineuse de la graine de Lin * m L........... Sphéropsidées nouvelles ou rares de la Charente-Inférieure. ... TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1893 (suite). Gain....... TOP . Contrib. à l'étude de l'influence du milieu sur les végétaux (fin). 145 De Cordemoy. ..... + Du rôle du péricycle dans la racine du Dracena marginata... 145 Gautier et Baichére. Le pic d'Ourthizet et la vallée du Rébenty.................... 147 Observations de M. Rouÿ............................ esses. Mi SÉANCE DU 10 MARS. Admission de M. Philippe de Vilmorin.......... DH MS .. 165 Hue................. Lichens des environs de Paris................... MID 165 Rouy.............. .. Note sur le Doronicum scorpioides.........,...........,.... 186 Observations de M. Franchet, réponse de M. Rouy.......... .. 189 Battandier.......... Une nouvelle espèce algérienne de Zollikoferia (Z. anomala).. 190 D. Clos........ ie ot L'espèce chez les Herniaria hirsuta et glabra; chez les Scutel- laria galericulata et minor.,............................, . 192 X. Gillot............. Le genre Onothera, étymologie et naturalisation.............. 197 Gadeceau............ A propos de l'Allium subhirsutum récemment signalé à Belle- Ile-en-Mer (Morbihan).......... ds te sse poseetuscecelegie 207 Observations de M. Roze sur deux Hépatiques (Aneura pinguis et Pellia calgcina)............ Pac" ieser eins .. 207 Prillieux... .. ...... Une maladie de la Barbe de Capucin........... ............. 208 Présentation d'un ouvrage de M. Le Jolis..................... 210 SÉANCE DU 2L MARS. Décés de M. Drevault....... Sons ne nee v etre eos Dee vosd VA 210 Admission de MM. Castelnau et O. Kuntze.................. . E M. 0. Kuntze est proclamé membre à vle:.:.........,.. viele 211 Découverte, par M'e Beléze, d'une localité nouvelle de Lycopo- | L3 dium clavatum. Observation de M. Malfnvaud.............. 911 G. Camus....... .... Localités nouvelles de plantes peu communes ou critiques. Se 211 Sur un hybride probable des S. germanica et alpina.......... 949 Observations de M. Rouÿ.......:...............:...... ew. A4 Le Ranunculus Luiseti Rouy (R. MADRLU Lo LES . 285 soso. SÉANCE DU 14 AVRIL. Admission de M. Dismier...:......:... $us rs dus ae dés BP Décès de M. Alphonse de Candolle. Hommage rendu à sa mé- -. moiré par M. Duchartre. La séance est levée en signe de deuil......... eerte YT ria Er ir dvor LI MESSIS: SÉANCE DU 28 AYRIL. Admission de MM. Lesage et Lindau..............:..:... Vs Dons faits à Ja Société... ... eene eee rrhrrtrnes ME Subvention de 1000 francs accordée à la Société par M. le Ministre de l'Agriculture......... (ors UE ERA EE E ae. tes iy Présentation de diverses plantes par M. Jeanpert...... La Pezize des fruits momifiés du Cognassier................. H soere rerit 919 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du ‘soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredis de chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1893 13 et 27 janvier. 14 et 28 avril. 98 juillet. 10 et 24 février. 12 mai. 10 et 24 novembre. :40-et 24 mars. 23 juin. : 8 et 22 décembre. NE 9 —— La Société: publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons .mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se . vend aux personnes. étrangéres à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-aprés), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- ` diques. | ` Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), ' sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr. - €hácun (à l'exception -du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font , retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B..— Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de bolanique tenu à. Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- - géres à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abounenient est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'aequéreur ou de l'abonné. ~= AVIS ' . Les notes où communications manuscrites adresséesau Secrétariat par les membres de-la Société, pourvu: qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- _tachent, sont lues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société . PT AA e Ua ‘botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la | : .Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur. publication pourront -- _être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à lá botanique où aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui .se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire connaitre -teur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. E N. B. — D'après une décision du. Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. Il en résulte que, pourse procurer une partie quelconque du tome XXXVIII (1891) ou d'une année antérieure, on doit faire l'aequisitior du volume entier. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. . Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- ‘tions, :etc.,.à M. le.Seerélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. DE’ LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE . .PAR DÉCRET DU 47 AOUT 4875 .. TOME QUARANTIÈME (Deuxième Série. — TOME XV*) ‘1893 COMPTES RENDUS DES SÉANCES SU 0AU SIEGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 | février, e tributi or | IS n a retardé la d andoger........... E : Costantin ........... Delacour........... de E ON A. Chabert.......... P. Vuillemin........ . P. Duchartre........ - Battandier.......... Clos... TIPPS ^A. Chatin ..........- Mangin ............. H. Coste............ S ; ue m CSP rn serres sors SÉANCE DU 28 AVRIL 1893 (suite). Sur une bea du Caucase, la Touboulane,........-.... M: P : M. G. Camus présente des Orchis et des Salix hybrides........ Voyage botanique dans le massif du mont Rose (Suisse)....... 225 SÉANCE DU 12 MAI. Décès de M. Schmitt.................e.s.oeosssoscoscecee 236 M. Jeanpert présente des échantillons de Carex polyrrhiza..... 236. Eurotiopsis, nouveau genre d’Ascomycètes................... 236 M. Van Tieghem décrit de nouveaux genres de la famille des | ; Thyméléacées..............eleeeee eee ee tens 298 SÉANCE DU 23 JUIN. Dons fait à la Société ........,...........,.. eereseesosco oa DOO. ‘Note sur la situation financière de la Société à la fin de l'exercice: à; 1892 et propositions pour le budget de 1894................. 240 Décision prise par la Société concernant les membres à vie qui ; désireront devenir membres perpétuels............. secs. 243 Chaubard et la Flore Agenaise.............................. 243 Le Corydalis fabacea Pers. dans le Jura...................... 250 Sur des Roses à carpelles biovulés........................... 252 Monstruosité foliaire et florale d'une Clématite................ 257 Excursion botanique dans la région de lOuarsenis; espèces rares ou nouvelles pour la flore de l'Algérie (Astragalus ne- MOTOSUS, eto)... eos soso oo e eee coecrro s 209 M. Malinvaud présente des échantillons de Carex axillaris, envoyés par M. Niel..........,,...........cee.esesc.s 264 SÉANCE DU 28 JUILLET. kon DÉCOR de D'CIAtyi ndlr doudous de cos est ue crève ii m Lettre à M. Malinvaud sur le D' Clary.......:................ 209. Notices nécrologiques sur le D' Clary................,........ 266 Dons faits à la Société... ..........,..,..................... 268 La Société, sur la proposition de M. Heckel, émet un vœu en : faveur de la création d'un laboratoire de Botanique à Saint- ; Piette (Martinique). n N TS rr da oi. 4 208 Sur la multiplicité des parties homologues dans ses rapports al avec la gradation des espèces végétales... .................. 269 Nouvelles observations sur la membrane.........c........... 213! SÉANCE DU 10 NOVEMBRE. Décès de M. l'abbé Alexandre Pons et hommages rendus à sa mémoire................ ooevesenssesscesecesereococe 280-281 Dons faits à la Société. ..... Pons lient annees RTE Présentation de diverses plantes à la Société................. 282 Note sur le Centaurea calcitrapo-pectinata, hybride nouveau découvert dans l'Aveyron.......... secesesssssssossosec.e 283 Lettre sur le Xanthium spinosum var. inerme............... 285 Lettre sur le Chelidonium laciniatum var. fumariefolium...... 286! Note sur une nouvelle localité ligurienne du: Carex Grioletii et sur quelques Carex nouveaux pour les Alpes-Maritimes. ...- 286 Revision des Rubus, Rosa, Galium et Hieracium de la flore du inii Note sur un Kalanchoe remarquable de l'Arabie tropicale.....- e GANDOGER. — VOYAGE AU MASSIF DU MONT-ROSE. 295 Septoria Veronieæ Desm. — Sporules allongées, arrondies aux extré- mités, droites ou légérement courbées, hyalines, à cinq gouttelettes, long. 25, larg. 2-2 1/2. .— Sur les feuilles du Veronica hederifolia.— Saintes. Leptostroma prrzemorsum P. Brun. — Périthéces du Lophiotrema Præmorsum (Lasch) Saec. Sporules ovoides-allongées, hyalines, bigut- tulées, long. 6-7, larg. 2-2 1/9. — Sur les tiges mortes du Rubus cæsius avec le Lophiotrema premorsum. — Saintes. M. G. Camus présente, au nom de M. Jeanpert et au sien, des plantes récoltées à Saint-Léger, prés de Rambouillet. Ces plantes sont, X Orchis Boudieri G. Cam. (0. Morio x lati- folia), X Salix ambigua Ehrh. (S. repens X aurita) 6, Q et une forme 9 de S. repens X cinerea, dont la détermination compléte ne peut étre faite faute de feuilles adultes. M. Hovelacque, vice-secrétaire, donne lecture de la communi- cation suivante : VOYAGE BOTANIQUE DANS LE MASSIF DU MONT-ROSE (SUISSE) ; par M. Michel GANDOGER. L’accès de la vallée de Zermatt et de ses admirables montagnes, où domine le Mont-Rose, est bien facilité depuis deux ans; en effet, un chemin de fer à crémaillére transporte le touriste en deux heures et demie de Viége, station de la ligne du Valais, à Zermatt méme, village situé à 1620 mètres d'altitude. : La vallée, comme toutes celles des Alpes valaisannes, est grandiose : à droite et à gauche, des rochers pittoresques, surplombants, des ca&- cades, des bois, cà et là de vertes prairies; puis, au fond de la vallée, la Viége, torrent impétueux qui prend sa source dans les glaciers du Mont-Rose, et dont les bords sont garnis de Berberis vulgaris, d'Arte- misia Absinthium, d'Hippophae rhamnoides, de Salix purpurea, plantes qui montent souvent jusqu'à l'altitude de 1800 métres. Le chemin de fer, — infiniment plus commode et plus rapide que les anciennes voitures qu'il a remplacées et qui mettaient neuf à dix heures pour accomplir le trajet, — permet au touriste de jouir pleinement des merveilles de la vallée. Depuis longtemps j'avais formé le projet d'herboriser dans le :massif du Mont-Rose et de tenter l'ascension de l'une de ses sommités. N'ayant T. XL. . (SÉANCES) 15 296 SÉANCE DU 28 AVRIL 1893. que des renseignements incomplets sur le pays, ou plutót ne connaissant que ce que les Guides officiels en disent, je priai notre excellent col- légue M. Wolf, professeur à Sion, de vouloir bien m'aider dans la réali- sation de mon projet. Ce zélé botaniste, avec sa complaisance ordinaire, se mit à ma disposition, et, en arrivant à Viége, le mardi 2 aoüt 1892, je le trouvai tout prét à m'accompagner à Zermatt. Je ne saurais trop ici remercier publiquement M. Wolf de l'obligeance avec laquelle il m'a facilité l'exploration de cette belle région du Valais, ainsi que des renseignements qu'il m'a donnés sur plusieurs plantes rares. Eu outre, jaurai à parler du jardin botanique alpin qu'il a créé à Zermatt et dont j'ai pu admirer la richesse. . J'ai dit que le train met deux heures et demie pour franchir la dis- tance de Viège à Zermatt. M. Wolf, pendant le trajet, m'explique toutes les merveilles naturelles qui se déroulent successivement devant nous. Voici le pont de Neubrücke, d'une seule arche, hardiment jeté sur la Viége; puis Stalden, si éprouvé par le tremblement de terre de 1855 et qui a été encore, en juillet dernier, légérement secoué par des con- vulsions intérieures; la vallée de Saint-Nicolas, d’où l'on commence à voir les énormes pics du Weisshorn (4512 métres), du Petit-Cervin (3886 mètres) et du Breithorn (4171 mètres) que je dois gravir le len- demain; enfin Zermatt méme, le Chamonix du Mont-Rose, dont le : fameux Mont-Cervin constitue the great attraction. Durant tout le trajet je n'ai nullement herborisé, mon objectif étant surtout la région alpine et glaciale. M. Wolf me conduit à son jardin botanique et me donne de nombreux détails dont je ferai profit plus loin. C'est là que je vois vivantes pour la premiére fois une foule d'espéces alpines trés rares, rassemblées sur un espace restreint, et qu'il serait matériellement impossible à un botaniste de passage d'avoir le temps de récolter. Puis nous déjeunons à l'hótel du Mont-Cervin, dont le luxe et le con- fortable ne le cédent en rien aux meilleurs hótels de Paris. J'ajouterai méme que ceux de Zermatt ont un grand avantage sur nos hótels pari- siens, celui d'offrir au voyageur l'incomparable panorama du classique Mont-Cervin que nous apercevons de la fenétre ouverte devant nous. 1° Herborisations dans la haute vallée de Zermatt. M. Wolf ne peut, à son grand regret, m'accompagner dans la haute montagne, mais il me procure un guide connaissant admirablement le pays et surtout les localités des plus rares plantes. C'est Johann Binner, fils du célèbre guide Binner, botaniste lui-même, mort l'an dernier. J'ai donc la double bonne fortune d'avoir avec moi un bon botaniste et GANDOGER. — VOYAGE AU MASSIF DU MONT-ROSE. 227 un guide sûr pour tenter l'ascension des glaciers qui étincellent au sud de Zermatt. A midi nous nous mettons en route, et bientôt nous nous élevons, par un assez bon sentier, jusqu’à la région des Mélèzes. Entre 1700 et 2000 mètres, voici quelques-unes des plantes que j’ai récoltées : Actæa spicata. Hieracium Schmidtii Tausch. Aconitum Lycoctonum. Phyteuma lanceolatum. Thalictrum fœtidum. Campanula barbata. Helianthemum grandiflorum. — pusilla. Alsine mucronata. Gentiana purpurea. — Jaricifolia. Daphne Mezereum. Geranium silvaticum. Alnus viridis. — rivulare Vill. Salix Arbuscula. Trifolium nivale. — hastata. — badium. — phylicifolia. — alpinum. — nigricans. Lathyrus Lusseri Heer. — grandifolia. Alchemilla montana. — pentandra. Rosa alpina. Larix europea. — pomifera. Juniperus nana. Cotoneaster vulgaris. | Pinus montana. Myricaria germanica. Abies excelsa. Ribes petræum. Lilium Martagon. Saxifraga aizoides. Allium montanum. Lonicera alpigena. — strictum. Sambucus racemosa. Gagea Liottardi. Carduus defloratus. Triglochin palustre. Cirsium heterophyllum. Luzulea nivea. Adenostyles albifrons. — lutea. Centaurea nervosa. Festuca pumila. Leucanthemum montanum. Carex capillaris. Senecio Doronicum. — panicea. Hieracium velutinum Hegets. Heer. — Custoriana Heer. — multiflorum Gaudin. Mon guide, qui ne veut laisser échapper aucune plante rare, me con- duit à la station classique du Carex hispidula Gaudin. Cette espèce croit abondamment dans les rochers qui bordent le sentier du Riffel ; elle végète là en compagnie du Carez ferruginea, auquel il ressemble assez et qu'au premier abord on est tenté de confondre avec lui. | À mesure que l’on monte, le panorama devient plus grandiose; on a constamment devant soi, à droite, l'étrange pyramide du Mont-Cervin, le Breithorn au sud, et le massif du Mont-Rose à gauche. Àu fond de la vallée mugit la Viège, souvent à plus de 100 métres de profondeur, ron- geant les bords du glacier de Gorner si bizarrement boursouflé. La végétation arborescente cesse enfin; nous dépassons 2000 métres et, franchissant le pont jeté sur l'impétueux torrent qui descend des 998 : — SÉANCE DU 28 AVRIL 1893. glaciers du Cervin, nous abordons une cóte extrémement rapide. Le sentier est à peine frayé, et l'on se demande avec étonnement comment les mulets, qui portent les provisions à l'auberge du col de Saint- Théodule, peuvent bien gravir des pentes aussi abruptes et parfois si glissantes. Pour le botaniste, la fatigue inhérente à une telle ascension est large- ment compensée par l'abondance des plantes rares qu'il récolte. En effet, voici notamment : Anemone Halleri. semblable à mes échantillons de Dianthus vaginatus. la localité classique du Simplon). Oxytropis neglecta. Gentiana excisa. Trifolium glareosum. . Linaria alpina var. pennina DC. Phaca alpina. Scirpus alpinus. Astragalus leontinus. Carex claviformis Hpe (échantillons Alchemilla pubescens. conformes à ceux distribués par Potentilla alpestris. Thomas sous ce nom et prove- Herniaria alpina. nant d'Anzeindaz, dans le canton Galium alpestre Gaudin. de Vaud). Erigeron Villarsii. Festuca sulcata Hackel. Achillea stricta Schleich. (absolument | — Scheuchzeri. Puis les espéces plus fréquentes de cette région : Aquilegia alpina. Astrantia minor. Anemone sulfurea. Gaya simplex. Biscutella lævigata. Bupleurum ranunculoides. Viola biflora. Carum Carvi. Parnassia palustris. Aster alpinus. Dianthus Scheuchzeri. Solidago alpestris. Alsine recurva. Leontopodium alpinum. — verna. Crepis aurea (à feuilles pinnatifides). Silene nutans var. Leontodon alpinus. — saxifraga. Hieracium villosum. — inflata var. hirsuta. — staticefulium. Cherleria sedoides Cirsium spinosissimum. Gypsophila repens. | Campanula Scheuchzeri. Oxytropis montana. Phyteuma orbiculare. — campestris. Azalea procumbens. — fœtida. Primula farinosa. Sibbaldia procumbens. Gentiana germanica. Dryas octopetala. — nivalis. Saxifraga stellaris. Thymus nervosus Gay var. (1). Sempervivum montanum. Pedicularis tuberosa. (1) Malgré les dénégations de certaius botanistes, dont je ne veux pas discuter ici les raisons, je maintiens mon opinion première, à savoir que le Thymus nervosus Gay croit parfaitement en Suisse. C'est une plante que j'ai abondamment récoltée dans les Pyrénées et qui ressemble à celle des Alpes helvétiques; toutefois celle de Zermatt a quelques affinités avec le T. pannonicus. ` — My GANDOGER. — VOYAGE AU MASSIF DU MONT-ROSE. 229 Pedicularis verticillata. Bartsia alpina. Euplirasia minima. — alpina. — salisburgensis. Pinguicula vulgaris. Plantago serpentina. Oxyria digyna. Polygonum viviparum. Juniperus Sabina. Nigritella angustifolia. Carex frigida. — capillaris. Trisetum distichophyllum. Agrostis alpina? Festuca pumila (à épillets roses et non tachés de brun). Mon guide, grand jeune homme de vingt-deux ans, dont l'air intelli- gent s'allie à une certaine distinction, parlant couramment le francais, l'allemand et l'anglais, me nomme sans sourciller toutes les plantes que nous rencontrons; j'en suis émerveillé. Tout au plus puis-je lui apprendre quelques noms dans les genres difficiles : Festuca, Poa, Carex, Hieracium, et encore... Bref, à nous deux, nous faisons abon- dante et riche récolte, et, tout en gravissant la montagne presque à pic, nous cueillons encore, entre 2200 et 2600 mètres, les plantes suivantes : Silene exscapa All. Viscaria alpina. Cerastium strictum. Alsine recurva. Oxytropis Halleri Bunge. — lapponica. Lotus alpinus (Pers.). Potentilla aurea. — pedemontana Reut. — sabauda DC. — debilis Schleich. — salisburgensis. Alchemilla hybrida. — fissa. — pentaphyllea. Saxifraga oppositifolia. — aspera. — Seguieri. Sempervivum arachnoideum. Artemisia gracilis. — nana Gaudin. — spicata. Erigeron Schleicheri. Gnaphalium pusillum. Achillea nana (1). Phyteuma pauciflorum. Hieracium piliferum. — ]Janatum. — glanduliferum. Vaccinium uliginosum. Gentiana verna. Androsace septentrionalis. Gregoria Vitaliana. Myosotis alpestris. Pedicularis rostrata. — ? (inter rostrata et asplenifolia). Veronica alpina. Linaria alpina var. unicolor Chat. Salix serpyllifolia. — herbacea. — reticulata. — helvetica. Lloydia serotina. Juncus arcticus. — trifidus. Carex nigra. — curvula. Eriophorum Scheuchzeri. — alpinum. Elyna spicata. — Agrostis rupestris. (1) On aurait dà donner un autre nom à cette plante qui exhale, par le froissement, une insupportable odeur de bouc. 230 SÉANCE DU 28 AVRIL 1893. A nos pieds et à droite on découvre le Schwarz-See ou Lac-Noir (2560 mètres), à côté duquel s’élève un hôtel confortable, point de départ pour l'ascension du Cervin. C'est autour de ce lac et sur les pentes voi- sines que croissent les rarissimes : Viola Christii Wolf, Potentilla pennina Gremli (P. frigida X multifida), Saussurea alpina, Erigeron Favrati Gremli, Artemisia glacialis X mutellina Wolf, Crepis jubata et plusieurs Saules hybrides. Nous voici arrivés sur un plateau rocheux extrêmement tourmenté; ce ne sont que blocs énormes, entassés dans un inexprimable chaos, cail- loux roulants, roches bizarrement crevassées par l’action incessante des eaux et des neiges. Tout indique un de ces prodigieux bouleversements qui accompagnèrent la naissance du globe et dont les traces se rencon- trent fréquemment dans les hautes montagnes. Le guide me montre, à cet endroit, des stratifications rocheuses formées d’une espèce de marbre, couleur vert de mer, aux reflets chatoyants, très rare, dit-il, puisque les minéralogistes viennent tout spécialement le chercher à cet endroit ; comme souvenir, j'en prends un échantillon. À cette altitude, les grands pics voisins : le Cervin, le Rosa, le Mis- chabel, le Weisshorn, qui tous atteignent ou dépassent 4500 métres, semblent s'élever encore à mesure que nous gravissons la montagne. Nous sommes cependant à 3000 mètres, à la base des névés inférieurs du col de Saint-Théodule. Toute trace de végétation disparait bientôt; seuls quelques Lagopédes, ou Perdrix des neiges, fuient à notre approche en poussant des cris plaintifs et monotones. Mais, pendant les 300 à 400 métres dont nous venons de faire l'ascension, notre boite s'est enrichie de bien bonnes choses : Ranunculus glacialis. Potentilla frigida. Arabis crispata Willd. — multifida. .. — bellidifolia. Chrysanthemum alpinum et var. mini- — cærulea. mum. | Draba affinis Host. Erigeron uniflorus. — Johannis. Hieracium glaciale. — Thomasii. Erysimum pumilum. Thlaspi corymbosum Gay. Hutchinsia brevicaulis Hpe. Cherleria sedoides (en fleur). Silene vallesia. — alpina. Arenaria ciliata. Gerastium trigynum. — latifolium. æ glaciale. Oxytropis Halleri. Taraxacum officinale var. Leontodon pyrenaicus (à feuilles gla- bres ou velues et à gros capi- tules). Saxifraga biflora. — oppositifolia (à fleurs blanches). — biflora X oppositifolia. — planifolia. — androsacea. — Seguieri. — bryoides. — exarata. GANDOGER. — VOYAGE AU MASSIF DU MONT-ROSE. 231 Phyteuma humile. Juncus triglumis. Campanula cenisia. Carex lagopina. Gentiana bavarica. — bicolor. —- glacialis. — Poa laxa. Androsace glacialis. — alpina var. vivipara. Eritrichium nanum. Festuca curvula. Veronica alpina. Trisetum subspicatum. Oxyria digyna. Lycopodium selaginoides. Il s'agit maintenant de gagner l'auberge du glacier inférieur de Saint- Théodule. Ce n'est point chose facile à cause de la neige ramollie dans laquelle nous enfonçons jusqu'à mi-jambe — le guide est méme une fois englouti jusqu'à mi-corps. De plus la pente est trés rapide, glis- sante, encombrée de pointes rocheuses desquelles il convient de se garer si l'on ne veut se briser les jambes. L'auberge en question, — si toutefois on peut donner ce nom à une mauvaise construction où l'on ne trouve presque rien, — est donc la bienvenue lorsque en franchissant le seuil nous arrivons à propos pour nous réconforter et nous reposer de la pénible ascension que nous venons de faire, aprés une marche ininterrompue de prés de huit heures. C'est par 3000 métres d'altitude que je vais passer la nuit, dans un ilot rocheux complétement entouré des neiges et des énormes glaciers voisins. C'est aussi la premiére fois qu'il m'est donné de coucher à une telle altitude; je ne crois pas faire injure à mes collégues en botanique en supposant que plusieurs d'entre eux n'ont pas encore eu cette occa- sion. Mais qu'ils ne la regrettent pas trop : s'il y a quelque charme, en plein été, à reposer au milieu des neiges, à une si haute altitude, j'avoue franchement que cette satisfaction est singuliérement diminuée par la médiocrité du gite, de la table et surtout du lit où, par suite de l'air glacé et d'un excés de fatigue, j'ai grelotté de fiévre et de froid une bonne partie de la nuit. * 2* Ascension du Breithorn (4171 métres). Il est deux heures du matin; le guide vient me réveiller pour faire l'ascension du Breithorn (1), énorme montagne située entre le Mont- (1) De l'allemand breit, large, et Horn, pic, à cause de la forme élargie de la montagne, forme qui contraste avec les sommités voisines généralement plus aigués et plus élancées. Le Breithorn est situé entre le Mont-Cervin et les Jumeaux, Castor (4230 métres) et Pollux (4094 m.), sur la méme ligne que le Mont-Rose. Un peu plus loin, à l'est, se dressent le Lyskamm (4538 m.), puis les divers pics du Mont-Rose lui-même : Pyramide de Vincent (4241 m.), Schwarzhorn (4295 m.), Balmenhorn (4324 m.), Ludwig's Hoehe (4344 m.), Parrot-Spitze (4442 m.), Signalkuppe (4561 m.), Zumstein's Spitze (1573 m.), Nordend (4612 m.) et Dufour-Spitze ou Hóchste Spitze 939 SÉANCE DU 28 AvniL 1893. Cervin et les Jumeaux. Nos préparatifs achevés, nous nous mettons en route. À peine est-on sorti de l'auberge qu'on entre immédiatement sur le glacier de Saint-Théodule, là on s'attache à la corde pendant toute la durée de l'ascension. ° La nuit west pas obscure : les ténèbres sont bien tempérées par la lueur tremblotante des étoiles et le reflet des pentes neigeuses qui nous entourent. A l'Orient une teinte vague et jaunâtre indique que le soleil apparaîtra dans une heure et demie. La marche sur le glacier, très peu incliné, n'offre aucun danger, d'autant plus que le guide connait parfai- tement les crevasses pour les éviter. Du reste, le froid est si vif que le thermomètre marque — 11 degrés; la neige crie sous nos pas, une brise glaciale nous oblige à garantir notre visage et nos mains de ses cruelles atteintes. Lui devant, moi en arriére à dix ou douze pas, attachés l'un à l'autre par une corde, nous continuons silencieusement notre marche à travers la plaine morne et blanche, ayant devant nous la silhouette sombre et menacante du Cervin, vaguement estompée dans les ombres de la nuit. Cette marche, dans ces solitudes désolées, a quelque chose de fantas- tique; involontairement je me reporte, par la pensée, dans les contrées boréales, pays des elfes et des sylphes, mythologiques habitants de la Scandinavie. Les hautes cimes qui m'entourent, et que commence déjà à colorer d'une pâle lueur l'aube naissante, me semblent autant de spectres décharnés préts à écraser de leur masse gigantesque l'impru- dent voyageur qui ose affronter leur voisinage. J'en suis là de mes réflexions quand tout à coup nous sommes enve- loppés d'une brume intense; c'est à peine si je distingue le guide. Interrogé, il me répond que ce brouillard est tout accidentel et est l'in- dice du beau temps. Les circonstances ne tardent pas à lui donner raison, ear vingt minutes aprés le ciel se rassérénait, et l'aube blanchissante commençait à éclairer le paysage arctique que nous traversions. Nous sommes à la base du Mont-Cervin qui se dresse encore devant nous à 900 mètres-de haut. On laisse cette montagne à droite pour in- cliner à gauche et commencer l'ascension du glacier, passablement cre- vassé, du Petit-Cervin (3886 mètres). Là, il faut prendre des précautions : les crevasses sont nombreuses; en marchant, on entend résonner sous ses pas les abimes redoutables creusés dans le glacier; parfois, il faut ramper sur la neige afin de traverser un espace plus dangereux que le précédent. Heureusement voici le gran! jour : le soleil est à l'horizon jetant ses rayons dorés sur les cimes du Cervin, du Weisshorn, de la (4638 m.); ccs deux derniers sont en Suisse, les sept précédents en Italie. J'emprunte ces délails à la carte de l'État-major suisse, dressée par le général Dufour, auquel on a dédié la plus haute sommité des Alpes helvétiques. GANDOGER. — VOYAGE AU MASSIF DU MONT-ROSE. 233 Dent-Blanche et du Mont-Blanc lui-même qu'on aperçoit déjà. Cette nature désolée semble revivre sous les regards de l’astre du jour : le froid est moins vif, la neige moins dure, le ciel plus clément, notre cou- rage aussi plus raffermi, car nous approchons du but. Mais le petit Mont-Cervin, à l'instar de son farouche grand frère, nous réserve une surprise des plus désagréables. Parvenus à 3800 mètres, le chemin nous est barré par une épouvantable crevasse, large de 15 mètres, profonde comme la mer, longue à perte de vue. Comment faire? La traverser est impossible, il faut done la contourner, d’où une grande perte de temps. Chose bizarre! mon guide, qui a gravi le Brei- thorn quelques jours auparavant, m'assure qu'à cette hauteur le glacier était parfaitement uni. La fissure se sera alors produite depuis, béante, insondable, par l'effet du glissement naturel du glacier d'abord et en- suite, probablement, sous l'action des chaleurs actuelles (1). Le glacier du petit Mont -Cervin àvait exigé prés de deux heures pour le franchir. Le soleil éclairait déjà toutes les cimes, alors que les basses vallées étaient encore dans l'ombre, quand nous parvinmes au dernier plateau supérieur, vers 4000 métres d'altitude. Le vent soulevait une fine pous- siére de neige dont les aiguilles brülaient le visage et les mains. Je cherchais un abri pour déjeuner, lorsque le guide me fit observer qu'il valait mieux prendre notre repas au sommet du cône terminal, lequel se dressait devant nous à une hauteur d'environ 150 mètres. Afin d'af- fermir nos jambes déjà éprouvées par une marche de prés de cinq heures dans une atmosphére de plus en plus raréfiée, nous prenons un (1) En gravissant le glacier assez incliné du petit Mont-Cervin, je n'apercus pour ainsi dire aucune crevasse entr'ouverte. Je sentais bien que fréquemment la nappe neigeuse résonnait sous mes pas, que ceux-ci s’enfonçaient plus profondément en maints endroits, que les dépressions légères de la surface indiquaient, à n'en pas douter, à l'œil tant soit peu habitué aux glaciers, des cavités intérieures, qu'enfin l'alpenstock plongeait facilement cà et là, mais de crevasses ou simplement des fis- sures, peu ou pas, ou du moins tout à fait insignifiantes; donc, avec de la prudence, aucun danger. Or, à mon retour, à la descente qui eut lieu quelques heures après, alors que la température s'était notablement relevée et que je suivais les mêmes traces qu'à l'ascension, le sentier était parsemé de fissures; ces fissures s'étaient produites en peu de temps sous l’action combinée de l'air ambiant et du mouvement descendant des glaces; de sorte que la descente exigea beaucoup plus de précau- tions que la montée et que vraisemblablement, dans le milieu du jour, le glacier devenait dangereux ou impraticable à beaucoup d'endroits. Il suffirait donc d un peu de soleil ou de chaleur, de causes en apparence insignifiantes, pour produire les plus redoutables effets, . . Jajoutcrai que huit jours auparavant une neige abondante était tombée; elle avait dü combler certains vides et accroitre latéralement les bords de la voüte des crevasses; de sorte que beaucoup d'abimes disparus extérieurement ne laissaient apparaître que leurs lèvres supérieures, lesquelles, par la fusion et la dilatabilité de la glace, formaient un vide plus ou moins grand. J'estime que, sans cette neige tombée, les crevasses, sous l'action des fortes chaleurs de l'année 1892, eussent été beaucoup plus grandes. 234 SÉANCE DU 28 AvniL 1893. cordial. Lestés ainsi, nous attaquons vigoureusement le dernier glacier passablement incliné et dans lequel nous sommes obligés de tailler des marches. A huit heures, nous foulions aux pieds le sommet neigeux du Breithorn, par 4171 métres d'altitude. Il est des choses que la plume est impuissante à décrire; les expres- sions sont trop faibles, les mots impropres à rendre les impressions qu'on éprouve. C'est mon cas. Pour la première fois je parvenais à une altitude aussi élevée et, pour la première fois aussi, le panorama des plus hautes montagnes de l'Europe se déroulait devant mes yeux éblouis. Sauf à l'est, où le Mont-Rose intercepte la vue, on découvre pour ainsi dire toute la Suisse, le nord de l'Italie et les Alpes françaises ; l'horizon visuel doit étre partout de plus de 200 kilométres. L'imagination reste confondue à la pensée des forces prodigieuses qu’il a fallu pour soulever des montagnes aussi gigantesques. Que l'homme se sent petit en face de ces grandes scénes de la nature dont la majesté alteste la puissance admirable de Dieu! J^ Visite au Jardin botanique alpin de Zermatt. Notre descente du Breithorn s'était opérée sans encombre. A trois heures de l'aprés-midi, nous étions de retour à Zermatt, soit aprés dix heures environ de marche. Nous avions confortablement déjeuné, à notre passage à l'auberge du col de Saint-Théodule, avec le reste des provi- sions apportées la veille; car, je le répéte, on n'y trouve presque rien ou seulement des choses souvent avariées, et à des prix fabuleux. Trés fatigué, comme on le pense bien, d'une course aussi pénible, je pris jusqu'au lendemain un repos mérité, J'allai ensuite visiteren détail le curieux Jardin botanique alpin créé par M. Wolf, de Sion, sous les auspices du Gouvernement suisse. Dans deux brochures (1) publiées récemment, M. Wolf explique la raison rhajeure qui a déterminé l'État du Valais à faire créer des stations botaniques alpestres : la sauvegarde de beaucoup d'espéces rarés qui tendent à disparaitre, à cause du grand nombre d'étrangers que cette flore attire dans le canton. On sait, en effet, que le Valais renferme, à lui seul, à peu prés les neuf dixiémes des espéces de la flore suisse. Chaque année, des botanistes vont cueillir quelques échantillons de certaines plantes endémiques ou trés rares dans leur localité bien con- (1) Les stations botaniques du Valais, n° 1, par M. F.-0. Wolf, Bex, 1890, et n° 2, 1893] 1893 (Extrait du Bulletin de la Société Murithienne du Valais, années 1890- GANDOGER. — VOYAGE AU MASSIF DU MONT-ROSE. 235 nue; si l’on ne replante pas ces espèces, elles finiront par disparaitre complètement (1). Ému de cette situation, le Grand Conseil du Valais approuva, en 1887, les propositions qui lui étaient faites : il ordonna la création de plusieurs stations, ou jardins botaniques alpins, et accorda une subvention an- nuelle pour chacune d'elles. Trois ont déjà été installées : à Zermatt, à Sion et au Grand-Saint-Bernard. La Société Murithienne du Valais est chargée de leur entretien; mais c'est surtout son dévoué président, M. Wolf, qui a été l'àme de cette utile entreprise, qu'il serait bon de voir s'établir aussi chez nous. Le Jardin de Zermatt est situé sur un contrefort exposé à l'est, bien abrité, et par 1620 mètres d'altitude. Les plates-bandes, au nombre d'une trentaine, sont étagées méthodiquement ; pour chaque plante on trouve le nom de l’espèce et de la localité d’où elle provient. Tout le jardin est clos par une balustrade en fer, et protégé contre les eaux et les avalanches. Les plantes sont, pour la plupart, d'une végélation luxuriante. Cer- taines espèces des glaciers ou des hautes régions croissent admirable- ment à cette altitude déjà basse pour elles. Citons les rares : Alsine aretioides, Mœhringia polygonoides, Draba Thomasii, Oxytropis lapponica, Potentilla pennina (frigida X multifida), Saxifraga Ko- chii, S. cernua, S. biflora X oppositifolia, Artemisia glacialis X spi- cata, A. campestris X vallesiaca, Achillea tomentosa X nobilis, A. moschata X nana, Saussurea depressa, Leucanthemum minimum, Senecio Laggeri (incanus X uniflorus), Crepis jubata, de très nom- breux Hieracium (H. oxyodon Fries, pictum X lanatum, Rionii, niveum, piloselloides X tardans, Laggeri, etc., etc.), Campanula excisa, Androsace helvetica, Primula longiflora, Polygonum alpinum, Salix Arbuscula X helvetica, S. Arbuscula X purpurea, S. Arbus- cula X reticulata, Lilium croceum, Juncus arcticus, Carex Custo- riana, C. microstyla, etc. . Chaque année le nombre des espéces transplantées daus le jardin augmente; actuellement il y en a plus de 500 et toutes du plus haut intérêt. — Indépendamment des trois jardins botaniques déjà créés à : Zermatt, à Sion et au Grand-Saint-Bernard, il est question d'en établir d'autres sur divers points du Valais, à Champéry, à Mauvoisin, à Evo- léne ou Loéche-les-Bains, au Simplon et au Glacier du Rhóne ou Grand-Saint-Bernard, qui DT . . : diculaires du (1) Toutefois les rarissimes hybrides de Pédicu jardins ont à peu près disparu de leur localité native, n'ont point prospéré dans les À alpins, où on les avait transplantées. Des faits analogues se sont produits pour d’autres- plantes; mais ces exceptions, quelque regrettables qu'elles soient, ne sauraient idfirmer la louable entreprise de nos voisins. 236 SÉANCE DU 12 Mar 1893. Eggischhorn. De cette manière l'intéressante flore du Valais deviendra " à abel de plus en plus connue, ses espèces rarissimes seront à l'abri du danger de s'éteindre, et d'autre part, les botanistes, surtout les débutants, auront ainsi une grande facilité d'étudier la flore de cette partie de la Suisse. SÉANCE DU 412 MAI 1893. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 28 avril, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société le décés d'un de ses membres, M. Schmitt, inspecteur de la pharmacie militaire à Paris. Ce décès remonterait à quelques mois d’après une lettre du fils du défunt, qui ne contenait pas d'autres détails. M. Schmitt était depuis longtemps membre à vie de la Société. M. Jeanpert présente à la Société des échantillons du Carex polyrrhiza récoltés à Montigny-sur-Loire et à Épisy. M. Hovelacque, vice-secrétaire, donne lecture à la Société de la communication suivante : EUROTIOPSIS, NOUVEAU GENRE D'ASCOMYCETES; par M. J. COSTANTIN. Le Champignon dont il va étre question a été rencontré accidentelle- ment sur de l'empois d'amidon, dans le laboratoire de M. Gayon, pro- fesseur de chimie à la Faculté des sciences de Bordeaux. Il se cultive aisément sur les milieux les plus divers et il s'y observe sous deux formes reproductrices : périthéces et conidies. Périthèces.— Les périthéces sont de petites boules ne présentant pas de déhiscence réguliére, dont la taille est extrémement variable : on en distingue de trés jeunes ayant 16 p de diamètre; leur grandeur moyenne est 50 à 60 p, mais on en voit souvent qui atteignent 70 et méme 80 p. Ces petites masses sphériques ont une enveloppe formée de cellules disposées au début en mailles ; elles contiennent des asques en nombre COSTANTIN. — NOUVEAU GENRE D'ASCOMYCÉTES. 937 très variable. Les asques sont arrondis et mesurent 12 p de diamètre, leur membrane est délicate, aussi se résorbe-t-elle avec une grande faci- lité ; les ascospores se disséminent alors dans la cavité du périthéce. Le nombre des asques, et par cela même le nombre des spores contenues dans un périthéce, est trés variable. La différenciation en asques et asco- spores est quelquefois trés précoce, et ces deux sortes de cellules peuvent nettement s'observer sur des périthéces ayant seulement 36 u et méme 16 v. de diamètre. Au début, on constate que les groupes de huit asco- spores sont nettement espacés les uns des autres. Toutes les cellules du périthéce ne sont pas fertiles en méme temps. Les ascospores ovoïdes mesurent 6 y. sur 4u, elles sont légèrement pointues aux deux bouts. Les premiers stades du périthéce se voient assez difficilement; les plus petits, ayant 16 y. de diamétre, sont déjà bien différenciés. J'ai pu cepen- dant observer des tortillons spiralés correspondant au premier début de ces formations ; les tours de spire étaient peu serrés, et la spirale avait 16 x de longueur. Je n'ai jamais observé qu'une seule spirale. Conidies. — L'appareil conidien a une structure également assez variable. Les spores qui terminent un rameau ferlile peuvent étre en chapelet, au nombre de trois ou quatre; elles sont ovoides et mesurent 12 v. sur 10. Au-dessous de l'extrémité du rameau fructifère se produit un autre rameau qui rejette le premier de cóté. Cette seconde branche va se terminer plus haut que le premier chapelet par une spore qui pourra étre unique. Au-dessous de cette spore le développement du fila- ment reprendra dans la méme direction pour se terminer plus haut encore par une autre spore. Cette disposition sympodique peut se pro- duire plusieurs fois. Assez fréquemment les spores sont alternativement à droite et à gauche de ce sympode ; sur certains appareils fructifères cependant toutes les conidies sont du méme côté. Fréquemment les articles du sympode sont plus longs dans la partie inférieure de l'appareil fructifére que dans le haut. Mais cette règle n'est pas absolue et des irrégularités se manifestent fréquemment; on voit par exemple deux ou trois spores naître au même point. Aspect des cultures. — Macroscopiquement, les cultures de la moi- sissure précédente présentent les caractères suivants. En flacons Pasteur, sur moût de raisin, elle constitue une membrane épaisse d’un blanc rosé, rouge sang Sur certains points; sur pomme de terre, il n'y a pas en général de coloration et le développement est peu abondant ; sur d'autres substrats on remarque de belles touffes blanches, cotonneuses, devenant fréquemment rougeátres. 238 SÉANCE DU 12 Mar 1893. Les conidies sur certains milieux apparaissent d'abord et elles peu- vent souvent s'y maintenir seules quelquefois pendant un temps assez long. J'ai vu des cultures âgées d'un mois ne présentant pas de périthéce. Ceci n'est d'ailleurs pas constant, j'en ai pu observer de moins âgées ayant de trés nombreux appareils ascophores différenciés. Dans les cultures sur moüt de raisin, les parties fortement colorées en rouge contiennent un grand nombre de périthéces; on voit dans ces régions que les spores isolées ont une légére teinte rosée. En masse elles prennent une teinte rouge, et les périthéces sont forte- ment colorés. Cette teinte n'est d'ailleurs pas constante, et sur pomme de terre on a des périthéces tout à fait incolores. Affinités. — Le Champignon que je viens de décrire présente quelques affinités avec les Eurotium par la nature de ses périthèces, il en diffère nettement par sa petite taille et surtout par son appareil conidial tout à fait différent. Ce dernier appareil est assez analogue, au contraire, à celui que M. Van Tieghem a décrit chez le Monascus ruber, mais la plante pré- cédente se distingue de cette derniére par ses asques nombreux et octosporés. Je propose de lui donner le nom d'Eurotiopsis Gayoni, genre nou- veau, espéce nouvelle. Cette espéce présente, au point de vue physiologique, des particu- larités trés intéressantes que M. Gayon étudie en ce moment avec M. Laborde. | M. Van Tieghem fait une communication Sur les genres mécon- nus ou nouveaux de la famille des Thyméléacées (1). (1) Voy. plus haut, p. 65. SÉANCE DU 23 JUIN 1893. 239 SÉANCE DU 93 JUIN 1898. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 12 mai, dont la rédaction est adoptée. Dons faits à la Société. Bavoux, Persistance de la vie dans les souches de Sapin. Bois, Les Orchidées. Bonnet, Una nomenclatura medico-botanica estratta da un Codice del secolo IX. Brunotte et Lemasson, Guide du botaniste au Hohneck. Falsan, Les Alpes françaises. Fliche, Sur un nouveau genre de Coniféres rencontré dans l’Albien 4e l'Argonne. Foucaud, Recherches sur quelques (Enanthe. Giard, L'Isaria densa Fries. Hua (Henri), Sur les organes de végétation des Trillium comparés à Ceux du Paris. Magnin, Conditions biologiques de la végétation lacustre. — Nouvelles observations sur la sexualité et la castration para- sitaire. — Végétation des Alpes françaises. Ménier, Note sur une nouvelle Psalliote découverte dans la Loire- Inférieure. Octave Meyran, Herborisations dans les Alpes. Michotte, Traité scientifique et industriel de la Ramie. Saint-Lager, Onothera ou Œnothera. Sauvageau, A propos des Notes de M. Russell sur les pelotes ma- rines. Farneti, Musci della Provincia di Pavia, quarta centuria. Bulletin de la Société académique de Laon, tome XXVIII. Mémoires de la Société nationale d'agriculture, sciences et arts d'Angers, 1892. . Report of the Secretary of Agriculture, 1891, Washington. Smithsonian Report. U. S. National Museum, 1890. Zoe, a biological Journal, vol. IV, n* 1. Vellosia, vol. 4 à 4. 940 SÉANCE DU 23 JUIN 1893. M. Delacour, trésorier, donne lecture du Rapport suivant : NOTE SUR LA SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ A LA FIN DE L'EXERCICE 1892 ET PROPOSITIONS POUR LE BUDGET DE 1894. fr. c La Société avait en caisse à la fin de l'exercice 1891........... ... 42,924 16 Elle a recu pendant l'exercice 1892....................... 14,547 40 C'est un total de............................. 51,472 16 Les dépenses ont été de.................................. 15,130 85 L'excédent des fonds en caisse est ainsi de............. 42,941 31 tt Cet excédent est représenté par les valeurs ci-après : Rente de 1400 fr., 3 pour 100 sur l’État (3 titres nominatifs, 6° série, n* 269,340, 0,380,177 et 0,382,306 et 3 titres au porteur, n** 0,373,811, 0,559,131 et 0,582,597) : Capital, d'aprés le cours de la Bourse lors de l'achat, ci......... sons... 35,039 06 Dépôt au Comptoir national d'escompte.. 7,688 75 Desquels il faut déduire comme fonds 7,302 25 encaissés sur l'exercice 1893......... 386 50 Total (comme ci-dessus) ........ 42,941 31 Les recettes et les dépenses se décomposent comme suit : RECETTES. Solde en caisse à la fin de 1891................... ........ ... 42,924 76 299 cotisations annuelles (? pour 1890, 16 cotisations et une demi pour 1891, 279 cotisations, une demi- cotisation et un complément de cotisation de 20 fr. pour 1892, 2 cotisations pour 1893)............ .. 9,020 » | cotisation à vie................................ 300 » 2 diplômes, à 5 francs.......................,... 10 » Vente du Bulletin et abonnements ................. 1,742 » 14,547 40 Excédent de pages.............................. 25 » Subvention du Ministère de l'Instruction publique. ... 1,000 > Subvention du Ministère de l’Agricult. et du Commerce. 1,000 > Arrérages de rente sur l’État...... .............. + 1,400 > Intérêt du dépôt au Comptoir national d'escompte... 50 40 Total... di ADI VA 51,412 16 DELACOUR. — SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ. 941 DÉPENSES. Impression du Bulletin (pour 1889, 992 fr. 60 cent.; pour 1890, 399 fr. 55 cent.; pour 1891, 2,301 fr. 45 cent.; pour 1892, 4,218 fr. 55 cent.)................. 7,912 15 Revue bibliographique et Tables..... 964 » Frais de gravure (8 francs pour 1891 et 455 fr. 50 cent.) pour 1892....... 463 30 Frais de brochage (170 fr. 35 cent. pour 1891, et 411 fr. 65 cent. pour 1892).. 582 ») 10,59 » . Port du Bulletin et affranchissements | d'imprimés (47 fr. 55 cent. pour 1889, 183 fr. 40 cent. pour 1891 et 249 franes pour 1892)........................ 419 95 Impressions diverses................. 197 60 Loyer.............................. 1,400 40 ; 15,130 85 Chauffage et éclairage. ............... 200 10 Dépenses diverses (impositions, assu- 3,231 85 rances, ports de lettres, timbres, etc.). — 1,019 05 Bibliothéque, herbier et mobilier..... 612 30 Honoraires du conservateur de l'herbier. 500 » | Honoraires du trésorier adjoint. ....... 500 1 1,300 » Gages du garcon de bureau............ 300 » Excédent (comme ci-dessus). .............................. 42,341 31 SITUATION EN FIN D'EXERCICE. D'aprés le compte établi par mon éminent prédécesseur, l'avoir effectif de la Société était évalué, à la fin de 1891, à..................... 38,982 63 Mais les dépenses ayant légérement dépassé les évaluations, ce chiffre devrait être abaissé de 160 fr. 35 cent., ce qui le ramène - rait à. .......,..,.........e..sseeesesescesc 38,821 78 Voici quelle serait la situation pour 1892 : Nous avions en caisse à la fin de l'année 1892..... VM 42,341 31 Les dépenses restant à solder pourront atteindre............... 2,300 » L'avoir effectif à la fin de 1892 ressortirait à................... 40,041 31 [—— Malgré la différence qu'on a pu remarquer dans le chiffre de l'encaisse, la situation se présente donc en progrés constant, puisque notre actif dépassera ainsi de 1,220 fr. 53 cent. celui de l'année dernière. Je dois faire observer que ce résultat a été obtenu malgré les charges dont l'impression des Actes du Congrés de 1889, maintenant entierement liquidée, grevait notre budget; et rien ne prouvera mieux la façon, à la T. XL. (SÉANCES) 16 242 fois prudente et SÉANCE DU 23 JUIN 1893. ferme, dont nos finances étaient gérées par M. Ramond, auquel il serait cependant injuste de ne pas associer, dans le même éloge, le zèle toujours en éveil de notre dévoué Secrétaire général. Selon l’usage BUDGET DE 1894. consacré, je soumettrai à la Société le projet de budget pour 1894, en le basant sur le résultat obtenu dans le dernier exercice. Voici les prévisions pour les recettes : 990 cotisations annuelles, à 30 francs......................... 8,100 » 1 cotisation à vie ..............................,........... 400 » 6 diplômes, à 5 francs..................................... 30 » Vente du Bulletin et abonnements.......................... .. 1,800 » Excédent de pages......................................... 100 » Subvention du Ministère de l'Instruction publique.............. 1,000 » Subvention du Ministère de l'Agriculture...................... 1,000 » Rente sur l'Etat...............,............,.....4........ 1,400 » Intérêts du dépôt au Comptoir national d'escompte............. 70 » Total....................... 14,500 » Les dépenses pourraient être évaluées comme suit : Impression du Bulletin.................... 6,500 » ! 2 Séances......... 22 feuilles. 2 Revue .......... 15 — 2 Session et Table. 8 — E = z © . 2 £ 45 feuilles. ~ 9,400 » EN Revue bibliographique et Table (rédaction).. 1,100 » E | Frais de gravures........................ 500 » & | Brochage du Bulletin..................... 600 » æ | Port du Bulletin. ........................ 900 » Circulaires et impressions diverses.......... 200 » Loyer........... sense 1,400 » : Loyer et frais pranffage et éclairage... ee se. 200 > | du rais divers (assurances, impositions, | 300 .. timbres, ports de lettres et autres (9900 > matériel. d \ menus frais)..................... 1,000 » \ Bibliothèque, herbier et mobilier..... 100 », Honor. du conservateur de l'herbier. . 500 » Personnel. | Honoraires du trésorier adjoint. ..... 500 » 1,300 » Gages du garcon de bureau.......... 300 »! ——— — Total pour les dépenses................ 14,000 » En résumé : La recette étant de............,.......,.................... 14,500 » Et la dépense de................ bar ehe ER RELAIS EE nn eq ath 14,000 » On pourrait prévoir un excédent de recettes de............ 500 » CLOS. — CHAUBARD ET LA FLORE AGENAISE. 243 J'ai l'honneur de demander à la Société d'ordonner le renvoi du compte de 1892 à la Commission de comptabilité, et de lui proposer d'adopter le projet de budget ci-dessus pour 1894. Les conclusions de ce Rapport, mises aux voix, sont adoptées, et M. le Président remercie, au nom de la Société, M. le Trésorier des heureux résultats constatés dans sa Note financière. M. le Président, aprés avoir rappelé à l'assemblée que, pour de- venir Membre perpétuel de la Société, on doit donner à celle-ci un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle, fait connaitre que, d'aprés une décision prise récemment par le Conseil d'administration sur la demande d'un sociétaire, il sera tenu compte aux membres à vie qui désireront devenir membres perpétuels de la somme versée antérieurement par eux pour l'ob- tention du premier de ces titres ; cette somme viendra en déduction de celle nécessaire pour l'achat d'un titre de rente de 30 francs. M. Malinvaud donne lecture à la Société des communications suivantes : CHAUBARD ET LA FLORE AGENAISE; par M. D. CLOS. En 1821 paraissait la Flore Agenaise par M. de Saint-Amans (Agen, 632 pages in-8°), qui la fesait suivre, la méme année, d'un fascicule de 12 planches formant Le bouquet du département de Lot-et-Garonne. C'était le premier ouvrage général et complet, puisqu'il englobe la Cryptogamie, consacré à la végétation de cette contrée. L'auteur, avec cette bonne foi caractéristique du vrai savant, y cite ses collaborateurs « sans le secours desquels, dit-il, cet ouvrage n'eüt peut- ètre jamais vu le jour », et mentionne spécialement le nom de Chaubard, ajoutant qu'il ne saurait assez publier les obligations qu'il lui doit : « Plusieurs genres difficiles, les Mousses, les Lichens lui appartiennent en entier; personne mieux que lui ne connait les plantes de nos con- trées (Préface, p. 8). » De son côté, le D' T. Puel, consciencieux explorateur de la flore du Lot, écrit (Catal. des plant. du Lot, avant-propos, 2) : « M. Chaubard, qui, comme tous les botanistes le savent, fut le principal rédacteur de la Flore Agenaise, vient de mettre la derniere main à un ouvrage qui portera pour titre : Flore du bassin de la Garonne. » Mais quelle part respective attribuer à Jean Florimond Doudon de 244 SÉANCE DU 23 JUIN 1893. Saint-Amans et à Louis-Anastase Chaubard dans la composition de la phanérogamie de cette Flore, où la mycologie est l'œuvre du premier? Je dois au hasard la possession du Catalogue des végétaux observés dans le département du Lot-et-Garonne, écrit tout entier de la main de Chaubard et signé par lui à Agen, 21 octobre 1816. Comme dans la Flore, les plantes y sont classées d’après le système linnéen, mais la vingt-quatrième classe ne comprend que les Cryptogames vasculaires. Il m'a paru que ce manuscrit pourrait fournir des éléments pour la solution du probléme ; malheureusement, les noms d'espéces n'y sont accompa- gnés ni de synonymes, ni de remarques et portent rarement l'indication de localités. Toutefois, il nous apprend que, dés 1816, Chaubard et de Saint-Amans étaient en relation et en communication d'idées, et que c'est à partir de cette époque que datent les recherches vraiment impor- tantes du premier. La demi-page qui terminele Catalogue est instructive à cet égard, en méme temps qu'elle peint le dévouement de Chaubard à sa science fa- vorite; la voici : « Le reste de la cryptogamie n'a pas été suffisamment étudié pour étre encore inséré dans la flore de notre département. Car qui est-ce qui a étudié les Mousses et les Lichens dans la lisiére et l'intérieur des Landes? M. de Saint-Amans seul a recueilli et déterminé les Champignons des environs d'Agen; moi (L.-A** Chaubard) qui ai écrit ce Catalogue; que vous ne connaissez pas plus qu'il n'a l'hon- neur de vous connaitre, mais qui ai dans le cœur la rage de l'histoire naturelle, je me suis particuliérement occupé des Mousses et des Lichens des environs d'Agen, ma patrie et mon domicile. Je fais bien de temps en temps quelques courses dans les Landes; mais c'est toujours dans la belle saison, époque à laquelle les Cryptogames sont en trop mauvais état pour étre étudiées, en sorte que cette contrée est encore vierge pour cette partie. » M. Lespiault, pour qui j'ai écrit ce Catalogue,est, m'a-t-on dit, sur les lieux et a tout le loisir de s'en occuper (1). Quel bonheur ce serait pour la flore de notre pays si la ferme résolution de s’en occuper le prenait! Je crois que M. de Saint-Amans et moi en pleurerions de joie. Au reste, sil est un vrai serviteur de l'aimable Flore, la science réclame ses services comme étant le seul de ses adorateurs à portée de lui préter son secours. » S'il désire des doubles des Mousses et des Lichens des environs d'Agen, il n'a qu'à parler. Ils sont à sa disposition, et je serai content s'il les accepte avec autant de plaisir que j'en ai à les lui offrir. (1) Il s'agit probablement de Maurice Lespiault, l’auteur d'une Notice sur les Champignons comestibles du département d -et-G , Agen, 1845, 46 pages. pa | u Lot-et-Garonne et des Landes d'Albret, CLOS. — CHAUDARD ET LA FLORE AGENAISE. 945 » Uu double de la collection vaudra mieux qu'un Catalogue insigni- fiant et peut-être lui évitera la peine que les commencements m'ont coütée. — À Agen, 27 octobre 1816. » I. La Flore Agenaise comprend la description de 2066 espéces, dont 691 Cryptogames et 38 espéces nouvelles. On doit à Chaubard, abstraction faite de son Vicia cornigera, p. 294, simple anomalie du V. Boharti, la création du Galium constrictum (1), p. 67, Bouquet, pl. 2 (son G. bibracteatum étant considéré comme une variété du G. boreale L.) des Cerastium pellucidum et obscurum, pp. 180-181, Bouqu., pl. 4, admis par Lagréze-Fossat (Flor. Tarn-et- Garonne, pp. 50 et 51), par l'abbé Revel(Essai Flor. Sud-Ouest, pp. 242- 244), etle deuxième aussi par Boreau (Fl. du Centre, 3* édit., p. 111); mais ramenés généralement en synonymes, le premier au C. semidecan- drum L., le second au C. glutinosum Fries, bien que leur auteur en eût défendu, en 1833, l'autonomie dans les Archives de Botanique de Guillemin, t. I, pp. 46-47; du Polygonum hybridum, p. 163, dein P. Persicari-Piper (P. hydropiperi-dubium Gr. Godr., Fl. de Fr. III, 90); des Verbascum calyculatum, p. 81, semi-album, p. 88, longira- cemosum, p. 89, tenus tous les trois pour hybrides (voy. Noulet, Flor. Bass. s.-pyrén., 451-152; Bentham in de Candolle Prodrom., X, 224- 226) ; du Vaillantia crebrifoliata, p. 424, variété du Galium vernum d’après Grenier et Godron (loc. cit., IT, 210); de l'Orchis parvifolia, p. 369, Boug., pl. 7, production vraisemblablement hybride, vu sa ra- relé, aux yeux de ces deux derniers floristes, mais retrouvée dans le Tarn-et-Garonne par Lagréze- Fossat, à Castel: et ce botaniste donne des détails supplémentaires concernant les caractères de cette Orchidée (loc. cit., 306) rapportée à l'O. mascula L. par Duby (Bot. gall. Y, 444). Dans le groupe cryptogamique, Chaubard s'attribue la paternité des espèces suivantes : Batrachospermum precatorium, 468, Spiloma reliculatum, 410 (Coniocarpum reticulatum Dub. Bot. Gall., 661), Lecidea exigua, 418, Verrucaria rubella, 483 (dénomination déjà appliquée en 1795 par G.-F. Hoffmann, Deutschl. Flora, II, 114), y. circumscripta, 484, les Lecanora hematites, 492, crateriformis, 492, retorida, 493, pruinosa, 495, explicata, 495 (Placodium candi- cans Duby, loc. cit., 661). La comparaison du Catalogue et de la Flore dévoile entre eux de grands rapports, et déjà figure au premier le trés curieux Iris (aujour- d'hui Hermodactylus) tuberosa, que l'on croyait propre à l'Orient, et (1) Admis par plusieurs botanistes (Lloyd, Noulet, Boreau, etc.), tandis que Grenier et Gouron le rapportent en synonyme au G. debile Desv. (1818), et MM. Willkomm et Lange à la variété B. congestum Gr. God. du G. debile. 246 SÉANCE DU 23 JUIN 1893. avec l'indieation « Saint-Maurin », espéce probablement naturalisée. L'un et l'autre inscrivent : 4° Panicum Crus-Corvi L., espèce in- dienne; 2° une espèce de Scutellaria, en sus des S. galericulata et minor, le S. peregrina au Catalogue, le S. albida à la Flore, tous deux exotiques; 3* Cistus laurifolius L. avec ces indications « environs de Nérac? » au Catalogue, « sur le bord d'un petit bois à Tulle, prés Lectoure » à la Flore, p. 216; 4 Nigella arvensis, espèce du nord de la France. J'ai reconnu qu'un examen minutieux du Catalogue et sa comparaison détaillée avec la Flore n'auraient aujourd'hui qu'un intérét secon- daire; car ils devraient se borner à relever quelques erreurs de déter- minations, quelques discordances tantót apparentes, tantót réelles entre ces deux travaux. Grande a été la participation de Chaubard à deux publications scien- tifiques importantes. Bory de Saint-Vincent se l'était attaché pour la rédaction de la partie botanique du tome III de l'Expédition scienti- fique de Morée (1832, in-4°), où Chaubard figure en compagnie d'Ad. Brongniart et de Fauché. Une vingtaine d'espéces considérées comme nouvelles y portent la double signature Bory et Chaubard, et deux seulement, répudiées comme telles par Boissier, l' Euphorbia curtifolia (rapporté à l'E. Myrsinites L. in DC. Prodr. XV, 173) et le Valerianella incrassata (rapporté par le méme, Flora Orient., YII, 106 au V. eriocarpa Desv.), celle de Chau- bard seul. Mais si Bory, plus spécialement voué aux recherches crypto- gamiques, a jugé, non sans raison, devoir revendiquer ses droits à la paternité d'une œuvre dont il avait acquis les matériaux au prix de fatigues et de dangers, la majeure partie du travail afférent aux Phané- rogames, à l'exclusion des Orchidées et des Graminées, revient trés probablement à Chaubard. En 1838, paraissait la Nouvelle Flore du Péloponnése et des Cy- clades, entièrement revue, corrigée et augmentée par M. Chaubard pour les Phanérogames et M. Bory de Saint-Vincent pour les Cryp- togames..., in-folio. I! convient de signaler encore de Chaubard ses Notes critiques, insé- rées soit dans les Annales des sciences d'observation en 1830, soit dans les Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux en 1853, ainsi que ses Fragments de botanique critique, parus en 1833 (1), dans les Archives de Botanique de Guillemin, t. I, pp. 46-48, t. II, pp. 404-411. Chaubard publiait enfin en 1841 un livre qui échappe à ma compé- ()n donnait aussi la méme année le Bulletin de nouveaux gisements en France de Botanique. CLOS. — CHAUBARD ET LA FLORE AGENAISE. 947 tence, L'Univers expliqué par la Révélation (Paris, 671 pages, in-8°), et en tête duquel il se déclare auteur des Éléments de Géologie. Il est à regretter que sa Flore du Bassin de la Garonne qu'il avait entièrement terminée, d’après Puel, n’ait pas vu le jour (1). Aussi Chaubard n’est-il guère connu en phytographie qu'à titre de collabora- teur et n'a peut-étre pas dans la science la notoriété que devraient lui valoir ses travaux. C'est donc à juste titre que M. Reichenbach fils dédiait son genre Chaubardia à ce botaniste de Flora europea meritissimo (in Botan. Zeitung, t. X, 1852, p. 011) (2), et aussi son Centaurea Chaubardiana (décrit in Reichenbach Icones Flore germanice, XV, pp. 34-35 et représenté t. 781, f. 2). Chaubard n'est jamais sorti en botanique du domaine de la phytogra- phie; mais ce champ est assez vaste pour alimenter l'intelligence de ceux qui ne veulent ou ne peuvent aborder avec fruit d'autres branches de la science des plantes. Malheureusement, il resta sourd aux réformes réalisées en taxinomie par les Adanson, les Jussieu, les de Candolle, les Richard, les Rob. Brown, et cela peut-être à l'instigation de Saint- Amans, qui, dés les premières lignes de la préface de sa Flore, se glo- rifie de n'avoir point adopté les principes dela nouvelle école et d'avoir choisi les enseignes de Linné. Et pourtant ils avaient, l'un et l'autre, sous les yeux l'exemple de nombreux promoteurs de la révolution scienti- fique : Ventenat (1194), Du Mont de Courset (1802), Dubois (1803), Lestiboudois (1804), Jaume Saint-Hilaire (1805), Lamarck et de Candolle (1805-1806), Rob. Brown (1810), Kunth (1813), Loiseleur-Deslongchamps (1817), A. Richard (1819), Mérat (1821), etc. À la date de prés d'un demi-siécle, je rencontrai le laborieux Chau- bard au Musée botanique, alors généreusement ouvert aux travailleurs, de F. Delessert, bien secondé par son conservateur, d'une bonté par- faite, M. Laségue. J'entrai en relation avec lui, et j'ai gardé le meilleur souvenir de sa mémoire (3); je suis heureux d'en témoigner ici. II. De Saint-Amans a été généralement moins heureux que Chaubard quant à la légitimité et au maintien d'espéces nouvelles. (1) Une publication m'apprend qu'il léguait à sa mort une somme de 6000 francs pour l'impression de cette œuvre élaborée durant une vingtaine d'années; mais que ses héritiers, parents éloignés et riches, obtinrent légalement de ne pas remplir sa volonté. On peut lire dans ce Recueil, t. VII, pp. 499-504, une Nole sur l'herbier de feu M. Chaubard, par le D" Puel auquel il avait été donné. Cet herbier appartient aujourd'hui à notre secrétaire général, M. Malinvaud, qui s'est rendu acquéreur, aprés la mort du D Puel, des nombreuses collections réunies par ce botaniste. —— . (2) Toutefois, ce genre d'Orchidées est rapporté par Bentham et Hooker à la sec- lion Promenæa du genre Zygopetalum (Genera plant. 111, 543). my La mort de Chaubard eut lieu le 20 janvier 1854. Il s'était fixé à Toulouse en 248 SÉANCE DU 23 Juin 1893. Laissant de côté son Clavaria foliacea et son Valeriana quadriden- tala, dernière dénomination sous laquelle il réunit deux espèces de Valerianella, on peut relever : le Salvia pallidiflora (Flor. Agen., p. 10), rapporté au S. hormi- noides Pourr. par Grenier et Godron, justement admis par Timbal-La- grave qui le rapproche, tout en le tenant bien distinct, du S. clandestina L. (in Mém. Acad. sc. de Toul., 7° série, t. II, p. 239), par MM. Lloyd et Foucaud (Fl. de l'Ouest, p. 268), indiquant ses différences avec le S. Verbenaca L. 2» Scabiosa calyptocarpa, p. 60, rapporté au S. maritima L. par la majorité des botanistes, Lagréze-Fossat (Flore de Tarn-et-Garonne, p. 182) excepté. 3* Tulipa Oculus-solis (p. 145, Bouq., pl. 5), décrit d'abord sous ce nom par Saint-Amans (in Recueil Soc. d Agric. et sc. d' Agen, I, 15), admis sous cette dénomination, mais sans nom d'auteur, en 1806, par Lamarck et de Candolle dans leur Synopsis, p. 159, puis en 1808 sous celle de T. acutiflora par Poiret (Dict. bot. de l'Encycl., VIII, 134), enfin, en 1875, par de Candolle (Flor. franc. IN, 200), sous le vrai nom T. Oculus-solis Saint-Am. Comme l’a reconnu de Saint-Amans, celte plante était signalée dès le début du dix-septième siècle par de lE- . cluse, qui, dans l'énumération des Tulipes, écrit : « Præterea quarum flores R. serotinæ similes qux ab unguibus nigris flavo orbe cinctis Oculus Solis cognominata est » (Hist. p. 147). Or, si l'on admet la nota- tion que j'ai récemment proposée dans ce Recueil (t. XXXIX, pp. 397- 399), peut-étre l'espéce devrait-elle étre inscrite dorénavant : Tulipa Oculus-solis Clus.-Saint-Am. Toutefois à la page précédente, L'Ecluse signale une variété du T. serotina flava, appelée Ochio di sole. 4 Ranunculus villosus (p. 227, Bouq., pl. 5) doit rentrer, d’après l'abbé Revel, dans le R. Amansii Jord. (Diagn., T2) et être considéré aussi comme synonyme du R. silvaticus Gren. non Thuill., et aussi en partie des R. tuberosus Lap. et nemorosus DC. (loc. cit., p. 110). 5° Centaurea mutabilis (in Mém. du Mus. d'hist. natur. I, 471, t. 24 et Fl. Agen., 361, Bouq., pl. 6), admis d'abord à titre d'espéce par Loiseleur-Deslongchamps (Flor. gall. II, 209), par Duby (Bot. gall., 290), et encore par de Candolle (Prodr. VI, 572), il est dénommé C. nigro- solstitialis, par Grenier et Godron aux yeux de qui il est certainement un hybride des C. nigra et solstitialis (loc. cit. 1I, 244). 6° Serapias lancifera (p. 318, Bouq., pl. 9, 1821). Rapporté par la plupart des phytographes au S. longipetala Pollin. (1822), il de- vrait, s’il représente un type spécifique, être inscrit avant ce dernier, ine comme lui, au rang de synonyme du S. pseudo-cordigera Moric. ). CLOS. — CHAUBARD ET LA FLORE AGENAISE. 240 Mais, d'une part, la plante offre de trés grandes varialions, ce dont témoignent les figures qui en ont été données; d'autre part, : {° Boutigny et de Forestier avaient distingué, en 1853, un hybride des S. Lingua et longipetala, dénommé par ce dernier botaniste S. intermedia (in Billot, Archiv. Flore de Fr. et d All., 264-265); 2" tandis que Saint-Amans énonce les différences de son S. lancifera avec les S. Lingua et cordi- gera, de Larambergue et Timbal-Lagrave ont décrit deux hybrides cor- digero-lingua et linguo-cordigera, dont le premier, trouvé à Carlet et à Castres en compagnie des deux parents, les relie si bien, dit Timbal, qu'il pourrait autoriser les botanistes réducteurs à réunir en une seule espèce les S. cordigera, longipetala et Lingua (Mém. sur quelg. hybrid. d'Orchidées, 2* édit., pp. 33-35). Comment dés lors distinguer légitime- ment le S. pseudo-cordigera Moric. de cet hybride, et neconviendrait-il pas, abstraction faite du S. occultata J. Gay, de revenir à l'opinion de Duby n'admettant que les deux espèces linnéennes, S. Lingua, S. cordi- gera, mais avec intercalation des hybrides signalés? De Saint-Amans a eu l'heureuse inspiration de créer le mot Phanéro- gamie, « mot adopté, dit-il, par tous les botanistes, sans qu'on cite, sans qu'on sache peut-étre méme le nom de celui qui le premier l'a proposé » (Flore Agenaise, 1821, Préface, p. 12). Il est à tort attribué à Linné par Jourdan (Diction. des termes des sciences naturelles, II, 248), par Thiébaut de Bernéaud (in Diction. pittor. d'hist. nat. VII, 310) et par d'autres. Saint-Amans l'a consigné, dit-il, dans le Journal des sciences utiles de Bertholon, année 1791, n° xvir et xvii, pp. 283, 285, 291. Ventenat, accusé par lui d'en avoir fait usage sans le citer, l'emploie en effet sans indication de provenance, dans son Tableau du régne végétal de l'an VII (1798), t. T, p. 439, t. IV, pp. 134, 140, 141, suivi en 1806 par Lamarck et de Candolle(Synops. Plant. 120), en 1813, par de Can- dolle ( Théor. élém., 219), en 1817, par Loiseleur-Deslongchamps(Nouv. voyag. dans l'Emp. de Flore, 1, p. 60, 1I, p. 17), en 1820, par Marquis (Esquisse du règne végét., 9), en 1821, par Saint-Amans (Flore Agen., pp. 12, 21) (1). Tandis que, dans le Synopsis cité, la classe 2 ou des Monocotyle- dones est subdivisée en Cryptogame et Phanerogamæ, Ventenat (loc. cit. 134), dressant le tableau synoptique des plantes, y établit deux divisions primaires, Cryptogames et Phanérogames, les Cryptogames considérées soit dans le système sexuel comme la vingt-quatrième classe, soit dans la classification de Lamarck (Dict. bot. de l'Encyclop. (t Ces détails ont échappé à M. Alph. de Candolle, écrivant en 1883 : « Phanero- gamia ou Phanerogamæ est un nom moderne, surtout dans le sens d'une grande classe. 11 n'est pas dans Linné. En 4813, de Candolle s’en est servi... » (Nouv. remarq. sur la nomencl. botan. pp. 15-16 l 250 SÉANCE DU 23 Jurn 1893. II, 31, 33) comme la sixiéme, acquérant déjà en 1798, par l'effet de cette bifurcation encore maintenue de nos jours, l'importance d'em- branchement. En 1815, de Mirbel admet aussi cette bifurcation; mais, muet à pro- pos de Phanérogames, il lui substitue, bien à tort, Phénogames, Phenogame (Élém. de physiol. vég. et de bot. II, 577), dernier mot qu'il emprunte à Willdenow, 1804. A signaler enfin, à l'acquit de Saint-Amans, l'innovation effectuée par lui — du moins je n'en trouve pas trace auparavant — d'indiquer par des majuscules les degrés de vulgarité ou de rareté des espéces inscrites dans la Flore, signes qu'il emprunte, dit-il, aux antiquaires (Préface, 11). LE CORYDALIS FABACEA Pers. DANS LE JURA; par M. Alfred CHABERT. Le C. fabacea n'avait pas encore été signalé dans le Jura, lorsque, dans une excursion faite, en avril 1880, au col de la Faucille et au mont Colombier de Gex (1), je le trouvai en abondance sous les buissons de CYTISUS ALPINUS, voisins d'une grange bâtie non loin des Rattiéres, sur le versant oriental du Colombier. Le lendemain, à Genève, j'en remis des échantillons frais à Déséglise qui m'offrit de les communiquer à la Société botanique de cette ville. L'a-t-il fait? Je l'ignore. Il n'en existe aucune mention dans les Bulletins de cette Société. Dix ans plus tard, en 1890, M. Beauvert, ayant retrouvé la plante sur la méme montagne, la signala à la Société qui, l'année suivante, en 1891, dans une herborisation officielle, y constata sa présence (2). Tout récemment, le 13 mai dernier, je parcourus le Grand Colombier, en montant de Culoz au Signal de Cuerme et en suivant de là les crétes jusqu'aux Granges de Frény, d'oà je descendis à Seyssel. Or, sous les buissons du versant oriental, le long des crétes, depuis le Signal de Cuerme, jusqu'à la cime du Grand Colombier et aux Granges dites de Colombier, pendant un trajet de 4 kilomètres, je rencontrai fréquem- ment le C. FABACEA, le plus souvent en compagnie de l'ANEMONE RANUN- CULOIDES que je n'avais pas encore vu à pareille altitude (1400 à 1500 métres). Presque partout il était en fruits mürs, parfois les cap- sules ouvertes avaient déjà laissé échapper leurs graines; il n'était en a) n existe, à 50 kilomètres de distance, deux montagnes portant le nom de Co- lombier : celui de Gex, appelé aussi mont Colomby par la carte au 1/80000 de l’État- major français, et le Colombier de Culoz ou Grand Colombier. (2) Bull. Soc. bot. Genéve, n° 2, p. 60 (1899). CHABERT. — LE CORYDALIS FABACEA DANS LE JURA. 251 fleur que dans un site trés froid, auprès de masses de neiges sur le ver- sant nord d'un gros rocher boisé, situé au-dessous et à l'est de la cime du Grand Colombier. Il est bien caractérisé par son tubercule plein et croissant par le centre, par la grappe serrée ne s'allongeant pas et ordi- nairement penchée, les bractées entiéres, le pédicelle trois fois plus court que la capsule, le style ascendant directement du sommet de l’ovaire. Quelques individus, croissant dans les lieux découverts où les buissons ont été coupés l'année précédente, ont la grappe fructifère dressée (1). Aprés les Granges dites du Colombier, le C. FABACEA disparait. Il est remplacé quelques cent métres plus loin, vers les Granges de Charbe- mène, par le C. soLIDA Sm. Celui-ci est particulièrement abondant dans le bois de Hétres croissant sous la pointe cotée 1365 mètres par la carte de l'État-major, et se retrouve (2), mais moins commun, jusqu'aux Granges de Frény. Plus bas, en descendant sur Seyssel, je n'ai pu revoir aucun ConypALis, sans doute à cause de l'état avancé de la végétation. Il est probable que ces deux localités du Jura, Grand Colombier et mont Colombier de Gex, ne sont pas les seules où croisse le C. FABACEA et qu'on le retrouvera sur d'autres points de la chaine jurassique. La précocité de cette petite plante et l'altitude élevée à laquelle clle parait se plaire dans ces montagnes doivent étre les causes de ce qu'elle reste inapercue, comme aussi son habitat au-dessous des buissons peu épais. Lorsque ceux-ci grandissent ou deviennent plus touffus, la plante privée de l'ombre légére qui lui convient disparait pour un temps et ne se montre de nouveau que lorsque les bois sont coupés. J'ai dit que le C. rABACEA n'avait pas été signalé dans le Jura. En effet Grenier et Godron l'indiquent seulement dans les Vosges et à la Grande-Chartreuse, Boreau (3) dans une localité du département du Rhóne, M. Burnat (4) sur un point des Alpes-Maritimes; M. Remy l'a trouvé dans les Ardennes et M. B. Martin sur l'Aigoual. Assez rare en Dauphiné, oà il a été retrouvé sur plusieurs montagnes, il l'est moins dans nos Alpes de Savoie, où Reuter, Dumont, M. Perrier de la Bathie, M. Songeon et moi l'avons récolté aux environs de Bonneville, de Cha- mounix, de Moutiers, de Saint-Pierre d'Albigny, de Chambéry. mE Des recherches bibliographiques que M. Autran a bien voulu faire, à (1) Cet état accidentel fit autrefois illusion à Gay, qui pendant quelque temps e crut assez important pour pouvoir caractériser une espèce nouvelle à laquelle i donna un nom tiré de sa station dans les Alpes. . . (3) Un pied du C. soLIDA m'a offert une variation non décrite encore : le pédicelle, au lieu d'égaler la capsule, était deux à trois lois plus long et recourbé vers son extrémité d’où pendait la capsule; ce qui donnait à la plante une physionomie étrange rappelant un peu celle du SALIX BABYLONICA. (3) Flore du Centre, édit. 2, p. 33. (4) Fl. Alpes maritimes, p. 64, sous le nom de C. INTERMEDIA Gaud. 252 SÉANCE DU 23 JUIN 1893. ma demande, dans la bibliothèque de l'herbier Boissier, ii résulte que les auteurs des Flores suisses, Haller, Gaudin, Koch, Moritzi, Reuter, M. Gremli, n'en ont mentionné aucune localité jurassique; Grenier, dans sa Flore du Jura, le passe sous silence; dans la sienne, Godet (1) l'indique comme « cité seulement aux environs de Bâle (Hagenbach) » et plus tard, dans le Supplément publié en 1859, il le dit « naturalisé à Valleyres ». C'est de Valleyres-sous-Rance, prés Orbe, qu'il s'agit; Reuter l'y a rapporté de Solalex (Alpes-Vaudoises) et l'a planté dans le jardin Boissier. M. Barbey-Boissier écrit qu'il se trouve là seulement et pas ailleurs, et qu'il y est indestructible. Enfin M. Genty, dansson travail sur « le Jura et ses plantes rares(2) », ne fait pas mention du C. FABACEA. M. Danguy, secrétaire, donne lecture à la Société des communi- cations suivantes : SUR DES ROSES A CARPELLES BIOYULÉS ; par W. Paul VUILLEMIN. Le principal attrait des Roses provient de la variabilité pour ainsi dire indéfinie de la fleur. Tel est le nombre des aberrations relevées dans un genre sans cesse tourmenté par les soins de l’horticulteur, que le téra- tologiste dédaigne de s'arrêter à des plantes chez qui l’anomalie est passée à l'état d'habitude, chez qui les changements sont devenus dé- sordonnés. Je crois pourtant devoir attirer l'attention des botanistes sur la pré- sence de carpelles biovulés chez certaines Roses doubles, parce que cette monstruosité est en rapport avec des conditions déterminées de déve- loppement, parce qu'elle représente une modification régulière du pistil normal, parce qu'en(in elle éclaire les affinités de la tribu des Rosées avec les tribus des Amygdalées et des Rubées. Certains auteurs ont déjà émis l'idée qu'il n'y avait pas, au point de vue du nombre des ovules, de différence absolue entre les Rosées et les Amygdalées. M. Gaston Bonnier (3) range les Amygdalées parmi les Rosacées dont les carpelles sont uniovulés. Je ne m'arréterai pas à cette assertion, que j'attribue à une négligence de rédaction. Inversement M. Baillon (4) admet que, chez les Rosées, « les ovules sont solitaires (1) Fl. du Jura, 1853, p. 99. (2) Protection des plantes, Bulletin, n* 6, p. 26. (3) G. Bonnier, Les plantes des champs et des bois, p. 263. (4) H. Baillon, Botanique médicale, p. 535 et fig. 2050. VUILLEMIN. — SUR DES ROSES A CARPELLES BIOVULÉS. 253 ou géminés, l'un d'eux souvent rudimentaire ». Sur le diagramme du Rosa pimpinellifolia, il figure tous les carpelles avec deux ovules. La théorie de M. Baillon se recommande par sa vraisemblance, car on connait bien des plantes dont le carpelle, normalement fertile sur ses deux bords, devient uniovulé par avortement. Chez les Amygdalées elles-mémes, un seul des deux ovules normaux parvient d'ordinaire à donner une graine müre. Cependant une théorie gagne toujours à re- cevoir la consécration des faits. Or, d’après les faits publiés et d’après l'énoncé méme de M. Baillon, la présence d'un seul ovule bien conformé est habituelle. Si l'absence du second ovule théorique est due à un avor- tement à peu prés constant, il est du moins intéressant de noter les exceplions qui font revivre la régle et de préciser les conditions spé- ciales qui les provoquent. Les carpelles biovulés m'ont paru surtout fréquents chez les Roses proliféres. La prolifération, chez les Roses, se réalise à des degrés et sous des aspects divers. Dans les cas les plus complets, les plus ancien- nement décrits, la croissance s'exagére au sommet végélalif; et le réceptacle, au lieu de se relever en urne, s'allonge en une tige, flori- pare ou frondipare, entrainant plus ou moins haut les piéces de la premiére fleur. Ce cas est fréquent dans la Rose à cent feuilles. Daus beaucoup de Roses doubles, l'activité s'exagére vers le bord de l'urne, au niveau de la corolle et des étamines pétaloides. Cette tendance, sélectionnée par la culture, devient excessive en certains points de la marge. Le réceptacle, localement hypertrophié, forme des centres de prolifération, variables de nombre comme de situation. En général la formation de ces centres s'accomplit au détriment du fond de l'urne. Celui-ci ne porte plus que des carpelles rudimentaires, stériles, souvent ouveris et virescents. Plus rarement il devient aussi un noyau de prolifération; un centre interne coexiste alors avec les centres margi- naux. Les centres marginaux donnent parfois un pédoncule terminé par une petite Rose. Celle-ci diffère peu de la Rose mère, bien que d'habi- tude elle perde la symétrie radiaire pour étre irréguliérement tordue ou pour se rapprocher d'une symétrie bilatérale par rapport à un plan passant par l'axe de la fleur principale. Ce degré m'a été présenté par les formes horticoles nommées Ophirie, Boule de neige. Ailleurs les centres adventifs s'épuisent rapidement en donnant un petit mamelon chargé de carpelles trop nombreux pour prendre un grand développement. Cette prolifération rudimentaire s'observe chez la Luciole, le Comte Florimond de Bergeyck, ete. Tantót ces carpelles Sont bien conformés et se distinguent seulement par leur orientation inverse des carpelles normaux. Tantót ils sont ouverts et simulent des 254 SÉANCE bU 23 JUIN 1893. sépales emboités les uns dans les autres. Tantót les petits carpelles cen- traux sont isolés des pièces de la fleur mère (carpelles ou étamines) par des carpelles sépaliformes. Dans la Rose Comte de Bergeyck, on trouve des fleurs adventives beau- coup plus développées, étroitement subordonnées néanmoins à la Rose principale. Au niveau de chacune d'elles, le réceptacle se dresse au- dessus de l'insertion du calice en une muraille, abrupte du cóté interne, s’atténuant en pente douce vers l'extérieur. Cette émergence porle à son sommet des sépales verts ou tachés de rouge, peu différents des sépales de la fleur mère. Sa surface interne est lisse et verte comme la surface externe de l'urne normale; ou bien elle porte des écailles vertes augmentant de taille de la base au sommet pour passer insensiblement aux sépales. En dehors du calice, développé uniquement en dedans el un peu sur les cótés, plusieurs rangs de pétales roses, plus courts que les sépales, s'emboitent les uns dans les autres; puis viennent des éta- mines et des carpelles. Toutes ces piéces, trés petites, orienlées vers l'extérieur, convergent vers la zone du bord réceptaculaire qui repré- sente le point végétatif de la fleur adventive. Les centres de proliféra- tion des fleurs adventives influent sur l'orientation des piéces de la fleur mére. Les étamines normales complétent l'anneau commencé en dedans par la fleur secondaire; les pétales se contournent jusqu'à une faible distance de la périphérie : ce qui donne à la coupe transversale de la corolle d'un bouton entr'ouvert un aspect jaspé. Dans ces divers cas, les fleurs secondaires ne sont pas bien indivi- dualisées. Leur symétrie propre est modifiée par leurs connexions avec la fleur mére, comme la symétrie d'un rameau est modifiée par les connexions du rameau avec la tige qui le porte, dans la région où les faisceaux des deux membres se raccordent. Les Roses imparfaitement ramifiées sont aux vraies Roses proliféres à peu prés dans le méme rap- port qu'une feuille lobée à l'égard d'une feuille composée. Les carpelles à deux ovules s'observent principalement dans les cas de prolifération incompléte. Ils appartiennent à la fleur mére et oc- cupent les points du réceptacle où l'influence du point secondaire de végétation s'ajoute à celle du point végétatif normal. Ils sont nom- breux dans les Roses Comte de Bergeyck se rapprochant du type décrit en dernier lieu. Dans ces Roses, les carpelles de la fleur mére s'hypertrophient au voisinage des excroissances du réceptacle. Le développement est parfois désordonné : le carpelle est fusiforme, arrondi à la base, insensible- ment atténué au sommet en un cône creux. Il n'y a pas de véritable style. La suture ventrale porte, vers le tiers ou le quart de la hauteur, un, deux ou trois ovules. D'autres carpelles exagèrent la distinction entre le ub f VUILLEMIN. — SUR DES ROSES A CARPELLES BIOVULÉS. 255 style et l'ovaire : le style restant cylindrique, tandis que l'ovaire devient gibbeux du cóté de la suture. La nervure médiane de l'ovaire, velue comme dans les fleurs normales, se conlinue en ligne droite avec le style. Celui-ci est surmonté d'un stigmate dilaté et papilleux. Ces car- pelles gibbeux portent au sommet de la loge deux ovules pendants, égaux, aussi bien développés que dans les fleurs normales. La paroi de l'ovaire est épaisse au point de surpasser le diamètre de la cavité. Les carpelles charnus sont en contact immédiat avec l'exeroissance du réceptacle, souvent soulevés par elle. Une Rose Luciole présente, sur les marges et dans la cavité de l'urne, un certain nombre d'excroissances qui portent des carpelles devenus sépaloides à la périphérie. Au contact des centres de prolifération, les carpelles renferment pour la plupart deux ovules, tout en se groupant dans trois variétés. Les uns sont clos et portent deux ovules suspendus au sommet de la loge ovarienne ; d'autres ont une cavité étroite conte- nant l'ovule normal. Au voisinage du placenta, la suture est incompléte et le second ovule, né prés du premier, pend librement au dehors; à premiére vue on dirait un carpelle uniovulé et gymnosperme. D'autres enfin sont dépourvus de suture. La région ovarienne, rétrécie vers l'in- sertion du style, est étalée à la base. Les deux ovules, rejetés vers cette portion élargie, deviennent ascendants, semi-anatropes. Quand la prolifération est complète, la fleur mère cesse de profiter de l’excès de matériaux plastiques dirigé vers les fleurs adventives pé- dicellées. Les carpelles régulièrement biovulés disparaissent; je n'en ai point rencontré chez une Rose prolifère à fleurs secondaires stipitées qui m'a été donnée sous le nom de Rose Laurier. Dans une Ophirie, qui portait deux boutons marginaux longuement Stipités, j'ai rencontré de rares carpelles à deux ovules; mais ceux-ci étaient localisés vers le fond de l'urne au voisinage d'une excroissance chargée de petits carpelles virescents. Sur le méme pied, dans des fleurs en apparence non proliféres, des carpelles situés au fond de l'urne pré- Sentaient, outre l'ovule inclus dans la loge, un rudiment d'anthére inséré à la base du style comme l'ovule nu de la Luciole. Chez la Boule de neige, si fréquemment munie de couronnes adven- tives de fleurs marginales presque normales, je n'ai pas trouvé de car- pelle biovulé dans les fleurs prolifères. Une fois seulement, au voisinage d'un pédicelle secondaire, un carpelle ouvert porlait, vers le sommet des valves ovariennes, au-dessous d'un style bien conformé, des excrois- Sances mamelonnées dont les lobes, en partie informes, avaient en partie la structure des ovules, tandis que l'un d'eux formait un sac con- tenant des grains de pollen. Cette anomalie rappelle une description 256 SÉANCE DU 23 JUIN 1893. donnée par M. Masters (1). Chez un Rosa arvensis observé par cet auteur, les carpelles marginaux portaient un style, un stigmate frangé, un ovaire ouvert, chargé à la fois d’anthères et d’ovules. Cette anomalie n’a rien de commun avec les carpelles régulièrement biovulés décrits plus haut. Dans une fleur de la même variété, terminant une pousse et escortée de deux fleurs prolifères, on ne distinguait aucune excroissance du réceptacle. Les carpelles les plus rapprochés de l'androcée presque entièrement pétalisé avaient l'ovaire aplati et vide. Les suivants étaient normaux comme dans les fleurs prolifères. L'activité de la croissance, reportée vers le fond de l'urne en retour de l'absence de prolifération, se manifestait par la présence de carpelles ayant extérieurement l'aspect normal, contenant chacun deux ovules bien conformés et égaux. En résumé, l'anomalie des carpelles biovulés a été rencontrée sur des rameaux portant des Roses prolifères et appartenant à diverses variétés horticoles. Elle frappait les Roses proliféres elles-mêmes quand les fleurs advenlives influencaient directement la croissance de la fleur mère. Quand les fleurs secondaires étaient pleinement individualisées, l'ano- malie faisait défaut, sauf dans le cas où des excroissances rudimentaires étaient associées aux fleurs marginales. Parfois aussi les Roses non pro- lifères mélangées aux fleurs ramifiées manifestaient seules l'excés d'ac- tivité par la production de loges biovulées. Dans ces cas bien déterminés, le nombre des ovules ne devient pas indéfini; il se fixe à deux. Les deux ovules sont égaux, également bien conforinés. Ils sont insérés sur chaque bord du carpelle, suspendus au sommet de la loge quand celle-ci reste close ou simplement entr'ouverte au sommet, anatropes, à raphé interne, comme les ovules solitaires des Roses normales. , Les ovules des Amygdalées sont aussi pendants, anatropes, à raphé - inlerne. Les carpelles de cette tribu différent de ceux des Rosées parce qu'ils renferment normalement deux ovules, parce qu'ils sont solitaires dans chaque fleur. L'anomalie qui vient d'étre étudiée efface la pre- mière de ces distinctions. La seconde disparait dans les cas relativement nombreux où les Amygdalées comptent plusieurs carpelles. On se rap- pellera que, dans les carpelles régulièrement biovulés de la Rose Comie de Bergeyck, la paroi ovarienne est épaisse, charnue, comme le péri- carpe d'une jeune drupe. M. Conwentz (2) a signalé, chez le Rubus idæus, des carpelles biovulés dans des fleurs prolifères. Dans un ovaire resté clos, les deux (1) M. Masters, British Assoc. Report, Dundee, 1867. (2) Conwentz, Ueber au[gelóste und durchwachsene Himbeerblüthen (Nova Acta Academiæ naturæ Curiosorum, t. XL, 1878). : ue c DUCHARTRE. — MONSTR. FOLIAIRE ET FLORALE D'UNE CLÉMATITE. 251 ovules étaient presque égaux. J'ai examiné des Rubus fruticosus pro- lifères et j'ai trouvé des carpelles à ovaire allongé, mais clos, renfer- mant deux ovules déjà transformés en graines superposées; l'un était suspendu au sommet, l'autre vers le milieu de la loge. Je dois dire toutefois que celte disposition n'est qu'une exagération du développe- ment normal. Les carpelles des Ronces sauvages contiennent un rudi- ment d'ovule à cóté de l'ovule principal. Facile à voir chez le Rubus fruticosus, le second ovule est trés petit chez le Framboisier, assez développé toutefois pour former des vaisseaux lignifiés dans le raphé. Payer, Bentham et Hooker, M. Baillon considérent avec raison les Rubées comme normalement biovulées; normalement aussi le second ovule est abortif. Dans les Ronces comme dans les Roses, les carpelles à deux ovules égaux accompagnent une hypertrophie générale de la région qui les porte. Ges carpelles exceptionnels, profitant de la nourriture qui s'accumule vers les ébauches de fleurs surnuméraires, n'ont pas à souffrir de la concurrence de leurs congénéres comme dans les Roses et les Ronces normales. Ils ont donc les mémes avantages au point de vue de la nu- trilion que le carpelle unique des Amygdalées. La différence entre le carpelle biovulé d'une Amygdalée et le carpelle uniovulé ou imparfaitement biovulé des Rosées est directement liée à une différence dans les conditions de la nutrition. Quand la différence physiologique s’efface, la différence morphologique disparaît de méme. Le second ovule des Amygdalées étant généralement abortif, la disposi- tion normale des Rosées constitue un progrès, comme la suppression de toute dépense superflue. D’autre part, la fertilité des deux bords du carpelle est le cas le plus fréquent chez les plantes où la capacité de l'ovaire est suffisante. Ces remarques nous aménent à envisager le type habituel des Rosées comme une réduction atrophique de l'ovaire biovulé des Amygdalées, et l'anomalie signalée dans cette Note comme un retour vers un plan plus général d'organisation. M. Duchartre fait à la Société la communication suivante : MONSTRUOSITÉ FOLIAIRE ET FLORALE D'UNE CLÉMATITE ; par M. P. DUCHABTRE. Une Clématite plantée en pleine terre dans mon jardin, à Meudon, m'a offert, cette année, des particularités qui me semblent ne pas man- quer d'intérét, parce qu'elles mettent, ce me semble, en pleine évidence le passage des feuilles normales aux sépales pétaloides de la fleur. T. XL. (SÉANCES) 17 258 SÉANCE DU 23 JUIN 1893. Cette plante sarmenteuse, mais dont la tige grêle n’a pas atteint, depuis plusieurs années, plus de 2 mètres de longueur, a développé, au mois de mai dernier, sept grandes fleurs semi-doubles, blanches, larges de 0",10 ou un peu plus, dont chacune terminait un rameau simple, long de 4-5 entre-nœuds et qui partait directement de la tige. Je regarde comme à peu prés certain qu'elle appartient à la variété horticole du Clematis lanuginosa Lindl. qui a été nommée Duchesse d'Édimbourg. La particularité qui m'a frappé en elle, c'est que, sous chacune de ses fleurs, il s'était produit un verticille de feuilles au nombre de six à huit dans chacun, parmi lesquelles quelques-unes avaient pris à des degrés différents la coloration blanche et la minceur des sépales pétaloides de la fleur, et qui en outre ressemblaient d'autant plus à ceux-ci pour la forme et les dimensions que leur pétalisation avait été plus compléte. Pour six de ces fleurs, ce.verticille semi-floral était séparé de la fleur par un entre-nœud long de 0",07-0",08 et tout à fait semblable aux autres du méme rameau, tandis que, pour la septiéme, un verticille tout semblable se trouvait immédiatement sous la fleur qui, comme par compensation, était divisée en deux moitiés entre lesquelles se trou- vait un gros axe laineux, long de 07,01, épais de 07,005. La moitié inférieure de cette fleur comprenait une spirale surbaissée de dix sépales pétalisés; la supérieure était constituée par une vingtaine de sépales dont les inférieurs étaient semblables aux premiers, tandis que les autres devenaient plus petits en se rapprochant du centre et dont les cinq les plus internes avaient des dimensions bien moindres avec une forme toute différente, car, au lieu d'étre oblongs-lancéolés, ils étaient spa- tulés et terminés par une échancrure de laquelle partait un petit filet ressemblant beaucoup à une anthére, et qui indiquait ainsi leur forma- tion par pétalisation d'un filet. Dans les verticilles subfloraux, il y avait le plus souvent deux feuilles entièrement pétalisées et dés lors entièrement blanches, oblon- gues lancéolées, rétrécies graduellement.à leur base en un long coin qui constituait un véritable onglet; celles au contraire qui étaient restées vertes, de texture et consistance foliacées, avaient un limbe notablement plus grand, plus ou moins cordiforme, largement ondulé, qui surmon- tait un vrai pétiole long de 2 ou 3 centimètres. Les autres formaient entre les deux une transition tant au point de vue de l'étendue péta- lisée que des dimensions et de la conformation. On voyait donc, au total, dans ces verticilles subfloraux un passage; facile à suivre, de l'état d'organe normalement foliaire à celui de sépale pétalisé normal. L'organisation que je viens de décrire était certainement accidentelle et ne peut étre regardée comme une particularité habituelle chez la BATTANDIER. — EXCURSION DANS LA RÉGION DE L'OUARSENIS. 259 variété de Clématite qui me l'a présentée. En effet, à l'Exposition hor- ticole qui a eu lieu, aux Champs-Élysées, vers la fin du mois de mai dernier, au milieu d'un fort groupe de Clématites ornementales exposé par M. Christen, horticulteur à Versailles, j'ai remarqué un beau pied de la variété Duchesse d'Édimbourg qui portait neuf fleurs et, parmi celles-ci, une seule était munie d'un verticille immédiatement subflo- ral, les autres n’offrant rien de semblable, ni dans leur voisinage immé- diat, ni plus loin. On a déjà signalé des exemples de pétalisation plus ou moins com- pléte de feuilles chez quelques Clématites, mais, parait-il, seulement sur la paire la plus rapprochée de la fleur. Ainsi M. Penzig dit (Pflan- zen-Teratologie, I, p. 171) avoir décrit et figuré, chez le Clematis hy- brida Hort., un fait de ce genre « sur les deux feuilles les plus hautes », et il ajoute que des « cas entiérement semblables » ont été aussi décrits par Schlechtendal, en 1873, et par M. Bailey, dans le Botanical Ga- Zelte, en 1883. Il écrit méme (loc. cit., p. 179) que, chez le Clematis lanuginosa, « une monstruosité de la variété alba a été présentée par M. G.-J. Fookes, le 15 juin 1882, à la Société Linnéenne de Londres », mais qu'il n'a pu savoir en quoi elle consistait. Ayant moi-méme, sur cette indication, parcouru avec attention le Journal of the Linnean Society, je n'y ai trouvé ni une communication de M. Fookes, ni méme l'indication d'une séance tenue par la Société Linnéenne, le 15 juin 1882. M. le Secrétaire général donne lecture des communications sui- vantes : EXCURSION BOTANIQUE DANS LA RÉGION DE L'OUARSENIS, par M. A. BATTANDIER. Notre collégue M. le D' Soulié avait, en avril 1889, rapporté de l'Ain Sfa, entre Teniet-el-Haad et Tiaret, une Crucifére nouvelle dont les graines malheureusement n'avaient pas atteint leur plein développement. L'embryon dans cet état me parut notorrhizé, le fruit avait l'aspect d'un fruit de Caméline; aussi décrivis-je cette plante, au Congrés de Paris, sous le nom de Camelina Souliei. Pourtant des doutes m'étaient Testés dans l'esprit pour cette assimilation générique et, comme de Plus j'avais perdu mes échantillons de cette plante, j'avais le plus vif désir de la retrouver en bon état. Aussi cette année, M. le D" Trabut ayant bien voulu être de la partie, avons-nous entrepris cette excursion qui a été fort intéressante. 260 SÉANCE DU 23 jviN 1893. Le 5 mai, nous visitions la forêt de Cèdres de Teniet-el-Haad, con- trariés par un temps pluvieux qui nous permit cependant d'examiner à notre aise le Doronic de l'Atlas qui était abondamment fleuri; il est bien stolonifère. Je n'ai pu trouver aucun pied avec des achaines d’Aroni- cum. Les feuilles radicales sont rarement cordiformes ; la première, qui disparait de trés bonne heure, ne l'est, je crois, jamais. La tige ne porte ordinairement qu'un seul capitule trés grand, rarement deux ou trois. Le rhizome est squameux et comme laineux. Celte plante se rapporte bien à la description du D. scorpioides des anciens auteurs et en parti- culier de Persoon (Synopsis); ce n'est sûrement ni le D. Pardalianches ni le D. austriacum. Si le D. scorpioides demeure une espèce énig- malique, il y a lieu de donner à notre plante le nom de D. atlan- ticum Rouy. Nous avons vu aussi, au milieu de nombreux Orchis patens, quelques pieds de la remarquable variété atlantica que nous avions autrefois dé- crite du sommet du Zaccar. Nous récoltons enfin, sur l’Elæoselinum meoides, une variété du Pleurote de l'Eryngium. Le 6, nous partons à mulets pour l'Ain Sfa. Partout, depuis Teniet, nous trouvons deux plantes intéressantes : 4° L'Erodium malacoides var. floribundum Batt. Cette remarquable variété, réellement ornemen- tale, lient une large place dans la région des Hauts-Plateaux (Boghari, Teniet, Tiaret, etc.) et dans toute la plaine du Chelif, d’où elle arrive jusqu'à El-Affroun; c’est une forme bien fixée et trés stable. 2° Le Silene Pomeli Batt.; S. obtusifolia Pomel, non Willd. Cette espéce est très répandue aussi dans toute la région du Sersou et de l’Ouarsenis, d’où elle arrive jusqu'à Teniet et Miliana. Je l'ai de Birmandreis, près d'Alger, mais évidemment adventice. M. Pomel l'avait trouvée abon- dante à Garrouban, elle doit avoir une aire assez vaste dans les Hauts- Plateaux. Ses fleurs sont blanches et inodores, un peu plus petites que celles du S. imbricata qui sont roses et odorantes. Elles s'ouvrent bien plus tard et se ferment plus tôt; ce n'est qu'au crépuscule qu'on peut les voir épanouies. Le Silene imbricata ne parait coexister avec lui qu'aux limites de son aire. Nous faisons halte à Ain Toucria pour déjeuner et herborisons un peu aux environs. L'Anagallis linifolia y est aussi fréquemment rouge que bleu, sans autre différence. La plante regardée en Algérie comme l’Ana- gallis collina de Schousboe n'est pas autre chose que la forme rouge de l Anagallis linifolia. Nous y récoltons encore: Tragiopsis dichotoma, Chrysanthemum multicaule, Centaurea vulnerariefolia Pomel, Cel- siu laciniata, Echium sericeum, Thymus Fontanesi var. latifolius, Micromeria Fontanesi, etc. Une forme appauvrie et souvent uniflore BATTANDIER. — EXCURSION DANS LA RÉGION DE L'OUAnsENIS. 9261 du Linaria heterophylla et un pied à fleurs très doubles d'Helianthe- mum pilosum. A l'Ain Sfa, nous récoltons, le soir méme, la Crucifére tant désirée et en graines müres. En mürissant, l'embryon est devenu nettement orthoplocé. Notre plante est bien une espéce nouvelle, mais c'est un Brassica et non une Caméline; elle devra prendre le nom de Brassica Souliei. Dans la méme localité pousse en abondance un magnifique Celsia qui, par son port el ses caractères, rappelle beaucoup le C. cretica, mais dont les feuilles inférieures sont pennatiséquées à segments profon- dément sinués et les autres pennatifides ou sinuées-pennatifides comme dans le C. sinuata. Les fleurs sont les plus grandes que j'aie vues dans le genre; cette plante est réellement ornementale. A signaler encore dans les prairies de la région : Astragalus scor- pioides, Festuca Lolium, Glyceria tenuifolia, Ægilops brachyathera Pomel, une forme à épis très gréles de Hordeum secalinum, etc. Le Silene Pomeli est commun à la base des coteaux. Le 7, nous allons de l'Ain Sfa au Bordj des Beni Hindel, au pied du grand pic de l'Ouarsenis. Rien de remarquable dans ce long trajet. Le 8, nous faisons l'ascension du pie en récoltant l'Erodium hyme- nodes et la plupart des espèces atlantiques. Quelques-unes cependant manquent à l'appel : Thlaspi Tinneanum, Bivonea lutea, Berberis hispanica, Geranium atlanticum, le Doronic, etc. Elles sont rem- placées par quelques plantes des hauts sommets du Djurdjura : Ra- nunculus millefoliatus, Alsine verna, Cerastium Boissieri, Sedum acre, etc. L'Alyssum montanum est surtout représenté par une forme à fleurs blanches ou à peine jaunâtres (Alyssum decoloratum Pomel). A la descente nous trouvons un pied d'une forme bien différente, à fleurs d'un jaune d'or, à feuilles plus larges et à poils bien plus ramifiés. Nous avons récolté, à la base du pic, un pied de Knautia arvensis présentant une monstruosité intéressante. Le capitule s'était transformé en une inflorescence de Labiée; on eût dit une Bétoine. Les glomérules étaient formés de cymes bipares pauciflores; ils étaient opposés, et chacun à l'aisselle d'une bractée. Le pic est totalement déboisé; à peine trouve-t-on vers le sommet quelques buissons rabougris de Prunus prostrata, Amelanchier vul- garis, Crategus laciniata. Ce déboisement est récent, car à chaque Pas on rencontre de gros troncs de Genévrier qui se décomposent lente- ment. . Tout le sol du pic venait d’être retourné et défoncé par les Arabes faméliques pour y arracher les tubercules d'un Bunium dont noys 202 SÉANCE DU 23 JuIN 1893. n’avons plus pu trouver que quelques échantillons en feuilles et qui nous a semblé devoir être le B. Macuca. Nous sommes d’abord fort étonnés d’un pareil travail exécuté vers 2000 mètres d’altitude quand les terres de la plaine regorgent de Bunium incrassatum ; mais il y a Bunium et Bunium. Tandis que le tubercule du B. incrassatum est résineux, coriace et à peine comestible, celui-ci est réellement excel- lent. Il en est de méme de ceux des B..mauritanicum et Balansæa Fontanesi, qui sont malheureusement trés petits. Aprés avoir visité les mines de zinc de la Vieille-Montagne et con- staté un boisement de Cédres assez important sur le versant nord de l'Ouarsenis, nous rentrons au Bordj des Beni-Hindel. Le 8, nous nous rendons à Orléansville, en traversant sur un parcours de 30 kilométres environ, une forét de Pins d'Alep, récemment brülée. Avant d'arriver à Ain Lellout, nous trouvons un bel Astragalus de la section Trimeniœus qui nous est inconnu et qui sera décrit plus loin. A Ain Lellout nous récoltons l Helianthemum guttatum var. macrose- palum et un trés curieux Silene qui nous parait étre le S. arenarioides du Flora atlantica, fait dont nous ne pourrons étre certains que par comparaison avec l'herbier de Desfontaines. L'incendie qui a été trés violent, et sur d'immenses étendues, a dé- truit beaucoup de plantes. Certaines places sont presque privées de végétation. Ailleurs, les graines qui ont résisté avaient donné naissance à une végétation des plus vigoureuses, grâce à la potasse produite par lincendie. Les Légumineuses surtout sont exubérantes. L'Astraga- lus asperulus, si humble d'ordinaire, forme un abondant fourrage. La longueur du trajet à parcourir fait que nous ne pouvons herboriser que sur les bords de la route. Nous trouvons encore notre Astragalus nou- veau et un curieux Fumaria du type du F. rupestris, mais à fleurs mi- nuscules bien que la plante soit trés grande. La suite de cette excursion ne nous a plus rien fourni d'important. Au col de Kirba, prés Tenès, nous pensions faire une provision d'Ono- nis Avellana que M. Trabut y avait vu trés abondant l'année précé- dente; nous n'en trouvons qu'un seul pied et à grand'peine. L'Ononis cirtensis et certains Trifolium nous ont déjà présenté cette méme inconstance dans leurs stations. Espéces rares ou nouvelles pour la Flore de l'Algérie. BnassicA SouLiE: nov. sp.; Camelina Souliei (male Soulieri) Batt. (Bull. Soc. bot. de France, 1889, p. cexvur). — Ce nouveau Brassica vient se placer entre les B. ampleæicaulis Desf. (sub Sisymbrio) et B. dimorpha Cosson et Durieu. Il a assez bien le port du premier, - BATTANDIER. — ESPÈCES D'ALGÉRIE RARES OU NOUVELLES. 263 quoique plus robuste; il en diffère par ses siliques obovoides et surtout par son style long et effilé. Ce dernier caractère le rapprocherait du B. dimorpha; mais celui-ci est vivace, hispide dans le bas avec des feuilles régulièrement dentées et très différentes. FUMANA ARABICA Spach. — Hammam Meskoutines (Julien). SILENE POMELI Batt.; S. obtusifolia Pomel non Willd. — Commun dans les Hauts-Plateaux oranais : Person, Garrouban, Ouarsenis, Teniet, etc. — Mai. ASTRAGALUS NEMOROSUS nov. sp. — Perennans, corollis et pagina superiore foliorum exceptis, villosus villis albis, densis, crispulis, basi affixis. Caules elongati, decumbentes, ramosi, herbacei. Folia impari- pinnata, 10-14 juga, foliolis elliptico-oblongis, obtusis, 5-10 millim. longis, 2-3 mill. latis, subtus villosis, supra glabrescentibus. Stipulæ triangulari-acuminatæ a petiolo subliberæ, inter se breviter connatæ, villosæ villis nigris nonnullis ut in bracteis et calycibus ceteris immixtis. Pedunculi axillares, firmi, folio subbreviores. Bracteæ lineares, pedi- cellis brevissimis multo longiores, persistentes. Flores violaceo-pur- purei, 17-19 millim. longi, apice pedunculorum dense capitati. Calyx cylindraceus, dein legumine ruptus, persistens; tubo 6 mill. longo, 3 mill. lato; dentibus lineari setaceis, plumosis, 3-4 mill. longis. Corolla calyce duplo longior, vexillo ovato, emarginato, basi attenuata longe unguiculato, alis multo longiore; alis angustis, cultriformibus carina obtusa paulo longioribus. Stigma imberbe. Legumen villosum, lineare, deorsum incurvum, falciforme, apice acutum, 3 cent. longum, 3-4 mill. latum, latere superiore (concavo) carinatum, inferiore (convexo) pro- funde canaliculatum. Semina 8, 9, in utroque loculo. In pinetis circa Ain Lellout in ditione Beni Hindel. — Floret Maio. Cette plante rentre évidemment dans le sous-genre Trimeniœus de De Bunge, il est plus difficile de la caser dans une des sections de ce sous-genre. Par la plupart de ses caractères elle devrait rentrer dans les Ankylotus; sa souche vivace la rapproche des Platyglottis, et son légume des Drepanodes. C'est une espéce bien tranchée et sans affinités bien nettes. Cersa cnETICA L. var. pinnatisecta. — A typo differt foliis inferio- ribus pinnatisectis cum segmentis profunde sinuatis, ceteris profunde pinnatipartitis, lobis sinuato-dentatis; bracteis elongatis, angustis, acutis. Circa Ain Sfa. — Maio-Julio. FrwBRisTYLIS picHOTOMA Vahl; Desf. Fl. atl. — Bords du Lebaou à Rébeval. — Septembre (legit Trabut). 264 SÉANCE DU 28 JUILLET 1893. Explication de la planche II de ce volume. Astragalus nemorosus. Fic. 1. — Rameau en fleur et en fruits (grandeur naturelle). Fic. 2. — Stipules grossies. Fic. 3. — Feuille, face supérieure........................ e Fic. 4. — Feuille, face inférieure | Fic. 5. — Calice... eee ete Im Hte Fic. 6. — Fleur........................................... Fic. 7. — Étendard ss ss see CPC LS ; Grossis. Fic. 8. — Aile.......... eee ehh ehh hn Fic. 9. — Carène................... TCU Fic. 10. — Androcée et pistil................................ Fic. 11. — Coupe de l’ovaire................................ Fic. 12. — Graine............,.............. ehm ! Fic. 13. — Coupe de la graine montrant un peu d'albumen non résorbé. M. le Secrétaire général présente, de la part de M. Eugène Niel, président de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, des échantillons du rare et curieux Careg axillaris Good., récoltés dans les marais de Mezidon (Calvados), par M. Bardel, jardinier du Jardin botanique de Rouen. M. Malinvaud dit qu'il espère recevoir el pouvoir communiquer plus tard à la Société de nou- veaux renseignements sur cette intéressante découverte. . SÉANCE DU 928 JUILLET 1893. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. Hovelacque, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 22 juin, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société qu'elle vient de perdre un de ses jeunes membres les plus distingués, M. le D Clary, médecin-major de 9* classe, décédé à Toulouse, le 23 juin 1893. M. Malinvaud a recu à ce propos les lettres suivantes : CLOS. — LETTRE ANNONCANT LA MORT DU D' CLARY. 265 LETTRE DE M. D. CLOS A M. MALINVAUD. Sorèze, le 10 juillet 1892. Monsieur le Secrétaire général, J'ai l'honneur de vous informer que notre Société vient de faire une perte sensible en la personne du D" Clary (Louis-Jean-Guillaume-Raphaél), ancien élève et licencié és sciences naturelles de la Faculté de Toulouse, médecin- major de 2^ classe, décédé à Lardenne (banlieue de Toulouse), le 23 juin der- nier, à l'áge de trente-trois ans. Nature d'élite, passionné pour la Botanique, il s'était d'abord familiarisé avec la végétation toulousaine et du bassin sous-pyrénéen. Appelé plus tard par ses fonctions à séjourner dans des localités d'Algérie encore insuffisam- ment explorées, il y trouva de quoi satisfaire à la fois et son goüt et son désir d'être utile, En 1888, le Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Tou- louse, t. XXII, p. 115 et suiv., publiait son Catalogue des plantes observées à Daya (prov. d'Oran, Algérie), travail dont vous avez rendu compte dans notre Recueil, t. XXXVI, Revue bibliogr., p. 41. L'année d'aprés, Clary, qui s'était affilié à la Société botanique de France, lui adressait ses Contributions à la Flore d'Algérie, quelques plantes ora- naises, imprimées t. XXXVII, pp. 269-272 du Bulletin, et récemment il lui communiquait ses Herborisations dans le djebel Amour (voy. dans le Bulle- lin, 1892, Sess. extraordin. tenue en Algérie, pp. XLIX-XL). Mais ennemi du repos et homme de devoir avant tout, il caressait .depuis longtemps le projet d'un travail original et de longue haleine, en vue de con- quérir le plus haut grade dans le cadre des sciences naturelles, et l'histologie de la vaste famille des Légumineuses comparée dans ses divers groupes l'avait Séduit. Il estimait que les documents publiés en Allemagne sur un sujet aussi vaste ne devaient pas l'en détourner, et, à la date de quelques années, il voulait bien me soumettre ses premiers essais micrographiques, trés dignes d'étre poursuivis. Et c’est au moment où Clary, dans la force de l’âge, voyait s’ouvrir devant lui un bel avenir à la fois professionnel et scientifique, qu'il est si prématuré- ment enlevé à l'affection des siens; il laisse une veuve et une fille, un père et une mère éplorés. De relations charmantes et d'une aménité parfaite, il emporte les regrets de nombreux amis, et notamment de ceux qui, comme moi, ont pu le suivre dans sa carrière et apprécier toute l'étendue de ses qualités, toute sa bonté de cœur. Et ces regrets seront également partagés par nos confrères. Veuillez agréer, etc. 266 SÉANCE DU 28 JUILLET 1893. EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. BATTANDIER A M. MALINVAUD. ... Le D' Clary fut un de mes meilleurs et plus zélés correspondants. Pen- dant les trois années qu'il a séjourné, soit à Daya, soit à Aflou, il a récolté et m'a transmis prés de 1500 plantes de ces deux localités. Je lui ai dédié deux espèces nouvelles : un Achyrophorus que jai nommé Hypochæris Claryi et que M. Cosson avait dans son herbier, comme je l'ai vu depuis, sous le nom de Seriola Warionis (se trouvant ainsi réunir, suivant qu'on en fait un Hypo- choris ou un Seriola, les noms de deux médecins militaires dont la destinée a eu de bien grandes analogies); et, en second lieu, un Crepis Claryt. M. Debeaux lui avait aussi dédié un Centaurea intermédiaire entre les C. pul- lata et involucrata. ... Parmi ses plus intéressantes récoltes, je me rappelle le Pirus longipes (Daya) et le Filago montana, dont la présence en Algérie était douteuse, trouvé certainement par lui à Aflou. .. M. le Secrétaire général donne ensuite lecture des passages sul- vants d'un discours prononcé aux obséques de M. Clary. EXTRAIT DU DISCOURS PRONONCÉ par M. CROS, médecin principal de pre- mière classe, directeur du service de santé du 17* corps d'armée, sur la tombe de M. CLARY, médecin-major de deuxième classe. Messieurs, Attaché depuis près de deux ans au 7° d'infanterie et récemment désigné pour l'hôpital militaire d’Amélie-les-Bains, pendant la durée d'un congé de convalescence qu'il passait à Toulouse, le médecin-major Clary vient de mou- rir à la suite d'une généralisation subite aiguë de l’affection dont il souffrait depuis cinq mois. Il a eu la supréme consolation d'espérer toujours, de ne pas voir les progrés du mal, d'étre entouré, dans ses derniers moments, de la ten- dresse et du dévoument des siens. Clary n'avait que trente-trois ans et il était en possession de son grade de médecin-major depuis trois ans, c'est-à-dire qu'il avait terminé ses études supérieures de bonne heure et qu'il avait attiré l'attention de ses chefs. D'une nature ardente, réellement méridionale, avec un certain feu sacré, il donnait toute son activité à ses devoirs; l'étude des sciences naturelles l'avait pas- sionné de bonne heure, aussi à son titre de docteur en médecine joignait-il ‘celui de licencié ès sciences naturelles. Je ne le suivrai pas dans sa carrière militaire, trop courte hélas, en vous parlant des diverses étapes qu'il a pu faire dans les corps de troupe au 80° ré- giment d'infanterie, au 126°, au 96°, au 45°, où il a laissé partout le souvenir d'un homme de devoir, notamment au 7* d'infanterie qu'il quittait il y a quel- NOTICES NÉCROLOGIQUES SUR LE D' CLARY. 267 ques jours à peine, entouré de l'estime de ses chefs et de l'affection des officiers de son régiment qui ont bien voulu venir de Cahors assister à cette triste céré- monie et y apporter, par leur présence, le témoignage de leurs sympathiques regrets. Je dirai simplement que l'ayant eu sous mes ordres pendant trois ans dans les hópitaux de la division d'Oran, j'ai eu toujours à me louer de sa col- laboration. Animé du plus pur dévouement, il y avait, chez lui, quoique jeune encore, un sens pratique peu commun; il fut toujours fidéle aux devoirs de notre noble et double mission dans l'armée. D'un esprit orné de connaissances diverses, d'un savoir professionnel étendu et d’un caractère franchement militaire, jl était tout naturellement dé- signé pour ces postes isolés d'Algérie, où le médecin militaire a tant fait pour la colonisation. Qu'il füt à Mers-el-Kébir, sur les bords de la mer, ou à Daya, en pleine forét, ou perdu à Aflou au milieu du djebel Amour, nous trouvons toujours. Clary faisant son devoir sans bruit, sans ostentation, ne se plaignant jamais, portant quelquefois à plusieurs jours de marche le bien avec le dévouement dans les fermes des Européens, aussi bien que dans les douars des Arabes. Cette existence du médecin militaire, en Algérie, n'est pas assez connue en. France; il y a là, chez ces serviteurs du devoir, chez ces vrais amis de l'huma- nité, une abnégation de tous les moments que le sentiment professionnel et le caractére militaire entretiennent. C'est peut-étre dans cet entrainement pour le bien, avec les fatigues et les irrégularités de la vie qui l'entourent, que notre pauvre camarade a trouvé les. germes du mal auquel il vient de succomber. Devant une tombe si prématurément ouverte toute consolation est inutile, téméraire. Que l'unanimité des sympathiques regrets que provoque un pareil malheur atténue au moins la profonde douleur de l'épouse, du père et de la mère. ..... M. Malinvaud dit qu'il tient à ajouter à ces divers témoignages l'expression de ses vifs regrets personnels. « Je suis entré, dit-il, en relations suivies avec le D' Clary, vers la fin de 1891, lorsqu'il venait d'étre nommé médecin-major au 7* régiment de ligne à Cahors; il me promit sa collaboration pour l'étude des plantes du Lot, et j'ai recu.de lui plusieurs lettres charmantes où se reflétaient les qualités de cœur et d'esprit de mon aimable correspondant. Il avait un grand désir de me communiquer ses récoltes qui paraissaient fructueuses et m'en avait, au commencement de cette année, annoncé un premier envoi. Nous avions formé le projet d'un travail en commun; la cruelle mort, hélas! est venue rompre tous ces liens et montrer une fois de plus l'éternelle vanité des. choses d'ici-bas, » 268 SÉANCE DU 28 JUILLET 1893. Dons faits à la Société : Bel, Géographie botanique du département du Tarn. Bescherelle, Énumération des Hépatiques des Antilles françaises {Guadeloupe et Martinique). F. Debray, Liste des Algues marines et d'eau douce récoltées jusqu'à «e jour en Algérie. | Flahault, La distribution géographique des végétaux dans un coin du Languedoc. Gomont, Monographie des Oscillariées. Hue, Lichens des grèves de la Moselle. Husnot, Muscologia gallica, livr. 11. Jadin, Remarques sur les genres Dobinea et Podoon. Le Grand, Plantes rares ou nouvelles pour le Berry, n° 4. Leroux, Ampélographie des cépages indigènes de l'Afrique fran- gaise du nord. Magnier, Scrinia flore selectæ, fasc. XII. Roux, Supplément à la Flore de Provence. Zeiller, Ouvrages de paléontologie végétale publiés en 1891 (Compte rendu extrait de l’ Annuaire géologique universel). Briquet, Monographie du genre Galeopsis. C. de Candolle, Pipéracées du Paraguay. Huber, Contributions à la connaissance des Chétophorées. Jaczewski, Champignons recueillis à Montreux (Suisse). — Note sur le Pompholix sapidum Cda et le Scolecotrichum Bou- dieri. | Mac Millan, The Metaspermeæ of the Minnesota Valley. W. Moll, Observations on karyokinesis in Spirogyra. Oudemans, Revision des Champignons trouvés jusqu’à ce jour dans des Pays-Bas. Beck von Managetta, Nieder-Œsterreich, Neu für das Gebiet. — Orobanchaceæ. — Das Pflanzenleben unter dem Einflusse des Klimas. Kuntze, Die Bewegung in der botanischen Nomenclatur von 1891 bis mai 1893. Thomas, Ein alpines auftreten von Chrysomyxa Abietis. Kiærskou, Enumeratio Myrtacearum brasiliensium. Barbosa Rodriguez, Documents relatifs au Jardin botanique de Rio de Janeiro. | S "m Plantas novas cultivadas no Jardim botanico do Rio de Ja- neiro. e $ CHATIN. — DE LA MULTIPLICITÉ DES PARTIES HOMOLOGUES. 269 Dangeard, Le Botaniste, 3° série, 4° fascicule. Mémoires de l’Académie. des Sciences et Belles-Lettres d'Angers, 1890-91. Société pour l'étude de la flore française, deuxième Bulletin, 1899. Annales de l'Institut botanico-géologique colonial de Marseille, pu- ` bliées sous la direction de M. le professeur Édouard Heckel, 1° volume 1893 (renfermant un Mémoire sur les Kolas africains, etc.). Annales du Bureau central météorologique de France, année 1891, vol. 1 à 3. Missouri botanical Garden fourth annual Report. Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales. Proceedings of the Rochester Academy of science, vol. IL. M. le Président a recu une lettre de M. le professeur Heckel, de Marseille, qui l’a prié de soumettre à l’approbation de la Société le vœu suivant : Considérant que les études botaniques pures et appliquées ont intérêt, tant pour assurer la connaissance plus approfondie des végétaux exotiques que pour concourir à la prospérité agricole de notre vaste domaine des colonies tropi- cales, à sortir du cadre dela flore européenne, la Société botanique de France émet le vœu de voir l'Administration centrale des colonies françaises créer, à l'imitation de la Hollande, un Laboratoire de Botanique auprés du Jardin des. plantes de Saint-Pierre (Martinique), possession francaise tropicale la plus rapprochée de la métropole. ll serait à désirer que ce laboratoire, comme celui de Buitenzorg (Java), füt ouvert à tous les botanistes francais et étrangers et dirigé par un savant francais. À la suite de quelques explications ajoutées par M. le Président, ce Vœu est mis aux voix et adopté à l'unanimité. M. Malinvaud donne lecture de la communication suivante : DE LA MULTIPLICITÉ DES PARTIES HOMOLOGUES DANS SES RAPPORTS AVEC LA GRADATION DES ESPÈCES VÉGÉTALES, par M. A. CHATIN. Je reprends, la complétant d'observations nouvelles, empruntées la plupart à la Morphologie et à l'Organogénie, quelques-unes à la Paléon- tologie et à l'Anatomie, une étude qui m'occupa autrefois, savoir la recherche des caractères propres à donner la mesure de l'élévation relative des espéces végétales. | Un point tout d’abord négligé, puis très diversement apprécié, est 210 SÉANCE DU 28 JUILLET 1893. celui qui touche à la signification de la répétition ou multiplicité des organes homologues d'un appareil donné. Faut-il considérer la multiplicité des parties homologues, celle des étamines et des carpelles par exemple, visée exclusivement par l'émi- nent auteur de la Philosophie botanique, comme signe d'élévation ou d'abaissement organique? Et les autres verticilles floraux, calice et corolle, sont-ils sans signification aucune ? Les anciens botanistes, Césalpin, Ray, Tournefort, ne s'en préoccu- pérent pas; il en fut de méme encore de Linné et de Laurent de Jussieu. De Candolle, qui le premier eut le mérite d'arréter ses pensées sur des sujets de philosophie botanique, n'hésite pas à admettre que les plantes les plus parfaites sont celles dans lesquelles les organes sont à la fois les plus nombreux et les plus distincts. Comme conséquence et application de ce principe, il place en tête du règne végétal les Renon- culacées, commencant méme la série par le Clematis Vitalba, à la fois polyandre et apétale. J'examinerai ailleurs si l'éminent auteur dela Philosophie botanique fit une juste application du principe, vrai en lui-même, de la distinc- tion des organes; aujourd'hui je vais essayer d'établir que la multipli- cité des parties homologues, bien loin d’être un caractère d'élévalion, est un signe certain d'abaissement organique. Je fus le premier à dire que, dans les plantes, la grande multiplicité des parties homologues est un caractère de dégradation, et bientôt après Adrien de Jussieu adoptait cette opinion, qui, bien qu'alors incomplète- ment développée, n'a plus trouvé de contradicteurs sérieux. A. Brongniart, en placant au premier rang les Calyciflores, se pro- noncait contre la prééminence du nombre. Les faits principaux établissant que la multiplicité des parties homo- logues est un caractère d'abaissement des espèces peuvent être groupés sous les chefs suivants : 1. — Plus les parties homologues sont nombreuses, plus elles s'éloi- gnent du type verticillaire des appareils floraux ou de reproduction pour se rapprocher du type spiralé des appareils de végétation. Or, dans les plantes, les appareils de la reproduction sont à ceux de la nutrition ce que, chez les animaux, les appareils de la vie de relation sont à ceux de la reproduction, pour ne rien dire deceux de nutrition. 2. — Plus les parties homologues sont nombreuses, moins leur symétrie réciproque est réguliére, et leur position stable. 3. — Plus les parties homologues sont nombreuses, plus souvent on CHATIN. — DE LA MULTIPLICITÉ DES PARTIES HOMOLOGUES. 271 constate que ce caractère est en corrélation avec d’autres caractères, lesquels sont incontestablement des indices de dégradation. C’est ainsi que, chez ces Renonculacées tenues par de Candolle comme représentant les plus parfaites des plantes, l’absence de la corolle est si ordinaire que, lorsqu'elle existe, on peut admettre que c’est par la métamorphose descendante des étamines les plus extérieures. A l'appui de cette vue, l’organogénie montre que les mamelons péta- laires naissent ici dans l'ordre spiral, et non simultanément, ce qui est l'attribut général des vraies corolles. C'est aussi encore chez des Renonculacées que le calice tient parfois assez des feuilles pour avoir inspiré à Gœthe l'idée de l'unité de type des appendices de la reproduction et de ceux de la végétation; qu'existent des étamines et des carpelles multiples disposés en séries spiralées ou foliaires; des graines toujours munies d'un gros albumen par suite d'un arrét dans le développement des ovules, et des feuilles dont les larges gaines, parfois méme le limbe, rappellent celles des Monocoty- lédones, embranchement inférieur. De Candolle n'avait eu égard dans la fleur, au point de vue de cette étude, qu'aux étamines et aux carpelles; mais la corolle et le calice ne Sont pas des organes tout à fait négligeables dans leurs enseignements. Le nombre des parties homologues de la corolle est à considérer : 1* Dans le verticille unique, attribut le plus ordinaire des fleurs; 2° Dans la répétition ou multiplication de ce verticille. Étant donné que, dans les verticilles uniques, le nombre type ou le plus commun des éléments homologues est celui de cinq dans les Dicotylédones, de trois chez les Monocotylédones, il ressort de la com- paraison avec l'ensemble des caractéres que, dans les Dicotylédones, l'abaissement au-dessous du nombre type (réduit à quatre en beaucoup de Rubiacées, ou même à trois, à deux seulement dans la Circée), n’est pas un indice d'abaissement, tandis que la multiplicité des parties du verticille, rarement observée dans les Corolliflores, les plus élevées des Dicotylédones, est assez fréquente dans les Dialypétales (Crassula- cées, etc.). Quant aux Mésembrianthémées, l'organogénie établit que leur verti- cille aux pétales multiples est le produit d'étamines transformées; l'apé- talie et la polypétalie, l’une et l’autre signes de dégradation, se montrant ici successivement dans les mêmes fleurs. Dans les Renonculacées aussi, la Renoncule à cinq pétales, l'Adonis à 1-8 pétales, etc., l'organogénie, en montrant que les mamelons corol- lins apparaissent dans l'ordre spiralé, indique que le groupe est nor- malement apétale, état qui persiste dans bon nombre de ses genres. La répétition du verticille corollin donne, sur le degré d'élévation des 272 SÉANCE DU 28 JUILLET 1893. espèces, de plus sûrs indices que le nombre des parties d'une corolle simple. Ce n'est qu'exceptionnellement, et seulement par faits de tératologie, que la corolle double dans les Dicotylédones gamopétales; le fait con- traire se présente chez bon nombre de Dialypétales (Berbéridées, Papavéracées, Annonacées, Magnoliacées). En d'autres Dialypétales, la multiplication des pétales se produit par la métamorphose des étamines en pétales. D'observation fréquente seulement dans les Dialypétales polystémones, cette métamorphose est un indice d'autant plus certain de dégradation, qu'ici les étamines, organes de reproduction, passent au service d'une fonction moins élevée. Aussi ne sera-t-on pas surpris de trouver la mé- tamorphose des étamines coincider, dans les mémes groupes naturels, avec l'avortement méme de la corolle (Macleia et Bocconia dans les Papavéracées, Clematis, Anemone, etc., chez les Renonculacées; Hya- lostemma près des Annonacées). La répétition des verticilles du calice est, comme celle de la corolle, un caractére de dégradation, aussi n'est-ce jamais dans les Gamopé- tales, mais dans les Dialypétales (Berbéridées, Lythrariées, etc.), qu'elle existe. Il en est à peu prés de méme des calices dit caliculés par le rappro- chement, soit des sépales, de stipules ou de bractées. Mais, si l'appareil de la reproduction fournit, quant à la multiplicité des organes homologues, les plus sürs indices de l'abaissement orga- nique, l'appareil de la végétation n'est pas, à ce point de vue, tout à fait négligeable. C'est ainsi qu'en voyant les Monocotylédones à tiges et surtout à racines généralement multiples, et les Dicotylédones, au con- traire, à tige et racine uniques, on est amené à voir, dans ce qui est l'attribut de l'embranchement inférieur des Phanérogames, un indice de dégradation relative. Que si certaines Monocotylédones, d'ailleurs des plus parfaites (Val- lisneria, Paris, Butomus, Damasonium, Alisma, etc.), à racines exorhizes, ont d'abord une racine simple, bientót celle-ci fait place à des racines multiples. Inversement, si quelques Dicotylédones (Tropæolum) ont, à la ger- mination, des racines multiples et endorhizes, c'est dans les Dialypétales, groupe dégradé, non dans les Gamopétales corolliflores, qu'on les trouve; et d'ailleurs ces racines multiples ne tardent pas, par avortements, à étre réduites au stirpe unique, type des Dicotylédones. Les enseignements de la paléontologie établissant que les étres les plus inférieurs, végétaux comme animaux, ont apparu les premiers, s'accordent d'ailleurs pleinement avec ceux fournis par la considération MANGIN. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA MEMBRANE. 273 de la répétition des parties homologues, comme aussi, ce que nous développerons ailleurs, avec la signification de la variété et de la locali- sation des organes. # De tout ce qui précède ressort, démontrée, cette proposition : La mul- tiplicité des organes homologues est un signe d'abaissement dans les végétaua. Or cette proposition, établie sur des faits empruntés exclusivement aux plantes, on peut l'appuyer indirectement sur le régne animal, soit qu'on considére certains animaux aux divers stades de leur évolution, soit que l'on compare entre eux des groupes naturels dont la hiérarchie est bien fixée. A la chenille, polypode, succède l'insecte parfait, devenu hexapode par un complément de développement; et le myriapode, classé au- dessous de l’insecte proprement dit, est-il autre chose que ce dernier resté à l'état de chenille par un arrét dans son évolution? — Et le crustacé isopode aux nombreuses paires de pattes, n’est-il pas placé au-dessous du crustacé décapode? C'est ainsi que la signification du grand nombre ou de la multiplicité des organes homologues, dans les végétaux, se fortifie de faits corres- pondants offerts par les animaux, tant il est vrai que, sur les questions d'ordre supérieur, la botanique et la zoologie sont solidaires. M. Mangin fait à la Société la communication suivante : NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA MEMBRANE, par M. Louis MANGIN. I. Les études que j'ai entreprises depuis plusieurs années sur la con- Stitution chimique de la membrane m'ont amené au résultat suivant : dans les tissus jeunes de la plupart des végétaux (Phanérogames et Cryp- togames vasculaires, Muscinées, un grand nombre d'Algues) et dans les tissus adultes, dont les cloisons n'ont pas été modifiées par incrustation (lignification, subérisation, cutinisation), la membrane est toujours for- mée par le mélange intime de la cellulose et d'un groupe de composés désignés sous le nom de composés pectiques ou gélatineux. Ces corps sont faciles à distinguer de la cellulose, non seulement par l'action des dissolvants, mais encore par leur affinité spéciale pour les matiéres colorantes (1). l : Les composés pectiques présentent, ainsi que je lai rappelé (2), (1) Sur les réactifs colorants des substances fondamentales de la membrane (Comptes rendus, 15 juillet 1890). | (2) Sur la présence des composés pectiques dans les végétaux (Comples rendus, 1 octobre 1889) et Journal de botanique, 1891, 1892 et 1893. | T. XL. (SÉANCES) 18 214. SÉANCE DU 28 JUILLET 1893. d’après les travaux connus, deux séries différentes : « Une série neutre » comprenant la pectine, la pectose, etc., et une série acide, compre- > nant l'acide pectique, l'acide métapectique, etc. Chaque série pré- » sente un certain nombre de formes différant par leur solubilité dans » l'eau ou par leur capacité de saturation par les bases. » La pectose, signalée depuis longtemps par Mulder et Harting et par M. Fremy, n'a pu étre isolée; elle existe dans l'épaisseur des mem- branes intimement mélangée à la cellulose. Sous l'action des alcalis ou des acides, à chaud ou à froid, elle se transforme plus ou moins rapi- dement en l'une des formes acides ou neutres de la série. En particu- lier, par une macération prolongée dans le réactif de Schweizer, elle est transformée en acide pectique (1). « Pour s'assurer que les mem- » branes des coupes ainsi traitées sont bien formées par l'acide pec- » tique, il suffit d'ajouter quelques gouttes d'une solution d'oxalate » d'ammoniaque ; en quelques minutes, si la macération a duré assez » longtemps, on peut voir au microscope les membranes se dissoudre » peu à peu et mettre en liberté les masses granuleuses de cellulose. » La pectose fixe les colorants basiques avec une intensité plus ou moins grande; la coloration est en général faible dans les tissus frais ou conservés dans l'alcool, mais elle devient intense quand ces tissus ont été traités à froid par les alcalis caustiques. Si la pectose existe dans les membranes propres à chaque cellule (lamelles secondaires et lamelle interne), elle fait défaut dans la lamelle moyenne, ainsi que dans les revêtements intercellulaires et dans les bàtonnets, mamelons, etc., dont ceux-ci sont parfois couverts. A plusieurs reprises, j'ai affirmé que le ciment unissant les cellules (substance intercellulaire, lamelle moyenne, etc.), les ornements qui limitent les surfaces d'adhérence et les concrétions des espaces inter- cellulaires sont formés par de l'acide pectique à l'état de pectates inso- lubles, sans trace de cellulose ou de produits d'incrustation (dans les tissus mous, bien entendu). C'est ce qui résulte des faits signalés dans la Note publiée en février 1890 (2). J'insisterai spécialement sur le pas- sage suivant, assez caractéristique à mon avis... « Ces résultats (la dis- » solution de la lamelle moyenne et la dissociation consécutive des » tissus) s'expliquent si l'on admet que l'acide chlorhydrique enléve » les bases auxquelles l'acide pectique est combiné, et ce dernier, » devenu libre, peut se dissoudre dans les liquides alcalins ; en effet, » sion laisse macérer les tissus qui ont subi l'action de l'acide chlor- » hydrique dans de l'eau de chaux ou de l'eau de baryte, l'acide pec- (1) L. Mangin, Comptes rendus, février 1889. (2) Sur la substance intercellulaire (Comptes rendus, février 1890). MANGIN. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA MEMBRANE. 975 » tique reforme avec ces bases des sels insolubles, et l’on ne peut » plus obtenir, à froid, la dissociation des tissus dans les solutions » alcalines. » On peut lire un peu plus loin : « Le traitement chimique indiqué » plus haut, c'est-à-dire l'action successive de l'acide chlorhydrique et » d'un sel alcalin, fait disparaître les cadres et les sculptures de pec- » tates. » i Dans une communication présentée au Congrès de Botanique à Gênes, j'ai insisté sur ce fait (1)... « Dans l'état le plus simple, le pectate de » chaux forme toute la surface d'union des cellules et présente sur les » bords un liséré d'épaisseur variable, limitant comme les bords d'un » cadre la surface d'attache de deux cellules voisines... » Enfin, dans un Mémoire sur la présence des composés pectiques dans les végétaux, publié par fragments dans le Journal de Botanique, j'ai affirmé à nouveau (2) « que le ciment qui unit les cellules et qui con- » stitue les sculptures en forme de bàtonnets ou de boutons dans les » espaces intercellulaires est formé par les pectates insolubles, parmi » lesquels domine le pectate de chaux ». J'ai longuement rappelé ces faits et ces conclusions, pour les mettre en regard des observations récemment publiées par M. Gilson (3) dans un Mémoire trés intéressant à divers titres. Dans ce travail, on lit (4) : « Il résulte de ces expériences qu'il existe, dans les membranes des » cellules que nous venons d'examiner, trois corps différents : » 1° Une substance facilement soluble dans les alcalis après l'action » des acides faibles et fixant énergiquement le bleu de méthylène ; cette » Substance forme la lamelle moyenne ; » 2* Une substance soluble dans les alcalis, seulement aprés une » action plus ou moins prolongée des acides, substance qui se colore » peu par le bleu de méthyléne; » 3° De la cellulose... » On lit plus loin (page 421) dans les conclusions générales : € 6° ... Au point de vue de sa constitution chimique, on doit distin- » guer dans la membrane trois parties : une lamelle interne cellulo- » Sique, une lamelle intermédiaire contenant des substances diverses (1) Observations sur la constitution de la membrane (Estratto degli Alti del Con- gresso Botanico Internazionale, 1892, p. 5). | . e avril 1893 (2) Recherches sur les composés pectiques (Journal de Botanique, 1% avril 1833, p. 124). Mim chimi (3) E. Gilson, La cristallisation de la cellulose et la composition chimique ^ membrane cellulaire végétale (Extrait de la Revue, « La cellule », t. IX, ? fascicule, 893. ' (4) Loc. cit., p. 408. 216 SÉANCE DU 28 JUILLET 1893. » et ordinairement de la cellulose, et une lamelle moyenne de compo- » sition chimique inconnue, mais ne contenant pas de cellulose. » En reconnaissant que la substance de la lamelle moyenne est « faci- » lement soluble dans les alcalis après l’action des acides faibles et » fixe énergiquement le bleu de méthyléne », puis d'autre part qu'elle ne « contient pas de cellulose », l’auteur répéte ce que j'ai établi depuis plus de trois ans pour tous les tissus mous. Si l'énoncé, sous forme de conclusions nouvelles, de faits autrefois connus, que j'ai exhumés et généralisés, n'était que le résultat d'un oubli, je n'aurais pas insisté: mais M. Gilson a précisément employé, pour étudier la lamelle moyenne, la méthode que j'ai préconisée (1). Or, dans la Note à laquelle l'auteur fait allusion, on trouve, comme on a pu le voir plus haut, l'affirmation trés nette de l'existence de pectates inso- lubles dans la lamelle moyenne ; cependant M. Gilson dit que celle-ci a « une composition chimique inconnue ». De deux choses l'une, ou l'auteur n'a pas lu jusqu'au bout la communication qu'il cite, ou.il ne partage pas les idées que j'ai exprimées. Dans ce dernier cas, il avait le devoir, avant d'énoncer des conclusions en désaccord avec les miennes, d'exposer les faits qui motivent son opinion et réduisent à néant ceux que j'avais signalés. Cette justification manque dans le travail de M. Gilson, et les résultats que j'ai publiés conservent toute leur valeur. L'acide pectique qui, à l'état de pectates insolubles, forme la lamelle moyenne, ne peut pas précisément étre considéré comme un corps de composition « inconnue ». Si la place qu'il occupe dans la série des hydrates de carbone n'est pas encore établie, il a été depuis assez longtemps découvert, isolé et analysé. Sans remonter jusqu'aux travaux de Vauquelin, de Braconnot, de Mulder et Harting, etc., je rappellerai que Payen avait signalé son existence, à l'état de pectates insolubles, dans le ciment qui relie entre elles les cellules de l'Apios tuberosa et de l'Aloe; que M. Fremy en à fait une étude détaillée, et enfin que M. Schlesing, dans son travail magistral sur l'analyse du Tabac, a indiqué la méthode destinée à l'ex- traire et à le doser (2). Il y a d'ailleurs quelques contradictions à relever dans le travail de M. Gilson. S'il marque nettement, dans ses conclusions, que la lamelle moyenne a une composition chimique inconnue, il reconnaît plus loin, (1) E. Gilson, loc. cit., p. 406. (3) Voy. le Journal de Botanique, pp. 400, 440 (1891), où j'ai indiqué les divers tra- vaux relatifs aux composés pectiques. à MANGIN. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA MEMBRANE. 2711 dans les considérations qui terminent son mémoire, que « dans les » tissus mous, la mince lamelle moyenne est formée d’hémicelluloses » solubles dans les alcalis aprés l'action des acides (Matières pec- » tiques) ». Au sujet de la coloration que la lamelle moyenne prend sous l'in- fluence du bleu de méthylène, M. Gilson aurait pu s'assurer, en lisant les diverses Notes que j'ai publiées (1), que la fixation des colorants basiques (bleu de méthylène, safranine, brun Bismarck, etc.) est la caractéristique des composés pectiques, tandis que la propriété de fixer certains colorants acides (rouge Congo, benzopurpurine, benzoazurine, orseilline BB, etc.) est la caractéristique de la cellulose pure. Quant au fait de l'absence de cellulose dans la lamelle moyenne, signalé par l'auteur parmi les conclusions de ses recherches, il n'est pas nouveau. Mulder et Harting, Dippel. etc., l'avaient depuis longtemps signalé; plus récemment M. Schenk (2) l'a rappelé, en montrant que la substance des bâtonnets et du revêtement intercellulaire privée de cel- lulose est de méme nature que la lamelle moyenne. IL. En ce qui concerne les composés pectiques, M. Gilson les désigne toujours, je ne sais pourquoi, sous le nom de « matiéres pectiques », qu'il est le seul à employer, et il refuse à ces corps toute individualité. Ce ne sont pas, d'aprés lui (3), « des corps purs, des individus chimiques. » On sait aujourd'hui que ce sont des mélanges de divers hydrates de » carbone donnant naissance par hydratation, au moyen des acides, à » de la galactose, de l'arabinose, et probablement à d'autres sucres » encore. De plus, il n'est pas possible de distinguer les matiéres » pectiques des gommes. » Si « l'on sait aujourd'hui » que les « matières pectiques » sont des mélanges de divers hydrates de carbone, M. Gilson aurait bien dû indi- quer, pour les lecteurs ignorants, les faits qui motivent cette manière de voir. Un certain nombre de substances capables de fournir des sucres différents ont été signalées, en effet, dans les tissus végétaux; ces faits sont fondés sur les résultats bruts obtenus en traitant la totalité d’un organe, contenant et contenu, Ils n'ont pas été accompagnés d'une étude sur la localisation des nouvelles substances dans la cavité cellu- laire : irréprochables au point de vue chimique, ils manquent de certi- tude au point de vue anatomique. Quand M. Gilson affirme que les « matières pectiques » sont des (1) Sur les réactifs colorants des substances fondamentales de la membrane, 15 juil- let 1890 ; Observations de la membrane cellulosique (Comptes rendus, décembre 1891). (2) Schenk, in Bericht. der deutsch. bot. Gesellschaft, 1885, p. 211 et 1886, p. 86. (3) E. Gilson, loc. cit., p. 400. | 278 SÉANCE DU 28 JUILLET 1893. mélanges de plusieurs corps, il oublie de préciser de quelles matières il entend parler. L'acide pectique, tel qu'il a été défini par les travaux de Mulder et Harting, Payen, MM. Fremy, Schlæsing et Muntz, me parait étre un corps aussi nettement défini que l'amidon ou la cellulose; sa grande mutabilité et l'existence de nombreuses formes différentes par leur gélatinisation et leur capacité de saturation pour les bases ne con- stituent pas des objections à l'idée de son existence comme individu chimique. La cellulose ne présente-t-elle pas aussi de nombreuses formes ? L'argument tiré de la difficulté de distinguer les composés pectiques des gommes est sans valeur, car ces deux groupes de corps ne forment probablement qu'une seule série. J'en indiquais déjà les raisons (1) en rappelant le résultat des travaux de Scheibler, Reichardt, etc. Si l'on ajoute à ces faits l'identité de l'action des réactifs colorants basiques sur les composés pectiques et les gommes (2), la présomption d'une rela- tion trés étroite entre ces deux séries de corps, relation que j'espére établir prochainement, paraitra plus fondée. III. Dans les considérations qui terminent son Mémoire, M. E. Gilson critique le terme d'hémi-cellulose appliqué par Schulze aux hydrates de carbone facilement solubles dans les acides et les alcalis, et colo- rables par le chlorure de zinc iodé. L'auteur n'admet pas ce dernier caractère; car la cellulose seule, d’après lui, se colore en bleu par le chlorure de zinc iodé. Pour M. Gilson, en effet, la cellulose « est un » hydrate de carbone insoluble dans les alcalis et les acides dilués à » l'ébullition, soluble dans l'acide sulfurique concentré et le réactif de » Schweizer, se colorant en bleu par l'acide sulfurique concentré et » l'iode ou par le ehlorure de zinc iodé. Par hydratation, il fournit de » la dextrose, et rien que de la dextrose. On peut de plus l'obtenir à » l'état cristallisé; aussi doit-on le considérer comme un individu » chimique. » Lorsque M. Gilson affirme que la cellulose est insoluble dans les alealis, il oublie que M. Hofmeister (3) a signalé des formes de la cellu- lose colorables par le chlorure de zinc iodé, et facilement solubles dans les alcalis à 5 ou 6 pour 100. Je ne crois pas, comme l'a affirmé M. Hof- meister, que ces formes solubles préexistent aussi souvent dans les tissus frais, et je suis certain que les traitements employés pour obtenir (1) Journal de Botanique, n* 11, p. 210, 6* année, 1892. 18) Sur l'emploi du rouge de ruthénium dans l'anatomie végétale (Comptes rendus, i a Hofmeister, Die Röhrecellulose und ihre Formen (Landwirlhsch. Jahrb Bd xviii, - —————————— MANGIN. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA MEMBRANE. 279 ce produit à l'état de pureté transforment partiellement la cellulose en un produit soluble qui a toutes les réactions colorantes de la cellulose insoluble. Je citerai comme preuve l'expérience suivante : Le 7 juillet 1889, j'ai pris deux échantillons de coton aussi semblables que possible et du poids de 1 gramme chacun. Le premier lot est placé dans le réactif de Schweizer et y séjourne pendant 9 heures; aprés dissolution compléte, on étend d'eau et on laisse reposer pen- dant 14 heures, pour laisser déposer les membranes faiblement cutinisées qui enveloppent la fibre, puis aprés filtration on précipite la cellulose en ajoutant du chlorhydrate d'ammoniaque et on filtre. Le précipité est lavé à l'eau, puis à l'acide chlorhydrique trés étendu, puis à l'eau distillée. On le laisse macérer pendant 24 heures dans une solution de soude à 10 pour 100, on filtre et le liquide filtré, neutralisé par l'acide car- bonique, précipite complétement. On recueille le précipité, on le lave et on le sèche; il pèse 077,066. Il y a donc „£$; du poids de coton formé par de la cellulose soluble dans la soude. Le deuxième lot macére pendant 24 heures dans l'acide chlorhydrique étendu de deux tiers d'eau et additionné de ehlorate de potassium; aprés lavage on le soumet exactement au méme traitement que le premier lot, et l'on constate que la quantité de cellulose soluble dans la soude froide à 10 pour 100 égale 077,390, c'est-à-dire les 22 du poids total. Si l'on remarque que la cellulose préparée par M. Gilson a subi pendant quatorze jours la macération dans un mélange constitué par l'acide nitrique et le chlorate de potasse, on peut admettre que la moitié de la cellulose au moins était devenue soluble dans les alcalis à froid. On voit donc que l'insolubilité dans les solutions alcalines ne con- Stitue, pour la cellulose pure, pas plus que pour les hémi-celluloses, un caractère distinctif. La solubilisation partielle de la cellulose sous l'influence des oxydants énergiques est une des raisons qui ont engagé les chimistes à abandonner la méthode de Schulze pour le dosage de la cellulose dans les tissus végétaux et à la remplacer par la méthode de Weende. . J'ajouterai que le terme d’hémi-cellulose conviendrait bien au muci- lage cellulosique que renferment certains tissus, notamment le paren- chyme des bulbes d'Orchidées. 2. M. Gilson propose une définition des hémi-celluloses plus critiquable encore que celle de Schulze; il désigne sous ce nom « les hydrates de » carbone de la membrane qui ne se colorent pas en bleu par le chlo- » rure de zinc iodé ». . Cette classe comprendrait, avec les « matières pectiques », les hydrates de carbone de réserve situés dans la membrane, etc. Cette nouvelle définition est inacceptable, d'abord parce qu'elle est 280 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. fondée sur un caractère négatif, et les caractères de ce genre sont sans valeur enfclassification; ensuite parce qu'elle réunit dans un méme groupe des corps nettement définis, tant par leurs réactions chimiques que par leurs[affinités colorantes, comme les composés pectiques, la cal- lose, etc. et tous les incertæ sedis de la membrane. On comprend mal la réunion, dans une seule division, de substances disparates; enfin le terme d'hémi-cellulose laisse préjuger une relation de ces substances avec la cellulose. Cette présomption, si elle existe, n'est encore fondée pour les composés pectiques sur aucun fait, et elle est insoutenable pour les incert& sedis. L'expression d'hémi-cellulose devrait être abandonnée, puisqu'elle ne correspond pas à des substances nettement caractérisées par leurs matiéres colorantes ou leur composition ehimique. SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société que, depuis | sa derniére séance, elle a perdu un de ses membres les plus zélés, M. l'abbé Alexandre Pons, aumónier du collége de Grasse, décédé au Bar (Alpes-Maritimes), à l’âge de cinquante-cinq ans. Cette pénible nouvelle a été confirmée par la lettre suivante : EXTRAITS D'UNE LETTRE DE M. VIDAL, A M. MALINVAUD. Nice, le 10 novembre 1893. e e è è a o . Toujours prét à rendre service, M. l'abbé Pons avait accepté de suppléer momentanément un de ses confrères, le desservant de Gourdon; trois jours de suite, il dut se rendre dans cette paroisse et dans une localité éloignée, Courmes, pour le service du culte et pour les derniéres consolations à appor- ter à un mourant. Ces trois courses successives, faites au milieu de la journée par une température brûlante, amenérent une insolation, qui a dû causer un épanchement cérébral; car, bien que rétabli en apparence, l'abbé Pons avait perdu la mémoire ét une grande partie de son intelligence. Ha suc- VIDAL. — LETTRE NÉCROLOGIQUE SUR L'ABBÉ AL. PONS. 981 combé le 18 octobre au Bar, à la suite d'une trés courte maladie, à l’âge de cinquante-cinq ans; ces circonstances expliquent comment je n'ai pas été avisé assez à temps pour avoir au moins la consolation de rendre mes derniers devoirs au meilleur de mes amis. M. l'abbé Pons a consacré toute sa vie à la charité. Desservant à Magagnos, professeur au petit séminaire de Grasse, aumónier pendant dix ans des hos- pices réunis, aumónier du collége, il a employé toutes ses forces à secourir les malheureux et à soulager la misére. La botanique qu'il aimait passionnément a eu tous ses loisirs. M. l'abbé Pons était l'obligeance méme; combien de nos confrères n'a-t-il pas guidés au milieu de cette riche flore de Grasse qu'il connaissait si bien et combien de spécimens rares n'a-t-il pas mis au service de tous les savants qui ont fait appel à son concours! Je lui dois bien de la reconnaissance pour les conseils érudits que son amitié a toujours libéralement mis à ma disposition. Vous êtes au courant de la part que notre collègue avait prise à la rédaction du Bulletin de la session extraordinaire de 1883 (Antibes); au moment de sa mort il était occupé à la rédaction d'une florule des environs de Grasse, que son érudition botanique et ses connaissances locales auraient rendue précieuse. Si le travail est suffisamment avancé, nous ferons tout notre possible pour arriver à le publier, comme dernier souvenir à la mémoire d'un ami regretté. On peut résumer d'un mot toute sa vie : « transiit benefaciendo. » Veuillez agréer, etc. M. Malinvaud dit qu'il s'associe tout particuliérement à l'hom- mage rendu à la mémoire de M. l'abbé Pons, l'un de ses an- ciens correspondants, et il rappelle le témoignage si autorisé de M. Burnat, l'historien de la flore des Alpes-Maritimes, qui à déclaré que ce zélé botaniste était un de « ceux qui ont le mieux mérité de la flore du département (1) ». M. le Président annonce trois nouvelles présentations. Dons faits à la Société : Boyer et Lambert, Sur deux maladies nouvelles du Márier. Clos, Revision des tubercules des plantes et des tuberculoïdes des Légumineuses. H. Gadeau de Kerville, Les vieux arbres de la Normandie, fasc. II. — Le Jardin des Plantes de Rouen. Gandoger, Note sur l'Erigeron frigidus. Guignard, Recherches sur le développement de la graine et en parti- Culier sur le tégument séminal. (1) Voy. le Bulletin, t. XXX (1883), session d'Antibes, p. CXXVII. 282 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. Frère Héribaud-Joseph, Les Diatomées d'Auvergne. Hue, Lichens des environs de Paris, fasc. I. Lesage, Etude du mouvement de la vapeur d'eau dans le sol et les massifs cellulaires. — Le Gui sur le Genét, le Lysimachia punctata dans l'Ile-et- Vilaine. A. Magnin, Recherches sur la végétation des lacs du Jura. — La végétation des monts Jura. Zeiler, Étude sur la constitution de l'appareil fructificateur des Sphenophyllum. Bäumler, Ascomycetes aus dem Herbar Beck. Beck von Mannagetta, Die Gattung Hedræanthus. — Sprechhabende über das Gesammtgebiet der Horticultur in Wien. R. Chodat, Contribution à l'étude des anomalies du bois. — Laboratoire de Botanique, 2* série, fasc. I et IT. Gomez de la Maza, Nociones de Botanica sistematica. E. Marchal, Sur la production de l'ammoniaque dans le sol par les microbes. M. T. Masters, Notes on the genera of Taxaceæ and Coniferæ. Nicholson, Dictionnaire pratique d' Horticulture, traduit par Mottet, livr. 17 à 19. Aloisio Sodiro, Cryptogamæ vasculares Quitenses. Le Botaniste, directeur M. Dangeard, 3* série, 5* fascicule. Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie, vol. XVII. Étude des gites minéraux dela France ; Bassin houiller et permien 4' Autun et d'Épinac; flore fossile, 2* partie, par M. R. Renault. Le Naturaleza, periodico cientifico de la Sociedad mexicana de his- toria natural, seconde série, t. I et t. II, n% 4 à 4 (1887-1892). , oceedings and Transactions of the Royal Society of Canada, vol. X ). The Proceedings and Transactions of the Nova Scotian Institute of science, vol. I, part. 2. M. le Secrétaire général procède au dépouillement de la corres- pondance et présente les échantillons suivants : 1* Un choix d'espéces adventices récoltées dans l'Hérault par MM. l'abbé Coste et le frére Sennen (et qui seront l'objet d'une communication ultérieure), avec un Centaurea calcitrapo-pecli- nata découvert par M. l'abbé Coste dans l'Aveyron. 2* Xanthium spinosum var. inerme, découvert par M. Bel dans le département du Tarn. COSTE. — CENTAUREA CALCITRAPO-PECTINATA. 283 3° Chelidonium laciniatum Mill. B. fumariæfolium DC. envoyé par M. D. Clos. 4" Carex Grioletii Ræœm., des environs de San-Remo. M. Malinvaud donne lecture des notes suivantes relatives à ces divers échantillons. NOTE SUR LE CENTAUREA CALCITRAPO X PECTINATA, HYBRIDE NOUVEAU, DÉCOUVERT DANS L'AVEYRON; par M. l'abbé H. COSTE. Plante vivace, haute de 7 décimètres, à saveur très amère; tige décom- bante, obscurément anguleuse, trés rameuse ; rameaux étalés-dressés, feuillés, pubescents. Feuilles un peu fermes, rudes, vertes, mais briè- ment pubescentes et parsemées de flocons laineux; les radicales grandes, pétiolées, lyrées-pennatifides; les caulinaires moyennes embrassantes- auriculées, grossièrement dentées ou pennatipartites; les raméales supérieures atténuées à la base, lancéolées, acuminées, entières ou dentelées. Capitules très nombreux, solitaires au sommet de rameaux très feuillés, épaissis au sommet, peu allongés, naissant à 2-5 centi- mètres au-dessus des bifurcations de la tige; involucre assez gros, ovoide-conique, à folioles étroitement imbriquées, un peu contractées Sous l'appendice, glabres, lisses, d'un beau vert; appendice spinuli- forme, scarieux, fauve, deux fois plus long que la foliole, linéaire- lancéolé, étalé-dressé, puis, surtout dans sa jeunesse, arqué en dehors, non réfléchi, muni d'épines trés fines, sétacées, fragiles, non vulné- rantes, la terminale plus longue, bordée de chaque cóté de 4-5 spinules faibles, dressées ou appliquées; les folioles internes seules termi- nées par un appendice scarieux, ovale, denticulé. Fleurs purpurines, celles de la circonférence un peu plus grandes, mais non rayonnantes. Akènes tous avortés, petits, glabres, surmontés d'une aigrette 3-4 fois plus courte qu'eux. o, Aveyron : Vallée du Cernon, entre Lapanouse et Labastide, en société avec les Centaurea Calcitrapa L. et pectinata L. — 4 novembre 1893. Le Cernon est une petite rivière de l'Aveyron, qui prend naissance prés de Sainte-Eulalie, au centre du Larzac, échancre profondément ce grand plateau vers l'ouest et se jette dans le Tarn au-dessous de Millau. Sur la rive droite, à la base d'escarpements trés abrupts, une belle route fait communiquer entre eux les villages de Sainte-Eulalie, Lapanouse, Labastide-Pradines et Saint-Rome-de-Cernon. C’est au bord de cette route, entre Lapanouse et Labastide, que croît l'hybride nouveau que Je viens de décrire. Un seul sujet s'est offert à moi, le 4 novembre, en 984 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. fort bon état, malgré la saison avancée. Sa tige unique, mais très rameuse, m'a donné plusieurs échantillons, et sa souche vivace, déjà couronnée d’une rosette de grandes feuilles, semble annoncer pour l’été prochain une intéressante récolte. Les Centaurées hybrides ne sont pas très rares, notamment dans le Midi. Ce qui l’est davantage, c'est la certitude des rôles paternel et maternel des deux espèces génératrices. Dans l'hybride qui nous occupe, pareille difficulté n'existe pas. L'unique individu que j'ai découvert crois- sait, en effet, au milieu du C. pectinata, trés répandu sur le coteau supérieur, mais à quelque distance du C. Calcitrapa, dispersé cà et là aux bords de la route. Aucun autre Centaurea ne croissait dans le voisinage. Il est donc permis de conclure que trés probablement le pre- mier est le porte-graine et le second le porte-pollen. En nommant celui-ci le premier, d'aprés la nomenclature de Schiede, notre hybride devient C. Calcitrapo X pectinata. Mais la plante mère supposée, le C. pectinata, n'offre point sur le Larzac tous les caractères généralement attribués au type de l'espéce. Celui-ci a les tiges dressées ou ascendantes, non diffuses; les feuilles larges, d'un vert clair ou cendré; les capitules assez gros, à appendices bruns ou fauves. La plante de nos montagnes calcaires est plus basse, couchée-étalée, diffuse; ses feuilles plus étroites, tomenteuses-blan- chátres ; ses capitules notablement plus petits et ses appendices d'un roux clair. C'est la forme que Jordan (Pugill. p. 108) a nommée C. supina. Pour ceux qui l'admettent au rang d'espéce, notre hybride doit porter le nom de C. Calcitrapo X supina. Intermédiaire entre les parents, dont il se partage les caractères, il a du C. Calcitrapa la tige élevée et trés rameuse; les feuilles vertes, pubescentes, un peu molles, les caulinaires pennatipartites, les raméales rétrécies à la base; les capitules nombreux, hérissés d'appendices spinu- liformes, allongés et étalés, portés sur des pédoncules assez courts ; du C. pectinata, la souche vivace, les feuilles d'un vert un peu grisâtre et parfois floconneuses, assez fermes et rudes, les caulinaires moyennes, élargies et demi-embrassantes à la base ; les capitules assez longuement pédonculés, à appendices scarieux, fauves, arqués, non vulnérants, bordés sur presque toute leur longueur de soies raides; enfin l’akène surmonté d’une aigrette. Pour le distinguer de l’un et de l’autre, il suffit de considérer la forme des appendices involucraux et la stérilité con- stante des akènes. Notre plante est surtout voisine du C. trichacantha DC. (C. jaceo X Calcitrapa Chabert). Elle en a exactement :le facies et iles principaux caractères; mais elle en diffère. par sa pubescence courte.et légèrement floconneuse, qui rappelle le C. pectinata; par sa tige décombante, ses EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. JULES BEL A M. MALINVAUD. 285 feuilles plus courtes et plus fermes, ses folioles de l'involucre tout à fait lisses, d'un beau vert, légérement contractées au sommet, terminées par un appendice spinuliforme arqué en dehors et bordé de soies trés fines presque jusqu'au sommet; par les fleurs de la circonférence non rayonnantes, et par les akénes tous pourvus d'une aigrette. La plante de De Candolle, d'aprés l'opinion commune, a pour parents le C. Calcitrapa et le C. jacea. Dans le Bulletin de l'Association pyrénéenne (année 1891-1892, p. 26), notre confrère, M. Duffort, a signalé, sous le nom de C. tricha- cantha DC., un Centaurea récolté par lui à Masseube (Gers), au milieu des C. pratensis et Calcitrapa, et qu'il considère comme un hybride de ces deux espéces. « Cette plante, dit-il, se distingue de la forme géné- ralement connue et décrite par Grenier et Godron par les fleurs exté- rieures du capitule non rayonnantes. Ses akénes sont avortés. Les plus développés sont glabrescents et munis d'une aigrette plus ou moins caduque, mesurant un millimétre et demi de longueur. » J'ai sous les yeux le Centaurea distribué par M. Duffort. Il est trés rapproché du mien, mais il n'a ni la pubescence courte et souvent flocon- neuse dont j'ai parlé, ni rien qui rappelle le C. pectinata. Ses liges et ses rameaux sont sensiblement plus longs, plus dressés, plus anguleux, moins rameux et moins feuillés; ses feuilles bien plus allongées, plus espacées, plus vertes; ses capitules plus courts, ses folioles involucrales d'un vert pâle, obscurément nervées; ses appendices spinuliformes droits, non arqués, l'épine terminale bien plus longue que les latérales, celles-ci plus étalées, plus rapprochées vers la base de l'appendice ; ses akénes glabrescents et munis d'une aigrette un peu plus courte. Le Cen- laurea du Gers, qui me paraît être le C. Calcitrapo X pratensis (C. Nouelii Franch.), ne saurait donc étre confondu avec le C. Calci- trapo X pectinata de l'Aveyron, lequel, à ma connaissance, n'a pas encore été observé ailleurs. EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. Jules BEL, A M. MALINVAUD. Saint-Sulpice, le 12 octobre 1893. Monsieur le Secrétaire général, J'ai l'honneur de vous adresser un échantillon de mon nouveau Xanthium spinosum var. inerme Nob. J'ai trouvé cette nouvelle plante, l'an dernier, sur les bords du Tarn. | Mon but, en vous l'expédiant, est de vous prier de faire étudier cette nou- velle forme par nos confréres de la Société botanique de France. Je l'ai déjà fait étudier dans les Jardins des plantes de Toulouse, Montpellier et Lyon. 286 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. J'en ai fait, cette année, un semis considérable, et tous les sujets, sans exception, sont inermes. Si vous en désirez de la graine, je me ferai un plaisir de vous en envoyer. Recevez, etc. EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. D. CLOS. Toulouse, le 5 novembre 1893. Monsieur le Secrétaire général, J'ai l'honneur d'adresser à la Société, pour son herbier, un spécimen d'une Papavéracée inconnue, j'imagine, à la plupart de nos confréres et de nature à les intéresser, le Chelidonium laciniatum Mill. 8. fumariæfolium DC., Syst. Regn. veget., t. 2, p. 100. Signalé par Morison d'une part, Tournefort de l'autre, il ne parait pas avoir été revu depuis prés de deux siécles. L'unique pied, dont la découverte (signalée par moi à l'Institut dans la séance de l'Aca- démie des sciences du 5 septembre 1892) a été faite par M. P. Barthés, dans la crevasse d'un mur à Soréze (Tarn), vit encore et a refleuri cette année, mais sans jamais donner de graines. M'appuyant sur cette derniére particularité, sur la petitesse de ses fleurs d'apparence avortée, sur l'exiguité des siliques, et aussi sur sa réapparition fortuite et à trés long terme, je crois devoir consi- dérer la plante comme un accident, comme un singulier état tératologique. Veuillez agréer, etc. NOTE SUR UNE NOUVELLE LOCALITÉ LIGURIENNE DU CAREX GRIOLETII Rem. ET SUR QUELQUES CAREX NOUVEAUX POUR LES. ALPES-MARITIMES; par M. Émile BURNAT. Le Carex Grioletii a été. découvert à Pegli, prés de Gênes, par Griolet. Ce botaniste génois, auquel on doit quelques trouvailles inté- ressantes pour la flore ligurienne, entre autres celle du Genista ja- nuensis Viv. (1), envoya le premier cette dernière plante à Viviani ainsi que le Carex qu'il jugeait être nouveau. Le professeur de Gênes. décrivit en 1804 (2) la plante de Pegli sous le nom de Carex grisea; mais Wahlenberg ayant antérieurement désigné de méme une espéce américaine, le nom de C. Grioletii, publié par Schkuhr en 1806 (3), est seul valable. En 1844, de Notaris (Rep. fl. ligust.,p. 494) mentionne ce Carex entre les espèces dont il n'a pas vu de spécimens et dit qu'il QU M Elench. pl. hort. Di Negro, ann. 1802 = G. triangularis Willd., Sp. pl» (2) Fi. ital. fragm. in ejusd. Ann. bot. 1, part. 2, p. 186. (3) Rom. ap. Schkuhr, Nachtr. Riedgr., p. 76, tab. Rrr, fig. 209. BURNAT. — LE CAREX GRIOLETII EN LIGURIE. 287 manque à l'herbier de Viviani. En 1852, Parlatore (1) donne pour habitat du C. Grioletii la Ligurie orientale et occidentale ainsi que les monts Pisans de Toscane (où il est rare, selon P. Savi) (2), et il déclare l'espéce spéciale à l'Italie. En 1854, Bertoloni (3) dit qu'il a recu le méme Carex de Pegli (Griolet leg.) et de Chiavari, Ligurie orientale (Turio leg.). En 1857, J. Gay publie (4) une note étendue sur le C. Grioletii, dont il fait, à tort suivant Boissier (5) et Christ (6), une variété Grioleti du C. virescens Mühlenb. d'Amérique. J. Gay soupçonne fortement cette variété d'avoir été importée en Ligurie comme nombre d'autres plantes adventices dans ces régions où les naturalisations sont pour divers motifs plus fréquentes qu'ailleurs. Boissier (7) nous parait avoir le premier reconnu l'identité du C. Grioletii de la Ligurie avec une espéce de l'Orient (de Crimée, Lazistan, Caucase, Géorgie, Lenkoran et Perse boréale-occidentale), qui avait été prise pour le C. tomentosa, par C.-A. Meyer, et confondue en partie avec cette dernière espèce par Ledebour. Boissier admet que le C. Grioletii est le C. subvillosa Marsch.- Bieb., mais M. Christ (8) considére ce synonyme comme trés dou- teux. Les provenances liguriennes du C. Grioletii sont fort rares dans les collections. J'ai eu la bonne fortune,le 5 mai 1886, de récolter cette espèce à Pegli, sur les indications de M. le D" C. Bolle de Berlin, mais la station dans un parc trés cultivé me laissait quelques doutes sur l'indigénat de la plante. Or cette année méme (2 juin 1893), étant avec mon ami M. Cl. Bicknell de Bordighera à larecherche du Ruscus Hypo- glossum (9) qui nous avait été signalé (10) dans un vallon sauvage près de Ceriana (environs de San Remo, Ligurie occidentale), nous rencon- trámes le C. Grioletii très typique(11) ; il n'était pas fort abondant, mais (1) Fl. ital. V1, 165. (2) In Caruel, Prodr. fl. tosc., p. 684. (3) Fl. ital. X, 95. (4) Bull. Soc. bot. de Fr. IV, 165. (5) Flor. Orient. V, 762. : (6) Nouv. Catal. Carex Europ. in Bull. Soc. bot. Belg. XXIV, part. 2, p. 14. (7) Flor. Orient. V, 412, ann. 1882. (8) Loc. cit. et Bull. cit. XXVII, part. 2, p. 165. (9) Cette espéce d'un indigénat trés douteux pour la France (conf. Roux, Cat. Pro- vence, p. 546), a été signalée aux cnvirons de Nice par Ardoino (Flor. alp. marit- P. 368), mais n’y a pas été retrouvée ; d’après M. Barla, du Musée de Nice, il sagi rait d'une plante échappée de cultures. Le R. Hypoglossum est du reste spontane, ane les Apennins de Gênes (De Not. Rep. fl. lig., p. 403), les Alpes apuanes et lté in nins de Toscane (Caruel, Prodr. fl. tosc., p. 623). — Dans la nouvelle localité igu- Tienne où nous venons de constater la présence de cette espèce, elle nous para ag ment spontanée. à Bordighera ) Par M. F. Norris, lépidoptériste anglais en séjour à Bor e T (11) Un échantillon en sera envoyé par M. Bicknell, pour l'herbier de la Société tanique. | | 288 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. les circonstances ne nous permirent pas de pousser des recherches dans les nombreuses stations analogues des environs. On verra que cette nouvelle localité étend considérablement vers l'Occident l'aire de l'espéce dont il s'agit (1). Je profite de la présente communication adressée à la Société botanique pour mentionner quelques Carex qu'il conviént d'ajouter à la Flore des Alpes maritimes, tant d'aprés mes recherches des vingt derniéres années, que d’après des envois faits à diverses reprises par d'obligeants corres- pondants. Ardoino (2) a énuméré 45 espéces de ce genre pour son domaine; à l'exception d'une seule (Carex elongata), toutes ont été récoltées par moi dans ces régions. Voici maintenant une liste de vingt espéces à ajouter à cette nomenclature ; celles qui portent le signe T ont été observées en dehors de la circonscription d'Ardoino qui est moins étendue que la mienne (3). Tous mes Carex ont été déterminés par un spécialiste, mon ami M. H. Christ, auteur d'un Nouveau Catalogue des Carex d'Europe (4). J'énumére les espèces dans l’ordre admis par M. Christ; je n'ai cité que les localités dont j'ai reçu des échantillons ou dans lesquelles j'ai moi-méme récolté l'espéce : l Carex Pseudo-Cyperus L. (rare ; Cagnes, leg. Sauvaigo); C. riparia Curt. (environs de Cannes et d'Antibes); C. Michelii Host (très rare; environs de Cannes, leg. L. Leresche); C. Hornschuchiana Hoppe (rare; vallée de Thorenc); C. depauperata Good. (prés de Tournon- sur-Siagne, leg. abbé Pons); C. capillaris L. (plusieurs localités dans la haute vallée du Var); + C. subnivalis Arv.-Touvet (vallée de Pesio, Cl. Bicknell leg.); C. ambigua Link (= C. edipostyla Duv.-Jouve; à Menton, Antibes, Cannes, etc.); + C. pilulifera L. (environs de Gares- sio et vallée de Pesio, des Alpes maritimes piémontaises); C. montana L. (nombreuses localités italiennes et françaises); + C. Grioletii Roem. (Ceriana prés San Remo); C. tenax Reuter (plusieurs localités fran- caises et italiennes, au sud et au nord de la chaine principale); C. firma Host (Alpes de Tende et de Saint-Martin-Vésubie); C. Buzbaumi Wahlbg (rare; vallée de Thorenc); C. bicolor All. (plusieurs localités de la haute vallée du Var); C. stricta Good. (environs d'Agay, dépar- tement du Var et bains de Valdieri, en Piémont); C. paradoxa Willd. (1) M. Christ m'écrit à ce sujet : « Ce Carex appartient à ce groupe de plantes orientales qui, poussant une ou deux stations jusqu'en Italie, se trouvent là isolées et incomprises pour celui qui n'en connait pas l'aire compléte. Je pourrais citer, comme un exemple tout aussi frappant, le Cheilanthes Ssovitsii qui vient, de l'Hi- malaya, de la Perse et de l'Asie Mineure, expirer en Gréce et Dalmatie, puis en une seule station isolée dans l'Italie, au mont Mauro, prés de Faenza. » (2) Flor. alp. marit., p. 397 et suiv. , (3) Voy. Burnat, Flor. Alp. marit., vol; I, p. VI et VIL. $ Air m barre Aon. bot. belg. XXIV, part. 2, p. 10; XXVII, part. 2, p. god XXVIII, MARTIN. — RUBUS, ROSA, GALIUM, HIERACIUM DU GARD. 289 (Alpes de Tende); C. Pairæi F. Schultz (plusieurs localités italiennes et françaises); C. curvula All. (plusieurs localités des hautes val- lées du Var, de la Tinée et de la Stura, massif du mont Mounier); C. dioica L. (plusieurs localités des hautes vallées du Var et de la Tinée). — Les vingt espèces qui précèdent, ajoutées aux quarante-cinq indi- quées par Ardoino, portent à soixante-cinq le nombre des espèces de Carex observés jusqu'ici d'une manière certaine dans la région des Alpes maritimes françaises et italiennes. M. le Secrétaire général donne ensuite lecture des communica- lions suivantes : REVISION DES RUBUS, DES ROSA, DES GALIUM ET DES HIERACIUM DE LA FLORE DU GARD; par M. B. MARTIN. De Pouzolz, on ne saurait en disconvenir, est bien loin d'avoir obtenu un succés satisfaisant dans la rencontre et l'appréciation des espéces appartenant aux genres sus-énoncés; on peut au contraire affirmer sans hésitation que cet observateur, généralement si favorisé d'ailleurs, n'est arrivé à apercevoir et à reconnaitre que le moins grand nombre de celles qui croissent dans notre circonscription. Tout le reste a entiérement échappé à ses investigations ou trompé sa sagacité et ne figure pas dans les dénombrements spécifiques qu'il nous a transmis. Le caractère fautif de ces dénombrements, où la proportion des choses omises excéde parfois celle des choses mentionnées, donne, pour le dire en passant, la mesure de l'insuccés exceptionnel éprouvé dans cette circonstance par de Pouzolz et améne à conclure que les groupes géné- riques en question portent, dans la Flore du Gard, la marque d'une élaboration incomplète et inexacte, tenant dans un état manifeste d'infériorité cette partie de l’œuvre du mémorable fondateur de,notre botanique régionale. . Pour amoindrir la portée de cette critique, disons qu elle se rapporte à une époque déjà lointaine de notre histoire botanique, où l étude des groupes indiqués, toujours difficile et embarrassée, était à peine å ses débuts, et où de Pouzolz, qui préparait alors les matériaux de son travail dans des conditions désavantageuses, peut être considéré comme quelque peu excusable de n’avoir pas tout vu, ni tout vu clairement, sur un ter- rain confus et encore mal préparé. Hàtons-nous d'ajouter que les phytographes de notre temps trouvent, dans les ressources moins restreintes de la science, des facilités plus grandes pour la poursuite des études qu'ils affectionneut, si bien T. XL. (SÉANCES) 19 290 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. qu'aujourd'hui chacun de nous serait injustifiable de ne pas savoir, au prix de quelques efforts, éviter le notable échec subi par notre prédé- cesseur, il y a trente ou quarante ans. Depuis la publication de la Flore du Gard, personne ne l'ignore, l'observation des genres en question a pris entre les mains de nos monographes un développement de plus en plus considérable. De nos jours, gràce à une investigation patiente des faits et à une analyse ap- profondie des détails, la science se fait remarquer par un discernement plus précis des caractéres morphologiques des plantes et par la distinc- tion, dans ces groupes, d'un plus grand nombre de formes végétales, nommées, décrites et classées par les uns comme des espéces légitimes et indépendantes, admises par les autres à titre de simples variations subordonnées à des types plus généraux. Attiré par l'intérét dont l'étude des genres litigieux ne m'a jamais semblé dépourvue, cédant aussi au désir de découvrir dans cette direc- tion un accroissement d'importance pour notre flore, j'ai, en ce qui me concerne, pris sans indécision le parti de ne pas demeurer étranger à la notion de, nos espèces critiques. Dans ce but, suivant en cela l'exemple de mon laborieux ami le D" Diom. Tueskiewicz (1), et joignant mes efforts à ceux de quelques autres botanistes du Gard, je poursuis depuis longtemps avec persévérance l'examen des Rubus, des Rosa, des Ga- lium et des Hieracium de notre contrée. Aussi, aprés plusieurs années de recherches spéciales, entreprises de toutes parts et par divers explo- rateurs, je me sens autorisé à penser que l'on est à peu prés parvenu à saisir sur notre terrain nos formes critiques les plus remarquables et les mieux caractérisées et à posséder désormais les éléments les plus impor- tants d'une juste supputation des richesses de notre sol afférentes aux quatre genres sus-mentionnés. La revision qui va suivre est destinée à mettre en lumière les résultats de ces recherches et à présenter l'énu- mération détaillée de ces richesses végétales. Ce qu'il y a de nouveau dans les documents phytographiques de cette revision se recommande particuliérement à l'attention par l'utilité qui peut en revenir pour la correction de certaines parties défectueuses de la Flore du Gard que nous avons actuellement en vue. Il a été dit plus haut que de Pouzolz avait manqué de bonheur dans l'élucidation des Rubus, des Rosa, des Galium (2) et des Hieracium de notre région, et que les recensements spécifiques qui s'y rapportent (1) Il n'est pas hors de propos de faire savoir que D. Tueskiewicz a été en son temps un des membres les plus zélés et les plus actifs de l'Association rubologique, fondée sous les auspices de M. l'abbé Boulay pour propager la connaissance des .Rubus en France, (2) Cette appréciation n'est. rigoureusement applicable qu'aux Rubus, aux Rosa ‘et aux Hieracium. En ce qui touche aux Galium, de Pouzolz a eu soin de se tenir MARTIN. — RUBUS, ROSA, GALIUM, HIERACIUM DU GARD. 291 laissaient sensiblement à désirer dans leurs qualités les plus essen- tielles. Sur ce point, l'oeuvre de notre devancier est incontestablement atteinte d'un vice originel d'incorrection qui a toujours excité à bon droit la sollicitude des botanistes locaux et qu'il ne m'a pas paru pos- sible de tolérer plus longtemps sans protestation et sans redressement. Pour cela, est-il besoin de l'ajouter, il était évidemment indiqué de pénétrer dans les détails de cette situation incorrecte et de s'occuper à la fois de relever les erreurs de diagnose et de nomenclature commises par notre auteur et de réparer les lacunes présentées par ses inventaires botaniques. En mettant à profit toutes les nouvelles acquisitions de notre science locale, j'ai, avec le plus grand soin, cherché à répondre exactement à cette double indication et travaillé ainsi le plus efficace- ment possible à la rectification d'une Flore qui, malgré quelques défec- tuosités, n'a pas cessé d'intéresser les botanistes du pays et dont le sort ne saurait trop me préoccuper moi-méme. Si j'ai réussi à triompher de toutes les difficultés de ma tàche (1), notre botanique locale, pour les groupes génériques dont il s'agit ici, sera pourvue d'une statistique nouvelle (2), qui, par la süreté des don- nées et la nature plus compléte des indicalions, offrira, j'en ai l'espoir, plus fidèlement que sa devancière, la note vraie de nos possessions phy- tostatiques en ces genres. e Cela dit, énumérons sucessivement les espèces de Rubus, de Rosa, de Galium et de Hieracium que l'on connait dans notre département. 1* Rubus. Rubus cæsius L. —- Haies et bords des champs dans tout le départe- ment. au courant des publications parues de son temps sur ce genre, et au moyen de celle Précaution, il a mis à l'abri de trop graves reproches la nomenclature spécilique qu'on lui doit. . (1) Je n'ai garde d'omettre que ma tâche a été facilitée par l'aide bienveillante de correspondants jouissant d'une compétence reconnue dans la détermination des plantes controversées. Pour accomplir à leur égard un juste devoir de reconnais- Sance et accroitre d'autant l'autorité de cette publication, je deis dire que les conseils les plus utiles m'ont été donnés pour la connaissance des Ronces par mon confrère et ami M. Gillot, pour celle des Rosiers par M. Crépin et pour celle des Épervières par M. Arvet-Touvet. . (2) Si l'on met sommairement les résultats de la statistique nouvelle en parallèle avec ceux des recensements anciens, on se trouve en présence des faits numériques suivants : la Flore du Gard mentionne 9 Rubus (après la déduction du R. hirtus W. ct N., dont l'existence parmi nous est incertaine), 11 Rosa, 29 Galium (après Péli- mination du G. erectum Huds., qui n'appartient pas à notre région, et du G. glaucum qui doit passer dans le genre Asperula) et 14 Hieracium, en tout 63 espèces, tandis que, sur nos relevés, on compte un total de 128 espèces, savoir : 23 Rubus, 35 Rosa, 12 Galium et 28 Hieracium. 292 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. Rubus roseiflorus Mull. — Haies le long du Valat de Lanuéjols. R. serpens God. — Haies à Aulas. R. agrestis Wald. et Kit. — Bords des champs à Montdardier. R. dumetorum W. et N. —- Haies à Alzon, à Aulas. R. nemorosus Hayne. — Bords des routes, haies à Dourbies, à Au- messas. R. Godroni Lec. et Lam. — Haies au mas Gauzen, prés Campestre. R. vestitus W. et N. var. acutidens Boulay. — Bords des torrents à Dourbies, torrent des ondes à Aumessas. R. leucanthemus P. J. Mull. — Haies au mas Bresson, prés Dourbies. R. Bellardi W. et N. — Roquedols et à Serviliéres, dans les bois. R. tomentosus Borckh. — Bords des routes; haies dans tout le dépar- tement. R. collinus DC. — A la Can, bords de la route de Campestre au Luc (1). R. Radula W. et N. — Haies, bords des routes à Dourbies. R. ulmifolius Schott f. — Haies, lieux arides dans tout le départe- ment. R. robustus P. J. Mull. var. contractus Bent. — Haies, bords des routes au Luc. R. insignitus P. J. Mull.'— Dourbies, dans le torrent de Valat-Vieil. R. thyrsoideus Wimin. — Bords des routes et des torrents au Mazet, prés de Dourbies. . rhamnifolius W. et N. — A Camponnet, prés d'Aulas. porphyracanthos Focke. — Bords des eaux, au moulin Fadat, à Dourbies. pellitus Rip. — A La Can, bords de la route de Campestre au Luc, à Anduze. . uncatispinus Mull. et Boul. — Haies et bords des routes à Dourbies. villicaulis Kehl. — Haies et bords des routes, à Dourbies. ideus L. — Bois montagneux des environs de Dourbies et de lEs- pérou (2). mum m mm 2 Rosa. Rosa gallica L. — Les bois à Massargues et à Valbonne (3). (1) Nos rubologues considérent le R. collinus comme le produit du croisement des R. tomentosus et ulmifolius. Cette origine hybride explique sans doute la rareté de la plante dans notre région. . (2) Le R. hirtus W. et N. a été vainement cherché dans les localités où de Pouzolz l'indique et dont la végétation rubologique m'est bien connue, et pour cela j'ai décidé de ne pas comprendre cette Ronce dans le dénombrement actuel. (3) A notre H. gallica répond sans doute le R. hybrida Gaud. non Schl., que de Pouzolz signale dans les bois à Alais et à Valbónne, les mêmes localités qui produi- sent l'espéce linnéenne en question. ; MARTIN. — RUBUS, ROSA, GALIUM, HIERACIUM DU GARD. 293 spinosissima L. — Les pacages, à Campestre; les bois du Salze et de Salbouz. myriacantha DC. — Les bois, aux environs de Nimes, à Manduel, à Caissargues. alpina L. — Varie à pédoncules nus et à pédoncules hispides glan- duleux. Les bois de l'Aigoual et de Concoules. tomentosa Smith. — Bois, à Saint-Sauveur et à Serviliéres. pomifera Hartm. — Les haies, à Valleraugue. rubrifolia Vill. — A Camprieu autour de Bramabiau, au bois de Longuefeuilles à Concoules. coriifolia Fries form. bisserrata. — Le long du ruisseau à la bar- raque de Michel, prés de Camprieu. glauca Vill. — Haies entre Lanuéjols (Gard) et Saint-André-de-Vé- zines (Aveyron) [abbé Coste]. arvensis Huds. — Les bois, les haies, dans tout le département. sempervirens L. —- Alzon où il est rare; plus commun dans les haies aux bords du Gaudon, les bois à Alais, Anduze, Nimes. prostrata DC. — Les haies sur la route de Bez au Vigan. microphylla DC. — Haies à Nimes, Manduel, pont Saint-Nicolas. pervirens Gr. — Haies à Alzon, Moliéres, Aulas, le Vigan (1). stylosa Desv. — Haies et bois aux environs de Nimes. systyla Bast. — Les haies à Garrigues. 5 > 7 SEE D D S to m iocus vy © à (1) Le R. pervirens, que l’on récolte dans nos Cévennes depuis quarante ans, a été de tout temps un sujet d'embarras pour son classement. Grenier, qui s'est occupé le premier du soin de chercher à sa plante une place dans l'ordre taxinomique, lui a d'abord assigné une descendance hybride du R. arvensis et sempervirens. Il n'a cependant pas maintenu longtemps une opinion à laquelle les faits observés se mon- traient défavorables, et l'on pouvait penser qu'il avait fini par enrichir irrévocable- ment notre groupe des R. Synslyle d'une nouveauté de plus, tout à fait séparée des deux types voisins et seulement leur intermédiaire, ainsi que j'ai tenté de l'affirmer moi-méme en créant à ce propos la dénomination particuliére de R. media. Aujour- d'hui le sentiment du botaniste de Besancon a rencontré d'éminents contradicteurs, €t, par suite des tendances réductrices de la nouvelle école rhodologique, le R. per- virens court le risque de perdre son autonomie spécifique et de passer à la condi- lion secondaire d'une simple variété du R. arvensis ou du R. sempervirens. Toutefois cette dernière manière de voir touchant le classement définitif du Rosa en question me semble passible d'une objection assez importante qu'on me permettra de produire ici. Sans oublier le fait indéniable de la variabilité et du polymorphisme de certaines espéces du genre Rosa, je juge peu conforme aux affinités naturelles de regarder comme une forme australe du R. arvensis un Rosier pourvu de feuilles fermes, épaisses, dures et coriaces et ayant bien peu l'aspect de celles de la véritable espéce de Hudson, croissant sur notre sol, ou de faire dériver par variation du R. semper- virens une plante munie de feuilles incontestablement caduques et si distinctes par ce caractère biologique du R. sempervirens légitime propre aussi à notre région. . Je saisis cette occasion de déclarer que je ne connais dans notre circonscription aucun Rosier présentant les attributs du R. gallicoides Déség. et n'hésile pas à dé- savouer la mention faite à tort de cette forme dans la Florule des causses de Blan- das, Rogues et Montdardier (Gard) (in Bull. de la Soc. bot. de France, février 1891). 994 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. Rosa lutetiana Lem. — Haies et bords des routes, dans tout le dé- partement. R. obtusifolia Desv. — Côte de Campestre à Alzon et de Régagnas à Vissec. R. dumetorum Thuil. — Haies, les bois dans tout le département. R. dumalis Bechst. — Haies, bords des routes dans tout le départe- ment. R. andegavensis Bast. — Bords des routes à Alzon, Aumessas, Cam- prieu, bois de Salbouz et de l'Aigoual. R. affinis Déségl. non Rau. — Collines calcaires entre Arrigas et | A Aumessas. R. Pouzini Tratt. — Bords des routes dans tout le département, à l'exception de notre région montagneuse. R. tomentella Lém. — Bords de la grande route au Capellié, prés d'Alzon. — Var. à pédoncules hispides, à la Chartreuse de Val- bonne. | | R. rubiginosa L. — Les haies et les coteaux secs dans tout le dépar- tement. R. apricorum Rip. — Bords des routes à Bez, Alzon, Campestre, Dour- bies, Lanuéjols. micrantha Smith. — Haies, bords des routes, partout. permixta Déségl. — Haies à Sommières, à Dourbies. septicola Déségl. — Bois à Saint-Sauveur. similata Puget. — Chátaigneraies au mas de Quenti, près le Vigan. TEE R. Lemani Boreau. — Bords des routes à Valleraugue. R. sepium Thuil. — Haies, bords des routes partout. R. virgultorum Rip. — Haies, au Capellié, au Luc, Avèze et Aulas. R. graveolens Gr. — Côte de Saint-Jean-du-Bruel à Dourbies; bords des routes, au pont d'Alzon. R. Jundzilli Bus. — Bois à Massargues (1). 3 Galium. Galium Cruciata Scop. — Bords des routes dans la partie haute du département. G. pedemontanum All. — Arphy, Piechargut, prés d'Aulas, Valgonide, prés Dourbies. (1) Le R. trachyphylla Rau n'a été retrouvé ni à Aulas, ni dans les bois de Brous- sans où de Pouzolz l'indique. Cette indication de la Flore du Gard est donc un ren- seignement géographique trés contestable. Cependant, comme le Rosa en question paraît être, au sentiment de M. Crépin, une variation du R. Jundsilli, on ne doit pas se hâter de l'exclure de notre Catalogue ni tenir rigoureusement écartée de nos listes une variété dont lc type appartient sans contredit à notre flore. MARTIN. — RUBUS, ROSA, GALIUM, HIERACIUM DU GARD. 295 G. boreale L. — Aigoual (Bayle in Lamot. Prodr. de la flore du pla- - teau central) (1). G. rotundifolium L. — Bois calcaires à Saint-Sauveur et Lanuéjols. G. verum L. — Prairies sèches dans la région montagneuse, bords des routes à Campestre. G. eminens Gr. — Prairies humides à Valbonne, plaine du Vistre, aux environs de Nimes. G. dumetorum Jord. — Prairies et bois à Alzon, Aumessas, Saint-Sau- veur, Nimes, Caissargues. G. elatum Thuil. — Haies et prairies partout. G. viridulum Jord. — Haies et bords des routes à Aumessas, le Vigan, Dourbies et Nimes (2). G. vero-viridulum Mart. — Bords des routes à Pratlat, prés Dourbies. G. rigidum Vill. — Rochers, lieux arides partout. G. corrudæfolium Vill. — Plateaux secs, partout. G. cinereum All. — Coteaux calcaires à Aubussargues. G. Prostii Jord. — Bois à Salbouz, Lanuéjols, Camprieu. G. myrianthum Jord. — Bois des causses; Camprieu, Saint-Privat-de- Champelos. G. collinum Jord. — Bords des routes à Lanuéjols, sur les dolomies à Servilières, rochers à Garrigues (3). G. scabridum Jord.— Sur les causses, à Sommières, Garrigues, Nimes, Saint-Privat-de-Champclos. G. intertextum Jord. — Prairies à Aumessas, le Vigan, pentes de la Tessonne, environs de Nimes, Lanuéjols. G. Timeroyi Jord. — La Tessonne ; environs de Nimes, prairies à Cor- coules. (1) Quoique la présence sur l'Aigoual du G. boreale n'ait pas été confirmée par le témoignage des observateurs locaux, je n'ai aucune raison de mettre en doute l'au- thenticité de la découverte du botaniste lozérien. Depuis surtout que M. l'abbé Coste m'a informé de l'existence du Galium en question sur de nombreux points du pla- teau du causse, Noir aveyronnais, j'ai moins d'hésitation à imputer la même plante à Dotre florule montagnarde et moins de surprise de voir ainsi naturellement pourvues de ce trait commun de végétation deux stations botaniques qui ne sont pas très éloignées l’une de l’autre et dépendent d’ailleurs à peu près des mêmes influences climatériques. (2) Le G. erectum Hudson, distinct de ses congénères par des caractères assez nombreux ct bien tranchés, est étranger à notre flore des Cévennes et probablement aussi à celle du reste du département. On observe ici à sa place les G. viridulum et rigidum, plantes assez voisinesentre elles, mais qu’il n’est guère possible de confondre avec l'espèce de Hudson. (3) Le G. collinum est doué ici d’une précocité de floraison assez remarquable. Ainsi, à Lanuéjols, à l'altitude de 900 mètres, on trouve ce Galium en flcur vers la -Mi-mai, tandis qu'à Aumessas, à 500 métres d'altitude, nos Galium les plus printa- &iers ne fleurissent pas ordinairement avant les premiers jours de juin. 296 SÉANCE DU 40 NOVEMBRE 1893. Galium implexum Jord. — Collines des environs de Nimes et d'Alais (Jordan) (1). G.. Nouletianum Bail. et Timb. — Bois à Valgarnide ; la Tessonne à Campels, prés de Montdardier. G. silvivagum Bail. et Timb. — Pelouses et bords des routes à Aumes- sas, Dourbies, Saint-Sauveur, Nimes. . Silvestre Poll. — Saint-Sauveur, Lanuéjols, Blandas. G. commutatum Jord. — Bords des routes, à Aumessas, à Dourbies. G. leve Thuil. — Prairies à Campclaux, près de Dourbies. G. montanum Vill. — Les pelouses, à l'Aigoual (2). G. G. Q pusillum L. — Au pied des rochers à Villeneuve-lés-Avignon. saxatile L. — Les pâturages, à l'Aigoual. palustre L.— Lieux humides et tourbeux dans tout le départe- ment. elongatum Pers. — Les fossés, dans la partie basse du département. debile Desv. — Nimes, Manduel, prairies à Saint-Guiral. uliginosum L. — Prairies humides, à Dourbies, à Camprieu. microspermum Desf. — Les châtaigneraies, au Vigan, à Aumessas (3). G. G. G. G. . divaricatum Lamk. — Pacages et bois, partout. parisiense L. — Lieux secs, partout. ruricolum Jord. — Bords des champs, à Nimes, à Alzon. decipiens Jord. — Bords des routes, à Aumessas. Aparine L. — Haies et bords des fossés, partout. G G G G G G G. spurium L. —Champs et lieux incultes, à St-Gilles, à Caissargues. (1) Le Galium que Diom. Tueskiewiez a publié autrefois, dans les centuries de Billot, sous le n* 3402 et avec la désignation de G. implezum: n'est certainement pas la forme Jordanienne de ce nom, indiquée par son auteur à Alais et à Nimes; il se rapporte plutôt au G. infertexium qui n'est pas un simple synonyme du G. im- plexum, mais doit étre regardé comme une forme différente répandue surtout dans le voisinage du Vigan et dans toute la circonscription viganaise. (2) Dans nos Cévennes, le G. montanum ne se montre que sur les pentes herbeuses de l'Aigoual, où son habitat exclusif sur le point le plus élevé de nos montagnes justifie fort à propos la qualification appliquée à l'espéce par Villars. Le G. leve vient ici dans les prairies et dans de plus basses stations. De Pouzolz, en réunissant les espèces de Villars et de Thuillier, a évidemment attribué à son G. montanum une aire de dispersion trop étendue qui doit étre répartie entre plusieurs plantes. (3) Notons ici qu'à une époque oü les Galium de notre flore n'étaient pas connus comme aujourd'hui, Diom. Tueskiewiez a distribué dans les exsiccatas de Billot (1866, n° 3623 bis), des échantillons de G. microspermum sous la dénomination de G. litigiosum DC.; ce qui prouve qu'un botaniste expérimenté est exposé à des em- barras sur la diagnose différentielle de la plante de Desfontaines et des formes ves- tite du G. parisiense. Ajoutons que, plus aisément peut-étre, on peut confondre la méme plante avec la variété à fruits hispides du G. divaricatum, si tant est que l'existence de cette variété soit péremptoirement démontrée, ce qui n'est pas du tout certain. Cependant, méme dans ce dernier cas, il est possible d'éviter la méprise en considérant que, dans le G. microspermum, les tiges sont plus gréles, moins rameuses et les fruits ‘plus petits que dans l'espèce de Lamarck p cop —M—— o4 MARTIN. — RUBUS, ROSA, GALIUM, HIERACIUM DU GARD. 297 G. tricorne With. — Champs cultivés, partout. G. verticillatum Donsth. — Sur les dolomies à Blandas, Rogues la Tessonne, Villeneuve. G. murale All. — Pied des murs, à Saint-Gilles, à Aigues-Mortes. 4* Hieracium. Hieracium Pilosella L. — Lieux secs, prés et bois partout. H. Peleterianum Mérat. — Pelouses de l'Aigoual, Dourbies. H. cymosum L. — Bois de Broussans, prés de Nimes; bords du Gardon à Saint-Nicolas et à Sainte-Anastasie (1). H. saxatile Vill. — Rochers calcaires des causses, Blandas, Campestre, Camprieu, Aigoual. H. Pseudocerinthe Koch. — Pentes de Bramabiau au pied des ro- chers (2). H. amplexicaule L. — Lieux ombragés à Alzon, Dourbies, Camprieu, Aigoual. - Speluncarum Arv.-Touv. — Sur les rochers, à Saint-Guiral. - cinerascens Gren. et Godr. — Haies, à Aumessas, Sommières, pont Saint-Esprit. . præcox Schultz-Bip. — Haies et bois, à Blandas, Campestre, Nimes, pont Saint-Esprit. Verloti Jord. — Pelouses, à Campestre, Tréves, Nimes. : fragile Jord. — Bois, à Camprieu, Concoules; environs de Nimes. : graniticum Sch.-Bip. — Bois à l'Espérou, bords des torrents à Dourbies. - murorum L. — Haies et bois, à Aumessas, Dourbies, Salbouz. var. silvaticum L. — Bois de Salbouz et Saint-Sauveur, haies à Aumessas. | var. nemorense Gr. et God. — Bois de Salbouz et de Bramabiau. | - vulgatum Fries var. medium Arv.-Touv. — Bois et prairies, au Vi- gan, à Dourbies. - lycopifolium Frol. — Bois, à Anduze, à Valbonne. + translucens Arv.-Touv. — Bois granitiques, à Dourbies. + Subalpinum Arv.-Touv. — Bois calcaires, à Salbouz. + rigidum Hartm. — Prairies granitiques, à Dourbies. 7| E mimm m mm = | LEE -N-- (1) Le H. cymosum porte dans la Flore du Gard le nom incorrect d'H. sabinum Seb. et Mauri; erreur trés excusable aux yeux de ceux qui considérent le H. sabinum Comme une variété de l'espèce Linnéenne. ;nati * (à) Le H; Pseudocerinthe a été indiqué par de Pouzolz sous la dénomination erronée d'H. vogesiacum Mougeot. | 208 . v ^ * SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. Hieracium albulum Jord. — Rochers à Valleraugue, au pont St-Ni- colas, à Laval St-Roman et à Aigueze aux bords de l’Ardèche (1). H. bifidum Waldt. et K. — Rochers et lieux arides, partout. H. cebennense Arv.-Touv. — Rochers, à Saint-Guiral et à l'Aigoual. H. brunelleforme Arv.-Touv. — Rochers et pelouses de l'Aigoual. H. taraxaciforme Arv.-Touv. — Bois, à Aumessas; bords des routes, à Lescoutet. H. boreale Fries var. vagum Gren. et Godr. — Les bois, les pacages, partout. H. umbellatum L. — Bois, à Aulas, pont Saint-Esprit, Dourbies. H. ilicetorum Jord. — Les chátaigneraies, au Vigan, à Avèze. NOTE SUR UN KALANCHOE REMARQUABLE DE L'ARABIE TROPICALE, par M. A. DEFLERS. Dans l'Arabie du Sud de méme qu'en Abyssinie, un des traits les plus saillants de la végétation résulte du grand développement des plantes grasses sur les plateaux rocheux de moyenne altitude. Au Yemen, ce sont les Euphorbes cactoides de la section Diacanthium qui prédominent ou méme occupent exclusivement le terrain sur de vastes étendues. Plus à l'Est, dans la contrée qui s'étend au delà du territoire d'Aden, le long de la cóte baignée par l'océan Indien, jusqu'aux abords du mystérieux Hadhramaut, j'ai pu voir les Asclépiadées de la tribu des Stapéliées se substituer sur certains points aux Euphorbes. C'est ainsi que, vers le 43° degré de longitude E. P., les pointements de grés qui s'élévent à l'entrée de la grande plaine Awdeli, sur le versant intérieur du gebel Nakhai, sont en partie couverts d'épais buissons de Boucerosia, constitués par des associations de plusieurs formes non encore décrites, très nettement spécifiées par les caractères taxinomiques les plus tranthés. Les Crassulacées sont représentées dans cette méme localité par un Kalanchoe de grande taille, trés différent de tous ses congénéres connus de l'Arabie et du continent africain. Cette espéce, à laquelle je propose (1) Indiqué vaguement sur les rochers des Cévennes par de Pouzolz, confondu par moi avec le H. albulum et cité sans raison sur les bords de l'Ardèche, le H. stellige- rum Frel. n’a jusqu'à présent été attribué avec quelques assurance à aucune localité déterminée du département et ne doit par conséquent pas figurer sur ce Catalogue. A la Roque, prés de Ganges (Hérault), oü elle est bien certainement tombée sous la main de notre ami M. Anthouard, l'espéce de Frelich touche aux limites du Gard et peut-être ne faut-il pas perdre l'espoir de la découvrir sur nos terres, si on la cherche attentivement au voisinage de Ganges sur les. rochers calcaires de la vallée inférieure de la Vis. ud À DEFLERS. — KALANCHOE TERETIFOLIA. 299 d'attribuer le nom de K. teretifolia, se distingue au premier aspect par là longueur énorme et surtout par la configuration singulière de ses feuilles cylindroides-fusiformes, semblables à des antennes de navire, ou encore à des poincons courbes, plus ou moins émoussés. Sessiles en apparence, elles sont en réalité munies d'un court pétiole amplexicaule, fortement épaissi, mais non canaliculé comme le véritable limbe. . Malgré la beauté de ses fleurs d'un blanc pur, la plante n'est pas trés ornementale. Ce serait toulefois, à titre de curiosité botanique, une intéressante acquisition pour l'horticulture, d'autant plus que l'espéce est résistante, se prête facilement à la culture sous le climat méditer- ranéen à condition d'étre bien protégée contre les gelées d'hiver et se multiplie abondamment par drageons. La description qui va suivre (délachée d'un travail d'ensemble en préparation sur la flore de cette région de l'Arabie) est fondée sur l'ana- lyse de plusieurs exemplaires trés complets desséchés en herbier et sur l'observation journalière du développement d'un pied vivant rapporté au Caire, où il vient, aprés trois années de culture, de fleurir et de mürir ses graines. D'autres pieds moins vigoureux sont cultivés par M. Sickenberger dans le jardin botanique de l'Ecole de médecine de Kasr el-Ain. Le seul pied qui ait été, jusqu'à présent, introduit en Europe, a été remis à M. le professeur Cornu, qui a bien voulu en essayer la culture dans la serre des Cactées au Muséum d'histoire natu- relle de Paris. Kalanchoe teretifolia spec. nov. Arab. Sauba-Lauba. SUFFRUTEX viridi-carnosus, glaberrimus, ima parte tandem cortice sub- eroso, lævi, ravo crustatus. CAULIS preter collum surculos edentem simplex, erectus, robustus, teres, foliosus, in paniculam terminalem thyrsoideam amplam e cymis axillaribus, Oppositis, ter quaterve trichotomis constantem abiens, inferne foliorum delapsu nudatus, ad nodos corrugatus cicatricibusque lunatis, latis transverse notatus, internodiis inferioribus abbreviatis, crassis, supremis inflorescentiæ axi con- gruentibus plurimum elongatis. FOLIA magnitudine eximia, opposita, decussala, crassissima, terelia, subtri- £0na, supra obsolete canaliculata, figura fusum incurvo-falcatum, ad basin amplexicaulem truncatum, e medio longissime attenuato-acuminatum, retu- sum, turgidum, arrectum, demum patentem ac adeo reflexum effingentia. | PEDICELLI flore breviores, basi bractea subulata minuta stipati, infra medium 1-2-bracteolati, apice sensim incrassali. FLORES majusculi, speciosi, primo vere evoluti. SEPALA libera, patula, lanceolata acuminata, facie intima complanata, dorso *arnosa, tumida, fereque gibbosa. 300 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. : CoRoLLA albo-lactea, in alabastro apice pallide purpurascens, tubo quadra- gono,. basi ventricoso calycem longe superante, lobis tubo 2-3-plo brevioribus, angulis ejus impositis, patentibus, obovatis, mucronatis, intus velutino-papil- losis, æstivatione dextrorsum contortis (1). STAMINA omnia antherifera, ut ad normam biseriata, 4 alternipetala inclusa, filamentis brevissimis per totam tubi longitudinem prominule decurrentibus, 4 oppositipetala altius affixa, subexserta, filamentis anthera saltem æquilongis, latiusculis, complanatis, apice abrupte subulato-apiculatis; antheræ conformes, ovatæ, basifixæ, connectivo crassiusculo, loculis rima laterali dehiscentibus. SQUAMULÆ hypogynæ anguste subulatæ, carpellorum dimidiam partem æquantes. CARPELLA sessilia, libera, basi arcte conniventia, quadragona, in stylum ros- tratum, curvatum, erecto-patulum attenuata, stigmate truncato, concaviusculo, per anthesin fere laterali, postea minus ac minus obliquo. FoLLicULI maturi soluti, corolla marcescente scariosa torta squamulisque immutatis induviati. SEMINA minuta, oblonga, falcata, fusca, pilis nonnullis longis, tenuissimis, intricatis, mox evanidis obtecta, ex dehiscentia jam glabra, costis longitudi- nalibus ramosis, prominulis, sub lente valida transverse striatis exsculpta. Caulis 10-12 decimetralis et procerior, collo 4-4 1/2 centim. diam. lat.; folia inferiora digiti medii crassitie 35-40 cent.longa; sepala 8-10 mill.; co- rollæ tubus 25-30 mill., lobi 19-15 mill.; carpella (cum rostro) 20-22 mill.; semina 1-1 1/4 mill. long. Habitat in Arabia tropica, ex tractu montano ditionibus Yemen et Hadhra- maut (sensu stricto) dictis interjecto. Legi mense Martio desinente floriferam ac fructiferam in agro fodhliano (Bilad Fodhli) inter saxa arenacea planitiei interioris, quæ circa altitudinem 700 metr. e proclivio boreali montis Nakhai ad radices australes jugi Kawr, per agrum Awdelianum (Bilad Awdeli) pan- ditur. — Iter arab. ll, ann. 1889-90; Eas. n° 500. Explication des figures des planches Ili, IV et V de ce volume. PLANCHE III. Port du Kalanchoe teretifolia Defl. — Réduction au 1/6. PLANCHE IV. Fic. 1. — Schéma d'une des cymes axillaires. — Grandeur naturelle. Fic. 2. — Feuille détachée de la région moyenne de la tige. — Grandeur naturelle. (1) II importe de remarquer que la préfloraison est bien tordue à droite comme l'indique la description. Mais, par suite du retournement des figures sur les épreuves "lithographiques, le sens de la torsion se trouve interverti sur cette planche et sur la suivante. ; CHATIN. — UNE TRUFFE DU CAUCASE, LA TOUBOULANE. 301 Fic. 3. — Coupe transversale de la même feuille au niveau de la naissance du sillon médian (base du limbe). — Grandeur naturelle. Fic. 4. — Coupe transversale de Ja tige à la base d'un entre-nœud. — Gran- deur naturelle. PLANCHE V. Fic. 1. — Portion d'inflorescence. — Grandeur naturelle. Fic. 2. — Corolle ouverte et étalée avec les étamines et le pistil. — Gross. Fic. 3. — Limbe de la corolle, vu de face. — Grandeur naturelle. Fic. 4. — Étamine à filet libre trés court de la série externe, alternipétale. — CS Fic. 5. — Étamine à filet libre plus long de la série interne, oppositipétale. — Gross. $, . Fic. 6. — Portion stigmatifére du stylé vue de face. — Gross. 5. Fic. 7. — La méme, vue de profil. — Gross. 5, Fic. 8. — Pistil, aprés la fécondation et le desséchement des styles. — Gross 2. Fic. 9. — Coupe longitudinale d'un follicule avant la maturité. — Gross. $, Fic. 10. — Coupe transversale du pistil. — Gross. £. 12 Fic. 11. — Graines mûres, avant Ja déhiscence. — Gross. 4$. SUR UNE TRUFFE DU CAUCASE, LA TOUBOULANE; par M. A. CHATIN. Une main bienveillante (restée inconnue) m'adressait, au mois d'oc- tobre dernier, coupé dans un journal russe, un article signalant l'exis- tence au Caucase, dans les environs de Choucha, district de Djebrailski, d'une Truffe assez abondante pour remplir dans la région un róle important comme matiére alimentaire, avoir un marché ouvert dans les grandes villes du Caucase, notamment à Bakou et à Tiflis, et pouvoir méme, en raison de l'extréme modicité de son prix (5 à 10 kopecks, ou 4 à 8 centimes, la livre russe de 409 grammes), devenir un article d'exportation en Europe. Désireux de connaitre cette Truffe, qui ne pouvait manquer d'offrir quelque intérét, soit qu'elle se rapprochàt des espéces d'Europe, ou plus probablement, en raison des latitudes des lieux, des Terfás d'Afrique et Kamés d'Arabie, j'exprimai à M. Auzepi, consul de France à Tiflis, le désir d'en avoir quelques spécimens. M. le consul voulut bien, dans une réponse qui ne se fit pas attendre, m'informer que la Truffe de Choucha, désignée au Caucase sous le nom de Touboulane, se récoltait au printemps, et qu'il emploierait ses rela- lions à me l'envoyer dés la prochaine récolte. | La promesse a été bien tenue, et le 12 mai, M. le consul m'annoncait l'envoi, par la malle des Affaires étrangères, d'un certain nombre de 302 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. Touboulanes récoltées dans le distriet de Djebrailski. M. Auzepi ajoutait que : « Cette année, les Touboulanes ont été si rares, en raison de lin- suffisance des pluies, qu'il a eu quelque peine à s'en procurer, et qu'elles n'ont pu faire leur apparition ni sur le marché de Bakou, ni sur celui de Tiflis. » On remarquera le grand róle reconnu aux pluies pour la production truffiére, au Caucase, comme en Europe et en Afrique. Mais, tandis que nos Tubéracées d'Europe, dont la maturation a lieu en général fin d'automne et en hiver, réclament des pluies d'été, celles du Caucase, d'Arabie et d'Afrique, espéces de printemps, sont favorisées par les pluies d'hiver ou de premier printemps; ce qui indique assez que c'est vers la première période du développement des Truffes, que s'exerce plus spécialement l'action bienfaisante des pluies de printemps. La saison de maturation des Touboulanes, à peu prés la méme que pour les Terfàs d'Algérie et les Kamés d'Arabie, semblait indiquer que leurs analogies botaniques seraient plutôt avec ceux-ci qu'avec les Truffes d'Europe : ce que justifie pleinement l'examen que je viens d'en faire. Du volume d'une grosse noix, volume qu'on peut regarder comme étant au-dessous de la moyenne, en raison de la sécheresse du prin- temps, les Touboulanes sont irrégulièrement rondes ou en forme de poire, leur base atténuée paraissant étre seule hypogée à la maturation comme cela a lieu le plus souvent pour les Terfás. La coloration, d'abord faible, se fonce par la dessiccation, plus sur le périderme que dans la chair, encore comme dans les Terfezia, à l'ex- clusion des Tirmania, qui restent blancs. La chair, assez homogéne (observée sur le sec), ne renfermait, au moment de mon étude (qui n'a eu lieu qu'environ deux mois aprés la récolte), que des spores libres, toute trace des sporanges ayant disparu : fait à rapprocher de celui offert par l'une des deux sortes de Truffes (Terfezia Boudieri var. arabica) de Damas. La saveur et l'arome des Touboulanes sont d'ailleurs agréables, mais faibles comme dans tous les Terfàs et Kamés. Les spores, quelquefois encore par groupes de huit, comme elles ont dù être dans les sporanges, sont rondes et non oblongues, ce qui suffit à éloigner les Touboulanes des Tirmania et à les classer dans les Terfezia. Parmi ceux-ci, leurs analogies sont principalement avec le Terfezia Boudieri, le plus répandu des Terfàs d'Afrique, et avec le Terfezia Boudieri var. arabica de Damas. Des différences existent toutefois, qui, peut-étre insuffisantes pour faire admettre comme espéce la Tubéracée du Caucase, justifient bien sa distinction comme variété, variété que je propose de dénommer Terfezia Boudieri var. Auzepii, la dédiant, CHATIN. — UNE TRUFFE DU CAUCASE, LA TOUBOULANE. 303 comme témoignage de ma reconnaissance, au très distingué (1) consul de France à Tiflis. Le Terfezia Boudieri var. Auzepii a pour caractères essentiels : des spores à surface relevée de gros reliefs rappelant ceux du Terfezia Boudieri var. arabica, le diamétre de ces spores étant, d'autre part, seulement égal à celui des spores du Boudieri d'Afrique. Dans celui-ci, comme dans l'Auzepii, le diamétre des spores ne dépasse pas 20-25 p, tandis qu'il est de 26 à 30 y. dans l'arabica. Les gros reliefs, à sommet arrondi, de l'Auzepii n'ont d'ailleurs, comme ceux de l’arabica, aucune ressemblance avec les reliefs, en forme de dents d'engrenage, du Terfezia Leonis. Comme on le voit, le Terfezia Boudieri var. Auzepii se place entre l'arabica et le Boudieri d'Afrique, empruntant à celui-là les gros re- liefs de l'épispore, à celui-ci le petit diamétre des spores. La trés grande diffusion, sur le globe, du Terfezia Boudieri et de ses variétés, récoltées à ce jour dans toute l'Afrique du Nord, du Maroc à E. Boudier del. — Spores du Terfezia Boudieri var. Auzepii. Tunis et des déserts aux Hauts-Plateaux, en Asie, dans les sables d'Arabie et le Caucase, est un fait de géographie botanique intéressant. Si j'ajoute que le Terfezia Claveryi qu'apportent à Damas les cara- vanes du désert m'a été envoyé du Sahara et des Hauts-Plateaux (Sétif, Saint-Arnaud); que le Terfezia Leonis d'Algérie est commun aux envi- rons de Smyrne, on est conduit à regarder les Tubéracées comme étant peut-étre, de toutes les plantes, celles qui ont sur la terre l'aire la.plus étendue. Aprés elles viendraient les espéces aquatiques, puis les végé- taux terrestres épigés, enfin les plantes aériennes ou épiphytes. : L'examen chimique de la Touboulane n' pu étre complet, par l'insuf- fisance des matériaux. Ont été toutefois trés approximativement dosés : l'azote, le phosphore, (1) M. Auzepi est bien connu comme un savant numismatc et archéologue. 304 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. le potasse, la chaux et la magnésie. La proportion de ces corps est, en centiémes de la matière sèche, la suivante : Azote.... ...eeeeee eee hme hh tnn 3,80 Acide phosphorique ............................... 17,00 Potasse....... BENI none. 14,00 Chaux.............. eR Hh hmm hat 7,40 Magnésie.......................... TP" . 3,60 Ces dosages, encore inférieurs à ceux de la Truffe de France (Tuber melanosporum), l'emportent sensiblement sur les dosages correspon- dants chez les Terfàs. La proportion de la magnésie est toujours élevée, comme l'a constaté M. le professeur Gayon, méme dans les Truffes provenant de terres peu magnésiennes. Ce fait a méme suggéré à M. Gayon l'idée que la terre à Truffes par excellence serait celle qui contiendrait le plus de magnésie. Ont été constatés qualitativement : le fer, le chlore, l'iode et le soufre. CAMPANULA PRÆCOX Miégev. ET MYOSOTIS PYRENAICA Pourr.; par M. l'abhé MIÉGEVILLE. I. — Les botanistes ont donné le nom de Carex precoz à une plante de la famille des Cypéracées, parce que son réveil annuel coincide avec le réveil de la nature. Il me sera bien permis, pour le méme motif, d'imposer à une plante de la famille des Campanulacées celui de Cam- panula precoz. Flores 1-5, formantes racemum terminalem, laxiusculum ; ramulis axillari- bus, erectis, plus minusve brevibus, pro more 1-floris. Calyx tubo obovato, sinibus acutis et lobis lanceolatis, obtusiusculis, basi tenuiter denticulatis, instructus. Corolla pallide violacea, fissa usque ad mediam longitudinis partem in quinque divisuras, lanceolato-acuminatas. Stylus et staminum filamenta brevia. Tria stigmata longa et patula. Antheræ lineares, verticaliter striatæ et apice 2-fidæ. Carpella et semina desiderantur. Folia plana, glabra : radicalia et inferne caulina, basi in petiolum attenuata et apice tenuiter crenata ; cre- naturis largis et rotundis : et superne caulina, subamplexicaulia et inferne crenata. Caulis adscendens et canaliculatus. Radix brevis, fibrillosa; fibrillis subsucculentis. Planta metiens 4-12 centimetra, annua, simplex, raro munita 1-3 caulibus fertilibus, ex collo emergentibus. Flores in valle Larboust, prope Bagnéres-de-Luchon, aprili et maio. RR. Il n'est guère possible de rapporter à une de nos espèces pyrénéennes MIÉGEVILLE. — CAMPANULA PRÆCOX ET MYOSOTIS PYRENAICA. 305 le Campanula præcox, que j'ai découvert le 3 mai 1893, dans la com- mune de Garin, à peu de distance du port de Peyresourde. L'altitude supramarine de Garin est d'environ 900 métres. Le C. præcox a bien la taille des formes du groupe de nos Campa- nula pusilla, mais deux circonstances particuliéres nous défendent de le confiner dans ce groupe. La première de ces circonstances, c’est l'époque de son anthése. Les fleurs des petites grappes qui le constituent s'épanouissent immédia- tement aprés la fonte des neiges. Il croit dans les pelouses incultes, au voisinage des belles toulfes de Primula officinalis Jacq. et des superbes nappes de Narcissus poeticus Lin., qui couvrent en ce moment tout le sol de la vallée de Larboust. Nos Campanula pusilla viennent au monde beaucoup plus tard. Ils abondent dans les sites frais et humides, à Héas et à Gavarnie; mais, si mes souvenirs ne me trompent, ils n'y fleurissent que vers la mi-juillet. La deuxiéme circonstance, c'est la constitution que le C. precoz a recue de la nature. Les formes du groupe pusilla pyrénéen sont pour- vues d'une corolle en clochette, arrondie à la base, d'un bleu foncé ; la plante larboustoise est munie d'une corolle infundibuliforme, à tube aigu à la base, d'un violet pále. Ne serait-ce pas une forme précoce et gréle du Campanula patula DC., qui, pendant tout l'été, émaille les haies de nos plaines de ses fleurs bleues, disposées en panicule large, étalée ascendante? Il n'en est abso- lument rien. Le C. patula DC. et notre C. præcox sont bien pourvus, l'un et l'autre, d'une corolle divisée en cinq lobes jusqu'à la moitié de sa longueur; mais c'est le seul caractére qui leur soit commun. Qu'on se donne simplement la peine de confronter les diagnoses et les exem- plaires qui les représentent, et l'on se convaincra qu'ils appartiennent à deux types distincts. II. — Trois belles plantes du genre Myosotis, fort communes dans les Pyrénées centrales, sont depuis quelque temps l'objet de mes éludes. Maintes fois je les ai contemplées vivantes et sur pied dans leur Pays natal. Un nouveau contrôle auquel je viens de les soumettre, m'au- torise à croire qu'elles constituent trois formes d'un méme type. Nos grands maitres seront-ils de notre avis? Nous le verrons plus tard. Il s’agit de trois formes du Myosotis pyrenaica Pourret, M. alpina Lapeyr., M. alpestris Salis., M. olympica Boiss., M. nana Smith. | On comprend que, pour procéder avec ordre et éviter toute confusion, il est absolument nécessaire d'imposer un nom provisoire à chacune d'elles. Une des lois fondamentales de la nomenclature me fait un devoir de conserver à la forme type le nom qu’elle a reçu de celui qui T. XL. . (SÉANCES) 20 306 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. la publia le premier; c’est pourquoi je l'intitule Myosotis pyrenaica Pourret; je désigne la seconde sous le nom de M. pratensis, et la troi- sième sous le nom de M. nemorosa. Cette mesure préalable, si je ne m'abuse, est la condition essentielle de toute diagnose synoptique. Voici celle de nos Myosotis. Myosotis pyrenaica. Flores ordinati in racemos pro more geminos, raro simplices, semper termi- nales, aliquoties flore unico ex bifurcatione illorum emergente : pedicellis in - etate fructificationis suberectis aut sese dejicientibus, et tectis pubescentia subadpressa. Calyx post maturitatem fere clausus aut opertus, et indutus pilis albis, longis, patentibus, partim rectis, partim aduncis, et hzc omnia sine regula constanti. Corolla pulchra azurea, tubo adæquante calycem. Carpella nigrescenti-brunnea, ovalia, obtusiuscula, apice parce marginata, una ex dua- bus faciebus subcarinata. Folia asperula, tenuiter tuberculosa; pagina infe- riore subglabriuscula, superiore hirsuta setis patulis : radicantia in petiolum attenuata, spathulata, aliquoties rosulato-fasciculata, sepissime marcida et desiderabilia : caulina sessilia, oblonga, aut lineari-oblonga. Caulis mox sim- plex, mox munitus 2-5 ramis, plerumque mediis, raro nonnullis ex collo emer- gentibus; nudatus sub racemis, rarissime foliatus, tectus pilis, subadpressis basi, et erectis apice. Radix perennis, subrepens, nigro-brunnea, pro more obvoluta in collo veteribus foliis marcidis; fasciculos foliorum aliquoties emit- tens; instructa fibrillis nudiusculis aut tenuiter ciliatis. Planta metiens 5-35 centimetra. ` Var. a. — Pedicelli suberecti et breviores quam calyces : corolla relative magna : fibrille radicis crassiusculæ et nudiusculæ : planta nana 5-10 cen- timetrorum. M. pyrenaica Pourret. Var. 8. — Racemi longiusculi, flore bifurcationis rariore : pedicelli sese dejicientes et calycibus equales : corolla paulisper minor : planta 15-30 cen- timetrorum. M. pratensis Miég. | Var. Ye — Racemi paululum longiores quam in præcedenti : flos bifurca- lionis sicut in pratense : pedicelli calycum longitudinem excedentes : co- rolla vix minor quam illa Myosotis pratensis. Planta 18-35 centimetrorum. M. nemorosa Miég. Le moment est venu d'assigner à chacune des formes sa véritable place dans le systéme taxonomique. L'identité des M. pratensis et nemorosa est évidente. Ils ont la méme constitution et le méme facies; on peut défier l'observateur le plus habile et le plus clairvoyant d'y saisir la moindre différence ana- tomique et morphologique. Une distance trés considérable sépare leurs aires de végétation; mais on dirait, lorsqu'on les confronte, qu'ils sont nés et qu'ils ont été recueillis dans la méme localité. Ils ont le facies d'un vert plus clair que celui du M. pyrenaica. . Ce premier fait une fois établi, notre thèse. se réduit à démontrer que MIÉGEVILLE. — CAMPANULA PRÆCOX ET MYOSOTIS PYRENAICA. 307 le M. pyrenaica n'a aucun caractère typique qui le distingue des M. pratensis et nemorosa. 1. Quoique nos Flores le taisent ou ne l'insinuent qu'à peine, le M. pyrenaica n'est pas autrement constitué que les M. pratensis et ne- morosa. L'inflorescence de chacune des trois formes consiste dans deux grappes géminées, au sommet des tiges et des rameaux. Ce caractére est peut-étre un peu plus fixe dans le M. pyrenaica que dans les M. pra- tensis et nemorosa; mais néanmoins on rencontre assez souvent, dans la haute région alpine, de superbes touffes corymbifères de M. py- renaica. 2. Un autre caractére, auquel les auteurs classiques paraissent atta- cher une grande importance, c'est la fleur solitaire, qui émerge de la bifurcation des grappes géminées du M. pyrenaica ; cette fleur alaire croit assez souvent au point de division des grappes géminées des M. pratensis et nemorosa. 3. La rosette, formée à la base des tiges du M. pyrenaica par des faisceaux de feuilles, et signalée encore comme caractère distinctif de l'espèce, se développe assurément de la même manière dans le collet de la racine des M. pratensis et nemorosa ; mais le gazon vigoureux et humide au milieu duquel ils naissent oblitère presque toujours cette roselte, la détruit même, et la rend excessivement rare. Tout favorise au contraire la parfaite évolution du M. pyrenaica venant dans des sites où il n’a à redouter aucun voisinage délétère. 4. Le M. pyrenaica est presque aussi souvent muni que les M. pra- tensis et nemorosa de 3-4 tiges, terminées par deux grappes florifères, géminées et feuillées jusqu’à l’angle de la bifurcation; c’est donc à tort que les auteurs de la Flore de France considèrent comme un bon carac- tère typique ses tiges simples, pourvues d'un seul rameau, nu sous la grappe. 9. Il n'y a, selon toutes les apparences, qu'un seul organe important, qui soit d'une fixité constante, dans les trois formes : c'est l'organe de la fruetification ; les carpelles des M. pyrenaica, pratensis et nemo- rosa me semblent étre parfaitement identiques. Je me contente de constater ce fait, laissant aux maitres de la science le soin d'en apprécier la signification et la valeur. On pourrait bien m'objecter : les M. pratensis et nemorosa consti- tuent sans doute une méme espèce, puisqu'on ne peut y découvrir qu'une trés légére différence de taille, et de dimensions dans quelques-unes de leurs parties élémentaires; mais le M. pyrenaica, plante naine de 5-10 centimètres, à corolle proportionnellement grande, est bien dis- tinct des M. pratensis et nemorosa, pourvus d’une corolle un peu moindre, d’une physionomie d’un vert plus clair et de tiges de 2-4 dé- \ 308 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. cimétres. Cette objection est précisément un argument qu'on peut invoquer à l'appui de l'identité spécifique de nos trois formes; en voici la raison. Il est avéré que, dans les régions montagneuses, les individus de la méme espéce diminuent de taille et changent de facies, à mesure qu'ils montent vers les sommets. Le Saxifraga aizoides DC., par exemple, a les tiges et les feuilles plus courtes, plus succulentes, d'un vert plus foncé, et les fleurs plus jaunes dans la région alpine que dans les sites inférieurs. Ce curieux métamorphisme n'a pas échappé à la sagacité de M. Bonnier, qui l'a signalé dans une Note intéressante, relative à ses ascensions scientifiques au pic d'Arbizon. M. Bonnier le considére comme une loi à laquelle est assujetti le régne végétal tout entier; c'est à l'empire inexorable de cette loi, qu'il faut demander l'explication de toutes les différences de taille, de structure et de facies, constatées dans les trois formes par notre diagnose synoptique. Notre thèse resterait incomplète, si je passais sous silence les stations et les altitudes respectives de nos Myosotis. Le M. pyrenaica Pourret est assez commun, aux mois d'aoüt et de septembre, dans les hautes cimes des vallées d'Azun, de Cauterets, de Baréges, de Campan, d'Aure, de Louron, de Larboust, etc. L'Histoire abrégée des plantes des Pyrénées, de Lapeyrouse, l'indique aux ports de Plan et de Bénasque, au pic du Midi de Bigorre, autour du lac d'Oncet, au port de Pinéde, à Tuquerouy, à Néouvieille. Je l'ai vu moi-méme dans le plus grand nombre de ces sites, et principalement dans les crétes hardies qui contemplent et qui encadrent le vallon de Héas. L'altitude moyenne de ces sommets est d'environ 2800 métres. Le M. pratensis foisonne à Héas et dans les alentours. Les riches pacages de Coumélie, situés entre Gavarnie et Gédre et dominés par le pic de Pimené, le plus beau point de vue des Pyrénées centrales d'aprés Ramond, forment dans ces hauteurs, en juin et en juillet, son domicile de prédilection. C'est à cette époque que, dans les années 1890 et 1891, en admirant les vastes nappes de verdure, où les fleurs bleu de ciel de notre plante offrent un contraste des plus gracieux avec les couleurs variées des autres fleurs qui les émaillent, je concus le dessein de con- fronter le M. pratensis avec le M. pyrenaica Pourr., assez commun dans les pelouses alpines et méridionales du massif montagneux de Coumélie, par lesquelles on fait l'aseension du Pimené. La hauteur des prairies de Coumélie est de 2200 métres. Le M. nemorosa abonde, en mai et juin, dans la lisière inférieure de la forét de Sapins de la commune de Loudervielle, vallée de Louron, et dans la lisiére supérieure des prairies quila longent. Ce n'est qu'en petite quantité qu'il descend un peu plus bas dans quelques endroits. GAGNEPAIN. — LETTRE SUR DIVERS CAS TÉRATOLOGIQUES. 309 La sapinière n’est séparée de la route de Bagnères-de-Bigorre à Bagnères- de-Luchon que par ces prairies cultivées, fort étroites, qui se terminent avec la forêt, à peu de distance du port de Peyresourde, vallée de Lu- chon. L’altitude de ce riant vallon mesure à peine 1000 mètres. M. Duchartre exprime le regret que M. Miégeville ait cru devoir imposer des noms spécifiques à de simples variétés et créer ainsi de nouveaux termes qu'on pouvait éviter. M. Bonnier fait à la Société une communication sur la miel- lée (1). M. Camus, secrétaire, donne lecture de la communication sui- vante : LETTRE DE M. GAGNEPAIN A M. MALINVAUD. Cercy-la-Tour, le 5 octobre 1893. Monsieur le Secrétaire général, L'été qui vient de s'écouler a été particuliérement chaud et sec; dans notre région du centre, pendant quatre mois entiers, il n'a pas plu pour ainsi dire, et, à certaines exposilions torrides, le thermomètre a marqué plusieurs fois plus de 40 degrés centigrades. J'ai pensé qu'une saison aussi exceptionnelle ne pouvait manquer de produire des monstruosités sur les plantes et je me suis appliqué à observer et à noter les cas qui tomberaient sous les yeux, croyant que par là je pourrais étre agréable à mes collégues qui n'ont pas été à méme de les observer et servir ainsi la botanique que j'aime si profondément. Ces cas, je les donne, d'aprés la classification qui m'a semblé la plus naturelle et j'y ai ajouté quelques observations qui se rattachent à la tératologie botanique. 1* Bellis perennis (Cercy, route de Châtillon, au Jonc, fossé) présente quelques bractées involucrales développées d'une facon anormale, dépassant l'anthode de plusieurs millimètres, et lui donnant un facies étrange qui rend la plante presque méconnaissable. 2» Lythrum Hyssopifolia (méme endroit), en grand nombre, offre des fleurs et surtout des feuilles trés développées qui font douter à pre- Iniére vue de la plante ; les feuilles sont ovales-oblongues au lieu d’être simplement linéaires ou linéaires-oblongues. ^ (1) Le manuscrit de cette communication n’est point parvenu au secrétariat. 300 — séance DU 10 NOVEMBRE 1893. 3° Quercus sessiliflora (Chasnay, coteau de Saint-Marc, tas de pierres au milieu des vignes). — Un axe de rameau étant desséché, le dernier bourgeon axillaire, qui ne se serait développé que l'année suivante, par suite d'un excés de séve, a poussé des écailles qui forment une houppe (une sorte de cóne) dix fois plus volumineuse qu'ordinairement (gros- seur d'une néfle). & Poa pratensis var. angustifolia Cosson, P. angustifolia Linné. — Les fleurs supérieures sont en général avortées, elles ne présentent que quelques glumes incolores ; les inférieures ont des glumes nalu- relles, tandis que leurs glumelles sont 2-7 fois plus grandes, très vertes et vivantes; les caryopses sont constitués normalement et les étamines font toujours défaut, soit parce que l'observation est tardive, soit qu'elles n'aient jamais existé. 5 Lolium perenne (pré humide de Janlard, à Chasnay). — Les fleurs des épillets inférieurs ayant avorté, les glumes et glumelles se déve- loppent extraordinairement en absorbant la sève destinée aux caryopses. Elles deviennent ainsi de petites feuilles qui sont imbriquées-involutées. 6* Juncus lamprocarpus (pré humide et spongieux, prés de la Fon- taine-Rouge, à Raveau). — Un glomérule de fleurs a pris un développe- ment monstrueux ; les parties du périanthe ont grandi par excés de séve; elles forment ainsi une houppe trois ou quatre fois plus allongée que les glomérules ordinaires. Quelquefois une cyme entière se transforme ainsi et présente un curieux aspect qui a certaines analogies avec celui des houppes globuleuses des Eglantiers. 1° Origanum vulgare. — La plus grande partie des fleurs sont absentes par avortement. Les bractées trés développées imbriquées (rougeâtres comme dans le type) forment un prolongement de l'axe floral de 1 centimétre de long (vignes de Saint-Marc, prés Chasnay). 8° Dianthus... très commun dans les jardins, présentant une curieuse monstruosité. Les pétales se divisent en verticilles au centre desquels naissent des étamines parfaitement constituées à filets inégaux, quelque- fois soudés à la base jusqu'au quart de leur longueur. Les onglets portent eux-mêmes des étamines. — Mon jardin de Cercy quelques jours après une petite averse (mai 1893). 9 Althæa hirsuta (sol aride prés de la route de Guichy aux Garennes, Vielmanay, 22 aoüt 1893). — Styles plus nombreux que normalement ; étamines réduites à un petit nombre d'anthéres (15 à 20). Les pétales présentent, à la partie gauche (concavité en vue) moyenne, une étamine parfaitement constituée, mais sessile et accompagnée de quelques poils (styles rudimentaires?). L'anthére se trouve précisément à la partie du GAGNEPAIN. — LETTRE SUR DIVERS CAS TÉRATOLOGIQUES. 314 pétale qui, dans la préfloraison imbriquée-contournée, se trouve être la plus voisine du faisceau des étamines normales. Sur cinq pétales de la fleur observée, trois sont dans ce cas. Une autre fleur a un pétale offrant la même monstruosité. 10° Heracleum Sphondylium (haie de Cercy, exposit. trés chaude). — Ombelle à folioles de l'involucre trés larges, foliacées, dentées, pé- tales déformés, étamines pétaloides à anthére en forme de spatule, fruit souvent trigone, l'un des sépales quelquefois transformé en pédon- cule et portant un fruit normalement constitué. Plusieurs des fruits n'ont qu'un méricarpe falciforme ; l'autre est remplacé par une om- bellule avec involucelle à folioles filiformes. Tous ces fruits sans éta- mines polliniféres sont cependant fécondés et méme arrivés presque à la maturité. Sans doute, il faut rejeter toute idée d'autofécondation. 11^ Zea Mays (jardin fertile de Cercy-la-Tour). — Les épis femelles, trés gros, présentent à la base des ramifications obliques dans lesquelles les fleurs femelles ont avorté et ont été remplacées par des fleurs mâles. Les épis màles du sommet sont constitués normalement, sauf à la partie supérieure; des fleurs femelles y portent des grains qui, pour étre moins nourris, sont certainement quand méme doués de la propriété germinative. 12 Rubus fruticosus vag discolor (buissons de la ligne sommière de la Fontaine de la Vache; Raveau).— La tige principale a été tronquée, un œil latéral s'est développé et a donné naissance à une branche dont les feuilles trilobées, palmées, ont des lobes presque linéaires tellement différents des autres que l'on croirait à premiére vue à une autre espéce. 13° Plusieurs jeunes Tilleuls assez vigoureux ont été observés à une chaleur de plus de 40 centigr. Une poussière de sève jaillissait con- Stamment des feuilles à une hauteur de plusieurs centimètres et faisait l'effet d'une trés légére brume cependant parfaitement appréciable. Les feuilles et les jeunes rameaux étaient recouverts ; par ces exsudations d'un nouveau genre qui leur communiquaient un aspect vernissé. Le méme phénoméne a été observé également sur deux Rosiers trés vigou- reux palissés au mur sud de la mairie de Cercy. Les pierres de taille, le seuil d'une porte avaient des taches dont l'origine était facile à saisir pour toute personne non prévenue. La chaleur torride que supportaient ces plantes est certainement la cause d'un phénoméne si extraordinaire et peut-être sans précédent. C'est à mon grand regret qu'un départ précipité m'a óté la possibilité de faire l'étude micrographique des feuilles, car il y avait là sans doute matière à découvertes. | Ces quelques cas de tératologie prouvent sans doute quelques prin- 312 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. cipes plus ou moins démontrés et connus déjà; je laisse à chacun le soin de faire telles conclusions qui sembleront s'imposer. Veuillez agréer, etc. M. Russell a observé sur le Juncus obtusiflorus une déformation analogue à celle que le Juncus lamprocarpus a offerte à M. Gagne- pain. M. Duchartre dit qu'il s'explique difficilement le róle de la tem- pérature élevée pour la production des divers phénoménes téra- tologiques qui viennent d'étre rapportés. A propos du rapport qu'on peut présumer exister entre la sécheresse prolongée qui a marqué l'été dernier et certaines mani- festations anormales qu'ont présentées quelques plantes, M. Ma- linvaud signale un fait curieux de deuxiéme floraison qu'il a observé, prés de Gramat (Lot), dans la deuxiéme quinzaine de septembre dernier, sur une haie composée principalement de Prunus spinosa; ces arbustes étaient couverts de fleurs, sur plus d'un kilométre de longueur, le long de la route de Gramat à Figeac (Lot). Il reviendra du reste plus tard sur cette observation. M. le professeur Fliche, de Nancy, lui adit avoir vu, aux environs de cette ville, une floraison automnale de Cornus sanguinea suivie de fructification. M. Duchartre rappelle que les arbres qui perdent hátivement ou prématurément leurs feuilles donnent souvent une deuxiéme fleu- raison, ainsi les Müriers qui servent à la nourriture des Vers à soie ont une tendance à refleurir; mais d'autres conditions peuvent agir dans le méme sens, par exemple les influences atmosphé- riques anormales lorsqu'elles hátent ou retardent la végétation. M. Duchartre a vu récemment, chez un horticulteur, des Chrysan- thémes à fleuraison retardée d'un mois par suite de la sécheresse. M. Niel rapporte avoir vu une deuxiéme fleuraison sur un Pom- mier vigoureux qui n'avait pas perdu ses fouilles. M. G. Camus, dans une excursion faite le 5 octobre dernier à Neuvy-sur-Barangeon (Cher), a vu en fleur ou en fruits plusieurs espéces qui habituellement à cette époque sont desséchées. Les unes, vernales, offraient une deuxiéme fleuraison ou fructification (Teesdalia nudicaulis, Astrocarpus Clusii, Hieracium Pelete- rianum, etc.); d'autres, à floraison estivale, ayant subi un arrêt MANGIN. — CELL. MUCIFÈRES ET RÉSINIFÉRES DU TAXUS BACCATA. 313 assez long dans leur végétation, produisaient fleurs et fruits en retard d'environ deux mois (Hypericum Helodes, Scutellaria mi- nor, etc.). M. Poisson a mangé en octobre des raisins provenant d'une deuxiàme fleuraison; c'était, non pas des grappes tardivement développées, mais une deuxiéme fructification de la variété connue sous le nom de raisins de Madeleine. M. Mangin fait la communication suivante : SUR LES CELLULES MUCIFERES ET RÉSINIFERES DU TAXUS BACCATA, .par M. Louis MANGIN. Les substances mucilagineuses produites par l'activité des tissus se rencontrent tantót dans la membrane, tantót dans la cavité cellulaire. Lorsqu'elles existent dans la cavité cellulaire, elles peuvent étre ratta- chées à deux groupes de corps. Les unes, comme celles des bulbes d'Or- chidées, appartiennentau groupe cellulosique et participent des réactions générales de ces corps; les autres, plus nombreuses, appartiennent au groupe des composés pectiques et se rapprochent plus ou moins des &ommes dont l'arabine est le type : la cellulose demeure étrangère à ces formations. C'est à ce dernier groupe qu'appartiennent les mucilages des Malvacées, de la Vigne, de la Consoude, des Rosacées, de l'Abies pecti- nata, etc. Les cellules mucifères sont inégalement réparties dans le parenchyme des divers membres de la plante et forment des cellules spéciales, ordi- nairement dépourvues de noyau, de protoplasma, toujours dépourvues de chlorophylle; elles présentent fréquemment des paquets de raphides groupés au milieu de la masse mucilagineuse (Vigne, Œnothera, etc.). J'ai rencontré, dans les feuilles de l'If, des cellules muciféres d'un type particulier qui, à ma connaissance, n'ont pas encore été signalées. Ce sont des cellules mucifères qui contiennent normalement une masse protoplasmique, un noyau et des grains de chlorophylle. | Quand on pratique une coupe transversale mince dans une feuille et qu'on examine la section dans un mélange de bleu de naphtyléne et de Vérl acide ou dans un mélange de rouge neutre et de vert acide, on aperçoit, dans presque toutes les cellules du parenchyme en palissade de la face supérieure et dans l'espace central produit au sein de la masse Protoplasmique à grains de chlorophylle, des masses allongées irrégu- liéres d'une substance coagulée par l'alcool et colorable par les réactifs 314 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1893. des composés pectiques; c’est une matière mucilagineuse à la formation de laquelle la cellulose et l'amidon sont étrangers. Ces masses se présentent tantót sous l'aspect de corps vermiformes occupant la région centrale de chaque cellule ou de corps ovoides placés dans la région externe; elles sont aussi étranglées par le milieu. Quand la coagulation est lente et compléte, ces masses sont à contours trés nets et arrondis aux extrémités; mais, lorsque la coagulation est rapide et incompléte, elles laissent échapper des divers points de leur surface de minces tractus qui vont se perdre dans la masse protoplasmique pariétale. La plupart des cellules sous-jacentes à l'épiderme et formant le paren- chyme en palissade renferment ces amas de mucilage; quelques cellules piriformes du parenchyme lacuneux qui s'applique contre le parenchyme en palissade en renferment aussi cà et là. Enfin les cellules qui bordent l'épiderme de la face inférieure présentent aussi, mais plus rarement, des amas mucilagineux (fig. A). Le meilleur moyen d'observer les cellules mucifères de la feuille de l'If consiste à découper celles-ci en minces fragments de 4 ou 2 milli- mètres de largeur et à laisser séjourner ces fragments dans l'alcool addi- tionné d'un quart d'acide chlorhydrique; au bout de vingt-quatre ow quarante-huit heures, on lave avec soin, et, si l'on ajoute un peu d'oxalate d'ammoniaque dans l'eau de lavage, le parenchyme des feuilles est bientôt dissocié par une légère agitation et l'on obtient un liquide trouhle dans lequel nagent les cellules dissociées, l'épiderme et les fragments de faisceaux libéroligneux. On filtre à travers une toile métallique en platine à mailles trés fines, pour retenir les lambeaux d'épiderme et les- faisceaux. Le liquide trouble recueilli laisse déposer une pulpe d'un vert jaunâtre qu'on lave à l'eau distillée. Si l'on recueille aprés lavage un MANGIN. — CELL. MUCIFÈRES ET RÉSINIFÈRES DU TAXUS BACCATA. 9315 peu de la pulpe obtenue et qu'on la traite par le bleu de naphtylène et le vert acide, on aperçoit nettement les petites masses mucilagineuses colorées en violet au sein du protoplasme et des corps chlorophyllien qui sont colorés en vert (fig. B). l Le mucilage apparaît de très bonne heure dans les cellules du paren- chyme en palissade; ainsi des feuilles d’If examinées au mois de mai en présentaient déjà. Par contre, le parenchyme cortical vert des jeunes rameaux n'en offre pas, même à l'endroit des coussinets servant à Pin- sertion des feuilles. Le rôle de ce mucilage diffus dans les cellules du parenchyme en palissade n'apparait pas nettement. J'avais cru d'abord qu'il représentait un produit d'assimilation; mais les premières observations faites dans ce sens n'ont pas donné des résultats bien nets. Les coupes fraiches de feuilles traitées par l'eau iodo-iodurée et par le chloral montrent avec une grande netteté les grains d'amidon renfermés dans les corps chloro- phylliens; l'amidon m'a paru moins abondant dans certaines cellules à mucilage que dans les cellules du parenchyme central où cette substance fait réguliérement défaut. La différence n'était pas assez nelte pour permettre de conclure à une suppléance des róles respectifs de l'amidon et du mucilage. Je m'abstiendrai donc, pour l'instant, de discuter le rôle de ces cellules muciféres. Le Taxus baccata présente, comme on le sait, parmi les Coniféres, une exception remarquable : ses tissus sont dépourvus des canaux résineux caractéristiques des plantes de cette classe et dont la distribution anato- mique a fourni, depuis les travaux de M. Van Tieghem, des caractéres d'une trés grande netteté pour la distinction et le groupement des divers genres. | La propriété de fabriquer les divers carbures d'hydrogène qui forment les résines ne manque pas cependant chez l'If; mais, au lieu d’être loca- lisée dans un tissu spécial où elle serait trés active, elle a lieu dans les cellules du parenchyme vert, elle est diffuse. Pour constater l'existence de la sécrétion de la résine, on pratique des coupes transversales minces dans les feuilles fraîches du Taxus baccata, et on les laisse macérer pendant quelque temps dans la teinture alcoolique d'Alkanna ; après lavage à l’eau, on aperçoit, dans les cellules du paren- chyme en palissade et dans les cellules du parenchyme central, de petits globules ovoides ou sphériques colorés en rouge. Ces globules existent encore quand on laisse macérer les coupes fraîches dans l'eau de Javelle Pour faire disparaître les masses protoplasmiques ; aprés lavage et neutra- 316 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1893. lisation, ils se colorent par la teinture d’Alkanna, mais ils présentent de nombreuses vacuoles dénotant un commencement d'altération. Si l'on examine les coupes de feuilles de l'If qui ont séjourné dans l'alcool, les globules ont disparu. Nous avons donc bien affaire à des matiéres résineuses. La présence de cellules résiniféres diffuses dans le parenchyme vert des feuilles de l'If, à l'exclusion d'appareils sécréteurs particuliers, parait confirmer l'idée, exprimée par quelques botanistes, que l'If re- présente dans la série des Coniféres un groupe particulier moins per- fectionné et en voie d'extinction. Quoi qu'il en soit, le Taxus baccata forme, parmi les Taxinées, par ses cellules muciféres et résiniféres, un type spécial ; car les autres genres, notamment les Cephalotaxus et les Gingcko, ne présentent pas, dans les feuilles, les cellules muciféres qui viennent d'étre décrites. SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1893. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. G. Camus, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 10 novembre dernier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président, par suite des présentations faites précédemment, proclame membres de la Société : MM. Canote (Casimir de), cour Saint-Pierre, 3, à Genève, présenté par MM. Duchartre et Malinvaud. Dupuy (l'abbé Jean), professeur à l’école libre Joseph de Tivoli, rue Labottiére, à Bordeaux, présenté par MM. les abbés Miégeville et Mailho. MELLERIO, rue des Capucines, 18, à Paris, présenté par MM. Poisson et Bonnet. | M. le Président annonce ensuite six nouvelles présentations. j M. Van Tieghem fait à la Société la communication suivante : VAN TIEGHEM. — STRUCTURE ET AFFINITÉS DU NUYTSIA. 317 SUR LA STRUCTURE ET LES AFFINITÉS DU NUYTSIA ET DES GAIADENDRON, DEUX GENRES DE LORANTHACÉES NON PARASITES ; par M. Ph. VAN TIEGHEM. Les Loranthacées sont, comme on sait, des plantes ligneuses vertes, qui vivent en parasites sur la tige des arbres dicotylédonés et gymno- spermes, où elles enfoncent des suçoirs diversement conformés. Seuls, le Nuytsia et les Gaiadendron croissent sur la terre, où ils plongent directement et ramifient leurs racines. Si ces racines demeurent entiére- ment libres dans le sol, ou si, au contraire, elles vont se fixer cà et là par des sucoirs sur les racines des arbres voisins, en d'autres termes, si ces plantes ont une nutrition indépendante ou si elles sont de quelque facon parasites sur racines, c'est ce qu'on ignore jusqu'à présent. Quoi qu'il en soit à cet égard, il est certain qu'elles different de toutes les autres Loranthacées par leur mode de végétation. Elles en différent aussi par la nature du fruit. Tandis que, chez toutes les autres Loranthacées, le fruit est une baie à viscine dont le péricarpe est lisse en dehors et en dedans, chez ces deux genres c'est une drupe presque sèche, dônt le péricarpe est pourvu de saillies en forme d'ailes longitudinales, tantôt sur sa face externe, où elles sont libres, comme dans le Nuytsia, tantôt sur sa face interne, où elles s'enfoncent dans l'albumen de la graine, comme dans les Gaiadendron. Dés lors on peut se demander si, différant de la sorte de toutes les autres Loranthacées par leur mode de végétation et par la nature de leur fruit, le Nuytsia et les Gaiadendron ne s'en éloignent pas aussi par leur structure, et, en cas d’affirmative, si leurs différences de structure Sont telles qu'on puisse les attribuer précisément à leur défaut de para- Sitisme. C'est l'examen de cette double question, en ce qui concerne la struc- ture de l'appareil végétatif, c'est-à-dire de la tige et de la feuille, car je n'ai pas eu jusqu'à présent de racines à ma disposition, qui fait l'objet de la présente Note. Dans une prochaine Communication, j'étudierai, à ce méme point de vue, la structure de la fleur. 1. SrucTURE ET AFFINITÉS DU NUYTSIA. Le Nuytsia floribunda, seule espèce du genre, est un arbre de 10 à 12 métres, à feuilles sessiles, sans stipules, étroites, longues et épaisses, isolées suivant la divergence 3/8. Découvert par La Billardiére, en 1804, Sur la côte austro-occidentale de l'Australie, à la terre de Van Lewin, il L 318 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1893. y a été retrouvé plus tard à la Rivière des Cygnes, à la Rivière Murchi- son et à la Baie du Roi Georges, où les colons, à cause de l’abondance de ses fleurs serrées en grosses grappes orangées, le nomment « arbre de feu » (« fire-tree »); il y paraît étroitement confiné. | Le regardant comme un Loranthus, d’après la disposition et la con- formation de ses fleurs, La Billardiére l'a décrit et figuré sous le nom de Loranthus floribundus (1). C'est seulement en 1831 que Robert Brown, ayant à signaler sa présence aux bords de la Rivière des Cygnes, l'a en quelques mots séparé des Loranthus, « à cause, dit-il, de la texture et de la forme du fruit », et en a fait un genre distinct, dédié au naviga- teur hollandais Peter Nuyts, à qui l'on doit la découverte de ce point de la cóte, sous le nom de Nuytsia (2). Il a fallu toute l'autorité de ce grand botaniste pour qu'un genre créé ainsi d'un trait de plume, sans méme une énonciation de ses caractéres distinctifs, füt admis ensuite par tous les botanistes descripteurs. La chose n'a pas été toutefois sans quelque hésitation chez certains d'entre eux. Ainsi Bentham fait remarquer que le Nuytsia differe à peine des Loranthus, si ce n'est par le fruit, qui est presque sec et muni de trois ailes longitudinales (3). De son cóté, M. Baillon, aprés avoir autrefois incorporé le Nuytsia aux Loranthus (4), ne l'en a distingué de nouveau tout récemment qu'avec doute, estimant qu'il serait préférable de n'en faire qu'une simple section des Loran- thus (5). On va voir, au contraire, que la structure de la tige et de la feuille du Nuytsia, non seulement en fait un genre bien distinct des Loranthus, mais encore assigne à ce genre une place tout à fait à part dans la famille des Loranthacées et méme dans l'ensemble du régne végétal. Structure de la tige. — Considérons d'abord une jeune branche. L'épiderme, dépourvu de poils et muni de stomates transverses, a une cuticule épaisse, et nombre de ses cellules, sans pour cela faire la moindre saillie dans l'écorce, épaississent et gélifient la face interne de leur membrane. L'écorce se compose d'une dizaine d'assises cellulaires, toutes dé- pourvues de cristaux d'oxalate de chaux, et se montre nettement parta- gée en deux couches. Dans la couche externe, les cellules, disposées en trois ou quatre assises, sont allongées suivant le rayon, c’est-à-dire palissadiques, pourvues de chlorophylle et interrompues sous les sto- (1) La Billardière, Nove Hollandie plantarum specimen, 1, p. 87, tab. 113, 1804. (2) R. Brown, General View of the Botany of the vicinity of Swan River (Journal of the geographical Society of London, 1, p. 17, 1831, et Botanical Works, 1, p. 308). | (3) Bentham et Hooker, Genera plantarum, ILI, p. 207, 1883. ..(4) Baillon, Deuxième Mémoire sur les Loranthacées (Adansonia, IIl, p. 108, 1862). **(5) Baillon; Histoire des plantes, XI, p. 435 et p. 475, 1892. VAN TIEGHEM. — STRUCTURE ET AFFINITÉS DU NUYTSIA. 319 mates pour former les chambres aériféres. Dans la couche interne, les cellules sont isodiamétriques et incolores; l'assise la plus interne, ou endoderme, appuyée cà et là contre les fibres péricycliques, n'est pas wés nettement différenciée. Cette couche interne renferme un grand nombre de cellules scléreuses isolées, à membrane fortement lignifiée, qui prolongent leurs angles tout autour entre les cellules voisines, en formant de courtes branches en étoile. Celles de ces sclérites étoilées qui confinent à la couche verte palissadique enfoncent, entre les palis- sades, des branches horizontales plus longues, dirigées vers la périphé- rie, mais qui d'ordinaire n'atteignent pas l’épiderme. En rapport avec la disposition 3/8 des feuilles, la stéle offre en section transversale la forme d'un octogone à angles arrondis et à cótés con- caves, et cet octogone est irrégulier, les angles étant d'autant moins saillants que les feuilles correspondantes du cycle sont plus élevées au- dessus du niveau considéré. Trois angles plus saillants que les autres correspondent aux feuilles 1, 2 et 3 du premier tour de spire, deux angles moyennement proéminents aux feuilles 4 et 5 du second tour, et trois angles trés peu marqués aux feuilles 6, 7 et 8 du troisième tour. Il en résulte qu'au premier aspect l'octogone pourrait être pris pour un Pentagone à trois sommets plus saillants que les deux autres. Chaque angle arrondi est occupé par un faisceau libéroligneux foliaire, et chaque côté concave par un ou plusieurs faisceaux libéroligneux réparateurs; les rayons qui les séparent comptent d'une à quatre séries de cellules. Le liber secondaire est dépourvu de fibres et de cellules scléreuses; le bois secondaire est normal; formé de fibres à membrane épaisse et ligni- fiée, avec de gros vaisseaux isolés. En regard de chaque faisceau libéro- ligneux, le péricycle se compose d'un paquet de fibres lignifiées en dehors, contre l'endoderme, et de deux ou trois rangs de cellules de Parenchyme en dedans, contre le liber primaire; dans les intervalles des faisceaux, il demeure parenchymateux dans toute son épaisseur. La moelle a naturellement le méme contour octogonal irrégulier que la stéle tout entiére. En dedans de chaque faisceau libéroligneux foliaire, C'est-à-dire dans chacune de ses huit saillies inégales, elle forme à sa Périphérie un arc fibreux plus ou moins développé, qui manque en face des faisceaux réparateurs, c'est-à-dire dans chacun de ses huit cótés Concaves. Son centre est occupé par un large canal sécréteur bordé de six à dix larges cellules aplaties, qui sécrètent une matière gommeuse incolore se colorant en rouge par le carmin aluné. Ce canal sécréteur axile passe d’un entre-nœud à l’autre à travers le nœud qui les sépare, Sans aucun rapport avec la feuille correspondante ; en un mot, il est Propre à la tige. En outre, dans chacune de ses trois saillies les plus fortes, vis-à-vis de chacun des faisceaux libéroligneux destinés aux trois 320 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1893. feuilles les plus proches, la moelle renferme un canal sécréteur sem- blable, mais moins large, situé en dedans de l’arc fibreux périmédullaire correspondant. Quelquefois on observe aussi un pareil canal, mais plus étroit, dans la plus forte des deux saillies moyennes, en dedans du faisceau libéroligneux de la feuille 4, et méme dans chacune de ces deux saillies moyennes, en correspondance avec les feuilles 4 et 5 ; quel- quefois, au contraire, il n'y a de canal sécréteur que dans les deux angles les plus saillants ou méme seulement dans l'angle le plus saillant de tous, en face du faisceau libéroligneux de la feuille la plus proche. Habituellement de trois, le nombre des canaux sécréteurs périmédul- laires peut donc s'élever à cinq ou s'abaisser à un. En d'autres termes, les canaux sécréteurs périmédullaires descendent ordinairement dans la tige l'espace de trois entre-nœuds, mais ils peuvent aussi s'y prolonger dans quatre ou cinq entre-nœuds, et s'y arrêter aprés deux ou un seul entre-nœud. Remarquons encore que le canal sécréteur axile peut se doubler d'un second canal situé à cóté de lui et que la méme chose peul arriver pour chacun des canaux périphériques. . Au milieu de ces variations, ce qui demeure constant, c'est que la moelle possède un canal sécréteur axile propre à la tige, comparable à celui qui existe seul chez les Cephalotaxus, et des canaux périphériques qui quittent successivement la tige avec les méristèles correspondantes pour entrer dans les feuilles, comme on le verra plus loin, comparables à ceux qui existent seuls chez les Diptérocarpées. Dans tout le reste de son étendue, la moelle est formée de cellules toutes semblables, sans cristaux, à membranes ponctuées et lignifiées. Par les progrès de l’âge, le premier changement qui s’opère dans la jeune branche ainsi construite, c’est l? apparition dans le liber secondaire de canaux sécréteurs gommifères, pareils à ceux de la moelle, mais moins larges. Ils ne s'y forment que dans les côtés concaves de l'octogone irrégulier, c'est-à-dire dans les faisceaux réparateurs; les faisceaux foliaires n'en ont pas. Un second changement, beaucoup plus important, s'y introduit un peu plus tard, mais toujours dans la premiére moitié de la premiére année. Pendant que les arcs générateurs qui correspondent aux huit angles arrondis continuent à produire du liber et du bois secondaires, ceux qui correspondent aux huit cótés concaves cessent d'en former. Mais aussitót et méme avant qu'ils aient épuisé leur activité, il se con- stitue, dans ces mêmes places, autant d'arcs générateurs nouveaux en dehors du liber, aux dépens d'une des assises péricycliques demeurées parenchymateuses en dedans des faisceaux fibreux, comme il a été dit plus haut. Ces nouveaux arcs générateurs d'origine péricyclique produisent autant de bandes libéroligneuses, qui se raccordent progressivement par VAN TIEGHEM. — STRUCTURE ET AFFINITÉS DU NUYTSIA. 321 leurs côtés d’abord libres avec le liber et le bois des angles, tandis qu’eux- mêmes s’unissent bord à bord aux arcs générateurs des angles, de manière à former une nouvelle assise génératrice continue, de forme cylindrique désormais, et qui pendant un certain temps produit du liber et du bois secondaires également sur tout son pourtour. Il résulte de là que tout le liber primaire et secondaire des côtés concaves, c’est-à-dire des faisceaux réparateurs, et avec le liber secondaire les canaux sécréteurs qu'il ren- ferme, se trouve désormais inclus dans le bois secondaire, où il forme huit bandes d'inégale largeur disposées en cercle. . Plus tard, mais toujours avant la fin de la première année, l'assise génératrice circulaire, reconstituée comme il vient d’être dil, cesse à son tour de fonctionner en un certain nombre de places, réparties cette fois indifféremment sur toute la périphérie, aussi bien dans les faisceaux des angles que dans ceux des côtés, tandis qu’elle poursuit son activité dans les places intermédiaires. Il en résulte d'abord autant de cannelures à la surface du bois. Puis, en face de chaque creux, un nouvel arc générateur se constitue en dehors du liber aux dépens d'une des assises parenchy- mateuses qui subsistent dans le péricycle, en dedans des arcs fibreux. Tous ces arcs générateurs nouveaux produisent du liber et du bois secondaires et se raccordent latéralement avec les arcs générateurs des saillies, rétablissant ainsi pour la seconde fois la continuité de l'assise génératrice. Celle-ci fonctionne ensuite de nouveau réguliérement tout autour jusqu'à la fin de la premiére période végétative, qui se termine par la formation d'un bois secondaire plus dense, à fibres aplaties. Il résulte de ce qui précède que la tige d'un an offre, dans son bois Secondaire, deux inclusions successives de bandes ou d'ilots libériens, disposés en cercle : la premiére inclusion est précoce, n'intéresse que les faisceaux réparateurs, ne comprend en conséquence que huit bandes et donne à l'assise génératrice jusque-là octogonale un contour circulaire ; la seconde est tardive, intéresse indifféremment tous les faisceaux, et comprend en conséquence un nombre plus grand et indéterminé d'ilots, Souvent une vingtaine. Àu cours de la deuxiéme année, l'assise génératrice produit d'abord normalement une couche assez épaisse de bois secondaire, séparée de la couche de premiére année par une limite aussi nette que dans les arbres de nos pays et entrecoupée de rayons plus larges, pouvant compter huit à dix rangées de cellules. Plus tard, en certaines places également réparties tout autour, elle cesse de produire du bois, tandis qu'elle con- tinue à en former dans les places intermédiaires ; il en résulte autant de creux et de saillies. Puis les arcs générateurs des saillies se réunissent, en dehors du liber logé dans les creux, par la formation d'autant d'arcs générateurs nouveaux dans les cellules de parenchyme situées en dedans T. XL. (SÉANCES) 21 322 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1893. des faisceaux fibreux péricycliques. Après quoi, l’assise génératrice ainsi reconstituée produit sur tout son pourtour, jusqu’à la fin de la seconde période végétative, une couche uniforme de bois secondaire. La seconde couche annuelle du bois renferme donc, dans sa région externe, un cercle d’ilots libériens, pareil au second cercle de la première couche. Je n'ai pas pu jusqu'ici étudier de tige ayant plus de deux ans; mais il est plus que probable que les choses se passent, dans chacune des années suivantes, comme dans la seconde année, et que, par conséquent, dans une tige de m ans, on trouverait n + 1 cercles d'ilots libériens inclus, deux pour la premiére période végétative, un pour chacune des périodes suivantes. C'est seulement au cours de la seconde année que se développe le périderme. Il prend naissance dans l'épiderme méme, circonstance qui paraît en rapport avec la structure palissadique, entrecoupée de chambres aérifères, de la couche externe de l'écorce. Le phelloderme s'y réduit à une seule assise et le liège y est formé de cellules toutes semblables, à membranes peu épaissies, mais assez fortement lignifiées. En résumé, si on laisse de côté plusieurs caractères intéressants, mais accessoires, comme la division de l'écorce en deux couches, les sclérites étoilées de la couche interne, la forme octogonale de la stèle et de la moelle, etc., la tige du Nuytsia offre trois caractères remarquables : 1° elle produit son périderme dans l'épiderme; 2% elle possède un système de canaux sécréteurs gommeux, dont il y a trois sortes : 4, un canal médullaire axile, propre à la tige et qui la traverse dans toute sa longueur sans s’interrompre aux nœuds ; b, des canaux libériens secon- daires, également propres à la tige, puisqu'ils sont localisés dans les faisceaux réparateurs; c,des canaux médullaires périphériques, en rap- port de situation avec les faisceaux foliaires et quittant la tige avec eux pour entrer dans la constitution des méristéles des feuilles; 3° enfin, elle inclut réguliérement, par le méme procédé que chez les Strychnos, Memecylon, Mouriria, etc., son liber dans son bois secondaire, à raison de deux inclusions pour la premiére année et d'une seule pour chacune des années suivantes. Structure de la feuille. — À sa base rétrécie, la feuille sessile ren- ferme une méristéle munie de trois faisceaux libéroligneux rapprochés et courbés en arc, où le liber est dépourvu de canaux sécréteurs. La région inférieure péricyclique du péridesme a des faisceaux fibreux ; sa région supérieure médullaire n'en a pas, mais contient un large canal sécréteur gommeux en face du faisceau médian. En passant dans la feuille, le secteur le plus saillant de la stéle caulinaire, qui comprenait déjà trois faisceaux libéroligneux, a donc simplement perdu l'arc fibreux VAN TIEGHEM. — STRUCTURE ET AFFINITÉS DU NUYTSIA. 323 qui dans la tige était superposé au bois primaire de son faisceau médian. Dans cette même région basilaire, l'écorce de la feuille renferme quelques sclérites, et surtout on y voit, de chaque côté de la méristèle, un gros paquet de vaisseaux, reliés en bas, souvent dans l'écorce méme de la tige, avec le bois primaire des faisceaux latéraux de la méristèle. Ces faisceaux vasculaires corticaux se divisent plus haut en nombreux fascicules, que nous retrouverons dans le limbe. Vers le milieu de sa longueur, le limbe épais a une section transver- sale en forme de losange. Comme dans la tige, l'épiderme, pareil sur les deux faces, a une épaisse cuticule, gélifie la face interne de certaines de ses cellules, surtout le long des bords, est dépourvu de poils et muni de stomates transverses. Comme dans la tige aussi, l'écorce, semblable sur les deux faces, est divisée en deux couches : l'externe, verte et palissadique, avec chambres aériféres sous-stomatiques; l'interne, inco- lore et isodiamétrique. Mais ici cette couche interne est dépourvue de ces sclérites étoilées qui y abondaient dans la tige et méme dans la région basilaire de la feuille. Par contre, elle renferme, en haut, en bas et dans le plan moyen, de nombreux fascicules de gros vaisseaux réticulés, annelés ou spiralés, provenant de la division progressive des deux gros faisceaux basilaires signalés plus haut. Ces fascicules de vais- seaux corticaux s'anastomosent fréquemment en réseau et s'unissent çà et là au bois des méristèles de divers ordres, dont ils recouvrent aussi et coiffent les extrémités. Tous ensemble ils constituent un tissu d'irri- gation trés développé, comparable, quoique d'une forme différente, à celui qu'on observe, par exemple, dans la feuille de certains Podocar- pus et de certains Cycas. En parcourant le limbe dans toute sa longueur pour en former la nervure médiane, la méristéle de la base émet suc- cessivement, sur le flanc libre de ses faisceaux latéraux, des branches grêles qui cheminent et se divisent dans le plan moyen. Ces méristéles latérales n'ont pas ou n'ont que trés peu de fibres péridesmiques infé- rieures et aucune n'a de canal sécréteur au-dessus de son bois. Dans la méristéle médiane, au contraire, de chaque cóté du canal sécréteur, ou seulement d'un seul cóté, il se forme dés la base un canal sécréteur nouveau superposé à chacun des faisceaux latéraux ou seulement à l'un de ces faisceaux ; cette méristèle offre donc régulièrement trois, quelque- fois seulement deux canaux sécréteurs dans la région supérieure médul- laire de son péridesme. En résumé, si on laisse de cóté divers caractéres accessoires, comme la similitude de l'épiderme et de l'écorce sur les deux faces, la feuille du Nuytsia offre deux caractéres remarquables : la présence de canaux Sécrétleurs gommeux localisés dans la région supérieure du péridesme de la méristéle médiane et l'énorme développement du tissu d'irrigation. 324 i SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1893. Comparaison avec les Loranthacées parasites et notamment avec les Loranthus. — Comparons maintenant cette structure de la tige et de la feuille du Nuytsia à celle de la tige et de la feuille des Loranthacées parasites, et notamment des Loranthus. Sans entrer ici dans des détails de structure qui trouveront place dans un Mémoire plus développé, bornons-nous à signaler les différences essentielles. Dans toutes les Loranthacées parasites, la tige est entièrement dépour- vue de canaux sécréteurs, entièrement dépourvue d'ilots de liber inclus dans le bois secondaire, et produit son périderme dans l'assise corticale externe, c'est-à-dire dans l'exoderme. Partout aussi, la feuille est dépourvue de canaux sécréteurs et le tissu d'irrigation qu'on y observe constamment est toujours contenu tout entier dans le plan moyen, c’est-à-dire dans le plan de ramification des méristèles. Conclusions. — Par les canaux sécréteurs de sa tige et de sa feuille, par linclusion du liber dans le bois secondaire de sa tige, enfin par l'origine épidermique de son périderme, le Nuytsia s'éloigne donc de toutes les Loranthacées parasites et se montre notamment, au contraire de l'opinion de Bentham et de M. Baillon rappelée plus haut, un genre trés distinet des Loranthus. En outre, si le canal médullaire axile de la tige se rencontre ailleurs, comme dans les Cephalotaxus, si les canaux médullaires périphériques dans la tige et péridesmiques supérieurs dans la feuille s'observent chez d'autres plantes, comme les Diptérocarpées, si les canaux du liber secondaire de la tige se retrouvent dans d'autres végétaux, notamment chez les Clusiacées, si l'inclusion progressive du liber dans le bois secon- daire s'opére cà et là dans d'autres familles, comme chez les Strychnos, les Memecylon, etc., nulle part, à ma connaissance, tous ces carac- tères remarquables ne sont réunis dans une seule et même plante. C'est précisément cetle coexistence qui fait l'originalité du Nuytsia et assure à ce genre une place tout à fait à part dans l'ensemble du régne végétal. Parmi toutes les formes singuliéres d'étres vivants que l’Aus- tralie nous a révélées, celle-ci est certainement une des plus intéres- santes. Le Nuytsia est pourtant, à n'en pas douter, une vraie Loranthacée, comme presque tous les auteurs l'ont admis et comme je m'en suis assuré par l'étude approfondie de son organisation florale, dont il sera question dans un prochain travail (1). (1) M. Chatin, le seul botaniste qui ait, à ma connaissance, étudié la structure de la tige et de la feuille du Nuytsia floribunda, n’a pas manqué d'être frappé de ce que cette structure a de singulier, à ce point qu'il ma pas cru pouvoir maintenir ce genre dans les Loranthacées et qu'il en. a traité à la suite de cette famille, parmi les « Lo- VAN TIEGHEM. — STRUCTURE ET AFFINITÉS DES GAIADENDRON. 325 Il y a donc de grandes différences de structure dans l'appareil végé- talif entre cette plante à végétation terrestre et les autres plantes de la méme famille qui sont parasites sur tige, et la première des deux ques- tions posées au début de cette Note recoit ainsi, pour ce qui la concerne, une réponse affirmative. Demandons-nous maintenant si les différences de structure ainsi constatées doivent ou non étre considérées comme l'effect direct du mode différent de nutrition, comme le résultat d'une adaptation à la vie indépendante d'une part, à la vie parasitaire de l'autre. C'est notre seconde question. Si nous étions tentés d'y répondre affirma- tivement, il nous suffirait de jeter un coup d'œil sur la structure de la tige et de la feuille des Gaiadendron pour nous convaincre aussitôt combien une pareille conclusion serait erronée. 2. STRUCTURE ET AFFINITÉS DES GAIADENDRON. Don a séparé des Loranthus, en 1834, sous le nom caractéristique de Gaiadendron, un certain nombre d’espèces américaines qui ont, et uni- quement parce qu'elles ont, une végétation terrestre (1). D'abord con- testé, et à bon droit, car un mode de végétation ne suflit pas à lui tout seul pour caractériser un genre, le genre Gaiadendron a fini plus tard par étre admis, lorsqu'on eut remarqué que le fruit de ces plantes dif- fére de celui des Loranthus; c'est, en effet, une drupe sèche, dont le noyau se prolonge vers l'intérieur, dans l'albumen de la graine, ea un certain nombre de côtes longitudinales. Aux espèces américaines (G. Tagua, punctatum, etc.), on joint aujourd'hui une espèce austra- lienne, le G. ligustrinum, rattachée d'abord au genre Nuytsia par À. Cunningham et par M. le baron F. de Müller (2), érigée plus tard par ce dernier botaniste à l'état de genre distinct, sous le nom d'Atkinsonia (3). De sorte que le genre Gaiadendron comprend actuellement quatre espèces (4). J’ai pu étudier la structure de la tige et de la feuille dans trois de ces quatre espèces : G. ligustrinum, Tagua et punctatum. ranthacées douteuses » (Analomie comparée des végétaux, plantes parasiles, p. 468, pl. CX, 1858). Mais, pour notre savant confrère, la singularité de structure du Nuytsia réside principalement dans ce fait que la moelle de la tige, comme le paren- chyme de la feuille, y est creusée de lacunes régulières, pleines d'air et de même nature que les lacunes des plantes aquatiques, circonstance qui, dans un arbre ter- restre, serait en effet sans exemple. Les canaux sécréteurs gommeux, puisqu'il les a Pris pour des lacunes aérifères, l'inclusion progressive du liber dans le bois secon- daire de la tige, l'origine épidermique du périderme, en un mot tous les caractères qui constituent, comme il a été dit plus haut, Ja véritable originalité de cetle plante, lui ont échappé. (1) G. Don, A general History of the dichlamydeous plants, MI, p. 421, 1834. (2) F. de Müller, Fragmenta phytographiæ Australie, M, p. 130, 1861. (3) Bentham, Flora australiensis, IIl, p. 388, 1866. (4) Engler, Natürliche Pflansenfamilien, IU, 1, p. 178, 1889... ..— 5 326 SÉANCE DU 24 NoVEMBRE 1893. Structure de la tige. — Sous l’épiderme, dépourvu de stomates et dont les cellules ne sont pas gélifiées, l’écorce du G. ligustrinum a une structure homogène, sans cristaux ni sclérites. De bonne heure, l'assise la plus externe produit un périderme, qui est en conséquence d'origine exodermique. L'endoderme est peu différencié. En rapport avec la dis- position opposée des feuilles, la stéle offre en section transversale la forme d'un losange, ayant un faisceau libéroligneux à chaque angle et trois sur chaque cóté. Chaque faisceau libéroligneux a, en dehors de lui, un faisceau de fibres péricycliques et ceux des angles ont, en outre, en dedans d'eux, à la périphérie de la moelle, un paquet de fibres lignifiées. La moelle, dont les cellules lignifient leurs membranes, est entiérement dépourvue de canaux sécréteurs. Autant que j'en ai pu juger sur les diverses branches que j'ai eues à ma disposition, l’accrois- sement en épaisseur de la stéle suit la marche normale sur tout le pour- tour; il n'y a par conséquent pas inclusion d'ilots libériens dans le bois secondaire. La tige du G. Tagua offre la méme structure. Celle du G. punctatum n'en différe que parce que l'écorce et plus tard aussi le liber secondaire renferment des cellules scléreuses. Structure de la feuille. — L'épiderme de la feuille des Gaiadendron n'a destomates qu'à la face inférieure. L'écorce y est palissadique en haut, dépourvue de cristaux et de sclérites, méme dans le G. punctatum; on y voit des paquets de gros vaisseaux corticaux, formant le tissu d'irriga- tion, tous situés dans le plan moyen, où ils s'anastomosent ensemble et avec le bois des méristéles. La méristéle médiane a un gros arc fibreux dorsal et un mince arc fibreux ventral, sans aucun canal sécréteur. Comparaison avec les Loranthacées parasites et avec le NvvrSIA. — Si nous comparons maintenant cette structure de la tige et de la feuille des Gaiadendron à celle des Loranthacées parasites et notamment des Loranthus, nous n'y verrons aucune différence essentielle. Dans la tige, méme périderme d'origine exodermique, méme absence totale de canaux sécréteurs, méme croissance en épaisseur normale sans inclu- sion de liber dans le bois. Dans la feuille, même défaut de canaux sécré- teurs et méme localisation des vaisseaux corticaux dans le plan moyen oà se ramifient les méristéles. Si donc les botanistes descripteurs, comme c'était l'avis de Bentham(1), trouvaient les caractères tirés de la texture et de la forme du fruit insuffisants pour caractériser ce genre, les anatomistes ne s'opposeraient pas à la réunion des Gaiadendron aux (1) Bentham et Hooker, Genera plantarum, III, p. 212; 1883. VAN TIEGHEM. — STRUCTURE ET AFFINITÉS DES GAIADENDRON. 327 Loranthus, comme section distincte. Mais nous verrons plus tard que les Gaiadendron ont, dans l'organisation florale, un caractére inapercu jusqu'ici et qui s'ajoute à la nature du fruit, pour les séparer nettement des Loranthus. Au contraire, si nous comparons les Gaiadendron au Nuytsia, nous trouvons entre ces deux genres, aussi bien dans la feuille que dans la tige, des différences de structure considérables et précisément les mémes que nous avons constatées plus haut entre le Nuytsia et les Loran- thacées parasites, notamment les Loranthus. Aussi est-il impossible désormais de placer le G. ligustrinum dans le genre Nuytsia, comme l'ont fait d'abord A. Cunningham et Lindley (1), plus tard M. F. de Müller (2). Conclusions. — Entre les Gaiadendron et les Loranthacées parasites, notammentles Loranthus, la différence du mode de végétation n'entraine donc, dans l'appareil végétatif, aucune différence de structure, tandis qu'entre les Gaiadendron et le Nuytsia, la similitude du mode de végé- tation n'empéche pas de trés grandes différences de structure. Il en faut conclure que celles-ci sont indépendantes du mode de nutrition. 3. CONCLUSIONS. Puisqu'elles se retrouvent tout aussi bien, comme on vient de le voir, entre le Nuytsia et les Gaiadendron, les différences de structure observées plus haut, dans la tige et dans la feuille, entre le Nuytsia et les Loranthacées parasites ne peuvent donc pas étre attribuées à l'ab- Sence de parasitisme de cette plante; elles tiennent réellement, non à son mode de végétation, mais à sa nature propre. Si les Loranthacées parasites ne l'étaient pas ou cessaient de l'étre, elles n'acquerraient pas pour cela dans leur tige et leur feuille la structure plus compliquée du Nuytsia, mais resteraient semblables à elles-mêmes, témoin les Gaiadendron. Inversement, si le Nuytsia était ou devenait parasite sur tige, il ne prendrait pas pour cela, dans sa tige et sa feuille, la structure plus simple des Loranthacées parasites actuelles, mais conserverait tous les caractéres remarquables que nous lui connaissons. Puis donc que ces caracteres différentiels n'ont rien à voir avec le mode de végétation, qu'ils ne résultent pas d'une adaptation à un mode spécial de nutrition, on en devra tenir grand compte dans la classification de la famille. Et pour cela il est nécessaire, laissant pour le moment les Gaiadendron dans la méme tribu que les Loranthus, d'établir pour le (1) Lindley, Vegetable Kingdom, 3* édit., p. 791. (2) F. de Müller, Fragmenta, Il, p. 130, 1861. ` 328 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1893. Nuytsia une tribu spéciale dans la famille des Loranthacées, qui se trouvera désormais partagée comme il suit : Canaux sécréteurs, liber inclus. Tube floral externe. Nuytsiées. Ni canaux sécréteurs, ni liber inclus. Tube floral LORANTHACÉES. externe. ....:..... JM Loranthées. Ni canaux sécréteurs, ni liber inclus. Pas de tube floral externe.................... ss... Viscées. En terminant, on peut se demander si les caractères de structure révélés par le Nuytsia ne sont pas de nature à jeter quelque lumière sur les affinités, très controversées, comme on sait, de la famille des Loranthacées. Mais, avant d'aborder utilement cette question, il parait nécessaire de combler au préalable diverses lacunes importantes qui subsistent encore dans nos connaissances au sujet de l'organisation flo- rale de ces plantes. C'est à quoi, comme il a été dit au début de celte Note, j'espére arriver dans une procliaine Communication. M. Malinvaud donne lecture de la communication suivante : SIGNIFICATION DE LA VARIÉTÉ DES ORGANES DANS LA MESURE DE LA GRADATION RELATIVE DES ESPÈCES VÉGÉTALES, par M. A. CHATIN. La variété, ou multiplicité des organes, qu'il ne faut pas confondre avec leur multiplication ou répétition des parties homologues, dont la signification est tout opposée, est un caractére non douteux de l'éléva- tion des espéces. .En anatomie, la démonstration est faite tant par l'étude des divers groupes naturels que par celle de la période embryonnaire d'une espèce reconnue, d'organisation supérieure. Les éléments anatomiques qui entrent dans la constitution des plantes varient en effet et vont se perfectionnant à mesure que, s'élevant sur l'échelle végétale, on passe des Algues et des Champignons vers les Hépatiques et les Mousses, de celles-ci aux Cryptogames vasculaires, Fougères, Équisétacées, Lycopodiacées, et de ces dernières aux Phané- rogames, Monocotylédones d'abord, Dicotylédones au couronnement. Et si, au lieu de considérer les données histologiques seulement dans les divers groupes du Règne végétal, on suit leur évolution, soit dans la période embryonnaire d'une espéce phanérogame, soit dans le dévelop- pement des appareils de végétation ou de reproduction de celle-ci, on voit toujours la variété des tissus apparaitre comme l'indice et le carac- tère de l'élévation organique. .. í * 4 CHATIN. — SIGNIFICATION DE LA VARIÉTÉ DES ORGANES. 329 La période embryonnaire d’une plante phanérogame, période durant laquelle on voit successivement se former et se différencier la cellule sous des formes diverses, les vaisseaux qui procèdent de celle-ci et dont ils sont le plus élevé développement, établit, par une voie qui ne laisse rien à l'arbitraire des déterminations, que la plante cellulaire est l'arrét de développement de la plante vasculaire, aussi bien que la spore est l'arrét d'évolution de la graine, et, partant, que plante cellulaire et spore sont dégradées par rapport à la graine et à la plante vasculaire, ce qui n'est pas contesté. Le développement des tissus élémentaires de chacun des organes composés : racine, tige, feuilles, enveloppes florales, appareils de la reproduction, montre à son tour, comme l'étude des séries naturelles, comme l'évolution de l'embryon des Phanérogames, que la cellule n'est que le premier àge du vaisseau, comme la plante cellulaire n'est que le premier état de la plante cellulo-vasculaire. L'organisation la plus parfaite correspond tellement à la plus grande variété des organes, qu'il ne viendra jamais à la pensée d'aucun natura- liste de considérer la plante phanérogame parfaite, pourvue de racines pour puiser dans le sol sa nourriture, d'une tige sur laquelle, pour ne rien dire de la part importante qu'elle prend souvent à la vie de l'indi- vidu, s’insèrent, de la facon la plus avantageuse pour leurs fonctions, les divers appareils chargés, les uns de la nutrition, les autres de la multiplication de l'espèce, comme moins élevée dans l'échelle des êtres qué ces espéces homogénes dans lesquelles tout, organes et fonctions, Siège comme confusément dans la méme masse. ; Le végétal parasite, dont les sucoirs ne représentent que des racines de grande simplicité, dont les appendices de nutrition sont nuls ou rudimentaires, qui manque souvent de chlorophylle et de stomates, de trachées ou méme de tous vaisseaux, puise, pour l'entretien de sa vie, qu'on peut dire obscure, des sucs déjà élaborés par une nourrice étran- gère, et, la dégradation organique entrainant une dégradation orga- nique physiologique correspondante, perd, dans ses échanges avec Fat- mosphère, du carbone, au lieu d’en fixer. Plus spécialement celles d’entre elles qui, complètement submergées, n'ont pas de rapports directs avec l'atmosphère, présentent souvent ce Caractère de dégradation anatomique, qu'elles manquent de trachées . vraies (Anacharis, Hydrilla, Udora, Vallisneria; plusieurs Potamo- geton, etc.), ou n'en ont que de transitoires, la place de ces vaisseaux étant alors occupée par quelqu'une de ces lacunes multipliées dans leur Masse tissulaire. afin de porter sur tous ses points les liquides tenant en dissolution de petites quantités de cette libre atmosphère en dehors de laquelle l’espèce submergée est condamnée à vivre. ur 330 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1893. Dégradées aussi sont, au point de vue de la morphologie, les plantes. privées d'enveloppes florales ou de l’une de ces enveloppes : telles les vraies Monochlamydées de De Candolle, auxquelles, on ne saurait trop le redire, il faut ajouter ces Renonculacées que l'éminent botaniste avait placées en téte de la série végétale! — celles surtout qui n'ont ni calice ni corolle, ou qui manquent, soit de péricarpe, soit de téguments ovu- laires. L'appareil glandulaire ne saurait étre négligé dans la recherche des signes de la gradation organique. Nul ou rudimentaire dans les Crypto- games, encore assez rare chez les Monocotylédones (en dehors de l'ap- pareil floral), il se développe largement et sous les formes les plus diverses dans les Dicotylédones. La paléontologie enseigne que ce sont les espéces ayant les organes les plus variés qui ont apparu les derniéres sur le globe, végétaux comme animaux. Il faut se garder, dans la recherche et la détermination de la variété des organes, de prendre un appareil transitoire, arrêté dans son évolu- tion, pour un organe fixe ou définitif. C'est une erreur de cet ordre que l'on commettrait en considérant la présence de l'albumen, qui n'existe et ne persiste dans certaines graines, chez les Monocotylédones le plus souvent, que parce que l'évolution de celles-ci, suspendue au milieu de la période ovulaire, ne se complétera qu'à la germination (par la résorption de cet albumen), comme étant le caractére d'un organisme plus varié ou plus complet. C'est la proposition contraire qui est seule vraie. Les zoologistes s'accordent, eux aussi, à admettre que la variété des organes donne la mesure de la gradation des espéces; seulement, Se placant au point de vue de la physiologie, lequel n'est d'ailleurs que la traduction du point de vue organique, ils voient l'élévation des types dans la variété des fonctions. L'accord est done ici encore parfait, et il ne pouvait en étre aulre- ment, entre botanistes et zoologistes. M. Molliard fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LES PARTICULARITÉS QUE PRÉSENTENT LES FLEURS DOUBLES DU PETUNIA HYBRIDA, par M. MOLLIARD. STRUCTURE GÉNÉRALE DES FLEURS DOUBLES DE PÉTUNIA. — Rappelons que les fleurs simples normales de Pétunia sont constituées par un calice et une corolle composés de cinq feuilles soudées, un androcée MOLLIARD. — LES FLEURS DOUBLES DU PETUNIA HYBRIDA. 331 comprenant cinq étamines et un gynécée formé de deux carpelles à pla- centation centrale possédant un grand nombre d'ovules. Le degré de duplicature des fleurs du Petunia hybrida est trés variable; le type moyen des fleurs que j'ai observées est constitué de la façon suivante. A l'intérieur du calice et de la corolle peu modifiés on trouve des étamines pétaloides en nombre variableetle pistil primitif ouvertse présente à l'état d'une lame cylindrique portant,sur son bord libre, des traces de stigmates ainsi que des anthéres dont le filet n'est ordinairement pas libre. A l'in- térieur s'est formé un second pistil qui peut être fermé ou bien offrir les mêmes modifications que le précédent; dans ce dernier cas, un nou- veau pistil apparaît plus interne et le plus généralement fermé. Il offre l'aspect extérieur d'un pistil de Pétunia simple ; le style en est seulement beaucoup plus court et l'ovaire plus renflé. Ce type de duplicature rentre dans la duplicature par prolifération médiane endocarpique de Godron. L'ovaire interne fermé peut présenter à son intérieur la constitution - d'un ovaire normal; mais le plus souvent le placenta offre des modifica- tions considérables. Ajoutons que souvent le pistil est formé de trois carpelles au lieu de deux; souvent aussi on a, alternant avec les deux loges carpellaires, deux loges stériles qui occupent la place des nectaires des fleurs simples qui sont accolés contre l'ovaire et qui n'existent plus ici. Les organes s'insérant sur le placenta sont les suivants. OVULES PEU MopiFiÉs. — A la partie inférieure du placenta s'insérent des ovules constitués normalement, à part la réduction du sac embryon- naire; les ovules normaux qui sont anatropes ont un seul tégument qui est soudé au nucelle ; certains ovules anormaux ont cet unique tégument Séparé du nucelle qui est constitué par une assise externe de cellules et une file de deux ou trois cellules centrales dont la plus externe, la plus volumineuse et à gros noyau, est la cellule mére du sac embryon- naire. Je signalerai encore deux sortes d'ovules que j'ai rencontrés sur le placenta du Pétunia double; les uns portent des poils en tout sem- blables aux poils portés par les organes végétatifs de cette plante; sur le tégument d'un autre, du cóté opposé au micropyle, s'insérait un second ovule. ORGANES AYANT LA FORME EXTÉRIEURE DES OVULES ET CONTENANT DES GRAINS DE POLLEN A LEUR INTÉRIEUR. — Insérés plus haut que les ovules précédemment décrits, j'ai trouvé des organes présentant tout à fait la forme extérieure des ovules, ayant un funicule, un tégument dans lequel, il est vrai, je n'ai pu découvrir d'ouverture semblable au micropyle, une assise de cellules nourriciéres à deux noyaux entourant un massif de cellules mères de grains de pollen, ou de ces grains de pollen normale- 332 S1 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1893. ment constitués. On pourrait étre tenté de regarder ces organes comme des ovules dont le tégument s'est soudé au nucelle sur toute son étendue, méme dans la région micropylaire, et où le sac embyonnaire a été rem- placé par des grains de pollen; mais ce peuvent étre aussi de véritables sacs polliniques naissant sur le placenta et dont la forme extérieure seule est celle de l'ovule; l'étude du développement de ces organes permettra seule de trancher la question. Un autre organe contenant des grains de pollen à son intérieur va nous éloigner davantage de la constitution de l'ovule; le funicule n'est plus représenté que par un cordon court et épais le rattachant au placenta ; mais sa forme dyssymétrique rappelle encore la torsion de l'ovule ana- trope. En dehors de l'assise nourriciére composée de cellules à deux noyaux, il existe, du point qu'on est tenté de prendre pour l'emplacement du micropyle à l'extrémité opposée, une à six assises de cellules dont aücune n’est différenciée par rapport aux autres. Ailleurs j'ai trouvé un sac pollinique recevant deux faisceaux et semblant correspondre à deux ovules soudés latéralement; il est relié, comme le précédent, au pla- centa par un large cordon. Ici, en dehors des cellules à deux noyaux, nous trouvons trois assises de cellules dont une épidermique ; le nombre des assises externes se régularise ainsi à mesure que l'on s'approche davantage de la constitution d'un sac pollinique normal. On trouve ensuite des corps dont la forme peut encore être exactement celle d'un ovule et dont les assises sont à partir de l'extérieur les sui- vantes : une assise épidermique, deux assises sous-épidermiques non différenciées, une ou deux assises de cellules aplaties à noyau allongé, l'assise de cellules nourriciéres à deux noyaux, enfin un massif de cel- lules méres des grains de pollen. LAMES PÉTALOÏDES A SACS POLLINIQUES. — De tels sacs polliniques s'allongent et se groupent de maniéres variées, soit directement sur le placenta, soit sur des lames pétaloides en lesquelles le placenta se dis- socie à la partie supérieure où les cloisons carpellaires n'existent plus. On peut avoir, sur une telle lame, de deux à sept sacs polliniques; en particulier on peut avoir une lame à quatre sacs polliniques ayant l'ap- parence d'une anthére normale, mais ces sacs ne possèdent toujours pas d'assise mécanique. On peut trouver de telles anthères présentant, entre les deux sacs polliniques de chaque paire, un massif de cellules destinées à se gélifier et qui contribuent dans les anthéres normales à la dé- hiscence. À l'extérieur des carpelles restant fermés on trouve, provenant des car- pelles ouverts, des lames pétaloides portant des sacs polliniques n'ayant encore pas d'assise mécanique. Les lames offrant quatre sacs polliniques LE GRAND. — LE DORONICUM SCORPIOIDES EN FRANCE. 333 montrent que ceux-ci naissent en général, pour une même paire, l’un du côté de la face ligneuse, l’autre du côté de la face libérienne, mais que cette règle est sujette à des exceptions. Puis on rencontre toujours, à l'extérieur des carpelles fermés, des anthéres ayant une ou deux assises mécaniques en dessous de l'épiderme, c'est-à-dire des anthéres nor- males. Enfin je signalerai certains échantillons dans lesquels se forme un nouveau pistil à l'intérieur du. pistil fermé; les feuilles carpellaires de ce nouveau pistil sont plus internes que les placentas du premier et peuvent en étre séparées par une fente, ce qui prouve une fois de plus que le placenta est bien séparé de l'axe, qu'il fait partie de la feuille carpellaire. M. G. Camus, secrétaire, donne lecture de la Note suivante : SUR LE DORONICUM SCORPIOIDES DU CENTRE DE LA FRANCE ET SES AFFINITÉS, par M. A. LE GRAND. ' Voilà une plante critique qui a, dans un bref espace de temps, le pri- vilége de bien des controverses. Cependant, et malgré les avis de bota- nistes fort compétents, les discussions ouvertes par MM. Chabert (1), Barratte (2), Battandier (3) et Rouy (4) ne sont pas closes; elles n'ont point encore, en effet, débrouillé ce petit chaos. La lumiére n'est pas faite, et le dernier mot n'est pas dit. Bien que je n'aie, en aucune facon, la prétention d'élucider cette question multiple, que de plus habiles résoudront certainement, il m'a paru intéressant d'apporter dans le débat quelques documents nouveaux. L'important travail de M. Rouy présente une étude d'ensemble d'un vif intérét sur le Doronicum scorpioides, ainsi que sur les espèces et formes voisines. Je dirai immédiatement pourtant qu'il offre une grosse lacune; comment, en effet, notre savant collégue a-t-il pu passer sous silence les travaux du seul auteur récent qui ait signalé en France, à l'état spontané, cette espéce si peu connue? Que la forme, abondante dans la vallée de la Creuse, soit ou ne soit pas le type de Willdenow, il semble nécessaire de discuter l'opinion et les textes de Boreau et d'analyser la plante qu'il avait en vue. Cette omission s'explique d'ailleurs parfaitement : en 1840, date de sa première édition, Boreau ne connaissait pas encore cette espèce litigieuse. C'est en 1853 (1) Bull. Soc. bot. XXXVIII, p. 285 et XXXIX, p. 334. Q) Ibid., XL, p. 115. (3) Ibid., XXXIX, p. 166 et XL, p. 63. (4) Ibid., XL, p. 186; 334 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1893. seulement qu’il la fait connaître dans un Mémoire intitulé « Notes et observations sur quelques plantes de France » in Bulletin de la Société industrielle d'Angers, p. 11 du tirage à part; la description, qui y figure, est à peu prés reproduite, en 1857, dans la deuxième édition de la Flore du Centre. Mais c'est une plante très localisée, et Boreau n'a guère dû la distribuer, ce qui explique qu'elle soit si peu connue des floristes. Moi-méme je n'ai bien longtemps possédé qu'un médiocre échan- tillon du jardin d'Angers, où elleétait cultivée, de plants de la vallée de la Creuse et que l'auteur avait bien voulu m'offrir. Plus récemment, je me suis décidé à rechercher la plante en question, dans les lieux mémes où Boreau la signalait, et j'ai eu la vive satisfaction de l'y retrouver. Je vais passer en revue les caracteres de ce Doronicum, avec les com- paraisons dont ils sont susceptibles. 1. Souche. — « Les rhizomes courts, épais, horizontaux, sans stolons » rampants, présentent d'une maniére remarquable cette forme de » scorpion qui avait tant frappé les anciens botanistes dans les espéces » voisines. » Le collet de la racine présente des poils blanchátres dans le scorpioides comme dans le plantagineum. Ces caractéres, empruntés à la Note précitée de Boreau, sont exacts; mais ils sont communs à ces deux plantes. 2. Tige. — La tige de mon scorpioides est simple et monocéphale, très rarement bi-trifurquée ; dans la plante cultivée ou échappée des cultures, elle est ordinairement rameuse, mais à rameaux toujours trés peu nombreux. La tige des D. plantagineum et atlanticum est norma- lement simple; celle, du Pardalianches presque toujours rameuse, quelquefois simple. 3. Feuilles radicales. — Les feuilles radicales et celles des rosettes avant la floraison sont presque toujours nettement subcordiformes, ainsi que le décrivent Willdenow et Koch, à sinus trés large comme dit M. Rouy. Quelquefois cependant elles sont ovales, non cordées, et de méme forme que dans le plantagineum. Je crois donc que M. Rouy considère à tort l'échancrure comme un caractère spécifique, quand il rapporte au scorpioides un Doronicum d'Angers à feuilles cordées et que Boreau avait étiqueté plantagineum foliis cordatis. S'il s'était reporté au Cata- logue des plantes de Maine-et-Loire (tirage à part, p. 102, 1859), il aurait pu lire ce qui suit : « Dans un parc ou bosquet voisin d'Evantard, » j'ai recueilli une forme à feuilles radicales fortement échancrées en » Cœur, qui au premier coup d'œil eût pu être prise pour D. Parda- » lianches; transportée au jardin botanique, cette plante n'a plus offert » de feuilles échancrées les années suivantes. » M. Barratte fait aussi remarquer la variabilité de ce caractère dans le D. atlanticum, varia- LE GRAND. — LE DORONICUM SCORPIOIDES EN FRANCE. 335 bilité confirmée par un bel échantillon que j'ai reçu de M. Battandier. À remarquer aussi cette contradiction : Willdenow et Duby disent des feuilles radicales du scorpioides « subcordatis », Koch « basi rotundatis vel truncatis et obsolete cordatis », tandis que De Candolle, dans la Flore de France, t. IV, p. 173, les dit « non échancrées en cœur» et que Boreau, qui cherche ailleurs les caractéres différentiels, donne à son scorpioides des feuilles « radicales ovales ou oblongues-elliptiques, rhomboidales, non échancrées à la base » et je ne puis m'expliquer comment les feuilles nettement cordées, que présentent presque constamment les spécimens d'Argenton, ont pu lui échapper; ceux du Blanc présentent beaucoup moins de fixité sous ce rapport, offrant des feuilles de forme à peu prés identique à celles du plantagineum. 4. Feuilles caulinaires inférieures et moyennes. — La plante de la vallée de la Creuse offre une variabilité remarquable par rapport à la forme du limbe et du pétiole. Ainsi, on trouve un limbe ovale simple- ment rétréci vers son milieu; ou bien le rétrécissement est plus pro- noncé, puis se transforme en pétiole plus ou moins ailé avec tous les degrés intermédiaires. Le limbe, au lieu d'étre atténué en pétiole, est méme parfois subitement rétréci, tronqué ou méme faiblement cordé à l'insertion du pétiole, caractéres qui rapprochent cette espéce du Parda- lianches. Les feuilles sont auriculées, mais le développement des oreillettes est variable. Enfin, il arrive souvent que, dans le scorpioides du centre de la France, les feuilles pétiolées font défaut; et si, avec cela, les feuilles inférieures ne sont pas cordées, on ne peut le distinguer du plantagineum que par les oreillettes des feuilles et les caractéres du disque dont il va être parlé. 9. Feuilles supérieures. — Elles sont sessiles et embrassantes ; ce Caractère, ainsi que les oreillettes des feuilles moyennes et inférieures, distingueront généralement le scorpioides du plantagineum, ainsi qu'il vient d'étre dit. 6. Réceptacle. — Le réceptacle du D. scorpioides du Centre est poilu, ainsi que l'a bien constaté M. Rouy. Koch dit exactement aussi * receptaculo sparsim piloso ». Mais ni Boreau ni De Candolle n'ont relevé ce Caractère, qu'il conviendrait d'examiner sur. un grand nombre d'échantillons pour étre fixé sur son degré de constance. Est-ce avec intention que Boreau a omis les caractères tirés du réceptacle dans les Doronicum scorpioides et espèces voisines? T. Ligules. — Les ligules sont, par rapport au péricline, propor- tionnément plus longues que chez le plantagineum. Elles manquent assez souvent dans la plante de la vallée de la Creuse; j'ai trouvé des capitules tout à fait discoides au Blanc, et d'autres avec quelques ligules 336 | SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1893. seulement. À Argenton, au contraire, les capitules sont fort jolis, toutes les ligules sont développées. Boreau a, du reste, bien observé ce fait de ligules en partie avortées (Flore du Centre, ed. III, t. IT, p. 341). 8. Achaines. — Dans des plantes aussi variables, on ne peut tirer de conclusions qu'aprés examen attentif de trés nombreux spécimens; c’est done sous réserves que j'indique, en ce qui concerne les achaines comme le disque, mes observations personnelles qui demandent à étre poursuivies. Mes échantillons de la vallée de la Creuse ont les achaines glabres et chauves à la circonférence. Boreau donne cependant au scorpioides des fruits extérieurs hispides, tandis qu'ils seraient glabres dans le plantagineum, qui, au contraire, d'aprés M. Rouy, aurait tous les achaines pubescents. M. Rouy se borne à donner au premier des achaines ordinairement pubescents, et Koch dit de ces organes « puberulis et glabris ». Que de contradictions et quelle confusion! Il est probable que le vestimentum est variable et ne constitue pas un caractére spéci- fique. 9. Affinités. — Il résulte des considérations qui précédent que l'on peut dire, avec M. Barratte, que le scorpioides est une espéce de passage, cette expression s'appliquant aussi bien à la plante du centre de la France qu'à celle d'Algérie. Toutefois les stolons du Pardalianches et les feuilles radicales suborbiculaires, très profondément en cœur et, comme dit M. Rouy, à lobes basilaires convergents ou parallèles (sinus étroit), le distinguent si nettement, si catégoriquement, qu'un rapprochement intime entre les deux espèces est impossible. De Candolle, Fl. Fr. IV, p. 113, en avançant que le plantagineum n'est peut-être qu'une variété du scorpioides, établit parfaitement et exactement l'affinité. Quánt au D. atlanticum, il se distingue à peine de la plante du Berry par l'exa- gération de certains de ses caractéres. 10. Habitat. — Tout concourt à rendre énigmatique le Doronicum scorpioides, non seulement les descriptions contradictoires des auteurs, mais aussi les données incertaines fournies sur son habitat. Willdenow l'indique en Allemagne et en Autriche; les auteurs récents, Nyman, Garcke, etc., n'en font nulle mention et méconnaissent l'espéce. Elle n'existe pas davantage au Saléve, seule localité citée par Koch. De Candolle, Duby, Loiseleur l'indiquent d’une manière générale dans les Alpes, les Pyrénées, à la facon d'une plante répandue, et il est constant que jusqu'à ce jour elle n'y existe pas davantage. M. Rouy cite trois loca- lités, en faisant remarquer qu'elle n'y est peut-étre que naturalisée, ce que je confirme pour la plante de Contremoret prés de Bourges et ce qui semble résulter, pour la plante d'Evantard prés d'Angers, de l'obser- vation de Boreau ci-dessus rapportée. LE GRAND. — LE DORONICUM SCORPIOIDES EN FRANCE. ‘337: . En Berry, elle est spontanée sur les rochers boisés de la vallée dela Creuse en trois points différents; en dehors de ces localités elle est’ naturalisée dans plusieurs parcs. . J'ai reçu de M. l'abbé Hy de beaux et nombreux exemplaires de Mrs, près d'Angers, sur les rochers, que je ne puis rapporter qu'au scorpioides: par les feuilles radicales nettement cordées, les feuilles inférieures à pétiole ailé-auriculé, le réceptacle poilu. M. Rouy rapportant à la méme espèce la plante d'Evantard, ne pourrait-on penser que Boreau a méconnu son propre scorpioides? Peut-étre d'autres auteurs ont-ils confondu les deux formes. . 14. Résumé et conclusions. —Le D. Pardalianches mis à part comme type spécifique absolument distinct, il reste à décider sur les D. planta- gineum et scorpioides. Je pense que celui-ci peut n'étre qu'une variété du premier, et je ne les admets que provisoirement comme espèces. Quant au D. atlanticum, il ne m'est vraiment pas possible de le séparer de la forme du Berry, méme comme variété; il n'en est qu'une forme plus robuste et plus développée. Cette Note venait d'étre terminée, lorsque j'ai recu de notre zélé collègue, M. l'abbé Hy, à l'obligeance duquel je m'étais adressé, pour des renseignements sur les Doronicum de l'Anjou, des observations fort intéressantes que je résume ci-après : « Je crois que nous n'avons, en Anjou, qu'une seule espéce ayant pour caractères essentiels : rhizome à ramifications courtes (sans stolons allongés), achaines velus au centre du capitule, ceux du rayon glabres. Le réceptacle mest jamais complètement glabre; quelques poils des achaines descendent jusqu'au-dessous de leur point d'insertion, de sorte qu'aprés la chute de ces fruits il reste une bordure plus ou moins compléte autour de la cicatrice. » Les feuilles varient beaucoup. Les radicales se rapportent à trois formes reliées par des transitions : 4° feuilles nettement cordées à Mürs, Méron. La plante d'Evantard, que je ne connais pas, se rapporte-t-elle ici? Je ne saurais le dire : en tout cas, Evantard n'est point une station naturelle pour le Doronicum. Le château, ancienne résidence d'été des évéques d'Angers, est entouré de vastes pelouses où un Doronicum quelconque ne peut croitre qu'introduit par la culture; 2? feuilles larges et brusquement atténuées à Brézé, Chátelais, Montreuil-Belfroy; 3° feuilles étroites et longuement atténuées à Echemiré. » En outre, je possède, de la région parisienne, une quatrième forme qui se sépare de toutes les précédentes par la denticulation aiguë des bords du limbe des feuilles radicales. Toutes les nôtres sont simplement Sinuées, T. XL. (SÉANCES) 22 338 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. » Nulle part je n’ai vu ce Doronicum possédant exactement les carac- tères attribués par M. Rouy à ses différentes formes. Ainsi, s’il existe un D. plantagineum à achaines tous pubescents, ce n'est certainement pas chez nous. De Candolle, dans le Prodrome, décrivait déjà les achaines de la circonférence comme glabres. » D'autre part, notre plante correspond souvent assez fidélement à la description donnée par Koch de son D. scorpioides. Étant porté natu- rellement à restreindre plutót qu'à multiplier le nombre des espéces, j'avoue que je ne vois pas trop comment le D. scorpioides Koch peut étre séparé des formes polymorphes du D. plantagineum. » . On voit que ces observations, extrêmement intéressantes, confirment, d'une manière générale, celles que j'ai exposées plus haut; elles fortifient l'hypothése d'une seule espéce, dont les termes extrémes seraient, d'une part, le D. plantagineum, tel qu'il est ordinairement concu, et, d'autre part, la forme algérienne du D. scorpioides qui a recu le nom d'atlan- ticum. SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. G. Camus, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 24 novembre, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société qu'elle a fait récemment deux pertes douloureuses : l'un de ses membres à vie, M. Ezechiel Jules Rémy, est décédé le 9 décembre dernier, dans sa soixante-huitiéme année, à Louvercy (Marne), et M. le D" Charles Richon est mort à Saint-Amand (Marne), le 6 décembre. La premiére de ces péníbles nouvelles, dont M. le Président avait eu connaissance par une lettre de faire part de la famille, était confirmée dans la lettre suivante : CLOS. — LETTRE À M. MALINVAUD SUR J. REMY. 339 LETTRE DE M. D. CLOS A M. MALINVAUD. Toulouse, le 16 décembre 1893. ` Cher Secrétaire général, Avez-vous recu notification de la mort récente à Louvercy (Marne), d'un de nos confrères les plus distingués et les plus laborieux, M. Jules Remy? La presse m'apporte cette triste nouvelle; lui et moi collaborions, il y a prés d'un demi-siécle, à l'ouvrage de Cl. Gay, Flora Chilena, oà il décrivit, entre autres familles, les Composées, les Solanées, les Polygonées (1). Dés 1850, il postulait une mission du Muséum, et au mois de mars 1853, il débarquait sur la côte occidentale de Havai, contrée qui allait devenir pour lui une mine féconde de documents en tous genres : mœurs, histoire, religion, linguistique, histoire physique et naturelle. En 1862, paraissait en effet son Ka Mooolelo Hawaii — Histoire de l'Archipel Havaiien (Iles Sandwich), Texte et traduction, 254 pages in-8. Le climat de ces îles le ravit et dut accroître encore son goût des voyages; il m'écrivait de la Calmeuse (Louvercy), le 14 juillet 1866 : « Je suis toujours célibataire, ce qui est de trés mauvais augure pour un homme qui vient d'entrer dans sa quarantiéme année. La solitude jusqu'ici ne m'a pas pesé; il est vrai que j'ai été fort occupé depuis trois ans bientót à me guérir, sur la craie de Champagne, des suites d'une dysenterie rebelle contractée dans le Bengale, à ma descente du Tibet. Aujourd'hui je suis plein de vigueur et de santé, tout prét à partir pour la Chine, si ma pauvre vieille mére me le permettait. » Je regrette de n'avoir pas plus de documents à fournir sur cet homme excellent, dont la vie a eu pour unique objet l’accroissement des connaissances humaines et a été si utilement remplie. Le devoir imposait à celui qu'il voulait bien qualifier de vieil ami de révéler le peu qu'il en savait. . . . .. Agréez, etc. (1) Il avait déjà publié, en 1846-47, ses Analecta Boliviana, et en 1849 paraissaient ses Observations inédites sur les Composées de la Flore du Chili et son Excursion botanique dans les Ardennes françaises. La botanique lui doit encore : Solanées et dulanacées du Chili, Polygonées et Ériogonées du Chili, Fougéres et Lycopodiacées u Chili. À citer encore de J. Rémy : Ascension du Pichincha, Châlons, 1858; . . . Récits d'un vieux sauvage, pour servir à l'histoire ancienne de Havaii, Chálons, Voyage au pays des Mormons, 2 vol. in-8°, avec carte et 10 planches, Paris, 1860; A Journey to Great Salt Lake City, 2 vol. fig. et carte. London, 1861; On the religions movement in the United States. London, 1861 ; Lettre sur le Fusionisme. Châlons, 1867. 340 cz " SÉANCE DU 8. DÉCEMBRE. 1893. M. le Secrétaire général annonce qu'une notice sur le regretté D' Richon sera prochainement publiée dans le Bulletin. M. le Président proclame membres de la Société : MM. Hannezo (Jules), boulevard du Jardin zoologique, 16, à Marseille, présenté par MM. de Poli et Malinvaud. Bourgoin, licencié és sciences naturelles, rue Monge, 76, à Paris, présenté par MM. Gain et Landel. Coupin (Henri), préparateur à la Sorbonne, rue des Deux- Boules, 9, à Paris, présenté par MM. Russell et Gain. GENEAU DE LA MARLIÈRE, docteur és sciences naturelles, rue d'Ulm, 38, à Paris, présenté par MM. Bonnier et Russell. SERVEAU, préparateur à à la Faculté de médecine de Paris, présenté par MM. Bonnier et Jumelle. TuocLER (M), à Saint-Germain-en-Laye, présenté par :: MM. Bureau et Danguy. M. le Président annonce ensuite une nouvelle présentation et proclame membre à vie M. Casimir de Candolle qui a rempli les conditions exigées par les Statuts pour l'obtention de ce titre. : Dons faits à la Société : . Bocquillon-Limousin, Plantes alexitéres des colonies françaises. Heckel et Schlagdenhauffen, Sur le Copaifera Salikounda Heck. de l'Afrique tropicale. C. de Candolle, Contribution à l'étude du genre Alchimilla. Chelchowski, Fungi fimicoli polonici. Bulletin de la Société d'études des sciences naturelles de Béziers, XV* volume. Bulletin de la Société d'études scientifiques de l' Aude, t. IV. Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1892. Publications de l'Institut grand-ducal de Luxembourg, t. XXII. Institut médical national de Mexico, travaux de matière médicale et de botanique, édition francaise publiée par M. Bocquillon, 2° fascicule. E Rouy fait hommage à la Société du premier volume de la Flore de Franié, qu'il publie en.collaboration avec M. Foucaud. VAN TIEGHEM. — STRUCTURE DE LA FLEUR DU NUYTSIA. 34 M. Bureau offre à la Société, au nom de M. de Saporta, une Revue des travaux de paléontologie végétale. | M. Van Tieghem fait à la Société la communication suivante : SUR LA STRUCTURE DE LA FLEUR DES NUYTSIA ET GAIADENDRON, COMPARÉE A CELLE DES LORANTHÉES PARASITES, par M. Ph. VAN TIEGHEM. Dans la dernière séance, j'ai fait voir que le Nuytsia possède, dans sa lige et dans sa feuille, d'importants caractères de structure qui le Séparent, non seulement de toutes les Loranthacées parasites, mais encore des Gaiadendron, qui sont terrestres comme lui. Ne pouvant dès lors étre attribués à quelque adaptation à un mode différent de végétation, ces caractères révèlent dans ce genre une différence de nature propre dont il doit être tenu grand compte dans la fixation de ses affinités. Aussi ai-je, en terminant, proposé de le retirer de la tribu des Loran- thées et d'établir pour lui, sous le nom de Nuytsiées, une tribu spéciale dans la famille des Loranthacées. Aujourd'hui, je voudrais rechercher si la structure florale du Nuytsia n'offre pas aussi quelque différence importante par rapport à celle des Loranthacées parasites, notamraent des Loranthées, et, en cas d'affir- mative, s'il est possible, oui ou non, de rattacher cette différence au défaut de parasitisme, ce que la comparaison avec la structure florale des Gaiadendron permettra de décider. Mais il est nécessaire auparavant de résumer en quelques mots l'état actuel de nos connaissances sur l'organisation de la fleur des Lorantha- Cées. Je me bornerai, dans ce qui va suivre, à la tribu des Loranthées, non sans avoir rappelé toutefois que j'ai essayé de fixer, il y a déjà vingt- quatre ans, la structure florale des Viscum, genre principal de la tribu des Viscées, et qu'ainsi, aprés ce long intervalle de temps, le travail actuel se trouve faire suite au premier (1). 1. HISTORIQUE. | Malgré les nombreux travaux dont elle a été l'objet de la part des bota- nisles les plus éminents, l'organisation de la fleur des Loranthées offre encore plusieurs points à éclaircir, et ces points sont d'une importance telle qu'il est. jusqu'à présent tout à fait impossible de tracer avec (1) Ph. Van Tieghem, Anatomie des fleurs et du fruit du Gui (Viscum album) (Ann, sc. nat., 5* série, BoT., XII, 1870). : RON 342 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. quelque certitude le diagramme floral de ces plantes. Pour la région moyenne de la fleur, c’est-à-dire pour les étamines et les feuilles du périanthe auxquelles elles sont superposées en nombre égal, il ne sub- siste, il est vrai, que quelques doutes au sujet de la disposition rela- tive de ces parties, mais l’incertitude la plus grande règne encore sur la constitution de la région externe et de la région interne de la fleur. On sait que, dans la fleur des Loranthées, la couche externe de l'ovaire infére se prolonge, au-dessus du niveau où le style se sépare des étamines et des feuilles superposées du périanthe, en un tube plus ou moins long, à bord entier ou diversement denté, qui persiste ordinaire- ment au sommet du fruit, mais tombe quelquefois (Psittacanthus cucul- laris, etc.). Pour P. de Candolle (1), Martius (2), Blume (3), Endli- cher (4), Bentham (5), Ad. de Jussieu (6), A. Richard (7), etc., ce tube est un calice gamosépale, c'est-à-dire la partie supérieure libre d'un tel calice, adhérent à l'ovaire dans le reste de son étendue. Les feuilles du périanthe superposées aux étamines sont alors des pétales, et comme ces pétales sont tantót libres, tantót concrescents entre eux, les Loran- thées sont à classer soit parmi les Dialypétales à ovaire infère, à côté des Ombellifères (A. Richard) ou des Cornées (Endlicher), soit parmi les Gamopétales inférovariées, à cóté des Caprifoliacées et des Rubiacées (P. de Candolle, Bentham, Ad. de Jussieu). Pour Robert Brown (8), pour Decaisne et Planchon (9), pour Payer (10), etc., et tout récemment encore pour M. Engler (11), ce tube est, au contraire, un simple bourrelet sans valeur morphologique propre; comparable au disque qui entoure la base du style, une sorte de disque externe, que Robert Brown appelait un calicule, nom auquel Decaisne et Planchon ont substitué avec raison celui de calicode, tandis que M. Engler a repris plus tard celui de calicule. Les feuilles du périanthe superposées aux étamines sont alors des sépales, les Loranthées sont apétales et doivent prendre rang dans les Apétales inférovariées, à cóté des Santalacées. (1) P. de Candolle, Prodromus, 1V, p. 277, 1830, et Mémoire sur les Lorantha- cées, p. 9, 1830. (2) Martius, Einige Bemerkungen über LonANTRUS (Flora, XIII, p. 99, 1830). (3) Blume, Flora Jave, Lorantheæ, p. 3 et p. 7, 1831. (4) Endlicher, Genera plantarum, p. 800, 1836-1840. (5) Bentham, Flora australiensis, IM, p. 386, 1866. (6) A. de Jussieu, Cours élémentaire de botanique, 5* édit., p. 511, 1852. (7) A. Richard, Nouveaux éléments de botanique, 11° édit., p. 542, 1876. (8) R. Brown, Prodromus Flore Novæ-Hollandiæ, p. 352, 1810. (9) Bull. de la Soc. bot. de France, 11, p. 86, 1855 et Traité général de botanique, p. 470, 1868, . 410) Payer, Leçons sur les familles, p. 50, 1860. (11) Engler, Di: natürl. Pflansenfamilien, AE, 4, p. 157, 1889. VAN TIEGHEM. — STRUCTURE DE LA FLEUR DU NUYTSIA. 343 Plusieurs auteurs ont même partagé et soutenu tour à tour ces deux opinions. Ainsi Eichler, après avoir regardé en 1866 ce tube comme un calice (1), l’a considéré douze ans plus tard comme un disque extra-floral ou calycode (2). Inversement, M. Baillon, qui a longtemps tenu ce tube pour un disque ou calicode (3), en est venu récemment à le décrire comme un calice (4). Remarquons encore que les divers auteurs qui y voient un calice, ou bien ne précisent pas le nombre des sépales qui entrent dans la constitu- tion de ce calice (P. de Candolle, Martius, Bentham, etc.), ou bien ne s'accordent pas sur ce nombre. Ainsi Blume croit qu'il est formé d'un seul sépale et non d'un verticille de sépales concrescents (5). Eichler, au contraire, dans sa premiére maniére de voir, admet qu'il comprend moitié autant de sépales que la corolle a de pétales, c'est-à-dire ordinai- rement trois, superposés aux pétales de rang interne (6). Plus tard, le méme botaniste a pensé qu'on peut tout aussi bien lui en attribuer tout autant que de pétales, c'est-à-dire ordinairement six, superposés à ces pétales (7). Ces profondes divergences de vue suivant les auteurs, ces changements complets d'opinion chez un méme auteur, et toutes les discussions aux- quelles le sujet a donné lieu, prouvent suffisamment l'importance en méme temps que la difficulté de cette partie du probléme. En ce qui concerne la région moyenne de la fleur, tout le monde admet que les étamines sont indépendantes des piéces superposées du 4périanthe et constituent, comme celles-ci, autant de feuilles distinctes. Mais, au sujet de la disposition de ces feuilles, deux opinions sont en présence. Dans l'une, admise par la plupart des auteurs, les feuilles du périanthe et les étamines ne forment que deux verticilles superposés, ordinairement hexamères, mais pouvant être composés de quatre, cinq, Sept ou huit parties. Dans l'autre, soutenue par Eichler (8), quand elles ‘Sont au nombre de six, comme d'ordinaire, ou de quatre, ou de huit, les feuilles du périanthe et les étamines sont disposées en quatre verticilles ternaires, binaires ou quaternaires, réguliérement alternes, comme dans une fleur de Liliacée, par exemple. Quand elles sont au nombre de cinq D Eichler, Flora brasiliensis, V, 2, p. 18, 1866, ichler, Blüthendiagramme, M, p. 548, . 3 (3) Baillon, Mémoire sur les Loranthacées (Adansonia, II, p. 347, 1862) et Deuxième Mémoire sur les Loranthacées (ibid., III, p. 108, 1863). (4) Baillon, Histoire des plantes, XI, p. 432 et p. 474, 1892. - (5) Blume, Flora Jave, Lorantheæ, p. 1, 1831. « (6) Eichler, Flora brasiliensis, V, 2, p. 19 et pl. I, fig. 53, 1866. (7) Eichler, Blüthendiagramme, II, p.[ 547, 1878. . 547 Eichler, Flora brasiliensis, V, 2, p. 19, 1866 et Blüthendiagramme, M, p. 89^, ‘344 ? .SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. ou de sept, la disposition resterait la méme, mais avec avortement d'une feuille dans l'un des deux verticilles du périanthe et de l'androcée hexamére ou octomére. Enfin, au sujet de la région interne de la fleur, c'est-à-dire du pisti, on sait que, par une exception unique, l'ovaire est ici dépourvu d'ovules. Dès 1870, dans le travail rappelé plus haut, j'ai établi, en effet, contrai- Tement à l'opinion alors régnante fondée sur l'autorité de Hofmeister, que le Viscum album n’a ni cavité ovarienne, ni placente, ni ovules, et que les sacs embryonnaires s'y forment directement dans l'écorce des faces supérieures concrescentes des carpelles. Douze ans plus tard, en 1882, M. Treub a montré qu'il en est de méme dans le Viscum articulatum et y a précisé, mieux que je n'avais pu le faire, le lieu et le mode de formation des sacs embryonnaires (1). Les deux carpelles de cette plante sont ouverts, concrescents par toute la lar- geur de leurs faces en regard dans leur région inférieure, seulement par les bords, en laissant au milieu une fente, dans leur région supérieure. Cette fente, qui représente seule la cavité ovarienne, se trouve d'ailleurs oblitérée de trés bonne heure par la soudure intime des deux faces en contact. Les sacs embryonnaires naissent aux dépens des cellules sous- épidermiques situées sous le fond de la fente primitive, c'est-à-dire au fond de la cavité ovarienne rudimentaire ou virtuelle. M. Jost a confirmé ces observations, en 1888, pour ce qui concerne le Viscum album (2). On peut en conclure que si les Viscum développaient leur cavité ova- rienne, leur placente et leurs ovules, l'ovaire y serait uniloculaire, à pla- centation basilaire ou centrale libre, et pluriovulé. En 1883, M. Treub a fait voir que, dans le Loranthus pentandrus, les choses se passent sous ce rapport exactement comme dans les Viscum, avec cette légère différence que la fente centrale qui représente la cavité ovarienne y reste ouverte plus longtemps (3). D'autre part, le méme botaniste avait montré, peu de temps aupara- vant, que dans le Loranthus spherocarpus, qui appartient à la section Macrosolen de Blume, le pistil offre une conformation différente (4). Ici les carpelles, au nombre de trois ou de quatre, concrescents dans toute leur longueur, sont fermés chacun pour son compte dans la région inférieure, oà ils sont creusés chacun d'une petite logelte, ouverts dans la région supérieure, oü les trois ou quatre logettes confluent au centre ^ (1) Treub, Observations sur les Loranthacées (Ann. du Jardin botanique de Buiten- zorg, lI, p. 1, 1882 et Ann. des sc. nat., 6° série, XIII, p. 269, 1882). | 188, Jost, Zur Kenntniss der Blüthentwickelung der Mistel (Bot. Zeitung, XLVI; P 358, ` (9) Treub, loc. cit., IHI, p. 184, 1883. (4) Treub, loc. cit., II, p. 54, 71881. VAN TIEGHEM. — STRUCTURE DE LA FLEUR DU NUYTSIA. 345 en une fente axile qui est le canal stylaire. Les sacs embryonnaires pro- cèdent des cellules sous-épidermiques de la face interne de chaque logette et il ne s’en fait qu’un seul par logette. Si donc l’ovaire développait ici ses cavités, ses placentes et ses ovules, il serait triloculaire ou quadri- loculaire, à placentation axile et à loges uniovulées. . Quoi qu’il en soit de cette unilocularité ou plurilocularité de l’ovaire, sur laquelle on reviendra plus loin, il paraît bien prouvé que l’absence d'ovules et de placente, c'est-à-dire le développement direct des sacs embryonnaires aux dépens de l'exoderme de la face supérieure des carpelles, est une propriété commune à toutes les Loranthacées, qui assure à cette famille une place à part chez les Phanérogames. Cette propriété est généralement regardée comme un phénoméne de réduction, de dégradation, et non moins généralement cette réduction, cette dégra- dation est attribuée au parasitisme de ces plantes. Si naturelle que puisse paraitre cette explication, on verra tout à l'heure ce qu'il en faut penser. Mais, si l'on est d'accord aujourd'hui sur cette absence de placente et d'ovules, on est encore loin d'étre fixé sur le nombre et la disposition des carpelles qui entrent normalement dans la composition du pistil des Loranthées. La cause en est à la plénitude de l'ovaire et à l'intégrité du style. La plupart des auteurs gardent le silence sur ce point. Eichler y admet la présence constante de trois carpelles, superposés à trois des six étamines et à trois des six feuilles correspondantes du périanthe (1). Dans le Loranthus (Macrosolen) spherocarpus, où l'ovaire est creusé au début d’autant de logettes, bientôt oblitérées, M. Treub en a vu tantôt trois, tantôt quatre, mais il n’en indique pas la situation par rapport aux parties externes de la fleur hexamère (2). Dans le Loranthus pen- tandrus, il ne dit rien du nombre des carpelles, mais la coupe tran- sversale du style représentée pl. XXVIII, fig. 5 et 6, qui a cinq fais- ceaux libéroligneux, porte à croire qu'il en entre également cinq dans la composition du pistil (3). Le nombre des carpelles serait donc tantôt égal au nombre des étamines, tantót moitié moindre, et l'on ne sait rien de leur disposition. Sur les trois points obscurs que l'on vient de signaler, savoir : la nature morphologique du tube externe, la valeur et la disposition relative des feuilles du périanthe et des étamines superposées, enfin le nombre, la disposition et la conformation des carpelles, j'ai pensé que l'étude ana- tomique de la fleur pourrait jeter quelque lumière. | (1) Eichler, Flora brasiliensis, V, 2, p. 12 et pl. I, fig. 53, 1866, et Blüthendia- gramme, 11, p. 547, 1878. (2) Treub, loc. cit., p. 253, 1882. t” (3) Treub, loc. cit., p. 54, 1881, . 346 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. 9. STRUCTURE DE LA FLEUR DU NUYTSIA. Je me suis adressé tout d'abord au Nuytsia floribunda, dans l'espoir que cette plante, puisqu'elle croit directement sur la terre, si la fleur - des Loranthées parasites est frappée de quelque dégradation à cause de leur parasitisme, se trouverait entièrement affranchie de pareilles réductions. À ce point de vue, le résultat n'a pas répondu à mon attente, ce qui prouve que la dégradation observée n'est pas, comme on l'admet, provoquée par le parasitisme. Mais tout de méme cette étude m'a révélé dans le Nuytsia une organisation florale plus compliquée que chez aucune autre Loranthacée, et unique, semble-t-il, parmi les Phanéro- games. L'inflorescence du Nuytsia floribunda est une grappe de petits capi- tules triflores. Chaque bractée mére de premier ordre est concrescente avec le pédicelle dans toute sa longueur, jusque sous la fleur qui le termine. Un peu au-dessus, mais trés prés du niveau où elle se sépare, le pédicelle porte de chaque cóté une bractée de second ordre et, à l'aisselle de cette bractée, une fleur sessile. Les fleurs sont donc rappro- chées en triades, entourées d'un involucre de trois bractées libres et composées chacune d'une fleur médiane et de deux fleurs latérales. La fleur médiane est trigone, l'ovaire infère y étant marqué dans sa longueur de trois cótes ou ailes, une supérieure, c'est-à-dire diamétra- lement opposée à la bractée mère entraînée, les deux autres latérales. Le tube externe a son bord divisé en trois dents principales, correspondant aux trois côtes, qu'elles terminent. Indépendantes l'une de l'autre dés la séparation du tube externe, les feuilles du périanthe sont ordinaire- ment au nombre de six, trois sensiblement superposées aux dents du tube et trois alternes, avec six étamines superposées dont les filets sont concrescents avec elles jusqu'au milieu de leur longueur. Chaque filet porte une anthére oscillante à quatre sacs polliniques; les grains de pollen sont plats, trilobés et munis sur chaque face de trois fentes en étoile. Il n'est pas rare d'y observer sept feuilles au périanthe et autant d'étamines superposées. Chaque fleur latérale est, au contraire, aplatie, digone, l'ovaire infére n'y étant muni que de deux cótes longitudinales ou ailes, situées de chaque côté par rapport à la bractée mère de second ordre. Le tube ‘externe ne s'y divise aussi qu'en deux dents principales, terminant les côtes. Les feuilles du périanthe sont également d'ordinaire au nombre de six, deux latérales en face des dents du tube, deux en haut et deux en bas, avec six étamines superposées; mais, comme dans la fleur médiane, ani 62 neue — emen VAN TIEGHEM. — STRUCTURE DE LA FLEUR DU NUYTSIA. 341 on en trouve assez souvent sept, parce qu'il y en a trois en bas, avec autant d'étamines superposées. Ceci posé, étudions successivement la structure du pédoncule général de la grappe, du pédicelle floral, de la bractée mére concrescente, des deux bractées de second ordre, enfin et surtout de la fleur elle-méme, d'abord de la fleur médiane, puis des deux fleurs latérales. Le pédoncule général a, comme la tige, un canal sécréteur axile et, à la périphérie de la moelle, des canaux en rapport avec plusieurs des faisceaux sortants, ordinairement trois. Le pédicelle n'a pas de canal Sécréteur axile, mais seulement un canal au bord interne du faisceau saillant inférieur, destiné à la bractée mére concrescente. Aussi cette bractée a-t-elle, comme la feuille végétative, un canal sécréteur au-des- sus de sa méristéle médiane, canal qui existe aussi à cette méme place dans chacune des deux bractées latérales de second ordre. Les bractées offrent d'ailleurs toutes les trois, comme la feuille, mais seulement dans la région supérieure de leur écorce, un bon nombre de fascicules de vaisseaux corticaux conslituant un tissu d'irrigation. À la base de la fleur terminale trigone, on observe, dans la région centrale, un massif de cellules isodiamétriques, à parois jaunátres, fai- blement épaissies, mais fortement lignifiées. Dans les coupes transver- sales suecessives menées de bas en haut, il se montre d'abord plein, Puis creusé en anneau de plus en plus mince; en coupe longitudinale axile, c'est un fer à cheval ouvert en haut. Il a donc, dans son ensemble, la forme d'une cupule. Cette cupule lignifiée, comme nous l'appelle- rons désormais, est évidemment ce que Hofmeister a nommé la chalaze dans le Loranthus europæœus, ce que M. Treub a nommé la gaine de collenchyme dans les Loranthus pentandrus et sphærocarpus. Elle appartient au parenchyme des faces supérieures concrescentes des car- pelles et occupe le fond de ce parenchyme. Sa présence est constante à cet endroit dans toutes les Loranthacées. Comme elle se colore forte- ment par le vert d'iode, ce qui la rend visible à l’œil nu dans les sections transversales et longitudinales, elle offre un excellent point de repére pour la lecture et l'intelligence des coupes. u Une section transversale passant par le fond de la cupule lignifiée, c'est-à-dire un peu au-dessus de la base du pistil, dans une fleur trigone hexamère, montre que le cylindre central du pédicelle, en même temps qu'il a disparu comme tel, a formé successivement quinze faisceaux libé- roligneux, disposés comme il suit : trois externes, dont un médian pos- térieur et deux latéraux antérieurs, correspondent aux trois ailes; six plus internes sont rangés en triangle, trois aux sommets, dont un posté- rieur et deux latéraux, et trois au milieu des côtés ; enfin, plus intérieu- Tément encore, contre le massif lignifié, six faisceaux plus petits sont ` 948 tog SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. 'disposés en cercle et alternent avec les précédents. Le faisceau externe postérieur est exactement superposé au faisceau moyen postérieur ; les deux faisceaux externes latéraux, au contraire, ne sont pas superposés aux faisceaux moyens qui occupent les deux sommets latéraux du triangle, mais correspondent aux intervalles laissés entre ces faisceaux et les deux qui occupent le milieu des cótés latéraux du triangle. Cette remarque ‘sera utilisée plus loin. Un peu plus baut, mais dans des coupes transversales qui intéressent encore le bord supérieur annulaire de la cupule lignifiée, chacun des six faisceaux moyens se trifurque tangentiellement et les deux branches latérales s'unissent aussitót en dedans en un faisceau unique superposé àla branche médiane : ce qui porte à vingt et un le nombre total des faisceaux, rangés en quatre cercles concentriques. Ce nombre et cette disposition des faisceaux se conservent ensuite sans changement jusqu'au niveau supérieur de la fleur, où s'opère la séparation des parties concrescentes. On voit seulement, un peu au-des- sous de ce niveau, les trois faisceaux externes se diviser latéralement en petites branches qui s'écartent de plus en plus et entre lesquelles, un peu en dedans, se forment des fascicules de vaisseaux corticaux, comme il a été dit plus haut pour les bractées. Mais le parenchyme qui entoure et réunit tous ces faisceaux ne con- serve pas l'homogénéité qu'il posséde dans sa région inférieure. La zone comprise entre les trois faisceaux externes et les six faisceaux du second cercle se différencie, en effet, par places rapprochées, de manière à former un cercle de nodules arrondis, composés de grandes cellules à membrane trés mince, remplies de mucilage. D'autre part, dans le parenchyme central situé en dedans des six petits faisceaux du cercle interne, on voit un certain nombre de grandes cellules qui s'étendent dans toute la longueur de l'ovaire, depuis la cupule lignifiée, qui limite et arréte leur allongement vers le bas, jusque dans le style, et qui sont autant de sacs embryonnaires. Séparés par des cellules ordinaires dans la région inférieure de l'ovaire, ces sacs sont serrés côte à côte au centre dans la région supérieure et dans le style, où ils se terminent. On n'en compte pas plus de six, mais il y en a souvent moins, quatre ou trois, par exemple. Dans les quelques jeunes boutons que j'ai pu étudier, le parenchyme interne offrait au centre une fente étroite ou tout au moins une ligne brisée plus sombre, indice certain d'une pareille fente récemment oblitérée. Il est donc probable que, dans le Nuytsia, les sacs embryonnaires se développent sous la terminaison inférieure de cette fente centrale, aux dépens de cellules sous-épidermiques, comme M. Treub l'a montré pour le Loranthus pentandrus. En d'autres termes, -l'ovaire du Nuytsia est typiquement ou virtuellement uniloculaire, à VAN TIEGHEM. — STRUCTURE DE LA FLEUR DU NUYTSIA. 349: placentation basilaire, et pluriovulé, comme celui des Viscum et des vrais Loranthus. -Au niveau de la séparation, les trois faisceaux extérieurs, déjà divisés latéralement, comme il a été dit plus haut, passent dans le tube externe; leurs trois branches médianes correspondent aux trois dents principales de cetube et leurs branches latérales continuent de s'y ramifier, en méme temps que s'y multiplient les fascicules de vaisseaux corticaux. Aussitót le tube externe séparé, on voit se détacher de sa face interne à la base un mince bourrelet circulaire exclusivement parenchymateux, quelque- fois à peine visible, quelquefois allongé en une courte manchette. Quoique peu développé, ce bourrelet a une grande importance au point de vue des homologies, comme on le verra plus loin. Chacun des six faisceaux du second cercle, accompagné du faisceau plus petit du troi- siéme cercle qui lui est superposé, s'isole en méme temps, avec la gaine de parenchyme qui entoure et relie ces deux faisceaux. Chaque piéce ainsi formée se sépare radialement plus haut, vers le milieu de sa lon- gueur, en une pièce externe qui reçoit le faisceau extérieur et une pièce interne où pénètre le faisceau intérieur. La première est une feuille du périanthe, la seconde une étamine superposée. En même temps que le tube externe avec son bourrelet, et que les six pièces doubles, le style se sépare avec les six faisceaux du cercle interne, qui s'y continuent jusque vers son extrémité tronquée. Il est renflé à la base, où il a la forme d'un prisme hexagonal dont les arétes alternent avec les feuilles du périanthe; à son bord supérieur, le renflement est séparé du prolongement du style Par une sorte d’incision annulaire oblique vers le bas; toute cette partie renflée constitue un disque nectarifére, ici concrescent avec la base du style. o7 Ainsi composée, la fleur terminale du Nuytsia semble, au premier abord, formée de vingt et une feuilles, disposées en quatre verticilles et Concrescentes entre elles dans toute la longueur de l'ovaire, mais seule- ment par leur parenchyme, leurs faisceaux libéroligneux étant tous distincts dés la base ou à peu prés. Le premier verticille comprend trois feuilles, dont une postérieure ; le second, six feuilles, dont une posté- rieure, une antérieure et deux de chaque côté; le troisième, six feuilles Superposées aux précédentes; le quatrième enfin, six feuilles alternes avec les précédentes. Le troisième verticille est certainement l'androcée et le quatrième non moins certainement le pistil, dont les carpelles alternent avec les étamines. Quant au premier, si l'on se laissait guider dans le cas actuel par les règles ordinaires, on serait porté à y voir un calice formé de trois sépales concrescents ; le second serait alors une corolle formée de six pétales indépendants entre eux, mais concrescents avec les étdmines superposées. En sorte que le diagramme de cette 350 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. fleur médiane se trouverait, pour ainsi dire, tout tracé par la disposition méme des faiseeaux libéroligneux dans la coupe transversale faite à sa. base, au niveau de la cupule lignifiée, et qu'il n'y aurait qu'à le traduire dans les signes conventionnels usités. La formule qui exprimerait cette- organisation serait, dans toute la longueur de l'ovaire infére : F —[3S--6P --6 E,-1- 6C], qui deviendrait, au-dessus du niveau de séparation : F—[35]-- 6[P + Ep] + [6 C]. Mais il est nécessaire de faire tout de suite ici deux remarques, l'une au sujet de la valeur calicinale attribuée au verticille externe, l’autre au sujet de l'autonomie attribuée au troisième verticille par rapport au second. Dans le verticille externe, les trois feuilles ne sont pas équidis- tantes; on a vu, en effet, que, si la médiane est superposée à la feuille postérieure du second verticille, les deux autres sont alternes avec les feuilles latérales de ce verticille. Cette disposition relative serait bien singulière dans un calice. Pour ce qui est du troisième verticille, on à vu que ses feuilles ne sont pas aussi indépendantes de celles du second: qu'elles le sont de celles du quatrième ou du premier, puisque le pédi- celle ne fournit pour les deux feuilles superposées qu'un seul faisceau. libéroligneux, dont le dédoublement ne s’opère que plus haut. On est donc amené à considérer chaque piéce du périanthe comme ne formant avec l'étamine superposée qu'une seule feuille dédoublée et à réduire: ainsi à quinze le nombre des feuilles constitutives de la fleur médiane,. nombre qui se réduirait à douze, en deux verticilles alternes, si les doutes qu'on vient d'entrevoir au sujet de la nature des trois feuilles: externes venaient par la suite à se confirmer. Etudions maintenant la structure des fleurs latérales de la triade, qui sont, comme on sait, aplaties de haut en bas et munies seulement de deux cótes latérales. La coupe transversale menée un peu au-dessus de la base dans une telle fleur hexamére n'offre que deux faisceaux externes, situés latérale- ment, en correspondance avec les deux cótes. Le second cercle a Six faisceaux, un de chaque côté, exactement superposé au faisceau externe, deux en haut et deux en bas; ces six faisceaux se dédoublent radiale- ment un peu plus haut. Le cercle interne a également six très petits. faisceaux alternes avec les précédents, mais trés rapprochés au centre, où ils sont parfois presque en contact par leur bois. Quand ils laissent. entre eux un petit cercle de parenchyme, on y voit au centre une fente oblitérée; mais ce cercle ne renferme jamais de sacs embryonnaires. 1b ne se fait pas non plus ici de cupule lignifiée dans cette région à la base VAN TIEGHEM. — STRUCTURE DE LA FLEUR DU NUYTSIA. 351 du pistil. En un mot, l'ovaire, formé comme d'ordinaire de six car- pelles, est entièrement stérile; il ne s'en prolonge pas moins plus haut en un style normalement conformé. A dire vrai, le pistil est ici réduit au style dans toute sa longueur. C'est cette constante stérilité des fleurs latérales des triades du Nuytsia qui explique comment les fruits de cette plante sont toujours décrits comme munis de trois ailes: ils proviennent tous des fleurs médianes. Les fruits que donneraient les fleurs latérales seraient aplatis et à deux ailes. Sauf ces deux différences de n'avoir que deux feuilles opposées au premier verticille et d’être stériles, c'est-à-dire exclusivement mâles, les fleurs latérales ont donc la méme structure que la fleur médiane, et si l'on regardait, conformément à la régle ordinaire, le premier verticille comme un calice, l'organisation de ces fleurs s'exprimerait par la formule F—[2S--6 P 4-6 E, 4-6 C], qui deviendrait, au-dessus de la séparation : F — [2 ] +6 [P+E,]+ [60]. Mais précisément cette circonstance qu'il ne possède que deux feuilles dans les fleurs latérales, tandis qu’il en a trois dans la fleur médiane, vient ajouter un nouveau doute à celui qui a été déjà émis plus haut au Sujet de la nature calicinale de ce verticille externe. Médiane ou latérale, si la fleur est heptamère, les trois ou les deux feuilles externes conservent leur disposition ; mais il y a sept faisceaux libéroligneux, bientôt dédoublés radialement, dans le second cercle, parce que l'un d'eux s'est au préalable dédoublé tangentiellement ; c'est un des faisceaux latéraux dans la fleur trigone, un des faisceaux infé- rieurs dans la fleur digone. Il y a aussi sept faisceaux alternes pour le pistil. Que la fleur soit médiane ou latérale, qu'elle ait sept ou six parties, il arrive que le nombre des faisceaux carpellaires se réduit, par cessation d'un ou de plusieurs d'entre eux au-dessus de la base, où leur nombre parait toujours complet, à six, à cinq ou à quatre ; les faisceaux restants n’en gardent pas moins leur disposition alterne primitive, les places des faisceaux manquants restant vides. Cet avortement partiel des carpelles S'observe plus souvent dans les fleurs latérales stériles et va aussi plus loin; on n’y observe parfois que trois ou même deux faisceaux carpel- laires. Par contre, j'ai compté une fois sept faisceaux carpellaires dans une fleur hexamère et huit dans une fleur heptamère. Ce sont là des Variations sans importance. En résumé, par tout ce qui précède, il est et demeure acquis que, 352 : SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. . dans la fleur du Nuytsia : 1" le tube externe est la partie supérieure libre d'un verticille de trois feuilles dans la fleur médiane de chaque triade, de deux feuilles dans les fleurs latérales, concrescent avec les verlicilles internes dans toute la longueur de l’ovaire ; 2° les pièces du périanthe intérieures à ce tube et les étamines superposées ne forment ensemble qu'un seul verticille de feuilles dédoublées radialement; 3° enfin, le pistil comprend normalement autant de carpelles que le périanthe a de feuilles polliniféres, alternes avec ces feuilles, fertiles dans la fleur mé- diane de chaque triade, stériles dans les fleurs latérales, mais le nombre des carpelles peut se trouver réduit par avortement. Ce qui est encore et demeure acquis, c'est que, au point de vue de la formation des sacs embryonnaires, le Nuytsia, qui vit sur la terre, offre la méme dégradation que les Loranthacées parasites, telles que les Loran- thus et les Viscum. D'où il résulte que la dégradation observée dans ces plantes ne saurait étre attribuée à leur parasitisme. Si donc les Loran- thacées parasites cessaient de l'étre, rien ne serait changé pour cela à la structure de leur pistil. - Ce qui reste à décider, c'est la valeur morphologique qu'il convient d'attribuer au verticille externe, étant donné que, malgré sa concrescence avec les autres, il y a des raisons de douter qu'il soit un vrai calice. 3. STRUCTURE DE LA FLEUR DES LORANTHÉES PARASITES. " Les doutes à ce sujet vont se trouver singulièrement fortifiés si nous comparons maintenant la structure florale des Loranthées parasites à celle du Nuytsia, de sorte que, finalement, cette comparaison nous conduira à donner à ce verticille externe sa véritable signification. J'ai étudié la structure dela fleur dans un assez grand nombre d'espéces appartenant non seulement aux diverses sections du genre Loranthus, tel qu'il est admis aujourd'hui, mais encore à chacun des genres qui, à la suite des travaux de Martius, de Blume et de Eichler, ont été définitive- ment séparés de l'ancien genre Loranthus, savoir : Struthanthus, Phthirusa, Phrygilanthus, Oryctanthus, Elytranthe, Psittacanthus et Aetanthus (1). La fleur y est le plus souvent hexamére, parfois pentamére(Loranthus pentandrus, etc.) ou tétramère (Loranthus tetrapetalus, etc., Phrygi- lanthus tetrandrus, etc.), plus rarement à sept ou huit parties. Dans tous les cas, l'ovaire infére a un contour arrondi, sans cótes ni ailes, et donne (1) Ce sont les sept genres de Loranthées parasites que, dans la dernière revision de la famille, M. Engler regarde comme réellement distincts du genre Loranthus (Nat. Pflansenfam., lll, LS p. 477; 1889). . TOR 14 T1473 1 : #3 £^ VAN TIEGHEM. — FLEUR DES LORANTHÉES PARASITES. 353 un fruit charnu à surface lisse. Cette différence de forme exprime immé- diatement au dehors la différence de structure qui sépare, comme on va le voir, la fleur des Loranthées parasites de celle du Nuytsia. Partout aussi on observe, le plus souvent à la base de la fleur, quel- quefois vers le tiers (Loranthus pendulus, croceus, etc.), la moitié (Struthanthus elegans, etc., Loranthus europæus, Acaciæ, Quandang, letrapetalus, etc.), ou même les deux tiers (Phrygilanthus corym- bosus, etc., Loranthus Burchellii, etc.) de la hauteur de l'ovaire infére, une cupule lignifiée plus ou moins développée. La forme en est variable, tantôt étroite et longue, en tube ou en bouteille (Phrygilanthus cunei- folius, Elytranthe sphærocarpa, tetragona, etc.), tantôt, au contraire, large et plate, en soucoupe (Psittacanthus plagiophyllus, Collum-Cycni, cinctus, eic.), ou méme tout à fait plane, sans rebord, amincie en disque (Loranthus bifurcatus, etc.), ou épaissie en billot (Loranthus telrapetalus, Acaciæ, oblongifolius, etc.). Ici, comme dans le Nuyt- sia, ce massif lignifié appartient au parenchyme supérieur concrescent des carpelles et marque dans tous les cas le fond supérieur de l'ovaire. Aussi fait-il défaut dans les fleurs mâles des espèces dioiques (Phthirusa, Struthanthus, Loranthus europæus, etc.), de méme qu'il manque, comme on sait, aux fleurs latérales du Nuytsia. La structure de la fleur est partout essentiellement la méme. Dans une fleur hexamére, par exemple, les coupes transversales au niveau de la cupule ligaifiée montrent six faisceaux libéroligneux sur un cercle externe, destinés au périanthe et à l'androcée, et normalement six fais- ceaux plus petits sur un cercle interne, alternes avec les premiers, destinés au pistil. L'épaisse zone de parenchyme qui entoure les six fais- ceaux externes est et demeure entièrement dépourvue de faisceaux libéroligneux. Plus haut, les faisceaux du cercle externe se dédoublent radialement et les choses demeurent ensuite en cet état jusqu'au niveau de la séparation des parties. Seulement, ce dédoublement radial s'opére, Suivant les plantes, à diverses hauteurs : tantôt prés de la cupule ligni- fiée, comme dans le Nuytsia, tantót vers la moitié de la longueur de l'ovaire, lantót un peu au-dessous de la séparation (Loranthus pendu- lus, Quandang, etc.), ou méme seulement au-dessus de ce niveau (Stru- thanthus, Phthirusa, Loranthus europeus, Burchellii, etc.). La zone externe du parenchyme n'acquiert pas ici de nodules à mucilage, comme dans le Nuytsia ; chez les Elytranthe de la section Macrosolen, elle renferme de grandes cellules sécrétrices remplies d'une matiére brune, Superposées en files longitudinales. | . Le parenchyme central, compris dans le cercle des faisceaux internes et formé par la concrescence des faces supérieures des carpelles, offre d'ordinaire, comme dans le Nuytsia, une seule fente médiane, oblitérée T. XL, (SÉANCES) 23 354 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. plus ou moins tôt, autour de laquelle s’allongent un nombre variable de sacs embryonnaires. Il n'en est pas de méme dans les trois sections du . genre Elytranthe: Macrosolen (E. spherocarpa, tetragona, cochinchi- nensis, ampullacea, formosa, etc.), Euelytranthe (E. loniceroides) et Lepostegeres (E. gemmiflora). Dans toutes ces plantes, il y a normale- ment six fentes, rangées en cercle autour de la région centrale pleine et superposées aux six faisceaux ; elles sont d'ordínaire dirigées tangen- tiellement dans le bas, radialement dans le haut, où elles finissent par confluer en étoile soit au-dessous de la base du style, soit seulement à l'intérieur de celui-ci. A chacune de ces six fentes correspond norma- lement un sac embryonnaire, qui en suit le parcours. L'ovaire des Ely- tranthe est donc virtuellement pluriloculaire et posséde normalement six loges. Si ces loges se développaient, elles renfermeraient chacune un seul ovule en placentation axile. On verra tout à l'heure qu'il en est de méme dans les Gaiadendron. Au niveau de la séparation, le tube externe n'entraine aucun faisceau libéroligneux, puisqu'il n'y en avait pas dans la couche de parenchyme qu'il prolonge; quelle qu'en soit la longueur, il est donc et demeure entièrement parenchymateux. Ce tube, sur la nature duquel il a été tant discuté, comme on l'a vu au début, n'est donc pas autre chose qu'un prolongement de l'écorce de la face dorsale du périanthe, revétue, par l'épiderme, en un mot, un disque externe ou calicule, conformément à l'opinion de Robert Brown. Une fois seulement, dans l Aetanthus nodo- sus, j'y ai vu, commençant un peu au-dessous de la séparation et se prolongeant un peu au-dessus dans la partie libre du tube, quelques petits paquets de vaisseaux spiralés, formés de cellules courtes et larges, de la méme nature que les vaisseaux corticaux qui existent ici, comme chez le Nuytsia, dans les feuilles et dans les bractées de l'involucre. Ne faisant pas partie du systéme stélique de la plante, ces vaisseaux surnuméraires n'infirment.en rien la conclusion que l'on vient de formuler. Les six faisceaux du cercle externe, dédoublés ou non à cette hauteur, entrent dans les feuilles du périanthe, qui tantót se séparent aussitót, comme dans le Nuytsia (Phrygilanthus, Struthanthus, Phthirusa, etc.). tantôt demeurent concrescentes en tube ( Aetanthus, Elytranthe, etc.). C'est seulement plus haut que le filet de l'étamine se sépare de la feuille correspondante du périanthe, en entrainant avec lui la branche interne du faisceau, dont le dédoublement ne s'opére quelquefois que trés près de ce point (Phthirusa, Struthanthus, etc.). Ce dédoublement tardif du faisceau montre, avec plus d'évidence encore que dans le Nuytsia, que chaque piéce du périanthe ne forme avec l'étamine superposée qu'une seule feuille dédoublée. Les six faisceaux du cercle interne pénètrent dans le style. Le paren- VAN TIEGHEM. —- FLEUR DES LORANTHÉES PARASITES. 355 chyme dorsal des carpelles se prolonge, au-dessus de la base du style, en un bourrelet prismatique dont les arétes alternent avec les feuilles du périanthe et avec les étamines. Ce bourrelet est tantôt libre (Psittacanthus calyculatus, plagiophyllus, robustus, etc.), tantót concrescent en dehors. avec la base du tube du périanthe (Aetanthus nodosus, Loranthus pen- tandrus, etc.), ou en dedans avec la base du style, comme dans le Nuy- tsia (Loranthus vitellinus, bifurcatus, croceus, etc.). Si cette dernière concrescence s'opère dans toute la longueur, le style paraît simplement renflé en cône ou en sphère à sa base (Elytranthe, Phrygilanthus cunei- folius, verticillatus, etc.). Toujours exclusivement parenchymateux, ce bourrelet est au pistil ce que le tube externe est au périanthe, c’est-à-dire une expansion dorsale de l'écorce, revêtue par l'épiderme, en un mot un disque externe. Si la fleur est pentamére ou tétramére, si elle a sept ou huit parties, la structure demeure la méme avec cinq ou quatre, sept ou huit faisceaux au cercle externe, plus tard dédoublés, et tout autant de faisceaux plus petits au cercle interne, alternes avec les précédents. Dans tous les cas, il arrive assez souvent que, dans le cercle interne, un ou plusieurs des faisceaux formés à la base s'arrétent bientôt, per- dant d'abord leur bois, plus tard seulement leur liber, et laissent vide la place correspondante. Une fleur hexamére, par exemple, n'offre alors, vers le milieu de l'ovaire ou à la base du style, que cinq, quatre, trois el méme quelquefois deux faisceaux carpellaires. En d'autres termes, il west pas rare qu'un ou plusieurs carpelles avortent dans le pistil; le nombre des carpelles avortés varie d'ailleurs d'une fleur à l'autre dans la méme espéce. L'alternance normale du pistil avec le verticille externe peut alors se trouver un peu masquée. Lorsque trois carpelles avortent, par exemple, les trois qui restent peuvent paraitre superposés à trois des étamines et des feuilles du périanthe (Elytranthe sphærocarpa, etc.). En résumé, la fleur des Loranthées parasites ne se compose que de deux verticilles, normalement isoméres et alternes, savoir : un calice à calicule dont les sépales produisent et portent les élamines, et un pistil concrescent avec le calice staminifère dans toute la longueur de l'ovaire. La formule d’une fleur hexamère est done, dans la région ovarienne : F = [6 (S+-E)+6 C], qui devient, au-dessus de la séparation du style, si les sépales sont aussie tôt libres ; F—6(S-- E)4-[6 C], et s'ils demeurent concrescents en tube s F — (6 (S-- E] - [6 C]. 356 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. En se reportant aux données historiques résumées au début de ce travail, notamment à la page 345, on voit que l'organisation florale ainsi établie diffère profondément de celle qui était admise jusqu'à présent. - 4. COMPARAISON DE LA STRUCTURE FLORALE DU NUYTSIA A CELLE DES LORANTHÉES PARASITES. Si nous comparons maintenant, de dedans en dehors, la fleur du Nuytsia à celle des Loranthées parasites, nous y retrouvons les mémes parties semblablement disposées, avec quelque chose de plus à l'extérieur. Méme pistil, en effet, creusé au début d'une seule fente centrale, vir- tuellement uniloculaire, par conséquent, comme dans la plupart des Loranthées parasites, avec un disque externe entourant la base du style et concrescent avec elle. Mémes étamines alternes avec les carpelles, non seulement concrescentes avec les piéces superposées du périanthe, mais encore ne formant avec ces piéces qu'un seul et méme verticille. Le calice staminifère ainsi constitué produit, ici aussi, un disque externe ou calicule, représenté par le petit bourrelet dont il a été ques- tion plus haut (p. 349); ce bourrelet se trouve ainsi étre l'homologue du tube externe des Loranthées parasites, lequel peut d'ailleurs se ré- duire également, comme on sait, à un petit anneau. La partie surajoutée à l'extérieur, c'est le verticille de trois feuilles dans la fleur terminale,'de deux feuilles dans les fleurs latérales de chaque triade, qui est concrescent avec la fleur jusqu'à la séparation du style et qui se prolonge ensuite en tube en dehors et au-dessus du bourrelet externe. Ce tube n'est donc pas l'homologue du tube externe des Loran- thées parasites, comme il est généralement admis. Pour trouver maintenant la valeur morphologique de ce verticille surajouté, il suffira de considérer de plus prés deux genres de Loranthées parasites déjà signalés plus haut, savoir les Psittacanthus et les Aetan- thus. Dans ces plantes, qui sont toutes américaines, les fleurs sont disposées en triades comme chez le Nuytsia, avec cette différence qu'elles sont pédicellées et toutes les trois fertiles. Aussi la triade n'a-t-elle à sa base qu'une seule bractée, qui est la bractée mère du pédicelle com- mun; les bractées latérales sont concrescentes avec les pédicelles de second ordre et reportées à la base des fleurs qui les terminent. Au sommet de son pédicelle, la fleur terminale a un involucre formé de trois bractées, une en arriére et deux en avant, concrescenles en un sac à bord tridenté. Sans y étre soudé, le sac est étroitement appliqué sur la fleur, qu'il recouvre plus ou moins haut suivant les espéces, quel- quefois jusqu'à ce que son bord'atteigne le bord du tube externe (Psitta- canthus drepanophyllus, cinctus, cordatus, etc.) ou méme le dépasse VAN TIEGHEM. — COMPAR. DU NUYTSIA ET DES LORANTHÉES PARAS. 357 en le cachant complètement (Ps. cucullaris, falcifrons, etc.). Dans ce dernier cas, supposons que cet involucre devienne concrescent avec le calice de la fleur dans toute la longueur de l'ovaire infére, en méme temps que le tube externe qu'il dépasse se réduit à un petit bour- relet, et nous aurons exactement la structure de la fleur terminale du Nuytsia. Dans ces deux genres, chaque fleur latérale a aussi un involucre en forme de sac tridenté, non soudé, mais étroitement appliqué à sa surface et constitué par la concrescence de la bractée mére de second ordre, unie au pédicelle de second ordre dans toute sa longueur, comme il a été dit plus haut, avec les deux bractées latérales de troisième ordre. Imaginons que, la bractée mére de second ordre restant libre, les deux bractées latérales de troisième ordre seules soient concrescentes en un sac bidenté et que de plus ce sac devienne concrescent avec le calice de la fleur dans toute la longueur de l'ovaire infére, nous aurons exacte- ment la structure de la fleur latérale du Nuytsia. Médianes ou latérales, les fleurs des Nuytsia sont donc involucrées chacune séparément, comme celles des Psittacanthus et des Aetanthus, mais l'involucre y est concrescent avec le calice dans toute la longueur où le calice lui-même avec les étamines qu'il porte est concrescent avec le pistil, de manière à simuler un périanthe externe, c'est-à-dire un calice, et à faire croire que le véritable calice est une corolle, comme i] a été dit plus haut (p. 349). Cette conerescence de l'involucre uniflore avec le calice de la fleur qu'il enveloppe est un phénoméne jusqu'ici sans exemple; de sorte que, par ce caractère, qui intéresse, il est vrai, plutôt l'inflorescence que la fleur proprement dite, le Nuytsia se distingue, non seulement des Loranthacées parasites, mais encore de toutes les Phanérogames. Cette Concrescence est accusée au dehors par les trois cótes de la fleur termi- nale et les trois ailes du fruit qui en provient, ainsi que par les deux côtes des fleurs latérales, cótes et ailes dont toutes les Loranthées para- Sites sont dépourvues. Elle a aussi pour conséquence la nature séche du fruit, qui est charnu dans toutes les Loranthées parasites. , On voit done que c’est par les genres américains Psittacanthus et Aetanthus que ce genre australien se rattache le plus directement aux Loranthées parasites. A part la concrescence des involucres et la diffé- rence qu'elle provoque dans la forme et la nature du fruit, il en diffère encore par la sessilité des fleurs dans la triade, par la constitution binaire des involueres latéraux en rapport avec celte sessilité, enfin par la stéri- lité des fleurs latérales. 358 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. 5. STRUCTURE DE LA FLEUR DES GAIADENDRON. Ce caractère singulier de la fleur, ou mieux de l'infloresence, du Nuytsia est-il de quelque façon en rapport avec l'absence de parasitisme de cette plante? Pour répondre à cette question, il suffira maintenant de jeter un coup d’œil sur la structure florale des Gaiadendron. Les fleurs des Gaiadendron sont disposées en triades comme celles des Nuytsia, des Psittacanthus et des Aetanthus. La fleur médiane est sessile, comme dans le Nuytsia; les deux latérales sont pédicellées, comme dans les Psittacanthus et Aetanthus. Mais ni la médiane, ni les latérales n'ont d'involucre particulier, libre ou concrescent; leur sur- face est à nu, arrondie, sans cótes ni ailes. Dans une coupe transversale faite au niveau de la cupule lignifiée, une fleur hexamére de G. Tagua, par exemple, offre six faisceaux libéro- ligneux sur un cercle externe et six autres plus petits, alternes avec les précédents, sur un cercle interne. Plus haut, les six externes se dédoublent radialement et cette disposition se conserve ensuite jusqu'au niveau de séparation. La zone externe du parenchyme est et demeure entiérement dépourvue de faisceaux libéroligneux. Dans la région cen- trale, qui appartient au pistil, on voit, dés la base et déjà à l'intérieur de la cupule lignifiée, six fentes disposées en cercle et superposées aux fais- ceaux carpellaires. A chacune de ces fentes, souvent à trois ou quatre seulement d'entre elles, correspond un large sac embryonnaire. Aplaties d'ordinaire tangentiellement vers la base, elles se disposent radialement plus haut et confluent au centre en étoile dans la région supérieure de l'ovaire. Les carpelles sont donc ici fermés chacun pour son compte et ne produisent chacun qu'un seul sac embryonnaire, comme on l'a vu plus haut chez les Elytranthe des diverses sections. En un mot, l’ovaire à virtuellement six loges uniovulées à placentation axile. Au niveau de la séparation, le tube externe part sans entrainer de fais- ceaux libéroligneux ; il est donc et demeure tout entier parenchymateux, et constitue un disque externe, dépendance dorsale du calice. Les six fais- ceaux externes dédoublés passent dans le calice; les branches externes vont aux sépales, les internes aux étamines superposées. Les six faisceaux du cercle interne entrent dans le style, qui est entouré à sa base d'un disque annulaire concrescent avec lui dans une partie de sa longueur, comme dans le Nuytsia. Si la fleur est heptamére, ce qui arrive assez souvent ici, la structure est la méme avec sept faisceaux dédoublés pour le calice staminifère et sept faisceaux alternes pour le pistil, qui est aussi creusé de sept fentes superposées à ces faisceaux. VAN TIEGHEM. — STRUCTURE DE LA FLEUR DES GAIADENDRON. 359 La méme structure s'observe dans la fleur hexamére ou heptamére du Gaiadendron punctatum et du G. ligustrinum. Dans celte derniére espèce, on voit dans le tube externe, commençant un peu au-dessous de la séparation et se prolongeant un peu au-dessus, quelques fascicules de vaisseaux corticaux, pareils à ceux qui ont été signalés plus haut dans l'Aetanthus nodosus. Malgré leur végétation terrestre, les Gaiadendron dont il vient d'étre question possédent donc la méme organisation florale que les Loranthées parasites, et c'est des Elytranthe que, par la plurilocularité de l'ovaire, ils se rapprochent le plüs. Il en faut conclure que la concrescence de l'involuere avec la fleur observée chez le Nuytsia est un caractère lié à la nature propre de ce genre et qui n'a rien à voir avec son mode de végétation. . Mais ce qui démontre mieux encore la compléte indépendance de la structure florale et du mode de vie, c'est ce qu'on observe dans le Loran- thus mutabilis de Pœppig, que Eichler a classé dans la section Tagua de son genre Phrygilanthus, à cóté des Gaiadendron étudiés plus haut et dont il n'admet pas l'autonomie générique. Cette plante, qui croit en parasite dans les Cordilléres du Chili et du Pérou, a, comme les Gaia- dendron, ses fleurs eu triades avec fleur médiane sessile et fleurs laté- rales pédicellées, toutes sans involucre particulier. La structure florale y est aussi exactement la méme. Le pistil notamment y est creusé dans toute sa longueur de six fentes superposées aux six faisceaux carpellaires et qui confluent en étoile au sonimet de l'ovaire; dans certaines fleurs, le nombre des faisceaux et des fentes se réduit à cinq ou à quatre, par avortement d'un ou de deux carpelles, comme il arrive aussi dans les divers Gaiadendron. Le tube externe renferme, mais seulement au voi- sinage de la séparation, comme chez le G. ligustrinum, quelques fasci- cules de vaisseaux corticaux. En résumé, quoique parasite, cette espéce doit prendre place dans le genre Gaiadendron. Ce genre ne devra donc plus être défini par sa végé- fation terrestre, mais bien par la plurilocularité de son ovaire, qui le sépare de la plupart des Loranthées, notamment des Loranthus et des Phrygilanthus, en méme temps qu'elle le rapproche des Elytranthe, et aussi par son fruit, qui est drupacé et muni en dedans d'autant de côtes Saillantes qu'il y a de carpelles, alternant avec les faisceaux carpellaires €t avec les logettes superposées. 6. CONCLUSIONS. Pour terminer, il ne nous reste plus qu'à résumer les principales con- clusions de ce travail. 360 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. Les Loranthées terrestres, comme le Nuytsia et la plupart des Gaiaden- dron, ayant la même organisation florale que les Loranthées parasites, on voit qu'il y a indépendance complète entre la structure de la fleur et le mode de végétation. Il en faut conclure que la dégradation singu- lière qu'offre le pistil de toutes les Loranthacées au point de vue des placentes et des ovules ne trouve pas son explication dans le parasitisme de ces plantes, ainsi qu'on l'admet généralement sans contróle. C'est un caractére héréditaire, de famille, non un caractére d'adaptation. Que les Loranthacées cessent d'étre parasites, rien ne sera changé pour cela dans la constitution de leur pistil. La fleur hermaphrodite des Loranthées, y compris le Nuytsia, est composée de deux verticilles, normalement isoméres et alternes : 1° un calice portant et produisant les étamines en superposition avec les sépales; 2° un pistil, toujours sans placentes, ni ovules, mais offrant pourtant deux modes différents de constitution : tantót virtuellement uniloculaire, avec un placente basilaire pluriovulé (la plupart des genres, y compris le Nuyísia) ; tantôt virtuellement pluriloculaire, avec autant de placentes axiles uniovulés (Elytranthe, Gaiadendron). Par avortement, le pistil peut se réduire à un nombre moindre de carpelles, et ce nombre varie alors non seulement d'une espéce à l'autre, mais encored'une fleurà l'autre dans la méme espèce. La formule d'une fleur hexamére à pistil complet s'écrit donc, dans la longueur de l'ovaire infère, F — [6(S-]- E) J-6 C], et au-dessus de la séparation du style, F —6(S -+ E) J- [6C]. L'organisation des fleurs unisexuées des Viscées étant essentiellement laméme, comme on sait, les Loranthacées sont toutes apétales et doivent prendre rang dans le groupe des Apétales inférovariées, si l'on veut à côlé des Santalacées. Le Nuytsia diffère de toutes les autres Loranthées, y compris les Gaia- dendron, par la concrescence de l'involucre particulier avec la fleur qu'il enveloppe, phénoméne sans exemple jusqu'ici et qui, mal interprété, pourrait conduire à méconnaitre non seulement la véritable organisation florale de ce genre, mais encore, en donnant carriére à de fausses homo- logies, celle de toutes les autres Loranthées. Pour éviter toute erreur; il est donc nécessaire d'expliquer la fleur du Nuytsia en partant des Loranthées, et non pas celle des Loranthées en partant du Nuytsia. Le Nuytsia diffère encore de toutes les autres Loranthées par la con- stante stérilité des fleurs latérales de chaque triade, qui sont exclusi- vement mâles. Enfin il se distingue des Loranthées séparément invo- lucrées, comme les Psittacanthus et les Aetanthus, genres auxquels il se rattache le plus directement, par la constitution binaire et non ter- naire des involucres latéraux, constitution qui parait en rapport avec la sessilité des fleurs latérales. F. CAMUS. — NOUVELLES GLANURES BRYOLOGIQUES. 361 Par ses caractères floraux, tout aussi bien que par la structure de sa tige et de sa feuille, comme on l’a vu dans la précédente séance, le Nuytsia doit donc être séparé des autres Loranthées, pour former dans la famille une tribu distincte. Et même, en raison de la complication et de la différenciation plus grandes qu'on y observe tant dans l'appareil reproducteur que dans l'appareil végétatif, cette tribu doit prendre la téte de la famille. La famille des Loranthacées se trouvera donc partagée désormais en trois tribus de la manière suivante : Tige à canaux sécréteurs et à liber inclus dans le bois. - Fleur concrescente à l'involucre particulier. Cali- . cule rudimentaire.............. MEME Nuytsiees. Tige sans canaux sécréteurs, ni liber inclus dans le bois. Fleur non concrescente à l’involucre particu- lier, quand il y en a un. Calicule plus ou moins développé ...............,....e...ss..s.s.se Loranthées. Tige sans canaux sécréteurs, ni.liber inclus dans le bois. Pas d'involucre particulier. Pas de cali- — cule... eeseeeeeeeeeeet hehe Viscées. LORANTHACÉES. M. Fernand Camus fait à la Société la communication suivante : NOUVELLES GLANURES BRYOLOGIQUES DANS LA FLORE PARISIENNE, par M. Fernand CAMUS. Pendant l'automne de 1891 et le courant de l'année 1892, quelques excursions aux environs de Paris m'ont permis de recueillir plusieurs Muscinées intéressantes à ajouter à celles dont j'ai donné la liste dans le Bulletin de la Société (24 juillet 1891). La liste que je présente aujour- d'hui est un peu écourtée, la sécheresse extrême ayant rendu Pan- née 1893 peu favorable aux études bryologiques. Je crois inutile d'énumérer de nouveau ici les espéces récoltées à Montmorency, à la tourbiére de la fontaine du Four, au printemps de 1892. Je renvoie le lecteur au Bulletin de la Société (8 avril 1892). J'appelle l'attention sur une station assez singulière et jusqu'ici inex- plorée : les fossés des fortifications de Paris. Si la majeure partie de leur périmétre est insignifiante, plusieurs points sont remarquables par la présence de bonnes espèces : Billancourt, Orléans-Ceinture, la Rápée ; Cette dernière localité m'a méme fourni deux nouveautés pour la flore parisienne. Physcomitrella patens Sch. — Fossés des fortifications près la gare d'Orléans-Ceinture ; le long de la Marne à Charenton; le long de la Seine à Choisy, à Neuilly. Fructifié. 362 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. Microbryam Flœrkeanum Sch. — Charenton, sur la vase dessé- chée avec l’espèce précédente. Fr. Gymnostomum tenue Schrad. — Orléans-Ceinture, sur des pierres calcaires; sur le calcaire délité des berges de la Marne, à Charenton, où il forme quelquefois des tapis assez étendus; près du viaduc de Chan- tilly. Stérile. €. caleareum N. et H. — Sur le revêtement en pierres du fossé des fortifications, près de la porte de Billancourt. St. Weisia mucronata Bruch. — Bruyère de Sèvres, en mélange avec Hymenostomum microstomum. L’échantillon que j'avais conservé comme témoin dans mon herbier ne contenant que Hym. microsto- mum, j'avais pensé depuis à une erreur de détermination, et, dans ma Note de juillet 1891, j'avais cru devoir par prudence effacer cette localité. Récemment, un de mes correspondants a bien voulu me rendre un échantillon qui renferme les deux espéces. La rectification doit donc être non avenue et l'existence du Weisia mucronata à la Bruyère de Sévres considérée comme réelle. Fr. Dieranum flagellare Hedw. — Sur les vieilles souches des Chátai- gniers, en plusieurs points de la forét de Marly. Il est probable qu'on retrouvera cette Mousse dans tous les bois siliceux des environs de Paris, M. Jeanpert l'ayant vue à Clamart et à Verriéres. St. Campylopus fragilis Dr. Eur. Forét de Meudon (prés de la sabliére de Viroflay et sur les pentes au-dessus de l'étang de Colin- Porche); forét de Fontainebleau, au Calvaire. Toujours en petite quan- tité. Il faut se garder de le confondre avec certaines formes à feuilles et à rameaux caducs du Camp. turfaceus qui abonde dans plusieurs parties du bois de Meudon. St. Fissidens crassipes Wils. — Abondant à l'état stérile sur les quais de la Seine dans la traversée de Paris. Fructifié à l'embouchure de la Marne et prés du pont de Neuilly. Quais de l'Oise à Compiégne. Conomitrium Julianum Mont. — Paris, talus de l'ile des Cygnes. Trés rare et peu développé. St. Pottia minutula Br. Eur. — Fossés des fortifications à Montrouge et à Billancourt. Fr. Didymodon luridus Hornsch. — Fossés des fortifications à Billan- court et à la Ràpée. St. Trichostomum tophaceum Brid. — Sur le loss des berges de la Seine, à Billancourt et à Choisy-le-Roi. Quelques capsules. Il est pro- bable que celte espèce est largement répandue dans cette station. F. CAMUS. — NOUVELLES GLANURES BRYOLOGIQUES. 363 T. erispulum Bruch. (forme type). — Abondant sur les déblais d'anciennes carriéres de calcaire grossier sur le haut d'un coteau, par- tie ouest de la forét de Chantilly. St. Barbula marginata Dr. Eur. — Sur les pierres calcaires soutenant le revers du fossé des fortifications prés de la porte de Billancourt, en compagnie du B. muralis, plus abondant que lui; bien développé néan- moins et fertile. B. rigidula Sch. — Fossés des fortifications à la Râpée. Trés rare, fertile. B. gracilis Schwægr. — Fossés des fortifications à Auteuil. St. B. Hornschuchiana Schultz. — Forêt de Chantilly près Coye. St. B. inclinata Schwægr. — Forêt de Chantilly, partie ouest, sur la hauteur avec Trichostomum crispulum. Celte Mousse semble décidé- ment assez répandue aux environs de Paris, sur les sables pénétrés de graviers calcaires. St. B. squarrosa DN. — Forét de Chantilly avec le précédent; fossé des fortifications à Auteuil. St. B. Brebissoni Brid. — Fossés des fortifications à la Ràpée. En petite quantité, St. J'ai vu cette espéce trés abondante, dans les prairies de la vallée de la Loire et de ses principaux affluents, entre Nantes et Saumur. Il est pro- bable qu'elle existe cà et là dans la vallée de la Seine, où elle ne semble pas avoir été indiquée. La plante de la Ràpée a ses feuilles en trés mau- vais état, toutes déchiquetées, parfois réduites à la nervure et à quelques portions du limbe; on dirait que les feuilles ont été rongées par un insecte. C'est du reste dans cet état que se présente souvent la plante dans la vallée de la Loire. On ne peut attribuer l'altération des feuilles à l’action du courant de l'eau, le Barbula Brebissoni se montrant en parfait état le long de riviéres à courant plus marqué. Peut-étre ces fragments de feuilles détachées peuvent-ils servir à propager la plante. C’est une hypothèse vraisemblable, si l'on songe à l'abondance dans cer- taines vallées d’une espèce dont les capsules sont, relativement du moins, fort rares. Cinclidotus fontinaloides P. B. — Avec le précédent, rabougri et stérile. C. riparius Br. Eur.— Dans l'Oise, à Compiègne. Enthostodon ericetorum Sch. — Forêt de Sénart, sur le plateau de l'Obélisque. Webera eruda Sch. — Lardy, route de Poquency. Bien fructifié. ` 364 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. Mnium stellare Hedw. — Forèt de Marly. St. | 'Atriehum angustatum Dr. Eur. — Sentiers graveleux dans les bois de Viroflay et de Marly. Les capsules sont rares. Thyidium recognitum Sch. — Fossés des fortifications à Billan- court. St. Pylaisia polyantha Br. Eur. — Fossés des fortifications à la Ràpée. Cylindrothecíum concinnum Sch. — Fossés des fortifications à la hàpée. St. Brachythecium glareosam Sch. — Même localité. St. Scleropodium cæspitosum Sch. — J'ai eu la vive satisfaction de récolter à la Ràpée, dans les fossés des fortifications, quelques brins de eelte espèce si répandue dans l'ouest de la France et qui n'avait point encore été signalée autour de Paris. Sa stérilité habituelle et sa physio- nomie assez variable l'ont fait longtemps méconnaitre dans l'Ouest méme, et je ne doute pas de son existence dans d'autres localités pari- siennes, puisqu'elle se retrouve dans les Ardennes et en Hollande. Eurhynchium strigosum Sch. var. imbricatum. — J'ai trouvé quelques touffes de cette jolie Mousse sur un talus sous bois en com- pagnie du Webera cruda à Lardy, sur la route de Poquency. St. E. crassinervium Sch. — Sur les rochers à fleur de terre, près du pont de Neuilly. St. Amblystegium irriguum Br. Eur. — Paris, île des Cygnes. St. Hypnum Sommerfelti Myr. — Fossés des fortifications à Billancourt; forét de Chantilly. Fr. H. chrysophyllum Brid. — Forêt de Chantilly. St. H. Patientise Lindb. — Forét de Marly. St. H. Haldanianum Grev. — J'ai retrouvé la station exacte, dans la forét de Montmorency, de cette intéressante espéce qui ne compte en France que quelques localités. Elle est située à l'intersection de la grande route de Saint-Leu à Chauvry et dela voie forestiére dite route des Fonds. Là ont été creusés de grands fossés croisés à angle droit pour assainir un bas-fond. Sur la partie supérieure du talus de ces fossés, l'Hypnum Haldanianum croît en tapis serré, mélangé à Hypnum uncinatum, Climacium dendroides et quelques autres espèces. ll est assez abondant, largement fructifié et semble bien résister dans sa lutte avec les Mousses voisines, malgré les tendances envahissantes du Climacium dendroides. Sphagnum medium Limpr. — Cette espéce, généralement adoptée F. CAMUS. — NOUVELLES GLANURES BRYOLOGIQUES. 365 aujourd’hui et, je crois, avec raison, existe dans un point assez limité du plateau de Bellecroix dans la forêt de Fontainebleau. Elle n’y offre que des formes panachées de vert et de brun luride (var. fusco-viride Warnst.). Je suis absolument sûr d’avoir vu un échantillon de cette espèce pro- venant de la forêt de Rambouillet ; mais je ne saurais dire dans quel herbier. On peut s’attendre à la rencontrer encore dans d’autres tour- bières des environs de Paris. S. rigidum Sch. var. compactum Sch. — Forêt de Fontainebleau, à Bellecroix. J'ai vu là quelques touffes de cette Sphaigne rappelant les coussinets bombés du Leucobryum glaucum. Cette forme dépasse en compacité tous les échantillons que j'ai vus du S. rigidum. Les tiges principales presque simples s'élévent parallélement et sont garnies de rameaux excessivement serrés (tiges dasyclades). S. squarrosum Pers.— J'ai trouvé d'assez nombreuses touffes de cette belle espèce, le21 août 1892, dans un taillis marécageux alors récemment coupé sur la route de Chauvry à Bouffemont (lisière nord de la forêt de Montmorency). Cette Sphaigne, indiquée par Chevallier et par Graves aux environs de Paris, n'a point été retrouvée par MM. Roze et Besche- relle. On ne peut guère tenir compte des indications déjà anciennes de Chevallier et de Graves; à leur époque, l'histoire des Sphaignes n'avait point été débrouillée. On n'examinait d'ailleurs que les caractères ex- térieurs de ces plantes et peut-étre doit-on rapporter leurs indications à des formes squarreuses de quelque autre espèce, du S. cymbifolium par exemple. La forme à feuilles squarreuses de ce dernier eroit précisément en mélange avec le S. squarrosum dans la localité que je cite et si, sur place, les deux espèces réunies se distinguent bien, il faut convenir qu'à l’œil nu l'hésitation est quelquefois permise devant un échantillon isolé. S. fimbriatum Wils. — Forét de Montmorency, sur la lisiére nord, prés du bourg de Chauvry. C'est une seconde localité dans la forét. S. tenerum Warnst. — M. Warnstorf a récemment élevé au rang d'espèce, sous ce dernier nom, une plante trouvée en 1868 par Austin dans le New-Jersey (États-Unis) et nommée par lui S. acutifolium var. tenerum. M. Warnstorf a reconnu ce S. tenerum dans un lot de Sphaignes recueillies par moi en mai 1892 aux mares de Bellecroix (forét de Fontainebleau). | Le Sphagnum tenerum n’était encore connu que dans la localité américaine lorsque ma plante a passé sous les yeux de M. Warnstorf (septembre 1892). C'est donc une nouvelle acquisition pour la flore euro- péenne. Il paraît trés rare à Bellecroix. 366 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. Les caractères spécifiques principaux sont tirés des feuilles caulinaires grandes, exactement lancéolées, à cellules hyalines fortement fibrillées (souvent jusqu’à la base de la feuille), et dont les pores sont à peu près disposés comme ceux des feuilles raméales. On trouvera la description détaillée de l'espèce dans le Mémoire de M. Warnstorf : Beiträge zur Kenntniss exotischer Sphagna (in Hedwigia, 1890, cahier 4, p 194). Jungermannia exsecta Schmid. — Forêt de Marly (sur plusieurs points), forêt de Fontainebleau (à Bellecroix et au Calvaire). — Stérile et propagulifère. J. incisa Schrad. — Forêt de Marly, prés du carrefour d'Armiére. Nouveau pour la flore parisienne. St. J. trichophylla L. — Forêt de Compiègne, aux Grands Monts. Fructifié (périanthes). Lophocolea minor Nees. — Cette plante, qui n’a pas été encore in- diquée, je crois, dans nos environs, est probablement répandue dans nos forêts à sol calcaire. Je l'ai en effet trouvée en assez grande abon- dance dans plusieurs points de la forét de Chantilly, dans la forét de Compiègne aux Grands Monts, dans les parties basses de la forêt de Fontainebleau. Partout elle se présente sous la forme propagulifère (var. erosa) et, par suite, elle est stérile. Cette Hépatique est nettement calcicole, au moins dans le nord-ouest de la France. Dans les bois franchement siliceux, tels que les foréts de Meudon, de Montmorency, les bois de la Grange, certaines parties des forêts de Compiègne et de Fontainebleau, le Lophocolea minor est rem- placé parle L. heterophylla, qui parfois y atteint un beau développement et se charge de capsules. A l'appui de mon opinion, je ferai remarquer qu'en Vendée et en Dretagne, régions exclusivement siliceuses, le Lophocolea heterophylla est assez répandu et que par contre le Lopho- colea minor manque totalement. La seule indication de localité en Bretagne « Buttes de Coesmes prés Rennes » repose sur une erreur. La plante trouvée là par J. Gallée et qu'il m'y a fait recueillir est le Loph. heterophylla. Mastizobryum trilobatum Nees. — Touffe unique près de l'enclos de Joyenval, dans la forét de Marly. St. Riccia cristallinn L. — Fossés des fortifications prés de la gare d'Orléans-Ceinture. M. Prillieux présente à la Société des Pommes de terre à l'inté- rieur desquelles se sont formés de nouveaux tubercules. M. Schri- baux a proposé, pour empêcher de germer les Pommes de terre CLOS. — LE LUZULA MAXIMA EN GLOSSOLOGIE. 361 destinées à l'alimentation, de les tremper dans l'eau contenant 1,5 pour 100 d'acide sulfurique. Cette solution corrosive dé- (ruit fort bien les germes des tubercules de diverses variétés telles que Saucisse, Quarantaine des Halles, Magnum bonum, etc., qui peuvent ainsi étre conservées bonnes pour l'alimentation pendant l'été. Sur les tubercules de la variété Richer's Imperator, la destruc- tion des yeux a été incomplète; il s'est formé à leur base des bour- geons qui se sont développés en pénétrant à l'intérieur du tuber- cule-mére et y formant de nouveaux tubercules. M. Malinvaud donne lecture des communications suivantes : LES LUZULA MAXIMA, MATRICARIA INODORA, BERBERIS ASIATICA ET OSMUNDA REGALIS EN GLOSSOLOGIE, par M. D. CLOS. I. LUzULA MAxiMA. — M. Ant. Le Grand écrivait naguère : « On ne doit pas remonter au delà de l'origine de la nomenclature binaire. » À ce titre « le nom de Juncus silvaticus primeles autres, et cette épithète doit étre conservée en faisant passer l'espéce dans le genre Luzula » (Troisième fasc. Plant. rar. du Berry, 26); opinion conforme à celle des phytographes Rcmer et Sch. (Syst. 254), Mutel (Flor. franc.); Grenier et Godron, Gillet et Magne, Lecoq (Géogr. bot. de l'Eur. IX, 17). Le Luzula silvatica figure pour la premiére fois en 1828 (in Gaudin Flor. helvet. YI, 568), répondant au Juncus silvaticus Huds. (Angl., 1" éd. de 1762, p. 151). C'est en 1805 et 1806 que de Candolle propose son Luzula maxima (in Lamarck et de Candolle, Flore franc. III, 160 et Synopsis, 151), nom bien antérieur à L. silvatica Gaud. Sans doute Juncus silvaticus Huds. l'est à l'égard de J. maximus Reichard (Flor. Mæno-francfurt., n° 974, de 1712); mais lorsque Jean Bauhin a décrit et fait figurer l'espèce sous le nom de Gramen Luzule maximum (Hist. univ. Plant. IL, 493), ne peut-il pas étre considéré comme le créateur à la fois du genre — qui deviendrait univoque à l'aide d'un trait d'union, Gramen- Luzulæ, comme il l'est par le sens — et de l'espéce, qualifiée par un adjectif conformément aux lois de la nomenclature binaire? Ajoutons : 4° que deux des successeurs de J. Bauhin, Morison et J. Rai, bien que substituant au nom de l'espéce une phrase (1), y main- (1) Hirsutum latifolium mazimum juncea panicula (Moris., Hist. II, p. 225, sect. 8, is - 2); Nemorosum hirsutum latifolium maximum (Rai, Hist. I, 292 et Syn. III, 368 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. tiennent l'adjectif maximum ; 2° que l'épithéte de silvaticus a été attri- buée à plusieurs espèces de Juncus différentes de celle d'Hudson; 3° que, si la dénomination de Luzula silvatica convient à l'espéce, celle de L.maxima la caractérise mieux, car « c'est parmi les espèces indigènes la plus grande que nous connaissions » (Poiret). Aussi est-elle adoptée par Reichenbach (Flor. excurs. I, 192), par Kunth (Enum. plant. III, 304) et par Steudel (Synops. plant. Cyper.). Seulement ces trois derniers auteurs rapportent l'espéce à Desvaux (Journ. de bot. rédig. 1808, t. I, p. 148), au détriment de de Candolle, égarés probablement par la date de 1815 du 2* tirage de la 3° édition de la Flore française de Lamarck et de Candolle, dont le premier est de 1805, seule date légale en fait de priorité. N'est-il pas étrange que ce genre Luzula, reconnu dés la renaissance de la botanique, n'ait acquis son autonomie qu'à une époque relative- ment récente? Quand de Candolle déclare avoir tiré ce nom de Gramen Luzule, n'y aurait-il pas justice à faire suivre dans les Species, Luzula maxima DC. de Gramen Luzulæ maximum J. Bauh. ? II. MATRICARIA INODORA. — Cette espèce, décrite et figurée sous le nom de Buphthalmum dés 1542, par Fuchs (Histor. Stirp., p. 144, fig.), puis par Jean Bauhin (Hist. univ. Plant. III, 120), sous celui de Cha- mæmelum inodorum sive Cotula non fetida, inscrite dans le grand ouvrage de Morison et dans les Institutiones de Tournefort, et répandue partout en France du nord au midi, a été omise dans la première édition du Species de Linné ; elle prend rang dans les deuxièmes éditions du Flora suecica (1755) et du Species (1762) du grand Suédois ; mais elle paraît n’avoir été connue ni de Lamarck, qui, dans les deux premières éditions de sa Flore française (1778, 1794-5), dit (lui fixé à Paris où elle est commune) qu'elle croit dans les provinces méridionales, et lui rapporte des synonymes afférents au Pyrethrum corymbosum (2* édit., t. 2, p. 135) (1); ni de Desrousseaux qui, traitant du genre Matricaria (in Lamarck, Dict. bot. III, 134, 1789), déclare décrire l'espèce d’après Pollich (2), ajoutant qu’on la trouve dans les lieux incultes de la Suède et dans d'autres parties de l'Europe. Il n’est pas étonnant dés lors de la voir manquer dans quelques ouvrages descriptifs du commencement de ce siècle ; car, dit Villars, « le port et la ressemblance trop forte du Ma- (1) Ce sont : Matricaria tanaceti folio, flore majore, semine umbilicato. Tournef., 498 B. Matricaria tanaceti folio, flore minore, semine umbilicato (ibid.), tandis que le vrai Matricaria inodora est ainsi inscrit dans les Institutiones de Tournefort (p. 494) : Chamæmelum inodorum C. B. Pin., 135. Chamæmelum inodorum sive Cotula non fœtida J. B., 3, 190. Cotula Tabern. Icon., 21. m Qui en trace en effet longuement les caractères (Hist. plant. Palat., n° 813, CLOS. — MATRICARIA INODORA, ETC. 369 tricaria inodora avec le M. Chamomilla Ya peut-être fait prendre sou- vent pour celle-ci » (Dauph. IL, 190). Mais à quel genre assigner la plante en question? Déjà, dés la réap- parition de l'espéce en phytographie, Linné la qualifie de Matricaria (Fl. suec. II, 75) et peu après de Chrysanthemum (Spec., 2° éd., 1515), par ce motif : Calyx margine scarioso hanc Chrysanthemis adsociat. Et, à partir de là, elle va flotter tour à tour et dans ces genres et dans Leucanthemum, Pyrethrum, Chamomilla, Tripleurospermum, Cha- mæmelum. M. de Visiani a repris à Gaspard Bauhin ce dernier nom générique, et le Chamæmelum inodorum De Vis. est adopté par Rei- chenbach (Icon. Flor. germ. XVI, p. 646), par MM. Willkomm et Lange (Prod. Flor. hisp. 11,493) et par Boissier (Flora Orient. III, 32, où le nom d'auteur Vis. est remplacé par (L. Spec. sub Chrysanthemo). Mais, dans l'œuvre citée de G. Bauhin, l'espèce figure sous cette même dénomination conforme aux lois de la nomenclature binaire. Si l’on adopte ici la notation que j’ai proposée naguère dans ce Recueil (XXXIX, 397-399) pour les espèces antérieures à Linné et dont le nom est repris sans aucun changement, l'espèce devra figurer ainsi dans les ouvrages où elle rentrera, à supposer ce genre admis : Chamæmelum inodorum, G. Bauh. — Vis. (1). Mais j'estime, avec Grenier et Godron (Flor. de Fr. II, 149), avec Kirschleger (Flor. d'Als., 494-5), avec Cosson et Germain (Synops. Flor. env. de Paris, 2* édit., 306), que l'espéce doit rester dans le genre Matricaria en compagnie du M. Chamomilla, deux types tellement rapprochés qu'à la suite de la description du dernier, l'un de ces auteurs ajoute : « ne pas confondre cette espèce... avec la précé- dente », ce genre étant surtout caractérisé par le boursouflement de son réceptacle. Quant au mot Chamæmelum mentionné dans la plupart des traités de Phytographie de la renaissance, devenu vraiment générique pour Gaspard Bauhin (Pinax, où il comprend douze espèces), admis par (1) Dans l'Extrait, du manuscrit, de la Topographie bolanique ou Catalogue des Plantes observées par Tournefort... de 1676 à 1690, imprimé en téte de l'Histoire abrégée des Plantes des Pyrénées de Lapeyrouse (1813), figure, parmi celles observées autour de Mont-Louis, Chamæmelum montanum tenuifolium inodorum (p. xlix), resté inconnu à Lapeyrouse, impuissant à lui appliquer, comme il le fait pour la plupart des autres espèces signalées, la synonymie linnéenne ou toute autre. Loiseleur- Deslongchamps n'a pas hésité à y voir le Pyrethrum inodorum W. (in Desvaux, Journ. de Bot. appliq. II, 79, 1813, en note), détermination que semble confirmer une des localités données par Lapeyrouse (loc. cit., p. 931) au Pyrethrum inodorum Sm. : * Dans les plaines de la Cerdagne ». Mais il n’en est pas moins piquant de ne plus retrouver trace de ce Chamæmelum de Tournefort dans ses Institutiones (1700 et 1719), où le Matricaria inodora figure page 494, sous le nom de Chamæmelum ino— C. Bauh. T. XL. (SÉANCES) 24 9310 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. Tournefort avec mélange d'Anthemis (A. nobilis, A. maritima), de Matricaria (M. Chamomilla, M. inodora), de Cotula (C. aurea), etc. (Instit., 494), réduit à une espèce par Micheli, qui range la plupart des autres dans son genre Anthemis (Gen. 32), rapporté en synonyme à ce dernier par Linné (Genera), repris par Ludwig intervertissant les rôles des deux (Definit. gener. 110), il redevient depuis lors définitivement synonyme dans les Species, où il est méme souvent omis. Les interpré- tations si diverses auxquelles son emploi, en tant que générique, a donné lieu auraient dû, ce semble, le faire à jamais proscrire. Que si l'on jugeait à propos de le maintenir, il ne suffirait pas de l'attribuer uniquement à Visiani, mais bien d'ajouter à l'abréviation du nom Vis. ces mots ex veter. emend. III. BERBERIS ASIATICA. — Si l'on consulte dans l’œuvre posthume de Griffith ses Icones Plantarum asiaticarum, on y voit figurée (par. IV, tab. 648), sous le nom de Berberis asiatica, une plante toute différente de celle ainsi désignée par Roxburgh et décrite dans le Systema regni vegetabilis de de Candolle (t. II, p. 13), mais ressemblant en tous points au B. Hookeri Hort. Angl., espéce aujourd'hui trés répandue dans les jardins, trés rustique, au point de braver les hivers les plus rudes, mais dont la patrie est inconnue. Les deux arbustes ont en commun des feuilles fasciculées, lancéolées, fortement serratées, des pédoncules uniflores de 2-4 centimétres, groupés à leur aisselle par 3-4, pendants, d'assez grandes corolles étalées. Le B. asiatica Griff. devient donc syno- nyme de B. Hookeri, qui est voisin du B. Wallichiana DC. du Népaul et figuré dans les Plante asiatice rariores de Wallich (t. IIT, pl. 243), mais dont les fleurs plus petites sont disposées en corymbes dressés, multiflores et denses. IV. OSMUNDA REGALIS. — Cette Fougère se trouve sous ce nom dans les deux éditions du Species de Linné, dans la Flore franç. de Lamarck, qui, comme tous les auteurs venus aprés lui, si je ne me trompe, rapporte l'espèce au grand Suédois. Au nombre des synonymes inscrits par ce dernier figure Osmunda regalis s. Filiz florida Plum. f. 35, t. B, f. 4. Voudrait-on, ne tenant compte que des deux premiers mots, faire honneur de l'espéce à Plumier, dont le Filicetum est de 1703? Mais, en 1635, Cornuti (Canad. Plant. Hist.), en son chapitre premier De Filice, écrit p. 2 : « Foliis, caule et floribus ornatur Osmunda regalis : ob id Filix florida dicta... » Suit la description. Ce passage paraît avoir échappé à Linné. L'espéce est donc bien de Cornuti, et il conviendra désormais de la Péetésenter dans les livres sous cette forme : Osmunda regalis rn, — L. MÉNAGER. — HERDORISATIONS AUX ENVIRONS DE LAIGLE (ORNE). 371 HERBORISATIONS AUX ENVIRONS DE LAIGLE (ORNE) ET NOTE SUR LE CISTUS HIRSUTUS EN BRETAGNE; par M. Raphael MÉNAGER. Le pays de Laigle traversé par la rivière de Rille, dans laquelle se jettent plusieurs ruisseaux, est entouré de nombreuses forêts qui occupent une partie des sommités d’une longue chaîne de collines s’étendant du Morvan et de la Bourgogne jusqu’à la mer, et formant la séparation des deux bassins de la Loire et de la Seine. Dans la région se trouvent : forêt de Laigle ou de Saint-Michel, à 4 kilo- mètres à l’est de la ville ; forêts du Perche, La Trappe, Moulins et Bon- moulins, à 12 et 14 kilomètres au sud; au nord-est, à 16 kilomètres, forêt de Breteuil, et enfin à l'ouest, à 10 kilomètres, la forêt de Saint- Evroult, que j'ai spécialement explorée ainsi que les boies et sapaies (1) qui l'environnent au sud et à l'est. L'altitude de cette contrée varie entre 200 et 300 métres, ce qui est l'indice pour cette raison d'un climat froid, mais cependant assez tem- péré par les vents du sud-ouest qui soufflent une partie de l'année alter- nativement avec ceux du Nord. Le terrain en est généralement argileux, couvert de bois, entrecoupé de ruisseaux formant cà et là, dans les foréts, plusieurs étangs. On ne trouve, au-dessous de la terre végétale, qu'un terrain rougeâtre formé de sable et d'argile ferrugineuse et d'une grande quantité de silex de toutes grosseurs; avec ces derniers on rencontre des empreintes de coquilles et différentes productions marines tant végétales qu'animales, Parfois microscopiques. Quelques ossements fracturés sont faciles à reconnaitre pour le géologue; c'est, en un mot, un véritable terrain de transport et d'alluvion. Cà et là, le calcaire apparait sur les hauteurs, principalement dans la forét de Saint-Évroult et les grands bois de Livet et de Beaufai. Le minerai de fer a été jadis trés abondant dans la contrée; aussi les argiles sont-elles partout imprégnées de son oxyde, comme leur couleur l'annonce du reste. Dans la forét de Saint-Évroult et dans toutes les sapaies environ- nantes se présentent de nombreuses buttes et excavations, qui prouvent que, dans des temps plus ou moins reculés, elles ont été fouillées pour *n extraire le minerai de fer. Là, sous une végétation abondante de Sphagnum, de Mousses et (1) Sapaie est une locution employée dans l'Orne pour désigner les bois de Sapins; es hétraies sont des bois de Hétres, etc. 312 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. Phanérogames diverses, on trouve encore des scories et des laitiers provenant des vieilles forges à bras, jadis si nombreuses dans toute la région. Une des particularités, et non des moins intéressantes, est la perte sous terre de certains ruisseaux, notamment les ruisseaux du Fontenil, de Saint-Nicolas, de Sommaire, etc., etc., de la riviére de Rille à la Fer- riére-sur-Rille (Eure), de la riviére de l'Iton, au-dessous de Damville (Eure). Ce phénoméne a été expliqué bien des fois, et M. l'abbé Letacq l'a décrit en 1891 dans le Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, en relatant les travaux botaniques et géologiques de Guettard, publiés en 17471 sur les environs de Laigle et d'Alencon. Il n'est donc pas surprenant, d’après cette description succincte du pays, d'y rencontrer un certain nombre de plantes montagnardes trés rares pour la Normandie. La partie sud du pays : forét de la Trappe, du Perche, Moulins, Bon- moulins, a été explorée, il y a une trentaine d'années, par le regretté M. Lubui-Thorel, pharmacien à Laigle. Ce zélé botaniste, qui fut mon premier maître, y avait découvert beau- coup d’espèces intéressantes, encore non signalées dans la flore de Normandie; tels sont : Malaxis paludosa, à la Trappe, localité disparue aujourd'hui; Maianthemum bifolium, méme localité ; Vaccinium Vitis- idæa, forêt du Perche; Drosera longifolia, La Trappe; mais il n'avait que trés peu herborisé à l'ouest dans la direction de la forét de Saint- Évroult et des grands bois de Beaufai et de Livet, que j'ai visités tout partieuliérement depuis quelques années. Au point de vue agreste et sauvage et par conséquent de la richesse botanique, Ia forét de Saint-Évroult l'emporte de beaucoup sur toutes ses voisines. La partie nord de la forêt et les environs immédiats du bourg de Saint- Évroult, qui est construit presque dans la forét, ont été visités par M. Niel, qui a fait un compte rendu de ses herborisations dans le Bulle- tin de la Société botanique de France (tome XXXV, séance du 10 fé- vrier 1888). Notre confrére a cité une notable quantité de bonnes et rares espèces; que l’on retrouve presque toutes dans la partie sud que j'ai explorée à plusieurs reprises et à des époques différentes, ce qui fait que j'ai pu ajouter à sa liste les trés rares espèces suivantes : Malazis paludosa, Orchis albida, Herminium Monorchis, Epipactis violacea, Antenna- ria dioica, Potamogeton rufescens et mucronatus, Carex teretiuscula, Carex Davalliana, Lycopodium Selago, Vaccinium Vitis-idaa, etc., etc. Cette partie de la forêt et les bois de Livet qui la confinent au sud MÉNAGER. — HERBORISATIONS AUX ENVIRONS DE LAIGLE (ORNE). 373 n'ont jamais été, à ma connaissance, visités par aucun botaniste; c’est ce qui explique la quantité relative de plantes rares et curieuses pour notre région dont j'ai pu constater la présence; le nombre en serait encore plus considérable, si certaines espèces qui croissent sur les coteaux n'étaient détruites par les chevaux des charbonniers,'qui laissent ces animaux en liberté toute l'année. Mais, dans les fondriéres et les marais si difficiles à aborder, dans les prés tourbeux, au bord des ruisseaux et des étangs, le botaniste est assuré, à chaque herborisation, de faire une ample récolte. Plus loin je donne la liste des plantes les plus intéressantes de la région dont je viens de parler et j'indique l'itinéraire à suivre pour explorer toute cette contrée en trois ou quatre jours. Première journée. Au départ de Laigle, prendre la route de Crulai. À la bifurcation de la route de la Trappe, à 2 kilomètres de la ville, dans un pré à droite de la route, à la ferme de la Fremondiére, croit le rarissime Lathræa Squa- maria, sur les racines d’ Ulmus campestris ; et non loin de là, dans le vallon des Vaux, Botrychium Lunaria signalé par Guettard en 1747. Il y est trés rare et je n'en ai trouvé que quatre exemplaires. Cette récolte faite, on prend le chemin des Bois-Heults, par la route de Chennebrun. On y trouve : Pirola rotundifolia. Carum verticillatum — minor. Carex acuta. Neottia Nidus-avis. — filiformis. Genista anglica. — vulgaris. Serratula tinctoria. — vesicaria. Cicendia filiformis. — flava. Listera ovata. — Œderi. Platanthera montana. — pilulifera. — bifolia. —— — praecox. Cirsium anglicum. Molinia cærulea. Dans les prairies voisines croissent : Orchis ustulata. — laxiflora. — latifolia. — incarnata. ~ coriophora. Orchis Morio. Cœloglossum viride. Gymnadenia conopea. Spiranthes autumnalis. Veronica scutellata. Dans les haies, près du bois Robert, on rencontre : Lonicera Xylosteum. | Amelanchier vulgaris. 314 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. Dans les champs et les moissons, en revenant vers la ville : Mentha Pulegium. Muscari racemosum. — comosum. Asperula arvensis. Myosurus minimus. Veronica acinifolia. — triphyllos. Silene gallica. Ranunculus Philonotis. — parvifforus. Aprés le déjeuner, il est facile de faire l'intéressante herborisation des sapaies de la Hanterie et du Fontenil, de celles de Saint-Sulpice et de revenir par la prairie, au milieu de laquelle serpente la Rille. Dans les sapaies de la Hanterie et du Fontenil, on récolte : Epipactis violacea. Orchis purpurea. Neottia Nidus-avis. Ophrys muscifera. Monotropa Hypopitys. Lysimachia nemorum. Asperula odorata. Oxalis Acetosella. Adoxa Moschatellina. Platanthera montana. — bifolia. Daphne Laureola. Paris quadrifolia. Melittis Melissophyllum. Veronica montana. Epilobium molle. — montanum. Circæa lutetiana. Carex strigosa. — maxima. — pilulifera. — cæspitosa. — vesicaria. Aspidium aculeatum. — angulare. Polystichum dilatatum. Le bryologue y trouve abondamment : Dicranum majus. — pellucidum. — rufescens. Polystichum juniperinum. — commune. Hypnum rivulare. Mnium punctatum. — undulatum. Diphyscium foliosum. Bartramia pomiformis. Pogonatum nanum. — aloides. Hypnum strigosum. — rusciforme. — irriguum. — splendens. — tamariscinum. Fontinalis antipyretica. On gagne ensuite le village de Saint-Sulpice et, dans la prairie à droite du pont, croissent en abondance : Polygonum Bistorta. Pedicularis palustris. Orchis laxiflora. — incarnata. — latifolia. Ornithogalum umbellatum. Butomus umbellatus. Potamogeton polygonifolius. — lucens. — perfoliatus. — densus. Zannichellia palustris. Scirpus lacustris, Dans les sapaies bordant le chemin que l’on suit pour rentrer en ville, MÉNAGER. — HERBORISATIONS AUX ENVIRONS DE LAIGLE (ORNE). 375 on récolte l'Epipactis latifolia avec plusieurs autres plantes déjà citées dans les sapaies de la Hanterie et du Fontenil. Deuxiéme journée. On prend le premier train du matin etl'on descend àla gare de Rai- Aube. A peu de distance de la station, dans les fossés qui l'avoisinent, le botaniste apergoit : Potamogeton mucronatus (plante vue sur différents points de la France par M. Foucaud). — rufescens. — pusillus. Elodea Canadensis. Cirsium oleraceum. Scirpus silvaticus. Carex ampullacea. — vulgaris. — acuta. — stricta. — hirta. On gagne ensuite le chemin vicinal conduisant à Livet, en visitant à droite et à gauche les coteaux boisés de la Poussetiére et des Mergers, puis la prairie baignée par le ruisseau de Livet. Dans les bois et les bruyéres des Mergers se trouvent : Pirola minor. . Monotropa Hypopitys. Ophrys muscifera. Paris quadrifolia. Platanthera montana. — bifolia. Daphne Laureola. Helleborus viridis. Polystichum dilatatum. Aspidium angulare. Molinia cærulea. Genista anglica. Erica Tetralix. — cinerea. — ciliaris. Rhamnus Frangula. Dans la prairie tourbeuse de la fontaine Chaudoit, qui est ferrugineuse, abondent : Spiranthes æstivalis. — autumnalis. Orchis incarnata. — latifolia. — laxiflora. — palustris. Galium uliginosum. Pedicularis palustris. — silvatica. Polygonum Bistorta, Carex pulicaris. ampullacea. vulgaris. stellulata. elongata. flava. — @Œderi. Eriophorum latifolium. — angustifolium. Equisetum palustre, — — — — — Sur le coteau opposé à l’est, dans les vergers : Narcissus Pseudonarcissus. — incomparabilis, Orchis ustulata. Cœloglossum viride. 316 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. Orchis odoratissima. — RR. Helleborus viridis. — conopea. Genista sagittalis. Sur les bords du ruisseau du Livet, on trouve le trés rare Lathræa Clandestina, poussant sur les racines de Peuplier avec Euphorbia dulcis. Puis l'on visite l'étang de la Poussetiére où croissent : Alopecurus fulvus. Potamogeton natans. Potamogeton polygonifolius. — plantagineus. — crispus. — densus. avec de nombreux Carex. Sur les bords d'un petit ruisseau tourbeux voisin de l'étang apparait, abondant, le Chrysosplenium alternifolium, et dans des haies épaisses dominant l'étang, à mi-cóte, le Galanthus nivalis. Cette récolte faite, le botaniste pénétre dans les grands bois de Livet, à 1500 métres de la Poussetiére, et, se dirigeant sur l'étang du bois Marot, il peut recueillir dans les bruyères : Herminium Monorchis. — RR. Phalangium bicolor. Lycopodium clavatum. Antennaria dioica. ` Orchis albida. — RR. L'étang, qui tend à se combler de plus en plus, est envahi par une luxuriante végétation aquatique. On y trouve tout d'abord à l'est, prés de la chaussée, dans un petit marais à Sphaignes, le rarissime Malaxis paludosa, et plus haut : Lycopodium inundatum. Maianthemum bifolium. — Selago. Polygala depressa. Dans le marais, tout autour de l'étang, croissent en grande abondance : Drosera rotundifolia. Carex fulva. Eriophorum angustifolium. — acuta. Eleocharis palustris. Scirpus fluitans. Menyanthes trifoliata. Potamogeton polygonifolius. Rhynchospora alha. — fluitans. Carex ampullacea. — plantagineus. — vulgaris. — rufescens. — stricta. Equisetum palustre. — filiformis. — hyemale. Après avoir récolté ces plantes si intéressantes, on suit le ruisseau tourbeux qui coule de l’étang au milieu d’un fouillis presque inextricable de plantes et d’arbrisseaux de toutes espèces; sur ses bords, çà et là, apparaissent : MÉNAGER. — HERBORISATIONS AUX ENVIRONS DE LAIGLE (ORNE). 317 Chrysosplenium alternifolium. Paris quadrifolia. — oppositifolium. Maianthemum bifolium. Et des Fougères aux frondes gigantesques : Polystichum Thelypteris. — dilatatum. Blechnum Spicant. Athyrium Filix-femina (et sa variété molle). Plusieurs Hépatiques et Mousses, parmi lesquelles : Trichocolea tomentella. Bartramia fontana. Pterygophyllum lucens. Polytrichum commune (de taille Aulacomnium palustre. énorme). Polytrichum strictum. Et une quantité de Sphagnum divers. Par la prairie, au bas du cháteau de Livet, on gagne le bois du Parc- Verneuil pour y récolter l’ Epipactis violacea — RR., qui s'y rencontre, mais bien plus rare que dans le sapaie de la Hanterie. On reprend ensuite le chemin de fer à la gare de Rai-Aube en passant par l'usine de Corru où l'on trouve dans les fossés : Potamogeton rufescens. Cardamine amara. — mucronatus. Et dans la sapaie voisine de l'usine : Epilobium spicatum. Troisième journée. Herborisation de la partie sud de la forêt de Saint-Évroult. | Pour faire cette longue et si curieuse herborisation, il faut partir, à la pointe du jour; de Laigle, et suivre la route de Saint-Évroult pendant 10 kilomètres ; puis, au lieu dit les fosses Baillet, on prend la route de Moulins-la-Marche et, à 500 mètres sur la droite, on pénètre dans la forêt au-dessus du Cornet du bois. | Là, aprés quelques recherches minutieuses, on peut récolter quelques exemplaires du trés rare Orchis albida, puis : Lycopodium clavatum. Vaccinium Myrtillus. Antennaria dioica. Daphne Mezereum. Scirpus setaceus. Tillæa muscosa. Peucedanum Carvifolia. Conopodium denudatum. Pimpinella magna. Ensuite on descend dans la vallée, où se trouve un marais tourbeux traversé par un ruisseau n'ayant pour toute alimentation que le trop- 318 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. plein des étangs du Buseau, qui sont superposés l’un à l’autre et se déversent, à travers des marais ou des prairies tourbeuses, l’un dans l’autre, pour donner naissance à ce ruisseau. Dans le premier marais on rencontre : Eriophorum latifolium. Polystichum Thelypteris. Epipactis palustris. Carex Pseudo-Cyperus. Orchis palustris. — vesicaria. Près du premier étang, sur un amas de scories de fer recouvert depuis de longues années par des Mousses et autres Cryptogames, et des détritus de toutes espéces végétales, croissent quelques touffes de Polystichum spinulosum (forma typica) et P. dilatatum. Sur la rive escarpée de l'étang, on rencontre les Luzula maxima et pilosa, et sur les bords : Helosciadium repens. Hydrocotyle vulgaris. Œnanthe peucedanifolia. — Phellandrium. — Lachenalii. Veronica scutellata. — — var. pubescens. Carex vesicaria. Carex ampullacea. — vulgaris. — acuta. — paniculata. — paradoxa. — RR. — teretiuscula. — RR. — Davalliana. — RRR. Entre ce premier étang et le deuxième, dans le pré tourbeux qui les sépare, on récolte en grande quantité bon nombre de plantes rares : Carex teretiuscula. — paradoxa. Galium uliginosum. Spergula nodosa. Eleocharis palustris. Eriophorum latifolium, — angustifolium, Triglochin palustre. Epilobium palustre. Orchis incarnata. — latifolia. — palustris. Parnassia palustris. Calamagrostis lanceolata. (Enanthe fistulosa. — peucedanifolia. Glyceria aquatica. Drosera rotundifolia. Myosotis palustris, Scorzonera humilis et var. angusti folia. Galium uliginosum. Spergula nodosa. Anagallis tenella. Cardamine amara. Malachium aquaticum. Typha angustifolia. Sparganium simplex. Wahlenbergia hederacea. Selinum Carvifolia. Myriophyllum spicatum. Ceratophyllum demersum. Utricularia vulgaris. Hottonia palustris. Rumex Hydrolapathum. — palustris. Stachys palustris. Parnassia palustris. Le troisième étang offre plusieurs Carex et autres plantes aqua- tiques : —o- MÉNAGER. — SUR LE CISTUS HIRSUTUS EN BRETAGNE. 379 Nymphæa alba. Nuphar luteum. Hydrocharis Morsus-ranæ. Mais la partie supérieure en est tout à fait inaccessible, car elle est absolument couverte d'une végétation inextricable l... Force est donc de remonter la cóte du Tabaso et de gagner la route de Saint-Evroult à Saint-Hilaire, pour joindre la station de Saint-Hilaire-Beaufai, distante de 8 kilométres environ. Chemin faisant, on peut récolter, dans les bruyères et taillis de la forêt bordant la route, une Hépatique, — Pressia commutata — et Maianthemum bifolium. Phyteuma spicatum. Gnaphalium silvaticum. — uliginosum. — Juteo-album. Filago gallica. Hieracium boreale. Scutellaria minor. Radiola linoides. Centunculus minimus. Sibthorpia europæa. Cornus mas. Daphne Mezereum. Phyteuma spicatum. Scirpus setaceus. Neottia Nidus-avis. Carex divulsa. — levigata. — distans. — vulpina. — leporina. — muricata. Si le botaniste peut disposer d’un jour de plus, au lieu de suivre la route vers la gare de Saint-Hilaire-Beaufai distante de 6 kilomètres, le lendemain il pourra explorer l’autre partie de la forêt et faire l’herbori- sation indiquée par M. Niel aux environs immédiats du bourg de Saint- vroult. Dans l'un et l'autre cas, il est certain qu'une splendide moisson de bonnes plantes le dédommagera des fatigues précédentes, et il visitera une des parties les plus sauvages de notre belle Normandie !... Alors il Pourra péut-être se faire une idée de l’aspect primitif de la contrée, car les défrichements ont à peine commencé dans cette abrupte région de la forêt de Saint-Évroult, dont j'ai admiré maintes et maintes fois, en herborisant, le curieux et grandiose aspect, rappelant presque les forèts Vierges du nouveau continent. Cistus hirsutus Lamk. — La forét à 6 kilomètres de Landerneau, falaises et landes de Kervalain, à 1 kilomètre de la Joyeuse-Garde, sur les bords de l’Elorn au midi. . Fleurs blanches à onglet jaune, en corymbe, les pétales sont si ca- ducs qu'il est presque impossible de les conserver pour l'herbier. 380 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. Cette plante, signalée pour la première fois par le D' Bonnemaison, a été revue ensuite par MM. Crouan, Le Dantec, général Paris, le D' Mahé, directeur du service sanitaire à Constantinople, et enfin par M. Blan- chard, jardinier en chef du Jardin botanique de la marine à Brest. Tous ces botanistes la considèrent comme une plante appartenant bien légitimement à la flore de Bretagne; M. Blanchard suit depuis plus de vingt-cinq ans son développement avec la plus grande attention. Elle croit sur les falaises et dans les landes exposées au midi et voi- sines de la rivière de l'Elorn, sur une longueur de 1800 mètres environ jusqu'à la Palud, prés de Landerneau. Elle s'est méme propagée dans les remblais et sur les talus du chemin de fer voisin. Cette intéressante espéce est assurément spontanée et elle n'est pas échappée des Jardins de la Joyeuse-Garde, comme certains auteurs le pensent sur des indications peu exactes. C'est tellement évident que, dans les jardins de cette propriété, d'oü elle se serait répandue sur les falaises, elle géle dans les hivers un peu rigoureux, tandis qu'elle vit admirablement dans ces falaises et ces landes exposées au midi. D'ailleurs son faciès, dans la station qui lui est propre, est tout diffé- rent de celui de la plante cultivée; c'est done une erreur de croire qu'elle est subspontanée, comme l'ont indiqué plusieurs auteurs. Elle croit méme dans les landes si abondamment que les animaux refusent les Ajoncs, dont on les nourrit en Basse-Bretagne, à cause de l'odeur balsamique répandue par ce Ciste. | M. Bureau rappelle que M. Lloyd, dans sa Flore de l'Ouest, a signalé le Cistus hirsutus en Bretagne comme une plante natura- lisée. M. Rouy est également d'avis que cette espéce portugaise n'est que subspontanée aux environs de Landerneau. M. Fernand Camus partage aussi cette maniére de voir. Il ajoute que ce Ciste était trés rare à l'époque de sa découverte et qu'il parait depuis s'étre assez largement répandu. D’après M. Malinvaud, le débat relatif au Cistus hirsutus de Bretagne rappelle ces nombreux faits de naturalisation présumée, mais non certaine, au sujet desquels, en l'absence de données précises dans un sens ou dans l'autre, le plus sage est de s'abstenir d'une conclusion trop absolue. L'étude de la flore du Lot a offert à M. Malinvaud un assez grand nombre de cas embarrassants ana- logues. Par exemple le Lychnis coronaria, parfois cultivé, s'y ren- | GILLOT. — INFLUENCES CLIMATÉRIQUES SUR LA VÉGÉTATION. 381 contre, en divers endroits, abondant et loin de tout jardin; on a élevé des doutes sur sa spontanéité. Comment expliquer la pré- sence du Clypeola Jonthlaspi à Rocamadour, de l'Alyssum pe- trœum à Assier et de plusieurs autres espèces dont les stations sont fort éloignées des régions considérées comme leurs patries respectives? Il est assurément trés plausible d'admettre que ces plantes, à la suite d’une introduction due à une cause acciden- telle, ont pu se naturaliser à une époque plus ou moins ancienne; mais ce n'est qu'une hypothèse. INFLUENCES CLIMATÉRIQUES DE L'ANNÉE 1893 SUR LA VÉGÉTATION, par M. le D' X. GILLOT. Érythrisme. — Dans la séance du 28 mai 1893, j'ai communiqué à la Société botanique, réuuie en session extraordinaire à Montpellier, quelques observations sur la coloration rose ou rouge, érythrisme, de fleurs habituellement blanches, et j'ai cherché à établir une corré- lation entre ces phénoménes de chromatisme et les influences ther- miques et photochimiques d'un printemps exceptionnellement chaud et ensoleillé. L'été de cette année a été de méme caractérisé par la persistance d'un beau temps insolite pour nos contrées, et par une Sécheresse qui a été désastreuse pour l'agriculture. Il m'a paru que les fleurs estivales à teinte purpurine, Lychnis dioica, Geranium Robertia- num, Galeopsis Ladanum, etc., avaient revêtu un coloris plus intense, et au cours d'un petit voyage en Savoie, au commencement du mois d'aoüt, j'ai remarqué quelques cas d'érythrisme trés prononcé sur des fleurs normalement blanches. C'est ainsi qu'au-dessus de Val d'Isère, Sur la lisiére des foréts de Mélézes, j'ai vu, pour la premiére fois, le Bellidiastrum Michelii Cass., que j'avais cependant souvent récolté en maintes localités alpines, avec des demi-fleurons franchement roses ; le Bunium Carvi Bieb., dont la fleur est le plus souvent rosée dans les Montagnes, portait des ombelles d'un rose intense, répondant assez bien à la teinte n 13, purpureus, de la chromotaxie de Saccardo. Autour de Bonneval-en-Maurienne, le Galium silvestre Poll. se colo- rait en rose plus ou moins foncé, parfois méme en rouge vineux, varia- lions que je n'avais pas encore observées dans cette espéce, mais que J'avais constatées chez plusieurs autres espèces de Galium: G. myrian- thum (Jord.) G. G.; G. cinereum All. Microcarpie. — L'influence de la sécheresse, au cours de cette année, s'est fait sentir sur le développement des fruits, qui, dans cer- 382 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. tains arbustes indigènes, sont restés plus petits qu'à l'état normal. J'ai observé notamment le long des routes, en terrain sablonneux et sec, autour d'Autun, à la Selle-en-Morvan, les moindres dimensions des fruits du Prunellier et de l'Aubépine. Pour le Prunus spinosa L., les fruits normaux ont un diamètre moyen de 07,012; aux mois de sep- tembre et d'octobre 1893, dans les localités indiquées, j'ai cueilli sur de nombreux buissons des fruits dont les dimensions moyennes ne dépas- saient pas 07,007 à 07,008; les feuilles, sur les rameaux fructifères, avaient seulement 5 à 6 centimétres de longueur totale, y compris le pétiole de 07,008 à 07,04 au plus. Le Crategus oxyacantha L., dont les fruits légérement piriformes mesurent, dans notre région, en moyenne, 07,012 de longueur sur 07,010 de largeur, n'avaient cette année sur un grand nombre de buissons que 0",0065 sur 07,005, et les feuilles étaient également moins développées. Des rameaux de ces arbustes desséchés en herbier et étudiés comparativement avec des spé- cimens normaux auraient certainement pu étre à bon droit étiquetés comme variété microcarpa. Mais cette réduction de volume me parait devoir étre attribuée à l'influence saisonniére, car la petite taille de ces fruits m'a particuliérement frappé, au cours de cet automne, dans les haies qui bordent certaines routes que je parcours incessamment, el oü je n'aurais pas manqué de la remarquer si elle était attribuable à une race microcarpe. Dans les parties basses, ombragées et plus humides, à la méme exposition et sur le méme sol, les mémes arbustes avaient, comparativement, des fruits de dimensions normales. Seconde floraisom. — Les mémes influences climatériques ont amené, chez certains végétaux, une seconde floraison automnale. Le fait, assez fréquent chez les plantes herbacées (je viens entre autres de cueillir au 2 décembre, dans un jardin d'Autun, l'Hepatica triloba DC. parfaitement fleuri) et chez les arbres des jardins, les arbres fruitiers surtout, est plus rare pour les arbres ou arbustes sauvages. J'en ài observé de beaux exemples pendant cet automne. Ainsi, au 22 août, à la Creuse d'Auxy prés Aulun, j'ai vu des tiges de Sambucus race- mosa L. couvertes de fleurs en panicules aussi fournies qu'au prin- temps, pendant que tout à cóté d'autres pieds portaient leurs fruits d'un beau rouge de corail. Le 17 septembre, à la Roche-Milay (Niévre), le Rubus ideus L. était en pleine floraison; le 4 octobre, à la Com- melle-sous-Beuvrai (Saône-et-Loire), le Crategus oxyacantha L. pré- sentait des rameaux hâtivement aoütés et, en avance d'une année, chargés de corymbes fleuris des mieux développés. Les Églantiers des haies, Rosa arvensis L., R. canina L. et ses formes, ont poussé jus- qu'à la fin de l'automne des rameaux florifères en nombre inusité, tout MALINVAUD. — PHÉNOMÈNES DE SECONDE FLORAISON. 383 comme les races horticoles remontantes. La culture forcée transforme en habitude ce qui ne se produit à l’état spontané que d’une façon accidentelle et dans des conditions particulières. M. Malinvaud présente les observations suivantes : Dans des localités du département du Lot (appartenant aux cantons de Gramat et de Lacapelle-Marival), où j'ai passé une grande partie du mois de septembre, les Pruniers sauvages, et même les espèces cultivées dans une moindre proportion, étaient presque partout couverts de fleurs ; d'autres arbustes, notamment l'Aubépine, présentaient aussi çà et là cet anachronisme floral, mais le fait ne s’observait communément que sur le Prunellier, et les bons villageois le commentaient diversement : quelques-uns y voyaient le présage de catastrophes prochaines, des esprits moins timorés étaient d'avis que ce renouveau automnal était propre à des individus épuisés par une longue sécheresse et qui, avant de succomber, revétaient une derniére fois leur parure florale. L'expli- cation du phénoméne est probablement beaucoup plus simple: la marche normale de la végétation, accélérée d'abord par des chaleurs précoces, puis trés retardée ou ralentie chez plusieurs sujets pendant la période de sécheresse, aura repris une allure plus vive sous l'influence des pre- miéres pluies de la fin de l'été, et l'évolution florale, qui s'était impar- faitement accomplie à l'époque habituelle, se sera reproduite et plus ou moins complétée à l’arrière-saison. Quant aux faits d'érythrisme, dans les rares herborisations que j'ai pu faire cette année, j'ai été frappé de la fréquence inusitée de l'Achil- lea Millefolium à fleurs rosées et méme, quoique plus rarement, pur- purines. J'avais aussi remarqué la petitesse relative des fruits de certains arbres et arbustes, mais d’une manière générale et sans prendre de mesures. J'attribuais ce fait au grand nombre des fruits venus à matu- rité, et cette explication m'a paru surtout plausible pour un grand nombre d'arbres cultivés, tels que Péchers, Pruniers et Sorbiers aux environs de Brives, etc. Sur ce point encore les observations de M. le D" Gillot ont été plus précises. En résumé, l'examen des phénoménes anormaux offerts par les Plantes dans les années exceptionnelles au point de vue météorolo- gique et la recherche des relations pouvant exister entre ces particula- rités et les influences temporaires coincidantes fourniraient souvent une ample matière à des remarques utiles. 384 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. M. Duchartre est également d'avis que la petitesse anormale des - fruits doit étre attribuée surtout à leur trop grande quantité. M. le Secrétaire général donne lecture de la lettre suivante de M. Fliche qui se rapporte au méme ordre de faits. LETTRE DE M. le professeur FLICHE A M. MALINVAUD. Monsieur le Secrétaire général et cher confrére, ... Le Cornus sanguinea présente souvent une seconde floraison, mais tardive, irréguliére et ne donnant ordinairement naissance, dans les cas les plus favorables, qu'à des fruits n'arrivant pas à développe- ment complet. Cette année, cette floraison a été trés rare dans un des pays sur lesquels a porté mon attention (les environs de Sens, vallée de la Vanne et vallons affluents), trés abondante au contraire, autant qu'une floraison normale, dans les haies aux environs de Nancy. A quoi tient cette différence? à la sécheresse du sol dans le premier cas, me semble-t-il, à sa fraicheur dans le second, toutes les stations des envi- rons de Nancy étant auprés ou immédiatement au-dessous du niveau de sources. Mais, de part et d'autre, les phénoménes ont été les mémes. La floraison a été précoce; aux environs de Nancy, à la fin ou au com- mencement de septembre, les inflorescences étaient trés nombreuses, trés développées. Sur une longueur de haie de 150 mètres environ, entre Malzéville etla Trinité, l'espéce abondamment représentée avait un aspect semblable à celui qu’elle offrait lors de la premiére floraison. Il parait en avoir été de méme à Maxéville, à l'exposition opposée sur une longueur d'une soixantaine de mètres, jusqu'au bois où j'ai encore trouvé un pied portant des fruits. En général, les pieds du plateau supérieur n'ont pas fleuri, sans doute à cause de la sécheresse, ce qui corroborrait ce que je dis plus haut, et aussi à cause d’une moindre vigueur. Dans les environs de Sens, comme dans ceux de Nancy, il y a eu des cas de fructification arrivés d'ailleurs à des états de développement trés variables. J'ai quitté l'Yonne le 11 octobre; à ce moment, un pied du cimetiére de Vaumort avait un certain nombre de fruits assez développés, mais non mürs; j'ignore s'ils ont müri depuis. Aux environs de Nancy, à Maxéville, à l'exposition nord-est, il n'y a pas eu de fruits mûrs. Entre Malzéville et la Trinité, le plus grand nombre des pieds n'ont pas müri leurs fruits, et ceux-ci ne sont méme pas arrivés toujours à un développement normal; mais sur un pied vigoureux, légérement abrité, les fruits se sont développés en trés grand nombre, et la plupart ont müri, d'une façon assez irré- guliére du reste. Le plus souvent, dans une méme inflorescence, on en GANDOGER. — VOYAGE AU GRAND-SAINT-BERNARD. 385 trouvait de verts et de mürs. Dans tous les cas, le fait d'une double pro- duetion de fruits normaux me semble intéressant; je ne l'avais pas encore observé sur cette espéce, et je ne crois pas qu'on l'ait encore signalé pour d'autres végétaux ligneux. Vous remarquerez qu'en général les deux rameaux qui, au printemps, se développent de chaque cóté de l'inflorescence font ici défaut ou sont rudimentaires. | Cependant les échantillons de Maxéville, que je vous envoie à cause de cela, en présentent de tout à fait normaux; j'en ai recueilli de sem- blables à la Trinité. . .... M. Malinvaud donne lecture de la communication suivante : DEUXIÈME VOYAGE BOTANIQUE AU GRAND-SAINT-BERNARD (VALAIS, SUISSE); par M. Michel GANDOGER, Àu retour de mon exploration de la vallée de Zermatt, et avant de rentrer en France, je m'arrétai une journée à Martigny, afin de m'y reposer. Le lendemain 5 aoüt 1892, je montai au Grand-Saint-Bernard que sept ans auparavant j'avais gravi pour y herboriser. | Mais les conditions dans lesquelles je me suis trouvé cette dernière fois étaient toutes différentes de celles de 1885. En effet, au commencement de juin 1885, la partie supérieure de la montagne, depuis 1900 mètres, était abondamment couverte de neige; les herborisations y devenaient impossibles. La Société botanique de France (1) a bien voulu insérer le compte rendu de cette première ascension au Grand-Saint-Bernard, et J'ai essayé d'y reproduire les impressions de ce mémorable voyage. Aujourd'hui tout est bien changé: la célébre montagne s'est dépouillée de ses frimas pour revétir une splendide et riche parure d'été ; sauf dans la région des neiges éternelles, les pentes sont couvertes de verdure et de fleurs ; le botaniste y trouvera donc ample moisson. Le courrier qui fait le service de Martigny à Orsières me déposait dans ce dernier village, le 5 août 1892. Vu l'état avancé de la saison et le peu d'intérêt que m'aurait offert la végétation à cette basse altitude (880 mè- tres), je pris une voiture particuliére qui me conduisit à Bourg-Saint- Pierre (1633 mètres) où je voulais commencer seulement à récolter des plantes, — « Toutefois, je mets de temps en temps pied à terre pour cueillir quelques Plantes intéressantes : Dianthus Scheuchzeri, Saponaria ocymoides, Rosa rubrifolia, Ononis Natrix, Thymus pannonicus, Hippophae (1) Voy. Bull. de la Soc. botanique de France, t. XXXII (1885), p. 223 et suiv. T. XL. (SÉANCES) 25 386 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. rhamnoides, Colchicum alpinum (très abondant), Calamagrostis montana. Parvenu à Bourg-Saint-Pierre, je quitte ma voiture (je la reprendrai le surlendemain, à la descente) et je commence tout de suite l’herborisa- tion. Voici les espèces recueillies, ne citant que les plus intéressantes et celles que je n’avais pas récoltées en 1885 : Aconitum paniculatum. — hebegynum DC. Gypsophila repens. Geum inclinatum. Saxifraga rotundifolia. Heracleum stenophyllum Jord. Pimpinella rubra Hoppe. — saxifraga var. alpestris Koch. Chærophyllum elegans Gaudin. — hirsutum. Centaurea phrygia. Solidago alpestris. Gnaphalium norvegicum. Senecio Doronicum var. alpestris. Adenostyles albifrons. Mulgedium alpinum. Crepis succisæfolia. Hieracium longifolium Schleich. Phyteuma betonicæfolium. Campanula valdensis AU. — pusilla. — barbata. — rhomboidalis. Gentiana acaulis. — punctata. — purpurea (avec trois variétés : fleurs pourpres, fleurs roses et fleurs blanches). Galeopsis leucantha Jord. Veronica urticæfolia. — saxatilis. Plantago serpentina. Alnus viridis. Luzula nivea. Poa nemoralis var. flaccida et var. fir- mula. — staticefolium. Lycopodium Selago. — ochroleucum. Allium Schoeenoprasum. — prenanthoides. Allosorus crispus. Primula viscosa. Aspidium Lonchitis. — farinosa. Voici ensuite la Cantine de Proz (1800 métres d'altitude), grand pla- teau pierreux, légérement incliné du nord au sud, sillonné par quelques torrents et par de véritables fleuves de cailloux amenés soit par les eaux, soit par les avalanches. Les bestiaux ont brouté l'herbe partout ; il est donc inutile de s'y arrêter, sauf pour y cueillir le Salix serpyllifolia Scop. qui abonde. Le Grand-Combin (4317 mètres), qui dresse à gauche ses énormes glaciers, et le mont Velan (3765 mètres), dont la blanche pyramide se détache vigoureusement sur l'azur du ciel, consolent, par leur imposante majesté, le botaniste de ce déboire. Le plateau s'éléve brusquement à pic vers le sud et forme l'étroit défilé de Marengo, où le sentier et le torrent trouvent seuls passage. Une bonne route carrossable va jusqu'à la cantine de Proz. Les religieux du Grand- Saint-Bernard font, en ce moment, continuer cette route, au prix de mille difficultés et d'énormes dépenses, jusqu'à l'hospice méme. On fait jouer la mine dans les rochers ; de nombreux ouvriers travaillent aux terrassements. M*' Bourgeois, Supérieur des Chanoines du Grand-Saint- GANDOGER. — VOYAGE AU GRAND-SAINT-BERNARD. 387 Bernard, m'a dit que la route sera terminée en 1893. Ce sera là une excellente mesure, car on franchira aisémentet à peu de frais la distance (plus de 30 kilométres) de Martigny au Col; le nombre des voyageurs augmentera et le passage de Suisse en Italie sera singuliérement facilité. C'est à partir de Marengo (2000 métres environ) jusqu'à l'hospice (2500 mètres) que la montée devient rapide; le sentier est encombré de blocs de rochers, les parois de la montagne souvent à pic et partant fer- tiles en avalanches; cà et là un indescriptible chaos de roches amonce- lées, crevassées, puis, au fond de la gorge, le torrent qui gronde en trans- portant jusqu'au Rhóne ses eaux écumantes. Ajoutons à cela les parois rocheuses enguirlandées par Sedum annuum, Astrantia minor, Ange- lica montana, Achillea moschata, Cirsium spinosissimum, Phyteuma hemisphæricum, Rhododendron ferrugineum, Veronica fruticulosa, Salix helvetica, S. arbuscula, etc., et nous aurons une idée de ce défilé célèbre. Après une grande heure d'ascension on aperçoit enfin les bâtiments de l’hospice. Ce n’est pas sans une certaine émotion que je pénètre sous ce toit hospitalier où, sept ans auparavant, je fus si cordialement reçu par les dévoués chanoines qui l’habitent. Je revois avec infiniment de plaisir l’hospice, la bibliothèque, les collections, tout le grandiose paysage d'alentour. Mais, dans cet harmonieux concert, il y a des notes tristes. Ainsi, le supérieur, Ms Deléglise, qui me fit les honneurs de son monas- tère, est mort depuis plusieurs années ; c’est M” Bourgeois, mon aimable guide d'alors à l'ascension mouvementée de la Chenaletta (2889 mètres), qui l'a remplacé. MM. les chanoines Camille Caron et Besse, célébres botanistes souvent cités dans les ouvrages contemporains, ont quitté l'Hospice, où le climat est trop rude, pour remplir d'autres fonctions en Valais. Il n'est pas jusqu'à Jupiter, chien gigantesque et d'une extréme beauté de formes, qui m'accompagna dans mes courses sur les neiges, qui ne soit mort aussi. L'homme vit de souvenirs, et il aime à évoquer les choses d'antan. Dès le lendemain matin je commençais à herboriser. Le paysage avait bien changé ; au lieu de plusieurs mètres de neige, les pentes étaient couvertes de plantes les plus variées, le lac libre de ses glaces, les pics Voisins dépouillés de leurs frimas, sauf vers les glaciers. Bref, en juin 1885, le Grand-Saint-Bernard était une Sibérie; en août 1892, un véri- lable parterre de fleurs. Voici les plantes les plus remarquables que j'ai récoltées autour du lac, ainsi que sur les pentes voisines, entre 2470 et 2900 métres : Ranunculus montanus. Ranunculus Seguieri. — gracilis. — plantagineus. m — glacialis, — aconitifolius var. glacialis. 388 Callianthemum rutæfolium. Draba Johannis. Braya pinnatifida. Hugueninia tanacetifolia. Cardamine alpina. — resedifolia. — amara tar. subalpina Koch (C. ge- lida Schur.). Arabis alpina. — cærulea. Viola biflora. — calcarata. Silene acaulis. — saxifraga. Cherleria sedoides. Alsine recurva. Cerastium arvense. — lineare. — alpinum. — lanatum. — pedunculatum. — uniflorum. — glaciale. — trigynum. Sagina Linnæi. Trifolium glareosum. — alpinum. Oxytropis cyanea. Alchemilla alpina. — fissa. — subsericea. — hybrida. — pentaphyllea. Geum montanum. — reptans. Sibbaldia procumbens. Potentilla aurea. — grandiflora. Epilobium origanifolium. — alpinum. Saxifraga Seguieri. — androsacea. — stellaris et var. — exarata. — diapensioides. — aspera. — bryoides. — oppositifolia. — biflora. — Ooppósitifolia X biflora. Meum Mutellina. SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. Galium anisophyllum. Cirsium spinosissimum (au Mont-Mort, jusqu'à 2600 mètres d'altitude; c'est l'endroit le plus élevé de toutes les Alpes et les Pyrénées où je l'aie vu croître). Valeriana celtica. Homogyne alpina. Aronicum scorpioides. — Clusii. Leucanthemum alpinum. Gnaphalium supinum. pusillum. Bellidiastrum Michelii. Erigeron Villarsii. — alpinum. — glabratum. — uniflorum. Artemisia glacialis. — spicata. Achillea nana. — moschata. — moschata X nana. Senecio Doronicum. — incanus. Leontodon pyrenaicus. Hieracium glabratum. — glanduliferum. — villosum. — elongatum. —, flexuosum. — piliferum. — alpinum. — Jacquini. — rupicola. Campanula Scheuchzeri. Phyteuma hemisphæricum. Gentiana verna. — alpina. — bavarica. — purpurea (flore albo). Primula viscosa. Androsace obtusifolia. — glacialis. Myosotis alpestris. Veronica tenella. — alpina. — bellidioides. Euphrasia minima. — alpina. Bartsia alpina. ne. VO ROZE. — NOTICE SUR M. CH. RICHON. 391 dignes d'éloges. Esclave de ses devoirs médicaux, il parcourait tous les jours la campagne autour de Saint-Amand,sa résidence, imitant Sébastien Vaillant, qui, d'aprés Boerhaave, pour soulager les malades, s'écartait de trois ou quatre lieues de sa demeure, mais cueillait soigneusement les plantes nouvelles qu'il rencontrait chemin faisant. Ces plantes nouvelles, c'était pour M. Richon les Champignons qu'il n'avait pas encore étudiés, décrits ou dessinés. De méme que Vaillant, il les récoltait soigneuse- ment, s'imposant comme régle de rapporter intactes chez lui les espéces fragiles ou délicates afin de les reproduire aussi artistement que pos- sible sur le vif et dans leur état de nature. Tous les jours il consacrait deux heures à ce travail dont les éléments lui faisaient rarement défaut, et lorsque des préoccupations plus graves ne le détournaient pas de ses recherches habituelles. En 1842 et 1845, c'était une épidémie de fiévre typhoïde, en 1849 le choléra, et en 1854 le choléra et la suette qui décimérent la population. Son attention fut ensuite appelée vers d'autres sujets d'étude, plus utilitaires : les Champignons parasites des plantes cultivées, ceux de la Vigne notamment, et le phylloxéra. Trés actif et tout dévoué à ses concitoyens dont il avait su s'attirer l'affection, M. Richon avait été élu conseiller municipal de Saint-Amand en 1818, et délégué sénatorial en 1878 et en 1886. Nommé membre de la Délégation cantonale pour l'instruction primaire en 1872, il en avait été le vice-président en 1883 et le président en 1885. Enfin, depuis 1881, il faisait partie du Comité central de vigilance contre le Phylloxéra dans le département de la Marne. D'un autre cóté, il avait rempli les fonctions de Médecin-inspecteur de la Société protectrice de l'enfance depuis 1869, et celles de Médecin-inspecteur des enfants du premier àge dans son département depuis 1878; il avait, de plus, été l'un des membres fondateurs de la Société de prévoyance et de secours mutuels des méde- cins de l'arrondissement de Vitry-le-Francois. M. Richon a fait successivement à la Société botanique de France les communications suivantes : Notes sur trois espèces intéressantes de Champignons : Corticium amorphum, Piychogaster albus, Pilacre poricola (1811); De l'Hydnum erinaceum et de quelques espèces de Nectria (1881) ; Note sur le Torula compniacensis [avec M. P. Petit] (1881); Sur le Vibrissea hypogea et le Godronia Muhlenbeckii (1882); Quelques renseignements sur un nouveau parasite du Blé, Dilophosphora graminis Desm. (1882) ; Notice sur quelques Sphéria- cées nouvelles, Leptosphærites Lemoinii, espèce fossile, Ophiobolus melioleoides et Lophiotricha Viburni (1885); Note sur deux Champi- gnons nouveaux, Hymenogaster leptoniæsporus et Capronia Junipert. Je ne dois pas oublier de citer, parmi les autres travaux scientifiques de M. Richon, le don qu'il fit à la Société d'Agriculture de la Marne, 392 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. en 1852, d'un Album des Orchidées de ce département, recueillies et peintes par lui d’après nature. Une Note sur le Peziza schizostoma Lév. fut aussi imprimée dans le Bulletin de cette Société. La Société des Sciences et Arts de Vitry-le-François publia également les Mémoires suivants de notre regretté confrére : Descriptions et dessins de quelques Cryptogames nouvelles ou extrêmement rares (1878-79-80) ; Notice sur quelques espéces nouvelles de Champignons (1882). On lui doit encore : Notice sur le Dilophosphora graminis, Champi- gnon nuisible inconnu jusqu'alors comme parasite du Blé sur le conti- nent (Comice agricole, 1882); Énumération des travaux botaniques entrepris jusqu'à ce jour dans le département de la Marne et Description sommaire de nouvelles espéces de Champignons (Association frangaise pour l'avancement des sciences, 1880) ; Découverte et renseignements sur le Vibrissea hypogea, 1881; Rapport avec planches sur les mala- dies de la Vigne causées par les parasites végétaux, et Renseignements donnés aux viticulteurs sur les parasites végétaux nuisibles à la Vigne et observés dans le département de la Marne (Comité central de vigi- lance contre le Phylloxéra). Enfin, il collabora avec M. Guillot de Banes à un Catalogue des Oiseaux de la Marne et, avec moi-méme, à l'Atlas des Champignons comestibles et vénéneux de la France et des pays circonvoisins, édité par M. Doin en 1888. Il laisse, avec un herbier des plantes de la région, deux importants recueils d'aquarelles in-folio, sous le titre de 1* Iconographie des Hyménomycétes de France pour l'étude des Champignons supérieurs (1300 espèces) et 2° Jconographie des Champignons de l'est de la France (1800 espéces); plus, douze Recueils de dessins des caraetéres distinc- tifs des Champignons inférieurs, renfermant plusieurs milliers de figures. Il a du reste établi lui-même les références à ces aquarelles et à ces dessins dans son dernier ouvrage, publié en 1869 sous les aus- pices de la Société des Sciences et Aris de Vitry-le-Francois, sous le titre de Catalogue raisonné des Champignons qui croissent dans le département de la Marne. M. Charles Richon était d'un naturel tout à la fois naif et malicieux. S'il était grave et sérieux avec les étrangers, il devenait enjoué avec ses amis. Plusieurs de nos confréres oublieront difficilement l'amabilité de son caractére et les fines réparties de son humeur joviale et spiri- tuelle. Frappé dans ses affections les plus chéres, aprés la perte d'un fils unique, alors qu'il était immobilisé sur son lit de douleur, sa force d'àme ne se démentit pas un seul instant. Il trouvait encore, au milieu de ses souffrances, le courage nécessaire pour réconforter tous les siens, mais surtout la compagne dévouée de sa vie, sa belle-fille et son cosi iiio GANDOGER. — VOYAGE AU GRAND-SAINT-BERNARD. 389 Pedicularis rostrata. Eriophorum Scheuchzeri. — tuberosa. Carex alpina Suter (C. vulgaris var.). — recutita. — lagopina. — atrorubens. — frigida. — incarnata. — ferruginea. — verticillata. — tripartita. Plantago alpina. — lobata. Polygonum viviparum. — curvula. Oxyria digyna. — microstyla. Rumex alpinus. Poa supina. Salix arbuscula. — alpina. — Lapponum. — Molinerii. — myrsinites var. parvifolia. — laxa. — reticulata. Nardus stricta. — herbacea. Festuca varia. Luzula spadicea. — violacea. — lutea. Agrostis rupestris. — spicata. Phleum alpinum. Juncus alpinus. Lycopodium selaginoides. — trifidus. Un jardin botanique, à l'instar de celui de Zermatt, a été créé égale- ment au Grand-Saint-Bernard, sur un terrain en pente, situé à l'est, entre l'Hospice et le Plan-de-Jupiter, tout prés de la nouvelle route et par 2480 métres d'altitude. C'est apparemment le jardin botanique le plus élevé du monde, tout comme l'Hospice est l'habitation permanente située à la plus grande altitude de l'Europe. La superficie de ce jardin est de 520 métres carrés qui ont été défrichés en 1888 et aménagés par les soins de M. le chanoine Besse, digne continuateur des célèbres botanistes et chanoines du Grand-Saint-Bernard, Murith, Tissière, Favre, etc. Le jardin est entouré d’un grand mur pour préserver les plantations contre les invasions des animaux domestiques. Un escalier de soixante marches le partage au milieu, de la base au sommet. Dès 1889, on y a commencé les plantations et actuellement il peut renfermer environ 150 espéces. Cette station botanique est surtout destinée à recevoir les plantes des hautes régions. Mais l'aspect général est loin d'étre aussi satisfaisant que celui de Zermatt. Les plantes sont chétives, malingres, poussent mal et meurent souvent. Il parait méme qu'une de ces derniéres années toutes avaient péri. Cela tient, sans doute, à la trop grande altitude (prés de 2500 mètres) où ces plantes sont rassemblées et qui, méme pour les espéces de la région gla- ciale, est un obstacle à leur développement normal, à cause des écarts trop brusques de chaleur, de lumière, etc. J'ai pu voir que, sauf quelques Cruciferes, Caryophyllées, Rosacées, Composées, le reste se portait mal, malgré les soins minutieux dont on l'entoure. Peut-étre, à force de pa- lience et de tàtonnements arrivera-t-on à acclimater ensemble ces plantes T. XL. (SÉANCES) 25. 390 SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1893. alpines qui, en somme, ne sembleraient pas devoir se montrer aussi exi- geanles à une telle altitude, mais dont l'aspect maladif attriste l’œil. Toutefois, on ne peut que louer le zéle que déploie la Société Murithienne du Valais et son président, M. F. O. Wolf, pour la conservation des plantes rares ou menacées d'extinction, et souhaiter que leurs patients efforts soient couronnés d'un plein succès. NOTICE SUR M. Cu. RICHON, par M. E. ROZE (1). Membre de la Société botanique de France depuis le mois de janvier 1874, M. Charles Richon se faisait un véritable plaisir de lui communiquer les résultats de ses travaux et de ses découvertes scientifiques. Adonné d'abord à l'étude des plantes phanérogames, il avait commencé par ap- prendre à bien connaitre celles qui composent la flore du département de la Marne dans lequel il n'a cessé de résider: ces connaissances premières lui furent trés utiles par la suite, lorsqu'il se livra avec ardeur à la re- cherche minutieuse des Champignons parasites ou saprophytes qui activent ou achévent la destruction des végétaux supérieurs. Car il avait enfin trouvé sa voie, et rien ne devait plus le rebuter dans ses études favorites, pas même la grande difficulté des déterminations génériques ou spécifi- ques. Aussi puis-je dire que la mycologie francaise perd en lui un de ses plus fervents adeptes. Doué d'un rare talent de dessinateur et d'aquarelliste, il exécuta pa- tiemment un travail considérable, œuvre artistique et scientifique à la fois. Il représenta, en effet, aussi bien à l'aide du crayon que du pinceau, tous les spécimens de Basidiomycètes et d'Ascomycétes qu'il pouvait ren- contrer : chaque espéce était par lui figurée de grandeur naturelle avec tous ses organes de reproduction plus ou moins amplifiés. Je me permet- trai de rappeler ici la douce satisfaction d'amour-propre qu'il éprouvait lorsqu'il pouvait en mettre parfois de nombreuses planches sous les yeux de ses confréres de la Société botanique. Puisse le résultat de tant d'efforts persévérants n'étre pas perdus pour la science ! Né le 13 février 1820, M. Charles-Édouard Richon s'éteignait le 5 dé- cembre 1893, à la suite d'une longue et cruelle maladie qui l'avait con- traint de subir une opération des plus douloureuses et qui le tenait alité depuis le 28 mars 1888. Son grand-père était mort Chef de bataillon à la bataille de Marengo ; son pére, ancien officier, avait été Chef de bureau à la préfecture de la Marne. Quant à lui, il exerçait la médecine depuis le 3 septembre 1842, et, je puis le dire, avec un zèle et un dévouement (1) Cette Notice, parvenue au Secrétariat aprés la séance du 8 décembre 1893, a été jointe au compte rendu de celle-ci afin d’être comprise dans le méme volume. MX t —X MM l—— gg SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1893. 393 petit-fils, son espoir et sa consolation. M. Richon laisse à tous ceux qui l'ont connu d'excellents souvenirs et des regrets mérités. Ses travaux lui assignent une place distinguée parmi les mycologues de notre époque ; notre savant confrére, M. Boudier, lui a déjà, en 1885, dédié un genre nouveau de Périsporiacées, le genre Richonia, digne récom- pense de ses belles et patientes recherches et de sa persévérance à con- courir, dans la mesure de ses forces, aux progrés de la Mycologie! M. Malinvaud fait une communication sur les résultats de ses derniéres excursions botaniques dans les départements du Lot et de la Corréze (1). SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1893. PRÉSIDENCE DE M. DUCHARTRE. M. G. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 8 décembre, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. le père Duss, missionnaire apostolique à la Basse-Terre (Guadeloupe), présenté par MM. Cornu et Cintract. Il est procédé, conformément aux Statuts, à l'élection du Pré- sident de la Société pour l'année 1894. M. Léon GuiGNARD, premier vice-président sortant, ayant ob- tenu 130 suffrages sur 178 votes exprimés, est proclamé Président pour 1894. La Société nomme ensuite successivement : Premier vice-président : M. Van Tieghem. (1) Cette communication sera imprimée ultérieurement. 394 SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1893. Vice-présidents : MM. Bonnier, Flot, H. de Vilmorin. Vice-secrétaire : M. Jumelle. | Membres du Conseil : MM. Duchartre, Daguillon, Matruchot et Russell. | Avant de se séparer, la Société, sur la proposition de M. Bon- nier, vote des remerciements unanimes à M. Duchartre, président sortant. Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 45589, — Libr,-Impr. réunies, rue Mignon, 2, Paris, — May et MOTTEROZ, directeurs. Bull Soc bot. de France. ASTRAGALUS ~ NEMOROSUS Batt. Buil. Soc. bot de France ^U nel pt! " r f q aei et hik Imn Bert f KALANCHOE TERETIFOLIA Defi s Rd Bull. Soc. bot.de France. B Hann ; ; 2 Henncq del et hth. Tome XL. PI. IV. Tome XL. PI. V. Bull Soc. bot. de France ON \ dl KT AM INN N Y ef mmm SA] TERE! HOE CD Z ef 4 um 44 et 28 décembre. T H ^ *"Ea'Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par. livraisühs 'iensuelles: Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se . vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30-fr. par volume. ; annuel. terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- . . ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- - diques. » ; Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), : sont cédés au'prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2€ sér.) au prix de 15 fr. - chacun (à. l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font - , rétirer à;Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. : ~+- N: D. — Les tomes IV.et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. ‘:’ Le:tomé XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrés de botanique tenu d - Paris em août 1889; le. prix de ce volume est de. 40 fr. pour les personnes étran- ‘gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. , — ... pe :- Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge AVIS "^ ‘Les notes ou communications manuscriles adresséesau Secrétariat par les membres: tepee, "Xáeherit, sont lues eu séance et publiées, eu entier ou par extrait, dans le Bulletin. E E te être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soita ` ment étranger à la botanique ou aux scienees qui s'y rattachent. . .. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin. . se perdraient par suite du retard que meltraient MM. les membres à faire con leur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun 0%; aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent PUR mr re a Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- jj tions, etc., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. 45589. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MoTTEROZ, direct. - DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQU X . " + DE FRANCE = - FONDÉE LE 99 AVRIL 1854 $ ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE — | PAR DÉCRET DU ÍT AOUT 1875 TOME QUARANTIÈME (Deuxième : Série. — TOME XV*) 1893 | REVUE BIBLIOGRAPHIQUE | | CPARIS- 9e ttm AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ | RUÉ DE GRENELLE, 84 BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ - beim POUR 1893. | Président : M. P. DUCHARTRE. Vice-présidents : MM. Guignard, Clos, Poisson, Zeiller. Secrétaire général : M. E. Malinvaud. ~, Secrétaires : Vice-secrétaires : : T - MM. G: Camus, Danguy. MM. Hovelacque, Jeanpert. c Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil : , Ed. Bonnet, . MM. Chevallier (abbé L.), MM. Prillieux, - Bonnier, i Costantin, Roze, .. Bureau, Drake del Castillo, De Seynes, À. Chatin, Gomont, Van Tieghem. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. Apflucnee de la lumière électrique sur la téiques contenues dans les grains structure des arbres; M. G. Bonnier.. 1 d'Orge, M. P. Jentys................ illuence de Ja lumière électrique sur la Sur l'appareil mucifére des Lamina- struclure des plantes herbacées; M. G. riacées; M. Léon Guignard........--* Bonnier............................ 2| Quelques phénomènes de croissance chez Sur la constitution des tubercules de les Cladophora et Clyetomorpha ; M.K. . Pomme de terre, etc.; M. A. Prunet.. — 3| Rosenvinge...... sát Influence de la radiation sur la colora- Sur les ægagropiles; M. de Lagerheim. -tion des raisins; M. Émile Laurent... ^ 4|Sur]la valeur morphologique et histolo- - Influence de la lumière sur les spores du gique des poils et des soies dans les : Charbon des céréales; M. Émile Lau- Chétophorées; M. J. Huber......-.-* PELIS sen nes ee esee o ra E. 6|Sur l’état coccoïde d'un Nostoc; M. C. Sur le rapport entre le temps des semail- Sauvageau........ eese nnm ntn ~ les et la quantité des matières pro+ PHYTOGRAPHIE ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. ms (Voyez la suite page 9.) — cim t ~ Flore des Alpes-Maritimes, etc., vol. 1; — notte et C. Lemasson.........----°- M. Émile Burnat.................... ÅA Liste des plantes observées à l'ile Dumet Recherches sur quelques Œnanthe; M. J. (Loire-Inférieure); M. E. Gadeceau..- - Foucaud.........,.................. — AT | Ecloga plantarum hispanicarum; M. Aug. , Contribution à l'étude du genre Pulmo- de Coiney........ ect ^ maria; M. P. Parmentier............. 48] Géographie botanique de l'empire Otto- Guide du botaniste au Hohneck et aux man, faits relatifs à la province de environs de Gerardmer; MM. C. Bru- . Salonique ; M. Abd-ur-Rhaman Nadji.. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (1893) Influence de la lumière électrique continue et discon- tinue sur la structure des arbres; par M. Gaston Bonnier (Comptes rendus de l' Académie des sciences, 19 septembre 1892). Les essais de culture déjà tentés à la lumiére électrique ont eu sur- tout pour objet le développement général des plantes; par contre, on ne s’est jamais préoccupé, jusqu'alors, d'étudier les modifications de struc- ture qui surviennent chez les végétaux soumis à une lumière d'inten- sité sensiblement constante. C'est ce dernier point qui a été essentielle- ment le but des recherches de M. Gaston Bonnier. Deux lots de plantes semblables ont été exposés, le premier à un éclairement électrique constant, le second au méme éclairement de ô heures du matin à 6 heures du soir, et à l'obscurité de 6 heures du soir à 6 heures du matin; un troisième lot, en plein air, aux conditions ordinaires normales, a servi de terme de comparaison. Les deux pre- miers lots se sont trouvés, pendant toute la durée de l'expérience, à une température à peu prés invariable (13 à 15 degrés), dans un air dont le renouvellement était assez lent; la lumiére était produite par des lampes à arc, sous globes. Les espéces ligneuses cultivées dans ces conditions ont été le Pin d'Autriche, le Pin sylvestre, le Hétre, le Chéne et le Bouleau. Chez loutes, les modifications dans la structure anatomique ont été tout à fait frappantes et plus grandes que celles qu'on observe à l'état naturel, dans les conditions les plus différentes d'éclairement. C'est ainsi qu'une feuille du milieu de la pousse d'un Pin d'Autriche étant coupée en travers, si l’on compare cette coupe à la coupe corres- pondante de la feuille normale, on peut noter les observations suivantes : l'épiderme est à parois minces et non lignifiées, l'assise sous-épider- mique est peu épaissie; le parenchyme cortical, bourré de grains de chlorophylle, est moins développé par rapport aux tissus centraux et ne présente pas, dans les parois de ses cellules, ces curieux replis, si caractéristiques du genre Pin, qui sont trés développés dans l'échantillon normal; les canaux sécréteurs ont un diamètre deux fois plus petit et T. XL. (REVUE) 1 2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sont tout à fait rapprochés de l'assise sous-épidermique; les cellules de l'endoderme ressemblent presque à celles du péricycle qui les avoi- sinent ; le tissu aréolé est moins net, et les deux faisceaux, dont le bois et le liber sont bien différenciés, sont jusqu'à cinq et six fois plus écartés | l'un de l'autre que dans l'échantillon normal. | Les feuilles du Pin sylvestre, de l'Épicéa, ont présenté des modifica- | tions analogues; celles du Hêtre, du Chêne, du Bouleau ont montré dans le tissu en palissade, dans l’épiderme et dans les stomates, une moindre différenciation que les feuilles comparables normales, tandis . qu’elles ressemblaient à ces dernières par la structure de leur système conducteur. Pour la tige, des changements tout aussi considérables se sont pro- | duits : sous l'influence de la lumiére électrique continue, il y a eu, | chez le Hêtre par exemple, absence complète du sclérenchyme péricy- clique lignifié qui constitue, dans l'échantillon normal, un anneau con- tinu trés net et de forme caractéristique. Dans tous ces cas, il ne s'agit pas d'ailleurs d'un simple retard, ap- porté par la lumiére électrique continue dans la formation des tissus, mais bien d'une structure en réalité différente de celle observée à l'éclairement ordinaire; c'est une sorte de simplification de structure. Et ce n'est pas seulement la nature de la lumière employée, mais aussi sa continuité qui agit ainsi sur la morphologie et l'anatomie de la plante. Les échantillons soumis à un éclairage électrique discontinu (avec 12 heures d'obscurité sur 24) ont en effet une constitulion qui se rapproche bien plus de la structure normale que celle provoquée par la : lumiére électrique ininterrompue. HENRI JUMELLE. | Influence de la lumière électrique sur la structure des plantes herbacées ; par M. Gaston Bonnier (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 3 octobre 1892). Cette Note est le complément de la précédente; elle se rapporte aux modifications de structure qu'on observe, non plus chez les espéces ligneuses, mais chez les plantes herbacées, cultivées à la lumiére élec- trique continue. Les expériences ont été prolongées, jour et nuit, pen- dant sept mois; elles ont été faites avec des plantes trés variées; soit horticoles, soit de grande culture, soit spontanées. Le résultat général qu’on en peut tirer, c’est que, lorsque la lumière électrique continue, sous verre, provoque chez une plante herbacée un grand développement, avec verdissement intense, la structure des or- ganes est d'abord trés différenciée. Mais, si la lumière électrique est intense et prolongée pendant des mois, sans arrêt ni atténuation, les nouveaux organes formés par les plantes qui peuvent s'adapter à cet 4 H | $ j å + $ A REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 3 éclairement présentent de remarquables modifications de structure dans leurs divers tissus et sont moins différenciés qu'à l'état normal, tout en étant toujours riches en chlorophylle. Ainsi qu'on l'avait déjà remarqué dans les essais antérieurs de cul- ture tentés à la lumière électrique, M. Bonnier a constaté que toutes les espéces ne se développent pas avec la méme facilité. Beaucoup de plantes dépérissent, méme à la lumiére électrique discontinue, surtout celles qui sont éclairées par la lumière électrique directe. Ce sont par- ticulièrement les rayons ultra-violets qui, dans ce cas, nuisent au développement normal des tissus. H. Jum. Sur la constitution physiologique des tubercules de Pomme de terre dans ses rapports avec le dévelop- pement des bourgeons; par M. A. Prunet (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 9 mai 1892). On sait que, dans la Pomme de terre, les bourgeons voisins du sommet des tubercules s’accroissent davantage, se développent plus tôt et plus rapidement que les bourgeons voisins de la base. Il résulte, en outre, des observations de divers expérimentateurs, et en premier lieu de M. Wollny, que les moitiés antérieures des tubercules, cultivées iso- lément, donnent des récoltes plus abondantes que les moitiés posté- rieures. M. Prunet s'est proposé de rechercher si l'analyse physiologique des deux moitiés des tubercules ne donnerait pas les raisons immédiates de ces divers faits. Dans ce but, l'auteur a dosé comparativement dans les deux moitiés de tubercules, germés et non germés : la maliére séche, le sucre, l'amidon et les dextrines, l'azote total, l'azote albuminoide et non albuminoide, la diastase, les acides organiques libres ou faiblement combinés, la totalité des cendres, et, dans celles-ci, la potasse, la ma- gnésie, la chaux et l'acide phosphorique. Dans les tubercules non germés, les moitiés antérieures se sont mon- trées d'une facon générale plus riches en matière sèche, en hydrates de carbone transformables par l'acide chlorhydrique en sucre réducteur; plus riches en azote albuminoide et non albuminoide, en albuminoides solubles dans l'eau; plus riches en acides organiques, en sels et, en particulier, en potasse, magnésie et acide phosphorique. Les tubercules en voie de germination ont fourni des résultats analogues, et avec des différences encore plus accusées. Chez les trois variétés qu'il a étudiées, M. Prunet n'a trouvé, avant la germination, ni sucre nidiastase, ou seulement des quantités à peine appréciables. Lorsque les tubercules germent, le sucre et la diastase ap- paraissent dans les moitiés antérieures, alors qu'on n'en trouve pas 4 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. encore dans les moitiés postérieures. En outre, la proportion de l’azote des amides par rapport à l’azote total, et des albuminoïdes solubles par rapport à l'ensemble des albuminoides, s'accroit plus tôt et davantage vers le sommet des tubercules qu'à leur base. Le développement plus rapide et plus considérable des bourgeons antérieurs s'explique dès lors par la prédominance, dans leur voisinage, des matières nutritives de réserve et des principes azotés, et par celle aussi des acides organiques et des sels qui jouent un rôle si considérable dans les phénomènes de croissance, soit en déterminant la turgescence des éléments cellulaires, soit en intervenant directement dans les trans- formations des principes immédiats. Ces différences dans la répartition des principes immédiats et des substances minérales dans les deux moitiés des tubercules ne sont pas originelles, car elles n'existent pas dans les tubercules jeunes n'ayant pas encore terminé leur croissance. Lorsque les tubercules ont atteint leur taille définitive, il se produit par suite, à ce moment, de leur base vers leur sommet, un courant de matiére qui a pour résultat d'amener un développement plus précoce, plus rapide et plus considérable des bourgeons voisins du sommet, et de rendre les moitiés antérieures plus aptes à la multiplication de la plante. Dans une expérience intéressante, M. Prunet a eu l'idée de supprimer ces bourgeons de l'extrémité supérieure. Alors les principes immédiats et les substances minérales ont émigré vers les bourgeons postérieurs, et ce sont ceux-ci qui, dans ce cas, se sont développés davantage et plus tôt que les tubercules non ébourgeonnés. Il y a done toujours, en résumé, une relation étroite entre la répar- tition des principes immédiats et des substances minérales et l'aptitude relative des bourgeons au développement. H. JUMELLE. Influence de la radiation sur la coloration des raisins; par M. Émile Laurent (Comptes rendus de la Société royale de bota- nique de Belgique, mars 1890). Des observations, faites autrefois par M. Sachs, ont prouvé que si, chez presque toutes les plantes, l'action directe de la lumiere est indis- pensable à la production de la chlorophylle, il n'en est pas de méme pour les pigments des fleurs, qui peuvent se former à l'obscurité, comme en plein soleil, lorsque les feuilles de la plante continuent, d'autre part, à assimiler. ' A côté de cela, on sait depuis longtemps que la couleur rouge des pommes, des poires et. des pêches ne se produit que sous l'influence des rayons solaires. Peu prononcée pour les fruits placés à l'ombre ner ane Labia REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 5 des feuilles, elle fait complètement défaut lorsqu'ils sont recouverts d'un papier assez épais pendant leur dernière période de maturation. Les baies d'Épine-vinette, les fruits de l'Aubépine semblent, par contre, se colo- rer, comme les fleurs, tout aussi bien sous le feuillage qu'en plein soleil. Il y aurait donc lieu de distinguer, dans les fruits, deux catégories de matières colorantes : les unes se produisant indépendamment de: l'action directe de la lumiére; les autres, au contraire, dépendant de cette action. D'aprés les recherches de M. Laurent, les pigments de cette deuxiéme catégorie se produisent absolument dans les mémes conditions que les pigments des fleurs. Les expériences qui le démontrent ont été faites, à trois reprises, sur des Vignes cultivées en serre, et appartenant à la variété Frankenthal. Les raisins de cette variété sont d'un noir bleuâtre analogue au noir des variétés qui servent dans les pays de vignobles à préparer les vins rouges. Quatre grappes, dont les grains étaient gros comme de petits pois, furent introduites dans des boîtes en carton noirci à l'extérieur : de ces quatre grappes, deux furent alors séparées des feuilles environ- nantes par deux décortications annulaires, d'environ 5 millimétres de largeur, faites au-dessus et au-dessous de leur point d'insertion sur le sarment; les deux autres, au contraire, furent laissées en relation avec les feuilles. Enfin, en méme temps, et toujours sur le méme cep, deux autres -grappes furent également décortiquées à leur base, comme les pre- mières, mais celles-là furent laissées exposées à la lumière. Or, à l'époque de la maturité des raisins dans la serre, voici ce que M. Laurent constata : Sur les deux grappes introduites dans les boites en carton, mais n'ayant pas subi de décortication, la coloration des raisins fut aussi marquée que celle des raisins ordinaires; il n'y eut aucune particularité dans la saveur du jus des grains. . Les deux grappes soustraites à l'action solaire avaient des grains plus petits que les grappes laissées dans les conditions naturelles. Ces grains étaient verts, à l'exception de quelques-uns, très légèrement marbrés de rouge ; le jus était acide et sans saveur sucrée. mM Quant aux deux grappes dont les sarments avaient aussi subi la double décortication, mais qui n'avaient pas été plongées dans l'obscurité, elles avaient meilleur aspect. Les grains atteignaient presque la grosseur normale; la plupart étaient rougeâtres sur loute leur surface ; les autres étaient restés verts. La saveur des premiers, et, à plus forte raison, celle des seconds étaient peu sucrées. D'où l'on peut conclure que la matière colorante des raisins se déve- 6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. loppe à l'obscurité, mais seulement lorsque la nutrition organique est assurée. Dés que les produits d'assimilation qui prennent naissance dans les feuilles ne peuvent plus arriver jusqu'aux grappes, la coloration reste imparfaite. Elle est nulle, à trés peu de chose prés, dans les grappes affamées placées à l'obscurité. Il y a un commencement de coloration - dans les mêmes grappes insolées, qui, grâce à la chlorophylle de leurs grains, peuvent décomposer l'acide carbonique. Les matières apportées par les feuilles pour la formation de la ma- tière colorante sont vraisemblablement des sucres. Cette relation entre la production du glucose et celle du pigment permet d’expliquer les cas assez variés de coloration imparfaite des raisins noirs qu’on observe dans les cultures. Les grappes restent rouges et faiblement sucrées lorsqu'on en conserve un trop grand gombre sur le même cep, lorsque la radiation est insuffisante, ou encore lorsque les pédicelles se dessèchent, maladie fréquente dans les serres et qui est due à une nutrition défectueuse. Dans ces diverses circonstances, les raisins ne reçoivent qu’une quantité insuffisante de matière sucrée, et la substance rouge se trouve diminuée dans la même proportion. HENRI JUMELLE. Influence de la lumière sur les spores du Charbon des céréales; par M. Émile Laurent (Comptes rendus de la Société royale de botanique de Belgique, 1: décembre 1889). M. Laurent a cherché à vérifier par l'expérience la relation, que l'on a quelquefois signalée dans la pratique, entre l'action solaire et le déve- loppement de l'Ustilago Carbo. Des spores de ce Champignon récoltées sur le Blé ont été introduites dans des ampoules de verre, ouvertes à une extrémité; elles en tapis- saient les parois. Quelques-unes de ces ampoules ont été alors suspen- dues à une corde en plein soleil, par un ciel sans nuages. D’autres, avec les mémes spores, ont été placées sous une couche de sulfate de quinine de 3 centimétres d'épaisseur; enfin, deux étaient abritées contre les rayons solaires par une cloche noire. Or, après huil heures d’insolation, les spores sont restées inertes ; cultivées sur gélatine avec moût de bière, elles n’ont plus germé. Celles laissées à l'ombre se sont, au contraire, développées avec la plus grande régularité, de méme que celles qui avaient été exposées au soleil, mais à l'abri de l'action des rayons chimiques. Les spores de l’ Ustilago Carbo sont donc très sensibles à la radiation solaire. Elles sont beaucoup moins résistantes que les conidies de plu- sieurs Moisissures, qui avaient été laissées au soleil pendant le méme temps (Aspergillus niger et glaucus, Botrytis cinerea, Cladosporium herbarum). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ri Les radiations lumineuses peuvent ainsi exercer une influence directe sur les maladies des plantes, par une action analogue à celle qu'on leur connait depuis longtemps déjà, vis-à-vis des germes des Bactéries. H. Jum. Sur le rapport entre le temps des semailles et la quan- tité des matières protéiques contenues dans les grains d'Orge; par M. P. Jentys (Bulletin de l'Académie des sciences de Cracovie, mai 1892). La valeur de l'Orge pour la brasserie dépend beaucoup de la quantité des matiéres albuminoides contenues dans les graines; les espéces d'Orge qui en contiennent le moins sont les plus recherchées. La pra- üque agricole a déjà eu, d'autre part, l'occasion d'observer que le temps des semailles joue aussi quelque róle dans la qualité de l'Orge considérée au méme point de vue. La plante semée trop tard produit ordinairement une récolte peu satisfaisante, tandis que la semaille hâtée donne le plus souvent, dans les mémes conditions, des grains plus pleins et plus lourds. On n'a pas cependant, jusqu'à présent, étudié l'influence du temps des semailles de l'Orge sur la richesse plus ou moins grande des grains en matières protéiques. Cette question a fait l'objet d'une étude particuliére de M. Jentys. Et de ces essais, pour- suivis pendant quatre années, il résulte qu'un petit retard dans le temps des semailles exerce une influence trés prononcée sur la qualité de l'Orge. Les grains provenant d'une semaille retardée sont toujours plus riches en azote que ceux provenant d'une semaille hàtive. La différence moyenne dans le contenu de matières albuminoïdes, pour l'Ürge pro- duite sans engrais, atteint 2,39 pour 100. Les engrais azotés et surtout les engrais phosphatés atténuent toute- fois notablement la mauvaise influence des semailles tardives; en ce cas, l'enrichissement moyen ne s'éléve plus en effet qu'à 0,82 pour 100. Il est à remarquer à ce propos que, dans les expériences de M. Jentys, ces *ngrais augmentérent la quantité d'azote pour les semailles hátées et la diminuèrent pour les semailles retardées. uu Le saupoudrage de l'Orge avec de la chaux a aussi contribué à un enrichissement des grains d'Orge en matières azotées, sans doute en favorisant la formation d'ammoniaque dans la terre. H. Jum. Les Lichens d'un récif; par M. l'abbé Dominique (Feuille des jeunes Naturalistes, janvier 1891, broch. in-8° de 7 pages). M. l'abbé Dominique, dans cette langue correcte et fleurie avec 8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. laquelle il charme le lecteur dans ses ouvrages littéraires, passe en revue les Lichens qui végètent sur un récif dont la base seulement est couverte par les marées. 40 Lichens se rencontrent sur ce rocher « tout pétri de silice et silicates », nous dit l’auteur, et situé dans la baie de Bourgneuf, en face de l'ile de Noirmoutier : 10 appartiennent à son sommet, 2 Physcia, 6 Lecanora et 2 Lecidea, dont l'un, le L. chalybeia f. chlo- ropoliza Nyl.,ne pousse, je crois, que sur les rivages de l'océan Atlan- tique, sur les côtes de la Bretagne et sur celles de l’Angleterre. C’est la paroi de ce rocher regardant la mer qui offre le plus grand nombre d'espèces, 22 : 4 Lichina, L. confinis Ag., 1 Ramalina, 1 Parmelia, 1 Physcia, 5 Lecanora et parmi ceux-ci le rare L. holophæa (Mont.), que l’on ne revoit plus ensuite que sur les bords de la Méditerranée, 1 Pertusaria, 1 Urceolaria, 10 Lecidea et 1 Opegrapha. Enfin la zone qui à chaque marée se trouve baignée par la mer en donne 8, dont 1 Lichina, L. pygmæa Ag., 3 Lecanora et 4 Verrucaria; l'un de ces derniers, le V. consequens Nyl., pénétre et vit dans la coquille des Balanes. Si l'on voulait formuler une critique sur ce charmant Mémoire, on n'en pourrait attaquer que certaines des réactions. En effet, contrai- rement à ce que dit l'auteur, les Lecidea disciformis Fr. et L. stellulata Tayl. ont tous deux la coloration jaune par la potasse, et de méme le chlorure de chaux donne la réaction rouge aux Lecidea grisella Floerke et L. fusco-atra Nyl. ABBÉ HuE. Observations relatives à la Flore lichénique de la Lor- raîne; par M. l'abbé Harmand. Nancy, 1891, broch. de 24 pages. Dans cette deuxième brochure (4), cet auteur continue Pénumération des Lichens remarquables qu'il a récoltés dans les deux départements de Meurthe-et-Moselle et des Vosges, ainsi que dans la Lorraine annexée ou que ses correspondants lui ont envoyés de cette région. Son premier Mémoire s'arrétait aux Lecidea ; celui-ci renferme des espèces, au nombre de 110, appartenant à des genres déjà cités et de 52, pour les Lecidea, Opegrapha et Arthonia. C’est donc un total de 462 Lichens, dont 39 font partie de la première liste. Parmi les espèces qui n'avaient pas encore été observées en Lorraine, on peut citer le Calicium arena- rium Nyl., Parmelia incurva. Nyl., P. olivetorum Ach., Lecidea pe- Zizoidea Ach., etc. AgBé H. * (1) Voy. le Bulletin, 1890; Revue bibliogr. p. 173. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 9 Observations sur les espèces du genre Dicfíyonemo; par M. Hariot. Lons-le-Saunier, 1891, broch. in-8 de 12 pages. Le genre Dictyonema, regardé d’abord comme une Algue, passa ensuite pour un Champignon, et enfin, en 1854, M. Nylander le mit au nombre des Lichens et le placa parmi les Lecanora. M. Hariot, dans son trés intéressant Mémoire, retrace tous les changements de classification que l'on fit subir à ce genre et cite les différentes espéces qu'on lui a successivement attribuées. Aprés avoir examiné les exemplaires origi- naux de ces espéces, il arrive à cette conclusion quele genre Dictyonema est bien un Lichen (M. Nylander le met maintenant avec le genre Cora en tête des Pyrénocarpés) et qu'une seule espèce lui appartient réelle- ment, le D. sericeum, laquelle peut revétir 3 formes : 1. forma laxa; 2. f. sericea ; 3. f. laminosa. Assé H. Lichenes nonnulli Scandinaviæ; par M. J. Hulting (Botaniska Notiser, 1891, pp. 82-85). Cette courte Notice renferme 18 espèces de Lichens répartis, d'après la méthode de M. Th. Fries, en 15 genres. La moitié de ces espèces n'est pas citée dans les Lichenes Scandinaviæ de M. Nylander, et sur ces 9 Lichens 2 sont nouveaux : Lecidea dalslandica et Arctomia delica- tula f. cisalpina. Ces deux nouveautés sont décrites par leur auteur. AsnpÉ H. Lichenologische Beiîtræge (Contributions lichénologiques) ; par M. J. Muller (Flora, 1891, pp. 107-113 et 371-382). Sur les 81 numéros qui composent ces deux Mémoires de M. Muller : 1* Quinze sont consacrés à mieux décrire des espéces déjà citées ou à redresser certaines erreurs. Ainsi le Parmelia submarginalis Ach. ne diffère nullement du vulgaire P. perlata var. ciliata DC.; le P. peru- viana Nyl. n'est pas autre chose que le P. lævigata Ach. et le P. ama- Zonica Nyl. ne peut étre spécifiquement séparé du P. meizospora Nyl., il n’en est que la forme isidiosa Mull. Argov. De même le P. ecoronata Nyl. devient une variété du P. relicina Fr. Disons encore que cet auteur à pu examiner, dans l'herbier de Kew, sur un échantillon provenant de la Chine, les apothécies et les spores du P. hypotrypa Nyl., jusqu alors inconnues, et que le Platysma megaleium Nyl. devrait se nommer Ce- traria sanguinea Schær. . 2 Trois servent à décrire deux genres nouveaux : Nephromopsis, auquel une seule espèce est attribuée, le N. Stracheyi, Platysma Stra- Cheyi Nyl., et Psoroglena qui n'a aussi qu'une espèce, Ps. cubensis ; 10 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cette dernière espèce est nouvelle. M. Muller fait erreur en présentant le Platysma nephromoides Nyl. comme synonyme du PI. Stracheyi Nyl.; car il y a plus de vingt ans que M. Nylander a séparé ces deux espèces qu'il avait d'abord, il est vrai, réunies (voy. Hue, Lich. exot., n° 535). 3 Quarante-deux offrent la description d'autant d'espéces nouvelles : Omphalaria arabica, de la presqu'ile du Sinai; Synechoblastus coilo- carpus, de l'ile Maurice, et S. bicaudatus, de la Corée; Acolium ventri- cosulum, de l'Amérique septentrionale; Stereocaulon subramulosum, St. uvuliferum et St. octomerum, du Japon, St. obscurum, de l'Afrique occidentale, et enfin St. botryophorum, de l'Inde; Cladonia leucoce- phala, de l'Australie; Cetraria hypotrachina, de l’Inde; Stictina endochrysoides, du Chili, St. gracilis, du Japon; Sticta Miyoshiana et St. Yatabeana, du Japon, St. Henryana, de la Chine, St. podocarpa, de l'Australie; Ricasolia excisa, dela Nouvelle-Grenade et R. adpressa, de l'Inde; Anzia hypoleucoides et A. opuntiella, du Japon; Thelo- schiles perrugosus, du Zambése; Pyxine limbulata, du Japon; Par- melia Maclayana, P. leptophylla, P. subquercina, et P. ecaperata, de l'Afrique, P. bicornuta, du Brésil, P. sphærosporella, de l'Amérique septentrionale, P. flavo-brunnea et P. Lechleri, du Pérou, P. monte- vidensis, de l'Uruguay, P. Wattiana et P. Thomsoniana, de l'Inde; Thelotrema umbonatum et Th. microstemum, du Japon; Lecidea Chantriana et L. araratica, de l'Asie Mineure, et L. pallentior, de Cuba; Graphis aperiens et Gr. japonica, du Japon, et enfin Pyrenula impressa, également du Japon. 4° Dans le plus grand nombre des autres numéros sont décrites de nouvelles formes ou variétés de Lichens, et dans les trois derniers sont énumérées de petites collections récoltées l'une par M. Chantre, de Lyon, près du lac Kip-Gol, au mont Ararat, la seconde par M. Lehmann, près de Popayan dans la Colombie, et la troisième dans les Antilles, par M. Eggers. ABBË HUE. Lichenes Miyoshiani in Japonia a cl. Miyoshi lecti et a cl. profes- sore Yatabe communicati; par M. J. Muller (Nuovo Giornale botan. italiano, janvier 1891, broch. in-8* de 190-131 pages). Cette remarquable collection de Lichens du Japon, moins considé- rable cependant que celle qui a été publiée par M. Nylander l'année précédente (Voy. Revue bibliogr. t. xxxix, 1892, p. 25), renferme 118 espèces, que M. Muller a réparties en 48 tribus; il y a joint une petite collection de 14 espéces provenant du méme pays, que lui a donnée M. Chamberlain. Sur ces 44 Lichens, 9 ne se rencontrent pas dans la collection de M. Miyoshi, et par conséquent on trouve dans ce Mémoire 127 espèces japonaises, dont 28 sont nouvelles; 14 d'entre REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 11 elles seulement sont décrites dans cette brochure, les autres l’ayant été dans les Contributions lichénologiques du Flora. Ces 14 espèces sont : Cetraria ornata ; Lecanora pulverulenta; Lecania brunnea; Pertu- saria glauconitens et P. deplanata; Lecidea adpressula; Patellaria granularis; Lopadium ferrugineum; Mycoblastus japonicus ; Buellia extenuata ; Thelotrema cinerellum, Th. foveolare et Th. porinaceum ; enfin Anthracothecium levigatum. M. Muller crée un genre nouveau, Perforaria, auquel il attribue deux espéces, P. Cucurbitula nommé par Montagne, Chili, p. 200; Pertusaria Cucurbitula et P. Peponula que lui-même appelait autrefois Lecanora Peponula. La première de ces espèces, sans appartenir en propre au Japon, y a été récoltée; la seconde est de la Nouvelle-Zélande. ABBÉ H. Lichenes tonkinenses a cl. Balansa lecti; par M. J. Muller (Hed- wigia, 1891, broch. in-8° de 181-189 pages). Onze tribus sont représentés dans ces Lichens du Tonkin et elles four- nissent 76 espéces et, sur ce nombre, 27 appartiennent aux Graphidés. Les espèces nouvelles sont au nombre de 15 : Gyalectidium argilla- ceum; Ocellularia psathyroloma; Opegrapha fusco-virens; Graphis fumosa, Gr. induta et Gr. tonkinensis; Phæographina torquata ; Pheographis Balansana, Ph. leprosulans; Sarcographa radians ; Sarcographina contortuplicata; Strigula nigro-cincta; Phylloporina myriocarpa et Ph. cupreola ; enfin Pyrenula atro-fusca. — Apné H. Lichenes victoryenses a cl. Camillo Pictet, genevensi, in insula Vietory, inter Singapore et Borneo sita, ad cortices lecti; par M. J. Muller (Nuovo Giornale botan. italiano, broch. in-8° de 276-279 pages). Cette petite collection de Lichens corticoles ne renferme que 16 es- péces dont 9 Pyrénocarpés. Les espèces nouvelles sont au nombre de 9 : Pheotrema Pictetianum ; Melaspilea striolata et Opegrapha leptoloma. Sur les 9 Pyrénocarpés, 6 sont nouveaux : Bathelium sundaicum, Ar- thropyrenia denigrans, Anthracothecium seminudum, À. hexamerum, A. ochroxanthum et A. peltophorum. Assé H. Primitiæ Flor» costaricensis; par MM. Th. Durand et H. Pittier. — Licmenes ; par M. J. Muller(Bull. Soc. royale de Botan. de Belgique, t. xxx). Broch. in-8* de 97 pages. De méme qu'il y a trente ans, M. Nylander déterminait des Lichens de la Nouvelle-Grenade que MM. Triana et Planchon devaient joindre à leur Flore de cette contrée, ainsi M. Muller vient d'étudier, pour la Flore de Costarica de MM. Durand et Pittier, les Lichens récoltés dans 42 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ce pelit État, situé à peu près sous la même latitude que la Colombie. La végétation est donc tropicale, et par conséquent ce sont les Lichens corticoles et épiphylles qui dominent et, pour la même raison, c’est la tribu des Graphidés qui offre le plus d'espéces, 45; viennent ensuite le groupe des Pyrénocarpés avec 41, et les Lécidés avec 38. Le total de ces espèces s'éléve à 214, réparties en 23 tribus, et le nombre des espèces nouvelles est de 55, sans compter les variétés, ce sont: Parmelia Pittieri; Physcia lacinulata; Amphiloma Tonduzianum; Thalloi- dima leptospermum ; Lecanora minutula, L. virenti-flavida et L. tetrasperma ; Calenia consimilis; Rinodina prasina et R. haplospe- roides; Pertusaria anarithmetica, P. glaucella, P. depauperata et P. anomocarpa ; Lecidea pseudomelana, L. pachysporella, L. anomo- carpa, L. subequata, L. personatula et L. granulifera; Patellaria fabacea et P. sororcula; Asterothyrium Pittieri et A. leptosporum ; Nesolechia cerasina; Blastenia gilvula ; Biatorinopsis minima; Ocel- lularia costaricensis ; Opegrapha declinans; Graphis supertecta, Gr. rigidula, Gr. seminuda, Gr. farinulenta, Gr. Durandi, Gr. platycar- pella, Gr. robusta et Gr. sophisticella; Arthonia Tonduziana et À. costaricensis ; Dichonema eruginosum ; Campylothecium album; Me- lanotheca subsoluta; Porina simulans; Clathroporina chlorocarpa ; Phylloporina papillifera, Ph. discopoda et Ph. umbilicata ; Pyrenula costaricensis, P. marginatula, P. subgregantula, P. lamprocarpa et P. olivaceo-fusca ; Anthracothecium interponens et A. corticatum. La cinquante-cinquiéme espéce nouvelle appartient à un genre nouveau, Synarthonia bicolor : ce genre, par son aspect extérieur, se rapproche des Chiodecton et, par les spores, il se place prés des Arthonia. Un autre genre est créé pour le Strigula actinoplaca Nyl., qui devient l'Actinoplaca strigulacea et prend place parmi les Lécanorés. Enfin le Lecidea plumbeella Mull. Argov. doit être supprimé, car il ne diffère en rien du L. impressa Krempelh. et le genre nouveau, Rotula, que M. Muller a créé dans ses Lichenes epiphylli, p. 19, doit étre supprimé et se nommer Mazosia, nom qui appartient à Massalongo. M. Muller attribue à ce genre 6 espéces de Lichens épiphylles. Il est à propos de faire remarquer que M. Nylander range le Strigula Rotula Mont., parmi les Platygrapha. ABBÉ HUE. Lichenes Schenckiani a cl. D' H. Schenck, bonnensi, in Brasiliæ orientalis prov. Santa Catharina, Parana, Rio-de-Janeiro, Minas Geraes et Pernambuco lecti; par M. Muller. Lichenes catharinenses a cl. E. Ule in Brasiliæ prov. Santa Catharina lecti; par le méme (Hedwigia, 1891). 2 broch. in-8°, de 219-231 et de 235-943 pages. Fs REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 13 Ces deux Mémoires renferment peu d’espèces nouvelles : le premier en a seulement 3 : Patellaria Cladoniarum, Laudatea Schenckiana et Bathelium irregulare, et le second en présente 5 : Cladonia Uleana, Parmelia catharinensis, Patellaria cinnamothrix, Opegrapha mi- Cyosperma et O. paupercula. La collection faite par M. Schenck a 121 espéces distribuées en 20 tribus, tandis que M. Ule n'en a récolté que 79 réparties en 18 tribus. Si l'on compare les deux collections entre elles, on voit que 43 des Lichens de M. Ule ont déjà été énumérés dans la brochure concernant M. Schenck. Les tribus les plus largement représentées dans les deux ouvrages sont les Cladoniés, 20 espéces pour M. Schenck et 11 pour M. Ule, et les Parméliés, 27 pour le premier et 24 pour le second. Dans le premier Mémoire, M. Muller donne parfois sous une espèce un grand nombre de formes ou de variétés, et ainsi il n'en attribue pas moins de 19 à l'Usnea barbata Fr. D'aprés lui, deux des espéces de Parmelia de M. Wainio (Étude sur les Lichens du Bré- sil), P. delicatula et P. conformata, doivent être réunies sous le nom de P. xanthina Wainio. La seconde brochure se termine par un appen- dice présentant cinq espéces de Lichens récoltés par le méme M. Ule, prés de Rio-de-Janeiro, dont deux sont nouvelles : Patellaria rufinula et Sarcographa convexa. ABBé H. Lichenes bellendenici a cl. F. Bailey, Governement Botanist, ad Bellenden Ker Australi: orientalis lecti et sub numeris citatis missi; par M. J. Muller (Hedwigia, 1891, broch. in-8 de 47-56 pages). Lichenes brisbanenses a cl. F. Bailey, Governement Botanist, prope Brisbane (Queensland) in Australia orientali lecti; par le méme (Nuovo Giornale botan. italiano, vol. xxi, n° 3, 1891, broch. in-8° de 385-404 pages). Ces deux collections de Lichens australiens qui se composent la pre- miére de 74 espéces en 15 tribus et la seconde de 145 espéces réparties sous 21 tribus, n'ont que 14 noms d'espéces communes, et encore en est-il qui sont représentés par des variétés différentes. Les nouveautés sont au nombre de 18 pour les Lichens de Bellenden et de 36 pour ceux de Brisbane; il est remarquable que les Thélotrémés des deux côtes n'avaient pas encore été observés, à l'exception d'une seule espéce. Les espéces nouvelles provenant de Bellenden, sont : Leptogium bullatu- lum; Stictina punctillaris; Lecidea hematina; Leptotrema diffrac- tum; Thelotrema argenteum; Ocellularia diffractella, O. Bayleyi, 0. goniostoma et O. xantholeuca; Graphina egenella; Graphis albo- nitens; Arthonia leptospora ; Opegrapha interveniens; Parmentaria Baileyana; Bathelium chrysocarpum; Melanotheca subsimplex ; Po- 14 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rina bellendenica et Pyrenula nitidans. Voici maintenant l'énumération des 36 nouveautés de Brisbane : Calicium pachypum; Stictina subor- bicularis; Placodium glaucolividum ; Callopisma rubens; Lecanora connivens et L. inlerjecta; Rinodina xanthomelana ; Pertusaria persulfurata; Patellaria flavicans, P. melanodermia et P. rhodo- cardia; Heterothecium pulchrum; Ocellularia zeorina et O. pulchra; Thelotrema megalosporum, Th. bicuspidatum, Th. endoxanthum et Th. rimulosum ; Opegrapha grossulina; Melaspilea congregans ; Gra- phis semiaperta, Gr. robustior et Gr. levigata; Mycoporellum per- exiguum; Diplogramma australiense, ce genre est nouveau et créé pour cette seule espèce, il est voisin du genre Ptychographa à spores simples, dont il diffère par des spores 4-septées; Campylothelium defossum et C. nitidum; Pleurothelium australiense ; Trypethelium oligocarpum ; Porina Araucariæ et P. brisbanensis; Clathroporina desquamans et C. flavescens; Pyrenula melaleuca et P. nigro-cincta; enfin Anthra- cothecium oculatum. ABBÉ HUE. Lichenum generis Cyrtidulæ species nondum descrip- tæ aut non rite delineatz ; par M. Arthur Minks (Revue mycologique, avril 1891, broch. in-8° de 11 pages). Le genre Cyrtidula déjà proposé par M. Minks il y a une quinzaine d'années, mais peu employé par les lichénologues, se rapproche d'une part des Arthonia et de l'autre des Verrucaria et par conséquent devrait se placer à la fin des Graphidés. L'auteur attribue 23 espéces à ce genre, 2 sont propres à l'Amérique septentrionale, 19 à l'Europe et 2 communes à ces deux parties du monde. Les espèces décrites pour la premiére fois sont au nombre de 14; sur les 9 autres, 8 ont été déter- minées par M. Nylander comme appartenant au genre Mycoporum et la neuviéme a été placée par l'abbé Anzi au nombre des Arthonia. Quelques-uns de ces Cyrtidula sont parasites et l'on doit remarquer celui qui végète sur le Nostoc commune, le Cyrtidula nostochinea, que Bayrhoffer a pris pour la fructification de cette Algue. App H. Beitrag zur Flechtenflora Mzæhrens und Ost. Schlesiens (Contributions à la flore des Lichens de la Moravie et de la Silésie orientale); par M. W. Spitzner (Verhandl. des naturforsch. Vereines in Brunn, Band xxvur, broch. in-8° de 8 pages). L'auteur divise les Lichens en deux grandes classes : Lichenes hete- romerici et homæomerici. La première classe comprend deux ordres. Le premier ordre, Lichenes thamnoblasti, posséde deux subdivisions : 1° Discocarpi avec deux familles et 38 espèces; 2* Pyrenocarpi avec REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 15 une famille et 2 espéces. Le second ordre, Lichenes phylloblasti est subdivisé de la méme manière : les Lichens discocarpes ont trois fa- milles et 49 espéces, et les Pyrénocarpés une famille et 4 espéce. La seconde classe n'a qu'une famille et 9 espéces. Cette nomenclature ne renferme ni Lecanora, ni Lecidea, ni aucun des Graphidés. ABpé H. Zur Lichenenflora von München (Flore des Lichens de Mu- nich); par M. Arnold. Munich, 1891, vol. petit in-4° de 147 pages. — Supplément de 76 pages paru en 1892. Cet important ouvrage de M. le docteur Arnold comprend 433 espéces de Lichens répartis en 110 genres suivant la méthode de Massalongo, Korber, etc. C’est plus qu'une simple énumération, car le nom de chaque espéce est suivi du titre des ouvrages dans lesquels on peut le trouver, d'une courte description, des réactions et de la mesure des spores et des spermaties, avec l'indication du substratum sur lequel elle a élé recueillie. Les citations d'exsiccatas sont rares, parce que la plu- part de ces Lichens ont déjà été énumérés dans les Lichens du Jura franconien du méme auteur, et là ces citations abondent : M. Arnold a toujours soin de renvoyer à cet ouvrage. Une espéce est nouvelle, l'Ar- thropyrenia atricolor, et une autre, datant de 1889, n'avait pas encore élé publiée, Aspicilia grisea. A ces 433 espèces sont joints quelques petits Champignons, ce qui porte le total des espéces à 449: parmi ces Champignons, il faut remarquer les Endococcus que M. Nylander maintient encore au nombre des Lichens. Le volume se termine par une table des genres et des espéces. Dans le Supplément, M. Arnold porte le nom de ses Lichens de Munich à 460, et il ajoute, pour un bon nombre d'espéces, soit des localités nouvelles, soit des formes ou variétés qui n'avaient pas encore été indiquées. Une longue dissertation donne la liste des espéces recueillies sur chaque substratum : 280 de ces Lichens ont été publiés en exsiccatas. ABBÉ H. Recherches sur le développement et la classification de quelques Algues vertes ; par M. Franc. Gay. In-8*,116 pages et xv pl. en chromolithographie. Paris, 1891. Le Mémoire important publié par M. Gay et qui lui a servi de thèse Pour le doctorat ès sciences a trait au développement et à la classifica- tion de quelques genres qui appartiennent aux familles des Confervacées et des Ulothrichiacées. | | L'auteur montre que les genres Cladophora, Rhizoclonium et Con- ferva, parmi les Confervacées, quoique pas toujours faciles à distinguer les uns des autres (surtout au point de vue des espèces), sont parfaite- ment autonomes et doivent être maintenus distincts. Quant au polymor- 16 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. phisme indiqué entre ces trois genres il n'existe certainement pas, el tous les faits cités en sa faveur ne peuvent que provenir d'un défaut d'obser- vation ou d'une interprétation mal fondée. Il en est de méme en ce qui concerne le polymorphisme des Ulothri- chiacées chez les Stigeoclonium, Draparnaldia, Chætophora et les Ulothrix. Mais, s’il n’y a pas polymorphisme au sens vrai du mot, il n’en est pas moins exact que certaines de ces plantes modifient parfois leur thalle, sous diverses influences, d’une manière remarquable. A ces changements de forme se rattachent trois modes de reproduction asexuée : cellules propagatrices, qui ne sont autres que des cellules végétatives dissociées et jouant un rôle important, particulièrement dans les Algues aériennes; hypnocystes, formés aux dépens de cellules végétatives peu modifiées et qui caractérisent un état de vie ralentie que peuvent revêtir certaines Algues. De ces hypnocystes les uns ne peuvent quitter impunément le milieu où ils ont pris naissance, tandis que les autres, nés de la même manière, peuvent supporter la dessiccation. Ce sont des kystes que l'on rencontre chez les Cladophora, Glæocystis, Tetraspora, Chlamydo- monas. Les hypnocystes se forment sans rénovation ; il n'en est pas de méme des hypnospores constitués par rénovation du protoplasme cellulaire qui se condense en spores entourées d'une membrane propre, colorées en rouge et s'échappant à un moment donné de la cellule-mére. On les trouve chez les Ulothrichiacées. D'accord avec M. Dangeard, M. Gay reconnait comme autonome la fa- mille des Pleurococcaceæ qui doit former avec les Palmellacées et les Volvocinées l'ordre des Protococcoidées : sans zoospoores......... Verepeoesbébésuev eve Pleurococcacées. PROTOCOCCOÏDÉES zoosporées, | Thalles adultes immobiles... . Palmellacées. Thalles adultes mobiles....... Volvocinées. À cette famille se rattachent trois tribus fondées sur le mode de bi- partition : | A. Bipartitio vegetativa cellulæ totius peraeta : a. Membrana firma; plantæ ærophilæ. Trib. I. PLEUROCOCCEZ. Genres : Pleurococcus, Stichococcus, Schizogonium, Prasiola. b. Membrana plus minus extus mucosa; plant: aquaticæ. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 17 Trib. II. DacryLococceÆ. | Genres : Dactylococcus, Raphidiwm, Selenastrum, Actinastrum, Crucigenia. B. Bipartitio vegetativa intra membranam matricalem peracta ; plantæ ærophilæ vel aquatica. Trib. III. GLÆOCYSTEÆ. Genres : Geminella, Glæocystis, Nephrocytium, Oocystis, Tro- chiscia. Par ses travaux antérieurs sur les Ulothrix, l'auteur de ce remar- quable Mémoire avait été conduit à mieux définir qu'on ne l'avait fait jusqu'ici quatre espèces qui y sont comprises. Il a montré que les Ulo- thriæ flaccida, nitens, fragilis et varia doivent devenir Stichococcus flaccidus, que l’Ulothrix crenulata est un Schizogonium, que le Pra- siola crispa doit également étre considéré comme un Schizogonium (Sch. crispum). Quant aux Prasiola autres que le P. crispa, ils ne dif- férent des Schizogonium que par des degrés dans la forme du thalle. Les deux genres sont autonomes et peu polymorphes, seul le Schizo- gonium crispum constitue un type de passage. Les Ulothrix resteraient tous des plantes aquatiques; les espèces terrestres appartiendraient aux Pleurococcacées. P. Hanror. Atlas deutscher Meeresalgen (Atlas des Algues marines d'Al- lemagne); par M. J. Reinke. Deuxième partie, livr. 111 à v, planches 36 à 50; 1899. Tous les algologues connaissent la haute valeur du travail entrepris par M. le professeur Reinke, de Kiel. Malheureusement l'atlas des Algues marines d'Allemagne se trouve interrompu à la cinquième livrai- son de la seconde partie. Les fonds alloués jusqu'ici à la Commission des pécheries et des recherches scientifiques relatives aux mers d'Alle- magne ne sont plus accordés par le Gouvernement, et l'ouvrage a dü prendre fin. Tous ceux qui s'intéressent à l'étude des Algues déplorent ce fàcheux contretemps. Les dernières livraisons ont trait aux genres Stilophora (pl. 36 et 37) et aux S. rhizodes et tuberculosa; Halorhiza (H. vagans Kütz., pl. 38); Chordaria (Ch. flagelliformis et divaricata, pl. 39); Rhodo- Chorton (R. minutum, pl. 40); Ectocarpus (E. Reinboldi Reinke) et Pogotrichum (P. filiforme Rke, pl. 41); Sphacelaria (Sph. cirrosa, racemosa var. arctica, olivacea, plumigera, Plumula) et Stypocaulon T. XL. (REVUE) 2 18 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (Stypocaulon scoparium f. spinulosum, pl. 42-48); Chetopteris (C. plumosa, pl. 49 et 50). P. HAROT. Alghe d'Acqua dolce della Papuasia raccolte su cranii umani dissepolti (Algues d'eau douce de Papouasie, récoltées sur des crânes humains); par M. A. Borzi (La Nuova Notarisia, série 11, avril 1892, pp. 34-53). M. Borzi a eu l’occasion d'observer des crânes humains rapportés de la Nouvelle-Guinée par le D" Loria, et sur lesquels s'était développée une abondante végétation algologique. Il n'y a pas été trouvé moins de 24 espèces appartenant à 17 genres différents. Les Phycochromacées y sont représentées par 15 espéces et 9 genres, les Chlorophycées par 8 espéces et 7 genres, les Phéophycées par une seule espéce. 13 espéces sur ce nombre sont nouvelles pour la science : Hydroco- leum tenuissimum, Lyngbya hyalina, Plectonema gleophilum, Ana- bæna minuta, Nostoc Sergianum, Scytonema papuasicum, Tolypothrix Woodlarkiana, Hapalosiphon confervaceus, H. flexuosus, Loriella osteophila, Entodesmis scenedesmoides, Pleurothamnion papuasicum, Polychloris amæbicola. Parmi les autres espèces, six se retrouvent en Europe, quatre existent en d'autres points de l'Océanie et six en Amé- rique. Les genres Loriella, Entodesmis, Pleurothamnion et Polychloris sont nouveaux.' Le Loriella appartient aux Stigonémées et est caractérisé par l'ac- croissement bien défini de ses filaments qui le rapproche de beaucoup d'Algues supérieures. La bipartition des cellules est limitée aux articles terminaux, detelle sorte que la ramification est toujours terminale. Des deux segments de la cellule terminale naissent deux rameaux d'égale longueur divergeant à 45 degrés. Le Loriella se multiplie par des hormogonies et par des spores qui se distinguent des articles végétatifs par leur forme ovale et leur paroi peu épaisse. M. Borzi pense que les frondes sont sujettes à se résoudre en éléments chroococcoides. Le genre Loriella devra probablement constituer le groupe spécial des Lorielleæ. L'Entodesmis est une Algue brune d'aspect gélatineux, formée de cellules oblongues ou elliptiques réunies par quatre ou seize à l'inté- rieur d'une enveloppe gélatineuse et constituant des colonies cubiques ou tabulaires; le chromatophore est unique en forme de lame parié- tale. La multiplication asexuée se fait par des zoospores biciliées nais- sant individuellement ou par deux dans des cellules végétatives San caractères spéciaux. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 19 Le genre Pleurothamnion appartient aux Cténocladiacées Borzi et se place au voisinage du Ctenocladus. Le mode de ramification donne à cette plante l'aspect d'un Callithamnion. Sa station est caractéristique; ses filaments sont complétement incrustés d'une substance calcaire qui parait n'étre pas autre chose que du carbonate de chaux provenant d'une modification du phosphate. L'auteur se réserve de revenir dans une autre publication sur le développement et l'organisation du Pleuro- thamnion. i Aux Botrydiaceæ appartient le genre nouveau Polychloris, Algue unicellulaire à cellules pourvues de nombreux chromatophores sans pyrénoïde. Les zoospores sont uniciliées. comme, dans le Botrydiopsis arrhiza. Le Polychloris amæbicola vit en symbiose dans l'intérieur des amibes. M. Borzi fait connaître encore dans ce Mémoire le genre Nordstedtia qui comprend l'Herposteiron globosum de M. Nordstedt et probable- ment l’Aphanochæte polytricha du même auteur. Les rameaux sont abondamment entourés d’une masse gélatineuse, l’accroissement général de la fronde est centrifuge et périphérique comme celui du thalle d’un Coleochæte. Le chromatophore est central, divisé en lobes profonds et pourvu d’un pyrénoïde. P. H. Salvandæ prioritatis causa diagnoses nonnullarum Al- garum novarum in Galicia orientali anno 1890, collectarum scripsit Roman Gutwinski (La Nuova Notarisia, série rr, avril 1892, pp. 17-22). M. le professeur Roman Gutwinski, pour prendre date et s'assurer la priorité, donne les diagnoses de quelques Algues nouvelles recueillies, en 1890, dans la Galicie orientale. Toutes ces Algues appartiennent aux Chlorophycées et aux' Diatomées, ce sont : Conferva Raciborskii; Cosmarium Lagerheimii, sexnotatum, Klebsii; Navicula de Toniana et un certain nombre de formes ou de variétés. P. H. Notes sur un Crypfomonas marin; par M. Dangeard (Le Botaniste, 15 février 1892, p. 34, pl. 1, f. 20). M. Dangeard a trouvé à Luc-sur-Mer, dans une culture d'Algue ma- rine, un Cryptomonas auquel il donne le nom de C. marina. C'est la première espèce marine connue; elle se rapproche par sa couleur du C. erosa, par sa forme et sa taille du C. ovata. P. H. 20 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les noyaux d'une Cyanophycée, le Merismopedia con- voluta Breb.; par M. Dangeard (Le Botaniste, 15 février 1892, pp. 28-31, pl. i1, f. 16-20). M. Dangeard, en étudiant le Merismopedia convoluta, a observé dans toutes les cellules, aprés coloration à l'hématoxyline, un point forte- ment coloré qu'il est porté à considérer comme un noyau. L'auteur de cette Note déclare qu'il n'agite pas « la question de savoir si le Meris- mopedia convoluta est bien une Algue bleue ». L'étude du développe- ment, pour cette Algue comme pour certaines autres rapportées aux Algues bleues, pourra seule en faire connaitre la nature. P. Hanior. On the structure of Dictyosphæria Decne (Sur la struc- ture du Dictyosphæria Decne); par M. George Murray. Londres, 1892, 9 pages, 1 pl. Le genre Dictyosphæria a été créé par Decaisne pour le Valonia favulosa ; Harvey y a ajouté le D. sericea; MM. Millardet et Montagne le D. Enteromorpha. Quant au D. valonioides de Zanardini, il ne faut y voir qu'un Valonia incomplétement développé. Les recherches de M. Murray viennent corroborer l'opinion de Decaisne qui plagait ce genre au voisinage des Valonia et des Anadyomene. Australische Süsserwasseralgen (Algues d'eau douce d'Aus- tralie); par M. Möbius (Flora, 1892, 11, pp. 421-450). M. Móbius présente la liste des Algues d'eau douce rapportées de Brisbane par M. Bailey. On ne connaissait guère jusqu'ici de cette ré- gion que les espèces signalées par Sonder et par M. Nordstedt. La plupart des espéces recueillies par M. Bailey sont nouvelles pour l’Aus- tralie. Parmi les plantes nouvelles, notons : Coleochæte Baileyi et conchata, Stigeoclonium australense Celastrum, sphæricum var. compactum, Spirogyra punctata var. tenuior, Pleuroteniopsis tenellata v. Nords- tedtii, Scytonema subtile. P. H. Sur quelques Algues phéosporées parasites ; par M. C. E Sauvageau (Morot, Journal de Botanique, vi, 1892). Tirage à part de 48 pages et 4 planches. Les Algues parasites étudiées par M. Sauvageau forment un ensemble assez homogène qu'on pourrait désigner sous le nom d'Ectocarpées pa- rasites. Maintenues par l’auteur de ce Mémoire dans le genre Ectocarpus, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 24- on pourrait à la rigueur les faire rentrer dans le genre Entonema Reinsch (qui semble devoir rester bien distinct du Streblonemopsis) ou même dans les Streblonema. Ce sont des plantes de petite taille dont les plus longs filaments ne dépassent pas quelques millimètres et qui pénètrent dans le thalle de certaines Algues pour en ressortir en formant à leur surface un gazon plus ou moins serré. Six espèces sont nouvelles : E. Valiantei Bornet in herb., qui vit sur les rameaux du Cystosira ericoides à Biarritz; E. brevis, sur les vieilles frondes d Ascophyllum nodosum à Fouras; E. minimus, sur Himanthalia lorea en Angleterre; E. luteolus, sur les Fucus vesiculosus et serratus au Croisic; E. parasiticus, sur les Cys- toclonium purpurascens, Gracilaria compressa et Ceramium rubrum au Croisic, et E. solitarius, sur les Dictyota dichotoma, Dictyopteris polypodioides et Taonia atomaria, au Croisic. Le nombre des Phéosporées parasites doit être considérable et de nouvelles recherches laugmenteront certainement. On en connait actuellement 19 espèces, non compris les Entonema décrits par M. Reinsch. M. Sauvageau, dans son très intéressant Mémoire, s’est attaché à mon- trer la manière fort différente dont chacun des parasites qu’il a étudiés se comporte vis-à-vis de son support. Il a constaté que les chromato- phores persistent toujours, quelquefois moins dévełoppés, il est vrai, dans les articles, entophytes. Le cas est particulièrement remarquable chez l'Elachistea stellulata. Dans le parasitisme du Streblonemopsis irritans, il y a presque sym- biose; en tout cas, le Cystosira parasité n’éprouve aucun dommage. Dans l'E. Valiantei, les filaments pénètrent à peine dans le tissu du thalle du Cystosira ericoides et restent confinés dans les galles qui se produisent à sa surface; l'E. solitarius se contente d'écarter les cellules de l'épiderme du Dictyota, tout en vivant d'un parasitisme nécessaire ; l'E. fasciculatus, sur Laminaria flexicaulis, ne commence que tardi- vement à être parasite, et il peut, ou non, provoquer un cloisonnement cellulaire du substratum. Les Ectocarpus brevis et luteolus vivent sur des hôtes trés âgés auxquels ils ne peuvent guère nuire. Quant aux E. investiens et pa- rasiticus, ils ne se rapprochent de la périphérie que quand ils ont pris un développement suffisant dans l'intérieur de leur hóte, mais en se localisant de telle façon qu'ils ne paraissent pas endommager outre mesure les Algues aux dépens desquelles ils vivent. | L’Elachistea stellulata agit de deux manières, en envahissant les cel- lules ou en les séparant mécaniquement de leurs voisines. P. H. 22 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Observations sur l'appareil mucifère des Laminaria- cées; par M. Léon Guignard (Ann. des sciences naturelles, T° série, Bor., t. xv, 1892, pp. 1-46, 20 figures dans le texte). Les canaux ou lacunes muciféres des Laminariacées n'ont guére été examinés jusqu'ici qu'au point de vue de la détermination des espéces ou des genres. Les seuls travaux histologiques auxquels ces organes ont donné lieu sont dus à MM. Vill et Rosenthal qui ont étudié les Ma- crocystis. Pendant un séjour sur les côtes de Bretagne, M. Guignard a pu re- prendre l’étude des canaux mucifères dans les conditions les plus favo- rables. Le type pris par l’auteur estle Laminaria Cloustoni dont toutes les parties du thalle renferment des organes mucifères. Le durcisse- ment et la fixation ont été obtenus au moyen de l’alun de chrome dissous dans l’eau de mer, et la coloration du mucilage par un assez grand nombre de substances, entre autres le vert de méthyle acétique. L'origine des canaux doit être étudiée uniquement au point d'union entre la lame qui est annuelle et le stipe qui est vivace; ils naissent dans l’épaisseur des parois radiales des cellules épidermiques sous forme de méats lenticulaires qui, à mesure qu'ils grandissent, sont refoulés vers l'intérieur. Ces méats se remplissent de mucilage; quand ils sont logés dans le tissu cortical, on voit prendre naissance à leur base, par différenciation, de petites cellules à gros noyau qui ne sont autres que des éléments sécréteurs. Les cavités muciféres envoient, l'une vers l'autre, des prolongements qui établissent une communication rapide entre tous les méats. C'est au-dessous du réseau mucifére que se forme- ront chaque année les couches concentriques d'épaississement ; l'ori- gine du réseau est identique dans la lame, mais il y est plus régulier. , La plante sécréte une quantité considérable de mucus dont l'écoule- ment vers l'extérieur ne se fait pas directement. Les cellules sécrétrices forment des groupes disséminés sur le réseau, affectant la forme de nacelles ou de cupules, ou encore de tubes plus ou moins complétement fermés. Les détails que nous venons de donner s'appliquent avec des variantes aux autres espéces du genre Laminaria, qui peuvent étre groupées de deux manières différentes, suivant qu'on attribue plus ou moins d'impor- tance aux caractères tirés de la morphologie externe ou bien à la pré- sence et à la distribution de l'appareil mucifère. Dans le premier cas, on obtient le tableau suivant : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 23 I. Lame divisée. A. Canaux mucifères dans le stipe et dans la lame : Laminaria Cloustoni Edmonston; L. Gunneri Foslie; L. Andersoni Aresch.; L. Ruprechti Aresch.; L. pallida Grev.; L. atro- fulva J. A.; L. nigripes J. Ag. . B. Canaux mucifères dans la lame seulement : Laminaria digi- tata Lamx (L. flexicaulis Le Jolis); L. stenophylla J. Ag.; L. fissilis Kjellm. II. Lame entière. A. Canaux mucifères dans le stipe et dans la lame : Laminaria japonica Aresch.; L. Sinclairi Harv.; L. Rodriguezii Born.; L. radicosa Kjellm.; L. longicruris La Pyl.; L. cuneifolia J. Ag.; L. solidungula J. Ag. B. Canaux seulement dans la lame : Laminaria saccharina Lamx; L. caperata Lapyl.; L. ensiformis J. Ag.; L. hiero- glyphica J. Ag.; L. sessilis J. Ag. C. Pas de canaux mucifères : Laminaria Agardhii Kjellm.; L. maxima (Gunn.) J. Ag.; L. angustata Kjellm.; L. Peterse- niana Kjellm. Dans le second cas, on arrive aux conclusions suivantes tirées du travail d'Areschoug : I. HarcycrA Kütz. Canaux muciféres dans le stipe et dans la lame. A. Lame divisée : Laminaria Cloustoni, L. Gunneri, L. Andersoni, L. Ruprechti, L. pallida, L. atro-fulva, L. nigripes. B. Lame entière : Laminaria japonica, L. Sinclairi, L. Rodriguezii, L. radicosa, L. longicruris, L. cuneifolia, L. solidungula. Il. LAMINARIA. 1. Pas de canaux muciféres dans le stipe ; canaux dans la lame. A. Lame divisée : |» Laminaria digitata, L. stenophylla, L. fissilis. 94 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. B. Lame entière : Laminaria saccharina, L. caperata, L. ensiformis, L. hierogly- phica, L. sessilis. 2. Pas de canaux mucifères et lame entière : Laminaria Agardhii, L. maxima, L. angustata, L. Peterseniana. M. Guignard a groupé de la facon suivante presque toutes les autres Laminariées en faisant intervenir la présence ou l'absence d'appareil mucifére : I. Pas de canaux mucifères : . Saccorrhiza bulbosa La Pyl.; Phyllaria dermatodea Le Jolis; Tha- lassiophyllum, Costaria, Agarum, Postelsia, Egregia. II. Canaux muciféres dans le stipe et dans la lame : Ecklonia, Macrocystis, Nereocystis, Eisenia, Arthrothamnus, Pela- gophycus, Cymathære. III. Canaux muciféres dans le stipe et la lame, ou seulement dans la lame, ou pas de canaux chez les espéces du méme genre : Alaria esculenta, Al. grandifolia, Al. fistulosa: Ulopteryx pinna- tifida; Lessonia fuscescens, nigrescens, Suhrii et laminarioides ; Pte- rygophora californica. | Les Alaria esculenta et grandifolia sont dépourvus d'appareil muci- fère, tandis que l'Alaria fistulosa en possède dans toute la lame. Le mucus abonde dans tous les organes du Lessonia fuscescens, dans la lame du L. laminarioides, se rencontre ou manque dans le L. nigres- cens et le L. Suhrii J. Ag. Quant au Pterygophora, la fronde renferme de gros canaux mucifères. P. HAROT. New or critical british Algæ (Algues nouvelles ou critiques d'Angleterre); par M. Batters (Grevillea, vol. xxr, 1892, p. 13). L'auteur de cette Note signale un certain nombre d'espèces intéres- santes qui n'avaient pas encore été recueillies en Angleterre : Ascophyl- lum Mackaii f. Robertsoni Batt., à port de Pelvetia et différent du type par ses frondes comprimées, sans vésicules aériféres, sa ramification régulièrement dichotome, ses réceptacles presque toujours terminaux ; Brachytrichia Balani B. et Fl.; Halosphera viridis Schmitz; Chloro- chytrium dermatocolax Reinke ; Ostreobium Queketti B. et Fl.; Ulvella Lens Crouan; Protoderma marinum Reinke; Pogotrichum filiforme f. gracilis n. f.; P. hibernicum Johns.; Ectocarpus tomentosoides Farlow; plusieurs Ascocyclus: Fucus Areschougii Kjellm.; Concho- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 95 celis rosea Batt.; Gonimophyllum Buffhami Batt.; Schmitziella endo- phlæa Born. et Batt.; Lithothamnion colliculosum Foslie, etc. P. H. Chantransia trifila : A new marine Alga (Chantransia tri- fila, nouvelle Algue marine); par M. Buffham (The Journal of the Quekett microscopical Club, 1892, v, n° 31, pp. 24-27, tab. ri). La nouvelle plante décrite par M. Buffham est trés petite, haute . de 27-30u. La cellule basilaire est une monospore modifiée d’où naissent trois filaments disposés dans un méme plan, constitués par trois ou quatre cellules, terminés quelquefois par un poil ; les cellules sont longues de 5 x sur 4 et 5p de diamètre. Les monosporanges sont sphériques, ayant 7-8 y. de diamètre et terminaux. Les anthéridies et les Cystocarpes sont inconnus. Le Chantransia trifila qui croit à Swanage sur le Cladophora utri- culosa ? est probablement la plus petite des Floridées. P. H. Eclocearpwus siliculosus Dillw. forma varians nov. f., ein Beispeil für ausserordentliche Schwenkungen der pluriloculären Sporangienform (Ectocarpus siliculosus, exemple de variation extra- ordinaire dans la forme des sporanges pluriloculaires) ; par M. Kuc- kuck (Berichte d. deutsch. botan. Gesellsch., 1892). La nouvelle forme décrite par M. Kuckuck est trés remarquable par l'incroyable variation que présentent les sporanges pluriloculaires. Ils peuvent étre cylindriques et 2-3 fois plus longs que larges, ovales-cylin- driques, filiformes, 34 fois plus longs que larges, sessiles, pédicellés, lerminaux ou intercalaires. P. H. Sylloge Algarum omnium hucusque cognitarum, vol. II: BACILLARIEZ, sect. II. Pseudoraphideæ ; par M. J.-B. de Toni, in-8°, pp. 491-817, 1892. La seconde partie du volume consacré aux Diatomées comprend les familles des Nitzschiacées, Cylindrothécacées, Surirellacées, Diatoma- cées, Méridionacées, Trachysphéniacées, Fragilariacées, Plagiogramma- cées, Limcophoracées, Striatellacées, Entopylacées, Eunotiacées. Les genres les mieux représentés sont les suivants : Nitzschia avec 1 89 es- péces ; Suriraya (au lieu de Surirella sur lequel il a tout au moins le mérite de l'exactitude) avec 212 espéces; Campylodiscus, 114 espèces; Synedra, 127 espèces ; Fragilaria, 106 espèces; Eunotia, 105 espèces. : P. H. 26 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Enumeratio Algarum ad insulam Maltam collectarum ; par M. Móbius (La Notarisia, vu, pp. 1436-1450, 1892). M. Möbius présente une liste raisonnée des Algues recueillies à Malte par M. Caruana-Galto et commmuniquées par M. David Lévi-Morenos. On ne connaissait, sur la flore algologique de cette ile, que les travaux de M. Piccone relatifs à une douzaine d’espèces et de M. Ardissone qui en a cité quelques-unes dans son Phycologia mediterranea. Sur les 72 plantes énumérées, il convient de signaler une nouvelle forme du Melobesia pustulata, caractérisée par de nombreuses cellules prolon- gées en poils (f. crinita) analogues à ceux que M. Thuret a figurés chez le Jania rubens; Erythrotrichia discigera Berth., qui n'y avait pas encore été signalé; Siphonocladus psyttaliensis Schmitz, connu seulement à l'ile Psyttalia et dans le golfe de Naples, etc. P. Hanior. Sur une nouvelle Algue perforante d'eau douce; par MM. J. Huber et F. Jadin (Morot, Journal de Botanique, 1892, n* 15 et 16, pp. 278-286, tab. xr). La plante qui fait le sujet de ce Mémoire se rencontre fréquemment dans les ruisseaux des environs de Montpellier sur les pierres calcaires, qui présentent alors une coloration variant du gris verdâtre au bleu verdâtre. L'étude microscopique a montré qu'il s'agissait là d'une Algue voisine de l’Hyella cespitosa; elle a reçu le nom de Hyella fontana. Dans les coquilles d'Helix qui ont longtemps séjourné dans l'eau, l'Hyella est mélé à de nombreux filaments de Plectonema terebrans. On retrouve, dans certaines conditions, l'état chroococcoide déjà signalé dans l’Hyella cæspitosa : il peut alors arriver, dans ce cas, que chaque cellule soit une cellule végétative entiére ou bien encore que les cellules se divisent longitudinalement et transversalement un cerlain nombre de fois en formant une masse irréguliérement lobée oü le contenu cellu- laire est plus ou moins divisé. [l se forme alors un véritable sac conte- nant toutes les cellules nées de la division et qui s'échappent au dehors par gélification de la paroi externe ou par rupture mécanique. Il faut bien prendre garde de ne pas confondre cet état chroococcoide avec des Chroococcacées qui végétent sur le méme substratum. Les sporanges sont intercalaires ou basilaires; ils ne sont jamais pédicellés ni pourvus à leur base de gaines exfoliées comme dans l'es- péce marine. On ne les rencontre que dans les thalles filamenteux qui donnent au substratum une teinte vert bleu; l'état chroococcoide, au contraire, ne parait que dans les thalles compacts et serrés qui se Ma- nifestent par une coloration foncée ou vert brun. On rencontre d'ailleurs tous les états intermédiaires. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 97 L'Hyella fontana se distingue de l'Hyella cespitosa par la mem- brane des sporanges non épaissie, les cellules à paroi mince et claire ne laissant pas distinguer de gaine. L'étude de cette nouvelle espéce a dà faire modifier la diagnose du genre Hyella: « Thallus filamentis ramosis constitutus. Ramificatio vera. Articuli disjuncti, id est in trichomate continuo Nostochacearum hormogonearum modo non catenati, inferiores breves, haud raro longi- tudinaliter divisi, superiores longiores. Heterocystæ nullæ. Propagatio fit per cellulas vegelativas e divisione cellularum collateralium plus mi- nusve provecta ortas, demum vagina communi liberatas, et per sporas in sporangiis evolutas, cytioplasmatis divisione succedanea formatas. » P. H. On nogle Væxtforhold hos Slægterne Cladophora og Chætomorpha (Sur quelques phénomènes de croissance chez les Cladophora et Chætomorpha); par M. Kolderup Rosenvinge (Bo- tanisk Tidsskrift, 18, 1, 1892, pp. 29-64 avec figures dans le texte et résumé en français). L'auteur de ce Mémoire s'occupe d'abord des rameaux concrescents à la base que l'on rencontre chez certains Cladophora et quelques autres Algues. Dans quelques Callithamnion et Ectocarpus, les rameaux sont insérés quelquefois autant au-dessus qu'au-dessous de la cloison trans- versale au-dessous de laquelle ils ont pris naissance. Dans certains Polysiphonia les rameaux sont connés dans toute leur longueur avec l'article superposé, et cela dés l'origine sans qu'il y ait de déplacement à invoquer. Dans certains Cladophora on trouve des rameaux plus ou moins longuement connés avec l'axe mère, mais ici la connexion n'est pas originelle, elle est sans doute en relation avec de curieux dépla- cements de la membrane qu'on observe prés des cloisons transversales. Un autre phénoméne intéressant est celui qu'on rencontre chez cer- taines Cladophorées 'dans lesquelles les cellules s'enfoncent dans les cellules sous-jacentes ; les cellules des rameaux peuvent méme s'intro- duire dans les cellules de l'axe mére. Le but parait étre de fortifier la membrane dans les vieilles parties des plantes. Dans le Chætomorpha œrea ce phénomène se produit très régulièrement, ainsi que dans le Ch. Melagonium. | Lu M. Rosenvinge fait remarquer que le Conferva Wormskioldii Kjellm. ne doit pas faire partie du genre Chætomorpha, et doit rentrer, avec ses zoospores à quatre cils terminés en arrière par une épine, dans l Uro- 8pora. . H. ^ 98 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ueber Ægagropilen (Sur les ægagropiles); par M. de Lagerheim (La Nuova Notarisia, n1, 20 juillet 1892, pp. 89-95). M. de Lagerheim rappelle quels sont les ægagropiles connus dans les différentes classes d'Algues. Dans les Floridées, on trouve le Fasti- giaria furcellata f. egagropila Reinb. et plusieurs Lithothamnion ; dans les Phéophycées : Sphacelaria cirrosa B. egagropila Ag. Le plus grand nombre en existe dans les Chlorophycées, dans le sous-genre Ægagropila des Cladophora. On peut y adjoindre également quelques Spongomorpha, des Valonia, le Codium mamillosum. M. de Lagerheim y ajoute le Chetomorpha crassa f. egagropila (Welw.), des environs de Lisbonne, où il a été recueilli par Welwitsch, en 1851. Au groupe des Cyanophycées appartiennent des Stigonema, Hapalo- siphon et Microcoleus. Les Phanérogames sont représentés, parmi les ægagropiles, par le Posidonia æquorea Del. P. HaRIOT. Il Nostoc punctiforme (Kuetz.) Har. nella nuova Gui- nea (Le Nostoc punctiforme en Nouvelle-Guinée); par M. G.-B. de Toni (Atti del Istituto Veneto, vit, tome 11, 1892). M. de Toni indique le N. punctiforme en Nouvelle-Guinée et signale la ressemblance qu'il présente avec le N. Sergianum Borzi, récolté sur des crânes humains dans le méme pays. | P. H. Ueber einige neue Arten der Gattung Phyllosiphon Kühn (Sur quelques espèces nouvelles du genre Phyllosiphon) ; par M. de Lagerheim (La Nuova Notarisia, 111, 20 juillet 1892, pp. 120- 124, tab. 1v). Le groupe des Algues qui vivent sur les parties vertes des Phanéro- games n'était représenté dans l'Équateur que par les Cephaleuros virescens, parasiticus et minimus; Phyllosiphon Arisari et Phyto- physa Treubii. M. de Lagerheim vient d'y ajouter trois espéces nouvelles de Phyllosiphon : P. maximus, sur les feuilles d'un Arisarum; P. Philodendri, sur les feuilles de deux espèces de Philodendron; P. Alo- casiæ, sur les feuilles d'un Alocasia connu sous le nom vulgaire de « Camacho ». Ces trois espèces diffèrent entre elles par les dimensions du thalle et de la tache qu'il forme sur la feuille, par la forme et la grosseur des spores qui sont toutes plus longues que celles du P. Arisr!, le type du genre. P. H. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 29 Un nuova specie di Porphyrosiphon (P. Kærnba- chii Wenn.) (Une nouvelle espèce de Porphyrosiphon); par M. G. D. de Toni (Atti del R. Istituto Veneto, vu, tome nr, 1892). M. Hennings avait décrit, sous le nom de Scytonema, une Algue de la Nouvelle-Guinée que M. de Toni fait passer dans le genre Porphyro- siphon (P. Kernbachii). La nouvelle espéce se distinguerait du type de De Notaris, par les divisions plus faibles des filaments, des trichomes et des parois de la gaine. P. H. Chlorophyllophyceer fran Norska Finmarken (Chlorophyl- lophycées du Finmark); par M. O. Borge (Bihang till K. Svenska Vet.-Akad. Handlingar, 11, 11, 4, 1892). C'est une énumération d'environ 75 Algues vertes et principalement de Desmidiées. Les espéces nouvelles suivantes y sont décrites et figu- rées : Pediastrum tricornutum ; Staurastrum basidentatum et var. Q. simplex; Cosmarium cymatopleurum var. incrassatum; Cosmarium Finmarkiæ. | P. H. Subfossila sôtvattensalger fran Gotland (Algues d'eau douce subfossiles du Gotland); par M. O. Borge (Botaniska Notiser, 1892, pp. 55-58, tab. 1). La liste donnée par M. Borge ne comprend que les Desmidiées appar- tenant à des espèces connues de Cosmarium et d'Euastrum, à l'exception du Pediastrum Boryanum B. granulatum (Kg) A. Br. P. H. Algologiska Notiser. 1-2 (Notes algologiques); par M. O. Borge (loc. cit., pp. 58-60). i Sous ce titre, l'auteur énumère quelques Desmidiées du Japon et l'Hydrodictyon rapportés par M. Kjellman et six Algues vertes du Spitzberg, recueillies par M. le D' Malmgren. Une seule plante nouvelle y est signalée : Cosmarium Botrytis var. japonicum sous les formes major, media et minor. P. H. Chætosphæridium Pringsheimié, novum genus et nova species Algarum chlorophycearum aqua dulcis; par M. H. Klebahn (Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik, xxv, 2, 1892, pp. 268- 282, tab. 1v). M. Klebahn a trouvé ce nouveau genre d'Algues dans une récolte de Coleochæte qu'il avait faite, au mois de septembre 1890, dans les envi- rons de Brême. Le Chætosphæridium est caractérisé de la façon sui- vante : 30 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. « Thallus microscopicus, epiphyticus, repens vel scandens, pluricel- | lularis; cellule globosæ vel hemisphæricæ, seta vaginata (coleochæ- toidea) longissima super præditæ, utriculis cylindraceis contentu vacuis interpositis in filamenta brevia subramosa conjuncta, nucleis, chloro- phoris, pyrenoideisque singulis. Incrementum ramificatioque filamen- torum divisione cellularum horizontali fiunt, cellulis filiis inferioribus lateraliter in utriculum cylindraceum subinde vacuum excrescentibus et in extrema parte ejus in cellulam globosam mox setigeram se mu- tantibus. » Propagatio vegetativa zoosporis ex inferiori cellulæ divise parte singulatim ortis, per utriculos uncinate adscendentes dimissis fieri videtur (?); zoosporas earumque dimissionem non vidi. — Generatio sexualis ignota. » Diam. cell. 9-12 g, long. vaginæ setarum 13-18 u, long. set. 200- 300 p vel major, crass. utric. 3-5 p, long. 2-6-plo major. » Habitat in pulvinis Coleochetes pulvinatæ A. Br. et thallo Coleo- chetes scutatæ Bréb. vel speciei simillima adhærens in palude pagi «Hehesterdeich » prope Bremam Germanis, mensibus Augusto ad Nov. ». Par l'ensemble de ses caractéres le nouveau genre tient à la fois des Coléochétacées et des Chétophoracées, sans rentrer exactement dans l'un des deux. Malgré cela il ne parait pas justifié qu'il faille en faire letype d'un groupe spécial des Chétosphéridiacées à placer entre les Chétophoracées et les Coléochétacées. Tant que le développement n'en sera pas complétement connu, il faudra faire rentrer le genre Chæto- spheridium dans les Chétophoracées, au voisinage des Acrochæle, Bolbocoleon et Aphanochete. | P. HaRIoT. Observation sur la valeur morphologique et histolo- gique des poils et des soies dans les Chétophorées ; par M. J. Huber (Morot, Journal de Botanique, n° 17 et 18, pp. 321- 341, 11 figures dans le texte, 1892). L'auteur de ce Mémoire, frappé des différences considérables qui existent dans la valeur histologique des poils dans la famille des Chéto- phorées, propose de conserver leterme de poil aux appendices piliformes pluricellulaires ou unicellulaires. Les soies désigneront des appendices qui sont constitués par une simple excroissance de la membrane ou par une évagination des couches plus ou moins profondes du cytoplasme. Les poils sont nucléés, les soies ne le sont pas. Malgré tout, poils et soles sont toujours le résultat d'une réduction des rameaux végétatifs. On trouve des poils pluricellulaires terminant les rameaux d'un thalle dressé et libre dans les Chætophora, Draparnaldia et Stigeoclonium. Dans tous les cas, chez les Stigeoclonium, ils naissent par transforma- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 31 tion de cellules vertes et végétatives en cellules hyalines avec appau- vrissement du contenu cellulaire et accroissement de la membrane. Dans certaines circonstances à la place ou à côté des poils se développent des rameaux végétatifs terminés par des poils allongés. Des poils unicellulaires se rencontrent sur certains Herposteiron et Aphanochæte, à l'exclusion de rameaux végétatifs dressés, et naissent aux dépens d’une cellule du rhizome rampant. Ils finissent toujours par tomber et peuvent être remplacés par d’autres qui se développent à côté des débris des premiers. Dans le Chætonema, genre qui se rapproche des Chætophora, les poils sont identiques aux poils unicellulaires des genres précédents. L’homologie des poils avec les rameaux végétatifs est donc indiscutable. La même équivalence morphologique se déduit pour les soies de leur position rigoureusement déterminée par rapport au thalle. Les rapports qui existent entre ces organes sont manifestes dansles Acrochæte et les Bolbocoleon. Dans le premier de ces genres les cellules du thalle ram- pant portent des proéminences ou des cellules dressées qui se terminent par des soies, presque toujours entourées d'une collerette à leur base; mais les soies engainées ne sont qu'une apparence résultant d'un phé- noméne purement accidentel. Le genre Bolbocoleon est à peu prés con- Situé de la méme maniére. On observe également des productions analogues dans l'Entocladia viridis et dans d'autres Algues marines épiphytes. Dans le Phæophila Floridearum les soies sont fermes et contournées, naissant fréquemment deux par deux sur la méme cellule; à leur base on trouve un épaississement local de la membrane qu'on a pris pour une cloison, aussi ces soies sont-elles considérées comme des poils unicellulaires. Elles semblent destinées à servir à l'émission des zoospores et doivent, d'aprés une observation de M. Huber, étre consi- dérées comme des rameaux dressés réduits. Dans le Blastophysa rhizopus Reinke, Algue qui semble former le passage entre les Chétophorées et les Valoniacées, les soies nombreuses constituent des faisceaux et rayonnent autour d'un méme point d'origine. Quand le sporange se forme, il nait une soie plus épaisse qui sert de tube d'émission. L'observation montre encore ici que les soies et les rameaux végétatifs sont homologues. On retrouve un fait de méme ordre dans une Valoniacée endophyte, le Chætosiphon moniliformis. Quant aux soies engainées signalées chez l'Aphanochete repens Berth., non Al. Br., par M. Hansgirg, elles ne sont que le résultat d'une erreur de détermination, la plante désignée sous ce nom ne différant guére du Coleochæte irregularis. La présence ide soies avait été fortement contestée chez le Chælo- peltis orbicularis, mais il ressort des minutieuses recherches de 32 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Huber qu'elles y existent bien certainement. Ce sont des soies mu- queuses de méme nature que celles du Myxochæte barbata Bohlin. Le tableau suivant résume les données résultant des observations de l’auteur de ce Mémoire : Formes essentiellement épiphytes. Stigeoclonium et Endoclonium (?) : Rameaux dressés terminés ou remplacés par des poils pluricellulaires ou (rarement) unicellulaires. Herposteiron : Rameaux dressés remplacés par des poils unicellulaires. Aphanochete Hansg. : Rameaux dressés remplacés par des soies en- gainées. Chotopeltis : Rameaux dressés remplacés par des soies muqueuses. Formes essentiellement endophytes. Chætonema : Rameaux dressés terminés ou remplacés par des poils unicellulaires. Acrochete et Bolbocoleon : Rameaux dressés terminés ou remplacés par des soies. Entocladia, Pheophila, Blastophysa, Chætosiphon : Rameaux libres - remplacés par des soies. P. Hanior. La « Yuyucha »; par M. G. de Lagerheim (La Notarisia, vir, n° 29, pp. 1316-1377, 1892). Les Indiens de l'Équateur consomment, sous le nom de « Yuyucha », de grandes quantités de Nostoc commune Vauch; on le mange cru, étendu sur du pain ou sous forme de « tortillas ». La méme plante est utilisée également pour l'alimentation en Bolivie, oà on la conserve dans le vinaigre : elle constitue alors un mets trés savoureux. La « Yuyucha menuda » est le Nostoc ellipsosporum. P. H. Sur l'état coccoide d'un Nostoc; par M. C. Sauvageau (Comptes rendus, 1892, p. 322). M. Sauvageau a observé, dansun Nostoc qu'il rapporte au N. puncti- forme, un mode de propagation qui n'a pas encore été décrit. Il se dis- ungue de la sporulation en ce que les cellules différenciées, au lieu de rester en repos, continuent à se diviser et à se multiplier sous une forme qui rappelle certains gerires de Chroococcacées. L'observateur a obtenu dans ses cultures le passage de l'état Nostoc à l'état coccoide et le retour de ce dernier au précédent. Cette alternance de formes végétatives ne se rencontre dans des conditions comparables. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 33 que dans le genre Hyellu. Quant aux exemples de polymorphisme si- gnalés par MM. Zopf et Hansgirg, ils doivent jusqu'à nouvel ordre être tenus pour extrêmement douteux. P. H. Notiz ueber phycochromhæltige Spirochæten (Notes sur des Spirochæte contenant de la phycochrome) ; par M. G. Lagerheim (Berichte der deutschen botan. Gesells., 1892, vn, pp. 364-365). M. de Lagerheim décrit un nouveau genre Glaucospira qui ne diffère du Spirochete que par la présence de la phycochrome. Deux espèces ont été rencontrées aux environs de Quito, au milieu d'autres Algues, dans une prairie marécageuse. Le G. agilissima présente des filaments fortement spiralés, épais de 2 p, d'un vert bleuâtre, extrêmement mobiles. Le G. tenuior possède les caractères du précédent, mais il est plus mince et d'un coloris moins foncé. P. H. Maximowiczii Diagnoses plantarum asiaticarum, vil; par.C. J. Maximowicz (Mél. biol. tirés des Mém. de l'Acad. des sc. de Saint-Pétersbourg, xu, pp. 935-938, 3 tab.). C'est le dernier travail du regretté Maximowiez. Ces quelques pages constituent un supplément au fascicule vir (1) (Pedicularis L., Synop- sis generis nova), il est formé d'un texte de 4 pages seulement et de 3 planches où l'auteur a figuré le reste des espèces mentionnées dans son Mémoire et qui n'avaient pu trouver place sur les 4 premiéres planches; dans le texte il énumère 22 espèces qui, pour la plupart, ont été publiées depuis son travail. [1 se proposait de donner un nou- veau texte concernant ces espéces nouvelles ou critiques; on sait com- ment une mort prématurée est venue interrompre les grands travaux qu'il avait commencés sur la flore de l'Asie centrale et orientale. A. FRANCHET. Plantz Raddeanæ apetalæ; par M. F. de Herder [Acta Horti petropolitani, 1. xi, pars 2 (1892), pp. 1-272 et pp. 341-470]. Cette publication des plantes du voyage de Radde, commencée en 1862 dans le Bulletin des Naturalistes de Moscou par E. de Regel et de Herder et longtemps interrompue, a été reprise fort heureusement, dans ces derniéres années, avec quelques modifications dans le plan pri- - mitif. Ces modifications consistent surtout dans l'adjonctíon des maté- riaux fournis par des voyages plus récents dans les mémes régions à (1) Cf. Bull. de la Soc. bot. de France (Revue bibliogr., p. 65, t. XXXvI). T. XL. (REVUE) 3 34 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. céux qu'avait rapportés Radde de sa grande exploration dans la Sibérie orientale, de 1855 à 1859. L'importante famille des Polygonées (1) n'occupe pas moins de 272 pages; c'est assez dire son importance dans la région dont s'occupe l'auteur. Mais il faut ajouter que l'exposé des localités et de la syno- nymie occupe une place considérable ; ce dont on ne saurait se plaindre, car on y trouve de précieux renseignements dont la recherche et la coor- dination ont dû demander à l'auteur un travail considérable. On pourra . se faire une idée de l'importance et du nombre des documents que M. de Herder a eus à sa disposition, quand on saura que, pour le seul Polygo- num Bistorta et ses variétés par exemple, le nombre des localités citées s'éléve à 205, appartenant pour la plus grande partie à l'empire Russe et à l'Asie orientale. Comme tous ceux qui opèrent avec des matériaux presque complets, M. de Herder entend l'espéce dans un sens trés large, sans apporter d'ailleurs aucune exagération dans ce sens. Aucune espèce nouvelle n'est indiquée par lui. | C’est dans ce même esprit que sont traitées (pp. 341-368) les Santa- lacées, Thymélées, Éléagnées, Aristolochiées, Empétrées, Euphorbia- cées, Chloranthacées et Cupulifères. La famille des Salicinées (pp. 395-467), si importante dans cette ré- gion, est traitée avec un soin tout particulier et appuyée sur les déter- minations d'Anderson et de Trautvetter; c'est un document très impor- tant à consulter pour tous ceux qui auront à parler du genre Salix, de la synonymie de ses espèces et de leur distribution géographique. A. FRANCHET. Compositarum novarum Turkestaniæ nec non Bucha- rs incolarum decas rx; par M. C. Winkler (Acta Horti Petro- politani, t. 1x, x et x1). M. C. Winkler a donné sous ce titre la description de 100 Composées nouvelles de l'herbier de Saint-Pétersbourg et qui appartiennent aux genres Achillea (2 esp.); Antennaria (1 esp.); Anthemis (1 esp-); Artemisia (1 esp.); Barkhausia (1 esp.); Calimeris (4 esp.); Cancri- nia (1 esp.); Cardopatium (1 esp.); Carduus (5 esp.); Chondrilla (1 esp.); Chrysanthemum (2 esp.); Cnicus (4 esp.); Cousinia (29 esp-); Inula (3 esp.); Jurinea (6 esp.); Kælpinia (2 esp.); Matricaria (4 esp.); Mulgedium (1 esp.); Rhaponticum (1 esp.); Richter (1 esp-); Russowia (1 esp.); Saussurea (10 esp.) ; Scorzonera (4 esp-); . (1) Le commencement des Apétalées (Chénopodées et Amarantacées) a été publié dans les Acta Horti petropolitani, t. x, p. 581 (1889). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 35 Senecio (6 esp.); Serratula (1 esp.); Tanacetum (5 esp.); Vicoa (1 esp.); Zegea (1 esp.). A. FR. The species of Pedicularis of the indian empire and its frontiers (Les espéces de Pedicularis de l'empire des Indes et de ses frontiéres); par M. David Prain (Ann. Roy. bot. Gard. Cal- cutta, vol. ni [1890], pp. r-1v et 1-196). Calcutta, 1890; in-4^, 37 pl., 1 mapp., 4 tab. schem. | Cet important Mémoire a paru une année après celui de Maximowicz, dont il est le complément très développé, en ce qui concerne les espèces de l'Inde. Il est divisé en trois parties. La première est une Introduction qui donne l'historique du genre, sa morphologie, la diagnose et la clas- sification des espèces qui le composent, leur distribution géographique. Dans la deuxième partie, l'auteur expose tout ce qui concerne l'arran- gement systématique des espéces de l'Inde; elle comprend leur histoire particuliére, le tableau de leurs affinités, une clé artificielle permettant d'arriver promptement à leur détermination. La troisiéme partie est consacrée à la description trés détaillée des 69 espèces connues jusqu'ici comme appartenant à la flore de l'Inde et qui sont toutes figurées sur les planches accompagnant le Mémoire. Les détails morphologiques donnés par l'auteur ne sont guére suscep- tibles d'étre analysés, non plus que les nombreux tableaux exposant la distribution géographique de toutes les espèces. De ces derniers, réduits en diagrammes, il ressort pourtant : 4° qu'il existe quatre méridiens de distribution passant de ce que M. Prain appelle la province circum- polaire à l'Amérique, à l'Europe, à la Sibérie et au Japon; 2 qu'il n'y a pas de méridien d'extension partant de l'Amérique ou de l'Europe, et enfin 3* que le méridien de Sibérie se prolonge jusque dans le Caucase. En méme temps les deux points suivants demeurent incertains : 1* Si la province Thibéto-chinoise est une dépendance du méridien japonais de distribution ou bien la résultante d'une bifurcation du mé- ridien japonais pénétrant à l'intérieur de cette province. 2 Si la province Himalaya-yunannaise peut être une projection du méridien Thibéto-chinois, ou une projection du méridien de distribution qui traverse la Chine. Bien que, d'aprés le titre de son Mémoire, l'auteur semble ne devoir traiter que des espéces de Pedicularis appartenant à la flore de l'Inde, il n'en donne pas moins, sous le titre de Conspectus affinitatum, l'énumération de toutes les espèces connues, au nombre de 267. Ces espéces sont réparties dans 78 groupes et accompagnées d'une phrase descriptive énonçant brièvement les caractères les plus propres à les faire reconnaitre. PR PR TE TE L] 36 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La clé artificielle des espéces de l'Inde forme un chapitre spécial pour lequel l'auteur a adopté une disposition typographique particulière et qu'il a traité avec beaucoup de soin. Aussi esl-il possible de déter- miner, sans trop d'hésitation, les espéces dont la description fait le sujet du chapitre suivant. La disposition des espéces, telle que M. Prain l'a adoptée, s'éloigne assez sensiblement de celle de Maximowicz; elle est établie exclusive- ment sur la forme du tube de la corolle et sur celle du casque. I. Longirostres. — Tube de la corolle droit, étroit, égal ; lévre large, sessile, d'une texture plus délicate que celle du casque terminé en long bec. Les Longirostres se divisent : 1° en Siphonantha, caractérisées par une corolle dont le tube est allongé, les filets staminaux insérés entre le milieu et le sommet dù tube, un bec enroulé dans le bouton et dont la face dorsale est placée sur la ligne médiane de la lèvre et le sommet dirigé vers la gorge de la corolle; 2° en Orthorhynchæ : le tube de la corolle est assez court, les filaments insérés au-dessous du milieu du tube, le bec droit ou flexueux dans le bouton, avec la face ventrale placée sur la ligne médiane de la lèvre et le sommet dirigé sur le côté du lobe moyen. II. Adunca. — Tube de la corolle courbé, cylindrique, légèrement élargi prés du sommet; lèvre sessile ou stipitée, d'une consistance plús délicate que celle du casque pourvu ou dépourvu de bec. Les Aduncæ ont également deux divisions : 4° les Rhyncholophe, dont la corolle a la lévre sessile ou stipitée habituellement pourvue de deux crétes rudimentaires, les filaments staminaux insérés au-dessous du milieu du tube, le bec courbé en faux dans le bouton, avec le sommet placé sur la ligne médiane de la lévre; casque quelquefois dépourvu de bec; 2° Bidentatæ; lèvre de la corolle stipitée, dressée dés la base, avec deux crétes en dessus; filaments staminaux insérés à la hauteur du sommet de l'ovaire; easque dépourvu de bec ou à bec large, toujours bidenté sous le sommet. III. Erostres. — Tube de la corolle coudé, infundibuliforme ; lèvre stipitée, dressée dés la base, avec deux crêtes en dessus, et les lobes étalés de la méme consistance que le casque toujours dépourvu de bec. Les Erostres constituent une grande section renfermant l'ensemble des formes qui, d'aprés M. Prain, appartiennent à des types de structure archaïque; ils ne présentent qu'une seule section, celle des Anodont®, dont les filaments sont insérés au niveau du sommet de l'ovaire, le x RISO CPP T. 8 EERE PIETEN E REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 31 casque dressé, dépourvu de bec ou à bec rudimentaire, sans dents ou en présentant seulement à l'angle inférieur, à sommet constamment arrondi. Cette disposition systématique présente certainement de grands avan- tages et, par sa simplicité, répond tout à fait à son but, qui ne saurait étre que le mode le plus pratique de se reconnaitre au milieu de la mul- tiplieité des espéces du genre Pedicularis. A. FRANCHET. The species of Rumex occurring North of Mexico (Les espèces de Rumex se rencontrant au nord du Mexique); par M. W. Trelease (Extrait de: The Third Annual Report of the Missouri Bo- tanical Garden, April 1892). Saint-Louis, 1892, in-8° de 24 pages, 23 planches. M. Trelease énumére et décrit les 19 espèces de Rumex observées jusqu'ici dans la partie du continent américain situé au N. du Mexique. La moitié de ces espéces environ appartient à la flore de l'Europe, ce sont : R. Acetosella L., R. Acetosa, R. Patientia, R. crispus L., R. con- glomeratus Murr., R. pulcher L., R. obtusifolius L., auxquels il faut ajouter : S. sanguineus et R. bucephalophorus, introduit à Saint-Louis. Les autres espéces sont américaines : R. hastatulus Baldw., R. Geyeri Meisn., R. venosus Pursh, R. hymenosepalus Torr., R. occidentalis S. Wats., R. britannicus L., R. verticillatus L., R. floridanus Meisn., R. altissimus Wood, R. salicifolius Weimm., R. Berlandieri Meisn., R. persicarioides L. Toutes les espéces signalées sont trés finement figurées ainsi que le R. obtusifolius x crispus, dont il est question à la page 92; cet hybride est trés répandu autour de Saint-Louis de Missouri. A. Fr. A Sketch of the vegetation of British Baluchistan with descriptions of new species (Aperçu de la végétation du Béloutchistan britannique avec la description d'espèces nouvelles) ; par J. H. Lace, assisté de M. W. Botting Hemsley (Extrait de Lin- nean Society Journal. Botany, vol. xxvi, pp. 288-327, pl. 36- 41, 1 mapp.). La collection qui fait le sujet de ce travail a été formée, de 1885 à 1888, par M. J. H. Lace, conservateur des foréts de l'Inde. Les districts explorés sont ceux de Peshin et de Sibi, le premier confinant le N. de la Perse par son extrémité S.-0.; le second situé plus au sud, sous le 30° lat. N., au nord du Pat, ou désert qui s'étend depuis Jacobabad ; la plaine s'y trouve située à 500 pieds au-dessus du niveau de la mer. A une petite distance de Sibi et au delà de cette ville commencent les pre- mières montagnes et toute la contrée s’élève rapidement; les chaines s'y 38 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. montrent abruptes et irrégulières et sont séparées par des vallées éle- vées, comme celle de Quetta (5500 pieds), celle de Peshin (5000 p.). Les montagnes y atteignent fréquemment 10 000 pieds; le plus haut pic, celui du Zarghun, situé à peu de distance à PE. de Quetta, s'élève méme jusqu'à 11 700 p. Le climat du Béloutchistan est remarquable par les écarts et les ra- pides changements de la température; à 3000 pieds et au-dessus, il est beaucoup plus rigoureux qu'à une altitude égale dans l'Himalaya. À Quetta, la température moyenne atteint quelquefois à l'ombre 105° Farh., alors que pendant l'hiver elle descend au-dessous de zéro. Ces extrémes sont probablement dus à la pauvreté de la végétation dans ces contrées, lés montagnes dénudées et l'absence de forêts occasionnant une trés rapide radiation de la chaleur. La flore du Béloutchistan a été entrevue, en 1839, par W. Griffith, qui a parcouru une région située un peu à l'ouest de celle que M. Lace vient de visiter. En 1850-1851, le D" J. C. Stocks a aussi exploré les contrées placées au S.-0. de Quetta; enfin, en 1884-1885, M. Aitchison a aussi parcouru les environs de Quetta, qui lui ont fourni un bon nombre de plantes nouvelles. : La collection formée par M. Lace atteint le chiffre de 700 espèces, presque toutes herbacées, les arbres et les arbrisseaux étant trés peu abondants dans le Béloutchistan. Les Composées dominent (81 esp.); viennent ensuite les Graminées (10esp.) et les Légumineuses (66 esp.) ; les Crucifères sont au nombre de 48, chiffre élevé si on le compare à celui fourni par l'Himalaya. Il n'y a pas moins de 25 Astragalus. Comme on le voit, dans les régions trés séches, le fond de la végétation est constitué par des plantes épineuses; les espèces cultivées elles-mêmes, lorsque l'humidité nécessaire leur fait défaut, y prennent des épines; l'Abricotier commun en est un exemple. Aprés avoir donné un exposé trés détaillé de la végétation de chacune des vallées ou régions botaniques étudiées par M. Lace, les auteurs fournissent d'intéressants renseignement sur les cultures et les plantes industrielles du pays. C'est surtout depuis l'occupation anglaise que l'agriculture a recu un développement assez considérable ; le Blé, l'Orge, le Millet forment la base de la culture aux environs de Sibi. Le Riz est cullivé entre Hurnia et Dargai, le beau Mais de l'Inde mürit trés bien à Quetta; mais c'est une forme rabougrie de cette céréale, cultivée com- munément dans les vallées à une hauteur de 5000 à 9000 pieds, qui constitue la principale denrée alimentaire du peuple. La Luzerne est également cultivée, et beaucoup plus rarement la Ga- rance pour la teinture. ' La. culture des plantes propres aux pâturages est. difficile. dans -le OS URB M RACE RS CRIT ER REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 39 Béloutchistan. On y mélange à la Luzerne quelques Graminées, telles que Pennisetum orientale: Panicum antidotale; plusieurs Agropyrum. Les indigènes recherchent comme comestibles un certain nombre de plantes indigènes ; ce sont : les jeunes feuilles de l'Eremurus auran- tiacus, du Lepidium Draba, du Chenopodium Botrys; les bulbes de certaines Tulipes (ceux du Tulipa chrysantha tout particulièrement; ils ont un agréable goût de noisette); les rhizomes de l'Iris Stokksii, les racines du Tragopogon gracile et du Scorzonera mollis sont mangés; il faut encore citer les graines du Pistacia mutica var. cabulica. Parmi les autres fruits, ceux de l'Olea europea sont employés surtout pour la médecine, ainsi que le noyau du Prunus eburnea, les baies dn Berbe- ` beris vulgaris et les fruits de l'Astragalus purpurascens, appelés « Palez ». Dans certaines années on trouve une espèce de manne sur le Cotoneaster nummularia. A Sibi, le fruit du Salvadorea oleoides, ainsi que les graines du Carvi eroissant sur les hautes montagnes sont ra- massés en grande quantité. . : Parmi les plantes usitées en médecine, on peut citer la décoction de racine de Berberis vulgaris, préconisée contre les maladies de poitrine; pour la fiévre, plusieurs plantes sont considérées comme efficaces; les plus importantes sont : Salvia Hydrangea, les graines du Salvia spi- nosa, du Thymus Serpyllum. Le Tanacetum gracile et l'Euphorbia Heyneana sont usités comme purgatifs; les infusions d'Othonnopsis intermedia et de Rhazia stricta contre les rhumatismes. L'espéce de manne appelée « Gurrai » provient de l'Othonnopsis intermedia. Le Mémoire de MM. Lace et Hemsley se termine par la liste des 100 espéces rapportées par l'un d'eux. Les espéces suivantes sont dé- crites comme nouvelles : Leptaleon hamatum (pl. 38); Gypsophila li- gnosa; Colutea armata (pl. 39); Cratægus Wattiana (pl. 40); Rubia infundibularis: Tanacetum macropodum ; Saussurea rupestris; Pri- mula Lacei (pl. 44); Cynanchum petrense; Arnebia inconspicua; Scutellaria petiolata. A. FRANCHET. A növénytani gyüjtések eredményei Gróf Széchenyi Bela keletázsiai utjábol (1877-1880). — Plantarum in expeditione speculatoria comitis Bela Széchenyi a Ludvico de Loczy in Asia cen- trali collectarum enumeratio ; par M. A. „Kanitz. Kolozsvar, 1891. In-4* de 67 pages, 7 planches. M. Aug. Kanitz a déjà donné une Note (1) sur les résultats botaniques du voyage du comte Bela Széchenyi dans l'Asie centrale. Ce nouveau travail (1) Cf. Bull. de la Soc. bot. de France (Revue bibliogr., t. xxxii, p. 21). 40 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. est plus complet; il y fait l'énumération de toutes les espèces recueillies dans ce voyage et y décrit la plupart des nouvelles. Plusieurs de ces derniéres avaient été citées dans sa premiére Note, mais sans descrip- tion; il en résulte que quelques-unes d'entre elles rentrent dans la syno- nymie. Ainsi, autant du moins qu'on en peut juger d'aprés les figures, le Gentiana Jankæ est synonyme de G. Serra Franch. (1884) et le G. Haynaldi n’est pas différent du G. linoides Franch. (1890). Les plantes nouvelles décrites par M. Kanitz sont les suivantes : Corydallis Hanno Kan. (tab. 1, fig. 1-6) ; Zygophyllum Loczyi Kan. (tab. 1, fig. 2 et 1à 9); Astragalus Loczyi Kan.; Pleurospermum Pulszkyi Kan. (tab. 11); P. Szechenyi Kan.; Primula Loczii Kan. (tab. nu, fig. i, 1 et 2); An- drosace Mariæ Kan. (tab. x, fig. ii, 3 et 4); Gentiana Maximowiczii Kan. (tab. nt, fig. iii, 5 et 6); Gentiana Haynaldi Kan. (tab. 1v, fig. i, 1); Gentiana Szechenyi Kan. (1) (tab. 1v, fig. ii, 2); Gentiana Janke Kan. (tab. 1v, fig. iii, 3); Arnebia Szechenyi Kan. (tab. v); Orchis Sze- chenyiana Reichb. fil. (tab. vt, fig. i, 1-4); Iris Loezyi Kan. (tab. vi, fig. ii, 5); Szechenya Lloydioides Kan. (tab. vir, fig. i, 1-3); Stipa Aliciæ Kan. (tab. viz, fig. ii, 4). Le nouveau genre Szechenya ressemble tout à fait à un Lloydia et ne s’en distingue que trés faiblement par son style nettement trifide à stigmates assez allongés, étalés, contournés. Le Gentiana siphonantha Maxim. et le Pogostemon janthinus Maxim., déjà cités sans description dans la première note de M. Kanitz, en sont encore privés dans cette nouvelle énumération. A. FRANCHET. Plantes nouvelles du Thibet et de la Chine occidentale recueillies pendant le voyage de M. Bonvalot et du prince Henri d'Orléans en 1890 (2); par MM. Ed. Bureau et A. Franchet (Extrait de Morot, Journ. de Bot., t. v, n° des 16 janvier, 1* février, 1" et 16 mars, 1*" et 16 avril, 1* et 16 mai). Paris, 1894, in-8° de 56 pages, 2 planches. L'herbier recueilli pendant ce voyage renferme prés de 500 espéces qui proviennent de trois régions différentes : 14 seulement sont des montagnes du Tien-chan, non loin des frontières N.-O. de la Chine; toutes les autres ont été recueillies, soitle long de la route de Lhassa à Ta-tsien-lou et plus particuliérement aux environs de Batang et de Li- lang, soit aux environs de la ville de Ta-tsien-lou, dans le Su-tchuen X) Le G. Szechenyi est très probablement identique avec G. rosularis Franch. (Bull. e la Soc. philom. de Paris, 8 sér., ui, 148); ce dernier, postérieur de qael- ques mois, devra rentrer dans la synonymie. ; (2) La liste complète des plantes formant la collection est donnée dans l'histoire u voyage publiée par M. Bonvalot, chez Hachette, 1891. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. A occidental. Le nombre des plantes nouvelles de cette collection est rela- tivement considérable puisqu'il ne s'éléve pas à moins de 76 espéces. A propos de trois Incarvillea nouveaux, découverts par les voyageurs, les auteurs en font connaitre deux autres, du Yunnan, PI. Delavayi et I. lutea, ce dernier trés remarquable par ses corolles jaune soufre. Le nombre des Incarvillea dont ils donnent ainsi tout à fait incidemment le tableau synoptique se trouve porté, dés cette époque, à 8 espéces (1). MM. Bureau et Franchet présentent comme conclusion à leurs descrip- tions d'espéces quelques considérations générales sur le caractére de la flore des régions parcourues par M. Bonvalot et le prince H. d'Orléans. Ce qui frappe tout particuliérement et de prime abord dans la flore des hauts plateaux du Thibet, c'est la forme rabougrie des arbrisseaux et la Stature naine des plantes herbacées; c'est la note caractéristique qui domine dans toute la région s'étendant entre Lhassa et Litang, où la sécheresse et le régime des vents violents régnent en maitres. Cet état de nanisme des parties végétatives, qui est l’état habituel des Papavé- racées, des Cruciféres, des Caryophyllées, des Incarvillea, des Rhodo- dendron, des Primulacées de ces contrées, ne semble pas d'ailleurs étre en corrélation avec les dimensions des fleurs, qui demeurent trés grandes dans certaines Papavéracées (Meconopsis), Cruciféres (Par- rya), Caryophyllacées (Silene), Bignoniacées (Incarvillea) et relative- ment grandes dans la plupart des Primula et des Rhododendron de celte contrée. Un pareil fait est d'ailleurs observé pour un bon nombre de plantes polaires. | Si l’on recherche les analogies de la flore de cette partie orientale du Thibet, on trouve qu’elles sont multiples, mais en même temps que la plus grande somme d'affinités est avec le Sikkim-Himalaya et avec l'Yun-nan central, ce qui du reste était à prévoir. Ces analogies s'accen- tuent encore si l'on se rend compte des rapports que peuvent avoir entre eux les genres au point de vue de la multiplicité des formes spécifiques et de leur richesses en espéces autochtones. A ce double point de vue on constate une similitude presque complète entre l'Himalaya et les hautes régions qui constituent le Thibet oriental et la Chine austro- occidentale. Les cinq genres qui, parmi les Monopétales, prédominent dans l'Himalaya, sont aussi en excés dans le Thibet oriental et dans la Chine austro-occidentale ; l'analogie se poursuit jusque dans le chiffre relatif des espéces autochtones. Il résulte de ceci que la flore himalayenne s'étend, au nord, non seu- lement jusque dans les hautes régions du Thibet méridional, ce que les explorateurs anglais ont fait connaitre depuis longtemps, mais que cette (1) Aujourd'hui on connait onze Incarvillea. 42 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. flore, avec tous ses caractères, remonte jusque dans le milieu du Su- tchuen, sa limite au nord restant encore à établir. Les espèces figurées sont : Rhododendron Principis; Primula diantha et Primula Henrici. Hua. Diagnoses d'espèces nouvelles provenant d'une collection de plantes du Thibet chinois envoyée au Muséum par M. l'abbé Soulié ; par M. A. Franchet (Extrait du Bull. de la Soc. philom. de Paris, 8° série, t. 111, n° 3, p. 140). Cette Note est un complément de celle qui précède et concerne des plantes de la méme région, c'est-à-dire des environs de Ta-tsien-lou. L'auteur y énumère 16 espèces nouvelles : Saxifraga longistyla ; Tanacetum myrianthum: Senecio setchuenensis, S. Souliei, S. plan- taginifolius, S. tatsienensis; Saussurea scabrida, S. Souliei, S. cau- data; Cyananthus petiolatus; Primula Viali Delavay; Gentiana crassuloides, G. rosularis; Pedicularis stenantha ; Salvia brevilabra, S. tatsienensis, S. tricuspis. L'étude de l'ensemble des collections si nombreuses de l'Asie cen- trale et de la Chine occidentale qui se trouvent réunies au Muséum de Paris ne permet pas de meltre en doute la grande analogie existant entre la flore de ces régions et celle de la zone alpine de l'Europe cen- trale. Cette analogie se manifeste dans des contrées placées presque aux extrémités opposées de l'ancien monde par la présence simultanée, en Europe et en Asie, d'un certain nombre de types qu'on dirait égarés chez nous, alors que leur vraie patrie serait l'Himalaya ou la Chine occidentale. C'est le cas de nos Cyrtandracées européennes ; c'est aussi le cas de certaines espèces telles que Pinus Peuce, de la Macédoine, qui n'est autre que le P. excelsa de l'Himalaya, du Syringa Josikea, de Hongrie, dont le S. Emodi n'est réellement pas distinct. M. Franchet se demande comment des flores aujourd’hui si largement disjointes peuvent avoir des points de contact si caractérisés et s'il ne faut pas voir dans la flore actuelle de nos Alpes les derniers vestiges d'une végétation non interrompue, à une période géologique antérieure, s'étendant de l'Europe jusqu'au grand massif himalayen. Ép. BUREAU. Sur la constitution des épis de fructification du Sphe- nophyllum cuneifolium ; par M. R. Zeiller (Comptes rendus. des séances de l'Académie des sciences, 11 juillet 1892). L'auteur, dans sa Flore fossile du bassin de Valenciennes, avait dé- erit et figuré quelques épis de fructification du Sphenophyllum cunet- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 43 folium, assez bien conservés pour y reconnaître certains détails inté- ressants d'organisation : les sporanges lui avaient paru attachés directe- ment sur les bractées, mais à des distances variables de l'axe, suivant le degré de maturité des épis. Certains échantillons montraient méme cà et là des sporanges rangés en séries rayonnantes le long des bractées ; mais il avait pensé qu'il s'agissait de sporanges détachés et déplacés accidentellement. Depuis, à l’occasion de la publication, faite par M. Williamson, de nouveaux détails sur la constitution et sur l'attribution du fragment d'épi décrit jadis par ce savant anglais sous lé nom de Volkmannia Dawsoni, M. Zeiller a examiné de nouveau les échantillons qu'il avait entre les mains; il a réussi à dégager d'autres épis mieux conservés et a complété cette étude à l'aide d'excellents spécimens du terrain houiller de Belgique, communiqués par. M. Crépin. Il a constaté ainsi que les épis du SpA. cuneifolium sont de tous points identiques, comme con- stitution et comme dimension des diverses parties, à l'épi décrit par M. Williamson : les sporanges y sont réellement plurisériés, c'est-à-dire rangés, dans chaque verticille, suivant plusieurs cercles concentriques. « Sur les échantillons les mieux conservés, on distingue les pédicelles sporangiféres, qui, à leur extrémité, se recourbent vers l'axe de l'épi, formant, sur une partie du contour du sporange, un cordon saillant, dis- tinct du reste de la paroi de celui-ci par les cellules plus grandes qu'on observe à la surface. Quelques sporanges sont ouverts, divisés en quelque sorte en deux valves par une fente longitudinale; peut-étre ces grandes cellules jouaient-elles un-róle dans la déhiscence. » L'aspect de ces sporanges, ainsi attachés au hout de ces pédicelles recourbés, est exactement, à part les dimensions moindres, celui des Sporocarpes de Marsilea. L'analogie paraît du reste n’être pas purement superficielle; M. Williamson a reconnu, en effet, dans le pédicelle de chaque sporange, un cordon vasculaire bien caractérisé, qui prouve qu'on n'a pas affaire là à une simple formation épidermique, comme pour les sporanges de Fougéres ou de Lycopodinées. » Les Sphenophyllum, qui rappellent les Lycopodinées par la structure de leur axe, s'en éloignent done par leur appareil fructificateur, qui tend à les rapprocher plutót des Rhizocarpées; ils doivent former une classe distincte parmi les Cryptogames vasculaires. ; Le genre Bowmanites, auquel M. Williamson a rapporté en dernier lieu l'épi décrit par lui, doit disparaitre de la nomenclature. ÉD. BUREAU. 44 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Flore des Alpes maritimes ou Catalogue raisonné des plantes qui croissent spontanément dans la chaîne des Alpes maritimes; y compris le département français de ce nom et une partie de la Ligurie occidentale, par M. Émile Burnat. Volume 1, grand in-8° de 302 pages, accompagné d’une carte des régions explorées. Genève et Bâle, chez H. Georg ; Lyon, même maison, passage Hôtel-Dieu. 1892. « Dans le but d'arriver moins lentement au terme de ma tàche, dit l’auteur dans ses Observations préliminaires, p. vit, j'ai renoncé à décrire les familles et les genres, ainsi que celles des espèces sur les- quelles aucun doute ne peut être possible si l’on consulte les Flores géné- rales de la France et de l'Italie. » Cet ouvrage n'est donc pas une Flore dans le sens précis de ce mot, mais le second terme du titre est rigou- reusement exact, car il est difficile de concevoir un Catalogue rédigé avec plus de soin ni mieux raisonné. M. Burnat ne s'est pas borné à rechercher partout avec une attention scrupuleuse, dans les livres ou dans les herbiers, tous les faits et renseignements utiles se rapportant aux plantes de la région considérée; aux abondants matériaux ainsi ras- semblés il ajoute le trés précieux apport de ses observations et décou- vertes personnelles, qui sont le fruit de voyages d'exploration renouvelés chaque année, depuis 1871, dans les Alpes maritimes. Au surplus, les précédents travaux du méme auteur sur divers genres critiques (1) étudiés dans cette contrée l'avaient préparé et le désignaient tout par- ticuliérement pour l’œuvre d'ensemble dont le volume que nous annon- cons contient les prémices. f M. Burnat, embrassant dans sa Flore la chaîne entière des Alpes maritimes, a dù réunir au département français de ce nom une faible portion de ceux du Var et des Basses-Alpes, puis une partie de la pro- vince italienne de Cuneo, celle de Port Maurice en entier et une fraction peu considérable de celle de Gênes; ces deux derniers territoires, appar- tenant à la Ligurie occidentále, faisaient partie de la circonscription adoptée par de Notaris dans ses ouvrages sur la flore ligurienne (2). Ardoino s'était restreint au département francais des Alpes-Maritimes (3) et ne s'était pas occupé, non plus que de Notaris, des versants septen- trionaux des Alpes de cette région. (1) Voyez l'article bibliographique relatif aux publications de M. Émile Burnat, page CXV dans le Compte rendu de la session extraordinaire tenue à Antibes en mà! 1883, tome xxx du Bulletin. (2) De Notaris, Repertorium Flore Ligusticæ (Turin, 1844) et Prospetto della Flora Ligustica (Génes, 1846). : Mae PA Ardoino, Flore analytique du département des Alpes-Maritimes, etc. Menton, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 45 383 espèces (dont 6 portent des n° bis), à partir des Renonculacées jusqu'aux Linées, sont énumérées dans ce premier volume, qui formera tout au plus la sixiéme partie de l'ouvrage complet. La Flore d'Ardoino, pour les mêmes familles, donnait 365 espèces, dont 32 non spontanées ou signalées à tort par l’auteur dans sa circonscription ont dû être exclues, ainsi que 12 autres, déchues du rang d'espèce (1). Par contre, voici 35 espèces non mentionnées par Ardoino et dont la présence a été constatée dans les limites du territoire correspondant à sa Flore : Thalictrum simplex, Anemone Halleri, Adonis pyrenaica, Ranun- culus aquatilis, R. confervoides, R. parnassifolius, R. lanuginosus, R. nemorosus, Delphinium fissum, Corydalis intermedia, Fumaria Vaillantii, F. densiflora, Brassica nigra, Erysimum virgatum, Bar- barea intermedia, Arabis nova et pumila, Alyssum campestre, Draba carinthiaca, Roripa palustris, Iberis aurosica, Viola ambigua, V. alba, V. canina, V. cenisia, Polygala alpina, Silene vallesia et cretica, Dianthus velutinus, Buffonia macrosperma, B. perennis, Spergularia nicæensis, S. atheniensis, S. Dillenii, Linum austriacum. M. Burnat relève aussi 81 espèces de la flore ligurienne omises par de Notaris ; il a donc ajouté une somme considérable de faits nouveaux aux connais- sances qu'on devait à ses prédécesseurs. « Lorsqu'il s'est agi de groupes critiques, dit l'auteur dans ses Obser- vations préliminaires (p. vir), j'ai donné quelques descriptions et n'ai pas craint d'accorder à certaines notes un assez long développe- ment. » Les nombreuses nofes, si modestement annoncées, offrent un modéle à suivre, dans ce genre de travail, d'analyse minutieuse des formes critiques et de discussion lucide des points controversés. L'au- teur, soucieux de l'exactitude dans les moindres détails, n'a reculé devant aucune démarche pour consulter dans les principaux herbiers les échantillons typiques qui l'intéressaient et obtenir des renseignements précis sur les questions douteuses qu'il cherchait à résoudre ; son esprit judicieux sait promptement discerner, parmi les éléments divers et parfois contradictoires soumis à son appréciation, sinon toujours une (1) Voici les 32 espèces signalées à tort par Ardoino dans le domaine de sa Flore : nemone nemorosa, Ranunculus Thora, R. rutæfolius, R. sceleratus, Helleborus niger, Eranthis hiemalis, Nigella sativa, Garidella Nigellastrum, Delphinium pere- grinum et Staphisagria, Fumaria spicata, Sinapis alba, Brassica Napus, Erysimum austriacum, Sisymbrium polyceratium et hispanicum, Alyssum alpestre, Dra t i — lenbergii, Peltaria alliacea, Myagrum perfolialum, Helianthemum glaucum e na latum, Reseda alba, Silene conoidea, S. fuscata, S. quadridentata, Saponaria ulea, Velezia rigida, Sagina Linnæi, Alsine fasciculata, Malachium aquaticum, Linum usi- lalissimum. Les 12 espèces non admises comme telles par M. Burnat sont : pet culus trilobus, R. platanifolius, R. Grenieranus, R. Villarsii, Raphanus Landra, , } ras- sica insularis, Erysimum pumilum, Capparis rupestris, Helianthemum ælandicum, H.-Jacquini, Frankenia intermedia, Dianthus tener. 46 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. solution rigoureusement établie, qu'il est rare de pouvoir dégager du conflit des incertitudes, du moins celle qui repose sur les meilleures probabilités, et l'on est assuré d'avance, lorsqu'il se prononce, que son avis sera fortement motivé. Ont été notamment l'objet d'intéressants commentaires les groupes litigieux suivants : divers Anemone, Ra- nunculus lacerus, R. Aleæ Willk. (R. neapolitanus Gr. Godr. non Tenore), R. cherophyllos L. (l’auteur conserve ce nom Linnéen et re- pousse, conformément à notre maniére de voir, l'innovation proposée par M. Freyn), Helleborus viridis, Fumaria Loiseleurii Clav., Erysimum grandiflorum Desf., Thlaspi rotundifolium, Helianthemum Chamacis- tus Mill., Viola ambigua W. K., V. alba Bess., Viola valderia All., Polygala niceensis Risso, P. vulgaris et variétés, plusieurs Dianthus (notamment les D. Hanryi et Nanteuilii, le premier intermédiaire entre les D. Balbisii et longicaulis, le second voisin des D. prolifer et velu- tinus), Mehringia dasyphylla et papulosa, Linum strictum, etc. Les éclaircissements fournis sur ces plantes controversées seront profitables à tous les botanistes. « J'ai cherché, nous dit M. Burnat (Observ. prélim. p. vin), à suivre strictement les lois de la nomenclature botanique adoptées par le Congrès de 1867, commentées et complétées par M. A. de Candolle ; l'application judicieuse de ces lois est parfois très délicate et peut donner lieu à des interprétations diverses ; je ne suis point assuré d’être toujours parvenu à la meilleure solution... » Notre honorable confrère a prévu sans doute que, tout en professant comme lui une soumission absolue aux règles de nomenclature édictées par le Congrès de 1867, on pouvait différer d'avis dans l'application de quelques-unes de ces lois. Prenons un exemple : en vertu de la règle de priorité énoncée dans l'art. 15, M. Burnat substitue FicARIA verna Huds. (créé en 1762, in FI. angl. p- 214) au F. RANUNCULOIDES Roth (Tent. Fl. germ. ann. 1188) de presque toutes les Flores. A l'article autorisant ce changement les par- tisans de la tradition ne seraient pas en peine d'en opposer d’autres, favorables à leur thése. Ainsi, d'aprés l'art. 3, « Dans toutes les parties » de la nomenclature, le principe essentiel est de repousser l'emploi » de noms pouvant produire des erreurs, des équivoques ou jeter de la » confusion dans la science. Aprés cela, ce qu'il y a de plus important » est. d'éviter toute création inutile de noms », et, d'aprés l'art. 4, €... Si les conséquences des règles sont douteuses, un usage établi » fait loi ». Or il est évident qu'en apercevant un nom d'espéce que l'on ne se souvient pas d'avoir vu employé, on se croit tout d'abord en présence d'une espéce inédite, et que cette impression crée, au moins momentanément, une erreur, une équivoque, une confusion qui ne cesse qu'à la lecture des synonymes où l'on voit qu'il s'agit simplement REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 47 d'une espèce débaptisée. On peut aussi ajouter que la substitution d'un nom oublié et comme inédit à celui qui était généralement connu et usité présente, en fait, les inconvénients d’une création inutile. Enfin, méme résultant d’une règle, si l'utilité d'un tel changement est dou- teuse, l'usage établi fait loi. On voit donc que, suivant que l’on cherchera à s'inspirer des prin- cipes généraux que le législateur de 1867 a inscrits en téte de son œuvre, ou qu'on regardera comme obligatoire l'application littérale et absolue d'un article isolé, la jurisprudence pourra singuliérement va- rier et des arguments valables seront invoqués en faveur de points de vue différents. Quelles que soient les divergences, à peu prés inévitables, au sujet de quelques formules de nomenclature, il n'y aura du moins qu'une opi- nion pour reconnaitre le mérite du beau travail qui sera le digne cou- ronnement des persévérantes études de M. Émile Burnat sur la flore des Alpes maritimes. EnN. MALINVAUD. Recherches sur quelques Œnanthe ; par M. J. Foucaud (Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux). Tirage à part de 8 pages in-8° et une planche. Bordeaux, 1893. L'objet de cette instructive étude est de distinguer l’un de l'autre, mieux qu'on ne l'a fait jusqu'à ce jour, les Œnanthe peucedanifolia Poll. et silaifolia Marsch.-Bieb., puis de montrer que, faute de connaitre exactement les notes différentielles de ces deux espéces, les auteurs ont pris assez fréquemment la seconde pour la premiére; il en résulte que les données qui semblaient acquises sur leur distribution respec- tive dans la flore francaise, reposant en partie sur la confusion signalée par M. Foucaud, doivent étre soigneusement contrólées et souvent mo- difiées. La premiére cause de cette erreur est dans l'insuffisance des des- criptions originales : Pollich, dans celle de l'OEnanthe peucedani- folia (4), et Marschall v. Bieberstein, pour son QE. silaifolia (2), passant également sous silence les notes différentielles importantes fournies par les rayons de l'ombelle et les fruits, ont décrit surtout des caractéres peu constants, tels que ceux tirés de la forme des segments des feuilles, des fibres radicales, etc. NEN . 4776). (1) Pollich, Historia plantarum in Palatinata, etc., I, p. 289 (ann (2) Flora faurico-caurasica, Suppl. p. 231 (ann. 1819). L'auteur compare en ces termes son espèce avec celle de Pollich : « Facies et statura (E. peucedanifoliæ Polli- ii 1 i aiies i iori rtim in foliis » chii a qua differt foliorum laciniis in universum brevioribus et prese i » inferioribus valde abbreviatis atque dilatatis : umbellis 3-6 radiatis, noe ID ra- » diatis, corollis æqualibus, denique radicis tuberibus non ovatis sessilibus fibra ? oblongata terminatis, sed oblongis utrinque attenuatis... » 48 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. D’après notre savant confrère de la Rochelle, l'OEnanthe silaifolia différe du peucedanifolia par sa glaucescence, par les rayons de l’om- belle très épais à la maturité, par ses fruits non contractés sous le limbe du calice, non atténués à la base, mais comme tronqués et munis d’un anneau calleux. En raison de cette forme des fruits, les ombellules sont compactes, ce qui les éloigne beaucoup de celles, au contraire làches (les fruits étant atténués aux deux extrémités), de VOE. peucedanifolia. Ce dernier se distingue, à son tour, du silaifolia par sa teinte verte, par ses fruits oblongs-cylindriques, ovoïdes ou ovoides-oblongs et par les rayons de l'ombelle qui sont gréles ou légérement épais à la maturité, mais toujours beaucoup moins que ceux, méme peu développés, de la précédente espéce. L'OE. silaifolia n'avait encore été signalé en France que dans quel- ques localités de l'Aude, de l'Hérault et de la Cóte-d'Or; M. Foucaud l'a recu, en outre, ou l'a vu dans divers herbiers, de trente-deux autres départements, tandis qu'il n'a recu ou vu l'OE. peucedanifolia que de treize départements. Il en conclut que la première de ces deux espèces est probablement plus répandue en France que la seconde et que c'est à POE. silaifolia « qu'il faut rapporter POE. peucedanifolia de la plu- part de nos Flores et de nos Catalogues de l'ouest, du centre et du nord de la France ». En résumé, si l'on ne sait pas encore d'une facon posi- tive quel est, dans notre pays, le plus commun et relativement le plus abondant de ces deux Œnanthe, il est hors de doute que celui qu'on croyait étre de beaucoup le plus rare s’y trouve au contraire trés large- ment distribué. À noter encore l'importante observation suivante de M. Foucaud (p. 7) : « Boreau, ayant confondu POE. silaifolia avec l’ŒÆ. peuceda- » nifolia, prit ce dernier pour une espèce inédite lorsqu'il le découvrit » au bois de Marmagne, prés Bourges. Plus tard il le rapporta, mais avec » doute, à POE. media Griseb., plante que je n'ai encore pu suffisamment » étudier, mais qui, d'aprés des échantillons publiés de Smyrne, en » 1864, par Balansa, et de Gréce, en 1880, par M. de Heldreich, n'offre » aucune différence avec l’ OE. silaifolia... » Une planche représentant comparativement une ombelle müre et les détails du fruit des deux Œnanthe permet de saisir au premier coup d'ail leurs caractères différentiels. EnN. MALINVAUD. ` Contribution à l’étude du genre Pulmonaria; par M. Paul Parmentier, professeur au collège de Baume-les-Dames [Mémoires de la Société d'Émulation du Doubs, 6° série, 6° volume (1891), pp. 185-206]. Besançon, imprimerie Dodivers, 1892. Après des renseignements- bibliographiques, un résumé de la syno- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 49 nymie et des Observations offrant une série de remarques sur les formes litigieuses du groupe, l'auteur dresse un tableau analytique des Pulmo- naires d'Europe et termine son Mémoire par la description des espèces françaises au nombre de sept : Pulmonaria azurea Bess., tuberosa Schrank, longifolia Bast., affinis Jord. et var. alpestris Lamotte, ova- lis Bast., officinalis L., obscura Dumort. Enn. M. Guide du botaniste au Hohneck et aux environs de Gerardmer; par MM. Camille Brunotte, professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie de Nancy, et Constant Lemasson, professeur au collège de Bruyères. Broch. in-8° de 40 pages, avec une carte en deux couleurs des escarpements du Hohneck. Paris et Nancy, Berger- Levrault et Cie, 1893. « Nous avons voulu, disent les auteurs dans la préface, en publiant ces quelques notes, faciliter les recherches botaniques des étudiants et des touristes qui, ce petit livre en mains, pourront sürement, sans perte de temps, récolter les espéces qui leur sont utiles et faire connais- sance en une ou deux journées avec la flore si riche du Hohneck et des environs de Gerardmer. » À la suite de considérations générales et de conseils pratiques sur la marche à suivre pour herboriser fructueusement suivant le temps dont on peut disposer, les auteurs ont dressé un inventaire des plantes remar- quables. 1° FLORE DES PÂTURAGES ÉLEVÉS : RÉGION DES HAUTES-CHAUMES DU HoHNECK. — A. Pâturages du versant français : Anemone alpina, Ranunculus aureus, Viola lutea, Angelica pyrenæa, Meum atha- manticum, Arnica montana, Phyteuma nigrum et var. alpestre, Gentiana lutea, Bartsia alpina, Rumex alpinus, Malaxis paludosa, Poa sudetica, etc. — B. Région comprise entre la frontiére et les sommets des escarpements : Corydalis fabacea, Thlaspi alpestre, Genista germanica, Sorbus Chamæmespilus, Cotoneaster vulgaris, Gnaphalium norvegicum, Hieracium aurantiacum, H. albidum, H. alpinum, Thesium alpinum, etc. 2 FLORE DES ESCARPEMENTS DU HOHNECK : Anemone narcissiflora, Ranunculus aconitifolius et platanifolius, Trollius europœus, Aconi- tum Lycoctonum et Napellus, Actwa spicata, Prunus Padus, Poten- tilla salisburgensis, Rubus saxatilis, Spiræa Aruncus, Alchemilla alpina, Sorbus Mougeoti, Sibbaldia procumbens, Epilobium alpinum, E. trigonum, E. Duriæi, Sedum Rhodiola, S. annuum, S. alpestre, Saxifraga stellaris; S. Aizoon, S. hirsuta var. Geum, les deux Chry- sosplenium, Laserpitium. latifolium, Peucedanum Ostruthium, Bu- T. XL. (REVUE) 4 50 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pleurum longifolium, Lonicera nigra, Valeriana tripteris, Scabiosa suaveolens, S. vogesiaca, Senecio Jacquinianus, Adenostyles albifrons, Carlina longifolia et nebrodensis, Carduus personata, Sonchus Plu- mieri, S. alpinus, divers Hieracium alpins, Campanula linifolia et latifolia, Myosotis alpestris, Digitalis grandiflora, Veronica saxa- tilis, Bartsia alpina, Pedicularis foliosa, Salix hastata, Streptopus amplexifolius, Polygonatum verticillatum, Leucoium vernum, Orchis globosa, Luzula spadicea et L. nigricans, etc. 3° FLORE DES FORÊTS ET DES RUISSEAUX FORMANT LES CASCADES DU VERSANT FRANÇAIS DU HOHNECK et 4^ FLORE DES LACS ET DES TOUR- BIÈRES, avec l'indication, comme précédemment, des espèces les plus intéressantes. Ce ne sont pas d’ailleurs de sèches énumérations; les auteurs ont soin de spécifier, pour chaque plante, son degré de fré- quence, les principales stations et localités, l’époque de floraison, etc. Une carte détaillée permet de tracer d'avance l'itinéraire à suivre. Ce petit volume donne plus que son titre ne faisait présumer : il offre au lecteur, en même temps qu’un bon Guide du botaniste au Hohneck, une attrayante vue d'ensemble sur la végétation des Vosges. ERN. MALINVAUD. Liste des plantes observées à l'ile Dumet, prés Piriac (Loire-Inférieure), le 3 août 1880; par M. E. Gadeceau (Bulletin de la Soc. des sciences naturelles de l'Ouest de la France, 2° année, 1892, pp. 226-229). Tirage à part de 4 pages in-8°. Nantes, 1893. L'ile Dumet, située entre l'embouchure de la Vilaine et la pointe du Castellic, prés Piriac, n'est séparée du continent que par un bras de mer d'une largeur de 6 kilométres environ et mesure à peine 2 kilo- mètres de circonférence. Les plantes qu'on y trouve sont les mémes que celles de la côte voisine ; cependant la liste publiée par M. Gadeceau n'est pas sans intérét au point de vue de la dispersion des espéces dans les iles. Nous y remarquons, parmi les 50 espéces mentionnées : Glau- cium luteum, Fumaria Boræi, Cakile Serapionis, Cochlearia danica, Spergularia marina, Halianthus peploides, Erodium moschatum, E. sabulicolum Jord., Lotus hispidus, Vicia lathyroides, Herniaria ciliata Bab., Polycarpon tetraphyllum, Sedum anglicum, Chrysanthe- mum inodorum var. maritimum, Linaria arenaria, Salvia Verbenaca, Armeria maritima, Salsoka Kali, Beta maritima, Atriplex latifolia Vahl, A. crassifolia Lloyd (M. Gadeceau n'a pas vul A. littoralis signalé par l'abbé Delalande), Polygonum maritimum, Juncus fasciculatus Bert., Bromus rigidus Lloyd, Hordeum murinum. Ern. M. REVUE BIRLIOGRAPHIQUE. 51 Ecloga plantarum hispanicarum seu Icones specierum nova- rum vel minus cognitarum per hispanias nuperrime detectarum; par M. Auguste de Coincy. Paris, G. Masson, 1893. Grand in-4*, 25 page de texte et 10 planches lithographiées. > Notre confrère M. de Coincy, à l’exemple de son ami M. G. Rouy, est allé chercher sa part des précieuses récoltes qu’on trouve toujours à faire au delà des Pyrénées et, comme il est chercheur oculatissimus, il a découvert en Espagne non seulement des espèces nouvelles, mais aussi, par un rare surcroît de bonheur qui lui était dû, un genre nou- veau de Crucifères, que son guide et collaborateur dans l’étude de la flore ibérique lui a justement dédié. M. Rouy a classé le genre Coincya dans la tribu des Cakilinées, « les caractéres de la silique se rapportant à ceux admis pour cette tribu par les plus récents auteurs; cependant des rapports intimes l'unissent aux Brassica : c'est un Brassica dont la partie valvaire de la silique est excessivement réduite et le bec très dé- veloppé » (p. 11). Deux belles planches, lI et ITI, dont les figures ont été dessinées par M" Herincq avec son talent habituel, représentent, dans tous ses détails, le Coincya rupestris Rouy (1), seule espèce connue pour ce nouveau genre. Les autres planches contiennent les espéces suivantes : Planche I, ARABIS MALINvVALDIANA Rouy et de Coincy, sp. nov. à classer à côté de PA. auriculata, avec deux formes, dont l'une glabra a été découverte sur le mont Lloro en Espagne par M. de Coincy et l'autre hirsuta prés Batna en Algérie, par M. Rouy; — IV, SAXIFRAGA ALICIANA Rouy et de Coincy, d’Alcaraz (prov. d'Albacete), voisin du S. Blanca Willk.; — V. CanTHAMUS DiANIUS (Carduncellus dianius Webb); — VI, Senecio CorNcYI Rouy (Bull. Soc. bot. de Fr., xxxvu, 163); — VII, Taymus ANTONIN Rouy et de Coincy in Bull. Soc. bot. de Fr. xxxvii, 165; — VIII, Teucrium FRANCHETIANUM R. et de Coincy, se rapprochant du T. compactum Boiss.; — 1X, ORNITHOGALUM SUBCUCULLATUM R. et de Cey sp. nov. (Bull. Soc. bot. de Fr., xxxvii, 167); — X, APTERANTHES GUSSONEANA Mill. et CHEILANTHES HISPANICA Metten. Ern. M. Géographie botanique de l'empire Ottoman; faits relatifs à la province de Salonique; par Abd-ur-Rahman Nadji effendi. 48 pages in-8*. Salonique, impr. Muratori, août 1892. (1) Le Coincya rupestris a été décrit par M. Rouy dans le Naturaliste du 15 oc- tie. 1891 ; M. de Coincy l'avait découvert, le 28 mai 1890, à Alcaraz, prov. d Albacete. Au mois de juillet de la méme année, cette curieuse Crucifére fut trouvée en graines, à Alcaraz, par MM. Porta et Rigo. M. Huter l'a distribuée, en 1891, sous le nom de Raphanus rupestris et annoncée en 1892, sous celui d'Erucaria rupestris. En 1892 également, M. Porta a créé pour cette plante Je genre Hulera, postérieur par consé- quent au Coincya Rouy. 52 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. « Mon but, dit l’auteur dans la préface, est de n'indiquer que les faits non connus de Nyman (in Conspectus Flore europææ), ni de Boissier (Flora Orientalis) ». Voici d'abord les espéces ou variétés décrites pour la premiére fois : Thalictrum crosseum Heldreich et Nadji, Delphi- tium macedonicum Halacsy et Nadji (nec tomentosum Boiss.), Papaver dubium var. cassandrinum, Thlaspi thessalonicum (voisin de T. nato- licum Boiss.), Lepidium ruderale var. cassandrina, Cleome macedonica Heldr. et Nadji, Astragalus macedonicus Heldr. et Nadji (voisin d'A. atticus Nym.), Digitalis Nadji Heldr. (voisin de D. lutea), Polygonum longipes Heldr. et Nadji, Muscari Charrelii Halaczy et Nadji. Parmi les espéces déjà connues, mais nouvelles, d'aprés l'auteur, pour la Turquie d'Europe, nous citerons : Alyssum hirsutum M. B., Mya- grum perfoliatum L., Sagina ciliata Fries, Paronychia cephalotes M. B., Scleranthus annuus L., Hypericum quadrangulum L., Evo- nymus verrucosus Scop., Trigonella Besseriana Seringe, Trifolium phleoides Pourr., T. Balansæ Boiss., T. spadiceum L., Astragalus sesameus L., Parnassia palustris L., Valerianella tridentata Stev., Cephalaria syriaca L., Lamium album L., etc. EnN. MALINVAUD. Onothera ou Œnothera, les Anes et le Vin; par M.le D' Saint - Lager. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1893. Broch. grand in-8° de 22 pages. On écrira Onothera ou Œnothera, selon qu'on fait dériver la pre- mière moitié de ce nom du grec ofvos (vin) ou de óvoc (ane). Notre érudit confrére de Lyon, rejetant l'étymologie généralement admise, est d'avis qu'on doit adopter Onothera et développe ex professo, dans une savante discussion, les motifs de sa manière de voir (1). On remarquera d'ailleurs qu'on est réduit à des conjectures sur la plante mentionnée pour la première fois par Théophraste sous ce nom controversé. Le genre Œnothera de Linné ne comprend que des espèces américaines dont quelques-unes ont été introduites en Europe depuis la découverte du Nouveau Monde, et par conséquent les anciens ne pouvaient les con- naitre. Ern. M. Les Orchidées, Manuel de l'amateur, par M. D. Bois, assistant de la chaire de culture au Muséum d'histoire naturelle. Paris, 1893, Chez J.-B. Bailliére et fils. Un volume in-16 de 323 pages avec 119 fi- pures, cartonné (Bibliothèque des connaissances utiles). — Prix : rancs. (1) Cette question a été traitée dans une Note de M. le D" Gillot, qu'on trouvera plus haut dans ce volume (voy. séance du 10 mars 1893). \ REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 53 La première partie intitulée : « LEs ORCHIDÉES AU POINT DE VUE BOTANIQUE », doit surtout attirer notre attention ; elle est ainsi divisée : 1° Place occupée par les Orchidées dans le règne végétal, 2 Caractères de la famille, 3° Rôle des insectes dans la fécondation des espèces, 4° Distribution géographique des Orchidées, 5° Classification et biblio- graphie, 6° Les Orchidées ornementales, 7° Les Orchidées utiles. L'auteur donne sur ces divers points un aperçu exact des faits et de l’état actuel des connaissances. Dans la deuxième partie, où sont traitées les ORCHIDÉES AU POINT DE VUE HORTICOLE, l'amateur trouvera les notions nécessaires pour la culture de ces belles plantes. M. D. Bois s'est fait avantageusement connaitre par deux volumes publiés précédemment dans la méme collection : LE Perir JARDIN et LES PLANTES D'APPARTEMENT. Le nouvel ouvrage que nous annonçons mérite et ne peut manquer d'obtenir le méme succés. Enw. M. Les Alpes françaises; la flore et la faune, le rôle de l'homme dans les Alpes, la transhumance; par M. Albert Falsan, avec la colla- boration de MM. G. de Saporta, D' A. Magnin, Ch. Rey, C. Chantre et A. Locard. Paris, 1893, librairie J.-B. Baillière et fils (Biblio- théque scientifique contemporaine) (1). Un vol. in-16 de 356 pages avec 77 figures. — Prix : 3 fr. 50. Les trois premiers chapitres de ce volume sont consacrés aux questions suivantes : Chap. I. — Généralités sur la flore ancienne des Alpes, ses rapports avec l'extension des glaciers et la flore moderne des hauts som- mets, par A. FALSAN. Mode de développement et modifications des flores. Climats anciens, végétation polaire; périodes paléophytique, mésophytique, néophytique. Mére-patrie de la flore actuelle; points de rayonnement... Origine de la flore alpine, causes de ses affinités avec la flore polaire. Théories de Forbes, Darwin, de Candolle, etc. Exposé par MM. de Saporta et Marion de leur théorie sur l'origine montagnarde de la flore des Alpes. Chap. II. — Paléophytologie ou flore ancienne, par le marquis de Saporta. La fossilisation des végétaux, ses rapporls avec le relief du sol.. s Flore du Permo-Carbonifére, grés anthracifére, schistes à empreintes. (1) Dans un premier volume de la méme série (LES ALPES FRANÇAISES, les Mon- fagnes, les Eaux, les Glaciers, les phénomènes de l'atmosphere), M. Falsan a décrit les phénomènes de la nature inorganique. 94 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Trias. Terrains jurassiques. Terrains crétacés; apparition des Angio- spermes dicotylées des Alpes : terrains tertiaires; mer nummulitique. Flore de l’Éocène. Mer du Flysch, ses fucoides. Principaux chondrites. Flores d'Aix, de Manosque. Miocéne... Flore alpine. Pliocéne; flores de Meximieux (Ain), de Durfort (Gard), etc. Chap. III. — Végétation des Alpes françaises, par le D' Ant. Magnin. Influence de l'altitude : régions inférieure, subalpine et alpine; con- ditions d'existence de la forêt; limites de la végétation; variations dans les limites des régions d'altitude; flore morainique; flore des vallées ; modifications de l'espéce dues à l’altitude ; caractères des plantes al- pines. Zones de végétation : Alpes occidentales extérieures ou Préalpes ; À. granitiques centrales; A. austro-occidentales; A. maritimes. In- fluence de l'exposition. Influence de la nature du sol; flore calcicole, flore silicicole, terrain erratique. Rapports avec les contrées voisines : Alpes centrales et orientales, Plateau central, Pyrénées. Les chapitres suivants, IV à VIII, traitent de la faune et d'autres matiéres qui ne rentrent pas dans le cadre de nos études. En résumé, M. Falsan et ses éminents collaborateurs ont tracé, avec leur talent habituel d'exposition et d'aprés les données fournies par les travaux les plus récents, une savante esquisse des trois Régnes de la nature considérés aux divers âges dans les Alpes françaises. EnN. MALINVAUD. Les plantes potagères et la culture maraichére; par M. E. Berger, chef des cultures au fleuriste de la ville de Bordeaux. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1893. Un vol. in-16 de 400 pages, avec 64 fi- gures, cartonné (Bibliothéque des connaissances utiles). — Prix : 4 francs. Cet ouvrage, rédigé par un homme du métier dans un style trés clair; peut aussi bien étre consulté par l'amateur que par le jardinier. Aprés avoir condensé dans une première parlie toutes les notions relatives à la création et à l'entretien d'un jardin maraicher, l'auteur présente un répertoire des plantes cultivées où l'on trouve, pour chacune, ce quil convient de savoir sur son origine, les modes de culture, les meilleures variétés, la récolte et la conservation des graines, les maladies et ani- maux nuisibles avec les moyens de les combattre, les usages et les pro- priétés économiques et alimentaires. Une dernière partie renferme le « Calendrier des semis et plantations à faire pendant les douze mois de l'année ». Toutes les plantes mentionnées ont été cultivées et expéri- [rop TERR PEINE REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 55: mentées par l'auteur, et les renseignements techniques qu'il a réunis dans cet utile petit volume sont le fruit de ses observations personnelles. Erv. M. Les tourbières et la tourbe; par M. Bielawski. Un vol. in-8° de 194 pages. Clermont-Ferrand, 1899. — Prix : 3 fr. 50. Une premiére partie est consacrée aux tourbiéres, principalement celles de l'Auvergne et du Plateau central. L'étude de leur flore spé- ciale a été facilitée à l'auteur, ainsi qu'il le reconnait dans l'avant- propos, par le concours que lui a prété le Frére Héribaud-Joseph, le Savant botaniste de Clermont-Ferrand; aussi d'importants développe- ments ont été donnés à cette partie. Dans les chapitres suivants, aprés des généralités sur la tourbe, l'au- teur indique sa composition, les procédés d'entretien, l'emploi qu'on en fait en agriculture, les usages dans l'industrie, etc. Ce petit volume, d'une lecture attrayante, contribuera à vulgariser des données précises sur un sujet à la fois scientifique, agricole et industriel, particuliérement intéressant pour les populations du Plateau central. Ern. M. The Journal of Botany british and foreign, edited by James Britten, vol. xxx (1892). London; West, Newman and Co., Hatton Garden, E. C. Bagnall (J.-E.), p. 372 : Un nouveau Rubus. — RunUs MERCICUS sp. n., séparé du R. ramosus Blox. avec lequel il était confondu. Baker (E.-G.), p. 341: Sur une forme nouvelle du Rosa tomentosa (R. tomentosa var. pseudomollis E.-G. Baker). Beeby (W.-H.), p. 67 : Sur quelques formes britanniques du genre Viola. — L'auteur examine certaines formes du Viola odorata et du V. hirta. Le V. odorata var. alba d'Angleterre est distinct du V. alba Bess., espèce étrangère à la flore britannique. Certaines formes du V. odorata sont au moins trés voisines du V. multi- caulis Jord. qui rentre peut-être dans le groupe du précédent. Le V. permixta Jord. est un V. odorata X hirta. Quant au V. sepin- cola Jord., rattaché à la méme hybride en Allemagne, M. Beeby ne voit dans les échantillons qu'il posséde sous ce nom qu une variété du V. odorata ; d'ailleurs, à sa connaissance, le véritable V. sepincola n'a pas été trouvé en Angleterre. Enfin deux variétés nouvelles, calcarea Bab. et glabrata Beeb., sont distinguées dans le groupe du V. hirta. 56 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Beeby, p. 209 : Sur les hybrides naturels. — Nous signalons cet article qui renferme d'excellentes observations. Bennett (Arthur), p. 227: Notes sur le genre Potamogeton. — L'auteur décrit deux espèces nouvelles, P. DELAvAYr, du Yun-nan (Chine), et P. TRIcAnINATUS F. Muell. et A. Benn., d'Australie. Britten (J.), p. 226 : SaciNA Boypi White (du groupe du S. procum- bens). Clarke (C.-B.), p. 78: Sur l'Epilobium Duriæi J. Gay. — La plante anglaise rapportée précédemment par M. Clarke à l'E. Duriæi en serait trés différente, d'aprés M. Marshall, et devrait étre identifiée avec l'E. montanum L. forme minor aprica Hausskn. M. Clarke, sans contester ce rapprochement, maintient l'exactitude de sa dé- termination et n'admet pas dans le genre Epilobe la fréquence des productions hybrides qui résulterait des travaux de MM. Haussk- necht et Marshall. Fryer (Alfred), p. 33: Observations sur divers Potamogeton (P. gra- mineus L. var. graminifolius Fries — P. heterophyllus var.) avec deux planches. — p. 114 : Sur le Potamogeton Zizii. — Suivant beaucoup d'auteurs, le P. Zizii ne serait qu'une variété ou une sous-espèce du P. gra- mineus; d'autres, avec Fries, en font une variété du P. lucens; quelques-uns le regardent comme une espèce légitime. A la suite d'observations attentives, M. Fryer est aujourd'hui d'avis que les formes typiques du P. Zizii sont des hybrides plus ou moins fer- tiles des P. lucens et gramineus, mais qu'on a rapporté à tort au P. Zizii certaines variations extrémes du P. lucens ou du P. hete- rophyllus auct. Henbury (F.-G.), pp. 129, 165, 206, 258, 366 : Épervières nouvelles pour la Grande-Bretagne. — Ce travail fait suite à un Mémoire sur le méme sujet publié en 1892. Nous ne mentionnerons que les espéces et variétés nouvelles créées et décrites par l'auteur : H. cENTRIPETALE, voisin de PH. nigrescens Willd.; H. Marshalli Linton var. cremnanthes: H. chrysanthum var. gracilentiforme ; H. SINUANS; H. CALLISTOPHYLLUM, qui a des affinités avec les H. nigrescens et submurorum ; H. anglicum Fr. var. jaculifo- lium ; H. cerinthiforme Backh. var. Hartii; H. Lima et var. Bri- gantum, du groupe de PH. vulgatum; H. kuPREPEs, voisin d'H. cæsium; H. lasiophyllum var. planifolium et var. euryodon ; H. RUBICUNDUM, du groupe de VH. murorum; H. HIBERNICUM, du groupe de YH. argenteum Fr.; H. murorum var. pulcherrimum ; nm er 9A REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 51 H. puricers, de la section murorum; H. BREADALBANENSE ; H. BRITANNICUM et var. vagense, H. Sommerfeltii Lindeb. var. tactum ; H. caniceps, de la section Scapigera; H. cæsium var. insulare; H. Friesii var. Stewartii et var. hirsutum. Linton (Edw. F.), p. 358 : Sur quelques Saules d'Écosse. — Saliz cinerea X phylicifolia; S. cinerea X nigricans (S. strepida Schleich.); S. aurita X cinerea (S. lutescens Kern.); S. aurita X phylicifolia (S. ludificans White); S. aurita x nigricans Heidenr.; S. aurita X repens (S. ambigua Ehrh.); S. aurita X Myrsinites (S. saxetana White); S. Caprea x nigricans (S. la- tifolia Forbes); S. nigricans X phylicifolia Wimm.; S. Lappo- num X phylicifolia ; S. Lapponum X Myrsinites (S. phæophylla And.); S. Myrsinites X nigricans Wimm. (S. punctata Wahlnb.) ; S. Myrsinites X reticulata nov. hybr.; S. eugenes Linton n. sp. vel hybr.; S. herbacea X Myrsinites (S. Sommerfeltii Ands.); S. herbacea X reticulata (S. onychiophylla Ands.). Linton (W.-R.), p. 70 : Un nouveau Rubus. — RUBUS DURESCENS m ' Sp., voisin de R. calvatus Blox. Marshall (E.-S.), p. 18 : Un Hieracium nouveau de la Grande-Bre- tagne. — H. ANFRACTIFORME n. sp., dont les affinités sont avec PH. argenteum. — p. 106 : Sur l’ Epilobium Duriæi (réponse à la Note ci-dessus de M. Clarke). — L'auteur maintient l'exactitude de ses observa- tions sur la facilité des Epilobium à s'hybrider entre eux; ila soumis au contrôle de la culture plusieurs des formes hybrides qu'il avait signalées et fait ainsi la preuve de leur double origine. — p. 225: Sur le Cochlearia groenlandica L. (avec une planche). — Cette rare espèce, signalée pour la première fois dans la Grande- Bretagne, en 1886, par M. H. Beeby qui la découvrit aux Shetlands, a été retrouvée en 1890 par MM. F.-J. Hanbury et Marshall dans le comté de Sutherland. — p. 289: Sur une nouvelle Renoncule, probablement endémique dans la Grande-Bretagne (avec une planche). — RANUNCULUS PE- TIOLARIS n. sp. (R. Flammula L. var. petiolaris Lang. inéd.). More (A.-G.), p. 14 : Le Cuscuta Epithymum en Irlande. Murray (M.-A.), p. 15 : Un nouveau Rubus britannique. — Rubus DunoThIGUM n. sp., qui a surtout des affinités avec les R. rosaceus et Bloxamii. 58 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Præger (Lloyd), p. 272 : Le Spiranthes Romanzoffiana Cham. dans le nord de l'Irlande. | Rogers (Moyle), pp. 108, 142, 200, 230, 266, 299, 333 : Essai d’une clef des Rubus de la Grande-Bretagne. EnN. MALINVAUD. €sterreichische botanische Zeitschrift (Revue autrichienne de Botanique, rédigée par M. Richard R. v. Wettstein et publiée par M. Alex. Skofitz) ; 41° année (1891). Vienne, 1892. Bœnitz (C.), p. 236 : Sur les Vaccinium uliginosum L. variétés glo- bosum et tubulosum Bæn. Braun (H.), p. 295: Tableau analytique des espéces et des formes du genre Thymus observées jusqu'à ce jour dans le Tyrol. Charrel (E.), p. 374 : Énumération de plantes récoltées, de 1888 à 1891, dans la Macédoine méridionale. — L'auteur signale deux espéces inédites : THALICTRUM crRossæum Heldr. et Charrel, et THLASPI THESSALONICUM (Th. natolico proximum). Il continuera plus tard cette Énumération. Degen (A. v.), pp. 301, 329 : Résultats d’un voyage botanique dans l’île de Samothrace. mm — pp. 153, 194, 231 : Observations sur quelques plantes orientales (Arenaria rotundifolia et A. transylvanica Simk., Campanula epigea Jank., Cicer Montbretti Jaub., etc.). - Freyn (J.), pp. 9, 54, 361, 404 : Nouvelles plantes orientales. — M. Freyn décrit dans ce travail les espéces nouvelles suivantes : OnoBrycuis BonNMULLERI voisin des O. lanata et Olivieri Boiss., - ptolemaica DC., etc.; — Bunium raLLAx, distingué du B. Bul- bocastanum; — ACHILLEA INTERMEDIA, intermédiaire entre les A. setacea W. K. et micrantha M. B., peut être hybride ; — Ecui- NOPS HETEROCEPHALUS, dont les affinités sont avec l'E. graecus; — HikEnACIUM AUREO-PURPUREUM, voisin de l’H. praticola Nàg., sous-espèce de lH. bifurcum M. B. ; — Hieracium BORNMULLERI, voisin de lH. marmoreum Vis. ; — HIERACIUM CAPPADOCICUM, du groupe Andryaloideum ; — PHYTEUMA OBTUSIFOLIUM, à rappro- cher de P. orbiculare; — VkRBAscUM FLAviDUM Freyn et Born- mull., qui est le V. phœniceum f. flavidum Boiss.; — SALVIA AMASIACA Fr. et Bornm., distingué du S. verticillata L. ; — LA- MIUM SETIDENS, à placer entre les L. album L. et Robertson Boiss.; — SrAcHYs opoNToPHYLLA, de la section Stachyotypus Boiss. (Recta) ; — ALLIUM LACERATUM, forme parviflore de l'A. Cu- pani. Dans une seconde série, nous trouvons : RANUNCULUS Sın- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 59 TENISII de la sect. Ranunculastrum; — GYPSOPHILA CAPILLIPES Fr. et Sint., ayant ses affinités avec G. venusta Fenzl, G. Wied- manni Boiss. et G. repens L. ; — SILENE BoRNMULLERI, e grege Spergulifoliarum Boiss.; — Hypericum SiNTENISII, e serie Tæ- niocarpiarum Jaub. et Spach ; — HyPERICUM TOMENTELLUM Fr. et Sint. à rapprocher des H. perforatum et Kotschyanum ; — TRI- FOLIUM SINTENISII, section Chronosemium, « species florum colore et habitu T. stipitato Boiss. proxima » ; — ASTRAGALUS SAXATILIS Freyn et Bornm. « affinis A. viciæfolio DC. »; — AsTRAGALUS LEUCOTHRIX Freyn et Bornm. « tantum A. podosphæro Boiss. comparandus »; — ASTRAGALUS SINTENIS « À. allepico Boiss. affinis »; A. SERICANS Freyn et Sint. « ab A. neurocarpo Boiss. et A. drupaceo Orph. legumine multoties majore alienus ». Halaezy (E. v.), pp. 221, 370, 408 : Contributions à la Flore de la pé- ninsule des Balkans. -— Espèces nouvelles; AcniLLEA (Plarmica) ARGYROPHYLLA Hal. et Gheorgh.; — CENTAUREA GHEORGHIEFFII, voisin de C. Kerneriana Janka; -— AiLIUM THRACICUM Hal. et Georgh. « e subsectione Haplodon Boiss. 3. Codonoprasum Boiss. »; — TRIFOLIUM THESSALONICUM Hal. et Char., intermé- diaire entre les T. Balansæ Boiss. et Meneghinianum Clem.; — EpnajawTUUS VETTSTEINII Hal. et Bald., à rapprocher de E. dinaricus Kern.; — VALERIANA Pawcicir Hal. et Baldacci, Pancic l'avait rapporté au V. saxatilis L. — p. 12: Nouveau Rubus d'Autriche. — RUBUS PAUCIFLORUS, sect. des Glandulosi, et R. suBsENILIS, sect. des Orthacanthi. Murr (J.), pp. 45, 88, 123: Les Carez des environs d'Inspruck. — Énumération de 73 Carex. . Polak (K.), pp. 163, 202 : Contribution à la Flore de Bulgarie. Rechinger (C.), p. 338 : Contribution à la Flore d'Autriche. — Énumé- ration de nombreuses formes présumées hybrides dans les genres Roripa, Verbascum, Carduus, Cirsium, Epilobium, Stachys, Scirpus. — p. 312: Sur les Hutchinsia alpina R. Br. et brevicaulis Hoppe (avec une planche). — p. 400 : Contribution à l'étude du genre Rumez. — Description d'un nouvel hybride, R. pannon icus (R. Patientia X biformis). Sabrausky (H.), pp. 375, 409 : Nouvelle contribution à la flore batolo- gique des petites Carpathes. — Types nouveaux, formes hybrides : Rubus discolor X sulcatus (R. Menyhazensis), R. sulcatus X 60 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Vestii (Rubus papyraceus), R. discolor X tomentosus Gremli, R. montanus X tomentosus; R. quapicus Sabr. sp. nov. (voisin des R. villicaulis et macrophyllus), R. PuBiFrRoNs Sabr. nov. sp. (voisin des R. silesiacus Vhe et hypomalacus Fooke), R. BRACHY- TRICHUS Sabr. n. sp., R. CHLOROCLADOS n. sp. Schott (A.), p. 345 : Rapport du Phyteuma spicatum L. avec.le P. ni- grum Schm. — L'auteur ayant communiqué ses observations sur ces deux plantes à M. Willkomm, ce dernier lui répondit qu'à son avis le Ph. nigrum était une variété du P. spicatum. Velenovsky (D' J.), p. 121 : Sur deux Crucifères méconnues (Neslia thracica Vel., Camelina rumelica Vel.). — p. 397 : Contribution à la Flore de Bulgarie. — BUPLEURUM LAXUM sp. nov. (B. commutatum var. laxum Vel. prius); BIASOLETTIA BALKANICA Sp. nov., à rapprocher du B. tuberosa Koch. Waisbecker (A.), pp. 278, 298 : Contribution à la Flore du comitat d'Eisenburg. Wettstein (R. v.), pp. 127, 169, 261 : Recherches sur la section Labur- num du genre Cytisus. — Ces articles font suite à ceux publiés sur le méme sujet en 1890. L'auteur décrit le Cvrisus WATERERI (C. Laburnum X alpinus). — p. 367 : Études sur la flore d'Autriche-Hongrie. 1, les espèces du genre Gentiana de la section Endotricha Frôl. (une planche). , Willkomm (M.), pp. 1, 51, 81 : Plantes nouvelles et critiques des flores hispano-portugaise et des iles Baléares. — Parmi les espéces étudiées et les variétés nouvelles : Bellis microcephala Lge, Ar- temisia fruticosa Asso, Senecio Lopezii Boiss. var. minor, S. Doronicum var. longifolium, Serratula albarracinensis Pau, Onopordon Acanthium var. polycephalum, Cirsium anglicum var. longicaule, Canpuus PuyLLoLepis nov. sp., Crepis pulchra var. valentina, Hieracium atrovirens var. aragonensis, Caprifo- lium valentinum Pau, Taymus ARUNDANENSIS n. sp. (voisin de Th. Mastichina L.), Ajuga Chamapitys var. suffrutescens, Teucrium scordioides var. longifolium, Teucrium REvERCHONI n. sp. (sect. Polium), Convolvulus valentinus Cass., VERONICA COMMUTATA n. sp. (voisin du V. austriaca L.), Conopodium elatum n. Sp- (voisin du C. capillifolium Boiss.), C. Bourgæi var. stenocar- pum, Vicia satira var. grandiflora, Vicia atropurpurea Desf. et variétés, Medicago gaditana Perez-L., Ononis crotalarioides var. rubricaulis, Cytisus albus Lk, RuaMNUS Bæricus Wk. et Rev. n. Sp. (voisin de R: Frangula L.), Silene Boissieri var. latifolia, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 61 Viola arborescens L. et variétés, Helianthemum leptophyllum Dum. var. albiflorum, Biscutella levigata var. latifolia, Draba hispanica var. brachycarpa. Woloszezak (E.), p. 233 : Saules nouveaux ou peu connus. — SALIX KoruLs (S. silesiaca X viminalis Kot.), S. ostAviENsis (S. livida X silesiaca). Ern. MaLINVAUD. Conditions biologiques de la végétation lacustre ; par M. Ant. Magnin (Comptes rendus de l'Acad. des sc., 24 avril 1893). Cette Note fait suite à celle du méme auteur sur la « Végétation des lacs des monts Jura » que nous avons analysée précédemment (1). Suivant M. Magnin, la flore lacustre comprend : 4° une Flore LITTO- RALE disposée en zones de végétation distinctes, se succédant des bords vers le milieu et qu'il propose d'appeler, d'aprés les plantes les plus caractéristiques : A, la Cariçaie; B, la Phragmitée et C, la Scirpaie, formant ensemble une ceinture littorale des plantes dressées hors de l'eau et s'étendant jusqu'à la profondeur de 2 ou 3 métres; puis D, la Nupharaie, plantes à feuilles nageantes, occupant le bord de la beine par 3 à 5 mètres de profondeur; E, la Potamogétonaie, végétaux sub- mergés ou flottants descendant jusqu'à 6 ou 8 métres; F, les plantes de fond (Chara, etc.), tapissant le lac jusqu'à la profondeur de 8 à 12 mé- ires; — 2° une flore PROFONDE, succédant à la précédente au-dessous de 6 à 12 mètres et qui n'est composée que de microphytes ; — 3° une flore PÉLAGIQUE, représentée par les Utricularia etles Ceratophyllum, plante hibernant au fond de l'eau mais venant végéter à la surface, et accidentellement par des fragments détachés de Myriophyllum et de Potamogeton formant des masses vivantes, libres, flottantes à la sur- face, comparables aux Sargasses de l'Océan. Cette distribution typique en zones de végétation, très nette dans les lacs soumis à l'érosion, peut étre modifiée par des circonstances diffé- rentes (lacs des tourbières à bords abrupts, etc.), ou par les variations physiques du milieu dues à la profondeur, enfin par la concurrence vitale. d L'auteur examine ensuite les effets de l'absorption des radiations lumineuses et chimiques sur les végétaux, puis l'influence de la tempé- ralure, qui est considérable : dans les lacs des tourbiéres, à piratae plus élevée, la végétation phanérogamique peut descendre jusqu (1) Voy. page 175 de la Revue dans le Bulletin de 1892. 62 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 41 mètres, tandis qu’elle s'arréte ordinairement à 6 mètres dans les lacs profonds où le refroidissement des couches est plus rapide. EnN. MALINVAUD. Notice sur Auguste Mathieu, sa vie et ses travaux; par M. Fliche, professeur à l'École forestière (Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1891). Tirage à part de 48 pages. Nancy, 1892. Fonctionnaire éminent du corps forestier où il était parvenu au rang de conservateur de première classe, professeur distingué, puis sous- directeur à l’École de Nancy, auteur de travaux estimés en sylviculture, ainsi que d’un Cours de zoologie, Auguste Mathieu entra dans notre Société dès l’année de sa fondation en 1854 et l’on trouve de lui dans notre Bulletin (t. x, 1863) une « Notice sur le Pinus uncinata et ses congénères les plus voisins ». Il collabora pendant plusieurs années à la publication, devenue classique, du Flora Gallie et Germanice exsic- cata de son ami C. Billot. Son principal ouvrage, au point de vue bota- nique, est sa Flore forestière, qui a eu trois éditions : « Conçue sur un » plan différent de celui de tous les ouvrages similaires publiés aupa- » ravant, soit en France, soit en Allemagne, elle renferme une telle » abondance de renseignements puisés aux meilleures sources, d'obser- » vations, fruits d'une longue expérience personnelle, qu'il n'est pas » étonnant qu'elle ait été trés appréciée à l'étranger aussi bien qu'en » France et qu’elle ait été citée par de bons juges comme un modèle » (page 89 de la Notice). A. Mathieu était admirablement doué comme naturaliste : « T] avait, dit son biographe (p. 43), un sens remarquable » des formes de la vie soit animale, soit végétale. On ne pouvait trouver » un guide et un conseiller plus sür dans les études d'ordre descriptif. » Je me souviens encore en particulier de l'admiration qu’excitaient, » chez un de ses plus distingués confrères en entomologie, à raison de » l'extrême difficulté et de l'exactitude du travail, des déterminations » de débris d’insectes qu’il avait bien voulu me faire lorsque j'ai étudié » les lignites quaternaires de Lorraine... » Auguste Mathieu n'était pas seulement un professeur et un savant de grand mérite, il était aussi au plus haut degré l'homme du devoir et un homme de bien, et la Notice consacrée à sa mémoire est tout imprégnée des sentiments de profonde estime et de pieuse vénération qu'il avait inspirés à son panégyriste. Er. M. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 63 NOUVELLES. (1* juillet 1893.) — M. Jumelle, notre confrère, a été nommé chef des travaux pra- tiques du laboratoire de physiologie végétale à la Faculté des sciences de Paris. — Le BULLETIN DE L’HERBIER BorssiER, nouveau Recueil de bota- nique systématique publié sous la direction de M. Eugène Autran, conservateur de l’herbier, formera chaque année un fort volume in-8° de 400 pages environ avec planches. Il parait à époques indéterminées ; tome r**, 1893. — Le prix de l'abonnement est de 15 francs par an. Les abonnements sont recus à l'herbier Boissier à Chambésy, prés Genéve. Ce Recueil publiera les travaux de la « Société pour l'Étude de la flore francaise », dont le premier Bulletin a été réimprimé et le second pa- raitra prochainement. — D’après des renseignements que MM. Rouy et Foucaud ont bien voulu nous communiquer, le premier fascicule de leur Flore de France paraîtra dans le courant du mois d'août. « Cet ouvrage donnera les dia- gnoses complètes de toutes les plantes qui ont été signalées en France, en Corse eten Alsace-Lorraine, tant comme espèces et sous-espèces que comme formes ou variétés, en rattachant au type spécifique largement compris les diverses plantes que les auteurs n’admettent pas comme espéces. Cette Flore, trés explicite au point de vue des localités, fera également connaitre la nature du substratum et l'aire géographique de chaque plante citée. Des tableaux dichotomiques permettront de déter- miner non seulement les espéces, mais aussi les formes tirées d'un type spécifique, quand elles sont nombreuses. Ainsi, pour le genre Thalic- irum, un premier tableau analytique conduira aux noms des dix es- péces admises, et, pour le T. minus, un autre tableau permettra de déterminer les sous-espèces dece type si polymorphe; il en sera de méme pour les sous-espèces du T. flavum, pour les formes de l'Aquilegia vul- garis, etc. La Flore comprendra, en outre, un Avant-propos, un Index bibliographique étendu, la liste des exsiccatas publiés et cités dans le corps de l'ouvrage, enfin l'Énumération des botanistes français ou étran- gers qui ont le mieux mérité de la flore de la France. Cet ouvrage, édité par la Société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure, comportera 9 ou 10 fascicules in-8° carré; toutes les dispositions sont prises pour que la publication en soit terminée dans un laps de temps aussi court que possible. — On peut dès maintenant souscrire : chez M. Georges Rouy, 7 et 9, avenue Casimir, à Asnières (Seine); chez 64 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Julien Foucaud, au Jardin de la marine à Rochefort, et chez M. E. Deyrolle, libraire-éditeur, 46, rue du Bac, à Paris. — Le prix de chaque fascicule, de 300 pages au moins, sera de 6 francs. » — M. Gaston Bonnier nous prie d'annoncer que la Flore de la France publiée sous les auspices du Ministére de l'Instruction publique sera divisée en plusieurs parties. « Le premier volume, contenant les tableaux synoptiques illustrés de toutes les espéces collectives, est sous presse et doit paraître au printemps 1894. Le second volume, contenant la description des espéces, sous-espéces, variétés et les figures qui s'y rap- portent, ne tardera pas à suivre le premier. Pour toutes les indications relatives aux sous-espéces, variétés et à la distribution géographique détaillée, M. Gaston Bonnier recevra avec plaisir tous les renseigne- ments, échantillons et remarques que voudront bien lui adresser les botanistes qui s'intéressent à la Flore de la France, en 1893 et 1894, en vue d'achever la préparation du second volume. » — L'Herbier Paillot, sur lequel le Bulletin de la Société a donné quelques renseignements (t. xxxvi, 1891, Revue bibliogr. p. 192), a été acquis, grâce à l'initiative de notre confrère M. le D” Ant. Magnin, par le laboratoire de botanique de la Faculté des sciences de Besancon : il renferme des collections d'un grand intérét pour la flore jurassienne, notamment les herbiers de Blanche, Jouffroy, Michalet, etc. (Voy. sur ces derniers, une note dans Bull. Soc. bot. de France, t. xiu, 1866, session d'Annecy, p. cxLvmr). — Un autre herbier important, celui du botaniste lyonnais Hénon, connu par ses recherches sur les genres Iris, Narcissus, etc., vient d'étre libéralement donné par ses héri- tiers, M** Sisley-Hénon et le D' Chambard-Hénon, à M. Ant. Magnin, pour lui permettre de rédiger le chapitre qu'il se propose de consacrer au D" Hénon, dans son Histoire des botanistes lyonnais et de l'Est de la France. M. Magnin nous prie d'annoncer que les parties de ces différents herbiers pouvant intéresser les auteurs de monographies seront mises à leur disposition, dés que l'installation en aura été achevée. Le Directeur de la Revue, Dr Ep. BoRNET. Le Secrétaire général de Ja Société, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. d 12844. — Libr.-Impr, réunies, rue Mignon, 2, Paris, — MAY et MOTTEROZ, directeurs. CORRE BE UN eui es gesserat ee és Composées nouvelles du Turkestan, etc. ; Rumex existant au nord de Mexico; D MW: Trelease:...................-* Aperçu de la végétation du Bélouchistan britannique; MM. Lace et Hemsley... à Résultats botaniques du voyage du comte “ Bela Zzéchenyi dans l'Asie centrale; NOB. auia... Suonerie + Plantes nouvelles du Thibet et de la Chine occidentale, etc.; MM. Ed. Bureau et A. Franchet Espèces nouvelles du Thibet chinois ; M. Franchet BEN vie er de € eN FEN dés Les Lichens d'un récif; M. l'abbé Domi- RU NL tenir i 0 HETQUEUSS DESC CON a. NUES ur les espèces du genre Dyctionema ; M. Hariot...... RS ot sis Renes nonnulli Scandinavie; M. Hul- RL in Contributions lichénologiques ; M. J. Chenes tonkinenses a cl. Balansa. lecti; J. Muller............. icd P eus tes victoryenses, etc.; M. J. Muller. "nes costaricenses; M. J. Müller.... enes Schenckiani et L. catharinenses ; J. A I. ERE "Lichenes bellendenici et Lichenes brisba- nenses; M. J. Muller. enum generis Cyrtidulæ species, etc.; - Arthur Minks ...... Ves suite atroce chens de la Moravie et de la Silésie orientale; M. Spitzner.............-- era ou (Enolhera, les Anes et le 5 M. Saint-Lager :............... ) lées, manuel de l'amateur ; d. A A TE ES PPS PE Te -Plante Raddeanæ apetalæ; M. de Her- - E TABLE DES MATIÈRES (surte). — (Voyez le commencement page 2.) . 33 33 34 35 37 37 39 40 42 14 52 Lichens de Munich; M. Arnold......., Sur le développement et la classification de quelques Algues vertes ; M. Fr. Gay. Atlas des Algues marines d'Allemagne; M. J. Reinke............ eL Pvt rA Algues d'eau douce de Papouasie; M. A. Sur un Cryptomonas marin; M. Dan- geard css ITI OUR SV, s ev a Les noyaux d'une Cyanophycée; M. Dan- geard ....... VERS v ui dco Vea và ve Structure du Diclyosphæria Decaisne ; M. G. Murray....... Vaste inc ess . Algues d'eau douce d'Australie; M. Mó- DIU ne ide ste dorer ci se E Ero ds Quelques Algues phéosporées parasites ; M. G. Sauvageau.,.......... esed ee qu terre; M. Batters.................... Chantransia trifila; M. Buffham........ Ectocarpus siliculosus Dillw.; M. Kuc- Kuck. sous csoenece ose Vis Sylloge Algarum, vol. m, Bacillariéæ; M. de Toni......... TII dv en Algues réc. à Malte; M. Môbius......- ‘ Une nouvelle Algue perforante d'eau douce ; MM. Huber et Jadin.......... Nostoc punctiforme cn Nouvelle-Guinée ; M. de Toni......................+.e Espèces nouvelles du genre Phyllosi- phon; M. de Lagerheim............. Porphyrosiphon Kernbachii ; M. de Toni. Chlorophyllophycées du Finmark; M. 0. Borge.......e.. en thereon Algués subfossiles du Gotland; M. O. Borge "oor avoceeeeeeccVbieeveu tl m. Notes algologiques; M. 0. Borge....... bahn....... essor tnt rn Glaucospira ; M. de Lagerheim ...... .. -| | reign, vol. xxx (1 ; PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. . nstitution des épis de fractification du Sphenophyllum cuneifolium ; M. R- Zeiller..... RECUEILS ET MÉLANGES. i Jawski.-..orseserssreressesteee Conditions biologiques de la végétation lacustre; M. Ant. Magnin. -..- Liedna Notice biographique sur Aug. Mathieu; M. P. Fliche.... on ttr The Journal of Botany british and fo- au # ose Botanique (| M. R. Gutwinski....... TTL Algues nouvelles ou critiques d'Angle-- Chætosphæridium Pringsheimii; M. Kle- - La Yuyucha ; M. de Lagerheim...:..... : Me Bu LUE te 4$ wi Les 892)..... nnnm $5. Secrétaires : MM. G. Camus, Danguy. Trésorier : M. Delacour. — La Société vient de recevoir une très belle publication sur Les Diatomées d' Auvergne, illustrée de planches d'une remarquable exécu- tion; l'auteur est le Frére Héribaud-Joseph, de Clermont-Ferrand. — Prix : 12 francs, chez Paul Klincksieck, 52, rue des Écoles, Paris. — Nous avons reçu la première livraison du « MANUEL DE GÉOGRA- PHIE BOTANIQUE, par M. O. Drude, traduit par M. Georges Poirault et revu et augmenté par l’auteur, avec quatre cartes en couleurs et 3 figures dans le texte », publié chez Paul Klincksieck, éditeur, 52, rue des Écoles, à Paris. Cet ouvrage formera un volume d'environ 500 pages grand in-8" et paraîtra par livraisons, composées chacune de deux à trois feuilles de texte ou cartes. — Prix de chaque livraison : 4 fr. 25. Le prix de sou- scription à l'ouvrage complet, payable d'avance, est de 15 francs. — On céderait, dans des conditions avantageuses pour l'acheteur, une collection de produits végétaux, en parfait état de conservation, comprenant : 186 espéces de graines forestiéres, 92 matiéres textiles, 64 alimentaires, 32 industrielles et médicinales, 224 échantillons de bois. — S' adresser à M. Prosper Ladoux, capitaine d'artillerie àla Direc- tion de Vincennes. — À vendre l'herbier trés complet de feu M. Miciol, directeur de la Manufacture des tabacs de Morlaix : plus de 30 000 espéces ou variétés renfermées dans 74 caisses, toutes classées et cataloguées et en parfait état de conservation, l'herbier étant empoisonné (flore de France, d'Algérie et d'Europe presque complétes, nombreuses espéces exotiques). — S'adresser à M"* veuve Miciol, à Morlaix. Le Directeur de la Revue, Dr Ep. BORNET. Le Secrélaire général de la Société, gérant du Bulletin, .: ERN. MALINVAUD. 13823. — Libr.-Impr, réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MAY et MoTTEROZ, directeurs. TABLE DES MATIÈRES (surre): —— > — (Voyez le commencement page 2) — Sur la différence de transmissibilité des Sur la structure des Bactéries; M. E. 4 pressions à travers les plantes li- Zeltno€. ... 5 colo. Vetus cae PUR ^88. gneuses, les plantes herbacées et les Dipodascus albus; M. de Lagerheim..... 88 plantes grasses; M. G. Bonnier....... 83 | Traité des Cryptogames inférieures; M. Fr. Étude de l'aetion des rayons violets sur Ludwig... IPIE eaa 89 f: la formation des fleurs; M. C. de Can- Polymorphisme du Cladosporium herba- x does uel. CO REA E PITE as d ..84| rum; M. de Janczewski.......:.... ce ud Sur le noyau et la division chez les Bac- Contribution à la connaissance des Clié- téries; M, Nils Sjóbring.............. 85| tophorées épiphytes ét endophytes et Études bactériologiques ; M. W. Wahrlich. 871: de leurs affinités; M. J. Huber....... . 98 PHYTOGRAPHIE ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Flore de la Roche-Guyon'; M. E. Rousse, 118] Musci exotici novi vel minus cogniti; Géographie botanique du département du MM. F. Renauld et J. Cardot......... 108 TUS M, E. Be. ous, errre 118 | Catalogue des Mousses du Canada; MM. J. Plantes rares ou nouvelles pour le Berry ; Macoun et C. Kindberg.............. 103 M A Le Grand... 50 119] Deux Mousses américaines : nouvelles ; Supplément au Catalogue des plantes de M. Bést. csv deveeveveeisev, -106 Provence de M. Honoré Roux....... . 119| Deux Mousses nouvelles d'Idaho ; M. J.-B. Quelques mots sur la flore du Puy-de- Leiberg.. ...- bs vixi Y es Nae Aor né ip 106 ` Dôme comparée à celle du Cantal; par Nouvelles Mousses exotiques; M. H. Bos- le Frère Héribaud-Joseph............ UGT We reuerti n rv yea v ON P. 106 Note sur deux espèces de Scrofulaires; Mousses nouvelles; M. C.-H. Wright.... 106 M. J. Daveau......,.......,......... 120 | Rabenhorst's Kryptogamen-Flora, Musci- Sur quelques plantes d'Espagne récoltées nées; M. K. Limpricht...........- |... 106 par M. Reverchon; M. J. Hervier..... 121 | Muscinées du Choa; M. U. Brizzi...... + 107 Les Orchidées à Coumarine, le Faham et Mousses du Cantal; M. Thériot......... 107 ses suecédanées; M. L. Planchon..... 121 | Mousses de la Virginie occidentale; M. E. Flora Europe lerrarumque adjacentium; G. Britton........... Re LILI M. M. Gandoger..................... 121 | Liste de Mousses de la Terre de Feu et Phanérogames nouvelles et intéressantes de Patagonie; M. D.-C. Eaton........ 108 de l'Amérique du Nord; M. N.-L. Brit- Liste d'Hépatiques du sud de la Patago- ton. ..... OG Kx UR Uu Er ME Lu 112! nie; M. A. W. Evans................ 108 Sur les espèces d'Ériocaulées de l'Amé- Hépatiques de la Virginie occidentale ; du Nord ; M. Th. Morong............- 113] M. A. W. Evans.............. (e... 108 Iconographie de la flore du Japon; M. R. Hépatiques des iles Sandwich; M. A. W. Yatabe i;......Luuu WERL er 4141 Evans........... ves vePu.- 108 Flore de la Polynésie française; M. E. Catalogue des genres d'Hépatiques; M. A. Drake del Castillo................... 4151 W. Evans.......- en rhon .. 109 - lllustrationes flore insularum Maris Pa- Lejéuneæ madagascarienses ; M. W. H. cifici; M. E. Drake del Castillo........ 118 Pearson ....... .evisvvvesurvetsqeeer 110 ı Enumeratio Muscorum Caucasi; M. V.-F. Liste d'Hépatiques canadiennes; M. W. — — BENOU i over D rH n... 401] H. Pearson... 110 Position de l'Entosthodon Bolanderi Lesq.; Les genres d'Hépatiques de S. F. Gray; =- M. Holzinger..... T ki vus a ee Ra 103] M. A. Le Jolis, ieren OMTB : PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. Recherches sur la végétation du niveau Flore fossile des terrains de Ligurie; b dew 91 | aquitanien de Manosque; M. de Saporta. 94 Monocotylédones ; M, S. Squinabol..... RECUEILS ET MÉLANGES. Association francaise pour l'avancement Boletim da Sociedade Broleriana, t. X... 125 | vx sciences. : : A E 3 4o. 495 | Serinia flore selectæ; M. Ch. Magnier. rreichische botanische Zeitschrift, Société botanique d'échange des lles 122| Britanniques .-...- dv vid rre CH MEUS OUEN ON ECTS wat x d Vox eV Wa WR. v : d à ****99*52599* v E AEE E TE EE E P pts») )e$»asedquesqeeeeVkquiwsoteevber rnt ot LI A MCI MEUM SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE. FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle; 84, à huit heures du soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredis de chaque mois. o o ‘JOURS DÉS SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1893 43 et. 27 janvier. A4. et. 28 avril. . 98 juillet. "40 et 24 février. 12 mat. 10 et 24 novembre. 10 et 24 mars. 23 juin. 8 et 22 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons :mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se 'vend aux personnes étrangéres à la Société au prix de 30 fr. par volume "annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- "ment. = Tr peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. g l Les 25 prémiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés. au. prix. de 10 fr. chacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du torüe- XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, après avoir. acquitté leur cotisation de l'année courante: ; UN. B. — bes tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. - Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de botanique tenu à T "Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- -|- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. - 7'*kes frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- - ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge -de l'acquéreur. où de l'abonné. .. : Po ape Lites rages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société |. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment . priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire connaître leur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. j ...N. B. — D’après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. Ilen résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XXXVII (1891) ou d'une. année antérieure, on doit faire F'acquisitior du volume entier. — Aucune réclamation n’est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tek Mons, etc., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris 1 ^mt 2)01$0d 49) snid 0j sue 1oUuop uo DP juere1ojrsop mb souuos1od so 4 n p.soud quos o1uopgooad. ojsi] v| Suep ? | epriqnd uote meto odd a gaas 9191905 el 2P MM p -30009 82 BULLETIN - , 4 DÉ LA ip SOCIÉTÉ. vote | DE FRANCE FONDÉE LE 23 AvRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET. DU 17 AOUT. 1815 TOME QUARANTIÈME (meuxième Série. — TOME XVe) 1893 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ` C-D ER onbjonb. ejpeAnou aun — , AU SIÈGE DE LA. " $ SOCIÉTÉ - By 84. -m o i: RUE DE GRENELL rure SIAIUIS DE LA SUUILIE DUIANIQUE DE FRANCE Adoptés dans la séance du 24 mai 1854, et modifiés dans celles da 25 juillet 1875 et du 22 avril 1887, pour les meltre en concordance avec la jurisprudence du Conseil d'Etat. ARTICLE 1**, La Société prend le titre de Sociélé botanique de France. ART. 2. Elle a pour objet : 1° de con- Courir aux progrés de la Botanique et des "sciences qui s'y rattachent; 2° de faciliter, rtous les moyens dont elle peut disposer, fes études et les travaux de ses membres. ART. 3. Pour faire partie de la Société, il faut avoir été présenté dans une de ses séances par deux membres qui ont signé la présentation, et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. — Les Francais, quel que soit le lieu de leur rési- dence, et les étrangers, peuvent également, et au méme titre, être membres de la Société. — Le nombre des membres résidant à Paris fie pourra pas dépasser quatre cents. Celui des membres résidant dans les départements ou à l'étranger est limité à six cents. ART. 4. La Société tient ses séances habi- tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates sont fixés chaque année, pour l'année sui- vante, dans la dérnière séance du mois de décembre. — Tous les membres de la Société ont le droit d'assister aux séances. Ils y ont tous voix délibérative. — Les délibérations sont prises à la majorité des voix des mem- bres présents. ART. 5. Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations ou échanges d'im- meubles, et à l'aeceptation de dons ou legs, - - sont soumises à l'autorisation du Gouverne- ment, préalablement à toute exécution.. ART. 6. L'administration de la Société est confiée à un Bureau et à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement. partie. » ART. 7. Le Bureau est composé : d'un président, de quatre vice-présidents, d'un secrétaire général, de deux secrétaires, de deux vice-secrétaires, d'un trésorier et d'un archiviste. ART. 8. Le président et les vice-présidents sont élus pour une année. — Le secrétaire général est élu pour cinq années; il est rééligible aux mêmes fonctions. — Les se- crétaires, les vice-secrétaires, le trésorier et l'archiviste sont élus pour quatre années; ces deux derniers sont seuls rééligibles, — Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous les deux ans. ART. 9. Le Conseil est formé en outre de douze membres, dont quatre sont remplacés chaque année. ART. 10. Le Président est choisi, à la pluralité des voix, parmi les quatre vice- présidents en exercice. Son élection a lieu dans la derniére séance du mois de décembre. Tous les membres de la Société sont appelés à y participer directement ou par corres- pondance. — Les autres membres du Bureau et les membres du Conseil sont élus dans la séance, à la majorité absolue des voix des membres présents, = . Ant. 1. La Société pourra tenir des < Ce Sls ont été délibéré et adoptés par le Conseil d'a, dans sa séance du 5 août 1875: ils DA onti modifiés en 1987 avec l'ant orisalion AS NE r indes séances extraordinaires sur des points de la France qui auront été préalablement déter- minés.— Un Bureau sera spécialement or- ganisé par les membres présents à ces réunions. ART. 12. Un Bulletin des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. : ART. 13. Chaque membre paye une coti- sation annuelle de 30 francs. — La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée par une somme de 400 fr. une fois payée. Tout membre qui a payé régulièrement la cotisation sociale pendant au moins dix ans peut devenir membre à vie en versant seulement 300 fr. : ART. 14. La Société établit chaque année son budget pour l'année suivante. Dans la premiére séance du mois de mars de chaque année, le compte détaillé des recettes et des dépenses de l'année précédente est soumis à son approbation. Ce compte est publié dans le Bulletin. : ART. 15. Les fonds libres sont déposés . dans une caisse publique jusqu'à leur emploi définitif. — Les sommes reçues, qui n'ont pas été employées dans le cours d'un exer- cice, sont placées en rentes sur l'État, en obligations de chemins de fer français (dont le minimum d'intérêt est garanti par l'État), en actions de la Banque de France, ou en obligations du Crédit foncier, sauf celles que la Société juge nécessaires pour couvrir les dépenses de l'exercice suivant. — Les valeurs ainsi acquises ne peuvent être alié- nées qu'en vertu d'une délibération de la Société. ART. 16. La Société est représentée, dans les actions judiciaires qu'elle a à exercer ou à soutenir, et dans tous les actes passés em vertu de ses délibérations, par le Trésorier ou par l'un des membres du Conseil qu'elle a désigné à cet effet. : ART. 17. En cas de dissolution, tous les membres de la Société sont appelés à déci- der sur la destination qui sera donnée à ses biens, sauf approbation du Gouvernement. ART. 18. Les Statuts ne peuvent se modifiés que sur la proposition du Consel d'Administration ou sur une proposition de vingt-cinq membres présentée au Bureau. Dans l'un ou l'autre cas, Ja proposition doit étre faite un mois au moins avant la séance dans laquelle elle est soumise au vote de la Société. à L'assemblée extraordinaire, spécialement convoquée à cet effet, ne peut eed Statuts qu'à la majorité des deux tiers Ge membres présents ou votant par corres- ondanee. ; : : Le nombre des membres présents à la séance ou votant par correspondance ea être égal, au moins, au quart des mem de la Société. e dr e eto MSS RIS DT DD — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (14893) On the effects of urban fog upon cultivated plants (Les effets du brouillard des villes sur les plantes cultivées) ; par M. F.- W. Oliver (Rapport présenté à la Société royale d'Horticulture. Londres, 1891). Ce travail est le compte rendu des travaux d'une Commission chargée par la Société royale d'Horticulture de Londres d'étudier l'influence du brouillard des villes sur la végétation. D'aprés les expériences faites par cette Commission, dont M. Oliver est le rapporteur, le brouillard pur n'est pas, par lui-méme, nuisible aux plantes. I] n'acquiert, dans les villes comme Londres, une action nocive que par suite des émanations de toutes sortes dont il se sature. Les substances ainsi retenues et déposées sur les vitres, sur les feuilles des végétaux sont, surtout, d'aprés les analyses de M. Oliver, du char- bon, des carbures d'hydrogène, de l'acide sulfurique, de l'acide chlorhy- drique, etc. Mais le corps que, par-dessus tous les autres, on rencontre le plus fréquemment dans les brouillards, et celui sur lequel il faut particu- liérement porter l'attention parce qu'il est de beaucoup le plus funeste, est l'acide sulfureux. Si l'on fait passer cet acide, avec de l'air ou du brouillard, sur des feuilles de Vallisnérie, on constate aisément et rapidement son action pernicieuse : le protoplasme est vite désorganisé, surtout lorsque la tem- pérature s'éléve. ; C'est donc principalement par la présence de cet acide que le brouil- lard nuit à la végétation. Et les plantes en souffrent d'autant plus qu'elles présentent à leur surface un plus grand nombre de stomates, ear c'est par ces ouvertures que le gaz pénétre dans les tissus. Les sépales des fleurs de Cattleya Trianc et de Phalenopsis Triana, par exemple, qui ont beaucoup de stoñnates, sont plus sensibles que les pétales, qui en ont peu. HENRI JUMELLE. T. XL. (REVUE) 9 130 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Altre notizie sulla cultura del €Cynomorium cocci- neum (Nouvelle Note sur la culture du Cynomorium coccineum); par M. G. Arcangeli (Bullettino della Societa botanica italiana, juin 1892). I] y a déjà quelques mois, l'auteur a communiqué, dans une courte Note, les premiers résultats de recherches entreprises par lui, au Jardin botanique de Pise, sur la culture du Cynomorium coccineum. Des morceaux de rhizome de cette plante, pourvus de racines adven- tives, avaient été greffés, au printemps, sur les racines d'un fort mor- ceau d’Atriplex nummularia àgé de deux ans. Au mois de novembre, treize de ces morceaux bourgeonnaient, tandis que d'autres rhizomes, greffés sur un Salicornia, ne se développaient pas par suite de la inort de cette plante. Dans sa nouvelle communication, l'auteur nous apprend qu'à la fin de l'automne, et pendant l'hiver, les treize bourgeons floriféres, qui sont apparus à la surface du sol, prés de l’ Atriplex nummularia, sont restés stationnaires. L’accroissement n'a repris qu'au printemps; un exem- plaire s'est alors particuliérement bien développé. Mais, vers le mois de mai, la plante-hôte a cessé de se développer; le parasite, au contraire, a continué sa végétation. L'auteur, à ce mo- ment, a enlevé de terre, avec soin, les deux individus : le rhizome s'était ramifié et présentait de nombreuses racines; l’Atripleæ replanté n’a pu reprendre. M. Arcangeli a entrepris de nouvelles greffes sur l’ Atriplex nummu- laria, Y Arbutus Unedo, le Bupleurum fruticosum, le Medicago arbo- rea, Ulex europeus, etc. H. JuMELLE. Rapporti biologici fra le piante e le Iumache (Relations biologiques entre les plantes et les escargots); par M. Piccioli (Bul- lettino della Societa botanica italiana, juin 1892). Un des principaux moyens de défense des plantes contre les escargots est le tanin, qui protége beaucoup de Légumineuses, de Composées, de Rosacées, etc. L'auteur a vu des Hélices refuser de manger les feuilles de Rosa canina et sempervirens, de Fragaria vesca, de Poterium polygamum, lorsque ces feuilles leur étaient présentées à l'état naturel; beaucoup les ont, au contraire, mangées sans difficulté lorsqu'elles avaient été, au préalable, traitées à chaud par l'alcool. Chez les Labiées, on trouve des glandes spéciales jouant le róle d'or- ganes de défense. Ainsi la Menthe poivrée en présente à la face supé- c dicem m —— De REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 131 rieure, et surtout à la face inférieure de ses feuilles; de même, l’Arte- misia Absinthium. En général, les Hélices refusent de les manger. Elles ne touchent pas davantage aux feuilles de Juglans regia, de Tropæolum majus, d'Oxalis, d’ Echeveria metallica, de Rhipsalis, d'Or- nithogalum, etc. Les moyens chimiques de défense sont, pour l'auteur, d'une efficacité bien plus grande et bien plus réelle que les moyens mécaniques, tels que les épines, les rugosités, etc. Mais ils n'agissent qu'au moment du complet développement de l'or- gane. Au début du printemps, par exemple, où les feuilles sont en voie de formation, la plante est sans moyen de défense; elle est souvent alors la proie des animaux, surtout des espèces omnivores. H. J. Recherches sur la turgescence et la transpiration des plantes grasses; par M. Ephrem Aubert (Annales des sciences naturelles, vir? sér., BoT., vol. xvi, p. 1, 1892). On sait, depuis les recherches de MM. Mayer et de Vries, que les plantes grasses sont chimiquement caractérisées par une richesse trés grande en acides organiques, qui s’accumulent surtout pendant la nuit et qui, ensuite, sont peu à peu détruits sous l'influence de la chaleur ou de la température. Toutefois, si le fait général est aujourd'hui bien établi, un certain nombre de questions restent encore à résoudre, pour compléter et préciser nos connaissances sur ce point de physiologie végétale. Quels sont, au juste, ces acides? Sont-ils les mémes dans toutes les plantes grasses, Crassulacées, Mésembrianthémées et Cactées? A quel état, libre ou combiné, se trouvent-ils généralement ? Quelle est leur proportion dans les différents organes de la plante, aux divers moments de son développement? Enfin quel rapport y a-t-il entre leur plus ou moins grande abondance et la teneur en eau des tissus? De ces diffé- rents points, la plupart ont été laissés complètement de côté par MM. Mayer et de Vries, et les autres n'ont guére été qu'effleurés; de plus, les résultats obtenus ne concernent exclusivement que les Cras- sulacées, qui, jusqu'alors, ont seules servi de sujets d'étude. Un travail complémentaire important restait donc à faire; il a été tout récemmeut entrepris et mené à bonne fin par M. Aubert. L'auteur a été tout d'abord amené à démontrer la fausseté d'une notion trés répandue : celle de la présence d'acide oxalique libre chez les différentes plantes grasses. L'acide oxalique, à l'état libre, se ren- contre seulement chez les Mésembrianthémées; et on ne le trouve, à l'état de cristaux d'oxalate de chaux, que chez les Cactées. L'acide pré- dominant chez ces derniers est l'acide malique, qu'accompagnuent des 132 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. gommes en forte proportion. Les Crassulacées renferment principale- ment, en dissolution dans le suc cellulaire, de l'acide isomalique, libre ou combiné, et des traces d'acide tartrique, quelquefois un peu de tanin. Cette richesse, en acide malique, de la tige et des feuilles varie sui- vant la région. Chez une Crassulacée, par exemple, elle va croissant, d'aprés les analyses de M. Aubert, depuis le bourgeon terminal jusqu'à un certain point de la tige où les feuilles, trés fortes, ont atteint leur développement maximum; elle décroit ensuite chez les feuilles infé- rieures qui commencent à subir une altération. La proportion d'acides organiques ne devient cependant, en aucune région, jamais négligeable. Les feuilles les plus fortement acides sont donc, comme on le voit, celles qui viennent d'atteindre leur plein développement, celles qui, par suite, sont les plus vertes. Or, de même, si l’on étudie la proportion des acides dans une seule feuille, on trouve que la partie voisine de l'extrémité, qui est la région la plus riche en substance verte, est plus acide que la portion voisine du pétiole. La répartition des acides chez les plantes grasses est ainsi en concor- dance avec le développement de la chlorophylle. Ici, les conclusions de M. Aubert se trouvent en contradiction absolue avec celles de M. Mayer. D’après ce dernier, la formation d’acides serait, en effet, indépendante de la formation du earbone. M. Aubert tend, au contraire, par ses expériences, à admettre que les deux phénoménes sont étroitement liés : selon lui, bien qu'elle ait lieu à l'obscurité, la formation des acides organiques est une consé- quence de l'assimilation du carbone par les plantes grasses exposées préalablement à l'action de la lumiére. Les principes carbonés assimilés par le végétal pendant le jour sont simplement élaborés pendant la nuit; ils prennent alors transitoirement la forme d'acides organiques de réserve qui participent ensuite, sous l'influence de radiations nouvelles, à des combinaisons plus complexes. La proportion des acides organiques et de la gomme contenus dans la plante influe, comme il était à prévoir, sur la quantité d'eau des tissus. Précisant le fait, M. Aubert montre, à ce propos, que la courbe de l'eau transpirée par les diverses régions d'un végétal charnu présente un maximum correspondant au maximum de la courbe de l'acide malique contenu dans ces mémes régions. Comme les acides organiques, les gommes, le glucose, etc., en disso- lution dans l'eau, ont pour effet de ralentir l'évaporation ; les plantes grasses, prises dans leur ensemble, transpirent ainsi moins activement, en général, que les végétaux ordinaires. H. JUMELLE. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 133 Respiration et assimilation chlorophyllienne compas rées chez les plantes grasses et chez les végétaux ordinaires; par M. E. Aubert (Revue générale de Botanique, 1892). Les recherches de Th. de Saussure et de Mayer ont déjà établi qu’au point de vue des échanges gazeux (respiration et assimilation), les plantes grasses présentent des différences notables avec les espèces non char- nues. Cactées et Crassulacées dégagent, à la lumière, de grandes quan- tités d'oxygène, alors méme que l’atmosphère où elles se trouvent est dépourvue d’acide carbonique. Pareil fait, on le sait, ne peut jamais être observé chez les plantes ordinaires qui n'émettent d'oxygène qu'après avoir, au préalable, absorbé l'acide carbonique de l'air. En étudiant de plus près, et sur un plus grand nombre de matériaux que ses prédécesseurs, ce phénomène particulier présenté par les plantes grasses, M. Aubert a reconnu qu'il n'est pas limité aux quelques espèces étudiées par Th. de Saussure et Mayer, et qu’il est commun à tous les végétaux charnus. Il se produit chaque fois que ces végétaux se trouvent : Soit à une basse température, par une lumiére diffuse faible; soit à une température élevée, par un soleil trés vif. De plus, il y a aussi, fréquemment, chez les plantes grasses, un dé- gagement simultané d'oxygéne et d'acide carbonique. On le constate dans deux circonstances : 1° quand la température est voisine de celle des régions équatoriales, l'éclairement étant de moyenne intensité; 2^ quand la température est peu élevée, mais la lumiére trés faible. Pour les plantes grasses, comme pour les espéces ordinaires, l'inten- sité de l'assimilation, à éclairement égal, croit avec la température; à égalité de température et d'éclairement, elle diminue avec l'age. Toutefois, pour les mêmes conditions de chaleur et de lumière, et pour une même phase de la période végétative, les échanges gazeux dus à l'assimilation sont d'autant plus considérables que les plantes sont moins charnues. Par contre, plus l’espèce est grosse, plus est grande, par rapport au carbone assimilé, la quantité d’oxygène dégagé à la lumière. | | Cet excès d'oxygène provient de la décomposition des acides orga- niques formés pendant la nuit. H. J. Die dem Laubfall voraufgehende vermeintliche Blatt- entleerung (La prétendue migration du contenu des feuilles avant leur chute); par M. C. Wehmer (Berichte der deutschen bota- nischen Gesellschaft, 1892). C'est une opinion universellement admise que, pendant la période qui 134 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. précède immédiatement le moment où la feuille se détache de l’arbre, les substances accumulées dans cette feuille émigrent peu à peu vers les parties de la plante qui doivent persister. On a même voulu récemment généraliser le fait : non seulement la feuille, mais tout organe qui cesse définitivement d'exercer sa fonction se viderait auparavant de toutes les substances, acide phosphorique, potasse, amidon, albuminoides, qu'il renferme; et tous ces corps iraient s'accumuler en réserve, dans les branches, où ils trouveraient plus tard leur emploi pour la formation de nouveaux organes. Certes, ainsi que le reconnait M. Wehmer, une telle théorie n'a, par elle-méme, rien d'inacceptable; on sait avec quelle facilité nombre de substances cheminent à travers les tissus. Il n'est pas douteux pourtant que, bien souvent, des organes tels que fleurs, fruits, chatons, etc., tombent en pleine vie, et contenant encore une quantité notable de produits divers. D'autre part, un fait est à remarquer : tous les auteurs s’accordent bien pour reconnaître qu'il y a une sorte de videment préalable des feuilles qui vont tomber, mais il y a entre eux de grandes divergences d'opinions quand il s'agit de préciser la quantité et la nature des corps qui émigrent. Pour M. Detmer, c'est surtout l'amidon et la potasse qui disparaissent des organes sur le point de se détacher: d’après MM. Sachs, Kraus, Reinke, Frank et Pfeffer, l'acide phosphorique et les substances protéiques passent également dans les parties persistantes de la plante. MM. Kerner et Kienitz-Gerloff, d'un autre cóté, font émigrer tout le plasma vivant. Il a semblé à M. Wehmer que ces résultats différents, comme peut- étre, au reste, toute la théorie méme de l'appauvrissement des organes caducs avant leur chute, pouvaient trés bien reposer sur une interpré- tation erronée. des nombres fournis par les analyses; et, pour s'en assurer, il a soumis à un nouvel examen ces nombres mêmes, en les prenant tels que les ont donnés les auteurs qui se sont occupés de ce genre de recherches. Il a ainsi, en particulier, porté son attention sur les nombres obtenus par MM. Zöller, Rissmüller et Dulk, dans leurs études chimiques sur les feuilles de Hétre. Ces trois auteurs, on le sait, ont cenclu de leurs analyses que la potasse et l'acide phosphorique, par exemple, ne s'accumulent pas dans les feuilles et cheminent peu à peu vers les organes persistants, de façon à ne rester à la fin, dans les feuilles, qu'en trés petites quantités. Mais il faut remarquer que les nombres sur lesquels les auteurs basent leurs conclusions représentent la proportion centésimale de chacun des corps, potasse et acide phos- phorique, dans le total des cendres. Or cet abaissement de la propor- tion peut prouver simplement que la composition des cendres varie, mais ne démontre pas du tout qu'en valeur absolue la quantité de potasse ou REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 135 d'acide phosphorique a diminué; il peut être dû à l'apparition ou à l'accumulation plus rapide d'autres sels. Et M. Rissmüller nous apprend d'ailleurs lui-même, que, vers l'automne, la chaux est dix fois plus abondante dans la feuille qu'au mois de mai ; il y a aussi, à cette époque, cinquante fois plus d'acide silicique qu'au printemps. Si les quantités de potasse et d'acide phosphorique n'augmentent pas dans les mémes proportions, elles doivent nécessairement, en valeur relative, paraître diminuer. M. Wehmer a donc pris, pour base de ses comparaisons, non pas la composition centésimale des cendres, mais les nombres absolus, repré- sentant le poids de chaque corps, qu'il a rapportés à une quantité déter- minée des feuilles, mille par exemple. Et, par ce nouveau mode de calcul qui est bien, comme on le conçoit aisément, le seul exact, il a constaté que la potasse, et plus encore l'acide phosphorique, restent en quantités sensiblement constantes dans les feuilles, de mai à sep- tembre. À partir de septembre seulement il y a disparition progressive de ces deux substances, de l'acide phosphorique en particulier. Mais, si l'on réfléchit que c'est à partir de ce moment aussi que les feuilles com- mencent de jaunir, il est tout à fait permis d'admettre que cette dispari- tion est due à un entraînement, au dehors, des matières solubles de la feuille sous l'influence des agents extérieurs, tels que la pluie et la rosée, bien plutót qu'à une migration interne vers les parties persistantes de la plante. Ce qui prouve bien qu'il en est ainsi, c'est que les substances disparaissent de méme, chez les feuilles tombées comme chez les feuilles restées sur l'arbre. Tout ce qui vient d'étre dit pour la potasse et l'acide phosphorique s'applique également ‘aux substances azotées. Celles-ci n'émigrent pas plus que les précédentes. | M. Wehmer a régulièrement obtenu des résultats identiques chaque fois qu’il a soumis à un nouvel examen, avec la méthode indiquée, les nombres fournis par les différents auteurs: par Rissmüller et Dulk pour le Hétre, par Stoffel pour le Chátaignier et le Noyer, par Arend pour l'Avoine. Dans cette derniére plante, qui est annuelle, il nya point, avant la mort, de videment préalable des parties végétatives au Profit de la graine; la potasse et les matiéres protéiques n'émigrent point. Seul l'acide phosphorique est attiré vers épi, où il trouve son emploi; mais ce n’est là qu’une action toute spéciale et très limitée. résultant des besoins de l’accroissement. | En résumé, il n’y a pas, d’après M. Wehmer, de migration autom- nale, et, au moment où ses fonctions s'arrétent, un organe sur le point 136 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de tomber ne déverse pas nécessairement, dans les parties de la plante qui continuent de vivre, les substances accumulées dans ses tissus. H. JUMELLE. Sur une Dicotylédone trouvée dans PAlbien supérieur aux environs de Sainte-Ménehould (Marne); par M. P. Fliche (Comptes rendus de l’Académie des sciences, 9 mai 1892). L'échantillon observé par M. Fliche est le premier indice, rencontré en France, de l'existence des Dicotylédones dans la série infracrétacée ; si l'on a, en effet, trouvé des restes de ces plantes à un niveau plus bas dans cette méme série, en Portugal et aux États-Unis, on n'en avait encore signalé chez nous que dans la série supracrétacée, dans le Turo- nien d'abord, et plus récemment dans le Cénomanien supérieur. Aussi cette découverte offre-t-elle un trés sérieux intérét. L'échantillon en question recueilli dansla Gaize, prés de Sainte-Ménehould, par M. Collet, montre une feuille pétiolée, allongée, à contour entier, à bords légére- ment ondulés, qui rappelle surtout celles des Laurus, tant par sa ner- vation que par sa consistance évidemment coriace; néanmoins, tout en la rapportant provisoirement à ce genre, M. Fliche fait ses réserves sur l'attribution générique, un échantillon unique ne lui paraissant pas suf- fisamment probant. Cette feuille présente des analogies assez marquées avec les Laurus angusta et L. plutonia de la craie du Groenland, mais elle ne peut être identifiée ni à l'une ni à l'autre de ces espèces, et M. Fliche propose de la désigner sous le nom de L. Colleti. R. ZEILLER. Sur un nouveau genre de Coniféres rencontré dans l'Albien de l'Argonne; par M. P. Fliche (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1* mai 1893). On a déjà signalé à diverses reprises, dans les couches de phosphates des grès verts, des strobiles de Conifères, plus ou moins bien conservés, qui ont été rapportés aux Abiétinées. Au cours de l'étude qu'il a entre- prise sur la flore fossile de l'Albien de l'Argonne, M. Fliche a reconnu que quelques-uns de ces cónes, malgré leur ressemblance extérieure avec ceux des Abiétinées, en différaient notablement par leur constitu- tion et devaient être rapportés à un type générique nouveau, intermé- diaire entre les Abiétinées et les Araucariées. Les écailles offrent, par leur structure comme par leur caducité, les plus étroites analogies avec celles des Araucaria, constituées qu'elles sent par une lame carpellaire soudée à une bractée trés développée et recouvrant les graines; mais celies ci, au lieu d’être solitaires, sont géminées sur chaque écaille et SOT he, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 137 disposées de part et d’autre de la ligne médiane, comme celles des Sapins. Les graines à l'intérieur desquelles on observe parfois l'amande en parfait état de conservation, composée d'un endosperme et d'un embryon central allongé, présentent à leur extrémité supérieure, tantót une assez grande lacune, tantót trois à six lacunes plus petites, dispo- sées parallélement les unes aux autres, ou superposées. Il parait pro- bable que c'étaient là des lacunes résiniféres, analogues à celles qu'on observe dans l'épisperme des Sapins et des Cèdres. Ce nouveau genre, dans lequel M. Fliche a reconnu trois espéces et qu'il désigne sous le nom de Pseudo-Araucaria, viendrait se ranger parmi les Araucariées à raison de la structure de ses écailles, mais il semble en méme temps allié d'assez prés aux Abiétinées par sa double graine, et sa bractée moins fortement soudée au péricarpe. Il vient attester ainsi la liaison de ces deux groupes, considérés déjà par plu- sieurs botanistes comme ne représentant que deux tribus d'une seule et méme famille. R. Z. Les Algues de P. K. A. Schousboe, récoltées au Maroc et dans la Méditerranée de 1815 à 1899 et déterminées par M. Edouard Bornet (Mémoires de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, xxviu, 1892, pp. 165-376, avec trois planches). Tirage à part, 216 pages. On sait peu généralement que Schousboe, pendant le long séjour qu'il fit au Maroc (1815 à 1829), s’occupa avec succès de la récolte des Algues de cette région. Non seulement il en réunit une collection considérable, mais il en a décrit et figuré un grand nombre. Le regretté Thuret s'occupa de la détermination d'une partie de lher- bier algologique sur la demande de Cosson qui s'en était rendu acqué- reur, mais il mourut avant d'avoir mené son œuvre à bonne fin. M. Bornet termina le travail, et les échantillons furent mis en collection et distribués sous le nom d’Aigæ Schousboeanæ. Il ressort de l'étude de M. Bornet que les alentours de Tanger ont fourni à Schousboe 291 espèces, sur les 492 qui ont été relevées comme constituant la végé- lation marine de la région qui s'étend du golfe de Gascogne aux Açores, en suivant les côtes d'Espagne, du Portugal, du Maroc et en remontant par les Canaries et Madére. Entre Biarritz et Mogador, on a signalé 407 espéces d'Algues, aux Canaries 209, à Madèré 89, aux Acores 44, tandis que dans le golfe de Gascogne on en trouve 253 et à Cadix 182. Le nombre des espéces communes au littoral hispano-marocain et aux iles s'éléve au chiffre de 175; il n'est pas aussi facile d'établir une comparaison entre la flore algologique du Maroc et celle du littora! atlantique américain opposé. 138 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Un certain nombre des espèces rares ou nouvelles recueillies par Schousboe (pas moins de 30) ont déjà été décrites par J. Agardh, Kützing, Montagne, Thuret, ete. Malgré cela il en restait encore 11, que M. Bornet vient de faire connaitre. Ce sont : Ulva Schousboei Born., Ulothrix leta Thur., Nemoderma tingitana Schousb., Gelidium mela- noideum Schousb., Flahaultia appendiculata (Schousb.), Nitophyl- lum ciliatum et dentatum Schousb., Spermothamnion capitatum (Schousb.), Callithamnion tingitanum Schousb., Antithamnion pte- roton (Schousb.), Platoma incrassata Schousb. Comme on le voit, la plupart de ces espèces avaient été reconnues comme nouvelles par Schousboe, qui avait créé les deux nouveaux genres : Nemoderma et Platoma. Dans ce travail, abondent les remarques intéressantes. Citons celles relatives au Glæothece membranacea, aux Uwa, au Codium elongatum, au Zanardinia collaris, aux Polysiphonia, etc. Les Nemoderma et Flahaultia sont ici décrits pour la première fois : le premier de ces genres constitue une plante des plus remarquables, que Schousboe qualifiait « d'extraordinaire ». Elle forme, à la surface des rochers, des plaques verdâtres gélatineuses, dans lesquelles on ren- - contre trois sortes d'organes, dont le róle ne pourra étre exactement déterminé que sur le vivant, mais qu'on peut désigner provisoirement par les noms des sporanges uniloculaires, pluriloculaires et anthéridies. Il ne serait pas trop téméraire de placer le Nemoderma au voisinage à la fois des Ectocarpées et des Tiloptéridées. | Le Flahaultia « nomen in honorem amic. professoris Charles Fla- hault inditum » est une Rhodophyllacée que M. Schmitz place entre le Turnerella et le Rissoella. Le nucléus rappelle celui de ce dernier genre, mais la structure du thalle est toute différente; elle est sem- blable à celle que M. Kützing a figurée dans l'Euhymenia (Meristotheca) papulosa. Deux autres genres de Schousboe ont été repris par M. Schmitz : Pla- toma, de la famille des Némastomacées et Halichrysis voisin des Rho- dymenia. Le type de ce dernier genre, H. tingitana, était devenu le Chrysymenia depressa J. Ag. Constatons aussi que M. Bornet a adopté l'orthographe exacte du genre Hildbrandtia, contrairement à l'usage de la plupart des Mémoires algo- logiques. Trois planches donnent le port et les détails analytiques des : Lyngbya ochracea Thur., Ulva Schousboei Born., Enteromorpha micrococca var. polyopa, Nemoderma tingitana, Rhodochæte parvula Thur., Fla- haultia appendiculata Born., Nitophyllum: ciliatum et. dentatum -—-— ——— REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 139 Schousb., Polysiphonia macrocarpa Harv., Spermothamnion capita- tum Born., Antithamnion pteroton (Schousb.). P. Hanior. Les Diatomées d'Auvergne; par le Frére Héribaud-Joseph. In-8* de 232 pages, 6 planches. Paris et Clermont-Ferrand, 1893. La flore des Diatomées d'Auvergne est particuliérement remarquable ; aux espéces qui vivent actuellement viennent s'en joindre de nom- breuses autres qui habitaient les eaux douces et saumâtres aux époques géologiques. Les Diatomées fossiles y constituent, en effet, de nombreux dépóts; leur enveloppe siliceuse a résisté pendant la longue suite des àges et permet de les retrouver encore de nos jours avec tous leurs caractéres et l'élégance sculpturale de leurs valves. Les dépôts d'eau douce sont de beaucoup ceux qui dominent; ils s'ef- fectuent méme encore journellement sous nos yeux. À Ponteix, à Cessat, aux Rouilhas, ils forment une farine d'une blancheur parfaite, la Ran- danite, qui est fréquemment employée comme matiére absorbante dans la fabrication de la dynamite. Les dépôts d'origine marine, de l'époque tertiaire, sont beaucoup plus rares. Celui du Puy-de-Mur serait le plus remarquable de tous ceux qui ont été jusqu'à ce jour observés à la surface du globe. La flore du Puy-de-Dóme présente une particularité intéressante dans ce fait que le voisinage des sources minérales et la présence des terrains Salifères permettent à des Phanérogames maritimes d'y prospérer. Malgré cela, les Diatomées marines vivantes font absolument défaut et sont remplacées par les espèces des eaux saumatres, telles que : Fragi- laria hyalina, Navicula pumila et perminuta. | Il est à remarquer aussi que la florule spéciale des dépôts fossiles existe encore à l’état vivant dans les eaux douces de l’Europe centrale, mais pas en Auvergne, où de nouvelles recherches permettront certai- nement d’en constater la présence. La comparaison des formes fossiles avec celles de nos jours ne laisse ` pas que de présenter de l'intérêt : c'est ainsi que le Cyclotella Iris forme, à lui seul, presque toute la couche moyenne du dépôt d'Auxillac, où il a joué autrefois le méme rôle que remplissent de nos jours le C. comta dans les lacs alpins, et le Melosira crenulata dans les lacs du Mont-Dore. Les Diatomées énumérées dans le présent Mémoire sont au nombre d'environ 700 -espèces ou variétés dont une centaine sont nouvelles. On n'avait jusqu'alors indiqué en Auvergne que 122 espéces dont 86 fossiles et 36 vivant encore actuellement. Deux genres sont considérés comme nouveaux : d'abord le genre 140 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Rouxia J. Brun et Hérib. de'la tribu des Tabellariées, que la présence de deux petits raphés ne permet pas de classer facilement. Par là il se rapproche des Berkeleya et Brebissonia ; mais, d'autre part, par com- paraison avec certaines Pseudo-Raphidées, on peut étre amené à placer le genre Rouxia dans le méme groupe. On ne connaît encore qu'une espèce, le R. Peragalli, du dépôt fossile d'Abokiri et du calcaire de Sendai, au Japon. L'autre genre a été dédié au Frère Héribaud : Heribaudia ternaria M. Perag. [l appartient aux Coscinodiscées et est caractérisé par « face valvaire formée d'un disque circulaire hyalin, ou trés finement ponctué, muni d'un rebord portant trois petites expansions ou ailes coniques, entre lesquelles s'épanouissent trois ailes grandes, arrondies et plis- sées ». Le nouveau genre a été rencontré dans le dépót de Varennes. Le Frére Héribaud a su mener à bonne fin cette étude des Diatomées d'Auvergne; nous l'en félicitons bien vivement. Ses travaux antérieurs sur les Phanérogames l'avaient fait connaitre comme le meilleur des floristes de cette région, depuis la mort de Lamotte. Nous ne doutons pas qu'il ne poursuive ses recherches et que d'ici peu il ne dote l’Au- vergne d'une Flore compléte, réunissant les Phanérogames et les Cryp- togames de tous les ordres. P. HARIOT. Die systematische Stellung der Gattung Thoree Bory (La place dw genre Thorea dans la classification); par M. Fr. Schmitz (Berichte der deutschen botan. Gesellschaft, 1892, x. Heft 3, pp. 115-142). M. Schmitz a pour but, dans ce travail, d'affermir plus étroitement l'opinion, qu'il avait émise en 1889, que le genre Thorea appartient aux Algues brunes. Les auteurs ont successivement placé ce genre dans les Algues brunes, les Algues vertes et les Floridées; c'est le plus petit nombre d'ailleurs qui a adopté cette dernière manière de voir. M. Möbius (en 1891) pense que le genre Thorea est bien une Floridée et doit être placé prés des Batrachospermum. Pour M. Schmitz, les raisons qu'il donne contre l'assimilation avec les Algues rouges reposent sur les faits suivants : La couleur, qui ne peut être un criterium certain dans la classification des Algues; la forme et le mode de développement des organes repro- ducteurs : or on ne connait jusqu'à ce jour que des monosporanges qui ont leurs analogues aussi bien chez les Algues rouges que chez les brunes et aussi les vertes; le mode de développement du thalle des Thorea qui diffère de tout ce qu'on connait chez les Floridées, tandis qu'on trouve des points de ressemblance chez les Chordariacées et aussi chez quelques Chétophoracées. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 141 M. Móbius a invoqué, en faveur de l'assimilation avec les Floridées, la présence de pores centraux dans les cloisons transversales des fila- ments et de l'amidon spécial aux Floridées dans les cellules. M. Schmitz a fait observer que ces pores se retrouvent chez les Phéophycées, mais qu'il ne peut affirmer la présence de l'amidon. D'aprés lui, les Thorea doivent constituer un groupe chez les Phéo- phycées au voisinage des Mésogléées. Quelques remarques critiques ont trait aux espéces actuellement connues et à leur distribution géographique. Le Thorea Gaudichaudii Ag., des iles Mariannes, est bien différent des autres espéces, de méme que le T. violacea Bory, de Bourbon. Le Thorea Zollingeri, de Java, est une nouvelle espèce distincte, entre autres caractères, par la gros- seur de ses sporanges; le T. flagelliformis Zanard., de Bornéo, doit être placé prés de cette dernière espèce ou du T. violacea. Le Thorea ra- mosissima Bory a été indiqué en Europe, en Amérique et à Java ; dans ce dernier pays il a été confondu avec le T. Zollingeri et en Amérique avec le T. andina Lagerh. et Mób., qui n'a pas encore été rencontré ailleurs. P. H. Lichenes exotici a professore W. Nylander descripti vel recogniti et in herbario Musei parisiensis pro maxima parte asservati in ordine systematico dispositi sunt; par M. l'abbé Hue (Extrait des Nouvelles Archives du Muséum, série 3, vol. i-1v). Vol. in-4°, 1892, de 378 pages. Cet ouvrage, le plus important de tous ceux qui ont été publiés jus- qu'alors sur les Lichens, s'ouvre par une préface de M. le professeur Van Tieghem. Il contient tous les Lichens exotiques, c'est-à-dire végé- lant en dehors de l'Europe, qui ont passé sous les yeux de M. le D' Nylander pendant sa longue carriére. Une grande partie de ces Lichens se trouvent dans le riche herbier du Muséum de Paris; les autres pro- viennent de collections récoltées assez récemment dans les différentes parties du monde. Le total des espèces est de 3686, et elles sont répar- lies en 135 genres (les titres dans le courant de l'ouvrage n'en indiquent que 134, mais il faut ajouter le genre Schizopelta Th. Fr. mentionné dans le Supplément). Un tableau placé avant l'énumération des espéces présente la classification de tous les Lichens, européens et exotiques, et indique 159 genres; puis une remarque fait savoir que 27 de ces genres appartiennnent exclusivement à l'Europe. Ges chiffres ne sont pas exacts : un oubli de l'auteur et des découvertes faites pendant l'impression du livre portent le premier à 164 et font descendre le second à 23. Par conséquent les genres qu! vivent uniquement en Europe sont les suivants : Scytonema, Gonionema, Spilonema, Asirosiphon, 142 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ephebeia, Collemopsidium, Pyrenopsidium, Lichinella, Homopsella, Lichiniza, Lichinodium, Aphanopsis, Pyrenidium, Tholurna, Gom- phyllus, Stereocauliscum, Belonia, Epiphora, Gyrothecium, Ptycho- grapha, Limboria, Obryzum et Rimularia, auxquels il faut ajouter Synalissina, Synalissopsis et Psoropsis, et ainsi il y a réellement 26 genres uniquement européens. Les genres Lecidea et Lecanora sont ceux qui présentent le plus d'espèces : le premier en a 708, et le second 411; viennent ensuite les genres Verrucaria avec 291, Graphis avec 250, Parmelia avec 180, Arthonia avec 165, etc. Afin qu'il soit possible de se reconnaitre au milieu de tant d'espéces portant le méme nom générique, ces genres ont été subdivisés en groupes ou stirps. Pour quelques-uns, comme les Parmelia, les Graphis, etc., ce fractionnement est fondé sur des carac- téres extérieurs, aspect ou forme du thalle, des apothécies, etc.; chez d'autres, Lecanora, Verrucaria, etc., il repose principalement sur les spores. Quant aux Lecidea, ils sont subdivisés en trois classes indiquées par l'apothécie : Gyalecta, Biatora et Lecidea proprement dit; puis les deux derniéres classes sont fragmentées, la premiére seulement d'aprés le nombre de cloisons dans chacune des spores qui sont toutes incolores, et la seconde d'abord d'aprés la couleur des spores, hyalines ou brunes, puis d'aprés l'absence ou le nombre des cloisons. Cette disposition, qui parait devoir faciliter les déterminations, n'avait pas encore été employée dans les ouvrages systématiques publiés sur les Lichens d'aprés la mé- thode de M. Nylander; la plupart de ces groupes répondent aux petits genres dont se servent les auteurs italiens et allemands. Une autre innovation de M. l'abbé Hue est à signaler dans la maniére dont il a fractionné les Lecanora. Ce genre se divise d'abord en deux parties : 1* espéces ayant des spermaties attachées à des arthrostérigmates, et 2^ espéces à stérigmates simples. La premiére se subdivise en groupes ayant 1* des spores incolores et 2» des spores brunes; dans la seconde partie, les groupes sont fondés sur les spermaties courbées ou droites, et sur les spores, ou simples ou présentant des cloisons. Nous ferons re- marquer que l'auteur a eu tort, dans la premiére partie, de rejeter le stirps du Lecanora badia Ach., qui a les spores simples et hyalines, aprés celui du L. sophodes Ach., qui les a brunes et 1-septées. Pour ce qui regarde chacune des espéces, M. l'abbé Hue donne, aprés le nom spécifique de M. Nylander, le nom original, la plupart des syno- nymes d'Eschweiler, Fée, Montagne, etc., l'endroit de l'ouvrage de M. Nylander où l'espéce a été décrite et les différentes réactions que l'on peut obtenir. Pour quelques-unes de ces espèces le nom seul avait été publié par M. Nylander, mais ce savant a bien voulu en communiquer les diagnoses à M. l’abbé Hue, de sorte que toutes les espèces de son | | | | «| 3j = REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 143 ouvrage se trouvent décrites. Après les généralités concernant chaque espèce, vient l'indication de sa distribution géographique faite sous cette rubrique : Asie, Afrique, Amérique et Océanie. Le nom de chacune des régions de ces quatre parties du monde où le Lichen a été récolté, est suivi de l'indication de l'ouvrage de M. Nylander dans lequel il est nommé, et enfin le paragraphe relatif à chaque espèce se termine en disant, s’il y a lieu, qu’elle végète également en Europe. De cette façon, cet ouvrage est une sorte de tableau dans lequel on voit du premier coup d'œil l'étendue de l'aire de végétation de chaque Lichen. Quelques fautes ont échappé à l'auteur, il en est qu'il a reconnues et signalées dans un errata. Mais d’autres sont restées sans redressement; par exemple, le Lecidea mauritiana Nyl. est attribué à l'ile Bourbon; les iles de la Sonde, Java, Labuan sont placées dans l'Océanie, quoique maintenant on les rattache à l’Asie. Néanmoins cet ouvrage est appelé à rendre de grands services à tous ceux qui étudient les Lichens : il se termine par une table alphabétique contenant près de 6000 noms. P. Harior. Lichens de Canisy (Manche) et des environs; par M. l’abbé Hue (Extrait du Journal de Botanique de M. Morot, 1890-1892). Vol. in-8° de 154 pages. Les 280 espèces de Lichens énumérées dans cet ouvrage prouvent d'une manière évidente que l'air pur et un peu humide de ce petit coin de la basse Normandie est trés favorable au développement des Lichens. En effet, pour les récolter, M. l'abbé Hue ne s'est pas éloigné de plus de deux lieues de Canisy pris comme centre, et méme bon nombre d'entre eux ont été recueillis dans un rayon qui ne dépasse pas 2 ou 3 kilom. Les genres les mieux représentés sont les Lecidea et les Lecanora qui ont les premiers 54 espéces, et les seconds 44; viennent ensuite les Verrucaria avec 26, les Parmelia avec 16, etc. Le genre Graphis, qui n'a que 7 espéces, offre cette particularité qu'il renferme ici toutes celles qui, jusqu'à ce jour, sont reconnues comme végétant en France : 1 une d'elles, le Gr. inustula Nyl., n’y avait pas encore été observée. Il est vrai que M. l'abbé Olivier, dans sa Flore des Lichens de l'Orne et départe- ments circonvoisins, a indiqué les 6 autres Graphis comme se trouvant en Normandie, mais il n'a obtenu ce résultat que par une légère erreur géographique : il a confondu Saint-Sever (Landes) avec la forét de Saint-Sever, prés de Vire (Calvados). Les autres Lichens nouveaux pour la France que nous remarquons dans l'ouvrage de M. l'abbé Hue sont : Cladonia flabelliformis Wain., Nephromium lusitanicum var. nor- mannum, Lecanora scabra var. canasiensis, Lecidea continuior Nyl. 144 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et sa variété subviridans Nyl., Opegrapha devulgata Nyl., Verrucaria stenobola Nyl. et V. muscicola form. terrestris. Ceux qui n'avaient pas été observés en Normandie sont les suivants : Trachylia tympanella Fr., Parmelia subconspersa Nyl., Lecanora atro-cinerea Nyl., L. chla- rotera Nyl., Phlyctis argena Nyl., Lecidea sylvana Nyl., L. trachona Nyl., Graphis Lyellii Sm. (celui qui a été cité à tort pour la Normandie par M. l'abbé Olivier) et Verrucaria olivacea Borr.; on pourrait encore citer les 2 Endococcus erraticus et gemmifer, mais ces deux espèces appartiennent plutót aux Champignons. L'auteur ne s'est pas contenté d'énumérer ses récoltes; il a fait suivre le nom de chaque espèce presque toujours de la mesure des spores, souvent de diagnoses étendues, d'é- tudes critiques (Ramalina evernioides Nyl., Peltigera rufescens Hoffm., Lecanora conferta (Dub.), etc.) et enfin, quand il y a lieu, de rectifi- cations sur les travaux de ses prédécesseurs et notamment sur le Cata- logue des Lichens de Normandie de M. Malbranche; ces derniéres ont été faites à l'aide des échantillons de l'herbier de ce savant. Enfin il a indiqué en diverses occasions les procédés que l'on doit employer pour faire avec certitude les diverses réactions. Ce Mémoire, qui se termine par une double table, systématique et alphabétique, a été couronné par l'Académie des sciences en 1892. P. Hanror. Der Thallus der Kalkflechtem (Le thalle des Lichens calci- coles); par M. E. Bachmann (Extrait du Berichte der deutschen bota- nischen Gesellschaft, 1892). Broch. in-8° de 30-37 pages avec une planche. — Une autre brochure in-4° de 26 pages, avec une planche du méme auteur sous le méme titre. Plauen, 1892. Le but du premier de ces Mémoires est de prouver que les thalles des Lichens calcicoles doivent étre divisés en deux catégories, de la méme facon que l'on distingue, dans les espéces corticoles, des thalles épiphléodes et des thalles hypophléodes : il existe donc des thalles épilithiques et des thalles endolithiques. Pour les premiers, il n'y a pas de difficulté, on les voit recouvrir la roche calcaire dans laquelle ils enfoncent seulement leurs rhizines. Les seconds vivent dans l'inté- rieur du calcaire et sont absolument semblables aux premiers, c'est- à-dire également composés des trois couches corticale, gonidiale et rhizoidale. M. le D' Bachmann décrit avec une grande précision cha- cun de ces appareils végétatifs cachés dans la pierre et indique les modifications qu'ils subissent dans les différentes espéces qu'il a exa- minées. L'épaisseur de ces trois couches réunies varie beaucoup; elle est d'un quart de millimètre dans le Staurothele rupifraga et de 10 millimétres chez l'Aspicilia flavida form. cerulans et l'Amphori- dium Hochstetteri. Quant à l'apothécie, soit qu'elle appartienne à un REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 145 Lichen gymnocarpe ou à une espéce angiocarpe, elle se forme toujours dans la pierre et au milieu de la couche gonidiale. A mesure qu'elle grandit, la masse du calcaire qui l'entoure se résorbe jusqu'à ce qu'elle atteigne la surface dela pierre, où elle s'élargit et prend la forme qui lui est propre. Mais, se demande l'auteur, comment les hyphes des Lichens, qui sont si délicates, peuvent-elles perforer la roche? Deux hypothéses tentent d'expliquer ce phénoméne, ou une force mécanique inhérente aux hyphes, ou la sécrétion d'une matiére propre à dissoudre le calcaire. M. Bachmann rejette la premiére de ces suppositions et admet la seconde. On croyait jusqu'alors bien connaitre la structure anatomique du thalle des espéces calcicoles que M. Bachmann appelle épilithique, et pour eux il révéle deux faits absolument nouveaux ; la couche rhizoidale qu'ils enfoncent dans la pierre est trés épaisse et elle contient des goni- dies. Cette épaisseur est méme de beaucoup supérieure à celle du thalle lui-même. Ainsi le thalle du Lithoicea nigrescens appliqué sur la pierre est épais de 60 micromillimétres et celui de l'Aspicilia calcarea ne dépasse pas 0,1 ou 0,15 millimétre, tandis que la couche rhizoidale enfoncée dans la roche atteint chez le premier 1 millimétre et 3 milli- métres chez le second. En comparant les mesures qui viennent d'étre citées à celles qui ont été données plus haut pour les Lichens endoli- thiques, on voit que l'épaisseur du thalle est plus grande pour ceux-ci que pour les espéces épilithiques. Le second des Mémoires de M. le D' Bachmann n'est que l'amplifi- cation et la mise en ordre des données du premier. Il se divise en deux parties : la premiére est consacrée à des généralités sur les Lichens calcicoles et dans la seconde sont examinées 6 espèces de Lichens endo- lithiques : Lecidea cerulea Kremp., Staurothele rupifraga Th. Fr., Sarcogyne pruinosa (Sm.), Amphoridium Hochstetteri Arn., Aspi- cilia flavida f. cerulans Arn., Jonaspis melanocarpa Kremp. et J. Prevostii Kremp., et 2 seulement d'espéces épilithiques : Aspicilia calcarea Koerb. et Lithoicea nigrescens Pers. ABBÉ Hue. Ein alpines Auftreten von Chrysomyxa Abietis in 1745 m. Meereshoehe (Présence, dans les Alpes, du Chryso- myxa Abietis, à 1745 mètres de hauteur au-dessus du niveau de la mer); par M. Thomas (Einzel-Abdruck aus der Forstlich-naturuwis- senschaftlichen Zeitschrift, 1893, Heft 7). M. Thomas a trouvé à Arosa, dans les Grisons, sur le Picea excelsa, un Champignon, le Chrysomyxa Abietis, qui n'avait jamais été observé jusqu'ici dans les Alpes (d’après MM. Hartig et Dietel) où il paraissait T. XL. "^ (REVUE) 10 146 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. être remplacé par le Chrysomyxa Rhododendri. Il s’observait, au mi- lieu de juillet, dans l’état où on le trouve en mai dans la plaine. L'aspect extérieur et presque tous les caractères microscopiques con- duisaient à la détermination précédente, sauf la dimension des spores qui était plus grande que celle indiquée par Reess, Willkomm et Schro- ter. L'auteur a pu se convaincre, par l'étude d'échantillons d'herbier et par l'examen attentif des planches de Reess, que les spores du Chryso- myxa Abietis sont plus grandes qu'on ne l'indique d'ordinaire. J. COSTANTIN. Recherches histologiques sur les Urédinées; par MM. Dan- geard et Sappin-Trouffy (Le Botaniste, 3° série, 4° fasc., p. 119). Les noyaux des Urédinées sont dépourvus de nucléole ; ils présentent un hyaloplasme renfermant des granulations de chromatine, réguliéres et trés petiles ou plus grosses et irréguliéres. Le mycélium est formé, non de cellules comme on l'admettait autre- fois, mais d'articles à plusieurs noyaux; deux, trois ou six noyaux sont compris entre deux cloisons. En relation avec le mycélium se trouvent des suçoirs présentant également deux à six noyaux. La méme pluralité nucléaire se retrouve dans presque tous les ap- pareils reproducteurs, sauf les spermaties qui n'ont jamais qu'un noyau. Le pseudo-péridium des œcidies ainsi que les cecidiospores possèdent deux noyaux; il en est de méme des urédospores. Une exception à cette règle est présentée par l'Uromyce Beto, dont les urédospores ont quatre noyaux. Enfin chaque cellule d'une téleutospore est binucléée. J. C. Une pseudo-fécondation des Urédinées ; par MM. Dangeard et Sappin-Trouffy (Le Botaniste, 3° série, 4° fascicule, p. 123). L'existence de deux noyaux dans les cellules précédentes n'est que transitoire; bientôt ils se fusionnent, de façon à constituer finalement un seul noyau. Ce phénomène singulier, que les auteurs désignent sous le nom de pseudo-fécondation, a été observé pour les téleutospores de quatre espéces de Puccinia, pour l'Uromyces Geranii, pour le Tri- phragmium Ulmariæ, pour des Coleosporium, Melampsora, Phrag- midium. Il se retrouve également pour les œcidiospores. « En résumé, les Urédinées présentent un phénoméne regardé jus- qu'ici comme caractérisant la fécondation. Il est vraisemblable qu'elles suppléent ainsi à la reproduction sexuelle nettement caractérisée.» Il est à regretter que des figures ne soient pas jointes à ce travail pour justifier la découverte de phénomènes si intéressants. J. C CESSE EEE REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 147 La pseudo-fécondation chez les Urédinées et les phé- noménes qui s'y rattachent; par M. Sappin-Trouffy (Le Bota- niste, 9* série, 5° fasc., p. 205). L'auteur étudie le développement du Gymnosporangium Sabina. Sous l'influence du bleu de méthyle, le mycélium se colore en bleu, tandis que la couche hyméniale des téleutospores est verte. Chaque cellule hyméniale fournit trois téleutospores bicellulaires et chaque cellule de la spore est binucléée. Ces deux noyaux se fusionnent bientôt en un seul. À la germination un tube germinatif se produit, le noyau s'y engage et s'y subdivise : on a bientót quatre cellules superposées, à un noyau. Ces noyaux émigrent bientót dans les quatre sporidies qui se forment sur le promycélium. J. C. Le Polysporella Hutzingii Zopf; par M. Dangeard (Le Botaniste, 3* série, 5° fasc., p. 209, avec une planche). D'aprés M. Dangeard, le genre Polysporella créé par M. Zopf, aprés une étude approfondie, n'a pas de fondement. En réalité ce ne serait que le Pseudospora Nitellarum envahi par un parasite du groupe des Rhizopodes, le Nuclearia simplex. J. C. Les sucoirs chez les Urédinées ; par M. Sappin-Trouffy (Le Botaniste, p. 215). Les sucoirs existent chez les Urédinées comme chez les Péronosporées et les Ustilaginées. L'auteur les décrit dans le Puccinia graminis, le Coleosporium Senecionis et l'Uromyces Betæ. Dans la première espèce, ils remplissent souvent la cavité des cellules, même sclérenchymateuses, et se placent parallèlement à son axe; ils sont le plus souvent cylin- driques, avec un noyau. Dans l’ Uromyces, ils sont bourgeonnants et ont plusieurs noyaux. J. C. A monograph of the Myxogastres (Une monographie des Myxogastres); par M. Massee. Un vol. de 367 pages et 12 planches coloriées. Londres. Ce livre de vulgarisation sera bien accueilli par tous ceux que l'étude des Myxomycétes intéresse. Le systéme de classification de l'auteur S'écarte un peu de celui de Schroeter, le plus perfectionné parmi ceux ayant vu le jour dans ces dernières années. Voici les traits généraux de cette division. ^ 1. Péritriehées. — Paroi du sporange sans calcaire, pas de capil- litium. 148 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. a. TUBULINÉES. — Paroi du sporange non perforée : Tubulina (Licea et Lindbladia compris), Protodermium. b. CRIBRARIÉES. — Paroi du sporange perforée : Orcadella, Ente- ridium, Clathroptychium, Cribraria (avec Heterodictyon), Dictydium. . 2. Colamelliférées. — Paroi sans calcaire, columelle portant le capil- litium. a. STÉMONITÉES. — Capillitium partant de toute la longueur de la columelle : Stemonitis (avec Comatricha) Siphotychium,Amau- rochete, Brefeldia, Rostafinskia, Reticularia. b. LAMPRODERMÉES. — Capillitium partant du sommet de la colu- melle : Enerthenema, Ancyrophorus, Lamproderma, Echinos- telium, Raciborskia, Orthotricha. 3. Lithodermées. — Parois du sporange avec incrustation exlerne. Capillitium. a. Divymées. — Capillitium sans calcaire : Chondrioderma, Didy- mium, Lepidoderma, Spumaria, Diachea. b. PHYSARÉES. — Capillitium avec calcaire : Badhamia, Crate- rium, Physarum, Tilmadoche, Leocarpus, Cienkowskia, Cra- teriachea, Fuligo. 4, Calotrichées. — Paroi du sporange avec incrustation externe. Capillitium. a. TRICHÉES. — Capillitium libre, simple ou ramifié, non en ré- seau : Trichia, Oligonema. b. ARCYRIÉES. — Capillitium non libre ou en réseau : Prototrichia (avec Cornuvia en partie), Perichæna, Ophiothece (avec Cor- nuvia en partie), Heterotrichia (genre nouv.), Lachnobolus, Arcyria (avec Hemiarcyria), Lycogala (avec Dermodium). Chaque genre et chaque espéce sont décrits avec de grands détails, trop peut-être méme; heureusement que des mots en italiques fixent l'attention du lecteur sur les caractéres importants. Comme il n'y a pas de clés dichotomiques pour arriver aux espéces, le travail du chercheur n'est pas toujours rendu trés facile. | Des planches en couleurs fort bien faites sont annexées à l'ouvrage et rendent de grands services. Il n'y a donc qu'à se féliciter de Pap- parition d'un ouvrage qui répandra certainement le goüt de ces plantes si intéressantes. Un certain nombre de nouveautés sont à signaler dans- l'ouvrage : 1 Clathroptychium, 1 Cribraria, 4 Stemonitis, 1: Lamproderma, anamma mae e g i REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 149 1 Perichæna, 2 Lycogala,un genre nouveau : Heterotrichia Gabrielle esp. nouv., 2 Arcyria, 2 Chondrioderma, 1 Didymium, 2 Lepido- derma, 1 Diachea, 2 Craterium, 3 Physarum, 1 Tilmadoche. J. COSTANTIN. 9n certain new or peculiar North American Hyphomy- cetes (Sur certains Hyphomycètes nouveaux ow particuliers de l'Amérique du Nord); par M. Thaxter (Botanical Gazette, xvi, pp. 44- 26, pl. nr et 1v). L'auteur, aprés avoir bien précisé la distinction des deux genres OEdo- cephalum et Rhopalomyces, donne la description des espéces nouvelles : OEdocephalum glomerulosum (Bull.) Sacc., echinulatum Thaxter n. Sp. (sur fromage), verticillatum n. sp. (sur fumier de Salamandre), ' pallidum (B. et Br.) Cost., puis Rhopalomyces elegans et strangulatus n. Sp. Un genre nouveau se trouve dans ce travail : Sigmoideomyces dispi- roides Thaxter, sur bois pourrissant. | | Diagnose : Hyphes fertiles droits, cloisonnés, croissant en sig- moides, intriqués et ramifiés, les branches principales subdichotomes, les dernières branches stériles. Spores solitaires, à parois épaissies, portées sur la surface de têtes sphériques. Têtes portées au sommet de branches latérales dressées. Le travail se termine par quelques remarques sur le Rhopalomyces Cucurbitarum et une revue d'ensemble des deux genres précédemment signalés. Das Genus Cortinarius (Le genre Cortinaire); par M. Brit- zelmayr (Botanisches Centralblatt, t. 91, p. 1 et p. 33). Ce genre, trés important parmi les Agaricinées, est trés bien repré- senté dans les foréts de la Baviére méridionale. Son étude exige beaucoup de soin, car certaines espéces peuvent étre méconnues, les Phlegma- cium, par exemple, si le temps est sec. Fries, qui a presque créé complétement ce genre, n'a pas tenu compte des dimensions et des ca- ractéres des spores. ; id M. Britzelmayr cherche à combler cette derniére lacune; il donne, pour chaque espéce, ces derniers renseignements, il fournit en ees la liste des ouvrages contenant des figures de l'espéce indiquée. H néglige malheureusement de citer bien souvent les figures de Gillet, qui mé- ritent pourtant de devenir classiques. ) ; Voici la liste des espéces nouvelles décrites et figurées par l'auteur : dans les Champignons de Bavière. 150 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. PuLEcMACIUM : A. largiusculus, disputabilis, percognitus, extrica- bilis, odorifer, vesperus. MyxaciUM : A. politulus. INoLoMA : A. opimatus, albidocyaneus, fuscoviolaceus, collocandus, recensitus, evestigiatus. Dermocyse : A. melleifolius, subinfucatus, fucosus, fucilis, appa- rens. TELAMONIA : A. abiegnus, fundatus, inurbanus, fulvocinnamo- meus, annexus, separabilis, sporadicus, fagineti, subcarnosus, ne- œuosus, inconsequens, assumptus, quaesitus. Hyprocyre : À. divulgatus, illepidus, luxuriatus, benevalens, mul- tivagus, blandulus, fistularis, unimodus. J. COSTANTIN. Ueber die Fortschritte der Kenntnisse von den Rost- pilzen in den letzten zehn Jahren (Sur les progrès de nos connaissances relatives aux Urédinées pendant les dix dernières années); par M. Dietel (Botanisches Centralblatt, t. 47, p. 15). Un travail de revision tel que celui-ci fait par un auteur trés compé- tent sur la question qu'il étudie, est extrémement précieux; il serait à souhaiter d'en voir apparaitre souvent d'analogues dans les diverses branches de la science. L'auteur passe successivement en revue les genres nouveaux créés dans ces derniéres années ou mieux étudiés : Ravenelia, Diorchidium, Rostrupia, Coleopuccinia, Monosporidium, Barclaya, Puccinidia. Il rappelle les travaux de Cunningham et de Dietel, qui ont constaté l'existence de deux sortes de téleutospores ou urédospores chez un cer- tain nombre d'espéces, Puccina vexans, biformis, Ravenelia sessilis (ce dernier résultat a été, il est vrai, combattu depuis par Magnus, Bericht. der deutsch. botan. Gesells.; 1x, p. 118). Ces questions inté- ressent déjà la biologie des Urédinées sur lesquelles il y a tant de lacunes à combler. I! donne la liste de toutes les espéces pour lesquelles les expériences d'Hartig, Plowright, Rostrup, Dietel, Thaxter, etc., ont permis de trouver les deux hôtes correspondant à la forme œcidiale et à la forme uré- diale et à téleutospores. Cette liste est un peu longue pour figurer ici. En terminant, l'auteur énumère les Urédinées comestibles et passe en revue les régions récemment explorées au point de vue de la con- naissance de ces espéces si importantes. J. C. mu averses anu REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 151 Note sur le Pompholix sapidum Corda et le Scole- cotrichum Bowudieri; par M. A. de Jaczewski (Bulletin de la . Société mycologique de France, 1893). La place du genre Pompholix Corda était restée douteuse, la diagnose originale ne donnant aucune indication sur les organes sporogènes. Pendant un séjour en Russie, dans le gouvernement de Smolensk, M. de Jaczewski a pu recueillir des échantillons de différente taille du Pompholix sapidum et suivre le développement du Champignon. Il résulte de ses observations que le Pompholix est bien réellement un Basidiomycète et qu'il doit être considéré comme un Gastéromycète, présentant une parenté indéniable avec le Phlyctospora : il semble ne différer de ce dernier que par l'absence des cellules hyalines entourant les spores. L'auteur place le genre dans la famille des Sclérodermées qui se trouve ainsi comprendre les genres Scleroderma, Phlyctospora, Pompholix, Melanogaster et. Polysaccum; ce dernier rattachant la famille aux Nidulariées, tandis que le Melanogaster est un type de transition vers les Hyménogastrées. Le Pompholix sapidum était connu seulement de la Bohème, où il est récolté et mangé sous le nom de Truffe blanche; sa découverte dans une province septentrionale de la Russie, constitue en somme un fait assez curieux démontrant une fois de plus combien l'aire géographique des espéces fongiques est étendue. A la suite du Mémoire précédent, M. de Jaczewski donne la descrip- tion d’une espèce ou forme nouvelle croissant sur un pied de Reseda odorata, le Scolecotrichum Boudieri. N. PATOUILLARD. Note sur une nouvelle Psalliote, Psalliota ammos- Phila, découverte dans la Loire-Inférieure; par M. Ch. Menier (Brochure in-8° de 4 pages, avec une planche en couleurs, tirée du Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France). Nantes, 1893. Cette nouvelle espéce croit assez communément, par pieds isolés, dans les sables presque nus du littoral, prés de Saint-Brévin où elle est désignée sous le nom de « Pied jaune ». Elle est très voisine du Psal- liota arvensis et du Psalliota xanthoderma, mais s'éloigne de ces deux espèces par son anneau qui est très spécial : il est muni, un peu au- dessus de sa base, d’une double collerette formant une gouttière cir- culaire étroite. | Le Psalliota ammophila vient se placer à la suite du Psalliota du- riuscula Richon et Roze, à cause de l’organisation de son voile; mais 152 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. elle en diffère par son port, son chapeau blanc et son pied renflé jau- nissant à la base. Sa saveur est légèrement anisée; mais, comme toutes les Psalliotes qui jaunissent à l'air, elle est peu agréable au goüt; elle est néanmoins mangée à Saint-Brévin, bien qu'on l'ait en maigre estime. N. PATOUILLARD. Fungi aliquot saxonici novi lecti à cl. W. Krieger; par M. J. Bresadola (Hedwigia, 1893). Ce Mémoire renferme les descriptions des espéces nouvelles sui- vantes : Exobasidium graminicolum Bres., à la face inférieure des feuilles de diverses Graminées (Bromus, Arrhenatherum); Ascochyta Atropæ Bres., sur les feuilles de l'Atropa Belladonna; Marsonia sali- cicola Bres., sur les feuilles du Salix Caprea; Marsonia Acteæ Bres., sur les feuilles desséchées de l'Actea spicata ; Didymaria Kriegeriana Bres., sur les feuilles du Lychnis diurna et Ramularia Atropæ Bres., sur les feuilles de l'Atropa Belladonna. N. Par. Mycetes australienses novi, et emendanda ad Floram mycolo- gicam Australie; par M. J. Bresadola (Hedwigia, 1893). Mémoire contenant les descriptions de deux espéces nouvelles : Odon- tia lilacina Bres. et Genea Pazschkei Bres. L'auteur assimile le Pleu- rotus abbreviatus Kalch. avec le Polyporus subpulverulentus Berk. et Curtis, le Marasmius pilopus Kalch. avec le Collybia cayennensis Mon- tagne; le Lentinus fusco-purpureus Kalch. avec le Lentinus strigosus ` Fr. et le Lentinus hyracinus Kalch. avec le Lentinus ursinus Fr. ` N. Par. Funghi dello Scioa e della Colonia Eritrea (Champignons du Choa et de la colonie Érythrée); par M. J. Bresadola (Extrait de l'Aunuario del R. Istituto Botanico di Roma. Vol. v, fasc. 2 et 3). L'étude des matériaux récoltés en Abyssinie par MM. Beccari, Schweinfurth, Penzig, etc., montre qu'un certain nombre de Champi- gnons européens se rencontrent dans ce pays; tels sont: Pleurotus ostreatus, Pholiota mutabilis, Stropharia semiglobata, Psathyrella disseminata, Coprinus micaceus, etc. D'autres espéces sont propres aux régions désertiques africaines et asiatiques : Ganoderma obokense Pat., Podaxon arabicus Pat., Xylopodium Delestrei Mtg. Un certain nombre sont proprés à toutes les régions chaudes : Polystictus xanthopus Fr.; Polystictus. sanguineus Lin., Pol. pinsitus R., Pol. occidentalis Klotz., Favolus cucullatus Montg., Hirneola (Laschia) delicata Fr., etc.; enfin REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 153 quelques-unes sont nouvelles : Pleurotus Flabellum Bres. voisin du Pleurotus mitis, mais à spores globuleuses, Marasmius rhodopus Bres. proche du Marasmius erythropus, Claudopus Terracciani Bres., Cre- pidotus spathulatus Bres., Cr. Ragazzianus Bres. et Trametes reti- rugis Bres., voisin de l’ Hexagonia glabra Lév. N. Par. Les Champignons des Alpes-Maritimes avec l'indication de leurs propriétés utiles et nuisibles; par M. J.-B. Barla. Fasc. vt et vir. Nice, 1892. Ces deux fascicules du nouvel ouvrage de M. Barla sont consacrés exclusivement à l'illustration du genre Clitocybe Fries. 17 planches, chromolithographiées d'aprés les dessins de M. Barla et de Fossat, re- présentent 49 espéces et un certain nombre de variétés ; le texte est de 18 pages sur deux colonnes et comprend l'étude détaillée de chaque espèce figurée dans les planches. La classification adoptée est exacte- ment celle de Fries. Les Clitocybe des Alpes-Maritimes appartiennent à peu prés tous à la flore mycologique du reste de la France, quelques- uns cependant paraissent plus particuliérement méridionaux. Entre les espéces les plus remarquables nous signalerons: Clitocybe candida Bre- sadola, espéce du Tyrol retrouvée dans la région montagneuse des envi- rons de Nice; Clitocybe coalescens Viviani, récolté pour la première fois par Viviani, sous les Châtaigniers, près des rives du Bisagno, aux envi- rons de Gênes et signalé par M. Barla, dans la région littorale, à Saint- Isidore, près du Var, sur de vieilles poutres dans une scierie. Une espèce est indiquée comme nouvelle, c’est le Clitocybe Panizzii Barla (pl. 61, fig. 1-2): « chapeau 7-10 centimètres, d’abord convexe, irréguliérement arrondi puis ombiliqué, déprimé ou infundibuliforme, plus ou moins excentrique, blanchâtre, gris de plomb clair et parsemé de flocons coton- neux, très blancs au centre, comme s’il était couvert de moisissure, fine- ment rayé jusqu’à la moitié du limbe, ce qui le fait paraître strié par l'humidité ; marge mince, lisse, lobée, ondulée, réfléchie, puis fendillée. Lamelles inégales, minces, étroites en avant, plus larges à leur inser- tion, décurrentes par des stries, blanches puis pàles ou livides, à reflet rose. Stipe, long. 5-9 cent., épaiss. 9-10 mill., plein, subcylindrique, tenace, flexueux, recourbé, striolé, blanc, atténué, villeux à la base. Chair tendre, élastique, blanche. Odeur et saveur faibles. Spores blanches. Cespiteux, en groupes soudés par la base du stipe. » Cette plante a été trouvée par le Chev. F. Panizzi, dans une tannerie, prés de San-Remo, en janvier 1856 et en décembre de l'année suivante. N. Par. 154 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Quelques Champignons récoltés en Algérie; par M. Arthur de Jaczewski (Extrait du Bulletin de la Soc. mycologique de France, t. 1x, 1893, p. 46, avec une planche noire). Liste d'une vingtaine d'espéces récoltées pendant la session extraor- dinaire de la Société botanique en Algérie en 1892 et provenant d'Alger, de Batna, d'El Kantara ou de Biskra. On y remarque 11 espéces d'Uré- dinées parmi lesquelles un Gymnosporangium croissant sur le Juni- perus Oxycedrus, au djebel Tougour et indiqué comme étant le G. bi- septatum Ellis, espéce américaine parasite du Cupressus thuyoides et du Libocedrus decurrens; signalons également Uredo Zygophylli nov. sp. sur Zygophyllum cornutum dans loued Biskra; Uredo Stipæ nov. form. sur Stipa tenacissima Biskra; Uromyces Suede nov. sp. sur Suæda fruticosa dans loued Biskra, dont l'OEcidium est rapporté par l'auteur à l'OEcidium Suede Thuem., d'Égypte et non l'OEcidium Che- nopodii fruticosi DC., trés fréquent sur le Suæda fruticosa Forsk., dans toute la région salée algérienne et tunisienne : Uromyces Pha- laridis nov. sp. sur les feuilles du Phalaris arundinacea, dans l'oued Biskra; il est bon de faire remarquer que la figure de cette espèce et sa description ont une grande analogie avec ce qu'on connait de la forme Uredo du Puccinia Magnusiana K. Parmi les Ustilaginées, on indique comme nouveau un Tilletia sur Hordeum murinum à El Guerrat, le T. Trabuti, qui a des spores d'un brun clair, globuleuses, réticulées, de 22-25 y. de diamètre; la hauteur des épaississements de l'exospore est de 4x £, et la largeur des mailles du réseau de 4 y 4. N. PATOUILLARD. Recherches sur la móle, maladie du Champignon de couche ; par MM. Costantin et Dufour (Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, février 1892, et Revue générale de bota- nique, t. 1v, 24 pages et 4 planches). La maladie du Champignon de couche appelée móle déforme le Psal- liota de deux manières, constituant ce que les auteurs désignent sous le nom de forme commune et de forme sclérodermique. Dans la forme commune à gros pied, à feuillets ondulés, on voit au début, sur les feuillets seulement, une forme reproductrice désignée sous le nom de Verticillium à grandes spores; plus tard, les Mycogone ap- paraissent sur le pied, le chapeau et les feuillets. Dans la forme sclérodermique à pied tuberculeux, à téte réduite ou nulle, on n'observe d'abord aucun appareil reproducteur, mais bientót les Agaries, profondément modifiés, se couvrent de Verticillium à pe- tites spores. Cur REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 155 S'agit-il de deux maladies distinctes? On pourrait le croire, si l’on remarque qu'en culture sur milieux stérilisés les caractères des appa- reils reproducteurs du parasite se maintiennent indéfiniment sans variation. L'étude d'une forme sclérodermique à Mycogone montre qu'on peut trouver des transitions entre les deux stades de l'affec- tion (1). Quel nom donner au parasite cause de la maladie? Celui de Mycogone perniciosa Magnus doit être adopté, car le Mycogone rosea diffère par la couleur de ses chlamydospores et par sa taille. La seconde partie du travail est consacrée à l'étude de l'extension de la maladie dans les carriéres. Les auteurs arrivent à cette opinion que les dégàts dus au parasite ne doivent pas étre évalués à moins d'un million de francs. L'élévation de température, l'absence de renouvellement de l'air favorisent l'extension du mal. Dans les cultures et dans les jardins, la móle fait peu de ravages et dans les carriéres neuves elle n'existe pour ainsi dire pas. Quant aux remédes employés par les champignonnistes, ils consistent dans le nettoyage des carriéres (en grattant le sol ou en l'arrosant d'un lait de chaux) et dans l'interruption de la culture. Ce dernier procédé n'est pas toujours efficace, méme si l'interruption dure plusieurs années, et le nettoyage des caves ne fournit que des ré- sultats peu nets et peu concordants. Les auteurs se proposent de rechercher si certains antiseptiques ne pourraient pas étre employés efficacement pour combattre la móle. L. MaTRUCHOT. Sur un nouveau procédé de culture du Champignon de couche; par MM. Costantin et Matruchot (Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, 3 juillet 1893). On connait l'importance de la culture du Champignon de couche dans la banlieue de Paris; la production annuelle atteint le chiffre de 10 mil- lions de francs. On sait aussi que cette culture ne donne que des résultats incertains, soit parce que les Champignons se développent mal, soit parce qu'ils sont attaqués et détruits par de nombreuses maladies. La móle seule peut diminuer la récolte dans une proportion qui atteint jusqu'à la moitié. | Avec la collaboration de M. Dufour et de M. Matruchot, M. Costantin a étudié ces maladies et a donné les moyens de les combattre, sinon de (1) Ce résultat a été confirmé par l'expérience. Costantin, Recherches expérimen- tales sur la móle (Compt. rend. Acad. des sc., mars 1892). 156 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les supprimer ; d’une part en indiquant les procédés les plus propres à désinfecter les carrières contaminées, de l’autre en préparant du blanc de Champignon parfaitement pur, ce qui n'avait pas été fait jusqu'à présent. Semées en milieu nutritif approprié et stérilisé, les spores du Cham- pignon de couche produisent un mycélium en cordons, constituant un blanc pur, qui peut étre multiplié indéfiniment et qui, transporté sur du fumier stérilisé, s'y développe abondamment en quelques semaines. Introduit dans une meule de fumier, ce blanc artificiel donne des Champignons aussi beaux que ceux que les champignonnistes obtien- nent par les procédés ordinaires et méme, si les premiers résultats se maintiennent, avec un rendement plus élevé qu'il ne l'est dans les pro- cédés de culture suivis ordinairement. Un tel résultat est d'une importance qu'on ne saurait méconnaitre. Grâce à cette méthode de culture rigoureusement scientifique, les indus- triels pourront élever de préférence les variétés les plus estimées; ils seront débarrassés des maladies apportées par le blanc; enfin, ils auront pendant toute l'année du blanc frais à leur disposition. Notons en terminant que la méthode découverte par M. Costantin n'est pas seulement applicable au Champignon de couche, et l'on peut espérer qu'avec les modifications nécessaires, elle permettra la culture courante d'autres espéces comestibles. Ép. BonNET. Revista critica delle specie di Trifolium italiane com- parate con quelle del resto d'Europa e delle regioni circeummedi- teranee delle sezioni Calycomorphum Presl, Cryptosciadium Celak.; Pan MM. G. Gibelli et S. Belli, in-4°, 54 pages, 3 planches. Turin, 1892. Continuant leur belle étude sur le genre Trifolium, les auteurs dé- crivent les espèces des sections Calycomorphum et Cryptosciadium. Ils divisent la section Calycomorphum en trois sous-sections. I. Carpohypogea Gib. et B., comprenant les Subterranea Gib. et B., avec une seule espèce T. subterraneum L. et trois variétés : a. type, B. brachycladum Gib. et B., y. longipes Gay ap. Gib. et B. II. Geotropa, une seule espèce : T. chlorotrichum Boiss., Bal. II. Anemopeta, une espèce: T. globosum L., et quatre sous- espèces, T. ERIOSPERMUM Boiss., T. Rapiosum Wahlb., T. MEDUSEUM Blanche, T. PILULARE Boiss. Ces deux derniéres sous-sections forment les Carpoepigea. La seclion €ryptoseladium comprend une espèce, T. umifiorum L: y REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 151 (sensu ampl.) et trois sous-espèces ou variétés : var. a. type; var. 8. SA- VIANUM Arcangeli, var. y. cryproscias Gib. et B. Trois planches accompagnent ce Mémoire ; les espéces figurées sont : Pl. I. T. subterraneum, T. chlorotrichum, T. eriospermum. Pl. II. T. globosum, T. meduseum, T. pilulare. Pl. HI. T. radiosum, T. uniflorum, var. a, B, y. G. CAMUS. La végétation des monts Jura, précédée de la Climatologie du département du Doubs, par M. Antoine Magnin. Broch. de 59 pages in-8°, avec une carte. Besançon, 1893 (1). La Climatologie du Doubs est exposée avec des détails très précis dans la première partie de ce travail. Après avoir tracé les limites du pays Jurassien et brièvement indiqué les caractères généraux de sa végétation, notamment les changements plus ou moins brusques et contrastants qui s’opèrent, suivant la nature du terrain, dans la composition du terrain végétal, l’auteur définit les RÉGIONS D'ALTITUDE, qu'il admet seulement au nombre de trois : 4° la région inférieure ou de la Vigne, s’étendant depuis la plaine jusqu’à l'altitude de 700 mètres; 2 la région subalpine, de 100 à 1300 mètres; 9" la région alpine inférieure, de 1300 à 1700 mètres. Les principales subdivisions de la région inférieure sont : 1° les val- lées chaudes du Jura méridional à climat austral (11*-12») et à plantes méditerranéennes (Terebinthus, Osyris, etc.); — % le vignoble, com- prenant une partie méridionale à climat chaud (10°-11°) et à plantes thermophiles (Cytisus Laburnum, Saponaria ocymoides, Acer opuli- folium, Geranium sanguineum, etc.), et une partie septentrionale à climat moyen (9°-10°) avec la Vigne sur les pentes bien exposées, les Coteaux secs à Buis : Emerus, Helleborus fœtidus, Cytisus capitatus, Lithospermum purpureo-ceruleum, Rumex scutatus, Ruscus, Carex humilis et gynobasis, etc.; — 3° le premier plateau, de 400 à 700 mètres, à climat plus froid (8-9), avec Amelanchier, Cotoneaster, Dianthus saxicola, Daphne Laureola, Digitalis grandiflora et lutea, etc. La région subalpine (région montagneuse de Thurmann) est subdi- visée, en Suisse, en deux sous-régions : 4° subalpine inférieure ou du Hêtre; 2 subalpine supérieure ou des Sapins, avec un climat froid (moy. infér. à 8°) et une riché flore spéciale, Gentiana lutea, Trollius euro- Pœus, Crocus vernus, Ranunculus aconitifolius, Spiræa Aruncus, (1) Cette brochure est extraite du volume de Notices sur la Franche-Comté et Besancon, publié à l'occasion du. Congrès de l'Association française qui a eu lieu au mois d'août 1893. 158 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Lonicera alpigena, Rosa alpina, Geranium silvaticum, Centaurea montana, etc. La région alpine inférieure (région alpestre de Thurmann) est carac- térisée par la disparition graduelle de la végétation ligneuse, repré- sentée encore, dans les parties inférieures, par des buissons de Hétres, d'Épicéas, les Sorbus Chamamespilus, Juniperus nana, Pinus mon- tana. On y trouve les pàturages alpins émaillés de Dryas octopetala, Potentilla aurea, Gentiana acaulis, Anemone narcissiflora et alpina, Ranunculus alpestris, Orchis albida, Alchemilla alpina, Erigeron et Aster alpinus, Globularia cordifolia, Rhododendron ferrugi- neum, etc. Si les espéces précédentes restent habituellement cantonnées dans les régions d'altitude dont elles sont caractéristiques, un grand nombre s'observent indifféremment à toutes les hauteurs : Ranunculus acris, Silene inflata, Cerastium arvense, etc. Quelques-unes peuvent cepen- dant subir certaines modifications dans leur taille (nanisme), leurs feuilles (plus ou moins ramassées en rosettes radicales), leurs fleurs (relativement plus grandes ou d’un coloris plus intense), etc., et ces variétés ont été décrites comme des espèces distinctes. On peut ainsi considérer les Aquilegia atrata, Arabis alpestris, Viola alpestris, Sca- biosa lucida, Leucanthemum atratum, Serratula monticola, Solidago monticola, Campanula linifolia, Myosotis alpestris, Scrofularia juratensis, etc., comme des races, évidemment dues au climat mon- tagnard, des espèces correspondantes de la plaine : Aquilegia vulgaris, Arabis hirsuta, Viola tricolor, Scabiosa Columbaria, Leucanthemum vulgare, Serratula tinctoria, Solidago Virga-aurea, Campanula ro- tundifolia, Myosotis silvatica, Scrofularia canina, etc. Au point de vue des différences assez importantes dans la végétation dues à l'influence de la latitude et des rapports actuels du Jura avec les massifs montagneux voisins, M. Magnin admet trois divisions : Jura oriental, Jura occidental, Jura méridional. Nous ne pouvons suivre l'auteur dans les développements fort instructifs qu’il donne à ces questions, non plus que dans les détails « sur la flore de la Franche- Comté et du département du Doubs » qu'on trouvera à la fin de ce Mémoire. EnN. MALINVAUD. Recherches sum la végétation des lacs du Jura; par M. Ant. Magnin (Revue générale de botanique, t. v). Tirage à part de 30 pages in-8°. Paris, Paul Klincksieck, 1893 (1). (4) Voy. du même auteur Végétation des lacs des monts Jura et Conditions biolo- giques de la végétation lacustre, Notes analysées dans la Revue bibliograph. de l'an dernier, p. 175 (Bulletin, t. xxxix), et plus haut, p. 61. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 159 L'exploration, méthodiquement poursuivie par M. Magnin, des 66 lacs du Jura (1), lui a permis, comme il le constate dans l'introduction de ce nouveau Mémoire, de préciser la distribution géographique de la plu- part des plantes lacustres, en général mal connue et inexactement indiquée dans les Flores, de signaler la présence d'un certain nombre d'espéces nouvelles, soit pour la flore du Jura, soit méme pour celle de la France, et enfin d'apporter quelques données certaines à la connais- sance des conditions biologiques de la végétation lacustre, notamment sur les causes qui localisent chaque espéce à une place déterminée dans un lac et sur celles qui provoquent les variations assez grandes qu'on observe dans la flore des différents lacs du Jura : ces derniers points seulement sont traités dans le présent Mémoire. Ne pouvant embrasser ici tous les résultats de cette remarquable étude, nous indiquerons de préférence les découvertes les plus impor- tantes faites par M. Magnin, dans le cours de ses explorations, au point de vue de la statistique de la flore lacustre : 1° Espèces inédites ou paraissant propres, jusqu'à présent, au Jura : NuPHAR JURANUM nov. sp. (N. pumilum var. gracile Girard. et Joeggi); CHARA JURENSIS nov. sp. et var. Magnini Hy. 2 Plantes nouvelles pour la flore française : NuPHAR SERICEUM Lang; PorAMoGETON PRÆLONGUS Wulfen, P. coriaceus Fryer (lac des Rousses), P. Fries Rupr. (lacs des Talliéres, Malpas), P. unpuzarus ? Wolfg. (lac de Saint-Point). 9" Plantes nouvelles pour la flore du Jura : NuPHAR SPENNERIANUM ; POTAMOGETON OBTUSIFOLIUS, P. NITENS (en 1893) ; CHARA CERATOPHYLLA, CH. CURTA, CH. CONTRARIA; NITELLA TENUISSIMA, Ñ. FLABELLATA, etc. Enw. M. Une station extra-littorale de lAsplenium marinum ; par M. Fernand Camus (Bull. Soc. sc. nat. de l’ouest de la France). Tirage à part de 4 pages; Nantes, 1893. Retrouvé par M. Fernand Camus sur les ruines du château de Cha- teaulin (Finistère), localité non mentionnée dans la Flore classique de M. Lloyd mais signalée naguère par les frères Crouan (Florule du Finistére), l'Asplenium marinum s'y maintient depuis plus de trente ans dans des conditions de milieu assez différentes de celles qu'on aurait pu lui croire indispensables : on lira avec intérét les détails biologiques donnés sur cette Fougère. Ern. M. (4) M. Magnin a visité en 1893 les quatre lacs qu'il n'avait pas encore vus. 160 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La végétation dans le Limousin ; Notes et Discours divers, par M. Félix Sahut (Annales de la Soc. d'hortic. et d'hist. nat. de l'Hérault). Tirage à part de 44 pages in-8*; Montpellier, 1893. Le chapitre intitulé La végétation dans le Limousin contient le compte rendu d'une visite que l'auteur accompagné de nombreux con- fréres, pendant la session du Congrés pomologique qui s'est tenue à Limoges en septembre 1890, fit à de vastes pépinières créées depuis quelques années par M. André Laurent dans la vallée de la Jonchére, située à 26 kilométres environ au nord-ouest de Limoges. D'intéressants détails techniques sont donnés sur ces plantations. Dans le chapitre suivant, relatif à la « Production francaise des fruits et autres produits de l’Horticulture et de l'Arborieulture », nous voyons que la valeur totale en francs de cette production, pour la récolte de 1889, a dépassé 1354 millions de francs. Parmi les discours qui font suite, nous devons signaler celui que l'auteur prononça, au nom de la Société d'horticulture et d'histoire naturelle de l'Hérault, le 8 juin 1892, aux obséques de Pierre Roudier, jardinier en chef du Jardin des plantes de Montpellier. ERN. MALINVAUD. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux; volume XLV (tome v de la 5* série), années 1891-92. Bordeaux, 1893. Ce volume contient, dans la premiére partie, les études botaniques suivantes : J. Foucaun, Recherches sur quelques Œnanthe (avec une planche) (1); — Gaston LALANNE, Les études botaniques d'un apprenti barbier vers le milieu du xvn? siécle, et Sur une forme du Ranun- culus hederaceus; — L. MoreLay, Isoetes Brochoni, spec. nov. (avec une planche). Cet Isoetes, découvert dans des lacs de l'Ariége et des Pyrénées-Orientales, avait été confondu avec PI. echinospora dont il est voisin (2). (4) Voy. plus haut, p. 47. (2) Voici les principaux caractères de cette espéce nouvelle : IsoErES BRoCHONI L. Motelay. — Plante aquatique, submergée, à voile partiel et à rhizome bilobé. Feuilles presque complétement cylindriques, peu nombreuses, cinq à dix (douze au maximum), de 3 à 6 centimètres de longueur, beaucoup plus étroites que dans l'echinospora, rigides, dressées, cassantes, opaques, d'un vert foncé dans la moitié supérieure, rosées inférieurement, cylindriques dans les quatre cinquiémes de leur longueur. Sporanges absolument ronds, tachés très légèrement de violet sur le vif. Voile partiel laissant voir à nu une partie des macrospores en place, à la base du sporange. Macrospores petites, blanches, mesurant 0"",38-40 sur 0"*,50-55, de forme presque tétraédrique à base renflée, garnies de tubercules pleins, saillants, : obtus, assez nombreux, sans cependant égaler en nombre ceux de l'echinospora. | REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 161 Dans la seconde partie « Extraits des procès-verbaux des séances de la Société Linnéenne (séances tenues dans les années 1891 et 1892) », nous citerons les communications suivantes : BARDIÉ, p. xiv: Sur trois plantes trouvées à Soulac et au Verdon (Om- phalodes linifolia et Cistus laurifolius, subspontanés ou intro- duits, et Potentilla argentea, très rare dans la Gironde). Brocnon (Henry), p. xx : Sur le Viola hirta var. letevirens Clavd et le Taraxacum levigatum var. erythrospermum Andrz. — p. LVII : Erreur à laquelle a donné lieu l'Anchusa italica Retz, de la Gironde. (D'aprés l'auteur, c'est à tort que Laterrade et M. Fou- caud ont cité l Anchusa officinalis en méme temps que Y'A. ita- lica dans la Gironde; tout ce qui a été pris pour le premier doit étre rapporté au second.) — p. Lxxx : Notes sur diverses plantes recueillies à Saint-Mariens. (Ornithopus roseus, Panicum filiforme, Erythræa pulchella, Thymus Chamædrys, Solanum villosum, etc.). — p. CLXXVI : Sur quelques Œnanthe de la Gironde. — p. cLxxxnt : Sur l Hibiscus Moscheutos dans le marais de Lamotte- Biganos. BRUEL, p. xL: Une plante nouvelle pour la Gironde (Dianthus bar- batus, aux environs de Saint-Emilion). DE LovwEs, p. Lxix : Divers Champignons recueillis à Talence et à Lacanau. — p. xcvi : Sur le Puccinia graminis. — p. cvii : Sur le Juncus heterophyllus L. Duf. DE LuETKENs, p. rLxxvir: Liste de plantes plus ou moins notables recueillies en Médoc. Neyraur, p. cLxv : Diverses plantes adventices, nouvelles ou rares pour la Gironde. RODIER, p. cxi1 : Sur la végétation de la Ficaire. — p. cxvu : Sur la disposition des pièces florales de la Ficaire. — pp. cxxv-cxxvi : Sur le nombre des étamines chez le Ranunculus hololeucos et le Teesdalia nudicaulis. Ern. M. T. XL. (REVUE) 11 162 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Revue scientifique du Bourbonnais et du centre de la France ; publiée sous la direction de M. Ernest Olivier, cinquième année, 1892. Un volume de 252 pages in-8°. Moulins, 1892. Articles de botanique relevés dans ce volume : GoNop D’ARTEMARE : Matériaux pour la flore d' Auvergne (1). LASSIMONNE : Principes de topographie botanique. — Nous emprun- tons à l'auteur la définition suivante : « La TOPOGRAPHIE BOTA- NIQUE à pour but la description exacte de la répartition des végétaux sur une région donnée de médiocre étendue: en fixant sur le papier, d'aprés une carte, les modalités de distribution des espéces qui en composent la flore; en notant d'une facon précise les va- riations apportées par le temps dans ces modalités; en les com- parant entre elles et avec le terrain qu'elles recouvrent, d'aprés le principe de la superposition des aires. » Nous avouons trés sin- cérement n'avoir pas su saisir, dans ce passage ni dans la suite du Mémoire, la pensée del'auteur; peut-étre y arriverait-on par une seconde lecture, mais on a quelque peine à terminer la première. Les calculs algébriques, sur lesquels est basé le systéme préconisé par M. Lassimonne, sont en général peu familiers aux botanistes, - habitués à d'autres procédés. LÉvEILLÉ : Les Liliacées en France et dans l'Inde. OLiviER (Ernest) : Le Potentilla fagineicola Lamotte. — Cette espèce, ainsi que le dit fort bien M. Olivier, étant identique avec le P. brevistipula Dumas-Dam., ce dernier, en vertu de la règle de priorité, ne peut étre cité qu'à titre de synonyme du précédent. — Un Champignon nouveau pour la France (Battarrea phalloides Pers.) (2). RocouiGNy-ApaNsoN (de) : L'Helodea canadensis. — En juin 1892, de nombreuses fleurs femelles d'Helodea canadensis étaient épa- nouies à la surface de l'étang Neuf, commune de Villeneuve-sur- Allier. | ERN. MALINVAUD. Bulletin trimestriel de la Société botanique de Lyon. Comptes rendus des séances; seconde série, tomes viri, 1x et x (1890- 1892). Lyon, au secrétariat de la Société, Palais des Arts, 1891-92. (1) Voy. l'analyse de ce Mémoire dans le Bulletin de l'an dernier, t. xxxix (1892), Revue, p. 103.: . (2) Voy. le Bulletin, t. xxx1v (1892), p. 400. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 163 Nous nous bornerons à citer les principales Notes, en omettant les travaux précédemment analysés. Tome VIII, 1890. BLANC (Léon) : Mousses récoltées à Charbonnières. BouLLU (abbé) : Variabilité du Rosa cladoleia. — Caractères du Pa- paver bracteatum. — Sur les rhizomes des Sparganium. — Laserpitium pruthenicum à Eyzin-Pinet (Isére). GiLLoT (X.) : Sur l’Orchis alata. — Hybride résultant du croisement du Mespilus germanica et du Crategus oxyacantha. — Plantes trouvées dans le Morvan nivernais. GuiLLAUD (D') : L'Epimedium alpinum trouvé aux environs d'Arras. KiEFFER : Plantes cléistogames et semi-cléistogames. — Documents sur la flore lyonnaise tirés d'un ouvrage publié en 1620, par Strobel- berg. — Dichogamie du Plantago lanceolata. KiEFFER et Degar : Elaphomyces asperulus de la Clusaz (H.-Savoie). MaewiN : Note sur l'Adenocarpus complicatus et sa station dans le Jura. Roux (Gabriel) : Coloration des feuilles de Vigne. SAINT-LAGER : Sur l'hybridité supposée de certaines plantes, notamment le Specularia hybrida (S. parviflora Saint-Lager). — Hybride du Mespilus germanica et du Crategus oxyacantha trouvé à Alix (Rhóne). — Liste d'espéces des Alpes occidentales qui manquent dans les Alpes centrales. — Migrations en Europe du Polemonium caeruleum. — Extension récente en Maurienne de quelques plantes (Echinospermum deflexum, etc.). — Sur le polymorphisme de certains Buplévres (B. aristatum, etc.). Viviann-Morez : Sur l'Acer Pseudoplatanus. — Une figue prolifère et une déformation du Polypodium vulgare. — Mode de végétation du Sedum amplexicaule. Tome IX, 1891. BEAUVISAGE : Structure anatomique de la racine de Belladone. — Re- marques sur la nomenclature des microbes. Branc (Léon) : Anomalies d’un Chou comestible. BouLLU (abbé) : Scabiosa lucida var. subintegrifolia. — Sur le Silene crassicaulis..— Le Nitella brachyteles à Charvieu (Isère). — Influence des milieux sur quelques plantes aquatiques. 164 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Desar : Sur une Mousse hybride (Bryum pallens fécondé par le B. pen- dulum). — Thamnium alopecurum var. Lemoni. GuiLLAUD : Gentiana campestris à fleurs blanches. KiErFER : Dichogamie des Joncacées d’après Buchenau. Macnin (Antoine) : Sur le Lychnis diurna. — Sur le Nuphar pumilum du Jura et le polymorphisme des N. pumilum et N. luteum. — Sur le Cardamine trifolia. — Betula nana et Pinus uliginosa aux tourbiéres de Mouthe. MonEL (Francisque) : Herborisations autour de Briançon; le Granon, etc. — Herborisation au mont Aurouse. — Variations de couleur des fleurs du Papaver alpinum. Roux (Gabriel): Bacilles pyocyaniques et Bactéries phosphorescentes. Roux (Nisius) : Herborisation au pic de Chabrières, prés Gap. — Plantes rares du mont Brizon (Haute-Savoie). SAINT-LAGER : Remarques orthographiques sur quelques noms de genre. — Sur l’Herminium Monorchis (Ophrys Triorchis Saint-Lager). — Valeur spécifique du Mercurialis ambigua. VivianD-MoreL : Sur le Polypodium cambricum. — Sur l Asplenium Halleri DC. var. intermedium. — Note sur les Batrachium Dum. — Polymorphisme des feuilles du Lierre. — Déformation des feuilles de Cyclamen hederifolium, de Cichorium Intybus, de Pommier commun ; anomalies diverses. Tome X, 1892. BEAUVISAGE : Plantes de Semur en Brionnais. — De l'emploi des carac- téres anatomiques pour la classification des plantes. Branc : Considérations sur la formation des races végétales. BouLLu (abbé): Erodium ciconium var. chelidonifolium. — Plantes du eanton de Fribourg, Catalogue de M. le chanoine Cottet. — Clas- sification du genre Alchemilla d’après M. Buser. — Une Rose nouvelle, R. echinoclada. Desart : Classification des Sphagnum. —- Fissidens adiantoides var. irroratus. LACHMANN : Origine du Seigle cultivé. MonEL (Francisque) : Une Digitale hybride (D. parviflora X pur- purea). PRUDENT : Diatomées des environs de Murat, du Lautaret et du. mont Genis. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 165 SAINT-LAGER : Sur les préférences géiques des plantes. Vivrann-MoreL : Distribution géographique de l Alnus incana. — Pro- lifération de l'inflorescence de l'Ammi Visnaga. ERN. MALINVAUD. Bulletin de la Société botanique des Deux-Sévres, 4 fas- cicules, 36 pages (1889), 84 p. (1890), 104 p. (1891), 174 p. (1892). Niort, 1890-93. La Société botanique des Deux-Sévres, dont le siége est à Niort, a été fondée en 1889, sur l'initiative de M. Souché, ancien instituteur; elle comptait, au commencement de cette année, plus de 170 membres. Elle a pour objet, aux termes de son Règlement : 4° l'étude des plantes des départements des Deux-Sèvres et de la Vienne ; 2 l'entretien d'un Jar- din botanique à Niort; 3* la formation d'un herbier général, d'un herbier des Deux-Sèvres, d'herbiers scolaires ou communaux; 4° les relations d'échanges qu'elle facilite entre ses membres; 5° des excursions bota- niques préparées par ses soins. D'aprés les comptes rendus annuels que nous avons sous les yeux, elle remplit avec succés sa mission et con- tribue puissamment à propager, dans son domaine, le goüt de la bota- nique en procurant à ses membres de nombreux moyens d'étude. Une partie importante de ses Bulletins est consacrée à des récits d'herbori- sation et à des additions à la flore des Deux-Sévres oü sont cataloguées les découvertes des sociétaires; on y trouve aussi d'autres travaux, no- tamment, dans le Bulletin de 1890, un compte rendu d'excursions botaniques en Espagne par notre confrère M. O.-J. RıcmarD; en 1890, des Notes de M. Durer sur le Lamium amplexicaule et le Spiranthes autumnalis, de; M. CouLArs sur la reviviscence de diverses Fougères, de M. Soucré sur l'Ophrys Scolopax, etc.; en 1892, de M. de LoxNEs Contribution à la Flore cryptogamique de l'Ouest, de M. le D" GILLOT sur l Euphorbia viridiflora, de M. Sovcn£ sur l’Heleocharis uniglu- mis, de M. Baunin sur quelques plantes de la Vienne, de MM. Foucaun et JAMIN sur une excursion botanique dans le sud-ouest de la France, etc. Privilégiés sont les départements qui, à l’instar des Deux-Sèvres et de la Charente-Inférieure, possèdent le personnel d'une Société botanique locale nombreuse et prospère ! Ern. M. La florule du mont Soudine; par M. J. Briquet (Revue géné- rale de Botanique, t. v, p. 331). Tirage à part de 41 pages in-8". Paris, Paul Klincksieck, 1893. Le mont Soudine est situé, dans la Haute-Savoie, à peu prés à mi- chemin entre le Brezon et les Vergys d’un côté, le Parmelan et la Tour- 166 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nette de l'autre. L'auteur analyse d'abord la composition de cette florule et la compare à celle des massifs voisins; on trouve, dans la suite de ce travail, des « Notes sur quelques plantes observées au mont Soudine » (Ranunculus aconitifolius variétés humilis DC., heterophyllus Briqu., alpinus Briqu.; R. Breyninus Crantz et ses variétés; Alsine verna Bartl.; Potentilla salisburgensis Hænke; Sorbus Hostii Gremli; Atha- mantha cretensis L.; Serratula tinctoria var. præalta L.; Mentha longifolia Huds. [M. silvestris L.]; Sideritis hyssopifolia L.; Pingui- cula grandiflora Lamk). A propos du Potentilla salisburgensis Hænke, l’auteur discute les changements de nomenclature adoptés par M. Zimmeter, dans sa Mono- graphie du genre Potentilla, et « qui ont ceci de particulier, dit M. Briquet, que, appliquant des noms dont la signification traditionnelle est parfaitement fixée à des espèces différentes, mais connues depuis longtemps, ils menacent d'introduire dans les Potentilles un imbroglio dont les premiers effets se font déjà sentir ». Ainsi les traditionnels P. verna L., P. opaca L., P. salisburgensis Hænke correspondraient respectivement, d’après M. Zimmeter, le premier au véritable P. opaca L., le second au P. rubens Crantz, le troisième au vrai P. verna L. Notre érudit confrère de Genève montre que ces innovations ne sont pas justifiées et qwelles produiraient gratuitement une grande confusion dans la nomenclature des Potentilles. Ern. MALINVAUD. Compte rendu des travaux présentés à la soixante- quinzième session de la Soc. helvétique des sciences maturelles, réunie à Bâle les 5, 6 et 7 septembre 1892 (Archives des sciences physiques et naturelles de Genève, octob.-nov. 1892). Genève, 1892. Dans la séance tenue par la section de botanique ont été communiqués les travaux suivants : HorrwANN-BURCKHARDT : Une monstruosité du Juglans regia. — D' E. BUCHERER : Un cas de prolification et de phyllodie chez le Geum rivale. — C. de CANDoLLE : Action des rayons ultra-violets sur la végé- tation. — D" H. Curisr : La flore ancienne africaine. — JACCARD : Plantes nouvelles pour le bas Valais. — Wozr : Un nouvel hybride d' Artemisia (A. glacialis X mutellina — A. Seileri Wolf). — TRIPET : Station de plantes rares. — D" E. FiscHER : Expériences d'infection avec des Puccinia. — KLEns : Sur les conditions de la formation des z00- spores. — MicnELi : Iris du groupe Oncocyclus. — D' Imnor : Sur un Hypnum trouvé sous la glace. 4 Ern. M. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 167 Supplementum Prodromi Floræ Hispanicæ, sive Enume- ratio et Descriplio omnium plantarum inde ab anno 1862 usque ad annum 1893 in Hispanio detectarum quæ innotuerunt auctori, adjectis locis novis specierum jam notarum, auctore Mauritio Willkomm, botanices universitatis Pragensis germanice professore emerito, etc. Un vol. in-8° compact de 370-viu pages. Stuttgart, 1893, librairie E. Schweizerbart (E. Koch), Marienstrasse, 34. — Prix : 25 francs. Incessamment explorée, indépendamment des botanistes indigènes, par de nombreux voyageurs attirés par sa renommée d'inépuisable fé- condité, la merveilleuse flore espagnole s'enrichit tous les ans de découvertes nouvelles, et un ouvrage d'une importance capitale pour son étude, le Prodromus Flore Hispanice de MM. Willkomm et Lange, dont la première publication remonte à plus de trente ans (1), avait besoin d'étre remis, à l'aide d'un Supplément, au niveau actuel de la science. M. Willkomm, en s'acquittant de ce soin avec la compétence magistrale qu'il possède en cette matière, a fait une œuvre éminemment utile. Dans la préface écrite en latin, suivie de l'Enumeratio operum et collectionum plantarum quibus auctor usus est, M. Willkomm indique les sources diverses, auteurs, ouvrages et collections, auxquelles il a puisé les renseignements et additions méthodiquement groupés dans le présent volume; il a relevé 491 espéces et 493 variétés ou formes nou- velles pour la flore espagnole, dont par suite il croit pouvoir fixer à 5570 environ le nombre des plantes vasculaires connues jusqu'à ce jour. Comme il nous est impossible, au sujet d'un ouvrage de cette nature et quelle que soit sa grande valeur, de nous étendre ici en détails ana- lytiques, nous nous bornerons à signaler la nouvelle nomenclature adoptée par l'auteur dans le genre Globularia. Il admet que la forme répandue en Europe et nommée jadis par Nyman G. Willkommii doit conserver le nom traditionnel de G. vulgaris (2), mais il en distingue spécifiquement, sous le nom de Globularia Cambessedii, une forme par- ticuliére aux iles Baléares et à la province de Valence, d'oü résulte la synonymie suivante : (1) Prodromus Flore Hispanice, etc., auct. M. Willkomm et J. Lange, voyez hi Revue bibliogr. du Bulletin. t. vint (1861), p. 648; t. 1x, p. 136; t. xri (1866), p. 109; - XVI (1869), p. 69; t. xx1 (1874), p. 115. l . (2) « Dis atione doctoris D Pi-Lager eruditissima de Globularia vulgaris lecta » concedo, Globulariæ speciei per Europam vulgatissimæ, cui cl. Nyman nomen » Wilkommii imponendum esse olim censuit, nomen vulgaris conservandum esse... », P. 140. (Voy. Malvd Questions de nomenclature in Bull. Soc. bot. de France, t. xxxvi (1890), sess. extraord., pp. Lxxxviti et suiv.). 168 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. GLOBULARIA VULGARIS L. (G. Willkommii Nym.), variat foliis basilar. integerrimis et apice tridentatis. In Hispania boreali passim. GLoBULARIA CaMwBESsEDII Willk. (G. spinosa 8. Camb. Enum. pl. Ba- lear. non L., G. Valentina Willk. olim, etc.). L'auteur annonce, à la fin de la préface, que ce Supplément sera sa derniére publication sur les plantes d'Espagne : « ultimum est opus a me de flora hispanica editum ». La part prise par M. Willkomm à l'étude de cette flore célébre est des plus considérables et suffirait à placer ce savant botaniste au premier rang des phytographes de ce siécle. EnN. MALINVAUD. Note sur une Saxifrage nouvelle de la section Cym- balaria Griseb., trouvée dans le massif des Babors (Algérie); par M. J.-A. Battandier (Bulletin de l'Herbier Boissier, vol. 1, n* 11). Tirage à part de 2 pages et une planche. Genéve, 1893. Cette Saxifrage, que M. Battandier avait d'abord rapportée comme variété au S. Cymbalaria Marsh. Bieb., en différe par ses feuilles à lobes moins profonds et moins aigus, par son calice moins accrescent, ses styles plus écartés, ses graines plus fortement tuberculées. Le S. Huetiana s'en écarte par ses styles courts et divariqués, ses fleurs plus petites, son calice étalé subréfléchi. L'auteur donne à la nouvelle espèce le nom de SAXIFRAGA BABORENSIS. Ern. M. The Journal of Botany british and foreign, edited by James Britten, vol: xxx1 (1893). London; West, Newman and Co., Hatton Garden, E. C. Bennett (Arthur), p. 50 : L'Ajuga pyramidalis en Écosse. — pp. 132, 294 : Notes sur le genre Potamogeton. — p. 236 : Sur quelques Œnanthe de la Grande-Bretagne. — Sont étudiés et comparés, au point de vue de leurs caracteres différen- tiels, les Œnanthe pimpinelloides, peucedanifolia, Lachenalii et silaifolia. — P- 332 : Le Pirola rotundifolia et ses formes européennes. Fryer (Alfr.), p. 358 : Notes sur les Potamogeton. — Description du PorawoaETON BiLLUPSH Fryer (R. coriaceus X plantagineus), avec une planche représentant cette espèce. Banbury (Fr.), p. 16 : Épervières nouvelles pour la Grande-Bretagne. — Hieracium ANGLICUM Fr. X HYPOCHŒROIDES Gibs.; H. COMMU- TATUM Beck. X EuPATORIUM Griseb.? "e REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 169 Ley (Aug.), p. 13 : Deux nouvelles Ronces britanniques. — RuBUus ACUTIFRONS n. sp., forme voisine du R. Linroni Focke, et R. ocHRo- DERMIS n. Sp. ayant surtout des rapports avec les R. mucronatus Blox. et scabrosus Mull. Linton (Edw. F. et Wm R.), pp. 145, 177, 195: Épervières britan- niques. — Nouvelles espéces : HIERACIUM GRANITICOLUM, voisin des H. alpinum Backh., gracilentum Backh., etc.; H. CLOVENSE, du groupe du nigrescens; H. BoswkELLI, à placer à cóté des H. Schmidtii, caledonicum, etc.; H. STENOPHYES, se plaçant entre les H. cæsium et vulgatum ; H. EUSTALES, dont les rapports sont surtout avec H. farrense Hanb. et submurorum Lindeb.; H. on- CADENSE, à classer entre les H. eustales et farrense. Marquand, p. 265 : Plantes des iles Sorlingues. Marshall (Rev. E. S.), p. 48 : L'Alisma ranunculoides var. zosteri- folium Fries dans la Grande-Bretagne. — p. 228 : Quelques plantes observées en Écosse, en juillet et aoüt 1892. — p. 325 : Quelques Potentilles hybrides de la Grande-Bretagne. — Potentilla procumbens X reptans (P. mixta Nolte), P. procum- bens X Tormentilla (P. suberecta) Zimmeter, P. reptans X Tor- mentilla (P. italica Lehm.). Præger (R. Lloyd), p. 33 : Un Carex nouveau pour l'Irlande (Carex rhynchophysa C. A. Meyer), avec une planche représentant cette espéce. — p. 238 : Notes sur la flore du comté d'Armagh. Rogers (W. Moyle), pp. 3, 40 : Essai d'une clef des Rubus de la Grande-Bretagne. White (W.), p. 115 : Notes sur la flore de Bristol. Ern. M. Plantarum Caucasi movarum vel minus cognitarum Manipulus secundus (1); par MM. S. Sommier et E. Levier (Acta Horti Petropolitani, vol. xu, n° 3, 1893). Tirage à part de 53 pages. Les auteurs, outre des notes relatives à diverses plantes critiques déjà connues et à des variétés inédites, décrivent 18 nouveaux types spéci- fiques, à savoir : 44. DELPHINIUM BRACTEOSUM « affinitatem cum D. spe- cioso et præsertim cum D. formoso Boiss. exhibens ». — 12. CORYDALLIS GLAREOSA, voisin de C. alpestris C. A. Meyer. — 13. ERYSIMUM BREVI- . (1) Cette énumération fait suite au Decas plantarum novarum Caucasi publié par les mêmes auteurs, in Acta Horti Petropolitani, vol. xu, 1892. 170 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. STYLUM « cum E. cuspidato M. B. comparandum ». — 14. E. CONTRACTUM « proximum videtur E. pulchello Willd. » — 15. DRABA SUBSECUNDA, pour lequel est instituée une section nouvelle de Draba, sect. Pseudo- Arabis caractérisée en ces termes : « Perennes cespitosæ, scapus fo- liosus, pili simplices rari, siliqua linearis ». — 16. SILENE DROTHERANA, se rapprochant des S. spergulifolia Desf., pruinosa Boiss. et brachy- carpa Boiss. et Bal. — 17. S. KUBANENSIS, à placer à côté du S. odon- topetala Fenzl. — 18. S. SUBUNIFLORA, voisin des S. kubanensis et ciliata Pourr. — 19. ARENARIA OVALIFOLIA « affinis varietati flaccidæ Arenarie rotundifoliæ M. B. » — 20. CERASTIUM UNDULATIFOLIUM, qui a le port du C. uniflorum Murith. — 21. Vicia Dadianorum « cum V. cassubica comparanda ». — 22. GEUM LATILOBUM « affine G. hyr- cano C. A. Mey. et stricto Ait. » — 93. KNAUTIA INVOLUCRATA € a proxi- ma K. integrifolia C. Koch dignoscenda ». — 24. JURINEA CORO- NOPIFOLIA, voisin de J. pumila. — 25. ANDROSACE RADDEANA « Habitus fere A. Mathilde Lev. Aprutii neapolitani incole ». — 26. ALLIUM GRACILESCENS « in subsectione Porro Tourn. » — 27. BROMUS ADJA- RICUS € ad B. armenum Boiss. accedere videtur ». — 28. Poa CAPIL- LIPES « propius ad P. pratensem accedit ». EnN. MALINVAUD. €sterreichische botanische Zeitschrift (Revue autrichienne de Botanique, rédigée par M. Richard R. v. Wettstein et publiée par M. Alex. Skofitz) ; 43° année (1893). Vienne, C. Gerold's Sohn. Adamovie (Lujo.), p. 171: Nouvelle contribution à la Flore du sud-est de la Serbie. — On y trouve une espèce nouvelle, CENTAUREA VELE- NOVSKYI « ex affinitate C. montana L. » Ascherson (P.), pp. 14, 44 : Le Sparganium neglectum Beeby en Autriche-Hongrie. — p. 123: Le Veronica campestris Schmalh. et sa : distribution dans l'Europe centrale. Degen (D' A. v.), pp. 53, 422 : Remarques sur quelques espéces orien- tales [Centaurea affinis Friv., Linum thracicum, Cytisus Fri- valdszkyanus n. sp. (e sectione T ubocytisus DC.), Cytisus eriocarpus Boiss., C. lasiosemius Boiss. ]. é Evers (G.), p. 86 : Hieracium Solilapidis Ev. et H. pulchrum Arv.-T. — pp. 390, 424: SENECIO NEAPOLITANUS Ev. (S. erratico-Cineraria), HIERACIUM ALFENZINUM Ev. Freyn (J.), pp. 372, 413 : Plante novae Orientales. — RANUNCULUS ABCHASICUS Freyn (Caucase), « ex affinitate R. oreophili MB., R. Villarsii DC., R. montani Willd. »; DELPHINIUM SINTENISII ra REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 111 Freyn, « affine D. halterato S. S. »; DiANTHUS KASTEMBELNENSIS Fr. et Sint., « D. aristato Doiss. et D. zonato Fenzl affinis »; DiawTHUs SiNTENISU Freyn, « proximus D. Armeria L. »; Tri- FOLIUM AUREUM Subsp. BARBULATUM Fr. et Sint.; GALEGA CORONIL- LOIDES Freyn et Sint., voisin de G. orientalis Lamk et de G. bi- color Hausskn. ; AsTRAGALUS FiSsILIS Freyn et Sint. « A. mesoleio affinis »; AsTRAGALUS TOSSIENSIS Freyn et Sint., se plaçant prés des A. tokatensis Fisch. et albifolius suivant; ASTRAGALUS ALBI- FOLIUS Freyn et Sint., « A. compactus Willd. habitu non absi- milis »; ASTRAGALUS SOMMIERI Freyn, « A. longifolio Lamk affinis »; AsTRAGALUS MEGALACMUS Freyn et Sint., à rapprocher notamment des À. macrocephalus Willd. et grandiflorus Freyn. Halaezy, pp. 22, 55 : Contributions à la Flore de la péninsule des Bal- kans. — Florule de l'ile Thasos (fin); CENTAUREA FORMANEKII Hal., e sect. Phalolepis Boiss. Kerner (A.), p. 113 : Scabiosa trenta Hacquet (avec une planche). Mur (Joseph), pp. 175, 220, 353 : Contributions à la Flore du Tyrol septentrional. — Plantes remarquables citées : CIRSIUM MICRAN- THUM (C. superpalustre X oleraceum), C. BENzu (C. superole- raceum X palustre); C. Kizcrasn Brugg. (C. rivulare X Eri- sithales); C. Kukku (C. super-Erisithales X heterophyllum), recedens ad C. Erisithales; C. Tuomas (C. spinosissimum X oleraceum); C. ERISITHALOIDES (C. Erisithales X flavescens); CnEPIS HELVETICA Brugg. (C. alpestris X blattarioides) ; CREPIS ŒNIPONTANA (C. superalpestris X blattarioides); HIERACIUM MonrrziaNuM (H. Pilosella X aurantiacum); Hieracium VALSIA- NUM Sarnth. (H. super sphærocephalum X Auricula); HigRACIUM UBERANS(H. piloselliforme X Auricula); HIERACIUM GLABRATOIDES (H. speciosum x glabratum); Puyrevma Kaexii (P. orbiculare X Halleri), SALIX NIGRICANS X HASTATA. — p. 353 : Nouvelles remarques sur l Hieracium pulchrum dans le Tyrol. | Murbeck (Sv.), p. 365 : Veronica poljensis ex affinitate V. Anagal- loidis Guss. Pernhoffer (G. v.), pp. 253, 286 : Espèces nouvelles pour la flore de la Styrie. — KNAUTIA INTERMEDIA Pernh. et Wettst., intermédiaire entre les K. pannonica et silvatica; GALEOPSIS PERNHOFFERI Wettst. (G. bifida X speciosa). Polak (K.), p. 378 : Notes sur la flore bulgare. 172 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Taubert (P.), p. 368 : Trifolium ornithopodioides Sm., plante nou- velle pour la flore austro-hongroise et son identité avec le Tri- folium perpusillum Simk. Ullepitsch (J.), p. 421 : Deux plantes nouvelles. — L'une de ces plantes est le Gazrum WerrsrEINI Ullep., « planta a G. verno sat distincta »; la seconde est l'ERIoPHoRUM KERNERI Ullep., dont l'auteur n'indique pas les affinités. Waisbecker (Ant.), pp. 281, 317, 354 : Contributions à la Flore du comitat d'Eisenburg. — Plantes nouvelles ou remarquables : THLASPI UMBROSUM n. sp. du groupe du T. montanum; Stachys palustris variétés parviflora, tomentosa el laxiflora; RUBUS PORPHYROPETALUS Borb. et Waisb. n. sp. Villicaulium; RuBus TRICHOTHECUS n. spec. Villicaulium ; RUBUS GINSIENSIS n. Sp. Adenophororum; RuBus BnEviPES n. sp. Radularum; RUBUS PERACANTHUS Borb. et Waisb. n. sp. Hystricum; RUBUS TRICHO- MORUS Borb. et Waisb. n. sp. Corylifrondium ; PoTENTILLA PSEUDO- SERPENTINI (P. serpentini Borb. X glandulifera Kras.). Wetistein (R. v.), pp. 77, 126, 193, 238, 305 : Recherches sur les plantes de la monarchie austro-hongroise (avec une planche et une carte). — Dans cette nouvelle série d'études, l'auteur examine: les espéces du genre Euphrasia et décrit à ce propos les espéces nouvelles suivantes : EUPHRASIA ILLYRICA Wettst., voisin d'E. salisburgensis ; Euphrasia Porte (E. alpina Freyn non Lamk); EUPHRASIA STIRIACA. Zimmeter (A.), p. 173 : Les Aquilegia einseleana F. Schultz et tha- lictrifolia Schott. EnN. MALINVAUD. Deutsche botanische Monatsschrift, Zeitung fur Systematiker, Floristen und alle Freunde der heimischen Flora (Journal mensuel allemand de botanique, publié par M. le professeur D' G. Leimbach, à Arnstadt) ; 9* année (1891) et 10* année (1892). T. IX (1891). Brunin (Th. À.), p. 136 : Sur l'orthographe correcte de quelques noms de plantes. — On doit écrire, d’après l'auteur, Barbaræa, Barts- chia, Dicentra, Euonymus, Heleocharis, Hypochæris, Phaselus, Brunella, Teesdalea, Xanthoxylum, Mais, silvaticus, etc., et non Barbarea, Bartsia, Dielytra ou Diclytra, Evonymus (1), (1) Pline a écrit : Evonymos. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 173 Eleocharis, Hypochæris, Phaseolus (1), Prunella, Teesdalia, Zanthoxylum, Mays, sylvaticus, etc. CALLIER, p. 7 : Potentilla argentea X silesiaca n. hybr. (P. Schol- ziana Callier). FicERT (E.), pp. 61, 88, 149, 190: Notes sur la flore de Silésie (Salix triandra X purpurea, Epilobium adnatum x; montanum, Tri- folium rubens var. villosum Bert.). FonMANEK (D' E.), pp. 24, 62, 88: Contributions à la flore de la Serbie, de la Macédoine et de la Thessalie. — Types nouveaux : Silene Otites var. macedonica, S. macrocarpa (e sect. Otiteæ). GnEscuik (V.), p. 101 : Excursion botanique dans le comitat de Zips en Hongrie. | GnürTER, p. 5 : Anthemis arvensis X Matricaria inodora n. hybr. Horte (G. v.), p. 36 : Remarques sur l'Hieracium precoz v. basalti- cum C. H. Sch.-bip. HoLuny, p. 143: Rubus Khekii n. sp., du groupe des Adenophori. HukrLIN (E.), p. 176 : Aperçu de la flore des Alpes pennines. KNEUCKER (A.), p. 60 : Carex Zahnii (lagopina X Persoonit) n. hybr. — p. 38 : Excursion dans l'Oberland de Berne. LüscuER (Hermann), pp. 56, 84, 121 : Nouvelle contribution à la flore du nord de la Suisse. — Nous remarquons, parmi les plantes énumérées, un Anagallis arvensis X caerulea. MuLLER (C.), p. 1: Albinisme du Lathrea Squamaria. Munn (J.), p. 17 : Les Potentilles du Tyrol septentrional. = — p. 145 : Flore automnale de la Styrie méridionale. PALACKY (J.), p. 54 : Contribution à la flore du Maroc méridional. Sacorsky, pp. 51, 81 : Sur des hybrides des Potentilla Fragariastrum et alba. T. X (1892). ARTZT (A.), p. 140 : Souvenir d'une excursion botanique dans le Tyrol. BLocki (Br.), p. 104 : Contribution à la flore de la Galicie orientale. CALLIER (A.), p. 164 : Flora silesiaca exsiccata. — Espéces décrites où donnant lieu à des discussions : Potentilla fallas Marssh., P. (1) Faselus serait encore plus correct que phaselus. On trouve faseolus dans Pline et Cicéron. 174 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. recta X argentea Jauer, Carex limnogena Appel (paradoxa X teretiuscula), C. axillaris Good. (remota X vulpina Crép.), C. leporina f. robusta, C. riparia X filiformis Wimm., C. Beck- manniana Fig. (riparia X rostrata Fig.), Potentilla longifrons Borb., Epilobium limosum Schur (montanum X parviflorum Hsskn.), Alnus incana DC. var. orbicularis Call., A. Fiekii Call.; Salix Caprea f. monstrosa; Carex acuta Fr. var. tricostata Fries, C. polyrrhiza Wallr. et umbrosa Host. DEmanpT (Ph.), p. 1: Trois espèces nouvelles de Rubus. — Ces trois Rubus, créés par le D' Utsch, sont : R. affinoides (R. affinis x montana Utsch), R. platyacanthus(R. geniculatus X fragrans ` Utsch), R. Demandtii (R. gratus X vestitus Utsch). FicERT (E.), p. 148 : Deux Carex hybrides de la flore silésienne (C. ve- sicaria X filiformis, C. riparia X filiformis). GERHARDT, p. 152 : Poa Figerti (nemoralis X compressa) n. hybr. GRÜTTER (Max), p. 67 : Nouvelles observations botaniques faites dans la Prusse occidentale. — Pulsatilla vernalis var. glabrescens Grütt., P. pratensis X vernalis Lasch., Lepidium ruderale var. incanum Grütt., Dianthus carthusianorum X deltoides, Ar- temisia vulgaris L. var. macrocephala Grütt., Anthemis arvensis X Matricaria inodora, Anthemis Cotula X Matricaria inodora, Saliw et Carex hybrides. Hans (Ant.), p. 5 : Florule de Bialystok (Russie occidentale), et mons- truosités du Geum rivale. Hozusy (Jos.), p. 57 : Quelques observations botaniques rapportées , : L p o» . ` . d'une excursion dans la partie méridionale du comitat d'Arva en Hongrie. HuETLiIN (E.), pp. 38, 118 : Aperçu de la flore des Alpes pennines. KNEUCKER (A.), p. 29 : Excursion botanique dans l'Oberland de Berne. Macwus (P.), p. 65 : L'Asplenium germanicum Weiss et la variété pseudogermanicum de Y Aspl. Ruta-muraria. Mono (E.), p. 70 : Flore du mont Spaccato, prés de Trieste. Murr (J.), p. 97 : La flore du Diluvium des Alpes orientales. — p. 129 : Contributions à la flore de la Styrie. Perry (H.), p. 44: Anomalies florales du Linaria spuria. SABRANSKY (H.), p. 72: Mélanges batologiques. — Rubus Wiesbaurii * (R. macrostemon X Vestii) n. sp. hybr., R. cæsius X vesti- tus, etc. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 175 ScHLIMPERT, pp. 24, 90, 111, 134 : Flore de Meissen (Saxe). STRAHLER (Ad.), pp. 15, 85 : La flore de Theerkeute, dans le cercle de Czarnikau de la province de Posen. WrnuEn (C.), p. 49 : Un cas d'abondante propagation da Linaria mi- nor le long de la voie ferrée. WinrToEN (F.), p. 14 : L'Epilobium adnatum X montanum. Zaun (Herm.), pp. 20, 93, 121 : Herborisations à la source du Danube. Ern. MALINVAUD. Bulletin de lAssociation pyrénéenne pour l'échange des plantes; 1'* année (1890-91), 16 pages in-8, Foix, 1891; 2° année (1891-92), 12 pages in-8, Foix, 1892; 3° année (1892-93), 8 pages in-8°, Poitiers, 1893. « L'Association pyrénéenne, d'aprés le premier article de son Régle- ment, a pour but de répandre dans les herbiers les plantes rares ou critiques de l'Europe; elle n'admet à l'échange que les Phanérogames, les Cryptogames vasculaires et les Characées. » Sous l'habile direction de M. Giraudias, elle est en pleine prospérité (1). Tous les ans, elle publie un Bulletin contenant le Réglement, la liste des associés et des « Notes critiques sur les plantes distribuées ». Parmi celles-ci nous remarquons les suivantes : Buzz. 1. Notes sur : Biscutella neustriaca Edm. Bonnet, Aethio- nema varians Giraud., Œnanthe Foucaudi Tesser., Cirsium Mailhoi Giraud., Primula fallax Richt., Carew curvata Knaf, Sesleria varia Wettst., Chara baltica Fr. Buzz. 2: Anemone præcox et serotina Coste, Nigella gallica Jord., Fumaria recognita Lacr., lberis linifolia var. macrodonta Burn., Galium elato-verum, Carduus crispus.X nutans, Teucrium Rever- choni Willk. BuLL. 3: Batrachium Godroni var. capillaceum, Lamium macu- latum var. album, Alisma ranunculoides var. elongata. Ern. M. (1) S'adresser, pour plus amples renseignements, à M. Giraudias, receveur de l'en- registrement, à Poitiers (Vienne). 176 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOUVELLES. (1* janvier 1894.) — M. F. Gay, notre confrére, a été nommé, par décret du 9 novembre dernier, professeur de pharmacie à l École supérieure de pharmacie de Montpellier, en remplacement de M. Soubeiran. — Notre distingué confrére, M. Paul Fliche, professeur à l'École fo- restiére de Nancy, vient d'étre nommé chevalier de la Légion d'honneur. — Le bois de Grammont, prés Montpellier, rendu célébre par la mention qui en est faite dans la correspondance de Linné avec Boissier de Sauvages, est devenu la propriété de l'Université, grâce à la libéra- lité de M"° Bouisson, qui a légué aux établissements universitaires de Montpellier une propriété d'une valeur d'un million environ. — A céder dix années (1874-1883) de la Revue bryologique de M. Husnot, garanties en bon état; les premiéres années sont devenues rares. — S'adresser à M. A. Le Grand, 4, rue d'Orléans, à Bourges. — Dans sa séance du 18 décembre dernier, l'Académie des sciences a décerné les prix suivants. Le prix Fontanes a été attribué à notre con- frère M. R. Zeiller pour ses remarquables travaux de paléontologie végétale; le prix Desmaziéres, à M. C. Sauvageau pour ses publications cryptogamiques; les deux prix Montagne, à M. J. Cardot, connu par ses études sur les Mousses, et à M. A. Gaillard, auteur de la Monographie des Meliola. Enfin, les Muscinées du département de la Manche ont valu le prix Thore à M. Corbière. — Vient de paraître le tome premier de la FLorE DE FRANCE ou Des- cription des plantes qui eroissent spontanément en France, en Corse et en Alsace-Lorraine, par MM. Rouy et J. Foucaud. Un vol. in-8° de LXVIII- 264 pages (contenant : Renonculacées, Berbéridées, Nymphéacées, Papavéracées, Hypécoées, Fumariacées et Crucifères pro parte). — Prix : 6 francs, chez MM. G. Rouy, 7 et 9, avenue Casimir, à Asnières (Seine); J. Foucaud, au Jardin botanique de la marine, à Rochefort (Charente- -Inférieure), et chez les principaux libraires de France et de l'étranger, 1893. — Nous reviendrons le plus tót possible sur cette im- portante publication dont nous sommes obligés, faute de place, d'ajour- ner le compte rendu. Le Directeur de la Revue D? Ep. BORNET. Le Secrétaire général de la Société, gérant du ee ERN: MALINVAUD. 14014. — Libr.-Impr. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MAY et MoTTEROZ, directeurs. ; Actes de la Société Linnéenne de Bor- ANATOMIE ET PHYS Les effets du brouillard des villes sur les plantes cultivées; M. W. Oliver...... . Nouvelle Note sur la culture du Cynomo- rium coccineum; M. G. Arcangeli.... Relation biologiques entre les plantes et les escargots; M. Piccioli............ 129 130 130 Recherches sur la turgescence et la tran- spiration des plantes grasses; M. Au- RECDOett-.. Hes. rw bec. s pul 131 Respiration et assimilation chlorophyl- lienne comparées chez les plantes grasses et chez les végétaux ordinaires; NU RUNE I s eoe Lee erect even 199 IOLOGIE VÉGÉTALES. - La prétendue migration du contenu des feuilles avant leur chute; M. C. Weh- ner dé PA ITS nr Recherches histologiques sur les Urédi- nées; MM. Dangeard et Sappin-Trouffy. MM. Dangeard et Sappin-Trouffy..... ; La pseudo-fécondation chez lcs Urédi- nées; M. Sappin-Trouffy......:...... Les sugoirs chez les Urédinées; M. Sap- pin-Trouffy .. ..... MD SR CER EE EI Progrés de nos connaissances relatives PHYTOGRAPHIE ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. La végétation des monts Jura; M. A. s iQ RING MC HMM IMS ECL: 157 Recherches sur la végétation des lacs du Jura; M. A. Magnin................. Une station extra-littorale de l'Asplenium marinum; M. F. Camus.......,...... Revue critique des espéces italiennes du genre Trifolium ; MM. Belli et Gibelli. . 156 La florule du mont Soudine; M. Briquet. 165 Plantarum Caucasi novarum vel minus Cognitarum; MM. Sommier et Levier.. 169 Note sur une Saxifrage nouvelle de la section Cymbalaria ; M. Battandier... 168 "Supplementum. Prodromi Flore Hispa- "cc; M. M. Willkomm.............. 167 Les Algues de Schousboe déterminées par M. Éd. Bornet. .........,..... “187 Les Diatomées d'Auvergne; Frère Héri- baud-Joseph .......:..:............. 139 La place du genre Thoréa dans la clas- sification; M. Fr. Schmitz............ 140 PALÉONTOLOG Sur une Dicotylédone trouvée dans PAI- bien supérieur aux environs de Sainte- MAR spores uses ms F E ORO SER : Présence dans les Alpes du Chrysomyxa Abietis; M. Thomas.................. M.-Massee lere erar er ue - Sur certains Hyphomycétes nouveaux ou particuliers de l'Amérique du Nord; M, ThaXtOT sc. cos E ess è Le genre Cortinaire ; M. Britzelmayr.... Sur le Pompholix sapidum Corda et le Scolecotrichum Boudieri; M. A. de Jaczewski...-...-.. eed rre tee Sur une nouvelle Psalliote, P. ammo- phila; M. Ménier................, : Nouveaux Champignons de Saxe ; M. di Mresadola.. 5:55 rare voire Nouveaux Champignons d'Australie ; M. J. Bresadola........ eere Champignons du Choa et de là colonie Érythrée; M. J. Bresadola........... é Les Champignons des Alpes-Maritimes, fasc. vi-vir! J.-B. Barla.....,........ Quelques Champignons récoltés en Al- gérie; M. A. de Jaczewski....... Sir IE VÉGÉTALE. Sur un nouveau genre de Conifèrés ren- contré dans l’Albien de l'Argonne; M. P. Ménehould (Marne); M. P. Fliche..... 136 MÉLANGES ET RECUEILS. Rceherches sur la mole, maladie du Cham- i de couche; MM. Costantin et Du- our 154 . e*t s.n 9c" * et Matruchot........,..,....... iU. 00 végétation dans le Limousin; M. Félix a RUN CUT BM . 4160 160 Centre de la France, 5* année... 162 Bulletin trimestriel de la Société bota- Lan) deaux, vol. xLV........,.......... Revue Scientifique du Bourbonnais et du > Sèvres (1889-92)...... The Journal of Botany british and fo- **9»99826 cuve Compte rendu des travaux présentés à la sciences naturelles$............... e (Esterreichische botanische | Zeitschrift, 43° année (1893).,.....-.......s.s.e Deutsche botanische Monatsschrift, 9* et 10° années (1891-92)...........,..... nique de Lyon, t. viti, 1X et Xi... 162 . l'ééhange des plantes 1890-99)... ..... ; Une pseudo-fécondation des Urédinées; | aux Urédinées; M. Dietel............ : Le’ Polysporella Kutsingii Zopf; M. Dan- geurio i vers cornet a ts Une Monographie des Myxogastres ; Bulletin de la Société botanique des Deux- ` reign, vol. XXXI (1893).............., | 75° session de la Soc. helvétique des - 133 146 146; 136: "e 165 166 170 172 Bulletin de l’Association pyrénéenne pour =- *' SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE SR -. Les séatices se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures dt. : Soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredis de chaque mois, JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1894 La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se *vend- aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume ` annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ' ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. nn | ! : Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1668), - sont cédés au prix de 10 fr. ehacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante: ‘=: N: B.— Lestomes1V et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. ^ "Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de botanique tenu à * gères à la Société et de 20 fr. pour les membres dé la Société. '*- Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bülletin, ainsi que des numé- L' mos déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au. milieu de l’année, sont à la charge - de l'acquéreur ou de l'abonné. : : 3 É Boana qe MAN ES JUS NN ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y raftächent. . _MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui ^ ‘teur nouvelle adresse ne pourraiént pas être remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent quelconque du tome XXXVIII (1891) ou d'une année antérieure, on doit faire abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois; °°" 7. Were uon oes oom CRM OR De s die WomUm mod RE E I S m SET SEE RE .19. et 96 janvier. 43 et 21 avril. ` |...13 et 27 juillet. … 9 et 23 février. ^ | 141 et 25 mai. 9 et 23 novembre. |” ..9 inars. : ,, 98 et 22 juin, 14 et 28 décembre. | | "Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- ` se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faireconnaitre -est terminé depuis plus de deux ans. ll en résulte que, pour se procurer une partie. : -l'acquisitior du volume entier, — Aucune réclamation n'est admise, de la part des. ‘|: DE LA DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D’ UTILITÉ PUBLIQUE + al seni > SP PAR dre DU EC AOUT Aus | TOME QUARANTIÈME — Série. - -— TONE, .XV*) 1593 | * (PRE MIÈRE MORS: Jia vds WE Gps GRE JE ids ; To Secrétaire send M. E. Malinvaud. - BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIETE - 5 2s Puri Y Ned qu Elm - pour 1893. he Président : M. P. DucnARTRE. Vice-présidents : Pe ce pis Le d Pate a. aom, Zeiller. ' Vicesecrétaires : : MM. Hovelacque, Jeanpert. a AXschivisia : de "M. Éd. Bornet. | Secrétaires : : - MM. G. Camus, Danguy. . Trésorier : M. Delacour. … : ae d : Membres du Consei t: MM. Chevallier (abbé L.), MM. Prillieux, ^ Beier, Costantin, Roze, ~ a i Drake del Castillo, De Seynes, — = os . Gomont, Van Tieghem. 2 ra : i : A * TA ebrei: e tirages à part. POI - "Trois quarts de feuille (12 pages). . : ...... | 8.» | 9» | 4050 82 » | Demi-feuille (8 pages). e.. c. T dis 5 » Es 6 » $ 8 » 18 " Quart de feuille ($ pages . ...........:.| A 5 5 » T» 9» 4 » . Le composition d'un so ‘titre est eme vepres et de nn ert it niet Pons "7 Ove “halte us He dinie, pápier, TS pliure, piqûre et enveloppe de couleur... . :: 2e feuille en sus de la première. . o- <... |O 7 '—850 | -9 50 42 » E Trois quarts de feuille en sus d’une feuille. . ... | T» 8 » 9» 11 50 * x. Demi-feuille en sus d'une feuille... roen .. ss 5» 6 50 8 50 14» querar iei = E EEIE VO ar ve ides 6 » 8.» | 12% Là composition d'un titre d" enirée spéciald'une Madgege à est de 4 franc. aret un grand titre d'une page est de 3 france. En plus les frais de tirage et de papier. ; La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. $ La composition d'une couverture imprimée, ayec eneadrements et sans page d'annonces, est de 2 francs ^ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE A MONTPELLIER EN MAI 1893. La Société, conformément à la décision prise dans la séance du 27 janvier (1), s'est réunie, en session extraordinaire, à Montpel- lier, le samedi 20 mai, veille de la Pentecôte ; elle était reçue pour la seconde fois (2) dans cette hospitalière et antique cité, où le dévouement à la haute culture scientifique est de tradition depuis des siècles. L'attrait de cette réunion était d'ailleurs rehaussé par la présence de nombreux savants étrangers coincidant avec la célébration du troisiéme centenaire de la fondation du Jardin des plantes de Montpellier, institué, comme on sait, par des lettres patentes que Henri IV signa à Vernon le 8 décembre 1593. Les séances de la session ont eu lieu les 20, 25 et 28 mai, et les herborisations se sont succédé du 20 au 27 mai, suivant le pro- gramme adopté dans la réunion préparatoire. On pouvait visiter tous les jours l’Institut de Botanique et le Jardin des plantes, dont les honneurs étaient faits avec une extrême amabilité par MM. les professeurs Flahault et Granel, directeur du Jardin, assistés des autres fonctionnaires de ces établissements “Scientifiques. (1) Voyez plus haut, dans ce volume, p. 47. (2) Voy. la session extraordinaire tenue par la Société à Montpellier en 1857 (Bul- letin, t. IV, pp. 545 et suiv.). T. XL. » Il SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Les membres de la Société dont les noms suivent ont pris part à la session : MM. d'Abzacdela Douze. MM. Firmin. MM. Mouillefarine. Advenier (l'abbé). Flahault. Mouret. Alias. Fliche. Neyraut. Allard. Foucaud. Orzeszko. Barrandon. Gadeceau. Olivier (Ernest). Bazille. Galavielle. Péchoutre. Bazot. Gautier (Gaston), Pellat. Bonafons. Gay. Planchon (Gustave). Bonnet (Edmond). Gerber. Planchon (Louis). Boullu (l'abbé). Gillot. Pons (D* Simon). Boyer. Granel. Plossu. Castanier. Guillon. Reynés. Chatenier. Hullé. Roux. Combres. Jaczewski (de). Rouy. Constant. Jadin. Sahut. Copineau. Lamic. Saporta (de). Coste (Alfred). . Legré. Seynes (de). Coste (l'abbé H.). Legrelle. Teissonniére. Courchet. Lombard-Dumas. Tempié. Daveau. Malinvaud. Tisseyre. Doumet-Adanson. Mandon. Trabut. Douteau. Maugin. Vilmorin (Henri de). Drake del Castillo. Morot. Vilmorin (Phil. de). Durand (Eug.). Motelay (L.). Parmi les personnes étrangéres à la Société qui ont assisté aux séances ou suivi les herborisations, nous citerons : MM. Bris, ingénieur de la Compagnie de la Vieille-Montagne à Liège (Bel- gique). CABANES, membre de la Société d'étude des sciences naturelles de Nimes. CHODAT, professeur de botanique à l'Université de Genève (Suisse). DELON, ancien instituteur. FÉRAUD, avoué à Montpellier. GAYET, professeur d'histoire naturelle au Lycée de Nimes. GÉRARD, recteur de l'Académie de Montpellier. GRAND, archiviste de la ville de Montpellier. GODET, receveur des Postes à Orange. KLEBS, professeur de botanique, recteur de l'Université de Bâle (Suisse). KLEIN (Ludwig), professeur de botanique au Polytechnikum de Karls- ruhe (Allemagne). LABORDE, professeur à la Faculté de droit de Montpellier. Lunpsrrôm, Docent de botanique à l'Université d'Upsala (Suède). RÉUNION PRÉPARATOIRE DU 20 mar 1893. Il MM. MavzT (Valéry), professeur à l'École nationale d'agriculture de Mont- pellier. PENZIG, professeur-directeur du Jardin et de l’Institut botanique Hanbury à l'Université de Génes (Italie). PUEL, ancien instituteur. RocERY, professeur au Lycée de Montpellier. ROUvEYROLIS, docteur en médecine à Aniane. Roux (Nisius), membre de la Société botanique de Lyon. SENNEN (le frére), de Montpellier. SoLms-LAUBACH (le comte de), professeur-directeur du Jardin et de l'In- stitut botanique de l'Université de Strasbourg (Alsace). VILLENEUVE, préparateur à l'École supérieure de pharmacie de Mont- pellier. WARMING, professeur-directeur du Jardin et de l'Institut botanique de l'Université de Copenhague (Danemark). ZACHARIAS, professeur de botanique à l'Université de Strasbourg (Alsace). Mmes Max BouNET, DauniAc, GÉRARD, MAUGIN, Mie KcNiG, ete., etc. MM. Belart, Bessil, Bouvier, Cabirol, Coste (Emmanuel), Decrock, Faure, Fonseca, Ghenadieff, Gillot, Heinzig, Mallet, Maulis, Oldenborg, Reynés (L.), Rouanet, Sahut (Henri), Serre, Sophronieff, Tantiloff Twight, etc., étudiants de l'Université de Montpellier. Réunion préparatoire du ?0 mai 1893. Le rendez-vous était donné, pour huit heures du matin, à l'amphithéátre de l'Institut de botanique que M. le Recteur et le Conseil général des Facultés avaient mis gracieusement à la dispo- sition de la Société. La réunion est présidée par M. Malinvaud, Secrétaire général de la Société, assisté de MM. Barrandon, Bazille, Courchet, Daveau, Durand, Granel, Flahault, Mandon et Tempié, membres du Comité d'organisation. Sur l'invitation de M. le Président et conformément à l'article 51 du Réglement, lecture est donnée du chapitre de ce Réglement relatif à la tenue des sessions extraordinaires. Il est ensuite procédé, ainsi que le prescrit l'article 11 des Statuts, à l'élection du Bureau spécial qui doit être organisé par IV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. les membres présents pour la durée de la session. Sont nommés à l'unanimité : Président d'honneur : MM. J. GÉRARD, recteur de l'Académie de Montpellier. Président : M. le marquis G. de SAPORTA, correspondant de l'Institut. Vice-présidents : MM. WaruinG, de Copenhague. Comte de Sorus-LauBAcH, de Strasbourg. Kress, de Bâle. PENziG, de Gênes. Secrétaires : MM. Lunpsrrôm, d'Upsal. ZACHARIAS, de Strasbourg. L. Krein, de Carlsruhe. Cnonar, de Genève. Copineav, de Doullens (France). M. Malinvaud donne ensuite la parole à M. Granel, président du Comité d'organisation, qui prie M. Flahault de donner lecture du programme suivant proposé par le Comité : SAMEDI 20 MAI. — A 8 heures, rendez-vous à l’amphithéâtre de l’Institut de botanique (au Jardin des plantes); séance préparatoire consacrée à l’organisation de la session. — A 9 heures, séance pu- blique. — A 2 heures, excursion aux bois et pare de la Valette; retour à 6 heures. Dimancne 21 mar. — A 2 heures, excursion à la Pompiniane; re- tour à 6 heures. Luwp: 22 mar. — A 5 heures du matin, départ en voiture pour Saint- Martin-de-Londres, où l'on arrivera à 7 heures 1/2; premier déjeuner; herborisation sur le versant nord du Pic Saint-Loup.— A midi, déjeu- ner au Mas de Gardiol. — A 4 h. 1/2, herborisation dans la plaine ‘de Saint-Martin-de-Londres. — A 5 dime. nn pour v eee: “où l'on arrivera à 7 heures. RÉUNION PRÉPARATOIRE DU 20 mar 1898. Y Manpi 23 mar. — A 1 h. 1/2, excursion aux bois de Grammont et de Doscares; retour à 6 h. 1/2. Mercrenr 24 war. — A 5 h. 1/2, départ pour Montarnaud, arrivée à 7 h. 1/2; premier déjeuner. — Herborisation sur les collines de Montarnaud. — A 11 heures, déjeuner sous les Chénes; puis herbori- sation dans le vallon de Garonne. — A 5 heures, départ ; arrivéeà Mont- pellier avant 7 heures. JEUD: 25 mar. — A 10 heures, séance à l’amphithéâtre de l’Institut de botanique. — A 1 h. 1/2, excursion aux environs de Vaimaillargues et de Grabels; retour à 6 heures. VENDREDI 26 mar. — A 4 heures du matin, départ pour Saint- Guilhem-le-Désert; arrivée vers 7 h. 1/2 au Pont de Saint-Jean-de- Fos, sur l'Hérault. — Herborisation dans les gorges, au Moulin de Clamouse, etc.; arrét et café à Saint-Guilhem. — Herborisation dans le Vallon du Verdus, au Pas de l'Escalette, aux Bois de Pinus Salz- manni; à midi, déjeuner sous les Pins. — Reprise de l'herborisation et descente -par le méme chemin; à 4 heures, départ de Saint-Guilhem. — Arrivée à Montpellier à 8 heures du soir. SAMEDI 27 mar. — A 4 h. 30 de l'aprés-midi, départ en chemin de fer pour Palavas ; herborisation dans les Dunes de Palavas et de Ma- guelone. — Retour en chemin de fer à 6 h. 1/2 du soir. " DimaNcug 28 mar. — A 9 heures, séance de clôture à l'amphithéâtre de l’Institut de botanique. Le détail des excursions qui pourront étre faites aprés le 28 mai sera décidé, suivant les circonstances, pendant la semaine de la Pentecóte. Ce programme est adopté à l'unanimité et sans modification, aprés quelques explications fournies par M. Flahault. VI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. SÉANCE DU 20 MAI 1893. La séance a lieu, à l’issue de la réunion préparatoire et dans le même local que celle-ci. Elle est ouverte, conformément à l'ar- ticle 38 du Règlement, par M. Malinvaud, Secrétaire général, délégué à cet effet par le Conseil d'administration de la Société. M. le Secrétaire général s'exprime en ces termes : ALLOCUTION DE M. E. MALINVAUD. Monsieur le Recteur, Messieurs et chers confréres, La Société botanique de France ne pouvait recevoir une invitation dont elle füt plus touchée ni ayant pour elle un plus vif attrait que celle qui a été l'origine de la session actuelle. Elle est heureuse de se réunir pour la seconde fois sur cette terre privilégiée de la botanique francaise, où de longues traditions, le passé et le présent, les lieux eux- mémes, les hommes et les choses, tout rappelle avec honneur la science que nous aimons. La douceur du climat, aux alentours de cette ville une flore justement célébre, à toutes les époques, depuis la Renaissance, des savants qu'anime le feu sacré, — Richer de Belleval, Magnol, Boissier de Sauvages, Gouan, Pyrame de Candolle, Dunal, Émile Plan- chon, et bien d'autres, — scrutant amoureusement la riche nature qui les environne et ajoutant leur part de découvertes et de faits nouveaux aux observations accumulées de leurs prédécesseurs : tel est, chers confréres de Montpellier, l'heureux enchainement de causes qui a créé et entretenu dans votre illustre cité le foyer le plus ancien des études botaniques en France; foyer, à notre époque comme aux âges passés, brillant toujours d'un vif éclat. Si, faisant revivre ces temps poétiques de l'antiquité où l'on divinisait les arts et les sciences, on voulait con- sacrer quelque part dans notre pays, loin du bruit de la capitale, un temple à l'étude des fleurs, c'est ici méme, au milieu de ce jardin bota- nique, qu'il serait juste de le placer. . Vous avez eu la pensée généreuse, élargissant les horizons, de convier à cette fête scientifique quelques-uns de nos confrères les plus distin- gués de nationalités diverses. Ces chers invités, quelles que soient leurs patries respectives, ne sont pas pour nous des étrangers; car ils appar- DISCOURS DE M. LE MARQUIS DE SAPORTA. VII tiennent à la vaste alliance, ou plutôt à la grande famille que forment entre eux les botanistes du monde entier, et leur présence, dont nous vous sommes redevables et reconnaissants, ajoutera un charme nouveau à tous ceux que nous offrait déjà cette réunion fraternelle. Je m'arréte, chers confrères, ne voulant pas faire un discours, mais simplement, au nom du Bureau parisien et du Conseil d'administration de la Société, dont j'ai l'honneur d'étre en ce moment l'interpréte, essayer de vous dire nos vives sympathies et notre profonde gratitude. Je déclare ouverte la session extraordinaire de 1893. Aprés cette allocution, qui est vivement applaudie, il est procédé à l'installation du Bureau spécial de la session. M. le marquis de Saporta occupe le fauteuil, MM. les vice-présidents et secrétaires prennent place à ses cótés. M. le Président invite à s'asseoir au bureau M. Gérard, recteur de l'Académie de Montpellier, et MM. les professeurs Mairet, doyen de la Faculté de médecine, Sabatier, doyen, et de Rouville, doyen honoraire de la Faculté des sciences, et Diacon, directeur de l'École supérieure de Pharmacie, qui ont bien voulu honorer de leur présence la séance d'inauguration. M. le Président prononce ensuite le discours suivant : DISCOURS DE M. le marquis de SAPORTA. Messieurs et chers confréres, C'est pour moi un grand honneur et sans doute peu mérité, si je jette les yeux sur ceux qui m'entourent, que d'étre appelé à présider une session à laquelle des circonstances toutes particulières commu- niquent une sorte d'éclat. Cet honneur, je le ressens profondément, et mon premier mouvement est de vous remercier, en vous assurant que je m'efforcerai, du moins, par mon dévouement de justifier vos suffrages. Ma tàche sera d'autant plus difficile que la réunion est plus nombreuse, plus importante, qu'elle comprend plus de botanistes éminents et qu'en- fin des savants, les uns illustres, les autres déjà recommandables par leurs travaux et marchant sur les traces de leurs devanciers, sont accou- rus de plusieurs pays et ajoutent à l'éclat de la session. Appartenant à des nationalités trés diverses, ils sont une nouvelle preuve de cette fra- ternité de la science qui efface les frontiéres et confond dans une pensée unique et généreuse toutes les aspirations suscitées par l'esprit VIII SESSION "EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. de recherche, par la tendance à l'observation des lois et des œuvres de la nature. C'est là ce qui reléve la Botanique, ce qui lui ouvrira de larges et lointaines perspectives, et, si quelque chose éveille en nous et raffermit cette espérance, c'est à coup sür la pensée que la science que nous aimons n'est, pour ainsi dire, qu'ébauchée, que l'immensité des décou- vertes et des travaux futurs dont elle sera l'objet dépassera en impor- tance ce qui a été fait jusqu'ici. Comment ne pas s'attacher à cette pensée, et comment aussi ne pas insister sur les emprunts croissants que la Botanique pure sera amenée à faire à la Paléontologie végétale, dés que la premiére, aprés avoir défini toutes les particularités que ré- véle la distribution géographique des espéces actuelles, recherchera les rapports de ces espéces et de leur distribution avec les plantes d'autre- fois, celles qui ont précédé dans le temps les formes que nous avons sous les yeux, et dont ces derniéres ne sont que les descendants plus ou moins modifiés, quelquefois demeurés presque pareils, ou méme tout à fait identiques à ce que leurs ancêtres étaient jadis. J'entrevois dans ces tendances, dont il me semble ne pas exagérer la portée, une sorte de justification du choix que vous venez de faire et je lc considére comme un hommage à la branche de la science des végétaux à laquelle je me suis voué et qui posséde ma prédilection. Mais vous m'excuserez certai- nement, mes chers confréres, si je revendique en ma faveur un autre titre qui, sans m'étre personnel, me touche pourtant de trop prés pour que je ne sois pas tenté de l'évoquer devant vous. Ce titre, c'est le sou- venir de. mes ancêtres directes. qui, pendant trois générations et au moment méme où Richer de Belleval fondait à Montpellier le premier jardin botanique, se trouvaient, en qualité de chanceliers ou de vice- chanceliers, placés à la téte de l'Université, associés par cela méme à tous les progrés accomplis, dans le cours du seiziéme siécle, par la science des plantes, alors considérée comme inséparable de l'enseigne- ment médical. Ainsi, ines chers confréres, dans le passé comme dans le présent, au milieu de vous, par mes souvenirs les plus reculés comme par ma vie présente, je reste étroitement lié à cette étude du monde metal à la fois notre attrait le plus irrésistible et notre objectif le plus élevé. Après ce discours, qui est accueilli par des applaudissements unanimes, M. le Président donne lecture de la lettre suivante : LETTRE DE M. CLOS A M. LE PRÉSIDENT. ` IX LETTRE DE M. D. CLOS A M. LE PRÉSIDENT. Toulouse, 20 mai 1893. Monsieur le Président, C'est bien à regret que je ne puis prendre part à la féte de famille à la- quelle m'ont fait l'honneur de me convier MM. les botanistes de Montpellier, et qui promet d'étre à la fois des plus brillantes et des plus fructueuses. J'aurais été particuliérement heureux de m'unir à l'hommage décerné à tant de titres à trois de mes anciens collégues et amis, Dunal, Martins et Plan- chon, et d'entrer en relation avec ceux de nos confréres que va grouper cette grande solennité. Veuillez agréer, etc. À propos de la lettre qui vient d'étre communiquée, M. Flahault croit devoir, de son côté, se faire auprès de l'assemblée l'interpréte de nombreux botanistes étrangers, parmi lesquels il se plait à citer MM. le D' Treub, directeur du Jardin botanique de Buitenzorg à Java, Farlow, Sargent et Trelease, des États-Unis d'Amérique, qui lui ont écrit pour lui exprimer, en même temps que leurs félicitations et leurs vœux pour le Jardin des plantes et l'Institut de botanique de Montpellier, leurs vifs regrets d’être empéchés, par leurs occupations et devoirs professionnels, de pouvoir se rendre à la réunion de botanistes qui leur était annoncée. « Les » professeurs, ajoute M. Flahault, ont été particuliérement touchés » des témoignages de gratitude qu'ils ont reçus des savants qui » avaient étudié la botanique à Montpellier; nous sommes heu- » reux de voir plusieurs d'entre eux au milieux de nous; mais » d'autres ont été retenus par leurs fonctions en Norvège, en » Danemark, en Russie, en Grèce, en Algérie, quelques-uns méme » habitant la France, n'ont pu quitter leur poste. Tous ont voulu » nous dire qu'ils étaient avec nous par la pensée et par le cœur. » M. Ernest Olivier transmet les regrets et les vœux de M. Léveillé, du Mans. M. Louis Planchon a été prié de s'acquitter d'un message ana- logue par M. le baron F. von Mueller, de Melbourne, qui, dans plusieurs lettres, lui a exprimé des sentiments de cordialité et de sympathie pour la Société botanique de France. M. Louis Planchon x SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. rappelle à ce propos et signale à la gratitude des botanistes fran- cais les envois nombreux et importants de plantes australiennes vivantes faits au jardin botanique de Montpellier par M. le baron F. von Mueller, et dont l'éminent et généreux donateur prend à sa charge tous les frais. | M. le professeur O. Penzig, de Gênes, remercie, dans les termes les plus gracieux, les botanistes francais de l'accueil amical qu'ils ont fait à leurs confréres étrangers et de les avoir appelés à prendre place au bureau de la session. M. Gérard, recteur de l'Académie et président du Conseil géné- ral des facultés de Montpellier, aprés avoir remercié la Société de s'étre rendue à l'invitation qu'il lui avait adressée il y a deux ans au nom de l'Université de Montpellier (1), invite ses membres, ainsi . que les savants étrangers, à assister à une séance solennelle qui sera tenue le même jour, à quatre heures de l'aprés-midi, dans la salle des fêtes du palais universitaire, pour célébrer le troisième cen- tenaire de la fondation du Jardin botanique (2); M. le professeur Granel y prononcera l'éloge de trois anciens directeurs de ce Jar- din : Dunal, Martins et Émile Planchon. L'ordre du jour appelle ensuite les communications suivantes : SUR LES RAPPORTS DE L'ANCIENNE FLORE AVEC CELLE DE LA RÉGION PROVENÇALE ACTUELLE, par M. le marquis €. de SAPORTA (3). Je voudrais mettre en lumiére et rendre saisissables aux botanistes de profession, familiarisés avec les formes vivantes du sud-est de la France et leur mode de distribution géographique, distribution parfois si nette- ment caractéristique, les rapports qui existent entre plusieurs de ces formes et les espèces fossiles observées dans divers gisements et à des hauteurs ou niveaux successifs, surtout à partir du niveau « aquita- nien », el dont les gisement des environs de Manosque (Basses-Alpes) ont offert récemment des exemples instructifs. Ces exemples ne pourront (1) Voy. le Bulletin, t. XXXVIII, session des Albères, p. XXV. . (2) C'est le 8 décembre 1593 que Henri 1V signa à Vernon les Lettres patentes qui instituaient le Jardin des plantes de,Montpellier, en méme temps qu'elles “créaient, en faveur de Richer de Belleval, une cinquième régence à l’Université de médecine pour l'anatomie en hiver et l'explication des simples en été. (3) Cette communication et la suivante, inscrites en tête de l’ordre du jour de la première séance, où leur place était marquée par l'intérêt général de leurs sujets, ont été faites à celle du 28 mai, leurs auteurs ayant obligeamment cédé leur tour de parole à des confrères qui étaient obligés de repartir avant la fin de la session. DE SAPORTA. — L'ANCIENNE FLORE PROVENÇALE. XI que se multiplier à mesure que des explorations, plus souvent répétées et poursuivies avec persévérance, améneront des résultats plus complets, comprenant un plus grand nombre de plantes, plusieurs d'entre elles basées sur des échantillons variés, susceptibles de se préter à une déter- mination de moins en moins incertaine. Il ne saurait être ici question, je me hâte de le dire, d'une simple et vague analogie, ni méme d'un rapprochement morphologique plus ou moins étroit, mais d'une ressemblance assez intime pour devenir l'in- dice d'une filiation véritable; les formes vivantes, si l'on adopte le point de vue auquel je me place, étant présumées avec raison descendre directement de celles dont on observe les vestiges à l'état fossile. Deux remarques préliminaires, d'une réelle portée, doivent étre for- mulées avant tout : d'une part, effectivement, plus on remonte le cours dés âges, en se plaçant à une époque relativement reculée, plus aussi de pareils rapports, des liens de la nature de ceux que nous recherchons tendent à disparaitre, pour ne laisser voir que des analogies plus ou moins lointaines ou tout au moins dénuées de précision; tandis qu'en suivant la marche inverse, à mesure que des temps anciens on passe à des périodes plus récentes, on reste frappé de voir les liaisons, rappro- chements ou similitudes d'espéces se multiplier et aboutir enfin à des identités absolues. D'autre part, ces assimilations, équivalentes, dans notre pensée, à des indices de filiations, s'appliquent tout d'abord à des espéces qui, dans l'ordre actuel, sont devenues exotiques. Exclues de notre continent, sous l'empire de circonstances et par des causes parfois difficiles à déterminer, alors surtout que l'abaissement du climat ne saurait être invoqué, peut-être uniquement par le fait d'une concur- rence vitale trés active dont les conditions resteraient inconnues, ces espéces se retrouvent maintenant hors et souvent méme trés loin de l'Europe; mais, je me hâte de le dire, le plus ordinairement cantonnées dans une aire restreinte ou encore à l’état d'espéces disjointes ; comme si elles fussent en voie de retrait ou menacées méme de disparition prochaine. 0L À mesure que l'on marche vers des temps plus modernes, je l'ai dit plus haut, ces sortes de liens deviennent plus étroits et enfin les assimi- lations que l'on constate s'appliquent, dans bien des cas, à des espéces qui, depuis l’époque où elles montrent leurs vestiges, n'auraient plus quitté le pays qu'elles habitent encore sous nos yeux, parfois, il est vrai, dans des conditions exceptionnelles d'isolement ou de retrait. — Plus tard encore, vers le Mio-pliocène, la végétation de la France méri- dionale, aprés avoir longtemps emprunté à des groupes de physionomie exotique, spécialement aux Palmiers, aux Laurinées, aux Diospyrées, Magnoliacées et Sapindacées, aux Légumineuses arborescentes, etc., XII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. ses traits les |plus saillants, dépouillée graduellement de ces éléments et de plusieurs autres, les remplaça par dès éléments nouveaux, arrivés probablement du nord et de proche en proche, introduits peu à peu et destinés à obtenir à leur tour la prépondérance. Ces derniers venus étaient principalement des Chénes du groupe des Robur, et à côté de ceux-ci les Populus alba et Tremula, certains Érables et Tilleuls. Alors seulement, et à la faveur de ces introductions ou, si l'on préfère de ces ` extensions, qui sans doute hàtérent l'exclusion des types de l’âge pré- cédent, alors seulement la végétation de l'Europe du centre et du sud se trouva combinée, dans son ensemble, à peu prés comme elle l'est encore, sous nos yeux, avec ses diversités locales et régionales, consti- tuant un tout des plus complexes, solidaire du passé et certainement trés différente, dans sa raison d'étre, de ce qu'on supposait qu'elle füt, alors qu'on admettait des renouvellements opérés à plusieurs reprises, des substitutions d'espéces créées spontanément, prenant la place de celles qui les avaient précédées (1). La plus ancienne des flores de la région provençale à laquelle nous devions recourir, pour constater l'existence des rapports que nous avons en vue, est celle des Gypses d'Aix qui appartient à l'horizon de l'Eocéne (1) Ce qui vient d'étre exposé ne saurait concerner les groupes de plantes her- bacées, dont il n'existe à l'état fossile que des vestiges trop insignifiants et trop peu nombreux pour que leur étude jette quelque lumiére sur la question abordée ici. La flore ligneuse est donc la seule qui soit à considérer, la seule aussi dont nous ayons à rechercher les rapports, dans le passé, avec celle que nous avons sous les yeux. — Une de nos figures reproduit cependant l'exemple d'une feuille de nature herbacée, non encore déterminée (pl. 1, fig. 10). Nous reproduisons ci-dessus cette figure agrandie. . DE SAPORTA. — L'ANCIENNE FLORE PROVENÇALE, Xi le plus élevé. Explorée pendant plus de vingt ans et comprenant un total d'environ 500 espéces connues, elle ne saurait manquer d'indices précieux, à titre de rapprochements d'espéces, comme aussi de jalons marquant le point de départ ancestral de certaines formes. Le Callitris Brongniartii Endl. est à mentionner en téte des espéces émigrées. Trés répandu à Aix, encore fréquent en Provence sur le niveau aquitanien, dans les gisements de Céreste et de Bois-d’Asson, il ne saurait étre séparé du Callitris quadrivalvis Vent., d'Algérie. Il n'a fait que reculer au sud de son ancien domaine, en abandonnant les parties situées au nord de la Méditerranée actuelle. Il faut ranger dans la méme catégorie l'Olea (Notelea) grandæva Sap. (1); le Myrsine sub- retusa Sap., dont les feuilles se distinguent à peine de celles du Myr- sine retusa Vent., des Canaries; un Zizyphus (2) qui semble devoir étre identifié au Z. Spina-Christi Willd., espéce récemment observée en Tunisie; l'Amygdalus obtusata Sap. (3), dont les feuilles s'écartent trés peu de celles de notre Amygdalus communis L., originaire de l'Asie Mineure ; enfin, les Ailanthus et Catalpa, dont les représentants actuels habitent l'Asie, soit australe, soit orientale. Les formes du gisement d'Aix, qui n'auraient plus cessé depuis lors d'habiter la méme région et qui représenteraient ainsi les ancétres éloi- gnés de leurs congénéres provencaux actuels, seraient les suivantes : OsrRYA nuxiLIS Sap. — Souche ancestrale présumée de lO. Atlantidis Ung., d'Armissan, de Céreste et de Bois-d'Asson, et, par celui-ci, de l'Ostrya carpinifolia Scop. Quercus ANTECEDENS Sap. — Forme ancestrale du Q. Ilex L. QUERCUS sPINEsCENS Sap. — Forme ancestrale présumée du Q. cocci- fera L. OLEA PROXIMA Sap. — Ancêtre présumé de l'Olea europæa L. FRAXINUS LoNGINQUA Sap. (Samare). — Ancêtre présumé du Fraxinus oxyphylla M. B. NERIUM REFERTUM Sap. — Forme ancestrale présumée du Nerium Oleander L. STYRAX ATAVIUM Sap. — Ancétre présumé du Styraz primævum Sap., de Bois-d'Asson, et par lui de notre Styrax officinale L. Henera PuiLiBERTI Sap. — Forme ancestrale présumée de l'Hedera Helix L. (1) Revis. de la flore d'Aix, p. 57, pl. IX, fig. 7 (2) Zizyphus ovata 0. Web., Sapa Revis., p. 106, pl. XIV, fig. 6. -+ (3). Dernières adj., p. 112, pl. XV, fig. 1. XIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893, Cornus coNFUsA Sap. — Forme ancestrale présumée du Cornus mas L. PALIURUS TENUIFOLIUS Sap. — Forme ancestrale présumée du Paliurus aculeatus L. Pistacia REDDITA Sap. — Forme ancestrale présumée du Pistacia Te- rebinthus L. PISTACIA AQUENSIS Sap. — Forme ancestrale présumée du Pistacia Lentiscus L. Raus nHoMBOIDALIS Sap. — Forme ancestrale présumée du Rhus Co- riaria L. CERCIS ANTIQUA Sap. — Forme ancestrale du Cercis Siliquastrum L. C'est un total d'au moins 14 espèces de la flore d'Aix, qui, dès l'Éocéne supérieur, peuvent être signalées comme représentant, avec des varia- tions plus ou moins sensibles, parfois très faiblement accusées, le type ancestral d'autant de formes vivantes congénères, encore indigènes dans le midi de la France. Il est naturel de voir reparaître la plupart de ces formes ou d'autres presque semblables dans les gisements, plus récents d'un ou plusieurs degrés, qui s'échelonnent à partir de celui des Gypses d'Aix; mais ce qui ne saurait surprendre, tellement le phénoméne se trouve conforme au mouvement imprimé à la végétation tout entiére, c'est de voir se multiplier le nombre des espéces affines de celles que nous possédons encore, de telle sorte que ce nombre s’accroisse à mesure que de l’Éo- cène on pénètre dans le Tongrien et de celui-ci dans l'Aquitanien. En avançant ainsi et tandis que, par d'incessantes et partielles intro- ductions, la flore change peu à peu de caractères, qu'elle perd les types jusque-là dominants pour en acquérir d'autres destinés à devenir à leur tour prépondérants, les phénoménes que nous venons de signaler tendent à se reproduire et l'on constate à la fois la présence de types depuis entiérement exclus du sol européen ou méme relégués trés loin de notre continent, et d'autres types alors associés aux premiers et qui, de nos jours, se retrouvent le long de ses frontiéres ou dispersés à l'intérieur sur quelques points déterminés ou enfin n'ayant plus cessé d'habiter la région où leurs vestiges ont été recueillis à l’état fossile. On peut dire que la méme marche se poursuit sans changement et qu'elle entraine des conséquences analogues, variables selon les temps, mais procédant toujours de la méme cause génératrice, pour aboutir à des résultats sensiblement pareils. Dans le cours de l'Oligocéne, 'on voit effectivement paraitre, d'abord en Angleterre, plus tard dans la France méridionale, les formes ances- trales des Sequoia actuels de Californie, des Tazodium et Glyptos- DE SAPORTA. — L'ANCIENNE FLORE PROVENÇALE. XY trobus maintenant relégués en Chine ou dans l'Amérique du Nord. Les espéces fossiles sont ici trop voisines de celles que la culture a ramenées de nos jours sur le sol européen, pour ne pas en représenter les pré- décesseurs directs. ° A partir de l'Oligocéne inférieur de Saint-Zacharie, les formes ances- trales et prototypiques qu'il est possible de signaler, en dehors de celles dont il vient d’être question, se partagent en deux catégories, selon que leurs descendants actuels habitent dans le voisinage des frontiéres eu- ropéennes ou bien à l'intérieur méme du continent, encore indigénes et spontanées dans le midi de la France. Il en est ainsi notamment, pour le premier cas, des types suivants : BETULA PULCHELLA Sap. — Calc. marn. littoraux du bassin de Marseille; type du B. dahurica Pall. l ALNUS PRISCA Sap. — Saint-Zacharie; type des Alnus orientalis Dne et subcordata C. A. Mey. . ZELKOVA UNcEn1 Kov. — Saint-Zacharie et étages suivants; premières traces du Zelkova crenata Sp. PoruLus murTaBILIS Al. Br. — Prototype du Populus euphratica OI. Et pour le second cas : OsrRYA TENERRIMA Sap. — Saint-Zacharie; forme prototypique de l'O. Atlantidis Ung. et par lui de l'O. carpinifolia Scop. CARPINUS cUsPIDATA Sap. — Saint-Zacharie; forme prototypique du Carpinus orientalis Lamk, de la Carniole. CASTANEA PALÆOPUMILA Sap. — Armissan ; forme ancestrale du C. vesca Gærtn. ULuus primæva Sap. — Saint-Zacharie; forme prototypique de lU. dis- cerpta Sap. et par lui de l'U. montana Sm. actuel. CELTIS NourLETI Mar. (noyaux). — Éoc. supér. du Tarn; prototype du Celtis australis L. CELTIS LATIOR Mar. — Oligocène de Ronzon ; prototype du Celtis austra- lis L. - ACER PSEUDO-CAMPESTRE Ung. — Armissan ; forme ancestrale de l' Acer monspessulanum L.; se rattachant aussi à l'A. trifidum Thunbg, du Japon. Pistacia LENTISCUS OLIGOCENICA Mas. — Oligocéne de Ronzon; forme ancestrale du Pistacia Lentiscus L. XVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Ruus PazæocorTiNus Sap. — Armissan; forme ancestrale présumée du Rhus Cotinus L. CRATÆGUS PALÆACANTHA Sap. — Saint-Zacharie; forme prototypique du C. oxyacantha L. Cercis TounouErt Sap. — Tufs de Brognon (Côte-d'Or); forme proto- typique du C. Siliquastrum L. La liste qui précéde permet de saisir la suite du mouvement dont la flore d'Aix a montré les débuts. Ce mouvement continue à se prononcer dans l'intervalle qui sépare l'Oligocéne de l'Aquitanien. Nous abordons ainsi ce dernier horizon sur lequel les flores réunies de Céreste et de Bois-d'Asson vont fournir des points de repère plus significatifs encore et plus nombreux, à raison des recherches auxquelles ces deux gise- ments ont tout récemment donné lieu. Passons d'abord la revue des formes ancestrales représentées sous nos yeux par des espéces maintenant exotiques, et par cela méme éli- minées du sol européen à un moment donné de leur existence anté- rieure : 4° Le CALLITRIS BnRoNGNIAnTI Endl. continue à se montrer, il ha- bite encore la France du sud-est, lors de l'Aquitanien. 2» SEquoIA Tournai (Brngt) Sap. — J'insiste, à propos de cette espéce, sur la parfaite conformité des échantillons de Manosque (Bois-d'Asson) avec les parties correspondantes du S. semper- virens Lamb. actuel (pl. I, fig. 1-2). 3° GLYPTOSTROBUS EUROPÆUS Heer. — Il existe de trés nombreux exemplaires de cette espèce qui diffère de l'espèce chinoise ac- tuelle par des strobiles plus gros et l'absence de feuilles dis- tiques linéaires sur les ramules latéraux. 4 SABAL MAJOR Ung. — 11 confine réellement de très prés aux formes actuellement américaines du genre, qui se groupent en grand nombre autour du S. umbraculifera Jacq., à titre de sous- espéces. La forme tertiaire représente par cela méme un type aujourd'hui exclusivement néogéen, mais possédé jadis par l'Europe et qui, s'il avait survécu, constituerait un type disjoint à l'égal de celui du Liriodendron des environs de Pékin par rap- port au Tulipier des États-Unis. 9* PHŒNIX PSEUDO-SILVESTRIS Sap.; forme prototypique du Pheniz silvestris Roxb. X9" Myrica L£vicATA Heer; forme prototypique du M. salicina Hochst., d'Abyssinie. DE SAPORTA. — L'ANCIENNE FLORE PROVENCALE. XVII T^ MYRICA FRATERNA Sap.; forme ancestrale présumée du M. sapida Wall., du Népaul. 8 Myrica Pseupo-Faya Sap.; forme ancestrale présumée du Myrica Faya L., des Canaries. 9 BETULA oxyponra Sap.; forme prototypique du B. cylindrostachya Wall., de l'Asie intérieure. 10° Anus KErznsrEiNII Goepp.; forme prototypique de l’A. subcordata C. A. Mey., de la région du Caucase. 11° Carpinus Heer Ett.; forme prototypique présumée du C. vimi- nea Wall., du Népaul. 12° Facus PRISTINA Sap.; forme prototypique du Fagus ferruginea Ait., d'Amérique. 13° POPULUS MUTABILIS Heer; forme prototypique du P. euphratica OL., d'Algérie, Palestine, Syrie. 44 PopeuLus Zappacni Heer; forme prototypique du P. ciliata Wall., du Népaul. 15° PoPuLUs cEREsTINA Sap.; forme prototypique du P. suaveolens Fisch., de l'Asie intérieure. “16° MicRoPTELEA MINUTA Sap.; forme prototypique du Microptelea si- nensis Sp. 17% ZELKOVA UNGERI Kov.; forme ancestrale du Zelkova crenata Sp., de la région du Caucase. : 18° ZELKovA Pnorokkaki Sap.; forme prototypique du Z. Keaki Miq., du Japon. 19° CELTIS CERNUA Sap.; forme ancestrale du Celtis caucasica Willd., de la région du Caucase. 20° LAURUS suPERBA Sap.; forme prototypique du Persea gratissima Gærtn., zone tropicale. 21° MynsiNE napoBoJANA Ung. — M. celastroides Ett.; formes proto- typiques du M. africana L., de l'Afrique septentrionale. 22 NELUMBIUM PROTOSPECIOSUM Sap.; forme ancestrale du N. specio- sum Willd., de l'Asie chaude. 23° Macnozra sPEcrANDA Sap. (Manosque et Céreste); forme ances- trale assimilable au Magnolia grandiflora L., de la Louisiane. 24* ACER TENUILOBATUM Sap. (feuille et samare); forme ancestrale présumée de lA. cratægifolium Sieb. et Zucc., du Japon: T. XL. XVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. 25° ACER CONSOBRINUM Sap. (Céreste); forme ancestrale présumée de l'A. purpurascens Franch., de Nippon. 26° ACER CONFUSUM Sap.; forme ancestrale de l'Acer Buergerianum Miq., de Yokoska. 27° ACER TRILOBATUM Al. Br.; type ancestral d’où paraissent dériver, d'une part, l'Acer rubrum L., d'Amérique, et, d'autre part, un Acer inédit de la Chine intérieure et l'Acer rufinerve Sieb. et Zucc., du Japon. 28° BERCHEMIA MULTINERVIS Heer; type ancestral d’où ont dû dériver, | d'une part, le Berchemia volubilis L., d'Amérique, et, d'autre part, un Berchemia sp. du Yunnan, découvert par M. l'abbé Delavay; et qui ne différe par aucun caractére sensible de l'espéce aquitanienne de Bois-d'Asson. 29* AILANTHUS OXYCARPA Sap.; type actuellement asiatique représenté à Manosque (Bois-d'Asson), par des samares (voy. pl. I, fig. 5) parfaitement caractérisées, auxquelles il est naturel de réunir des folioles éparses dont la figure 6, méme planche, reproduit un bel exemple. 30° CALPURNIA PULCHERRIMA Sap.; forme ancestrale présumée du Cal- purnia aurea (Lamk) Bak., des Indes orientales. Par l'énumération précédente, et qui n'est qu'approximative, nous avons l'idée du rôle important dévolu, dans la végétation aquitanienne du sud-est de la France, à l'élément exotique représenté par des formes alors européennes, plus tard exclues, il est vrai, mais n'ayant, depuis l'époque où nous les observons à Manosque, presque plus varié ou varié dans des limites trop faibles pour que leurs dérivées actuelles puissent être séparées de leurs ancêtres présumés. Nul doute qu'une étude plus attentive des Laurinées de ce méme âge ne conduise à des résultats semblables, en démontrant la présence, au fond de l'Asie, de formes presque pareilles à celles dont nous recueillons les vestiges et dont j'ai récemment obtenu, non plus seulement des feuilles éparses, mais encore des rameaux entiers. Il est temps de jeter les yeux maintenant sur celles des formes fos- siles de l'Aquitanien de Provence qui, pareilles ou subidentiques à celles de nos jours, habitent encore la région et par conséquent n'ont plus jamais quitté le pays. Ces espéces paraissent étre les suivantes : ' 4. JUNIPERUS ÜxycEDRUS MIOCENICA Mar. — La découverte, dans les argiles miocénes de Marseille, d'un Juniperus ayant les carac- tères du J. Oxycedrus L., due à M. Marion, atteste l'ancienneté 11. 12. 13. 14. 15. 16. DE SAPORTA. — L'ANCIENNE FLORE PROVENCALE. XIX et la persistance de ce type demeuré caractéristique de la région provençale. . SMILAX ANTECESSOR Sap. (Céreste); forme ancestrale du Smilax mauritanica Desf. (pl. T, fig. 3). + ALNUS PRÆCURRENS Sap. (Bois-d’Asson) ; forme ancestrale présumée de l’Alnus incana Willd. - CanPINUS HeeRI Eit. (Bois-d'Asson); forme ancestrale présumée du Carpinus orientalis Willd., alliée également au Carpinus vimi- nea Wall. . OsrRya ArLaNTIDIS Ung. (Céreste et Bois-d'Asson); forme ances- trale de l’Ostrya carpinifolia Scop. . Facus PRISTINA Sap. (Bois-d'Asson); forme ancestrale présumée du Fagus silvatica L., qui en serait une dérivation postérieure, réalisée à l'aide d'un ou plusieurs intermédiaires mio-pliocénes. + SALIX GRACILIS Sap. (Bois-d'Asson); forme ancestrale du Salix fragilis L. . PopuLus oxvPHYvLLA Sap. (Bois-d'Asson); forme ancestrale pré- sumée du Populus nigra L. . PoPULUs PALÆOLEUCE Sap. (Céreste); forme ancestrale et proto- typique présumée du P. alba L. . PoPULUs TREMULFOLIA Sap. (argiles du bassin de Marseille); forme ancestrale du Populus Tremula L., répondant surtout aux va- riétés asiatiques du type Tremula. UrMvs piscERPTA Sap. (Bois-d'Asson) ; forme ancestrale de l'Ulmus montana Sm., correspondant à la variété méridionale actuelle (pl. I, fig. 4). Laurus conroruis Sap. (Céreste et Bois-d'Asson); forme ancestrale du Laurus nobilis L., difficile à méconnaitre, tellement elle reproduit les caractères de l'espéce indigène. FRAXINUS ULMIFOLIA Sap. (Céreste et Bois-d'Asson); forme ances- trale présumée du Fraxinus oxyphylla M. B. OLEA PnriwonpiALIS Sap. (Céreste, rameau avec fruits); forme an- cestrale présumée de l'O. europea L. L'espéce ne différe de celle de nos jours que par des proportions plus petites. | STYRAX PRIMÆVUM Sap. (Bois-d'Asson); forme ancestrale du Styrax officinale, dont la feuille du gisement de Manosque ne diffère que par la dimension un peu plus courte du pétiole (pl. I, fig. 7). AcER nECOGNITUM Sap. (Bois-d'Asson); forme ancestrale de l'Acer XX SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. opulifolium Vill., reproduisant le type des Acer granatense Boiss., Regine- Amelie Orph. et tauricolum Boiss. (pl. I, fig. 9). 17. ACER oPuLOIDES Heer (Bois-d'Asson); forme ancestrale de l'Acer Opulus Ait. 18. ACER PSEUDO-CAMPESTRE Ung. (Bois-d'Asson); forme ancestrale de l'Acer campestre L. 19. RHAMNUS FRANGULOIDES Sap. (Bois-d'Asson); forme ancestrale pré- sumée du Rhamnus Frangula L. 20. CYDONIA PROXIMA Sap. (Bois-d'Asson); forme ancestrale présumée du Cydonia vulgaris L. — L’analogie de la forme et des détails de la nervation se retrouve avec une remarquable fidélité dans la feuille de l’espèce aquitanienne, comparée à celles de l'espéce indigène actuelle (pl. I, fig. 8). C'est done un totalzd'environ 20 espèces qui, en apparence au moins, sont alliées de trop prés à leurs congénères vivants de la méme région pour que l'on ait la pensée de les en séparer. Déjà indigènes du sud-est de la France lors de l'Aquitanien, ces espéces n'auraient plus cessé d'habiter le pays, tout en donnant lieu, par l'effet du temps et des cir- constances, à: de faibles variations morphologiques, quelquefois pour- tant, comme dans le cas du Hétre, plus prononcées, et que d'une facon générale nous serions plus à méme de saisir et d'apprécier si, au lieu de quelques feuilles, il nous était donné de connaitre les diverses parties des anciennes plantes que nous cherchons à définir. Sur le niveau où nous place l'Aquitanien, nous sommes cependant encore bien éloignés de l'état actuel. Il est aisé de s'en rendre compte à l'aspect de l'ensemble et parla prédominance incontestée de certains. groupes, spécialement des Palmiers, Laurinées, Magnoliacées, Cédré- lées, Sapindacées, des Légumineuses arborescentes. La présence des. genres Engelhardtia, Ailanthus, Bauhinia, Lygodium et Chrysodium, la fréquence des Cinnamomum et Persea, des Myricées, Césalpiniées et Mimosées nous introduisent au sein d'une végétation trés différente assurément de celle que nous avons sous les yeux, et le contraste serait complet si, aux types qui viennent d'étre énumérés, ne s'en associaient d'autres : Alnus, Betula, Carpinus, Ostrya, Populus, Salix, Ulmus, Acer, qui le rendent moins vif, en ramenant des formes alliées, au moins par le genre, à celles qui nous sont familières. Une évolution devait encore s’accomplir, corrélative de l’élimination de ceux des types adaptés à un climat chaud que nous étions destinés à perdre et qui nous furent effectivement enlevés dans le cours du Plio- cène. C'est de celte dernière évolution qu'il me reste à dire quelques DE SAPORTA. — L'ANCIENNE FLORE PROVENCALE. XXI mots, en formulant certaines données propres à éclairer la marche qu'elle suivit. Je me hâterai d'abandonner ensuite un sujet dont l'intérêt est assurément très vif, mais qui est aussi trop nouveau, trop entouré d'obseurité, pour que l'on puisse, en l'abordant, se proposer un autre but que d'en exposer les termes, loin de chercher à en résoudre les dif- ficultés et de vouloir atteindre à des résultats définitifs. Mais, aupara- vant, il ne sera pas inutile de s'arréter quelque peu sur les espéces que nous présumons avoir persisté sans variations trés sensibles depuis l'Aquitanien de Manosque. Les allures actuelles de ces espéces ou du moins de plusieurs d'entre elles sont en effet de nature à nous confirmer dans la pensée qu'elles remontent jusqu'à l'àge dans lequel je me suis cru autorisé à signaler leur présence. D'abord, ces espéces, pour la plupart, se trouvent accompagnées, dans l'intervalle qui s'étend de l'Aquitanien au Pliocéne récent, par une série de formes intermédiaires qui permettent de les suivre et de constater leur persistance sur l'un ou l'autre des degrés successifs de l'enchaine- men! des étages. Il en est ainsi notamment du type bien connu du Smilax mauritanica, observé par moi dans les cinérites du Cantal, à Niac; de celui du Carpinus orientalis, qui reparait sur ce méme niveau ; de celui de l’Alnus incana, qui se montre à Schossuitz, dans le Mio- céne récent; tandis que les formes de Hétre, si variées, répandues dans le Mio-pliocéne, font voir les tendances de ce type à se rapprocher gra- duellement de celui que l'Europe actuelle a conservé. Il en est de méme des Populus nigra, alba et Tremula,'de l Ulmus montana Sm., du Lau- rus nobilis L., du Fraxinus oxyphylla M. B., des Acer opulifolium, Opulus, monspessulanum et campestre, dont il existe une ou plusieurs formes intermédiaires connues, servant de jalons et reliant les formes anciennes à celles qui touchent aux formes actuelles et s'identifient à ces derniéres d'une facon absolue. Pour ne citer qu'un petit nombre d'exemples de ces enchainements : les Populus ovata Sap. (Argiles de Marseille) et melanaria Hr a) pré- cédent le P. nigra L. proprement dit. Le Populus Tremula pliocenica abonde dans les tufs ponceux ou trassoites d'Auvergne et reparait dans les cinérites du Cantal. Nous en figurons ici (pl. III, fig. 4-5) deux feuilles provenant du gisement de la Bourboule; elles concordent plus intimement avec les variétés ou races de P. Tremula indigénes des parties montueuses de l'Asie antérieure qu'avec le Tremble européen. Il faut recourir aux plus petites feuilles de celui-ci pour en trouver dont la dimension réponde à celle des exemplaires de la Bourboule. Le (1) Le Populus melanaria Hr est répandu dans la molasse suisse; il se montre notamment à Œningen sur l'horizon de l'Helvétien. XXII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Populus leucophylla Ung. méne sans effort, d'une part, au P. canescens Sm., qui se montre dans le Mio-pliocéne de Cerdagne, et ensuite dans les marnes pliocènes de Ceyssac (Haute-Loire); et, d'autre part, au P. alba L. actuel, que l'on observe déjà fixé dans le Pliocéne de Mexi- mieux. L'Ulmus paleomontana Sap. et le Fraxinus gracilis Sap., de Ceyssac, se confondent presque respectivement avec leurs congénères vivants, U. montana Sm. et Fr. oxyphylla, du sud de la France. Le Laurus nobilis L. a des ancétres directs dans les tufs de Meximieux, comme dans ceux des environs de Marseille, et il en est de méme du Nerium Oleander. Un autre point de vue doit étre pris en considération, parce qu'il com- porte des enseignements dont il est naturel de tenir compte. 11 s'agit de la distribution géographique actuelle et du cantonnement des espéces retrouvées à l'état fossile, distribution et cantonnement le plus généra- lement conformes à ce que la présence ancienne de ces espéces autorise à présumer à leur égard. La plupart appartiennent exclusivement de nos jours à la flore méditerranéenne; quelques-unes cependant ne s'avancent plus jusqu'en Provence, comme le Carpinus duinensis Scop., qui actuel- lement ne dépasse pas l'Istrie. D'autres, comme l'Olea europea et le Cydonia vulgaris, bien que spontanées sur notre sol, sont soupconnées d'y avoir été introduites par la main de l'homme; d'autres enfin, Ostrya carpinifolia, Laurus nobilis, Nerium Oleander, ne possédent plus en Provence que des stations disjointes et limitées à une faible étendue. Le Styrax officinale L. ne se rencontre méme que sur un seul point voisin du littoral, entre Solliès-Pont et Belgentier; c'est donc là une espèce menacée de s'éteindre. L'Ulmus montana Sm., qu'il ne faut pas con- fondre avec lU. montana latifolia du nord et du centre de la région francaise, constitue une sorte de race ou sous-espèce locale. L'Alnus incana Willd. peuple encore le cours inférieur de la Durance. Le Salix fragilis L. est disséminé par stations éparses, en pieds isolés. Le Fagus silvatica se trouve cantonné sur certains points, favorisé par l'attitude et une exposition protectrice. Le Populus Tremula, exclu de la Basse- Provence, ne commence à se montrer que vers Manosque et dans le voisinage des montagnes du haut pays, oü l'on observe également le Rhamnus Frangula. I] y a là, au total, des indices d'une distribution en rapport avec celle qui résulterait de l'étude des types fossiles. Enfin, à cóté des espéces signalées comme n'ayant plus quitté la région depuis l'Aquitanien, l'absence de plusieurs types spécifiques, qui font partie intégrante de l'association végétale actuelle, doit être également remarquée comme ayant par elle-méme une signification caractéristique. Tout porte à croire effectivement que l'introduction de ces espéces a été postérieure à l'époque à laquelle nous reporte l'Aquitanien de Manosque.. DE SAPORTA. — L'ANCIENNE FLORE PROVENÇALE. XXIII I] y aurait eu, vers le Mio-pliocéne, une alluvion nouvelle de formes végétales, superposée aux précédentes et corrélative d'une élimination partielle des espéces que l'Europe avait possédées jusqu'alors. C'est de ce mouvement, dont l'influence fut considérable, que je voudrais maintenant suivre la marche et déterminer le sens. Il faut tout d'abord signaler comme n'ayant pas laissé de vestiges dans le sud-est de la France jusqu'à l'Aquitanien inclusivement, du moins d'aprés les éléments dont nous disposons, les types dont l'énumération suit: Alnus glutinosa Gærtn., Corylus Avellana L., Carpinus Betu- lus L.; parmi les Quercus, les Robur, Toza et infectoria ; les Platanus, Liquidambar et Liriodendron ; Ficus Carica L.; les Tilia, Carya et Pterocarya; Ilex Aquifolium L., Acer Pseudoplatanus et platanoides, Sorbus torminalis L. On sait maintenant, à ne pouvoir en douter, que le type Corylus se montre à Menat (Auvergne), dès l’Aquitanien. Les Carya et Pterocarya, déjà représentés dans l'Éocéne arctique du Groenland, reparaissent en Suisse dans l'Helvétien et plus tard dans les cinérites du Cantal, où, auprès d'un Carya, C. maxima Sap., on rencontre une forme de Pterocarya que rien ne distingue de l’espèce actuelle du Caucase. Le Liriodendron Procaccinii Mass., à peine distinct de celui d'A mérique, se montre aussi dans le cours de l’Helvétien, ainsi que le Liquidambar europæum Al. B. Ces espèces ont dà venir du nord et de proche en proche; elles n'auront pu franchir la mer molassique qu'aprés l'émersion du lit de cette mer, dans une partie au moins de l'espace longtemps occupé par elle, au centre de l'Europe. Pour ce qui est du lype Carpinus Betulus, on le rencontre dans le Miocéne récent de Schossnitz, en Silésie, tandis que le prédécesseur immédiat de l’ Alnus glutinosa abonde, lors du Pliocéne, à Seyssac (Haute-Loire), d'une part, et, de l'autre, dans les cinérites du Cantal. Le Platane, P. aceroides Gœpp., parait avoir suivi la méme marche que le Tulipier tertiaire; les deux espéces habitent ensemble la vallée du Rhóne, dés le Mio-pliocéne; elles se montrent à la fois en Italie (Senigaglia), à Vaquières (Gard) et à Meximieux (Ain). Le type de l’Ilexæ Aquifolium se laisse voir, non Sans quelque variations assez sensibles, dans les cinérites du Cantal ; enfin, le type du Sorbus torminalis a été observé dans l'Éocéne du Spitzberg, d’où il aura gagné l'Europe à un àge postérieur. Par une marche sans doute différente, le type du Ficus Carica, absent . l'Europe, à ce qu'il semble, jusque dans le Pliocène, se rencontre dans le Val-d'Arno lors de ce dernier àge; il semble qu'il aurait pénétré en Europe par l'Orient pour s'y répandre et s'y maintenir ensuite, méme aux environs de Paris, jusque dans le Quaternaire. Les Tilleuls, de leur cóté, se sont avancés du nord au sud trés gra- duellement. Vers le Miocéne récent, ils se montrent en Italie, d'une XXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. part, plus loin encore en Hongrie et, dans la direction opposée, en Cer- dagne, puis dans les cinérites et le Mio-pliocéne de la vallée du Rhóne. Le Tilia expansa Sap., du Cantal, est encore éloigné de la forme indi- géne; mais le T. Vidalii Rér., du Mio-pliocéne des Pyrénées, pourrait bien n'étre qu'un ancêtre du Tilia argentea Desf., de méme que le T. Mastaiana Mass. parait être le prédécesseur direct du T. microphylla Vent. Aprés cette vue rapide jetée sur l'ensemble des types caractéristiques de la flore européenne pendant l’âge immédiatement antérieur au nôtre, il reste à considérer le groupe des Quercus, le plus important de tous, celui aussi qui, par l'introduction des types Robur, Toza et Infectoria, parait avoir le plus contribué aux changements survenus en dernier lieu dans l'ensemble végétal de la région que j'ai principalement en vue. Cette introduction, sans doute graduelle et, à l'origine au moins, d'une importance relative assez peu prononcée, tendit ensuite à donner à l'en- semble du groupe une prépondérance qui, une fois acquise, a persisté jus- qu'à présent. La révolution qui pousse à l'introduction, puis à la multi- plicatión des Chênes, est en voie de s'accomplir dés le Mio-pliocène. Il est possible d'en juger, en Italie, par la flore de Senigaglia; dans les Pyrénées, par celle de Cerdagne; dans le centre de la France, par les flores de l'Ardéche et du lac Chambon, surtout par celle de la Bour- boule; enfin, à une date quelque peu postérieure, par les cinérites du Cantal, et, plus prés de Provence, par les espéces retirées de la fosse méme où était ensevelie la dépouille de l'Elephas meridionalis de Durfort, dans le Gard. Les Chénes dominent effectivement dans ce der- nier gisement, qui se rapporte à un horizon pliocéne assez élevé. La réunion de ces divers Quercus donne lieu à un ensemble évidem- ment très riche, trés varié; mais cette richesse et cette variété sont elles-mémes un obstacle qu'une étude trés attentive parviendra seule à surmonter. Or cette étude commence à peine, et la principale difficulté réside dans le caractére plus ou moins flottant des espéces qui se groupent en présentant des passages menant d'une forme ou d'une race vers une forme ou une race voisine, en provoquant, à l'intérieur méme de chacune des sous-espéces que l'on considére, des diversités, en présence des- quelles on n'ose pas se prononcer, surtout dés qu'il s'agit, non plus seu- lement d'arbres susceptibles d'un examen complet, mais de feuilles éparses et assez peu nombreuses, ainsi que cela existe presque toujours chez les fossiles. En présence des anciennes feuilles, méme intégralement conservées, si l'on essaye de se transporter, au sein du passé, dans un âge où le groupe entier obéissait à un mouvement visible d'extension et de différenciation, on hésite à définir le vrai sens des variations morphologiques que l'on DE SAPORTA. — L'ANCIENNE FLORE PROVENCALE. XXV observe. On se demande si l'on aurait affaire à un ensemble naturelle- ment polymorphe en voie de se dédoubler et sur le point de donner naissance à des espéces non encore fixées, mais en train d'acquérir des caractéres propres; ou bien si les formes de Quercus quel'on rencontre, sujettes dés lors au polymorphisme dont beaucoup de leurs congénéres vivants se trouvent affectés sous nos yeux, ne se seraient pas prétées à des diversités individuelles que nous aurions tort de considérer comme antant d'espéces véritables. Entre ces deux maniéres de voir, l'esprit demeure indécis, ne sachant à laquelle il est préférable de s'attacher dans l'appréciation raisonnée de ces Quercus tertiaires, ancêtres ou parents incontestables de ceux qui habitent soit l'Europe, soit les régions limitrophes de l'Afrique du Nord et de l'Asie. Il faut bien pourtant, sous le bénéfice de ces réserves, essayer de for- muler ici quelques conjectures. A aucune autre époque d'ailleurs, à ce qu'il parait, l'Europe ne fut plus riche en Chénes de toutes sections; elle possédait, tout le démontre, des Cerris, des Ilex, des Toza, des Robur propres, d'affinités soit indigènes, soit asiatiques, enfin des Infec- toria. Jetons un coup d'œil rapide sur les principales formes mio-plio- cénes ou pliocénes de ces diverses sections, observées jusqu'à ce jour dans le centre ou le sud-est de la France. Les Cerris sont reconnaissables à leurs feuilles tantót simplement dentées, à l'exemple des Quercus regia Lindl., Libani Ol., castaneæ- folia C.-A. Mey, serrata Thb., chinensis Bge, etc., tantôt lobées à lobes pointus et cuspidés, le plus souvent simples et plus ou moins profon- dément incisées. Ces dernières feuilles présentent assez fréquemment une échancrure caractéristique vers le milieu du limbe ou un peu au- dessous de ce milieu : tels sont effectivement les Quercus Cerris L., 4Egilops L., macrolepis Kotsch., vallonea Kotsch., et plusieurs autres. Certaines formes tertiaires signalées dans divers gisements, spécialement le Quercus drymeja Ung., se rattachent à la premiére des deux caté- gories; les Quercus gigas Gepp. et Subrobur Gæpp. tiennent plutôt de la seconde. Il en est de méme d'un Chéne recueilli par M. Boule à Monastier et dont les feuilles, à lobes simples pointus et finement cus- pidés, rappellent singuliérement celles du Q. Ægilops L. et de sa va- riété greca, Q. græca de Kotschy. Mais la présence ancienne des Cerris est surtout attestée par deux espéces de Rochesauve, dont les feuilles Se trouvent heureusement accompagnées de leurs cupules respectives, nettement caractérisées. Nous reproduisons ici, sur la planche Il (fig. 1-2 et 5-7), ces divers organes trés soigneusement rendus et sous plusieurs grossissements, destinés à faire saisir l'aspect et la disposition des écailles dont les cupules sont hérissées. XXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. L'une des feuilles de ce gisement, confondu jadis avec celui du Mont- Charray (voy. pl. II, fig. 2), a pris le nom de Quercus subcrenata Sap., par assimilation à celles du Quercus hispanica Lamk, simple variété du Q. Pseudosuber (Q. Pseudosuber Santi var. gibraltarica) dénommée quelquefois Quercus crenata. Les lobes de la feuille fossile dont le pé- tiole est trés court sont à peine prononcés, faiblement anguleux et cus- pidés au sommet (1); mais la ressemblance de cette feuille est plus mar- quée avec celles du Quercus Pyrami Kotsch., espèce de l'Asie Mineure, dont les cupules hérissées d'écailles plus ou moins recourbées ou repliées sur elles-mêmes le long du bord supérieur de l'organe rappellent d'une manière frappante celles que reproduisent grossies les figures 6*, 6” et 6" de la planche Il. Cette cupule, fig. 6, pl. II, ressemble également à celles du Q. Pseudosuber Santi et de bien d'autres Cerris, et par ce motif on ne saurait affirmer qu'elle doive se combiner plutót avec la feuille dont il vient d’être question qu'avec la suivante. Celle-ci, pl. IT, fig. 1, Quercus Palæocerris Sap., dénote sûrement la présence, à Rochesauve, d'un vrai Cerris, assimilable aux Quercus vallonea Kotsch., du Taurus et Ægilops var. greca (Q. greca Kotsch.) de la Péninsule hellénique ; mais l'affinité de la feuille fossile est plus étroite avec la premiére de ces deux espéces et, à l'exemple de celle-ci, elle présente visiblement l’échancrure caractéristique du milieu du limbe, découpé en lobes aigus, plus ou moins profonds. Il est possible que les cupules géminées et acco- lées que représente la figure 7, pl. II, aient appartenu à cette deuxième - feuille. En tout cas, l'organe se rattache naturellement à quelque Cerris. C'est encore à un Quercus de cette méme section que je suis tenté de . rapporter une autre feuille, recueillie à Monastier par M. Boule, Q. Boulei Sap., reproduite par la figure 3, pl. II, et dont les lobes épineux, ou plu- tôt les dents, éparses et irrégulièrement prononcées, rappellent vive- ment ce qui existe chez le Quercus persica Jaub. Il a déjà été question du Q. Pseudosuber Santi, dont l'aire actuelle se trouve distribuée, par stations disjointes ou méme par individus isolés, sur des points trés distants de la région méditerranéenne. Cette curieuse espéce, visible- ment en voie de retrait, habite encore les environs de Grasse, en Pro- vence; c'est elle justement, ou son ancétre direct, que Unger avait dé- erite sous le nom de Quercus atavia et M. Gaudin, en Toscane, sous celui de Q. montebambolina. Il faut ajouter enfin que ce méme type, bien reconnaissable, se montre dans le gisement de Durfort (pl. II, fig. 8), (1) Pour ne rien négliger, il convient de mentionner une étroite ressemblance de cette feuille, malheureusement unique, avec celles des jets gourmants d'un Chêne de Coimbre, recu de Portugal avec l'indication de Q. humilis Lamk, accompagnée d'un point de doute. Le Quercus humilis Lamk se rattache, à titre de forme subor- donnée, au Quercus lusitanica Webb. DE SAPORTA. — L'ANCIENNE FLORE PROVENCALE. XXVII représentée par une empreinte de feuille que nous reproduisons et, d'autre part, dans les tufs pliocénes des environs de Marseille, où M. Marion en a recueilli de nombreux échantillons. J'ai affirmé la présence probable des Ilex dés la flore des gypses d'Aix; celle de Coumi, en Eubée, publiée par Unger, comprend ce même type, sous le nom de Quercus mediterranea Ung., et la petite feuille du gisement de Bouzarin, que nous devons à M. l'abbé Boulay et que repro- duil ici méme la figure 4, pl. IT, s'y rattache visiblement. Il en est de méme du Quercus Præilex Sap., de Rochesauve et de la Cerdagne, qui ne saurait être séparé de nos Ilex. Dans la première des deux localités, la feuille s'est trouvée accompagnée d'un gland encore enchássé dans sa cupule (voy. pl. II, fig. 5), que tout engage à réunir en une seule espèce. Dans la Cerdagne, à côté du Quercus Prailez, les feuilles du Q. denti- culata Rér. offrent une physionomie plus rapprochée de celle qui dis- tingue les feuilles du Q. coccifera L. ou de tout autre Chêne affectant le méme type et indigéne soit de l'Asie Mineure, soit de la Chine inté- rieure. Enfin ce méme type se montre encore, avec le Q. precursor Sap. et Mar., pourvu de feuilles entiéres sur les bords, dans les tufs de Mexi- mieux. Point de doute à concevoir sur l'ancienneté du type et la varia- bilité des formes qui l'ont originairement représenté. Les Toza comprennent sous nos yeux un pelit nombre de formes affines, séparées plutót par l'espace géographique interposé que par des caractéres différentiels bien accusés. Les Quercus Toza Bosc ou Chéne des Landes, Farnetto Ten., conferta Kit., paraissent avoir eu pour ancétres, d'une part le Quercus pyrenaica Gaud., du Val-d'Arno, et, de l'autre, à Durfort, une espéce assimilable au Q. Farnetto, Q. Far- netto pliocenica Sap. (1). Non seulement le dernier de ces rapproche- ments ne saurait être révoqué en doule, tellement les caractères des feuilles fossiles concordent avec ceux de l'espéce actuelle italienne; mais, de plus, à cóté de la forme laciniée à lobes étroits et profonds, on rencontre à Durfort une forme à segments plus larges et à lobules arron- dis, Q. Elephantis Sap., qui reproduit l'aspect d'une variété de Far- netto, spontanée dans la campagne de Rome et que je tiens de l'obligeance de M. le professeur Juliani. Entre les feuilles fossiles de Durfort et celles du Farnetto vivant, la seule divergence que l'on saisisse con- siste dans la dimension notablement plus petite des premières comparées à celles-ci. . Avant de quitter les Toza, si richement représentés à Durfort, il con- vient de dire un mot des autres espèces qui leur étaient associées dans (1) Voyez les figures 16, 2-4 et 17, 5, de l'Origine paléont. des arbres, par le mar- quis de Saporta, p. 175 et 177; Paris, J.-B. Baillière et fils, 1888. XXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1803. cette localité et à l'ombre desquelles l'Elephas meridionalis a jadis vécu. Ces espéces, en dehors des Chénes de la section Infectoria, qui seront bientôt mentionnés, comprennent en premier lieu un Hêtre fort curieux, Fagus microphylla Sap. (pl. II, fig. 11-13), remarquable par l'exiguité de ses feuilles sinuées, mais non dentées, et qui rappellent les plus petites de certaines formes du Fagus Sieboldii Endl. Les nervures secondaires sont cependant plus nombreuses que chez celui-ci (9 à 10 paires au lieu de 6 à 8). Au total, par sa forme et ses principaux caractères, cette espèce représente un passage vers le Hêtre européen; mais, par la dimension réduite de ses feuilles, elle se place à part de tous les Hétres aujourd'hui connus. Prés du Fagus microphylla, se montre un Zelkova, Z. ultima Sap. (pl. II, fig. 14-15), dont la feuille affecte une forme étroitement lancéolée qui l'éloigne du type ordinaire du Zelkova crenata Sp., eu lui assignant une place à part (1). Enfin, Durfort présente encore un Parrotia, plus ou moins rapproché du Par- rotia persica Jaub., qui, de nos jours, s'avance jusqu'à Tiflis, dans le Caucase. Le Parrotia de Durfort ne doit pas étre séparé de l'ancétre tertiaire présumé de celui du Caucase, P. pristina Ett. Jetons les yeux maintenant sur les Infectoria, section représentée de nos jours par les Quercus lusitanica Web. et Mirbeckii Dur., l'un en Portugal, l'autre en Algérie ; mais surtout, dans l'Asie Mineure, par les Quercus infectoria Oliv., tauricola Kolsch., syriaca Kotsch. et les variétés ou races locales qui s'y rattachent. Il est difficile de ne pas reconnaitre des formes ayant appartenu à cette section dans la plupart des gisements mio-pliocènes ou francliement pliocénes, et d'un âge plus ou moins récent, soit en France, soit en Italie. Dans le Mio-pliocène de la Cerdagne, c'est le Quercus hispanica Rér. que nous avons récemment signalé comme reparaissant à Varennes, prés du lac Chambon (2) (Q. Etymodrys Boulay), et auquel il faut sans doute également rap- porter l'empreinte de la Bourboule (pl. II, fig. 2). A Durfort, ce méme type abonde, associé au Q. Farnetto pliocenica et représenté par une forme plus petite (pl. II, fig. 10), que rien ne distingue en apparence du Quercus prasina Bosc (Q. glauca Bosc, Q. humilis Lamk var. pra- sina), variété ou race subordonnée au type lusitanica et rattachée à celui-ci par plusieurs intermédiaires. Les plus grandes feuilles du gise- ment de Durfort (pl. II, fig. 9) ressemblent à celles du Q. lusitanica propre, tandis que les moindres reproduisent l'aspect de celles du Q. prasina; les figures 9 et 10 de la planche 1I permettent de juger de ces sortes de nuances. Mais un autre type, actuellement algérien, (1) A moins qu'on ne préférât reconnaitre, dans cette feuille, celle d'un Micro- plelea, dont elle offre effectivement l'aspect. (2) Voy. Rev. générale de Bot., t. V, pl. 5, fig. 6-7. DE SAPORTA. — L'ANCIENNE FLORE PROVENCALE. XXIX celui du Quercus Mirbeckii Dur., se montre à la fois dans le gisement de Varennes et dans le voisinage du lac Chambon, c'est notre Quercus Mirbeckii antiqua, dénommé aussi Q. amplifolia Sap. Il est vrai que, dans la région du Caucase, il existe un Quercus d'une apparence presque semblable qui se rattache de plus ou moins prés au Q. macranthera Fisch., de telle sorte.qu'entre l'un ou l'autre de ces deux rapproche- ments l'esprit reste en suspens, sans oser trancher dans un sens plutót que dans l'autre un probléme aussi difficile; l'espéce fossile pourrait bien étre considérée d'ailleurs comme servant de lien et de transition entre les deux formes actuelles du Caucase et de l'Algérie, dont elle représenterait l'ancêtre commun. Quoi qu'il en soit, le Quercus Mirbeckii antiqua Sap. fournit un pas- sage naturel vers les Robur, pris d'une facon générale, c'est-à-dire comprenant à la fois les Robur propres européens et les types asiatiques auxquels répondent, à la surface dece grand continent, les Quercus den- tata Tbg et crispula Bl. (Japon), — Griffithii Hook. (Asie centrale), — mongolica Fisch. (Asie intérieure et Mongolie), — macranthera Fisch. (Sibérie et Caucase), — Cedrorum Kotsch. (Taurus), — subalpina Kotsch. (Liban), ces derniers passant avec d'autres formes de l'Asie antérieure [Quercus brachyphylla Kotsch. (Crète), — deshoruchensis Koch (Trébizonde), — armeniaca Kotsch.] à nos Quercus pubescens Wild., sessiliflora Sm. ou peduünculata L. Ces formes, maintenant dis- tribuées à travers tout l'ancien continent, du Japon aux extrémités de la Péninsule ibérique, et de l'Himalaya au Maroc, parfois connexes et don- nant lieu à des transitions ou bien au contraire localisées et restreintes à d'étroites limites, se trouvaient alors, à ce qu'il semble, plus entre- inélées et confondues, comme si les diversités servant de base à chacune des espéces actuelles ne fussent pas encore aussi exclusivement fixées que de nos jours, de telle sorte que l'intervalle qui les sépare l'une de l'autre eùt été alors moins difficile à franchir. C'est bien du reste ce que font voir encore sous nos yeux certains de nos Chénes actuels du méme groupe, tels que le Quercus pubescens Willd., dont les variations mor- phologiques sont innombrables et échappent par cela méme au classe- ment, bien qu'elles ne s'écartent pas du cadre servant de limite à ces variations. C'est ainsi que ce qui touche à la dimension du pétiole, au nombre des nervures principales, enfin à l'ordre selon lequel ces ner- vures sont émises et suivent une direction déterminée à partir de la médiane, varie peu en comparaison du contour et du mode de découpure du limbe. Les Chénes de la section Robur, ainsi comprise, sont répandus dans les trassoites d'Auvergne, à Varennes, prés du lae Chambon, à la Bour- boule. Ils semblent y avoir été plus riches, plus variés que leurs congé- XXX SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. nères actuels ne le sont de nos jours aux mêmes lieux. Il est rare main- tenant, en effet, de rencontrer plus de deux à trois espèces de Robur associées dans une seule station. En Provence, le Quercus pubescens Willd. exclut généralement les autres Robur. Cependant le Q. pedun- culata Ehrh. posséde quelques stations dans la Crau, et il nous a été donné de rencontrer une petite colonie de cette espéce au centre du Var, à üne faible distance de Fréjus. Mais le Q. sessiliflora Sm. parait absent en revanche de la région de l'Olivier ; et, dans le centre, comme dans le nord de la région française, où ce Chéne est fréquemment asso- cié au pédonculé, le Quercus pubescens ne possède alors que des stations disjointes et d'une faible étendue. Au total et en résumé, les Robur propres comprennent au plus trois espéces ou plutót trois sous-espéces rarement réunies sur un seul et méme point. Il n'en était pas ainsi lors du Pliocéne. Il suffit, pour en étre persuadé, de passer en revue ceux des -gisements dont il vient d’être question. Sans pouvoir précisér absolu- ment les formes qu'ils présentent, sans avoir méme la pensée de ne pas tenir compte du polymorphisme qui les a sans doute caractérisés, leur abondance relative frappe l'esprit et entraine la conviction. Je me bornerai donc à choisir, parmi les anciennes formes, quelques-unes des plus saillantes et particuliérement celles qui reproduisent les carac- téres apparents des Robur actuellement confinés au fond de l'Asie, devenus par conséquent étrangers à notre continent, mais qui l'ont cer- tainement habité dans l’âge au sein duquel nous transportent de pareils vestiges. Chez beaucoup de ces Robur asiatiques, on remarque une tendance à l'atténuation, plus ou moins prononcée, du limbe foliaire vers la base. C'est ce que montrent, en effet, les Quercus dentata Thb., crispula Bl., mongolica Fisch., Griffithii Hook., et c'est aussi ce que l'on observe chez plusieurs Chénes fossiles mio-pliocènes, tels le Quercus Pseudocas- tanea Massal. et bien d'autres. De plus, ce méme Q. Pseudocastanea, par le contour aigu de ses lobes, reproduit sensiblement l'aspect des Quercus Griffithii et crispula, et je constate un rapport frappant entre une feuille du premier de ces deux Chénes, rapportée du Yunnan, que j'ai sous les yeux, et la figure donnée par Massalongo de son Q. Pseudo- castanea, de Senigaglia. Celui-ci a été signalé également au Mont-Dore par M. l'abbé Boulay (Dent-du-Marais) et par moi (lac Chambon) (1). Une feuille de la Bourboule reproduite ici (pl. III, fig. 2) pourrait sans trop d'anomalie étre rattachée à ce type; il est cependant plus naturel de reconnaitre en elle le Quercus hispanica Rér. dont il a été question : plus haut, comme dénotant une forme liée de plus ou moins prés au — (1) Revue générale de Bot., t. V, pl. VI, fig. 5. DE SAPORTA. — L'ANCIENNE FLORE PROVENÇALE. XXXI Quercus lusitanica. Pour ce qui est du Quercus lacerata Sap. (1), dans lequel il m'avait paru retrouver un ancêtre plus ou moins direct du Q. Griffithii, un examen plus attentif de l'empreinte originale, dont le limbe replié et déchiré sur bien des points ne laisse voir que la moitié supérieure d'une feuille, m'a convaincu que, tout considéré, cette feuille de la Bourboule ne devait pas étre séparée de celles du Quercus ampli- folia Sap., de Varennes, et se rattachait, à l'exemple de ce dernier, au Q. Mirbeckii actuel d'Algérie. On voit, par ce qui précède, que la présence, au Mont-Dore, du type Griffithii, n'y est pas encore établie sur des documents décisifs. Il n'en est pas de méme du Quercus mongolica Fisch., difficile à méconnaître dans le Quercus Lamottii Sap., de la Bourboule, dont je donne ici une figure soigneusement dessinée (pl. III, fig. 1). L'identité parfaite de cette figure avec celle de M. l'abbé Boulay (2), qui se rapporte à un échantil- lon de la Dent-du-Marais, sous la dénomination de Q. senogalliensis Mass., saute aux yeux, et les deux empreintes dénotent une forme dont l'analogie avec le type asiatique est réellement frappante, à en juger par une comparaison de ces empreintes avec des exemplaires de la Mon- golie chinoise et de la Dahurie, que nous tenons du Muséum de Paris. À cóté du Q. Lamottii, on observe encore, au Mont-Dore (Varennes et la Bourboule), d'autres empreintes de feuilles que je regrette de n'a- voir pu figurer, mais dont la figure 3, pl. VI, de la Revue gén. de Bota- nique donne un exemple incomplet. Ces feuilles, plus courtes, plus largement ovalaires et plus obtuses que celles du Q. Lamottii, caracté- risées surtout pas le contour árrondi de leurs lobes, reproduisent le type bien connu du Quercus macranthera Mey., de la région du Cau- case. Elles seraient donc l'indice d'un troisiéme Robur, qui recevrait la dénomination de Quercus obtusiloba Sap. Un quatriéme Robur, et le plus curieux, est celui dont la figure 3, pl. IIT, représente ici pour la premiére fois une feuille compléte, et dont il existe également la partie moyenne d'une autre feuille, toutes deux recueillies à Varennes. La dénomination de Quercus palæopubescens Sap. leur sera appliquée. Effectivement, sauf la longueur un peu plus prononcée du pétiole (3), la feuille en question offre tous les caractéres de forme et de nervation inhérents au type le plus ordinaire de notre Q. pubescens Willd. Ici, le limbe, au-dessus d'une base obtuse, un peu élargi dans le haut etobtusément terminé, présente, le long de la marge, (1) Voyez une figure, diminuée des deux tiers, du Quercus lacerata dans l'Origine paléont. des arbres, p. 175, fig. 16, 1. 1 (2) Flore du Mont-Dore, pl. IX, fig. 1. . . : ; (3) Il m'a été donné d'observer "tout récemment, sur les collines boisées qui domi- nent le Vigan (Gard), des Quercus pubescens dont les feuilles présentent d'aussi longs pétioles que celles de l'espéce fossile que je nomme Quercus palæopubescens. XXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. des lobes assez peu profonds et subdivisés en lobules, ceux de la base demeurant simples comme ceux du sommet. Le nombre des nervures secondaires, la forme des lobes et celle des sinus qui les séparent ne S'écartent en rien de ce qui existe à ces mêmes égards dans le Quercus pubescens, dont cette forme pliocéne représente sans doute un ancétre direct. Les associalions qui viennent d'étre signalées n'ont rien du reste qui doive surprendre, si nous admettons dans le temps, et en interro- Quercus palæopubescens Sap. (Varennes, partie moyenne d'une feuille). geant le passé, les mémes combinaisons que nous observons actuellement en interrogeant le méme groupe d'espéces, et recherchant comment il se comporte en Asie. On y voit le Quercus mongolica mener saus trop d'efforts au Q. macranthera, tandis que celui-ci, à l'aide de nombreuses variétés, passe insensiblement à nos Robur européens, dont certaines formes du Taurus et du Liban, telles que le Q. Cedrorum Kotsch., paraissent étre de simples diversités locales. Quelles seront nos conclusions? Dirons-nous que les types-et formes de Quercus, aujourd'hui exclusivement asiatiques, auraient jadis habité TEurope? [l n'y aurait rien d'absolument inyraisemblable dans une DE SAPORTA. — L'ANCIENNE FLORE PROVENCALE. XXXIII hypothèse ainsi formulée. Nous n'irons pas jusque-là cependant et nous serions plutót disposé à invoquer les effets d'une polymorphie inhérente au groupe lui-méme et dont la plupart des sous-espéces, entre lesquelles se partagent les Robur actuels, donnent sous nos yeux le spectacle. Il suffit d'admettre qu'au moment de leur introduction sur notre sol, alors qu'ils tendirent à se multiplier, pour obtenir enfin la prépondérance, leur ensemble, plus jeune et plus flottant que dans l’âge postérieur, ne tarda pas à se dédoubler en donnant naissance à une foule de variétés et de races, soit locales, soit régionales, plus nombreuses et plus diver- sifiées encore que celles dont les Robur vivants offrent l'exemple. Les formes existantes, fixées plus tard en se localisant, ne seraient alors que les survivantes parmi celles d'autrefois, celles qui, plus robustes ou favorisées par les circonstances qui auraient à la fin prévalu, se seraient maintenues à l'exclusion des autres en se substituant à celles-ci. Ce qui est certain, c'est que la première extension des Robur en Europe con- stitue un phénomène des plus intéressants et répond à la dernière des évolutions dont la flore de notre continent a donné jadis le spectacle. Cette évolution une fois accomplie, la végétation européenne n'a plus changé; elle a perdu, il est vrai, quelques-uns des éléments qu'elle pos- Sédait avant la fin du Tertiaire. L'élimination du Platane, du Zelkova, du Liquidambar, du Parrotia, du Tulipier, du Pterocarya et de plu- sieurs autres types, encore indigènes et spontanés sur notre sol vers le milieu du Pliocéne, et que la rigueur croissante de la température est trés loin de pouvoir expliquer, n'est qu'un dernier épisode de cette lutte pour l'existence qui, dans l'un et l'autre régne, se poursuit à travers les âges et dont le déclin de certaines formes sur le point de disparaître achéve la démonstration sous nos yeux. C'est un des cótés d'un phéno- méne aussi grandiose que je me suis efforcé de mettre en lumiére dans le cours des pages précédentes. Explicatiom des figures. PLANCHE I. Formes ancestrales de l'Aquitanien de Manosque. Fic, 1-2. — Sequoia Tournalii Sap., ramules détachés, pour montrer leur identité d'aspect avec les parties correspondantes du Sequoia semper- virens Lamb., actuel, de Californie (Bois-d'Asson). Fic. 3. — Smilax antecessor Sap., feuille complète, forme ancestrale pré- - ` sumée du Smilax mauritanica Desf. (Céreste). Pic. 4: — Ulmus discerpta :Sap-, feuille nouvellement recueillie ; forme, an- resi cestrale présumée de l'Ulmus montana Sm. (Bois-d'Anern), T. XL. XXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Fic. 5 et 6. — Ailanthus oxycarpa Sap.— 5, samare, grandeur naturelle; — 9* méme organe grossi. — 6, foliole détachée rapportée avec doute à la méme espéce, grandeur naturelle (Bois-d'Asson). Fic. 7. Styrax primævum Sap., feuille complète et d'une remarquable con- servation, grandeur naturelle; forme ancestrale présumée du Styrax officinale L., dont elle diffère fort peu (Bois-d'Asson). Fic. 8. — Cydonia proxima Sap., feuille complète, légèrement déformée sur l'un des côtés, grandeur naturelle; forme ancestrale présumée du Cydonia vulgaris L. (Bois-d'Asson). Fic. 9. — Acer recognitum Sap., feuille complète, sauf à l'extrémité supé- rieure, nouvellement recueillie, grandeur naturelle; forme qui semble tenir le milieu entre les plus petites races ou variétés locales de l'Acer opulifolium Vill. (Acer granatense Boiss., Acer tauricolum Boiss., Acer Reginæ-Ameliæ Orph.),l'Acer purpurascens Franch., du Japon, et méme l'Acer campestre L. — Grandeur naturelle (Bois-d'Asson). Fic. 10. — Pseudocotyledon inquirendum Sap., feuille, grandeur naturelle; exemple d'une feuille, de nature probablement herbacée, comparable à celle des Cotyledon, Hydrocotyle, Ficaria, eic.; mais dont l'affi- nité véritable reste à déterminer (Bois-d'Asson). PLANCHE ll. Formes ancestrales de Rochesauve et de Durfort. Fic. 1. — Quercus Palæocerris Sap., feuille complète, sauf à l'extréme sommet, grandeur naturelle ; forme ancestrale présumée des Quercus Vallonea Kotsch. et greca Kotsch. (Rochesauve). Fic. 2. — Quercus subcrenata Sap., feuille complète, grandeur naturelle; forme assimilable au Quercus Pyrami Kotsch. (Rochesauve). Fic. 3. — Quercus Boulei Sap., feuille compléte, grandeur naturelle; forme assimilée au Quercus persica Jaub. (Monastier). Fic. 4. — Quercus mediterranea Ung., feuille compléte, grandeur naturelle; forme assimilée par Unger au Quercus pseudococcifera Desf.; d’après un exemplaire recu en communication de M. l'abbé Boulay (Bou- zarin). ` Fic. 5. Quercus Præilex Sap., gland encore enchâssé dans sa cupule, au som- met d’un pédoncule épais et court, accompagné d’une seconde cupule dont le gland a avorté, grandeur naturelle; appareil fructificateur présumé d'un Ilex (Rochesauve). Fic. 6. — Cupule détachée, hérissée d’écailles repliées sur elle-mémes et re- produisant l'aspect caractéristique de celles des Gerris, grandeur naturelle; — 6*, même cupule, faiblement grossie; — 6”, écaille gar- nissant le bord supérieur de la cupule, assez fortement grossie ; — 6", écailles garnissant la face de la cupule, assez fortement grossies ; DE SAPORTA. — L'ANCIENNE FLORE PROVENCALE. XXXV organe dont l'attribution à un Quercus de la section des Cerris ne saurait être douteuse et qui a dà appartenir soit au Quercus Palæo- cerris Sap., soit au Q. subcrenata Sap. (Rochesauve). Fic. 7. — Deux cupules accolées sessiles et détachées naturellement aprés la chute de leurs glands, hérissées d'écailles nombreuses, fines, lâche- ment imbriquées, prolongées en pointe au sommet et plus ou moins étalées, grandeur naturelle; — 7*, les mémes, faiblement grossies;— 1”, plusieurs écailles, fortement grossies, pour montrer leur disposi- tion et leur mode de terminaison supérieure; — organe présumé de l'un des Quercus dont les figures 1 et 2 reproduisent les feuilles (Rochesauve). Fic. 8. — Quercus Pseudo-Suber Santi, pliocenica Sap., feuille à laquelle manque le pétiole, grandeur naturelle; forme ancestrale présumée du Quercus Pseudo-Suber Santi (Durfort). Fic. 10. — Quercus prasina pliocenica Sap., feuille compléte, grandeur na- turelle; forme assimilée au Quercus prasina Bon, une des nombreuses variétés dn Q. lusitanica Web. (Durfort). | Fic. 11-13. — Fagus microphylla Sap., feuilles, grandeur naturelle; — forme de Fagus, remarquable par la faible dimension de ses feuilles, qui sont assimilables par l'aspect aux plus petites de celles du F. Sub- oldii Endl. (Durfort). Fic. 14-15. — Zelkova ultima Sap., feuilles, grandeur naturelle. — 14, feuille compléte, remarquable par sa forme étroitement lancéolée et les nervures secondaires plus nombreuses que dans le type ordinaire. — 15, fragment d'une autre feuille, plus analogue à celles du Zelkova crenata Sp., que rien ne distingue du type tertiaire, Zelkova Ungeri Ett. — La feuille, fig. 14, pourrait, sans anomalie, étre rapprochée de celles du Microptelea, dont elle présente l'aspect (Durfort). PLANCHE Ill. Formes ancestrales de la région du Mont-Dore. Fic. 1. — Quercus Lamottii Sap., feuille compléte, sauf à l'extréme base, grandeur naturelle; forme ancestrale, présumée, du Quercus mon- golica Fisch. (La Bourboule). Fic. 2, — Quercus hispanica? Rér., feuille complète, y compris le pétiole, grandeur naturelle; forme assimilable, soit au Q. hispanica Rér. et, par cela méme, aux « Infectoria », soit au Q. Pseudo-Castanea Gaepp.; mais la premiére de ces deux attributions semble plus naturelle (La Bourboule). Fic. 3. — Quercus. palæopubescens Sap., feuille légèrement restaurée dans le haut, grandeur naturelle; forme ancestrale, présumée, du Quercus pubescens Willd. (Varennes). XXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Fic. 4-5. — Populus Tremula L., feuilles complètes, y compris le pétiole, grandeur naturelle; forme pliocéne, dont l'identité avec le Populus Tremula L., forme actuelle, semble certaine (La Bourboule). M. Flahault présente à la Société une brochure intitulée : La distribution géographique des végétaux dans un coin du Lan- guedoc (département de l'Hérault); in-8° de 180 pages avec 5 planches en phototypie, À carte et 4 planche lithogr. (Extrait de la Géographie générale de l'Hérault, publiée par la Société languedocienne de Géographie) ; Montpellier, 1893. L'auteur s'exprime en ces termes : « En dédiant ce travail à notre vénéré maitre M. Barrandon, j'ai vouluacquitter une dette que tous les botanistes de Montpellier reconnaissent avoir contractée envers l'homme simple et dévoué qui, depuis quarante ans, n'a cessé de guider et d'encourager tous les amis des plantes dans notre beau pays. » r4 Ces paroles sont accueillies par d'unanimes acclamations. À l'occasion de cette présentation, M. Flahault analyse son travail dans les termes suivants : PRAE . bs ZONES BOTANIQUES DANS LE BAS-LANGUEDOC ET LES PAYS VOISINS, par M. Charles FLAHAULT Pour la cinquiéme fois, depuis dix ans, la Société botanique de France a bien voulu choisir comme but de ses excursions annuelles les plaines ou les basses montagnes méditerranéennes (1). Nous voici réunis à Montpellier, plus nombreux qu'on ne nous a vus dans aucune de nos sessions annuelles. En répondant à l'invitation que vous ont adressée vos confréres de Montpellier, vous n'avez pas compté sur l'éclat des. fétes; on vous avait promis qu'il n'y en aurait pas. Les raretés de notre flore avaient pour vous un attrait secondaire ; il y a depuis si longtemps tant de botanistes dans ce pays, et depuis si longtemps ils répandent dans les collections les types les plus précieux de la flore méditerra- néenne, que nous n'avons rien à vous offrir que vous ne connaissiez. Peut- : (4) La Société a exploré : 1* le littoral de la Provence maritime et les basses montagnes qui dominent la Côte d'azur et lui impriment son caractère | particulier (Antibes, 1883), les basses Cévennes dolomitiques et les vallées qui les séparent (Millau, 1886), le littoral du golfe de Lion et les basses Corbières siliceuses et cal- caires (Narbonne-Quillan, 1888), le littoral du Roussillon ét le pai groupe siliceux des Albères (Collioure, 1891). ^ v ` FLAHAULT. — LES ZONES BOTANIQUES DANS LE BAS-LANGUEDOC. XXXWIF être méme n'avez-vous pas cru qu'on eüt besoin d'encouragements au! travail dans une ville où la Botanique est honorée depuis des siècles, où: l'on possède d'ailleurs une Flore comme celle que nous devons à la' science de Loret et de notre vénéré maitre M. Barrandon, ou, mieux: encore, ce maitre est toujours là, prét à soutenir l'ardeur des anciens et à éveiller chez les jeunes l'amour de la nature. Il y avait le charme des vieux souvenirs. Suivre dans leurs investiga-' tions les ardents chercheurs de la Renaissance; revivre avec eux ce passé déjà lointain, découvrir aprés eux les trésors que le soleil fait naître sur les rives de la Méditerranée, fouler ces rochers et ces mon-: tagnes qu'ont gravis les Bauhin, Lobel, Magnol et tant d'autres, c'est précieux à une époque où l'on a, plus que jamais, le respect du passé. Ce n'était pourtant pas tout. Si plus d'un parmi vous est fidèle à la muse de l'histoire, la science a, pour la plupart, plus de charme. Vous avez compris que nous avions quelque chose à vous montrer. Moins.que partout ailleurs peut-étre, et précisément parce que l'étude de la Botanique est en honneur ici depuis des siécles, nous pouvons espérer ajouter quelque chose à la statistique botanique du pays. Les. espéces phanérogames sont connues; mais ce sont là des documents sur lesquels nous devons songer à édifier une œuvre nouvelle. Il ne suffit plus de savoir quelles espéces vivent dans un pays; nous avons le devoir. de nous demander pourquoi elles y vivent, d’où elles nous sont venues, par quels liens elles s'unissent à l'histoire de la Terre, ce que les révo:! lutions du globe nous ont enlevé, ce que chaque espéce et ce que la répartition de l'ensemble et des diverses formes doivent au climat actuel; ce que l'homme a fait lui-même pour modifier la nature qui l'environne.: L'horizon s'élargit; la Paléontologie nous apporte tous les jours des données plus nombreuses et plus précises sur les temps qui ont immé- diatement précédé le nôtre. Le moment parait proche où l'on pourra tenter un travail de synthése. t ab En attendant qu'il soit possible, nous espérons que vous nous pardon- nerez d'avoir voulu, à l'occasion de votre visite, résumer des faits que vous connaissez tous; ils ne pourront étre utilisés pour un travail d'une plus haute portée qu'aprés avoir été condensés par ceux qui ont eu l'oc- casion de voir sur place tous les détails et d'en faire la critique. C'est là notre excuse. Dans les pages qui suivent nous avons négligé de mentionner les espéces que nous pouvons considérer comme ubiquistes ou à peu prés, qui sont communes dans l'ensemble du Bas-Languedoc, de la plaine à la montagne et en dehors du bassin méditerranéen. Nous avons évité aussi de publier de longues listes d’éspèces ; grâce à Ja communauté des efforts de tous les botanistes de Montpellier, les comptes rendus des her- XXXVII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. borisations réalisées par la Société seront rédigés dans un méme esprit; nous y renvoyons volontiers nos lecteurs ; on trouvera aussi des indica- tions plus détaillées que celles que nous donnons ici dans les Listes des plantes phanérogames qui pourront étre recueillies par la Société bo- tanique de France en session extraordinaire réunie à Montpellier (mai 1893). Ces listes et ces comptes rendus ne comprennent pas les localités de la montaghe; on trouvera des détails importants en ce qui les concerne dans les travaux de M. Beille (1), de M. l'abbé Coste (2), de M. B. Martin (3) et dans notre propre travail sur /a distribution géogra- phique des végétaux dans un coin du Languedoc. La partie française du bassin méditerranéen se divise naturellement en six zones botaniques ; elles s'étendent, d'ailleurs, au delà des limites de notre pays sur tout le pourtour de la Méditerranée, avec quelques modifications sur lesquelles nous n'avons pas à insister ici. La zone littorale doit ses caractéres essentiels à l'influence du sel marin; faiblement développée lorsque les massifs montagneux sont tout voisins de la mer, elle acquiert un grand développement au voisinage des estuaires et partout où des terres émergées depuis un temps relati- vement court ne subissent pas l'action incessante des eaux douces. Sur le territoire que nous considérons, la zone littorale a son maximum de développement dans le delta du Rhóne qu'elle occupe tout entiére, et au pied des Corbiéres dont aucun cours d'eau ne contribue à combler les lagunes. l La zone de la plaine et des collines se confond à peu près avec la zone de l'Olivier; elle s'étend sur les points où l’action des eaux ma- rines cesse de se faire sentir, jusqu'à 350 ou 400 mètres d'altitude; c’est la zone essentiellement méditerranéenne. La zone des basses montagnes pourrait s'appeler zone du Châtai- gnier, si cette espèce n’était pas exclue de certains terrains. Elle s'étend de la limite supérieure possible de la culture de l'Olivier à la limite inférieure du Hétre. La zone des montagnes cévenoles est la zone du Hétre; les Coni- féres et surtout le Sapin succédent au Hétre vers la partie supérieure de la zone. La zone subalpine n'est représentée autour du bassin méditerranéen que dans les Pyrénées et les Alpes-Maritimes, oü elle s'étend entre 1800 et 2200 métres environ. (1) L. Beille, Essai sur les zones de végétation du massif central de la France (Bul- letin de la Soc. des sc. phys. et natur. de Toulouse, 1889). (2) H. Coste, Mes herborisations dans le bassin du Dourdou (Bulletin de la Soc. bot. de France, XXXV, 1888, pp. XI-XXVIII). (3) B. Martin, Florule du cours supérieur de la Dourbie, etc. (Bulletin de la Soc. bot: de France, XXXVII, 1890, pp. 50-67). FLAHAULT. — LES ZONES BOTANIQUES DANS LE BAS-LANGUEDOC. XXXIX La zons alpine occupe la crête de ces montagnes. Nous ne nous occuperons ici que des quatre premières, les seules qui intéressent les excursions de la Société botanique autour de Montpellier, et nous nous limiterons, autant que possible, à l'observation des faits qui se produisent, d'une part, entre l'embouchure de l'Aude et le Grau-du- Roi, au delà duquel le Rhóne exerce depuis longtemps une action puis- sante, d'autre part entre la mer et la ligne de faite des Cévennes. I. ZONE LITTORALE. — Tout le long de la Méditerranée, de l'embou- chure de l'Aude au Grau-du-Roi, s'étendent des plages basses qui ne se relévent qu'en deux points pour former les collines de Cette et d'Agde, deux iles unies depuis peu au continent par la formation du cordon littoral. Une ligne de dunes peu élevées forme un étroit lido qui sépare imparfaitement de la Méditerranée les étangs salés de Mauguio, de Pérols, de Maguelone, de Frontignan et de Thau. Au delà d'Agde, les alluvions de l'Hérault, de l'Orb et de l'Aude continuent à colmater l'ancien golfe de Béziers et de Narbonne et en font disparaitre la salure. Les étangs de Capestang et de Vendres sont, dans nos limites, les der- niers témoins de l'ancien état de choses. Les basses Corbiéres, en déri- vant vers l'Aude les eaux douces et les alluvions, gardent encore aux étangs de Sigean et de Leucate quelque chose de leur ancienne phy- Sionomie; les grands torrents du Roussillon ont, au contraire, à peu prés comblé l'ancien golfe et réduit la zone littorale à d'étroites plages, où les dernières traces des lagunes auront bientôt disparu sous les allu- vions arrachées aux vallées des Pyrénées. De l'autre cóté, le Rhóne exerce depuis le commencement de notre période géologique une influence prédominante; le delta du Rhóne ré- clame une étude particulière. Nous comprenons sous le nom de zone littorale toutes les stations dans lesquelles le sel marin exerce sur la végétation une action prépon- dérante. Ces stations peuvent être rapportées à quatre groupes : 4° Plages et rochers submergés, avec les quelques Phanérogames propres à ces stations et leur riche végétation cryptogamique. 2 Dunes et sables secs, formant tout le cordon littoral et une étroite bordure au voisinage de l'Hérault, de l'Orb et de l'Aude; cette station atteint son maximum de développement sur les rivages de la Méditer- ranée française entre les dunes de Mauguio et le Petit-Rhône, où elle occupe une surface de plusieurs myriamètres carrés. 9* Rochers maritimes, limités, dans nos environs immédiats, à deux localités restreintes, les falaises caleaires de Cette et les roches volca- niques de la Conque. d'Agde, mais formant, au delà de ces limites XL SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. immédiates, les anciennes îles de la Clape, de Sainte-Lucie, de Leucate et les falaises qui s'étendent de Collioure à la frontière d'Espagne. A Eaux saumätres et sables humides des marais salants; cette station comprend les bords des lagunes et les parties basses des estuaires, où les eaux salées pénètrent par infiltration et où le sel se maintient à peu près indéfiniment dans nos pays, où l'évaporation l'emporte sur les précipitations atmosphériques; sur les rives francaises de la Méditer- ranée, les marais salants ont leur maximum d'extension : 4° au pied des basses Corbiéres, dont les eaux sont dirigées vers la vallée de l'Aude, le colmatage naturel y est à peu prés nul et c'est là que la flore spéciale des marais salants acquiert son développement le plus complet (1); 2» sur les rives du Rhône inférieur, que la peur a dés longtemps privées des bienfaits du colmatage naturel, en opposant un rempart de digues à l'action fertilisante des alluvions (2). Plages et rochers submergés. — Peu de plantes phanérogames sont susceptibles de vivre dans les eaux de la mer; toutes celles qu'on y trouve appartiennent à la famille des Naiadacées, considérée comme caractéris- tique de l'océan Indien. Quelques espéces seulement sont répandues sur les rivages de la Méditerranée, ce sont : Cymodocea nodosa Ascherson, Posidonia oceanica Delile, Zostera marina L. et Z. nana Roth. La premiére de ces plantes ne se voit pas en place sur les plages qui nous environnent, elle ne découvre jamais; mais la mer la rejette fré- quemment; nous l'avons trouvée, en place, dans le port d'Antibes. Le Posidonia oceanica est plus répandu; il est mis à découvert aux plus basses eaux dans la Conque d'Agde, ses feuilles et ses rhizomes sont rejetés en masse par les gros temps sur toute la cóte. Le Zostera marina et le Z. nana ne trouvent pas un abri suffisant sur nos cótes ouvertes; mais tous deux sont abondamment développés dans les graus qui mettent nos étangs en communication avec la mer, dans les parties peu pro- fondes de nos ports et dans la plupart de nos grands étangs salés où ils forment des prairies étendues. 5i les Phanérogames marines sont peu abondantes, la flore cryptoga- mique prend dans les eaux de la mer un développement énorme; les Algues surtout y prédominent sur tous les autres groupes, nous leur consacrons une place spéciale dans les travaux de la session de Mont- pellier, ce qui nous dispense d'insister ici (3). (1) Voy. le Compte rendu des herborisations de la Société botanique aux environs de Narbonne (Bull. de la Soc. bot. de France, XXXV, 1888). : (2) Voy. plus loin (séance du 28 mai): Combres.et Flahault, Sur la flore de la Camargue et des alluvions du Rhóne. (3) Voy. plusloin : Flahault, Les Algues du golfe de Lion. FLAHAULT. — LES ZONES BOTANIQUES DANS LE BAS-LANGUEDOC. XLI Dunes et sables secs. — Le cordon littoral méditerranéen présente à peu prés partout les mêmes caractères; plus caillouteux au voisinage de l'embouchure des torrents du Roussillon, il est formé de sable fin et constitue des dunes basses au voisinage des riviéres à cours lent et au voisinage des grandes plages du golfe de Lion. La flore de ces dunes est. trés homogéne, elle présente cependant quelques variations; la flore littorale de Narbonne et du Roussillon est sensiblement plus riche que celle des cótes voisines de Montpellier (1), en raison méme de l'étendue qu'occupent les dunes à l'ouest du Petit-Rhône, la flore spéciale à cette station y est aussi trés largement développée (2). Nous pouvons prendre comme un type moyen l'étroite bande de dunes qui s'étend au sud de Montpellier, de Palavas jusqu'à Maguelone vers l'Ouest et jusqu'à Carnon vers l'Est. Le compte rendu, qu'on trouvera plus loin, de l’herborisation faite par la Société dans cette localité nous dispense d'entrer ici dans de longs détails. | Qu'il nous suffise de dire que 65 espèces paraissent propres aux sables, maritimes secs, et qu'à cóté d'elles on trouve un certain nombre d'espéces qui paraissent n'y rechercher qu'un sol meuble et léger, indé- pendamment des éléments chimiques qu'elles y peuvent rencontrer. C'est ainsi que le Silene conica L. se trouve abondamment aussi sur les sables dolomitiques du Larzac à 800 mètres d'altitude, dans les sables tertiaires silico-calcaires de la Pompiniane, prés de Montpellier, et dans les dunes littorales. Le Lithospermum tinctorium est répandu sur les dunes du Roussillon, dans le lit sablonneux des rivières et sur les sables tertiaires et jurassiques des environs de Montpellier, à l'exclu- sion d'autres stations; le Phleum arenarium est aussi commun sur le plateau du Larzac que dans nos dunes, sans qu'on le trouve jamais en, dehors des terrains sablonneux ; plusieurs autres espéces se comportent de méme. Il y a donc là plusieurs catégories de végétaux, et, à cóté des plantes propres aux sables littoraux, d'autres y forment une flore adventice. Rochers maritimes. — Ils sont rares aux environs immédiats de Montpellier. La colline jurassique de Cette, et l'éruption balsatique d'Agde sont les seuls reliefs de la cóte dans notre voisinage ; encore la mer ne vient-elle frapper à Agde qu'un épanchement de tufs presque partout entamé par elle; les plantes n'y trouvent pas un abri certain. À Cette méme, les falaises sont basses; on y cherche en vain quelques, - (1) Gautier, in Bull. Soc. bot. de France, XXXV, 1888, pp. LXXIX, cvi, etc.; L. Ga- lavielle, méme Recueil, XXXVIII, 1891, p. xciv; J. Castanier, ibid., p. CIV. (2) Combres et Flahault, loc. cit. XLII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. plantes qui, sur les rivages du Roussillon (1) ou même sur les rochers de la Clape ou de Sainte-Lucie (2), sont propres à ces sortes de loca- lités. | Voici la liste des plantes les plus remarquables qu’on peut observer, sur les rochers et les falaises maritimes, entre le Fort Saint-Pierre et l’ancien Lazaret de Cette : Glaucium luteum Scop., Fumaria capreolata L., Matthiola incana R. Br., Se- nebiera pinnatifida DC., Frankenia intermedia DC., Lavatera arborea L., Crith- mum maritimum L., Vaillantia muralis L., Evax pygmæa Pers., Convolvulus lineatus L., Asterolinum stellatum L., Coris monspeliensis L., Statice durius- cula Girard, S. echioides L., S. virgata Willd. Sur les falaises d'Agde, on trouve en outre : Cineraria maritima L. Eaux saumátres et sables humides. — Les bords des étangs, entre Maguelone et Carnon, nous fournissent un excellent type de cette sorte de station; ils ont été visilés par la Société, comme on le verra plus loin; il est donc inutile de nous y arréter en ce moment. Il importe seu- lement de faire remarquer qu'une zone d'eaux saumâtres et de sables salés humides s'étend, à peu prés sans interruption, du golfe de Fos aux falaises du Roussillon, plus ou moins développée suivant les acci- dents topographiques du sol. | On peut considérer 75 espèces comme propres à cette station; parmi elles, les Statice, les Salicornia et les Atriplex occupent la première place et suffiraient à caractériser la station. Mais, en outre, plus de 90 espéces s'y développent volontiers, tout en occupant une grande place dans des stations où le chlorure de sodium n'exerce aucune action. Ce sont des plantes adventices. ' En constatant que la flore littorale du Roussillon est plus riche que la nôtre, nous devons attribuer cette supériorité en partie à la variété du relief du sol, en partie à la nature minéralogique du sol, formé de schistes anciens, en partie au voisinage d’autres pays ayant depuis long- temps une population végétale différente de la nôtre, et aussi, dans une certaine mesure, au climat qui est plus chaud que celui des environs de Montpellier. Il en est de même pour la Provence maritime; nous pou- vons seulement signaler ici quelques-unes des plantes les plus remar- quables d'entre celles qui appartiennent à la flore littorale du Roussillon ` et de la Provence et qui n'arrivent pas jusqu'au voisinage de la vallée du Rhóne, ce sont : (1) D° Pons, in Bull. Soc. bot. de Fr., XXXVIII, 1891, pp. LXXX, LXXXIV; xc; J- Castanier, id., p. cur. (2) G. Gautier, in Bull. Soc. bot. de Fr., XXXV, 1888, pp. LxxiX et cti. FLAHAULT. — LES ZONES BOTANIQUES DANS LE BAS-LANGUEDOC. XLIII Lavatera cretica L., Doryenopsis Gerardi Boissier, Medicago ciliaris Willd., Lotus edulis L., Hyoseris radiata L., Teucrium fruticans L., Orobanche fuli- ginosa Reuter, Limoniastrum monopetalum L., Armeria ruscinonensis Girard, Euphorbia biumbellata Poiret, E. dendroides L., E. spinosa L., Asphodelus microcarpus Viv., Cyperus distachyos AU. Il y a, sans nul doute, des plantes de la péninsule ibérique qui tendent à se répandre au nord des Pyrénées; la zone littorale des Alpes-Mari- times est une autre voie naturelle le long de laquelle les plantes des plaines chaudes de l’Italie émigrent vers celles du midi de la France. Nous possédons encore trop peu de faits positifs pour que nous osions formuler une explication générale. | II. ZONE DE LA PLAINE ET DES COLLINES. — La zone de la plaine et des collines se confond à peu près avec la zone de l'Olivier. Trois faits la caractérisent : 4° développement à peu prés exclusif des essences forestières à feuilles persistantes ; 2 prédominance des végétaux vivaces à feuilles persistantes et souvent aromatiques ; 3° nombre considérable des plantes annuelles. Les limites de cette zone ne sont pas plus rigoureuses que celles des autres zones que nous avons à étudier; il y a pénétration réciproque des flores des différentes zones. Il nous parait pourtant que l'Olivier répond, mieux que tout autre végétal, aux conditions qu'on peut exiger pour la détermination des limites d'une zone de végétation. Insensible, ou peu s'en faut, à la nature chimique du sol, l'Olivier exige seulement des terrains secs; les extrêmes de température entre lesquels il végète Sont en parfaite harmonie avec les exigences moyennes de la flore médi- terranéenne. Aussi beaucoup d'auteurs ont-il donné le nom de région de l'Olivier à l'ensemble de la région méditerranéenne. Dans le Bas- Languedoc, la culture de l'Olivier cesse entre 300 et 400 métres d'alti- tude, le plus souvent vers 350 métres. On y peut distinguer trois groupes de stations : A. Les bois et les garigues; B. Les terres cultivées; T C. Les prairies arrosées, les eaux et leur voisinage. A. Les bois. — Il convient de faire une distinction immédiate entre les bois développés sur les terrains calcaires et ceux qui couvrent des terrains siliceux. La différence est profonde entre eux. | 1. Bois calcaires et garigues. — Les bois calcaires et les garigues occupent la majeure partie de la superficie du bassin méditerranéen français. La garigue, c’est le bois au sol calcaire, mais dépouillé de ses arbres (Quercus Ilex; Pinus halepensis). Les arbres disparus, le Chêne- XLIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Kermés (Quercus coccifera) envahit le sol, le feu méme n'arrive pas à - le détruire; brûlé jusqu'au sol, il repousse avec vigueur et trace dans: toutes les directions. Tout effort de culture agricole est d'ailleurs inutile dans l'ensemble de la garigue; les arbres toujours verts n'y forment pas d'humus, et la roche se montre presque partout à nu ; des arbrisseaux et des herbes s'échappent des fentes de la roche et s'emparent du peu de terre que la configuration du sol a retenue dans les cuvettes et les moindres dépressions. Quelle variété pourtant et quelle richesse de flore sous cette apparente pauvreté! La douceur exceptionnelle des hivers et la sécheresse extrême des étés impriment à la végétation mé- diterranéenne un caractére spécial et nécessitent, pour les végétaux, des qualités particuliéres de résistance à la sécheresse ; aussi les formes y sont-elles souvent si différentes de celles des pays tempérés qu'elles déroutent complétement les observateurs superficiels. Les espéces ligneuses des garigues du Bas-Languedoc sont, par ordre de fréquence : Quercus coccifera, Genista Scorpius, Thymus vulgaris, Cistus monspeliensis, Doryenium suffruticosum, Cistus albidus, Lavandula latifolia, Phillyrea angus- tifolia, Smilax aspera, Daphne Gnidium, Pistacia Terebinthus, Rosmarinus officinalis, Juniperus Oxycedrus, Lonicera implexa. Cà et là, naturellement des Chénes-verts et des Pins d'Alep s'y ren- contrent; c'est la conséquence de ce fait que la garigue n'est autre. chose que l'ancienne forét dépouillée de ses arbres. Tous les végétaux que nous venons de nommer ne dépassent pas les dimensions d'arbrisseaux, ou peu s'en faut. Il en est quelques-uns qui sont répandus avec moins de profusion, bien qu'on les trouve dans les garigues de toute la région, tels sont : Pistacia Lentiscus, Acer monspessulanum, Paliurus australis, Cercis Siliqua- strum, Rhamnus Alaternus, Cytisus sessilifolius, Viburnum Tinus, Dorycnium hirsutum, Coronilla glauca, Celtis australis, Ficus Carica, Rhus Coriaria, Spar- tium junceum, Arbutus Unedo, Coriaria myrtifolia, Phillyrea media. D'autres paraissent liés à de certaines conditions qu'ils ne rencontrent pas partout et sont par cela méme plus localisés; tels sont: Myrtus communis, Cneorum triccocum, Globularia Alypum, Erica multiflora, Rhamnus infectoria. La garigue présente d'ailleurs des différences dignes de remarque, suivant les points où on la considère. Du niveau de la mer à la limite de l'Olivier, oà finissent les garigues, s'étagent, suivant les conditions géolo- giques et topographiques, une série de reliefs calcaires séparés par des vallées et par des plaines cultivées. Les garigues qui lés couvrent n'oc- FLAHAULT. — LES ZONES BOTANIQUES DANS LE BAS-LANGUEDOC. XLV cupent pas moins de 215000 hectares dans le seul département de l’Hé- rault, et environ un tiers dela surface du Roussillon et du Bas- Languedoc, une surface beaucoup plus grande en Provence. Aux environs de Montpellier, les collines de la Gardiole avec la colline de Cette, qui n'en est qu'un mamelon détaché, forment la premiére ligne de garigues; elles sont le refuge de plusieurs plantes propres à des régions plus chaudes que ne le sont d'ordinaire celles qui nous avoi- sinent (1). Les garigues des basses Corbiéres ont beaucoup de points communs avec les collines de la Gardiole et peuvent étre également prises comme exemple (2). Les collines dela Gardiole ont une végétation plus méridionale qu'elle ne l'est habituellement dans nos environs. C'est en vain qu'on cherche- rait ailleurs aux environs de Montpellier une réunion d'espéces telles que : Lavatera maritima, Anagyris. fœtida, Anthyllis Barba-Jovis, Myrtus communis, Thapsia villosa, Cachrys lævigata, Convolvulus althæoides, Cytinus kermesinus, Thelygonum Cynocrambe, Mercu- rialis annua var. Huetii, Narcissus dubius, Orchis longibracteata, Asplenium Petrarchæ. Les collines de Cette et de la Gardiole ne nous fournissent donc pas le type de notre zone de la plaine et des collines. Les garigues de la Colombiére, de Montmaur, de la Valette repré- sentent au contraire les conditions moyennes de la garigue du Bas-Lan- &uedoc ; elles forment un premier relief calcaire au nord de Montpellier. Des publications récentes nous dispensent encore de publier de longues listes d'espéces (3). A mesure qu'on s’élève vers la limite supérieure de l'Olivier, quelques espèces méditerranéennes tendent à disparaitre ; tels sont : Quercus coccifera, Pistacia Lentiscus et Rosmarinus officinalis. Au contraire, d'autres espèces, qu'on trouvait peu vers la partie inférieure de.cette Zone ou qu'on ne rencontrait pas, deviennent abondantes; ce sont.: Amelanchier vulgaris Mœnch, Helleborus fœtidus L., Rhamnus infec- toria L., Phalangium Liliago Schreber, Satureia montana L., Phio- mis Lychnitis L., Lactuca muralis Fresen., Conopodium denudatum Koch, Centranthus Calcitrapa Dufr., Geranium columbinum L., Cen- taurea pectinata L., Helianthemum vulgare Gærtner. Si quelque part, à ce niveau climatérique, il se rencontre un sol froid, argileux ou mar- Deux, peu perméable à l'eau, le Chéne-vert disparaît pour faire place IRN , i . 1889 (1) Ch. Flahault, in Journal de Botanique de M. Morot (188£), (2) 6. Gautier, in Bull. Soc. bot. de Fr., XXXV, 1888, p. trés perde (3) Ch. Flahault, Listes des plantes phanérogames qui pourrons vee Pon. nem Société botanique de France, réunie en. session estraordinaine à Monte T; roh. in-8 (Montpellier, 1893), p. 6; P. Sahut, Rapport sur l’hérborisalion, etc. (voy. plus lin) ! ; stica XLVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. au Chêne pubescent (Quercus sessiliflora L. var. pubescens) ; c'est ce qu'on peut voir dans les bois de Valènes, dans la plaine de Saint-Martin de Londres, sur le Causse de Claret. A mesure, du reste, qu'on s'élève vers les basses montagnes, les deux espéces se mélent ou se remplacent suivant les variations légéres du sol ou du climat, fournissant toujours, par leur répartition relative, des données trés nettes sur la fraicheur plus ou moins grande du sol et de la température. 2. Bois siliceux. — Les terrains siliceux occupent, dans le bassin méditerranéen francais, une surface de beaucoup inférieure à celle qu'oc- cupent les terrains calcaires. Ils ont de grands avantages sur ceux-ci au point de vue de la conservation des forêts ; ils ont plus de fraicheur, les eaux s'y emmagasinent lentement et sont utilisées peu à peu par les plantes. Les espéces arborescentes s'y développent avec vigueur et résistent longtemps à la destruction par la main de l'homme ; les arbris- seaux y sont serrés et forment facilement des broussailles impénétrables, de véritables maquis défendus par leur épaisseur méme contre la dent des troupeaux. Les Cistes tiennent la plus grande place dans les bois siliceux ; les Bruyéres (Erica arborea, E. scoparia, E. cinerea, Calluna vulgaris) et le Lavandula Stechas ne leur cédent guére en importance. Les Caly- cotome spinosa, Ulex parviflorus, Genista candicans, et, parmi les Cistes, les crispus, ladanifer, laurifolius, populifolius et nigricans, sans étre répandus partout sur les terrains siliceux, ne se rencontrent jamais en dehors de ces terrains. Les espéces herbacées n'y sont pas moins localisées; les Helianthemum guttatum, Tolpis barbata, Briza major, Veronica officinalis, Luzula campestris, Lupinus reticulatus et hirsutus, Linaria Pelliceriana, Trifolium suffocatum, Genista pilosa et Tillæa muscosa se trouvent dans nos sols siliceux, quel que soit leur état physique, et ne sont pas ailleurs dans notre région méridio- nale. i On rencontre quelques Châtaigniers dans les bois siliceux de la plaine, mais cet arbre n’y prospère pas; le Chêne-vert y est toujours dominant, à moins qu'il ne se trouve en présence du Chêne-Liège (Quercus Suber); ce dernier prédomine, s’ils sont associés dans les bois à sol siliceux de la plaine chaude. Rien n’est plus instructif, quand il s’agit d'acquérir la notion nette des différences qui existent entre la flore des terrains calcaires et celle des terrains siliceux du Midi, que d'examiner avec attention les points où ces terrains sont en contact. Nulle part nous n'avons trouvé, pour cette étude, des conditions plus favorables qu'aux environs de Durban, dans les Corbiéres; mais on peut aussi observer facilement ces différences FLAHAULT. — LES ZONES BOTANIQUES DANS LE BAS-LANGUEDOC. XLVII dans le vallon de Garonne entre Argelliers et Montarnaud, au voisinage de Montpellier. D'ailleurs les bois de Grammont et de Doscares repré- sentent le type le plus classique et le mieux connu des bois siliceux de la plaine méditerranéenne. Les sables calcaro-siliceux de la Pompi- niane appartiennent à la méme zone; les Lupinus reticulatus, Trifo- lium purpureum et Andryala sinuata suffisent à en révéler la nature siliceuse. C'est encore à cette méme catégorie qu'il convientde rapporter les caleaires siliceux qui supportent le hameau de Valmaillargues et qui s'étendent jusqu'au voisinage de Grabels (1). Plus de milles espéces phanérogames ont leur place marquée dans les bois et les garigues calcaires; les espéces qui exigent un sol siliceux ou qui le préfèrent sont beaucoup moins nombreuses ; nous pouvons donc en dresser la liste. Nous n'avons pas pourtant la prétention de détermi- ner si la silice leur est nécessaire sous telleou telle forme, et dans quelle mesure ; nous nous contentons de signaler ici les plantes qui, sur le ter- riloire que nous considérons, c'est-à-dire dans la partie de la zone de l'Olivier comprise entre l'Aude et le Vidourle, ne se rencontrent que sur les sols siliceux; ce sont : Myosurus minimus L., Ranunculus saxatilis Balbis, R. ophioglossifolius Vill., Teesdalia Lepidium DC., Cistus laurifolius L., C. ladaniferus L., C. crispus L., Helianthemum guttatum Miller, Silene gallica L., Dianthus Armeria L., Caly- cotome spinosa Link, Ulex parviflorus Pourret, Genista pilosa L., Cytisus monspessulanus L., Adenocarpus commutatus Gussone, Lupinus hirsutus L., L. reticulatus Desv., Trifolium purpureum Loiseleur, T. arvense L., Tillæa muscosa Micheli, Carlina vulgaris L., Tolpis barbata Gartner, Andryala si- nuata L., Hieracium præaltum Vill., Jasione montana L., Calluna vulgaris Salisb., Erica cinerea L., E. arborea L., E. scoparia L., Anarrhinum belli- difolium Desf., Veronica officinalis L., Lavandula Stœchas L., Thymus Ser- pyllum L., Betonica officinalis L., Castanea vulgaris Lamarck, Quercus Suber L., Andropogon Gryllus L., Setaria glauca Pal. Beauv., Dactylon officinale Vill., Anthoxanthum odoratum L., Briza maxima L., Eragrostis pilosa Pal. Beauv. Nous n’avons garde d'attacher trop d'importance à ces faits de réparti- tion. Au-dessus de la limite de l'Olivier, nous trouvons fréquemment les Silene gallica, Jasione montana, le Betonica officinalis dans des loca- lités qui paraissent complétement dépourvues de silice ; le Pteridium aquilinum se trouve çà et là sur des coteaux frais, où il ne paraît pas devoir rencontrer de silice. B. Les terres cultivées. — Elles occupent, dans la zone des plaines (1) Voy. plus loin, pour les localités ci-dessus mentionnées, les Rapports d'her- borisation de MM. Mandon, Galavielle et Huber, Boyer et Tisseyre. XLVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. et des collines, presque tout le territoire qui n’est pas occupé par les bois et les garigues. La culture des Oliviers est très favorable au main- tien et à la dispersion des espèces spontanées ; le sol n’est labouré qu’au pied de l'arbre, et ordinairement une seule fois l'année. Les olivettes sont des réserves pour la flore des terres cultivées ; les Blés sont rares et mal soignés, et leur culture se prête singulièrement au développement des mauvaises herbes. Au contraire, on détruit activement, dans les vi- gnobles, tout ce qui, de près ou de loin, pourrait nuire à la végétation de la Vigne. Quoi qu’il en soit, la destruction des mauvaises herbes n’est pas près d’être réalisée dans la zone française de l'Olivier. La plupart des mauvaises herbes sont annuelles ; les plantes annuelles forment 89,6 pour 100 de l'ensemble. C. Les prairies arrosées ; les eaux et leur voisinage. — La flore des prairies naturelles arrosées est trés homogène. A cet égard le Midi offre avec les régions plus tempérées une remarquable ressemblance ; on ren- contre, de part et d'autre, à peu prés toutes les mémes espéces domi- nantes. A. de Candolle a fait remarquer (1), aprés plusieurs autres bota- nistes, que les plantes aquatiques ou hygrophiles, c'est-à-dire propres aux endroits humides, inondés de temps en temps, ont des aires d'exten- sion plus vastes que les plantes des stations séches appartenant aux mémes familles. Aussi ne devons-nous pas nous étonner de trouver la flore des prairies arrosées si uniforme sur toute l'étendue de notre ter- ritoire. Pour la méme raison, la flore des eaux douces, c'est-à-dire des plantes submergées ou du moins enracinées au fond des ruisseaux, des fossés et des marais, est aussi peu variée; elle ne comprend que 58 espèces, parmi lesquelles 19, soit 33,5 pour 400, sont de celles qui occupent. au moins le tiers de la superficie du globe. Le Vallisneria spiralis seul ne parait pas s'étendre en Europe au delà de la région méditerranéenne. Ces chiffres ont leur éloquence et nous dispensent d'entrer dans de plus longs détails; ce n'est pas là, évidemment, qu'il faudra chercher une caractéristique botanique de notre région méditerranéenne. —— Nous devons toutefois faire exception pour certaines mares qui se sont formées naturellement dans les dépressions de quelques-uns de nos bois siliceux, comme à Grammont, prés de Montpellier, ou qui ont été pro- duites artificiellement par l'exploitation des roches basaltiques, comme à Agde et à Roquehaute. On récolte dans la mare de Grammont ou sur ses bords: , Ranunculus Drouetii Schultz, R. Philonotis Ehrh., Cardamine parviflora L., ET A. de Candolle; Gëogr: botan. raisonnée, L; pp. 564-586; 594, 899, ete. 0 FLAHAULT. — LES ZONES BOTANIQUES DANS LE BAS-LANGUEDOC. XLIX * Lythrum Thymifolia L., Peplis erecta Requ., * Cicendia pusilla Griseb., Gra- tiola officinalis L., Callitriche hamulata Kütz., * Isoetes setacea Delile. Dans les mares de Roquehaute ou dans les mares dites de Rigaud, aux portes d'Agde, on trouve encore: * Ranunculus lateriflorus DC., * Elatine macropoda Guss., * Lythrum bibrac- teatum Salzm., * Tamarix africana Poir., * (Enanthe silaifolia Bieb., Bulliarda Vaillantii DC., * Inula sicula Ardoino, *Cicendia pusilla Griseb., * Polygonum romanum Jacq., Damasonium stellatum Pers., Juncus pygmæus Thuill., J. Tenageia Ehrh., * Marsilea pubescens Ten., * Pilularia minuta DR. Nous remarquons là la présence d’un nombre relativement élevé de plantes propres à la région méditerranéenne (elles sont désignées par un astérisque); il est important de faire remarquer, à cette occasion, que ces mares sont assez profondes pour n'être pas habituellement dessé- chées pendant l'été, mais que la température de l'eau s'y maintient très élevée depuis le mois de juin jusqu’au mois de septembre. Il en résulte des conditions particulières qui y expliquent la présence d'un nombre relativement si grand d'espéces nettement méditerranéennes. De l'ensemble des faits qui viennent d'étre exposés au sujet de la constitution de la zone de la plaine méditerranéenne et des exemples que nous avons développés, on peut tirer les conclusions suivantes : Les végétaux ligneux apparaissent, dans notre flore méditerranéenne francaise, parmi des familles qui n'en renferment pas dans la région de l'Europe centrale : chez les Ombellifères (Bupleurum fruticosum), les Labiées (Rosmarinus officinalis, Teucrium fruticans, Thymus vul- garis), les Cruciféres (Alyssum spinosum), les Globulariées (Globularia Alypum), les Plantaginées (Plantago Cynops), les Santalacées (Osyris alba), les Euphorbiacées (Euphorbia spinosa, E. dendroides). On peut y ajouter les Asparaginées à appareil assimilateur persistant : Aspa- ragus acutifolius, Ruscus, Smilax. C'est là l'un des caractères physio- nomiques les plus intéressants de la flore méditerranéenne; plus elle est séche et aride, plus le nombre des arbrisseaux y augmente. Les plantes bulbeuses ou tuberculeuses sont d'autant plus nombreuses que le climat est plus chaud; abondantes dans les garigues du Bas- Languedoc, elles deviennent plus nombreuses en espéces représentées par un grand nombre d'individus dans le Roussillon, depuis la vallée de l'Agly jusqu'aux Albéres; mais c'est dans la Provence maritime sur- tout que les Orchidées, les Narcisses, les Iris, les Asphodèles, les Mus- caris et les Tulipes émaillent les rochers au printemps. Parmi les plantes herbacées, quelques familles occupent, dans la flore de notre zone moyenne et surtout de nos garigues, une place px à fait T. XL. L SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. prépondérante. Les Graminées, les Composées, les Papilionacées et les Labiées sont si nombreuses en espéces presque toutes répandues à pro- fusion, qu'il faut les noter comme contribuant pour une large part à la physionomie de la flore. On peut observer, aux garigues de Montmaur prés de Montpellier, 89 espéces de Composées, 66 Papilionacées (parmi lesquelles 8 Medicago, 9 Trifolium, 12 Vicia et 8 Lathyrus), 20 Labiées, 55 Graminées ; les Euphorbes sont fort nombreuses aussi dans cet étroit espace et se répartissent entre 14 espéces. Pour donner une idée synthétique exacte de la flore de notre zone moyenne, il faut ajouter encore que les plantes aromatiques y acquiérent une importance extraordinaire. Qui n'a été frappé des senteurs balsa- miques que dégagent les garigues pendant les jours d'été? Les Ombel- lifères, les Ruta, les Composées, mais surtout les Labiées, les Cistes, les Térébinthacées et le Psoralea bituminosa répandent dans latmo- sphére une odeur chaude et pénétrante. Si, au lieu de nous placer au point de vue de la forme de l'appareil végétatif, nous considérons les plantes au point de vue des familles natu- relles auxquelles elles appartiennent, nous voyons que les Laurinées, Coriariées, Ampélidées, Térébinthacées, Césalpiniées, Jasminées (sensu stricto) apparaissent comme des types nouveaux dont la flore de l'Europe centrale ne nous fournit pas d'exemples. On peut en dire autant de groupes de moindre valeur, tels que la section Psyllium du genre Plan- tago et les Chénes à feuilles persistantes. On y observe, par rapport à l'Europe tempérée, une augmentation: notable des Cistacées, Caryophyllaeées, Linacées, Géraniacées, Rutacées, Papilionacées, Rubiacées, Composées (et surtout des Carduacées et Chi- coracées), des Oléacées, des Labiées, des Liliacées, Iridées et Amaryl- lidées, des Orchidées. D'autres familles et beaucoup de genres subissent au contraire, par. rapport à l'Europe tempérée, une diminution importante, tant par le nombre des espéces que par le nombre relatif des individus appartenant aux diverses espéces; telles sont : les Rosacées, Saxifragées, Campanu- lacées, Primulacées, Amentacées et Fougères; tels sont encore les genres, Epilobium et Myosotis. Le modeste Saxifraga tridactylites demeure comme le dernier représentant des Saxifragées. Des Primulacées, il ne reste plus qu'une espèce ubiquiste, l'Anagallis arvensis, un type tout spécial, à tige ligneuse, à corolle zygomorphe, le Coris monspeliensis, bien différent par son port de tous les autres Représentants de cette: famille, et le tout petit Asterolinum stellatum. D'autres genres. disparaissent complètement de cette zone; nous re- trouverons la plus grande partie d’entre eux dans la montagne, avec les. conditions climatériques qui leur conviennent. .. IRE FLAHAULT. — LES ZONES BOTANIQUES DANS LE BAS-LANGUEDOC. LI En résumé, la prédominance des arbustes et des arbrisseaux apparte- nant aux familles les plus diverses, la grande abondance des Graminées, Composées, Papilionacées, Labiées et Euphorbiacées, parmi les plantes herbacées ou de faibles dimensions, l'apparition des Térébinthacées et de quelques autres types inconnus dans les régions plus septentrionales caractérisent par conséquent la flore de notre zone moyenne, et en font la zone la plus nettement tranchée de notre région méditerranéenne. Elle a partout le méme caractère général ; elle présente, à travers toute la région, une physionomie commune, grâce à la prédominance des mémes formes de végélation et des mémes espéces. Sous l'influence de l'agriculture, la zone de la plaine et des collines se confond, dans le pays qui nous occupe, avec la zone de l'Olivier. l m La zone de la plaine et des collines possède au total, entre l’Aude et lé Vidourle, 1164 espécés de plantes vasculaires que nous pouvons considérer comme lui étant propres. Sur ce nombre, 495, soit 43 pour 100; sont annuelles. Nous avons cru devoir ne faire rentrer dans cette catégorie aucune planté aquatique, en raison de la grande extension de la plupart d’entre elles; la nature de la station prime les conditions clima- tériques lorsqu'il s’agit des plantes plus ou moins submergées. ‘Si, de ces 1164 espèces, nous excluons celles qui sont plus particuliè- reinent localisées dans les terres cultivées, nous constatons que la flore dés bois et garigues calcaires et des bois Siliceux de la plaine, corres- pondant à la zone de l'Olivier, comprend, suivant nos appréciations, 1053 espèces, parmi lesquelles 461 sont à peu près exclusivement limi- tées à la région méditerranéenne. Les espèces méditerranéennes contri- buent donc à la constitution de la flore de cette zone dans la proportion dë 43,7 pour 100, éf dans ce nombre les espèces appartenant plus spé- cialement à la zone de l'Oranger sont dans la proportion de 5,6 pour 100. Cet eüisemble forme, à proprement parler, la zone méditerranéenne de notre territoire. | ETT | ' De la zone méditerranéenne plus chaude, ou zone de l’Oranger, nous n'avons que quelques sentinelles avancées. D j La zone littorale participe largement des conditions communes aux pays tempérés de l'Europe centrale, soit que l'humidité du sol la mette en dehors des conditions qui déterminent la caractéristique du climat méditerranéen, soit que l'influence du chlorure de sodium domine les circonstances climatériques. Les terres arrosées ou submergées de la plaine se rattachent à la zone littorale par leur humidité qui influe sur la composition de leur flore ; inais elles s'en séparent toujours nettement par la présence du sel marin qui prime toutes les autres conditions physico-chimiques. | Les terres cultivées, au contraire, en raison de la proportion énorme LII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. des espéces annuelles auxquelles elles donnent asile, doivent étre consi- dérées comme une modification artificielle de la zone de l'Olivier; nous avons essayé d'indiquer les passages insensibles qui les relient. En abordant l'observation des basses montagnes, nous verrons dispa- raitre successivement les espèces spéciales au Midi. Nous ne possédons, par conséquent, de la région méditerranéenne qu'une zone, correspondant à peu prés à la zone de culture de l'Olivier, et qui, àla base des Cévennes, ne dépasse guére 350 métres d'altitude. Des détails que nous avons donnés à l’occasion de la zone littorale et de celle des plaines et des collines sur les rivages francais de la Médi- terranée, il nous parait ressortir suffisamment que la flore méditerra- néenne frangaise s'y décompose naturellement en trois territoires ou domaines : 1* Le domaine du Roussillon et des Corbiéres, avec un certain nombre d'espéces de la péninsule ibérique qui ont dépassé les Pyrénées; 2* Le domaine de la Ligurie, s'étendant du golfe de Marseille à celui de Génes, abrité contre tous les vents froids par le rempart des Alpes et de leurs contreforts, soumis au contraire à l'action incessante des vents chauds et humides de la Méditerranée; 3° Le domaine du Bas-Languedoc, le plus froid des trois, sans abri contre les vents qui descendent des hautes Cévennes ou de la vallée du Rhóne; il s'étend de l'embouchure de l’Orb au golfe de Marseille et com- prend par conséquent toutes les plaines du département de l'Hérault, à l'exception de l'espace compris entre l'Orb et l'Aude, qui appartiennent encore au domaine du Roussillon et des Corbières. III. ZONE MONTAGNARDE OU DES BASSES MONTAGNES. — Les basses montagnes commencent à la limite supérieure possible de la végétation de l'Olivier, c'est-à-dire vers 350 à 400 métres d'altitude, suivant les circonstances, et s'étendent jusqu'à la limite inférieure du Hétre, soit jusqu'à 650 ou 700 métres en moyenne dans les terrains siliceux, jusqu'à 1000 mètres parfois dans les terrains calcaires ou dolomitiques, per- méables et secs. Les bois des basses montagnes siliceuses sontà peu prés complétement formés de Châtaigniers auxquels se mêlent, suivant l’altitude, des Chénes- verts (Quercus Ilex) ou des Chénes-blanes (Q. sessiliflora), toujours subordonnés par rapport aux Châtaigniers; les bois des basses montagnes calcaires ou dolomitiques sont essentiellement formés de Chénes. Vers la base, ce sont des Chénes-verts qui dépassent de 200 métres environ la limite supérieure de l'Olivier; ils y sont mélangés au Quercus sessi- liflora 8. pubescens dont nous avons signalé la présence plus ou moins fréquente dans la plaine et les collines. À mesure que le Chéne-vert FLAHAULT. — LES ZONES BOTANIQUES DANS LE BAS-LANGUEDOC. LIII devient moins abondant, la présence du Quercus sessiliflora B. pubescens augmente; lui-méme est remplacé vers la partie supérieure de cette zone par le type glabre du Chéne à fleurs sessiles. Ce méme phénoméne de remplacement se produit suivant que l'on considére les versants ensoleillés ou abrités, contre l'action directe du soleil. Le pic Saint-Loup fournit un bon exemple de basse montagne calcaire sur lequel l'attention de la Société a été tout particuliérement appe- lée (1). Le versant septentrional de cette montagne représente la limite inférieure de la zone à laquelle elle appartient ; le nombre des espèces de la plaine qui s'y mélent aux espéces montagnardes est encore consi- dérable. Sans vouloir ici multiplier les exemples et montrer toutes les transitions dela zone de l'Olivier à celle du Hétre, nous pensons qu'il n’est pas inutile de donner la liste des espèces de la plaine qui s’élèvent vers les limites supérieures de nos basses montagnes considérées indé- pendamment de la nature du sol; elles sont surtout abondantes dans les basses montagnes calcaires et dolomitiques ; mais elles ne sont pas exclues des basses montagnes siliceuses, comme le prouve la liste col- lective suivante : Clypeola Gaudini Trachsel, Helianthemum salicifolium Pers., Cistus salvi- folius L., C. monspeliensis L., C. albidus L., Ruta angustifolia Pers., Genista Scorpius L., Spartium junceum L., Cytisus sessilifolius L., Dorycnium suffru- ticosum Vill., Coronilla minima L. 8. australis, Astragalus monspessulanus L., Psoralea bituminosa L., Orlaya platycarpos Koch, Scandix australis L., Vale- rianella echinata DC., Scabiosa maritima L., Lonicera etrusca Santi, Leuzea conifera DC., Catananche cærulea L., Lactuca Bauhini Loret, Convolvulus Cantabrica L., Phlomis Herba-Venti L., Lavandula Stæchas L., L. latifolia L., Thymus vulgaris L., Teucrium Polium L., T. Chamædrys L., Anarrhinum bellidifolium Desf., Aristolochia Pistolochia L., Osyris alba L., Euphorbia ni- ` cæensis All., E. Characias L., Quercus Ilex L., Echinaria capitata Desf. Les basses montagnes et les plateaux dolomitiques se rattachant à la même zone sont abondants dans les Cévennes. Le vallon du Verdus et le Plateau de Saint-Guilhem-le-Désert nous fournit un exemple dès long- temps connu des botanistes et que la Société botanique a voulu revoir cette année (2). Parmi les plantes qu’on y observe, quelques-unés semblent plus ou moins liées aux sables dolomitiques, en raison de la nature physique de ces sables ; telles sont : » (1) Voyez ci-aprés, parmi les. Rapports, celui de MM. Galavielle et Huber, sur erborisation faite au pie Saint-Loup. " ig Voyez plus loin la Compte rendu d'herborisation qui s y rapporte. LIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Iberis ciliata All., Aethionema saxatile R. Br., Silene conica L., Arenaria hispida L., A. tetraquetra L., Anthyllis montana L., Pimpinella Tragium Vill., Chrysanthemum graminifolium L., Armeria juncea Girard, Plantago arenaria Waldst. et Kit., Phleum arenarium L., Aira canescens L. : En effet, les calcaires appartenant aux terrains stratifiés anciens sont assez fréquemment dolomitiques dans la région qui nous occupe. Dans les montagnes du Minervois et dans la vallée de l’Orb au nord d'Avéne, ces calcaires sont durs et caverneux, jamais arénacés; nous n'y avons trouvé non plus aucune des plantes que nous venons de citer comme se trouvant toujours dans nos dolomies jurassiques. On voit, par cet exemple, eombien il faut se défier d’attribuer à tel ou tel élément minéralogique une influence exclusive dans la distribution des espèces; nous avons, d’ailleurs, signalé d’autre part plusieurs plantes : Silene conica, Litho- spermum tinctorium, Statice echioides, qui se trouvent dans les sables marins de nos dunes, dans les sables siliceux tertiaires et dans les sables dolomitiques jurassiques. D'autres se plaisent surtout sur les rochers escarpés, comme : Alyssum spinosum L., Kernera saxatilis Reichb., Silene Saxifraga L., Rhamnus alpina L., Saxifraga mixta Lapeyr., Laserpitium Nestleri Soy.- Will., L. gallicum L., L. Siler L., Hieracium saxatile L., H. stelligerum Fról., Campanula speciosa Pourret, Antirrhinum Azarina L., Erinus alpinus L., Teucrium flavum L., Globularia Alypum L., Daphne alpina L., Juniperus pho. nicea L. ~La plupart d'entre elles croissent indifféremment sur les escarpements formés par les roches calcaires compactes ou par les calcaires dolomi- tiques. Plusieurs se rencontrent aussi sur les escarpements siliceux ; deux espèces seulement, Alyssum macrocarpum DC. et Erodium petreum Willd., ne viennent dans nos environs que sur des escarpe- ments calcaires. Le Châtaignier suffit à lui seul à caractériser les basses montagnes siliceuses dans le bassin méditerranéen francais. Il n'est pas exclu de la plaine et des collines inférieures, mais il y est peu abondant, y demeure petit et y produit rarement des fruits. Il prend au contraire un grand développement dans tous les terrains sili- ceux, au voisinage de la limite supérieure de l'Olivier, vers 350 ou 400 métres par conséquent; à l'état spontané il y forme des bois, il y est aussi l'objet d'une culture active qui le maintient partout oü il est susceptible de fournir des produits utiles. Nettement fixé dans sa limite inférieure au voisinage de la limite supérieure de l'Olivier, il ne l'est pas moins par rapport à la zone montagneuse. Il ne cesse pas, en effet, là oà commence le Hétre; mais, prédominant jusque-là au point de for- FLAHAULT. — LES ZONES BOTANIQUES DANS LE BAS-LANGUEDOC. :LY mer à lui seul presque toute la végétation arborescente, il prend, au niveau du Hétre, un rang tout à fait subordonné. On le rencontre encore à 800 et même à 1000 mètres, mais il n'y est plus qu'un objet de curio- sité et n'y mürit pas toujours ses fruits. C'est dans cet état, clairsemé, isolé cà et là au voisinage des habitations, que nous le rencontrons encore sur nos plateaux élevés de l'Espinouze et du Caroux. La limite supérieure de la culture du Châtaignier varie dans les Cévennes de l'Hérault entre 650 et 800 mètres en moyenne, suivant l'exposition et suivant qu'il est ou non abrité contre les vents froids et humides; il est même refoulé par le Hétre sur les versants septentrio- naux du Caroux et de l'Espinouze, où il ne dépasse guère 500 mètres dans la vallée de la Mare, tandis que, sur les pentes opposées, il pros- père jusqu'au voisinage de 800 mètres. La limite du Chátaignier a une importance économique particuliére dans tout le Midi méditerranéen. Le Châtaignier fournit aux populations des basses montagnes des ressources d'alimentation telles que la densité de la population est plus grande dans les pays de châtaigneraies que dans toutes les autres régions élevées du Bas-Languedoc. Les vallées de l'Orb, entre Avéne et le pont de Tarassac, du Jaur, de la Mare et tous les pays de Chátaigniers révèlent dès l'abord une richesse relative qu'on ne trouve pas dans les pays calcaires aux mêmes niveaux. La simple inspec- tion de la carte d'État-major conduit au méme résultat ; on y voit les vil- lages rapprochés les uns des autres et, entre eux, le pays entier couvert d'habitations et de métairies. Le méme fait se produit pour le bassin Supérieur de l'Hérault, sur le versant méridional de l'Aigoual et pour ses affluents, l'Arre, le Sumène, etc. La végétation dominante des basses montagnes siliceuses se compose de: Castanea vulgaris Lamk, Sarothamnus scoparius Koch, Thymus Serpyl- lum L., Teucrium Scorodonia L., Campanula rotundifolia L., Quercus sessi- litora Smith, Calluna vulgaris Salisb., Erica cinerea L., Digitalis purpurea L., Rumex Acetosella L., Buxus sempervirens L., Pteridium aquilinum Kühn. Ailleurs, dans une situation plus chaude, il conviendrait d'y ajouter : Lavandula Stechas L., L. latifolia L., Convolvulus Cantabrica L., Spartium junceum L., Cistus salvifolius L., Quercus Ilex L., plantes de physionomie et de climat méditerranéens, qui atteignent pourtant l'altitude de 700 mètres et parfois davantage, sur les pentes sèches exposées au midi de la vallée de l'Orb et de ses affluents. La zone des basses montagnes comprend, dans l'Hérault, 912 espèces de plantes vasculaires, indépendamment des espéces aquatiques que LV] SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. nous avons éliminées pour des raisons énoncées à l'occasion de l'étude de la flore de la plaine. Sur ce nombre, 241 espéces peuvent étre considérées comme propres à la zone des basses montagnes ; elles ne descendent pas ou ne descen- dent qu'à titre exceptionnel dans la plaine, d'autre part elles atteignent rarement la zone du Hétre. On voit aussitót que la flore de cette zone est beaucoup moins riche que celle de la zone des plaines et des collines, où nous avons trouvé 1164. espéces, dont 461, soit 43,7 pour 100, peuvent étre considérées comme propres à la région méditerranéenne. Dans la zone des basses montagnes, le nombre des espéces propres à la zone est inférieur de prés de moitié, et ne comprend que 26,4 pour 100 du nombre total des espéces de la zone. Encore faut-il reconnaitre que le plus grand nombre des espéces propres à cette zone, dans les limites artificielles que nous considérons, sont en réalité communes dans les plaines de l'Europe centrale. En les éliminant, nous ne trouvons plus qu'un trés petit nombre d'espéces qui soient réellement propres à la zone des basses montagnes siliceuses du Bas-Languedoc. Le chiffre ne saurait en étre fixé encore, en raison des divergences d'opinion quant à la valeur des espèces d'un certain nombre de genres qui jouent un rôle important dans cette zone, comme les genres Viola, Rosa, Hiera- cium, etc. C'est dans cette zone des basses montagnes siliceuses que la Vigne trouve aussi dans notre Midi la limite de sa culture utile; les vignobles les plus élevés du Minervois ne dépassent pas l'altitude de 550 mètres. Parmi les végétaux qui forment la végétation des basses mon- tagnes, on peut considérer les espéces suivantes comme propres à cette zone : Anemone Hepatica L., Geranium Robertianum L., Rhamnus alpina L., Vicia sepium L., Lathyrus niger Wimm., Geum silvaticum Pourret, Ribes alpi- num L., Saxifraga mixta Lapeyr., Pimpinella Saxifraga L., Lonicera Peri- clymenum L., Scabiosa Succisa L., Senecio Jacobæa L., Centaurea montana L., Carlina vulgaris L., C. acanthifolia All., Phyteuma orbiculare L., P. Char- melii Villars, Primula officinalis Jacq., Cynoglossum montanum Lamk, Atropa Belladona L., Linaria supina Desf., Veronica Chamædrys L., Digitalis lutea L., Lavandula vera L., Melittis Melissophyllum L., Daphne Laureola L., Mercurialis perennis L., Allium moschatum L., Lilium Martagon L. IV. ZONE MONTAGNEUSE CÉVENOLE. — La zone montagneuse com- mence, dans les Cévennes, au niveau où cesse la culture du Châtaignier, S'il s’agit de terrains siliceux, c’est-à-dire au niveau où il ne mürit pas régulièrement ses fruits. L'altitude climatérique ainsi déterminée varie FLAHAULT. — LES ZONES BOTANIQUES DANS LE BAS-LANGUEDOC. LVII de 550 mètres, limite inférieure extrême qu'atteint le Châtaignier sur les escarpements septentrionaux du Caroux et de l'Espinouze (haute vallée de la Mare), à 790 mètres, niveau supérieur des cultures de Chà- taigniers sur le versant des mêmes montagnes exposé au midi. Sur les plateaux ou les montagnes à pentes faibles, où il trouve des conditions moins extrémes, le Chátaignier cesse de mürir ses fruits vers 650 mètres d'altitude. Au-dessus de ces limites, il se rencontre encore ; mais il est le plus souvent isolé, rabougri; il est surtout subordonné au Hétre. La limite inférieure de la zone montagneuse est donc fixée, dans les montagnes siliceuses du Bas-Languedoc, par l'apparition du Hétre. Cet arbre, toujours rare dans la zone où le Châtaignier mürit ses fruits, apparait brusquement et devient aussitôt l'essence prédominante ou méme exclusive au niveau où l'humidité de l'air facilite son dévelop- pement. En effet, à ce niveau, au-dessus duquel les nuages couvrent la mon- lagne pendant de longs jours consécutifs depuis les orages de l'automne jusqu'au mois de juin, la limite inférieure du Hétre est plus nettement déterminée que ne le sont les limites inférieures ou supérieures de tout autre arbre dans le bassin méditerranéen français. | À l'occasion de la limite supérieure du Hêtre, M. A. de Candolle émet l'opinion que «le Hétre se plait dans les terrains calcaires et réussit mal sur les terrains granitiques (1) ». L'illustre botaniste s'appuie sur ce fait que le Hétre n'atteint pas, dans les montagnes siliceuses de l'Eu- rope centrale, un niveau aussi élevé que dans le Jura calcaire. L'obser- vation attentive des faits qui se produisent autour de nous conduit à une autre conclusion. Dans le bassin méditerranéen français, le Hétre ne forme des forêts étendues que sur les terrains siliceux. Il y apparaît vers 650 mètres et y compose à peu près exclusivement les forêts spon- tanées jusqu'au delà de 1500 mètres (Aigoual); on le trouve encore au voisinage de 1700 mètres (mont Lozère). Sur les pentes des montagnes Siliceuses, à l'exposition Nord, il s'abaisse jusqu'au-dessous de 600 mètres (vallée de la Mare, au nord du Caroux). Les montagnes et plateaux calcaires sont moins élevés dans cette région que les montagnes siliceuses; ils n'atteignent nulle part 1000 métres dans l'Hérault et dans le Gard, mais leurs points culmi- nants sont supérieurs à 900 mètres. Ils dépassent donc de 350 mètres la limite inférieure du Hêtre dans les montagnes siliceuses, limite à laquelle il y devient aussitôt prédominant. Sur les montagnes et plateaux calcaires, au contraire, le Hêtre est presque partout isolé, toujours - (1) A. de Candolle,-Géogr. botan. raisonnée, 1, p. 280. LVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. dominé par le Chéne à fleurs sessiles (Quercus sessiliflora), excepté dans les ravins frais exposés au Nord et à l'Est. D'autre part, à mesure que, dépassant le bassin méditerranéen, on s'éloigne vers les causses calcaires de l'Aveyron et de la Lozère, le Hétre est plus abondant. La méme chose se produit vers l'Ouest. Sans quitter notre départe- ment, il suffit de passer de Saint-Pons par le col de Fenille (467 mètres) pour trouver aussitót un paysage d'une physionomie toute nouvelle. Le Chéne-vert, abondant encore à l'est du col, n'existe plus dans la vallée du Thoré. On passe tout à coup des cultures de Châtaigniers et des maigres bois de Chénes-verts et de Chénes à fleurs sessiles aux teintes fraiches que donne le mélange du Fréne, de l'Orme, du Hétre, de l'Aulne, de l'Érable-Sycomore (Acer Pseudo-Platanus) avec le Châtaignier, le Chêne à fleurs sessiles et le Noyer, les seuls parmi ces arbres qui soient également répandus à l'est du col. Aux pentes desséchées du bassin du Jaur ont succédé brusquement des bois touffus; au torrent sans eau a fait place un ruisseau régulier fertilisant des prairies her- beuses. Nous sommes dorénavant dans la région des arbres à feuilles ;eaduques, dans le bassin atlantique. Le Hêtre est descendu des mon- tagnes, car nous sommes ici à moins de 400 mètres d'altitude (gares de Labastide, 399 mètres, de Lacabaréde, 340 mètres); il est un peu par- tout, mêlé aux autres essences et fournit le bois de chauffage ordinaire. Un autre arbre, beaucoup plus rare dans nos montagnes de l'Hérault, ‘descend en méme temps que le Hêtre sur le versant atlantique; dans les montagnes de l'Hérault, nous n'avons jamais rencontré le Chêne pédon- culé au-dessous de 900 mètres. On le trouve, toujours rare du reste, à cette altitude et au-dessus, sur le plateau de l'Espinouze et sur les som- "mets du Minervois. Transportons-nous seulement de 40 kilomètres à l'Ouest, sur le plateau granitique du Sidobre qui continue celui de l'Es- pinouze, et nous trouverons dans les vallons, méme'à l'exposition ‘du Midi, des bois où le Chêne pédonculé n'est pas moins abondant que le Chéne à fleurs sessiles jusqu'au-dessous de 400 mètres d'altitude. Sa ramure puissante, son feuillage clair, ses feuilles sessiles et moins pro- fondément lobées que celles de son congénére, suffisent pour le faire reconnaitre, méme en l'absence de ses fruits. De Martrin-Donos le donne comme commun dans tous les bois des plaines et des coteaux du dépar- tement du Tarn. Avec ces deux arbres descendent aussi beaucoup d'autres espèces sur le versant atlantique (Rhamnus Frangula, Spiræa Ulmaria, Ulex europæus, Potentilla Anserina, etc.) ; la zone du Hêtre et celle du Chà- taignier tendent à s'y confondre. Nous possédons heureusement des séries d'observations météorolo- FLAHAULT. — LES ZONES BOTANIQUES DANS LE BAS-LANGUEDOC. LIX ` giques depuis longtemps ininterrompues pour différents points de nos basses Cévennes ; elles prouvent surabondamment que le Hétre est étroi- tement lié à des conditions d'humidité réguliére de l'atmosphére et de fraicheur du sol. On sait, d'autre part, que les terrains calcaires du Midi laissent filtrer les eaux pluviales avec une extrême rapidité ; la séche- resse du sol et la sécheresse de l'air s'unissent, suivant nous, pour entra- ver la végétation du Hêtre sur les versants chauds des montagnes calcaires du Midi ou sur les plateaux de méme nature. L'humidité du! sol et l'humidité atmosphérique se combinent pour favoriser son déve- loppement sur le versant océanien (vallée du Thoré), ou dans les mon- lagnes siliceuses, à partir de 650 métres, et pour le confiner dans les ravins les plus frais et les moins ensoleillés des massifs calcaires. C'est d'ailleurs la eonclusion définitive à laquelle arrive M. A. de Can- dolle : « C'est bien la sécheresse des mois d'été, et uniquement la sécheresse, qui détermine la limite inférieure du Hétre en Italie, comme dans les plaines du sud-est de la France (1). » Les Cévennes se développent presque entièrement aux niveaux infé- rieurs de la zone montagneuse cévenole; c'est an cœur de ces montagnes qu'il faut chercher les types les plus complets de cette zone. L'Aigoual (1565 m.) avec le massif du Saint-Guiral, le mont Lozére (1702 m.) et le Mézenc (1754 m.) nous en fournissent de précieux exemples aux limites mémes du bassin méditerranéen. , C'est à tort que l'ón pourrait attribuer, à premiére vue, le sommet de l'Aigoual à la région subalpine ; la destruction de la forét, amenée len- tement par l'abus séculaire du pâturage, a transformé accidentellement en prairie le sommet de cette montagne entre 1500 et 1565 mètres, niveau du point culminant ; les souches de Hétres morts que l'on trouve encore en place jusque tout prés du sommet témoignent de l'état antérieur. Il Y a tout lieu d'espérer que les efforts patients de l'administration fores- tiére parviendront à reconstituer la forét de Hétres au sommet de l'Aigoual, comme ils réussissent à reboiser les pentes les plus ravagées de nos montagnes. Il faudrait atteindre le sommet du mont Lozère et des plus hautes montagnes de l'Auvergne pour trouver la limite supérieure de notre zone montagneuse cévenole. Vers 1700 mètres (le sommet du mont Lozére est à 1702 mètres), le Sapin (Abies pectinata) remplace le Hêtre. Nous n'avons pas à nous en occuper ici. - La zone montagneuse ne possède plus aucune des plantes que nous avons considérées comme représentant la flore méridionale dans la zone de l'Olivier. ‘(1) A; de Candolle, loc. cit., p. 323. LX SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. C'est le lieu de signaler, pour commencer, les espèces qui, étant trés : répandues dans les plaines du nord de la France, y compris le bassin de la Seine, n'existent pas dans notre plaine méridionale; ce sont : Anemone nemorosa L., * Caltha palustris L., * Spergula arvensis L., Sagina procumbens L., Stellaria Holostea L., Scleranthus annuus L., Malva rotundi- folia L., Geranium Robertianum L., Vicia sepium L., Rosa arvensis L., Pim- pinella Saxifraga L., Angelica silvestris L., Torilis Anthriscus Gmel., Chæro- phyllum temulum L., Viscum album L., Viburnum Opulus L., Lonicera Periclymenum L., Valeriana officinalis L., Knautia arvensis Coult., Carlina vulgaris L., Cirsium palustre Scop., Centaurea Scabiosa L., C. nigra L., Solidago Virga-aurea L., Senecio Jacobæa L., Leontodon autumnalis L., Myo- sotis palustris With., Verbascum Thapsus L., Veronica Chamædrys L., Eu- phrasia officinalis L., Stachys silvatica L., Primula officinalis Jacq., P. ela- tior L., Fagus silvatica L., Quercus pedunculata Ehrh., Orchis maculata L. Il convient d'y ajouter la mention de quelques plantes qui se trouvent dans des stations trés localisées et généralement trés humides de la plaine méditerranéenne, mais qui sont répandues dans la zone monta- gneuse des Cévennes comme elles le sont dans les plaines du nord de la France et dans le bassin de la Seine; tels sont : Cardamine pratensis L., Linum catharticum L., Potentilla Anserina L., Sca- biosa Succisa L., Leontodon proteiformis Vill., Veronica Béccabunga L., Rumex Acetosella L., Euphorbia amygdaloides L., Corylus Avellana L., Luzula campestris DC., Carex panicea L., Festuca pratensis Huds. L'exemple de l'Euphorbia amygdaloides est typique. Trés répandue dans tous les bois de nos montagnes, cette espéce est encore abon- dante dans les châtaigneraies ombragées et dans les clairières fraîches de nos basses montagnes, surtout siliceuses. À mesure que l'on descend vers la plaine, elle disparait des bois pour se confiner au bord des ruis- seaux et au voisinage immédiat des riviéres. Dans la plaine des envi- rons de Montpellier, on ne la trouve plus que sur l'étroite bande d'alluvions de la Mosson et du Lez, et presque exclusivement sur les berges mémes de ces riviéres. Cet exemple vient à l'appui de cette hypothèse que la plupart des espèces abondantes dans les plaines du centre et du nord de la France sont exclues ici par la sécheresse extrême du sol et de l’atmosphère. Du niveau auquel les plantes comprises dans ces deux listes devien- nent fréquentes dans nos montagnes, on peut déduire l'altitude à laquelle la flore méditerranéenne cède définitivement la place à la flore de l'Europe tempérée. C'est précisément au niveau oà le Chéne-vert et le Châtaignier sont définitivement remplacés par le Hêtre. A ce niveau, FLAHAULT. — LES ZONES BOTANIQUES DANS LE BAS-LANGUEDOC. LXI entre 650 et 790 mètres, suivant l'exposition, la forêt prend l'aspect qu'on lui connait aux environs de Paris, à Rambouillet, à Compiégne, ou mieux encore dans les collines inférieures des Ardennes. Quelques espéces sont plus répandues dans les montagnes du Miner- vois, qui forment la partie occidentale des Cévennes et confinent à la Montagne-Noire, que dans toutes les autres stations cévenoles; tels sont : Ulex europeus L., Galium maritimum L. Elles trouvent là la limite orientale de leur aire d'extension, ou peu s'en faut. La zone du Hêtre ne comprend, dans les bassins de l'Orb et de l'Hérault, que 164 espéces de plantes vasculaires qui lui soient propres, c'est-à-dire qui ne descendent pas ou presque pas dans la zone des basses montagnes méditerranéennes; 23 d'entre elles seulement, soit 13 pour 100, sont annuelles. Si la plupart de ces espéces ne descendent pas vers les plaines médi- terranéennes, la majorité des plantes de la flore montagneuse des Cé- vennes s'étendent au contraire dans les plaines de la France tempérée et de l'Europe centrale. Presque toutes appartiennent en propre aux montagnes de l'Europe centrale et s'avancent à travers les monts d'Au- vergne jusqu'au bord extréme du plateau central. | C'est à cette catégorie qu'appartiennent les genres Actæa, Aconitum, Aquilegia, Meconopsis, Corydalis, Dentaria, Drosera, Arnica, Doro- nicum, Phyteuma, Vaccinium, Pirola, Gentiana, Pedicularis, Erio- Phorum, et un grand nombre d’espèces appartenant à des genres repré- Sentés, d'autre part, dans notre zone méditerranéenne. | La prédominance des arbres à feuilles caduques n’est pas moins remarquable dans la zone montagneuse des Cévennes. Les Chênes à feuilles persistantes sont remplacés par les Quercus pedunculata el ses- siliflora; les Hétres associés aux Tilleuls, aux Érables à larges feuilles, aux Coudriers, aux Frénes, aux Chátaigniers, forment la masse des forêts; on n'y trouve plus guère qu'un seul arbre à feuilles persistantes, C'est le Houx (lex Aquifolium). Il n'existe méme dans nos Cévennes de l'Hérault que deux Coniféres de faible hauteur, le Juniperus com- munis et le Taxus baccata qui y est toujours rare. Le Pin sylvestre n'est signalé qu'en une seule localité de la haute vallée de l'Orb, et il nous parait douteux qu'il y soit spontané. Le Sapin (Abies pectinata) ne se rencontre qu'au mont Lozère, c'est-à-dire à une altitude que nous n'atteignons pas et plus au cœur du massif central. On ne peut songer encore à donner de ces faits de distribution une explication positive; bien des données nous manquent gel quo noas puissions poser les conditions du problème. On tend à ce but en enre- gistrant les faits de la manière la plus précise, en s’entourant de toutes les précautions qui assurent la critique. C’est l’une des voies où il nous LXII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. semble qu'on peut entrer avec le plus d'espoir de rendre service à la science, silon yest préparé par une connaissance suffisante des espèces, par des notions indispensables de géologie et par celles qui forment aujourd hui les bases de la géographie physique. CATALOGUE DES ROSES OBSERVÉES DANS LES PYRÉNÉES ORIENTALES EN 1890, 1891, 1892; par M. le D" Simon PONS. , Les Roses des Pyrénées-Orientales ont déjà fait l'objet de travaux fort intéressants, mais qui ne nous semblent pas frappés au coin de la saine observation. Le nombre des espèces y est singulièrement multiplié, tandis qu'en réalité le nombre de nos Roses serait trés limité, d'aprés M. Crépin, dont la haute compétence n'est plus à discuter. Chacune d'elles, il est vrai, offre de nombreuses variations qui ont pu dérouter l'observateur et donner lieu à autant de créations spécifiques ; mais ces variations démontrent, une fois de plus, qu'il n'existe qu'un nombre restreint dé types de premier ordre, et, d’autre part, qu’une grande con- fusion règne dans?’ interprétation des espèces même les plus répandues, telles que : Rosa rubiginosa, miergntha, Pouzini, sepium, dume- torum, etc... On se trouve souvent en présence de formes critiques se reliant par certains caractéres à plusieurs types spécifiques à la fois. et il faut être vraiment doué d’un esprit réducteur pour ne pas céder à la tentation de créer de nouvelles espèces, tentation que M. Crépin a qua- lifiée spiritueNement de « buissomanie ». Pour les besoins d'une classi- fication on adopte des descriptions différentielles que la nature n'ap- prouve pas toujours et que la découverte d'une forme intermédiaire vient quelquefois infirmer. Les méthodes de Ripart et de Déséglise ont fait leur temps; grâce aux savantes études de MM. Burnat et Gremli, de M. Christ (de Bàle), et surtout de M. Crépin (de Bruxelles), l'espéce semble enfin dégagée de l'imbroglio dans lequel des botanistes trop zélés et à imagination féconde l'auraient sans doute fait sombrer. Nous avons adopté la classification présentée par M. Crépin dans son Tableau analytique des Roses européennes. | Section SYNSTYLÆ Crépin. Rosa moschata Herrm. (A) Variation [Rosa RusciNoNENsis Déségl. et Gren. 1. Cette Rose est bien spontanée et plus répandue que le R:sempervi- rens dans toute la plaine du Roussillon, où elle est connue sous le nom catalan de « satalias ». PONS. — ROSES DES PYRÉNÉES-ORIENTALES. LXIIL Hab. — Camélas, Corbére, Thuir, llle, Perpignan, etc., jusqu'à Prades qui parait étre la station la plus élevée. On lit dans le Supplément à la Monographie des Roses des Alpes- Maritimes, par MM. Burnat et Gremli : « M. Ch. Naudin nous a écrit : Je n'ai vu en dix ans à Collioure que trois Roses, canina, rubiginosa et ruscinonensis. Cette derniére est de beaucoup la plus commune des trois ; elle abonde sur les rochers de cette localité et la couvre littéra- lement de ses fleurs blanches en avril et mai, sa spontanéité ne fait pas l'ombre: d'un doute. Je n'ai jamais vu par contre le R. semper- virens, qui est trés commun à Montpellier. Le solde Collioure est émi- nemment argilo-siliceux, celui de Montpellier trés calcaire... » Le R. ruscinonensis vit bien de préférence dans les terrains argilo- siliceux ; on le récolte néanmoins dans les terrains calcaires, à Corbère et à Camélas. On trouveau pied des Albéres, entre Collioure et Argelés- sur-Mer, une forme du R, sempervirens se rapportant au R. scandens Mill. (B) Variation à colonne stylaire glabre [R. ruscinonensis, forma]. Buisson plus trapu, moins élevé, à rameaux moins flexueux décom- bants. Folioles plus petites, moins luisantes. Fleurs peu odorantes. « La glabréité des styles est un fait extrêmement rare dans le R. moschata » Crépin (in litt.). Cette Rose semble au premier abord se rapprocher du R. arvensis par ses styles glabres et ses folioles moins luisantes; mais elle se rattache surtout au R. moschata par ses boutons allongés, étroitement ovoides, insensiblement atténués en pointe effilée; par ses bractées primaires promptement caduques. Elle diffère du R. ruscino- nensis par la villosité plus marquée des pédicelles, villosité qui s'étend sur les réceptacles. | Hab. — Environs de la gare de Perpignan, sur les bords de la route de Perpignan à Toulonges. — Fleur, mai. M. Crépin (in litt.) a vu récemment, dans l'herbier Boreau, un échan- üllon de cette forme recueilli à Perpignan, le 18 mai 1871, par M. Guillon. | (C) Variation, à fleurs doublées, du R. moschata, primitivement cul- livée et devenue subspontanée [Rosa Broteri Gand. et Debeaux, non Trattinick]. < ' Hab. — Haies des jardins de Perpignan, environs de la gare, le long de la voie ferrée de Perpignan à Prades. — FI., mai-juin. Rosa arvensis Huds. . (A) Variation à tiges plus robustes et à inflorescence plus ou moins multiflore [R. BIBRACTEATA Bast.]. LXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Hab. — Environs du village de Jujols, près Olette. — FI., juin. Rosa sempervirens L. Plus rare dans le département que le R. ruscinonensis. Hab. — Argelès-sur-Mer; vallée de l'Agly, Estagel; Sournia; Ra- bouillet. (A) Variation à réceptacles fructifères globuleux [R. scANpENs Mill.]. Hab. — Environs de Politg, hameau de Camélas (Fl., fin mai), Ar- gelés-sur-Mer. Section STYLOSÆ Crépin. Rosa stylosa Desv. Hab. — M. Crépin a vu récemment, dans l'herbier Boreau, un échan- . tillon du R. stylosa recueilli à Pia par M. Le Grand (Crépin, in litt.); M. Debeaux cite aussi cette localité. Section GALLICÆ Crépin. Rosa gallica L. Hab. — Cultivée et devenue subspontanée. Villefranche, canal de Bohère; çà et là, dans le département, vignes et garigues incultes. Section PIMPINELLIFOLIA Crépin. Rosa pimpinellifolia L. Hab. — Environs de Montlouis. (A) Variation à aiguillons trés nombreux [Rosa sPINOSISSIMA L.]. Hab. — Vallée d'Eyne , vallée de Llo; Canigou. (B) Variation inerme [Rosa mirissima Gmel.]. Hab. — Osséja; Saint-Pierre; Cambres-d'Aze, à Rocas blancas. p (C) Variation à dents abondamment glanduleuses [R. MYRIACANTHA C.]. Hab. — Environs de Montlouis, Font-Romeux; Bolquére; Eyne; Fontpédrouse. (D) Rosa RUBELLA Sm. [R. pimpinellifolia X alpina Resp. — R. alpina X pimpinellifolia Reut.]. — Hybride des R. alpina et pimpi- nellifolia. Hab. — Canigou, vallée de la Llapondire. Environs de Montlouis, bois du Cambres-d’Aze. PONS. — ROSES DES PYRÉNÉES-ORIENTALES. LXV Section CINNAMOMEÆ Crépin. Rosa alpina L. Cette Rose, abondante dans nos hautes montagnes (Canigou, vallées d'Eynes, de Llo, de la Carença ; Cambres-d' Aze; pic Carlitte, etc.), offre plusieurs variations dont les plus intéressantes sont : (A) Rosa Lævis Ser. — Pédoncules et rameaux forifères inermes. Hab. — Canigou, val de Cady et de la Llapondére; serrat de Ma- riailles. (B) Rosa Pyrenaica Gouan. — Rameaux inermes; pédoncules his- pides glanduleux. Hab. — Vallée d'Eyne et de Llo; pentes élevées du Cambres-d'Aze; Canigou, col Vert. Section CANINÆ Crépin. Sous-section Villosc. Rosa villosa L. [R. pomifera Herrm. et R. mollis Sm. inclus]. M. Crépin réunit aujourd’hui les R. pomifera et R. mollis sous le nom de R. villosa L. La forme R. pomifera Herrm. (1) (1762) est surtout abondante dans nos hautes montagnes; la forme R. mollis Smith (Engl. Bot. ann. 1812) est assez rare dans les Pyrénées-Orientales. (A) R. POMIFFRA à folioles grandes, trés pubescentes tomenteuses, peu glanduleuses en dessous. Hab. — Vallée de Llo; Osséja; Formiguére. (B) Variation mierophylle se rapprochant du A. Grenieri Déségl., à fruits bién plus gros que dans le type et trés fortement hispides glan- duleux. Hab. — Entrée de la vallée d'Eyne; environs de Montlouis, du côté de la citadelle, dans les haies des jardins; Font-Romeux, dans les bois ; la Cabanasse ; ‘vallée de Llo. On observe, en Cerdagne, un grand nombre de variations du R. vil- losa L. , qu'il est quelquefois malaisé de distinguer du R. tomentosa [A. mollissima Fries n non Willd.; R. Andrzeiovii Bess.?]. (1) Herrm., De Rosa, Argentorati, 1762. T. XL. LXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Sous-section Tomentosæ. Rosa tomentosa Sm. Fl. brit.; Christ, Roses suisses. Le R. tomentosa, dans ses nombreuses variations, peut étre facile- ment confondu avec le R. villosa ; on le reconnaitra àson port bien plus lâche, à ses folioles moins allongées et surtout à ses pédoncules bien plus longs et à glandes non spinescentes. Hab. — Fontpédrouse, dans les bois, rive droite de la Têt; Valma- nya, prés de la Tour de Batère ; environs de Bolquére, de Portè. Cette Rose n'a pas encore été découverte sur les basses collines du Roussillon. Sous-section Rubrifoliæ. Rosa rubrifolia Vill. [R. ferruginea Vill. Prosp. 1119; R. glauca Pourret Chlor. narb. 1188]. Hab. — Bois des monts de Conat et de Nohédes; partie élevée de la vallée d'Evol, au-dessus d'Olette. Sous-section Eucaninæ et Rubiginosæ. Rosa graveolens Gren. Hab. — Montagnes de Conat et de Nohèdes ; Jujols; Fontpédrousé ; Saint-Pierre; Osséja; Porti. Rosa rubiginosa L. (A) Rosa RUBIGINOSA L., type. Hab. — Vernet-les-Bains, ravins du col de Jau, Saint-Martin du Canigou; toute la Cerdagne. (B) Variation se rapportant au R. UMBELLATA Leers. Hab. — Camélas, au mas Marie; Caramany; Bélesta. (C) Variation hétéracanthe. Hab. — Camélas; Corbère. (D) Variation homoeacanthe. Cette Rose exhale par le froissement une odeur forte de résine. Folioles 5-7, plus grandes que dans le R. ru- biginosa type, ovales, à dents composées trés anguleuses, d'un vert foncé à la face supérieure, munies de glandes noirátres à la face infé- rieure ; pétioles recouverts d'un épais duvet glanduleux; styles légère- ment velus hérissés; urcéole globuleux et non ovoide allongé. Hab. — Camélas, prés du village et à Saint-Martin de Camélas (400 métres); Castelnou, collines calcaires. - PONS. — ROSES DES PYRÉNÉES-ORIENTALES. LXVII Le R. rubiginosa offre de nombreuses variations qui le font souvent confondre avec le R. micrantha. Le seul caractère différentiel impor- tant est tiré des styles, velus ou laineux dans le R. rubiginosa, glabres ou glabrescents dans le R. micrantha. Les caractères tirés des aiguil- lons et des folioles prêtent souvent à la confusion de ces deux espèces. Le Rosa micrantha exhale souvent par le froissement des folioles une odeur agréable de Pomme reinette. Rosa micrantha Sm. (A) R. MICRANTHA, typica. Hab. — Assez répandue dans toute la plaine et les collines basses du Roussillon. Thuir; Castelnou; Camélas ; Corbére, Saint- Paul, etc. (B) Variation à folioles glabres et dépourvues de glandes à la face infé- rieure. Cette Rose a le port et les folioles du R. Pouzini et semblerait, au premier abord, constituer un hybride des R. Pouzini et R. micran- tha. Ele se rattache surtout au R. micrantha par les pédicelles et les urcéoles densément hispides glanduleux, tandis que dans le R. Pou- Zini les pédicelles sont légèrement hispides glanduleux et les urcéoles toujours glabres. Fleurs roses, plus grandes que dans le type. Hab. — Camélas, au mas Maria. — Fl., mai. (C) Variation se rapportant beaucoup au R. caALvESCENS Burn. et Gremli. — Roses Alpes-Maritimes, p. 71. Hab. — Corbére; Camélas; Bélesta ; Caramany. (D) Variation microphylle. Hab. — Camélas; Corbére. (E) Variation microphylle hétéracanthe. — On voit, sur les tiges de l'année et jusqu'au sommet des rameaux florifères, des aiguillons sé- tacés trés nombreux mélés aux aiguillons ordinaires. Cette variation très intéressante, qui se rapproche du R. micrantha forma calvescens, a les aiguillons du R. rubiginosa et exhale par le froissement l'odeur de pomme reinette; sa taille, qui n'atteint jamais 1 mètre, la disposition de ses rameaux courts et enchevétrés, ses styles entiérement Jed M pas hérissés, la font ranger dans les R. micrantha. On pourrait la dé- nommer Rosa micrantha forma corberiana. Hab. — Corbère-du-Haut (sol siliceux, 200 mètres d'altitude). — Fl., mai. (F) Variation caractérisée par l'urcéole trés allongé et recourbé au sommet |R. micrantha form. recurvata...]. LXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Hab. — Corbère du milieu, haies du chemin de la Boudrigà. — FL, mai. (G) Variation à folioles atténuées aux deux extrémités et rappelant les folioles du R. sepium. Hab. — Villacroza, sentier qui conduit à Camélas. — F1., mai. Rosa Pouzini Tratt. Cette Rose est très abondante dans tout le Roussillon, aussi bien dans les terrains argilo-siliceux que dans les terrains calcaires, Thuir; Cas- telnou; Camélas, Corbére; Ille; Bélesta; Caramany; remonte jusqu'à Villefranche; manque totalement dans la région montagneuse élevée. Elle offre de nombreuses variations, dont les plus intéressantes sont : (A) Variation microphylle. — Aiguillons plus nombreux, plus re- courbés, plus foris que dans le type et faisant contraste avec les rameaux gréles et divariqués; folioles petites et profondément incisées ; fleurs d'un rose pâle, plus petites ; pédicelles courts. Hab. — Corbére du milieu, sentier qui conduit à Corbére-du-Haut.— Fl., mai. (B) Variation macrophylle. — Buisson plus élevé, à rameaux dressés; aiguillons nombreux ; folioles ovales, grandes; dents moins irréguliéres et peu glanduleuses. Hab. — Environs d'llle, à Retgleilles; Camélas. (C) Variation presque inerme. — Buisson trés élevé, atteignant faci- lement 3 mètres, à rameaux dressés et recourbés au sommet; aiguillons nuls sur les tiges de l’année et peu nombreux sur les tiges anciennes; fleurs toujours blanches; sépales à appendices nombreux et allongés; urcéole ovoïde et non globuleux. Hab. — Corbère-du-Haut, sentier de l'Ajoub. — F1., mai. (D) Variation à styles légèrement velus. — Cette variation se rap- proche sensiblement du groupe R. verticillacantha Lem. du R. canina; ses folioles petites, tachées de lie de vin à la face inférieure, à dents profondes et très irrégulières, la disposition caractéristique de ses rameaux la font rentrer dans le R. Pouzini. Hab. — Torrent de Castelnou, près du mas Maria. — F1., mai. Rosa sepium Thuill. [Rosa agrestis Savi, R. rubiginosa var. se- pium Ser. in DC.]. : Hab. — Répandue dans le Roussillon et sur nos montagnes moyennes. Saint-Paul; Maury; Estagel; Fort-Sarral; Corbére; Camélas; Ville- franche; Céret, etc. PONS. — ROSES DES PYRÉNÉES-ORIENTALES. LXIX (A) Variation plus robuste, à styles velus et fruits globuleux; pédon- cules allongés, trois à quatre fois plus longs que l'urcéole, en corymbe CR. virgultorum Ripart, R. sepium forma robusta D" Christ !]. Hab. — Ansignan, Caramany, tout le long de l'Agly; Corneilla de Conflent, Trancada d'Ambouilla; Camélas. — F1., mai. (B) Variation microphylle, à fleurs en corymbe, à pédoncules égalant ou dépassant peu l'urcéole, à fruits ovoides allongés, légérement arqués au sommet ; aiguillons nombreux. Hab. — Bords du sentier de Villacroza à Camélas; environs de Cara- many ; souvent à cóté de la variation A. (C) Variation naine, microphylle, trésvoisine du R. Seraphini Viv.— Buisson peu élevé, 50 centimétres environ; folioles petites, étroites, fortement atténuées aux deux extrémités, écartées les unes des autres; pédoncules toujours isolés, jamais en corymbe. Hab. — Corbère-du-Haut, sentier de l'Ajoub; Bélesta; Caramany. — Fl., mai. (D) Variation se rapprochant du R. micrantha par les folioles et le port de la plante. Pourrait être considérée, d’après M. Crépin, comme un R. micrantha à pédoncules lisses. Folioles assez larges, peu atténuées à la base, légèrement arrondies à la partie supérieure. Buisson élevé, à rameaux flexueux; styles légèrement velus. Hab. — Corbère-du-Haut (250 mètres). — Fl., mai. Rosa Seraphini Viv.? (Détermination à vérifier). Hab. — Vallon de Retgleilles, environs d’Ille, où elle est devenue trés rare par suite des inondalions. Rosa coriifolia Fries. Cette espéce est au R. glauca ce que le R. dumetorum est au R. ca- ^ina; elle ne se distingue du R. glauca que par la pubescence de ses folioles. Hab. — Vallée de Llo; Font-Romeux; cà et là dans la Cerdagne. Rosa glauca Vill. Hab. — En compagnie du R. coriifolia; Montlouis; Eyne; Llo; Osséja..., sous d'assez nombreuses variations qui demandent une étude ultérieure. Rosa tomentella Lem. Hab. — Corbére; environs d'Ille, sur la rive droite de la Tét. Min espèce, du moins le type de l’espèce, est assez rare dans le département. LXX SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. . On observe, à Corbére et à Camélas, de nombreuses variations du R. tomentella qui se rapprochent singulièrement du groupe R. dume- torum du R. canina. Ces variations sont caractérisées par des folioles plus grandes que dans le R. tomentella type et par les styles plus sail- lants et plus velus; elles se distinguent du R. dumetorum par la vil- losité moins grande des pétioles et surtout par les dents des fulioles composées. Rosa obtusifolia Desv. Cette Rose, assez difficile à déterminer, parait étre le trait d'union entre les R. tomentella et R. dumetorum. Hab. — Corbère du milieu, à l'entrée du village (buisson unique). Rosa canina L. Cette Rose est très répandue dans tout le département, sous de nom- breuses variations. (A) Variations du groupe R. LUTETIANA Lem. Hab.— Vallée de l'Agly, Ansignan et Caramany; Corbére et Camélas; très répandue dans toute la Cerdagne, Montlouis, Osséja, etc. (B) Variation du groupe R. ANDEGAVENSIS Bast. Hab. — Jujols, près Olette, en montant à la Font-de-Comps. (C) Variations du groupe R. pumazis Bechst. Hab. — Répandue dans les trois vallées et dans la région monta- gneuse moyenne. — Ansignan, Caramany; Saint-Paul; Camélas; Cor- bère; Ille; Prades; Villefranche, ete. (D) Variations du groupe R. vERTICILLACANTHA Mérat. Hab. — Ces variations sont rares dans le département. — Environs de Perpignan; Corbére-du-Haut, en suivant le sentier de l'Ajoub (pied unique). (E) Variations du groupe R. pumerorum Thuill. Ce groupe est largement représenté dans la plaine du Roussillon. — Vallée de la Tét, de Perpignan à Villefranche ; Corbére, Camélas, Thuir, etc. Certains buissons offrent des rameaux à folioles à dents simples et des rameaux à folioles à dents composées et tendent ainsi à se rapprocher des variations du R. tomentella. Le caractère tiré des dents des folioles, qui distingue le R. dumetorum du R. tomentella, n'est pas d'une fixité remarquable et il est souvent malaisé de ramener à l'une ou à l'autre espèce certaines formes intermédiaires. Peut-être l'avenir nous réser- vera-t-il la fusion du R. tomentella avec le R. canina? PONS. — LETTRE DE POURRET A BARRÉRA. LXXI M. Malinvaud est d'avis que M. le D' Simon Pons, en adoptant les principes de classification et de hiérarchie des formes professés par un monographe aussiautorisé que M. Crépin, donne un excel- lent exemple aux rédacteurs de catalogues locaux; les listes de Rosiers ainsi énumérés suivant une méthode uniforme devien- draient comparables et feraient mieux apprécier les analogies et les différences que présente, d'une région à l'autre, la distribution des espéces et variétés de ce grand genre critique. UNE LETTRE DE L'ABBÉ POURRET A PIERRE DE BARRÉRA, communiquée par M. le D' Simon PONS. Le moment me semble bien choisi pour faire revivre un instant parmi nous une des figures les plus curieuses et les plus sympathiques du monde botanique; l'abbé Pourret, en effet, est resté, en méme temps que l'observateur sagace dont l'érudition n'est jamais en défaut, le type de l'honnéte homme par excellence, de l'ami dévoué et d'une com- plaisance inaltérable, préférant livrer ses propres découvertes plutôt que de forfaire à la vieille maxime « suum cuique ». Les autographes du savant botaniste de Narbonne sont aujourd'hui chose rare; aussi j'adresse tous mes remerciements et les vôtres à la famille de Barréra (de Prades), qui me permet de vous offrir un régal de ce genre : LETTRE DE L'ABBÉ POURRET A PIERRE BARRÉRA. Brienne, le 9 octobre 1786. Mon premier soin en arrivant ici, mon cher Monsieur, c'est de parcourir les plantes que vous aviez eu la bonté de m'y adresser pendant mon absence et, comme il y en a plusieurs sur lesquelles vous avez celle de me consulter, Je Vais y répondre de suite par ordre, de crainte que, si je m attelais à une autre besogne, celle-ci malgré ma bonne volonté ne restát un peu arriérée. Je- cominence sans autre prélude. 1. Lysimachia nemorum L. 7. (Les deux espéces de ce numéro 2. Thlaspi saxatile L. sont : 1° Stachys hirta L. ; 3. Plantago canaliculata Pourret. 2» Sideritis romana L.). 4. — pilosa Pourret. 8 Stipa juncea L. 5. Lythrum Hyssopifolia L. 9. Poa cristata L. — 6. (Vous annoncez sous ce numéro | 10. Sisymbrium altissimum L. 2 espèces. Je n’en vois qu’une, | 11. (Sous le méme numéro il y a deux qui est le Festuca Myuros L.). espèces réunies. Celle qui est à LXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. pédoncules longs est le Gera-|26. Euphorbia spinosa L. nium columbinum, l'autre est|27. Euphorbia paralias L. le Ger. dissectum L.). 28. Cucubalus baccifer L. 12. Geranium bohemicum L. 29. Silene bupleuroides L. 13. Vicia lutea L. 30. Saponaria vaccaria L. 14. Lathyrus setifolius L. 31. Lithospermum fruticosum L. 15. Ervum tetraspermum L. 32. Crepis barbata L. 16. Trifolium arvense L. var. 33. Lathyrus hirsutus L. 17. Filago gallica L. 34. Carex arenaria L. 18. Papaver hybridum L. 35. — remota L. 19. — cambricum L. 36. — nigra L. 20. Ranunculus Flammula L. 37. — hirta L. 21. Cerastium tomentosum L. 38. — nigra varietas. 22. Tragopogon asper L. 39. — caryophyllea Pourret. 23. Hieracium pappoleucon Pourret. | 40. — muricata L. (Il faudrait avoir la bonté de | 41. — distans L. m'en procurer de nouveaux | 42. — cespitosa L. . échantillons). 43. — montana L. 24. Hypochæris taraxacoides Pourret. | 44. — acuta 8. buffa L. 25. Artemisia maritima L. 45. Scirpus maritimus L. Voilà, mon cher Monsieur, toutes vos plantes dénommées. Je ne vous ai rien dit de celles qui n'étaient point numérotées, parce que j'ai bien pensé qu'elles vous étaient familiéres et trés connues. Je désire que vous soyez content de mon avis; je vous l'ai donné avec franchise et je crois que vous pouvez y avoir égard. Si cependant il vous restait encore quelques doutes à ce sujet, je me ferais un vrai plaisir de vous donner tous les éclaircissements qui dépendent de moi. Sans doute que vous avez recu le paquet de plantes séches que je vous ai adressé, il y a une quinzaine de jours, avant mon départ de Narbonne. M. Poda- vent, en l'absence de M. l'Intendant, aura eu sürement la bonté de vous le faire parvenir sans frais, et je désire que vous soyez satisfait de ce petit envoi. En travaillant à mon herbier dont je vais bientót reprendre la continuation, je meltrai de côté pour vous les espèces que vous me demandiez, dans la lettre qui accompagnait votre envoi. Je ne les perdrai pas de vue, parce que je con- serve votre lettre à cet effet. Si vous avez eu la bonté de ramasser quelque chose pour moi, soit en plantes sèches, soit en graines, je vous prie de l'adresser à M. de Montbreton, administrateur général des postes, avec mon adresse dans l'intérieur. Je suis bien mortifié que les affaires et le dérangement de ma santé ne m'aient pas permis de tenir ma parole, d'aller vous voir et de revoir aussi vos Pyrénées; il faut espérer que je serai plus heureux lorsque, dans deux ans, je retournerai à Narbonne. Donnez-moi un peu plus souvent de vos nouvelles, et comptez toujours sur la sincérité des sentiments que je vous ai voués et avec lesquels j'ai l'honneur d'étre, Monsieur, votre trés humble et trés obéissant serviteur, P. S. Je n'irai à Paris x L'abbé POURRET, gr. archid. qu’à la fin de novembre. PONS. — LETTRE DE POURRET A BARRÉRA. LXXIII Cette lettre, si pleine de cordialité et de modestie, démontre les rapports scientifiques et amicaux qui existaient entre l'abbé Pourret et Pierre de Barréra. Ils avaient déjà parcouru ensemble une bonne partie de la Cerdagne et noté les richesses des vallées d'Eynes et de Llo. Le botaniste roussillonnais était d'ailleurs tenu en grande estime pour tous les savants de l'époque : il entretenait d'actives correspon- dances avec Gouan, Séguier, Rœmer, Bridel et surtout Picot de Lapey- rouse. Ce dernier puisa largement dans l'herbier et les notes de son zélé collaborateur, sans rendre peut-étre un compte juste et suffisant des largesses qu'il recevait. | Parmi ces correspondances inédites, que je dois à l'obligeance de la famille de Barréra Lacroix (de Prades), se trouvent encore quelques fragments de lettres de l'abbé Pourret. On y lit avec surprise que l'abbé Pourret se plaignait amérement à son ami de Barréra du peu d'empres- sement que la Société des sciences naturelles de Toulouse mettait à recevoir et à imprimer un ouvrage important sur la flore du Midi; pour peu qu'on lise à travers les lignes, Lapeyrouse apparait clairement comme l'instigateur de ces mesquines tracasseries. Sous prétexte de corrections à faire, de passages à retrancher, on ajournait indéfiniment celte publication. Sur ces entrefaites, l'abbé Pourret, ballotté par les événements, se réfugiait en Espagne et l'Histoire des plantes des Py- rénées de Lapeyrouse voyait le jour, enrichie des nombreux matériaux que l'abbé Pourret avait fournis généreusement à son correspondant. Il est regrettable que ces lettres soient incomplétes : elles nous auraient révélé quelques détails piquants sur les relations de ces deux grands botanistes. Toutes les espéces indiquées dans cette lettre, sauf le Plantago cana- liculata et le Geranium bohemicum, appartiennent bien aux Pyrénées- Orientales et méme se rencontrent dans des localités qui ne s'éloignent guére de Prades. i La plupart sont des espéces Linnéennes dont la synonymie est facile à établir. N° 9. Poa cristata L. — Kæleria phleoides Pers. N° 10. Sisymbrium altissimum L. — Sisymbrium Columnæ Jacq. N° 22. Tragopogon asper L. — Urospermum picroides Desf. h N° 23. Hieracium pappoleucon Pourret — Crepis grandiflora Tausch. N° 24. Hypochæris taraxacoides Pourret = Crepis albida vill. N° 32. Crepis barbata L. — Tolpis barbata Willd. N° 3. Le Plantago canaliculata est une espèce créée par Hoffmann- segg. . L'abbé Pourret voulait-il désigner la méme plante ? La question est difficile à trancher, les Plantago observés jusqu'ici dans les Pyrénées- LXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Orientales ne se rapportant pas à l’espèce décrite dans la Flore du Por- tugal de Hoffmg et Link. N° 12. Le Geranium bohemicum L. est une plante de la Corse et des Alpes-Maritimes. L'abbé Pourret aurait-il voulu désigner le Geranium nodosum L., espèce trés voisine du G. bohemicum et habitant les Pyrénées ? N° 29. Le Silene bupleuroides L. est une plante du nord de l'Europe qu'on n'a jamais signalée dans les Pyrénées-Orientales. N° 42. Carex cespitosa L., plante du nord de l’Europe, Scandi- navie, etc. Pourret voulait-il désigner le Carex stricta Good.? N° 4. Plantago pilosa Pourret. — Ce nom spécifique a donné lieu à un double emploi : le P. pilosa Cavanilles se rapporte au PI. Bel- lardi AM. et le Pl. pilosa Kit. au Pl. argentea Chaix. L'un et l'autre croissent dans les Pyrénées-Orientales, le dernier (Pl. argentea) à la Font-de-Comps, non loin de Prades; c'est sans doute celui-ci que l'abbé Pourret désignait sous le nom de PI. pilosa. N° 39. Carex caryophyllea Pourret. — Cette espèce fait-elle double emploi avec Carex caryophyllea Latour ou avec Carex caryophyllata Gml.? C'est ce qu'il est difficile de préciser. Le premier se rapporterait au Carex præcox Jacq. ou C. verna Chaix, le second (C. caryophyl- lata Gmel.) au C. emarginata Willd., espéce voisine ou méme simple variété du C. montana L. — Il existe un autre Carex verna Schk., simple synonyme du C. nitida Host (C. obesa L. non All.). Ces trois Carex (precoz Jacq., montana L., nitida Host) croissent également dans les Pyrénées-Orientales. Le C. praecox se rencontre indifféremment dans les parties chaudes, Collioure, Valbonne, Madeloc, etc., et dans les parties les plus alpines, val d'Eynes, Montlouis, etc. Le Carex montana, très rare, n'est guère connu que sur les montagnes entre Prats de Mollo et Can Mourato, en Catalogne. Le Carez nitida croit à Madres, à Mour- rens, aulour du Carlitte (1). — L'abbé Pourret désignait sans doute sous le nom de C. caryophyllea le Carex præcox, très abondant autour de Prades et à la Trancada d'Ambouilla. À la suite de la communication de M. le D' Pons, M. Bonnet rappelle que Pourret avait présenté, le 3 mai 1783, à l'Académie des sciences de Toulouse, une Histoire générale de la famille des Cistes; deux ans plus tard, l'Académie, sur les conclusions de Lapeyrouse, déclarait qu'elle ne pouvait faire aucun usage de ce (1) Je remercie vivement mon excellent confrère M. Gautier, de Narbonne, qui a bien voulu m'aider à établir la synonymie de ces espèces litigieuses. BONNET. — OBSERV. AU SUJET D'UNE LETTRE DE POURRET. LXXV travail, et le manuscrit de Pourret était relégué dans les archives de la Compagnie. C'est seulement en 1858 que M. Clos eut l'heu- reuse idée de tirer cette Monographie de l'oubli et de la publier (in Mém. Acad. sc. de Toulouse, II, 244): Timbal-Lagrave l'a ensuite reproduite dans ses Reliquiæ Pourretianæ (p. 74, Tou- louse, 1875) ; mais, telle qu'elle nous a été transmise par ces deux publications, l'Histoire de la famille des Cisles est certainement incompléte, puisqu'elle ne décrit que 19 Cistes, les trois autres espèces de ce genre et les 62 Helianthemum (en y comprenant les Fumana) admis par Pourret, n'y figurant qu'à l'état d'énuméra- tion méthodique. On ignore généralement que la plupart des descriptions manquant à l'Histoire des Cistes existent dans l'her- bier de Pourret conservé au Muséum de Paris. Voici sur cette collection quelques détails peu connus : lorsque, vers 1785, Pourret fut appelé par les frères Loménie de Brienne à prendre la direction de leur cabinet d'histoire naturelle, il commenga par mettre en ordre quelques paquets de plantes séches conservés dans ce cabinet et il y ajouta son propre herbier; pour les espéces men- tionnées dans son Chloris narbonnensis el dans sa Cistographie, Pourret mit, en regard de chaque échantillon correspondant, une copie de ses manuscrits magnifiquement calligraphiée par le scribe du cardinal de Loménie et, sur ces copies, il a plusieurs fois fait des corrections ou des additions originales. Pourret profita, en outre, de ce travail de classement et des échanges qu’il avait faits avec certains botanistes de Paris pour augmenter sa Cistographie de quelques espèces nouvelles, c’est ainsi que le Conspectus con- servé au Muséum, en tête de la famille, énumère 28 Cistes et 65 Helianthemum, soit un total de 93 espèces au lieu de 84 qui figurent dans la Morrographie présentée à l'Académie de Toulouse. Les troubles de la Révolution dispersèrent le cabinet de Brienne. L'herbier fut recueilli à la Malmaison, où il resta jusqu’à la mort de l'Impératrice Joséphine; il devint ensuite la propriete du D" Barbier, pharmacien principal des armées, qui le légua, en 1847, au Muséum de Paris. LXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. DEUX LETTRES INÉDITES, L'UNE D'ADRIEN DE JUSSIEU ET L'AUTRE DE DELILE, ADRESSÉES A PROST, DE MENDE; communiquées par M. Ernest MALINVAUD. Grâce à une bienveillante communication dont je suis redevable à M. le D" J. Robert (1), je puis faire suivre l'attachante lecture que vous venez d'entendre de celle d'autres fragments inédits de correspondance scientifique, qui évoqueront cette fois le souvenir de trois botanistes, célébres à divers titres, de la premiére moitié de ce siécle. Ce sont deux lettres écrites à Prost, le botaniste bien connu de la Lozére, l'une par Adrien de Jussieu, de Paris, la seconde par Delile, de Montpellier. LETTRE D'ADRIEN DE JUSSIEU A PROST. Monsieur, Il y a bien longtemps que je n'ai eu de vos nouvelles et que je ne vous ai donné signe de vie. Cambessèdes, qui est allé cet hiver à Montpellier, comptait vous voir en route et me rappeler à votre souvenir; mais la saison ne lui a pas permis de se diriger par Mende. Je profite du départ de M. Maire, qui va her- boriser dans le Midi et doit revenir par la Lozére, pour vous écrire et vous remercier de nouveau du bel envoi des plantes que j'ai reçues de vous. Elles ont été une acquisition précieuse pour mon herbier de France; leur beauté, la rareté de quelques-unes, l'exactitude des déterminations, la localité sont autant de titres à l'intérét avec lesquels onles rencontre dans cet herbier. J'ajouterais qu'elles excitent le désir d'en recevoir de nouveau, si je ne craignais d'étre indiscret et d'abuser de votre temps. Je voudrais bien de mon côté pouvoir vous faire quelque envoi qui vous intéressât; mais je suis toujours dans l'igno- rance de ce que vous pouvez désirer et de ce qui vous manque. M. Maire est un botaniste trés zélé qui sera heureux de vous voir et de pro- fiter de votre obligeance. Veuillezl 'aider à rendre le plus profitables qu'il sera possible ses excursions dans la Lozère : il ne peut trouver de meilleurs con- seils et de meilleures directions que les vótres. Recevez, Monsieur, l'assurance de ma considération. Votre tout dévoué ADRIEN DE JUSSIEU. Paris, 5 avril 1828. (1) M. le D* J. Robert, médecin-major au 92° régiment d'infanterie, à Clermont- Ferrand, m'a autorisé à publier les deux lettres ci-dessus, dont il possède les ori- ginaux. (Ern. M.) MALINVAUD. — DEUX LETTRES ADRESSÉES A PROST. LXXVII LETTRE DE DELILE À PROST. Montpellier, 15 mai 1843. Monsieur et très bon ami, Le temps au vol rapide a permis que j'aie recu sans retard votre lettre qui me donne de vos précieuses nouvelles. Je vous aurais répondu par des fleurs; des nouveautés m'enchainent. Mon temps est absorbé aux lecons, concours, examens, ordre du jardin, comptes à rendre, tracasseries méme qui se fourrent partout. C'est beaucoup trop pour ma faiblesse. Suivre avec cela la marche de la science, c'est tenter cette gloire que vingt rois cherchèrent en vain. Il vaut mieux briguer la tendresse de ses amis qu'une fumée. Je décris des plantes séches d'Abyssinie, des fragments rapportés par M. Gastinier, capitaine d'état-major ; et il est si rare qu'un officier puisse s'oc- cuper d'objets de cette nature, que je suis animé du désir d'en prouver l'in- térét de toute maniére. Nos bibliothéques n'ont pas ici le voyage de Bruce, et je suis trés fort dans l'obscurité. Richard, au sein de la capitale, abordait la description de plantes d'Abyssinie de M. Dillon, voyageur du Muséum, mort dans ce pays, et com- mença par donner un genre connu pour nouveau. Avis à moi de me méfier de mes forces. - . Nous supportons le poids du jour, acceptant bienfait et épreuves avec sou- mission. Je viens d’être affligé de l'irréparable perte de M. Raffeneau, mon frère ingénieur, qui était mon aîné, mon étoile. Soyez exempt de peines le plus possible, et accueillez mes souhaits et mes affectueux sentiments. Parlez-moi aussi un peu de plantes de votre côté, si vous en avez le temps; présentez mes hommages à M™° et à M. de Thillorier et parlez-moi de vous qui rendez votre existence aimable et utile, qui m'intéressez par un lien spécial, notre amour des dociles végétaux. J'y puise l'exemple de l'harmonie sur terre, prélude d'espérance du bonheur dans notre destinée. Votre tout dévoué A. R. DELILE. À Monsieur Prost, receveur de la poste aux lettres à Mende (Lozère). SUR LES FORMES OCCIDENTALES DU PINUS LARICIO Poir., par M. Henry L. de VILMORIN. Une des attractions de la session botanique de Montpellier sera la ré- colte du Pinus Salzmanni, dans le ravin de Saint-Guilhem-le-Désert. Je voudrais, à ce propos, vous entretenir un moment de ce Laricio occidental et de ses affinités. Aujourd’hui que la notion de l'espéce se fait généralement plus ample et plus compréhensive, il ne se trouvera personne, jen n con- vaincu, pour faire difficulté à rattacher le Pin décrit d’abord par Duna LXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. aux autres formes de Laricio qui d'Orient s'étendent vers notre pays, à travers la Turquie d Europe, l'Illyrie, l'Italie et la Corse. La filiation est d'autant plus manifeste que le Pin Laricio n'a pas méme à Saint-Gui- lhem sa station la plus occidentale, les Pyrénées en possédant quelques colonies, comme je vais m'efforcer de le démontrer tout à l'heure. Il convient done de rapporter le P. Salzmanni, comme le font du reste Grenier et Godron (1), au Pinus Laricio Poiret, à titre de variété bien distincte et bien caractérisée, mais en somme à titre de simple variété. l Tout, dans les caractères essentiels des deux arbres, coincide absolu- ment : ramification presque horizoutale et régulièrement verticillée, écorce lamelleuse à feuillets grisåtres séparés par des couches minces de matière blanchâtre presque farineuse, longues feuilles géminées, chatons assez gros, mais peu nombreux à la base des pousses, formant un anneau plus court que large, floraison remarquablement tardive au regard de celle des autres Pins indigènes, cônes ovoïdes, parfois légère- ment mucronés au centre des écailles, et s'ouvrant toujours au troisième printemps, celui qui suit immédiatement la maturité des graines. Voilà pour les points communs. Les dissemblances consistent dans la taille plus modeste et plus trapue du Pinus Salzmanni, dans la teinte plus jaune de ses jeunes pousses et dans la longueur relativement plus grande de la portion basilaire des rameaux, qui ne porte pas de feuilles. Ajoutons-y la finesse et la souplesse du feuillage, qui donne de l’arbre un aspect plus ondoyant que celui du Laricio type et nous aurons décrit bien suffisamment le Pin de Salzmann au point de vue pittoresque. Or ce point de vue n’est pas à négliger. L'arbre est répandu dans les cultures et trouve, à cause de ses mérites particuliers, sa place dans les plantations d’ornement. Il est juste de dire qu’il se rencontre le plus souvent dans le commerce horticole sous le nom de P. pyrenaica. Qu'est-ce que ce nom de P. pyrenaica? quelle relation légitime a-t-il avec la forme dont nous nous occupons et quelle en est la valeur scien- tifique? C'est là ce que ce modeste travail a principalement pour but d'examiner. Tout d'abord je m'empresse de reconnaitre que la forme en est bota- niquement vicieuse et condamnable. On devrait dire P. Laricio pyrenaica, et c’est ce que disent les pépi- niéristes soucieux de la correction de leur nomenciature, le nom de P. pyrenaica a été donné en effet, et à tort, par Lapeyrouse à une tout autre espéce. (1) Flore de France, t. II, p. 153. Les auteurs dans ce passage réunissent avec rai- son l'arbre trouvé à Benèze, dans le Gard, à celui de Saint-Guilhem. H. DE VILMORIN. — FORMES OCCIDENTALES DU PIN LARICIO. LXXIX Mais le nom horticole est en cela excusable qu’il exprime, sous une forme incorrecte au point de vue des lois de la nomenclature, une idée vraie, en ce sens que la race de Pin à laquelle il s'applique est réellement native des Pyrénées. En effet, la proposition essentielle que je désire établir par cette communication est celle-ci : le P. pyrenaica Lapeyr. ne se rencontre pas dans les localités indiquées par l'auteur : ce qui s'y trouve c'est une forme de Pin Laricio, analogue jusqu'à l'identité avec le P. Salzmanni ou P. Laricio var. Salzmanni. Je sais bien que la partie négative de ma proposition est à peu prés impossible à prouver, mais la partie positive est établie par des échan- tillons que j'ai rapportés moi-même des stations aragonnaises de l'arbre et qui sont soigneusement conservés à Verriéres. Cette démonstration est grandement corroborée par le témoignage de Lapeyrouse lui-même. J'entends par l'article consacré par lui au Pin Laricio, dans son Histoire abrégée des Plantes des Pyrénées, p. 588. Il y constate de la facon la plus explicite la présence du Pin Laricio en Espagne, entre les riviéres de l'Essera et de la Cinca, où il occupe une surface d'environ six lieues carrées. La diagnose donnée dans ce passage s'applique tout à fait à une forme du Pin Laricio. Mais, pourra-t-on dire, cette méme indication de localité est, dans l'appendice publié plus tard par le méme auteur, déclarée applicable au P. pyrenaica, lequel, je l'ai dit formellement, est une tout autre espéce. . Je vais essayer d'éclaircir cette confusion et, pour cela, jen appelle de M. de Lapeyrouse, fourvoyé tout en se croyant mieux informé, à M. de Lapeyrouse encore pénétré des renseignements que lui avait fournis le véritable auteur de la découverte du Pin Laricio pyrénéen. L'article déjà cité de l'Histoire des Plantes des Pyrénées correspond à ce dernier état d'esprit, le premier en date; le second a dicté l'article du Supplément (1). ien Voici comment, à mon sens, ces variations s'expliquent. L article du . Supplément a été écrit en présence de spécimens provenant de ier du apportées par des voyageurs et considérées à tort comme étant celles ; Pin des hautes vallées d'Aragon, précédemment signalé et communiqu à M. de Lapeyrouse. L'auteur de cette communication, je l'ai connu P ls sonnellement et j'ai recueilli de sa bouche les renseignements essentiels qui touchent l'identité du Pin dit dans le pays « Pin Nazaron » et, dans l'horticulture française, P. pyrenaica. | C'est dans le premier quart de ce siécle, que M. Paul Boileau, phar- (1) Lap., Supplément, p. 148. LXXX SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. macien à Bagnéres-de-Luchon, amateur judicieux et désintéressé de la Botanique, a eu connaissance d'un Pin distinct des autres formes locales qui se trouvait dans les hautes vallées de deux ou trois petites riviéres d'Aragon, prenant leur source prés de la créte principale des Pyrénées. Il réussit à s'en procurer des rameaux et des cônes et partagea les échantillons dont il voulut bien disposer entre M. de Lapeyrouse et mon grand-pére, auquel il continua pendant de longues années à en envoyer presque chaque année une petite provision de graines. C'est à cette époque que Lapeyrouse écrivit son premier article, qui résume fidélement les renseignements fournis par son correspondant de Luchon. Des années plus tard, et par suite d'une confusion qu'il est facile de concevoir mais difficile de prouver, M. de Lapeyrouse s'imagina retrou- ver l'arbre de Campo et de la Paz dans des Pins élevés dans son parc et appartenant, non pas au groupe des Laricios, mais à une forme voisine du Pin d'Alep, le P. Parolinianus de Webb, le P. maritima de Lambert. Carriére, dans son Traité des Coniféres, fit ressortir l'inconvénient que présentait l'emploi du méme nom pour désigner d'une part, chez les horticulteurs, une forme de Laricio et, chez les botanistes, une espèce distincte, quoique voisine, du P. halepensis. Ce que Carrière ne disait pas et ce qu'il ne pouvait pas savoir, Cest que les horticulteurs étaient, pour cette fois, plus prés de la vérité que les botanistes. Ils multipliaient en effet et répandaient, gràce aux envois de graines de M. Paul Boileau, un Pin réellement originaire des Pyré- nées, tandis que les botanistes, suivant docilement les indications de Lapeyrouse, appliquaient le nom de P. pyrenaica à une espéce médi- terranéenne, fort répandue d'Occident en Orient, mais dont la pré- sence à l'état spontané n'est pas démontrée jusqu'ici dans la chaine des Pyrénées. Trés désireux d’éclaireir la question pour me former une opinion positive, j'ai entrepris, il y a de longues années déjà, la tâche fort intéressante et pittoresque, mais un peu ardue, de visiter, dans les Pyré- . nées, les stations assez nombreuses où la présence du P. pyrenaica a été signalée, soit par Lapeyrouse lui-méme, soit depuis son temps. J'ai eu, à ce sujet, plusieurs conversations avec M. Paul Boileau, alors àgé de quatre-vingts ans et plus, mais dontles souvenirs étaient fort précis, et qui m'a affirmé étre sür que M. de Lapeyrouse n'avait jamais visité les localités aragonnaises d’où le Pin lui avait été envoyé. De 1865 à 1874, je n'ai pas consacré moins de cinq voyages à ces recherches et, nulle part, je n'ai rencontré l'arbre décrit par Lapeyrouse sous le nom de P. pyrenaica. En Aragon seulement, près de Castejon, VILMORIN. — FORMES OCCIDENTALES DU PIN LARICIO. LXXXI aux environs de Venasque et non loin des bords de l'Essera, j'ai ren- contré sauvage la forme du Pin Laricio, tout à fait semblable au P. Salz- manni que mon grand-pére n'avait cessé de recevoir de sd station pyrénéenne que depuis l'époque où les plantations faites chez lui avaient commencé à donner des graines fertiles et abondantes. Ce que j'ai trouvé en Aragon, c'était bien le Pin à feuilles longues et flexibles, à rameaux fortement écailleux, d'un jaune vernissé et dé- pourvus de feuilles sur toute leur partie inférieure, qu'on appelle à Montpellier P. Salzmanni. Outre que l'identité est établie par des échantillons recueillis sur place, elle ne pouvait guére m'échapper; car de la station retrouvée en Aragon je suis venu directement visiter la localité classique de Saint-Guilhem-le-Désert. J'affirme donc la ressemblance extrémement étroite du Pinus Salz- manni avec la forme de Laricio qui se rencontre aux localités indiquées par Lapeyrouse; j'affirme en outre que Yun et l'autre, avec des nuances caractéristiques permanentes et héréditaires, sont néanmoins, par tous les traits essentiels, des Laricios. | Quant au Pin décrit par Lapeyrouse sous le nom de P. pyrenaica, j'affirme ne l'avoir jamais trouvé dans la grande chaine des Pyrénées; je dirai de plus que je doute absolument qu'il y existe à l'état spontané. Je suis porté à croire qu'il existe en Espagne, et il serait intéressant à ce point de vue de vérifier ce qui se rencontre dans les stations assez nombreuses indiquées par la Flore de MM. Willkomm et Lange. De ces localités une seule, celle qui est citée sur l'autorité de Lapeyrouse, a été visitée par moi et ce que j'y ai trouvé, c'est le P. Laricio var. pyre- naica. M. de Saporta exprime son approbation des idées émises par M. de Vilmorin sur l'identité du Pin de Salzmann et de celui qui se trouve dans les Pyrénées, sur le versant aragonnais. Le P. Pa- rolinianus de Webb est une espéce absolument différente, se con- fondant avec le P. brutia Tenore et remarquable par la rapidité de sa végétation et son tempérament rustique qui lui permet de réussir dans des localités où sécherait le Pin d'Alep. C'est un arbre à utiliser dans les reboisements. À la fin de la séance, diverses brochures, déposées en nombreux exemplaires sur le bureau, sont offertes aux botanistes qu'elles peuvent intéresser, ce sont : Daveau, Sur quelques espèces critiques de la flore portugaise. Note sur deux espèces de Scrophulaires. T. XL. F LXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAL 1893. DAvEAU, Les Cypéracées du Portugal. — Les Cistinées du Portugal. — Les: Plombaginées du Portugal. FLAHAULT, L'Institut de Botanique de Montpellier. L. MorELAY, L'Isoetes Brochoni. J.-E. PLANCHON, La végétation de Montpellier et des Cévennes dans ses rapports avec la nature du sol. Enfin les « Listes des plantes Phanérogames qui pourront étre récoltées par la Société botanique de France réunieen session extraordinaire à Montpellier, rédigées par Ch. Flahault et publiées par les soins des botanistes de Mont- pellier ». A la suite de cette séance et des suivantes, M. Mandon veut bien distribuer aux botanistes présents un certain nombre d'espéces de la flore des environs de Montpellier, la plupart mentionnées dans les Listes dont il vient d'étre question, mais qui pourraient n'étre pas recueillies en bon état pendant la session. En voici la Ranunculus albicans Jordan, Pæonia peregrina, Hesperis laciniata, Sisym- brium Columnæ, Cochlearia glastifolia, Matthiola tristis, Aethionema saxatile, Clypeola Gaudini, Alyssum spinosum, Hutchinsia diffusa, Diplotaxis humilis, Saponaria ocymoides, Arenaria hispida, Lœflingia hispanica, Fumaria spicata, Geranium lucidum, Erodium petræum, Androsæmum officinale, Zygophyllum Fabago, Rhamnus Alaternus 8. Clusii, Anagyris fœtida, Ononis breviflora, Anthyllis Barba-Jovis, Trifolium purpureum, Astragalus sesameus, A. nar- bonensis, Vicia narbonensis, Coronilla Emerus, Cratægus ruscinonensis Gr. et Blanc, Potentilla polytricha Jordan, Punica Granatum, Myrtus communis, Jussiæa grandiflora Michaux, Seseli tortuosum, Pimpinella Tragium, Carum Bulbocastanum, Petroselinum sativum, Bellis annua, Chrysanthemum grami- nifolium, Centaurea diffusa, Crupina vulgaris, Atractylis humilis, Hieracium stelligerum Fræl., Andryala ragusina, Phyteuma Charmelii, Coris monspe- liensis, Anchusa undulata, Lithospermum purpureo-cæruleum, L. tinctorium, Linaria supina, Veronica anagalloides Gussone, Bartsia viscosa, Sideritis hir- suta, Teucrium aureum, Globularia Alypum, Statice confusa Gr. et Godr., S. lychnidifolia Girard, Plantago albicans, Daphne alpina, Chenopodium an- thelminthicum, Rumex tingitanus, Thelygonum Cynocrambe, Euphorbia Esula, E. Duvalii Lec. et Lam., E. palustris, Mercurialis annua f. Huetii Boissier, Callitriche hamulata Kützing, Quercus Ilex X coccifera (Q. Au- zandei Gr. et Godr.), Tulipa silvestris g. australis, Asphodelus fistulosus, Narcissus juncifolius, Orchis montana, Althenia Barrandonii J. Duv.-J., Cy- perus vegetus, Carex hispida, C. œdipostyla, C. riparia, Saccharum cylin- dricum, Panicum Digitaria, Leersia oryzoides, Phleum arenarium, Agrostis olivetorum Gr. et Godr., Sesleria cærulea, Poa Hemipoa Lor. et Barr., Bromus mollis y. {molliformis, B. arvensis, B. macrostachys, Triticum bicorne SÉANCE DU 25 Mat 1893. LXXXIII Fórsk., Ægilops triaristata, Æ. macrochæta Shuttl. et Huet, Pinus Laricio 8. cebennensis, P. alopecuroides Delile, Chara galioides DC., Adiantum Capillus-Veneris. SÉANCE DU ?5 MAI 1893. PRÉSIDENCE DE M. WARMING, VICE-PRÉSIDENT. La séance est ouverte à neuf heures dans l'amphithéátre de l'Institut de Botanique, sous la présidence de M. Warming, qui présente les regrets de M. de Saporta empéché d'assister à la réunion. Le procés-verbal de la séance précédente est lu et adopté. M. Klebs, de Bâle, obligé de repartir avant la fin dela session, demande la parole et s'exprime en ces termes : Messieurs, Permettez que je prenne la liberté de dire quelques mots, quoique ma connaissance insuffisante de la langue frangaise ne me permette pas d'exprimer, comme je le voudrais, tous les sentiments que mon cœur ressent. Mais je ne puis vous quitter sans vous remercier de l'accueil si tou- chant dont j'ai été l'objet. Je m'attendais, certes, aprés avoir pris con- naissance du programme, à trouver dans votre belle contrée des choses bien intéressantes, mais je ne pouvais prévoir la facon si ravissante avec laquelle tout a été exécuté et avec quelle cordialité et quel hon- neur les botanistes étrangers ont été reçus par la Société botanique de France. C'est au nom de tous que je remercie le Comité qui a su préparer cette charmante féte, dont les beaux jours resteront gravés dans notre Souvenir. C’est aussi au nom de tous que j'adresse à M. Flahault notre profonde gratitude pour la façon si vivante dont il a su organiser et animer nos belles excursions. Soyez certains qu'en quittant votre aimable et belle ville, nous emporterons le regret bien vif de ne pouvoir J rester plus longtemps. Mais croyez que nous n'oublierons jamais le charme touchant de ces délicieuses journées. Encore, merci à tous, et laissez-moi vous dire : au revoir LXXXIV. SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Ces paroles sont accueillies par les applaudissements de l'as- semblée. À l'ordre du jour sont inscrites les communications suivantes : UN PTYCHOGASTER DU CONGO, par M. de SE YNES. Les bois des environs de Montpellier abritent, en automne et en hiver, un Polypore bien connu, le Polyporus, lucidus Leyss. Ce Champignon se rencontre dans toutes les régions du globe, sauf dans la zone arctique; ses caractères trés spéciaux attirent l'attention et le distinguent de nos espéces indigénes; il représente, ainsi que Fries l'avait déjà reconnu, dans la région tempérée, les beaux types des tropiques. Sous les tro- piques il se rencontre au milieu d'un trés grand nombre d'espéces ayant entre elles et avec lui de nombreuses affinités. Le groupe trés caracté- risé qu'elles forment a été distrait du genre Polyporus et constitué en un genre distinct, nommé par Karsten Ganoderma et accepté par la plupart des mycologues. La surface extérieure, non tubulifère, du cha- peau est d'ordinaire vernissée et comme laquée, ainsi que celle du stipe, quand il existe; dans quelques espéces, le stipe a une tendance à s'at- tacher au sommet du chapeau. L'ancienne espèce, P. lucidus Leyss., a été démembrée en plusieurs espéces, telles que Ganoderma applana- ium Pers., G. resinaceum Boudier. Au début de mes herborisations, vers 1856, j'ai souvent recueilli dans le bois de Doscares, l'un des plus fertiles en Ganoderma, le Polypore sessile qui représentait sans doute le G. resinaceum Boud. Depuis lors, j'ai eu la bonne fortune d'étudier un Ptychogaster qui se rapproche beaucoup de ce type; ce Ptychogaster faisait partie d’un envoi de Champignons qui m'a été adressé du Gabon (Congo) par MM. Allégret el Teissères, missionnaires protestants à Lambareuc, sur les bords de l'Ogowé. Les exemplaires du Ptychogaster congolais sont au nombre de cinq, ils appartiennent tous à la méme espèce. Ils présentent à l'extérieur une surface crustacée, luisante, d'un rouge brun avec une ou plusieurs taches blanchátres de dimension variable et quelquefois trés réduites. Le centre de ces taches relevées en bourrelet au pourtour est d'un gris plus foncé et montre à la loupe les pores trés petits, arrondis, terminant des tubes sporifères trés courts et rudimentaires. La section de ces Champignons montre, à l'intérieur, une masse pulvérulente, dense, homogène, d'une teinte uniforme cannelle claire. Cette masse, contenue comme une glébe à l'intérieur de l'enveloppe mince crustacée, est tout entiére formée de conidies libres. Ces conidies ont une paroi épaisse lisse, brun clair, à : DE SEYNES. — UN PTYCHOGASTER DU CONGO. LXXXV contenu jaunâtre réfringent; ovoides ou ovales plus ou moins obtuses ou allongées, elles sont de dimensions variables et mesurent 5, 6, 7 p de large sur 7, 10 ou 12 y de long. Si la coupe conduite à travers le corps du Champignon intéresse les taches blanches, on voit que celles-ci sont formées de tubes trés courts tapissés par les spores. Celles-ci sont plus petites que les conidies, ovoides tronquées, à paroi lisse épaisse de méme teinte, mais un peu plus foncées que les conidies, elles sont plus régulières dans leur forme et leur dimension et mesurent 10 y. sur 6. C'est la dimension des spores du Ptychogaster rufo-albus Bres. et Pat., dont nos échantillons se rap- prochent à premiére vue. Les spores de ce dernier Champignon sont jaunes (aureo-flavæ); les conidies, jaunes aussi, n’ont pas les mêmés dimensions (8 à 11 sur 8 p), la teinte marron du chapeau diffère aussi. Enfin les bords du chapeau du Pt. rufo-albus présente une marge blanche accompagnée d'une zone fauve; cette zone fauve n'existe dans aucun de nos échantillons. Si l'on compare notre Ptychogaster avec le Ganoderma resina- ceum Boud., on reconnaîtra une plus grande analogie. La dimension des spores est la méme, la couleur du chapeau qualifiée de ambrino- sanguinea est semblable; enfin la marge blanche qui sépare de la sur- face stérile du chapeau la surface tubulifére n'offre pas de zone fauve. Quand on se trouve en présence d'organes imparfaits comme les tubes de Ptychogaster à comparer avec ceux de chapeaux réguliérement déve- loppés, il faut étre trés circonspect, et l'on ne peut présenter que des assimilations approximatives jusqu'à ce que les échantillons à des états différents de développements soient plus nombreux. En résumant les caractéres du Ptychogaster que je viens de décrire, je n'ai rien dit de la forme du réceptacle sessile. Elle varie beaucoup, depuis la forme typique d'un sphéroide jusqu'à celle de chapeaux aplatis, étagés et boursouflés; toutefois chez tous on peut distinguer la portion qui corres pond à la surface supérieure du chapeau, elle se distingue par un peu d'aplatissement et par des sillons concentriques coupés quelquefois par des plissements antéro-postérieurs. Les déformations de ces chapeaux les feraient volontiers passer pour des formes tératologiques ou des chapeaux avortés. Aussi convient-il d'appeler l'attention sur ces formes aberrantes; elles se présentent fré- quemment sur les bois des galeries de mines où elles passent pour de simples monstruosités. Les conditions dans lesquelles ces Champignons se développent, humidité et température constantes, doivent tendre à provoquer la formation rapide des organes de reproduction les plus ‘simples, des récéptacles à conidies ou à gastérospores : les herborisa- tións dans les galeries de mines peuvent en fournir, en attendant que les LXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. perfectionnements des cultures de laboratoire permettent de s'en pro- curer à volonté. M. Saccardo a groupé ces formes sous un seul nom générique, celui de Ceriomyces, fidéle en cela au principe qu'il a suivi, de conserver les noms génériques de simples organes de fructification appartenant à d'autres genres. Jusqu'à ce que toutes les espéces des genres non auto- nomes aient été rattachées aux genres auxquels les unit une filiation génétique, on ne peut qu'approuver cette méthode. Mais, au point de vue organographique, il est impossible de conserver le nom de Ceriomyces, comme on l'a fait pour le Sclerotium devenu l'organe bien connu, le sclérote de tant d'espéces fongiques. Les Ceriomyces de M. Saccardo comprennent, en effet, les Ptychogaster qui ont une signification mor- phologique identique, mais dont les caractéres sont souvent trés diffé- rents; ils paraissent parfois aussi dissemblables qu'un Lycoperdon d'un Polysaccum. Les logettes des Ceriomyces leur donnent, en effet, une physionomie éloignée de celle des Ptychogaster, malgré l'identité fon- damentale de développement que j'ai moi-méme fait ressortir. Les Scle- rotium au contraire, qu'ils soient gros comme une téte d'homme ou comme un grain de Pavot, présentent les mêmes caractères; les diffé- rences de forme ou de dimension des éléments de leur tissu ne se ré- vélent qu'au microscope. La réunion, en un bloc, des Ceriomyces et des Ptychogaster n'est donc pas sans créer des confusions et des difficultés de détermination, et je persiste à penser qu'un terme est nécessaire pour caraciériser les réceptacles à gastéroconidies; il y aurait tout avantage à employer celui de pycnide que Tulasne a créé pour des organes ayant, chez les Pyrénomycétes, une fonction semblable. Ce terme serait bien préférable au nom de Ceriomyces, il aurait aussi l'avantage de fixer l’analogie des organes à conidies internes dans les deux séries des Basidiosporés et des Thécasporés. SUR QUELQUES PHORMIDIUM A THALLE RAMEUX, par M. GOMONT. On sait que les Phormidium sont des Lyngbyées dont les gaines se transforment plus ou moins complètement en un mucilage qui agglu- tine les filaments ou les trichomes en un thalle lamelleux, indéfini, appliqué sur le substratum par sa face inférieure. C'est le cas le plus ordinaire, mais on rencontre aussi des formes dont le thalle se divise en lanières ou se ramifie en arbuscules plus ou moins compliqués. Quelques-unes ont été décrites et se trouvent dans les exsiccatas; tels sont, par exemple, le Phormidium tinctorium Kützing, publié par GOMONT. — QUELQUES PHORMIDIUM A THALLE RAMEUX. LXXXVII Desmaziéres dans lés Plantes cryptogames de France (1), et le Phor- midium fasciculatum distribué par de Brébisson dans les Algen de Rabenhorst, sous le n° 1370 (2). Enfin, j'ai moi-même, dans une Note déjà ancienne, signalé la forme remarquable qu'affecte, en certaines cir- constances, le Phormidium uncinatum (Oscillatoria uncinata Agardh; Oscillaria viridis Rabenhorst, Algen, n° 120) (3). Chez ces trois plantes, la modification n’est pas assez profonde pour effacer complètement le caractère habituel du genre, et la disposition laminaire subsiste, au moins dans une partie de l'échantillon. Parfois au contraire la transformation est si complète que le nom de Phormi- dium serait à coup sûr le dernier qui se présenterait à l'esprit d'un observateur superficiel, et qu'un examen attentif au microscope est indis- pensable pour restituer à l'Algue son vrai nom générique. Les deux plantes qui font l'objet de cette Notes ont particulièrement remarquables à ce point de vue. Comme ces formes anormales, ou d’autres analogues, pourraient donner lieu à des erreurs de détermination, il ne m’a pas paru hors de propos de les examiner en détail; il est d’ailleurs intéres- sant de rechercher sous quelles influences et de quelle manière elles ont pu se produire. Il existe dans l'herbier de Copenhague, sous le nom de Calothriz pu- tida Suhr, une Oscillariée qui, à ma connaissance, n'a pas été décrite, mais qui se trouve mentionnée, dans le Species de M. Kützing, comme Synonyme de son Phormidium rupestre. J'en ai dit quelques mots et donné une figure d'ensemble dans la Monographie des Oscillariées (4), mais sans pouvoir m'étendre longuement sur ce sujet. Cette plante, qui d'ailleurs ne rappelle nullement l'aspect d'un vrai Calothrix (5), con- (1) Desmazières, Plantes cryptogames de France, édit. 1, n° 1969. Les herbiers Thuret et Lenormand renferment de trés beaux échantillons de cette espèce. . (2) Le Phormidium fasciculatum de M. Kützing est une plante génériquement dif- férente, dont les filaments, également réunis en pinceaux, se composent, au moins dans leur partie inférieure, de plusieurs trichomes renfermés dans une gaine com- mune. Elle appartient donc à la tribu des Vaginariées et je l'ai décrite, dans la Mono- graphie des Oscillariées, sous le nom de Schizothrix penicillata (voy. Gomont, Mono- graphie des Oscillariées, in Ann. des sc. nat., T° série, BoT., t. XV, p. 305, 1892). (3) Gomont, Note sur le genre Phormidium, in Bull. Soc. bot. de France, t. XXXIV, Session cryplogamique à Paris, p. xix, 1887. (4) la Ann. des sc. nat., 7° série, BOT., t. XVI, p. 177 et pl. 5, fig. 9. (5) Le nom de Calothrix a été donné dans l'origine à une foule de plantes fila- menteuses appartenant à des genres trés différents et dont la croissance cespiteuse est le seul caractére commun. Sous cette désignation, on rencontre chez les anciens auteurs, en méme temps que de vrais Calothrix, des Lyngbya (Calothriz tar luteo-fusca Agardh, inlerrupta Kützing, sordida Zanardini); des Plectonema K 7 a i thrix Tomasiniana Kützing, radiosa Rabenhorst, Algen); des Symploca Cote iz involvens Areschoug, hydnoides Crouan, Harveyi Lloyd); des Hydr apre a pini comoides, limbata Harvey, vermicularis Külzing); des Tolypothrix (Ca h eola Cu epi Kützing, muscicola Rabenhorst); des Champignons (Calothrix luteola ville). LXXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. stitue des arbuscules rameux, insérés à la base sur une masse amorphe de trichomes et dont le tronc, à peu prés cylindrique, se divise supérieu- rement en nombreux rameaux subdichotomes ou fasciculés (planche IV, fig. 1). L'ensemble rappelle, à s'y méprendre, l'aspect général d'un Symploca ou d'un Sirocoleum. Toutefois l'examen microscopique montre qu'il s'agit ici d'une plante différente; non seulement on n'y rencontre jamais plusieurs trichomes renfermés dans une méme gaine, comme dans les Sirocoleum, mais les gaines elles-mêmes sont minces, fugaces, etle plus souvent complètement gélifiées. Les filaments, au lieu d'étre disposés plus ou moins parallélement en méches compactes, comme chez les Symploca, s'entrelacent dans tous les sens; nombreux et serrés à la base et vers la partie moyenne de la plante, ils forment à l'extrémité des rameaux un tissu à larges mailles qui permet de bien se rendre compte de leur mode d'agglomération (fig. 2). Souvent ils sont réduits à des fragments qui semblent avoir été arrétés au passage par le réseau dont ils hérissent la surface. Par leurs caractères microsco- piques, ces trichomes ne différent aucunement de ceux du Phormidium Retzii Gomont, espèce à laquelle appartiennent également le Phormi- dium fasciculatum des Algen de Rabenhorst, et le Phormidium ru- pestre de M. Kützing. C'est donc avec pleine raison que ce savant rap- porte le Calothriz putida à cette derniére espéce. La seconde forme que nous voulons citer est remarquable, non seu- lement par son aspect, mais encore par sa station. Notre confrére, M. F. Jadin, l'a récoltée sur les récifs de coraux qui entourent l'ile de la Réunion, dans les trous creusés par les oursins et aussi dans les flaques laissées par la mer au moment du reflux. C'est donc une espéce pure- ment marine, comme i] ne s'en rencontre qu'un petit nombre dans le genre Phormidium. On en trouvera une description détaillée, sous le nom de Phormidium penicillatum, dans un travail d'ensemble sur la végétation algologique des Mascareignes, dont M. Jadin a lu un résumé pendant la derniére session de la Société botanique à Montpellier. Je m'occuperai principalement ici de la forme et de la structure du thalle qui rappelle à beaucoup d'égards celui de la plante précédente. Il se compose de longs pinceaux flottants, le plus souvent simples, insérés sur le rocher par une base amincie, peu colorée, ne renfermant qu'un petit nombre de trichomes et formée par des gaines vides, en grande partie gélifiées. La partie supérieure des fascicules est élargie, colorée en brun foncé à l'état vivant et constituée, au contraire, presque exclusivement par des trichomes agglomérés par un mucus assez ferme. Ils sont allongés, flexibles et entrelacés en un réseau rappelant absolument la disposition des filaments dans le Calothrix putida. Comme ce dernier, la plante dont il vient d'étre question s'écarte absolument des Symploca par la GOMONT. — QUELQUES PHORMIDIUM A THALLE RAMEUX. LXXXIX gélification presque compléte de ses gaines et ne peut trouver place que parmi les Phormidium. La structure particuliére des diverses plantes que nous venons d'énu- mérer provient, à n'en pas douter, de l'action mécanique du milieu oü elles ont vécu. D'aprés les renseignements que nous possédons sur leur station, elles se sont développées dans des conditions analogues, c'est-à- dire dans des eaux agitées par les courants : le Phormidium tinctorium, dans la rivière de l'Orne, prés de Falaise; le Phormidium fasciculatum des Algen, dans les ruisseaux rapides de la méme région; la forme laci- niée du Phormidium uncinatum dont j'ai parlé, dans un canal d'irri- gation. Quant au Phormidium penicillatum, il n’a pas été rencontré, à la vérité, dans une eau soumise à un courant continu et de méme sens; mais, suivant la remarque du voyageur qui l'a recueilli, l'action des lames produisait, dans les cavités et dans les flaques oi il croissait, un mouvement de va-et-vient dont l'effet sur le développement de l'Algue devait étre analogue à celui d'un courant fluvial. Nous n'avons pas de renseignements aussi circonstanciés sur la station du Calothrix pu- lida; mais l'identité spécifique de cette plante et du Phormidium fas- ciculatum, comme l'analogie de leur structure, ne permet pas de mettre en doute leur communauté d'origine. . Remarquons d'autre part que la disposition en pinceaux ne se ren- contre jamais chez les Phormidium terrestres, tels que les Phormidium Corium et autumnale et qu'en outre, les espéces aquatiques qui la pré- sentent reprennent l'aspect laminaire si elles viennent à eroitre dans l'eau tranquille ou méme simplement à la surface du courant, ainsi que j'ai pu le vérifier moi-même (1). Il est facile de le constater pour les Phormidium uncinatum et Retzii, espéces fort répandues, et vraisem- blablement le Phormidium tinctorium, comme le Phormidium peni- cillatum, se comporterait de la méme maniére dans les mémes circon- Stances. Pour se rendre compte expérimentalement de la manière dont se produisent les thalles rameux qui viennent d’être décrits et, en parti- culier, pour en expliquer la disposition réticulée, une simple culture à l'air libre ou l'observation de la plante dans les conditions naturelles ne sont évidemment pas suffisantes; il faudrait pouvoir suivre sous le microscope la croissance d'une agglomération de trichomes soumise à l'action d'un courant liquide. Je n'ai pas eu l'occasion de me livrer à une étude de cette nature, dont les conditions paraissent d ailleurs assez difficiles à réaliser. Mais, à défaut de l'observation directe, il semble assez aisé de comprendre ce qui a lieu en pareille circonstance. Le dé- (1) Conf. Gomont, loc. cit., pp. xix et xx. xc SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. veloppement de l'Algue se fera évidemment dans le sens du courant, de maniére à produire un thalle plus ou moins linéaire, à croissance acro- péte. A la base se trouvent les gaines des filaments les plus àgés, aban- données par les hormogonies au fur et à mesure de leur sortie. Leur réunion produit le ligament hyalin fréquent chez les formes fasciculées et répondant aux strates de gaines vides qui existent habituellement sous les couches colorées et vivantes des Phormidium laminaires. Des rameaux se produiront lorsque des filaments viendront à faire saillie hors du tronc principal, et le thalle ramifié qui en résultera augmentera non seulement par la croissance de ses éléments, mais encore en arré- tant au passage des fragments de trichomes détachés de la masse d'une manière quelconque. Ainsi s'explique la contexture lâche et irrégulière des fascicules, ainsi que le défaut de parallélisme des éléments qui les composent. Un coup d'œil jeté sur les figures qui accompagnent cette Note démontrera suffisamment, croyons-nous, la vraisemblance de l'explication proposée. Explication des figures de la planche IV. Fic. 1. — Thalle fruticuleux du Phormidium Retzii, forma fasciculata Nob., d'aprés un échantillon figurant, dans l'herbier de Copenhague, sous le nom de Calothrix putida Suhr (grossissement de 10 diamètres). Fic. 2. — Extrémité d'un rameau du méme thalle plus fortement grossi (gros- sissement de 100 diamètres). Fic. 3 et 4. — Extrémité et partie moyenne d'un trichome provenant du méme échantillon (grossissement de 580 diamétres). Fic. 5. — Phormidium penicillatum Nob. (spec. nova). Figure d'ensemble, de grandeur naturelle. Fic. 6. — Partie supérieure d'un trichome de la méme plante (grossissement de 580 diamétres). Fic. 7. — Extrémité d'un trichome de la même plante plus fortement grossi (grossissement de 1300 diamètres). COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. XCI FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR ET DU CAUSSE DE SAINT-AFFRIQUE ; par M. l’abbé H. COSTE. I. Notions géographiques et géologiques (1). — Les causses (du latin calæ, chaux, en patois caous) sont de grands plateaux calcaires qui recouvrent une grande partie des départements du Lot, de l'Aveyron, de la Lozère, du Gard et de l'Hérault. M. Duponchel évalue à 47400 hec- tares la superficie des causses de l'Hérault. D’après M. Boisse, ce terrain occupe dans l'Aveyron une étendue de 260 000 hectares, c'est-à-dire plus d'un quart de la superficie totale du département. Composés d'une alternance plusieurs fois répétée de dépóts sédimen- laires arénacés, argileux et calcaires, les causses ont été formés jadis au fond des océans de la période secondaire. Au lendemain du desséche- ment de ces mers dites jurassiques, ils ne constituaient qu'une seule masse continue; ensuite l'action des pluies, le ruissellement et les érosions dessinant, creusant et approfondissant, à chaque siècle davan- tage, d'étroites vallées, ont, de haut en bas, tronconné leur masse totale en divers fragments qui forment autant de causses distincts. Quatre grands causses, quatre tables véritables, presque horizontales, épaisses souvent de plus de 500 mètres et élevées de 700 à 1200 mètres au-dessus du niveau des mers, appartiennent à la région des Cévennes. Ce sont, du nord au sud, le causse de Sauveterre, entre les rives du Lot et celles du Tarn; le causse Méjean, entre le Tarn, le Tarnon et la Jonte; le causse Noir, entre la Jonte et la Dourbie; enfin le Larzac, qui s'étend de Millau à Lodéve. Dans les causses, il faut avoir soin de distinguer les plateaux ou Causses proprement dits et les pentes des vallées qui les circonscrivent. Les premiers, recouverts des débris du calcaire oolithique ou liasique, qui leur donnent de loin l'aspect d'immenses cimetières parsemés d'os- Sements, sont de véritables déserts, nus, tristes, monotones, sans eau, Sans bois et presque sans habitants, plateaux uniques en France par leur configuration, leur aspect, leur climat. Glaciale Sibérie en hiver, ils deviennent en été une torride Arabie Pétrée. Voici l'énergique. et trop fidèle portrait qu'en a tracé Onésime Reclus : « Trop de soleil, si le causse est bas, trop de neige, s'il est élevé; toujours et partout le vent, qu! tord des bois chétifs; pour lac une mare, et pour riviére un casse- tou; de rocheuses prairies, tondues par des moutons et des brebis à action de ces noles, dans l'Esquisse géolo- (1) Pai largement puisé la réd : 8 Po BOUT A.T et surtout dans le beau livre de Fique du département de l'Aveyron par M. Boisse, - Martel sur Les Cévennes. XCII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. laine fine; des champs caillouteux d'orge, d'avoine, de pommes de terre. plus rarement de blé; un so] rouge ou blanc qui part de roches, qui finit à des roches et que la roche transperce; des pierres ramassées une à une depuis tant et tant de siécles pour débarrasser ou pour enclore les domaines, pierres rangées en murs secs ou amoncelées en tas, presque en collines ; des Buis, des Pins, des Chénes, quelques arbustes, débris isolés de l’antique forêt; de nombreux dolmens, qui rappellent des races disparues. » Leur surface, tantôt plane, tantôt mamelonnée ou largement ondulée, présente de nombreux accidents. Ce sont : des affaissements coniques, - en entonnoir, dépressions naturelles, elliptiques ou circulaires, sur le pourtour desquelles on voit les affleurements des couches éboulées for- mer une série de gradins qui rappellent les ruines des arènes antiques; des abimes ou avens, sortes de puits naturels, à parois verticales ou méme en surplomb, dont la profondeur atteint parfois 100, 150 et jus- qu'à 200 mètres; des crevasses ou fissures verticales, tantôt vides, tantôt remplies d'une terre rougeâtre, mélangée de minerai de fer en grains et de fragments de roche agglutinés par des concrétions calcaires. La nudité, l'aspect triste et monotone des plateaux font mieux ressortir la richesse, l'aspect pittoresque et varié des profondes vallées qui les découpent et les entourent. « En descendant, dit O. Reclus, par des sentiers de chévres, du plateau dans les précipices du rebord, on quitte brusquement la blocaille altérée pour les prairies murmurantes; les horizons vastes, vagues et tristes, pour de joyeux petits coins du ciel et de la terre. En haut, sur la table de pierre, c'était le vent, le froid, la nudité, la pauvreté, la morosité, la laideur, le vide, car trés peu de villages animent ces plateaux; en bas, dans les vergers, c'est la tiédeur, la gaité, l'abondance. » Ces vallées ou gorges, ajoute Martel, sont des fissures immenses, profondes de 400 à 600 mètres, larges en bas de 30 à 500 mètres, en haut de 800 à 2000, et au fond desquelles les rivières coulent au pied de deux murailles souvent perpendiculaires dans toute leur élévation. Dans ces corridors, qui n’ont pas de rivaux en Europe, le voyageur, en quelque sorte jeté dans une crevasse, n’aperçoit qu’un ruban de ciel entre les roches dentelées du rebord des causses, et voit les vautours planer sur lui comme sur une proie. On pourrait croire qu’il fait triste et sombre au bas de leurs fossés formidables : nullement! La lumière tombant à pic y joue librement et les fait ressembler à des puits ensoleillés; la végétation est vivace et fraiche au bord des rivières; tantôt les parois des deux rives se rapprochent au point de ne laisser passage qu'au cours d’eau; tantôt elles s'espacent, au contraire, faisant place aux champs de Blé, aux vignes et aux vergers. Telles sont les ma- gnifiques vallées du haut Tarn, de la Jonte, dela Dourbie et dela Vis. LI COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. XCIIF Les géographes et les géologues modernes leur ont donné la dénomina- tion espagnole de cañons. Une des particularités de la géographie physique des causses, c'est leur régime hydrographique. Les grandes rivières n'ont pas-d'affluents à ciel ouvert : les eaux des pluies sont absorbées à la surface des plateaux par les abimes ou les fissures ouvertes dans le calcaire entre 700 et 1200 mètres d'altitude; elles circulent dans les cavités et les conduits souterrains dont la masse interne est sillonnée comme une éponge; puis, au contact de nappes d'argile, elles ressortent au fond méme des basses vallées, au niveau des rivières, entre 300 et 600 mètres, sous la forme de puissantes sources bleues et bouillonnantes. « L'orage aux larges gouttes, dit Reclus, la pluie fine, les ruisseaux de neige fondue, les sources joyeuses, ces inestimables dons du ciel, ne sont point pour le causse, qui est fissuré, criblé, cassé, craquelé, qui ne relient pas les eaux. Tout ce que lui confient les fontaines, tout ce que lui verse la nue, entre dans la rocaille, ici par de presque invisibles fissures, là par de larges gouffres ou par des portes de cavernes, presque toujours par de petits trous. C'est bien loin, bien bas, que l'onde engloutie se décide à reparaitre ; elle sort d'une grotte, au fond des gorges, au pied de ces roches droites, symétriques, monumentales, qui portent le terre-plein du causse. Mais ce que le plateau n'a bu qu'en mille gorgées, la bouche de la caverne le rend souvent par un seul flot, les gouttes qui tombent du filtre s'unissant dans l'ombre en ruisseaux, puis en rivières. » C'est au pied des escarpements qui entourent les plateaux, dans les couches inférieures du calcaire oolithique, qu'un grand nombre de ca- vernes ont leur ouverture : elles s'étendent suivant une direction à peu prés horizontale, tantôt en se développant en salles immenses, tantôt formant des galeries étroites et basses, où l'homme peut à peine se glisser en rampant. Plusieurs de ces cavernes renferment des ossements fossiles appartenant à des espèces éteintes, telles que l Ursus speleus, l Hyena spelea, l Elephas primigenius, le Megalonyx. Dans d'autres, on ren- contre, mélés aux premiers produits de l'industrie de l'homme (poteries grossiéres, armes en silex, grains de collier, etc.), les restes des races humaines qui ont, dés l'origine des temps historiques, peuplé nos con- trées ; et l'on trouve ainsi, dans les ossuaires que renferment ces grottes, des éléments non moins utiles à la paléontologie qu'aux études anthro- pologiques. . Le Lias et l'Oolithe forment presque exclusivement les causses juras- siques. Les assises inférieures appartiennent au Lias, lequel, dans la région des Cévennes, n'est découvert en larges surfaces que sur le causse de Saint-Affrique, entre Millau et Lunas; c'est à son sommel que jaillissent les sources. L'Oolithe a un développement beaucoup plus XCIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. grand et forme plusieurs étages importants : à la base, le Bajocien et le Bathonien, épais de 300 à 500 mètres et composés d'une alternance de calcaires compacts, de calcaires marneux et de dolomies diversement découpées; au-dessus, le Callovien, peu épais, mais trés constant et remarquable par sa disposition en corniche; enfin, l'Oxfordien, qui couvre presque toute la surface des grands causses. Ce dernier apparait presque toujours en strates de calcaire gris, peu épaisses, disposées en retrait l'une au-dessus de l'autre, comme les marches d'un escalier. C'est la désagrégation de ces assises en petites plaquettes compactes et anguleuses qui rend si pénible la marche dans ces déserts de pierre. Nous avons distingué quatre grands causses, le causse de Sauveterre, le Méjean, le Noir et le Larzac. Des deux premiers je ne dirai rien; ils sont presque en entier compris dans la Lozére, et le temps m'a manqué pour les explorer. Le causse Noir et le Larzac appartiennent seuls à la circonscription que j'ai adoptée ; j'y ai ajouté le causse, bien moins élevé, des environs de Saint-Affrique, qui forme comme le soubassement du Larzac et termine vers l'ouest la formation jurassique. Cette grande région occupe donc tout le sud-est de l'Aveyron et est entiérement com- prise dans ce département, à l'exception du Larzac méridional qui ap- partient à l'Hérault et de quelques tronçons du causse Noir qui font partie du Gard et de la Lozére. Quelques notions topographiques sur chacun de ces causses ont ici leur place. Le Larzac (en latin Arisitum, pays aride) est peut-être le plateau cal- caire le plus remarquable de France par son altitude (800 métres) et son étendue (plus de 60 000 hectares). Des crêtes de Millau, où il com- mence, au pas de l'Escalette, prés de Lodéve, il y a plus de 40 kilo- métres; il y en a 55 des crétes de Saint-Affrique aux rochers de la Tude. Bien tranchées sont ses limites : au nord, la Dourbie et le Tarn; à l'ouest, la voie ferrée de Millau à Roqueredonde; au sud, la chaine de l'Escandorgue et les vallées de l'Orb, de l'Ergue et du Buèges; à l'est, la Vis, la Virenque et la Dourbie. D'une altitude moyenne de 800 mètres, il se creuse jusqu'à 560 mètres au sud-est, près de Saint-Maurice-la- Clastre, et culmine à 912 mètres au signal de Cougouille, près de Sainte-Eulalie, et à 921 mètres au serre del'Oreille, prés de Cazejourdes. Transpercé par les Cévennes siliceuses qui pénétrent sous sa masse au col de Saucliéres, à 793 métres, et en ressortent plus bas encore au col de Montpaon, à 675 mètres et 25 kilomètres plus loin, il a ce remar- quable caractére de chevaucher sur les deux versants de l'Atlantique et de la Méditerranée et de dispenser autant d'eau au Tarn qu'à l'Orb et à l'Hérault. Quatre vallées, où coulent de limpides cours d'eau, l'échanerent profondément à l'ouest et au sud : deux affluents du Tarn, le Cernon et la Sorgues; deux tributaires de la Méditerranée, l'Orb et COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. XCV l'Ergue. Le plateau s'achéve sur la Vis, la Dourbie, le Tarn, la Sorgues, l'Ergue, par des falaises grandioses. Malgré sa large surface, le Larzac n'est que peu peuplé. Ses localités les plus imporlantes sont, dans l'Aveyron, la Cavalerie, Saint-Martin, Pierrefiche, la Liquisse, l'Hospitalet, le Viala-du-Pas-de-Jaux, la Bla- quérerie, Cazejourdes, la Couvertoirade, la Pezade, Canals, Labastide- des-Fonts, le Clapier et Saint-Xist, ces quatre derniéres sur le Guilho- mard, corne occidentale du Larzac ; dans l'Hérault, le Caylar, les Rives, le Cros, Sorbs, Saint-Michel-des-Sers, Saint-Maurice, la Vacquerie, Saint-Pierre de la Fage et Saint-Félix de l'Héras. Presque entièrement dépourvu d’eau et de terre végétale, mais partout recouvert de dolomies et des débris de calcaire oxfordien, le plateau ne présente guère qu'une surface nue et pelée, où paissent d’innombrables troupeaux de brebis, qui fournissent le lait employé pour la fabrication des fromages si estimés de Roquefort. Signalons ici les pacages à bœufs connus sous le nom de devèzes, mines inépuisables de richesses pour le botaniste. . Telles sont les devézes du Viala, de Lapanouse, de Sainte-Eulalie, de la Cavalerie, que nous aurons occasion de citer souvent dans notre nomen- clature botanique. Sur tout le pourtour jaillissent d'admirables fontaines, comme celle de la Vis, véritable origine de l'Hérault, celle de Sorgues, vraie mére du Dourdou, celle du Durzon, la meilleure branche estivale de la Dourbie, celle du Cernon à Sainte-Eulalie, et une foule d'autres de moindre importance. Les flancs des vallées sont occupés par de nom- breux bois, souvent assez étendus, placés sous la protection de l'Etat ou des communes. C'est dans ces stations que la flore des causses étale ses richesses incomparables..Citons, parmi les principaux, les bois de Mont- .clarat, de Fajas, de Lapanouse et de Sainte-Eulalie, dans la vallée du Cernon; le bois de Guilhomard et celui de Saint- Véran, dans la vallée de la Sorgues; les bois de Virenque et de Salbouz, entre la Couvertoirade et Sauclières; enfin, les bois de la Salvage, de Saint-Martin et de l’Hô- pital, dans la vallée de la Dourbie. ` ; Le causse Noir, ainsi nommé à cause de sa sombre forêt de Pins, n'est séparé du Larzac, au sud, que par la profonde vallée de la Dourbie. Adossé vers l'est au granitique Aigoual, qui le domine d'une grande hauteur, il est entièrement circonscrit par la Dourbie, le Tarn et la Jonte, et compris entre Millau, Peyreleau, Meyrueis, Trèves et Saint- Jean-du-Bruel. Plus petit, mais plus élevé que le Larzac, il n’a guère que 15 000 hectares, 20 kilomètres de l'est à l'ouest, 7 à 20 du nord au sud, en lui comprenant un bastion détaché, le causse Bégon, qui monte de Nant à Tràves, entre la Dourbie et son affluent le Trévezel. D'une altitude moyenne de 900 mètres, ses points les plus bas ne s'élévent XCVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. qu'à 706 mètres à Montpellier-le-Vieux et à 732 près d'Aleyrae; les plus élevés atteignent 1178 et 1183, près du col du Parc-aux-Loups. Comme le Larzac, il est irréguliérement échancré au sud par de pro- fonds ravins : le Riou-Sec, qui se termine à la Roque-Sainte-Marguerite ; la Garenne, qui descend de Lanuéjols, et le Trévezel qui isole le causse Bégon. Les localités échelonnées sur les rivières sont, pour la Dourbie, Saint-Jean-du-Bruel, Nant, Cantobre, les Treilles-Saint-Véran, la Roque, le Monna, Millau; pour le Trévezel, Tréves et Cantobre; pour la Ga- renue, Lanuéjols; pour la Jonte, Meyrueis, le Truel, Peyreleau et le Rosier ; pour le Tarn, la Cresse et Paulhe sur la rive gauche, Liaucous, Mostuéjouls, Boyne, Rivière, Pailhas, Aguessac et Millau sur la rive droite. Des cinq chefs-lieux de communes disséminés sur le plateau, deux, Veyreau et Saint-André-de-Vézines, appartiennent à l'Aveyron, et trois au Gard : Lanuéjols, Revens et Causse-Bégon. Les rampes du causse Noir sont trés abruptes, souvent taillées à pic et hautes de 400 à 500 métres. Couronnées partout d'énormes rochers, elles offrent cà et là, surtout dans la vallée de la Jonte, des bois touffus et des gorges ombragées, où le botaniste a la satisfaction de recueillir les plus rares espéces du causse. Le plateau, ordinairement maigre et dénudé, est fréquemment hérissé de bouquets de Pins rabougris, restes de l'antique forét, et surtout de grands rochers dolomitiques aux formes ` bizarres, comme à Montpellier-le-Vieux. « Montpellier-le-Vieux, dit Martel, est une espèce de ville de rochers d'apparence artificielle, con- struite, puis ruinée par le travail des eaux courantes et des météores, une sorte de Pompeia ou de Karnac gigantesque et naturelle. » « Le gel et le dégel, ajoute O. Reclus, la foudre, le soleil, le vent, les pluies, ont taillé, vidé, limé la dolomie. Les àges ont sculpté cette ville sans hommes; ils ont entassé là toutes les architectures : dolmens, menhirs, . avenues, obélisques, pylónes, cirques et colisées, maisons carrées, dédales et labyrinthes, arches triomphales, et surtout des châteaux militaires, des cités de Carcassonne, avec murs d'enceinte, tours et tourelles, donjons, créneaux, préaux, poternes, meurtrières et màchi- coulis; tout cela rugueux, raboteux, monstrueux, et pourtant régulier dans son dispersement et son irrégularité, car le méme ouvrier, la na- ture, y travaille la méme pierre. » . | Le causse de Saint-Affrique, à l'ouest du Larzac, forme comme le soubassement de ce grand plateau. Il a pour limites, au nord, le Tarn depuis le confluent du Cernon jusqu'à Saint-Victor; à l'est, le Cernon, le Soulsou et la voie ferrée jusqu'à Roqueredonde; au sud, la vallée de Ceilhes et les schistes de Montagnol; à l'ouest enfin, le bassin triasique de Camarès, sur lequel il se termine brusquement. L'altitude moyenne du eausse de Saint-Affrique ne dépasse pas 650 mètres,'et sa superficie > Jj Bull Soc.bot.de France. 7 AL. M. 2$ oytraord PLI CESSION E A Bénard lith I M x M So ^ LA NU Ei A uA 7 Imp. Ed. Bry, Paris sque. ancestrales de l’Aquitanien de Mano ormes In l Session extraord PLI Bull Soc. hot de France. TXL. & *» EN LAN N te MS SEA es S ul 14 4 LPS ED ASS v, DE énard lith. A.B Imp. Ed. Bry, Paris. 1 1. Mis *-- de Saporta de Formes ancestrales de Rochesauve et de Durfort. Sessron extraord P} [f Bull Soc bot. de France. TL. A. Bénard lith. Imp.E d. Bry, Paris. M" de Saporta dal Formes ancestrales de la-région du Mont-Dore. ORNE ER fre ascleuiata N — e i 1-4—Phormidium Retzii, f. ? SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE A MONTPEPEIER" EN MAI 1803. Listes des personnes qui ont pris part à la session........ Réunion préparatoire du 20 mai; constitution du Bureau et programme de la session......-.. cen 6n SÉANCE DU 20 MAI. Allocution de M. Malinvaud, Sébrétaire giint: oves e PESE Discours de M. d Bini d dé — président. de La - session CUM Lettres d'excuses de M. Clos et d'aütres C io tel m c: 2 m ; Remerciemeuts exprimés par M. Penzig poro epe M. le Recteur invite la Société. à une. solennité universi E * taire eerie ae ere nia dio e d UR Ao Sag A EE IRAM T Ti eui Sur les rapports de l'ancienne flore avec celle de la non provençale actuelle. (Planches TT, HE). se 7. e Les zones “botaniques ‘dans le Bas-Languedoc et les pays VOISINS. : de ce so ceserevsveskeneeskbeseveuves veo ve Vs vue <4 S: Pons. .:.:.. Catalogue des Roses observées dans les Pyrénées-Orien- tales en 1890-91-99... ..... 2. leeren hn mh Observation de M. ^Málinvaud......... esee jr uu e e Une lettre de l'abbé Pourret à Pierre Barréra...........:. Observations de M. ie RÉ EN c vviesite Deux lettres inédites, l'une d'Adrien de Jussien et l'autre. dé em Delile, adressées à Prost, de Mende....:...... e Sur les. formes occidentales du Pinus. Laricio. Poir... indie 4 bd RER Ad gu Dons d'ouvrages et be de plantes.… Sur : un pe tu Congo: ie Sur quelques Phormidium à thalle- rameux ( me n eyes Wm du Tet an 1 | t d | 13 et 27 janvier. 3 | 10 et 24 février. 10 et 24 mars. | | M SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du ^ soir, habituellementles deuxième et quatrième vendredis de chaque mois. | JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1893 14 et 28 avril. 12 mai. 23 juin. —— Áo 28 juillet. 4 10 et 24 novembre. 8 et 22 décembre. diques. gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. DE Les. frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- f ~ ; ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge - E A | de l'acquéreur ou del'abonné. AVIS tachent, sont Inés en séancé Na - - ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. | jeur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. N. B. — D'aprés une décision. du Conseil, il n'est donné est terminé depuis plus:de deux : quelconque du tome XXXVIII (1891) ou d'une année antérieure, | l'acquisitior du volume éntier.— Aucune réclamation n'est admise, abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. | aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils apparti ans: Ilen‘ résulte que, pour se procurer une : Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, récla qy tions, etc., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. R on -doit de la part ~ La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons d mensuelles. 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B. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. | Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de bolanique tenu à |. - Paris én août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- 3 M | Les notes ou communications manuscriles adresséesau Secrétariat par les membres .| - + dela Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- ~ ese | ‘et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. dE "^| . Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société ^|. botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la. |. Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront | "etl A être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu-- MM. les membres de la Société qui ehangeraient de domicile sont instamment | | priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui. ^| se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membrés à faire connaître suite, dans aucun Cas, - ennent parie faire ma- EE p ^ T. | “prochai x Le muméro - i uéen Nue sera doable et contiendra jes séances dej juin et juillet 1894. BULLETIN [SOCIÉTÉ BOTANIQUE D DE FRANCE | : ; FONDÉE ik 23 AVRIL 1854 s: s ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 47 aour 1875 TOME QUARANTIÈME (Deuxiéme Série. — TOME XV*) | 1893 EN MAI 4893. |. pi au Fe i ae E PARIS. AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ- nd DE : GRENELLE, 84: " adc BE eie, or^ IL Soy S, For at À id aquas ini QT FAN AEAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ … $ a LÉ di 7. POUR 1894. Président : M. GUIGNARD. Vice-présidents : MM. Van Tieghem, Bonniér, Flot, H. de Vilmorin. Secrétaire général: M. E. Malinvaud. ^: Secrétaires : Vice-secrétaires : à MM. G. Camus, Danguy. MM. Jeanpert, Jumelle. i t Trésorier : ^ Archiviste : ' d M. Delacour. M. Ed. Bornet. Membres du Conseil : ` MM. Ed. Bonnet, MM. Drake del Castillo, MM. Prillieux, 7. Chevallier (abbé), Duchartre, > Roze, — - Costantin, Gomont, Russell; Daguillon, Matruchot, - pe Seynes. Tarif des tirages à part. “NOMBRE DE FEUILLES. 25 50 100 200 us . Demideuille (8 pages). . : .. ... ivresse 5 » 6 EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. EXEMPI. (Une feuille (16 pages), réimposition, papier, rage, | fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. fre e i^ plinré, piqûre et enveloppe de conleur, . . . . 8 50 9 50 M» 15 >» rois quarts de fenille (19 pages). . : ...... | 8 » | 9» | 1050 | 14 » | 23 Nds s P; UR » " 7 $ -~ Quart de feüille(& pages ... . 4... 1: 4 y» | 5 » 174 ]-- 95 2 feuille en sus de la première. . . . s- . . .. 1 50 8.50 950 | 12 » | 48» Trois quarts de feuille en $us d'une feuille. , . . . 7 » 8 » 9 » 41 50 | 16 » Demi-feuille en sus d'une feuille, . . . . . . .. À ^» 5 » 6 50 8 50 14 » 'Quart de feuille ier REA ese uou ee uii S 3 » i E 6 » 8 » 12 > La composition d'un titre d'entrée spécial d’üne demi-page est de 4 franc. La composition d'un grand titre d'nne page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier: La composition d'un faux-titre est de 9 francs. En plus les frais de tirage et de papier. T La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 2 francs st le titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 franes si le titre est fait seulement pour la couver- |... "ture. En plus les frais de tirage et de papier. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. Une gravure d'upe page, interealée dans le texte, entraîne un supplément de tirage de 2 francs, Une gravure d’une demi-page, 1 fr. 50, Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entraînant une modification dans la disposition des pages ds Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer, COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. XCVII peut étre évaluée à 25 000 hectares. Ses points culminants sont à 802 mètres sur la montagne de Roquefort, 752 près de Saint-Jean d'Alcas et 803 au sommet de la Loubiére, prés de Gissac. Il n'est point, comme le Larzac et le causse Noir, recouvert par les dolomies ni par le calcaire oxfordien; mais il appartient tout entier à la formation liasique, com- posée de caleaires, de marnes et de grés. Quand la roche calcaire do- mine presque exclusivement, les plateaux sont aussi stériles que les grands causses oolithiques; les plateaux marneux, au contraire, et les alluvions des vallées se prétent facilement aux cultures les plus variées. La Sorgues, jolie riviére de 62 kilométres de cours, arrose toute la partie méridionale du causse de Saint-Affrique, et isole, à l'ouest, la longue et aride montagne de la Loubière. Elle sort en bouillonnant de la magnifique grotte de Sorgues, prés de Cornus, coule à partir de Fon- damente dans une riche vallée permienne et triasique, passe à Saint- Maurice, Latour, Saint-Félix, Versols, Lapeyre, Vendeloves, Saint- Affrique, et tombe dans le Dourdou à 1 kilomètre au-dessous de Vabres par 300 mètres d'altitude. Le Cernon, à l'est, naît au centre du Larzac, au pied du signal de Cougouille, baigne Sainte-Eulalie, Lapanouse, Labastide-Pradines, reçoit prés de Roquefort le Soulsou qui vient de Tournemire, passe à Saint-Rome-de-Cernon, à Saint-Georges et se jette dans le Tarn, prés de Peyre, aprés un cours de 35 kilomètres. Le Tarn, au-dessous de Peyre, arrose Comprégnac, Candas, Saint-Rome- de-Tarn, le Minier, et descend au-dessous de 300 mètres d'altitude à l'extrémité du eausse. Les plus importantes localités du plateau sont Boussac, Costes-Gozon, Olonzac, Tiergues, Lauras, Saint-Jean-d'Alcas et d'Alcapiés, Saint-Étienne-de-Naucoules, et, au pied du Larzac, Saint- Geniez-de-Bertrand, Saint-Paul-des-Fonts et Saint-Baulize. Les bois ne sont guère plus nombreux que sur les autres causses ; mentionnons ce- pendant celui de Nonenque, entre Saint-Paul et Latour; celui de Saint- Félix, sur la côte de Montagnol ; celui de Saint-Jean-d'Alcapiés et ceux qui séparent Saint-Georges de Saint-Rome-de-Tarn. Les caves el froma- geries de Roquefort, les carriéres de gypse de la vallée de la Sorgues et les cascades de Saint-Rome-de-Tarn sont les curiosités les plus remar- quables du causse de Saint-Affrique. Mais il est temps de faire connaitre en détail les richesses végétales de l'admirable pays dont nous venons d'esquisser les principaux traits. TI. Flore. — Les causses dont nous venons de tracer les limites for- mant, entre le plateau central et la région méditerranéeune, une masse homogène d'une étendue considérable, appartenant au méme système géo- logique et soumise aux mémes conditions climatériques, on comprendra aisément quel intérét peut offrir l'étude de sa végétation. Si le touriste, T. XL. G xcviii SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. le géologue, l'archéologue sont ravis d'admiration en voyant pour la premiére fois les belles curiosités dont nous avons parlé, qui pourrait exprimer la satisfaction du botaniste découvrant dans ces sites merveil- leux une flore toute nouvelle pour lui! Et cependant jusqu'à ces derniers temps, par suite de leur isolement et du manque de voies de communi- cation, ces riches plateaux étaient restés presque complètement incon- nus. Quelques explorateurs, il est vrai, les avaient parcourus à diverses époques. Le Larzac méridional avait plusieurs fois recu la visite des bota- nistes du Midi, notamment de Pouzolz, d'Émile Planchon, de H. Loret, de MM. Barrandon, Aubouy, Biche, Vareilhes et de quelques autres. Le D: Bras, H. de Barrau et M. H. Puech, de Tournemire, avaient déjà fait d'importantes découvertes sur le Larzac aveyronnais et le causse de Saint-Affrique; J. Bonhomme avait consigné, dans son Catalogue inédit du canton de Millau, la plupart des espèces du nord de ma circon- scription. De son domaine de Pradines, sur le causse Noir, Cambessèdes avait depuis longtemps herborisé sur ce plateau et découvert le brillant Adonis vernalis. Enfin Lamotte avait pénétré, à travers le causse de Sauveterre et le Méjean, jusque dans la vallée de la Jonte. Mais aucun de ces explorateurs n'avait publié un travail d'ensemble sur la flore de ces plateaux. La Société botanique de France, en venant tenir à Millau sa session extraordinaire de 1886, attira sur elle Pattention. De nou- velles recherches ont été faites depuis sur divers points par MM. le D' Martin, Ivolas, le frére Marc et Julien de Lassale. Sept années d'herbo- risations à toutes les saisons dans cet intéressant pays, les nombreux malériaux que j'y ai recueillis et les faits intéressants que j'ai enre- gistrés me permettent d'offrir aujourd'hui à mes confréres le tableau à peu prés complet de la végétation phanérogamique des causses de l'Avey- ron. Examiner les caractéres de cette végétation, dresser l'inventaire des espéces vasculaires, annoter quelques plantes critiques ou peu con- nues : tel est le triple objet de cette communication. Ce que nous avons dit sur la configuration, l'état physique et la con- stitution minéralogique du sol, sur le climat, l'exposition, l'altitude des plateaux et des vallées, nous permet de concevoir à priori quels seront les caractéres de la végétation des causses. Tout d'abord, à cause de leur température moyenne, qui ne dépasse pas 8 degrés centigrades, de leur niveau élevé au-dessus des mers, des vents froids et violents qui soufflent presque toute l'année à leur surface, les plateaux nous présenteront un grand nombre d'espéces montagnardes ou subalpines. A leur côté, sur- tout dans les régions inférieures, nous verrons croitre de nombreuses colonies de plantes méridionales, attirées là par la douce température des vallées, la séche aridité des coteaux et le voisinage du bassin médi- terranéen. Ce seront enfin, sur quelques points, presque toujours parmi COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. XCIX les dolomies, des espéces rares, peu connues ou méme propres à cette région des Cévennes. Les espéces du nord et du centre de la France, dont le climat et la structure du sol sont si différents des nôtres, apparaitront peu abon- dantes ou méme manqueront complètement. Les causses étant une ré- gion essentiellement calcaire, les espéces calcicoles y seront de beaucoup les plus nombreuses et formeront le fond de la végétation. Celles des terrains siliceux ne seront pas tout à fait absentes, mais elles se montre- ront rarement, et seulement dans des terrains plus ou moins riches en silice. La dolomie, si répandue sur la surface et au rebord des grands plateaux, nous prouvera à son tour qu'elle exerce une influence trés marquée sur la végétation. D'aprés cela, nous devrons admettre, sans nier toutefois l'influence physique, que l'influence chimique du sol sur le mode de distribution des plantes qu'il nourrit l'emporte de beaucoup sur l'influence purement mécanique, et qu'il y a, chez nous, une flore dolomitique, aussi bien qu'une flore silicicole et une flore calcicole. Les plantes des causses sont la plupart xérophiles, amies du soleil, des rochers, des pelouses découvertes ou des sables sees. Moins vigou- reuses et plus chétives peut-étre que partout ailleurs, elles cachent mal la nudité des plateaux et des coteaux, et leur impriment cet aspect aride, triste et désolé dont nous avons parlé. Comme dans les garigues et les terrains secs du Midi, les espéces aromatiques sont trés nombreuses. Au contraire, les espèces aquatiques ou hygrophiles manquent d'une facon presque absolue. À quelle zone botanique faut-il rattacher les causses? Dans une im- portante étude sur la Distribution géographique des végétaux dans un coin du Languedoc (1893), M. Flahault divise le territoire de l'Hérault en quatre zones : la zone littorale ou maritime, caractérisée par l'in- fluence du sel marin; celle de la plaine et des collines, qui comprend tout le pays où l'Olivier peut être utilement cultivé; celle des basses montagnes, qui s'étend de la limite supérieure de l'Olivier à la limite inférieure du Hétre, depuis 350 jusqu'à 800 métres; enfin la zone des montagnes cévenoles ou du Hétre. Nous ne saurions revendiquer pour nous les deux premiéres zones; l'Aveyron, par le fait de sa position topographique, est naturellement privé de toutes les espèces. propres aux rivages de la mer et de celles qu'on trouve parfois, dans l'intérieur du continent européen, au voisinage des sources salées, comme. en Auvergne, dans les Vosges et le Jura. Cependant les terrains salifères ne font pas absolument défaut dans le département; il existe sur le Trias des environs de Saint-Affrique plusieurs sources salées, entre autres celle des Pascals, prés de Rayssac, trés riche en chlorure de sodium. Mais ces sources sont trop peu abondantes pour exercer une c SESSION EXTRAORDINAIRE À MONTPELLIER, MAI 1893. influence appréciable sur la végétation environnante. On rencontre seu- lement dans nos vallées ealcaires quelques plantes qui semblent plus volontiers préférer les terrains salifères : Trifolium maritimum, Sca- biosa maritima, Salsola Tragus, Triglochin palustre, Schenus nigricans, Scirpus maritimus, Sc. Holoschænus, Sc. Savii, Polypo- gon monspeliensis, P. littoralis, Hordeum maritimum. Trois faits, dit M. Flahault, caractérisent la zone de la plaine : 4° apparition à peu près exclusive des essences forestières à feuilles persistantes; 2° prédominance des végétaux vivaces à feuilles persis- tantes et souvent aromatiques; 3°. nombre considérable de plantes an- nuelles. Quelques points de la région méridionale de l'Aveyron pa- raissent réunir ces caractères. Sans doute l'arbre caractéristique de la seconde zone, l'Olivier (Olea europea), n'est nulle part cultivé en grand au nord des Cévennes; il en existe cependant quelques pieds dans les chaudes vallées du Dourdou et du Tarn, à Saint-Affrique, à Saint- Izaire, à Brousse, à Millau et méme au Rosier, au confluent du Tarn et de la Jonte. Dans ces diverses localités, il résiste assez bien aux rigueurs de l'hiver et donne tous les ans des fruits; mais ces fruits sont peu abondants et arrivent rarement à la maturité. Le Chéne vert (Quercus Ilex), l'essence dominante des bois de la région chaude, monte plüs haut que l'Olivier, franchit les Cévennes et parait bien établi chez nous. On le trouve, en effet, abondant à Briols, dans le bassin de Camarés, et surtout dans la vallée du Tarn, entre Peyre et Millau et à Peyrelade, prés de Rivière, où il forme des bois assez étendus. Le Chéne-Kermés (Quercus coccifera) et le Pin d'Alep (Pinus kale- pensis), qui, dans les garigues, s'associent plus ou moins au Chéne vert, restent confinés dans la plaine ou sur les bas coteaux. Il en est de méme d'un assez grand nombre d'arbrisseaux ou sous-arbrisseaux à feuilles persistantes, propres au bassin méditerranéen, tels que : Cistus crispus, Pistacia Lentiscus, Bupleurum fruticosum, Viburnum Tinus, Lonicera implexa, Arbutus Unedo, Erica multiflora, Phillyrea an- gustifolia, Lavandula Stechas, Myrtus communis, Daphne Gnidium, Smilax aspera. Mais d'autres espéces ligneuses à feuilles persistantes, presque aussi caractéristiques de la région méditerranéenne, végètent nombreuses sur les pentes abritées de nos vallées, parfois méme avec une véritable profusion. À ce groupe appartiennent : Cistus albidus, C. laurifolius, C. salvifolius, C. monspeliensis, €. Pouzolzii, Rhamnus Alaternus, Doryenium suffruticosum, Rosa sempervirens, Helichry- sum angustifolium, Phillyrea media, Erica arborea, E. scoparia, Lavandula latifolia, Thymus vulgaris, Salvia officinalis, Laurus nobilis, Buxus sempervi- rens, Juniperus Oxycedrus, J. phoenicea, Asparagus acutifolius. COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. C1 Les Cistes, presque étrangers aux causses, se montrent surtout abon- dants sur les coteaux schisteux de la Dourbie et sur les collines arides du Camarès. C'est sur ces terrains siliceux qu'on récolte aussi un grand nombre d'espéces annuelles, qui ne s'éloignent guére du bassin médi- terranéen; elles appartiennent la plupart aux Papilionacées, aux Com- posées, aux Graminées; les Euphorbiacées préférent les terres cal- caires. La région méridionale de l'Aveyron, malgré les faits que nous venons d'apporter et que nous pourrions multiplier, ne saurait appartenir à la zone de la plaine et des collines, car ni les espéces ligneuses à feuilles persistantes, ni les nombreuses espéces annuelles qu'elle présente, ne forment la végétation dominante de la contrée; c'est donc à la zone des basses montagnes ou du Chátaignier qu'il faut la rattacher, Les essences forestiéres de cette zone sont des arbres à feuilles caduques, notamment le Châtaignier (Castanea vulgaris) et: le Chêne blanc (Quercus pubes- cens et Q. sessiliflora); mais le Châtaignier se trouve exclu des mon- lagnes calcaires, aussi bien que les Cistes, par la nature minéralogique du sol, et ne sert à caractériser que les basses montagnes siliceuses, oü il prend un grand développement etforme de nombreux bois. C'est donc le Chéne blanc qui constitue l'essence dominante de nos bois calcaires, depuis le fond des vallées jusqu'au sommet des plateaux ; mais il ne se présente pas partout avec la méme abondance et se trouve souvent mélé à des éléments divers. Dans nos causses, en effet, on observe à la base de la zone, sur le ver- sant méridional du Larzac et les coteaux bien exposés de la vallée du Tarn, quelques bois de Chénes verts. Au-dessus, sur les pentes ensoleil- lées et jusque sur les plateaux supérieurs, on n'apercoit guére que le Chéne pubescent (Quercus pubescens), mélangé au Buis (Buxus sem- Pérvirens) et à l'Amélanchier (Amelanchier vulgaris). Les bois des hauts plateaux et surtout ceux des gorges exposées au nord, où règne une température constamment fraîche, nous offrent associés ensemble le Chêne sessiliflore, à feuilles et jeunes rameaux glabres (Quercus sessiliflora), le Hêtre (Fagus silvatica), l Alisier (Sorbus Aria), le Tilleul (Tilia platyphylla) et l'Érable à feuilles d'Obier (Acer opuli- folium). Enfin le Pin sylvestre (Pinus silvestris) et la Busserole (Arbu- lus Uva-ursi) couvrent de larges espaces sur le causse Noir, les pentes de la Jonte et de la Dourbie et sur le rebord oriental du Larzac. — Le Chátaignier ne manque pas absolument dans les causses, mais il S'y montre peu abondant et toujours sur des terrains riches en silice. C'est dans ces conditions qu'il apparaît au centre du Larzac, à 850 mètres, près de l’Hospitalet; mais, à cette altitude, il mürit rarement ses fruits. À la même altitude, sur les montagnes siliceuses, deux arbres surtout Cii SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. caractérisent, chez nous, la quatriéme et derniére zone : le Hétre et le Chêne pédonculé (Quercus pedunculata). Celui-ci est complètement étranger à la région qui nous occupe; il n’en est pas de même du pre- mier qui, sur les versants frais et ombragés, exposés au nord ou à l'est, végète vigoureusement, forme des bois étendus et descend jusqu’à 400 mètres d'altitude. Le Hêtre, cependant, évite avec soin les pentes ensoleillées, et, s’il se montre sur les plateaux, il y croît presque tou- jours isolé et dominé par le Chéne à fleurs sessiles ou par le Pin syl- vestre. L'extréme perméabilité des causses, en les maintenant dans un eonstant état de sécheresse relative, ne fournit pas à cette essence la quantité d'humidité ou de fraicheur nécessaire ; et c'est cette sécheresse, dit avec raison M. Flahault, qui exclut le Hétre et le Chéne pédonculé de ces plateaux calcaires, et avec eux toute la flore des montagnes au niveau où, sur les sols siliceux, la flore des montagnes est nettement caractérisée. Aucun arbre fruitier n’est cultivé sur les hauts plateaux, où le froid, la neige, le vent, les ouragans font rage pendant de longs mois de l'an- née. Dans les profondes vallées, au contraire, on trouve en abondance l'Amandier, le Noyer, le Prunier, le Cerisier, le Pommier, le Poirier, le Pécher, le Figuier, la Vigne et les cultures les plus variées. Revenons maintenant sur les divers groupes de végétaux que nous avons distingués dans la flore des causses, et montrons d'abord, avec de nombreux faits à l'appui, qu'il existe une flore méridionale, une flore montagnarde et une flore caractéristique de cette région. Plantes méridionales. Les vallées abritées, les gorges chaudes, les coteaux bien exposés sont nombreux dans la région des causses, et placés à une altitude relative- ment peu élevée, puisque le niveau des principales riviéres est compris entre 300 et 450 métres. Ce sont les stations préférées des espéces méri- dionales; elles s'y rencontrent en abondance et forment le fond de la végétation. D'un autre côté, nous venons de voir que l'extréme per- méabilité des plateaux, en les maintenant dans un constant état de sécheresse relative, compense l'altitude et y permet le maintien d'un certain nombre d'espéces méditerranéennes. Enfin il faut tenir compte du voisinage du bassin méditerranéen et des facilités qu'ont les espéces du Midi d'en franchir les limites. Le Larzac constitue une large dépres- sion entre la chaine de l'Espinouse, à l'ouest, et le massif de Saint- Guiral et de l'Aigoual, au nord-est, barriéres élevées et presque infran- chissables pour les plantes du bas Languedoc. Les migrations doivent donc se faire à travers le grand plateau et surtout de la vallée de VOrb RENREN PTT RE NT ESTE NONE AS a a a nf a oto cos SRM S Sr COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. CII dans celle de la Sorgues; des vallées de l'Ergue, de la Virenque et de l'Arre dans celles de la Dourbie et du Tarn. La vallée du Tarn, que do- minent au nord les hautes crêtes du Levezou et les grands escarpements du causse de Sauveterre, paraît être, pour un grand nombre d’espèces du Midi, la limite septentrionale la plus avancée vers le centre de la France. Sans parler des espèces propres aux basses montagnes siliceuses qu’on rencontre à l’ouest du causse de Saint-Affrique et qui présentent ce caractère, voici la liste de celles qui, dans les causses, s'arrétent sur les rampes méridionales du Levezou et du causse de Sévérac. Elles sont au nombre d'environ 104 : Clematis Flammula, Delphinium pubescens, Ranunculus albicans, R. saxa- tilis, Sisymbrium Columnæ, Alyssum spinosum, Clypeola Gaudini, Iberis lini- folia, Lepidium hirtum, Cistus laurifolius, Helianthemum pilosum, Silene inaperta, Dianthus brachyanthus, Linum narbonense, Ruta angustifolia, Rham- nus infectoria, Rhus Cotinus, Ononis minutissima, Melilotus neapolitana, Tri- folium stellatum, T. nigrescens, Lotus rectus, L. hirsutus, Lathyrus incon- Spicuus, Hippocrepis glauca, Geum silvaticum, Potentilla hirta, Rosa semper- virens, R. Pouzini, Pirus amygdaliformis, Seseli elatum, Scandix australis, Galium verticillatum, G. pusillum, Valerianella echinata, V. discoidea, Knautia collina, Scabiosa maritima, S. gramuntia, Phagnalon sordidum, Bellis sil- vestris, B. hybrida, Senecio gallicus, Achillea Ageratum, Inula tuberosa, Onopordon illyricum, Picnomon Acarna, Cirsium ferox, C. monspessulanum, Centaurea paniculata, C. aspera, Microlonchus salmanticus, Rhagadiolus stellatus, Picris pauciflora, P. spinulosa, Urospermum Dalechampii, Scorzo- nera hirsuta, Tragopogon australis, Lactuca ramosissima, Erica arborea, Primula suaveolens, Asterolinum stellatum, Coris monspeliensis, Fraxinus angustifolia, Cuscuta Godronii, Lithospermum fruticosum, Cynoglossum chei- rifolium, Verbascum sinuatum, V. Chaixii, Linaria chalepensis, Odontites viscosa, Lavandula latifolia, Thymus vulgaris, Phlomis Herba-venti, Ajuga Iva, Teucrium flavum, Plumbago europæa, Rumex intermedius, Passerina Thymelæa, Laurus nobilis, Aristolochia Pistolochia, A. rotunda, Euphorbia flavicoma, E. nicæensis, E. serrata, E. segetalis, Quercus llex, Juniperus Oxycedrus, J. phœnicea, Colchicum neapolitanum, Ornithogalum tenuifolium, Allium moschatum, Asphodelus cerasifer, Aphyllanthes monspeliensis, Iris Chamæiris, Ophrys lutea, Stipa juncea, S. Aristella, Agrostis verticillata, Avena bromoides, Melica Bauhini, Ægilops triaristata, Brachypodium ramo- sum, Psilurus nardoides. D’autres espèces, au caractère nettement méridional, ont franchi en grand nombre la vallée du Tarn et pénétré sur le causse de Sauveterre, le causse Central et jusque dans la vallée du Lot. Citons, parmi celles de notre circonscription qui appartiennent à ce groupe : Nigella damascena, Pæonia RE — luteum, E t obtusangulum, Sisymbrium polyceratium, Arabis muralis, Iberis. Arabe ah che dta Rapistrum rugosum, Cistus salvifolius, Helianthemum salicifolium, H. Fumana, Silene italica, Dianthus virgineus, Linum glandulosum, b. strictum, Acer monspessulanum, Coriaria myrtifolia, Ceratocephalus falcatus, Civ SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Rhamnus Alaternus, Pistacia Terebinthus, Rhus Coriaria, Spartium junceum, Genista Scorpius, G. hispanica, Cytisus sessilifolius, C. argenteus, Trifolium angustifolium, T. lappaceum, Dorycnium suffruticosum, Astragalus hamosus, Psoralea bituminosa, Vicia peregrina, V. bithynica, Coronilla minima var. àustralis, Cotoneaster pyracantha, Punica Granatum, Herniaria incana, Se- dum nicæense, S. anopetalum, Orlaya platycarpos, Caucalis leptophylla, Tori- lis heterophylla, - Bupleurum. junceum, Galium corrudæfolium, G. Jordani, Centranthus: Calcitrapa, Valerianella pumila, Cephalaria leucantha, Leucan- themum montanum, L. graminifolium, Achillea odorata, Buphthalmum spi- hosum, [nula squarrosa, Helichrysum Stæchas, Echinops Ritro, Carduus spiniger, Crupina vulgaris, Leuzea conifera, Stæhelina dubia, Carlina co- rymbosa, Catananche cærulea, Leontodon crispus, Urospermum picroides, Scorzonera glastifolia, Pterotheca nemausensis, Campanula Erinus, Phillyrea media; Jasminum fruticans, Solanum villosum, Linaria simplex, Lavandula vera, Satureia montana, ‘Rosmarinus officinalis, Salvia officinalis, Brunella hyssopifolia, Teucrium aureum, Plantago Cynops, Amarantus albus, Cheno- podium Botrys, Thesium divaricatum, Osyris alba, Euphorbia Chamæsyce, E. Characias, Ficus Carica, Urtica pilulifera, Allium polyanthum, Narcissus juncifolius, Ophrys Pseudospeculum, O. Scolopax, Echinaria capitata, Mi- lium paradoxum, Avena barbata, Kæleria phleoides, Eragrostis poæoides, Cynosurus echinatus, Vulpia myuros, Bromus madritensis, Ægilops ovata, Æ. triuncialis, Brachypodium phænicoides, Nardurus unilateralis, Adiantum Capillus-Veneris. | Plantes montagnardes. À côté de ces représentants plus ou moins caractérisés de la flore mé- diterranéenne, on recueille un grand nombre d’espèces montagnardes. Ce que nous avons dit de la topographie, du climat et de l'altitude de ces grands plateaux, compris entre 700 et 1000 métres et souvent cou- veris de brouillards froids et humides depuis les premiéres pluies de septembre jusqu'aux chaleurs de juin, suffit pour expliquer leur pré- sence au milieu de cette riche végétation du Midi. Toutefois les chaleurs torrides et l'extréme sécheresse de l'été, la grande perméabilité du sol et la nature calcaire du terrain excluent de ces plateaux une foule d'espéces qui, à la méme altitude, végétent abondamment dans les mon- lagnes siliceuses qui entourent les causses ; ce n'est méme que dans les bois et les ravins frais, exposés au nord età l'est, ou dans les fentes ombragées des grands rochers élevés que croissent les espéces franche- ment montagnardes. Les autres se rencontrent fréquemment daus les plaines boisées du nord et du centre de la France, et sont répandues surtout dans les basses montagnes de l'Europe moyenne. Voici l'énumé- ration des plus:caractéristiques : Anemone ranunculoides, À. Hepatica, Ranunculus auricomus, R. nemorosus, Aconitum Lycoctonum, Actæa spicata; Arabis-brassiciformis, A. stricta, A. al- pina, A. Turrita, Dentaria pinnata, Alyssum montanum, . Kernera auriculata, Viola arenaria, V. mirabilis, Silene saxifraga, Dianthus saxifragus, D. mons- pessulanus, Alsine Jacquini, 4. mucronata; A. Bauhinorum, Mœhringia muscosa, COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. CV Tilia platyphylla, Geranium pratense, G. nodosum, Acer opulifolium, Evonymus latifolius, Rhamnus alpina, Sarothamnus purgans, Ononis rotundifolia, Anthyl- lis montana, Trifolium montanum, Lathyrus vernus, L. pannonicus, Potentilla micrantha, P. caulescens, P. rubens, Rubus glandulosus, R. idæus, Rosa glauca, R. coriifolia, Cotoneaster vulgaris, C. tomentosa, Sorbus Aria, Epilobium col- linum, Sedum maximum, Ribes alpina, Laserpitium latifolium, L. Siler, L. gallicum, Heracleum Lecoqii, Athamanta cretensis, Ptychotis heterophylla, Chærophyllum aureum, Sambucus racemosa, Galium vernum, G. boreale, Valeriana tripteris, Knautia silvatica, Aster alpinus, Doronicum Pardalianches, Arnica montana, Senecio adonidifolius, Gnaphalium dioicum, Cirsium Erisi- thales, Carlina acanthifolia, Hypochæris maculata, Prenanthes purpurea, Crepis albida, C. paludosa, Hieracium saxatile, H. amplexicaule, Vaccinium Myrtillus, Arhutus Uva-ursi, Pirola uniflora, P. chlorantha, Gentiana cruciata, G. angus- tifolia, G. campestris, G. ciliata, Onosma echioides, Antirrhinum Asarina, Linaria origanifolia, Erinus alpinus, Euphrasia salisburgensis, Melampyrum nemorosum, Salvia glutinosa, Galeopsis intermedia, Brunella Tournefortii, -Globularia cordifolia, Daphne Laureola, D. alpina, D. Cneorum, Thesium alpi- num, Fagus silvatica, Betula alba, Pinus silvestris, Lilium Martagon, Scilla Lilio-Hyacinthus, Allium flavum, A. fallax, Erythronium Dens-canis, Asparagus tenuifolius, Crocus nudiflorus, Goodyera repens, Neottia Nidus-avis, Orchis sambucina, Luzula nivea, Carex alba, C. tenuis, Sesleria cærulea, Lasiagrostis Calamagrostis, Aira flexuosa, Festuca spadicea, F. heterophylla, Botrychium Lunaria, Polypodium calcareum, Asplenium viride. Plantes rares ou propres aux causses. Indépendamment des plantes montagnardes et méridionales que nous venons d'énumérer, on rencontre sur les causses un troisième groupe de plantes non moins intéressantes et qu'il importe de faire connaitre. C'est ce groupe surtout qui donne à la flore de ces plateaux son carac- tère original et une des premières places parmi les flores régionales de la France; il se compose d'espéces généralement peu répandues en dehors de notre circonscription. La plupart, il est vrai, se retrouvent dans les basses montagnes du Midi, notamment dans les Corbières, dans les Alpes calcaires du Dauphiné et de la Provence; mais un certain nombre sont tout à fait spéciales aux causses et ne se rencontrent nulle Part, en France, en dehors de cette partie des Cévennes. Voici cette liste : ræcox, À. serotina, Adqnis scotophylla Alyssum, ser- ]beris saxatilis, l. collina, Thalictrum Grenieri, Th. tortuosum, Anemone p on Aquilegia Kitaibelii, Arabis alpina var. PYilifolium, A. macrocarpum, Draba saxigena, . saxall + Prostii, I. pindatéferstis Thlaspi occitanicum, Hutchinsia diffusa, H. Pror- tii, Cistus laurifolio-salvifolius, Viola pseudo-mirabilis, Silene nemoralis, + noctiflora, Saponaria bellidifolia, Alsine lanuginosa, Arenaria lesurina, A. hispida, A. controversa, A. aggregata, Hypericum hyssopifolium, Rhamnus ederacea; R: saxatilis, Vicia villosa, Lens nigricans, Potentilla cinerea, . Pi'eanlescens: var; : cebenhensis; Pe læta; Rosa Jundzilli, R. graveolens, CVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. R. Pouzini var. pubescens, R. tomentosa var. arisitensis, Cotoneaster inter- media, Paronychia cymosa, Saxifraga mixta, Laserpitium Nestleri et var. umbrosum, Silaus virescens, Bupleurum telonense, Galium collinum, G. obli- quum, Asperula tinctoria, Centranthus Lecoqii, Aster trinervis, Senecio Ge- rardi, Leucanthemum subglaucum, Anthemis Triumfetti, Centaurea axilla- rioides, C. caleitrapo-aspera, C. calcitrapo-pectinata, Serratula nudicaulis, Jurinea humilis, Carlina Cinara, Scorzonera purpurea, S. crispa, Tragopogon stenophyllus, Hieracium parietale, H. cebennense, H. subalpinum, H. pyre- naicum, Campanula speciosa, Pinguicula longifolia et var. brevifolia, Primula vulgari-suaveolens, Thymus nitens, T. dolomiticus, Salvia verticillata, Teu- erium gnaphalodes, T. gnaphalodi-montanum, T. chamædri-gnaphalodes, Armeria juncea, Plantago argentea, Euphorbia Duvalii, Ephedra nebrodensis, Fritillaria pyrenaica, Gagea stenopetala, Muscari botryoides, Orchis sesqui- pedalis, Carex Mairii, Poa brevifolia, Ægilops vulgari-ovata, Æ. vulgari-triun- cialis, Asplenium Trichomanes var. lobato-crenatum. Plantes communes en France et dans l'Aveyron et qui manquent tout à fait ou sont trés rares dans les causses. On trouve dans les causses, à côté des espèces que nous venons de signaler, un grand nombre d'autres plantes trés répandues dans toute la France et réputées vulgaires. Nous estimons qu'il est inutile de les men- tionner ici, à cause de. leur peu d'intérét : elles seront d'ailleurs con- signées dans la liste compléte que nous donnerons plus loin. Mais nous ne devons pas omettre, dans l'intérét de ce travail, de faire remarquer l'absence compléte ou l'extréme rareté, dans nos causses, d'un certain nombre de ces espèces réputées vulgaires; la sécheresse du sol et la nature calcaire du terrain expliquent en partie cette absence. On remar- quera, en effet, que la plupart des espéces des deux listes suivantes croissent dans des régions humides ou siliceuses. Voici d'abord celles qui manquent complétement aux causses, du moins à notre connais- sance : Ranunculus hederaceus, fluitans, Flammula, Philonotis ; Sinapis nigra, Cardamine silvatica, les Drosera, Lychnis diurna, Sagina apetala, S. ciliata, Stellaria uliginosa, Spergula pentandra, Spergularia rubra, Malva moschata, Hypericum humifusum, Oxalis corniculata, les Ulex, Genista tinctoria, Trifolium subterraneum, Lotus uliginosus, Vicia Cracca, Ervum gracile, les Ornithopus, Epilobium obscurum, E. lanceolatum, Myriophyllum spicatum, les Callitriche, Peplis Portula, les Montia, Corrigiola littoralis, Sele- ranthus perennis, Sedum Cepæa, Angelica silvestris, Carum verti- cillatum, Galium uliginosum, Asperula odorata, Senecio silvaticus, Anthemis nobilis, Bidens tripartita, Pulicaria vulgaris, Gnaphalium uliginosum, Filago: gallica, Cirsium. palustre, Arnoseris pusilla, Hypochæris glabra, Tragopogon orientalis; Andryala sinuata; Cam- COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. CVII panula patula, Wahlenbergia hederacea, Lysimachia nemorum, Anagallis tenella, Myosotis palustris, Antirrhinum Orontium, Digi- lalis purpurea, Euphrasia officinalis, les Pedicularis, Orobanche minor, Mentha Pulegiwm, Galeopsis dubia, Stachys arvensis, les Scutellaria, Teucrium Scorodonia, Polygonum lapathifolium, P. du- metorum, les Serapias, Juncus supinus, J. silvaticus, Luzula pilosa, Cyperus flavescens, Scirpus silvaticus, S. setaceus, Carex disticha, C. echinata, C. vulgaris, C. pallescens, C. vesicaria, Alopecurus pra- tensis, Milium lendigerum, Aira præcox, Avena fatua, Glyceria airoides, Vulpia sciuroides, Nardus stricta, Asplenium Filiæ-fæmina. D’autres espèces non moins répandues en France et dans l'Aveyron, ne se rencontrent ici qu'accidentellement sur les limites de la circon- scription, au bord des rivières, dans une ou deux localités, et doivent être considérées comme adventices ou très rares dans les causses. Tels sont : Caltha palustris, Sinapis Cheiranthus, Barbarea vulgaris, Cardamine pratensis, Polygala depressa, Silene gallica, Lychnis Flos-cuculi, Stellaria graminea, Spergula vulgaris, Oxalis Aceto- sella, Trifolium arvense, Spiræa Ulmaria, Potentilla argentea, Epi- lobium tetragonum, E. roseum, Sedum purpurascens, Saxifraga granulata, Lonicera Periclymenum, Galium palustre, Inula gra- veolens, Filago germanica, F. arvensis, Crepis paludosa, Hieracium Auricula, Jasione montana, Convolvulus sepium, Myosotis versicolor, M. silvatica, Veronica acinifolia, Galeopsis Tetrahit, Chenopodium polyspermum, Rumex obtusifolius; R. Acetosella, Polygonum Hydro- piper, Euphorbia dulcis, E. verrucosa, Quercus pedunculata, Orchis laxiflora, Arum maculatum, Luzula multiflora, Carex remota, C. Œderi, Andropogon Ischæmum, Aira cespitosa, Brachypodium silvaticum, Asplenium septentrionale, A. Adiantum-nigrum. Si nous ‘étudions maintenant la flore des causses dans ses rapports avec la nature minéralogique du sol, nous remarquerons que, à côté des espèces qui viennent indifféremment dans tous les terrains, il en est d'autres en grand nombre qui ne végètent que sur le calcaire pur, plusieurs seulement sur la silice, quelques-unes enfin exclusivement sur la dolomie. Dans les Cévennes, en ne tenant pas compte des plantes ubiquistes, nous avons donc une flore calcicole, une flore silicicole et une flore dolomitique. Nous n'insisterons pas sur la première ; les causses étant une région essentiellement calcaire, il est évident que les espèces calcicoles y sont de beaucoup les plus nombreuses. Mais il nous parait intéressant de donner quelques détails sur la flore silicicole et la flore dolomitique de ces plateaux, CVII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Plantes silicicoles. Indépendamment de la vallée de la Sorgues qui, à partir de Fonda- mente, est toute creusée dans les argiles siliceuses du Permien et du Trias, on observe, sur presque tout le rebord méridional et occidental du Larzac et entre Nant et Lapanouse, de longues traînées de cailloux siliceux et ferrugineux, mélangés d'une terre limoneuse rougeâtre, que certains géologues qualifient de dépóts diluviens. De plus, les basaltes se montrent cà et là sur les causses, tantót en masses considérables, comme vers les sources de l’Orb et sur l'Escandorgue, au sud-ouest du ` Larzac; tantôt en pitons isolés, comme à la Blaquérerie, tantôt en simples colonnes ou filons, comme à Saint-Rome-de-Cernon. Enfin, au milieu des régions calcaires, le lit même des rivières est souvent en- combré de sables et de galets arrachés, dans le bassin supérieur, aux flancs de montagnes siliceuses. Tous ces terrains se distinguent nette- ment, même à distance, de ceux purement calcaires et nourrissent une végétation bien différente et tout à fait caractéristique. C'est la flore silicicole des causses dont nous donnons un aperçu dans l’énumération suivante : Ranunculus nemorosus, R. saxalilis, Caltha palustris, Actæa spicata, Cory- dalis solida, Sinapis Cheiranthus, Teesdalia Iberis, T. Lepidium, Cistus lau- rifolius, C. salvifolius, Helianthemum guttatum, Viola canina, V. Sagoti, Parnassia palustris, Polygala depressa, Silene Armeria, Dianthus Armeria, Arenaria trinervia, A. montana, Stellaria graminea, Mœnchia erecta, Spergula vulgaris, Linum gallicum, L. angustifolium, Hypericum pulchrum, H. An- drosæmum, Oxalis Acetosella, Rhamnus Frangula, Sarothamnus scoparius, S. purgans, Genista anglica, Trifolium nigrescens, Lathyrus macrorrhizus, Spiræa Ulmaria, Potentilla Fragariastrum, P. rubens, P. Tormentilla, P. argentea, Rubus idæus, Epilobium tetragonum, E. roseum, E. montanum, E. collinum, Circæa lutetiana, Paronychia cymosa, Sedum reflexum, Saxifraga granulata, Chrysosplenium oppositifolium, Torilis Anthriscus, Pimpinella ma- gna, P. saxifraga, Conopodium denudatum, Chærophyllum aureum, Lonicera Periclymenum, Galium vernum, Knautia silvatica, Scabiosa Succisa, Arnica montana, Senecio adonidifolius, S. spathulifolius, Inula graveolens, Gnaphalium dioicum, G. luteo-album, Filago germanica, F. minima, F. arvensis, Centau- rea nemoralis, Carlina Cinara, Tolpis barbata, Crepis diffusa, C. paludosa, Hieracium Auricula, H. boreale, H. umbellatum, Jasione montana, Vaccinium Myrtillus, Calluna vulgaris, Erica cinerea, E. vagans, E. arborea, llex Aqui- folium; Gentiana campestris, Myosotis versicolor, M. silvatica, Anarrhinum bellidifolium, Linaria Pelliceriana, Veronica officinalis. V. serpyllifolia, V. aci- nifolia, Euphrasia ericetorum, Orobanche Rapum, Lathræa Clandestina, L. Squamaria, Thymus nitens, T. Chamædrys, Brunella Tournefortii, Plantago carinata, Rumex nemorosus, R. Acetosa, : Polygonum Hydropiper, Euphorbia- dulcis, Humulus Lupulus, Castanea vulgaris, Salix Caprea, Scilla Lilio-Hya- cinthus, Allium fallax, Erythronium Dens-canis, Polygonatum multiflorum, COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAÜSSE NOIR, ETC. CIX Crocus nudiflorus, Spiranthes æstivalis, Orchis sambucina, Carex pilulifera, C. (Ederi, Phleum asperum, Andropogon Ischæmum, Aira canescens, À. ca- ryophyllea, A. cespitosa, A. flexuosa, Avena tenuis, Holcus mollis, Danthonia decumbens, Cynosurus echinatus, Aspidium aculeatum, Asplenium septentrio- nale, Pteris aquilina, Plantes dolomitiques. Les dolomies, qui ont une si grande importance dans les étages ooli- thiques de nos causses, recouvrent presque partout, avons-nous dit, la surface des grands plateaux et forment le couronnement du Larzac et du causse Noir. Elles se présentent tantôt sous forme de rochers compacts aux formes souvent bizarres, tantót sous forme de sable fréquemment exploité sous le nom de sable de mine. La magnésie, qui entre dans la constitution de ces roches, exerce-t-elle sur certaines plantes une action attractive ou répulsive, comme le carbonate de chaux et la silice? ou, en d'autres termes, y a-t-il une flore dolomitique ? Quelques-uns le nient, mais d'autres plus nombreux l'affirment. Cette dernière opinion, formulée pour la premiére fois par Dunal, a été surtout développée à diverses époques par E. Planchon. D'après ce savant botaniste, qui avait longtemps poursuivi ses recherches sur nos causses, un certain nombre d'espèces appartiennent exclusivement à la dolomie et sont caractéris- tiques de cette substance; d'autres sont seulement préférentes, mais non absolument dépendantes des roches magnésiennes. Dans nos her- borisations, nous avons nous-méme remarqué que la dolomie agit sou- vent sur les plantes comme la silice, ou en modifiant les conditions physiques du sol, et qu'elle nourrit ainsi assez fréquemment des espéces silicicoles et des espèces psammiques. Quoi qu'il en soit, voici la liste des plantes qui, sur le Larzac et le causse Noir, ne croissent que parmi les dolomies : Thalictrum Grenieri, Anemoné praecox, Aquilegia Kitaibelii, i — tanum, Clypeola Gaudini, Draba saxigena, Kernera auriculata, note get) carpa, [beris saxatilis, I. Prostii, Aethionema saxatile, Hutchinsi : , Helianthemum canum var. dolomiticum, Viola arenaria, ia conica, x di moralis, Saponaria bellidifolia, Alsine hybrida, ree s À. Mu Andy nuginosa, A. Bauhinorum, Arenaria lesurina, A. hispida, À. aggreg Aa esi is montana, Potentilla cinerea, P. caulescens var. tre poses cretensis, Bupleurum telonense, Galium verticillatum, beg pieski perula tinctoria, Aster alpinus, Senecio gallicus, Centaurea maculosa, i . "OP ifolia, Linaria lis, Hieracium saxatile, Campanula speciosa, Pinguicula ae Polygonum supina, Thymus dolomiticus, Plantago argentea, Armeria i flagellare, Daphne Cneorum, D. alpina, Juniperus pobaicst, Mere a lius, Epipactis atrorubens, Carex alba, C. tenuis, Ph Pos brevifolia Asplenium £rostis minima, Agrostis interrupta, Aira canescens, 0a , Trichomanes var. lobato-crenatum, A. viride. cx SESSION EXTRAORDÍNAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Il est bon de faire observer que quelques-unes de ces plantes ne sem- blent liées aux sables dolomitiques qu'en raison de la nature physique de ces sables. Tels sont : Alyssum montanum, Camelina microcarpa, Silene conica, Alsine hybrida, Senecio gallicus, Centaurea maculosa, Linaria supina, Polygonum flagellare, Phleum arenarium, Chama- grostis minima, Agrostis interrupta, Aira canescens. Toutes ces plantes, en effet, se retrouvent abondamment dans d'autres pays et dans - des stations arénacées, où la dolomie fait absolument défaut. De méme, nous pourrions citer certaines espéces qui, chez nous, ne quittent ja- mais les grands rochers dolomitiques et qu'on récolte ailleurs sur le calcaire pur. Le nombre des plantes essentiellement dolomitiques est donc moins considérable qu'il semblerait au premier abord. « On voit par cet exemple, conclurons-nous avec M. Flahault (1), combien il faut se défier d'attribuer à tel ou tel élément minéralogique une influence exclusive dans la distribution des espéces ». DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES PLANTES RARES OU REMARQUABLES. Nous avons dressé avec soin l'inventaire de toutes les plantes jusqu'ici observées dans nos trois causses; elles atteignent le chiffre élevé de 1400 espèces, sans compter un bon nombre de variétés et quelques hybrides. En faisant ressortir les caractères généraux et particuliers de cette florule, nous avons dû, dans les listes précédentes, signaler la plu- part des espéces pouvant offrir de l'intérét. Mais plusieurs parmi elles élant trés rares ou localisées dans une région qui embrasse plus de 100 000 hectares, cette simple indication ne saurait suffire; nous croyons donc utile, malgré la longueur de notre communication, de mentionner ici, avec leur degré de fréquence et leurs localités, les plantes rares et remarquables de notre circonscription. Celles qui n'ont pas encore été signalées dans l'Aveyron sont précédées du signe *. Elles atteignent le chiffre de 68 et ont été toutes mises au jour pendant ces deux derniéres années (2). (1) Distribution géographique des végétaux dans un coin du Languedoc, p- 117. (2) Nos précédentes découvertes dans les causses ont été publiées, avec la Note sur 150 plantes nouvelles pour la flore de l'Aveyron, dans le Bulletin de la Société (t. XXXVII, sess, extraord. de-Collioure, p. xLvitt). La liste actuelle s’est surtout accrue à la suite delà détermination de nombreuses formes litigieuses appartenant à des genres critiques, tels que les genres Rosa, Potentilla, Hieracium. Nos Roses ont COSTE. — FLORULE DU DARZAC, DU CAUSSE NOIR, EfC. cxt Clematis Flammula. — RR. Nant, sous le roc Nantais (frère Saltel). Thalictrum Grenieri Loret. — AR. Devèzes et pelouses rocailleuses du Larzac et du causse Noir! * T. tortuosum Jord. — RR. Cascades de Saint-Rome-du-Tarn! T. majus Jacq. — RR. Bois de Virenque! Madières (Loret). Anemone præcox Coste Bull. Soc. bot. Fr., t. 38, sess. extr. Collioure, p. LUI (1891); Bull. Soc. Rochel., XIII, 23; Bull. Soc. ét. ft. franç., M (1893), p. 10. — Plante voisine, par plusieurs caractères, de l'A. amena Jord. — AC. sur les pelouses rocailleuses et les rochers dolomitiques du Larzac et du causse Noir, au-dessus de 800 mètres! 4. serotina Coste, ibid. — Se rapproche des A. montana Hoppe et A. rubra Lamk. — AC. sur le Larzac et le Guilhomard, R. sur le causse Noir, entre 700 et 1100 mètres ! 4. ranunculoides. — RR. Millau, au Puech-Nègre (Bonhomme); bords de la Virenque! A. Hepatica. — CC. dans tous les causses, à toutes les altitudes! Adonis vernalis. — hh. Le causse Noir entre Veyreau, Meyrueis et Lanué- jols, oà il est abondant! Saint-Martin-du-Larzac (abbé Anglade)! Cette dernière station, où il est trés rare, forme sa limite occidentale. eratocephalus falcatus. — AR. Vallées du Tarn et de la Dourbie! Monte sur le Larzac, à 800 mètres, à Saint-Martin et au-dessus de Creissels! Ranunculus gramineus. — AC. sur tous les causses, à toutes les altitudes! M. saxatilis Balb. (R. cyciophylius Jord.). — RR. Vallée de la Dourbie entre Nant et Saint-Jean, sur la silice! R. albicans Jord, — RR. Le Larzac méridional, sur le Guilhomard, au Mas- Raynal, vers 800 mètres! R. parviflorus. — AC. dans les vallées du Tarn et de la Dourbie! Monte sur le Larzac à la Cavalerie! Nigella damascena. — RR. Millau, route de Peyre et côte de Saint-Estève! Vissec (D* Martin). Aquilegia Kitaibem Schott; A. pyrenaica DC. p. decipiens G. G.; A. Ma- gnolii Loret (voy. Loret Fi. Montp., éd. 2, 599; Rouy, Suites Fi. fr. 27. — RR. Grands rochers exposés au nord, vers 800-850. mètres :. Le Larzac au-dessous de Montclarat, de la Roque-Sainte-Marguerite! Le causse Noir au-dessous de Veyreau! { lar (Loret). Delphinium pubescens DC. — AR. Le Larzac au Cay * B. orientale Gay. — RR. L'Hópital-du-Larzac, au-dessus de Millau! Abon- dant, mais sans doute adventice. f Aconitum lycoetonum. — R. Le Larzac oriental : Le Caylar! La Couver- toirade! Bois de Virenque, de Salbous et du Roi! Pæonia peregrina. — RR. Vallée de la Vis à Vissec (D* Martin)! "été déterminées ou revisées par M. Crépin, nos Potentilles par M. Siegfried, nos Perviéres par M. dre Toute. Les eommrhieations de ces savants monograp " mont été d'un très grand secours pour l'étude de ces genres difficiles ; Je suis heu- reux d'en consigner ici le témoignage et de leur adresser à tous mes sincères lemerciments, CxII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Actæa spicata. — RR. Rochers des bords de la Virenque! Le Larzac au Caylar (E. Planchon). Glaucium luteum. — AC. Pentes marneuses ou argileuses, dans toutes les vallées! * Fumaria micrantha Lag. — RR. Millau, route de Peyre ! Trouvé aussi dans le bassin de Camarès à Bennac! Erucastrum obtusangulum. — R. Toute la vallée du Tarn! Barbarea intermedia Bor. — R. Le Larzac au Caylar (Loret) et à la Cava- lerie; Lapanouse; le causse Noir à Lanuéjols ! Sisymbrium polyceratium. — R. Cornus; vallée du Tarn à Pailhas, Millau, Peyre! Le causse Noir au Maubert! 8. Columnæ. — RR. Vallée de la Vis à Madières, 236 m. (Loret). S. Irio. — RR. Millau et Creissels! S. austriacum Jacq. — RR. Vallée de la Sorgues à Latour! Arabis brassiciformis. — AR. Bois du Larzac et du causse Noir, au-dessus de 700 métres! A. auriculata. — AR. mais sur tous les coteaux et plateaux du Larzac et du causse Noir! A. stricta. — RR. Le Larzac, au-dessus de Tournemire et de Lapanouse-de- Cernon, vers 850 mètres! A. muralis. — AC. Kochers calcaires sur tout le Larzac et le causse Noir! A. alpina. — R. Vallée de la Jonte à Meyrueis, Veyreau, Peyreleau; du Tarn à Millau, Saint-Rome; Roquefort; Saint-Geniez-de-Bertrand! Depuis 300 jusqu'à 800 métres. —- * var. seotophylla Nob. — RR. Saint-Paul-des-Fonts, éboulis du Larzac! Diffère du type, à côté duquel il croit, par ses feuilles d'un vert sombre, fortement crispées, plus petites; par la grappe fructifére courte, plus serrée, etc. A. Turrita. — AC. sur tous les causses! Lunaria biennis. — R. mais complètement naturalisé sur les rochers de Massabiau prés de Millau, à Creissels, au pont du Rosier, au Mas- Andral, etc. ! * Alyssum serpyllifolium Desf. — RR. Rochers du Larzac prés de Millau (Prost)! (1) — Est connu, dans nos Cévennes, à Anduze (Gard) et à Béda- rieux (Hérault). La plante de l'Aveyron et celle du Gard figurent dans le Prodrome de Lamotte, p. 90, sous le nom d'A. alpestre L., espèce étran- gère aux causses. Loret avait d'abord confondu celle de Bédarieux avec l'A. montanum L.; elle se distingue cependant de ce dernier par Sa teinte d'un blanc argenté, ses grappes souvent composées, ses pétales arrondis au sommet, et ses silicules elliptiques, atténuées à la base, non échancrées. A. montanum (forme A. psammeum Jord.). — R. Le Larzac : Devézes du (1) Le causse Noir, prés de Longuiers (Foucaud, Eug. Simon et moi, 13 juin 1894) (Note ajoutée pendant l'impression.) Pur COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. CXIII Viala, de Lapanouse, de Cornus; le Rouquet; la Blaquiére; le Pas-de-la- Mule; la Pesade; le Guilhomard! A. eampestre. — RR. Nant (frére Marc)! Sainte-Eulalie! A. spinosum. — RR. Escarpements méridionaux du Larzac : Vissec (D* Martin) ; | la Vacquerie, Saint-Privat, l'Escalette! A. macrocarpum. — Escarpements occidentaux du Larzac et du causse Noir : Saint-Paul, Tournemire, Roquefort, Saint-Georges, Creissels, Millau, Saint-Martin, le Monna ! * Clypeola Gaudini Trachsel (1831); C. gracilis Planchon (1858) [voy. Loret Fl. Montp., éd. 2, 601]. — Le Larzac méridional, rochers dolomitiques vers 800 mètres : Le Caylar, le Cros, entre la Couvertoirade et la Pesade; Sainte-Eulalie ! Draba saxigena Jord. (D. aizoides L. p. p.). [voy. Revel Essai fl. Sud- Ouest, 153]. — C. sur les rochers dolomitiques du Larzac et du causse Noir, entre 750 et 900 métres ! Kernera auriculata Rchb. in Mosl. Handb., 2, 1142; K. saxatilis auct., non Rchb. ; K. sagittata Mieg. — AC. Dans les fentes des grands rochers du Larzac et du causse Noir, entre 750 et 900 métres! — Pendant long- temps cette petite siliculeuse a été méconnue en France et confondue par les auteurs, à la suite de Grenier et Godron, avec le véritable K. saxatilis Rchb. Celui-ci fait à peine partie de notre flore et n'a été ` observé, à ma connaissance, que dans les Pyrénées centrales. Lamotte parait étre le premier botaniste francais de notre époque qui ait signalé les véritables caractéres différentiels des deux espéces (Prodr. pl. cent. 94). La forme pyrénéenne décrite par M. l'abbé Miégeville, en 1867, sous le nom de K.sagittata (Bull. Soc. bot. XIV, 145) n'est pas distincte du K. auriculata Rch. (voy. pour les développements notre Note publiée dans le Bulletin de la Société Rochelaise, XlV, 15). Camelina mierocarpa Andr. (C. silvestris auct. mult., non Wallr.). — AR. Cultures du Larzac et du causse Noir! — Bien des botanistes con- fondent cette espèce avec le C. silvestris Wallr. Cependant la forme seule de la silicule suffit pour les distinguer. Dans le C. microcarpa, elle est oblongue-piriforme, environ le double plus longue que large, étroitement déprimée sur les bords, finement veinée en réseau et comme chagrinée, à nervure dorsale presque effacée dans sa moitié supérieure. Chez le C. silvestris, elle est largement. obovale-piriforme, à peine plus longue que large, assez largement déprimée sur les bords, veinée réticulée, à nervure dorsale visible dans toute sa longueur (Cf. Lamotte Prodr. 95). Isatis tinctoria. — RR. Cirque de Tournemire; La Roque; Cantobre; le Truel-sur-Jonte ! , I il Iberis saxatilis. — R. Le Larzac à Saint-Michel-des-Sers (Aubouy); le Guil- homard! , Laumières près Roquefort! Rochers- du bois de Virenque!. de Montpellier-le-Vieux! beris linifolia, — RR. Pentes m ke „Monna (Bras)! — Se distingue des deux éridionales du causse Noir au-dessus de suivants par ses pédoncules fructifères naissant presque au même point, rapprochés a T T. XL. «xiv SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. serré à la maturité, par ses silicules petites et rétrécies au sommet, par ses feuilles étroites, linéaires-lancéolées, les radicales à peine dentées, par la gracilité des tiges et des rameaux, etc. Wheris collina Jord. (I. maialis Jord. et I. Timeroyi Jord.). — RR. Pentes méridionales du causse Noir en face de Millau! bois du Roi (frére Marc)! de Virenque (D* Martin)! a. Prostii Soy.-Willm. (1. Prostii Jord. ct I. defleæifolia Jord.). — RR. Peyre- leau! La Roque-Sainte-Marguerite! bois de Virenque (Dr Martin)! Ma- dières (Loret). -— Sur cette espèce et la précédente, voy. la Note publiée dans le Bulletin de la Société Rochelaise (XIII, 28). 8. panduræformis Pourr. Chlor. narb. (I. bicorymbifera G. G.). — AC. dans les cultures de la vallée du Cernon! du plateau du Larzac et du causse Noir! — Intermédiaire entre l'I. amara L. et PI. pinnata Gouan, il est, à mon avis, voisin surtout du dernier, dont il diffère cependant par sa floraison automnale, par la présence de nombreux rameaux stériles à la base des tiges, par ses feuilles trés nombreuses, d'un vert sombre, un peu charnues, profondément sinuées-lobées, la plupart à 5-7 lobes obtus, "par ses grappes fructifères plus fournies, plus allongées, moins nettement corymbiformes. L'T. bicorymbifera de la Flore de France, dont j'ai vu des échantillons authentiques dans l'Herbier Lamotte, n'est qu'une forme anormale et croit souvent à côté du type (voy. Bull. Soc. Rochel. n? XY). <. pinnata Gouan. — C. dans tous les causses ! Teesdalia Lépidium DC. — RR. Vallée de la Sorgues à Latour ! Aethionema saxatile R, Br. — AC. Dolomies du Larzac et du causse Noir, entre 600 et 900 mètres! Thlaspi occitanieum Jord. Obs., Frag. 3, p. 12; Revel Essai fl. S.-O. 160 ; Rouy Suites Fl. fr, 1, 51.— AR. Devèzes et pâturages rocailleux du Larzac et du causse Noir, vers 800 métres! ` Mutchinsia diffusa Jord. Diag. nouv. 1, 335; Coste in Bull. Soc. bot. Fr., t. 38, sess. Collioure, p. LVI, et Bull. Soc. ét. fl. fr. 11, 14. — Causse de Saint-Affrique : Vendeloves, Saint-Rome-de-Tarn, Laumières près Roquefort; château de Montpaon; château d’Algues, près Saint-Jean- du-Bruel! M. Prostii Gay in Jord. Diag. I, 338 (H. pauciflora Loret Herb. de la Loz. 10). — AC. sous les grands rochers dolomitiques du causse Noir et de la vallée de la Dourbie! RR. sur le pourtour du Larzac : Montclarat! ` Vissec (Martin); Navacelle (Aubouy). — Sur cette petite siliculeuse, on peut consulter Lamot. Prodr. pl. cent. 107 ; Loret Et. du Prodr. Lamot. 11; Revel Essai fl. S.-0. 171; notre Note publiée dans le Bull, Soc. ét. ~- fl. fr. V, 4. Lepidium birtum. — R. Vallée du Cernon à Sainte-Eulalie! Le Larzac : , Devézes de la Cavalerie, du Viala, de Saint-Michel-des-Sers; bois de Montclarat, du Roi, de Virenque! Cistus laurifolius. — R. Alluvions de la Dourbie entre le Monna et Saint- aM COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. CXV Jean-du-Bruel; causse Bégon autour de Saint-Gleys, où il est abondant ; Sauclières, au pied du Larzac ! €. laurifolio-salvifolius et €. salvifolio-laurifolius Coste in Bull. Soc. bot. Fr. t. XXXIII (1886), 20, et t. XXXVIII, sess. Collioure, p. Lvi. — RR. Coteaux de Dourbias entre Nant et Saint-Jean! €. salvifolius. — R. Vallée de la Dourbie de Nant à Saint-Jean! Vallée de la Sorgues depuis Montpaon jusqu'à Vabres! Helianthemum salicifolium. — AC. Plateaux du Larzac et du causse Noir! Vallée du Cernon! du Tarn! de la Dourbie! H. pilosum. — RR. Le Larzac à la Vacquerie, où il est abondant (Loret). M. velutinum Jord. — R. Saint-Paul et Tournemine, escarpements du Larzac! H. canum. — CC. sur tous les causses, à toutes les altitudes! * — var. dolomitieum Nob. — AR. Rochers et sables dolomitiques du Larzac et du causse Noir! — Cette variété, propre aux roches dolomi- tiques, diffère de la forme commune de l’H. canum (H. vineale Pers), par un port plus robuste et un aspect blanchátre, par ses feuilles tomen- teuses des deux cótés, fortement en dessous, légérement en dessus (non vertes en dessus); par ses tiges stériles allongées, munies de feuilles elliptiques, longuement pétiolées, la plupart aigués, celles des tiges fer- tiles assez longuement rétrécies en pétiole. H. Fumana Dun. — AR. Vallées du Tarn et de la Dourbie! Viola virescens Jord. — RR. Larzac méridional : Le Caylar, la Vacquerie, etc. (Loret). V. seotophylle Jord. — AC. Bois et haies de tous les causses! V. sepincola Jord. — AC. Vallées de la Sorgues, du Cernon, de la Dourbie ! Plateau du Larzac! V. mirabilis. — R. Bois du Larzac et du causse Noir : de Salbous, de Virenque, du Roi, de la Salvage, de Saint-Martin, de l’Hôpital, sous Veyreau!] . 4 * V. pseudo-mirabitis sp. nov. — Plante de 1-3 décimétres, d'un beau vert, entiérement glabre, excepté sur les crénelures briévement ciliées des feuilles ; souche épaisse, oblique, longue, multicaule; tige dressée, feuillée, trigone, glabre sur tous les angles; feuilles, quelques-unes réniformes obtuses, la plupart largement ovales, brièvement mais nette- ment acuminées, à crénelures bien marquées, les radicales longuement, les supérieures brièvement mais distinctement pétiolées; stipules larges, ovales-lancéolées, frangées; fleurs grandes, d'un bleu vif, inodores, toutes fertiles, munies de pétales, et insérées au sommet de la tige entre deux feuilles opposées; sépales largement lancéolés, trés aigus; pétales larges, entiers ou légérement érodés, les deux latéraux barbus à la base, l'inférieur prolongé en éperon trés gros, dépassant longuement les appen- dices calicinaux; capsule oblongue-trigone, acuminée, glabre, longue- ment. pédonculée.. — - Sainte-Eulalie-de-Cernon, bois communal de Castel-Sarrasin ! Saint-Paul, au pied du Larzac! — Fl. avril-mai, fr. juin Cette plante, assez abondante en ces endroits, n'est pas une hybride et ne à CXVI: SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1899. peut être rapprochée que du V. mirabilis L., dont elle a un peu le port. Mais celui-ci s'en éloigne: 1° par sa tige munie, sur l'un des angles, d'une ligne de poils ; X par ses feuilles adultes plus larges, plus arrondies, obtuses ou à peine acuminées, superficiellement crénelées, les supérieures subses- siles ; 3° par ses stipules éntières, brièvement ciliées, non frangées; 4° par ses fleurs d'un bleu pâle, odorantes, les premières stériles ct portées sur des pédoncules radicaux, les caulinaires fertiles et souvent apétales; 5° par sa capsule brièvement pédonculée, etc. Viola arenaria. — (C. sur les plateaux dolomitiques du Larzac et du causse Noir, entre 700 et 1000 mètres! Silence armeria. — RR. Saint-Affrique; la Pesade (Bras). S. inaperta. — RR. Le Larzac au Caylar (Loret); vallée du Tarn sous Saint- Victor! S. Saxifraga. — RR. Le Larzac méridional : Parlatges, Saint-Maurice, Madières ; Saint-Jean-du-Bruel ! S. noetiflora, — RR. Ravin de Virenque (Dr B. Martin). : italica. — C. dans tousles causses, à toutes les altitudes! S. nemoralis Waldst. et Kit. PI. rar. Hungar. II, 277; Coste in Bull. Soc. bot. Fr. t. XXXVII (1891), p. 73 et Lxx, ap. Magnier Scrin. XI, 239, et in Bull. Soc. ét. fl. fr. 1, 10. — RR. Le Larzac et le causse Noir, au pied des grands rochers exposés au nord : Sommet des bois de Montclarat, de Fajas et de Labastide! Devèze de Lapanouse! Roquefort ! Bois entre Veyreau et le Truel ! Montpellier-le-Vieux ! : Saponaria bellidifolia Smith Spicil. bot. I, 5; Bras in Bull. Soc. bot. Fr. XXII (1875), t. 30, et Cat. pl. Aveyron, 64; Revel Essai fl. S.-0. 213 ;. Rouy Suites Fl. fr. 61. — RR. Le Larzac, pelouses rocailleuses de la: devèze de Lapanouse (H. Puech)! Dianthus saxifragus L. — RR. Saucliéres, plateau du Rouquet (Bras). D. brachyanthus Boiss: var. mueronatus Rouy Obs. s. quelques Dianthus, 5, in Journ. Bot. (1892). — RR. Le causse Noir au cirque de Madasse; alt. 800 mètres! Vallée de la Jonte près du Truel | — Cette espèce méridionale atteint sa limite septentrionale dans la vallée de la Jonte. La variété mueronatus est caractérisée par les écailles du calicule largement ovales, obtuses, courtement mucronées, et la var. aeuminatus par les écailles plus ou moins atténuées en un acumen herbacé presque de moitié aussi long qu'elles. D. virgineus Var. brevifolius Rouy, loc. cit. (D. virgineus L.!). — C. sur les coteaux et les plateaux de tous les causses! — var. longifolius Rouy, ibid. (D. Godronianus Jord.; D. longicaulis auct. plur., non Ten.). — AC. avecle précédent, mais plus rare chez nous! — Nous croyons avec M. Rouy que cette espèce est le vrai D. virgineus L. Seulement la. description du botaniste suédois est incomplète et ne s'ap- plique qu'à la var: brevifotius, caractérisée par des tiges basses, des feuilles courtes et raides et1'ou 2 fleurs sur: haque tige. La var. tongife- tius, très commune dans la région méditerranéenne, a la tige élevée, .multiflore, les feuilles longues et étalées; COSTE. — FLORULE DU LARZAC, LU CAUSSE NOIR, ETC. :GXVII D. monspessulanus L. — AC. dans les bois de tous les causses ! Sagina subulata Wimm. — RR. Creissels, près Millau (Bras). Buffonia macrosperma Gay. — AC. dans tous les causses ! Alsine hybrida Jord. — AC. sur les rochers et dans les sables dolomitiques du Larzac et du causse Noir! * A. eonferta Jord. — RR. Le Larzac au Caylar (Loret); Sainte-Eulalie-de- Cernon! Bengouzal! Devèze de Labastide-Pradines! A. Jaequini Koch. — R. Dolomies du Larzac, du causse Noir et du causse Bégon, entre 750 et 900 mètres! A. mueronata L. — AC. sur les rochers calcaires et dolomitiques du Larzac et du causse Noir! | * A. lanuginosa Nob. (A. mucronata, B. pubescens Lec. et Lamot. Cat. pl. cent. 102). — AR. Rochers dolomitiques du Larzac et du causse Noir! — Découverte par Prost dans les gorges du Tarn prés de la Malène (Lozère), cette intéressante Alsinée a été mentionnée pour la premiére fois, en 1847, dans le Catalogue des plantes du plateau central, p. 102, sous le nom de À. mucronata L. var. pubescens Lec. et Lamot., dénomination qui a été reproduite, vingt-huit ans plus tard, dans le Prodrome de Lamotte, p. 144. Bien différente d'une forme brièvement pubescente de l'A. mucronata L., qu'on observe parfois à cóté du type, elle se fait remarquer au premier abord par un aspect blanchâtre ou cendré, pro- duit assurément par la pubescence abondante, longue, étalée, qui couvre les feuilles, les tiges, les pédoncules, le dos des pétales et rend toute la plante lanugineuse. Elle diffère, en outre, de l'A. mucronata L. par ses tiges trés fragiles, ses fleurs un peu plus grandes et plus serrées au sommet des rameaux, ses sépales dépassant plus longuement la capsule, ses pétales plus apparents, égalant souvent le calice, enfin par sa station exclusive sur les rochers dolomitiques. Nous aurions voulu, en élevant au rang d’espèce la variété de Lecoq et Lamotte, l'appeler A. pubescens, mais ce nom ayant été déjà appliqué par Presl à une forme de l'A. tenuifolia L., nous avons fixé notre choix sur celui d’A. lanuginosa, qui a pareillement l’avantage de rappeler le principal caractère del espèce. L’A. lanuginosa est aujourd’hui connu sur les grands causses dolomi- tiques de la Lozère, de l'Aveyron et de l'Hérault; il y fleurit et fructifie du 15 mai au 15 juillet. E , A. Bauhinorum Gay (A. liniflora Godet). — R. Le Larzac méridional : Devises de Lapanouse et de Sainte-Eulalie; la Pesade et la Couvertoirade; le Caylar, Saint-Félix-de-l'Héras et la Vacquerie! | * Mehringia muscosa L. — RR. Le causse Noir sous Veyreau, dans une gorge de la Jonte! Arenaria montana L. — BR. Nant, bords de la Dourb du mont Saint-Guiral! " Hac A. eontroversa Boiss. — RR. Le Larzac, devéze du Viala-du-Pas-de-Jaux ! A. hispida L. — AC. mais seulement sur le -Larzac méridional LE a Vacquerie et Pégayrolles jusqu'à Ja Pesade, Belvezet et le Pas-de-la- Mule! f u ie (Bras). Descendu CXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Arenaria lesurina Loret (A. ligericina Lec. et Lamot.). — AC. dans la vallée de la Jonte! monte sur le rebord septentrional et le plateau du causse Noir jusqu’à Saint-Jean-de-Balmes! — Les A. controversa, hispida et lesurina, malgré de nombreux traits de ressemblance, offrent des mœurs et des caractères tout différents, comme je l’ai démontré dans une étude comparative publiée dans le Bull. Soc. ét. fl. fr. II, 15. Sur les différences des A. hispida et lesurina en particulier, voy. le Bull. t. XXXVIII, sess. Collioure, p. Lviit et les Scrinia de Ch. Magnier XI, 241. A. aggregata Lois. (A. tetraquetra a. legitima G. G.). — C. sur les dolomies du Larzac et du causse Noir, entre 700 et 1000 mètres! — L'importance et le caractére tranché des différences des A. tetraquetra L. et aggre- gata Lois. s'opposent à leur réunion spécifique. L'espéce Linnéenne, qui croit sur certains points élevés des Pyrénées, a ses fleurs tétraméres, ses feuilles trés obtuses et ses tiges trés courtes portant au sommet une fleur unique, tandis que, sur la plante de Loiseleur, on voit des fleurs pentaméres, des feuilles lancéolées, étroites, aiguës, et des fleurs agrégées au sommet des tiges (voy. Lamotte Prodr. pl. cent., 146). * Stellaria Berseana Jord. — R. Sainte-Eulalie et Vendeloves! Linum glandulosum Monch (L. campanulatum et L. flavum L.). — AC. sur le Larzac et le causse Noir, entre 500 et 900 mètres! Dans une récente étude sur cette plante (Bull. Soc. Rochel. XIV, 20) j'ai essayé de démon- trer l'identité spécifique des L. campanulatum et L. flavum L. et la nécessité d'accepter la dénomination proposée par Mœnch. Toutefois je dois reconnaitre que la plante de nos causses, par ses tiges gréles, ses feuilles vertes, les eaulinaires petites, ses fleurs d'un beau jaune clair, etc., se distingue assez nettement de la forme du pic Saint-Loup, prés de Montpellier, rapportée par Linné à son L. campanulatum, et qui a le port plus robuste, les tiges plus fortes, les feuilles glauques, les caulinaires plus larges, les fleurs d'un jaune foncé et presque orangé. L. strietum L. — AR. Causse de Saint-Affrique! Vallées du Cernon, de la Dourbie! du Tarn! L. narbonense L. — C. sur tous les causses, à toutes les altitudes ! L. Leonit Schultz (L. alpinum 8. collinum G. G.). — AR. mais sur tout le Larzac, entre 500 et 900 mètres! — Ne pas le confondre avec le L. alpi- num L. des hautes montagnes, qui a les tiges dressées et les graines distinctement marginées. Le nôtre est caractérisé par ses tiges nom- breuses, rameuses, décombantes, couchées à la maturation des fruits, par ses pédicelles fructiféres toujours dressés, et par ses graines obscu- rément bordées, à bord presque nul d'un cóté. Geranium pratense L. — RR. Le causse Noir à Lanuéjols (D Martin)! Erodium cicontum Willd. — R. Vallée du Tarn à Millau et'à Creissels! Vallée de la Dourbie à la Roque et à Saint-Jean! * Hypericum perforatum p. latifolium Lotet et Barr. (H. medium Martr. Fl. Tarn, 132). — RR. Le Larzac à Soint-Maurico ees onim bois’ de Saint-Véran ! H. hyssopifolium Vill. — R. Le Larihe au-dessus de Millau et de — COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. CXIX Bois de Virenque, de Salbous et du Roi! Le causse Noir à Saint-Jean- de-Balmes! Alt. 700-800 mètres ! Acer opulifolium Vill. — AC. dans les grands bois de tous les causses! A. monspessulanum L. — C. dans tous les causses ! Ruta angustifolia Pers. — R. Vallée du Tarn à Millau, Boyne, Mostuéjouls [4 Vallée de la Dourbie au Monna, la Roque, Saint-Véran! Dictamnus albus L. — RR. Le Larzac à la Vacquerie (Vareilhes) ! . * Evonymus latifolius Scop. — RR. Cornus, bois de Saint-Véran et autres bois vers Canals! Rochers du Guilhomard! Rhamnus infectoria L. — R. Le Larzac au-dessus de Creissels; le Guilho- mard; la Couvertoirade et bois de Virenque! Vallée du Tarn! R. saxatilis L. — AC. sur les plateaux de tous les causses! R. alpina L. — AC. Bois et rochers dans tous les causses! R. Alaternus L.— AC. Causse de Saint-Affrique! Vallées du Tarn, du Cernon, de la Dourbie, de la Vis ! — — var. hederacea Loret. — RR. Saint-Rome-de-Cernon; Fondamente! Pistacia Terebinthus L. — AC. surles coteaux bien exposés des vallées du Tarn, de la Sorgues, de la Dourbie et de la Jonte! Rhus Coriaria L. — RR. Millau, route d'Aguessac! Sainte-Eulalie, autour de la grotte de Sagnes! R. Cotinus L. — RR. Vallée de la Dourbie : Le Monna, la Roque, Saint- Véran! Vallée du Tarn entre Millau et Peyre! Spartium junceum [. — C. sur le causse de Saint-Affrique et dans les principales vallées! Monte sur les rebords du Larzac jusque vers 800 mètres ! Genista Scorpius DC.— C. Autour de Saint-Affrique, de Saint-Rome-de-Tarn, de Nant et Saint-Jean-du-Bruel! R. ailleurs : Mostuéjouls! Montméjean prés Saint-André! €. hispanica L. — C. sur les coteaux et les plateaux de tous les causses! Cytisus sessilifolius L. — C. dans les bois de tous les causses! €. argenteus L. (Argyrolobium Linnæanum Walp.). — AR. mais répandu dans tous les causses ! Ononis rotundifolia L. — RR. Tournemire, côte du Larzac! ©. minutissima L. — RR. Saint-Rome-de-Cernon, route de la Cavalerie? Saint-Jean-du-Bruel à Saint-Gleys ; Vissec (Dr Martin). . Anthyllis montana L. — CC. Larzac et causse: Noir, au-dessus. de 700 mètres ! ., Trigonella monspeliaca L. — RR. Château de Gozon ; devéze de Labastide- Pradines ; Cantobre; Saint-Paul; le Larzac, etc.! Melilotus neapolitana Ten. — RR. Nant sous le roc Nantais (Marc) ! Trifolium stellatum L. — R. Le Guilhomard au Clapier, Labastide-des- . Fonts, Cornus, Fondamente, Montpaon! Roquefort (Bras). +: T-angustifolium L. — RR. Vallée de la Sorgues de Fondamente jusqu'à Vabres! Vallée du Tarn sous Millau! pud 7 bT. Iævigatum Desf. — RR. Sauclières, au pied du Larzacl .... x. maritimum Huds, — RR, Seinte-Enlglje; le Clapier; Saint-Jean:d' Alcast CXX SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Trifolium lappaceum L.— RR. Vallée de la Sorgues entre Fondamente et Saint-Maurice! T. montanum L. — R. Le Larzac oriental ! La Liquisse, Sauclières, la Cou- vertoirade! Devèze du Viala! T. nigrescens Viv. — RR. Le Guilhomard à Labastide-des-Fonts, le Clapier, Fondamente! Nant, bords de la Dourbie! . T. patens Schreb. — RR. Fondamente, prairie du Bosc! Doryenium suffruticosum Vill. — C. dans toutes les valléest S'éléve sur le rebord des plateaux jusqu'à 800 mètres! Lotus hirsutus L. — RR. Vallée de l'Orb sous le Clapier! L. rectus L. — RR. Roquefort, lieux humides (Castanier) ! L. hispidus Desf. — RR. Millau, au-dessus d'Ambousquéses (Bras). L. pilosus Jord. — R. La Couvertoirade; la Loubiére; le Larzac! * Astragalus hamosus L. — RR. Coteaux de Saint-Jean-et-Saint-Paul! Psoralea bituminosa L. — AR. Vallée de la Sorgues à Versols et à Saint- Félix! de l'Orb au Clapier! du Tarn à Mostuéjouls! de la Dourbie à Nant! Vicia lathyroides L. — RR. Massergues, à Caussenuéjouls! Vicia peregrina L. — RR. Vallée de la Dourbie à la Roque et à Saint-Véran! Vallée de la Vis à Vissec (D' Martin). V. serratifotia Jacq. — RR. Le Larzac à la Vacquerie; Sainte-Eulalie! V. bithynica L. — R. Causse de Saint-Affrique; Roquefort; le Clapier! V. purpuraseens DC. — RR. Vallée de la Vis à Vissec (D* Martin). V. onobrychioides L. — AC. dans tous les causses! * v. villosa Roth (Cracca villosa G. G.). — RR. Haies et moissons du causse Bégon (D? Dioméde). Lens nigricans Godr. (L. Biebersteinii Lamotte Prodr., 220). — RR. Vallée de la Vis à Lafoux (Dr Martin). Fisum elatius Bor. — RR. Le Larzac à Saint-Michel-des-Sers (Aubouy); vallée de la Virenque (D' Martin). * Lathyrus inconspicuus L. — RR. Millau (D' Diomede). L. vernus Wimm. — AC. dans les bois frais du Larzac, du causse Noir et du causse Bégon! L. pannonicus Loret et Barr. (L. asphodeloides G. G.). — RR. Lé Larzac au Caylar, la Vacquerie, lisière du bois de Salbous! Montpellier-le-Vieux! Coronilla minima 8. lotoides Koch (B. australis G. G.). — AC. sur les co- teaux bien exposés des principales vallées! Hippoerepis glauca Ten. — RR. Pentes méridionales du causse Noir au- dessus de Millau et du Monna! la Couvertoirade! Onobrychis supina DC. — C. dans tous les causses! ^ Spiræa obovata Willd. (S. hypericifolia G. G., non L.). — AC. sur le causse de Saint-Affrique et sur presque tout le Larzac! Geum silvatieum Pourr. — ‘AC. Bois du Larzac et du cause de Saint- Affrique ! Potentilla micrantha Ram. — R. Le Guilhomard au: Mas-Raynal; bois de .. Virenque, Sauclières, ARE Cantobre! 00s -3 COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. CXXI * P. eaulescens L. var. cebennensis Siegfried. — AC. sur les rochers dolo- mitiques du causse Noir, de la vallée de la Dourbie et du Larzac méri- dional! — D’après M. Siegfried, savant monographe suisse du ‘genre Potentilla, la plante de nos causses n'est pas le type Linnéen, mais con- stitue une bonne variété (B. cebennensis) qu'il se propose de publier cette année méme dans ses centuries (Siegfried, in litt.). * P. einerea Chaix. — RR. Le Larzac, sables dolomitiques entre la Cavalerie et l'Hôpital! * P. rubens Crantz (P. opaca auct., non L.). — RR. Ségala de l'Hospitalet et de Sainte-Eulalie ! P. hirta L. — RR. Le Larzac, sommet du bois deVirenque, à 850 mètres ! P. læta Rchb. ex Siegfried (P. pedata Willd.). — RR. Vallée de la Virenque sous la Couvertoirade! et de la Vis à Madiéres (Loret). — Bien distincte du P. hirta L., cette belle espèce se rapproche davantage du P. recta L. Je l'ai déjà signalée dans le Bulletin (1891, session Collioure, p. Lx) sous le nom de P. hirta var. pedata Loret et Barr. M. Siegfried la nomme P. leta Rchb. et la signale comme assez répandue dans le midi de la France et en Italie. * P. argentata Jord. (P. argentea L. p. p.). — RR. Le Larzac à Saint-Mau- rice (Loret); Sauclières, bords de la Virenque! Rosa sempervirens L. — RR. Vallée de la Sorgues à Fondamente, Saint- Maurice, Latour, Lapeyre! * — var. puberula Nob. — RR. Montagne de la Loubiére entre Sylvanès et Gissac, vers 700 mètres! — Cette Rose, dit M. Fr. Crépin (in litt.), est vraisemblablement une variété du R. sempervirens L., mais elle est fort curieuse par la pubescence de ses feuilles. Cette pubescence, ordinaire- ment trés courte, est bien marquée dans les feuilles inférieures des ra- muscules, sur les pétioles, la cóte principale et parfois aussi sur les ner- vures secondaires; la face supérieure des folioles peut méme présenter une ligne pubescente. Cette pubescence foliaire rapproche notre variété du R. pervirens Gren., qui croit prés de nos limites à Alzon et au Vigan (Gard). La nôtre a la colonne stylaire glabre. *R. giauea Vill. — RR. Le causse Noir entre Saint-André et Lanuéjols! * R. coriifolia Fries. — RR. Le Larzac, devéze de Lapanouse! * Ri. subcanina Christ. — RR. Cornus, bois communal de Saint-Véran! R. tomentella Lém. — AR. Causse de Saint-Affrique! Vallées du Tarn, de la Dourbie et du Cernon! R. Pouzini Tratt. — AC. sur les coteaux de nos principales vallées! — var. pubescens Nob. — RR. Coteaux calcaires de Dourbias entre Nant et Saint-Jean-du-Bruel! — C'est, dit M. Fr. Crépin (in litt.), une variation trés curieuse et sans doute trés rare en France du R. Pouzini. Les feuilles ont les pétioles pubescents et les nervures secondaires pareille- ‘mënt pubescentes et glanduleuses. Ces glandes exhalent dans la — fraiche, lorsqu'on les froisse, une odeur pénétrante, trés agréable, tout fait caractéristique. . CXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. * Rosa graveolens Gren. — R. Vallée du Tarn à Creissels, Millau, Aguessac et Pailhas! R. Jundzini Bess. — R. Bois de Saint-Félix-de-Sorgues, où il est abondant ! Devézes du Viala et de Lapanouse ! * R. tomentosa Sm. var. arisitensis Nob. (R. du Larzac, en lat. Arisitum).— RR. Devèze du Viala-du-Pas-de-Jaux! bois de Virenque! Alt. 800 mètres. — Cette Rose, que je n'ai observée que surle plateau occidental et oriental du Larzac, se distingue aisément de toutes les autres formes du R. tomentosa par ses tiges trés courtes (2-5 décimétres), garnies d'aiguil- lons peu nombreux, gréles, droits; par ses feuilles petites, fortement nervées et comme crispées, d'un vert hlanchâtre, à pubescence courte et serrée; par ses sépales promptement redressés sur le réceptacle oü ils persistent jusqu'à sa maturité (1). * Poterium muricatum Spach. — R. Saint-Rome-de-Cernon ; Gissac! etc. Cotoneaster pyracantha Spach. — RR. Nant, coteau de Vébrenque (frère Marc)! €. vulgaris Lindl. — R. Le Larzac oriental et central! Le causse Noir! €. tomentosa Lindl. — R. Le causse Noir! Le Larzac, devèze du Viala! * €. intermedia Nob.; C. tomentosa B. intermedia. Lec. ct Lamot- Cat. 162; C. tomentoso-vulgaris Lamot. Prodr. 218. — R. mais çà et là sur presque tout le plateau du Larzac, entre 750 et 850 mètres! Cette plante est exactement intermédiaire entre le C. vulgaris et le C. to- menlosa. Découverte par Prost au bois de la Vabre, près de Mende, elle fut signalée par Lecoq et Lamotte dans leur Catalogue des plantes du plateau central, p. 162, sous le nom de C. tomentosa B. intermedia. Plus tard, La- motte crut voir en elle un hybride et. dans son. Prodrome, p. 278, remplaça ..le premier nom par celui de C. tomentoso-vulgaris. Or notre Pomacée, qui est exactement celle de Mende, comme j'en ai acquis la certitude par l'étude des échantillons de l'herbier Lamotte, ne saurait étre acceptée comme hybride. Elle croit sur le Larzac dans des localités assez nombreuses, oü ses prétendus parents manquent absolument. Dans ces conditions, l'hypothèse et la dernière dénomination de Lamotte sont inacceptables. Ceux qui ne. verraient dans notre Cotoneaster qu'une simple variété du C. tomentosa doivent s'en rap- porter àla premiére nomenclature de Lecoq et Lamotte ; mais, comme il tient exactement le milieu, de l'aveu méme de Lamotte, entre le C. vulgaris et le C. tomentosa, il n'y a pas de raison de le rattacher à l'un plutót qu'à l'autre, et le meilleur parti consiste, selon moi, à l'admettre comme espèce sous le nom de C. intermedia. L'auteur du Prodrome a d'ailleurs très exactement décrit les caractères qui distinguent notre plante de ses deux congénéres: « Elle a, dit-il, les feuilles ovales-lancéolées du C. vulgaris, mais plus grandes; elle s’en éloigne par ses fleurs réunies 3 à 5 en corymbes au som- met de courts rameaux, à calice légérement tomenteux, à pédoncules tomen- (1) Pour les autres espèces ou formes de Rosa observées: dans le i ‘dans le ses, voy. Bulletin, t. XXXVII, session de Collioure, p. Lx. observées S causses, voy COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. CXXIIE teux, dressés aprés la floraison. Elle differe du C. tomentosa par la forme de ses feuilles, qui sont moins larges et plus allongées, beaucoup moins tomen- teuses en dessous, presque glabres en dessus; les calices sont aussi moins tomenteux et moins grands.» J'ajouterai seulement qu'elle fleurit un peu aprés le C. vulgaris, mais toujours avant le C. tomentosa, et que ses fruits, lents à mürir, sont glabres et d'un rouge vif à Ja maturité. Les fruits du C. vulgaris, toujours trés glabres, mürissent de bonne heure en prenant une teinte rouge foncé ou violacée ; ceux du C. tomentosa sont tardifs, légèrement tomenteux et d'un rouge éclatant à la maturité. Pirus amygdaliformis Vill. — R. Causse de Saint-Affrique! Le Guilhomard ! Vallées de la Sorgues, du Cernon et du Tarn! Punica Granatum L. — RR. Vallée de la Sorgues au couchant de Saint- Affrique ! Epilobium rosmarinifolium Hænck. — R. Vallées du Tarn et de la Jonte! Le Larzac à la Vacquerie (Loret). Telephium Imperati L. — RR. Millau, rochers du causse Noir à la pointe d'Agast! Vallée de la Jonte au-dessus de Peyreleau ! Montpellier-le-Vieux ! Herniaria incana Lamk. — AC. sur le Larzac et le causse Noir! * Seleranthus fasciculatus Gillot et Coste, et sous-var. S. eellinus Schur. — AR. Dolomies du Larzac: Saint-Martin, devèze de Sainte-Eulalie, etc. S. verticillatus Tausch, et sous-var. punitus Gillot et Coste. — RR. Le Lar- zac à Belvezet près de la Blaquérerie ! Le Guilhomard au Clapier! Cornus, Fondamente, Massergues! — Sur ces Scleranthus, voy. le Bulletin, t. XXXVIII, sess. Collioure, p. civ et suiv. Sedum nicæense All. — CC. Dans tous les causses, plateaux et vallées ! S. anopetatum DC. — AC. sur les plateaux de tous les causses ! Saxifraga mixta Lapeyr. (S. pubescens DC., non Pourr.). — R. Grands To- chers formant le rebord septentrional du Larzac et du causse Noir, au- dessus des vallées du Cernon, du Tarn et de la Jonte ! | Oriaya platyearpos Koch. — AR. Plateau du Larzac et causse de Saint- Affrique, entre 600 et 850 mètres! Caucalis leptophylla L. — AC. dans tous les causses, surtout dans les val- lées! Torilis heterophylta Guss. — R. Sainte-Eulalie; la Pesade; le Rosier Laserpitium latifolium L. forme typique glabre. — RR. Le causse Noir sous Veyreau, dans les gorges de la Jonte ! . — var. B. asperum Soy.-Willm. — AR. Bois du causse Noir et du causse Bégon! Bois de Virenque et de Roquefoulet ! iq L. Nesticri Soy.-Willm. — AC. dans les bois du Larzac et du causse Noir! Causse de Saint-Affrique ! La Loubière à Montégut! Alt. 600-900 mètres. *— var. umbrosum Nob. — R: Le Larzac, canolles de la Blaquérerie! Ravins du bois de Virenque! — Cette forme habite les lieux ombragés, les bois frais, à l'entrée des grotteset sous les encorbellements des rochers dolomi- tiques. Elle differe du type, qui est tantót glabre, tantót hispide, par d feuilles d'un vert sombre, à folioles profondément incisées-dentées ou dé- coupées; et par ses fruits beaucoup plus allongés. |. l etc. CXXIV — SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Laserpitium gallieum C. Bauh. — AC. sur les coteaux de toutes les vallées qui circonscrivent le Larzac et le causse Noir! Alt. 500-700 métres. 4L. Siler L. — AC. sur les hauts rebords et les plateaux du Larzac ct du causse Noir, entre 700 et 900 mètres! Sleracleum Lecoqit G. G. — AR. Bois et lieux frais du Larzac, etc. ! * Silaus virescens Boiss. — RR. Le Larzac, devèze du Viala-du-Pas-de-Jaux! : et au pied des rochers de Cornus (Bousquet). Athamanta cretensis L. — AR. Grands rochers dolomitiques du Larzac et du causse Noir, entre 800 et 900 métres! Seseli elatum L. — RR. Larzac méridional à Madières et la Vacquerie. * Œnanthe silaifolia Bieb. — RR. Prairies humides à Creissels, Saint-Jean- d'Alcas, le Bosc de Fondamente! Bupleurum telonense Gren. in Billotia, 63; B. caricinum Lamotte Prodr. pl. cent., 330. — RR. Dolomies du causse Noir entre le Maubert et Peyreleau. Alt. 800.900 mètres. — Ce Bupleurum, généralement mal connu, a été réuni par quelques auteurs soit au B. ranunculoides L., soit au B. caricinuni Rchb. Grenier lui-même, son auteur, semble identifier le Bupleurum de Toulon, qui est le nótre, avec la plante de Reichenbach, et sa maniére de voir est partagée par Lamotte. D'accord avec Huet, Loret et Timbal-Lagrave, nous sommes d'un avis contraire et estimons qu'on doit séparer les B. telonense et caricinum du type Linnéen B. ranunculoides, au moins à titre de sous-espéces ou races régionales [voy. nos raisons et autres développements ap. Magnier Scrin. xit (1893), p. 287]. 85. tenuissimum L. — RR. Sainte-Eulalie de Cernon ! Saint-Paul! 8. junceum L. — AR. Coteaux bien exposés des vallées de l'Orb, de la Sor- gues, du Cernon, de la Dourbie et de la Virenque! "B. aristatum Bartl. — AC. dans tous les causses; surtout dans les vallées ! @Phtychotis heterophylla Koch.— AR. et seulement sur le pourtour du causse Noir: La Roque, le Monna, la Cresse, Peyreleau, Meyrueis ! Seandix austraiis L. — R. mais cà et là sur tout le plateau du Larzac, entre 700 et 900 métres ! Cornus mas L. — AR. Le Larzac méridional et oriental! Vallée de la Dourbie! sens racemosa L. — RR. Bois de Virenque! Côte de Trèves à Lanué- jols! ` Lonicera Caprifolium L. — RR. Cornus, bords de la Sorgues (Bras). Adven- tice. V. etrusca Santi. — C. sur les coteaux de tous les causses ! Galium vernum Scop. — RR. Sainte-Eulalie, côte de Puech-du-Mus ! Saint- Paul, cóte du Viala! €. boreale L. — RR. Le causse Noir au Maubert et sur le rebord du plateau entre Peyreleau et Veyreau! Alt. 800 métres. €. corrudætotium Vill. — AC. Plateaux de tous les causses! €. obiiquam Vill. (G. myrianthum et G. Prostii Jord.); — AC; dans tous les causses; au-dessus de 600 mètres! — La couleur seule des fleurs distingue les G. myrianthum et Prostii Jord.: jaunâtre chez le premier, rougeátre COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. CXXV chez le second. La première forme recherche de préférence les exposi- tions chaudes et exposées au midi, la seconde les plateaux élevés et les pentes septentrionales. Mais le plus souvent on les voit croître ensemble avec une foule de formes intermédiaires et douteuses, à fleurs jaunes; blanchátres, rosées, rouge cramoisi, etc. Il nous semble que Loret a eu parfaitement raison de rattacher à un seul type spécifique les nombreuses. formes d'une plante d'ailleurs peu répandue (voy.. Fl. Montp., éd. 2, p. 613). €. Jordani Loret et Barr. Fl. Montp., éd. 1, p. 301 (compr. G. intertexium, G. implexum, G. Timeroyi et G. scabridum, tous de Jordan). — AC. sur les coteaux et les plateaux de tous les causses! * &. collinum Jord. — RR. Le causse Noir prés de Lanuéjols et à Veyreau (D* Martin)! Tournemire, éboulis du Larzac! G. pusillum L. — RR. Rochers à l’Hôpital-du-Larzac (Bonhomme); sur. les. pylônes de Montpellier-le-Vieux ! €. verticillatum Danth. — RR. Le Larzac oriental aux Cuns: près de Nant. (frère Marc)! Rochers de Cantobre ! Asperula tinctoria L. — R. Le Larzac à la devèze de Lapanouse; bois de Fajas, de Saint-Martin, de Virenque! Le causse Noir à Montpellier-le-- Vieux et entre Veyreau et Peyreleau! Alt. 700-800 mètres. A. galioides DC. (Galium glaucum L.).— RR. Le Larzac, coteau au-dessus de Montclarat ! Centranthus Lecoqit Jord. — AR. Causse Noir; vallées de la Dourbie et de la Jonte; entre Labastide et Lapanouse; le Larzac au Caylar et à la Vac- querie! — Cette plante ne saurait, à mon avis, être rattachée au C. angus- tifolius DC. plutôt qu’au C. ruber DC.: intermédiaire entre ces, deux espèces, elle constitue une forme ou race régionale bien caractérisée. M. Jordan affirme que le semis et la culture ne la modifient aucunement (voy. Loret Herb. Lozère, 24, et Lamot. Prodr. pl. centr. p. 312). Valcriana tuberosa L. — AR. mais sur tout le plateau du Larzac ! V. tripteris L. — AC. Rochers du Larzac et du causse Noir! Valerianella pumita DC. — AR. Vallées du Tarn, de la Dourbie, du Cernon, et sur le Larzac méridional ! V. echinata DC. — R. Le Larzac au-dessus de Tournemire, Mélac, l'Hospi- talet, la Couvertoirade, Sauclières, Cantobre ! V. eriocarpa Desv. — R. Vallée du Cernon et Larzac méridional ! Causse de- Saint-Affrique ! V. eoronata DC. — AC. Dans tous les causses! V. discoidea Lois. — RR. Le Larzac au-dessus de Cornus (Bras); bois de Virenque; Nant sous le bois du Roi! Environs de Millau! Cephalaria leucantha Schrad. — C. sur les pentes des vallées de tous les. causses! . j Knautia eontna G. G. — R. Vallée de la Dourbie! Larzac méridional! Scabiosa gramuntia L, — R. Vallées de la Dourbie et de la Vis!, S. maritima L.. — RR. Vallée de la Sorgues, de Saint-Affrique à Lapeyre! Solidago glabra Desf. — RR. Nant, bords de la Dourbie (frére Marc)! “CXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Phagnalon sordidum DC. — R. Rochers de la rive droite de la Dourbie à Millau, Saint-Véran, Cantobre! et de la Sorgues entre Fondamente et Cornus! Aster alpinus L. — CC. sur le Larzac et le causse Noir, entre 700 et 1000 mètres! A. Amcllus L. — AR. La Loubière au-dessus de Vabres! Côte de Saint-Jean- d’Alcas! Vallées du Cernon entre Labastide et Lapanouse! de la Dourbie entre le Monna et la Roque! de la Virenque sous la Couvertoirade et Sorbs! * A. trinervis Desf. (Galatella rigida DC.). — RR. Pentes de la Virenque an-dessous de la Couvertoirade et de Sorbs! Saint-Jean-d'Alcas! mellis silvestris Cyr. — RR. Sauclières (D' Martin); Vabres! -* B. hybrida Ten. (B. perennis B. caulescens Rochebrune). — RR. Le Larzac à la Vacquerie (Loret); Saint-Jean-du- Bruel! Arnica montana L. — RR. Le Larzac au-dessus de Sainte-Eulalie, à 850 métres! "Seneeio gallicus Chaix. — AR. Sables dolomitiques du Larzac et du causse Noir! Sables du Tarn! «8. Gerardi G. G. — R. mais répandu cà et là sur tout le Larzac dans les devèzes et les bois! Saint-Rome-de-Tarn, côte de Montjaux! Artemisia eamphorata Vill. — R. Vallée du Tarn à Aguessac, Rivière, Peyrelade, Boyne et Mostuéjouls! "Leucanthemum subglaucum Laramb. (L. maximum G. G. p. p.). — AC. sur les pentes boisées de tous les causses ! +<. montanum DC. — RR. Madiéres; le Larzac au-dessus de Creissels ; versant septentrional du Guilhomard (Bras). "L. graminifolium Lamk. — CC. dans tous les causses! Anthemis mixta L. — RR. Millau, alluvions de la Dourbie (Bras). .A. Triumtetti DC. (Cota Triumfetti Gay).—— RR. Vallée de la Virenque sous la Couvertoirade! Entre Lafoux et Vissee (D* Martin). -Aehillea Ageratum L. — RR. Pentes méridionales du Larzac : Pégayrolles- de-l'Escalette et entre le Clapier et Ceilhes! A. odorata L. — R. mais sur tout le Larzac et le causse Noir! Buphthalmum spinosum L. — RR. Saint-Affrique; Peyre; Millau! :mula Helenium L. — RR. Sainte-Eulalie, côte de l'Hospitalet! Millau, versant méridional du Puy-d'Andan (abbé Souier). E. squarrosa L. — AC. Pentes des vallées dans tous les causses! `A. hirta L. — RR. Vallée de la Jonte au-dessus du Truel (Bras). |. tuberosa Lamk (Jasonia tuberosa G. G.). — RR. Vallée de la Dourbie entre le Monna et la Roque-Sainte-Marguerite ! Helichrysum Stæchas DC. — AC. dans tous les causses! Monte sur les pla- teaux au-dessus de 800 mètres! -Gnaphalium dioicum L. — RR. Causse Noir près de Serviliéres! Echinops Ritro L. — CC. Vallées et plateaux de tous les causses! -Onoperdon illyricum L. — RR. Le Larzac à la Vacquerie (Loret): ARPAS E PENNE VSS COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. CXXVII Pienomon Acarna Cass. — RR. Vallées de la Jonte à Peyreleau! de la Dourbie à la Roque! de la Vis à Lafoux (Dr. Martin). Cirsium ferox DC. — AR. Causse de Saint-Affrique! Le Guilhomard et le Larzac méridional ! €. Erisithales Scop. — RR. Le causse Noir sous Veyreau, dans une gorge de la Jonte! €. monspessulanum All. — AR. Causse de Saint-Affrique! Vallées de la Sorgues et du Cernon! Carduus spiniger Jord. (C. hamulosus G. G., non Ehrh.). — AC. dans tous les causses, à toutes les altitudes ! Carduncellus mitissimus DC. — C. dans tous les causses! * Centaurea pectinata L. form. €. supina Jord. — AC. Pentes des vallées et hauts plateaux du Larzac et du causse Noir! * €. montana f. axillarioides Loret et Barr. Fl. Montp., éd. 2, pp. 278 et 618. — AR. Bois du Larzac et du causse Noir! La Loubière à Montégut ! Bois de Vailhausy! Alt. 600-800 métres! €. panieutata L. — RR. Le Larzac à la Tune, prés de la Liquisse, vers 800 métres! €. maculosa Lamk. — AR. Dolomies du Larzac et du causse Noir! €. aspera [,. — R. Sables du Tarn! Saint-Affrique! Entre le Monna et la Roque! Madiéres. — — ß. subinermis DC. (C. pretermissa Martr. Fl. Tarn, 388). — R. mais presque partout avec le type! €. aspero-Calcitrapa G. G. — RR. Madières (Dr Martin). €. calcitrapo-aspera G. G. — RR. Millau, au pont de Cureplats! * €. ealeitrapo-peetinata Nob. (voy. plus haut compte rendu de la séance du 10 novembre). — RR. Vallée du Cernon, bords de la route entre Labastide et Lapanouse! Crupina vulgaris Cass. — AC. Coteaux et plateaux de tous les causses! Microlonchus salmantieus DC. — RR. Coteaux de Lauras, près de Roquefort ! * Serratula nudicaulis DC. — RR. Le Larzac : sommet du bois de Virenque! Saint-Michel-des-Sers (de Pouzolz). Jurinea humilis Desf. (J. Bocconi Guss.). — RR. Le Larzac oriental : Sau- clières, rochers du Rouquet (Bras)! Sorbs (Dr Martin). Léuzea conifera DC. — AC. cà et là dans tous les causses ! SUtehelima dubia L. — AR. Causse de Säint-Affrique ! Le Monna, la Roque! etc. . , Carlina corymbosa L. — AC. Causse de Saint-Affrique! Vallées du Tarn, de la Sorgues, du Cernon, ete. €. acanthifotia All. — AC. sur les plateaux de tous les causses ! €. Cinara Pourr. — RR. La Loubière à Gissac! Pégayrolles. Catananche cæralea L. — C. dans tous les causses! Rhagadiolus stellatus DC. — RR. Nant, plaine des Cuns (frère Marc)! Leontedon crispus Vill. — AC. Coteaux et plateaux de tous les causses! Pieris paneitiera Willd. — RR. Vallée de la Vis à Lafoux (D" Martin)! CXXVII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Pieris spinulosa Bert. (P. stricta Jord.). — RR. Saint-Affrique, vignes! Urospermum Delechampii Desf. — R. Causse de Saint-Affrique! Le Guil- homard au Clapier ! V. picroides Desf. — RR. Vallée de la Dourbie à Cantobre! Du Tarn à Peyre! Scorzonera hirsuta L. — AC. dans tous les causses! S. purpurea L. — AR. Devèzes de presque tout le Larzac ! Le Guilhomard au Mas-Raynal! Causse Noir à Meyrueis! S. crispa Bieb. (S. bupleurifolia de Pouzolz). — RR. Le Larzac : sommet des bois de Montclarat, de Fajas, de Lapanouse et de Virenque, entre 800 et 900 mètres! S. glastitolta Wallr. — AR. Le Larzac et le causse de Saint-Affrique! Vallée du Tarn! Tragopogon crocifolius L. — AC. dans les vallées de tous les causses! T. stenophyllus Jord. — RR. Millau! L'Hópital-du-Larzac! Tournemire! Le Larzac! T. australis Jord. — R. Tournemire; Millau; Peyreleau; Sauclières! Lactuca ramosissima G. G. (L. Grenieri Loret). — AR. Causse de Saint- Affrique! Vallées de la Sorgues, du Cernon, de la Dourbie, du Tarn! L. ebondrilizeflora Bor. (L. Bauhini Loret). —- AR. Vallées du Tarn, de la Dourbie et du Trévezel! Lapanouse à Lescure ! Prenanthes purpurea L. — R. Larzac et causse Noir : bois humides de Virenque, du Roi, de Saint-Gleys, de Veyreau! Crepis albida Vill. — AC. Plateaux de tous les causses! €. nicæensis Balb. — AR. Le Larzac central et occidental! Le causse Noir à Lanuéjols! Saint-Rome-de-Tarn! Causse de Saint-Affrique ! €. paludosa Mœnch. — RR. Vallée du Tarn : bord d'une source en face de Mostuéjouls, à 450 mètres! * Mieracium Piloselln var. tardans (H. tardans. Nægeli et Peter). — AC. Vallées de la Sorgues, du Cernon, de la Dourbie, etc.! H. saxatile Vill. — AC. Rochers du Larzac et du causse Noir! Hi. amplexicaule L. — AR. cà et là dans tous les causses! * H. Berardianum Arv.-Touv. — RR. Le Larza: entre Cornus et l'Hospitalet! Le Caylar! Roquefort! — Voisin de PH. amplexicaule L., il s’en dis- tingue surtout par ses akènes roussâtres à la maturité, comme dans PH. Pseudo-Cerinthe, et non noiràtres (Arvet-Touvet in litt.). H. Eriocerinthe Fries; Revel Essai Fl. Sud-Ouest, 9H. — Millau, rochers de la Granède (Bonhomme). * Hi. parictale Arv.-Touv. (H. satetanum Jord., non Fries). — RR. Extré- ' mité du causse Bégon, prés du Moulin-Bondon (sec. Arv.-Touv.. in litt.). * W. præcox Var. fragile Arvet-Touvet. — RR. Le Larzac à la. Blaquérerie, chemin de Belvezet (Julien de Lassale)! * Hi. pallescens var. eruentatum Arv.-Touv. — R. Le Larzac au-dessus de Millau! Entre Labastide et Lapanouse! * W. taraxaciforme. Arv.-Touv. —. RR. Saint-Jean-du-Bruel, au ..Moulin- : Bondon (Julien)! Fondamente ! PAS PPT ER TRIS ME URL ét: Pois HEU EEE E PY RE COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. CXXIX *H. cebennense Arv.-l'ouv. — RR. Causse Bégon (Julien-de-Lassale) ! *H. cyaneum Arv.-Touv. — RR. Nant, côte de la Fare (Julien)! *H. lasiophyllum Koch. — R. Causse de Saint-Affrique et de Costes-Gozon! Fondamente! Sainte-Eulalie! H. murorum v. silvatieum L. — AR. Bois du Larzac et du causse Noir! * — Var. ovalifolium G. G. — RR. Bois de Salbous et de Virenque (Julien)! *H. subalpinum Arv.-Touv. — R. Bois de Fajas, du Viala, de Sainte-Eulalie, de Virenque et du Roi! Bois de Saint-Véran ! * H. heterospermum Arv.-Touv. — RR. Montagne de la Loubière au-dessus des Pascals! H. pyrenaicum Jord. — RR. Même localité ! *H. boreale Fries (H. sabaudum L., non Fries) var. subsabaudum Arv.- Touv. — RR. Bois de Saint-Félix-de-Sorgues! ` Campanula speciosa Pourr. — AR. Rochers et bois sur le Larzac et le causse Noir! Arbutus Uva-ursi L. — CC. sur le causse Noir! Pentes septentrionales du Larzac ! Plateaux du causse de Saint-Affrique! Erica vagans L. form. E. decipiens Saint-Am. — RR. Saucliéres, pentes au- dessus du bois de Salbous (Ivolas); la Loubiére au-dessus des Pascals! E. arborea L. — R. Toute la vallée de la Sorgues, de Montpaon à Vabres! Pirola uniflora L. — RR. Causse Noir : bois de Pins prés de Veyreau (frère Marc)! ` P. ehlorantha Sw. — RR. Causse Noir : Montpellier-le-Vieux, cirque de Madasse et entre Peyreleau et Veyreau! Pinguicula longifolia Ram. ; Lamotte Prodr.,511; Rouy Suites Fl. Fr., 145; Coste ap. Magnier Scrin. XII, 293. — R. Causse Noir; vallées de la Jonte, de Ia Dourbie, du Trezevel! Saint-Rome-de-Tarn! Primula suaveolens Bert. — AC. dans les vallées de tous les causses! P. vulgari-officinalis Gren. (P. variabilis Goup.). — RR. Creissels; la Roque-Sainte-Marguerite; entre Veyreau et le Truel! Scu * P. vulgari-suaveolens Nob. — RR. Rebord occidental du causse Noir, à la pointe d'Agast, prés de Millau, vers 800 mètres! — Je n'ai découvert que deux pieds de cet hybride : il est en tout semblable au P. tulgari- officinalis Gren. (P. officinali-vulgaris Loret; P. variabilis Goup.), dont j'ai longuement parlé dans le L'ullelin de la Société dauphinoise (2° sér. I, 26), à l'exception des fleurs d'un jaune plus foncé et des feuilles blanches-tomenteuses en dessous, comme dans la plante mére. Androsace maxima L, -— C. sur le Larzac et le causse Noir! Asterolinum stellatum Link. — RR. Millau, coteaux de Calés! Entre Labas- tide-Pradines et Mélac (Leygues)! Coris monspeliensis L. — RR. Le Larzac méridional (Loret). Fraxinas angustifolia Vahl. — Le Larzac à la Vacquerie. i Phillyrea media L. — R. Vallées du Tarn, de la Dourbie, de la Virenque! Jasminum fruticans L. — AC. dans les vallées de tous les causses! T T. XL. CXXX SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Gentiana cruciata L. — R. Le Larzac : bois de Montclarat, de Fajas, de Labastide, de Lapanouse! Sorbs (Guillaud). G. campestris L. — RR. Le Larzac à la Liquisse! Sainte-Eulalie, montagne de Castelsarrasin! G. angustifolia Vill. (G. acaulis var. media G. G.). — RR. Causse Noir, cirque de Madasse, prés de Veyreau, à 800 métres! €. ciliata L. — AR. mais dans tous les causses! Convolvulus Cantabrica L. — AC. dans les vallées de tous les causses! €nosma echioides L. — AC. Plateaux et vallées de tous les causses! Lithospermum fruticosum L.— RR. Coteau entre Peyre et Soulobres, près Millau (Ivolas) ! Cynoglossum cheirifolium L. — RR. Le Larzac au Caylar (Loret). Asperugo procumbens L, — RR. Cantobre; Creissels; plateau de Cornus! Solanum villosum L. — RR. Vallée de la Dourbie à Cantobre! Physalis Alkekengi L. — RR. Labastide-Pradines; Hospitalet! Verbascum Boerhaasi L. (V. maiale DC.). -— RR. Vallée de la Dourbie à la Roque-Sainte-Marguerite ! Vallée du Tarn à Peyre ! V. sinuatum L. — RR. Le Larzac à la Vacquerie (Loret). V. Chaixsii Vill. — R. Le Larzac méridional depuis la Vacquerie et Saint- Maurice jusqu’à la Couvertoirade et le Clapier ! Antirrhinum Asarina L. — R. Vallées du Tarn, de la Dourbie, de la Jonte łe „Linaria simplex DC. — R. Cà et là dans tous les causses! L. chalepensis Mill. — RR. Vallée de la Vis à Vissec (Dr Martin). L, origanifolia DC. — C. Vallées et plateaux de tous les causses ! Veronica Buxbaumit Ten. — AR. Vallées du Tarn, de la Sorgues, de la Dourbie ! Erinus aipinus L. — C. Vallées et plateaux de tous. les causses! *@dontites viseosa Rchb. — RR. Vallée du Tarn en face de Peyrelade! Melampyrum nemorosum. — AC. Bois du Larzac et du causse Noir! Orohanehe Teuerii Holl. — RR. La Loubière; Sainte-Eulalie; Nant! Lathræn Clandestina L, — RR. Bords de la Vis à Navacelle (Vareilhes). L. Squamaria L. — RR. Bois de Virenque! Lavandula vera DC. — AC. Vallée du Tarn! Larzac et causse Noir! L. latifolia Vill. — AC. Causse de Saint-Affrique! Vallées du Tarn, de la Dourbie, de la Sorgues, de l'Orb! Thymus vulgaris L. — C. sur les pentes de toutes les vallées! Monte sur le plateau du Larzac à 850 métres! T. nitens Lamotte Prodr. pl. cent., 595. — RR. Vallée de la Dourbie entre Nant et Saint-Jean! de la Virenque sous Sauclières! * T. dolomiticus Nob. — Plante de 1-2 décimètres, toute velue-blanchâtre, très rameuse et très odorante, à odeur de Bergamote; souche ligneuse, assez grosse, tortueuse, noirâtre; tiges sous-ligneuses, gréles, couchées et longuement radicantes; rameaux trés nombreux, courts, dressés, cou- ..verts.sur toute leur. surface d'une pubescence .dense, longue, étalée; feuilles , linéaires cunéiformes, longuement ,et insensiblement atténuées à la base, fortement nervées, munies sur toute leur surface ou sur les bi Sat ia A SRE COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. CXXXF bords de longs cils blancs, à pointe terminale glabre, plus longues que les. entre-nœuds, trés rapprochées, souvent réunies en faisceaux axillaires sur les rameaux stériles; fleurs en tête ovoide ou ovale-oblongue, très velue, rougeátre, souvent pauciflore et peu serrée, non interrompue ; calice hérissé de longs poils étalés, oblique sur le pédicelle, à tube un peu rétréci à la base; corolle purpurine, petite, une fois plus longue que le calice, à tube obconique. — AR. Sables et rochers dolomitiques du Larzac et du Guilhomard, entre 700 et 900 mètres. — Mai-juin. — Voi- sine du T. Serpyllum y. confertus G. G., cette plante est surtout caracté- risée par son aspect blanchátre ou cendré, ses longs poils qui recouvrent toutes ses parties, son odeur particulière trés agréable, sa précocité et sa station sur les dolomies. Hyssopus officinalis L. — RR. Le Larzac, sommet du bois de Virenque!' Satureia hortensis L. — AR. Vallées du Tarn, de la Jonte, de la Dourbie! $. montana L. — RR. Vallée de la Dourbie, à Nant et à Saint-Jean. Rosmarinus officinalis L. — RR. Saint-Affrique; Labastide-Pradines! Salvia officinalis L. — RR. Coteau entre Peyre et Soulobres près Millau! La Roque-Sainte-Marguerite! Cantobre! S. verticillata L. — RR. La Roque-Sainte-Marguerite! S. Æthiopis L. — AR. mais dans tous les causses! S. glutinosa L. — R. Vallées du Tarn et de la Jonte! Roquefort! Galeopsis intermedia Vill. — AR. Cultures du Larzac et du causse Noir! Stachys heraclea All. — RR. Le Larzac au-dessus de Tournemire ct de Creissels! Coteaux de Tiergues! Phlomis Herba-venti L. — RR. Le Larzac méridional (Loret): Brunella hyssopifolia L.— AC. sur le causse de Saint-Affrique, dans la vallée du Cernon, et aux environs de Nant! B. Tournefortii Timb. — RR. Bois de Sainte-Eula:ic, de la Liquisse et de- Saint-Véran prés de Cornus! Ajuga Iva Schreb. — RR. Le Larzac, à la Couvertoirade (Bras). Teucrium flavum L. — RR. Le Larzac à la Vacquerie (Loret). T. aureum Schreb. — AR. et seulement sur le Larzac méridional ! T. gnaphalodes Vahl. — Très abondant dans tous les causses, ce Teucrium. est intermédiaire entre le T. Polium L. etle T. aureum Schreb. Ha du premier les capitules et le sommet dela tige couverts d'un tomentum blanchátre, mais par sesautres caractéres il appartient au T. aureum, qui croit parfois aux mémes lieux, et dont il n'est peut-étre qu'une forme montagnarde. * — var. flaviflorum Nob. — Corolles jaunátres, capitules à poils blancs. — AR. mais un peu partout avec le type! — var. pseudo-aureum Nob. — Corolles blanc doré. — R. et cà et là avec le type! *T. gnaphalodi-montanum Nob. — RR. Plateau du Larzac au-dessus de Saint-Paul-des-Fonts ! MR MIRI : hátres, capitules d'un jaune i -CXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. * Teucrium Chamædri--gaaphalodes Nob. — RR. Saint-Paul-des -Fonts, côte du Larzac, avec les parents (1)! Plantago carinata Schreb. — RR. Entre Nant et Saint-Jean! Sauclières! P. argentea Chaix. — AR. Le Larzac : devèzes du Viala, de Lapanouse, de Sainte-Eulalie! Bois de Montclarat, de Fajas, de Virenque, du Roi! Entre 700 et 900 mètres. : P. €ynops L.— CC. Vallées et plateaux de tous les causses ! Armeria juncea Girard. — AC. Sables et rochers dolomitiques du Larzac et du Guilhomard, entre 700 et 900 mètres | Plumbago europæn L. — RR. Vallée du Tarn aux environs de Compeyre, où il est abondant (abbé Soulié) ! Globularia cordifolia L. — RR. Vallée de la Jonte au-dessus de Peyreleau ! Amarantus deflexus L. — R. Vallées du Tarn et de la Sorgues! A. albus L. — AR. Valléesdu Tarn, dela Sorgues, de la Dourbie, de la Vis! Chenopodium ambrosioides L. — RR. Millau! Vabres! (Adventice). Salsola Tragus L. (S. Kali var. tenuifolia Rchb.). — RR. Sables du Tarn à Millau, Saint-Rome, le Truel, etc. ! Rumex thyrsoides Desf. (R. intermedius DC.). — AR. Pentes des vallées du Tarn, du Cernon, de la Dourbie et de la Virenque! Caussanus! * Polygonum flagellare Spreng. — AC. sur les dolomies du Larzac ! P. Bellardi All. — AR. cà et là sur le plateau du Larzac ! Daphne Laureola L. — AC. Bois du Larzac et du causse de Saint-Affrique ! D. alpina L. — AR. Rochers du Larzac et du causse Noir! D. Cne orum L. — AR. Rochers du Larzac, du Guilhomard, du causse Noir! Passerina Thymelæa DC. — RR. Le Larzac à la Vacquerie (Loret). Thesium alpinum L, — RR. Le Larzac à la Cavalerie. et au-dessus du bois de Fajas! Versant septentrional du causse Noir! 7. divaricatum Jord, — AC. Vallées et plateaux de tous les causses! Laurus nobilis L. — RR. La Roque Sainte-Marguerite, rochers ! i a L. — AR. Vallées du Tarn, de la Sorgues, de la Dourbie, de la onte Aristolochia Pistolochia L. — AC. dans tous les causses ! A. rotunda L. — RR. Sainte-Eulalie, Nant, le Clapier ! Euphorbia Chamæsyce L. — R. Tournemire, Millau, la Roque, Nant! E. Duvalii Lec. et Lamot. (E. papillosa Pouz.). — C. Vallées et plateaux de tous les causses.! E. flavicoma DC. — RR. Le Larzac au-dessus de Creissels ; Saint-Maurice ! E. nicæensis All.— AR. Le Larzac méridional! Le Guilhomard! Saint-Rome- de-Tarn! Cantobre ! E. serrata L. — AR. Vallées du Tarn, de la Dourbie et de l'Orb! X. segetalis L. — AR. Causse de Saint-Affrique! Vallées du Tarn et de la Jonte ! | . ' (1) Ces curieux hybrides n'ayant été découverts que tout. récemment, nous les ferons connaître avec quelques développements dans une Note publiée dans le volume de 1894. (Note ajoutée pendant l'impression.) ide tel ci Y PS e IIR COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. CXXXIII E. Characias L. — AC. dans les vallées du Tarn et dela Dourbie! Vallée de la Sorgues entre Fondamente et Cornus ! Urtica pilulifera L, — RR. Le Monna, près de Millau! Salix incana Schr. — AC. Bord des cours d'eau, jusque sur le Larzac ! Juniperus Oxycedrus L. — RR. Millau, coteaux de Massabiau et du Monna! J. phenicea L. — R. Tout le causse Noir! Le Larzac méridional! Ephedra nebrodensis Tineo in Guss. Syn. Fl. sic. Il, 638; E. Villarsii G. G. Fl. Fr. MI, 161. — AR. Grands rochers au-dessus de Roquefort, Tour- nemire, Saint-Georges, Creissels, Millau, Peyrelade! — Sur cette espèce on consultera utilement la savante Note publiée par M. Ed. Bonnet dans, le Bulletin (t. XXIV, p. 116-123). Colchicum neapolitanum Ten. (C. arenarium G. G.). — RR. Le Larzac,. coteaux de la devèze de Lapanouse et de Sainte-Eulalie ! Tulipa Celsiana Redout. — AR. Bois et devézes du Larzac! Fritillaria pyrenaica L. — R. Bois du Larzac méridional : Le Caylar, Saint- Michel, les Rives, le Guilhomard, Cornus, bois de Saint-Véran ! Lilium Martagon L. — AC. dans les bois de tous les causses! Seilla Lilio-Hyacinthus L. — RR. Bois de Virenque ! Ornithogalum tenuifolium Guss. — R. Devèzes de tout le Larzac ! Gagea stenopetala Fries. — RR. Le Larzac oriental à la Prade, au Cros, à Belvezet près de la Blaquérerie ; bois de Salbous; Nant! Allium polyanthum hom. et S. — RR. Vallée du Tarn à Millau ! A. flavum L. — AC. dans tous les causses ! A. pallens L. — R. Sainte-Eulalie ; Nant, etc. ! — var. purpureum Boiss. -— RR. Le Larzac à Saint-Maurice (Loret). A. mosehatum L. — RR. Bois de Salbous et de Virenque (Dr. Martin). A. fallax Don. — RR. Montpellier-le-Vieux; vallée de la Jonte au Truel! Erythronium Dens-eanis L. — RR. La Loubière à Rayssac! Roquefort | Muscari botryoides DC. — C. dans tous les causses! Asphodelus eerasiter Gay. — AC. Vallées et plateaux de tous les causses! Aphyllanthes monspeliensis L. — AC. surtout sur les pentes des vallées ! Asparagus tenuifolius Lamk. — AR. Bois du Larzac- et du causse Noir! A. acutifolius L. — AR. Vallées du Tarn, de la Dourbie, du Cernon, de.la Sorgues! 4 nina Crocus nudifiorus Sm. — RR. Cascades de Creissels ;: l'Hospitalet, bois de Saint-Estève! Iris Chamæiris Bert. — R. Le Larzac méridional et le Guilhomard! I. lutescens Lamk. — RR. Pégayrolles-de-ľ Escalette (Loret). I. fætidissima L. — RR. Bords de la Vis à Lafoux (Espagne). . Narcissus juneifolius Lag. — AC. Causse de Saint-Affrique! Le Guilhomard! Presque tout le Larzac ! i Goodyera repens R. Br. — RR. Bois de Pins sur le causse Noir! Epipactis atrorubens Hoff. — AR. Larzac! Causse Noir! WE Bégonl.. Neottia Nidas-avis Rich. — R.mais dans tous les caussesi 55 mere Orehis at L. — RR. Le Larzac au-dessus de Mélaci Sommet du bois de Monclarat ! La Blaquérerie ! CXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. * Orchis sesquipedalis Willd (0. ambigua Martr.). — RR. Sources de la Lou- bière; Sainte-Eulalie ; Saint-Xist ; Pégayrolles ; Saint-Étienne-de-Gourgas. — Cet Orchis est voisin de FO. latifolia L. et de FO. incarnata L. : Fries Je considérait comme une variété elatior de ce dernier. Il se distingue ide l’un et de l'autre par sa haute taille (5-7 décimètres), sa tige grosse, Aargement fistuleuse, ses feuilles larges, dressées, non maculées, ses fleurs couleur de chair, formant un épi lâche et trés allongé (20-25 cen- timétres), à bractées lancéolées, toutes plus longues; les inférieures du double, que les fleurs. ‘©. odoratissima L. — RR. Millau à Massabiau! Causse Noir à Saint-Jean- de-Balmes ! ©. viridis Cr. — RR. Le Larzac au-dessus de Sainte-Eulalie et à la Blaqué- rerie ! Le causse Noir prés de Veyreau! ‘Ophrys Pseudospeeutum DC. — AR. Pentes de toutes les vallées! ‘©. arachnites Hoff. — RR. Creissels au Puy-de-France; gare de Lapanouse ! 9. Scolopax Cav. — AR. Causse de Saint-Affrique; vallée de Cernon ; le Clapier! Saint-Paul! ‘©. fusea Linck. — RR. Plateau du Guilhomard (E. Planchon). ‘©. tutea Cav. — RR. Saint-Rome-de-Cernon, bois de Blayac! ‘Triglochin palustre L. — RR. Le causse Noir à Lanuéjols (D' Martin)! Euzula nivea DC. — R. Bois de Virenque! du causse Bégon! sous Veyreau! ‘Schænus nigricans L. — AC. Causse de Saint-Affrique! Vallées de la Sorgues du Tarn et de la Dourbie! 'Seirpus Holoschænus L. — AC. Causse de Saint-Affrique! Sources des vallées! *S. Tahernsemontant Gmel. — RR. Causse de Saint-Affrique, à Caussanus et à Nonenque! S. Savit Seb. et M. — RR. Vallée de la Sorgues! La Loubiére! Saint-Rome- de-Tarn! Carex Sehrenert Schr. RR. Creissels, route de Raujoles (Bonhomme). €. atba Scop. — RR. Bois de Salbous! Le causse Noir, rochers et bois! €. nitida Host. — AC. Larzac! Causse Noir ! Guilhomard! €. humilis Leyss. — C. sur les plateaux de tous les causses! €. tenuis Host. — RR. Le Larzac, sommet des bois de Montclarat et de Fajas. Le causse Noir, au cirque de Madasse et sous Veyreau! €. depauperata Good. — RR. Le Larzac à Saint-Maurice (Loret) ; bois de Salbous ! € Mairii Coss. — AR. Toute la vallée de la Dourbie! Saint-Rome- de Tara Saint-Affrique, côte de Tiergues! Vissec (D' Martin). | Phleum asperum Jacq. — RR. La Loubiére au-dessus de Vabres! Alopeeurus bulbosus L. — RR. Nant, bords du Durzon (frère Marc)! Le Clapier! Mares de Saint-Jean-d’Alcas ! Echinaria eapitata Desf: — AR. cà et là dans tous les causses! Agrostis interrupta L. — R. Dolomies du Larzac et du causse Noir! A: vertieillata Vill. — RR. Vallée de la Sorgues à Fondamente; Latour, La- peyre ! RSR SP "UPPER Ye m REIP LI SEAT PR SE CORNING. PSE COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. CXXXV Polypogon monspeliensis Desf. — RR. Vallée de la Dourbie entre le Monna et la Roque! Vallée de la Jonte entre le Rosier et Meyrueis (Bras). P. littoralis Sm. — RR. Vallée de la Dourbie entre le Monna et la Roque, au milieu des P. monspeliensis et Agrostis alba, dont il est un hybride! Stipa juncea L. — R. Pentes chaudes des vallées du Tarn et de la Dourbie | S. pennata L, — C. sur le Larzac et le causse Noir! S. Aristella L. — RR. Vallée de la Vis à Madiéres (Loret). Lasiagrostis Calamagrostis Link. — R. Tout le pourtour du causse Noir ! Milium paradoxum P. B. — AC. sur les pentes de toutes les vallées! Aira canescens L. — RR. Nant et Saint-Jean ! Madiéres. A. media Gouan. — AC. Plateaux du Larzac et du Guilhomard! Avena barbata Brot. — AC. Vallées du Tarn, de la Sorgues, de la Dourbie ! A. bromoides Gouan. — AR. La Loubière! Vallées de la Dourbie et de la Jonte! Vallée du Tarn! Kæleria phleoides Pers. — R. Millau! Nant! Vallée de la Sorgues ! Poa alpina var. brevifolia G. G. (P. brevifolia DC.). — R. Plateaux du causse Noir et du causse Bégon, entre 800 et 900 mètres | Eragrostis poæoides P. B. — RR. Vallée de la Dourbie entre le Monna et la Roque! * Melica Bauhini All. — RR. Millau, rochers du puech d'Agast, sur ie causse Noir, à 800 mètres! M. nutans L. — RR. Bois de Salbous et de Virenque ! Le Guilhomard ! Devèze du Viala ! Seleroehloa dura P. B. — R. Sainte-Eulalie; Saint-Rome-de-Cernon ; le ‘Larzac au-dessus de Creissels! Saint-Paul-des-Fonts! Cynosurus echinatus L. — RR. Vallée de la Sorgues à Fondamente ! Madières : (Martin). | Vulpia myuros Rchb. — R. Vallées du Tarn, de la Jonte, de la Vis! Festuca spadicea L. — AC. dans tous les causses, surtout sur les plateaux! Bromus madritensis L. — R. Vallées du Tarn, de la Dourbie, de la Sorgues! B. maximus Desf. — R. Millau; Nant; Saint-Rome-de-Tarn! B. intermedius Guss. — RR. Vallée du Tarn aux environs de Millau ! B. squarrosus L. — AC. dans tous les causses, surtout dans les vallées! * ordeum maritimum L.-— AC. dans trois localités : Massergues, route de Saint-Jean-d'Aleas ! Vabres; route de Camarès! Vallée de la Sorgues entre Fondamente et Latour ! Xgilops triaristata Willd. — Millau, route de Péyre! La Loubière, près de Montégut! z i Æ. vulgari-ovata Loret (Æ. triticoides Req.). — R. Millau! Nant! Cornus! Sainte-Eulalie! Saint-Rome-de-Cernon! Saint-Jean et Saint-Paul ! . Æ. vulgari-triuneiatis Loret. — RR. Nant, sous le roc Nantais et au bas dela cóte de la Liquisse ! Cornus, au Viala ! Peyre, prés Millau! Braehypodium phæntcosdes Loret et Barr. Fl. Montp. — AC. Coteaux secs et plateaux de tous les causses! B. ramosum Rom. et S. — RR: Vallée du Ta (Dr Martin); coteaux dé Calès, prés Millau! rn à Comprégnac! Navacelle CXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Psilurus nardoides Trin. — R. La Loubière à Rayssac ! Nant et Saint-Jean! Botrychium Lunaria Sw. — R. Plateaux du Larzac et du causse Noir! Polypodium ecalcareum Sm. — R. Rochers humides du Larzac et du causse NCir! Saint-Paul-des-Fonts ! Asplenium Halleri DC. — RR. Vallées de la Virenque à Sauclières ! de la Vis à Lafoux! * A. viride Huds. — RR. Le causse Noir, rebord septentrional de la vallée de la Jonte, à 800 mètres! A. Trichomanes Var. lobato-crenatum DC. — R. Le Larzac, rochers au sommet des bois de Montclarat et de Fajas! Cascades de Saint-Rome-de- Tarn ! Montpellier-le-Vieux ! Adiantum Capillus-veneris L. — AR. Vallées du Tarn, de la Sorgues, de la Dourbie ! du Cernon à Sainte-Eulalie ! Enfin, mentionnons sans indication de localités les espèces suivantes plus ou moins répandues dans les causses et qui n'ont pas encore été signalées dans les listes précédentes : 4° THALAMIFLORES. — Clematis Vitalba CC., Thalictrum montanum R., Anemone nemorosa AC., Adonis autumnalis RR., A. flammea AC., Ranunculus aquatilis AC., R. confusus R., R. trichophyllus AC., R. auricomus AR., R. aeris C., R. repens AC, R. bulbosus CC., R. cherophyllos R., R. arvensis CC., Ficaria ranunculoides CC., Helleborus fœtidus CC., Aquilegia viscosa Gouan AC., Delphinium. Consolida: AR., Berberis vulgaris R., Papaver -som- niferum R., P. Rhæas CC., P. dubium AC., P. Argemone AC., P. hybridum RR., Chelidonium majus AC., Fumaria officinalis C., F. Vaillantii AC., F. par- viflora RR., Raphanns Raphanistrum AC., Sinapis arvensis CC., S. alba RR., S. incana AR., Eruca sativa R., Diplotaxis tenuifolia AR., D. muralis AG»; Cheiranthus Cheiri C., E. cheiranthoides RR., E. perfoliatum AC., Barbarea precox AC., Sisymbrium officinale C., S. asperum AR., S. Alliaria- C., Nas- turtium officinale AR., Turritis glabra RR., Arabis hirsuta CC., A. sagittata AC., A. Thaliana C., Cardamine hirsuta CC., Alyssum calycinum CC., Draba muralis AC., D. verna CC.,:Myagrum perfoliatum AC., Neslia paniculata AC.; Calepina Corvini AR., Biscutella lævigata AC., Iberis amara AC., Thlaspi arvense AC., Th. perfoliatum CC., Capsella Bursa-pastoris C., C. rubella C., C. gracilis R., Hutchinsia petræa C., Lepidium campestre C., L. ruderale AR., L. graminifolium AC., L. Draba AC., Senebiera Coronopus AR., Rapis- trum rugosum CC., Helianthemum vulgare C., H. polifolium C., H. guttatum R., H. procumbens C., Viola hirta CC., V. odorata C., V. Reichenbachiana AC., V. Riviniana C., V. segetalis ÀC., V. gracilescens R., Reseda Phyteuma AC., R. lutea C., R. Luteola AC., Polygala vulgaris C ., P. calcarea C., Cücu- . balus baccifer R., Silene inflata AC., S. nutans AR., S. otites AR., Lychnis vespertina C., Lychnis Githago AC., Saponaria officinalis-AC.,-S-: ocymoides: C., S. Vaccaria AR., Dianthus prolifer AC., D. Carthusianorum AR., Sagina procumbens AR., Alsine tenuifolia C., Arenaria serpyllifolia AR.,.A. leptocla-: dos AC., Stellaria media CC., S. Holostea C., Holosteum umbellatum: AC., COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. CXXXVII Cerastium glomeratum AC., C. brachypetalum C., C. semidecandrum AR., C. glutinosum AC., C. triviale AC., C. arvense AC., Linum tenuifolium AC., L. salsoloides AC., L. catharticum AR., Malva Alcea R., M. silvestris AG., M. rotundifolia C., Althæa officinalis RR., A. hirsuta C., Geranium sangui- neum C., G. columbinum C., G. dissectum C., G. pyrenaicum AC., G. molle C., G. pusillum AC., G. rotundifolium C., G. lucidum AC., G. Robertianum AR.,G. purpureum C., Erodium cicutarium CC., Hypericum perforatum C., H. tetrapterum AR., H. hirsutum AR., H. montanum AC., Acer campestre C., Oxalis stricta R. . .9* CALICIFLORES. — Evonymus europæus AC., Rhamnus cathartica AC., Genista sagittalis AC., G. pilosa CC., Cytisus Laburnum RR., Ononis Natrix AC., O. procurrens CC., O. striata C., O. Columnæ AC., Anthyllis Vulneraria CC., A. Dillenii AC., Medicago Lupulina C., M. falcata AC., M. media AC., M. sativa AC., M. orbicularis AC., M. polycarpa AC., M. maculata AR., M. mi- nima C., M. cinerascens AC., Melilotus arvensis AC., M. macrorrhiza AR., M. alba R., Trifolium incarnatum AR., T. Molinerii R., T. rubens AC., T. me- dium AC., T. pratense CC., T. ochroleucum AC., T. striatum AR., T. scabrum AR., T. fragiferum C., T. repens CC., T. minus AR., T. campestre AC., Tetra- gonolobus siliquosus AR., Lotus corniculatus CC., L. tenuis AC., Astragalus glycyphyllos AR., A. monspessulanus C., Colutea arborescens AR., Vicia sa- tiva AC., V. angustifolia C., V. lutea AR., V. sepium AR., V. Cracca R., V. tenuifolia CC., V. varia RR., Ervum hirsutum C., E. tetraspermum AC., E. Ervilia R., Pisum arvense AR., Lathyrus Aphaca AC., L. Nissolia RR., L. hirsutus R., L. latifolius AC., L. Cicera R., L. tuberosus RR., L. niger AR., L. sphæricus R., Coronilla Emerus C., C. minima CC., C. varia AR., C. scorpioides R., Hippocrepis comosa CC., Onobrychis sativa AR., Prunus spi- nosa CC., P. fruticans R., P. insititia RR., Cerasus avium AC., C. Mahaleb AC., Spiræa Filipendula AC., Geum urbanum AC., Potentilla verna CC., P. reptans CC, F ragaria vesca AC., F. collina AR., Rubus cæsius CC., R. nemorosus AC., R. tomentosus C., R. rusticanus CC., Rosa pimpinellifolia AC., R. arvensis. AC., R. lutetiana CC., R. andegavensis AR., R. dumalis CC., R. dumetorum AC., R. rubiginosa CC., R. micrantha AC., R. agrestis CC., Agrimonia Eupa- toria AC., Poterium dictyocarpum CC., Alchemilla arvensis R., Mespilus ger- manica R., Cratægus monogyna CC., C. oxyacanthoides R., Cydonia vulgaris AC., Pirus communis R., Malus communis R., M. acerba AB., Sorbus domes- tica AR., S. torminalis AR., Epilobium parviflorum C., E. hirsutum AC., Œnothera biennis AR., Myriophyllum verticillatum RR., Lythrum Salicaria R., Bryonia dioica AC., Portulaca oleracea R., Herniaria glabra AC., H. hir- suta AC., Scleranthus annuus AC., Sedum album AC., S. micranthum AC., S. dasyphyllum AC., S. acre C., Sempervivum tectorum R., Umbilicus pen- dulinus AC., Ribes Uva-crispa C., Saxifraga tridactylites C., Daucus Carota c., Orlaya grandiflora R., Turgenia latifolia AR., Caucalis daucoides C., Torilis arvensis C., T. nodosa AC., Peucedanum Cervaria AC., P. Oreoselinum -— Pastinaca opaca AC., Tordylium maximum AC., Silaus pratensis AC., Seseli montarium Ci, Feeniculum- officinale. AG.;-Œnanthe pimpinelloides RR., Bu- XXXVII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. pleurum rotundifolium AC., B. falcatum C., Berula angustifolia AC., Carum Carvi AR., C. Bulbocastanum C., Ægopodium Podagraria RR., Helosciadium noditlorum RR., Trinia vulgaris C., Apium graveolens R., Petroselnium sa- tivum AR., Scandix Pecten-Veneris CC., Anthriscus vulgaris AR., A. silvestris CC., Chærophyllum temulum AR., Æthusa Cynapium RR., Conium macula- tum R., Eryngium campestre CC., Sanicula europæa AR., Hedera Helix C., Cornus sanguinea C., Viscum album AR., Sambucus Ebulus C., S. nigra AC., Viburnum Lantana C:, V. Opulus RR., Lonicera Xylosteum AC., Rubia peregrina AC., Galium Cruciata C., G. verum AC., G. elatum AR., G. dume- torum AR., G. rigidum AC., G. silvestre AR.,G. montanum AR., G. constric- tum RRi, G. parisiense RR., G. Aparine C., G. tricorne AC., Asperula «cynanchica C., A. arvensis AC., Sherardia arvensis AC., Crucianella angus- tifolia AR., Centranthus ruber R., Valeriana officinalis AR., Valerianella -olitoria AC., V. carinata AC., V. Auricula AR., V. Morisonii AR., Dipsacus silvestris C., Knautia arvensis AC., Scabiosa Columbaria AC., S. patens AC., Eupatorium cannabinum AC., Tussilago Farfara C., Solidago Virga-aurea AC., Linosyris vulgaris AR., Erigeron canadensis AR., E. acris C., Bellis perennis CC., Senecio vulgaris CC., S. viscosus AC., S. Jacobæa AC., S. erucifolius AR., Artemisia Absinthium R., A. vulgaris AR., A. campestris AC., Tanace- tum vulgare R., Leucanthemum vulgare CC., L. corymbosum AC., Anthemis -arvensis AC., A. Cotula C., Achillea Millefolium C., Helianthus tuberosus R., Inula Conyza C., I. salicina AR., I. montana C., I. dysenterica AC., Filago spathulata AC., Micropus erectus AC., Calendula officinalis RR., Onopordon Acanthium AR., Cirsium lanceolatum C., C. eriophorum AC., C. bulbosum AC., "C. acaule :C., C. arvense AC., Carduus tenuiflorus AC:, C. nutans C., Cen- taurea amara AC., C. jacea AR., C. Cyanus C., €. Scabiosa C., C. Caleitrapa C., Keñtrophyllum lanatum AC., Serratula tinetoria AC., Carlina“ vulgaris C., Lappa minor AC.; Xeránthemum inapértum AC., X. cylindraceum AR., Ci- chorium Intybus CC., Hypochæris radicatà AR., Thrincia hirta AR., Leonto- don autumnalis AR., L. proteiformis AC., Picris -hieracioides C., Helmin- thia echioides R., Podospermum laciniatum AC., Tragopogon porrifolius RR., T. pratensis AC., Chondrilla júncea AC., Taraxacum officinale C.; T. lævigatum AC., T. palustre AR., Lactuca saligna AR., L. Scariola AR., L. virosa AR., L. muralis R., L. perennis AC., Sonchus oleraceus AC., -S. asper AR., Crepis taraxacifolia C., C. fœtida AC., C. virens AC., C. pulchra AC., Hieracium Pilosella CC., H. præcox C., H. bifidum AC., H. murorum AG. H. vulgatum AR., Xanthium strumarium RR., X. spinosum R., Phyteuma orbi- -culare AC., Ph. spicatum AR., Specularia Speculum C., Sp. hybrida AR., Cam- „panula glomerata C., C. Trachelium AR., C. Erinus AC., C. rotundifolia C., : C. Rapunculus AC., C. persicifolia AR., Monotropa Hypopithys R. 3 COROLLIFLORES. — Pinguicula vulgaris R., Primula vulgaris AR. P. offici- nalis AC., P. suaveolens AR., P. elatior R., Lysimachia vulgaris R., Anagallis phæœnicea AC., A. cærulea AC., Samolus Valerandi AR.; Fraxinus excelsior .AC., Ligustrum‘ vulgare: AC., Vinca minor AC., Vincetoxieum officinale Gs’ -Erythréa pulchella R., E. Centaürium AC., Chlora perfoliata AR.; Convol- COSTE. — FLORULE DU LARZAC, DU CAUSSE NOIR, ETC. CXXXIX vulus arvensis AC., Cuscuta europæa RR., C. Epithymum AC., C. Trifolii AC » C. Godronii AC., Borrago officinalis R., Symphytum tuberosum AR., Anchusa italica AR., A. arvensis AC., Lithospermum purpureo-cæruleum AC., L. offi- cinale AR., L. arvense C., Echium vulgare C., Pulmonaria vulgaris AC. , Myoso- tis hispida AC., M. intermedia AR., Echinospermum Lappula AR., Cynoglossum pictum AC., C. officinale R., Heliotropium europæum AC., Lycium barbarum R., Solanum nigrum AR., S. miniatum AC., S. Dulcamara AC., Atropa Bella- dona AR., Datura Stramonium R., Hyoscyamus niger AC., Verbaseum Thapsus AR., V. phlomoides R., V. pulverulentum R., V. Lychnitis AC., V. Blattaria R., Scrofularia nodosa AR., S. aquatica AR., S. canina AC., Antirrhinum majus R., Linaria spuria AC., L. Elatine R., L. striata AR., L. sapina AC., L. minor AR., Veronica Teucrium C., V. Chamædrys AC.,V. Beccabunga R., V. Anagallis R., V. arvensis AC., V. præcox AC., V. didyma AR., V. agrestis R., V. hederæfo- lia C., Digitalis lutea AR., Odontites lutea R., O. rubra RR., O. serotina AC., Rhinanthus major R., Rh. minor C., Melampyrum cristatum R., M. pratense AC., Orobanche cruenta AC., O. Galii R., O. Epithymum AC., O. Hederæ R., 0. Eryngii AR., Mentha rotundifolia C., M. silvestris AC., M. viridis AR., M. aquatica AR., Origanum vulgare AC., Thymus Serpyllum CC., Th. Chamæ- drys AR., Calamintha officinalis AR., C. ascendens AC., C. Nepeta AR., C. Acinos C., C. Clinopodium AC., Melissa officinalis RR., Salvia Sclarea RR., S. pratensis C., S. Verbenaca AC., Nepeta Cataria AR., Glechoma hederacea AR., Leonurus Cardiaca RR., Lamium amplexicaule C., L. hybridum R., L. purpureum C., L. maculatum R., L. Galeobdolon AR., Galeopsis Lada- num C , G. arvatica AR., Stachys germanica AC., St. silvatica AR., St. annua AR,, St. recta C., Betonica ofticinalis AC., Ballota fœtida C., Marrubium vul- gare C., Melittis Melissophyllum AC., Brunella vulgaris AC., B. alba AR., B. grandiflora AR., Ajuga reptans R., A. genevensis AC., A. Chamepitys C., Teucrium Botrys AC., T. Chamædrys C., T. montanum C., Verbena officinalis AC., Plantago major AC., P. intermedia AC., P. media AC., P. serpentina AC., P. lanceolata C., P. arenaria R., Armeria plantaginea C., Globularia vul- garis C. 4 MONOCHLAMYDÉES. — Amarantus retroflexus AC., A. silvestris R., Polycne- mum majus AC., P. arvense R., Atriplex hortensis R., A. hastata AC., A. patula C., Chenopodium Botrys AR., C. Vulvaria AC., C. album C., C. opulifolium AR, - C. murale AC., C. intermedium AR., C. hybridum AC., C. Bonus-Henricus AR., Rumex pulcher C., R. conglomeratus AC., R. crispus AR., R. scutatus AC., R. Acetosa AR., Polygonum amphibium R., P. Persicaria AC., P. aviculare CC., P. Convolvulus AC., P. Fagopyrum AR., Passerina annua AC., Aristolochia Cle- matitis AC., Euphorbia helioscopia AC., E. platyphylla AR., E. rcr E. Esula R., E. Cyparissias CC., E. exigua AC., E. falcata AC., E. Peplus AC., E. amygdaloides AR., E. Lathyris R., Mercurialis perennis AC., M. annua CC., Morus alba AR., Ulmus campestris CC., Urtica urens C., U. dioica C., Parie- laria officinalis C., Salix alba C., S. purpurea C., S. cinerea C., S. Caprea RR., Populus: Tremula AR, P; alba R., P. nigra C., Alnus glutinosa AC., Juniperus communis AC. CXL SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. 5° MONOCOTYLÉDONÉES et ACOTYLÉDONÉES VASCULAIRES. — Alisma lanceola- tum R., A. ranunculoides RR., Colchicum autumnale AC., Tulipa silvestris RR., Scilla autumnalis AC., S. bifolia AR., Ornithogalum pyrenaicum AR., O. umbellatum AC., Gagea arvensis AR., Allium vineale AC., A. sphæroce- phalum AC., A. ursinum RR., A. oleraceum R., Muscari racemosum C., M. neglectum AR., M. comosum AC., Phalangium Liliago AC., P. ramosum AC., Polygonatum vulgare AC., Convallaria maialis AR., Tamus communis AC., Iris Pseudo-Acorus RR., I. germanica AR., Gladiolus segetum AC., Galanthus nivalis R., Narcissus Pseudonarcissus AC., N. poeticus C., Spiranthes autum- nalis AR., Cephalanthera ensifolia R., C. grandiflora AR., C. rubra AR., Epi- pactis microphylla R., E. latifolia RR., E. palustris RR., Neottia ovata AR., Limodorum abortivum AR., Orchis hireina R., O. pyramidalis R., O. Morio AR,. O. ustulata AR., O. militaris AC., O. purpurea AC., O. mascula AR., O. laxi- flora RR., O. incarnata R., O. maculata AR., O. bifolia R., O. montana RR., O. conopea AR., Ophrys authropophora R., O. aranifera AC., O. apifera R., O. muscifera RR., Potamogeton natans R., P. perfoliatus RR., P. crispus AR., P. densus C., Lemna minor RR., Arum italicum AC., Typha latifolia RR., T.angustifolia RR., Sparganium ramosum RR., Juncus conglomeratus R., J. effu- sus R., J. glaucus AC., J. lamprocarpus AC., J. obtusifolius AR., J. compressus R., J. Tenageia RR., J. bufonius AC., Luzula Forsteri AR., L. campestris AR., Cyperus longus R.; C. fuscus RR., Eriophorum angustifolium. RR., E. lati- folium RR., Scirpus compressus AR., S. pauciflorus R., S. palustris R., S.-uniglumis RR:, Carex vulpina R., C. muricata R., C. divulsa AC., C. glauca AC., C. maxima R., C. panicea, RR., C. præcox R., C. tomentosa R., C. montana AR., C. Halleriana AC., C. digitata AR., C- silvatica RR., C. flava R., C. distans AR., C. paludosa AR., C. riparia RR., C. hirta R., Anthoxanthum odoratum C., Phleum pratense C., P. Boehmeri AR., Alopecurus agrestis AC., A. geniculatus RR., Setaria glauca R., S. viridis C., S. verticillata. R., Panicum Crus-galli Rs, P. sanguinale R., Cynodon Dactylon AR., Arundo Phragmites R., Agrostis alba AG., A. vulgaris AR., Avena fatua AR., A. pubescens AR., A. pratensis AR, A. elatior C., Trisetum flavescens R., Holcus lanatus AC., Koeleria cristata AR., K. valesiaca AC., Glyceria fluitans R., G. plicata R., Poa annua CC., P. nemo- ralis AR., P. bulbosa AC., P. compressa AR., P. pratensis AC., P. trivialis AC., Eragrostis megastachya R., E. pilosa RR., Briza media C., Melica ciliata AC., M. uniflora AR., Scleropoa rigida AC., Dactylis glomerata C, D. hispanica AC., Molinia cærulea AC., Cynosurus cristatus C., Vulpia Pseudo- myuros AR., F. ovina AC., F. duriuscula CC., F. rubra AR., F. heterophylla R., F. arundinacea AC., Bromus tectorum AC., B. sterilis C., B. asper R., B. erectus C., B. commutatus R., B. arvensis C., B. mollis C., Hordeum muri- num C., H. secalinum AC., Agropyrum campestre AC., A. repens AR., A. cani- num R., Brachypodium pinnatum AR., Lolium perenne C., L. rigidum AC., L, temulentum AC., Gaudinia fragilis R:, Nardurus unilateralis AR., Ophioglos- sum vulgatum RR., Ceterach: officinarum C., : Polypodium vulgare AC., Poly- stichum Filix-mas RR., Cystopteris fragilis RR., Asplenium Trichomanes C6., A. -Ruta-muraria C., Scolopendrium officinale AC., Equisetum. arvense AC., E. maximum AC., E. palustre AR., E. hyemale RR., E. ramosum AR. COSTE ET MOURET. — NOTE SUR L'HELICHRYSUM BITERRENSE. CXLI NOTE SUR L'HELICHRYSUM BITERRENSE sp. nov.; par MM. l'abbé H. COSTE et F. HOURET. Le 2 juin 1892, nous quittions de grand matin, en compagnie de notre fidéle ami, le cher frére Sennen, le domaine du Négre, situé au sud et prés de Béziers, et nous nous dirigions en toute hàte vers les rives de l'Aude et les rochers de la Clape, dont nous avions décidé l'exploration. Mais à peine avions-nous laissé en arriére le riant village de Lespignan, que notre attentian fut vivement attirée, à gauche de la route, sur une colline pierreuse, par un Helichrysum d'un aspect singulier. Son port | était bas et trapu, son feuillage dense et presque d'un blanc de neige, ses tiges trés nombreuses, complétement cachées par les feuilles et si courtes que les petits corymbes dorés, qui commençaient à fleurir, sem- blaient naître da la souche. Il nous parut intéressant et digne d'une visite. Descendre de voiture, voler sur la colline et se saisir de la cu- rieuse Synanthérée fut pour les trois botanophiles l'affaire d'un instant. Elle était assez abondante dans cette station, végétait sur un sol trés sec et aride, et se distinguait nettement, méme à distance, del'H. monspe- liense, le plus répandu de tous les Helichrysum dans cette région. Toutefois nous fümes d'avis que, par la forme de ses capitules et ses organes floraux, elle se rattachait, ainsi que lH. monspeliense, au groupe trés polymorphe de l’H. Stechas DC. Mais cette forme singulière avait- elle été déjà distinguée ? ou bien était-elle innommée ? Ce fut en vain que nous fimes appel à tous nos souvenirs, à toutes nos connaissances. Nous dümes renoncer à lui trouver un nom et nous contenter pour le moment de garnir nos boîtes. L'un de nous est revenu depuis à Lespi- gnan, pour étudier cette plante dans son complet développement, et a pu cette année méme réunir assez d'éléments pour la publier prochaine- ` ment dans les centuries de M. Ch. Magnier. Depuis l'apparition du Breviarium Plantarum novarum, fasc. 2 (1868), de MM. Jordan et Fourreau, le nombre des Helichrysum de la flore francaise s'est accru dans des proportions considérables. Nous nous étions flattés d'abord de pouvoir identifier le nótre avec quelqu'une des formes décrites par ces savants auteurs. Vain espoir! aucune description du Breviarium, ni d'aucun ouvrage à nous connu, ne saurait convenir exactement à la plante de Lespignan. Plusieurs savants botanisles de nos amis ont bien voulu, à notre demande, examiner minutieusement de nombreux exemplaires desséchés, les comparer avec les formes de leurs riches herbiers et des importantes collections réunies dans nos grandes villes.: Toutes leurs recherches : sont restées jusqu'ici sans résultat. CXLII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Convaincus aujourd'hui que notre Helichrysum est encore inédit et. qu'il constitue une espéce de second ordre ou race stationnelle fort re- marquable, nous avous l'honneur d'en faire communication à la Société sous le nom de H. biterrense. Nos confréres voudront bien, nous l'espé- rons, approuver le choix que nous avons fait de cette dénomination. La ville de Montpellier étant, comme on sait, le centre d'études scienti- fiques le plus important de tout le Midi, et la botanique y ayant été cul- tivée dés l'origine, a eu l'insigne honneur de donner son nom à un nombre considérable d'espéces, dont aucune cependant n'appartient en propre à ses environs. Dans le genre méme qui nous occupe, Jordan et Fourreau ont baptisé du nom de Montpellier la forme del H. Stechas la plus répandue dans notre région méditerranéenne. Or Béziers, la se- conde ville de l'Hérault, située au sein d'une flore au moins aussi inté- ressante, qui marque la transition entre la flore du bas Languedoc et celle des basses Corbières, n'a jamais eu l'avantage de voir une espèce quelconque rappeler son nom. L'occasion nous parait aujourd'hui favo- rable pour réparer cet oubli, et nous ne pouvons mieux faire, croyons- nous, que d'appliquer la dénomination locale d' H. biterrense à l'intéres- sante Synanthérée que nous avons découverte dans le Biterrois (1). Aprés ces considérations sur sa découverte, sa station et sa dénomi- nation, il nous reste à donner de notre H. biterrense une description détaillée et à indiquer les. principaux caractères qui le différencient des espéces ou formes les plus voisines. H. BITERRENSE Nob. — Plante trapue de 5-12 centimètres, toute ^ , , . . * couverte d'un duvet d'un blanc de neige; souche grosse, ligneuse, trés rameuse, émettant de nombreuses tiges brunes, sous-ligneuses, tor- (1) Béziers, en latin Biterræ (vini terra, le terroir du vin), a été jusqu'à la Révo- lution francaise le siége d'un évéché, qui comprenait tout le pays connu cncore aujourd hui sous le nom de Biterrois. Cette ville est toujours au centre d'un des plus beaux vignobles du Midi et fait un grand commerce de vins. Si aucune plante ne rappelle son nom, cela tient sans doute à ce que Montpellier a étendu la zone de son influence bien au delà des limites de son territoire, mais aussi à ce que Nar- bonne, la voisine de Béziers, est devenue depuis longtemps, pour les botanistes, un centre renommé d'herborisations. La plupart des espéces qui portent son nom, de même que celles qui portent le nom de Montpellier, sont aussi abondantes dans le Biterrois que dans le Narbonnais. Citons en particulier les suivantes qui ne sont coD- nues, dans l'Hérault, qu'entre la vallée de l'Orb et celle de l'Aude : Hypecoum pen- dulum L., Hesperis laciniata AN., Cistus ladanifer et C. populifolius L., Dianthus brachyanthus Boiss., Buffonia perennis Pourret, Trigonella hybrida Pourr., Astra- galus pentaglollis L. et A. narbonensis Gouan; Hedysarum capitatum Desf., Santo- lina squarrosa Willd., Cirsium odontolepis Boiss., Centaurea intybacea. Lamk, Atrac- lylis humilis L., Sideritis tomentosa Pourr., Statice confusa G. G., St. lychnidifolia Gir., St. ferulacea L., Kôchia prostrata Sehr, Euphorbia terracina L., Uropetalum serotinum Gawl., etc. La partie du Biterrois comprise éntre la vallée de l'Orb et celle de l'Hérault nous offrirait une flore non moins riche. COSTE ET MOURET. — NOTE SUR L'HELICHRYSUM. BITERRENSE. CXLIII tueuses, courtes, couchées et étroitement appliquées sur le sol; rameaux très nombreux, très courts (3-6 centimètres), simples, dressés, coton- . neux, feuillés jusque sous les fleurs; feuilles toutes blanches-tomen- teuses sur les deux faces, trés serrées sur, les rameaux méme floriféres qu'elles cachent presque entiérement, linéaires, un peu élargies, sub- obtuses, courtes (3-12 millimétres), à bords enroulés, odorantes par le froissement, les inférieures plus petites, arquées-réfléchies, les supé- rieures plus longues, plus étroites, ordinairement dressées ; capitules brièvement pédicellés, paraissant souvent sessiles, disposés en corymbe simple ou presque simple, petit, globuleux, dense, enveloppé à sa base par les feuilles supérieures; involucre subglobuleux, à folioles d’un jaune doré ou citrin, luisantes, inégales, les extérieures lancéolées, entiérement scarieuses, un peu tomenteuses à la base, les intérieures oblongues-spatulées, dilatées au sommet, coriaces en bas jusque vers le milieu, scarieuses du reste, un peu lanugineuses vers la base; fleurons d'un jaune orangé, égalant à peu près l’involucre ; akènes petits, bruns, glanduleux. Hérault : Lespignan, près Béziers, collines arides. — Juin-juillet. Parmi les Helichrysum de petite taille décrits dans le. Breviarium, deux surtout semblent se rapprocher du nôtre : ce sont les H. olonnense des Sables-d'Olonne (Vendée) et H. parvulum de Saint-Tropez (Var). Le premier a, comme lui, les tiges nombreuses, courtes, les, feuilles petites, nombreuses, souvent arquées, les capitules subglobuleux, briéve- ment pédicellés, serrés en petits corymbes arrondis; mais ses feuilles vertes en dessus, très étroitement linéaires aiguës, ses tiges trés gréles, ascendantes, et ses folioles de l'involucre largement ovales obtuses l'éloignent complétement de notre Synanthérée. | | L'H. parvulum lui ressemble pareillement par sa petite taille, ses tiges florifères basses et dressées, ses feuilles canescentes et courtes ; mais s'en éloigne encore davantage par son port trés gréle, ses tiges flexueuses, ses feuilles trés étroites, subaigués, presque dressées, ses capitules globuleux-cylindracés, d'un jaune assez påle, plus longuement Pédicellés, formant un corymbe plan et un peu làche. L'Helichrysum le plus répandu dans la plaine et les basses mon- lagnes du Languedoc est assurément VH. monspeliense Jord. et Fourr. Ün le rencontre en abondance autour de Lespignan, et nous avons ob- Servé entre lui et celui qui nous occupe quelques individus assez exac- lement intermédiaires. Cependant, dans sa forme ordinaire, Dés si Bettement caractérisé, qu'il n’est guère possible de les ara iba Hs ^ distingue, en elfet, par ses tiges forifères longues de ll (id 8réles, arquées-ascendanles, légèrement flexueuses; ses leui i em allongées, moins blanches en dessus, étroitement linéaires, aigués, CXLIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. cachant pas les rameaux; ses capitules assez longuement pédicellés, dis- posés en corymbe composé, plus grand et un peu làche; enfin par ses -folioles de l'involucre largement ovales. Un autre Helichrysum qui a de grandes affinités avec le nótre et que Godron a décrit dans la Flore de France (II, 183), c'est PH. decumbens Cambess. du littoral de la Provence et du Roussillon. Il a pareillement les vieilles tiges couchées, les rameaux dressés, feuillés jusqu'au som- met; les feuilles courtes, linéaires-obtuses, canescentes, rapprochées sur les rameaux stériles; les capitules briévement pédicellés et comme sessiles, formant un petit corymbe globuleux, dense, entouré à sa base par les feuilles supérieures. Mais il en diffère notamment par sa souche moins épaisse, ses tiges plus allongées, décombantes, ses rameaux flexueux, bien plus longs et moins feuillés; ses feuilles à la fin glabres- centes en dessus, plus étroites, moins nombreuses et écartées sur les rameaux florifères, inodores par le froissement; ses involucres ovoides, à folioles presque égales, les intérieures oblongues-lancéolées, souvent glanduleuses sur le dos. | Quant aux Helichrysum de haute taille, créés par Jordan et Fourreau aux dépens de l'H. Stechas DC., tels que H. flexirameum, H. colli- num, etc., il nous semble inutile de les comparer avec lH. biterrense. Leur port est tout à fait différent, et ils s'en éloignent, à premiére vue, par leurs tiges élevées, atteignant souvent 9-4 décimètres, lâchement feuillées, surtout dans le haut; par leurs feuilles plus vertes, longues souvent de 2 centimétres, les supérieures plus petites que les infé- rieures; par les capitules nombreux, distinctement pédonculés, formant un corymbe composé, plus ou moins lâche, muni de quelques brac- téoles, mais dépourvu de feuilles à sa base. L'H. biterrense a sa place, dans la nomenclature botanique, après les Helichrysum de petite taille, tels que H. parvulum et H. olonnense, et à côté de son plus proche voisin PH. monspeliense. UN BOUQUET DE QUARANTE PLANTES NOUVELLES POUR LA FLORE DE L'HÉRAULT; par M. l'abbé H. COSTE. La flore phanérogamique de l'Hérault, quoique mieux connue peut- être que celle de tout autre département, n'en laisse pas moins le champ ouvert à une foule de recherches et réserve encore aux bons explora- teurs de nombreuses et intéressantes surprises. « Presque toutes nos Flores départementales, dit quelque part Loret (1), offrent, aux extré- mités de leur circonscription, des localités moins connues oü l'on peut (t) FL. Montp., édit. 2, Suppl., p. 595. COSTE. — QUARANTE PLANTES NOUVELLES POUR L'HÉRAULT. CXLV herboriser avec fruit; c'est ainsi qu'en explorant autrefois Saint-Amans- de-Mounis sur les limites de l'Hérault, il m'arriva, en pénétrant un peu dans le Tarn, de rencontrer neuf espéces nouvelles pour Martrin-Donos, qui les signala plus tard dans un supplément de sa Flore. » Ce que Loret dit de la flore du Tarn, s'applique aussi à la flore de l'Hérault, comme à toute autre flore. C'est en faisant quelques apparitions sur le territoire de l'Hérault, limitrophe de l'Aveyron et de l'Aude, que j'ai pu dans ces derniéres années, avec le concours de quelques amis, réunir les éléments du petit bouquet que j'ai l'honneur de présenter aujour- d'hui aux botanistes montpelliérains. Anemone præcox Coste in Bull. Soc. bot. de Fr., t. XXXVIII, session extraord. de Collioure (1891), p. Liu. — Le Larzac, rochers dolo- mitiques au Caylar (5 mai 1892, en fruits; 4 avril 1893, en fleurs avancées)! Anemone serotina Coste, ibid. — Le Larzac, pelouses calcaires et dolomitiques aux Rives, au Caylar et au Cros (5 mai 1893, en fleurs) ! — Ces deux plantes, confondues sous le nom de A. Pulsatilla L. par les auteurs de la Flore de Montpellier, se rapprochent, par plu- sieurs caractères, la première de l'A. amena Jord., la seconde de l'A. montana Hoppe. Anemone ranunculoides L. — Le Larzac, bords de la Virenque, prés de Sorbs (5 mai 1892)! Descendu du bois de Virenque. Iberis pandurseformis Pourr. — Le Larzac au Caylar et au Cros; l'Escandorgue et le Guilhomard vers les sources de l'Orb; Béda- rieux ! Butchinsia diffusa Jord. — Ceilhes et Joncels, vieux murs et rochers calcaires (12 juin 1893)! Cistus populitolius L. — Saint-Chinian, bois de Barrabiau (frère Augustin, mai 1892). : Helianthemum canum Dun. var. dolomidéwum Coste (voy. plus haut, p- cxv). Pelouses rocailleuses et rochers dolomitiques du Larzac au Caylar, au Cros, aux Rives, etc.! Polygala ealcarea Schultz. — Le Larzac, bois et pelouses découvertes au Caylar, au Cros et à Sorbs (5 mai 1892)! Dianthus brachyanthus Boiss. Var. mueronatus Rouy. — Montagne de Marcou et pic de Montagut, au-dessus de Saint-Gervais et de Graissessac, oü l'on trouve aussi la sous-variété subacáulis Rouy (juin 4888, 1890, 1893)! — La plante trouvée dans le Minervois, sur les rochers du vallon du Cros,.par M. l'abbé Baichère (FI, Montp., édit. 2, 595), appartient très probablement à la même il T. XL. | CXLVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Dianthus virgineus L. var. brevifolius Rouy. — AC. sur le plateau du Larzac et le Guilhomard ! — C’est là, d’après M. Rouy, le vrai D. virgineus L. La forme si répandue dans la plaine et les basses montagnes, nommée D. longicaulis Ten. dans la Flore de Mont- pellier, constitue la variété longifolius: Rouy et parait distincte de l'espéce de Tenore. Alsine lanuginosa Coste (A. mucronata var. pubescens Lec. etl Lamot.). — Le Larzac, rochers dolomitiques au Caylar (abbé Re- vel !), et sans doute ailleurs sur les limites de l'Aveyron. Melilotus elegans Salzm. — Cette, rocailles entre le Fort Saint-Pierre et le Lazaret (frére Senuen et moi, 25 mai 1893)! | Potentilla rubens Crantz (P. opaca auct. mult., non L.). — L'Escan- dorgue, prés des Rives, parmi les genéts et les bruyéres (29 avril 1893)! Vidit Siegfried! Cotoneaster vulgaris Lindl. — Le Larzac, rochers des bords de la . Virenque, prés de Sorbs (8 septembre 1893)! Cotoneaster intermedia Coste (C. tomentosa Lindl. var. intermedia Lec. et. Lamot.). — Le Larzac, rochers dolomitiques prés de la Pe- sade (12 juillet 1892) ! Eythram bibraëtentum Salzm. var. minus Coste et Mouret. — Ter- rains salés prés dé Lespignän (Mouret, juin 1893)! — Cette variété, encore inédite, diffère du:type, à côté duquel elle croît en abondance et auquel elle se-rattache par. de:nombreux intermédiaires : par sa petite taille (5-12 centimètres), sa tige grêle, simple ou peu rameuse, à rameaux courts et dressés, et par ses fleurs moins nombreuses .et plus espacées. Ses autres caractères sont ceux du L. bibracteatum Salzm. et servent à la distinguer du L. Thymifolia L. et des formes, naines du L. Hyssopifolia L. auxquelles elle ressemble. Selerantbus Candolleanus Delort forma (S. Belorti Gren). — Ribaute, près de Béziers (frères Augustin et Sennen)! Roquehaute (Théve- neau, E. Mandon)! — La forme S. verticillatus Tausch, à Gignac (Espagne)! Aster Amellus L. — Le Larzac, pentes. boisées de la Virenque, près de Sorbs (8 septembre 1893)! Aster trinervis Desf. (Galatella rigida DC.). — Méme localité et méme date! Existe aux environs, dans le bois de Virenque (Aveyron), et dans la vallée de la Vis (Gard). : Artemisia Verlotorum Lamotte. — Bédarieux, bords de l'Orb (24 oc- FH TR COSTE. — QUARANTE PLANTES NOUVELLES POUR L'HÉRAULT. CXLVII tobre 1893)! Adventice, mais complétement naturalisé dans cette vallée. Pinardia coronaria Less. — Béziers et Portiragnes (frére Sennen, mai 1891-1892). — Signalé depuis longtemps à Montpellier, à Agde, à Bessan, il parait aujourd'hui complètement naturalisé dans l'Hé- rault. | Helichrysum biterrense Coste et Mouret. — Lespignan, coteaux arides (Mouret, Sennen et Coste, 2 juin 1892). — Voyez plus haut, p. CXLI; la découverte et la diagnose de cette plante. Hieracium Pilosella L. var. tardans (H. tardans Nægel. et Peter) (1). — Le Larzac au Caylar et aux Rives (octobre 1893)! ' Hieracium Berardianum Arv.-Touv. — Le Larzac, rochers dolomi- tiques prés du Caylar (12 juillet 1892)! Hieracium parietale Arv.-Touv. (H. saxetanum Jord. non Fries), var. substelligerum Arv.-Touv. — Pic Saint-Loup, rochers du versant nord (22 mai 1893)! — C'est là assurément la plante mentionnée dans la Flore de Montpellier sous le nom de H. stelligero X am- pleæicaule. Ce n'est point un hybride d’après M. Arvet-Touvet. Hieracium cyaneum Arv.-Touv. (forme H. Schmidtii auct., non Tausch ex Freyn). — Saint-Guilhem-le-Désert, 20 mai 1888! Hieracium mediterraneum Martr.-Don., Arv.-Touv. — Montarnaud, bois au-dessus du vallon de Garonne (24 mai 1893)! Hieracium buglossoides Arv.-Touvet var. subrude Arv.-Touv. — Hé- répian, bois siliceux vers les Aires (15 juin 1893)! Erythrsa grandiflora Div. — Plage herbeuse entre Portiragnes et Roquehaute (Mouret, Sennen et Coste, 5 aoüt 1891) ! Thymus nitens Lamotte. — Graissessac, coteaux schisteux du pic de Montagut (16 juin 1893)! Thymus dolomitieus Coste (voy. plus haut, p. cxxx). — Sables et ro- chers dolomitiques du Larzac et du Guilhomard (mai-juin 1890, 1892 et 1893)! Teucrium gnaphalodes Vahl var. 6. flaviflorum Coste et y. pseudo- aureum Coste. — Plateau du Larzac au Caylar et aux Rives, çà et là avec le type ! (Voyez plus haut, p. CXXXI). Tenerium montano X aureum Nob. (2). — Bédarieux, route de Car- (1) Cet Hieracium et les suivants ont été déterminés par M, Arvet-Touvet, le savant monographe de ce genre difficile. . í (2) Ce curieux hybride sera décrit, ainsi que deux autres appartenant aussi au genre T, iUm et découverts dans l'Aveyron, dans le tome suivant du Bulletin. (Note communiquée pendant l'impression.) CXLVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. . lencas, à Ja station de l'Alyssum serpyllifolium Desf. Une touffe énorme au milieu du T. aureum et à quelque distance du T. mor- tanum (6 juillet 1894)! Euxolus deflexus Rafin var. rufescens Godr. Fl. juv., 102. — D'abord 1 découverte: au Port-Juvénal, cette variété est aujourd'hui complète- ment naturalisée et abondante à Bédarieux ! Elle diffère du type par sa panicule roussètre ou un peu rougeâtre. Daphne Cneorum L. — Le Larzac, rochers dolomitiques au Caylar et aux Rives (5 mai 1892)! Alliam àcutifiorum Lois. — Cette, rocailles entre le Fort Saint-Pierre et le Lazaret (25 mai 1893)! Cyperus vegetas Willd. — Naturalisé sur les rives de l'Orb à Béda- ` rieux, Hérépian, Béziers, etc. (frére Sennen)! Sporobolus ténacissimus P. B. — Naturalisé et abondant aux bords cde l'Orb à Bédarieux et à Hérépian (18-19 aoüt 1893)! Vuigia genieulata Link (Festuca geniculata Willd.). — Alluvions de "YOrb à Bédarieux età Hérépian (14-15 juin 1893)! Festuea indigesta Boiss. — Vallée de la Mare au-dessus d'Hérépian ‘(frère Sennen); Graissessac au pic de Montagut (16 juin 1893)! ALGUES DES ILES MASCAREIGNES RÉCOLTÉES EN 1890 (NOSTOCACÉES); par M. F. JADIN. -àH — eso F- YIA 9basida ' (66081 ais 1s Les;premiers voyageurs qui ont parcouru les pays tropicaux ont porté tout naturellement leur ‘attention sur les végétaux de haute taille. Le port de ces plantes, l’éclat et. les formes nouvelles de leurs fleurs, la physionomie qu'elles impriment aux contrées dans lesquelles elles croissent excitèrent le zèle et l’ardeur des botanistes, et les grandes collections européennes entassèrent bientôt richesses sur richesses. Les échantillons étaient souvent accompagnés de notes précises indiquant les conditions de vie qu'exigeaient les végétaux récoltés; en dehors de ces notes, les relations de voyage aidaient encore à reconstituer le paysäge et à marquer la place que les principales espèces y occupaient ; des dessinateurs habiles, généralement adjoints aux savants, avaient fixé par le dessin le port de là plupart de ées plantes, permettant ainsi d'illustrer des descriptions toujours arides et sèches par elles-mêmes. Toutes ces récoltes eurent pour résultat la publication d'un certain nombre de Flores doñnant dès indications précises sur plusieurs contrées et sur plusieurs Îles situées entre les tropiques. ! à JADIN. — ALGUES DES ILES MASCAREIGNES RÉCOLTÉES EN 1890. cxLix Malgré ce travail et ces efforts, il reste encore beaucoup à faire; ét dé nombreux problèmes attendent encore une solution, même dans Île domaine des Phanérogames qui semblent pourtant si connues" Cépéni dant il est nécessaire d’ajouter, ce nous semble, qu'il né's'ágit plus seulement de voyager et de recueillir des branches floriférés' et" fracti fères de ces plantes pour arriver à résoudre ces problèmes:! il faudrait faire des séjours de plusieurs années dans l'un de ces pays^et ne les aborder qu'aprés s'étre déjà initié, dans la pratique des laboratoires, aux moyens utilisés par la science moderne pour arriver à la connais- sance et à l'interprétation exactes des faits. Uer Le laboratoire du Jardin botanique de Buitenzorg à Java, qui; sous là Savante direction de M. Treub, a déjà donné de si heureux résultats, peut être proposé comme modèle aux directeurs des laboratoirés tropi- caux. C'est en faisant appel aux savants, en les assurant de leur Concours actif, en mettant à leur disposition des laboratoires bien oülillés, que les directeurs de ces Jardins feront faire à la science de sérieux progrès et serviront mieux l’œuvre à laquelle ils se sont voués. Nos Nous devons souhaiter que les gouvernements métropolitains aidént de leurs encouragements et de leurs subsides la création de tels établis- sements dans leurs possessions coloniales. Mais, tandis que ces résultats importants étaient acquis pour les formes végétales qui occupent une grande place dans la nature tropicale, on avait laissé presque complètement de côté les Cryptogames; ils n'ont pas intéressé les premiers voyageurs, soit à cause de l’ignorance ôù l'on était encore de leur organisation, soit à cause de leurs dimensions modestes. Depuis quelques années seulement on s'efforce de les mieux Connaître et de nombreux progrès ont été accomplis dans leur récolte et dans l'étude qui en a été faite. Iu Ayant été chargé, en 1890, d'une mission scientifique aux iles Masci- reignes, j'en ai rapporté une collection d'Algues que j'étudie depuis tör retour. Je publie aujourd'hui un premier fragment de cette étude et d Observations que j'ai faites sur place; il est relatif aux Algues Nostocácées recueillies aux iles de la Réunion et Maurice. Ta Bien que les iles Mascareignes, grâce à leur situation exceptionnelle Sur la route des Indes, aient été fréquentées depuis longtemps par Tes Vaisseaux européens qui tous y faisaient escale; que de nombreux explo- Taleurs s'y soient arrêtés et que quelques-uns y aient consacré plusieürs années à la récolte et à l'étude d'objets d'histoire naturelle, on est frappé du petit nombre d'Algues Myxophycées récoltées sur les deux iles. Pourtant, dès le commencement de ce siècle, un savant botaniste voya- eur attentif à la récolte des Algues inférieures, Bory de Saint-Vincent, Passa plusieurs mois à visiter et à étudier les Mascareignes. La relation CL SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. de son voyage fit l’objet d’une importante publication; nous pouvons confirmer l'exactitude des détails et des descriptions que donne cet explorateur en ce qui concerne Maurice et la Réunion (1). Rappelons en quelques mots la position. géographique et l'aspect des deux iles, en nous limitant à ce qui intéresse notre sujet. L'ile de la Réunion est située à peu prés entre 20° 50' et 21° 20' de latitude Sud et 52° 55' et 53° 12' de longitude Est de Paris; et l'ile Maurice entre 19 58' et 20° 32' de latitude Sud et 54° 57! et 55° 26' de longitude Est de Paris. Donc la Réunion est un peu plus au Sud et à l'Ouest que Maurice, toutes deux étant trés voisines (à 180 kilomètres l'une de l'autre) et comprises dans la zone tropicale. « Bourbon ou la Réunion, dit Bory de Saint-Vincent (2), est une ile très haute, dès le bord de la mer la terre va toujours en s'élevant vers le centre; des crétes variées couvrent cette vaste masse, dont la forme me rappelait un peu celle de Canarie dans l'Archipel de ce nom. Elle diffère absolument de l'ile Maurice ou de France; cette dernière res- semble à un plateau, sur lequel sont jetées de petites montagnes isolées et qui ne paraissent pas former une chaine suivie. » Cette impression est bien celle que l'on garde. Toutes deux sont dues à des formations volcaniques; mais, tandis qu'à Maurice on n'observe plus. que des cratéres éteints disséminés, peu élevés, à la Réunion on trouve encore un système volcanique très puissant et en. pleine activité. L'ile de la Réunion est. formée. par. deux massifs. montagneux. Le massif situé à l’O.-N.-0..a, pour point. culminant le Piton. des Neiges (3069 mètres), . etse compose de cratères, éteints; celui, de l'E.-S.-E. a pour sommet le Grand Cratére ou Cratère Bory.(2625 métres), il possède un volcan en pleine activité qui, en 1890, a vomi assez de laves, pour conduire ses coulées jusqu'à la mer. Ces deux massifs sont reliés l'un à l'autre par un haut plateau (Plaine des Cafres) d'une altitude moyenne de plus de 1500 métres. | Les parties basses de l'ile sont resserrées entre les hauteurs. centrales à pentes rapides et la mer, formant une bande étroite qui entoure l'ile. Gette étroite ceinture de terrains bas est interrompue en deux endroits par l'aréte générale des montagnes; vers l'Est par le massif du volcan, vers le Nord-Ouest par le massif du Cap Bernard, Ce. cordon littoral sur lequel s'élévent les villes et les villages se trouve un peu élargi en quelques endroits par des terrains d'alluvion déposés par quelques-uns (1) Bory de Saint-Vincent, Voyage dans les quatre principales iles des, merg d'Afrique, 3 vol., Atlas et Cartes: Paris, an xim (1804), e principales i £4 (2): Loc. cit., vol. I, PP. 941-249. i ati ah s Es i JADIN. — ALGUES DES ILES MASCAREIGNES RÉCOLTÉES EN 1890. cr des grands cours d’eau (Rivière du Mat, Rivière des Pluies, Rivière des Galets et Rivière Saint-Étienne). , | De nombreuses rivières descendent des massifs centraux, toutes sont d'impétueux torrents; pendant la saison des pluies qui dure de décembre en avril, on les voit rouler d'énormes blocs de rochers qui, à chaque crue, s'entre-choquent avec un fracas indescriptible. Elles emportent tout sur leur passage et portent à la mer ces débris de la montagne. Tous ces torrents coulent dans des lits profonds, à bords escarpés, souvent formés par des colonnades de basalte d'un effet majestueux. Le moindre ruisseau coule au fond d'un précipice. Lorsque ces torrents arrivent sur les terrains bas du littoral, ils divaguent, changeant de lit à chaque crue. | Jusqu’à ces dernières années le nombre des cours d’eau qui peu à peu se transformaient en de véritables torrents augmentait dans des propor- tions inquiétantes. En 1862, Maillard, ingénieur colonial, écrivait les lignes suivantes : « De petits cours d’eau à peine remarqués sont deve- nus depuis des temps connus, et même depuis quelques années, des torrents infranchissables. Pour notre part, nous avons vu la ravine des Orangers, qui, avant 1836, n'était qu'un pli de terrain dont les eaux pas- saient sous la route par un aqueduc de 3 mètres d'ouverture, devenir d'abord une ravine importante et se transformer enfin en un torrent sur lequel on hésite à jeter un pont (1). » Le déboisement causait ces ravages; depuis cette époque une administration forestière a été créée à la Réunion, elle cherche non' seulement à éteindre les torrents ancien- nement formés, mais encore à éviterla formation de torrents nouveaux. Ces hautes montagnes, ces plateaux élevés, ces torrents, ces ruisseaux coulant dans de profondes ravines, font de la Réunion une petite Suisse tropicale, une ile offrant au voyageur un pittoresque remarquable et grandiose; mais l'algologue y rencontre de mauvaises conditions et l'exploration d'un cours d'eau devient une chose particuliérement diffi- cile et fatigante, surtout' sous un climat aussi chaud que celui de ces régions. Cependant certaines conditions peuvent assurer de bonnes ré- coltes. Si, pendant la saison des pluies, les nombreuses crues ne per- mettent pas aux Algues de se bien développer et rendent les excursions impossibles, les récoltes peuvent pourtant étre fructueuses pendant la Saison de la sécheresse, du beau temps et de la fraicheur; cette belle Saison commence en mai et finit en octobre. À ce moment le torrent a un débit régulier, il conserve le lit que lui a tracé la derniére crue; les eaux sont impuissantes à rouler les roches sur lesquelles elles s'écoulent, et les Algues se développent bien. C'est dans ces conditions que nous * (1) Notes sur l'ile de la Réunion (Bourbon), Paris, Dentu, 1862, p. 113. CLII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. avons pu explorer la Rivière Saint-Denis et y recueillir quelques espèces intéressantes. A Maurice, les conditions dans lesquelles vivent les Algues d’eau douce sont différentes. L’île est plutôt plane, son système orographique est tout autre ; les montagnes, dont la plus haute n’atteint pas 900 mètres d'altitude, sont séparées les unes des autres, formant des petits systèmes isolés ; toutes présentent, comme caractère commun, des pentes douces du cóté de la mer. L'accés de ces petits massifs est facile, aucun haut plateau semblable à ceux de la Réunion ne s'observe; à peine quelques plaines d'une altitude qui ne dépasse guére 500 métres se rencontrent- elles en quelques points de l'ile, mais on y accède par des pentes suffi- samment douces pour permettre au chemin de fer de les atteindre; tandis qu'à la Réunion, la voie ferrée n'a pu se séparer du cordon littoral. Les riviéres de l'ile Maurice sont donc moins torrentielles, on n'y voit plus ces crues dévastatrices roulant des roches énormes; les cours d'eau sont plus stables, et, si leur débit varie beaucoup selon la saison, les Algues y trouvent du moins, durant toute l'année, des conditions favorables à leur développement; on peut donc y tenter les excursions en toute saison. . Les différences orographiques et hydrographiques que nous venons de signaler entre les deux iles retentissent sur la nature du littoral. Chacune d'elles a une cóte d'environ 200 kilométres de développement, mais ces cótes se décomposent en plages à galets, falaises, plages sablon- neuses protégées par des récifs. La presque totalité du rivage de l'ile de la Réunion est d'acces diffi- cile; la vague déferle sur les roches arrachées aux montagnes volca- niques et roulées par les torrents jusqu'à la mer. Ces plages rappellent celles des côtes septentrionales françaises s'étendant entre le Havre et le Tréport; cependant les galets de ces plages tropicales atteignent en général des dimensions beaucoup plus grandes que ceux des plages normandes. À Maurice, on ne trouve de plages à galets qu'en des points très limités de la côte Sud (Baie du Jacotet, Souillac). On sait combien ces côtes sont peu favorables au développement des Algues. | Eu quelques points où la lave est arrivée jusqu'à la mer, elle a formé de petites falaises de quelques métres de hauteur, nous y avons recueilli peu de plantes ; l'excursion y est du reste trés difficile, grâce à la nature du sol et aussi en raison de la violence extréme avec laquelle ces falaises sont battues par les flots. Ajoutons encore qu’à la Réunion on observe aussi des falaises d’une autre nature. Elles sont formées par de très hauts promontoires taillés JADIN. — ALGUES DES ILES MASCAREIGNES RÉCOLTÉES EN 1890. cuu à pic, dus à l'effondrement vertical de toute une partie de la montagne ; au pied de ces hauts promontoires la vague ne vient pas frapper direc- tement le rocher, il existe à leur base un étroit cordon de galets sur le- quel déferle le flot (Cap Bernard prés de Saint-Denis; pointe de la Riviére d'Abord à Saint-Pierre). On observe enfin une dernière forme de côtes, où la végétation algo- logique est trés abondante. Elle est trés répandue à l'ile Maurice et limitée à quelques points à l'ile de la Réunion (Saint-Gilles, Saint-Leu, Saint-Pierre). Nous nous permettrons de la décrire en donnant quelques détails précis, y ayant plus particulièrement fait porter nos recherches. Cette derniére sorte de cótes est protégée par des bancs madrépo- riques, s'étendant à une distance plus ou moins grande du rivage. Ces récifs rentrent dans la catégorie des récifs de bordure ou récifs fran- geants de Darwin : « Les récifs qui frangent l’île Maurice, dit Darwin (1), offrent un bon type de cette classe. Ils s'étendent sur toute la périphérie à l'exception de deux ou trois points où la côte est presque à pic... Le bord externe du récif est principalement constitué par de grands coraux à branches puissantes du genre madrépore, formant une couche inclinée dépassant quelque peu le niveau de la mer. » Tous les récifs qu'on observe aux Mascareignes présentent le carac- tére général, signalé depuis longtemps, d'étre interrompus en face des ruisseaux et des rivières. Ils prennent contact avec l'ile en des points plus ou moins rapprochés les uns des autres, formant ainsi des bassins d'une étendue variable limités par les récifs d'une part et par la cóte d'autre part. Ces bassins sont de véritables havres; les bateaux d'un faible tonnage y pénètrent par l'ouverture qui résulte de l'interruption des récifs en face de l'embouchure des riviéres. Ces solutions de con- tinuité des récifs s'appellent des passes. Le littoral protégé par ces brisants est toujours bas et sablonneux, émaillé deci, delà de quelques roches d'origine volcanique émergeant en taches noires et brillantes au-dessus du sol et contrastant avec Ja blancheur des sables. Les lagunes qui s'étendent des récifs au rivage possédent un fond plat, recouvert par des sables fins; ils sont si peu profonds qu'en certains endroits on peut, en évitant les trous et les ravinements, les traverser à gué à marée basse. Cependant, si le banc madréporique est assez éloigné du rivage, comme cela arrive à Maurice au Grand Port, à la Baie de la Grande Rivière Noire, ou à la Baie du Trou d’eau douce, on ne peut Penser à l'atteindre sans le secours d’une embarcation. (1). Les récifs de corail, leur structure et leur distribution (traduct. française, 1878, P. 77 ei suiv.). ki CLIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Sur les récifs on trouve quelquefois des ilots formés par des coraux exhaussés (ile de la Passe, ile aux Fouquets) ; ailleurs ces îlots de coraux sont à l'intérieur des lagunes (ile aux Aigrettes), mais le plus souvent dans les lagunes on ne trouve que des iles sablonneuses (ile aux Béni- tiers, iles aux Cerfs). La largeur du rempart madréporique est variable; à Saint-Gilles (Réunion) nous ne les avons pas vus dépasser 1 métre de largeur, au Grand Port (Maurice) nous avons constaté en certains endroits une lar- geur de plus de 2 métres. Le récif est toujours un peu plus exhaussé du côté externe que du côté interne, la lame qui vient le frapper est. toujours trés forte ; méme par les grands calmes, le flot vient battre les récifs avec une violence extréme. Le sommet de la vague court en bouil- lonnant sur le trottoir madréporique et, franchissant l'écueil, la lame vient mourir sur la cóte aprés avoir traversé toute la lagune ; sur la cóte elle est donc toujours faible et ne forme qu'un léger clapotis, faible murmure couvert par le continuel grondement qui vient de la ligne argentée des écueils. Dans la lagune l'eau n'est jamais agitée; on peut y suivre la ligne souvent sinueuse, mais toujours plus claire et nette- ment visible, du courant d'eau douce qui va de la rivière à la passe. Même si la lagune est profonde, comme au Trou d'eau douce par exemple, le courant d'eau douce est facile à distinguer. Au contraire il n'est possible de s'aventurer sur les récifs que pen- dant les moments où ils sont complètement découverts; on ne peut y faire des excursions intéressantes que durant les moments où l'embrun seul vient mouiller la chaussée madréporique. Ce fait n'a lieu qu'aux basses: mers de pleine et de nouvelle lune ; aux autres époques les guides refusent de s'y rendre. Du reste, méme les jours où l'excursion est pos- sible, le temps est limité; car, du moment où la lame commence à courir: sur les banes de madrépores, alors méme qu'elle ne. dépasse pas 0»,30 à 0^,40 de hauteur, la place devient intenable et ‘on doit regagner le rivage. mE Il est difficile à ceux qui n'ont pas vu ces contrées de se faire uneidée exacte de la force avec laquelle la mer vient battre les récifs ou les fa- laises. Darwin, lors de son voyage autour du monde, en 1836, n’a pas manqué de signaler ce phénomène. C’est justement dans l'Océan Indien, en arrivant devant l'ile Keeling ou des Cocos, que le savant naturaliste anglais est frappé de la puissance des vagues : « Cette puissance s'exerce incessamment, écrit-il (1); la grande vague causée par l'action douce; mais constante, des vents alizés soufflant toujours dans la même direction » Vi inen da d'un naturaliste autour du monde, eto. (traduct. francaise, Paris, 1875, JADIN. — ALGUES DES ILES MASCAREIGNES RÉCOLTÉES EN 1890. :cLv sur une surface considérable engendre des lames qui ont presque la violence de celles que nous voyons pendant une tempête dans les régions tempérées. Ces lames viennent heurter le récif sans jamais sé' reposer un instant. » Il nous semble qu'il ne faut pas attribuer exclusivement aux vents alizés la violence du flot; le grand courant Est-Ouest qui tra- verse Océan Indien doit aussi jouer un rôle important dans ce fait; Depuis les grandes iles océaniennes de Sumatra et de Java jusqu'aux Mascareignes, aucune ile ne vient amortir la force de ce courant ; Ja première côte rencontrée est un obstacle auquel le flot livre un éternel et vigoureux assaut. Un phénomène de même ordre s’observe, à la pointe du Finistère, premier écueil que rencontre le Gulf-Stream. Nous avons recueilli, sur les rivages Est de Maurice, de nombreuses pierres ponces provenant de l'éruption du Krakatoa. Ces déjections vol- caniques, d'une densité inférieure à celle de l'eau, avaient traversé tout l'Océan Indien grâce à l'action des vents et des courants ; elles sont venues s'écliouer en 1884 sur les rivages de l'ile Maurice (1). La direc- tion générale des vents et des courants est nettement indiquée par ces observations. Quoique le temps consacré aux récoltes sur les récifs soit ainsi sin- guliérement limité, les observations qu'on y peut faire sont cependant intéressantes. Trois grandes plantes se disputent surtout le domaine des trottoirs madréporiques : une Monocotylédone et deux Algues. Tantôt des prairies de Cymodocea ciliata couvrent tout le banc de corail, plus loin cette Potamogétonacée est remplacée par des Sargassum. L'une et l'autre recouvrent un certain nombre d'autres Algues plus délicates qui, aimant les eaux bien aérées et les courants rapides, vivent sous la protection de ces deux plantes. Un peu partout, et souvent sur de grandes éten- dues, les récifs sont absolument recouverts par Hydroclathrus cancel- latus. Pour donner une idée exacte de cette Algue phéophycée, nous ne pouvons mieux faire que de la comparer à de grosses éponges; elle forme des masses arrondies en demi-circonférence dans les parties libres et dont la base s'applique sur toutes les anfractuosités des coraux par une surface aplatie et circulaire de 25 à 30 centimètres de diamètre. Ces Hydroclathrus, très rapprochés les uns des autres, recouvrent tene: ment tout le récif, qu'ils ne laissent plus guère place à d'autres Algues; d’une couleur jaune clair tant que. la lame les mouille, ils ne tardent iti iali 885, les documents publiés (1) Voyez dans Report of the British Association for 1885, 1 à ce sujet par M. ex. MELDRUM, sous ce titre : À tabular Simi of, e iier at which, and the Localities where, Pumice or volcanic: Dust was seen in. Ocean in 1883-1884, avec 2 cartes hors texto. à CLVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. pas à prendre une couleur brune de rouille, les jours où le récif dé- couvre ; car le soleil, frappant directement les mailles supérieures de la masse, flétrit les tissus superficiels et amène ce changement de colo- ration. Les beaux exemplaires d'Hydroclathrus ne peuvent pas se conserver pour l'herbier, la masse centrale est toujours habitée par de nombreux petits animaux; ils y trouvent un abri sür et y pénétrent par les trous formés par les mailles du thalle. Ces colonies d'animaux amènent la dé- composition rapide des masses spongieuses formés par la plante. Il faut donc se contenter de portions incomplètes du thalle, tout à fait insuffi- santes pour donner une idée de l'Algue. Les récifs recouverts par Hy- droclathrus cancellatus prennent une physionomie particulière et facile à reconnaître. Le côté interne des récifs, les caps formés de rochers peu élevés où le brisant prend contact avec la terre, sont les points les plus riches au point de vue algologique. Il est aussi nécessaire de parcourir les bassins intérieurs, surtout aux endroits où ils sont guéables. L'eau, à marée basse, atteint en général une hauteur de 70 centimètres à 1 mètre; mais, comme les eaux de ces lagunes sont calmes et les courants qui y régnent doux, on. peut, malgré le niveau assez élevé de l'eau, s'aventurer sans danger ; les récoltes et les observations y sont fort intéressantes. Les Halimeda, les Caulerpa (C. plumaris et C. denticulata surtout) forment des prairies étendues ; partout où il y a un substratum plus ré- sistant que les sables fins du fond, rochers en saillie ou coraux arrachés aux récifs et rejetés dans la lagune, on trouve abondamment des Lau- rencia, des Galauxara, des Liagora, des Hypnea, des Ectocarpus, etc: Pourtant les plantes de beaucoup les plus communes sont le Padina Pavonia et le Dictyota Bartayresiana, elles envahissent tous les points où elles peuvent se fixer ; nous en avons trouvé couvrant complé- tement le corps des grosses et trés nombreuses Holothuries noires (1) qui peuplent le fond des bassins, on peut aussi les voir recouvrant les Oursins et les Crabes. Ces deux plantes sont donc extrémement com- munes (2). (1) Ces Holothuries sont sans doute voisines des H. edulis; car les Chinois qui ha- bitent Maurice en sont, m'a-t-on dit, assez friands. A Maurice et à la Réunion, on les désigne par deux noms vulgaires : soit par celui de Bambara, soit par une appel- m grossière déjà citée par Bory de Saint-Vincent (loc. cit., vol. III, p. 185, en (2) Les Diclyota ont recu un nom vulgaire des pécheurs de l'ile de la Réunion; ils les appellent le Limon Tabac, comparant les frondes de la plante à du tabac haché. Deux autres Algues portent encore. des noms vulgaires et, chose assez curieuse, Ce sont des Algues inférieures. A la Réunion, les Noirs qui habitent le long des rivières appellent Taille de soldat les colonies de. Nostoc: verrucosum: emportées par le courant (faille veut dire excréments) ; à Maurice, les pêcheurs donnent le nom de Ta e URNA TANT REIP UGS NE OR » JADIN. — ALGUES DES ILES MASCAREIGNES RÉCOLTÉES EN 1890. cLvit La marée se fait sentir aux Mascareignes ; les différences de niveau entre les plus basses et les plus hautes mers ne dépassent guére un maximum de 17,10. On observe assez souvent un phénoméne remarquable, connu sous le nom de raz de marée; on nomme ainsi toute grosse mer dont l'action ne se fait sentir qu'aux endroits où la lame brise sans qu'il y ait grand vent ou mauvais temps. En rade ou au large, la mer n'est que fortement hou- leuse, tandis que, là où brise le flot, la violence des vagues devient extrême. Il n'est pas rare de voir ces raz de marée empêcher les bateaux de sortir du port de la Réunion ou démolir les embarcadéres des rades foraiues. Ces phénoménes se produisent surtout pendant la belle saison, d'avril à novembre ; ils résultent de cyclones passant bien au large des iles Mascareignes, vers le Sud. Ces raz de marée nous paraissant assez fréquents pour agir dans une certaine mesure sur les conditions biolo- giques des Algues croissant aux endroits exposés aux lames, nous avons cru utile de les mentionner ici. Enfin rappelons que la présence des récifs madréporiques prouve que la température moyenne de l'eau varie généralement entre 21 et 23 degrés centigrades, et nous aurons terminé l'exposé des principaux facteurs utiles à connaitre pour bien concevoir les conditions biologiques que ren- contrent les Algues dans les deux îles visitées par nous en 1890. Bory de Saint-Vincent est le premier botaniste qui recueillit des Algues à Maurice et à la Réunion, il visita ces deux iles au commence- ment du siécle (1801-1802) et en rapporta quelques plantes; on les trouve énumérées au fur et à mesure de leur récolte, dans son intéressant ouvrage inlitulé : Voyage dans les quatre principales iles des mers d'Afrique. Sous le nom de Conferra et de Byssus sont confondues des Myxophycées et des Chlorophycées. Depuis cette époque, un certain nombre de collectionneurs recueil- lirent des Algues, soit à la Réunion, soit à Maurice; nous. citerons M"* Ch. Telfair, M. de Robillard, M. le colonel Picke, à Maurice; Maillard, à la Réunion. E Harvey (1) publia la liste des Algues recueillies par M™ Ch. Telfair, Dickie (2) publia celle des 154 espéces collectionnées par le colonel Picke; enfin, dans le volume de Maillard intitulé Notes sur l'ile de la ; . ; trés abondantes au Goémons des Lubines aux Hormothamnion. Ces Nostocacées sont moment où la pêche d’un poisson appelé Lubine est très fructueuse ; les pêcheurs ensent i t attiré par l'Algue et qu'il s'en nourrit. | : (1) Notice # H collection "of Alpe communicated to D* Hooker by M" Ch. Telfair from Cap Malheureuz in the Mauritius (Hooker, Journ. of Bot. 1834, 1, pp. 147- 157). d) On the Aigæ of Mauritius (Linnean Society Journal Bot., vol. XIV, pp. 190- 202). CLVII . SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Réunion, nous trouvons une liste de 64 espéces recueillies à la Réunion, cette liste est dressée par Montagne et M. Millardet (1). Toutes ces publications n'indiquent qu'un trés petit nombre de Nosto- cacées;le relevé que nous en avons fait n'atteint qu'un total de 12 es- pèces. Voici le nom des espèces avec les indications des pays où elles ont été récoltées (2) : Oscillatoria princeps Vaucher. — Ile de la Réunion. Lyngbya majuscula Harvey. — Ile Maurice. Lyngbya confervoides C. Agardh. — Ile Maurice. Hydrocoleum lyngbyaceum Kütz. — Ile Maurice. Hydrocoleum cantharidosmum Gomont. — Ile Maurice. Schizothrix Friesii Gomont. — Ile de la Réunion. Scytonema figuratum C. Agardh. — Ile de la Réunion. Scytonema stuposum Bornet. — Ile de la Réunion. Scytonema coactile Mont. — Ile de la Réunion. Stigonema panniforme Born. et Flah. — Ile de la Réunion. Calothrix pilosa Harvey. — Ile Maurice. Calothrix confervicola C. Agardh. — Ile Maurice. Nos récoltes ont été beaucoup plus fructueuses, nous avons rapporté une cinquantaine de Nostocacées; il est certain pourtant que nous n'avons pas recueilli toutes les plantes de ce groupe qui se trouvent aux Mascareignes. Sur les'hauts plateaux de la Réunion, naissent de nom- breuses sources froides et chaudes ; mais la fièvre qui guette toujours les voyageurs sous ces climats excessifs et plus particulièrement ceux qui séjournent sur le littoral, et le temps dont nous pouvions disposer, ne nous out pas permis d'y porter une attention suffisante, ni de multiplier nos courses et nos excursions comme nous l'espérions tout d'abord. Néan- moins nous espérons pouvoir compléter plus tard, grâce au zèle de divers botanistes habitant ces iles, les premières listes que nous nous proposons de donner au fur et à mesure de nos déterminations. La détermination des Myxophycées étant toujours délicate, nous avons cherché à nous placer dans les meilleures conditions d'exactitude. (1) Maillard, loc. cit.; Annexe O. Botanique, Cryptogamie, Algues, par Montagne *t Millardet. In-8* de 25 pages, 4 planches color. (pl XXIV-XX VIIJ. ii b (2) Pour dresser cette liste, en outre. des Mémoires déjà cités, nous avons con- sulté les ouvrages suivants : GOMONT (M.), Monographie des Oscillariées (Nostocacées homocystées) (Extr. des Ann. sc. nat. BoT., 7° série, t. XV et XVI. Paris, Masson, 1893) ; BORNET (Éd.) et FLAHAULT-(Ch.), Revision des Nostocacées hétérocystées con- tenues dans les principaux herbiers de France (Extr. des Ann. sc. nat. Bot., 7° série, t. II, IV, Vet VII. Paris, Masson, 1886-88); BoRNET (Éd.), Les Nostocacées hétéro- «ystées du Systema Algarum de C.-A. Agardh (1824), et leu " lle (1889 (Extr, du Bull. Soc. bot. de Fr. t. XXIV. oer synonymie actuelle 2 JADIN. — ALGUES DES ILES MASCAREIGNES RÉCOLTÉES EN 1890. CLIX M. Gomont a bien voulu se charger de déterminer les Nostocacées homo- cystées, nous avons étudié les Nostocacées hétérocystées en les compa- rants aux exemplaires types que nous devons à M. Flahault; nous tenons aussi à remercier M. Éd. Bornet de l'obligeance qu'il a toujours mise à nous aider de sa haute science algologique. 1. Oscillatoria irrigua Kützing. N° 198 (1). — Saint-Gilles, ile de la Réunion. — Avril 1890. Sur les parois verticales d'un canal qui conduit l'eau au village de Saint-Gilles. DisrR. GÉoGR. — Europe centrale et occidentale. 2. Phormidium subíuscum Kützing. N* 13. — Riviére Séche (Flacq), ile Maurice. — Février 1890. Mêlé en petite quantité au Phormidium Retzii. DisrR. GéoGR. — Europe, Amérique. 3. Phormidium favosum Gomont. N* 345. — Ruisseau des Citrons (Nouvelle-France), ile Maurice. — Aoüt 1890. . Cette plante forme des plaques glissantes sur des rochers situés au milieu d'un courant rapide. DisrR. GÉOGR. — Europe, États-Unis, Guyane, Australie méri- dionale. 4. Phormidium penicellatum Gomont, mnscr. nov. spec. (Voy. plus haut, p. Lxxxvi, l'articlede M. Gomont: Sur quelques Phormidium à thalles rameuz, et les figures 5-7 de la planche IV). N* 76. — Saint-Gilles, ile de la Réunion. — Avril 1890. « Frondes basi affixæ, penicillatæ, tortuosæ, valde elongate, fluc- tuantes, e parte inferiori filiformi, decolorata, gelatinosa superne dila- fate et quasi clathratæ, in planta viva castaneo-brunneæ, siccitate lilacinæ. Fila valde elongata, curvata, reticulatim intricata. Vaginæ gelatinosz, protinus in mucum amorphum chlorozincico-iodurato haud <ærulescentem omnino diffluentes. Trichomata ad basim frondis pauca, in parte superiore numerosa ad extremum libera, elongata, flexilia, pallide brunneo-lilacina (in speciminibus siccis), 6p crassa, ad genicula leviter constricta, apice recta, non aut vix attenuata, truncata, subcapi- tata ; articulis diametro trichomatis semper et usque ad duplo longiores, 7 ad 12& longi, protoplasmate tenuissime granuloso farcti; dissepi- (1) Nous donnons les numéros portés par nos récoltes, parce que notre intention est d'en distribuer des vues labes aux grandes collections publiques, et à certaines BONNET. — SUR DEUX ANCIENS MANUSCRITS. CLXXXV Roche-en-Breny, sur le bord de la rivière et à la queue de l’étang de Tour- nesac. Quinquefolium rectum, luteum C. B.: croist dans les chemins couverts autour de la ville, daus les endroits herbeux du Cours et du Parc et ailleurs dans la province. (D'Huissier a certainement eu affaire à une forme de Poten- tilla verna L. et c’est à tort que Durande a cru y reconnaitre (Fl. Bourg., n° 461) le P. recta L., et Vallot (Hist. de la Bot., p. 29) le P. hirta L.]. Smyrnium Matthioli C. B., Maceron : cette plante se trouve abondamment au-dessus des vignes qui sont dans la combe de Larrey, à gauche au-dessus de celles de Chenóves, au Mont-Afrique, à Arnay-sous-Vitteaux, dans le bois de Verroille et dans ceux de Flavigny. (Béguillet et après lui Durande, FI. Bourg., n° 720, n'ont vu dans cette plante que le Smyrnium Olusatruw L., tandis que Vallot (Hist. de la Bot., p. 35) pense qu'il s'agit du Pecedanum Oreose- linum Dub.; si l'identification de Béguillet et Durande est évidemment er- ronée, celle de Vallot ne me parait pas absolument satisfaisante). Staphylodendron Matth. (Staphylea pinnata L.; Dur. Fl. Bourg., n* 480) : il se trouve auprès de l'abbaye de Sainte-Marguerite entre Nuits et Beaune, ainsy que l'a asseuré une personne de distinction versée dans la botanique. (Cet arbuste existe encore dans la localité indiquée par d'Huissier, mais il y a été planté). Tribuloides aquis innascens Tourn. (Trapa natans L.; Dur. Fl. Bourg., n^ 523) : il croist dans les étangs de Longchamp, de Citeaux, de Broindon, d'Époisse, de Toste-en-Aussoy, dans ceux de l'Autunois et du Charollois. _Vitis-Idæa foliis oblongis, etc. C. B. (Vaccinium Myrtillus L.; Dur. Fl. Bourg., n* 106) : cet arbuste croist à Autun, au-dessus du faubourg de Saint- Blaise, en montant à Montjeu; il en vient encore au delà du village de Toulon. Xeranthemum flore simplici, purpureo, minore Tourn., Immortelle sauvage (X. cylindraceum Sbth.; Dur. Fl. Bourg., n° 297) : on trouve cette plante dans les gages qui sont derrière la Colombiére et méme dans celles qui sont du cóté de Longvic oü M. Joly, trés versé dans la botanique, l'a trouvée. H. LiBeR MACRI DE VIRTUTIBUS HERBARUM. Par sa date comme par son contenu, le manuscrit n° 277 (ancien fonds Albani, n° 852) nous reporte au moyen âge; c'est un recueil de vingt-six traités relatifs à la médecine et aux sciences accessoires, copiés aux XIv* et xv* siècles, partie sur vélin, partie sur papier, et dont la réunion forme un volume petit in-folio. À la vérité ce manuscrit n'est pas absolument inconnu ; le Catalogue (1) édité par les soins du Ministére de l'Instruction publique en a reproduit deux fragments (2), et, plus ré- cemment, M. Joret, professeur à la Faculté des lettres d'Aix, en a extrait (1) Catalogue général des manuscrits des Bibl. publiques des déparlements, publié Sous les aupices du Ministère de l'instruction publique. Paris, Impr. nat. I, 1849, in-4. | (2) Epistola Hamet filii Habrae (p. 398); Liber diversarum arcium (p. 739). CLXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. de trés curieuses Incantations botaniques, qu'il a publiées et commen- tées dans la Romania (tome XVII). Cependant la majeure partie des textes contenus dans ce manuscrit n'a encore été l'objet d'aucune étude. Deux traités de botanique médicale, trés en vogue pendant tout le moyen àge, imprimés l’un et l'autre dés la fin du xv° siècle et plusieurs fois réédités dans le cours du xvr’, ont plus spécialement attiré mon attention; l'un (n° 4 du ms.)est le Liber de virtutibus herbarum du Pseudo-Apulée, précédé de la lettre apocryphe d'Antonius Musa à César Auguste, sur les vertus de la Bétoine. La copie de Montpellier contient 131 chapitres au lieu de 128 ou 129 que donnent la plupart des éditions, mais aucun n'est inéditet, dans son ensemble, le texte rappelle surtout l'édition de Gabriel Humelberg (Isinæ, Tiguri, 1537, in-4°). L'autre traité (n° 26 du ms.), d'une date postérieure à celui dont je viens de parler, porte le méme titre et embrasse le méme sujet; c'est le poème médico-botanique, bien connu, du Pseudo-Mater sur les pro- prietés, vertus et usages des plantes. Comme le Pseudo-Apulée, il a eu de nombreuses éditions; il en existe méme une traduction en vers fran- cais publiée à Rouen, en 1588, par Lucas Tremblay, parisien, professeur és bonnes sciences mathématiques, avec portrait du traducteur et figures des plantes (1). En 1832, Choulant a donné une édition critique du Pseudo-Macer contenant toutes les variantes des 17 éditions latines connues et celles qui lui avaient été fournies par 12 manuscrits des principales bibliothéques d'Allemagne (2); enfin, deux ans plus tard, Reuss y a ajouté quelques chapitres inédits (3). La collation du manuscrit de Montpellier m'a révélé, outre un cer- tain nombre de variantes trop peu importantes pour étre mentionnées ici, l'existence d'un chapitre entier (Cap. 36 (4), fol. 154 du ms.] sur le Millefolium qui n'existe ni dans l'édition de Choulant, ni dans les addi- tions de Reuss, et, comme les onze vers qui le composent ne sont cer- tainement empruntés à aucun des poèmes didactiques du méme genre que le moyen âge nous a légués, tels que l'Hortulus de Strabo (9), les traités de Gilles de Corbeil (6), d'Othon de Crémone (7) ou de l'École (1) Cette traduction ne contient que les sept premiers chapitres du texte latin. (2) Macer Floridus de viribus herbarum una cum Walafridi Strabonis, etc., Lipsiæ, 1832, un vol. in-8*. (3) Walafridi Strabi Hortulus, accedunt... capita aliquot Macri nundum edita; Wir- ceburgi, 1834, un vol. in-8*. (4) Dans la plupart des éditions, le chap. 36 traite du Chou, de Caule (Brassica oleracea L.); dans le ms. de Montpellier, le Chou a été reporté après le Mille- - folium. (5) Voyez ci-dessus notes 2 et 3. (6) Ægidii Corboliensis de laudibus et virtutibus medicaminum..., ed. L: Choulant; Lipsiæ, 1826, un vol. in-8°. . (T) Othonis Cremonensis De electione et viribus medicamentorum, ed. Choulant, imprimé avec Macer (voyez note 2). ; ; anng E i EG gs as es a D 2 BONNET. —- SUR DEUX ANCIENS MANUSCRITS. CLXXX VII de Salerne(1), ce chapitre me parait inédit; toutefois, avant d'en donner E la transcription, je dois faire observer que ces vers sont, sans aucun y doute, d'une date postérieure à la rédaction du Pseudo-Macer et que le chapitre De Millefolio a sa place marquée parmi les additions que des maîtres inconnus ont, à diverses époques, ajoutées au texte primitif, additions que Choulant a réunies sous le titre de Spuria Macri. K file edge? b R au nome folu dc mille ddae etario 4 paz beabene RAC Guns - eC mera RE DE TL PEER Pude caladuç ag ^ cay peter ae Tpeteane punch): 4C y Amara. ptas po [Tz otu} €x y elim Rebues (t piuma tha dag- Our qui "PU pates Via ec nob 7 ayilia Le MX. De Mirerozro (2). CAP". 36" (3). Herbæ cui nomen foliis de mille dedere betonicamque (4) pari berbene (5) pondere junge; hec mixta potentur aqua nullum medicamen creditur utilius illis quos calculus angit. Non modicum laudare magos hanc asserit herbam Plinius, hanc cunctis dicunt obsistere morbis et quicumque petet hac impetrare perunctum ; sic et amicicias captari posse potentum ; expellit febres et plurima talia dicunt, que, quamvis natura potens concedere posset, una tamen nobis et anilia jure videntur. (1) Flos medicine Scholæ Salerni, ed. de Renzi; Naples, 1859, un vol. in-8*. (2) Dans les Antidotaires du moyen âge le nom de Millefolium désigne tantôt PAchillea Millefolium L., tantôt l'A. Ageratum L. ; (3) M. H. Omont, de la Bibliothèque Nationale, a bien voulu revoir et contrôler ma ecture. . Le cliché ci-dessus a été exécuté d’après une excellente photographie, que je dois à l'obligeance de M. P. Combres, élève de l'Institut botanique de Montpellier. (4) Betonica officinalis L. i (5) Verbena officinalis L. CLXXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. M. Doumet-Adanson présente des échantillons d'une Persicaire gigantesque cultivée, depuis 1876, dans le parc de Baleine (Allier) et que par erreur il a longtemps confondue avec le Polygonum Sieboldi du Japon. Il signale cette plante ornementale, croissaüt avec une rapidité et une vigueur surprenantes, atteignant la taille de 3 métres et plus, à peu prés indifférente sur la nature du sol et supportant sans inconvénient aussi bien les grandes sécheresses et les trés hautes températures que les froids de — 25 degrés, comme devant étre une précieuse ressource pour l'alimentation du bétail. Des expériences qu'il fait depuis plusieurs années, il résulte que les animaux des espèces bovines, ovines et chevalines sont tous avides des feuilles et même des tiges de cette Polygonée. Chaque tige munie de ses rameaux secondaires, arrivée à tout son développement, pesant entre 700 et 1100 grammes et chaque touffe don- nant, à la troisiéme ou quatriéme année de plantation, entre 30 et 40 tiges, on peut évaluer le poids de la récolte entre 20 et 40 kilo- grammes par métre carré, rendement qui n'est atteint par aucune autre plante fourragére cultivée. La disette de fourrages qui sévit cette année, par suite de la précocité des chaleurs et de l'extréme sécheresse succédant immédiatement aux froids de la fin de l'hiver dans la plus grande partie de l'Europe, fait un devoir à M. Doumet-Adanson de ne pas différer plus longtemps la communication de ses expériences sur l'utilisation de cette Polygonée (1). M. H. de Vilmorin dit que la Persicaire présentée par M. Dou- met-Adanson est le Polygonum sakhalinense et est originaire de l'ile Sakhalin ou Tarakai, située entre les mers d'Okhotsk et du Japon, non loin de la cóte Asiatique. Il ajoute que cette plante croit vigoureusement et se multiplie abondamment par ses rhi- zomes, mais ne donne pas de graines dans les cultures euro- péennes. M. Pellat fait la communication suivante : (1) Peu de temps après la session de Montpellier, une Note sur le Polygonum sakhalinense a été lue à l'Académie des Sciences (séance du 12 juin 1893). PELLAT. — UROPETALUM BOURGEI. CLXXXIX SUR L'UROPETALUM BOURGÆI Nym., par M. PELLAT. Pendant la session de la Société botanique à Collioure, javais récolté sur les coteaux de cette ville, ainsi qu'à Cerbére, des échantillons d'un Uropetalum que j'avais pris d'abord pour PU. serotinum Kern. Mais frappé de la couleur rouge-orangé des fleurs, je comparai mes échantil- lons avec ceux que je possédais déjà de plusieurs localités, et il me fut facile de reconnaitre, comme vous le reconnaitrez vous-mêmes, si vous voulez bien jeter un coup d’œil sur les spécimens que j'ai l'honneur de vous soumettre, que la plante de Collioure était identique à celle prove- nant d'Espagne et distribuée par M. Reverchon sous la dénomination d'Uropetalum Bourgæi Nym. L'Uropetalum Bourgæi d’ailleurs, à part la coloration plus vive de Ses fleurs, passant par la dessiccation au rouge-orangé, tandis que l'Uropetalum serotinum conserve sa teinte livide, ne présente pas de Caractères spécifiques bien tranchés, et ne me parait être qu'une forme très méridionale de V Uropetalum serotinum. Dans tous les cas, cette plante est rare en France, où elle n'avait été signalée jusqu'à ce jour qu'à Saint-Chinian (Hérault), par notre savant confrére, M. Barrandon. Il m'a done paru intéressant de faire connaitre qu'elle se trouvait également sur plusieurs points du littoral, dans les Pyrénées Orientales, peut-étre venue d'Espagne comme tant d'autres espéces. M. le D’ X. Gillot fait la communication suivante : OBSERVATIONS SUR LA COLORATION ROSÉE OU ÉRYTHRISME DES FLEURS NORMALEMENT BLANCHES, par le Br X. GILLOT. On a souvent relevé de nombreux cas d'albinisme chez les fleurs de la série cyanique, bleues ou rouges, trés rarement chez celles de la Série xanthique, jaunes; mais je ne sache pas qu'on se soit beaucoup occupé des changements de coloration, assez rares d'ailleurs, des fleurs habituellement blanches. Bien qu'il existe dans les jardins nombre de plantes à fleurs variant au blanc et au rose, ce sont le plus souvent les espéces à fleurs roses qui deviennent blanches; l'inverse a lieu moins fréquemment, quoiqu'on en puisse citer bien des exemples : Spiræa Ulmaria, Ægopodium Podagraria, Bellis perennis, etc., et encore plusieurs de ces espèces ont souvent les pétales plus ou moins bordés de rose à l'état normal, comme la Páquerette. EXC SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. M. E. Guinier, inspecteur des forêts à Annecy, a signalé (1) une va- riété de Fraisier à fleurs roses. Il regarde comme anormal ce fait que, dans le cas observé par lui, la teinte rosée se prononçait de plus en plus pendant l'évolution de l'anthése, tandis qu'il serait de régle, d'aprés lui, que dans les variétés roses des fleurs habituellement blanches la colo- ration allàt en s'affaiblissant progressivement. Ces variations de couleur me paraissent assez fréquentes, surtout dans la famille des Rosacées. Il est probable que bien des prétendues espéces des genres si polymorphes Rubus, Rosa, dont les botanistes de l'école analytique ont considéré la couleur des fleurs comme un caractére dis- tinctif important, ne sont que des variations analogues. J'observe depuis plusieurs années, dans un jardin à Tavernay, prés Autun, un buisson de Mespilus germanica L. var. macrocarpa, dont les fleurs trés grandes et entourées de sépales largement foliacés, comme dans les races hor- ticoles, sont teintés d'une nuance rose tendre au début de l'épanouisse- ment, et plus fortement accentuée à la fin de la floraison, comme dans l'observation de M. Guinier. Cette année (1893), la température du printemps a été en Bourgogne, comme dans presque toute la France, singuliérement séche et chaude. Au 20 avril, le thermomètre marquait +28°,à l'ombre, et, du 2 mars au 5 mai, il n'est pas tombé de pluie, sauf quelques averses orageuses, à la suite desquelles, aux 2 et 3 mai, le thermomètre est descendu brusquement dans les environs d'Autun à — 4°, avec une forte gelée qui a causé de sérieux préjudices aux jeunes arbres et aux jardins. La végétation a été extraordinairement précoce. L'Aubépine, qui ne fleurit habituellement qu'au commencement de mai, s'épanouissait dés le 10 avril : les Églantiers, en avance d'un mois, ont montré quelques fleurs dés la fin d'avril et étaient en pleine floraison au 15 mai; et, ce qui de mémoire d'homme ne s'était jamais vu, la Vigne a montré des fleurs dés le 28 avril, et méme, m'a-t-on affirmé, dés le 25 avril, à Meur- sault (Cóte-d'Or). Cet élat météorologique anormal me semble avoir exercé une influence remarquable sur la coloration de certaines fleurs. L'Aubépine, Cra- tegus oxyacantha L., se montre parfois, mais assez rarement, dans les haies, avec des fleurs plus ou moins teintées de rose : ces variétés na- turelles sont probablement l'origine des races horticoles à fleurs roses, el M. Gandoger a pu, dans un Mémoire déjà ancien (2), établir une sec- tion Rubescentes, où il décrit plusieurs types de Crategus à fleurs (1) Bull. Soc. bot. de France, t. XXXIX (1893 ti identelle de la fleur du Fraisier commun). Persici P OE le en qe i, e (2) Revision du genre Cratægus [Buil.: Soc. bot. de France, XVII: (1871), p. 442]. GILLOT. — ÉRYTHRISME DES FLEURS BLANCHES.. CXCI rosées, que je regarde comme de simples formes impossibles à distinguer spécifiquement. Aux environs d'Autun, tous les champs sont entourés de haies vives où l'Aubépine dispute la prédominance au Prunellier. C'est à peine si, les années précédentes, j'avais remarqué quelques pieds de Cratægus à fleurs légèrement lavées de rose sur la fin de la floraison. Cette année, au contraire, et surtout sur les pieds tardifs, dans les premiers jours du mois de mai, j'ai constaté une coloration rose, par- fois trés prononcée et visible de loin, des fleurs d'Aubépine, surtout dans la plaine, à l'exposition du midi; et cela sur de trés nombreux sujets, formant des haies le long desquelles je passe fréquemment chaque année et où le phénomène ne m'aurait pas échappé; et toujours, contrairement à ce que M. Guinier regardail comme une régle, la teinte rose s'accentuait de plus en plus avec les progrés de la floraison. Le Prunellier, dont la floraison est achevée bien avant celle de l'Au- bépine, est resté partout d'un blanc pur. Eu dehors de la famille des Rosacées, le Robinia Pseudo-Acacia L. m'a présenté une particularité analogue, mais à un moindre degré. J'ai vu, et revu encore le 15 mai dernier, des Robiniers plantés sur nos pro- menades, offrir une légère coloration rosée de leurs grappes de fleurs, que je n'avais jamais remarquée, et qui m'a paru surtout appréciable à la fin de l'anthése et à l'exposition du midi, en plein soleil. Plusieurs pieds d'Heracleum Sphondylium L., dans les prés entre Sommant et Lucenay-l'Évéque (Saône-et-Loire), m'ont offert cette année une teinte rose prononcée de leurs ombelles, comme je ne l'avais pas encore vu, alors que les variétés roses ne sont pas rares chez d'autres Ombelliféres, Pimpinella magna, Bunium Carvi, etc. Le Deutzia gracilis Sieb., du Japon, si souvent planté dans les pares el les parterres, s'était toujours présenté à moi avec des fleurs d'un blanc pur, tandis que son congénére, le Deutzia scabra, a toujours les pétales plus ou moins rosés en dehors. Or, j'ai remarqué tout récemment un pied de D. gracilis, cultivé en pot et à l'air libre, avec les pétales roses en dehors, quelques-uns méme sur les deux faces. | Enfin la Boule-de-Neige, Viburnum Opulus L. var. sterile, dont J'avais toujours vu les fleurs d'un beau blanc, les a actuellement, dans mon propre jardin, plus ou moins rosées ou lilacées, et cette coloration anormale s'est accentuée à la suite des gelées des 2 et 3 mai, dont les arbustes ont plus ou moins souffert, sans toutefois que les fleurs aient été vraiment gelées. dosi. Ces observations m'ont paru offrir quelque intérêt, sans que je puisse. faire la part qui revient soit à la chaleur précoce et prolongée, soit aux variations de température brusques et étendues, dans ces changements CXCIH SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. de couleur des fleurs blanches et le développement de leur pigment floral. D'autant plus que ces faits sont en contradiction avec les asser- tions d'autres auteurs. D'aprés un naturaliste distingué de Normandie, M. V. Martel, « la lumiére trop vive ne favorise pas, comme on pourrait le croire, le déve- loppement des pigments colorés, elle peut méme les détruire; c'est la lumiére diffuse qui constitue un optimum pour la coloration. La nature des pigments colorés porte à penser que l'humidité doit favoriser la coloration, et la sécheresse étre une cause d'albinisme (1) ». Des obser- vations répétées sur d'autres points et à différentes reprises permettront peut-étre de trancher la question. Dés que la coloration change, elle nous. indique dans les tissus une modification qui ne peut nous étre annoncée que par un réactif aussi sensible que la lumiére, dont la décomposition ou la réfraction n'est plus la méme aussitót qu'un organe commence à chauger d'état. C'est le phénomène qui se produit vraisemblablement sous l'influence de l'état atmosphérique, principalement de la radiation solaire, de l'intensité el de l'action photochimique ou calorifique de la lumiére; il en résulte une oxydation plus énergique, une acidité plus prononcée du suc cel- lulaire, car on sait que la matière colorante des fleurs, l'anthocyanine, en dissolution dans les cellules des pétales, et qui dérive probablement par une modification chimique de la chlorophylle, reste bleue, si 1e suc cellulaire est alcalin, et rougit s'il est acide (Van Tieghem, Traité de Botanique, p. 585). D’après Cloéz et Fremy, toutes les fleurs colorées en rouge ou en rose possèdent un suc cellulaire à réaction acide, et la coloration de ce suc serait due à la modification, sous l'influence de l'acide, d'une matiére colorante qui se trouve aussi, mais à l'état de pureté plus grande, dans les fleurs bleues, la cyanine (2). Il est établi, en effet, que les colorations violette, rouge-vineux ou rose des fleurs sont dues à des pigments en solution dans le suc cellulaire, et non à des granulations amorphes ou cristalloides, chromoleucites. comme pour d'autres teintes, rouge-brique, orangé, etc. (3). On voit, en outre, avec quelle facilité ces matières colorantes passent d'une teinte à une autre sous l'influence de la plus légére modification chimique. Ces mémes influences peuvent les développer et les rendre perceptibles dans les organes où d'habitude elles semblent ne pas exister. Il est trés rare, en effet, que le blanc des pétales soit absolument pur; le plus souvent il (1) De la coloration et de l'albinisme chez les végétaux, in Bull. Soc. d'enseigne- ment mutuel des sc. nat. d'Elbeuf, VII? année, 1888, p. 128. (2) De Lanessan, in. Dict. de bot. de Baillon, I, p. 144. (8) €f. Courchet, Recherches sur les chromoleucites, in Ann. sc. nat., BOT., 7* sér., t. VIL, p. 263. j Li GILLOT. ÉRYTHRISME DES FLEURS BLANCHES. CXCIII existe une matière colorante, jaune, bleue ou rouge, en quantité trés minime, et qui ne peut être distinguée qu'à l'aide d'une observation minutieuse ou d’artifices tels que l’ablation, à l’aide d’une machine pneumatique, de l’air qui remplit les espaces intercellulaires, et qui contribue à faire paraître l'organe blanc; on peut reconnaître alors sa véritable couleur. On peut d’autant mieux invoquer, pour les faits que je viens de relater, un rapport de causalité avec l’action photochimique ou thermochi- mique d’un printemps exceptionnellement sec, chaud et lumineux, que les recherches d'H. Lecoq sur la Distribution géographique des végé- taux à fleurs colorées (1), en ce qui concerne l'Europe et l'Algérie, ont établi que la quantité numérique des fleurs blanches décroit réguliére- ment du nord au sud, et que la proportion des fleurs rouges, en rapport avec l'intensité de la calorification, est plus grande dans les contrées méridionales que dans le Nord, où elle atteint son minimum en Laponie, au Spitzberg, avec prédominance toutefois, dans nos climats, des nuances tendres ou faiblement colorées sur les teintes foncées (loc. cit., p- 21). C'est aux mêmes causes qu'est due l'augmentation de coloration des fleurs avec l'altitude, par suite de l'atmosphére moins épaisse et surtout de la quantité de vapeur d'eau moins grande traversée par les rayons solaires, de la plus grande quantité de chaleur rayonnante et de lumiére (2). Quelques plantes à fleurs normalement roses ou rouges, que j'ai exa- minées cette année intentionnellement, m'ont également présenté une intensité de coloris sensiblement plus prononcée, par exemple les Églantiers, Rosa, dont les formes à fleurs roses me paraissent, dans nos haies, animées d'un éclat plus vif qu'à l'ordinaire, etc. Les variations par excés de coloration ont été désignées par le terme général de chromisme (Moquin-Tandon, Tératologie végétale, p. 48), ou mieux chromatisme (3), quelle qu'en soit la couleur. Il me semble logique d'appliquer aux variations rouges ou rosées celui de rubescence ou préférablement d'érythrisme, analogue à ceux d'albinisme et de mé- lanisme, généralement adoptés en histoire naturelle. Il est intéressant de faire le relevé des fleurs blanches, à l'état nor- mal, qui présentent parfois des variétés roses (érythrisme), comme on 1) Thése présentée à la Faculté des sciences de Lyon, 1854. D Cf. G. Bonnier, De la variation avec l'altitude des matières colorées des fleurs dans une même espèce végétale, in Bull. Soc. bot. France, XXVII (1880), p. 103, ct C. Bonnier, Cultures expérimentales dans les Alpes et les Pyrénées, in Revue génér. de Bot. 11 (1890), pp. 513, 534. 3 (3) Le mot chromatisme, dérivé du grec xpõpa, xpôparos, couleur, est, comme l'a fait justement observer M. le D" Saint-Lager, seul conforme aux règles dc l'étymo- logie, et doit remplacer le vocable défectueux chromisme. T. XL. M CXCIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. a dressé des listes, bien plus riches d'ailleurs, des fleurs affectées d'al- binisme (1). Voici l'énumération de toutes celles que j'ai observées moi-même ou qui ont été indiquées, à ma connaissance : Anemone nemorosa, Clematis Flammula, Iberis amara, 1. intermedia Guers., Capsella Bursa-pastoris, Gypsophila paniculata, Silene inflata, S. nutans, Me- landrium silvestre, Robinia Pseudo-Acacia, Trifolium repens, Spiræa Ulma- ria, Potentilla Fragaria, Fragaria vesca, Rubus cæsius, R. suberectus, Rosa pimpinellifolia, R. canina, Cratægus oxyacantha, Mespilus germanica, Myrtus communis, Deutzia gracilis, Daucus Carotta, Torilis helvetica, Angelica silves- tris, Heracleum sphondylium, Ægopodium Podagraria, Pimpinella magna, Bunium Carvi, Galium dumetorum, G. cinereum, G. myrianthum, G. aniso- phyllum, G. silvestre, G. uliginosum, Viburnum Opulus, Bellidiastrum Miche- lii, Bellis perennis, Pyrethrum alpinum, Achillea Millefolium, Convolvulus sepium, Lithospermum arvense, Galeopsis dubia, G. tetrahit, Convallaria maialis. M. Malinvaud fait à la Société diverses communications (2). M. le D' Trabut soumet à l'assemblée une collection de planches représentant diverses plantes figurées trés exactement à l'aide de la photographie. On sait combien les bonnes figures facilitent l'intelligence du texte dans les ouvrages descriptifs, mais leur prix élevé en restreint l'usage. Le procédé économique recommandé par M. Trabut permettrait de les multiplier à peu de frais dans les livres destinés à l'enseignement. M. G. Planchon fait à la Société une intéressante communica- tion sur l'ancien Jardin des apothicaires de Paris (3). M. Malinvaud, prévoyant que plusieurs confréres et lui-méme ne pourront assister à la prochaine séance, croit qu'il serait opportun de consulter, suivant l'usage, les membres présents en les priant de vouloir bien faire connaitre leurs préférences au sujet de la session extraordinaire de l'année suivante. M. R. Chodat, professeur à l'Université de Genéve, chargé de transmettre ou plutôt de rappeler une invitation précédemment adressée par le Bureau de la Société botanique Suisse à la Société botanique de France, trace, avec plans et devis à l'appui, le pro- (1) Cf. Feuilles des jeunes naturalistes, XIII* année (1882-1883), pp. 23, 138, et XIVe année (1883-1884), pp. 11, 12; V. Martel, De la coloration et de l'albinisme ches les végétaux, in Bull. Soc. d'enseignement mutuel sc. nat. d'Elbeuf, NIl° année (1888), p. 133. : (2) Voy. plus loin, p. cexcvur: (3) Cet article a été publié dans lé Journal de Pharmacie: RNC RP ENT Sie oai aM ce DAVEAU. — SUR LE FUMARIA MEDIA LOIS. CXCV gramme d'une session extraordinaire que ces deux Sociétés tien- draient en commun sur le territoire suisse du 5 au 45 août 1894; elles se réuniraient à Genéve et de là se rendraient dans le Valais où auraient lieu les herborisations. M. le Président remercie M. Chodat de sa courtoise et attrayante proposition et la soumet aux suffrages del'Assemblée, qui l'adopte par un vote unanime. SÉANCE DU 28 MAI 1893. PRÉSIDENCE DE M. WARMING, VICE-PRÉSIDENT, PUIS DE M. DE SAPORTA, PRÉSIDENT. Par suite de la présentation faite dans la derniére séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. Teissonnière (Maurice), étudiant en médecine, rue Jeu- de-Ballon, 12, à Montpellier, présenté par MM. Granel et Flahault. M. Daveau fait la communication suivante : NOTE SUR LE FUMARIA MEDIA Loiseleur; par M. J. DAVEAU. Lorsque Loiseleur-Deslongchamps, herborisant aux environs de Ro- mainville en compagnie de son ami Mérat, y rencontra la plante dont il fit son Fumaria media, il ne se doutait certainement pas des inter- prétations diverses dont cette humble plante deviendrait l'objet. L'opinion la plus généralement acceptée, surtout parmi les auteurs français, est que le F. media est inséparable du F. officinalis dont il est une forme à peine distincte. Cosson (1), Koch (2), Parlatore (3), Boreau (4), Grenier et Godron (5), Lloyd (6), Loret et Barrandon (7), (1) Cosson et Germain, Flore descript. et analyt. des env. de Paris, 1° édit., 1845, P. 77; 2* édit., 1861, p. 98. (2) Synopsis flore germanica (1843), p. 35. (3) Parlatore, Monografia delle Fumariee. Florence, 1844. (4) Duchartre, Revue de Botanique (1847), 2* année, pp. 359-361. (5) Flore de France (1818), vol. 1, p. 68. . (6) Flore de l'Ouest de la France (1868), p. 28. (7) Flore de Montpellier, vol. 1 (1876), p. 31. CXCVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Clavaud (1), M. Pereira Coutinho (2) et M. A. Le Grand (3) concluent dans ce sens. Plusieurs botanistes ont cru devoir considérer cette plante comme ayant la valeur d'une espéce, mais sans s'accorder sur le type qu'elle représente. Les uns, comme Krombach (4), se sont bornés à reproduire la description de l'auteur sans modification appréciable; d'autres, comme de Candolle (5), Duby (6), exposent fidélement la description donnée par Loiseleur, mais y ajoutent une synonymie et parfois des localités se rapportant évidemment à d'autres espèces. C'est ainsi que, dans la Flore française de DC., la localité d'Angers (Bastard) se rap- porte vraisemblablement au F. Bastardi Boreau qui ne fut, il est vrai, distingué que plus tard. Dans le Systema naturale (1) du méme auteur, nous trouvons en synonymie du F. media : Fumaria officinalis var. B. Hudson. —. capreolata Thuillier (— F. Bastardi Boreau). — agraria Lagasca (— F. major Badarro). — cirrata Rohde. — B. prehensibilis Kitaibel (— F. densiflora DC.). Steudel (8) n'est pas plus clair; s'inspirant évidemment des rensei- gnements puisés dans De Candolle, il donne au F. media les synonymes suivants : Fumaria agraria Lagasca. — capreolata Thuillier. — cirrata Rohde. er officinalis L. var. — B. prehensibilis Kitaibel. Timbal-Lagrave (9) rétablit aussi le nom de F. media, mais la description qu'il en donne paraît se rapporter plutôt au F. Bastardi ou à quelque forme voisine. Dans la premiére édition de sa Monographie des Fumariacées (10), (1) Flore de la Gironde (in Actes de la Soc. Linnéenne de Bordeaux, vol. XXXV, 1881), p. 274. (2) Fumariacées du Portugal (in Boletim Soc. Broteriana, vol. X, 1892, pp. 42-43). (3) Observations critiques (Bull. Soc. bot. de France, 1892, p. 56). ` (4) Flore du Grand-Duché de Luxembourg (1815), p. 81. (9) Flore française, vol. V (1815), p. 587. : (6) Botanicon gallicum (188). (7) De Candolle, Regni vegetabile systema naturale (1821), p. 134. (8) Nomenclator botanicus. (9) Florule des Corbières orientales (Rev. de Botanique, X, n° 109, p. 41, 1892). — « Plante glauque à tiges ascendantes; fleurs petites, rose pâle, condensées; pédon- cule court, sépales petits, capsules petites avec un petit apiculum très fin.» — (10) Monografi öfver slagtet Fumaria, pp. 4-6.— « Les variétés de la F. officinalis ont été souvent considérées comme des espèces propres; ainsi la variété vulgaris est DAVEAU. — SUR LE FUMARIA MEDIA LOIS. CXCVII édition suédoise publiée à Lund en 1854, Hammar rapportait notre plante au F. officinalis var. «. vulgaris, mais il témoignait en méme temps une certaine hésitation. L'opinion de ce monographe prit une tout autre orientation dans la deuxième édition de ce méme travail publiée à Upsal en 1857; sous le nom de F. media Lois., l'auteur com- prend la plupart des espéces de la section « Murales », c'est-à-dire les F. Borei Jordan, F. muralis Sonder, F. confusa Jordan, etc. M. Nyman(1) accepte cette manière de voir ; pour cet auteur, le F. media Lois. est (pro max. parte) le F. Boræi Jord. et (pro parte) le F. Gus- sonei Boiss., espèce créée aux dépens des F. Petteri Rchb., F. sero- tina Guss., F. Jordani Guss., F. vagans Jord. MM. Willkomm (2) et Lange adoptent la nomenclature d'Hammar en groupant encore sous le nom de F. media plusieurs espèces séparées par Hammar, mais se rapportant évidemment au groupe des « Murales ». . MM. Battandier et Trabut (3) et tout récemment M. Debeaux (4) s'engagent aussi dans cette voie nouvelle. Enfin M. Bonnet (5) rattache le F. media Lois. aux F. officinalis L. et Boræi Jordan. Ces divergences ne se sont pas produites, comme on le pense bien, Sans quelques tentatives de réaction. Déjà en 1844, Parlatore (6) réunissait le F. media Lois. au F. offi- cinalis, et c'est avec connaissance de cause, car il dit un peu plus loin (l. c. p. 59) avoir reçu de Loiseleur lui-même un exemplaire extrait de son herbier. Parlatore remarque méme que l'échantillon en question n'a pas les pétioles en vrille tels que les décrit Loiseleur ; mais on sait que ce caractére est tout accidentel. En 1847, Boreau (7) s'exprimait ainsi à propos de son F. officinalis 6. major : « Notre variété 8. est certainement la F. media de Loiseleur, devenue pour la plupart des auteurs le F. media Lois. Cette manière de voir laisse cependant place au doute. Sans l'herbier de Loiseleur que je n'ai pu voir, on ne peut arriver à une complète certitude ; aucun des auteurs qui ont écrit sur les Fumariacées ne parait non plus l'avoir consulté, Plus tard De Candolle, dans son Systema naturale et dans le Prodromus, a réuni cette variété de F. officinalis avec le F. agraria La- gasca pour en faire son F. media (les deux formes se trouvent dans l'herbier de De Candolle sous ce nom). Íl en a rapproché aussi, à titre de variété 8. prehensibilis, le F. micrantha Lagasca, confusion difficile à comprendre; soit que l'on considère le F. officinalis var. vulgaris, soit qu'on prenne le F. agraria pour le vrai F. media, ni l'un ni l'autre ne correspond au F. micrantha. » (1) Conspectus flore europea, p. 21 (1878). o Prodromus flore hispanicæ, vol. III (1880), p. 881 et Supplem. Prodr. fl. hisp., p. 311! (3) Flore de l'Algérie, 1 (1888), p. 28. - (4) Flore de la Kabylie (Revue de Botanique, IX (1893), p, 25). , (5) Petite flore parisienne (1883), pp. 24, 25. (Nous verrons plus loin que ces deux lypes se trouvent en effet réunis dans l'herbier Loiseleur). (6) Loc. cit. p. 361. (7) Monografia delle Fumarie. Florence (1844), pp. 54, 59, 73. CXCVII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. » sur laquelle les botanistes sont si peu d’accord. Les termes de ses » descriptions ont cependant plus de poids que toutes les discussions » que l’on a élevées depuis sur ce sujet. En effet, la F. officinalis et ses » variétés se reconnaissent toutes au fruit qui est sensiblement déprimé » au sommet; or Loiseleur n’a omis ce caractère dans aucune de ses » diagnoses. Dans sa Notice de 1810, p. 101, on lit: pericarpiis de- » pressiusculis et, p. 102, « ses capsules sont presque échancrées au » sommet!». Dans son Flora gallica de 1828, vol. IT, p. 100, Loiseleur » dit encore de sa F. media : siliculis subglobosis retusis. Ce caractère » si important, exprimé d'une facon si positive, ne peut s'appliquer à » aucune autre espèce et ne doit laisser aucun doute à cet égard. » Cette affirmation pourtant si nette a été inutile, puisque Hammar en 1857 (1) et plus récemment une partie des auteurs modernes n'en ont pas tenu compte. Cependant, en 1881, Clavaud (2) concluait également à ce rapprochement du F. media Lois. et du F. officinalis L. La plante de Loiseleur devient la var. «. media du F. officinalis; quant au groupe des Murales auquel on a si mal à propos appliqué le nom de media, Clavaud propose de lui substituer le nom de Loiseleuri (3). À notre avis, ce nom ne peut qu'augmenter la confusion déjà si grande; car il laisse croire à l’affinité de la plante de Loiseleur avec les espèces de ce groupe, tandis qu'elle appartient en réalité à celui des Offici- nales. | Dans un travail de revision de la flore portugaise, M. Pereira Cou- tinho (4), s'occupant des Fumariacées, reprend cette méme question et insisle encore sur la nécessité d'abandonner le nom de F. media pour désigner les « Murales », cette plante étant inséparable du F. offici- nalis. Aux raisons déjà données par Boreau et Clavaud, M. Coutinho en ajoute d'autres, qui n'ont pas moins de poids. Il invoque, entre autres, les affirmations de Mérat (5), lequel cite une gravure de Reichenbach (0) comme représentant trés fidèlement le F. media; or, d’après l'aveu méme de Loiseleur, Mérat l'accompaguait lorsqu'ils rencontrèrent cette plante. L'opinion de ce dernier a done, dans ce cas, une réelle impor- tance. Enfin M. A. Le Grand (l. c.) conclut aussi à l'identité absolue des F. media Lois. et officinalis L. | Les auteurs que je viens de citer l'expriment trés bien, les descrip- (1) Monographia generis Fumariarum, édit. 11 (Upsal, 1857), p. 28. (2) Loc. cit. p. 274. (3) Loc. cit. p. 272. (4) Loc. cit. p. 48. (5) Revue de la Flore parisienne, etc. (1843), p. 23. (6) Icones flore germanice, 111 (1836), t. XL, n° 4453! icd: Rh daa sn | | | | DAVEAU. — SUR LE FUMARIA MEDIA LOIS. CXCIX tions de Loiseleur ne laissent subsister aucun doute (descriptions cor- roborées du reste par l'échantillon de son herbier); aucun malentendu ne pouvait done naitre s'il s'en était tenu là. Malheureusement Loiseleur a eu la malencontreuse idée de citer, à l'appui de sa diagnose, une figure tirée du Botanicon Parisiense de Vaillant, et c'est dans cette citation qu'il faut chercher la cause principale des confusions subsé- quentes, Loiseleur cite en effet, en synonymie, le Fumaria major floribus dilute purpureis du Bot. Paris. (p. 56, t. X, fig. 4). Or, en consultant le texte de Vaillant, on remarquera que cette phrase est empruntée au Botanicum Monspeliense de Magnol (1) et désigne le F. major Badarro (F. agraria Greu. et Godr. non Lagasca), espéce assez commune encore autour de Montpellier, où elle est du reste indiquée par Magnol (l. c.); la gravure du Botanicon Parisiense se rapporle aussi trés bien à cette espèce (2), qui pourtant n'a jamais été trouvée spontanée aux environs de Paris (3). C'est évidemment ce que pensait A. de Candolle, quand il englobait le F. agraria Lagasca dans la synonymie du F. media; Parlatore, qui du reste, ainsi qu'il est dit plus haut, concluait au rapprochement des F. media et F. officinalis, rapporte également la gravure de Vaillant au F. agraria Lagasca, ou plus exactement au F. major Badarro, espéce longtemps méconnue. Il est facile de s'expliquer pourquoi divers auteurs ont rapporté le F. Boræi Jordan au F. media. On sait que les fleurs du F. Boræi sont parfois aussi grandes que celles du F. major; mais, cette dernière espèce n'habitant pas les environs de Paris, le F. Boræi était le seul qui puisse étre rapproché de la figure du Botanicon. C'est ce que n ont pas manqué de faire les auteurs cités plus haut et cependant, en pré- sence de la discordance évidente entre les descriptions et la figure citée, ils eussent dà donner plus d'importance à la description de l'auteur qu'au synonyme indiqué par lui. Il faut encore ajouter que, dans l'her- bier de Mérat, où j'ai vu l'échantillon type de Loiseleur, on trouve un second exemplaire, recueilli par Mérat, qui se rapporte incontestable- (1) Bolanicum monspeliense (1686), p. 100. . (2) L'appréciation des figures du Bolanicon Parisiense est du reste une cause fré- quente d'erreur, notamment pour le genre Fumaria (Mérat, Rev. de la flore pari- Nr og l ét ère aux environs de Paris citée dans le e n’est pas l’unique plante étrangère | n Botanicon Parisiense. Mérat, qui s'était fait en quelque sorte l'apologiste de Mae (Revue de la Flore parisienne et du Botanicon Parisiense), n’en cile pas : P » Sieurs espéces dans ce cas, exemple : Trifolium spadiceum, Mese purig, Scleranthus polycarpos, Allium Ampeloprasum, Centaurea calcitrapoi es, Ap s fætida, Quercus Ægilops, Cineraria maritima, Gentiana nivalis, etc. cc SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. ment au F. Boræi, ce qui motive l'opinion de M. Bonnet. Mais c'est une erreur évidente, puisqu'il ne s'accorde ni avec l'échantillon type, ni avec la description de l'auteur ; il n'y a donc pas lieu d'en tenir compte. Quelles que soient du reste les interprétations auxquelles donne lieu la figure du Botanicon, il n'en est pas moins hors de doute que, dans la pensée de Loiseleur, cette gravure devait représenter un Fumaria trés voisin de l'officinalis, et ce qui le prouve trés nettement, c'est que, dans la premiére édition de son Flora gallica, publiée en 1806, l'au- teur appliqua au F. officinalis cette méme citation du « Botanicon » : Fumaria major floribus dilute purpureis, qu'il devait quatre ans plus tard ajouter à son F. media. Nous transcrivons ci-aprés les textes de Loiseleur, que nous ferons suivre de la liste synonymique de cette forme si controversée. F. wEDIA Loiseleur, Not., p. 101 (à exclure : F. major floribus dilute pur- pureis Vaill. Botan. Parisiense, 56, t. X, f. 4). « F. caule subramoso erecto, foliis bipinnatis pinnis 2-5 laciniatis, laciniis oblongis planis, petiolis subcirroso convolutis. Racemis elongatis oppositi- foliis, calycibus dentatis, pericarpiis subglobosis subiuberculatis depres- siusculis monospermis. » « Cette plante est intermédiaire entre la F. officinalis et la F. capreolata, mais elle a un port particulier qui la fait distinguer de l'une et de l'autre au premier coup d'œil; elle diffère en effet de la première, parce qu'elle s'élève davantage, qu'elle est moins rameuse et moins diffuse, que ses feuilles sont plus grandes et plus glauques, que ses pétioles cherchent souvent à s’entor- tiller autour des corps environnants, enfin parce que ses fleurs sont plus grandes, un peu plus pâles, la corolle étant d'un blanc purpurin avec le sommet seulement d'un pourpre foncé. Elle se distingue de la seconde par ses fleurs plus petites, par ses calices dentés et non entiers, par les décou- pures des feuilles qui sont plus linéaires, par ses capsules presque échancrees au sommet et qui ne sont pas lisses, mais comme légèrement tuberculeuses; enfin, parce qu'elle s'éléve moins et que sa tige se soutient droite sans avoir besoin de s'appuyer sur les corps qui sont dans son voisinage. Cette Fume- terre n'est pas rare dans les champs, je l'ai trouvée à Marcoussis, à Saint- Cloud, à Romainville. — Elle fleurit en mai, juin et juillet. » FLORA caLLicA (2 édit., 1826, p. 100). — Fumaria media Loiseleur: Not. 101.! (à exclure : F. majus floribus dilute purpureis Vaill. Bot. Paris., 96, t. X, fig. 4). ,« F. caule subramoso erecto foliis bipinnato laciniatis laciniis oblongis pla- nis, petiolis subcirroso contortis, racemis elongatis calycibus dentatis, sili- culis subglobosis retusis. Flores dilute rosei apice atropurpurei; Maio Junio- Julio. — In agris et cultis, satis frequens circa Lutetiam, Saint-Cloud, Ro- mainville, Marcoussis ©. » La synonymie de cette forme litigieuse est donc la suivante : DAVEAU. — SUR LE FUMARIA MEDIA LOIS. CCI Fumaria officinalis [. Var. media Boreau in Duchartre Revue de Bot. 9* année, pp. 359- 361! — Clavaud, Flore de la Gironde (Act. Soc. Linn. Bordeaux, vol. XXXV, p. 274!). — Pereira Continho, Contributiones para a Flora portugueza, Fumariacées, p. 43! (in Bolet. Soc. Brot., vol. X, 1892 !). z F. officinalis var. 8. Mérat, Nouv. Flore des env. de Paris, édit. 2, vol. II, p. 400! F. officinalis var. scandens Cosson et Germain, Flore env. de Paris, édit. 1, p. 71! et 2 édit., p. 98! F. officinalis var. vulgaris Hammar, Monografi öfver slägtet Fu- maria (Lund, 1854), p. 2! F. media Loiseleur! (l. c., exclud. synonym.). — DC. Flore franç., V, p. 587! (excl. loc.). — System. nat., p. 134 (excl. synon.). — Prodr. I, p. 130 (excl. synon.). — Duby, Bot. gallicum ! (excl. loc.); Reichen- bach, Icon. fl. german., t. XI, n° 4453! — Mérat, Revue de la Flore parisienne, p. 23! — Boreau, Flore du centre, édit. 3 (1857), p. 35! — Krombach Fl. du Luxemb., p. 81! (non auct. plurim.). En résumé, le F. media Loiseleur est une forme vigoureuse et à pé- tioles parfois cirrigéres du F. officinalis L. Cette forme n'habite pas exclusivement les environs de Paris; on l'a observée dans presque toute la France et nous l'avons recueillie et étudiée aux environs de Lisbonne. La figure citée par Loiseleur doit être éliminée, car elle représente le F. major Badarro. Quant au groupe de sous-espèces compris par divers auteurs sous le nom de F. media, par d'autres sous celui de F. Loiseleuri, on devra, d'aprés l'art. 55 des Lois de la nomenclature, choisir, pour le dénom- mer, le nom le plus ancien, celui de F. muralis Sonder par exemple, comme le propose M. Pereira Coutinho (l. c.); ce nom a en outre l'avan- tage d'avoir été choisi par plusieurs monographes comme titre de section. M. G. de Saporta fait la communication suivante : CCH SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. SUR DES SEMIS NATURELS ET SPONTANÉS D'ESPÈCES FRUTESCENTES INTRODUITES DANS LES CULTURES D'AGRÉMENT EN PROVENCE; par M. le marquis €. de SAPORTA. Les semis dont je veux parler offrent un intérêt réel, comme indice des aptitudes à l'indigénat de certaines essences que la culture a préco- nisées en vue de l'ornementation des jardins. On sait que, puisant de toutes parts et s'adressant aux contrées les plus lointaines, l'horticul- ture a. doté notre continent d'une foule d'arbres, particuliérement de Conifères et d'Amentacées, venus souvent de trés loin et que l'on ren- contre fréquemment à l'état adulte dans nos plantations. Ces arbres, plus spécialement dans le midi de la France, ont donné lieu à des semis spontanés, dont plusieurs semblent destinés à prendre tout leur développement, par conséquent à devenir aptes à la propagation de l'espéce, susceptible dés lors de se naturaliser. On sait aussi combien certaines espéces, méme indigénes et répandues en Europe, une fois transplantées sur des points oü elles ne sont pas spontanées, ont de peine à se reproduire d'elles-mêmes. Les individus plantés prospérent, deviennent adultes, vieillissent méme, et pourtant, à leur pied et dans leurs environs immédiats, on cherche vainement les jeunes plants; ils sont absents et, si les individus méres viennent à manquer, l'espéce dis- paraîtra forcément, l'introduction à laquelle sa présence était due n'ayant pu entrainer sa propagation de semis. Les exemples à citer abonderaient ; je me contenterai d'un seul : dans le domaine du Moulin-Blanc (1), sur une étendue d'un kilomètre environ, la rivière de l'Huveauue a été garnie sur ses deux bords de Hétres (Fagus silvatica L.), maintenant adultes pour la plupart, certains de grande taille et dont la plantation a soixante ans pour les uns, trente à quarante ans pour les autres. Jus- qu'ici cependant, je n'ai encore observé aucun semis provenant de ces Hétres, bien que leur origine n'ait rien d'exotique, puisque les jeunes plants furent pris dans la forét de la Sainte-Baume, distante de 14 ki- lométres seulement, mais située à une altitude d'environ 700 métres, dans des conditions sans doute favorables au maintien et à la multipli- cation de l'espéce, associée sur ce point à plusieurs autres (P inus silvestris L., Taxus baccata L., Tilia platyphylla Desf., Sorbus torminalis L., Acer opulifolium Vill.) ayant les mêmes aptitudes et que l'on ne rencontre plus, à l’état spontané, dans les vallées infé- rieures. (1) Les exemples de semis naturels dont il sera question proviennent tous des plantations d'agrément des domaines du Moulin-Blanc, commune de Saint-Zacharie (Var), et de Fonscolombe, commune du Puy-Sainte-Réparade (Bouches-du-Rhône). G. DE SAPORTA. — SEMIS NATURELS EN PROVENCE. CCIII Il faut done, pour que la propagation des espéces cultivées s'opére, un ensemble de conditions qui ne se rencontrent pas toujours, alors méme que les pieds mères ont acquis tout le développement dont ils sont susceptibles. C'est un motif de plus pour observer les semis spontanés d'espéces exotiques ou étrangéres au pays, quand ils se produisent. Deux agents ou causes principales, trés différents, nous ont paru pré- sider à ces semis et les avoir favorisés, en dehors de la chute naturelle des graines qui suffit parfois, il est vrai (1). Ces deux agents sont visiblement, d'une part l'action du vent, qui emporte et disperse les graines légéres, surtout les graines ailées et les samares, telles que celles des Pins, Cédres et Sapins, des Betula, Car- pinus, Ulmus, des Fraxinus, Acer et de beaucoup d'autres; d'autre part l'action des oiseaux, qui transportent et enfouissent par instinct les graines lourdes et plus ou moins nutritives, comme les glands, les noix et amandes, ou bien qui les avalent et les rejettent sans que la digestion leur ait enlevé la vertu germinative. Il en est spécialement ainsi des baies de Juniperus et, parmi les Dicotylées, de celles des Berberis, Mahonia, Viburnum, Arbutus, etc. L'action du transport par les oiseaux explique notamment comment l'on observe des semis spontanés de certains Quercus, à 60 mètres de distance du pied dont les glands ont dû se détacher, et de Juglans à des distances encore plus éloignées des arbres porteurs de noix. Les semis que je vais mentionner maintenant, avec des remarques à l'appui, se rapportent presque tous, soit à des Coniféres, soit à des Amentacées, plus rarement à d'autres Dicotylées ; je les rangerai sous ces trois chefs, pour les passer en revue. 41° Semis de Conifères. Cedrus Libani L. — Le parc de Fonscolombe posséde un Cédre àgé Maintenant de cent quinze ans. Ila été semé par mon trisaïeul mater- nel, E. H. Hippolyte Boyer de Fonscolombe, en 1778, au moyen d'un cóne apporté du Liban. Ce Cédre et un autre pied ayant la méme origine Sont restés longtemps sans se propager. | C'est seulement depuis une vingtaine d'années que les graines de ces Cédres, surtout du plus grand isolé au milieu d'une prairie, disséminées au printemps sous l'impulsion du vent d'Est, ont donné lieu à de jeunes plants. Sur un espace à demi boisé, de 60 à 80 métres de long, qui (1) C'est notamment le cas de l'Zsculus Hippocastanum L., dont les fruits, E ‘chés des pieds centenaires qui dominent la rivière, ont peuplé les bords de celle-ci d'individus de tout âge, venus de semis et s’élevant au voisinage ou méme au contact de Peau. CCIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. s'étend au couchant du grand pied mentionné en dernier lieu, ces jeunes plants, généralement vigoureux et de divers âges, sont au nombre de prés de 100; l'un d'eux, le plus ancien de tous, atteignant déjà une hau- ‘teur d'environ 4 mètres. Abies Pinsapo Boiss. — Il existe à Fonscolombe, ainsi qu'au Mou- lin-Blanc, des pieds adultes, et âgés d'au moins quarante ans, de cette espéce de Sapin. Plus rustique, plus accommodant de la sécheresse du climat que l'Abies pectinata DC., i1 prend un développement et une ampleur remarquables là où son congénére ne fait que languir. A Fons- colombe, il n'a encore donné lieu qu'à deux ou trois semis; mais, au Moulin-Blanc et ailleurs aussi à ma connaissance, les semis spontanés abondent. Au Moulin-Blanc, sur la déclivité d'une pente boisée, les jeunes plants de Pinsapo, sous l'influence du vent d'Est, se montrent au nombre d'une centaine. Ces plants n'ont au plus, il est vrai, qu'une dizaine de centimétres de haut; mais ils paraissent vigoureux et appelés à un développement normal. Pinus Sabiniana Lamb. — Quelques semis ont été déjà observés au Moulin-Blanc, au pied d'un individu adulte. Pinus Laricio L. — Le Laricio de Corse se reproduit spontanément à Fonscolombe, comme au Moulin-Blanc; je connais de nombreux exemples de ces semis et plusieurs ont donné lieu à des pieds mainte- nant adultes ou sur le point de le devenir. Pinus Pinaster L. — Le Pin maritime ne croit en Provence que sur les sols siliceux et principalement dans la zone primitive où il est associé au Quercus Suber L. Cependant, introduit il y a environ quarante ans, dans les plantations du Moulin-Blanc, en plein pays calcaire, mais sur un point graveleux et dolomitique, non seulement le P. Pinaster a prospéré; mais il s'est propagé de semis sur un emplacement aride et dénudé, oà le vent du Nord-Ouest a visiblement poussé les graines au moment de l'ouverture des cónes. Les jeunes sujets, dont quelques-uns devenus adultes portent des cónes à leur tour, manifestent une vigueur remarquable. Pinus Paroliniana Vilm. — Ce Pin, vulgairement et improprement nommé « Pin des Pyrénées » et dont M. de Vilmorin vient de rétablir les vrais caractères, tient le milieu entre le Pinus halepensis Mill. et le P. Laricio par le port. Il diffère surtout du premier par sa vigueur- Planté prés de lui, il le dépasse promptement et s'en distingue par Sa taille élevée et réguliérement pyramidale. A Fonscolombe, sous une rangée de ces Pins, devenus adultes, on distingue déjà des semis, re- connaissables à la ténuité de leurs feuilles et à la gracilité des. jeunes tiges. l : G. DE SAPORTA. — SEMIS NATURELS EN PROVENCE. CCV Cupressus sempervirens L. — Ce Cyprès ordinaire s’est semé à Fonscolombe à plusieurs reprises. Les jeunes sujets ont quelque chose d’un peu grêle dans le port, qui semble tenir le milieu entre celui de la forme étalée et celui de la variété ascendante. Cependant un des semis, situé à l’écart des autres et très nettement spontané, affecte la dernière des deux dispositions, celle en aiguille, de la façon la plus prononcée. Juniperus excelsa Bieb. — Avec les Juniperus, l'action des oiseaux friants de leurs baies, dont ils favorisent la dissémination, se fait visi- blement reconnaitre. C'est ainsi que le J. excelsa, du Liban, s’est re- produit au Moulin-Blanc sur un point éloigné d'environ 200 mètres de celui où s’élèvent les pieds mères, à l’extrémité opposée d’une large pelouse. Le jeune sujet est situé dans le voisinage du grand Abies Pin- sapo, mentionné plus haut comme ayant donné naissance à de nombreux semis; il est haut de 3 à 4 métres et commence à porter des galbules, mais il offre ceci de particulier que son port ascendant lui préte une physionomie distincte de celle de l'espéce normale d'ou il sort, et juste- ment ce port ascendant caractérise toute une colonie de Juniperus communis L., qui forment dans ce méme endroit une réunion de sujets ` affectant tous la méme disposition en obélisque. Cephalotaxus peduneulata Fort. — Au Moulin-Blanc, cette Taxi- née japonaise, qui fructifie annuellement, s'est reproduite spontanément. Les jeunes sujets sont situés à proximité du pied mére. 9* Semis d'Amentacées. A propos des Bétulacées, je ferai d'abord cette remarque que, soit à Fonscolombe, soit au Moulin-Blanc, bien que le Betula alba L. y soit représenté par des individus vigoureux et depuis longtemps adultes, réunis cà et là en groupe ou colonie au bord des prairies, cependant aucun semis de ces Bouleaux n'a fait voir jusqu'ici de jeunes plants Spontanés, malgré la multitude des samares parsemant le sol vers la fin de l'été. La sécheresse qui coincide avec le moment de la dispersion des semences est sans doute la vraie cause qui s'oppose à leur germination. Fagus ferruginea Ait. — Cette espèce américaine, rare dans les cultures et souvent confondue par les horticulteurs avec la variété pourpre du Hétre d'Europe, est représentée à Fonscolombe par deux individus depuis longtemps adultes, qui prospèrent dans un sol argileux et relativement humide. Les nucules semées avec soin et à plusieurs re- prises n'ont pas levé jusqu'ici; pourtant il existe un semis spontané de l’un des pieds mères, venu dans le gazon, à l'ombre méme de ce pied. Le jeune sujet transplanté, non sans de grandes précautions, pousse vigoureusement et tend à se développer. CCVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. | Quercus ilico-coecifera Sap. — Je tiens à signaler ici le résultat curieux d’un semis dont je suis l’auteur. C’est celui d’un gland recueilli sur un individu entaché d’hybridité et observé, il y a des années, dans une forêt voisine du Moulin-Blanc. Sur cet individu, ordinairement sté- rile, affectant le port et présentant les feuilles du Quercus Ilex L., les glands exceptionnellement développés accusaient la maturation bienne du Q. coccifera L. Ils étaient remarquables par leur grossenr, déprimés par le haut et trés enfoncés dans la cupule. Du semis de l'un des glands est provenu un jeune sujet, àgé maintenant d'environ quinze ans, élancé de port, haut de 2 à 3 mètres et jusqu'à présent stérile. Mais ce qui dis- tingue ce plant, c'est son écorce déjà crevassée et subéreuse, présentant la conformation de celle du Quercus Suber L. Cependant aucune inter- vention de ce dernier ne saurait étre admise, tellement l'intervalle qui sépare la vallée de Saint-Zacharie des plus prochaines stations où croit le Quercus Suber est considérable et se trouve intercepté par une suc- cession complexe d'accidents orographiques et de sommets culminants. Quereus Mirbeckii Dur. — J'ai déjà signalé les nombreux semis spontanés de ce Chéne, originaire de Kabylie. Ils abondent surtout dans le parc de Sollies-Pont (Var), prés de Toulon, dans un domaine de mon frére. Il en existe d'autres à Fonscolombe et, parmi ces semis, plusieurs accusent l'effet de l'hybridité, de la part du Quercus pubescens Willd. La dispersion des jeunes sujets prouve, à Fonscolombe, que leur origine est due à l'action des oiseaux, opérant le transport des glands. Quercus infectoria OL; Quercus taurieola Boiss. — Ces deux Chénes, introduits à Fonscolombe et devenus adultes, ont donné lieu à des semis naturels, encore récents, mais bien reconnaissables. J* Semis de diverses Dicotylées. Platanus occidentalis L. — Il existe, au Moulin-Blanc, plusieurs pieds, venus spontanément et déjà adultes, du Platane d'Amérique; ils se distinguent de la variété cultivée par la base cunéiforme des feuilles et les rugosités de l’écorce. Juglans nigra L.— Le transport par les oiseaux, probablement par les geais et les pigeons, qui détermine de si fréquents semis du Noyer d Europe, a également amené la reproduction du Juglans nigra L. ou Pacanier d'Amérique, dont il existe plusieurs exemples à Fonscolombe. En fait d'arbustes, d'origine extra-européenne récente, le Mahonia aquifolia est un de ceux dont la rapide propagation à Fonscolombe m'a le plus frappé, sans doute parce que les fruits sont recherchés par les oiseaux. , . o è » é * ; € M ò J'arréte ici une énumération» sans. doute incomplète, mais qui peut ALLOCUTION DE M. G. DE SAPORTA. CCVII servir d'enseignement en vue de la définition des causes locales ou régionales de nature à faciliter la maturation de certaines espèces fru- lescentes et de celles qui peuvent y mettre obstacle, ou lui opposer de telles difficultés qu'elle devienne irréalisable. L'ordre du jour étant épuisé, M. le Président s'exprime en ces termes : ALLOCUTION DE M. le marquis G. de SAPORTA. Messieurs et chers confréres, Au moment où la session va prendre fin, où tant d'adeptes de la Science qui nous est chère, réunis durant des jours trop rapides dans une pensée unique, vont se disperser de nouveau, laissez votre président surmonter une émotion bien naturelle et vous témoigner sa gratitude pour l'indulgence avec laquelle vous l'avez accueilli, mais surtout ses Tegrels de n'avoir pu vous suivre dans la plupart de vos excursions. Ses forces l'ont trahi; il a dù renoncer à bien des joies, à des impressions dont par avance il se faisait une véritable féte; il s'est du moins associé de cœur à tant d'explorations si heureusement combinées. En ce moment du moins, exerçant des fonctions qu'il m'eüt été plus doux de ne jamais quitter, je m'honore d'étre l'organe de tous en exprimant la reconnais- Sance des membres de la session envers le Comité local et son chef principal, M. Flahault, qui ont tout prévu, tout organisé en vue des excursions et des réunions, assumant pour eux toules les charges et ne nous réservant que le plaisir de voir de prés ce que le territoire de Montpellier renferme de souvenirs précieux et de richesses variées au point de vue du groupement des plantes, de leur distribution et de l'his- toire méme de la Botanique. En traduisant ainsi mes impressions per- Sonnelles, j'ai la conviction de parler au nom de tous mes confrères, des Savants étrangers qui nous ont honoré de leur présence aussi bien que des nationaux et de ceux aussi de la région méditerranéenne dont cette ville reste la vraie capitale par la tradition et les souvenirs, comme par Son heureuse situation à portée des associations végétales échelonnées qui s'étagent autour d'elle et au-dessus d'elle. S'il est vrai, Messieurs, que de se voir, de se rencontrer, d’échanger entre botanistes ses idées, ses vues, ses impressions soit, dans la science que nous cultivons, un charme des plus vifs et des mieux appréciés, que je vous dise, mes chers confrères, au moment de la séparation et de l'adieu : encore et bientôt, au revoir et merci. RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ RAPPORT DE M. Paul SAHUT SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTE A LA VALETTE, PRÈS MONTPELLIER, LE 20 MAI 1893. Le bois et le pare de la Valette occupent f'extrémité d'un petit chainon de collines jurassiques se décomposant en bois de la Colombiére, de Montmaur et de la Valette, s'étendant à 3 kilométres environ au nord de Montpellier ; le sol en est formé de calcaire compact et crevassé. La col- line est brusquement interrompue par les sinuosités du Lez, cette jolie rivière aux bords verdoyants, où ceux qui ont la bonne fortune de con- naître la Grèce retrouvent l'image de l'Eurotas aux eaux bleues. Le parc de la Valette doit à diverses circonstances de n'avoir pas été transformé; le bon goût des propriétaires en a fait jadis un jardin d'aeclimatation. Des plantations faites dans la première moitié de notre siècle, quelques arbres sont demeurés qu'il ne faudrait pas confondre avec la flore spon- tanée; tels sont : Diospyros Lotus, Acer platanoides, Rhus Cotinus, Cytisus Laburnum, Gleditschia triacanthos, Magnolia grandiflora, Buxus balearica, Juglans regia, J. nigra, Cedrus Libani, Platanus orientalis, P. occidentalis, Pinus Laricio, P. Pinea, Cupressus sem- pervirens, Picea excelsa, Taxus baccata, et surtout l'élégant Cyprès- chauve (Taxodium distichum); un groupe d'arbres de cette belle espèce, occupant les alluvions du Lez, rappelle un coin de forêt de la Louisiane. Ces arbres sont d’origine très variée, on le voit; quelques-uns, tels que Taxus baccata, Picea excelsa, Acer platanoides, ne sauraient venir sous notre ciel de Montpellier que grâce à la fraîcheur qu'ils trouvent au bord du ruisseau. Quelques autres sont originaires de Chine ou des États les plus chauds de l'Union américaine. On ne s'y trompera done pas; du reste, ils sont à peu près localisés dans la partie du parc que SAHUT. — RAPPORT SUR L'HERBORISATION A LA VALETTE. CCIX nous évitons en raison des soins dont elle est l'objet. Partout ailleurs la végétation spontanée est souveraine maitresse du terrain. Elle est lout à fait caractéristique des bois calcaires de nos basses collines, formée surtout de Chênes-verts et de Pins d'Alep, sous lesquels on trouve encore comme arbustes et arbrisseaux trés abondants : Clematis Flammula. Ruta angustifolia. Rhamnus Alaternus. Paliurus australis. Pistacia Terebinthus. — Lentiscus. Rhus Coriaria. Dorycnium suffruticosum. Genista Scorpius. Prunus Mahaleb. Lonicera implexa. — etrusca. Jasminum fruticans. Phillyrea angustifolia. — media. Lavandula latifolia. Thymus vulgaris. Daphne Gnidium. Osyris alba. Quercus coccifera. Asparagus acutifolius. Smilax aspera. Ruscus aculeatus. Juniperus Oxycedrus. On y trouve, en outre, la plupart des plantes herbacées les plus ré- pandues dans les plaines et les collines calcaires de nos environs, comme : Nigella damascena L. Alyssum calycinum. — campestre. Clypeola Jonthlaspi. Biscutella lævigata. Lepidium graminifolium. Erucastrum obtusangulum. Helianthemum Fumana. Silene nocturna. Dianthus prolifer. — longicaulis Tenore. Arenaria serpyllifolia 8. leptoclados Guss. Buffonia macrosperma Gay. Herniaria hirsuta. — incana. Linüm strictum. — tenuifolium. Malva silvestris 8. polymorpha Parl. Althæa hirsuta. Erodium malacoides: — romanum. Cytisus argenteus. Ononis minutissima. Medicago cinerascens Jordan (M: Ge- rardi Willd.). ea — aculeata Gertner. ` T. XL. Medicago coronata Lamk. — præcox DC. Trigonella monspeliaca. Anthyllis Vulneraria P. rubriflora. Melilotus sulcata. | Trifolium stellatum. — scabrum. — angustifolium. : — lappaceum. Lotus corniculatus L. 8. villosus (L. De- lorti Timbal). Astragalus sesameus. — hamosus. Psoralea bituminosa. Vicia hybrida. — pannonica. — peregrina. — amphicarpa Dorth. — gracilis. —- Timbali Loret. Lathyrus setifolius. Hippocrepis unisiliquosa. — glauca Tenore. — comosa. — ciliata Willd. Rosa micrantha. Poterium Magnolii Spach. CCX .SESSION EXTRAORDINAIRE Torilis heterophylla. Seseli tortuosum. — elatum. Bupleurum rigidum. Trinia dioica (T. vulgaris DC.). Scandix australis. Galium iricorne. — parisiense. — corrudæfolium Vil. — dumetorum Jordan. — rigidum Vill. Crucianella angustifolia. Cephalaria leucantha. Phagnalon sordidum. Bellis silvestris. Achillea Ageratum. — odorata. Buphthalmum spinosum. —- aquaticum. Micropus erectus. Filago spathulata. Galactites tomentosa. Kentrophyllum lanatum. Onopordon illyricum. Picnomon Acarna. Carduus tenuiflorus. — pycnocephalus. — nigrescens Vill. Tyrimnus leucographus. Centaurea melitensis. — paniculata. ` Microlonchus Clusii. Crupina vulgaris. ` Leuzea conifera. Stæhelina dubia. Carlina corymbosa. — lanata. ` Catananche cærulea. Hedypnois cretica Willd. Hypochæris radicata. Urospermum Dalechampii. — picroides. Podospermum laciniatum. Scorzonera hirsuta. Taraxacum lævigatum DC. . Picridium vulgare. Campanula Erinus: Asterolinum stellatum. Vincetoxicum nigrum. Convolvulus Cantabrica. Cuscuta Godronii Desm. Ya A MONTPELLIER, MAI 1893. Lithospermum fruticosum. Cynoglossum cheirifolium. Heliotropium europæum. Verbascum sinuatum. Linaria simplex. Odontites lutea. Phelipæa Muteli Reuter. Orobanche Epithymum. Phlomis Lychnitis. Sideritis romana. — scordioides. Brunella hyssopifolia. Ajuga Iva. — Chamæpitys. Plantago Lagopus. — Psyllium. — Cynops. Aristolochia Pistolochia. Thesium divaricatum. Polycnemum arvense. Camphorosma monspeliaca. Rumex intermedius DC. Euphorbia Characias. — serrata. — exigua. Scilla autumnalis. Allium sphærocephalum. — polyanthum Ræm. et Schult. — vineale. — roseum. — moschatum. -— paniculatum P. pallens. Muscari neglectum Gussonc. Aphyllanthes monspeliensis. Iris germanica. —- Chamæiris. — fætidissima. Narcissus juncifolius. Ophrys lutea. Arum italicum. Carex Halleriana. — setifolia Godr. Andropogon Ischæmum. Phleum Bæhmeri. Echinaria capitata. Stipa Aristella. — capillata. Avena barbata. — bromoides. — elatior. Lappago racemosa Willd- SAHUT. — RAPPORT SUR L'HERBORISATION A LA VALETTE. CCXI Gaudinia fragilis. Triticum intermedium Host. Kœleria valesiaca. Ægilops ovata. Melica Magnolii Godr. (M. nebrodensis | — triaristata. Parl.). — triuncialis. Daetylis glomerata 8. hispanica. Psilurus aristatus Lor. et Barr. Festuca arundinacea Schreb. Nardurus unilateralis Boiss. -— duriuscula. Dans les parties escarpées de la colline et sur les rives du Lez qu'elles abritent, on. rencontre avec plaisir quelques espéces qu'on chercherait en vain ailleurs aux environs de notre ville; leur présence ne s'explique en ce point que par la nature méme de la station. Une falaise exposée au Nord- Est, dominant la riviére, fournit, en effet, un précieux abri à quelques plantes qui redoutent le climat trop sec et trop chaud à la fois de nos environs immédiats. Tels sont : Thalictrum minus f. pubescens. Chrysanthemum corymbosum. Coronilla Emerus. Campanula glomerata. Cytisus sessilifolius. Veronica Teucrium. Ailleurs, c'est l'ombre épaisse de grands arbres qui procure l'abri nécessaire; c'est ainsi que la petite Pervenche (Vinca minor L.), plante rare aux environs de Montpellier, s'étend en fraiches pelouses sous le couvert des Cyprés-chauves et des Chênes, à côté de l'Euphorbia amyg- daloides L., qu'on chercherait en vain ailleurs que sur les bords de la rivière. Les rochers qui dominent le Lez, couverts de Pins d'Alep (Pinus ha- lepensis L.), forment l'une des localités où l'Orchis hircina Crantz est le plus abondant. Une plante aquatique de l'Afrique australe, l'Aponogeton distachyum, étale sur l’eau ses curieuses inflorescences aux bractées blanches e( ré- pand dans l'air une douce odeur de vanille. Longtemps les recherches se prolongent, des collines pierreuses et ensoleillées aux frais ombrages des rives du Lez, où l’on retrouve la plupart des plantes palustres du nord de la France; l'Aulne (Alnus glu- tinosa), inséparable ici des berges mêmes de la rivière et, avec lui, Lythrum Salicaria, Nymphæa alba, Iris Pseudo-Acorus et toutes les plantes des terres humides, les mêmes qu’on recueille sur les bords de la Marne. On s’écarte naturellement de ces vulgarités pour aller retrou- ver, sous le chaud soleil et sur les roches brülées, les espèces propres aux régions méditerranéennes. L'herborisation nous conduit au sommet de la colline; nous admirons la ligne fine et délicate de la mer qui s'étend vers le sud, des collines de la Gardiole au Grau-du-Roi, relevée par le modeste ilot de Mague- CCXII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. lone. Nous admirons surtout, au Nord, le paysage tout italien que forme la colline de Montferrier avec son pittoresque village encadré par les lignes vigoureuses du Saint-Loup et de l'Hortus. Le soleil qui baisse adoucit la lumière; mais, avant qu'il ait donné à la nature ses teintes d'une merveilleuse richesse, nous sommes obligés de regagner la ville. RAPPORT DE M. BOYER SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ A LA POMPINIANE, LE 21 MAI 1893. Cette localité classique d'herborisation des botanistes montpelliérains comprend un coteau sablonneux, couronné de Pinus halepensis Mill. et de Cupressus sempervirens L., et des mares bordées de Populus ni- gra L., P. alba L., Salix alba, S. purpurea L. Le sol de la Pompi- niane s'échauffe de bonne heure au printemps; il se couvre d'une flore remarquable par sa précocité et par quelques espéces qu'on retrouve dans les sables et les gréves maritimes ou dolomitiques. Autour des mares on a récolté : Diplotaxis tenuifolia. Lycopus europæus. Alyssum campestre. Salvia clandestina. — calycinum. Ajuga Chamæpitys. Bunias Erucago. Plantago lanceolata. Lepidium Draba. — Coronopus. Helianthemum hirtum. Chenopodium murale. — italicum. Juncus lamproearpus. Reseda Phyteuma. Scirpus Holoscheenus et var. romanus. Silene conica. — maritimus. — italica. Carex muricata. Ononis ramosissima. Agrostis verticillata. Medicago littoralis. Avena barbata. Trifolium pratense. Poa pratensis. — repens. — trivialis. .— campestre. Dactylis glomerata. Rubia peregrina. Festuca arundinacea. Scabiosa maritima. Bromus mollis. Centaurea aspera. — maximus. Helichrysum Stœchas. — tectorum. Lithospermum tinctorium. Hordeum murinum. Verbascum sinuatum. La pluie malheureusement a troublé l'herborisation : les excursion- nistes ont dü se réfugier dans les excavations creusées dans le coteau pour. l'extraction du sable. Là, cependant, le temps n'a pas été perdu, BOYER. — RAPPORT SUR L'HERBORISATION A LA POMPINIANE. CCXIII grâce au dévouement de quelques-uns de nos confrères qui, affrontant la pluie, ont rapporté et distribué : Glaucium luteum. Valerianella discoidea. Viola nemausensis Jord. Cynoglossum pictum. Silene Otites. Calamintha Acinos. Coriaria myrtifolia. Stachys recta. Trifolium purpureum. Plantago Cynops. Lotus rectus. Asparagus officinalis. — corniculatus. Vulpia agrestis Lois. Colutea arborescens. Ægilops triuncialis. Le retour à Montpellier devenu nécessaire par la persistance du mau- vais temps n'a pas permis à la Société de faire plus ample connaissance avec la flore de la Pompiniane (1). RAPPORT SUR L'HERBORISATION DU 22 MAI 1893, AU PIC SAINT- LOUP ET DANS LA PLAINE DE SAINT-MARTIN-DE-LONDRES : par MM. HUBER et GALAVIELLE. Saint-Martin-de-Londres occupe le bord occidental d'un lac éocéne qui avait pour rivages, vers le Nord et l'Est, les récifs néocomiens avec la haute falaise de l'Hortus comme point dominant, vers l'Ouest et le Sud les calcaires compacts du jurassique brusquement relevés au Sud- Est pour former lé pic de Saint-Loup (633 métres). Les dépóts tertiaires qui occupent le fond de ce lac sont formés de calcaires marneux et d'argiles peu perméables ; d'abondantes sources y déversent leurs eaux, mais lelac a rompu l'une de ses digues naturelles. Toutes les eaux du bassin se frayent un passage à travers une haute chaine de collines jurassiques; réunies sous le nom de ruisseau de La- malou, elles vont se jeter dans l'Hérault, à travers la gorge des Arcs. (1) Nous citerons encore parmi les espèces qu'on peut relever dans celte intéres- sante localité : Polygala comosa, Buffonia tenuifolia, Linum maritimum, Lupinus reticulatus, Meli- lotus altissima, Onobrychis Caput-galli, Rosa sempervirens, Punica Granatum, Hyro- cotyle vulgaris, Silaus pratensis, Seseli tortuosum, Scabiosa Succisa, Senecio ga licus, S. erraticus, Cirsium monspessulanum, Chondrilla latifolia, Andryala sinuata, Cam- panula Erinus, Specularia hybrida, Anagallis tenella, Myosotis cæspitosa var. orient Asperugo procumbens, Solanum miniatum Bernh., Verbascum Blattaria, Rhinan us minor, Orobanche loricata Reich., O. arenaria Bork., Mercurialis tomentosa, Spi- ranthes autumnalis, Naias minor, Cyperus flavescens, Lappago racemosa Willd. CCXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Le lac éocéne constitue aujourd'hui la plaine de Saint-Martin-de- Londres. Élevée de 200 métres environ au-dessus du niveau de la mer, abritée du cóté du Midi par le Pic Saint-Loup, la plaine de Saint-Martin doit étre étudiée à part. Son sol est froid et peu perméable; la végéta- tion y est plus tardive que dans la plaine méditerranéenne et moins méridionale. Le Chéne-vert y est rare, l'Olivier n'y est pas cultivé; on n'y trouve aucun Ciste. C'est en vain qu'on y cherche le Lentisque, les Ruta an- gustifolia et Bupleurum fruticosum; le Spartium junceum, le Phlomis Lychnitis et le Picridium vulgare y sont rares. Par contre, on y recueille en abondance : Linum glandulosum, suf- fruticosum et narbonense, Knautia hybrida, Chrysanthemum mon- tanum, Anthemis altissima, Inula tuberosa, Carduncellus Monspe- liensium, Salvia pratensis, Plantago serpentina, espèces qui, dans notre Midi, sont assez caractéristiques, les unes des régions un peu élevées, les autres des sols marneux et humides. On y trouve encore : * Ranunculus gramineus (1). Cratægus monogyna. *— Flammula. Pirus amygdaliformis Vill. Diplotaxis humilis Gren. et Godr. Epilobium tetragonum. Sisymbrium asperum. . | Orlaya grandiflora. Barbarea stricta Andr. Turgenia latifolia. Myagrum perfoliatum. Caucalis daucoides. Iberis pinnata. Œnanthe pimpinelloides. Lepidium campestre. — fistulosa. — hirtum. Bupleurum protractum. Helianthemum canum. * Ægopodium Podagraria. * Viola scotophylla Jordan. Inula montana. *— hirta. Echinops Ritro. Linum tenuifolium. Cirsium bulbosum. * Althæa cannabina. — acaule. Erodium romanum. Centaurea pectinata. Pistacia Terebinthus. — collina. Genista tinctoria. , * Xeranthemum inapertum. Anthyllis Vulneraria 8. rubriflora DC. | Trincia hirta. Trifolium lappaceum. Leontodon Villarsii Lois. Lotus hirsutus. Helminthia echioides. Astragalus monspessulanus. Tragopogon australe Jordan. Vicia pannonica. Crepis fætida. Coronilla minima £. australis Gren. et | Lithospermum fruticosum. Godr. Echium italicum. Potentilla polytricha Jordan. Verbascum pulverulentum. — hirta. Linaria minor. Rubus cæsius. * Gratiola officinalis. (1) Les plantes marquées d’un astérisque se rencontrent ordinairement dans cette ocalité, mais n'y ont pas été récoltées durant la session, HUBER ET GALAVIELLE. —- HERBORIS. AU PIC SAINT-LOUP, ETC. CCXV * Mentha cervina. Andropogon Gryllus. * Stachys germanica. Alopecurus agrestis. Sideritis scordioides. Stipa pennata. Brunella hyssopifolia. Aira media. Teucrium montanum. Avena flavescens. Globularia vulgaris. — elatior. Plumbago europa. * — — f. precatoria (A. bulbosa Euphorbia flavicoma DC. Willd.). — nicæensis. Kæleria valesiaca. * Tulipa silvestris 8. australis. Festuca rubra. Ornithogalum narbonense. — arundinacea Schreb. Allium rotundum. — duriuscula. — Sphærocenhalum. — — f. glauca (F. glauca Schrad.). * Leucoium æstivum. Cynosurus echinatus. * Iris Chamæiris. Triticum monococcum. Carex glauca. Hordeum secalinum. Cyperus longus. Lolium temulentum. C'est, au contraire, à un même système minéralogique et à un même régime climatérique qu'appartiennent les rives plus ou moins escarpées du lac de Saint-Martin. Ce sont presque partout des roches calcaires compactes, mais prodigieusement crevassées, incapables de retenir les eaux pluviales; les eaux d'infiltration forment les sources locales dans la plaine ou vont alimenter ces sources puissantes qu'on rencontre en si grand nombre daus la région. De composition minéralogique homogène, et partout très sèches, les collines et les montagnes dont il s'agit présentent pourtant des différences importantes quant à leur orientation. Le long des pentes exposées au midi, la flore méridionale se montre sous sa forme la plus complète. Les Lentisques se mélent aux Chénes-verts et aux Chénes-Kermés (Quercus coccifera); on y trouve, en somme, malgré l'altitude un peu plus grande, la flore de nos coteaux secs des environs de Montpellier. Mais, lorsque de grandes falaises mettent les pentes à l'abri des rayons brülants du Midi et les exposent, au contraire, à l’action réfrigérante des vents du Nord, nous voyons se développer aussitót une flore mon- lagnarde d'autant mieux caractérisée que les roches plus hautes four- nissent un abri plus complet. C'est pourquoi, depuis longtemps, les botanistes du Midi ont vanté la richesse de toutes les gorges des basses Cévennes qui ont un versant exposé au Nord. Nous n'avions qu'à choisir dans le nombre; il nous a paru que le Saint-Loup était tout désigné à notre choix par les souvenirs qui s'y rattachent. C'est l'une des localités le plus souvent mentionnées par Magnol dés 1686; plus d'un siécle auparavant, Lobel y avait déjà découvert beaucoup d'espéces, mention- nées dans le Stirpium adversaria (1576). Nathorst le cite souvent dans CCXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. son Flora monspeliensis (1156); la tradition des herborisations au Saint-Loup ne s'est pas perdue. A côté des plantes propres aux escarpements, telles que : Alyssum spinosum, Silene saxifraga, Erodium petreum, Rhamnus alpina, Saxifraga mixta Lapeyrouse, Lactuca ramosissima Gren. et Godr., Teucrium flavum, Rumex scutatus..., nous trouvons là: Anemone Hepatica, Pæonia peregrina, Viola hirta, Hypericum montanum, Rhus Cotinus, Trifolium ochroleucum, Lathyrus niger et pannonicus, Astragalus incanus, Geum silvaticum Pourret, Ribes alpinum, An- thriscus silvestris, Cornus mas, Lonicera Xylosteum, Scabiosa Suc- cisa, Senecio Jacobæa B. nemorosa, Chrysanthemum montanum, Cirsium acaule, Melittis Melissophyllum, Daphne Laureola, Mercu- rialis perennis, et bien d’autres espèces montagnardes qui s’y mêlent aux espèces méditerranéennes. On peut signaler encore : Thalictrum Grenieri Loret. Arabis verna. — muralis. Aethionema saxatile. Polygala comosa. Linum glandulosum. * Alsine mucronata. Cytisus sessilifolius. Vicia tenuifolia. Coronilla Emerus. Rubus tomentosus. Pirus amygdaliformis. Sorbus torminalis. Spiræa Filipendula: * Laserpitium gallicum. * Ferula glauca. * Opopanax Chironium. * Pimpinella saxifraga. * Galium erectum Huds. g. rigidum Gren. et Godr. Phagnalon sordidum. Inula montana. Cirsium ferox. Centaurea montana. Leontodon Villarsii Lois. Hieracium bifidum Kitaibel. Phyteuma Charmelii Vill. Coris monspeliensis. Cynoglossum montanum. * Atropa Belladona. Verbascum Chaixi Vill. Linaria supina. * Stachys silvatica. Phlomis Herba-venti. Laurus nobilis. Aphyllanthes monspeliensis. Narcissus juncifolius. Carex tomentosa. Andropogon Gryllus. Avena pubescens. Koleria valesiaca. Brachypodium phoenicoides. Chrysanthemum corymbosum. Juniperus phonicea. RAPPORT SUR L'HERBORISATION AU BOIS DE GRAMMONT ET DE DOSCARES par MM. HUBER et GALAVIELLE. Le bois de Grammont ou forét d'Aigremont, suivant la dénomination de Magnol, couvrait autrefois, à ce qu'il parait, un territoire assez étendu; la nature du sol formé de cailloux siliceux roulés, d'origine glaciaire, le rend particulièrement propre à la culture de la Vigne. Aussi ne reste- HUBER ET GALAVIELLE. — HERBORIS. AU BOIS DE GRAMMONT. CCXVII t-il plus, sur l'emplacement de la forét, que quelques témoins de l'ancien état de choses (bois de Doscares, de Flaugergues, de la Moure, etc.). On y trouve encore la plupart des plantes que Boissier de Sauvage envoyait à Linné et qui excitaient l'enthousiasme du savant suédois : « Gramun- tium, locus mirabilis plantarum varietate jucundus », dit son élève Nathorst dans son Flora monspeliensis. On trouve encore, au milieu des vignes qui ont remplacé l'ancienne forét, une mare depuis longtemps célébre parmi les botanistes; on herborise aussi, avec fruit, le long des haies et dans les fossés et les broussailles du voisinage : PRINCIPALES ESPÈCES DES TERRAINS SILICEUX DE GRAMMONT ET DOSCARES. Ranunculus muricatus. — Drouetii Schultz. * Fumaria major Badarro (1). — Vaillantii Lois. — Spicata. Raphanus Raphanistrum. Sisymbrium asperum. — Columna. Neslia paniculata. Cardamine parviflora. *Teesdalia Lepidium. Capparis spinosa. Cistus salvifolius. — albidus. Silene gallica. — italica. — inaperta. Dianthus Armeria. Saponaria Vaccaria. , Cerastium erectum Coss. et Germ. Sagina ciliata Fries. Linum gallicum. — strictum. Geranium dissectum. — sanguineum. — columbinum. Erodium malacoides. — ciconium. — romanum. Rhus Coriária. Paliurus australis. Rhamnus Alaternus. Spartium junceum. (4) Comme: précédemment, les espè le bois de Grammont et de Doscarés,”n Cytisus monspessulanus (C. candicans DC.). * Lupinus reticulatus. Medicago truncatulata Gærtn. (M. Mu- rex Gren. et Godr.). Melilotus italica. Trifolium stellatum. — angustifolium. — purpureum — maritimum. — arvense. — * subterraneum. — resupinatum. — * suffocatum. — campestre Schreb. — scabrum. — tomentosum. — * hirtum. — * Cherleri. — * ochroleucum. — * Bocconi. — * striatum. — * glomeratum. — * micranthum Viv. Lotus angustissimus. Astragalus monspessulanus. Vicia angustifolia «. segetalis Thuill. — lathyroides. — lutea. — * atropurpurea. * Lathyrus Cicera. — annuus. — sphæricus. ces marquées d'un astérisque, signalées dans "y ont pas été récoltées pendant la session. CCX VIII * Lathyrus angulatus. — * tuberosus. — * Clymenum. Ornithopus compressus. Rubus discolor. Fragaria collina Ehrh. Spiræa Filipendula. Rosa myriacantha. — dumalis Bechst. Cratægus ruscinonensis Gr. et Blanc. Tillea muscosa. Sedum cæspitosum. Peucedanum officinale. Tordylium maximum. Feeniculum piperitum DC. (Enanthe pimpinelloides. * Pimpinella peregrina. * Anthriscus silvestris. * Ammi majus. * Bupleurum tenuissimum. — rigidum. Galium parisiense. — * maritimum. — elatum. — divaricatum. Scabiosa gramuntia. Aster acris. Bellis silvestris. Senecio gallicus. * Anthemis mixta. — arvensis Q. incrassata. Anacyclus clavatus. Buphthalmum spinosum. Filago germanica. — minima Fries. — gallica. Achillea Ageratum. Crepis pulchra. Bidens bipinnata. * Carduus pycnocephalus. Onopordon tauricum Willd. (0. virens DC.). Centaurea pectinata. — Calcitrapa. Hypochæris glabra. * Tolpis barbata. Thrincia tuberosa. Chondrilla juncea. Hieracium umbellatum £. latifolium. — Jaubertianum Timb. et Loret. — præaltum. SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Lactuca virosa. Andryala sinuata. Campanula Erinus. Calluna vulgaris. * Asterolinum stellatum. * Cuscuta monogyna. * Lappula Myosotis. Verbascum maiale. Antirrhinum Orontium. Linaria greca Chav. — Pelliceriana. Gratiola officinalis. * Phelipæa Muteli Brot. Lavandula Stæchas. Stachys hirta. Brunella alba. Mentha cervina. Calamintha Nepeta. Betonica officinalis. Plantago Psyllium. Laurus nobilis. Aristolochia rotunda. Osyris alba. Cytinus Hypocistis. Rumex intermedius. — Acetosella. Quercus pubescens. — coccifera. Euphorbia peploides. Callitriche hamulata Kütz. Ruscus aculeatus. * Smilax aspera. Asparagus officinalis. Orchis fragrans Poll. — Morio f. picta Reich. — hircina. Ophrys lutea. Cephalanthera rubra. Luzula campestris. * Juncus effusus. — * pygmæus. — * capitatus. Carex muricata. — Halleriana. . — divisa forma setifolia (C. setifolia Godr.). - — divulsa. — Linkii. — hirta L. * Andropogon halepensis Sibth. * Panicum miliaceum L. a B ar E d MANDON. — RAPPORT SUR L'HERBORISATION A MONTARNAUD. CCXIX Panicum sanguinale L. | * Setaria viridis P. Beauv. Lappago racemosa Willd. — * verticillata P. Beauv. Anthoxanthum odoratum L. Ægilops triaristata Willd. Phleum Behmeri Wibel. triuncialis. Aira Cupaniana Guss. * Lepturus cylindricus Trin. — * capillaris Host. * Psilurus aristatus Lor. et Barr. * Aira fasciculata Lor. et Barr. Pinus halepensis. * Avena australis Parl. * Juniperus Oxycedrus. * Setaria glauca P. Beauv. Isoetes setacea Delile. RAPPORT DE M. E. MANIDON SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ A MONTARNAUD, LE 24 MAI 1893. Montarnaud est remarquable au point de vue historique par son chà- leau, mentionné déjà en 1114. Ce village est situé au bas d'un mamelon calcaire, au nord duquel se trouve la source de la Mosson, l'un des affluents du Lez. À une petite distance de cette source est un ilot de sol siliceux, le plus considérable que nous ayons aux environs de Montpellier. Il est formé de poudingues et d'argiles garumniens qui constituent la partie Supérieure des terrains crétacés. La nature chimique et l'état physique du sol étant nettement carac- térisés, nous comprenons aisément pourquoi Gouan, il y a plus d'un siècle, recommandait, à cause de la diversité de la flore, les herborisa- tions dans cette région. Nous allons indiquer les plantes que l'on y a cueillies, et signalerons par un astérisque celles qui n'ayant pas été récoltées pendant l'excursion de la Société y sont pourtant observées habituellement par les bota- nistes, Sur les pentes des collines dominent le Chéne-vert et le Buis avec les Juniperus communis, Thymus vulgaris, Lavandula latifolia, Ame- lanchier vulgaris, Coronilla Emerus, Cytisus sessilifolius. Autour de ces collines se développent toutes les plantes que nous avons étudiées au Pic Saint-Loup, toute la flore des garigues calcaires. Dans la partie élevée, les principales essences qui constituent le bois sont : Quercus Ilex, Q. sessiliflora var. pubescens et Arbutus Unedo, avec les différentes espèces propres à la contrée : Nigella damascena. lberis pinnata. Sisymbrium asperum. Lepidium hirtum. Arabis Turrita. id Helianthemum hirtum. CCXX . SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Helianthemum canum. Leuzea conifera. Silene muscipula. Scorzonera glastifolia. Saponaria ocymoides. Hieracium vulgatum Fries. Herniaria incana. Andryala sinuata. Geranium sanguineum. Phillyrea media. Acer monspessulanum. Lithospermum fruticosum. Vitis vinifera. — purpureo-cæruleum. Rhamnus infectoria. Verbascum maiale. Genista pilosa. : — Chaixi. Cytisus sessilifolius. Salvia clandestina. * Ononis reclinata. Sideritis scordioides. Trifolium incarnatum g. Molinieri. - -- -t Thesium divaricatum. Lathyrus ensifolius Badarro. Osyris alba. — * macrorrhizus Wimm. Passerina Thymelæa. * Coronilla glauca. * Euphorbia Duvalii Lec. et Lam. — Emerus. — * flavicoma. Potentilla hirta. — nicæensis. Amelanchier vulgaris. Quercus sessiliflora 8. pubescens. Pirus amygdaliformis Vill. Phalangium Liliago. Orlaya grandiflora. Tamus communis. Bupleurum rigidum. Orchis pyramidalis. Viburnum Tinus. Cephalanthera rubra. Galium corrudæfolium Vill. Ophrys Scolopax. — * Jordani Loret et Barrandon. * Carex olbiensis Jord. Scabiosa grammuntia, — Halleriana. Senecio viscosus. Andropogon Gryllus. * Chrysanthemum graminifolium. Stipa juncea. — corymbosum. — pennata. Achillea odorata. Festuca spadicea p. fallax. Inula tuberosa: Pinus Laricio $. cebennensis . Gren. Centaurea pectinata var. supina Jord. Godr. m! collina. : Juniperus phœnicea. Serratula tinctoria, Nous avons assisté à l'opération de l'écorcage du Quercus Ilex. Il me semble intéressant de rappeler en quoi consiste cette exploitation (1). Le bois communal de Montarnaud, d'une surface de 276 hectares, Se relie à d'autres bois communaux et particuliers qui forment, dans cette partie du département, une surface boisée discontinue de 10 000 hec- tares environ. Ces bois, qui occupent dans les terrains jurassiques, cré- tacés et tertiaires lacustres, des sols impropres à la culture, ont un peuplement complet ou entrecoupé de clairières et de vides plus ou moins considérables, dont l’ensemble peut être estimé moyennement aux deux dixièmes de la surface totale, Toute cette superficie est dénudée ou couverte de Chénes-Kermés (1) Nous devons la précision des détails dans lesquels nous pouvons entrer sur ce- sujet à l'obligeauce de notre confrère M. Eugène Durand, inspecteur des forêts et professeur à l'École nationale d'Agriculture de Montpellier. SR ripe MANDON. — RAPPORT SUR L'HERBORISATION A MONTARNAUD. CCXXI (Q. coccifera) que l'on peut avec raison considérer comme le chiendent de ces lieux. Le bois est formé surtout de Chénes-verts ou Yeuses (Q. Ilex), mé- langés à des Chênes blancs (Q. sessiliflora var. pubescens) et à des Arbousiers, dont la hauteur ne dépasse guère 3 mètres, à l'àge de l'exploitation qui se fait de quinze à vingt ans. Quand on les exploite à vingt ans, en taillis, sans arbres de réserve, le revenu brut moyen des bois communaux soumis au régime forestier est, dans ces dernières années, de 15 fr. 50 par hectare et par an, en lenant compte de la valeur moyenne annuelle de 2 fr. 50 par hectare du pâturage affermé dans les bois de plus de dix ans. La récolte des plantes aromatiques, Thym, Romarin, Lavande (Lavan- dula latifolia), Sariette (Satureia montana), qui sont distillées dans les villages; celle de la graine d'Avignon (Rhamnus infectoria), de l'écorce du Garou (Daphne Gnidium), des Truffes noires (Tuber me- lanosporum) et des Truffes blanches d'été {Tuber æstivum), la coupe des Buis et des autres morts-bois ne sont qu'exceptionnellement affer- mées dans les bois communaux. Ces divers produits sont abandonnés gratuilement aux habitants. Les coupes de taillis fournissent du bois de feu, du charbon, des fagots et de l'écorce qui entre toujours pour une part importante dans la valeur des coupes. | Dans cette contrée, l'écorce du Chéne-vert, qui est seul écorcé, est riche en tanin et trés estimée. Elle est utilisée par les tanneries du pays ou exportée. Mod L’écorçage se pratique du milieu de mai à la fin de juin; il se fait Sur pied, à l’aide d’une, serpe avec laquelle on pratique sur les tiges une entaille longitudinale, et d’une spatule en bois (écorçoir), au moyen de laquelle l'écorce est enlevée en canon, pour être liée, dans un moule ou métier spécial, en bottes prismatiques de 100 kilogrammes environ. Le prix moyen de l'écorce sèche, sur le parterre des coupes exploitées à vingt ans, est actuellement de 16 francs les 100 kilogrammes, après avoir dépassé 20 franes, il y a quelques années. i Le prix de cette écorce provenant de taillis exploités par les parti- culiers à quinze ans et au-dessous est toujours plus faible. i L'écorcage est fait par des ouvriers qui, pendant la durée du travail, Se fixent avec leur famille dans la coupe oü ils s'abritent sous des tentes. ji Les tiges écorcées restent ordinairement sur pied pendant l'été et ne Sont abattues que pendant l'automne ou l'hiver qui suit. sed L'abatage du Chéne-vert se fait généralement par le pn du zu i Ce mode d'exploitation, qui correspond à une coupe entre deux lerres, CCXXII : SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. consiste à supprimer une partie de la souche, dont l'autre partie doit rester adhérente aux racines. Il est motivé par la nature rocheuse du sol, par le fort enracinement tracant du Chéne-vert dans les terrains peu profonds où il se trouve et par la propriété qu'a cette essence d'émettre facilement, en dehors des rejets de souche, des rejets drageons sur les racines. Le Saut du piquet se fait avec un instrument particulier, une hache à téte. Apres avoir coupé, avec la serpe, le sommet des rejets écorcés ou non écorcés de la cépée, en leur laissant la longueur ordinaire des bois de feu (17,30 environ), ou celle des bois de charbonnette (07,60 à 07,80), le bücheron fait avec le tranchant de l'outil, sur les rejets, au niveau des racines, une entaille plus ou moins profonde dans le bois de la souche, puis frappe violemment, avec la téte ou le manche de l'outil, la partie des rejets laissés sur pied, ou l'ébranle à la main, jusqu'à ce que le rejet se détache brusquement, entrainant avec lui une partie de la souche. Toute souche ainsi exploitée doit être immédiatement recouverte de terre ou de feuilles, dans le but de la mettre à l'abri de la dessiccation. Ce procédé d'exploitation qui a été quelquefois qualifié de barbare par les forestiers du Nord, pratiqué depuis bien longtemps dans les taillis de Chénes-verts du Languedoc, du Comtat et de la Provence situés en terrains rocheux, ne parait pas leur être nuisible, grâce sur- tout à la facilité avec laquelle drageonnent les souches de Chénes-verts. Voici la liste des espéces phanérogames que l'on a recueillies et de celles qu'on peut recueillir dans le vallon de Garonne, constitué par des grés garumniens : Cistus crispus. — * albido-crispus. — * crispo-albidus. Rosa spinosissima 6. adenophora Gr. G. Chrysanthemum montanum. Carduncellus Monspeliensium. — monspeliensi-salvifolius. — salvifolio-monspeliensis. Polygala monspeliaca. — * exilis. Hypericum tomentosum. * Trifolium Bocconi. Colutea arborescens. Vicia lathyroides. — amphicarpa. — gracilis. Spiræa Filipendula. Potentilla hirta. * Rosa Pouzini Tratt. — spinosissima. Xeranthemum inapertum. Rhagadiolus edulis. Tolpis barbata. Campanula glomerata. Erythræa pulchella. Lithospermum apulum. Plantago serpentina. Gladiolus segetum. — * communis. * Narcissus juncifolius. * Juncus striatus Schousb. — * obtusiflorus. Carex œdipostyla. Andropogon Gryllus. TISSEYRE. — HERBORISATION A GRABELS ET VALMAILLARGUES. CCXXIM Stipa pennata. * Danthonia decumbens. * Airopsis globosa. Vulpia sciuroides. Avena flavescens. Nardurus Lachenalii Godr. L'herborisation faite dans le vallon de Garonne devait terminer notre exploration. La journée avait été chaude; mais, malgré la chaleur, on en avait fait le meilleur emploi; chacun emportait, avec un agréable souvenir de cette excursion, des plantes nombreuses et intéressantes, découvertes autrefois par les maîtres de la botanique à Montpellier. RAPPORT DE M. TISSEYRE SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ AUX ENVIRONS DE GRABELS ET A VALMAILLARGUES, LE 25 MAI 1893. Le calcaire lacustre éocéne, que nous avons vu hier à Montarnaud, qui formait jadis le fond du lac de Saint-Martin-de-Londres, forme eucore le sol autour du hameau de Valmaillargues et jusqu'au voisinage de Grabels, à 7 kilométres au N.-O. de Montpellier. Comme à Montar- naud, comme à Saint-Martin, ce calcaire est plus ou moins siliceux ; comme à Montarnaud, il repose sur des grés siliceux garumniens; de plus, une éruption basaltique a intéressé le vallon qui donne son nom au hameau. Sous diverses formes, le sol présente donc un caractère minéralogique commun; il est très siliceux. On récolte dans cette localité plusieurs plantes spéciales et beaucoup d'espéces qui méritent de fixer l'attention. Aussi trouve-t-on trop courtes les quelques heures que nous pouvons consacrer à cette herborisation. Parmi les espéces qu'on y rencontre, quelques-unes semblent liées à la nature minéralogique du sol; tels sont : Bifora testiculata. Stehelina dubia. Xeranthemum inapertum. Delphinium pubescens. Helianthemum salicifolium. — hirtum. :— polifolium. Leontodon crispum. — italicum. — Villarsii. — glutinosum. Verbascum Blattaria. Silene muscipula. — maiale DC. Ononis Columna. — Chaixi Vill. x — breviflora. Galeopsis Ladanum P. angustifolia. — pubescens. Plantago serpentina. Onobrychis Caput-galli. Andropogon Gryllus. Bifora radians Bieb. Stipa pennata. CCXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. On ne trouve pas habituellement cette derniére espéce, dans le Midi, ailleurs que sur les sols siliceux. D'autres se trouvent là en raison de l'imperméabilité relative du sol qui retient les eaux pendant l'hiver en formant de petites mares ou des sources suintant à travers les roches; c'est à cette catégorie d'espéces qu'il faut rapporter : Sisymbrium asperum, Hypericum tomentosum, Epilobium tetragonum, Inula tuberosa. D'autres encore ne semblent demander au sol qu'une certaine fraicheur; caron les trouve aussi bien sur les terrains frais de Valmaillargues que dans les bois calcaires de nos basses montagnes, comme : Polygala monspeliaca. Ononis reclinata. Chrysanthemum montanum. Anthemis altissima. Quelques-unes sont venues aux environs de Valmaillargues avec les graines de céréales ou d'autres plantes de grande culture : Daucus aureus, Coriandrium sativum, Croton tinctorium. Il convient d'ajouter à ces plantes intéressantes à divers titres une Achillea Ageratum. Inula montana. Carduncellus Monspeliensium. Centaurea Jacea. liste d'espéces qu'on rencontre à Valmaillargues et Grabels plus commu- nément qu'en d'autres points voisins de Montpellier et qu'il importait, par conséquent, de signaler à l'attention de nos confrères. Ils ont pu récolter entre autres : Erucastrum obtusangulum. Helianthemum Fumana. Velezia rigida. Alsine tenuifolia: — conferta Jordan. Ruta montana Lofl. Cercis Siliquastrum. Trigonella gladiata. Astragalus Stella. — sesameus. Lathyrus annuus. Coronilla scorpioides. - Onobrychis supina. Caucalis leptophylla. Galium Jordani Lor. et Barr. fii — corrudæfolium Vill. — tricorne. Galactites tomentosa. Picnomon Acarna. Carlina lanata. Rhagadiolus stellatüs. Crepis fœtida. -[Andropogon Ischæmum. - | Agrostis alba. NÉ | Psilurus aristatus Lor. et Barr. | Asterolinum stellatum. Erythræa pulchella. Convolvulus lineatus. Cuscuta Godronii Desm. Lithospermum fruticosum. Ajuga Chamepitys. — Îva. Sideritis romana. — scordioides. Plantago Psyllium. Allium polyanthum. Stipa juncea. Echinaria capitata. ‘Avena bromoides. Bromus madritensis. — maximus. — rubens. — erectus. |— mollis. HUBER ET GALAVIELLE. — HERB. A SAINT-GUILHEM-LE-DÉSERT. CCXXV Bromus squarrosus. Triticum intermedium Host. — macrostachys. Lolium temulentum. Nos confréres ont pu recueillir toutes les plantes qu'on leur avait annoncées, et c'est avec les boites pleines que nous sommes montés en voiture, aprés une courte halte à Grabels, pour arriver de bonne heure à Montpellier. COMPTE RENDU DE L'HERBORISATION DU 26 MAI A SAINT-GUILHEM-LE- DÉSERT; par MM. HUBER ct GALAVIELLE. Saint-Guilhem (110 métres d'altitude) et tout le territoire que nous considérons appartiennent entiérement à la flore méditerranéenne, bien que l'altitude du plateau dolomitique qui domine le vallon du Verdus et le village de Saint-Guilhem dépasse 600 mètres d'altitude. Ce plateau est le seuil du Larzac; il faut, en effet, pour atteindre le plateau du Larzac, franchir le prolongement de la montagne de la Sérane, dont la crête dépasse 800 mètres et atteint en un point 943 mètres. C'est à l'abri formé par cette montagne que le plateau dolomitique dominant Saint- Guilhem doit le caractére méridional de sa flore; il est à l'abri des vents du Nord, qui balayent le causse du Larzac avec d'autant plus de violence qu'il est dépourvu d'arbres. Ici, au contraire, une forét de 700 hectares environ, unique en son genre, presque entiérement formée de ces Pins auxquels Dunal a donné le nom de Pinus Salzmanni, défend de la destruction une flore particulièrement riche. Elle se compose d'élé- ments nombreux de la flore méditerranéenne avec un grand nombre des espéces propres aux régions dolomitiques. On y trouve, par exemple, entre autres espéces méditerranéennes : Linum campanulatum et strictum, Pistacia Lentiscus, Cytisus se8- silifolius, Bupleurum fruticosum, Lonicera implexa, Erica multi- flora, Globularia Alypum et le cortège habituel de ces espèces. Parmi les espèces plus particulièrement propres aux terrains dolomi- tiques de cette région, nous citerons : Iberis ciliata, Aethionema saza- tile, Arenaria hispida et tetraquetra, Anthyllis montana, Pimpinella Tragium, Chrysanthemum graminifolium, Armeria juncea, Aira. canescens. i Les calcaires dolomitiques de Saint-Guilhem appartiennent à l'oolithe inférieur; on y trouve des silex irréguliers cariés qui expliquent la Présence du Châtaignier sur les coteaux du vallon du Verdus. T. XL. i €CXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Comme presque tous les terrains dolomitiques, ceux-ci présentent des paysages pittoresques, de hautes falaises et des rochers aux formes étranges. Ils sont pourtant facilement abordables, grâce aux chemins qui y ont été tracés dés longtemps. Les escarpements fournissent de précieuses espèces, comme : Alyssum spinosum, Kernera saxatilis, Rhamnus alpina, Laserpitium gallicum, Hieracium stelligerum, Campanula speciosa, Teucrium flavum, Globularia Alypum, Daphne alpina, Juniperus phænicea. Aux botanistes du Midi, nous signalons volontiers aussi l'apparition d’un grand nombre de plantes montagnardes, comme : Thalictrum Grenieri, Helianthemum canum, Amelanchier vulgaris, Sedum re- flexum, Chrysanthemum pallens, Crepis albida, Phyteuma orbiculare, Linaria supina, Melittis Melissophyllum, Salvia pratensis, Teucrium aureum, Melica uniflora, etc. La liste méthodique suivante comprend, outre les espèces récoltées, celles qu’on n’a pas observées, mais qui se rencontrent habituellement dans ces localités ; elles sont marquées d’un astérisque. Thalictrum Grenieri Loret. Geranium nodosum. Ranunculus saxatilis. — sanguineum. Aquilegia vulgaris. — lucidum. Helleborus fœtidus. — purpureum. * Glaucium corniculatum 8. tricolor. | Hypericum tetrapterum. * Arabis verna. — montanum. — * muralis. * Androsæmum officinale. - * Turrita. - Polygala vulgaris. * Cardamine impatiens. Acer monspessulanum. ; Alyssum spinosum. Coriaria myrtifolia. * Clypeola Gaudini Trachsel. Rhamnus cathartica. Kernera saxatilis. — alpina. * Iberis ciliata. Cornus sanguinea. — * Prostii Soy.- Will. Aethionema saxatile. * Helianthemum pilosum. Cytisus sessilifolius. * Anthyllis montana. — — Vulneraria var. rubrifolia. — canum. Lathyrus ensifolius Badarro. — hirtum. — * saxatilis Lor. et Barr. > — vulgare. Ononis minutissima. — polifolium. — repens. — Fumana. * Vicia Timbali Loret. Silene conica. Genista Scorpius. — Armeria. Coronilla Emerus. * Lychnis vespertina. Saponaria ocymoides. Alsine tenuifolia. — * mucronata. — Arenaria. — " modesta Desf. - — tetraquetra. o — minima B. australis Gren. et Godr. Dorycnium suffruticosum. Cerasus Mahaleb. Rosa rubiginosa. Amelanchier vulgaris. Pirus amygdaliformis Vill. ‘Sorbus domestica. HUBER ET GALAVIELLE. — HERB. A SAINT-GUILHEM-LE-DÉSERT. CCXXVIt Geum urbanum. Poterium dictyocarpum Spach. — Magnolii Spach. Punica Granatum. Sedum reflexum. — dasyphyllum. — anopetalum. Saxifraga pubescens. Orlaya grandiflora. Laserpitium gallicum. — * Siler. Peucedanum Cervaria. Bupleurum fruticosum. Pimpinella Tragium. Carum Bulbocastanum. Petroselinum sativum. Viburnum Tinus. * Lonicera Periclymenum. * Crucianella latifolia. Centranthus angustifolius. — Calcitrapa. Cephalaria leucantha. Solidago Virga-aurea. Phagnalon sordidum. Senecio viscosus. — gallicus. Chrysanthemum pallens Gay. — * graminifolium. — corymbosum. — Parthenium. Anthemis collina Jord. * Gnaphalium luteo-album. Echinops Ritro. Silybum Marianum. Onopordon Acanthium. * Picnomon Acarna. Cirsium eriophorum. Centaurea pectinata. Crupina vulgaris. Leuzea conifera. Carlina vulgaris. * Xeranthemum cylindraceum. * Leontodon crispus Vill. * Picris pauciflora. Tragopogon crocifolius. Taraxacum lævigatum. — obovatum. Lactuca viminea. — virosa. -- muralis. — perennis. Crepis fætida. — *albida. — bulbosa. Hieracium stelligerum Fræl. — Pilosella. — bifidum Kitaibel. Andryala sinuata. Scolymus hispanicus. Phyteuma orbiculare. — Charmelii. Campanula speciosa Pourret. — Trachelium. — Erinus. — rotundifolia. Erica multiflora. Primula officinalis. * Androsace maxima. Coris monspeliensis. Phillyrea media. * Vinca acutiflora Bertol. Vincetoxicum nigrum. Symphytum tuberosum. * Lithospermum tinctorium. — fruticosum. — purpureo-cæruleum. Cynoglossum cheirifolium. | — pictum. — montanum. Anarrhinum bellidifolium. Scrofularia canina. Linaria simplex. — supina. — minor. — origanifolia. — * rubrifolia Rob. et Cast. iu DC. Digitalis lutea. * Orobanche ramosa ?. minor. — * Joricata Reich. — * Hederæ Duby. Calamintha Acinos. Lavandula vera. Salvia pratensis. — clandestina. Teucrium flavum. — Polium. — aureum. — Chamædrys. Globularia vulgaris et forma major. — Alypum. , Armeria juncea. — plantaginea. CCXXVII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Plumbago europea. Plantago argentea. — lanceolata forma eriophora. — arenaria. — Cynops. Daphne Gnidium. — alpina. Camphorosma monspeliaca. Rumex bucephalophorus. — intermedius. Castanea vesca. Quercus Ilex. Celtis australis. Ficus Carica. Euphorbia Duvalii Lec. et Lam. — nicæensis. — Esula. — Peplus. Euphorbia serrata. Mercurialis tomentosa. Buxus sempervirens. Allium polyanthum. Phalangium Liliago. Asphodelus cerasifer Gay. Aphyllanthes monspeliensis. Tamus communis. Gladiolus communis. — * illyricus. * Narcissus dubius Gouan. Arum italicum. Cephalanthera rubra. Epipaetis latifolia. Orchis Morio P. picta. — * ustulata. * Potamogeton perfoliatus. * Phleum arenarium. Agrostis verticillata. Stipa juncea. — capillata. — pennata. — * Aristella. Sesleria cærulea. * Echinaris capitata. Aira canescens. Avena sterilis. — pubescens. Gaudinia fragilis * Melica minuta. — uniflora. Briza maxima. * Diplachne serotina. Festuca spadicea. Pinus Laricio Poir. 8. cebennensis Gren. et Godr. | Juniperus Oxycedrus. — phonicea. Adiantum Capillus-Veneris. L'herborisation de Saint- Guilhem était recommandée par Gouan à la fin du siècle dernier. NOTE SUR LE PIN DE SALZMANN; par M. Eug. DURAND. Le Pin de Salzmann (Pinus Salzmanni Dunal), qui n'est qu'une forme du Laricio, indiqué par Carriére dans la partie occidentale de la chaine des Pyrénées, sur le versant espagnol, dans les vallées de la Plau, de la Pez, etc., et revu depuis ailleurs dans la méme chaine par M. H. de Vilmorin, a été signalé dans les Cévennes en deux points : 1* Dans l'Hérault, à Saint-Guilhem-le-Désert et dans les communes limitrophes de Pégayrolle-de-Buége, de Montpeyroux et de Saint-Jean- de-Fos, sur des calcaires dolomitiques se réduisant facilement en sable de l'oolithe inférieur, et sur des calcaires oxfordiens, à une altitude comprise entre 500 et 700 mètres. : e EUG. DURAND. — NOTE SUR LE PIN DE SALZMANN. CCXXIX 2^ Au nord de Bessèges, à une altitude de 200 à 350 mètres, dans des poudingues siliceux houillers, sur le territoire des communes de Bor- dezac et de Castillon-de-Gagnières dans le Gard, et de Malbosc dans l'Ardéche. Longtemps méconnu, ce Pin a été distingué, vers 1810, par Salzmann, dans la partie supérieure du bois communal de Saint-Guilhem, et désigné par lui sous le nom de Pinus monspeliensis. Dans un Mémoire publié en 1851, où il le décrit minutieusement, Dunal lui donne le nom de Pinus Salzmanni. Godron, dans la Flore de France (1856), en fait la variété cebennen- sis du Pinus Laricio Poir. Dans la région, il est généralement appelé Pin de Saint-Guilhem. La surface qu'il occupe actuellement, tant dans le bois communal de Saint-Guilhem que dans les bois communaux et particuliers contigus, peut étre estimée de 700 à 800 hectares dont la plus grande partie se trouve dans le bois communal de Saint-Guilhem où il tend à se répandre dans les parties inférieures de ce bois peuplées de Chénes-verts. Sur les plateaux où il est battu par les vents et sur les pentes sèches exposées au sud, sa lige est courte et rarement droite. Dans les situa- tions abritées et à l'exposition nord, sa croissance est encore lente, mais sa tige est droite. Les plus beaux de ces Pins, plus que centenaires, n'ont que 35 centimètres de diamètre à 17,30 du sol, et une hauteur totale de 12 à 15 mètres. Dans sa station du Gard et de l'Ardéche, ce Pin a aussi une crois- sance lente; dans les sols maigres, la hauteur de sa tige, souvent buis- sonnante, dépasse rarement 3 à 4 mètres à l'âge de vingt à trente ans; dans les meilleures terres, il forme quelquefois des perchis de 12 à 15 métres de hauteur sur 18 à 20 centimétres de diamétre à 17,30 du Sol, à quarante ans. Mais, dans cette station, ce Pin, qui occupait une surface de 500 hec- tares environ, n'existe presque plus actuellement à l'état de bois : il tend, tout en luttant, à disparaitre devant le Pin maritime, plus utile et d'une croissance plus rapide, introduit par semis, depuis quelques années, dans ces terrains siliceux, aprés l'exploitation des Pins de Salzmann. Planté dans de bons sols, à l'abri du vent, le Pin de Salzmann n'atteint pas les dimensions des autres Pins, au méme âge : dans la pépinière de M. Sahut, à Lattes, prés Montpellier, un Pin de Salzmann de trente- cinq ans, n'a que 33 centimètres de diamètre à 1",30 du sol, alors que, prés de lui, un Pin des Pyrénées (Pinus pyrenaica Lapeyr., P. Paro- diniana Webb), de méme âge, a un diamètre de 63 centimètres à la CCXXX SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. méme hauteur du sol, et une hauteur totale qui dépasse de plus du tiers celle du Pin de Salzmann. L'administration forestiére ne lui reconnaissant aucun avantage sur les Laricio de Corse, d'Autriche et de Calabre, et le trouvant souvent inférieur à ces autres races de Laricio, surtout sous le rapport de la lenteur de sa croissance, l'a peu propagé, méme comme essence tran- sitoire, dans les reboisements de montagnes qu'elle a eu à faire, dans la région du Languedoc, aux altitudes auxquelles son introduction étail possible. En 1850, un décret fixa l'aménagement du bois de Pins de Saint- Guilhem qui est soumis au régime forestier, mais faute de chemins de vidange, dont l'établissement était à la charge de la commune proprié- taire, cet aménagement qui réglait l'exploitation de ces Pins ne put étre appliqué, et ils continuèrent à ne pas être exploités. Aussi n'est-on pas fixé sur les qualités et les défauts du bois de ces Pins comme bois d'œuvre ou de travail. Employés, dans le Gard, comme étais de mines, les Pins de Salzmann de la forét de Bordezac ont été jugés inférieurs en force et en durée aux autres Pins de la région. En 1870, on a essayé de résiner les Pins du bois de Saint-Guilhem, mais à cause du peu d'abondance de la résine, de l'état trop serré du massif et surtout des difficultés que les ouvriers résiniers, venus des Landes, éprouvaient à circuler sur ces pentes raides, au milieu des rochers où poussent ces arbres, cet essai a été promptement aban- donné. Les faibles produits que la commune de Saint-Guilhem retire de ce bois sont fournis par quelques coupes de Chénes-verts et de Buis qui poussent en sous-étage sous ces Pins, et par le pèturage des moutons. Par une délibération datant de 1879, le Conseil municipal de Saint- Guilhem, reconnaissant que ses ressources financières ne lui permet- taient pas de faire les avances nécessaires pour exploiter utilement Sa Pinède, proposa à l’État de la lui vendre, à raison de 35 francs l’hectlare, en réservant aux habitants le droit d'extraire les Buis et autres morts- bois, ainsi que les plantes aromatiques. L'Etat ne put accepter les réserves faites par la commune, et, par suile, cette proposition de vente, qui, si elle avait été acceptée par l'État, aurait assuré la conservation dé cette intéressante station de Pins de Salzmann, fut retirée par la commune (1). (1) Depuis la rédaction de ces lignes, notre confrère et ami M. J. Calas; garde général des forêts à Prades (Pyrénées-Orientales), a découvert de nouvelles localités du Pin de Salzmann, qu'il est intéressant de signaler ici. Elles s'étendent sur les collines formant la bordure méridionale du bassin de la Têt, au nord du Canigou. PLOSSU. — HERBORISATION DES ÉTANGS SALÉS DE PALAVAS. CCXXXI RAPPORT DE M. P. PLOSSU SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ DANS LES DUNES ET SUR LES BORDS DES ÉTANGS SALÉS DE PALAVAS, LE 27 MAI 1893. Le cordon littoral méditerranéen présente à peu prés partout les mémes caractéres; caillouteux au voisinage des riviéres torrentielles, plus ou moins argileux prés de l'embouchure du delta du Rhóne, il est formé de sable fin et constitue des dunes peu élevées à mesure que les dépóts sont plus éloignés des cours d'eau qui les apportent. Partout le cordon littoral a la méme physionomie, c'est un simple bourrelet formé par la vague; il laisse entre la mer et le continent une zone plus ou moins étendue d'étangs, variant de forme et de profondeur suivant qu'ils reçoivent ou non des alluvions des rivières, suivant que le bour- relet littoral est ou n'est pas débordé par les lames aux jours de tem- péte, suivant, en un mot, que le colmatage en est accompli plus ou moins vite par les dépóts venus de l'intérieur ou de la mer elle-méme. Le chemin de fer nous conduit en quelques instants à Lattes, et presque aussitôt après la voie ferrée pénètre dans la zone des terrains salés. Ce sont tout d’abord des prairies où dominent encore les Graminées, d’où est venu le nom de Gramenet qu’elles portent; mais on aperçoit déjà çà et là quelques touffes de Salicorne frutescent; nous y trouverions aussi le Statice Limonium et la petite Pâquerette annuelle (Bellis annua) émaillant l'herbe courte de minuscules étoiles. Le paysage change tout de suite. Voici des surfaces complètement nues, où il ne semble pas qu'il y ait autre chose que des touffes de Salicornes rampant sur le sol, ou formant des broussailles de quelques décimétres de haut, puis l'étang couvert d'Algues vertes flottant à la surface. Le train nous dépose au delà des étangs, sur le cordon littoral, à quelques métres de la mer. entre cette montagne et la riviére aux abords de Prades. Les bois de Pins dont il s'agit couvrent une étendue de plusieurs centaines d'hectares d'un sol formé de dépôts glaciaires, dans la zone du Chéne-vert et dans la zone du Rouvre. Ces bois, parti- culiers ou communaux, sont en mauvais état, depuis longtemps livrés au pâturage, découpés par les cultures et réduits sur beaucoup de points à des bouquets de quelques individus. On y retrouve encore pourtant deux massifs plus ou moins intaets, l'un au S.-0. de Prades, compris entre les villages de Serdinya, de Fuila, d'Escarro et de Sahorre; l'autre, moins étendu, au S.-E. de la méme ville, se développe entre Marquizanes, Clara et Estoher. On s'étonnera peut-étre qu'une aussi grande étendue de bois d'une essence si peu répandue ait échappé jusque-là aux observations des botanistes. Il faut en trouver la raison dans le mauvais état de ces bois, sans cesse parcourus par des troupeaux de chèvres et dans le peu d'attrait qu'offrent aux bota- nistes les localités abandonnées aux troupeaux. Nous devons savoir gré à M. Calas d'avoir fait cette intéressante découverte. (Note de M. Flahault ajoutée pendant l'impression.) CCXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Ausitôt on se disperse; voici l'Heliotropium curassavicum, une plante de l'Amérique méridionale, naturalisée aujourd'hui sur les bords de la Méditerranée. Les haies du chemin de fer sont formées par une autre espèce introduite dans les terrains salés, l'Atriplex Halimus, et par le Lycium barbarum. On n'est pas sorti du village qu'un enclos s'ouvre à nous; c'est une dune aplanie oü l'an prochain naitra un vignoble. Ce sable remué de- puis quelques mois nous offre beaucoup des plantes annuelles ou bisan- nuelles des dunes : Matthiola sinuata. Polygonum maritimum. Alyssum maritimum. Lagurus ovatus. Silene conica. Polypogon maritimus. Spergularia marginata Boreau. Vulpia Michelii Reich. — marina. — uniglumis Parl. Malva nicæensis. Koeleria villosa. Tribulus terrestris. Poa maritima. Medicago littoralis. — Hemipoa Lorr. et Barr. Trifolium nigrescens. — loliacea Hudson. — maritimum. Sphenopus divaricatus. Portulaca oleracea. Nardurus unilateralis Boiss. Statice echioides. Lepturus incurvatus. Plantago arenaria. — filiformis. Passerina annua. Hordeum maritimum. Atriplex laciniata. On s'arrête là trop longtemps au gré de nos guides qui réussissent pourtant à nous entrainer vers la dune; à peine haute d'un métre, elle fait sourire ceux qui connaissent les dunes de Gascogne ou de Flandre; mais ils constatent sans peine que, si réduite que soit cetle formation sur les bords de la Méditerranée, elle n'en est pas moins la station exclu- sive d'une foule d'espéces : Malcolmia littorea. | Orobanche cernua Lefl. Polygala exilis. - Asparagus scaber Brign. Ononis ramosissima. Pancratium maritimum. Medicago marina. Echinophora spinosa. Crucianella maritima. Triticum junceum. Anthemis maritima. — pycnanthum Gren. et Godr. Cynanchum monspeliacum. — acutum DC. Lappula Myosotis. — elongatum Host. Cyperus schœænoides. Scirpus Holoschænus L. form. romana. et, avec elles, quelques espèces à peu prés aussi répandues dans les dunes de l'Océan qu'elles le sont iei : Eryngium maritimum, Convol- vulus Soldanella, Euphorbia Paralias, Ammophila arenaria, Ephe- dra distachya; ou plus rares ici qu’au voisinage de l'Océan : Diofis h E. à [o PLOSSU. — HERBORISATION AUX ÉTANGS SALÉS DE PALAVAS. CCXXXIII candidissima. Signalons encore comme propres aux dunes les Clematis Flammula 8. maritima et Antemisia campestris y. glutinosa Ten. Il faudrait nous éloigner plus que ne le permettra la lenteur de notre marche pour recueillir les Saccharum cylindricum Lamk et S. Ra- venne L., deux plantes qui comptent sans contredit parmi les plus re- marquables de notre zone littorale. Quelques-uns de nos confréres poussent pourtant jusqu'à Maguelone et cueillent sur les murs et le toit de l'antique basilique : Matthiola incana R. Br., Crategus ruscino- nensis Gr. et Godr., Crithmum maritimum L. Pendant ce temps, la plupart de nos confrères s’attardent sur les bords des marais salants que nous longeons maintenant et y récoltent : Linum maritimum. Salicornia sarmentosa Duv.-Jouve. — gallicum. Suæda fruticosa. Radiola linoides. — maritima. Dorycnium Jordani Lor. et Barr. Beta maritima. Lotus decumbens Poiret. Kochia hirsuta Nolte. Apium graveolens. Euphorbia pubescens Desf. Galium palustre. Orchis palustris. — intertextum Jord. — fragrans Pollini (O. coriophora L. Artemisia gallica. B. polliniana Reich.). Scorzonera parviflora Jacq. ' Triglochin Barrelieri. Sonchus maritimus. — maritimum. Anagallis tenella. Juncus acutus. Erythræa pulchella. — maritimus. — Spicata. — anceps. — Centaurium. — multiflorus Desf. Chlora imperfoliata. Scirpus maritimus. — serotina Koch. — Holoschænus. Plantago Cornuti Gouan. Carex distans. — crassifolia Forsk. — extensa. Statice Limonium L. 8. macroclada | — Œderi. Boiss. Glyceria convoluta. Salicornia macrostachya. — — form. tenuifolia Boiss. — fruticosa. Dactylis littoralis Willd. Pendant ce temps quelques confréres dévoués, prenant la direction opposée à celle que nous suivons, se sont portés vers l'Est, du côté de Garnon; ils n'ont pas eu de peine à trouver, dans les vignes plantées aux dépens de la dune, quelques espèces intéressantes : Fumaria major, . Frankenia levis, Allium polyanthum. En traversant les grandes sur- faces couvertes de Salicornes frutescents, ils ont récolté, en outre de la plupart des plantes que nous venons de nommer : Artemisia gallica, Statice virgata, S. Girardiana, S. bellidifolia, Salicorna patula et S. Emerici, formés par Duval-Jouve aux dépens du S. herbacea L. Le Spiranthes æstivalis qui ne peut être fleuri en ce moment échappe aux . recherches, et le temps dont nous disposons ne permet pas d'atteindre CCXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. le point où, sur le bord d'une petite mare, le Spartina versicolor Fabre développe en décembre ses élégants épis. L'heure nous appelle, il faut partir; nous ne quittons pas pourtant les abords de Maguelone sans admirer les vignobles qui, depuis quinze ans, ont transformé en terres culturales de premier ordre des dunes autre- fois sans valeur. Si le botaniste a quelque peu perdu à ces transforma- tions, il se réjouit de voir la richesse nationale accrue d'une manière aussi inespérée. Partout où le cordon littoral est formé de sables fins, les anciens cé- pages frangais peuvent étre cultivés sans avoir à redouter les atteintes du phylloxéra. On a tiré parti de cette faculté; les heureux propriétaires de ces sols improductifs y ont établi aujourd'hui des vignobles les plus riches dont le Midi puisse se faire honneur. De Palavas à Maguelone, la Vigne est plantée partout et nos confréres en admirent la vigueur. Les sarments atteignent et dépassent 7 mètres à la fin de l'été, et les chiffres de la production de vin laissent incrédules ceux qui ne connaissent la vigne qu'en Bourgogne el dans le Bordelais. Nous regrettons de ne pou- voir les conduire à quelques kilométres d'ici, au delà de la colline de Cette; ils y verraient le cordon littoral couvert, entre Agde et Cette, d'un long ruban de vignobles, formant une exploitation de 300 hectares d'un seul tenant; ils y verraient un cellier destiné à recevoir 40000 hecto- litres de vin dans 144 foudres de prés 300 hectolitres chacun; ils y verraient tout ce que l'art de l'ingénieur a pu apporter de perfectionne- ments à l'industrie des vins; ils admireraient surtout avec nous l'éton- nante activité et l'intelligence avec laquelle le Midi méditerranéen, ruiné en quelques années et transformé presque en désert par le phyl- loxéra, est sorti victorieusement de cette crise, abandonnant la vieille routine pour faire de la viticulture une industrie agricole intensive, ser- vant de modéle aux agriculteurs du monde entier; et, avec nous, ils rendraient hommage aux grandes quantités d'énergie et d'intelligence dont les populations méridionales ont fait preuve depuis l'apparition du redoutable fléau. GAUTIER. — ROSES RÉCOLTÉES PENDANT LA SESSION. CCXXXV ROSES RÉCOLTÉES PENDANT LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE A MONTPELLIER ; par M. G. GAUTIER (1). Rosa rubiginosa L. — Environs du Pic Saint-Loup ; Saint-Guilhem-le- Désert (var. à styles hérissés). R. micrantha Sm. — Pic Saint-Loup; Saint-Guilhem-le-Désert, vallon du Verdus (var. à styles glabres); Pic Saint-Loup (var. à styles glabres); Saint-Guilhem-le-Désert, vallon du Verdus (à styles un peu hérissés). R. sepium Thuill. — Saint-Guilhem-le-Désert, vallon du Verdus ; envi- rons du Pic Saint-Loup (var. à styles un peu hérissés); plaine de Saint-Martin-de-Londres (var. à styles un peu hérissés) ; bois de Grammont (var. à styles assez hérissés). R. tomentella Lem. — Le bois de Grammont; plaine de Saint-Martin- de-Londres. R. Pouzini Tratt. — Environs du Pic Saint-Loup. R. obtusifolia Desv. — Plaine de Saint-Martin-de-Londres. R. dumetorum Thuill. — Saint-Guilhem-le-Désert, vallon du Verdus (variété tendant à se rapprocher du fomentella). R. bracteata Wendl. — Les haies aux environs de Montpellier (natu- ` ralisée). R. sempervirens L. — Chemin entre Grammont et Doscares. HIERACIUM RÉCOLTÉS PENDANT LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE A MONTPELLIER ; par M. G6. GAUTIER. Hieracium stelligerum Frœl. forma genuina. — Rochers de Saint- Guilhem-le-Désert, vallon du Verdus; le Pic Saint-Loup. X H. substellatum Arv.-Touv. et Gautier spec. nov. (H. stelligero X bifidum?). — Saint-Guilhem-le-Désert, vallon du Verdus. (1) Ces Rosa ont été vus par M. F. Crépin. CCXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Hieracium bifidum Kit. — Saint-Guilhem-le-Désert, vallon du Verdus, avec les formes elata, reducta, reducta pumila, gracilenta, gracilenta tenuissima et reducta gracilenta. H. murorum Lin. — Saint-Guilhem-le-Désert, etc. X H. sublacteum Arv.-Touv. et Gautier spec. nov. (H. stelligero X murorum ?). — Saint-Guilhem-le-Désert, vallon du Verdus. H. mediterraneum Martr.-Donos (H. cinerascens var. pilosissimum? Arvet-Touv. Catal.). — Le Pic Saint-Loup; Saint-Guilhem-le- Désert, vallon du Verdus. — forma reducta pumila. — Saint-Guilhem-le-Désert, vallon du. Verdus. H. præcox Sch. Bip. — Saint-Guilhem-le-Désert. — forma reducta. — Le Pic Saint-Loup. | -— forma reducta gracilenta. — Saint-Guilhem-le-Désert, vallon du Verdus. H. Pilosella Lin. — Saint-Guilhem-le-Désert, vallon du Verdus; plaine de Saint-Martin-de-Londres. HIERACIUM SUBSTELLATUM (H. stelligero X bifidum) Arv.-Touv. et Gautier, in herb. Gautier et in Arv.-Touv. Catal. Hier. France, ined.). — Plante assez exactement intermédiaire entre bifidum Kit. et stelli- gerum Frœl.; diffère du bifidum par ses feuilles plus ou moins étoi- lées-farineuses sur les deux faces, mais surtout en dessous, par ses pédoncules et son péricline bien plus étoilés-farineux; diffère du stel- ligerum, dont elle a presque l'aspect farineux, par sa souche plus ou moins grêle et non épaisse et couverte des débris des anciennes feuilles, par ses pédoncules et son péricline plus ou moins pourvus de poils simples et glanduleux. — Mai-juin. Hab. Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault), inter parentes (Gautier). HIERACIUM SUBLACTEUM (Hier. stelligero X murorum) Arv.-Touv. et Gautier, in herb. Gautier et in Arv.-T. Catal. Hier. France. — Plante assez exactement intermédiaire entre murorum Kit. et stelligerum Frœl.; diffère du murorum, dont elle a la taille (2-4 décimètres), par ses feuilles plus ou moins étoilées-farineuses sur les deux faces, mais surtout en dessous où elles sont d'un blanc lacté, par opposition avec la couleur gris verdàtre ou gris sombre de la face supérieure, par sa panicule plus réduite et ordinairement terminale, à pédoncule et péri- cline abondamment étoilés-farineux et relativement peu glanduleux ; diffère du stelligerum davantage encore par sa taille, son port élancé, FLAHAULT. — L'INSTITUT DE BOTANIQUE DE MONTPELLIER. CCXXXVII sa tige aphylle ou monophylle et scapiforme, sa souche non couverte par les débris des anciennes feuilles, ses pédoncules et son péricline plus ou moins poilus-glanduleux, enfin par ses feuilles dont la forme se rapproche davantage de celles du murorum. — Mai-juin. Hab. Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault), inter parentes (Gautier). RAPPORT SUR L'INSTITUT DE BOTANIQUE DE MONTPELLIER ; par M. Charles FLAHAULT. Àu contraire de ce qui a lieu pour le Jardin des plantes, notre Insti- tut de Botanique ma pas un long passé à faire valoir. Sa création marque une date dans Phistoire des transformations résultant des con- ditions nouvelles faites aux groupes de Facultés par les décrets de 1885. Il ne compte pas encore cinq années d'existence; on peut pourtant apprécier déjà les avantages qu'assure l'union des volontés associées dans un but commun. Cette constatation parait naive et tout au moins inutile au premier abord ; à une époque où l'esprit d'association produit de si étonnants résultats, où il envahit les sociétés entières, il semble qu'on soit d’un siècle en retard en constatant qu'il offre des avantages. Il faut bien le dire pourtant, quelques personnes, méme dans l'Univer- šité, méconnaissent encore la force de l'association et le parti qu'on en peut tirer pour le développement intellectuel et pour la grandeur du pays. On ne saurait leur en vouloir, elles ont vécu sous un autre ré- gime; tant bien que mal, les choses marchaient. Si la centralisation à outrance annihilait la province, Paris réunissait tous les maîtres, et l'éclat des enseignements y attirait des disciples et des admirateurs. Pour beaucoup, cela suffisait à la France; elles redoutent les nouveautés, ` Volent avec inquiétude cette jeune Université issue de nos désastres, qui veut, d'une volonté ferme et unanime, que notre pays ait sa place parmi les premiers; elles paraissent ignorer parfois que ce qui les inquiéte comme des tentatives imprudentes a fait la supériorité des nations qui occupent le premier rang dans le monde par le développement du haut enseignement. . i4 L'Institut de Botanique a été, à Montpellier, la première application de l'esprit d'associatiou au développement de l'Université. Des profes- seurs, persuadés qu'il n'y a pas plusieurs Botaniques, mais une seule el méme science avec des applications multiples, avaient uni leurs efforts, dans la limite de leurs pouvoirs, et dirigeaient en commun, en dehors du service, des herborisations auxquelles étaient conviés tous ceux CCXXXVIIT SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. qui s’intéressent aux plantes. Persuadés que des relations de tous les instants entre les hommes qui poursuivent un même but sont favorables au développement de tous, ils s'étaient groupés et avaient organisé en commun un modeste laboratoire, qui fut bientót trop étroit. C'est alors que profitant de circonstances favorables, M. Liard, direc- teur de l'Enseignement supérieur, groupa les trois enseignements de la Botanique des Facultés de Montpellier en un Institut commun; offi- ciellement ouvert le 14 avril 1889, il était complétement aménagé le 1* mai 1893. L'Institut de Botanique a été établi de maniére à répondre aux exi- gences d'une Université modeste. L'enseignement peut y étre donné à deux cents étudiants à la fois, et les laboratoires de recherches ne sau- raient fournir des moyens de travail commodes à plus de seize per- sonnes; mais l'espace ne lui manque pas pour s’agrandir, lorsqu'il en sera besoin. Il occupe actuellement quatre pavillons, situés dans le Jardin des plantes, avec une superficie totale de 1300 métres carrés. Les bàtiments ont 60 métres de facade au midi, prenant vue sur le jardin, et autant au nord; ils ne sont génés d'aucun cóté par le voisinage d'autres édi- fices. Le pavillon principal, ou pavillon Richer de Belleval, comprend tous les services de l'Enseignement; on peut dire qu'il est tout entier aux étudiants. Un vestibule donne accés aux diverses salles du rez-de-chaus- sée et à l'escalier. Le vestibule est en méme temps une salle de repos; il a été trés élégamment décoré par la générosité de quelques amis de la Botanique et de l’Université, grâce surtout au talent aussi délicat que désintéressé d'un artiste montpelliérain, M. Max Leenhardt. Autour du vestibule se trouvent : une salle de conférences servant en méme temps de salle d'étude, ouverte aux étudiants pendant toute la journée; un petit musée d'étude, constamment ouvert aussi, où les élèves peuvent voir et manipuler sans cesse les objets exposés; à cóté, l'atelier de photographie. Sont situés au premier étage : l'amphithédtre destiné à 130 auditeurs, mais pouvant en contenir environ 200; une grande salle des travaux pratiques; où 20 élèves peuvent commodément tra- vailler ensemble; une salle d'attente des professeurs, des magasins du matériel, etc. Le pavillon Magnol comprend les laboratoires de recherches. Au rez- de-chaussée une salle commune est destinée aux travailleurs qui n'ont plus besoin d'une direction immédiate et constante; qui, entrant dans la voie des recherches, ont à se familiariser avec les procédés techniques, avec les méthodes et les recherches bibliographiques. Candidats aux FLAHAULT. — L'INSTITUT DE BOTANIQUE DE MONTPELLIER. CCXXXIX divers concours d’agrégation, aux doctorats, aux grades scientifiques les plus élevés, y trouvent des moyens de travail. Ils ont à leur disposition, indépendamment des ouvrages de référence d’un usage Journalier, qui ne peuvent sortir de cette salle, les principaux traités consacrés à la technique microscopique et toutes les indications nécessaires pour ré- soudre les difficultés de la bibliographie botanique. En outre, un Cata- logue-répertoire permet de connaître en un instant tous les ouvrages botaniques qui se trouvent dans les diverses bibliothèques de Mont- pellier, avec les indications nécessaires pour les y trouver immé- diatement. Ce Catalogue-répertoire est d’autant plus précieux que les 227 000 volumes qui composent les bibliothèques publiques de Mont- pellier sont plus dispersés. À côté de la salle commune est une salle, dite des travaux chi- miques, munie d'une hotte et disposée pour recevoir les étuves; les magasins de verrerie et des réactifs sont dans son voisinage immédiat. Le premier étage du pavillon Magnol est occupé par quatre cabinets d'étude destinés aux professeurs et par quatre laboratoires correspon- dants. Les cabinets d'étude sont exposés au midi et ont vue sur le jar- din; les laboratoires sont exposés au nord, comme toutes les salles qui Sont destinées aux travaux de microscope. L'une de ces installations est réservée aux savants étrangers à notre Université qui viennent y pour- suivre des recherches de botanique. Le pavillon De Candolle comprend surtout la galerie des herbiers, longue de 30 métres. On a adopté, autant que possible, les dispositions du Musée botanique de Kew; des meubles, hauts de 27,30, permettent à un homme de taille moyenne de prendre les paquets les plus élevés sans escabeau ni échelle. Les meubles laissent entre eux l'espace néces- saire pour une table, de sorte que les paquets ne doivent pas être éloignés des meubles où leur place est marquée. La salle contient actuellement 1608 casiers, presque tous occupés. Les meubles n'ont aucun contact avec les murs; l'air circule largement sous le parquet; on a éliminé de la sorte toutes les chances de destruction par l'humidité. Des armoires vitrées renferment les collections cryptogamiques numérotées. Il nous parait inutile de revenir sur les détails que nous avons publiés sur les herbiers de l'Institut de Botanique (1); nous y renvoyons ceux qui désirent des renseignements précis. A côté de la galerie des herbiers, se trouvent le cabinet du profes- seur directeur du Jardin des plantes et une petite salle de bibliothèque où sont réunis les ouvrages nécessaires à la détermination des plantes "Insti i . in-8° de 57 pages, avec planches ; (1) Ch. Flahault, L'Institut de Botanique, broch, in-8 p ) Mrenka 1890. — L'herbier méditerranéen fondé à la Faculté des sciences de Montpellier (Bull. Soc. bot. XXXV, 1888, p. LX-LXIV, etc.). CCXL SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. du Jardin et des herbiers, en méme temps que quelques milliers de Mémoires et d'ouvrages classiques qui suffisent à peu prés à la prépa- ration de tous les examens et concours universitaires dans lesquels la Botanique a sa place. La Bibliothèque, le Musée d'étude et nos herbiers s’accroissent exclu- sivement par les dons qui leur sont faits. Presque tous les botanistes français et un grand nombre de savants étrangers ont des droits à notre reconnaissance ; la liste en serait trop longue; nous devons renoncer à les nommer ici. Les noms des donateurs demeurent inscrits aux cata- logues de l’Institut, et, autant que possible, sur les objets eux-mêmes. L'eau et le gaz sont distribués dans toutes les salles de l'Institut de Botanique; une bouche d'eau s'ouvre à la porte de chaque bàtiment et un poste d'incendie fournit le matériel nécessaire pour parer à tout accident. La situation de l'Institut de Botanique dans le Jardin des plantes assure aux maitres et aux éléves une grande économie de temps et des avantages de toute sorte sur lesquels il est inutile d'insister. Si impor- tants qu'ils soient cependant, ils sont singuliérement dépassés par ceux qu'assure l'union de tous les efforts dans un méme but. Cette union est réalisée au Jardin des plantes et à l'Institut de botanique de Montpellier. Tous y mettent sans distinction leur bonne volonté et leur science au service de tous ceux qui leur font appel. On nous permettra de nommer ici les collaborateurs actuels de l'œuvre commune ; ce sont : MM. GRANEL, professeur, directeur du Jardin; CoURCHET et FLAHAULT, professeurs ; BARRANDON, conservateur des collections; J: DAvEAU, jardinier en chef; Janin et PLANCHON, chefs des travaux; J. HUBER, GALAVIELLE et VILLENEUVE, préparateurs. L'enseignement à l'Institut de Botanique. — Tous les cours et con- férences de Botanique se font à l'Institut; la salle des conférences est, en ouire, mise à la disposition des étudiants qui désirent s'exercer à enseigner. Les cours destinés aux étudiants en médecine et en pharmacie se font pendant le semestre d'été (du 15 mars au 15 juillet) et comportent l'un et l’autre cinquante leçons. Les étudiants en pharmacie suivent le cours de Botanique pendant leurs trois années d'études; le professeur (M. Courchet) développe en trois ans son programme qui comprend l'ensemble de la botanique systématique. i ee FLAHAULT. — L'INSTITUT DE BOTANIQUE DE MONTPELLIER, CCXLI L'enseignement de la Botanique a été limité jusqu'ici, pour les étu- diants en médecine, à leur premiére année de scolarité; le professeur (M. Granel) consacre son enseignement à l'étude des plantes que le mé- decin doit connaitre; il s'applique à enseigner leurs rapports avec la thérapeutique et la clinique. Le cours fait par le professeur de la Faculté des sciences est annuel; il comprend 65 à 70 lecons, du 4 novembre au 15 juillet. La création de l'Institut, en groupant tout l'enseignement dans un méme local, a permis une division du travail qui n'était pas possible autrefois. Gráce à la multiplicité des cours, le professeur de la Faculté des sciences, chargé de la préparation aux examens et concours (licence, agrégation, doctorat), peut donner à son enseignement un caractère qu'il n'avait pas jusque là ; il prépare aux recherches scientifiques. Depuis quatre ans, le professeur a consacré deux années, soit 140 leçons, à l'étude de la Mor- phologie florale dans ses rapports avec la classification naturelle des Phanérogames ; il s'est occupé surtout des plantes qui offrent des diffi- cultés d'interprétation et s'est efforcé de résoudre, par les procédés modernes, les difficultés de la morphologie florale. Il a consacré une série de 70 leçons à l'étude des Algues et autant à celle des Champi- gnons. Outre cette série annuelle de lecons, le méme professeur en con- sacre 15 ou 20 à un autre sujet, pendant le semestre d'hiver. Des leçons sont encore faites régulièrement pendant toute l'année par le chef des travaux et par les candidats à l’agrégation ; le sujet de ces lecons supplémentaires est choisi par les professeurs de maniére à for- mer le complément rigoureux des autres enseignements. C'est ainsi que M. Jadin fait cette année un cours d'Anatomie et physiologie géné- rales des végétaux ; élite des étudiants en médecine et en pharmacie Suit ce cours avec grand profit. Nous nous plaisons à constater que, grâce au dévouement de la plupart des jeunes savants qui ont occupé des fonctions à l'Institut de Botanique (ou à la Faculté des sciences, avant la réunion des services), des cours complémentaires de Botanique ont été donnés gratuitement et sans interruption depuis douze ans. Nous nous faisons un devoir de rendre un hommage à ces collaborateurs qui ont mis la primeur de leur talent au service de l'Université de Mont- pellier; quelques-uns ne se sont pas éloignés de nous, presque tous appartiennent à la Société botanique. Ce sont : MM. Granel, J. Hérail, Fr. Gay, C. Sauvageau, Péchoutre, G. Landes, P. Plossu, F. Jadin, H. Ricóme, J. Huber et P. Combres. Nous aimons à constater que les traditions de dévouement à l'intérét commun se maintiennent parmi les jeunes hommes qui nous entourent; nous espérons que leurs suecés les récompenseront de l'intérét qu'ils porlent à l'euvre commune. Le passé nous est le meilleur garant de l'avenir. T. XL. P CCXLIL SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MA1 1893. En résumé, tout est combiné, grâce à l'union de tout le personnel, pour que les étudiants puissent, en deux ans, étudier les différentes parties de la Botanique. Grâce à la réunion des enseignements dans un méme Institut, on a pu donner à quelques-uns des cours le caractère de cours de recherches; on n'y pouvait songer autrefois. Les exercices pratiques ont lieu pendant toute l'année scolaire pour les candidats à la licence et à l'agrégation des sciences naturelles; ils sont dirigés par le professeur, le chef des travaux et le préparateur de la Faculté des sciences. Tous les étudiants peuvent étre admis à les suivre, à la condition qu'ils y soient assidus. On y étudie, chaque année, les procédés techniques appliqués aux études de morphologie, d'anatomie et d'histologie végétales. Ces exercices se font en deux séances de quatre heures par semaine; ils sont précédés d'une conférence destinée à expli- quer le programme à suivre. Les éléves sont exercés avec soin au dessin scientifique; ils sont autorisés du reste à travailler dans la salle tous les jours, aux heures libres, et sont assurés de trouver à toute heure la direc- tion et les conseils dont ils peuvent avoir besoin. Les étudiants en médecine et les étudiants en pharmacie suivent pen- dant une année scolaire les travaux pratiques qui leur sont spécialement destinés. Le Musée d'étude, ouvert toute la journée aux étudiants, réunit les objels dont il est le plus souvent question dans les cours. Ces objets demeurent exposés sur les tables pendant les jours qui suivent les lecons; les armoires peuvent, du reste, étre toujours ouvertes par les étudiants. L'enseignement est, par ce moyen, rendu aussi concret que possible. On y a joint un herbier des plantes phanérogames et cryptogames les plus communes de la flore francaise et des plantes alimentaires, utiles ou nuisibles à divers titres. Cet herbier fournit aux élèves des bases certaines pour les déterminations et leur permet d'étudier les plantes en dehors de la saison où elles peuvent être étudiées à l'état vivant. Des cadres passe-partout s'étendent à la hauteur du regard, sur les murs de toutes les salles fréquentées par les étudiants. Une collection de plusieurs milliers de dessins, gravures et photographies permet de mettre constamment sous leurs yeux la représentation d'objets ayant trait aux diverses parties de l'enseignement. On ne forme pourtant pas des naturalistes sans les accoutumer à l'ob- servation directe de la nature. Les cours, les conférences, tous les ensei- gnements manqueraient leur but, s'ils n'avaient pour base l'observation des plantes dans les conditious normales de leur existence, les profes- seurs de l'Institut de Botanique en sont persuadés; ils ont pensé qu'ils devaient profiter de la situation exceptionnelle de Montpellier, au bord £ FLAHAULT. — L'INSTITUT DE BOTANIQUE DE MONTPELLIER. CCXLIII dela Méditerranée, au pied des Cévennes, prés des Alpes et des Pyré- nées, pour assurer à leurs éléves une connaissance aussi compléte que possible des plantes qui les entourent et des conditions de leur vie. C'est pourquoi ils se sont unis, depuis plusieurs années, pour diriger, en dehors de tout service, des herborisations auxquelles sont conviées . toutes les personnes qui s'intéressent à la Botanique; chacun est libre d'y assister. Elles ont lieu tous les dimanches, du 4 novembre au 15 juil- let; le programme en est combiné de maniére que les personnes qui y prennent part se familiarisent pendant l'hiver avec les caractéres des familles et des genres les plus vulgaires, on insiste aussi pendant cette période sur la connaissance des végétaux cryptogames. Pendant la belle saison, on fait connaitre les différences spécifiques et les conditions qui président à la distribution géographique. Grâce à la situation topographique de Montpellier, la plupart des herborisations occupent seulement la matinée du dimanche. En été, elles se prolongent parfois pendant toute la journée et au delà. Nous fai- sons connaitre, chaque année, la flore de nos basses montagnes calcaires et siliceuses; nous passons facilement de la région de l'Oranger et du Chéne-liége à la région du Hétre. L'année scolaire se termine ordinai- rement par une herborisation dans la région subalpine, à l'Aigoual (1565 mètres), au Mont-Lozére (1702 mètres) ou dans la région alpine, au Canigou (2785 mètres), dans la chaine des Pyrénées espagnoles (2100 métres), etc. Grâce à la bienveillance éclairée des Compagnies de chemins de fer et aux concessions qui nous sont habituellement faites par les hôteliers, ete., les dépenses occasionnées par les herborisations sont relativement trés faibles. Nous rendons volontiers hommage aux propriétaires de notre région, tous nous accueillent avec bienveillance; plusieurs d'entre eux S'ingénient à nous faciliter notre tâche, et nous en pourrions citer qui donnent, pendant plusieurs jours, l'hospitalité la plus aimable aux maitres et aux éléves de l'Université de Montpellier. C'est le lieu de signaler quelques efforts dont nous pouvons attendre encore de bons résultats. Les agents forestiers ont créé, au sommet et sur les versants de l'Aigoual, entre 1500 et 1565 métres, des pépinières, véritables jardins d’essai pour l'introduction des végétaux ligneux qui paraissent susceptibles de prospérer à cette altitude. Ces places d'expé- riences sont placées dans d'excellentes conditions pour servir à lintro- duction et à la culture des plantes alpines; nous y avons commencé des plantations auxquelles les agents forestiers veulent bien donner leurs soins. Une collection de plantes alpines, cultivée dans un milieu aussi favorable et placée sous la dépendance immédiate d’un établissement CCXLIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. scientifique tel que l'Observatoire forestier de l'Aigoual, sera, nous l'espé- rons, un complément trés utile du Jardin des plantes de Montpellier. Les recherches à l'Institut de Botanique. — Les salles consacrées aux recherches consistent en six cabinets de travail destinés aux profes- seurs; à quatre d'entre eux est annexé un petit laboratoire. L'un de ces cabinets, avec le laboratoire qui en dépend, est réservé pour les profes- seurs étrangers que nous recevons. Une salle commune est destinée aux autres personnes poursuivant des recherches; les travailleurs sont autorisés à y travailler à toute heure. On trouve dans cette salle les ouvrages de référence qu'il faut avoir constamment sous la main, un certain nombre de Revues et de journaux botaniques et un Catalogue-répertoire qui permet de connaitre sans peine tous les ouvrages botaniques et les Mémoires dispersés dans lesdiverses bibliothéques de Montpellier avec les indications nécessaires pour les y trouver immédiatement. Depuis sa création, le laboratoire de recherches a été fréquenté, en outre des savants français, par des travailleurs anglais et écossais, suédois, russes, danois, suisses et espagnols. Nos hótes étrangers jouissent de toutes les facilités de travail que nous pouvons leur procurer; l'un d'eux, M. J. Huber, a mérité d'étre choisi comme préparateur du labo- ratoire de recherches. Les travailleurs qui fréquentent le laboratoire de recherches et la plupart des botanistes de Montpellier se sont groupés pour former une sorte de séminaire de Botanique, semblable à ceux qui font honneur aux universités de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne et des pays scan- dinaves. Les membres du séminaire de Botanique poursuivent un but multiple : 4°. Ils se proposent de fournir à tous les botanistes groupés dans un méme centre les moyens d'étre constamment au courant des progrés de la Botanique. Ce n'est pas chose facile. Les revues bibliographiques sont nombreuses, il est vrai; mais il faut déjà des loisirs pour les lire avec soin; de plus, il arrive souvent que l'importance d'un ouvrage n'y soit pas suffisamment mise en relief, que le titre seul en soit mentionné. Quant à lire les Mémoires, les livres et les travaux intéressants qui pa- raissent, chacun sait que c'est chose tout à fait impossible. .2* [Is ont encore pour but d'établir entre eux des liens de sympathie continue et d'assurer leur instruction mutuelle par un travail combiné. 3° Enfin, ils se proposent de réunir les résultats de leur travail et de faire converger leurs efforts vers un but commun, en accumulant les moyens d'étude en faveur de ceux qui viendront aprés eux. in but est atteint par la division du travail -et la combinaison des efforts. FLAHAULT. — L'INSTITUT DE BOTANIQUE DE MONTPELLIER. CCXLV 1* La premiére difficulté à vainere est surmontée si chaque travailleur tient ses camarades au courant de la bibliographie pour la partie de la science qui l'occupe d'une manière spéciale et s’il prend sa part de la bibliographie générale en lisant un certain nombre de périodiques et en rendant compte des travaux importants qu'il y rencontre. 2 Les comptes rendus et les analyses des travaux importants faits par les spécialistes sont l'occasion de développements et d'explications utiles à tous. En outre, les travailleurs ont l'occasion d'exposer leurs propres tra- vaux avant leur complet achévement et de les soumettre aux critiques de leurs camarades; ces critiques leur permettent de perfectionner leurs œuvres. 3° Les membres du séminaire laissent à l’Institut une fiche donnant au moins le titre des travaux analysés et, autant que possible, quelques mots d'appréciation. Ces notes, confiées à l'un d'eux, sont classées et S'accumulent au profit de tous et des travailleurs de l'avenir. Nous ne parlerons pas des conditions budgétaires de l’Institut de . Botanique. Qu'il nous suffise de dire que le budget en est trés modeste, el qu'avec un budget notablement inférieur au total des budgets des trois laboratoires associés aujourd'hui en Institut, nous obtenons des résultats supérieurs à ceux que nous obtenions lorsque nous élions séparés. En terminant, nous nous faisons un devoir de remercier nos colla- borateurs, nos collègues de l’Université et les habitants de Montpellier, de la bienveillance qu'ils n'ont cessé de nous témoigner, de l'appui qu'ils nous ont aecordé chaque fois que nous avons eu l'occasion de faire appel à leur dévouement. Il nous reste beaucoup à faire encore pour que l'Institut de Botanique réalise tout le bien qu'on en peut espérer; nous nous efforçons de combler les lacunes, peu à peu, modestement, avec une grande confiance en l'avenir, certains que l'union fera toujours notre plus grande force. CCXLVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. RAPPORT DE M. LEGRELLE SUR LA VISITE FAITE PAR LA SOCIÉTÉ AU JARDIN DES PLANTES DE MONTPELLIER (1). Aprés l'éloquent et magistral panégyrique de l'Université de Montpel- lier prononcé à Saint-Éloi par M. le recteur Jules Gérard, aprés le défilé des grandes figures de ses prédécesseurs dessinées par M. le professeur Maurice Granel d'une main süre, il était naturel de faire connaissance au plus vite avec le vrai héros de nos fétes, le vénérable Jardin fondé 300 ans auparavant par Henri IV. Soit dit en passant, en décembre 1593, le vainqueur d'Arques et d'Tvry, à la veille de reprendre sa lutte contre la Ligue, ne demeure pas sans quelque mérite d'avoir déféré aux sollicitations de Montmorency et d'avoir encouragé dans le Languedoc, dont le duc était gouverneur, les progrés de la Botanique, ou, si l'on y tient, de la médecine francaise. Avant donc d'aller parcourir pieusement les localités célèbres où l'ancienne école de Montpellier avait l'habitude de recueillir ses « simples », il convenait tout d'abord de rendre hommage in corpore au lieu privilégié dont cette école, juste- ment fameuse, avait fait le centre de ses études, et où elle accumulait, pour les faire revivre, ses précieuses trouvailles. Voilà pourquoi, le dimanche de la Pentecóte 1893, sous un ciel traversé de nuages rapides et menacants, un peu avant neuf heures du matin, les membres de la Société botanique et ses invités franchissaient l'un aprés l'autre, de ce pas légérement pressé qui est l'allure de la politesse en retard, la belle grille en fer forgé par laquelle on accéde au Jardin des plantes, quand on descend du Peyrou. Au fronton apparait, en lettres d'or, la plus opportune, malgré son ancienneté, des inscrip- tions permanentes : « Fondé par Henri IV en 1593 ». Par suite d'une erreur, les passants, jusqu'à ces derniéres années, avaient lu : « 1598 ». En l'honneur du Centenaire, un triple trophée de drapeaux orne cette grille, ainsi que les autres entrées. Le rendez-vous était fixé devant l'Hôtel de l'Académie, d’où les diverses parties du Jardin semblent rayonner comme en éventail. Il est affecté, non seulement aux bureaux universitaires, mais aussi à l'habitation de M. le recteur Gérard, qui veut bien ajouter aux mille et un soins que l'État lui a confiés celui d'accueillir les botanistes avec l'aménité la plus athénienne. Notre réunion, à peine formée, devant une rangée de belles Acanthes en fleur, ne tarde pas à se séparer en deux groupes. L'un, sous la direction (1) On pourra consulter sur le même sujet le rapport de MM. Germain de Saint- Pierre et W. de Schenefeld, lu à Paris dans la séance du 24 juillet 1857. — Voy. le Bulletin, année 1857, pp. 672-682. sé pue Hu en gia LEGRELLE. — LE JARDIN DES PLANTES DE MONTPELLIER. CCXLVII de M. Ch. Flahault, va examiner en détail l'Institut botanique, déjà si prospére, et si apprécié, voire à l'étranger. L'autre sera conduit, sur les lieux mêmes, à travers l'histoire de la Botanique montpelliéraine, par M. le docteur Granel, l'orateur de la veille, à qui est échue, en raison de ses fonctions à la Faculté de médecine, la surintendance du Jardin. Ce groupe, auquel nous nous joignons personnellement, s'accroit bientôt de l'excellent auteur de la Flore de Montpellier, M. Barrandon, conservateur de l'Herbier, et qui, toujours allégre par la pensée et la mémoire, nous apporte, appuyé sur sa canne, les souvenirs de plus de soixante ans d'herborisations. Nous sommes aussi rejoints par M. le D" Planchon, désireux de mettre à notre disposition toute son obligeance et le plus possible des enseignements paternels. Avant de commencer notre pélerinage, nous remarquons l'aspect bizarre d'un arbre de Judée (Cercis Siliquastrum), dont les rameaux tordus s'échappent d'un mur cireulaire de grosses pierres séches. Cet arbre a son histoire, voire sa photographie, qui le représente tel qu'il a été jadis. Le tronc se trouvait à peu prés entiérement vermoulu; on l'abattit, et ce sont aujourd'hui ses rameaux inférieurs qui le remplacent et permettent à la plante de vivre comme par le passé. Nos regards ne Sont pas moins frappés par une Glycine (Glycine sinensis), qui doit être uné des plus belles de France, et qui tapisse de sa gracieuse verdure l'un des flanes du palais académique. Ce premier acompte prélevé sur les curiosités du Jardin, notre aimable cicerone, sans perdre de temps, tient justement à placer sous nos yeux des documents archéologiques du plus vif intérêt, et, avant tout, plusieurs portraits où revit le fondateur du Jardin, Richer de Belleval, le bénéficiaire des lettres de Vernon. Une eau-forte et une estampe nous le montrent avec une barbe opulente, trés Soignée, un nez assez long et nettement busqué, à tout prendre, une de ces belles et fortes tétes que les professeurs du seiziéme siécle aimaient à se faire autant que les magistrats. Vient ensuite l'exhibition avec com- mentaires d'une instructive gravure représentant le Jardin lui-méme, gravure tirée avant la lettre, car le cartouche est vide. On n'en connait méme pas, parait-il, d'autre exemplaire. Elle nous donne un plan de 1596, c'est-à-dire trois ans aprés la création de l'institution botanique confiée à Belleval. Dirigeons sur ce plan notre œil à gauche, là où s'éléve de nos jours l'Hótel de l'Académie, et où passe, invisible derrière un mur, la rue du faubourg Saint-Jaume, vulgo route de Ganges. Nous y apercevons un parallélogramme allongé et enclos de hautes murailles, dans lesquelles S'incorporent deux bâtiments. Selon toute vraisemblance, le premier, latéral et isolé, servait à l'habitation du maitre; le second, tout au fond, à son enseignement. Une inscription assez longue justifie cette conjec- CCXLVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. ture. À l'angle où figure la porte d'entrée se lit cette recomman- dation un peu pédantesque, mais toujours excellente : Hic Argus esto, non Briareus. Traduction libre en fraucais moderne : « Regardez, mais n'arrachez pas. » Les deux mots Herbarium et Seminarium qui se détachent au sommet d'un pan de mur ne présentent pas un sens trés clair. Déduction faite de ces constructions situées vers l'ouest, le Jardin comprenait alors trois parlies principales. Ily avait d'abord la pépinière, sur la lisière de laquelle nous nous trouvons en ce moment dans l'allée Broussonnet. Un puits, encastré à présent dans une muraille, nous en montre bien l'emplacement. Sur la gravure, toujours à l'endroit méme oü nous sommes, Belleval, vétu d'une longue robe, la téte couverte d'un chapeau de feulre bombé et monumental comme une tiare, poursuit sa « démonstration » devant ses élèves, coiffés d'un chapeau de méme forme mais beaucoup plus modeste, et la taille emprisonnée dans un justaucorps bien serré. Les promeneurs du beau monde, épars cà et là, se tiennent à une distance respectueuse de ce cours en plein air. Au second plan, se succédent six « banquettes » longitudinales, partagées en deux séries. Elles étaient réservées aux plantes médicinales, que Belleval rangeait tout simple- ment par ordre alphabétique. Enfin, en troisième ligne, nous reconnais- sons ce qu'encore en 1893 on n'a pas cessé d'appeler la « Montagne ». Imaginez un talus fait de main d'homme, parallèle aux six banquettes, et disposé en échelle double dans le sens transversal. Chacun des versants, — mais nous n'en voyons qu'un seul sur la gravure, celui du sud, — comptait six échelons ou étages. On devine tout de suite le but de cette disposition. Belleval avait réuni sur le penchant méridional de son talus celles de ses plantes auxquelles la chaleur et la lumiére étaient le plus nécessaires. On y distingue, entre autres, des Pins, des Palmiers, des Ifs, bref quelques échantillons d'un arboretum méditerranéen. Par surcroit, une clóture, sans doute en planches, s'étendait d'un bout à l'autre de cette cime haute seulement de quelques pieds. L'autre pente, celle que la palissade et la nature méme du terrain nous empéchent d'apercevoir, devait servir aux végétaux plus amis en général de l'ombre que de la lumiére. Ces explications initiales une fois achevées, notre petit cortége, au milieu duquel M. de Saporta, président de la session, veut bien semer de temps entemps la menue monnaie de ses connaissances paléontolo- giques, notre petit cortége, dis-je, se met en marche, au son des cloches de la cathédrale voisine. Nous commençons par l'École. botanique actuelle, l'ancienne pépinière de Belleval. Entre 1723 et.1740, on ne sait trop au juste, Francois Chicogneau bouleversa.cette pépiniére pour y installer une nombreuse collection de plantes aussi variées que possible, LEGRELLE. — LE JARDIN DES PLANTES DE MONTPELLIER. CCXLIX à laquelle il appliqua le systéme de Tournefort. On posséde encore à ce sujet un manuscrit de Boissier de Sauvages, daté de 1752, et dont le titre Catalogus Horti Monspeliensis vaut une définition. Vers la fin du siécle, Gouan en renouvela l'ordonnance générale, conformément au Systéme linnéen. Le fait est d'autant plus à noter qu'à cette époque le « Jardin des apothicaires » à Paris restait voué aux idées de Tournefort. Tout naturellement, Gouan tint aussi à honneur de dresser la liste de ses plantes d'aprés le systéme qu'il avait adopté. La trace de ses efforts subsiste dans un gros cahier, composé surtout de bouts d'imprimés qu'on à découpés en bandelettes; il est de 1805. À Auguste Pyrame De Candolle devait appartenir l'honneur d'expéri- menter ici la classification naturelle qui a rendu son nom immortel. La premiére édition de sa « Théorie élémentaire de Botanique » parut à Montpellier en 1813; depuis trois ans on pouvait en apprécier la valeur dans les sentiers que nous suivons. Les documents que l'illustre bota- niste a laissés au Jardin des plantes, et qui se rattachent à cette grande révolution scientifique, sont d'une étendue assez considérable. Le premier pourrait s'appeler un répertoire purement alphabétique des plantes cultivées sous sa haute surveillance jusqu'aux environs de 1809; le second indique les réformes utiles pour les semis à faire, le troisiéme nous met au courant de ce qui avait été semé en 1810. Nous y voyons que 1703 espéces de graines, tirées du Jardin, venaient d'y trouver leur emploi; de généreux envois avaient permis de porter le nombre de ces expériences jusqu'à 4303. Il était venu des graines, non seule- ment de simples particuliers du Languedoc, mais encore de Naples, de Florence, de Pise, de Turin, de Zurich, d'Amsterdam, de Gættingen, de Halle, de Copenhague. Telle était déjà la sphére oü s'étendait la renommée scientifique de Montpellier! Actuellement, c'est toujours, bien entendu, la méthode naturelle, j'entends celle de De Candolle, qui préside à la distribution des plantes. Ceci dit, parcourons l'École botanique. Elle affecte, dans son ensemble, la forme d'un vaste triangle, compris entre les trois allées Belleval, Magnol et.Broussonnet. Seulement, comme cette forme triangulaire eût été peu avantageuse pour la présentation correcte des familles et des genres, on a, du côté de l'allée Magnol, comme du côté de l'allée Bel- leval, éliminé, en quelque sorte, deux triangles de peu d'étendue, de maniére à constituer dans la partie centrale un trés beau quadrilatère, Que couronne un arc de cercle, connu des jardiniers sous le nom de « fer à cheval ». Le tout. est entouré de murs ou de levées de terre, si bien que cette assemblée œcuménique du règne végétal semble siéger au sein d'une véritable forteresse. La porte du sanctuaire Candollien une fois franchie, nous tournons à CCL SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. gauche, entre une double rangée de serres; à droite, nous en longeons deux en contre-bas. Vis-à-vis de ces édicules légers, quoique demi- souterrains, se dresse une longue façade dont le développement atteint environ 80 mètres, sans compter l'Orangerie, qui en mesure, à elle seule, une cinquantaine. Celte Orangerie, avant laquelle il parait n'avoir existé qu'une serre bâtie vers 1755, doit son origine à Broussonnet, en 1803, ainsi qu'aux libéralités ministérielles de Chaptal. Le reste de ces constructions, d'inégale hauteur, date de 1887 et porte le nom de M. Planchon, qui veilla à leur réédification. Par malheur pour nous, leurs principaux hótes d'hiver sont sortis dés à présent et hument au dehors le pur soleil du Midi. Nous ne trouvons guére au logis que quelques beaux spécimens de Pandanus, un trés bel échantillon d'une Fougére rarissime, Todæa rivularis, envoyée au Jardin il y a quelques années par M. le baron de Muller, qui a bien voulu lui promettre une prochaine compagne en l'honneur du Centenaire. Sur les murs de la serre aux Orchidées, nous remarquons aussi un exemplaire de Vanilla aromatica, qui a fructifié et dont les longues tiges sont fixées par des bandelettes; puis Monstera decursiva, Tornelia fragrans, Pothos scan- dens; cà et là, Vanda suavis, V. tricolor, Cattleya intermedia, C. Mossiæ et ses variétés, C. amethystina, Phalenopsis Schilleriana, bel exemplaire fleuri, P. Sanderiana, P. amabilis, Chysis bractescens, Aerides affine, A. Houlletii, A. odoratum; à la suite, des Cypripe- dium, des Oncidium, des Dendrobium, des Cœlogyne, des Epidendron, des Odontoglossum, des Stanhopea, des Saccolobium ; enfin, toute une collection de Broméliaeées. Debout devant les serres, ou s'étageant SUT des gradins, nous remarquons divers représentants des genres Acacia, Metrosideros, Callistemon, Diosma, Banksia, Grevillea, Eucalyptus, Salvia, Pelargonium, Aloe, Rhipsalis, Opuntia, Echinocactus, Mesembryanthemum, etc. En tête de cette sorte de légion étrangère, et à l'entrée du pavillon central, nous saluons au passage les deux bustes, posés seulement depuis vendredi dernier, de MM. Ch. Martins et J.-E. Planchon. Nous n'avons pas eu l'honneur de connaitre le premier, et nous ne pouvoms par con séquent nous prononcer sur la question de réssemblance. Quant au second, nous ne saurions trop louer la pureté sculpturale de la tête. Mais nous ne saurions nous empécher non plus de regretter que le marbre permette si difficilement à l'artiste le plus habile de reproduire cette mobilité expressive des traits qui caractérise parfois à un si haut degré le visage humain, et qui semblait pétillante chez M. Planchon. Tout en face, au point central de l'École botanique, un vaste bassin dont les rebords s'élévent aussi haut qu'une margelle de puits, renferme une colonie de Nelumbium qui semble prendre plaisir à pulluler. Les LEGRELLE. — LE JARDIN DES PLANTES DE MONTPELLIER. CCLI feuilles des uns dorment plaquées sur la surface de l'eau, alors que les autres ont l'air de tendre une ombrelle verte aux oiseaux qui viennent S'abreuver à côté d'eux. Nous tournons à droite et, au bout de l'allée, nous rencontrons encore deux bustes, ceux de Raffeneau-Delile et de Broussonnet. Les anciens maitres de Montpellier ont gardé aprés leur mort l'habitudede ne se présenter à la postérité que deux par deux, comme des couples d'amis. Nous atteignons ainsi le « fer à cheval », au coin duquel nous attend l'image, solitaire par hasard, de Dunal. Au milieu, nous nous arrétons devant un autre buste, le genius loci, aurait dit Goethe, celui de De Candolle. Au-dessus d'une fontaine, il forme l'orne- ment perpétuel et comme vivant d'une grotte en rocaille, d’où il semble encore surveiller la longue ligne des serres et passer de loin la revue des plantes immobiles exposées au soleil. La téte, rejetée un peu en arrière, tire de cette attitude et de sa beauté naturelle un grand air de dignité en méme temps que de force. Il faut bien avouer cependant qu'elle s'éloigne assez sensiblement du portrait, moins idéal sans doute, mais peut-étre plus sincére et plus empreint d'originalité, qu on admire dans la salle du Conseil de la Faculté de médecine. Aprés cette courte halte, nous poursuivons notre promenade le long de la plate-bande semi-circulaire qui longe la muraille, et où se succèdent les plantes de montagne propres au pays. Au bout de l'hémicycle, du haut de deux pans de mur entre lesquels monte un escalier, Draparnaud et Gouan planent sur leur ancien domaine. Ici, nous faisons un retour d'équerre, pour nous engager dans une longue allée, qui aboutit à une extrémité des serres et clót le carré. Nous défilons respectueusement devant l'image éternellement grave des vieux maitres : Sauvages, Nissol, Magnol, Belleval, Pélissier, Rondelet, réunis là, comme dans un bosquet Sacré des Champs-Élysées. Leur froid regard contemple, sans parler des passants, les générations éphéméres des Graminées ou la série plus Stable des Fougères. En arrière, dans un fossé ou marécage artificiel, les plantes aquatiques de la région végètent dans une profusion luxu- riante. Au terme de cette étroite et solennelle allée, qu’on pourrait appeler « des ancêtres », se dresse un arbre robuste et bien plus extraordinaire encore, d'abord comme Conifère, puisque c’est un Gingko biloba, puis comme individu, car il a fait parler de lui. Une plaque en zinc émaillé, accrochée au tronc et qui fait songer à la pancarte des aveugles méritants, nous raconte le plus curieux de son passé. L'année et le lieu de la naissance de notre Gingko n'y figurent pas; mais nous y apprenons qu’en 1830 Delile imagina de faire subir à cet arbre, essentiellement dioique, l'opération de la greffe, afin de le rendre fertile à lui seul. Comme il ne portait que des fleurs mâles, un: rameau femelle y fut inséré, selon les meilleurs CCLII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. procédés de l’art, et, dès 1835, on eut la satisfaction de le voir fructifier. Ses fruits en ce moment jonchent la terre, et la vente en a même figuré jadis parmi les menus profits du Jardin. Ils ont toute l’apparence de petites prunes ridées et recouvertes d’une fine pellicule d’un jaune orangé. Qu'on se garde de l'enlever; les pires odeurs de l'acide buty- rique se dégagent du fruit décortiqué, et une demi-douzaine de ces petits foyers d'infection suffirait à discréditer la boutique d'un pâtissier. Nous en avons fini avec l'École botanique. En quittant le Gingko rendu hermaphrodite sans s'en douter, notre guide, aussi consciencieux que disert, n'omet pas de nous amener devant ce qu'on nomme ici le « Tombeau de Narcisse ». Ce tombeau n'est pas dédié toutefois au plus séduisant des adolescents de la mythologie grecque, mais bien à la fille de Yung, le poéte des Nuits; il doit son origine à une fantaisie de Talma et d'une actrice célèbre, de passage à Montpellier. Au surplus, au fond de cette voüte, que borde un ravin et qu'ombrage une espéce de forét touffue, il n'y a réellement aucune tombe, mais bien une simple inscription en latin. Aprés une station de trois ou quatre minutes, nous entrons latéralement dans l'allée Richer de Belleval, celle que commande la grille d'entrée, et qui longe les anciennes fortifications de la ville, aujourd'hui tapissées d'élégants bambous. Les Micocouliers qui forment en partie cette belle nef de verdure ont par malheur beaucoup souffert depuis un certain nombre d'années. Du moins les promeneurs qui cheminent à l'ombre des Platanes du boulevard Henri IV y gagnent-ils de pouvoir jeter un coup d'œil d'en haut sur l'École botanique. À l'autre bout de l'allée, là où se trouve la grille dite « de la Tour des Pins », une pelouse récemment créée nous offre trois exemplaires en trés bon état de Kentia Forsteriana, Cycas circinalis et Dasylirion junceum. Un demi-tour à gauche nous met en présence de la fameuse « Mon- tagne ». Elle se présente de profil sous l'apparence d'une terrasse allongée qui a recu le nom d'allée Cusson et que bordent, à gauche l'allée Broussonnet, à droite l'allée Boissier de Sauvages. Une vingtaine de marches nous conduisent sur cette sorte de jetée en terre, dont chaque aréte est soigneusement dallée et que de respectables bancs de pierre décorent cà et là. D'un cóté comme de l'autre, nous retrouvons bien les divers étages entre lesquels Belleval répartissait ses plantes, suivant leur goût particulier pour le sud ou pour le nord; quelques éboulis par- tiels n'altérent pas sensiblement l'harmonie de ces petits terrasse- ments. La plus grande différence est que nous n'y voyons plus, comme au beau temps d'Henri IV et de son fils, des cases de plantes savamment étiquetées et d'arbustes alignés sur deux fois six lignes de bataille. Un pareil respect de la tradition eût été superflu, sinon exagéré. Un pêle- LEGRELLE. — LE JARDIN DES PLANTES DE MONTPELLIER. CCLIII méle tout démocratique réunit à présent sur ces épaulements les Buis, les Lauriers-Tins, les Lauriers d'Apollon, les Fusains simples ou pana- chés, les Mahonias, les Ruscus (R. aculeatus et R. racemosus). Parmi les arbres à haute tige qui surplombent la « Montagne » en la protégeant de leur ombre (Cercis Siliquastrum, Pinus halepensis, Quercus Iex, Populus canadensis, Acer monspessulanum), nous ne signalerons que de trés vieux échantillons du Phillyrea media, à l'écorce caverneuse, qui comptent certainement parmi les arbres les plus anciens du Jardin. Tout au fond de l'allée, l'Hótel académique nous sourit de nouveau, avec ses fenétres ouvertes, à travers le feuillage échevelé d'un des plus remar- quables Micocouliers qu'ait gardés le Jardin (4). Revenus, pour un moment, à notre point de départ, nous descendons de la « Montagne » avec autant de facilité que nous en avions opéré l'ascension, et nous voici dans l'allée Boissier de Sauvages. Cette allée, que double un passage paralléle assez fréquenté par la population du voisinage, divise trés nettement en deux l'ensemble du Jardin des plantes. Nous venons d'en parcourir la parlie-historique, nous allons en visiter maintenant la partie moderne; le souvenir de Belleval ne s'y dressera plus à chaque pas devant nous, celui de De Candolle ne cessera au contraire de nous y accompagner. C'est à cet illustre botaniste, en effet, qu'est dù l'achat fait par la ville de Montpellier, en 1810, à la fa- mille Itier, des parcelles cadastrales qui ont permis de créer cette sorte de supplément à l'ancien Jardin et qui en portérent plus tard la conte- hance totale à environ six hectares, par suite de l'adjonction du jardin Bonnard, acquis sous l'administration de Martius. Aussi a-t-on donné le nom du savant génevois à la spacieuse avenue de Marronniers qu'on voit se détacher à angle droit de l'allée dédiée à Sauvages, pour se diriger vers l'Institut botanique, aprés avoir coupé en deux moitiés fort inégales les agrandissements de 1810. . À droite, s'étend l'École forestière, bien endommagée par l'intempérie de nos derniers hivers. Au reste, dés 1857, on y signalait déjà plus d'un vide; aujourd'hui un bon tiers des sujets a péri, surtout au milieu et à l'arriére-plan. Seule, la première ligne se déploie encore en fort bon ordre, en dépit des infirmités visibles qui ont atteint la plupart de ses géants. Voici d’abord un nouveau Gingko biloba, mais beaucoup moins florissant que son congénère de l'École botanique. Il a pour voisins un 1) Si l'on s' orte au Dictionnaire bien connu de Thomas Corneille, publié 5 1708, il irati que la « Montagne » de Belleval aurait paru pivot au moins à ses successeurs, et qu'ils lui avaient créé une succursale, si je eir [ ainsi, au cœur des Cévennes, Thomas Corneille mentionne, en effet, outre « le järgi qui est hors. de la ville, dans un des faubourgs, celui qui est dans les Sévennes, in m . appellent Lhorrdieu (Hort-de-Diou), sur la haute montagne de rs qui pr ui des simples très rares. » Cé n'est peut-être du reste qu'une méprise de Corneille. CCLIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Taxus baccata, en bon état, puis un Quercus Cerris. Une imposante Ulmacée (Zelkova, ou Planera, crenata) nous arrête quelque temps, à cause de ses fentes nombreuses et prolongées. Plusieurs, à la vérité, de ces félures spontanées tendent à se cicatriser d’elles-mêmes; mais un des membres de la Société, qui a observé dans son parc les mémes faits sur la méme essence, n'en augure rien de bon pour l'avenir. Nous có- toyons ensuite un trés prospére Gymnocladus canadensis, en compagnie, du reste, de quelques parents du genre Gleditschia. Enfin, vient uu couple de Maclura aurantiaca, fort différent de ceux qu'on avait jadis remarqués, à l'état de jeunes pousses, aux environs de Paris, dans quelques haies de la ligne du Nord. L'écorce semble tressée en cordages, cordes et cordelettes, bien plus encore que celle des Robiniers. Le mâle est peu vigoureux et fait assez triste figure; au contraire, l'exemplaire femelle annonce la force en méme temps que la santé et fructifie abon- damment. Tous ces arbres, du reste, comme ceux qui figurent dans l'École botanique, le long de la « Montagne » ou ailleurs, portent sur une plaque, non seulement leur double nom générique et spécifique, mais encore l'ébauche d'une carte minuscule où une tache rouge marque la région propre à la plante; au besoin, une seconde tache jaunátre in- dique les lieux où elle s'est naturalisée. Nous n'avons plus à examiner que la seconde moitié des compléments qu'a recus au commencement de ce siécle ce qu'on me permettra d'appe- ler l'Eldorado botanique de Belleval. Cette moitié, infiniment plus con- sidérable que la première, borde le côté gauche de l'avenue De Candolle et comprend, à son tour, plusieurs subdivisions. Tout d'abord, le long de la haie, une barrière légère de métal donne accès dans une École spéciale de plantes officinales, alimentaires et vénéneuses, dite plus simplement « Jardin médical », et où l’on a réuni près de 700 espèces diverses, parmi lesquelles nous admirons un beau Croton Tiglium. À côté, un tertre peu élevé dissimule de son mieux aux profanes, sous d'épais ombrages, un de ces appareils hydrauliques au moyen des- quels l'horticulture poursuit son incessant combat contre la siccité. Un peu plus loin, M. Granel, fort bien secondé par M. Daveau, jardinier en chef, a commencé un essai des plus utiles pour l'instruction de ses élèves, des plus intéressants pour la curiosité du public. Son but est de montrer, rapprochés les uns des autres, les principaux types qui caractérisent le mieux une région botanique. Ainsi la végétation ordinaire des iles atlan- tiques, Canaries, Acores, Madére, est personnifiée par Laurus canarien- sis, Myrica Faya, Ilex Perado, Campanula Vidali, Dracena Draco, Euphorbia canariensis, E. balsamifera, Visnea Mocanera, Echium fastuosum, Persea indica, Sempervivum arboreum, etc.... Le cap de Bonne-Espérance, qui sert de dénomination au deuxième groupe, nous LEGRELLE. -— LE JARDIN DES PLANTES DE MONTPELLIER. CCLV présente Aloe socotrina, Pelargonium zonale, Euphorbia grandidens, qu'on prendrait pour une Cactée, plus divers Phænix, Plumbago, Klei- nia, Sideroxylon, Tecoma, Sparmannia, etc. Les genres provenant de l'Océanie, Australie, Nouvelle-Calédonie et Nouvelle-Zélande, sont surtout des Eucalyptus, des Phormium, des Banksia, des Fabricia, des Brachychiton, des Pittosporum, des Dianella, des Muehlenbeckia, des Metrosideros, etc. M. Granel se réserve d'étendre peu à peu le nombre de ces groupes, qui forment comme autant d'expositions ou de résumés géographiques. Dans un ordre d'idées analogue, nous trouvons déjà constituée une véritable École de Coniféres, dont la plantation remonte à Martins. Nous y remarquons, entre autres, Abies cilicica, A. cephalonica, Juniperus drupacea, Pinus Sabiniana, P. tuberculata, P. insignis, P. Salzmanni, vulgo de Saint-Guilhem-le-Désert. L'endroit où nous sommes, ainsi que tout le reste du Jardin qui se découvre devant nous, n’était, il y a encore une dizaine d’années, qu’un champ de Luzerne; il est actuellement converti en un magnifique parc à l'anglaise. Un bassin, parfaitement aménagé pour la culture des plantes aquatiques tant indigènes qu'exotiques, en occupe le centre. A l'une des extrémités s'éléve une vaste serre édifiée, en 1861, sous la surveillance de Martins dont elle porte le nom. Le grand nombre de promeneurs montpelliérains disséminés çà et là toute la journée atteste que, si l'on n'y rencontre pas les horizons incomparables et les terrasses majestueuses du Peyrou, on y goûte pourtant des satisfactions d'un autre genre. Pas une pelouse qui ne nous fasse les honneurs de quelque merveille végé- tale. Sur l'une des plus rapprochées, nous apercevons, au milieu de Fougéres arborescentes, un Musa Ensete, non loin d'un Virgilia lutea. Nommons un peu au hasard, parmi ces étrangers « de distinction », Cycas circinalis, Jubæa spectabilis, Pritchardia filifera, Phœnix tenuis, P. reclinata, P. canariensis, Trachycarpus excelsa, Rhapis flabellifor- mis, Araucaria Bidwilli, etc., ete. N'oublions pas d'ajouter que notre déambulation est agrémentée à chaque arrêt par une petite leçon fami- liére et improvisée de M. Granel; c'est ainsi qu'un carpelle de Cycas, avec ses ovules d'un beau rouge, nous vaut une explication aussi substan- tielle que rapide sur la feuille carpellaire et la gymnospermie. lei doit se terminer notre relation, à l'endroit où se termina notre promenade. Une longue grille forme la ligne de démarcation entre le Jardin des plantes proprement dit et la suite de constructions désignée sous le nom d'Institut botanique. Une file de beaux arbres, parmi les- quels un Sterculia platanifolia, un Trachycarpus excelsa, un Pinus halepensis, semble monter la garde derrière cette grille, destinée à séparer ce qui est absolument public de ce qui ne peut pas l'être entié- rement. Le domaine du microscope et le monde de la chambre claire CCLVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. commencent au delà de cette frontière plus apparente que réelle. I] ne nous reste donc plus qu'à remercier M. le D" Granel de l'inépuisable empressement avec lequel il s'est fait un plaisir de solliciter et surtout d'éclairer notre attention par sa parole claire, précise et facile (1). Qu'on nous permelte maintenant de faire un retour sommaire sur le passé, et de citer, à titre de simples échantillons, quelques piéces, quelques certificats de notoriété délivrés à cet antique Jardin, le doyen de ses pareils en France, en tant qu'institution officielle. On a tout récemment édité (2) le réeit de deux voyageurs bàlois, Félix et Thomas Platter, qui firent plusieurs séjours ou apparitions à Montpellier dans la seconde moitié du seiziéme siécle. L'un d'eux, en juin 1598, visita les récents travaux de Belleval, et y admira les portiques destinés à séparer les différents districts de l'Hortus Regius, et munis chacun d'une sorte de rubrique que nous reproduirons tout à l'heure. Mais ce qui frappa par-dessus tout l'étudiant de Bàle, et ce qui constituait sans doute pour beaucoup alors l'originalité de cet établissement scientifique, ce fut « un grand puits ou citerne, à cóté duquel », dit-il, « sont construites plusieurs grottes d'une fraicheur délicieuse en été, et où des terres humides et mousseuses, transportées à grand'peine, permettent de cultiver des plantes aquatiques ». N'y avait-il pas eu là un essai timide d'imitation minuscule, et Belleval n’avait-il pas entendu parler trop souvent des Huertas de Valence et de Grenade pour ne pas éprouver l'envie de s'inspirer du systéme d'irrigation des Arabes? Quoi qu'il en soit, nous allons retrouver, avec bien plus de détails, les observations de Platter dans une lettre dont l'Université de Montpellier doit la communication à l'obligeance empressée et justement classique de M. Léopold Delisle. Elle à pour auteur Peiresc, le savant archéologue, qui se piquait aussi d'étudier la nature. Le destinataire en est Clusius, ou plutót L'Écluse, l'intrépide botaniste artésien qui passe pour avoir introduit la Pomme de terre dans les Flandres. Écrite à Aix le 27 février 1604, la lettre fut « mandée » le 15 mars suivant. Elle contient l'explication d'un dessin qui n'a pu étre retrouvé à la Bibliothèque nationale. « Monsieur, « Despuys vous avoir escrit, j'ay trouvé le dessein que je fis dernièrement à Monpelier du puys de Monsieur Riché, qui est tout autre chose que les anorias (3) de Castille; c’est pourquoy je le vous ay voulu envoyer. Vous le (1) M. Granel a bien voulu renouveler cette conférence péripatéticienne, le mardi 2 mai, en faveur de ceux de rios confrères qui avaient d'abord visité l'Institut bota- ique. (2) A Montpellier, chez Camille Coulet. (3) Les Espagnols nomment ainsi de : Josani on amène leau à la surface du sol. PSP Iun do pen en ATEM ENS LEGRELLE. — LE JARDIN DES PLANTES DE MONTPELLIER. CCLVII trouverés peut estre trop confus; mais il estoit malaisé de le faire plus fidel- lement, mesmement n'y ayant poinct de bon peintre. Pour l'intelligence d'iceluy, il faut que vous vous imaginiés de voir des allées qui s'enfoncent en terre et vont en descendant autour d'un puis en facon de limacon. Decà et delà des allées, il y a des bancs faicts exprès pour y planter des arbriceaux et aultres plantes qui naissent en lieux humides et umhrageux. Au bout de toutes les allées on trouve comme une petite basse court, de dix ou douse pas de longueur, et la moitié moins de largeur, toute environée de bancs pleins des sus dictes plantes. Au milieu de la basse cour il y a d'un bout à l'autre un fossé de fort belle eau, dans laquelle on voit la Nymphea et les autres plantes aquatiques. En un bout de la dicte basse court il y à une voulte soubs laquelle se voit un grand puis, autour duquel sont disposés touts les capil- laires, etc. A l'autre bout de la mesme basse cour y a une aultre voulte toute peincte faicte exprès pour s'y reposer. Au-dessus desdictes allées y a des pièces de bois sur lesquelles on estend des tentes de toille, pour mieux conserver plantes au fort de l’esté. Au reste le grand puis a un soupirail qui va respondre dans la chambre de Monsieur Riché, lequel peut tirer par une trombe une grande quantité d’eau et la r'envoyer par aultres canaux, qui la conduisent par tout le grand jardin jusqu'aux lieux les plus eslevés, où il a logé les Plantes des montaignes. « S'il y eust eu quelque peinctre bien expert, j'aurois voulu faire faire le dessein et le plan de toutes les particularités et de tout l'enclos du grand Jardin; mais il fauldra que ce soit pour une aultre fois. « J'ai faict ranger quelques lettres en ce dessein pour desvelopper un peu la confusion qui s'y voit. La lettre A marque la première allée; le B, la seconde; le C, la troisième; le D, la quatriesme, qui est cachée derrière la muraille; VE, la cinquiesme et la dernière, qui aboutit justement à la basse cour. L'F marque le fossé qui est plein d'herbes aquatiques. Le G marque la voulte du gran puis. L'H montre une armoire, faict en facon d'esdegrez, où se Conservent plusieurs vases oü sont les plantes les plus exquises. Du P au Q, fault imaginer des arcades que le peinctre a laissées pour mieux représenter la prospective de ce lieu. De P’R à l'S, fault imaginer une haulte muraille qui enferme tout. Le K marque la fenestre de la chambre de M. Riché, par où se renvoyé l'eau pour l'arrosage de tout le jardin. L'L marque un grand corps de logis qui est pour M. Riché. L'M marque une grande galerie qui se doibt remplir de peaux d'animaulx, de minéraulx et de toutes les autres singularitez de la nature. L'N marque la porte d'un des quartiers du jardin sur laquelle on lict ceste inscription : : « Plante que in asperis, saxosis, apricis et in ipso littore nascuntur. t L'O marque un endroict prés duquel est Ja porte de l'autre quartier du grand jardin qui ect faict en facon de montagne. On lict ceste inscription sur ceste porte : : € Plante qua in clivis, montibus, frutetis, dumetis el sabulosis adoles- cunt. € J'oubliais de dire que sur la porte de la première allée du puys se lisent ces mots : , : € Plantz quz in umbrosis, sylvis, udis, uliginosis et palustribus prove- iunt, et que, à l'endroict de la lettre T, le peinctre a représenté comme une ruine de terre, pour montrer que tout le portail du puys a été prins sur la deuxième. allée d'iceluy, laquelle est déjà enfoncée en terre quasi la haulteur d’un homme. T. XL. Q CCLVII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. « En somme, il me faudroict estre trop excessivement long, si je voulois vous descrire parle menu toutes les particularitez d'un jardin qui est le plus confus et le plus embrouillé que je vis jamais. « Vous vóus en pourrés mieux informer de quelqu'un qui aist esté sur le lieu et me croire toujours... » Selon l'usage du temps, la poésie néo-latine ne manqua pas de célé- brer ces beaux lieux qui, en 1600, avaient regu la visite d'Olivier de Serres. Un membre de la Société de Jésus, le P. Gilbert Jouin, fit im- primer en 1634 un poéme iambique, d'environ 500 vers, intitulé Hortus regius Monspeliensis. Il y promène successivement son lecteur à travers le Seminarium, le Florilegium, Y Olivetum, le Vinetum, Y Auditorium, la Bibliotheca, 'Armarium, le Sacellum, que sais-je encore? La poésie descriptive trouvait là son élément naturel. A un siécle, ou peu S'en faut, de distance, ce sera un simple, mais fécond prosateur, Piganiol de la Force, qui, aprés Thomas Corneille, nous montrera le Jardin en pleine prospérité au début du régne de Louis XV..« Ce Jardin du Roi », écrit-il en 1718, « est trés bien entretenu ; il y a six grandes allées prin- cipales, et quelques-unes sont en amphithéâtre ; celles des plantes médi- cinales sont élevées et revétues de pierre. Il y a des rigoles de distance en distance et des robinets pour les arroser. On voit un nombre infini de plantes dans ce jardin. » Tout à la fin du dix-huitième siècle, c’est à un Suisse que nous emprunterons quelques impressions sur l'état où se trouvait alors l'euvre de Belleval. A vrai dire, l'auteur, Jean-Georges Fisch (1), quoique candidat en théologie, parait assez peu charitable, sinon méme tout à fait malveillant, pour la monarchie française. De là peut-étre un certain pessimisme chez lui, pessimisme qui s'exhale de cette lettre en date du 15 janvier 1787. « LeJardin botanique existe toujours, et posséde certainement des mérites que peu d'autres en Europe lui disputeront; mais il n'est pas moins certain qu'il n'a à remercier de ces mérites, ni la génération présente, ni celle qui l'a immédiatement précédée. Sous un climat .tel qu'est celui de Montpellier, aussi constamment et extraordinairement brülant en été, aussi doux et chaud pendant un court hiver, on devrait, dans un jardin botanique, surtout lorsqu'il a une situation aussi avanta- geuse que celui-ci, situation qui produit quantité de températures les plus différentes du monde, on devrait, dis-je, pouvoir s'attendre à ren- contrer, rassemblés et groupés les uns auprés des autres, les plus beaux et les plus remarquables trésors de ce monde des plantes qui s'étend à travers tous les climats. C'était là aussi le but et l'idée favorite du pére (1) Briefe über die südlichen Provinzen von Frankreich. — Zurich, Orell et Füssli, 1790. A w LEGRELLE. — LE JARDIN DES PLANTES DE MONTPELLIER. CCLÍX et du créateur de ce Jardin, Richer de Belleval, qui, en sa qualité de professeur de médecine à l'Université, àla fin du seiziéme siécle, dépensa ses loisirs, son argent, son bonheur, et, pour ainsi dire, sa vie elle- méme, à la création et à l'entretien de ce Jardin (1). A deux reprises, pendant les guerres civiles de religion, sous Henri IV et sous Louis XIII, il le vit détruire de fond en comble sous ses yeux, et à deux reprises il le reconstitua. En fin de compte, le gouvernement lui resta redevable, à cause des travaux exécutés par lui, de cent mille livres, somme énorme pour un particulier de cette époque, et dont la famille de Belleval attend encore aujourd'hui la restitution. Et ce Jardin, pour lequel Belleval fit tant, et le gouvernement, si peu, s'appelle à présent Jardin royal (2)... Les fonds affectés à l'entretien, et, s'il plait à Dieu, — à l'agrandissement et au perfectionnement du Jardin, restent, à ce qu'on prétend, en grande partie, entre les mains de son surintendant, qui habite Paris depuis longlemps, et qui n'en laisse arriver au pauvre Jardin que ce qui est absolument nécessaire pour l'empécher de tomber en décombres et en détritus. On est saisi d'indignation, lorsqu'à chaque pas dans ce Jardin on se heurte à de misérables restes d'anciens trésors, à des fragments et à des ruines, et qu'on entend à cóté de cela raconter ce qu'il a été autrefois(3). Le Jardin est en partie ouvert au public, et ses allées ombreuses servent aux bourgeois de la ville de lieu de prome- nade et aux étudiants de mail pour jouer à la balle. » On prendrait dans Dulaure, qui publia en 1789 sa Description des Principaux lieux de France, une idée moins défavorable du Jardin de Montpellier, quoique les quelques lignes qu'il lui consacre (4) trahissent encore un certain abandon, sinon une décadence visible. Mais nous ne (1) Au moins sur ce point, le voyageur suisse ne paraît pas avoir tout à fait tort. Dom Vaissette, qui écrivait en 1745 et qui constate que le Jardin « fait un des plus beaux ornements de la ville », rapporte qu'en 1634 les États refusèrent 40000 livres ré- clamées par Belleval, alléguant cette raison que le Jardin appartenait « au roi et non au pays ». Le méme historien nous apprend ailleurs que Henri IV, en 1599, avait seulement alloué huit deniers, dans un don spécial, il est vrai, « pour le rembourse- ment de la somme employée à l'achat, construction et peuplement du Jardin des simples dressé à Montpellier, et pour la continuation et entretènement d'iceluy ». — Histoire générale du Languedoc, t V, pp. 487, 607, et Preuves, p. 350. Platter déjà écrivait : « Si le roi ne lui rembourse pas toutes ses dépenses, c'est un homme ruiné. » P. 369. : (2) « Belleval remit à Henri IV, en 1598, un Catalogue des plantes qu'il avait réunies et groupées dans le Jardin botanique à titre de premier essai. Le b Broussonnet à fait imprimer de nouveau ce Catalogue à Paris en 1785, et assure qu il contient plus de plantes que n'en pourrait montrer le Jardin actuel. » (Note de Fisch.) (3) « Gouan, dans son Hortus regius Monspeliensis, comptait encore en 1762 dans ce Jardin botanique environ 2200 Mna) o et exotiques; depuis, ce nombre s’est notablement abaissé. » (Note de Fisch. (4) « Ce jardin est divisé is deux parties. L'une, consacrée aux plantes, est fermée ; il y a de distance en distance de petits robinets qui fournissent de l'eau destinée à l'irrigation de cette partie du Jardin. L'autre partie est une promenade publique, qui CCLX SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. pouvons relater ici tout ce qu'on a dit, en bien ou en mal, de l'insti- tution botanique de Richer de Belleval. Nous devons nous contenter de signaler simplement à ses historiens futurs les pages trés intéressantes que lui a consacrées, en 1811, un professeur de Landhut, I. A. Schultes, botaniste international. Parcourant à pied le sud-est de la France, il arriva à Montpellier en pleine ére Candollienne, et ne manqua pas d'exprimer son admiration sur l'état florissant du Jardin, agrandi de moitié, dit-il, par Napoléon. On trouveradans ses souvenirs imprimés (1) la liste des principales curiosités végétales qui en faisaient déjà l'orne- ment scientifique. Il y aurait bien aussi à dresser la liste de tous les voyageurs, distraits ou semi-aveugles, qui ont traversé Montpellier, sans visiter son Jardin, le P. Buonafede Vanti, von Thümmel, et de ceux aussi qui, comme le poéte autrichien Moritz Hartmann, ne se sont pas interdit un peu de médisances. Mais où ne serions-nous pas entrai- nés (2)? MATÉRIAUX POUR LA FLORE MYCOLOGIQUE DES ENVIRONS DE MONTPELLIER, par MM. G. BOYER ct 4. de JACZEWSKI. Le travail que nous présentons ici avait tout d'abord pour but de faire la nomenclature exclusive des Champignons trouvés pendant la session de la Société botanique de France à Montpellier en 1893. Mais, en com- pulsant les notes et les divers ouvrages relatifs à la flore mycologique de Montpellier, il nous a paru intéressant autant qu'utile de condenser les matériaux épars et d'en faire une sorte de Catalogue pouvant servir de base à des reclierches nouvelles, en indiquant surtout quelles voies il conviendra de suivre pour combler des lacunes qui sauteront aux yeux de tous ceux qui parcourront ce Catalogue. Le bel ouvrage de M. de Seynes (Essai d'une Flore mycologique de la région de Montpellier et du Gard), qui nous donne des détails historiques fort intéressants, nous apprend en méme temps que la Myco- logie est, de toutes les branches de la Botanique, celle qui fut le moins en honneur à Montpellier. La cause de cet abandon doit étre sans aucun doute attribuée en grande partie à cette idée précongue, émise déjà par De Candolle, que la sécheresse du climat occasionnait une grande n'est guere fréquentée, excepté au printemps. Le défaut d'air, produit par l'inégalité "x rem an la quantité d'arbres et par la petitesse des allées, en est la cause. » : H, p. . (1) Briefe über Frankreich auf einer Fuszreise im Jahre 1811, par G. Fleischer. — Leipzig, 1815. (2) Nous n'avons pas besoin d'indiquer au lecteur qui désirerait.parcourir une Monographie complète celle de M, Martins. A ie "pibe. 2. BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOGIQUE DE MONTPELLIER. CCLXI pauvreté de Cryptogames. On verra que ‘tel n'est pas le cas, et que l'on peut trouver des matériaux d'étude fort intéressants. Nous ne voulons certes pas recommencer l'histoire de la Botanique cryptogamique de Montpellier, ce sujet ayant été traité de main de maitre par notre honoré confrére M. de Seynes; nous dirons seulement que, parmi les botanistes qui se sont occupés des Champignons mont- pelliérains, on rencontre des noms illustres : Boissier de Sauvages, Roubieu, De Candolle, Delile et Dunal; plus récemment, ce sont MM. de Seynes, J.-E. et Louis Planchon, le professeur Flahault et Luigi Celotti. À Montpellier, comme du reste un peu partout jusqu'à ces derniers temps, on a négligé les Micromycètes. Tandis que les Hyménomycètes forment déjà un groupe respectable, les Champignons microscopiques, au contraire, sont en minorité et offrent aux mycologues un vaste champ d'exploration. Nous n'en voulons pour preuve que le nombre relative- ment considérable d'espéces nouvelles recueillies par nous en si peu de temps. Certains groupes, les Myxomycètes et les Phycomycétes, sont à peine représentés; les Sphériacées sont peu nombreuses. Voici les matériaux qui nous ont servi pour ce Catalogue : De Seynes, Essai d'une Flore mycologique de la région de Mont- pellier et du Gard, 1863. Louis Planchon, Les Champignons comestibles et vénéneux de la région de Montpellier et des Cévennes, 1883. De Candolle, Flore francaise. À. Jeanjean, Les parasites du Mürier, 1885. Luigi Celotti, Miceti del parco e dintorni della Scuola nazionale di Agricoltura di Montpellier, 1887. P. Viala et C. Sauvageau, La Brunissure, 1892. P. Viala, Les maladies de la Vigne, 3* édit., 1893. Prillieux et Delacroix, Rapport sur les maladies du Mürier (in Bul- letin du Ministére de l'Agriculture, 1893). Notes manuscrites de M. Boudier et de M. Flahault. Collection de figures coloriées de Roubieu. Collection de planches coloriées et de dessins du D" Louis Planchon. Collection de planches de Dunal. Planches coloriées de Delile. Vélins de la Faculté des sciences de Montpellier. Reproductions en cire par M. Dumas. Herbier de l'Institut de Botanique de Montpellier. Herbier Boyer. ll faut y joindre encore les résultats de nos recherches pendant les CCLXIM SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. courses et excursions de la Société botanique de France lors de sa session à Montpellier. La plupart des espèces trouvées par M. Flahault ont été examinées par M. Boudier, qui a bien voulu nous autoriser à profiter de ses déterminations. La classification adoptée est celle de Brefeld. A. AUTOBASIDIOMYCÈTES I. ANGIOCARPÉS 1. PHALLOIDÉES. CLATHRUS CANCELLATUS L. — Dans les bois, Flaugergues (Dunal), très abondant à Grammont (Flahault, Planchon, Boyer). PuaLLUs mpuDIcus L. — Vauvert (pasteur Tarrou), pointe Saint-Joseph à Cette (Flahault). 2. NIDULARIÉES. CRUCIBULUM VULGARE Tul. — Sur bois mort, à la Pompiniane (Flahault). CvaATHUS vERNICOSUS (Bull.) DC. — Montpellier (Dunal). 3. LYCOPERDONÉES. Lycoperpon Bovisra L. — Bois de la Moure (L. Planchon). L. cemmatum Fl. D. — Bois de la Moure (Dunal). SCLERODERMA GEASTER Fr. — Bois du mas de Sapte, près Saint-Aunès (Dunal). S. VERRUCOSUM (Bull.) Pers. — Lavalette (Dunal). TULOSTOMA BRUMALE Pers. non Quélet. — Mas d'Estor (Dunal). Il. HÉMIANGIOCARPÉS 4. AGARICINÉES. AMANITA CÆSAREA Pers. — Rare aux environs de Montpellier, signalé par Gouan au bois de Grammont et par Delile au bois de la Vauquiére; bois de la Moure, Flaugergues, Mézouls, Doscares (L. Planchon). À. ovoipEA Bull. — Dans les bois de Chênes verts, Fontfroide, Viviers, Méric, clos Martial, Lavalette, Caunelle, mas d'Estor, Grammont. BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOGIQUE DE MONTPELLIER. CCLXIIÍ Amanita CoccoLA Fr. — A Fontfroide (de Seynes); probablement une simple variété de la précédente. À. PANTHERINA DC. — Grammont (De Candolle et Delile), bois de Dos- cares, Mézouls, Flaugergues, Saint-Antoine (L. Planchon). EXCELSA Fr. — Signalé par Dunal, trés rare. + ECHINOCEPHALA Vittad. — Jacou, Lavalette. LEIOCEPHALA DC. — Variété de l’A. ovoidea. + RUBESCENS Batsch. — Très rare, signalé par Dunal et Delile; parc . de Grammont (L. Planchon). MUSCARIA L. — Dans la région des Hétres; n'existe pas dans les environs immédiats de Montpellier (L. Planchon). - ASPERA Fr. — Signalé par Delile. - VAGINATA Bull. — Bois de Chênes verts; Boussairolles (Dunal); bois de la Moure, de Doscares, de Lavalette (L. Planchon); assez rare. À. PHALLOIDES var. BULBOSA (Fr.) Bull. — Grammont, bois de la Moure (Delile), Doscares (Dunal, L. Planchon), Fontfroide (de Seynes); assez rare. LEPIO0TA procera Gill. — Lavérune (Delile), Doscares (de Seynes, L. Planchon), parc de Grammont (L. Planchon), Boussairolles (de Seynes); assez rare. L. cLyprozaria Bull. — Bois de Boussairolles, bosquet d'Estor (Dunal), Lattes. L. excoriata Schæff. — Bois de Boussairolles (Dunal). L. ERMINEA Fr. — Bois de Grammont, Jardin des Plantes (Delile), Doscares (L. Planchon). L. crisraTA Alb. et Schw. — Fabrègues, parmi les Graminées (Dunal). L. mAvciNA Fr. — Bois de Doscares et bosquet du mas d'Estor (Dunal). L. wEsowonPHA Bull. — Doscares, Grammont (de Seynes).' ARMILLARIA MELLEA Vahl. — Fréquent partout; Jacou, Grammont, campagne René (voy. la brochure de M. J.-E. Planchon sur La maladie du Chátaignier). À. cRIskEO-FUsCA DC. — N'est probablement qu'une variété du pré- cédent (de Seynes); fréquent dans les bois. A. ciNGULATA Fr. — Bois de Boussairolles (Dunal). À. CALIGATA Viv. — Sous les Pins, Jacou (Dunal, Delile et de Seynes), Fontfroide (J.-E. Planchon et L. Planchon). TnRicHOLOMA RussuLA Schæff. — Grammout (Delile), Bagnols-sur-Cëze (Barrandon). Bo; > > CCLXIV — SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. TRICHOLOMA ALBO-BRUNNEUM Pers. — Sous les Chénes, bois de Flau- T. Jaaa dada M € £x gergues et bosquet du mas d'Estor (Dunal). TERREUM Schæff. — Très fréquent; Méric, château Levat, Jacou, - mas d'Estor, Fontfroide, Doscares, Grammont, bois du Saint- Esprit, Flaugergues; campagne Barrandon (Flahault). . ALBELLUM Fr. — Bois de Chénes. . ALBUM Schæff. — Montpellier (de Seynes). . SCALPTURATUM Fr. — Pompiniane (Flahault). . NUDUM Bull. — Fréquent sous les Pins, Lavalette, Grammont, Méric, campagne Barrandon (Flahault). . FULVELLUM Fr. — (Flahault). IMBRICATUM Pers. — (Flahault). . MELALEUCUM Fr. — Jardin des Plantes (Delile), mas de Causse. BREVIPES Bull. — Trés fréquent; Jardin des Plantes (Delile), Saint- Aunés sous les Pins d'Alep (de Seynes). . HUMILE Pers. — Saint-Aunès (de Seynes). . RUTILANS Schæff. — Rare; bois de la Jasse. . FULVUM Retz. — Doscares. . POLYPHYLLUM DC. — (Var. du Tricholoma vaccinum Pers.) — Au Jardin des Plantes (De Candolle). + CARTILAGINEUM Bull. — Bois de Lavalette (de Seynes). + VIRGATUM Fr. — Bois de Pins, Fontfroide (Delile). T. SULFUREUM Bull. — Mas Rouge, Grammont et bois de la Moure (de Seynes). CLITOCYBE NEBULARIS Batsch. — Bois de la Moure (L. Planchon). C. opora Bull. — Rare; bois de Chênes verts (Delile). C. DEALBATA Sow. — Environs de Montpellier (Delile, de Seynes). C. C. ce INFUNDIBULIFORMIS Schæff. — Très répandu ; Doscares (de Seynes), Lavalette (L. Planchon). | MAXIMA Fr. — Pompiniane; campagne Barrandon (Flahault). N'est qu'une variété de l'espéce précédente, qui elle-méme semble une variété du Clitocybe geotropa Bull. . ERICETORUM Bull. — Jardin des Plantes (Flahault). . CYATIFORMIS Bull. — Mas d'Estor (Dunal et Delile), bois de Fontfroide (Dunal). - FRAGRANS Sow. —- Prés, bois, dans la mousse (L; Planchon). + LACCATA Scop. — Bois ombragés, Montpellier (Dunal), Doscares (L. Planchon). BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOGIQUE DE MONTPELLIER. CCLXV CLITOCYBE GiGANTEA Sow. — Grammont (de Seynes); parait aussi une variété du C. geotropa Bull. CoLLYBIA LowerPEs Bull. — Bois de Boussairolles (Dunal), bois de Chênes verts de Vauquiéres, Grammont, Broussan (de Seynes). C. rusiPEs Bull. — Bois de Boussairolles (Dunal), sur les Chênes verts (de Seynes). C. ricina DC. — Parait être une variété du C. fusipes d'aprés de Seynes et d'autres auteurs; bois de Boussairolles (Dunal). C. socrazis DC. — Également une variété de C. fusipes. Bois de la Moure (Delile et Dunal). C. BUTYRACEA Bull. — Bois de Boussairolles (J.-E. Planchon), vignes de Beauregard : bois de Doscares (de Seynes). C. coxcoron Del.— Jacou et Fontfroide (Delile); très voisin de l'espéce suivante, qui est aussi une variété du C. fusipes. C. cpEMATOPA Schæff. — Sous les Pins. Mas d'Estor. C. vELUTIPES Curt. — Bord du Lez. Jardin'des Plantes (Dunal). C. ruBEROsA Bull. — Lavérune, Jacou; sur les Agarics en décompo- sition. C. DRYOPHILA. Bull. — Sur les feuilles mortes; abondant dans les bois de Pins, bosquet de Villeneuve (Dunal). CRASSIPES Schæff. — Bois de Chénes verts. Grammont, Boussairolles (de Seynes, L. Planchon). Mycena Pura Pers. — Commun dans les parcs et les bois de Chénes verts humides. Grammont. M. srRoBiLINA Pers. -— Cônes pourris de Pinus halepensis. Fontfroide (de Seynes). M. rFLAvO-ALBA Fr. — Terrains secs et ensoleillés; bois clairièrés. M. LaAcTEA Pers. — Parcs plantés de Pins; Méric (de Seynes). M. cALERICULATA Scop. — Montpellier (Dunal), pont de Lavérune, sur les troncs de Châtaigniers. M. PoLvcRAMMA Bull. — Bois de Pérols. M. riLopes Bull. — Grammont (Delile, Touchy). M. mEmaLıs Osbeck. — Écorce de vieux arbres : sur les Marronniers du Jardin des Plantes. OwPnaLia EricuysiuĮm Pers, — Sur vieux troncs pourris. 0. scypairormis Fr. — Bois de Grammont dans la mousse (de Seynes). 0. uvpnocnauMA Fr. — Montpellier (Dunal), - PLEUROTUS Enywan DC. — Bord des chemins, garigues, champs en Ez CCLXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. friches, rare aux environs de Montpellier, trés fréquent prés de Nimes. PLEUROTUS OSTREATUS Jacq. — Sur les troncs d'arbres. Lattes (de Seynes). Caunelle (L. Planchon). P. convivarum Dunal. — Probablement une variété tératologique du précédent. Sur le tan. P. cLANDULOSUS Bull. — Variété ou espèce très voisine du P. ostrea- tus : Port Juvénal (Touchy), sur un Fréne au Jardin des Plantes (Flahault). P. aPPLICATUS Batsch. — Sur le bois mort; Lattes (Delile); campagne René (Touchy). P. ocearius Fr. — Trés commun sur l'Olivier, le Chêne vert, le Pin d'Alep, le Lilas, le Coudrier, etc. : campagne Barrandon (Flahault). VoLvARIA BOMBYCINA Schæff. — Sur les troncs pourris : Fabrègues, Verchant (L. Planchon). V. MEDIA Fr. — Fabrègues (Dunal). V. GLOIOCEPHALA DC. — Méric, clos Martial (L. Planchon); la Plau- chude, château Levat, Montauberou, la Pompiniane et campagne . Barrandon (Flahault). Prés, champs, luzernes ; fréquent. ANNULARIA LEVIS Krombh. — Dans les vignes : Grammont, Castelnau (Delile). Hypornopius PyxipATUS Bull. — Chênes verts. Grammont, Broussan (de Seynes). H. mammosus L. — Gazons, dans les bois (de Seynes). H. PLEOPOopiUs Bull. — Bois de Vauquiéres (Delile). H. murinus Laur. — Bois de Lavérune (Delile). H. cLAUcus Bull. — Grammont (de Seynes). RHODOSPORUS CHRYSOPHAEUS (Schæff.) Schrôter. — Grammont. R. ROSEO-ALBUS (Fr.)Schróter. — Jacou (de Seynes). R. AnviNUs (SchæfT.) Schröter. — Commun sur le sol ou sur les arbres (de Seynes, L. Planchon). EcciLIA PoLITA Pers. — La Colombière (Flahault) ; endroits humides. PHOLIOTA CYLINDRACEA DC. — Trones de Saule, de Platane, de Peu- plier, au bord des riviéres. Parc de la Plauchude (L. Planchon). P. cvLiNDRACEA DC. var. ATTENUATA. — Sur tronc des Marronniers d'Inde du Jardin des Plantes de Montpellier (Dunal). P. PRÆcox Pers. — Forêts de Pins. Pares. P. AUREA Mattusch. — Bois de Pérols et de la Banquière. BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOGIQUE DE MONTPELLIER. CCLXVII INOCYBE LANUGINOSA Bull. — Bois de Doscares. I. rimosa Bull. — Fréquent, bois de Pins et pares; Lavalette, château Levat (L. Planchon). HEBELOMA CRUSTULINIFORME Bull. — Sous les Pins et les Chénes, Pins de la plantade de Coulondres (Dunal), Fontfroide, Jacou (de Seynes), Fontfroide, Colombiére, Doscares (L. Planchon). FLAMMULA FLAVIDA Schæff. — Port Juvénal (Delile), troncs de Pin. NaucorIA wELINOIDES Fr. — Dans les prés (de Seynes). N. PEDIADES Fr. — Trés commun au bord des chemins. N. runFURAcEA Pers. (Tubaria furfuracea Pers.). — La Colombière (Flahault). GALERA TENERA Schæff. — Font-couverle (Dunal), au bord des chemins, prés (de Seynes). CnEPIDorUs PALMATUS Bull. (Pleurotus palmatus Bull). — Lattes (Dunal). C. rRANsLUCENS DC. — Bord du Lez, Lattes, Bione, bord de la Mosson. C. VARIABILIS Pers. (Claudopus variabilis). — Très commun sur les branches mortes tombées à terre. PSALLIOTA CAMPESTRIS L. — Partout, Jardin des Plantes (Flahault). STROPHARIA CORONILLA Bull. — Gazons, fréquent. S. OBTURATA Fr. — Fréquent dans les prés, Jardin des Plantes (de Seynes). S. MERDARIA Fr. — Fiente d'animaux (Dunal). S. SEMIGLOBATA Batsch. — Bosquet de Villeneuve, Fabrégues (Dunal). HvPHOLOMA suBLATERITIUM Schæff. — Sur les troncs; Grammont, Doscares, Fontfroide, Lavérune, Boussairolles. H. FAscicULARE Huds. — Sur les souches de Chêne vert (L. Planchon). H. CawpoLLEANuM Fr. — Sur le bois pourri, le sol humide, au bord des ruisseaux ; fréquent (de Seynes). H. uypnoPmiuM (Bull) Fr. — Jardin des Plantes de Montpellier (Dunal). H. ApPENDICULATUM Bull. — Bois pourri, serres du Jardin des Plantes (Delile et de Seynes), parc clos Martial (L. Planchon). PsiLocyBE coPnoPHiLA Bull. — Sur le fumier, mas Rouge, Boussairolles (de Seynes). P. sULLACEA Bull. — Mérie, sur crottin de cheval (de Seynes). P. AuMoPHILA Dur. et Lév. — Sables maritimes (Delile, de Seynes). PanÆ&ozus rimipurris Bull. — Mas d'Estor, sur fiente d'animaux. CCLXVIIL SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. PANÆOLUS PAPILIONACEUS Fr. — Fréquent sur les fientes, les terrains gras. PSATHYRELLA GRACILIS Fr. — Bords du Lez, jardins, haies, endroits humides. P. DISSEMINATA Pers. — Sur troncs pourris de Saule, à Lattes (Dunal), sur le limon, sous les Saules. P. suLcarA Dun. — Bois de Pins (Dunal, de Seynes). CopriNus comatus Fl. Dan. — Un peu partout dans les endroits hu- mides, la Pompiniane (Flahault). C. ATRAMENTARIUS Bull. — Trés fréquent, Lattes et parc de Lavérune (Dunal), Jardin des Plantes (de Seynes), bords du Lez (L. Plan- chon). C. riMETARIUS L. — Sur le fumier, Montpellier à la Font-Putanelle (Dunal). C. rowENTOsUS Bull. — D’après M. de Seynes, c'est une variété du précédent. C.: micaceus Fr. — Partout (L. Planchon). C. EPHEMERUS Bull. — Sur les tas de fumier, dans les champs, les jardins. C. RADIATUS Bolt. — Fontaine Jacques-Cœur (Dunal). C. pomesricus Pers. — Fonifroide (de Seynes). C. PLicATILIS Fr. — Bois, feuilles pourries, partout. C. cossypiNus Bull. — (Touchy). BorpiTIUs Bocronu Pers. — Jardin des Plantes (de Seynes), sur Ja terre fumée. MoNTAGNITES CaNpoLLE: Fr. — Palavas, Maguelone (Dunal), Delile, Touchy, Flahault, L. Planchon, Orzeszko, Jaczewski). Embouchure de l'Hérault (de Seynes). Il a été découvert pour la premiére fois, selon de Seynes, par Draparnaud, à l'embouchure du Lez. CORTINARIUS TURBINATUS Bull. — Bois ombragés, Doscares, Fontfroide (de Seynes), Flaugergues, la Moure (L. Planchon). - INFRACTUS Fr. — Bosquet du mas Rouge (Dunal). C. coLLINITUS Sow. var. Mucosus Pers. — Très répandu dans les bois de Chénes verts (Dunal, de Seynes, L. Planchon). C. violaceus L. — Bois de Chénes verts (de Seynes), Doscares (L. Planchon). - BurLnnpr Pers. — Bois de la Vauquière (Delile, de Seynes). C. cinnamomeus L. — Bois ; fréquent (de Seynes). c c RATS BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOGIQUE DE MONTPELLIER. CCLXIX . ConTINAnIUS ILIoPODIUS Fr. — Bois de la Vauquière (Dunal). C. C. CASTANEUS Bull. — Doscares, Boussairolles (de Seynes, L. Planchon). SUBFERRUGINEUS Batsch. — Lavalette (Dunal). PaxiLLUs INVOLUTUS Batsch. — Très abondant dans les bois; bois de P. Doscares (Dunal), campagne René (de Seynes). PANUOIDES Fr. — Sur les troncs de Pin, trés fréquent; Fontfroide (de Seynes, L. Planchon); Pins Pignons du bord de la mer (de Seynes), Jacou (de Seynes), Méric (de Seynes, L. Planchon), La- valette (L. Planchon). - HycRoPHonvs ckRAcEUS Fr. — Fontfroide (de Seynes). EH OE OE ER mH - DENTATUS L. — Dans les prés, partout. - EBURNEUS (Bull.) Fr. — Bosquet de Villeneuve (Dunal). + CONICUS (Scop.) Fr. — Jacou (Dunal). | + MURINACEUS Bull. — Doscares (de Seynes). + JOZZOLUS Scop. — Endroits humides, Boussairolles (Delile), Colom- biére (J.-E. Planchon), Grammont, Jacou (de Seynes). PRATENSIS Pers. — Lavalette (J.-E. Planchon), bois de la Vauquiére (Delile). * VIRGINEUS Wulf. — Clos Martial (Dunal), bois de Grammont, Lava- lette (de Seynes), Lavalette (J.-E. Planchon), Doscares (L. Plan- chon). LACTARIUS TOnMINOSUS Schæff. — Bois de la Jasse (de Seynes). L. L. L. L. L. L. L. L. INSULSUS Fr. — Murviel, Fontvalés, Flaugergues, pare de Lavérune (L. Planchon). ZONARIUS Bull. — Trés fréquent dans les prés, au bord des chemins, dans la zone des Châtaigniers, Lavérune (L. Planchon). PIPERATUS Scop. — Trés répandu, parc de Grammont (de Seynes), dans les garigues (L. Planchon). DELICIOSUS L. — Abondant ; Saint-Aunès, Jacou (de Seynes), Font- froide (Dunal, de Seynes et L. Planchon), Mézouls, mas du Mi- nistre (L. Planchon). THEIOGALUS Bull. — Grammont, Doscares (de Seynes, L. Planchon), Jacou, Broussan (de Seynes), Mézouls (L. Planchon). FULIGINOSUS Fr. (L. azonites Bull.). — Bois de Boussairolles (Dunal), bois de la Moure (L. Planchon). voLEMUs Fr. — Doscares (L. Planchon). ` SERIFLUUs DC. — Commun dans les bois et les garigues (De Can- dolle), bois de Pérols, Pailletrisse, Grammont (de Seynes), Dos- cares, bois de Fontvalés (L. Planchon). CCLXX SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, Mai 1893. LACTARIUS RUBER Pers. — Grammont (Delile). RussuLA NiGRICANS Bull. — Doscares (L. Planchon). . ADUSTA Pers. — Doscares (L. Planchon). . FURCATA Fr. — Bois. . LACTEA Pers. — La Piscine, Grammont, Doscares (de Seynes). . FŒTENS Pers. — Fréquent dans les bois de Chênes. . EMETICA Fr. — La Salle, bois de Mallerargues (de Seynes). ALUTACEA Pers. — Trés fréquent. BIFIDA Bull. — Grammont, Vauquière (Delile, de Seynes). VATERNOSA Fr. — Grammont (de Seynes). . PECTINATA Fr. — Grammont, Fontfroide, Boussairolles (Delile, de Seynes). . R. aurata Fr. — Vauquière (Delile). CANTHARELLUS CIBARIUS Fr. — Lavalette (L. Planchon). C. wUuscicENUS (Bull.) Fr. — Bois de Doscares (J.-E. Planchon). MARASMIUS OREADES Bolt. — Rare ; Grammont (de Seynes). M. AwaADELPRUS Bull. — (Delile, de Seynes). M. ANpROsACEUs L. — Fréquent dans les pares, les bois, parmi les feuilles mortes d'Olivier; var. hygrometricus Briganti, sur feuilles pourrissantes d'Olivier (Celotti). M. Lupoviciawus J.-E. Planchon. — Lavalette (J.-E. et L. Planchon). M. Rotura (Scop.) Fr. — Grammont (Dunal). LENTINUS TIGRINUS Bull. — Fréquent sur les vieilles souches : Lattes (de Seynes). L. Dunar DC. — Probablement une variété du précédent, d’après de Seynes, qui l'a recueilli au pré Maurin. Panus sripricus Bull. — Sur Pinus halepensis, à Fontfroide (Touchy). Lenzites Pinasrri Kalchbr. — Jardin des Plantes (Flahault). SCHIZOPHYLLUM COMMUNE Fr. — Lavalette, Fontfroide (Flahault), Mont- pellier (Celotti), Grammont (Jaez.). DRE E EX 9. POLYPORÉES. BoLETUs Boupieri Quélet. — Espèce tout à fait méridionale trouvée pour la premiére fois, en 1878, à Menton par M. Boudier. La Plantade (Dunal), la Pompiniane (Flahault). B. GRANULATUS L. — Partout sous les Pins (L. Planchon). B. svBroMENTOSUS L. — Un peu partout dans les bois de Chênes verts. BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOGIQUE DE MONTPELLIER, CCLXXI BOLETUS CHRYSENTERON Fr. (var. du B. subtomentosus). — Jardin des Plantes de Montpellier (Dunal). B. nEGIUs Krombholz. — Environs de Montpellier. B. eputis Bull. — Castelnau (Dunal), la Moure, Doscares, bois de Saint-Esprit (L. Planchon); rare. B. Æreus Bull. — Dans les bois. B. Satanas Lenz. — Sous les Chênes verts (L. Planchon); rare. B. Lurus Schiff. — Bois de Saint-Antoine (L. Planchon) ; commun. B. vEnsiPELLIS Fr. — Dans les bruyères. B. cyanescens Bull. — Dans les bois. B. castaneus Bull. — Lavalette (L. Planchon), Doscares, Saint-Esprit. FisTULINA HEPATICA Fr. — Trones de Chêne et de Chátaignier : bois de Doscares (Dunal), Doscares, Fleury (L. Planchon). PoLyPonus Lucipus Leys.— Vieux Chênes : bois de la Moure, Grammont, Doscares (L. Planchon). P. imBricarus Bull. — Environs du bois de Fontfroide (Flahault). P. FouENTARIUS L. — Sur les vieux troncs des Frénes, Saules, Hétres, Bouleaux, Pommiers. P. iGNARIUS L. — Trones d'arbres, Chênes ; partout. P. ruLvus Scop. — Environs du bois de Fontfroide (Flahault). P. vEnsicoLon L. — Lavalette sur un arbre mort (Flahault), environs de Montpellier sur vieilles souches de Fréne (Boyer). P. tgucouELas Fr. — Mas d'Estor (Dunal). Trametes Pini Fr. — Sur Pin d'Alep, bois de Fontfroide (Flahault). 6. HYDNÉES. Hypnum iuBRicATUM L. — Dans les bois de Pins et de Sapins, commun; bois de la Moure (L. Planchon). Hypnum... — Espèce ou variété « voisine de H. repandum, mais dis- tincte par ses aiguillons jaunissant, son. état cespiteux, ses spores plus petites », M. Boudier; bois de Lavalette (Flahault). . REPANDUM L. — Dans les bois (L. Planchon). . SQUAMOSUM Schæff. — Bosquet du mas d'Estor (Dunal). . NIGRUM Fr. — Bois de Fontfroide (Dunal). . FERRUGINEUM Fr. — (Dunal, Flahault). CCLXXII SESSION EXTRAORDINAIRE. A MONTPELLIER. MAI 1893. 7. THÉLÉPHORÉES. CRATERELLUS CORNUCOPIOIDES Pers. — Doscares (L. Planchon). STEREUM PURPUREUM Pers. — Troncs de Peuplier (Flahault). S. HIRSUTUM Willd. — Lavalette, sur un arbre mort; campagne Bar- randon (Flahault); Montpellier, sur les troncs de Cornouiller sanguin (Celotti). ConTiCIUM CALCEUM Pers. — Sur bois mort, Montarnaud (Jaez.). CyPHELLA FULYA. Berk. — État stérile se rapprochant du C. digitalis Fr., mais moins nettement pédiculé (Boudier); Lavalette, sur bois mort (Flahault). C. ALBO-VIOLASCENS Alb. et Schw. — Sur sarments secs de vigne, Montpellier (Celotti). III. GYMNOCARPÉS 8. CLAVARIÉES. CLAVARIA FLAvA Schæff. — Dans la mousse des bois (L. Planchon). C. Bornyris Schaf. — Bruyères, bois, dans les feuilles (L. Planchon). C. GRISEA Pers. — Bois de Châteaubon, Bione (L. Planchon). C. CRISTATA Pers. — Bois de Boussairolles (Dunal). C. PisTILLARIS L. — Bois de Pailletrisse et Sorriech (Dunal). B. PROTOBASIDIOMYCETES GYMNOCARPÉS 9. TRÉMELLINÉES. TREMELLA MESENTERICA Relz. — Commun sur le vieux bois, les troncs, les planches pourries (L. Planchon). HinNEOLA AumicULA-Jup Fr. — Jardin des Plantes de Montpellier (Dunal). 10. AURICULARIÉES. AURICULARIA MESENTERICA Pers. — Jardin des Plantes de Montpellier (Flahault). 11. URÉDINÉES. Urouyces SCUTELLATUS Schr. — Sur Euphorbia nicæensis et E.serrata BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOG. DE MONTPELLIER. CGLXXIII (Boyer), sur Euphorbia nicæensis au pic Saint-Loup (Jacz.), à Maguelone (Orzeszko), sur Euphorbia serrata à la Colombiére (Jaez.). Uromyces PRÆMINENS DC. — Sur Euphorbia Chamæsyce (Boyer). U. cic Rumicis Schum. — Sur Rumex crispus (Boyer), Rumes pulcher, Grammont (Boyer et Jaez.). - TEREBENTHI DC. — Sur Pistacia (Boyer), Montarnaud (Jacz.). + OroBr Pers. — Sur Vicia sativa, Ervum Lens, Faba vulgaris (Boyer), Montpellier, jardins (Jacz., Celotti). . PHasEoLr Pers. — Sur Phaseolus vulgaris (Boyer). - Pisi Pers. — Sur Trigonella, Pisum sativum, Lathyrus sativus (Boyer). - TriroLn Alb. et Schw.— Sur Trifolium fragiferum, repens (Boyer). - GENISTÆ-TINCTORIÆ Pers. — Sur Onobrychis (Boyer). + Limoni DC. — Sur Statice Limonium et bellidifolia (Boyer), Palavas (Jacz.). - Ber Pers. — Sur Beta vulgaris (Boyer). . HELicunvsi Lagerheim. — Sur Helichrysum Stœchas, Saint- Chinian (Lagerheim). + SUED Jacz. — (in Bulletin Société mycologique de France, 1893, {°° fascicule). Espèce trouvée en Algérie en 1892. Les téleutospores, dans nos échantillons, ont jusqu'à 30/25 p. Sur Sueda maritima à Maguelone (Boyer). . SCILLARUM DC. — Sur Muscari comosum, Saint-Martin-de-Londres (Jacz.). - Pox Rbh. — Sur Poa nemoralis, Montarnaud (Jacz.). - Benenis Unger. — (Ecidiums par petits groupes arrondis à la face inférieure de la feuille ne provoquant pas de déformation; d'une belle couleur orange. Pseudopéridium. cylindrique à bords fes- tonnés; ccidiospores orangées, polygonales de 17,5 p. Téleutos- pores formant sur la tige des masses linéaires violettes qui percent l'épiderme. Chlamydospores brunes, lisses, granuleuses à l'inté- rieur, épaissies au sommet, sur un long pédicelle hyalin; de 30/25 p. Sur Silene inflata, Saint-Martin-de-Londres (Jacz.). - CICERIS-ARIETINI (Grogn.) Jacz. — Grognon décrit comme suit un Uredo sur le Cicer arietinum : Pustulis brunneolis, subvirescen- tibus, subnitentibus, uredosporis... Nos échantillons présentent des télentospores ovoides à pied hyalin court, avec épaississement au sommet, lisses, brunes et mesurant 25/20 p. Montpellier, sur Gicer arietinum (Boyer). mé miu T. XL. CCLXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Puccinia AnisroLocuug DC. — Sur Aristolochia rotunda et longa P. P. "2 (Boyer), Saint-Martin-de-Londres (Jacz.). PRUNI-SPINOSÆ Pers. — Sur Amygdalus communis, Prunus (Boyer). RuBico-veRA Pers. — Sur Avena barbata, Bromus sterilis, B. maxi- mus, B. mollis, B. commutatus, B. madritensis, Melica Ma- gnolii, Holcus lanatus, Lolium strictum, Poa nemoralis (Boyer). . ANTHOXANTHI Fuck. — Sur Anthoxanthum odoratum (Boyer). . CEsa TII Schrôt. — Sur Andropogon Ischemum, bords de la Mosson (Boyer). P. Paracmiris Schum. — Sur Phragmites (Boyer). P. coronata Cda. — I. Sur Rhamnus cathartica, Saint-Martin-de- Londres (Jacz.); sar Rhamnus, Montpellier (Celotti). P. AsparaGt DC. — Sur Asparagus officinalis (Boyer). P. PIMPINELLÆ Strauss. — Sur Pimpinella Anisum (Boyer). P. siLvatica Schrôt. — Sur Taraxacum officinale, Montpellier (Celotti). P. suAvEOLENS Pers. — Sur Cirsium arvense (Boyer). P. FLoscucosarum Alb. et Schw. — Sur Hieracium, Picris stricta, "2 P. P. P. P. Centaurea puniculata (Boyer); sur Centaurea Calcitrapa, Ta- raxacum, Grammont, Saint-Martin-de-Londres (Jacz.); sur Cir- sium et Carduus (Gelotti). . SILENES Schrôt. — Sur Silene inflata (Boyer), Silene italica, Saint- Martin-de-Londres (Jacz.). ..Caricis Schum, — Sur Carex sp. (Boyer). - GrapioLt Cast. — Sur Gladiolus communis (Boyer), Saint-Martin-de- Londres. : VincÆ DC. — Sur Vinca minor (Boyer), Vinca major, Montpellier (Celotti). - FranavurmI Lager. — Sur Epilobium roseum (Lagerheim). . AcETOS Schum. — Sur Rumex (Boyer). + BULLATA Pers. — Sur Silaus pratensis, parc de Caunelle (Boyer). . Pocycont Alb. et Schw. — Sur Polygonum aviculare, Convolvulus (Boyer). MENTRE Pers. — Sur Calamintha Nepeta, Mentha piperita (Boyer). ARENARLE Schum. — Sur Lychnis dioica (Jaez.), Arenaria tri- nervia, A. serpyllifolia (Boyer). ‘ConvozvuLt Pers. — Sur Convolvulus arvensis, chemin de Montar- naud (Jaez.).. Garu Lk. — Sur Asperula galioides, Galium erectum(Boyer). | E er CU AS OES R i BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOG. DE MONTPELLIER. CCLXXV Puccinia CRUCIANELLÆ Desmaz.— Sur Crucianella maritima (Boyer). P. Tracoroconis Pers. — Sur Podospermum laciniatum (Boyer). P. Porri Sow. — Sur Allium roseum (Boyer). P. Jasmin DC. — Sur Jasminum fruticans (Boyer, Celotti). + MarvacgARUM Mont. — Partout sur les Mauves (Jacz.), Montpellier (Celotti). P. Buxi DC. — Sur Buxus sempervirens, Saint-Martin-de-Londres (Jaez.), Montpellier (Celotti). P. GnauiNis Pers. — Sur Graminées, Montarnaud (Jacz.) ; sur Holcus, Montpellier (Jacz.); sur Berberis vulgaris, Hordeum murinum : et Lolium perenne, Montpellier (Celotti). TniPHRAGMIUM ULMARIÆ Schum. — Sur Spiræa Ulmaria, Saint-Martin- de-Londres (Jacz.). ParaGminiun Fracariæ DC. — Sur Potentilla (Boyer). P. suBconTICiUM Schrank. — Sur Rosa (Boyer). Rosiers cultivés (Ce- lotti). P. vioLACEUM Schultz. — Sur Rubus cesius, I, II, III. Grammont (Boyer et Jacz.). P. Rusi (Pers.) Wint. — Sur Rubus fruticosus, Montpellier (Celotti). GYMNOSPORANGIUM CLAVARLEFORME (Jacq.) Rees. I. Sur Crategus, Grammont (Boyer et Jacz.); sur Crategus oxyacantha et C. Azarolus, Montpellier (Celotti). III. Sur Juniperus communis, Montarnaud et Saint-Martin-de- Londres (Jaez.). "CRONARTIUM ASCLEPIADEUM Willd. — Sur Cynanchum Vincetoxicum ^ (Boyer). MELAMPsoRA SALICIS-CAPREÆ Pers. — (Boyer). M. Virezunæ DC. — Sur Salix fragilis (Boyer). M. Liwi Pers, — Sur Linum strictum (Boyer). M. PoLULINA Jacq. — Populus nigra (Boyer). M. Heuioscorræ Pers. — Sur Euphorbia exigua (Boyer), E. nicæensis, Montarnaud; E. helioscopia, la Pompiniane (Jacz.); E. heliosco- pia, Montpellier (Celotti). CoLEosPorium Sowcnur-AnvENsis Pers. — Sur Tussilago Farfara, Son- | chus arvensis, Saint-Martin-de-Londres (Jacz.). C. Senecionis Pers. — Sur Senecio viscosus (Boyer). C. Eupurasiæ Schum. — Sur Melampyrum pratense et arvense, Euphrasia lutea (Boyer). CCLXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. ENpoPuyLLUM Sept DC. — Sur Sedum nicæense (Boyer). E. SEuPERvivVI Alb. et Schw. — Montpellier, sur Sempervivum tecto- rum (Jacz.). Ureno Puiczyreæ Cooke. — Sur Phillyrea angustifolia (Boyer). (EcipnruM PUNCTATUM Pers. — Sur Anemone coronaria (Boyer). (E. PLANTAGINIS Ces. — Sur Plantago lanceolata, Grammont (Boyer et Jacz.). (E. Czemarinis DC. — Sur Clematis Vitalba, Saint-Martin-de-Londres . (Daveau, Jacz.). (E. PENICILLATUM (Müller) A. et S. — Sur Pirus, Montpellier (Celotti). (E. UmBELLIFERARUM nov. form. — Œcidiums par petits groupes sur des taches jaunes, oblongues; pseudopéridium à cellules oblongues, hyalines, ponctuées, sans épaississements, déchiquetées au sommet. Spores finement verruqueuses, jaune orange, presque globuleuses, à membrane épaisse, 22,5/25-27,5 p de diamètre. Sur les feuilles et pétioles d'Anetum Feniculum, Grammont (Boyer, Jacz.). (E. Sorws-LavuBacnrm nov. sp. — (Ecidiums en groupes sur des protu- bérances oblongues d'un jaune pàle. Pseudopéridium cylindrique, fortement développé, hyalin, déchiqueté au sommet. Chlamydo- spores d'un jaune pâle, polygonales, fortement verruqueuses, de 22,5/17,5 p. Saint-Martin-de-Londres sur Adonis æstivalis, trouvé par M. le comte de Solms-Laubach. QE. HELioTROPHI nov. sp. — Taches d'un jaune pâle, œcidiums en groupes irréguliers ; pseudopéridium cylindrique, blanc, à cellules x». ponctuées et à membranes peu épaisses; spores orangées, granu- leuses de 27,5/22,5 p, sur Heliotropium europeum, à Montpellier (Boyer). (E. CuENoPoprm-FRuTICos: DC. — Bord du canal du Lez à Maguelone (Dunal). C. HÉMIBASIDÉS . 19. USTILAGINÉES. UsriLAGO SEGETUM Bull. — Sur Triticum vulgare, Montpellier (Celotti), Dactylon officinale à l’Estelle (Boyer) ; variété à spores lisses, Grammont (Jacz.). ' U. Iscuæmi Fuck. — Sur Andropogon Ischemum, bords de la Mosson (Boyer). n d CULA red fe AREE e SENI EEE s BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOG. DE MONTPELLIER. CCLXXVII Usriaco Paxicr-MiLIACE: Pers. — Sur Panicum miliaceum à la Co- lombière (E. Durand). U. sromivora F. de Wald. — Sur Bromus sterilis (Bover). 13. TILLÉTIÉES. TiL.LETIA Cares Tul. — Sur Triticum (Boyer). T. RauweNnorrrr F. W. — Sur Holcus mollis (Boyer). SCHRoETERIA DECAISNEANA Boud. — Sur funicules de Veronica hede- rifolia (Boyer). SOROSPORIUM FLAHAULTI nov. sp. — Bulles de 35u de diamètre, brunes, plus ou moins globuleuses ; spores brunes, verruqueuses, presque opaques, de 12 y. de diamètre. Sur Carew olbiensis, bois de Montarnaud (Flahault). TUBERCULINA PEnsiCINA Dit. — Sur Puccinia Convolvuli (Boyer). D. ASCOMYCÈTES a. CARPOASCI 14. TUBÉRACÉES. TUBER MELANOSPORUM Wittad. — Garigues de Villeveyrac (Boyer). T. &srivuM Wittad. — Garigues de Villeveyrac ; commun. 15. DISCOMYCÈTES. MORCHELLA conica Pers. — Serre de l'École de Pharmacie, Montpellier (J.-E. Planchon), ÅCETABULA LEUCOMELAS Pers. — Pic Saint-Loup, sur le versant nord, à 340 mètres d’altitude (Flahault). À. vuLcAmis Fuck. — Banyuls; bois de Chènes-lièges (Flahault). ALEURIA Sp. — Cette espèce, à cause de son état avancé de donposs- tion, n’a pu être déterminée par M. Boudier. GALACTINIA COCHLEATA L. — Bois de Flaugergues (Dunal, Flahault). Peziza ARENOSA Cooke. — La Pompiniane (Flahault). P. coronata Jacq. — Bords du Lez (Flahault). IP, ALBO-VIOLASCENS Alb. et Schw. — Sur branches de Lilas, Mont- pellier (J.-E. Planchon). P. cerea Sow. — Serre de l'École de Pharmacie de Montpellier (J.-E. Planchon). Jardin des Plantes de Montpellier (Dunal). CCLXXYII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. PEZIZA PUNCTIFORMIS Pat. — Sur feuilles de Quercus, mare de Gram- mont (Jacz.). BarLæa PLANCHONIS (Dun.) Boudier.— Jardin des Plantes de Montpellier: (Dunal). SARCOSCYPHA COCCINEA Jacq. — Bosquet de Caunelle (Dunal). MacropopiA MACROPUS (Pers.) Fuck. — Sur tronc de Hêtre à Grammont (Dunal). HomarrA cyNocopra Dun. — Sur excréments secs de chien : Lattes (J.-E. Planchon). LACHNEA HEMISPHÆRICA Wigg. — Bois de Boussairolles, sur la mousse (Dunal). HELOTIUM FRUCTIGENUM Bull. — Sur glands de Chéne, Jardin des Plantes de Montpellier (J.-E. Planchon). MozuisiA ATRATA Pers. — Sur tige desséchée, Montpellier (Dunal). DasyscyPHA viRGINEA Batsch. — Jardin des Plantes de Montpellier (J.-E. Planchon). ASCOBOLUS FURFURACEUS Pers. — Sur bouse de vache, à Lattes (J.-E. Planchon). LECANIDION ATRATUM (Hedw.) Rabh. — Sur Thuya, Montpellier (Celotti). CYPHELIUM ocHREATUM (De Not.) Mass. — Sur Olivier, Montpellier (Gelotti). 16. HysTÉRINÉES. LoPHODERMIUM ARUNDINACEUM Schrad. — Sur Festuca duriuscula, `> UGrammont; Triticum campestre, Montarnaud (Jacz.). GLONIOPSIS AUSTRALIS (Duby) Sace. — Sur tronc d'Olivier, Montpellier (Celotti). HysrEROGRAPHIUM FRAXINI (Pers.) De Not. — Sur les rameaux de Fra- Can ring Saugeana et Phillyrea angustifolia, Montpellier elotti). H. Anonæ Celotti. — Sur les rameaux de l'Anona triloba, à Mont- pellier. HYSTERIUM PULICARE Pers. — Sur rameaux d'Olivier, Montpellier (Ce- lotti). H. vuzcare De Not. — Sur l'écorce du Marronnier d'Inde, Montpellier (Celotti). H. Rnois Schw, — Sur Rhus typhina, Montpellier (Celotti). BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOG. DE MONTPELLIER. CCLXXIX 17. PYRÉNOMYCÉTES. DIATRYPELLA QUERCINA Pers. — Sur Quercus Robur var. pubescens, Grammont (Jacz.). PonowiA PuNcTATA L. — Près de la Gaillarde (Dunal), Pic Saint-Loup, sur fumier de cheval (Cabanès), fig. 4. PLEOSPORA HERBARUM Pers. — Sur Cynanchum monspeliacum, Sedum, Bupleurum rigidum, à Mon- tarnaud, Plantago Cynops à la Pompiniane, Verbascum, au Pic Saint-Loup, Ama- rantus albus à Grammont (Jaez.), sur Passerina Thy- melæa à Montarnaud (Boyer et Jacz.), sur Verbascum phlomoides, |. Calycanthus occidentalis, Colutea arbo- rescens, Akebia quinata, Hedera Helix, Styrax offi- cinalis, Deutzia gracilis, Quercus pedunculata, Car- pinus Ostrya, Humulus, Eu- phorbia, Passiflora cæru- lea, Platanus; Citrus trip- Fic. 1. — Poronia punctata L. tera, à Montpellier (Celotti). Form. wicnosPonA Sace. — Sur tiges mortes de Feniculum (Ce- lotti). P., vuLcanis Niessl. — Sur tiges mortes de Dianthus (Celotti), sur gousses et rameaux de Spartium junceum à Grammont (Boyer et Jacz.). P. wEprA Niessl. — Sur tiges mortes de Dianthus, Montpellier (Ce- lotti). P. RosEnTAN:I nov. sp. — Périthéces infères, émergeant par les déchi- rures de l'épiderme, globuleux, garnis à la base de poils cutinisés, à ostiolum en papille, garni de soies courtes, épaisses; asques en massue de 100-125/27,5-30 p, entourés de paraphyses longs, peu nombreux; spores (par 8) d'un beau jaune, transparentes, müri- formes, à 7-8 cloisons transversales et à 3 cloisons longitudinales, de 35/14 p. CCLXXX SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. Cette espéce, que nous nominons en l'honneur du professeur Robert Chodat, de Genéve, differe notablement du Pleospora Gilletiana Sacc., dont elle se rapproche cependant par les périthéces. Sur les rameaux desséchés du Genista Scorpius, en com- pagnie d'un Pestalozzia (voy. plus bas), Montarnaud (Jacz.), fig. 2. P. piscons Mont. — Sur Scirpus mariti- mus, la Pompiniane (Jaez.), fig. 3. Ce n'est guére qu'à cette espéce qu'on peut rapporter cette belle forme à spores 6-7 septées, entourées d'une enveloppe hyaline mucilagineuse. Les asques ont de 125/27,5u. Spores d'un jaune de miel, transparentes de 35/15 u. Fic. 2. — ‘Pleospora Rober- P- LEGUMINUM (Wallr.) Rabenh. — Sur les liani nov. sp. gousses du Cytisus Laburnum, Mont- pellier (Celotti). P. oRBICULARIS Auersw. — Sur les rameaux morts des Berberis pur- purea et B. Hookeri (Celotti). P. Cvrisi Fuck. — Sur les rameaux secs du Cytisus Laburnum (Cel.). P. cLoBULARIOIDES (Crouan) Sacc. — Sur - feuilles d'Abies (Celotti). LA P. Caamærorsis (Dur. et Mont.) Sacc. — "x ! Sur les feuilles et les spathes du Cha- merops excelsa, à Montpellier (Ce- lotti). P. OLIGOMERA Sacc. et Speg. -— Sur tiges sèches de Parietaria officinalis (Ce- - ; lotti). sa P. PLATYsPORA Sacc. — Sur tiges sèches d'Euphorbe, Montpellier (Celotti). PynENoPHoRA Forxiawa Celotti. — Sur ra- meaux de l’Atraphaæis spinosa, à Fic. 3. — Pleospora discors Montpellier. Mont. Legenre Pyrenophora ne se distingue du genre Pleospora que par les soies garnissant l'entrée de l’ostio- lum. Ce caractère ne peut servir à établir une distinction générique, et il nous semble que l'espéce précédente devrait être rangée dans le genre Pleospora. BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOG. DE MONTPELLIER. CCLXXXI TEICHOSPORA OLEICOLA Pass. et Beltr. — Sur rameaux secs d'Olivier (Celotti). T. SARMENTICIA Sacc. et Speg. — Sur les rameaux du Tamarix an- glica à Montpellier (Celotti). T. oBpucens (Fr. ) Fuck. — Sur les rameaux de Laurus (Celotti). T. ivavis (De Not.) Karst. (Cucurbitaria ignavis De Not.). — Sur tiges séches d'une Dicotylédone sous-frutescente, à Montpellier (Celotti). CucurgiTaria Sparti Nees. — Sur les branches sèches du Genista Scorpius. Spores jaune clair, transparentes, de 24-30/10-12 y ; asques 180/12 v. En compagnie de Diplodia Spartii (voy. plus bas). Montarnaud (Jacz.). C. ELoNGATA (Fr.) Grev. — Sur rameaux morts de Robinia, Montpellier (Celotti). - ^C. Ruamni Fuck. — Sur rameaux secs du Rhamnus cathartica (Ce- lotti). C. CoryLI Fuck. — Sur Corylus purpurea (Celotti). C. coNFLuENs Plowr. — Sur Quercus Robur (Celotti). AMPHISPH.KRIA FALLAX De Not. — Sur l'écorce du Quercus macro- carpa (Celotti). À.- ATROGANA Saec. — Sur les rameaux du Liquidambar orientale (Celotti). VALSARIA INSITIVA Ces. et De Not. — Sur les rameaux de Gleditschia triacanthos et Crategus oxyacantha, Montpellier (Celotti). V. Noranisit Sacc. — Sur les rameaux du Gleditschia triacanthos (Ce- lotti). Massaria Æscuzt Tul. — Sur les rameaux du Marronnier d'Inde (Ce- lotti). M. Praranı Ces. — Sur Platanus occidentalis (Celotti). Lerrospnæria TyPnaRux Desmaz. forma Scinpt. — Les mesures micro- métriques différent un peu de la forme type sur Typha; mais cette différence n'est pas de nature, croyons-nous, à autoriser la création d'une nouvelle espèce. Asques 100/20 g, paraphyses filamenteux, rares; spores jaune clair, transparentes à trois cloisons, étran- glées, de 22,5-25/10 p. La Pompiniane (Jacz.), fig. 4. L. conomea De Not. — Sur tiges de Ruscus racemosus, à __— (Celotti). L. GIBELLIANA Pirotta. — "Bur sarments ét vrilles de Vigne (Celotti). re CCLXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. LEPTOSPHÆRIA CONIOTHYRIUM Sacc. — Sur rameaux moris de Cydo- nia vulgaris (Celotti). L. vAGABUNDA Sacc. — Sur Alnus glutinosa, Cornus sanguinea, Deutzia gracilis, Gleditschia triacanthos et Quercus sessiliflora, à Montpellier (Celotti). L. mAcULANS Ces. et De Not. — Sur les tiges mortes de Teucrium fru- ticans (Celotti). L. Cıstı Celotti. — Sur les rameaux du Cistus albidus, à Montpellier. L. AGniraA De Not. et Ces. — Sur rameaux de Rosmarinus officinalis (Celotti). L. CasrTAGNEt (Dur. et Mont.) Saec. — Sur les brindilles du Jasminum Walli- chianum, à Montpellier (Celotti). L. DECAISNEANA Sacc. — Sur les feuilles sèches du Populus Tremula (Celotti). L. vINEALIS Pass. — Sur sarments de Vigne (Celotti). L. Rusci Sacc. — Sur les tiges et cladodes du Ruscus aculeatus et du R. Hypo- glossum, à Montpellier (Celotti). MELANOMMA LONGICOLLE Sacc. — Sur ra- meaux de Citrus (Celotti). M. canescens Speg. — Sur une planchette de Sapin, à Montpellier (Celotti). TREMATOSPHÆRIA ERRABUNDA H. Fab. — Fic. 4. — Leptosphæria Typha- Sur tronc sec d'Olivier (Celotti). rum Desmaz. forma Scirpi. — KALMUSIA DEALBATA Sacc. — Sur rameaux de Liriodendron tulipifera (Celotti). METASPHERIA RUSTICA Sace. — Sur tiges de Spiræa Regeliana (Ce- lotti). M. Convzi Celotti. — Sur rameaux de Corylus purpurea, à Mont- pellier. | La couleur des spores, caractère inconstant et difficile à délimiter, sépare les genres Metasphæria et Leptosphæria. Il serait préférable, croyons-nous, de rattacher les deux espèces précédentes au genre Lep- tospheria. SPHÆRULINA INTERMIXTA Sace. — Sur brindilles mortes d’Abelia ru- pestris et de Lycium sinense, à Montpellier (Celotti). PHYSALOSPORA DISRUPTA (B. et C.) Saec. (?). — Périthèces infères, x BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOG. DE MONTPELLIER. CCLXXXIIT ovoides, ne perforant l'épiderme que par leur ostiolum papilli- forme; asques sessiles, oblongs, de 70/17,5 y, entourés de para- physes épais, agglutinés ; spores unicellulaires, hyalines, ovoïdes, de 16/8 p. Sur tiges desséchées de Smilax aspera, Grammont (Boyer et Jacz.). . La description du Ph. disrupta d'A- mérique sur les tiges de Smilax étant très incomplète, il nous est impossible d'établir la similitude complète de notre échantillon avec cette espèce. Nous l'inscrivons temporairement sous ce nom, jugeant inutile de créer, sans raisons suffisantes, des espèces nou- velles. CARLIA SPARTI nov. sp. — Périthèces Fic. 5. — Carlia Spartii nov. sp. infères, munis d’un simple pore, très petits, pas de paraphyses; asques ovoides, sessiles, de 90/32,5-35 p; spores hyalines, unicellulaires, ovoïdes, oblongues, de 25/10 p. Sur tiges mortes de Lygeum Spartium, Grammont (Boyer et Jacz.), fig. 5. BorryospuÆriA Deue: Dur. et Mont. — Sur les branches de Saule. SPHÆRELLA GRISEA nov. sp. — Péri- théces inféres, agglomérés sur des taches grises, petites; pas de pa- raphyses; asques de 32,5/15 p; spores hyalines, piriformes, étran- glées, à cellules inégales, de 15/6,5 y.. Saint-Martin-de-Londres, sur tiges sèches de Scrofularia canina (Jacz.), fig. 6. Fic. 6. — Sphærella grisea S. /EruioPs Fuck. — Sur feuilles sèches nov. sp. de Quercus, Grammont (Jaez.). S. Irinis Auersw. — Sur feuilles sèches d'Iris, Montpellier (Celotti). SriGMATEA RonEnTIANI Fr. — Sur feuilles de Geranium (Boyer). S. PorENTILLE Fr.— Cette espèce, considérée par Saccardo comme Venturia (I. 594, Sylloge), doit être rapportée au genre Stig- matea à cause de ses périthèces supères et sans soies à l'ostiolum. Grammont, sur feuilles vivantes de Potentilla (Jacz.). Hypocopra riMicoLA Sacc: — Sur fumier de cheval, Grammont (Jacz.). CCLXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. .EPrcHLoE TYPHiNA Pers. — Sur différentes Graminées (Boyer). PoLvsriGMA RUBRUM Pers. — Sur Amygdalus communis (Boyer). , EURYTHECA MONSPELIENSIS De Seynes. — Sur rameaux d’Evonymus, Montpellier (de Seynes). Myiocopron Smilacis D. Not. — Sur Smilax aspera. Bois de Gram- mont (Jacz.). ASTERINA JuNiPERI Desmaz. — Périthèces supéres, scutiformes, brans, munis d'une papille ; asques oblongs, sessiles, en forme de sac, de 60/22,5 u, paraphyses peu apparents, épais, rares, agglutinés; spores brunâtres, transparentes, bicellulaires avec deux grosses gouttes d'huile, à cellules inégales, de 20/8-9 u. Cette espèce cu- rieuse, tour à tour rapportée aux genres Stigmatea et Micro- thyrium, semble plutót se rattacher aux Asteri- na. Sur Juniperus com- munis (feuilles vivantes), Saint-Martin-de-Londres (Jacz.), fig. 7. SPHÆROTHECA PANNOSA Walth. — Sur Rosa (Boyer). S. CasrAGNE: Lév. — Sur Hu- ~ mulus Lupulus, Mont- Fic. 7. — Asterina Juniperi Desmaz. pellier (Celotti). tps EnvsiPHE communis Walh. — Sur Pisum, Trifolium, Scabiosa stellata, Ranunculus, Con- volvulus, Onobrychis (Boyer); sur Pisum sativum (Celotti). E. HORRIDULA Lév. — Sur feuilles et tiges de Lycopsis, Montpellier (Celotti). E. Martu Lév. — Sur Isatis tinctoria (Boyer). E. GRamINIS DC. — Sur Graminées (Boyer). UwciNULA SPiRALIS Berk. et Cooke. — Sur Vitis (Boyer). U. Saricis DC. — Sur Salix (Boyer). PHYLLACTINIA SUFFULTA Rebent. — Sur Corylus Avellana, Fraxinus australis (Boyer). b. EXOASCI 18. EXOASCÉES. Exoascus Urwr Fuck. — Sur:Ulmus (Boyer). E. pErormans Berk. — Sur Prunus (Boyer). : E- Kruca Vuil. — Sur Chêne vert, garigues de Lavalette (Vuillemin). BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOG. DE MONTPELLIER. CCLXXXV E. OOMYCÈTES 19. PÉRONOSPORÉES. PERoNosPona ArriNis Rossm. — Sur Fumaria, Grammont (Boyer et Jaez.). P. canpipa Fuck. — Sur Anagallis arvensis (Boyer). P. Vicuz De Bary. — Sur Pisum sativum (Celotti). P. ErrusA De Bary. — Sur Chenopodium (Celotti). P. UnricÆ De Bary. — Sur Urtica (Boyer). PuAsMOPARA viricoLa Berlése et de Toni. — Sur Vitis; commun. PHYTOPHTHORA iNFESTANS De Bary. — Sur Solanum tuberosum (Ce- lotti), Solanum Lycopersicum et tuberosum (Boyer). Bremia Lacrucæ Regel.— Sur Lactuca, Sonchus oleraceus (Boyer). Cysrobus canpinus Pers. — Sur Crucifères, commun (Jacz.). Sur Thlaspi (Celotti). G. cupicus De Bary. — Sur feuilles et tiges de Tragopogon pratensis, Montpellier (Celotti). F. MYXOMYCÈTES PrAsMopIoPHORA Viris Viala et Sauvageau. — Feuilles de Vigne atta- quées par la Brunissure. LycocaLa EPIDENDnoN Buxb. — Sur un tronc de Saule en putréfaction, Montpellier (Celotti). TiLMADOCHE NUTANS Pers. — Près de Grammont (Dunal), bois de Pins (Touchy). TusULINA cyrLiNDnicA (Bull.). DC. — Dans un tronc creux de Saule, à Lattes (Dunal). JETHALIUM sEPTICUM Fr. var. VAPORARIUM. — Sur la tannée d'une serre chaude, au Jardin des Plantes de Montpellier (Dunal). FORMES CONIDIENNES - - SPRÉROPSIDÉES. PuowA FLAHAULTI nov. sp. — Périthéces infères, pelits, agglomérés, percés d'un pore; spores en croissant, à côtés inégaux, hyalines, unicellulaires, de formes variées, 20-15/5 y. Sur Centranthus angustifolius, à Saint-Guilhem-le-Désert (J acz.). CCLXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. PHOMA GLANDICOLA Desm. — Sur glands de Chêne à Grammont (Jacz.). P. CENTAUREÆ nov. sp. — Périthèces immergés, percés d'un pore, entourés d’un mycélium brun toruloide, abondant; spores cylin- driques, hyalines, unicellulaires, à deux gouttelettes, de 7,5/4 p. Sur Centaurea Calcitrapa, Montarnaud (Jaez.). . ASPERA nov. sp. — Périthéces globuleux, petits; spores hyalines, unicellulaires, à nombreuses gouttelettes d'huile, irrégulières, ovoides-oblongues, de 30/8,5 p. Cette espéce fait plutót l'effet d'un Staganospora dont les spores, non encore müres, ne seraient pas cloisonnées. Sur tiges séches de Smilax, Grammont (Boyer et Jacz.). SMILACIS nov. Sp. — Périthéces immergés, petits, percés d'un pore; spores hyalines, unicellulaires, de 4/2,5 p. Sur tiges sèches de Smilax, à Grammont (Boyer et Jacz.). -. HERBARUM W. forma CaPPaniDIs. — Sur Capparis spinosa, Gram- mont (Jacz.). Les spores sont oblongues, fusiformes et atteignent 10 v. de longueur. OCCIDENTALIS Sace. — Sur Gleditschia triacanthos, Montpellier (Gelotti). CassiÆ Sace. — Sur Cassia floribunda (Celotti). . CoLuTeEæ Sacce. et Roum. — Sur les rameaux du Colutea halepica (Celotti). PsEUDpACACUE Sace: — Sur l'écorce du Robinier (Celotti). SAMBUCINA Sacc. — Sur rameaux du Sambucus nigra (Celotti). LANDEGHEMLE Saec. — Sur Philadelphus coronarius, P. Gordo- nianus et grandiflorus, Montpellier (Celotti). . GELoTTII Sacc. — Sur Philadelphus grandiflorus, Montpellier (Ce- lotti). . BEnBEnIDIS Sace. — Sur Berberis Hookeri (Celotti). . LIBERTIANA Speg. et Roum. — Sur Abies (Celotti). ALLOSTOMA (Lév.) Sacc. — Sur Taxus baccata (Celotti). + ENTEROLEUCA Saec. — Sur Syringa (Celotti). . Cyponiæ Sacc. et Schultz. — Sur rameaux morts de Cydonia et Chenomeles (Celotti). + Vrris. Bon. — Sur sarments de Vigne (Celotti). + PALLENS B. et C. — Sur Ampelopsis (Celotti). CONEGLANENSIS Sacc. — Sur Pavia (Celotti). RANULICOLA Celotti. — Sur Olivier, à Montpellier. BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOG. DE MONTPELLIER. CCLXXXVII PHOMA FRAXINEA Sacc. — Sur Fraxinus Ornus et F. americana, P. P. P P Montpellier (Celotti). DOMESTICA Sacc. — Sur Jasminum triumphans (Celotti). DEPRESSA (Lév.) Sace. — Sur brindilles de Syringa (Celotti). . Limoxis Thüm. — Sur Citrus Limonium (Celotti). - PULCHELLA (B. et C.) Sacc. — Sur les rameaux morts du Rhus ty- phina, Montpellier (Celotti). - LIRELLIFORMIS Sacc. — Sur jeunes rameaux de Rhamnus, Mont- pellier (Celotti). . PULLA Saec. — Sur rameaux morts de Hedera Helix et Aralia japo- nica, Montpellier (Celotti). . Opuzr Thüm. — Sur les rameaux du Viburnum Opulus (Celotti). + VIRIDARIT Saec. — Sur les rameaux du Magnolia grandiflora (Ce- lotti). + STICTICA B. et Br. — Sur Buxus, Montpellier (Celotti). - Opaires Sace. — Sur rameaux morts d'Hibiscus (Celotti). . Escazzoniæ Saec. — Sur brindilles de l Escallonia crenata, Mont- pellier (Celotti). + MIXTA B. et C. — Sur rameaux du Liriodendron tulipifera, Mont- pellier (Celotti). VELATA Sacc. — Sur rameaux des Tilia europea et T. canadensis, Montpellier (Celotti). Rosmarını Speg. — Sur les rameaux morts du Rosmarinus offici- nalis (Celotti). Viricis. Celotti. — Sur les tiges du Vitex Agnus-castus, Montpellier. - Tamariscr Sacc. — Sur brindilles du Tamarix indica (Celotti). SCABRA Sacc. — Sur l'écorce du Platanus occidentalis (Celotti). Mononuw Sacc. — Sur jeunes rameaux languissants du Morus in- termedia (Gelotti). . BnoussoNETLE Sacc. — Sur rameaux de Broussonetia (Celotti). - CINERASCENS Sacc. — Sur rameaux du Ficus Carica (Celotti). QUERCELLA Sacc. et Roum. — Sur brindilles de Quercus (Celotti). CnkpPiNI Speg. et Roum. — Sur rameau de Populus (Celotti). . ENDOLEUCA Var. LIGUSTRINA Sacc. — Sur rameaux de Ligustrum (Celotti). ; ALNEA .Sacc..— Sur rameaux d'Alnus glutinosa (Celotti). OBLONGA Des. — Sur rameaux secs d’Ulmus (Celotti). CCLXXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. | PHoma sorpima Sace. — Sur rameaux du Carpinus Betulus (Celotti). P. nEvELLENS Sacc. — Sur rameaux du Corylus purpurea (Gelotti). P. HYSTERELLA Sacc.— Sur feuilles et jeunes rameaux morts du Taxus baccata (Celotti). P. izicIcoLA Sacc. — Sur les feuilles d’Ilex ferox (Celotti). P. OrEx Saec. — Sur feuilles tombées d'Olivier (Celotti). P. piscosioibes Sacc. — Sur rameaux du Fagus purpurea (Celotti). P. LIGUSTRINA Thüm. — Sur feuilles languissantes du Ligustrum vul- gare (Celotti). P. CrEMATIDIS Sacc. — Sur rameaux du Clematis cirrosa (Gelotti). P. vuzcaris Sacc. — Sur les tiges du Clematis cirrosa (Celotti). P. Inoicoreræ Sacc. — Sur brindilles d'Indigofera Dosua (Celotti). P P . FŒNICULINA Sacc. — Sur les tiges de Feniculum (Celotti). . Pacominis Thüm. — Sur les tiges mortes du Phlomis fruticosa (Celotti). P. PHYLLOSTICTEA Sacc. — Sur les tiges pourrissantes de Ballota (Ce- lotti). P. SrPIRÆÆ Desm. — Sur les tiges du Spiræa Reevesiana (Celotti). P. AcuTA Fuck. — Sur tiges de Ballota (Celotti). P. LEPTIDULA Sacc. — Sur rameaux d'Hypericum calycinum (Celotti). P. Atomus (Lév.) Auersw. — Sur feuilles du Rubia tinctorum (Celotti). P. LEcUMINUM West. — Sur gousses tombées du Cercis Siliquastrum (Celotti). P. STROBILIGENA Desm. — Sur cônes de Pinus et de Thuya filiformis (Celotti). P. SAMARARUM Desm. — Sur les samares du Fraxinus Ornus (Celotti). : P. PassrrLomx Penz. et Sacc. — Sur les tiges du Passiflora cærulea (Celotti). P. uAcULATA Cook. et Karkn. — Sur feuilles du Chamærops excelsa i (Celotti). P. SaBALEOS Ces. — Sur feuilles sèches de Sabal (Celotti). P. NEGLECTA Desm. — Sur écailles du Juncus acutus (Celotti). MacnoPHowA Cirrr Celotti. — Sur rameaux secs du Citrus triptera, Montpellier. APOSPHÆRIA AGMINALIS Sacé. — Sur rameaux d'/Esculus rubicunda (Celotti). À. DIFFORMIS Sacc. — Sur rameaux des Tilia europea et. T. canadensis QOnlotti). 1101020 sert lé koz noir 902 | BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOG. DE MONTPELLIER. CCLXXXIX ÀPosPHARIA Moni Sace. — Sur rameaux de Morus (Celotti). DENDROPHOMA PLEUROSPORA Sacc. var. RIBESIA. — Sur rameaux du . Ribes spinosa (Celotti). D. cvrospPonorpEs Sacc. — Sur rameaux de Deutzia; et var. punicina Sacc., sur brindilles de Punica Granatum (Celotti). SPHÆRONEMA OLEE (De Not.) Sacc. forma vylogena. — Sur le bois de l'Olivier (Celotti). VERMICULARIA HERBARUM West. — Sur feuilles desséchées de Dianthus (Celotti). CyrosPonA MASSARIANA Saec. — Sur rameaux du Sorbus domestica (Celotti). C. microspora (Corda) Rabenh. — Sur rameaux du Cratagus lati- folia (Celotti). C. Visunwi Celotti. — Sur rameaux du Viburnum Tinus, Montpellier. - STENOSPORA Sacc. — Sur rameaux de l’Alnus glutinosa (Celotti). C. CHRYSOSPERMA (Pers.) Fr. — Sur rameaux du Populus pyramidalis (Celotti). . €. Sarıcıs (Corda) Rabenh. — Sur rameaux de Salix (Celotti). C. pEconrICANS Saec. — Sur rameaux du Carpinus Betulus (Celotti). C. Syrie Sace. — Sur rameaux de Syringa (Celotti). PuvLLosricrA Rusorum Sacc. — Sur feuilles languissantes du Rubus fruticosus (Celotti). - BorrEANA Saec. — Sur feuilles d'Evonymus japonicus (Celotti). + TINEOLA Sacc. — Sur feuilles de Viburnum Tinus (Celotti). - TINEA Sacc. — Sur la face supérieure des feuilles de Viburnum Tinus (Celotti). RoumeGuErir Sacc. — Sur feuilles du Viburnum Tinus (Celotti). . Heneræ Sace. et Roum. — Sur feuilles de l'Hedera Helia (Celotti). CONCENTRICA Sacc.— Sur les feuilles de l'Hedera caucasica (Celotti). * LIGUSTRINA. Sacc. et Speg. — Sur feuilles de Ligustrum (Celotti). . ParLLyREE Sace. — Sur feuilles du Phillyrea latifolia (Celotti). . LIMBALIS Pers. — Sur feuilles de Buzus (Celotti). Haywazni Roum. — Sur les feuilles d'//ez (Celotti). MacNoLLE Sace. — Sur feuilles de Magnolia grandiflora (Celotti). P. Manoniæ Sacc. et Speg. — Sur feuilles joystesntes du Mahonia .. Fortunei (Celotti). P. japonica Thüm. — Sur feuilles du Mahonia japonica (chose PrE. c "Y "o". D © © 0 CU CU CU IU CCXC SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. PHYLLOSTICTA ARGYREA Speg. — Sur feuilles tombées de l'Eleagnus reflexa (Celotti). P. Quercus Sacc. et Speg. — Sur feuilles languissante du Quercus (Celotti). P. Teucri Sace. et Speg. — Sur feuilles du Teucrium fruticans (Ce- lotti). P. nvscicorA Dur. et Mont. — Sur Ruscus aculeatus (Boyer et Jacz.). P. RoBERTI nov. sp. — Taches pâles, irrégulières; périthéces infères; spores cylindriques, hyalines, unicellulaires, de 20/5 p. Sur Ficus elastica à Bagnols-sur-Cèze (Boyer). CHÆTOPHOMA GLAUCII nov. sp. — Périthéces oblongs, immergés, percés d'un pore et recouverts d'un clypeus; spores ovoides-oblongues, hyalines, à deux gouttelettes, de 10/3-4 u. Sur Glaucium luteum (tiges mortes), Montarnaud (Jaez.). SPHÆROPSIS SCIRPI nov. sp. — Périthéces émergeant, globuleux, petits; Spores transparentes, trés pàles, de couleur brune, vues en masse, ovoïdes, unicellulaires, de 4/3 p. Sur Scirpus et sur feuilles séches de l'Acorus Calamus, mare de Grammont et la Pompiniane (Jaez.). | S. DEMERSA Sacc. — Sur rameaux de Cratægus et Cerasus (Celotti). S. FABÆFORMIS Sacc. — Sur sarments morts de Vitis vinifera (Celotti). S. SyriNGÆ Peck. et C. — Sur rameaux morts du Syringa persica laciniata (Celotti). S. PHOMATELLA Peck. — Sur rameaux morts de Fraæinus (Celotti). S. CARPINEA Sacc. et Br. — Sur rameaux secs du Garpinus Betulus (Celotti). S. GALLE (Schwz.) B. et C. — Sur rameaux morts du Juglans porcina (Celotti). S. MEwisPERMI Peck. — Sur tiges du Menispermum canadense (Ce- lotti). S. poNAcINA Mont. — Sur l Arundo Donax (Celotti). S. Ruscr Thüm. — Sur tiges et cladodes de Ruscus (Celotti). CowioTHYRIUM OLIVACEUM Bon. — Sur brindilles d'Abelia, Celtis, Laurus. Var. Celtidis australis, sur rameaux du Celtis australis (Celotti). C. insirivum Sacc. — Sur rameaux du Rhamnus Alaternus (Celotti). C. r&paNs Sacé. — Sur rameaux de Juglans, de Morus (Celotti). C. Jasmni (Thüm.) Sace., — zu rameaux vivants de —€—— (e | “Totti. PS PA A RUE au BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOGIQUE DE MONTPELLIER. CCXCI CoxioTHYRIUM CASTAGNEI Sacc. — Sur rameaux secs du Jasminum triumphans et sur le péricarpe du J. fruticans (Celotti). C. MonraGner Cast. — Sur jeunes rameaux du Bupleurum fruticosum (Celotti). C. cisPITULOSUM Sacc. — Sur rameaux du Tamarix anglica (Celotti). C. quERCINUM Sacc. — Sur rameaux secs de Quercus occidentalis (Ce- lotti). INCRUSTANS Sacc. — Sur rameaux de Broussonetia (Celotti). PARIETARLE Sacc. et Speg. — Sur tiges mortes du Parietaria offi- cinalis (Celotti). C. cowcENTRICUM Sacc. — Sur Yucca gloriosa, Pic Saint-Loup (Jacz.), sur feuilles du Yucca aloifolia. Var. Agaves, sur feuilles sèches de l'Agave americana (Celotti). C. Pazmarum Corda. — Sur feuilles languissantes du Chamerops ex- celsa (Celotti). C. DasyLmur Celotti. — Sur feuilles mortes du Dasylirion gracile, Montpellier. DrPLonrA ANONÆ Sace. — Sur rameaux de l’Anona triloba (Celotti). D. syrraca Sacc. — Sur brindilles de l'Hibiscus syriacus (Celotti). D. Æscuzt Lév. — Sur rameaux de l'ZEsculus rubicunda (Celotti). D. viricoca Desm. — Sur sarments morts de Vigne (Celotti). D. iicicoza Desm. — Sur les rameaux de l’Ilex (Celotti). D. ccanpesTina Dur. et Mont. — Sur rameaux de Ceanothus et de Rhamnus (Celotti). D. GcenrrscuiÆ Pass. — Sur rameaux du Gleditschia triacanthos (Ce- lotti). D. runis Desm. et Kickx. — Sur rameaux morts du Cytisus Labur- num (Celotti). D. Craræcr West. — Sur fruits secs et sur rameaux morts de Crategus (Celotti). D. Cypowræ Sacc. — Sur rameaux du Cydonia vulgaris (Celotti). D. spiræINA Sace. — Sur rameaux de Spiræa (Celotti). D. Purrapkrpnr Celotti. — Sur rameaux du Philadelphus Gordonianus, Montpellier. D. CatvcawTHI Speg. — Sur Calycanthus occidentalis (Celotti). - D. Rimis Sacc. — Sur rameaux du Ribes sanguineum (Celotti). D. MAMILLANA Fr. — Sur brindilles dn Cornus mas (Celotti). D. SyupnonicARPI Sacc. — Sur rameaux d’Abelia (Celotti). n.M CCXCII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. DipopiA LANTANÆ Fuck. — Sur rameaux secs de Viburnum (Celotti). D. D. D. INQUINANS West. — Sur rameaux des Fraxinus Ornus et Fontanesia phillyreoides (Celotti). CELoTTIANA Sacc. — Sur brindilles du Jasminum triumphans (Ce- lotti). LicusrRi West. — Sur jeunes rameaux du Ligustrum vulgare (Ce- lotti). Prrrosport Cooke et Hark. — Sur rameaux de Pittosporum sinense (Celotti). ELÆAGNt1 Pass. — Sur rameaux d'Eleagnus (Celotti). BUXICOLA Sacc. — Sur rameaux de Buxus (Celotti). CELTIDIS Roum. — Sur rameaux de Celtis (Celotti). MELÆNA Lév. — Sur l'écorce et les racines déterrées de l'Orme (Celotti). . MaczurÆ Speg. — Sur rameaux de Maclura (Celotti). . INCRUSTANS Sacc. — Sur rameaux du Rhus typhina (Celotti). Moni West. — Sur rameaux de Morus (Celotti). . Quercus Fück. — Sur rameaux secs de Quercus (Gelotti). . THUYANA Peck. et C. var. THUYÆ-ORIENTALIS Saec. — Sur rameaux du Thuya orientalis (Celotti). D. Tiw1 Sace. var. RAMULICOLA Sace. — Sur rameaux du Viburnum Tinus (Celotti). D. ManoniæÆ Saec. — Sur grappes de Mahonia (Celotti). © © D. . PERPUSILLA Desm. — Sur tiges desséchées d'une Ombellifére (Ce- lotti). . HYPERICINA Sacc. — Sur rameaux de l'Hypericum calycinum (Ce- lotti). . Rosmarını Celotti. — Sur rameaux du Rosmarinus officinalis, Mont-: pellier. . EuPHoRBLE Brun. — Sur tiges mortes d'Euphorbia (Gelotti). + HERBARUM (Corda) Lév. — Sur tiges du Phlomis fruticosa (Celotti). . Cæsu nov. sp. — Périthèces petits, nombreux, globuleux, inféres; spores olivacées, bicellulaires, ovoïdes, de 8-9/6-7 y. Sur les branches mortes du Rubus cesius, Grammont (Boyer et Jacz.). Gayn nov. sp. — En l'honneur du professeur François Gay, de Montpellier. Périthéces infères, petits, globuleux; spores brunes, _ transparentes, ovoïdes, une cloison, 9/4,: 5-5 p. Sar: le Baie” an- . gustifolia, à Montarnaud (Jacz.). BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOGIQUE DE MONTPELLIER. CCXCIII DiPLopi SPARTE nov. sp. — Périthèces globuleux, inféres, petits ; spores brunes, bicellulaires, de 10/4,5 y. Sur Genista Scorpius avec Cucurbitaria Spartii Nees, Montarnaud (Jacz.). D. PSORALEÆ nov. sp. — Périthèces inféres; spores brunes, bicellu- laires, de 10/6 y. Sur Psoralea bituminosa, Grabels (Boyer). DipLopnivA Tursir nov. sp. — Périthèces inféres, globuleux; spores cy- lindriques, courbes ou droites, bicellulaires, hyalines, de 12,5/2,5u. Sur Thesium divaricatum, Grabels (Boyer). ASCOCHYTA LEGUMINUM Sace. — Sur gousses de Cytisus (Celotti). À. BERBERIDINA Sacc. — Sur rameaux de Berberis (Celotti). À. SCANDENS Sacc. — Sur rameaux de Hedera caucasica (Celotti). À. ViCINA Sacc. — Sur tiges du Teucrium fruticans (Celotti). HENDERSONIA PAUCISEPTATA D. et C. — Sur rameaux de Myrtus (Ce- lotti). H. sanuENTOnUM West. — Sur sarments de Vitis, Ribes, Ampelopsis, Deutzia (Celotti). - GLEDITSCHIÆ Kickx. — Sur rameaux du Gleditschia triacanthos (Celotti). | MAMMILLANA (Fr.) Curr. — Sur rameaux de Ceanothus (Gelotti). . FrEpLERI West. — Sur rameaux de Cornus (Celotti). . MaecwoLrg Sacc. — Sur rameaux secs de Magnolia (Celotti). . VULGARIS Desm. — Sur feuilles lauguissantes de Rubus (Celotti). .CYDONICOLA Thüm. — Sur jeunes rameaux de Cydonia (Celotti). . CoNORUM De Lacr. — Sur cônes d'Abies (Celotti). - PULCHELLA Sace. — Sur Phlomis et Jasminum (Celotti). . LiRELLA Cooke. — Sur rameaux de Spiræa (Celotti). . LETENDREANA Sacc. var. MURALIS Sacc. — Sur tiges de Parietaria officinalis (Celotti). = EDI Om onm m m nno onm H. SapALEOs Ces. — Sur feuilles sèches de Chameærops excelsa. et sur les spathes de C. humilis (Celotti). H. wowsPELIENsis Celotti. — Sur feuilles sèches de Saba] Palmetto, Montpellier. H. Donacrs Sacc. — Sur feuilles desséchées de Juncus acutus (Celotti). H. Deswaziert Mont. — Sur l'écorce du Platane (Celotti). H. Juncr nov. sp. — Périthèces infères, globuleux; spores brunes, transparentes, olivacées, oblongues-cylindriques, triseptées, de 12,5/5 y. Sur Juncus spec. Pic Saint-Loup (Jaez.). STAGANOSPORA GRAMINELLA Sacc: — Sur Triticum campestre, Montar- - aud(Jae) ^ ^^. ; CCXCIV SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. SrAGANOSPORA Uuicis Celotti. — Sur Ilex europæus, Montpellier. CaAmaRrosPoRIUM RoBiNiÆ (West.) Sacc. — Sur rameaux de Robinia C. £a c-ININININININI (Celotti). TRIACANTHI Sacc. var. MINUS Sacc. — Sur gousses du Cytisus La- burnum (Celotti). ConoNiLL Sacc. var. COLUTEÆ Sace. — Sur brindilles du Colutea halepica (Celotti). ALPINUM Speg. — Sur rameaux du Cassia floribunda (Celotti). MACROSPORUM Sacc. — Sur brindilles de Philadelphus (Celotti). CoLLETIÆ Celotti. — Sur Colletia, Montpellier. INCRUSTANS Sacc. — Sur rameaux de Rhus (Celotti). Moni Sacc. — Sur rameaux du Morus nigra (Celotti). . PROPINQUUM Sacc. — Sur rameaux de Salix (Celotti). . Lyon Sace. — Sur rameaux de Lycium barbarum (Celotti). Teucru Celotti.— Sur rameaux du Teucrium fruticans, Montpellier. SEPTORIA MAHONLÆ Pass. — Sur grappes de Mahonia japonica (Ce- Uu lotti). UwEpoNis Rob. et Desm. — Sur feuilles languissantes d'Arbutus Unedo (Gelotti). - OLEANDRINA Saec. — Sur feuilles du Nerium Oleander (Celotti). . Popuri Desm. — Sur feuilles de Populus nigra (Celotti). . FRAGARLÆ Desm. — Sur feuilles languissantes de Fragaria(Celotti). STELLARIÆ Rob. et Desm. — Sur feuilles et sur tiges de Stellaria media (Celotti). . BERTEROÆ Thüm. — Sur feuilles vivantes du Berteroa incana (Ce- lotti). Cinsir. Niessl. — Sur feuilles languissantes du Cirsium arvense (Ce- lotti). PaSsERINI Sacc. — Sur feuilles de l'Hordeum murinum (Celotti). BuPLEun: Desm. — Sur Bupleurum fruticosum, Grammont (Jacz.). - AMPELINA Berck. et Curt. — Sur feuilles de Vitis. + PsoRALE nov. sp. — Spores fusiformes, droites ou courbes, hya- lines, de 29/4 p. Sur Psoralea bituminosa, Grabels (Boyer). DurcawAm& Desm. — Sur Solanum Dulcamara, Caunelle (Boyer). + CORIARLE Passer. — Sur Coriaria myrtifolia; Celleneuve (Boyer). S. AMICABILIS nov. sp. — Taches arrondies ou confluentes; décolorées; bordées de brun; périthèces globuleux, piriformes, infères, proé- BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOGIQUE DE MONTPELLIER. CCXCV minents, très petits; spores filiformes, cylindriques, hyalines, de 70/1,5-2 u; mycélium hyalin, abondant, ramifié. Sur Cephalaria leucantha, Montpellier (Boyer). RmaBDosPORA NOTA Sacc. — Sur brindilles de Cornus (Celotti). R. PanrETARLE Celotti. — Sur tiges de Parietaria officinalis, Mont- pellier. PuLycrENA Pisi Celotti. — Sur feuilles mortes de Pinus, Montpellier. CYTOSPORINA CERVICULATA Sacc. — Sur rameaux de Charme (Celotti). Discosia AnTocnEAs Fr.— Sur feuilles sèches de Platanus, de Quer- cus (Celotti), Lythrum Salicaria, Caunelle (Boyer). DINEMASPORIUM DECIPIENS Sacc. — Sur rameaux morts de Robinia (Ce- lotti). — D. AFFINE Speg. — Sur une vieille poutre (Celotti). MÉLANCONIÉES. Marsonia SMILACINA Thüm. — Spores cylindriques, souvent courbes, de 20-22/4-5 y. Sur feuilles vivantes du Smilaxaspera, Gram- mont (Jacz.). Cette espèce a été signalée seulement en Portugal par Moller, sur Smilax mauritanica. ČORYNEUM Beyerinck Oud. — Sur Persica, Amygdalus, Cerasus (Boyer). GLEÆOSPORIUM AMPELOPHAGUM (Pass.) Sacc. — Sur Vitis (Celotti). MELANCoNIUM BICOLOR Nees. — Sur rameaux de Charme (Celotti). PESTALOZZIA DECOLORATA Speg. — Sur feuilles de Myrtus (Celotti). P. Siniquasrri Thüm. — Sur gousses de Cercis (Celotti). P. FUNEREA Desm. — Sur feuilles et brindilles mortes de Thuya, Pi- nus, Cupressus. — Var. typica, sur jeunes rameaux desséchés du Cupressus glauca (Celotti). P. coniGena Lév. — Sur cônes de Thuya (Celotti). P. rRUNCATA Lév. — Sur rameaux du Quercus Suber (Celotti). P. PaLMAnuM Cooke. — Sur les spathes du Chamerops humilis (Ce- lotti). P. Laurixa Mont. — Sur feuilles de Laurus nobilis (Celotti). - P. arriNis Sace. et Vogl: — Sur rameaux de Vitis (Celotti). P. Raamni Celotti, — Sur rameaux secs de Rhamnus Alaternus, Mont- pellier. CCXCVI SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 18938. PESTALOZZIA PENziGI nov. sp. — Masses sous-épidermiques, globu- leuses, brunes; spores oblongues, biseptées, la cellule terminale hyaline, les deux autres brunes, spores de 16/5,5-6 u, avec 3-4 appendices hyalins, filiformes, de méme longueur. Sur tiges séches de Genista Scorpius (Jacz.), fig. 8 P. AsPHODELI nov. sp. — Masses brunátres sous-cutanées, nombreuses; spores tri- septées, cylindriques, étranglées, une cellule hyaline, appendice cylindrique se terminant par trois filaments hya- ` lins. Longueur des spores sans appen- Fic. 8. — Peslalozzia Penaigi dices, 30/8 y. ou 27/1-8 u; les cellules nov. sp. brunes seules, 20-22 u; longueur des appendices, 12 u. Sur tiges sèches de l'Asphodelus cerasifer, Montarnaud (Jaez.), fig. 9. HYPHOMYCÈTES. TonuLA MACULANS Cooke. — Sur feuilles du Chamerops excelsa (Ge- lotti). T. ExiTI0sA De Seynes. — Sur les racines de Châtaignier. FusicLADIUM PIRINUM (Lib.) Fuck. — Sur les feuilles de Pirus com- munis (Celotti, Boyer). CLADOSPORIUM HERBARUM (Pers.)Link. — Sur tige morte de l'Arundo Donax (Celotti). C. EPIPHYLLUM Corda. — Sur feuilles tombées de Quercus (Celotti). C. FAscICULATUM Corda. — Sur feuilles de Bambusa aurea (Ce- lotti). CLADoTRICHUM ROUMEGUERI Speg. — Sur Nerium Oleander (Celotti). HonwisciUM OLEE (Cast. Saec. — Sur feuilles et rameaux d'Oli- Fic. 9. q» P tal. 1 i À E à ie Arphodess vier, Saint-Guilhem-le- Désert (Jaez.). CycLocoNiUM OLEAGINUM Cast. — Sur feuilles, pédoncules et fruits de l'Olivier, commun (Boyer). À 1 BOYER ET JACZEWSKI. — FLORE MYCOLOG. DE MONTPELLIER. CCXCVH PoLyrHRiNCIUM TriroLu Kunze. — Sur Trifolium repens, Mont- pellier (Boyer). Dipywania HELIANTHEMI nov. sp. — Hyphes simples, portant à leur sommet une spore hyaline, ovoide, bicellulaire, de 16,5/8-8,5 p. Sur les feuilles inférieures vivantes et bru- nies d'Helianthemum, Saint-Martin-de- Londres (Jaez.), fig. 10. Q D. UxcERr Corda. — Sur Ranunculus acris, Montpellier (Boyer). D o BRACHYSPORIUM GRAMINIS nov. sp. — Hyphes bruns en bouquets, irréguliérement cloi- sonnés, portant à leur sommet des spores ovoides, oblongues, brunes, transparentes, pig. 140. — Didymaria 4-septées, de 48/16 p. Sur les Grami- Helianthemi nov. sp. nées, Pic Saint-Loup (Jacz.), fig. 11. CERCOSPORA PERSONATA B. et C. — Sur Arachis hypogæa (Boyer). ALTERNARIA TENUIS Nees. — Sur feuilles de Viburnum Tinus, Gram- mont (Boyer et Jacz.). Epicoccum NEcLECTUM Desm. — Sur rameaux de Ficus Carica (Celotti). eS n" g Fic. 11. — Brachysporium graminis Fig. 12. — Fumago Lauri. nov. sp. À Fumaco Laur. — Nous désignons sous ce nom, impropre du reste, une série d'Hyphomycétes que l'on trouve sur les feuilles vivantes du , Laurus nobilis et qui forment de larges plaques noires comme “de la suie, analogues à celles des vrais Fumago. On y trouve, à ‘côté de filaments toruloïdes, des spores de Sarcinella TE à des T. XL. 188 CCXCVIII SESSION EXTRAORDINAIRE A MONTPELLIER, MAI 1893. spores en étoile, hyalines, rappelant les spores du groupe des Staurosporées de Saccardo. Toutes ces formes appartiennent-elles à un méme Champignon, ou bien leur réunion, quoique.constante, n'est-elle qu'un effet des circonstances, c'est ce que des cultures seules pourront décider. Grammont (Boyer et Jacz.), fig. 12. F. vacans Pers. — Sur Salix, Corylus, Cerasus, Lauro-Gerasus (Boyer). UN DIANTHUS NOUVEAU POUR LA FLORE DE L'HÉRAULT; par M. Ernest MALINWVAUDB. M. Émile Burnat a décrit, dans sa Flore des Alpes- Maritimes (vol. I, p. 224), un Dianthus intermédiaire entre les Dianthus prolifer et velu- tinus, que l'on sait étre eux-mémes trés voisins, et l'a nommé D. Nan- teuilii en l'honneur de notre confrére, M. R. de Nanteuil, qui le premier l'avait distingué, il y a environ dix ans, au cours de ses herborisations dans les Alpes-Maritimes. Voici les principaux caractères différentiels de ces trois plantes : DiawTHUS PROLIFER L. — Tige glabre, feuilles rudes sur les bords, soudées à la base en une gaine plus large que longue, pétales émar- ginés; graines d'environ 1 1/2 à 4 3/4 mm. long. sur 3/4 à 1 mm. larg. (1), subelliptiques, presque planes, plus ou moins convexes sur l'une des faces, concaves sur l'autre, striées-chagrinées sur le dos, mais non tuberculeuses. DiawTHUS VELUTINUS Guss. (2). — Tige presque toujours pubescente, glanduleuse; feuilles à gaine plus longue que large; pétales bifides ; graines d'environ 4 mm. long. sur 3/4 mm. larg., cymbiformes, cou- vertes sur le dos de petits tubercules coniques saillants. Dianraus NawTEUILU Burnat. — Tige glabre, trés rarement briève- ment pubescente, mais alors avec des poils courts et non glan- dulifères ; gaine environ aussi large que longue; pétales à limbe obcordé et presque bilobé ; graines de dimensions et de forme abso- lument intermédiaires entre celles des deux espèces précédentes, (1) Ces mesures sont empruntées, ainsi que pour les graines du D. velutinus, aux descriptions données par M. Burnat (loc. cit.). (2) Le Dianthus velutinus, signalé seulement en Corse dans la Flore de Grenier et Godron, a été depuis trouvé dans diverses localités des départements méditerranéens (Alpes-Maritimes, Var, Hérault, etc.). MALINVAUD. — UN DIANTHUS NOUVEAU. CCXCIX striées-tuberculeuses à tubercules semblables à ceux du D. veluti- nus, mais bien plus rapprochés et moins saillants. M. de Nanteuil ne croit pas que cette forme intermédiaire soit hybride des deux espèces précédentes, parce que, dit-il, « elle est abondante partout aux environs immédiats de Cannes, tandis qu’on n’y rencontre le D. velutinus qu’en une seule localité ». À notre avis, d’une manière générale et sans vouloir nous prononcer sur un cas particulier dont nous ne possédons pas suffisamment toutes les données, l’existence de formes intermédiaires entre deux espèces aussi rapprochées que les D. prolifer et velutinus constitue une forte présomption en faveur de l'unité spécifique de l'ensemble d'un tel groupe, dans lequel on peut se borner à distinguer des unités secon- daires, sous-espéces, variétés, etc. Quoi qu'il en soit, le Dianthus Nanteuilii n'est point particulier aux localités de Cannes et Agay (Alpes-Maritimes), dans lesquelles il a été découvert; on peut lui rapporter un échantillon provenant de Canet (Hérault), que renferme l'herbier de Martial Lamotte où il est placé dans la chemise du Dianthus prolifer. L'exemplaire dont il s'agit a été vu par M. de Nanteuil. On retrouvera probablement le D. Nanteuilii sur d'autres points de la région méditerranéenne (4). (1) En méme temps que cette Note, soumise à la Société avec les échantillons à l'appui dans la séance du 25 mai (voy. plus haut, p. cxciv), nous en avions présenté une seconde Sur quelques changements de nomenclature introduits par Henri Loret dans la seconde édition de la Flore de Montpellier. Nos observations sur ce dernier sujet seront comprises dans un travail plus étendu qui viendra plus tard. (Ern. M.) Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletir, E. MALINVAUD. 47184. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris, — May et MoTTEROZ, directeurs. SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE A Moxrpetuusn 1 EN mi 1893. SÉANCE DU 25 MAI (fin). Sur quelques Algues de la flore de Montpellier (suite). . CLXXVII Notices et extraits de deux manuscrits de la Bibliothèque de la Faculté de médecine de Montpellier............ CLXXIX Observations de MM. Doumet-Adanson et H. de Vilmorin sur le Polygonum sakhalinense...................... CLXXXVII ere. Sur I'Uropetalum Bourgei Nym........................ CLXKXIX SHARE ...... Observations sur la coloration rosée ou érythrisme des ^s fleurs normalement blanches............... UE otre CLXXXIX Communications diverses de MM. Malinvaud, Trabut, G. Planchon et-Chodat;;;:. eoi M D EN Le Vaa CXCIV SÉANCE DU 98 MAI. Admission de M.. Maurice Teissonniére............. ses. CXCV Note sur le Fumaria media Loisel................. Ve AS CXCV. Saporta.s+..... Sur des semis naturels et spontanés d'espèces frutescenles introduites dans les cultures d'agrément en Provence.. ccu Allocution de M. de Saporta.........,..::..,.......... CCVII RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. Rapport sur lherborisation faite par la Société à la Va- lette, prés Montpellier, le 20 mai 1893............... CCVIIt were..." Rapport sur l'herborisation faite par la Société à la Pom- piniane, le 21 mai....,..........%,................. ccxil Galavielle. Rapport sur l'herborisation du 22 mai au Pic-Saint-Loup CHENG ae et dans la plainé de Saint-Martin-de-Londres......... ccxiu -Rapport sur lherborisation du 23 mai au bois de Gram- ^ e Hyde mont et de Doscares..............,........,.... e ~ CCXVI sess... Rapport sur l'herborisation du 24 mai à Montarnaud.... CCXiX f42..... Rapport sur lherborisation du 25 mai aux environs de Grabels et à Valmaillargues.........- cene nes CCXXITI s Galavielle.. Rapport sur l'herborisation du 26 mai à Sat-Gullem- ^ > — eu NODE II ers err RITE. CCXV ànd........ Note sur le Pin de Salzmann...........,.............. COXXVIHI Rapport sur l'herborisation faite par la Société dans les dunes et sur les bords des étangs salés de Palavas, le Roses récoltées pendant la session............. M ADAE CCXXXV ux rr CCXXXY Sn tn ss e. CCXXXI — - Hieracium récoltés pendant la session........... lault......... Rapport sur l'Institut de Botanique de Montpellier...... CCXXXVII Rapport sur la visite. faite cr la Sovióté au vire des : - ' "d 42 et 26 janvier. 13 et 27 avril. 13 et 27 juillet. "9 mars. —— 8 et 22 juin. 14 et 28 décembre. | 3botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la: | o SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du soir, habituellement les deuxième et quatriéme vendr edis de chaque mois... |. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1894 9 et 23 février. 11 et 25 mai. 9 et 23 novembre. — Je La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se- vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume į annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonnes.] - ment. — Il peut être échangé contre des publications scienti Bques. et pére diques. sk: Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), " x sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr | chacun (à lexeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les nM retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. A N. B. —Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. Le-tome XXXVE (1889) renferme les. Actes du Congrès de bolanique tenu à ^ Paris en aot, 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- - gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. : Les Trais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des pm ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au-inilieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communications manuscriles adressées au Secrétariatpar les membi de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui S'y rat- f tachent, sontlues en séance et aei en à aar ou put “extrait, e" le Bulletin. 1. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adréssés au Secrétariat de la Socíél Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront. être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne sokak ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s' y |i spes wd. Am MM. les membres de la Société qui her de domicile sont insana priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire pénal leur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. ^ ' : N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cab, | aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartienn est terminé depuis plus de deux ans. Il en résulte que, pour se procurer une pe quelconque du tome XXXVIII (1891) ou d'une année antérieure, on doit. l’acquisitior du volume entier, — Aucune réclamation n'est admise, de la per abonnés, pour les numéros publiés depuis plus, de trois mois, Adresser les lettres, c communications, demandes de. hinipo tions; ete.; à M. le Pte mou» de la ét rie E me TABLE DES ARTICLES ANALYSÉS DANS LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE DU TOME XL. À. PHANÉROGAMIE. P Contributions à la connaissance des cel- » lules végétales; M. F. Rosen.......... > Contribution à la connaissance de la > e structure protoplasmique ; M. E. Crato. E Structure du noyau au repos; M. F. Kras- DLE - Contribution à la connaissance des plan- = tules; Sir John Lubbock............. * Sur la valeur morphologique des appen- dices superstaminaux de la fleur des - . Aristoloches; M'° Mayoux........... : Les trichomes capités du Dipsacus et leurs filaments vibrants; MM. R. Cho- dat et R. Zollikofer................. ; Sur la constitution des tubercules de 3 Pomme de terre, etc. ; M. A. Prunet.. > Sur le développement de l'ovule et de la | .8rame du Trapa natans L.; MM. Gi- .... belli et Ferrero...................... E Contributions à l'étude anatomique et p. Systémalique du genre Iris et des genres t.e voisins; Mme G. Balicka-Iwanowska. . . Structure de la feuille des plantes alpines et sa signification biologique; M. A. De Vagner......:...,1:............. structure des arbres; M. G. Bonnier.. nfluence de la lumière électrique sur la Structure des plantes herbacées; M. G. Bonnier .......,.................... ude de l’action des rayons violets sur la formation des fleurs; M. C. de Can- | PR RE TT CI fluence de la radiation sur la colora- 4, "on des raisins; M. Émile Laurent... Péspiration et assimilation chlorophyl- lienne comparées chez les plantes at xad Mai Age) asses et chez les végétaux ordinaires; — Aübert. 2:22... ces cerises 133 t9 84] ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. Recherches sur la turgescence et la trans- piration des plantes grasses; M. Au- Les effets du brouillard des villes sur les plantes cultivées; M. W. Oliver....... Sur la différence de transmissibilité des pressions à travers les plantes li- gneuses, les plantes herbacées et les plantes grasses; M. G. Bonnier....... Sur le rapport entre le temps des semail- les et la quantité des matières pro- téiques contenues dans les grains d'Orge; M. P. Jentys..........,.,.., Formation de l'amidon chez les Angio- spermes; J.-C. Koningsberger La prétendue migration du contenu des feuilles avant leur chute; M. C. Weh- ec t n. Conditions biologiques de la végétation lacustre; M. Ant. Magnin............ Relations biologiques entre les plantes et les escargots; M. Piccioli..... Ves e Nouvelle Note sur la culture du Cynomo- rium coccineum; M. G. Arcangeli.... D. CRYPTOGAMIE. Traité des Cryptogames inférieures ; M. Fr. Ludwig.......,,................... Sur un nouveau procédé de culture du Champignon de couche; MM. Costantin et Matruchot.......... A IIS TS TS Recherches sur la mole, maladie du Cham- pignon de couche; MM. Costantin et Du- Progrés de nos connaissances relatives aux Urédinées; M. Dietel............ Les sucoirs chez les Urédinées; M. Sap- pin-Troulfg.....................s. nées; MM. Dangeard et Sappin-Trouffy. Une pseudo-fécondation des Urédinées ; MM. Dangeard et Sappin-Trouffy.. . .. La-pseudo-lécondation chez les Urédi- nées; M. Sappin-Trouffy............. D albus; M. de Lagerheim..... : Polymorphisme du: Cladosporium herba- orum; M. de Janczewski.....:.. visiva Influence de la lumière sur les spores du Á wf * + é " 19 Recherches histologiques sur les Urédi- : 131 129 83 “u 130 147 178 Charbon des céréales ; rent. Le thalle des Lichens calcicoles ; M. Bach- MANN .ossssseosseesesesses esse Sur l'appareil mucifère des Lamina- riacées ; M. Léon Guignard........... Sur la valeur morphologique et histolo- gique des poils et des soies dans les Chétophorées; M. J. Huber.......... Contribution à la connaissance des Ché- tophorées épiphytes et endophytes ct M. Émile Lau- PHYTOGRAPHIE ET A. PHANÉROGAMES. Recherches sur quelques (Enanthe ; M. J. Foucaud............................ Note sur une Saxifrage nouvelle de la section Cymbalaria ; M. Battandier... Monographie du genre Galeopsis; M. J. Briquet. ................,........... Contribution à l'étude du genre Pulmo- naria; M. P. Parmentier............. Note sur deux espèces de Scrofulaires; M. J. Daveau........,...,........... Recherches sur la fleur femelle et le fruit du Castanea vesca; M. F. Tognini..... Flora Europe lerrarumque adjacentium ; M. M. Gandoger..................,.. Liste des plantes observées à l'ile Dumet (Loire-Inférieurc) ; M. E. Gadeccau... Guide du botaniste au Hohneck et aux environs de Gerardmer; MM. C. Bru- notte et C. Lemasson................ La végétation des monts Jura; M. A. Magnin... Recherches sur la végétation des lacs du Jura; M. A. Maguin................. Flore de la Roche-Guyon; M. E. Rousse. Plantes rares ou nouvelles pour le Berry ; M. A. Le Grand..................... Quelques mots sur la flore du Puy-de- Dóme comparée à celle du Cantal; par le Frére Héribaud-Joseph............ Géographie botanique du département du Tarn; M. J. Bel Supplément au Catalogue des plantes de Provence de M. Honoré Roux........ Flore des Alpes-Maritimes, etc., vol. 1 M. Émile Burnat........,......,.... La florule du mont Soudine; M. Briquet. Ecloga plantarum hispanicarum ; M. Aug. de Coincy...................,,....,.. Supplementum Prodromi Flore Hispa- nice; M. M. Willkomm.............. Sur quelques plantes d'Espagne récoltées par M, Reverchon; M. J. Hervier..... €o^* ^ot, »09»^»spbrocotnaso9, CCC TABLE DES ARTICLES ANALYSÉS. de leurs affinités, M. J. Huber....... Quelques phénomènes de croissance chez les Cladophora et Chætomorpha ; M.K. Rosenvinge Les noyaux d’une Cyanophycée ; M. Dan- geard Études bactériologiques ; M. W. Wahrlich. Sur la structure des Bactéries; M. E. Lettnow............................. Sur le noyau et la division chez les Bac- téries; M. Nils Sjôübring.............. sonne sn GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 168 119 121 Revue critique des espèces italiennes du genre Trifolium ; MM. Belli et Gibelli. Géographie botanique de l'empire Otto- man, faits relatifs à la province de Salonique ; M. Abd-vr-Rahman Nadji.. Diagnoses de plantes asiatiques; M. J. Maximowicz......................... Plantæ Raddeanæ apetalæ; M. de Her- der Plantarum Caucasi novarum vel minus cognitarum; MM. Sommier et Levier.. Composées nouvelles du Turkestan, etc. ; M. Winkler. Résultats botaniques du voyage du comte Bela Zzéchenyi dans l'Asie centrale; M. A. Kanitz..........,.,.,.......e Aperçu de la végétation du Bélouchistan britannique ; MM. Lace et Hemsley.. Plantes nouvelles du Thibetet de la Chine occidentale, etc.; MM. Ed. Bureau ct A. Franchet.....................-..... Espèces nouvelles du Thibet chinois ; M. Franchel..............,......... Iconographie de la flore du Japon; M. R. Yatabe . . noms ss ss sms E ee coe isectttttt "PE n sense M. D. Prain.....................e.e Illustraliones flore insularum Maris Pa- cifici; M. E. Drake del Castillo......-- Flore de la Polynésie française; M. E. Drake del Castillo......... nn Phanérogames nouvelles et intéressantes de l'Amérique du Nord ; M. N.-L. Brit- Sur les espèces d'Ériocaulées de l'Ame- rique du Nord; M. Th. Morong...---- Rumex existant au nord du Mexique; M. W. Treleasec...................vee B. CRYPTOGAMES. Une station extra-littorale de l'Asplenium marinum; M. F. Camus.......-.. MS. Mousses nouvelles; M. C.-H. Wright.. 156 91 159 106 TABLE DES $ Nouvelles Mousses exotiques; M. H. Bos- > well...........,.............,...... . Musci exotici novi vel minus cogniti; > — MM. F. Renauld et J. Cardot......... ; Position del'Entosthodon Bolanderi Lesq.; » M. Holzinger.......,................ Les genres d'Hépatiques de S. F. Gray; . M. A. Le Jolis...................... = Catalogue des genres d'Hépatiques; M. A. LOW. Evans........................... | Le genre Cortinaire ; M. Britzelmayr.... - Sur une nouvelle Psalliote, P. ammo- Phila; M. Ménier................... Sur le Pompholix sapidum Corda et le Scolecotrichum Boudieri; M. A. de Jaczewski...........,......... "TE Le Polysporella Kutzingii Zopf; M. Dan- geard................. .......,...., Une Monographie des M. Massee ...,......... sente nn Lichenes exotici a prof. W. Nylander [| descripti vel recogniti; M. l'abbé Hue. I Contributions lichénologiques; M. J. | Lichenum generis Cyrtidulæ species, etc.; = M. Arthur Minks > Sur les espèces du genre Dictyonema; M. Hariot........,,................. ones. M. de Toni......................... **95062*02290o0006«0992929-0€009o29292* de quelques Algues vertes ; M. Fr. Gay. ) Chetosphæridium Pringsheimii; M. Kle- 3 LLI i P Seard..,,,..........,....,......... - Sur l’état coccoïde d'un Nostoc; M. C. _ Sauvageau............. es... C Yuyucha; M. de Lagerheim......... #Hucospira; M. de Lagerheim ..:...... ne nouvelle Algue perforante d'eau „douce; MM. Huber et Jadin.......... Usses du Cantal; M. Thériot....... . orst's Kryptogamen-Flora, Musci- ARTICLES ANALYSÉS. 106 103 103 111 A 25 29 25 140 107 nées; M. K. Limpricht....,.,........ Enumeratio Muscorum Caucasi; M. V.-F. Brotherus Muscinées du Choa; M. U. Brizzi....... Lejeuneæ madagascarienses; M. W. H. Pearson eec | 00090800 9veecis'etitoc(t Deux Mousses américaines nouvelles ; M. Best..............,.............. Catalogue des Mousses du Canada; MM. J. Macoun et C. Kindherg.............. Deux Mousses nouvelles d'Idaho; M. J.-B. Leiberg......,...................... Mousses de la Virginie occidentale; M. E. G. Britton.......................,... Liste de Mousses de la Terre de Feu et de Patagonie; M. D.-C. Eaton........ Hépatiques des iles Sandwich; M. A. W. Evans Liste d'Hépatiques canadiennes; M. W. H. Pearson...............,....,,.... sonore M. A. W. Evans..............,....... Liste d'Hépatiques du sud de la Patago- nie; M. A. W. Présence dans les Alpes du Chrysomyxa Abietis; M. Thomas.......,........... Les Champignons des Alpes-Maritimes, fasc. VI-V ; J.-B. Barla.............. Nouveaux Champignons de Saxe; M. J. Bresadola...... eee nt Quelques Champignons récoltés en Al- géric; M. A. de Jaczewski............ Champignons du Choa et de la colonie Érythrée; M. J. Bresadola........... . Sur certains Hyphomycétes nouveaux ou particuliers de l'Amérique du Nord; M. Thaxter......................... Nouveaux Champignons d'Australie ; M. J. Bresadola.................,......... Les Lichens d’un récif; M. l'abbé Domi- nique Lichens de Canisy (Manche) et des envi- rons; M. l'abbé Hue........,........ Observations relatives à la flore liché- nique de la Lorraine; M. l'abbé Har- essor soso. mand. ss... seese o pereerereeesree Lichenes nonnulli Scandinaviæ; M. Hul- Un SE Lichens de Munich; M. Arnold.. ZEE Lichens de la Moravie et de la Silésie orientale; M. Spitzner............... Lichenes Miyoshiani ; M. J. Muller..... Lichenes tonkinenses a cl. Balansa lecti ; M. J. Muller........ ern Lichenes victoryenses, etc.; M. J. Muller. Lichenes costaricenses; M. J. Muller.... Lichenes Schenckiani et L. catharinenses ; M. J. Muller....... iecbobhéteostobeen 154 180 Lichenes bellendenici et Lichenes brisba- nenses; M. J. Muller..........,..... Les Diatomées d'Auvergne; Frère Héri- baud-Joseph Algues subfossiles du Gotland; M. O. Borge.................. ee rnm n Chlorophyllophycées du Finmark; M. O. Borge............ eem hen Algues nouvelles ou critiques d'Angle- terre; M. Batters.................... Atlas des Algues marines d'Allemagne; M. J. Reinke........................ TABLE DES CRE ARTICLES ANALYSÉS. 17] Algues nouvelles de la Galicie orientale; M. R. Gutwinski.............,...... Les Algues de Schousboe déterminées par M. Éd. Bornet.................. Algues réc. à Malte; M. Môbius........ Nostoc punctiforme cn Nouvelle-Guinée ; M. de Toni.....,................... PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. Sur une Dicotylédone trouvée dans PAI- bien supérieur aux environs de Saintc- Ménehould (Marne); M. P. Fliche..... Sur un nouveau genre de Conifères ren- contré dans l'Albien de Argonne; M. P. Fliche.........,.................... Constitution des épis de fructification du 136 136 Aigues d'eau douce d'Australie; M. Mô- bius............... we n tem nmt Sphenophyllum cuneifolium; M. R. Leiller.......,........,............. Recherches sur la végétation du niveau aquitanien de Manosque ; M. de Saporta. Flore fossile des terrains de Ligurie; Monocotylédones ; M. S. Squinabol..... RECUEILS ET MÉLANGES. Actes de la Société Linnéenne de Bor- deaux, vol. XLV. ....... eh hn enn Association francaise pour l'avancement des sciences... ,....,,....... ..... Bulletin de l'Association pyrénéenne pour l'échange des plantes (1890-93). ...... Bulletin trimestriel de la Société bota- nique de Lyon, t. VIH, 1X et x........ Bulletin de la Société botanique des Deux- Sèvres (1889-92).............. ..... Revue scientifique du Bourbonnais et du centre de la France, 5° aunée........ Scrinia flore seleclæ; M. Ch. Magnier.. Société botanique d'échange des Iles britanniques ................,....... The Journal of Botany british and fo- reum, vol. xxx (1892)................ The Journal of Botany british and fo- reign, vol. xxxi (1893)............... Compte rendu des travaux présentés à la 15° session de la Société helvétique des sciences naturelles ...... soso. Deutsche botanische Monatsschrift, 9° et 10° années (1891-99)............ To" NOUVELLES.................. €e*06069060690,0900090*9*959*56e«€*0€9»09»9*99600999* Revue autrichienne de Botanique (Œsterr. bot. Zeitschr.) 41° année, 1891. ..... Œsterreichische botanische Zeitschrift, 42* année, 1892..................... Œsterreichische botanische Zeitschrift, 43° année, 1893 Boletim da Sociedade Broteriana, t. x... sn Les Orchidées, manuel de l'amateur; M. D. Bois....,..................1. Les Orchidées à Coumarine, le Faham et ses suceédanés ; M. L. Planchon...... Les Alpes françaises, la flore et la faune, etc. ; M. A. Falsan............ Les tourbières et la tourbe; M. Bie- lawski........,................sse Les plantes potagères et la culture ma- raichére; M. E. Berger.............: La végétation dans le Limousin; M. Félix Onothera ou (Enothera, les Anes et le Vin; M. Saint-Lager .........-.- ce. Notice biographique sur Aug. Mathieu; M. P. Fliche...... ................. 63, 128, 42 94 91 176 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME QUARANTIÈME. (Deuxiéme série. — TOMr XVe.) N. B. — Les noms de genre ou d'espèce rangés par ordre alphabétique sont le plus souvent les noms latins des plantes. Ainsi, pour trouver Sapin, cherchez Abies, etc. ` Les chiffres arabes se rapportent aux Comptes rendus des séances de la Société; les chiffres arabes entre crochets [] désignent la pagination de la Revue bibliographique, et les chiffres romains celle de la Session extraordinaire. A ABD-UR-RAHMAN NADJI effendi. Géo- graphie botanique de l'empire Ot- toman; faits relatifs à la province de Salonique [51]. Abies. Le roussi des feuilles de Sa- pin, 8. — Le Balai de Sorcière des Sapins, 89. — Brunissement de la partie terminale des feuilles de Sa- pin, 136. — Décurtation des feuilles de Sapin, 140. Abyssinie. Champignons du Choa et de la colonie Erythrée [152]. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux [160]. JEgagropiles marines (Sur les), 34 [28]. Afrique (Mousses nouvelles d") [106] [107]. — Voy. Abyssinie, Algérie, Congo, Madagascar, Maroc, Masca- reignes. Agenaise (Flore) de Chaubard, 243. Alchemilla critiques [127]. Algérie (Champignons d’) [154]. — (Flore d’). Les Doronicum scor- pioides Willd. et Linum austria- cum L. existent-ils en Algérie?, 63, 115. — Une nouvelle espèce algé- rienne de Zollikoferia, 190. — Excursion botanique dans la région de l'Ouarsenis, 259. — Astragalus nemorosus Batt. sp. nov., 263. — Brassica Souliei Batt. sp. nov., 262. — Celsia cretica L. var. pinnati- secta, 263. — Erodium malacoides var. floribundum Batt., 260. — Fumaria arabica Spach, 263. — Saxifraga baborensis Batt. sp. nov. [168]. — Silene Pomeli Batt., 260,. 263. — Zollikoferia anomala Batt. sp. nov., 190. Algues, LXXXVI, CXLVIII [15-33] [98] [137-140]. — des îles Mascareignes, LxLviiI. — de la flore de Montpel- lier, cLxxut. — vertes [15]. — phéosporées parasites [20]. — d'An- gleterre [24]. — nouvelle. perfo- rante [26]. -- de Schousboe [137]. Allemagne (Algues d’) |17]. — Deuts- che botanische Monatsschrift [172]. — Voy. Munich, Saxe. Allier. Revue scientifique du Bour- , bonnais et du centre de la France [162]. Allium subhirsutum L. à Belle-lle- en-Mer (Morbihan), 207. Allocution de M. Malinvaud, v1; — de 182 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. le marquis de Saporta, vit, CCVIL; — de M. Klebs, LXXXIII. Alpes (Flore fossile des Basses-) [94]. Alpes francaises, faune et flore [53]. — Structure de la feuille des plantes alpines (74]. — (Présence du Chry- somyxa Abielis dans les) suisses [145]. Alpes-Maritimes (Quelques Carex nouveaux pour les), 286. — (Cham- pignons des) [153]. — (Flore des) [44]. Alsine lanuginosa Coste, cxvit. — Paui Willk. [121]. Althea hirsuta (Monstruosité de P), 310. Amaryllidées (Sphérites dans les) [74]. Amérique du Nord (Ériocaulées de l’) [113]. — (Hyphomycétes nouveaux de l’) [149]. — (Phanérogames de F) [112]. — septentrionale (Mousses de l’) [106]. — Voy. Brésil, Canada, États-Unis, Mexique, Nouvelle-Gre- . nade, Patagonie, Terre de Feu, Vir- . ginie. Amidon (Formation de I") [72]. Anatomie végétale [71]. Aneura pinguis Dumrt., 207. Angleterre (Algues nouvelles ou cri- tiques d") [24]. — (Flore d’) [55- . 88] [168]. Annonces. Voy. Nouvelles. Anomalies. Voy. Monstruosités. Aquilariella (Sur le genre), 77. Arabie tropicale (Un Kalanchoe re- marquable de l”), 298. Arabis Malinvaldiana Rouy et de Coincy sp. nov. [51]. ARCANGELI (G.). Nouvelle note sur la culture du Cynomorium coccineum [130]. Argonne (Conifére fossile nouveau trouvé dans l’Albien de l’) [136]. Aristoloches (Fleurs des) [69]. SL Flore des Lichens de Munich Asie (Plantes d") [33-39]. — Voy. Arabie, Bélouchistan, Chine, Indes, Thibet, Tonkin, Turkestan. Asplenium marinum [159]. Association francaise pour l'avance- ment des sciences, 21* session [125]. — pyrénéenne pour l'échange des plantes [175]. Astragalus nemorosus Batt. sp. nov., 263. AUBERT (E.). Recherches sur la tur- gescence et la transpiration des plantes grasses [131]. — Respira- tion et assimilation chlorophyl- lienne comparées chez les plantes grasses et chez les végétaux ordi- naires [133]. Aude. Le pic d'Ourthizet et la vallée de Rébenty, 147.— (L'Helichrysum biterrense Coste et Mouret sp. nov. découvert dans V), CXLI. Australie (Algues d'eau douce d) [20]. — (Lichens d") [13]. — (My- cetes nouveaux d") [152]. AUTRAN (Eug.). Bulletin de l'herbier Boissier [63]. Autriche. Revue de botanique autri- chienne [58] [122] [170]. — Voy. Galicie. Auvergne (Les tourbiéres d") [55]. — Voy. Cantal, Puy-de-Dóme. Aveyron (Centaurea calcitrapo X pectinata découvert dans l), 983. — Florule du Larzac, du causse Noir et du causse de Saint-Affrique, xci. — Alsine lanuginosa Coste, cxvi. — Cotoneaster intermedia Coste, cxxi. — Laserpitium Nes- ileri var. umbrosum Coste, CXXIII. — Rosa sempervirens var. puberula Coste, cxx1. — Thymus dolomiticus Coste, cxxx. — Viola pseudo-mi- rabilis Coste sp. nov., CXV. B Bacillariées [25]. BacHMANN (E.). Le thalle des Lichens calcicoles [144]. Bactéries (Sur le noyaa des) [85]. — (Sur les) [87]. — (Structure des) 88 BAICHÈRE (abbé Ed.). Voy. Gautier. BaILEY (F.). Voy. J. Muller. BALANSA. Voy. J. Muller. : BALICKA-IwANOWSKA (Mie G.). Contri- TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. bution à l'étude anatomique et sys- tématique du genre Tris et des genres voisins [71]. — Voy. Cho- dat. Balsaminées (Tégument séminal chez les), 56. Barbula Brebissoni Brid., 363. Barta (J.-B.). Les Champignons des Alpes-Maritimes [153]. BARRATTE (G.). Les Doronicum scor- pioides Willd. et Linum austria- cum L. existent-ils en Algérie ?, 115. Barréra (Pierre de). Voy. abbé Pour- ret. ` BATTANDIER (A.). Lettre sur le Doro- nicum scorpioides et le Linum austriacum, 62. — Description d'une nouvelle espèce algérienne de Zollikoferia, 190. — Excursion botanique dans la région de l'Ouar- senis, 259. — Lettre sur le Dr Clary, 266. — Note sur une Saxifrage nouvelle de la section Cymbalaria Griseb. [168]. BATTERS. Algues nouvelles ou critiques d'Angleterre [24]. Bavière. Voy. Munich. BEL (Jules). Lettre sur le Xanthium spinosum var. inerme, 285. — Géographie botanique du Tarn [118]. BELA SZÉCHENYI (comte). Voy. Kanitz. BELEzE (M'* M.). Lettre sur une nou- velle localité du Lycopodium cla- valum en Seine-et-Oise, 211. BELLI (S.). Voy. Gibelli. Bellis perennis (Monstruosité du), 309. Bélouchistan (Végétation du) [37]. Berberis asiatica en glossologie, 367, 370. BERGER (E.) Les plantes potagéres et la culture maraichére [54]. Berry. Voy. Cher, Indre. BEST (G.-N.). Deux Mousses améri- caines nouvelles [106]. BiELawskt. Les tourbières et la tourbe [55]. Biographies, éloges : A. de Candolle, 216. — Dr Clary, 265. — A. Pons 183 (abbé), 280. — Jules Remy, 339. — Charles Richon, 390. — Auguste Mathieu [62]. Bois (D.). Les Orchidées, Manuel de l'amateur [52]. Boletim da Sociedade Broteriana [125]. BoNNET (Edm.). Observation sur l’his- toire de la famille des Cistes de Pourret, Lxxiv. — Notices et extraits de deux manuscrits de la biblio- théque de la Faculté de médecine de Montpellier, cLxxix. BONNIER (G.). Obs., 309. — Influence de la lumiére électrique continue et discontinue sur la structure des arbres [1]. — Influence de la lu- miére électrique sur la structure des plantes herbacées [2]. — Sur la différence de transmissibilité des pressions à travers les plantes li- gneuses, les plantes herbacées et les plantes grasses [83]. BoNvaLoT. Voy. Bureau. Bordeaux (Actes de la Société Lin- néenne de) [160]. Borce (0.). Chlorophyllophycées du Finmark [29]. — Algues d'eau douce subfossiles duGotland [29]. — Notes algologiques [29]. BonNET (Ed.). Obs., 210. — Les Al- gues de P.-K.-A. Schousboe [137]. Borzi (A.). Algues d'eau douce de la Papouasie récoltées sur des crânes humains [18]. BoswELL (H.). Nouvelles Mousses exotiques [106]. Botanical (The) exchange Club of the british [sles [126]. Botanique (Revue de) [107]. Bouches-du-Rhône. Catalogue des plantes de Provence [119]. BouLay (abbé). Quelques mots sur l'étude des Rubus en France, 26. — De la marche à suivre dans l'étude des Rubus, 79. Bourbonnais. Voy. Allier. BovER. Rapport sur l'herborisation faite par la Société à la Pompiniane (Hérault), ccxi. — et JACZEWSKI (A. de). Matériaux pour la flore 184 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mycologique des environs de Mont- pellier, CCLx. Brachytrichia Balani et Quoyi Born. et Flah., CLXXI. Brassica Souliei Batt. sp. nov., 262. BRESADOLA (J.). Mycetes australienses novi [152]. — Champignons du Choa et de la colonie Érythrée (Abys- sinie) [152]. — Fungi aliquot saxo- nici novi lecti a cl. W. Krieger Brksil f ichens du) [12]. Bretagne. Voy. Finistère, Morbihan, Loire-Inférieure. Bretagne (Grande-). Voy.Britanniques (Iles). BRIQUET (J.). Monographie du genre Galeopsis [65]. — La florule du mont Soudine [165]. Britanniques (Hieracium nouveaux des Iles) [56] [57]. — Société bota- nique d'échange des plantes | 126]. — Journal of Botany british [55] [168]. — Voy. Angleterre, Écosse. BRITTEN (James). Journal de Botanique, vol. xxx (1892) [55]; — vol. xxxi (1893) [168]. BRITTON (E.-G.). Mousses de la Vir- ginie occidentale [107]. BRITTON (N.-L.). Phanérogames nou- velles ou intéressantes de l'Amé- rique du Nord [112]. BRITZELMAYR. Le genre Cortinarius [149]. Bnizzt. Muscinées du Choa [107]. BROTHERUS (V.-F.). Enumeratio Mus- corum Caucasi [101]. BRUNAUD (Paul). Sphéropsidées nou- velles ou rares récoltées à Saint- Porchaire, à Fouras et à Saintes (Charente-Inférieure), 991. BRUNOTTE (C.) et LEMASSON (C.). Guide du botaniste au Honeck et aux envi- rons de Gerardmer (Vosges) [49]. BUFFHAM. Chantransia trifila, nou- velle Algue marine [25]. Bulletin de l’Association pyrénéenne pour l'échange des plantes [175]. -— trimestriel de la Société botanique de Lyon (162].— de la Société bota- nique des Deux-Sévres [165]. Burrau (Ed.). Obs., 341, 380. — et FRANCHET (A.). Plantes nouvelles du Thibet et de la Chine occiden- tale [40]. Bureau et Conseil de la Société pour 1894, 393. BonNAT (Ém.). Note sur une nouvelle localité ligurienne du Carex Grio- letii Rom. et sur quelques Carex nouveaux pour les Alpes-Maritimes, 986. — Flore des Alpes-Maritimes |44]. Buser. Sur plusieurs Alchimilles cri- tiques ou nouvelles distribuées en 1893 dans le Flora selecta [127]. C Calvados (Le Carex axillaris Good. découvert dans le), 264. Campanula praecox Miég. sp. nov. (Sur le), 304. Camus (F.). Nouvelles glanures bryo- logiques dans la flore parisienne, 361. — Obs., 380. — Une station extra-littorale de Asplenium ma- rinum [159]. Camus (G.). Localités nouvelles de plantes peu communes ou critiques, 211. — Obs., 225, 312. | Canada Hépatiques du) [110]. — (Mousses du) [103]. Candolle (Alphonse de). Sa mort, 916. — Hommage rendu à sa me- . moire, 216. ] CANDOLLE (C. de). Étude des rayons ultra-violets sur la formation des fleurs |84]. Cantal. Les Diatomées d'Auvergne [139]. — (Flore du) comparee à celle du Puy-de-Dôme [119]. — Co- chlearia pyrenaica, Crepis lamp- sanoides, Saæifraga hieracifolia et Silene ciliata [120]. —— Capparidées (Tégument séminal chez les), 56. CanDor (J.). Voy. F. Renauld. Carex axillaris Good. dans le Calva- ' dos, 264. — Grioletii Rœm. prés de San-Remo, 286. Castanea vesca (Sur la fleur femelle ‘et le fruit du) [82]. COURONNE T TS. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Caucase (Mousses du) [101]. — (Plantes du) [169]. — (Truffe du), 301. Causses (Florule des), xci. Cellules végétales (Sur les) [76]. Celsia cretica L. var. pinnatisecta, 263. Centaurea calcitrapo X pectinata découvert dans l'Aveyron, 282, 283. Centre de la France (Le Doronicum scorpioides dans le), 333. CHABERT (A.). Le Corydalis fabacea Pers. dans le Jura, 250. Chætomorpha (Croissance des) [27]. Chætosphæridium Pringsheimii (Al- gues) Klebahn nov. gen. [29]. Champignons, 89, 208, 219, 221, 236, LXXXIV, CCLX [88-90] [145-155]. — de couche (Culture du) [155]. — (Maladie du) [154]. Chantransia trifila (Algues) Buffham sp. nov. [25]. Charente-Inférieure (Sphéropsidées de la), 221. CHATIN (Ad.). De la multiplicité des parties homologues dans ses rap- ports avec la gradation des espéces végétales, 269. — Sur une Truffe du Caucase, la Touboulane, 301. — Signification de la variété des or- ganes dans la mesure de la grada- tion relative des espéces végétales, 328. Chaubard et la Flore agenaise, 243. Chelidonium laciniatum Mill. var. fumariæfolium DC., 283, 286. Cher (Le Vallisneria spiralis dans le), 55. — Plantes rares ou nou- velles pour le Berry [119]. Chétophorées (Poils et soies des) [30]. — épiphytes et endophytes [98]. Chicorée (Maladie de la) dite Barbe de Capucin, 208. Chine occidentale (Plantes nouvelles de la) [40]. CHODAT (R.). Proposition d'une ses- sion en Suisse en 1894, CXCIV. — Laboratoire de Botanique [70]. — et BALicKA-IwANOWSKA (Me G.). La feuille des lridées [80]. — et ZoLLI- KOFER (R.). Les trichomes capités 185 du Dipsacus et leurs filaments vi- brants [81]. Chrysomyxa Abietis dans les Alpes [145]. Cirsium monspessulanum var. feroz Coss. sp. nov. pour la France, 161. Cistus hirsutus à Landerneau (Finis- tére), 379. Cladophora (Croissance des) [27]. Cladosporium herbarum (Polymor- phisme du) [90]. Clary (D'). Sa mort, 264. — Hom- mages rendus à sa mémoire, 265, 266, 267. Clématite à feuilles et à fleurs mons- trueuses, 257. Clitocybe Fries [153]. — Panizzii Barla sp. nov. (153]. CLos (D.) Le Cyclamen linearifo- lium DC., simple anomalie pédon- culaire du C. europeum L., 24. — L'espéce chez les Herniaria hir- suta et glabra J. Bauh.-L. et chez les Scutellaria galericulata et mi- nor L., 192. — Chaubard et la Flore Agenaise, 243. — Lettre sur la mort du D" Clary, 265. — Lettre sur le Chelidonium fumariæfolium DC., 286. — Lettre sur la mort de M. Jules Remy, 339. — Les Luzula maxima, Matricaria inodora, Ber- beris asiatica et Osmunda regalis en glossologie, 367. — Lettre, 1x. Club (The botanical exchange) of the british. Isles [126]. Cochlearia groenlandica L. (Sur le) [57]. — pyrenaica dans le Cantal [120]. Cognassier (La Pezize des fruits mo- mifiés du), 219. Cohnia flabelliformis (Sur les racines du), 46. Coincy (A. de). Ecloga plantarum hispanicarum [91]. Coincya (Cruciféres) Rouy nov. gen. [51]. — rupestris [51]. Collema melænum Ach., 167. Cominissions nommées par le Conseil pour 1893, 47. | Comosperma scandens (Sur la tige du) [70]. 186 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Compositarum | novarum Turkesta- nie [94]. Congo (Un Ptychogaster du), LXXXIV. Conifére nouveau trouvé dans l'Albien de l'Argonne [136]. Coniothyrium Lycii P. Brun., 223. CoRDEMOY (Jacob de). Sur le second bois primaire de la racine de cer- taines Liliacées arborescentes, 42. — Du róle du péricycle dans la ra- cine du Dracena marginata, 145. Cornu (M.). Obs., 113. Cornus sanguinea (Sur une seconde floraison du), 384. Cortinarius (Le genre) [149]. Corydalis fabacea Pers. dans le Jura, 250. CosTANTIN (J.). Eurotiopsis, nouveau genre d'Ascomycétes, 236. — et Durour. Recherches sur la môle, maladie du Champignon de couche [154]. — Sur un nouveau procédé de culture du Champignon de cou- che [155]. CosTE (abbé H.). Note sur le Centau- rea calcitrapo X pectinata, hybride nouveau découvert dans l'Aveyron, 283. — Florule du Larzac, du causse Noir et du causse de Saint-Affrique, xci. — Distribution géographique des plantes rares ou remarquables de ces localités, cx. — Un bouquet de quarante plantes nouvelles pour la flore de l'Hérault, CXLIvV. — et Mourer (F.). Note sur l'Helichry- sum bilerrense sp. nov., CXLI. Cotoneaster intermedia Coste, cxxu. CouPIN (H.). Sur les variations du pouvoir absorbant des graines en rapport avec leur poids, 102. CRATO (E.). Contribution à la connais- sance de la structure protoplas- mique [79]. Crepis lampsanoides dans le Cantal [120]. Cros (D'). Discours aux obsèques du D" Clary, 266. Cryptogames inférieures (Sur les) [89]. Cryptomonas marin (Sur un) [19]. Cyclamen linearifolium DC. simple anomalie pédonculaire du C. euro- pœum L., 24. | Cynomorium coccineum (Culture du) [130]. Cyrtidulæ (Lichenum generis) species nondum descriple aul non rite de- lineatæ |14]. Cytosporella Mali Brun., 223. D DANGEARD (P.-A.). Note sur un Cryp- tomonas marin [19]. — Les noyaux d'une Cyanophycée, le Merismope- dia convoluta Bréb. [20]. — Le Polysporelia Kutzingii Zopf [141]. — et Sappin-Trourry. Recherches bistologiques sur les Urédinées [146]. — Une pseudo-fécondation des Urédinées [146]. Daphnobryon (Sur le genre), 72. Daveana (Composées) Willk. nov. gen. du Portugal [127]. DavEaU (J.). Note sur le Fumaria me- dia Lois., cxcv. — Note sur deux espéces de Serofulaires [120]. DEFLERS (A.). Note sur un Kalanchoe remarquable de l'Arabie tropicale, 298. DELACOUR (Th.). Rapport sur la situa- tion financière de Ja Société à la fin de 1892 et propositions pour le budget de 1894, 240. DELILE (A.-R.). Lettre à Prost, LXXVII. Dendrostellera (Sur le genre), 14. Deutsche botanische Monatsschrift [172]. Denx-Sivres (Société botanique des) [165]. Dianthus (Monstruosité de), 310. — Nanteuilii Burn., CCXCVIII. Diatomées d'Auvergne [139]. Dicotylédone trouvé dans l'Albien su- périeur du département de la Marne [136]. Dictyonema (Sur le genre) [9]. Dictyosphæria Dene (Structure du) [20]. Di&rEL. Sur les progrès de nos con- naissances relatives aux Urédinees UM N TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. pendant les dix dernières années [150]. Diplodia magnoliicola, nucis, Rosa- rum P. Brun., 293-224. Diplodina Juglandis P. Brun., 224. Dipodascus albidus de Lagerheim [88]. Dipsacus (Trichomes capités du) [81]. DOMINIQUE (abbé). Les Lichens d'un récif [7]. Dons, 7, 48, 78, 210, 918, 219, 239, 268, 981, 340, 341, LXXXI. Doronicum scorpioides Willd. existe- t-il en Algérie?, 63, 115. — (Sur le), 186. — du centre de la France et ses affinités, 333. — atlanticum Rouy sp. nov., carpetanum Boiss. et Reut., macrophyllum Fisch, Pardalianches L., plantagineum L., scorpioides Willd. et Tourne- fortii Rouy sp. nov., 186-187. Doubs. Végétation des monts Jura [157]. DOUMET-ADANSON (N.). Sur le Poly- gonum sakhalinense, cuxxxvin. Dracæna marginata (Sur les racines du), 45. — (Péricycle dans la racine du), 145. DRAKE DEL CAsTILLO (E.). Flore de la Polynésie française [115]. — Illus- trationes flore insularum maris Pacifici [118]. Druce (G. Claridge). Rapport sur les distributions faites, en 1892, par la Société botanique d'échange des lles britanniques [126]. DRUDE (0.). Manuel de Géographie botanique ; 17 livr. [128]. DüucHARTRE (P.). Nouvelles observa- tions sur les aiguillons du Hosa se- ricea Lindl., 104. — Hommage rendu à la mémoire de M. A. de Candolle, 216. — Moustruosité fo- liaire et florale d'une Clématite, 257. — Obs., 114, 243, 309, 312, 384. Durour. Voy. Costantin. DuranD (Eug.). Note sur le Pin de Salzmann, ccxxvilt. DuranD (Th.) et PrrTiER (H.). Pri- . mitiæ Flore costaricensis [11]. 181 E EATON (Daniel C.). Liste de Mousses de la Terre de Feu et de Patagonie _ [108]. Ecosse (Salix d’) [57]. Ectocarpus siliculosus Dillw. [25]. Elections de la Société pour 1894, . 393. Eloges. Voy. Biographies. Enkleia (Sur le genre), 69. Entodesmis (Algues) Borzi nov. gen. Entosthodon Bolanderi Lesq. (Sur P) [103]. Epilobium Duriæi J. Gay (Sur F) . [56] [57]. Ériocaulées de l'Amérique du Nord [113]. Eriosolena (Sur le genre), 67. Erodium malacoides var. floribun- dum Batt., 260. Érythrisme ou coloration rosée des fleurs blanches, 381, cLxxxix. Espagne (Flore d’) [51] [121] [167]. — Flore hispano-portugaise [60]. Espèces végétales (Multiplicité des parties homologues dans ses rap- ports avec la gradation des), 269. — (Variété des organes dans les), 328. États-Unis. Mousses nouvelles d'Idaho [106]. Europe (Flore d'); Graminées [121]. — Voy. les noms des divers pays de l'Europe. Euroliopsis Cost., nouveau genre d'Ascomycétes, 236. EvANS (A.-W.). Liste d'Hépatiques du sud de la Patagonie [108]. — Hépa- tiques de la Virginie occidentale [108]. — Liste provisoire des Hépa- tiques des iles Sandwich [108]. — Catalogue des genres d'Hépatiques [109]. F Faham (Le) et ses succédanés [121]. Farsan (A.). Les Alpes françaises; la flore et la faune, avec ja collabora- tion de MM. G. de Saporta, D' A. 188 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Magnin, Ch. Rey, C. Chantre et A. Locard [53]. FERRERO (F.). Voy. Gibelli. Feuille (Structure de la) des plantes alpines [74]. — (Migration du con- tenu des) avant leur chute [133]. Fimbristylis dichotoma Vahl, 263. Finistère (L'Asplenium | marinum trouvé dans le) [159]. — Le Cistus hirsutus Lamk aux environs de Landerneau, 379. Finmark (Norvège) (Chlorophyllophy- cées du) [29]. FLAHAULT (Ch.). Les zones botaniques dans le Bas-Languedoc et les pays voisins, XXXVI. — Rapport sur l'Ins- titut de Botanique, ccxxxvir. — Obs., 1x. FLicHE (P.). Nommé chevalier de la Légion d'honneur [176]. — Lettre sur une seconde floraison du Cor- nus sanguinea, 384. — Notice sur Auguste Mathieu, sa vie et ses tra- vaux [62]. — Sur une Dicotylédone trouvée dans l'Albien supérieur aux environs de Sainte-Ménehould (Mar- ne) [136]. — Sur un nouveau genre de Coniféres rencontré dans l'Al- bien de l'Argonne [136]. Floraisons automnales extraordinaires, 912, 313, 382, 383, 384. Fossiles. L'ancienne flore provencale, X. — Voy. Fliche, frére Héribaud, de Saporta, Squinabol, Zeiller. Foucaup (J.). Recherches sur quel- ques Œnanthe [47]. — Voy. Rouy. France (Flore de). 250 plantes trou- vées dans le département du Gard aprés la publication de la Flore du Gard, 19. — Etude des Rubus en France, 26. — Supplément à la florule du cours supérieur de la Dourbie de la circonscription de Campestre (Gard), 60. — Localités nouvelles de plantes récoltées aux environs de Saint-Malo, 64. — Le pic d'Ourthizet et la vallée du Ré- benty (Aude), 147. — Lichens des environs de Paris, 165. — L'Ailium subhirsutum à Belle-lle-en-Mer, 207. — Localités nouvelles de plantes peu communes ou critiques des environs de Paris, 211. — Un hybride probable des Stachys ger- manica et alpina L., 213. — Sphéropsidées récoltées à Saint- Porchaire, à Fouras et à Saintes (Charente-Inférieure), 221. — Chau- bard et la Flore agenaise, 249. — Le Corydalis fabacea Pers. dans le Jura, 250. — Sur le Centaurea calcitrapo X pectinata découvert dans l'Aveyron, 283. — Sur quel- ques Carex nouveaux pour les Alpes-Maritimes, 286. — Revision des Rubus, des Galium et des Hie- racium de la flore du Gard, 289. — Campanula præcox Miég. et Myosotis pyrenaica Pourr., 304.— Nouvelles glanures bryologiques dans la flore parisienne, 361. — Herborisations aux environs de Lai- gle (Orne) et sur le Cistus hirsu- tus en Bretagne, 371. — Session extraordinaire de la Société à Mont- pellier, 1-ccxcix.— Les zones bota- niques dans le Bas-Langnedoc et les pays voisins, XXXVI. — Catalogue des Roses observées dans les Pyré- nées-Orientales, LXII. — Formes occidentales du Pinus Laricio, LXXVII. — Florule du Larzac, du causse Noir et du causse de Saint- Affrique, xci. — Sur l'Helichrysum bitterense sp. nov., CXLI. — Un bouquet de quarante plantes nou- velles pour la flore de l'Hérault, cxiv. — Sur quelques Algues de la flore de Montpellier, CLXXIH. — Sur l'Uropetalum Bourgæi Nym., CLXXXIX. — Sur le Fumaria media Loiseleur, CXCV. — Herborisations de la Société pendant la session extraordinaire, CCVIII-CCXXV,CCXXXI. — Roses et Hieracium récoltés par la Société pendant la session extra- ordinaire, ccxxxv. — Matériaux pour la flore mycologique des environs de Montpellier, CCLX. — Un Dianthus nouveau pour la flore de l'Hérault, cexcvu. — Flore de la Roche-Guyon (Seine-et-Oise)(1 18], TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. — Lichens de Canisy (Manche) [143]. Espéces décrites ou signalées : Allium subhirsutum, 201. — Alsine lanuginosa Coste, CXVII. — Aneura pinguis, 207. — Asplenium mari- num [159]. Barbula Brebissoni Brid., 363. Campanula precox Miég. sp. nov., 304.— Carez axillaris Good., 264. — Centaurea calcitrapo X pecti- nata, 282, 283. — Chelidonium ia- ciniatum Mill. var. fumariæfolium- DC., 283, 286. — Cirsium mons- bessulanum var. ferox Coss., 161. — Cistus hirsutus, 311, 379. — Les Clitocybe des Alpes-Maritimes [153].— CI. Paniz zii Barla sp. nov. [153]. — Cochlearia pyrenaica dans le Cantal [120]. — Collema melænum Ach., 167. — Corydalis fabacea Pers. dans le Jura, 250. — Cotoneaster intermedia Coste, CxXH. —- Crepis lampsanoides [120]. Dianthus Nanteuilii Burn., Ccxcvi. — Doronicum scorpioides, 333. Fumaria media Loisel., CXCV, CCI. Glæocystis miniata (Palmella mi- niata Leiblein), CLXXV. Helichrysum biterrense Coste et Mouret sp. nov., cxLI. — Heri- baudia (Diatomées) M. Perag. nov. gen. [140]. Isoetes Brochoni L. Motelay sp. nov. [160]. Laserpitium Nestleri L. var. um- brosum Coste, CXXII. — Lecanora calcarea Sommerf., 177.-— L. can- dicans Schær., 172. — L. chaly- bea Schær., 173. — L. circinata Ach. var. subcircinata L., 115. — L. crassa Ach., 174. — L. Erysibe Nyl., 179. — L. farinosa Nyl., 178. — L. fulgens Ach., 171. — L. glaucocarpa f. conspersa Fr., 178. — L. pruinosa Nyl., 118. — Leci- dea chondrodes, 181. — L. deci- piens Ach., 182. — L. denigrata Nyl., 184: — L.. lenticularis var. 189 erubescens, 183. — L. lurida Ach., 180. -- L. vesicularis Ach., 182. — Lophocolea minor Nees, 366.— Lycopodium clavatum, 211. Myosotis pyrenaica Pourr. et var. pratensis et nemorosa Miég., 304. Nuphar sericeum Lge [159]. Œnanthe silaifolia M.-Bieb., 919.— X Orchis Boudieri G. Camus, 225. Pellia calycina Nees, 208. — Pertu- saria communis DC. var. rupestris DC , 179. — Pinus Laricio, LXXVII. — Platygrapha periclea Nyl.,184. — Psalliota ammophila [151]. Ramalina fraxinea Ach., 168. — X Ranunculus Luizeti Rouy, 215. — Hosa sempervirens L. var. pube- rula Coste, cxxi. — Rouxia (Dia- tomées) J. Brun et Hérib. nov. gen. [140]. — X Saliz ambigua Ehrh., 225. — Saxifraga hieracifolia [120]. — Scieropodium cespitosum Sch., 364. — Silene ciliata [120]. — Stachys alpino X germanica, 213. Thymus dolomiticus Coste, cxxx. Uropetalum Bourgæi Nym., cixxxix. Vallisneria spiralis, 55. Xanthium spinosum var. Bel, 282, 285. Voy. Barla, Bel, Briquet, Brunotte, Burnat, F. Camus, abbé Dominique, Falsan, Fliche, Gadeceau, frère Hé- ribaud-Joseph, abbé Hue, Le Grand, Magnin, abbé Marçais, Ménier, Oli- vier, Rousse, Roux, Sociétés. FnawcuET (Ad.). Obs., 114, 189. — Diagnoses d’espèces nouvelles du Thibet chinois envoyées par l'abbé Soulié [42]. — Voy. Bureau. Fumarin arabica Spach, 263. — media Lois. (Sur le), cxcv. — offi- cinalis L. var. media Boreau, cct. G GADECEAU (E.). A propos de l’Allium subhirsutum L., récemment signalé à Belle-Ile-en-Mer, 207. — Liste des plantes observées à l'ile Dumet, prés Piriac (Loire-Inférieure) [50]. inerme 190 GAGNEPAIN. Lettre sur des cas de tératologie végétale, 309. Gaiadendron (Structure et affinités des), 317, 325. — (Sur la fleur des), 341, 358. GAIN (Edm.). Sur la matière colorante des tubercules et des organes sou- terrains, 95. — Contribution à l'étude de l'influence du milieu sur les végétaux, 142. GALAVIELLE. Voy. Huber. Galeopsis (Monographie du genre) [65]. Galicie orientale (Algues nouvelles de) [19]. — (Flore de) [122]. Galium de la flore du Gard, 289. GANDOGER (M.). Voyage botanique dans le massif du Mont-Rose (Suisse), 225. — Deuxième voyage botanique au Grand-Saint-Bernard (Valais, Suisse), 385. — Flora Europe ter- rarumque adjacentium, etc. [121]. Gard (250 plantes à ajouter à Ja flore du), 13. — Florule du cours supé- rieur de la Dourbie et des environs de Campestre, 60. — (Revision des Rubus, Rosa, Galium et Hieracium du), 289. Garonne (Haute-). Campanula præ- cor Miégev., à Bagnères-de-Lu- chon, 304. GAUTIER (G.). Roses récoltées pendant la session de Montpellier, ccxxxv. — Hieracium récoltés pendant la session de Montpellier, ccxxxv. — et BAICHÈRE (abbé Edm.). Le pic d'Ourthizet et la vallée du Rébenty (Aude), 147. Gay (F.). Sur quelques Algues de la flore de Montpellier, CLxx111, — Re- cherches sur le développement et la classification de quelques Algues vertes [15]. Géographie botanique [51]. — (Ma- nuel de) [128]. — Distribution géo- graphique des plantes rares ou remarquables de l'Aveyron, cx. GÉRARD. Obs., x. Gérardmer (Vosges) (Guide du bota- niste aux environs de) [49]. GisELLI (G.) et Ferrero (F.). Re- SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cherches anatomiques et morpho- logiques sur le développement de Povule et de la graine du Trapa natans L. [67]. — et BELLI (S.). Revue critique des Trifolium ita- liens; sect. Calycomorphum Presl et Cryptosciadium Celak. [156]. GiLLoT (X.). Le genre Onothera, éty- mologie et naturalisation, 197. — Influences climatériques de l'année 1893 sur la végétation, 981. — Observations sur la coloration rosée ou érythrisme des fleurs normale- ment blanches, CLXXXIX. GiRAUDIAS. Bulletin de l'Association pyrénéenne [175]. Gironde. Voy. Bordeaux. Globularia Cambessedii vulgaris L. [168]. Gleocystis miniata (Palmella mi- niata Leiblen), cLxxv. Glossologie botanique. Voy. Clos. Gnidiopsis (Sur le genre), 75. GoMoNT. Sur quelques Phormidium à thalle rameux, LXXXVI. Gotland (Suéde) (Algues d'eau douce subfossiles du) [29]. Graines (Germination des), 95. — (Variations du pouvoir absorbant des) en rapport avec leur poids, Willk. et Grand-Saint-Bernard (Valais, Suisse) (Voyage au), 385. Gray (S.-F.). Voy. Le Jolis. Grenade (Lichens de la Nouvelle-) [11 ]. GUIGNARD (L.). Président de la Société pour 1894, 393. — Note sur Pori- gine et la structure du tégument séminal chez les Capparidées, Résé- dacées, Hypéricacées, Balsaminées et Linacées, 56. — Observations sur l'appareil mucifére des Lami- nariacées [22]. Guinée (Nostoc punctiforme en Nou- velle-) [28]. Gutwinski. Voy. Roman. H HarioT. Observations sur les espèces du genre Dictyonema [9]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. HARMAND (abhé). Observations rela- tives à la flore lichénique de la Lorraine [8]. Haute-Savoie. Voy. Savoie. HECKEL (Ed.). Sur un projet de créa- tion d'un Jardin botanique à Saint- Pierre de Martinique, 269. Helichrysum biterrense Coste et Mou- ret sp. nov. (Sur l), CXLI. Hémiascée (Une) sexuée [88]. HExsLEY (W. Botting). Voy. Lace. Hendersonia distans Brun., 224. HENRIQUES (J.-A.). Bulletin de la Société Brotérienne de Coimbre (Portugal) [125]. Hépatiques (Catalogue des genres d") [109]. — du Canada [110]. — (Les genres d") de S. F. Gray [111]. — Voy. Mousses. Heracleum Sphondylium (Monstruo- sité de l’), 311. Hérault (40 plantes nouvelles pour la flore de l’), cxtiv. — Helichrysum biterrense sp. n., CXLI. — Dianthus Nanteuilii Burn., ccxcvur. — Voy. Languedoc (Bas) et Montpellier. Herbier Boissier (Bulletin de l') [63]. Herborisations dans la région de l'Ouarsenis, 259. — aux environs de Laigle (Orne), 371. — de la Société, pendant la session extra- ordinaire, à Ja Valette, prés Mont- pellier, cevir; — à la Pompiniane, CCXII; — au pic Saint-Loup et dans la plaine de Saint-Martin-de-Londres, CCXIIL; — aux bois de Grammont et de Doscares, ccxvi; — à Montar- naud, CCxIX ; — aux environs de Gra- bels et à Valmaillargues, ccxxin1; — à Saint-Guilhem-le-Désert, CCXXV; — à Palavas, CCXXXI. HERDER (F. de). Plante Raddeanæ apetale [33]. HEniBAUD-JosEPH (Frère). Quelques mots sur la flore du Puy-de-Dóme comparée à celle du Cantal [119]. — Les Diatomées d'Auvergne [139]. Heribaudia (Diatomées) Perag. nov. gen. [140]. Herniaria hirsuta et glabra, 192. HERVIER (J.). Sur quelques plantes 191 d'Espagne récoltées par M. E. Re- verchon [121]. Hieracium de la flore du Gard, 989. — nouveaux de la Grande-Bretagne [96] [57]. — beticum Arv.-Touv. sp. nov, d'Espagne [121]. — sublac- teum et substellatum Arv. Touv. et Gautier, CCXXXvI. — récoltés par la Société pendant la session de Montpellier, ccxxxv. Hohneck (Vosges) (Guide du botaniste au) [49]. HOLZINGER (J.-M.). Position systéma- tique de l'Entosthodon Bolanderi Lesq. [103]. HovELACQUE (M.). Sur les caractéres anatomiques du Lepidodendron selaginoides Sternb., 48. HonER (J.). Observations sur la valeur morphologique et histologique des poils et des soies dans les Chéto- phorées [30]. — Contribution à la connaissance des Chétophorées épi- phytes et endophytes et de leurs af- finités [98]. — et GALAVIELLE. Rap- port sur l'herborisation faite par la Société au pic Saint-Loup et dans la plaine deSaint-Martin-de-Londres (Hérault), ccxitt; — au bois de Grammont et de Doscares, ccxvI; — à Saint-Guilhem-le-Désert, ccxxv. — et JADIN (F.). Sur une nou- velle Algue perforante d'eau douce [26]. Hue (abbé). Lichens des environs de Paris, 165. — Lichenes exotici a professore W. Nylander descripti vel recogniti [141]. — Lichens de Canisy (Manche) et des environs [143]. Huissier d'Argencourt (d'). Catalogue des plantes de Bourgogne (manu- scrit), CLXXIX. HuzTiNG (J.). Lichenes Scandinariæ (9]. Hybrides, 213, 215, 225, 283 [56] [57] 59]. au fontana Huber et Jadin, Algue nouvelle perforante [26]. Hypéricacées (Tégument séminal chez les), 56. nonnulli 192 Hyphomycètes nouveaux de l'Amé- rique du Nord [149]. I Iconographia Flore Japonicæ |114]. Jles britanniques. Voy. Britanniques. Ille-et-Vilaine. Plantes de Saint-Malo, 64. Indes (Pedicularis de l'empire des) 135]. Indre. Plantes rares ou pour le Berry [119]. Institut de Botanique de Montpellier (Rapport sur l’), ccxxxvir. ]ridées (Sur les feuilles des) [80]. Iris (Anatomie des) [71]. Isoetes Brochoni L. Motelay sp. nov. [160]. Italie. Une nouvelle localité ligurienne du Carex Grioletii Rœm., 286. — (Trèfles d') [156]. — Flore fossile de la Ligurie [91]. nouvelles J JACZEWSKI (A. de). Note sur le Pom- pholix sapidum Corda et le Scole- chotrichum | Boudieri [151]. — Quelques Champignons récoltés en Algérie [194]. — Voy. Boyer. Japin (F.) Algues des iles Masca- reignes récoltées en 1890, CXLVIII. — Voy. Huber. JANCZEWSKI (de). Polymorphisme du Cladosporium herbarum [90]. Japon (Flore du) [114]. — (Lichens du) [10]. Jardin des plantes de Montpellier, CCXLVI. JEANPERT (Ed.). Localités nouvelles de plantes récoltées aux environs de Saint-Malo, 64. — Obs., 219. JENTYS (P.). Sur le rapport entre le temps des semailles et la quantité des matiéres protéiques contenues dans les grains d'Orge [7]. Journal de Botanique des iles bri- tanniques |55] [168]. — mensuel allemand de Botanique [172]... . Journal (The) of Botany british and foreign [55] [168]. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Juncus (Monstruosité de), 310-311. Jussieu (Adrien de). Lettre à Prost, LXXVI. Jura (Le Corydalis fabacea Pers. dans le), 250. — (La végétation des monts) [157]. — (Végétation des lacs du) [158]. — Chara cerato- phylla, contraria, curta et juren- sis sp. nov. et var. Magnini Hy; Nitella flabellata et tenuissima; Nuphar juranum sp. nov. et Spen- nerianum ; Potamogeton coria- ceus, Friesii, nitens, obtusifolius, prælongus et undulatus? [159]. K Kalanchoe teretifolia Deflers sp. nov., 299. KANITZ (Aug.). Plantarum in expe- ditione speculatoria comitis Bela Szechenyi a Ludvico de Loczy in Asia centrali collectarum enu- meratio [39]. Kelleria (Sur le genre), 72. KINDBERG (N.-C.). Voy. Macoun. Kirengeshoma (Saxifragées) Yatabe nov. gen. du Japon [115]. KLEBAHN. Chælosphæridium Prings- heimii, 29. KceBs. Allocution, LXXXII. KONINGSBERGER (J.-C.). Recherches sur la formation de l’amidon chez les Angiospermes [72]. KRasser (F.). Sur la structure du noyau au repos [79]. KRIEGER (W.). Voy. Bresadola. Kuckuck. Ectocarpus siliculosus Dillw. forma varians nov. f. |25]. L LACE (J.-A.). Aperçu de la végétation du Bélouchistan britannique; avec la description d'espèces nouvelles; avec le concours de M. W. Botting Hemsley [37]. LAGERHEIM (G. de). Sur, les ægagro- piles [28]. — Sur quelques espèces nouvelles du genre Phyllosiphon [28]. — La «Yuyucha» [32]. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. 193 . Notes. sur des Spirochete conte- nant de la phycochrome [33]. — Dipodascus albidus, une nouvelle Hémiascée sexuée [88]. Laminariacées (Appareil mucifére des) 2]. Languedoc (Zones botaniques dans le Bas-), XXXVI. Laserpitium latifolium L. var. um- brosum Coste, CXXIII. LASSIMONNE. Principes de topogra- phie botanique [162]. LAURENT (E.). Influence de la radiation sur la coloration des raisins [4]. — Influence de la lumière sur les spores du Charbon des Céréales [6]. Lecanora æquatula Nyl., calcarea Sommerf., candicans Schær., ce- rina Ach., chalybæa Schær., cir- .Cinata Ach. var. subcircinata, crassa Ach. var. Dufourei Scher., Erysibe Nyl., farinosa Nyl., ful- gens Ach., glaucocarpa f. cons- persa Fr., intermutans Nyl. et pruinosa Nyl., 171-179. Lecidea chondrodes Malbr., decipiens Ach., denigrata Nyl., lenticularis var. erubescens, lurida Ach. et vesicularis Ach., 180-183. Le GRAND (A.) a découvert le Vallis- neria spiralis dans le Cher, 55. — Sur le Doronicum scorpioides du centre de la France et ses affi- nités, 333. — Plantes rares ou nouvelles pour le Berry, n° 4 [119]. L&GRELLE (A.). Rapport sur la visite faite par la Société au Jardin des plantes de Montpellier, CCXLVI. LgGUÉ (L.). Sur un hybride probable des Stachys germanica L. et alpina L., 213. LEIBERG (J.-B.). Deux espèces nou- velles de Mousses d’Idaho [106]. LEIMBACH (G.). Journal mensuel alle- mand de botanique [172]. Lejeuneæ madagascarienses [110]. Le Joris (Aug.). Les genres d'Hépa- tiques de S. F. Gray (111]. LEMASSON (C.). Voy. Brunotte. Lepidodendron selaginoides Sternb. (Anatomie du), 48. | T. XL. Lettres de M”? Beléze, de MM. Battan- dier, Bel, Clos, Fliche, Gagnepain, Heckel, Vidal, voy. ces noms. — de l'abbé Pourret à Pierre Barréra, LXXI. — d'Ad. de Jussieu et de Delile à Prost, LXXVI. | Levier (E.). Voy. Sommier. — Lichenes bellendenici [18]. — bris- banenses [13]. — catharinenses [12]. — exotici[141]. — nonnulli Scandinaviæ |9]. — Schenckiani [12].— tonkinenses [11]. — victo- ryenses [11]. Lichens[7-15] [141-144]. — des envi- rons de Paris, 165. — de Canisy (Manche) [143]. Ligurie (Flore fossile de la) [91]. — (Carex Grioletii en), 286. Liliacées (Second bois primaire de la racine de certaines) arborescentes, 42. Limousin. Voy. Haute-Vienne. LimPrICHT (K.-G.). Rabenhorst's Kry- ptogamen Flora, Muscinées [106]. Lin (Assise à mucilage de la graine du), 119. Linacées (Tégument séminal cliez les), 56. Linodendron (Sur le genre), 71. Linum austriacum L. existe-t-il en Algérie?, 118. Lockzv (L. de). Voy. Kanitz. Loir-et-Cher (X Stachys digenea Legué dans), 213. Loire-Inférieure. Lichens d'un ‘récif de la baie de Bourgneuf [7], — Plantes observées à l’île Dumet, prés Piriac [50]. — Psalliota am- mophila [151]. i Lolium perenne (Monstruosité du), 310. Lomatophyllum borbonicum (Sur les racines du), 43. Lophocolea minor Nees, 366. Lophostoma (Sur le genre), 70. Loranthées (Deux) non parasites, 347. — (Fleur des Nuytsia et Gaiaden- dron comparée à celle des) para- sites, 341, 352, 356. | Loriella (Algues) Borzi nov. gen. [18]. | 13 194 Lorraine. Voy. Meurthe- et - Moselle, Vosges. Lot (Plantes du), 380-381. Lot-etiGaronne. Voy. Agen. LuBBOCK (Sir John). Contribution à la connaissance des plantules [66]. Lupwi& (Fr.). Traité des Cryptogames inférieures [89]. Lumiète électrique (Influence de la) sur fa structure des arbres [1]. — des plantes herbacées [2]. Lupinus albus (Influence de l'humi- dité sur le), 142. Luzula maxima en glossologie, 367. Lychnis coronaria dans le Lot, 380. Lycopodium clavatum en Seine-et- Oise, 211. Lyon (Bulletin de la Société botanique de) [162]. Lythrüm Hyssopifolia (Monstruosité du), 309. M MACOUN (J.) et KiNDBERG (N.-C.). Cata- logue de plantes du Canada : Mousses [103]. Macrophoma hederacea Brun., 993. 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MANDON (E.) distribue un certain nombre d'espéces de la flore des environs de Montpellier, LXXXII. — Rapport sur l’herborisation faite par la Société à Montarnaud (Hé- rault), ccxix. MANGIN (L.). Observations sur l'assise à mucilage de la graine de Lin, 119. — Nouvelles observations sur la membrane, 273. — Sur les cel- lules mucifères et résiniféres du Taxus baccata, 313. Manosque (Végétation du niveau aqui- tanien de) [94]. Manuscrits (Deux) de la bibliothèque de la Faculté de médecine de Mont- pellier, CLXXIX. Maroc (Algues du) [137]. ManriN (B.). Indication de 250 plantes trouvées dans notre département aprés la publication dela Flore du Gard, 13. — Supplément à la Flo- rule du cours supérieur de la Dour- bie et au Catalogue des plantes vasculaires qui croissent sponta- nément dans la circonscription de Campestre (Gard), 60. — Revision des Rubus, des Rosa, des Galium et des Hieracium de la Flore du Gard, 289. Mascareignes CXLVIII. Masser. Une monographie des Myxo- gastres [147]. 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Monstruosités et Anomalies, 381, 383, 384 [70]. — Althæa hirsuta, Bellis perennis, Dianthus, Heracleum Sphondylium, Juncus lamprocar- pus, Lythrum Hyssopifolia, Lolium perenne, Origanum vulgare, Poa pratensis, Quercus sessiliflora , : 195 Rubus frulicosus et Zea Mays, 309-311. — Monstruosité foliaire et florale d'une Clématite, 957. — Cyclamen linearifolium DC., 24. — Érythrisme des fleurs blanches, CLXXXIX. — Petunia hybrida à fleurs doubles, 330. — de quelques jeunes Tilleuls, 311. Montpellier (Hérault) (Session extra- dinaire de la Société en 1893 à), I-CCXCIX. — (Séances de la session à), VI, LXXXII, CXCV. — (Algues de la flore de), cuxxin. — (Deux manuscrits de la bibliothèque de la Faculté de médecine de), CLxxIx. — (Herborisations de la Société aux environs de), voy. Herborisations. — (L'Institut de Botanique de), CCXXXVII. — (Le Jardin des plantes de), cexLvi. — (Flore mycologique des environs de), CCLX. Mont-Rose (Voyage botanique au), 225. Moravie (Lichens de) [14]. 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Etymologie -:du genre Onothera, 197. — Les - Luzula maxima, Matricaria ino- ^ dora,Berberis asiaticaet Osmunda :’régalis en glossologie, 367. — " Onothera ou Œnothera [52]. Nordstedtia (Algues) Borzi nov. gen. 9]. Norvége. Voy. Finmark. Nostoc commune Vauch. [32]. —punc- . tiforme Har. [28]. — à l'état coc- ' éoide [32]. Nóstocacées des iles Mascareignes, CXLVIII. Nouvelles [63] (128] [476]. Noyau (Structure du) au repos [79]. Nuphar sericeum Lge [159]. Nuytsià (Structure et affinités du), 317. — (Sur la fleur des), 341,346. NYLANDER: (W.). Voy. abbé Hue. 0 Océanie. Voy. Australie, Nouvelle- Guinée, Océan Pacifique, Papouasie, Polynésie, Sandwich. — (Mousses ` nouvelles d") [106]. Œcidium elatinum, 89. Œnanthe peucedanifolia Poll. et si- laifolia M.-Bieb. (Sur les) [47]. Œnothera. Voy. Onothera. Œsterreichische botanische Zeit- schrift [58] [122] [170]. Ouiver (F.-W.). Les effets du brouil- lard des villes sur les plantes culti- vées [129]. Ouivier (E.). 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Contribution? à l'étude du genre Pulmonaria [48]. Patagonie (Mousses et Hépatiques de la) [108]. PEARSON (W.-H.). Lejeuneæ mada- gascarienses [110]. — Liste d'Hé- patiques canadiennes [110]. Pedicularis de lempire des Indes [35]. PELLAT (Ad.). Sur lUropetalum Bourgæi Nym., CLXXXIX. Pellia calycina Nees, 208. PENZIG (O.). Obs., x. Pertusaria communis DC. f. rupestris DC., 179. Petunia hybrida (Fleurs doubles du), 330. . Peziza Linhartiana de Cognassier, 220. `. Phanéragames nouvelles d'Amérique . [112]. IO SMS, ; sur des fruits TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Phoma Chœnomeles, empetrifolia, fœtida, holoschænicola, palustris, Phillyree, Pseudacori, Raphani, Sambuci f. dubia, Scheni, Xan- thoceras Brunaud, 221-223. Phormidium (Quelques) à thalles ra- meux, LXXXVI. — Jadinianum et : penicellatum Gomont sp. nov.,CLIX, CLXI. Phyllosiphon (Espéces nouvelles du genre [28]. Phyllosticta glabra, Dolichi et pro- strata Brun, 221. Piccioui. Relations biologiques entre les plantes et les escargots [130]. PicTET (Camille). Voy. J. Muller. Pinus. Sur le Pin deSalzmann,ccxxvirn. — Laricio (Formes occidentales du), Lx XVII. PiROTTA (R.). Trois cas tératologiques [70]. — Voy. Brizzi. Pittier (H.). Voy. Th. Durand. Piacospheria Scopariæ Brun.,223. PLANCHON (G.). Obs., cxciv. PLANCHON (L.). Obs., 1x. — Les Or- chidées à coumarine, le Faham et ses succédanés [124]. Plantules (Sur les) [66]. Platygrapha periclea Nyl., 184. Plecionema terebrans Born. et Flah., CLXIV. Pleurothamnion (Algues) Borzi nov. gen. [19]. PLossu (P.). Rapport sur l'herbori- sation faite par la Société dans les dunes et sur les bords des étangs salés de Palavas, CCXXXI. Poa pratensis var. angustifolia Coss. (Monstruosité du), 340. POIRAULT (G.). Voy. Drude. - Poisson (J.). Observations sur les téguments séminaux, 59. — Obs., 9349. — Polychioris (Algues) Borzi nov. gen. [19]. Polygonum sakhalinense, CLxxxvi. Polynésie française (Flore de la) [115]. 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Ramalina fraxinea Ach., 168. Ranunculus petiolaris Marshall sp. nov. [57]. — Luizeti Rouy (parnas- sifolio-pyrenœus Luizet in litt.), 215. Rapport sur la situation financiére de la Société, 240. — sur les herbori- sations faites par la Société, voy. Herborisations. RE (Luigi). Sur la répartition des sphérites dansles Amaryllidées [71]. REINKE (J.). Atlas des Algues ma- rines d'Allemagne [17]. Remy (Jules). Sa mort, 338. — Hom- mage rendu à sa mémoire, 339. RENAULD (F.) et Canpor (J.). Musci exotici novi vel minus cogniti [103]. Résédacées (Tégument séminal chez les), 56. REVERCHON (E.). Voy. Hervier. Revue autrichienne de Botanique [58] [122] [170]. Rhóne. Voy. Lyon. Rhytidosolen (Sur le genre), 75. Richon (Charles). Sa mort, 338. — (Notice sur), 390. ROMAN GuTWINSKI. Diagnoses non- nullarum Algarum novarum [19]. Rosa de la flore du Gard, 289. — à carpelles biovulés, 252. — Roses observées dans les Pyrénées-Orien- tales, LXI. — sempervirens L. var. pubescens: Coste, CXXI. — sericea TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Lindl. (Aiguillons du), 104. — Roses récoltées pendant la session de Montpellier, CCxxxv. Rosen (F.). Contributions à la con- naissance des cellules végétales [76]. ROSENVINGE (Kolderup). Sur quelques phénomènes de croissance chez les Cladophora et Chaetomorpha [27]. Rousse (Em.). Flore de la Roche- Guyon (Seine-et-Oise) [118]. Roux (H.). Supplément au Catalogue des plantes de Provence [119]. Rouzia (Diatomées) J. Brun et Hérib. nov. gen. [140]. Rouy (G.). Note sur le Doronicum scorpioides Willd., 186. — Un Ra- nunculus hybride nouveau : R. Lui- zeli, 245. — Obs., 114, 164, 340, 380. — et Foucaup (J.). Flore de France ; fasc. 1 [63]. Roze (E.) présente deux Hépatiques rares, 207. — Notice sur M. Ch. Richon, 390. Rubus (Sur l'étude des) en France, 26. — (Marche à suivre dans l'étude des), 79. — de la flore du Gard, 989. — fruticosus var. discolor (Monstruosité du), 311. — Rubus britanniques [55, 57, 169]. Rumex du nord du Mexique [37]. RussELL (W.). Note sur les égagro- piles marines, 34. - - Obs., 312. Russie. Voy. Caucase. S SAHUT (F.). La végétation dans le Li- mousin [160]. Sanur (P.). Rapport sur l'herborisa- tion faite par la Société à la Valette, prés Montpellier, cevni. SAINT-LAGER (D"). Onothera ou QEno- thera, les Anes ou le Vin [92]. Saint-Malo (Plantes de), 64. X Salix ambigua Ehrh., 225. Sandwich (Hépatiques des îles) |108). Sapin. Voy. Abies. ; SAPORTA (marquis G. de). Allocutions, vi, ccvii. — Sur les rapports de l'ancienne flore avec celle de la ré- TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. gion provençale actuelle, x. — Sur des semis naturels et spontanés d'espèces frutescentes introduites dans les cultures d’agrément en Provence, ccu. — Obs., LXXXI. — Recherches sur la végétation du niveau aquitanien de Manosque [94]. — Voy. Falsan. SAPPIN-TROUFFY. La pseudo-féconda- tion chez les Urédinées et les phé- noménes qui s'y rattachent [147].— Les suçoirs chez les Urédinées [147]. — Voy. Dangeard. SAUVAGEAU (C.). Sur quelques Algues phéosporées parasites [20]. — Sur l'état coccoide d'un Nostoc [32]. Savoie (Haute-). Florule du mont Sou- dine [165]. Saxe (Champignons nouveaux de la) [152]. Saxifraga baborensis Batt. sp. nov. d'Algérie [168]. — hieracifolia dans le Cantal [120]. Scandinavie (Lichens de) [9]. SCHENCK (D* H.). Voy. J. Muller. Schizothrix mascarenica Gomont Sp. nov., CLXVI. SCHMITZ (Fr.). La place du genre Tho- rea dans la classification [140]. ScHoUSBOE (P.-K.-A.). Voy. Bornet. Scleropodium cæspitosum Sch., 364. Scolechotrichum Boudieri [151]. Scrinia flore selectæ [127]. Scrofularia Herminii et Reuteri (Sur les) [120]. Scutellaria galericulata L., minor L. et pubescens Martr.-Don., 195. Seine. Voy. Paris. Seine-et-Marne (Lichens de), 167. Seine-et-Oise. Œnanthe silaifolia à Argenteuil, 219. — (Lycopodium clavatum en), 211. — Plantes de Saint-Léger, 225. — Flore de la Roche-Guyon [118]. Séminal (Tégument), 56. Semis naturels et spontanés d'espèces frutescentes en Provence, Ccil. Serbie (Plantes de) [122]. Session extraordinaire de 1893 à Montpellier (Fixation de la), 47. — (Membres et autres personnes qui 199 ont pris part à la), 1. — (Réunion préparatoire de la), iti. — (Bureau de la), 1v. — (Programme de la), IV. — (Séances de la), vi, LXXXII, cxcv. — (Herhorisations de la), CCVIHI-CCXXX VII. Sévres. Voy. Deux-Sévres. SEYNES (J. de). Un Ptychogaster du Congo, LXXXIV. Sigmoideomyces dispiroides Thaxter nov. gen. [149]. Silene ciliata dans le Cantal [120].— Pomeli Batt., 260, 263. Silésie orientale (Lichens de la) [14]. SióBRING (Nils). Sur le noyau et la division chez les Bactéries (85]. — SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Liste des membres nouveaux, 5. — dé- cédés, 6. — Commissions pour l’an- née 1893, 47. — Situation finan- cière à la fin de 1892, 240. — Élections pour 1894, 393. — Allo- cation du Ministre de l'Agriculture, 219. Société Linnéenne de Bordeaux [160]. —. Brotérienne [125]. — botanique des Deux-Sèvres [165]. — helvé- tique des sciences naturelles [166]. — botanique d'échange des Îles britanniques [126]. — botanique de Lyon [162]. Sommier (S.) et LEVIER (E.). Planta- rum Caucasi novarum vel minus cognitarum [169]. SouLié (abbé). Voy. Franchet. Sphenophyllum cuneifolium (foss.) (Fructification du) [42]. Sphérites [71]. Sphéropsidées de la Charente-Infé- rieure, 221. Spirochæte (Phycochrome contenue dans les) [33]. SPiTZNER (W.). Contributions à la flore des Lichens de la Moravie et de la Silésie orientale [14]. SoUINABOL (S.). Contributions à la Flore fossile des terrains de la Li- gurie [91]. Stachys digenea Legué et paradoxa Rouy (S. germanico-alpina et al- pino-germansca ?), 213-215. 200 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Stagonospora caricinella, Juglan- dis et Sambuci Brun., 224. STEPHANI (F.). Voy. F. Renauld. Stichococcus fluitans Gay, cLxxiv. Suéde. Voy. Gotland, Norvège, Scan- dinavie. Suisse. Voyage botanique dans le massif du Mont-Rose, 225. — Deu- xiéme voyage botanique au Grand- Saint-Bernard (Valais), 385. — So- ciété helvétique des sciences natu- relles; 75* session [166]. — Le Chrysomyxa Abietis dans les Alpes des Grisons [145]. Szechenya Kanitz nov. gen. [40]. T Tarn (Xanthium spinosum var. iner- me découvert dans le), 282, 285. — (Géographie botanique du) [118]. Taxus baccata (Cellules muciféres et résiniféres du), 313. Tératologie végétale, 309. — (Trois .. eas de) [70]. Terfezia Boudieri nov. var. Auzepii Chatin, 302. Terre de Feu (Mousses de la) [108]. Thalle des Lichens calcicoles [144]. THAXTER. Hyphomycètes nouveaux ou particuliers de l'Amérique du Nord (149]. THÉRIOT. Mousses du Cantal [107]. Thibet (Plantes nouvelles du) (40] [42]. THOMAS. Présence dans les Alpes du Chrysomyza Abietis [145]. Thorea Bory (Sur le genre) [140]. Thyméléacées (Genres méconnus ou nouveaux des), 65. Thymus dolomiticus Coste, cxxx. Tilleuls (Particularité tératologique . offerte par de jeunes), 311. TissEYRE. Rapport sur l'herborisa- tion faite par la Société aux environs .de Grabels et à Valmaillargues (Hérault), ccxxii. TocNiN! (F.). Recherches morpholo- .giques et anatomiques sur la fleur - femelle et le fruit du Castanea vesca [82]. ToNi (J.-B. de). . Sylloge Algarum ; vol. Il : Bacillarieæ sect. 2, Pseudo- raphideæ [25]. — Le Nostoc punc- tiforme en Nouvelle-Guinée [28]. — Une nouvelle espéce de Porphyro- siphon [29]. Tonkin (Lichens du) [11]. Touboulane. Voy. Tuber. Tourbiéres et tourbe d'Auvergne[55]. Trapa natans L. (Ovule et graine du) [61]. TRELEASE (W.). Les espèce de Rumex se rencontrant au nord du Mexique [37]. Trésorier (Rapport du), 240. Trifolium italiens [156]. Tuber. La Touboulane, Truffe du Caucase, 304. Tubercules (Matiére colorante des), ‘Turkestan (Composées du) [34]. U Uechtritzia (Mutisiacées) Freyn. nov. gen. [123]. Ure (E.). Voy. J. Muller. Urédinées (Sur les) [146] [150]. — (Pseudo-fécondation des) [146] [147]. — (Suçoirs des) [147]. Uropetalum Bourgæi Nym., CLXXXIX. V Valais (Suisse). Voyage au Grand- Saint-Bernard, 385. Vallisneria spiralis dans le Cher, 55. VAN TiEGHEM (Ph.). Sur les genres méconnus ou nouveaux de la fa- mille des Thyméléacées, 65. — Sur la structure et les affinités du Nuyt- sia et des Gaiadendron, deux genres de Loranthacées non para- sites, 317. — Sur la structure de la fleur des Nuytsia et Gaiadendron, comparée à celle des Loranthées parasites, 341. Var. Voy. Bouches-du-Rhóne. Végétation (Influence climatérique de 1893 sur la), 381. — lacustre (Sur la) [61]. Da ihai i Sai e S TRE TREE RENTE TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. 201 Verrucaria sepulta Mass., 185. Victory (Lichens de l'ile) entre Sin- gapor et Bornéo [11]. VipAL (G.). Lettre sur l'abbé Pons, 280. Vienne (Haute-). Végétation daus le Limousin [160]. VILMORIN (H. de). Sur les formes occi- dentales du Pinus Laricio Poir., LXXVII. — Obs., 114, CLXXX VIN. Viola d'Angleterre [55]. — pseudo- mirabilis Coste sp. nov., cxv. Virginie (Mousses de la) (107]. — (Hé- patiques de la) [108]. Visite faite par la Société au Jardin des plantes de Montpellier, CCXLvI. Vosges. Lichens de la Lorraine [8]. — Guide du botaniste au Hohneck et aux environs de Gerardmer [49]. Voyage botanique dans le massif du Mont-Rose (Suisse), 225. — au Grand-Saint-Bernard (Valais, Suisse), 385. VUILLEMIN (P.). Sur des Roses à car- pelles biovulés, 252. W WAGNER (A.). Sur la structure de la feuille des plantes alpines et sa si- guification biologique [74]. WAHRLICH (W.). Études bactériolo- giques [87]. Warming. Obs., cxcv. WEHMER (C.). La prétendue migra- tion du contenu des feuilles avant leur chute [133]. WETTSTEIN (R. v.). Revue autrichienne de Botanique [58] [122] [170]. WILLKOMM (M.). Supplementum Pro- dromi Flore Hispanice [167]. WiNKLER (C.). Compositarum nova- rum Turkestanie nec non Bu- charæ incolarum; decas I-X [34]. WRicaT (C.-H.). Musci novi [106]. X Xanthium spinosum var. inerme, 285. Y YATABE (Ryokichi). Iconographia Floræ Japonicæ [114]. Yatabea (Berbéridacées) Maxim. nov. gen. du Japon [115]. Yuyucha. Voy. Nostoc commune. Z Zea Mays (Monstruosité du), 311. ZEILLER (R.). Sur la constitution des épis de fructification du Spheno- phyllum cuneifolium [42]. ZErrNow (E.). Sur la structure des Bactéries [88]. ZOLLIKOFER (R.). Voy. Chodat. Zollikoferia angustifolia Coss. et DR., anomala Batt. sp. nov. et querci- folia Coss. et DR.,190-192. Zones botaniques dans le Bas-Lan- guedoc, XXXVI. 14 202 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ERRATA ET ADDENDA COMPTES RENDUS DES SÉANCES. Page 100, ligne 1, au lieu de calorimétrique, lisez colorimétrique. — 108, ligne 5, au lieu de face, lisez force. — 263, ligne 7, au lieu de Person, lisez Sersou. — — ligne 2 (en remontant), au lieu de Lebaou, lisez Sebaou. -— 280, ligne 12, au lieu de matières, lisez réactions. j hr Jj SESSION EXTRAORDINAIRE. Page XII, ligne 2 (en remontant), au lieu de figure, lisez feuille. — xv, ligne 9 (en remontant), au lieu de Mas., lisez Mar. — XVI, ligne 5, au lieu de Tounoueri, lisez Tournoueri. — XXXV, lignes 20 et 21, au lieu de Suboldii, lisez Sieboldii. — LXIII, ligne 12 (en remontant), au lieu de Toulonges, lisez Toulouges. — LXIV, ligne 2 (en remontant), au lieu de Llapondire, lisez Llapon- dére. — . LXVIII, ligne 10 (en remontant), au lieu de Lem., lisez Mér. — LXXXV, ligne 19, au lieu de Ambrino, lisez Umbrino. — CLVII, ligne 1, au lieu de la marée se fait sentir, lisez la marée se fait peu sentir. — CLXVII, lignes 10 et 11 (en remontant), au lieu de scientifiquement, lisez spécifiquement. — cci, ligne 3 (en remontant), après la rivière, ajoutez de l’ Huveaune. — ccv, ligne 1, au lieu de Ce, lisez Le. — ccLxxi, ligne 7, au lieu de Terebenthi, lisez Terebinthi. Le Secrétariat, tout en apportant le plus grand soin à la correction des épreuves, ne saurait étre responsable des fautes échappées aux auteurs, e! il ne se charge pas d'en faire le relevé ; mais celles qui lui sont signalées en temps utile peuvent étre l'objet d de notes rectificatives ou d'errata insérés à la fin du volume. AVIS AU RELIEUR. Planches. — Si on les place à côté du texte correspondant dans le volume, la planche I sera insérée entre les pages 134 et 135 des Comptes rendus des séances; la planche II, en regard de la page 264; les planches Ili, IV et V, entre les pages 300 et 301. — Les planches 1, 11 et mı de la Session extraor- dinaire, en regard des pages XXXIII, xxxiv et xxxv; la planche 1v, en regard de la page xc. Classement du texte. — Comptes rendus des séances, 394 pages ; — Session extraordinaire, CCXCIX pages; — Revue bibliographique et Tables, 204 pages. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 19760. —Libr.-Impr. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MAY et MOTTEROZ, directeurs.