—— [^ © BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE- SEPTIEME (Troisième série. — TOME VII) 1900 PARIS AU SIEGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 ?TÉ BOTANIQ DE FRANCE bise 23 AVRIL 1854 ВЕ GRENELLE, 84 й ` soin par ordre а ез noms d'auteurs et е ооа des SE Za "E auteur, om ИМЕН: : EUM Guérin, Lutz. — Trésorier: ` Membres du Conseil : MM. Jeanpert, |} Mouillefarine, ->a Prillieux, . Radais, · SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-SEPTIÈME (Troisième série. — Тоне VII) PARIS AU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 1900 ADDITIONS ET CHANGEMENTS LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE PENDANT L'ANNÉE 1899 Membres nouveaux. AMIOT (M™ Louise), rue Weber, 4, à Paris. AMIOT (PHILIPPE), rue Weber, 4, à Paris. ARCANGELZ (JEAN), professeur et directeur du Jardin botanique à l'Université royale de Pise (Italie). BÆRBRY (JULES), rue du Bois, 11, à Roubaix (Nord). BRIS (M"*), à Angleur, par Chénée, province de Liége (Belgique). CANTREL (JOSEPH), rue Monge, 58, à Paris. DEGEN (ARPAD VON), docteur en médecine, chef du contrôle des se- mences agricoles, Bajzagasse, 30, Ï st., à Budapest (Autriche-Hon- grie). GÈZE, ingénieur-agronome, professeur spécial d'agriculture, à Vic- Bigorre (Hautes-Pyrénées). GUÉGUEN, préparateur à l'École supérieure de pharmacie de Paris, 4, avenue de l'Observatoire, à Paris. KOLDERUP-ROSENVINGE (J. Lauritz), au Musée botanique de Copen- hague (Danemark). LANGERON (MAURICE), rue Férou, 11, à Paris. 6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. PUECH (HIPPoLYTE), officier de l'Instruction publique, à Tournemire (Aveyron). URBAN ([GNACE), sous-directeur du Jardin et du Musée botaniques, Grunewaldstr. 6-7, Berlin W. 30. VILLARD (Тн.), vice-président de la Société nationale d'agriculture de France, boulevard Malesherbes, 138, à Paris. Ancien membre démissionnaire, admis à faire de nouveau partie de la Société. MUSSAT (ÉwiLE-VicTon), professeur aux Écoles nationales de Paris et de Versailles, boulevard Saint-Germain, 11, à Paris. Nommés membres honoraires en 1899. Coste (abbé Hippolyte), curé à Saint-Paul-des-Fonts, par Tour- nemire (Aveyron). Foucaud (Julien), botaniste dela Marine, à Rochefort (Ch - rente-Inférieure). Admis comme membres à vie en 1899. Dezanneau (D' Alfred), à Angers. Gèze, à Vic-Bigorre (Hautes-Pyrénées). CHANGEMENTS А LA LISTE DES MEMBRES. 7 Membres décédés en 1899. BEAUTEMPS-BEAUPRÉ, en février, à Paris. Caron (H.), 17 janvier, à Bulles (Oise). Éwrnv (Henri), 3 août, à Dijon. FEUILLEAUBOIS, 11 janvier, à Fontainebleau. Gonon D’ARTEMARE (Eugène), 13 juin, à Ussel (Corrèze). Le Des (Émile), en janvier, à Paris. LEGRELLE (Arsène), 11 octobre, à Versailles. Le Sourn (D: Ernest), 1* mai, à Paris. LEUTWEIN (Charles), 6 septembre, à Diemerswyl (Suisse). NyLANDEn, 29 mars, à Paris. QuéLET Or Lucien), 25 août, à Hérimoncourt (Doubs). ТемРІЁ (Léon), 8 septembre, à Montpellier. VIALLANES (Alfred), 5 octobre, prés Dijon. VinuoniN (Henry Lévêque de), 23 août, à Verriéres-le-Buisson (Seine- et-Oise). SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE SÉANCE DU 19 JANVIER 1900. PRÉSIDENCE DE M. DRAKE DEL CASTILLO. M. Emmanuel Drake del Castillo, en prenant place au fauteuil, prononce les paroles suivantes : MESSIEURS, Au début de notre première séance, je tiens à vous exprimer combien j'ai été touché de l'honneur que vous m'avez fait en m'appelant à la Pré- siaence de notre Société pendant l'année 1900. Je sais combien cette place est difficile à bien tenir après tous les hommes éminents qui s'y sont succédé avant moi; mais le précieux concours des collaborateurs distingués que vous m'avez adjoints au Bureau et dans le Conseil me facilitera ma tâche. Cette année principalement, ой, de tous les points du monde, les foules viendront constater que nos forces industrielles, artistiques et scientifiques sont toujours dignes de figurer au premier rang, la Société botanique de France tiendra à prouver que notre chère science est toujours florissante dans notre pays, que ses adeptes y mon- trent toujours la même ferveur, et que son vol, paisible mais infatigable, la conduit toujours dans la voie indéfinie du Progrès. M. Malinvaud, secrétaire général, donne lecture du pro- cès-verbal de la séance du 22 décembre 1899, dont la rédac- tion est adoptée. 10 SÉANCE DU 12 JANVIER 1900. Par suite des présentations faites dans la précédente séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. JuLiEN, maitre de conférence à l'École nationale de Grignon, présenté par MM. Mussat et Malinvaud. Tovzani (Charles de), capitaine au 44 de ligne, à Bruyéres (Vosges), présenté par MM. Giraudias et Malinvaud. Lecture est donnée d'une lettre de M. l'abbé Boullu, qui remercie la Société de l'avoir élu vice-président. M. Franchet fait à la Société la communication suivante : LES SCROFULARINEES DE LA CHINE, DANS L'HERBIER DU MUSÉUM DE PARIS; par M. A. FRANCHET. Сеце Note est un supplément aux Scrofularinées de la Chine, telles qu'elles ont été exposées, en 1890, dans l’Index Flore sinen- sis. Depuis cette époque de nouvelles régions ont été parcourues, des espéces inédites ou inconnues en Chine ont été découvertes et, d'autre part, en dehors des Pedicularis, presque rien n'a été publié des espéces de MM. Delavay, Farges, Soulié. D'autres col- lections, plus récentes encore, dues à MM. Bodinier, Ducloux, Mussot, restent à faire connaitre. Il en résulte un accroissement assez considérable de la famille, pour la flore de la Chine; mais je me bornerai à signaler ici les espéces non décrites ou non signa- lées dans le travail de MM. Hemsley et Forbes. Verbascum Thapsus L. Hab. — China occidentalis : Yunnan, Peechaho, in saxosis prope Mosoyn (Delavay), Yunnan sen (Ducloux) ; Su-tchuen, Ta- tsien-lou, in calcareis (Soulié, n. 293; Mussot, n. 267). Espèce assez répandue dans l'Himalaya, du Kashmir au Bootan, elle s'y montre, comme en Chine, sous sa forme type, c'est-à-dire avec lestigmate capité et les anthéres des étamines longues obliques sur le filet. C'est à tort que, dans la flore de l'Inde, M. Hooker réunit, à titre de variété, le V. thapsiforme Schrad. au V. Thap- sus; ce sont deux espèces trés nettement distinctes par leur stig- FRANCHET. — LES SCROFULARINÉES DE LA CHINE. 11 mate et leurs étamines longues; je n'ai jamais vu le V. thapsi- forme de l'Asie orientale. Le V. Thapsus est peut-ètre lui-mème introduit dans cette région. Linaria thibetica sp. nov. (Linariastrum). — Annua; esurculosa; caulis elatus bipedalis et ultra, glaber, apice tantum ad inflorescentiam parce glandulifero ; folia sparsa, sat conferta, glabra e basi attenuata acuta sessili anguste lan- ceolata acuta vel lineari-oblonga; rami inflorescentiæ elongati, graciles, erecto-fastigiati, apice tantum floriferi; flores in racemum simplicem 1-2 poll. longum, haud densum dispositi; pedunculi inferiores flore 3-4-plo longiores, superiores illo breviores densius approximati; calycis lobi lineares obtusiusculi glabrescentes vel margine ciliolato-glandu- losi; corolla lutea (?) 8-12 mill. (incluso calcare) longa, labio antico ad palatum villosulo; calcar corollam æquans, parum acutum; capsula globosa ; semina plurima, nigrescentia, ala lata cincta, disco ala angus- tiore muriculato. Hab. — China occidentalis : Su-tchuen, circa Ta-tsien-lou, Tongolo ad rupes (Soulié, n* 475, 505). Bien distinct du L. turiatica Turcz. par ses tiges dressées comme celle du L. vulgaris, dont il a le port, avec des fleurs au moins moitié plus pelites et des graines largement marginées dont le disque trés petit est couvert de petits tubercules ou pa- pilles. Scrofularia microdonta sp. nov. (Scorodonia). — Caulis 2-3-pedalis, pro maxima parte glaber et quadrangularis, superne tantum glandulosa et fere teres; folia præter superiora bracteæformia, opposita, breviter petiolata, limbo papyraceo, glabro, e basi rotundata vel brevissime attenuata, ovato-acuminata vel tantum acuta, creberrime denticulata, dentibus in foliis superioribus minutissimis ; inflorescentia foliosa longam et angustam paniculam effor- mans, ramulis floriferis bis repetito-divisis, vel supremis simplicibus, pedicellis parce glandulosis, patentibus, flore 2-3-plo longioribus; caly- cis lobi rotundati, albo marginali, glabri, corolla triplo breviores; corolla 1 cent. longa, fusco-viridis (in sicco), tubo ovato-globoso, labio superiore bilobo, labio inferiore trilobo, lobis omnibus rotundatis; sta- mina in tubo inclusa, staminodio transverse ovato, latiore quam lon- giore; capsula immatura subglobosa, calyce brevior. Hab. — China occidentalis, prov. Su-tchuen, circa Tchen-keou- tin (Farges). 12 SÉANCE DU 12 JANVIER 1900. Assez voisin du Scrofularia aquatica, dont il diffère par ses tiges à peine distinctement ailées, par une fine ligne, par ses feuilles aiguës ou acuminées, bordées de dents très fines et très aiguës. c41\ Scrofularia Fargesii sp. nov. 241 (Scorodonia). — Perennis; radix brevis incrassata, obliqua; caulis ultra bipedalis, etiam basi pubero-glandulosa, obtuse quadrata; folia omnia opposita, petiolo 25-8 mm. longo pubescente ; limbus papyraceus e basi truncata vel plus minus longe attenuata acuta vel acuminata, præ- sertim supra scabro-puberula, grosse et irregulariter duplicato-dentata, dentibus mucronatis, argutis; inflorescentia foliosa, valde laxa, ramis floriferis quam folia brevioribus vel illa æquantia; cymæ paucifloræ sæpius trifidæ vel bifidæ, rarius 4-5 flore; pedicelli glandulosi floribus 3-5-plo longiores parum patentes; calyx margine ciliatus, ultra medium 9-partitus, lobis ovatis apice rotundatis; corolla virescens 8-12 mm. longa, calyce 3-plo longior, tubo ovato-globoso, lobis rotundatis; stamina intra tubum inclusa, staminodio cuneato-flabellato, apice truncato 3-4-dentato; capsula globosa apice vix attenuata 6-7 cent. longa. Hab. — China occidentalis, prov. Su-tchuen, circa Tchen-keou- tin, alt. 2000 m. (Farges, n. 426). — Plante cultivée pour sa ra- cine tubéreuse qui est officinale. Espéce bien caractérisée par ses feuilles à grosses dents aigués surdentées, ses rameaux floraux distants ne portant que de 1-5 fleurs, très rarement 6-7, ses pédoncules trés allongés (3-4 cent.), les inférieurs souvent divariqués, ses grandes fleurs, ses grosses capsules arrondies, à peine atténuées. Port du S. peregrina. S. yunnanensis sp. nov. (Scorodonia). — Præsertim inferne crispulo-lanosa; radix gracilis perpendicularis vel obliqua, caulis quadrangularis parte superiore glan- dulosa; folia omnia opposita, petiolo lanoso, pollice longo, limbo papy- raceo e basi truncata, vel rarius breviter attenuata, sæpius rotundata vel subcordata, ovato, obtuso, vel vix acuto duplicato-crenato-dentata ; inflo- rescentia nuda vel foliis valde diminutis, bracteiformibus suffulta, anguste pyramidata, cymis laxis, paucifloris (floribus 2-5), petiolis flo- rem æquantibus vel illo brevioribus, dense glandulosis ; calycis lobi apice rotundati, ovali, corolla virescens fere 10 mm. longa, lobis omnibus ovalo-rotundatis, marginatis; stamina intra tubum inclusa, staminodia reniformia emarginata; capsula ovato-rotundata, acuta. Hab. — China occidentalis; Yunnan, in silvis ad collum Koua- oem amm mee ees que FRANCHET. — LES SCROFULARINÉES DE LA CHINE. 13 la-po, alt. 3000 m. (Delavay, n. 2167); in silvis ad Kichan prope Ta-pin-tze (id., n. 4021). Tige portant trois à quatre paires de feuilles dans sa partie inférieure, nues ou présentant une à deux paires de feuilles très diminuées dans la moitié supérieure, plus ou moins laineuses inférieurement, crénelures des feuilles arrondies, surdentées. Dif- fère du S. Henry: Hemsl. par sa tige longuement nue au sommet, son inflorescence trés lâche, la forme des lobes du calice qui sont arrondis au sommet. S. nodosa L. Sp. 864. Hab. — China occidentalis : Yunnan, in sepibus ad fauces montis Lan-ho, prope Lan-kong (Delavay, n. 96). Espèce à large dispersion; on la retrouve dans presque toute l'Europe, dans la Sibérie et dans l'Amérique du Nord, de l'est à l'ouest. La forme des montagnes du Yunnan est très florifére, son inflorescence est en grappe de cymes trés étroite et trés allongée; elle ne différe en rien du reste des spécimens euro- péens. S. Wandarinorum sp. nov. (Scorodonia). — Radix perpendicularis; caulis inferne glaber, obtuse quadrangularis, superne glandulosus; folia pedunculata, pedunculo angustissime marginato, limbo tenuiter papyraceo, e basi rotundata vel breviter attenuata ovato-lanceolato, acuto, crenato-dentato vel dentato; суша pedunculatæ, in paniculam elongatam, aphyllam, laxe dispositæ, pauciflore; pedunculi flore longiores glandulosi erecti vel parum pa- tentes, calycis glabri lobi anguste marginali, crassi, ovato-lanceolati, acuti vel fere acuminati apice recurvi, sepe undulati; corolla virescens calyce duplo longior (6-7 mm.); stamina inclusa, staminodio reniformi ; capsula e basi rotundata acuta. Hab. — China occidentalis : Yunnan, in silvis ad Ta-long-tan prope Ta-pin-tze, alt. 1800 m. (Delavay, n. 2396); in monte Che- tcho-tze (id.). Port du S. canina avec des feuilles d'une consistance plus mince; il en différe nettement parla forme allongée des divisions du calice dont la forme rappelle celle du S. elatior Benth., de l'Himalaya. Les étamines de ce dernier sont exsertes. 14 SÉANCE DU 12 JANVIER 1900. ? Scrofularia spicata sp. nov. (Scorodonia). — Radix perpendicularis ad apicem in tuberculum inflata; caulis 5-8 decim. parte inferiore quam parce lanuginosus, su- perne glandulosus quadrangularis, angulis anguste alatis; folia petio- lata (petiolo 2-3 cent.), limbo papyraceo, utraque facie parce scabrido, subtus pallidiore, e basi cordata ovato-lanceolato subacuto, tenuiter et argute denticulato; cymæ in inflorescentiam semipedalem vel fere pe- dalem dispositæ, inferiores inter se remote, superiores contiguæ, secus caulem stricte sessiles cum bracteis parvis, linearibus, 3-5-flore, pedi- cellis brevissimis glandulosis; calycis lobi anguste membranaceo-mar- ginati, ovato-lanceolati, acuti vel acuminati apice undulato-recurvi ; corolla calyce triplo longior (6-7 mm. longa) virescens, lobis tribus anticis rotundatis, posticis paulo majoribus rotundatis ; stamina tubum vix excedentia; staminodio obovato apice truncato, crenulato; capsula calyce duplo longior e basi late ovata acuta. Hab. — China occidentalis : provincia Yunnan, in pratis hu- midis montis Yang-in-chan (Lan-kong), alt. 3000 m. (Delavay, n. 2364). Par son inflorescence formée de cymes sessiles, le S. spicala se rapproche surtout du S. Oldhami; il s'en distingue facilm ent par ses cymes dont les inférieures sont écartées et par les divisions du calice ovales aigués souvent recourbées au sommet. S. diplodonta sp. nov. (Scorodonia). — Bipedalis; caulis flexuosus, obscure angulatus, glaber, apice tantum glandulosus, inferne squamatus, squamis infimis siccis sensim in folia transeuntibus; folia evoluta pedunculata (pedun- culo 2 cent. longo), limbo tenuiter papyraceo, glabro e basi truncata vel attenuata lanceolato-attenuato, 7-8 cent. longo, eximie duplicato-den- tato, dentibus acutis porrectis, secundariis minutis; cymœ pedunculatæ, pauciflorze in paniculam basi foliatam, brevem disposite; pedicelli sepius calyce longiores glandulosi; calycis glabri lobi angustissime mar- ginati ovato-aculi, apice sepius undulati recurvi; corolla calyce duplo longior, virescens, tubo globoso lobis inferioribus ovato-rotundatis, superioribus duobus paulo majoribus; stamina tubum :equantia, stami- nodio obovato brevi. Hab. — China occidentalis : Yunnan, ad margines silvarum prope collum Lo-pin-chan (Lan-kong), alt. 3200 m. (Delavay, n. 2334). | | "TT ane ne és «3s $242 FRANCHET. — LES SCROFULARINÉES DE LA CHINE. 15 Espéce bien caractérisée, parmi les Scrofularia de l'Asie orien- tale, par ses feuilles lancéolées bordées de dents aigués nettement surdeñtées, par la forme lancéolée des dents du calice, par ses feuilles diminuant de grandeur dans la partie inférieure de la tige et représentées par des écailles séches et sans limbe tout à fait à la base. S. diplodonta var. tsanchanensis (spec. distincta ?). Folia decrescentia, infima squamiformia, ut in specie præcedenti, sed latiora et pro maxima parte simpliciter dentata; corolla et calyx simil- lima; inflorescentia eadem. Hab. — China occidentalis : in umbrosis montis Tsang-chan (De- lavay, n. 4170). S. Souliei sp. nov. (Scorodonia). — Radix gracilis in tuberculum globosum inflata; caulis presertim inferne glanduloso-pilosus, humilis (1-2 decim.) e basi ramosissimus, ramis cruciatim oppositis ; folia inferiora longe petio- lata (petiolo 15-25 mm. longo), superiora brevius vel subsessilia, limbo subtus ad nervos pubescenti, e basi subtruncata vel brevissime atte- nuata late ovato, obtuso, grosse paucidentato vel subintegro; inflores- centia pyramidalis nuda ramos terminans, e cymis pedunculatis pauci- floris, oppositis, laxe dispositis patentibus; bracteæ cymarum minut»; pedunculi breves, ternati, glandulis sessilibus farcti; calyx tenuissime glandulosus vel fere glabrescens, lobis ovatis vel deltoideis, anguste marginatis; corolla fusca, e minimis (vix 2 mm. longa), labio postico bilobo; stamina intra tubum inclusa, staminodio reniformi; capsula 4-5 mm. longa, calycem excedens, ovato-oblonga, oblique acutata. Hab. — China occidentalis : prov. Su-tchuen, à Tongolo, dans les champs et les jardins. Espéce trés distincte, l'une des plus petites du genre, trés nette- ment caractérisée par ses bulbes arrondis, gros comme un petit pois, son calice et sa corolle qui ne dépassent guére, l'un et l'autre, 2 ou 3 mm.; l'inflorescence forme une pyramide étroite, à rameaux étalés, dépourvue de feuilles et terminant les rameaux. S. Delavayi sp. nov. (Scorodonia). — Radix sæpe longissima tenuiter inflata, napiformis, vel tantum per intervalla intumescens multicaulis et haud raro surcu- dosa; caules, 15-20 cent. alti, decumbentes, pro maxima parte glabri, 16 SÉANCE DU À? JANVIER 1900. superne tenuissime glandulosi, basi squamis, inferne foliis minimis vestiti ; folia evoluta 15-20 mm. longa, glabra, limbo ovato spatulato vel fere flabelliformi, apice obtuso, in petiolum alatum 6 mm. longum attenuato, margine argute dentato; inflorescentia terminalis brevis (1-2 cent.) densa, сутіѕ paucifloris in capitulum ovatum subconfertis; pedicelli calyce vix longiores, dense glandulosi; calyx glaber, in pedi- cello obliquus, apertus, lobis lanceolatis, acutis vel ovatis, subobtusis vix membranaceo-marginatis; corolla lutea, 12-15 mm. longa, extus parce pulverulenta, intus pubescens, labio antico tripartito, lobis lan- ceolatis vel lateralibus obovatis cum mucronulo, labio postico quam anterius multo longiore, late emarginato, lobis rotundatis ; stamina intra tubum inclusa, staminodio obovato-cuneato, apice truncato; capsula ovata acuta. Hab. — China occidentalis : Yunnan, in saxosis humidis cal- careis inter saxa delabentia montis Tsang-chan, supra Tali, altit. 3000 m. (Delavay, n. 865); in umbrosis ad collum Yen-tze-hay, alt. 3200 m. (id.). Port du Scrofularia alaschanica Batal., avec des feuilles plus petites, plus cunéiformes à la base, bordées de dents plus étalées; la corolle du S. Delavayi est aussi beaucoup plus renflée et glabre en dehors; le tube est ovale globuleux et non pas gréle cy- lindrique un peu courbé, comme on le voit dans le S. alaschanica dont le calice trés glanduleux est aussi trés différent, nullement oblique sur le pédicelle aprés la chute dela corolle. Le mode de végétation parait étre le méme dans les deux plantes. On connait aujourd'hui 15 Serofulaires appartenant à la flore de la Chine; presque toutes sont cantonnées dans les provinces occidentales, l'Yunnan, le Su-tchuen et le Kansu. Jusqu'ici trois seulement ont été rencontrées en dehors : le S. Mollendorfii Maxim., du Shensi; le S. Oldhami Oliv., du Chihli et le S. ning- poensis Hemsley ; cette derniére espéce est le seul représentant en Chine de la section Tomiophyllum. Toutes les autres espèces rentrent dans la section Scorodonia. Parmi ces 15 espéces, une seule, S. nodosa L., se rencontre en méme temps en Europe et aussi en Amérique. La Chine ne pos- sède en commun avec le Japon que le seul S. Oldhami. Calorhabdos Fargesii sp. nov. Fruticulus vel herba indurata, glaberrima; caulis simplex vel parce ci d dpa FRANCHET. — LES SCROFULARINÉES DE LA CHINE. 17 ramosus, ramis gracilibus obscure angulatis sarmentosis; folia papy- racea, majoribus 10-15 cent. longis, 3-4 cent. latis e basi attenuata vel obtusa lanceolata longe acuminata, crebre et inœqualiter dentato- serrata, dentibus callosis, subtus lucidis, venarum reticulatione tenui sed bene conspicua; flores ad axillas foliorum spicati, spica breviter pedunculata, 3-5 cent. longa, inferne laxiflora, superne densiflora; brac- {ег lanceolatæ, setaceo-acuminatæ, margine ciliatæ, florem æquantes vel superantes; calyx usque ad basin partitus, segmentis inæqualibus lanceolato-linearibus, ciliatis, corolla brevioribus; corolla (in sicco) purpurascens, 5 mm. longa, recta, tubulosa, lobis brevibus deltoideo- acutis, extus glabra intus pilosa; stamina longe exserta, filamentorum parte inclusa pilosa; stylus stamina œquans. Hab. — China occidentalis : Su-tchuen, circa Tchen-keou-tin (Farges). Espéce à fleurs rouges, à corolle droite, bien différente des autres espéces du genre par ses épis formés de fleurs peu serrées, surtout à la base, caractère qui permet de le distinguer facile- ment du C. axillaris Benth., dont les fleurs sont loujours dis- posées en épi trés serré. Les feuilles se ressemblent beaucoup dans les deux espéces. €. Brunoniana Benth., Scrof. Ind., p. 44 et DC. Prodr., X, 450. Hab. — China occidentalis : Yunnan, in dumetis ad basin mon- tis Tsang-chan, alt. 2300 m. (Delavay, п” 2657 et 3161); in silva- ticis montis San-tcha-ho, supra Mo-say (id.); ad caput amnis Lan- kienho, prope collum Hee-chan-men, alt. 3000 m. (id.) ; ad limita silvarum prope collum Lo-pin-chan, alt. 3200 m. (id.). Espéce encore peu connue et dont MM. Bentham et Hooker n'ont pu voir la partie inférieure de la tige. Elle parait ti és répandue dans la région des hautes montagnes qui avoisinent Tali. La plante atteint ou dépasse 1 métre; sa souche est courte, oblique, épaissie et couverte de larges écailles brunes, qui se retrouvent sur la partie inférieure de la tige, jusqu'au point ой les feuilles prennent leur complet développement; la tige est plus ou moins anguleuse et il n’en nait qu'une seule de la souche ; les feuilles sont toutes alternes lancéolées, longuement atténuées à la base et supérieurement elles se prolongent sur le mérithalle en une ligne poilue extrémement étroite; la corolle est certainement bilabiée, la lèvre supérieure entière; l'inférieure a trois lobes, les т. XLVII. (SÉANCES) 2 MOD 18 . SÉANCE DU 12 JANVIER 1900. latéraux dressés, l'inférieur à la fin rabattu; les capsules sont ovales globuleuses ou seulement un peu prolongées au sommet, mais toujours plutót obtuses; elles dépassent sensiblement le calice. Calorhabdos sutchuenensis sp. nov. Radix incrassata, lignesa ; caulis erectus, simplex, glaber 50-60 cent. altus, parte infima squamosa; folia omnia alterna, inferiora obovato- spatulata, mox lanceolata, serrulata, acuminata, inferne attenuata, in alam latiuseulam prolongata, utraque facie glaberrima; spica termi- nalis, gracilis, haud densiflora, 10-15 mm. longa; flores lutei, sessiles ; bractea concava, lanceolata, acuta, ciliolata, flore brevior; calycis lobi ovato-lanceolati, ciliolati; corolla calyce duplo longior, 4 mm. longa, lutea, distincte bilabiata, curvata, labio superiore integro, acuto, infe- riore trilobo, lobis lateralibus erectis, medio mox deflexo, acutissimo, ad palatum villosula; stamina 2 corolla multo longiora, filamentis gla- bris; stylus staminibus brevior, stigmate capitato; capsula ovata quadri- valvis, valvis obtusis marginatis. Hab. — China occidentalis, prov. Su-tchuen, circa Tchen-keou- tin (Farges). Espéce bien caractérisée par la forme de sa corolle nettement bilabiée et par ses feuilles dont la décurrence est assez large et prolongée quelquefois sur toute la longueur du mérithalle. La plante ressemble d'ailleurs beaucoup au C. Brunoniana, et l'in- florescence est terminale comme dans cette espéce. Quant à la forme de la corolle, on peut la considérer seulement comme trés semblable à celle du C. Brunoniana; les lobes sont pourtant plus aigus et l'intermédiaire inférieur est plus nettement défléchi. D'autre part, le C. sutchuenensis a aussi le port du Scro- fella chinensis Maxim., plante qui n'est connue qu'à l'état jeune et que M. Maximowicz a considérée comme une Chélonée, sans la comparer avec le Calorhabdos Brunoniana, qu'il n'a sans doute pas connu. Si l'on compare, en effet, la corolle du C. sutchuenen- sis avec la description et avec la plante nommée Scrofella, il n'est pas douteux que cette description ne puisse lui être appliquée. Il semble donc que la plante soit un Scrofella ; mais, d'autre part, son analogie avec le C. Brunoniana est telle que je ne vois pas trop comment les séparer génériquement, surtout depuis qu'on a pu constater la forme exacte des corolles de ce dernier, forme qui FRANCHET. — LES SCROFULARINÉES DE LA CHINE. 19 n'avait pas été nettement établie par l'auteur du genre, ni par M. Hooker. Cette considération semble autoriser à mettre en doute la réalité du genre Scrofella chinensis qui devra peut-étre prendre le nom de Calorhabdos chinensis. 99: | Le genre Calorhabdos, tel qu'il est défini dans le Genera plan- tarum de MM. Bentham et Hooker, est un genre éminemment chinois; toute les espèces appartiennent à la flore de ce pavs et on ne lui connait encore que deux ramifications en dehors : l'une dans le Japon, avec C. axillaris; l'autre dans le Népaul, avec C. Brunoniana. Le genre peut du reste constituer deux groupes naturels; le premier, Acrostachys, formé de 3 espèces : C. Brunoniana Benth., C. sutchuenensis Franch., et peut être C. (Scrofella) chinensis Maxim., qui représentent tous les trois les formes typiques du genre, c'est-à-dire celles dont l'inflorescence est terminale et la corolle nettement courbée, bilabiée. Le deuxième groupe, Plagio- stachys, comprend toutes les espèces dont le C. axillaris et le type, c'est-à-dire C. axillaris, C. Fargesii Fran., C. latifolia Hemsl., C. cauloptera Hance, C. stenostachya Hemsley, C. venosa Hemsl., dont l'inflorescence est normalement axillaire, terminale dans le seul C. cauloplera, la corolle tubuleuse droite à quatre lobes dressés égaux ou profondément 4-fide, mais jamais distinctement bilabiée. C'est Bentham et Hooker qui ont ainsi constitué le genre qui serait plus naturellement composé des seuls Acrostachys, les Plagiostachys, en négiigeant leurs feuilles, qui sont toutes al- ternes, ayant plus d'analogie avec les Veronica. Veronica ciliata Fisch., in DC. Prodr., X, 467. Hab. — China occidentalis : Yunnan, in pratis montis Maeul- chan, supra Gnou-kay, alt. 3500 m. (Delavay, n. 3824); in pratis ad collum Yen-tze-hav, alt. 3200 m. (Delavay, n. 4510); in pratis ad collum Yen-tze-hay (Delavay, n. 3100); Li-kiang, ad nives per- petuas (Delavay, n. 2468); in pascuis montis Yang-in-chan, alt. 2500 m. (Delavay, n. 190); ad collum Lo-pin-chan, supra Lan-kong, alt. 3200 т. (Delavay, n. 3322); circa Ta-tsien-lou (Mussot, n. 270); circa Tongolo et Ta-tsien-lou (Soulié, n” 483, 367, 257, 312, 253) ; prov. Kansu (Potanin). V. capitata Benth., Scrof. Ind., p. 45 et in DC. Prodr., X, 81. Hab. — China occidentalis : Yunnan, ad collum Yen-tze-hay, SS 2 90 SÉANCE DU 12 JANVIER 1900. prope lacum (Delavay, n% 2327, 3809, 4512); inter Bambusas ad Kou-toui prope collum Yen-tze-hay, alt. 3200 m. (id. n. 2668); ad nives perpetuas, prope Li-kiang (Delavay), Tongolo, ad Tsha- khio-Longba, in humidis (Soulié, n. 455). Souche ligneuse, fibreuse, courte, émettant de nombreuses tiges radicantes à la base, simples ou rameuses ; feuilles sessiles dans: les individus de petite taille, nettement pétiolées dans les grands spécimens. ^; Veronica sutchuenensis sp. nov. (Veronicastrum). — Annua, unicaulis ; caulis 8-10 cent., rectus sim- plex presertim apice cano-pilosus; folia infima squamæformia vel supe- rioribus conformia, sed duplo minora, omnia petiolata, limbo e basi obtusa vel rotundata ovato, parum acuto, dentato, dentibus incumben- tibus, folia suprema majora; racemi duo terminales, vix pollice longi, laxiflori, pedicello glanduloso calycem œquante vel illo breviore; bractea linearis, pedicello longior; calycis lobi lineares, corollam non æquantes, pilis longis multicellularibus, capilatis vestiti ; capsula rotundata, sub- cordata iisdem pilis ciliata. Hab. — China occidentalis : prov. Su-tchuen, circa Tchen- keou-tin, alt. 2000 m. (Farges, n. 725). Port du V. cana, mais bien différent par sa capsule ovale cor- diforme et dont les lobes ne sont point anguleux sur les bords comme dans le V. cana. Le V. murorum est trés rameux dés la base, les feuilles subcordiformes, les inférieures trés larges, la . corolle plus petite que le calice. V. biloba L. (Mant., 172). Hab. — China occidentalis : Su-tchuen, in campis arenosis ad Tizou (Soulié, n. 399); Kansu (Przewalski). V. pirolzformis sp. nov. (Scutellate). — Perennis ; rhizoma gracile, obliquum, longe exten- sum ; caulis brevis, inferne pilosus ; folia fere omnia conferta exceptis inferioribus squamiformibus vel valde diminutis, omnia petiolata, latis- sime ovata, vel obovata vel spatulata, crenata vel grosse crenata, obtusa ;. racemus terminalis solitarius folia longe excedens, tenuiter glandulosus laxe multiflorus; flores spicati, breviter petiolati, petiolo glanduloso bracteam oblongam paulo superante, calyce breviore vel illum quante ; ealyeis lobi glandulosi ovato-oblongi, obtusi; corolla rosea-vel pallide. ios ne FRANCHET. — LES SCROFULARINÉES DE LA СШХЕ. 91 violacea, late expansa calyce duplo vel triplo major; capsulæ demum unilaterales secus axim angularem, patentes, glandulosæ, rhomboideæ, latiores quam longiores, apice emarginatæ, lobis ovatæ angulatœ; se- mina ochracea, utraque facie vix concava. - Hab. — China occidentalis : Yunnan in rupibus ad apicem montis Hee-chan-men (Delavay, n. 210); in rupestribus calcareis montis Koua-lapo (id., n. 133); Li-kiang, prope nives perpetuas (id.). Plante d'un facies tout particulier, rappelant celui du Pirola secunda. Les feuilles sont quelquefois profondément dentées, quel- quefois à peine crénelées; vers la maturité, les capsules sont tour- nées du méme cóté. Par leur forme les capsules rappellent celles du V. cana, mais leurs cótés sont plus aigus. V. Fargesii sp. nov. (Scutellate). — Rhizoma obliquum, tenue, radicans; caulis ascen- dens, parce pubescens, superne glandulosus; foliorum paria approxi- mata, vel haud raro folia 3-4 verticillata, inter se valde inæqualia, breviter vel longiuscule petiolata, limbo tenuiter charlaceo, glaberrimo, obscure nervato, nervis 3-5 fere e basi rectis, tenuiter crenulato; race- mus terminalis solitarius vel racemi duo inæquales, graciles, valde laxi- flori; pedunculi glandulosi graciles calyce pluries longiores; calyx 2-3 mm. vix longus, lobis lineari-oblongis obtusulis; corolla rubescens, calyce duplo vel triplo major, staminibus longe exsertis; capsula parva, rhomboidea, duplo latior quam longa, emarginata, lobis deltoideis, obtusis. Hab. — China occidentalis : Su-tchuen, ad Han-ky-se prope Tchen-keou, alt. 2000 m. Espèce bien caractérisée par la nature mince et cartilagineuse de ses feuilles, par ses fleurs rouges portées par de longs pédon- cules gréles. Le port de la plante rappelle un peu celui du V. pi- rolefolia, mais les paires de feuilles sont plus nombreuses et un peu plus écartées. Pterygiella Oliv. P. nigrescens Oliv. in Hook. Icon., 2463. Hab. — China occidentalis, in collibus inter fruticeta, supra Ta-pin-tze (Delavay, n. 3116); circa Yunnan sen (Ducloux et Bodinier). j eo 9109 a 92 SÉANCE DU 12 JANVIER 1900. J'ai cru devoir citer cette espèce, type d'un curieux genre де. Rhinanthacées, pour signaler quelques différences entre la plante de l'herbier du Muséum et la figure donnée dans les Icones. Ainsi, dans la figurecitée, le calice est partagé en lobes égaux qui atteignent à peine la moitié du tube; la corolle, assez grosse, rem- plit à peu prés complétement le calice. Dans tous les spécimens de l'herbier du Muséum, le tube de la corolle est assez gréle et non renflé, et toute la corolle est trés làchement enveloppée par le calice qu'elle dépasse un peu. Quant au calice, il est presque bilabié, deux de ses lobes étant sensiblement plus courts que les autres. П n'est pas rare de trouver aussi un sixième lobe acces- soire, trois fois plus petit que les autres. Les anthéres sont aussi beaucoup plus velues qu'on ne pourrait le croire d'après la figure. Pterygiella Duclouxaz Sp. nov. Tota glabra vel glabrescens ; folia quam in specie præcedenti acutiora, subtus valide uninervata ; calyx breviter pedicellatus, obscure bilabiatus, lobis duobus brevioribus, tubo ad angulos, juxta sinus, plica elevata quasi alato, corollam inclusam laxe cingens; corolla lutea intus et extra breviter pubera, tubo fere cylindrico, recto vel parum incurvo, bilabiata ; filamenta basi pilosula, superne pro maxima parte glabra; capsula ovato-pyramidalis, pilosa, acuta, calycem non excedens; semina crebra, oblonga, curvata, longitudinaliter sulcata, serobiculata. Hab. — China occidentalis : Yunnan, in silvis ad Mien-kia-ze, supra Ta-pin-tze (Delavay, n. 346); Yunnan sen, in herbosis mon- tis supra urbem (Ducloux et Bodinier, n. 348); Mong-tze (Ledru); Kouitchéou, supra Ganpin, ad Ite-che-tou in rupestribus (Bodi- nier, n. 1792). | Différe du P. nigrescens par ses tiges plus gréles, ses feuilles plus aigués, l'état glabre de la plante, et surtout par ses filets. staminaux pubescents à la base et l'absence de pli ailé sur les angles du calice. PEDICULARIS. P. kialensis sp. nov. (Siphonanthœ). — Planta 20 cent. alta, perennis, multicaulis; caules ascendentes, furfuraceo-pubescentes, basi tantum ramosi vel simplices, paucifoliati; folia omnia alterna, longe petiolata, limbo lanceolato- lineari pinnatipartilo, lobis haud dense approximatis, lanceolatis, inci- RUDI SIS TAN UM APT E REC Y RR IRI EIE. PR SR TETE 240 FRANCHET. —- LES SCROFULARINÉES DE LA CHINE. 23 sis, basi constricta insidentibus, ala angusta secus rachim confluentibus; inflorescentia presertim inferne laxa, superne paulo magis densa, in spicam elongatam disposita; flores rubescentes, inferioribus axillaribus distantibus ; braclex folia simulantes sed paulo minores; pedicelli gra- ciles in floribus inferioribus calyce longiores et paulo breviores, supe- riores brevissimi; calyx pilis albidis vestitus, tubo ovato-oblongo, antice semi-fisso, nervis haud anastomosantibus, 5-dentato, dentibus stipitatis foliaceis, crenatis, inæqualibus, superiori minimo; corollæ tubus calycem paulo superans, 12 mill. longus, galea atro-rubenti ecris- tata, infracto-resupinata in rostrum tenue longum perfecte sigmoideum ventre villosulum, apice truncatum desinente; staminum filamenta antica apice villosa. Hab. — La Chine occidentale : Su-tchuen, Tongolo dans les foréts de Sapins (Soulié, n. 611). Fleurs à tube court; rostre contourné comme dans le P. sig- moidea, dont les flenrs sont une fois plus grandes; la marge du casque est couverte d'une pubescence rousse; cette pubescence manque dans le P. sigmoidea, dont les fleurs ont un tube long de 2 cent. Le calice ressemble à celui du P. rhinanthoides. P. Souliei sp. nov. (Siphonanthe Muscicolæ Max.). — Annua?; radix gracilis; multi- caulis, caulibus erectis semi vel pedalibus, glabris, inferne ramosis folio- sis; folia omnia alterna, superioribus diminutis petiolatis, limbo e hasi truncata lanceolato, 3-4 cent. longo, supra pube crustacea consperso, piunatipartito, lobis ovato-lanceolatis, basi paulo angustiore nullo modo decurrente insidentibus, incisis, margine cartilagineo; flores omnes axil- lares in racemum elongatum dispositi, inter se distantes, pedicellis gra- cilibus glabris, 2-4 cent. longis; calyx sub anthesi 5-dentatus, dentibus parvis lanceolatis, vix foliaceis parce dentatis; tubusdentibus triplolongiór inter nervos haud anastomosantes albo membranaceus, ad maturationem anlice ruptus, spataceus, dentibus fere evanidis; corolla 10-12 mm. lata. 15 mm. longa, rubescens vel albida (Soulié), tubo a calyce parum exserto, 6-7 mm. longo, labio expanso plano, lobis lateralibus rotundatis, medio multo minore ovato; galea rubro-fusca marginata; rostrum recurvum, attenuatum, apice truncatum; capsula 7 mm. longa, oblique late ovata, subrhomboidea, lateraliter mucronata. Hab. — La Chine occidentale : Su-tchuen, autour de Ta-tsien- lou (Soulié, n. 830); Tongolo, dans la mousse et dans les marais inondés (id., n° 220 et 385). эй» 24 SÉANCE DU 12 JANVIER 1900. Élégante espèce trés distincte et bien caractérisée par le tube de la corolle trés court, ses larges fruits obliques, ses fleurs dis- tantes, formant unc inflorescence trés lâche. Pedicularis Mussoti sp. nov. (Siphonanthæ Muscicolæ Max.). — Radix valida, carnosa, pluricau- lis, caulibus simplicibus, decumbentibus; folia caulina omnia alterna, basilaribus longe petiolatis, limbo parce piloso e basi attenuata. anguste lanceolato- pinnaüipartito, lobis brevibus late ovato-deltoideis, inciso- dentatis, basi lata confluentibus; folia caulina conformia; pedunculi emnes axillares elongati (6-8 cent. longi), demum arcuato-reflexi vel ascendentes, in racemum laxum dispositi, s@pius 3-4 superioribus approxi- matis; calyx fere 1 cent. longus, tenuissime griseo-puberulus, antice fissus, subspataceus, tridentatus, dentibus 2 lateralibus ovatis foliaceis, inciso-denlatis, postico multo minore deltoideo; corolla purpurascens, tubo pubescenti calycem vix superante; labium amplum fere 2 cent. la- tum ; lobis subæqualibus orbiculatis, margine ciliatis; galea dorso ecris- tato, margine antico producto semiovato, in rostrum fere cyclicum atte- nuatum; staminum filamenta sub antheris longe pilosa ; antherz loculis eblongis basi vix aculis. Hab. — La Chine occidentale : Su-tchuen, environs de Ta-tsien- lou (Soulié, n° 81, 234, 283; Mussot, n 276, 984, 286, 291). La disposition des feuilles caulinaires toutes alternes ne permet guère d'éloigner cette espèces des Muscicolæ ; elle diffère nette- ment des trois espèces connues de ce groupe par son calice à trois dents el non à cinq dents; ses feuilles sont du type de celles du P. gruina Fr.; mais la plante reste remarquable par ses longs pédoncules arqués comme dans le P. longipes Maxim. P. tibetica sp. nov. (Siphonanthe). — Humilis; tota tenuiter puberula; unicaulis vel pluricaulis, caulibus 10-15 cent., rectis fere nudis, nunc folio uno alte- rove diminuto vestitis; folia fere omnia basilaria, pedunculata, limbo » cent. longo, l'cent. lato, obtuso, pinnatipartito, segmentis dense approxi- matis, basi lata adnatis, ovatis, incisis, margine carlilagineo; rachis anguste alata; flores rubescentes cum maculis albidis (Soulié) in spicam ovatam vel cylindricam laxe approximatis; bracteæ disseclæ, parv, pe- tiolo dilatato, calycem vix æquantes; pedicelli calyce breviores; calyx pubescenii-cinereus nervis costatus, quadridentatus, dentibus foliaceis late ovatis pinnatifidis, tubi dimidium :equantibus; corolla circiter 12 mm. longa, tubo subduplo quam calyx longiore, ad faucem abrupte $ $ $ ` 4 { : Ê | | FRANCHET. — LES SCROFULARINÉES DE LA CHINE. 25 ampliato; galea dorso haud cristata, glabra, rostro sursum incurvo semicirculari; labium galea paulo longius trilobum, lobis lateralibus orbiculatis, intermedio duplo minore; staminum filamenta 2 antica apice pubescentia ; antherz loculis semiovatis basi obtusis; fructus ovato- suborbiculares, obliqui, mucronulati, calyce longiores. Hab. — La Chine occidentale : Se-tchuen, aux environs de Tongolo, à Kajilakro sur les pelouses séches (Soulié, n. 598). Plante d'une teinte cendrée, à tige raide peu élevée, ne res- semblant à aucune autre du groupe; elle n'a que de vagues affi- nités avec le P. siphonantha ; ses fleurs sont une fois plus petites, ses feuilles de forme trés différente; le calice, à tube trés court, rappelle un peu celui du P. craniolopha Maxim. 72: P. fastigiata sp. nov. (Siphonanthæ). — Pars inferior plantæ deest; pars superior pedalis, erecla, simplex, glabrescens, striatus, ad apicem usque foliatus, foliis inferioribus alternis, superioribus suboppositis paulo decrescentibus, omnibus longe petiolatis, petiolo glabro; limbus subtus pube crustacea conspersus, ambitu linearis, 1 cent. latus, pinnatisectus, partitionibus lanceolatis obtusis denticulatis, e basi lata anguste decurrentibus; flores omnes axillares, inferne laxe, superne dense fastigiati sessiles; calyx 1 cent. longus, ovato-oblongus, antice fissus, 5-dentatus, dentibus om- nibus foliaceis apice dilatatis; corolla rosea, tubo tenui, puberulo, 4 cent. longo; labium circiter 1 cent. latum, orbiculatum, trilobum, lobis lateralibus suborbiculatis, intermedio duplo minore; galea atrorubens; dorso anguste alata, infracto resupinata, in rostrum semi-cyclicum desi- nens, rostro apice truncato fisso; staminum filamenta glabra. Hab. — La Chine occidentale : Yunnan, au voisinage du Mé- kong, vers Tsiten (P* Henri d'Orléans). Espéce du groupe du P. Garkeana, avec des fleurs trois fois plus petites, les inférieures à l'aisselle de feuilles écartées, les supérieures rapprochées, fastigiées; dents des lobes des feuilles surdentées; partie foliacée du calice portée par un stipe trés gréle. Le Muséum ne posséde qu'un échantillon. incomplet de cette espéce, que sa corolle à tube pubescent long et gréle et la dispo- sition fastigiée des fleurs rendent trés distincte parmi les espèces de tout le groupe. aub P. cyathophylla sp. nov. ` (Siphonanthe). — Tota glabra; caulis pedalis et paulo ultra; folia 26 SÉANCE DU 12 JANVIER 1900. omnia 4-verticillata longiter petiolata, petiolis inferiorum ad basin usque: liberis, superiorum in vaginam tubulosam laxam connatis; limbus am- bitu lanceolato-linearis, 2-3 pollicaris, pinnatipartitus, lobis lanceolatis. serrato-dentatis, basi lata decurrente in rachi insidentibus; flores pur- purei intra foliorum superiorum vaginam sessiles; calyx oblongus, glaber, antice fissus, 5-dentatus, dentibus 4 anticis minimis, posteriore multo majore, foliacea, integra ; coroll: tubus 4 cent. longus, gracilis; labium roseum, rotundatum trilobum, lobis orbiculatis; galea atrorubens fere tota longitudine æqualis, incurva; rostrum leviter sigmoideum. ô $ j f k H H $ ` Hab. — La Chine occidentale : Su-tchuen, autour de Ta-tsien- lou et de Tche-to-chan (Soulié, n. 218). Groupe des Siphonanthœ Verticillatœ Maxim. C'est une espèce remarquable par ses feuilles supérieures dilatées en large gaine connée, comme on le voit dans le P. Rex et le P. superba. Mais dans ces deux espèces la corolle est d'une forme très différente, à tube court et à bec presque nul et peu allongé. | Pedicularis Fargesii. , ` (Siphonanthœ). — Rhizoma breve, pluricaule; caulis 20-40 cent. altus, glaber, pro maxima parte nudatus; folia basilaria longe petiolata, caulina in medio sita opposita, limbo glabro, in foliis omnibus e basi. attenuata decrescente lanceolato, pinnatiseclo, lobis distantibus (inferio- ribus minimis) e basi attenuata decurrente obovatis, argute inciso-ser- ratis; folia suprema inflorescentiæ contigua; inflorescentia terminalis, capitata; bracteæ membranaceæ albescentes, obovatz, ciliatæ, flores breviter pedicellati; calyx albidus, sub anthesi pilosus (demum glaber), ovatus, paulo inflatus, membranaceus, anlice fissus et inter dentes crebre ciliolatus ; dentes 5, stipitati, foliacei, obovati, argute dentati; corolla alba, 15-18 mm. longa, labio trilobo, cum lobo intermedio mi- nore; galea incurva labii longitudine, rostrum gracile horizontaliter porrectum, vix incurvum ; stamina superne villosa. Sono SUM D R riu emi il mhi ni Hab. — La Chine occidentale : Su-tchuen, sur les rochers cal- caires à Héou-pin, prés de Tchen-keou-tin, alt. 1400 m. (Farges, n. 120^). Ce. .* espèce forme, avec le P. phaceliæfolia décrit plusloin, un petit groupe d'espèces qui par ses feuilles rappelle certaines formes du P. Sceptrum, bien qu'en demeurant très éloigné par les fleurs. Le P. Fargesii diffère du P. phaceliefolia par son calice à dents. plus larges et à tube ovale, par ses filets staminaux velus supé- n hui ni FRANCHET. — LES SCROFULARINÉES DE LA CHINE. 27 rieurement, par ses feuilles dont le limbe est atténué vers la base, par le bec plus allongé et presque droit. P. phaceliæfolia sp. nov. (Resupinatæ). — Rhizoma breve in fibras elongatas solutum ; caulis pedalis vel sesquipedalis, erectus, paucifoliatus; folia basilaria et infe- riora longe petiolata, petiolo subalato, limbo 10-15 cent. longo e basi truncata ovato-lanceolato, pinnatifido vel fere pinnatipartito; segmenta basi lata decurrente adnata, ovato-lanceolata, inciso-serrata ; folia cau- lina pauca, alterna vel rarius opposita, superioribus inflorescentiæ contiguis ; inflorescentia terminalis, capitata; calyx sessilis, tubo cylin- drico, membranaceo apice truncato 5-dentato, inter dentes fimbriato ciliato; dentes inæquales, parvi lanceolati, herbacei; corolla alba tubo quam calyce paulo longiore; labium trilobum galeam æquans; galea ecristata, recurva, in rostrum apice fissum semi-cyclicum, ipso brevius desinens; staminum filamenta omnia superne lanata; anthere loculis oblongis, basi obtusis. Hab. — La Chine occidentale : Yunnan, dans les lieux frais des foréts des montagnes, à Tchen-fong-chan (Delavay, n" 2124, 4905). La corolle, assez petite, est remarquable par la forte courbure du casque qui forme avec son rostre presque les trois quarts d'un cercle. P. laxiflora sp. nov. (Axillares Max.). — Radix brevis, horizontalis, fibras crassas subin- flatas emittens, pluricaulis ; caules graciles parce pilosuli, simplices vel ramosi, superne longe protensi, ad apicem usque foliati probabiliter decumbentes; folia tenuissime puberula, caulina alterna (rarius infe- riora opposita), ramorum opposita, omnia longe petiolata, pinnatipar- tita, pinnis utroque latere 8-10, distinele et brevissime petiolata, haud densa, ovato-lanceolata, inciso lobata, lobulis dentatis; flores omnes axillares, distantes, pedicello glabro quam calyx 3-4-plo longiore; calyx ad nervos parce pubescens, tubo 6 mm. longo, ovato globoso, 3-5 den- tato, dente postico minore alteris subtiliter crenatis vel integris; corolla rubescens, tubo 10-15 mm. longo, labio trilobo, lobis lateralibus semi- orbiculatis, intermedio triplo longiore, productiore; galea dorso ecris- tata, x: qualis, curvata, rostro gracili, acuto, horizontaliter porrecto vel sursum incurvo; staminum filamenta glabra; capsula ovata, obliqua, mucronata, calycem non superans. al © Ф 98 SÉANCE DU 12 JANVIER 1900. Hab. — La Chine occidentale : Su-tchuen, autour de Tchen- keou-tin. Espèce voisine du P. axillaris, dont il diffère par ses feuilles caulinaires alternes, son calice court, à dents plus petites. L'espéce suivante, P. nasturtiifolia, a les feuilles des rameaux opposées, formées d’un petit nombre de segments, qui sont ovales beaucoup plus grands et nettement pédicellés. Pedicularis nasturtiifolia sp. nov. (Aæillares). — Radix gracilis indurata; caulis sæpius unicus simplex vel ramosus glabrescens vel secus lineam puberulus, debilis, probahi- liter decumbens; folia inferiora sub anthesi nulla, altera caulem usque ad apicem laxe vestientia, opposita vel subopposita, pinnatisecta, pinnis inferioribus sæpe minimis, evolulis utroque latere 2-4 oblique ovatis, dentatis, obtusis basi lata pedicellum mentiens insidentibus, nullo modo decurrentibus; flores omnes axillares, pedicello gracili calicem sub- æquante, patenli; calyx glaber, nervis non anastomosantibus, tubo e basi obtusa cylindrico obconico, 5-dentato, dentibus foliaceis latissimis, subrotundis, incisis ; corolla rosea, tubo 12-18 mm. longo, calicem fere duplo superans; labium expansum, rotundatum, lobis lateralibus subor- biculatis; intermedio multo minore, productiore; galea fusca ecristata, rostro acuto, horizontaliter porrecto; staminum filamenta glabra. Hab. — La Chine occidentale : Su-tchuen, à Han-ky-se, prés de Tchen-keou-tin, dans les lieux humides, alt. 2000 m. (Farges). Espèce bien caractérisée par son calice, le tube de la corolle assez court, les segments des feuilles qui sont larges comme ceux du P. longipes Maxim. ; mais ce dernier a les pédoncules beau- coup plus longs. | P. decora sp. nov. (Rhyncholophœ Tristes Maxim.). — Radix brevis, incrassata, fibrosa; caulis erectus subbipedalis, simplex vel parce ramulosus, inferne pilo- sus, superne piloso-glandulosus, usque ad apicem foliatus; folia omnia alterna, sessilia, utraque facie sparse pilosa, ambitu oblongo linearia, ultra medium pinnatiloba, lobis basi decurrente confluentibus, ovato- lanceolatis, obtusis, 10-12 mm. longis, crenato-lobulatis, lobulis argute denticulatis; flores in spicam presertim basi laxam sessiles; calyx piloso glandulosus, 15-18 mm. longus, tubo herbaceo ovato 5-dentato; dentes foliacei lanceolati crenulati, ciliati ; corolla lutescens, 39 mm. longa tubo gracili 15-18 mm. longo, pilis rufis vestito; galea extus lanu- ginosa, margine rufolanata antice truncata; labium trilobum galeam M FRANCHET. — LES SCROFULARINÉES DE LA CHINE. 29 æquans, lobis margine fimbriato-ciliatis; staminum filamenta glabra, antherarum loculis basi obtusis; capsula calyce duplo longior e basi ovata breviter acutata. Hab. — La Chine occidentale : Su-tchuen, autour de Tchen- keou-tin (Farges, n. 719). Le tube de la corolle est poilu comme dans le P. nudis Maxim. D'autre part, la plante a plus d'analogie avec P. Prainiana, P. princeps (1) et P. tongolensis; elle differe du premier par son calice plus petit et le tube dela corolle velu. Le P. princeps a la tige et lecalice glabres, letube de la corolle court; le P. tongolen- sis, décrit plus loin, ale tube du calice membranaceux, les dents ciliées et le casque prolongé distinctement en rostre. P. tongolensis sp. nov. (Rhyncholophe Tristes Maxim.). — Radix perpendicularis; planta 1-2 ped. alta; caulis erectus, simplex, pilosus ad apicem usque crebre foliatus; folia sparsa, sessilia, lanceolato-linearia, 5-7 cent. longa, crebre inciso-lobata, lobulis acute inciso-dentatis; flores in spicam haud deusam plus quam semipedalem dispositi; calyx valide nervatus, inter nervos membranaceus pube furfuracea couspersus, 5-dentatus dentibus integerrimis, tubo triplo brevioribus, ovato-lanceolatis, margine dense et longe ciliatis; corolla lutescens, tubo calyce duplo longiore, galea incurva, dorso glaberrimo, lateribus producto ovatis, margine dense rufo- lanuginosis ; rostrum curvatum galeæ latitudinem æquans; labium galea vix brevius bilobum (an semper); filamenta staminum glabra; anthera- rum loculis basi acutissime mucronatis. Hab. — La Chine occidentale : Su-tchuen, autour de Ta-tsien- lou (Pratt, n. 581; Soulié, n* 306, 504); Tongolo, Tsha-khio- long-ba, sur les pelouses (Soulié, n. 509). Espèce comparable seulement avec P. Prainiana et P. prin- ceps; elle différe du premier par son casque velu en dedans et sur les bords, du P. princeps par son casque tout à fait glabre en dessus; de l'un et de l'autre par la forme des dents du calice et (1) Dans les Plantes du Thibet recueillies par le Per H. d'Orléans [Journ. de Botan. de M. Morot (1891)], le P. princeps est rapproché des Anodontœ- Scepira; sa place est mieux indiquée parmi les Tristes Maxim., malgré la forme de la corolle qui rappelle tout à fait celle du P. Prainiana, quoiqu'elle soit un peu moins brusquement tronquée. Il en diffère d'ailleurs nettement par son calice court et glabre, à dents entiéres, et ses feuilles plus profondé- ment lobées. LOT 2—15 30 SÉANCE DU 19 JANVIER 1900. par l'existence d'un rostre qui fait défaut dans les deux espèces précitées dont le casque est arrondi, tronqué en avant. Les P. tristis et P. ingens onl le casque d'une forme très différente. Pedicularis cinerascens. . (Rhyncholophœ Tristes). — Radix longe et graciliter producta; uni- caulis; caulis erectus simplex, tenuiter pubescens, basi dense, superne paulo laxius foliatus; folia sparsa, pube furfuracea conspersa, inferiora petiolata, superiora sessilia ambitu lanceolato linearia, dense crenato- lobata, lobis ovatis, obtusis vel truncatis, circumcirca duplicato argute denticulatis; flores sessiles in spicam densam ovatam vel elongatam dispositi; bracteœ flores subæquantes lanceolatæ dense pubescentes, cinerez, vix conspicue crenulatæ vel integræ; calyx cinereo pubescens, haud fissus, 5-dentatus, dentibus æqualibus lanceolatis tenuissime cre- nulatis; corolla albo-rosea (Soulié), tubo parum vel non exserto; galea supra glabra, curvata, in rostrum apice bilobulum, deflexum desinente, intus ad marginem lanuginosa; labium tripartitum, partitionibus ro- tundatis; filamenta glabra. Hab. — La Chine occidentale : Su-tchuen, Ta-tsien-lou (Mus- sot, n. 279); Tongolo, dans les broussailles (Soulié, n. 312). Espèce assez voisine du P. craspedotricha Maxim., dont les feuilles sont d'une forme différente, l'épi plus lâche, le calice glabre et le rostre plus court. | P. veronicifolia sp. nov. (Rhyncholophæ). — Radix perpendicularis fibras paulo incrassatas mapiformes emittens, sepius unicaulis; caulis furfuraceo pubescens, erectus, simplex, ad apicem usque foliosus; folia omnia alterna, utraque facie breviter puberula, obovata vel oblonga, obtusa, preter suprema conspicue petiolata, basi excepta cireumcirca haud: profunde duplicato- crenata, crenis secundariis cartilagineis; flores in spicám. ovatam densam vel subdensam congesti, breviter pedicellati; bracteæ obovatæ crenatœ subsessiles; calyx fere 1 cent. longus, tubulosus, pilosus, antice fissus, superne margine rotundato, cum duobus dentibus foliaceis, obovatis, integris; corolla 3 cent. longa, albida (Delavay) tubo exserto, galea pro maxima parte recta, apice tantum recurva, rotunda, antice verlicali, cum rostro brevi sed distincto, latiusculo, circiter 1 mm. longo et lato; labium galea paulo brevius, e basi angustata trilobum, lobis ovalibus, intermedio minore, magis producto; staminum filamenta omnia glaber- rima. NS TRUE dp quit FRANCHET. — LES SCROFULARINÉES DE LA CHINE. 34 Hab. — La Chine occidentale : Yunnan, sur la montagne de Pee-ngui-tze (Delavay, n. 330); mont Yo-lin-chan (id.), mont Pee- tsaa-long-chan (Delavay, n. 6644); Yunnan sen (Bodinier et Du- cloux, n. 438). hessemble beaucoup au P. corymbosa Prain, Ped. Ind., 159, lab. 14 B, et j'avais d'abord considéré la plante de Chine comme appartenant à cette espéce. Mais, si l'on doit attribuer une grande importance à la forme du casque dans les plantes de ce genre, il n'est plus possible de réunir les deux plantes sous un méme nom. La plante de l'Inde, P. corymbosa, a le casque droit, porrigé, presque comme dans les Anodonta ; on ne trouve pas trace de bec dans la figure donnée par Prain, et la description vient encore à l'appui. Dans la plante de Chine que j'appelle V. veronicifolia et dont j'ai vu de nombreux exemplaires, le casque est arrondi, presque gibbeux; sa face antérieure est presque perpendiculaire, brusquement contractée en un bec court, mais distinct. Les deux espèces ont absolument le même aspect. P. floribunda. (Verticillate). — Bi-tripedalis; eximie floribunda; e radice annua(?) brevi, descendente multicaulis; caules pilosuli, ramosi, folia inferiora et media opposita, superiora verticillata, inferiora longiter, suprema breviter petiolata, limbo oblongo, subbipinnata, lobis basi anguste coadunatis vel liberis, unde rachi interrupte et anguste alata, lobulis margine cartilagineis spinuloso-dentatis ; inflorescentia basi longe inter- rupta, floribus superioribus in spicam densam congestis; calyx breviter pedicellatus, 4-5 mm. longus, tubo ovali, inter nervos piloso, albo- membranaceo, 5-dentato, dentibus inæqualibus, 3 ovatis inciso-foliaceis, 2 minoribus subintegris; corolla rosea, 2 cent. longa, tubo inflexo; galea cristata, dorso crista aucto, antice paulisper producto, rostro trun- cato cum lobulis 2 deltoideis setaceis ad marginem inferiorem ortis; labium galea paulo brevius, trilobum , lobis lateralibus rotundatis, in- termedio triplo minore, ovato, longius producto; filamenta tota longi- tudine pilosa; antheræ puberulæ, loculis oblongis, obtusis. Hab. — La Chine occidentale : Su-tchuen, Tongolo (Soulié, п” 518, 452). Les fleurs ont de l'analogie avec celles du P. szelschuanica Maxim., mais la plante est beaucoup plus robuste et les feuilles subbipinnatifides sont d'une forme toute différente rappelant celles qi 4417 32 ! SÉANCE DU 12 JANVIER 1900. du P. melampyriflora Fr., qui diffère d'ailleurs par ses fleurs dis- posées en verticilles tous distincts et par ses filets staminaux complétement glabres. Pedicularis elegans sp. nov. (Verticillatæ). — Annua? Caulis erectus 50 cent. altus, simplex, basi leviter, superne magis dense pubescens; folia caulina inferiora opposita graciliter petiolata, media et superiora 4-6 verticillata breviter petiolata; limbus lanceolatus 5-6 cent. longus, pinnatisectus, rachi angusto alata, lobis lanceolatis, obtusis, incisis, lobulis argute dentatis ; flores in verticillos dispositi, verticillis inferioribus discretis, superio- ribus in spicam densam congestis; calyx breviter pedicellatus, pilosus, tubo ovato 4 mm. longo 5-dentato, dentibus pedicellatis, foliaceis ova- libus, crispo-crenatis, posteriore minore lineari; corolla purpurascens, profunde biloba, 25 mm. longa, tubo intra calycem recto et illo lon- giore, galea primum erecta, superne tantum curvata, apice rotundata vix producta, antice truncata brevissime rostrata, rostro dentibus subulatis prope basin ortis aucto; labium trilobatum, lobis lateralibus rotundatis, intermedio multo minore, ovato; filamenta antica 2-villosa. Hab. — La Chine occidentale : Su-tchuen, autour de Ta-tsien- lou (Mussot, n. 303). Les feuilles rappellent celles du P. Davidi; les fleurs sont assez: semblables à celles du P. villosa Ledeb. P. stenocorys sp. nov. (Verticillatæ). — Caulis 2-3 decim., secus lineas quam parce pubes- cens, paucifoliatus; folia caulina 4-verticillata, longe petiolata, limbo oblongo 2-3, nune fere 10 cent. longo, 4 cent. lato, pinnatilobato, lobis obtusis vel acutis, crenato-incisis; flores in spicam ovatam vel demunr elongatam dense congesti, bracteis foliaceis, petiolo dilatato; calyx sub- sessilis, pilosus, tubo obovato 5-dentato, dentibus inæqualibus, foliaceis, varie dentatis; corolla 25 mm. longa rosea, tubo extra calycem dilatato, leviter curvato; galea recta, e basi angusta apice leviter cristata haud curvata, antice abrupte truncata, nullo modo producta, margine inte- gerrima ; labium trilobum, margine fimbriolatum, galea fere duplo bre- vius; lobus labii intermedius lateralibus minor, productior; filamenta 2. antica pilosa; antheræ ovatæ, loculis obtusis. Hab. — La Chine occidentale : Su-t.huen, environs de Ta-tsien- lou (Mussot, n. 304). Espèce remarquable par son casque étroit, dressé, beaucoup. | ËM FRANCHET. — LES SCROFULARINÉES DE LA CHINE. 33 plus long que la lèvre; elle se rapproche du P. microchila et du D. brevilabris; elle se distingue de l’un et de l'autre par ses feuilles verticillées (si ce caractère est bien constant), par ses épis plus gros ou plus allongés et surtout par son casque allongé, complète- ment dressé. P. lyrata Prain, Ped. Ind., p. 165, pl. 34 B. .. Hab. — La Chine occidentale : Su-tchuen, autour de Ta-tsien- lou (n* 306, 307 , 302); Tongolo, sur les pelouses sèches (Soulié, n* 379, 103, 856). C'est la forme typique indienne dont les feuilles sont lancéolées tronquées à la base; quelques spécimens atteignent 2 décimètres; d'autres ont les feuilles lancéolées ovales et sont un peu échancrées à la base; elle établissent un passage vers là variété suivante. Var. cordifolia. — Folia ovato-rotundata, basi cordata, profundius inciso-crenala. Hab. — Yunnan, à Ma-eul-chan (Delavay). P. flaccida Prain, Bull. de Kew (1893), p. 157. Ad descriptionem adde : Capsula 1 cent. longa horizontalis, oblique lanceolata, acuta, latere ventrali (superiore) gibbo, latere dorsali (infe- riore) recto. Hab. — La Chine occidentale : Su-tchuen, à Ta-tsien-lou (Pratt, n. 471 ; Mussot, n. 305). Plante molle dans toutes ses parties, tout à fait glabre; tige simple ou rameuse dés la base; tube dela corolle fortement courbé à angle droit redressé en dehors du calice. P. brevilabris sp. nov. (Verticillatæ). — Annua ; pluricaulis vel unicaulis; caulis 2-4 decim., simplex, secus lineas duas pubescens ; folia parce pilosa, inferiora op- posita longe pedunculata, superiora et media longe distantia, 4-verticil- lata, subsessilia, limbo ovato, oblongo 2-3 cent. longo, pinnato-lobato lobis subcontiguis basi latiuscule confluentibus, margine argute denti- culatis; flores in spicam ovatam vel oblongam terminalem dense con- gesti, bracteis crenato-lobatis, basi dilatato-membranaceis; calyx bre- vissime pedunculatus 8 mm. longus, pilosus 5-dentatus, dentibus lanceolato-deltoideis, vel duobus ovatis varie dentatis ; corolla vix 2 cent. longa, incarnata, tubo intra calycem infracto, celerum erecto; galea T. XLVII. WH 3 ab 01°” 34 SÉANCE DU 192 JANVIER 1900. superne leviter incurva, apice rotundato vertice inclinato, in rostram breve producto, antice truncato integerrimo; staminum filamenta gla- bra; antherœ ovatæ, loculis oblongis basi obtusis. Hab. — La Chine occidentale : Su-tchuen, autour de Ta-tsien- lou (Soulié, n* 208, 236, 226). Assez voisin du P. microchila, il en différe par ses feuilles plus profondément découpées et surtout par la forme de sa corolle qui est dressée et non courbée comme celle du P. microchila. Pedicularis Bietii. (Anodontæ-Sceptra). — Rhizoma breve, fibrosum; pusilla, mollis; caulis brevis, vix 2 cent., glaber; folia alterna parce pilosula, basilaria longe petiolata, limbo quam petiolus breviore, vix 1 cent. longo, 5-6 mm. lato, ovato, inciso-crenato; lobulis denticulatis; flores pauci, approxi- mati; pedicelli glabri, calycem æquantes; calyx ad nervos non anasto- mosantes parce pilosus, tubo campanulato, 5-dentato, dentibus foliaceis inæqualibus, lanceolatis vel ovatis, erenatis, tubo brevioribus; corolla 25-30 mm. longa, glabra, rosea, tubo extra calycem incurvo in faucem sensim dilatato, 15 mm. longo; labrum trilobum; lobis: margine. erosis intermedio ovato paulo minore et productiore; galea paulisper surrecta apice rotundata, antice truncata, labium æquans et in illo accumbens; filamenta glabra. | i d Hab. — Chine occidentale : Su-tchuen, autour de Ta-tsien-lou (Mussot, n. 294). C'est l'une des plus petites espéces du genre; elle est remar- quable par la brièveté du limbe des feuilles, la forme de sa co- rolle et la disposition des fleurs la rapprochent du P. capitata. La consistance molle de toute la plante est trés caractéristique. P. imperialis sp. nov. (Anodontæ-Sceptra). — Bi-tripedalis; caulis plus minus ramosus, ramis rigidis divaricatis, ascendentibus, totus crispule pubescens, ad ' apicem usque foliatus; folia opposita, subsessilia, ambitu ovata vel oblonga, rigida, lana fulva subtus presertim ad nervos vestita, supra aspera, inferioribus et mediis pinnato-lobatis, segmentis in alam cris- pam confluentibus, lobatis, lobis cartilagineo-lobulatis; folia superiora haud dissimilia sed paulo minus dissecta, tantum lobata, flores in spicam laxam terminalem dispositi, sessiles; calyx glandüloso-pilosus, o-den- tatus, dentibus tubo brevioribus, oblongis; corolla 3-4 cent. longa, FRANCHET. — LES SCROFULARINÉES DE LA CHINE. 35 stricto erecta rosea, extus puberula, ad medium usque fissa; galea in labia incumbens, fere totunr rectum apice rotundatum fulvo-lanugi- nosum, antice abrupte truncatum; labium glabrum subæqualiter tri- lobum, galea paulo brevius; filamenta glaberrima,. antheris ovatis, loculis basi obtusis. Hab. — Chine occidentale : Yunnan, sur le Yo-lin-chan (Dela- vay, n. 6899). | Voisin par ses fleurs du P. salviflora; mais ce dernier est une. espèce plus grande, dont la tige el les rameaux sont presque sar- menteux (Delavay), et dont les feuilles sont d'une consistance plus mince, à lobes plus écartés avec des fleurs toutes axillaires, distantes et paraissant dés le milieu de la tige. A ces caractéres il faut ajouter ceux que fournissent le calice dont les dents foliacées, stipitées, sont fort inégales, et la corolle dont le tube est glabre. P. preclara sp. nov. (Anodontæ-Sceptra). — Caulis simplex 4-7 cent., inferne glaber, superne piloso-glandulosus, folia glabra, basilaria et intermedia longe (10-12 cent.) petiolata, oblongo-lanceolata; pinnatifida, segmentis de- crescentibus, inferioribus remotis, rachi interrupte alato-lobata; seg- menta superiora approximata basi lata confluentia, lanceolata, profunde lobata, lobis acutis, argute inciso dentatis; folia caulina inferiora et media. opposita, basilaribus subsimilia, superiora sessilia ovato-lobata vel ovato-dentata ; inflorescentia totis partibus (floribus exceptis) pubes- cens et glandulosa, in spicam elongatam (8-20 cent.) disposita; bracteæ sessiles, obovatæ, calice longiores, tenuissime et argute denticulatæ, flores ad axillam bracteæ plus minus remoti, alterni; calyx 5-7 cent. longus, villoso-glandulosus, oblique 5-dentatus, dentibus contiguis, ovato-lanceolatis, argute denticulatis; corolla 30-35 mm. louga; galea in labio incumbens et illo vix longior, recta, fronte tantum breviter horizontalis, antice abrupte truncata margine interiore lanuginosa ;. labium trilobum, lobis ovalibus; filamenta tota glabra; antheræ rotun- datæ, loculis basi obtusis cum mucronulo. — Planta tota siccitate ni- gricans. Hab. — Le Japon, sur la montagne de Guwassan (Nippon). Faurie, n° 928 et 233, in Herb. Mus. Par. et Drake del Castillo. Espèce robuste rappelant beaucoup par ses feuilles le Р. glo- riosa Bi:set, mais bien différente par son inflorescence spiciforme, vr formées de fleurs distantes placées à l'aisselle de brac« o Lo 36 SÉANCE DU 12 JANVIER 1900. tées alternes; les lobes du calice sont très contigus, bordés, ainsi que les bractées, de dents très aiguës, comme on ne les voit dans aucune autre Pédiculaire. . Dans le P. gloriosa, toute l'inflórescence est complétement glabre; les dents du calice sont petites, linéaires, arrondies au sommet et séparées par un sinus arrondi, entiéres ou à peine visi- blement crénelées. Les fleurs du Р. gloriosa sont aussi peu nom- breuses et rapprochées par trois ou quatre en téte au sommet de rameaux nus. - Par son inflorescence, par le caractére des serratures des dents ou lobes du calice et des bractées, le P. preclara. est certainement l'une des plus curieuses espéces du genre et ne peut, dans aucun cas, étre confondue avec aucune autre. Pedicularis stenantha sp. nov. (Anodontæ). — Humilis, 2-6 pollicaris; radix carnosa, perennis fibris incrassatis; caulis simplex villosulus, parce foliosus; folia omnia alterna, petiolata, limbo anguste lanceolato crebre pinnatisecta, seg- mentis 3 mill. longis, contiguis, crenulatis, margine cartilagineo reflexo; flores in spicam densam oblongam conferti; calyx subsessilis, pilosus 9-dentatus, tubo obovato, dentibus inæqualibus quarum 4 foliaceis tubo triplo brevioribus; corolla rubescens, tubo erecto; galea apice tantum subincurvo, nunc recto, vertice rotundata, antice abrupte truncata, marginibus integerrimis; labium galea fere duplo brevius, lobis 2 orbi- eulatis, intermedio paulo productiore; filamenta 2 antica pilosa, poslica glabra; antherw rotundata. Hab. — Chine occidentale, autour de Ta-tsien-lou (P* Henri d'Orléans) ; broussailles à Tche-to-chan, prés de Tongolo (Soulié, n. 768). Le tube de la corolle et le casque sont remarquables par leur forme étroite; ce dernier est complétement dressé avec le sommet arrondi et la face antérieure tronquée à angle droit; c'est à peu prés la forme de la corolle du P. Willemshiana, fort différent d'ailleurs par ses feuilles et son aspect général. On retrouve aussi cette forme de corolle chez le P. stenocorys décrit précédemment et dont les feuilles sont verticillées par quatre. En terminant cet exposé des Scrofularinées qui n'ont pas encore été signalées en Chine, je résumerai en quelque mots les conclu- sions fournies par l'étude des espéces qui se trouvent dans cette région. FRANCHET. — LES SCROFULARINÉES DE LA CHINE. 37 La famille des Scrofularinées est représentée aujourd'hui dans la flore de Chine par environ 250 espèces, qui, au point de vuc de leur répartilion, se séparent en deux groupes, celui qui comprend les espèces rudérales, c'est-à-dire croissant dans les cultures, les rizières, les décombres, etc., et qui, pour la plupart, ne quittent guère la plaine ou ne se rencontrent qu'à une faible hauteur. Cette première catégorie de plantes forme environ le tiers du total des espèces connues. Si l'on excepte les Mazus, un trés petit nombre d'entre elles sont spéciales à la Chine; elles appartiennent pour la plupart aux genres Limnophila, Torenia, Vandelia, Bonnaya, et quelques-unes aux Veronica. Le second groupe est formé des plantes des lieux élevés et pré- sente un tout autre caractére. C'est parmi elles qu'il faut chercher les types vraiment spéciaux, c'est-à-dire ceux qui donnent son caractére à la flore. Les espéces de cette catégorie sont dans le groupe en large majorité et constituent au moins les deux tiers de la somme totale. Il faut compter parmi elles les Scrofularia avec 12 espèces, les Calorhabdos avec 7 espèces, les Pedicularis avec 125 espèces. Aussi on peut établir, sans crainte d'exagération, que ces trois genres fournissent à eux seuls plus de 120 espéces, qui n'ont encore été retrouvées nulle part ailleurs ; on peut ajouter à ce chiffre une vingtaine d'espèces fournies par d’autres genres, riches cependant en formes spécifiques, tels que ` Pterigyella, Phleirospermum, Siphonoslegia, Monochasma, Veronica, Mazus dont j'ai parlé plus haut, Paulownia, Brandisia, de sorte qu'en ajoutant l'apport deces genres on trouve que le nombre des espéces de Scrolularinées propres à la Chine n'est pas inférieur à 140. Il est à remarquer que, parmi les espéces des hautes altitudes, il n'en est guére plus de dix à douze qui soient communes à la Chine occidentale et à l'Himalaya oriental, quoique les deux régions soient relativement voisines et qu'il y ait entre elles une grande analogie de climat et de conditions biologiques; on реш, à cet égard, consulter la Monographie des Pédiculaires de l'Inde de M. Prain, qui s'étend longuement sur la distribution des espéces de ce genre, dans toute la région indo-chinoise. SÉANCE DU 26 JANVIER 1900. PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER, PREMIER VICE-PRÉSIDENT. . M. Guérin, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 12 janvier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président fait connaitre une nouvelle présentation et annonce que M. Ivolas, professeur au lycée de Tours et ancien membre démissionnaire de la Société, a été admis, 'sur sa demande, à en faire de nouveau partie. Le Secrétaire général donne lecture d'une circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique, qui annonce que le Congrès annuel des Sociétés savantes se réunira cette année à Paris et s'ouvrira à la Sorbonne le 5 juin, à 2 heures précises. M. Villard fait hommage à la Société d'un ouvrage bril- Jamment illustré qui a pour titre : La fleur à travers les âges ‘et à la fin du dix-neuvième siècle. X ce propos, M. Villard 'entretient l'assemblée de réformes qu'il serait désirable d'in- troduire dans les nomenclatures botanique et horticole en vue de les unifier et deles rendre plus précises. Il ajoute qu'il appartiendrait aux Sociétés botanique de France et nationale d'Horticulture de provoquer l'examen de cette question en là proposant comme sujet d'un concours où serait récompensé le Mémoire le plus méritant. Ce concours aurait lieu dans le courant de l'année 1900, et les juges en seraient choisis, suivant un mode d'élection à déterminer, parmi les membres des deux Sociétés compétentes. M. Villard déclare que, si l'on donnait suite à ce projet, il offrirait lui-même la somme destinée au prix à décerner. M. le Président remercie M. Villard de sa généreuse pro- position ; il fait remarquer que la Société, jusqu’à ce jour, n’a jamais décerné de prix et que ce cas n'est pas prévu dans ses Statuts. Aprés quelqués observations ТТА раг ММ. Bornet et Hua, M. Malinvaud émet l'avis que la question soulevée par l'offre libérale de M. Villard, sans avoir été expressément spécifiée dans les Statuts de la Société, lui parait comprise КҮРҮӨ RN RR SR As eet A Ta ces MALINVAUD. — DOIT-ON ÉCRIRE PIRUS OU PYRUS ? 39 d'une manière générale au nombre de celles que le Conseil d'administration doit préalablement examiner (1). M. le Président, conformément à cet avis, décide que le Conseil en sera saisi dans sa prochaine séance, pour laquelle M. Villard recevra une convocation. M. Malinvaud fait à la Société la communication suivante : ORTHOGRAPHE DE QUELQUES NOMS BOTANIQUES; раг M. Ernest MALINVAUD. L— DOIT-ON ÉCRIRE PIRUS OU PYRUS? Pourquoi le mot Pirus est-il écrit dans le Bulletin de la Société avec un i, au lieu de l'étre par un y comme on le voit presque partout ailleurs? À cette question souvent posée par des confréres et qui l'était encore aujourd'hui avant la séance, nous répondrons cette fois — et un peu plus tard à d'autres analogues — par la voie du Bulletin, afin de satisfaire en plus grand nombre ceux qu'elles intéressent. - li sera facile de montrer que Pirus avec un + est la forme cor- recte et que de la substitution de y résulte une fâcheuse équi- voque, mais ce sera une táche plus ardue de combattre le préjugé tenace qui attribue un privilège d'inviolabilité à l'orthographe linnéenne (2); on parvient plus aisément à instruire l'ignorance qu'à désarmer un parti pris. Origine du mot Pirus, étymologie incertaine. Les experts en étymologies ne s'aecordent pas sur celle du mot Pirus : les uns le font dériver du grec, soit de тор, soit de &xoc; d'autres lui assignent une origine celtique. Déjà, au septiéme siécle, le vénérable Isidore de Séville écrivait (1) Art. 6 du Réglement. — Aucune décision administrative ne peut étre prise par la Société sans avis préalable du Conseil. (2) Nous croyons, avec un de nos honorables confréres, « que le langage scientifique n'exclut pas la correction orthographique et qu'un solécisme, eüt- il recu la consécration de Linné, n'acquiert jamais droit de cité dans la langue latine » [Assoc. franc. pour l'avancem. des sciences, Congrès de Bordeaux 1895), 2* partie, p. 587]. Nous avions nous-méme exprimé la méme pensée en і р , р р ces termes : « Sans prétendre faire revivre aujourd'hui dans toute sa pureté la langue harmonieuse de Tite-Live et de Cicéron, on peut avoir cure tout au moins de ne pas la défigurer par des solécismes ». [Journal de Botanique, `t. ҮШ (1894), p. 199.] 40 SÉANCE DU 26 JANVIER 1900. sur cette question : Pirus vocata videlur, quod in ignis speciem formala est; nam hoc genus pomi ab amplo incipit et in angus- tum desinit, sicul ignis (1). Mille ans plus tard, le célébre Vossius, s'appuyant sur l'auto- rité d'Isidore, paraphrasait comme il suit le passage que nous venons de citer : PrRUS, à пор, id est ignis, quod fructus ejus flamme instar è lato in oblongum fastigietur, ac protendat. Upsilon in ë transit, ut à фо est fio (2)... Nempe ab eádem caussa (3) piro nomen, et pyramidi. Sed in pyramide upsilon remansit, quia et Graci mvpapia vocant (4); in pirus non remansit, quia plané est latinum. Nam Græcis pirus Zoe, ut pirum ёт‹оэ» (5). Vossius reproduit, à titre de renseignement, l'étymologie qu'il a trouvée dans Isidore de Séville; et, immédiatement aprés, il en. signale une seconde. Voici la suite de son article : ... Vel potiüs cum pirum Grecis fit тоюу, fiet ab eo pirum truncato capite, ut in multis aliis : insuperque inserto r, quomodo à фа ac Фасо est фра»; à xoptavvov, coriandrum, etc. Нес si vera etymologia, rectiüs pirum, et pirus scribatur per i... Vossius, en présentant deux étymologies sans marquer de pré- férence, fait preuve à leur sujet d'un judicieux scepticisme. Ce- pendant l'auteur se prononce nettement, dans les deux hypothéses, contre l'orthographe par un y. Il est d'ailleurs incontestable que les auteurs latins classiques, Virgile, Horace, etc., écrivaient pirus et pirum avec un i (6). (1) Ian, Etymol. lib. XVII, cap. vit. (2) Dans les mots latins dérivés du grec, l'upsilon n'est pas toujours changé en y, comme on l'admet assez généralement (&6vocos, abyssus; &uvhov, amy- lum; yix», moly, etc.); au moins aussi souvent il devient à : іо, fio; фрото, frigo; »5yo, ligo; oxóxoc, stipes, etc. Selon les caprices de l'usage, tantôt у а prévalu, tantôt i. On peut consulter à cet égard le chapitre intitulé : De lite- rarum permutatione tractatus, dans l'ETYMOoLOGICON de Vossius (voy. note 5 ci-après). (3) Nous conservons l'orthographe latine de l'auteur. (4) C'est peut-étre par suite d'une lecture inattentive ou d'une fausse inter- prétation de ce passage que Boreau, dans sa Flore du Centre (3° éd., t. 1, p. 321, au chapitre « Propriétés et Étymologies »), fait dériver Pyrus (écrit avec y) de rvpauis, pyramide? » Il est vrai qu'il marque un doute par le point d'interrogation, opportun correctif d'une erreur évidente. (5) Vossius (Gerardus-Joannes), Etymologicon lingue latine (Amstelo- dami, apud Ludov. et Daniel. Elzevirios, 1662), p. 393, article Pirus (écrit avec un i). (0). Robert Estienne, « prince des lexicographes », a proclamé la légitimité de cette orthographe, en se référant à Vossius : « PIRUS, dit-il, rectius scri- — MAL!NVAUD. — DOIT-ON ÉCRIRE PIRUS OU PYRUS? 41 Origine celtique de Pirus. S'il parait très douteux que Pirus soit dérivé du grec, l'origine celtique de ce mot réunit au contraire d'assez fortes probabilités. Le radical se trouverait, d'après de Théis (1), dans le celte peren qui se modifie, suivant les dialectes, en pér, pir, bir, bern ou beren, dont il n'est pas douteux que sont dérivés l'anglais pear et l'allemand Birn (2). Les Romains, pour latiniser les mots celtes, se contentaient souvent de leur ajouter la désinence us : de Brenn ils faisaient Brennus, pourquoi de pir n'auraient-il pas fait pirus? Une Note де W. de Schenefeld. La correction orthographique relative à Pirus et beaucoup d'autres, réformant également des usages vicieux, furent intro- duites dans le Bulletin, il y a plus de quarante ans (3), par W. de Schenefeld, érudit d'un savoir profond et sûr, l’un des fonda- teurs et premier secrétaire général de notre Société, à laquelle pendant vingt ans il rendit les plus grands services. Nous saisis- sons volontiers l'occasion de rappeler ici ses titres à notre gra- titude, en tirant de l'oubli une Note non signée, mais dont nous savons qu'il est l'auteur, sur le sujet qui nous occupe, Note bitur quam Pyrus (voy. Voss. Etym.). » [Rob. STEPHANI, lexicographorum principis, Thesaurus linguæ latine, t. ПІ, p. 530. Basileæ, 1741.] (1) Alexandre de Théis, Glossaire de Botanique, p. 387. (Paris, 1810.) (2) 4 une demande que nous ne pouvions mieux adresser, notre aimable ef érudit confrère, M. le D" Charles Picquenard, de Quimper, a bien voulu ré- pondre en nous donnant les renseignements suivants, relatifs aux mots qui signilient poire et poirier dans les dialectes bretons de nos jours : 4° Poire. — Les dialectes léonnais, cornouaillais et trécarais emploient couram- ment le mot Pér qui est masculin et dont la consonne initiale ne subit pas par consé- quent de mutation au singulier aprés l'article. Exemple : ar pér, la poire. J'ai trouvé aussi, dans un Manuel, les mots eur beren (une poire); ce terme ne doit être usité que dans le Léon. En dialecte vannetais, on dit au pluriel pir, des poires. 2 POIRIER. — En breton, nous n'avons pas de suffixe correspondant au francais ier (Rosier, Pommier, Poirier, ctc.); nous joignons, comme en allemand et en anglais, le terme signifiant arbre au nom du fruit. Exemple : gwé pér — arbre de poires. En allemand, c'est Daum, et en anglais tree qui viennent en second lieu : Birnbaum, реат-ігее. Nous remercions notre confrère de ses obligeantes explications. (3) Ces corrections avaient été préalablement approuvées par la Commis- sion du Bulletin. C'est à partir du tome IV (1857) que l'orthographe rectifiée de Pirus fut adoptée dans le Bulletin. On y voit, pour la première fois, à la Table des matières du volume, le renvoi : « Pyrus, voy. Pirus. » 42 SÉANCE DU 26 JANVIER 1900. passée inaperçue parce qu'elle est en quelque sorte égarée dans un ouvrage peu connu du comte Jaubert (1). Voici cette Note : Quelques botanistes écrivent encore, à l'exemple de Linné, le mot Pirus (Poirier) par un y, ce qui semble indiquer une étymologie grecque qui n'existe pas, carles Grecs donnaient au Poirier le nom d’’Artos. L'orthographe linnéenne (Pyrus) est donc fautive, et doit d'autant plus étre évitée qu'elle a l'inconvénient d'amener une confusion avec deux mots véritablement helléniques, тор (feu) et zupde (blé), qui entrent dans la composition de divers noms de plantes (Pyracantha, Agropyrum, Melampyrum, etc.). L'origine du mot latin Pirus (qui est écrit par un і dans toutes les bonnes éditions classiques, depuis les Elzévir jusqu'à MM. Amar et Lefèvre) est incertaine. Quelques étymologistes le font dériver du mot celtique birn ou bern. Ce serait un des rares vocables dont les incursions fréquentes en ltalie des Gaulois, nos ancétres, auraient enrichi la langue harmonieuse de Cicéron et de Virgile. On remarquera la fort judicieuse observation relative à la con- fusion reprochable, en dehors dela tare orthographique, à Pyrus par un y. Opinion d'Alphonse de Candolle. Si l'orthographe classique de Pirus sort triomphante de la dis- cussion purement littéraire dont elle est l'objet, il lui reste à surmonter la redoutable opposition d'un illustre défenseur de la tradition linnéenne, dont les arguments sont puisés dans un autre ordre d'idées. Dans un de ses écrits sur la nomenclature botanique (2), au chapitre intitulé : « DES NOMS A AJOUTER OU MODIFIER ET DE CEUX QU'IL CONVIENT DE CONSERVER MALGRÉ CERTAINS DÉFAUTS э, Alphonse de Candolle, aprés avoir déclaré que « Si l'on peut découvrir un motif ow un prétexte pour conserver une manière erronée, mais ancienne et connue, d'écrire un nom, il faul se háter d'en faire usage », ajoute : « On a proposé, par exemple, d'écrire Pirus au lieu de Pyrus, en disant que les Latins écrivaient Pirus; mais, si Pyrus n’est pas latin, je dis : c’est un nom scien- (1) Inventaire des cultures de Trianon, par M. le comte Jaubert; Paris, Imprimerie nationale, 1876. Dans cet ouvrage doublement posthume (le comte Jaubert étant décédé en 1874 et de Schenefeld en 1875), la Note relative à Pirus se trouve à la page 40. Le comte Jaubert dit dans la préface: « M. W. de Schenefeld, aussi expert en philologie qu'en botanique, nous a prêté un concours précieux pour la rédaction de certaines parties de notre Inventaire. » (2) Alph. de Candolle, Nouvelles remarques de nomenclature botanique (1883), p. И.. MALINVAUD. — DOIT-ON ÉCRIRE PIRUS OU PYRUS? 43 tifique destiné à tous les peuples. Comme il a été admis par Linné, il a la priorité parmi les noms botaniques du genre. Dans le fail, les noms grecs ou latins de l'antiquilé élaienl des noms vulgaires usilés par un seul peuple. Les noms scientifiques sont universels, et nous ne parlons ici que des noms scienlifiques. (1)... Sans insister sur le caractère un peu subtil de ce raisonnement, on peut être surpris de le rencontrer sous la plume du rédacteur des « Lois de la nomenclature botanique », dont l'article 66 sti- pule que « LORSQU'UN NOM TIRÉ DU GREC OU DU LATIN А ÉTÉ MAL ÉCRIT OU MAL CONSTRUIT..., CHAQUE BOTANISTE EST AUTORISÉ А RECTIFIER LE NOM FAUTIF... » Sans doute, dans le méme article, il est sagement recommandé d'user de cette faculté avec réserve. Pas plus que le législateur de 1867, nous ne voudrions remplacer, comme on l'a proposé, DiaNraus par Diosanthos, VINCETOXICUM par Alexiloxicon, Ajuca par Abiga, etc. (voy. A. DC. loc. cil.). Les anciens noms affligés d'un vice de construction réclamant un changement radical ont l'avantage, sur leurs néo-synonymes mieux bátis, d'étre intelligibles pour tout le monde et de ne préter à aucune confusion, c'est la qualité la plus nécessaire pour les vo- cables. scientifiques, et l'on peut ajouter : dans tout langage. Nous suivons méme Alphonse de Candolle jusque dans ses scrupules à l'égard de modifications légères, telles que brevipedalu au lieu de BREVIPES, Drabe pour Dnana, Ligusticon pour LIGUSTICUM, etc. (id., loc. cit.) ; mais que peut-on raisonnablement reprocher à une cor- rection incontestable, réduite au minimum et laissant intacte la prononciation d'un nom, soit qu'on y substitue à à y (Pinus et SILVESTRIS, au lieu de pyrus et sylvestris), ou vice versa (SERPYLLUM, au lieu de serpillum, ce dernier d'ailleurs rarement adopté), soit qu'on ajoute ou qu'on retranche une h aspirée (HOLOLEUCOS, CIR- ROSUS, et non ololeucos, cirrhosus), ou qu'on supprime une double consonne parasite (CIRCINATUS, au lieu de circinnalus), etc. Si l'article 66 précité n'était pas applicable dans des cas aussi simples, (1) Dans son ouvrage sur « L'origine des plantes cultivées » dont la 2* édi- tion est de 1883, A. de Candolle (note 7 au bas de la page 183) dit encore sur cette question : « Quelques botanistes ont voulu raffiner en écrivant Pirus, et il en résulte que, pour une recherche dans un livre moderne, il faut con- sulter l'index dans deux endroits, au risque de croire que les Poiriers ne sont pas dans l'ouvrage... » Cet inconvénient est un peu imaginaire, ou au moins exagéré, pour les besoins de la cause; il est d'ailleurs facile d'y remédier, en inscrivant successivement dans l Index, comme faisait de Scheenefeld, Pirus et Pyrus, et ajoutant aprés ce dernier « Voy. Pirus ». On emploie ce procédé dans les vocabulaires quand l orthographe d'un mot a une variante. 44 SÉANCE DU 26 JANVIER 1900. oü l'avantage de la forme correcte n'est balancé par aucun incon- vénient, il faudrait le rayer des Lois de la nomenclature. `w Conclusion. Il serait téméraire d'espérer un prompt succès de notre mo- deste entreprise. La force d'inertie créée par l'indifférence du plus grand nombre pour ces questions secondaires et la résistance pas- sive qu'un long usage oppose à son changement forment à l'erreur qui s'abrite derriére ces obstacles un rempart presque inexpu- gnable. On ne doit pas cependant se décourager. La semence de la plus faible parcelle de vérité n'est jamais perdue, d'autres aprés nous récolteront le fruit de ce léger labeur. Insere, Daphne, piros; carpent tua poma nepotes. (EcL. IX). M. Delacour fait à la Société la communication suivante : SUR DIVERS CAREX HYBRIDES; par M. Th. DELACOUR. Godron, l'auteur des Cypéracées de la Flore de France, avait exclu le Carex microstyla Gay, bien qu'indiqué par Mutel dans les Alpes de Provence. La découverte de cette plante par MM. Ar- vet-Touvet et l'abbé Faure en 1887, à Chanrousse (Isère), « dans les lieux marécageux entre la Croix et le lac Robert, alt. 2100 m. » et sa publication dans les exsiccatas de la Société dauphinoise, sous le n* 5497, ont permis cependant de la rétablir dans la liste de nos plantes françaises. C'est à ce titre qu'il me parait intéressant de signaler à nos coníréres les observations faites au sujet du Carex microstyiu раг M. A. Kneucker de Karlsruhe, dans l’Allge- meine Botanische Zeitschrift de 1899. ` On sait que M. A. Kneucker publie une collection trés intéres- sante de Carices exsiccalæ, qui est arrivée à son 240° numéro. Dans cette collection, je crois devoir appeler l'attention sur les numéros suivants : 183. C. fetida Vill. X Persoonii Lang. f. superfætida = C. micro- styla Gay. 184. C. fœtida Vill. X Persoonii Lang. f. super-Persoonii. Le C. microstyla de Gay ne serait donc qu'un hybride des С. folida et Persoonii. C'est une opinion à laquelle je me ratta- DELACOUR. — SUR DIVERS CAREX HYBRIDES. ` 45 cherais volontiers. La présence des parents présumés ne serait pas douteuse à notre localité de Chanrousse; le C. Persoonii y est indiqué spécialement, dans le Catalogue de J.-B. Verlot, sous le nom de C. brunnescens Poir., comme y ayant été constaté par l'abbé Faure, et le C. fœtida est assez répandu dans la région pour se retrouver là selon toute probabilité. Les échantillons de la Société dauphinoise ne semblent pas différer de ceux de la publi- cation allemande. M. A. Kneucker a constaté quelques autres hybrides dece groupe qu'il n'est peut-étre pas sans intérét de rappeler ici, bien que l'absence d'un des parents dans notre circonscription ne doive pas permettre de les y retrouver. Je joins à leur énumération l'indica- tions des numéros sous lesquels ils sont publiés : C. fetida Vill. X lagopina Whlbg (Christ); C. Laggeri auct. non Wimm. 186. a. forma superfotida. . b. forma intermedia. 181. c. forma superlagopina. C. echinata Murr. var. Grypos (Schkr) X fetida Vill. (Klükenthal) ; C. Laggeri Wimm. non al. 188. a. forma supergrypos. 189. b. forma intermedia. 190. c. forma superfætida, C. Laggeri Wimm. C. lagopina Whlnbg X Persoonii Lang. (Kneucker) ; C. Zahnii Kneuck. 191. a. forma super-Persoonii. 192. b. forma intermedia. 193. c. forma superlagopina. Si notre forme alpine du Carex echinata n'est pas le C. Grypos, elle monte cependant assez haut dans les Alpes pour s'y rencontrer avec le C. fœtida, de sorte qu'il n'y aurait pas à s'étonner si le C. Laggeri ou une forme hybride analogue se trouvait sur notre territoire, et nous croyons devoir rappeler sur lui l'attention de nos confréres du Dauphiné et de la Savoie. Pour plus amples renseignements, je renvoie au travail précité de M. Kneucker : « Einige Notizen über C. microstyla Gay, Lag- geri Wimm., elc. ». 46 ` SÉANCE DU 26 JANVIER 1900. Pour compléter les renseignements donnés précédemment (1) sur le Congrès international de Botanique qui se tiendra à Paris au mois d'octobre prochain, nous reproduisons ci-après la cir- culaire d'invitation adressée aux botanistes par le bureau de la Commission d'organisation, ainsi que le Règlement qui lui fait suite. . CONGRÈS INTERNATIONAL DE BOTANIQUE GÉNÉRALE (2) (París, 1900). Monsieur et cher Confrère, Nous avons l'honneur de porter à votre connaissance] qu'il 'se tiendra à Paris, du 1° au 10 octobre 1900, à l'occasion de Exposition univer- selle, un Congrès international de Botanique générale. La Commission désignée .officiellement pour s'occuper de l'organisa- tion de ce Congrès sollicite votre adhésion et vous prie de lui faire con- naitre, dans le plus bref délai possible, l'énoncé précis des questions générales que vous seriez désireux de voir figurer à l'ordre du jour. П importe en effet, pour rendre Jee discussions plus profitables à la science dans un espace de temps limité, que ces questions soient étudiées au préalable avec beaucoup de soin. Quelques-unes sont déjà soumises aetuellement.à la Commission et approuvées par elle; telles sont : 1° Études monographiques ; 2° Espèces, hybrides et métis; 3° Unifica- tion des mesures micrométriques; 4° Influence de.la nature du sol et des végétaux qui y croissent sur le développement des Champignons. La cotisation a été fixée au chiffre de vingt francs, elle est destinée surtout à couvrir les frais d'impression des Actes du Congrès. Nous espérons, Monsieur et cher Confrére, que vous viendrez apporter à nos travaux le concours de votre compétence dans la branche de la Bota-' nique à laquelle vous vous consacrez plus spécialement, et vous prions de nous adresser saus retard votre adhésion définitive. Veuillez agréer, Monsieur et cher Confrère, l'assurance de nos sen- timents trés distingués. (1) Voy. plus haut, p. 330. (2) La dénomination de Botanique générale doit étre comprise ici dans le sens le plus large et non dans l'acception que lui donnent quelques auteurs qui l'opposent à celle de Botanique spéciale, la première correspondant à la Botanique physiologique et la seconde à la Botanique descriptive et systéma- tique des anciens auteurs. pene nr телени өрүүтүн ч E S L aT GREIO S C e O ETT ST РЧР EOS S S IC A CAL nd à CONGRÈS INTERNATIONAL DE BOTANIQUE GÉNÉRALE DE 1900. 47 RÈGLEMENT ARTICLE 1*'. — Conformément à l'arrêté ministériel en date du 11 juin 1899, il est institué à Paris, au cours de l'Exposition universelle de 1900, un Con- grès international de Botanique générale. ART. 2. — Ce Congrès s'ouvrira le 1° octobre dans une des salles affectées à cet usage au Palais des Congrès de l'Exposition; sa durée sera de dix jours. ART. 3. — Seront membres du Congrès les personnes qui auront adressé leur adhésion au Secrétaire général de la Commission d'organisation, avant l'ouverture de Ia session, ou qui se feront inscrire pendant la durée de celle-ci et qui auront acquitté la cotisation, dont le montant est fixé à vingt francs et destiné à couvrir les frais de publication des Actes du Congrès. ART. 4. — Les membres du Congrés recevront une carte qui leur sera déli- vrée par les soins de la Commission d'organisation. Ces cartes, qui ne donnent aucun droit à l'entrée gratuite à l'Exposition, sont strictement personnelles. Toute carte prétée sera immédiatement retirée. ART. 9. — Le Bureau de la Commission d'organisation fera procéder, lors de la première séance, à la nomination du Bureau du Congrès qui aura la direction des travaux de la session. ART. 6. — Le Bureau du Congrès fixe l'ordre du jour de chaque séance. ART. 7. — Le Congrès pourra comprendre : Des séances publiques; Des séances générales; Des conférences et des herborisations; . + Une exposition de Champignons ; Des visites à des établissements scientifiques. Акт. 8.- Les membres du Congrès ont seuls le droit d'assister aux séances qui ne sont pas publiques et aux visites préparées par la Commission d'orga- nisation, de présenter des travaux et de prendre part aux discussions. Les délégués des Administrations publiques françaises et étrangères joui- ront des avantages réservés aux membres du Congrès. ART. 9. — Les travaux présentés au Congrès, sur des questions étrangères mises à l'ordre du jour dans le programme de la session, seront discutés eri séance générale. ART. 10. — Aucun travail ne peut étre présenté en séance, ni servir de point de départ à une discussion, si, avant le 15 septembre, dernier délai, l'auteur n'en a communiqué de préférence le texte, ou tout au moins le titre ou un résumé, à la Commission d'organisation. ART. 11. — Les membres du Congrès qui auront pris la parole dans une séance devront remettre au Secrétaire, dans les vingt-quatre heures, un résumé de leurs communications pour la rédaction des procès-verbaux. Dans le cas ой ce résumé n'aura pas été remis, le texte rédigé par le Secrétaire en tiendra lieu ou le titre seul sera mentionné. ART. 12.— Les orateurs ne pourront occuper la tribune pendant plus d'une demi-heure, ni parler plus de deux fois dans la méme séance surle méme sujet, à moins que l'assemblée consultée n'en décide autrement. sud. -48 | SÉANCE DU 26 JANVIER 1900. Авт. 13. — La Commission d'organisation pourra demander des réductions aux auteurs desrésumés et des Mémoires; elle pourra effectuer ces réductions .et décider même que le titre seul sera inséré si l'auteur n'a pas déposé le ma- nuscrit modifié eu temps utile. Le texte définitif des communications, destiné à l'impression, devra étre remis au Secrétaire général avant le 31 octobre. ART. 14. — Les procés-verbaux sommaires seront imprimés et distribués aux membres du Congrès le plus tôt possible aprés la session. Les textes du Congrès publiés dans la suite, et à bref délai, seront distribués gratuitement à tous les membres du Congrés. ART. 15. — La langue officielle du Congrès est la langue francaise. Toute- fois, pour l'impression des communications, on admettra les manuscrits dactylographiés, ou tout au moins écrits d'une facon très lisible, en toute autre langue, sous réserve expresse de les faire suivre d'un résumé en francais suffisamment explicite et donné par l'auteur. Акт. 16. — Dans le compte rendu détaillé qui sera publié par les soins de Ja Commission d'organisation, celle-ci se réserve de fixer l'étendue des Mé- moires ou communications livrés à l'impression. .ART. 17. — Le Bureau du Congrés statue en dernier ressort sur tout inci- dent non prévu au Règlement. Les communications, documents, manuscrits, etc., destinés au Congrès doivent être adressés au secrétaire général, M. Émile PEnRoT, agrégé à l'École supérieure de pharmacie, boulevard Ras- pail, 272, à Paris, et les cotisations à M. Henri Hua, trésorier, rue de Villersexel, 2, à Paris. ; e NOUVELLES (15 mars 1900). — La botanique française a fait une grande perte dans la personne de M. Adrien Franchet, ancien président de notre Société, décédé à Paris, le 15 février dernier, dans sa soixante-sixième année. Une Notice .sur la vie et les œuvres de notre éminent confrère sera insérée dans le Bulletin. — Le Rev. G. R. Bullock-Webster (the Palace Ely, Cambridgeshire, England), qui se livre à une étude monographique des Characées, serait disposé à entrer en relations d'échanges avec des botanistes francais s'occupant aussi spécialement de ce groupe. On est prié de lui écrire à l'adresse ci-dessus. Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. 18400. — Libr.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris, — MOTTEROZ, directeur. ID e e ` SÉANCE DU 12 jag 1900. ; SÉANCE DU 96 JANVIER. ` Réintégration, dans la Société, de M. Hk d BÄHR «c. eve vibe EE Ke aV br MEA UP TT. en et propose d'instituer un concours oir serait récompensé le meilleur Mémoire. sur la réforme des nomenclatures botanique et horticole. M. le Président décide que le Conseil d'administration de la Société ` sera saisi de cette KEE ER " Les séances se tiennent à Paris, rue deGrenelle, 84, à QUATRE heures du soir, habituellementles deuxième et quatrième vendredis de chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1900 42 et 26 janvier. |] — 27 avril. ` 27 juillet. 9 et 23 février... | 714. et 25 mai. 9 et 23 novembre. 9 et 23 mars... 22 juin. 14 et 28 décembre. ———MÓ a a ~ La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons | mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se — vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — H peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, après avoir àcquitté leur cotisation de l'année courante. ` N. B. — Les tomes V et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. = Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de botanique tenu à "Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- * gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l’année, sont à la charge - de l'acquéreur ou de l'abonné. 5 i : AVIS = Les notes ou communications manuscrites adressées au Secrétariatpar les membres ` de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- Таспен; sontines en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. - Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société "botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la _ Société. Ceux qui seront envoyés, en deux exemplaires, dans l'année méme de leur : - | publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet - me soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. ` à MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment | ^4. priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire connaître · leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. : N. B. — D'après une décision du Conseil, jl n'est pas donné suite aux de- ў mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est |. terminé depuis plus de deux ans, — Aucune réclamation n'est admise, de la part |. des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. ‹ < ч = Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE. PAR DÉCRET DU 17 aout 1875 TOME QUARANTE-SEPTIÈME | (Troisième série. — TOME Vi) ` ` PARIS — DE LA SOC e quarante premiers volumes du Bulletin de la Socié otanique de France (années 1854-1893), établie avec le plu rand soin par ordre alphabétique des noms d'auteurs et pai rdre chronologique des articles de chaque auteur, forme I e in-8° de 240 pages qu'on peut se procurer, soit chez concierge de la Société (84, rue de Grenelle) où il en existe. dépót, soit en en adressant la demande (accompagnée du prix dt 'olume) au Secrétaire général de la Société : le prix est de 5 francs pour les membres de la Société, 7 francs pour les personnes étra gères à la Société, et O fr. 90 en sus pour l'affranehissement BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRAT POUR 1900. - Président : M. Emm. DRAKE DEL CASTILLO. E Vice-présidents : 2 MN Boudie Boullu (abbé), Morot, de Seynes. Í e ки М.Е. Malinvaud. - Secrétai СЕА E Vice-secrétaires . Es Guérin, Lutz. kt MX. Bois, Buchet. Iusrer: = 0| —— Archiviste : М. Delacour. - EE M. ЕЧ. Bornet. = Membres du сани: е ММ. Roze, ` > SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1900. PRÉSIDENCE DE M. DRAKE DEL CASTILLO. M. Lutz, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 26 j janvier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société qu'elle a perdu récemment un de ses membres, M. Federico Tremols, décédé à Barcelone le 94 janvier dernier. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. Mae (René), licencié ès sciences naturelles,. prépa- rateur de botanique à la Faculté des sciénces, 25, rue Sigisbert-Adam, à Nancy, présenté par MM. Le Monnier et Fliche. M. Bois fait à la Société la communication suivante z LE E DIOSCOREA FARGESII Fránch;, NOUVELLE IGNAME ALIMENTAIRE ; : par M. D. BOIS. J'ai l'honneur de présenter à la Société des tubercules et des bulbilles aériennes d'une nouvelle espéce d'Igname alimentaire. En 1894, le R. P. Farges, missionnaire français, en envoya du Su-tchuen (Chine occidentale) des échantillons pour l'herbier du Muséum. Il en adressa, en méme temps, des bulbilles aériennes à M. Maurice de Vilmorin. Cette plante a été étudiée par M. Franchet, qui l'a décrite dans la Revue Horticole (année 1896, p. 540), en lui donnant le nom de Dioscorea Fargesii (sp. nov.). Elle appartient à un petit groupe d'espèces qui, au lieu d'avoir les feuilles entières ou lobées, comme c'est le cas dans presque toutes lés espèces du genre : Dioscorea, sont formées de folioles distinctes, rapprochées-digi- : tées au . sommet du. pétiole; Elle ne. peut. rentrer. dans aucune ` 50 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1900. des espèces connues, mais est cependant très voisine du Diosco- rea pentaphylla L. et présente, comme celui-ci, des feuilles à 3-5 folioles. Je ne reproduirai pas ici la description qu'en a donnée M. Franchet. Il suffira, je pense, de dire que notre honorable collégue différencie surtout le D. Fargesii du D. pentaphylla par : les folioles, qui restent minces, presque membraneuses, au lieu de devenir promptement coriaces; les bulbilles aériennes ru- gueuses, au lieu d'étre lisses et luisantes; les bractées qui sont étroites, lancéolées, au lieu d'étre trés larges, à peu prés orbicu- laires, concaves et brusquement terminées en mucron très court. Les échantillons d'herbier recus au Muséum n'appartiennent malheureusement qu'à l'un des sexes de la plante; les individus máles font défaut. Il est à remarquer que les plantes vivantes dont nous avons pu observer la floraison sont également, sans excep- tion jusqu'à ce jour, des individus femelles. M. Maurice de Vilmorin eut l'amabilité de remettre, en 1894, deux des bulbilles qu'il venait de recevoir à M. Paillieux, mon regretté ami et collaborateur, qui les fit cultiver dans son jardin de Crosnes. Deux années aprés, nous étions en possession d'une plante trés vigoureuse, sur laquelle nous pümes récolter plus de cent bul- billes aériennes qui permirent d'obtenir une rapide multiplica- tion. Les premiers résultats que nous donna la culture expérimen- tale furent consignés dans la 3° édition d'un ouvrage intitulé : Le Potager d’un curieux, parue en 1899. Ce qui est particuliérement intéressant dans cette Igname, au point de vue de l'utilité, c'est que son tubercule est globuleux et qu'il croit à une faible profondeur dans le sol. L'Igname de Chine (Dioscorea Batatas) présente le grand incon- vénient de plonger à 1 mètre en terre et méme davantage, ce qui en rend l'arrachage presque impraticable. Ce tubercule est d'ailleurs d'une grande fragilité, et ce n'est que gráce à des précautions sans nombre qu'il est possible de le récolter entier. Pour rendre possible la culture de ce légume, dont la qualité est trés appréciée par certaines personnes, mais qui reste forcé- ment confiné dans quelques jardins d'amateurs, les horticulteurs s'attachent depuis longtemps à créer, par la voie de la sélection et par l'hybridation, une race à tubercule court et d'extraction BOIS. — DIOSCOREA FARGESII FRANCHET. 51 plus facile. M. le D' Heckel et M. Chappellier ont, dans ces der- niéres années, obtenu ainsi quelques résultats; mais la question est loin d'étre résolue. Le Dioscorea Fargesii semble présenter certaines des qualités que l'on voudrait rencontrer dans le Dioscorea Batatas. La plante est rustique ou, tout au moins, n'a aucunement souf- fert, jusqu’à ce jour, des rigueurs du climat de la région pari- sienne; son tubercule, que l'on peut récolter sans la moindre dif- ficulté, est de bonne qualité, quoiqu'il soit cependant inférieur à celui de l'Igname de Chine. Enfin, elle produit un trés grand nombre de bulbilles aériennes, qui assurent sa multiplication. Malheureusement, le tubercule est de médiocre grosseur; chose d'autant plus regrettable qu'il exigera, sans doute, comme l’Igname de Chine, au moins trois années de culture pour acqué- rir son maximum de développement. Ceux que je présente sont le produit de bulbilles plantées il y a déjà deus ans; cependant c'est à peine s'ils atteignent le volume d'une grosse orange, et leur poids ne dépasse pas 120 grammes. Ces tubercules m'ont été confiés par M. Véniat, l'ancien jar- dinier de M. Paillieux, qui, à la mort de mon regretté collabora- leur, a continué à cultiver les plantes dont nous poursuivions l'étude expérimentale dans le jardin de Crosnes. Dans le cas où l'horticulture ne pourrait améliorer suffisam- ment le Dioscorea Fargesii pour lui assurer une place dans nos jardins potagers, elle serait néanmoins précieuse pour la produc- lion d'hybrides qui réuniront peut-étre un jour les qualités du tubereule cherché depuis si longtemps, c'est-à-dire une Igname de bonne qualité, rustique sous notre climat, d'un arrachage facile et suffisamment productive. M. Guéguen fait à la Société la communication suivante : 52 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1900. RECHERCHES HISTOLOGIQUES SUR LE STYLE ET LE STIGMATE DES COMPOSÉES; par M. F. GUEGUEN. Ï. — Généralités. De tous les organes floraux des Composées, le style et le stig- mate sont peut-étre les plus importants au point de vue taxino- mique. Leur étude morphologique, poussée déjà fort loin dans les travaux classiques de Brown (1) et de Cassini (2), a été portée dans ces derniers temps à un haut degré de perfection. Au cours de recherches que nous poursuivons sur le style des Phanéro- games, nous avons constaté que l'étude histologique du style des Composées ne parait pas avoir beaucoup retenu l'attention des botanistes, méme de ceux qui ont étudié avec le plus de soin le développement de la fleur (3) : ce n'est que dans l'Atlas de Tschirch (4) que l'on trouve quelques détails sur la structure interne du style de quelques Composées officinales. Le présent Mémoire a pour but d'exposer les résultats de nos propres re- cherches à ce sujet. ` On sait que le style de toutes les Composées est filiforme-cylin- drique, et terminé par deux branches stigmatiques, dont chacune se superpose à l'un des carpelles primitifs. R. Brown a montré que les branches sont recouvertes de poils collecteurs chargés, lors du rapide allongement du style à l'anthése, de ramoner l'in- (1) R. Brown, Some observations оп the family of plants called Compo- site (Trans. of Linn. Soc. of London, vcl. XII, 17* partie, 1817). (2) Cassini, Dictionnaire de Botanique, 1818, article Composées ou Sy- nanthérées, vol. X, p. 131. (3) Buchenau, Zur Entwicklungsg. des Pistills; über die Blütenentwickl. u. s. w. bei den Compositeen (Abhandl. der Senckenb. Gesellsch. zu Frankf.- a-M., 1,106, 1872). — Ueber Blütenentwickl. bei den Compositeen (Bot. Zeit., 1872, n° 18-20).— Köhne, Ueber Blütenentwickl. bei den Compositeen (Inaug.-Dissert., Munich, 1874). — Ch. Warming, Dre Blüt. d. Comp. (Hans- tein's Bot. Abhandl. ПІ, Heft 2, p. 79). — J.-S. Chamberlain, A comparative study of the styles of Composite (Bull. of the Torrey Bot. Club of New-York, vol. XVIII, 1891, p. 199). (4) A. Tschirch et О. Oesterle, Anatomischer Atlas der Pharmakognosie und Nährungsmiltelkunde. leipzig, Oswald Weigel, 1893. (En cours de pu- blication.) GUÉGUEN. — STYLE ET STIGMATE DES COMPOSÉES. 53 térieur du tube formé par la soudure des anthères introrses, et d'assurer ainsi la pollinisation. D'après Cassini, « les collecteurs » sont piliformes dans les Lactucées, papilliformes dans les Car- » duinées, punctiformes dans les Arctotidées, glanduliformes dans » les Adénostylées, lamelliformes dans les Gundelia, etc. Ces poils » collecteurs manquent dans les fleurs femelles des capitules, » car ils y deviennent inutiles... Dans certains cas, les branches » du stigmate sont arrondies et entièrement recouvertes de poils ; » dans d'autres cas, elles sont aplaties et piliféres seulement en » certains points de leur surface ». Nous pensons que l'on n'a pas suffisamment insisté sur la néces- sité de distinguer, dans les organes décrits sous le nom de poils collecteurs, deux catégories de trichomes à fonctions bien dis- tinctes. Les uns (poils collecteurs proprement dits) sont destinés à récolter le pollen; les autres, que nous nommerons poils conduc- leurs, ont pour principal róle de guider et de nourrir le tube pol- linique, dont l'extrémité est parvenue jusqu'à eux à la faveur des colleeteurs : le tube est ainsi conduit, à travers le tissu spécial que nous étudierons plus loin, jusqu'à l'ovule qu'il doit féconder. Si nous étudions un stigmate de Cenlaurea collina, en y pra- tiquant des coupes transversales à diverses hauteurs, nous ver- rons que chaque section affecte la forme d'une lentille biconvexe, dont la face qui correspond à la partie interne du style est forte- ment aplatie. Chaque branche stigmatique est recouverte d'un épiderme dont la forme différe sur l'une et l'autre face : à l'exté- rieur, l'épiderme est formé de cellules à paroi épaisse, prolongées en poils coniques à pointe aigué (fig. 13, tr). Ces poils sont raides, scarieux, et beaucoup plus longs au point de bifurcation du stig- mate, oü ils constituent la collerette décrite depuis longtemps comme caractéristique du style des Cynarées (fig. 1 a et 2). Sur la face interne du stigmate, l'épiderme se prolonge également en poils, mais ceux-ci, au lieu d'étre coniques et à paroi épaisse comme les premiers, sont au contraire cylindriques et à paroi mince (fig. 13, c) : ils renferment chacun un protoplasme réfrin- gent et un noyau qui occupe à peu prés leur centre de figure. À mesure qu'on se rapproche du milieu de la branche stigmatique, ils diminuent de longueur et reprennent peu à peu l'aspect de cellules épidermiques ordinaires : ces trichomes recueillent et protègent pendant leur germination les grains de pollen que les 54 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1900. poils scarieux ont recueillis à l'ouverture des loges de l'anthère. La séparation des deux sortes de poils a lieu d'une autre ma- nière dans les Gaillardia (fig. 1, b). Dans le G. aristata, le style setermine par deux longues branches très divergentes, aiguës et un peu enroulées vers le bas. Ces branches, cylindriques dans leur partie supérieure, y sont recouvertes de longs poils collecteurs scarieux, subulés-rentlés. Vers la moitié de la longueur de la branche, ils atteignent leur dimension maxima, puis cessent brusquement : le stigmate, dont la section est devenue réniforme-aplatie, porte à partir de ce niveau deux séries marginales de poils conducteurs renflés, ovoïdes (fig. 33). Dans les Tagetes (fig. 1, c), on observe quelque chose d'analogue; mais ici les branches sont aplaties dans toute leur longueur et ne portent de collecteurs qu'à leur extrémité. Dans les Xeranthe- mum (fig.1, d), le style légèrement renflé à son sommet se termine par deux branches en forme de cuiller, dont les collecteurs oc- cupent les bords, les conducteurs étant localisés à la face interne. Dans tous ces exemples, on distingue facilement les uns des autres les deux sortes de trichomes par leur localisation et leur taille différentes. Il n'en est pas de même dans tous les cas. Les Eupatoriées, par exemple, ont des branches stigmatiques filiformes sur lesquelles le passage entre les deux sortes de poils s'établit insensiblement. Comme l'avait déjà observé Cassini, la forme des collecteurs est assez variable. Parfois conique (Centaurea), ils se terminent sou- vent par un petit mucron (Vernonia arkansana) (fig. 10) ou un léger renflement olivaire (Gaillardia aristata). On rencontre aussi des poils cylindriques arrondis au sommet (Senecio Cine- raria (fig. 7), Artemisia Absinthium), ou renflés en petite tête (Tageles patula). 11 est plus rare de trouver des poils claviformes (Ageralum conyzoides) ou coupés en bec de flûte (Barkhausia laraxacifolia (fig. 8), Hieracium prenanthoides) (fig. 9). Il est à remarquer que dans deux Composées de grande taille, l'une arbrisseau (Aster), l'autre arbre (Вассћагіѕ), les poils sont de taille relativement réduite et renflés en sphére à leur extrémité (fig. 5). Les collecteurs paraissent étre toujours unicellulaires. Dans le Tagetes palula, nous en avons parfois rencontré quelques-uns de GUÉGUEN. — STYLE ET STIGMATE DES COMPOSÉES. 55 coupés par une mince cloison transversale; mais le fait semble exceptionnel et anormal (fig. 6). Les poils conducteurs sont d'aspect tout aussi varié. Leur forme ne parait pas étre en relation avec celle des collecteurs qui les avoisinent. [ls sont toujours de taille beaucoup plus réduite que ceux-ci, et jusqu'à vingt fois plus petite. Il y en a de cylindriques (Centaurea collina), d'ovoides (Gaillardia aristata), de coniques à pointe mousse (Helianthus annuus, Dahlia variabilis), etc. (fig. 3, b et 4, c). Les collecteurs et conducteurs peuvent manquer totalement, et cela non seulement dans les fleurs femelles et les (leurs stériles, comme l'avait remarqué Cassini, mais encore dans les fleurs her- maphrodites : les branches stigmatiques du Gnaphalium undu- latum, par exemple, sont glabres sur tout leur pourtour. Le tissu conducteur est représenté dans le stigmate par une ou plusieurs assises de collenchyme sous-épidermique. En pratiquant des coupes transversales à diverses hauteurs dans un stigmate tel que celui des Centaurea, on voit que ce collenchyme est localisé exclusivement au-dessous des poils conducteurs, et que son épais- seur est d'autant plus grande que la longueur de ces poils est elle-même moins considérable. Au point de bifurcation du stig- male, le tissu de chaque branche s'unit à celui de la branche op- posée pour former le massif central du style. Le tissu. conducteur du style est également formé de cellules collenchymatoïdes à lumen arrondi et plus ou moins large : il se continue sans interruption jusqu'à la base du style, sous forme d'une colonne centrale à section circulaire ou elliptique. Au plafond de la cavité ovarienne, cette colonne se divise en deux bandes qui s'appliquent chacune sur la paroi ovarienne corres- pondant à une branche stigmatique. Ces bandelettes, découvertes par Brown en 1817, forment dans l'ovaire mür un tissu assez résistant pour pouvoir étre isolé par dissection à l'aiguille. Le célèbre botaniste anglais n'avait pas d'idées bien arrêtées sur leur fonction physiologique (1); il semble les considérer comme des (1) Brown (loc. cit., p. 89). « These cords may be supposed to consist either solely of the vessels through which the ovulum is fecondated, or to contain also the remains or indications of a system of nourishing vessels, or chords pistillares, the position of which points out the true nature of the ovarium in this class, or the relation it has to the apparently less simple ovarium of other families. Fam inclined tò adópt the latter supposition. » w ü ч we v 56 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1900. vestiges des vaisseaux nourriciers du pistil. La structure micro- scopique de ce tissu a été étudiée par Capus (1) dans le Grindelia robusta : cet auteur, qui a reconnu la propriété que possèdent les parois cellulaires de se gonfler sous l'action de la polasse, ne semble pas y avoir constaté la présence de tubes polliniques. M. Guignard (2), observant ce même tissu dans l'ovaire du Senecio vulgaris, a reconnu que les parois réfringentes des cellules offrent souvent les réactions des membranes gélifiées, et notamment une coloration rouge par l'oxychlorure de ruthénium ammoniacal; il a constaté la présence d'un tube pollinique au contact de l'une de ces masses collenchymateuses, jusqu'à la base de la cavité ovarienne. Nous avons fréquemment eu l'occasion d'observer des tubes polliniques cheminant dans l'épaisseur du style. Ces tubes s'enga- gent dans le lumen des cellules collenchymatoïdes, qu'ils obli- tèrent parfois presque entièrement : il n'est pas rare d'en voir plusieurs pénétrer dans un même style. C'est ainsi que, dans une fleur de Scolymus maculatus, nous avons compté jusqu'à sept tubes polliniques, engagés dans autant de trous du collenchyme (fig. 39, p). Ces tubes paraissent avoir une tendance marquée à occuper loujours les cellules périphériques du tissu conducteur; nous n'en avons jamais observé dans la fente qui occupe le centre de ce tissu chez certaines espèces. L'épiderme du style est formé de cellules de dimension variable suivant les genres et les espèces, mais qui parfois forment à elles seules une fraction importante de l'épaisseur du style (Carduus argentatus, Cirsium pycnocephalum, Cynara Cardunculus). La paroi externe des cellules, souvent lisse, est quelquefois ornée de granulations ou de papilles plus ou moinssaillantes : c'est ainsi que, dans le Cynara Cardunculus, il y a une paire de cótes en relief au-dessus de chaque cellule (fig. 20), et que, dans les Cir- sium pycnocephalum (fig. 22), Gazania splendens (fig. 41), ete., il existe une série de denticules (3). (1) G. Capus, Anatomie du tissu conducteur (Ann. des sc. nat., t. ҮП, 1878, p: 225). (2) L. Guignard, Recherches sur le développement de la graine et en par- ticulier du tégument seminal (Journal de Botanique de Morot, t. VIL, 1893, pp. 284-285). (3) Cette ornementation se retrouve dans l'épiderme de beaucoup de styles de plantes appartenant aux groupes les plus divers. Behrens l'a signalée chez le GUÉGUEN. = STYLE ET STIGMATE DES COMPOSÉES. 57 Le système fasciculaire se compose en général de deux faisceaux dont le bois s'appuie contre le collenchyme conducteur : chacun М Trichomes du stigmate des Composées. — Fig. 4. Stigmates a de Centaurea Cyanus, b de Gaillardia aristata, c de Tagetes patula, d de Xeranthemum cylindricum. — Fig 2. Poils de la collerette du stigmate de Ceniaurea collina. — Fig. 3. Poils collecteur (a) et conduc- teur (b) d'Helianthus annuus. — Fig. 4, Poils de Dahlia variabilis : a, du sommet d'une 1 branche stigmatique; b, de Ја partie latérale; c, poil conducteur. — Fig. 5. Collecteurs 1 d'Aster Salignum (a) et de Baccharis halimifolia (b). — Fig. 6. Collecteur de l'extrémit d'une branche stigmatique de Tagetes patula. — Fig. 7. Collecteurs de Senecio Cineraria, pris à la base (а) et au sommet (b) du stigmate. — Fig. 8. Collecteurs du Barkhausia tara- æacifolia. — Fig. 9. Collecteurs d'Héeracium prenanthoides. — Fig. 10. Collecteurs de Ver- nonia arkansana. des faisceaux se termine vers le sommet de la branche stigma- lique correspondante. Le bois, quelquefois réduit dans chaque Hes nitide, So ee R Veronica gracilis ; nous l'avons rencontrée chez un grand nombre de Monoco- tylédones à styles allongés, et chez beaucoup de Dicotylédones. Nous ne croyons pas que ces ornements jouent un rôle quelconque dans la fécondation, car on les rencontre aussi bien chez les plantes anémophiles que chez les entomophiles. Le fait de leur absence dans un certain nombre de styles persistants nous les fait considérer comme jouant le róle d'une sorte d'assise mécanique, des- tinée à faciliter le flétrissement et la chute du style après la fécondation. : t : Vig E C ONE 58 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1900. ` faisceau à une seule trachée (Gazania splendens),est ordinaire- ment composé de plusieurs de ces éléments. Parfois à disposition nettement radiale (Centaurea babylonica, Carthamus tinctorius), il peut aussi s'étaler dans le sens tangentiel et se disposer en arc de chaque cóté du collenchyme conducteur (Arnica montana). Le liber est fréquemment adossé au bois. On observe constam- ment cette disposition dans les styles qui renferment des canaux sécréteurs, ainsi que dans ceux qui sont occupés par un stéréome volumineux [Carlina vulgaris (fig. 42), Cynara Cardunculus]. Dans un certain nombre de cas, le liber présente une tendance à Ja fragmentation en petits ilots épars, qui peuvent former un cercle complet dans le parenchyme du style (Gazania splendens) (fig. 41). Nous verrons plus loin que la disposition des faisceaux dans le style du Tussilago Farfara présente des particularités intéressantes (fig. 34). Nous n'avons jamais observé dans le style rien qui ressemblât à du liber interne. Dans le style des fleurs, à l'anthése, les tubes criblés sont encore pour la plupart au stade de différenciation nacrée, ainsi que le démontre l'emploi du réactif de Léger. Lorsque ces éléments sont épars, les plus rapprochés du bois paraissent arriver avant les autres à la phase de différenciation maximum; un certain nombre des éléments les plus éloignés semblent ne jamais devoir atteindre ce stade. L'appareil sécréteur du style des Composées peut étre formé soit de canaux, soit de laticiféres articulés, soit de cellules isolées. Les canaux sécréteurs sont ordinairement trés volumineux : ils sont toujours au nombre de deux par style, chacun d'eux étant adossé à un faisceau libéroligneux, et l'accompagnant dans tout son parcours, depuis la base du style jusqu'au sommet du stig- mate. L'apparition de ces canaux a lieu de trés bonne heure, car on les observe déjà dans des styles de Centaurea collina (fig. 13 à 16) n'ayant pas encore atteint le tiers de leur longueur définitive. On trouve de ces canaux dans beaucoup de Cvnarées et dans quelques Hélianthoidées, comme nous le verrons plus loin. Les laticiféres du style des Composées y sont généralement de très grand diamètre et répandus dans le parenchyme. Dans le Scolymus maculatus (fig. 39), on les voit former un cercle con- tinu : en quelques points on voit méme deux épaisseurs de ces GUÉGUEN. — STYLE ET STIGMATE DES COMPOSÉES. 59 éléments, et parfois un ilot libérien peut en être complètement entouré. Les cellules sécrétrices isolées se rencontrent surtout dans les Vernoniacées (Vernonia arkansana, V. prœalta). Elles sont beau- coup moins grandes dans le style que dans les autres organes de la plante, et en particulier que dans la corolle, dans laquelle elles alternent avec les faisceaux (1). Le stéréome manque dans beaucoup de styles de Composées : le rôle du tissu de soutien semble alors dévolu à l’épiderme et au tissu conducteur. Cependant le style du Carduus argentatus ren- ferme des ilots collenchymateux, et ceux des Cynara et Carlina renferment des massifs scléreux. II. — Étude des différentes tribus. CHICORACÉES. = Hieracium prenanthoides (fig. 11). Cellules épidermiques à paroi externe épaissie, et pour la plupart prolon- gées en poils coniques aigus. Le tissu sous-jacent comprend une assise de grandes cellules allongées radialement, puis trois assises de cellules de plus en plus petites. Collenchyme conducteur à section elliptique, composé de 5-6 assises, avec lumens inégaux. Bois à 2-3 vaisseaux, liber en 1-2 massifs, adossé au bois. Barkhausia taraxacifolia. — Cellules conductrices à parois peu épaisses. Cichorium Endivia. — Le parenchyme contient de très fins cris- taux d'oxalate de chaux, dont les plus petits ne sont discernables qu'en lumière polarisée. — VERNONIACÉES. — Vernonia arkansana, V. præalla.— Cellules sécrétrices isolées, de taille réduite, éparses dans le parenchyme du style. Cynarées. — Centaurea collina (fig. 13 à 17). - Système fasci- culaire formé de 4-5 trachées, avec quelques tubes criblés adossés au bois. Au dos de chaque faisceau, on voit un volumineux canal sécréteur. Се canal se retrouve dans les C. Cyanus, C. (Chartole- pis) hastifolia, C. (Acroptilon) Picris, C. (Microlonchus) salman- (1) Dans le Matricaria Chamomilla, il y aurait, d'après Tschirch (loc. cit. ), une poche sécrétrice à l'extrémité de chaque branche stigmatique. s 60 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1900. tica, Centaurea (Amberboa) muricata, C. babylonica, C. (Centau- rium) ruthenica (1). Les canaux sont de dimensions plus réduites 6% GR ) S es. Ò d RTE Hl 15 7 J ++ 20700 RE QOS n^ 5 16 Fig. 11. Coupe transversale du style d'Hieracium prenanthoides. -- Fig. 12. Style de Carlina vulgaris, avec les massifs scléreux scl. — Fig. 13. Branche stigmatique de Centaurea collina, au niveau du point de séparation des branches: c, poils conducteurs h, hypoderme; collen- chymateux; f faisceau, libéroligneux; c.s, canal sécréteur; tr, poils collecteurs; b, seconde branche du stigmate. — Fig. 14 et 15. Coupes transversales schématiques du stigmate et du style de Centaurea collina, avec le canal sécréteur c.s. — Fig. 16. Canal sécréteur. — Fig. 17. Tissu conducteur central d'un jeune style du méme. dans le C. (Merocentron) solstitialis ; ils manquent dansle C. (No- tobasis) (2) syriaca. (1) Le Centaurea ruthenica contient, dans le parenchyme de tous ses organes floraux, une grande quantité d'inuline, qui, dans les matériaux con- servés par l'alcool, forme d'énormes masses amorphes et des sphérocristaux volumineux. 8 (2) Cette absence de canaux dans le style du Notobasis syriaca viendrait à l'appui de l'opinion des botanistes qui considèrent le genre Notobasis comme bien distinct de Centaurea. i GUÉGUEN. — STYLE ET STIGMATE DES COMPOSÉES. 61 Dans les Centaurea ,le collenchyme conducteur stylaire est ellip- tique-aplati; au centre de la colonne ainsi constituée, il existe une fente assez étroite. Dans le style jeune, le collenchyme est au contraire arrondi, et sa cavité centrale offre l'aspect d'une lacune polygonale. Serratula tinctoria (fig. 26). — En coupe transversale, la por- tion du style comprise dans le tube de la corolle a la forme d'un huit de chiffre; au-dessous des anthères, la section devient ellip- tique. Chaque foyer de l'ellipse est occupé par un canal sécréteur comme dans les Centaurea; mais ici les canaux s'élargissent un peu au point de réunion des branches stigmatiques, c'est au bas du style qu'ils sont le plus étroits. Le tissu conducteur est à peu près circulaire, sans canal. Carthamus tinctorius (1). — Canaux sécréteurs aplatis tangen- tiellement. Collenchyme conducteur aplati, très allongé, sans canal. Bois triangulaire formé de trois à quatre vaisseaux. Cousinia Hystrix. — Pas de canaux sécréteurs. Collenchyme circulaire, avec canal à section arrondie. Scolymus maculatus (fig. 39). — Cellules épidermiques moins hautes que larges, collenchymatoides. Hypoderme à parois minces, à 3-4 couches de cellules allongées tangentiellement. Sous l'hypo- derme, un cercle continu de gros laticiféres articulés. Tots libé- riens groupés en quatre amas, un de part et d'autre de chaque faisceau ligneux et à quelque distance de lui. Bois comprenant 3-4 trachées. Collenchyme circulaire sans canal. Cynara Cardunculus (fig. 18 à 20). — Épiderme formé de cel- lules étroites et trés allongées, à paroi externe trés épaisse et ornée de deux cótes saillantes. Bois triangulaire à 7-8 vaisseaux; liber adossé au bois. De chaque cóté du faisceau, on trouve dans le stigmate un bloc scléreux qui s'accole à lui au point oü les branches se réunissent; ce tissu sclérifié n'existe pas dans le style. Le collenchyme qui supporte les papilles conductrices est ici trés développé et formé de 3-4 assises de cellules. Silybum Marianum. — Branches stigmatiques constituées (1) Tschirch et Oesterle, loc. cit., fasc. 5, pl. 23, fig. 31 et 32. 62 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1900. comme celles des Centaurea et Cynara, mais dépourvues de sclé- renchyme et d'appareil sécréteur. Carlina vulgaris (fig. 12). — Style à section octogonale ar- rondie; épiderme lisse. Le tissu du style est presque entiérement occupé par deux grosses masses de sclérenchyme en forme de croissant, séparées de l'épiderme et du tissu conducteur central par une seule assise de cellules à parois minces. Entre les pointes des croissants de sclérenchyme, on voit les faisceaux formés cha- cun de 1-4 trachées et de 2-3 tubes criblés. Collenchyme circu- laire à éléments centraux trés grands. Perpendiculairement à la ligne des faisceaux, il y a un canal représenté par une sorte de fissure sinueuse qui sépare en deux le tissu conducteur. Dans le Carlina acaulis, le style est cannelé à 8-10 sillons; les ilots de sclérenchyme sont moins développés, ayant la forme de secteurs n’occupant guère que la moitié de la surface de section (1). Les branches stigmatiques sont presque entiérement occupées par le tissu scléreux. Le collenchyme est identique à celui du C. vul- garis. Carduus argentatus (fig. 23 à 25). — Les branches stigma- tiques renferment deux îlots de soutien à peu prés semblables à ceux du Cynara Gardunculus, mais de nature collenchymateuse. L'épiderme du style est formé de cellules trés allongées radia- lement et formant environ le sixiéme du diamétre total : la paroi externe de ces cellules est trés épaisse et lisse. Le collenchyme est circulaire, sans canal ni fente. Cirsium pycnocephalum (fig. 21 et 22). — Dans la partie supé- rieure du style, correspondant à la partie évasée de la corolle, l'épiderme est strié-papilleux; les faisceaux sont étalés de chaque cóté du collenchyme. Dans le bas du style, ils reprennent leur situation normale, et les cellules épidermiques sont lisses. EUPATORIACÉES. — Ageralum conyzoides. — Il n'y a plus ici à proprement parler du collenchyme conducteur, mais seulement des cellules hexagonales beaucoup plus petites que les autres, et dont la paroi est à peine épaissie. (1) Dans les styles âgés, le sclérenchyme parait se résorber et être rem- placé par une large lacune. . GUÉGUEN. => STYLE ET STIGMATE DES COMPOSÉES. 63 ASTÉROÏDÉES. — Aster Salignum. — Dans les styles des fleurs centrales comme dans ceux des fleurs périphériques, le collen- chyme conducteur est réduit à deux assises de cellules, sans canal. Les cellules qui confinent à ce tissu ont seulement leur paroi un peu épaissie. Dans l'Erigeron macranthum, on observe la méme Fig. 18 et 49. Coupes transversales schématiques du stigmate de Cynara Cardunculus, les ilots scléreux, isolés en 18, viennent à la base du stigmate s'accoler aux faisceaux. — Fig. 20. Epi- derme de la partie moyenne du style de Cynara Cardunculus. — Fig. 21. Coupe transversale schématique du style de Cirsium pycnocephalum. — Fig. 22. Epiderme du méme, — Fig. 23. Partie moyenne d'une branche stigmatique de Carduus argentatus, avec son hypo- derme h, ses conducteurs c, et ses îlots collenehymateux cl. — Fig. 24. Coupe du style du méme. — Fig. 25 Epiderme de ce style. — Fig. 26. Coupe du style de Serratula tinctoria, montrant la variationde diamètre des canaux sécréteurs c.s à la base des stigmates a et à la base du style b. — Fig. 27. Style de Gnaphalium undulatum. — Fig. 98. Stigmate du méme (sommet d’une branche) : l'hypoderme conducteur est réduit à quatre cellules, il n'y a plus de système fasciculaire. — Fig. 99. Stigmate de Tagetes patula, avec îlots scléreux scl. — Fig. 30. Style de Gai'lardia aristata. — Fig. 31. Collenchyme conducteur. — Fig. 32. Stigmate. — Fig. 33. Poil conducteur du méme. disposition, ainsi que dans le Baccharis halimifolia. C'est donc dans les Astéroidées quele tissu conducteur parait présenter son maximum de réduction. 64 SÉANCE DU Ө FÉVRIER 1900. INuLoïÏDÉEs. — Dans l’Inula viscosa, il n'y a pas de tissu de soutien; le collenchyme est circulaire. Gnaphalium undulatum (fig. 27-28). — L'épiderme du style est lisse; le style est formé de deux à trois assises de cellules pa- renchymateuses, avec quelques lacunes. Le bois est réduit de chaque còté à une seule trachée; le liber lui est superposé et formé de 1-3 tubes criblés. Collenchyme aplati, sans fissure, réduit à deux rangs de cellules. A l'extrémité des branches du stigmate, le tissu conducteur présente une simplification remar- quable. Il n'est plus représenté que par quatre. cellules collen- chymatoides adossées à l'épiderme du cóté interne de la branche. En pratiquant des coupes un peu plus bas, on voit que les cel- lules restent séparées en deux masses dans toute la longueur de la branche. HÉLIANTHOÏDÉES. — Helianthus annuus. — Dans les branches stigmatiques, il n'y a pas de stéréome. Le tissu sous-papillaire est formé d'un collenchyme à parois peu épaisses; à la partie dorsale de chaque faisceau on voit un énorme canal sécréteur; dans quelques cas, on trouve, en un point quelconque du parenchyme de l'une des branches, ou des deux, un second canal presque aussi volumineux que le premier. La présence de ce second canal est purement accidentelle et peut-étre de nature pathologique. Le style, dans sa partie inférieure, est irréguliérement cannelé; les canaux sécréteurs vont jusqu'à la base. Le stigmate de l’Helianthus annuus est trés favorable à l'étude de la course des tubes polliniques. Dans les coupes longitudinales d'une branche stigmatique, traitée par le bleu lactique chaud, on voit en effet les tubes polliniques s'enfoncer dans le collenchyme sous-papillaire, qui les conduit jusqu'au centre du style. Dahlia variabilis. — Pas de canaux sécréteurs. Collenchyme percé d'un large canal à section losangique, dont la grande dia- gonale est perpendiculaire à la ligne des faisceaux. Bois à 3-4 tra- chées; liber réparti en quatre masses, dont deux adossées au bois, et les deux autres placées dans le prolongement de la grande diagonale du losange. HÉLÉNIOÏDÉES. — Gaillardia aristata (fig. 30 à 33). = Cellules épidermiques trés peu élevées. Bois réduit à 1-9 trachées. Liber GUÉGUEN. — STYLE ET STIGMATE DES COMPOSÉES. 65 disposé en deux massifs alternant avec le bois. Collenchyme con- ducteur circulaire avec une fente en boutonnière, dont la plus grande largeur égale à peu prés celle des cellules qui la bordent. Tagetes patula (fig. 29). — Les branches du style sont à sec- tion réniforme : chaque bord de la branche supporte les poils conducteurs qui manquent dans la partie médiane. Au-dessous de ces poils conducteurs se trouve un ilot scléreux triangulaire dont la base s'appuie contre l'hypoderme; vers la naissance des branches, ces ilots viennent s'accoler aux flancs du bois et sont réduits dans le style à quelques cellules lignifiées. ANTHÉMIDÉES. = Leucanthemum Chrysanthemum. — Dans les fleurs centrales, le collenchyme conducteur est réduit à une bande formée de deux assises de cellules intimement accolées. Tanacetum boreale. — La paroi externe des cellules épider- miques est légèrement épaissie vers le centre de la cellule, ce qui donne à celle-ci une forme un peu bombée. SÉNÉCIONIDÉES. — Senecio Cineraria. — Le collenchyme à section elliptique présente, dans les fleurons périphériques comme dans les fleurons centraux, une fente allongée un peu repliée à angle droit à ses deux extrémités. Arnica montana (1). — Bois à 4-5 trachées; liber adossé. Pas de canaux sécréteurs. Matricaria Chamomilla. — Tschirch (2) figure un canal ѕёсге- teur dans chaque branche stigmatique; cet appareil manquerait dans le style. Tussilago Farfara (fig. 34-35). — Le style des fleurs périphé- riques présente un collenchyme elliptique avec une étroite fente centrale. Les faisceaux libéroligneux comprennent chacun 3-4 tra- chées, avec liber adossé. | Dans le style des fleurs centrales, l'un des faisceaux nous a quel- quefois présenté la particularité suivante : il se dédouble en deux nouveaux faisceaux qui se déplacent et tendent à se rapprocher des deux pòles du collenchyme conducteur. Le nombre total de (1) Tschirch, loc. cit., fasc. 13, 1898, pl. 62, fig. 7. . à) Tschirch, loc. cit., fasc. 1, 1893, pl. 2, fig.-22. T. XLVII. ` (SÉANCES) 5 66 . SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1900. leurs trachées est égal au nombre de celles du faisceau resté entier, | mais la somme de l'étendue de leurs libers est plus grande. On | peut interpréter cette disposition comme un cas particulier de ce qui se passe chez beaucoup de Composées, à savoir la tendance UA Kë 1133 < Fig. 34. Coupe dans le style d'une fleur centrale de Tussilago Farfara, montrant le dédoublement de l'un des faisceaux en fı et fs. — Fig. 35. a, schéma du méme style; fig. 35. b, schéma d'un style de là périphérie. — Fig. 36. Style d'une fleur centrale de Calendula officinalis. — Fig. 37. ` a, schéma du méme; fig.: 37. b, schéma d'un style de la périphérie (coupe faite au point de bifurcation). — Fig. 38. Portion grossie de la méme coupe. — Fig. 39. Style de Scolymus maculatus, avec le bois b, le liber t.c, les tubes polliniques p, les laticiféres la. — Fig. 40. Deux îlots criblés du style de Gazania splendens. — Fig. 41. Style de Gazania splendens (coupe pas- sant par le tiers inférieur); on voit le tissu criblé f.c, et le bois b, réduit à une seule trachée. MER RE HUIUS HP — que le liber présente à se dissocier : ici, la dissociation a en même temps porté sur le bois. | | Le collenchyme est elliptique, à grands éléments et pourvu d'une fissure. CALENDULACÉES. = Calendula: officinulis (fig. 36 à 38). — Dans GUÉGUEN. — STYLE ET STIGMATE DES COMPOSÉES. 01 les fleurons périphériques, le bois et le liber sont du type con- densé. Au point de séparation des branches stigmatiques, le col- lenchyme, partout ailleurs circulaire, prend la forme d'un huit de chiffresur une certaine étendue. Dans les styles complétement développés, il n'y pas de fente dans le collenchyme (1). ARCTOTIDÉES. — Gazania splendens (fig. 40-41). — Une section transversale, faite dans le tiers inférieur du style, le montre recou- vert d'un épiderme à paroi externe épaissie en son milieu et ornée de papilles dentiformes assez proéminentes. Le tissu interne du style est tout. entier légèrement collenchymateux. Le liber y. est réparti en sept ou huit ilots groupés en un cercle assez régulier, occupant la région moyenne du parenchyme. Chaque ilot est formé de quatre à six éléments libériens; le bois est réduit de chaque côté à une seule trachée accolée au tissu conducteur : celui-ci est à section circulaire et formé d'éléments polygonaux à lumen arrondi. ENEE Dans le tiers supérieur de la plupart des styles, le tissu conduc- teur a disparu, laissant à sa place une vaste lacune sur les bords de laquelle on distingue les trachées avec un reste de collenchyme. Cette érosion est peut-être de nature parasitaire, maisi Ба con- stance indique qu'elle pourrait bien être aussi un fait physiolo- gique correspondant à un mode particulier de marcescence du style (2). LABIATIFLORES (3). = Mutisia ilicifolia. — Dans le stigmate des fleurs du centre, la section transversale des branches rappelle celle des Centaurea. Les cellules épidermiques ont leur paroi externe bombée en ogive et portant en son milieu un épaississe- (1) Cependant Tschirch (loc. cit., fasc. 5, pl. 23, fig. 22) figure, dans le style d'un fleuron périphérique, un collenchyme muni d'une fente. Peut-être a-t-il observé un style non encore arrivé à son développement complet. (2) On y rencontre fréquemment quelques filaments mycéliens. La présence de ceux-ci ne permet pas d'affirmer que ce soient eux qui aient détruitle tissu conducteur, car on trouve de pareils filaments sur beaucoup de styles et de stigmates âgés appartenant aux familles les plus diverses, sur lesquels ils ne produisent aucune détérioration. Е (8) C'est à l'obligeance dé М. Malinvaud, secrétaire général de la Société botanique, et de M. Poisson, assistànt au Muséum d'histoire naturelle, que je dois la conmunication des échantillons d'herbier qui m'ont permis d'étudier les Labiatiflores. Que ces aimables collègues reçoivent ісі tous mes temer- cdements, зл С i C 8334 ан á 68 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1900. ment en forme de crête arrondie. Les poils conducteurs localisés à la face interne des branches stigmatiques sont cylindriques comme dans les Centaurea. Sous ces papilles, le collenchyme con- ducteur est formé de cellules polygonales à parois peu épaissies. Chaque branche contient un bois volumineux, affectant la forme d'un trapéze dont la petite base regarde le centre du style : il est composé d'une vingtaine d'éléments (trachées et sclérenchyme) dont les plus grands occupent les côtés convergents du trapèze. Le liber est adossé au bois et trés réduit. Sur sa face externe, on voit un canal sécréteur proportionnellement beaucoup moins large que dans les Centaurea. Dans les styles périphériques, le boisest également trés volumi- neux et occupe presque tout le centre des branches. Il n'y a pas de canaux sécréteurs. Mutisia retusa. — Les styles des fleurons centraux ont, comme dans l'espéce précédente, un épiderme à créte arrondie et un bois en trapéze formé de 10-12 éléments. Le liber offre ici une ten- dance à former contre le bois un arc qui l'enserre. Il y a un canal sécréteur à la partie dorsale du faisceau ; c'est dans les branches stigmatiques que ce canal a son plus grand diamétre. Le collenchyme conducteur stylaire a une section elliptique aplatie et est formé de quatre assises de cellules dont les parois tangentielles sont trés épaissies. La structure des styles périphériques est sensiblement la méme: les cellules du collenchyme conducteur sont seulement à parois plus minces et uniformément épaissies sur tout leur pourtour; le liber est disposé en 3-4 massifs peu distincts formant autour du bois un arc trés net. 11 n'y a pas de canaux sécréteurs. Barnadesiu polyacantha. — Le style parait ici surmonté de deux courtes branches stigmatiques en forme de languette : cette apparence est due à ce que les branches sont soudées par leurs bords dans presque toute leur étendue, donnant ainsi au sommet du style l'aspect d'un entonnoir trés allongé. La membrane des cellules épidermiques est trés épaisse et porte en son milieu la crête déjà signalée dans les Mutisia. Le bois est formé de 2-4 trachées et coiffé d'un arc libérien formé de petits groupes de tubes criblés. Le tissu conducteur, à section elliptique trés allongée dans le sommet du style, devient presque gn, GUÉGUEN. — STYLE ET STIGMATE DES COMPOSÉES. 69 circulaire vers le milieu de la longueur; la structure en est parti- culiére. Il est creusé dans toute son étendue d'un canal à section fusiforme, dont les parois sont conslituées par une épaisse couche anhiste. Cette masse cellulosique provient d'un épaississement énorme de la paroi externe de l'unique couche de cellules collen- chymatoides qui forment le tissu conducteur. C'est l'exagéra- tion du fait qui se produit dans les styles centraux du Mutisia retusa. Nassauvia ramosissima. — Poils conducteurs cylindriques dressés. Collenchyme conducteur formé de trois assises de cellules à parois uniformément épaissies; parenchyme un peu collenchy- mateux. Bois à 3-4 trachées. Pas de canaux sécréteurs (1). Chucuiragua Lessingiana. — La structure générale est à peu près la même que dans le Barnadesia polyacantha. Le collen- chyme conducteur, creusé d’une fente étroite et sinueuse, est formé d'une seule couche de cellules à paroi interne extrêmement épaisse, mais moins que dans le Barnadesia. III. — Conclusions. Letissu conducteur du tube pollinique offre, dans les Com- posées, une grande uniformité de structure : il est toujours consti- tué par du tissu collenchymatoide dont les cavités cellulaires guident le tube pollinique dans sa course vers l’ovule. La disposition du systéme fasciculaire ligneux est également d'une grande fixité dans toute la famille : celle du liber est beau- coup plus sujette à variation, sauf dans les Cynarées et les Labiati- flores, qui présentent à cet égard une certaine homogénéité. De tous les organes des Composées, c'est peut-être le style qui renferme le moins fréquemment un appareil sécréteur; toutefois, quand des canaux ou des laticiféres s'y rencontrent, ils y sont proportionnellement beaucoup plus développés que dans aucune autre partie de la plante. On sait, par l'exemple de ce qui se pro- duit dans les Mutisia, que les styles du pourtour et ceux du centre du capitule peuvent étre trés inégalement partagés sous ce rapport. (1) M. Van Tieghem a signalé la présence de canaux dans la tige du Nas- Sauvia digitata (Second mémoire sur les canaux sécréteurs des plantes, in Ann. des sc. nat., 7* série, t. I, 1885, p. 12). 70 =... SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1900. Еп dehors même des modifications dans l'appareil sécréteur, on a vu que le dimorphisme des styles périphériques et des styles cen- traux des Anthémidées, Calendulacées, etc., se retrouve dans leur structure interne. | La diversité de structure que présente le style dans différents genres d'une méme tribu montre que les caractéres histologiques de cet organe, pas plus que ceux de la tige, ne peuvent étre utili- sés pour la séparation des familles et des tribus : ils paraissent au contraire, ainsi qu'on l'a vu pour les Centaurea, Carlina, Mutisia, devoir être d'un certain secours pour caractériser les genres et les espèces (1). M. Lutz, secrétaire, donne lecture de la communication suivante : REMARQUES SUR LA PHYLLOTAXIE DE L'IMPATIENS GLANDULIGERA; раг M. Paul VUILLEMIN. Les feuilles de l'Impatiens glanduligera sont généralement op- posées sur les.rameaux, plus rarement isolées ou en verticilles ternaires ; cà et là, le passage d'un type à l'autre s'accompagne de l'apparition de limbes bifides. Sur l'axe principal, leur disposition est plus particuliére et mérite de fixer l'attention. Les verticilles ternaires, qui se suc- cédent, dans l'immense majorité des cas, le long de la tige, sont précédés de quatre feuilles qui séparent des cotylédons le premier d'entre eux. . Ces quatre feuilles s'insérent presque toujours au méme niveau ; pourtant la paire alternant avec les cotylédons recouvre l'autre ou s'insére un peu plus bas. Donc, selon les apparences, les cotylé- dons sont suivis d'un verticille de quatre, celui-ci, d'un nombre indéfini de verticilles de trois feuilles ;' ou bien (ce qui serait plus simple, en supprimant l'un des deux changements numériques), deux paires de feuilles opposées succédent à la paire de cotylédons en alternance réguliére avant de faire place au type définitif. Au (1) Travail fait au Laboratoire de Micrographie de l'École de pharmacie de Paris. | VUILLEMIN. — PHYLLOTAXIE DE L'IMPATIENS GLANDULIFERA. 71 reste, si nous supprimons une difficulté, l’autre n’en est pas mieux expliquée. C Un examen attentif nous a fourni une explication rationnelle de ce changement phyllotaxique. Comme il s'agit d'un ordre de caractères dont la genèse est fort peu connue, une description dé- taillée de ce cas ne sera pas hors de propos. L'une des quatre premiéres feuilles, alterne avec les cotylédons, est constamment privée de bourgeon axillaire, tandis que les trois autres en sont habituellement munies. Le premier verticille ou pseudo-verticille de quatre pièces porte donc trois bourgeons comme les suivants. La feuille sans bourgeon est parfois insérée beaucoup plus bas que les autres. Cette anomalie se répéte assez fréquemment pour étre en quelque sorte prévue par les propriétés de la plante. Celle qui lui est opposée, au contraire, ne s'éloigne jamais du verticille; j'ai méme vu un exemplaire dans lequel elle se détachait un peu plus haut que la paire superposée aux cotylé- dons. La feuille stérile est donc inférieure aux autres : c'est la pre- mière feuille dela plante. Bien qu’elle ne présente pas de diffé- rence morphologique notable à l'égard des suivantes, la tendance à s'en séparer, la stérilité constante de son aisselle nous autorisent à l'envisager comme une feuille primordiale. La feuille primordiale offre, à l'égard des cotylédons, une orien- tation constante, facile à vérifier sur la plante germée; car les co- tylédons sont asymétriques, du moins dans leur portion pétiolaire. L'axe des pétioles se courbe de telle sorte que les nervures mé- dianes des limbes cotylaires font entre elles un angle d'environ 120°. Les limbes eux-mémes ne participent pas à l'asymétrie : si leurs moitiés sont inégales, c'est tantôt l'une, tantôt l'autre qui l'emporte. Les cotylédons ont donc un bord concave et un bord convexe. La feuille primordiale est toujours insérée du còté du bord convexe ; elle forme un angle de 120° à peu prés, avec les projections des cotylédons. Par suite de la torsion des cotylédons, la plante ne posséde qu'un plan de symétrie passant entre eux et suivant la nervure médiane de la feuille primordiale. Pour simplifier le langage, nous consi- dérerons ce plan de symétrie comme plan médian de la tige; en conséquence de cette convention, les cotylédons sont latéraux et déviés en arrière. Les premières feuilles latérales qui, dans la dis- position décussée, devraient étre superposées aux cotylédons, et 72 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1900. qui le sont effectivement à leur insertion, sont déviées en sens inverse, de manière à diverger d'environ 60* avec les cotylédons. Elles semblent former un verticille ternaire avec la feuille posté- rieure. Ainsi les conditions mécaniques provoquées par la torsion des cotylédons entraînent la dissociation de la première paire de feuilles. L'une de ses feuilles est annexée à la paire suivante pour former un faux verticille ternaire; l'autre, exclue du nouvel ar- rangement, n'est plus qu'un vestige de la disposilion décussée des ancétres de l'espéce. Sa stérilité est d'autant plus remarquable que les cotylédons eux-mémes portent habituellementun bourgeon axillaire. Le faux verticille ternaire influe sur l'apparition des feuilles suivantes comme le ferait un vrai verticille de même valeur ; les rudiments se forment dans les intervalles laissés libres, le type ternaire est définitivement établi dans toute sa pureté. Le type ternaire est donc acquis au début du développement. C’est un bel exemple de caractère cénogénétique. Aussi n'est-il pas surprenant de rencontrer de nombreuses formes de passage entre le type opposé et le type ternaire. Au mois de mai 1897, j'ai examiné un lot de 165 plants de jeunes Impatiens. Huit avaient une feuille bifide au premier ver- ticille ternaire vrai, cette feuille était tournée du cóté antérieur; les deux autres étaient normales, les verticilles suivants étaient régulièrement ternaires. Dans ces 8 cas sur 165, soit 5 pour 100, l'influence de la feuille primordiale se faisait sentir par la bifur- cation de la premiére feuille qui lui était superposée; mais ce vestige de la disposition initiale binaire (ou qualernaire par combinaison de deux paires) n'empéchait pas le nouveau type phyllotaxique de s'établir régulièrement dés le nœud suivant. La persistance du type opposé décussé est moins fréquente et rarement compléte. Sur le lot de 165 échantillons, un seul pré- sentait, à la place du premier verticille ternaire vrai, deux feuilles, dont l'une (la postérieure cette fois) était bifide. Les nœuds sui- vants portaient une paire de feuilles déviée alternativement en avant et en arrière. Il ne s'agissait pas, on le voit, d'une disposition décussée bien pure. Dans un autre exemplaire, étudié antérieurement (1894), la dé- cussation était plus franche. Cette réversion était accompagnée de la dissociation des deux feuilles inférieures ; par conséquent le VUILLEMIN. — PHYLLOTAXIE DE L'IMPATIENS GLANDULIFERA. 73 faux verticille de quatre pièces, fonctionnant comme verticille ter- naire, n'existait pas dans ce cas comme chez les individus normaux. Dans cette plante, la disposition décussée se maintient jusqu'à la huitième paire inclusivement; celle-ci pourtant avait ses deux feuilles un peu déjetées d'un même côté, acheminement vers la disposition ternaire réalisée au neuvième nœud. Celle-ci se répète au dixième; mais, déjà au onzième, l'une des trois feuilles est dé- doublée dans toute l'étendue du limbe. Les deux nœuds suivants portent chacun quatre feuilles; au quatorzième, deux feuilles prennent une avance de deux millimètres sur la paire alterne, en sorte que les trois derniers nœuds portent de nouveau des feuilles décussées. Ainsi, dans un cas oü les deux premières paires de feuilles sont restées indépendantes, la disposition décussée s'est maintenue sur la plus grande partie de l'axe principal; le type ternaire, apparu vers le milieu de la tige, ne s'est pas maintenu. L'exception vient donc confirmer la régle. La torsion des cotylédons peut s'exagérer et amener le contact ou méme la fusion des deux membres. La gamocotylie est tantôt limitée aux pétioles, tantót étendue à la portion parenchymateuse du limbe, tantót enfin accompagnée d'une fusion des nervures médianes sur une certaine étendue. Cette anomalie est fréquente ; poussant à l'extréme la déviation qui, modérée, avait provoqué l'apparition du type verticillé ternaire, elle entraine des consé- quences différentes. Dans ce cas, en effet, la feuille primordiale devance de heaucoup les autres, pour former une première paire avec le cotylédon unique; alors le nœud suivant porte des feuilles opposées. Le type binaire se maintient-il sur le reste de l'axe? ll est permis de le supposer; j'ai observé l'anomalie sur des plan- tules trop jeunes pour me permettre de trancher la question. La torsion des cotylédons a son origine dans la graine. La plan- tule, nous l'avons vu, n'aqu'un plan de symétrie passant entre les cotylédons. Ce plan de symétrie se confond avec celui de la graine et de l'ovule anatrope, c'est-à-dire qu'il passe par le funicule. En l'absence d'albumen, l'embryon se moule sur le tégument et, dés la vie intraséminale, subit le commencement de cette déviation qui inclinera les cotylédons d'un méme cóté et créera une tendance à la gamocotylie. C'est ainsi que s'explique également la méme tendance chez certaines Légumineuses, telles que le Calophaca wolgarica. Th C SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1900. Mais, chezl'Impatiens, un autre accident coïncide avec la torsion des cotylédons : je veux parler de l'apparition prématurée des deux premières paires de feuilles. C'est en se combinant que ces deux phénomènes déterminent l'arrangement; des feuilles sur la tige. En résumé : la disposition ternaire des feuilles sur l'axe princi- pal de l Impatiens glanduligera dérive de la disposition décussée. Le passage de l'une à l'autre s'effectue au niveau des quatre pre- miéres feuilles. Par suite de leur rapide développement, les deux paires inférieures se groupent en un faux verticille quaternaire. En méme temps, la déviation des cotylédons (à laquelle la forma- tion prématurée des premiéres feuilles n'est peut-étre pas étran- gère) laisse un espace libre dans lequel se logera l'une des quatre feuilles. Celle-ci, séparée physiologiquement des autres, devient une feuille primordiale; les trois restantes fonctionnent comme un verticille ternaire et déterminent l'ordre d'apparition des sui- vantes selon le méme type. · SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1900. PRÉSIDENCE DE M. DRAKE DEL CASTILLO. M. Lutz, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 9 février, dont la rédaction est adoptée. M. le Président s'exprime en ces termes : Messieurs, Je n'ai pas besoin de vous apprendre le deuil qui vient de frapper notre Société, ni la perte qu'elle vient d'éprouver dans la personne du regretté M. Franchet (1). C'était un botaniste d'un grand savoir et un travailleur des plus assidus. Adonné depuis près de vingt-cinq ans à l'étude de la flore de l'Extréme-Orient, il s'était fait un nom très estimé de tous ceux qui s'occupaient de botanique exotique. Je ne puis, en quelques mots, résumer l'œuvre importante qu'il laisse, mais la Société botanique de France consacrera prochainement à ses travaux une Note complète. En raison de la place qu'il tenait parmi nous et de sa qualité d'ancien président de la Société, je vous propose, Messieurs, de lever aujourd'hui notre séance en signe de deuil. (1) Voy. plus haut, p. 48. SÉANCE DU 9 MARS 1900. PRÉSIDENCE DE M. DRAKE DEL CASTILLO, M. Lutz, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 23 février, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société la mort d'un de ses membres, M. Albert Gérard, décédé le 23 février dernier, dans sa soixante-deuxième année, à Nanteuil-le- Haudoin. M. Lutz fait à la Société la communication suivante : SUR LA VÉGÉTATION DANS L'HUILE; раг M. E. LUTZ. Dans une série d'articles, publiés dans ce Bulletin en 1880 et 1881 (1), M. Van Tieghem a signalé la possibilité, pour certains organismes, de se développer dans l'huile. Ces organismes appar- tiennent, pour la plupart, à la classe des Mucédinées, et, parmi eux, on peut citer : divers Mucor, un Verticillium, un Chœto- mium, un Sterigmatocystis, le Penicillium glaucum, un Saccha- romyces, et même une Monère. J'ai eu, depuis environ un an, l'occasion d'observer des faits analogues. Au cours de recherches sur lesquelles j'aurai l'occasion de re- venir ultérieurement, j'ai immergé dans diverses huiles plusieurs espèces de Champignons, parmi lesquels je citerai notamment : Pholiota mutabilis, Cantharellus cibarius, Hypholoma fasciculare et Clavaria formosa. Au bout de peu de jours, un développement mycélien se montra dans plusieurs flacons. Je résolus de soumettre à une observation (1) Van Tieghem, Sur la végétation dans l'huile (Bull. Soc. bot. Fr., 1880, p. 363). — Sur la végétation dans l'huile (2* Note) (Вий. Soc. bot. Fr., 1881, p. 70). — Recherches sur la vie dans l'huile (Bull. Soc. bot. Fr., 4881, p. 197). — Action de la lumière sur la végétation du Penicillium glaucum dans l'huile (Bull. Soc. bot. Fr., 1881, p. 186). — Mouvements du proto- plasma dans l'huile (Bull. Soc. bot. Fr., 1881, p. 300). LUTZ. — SUR LA VÉGÉTATION DANS L'HUILE. 77 suivie l'accroissement de ce mycélium, et, dans ce but, je dis- posai les flacons à la lumière diffuse et à la température ordi- naire. Les huiles employées étaient : pour le Pholiota et l'Hy- pholoma, l'huile de Ricin; pour les autres espèces, l'huile de vaseline. Pendant les premiers jours, le développement fut assez rapide, puis il se ralentit et, actuellement, il est extrémement lent. L'aspect des flocons mycéliens est variable suivant les cas : ceux qui sont apparus dans l'huile de Ricin sont à peine feutrés, les filaments sont courts, et ils ne s'appliquent pas le long des parois du flacon. Dans l'huile de vaseline, au contraire, le feutrage est bien plus compact, les filaments plus longs, et le mycélium s'étale de maniére à venir s'appliquer sur les parois du vase qui en sont tapissées. Dans un seul cas (Pholiola), j'ai vu se produire l'émersion des filaments. Il s'est alors formé à la surface de l'huile un trés léger flocon d'hyphes à peine entrelacées, et dont quelques-unes portent unappareilfructiféregrisátreanalogueáà celui des Aspergillus. Néan- moins, l'examen de ces organes reproducteurs n'était pas suffisant pour déterminer l'espéce avec certitude. J'ai donc prélevé, à l'aide d'une aiguille de platine flambée, une trace des filaments qui s'étaient développés dans les différents flacons, et je les ai ense- mencés, sans me préoccuper de l'huile qui les imprégnait, sur des tranches de carottes stérilisées. Les carottes ne tardérent pas à se couvrir d'un abondant feutrage qui se mit bientót à fructifier normalement. L'examen de ces appareils fructiféres a montré que, dans tous les cas, le Champignon était le méme et n'était autre que l'Aspergillus repens (par suite de cultures répétées de cette espéce, les spores de cet Aspergillus sont trés abondantes dans le laboratoire oü ces observations ont été faites). J'ai, d'autre part, procédé à l'examen microscopique des fila- ments développés dans l'huile. Ceux qui avaient poussé dans l'huile de Ricin ne présentaient que peu de modifications : c'étaient des tubes fins et peu ramifiés, multinucléés, présentant quelques cloisons assez éloignées l'une de l'autre et contenant un proto- plasma trés réfringent et granuleux. A peine quelques filaments pré- sentaient-ils cà et là, vers leur extrémité, des régions moniliformes, alternativement dilatées et rétrécies, avec des cloisons plus nom- 78 | SÉANCE DU 9 Mans 1900. breuses et rappelant les: formes du Penicillium trouvées Där M. Guéguen dans les œufs moisis (1). Tout autre est l'aspect des filaments recueillis dans. Thuile de vaseline : peu d'entre eux ont conservé leur diamètre normal; la plupart sont hypertrophiés d'une maniére excessive, et les hyphes ainsi élargies subissent en outre les déformations les plus capricieuses par suite de torsions dans tous les sens et aussi par suite de nombreuses anastomoses des filaments, soit avec. les filaments voisins, soit. souvent avec eux-mêmes. Ces anastomoses, d'ailleurs, semblent l'une des caractéris- tiques de la vie de l'Aspergillus dans l'huile de vaseline; elles sont extrémement abondantes et de formes variables; la figure ci-jointe, dessinée d'après nature, peut donner une idée de ces déformations. Les anastomoses ne portent pas seulement sur les hyphes de: diamètre normal, elles sont encore plus nombreüses sur les hyphes hypertrophiées, dont elles exagérent les ` délor- mations. i Là ne se bornent pas les. módifications apportées par la vie dans l'huile de vaseline; tandis que, dans l'huile de Ricin, je n'ai observé, dans l'un ni l'autre cas, de formation anormale d'appareil frucüfére; l'huile de vaseline’ occasionne le développement . de spores de résistance. L'examen attentif des filaments montre, en effet, des organes arrondis ou légérement ovoides, trés fortement cutinisés, dont la cuticule est colorée en brun, et qui renferment un protoplasma granüleux pouvant contenir une ou plusieurs vacuoles; ces 5 organes sont de véritables chlamydospores. Leur disposition est trés variable : tantót elles prennent nais- sance à l'extrémité des hyphes, tàntòt elles se trouvent à l'extrémité d'une trés courte ramification latérale, tantôt c'est au milieu d'un filament qu'on les rencontre, et alors elles peuvent étre bien au milieu du filament qui se renflé également des deux côtés par suite de la distension occasionnée par la spore, ou se irouver placées excentriquement et :causer une hernie: unilatérale. de lhyphe; elles peuvent enfin prendre naissance dans l'intérieur d'une partie renflée et ne produire; aucune défordiatión supplé- mentaire. i H 5 27 i . › ia) Jil. (1) Guéguen, Moisissures des œufs (Bull. Soc. тус. Fr., 1898, p. 88). LUTZ. —. SUR LA VÉGÉTATION DANS L'HUILE. 19 J'ai pu obtenir facilemeni la germination des chlamydospores ; pour cela, j ’ai déposé à la surface d'une tranche trés mince de Végétation de l'Aspergillus repens dans l'huile. Fi ig. 1. Anastomoses des hyphes dans l'huile de vaseline. — Fig. 2. Filaments hypéttrophiés 'dans le méme milieu. — Fig. 3. Formes contournéès des filaments (huile de vaseline). — Fig. 4. Extrémités moniliformes des hyphes développées dans l'huile de Ricin. - Fig. 5; ie (formes diverses). — Fig. 6. Germination des chlamydospores, 7: ian 4 f { Gri 80 SÉANCE DU 9 MARS 1900. carotte stérilisée et disposé dans une cellule une trace des.fila- ments qui en renfermaient. Au bout de quelques heures, j'ai pu voir la paroi des chlamydospores éclater en un ou deux peints, et le contenu sortir par l'ouverture sous forme d'un tube pré- sentant tous les caractères des hyphes normales. Remarquons en passant que ces chlamydospores sont les seuls organes fructifères qui se rencontrent dans les parties immergées du Champignon. Pour qu'un appareil conidien normal se forme, il faut que les tubes du Champignon soient sortis de l'huile, phénomène tout à fait exceptionnel dans ces sortes de végé- tations. Comment expliquer, au point de vue physiologique, le dévelop- pement des Champignons dans l'huile? Pour M. Van Tieghem, le Champignon puiserait dans l'huile le carbone et l'hydrogéne qui lui sont nécessaires pour former sa cellulose, ses principes sucrés, etc. L'oxygéne dissous dans l'huile suffirait à entretenir le phénoméne respiratoire. Quant à l'azote et aux matiéres minérales, ils se trouvent en quantité suffisante dans les huiles mal épurées du commerce. Cette absorption des éléments simples de l'huile s'accompagne d'une saponification partielle décelée par la production de cristaux d'acides gras (1). L'hypothése de M. Van Tieghem, parfaitement admissible dans le cas d'une huile animale ou végétale, devient moins satisfaisante s'il s'agit d'une huile minérale, comme l'huile de vaseline; en effet, on ne peut assimiler, les uns aux autres, les éthers de la gly- cérine qui constituent les corps gras et les carbures forméniques saturés dont le mélange, en proportions variables, forme les pé- troles et les vaselines. Tandis que les premiers se décomposent avec une facilité relative pour régénérer leurs composants, les carbures d'atomicité élevée dont il s'agit ici présentent à la dé- composition une résistance beaucoup plus grande, et ce n'est guère s'avancer que de leur dénier toute qualité nutritive, Une expérience trés simple vient d'ailleurs confirmer cette ma- nière de voir. D'après les essais de M. Van Tieghem, il suffit, pour qu'un Champignon se développe dans l'huile, que cette huile soit (1) Malgré une observation prolongée pendant plus de quatorze mois (début de l'observation, 6 janvier 1899), je n'ai pas vu se produire cette cristallisation dans l'huile de Ricin, seule capable dans mes expériences de subir une décom- position de cette nature. И THEY LINE NA MIU не pe ML E R LUTZ. — SUR LA VÉGÉTATIÓN DANS L'HUILE. 81 ensemencée par des spores du Champignon, et qu'on y introduise . un objet quelconque, même non nutritif et stérilisé, pour voir les filaments se produire, à condition toutefois que le substratum introduit soit humide. J'ai donc disposé dans un tube de verre, privé avec soin de toute matière organique, une bille de verre également nettoyée avec les mêmes précautions. Cet appareil, bouché au coton, a été stérilisé après introduction d'une très faible quantité d'eau. J'ai alors versé sur la bille de verre 5 ou 6 centimètres cubes d'huile de vaseline non stérilisée et ense- mencée avec des spores d'Aspergillus repens. Le tout a été mis à l'étuve à 30°. Il ne s'est produit aucun développement. On peut en conclure que l'huile de vaseline n'est pas nutritive par elle-mème, et qu'il faut chercher ici dans le substratum, c'est-à-dire dans le Champignon primitivement introduit, la Source des matiéres carbonées et autres qui ont permis à l'Asper- gillus de se développer, et aussi, probablement, celle des gaz qui ont servi à sa respiration. D'autre part, M. Van Tieghem, en se basant sur certaines expé- riences de stérilisation, admet que les spores sont apportées par l'huile et non par le substratum. En effet, dit-il, si l'on stérilise le substratum, le mycélium se développera. Stérilise-t-on l'huile, il n'y aura aucun développement. L'expérience rapportée plus haut pouvant laisser un point de doute à ce sujet, j'ai repris les expériences de M. Van Tieghem, en me servant d'huile de vaseline stérilisée dans laquelle j'ai introduit un fragment de Scleroderma vulgare humide et ensemencé avec quelques spores d'Aspergillus repens. La stérilisation de l'huile avait été effectuée par la chaleur séche. Les tubes de culture ainsi préparés ont été mis à l'étuve à 30°. Au bout de deux jours, un développement manifeste du Champignon pouvait déjà se noter àla surface du substratum, qu'il ne tarda pas à recouvrir d'un épais feutrage. Dans cette expérience, le substratum, à l'inverse de ce qui s'était produit dans les essais de M. Van Tieghem, avait donc apporté les spores. J'ai voulu savoir si ce fait était particulier à l'huile de vaseline. l'ai répété l'expérience avec de l'huile d'amandes douces; l'échec a été absolu. Pensant que la chaleur sèche avait pu altérer l'huile, et notamment la saponifier en partie, j'ai substitué la tyndali- sation à la stérilisation sèche; méme résultat négatif. Il n'en est T. XLVII. (SÉANCES) 6 82 SÉANCE Du 9 mars 1900. plus ainsi quand on opère la stérilisation par la bougie; dans ces conditions, le Champignon se développe. On est donc conduit à admettre que le chauffage de l'huile amène dans sa composition des modifications susceplibles d'entraver la végétation du Cham- pignon. . De quelle nature sont ces modifications? Il est difficile de le prévoir avec exactitude; la tyndalisation, en effet, est certaine- ment opérée à une température suffisamment basse pour que l'huile ne soit pas saponifiée et, à plus forte raison, décomposée en donnant des produits plus ou moins antiseptiques. On ne peut pas non plus imputer le phénoméne au dégagement des gaz con- tenus dans l'huile, car aucun développement de Champignon ne se serait produit dans l'huile de vaseline stérilisée par la chaleur. En tout cas, il y alieu de remarquer que l'Aspergillus s'est bien développé dans l'huile de vaseline chauffée; or l'huile de vaseline ne se décompose pas par la chaleur. Au contraire, l'échec a été ab- solu dans l'huile d'amandes douces, méme chauffée d'une maniére ménagée, et l'huile d'amandes douces, comme les autres huiles végétales et animales, est altérable par la chaleur. Peut-étre s'est-il produit un commencement de décomposition trop faible pour étre décelé par les moyens analytiques, mais suffisant néanmoins pour entraver la croissance des Champignons, ces organismes se montrant souvent d'une sensibilité extréme vis-à-vis des modifi- cations du milieu ambiant (1). M. Dismier fait à la Société la communication suivante : UNE NOUVELLE LOCALITÉ FRANÇAISE DE SPHAGNUM MOLLE Sul. (SPH.. MUELLERI Schp.); par M. G. DISMIER. J'ai l'honneur de présenter à la Société botanique un échan- tillon de Sphagnum molle, que j'ai recueilli dans les Vosges, au mois d'aoüt dernier, entre La Bresse et Rochesson, à l'étang de Gemnaufing (alt. 1000 métres environ). | Le Sph. molle n'était encore connu que dans quatre localités en France. П fut recueilli, pour la première fois, en septembre (1) Travail fait au Laboratoire de Botanique (Hautes Études) de l'École de pharmacie de Paris. ve | FOUCAUD. — ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE. 83 1896, par M. le р" Camus (1), dans une tourbiére des Montagnes- Noires, au lieu dit « Goarem al boulc'h », puis, retrouvé par le méme, l'année suivante, au Méné Kerque, prés Cháteaulin. Ces deux localités appartiennent au Finistére. Dans le Catalogue des Muscinées de la Sarthe, que viennent de publier MM. Thériot et Monguillon (2), le Sph. molle est indiqué à l'arigné-I'Évéque et dans la forêt de Courcelles. La présence, dans les Vosges, de cette Sphaigne, encore si rare, m'a paru d'autant plus intéressante à signaler, que les quatre localités connues sont, comme on vient de le voir, toutes situées dans l'ouest de la France. En terminant, je dirai que c'est M. le D* Camus qui a reconnu cette espèce dans un lot de Sphaignes que je lui avais soumis. M. Malinvaud donne lecture des communications sui- vantes : ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE; par M. J. FOUCAUD. En 1898, nous avons fait en Corse, M. Mandon et moi, du 8 juil- let au 1° août, une excursion pendant laquelle nous avons exploré le Pigno, prés de Bastia, le cap Corse jusqu'à Luri, les environs de Corté, le mont Felce, la vallée de la Restonica, le mont Rotondo, la forét de Vizzavona, les environs d'Omesso, de Caporalino, de Ponte-Leccia, de Tattone, de Vivario, de Ghisoni, la forét de Ca- samente, le mont Renoso et enfin les environs de Calvi, de Pru- nelli di Fiumorbo et de Ghisonaccia. A Ghisoni, au Renoso, dans la forêt de Casamente, nous avons eu le plaisir d'étre accompagnés par M. Rotgés, garde général des eaux et foréts, que nous remercions vivement de sa si bonne obligeance. M. Rotgés est un botaniste zélé, qui ajoutera certainement beau- coup à nos connaissances actuelles sur la flore de la Corse. A Prunelli di Fiumorbo, nous avons été recus avec la plus grande amabilité par M. Pieri, à qui nous a présentés M. le pro- fesseur Pieri, de Rochefort, et par sa famille; et M. Gavin, dont (1) Voy. Bull. de Soc. bot. (1896), p. 518. (2) Voy. Muscinées du département de la Sarthe, par, MM. Thériot et Mon- guillon (1899), p. 91. 84 SÉANCE DU 9 MARS 1900. j'ai eu le plaisir de faire la connaissance à Solenzara, en 1896, nous a fait explorer avec son obligeance ordinaire les environs de cette intéressante localité. Les découvertes que nous avons faites, M. Mandon et moi, sur les divers points que nous avons explorés, font l'objet de ce travail et montrent combien il reste encore à faire pour arriver à pos- séder un inventaire complet de la riche végétation de cette curieuse ile de Corse. Dans ce travail figurent aussi les raretés recueillies par M. Rotgès, qui non seulement m'a tenu au courant de ses découvertes, mais encore a enrichi mon herbier d'une part de toutes les plantes qu'il a observées. M. Audigier a beaucoup herborisé en Corse l'an passé et cette année et a bien voulu, lui aussi, me communiquer les raretés que je cite sous son nom. Je suis heureux de lui exprimer tous mes remerciements, ainsi qu'à MM. N. Roux et Pieri, qui m'ont égale- ment procuré des plantes de Corse. CLEMATIS FrAMMULA L. — Dans le maquis de Prunelli di Fiumorbo, celte plante offre tous les passages de la variation à folioles grandes jusqu'à la variation à folioles petites, étroites. Ces intermédiaires com- prennent, sans qu'il soit possible de les délimiter, les Clematis hy- brida Alb., Scrin. Fl. select. Magn., р. 141, fragrans Ten. Fl. neap., 1, t. 48, maritima L. Sp., 141. Les fleurs varient aussi à sépales plus ou moins obtus, plus ou moins aigus. La variation à folioles étroitement linéaires (var. stenophylla Heldr.) croit à Bonifacio, d’où je l'ai reçue de M. Stéfani. C. VirALBA L. var. taurica Rouy et Fouc., Fl. Fr. 1, p. 5; C. tau- rica Bess. in herb. Zeyheri. — Maquis de Prunelli di Fiumorbo, cap Corse, prés de Bastia (Mand. et Fouc.). * THALICTRUM MINUS L. (1) subsp. silvaticum Koch, form. stat. brachycarpum Rouy et Fouc., l. c., p. 23? (2); T. brachycarpum (1) Les plantes dont le nom est précédé d'un * n'avaient pas encore été si- gnalées en Corse. (2) Je substitue au mot forme désignant, dans la Flore de France de G. Rouy et J. Foucaud, la division du groupe spécifique placée entre la sous- espece et la variété, l'expression forme stationnelle (forma stationalis, « form. stat. ») afin d'éviter toute confusion, ce mot forme étant souvent employé par d'autres auteurs pour indiquer les sous-variétés, les variations. Cette expression a l'avantage de désigner d'une manière trés précise la divi- sion du groupe spécifique à laquelle elle s'applique. ти” mg, FOUCAUD. — ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE. 85 Timb., Le Capsir., p. 15? — Ce Thalictrum, trop peu avancé pour qu'on puisse le déterminer avec certitude, parait se rapporter au T. bra- chycarpum Timb. M. N. Roux, à qui l'on doit tantde belles découvertes, surtout dans les Alpes, l'a observé au Pigno, prés de Bastia, le 10 juin 1894. ANEMONE APENNINA L. Sp., 762. = Vallée du Baracci, rive gauche, et partout dans les bois de cette rive (Audigier). RANUNCULUS FLABELLATUS Desf. var. uncinatus Freyn, in OEst. bot. Zeit., 26, p. 129. — Col de San Léonardo, au-dessus de San Martino di Lota (Rotgès). R. Pynengus L. Mant., 248. — Vallée de l'Erco, dans le Niolo (Audigier). — Signalé au mont Nino, en 1838, par Romagnoli, dans son Guide pour les naturalistes en Corse (1); non mentionné depuis par les auteurs qui ont écrit sur la flore de cette ile. R. FrAMMULA L. — Entre le col de Sorba et Ghisoni (Maud. et Fouc.). AQUILEGIA BERNARDI б. б. — Forêt de Valdoniello (Audigier). FUMARIA MURALIS Sond., form. stat. confusa Rouy et Fouc., Fl. Fr., 4, p. 175; Е. confusa Jord., Cat. gr. Dijon, 1848. — Bastia (Mand. et Fouc.). BiscurELLA RorGEsm Fouc. (pl. 1). = Souche ligneuse, rameuse, tor- tueuse. Tiges de 3-4 décimètres, gréles, sinueuses, fragiles, hispides inférieurement et munies dés la base de rameaux gréles, allongés, dressés ou étalés. Feuilles oblongues, rudes et hérissées, grossièrement dentées; les radicales courtement atténuées en pétiole; les caulinaires (1) Je dois la communication de ce travail à l'extréme obligeance de M. Romagnoli, de Bastia, petit-fils du botaniste en question. | Dans ce Catalogue manuscrit, Romagnoli, qui а beaucoup herborisé en Corse, a classé par ordre alphabétique toutes les plantes qu'il.a observées et qui figurent dans son herbier, lequel appartient au Musée de la ville d'Ajaccio. Un bon nombre de plantes que l'on croyait n'avoir pas encore été signalées en Corse sont notées sur cette liste et, parmi ces plantes, figurent celles de la liste ci-dessous mentionnées dans « Trois semaines d'herborisations en Corse » : Arenaria viscidula Thuil. — serpyllifolia L. var. glutinosa Koch. Galium Aparine L. Potamogeton plantagineum Ducr. Phleum asperum Willd. Avena sterilis L. Festuca elatior Sm. Lolium: arvense With, 86 SÉANCE DU 9 MARS 1900. _sessiles, peu nombreuses. Fleurs formant une grappe spiciforme làche atteignant à la fin jusqu'à 14 centimètres de longueur ; pédicelles deux fois et demie environ plus longs que la silicule; sépales ovales-oblongs, dressés; pétales étroits, dressés, une fois plus longs que les sépales. Silicules arrondies, scabres, larges de 8-9 millimétres, à échancrure trés ouverte; style de 3-4 millimètres de longueur. Graines lisses. %. Rochers schisteux, — Ghisoni (28 mars 1898), Ghisonaccia ( 14 janvier 1899) (Rotgès). | ` А Belgodète, j'ai observé, en mai 1896, un Biscutella peu avancé qui parait appartenir à la même espèce. LEPIDIUM GRAMINIFOLIUM L. var. glaucescens Gillot, Bull. Soc. bot. Fr., 34, p. 6. — Ghizoni (Rotgès). ALYSSUM MARITIMUM Lamk, var. densiflorum Lange, Pugill., p. 263. - Bord de la mer à Aléria (Rotgès). CAKILE MARITIMA Scop., form. stat. œgyptiaca Rouy et Fouc., var. Bauhini R. et F., Fl. Fr., 2, p. 10. — Cap Corse à Santa Sévéra (Mand. et Fouc.); Aléria (Rotgés). * Brassica NIVEA Boiss. et Sprun. Diagn., sér. 1, I, p. 12. — Ro- chers prés de Ghisoni oü il a été découvert par M. Rotgés. N'avait encore été observé qu'en Gréce. ARABIS ALPINA L. var. declinata Rouy et Fouc. (l. c., 1, p. 224); A. declinata Tausch, in Flora, 1832. — Mont Renoso, forét de Mar- mano, prés de Ghisoni (Rotgès). * CARDAMINE RESEDIFOLIA L. var. platyphylla Rouy et Fouc., l. c., p. 421. — Mont Renoso (Rotgès, Мапа. et Fouc.). C. Grxca L. var. corsica Nym. Consp. Fl. eur., p. 38. — Ravin de Gialgone dans la forêt de Marmano, près de Ghisoni (Rotgès). VIOLA canina Fries, Mant., 3, p. 122. — Ilots et bord du Golo entre Sidoni et Pont Alto (Audigier). — Indiqué en Corse, au « Lago di Nino, 1842 » par Romagnoli (1. c.) et par Ces. Pass. et Gib. (Comp. dell. Fl. Ital., 2, p. 805). De Marsilly (Cat. pl. Cors.), Gren. et Godr. (Fl. Fr.) et Rouy et Fouc. (l. с.) ne mentionnent pas ce Viola. * V. TRICOLOR L., form. stat. arvensis R. et F. var. variata Rouy et Fouc. (l. c., 3, p. 44). — Moissons prés de Corté (Mand. et Fouc.). * CISTUS LAURIFOLIUS L. — Forêt domaniale de Marmano, près de Ghisoni (Rotgès). C. saLvirFOLIUS L. var. cymosus Willk., Ic., t. 92, f. 2; Exsicc. Soc. Rochel., n° 4216; Fouc. et Sim. Trois sem. herb. Corse, p. 161. — Tattone, Ghisoni (Mand. et Fouc.). — Croit aussi dans la Charente-Infé- FOUCAUD. -- ADDITIONS А LA FLORE DE CORSE. 87 rieure, oü je l'ai découvert en 1897. C'est cette plante qui, dans la Fl. de Fr. de G. Rouy et J. Fouc., 3, p. 266, est rapportée en var. occidentalis au C. platyphyllus Timb. (Fl. Corb., p. 69). HELIANTHEMUM VULGARE Gærtn., form. stat. Chamecistus R. et F., var. lanceolatum Rouy et Fouc., Fl. Fr., 2, p. 205. — Mont Felee, prés de Corté (Mand. et Fouc.). POLYGALA vuLGaRIS L., form. stat. dubia Rouy et Fouc., l. c., 3, р. 65; P. pura Bellynck, Fl. nam., p. 27. — Tattone (Mand. et Fouc.). MELANDRYUM MACROCARPUM Willk., Icon. et descript., 1, p. 28. — Tattone (Mand. et Fouc.). Lycanis Fros-cucuL: L. Sp., 625.— Tattone (Мапа. et Fouc.). DianTHus CanYvoPHviLUS L. subsp. virgineus R. et F. var. gracilis Fouc. et Мапа. — Touffe trés feuillée; tiges de 15-35 centimètres, assez gréles, quelques-unes coudées à plusieurs nœuds, toutes simples, uni- flores, rarement biflores; feuilles étroites, dépassant quelquefois un décimétre de longueur; écailles calicinales larges, courtes, à acumen trés court. | Cette variété se place entre les var. brevifolius Rouy et longifolius Rouy (Fl. Fr., 3, p. 196). -- Rochers du mont Felce; près de Corté (Mand. et Foue.). * D. CanvopnyLLus L. subsp. virgineus R. et Е. var. brevifolius Rouy, Obs. Dianth. Fl. Fr., 3, р. 19; Exsicc. Soc. Rochel., n° 3288. — Rochers près du sommet du mont Renoso (Rotgès, Mand. et Fouc. ). SAGINA PROCUMBENS L. var. glacialis Fouc. et Mand. — Tiges assez courtes donnant naissance à des rosettes de feuilles d’où partent d'autres tiges; feuilles plus ou moins ciliées, courtes, fasciculées ; pédoncules quelquefois très courts; capsule petite. — Sommet du Renoso, dans une prairie arrosée par l’eau provenant de la fonte des neiges (Mand. el Fouc.). S. REVELIERI Jord. et Fourr., Brev., 1, p. 11. — Mont Renoso, Сар Corse à Luri (Mand. et Fouc.); forêt de Marmano (Rotgès). S. PILIFERA DC. var. cœspitosa Fouc. et Mand. — Tiges nom- breuses, courtes, rameuses, formant une touffe trés serrée, appliquée; feuilles fines, courtes; pédoneules courts; fleurs petites. — Sommet du Renoso, prés des glaciers (Rotgés, Mand. et Fouc.). ALSINE VERNA Bartl. var. сезріѓоѕа R. et Е. sous-var. glandulosa Rouy et Fouc., l. c.,3, p. 269. — - Mont Rotondo Mabile), mont. Re- noso (Mand., Rotgès et Fouc:). i 1 88 SÉANCE DU 9 MARS 1900. ARENARIA SERPYLLIFOLIA L. — Ghisoni (Rotgès). A. SERPYLLIFOLIA L. subsp. leptoclados R. et F. var. viscidula Rouy et Fouc., l. c., 3, p. 242. — Le Pigno (Мапа. et Fouc.); Ghisoni (Rotgès). . STELLARIA NEMORUM L. var. bracteata Ledeb. Fl. Ross., 1, p. 315. — Bois du ravin de Casso, près de Ghisoni (Rotgès). CERASTIUM STENOPETALUM Fenzlren, ар. G.et G., l. c., 1, p. 272; Excicc. Soc. Rochel., n° 4222. — Mont Rotondo (Mand. et Fouc.). SPERGULARIA RUBRA Pers. var. virescens Fouc. et Mand. ; Ezsicc. Soc. Rochel., n° 4225. — Diffère du S. rubra Pers. [var. stipularis Boiss. (non Rouy) par ses touffes plus làches, d'une teinte verdâtre ; par ses tiges plus gréles, à mérithalles souvent plus allongés; par ses sti- pules plus blanches, plus étroites ; par ses capsules plus courtement pé- dicellées; par ses graines un peu plus grosses. — Croît au mont Rotondo, de la bergerie du Timozzo jusqu'aux glaciers (Mand. et Fouc.) et près du sommet du Renoso oü nous l'avons observé, MM. Rotgès, Mandon et moi. S. RUBRA Pers. subsp. arenosa Fouc. et Sim., Trois sem..herb. en Corse, p. 174, pl. 3. — Environs de la gare de Ponte-Leccia (Mand. et Fouc.) ; Ghisoni (Rotgés, Mand. et Fouc.). Dans les endroits secs, au bord des chemins, cette plante est plus ou moins agglomérée et souvent trés réduite. Nous avons observé cetle va- riation à Tattone, à Vivario et de Vivario à Ghisoni. Par la culture, j'ai obtenu la plante ordinaire. LiNUM STRICTUM L. var. spicatum Pers., Syn., 1, p. 336. — Commun entre Dastia et Cardo, Calvi (Mand. et Fouc.); Piedicorté di Gaggio (Rotgès). * L. STRICTUM L. var. alternum Pers., Syn., 1, p. 336. — Bastia (Mand. et Fouc.). * L. corymBuLosum Reichb. Fl. excurs., 2, p. 834. — Mont Felce, prés de Corté, où il est rare. L. CATHARTICUM L. Sp., 402. — Environs de Corté (Мапа. et Fouc.). MALVA ROTUNDIFOLIA L. — Ghisoni (Rotgès). ALTHÆA OFFICINALIS L. var. corsica Fouc. et Mand. — Tiges moins épaisses que dans le type, élancées, simples; feuilles à nervures très prononcées, les inférieures obtuses, les supérieures aiguës, à dents étroites, moins profondes; fleurs plus petites, plus longuement pédon- culées. De Marsilly (Cat. pl. Cors., p. 34) dit, au sujet de cet Althæa, qu'il FOUCAUD. — ADDITIONS А LA FLORE DE CORSE. 89 a confondu avec le type : « Marais et ruisseaux permanents de la région basse. CC. » Nous l'avons en effet rencontré çà et là, M. Mandon et moi, au cap Corse, dans la plaine d'Aléria et à Ghisonaccia. HYPERICUM ACUTUM Mœnch subsp. corsicum Rouy. et Fouc., l. c., 3, p. 338 ; H. corsicum Steud. Nomencl., p. 787. — Base du Berdato et bord de ГЕгсо dans le Niolo (Audigier), pozzi du mont Renoso (Rotgès). H. iNsULARE Fouc. et Мапа. (pl. 2). — Plante glabre. Souche mince, rameuse. Tiges de 1-3 décimètres, minces, simples ou très courtement rameuses au sommet, quadrangulaires, étroitement ailées ou à angles peu saillants, étalées-ascendantes, radicantes à la base. Feuilles glauques en dessous, sessiles ou subsessiles, ovales ou ovales-arrondies, larges de 5-15 millimètres, finement ponctuées-pellucides, surtout les supé- rieures, à nervures secondaires anastomosées, peu saillantes. Fleurs assez grandes, disposées en cyme serrée, terminale, courte, pauciflore ; sépales lancéolés, entiers; pétales jaunes, marqués de lignes plus ou moins rougeâtres, dépassant longuement le calice; étamines plus courtes que les pétales. Capsule ovale, un peu plus courte que les sépales et munie de plusieurs bandelettes longitudinales. %. Juillet. Lieux humides, bord des eaux. — Entre le col de Sorba et Ghisoni (Мапа. et Fouc.); cascade de la fontaine de Puzzichello, prés de Ghisoni (Mand., Rotgés et Fouc.). LUPINUS MICRANTHUS Guss., Fl. sic. Prodr., p. 400. — Cardo, prés de Bastia (Mand. et Fouc.). * MEDICAGO CORONATA Lamk, Dict.,3, p. 634. — Prunelli di Fiumorbo (Pieri). M. minima L. var. vulgaris Urb. s.-var. canescens Rouy in Rouy et Fouc., Fl. Fr., 5, p. 41. — Environs de la gare de Ponte-Leccia (Mand. et Fouc.). ` M. cnca Horn., Enum. hort. Hafn., p. 128. — Champs au croise- ment des routes de Bracolaccia à Saint-Florent (Rotgés). MELILOTUS NEAPOLITANA Ten., Fl. пеар. Prodr. suppl., 1, p. 62. — Environs de la gare de Ponte-Leccia (Mand. et Fouc.). * M. ALBA Lamk, Dict., 4, p. 63. — Hameau de Rosse, prés de Ghi- soni (Rotgès). TRIFOLIUM PHLEOIDES Pourr. subsp. Audigieri (pl. 3). — Différe du type par ses tiges plus gréles, moins raides, la centrale portant, opposé à la feuille supérieure, un rameau étalé à angle droit; par ses capitules eourtement coniques et par ses calices à divisions beaucoup plus courtes. — Calacuccia, dans le Niolo (Audigier). 90 SÉANCE DU 9 MARS 1900. Je possède ce Trifolium de Bastelica (Corse), ой il a été recueilli par Reveliére (12 juin 1866) qui l'a distribué sous le nom de T. tenuiflo- rum Ten.? . T. LAPPACEUM L. — Environs de la gare de Ponte-Leccia (Мапа. et Fouc.). DoRYCNIUM SUFFRUTICOSUM Vill. var. insulare Јога. et Fourr. (pro specie), Brev., 2, p. 23. — Bord de la route de Bracolaccia à Saint-Flo- rent (Rotgés). Vicia ЅАТІУА L. var. macrocarpa Mor., Fl. Sard., 1, p. 354. — Le Pigno (Mand. et Fouc.). LATHYRUS LATIFOLIUS L. var. corsicus Rouy in Rouy et Fouc., Fl. Fr., 5, p. 262. — Le Niolo, à Campopiano et à Casamacciola (Audigier); environs de Caporalino (Mand. et Fouc.). ConowiLLA Emerus L. Sp., 1046. — Rochers du mont Felce, prés de Corté (Mand. et Fouc.). — Observé par Reveliére dans les environs de Vivario (Bor., 3*, Note sur pl. cors., p. 3). * SIBBALDIA PROCUMBENS L. — Capo al Berdato, dans le Niolo (Audi- gier). PorENTILLA FRIGIDA Vill., Dauph., З, p. 563; P. verna L. var. nana Caruel, Fl. Ital., 10, p. 88 (p. p.). — Pozzi du Renoso (Rotgès). .. P. ManpoNi (pl. 4). — Plante couverte de poils apprimés et de poils dressés. Souche épaisse émettant des tiges de 1-3 décimétres, étalées-as- cendantes ou dressées, non ou rarement radicantes aux nœuds, non stoloniformes, assez épaisses, à mérithalles courts, souvent munies de ra- meaux plus ou moins courts. Feuilles toutes pétiolées, palmatiséquées, toutes ou presque toutes à 5 lobes oblongs ou obovés en coin, forte- ment dentés, à dents obtuses, la terminale ordinairement plus petite ; stipules largement lancéolées, entiéres, quelquefois un peu dentées ou incisées. Pédoncules épais, rapprochés et occupant la partie supérieure des tiges, et dépassant longuement les feuilles. Fleurs axillaires, soli- taires, grandes ; divisions du calicule larges, aiguës, dépassant les sépales; pétales jaunes, dépassant le calice. Achaines lisses, longs d'un millimétre environ. %. Mai-juillet. Ce Potentilla a l'aspect du P. reptans L: avec lequel il a été con- fondu et dont il diffère surtout par sa villosité ; par ses tiges non ou rare- ment radicantes, plus épaisses, non couchées ni stoloniformes; par ses .pédoncules bien plus épais, rapprochés; par les divisions du calice plus larges et par ses achaines lisses. . Nous l'avons découvert, M. Mandon et moi, au Pigno, prés de Bastia, et M. Rotgès l'a observé à Ghisoni. FOUCAUD. — ADDITIONS А LA FLORE DE CORSE. 94 P. mixta Nolte var. corsica Fouc. et Sim., Trois sem. herb. Cors., р. 178. — Forêt de Vizzavona (Mand. et Fouc.). * SORBUS AUCUPARIA}L. var. glabra Burn., Fl. Alp.-marit., 3, p. 168. — Mont Renoso (Rotgés, Mand. et Fouc.). . EPILOBIUM ALPINUM L. var. nutans Tausch (pro specie), Bot. Zeit., 1828, p. 462 (non Horn.). — Mont Renoso (Mand., Rotgès et Fouc.). ` E. spicatum Lamk, Fl. Fr., 3, p. 482. — Mont Rotondo (Мапа. et Fouc.); forêt de Marmano au bord du ravin de Gialgone (Rotgès). LYTHRUM SALICARIA L. s.-var. pubescens Coss. et Germ., Fl. Par., p. 188. — Environs de Calvi (Mand. et Fouc.). Pepzis Portura L. Sp., 474. = Ghisoni (Rotgès, Мапа. et Fouc.). CORRIGIOLA LiTTORALIS L. Sp., 388. — Environs de la gare de Ponte- Leccia (Mand. et Fouc.). . ScLERANTHUS DELORTI Gren., Arch. Fl. Fr. et All., 1, p. 206, n° 4. — Ghisoni (Rotgés) ; Tattone (Mand. et Fouc.). * S. PERENNIS L. var. marginatus Ces. Pass. et Gib., Comp. del. РІ. Ital., 2, р. 639. — Mont Renoso (Rotgès). LasEnPrITIUM Panax Gouan var. glabratum б. et G., Fl. Fr., I, p. 683. — Col de Sorba entre Vivario et Ghisoni (Mand. et Fouc. ). PEUCEDANUM OSTRUTHIUM Koch, Umb., 95. — Mont Renoso (Mand., Rotgès et Fouc.). : PASTINACA LUCIDA Gouan, Illustr. ., р. 19, t. 11 et 12; Exsicc. Soc. Rochel., n* 4257.- Cardo, près de Bastia (Mand. et Fouc.). LiGUSTICUM corsicum Gay, Coron. Endress., p. 34. — Mont Renoso (Rotgés, Mand. et Fouc.). ŒNANTHE PIMPINELLOIDES L. var. major Fouc. et Mand. — Fibres radicales renflées-fusiformes; tiges épaisses, élevées; segments des feuilles caulinaires très allongés ; rayons de l'ombelle atteignant 3 cen- timétres de longueur. — Environs du séminaire de Corté (Mand. et Fouc.). (E. risrULOsA L. Sp., 365. — Caniccia, près de Ghisoni (Rotgès). BUPLEURUM ARISTATUM Bartl. in Rchb., Icon., 2, p. 70, tab. 178. — Mont Felce, prés de Corté (Mand. et Fouc.). * B. riLicAULE. Brot., Fl. Lusit., 4, p. 452? — Je rapporte avec doute à cette espéce un Bupleurum peu avancés, à involucre, 3-fides et à fruits égalant leurs pédicelles, que M. Mandon et moi avons observé dans des buissons au sommet du mont Felce. CHXROPHYLLUM TEMULUM L. Sp., 370. — Bords du Mezzano, prés de Lé 92 SÉANCE DU 9 MARS 1900. Corté (Мапа. et Fouc.). — Parlatore (l. c., р. 367) cite en Corse plu- sieurs localités de cette plante omise par Gren. et Godr. (I. c.) et par de Marsilly (l. с.). Conium MACULATUM L. var. aromaticum Fouc. et Rotgés. — Odeur agréable rappelant celle de l'Anethwum graveolens L. — Jardins à Ghi- soni (Rotgés). — Boreau (9° Note sur pl. Corse, р. 6) cite à Aulléne un Artemisia Absinthium dont l'odeur est « bien différente de celle de l'Absinthe ordinaire ». SAMBUCUS E uius L. — Forêt de Vizzavona (Mand. et Fouc.). — Feuilles à segments une fois plus longs que dans le type. GALIUM DIVARICATUM Lamk, Dict., 2, p. 580. — Mont Felce, près de Corté (Mand. et Fouc.). G. DECIPIENS Jord., Obs. sept., 1846, p. 178; Exsicc. Soc. Rochel., n° 3019. — Corté (Maud. et Fouc.). VALERIANA TRIPTERIS L. var. intermedia Koch, Syn., ed. 2, p. 310. — Sommet du mont Renoso (Rotgès, Мапа. et Fouc.); bords du ravin de Gialgone, prés de Ghisoni (Rotgès). VALERIANELLA MICROCARPA Lois., Not., 151 et Fl. Gall., 1, p. 26, excl. syn. L. (non Soyer-Will.). — Ghisoni (Rotgès). * V. Morisonti DC. var. mixta Soyer-Will., Mém. Acad. Nancy (1829), 69. — Mont Felce (Mand. et Fouc.). * EniGERON UNIFLORUS L. Sp., 1211. — Sommet du mont Cinto (Au- digier). BELLIS BERNARDI Boiss. et Reut., Pugil. pl. nov. Afr.bor. et Hispan., p. 96.— Prairies du sommet du Rotondo, oü il a été découvert par Bernard, qui l'a confondu avec le Bellium nivale Req. C'est ce Bellis que de Marsilly (Cat. pl. Cors., p. 19), à la suite des localités du Bellis perennis, dé- signe ainsi : « Une forme singuliére abonde dans les prairies des monts Renoso et Rotondo (E. Rev.) ». M. Rotgés a recueilli aussi cette plante au Renoso. BELLIUM BELLIDIOIDES L. var. nivale Req. (pro specie), Ann. sc. nat., sér. 1, tome V, p. 833. — Mont Renoso (Rotgés, Mand. et Fouc.). — Dans les prairies mouillées, cette plante a la racine simple ou divisée, non stolonifére; dans les endroits découverts, un peu secs, elle a de courts stolons et établit le passage au type. ARONICUM SCORPIOIDES DC. Prodr., 6, p. 319. — Massif du Renoso (Rotgès). Senecio LIVIDUS L. — Fontaine de Puzzichello, prés de Ghisoni (Rotgès). —<+ vw FOUCAUD. — ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE. 93 LEUCANTHEMUM TOMENTOSUM G. et G., Fl. Fr., 2, p. 144. — Col de France entre Capo-Fucciata et Porta-Artica, dans le Niolo (Audigier). * FiLAGO LUTESCENS Jord., Obs. pl. Fr. fragm., 3, p. 201, t. 7, F B. — Caniccia, près de Ghisoni (Rotgés, Mand. et Fouc.). F. ERIOCEPHALA Guss., PI. rar., p. 344, t. 69. — Moissons prés de Corté (Mand. et Fouc.). F. LaGopus Steph. in Willd., Sp., 3, p. 1897. — Vallée de la Resto- nica, Tattone, de Vivario au col de Sorba (Mand. et Fouc.). * ON0PORDON ACANTHIUM L., Sp., 1558. — Ghisoni (Rotgès). LEUZzEA conirerA DC., FI. fr., 4, p. 109. — Mont Felce, près de Corté (Mand. et Fouc.). CARLINA MACROCEPHALA Moris, Stirp. sard. el., 2, p. 5. = Vallée du Mezzano, prés de Corté (Mand. et Fouc.). * C. sicuLa Ten. var. purpurascens Guss., Fl. sic., 2, p. 433. — Mont Rotondo (Mand. et Fouc.). * LAMPSANA COMMUNIS L. var. hirta Guss., Fl. sic., 2, p. 424 (non Ten.); an L. macrocarpa Coss. ? — Forêt de Marmano (Rotgès). HYPOCHŒRIS PiNNATIFIDA Cyrill. ex Ten., Syll., p. 406. — Mont Re- noso (Rotgés, Mand. et Fouc.). ROBERTIA TARAXACOIDES DC. var. hirta Fouc. et Mand. — Diffère du type par son calice fortement hérissé, grisâtre. — Entre Ghisoni et le col Де Sorba (Мапа. et Fouc.); forêt domaniale de Marmano (Rotgès). PRENANTHES PURPUREA L. Sp., 1121. — Ghisoni (Rotgès). * Hieracium PiLosELLA L. var. stolonosissimum Arv.-Touv., Catal. form. subcanescens Arv.-T., l. с. (1). — Forêt de Marmano (Rotgés). * H. AunicurA L. var. subvittatum Arv.-T., Cat., form. A.-T., l. c. — De Vivario au col de Sorba, vallée de la Restonica (Mand. et Fouc.). * H. sEenPyLLIFOLIUM Fries, Epic., p. 19, form. A.-T., l. с. — Mont Renoso (Mand., Rotgés et Fouc.). - * H. FLORENTINUM All. var. subfallax Arv.-T., Cat., forma Arv.-T., l. c. — Vivario (Mand. et Fouc.); Caniccia, près de Ghisoni (Rotgès). * H. BERARDIANUM Arv.-T., Hier. Alp. fr., p. 50, form. Arv.-T., l. c. — Mont Rotondo, de Vivario à Ghisoni (Мапа. et Fouc.). (1) La détermination de ces Hieracium est due au savant spécialiste M. Ar- vet- Touvet, dont j'ai souvent mis à contribution l'obligeance si avantageuse- ment connue. Qu'il me permette de lui exprimer mes -hien sincères remer- ciements. í 94 SÉANCE DU 9 MARS 1900. * HIERACIUM BERARDIANUM Arv.-T. var. subamplexicaule Arv.-T., Hier. Alp. fr., p. 51, forma Arv.-T., l. c. — Forêt domaniale de Mar mano (Rotgès). * H. præcox Sch.-B., Ann. Pollichia, 9, p. 44, forma Arv.-T., l. c. — Mont Rotondo (Мапа. et Fouc.). * H. ViRGA-AUREA Coss., Suppl., 9, forma Arv.-T., lL. c. — Forêt domaniale de Marmano (Rotgès). * H. RoreEsiaNUM Arv.-T., Cat., forma Arv.-T., l. c. — Forêt de Casamente, prés du torrent de Casso (Rotgès, Мапа. et Fouc.); forêt domaniale de Marmano, prés de Ghisoni (Rotgès). * H. EXILENTUM Arv.-T., Hier. Alp. fr., p. 90. — Forêt de Vizza- vona (Mand. et Fouc.). * Н. viscosum Arv.-T. œ, genuinum Агу.-Т., Н. Alp. fr., р. 101, forma Arv.-T., /. c. — Forêt domaniale de Marmano (Rotgès). * H. BOREALE Fries var. subglaucescens Arv.-T., Cat., forma Arv.-T., l. c. — Caniccia, prés de Ghisoni (Rotgés). XANTHIUM FUSCESCENS Jord. et Four., Breviar., 1, p. 36. -— Ghi- soni (Rotgès). Аввитиз Unepo L. var. angustifolia O.Deb., Fl. rég. médit., p. 91. — Environs de Ghisoni (Rotgés, Mand. et Fouc.). PinoLA CHLORANTHA Sw., Act. Holm., 1810, p. 190. — Forêt entre Vivario et le col de Sorba (Мапа. et Fouc.); forêt de Marmano (Rotgès). MoworRoPA Hypopirys L. — Forêt entre Vivario et le col de Sorba (Mand. et Fouc.). CnLoRA SEROTINA Koch, Syn., ed. 2, p. 558. — Lieux humides près de Ponte-Leccia (Mand. et Fouc.). * CuscuTA Trirouit Bab. et Gib., Phyt., 1, p. 467. — Luzernières prés de Corté (Mand. et Fouc.). C. EUROPEA L. Sp. (excl. var. B). — Forêt de Marmano près de la maison forestière (Rotgès). Mvosoris SOLEJROLII б. et G., Fl. Fr., 2, p. 534. — Forêt de Casa- mente, dans le ravin du torrent de Casso (Rotgés, Mand. et Fouc.). PHYSALIS ALKEKENGI L. Sp. — Vignes prés de Prunelli di Fiumorbo (Pieri). * ATROPA BELLADONA L. Sp. — Forêt de Vizzavona où il nous a été montré par M. Mabaret, conservateur des foréts. * EUPHRASIA NEMOROSA Pers. var. parviflora Soy.-Willm., Mém. FOUCAUD. — ADDITIONS А LA FLORE DE CORSE. 95 Soc. Nancy (1833-34), p. 27. — Mont Rotondo (Мапа. et Fouc.); mont Renoso (Rotgès). CALAMINTHA GRANDIFLORA Mœnch, Meth., 408. --- Forèt de Marmano (Rotgès). C. GLANDULOSA Benth., in DC. Prodr., 12, p. 227. — Forêt de Casa- mente, près du Renoso (Rotgès, Mand. et Fouc.). ROSMARINUS OFFICINALIS L. var. angustissimus Fouc. et Мапа. — Arbuste peu élevé, à rameaux courts, denses; feuilles très étroites, at- teignant au plus un millimètre de largeur. — Cardo, près de Bastia (Mand. et Fouc.). SALVIA SCLAREA L. Sp., 38. — Environs de Caporalino (Mand. et Fouc.); Ghisoni (Rotgès). — Noté en 1839, par Romagnoli (Guide nat. en Cors.), à Silvarenio et à Venzalosco; non signalé par Gren. et Godr. (Fl. Fr.), ni par de Marsilly (Cat. pl. Corse). NEPETA AGRESTIS Lois., Not., p. 25et Fl. Gall., 2, p. 8. — Forêt de Casamente, dans le ravin du torrent de Casso (Rotgès, Mand. et Fouc.). GLECHOMA HEDERACEA L. var. hirsuta Godr. Fl. Lorr., 2, p. 193. — Poggio di Mazza (Rotgès). — Observé par Romagnoli (l. c.), en 1841, à San Angelo; omis раг Gren. et Godr. (l. с.) et par de Marsilly (l. c.). LAMIUM LoNGiFLORUM Ten., Fl. nap. Prodr., p. 34. — Forêt de Mar- mano (Rotgès). L. BiFIDUM Cyr., Pl. rar. neap., fasc. 1, p. 27, t. 7. — Forêt de Mar- mano, prés de Ghisoni (Rotgès). Teucrium Marum L. var. capitatum Fouc. et Mand. — Tiges munies supérieurement de rameaux très courts, les inférieurs souvent stériles, les supérieurs portant une grappe dense assez courte de fleurs très cour- tement pédicellées. Cette plante, qui est peut-être un hybride des T. Marum et capitatum (T. Maro-capitatum), diffère, en outre, du type par ses tiges plus blanchàtres, par ses calices plus courts, plus grisàtres, à dents moins longues et plus velues jusqu'au sommet. Elle croit au mont Felce, prés de Corté, en compagnie du Teucrium capitatum L. * PLANTAGO ARENARIA Waldst. et Kit., Rar. Hung., p. 91, t. 51. — Dunes prés de Calvi (Mand. et Fouc.). CuENoPopiuM Bonus-Henricus L. var. microphyllum Fouc. et Mand. — Tiges de 2-3 décimètres, faibles, à feuilles beaucoup plus petites que dans la plante ordinaire, à pétiole gréle; épi allongé, mince. — Mont Rotondo, à la bergerie du Timozzo (Mand. et Fouc.). .. RUMEX Frigsn G.et.G., ЕІ. Fr., 3, р. 36. — Environs de Corté 96 SÉANCE DU 9 MARS 1900. (Mand. et Fouc.); Ghisoni (Rotgés). — Cité par Romagnoli (1. c.), à Miomo, Bastia, en 1845, sous le nom de R. obtusifolius Gœrtn.; non signalé раг Gren. et Godr. (l. с.), ni par de Marsilly (l. ei R. comcLoMERATUS Murr., Prodr. Gott., p. 52. — Près du séminaire de Corté (Mand. et Fouc.). — Signalé vaguement en Corse par Ces. Pass. et Gib. (Comp. del. Fl. Ital., 2, p. 243); omis par Gren. et Godr. (l. c.) et par de Marsilly (l. c.); signalé раг Romagnoli (l. c.), en 1837, à Bastia, sous le nom de R. Nemolapathum L. DAPHNE LaunEOLA L. Sp., 510. — Près du village de Poggio di Mazza (Rotgès). D. огкореѕ L. Sp., 425. — Mont Renoso (Rotgès, Mand. et Fouc.). EUPHORBIA INSULARIS Boiss., in DC. Prodr., 15, pars 2, p. 122. — Forét de Vizzavona (Mand. et Fouc.). * ALNUS BREMBANA Rota, Prosp. del. Fl. di Berg., р. 19; A. viridis DC. var. microphylla Ces., Fl. exs., ap. Hohenaker. — Forêt de Viz- zavona (Mand. et Fouc.). Je possède cet Alnus sous le nom de A. viridis DC., du Lautaret (Hautes-Alpes) et du mont Brison (Haute-Savoie). Taxus BACCATA L. Sp. — Forêt de Lugo di Mazzo (Rotgès). NanrHECIUM REVERCHONI Celak., Bull. Soc. bot. Fr., 37, p. 20. = Forét de Casamente, sur les rochers du torrent de Casso (Rotgés, Mand. et Fouc.). * ORNITHOGALUM DIVERGENS Bor. form. stat. proliferum Jord. et Four. (pro specie), Brev., 4, p 57 et Icon., p. 29, pl. 73, f. 118. = C. à Ghisonaccia (Rotgès). GAGEA CORSICA Jord. et Four., Brev., 1, р. 58. — Ghisoni (Rotgès). ALLIUM AMPELOPRASUM L. Sp. — Cap Corse avant d'arriver à Sisco (Мапа. et Fouc.). — Signalé пі par Gren. et Godr. (l. c.), ni par de Marsilly (l. c.); mentionné sans indication de localité par Parlatore (F1. Ital., 2, p. 577). * А. SPHÆROCEPHALUM L. var. bulbilliferum Lor. et Barr., РІ. Montp., éd. 2, p. 411. — Cardo, ой la plante est rare (Mand. et Fouc.). — Le type n'a pas encore été signalé en Corse; il croit en Sicile d'après Ces. Pass. et Gib. (Comp. del. Fl. Ital., 1, p. 142). A. SCHŒNOPRASUM L., Sp., 432. — Rochers de la vallée du Mezzano, prés de Corté (Mand. et Fouc.). A. ScHœnoprasum L. var. nivale Fouc. et Мапа. — Hampe de 5-10 centimètres, recourbée-étalée, grêle; feuilles courtes et recourbées-éta- co р кыл egener ч: FOUCAUD. — ADDITIONS А LA FLORE DE CORSE. 97 lées. — Sommet du Rotondo, dans les endroits découverts où a séjourné la neige (Mand. et Fouc.). A. OLERACEUM L. Sp. — Environ de Ghisoni (Rotgés, Mand. et Fouc.). Hyacivraus Pouzozz Gay ex Lois., in Mém. Soc. bot. Linn. Paris (1827). — Mont Renoso, jusqu’au sommet dans les endroits découverts (Rotgès, Mand. et Fouc. y . MUSCARI BOTRYOIDES DC., Fl. Fr., 3, p. 208 (non Mill.). — Ghiso- naccia (Rotgès). ORCHIS PAPILIONACEA L. var. rubra Barl. Iconogr. Orch., p. 43. — Cap Corse au col de San Léonardo (Rotgès). О. MACULATA L. Sp., 1335. — Forêt de Casamente, au bord du torrent de Casso (Mand., Rotgés et Fouc.); Ghisoni (Rotgés). — Non signalé en Corse par Gren. et бойт. (/. c.), ni par de Marsilly (1. c.). — Observé prés de Sartène par Requien (Parlat., Fl. Ital., 3, p. 517). POTAMOGETON MUcRONATUS Schrad., Aschers. Fl. Brand., p. 464. — San Sévéra, environs de la gare de Ponte-Leccia (Mand. et Fouc.). * SPARGANIUM NEGLECTUM Beeby, Journ. of Bot., 1885, p. 26, tab. 258. — Cap Corse, au marais de Sisco (Mand. et Fouc. ). Juncus EFFUsUS L. var. insularis Fouc. et Мапа. — Diffère du J. effusus par ses chaumes fermes, plus allongés, moins épais et ren- fermant peu de moelle. — Lieux humides près de la gare de Ponte- Leccia (Mand. et Fouc.). J. acutus L. var. decompositus Guss., Enum. pl. inarim., p. 345. — Lieux humides prés de la gare de Ponte-Leccia; çà et là dans la partie septentrionale de l'ile (Mand. et Fouc.). J. iINFLExus L. Sp., éd. 1, p. 326; J. glaucus Ehrh., Beitr., 6, p. 83. — Lieux humides prés dela gare de Ponte-Leccia (Mand. et Fouc.). — Gren. et Godr. (/. с.), ni de Marsilly (1. c.) ne signalent cette plante en Corse; Parlatore (Fl. Ital., 2, p. 324) Vy mentionne vaguement. * J. PANICULATUS Hoppe. — Lieux humides prés de la gare de Ponte- Leccia (Mand. et Fouc.). J. LAMPOCARPUS Ehrh. — Caniecia, prés de Ghisoni (Rotgés). ^ * J. АМСЕРЅ Laharpe, in Mém. Soc. nat., 3, p. 126. — Lieux humides prés de la gare de Ponte-Leccia (Mand. et Fouc.). ) 3. Regotenii Parlat. ; Fl. bat, 2, p. 346. — Lieux humides entre T. XLVII. (SÉANCES) 7 98 SÉANCE DU 9 MARS 1900. Ghisoni et le col de Sorba (Mand. et Fouc.); mont Renoso (Rotgès, Mand.. et Fouc.). | | J. oBtTUSIFLORUS Ehrh. var. laxus Mand. et Fouc. — Tiges robustes ;. panicule lâche, peu fournie, souvent dépassée par la feuille du haut de- la tige. — Lieux humides près de la gare de Ponte-Leccia (Мапа. et Fouc.); Caniccia, près de Ghisoni (Rotgès). * LuzuLA FLAVESCENS Gaud., Fi. Helv., 2, p. 564. — Mont Felce,. prés de Corté, forét de Vizzavona, mont Rotondo (Mand. et Fouc.). * L. MuLTiFLORA Lej., Fl. Spa, 1, p. 169. — Caniccia, prés de Ghi- soni (Rotgés). | * L. MULTIFLORA Lej. var. nigricans G. G., Fl. Fr., З, p. 356. — Mont Felce, près de Corté (Mand. et Fouc.); Caniccia, près de Ghisoni (Rotgès). | CyPERUS BADIUS Desf., Fl. Atl., 1, p. 45, tab. 7. — Corté (Мапа. et Fouc.). * Scirpus HOLOScHŒNUS L. var. romanus Koch, Syn., ed. 2, p. 857.. — Calvi (Mand. et Fouc.). S. 'SETACEUS L. (non L. Mant.). — Caniccia, près de Ghisoni (Rotgès). S. CÆSPITOSUS L., form. stat. minutus Fouc. et Мапа. — Tiges trés gréles, hautes de 3-5 centimétres. Croit dans les prairies du sommet des monts Rotondo et Renoso (Mand. et Fouc.) ; mont Cinto (Audigier). - CAREX LEPORINA L. — Tattone (Мапа. et Foue.). C. nEMOTA L. Sp., 1381. — Bords du Mezzano, prés de Corté; entre Ghisoni et le col de Sorba (Mand. et Fouc.). C. GoopENown Gay, form. stat. intricataTin . et Parlat. (pro specie), ЕІ. Ital., 2, p. 185. — Mont Rotondo, mont Renoso (Rotgès, Мапа. et Fouc.). C. PALLESCENS L. — Mont Felce, prés de Corté, entre Ghisoni et le col de Sorba (Mand. et Fouc.). C. ркжсох Jacq., form. stat. insularis Christ (pro varietate), in Barb. Fl. sard. Comp., p. 64, tab. 1. — Mont Rotondo (Mand. et Fouc.). C. FRIGIDA All., Fl. Ped., 2, р. 310. — Mont Renoso et bord du tor- rent de Casso, dans la forét de Casamente (Rotgés, Mand. et Fouc.). * C. ŒDERI Ehrh., Calam., n° 19. — Entre Vivario et le col de Sorba (Мара. et Foue.); mont Renoso (Rotgès, Mand. et Fouc.). C. Ерек Ehrh., form. (stat. minuta Fouc. et|Rotgés. = Tiges de FOUCAUD. — ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE. 99 3-4 centimètres, gréles, peu dépassées par les feuilles. — Prairies du sommet du Renoso (Rotgés, Mand. et Fouc.). C. PUNCTATA Gaud., Agrost., 2, p. 152. — Caniccia, prés de Ghisoni (Rotgés). BALDINGERA ARUNDINACEA Dum., form. stat. Rotgesii Fouc. et Mand.; B. arundinacea Dum. var. Rotgesii Husnot, Monogr. Gram., p. 81.— Chaumes gréles; feuilles glaucescentes; ligule saillante; panicule grêle, courtement rameuse, courte; glumes lancéolées, à nervures vertes nettement marquées; glumelles lancéolées, munies de longs poils et ciliées au sommet. — Forêt de Casamente, au bord du torrent de Casso (Rotgés, Mand. et Fouc.). ANTHOXANTHUM ODORATUM L. — Ghisoni (Rotgès). — Non signalé en Corse par Gren. et Godr. (l. c.) et indiqué avec doute à Vico par de Marsilly (Cat. pl. Cors., p. 159). Parlatore (Fl. Ital., 4, p. 59) dit l'avoir recu de Requien, mais il est possible qu'il s'agisse de la plante des monts Rotondo et Renoso, qui, depuis, a constitué la var. majus Hackel. А. ODORATUM L. var. majus Hackel in Husnot, Monog. Gram., p. 2, t. 1. — Sommet des monts Rotondo (Мапа. et Fouc.) et Renoso (Rotgès, Мапа. et Fouc.). PHLEUM asperum Jacq., Coll., 1, p. 110. — Lieux arides des environs de Caporalino (Mand. et Fouc. Dans le maquis, prés des rochers de Caporalino, nous avons recueilli des échantillons de cette plante, trés gréles et atteignant de 2 à 3 cen- timétres de hauteur. Un semis a reproduit la plante ordinaire. * P. ALPINUM L. var. commutatum Husn., Monogr. Gram., p. 1, t. 3, f. 4; P. commutatum Gaud., Agrost., 1, p. 40. — Mont Renoso (Rotgès, Mand. et Fouc.). ALOPECURUS BULBOSUS L. Sp., 1665. — Caniccia, prés de Ghisoni (Rotgés). * AGROSTIS CANINA L. — Prunelli di Fiumorbo (Mand. et Fouc.). ARISTELLA BROMOIDES Bertol. (Fil. Ital. 1, p. 690). — Corté (Мапа. et Fouc.). — Signalé en Corse, sans indication de localité, par Parlat. (Fl. Ital., 1, p. 170), omis par Gren. et Godr. (l. c.) et par de Mar- silly (L. c.). Numm ErFUSUM L. — Buissons près de la bergerie du Timozzo, au mont Rotondo (Mand. et Fouc.). — Découvert par Requien dans le bois de Pertuato (Parlat., l. c., 1, p. 1551); non signalé par Gren. et Godr. (l. c.), ni par de Marsilly (1. c.). | 100 . SÉANCE DU 9 MARS 1900. Dans les montagnes, les endroits élevés, cette plante a la panicule moins large que dans la plaine. DESCHAMPSIA FLEXUOSA Gris., Spic. Fl. Rum. et Bit., 2, p. 437. = Vallée de la Restonica (Mand. et Fouc.). ` TRISETUM BURNOUFII Req. in.Parlat., Fl. Ital.,1, p. 263; Fouc. Rech. sur Trisetum Burnoufii in Bull. herb. Boiss., 1, n° 9, sept. 1899, et Bull. Soc. bot. Fr., t. XLVI (1899), p. 292. — Corté et environs, mont Felce, vallée de la Restonica, prés du Rotondo, Caporalino et environs de la forét de Vizzavona, à Vivario (Mand. et Fouc.); Ghi- soni et environs (Rotgès); de Calacuccia à Cuccia, Santa-Regina, pont de Castirla, vallée du Terrigolo, col de Croce d'Albitro, Castiglione, mont Cinto, mont Berdato jusqu'à 1600 métres d'altitude, vallée du Tavignano (Audigier). Ce Trisetum, considéré comme spécial à la Corse oü on le trouvera sur beaucoup d'autres points, existe aussi en Sardaigne et en Sicile (Fouc. l. c.) où il a été confondu avec le T. flavescens P. B. et sa var. splendens Presl (pro specie). GLYCERIA PLICATA Fries, Mant., 3, p. 176. — Ghisoni (Rotgés). G. SPICATA Guss., Syn., 2, p. 784. — Entre Ghisoni et le col de Sorba (Mand. et Fouc.). Рол NEMORALIS L. var. rigidula б. ett, Fl. Fr., 3, p. 541. — Forêt entre Ghisoni et le col de Sorba (Mand. et Fouc.). Poa wEMORALIS L. var. alpina G. et G., Fl. Fr., 3, p. 544. — Forét entre Ghisoni et le col de Sorba (Mand. et Fouc.). P. ExiGUA Fouc. et Мапа. in Husnot, Monogr. Gram., p.88, tab. 33 (pl. 5). — Plante petite, làchement cespiteuse. Tiges de 1-5 centimétres, ascendantes, striées, molles, gréles. Feuilles molles, courtes, planes, linéaires, aigués ou subaigués, glabres; gaines striées; ligule courte; tronquée. Panicule courte (5-10 millimètres), à rameaux simples, le plus souvent solitaires, capillaires, lisses ou peu rudes, plus courts que l'épillet; épillets 2-8, ovales, panachés, à 4-8 fleurs lâches, glabres. Glumes inégales, ovales, obtuses, rarement subaigués; l'inférieure plus courte, égalant du cinquiéme au quart de la longueur del'épillet; glumelles égales ou peu inégales; l'inférieure à nervures assez sail- lantes, hyalines tout autour, obtuse-arrondie et érodée au sommet; la supérieure ciliée sur les bords. %. Juillet-aoüt. | ` Се Poa est intermédiaire entre le Poa alpina L: et le P.- laxa Hænk. Il croit près du sommet du Rotondo, dans une prairie arrosée рат l'eau provenant de la fonte des neiges des glaciers. Il doit exister sur d’autres hauts sommets de la Corse. — À FOUCAUD. — ADDITIONS А LA FLORE DE CORSE. 101 "P. compressA L. Sp., 101. — Maquis des environs de Caporalino (Mand. et Fouc.); forêt de Marmano (Rotgès). * DACTYLIS GLOMERATA L. var. maritima Hack. ‚ бї "am. Port., p. 23. — Falaises prés de Calvi (Mand. et Fouc.). VuLPIA ciLiATA Link, Hort. Ber., 1, p. 147. — Ghisoni (Rotgés). FESTUCA HETEROPHYLLA Lamk, Fl. Fr., 3, p. 600. — Le Pigno. et entre Ghisoni et le col de Sorba (Mand. et Fouc.). — Non signalé en Corse par Gren. et Godr. (l. c.), ni par de Marsilly; indiqué par Parla- tore (l. c., p. 438) sans indication de localité. * Е. varra Hank. subsp. sardoa Hackel in W. Barbey, Fl. sard. Comp. p. 69. — Monts Rotondo et Renoso (Mand. et Fouc.). F. FENAs Lag., Gen. et Sp., p. 4. — Mont Felce, prés de Corté (Mand. et Fouc.); forét domaniale de Marmano, Caniccia, prés de Ghi- soni (Rotgès). | * F. GIGANTEA Vill., Dauph., 2, p. 110. — Forêt domaniale de Mar- mano (Rotgès). Bromus mEcTOnUM L. — Entre Vivario et le col de Sorba (Mand. et Fouc.). — Non indiqué par Gren. et Godr. (l. c.), ni par de Marsilly (1. c.); mentionné vaguement par Parlatore. (l. c., p. 409). * Ёгүмїз Europæus L., Mant., 35. — Forêt de Valdoniello et parmi les rochers du premier affluent de la droite du Golo sous Calacuccia (Audigier); forêt domaniale de Marmano (Rotgès). AGROPYRUM SCIRPEUM.Presl, Сур. et Gram. Sic., p. 49. — Calvi (Мапа. et Fouc.). * A. ACUTUM Rœm. et Sch. Syst., 2, p. 151. — Dunes près de Calvi (Mand. et Fouc.). * A. cANINUM Reem. et Sch., l. c., 2, p. 756. — Puzzichello, prés de Ghisoni (Rotgés, Mand. et Fouc. ); forêt domaniale de Marmano (Rot- gès). LOLIUM TEMULENTUM L. — Moissons de la vallée du Mezzano, près de Corté (Мапа. et Fouc.); Ghisoni (Rotgès). — Mentionné vaguement par Parlat. (l. c., p. 135); omis par Gren. et Godr. (1. c.) et par de Marsilly (l. c.). L. TEMULENTUM L. var. ARVENSE Husn., Monogr. Gram., p. 85; L. arvense With., Arr. Brit. 168 (non Schrad. nec Guss.). -- Ha- meau de Rosse, près de Ghisoni (Rotgés). EouisETUM arvense L. — Fontaine de Puzzichello; prés de Ghisoni "«Mànd., Rotgès et Fóuc.). — Observé dans les environs de Biguglia; en 102 SÉANCE DU 9 MARS 1900. 4848, par Romagnoli (Guide nat. Cors.) ; non indiqué par Gren. et Godr. (І. c.), ni par de Marsilly (l. c.). * EQUISETUM RAMOSISSIMUM Desf. var. fastigiatum Е. Hy, Bull. Soc. bot. Fr., 31, p. Lx. — Calvi (Mand. et Fouc.). * OPHIOGLOSSUM VULGATUM L. Sp., 1518. — Ghisoni (Rotgès). NorocutLENA ManawTA R. Br., Prodr. Nouv.-Holl., р. 146. — Envi- rons de la gare de Ponte-Leccia (Mand. et Fouc.) ; Ghisoni (Rotgés). * POLYPODIUM VULGARE L. var. bipinnatifidum de Rey-Pailh., Foug. Fr., p. 80, pl. 40. — Ghisoni (Rotgés). P. VULGARE L. var. serratum Schultz, Exsicc., n° 163. — Ghisoni (Rotgès). ASPLENIUM MARINUM L. — Rochers prés de Calvi (Mand. et Fouc.). * А. ADIANTUM-NIGRUM L. var. acutum Poll. in de Rey-Pailh., Foug. Fr., p. 19, pl. 8. — Cap Corse, prés de Bastia (Mand. et Fouc.). * ADIANTUM CaPILLUs-VENERIS L. var. multifidum de Rey-Pailh., Foug. Fr., p. 11, pi. 2, f. 3. = Ghisoni (Rotgés). Explication des planches I à V du volume XLVII. Pl. 1. -- Biscutella Rotgesii sp. nov. — Silicule grossie. PI. 2. — Hypericum insulare sp. nov. | Pl. 3. — Trifolium phleoides Pour. subsp. Audigieri (subsp. nov.). — Calice grossi. Pl. 4. — Potentilla Mandoni sp. nov. — Calicule et calice grossis. Pl. 5. — Poa exigua. sp. nov. — Épillet, glume et glumelle grossis. SUR UN FRUIT ANORMAL DE PIRUS MALUS; par M. Aug. DAGUILLON. Qu'il me soit permis de signaler trés briévement à la Société l'observation que j'ai eu récemment l'occasion de faire d'une pomme qui présentait deux particularités intéressantes. Ce qui avait tout d'abord signalé ce fruit anormal à mon atten- tion, c'était la présence, à l'extrémité de l'axe opposée au pédon- cule, d'une touffe de cinq feuilles encore assez bien conservées pour que j'aie pu en faire un croquis assez exact. Leur longueur variait entre 20 et 30 millimétres, leur plus grande largeur entre 7 et 10 millimétres. Chacune d'elles présentait un limbe sessile, de contour un peu irrégulier, légérement rétréci à sa base et parcouru par une nervure médiane nettement accusée; de part et . d'autre couraient deux nervures secondaires, à peu prés parallèles DAGUILLON. — UN FRUIT ANORMAL DE PIRUS MALUS. 103 :à la nervure principale; moins fortes que celle-ci, elles ne s'éten- daient pas jusqu'à l'extrémité де la feuille et finissaient par se rapprocher du plan de symétrie pour s'anastomoser avec la ner- vure principale. Il était facile de s'assurer, en examinant le mode d'insertion de .ces cinq feuilles, qu'elles ne représentaient pas autre chose que les sépales, ramenés à l'état franchement foliacé par une méta- Fig. 1, 2, 3, 4, 5. — Feuilles occupant la position des sópales; a, feuille insérée sur la surface externe du fruit. '"morphose régressive dont le règne végétal offre de nombreux -exemples : c'était un cas, fréquent d'ailleurs chez le Pommier, de phyllodie du calice. Mais une anomalie plus intéressante, parce qu'elle est moins Commune, consistait dans la présence d'une feuille insérée à la surface même du fruit, à peu prés vers le milieu de sa hauteur. Longue d'environ 22 millimètres et ne mesurant pas plus de -3 millimètres dans sa plus grande largeur, cette feuille n'accusait nettement qu'une nervure médiane, mais elle offrait à sa base une ébauche de pétiole, d'environ 2 millimètres de long. Si cette petite observation était tombée sous les yeux de notre savant et regretté confrére M. Duchartre, qui faisait, il y a peu -d'années encore (1), d'une étude sur l'ovaire infére des Pomacées (1) P. Duchartre, Note sur les ovaires inféres et plus particulièrement -sur celui des Pomacées (Buil. de la Société botanique de France, 1891, p .28). 104 SÉANCE DU 9 MARS 1900. J'objet d'une intéressante communication à notre Société, elle lui aurait certainement fourni un argument en faveur de la théorie qui avait ses préférence pour expliquer la constitution de cet ovaire. On sait que pour Naudin, Decaisne, Celakovsky, l'ovaire pen- tamère des Pomacées serait enfermé dans une cupule d'origine aile, formée par une sorte de bourrelet émané du pédoncule floral; c'est sur le bord supérieur de cette cupule, soudée à l'ovaire par sa face interne, que seraient insérées les piéces du ca- lice, de la corolle et de l'androcée. Telle est la maniére de voir à laquelle se ralliait M. Duchartre. Il est évident que, si on l'accepte, la présence exceptionnelle de feuilles sur la face externe de ce qu'on est convenu d'appeler l'ovaire infére d'une Pomacée n'a rien de surprenant, puisque toute la partie externe de cet organe com- plexe est un axe et capable, comme telle, de porter des appen- dices. Mais il ne faut pas demander à la tératologie plus qu'elle ne peut donner, et cette présence anormale de feuilles fixées à la surface externe d'un ovaire infére de Pomacée n'est nullement incompatible avec la théorie trés différente que M. Van Tieghem a émise dans ses Recherches sur la structure du pistil et que son enseignement a rendue classique. On sait que, pour M. Van Tieghem, la cupule qui enferme l'ovaire d'une Pomacée est formée non par опе dilatation du pédoncule floral, mais par la coalescence paren- "chymateuse de tous les verticilles externes de la fleur (calice, ` corolle, androcée), qui ne reprennent leur indépendance qu'au- dessus de l'ovaire, niveau auquel se trouve élevé, mais en appa- rence seulement, le plan de leur insertion. Si la face externe de 'cette cupule porte accidentellement une feuille, rien n'empéche "d'admeitre que cet appendice, comme les sépales, les pétales, les étamines, dérive du pédoncule floral et que sa concrescence avec le tube du calice tire son origine d'un processus tout à fait com- -parable à celui qui amène la concrescence du calice lui-même avec la corolle, l'androcée et le gynécée, de maniére à déterminer l'adhérence de l'ovaire. SEANCE DU 23 MARS 1900. PRÉSIDENCE DE M. DRAKE DEL CASTILLO. M. le Président annonce que M. le professeur Ludwig Wittmack, de Berlin, assiste à la séance. M. Guérin, secrétaire, donne lecture du.procés-verbal de. la séance du 9 mars, dont la rédaction est adoptée. Lecture est donnée d'une lettre de M. René Maire, de Nancy, qui remercie la Société de l'avoir admis parmi ses membres. M. le Secrétaire général présente les excuses de M. Th. Delacour, trésorier, empéché d'assister à la séance, et donne, en son nom, lecture du Rapport suivant : NOTE SUR LA SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ A LA FIN DES EXERCICES 1898 ET 1899, par, M. Th. DELACOUR. ‚2. | fr. c. La Société avait en caisse (1) à la fin de 1897.................. 50.139 41 Elle a recu pendant l'exercice 1898..................... 15.035 90 Soit un total de............................ 65.175 31 Les dépenses de 1898 ont été de......................... 12.048 55 L'excédent à la fin de 1898 était donc de........... 53.126 76 La Société a reçu pendant l'exercice 1899.................... 14.103 60 Soit un total de........................... 67.230 36 Les dépenses de 1899 ont été de....................... 11.953 40 L'excédent des fonds à la fin de 1899 se trouve e donc de: 55.976 96 . ENDE ———— , ‚ (4) Voy. le Bulletin, t. ХІУ (1898), p. 443. 106 SÉANCE DU 23 MARS 1900. Cet excédent est représenté par les valeurs ci-après : Rente de 1600 francs sur l'État ayant coüté..... 41.717 11 Dépôt au Comptoir national d'Escompte........ 12.740 85 Numéraire................ TTC" 819 » Total comme ci-dessus.. ... 55.276 96 En raison des retards d'impression et de quelques dépenses, non encore soldées, imputables aux exercices des années précédentes, l'avoir effectif de la Société au 31 décembre dernier doit être réduit approxi- mativement à 52 000 francs; ce chiffre d'ailleurs marque un progrés lent, mais constant jusqu'à ce jour, dans la situation financiére de la Société. RECETTES. Les recettes et les dépenses se décomposent comme suit : 1898. 1899. Cotisations annuelles.......................... 8.235 » 7.605 » Cotisations à vie........,................... «. 1.400 > 800 » Diplômes..................................... 15 » 25 » Vente de volumes............................. 1.581 60 1.510 60 Excédent de pages .....-...................... 161 25 » ) Subvention du Ministère de l'Instruction publique. 1.000 » 1.000 » _ — . delAgriculture......... 1.000 » 1.000 > Rente sur l'État........ el n hrs I mtn 1.600 » 1.600 » Intéréts du dépót au Comptoir d'Escompte....... 43 05 63 » Recettes extraordinaires.............. ns... » 500. » 15.035 90 14.103 60 DÉPENSES. Les dépenses se décomposent comme suit : | 1898. 1899. Impression du Bulletin..... TED ett 4.249 10 4.310 10 Revue bibliographique et Tables................ 679 50 427 » Frais de gravures............... BEEN . 371 65 373 05 Brochage du Bulletin........ en Eb d dene e ТЕ. 466 40 587 60 Port du Bulletin............................... 233 95 300 » Impressions diverses......... DEER 1.103 90 1.120 50 ‚А -reporter.....; 7.104 50. 7.118 25 FLICHE. — LE PIRUS CORDATA DESV. 107 ` 4898. 1899. Report.......... 7.104 50 7.118 25 Loyer........................................ 2.000 40 2.000 40 Dépenses diverses ......... DECKEN 1.217 95 1.292 > Bibliothèque, herbier et mobilier............... 375 70 192 75 Personnel : Honoraires du conservateur de l'Herbier......... 500 » 500 » — du Trésorier adjoint................. 500 » 500 » Gages du garçon de bureau..................... 350 » 350 » 12.048 55 11.953 40 M. le Président déclare, à la suite de cette lecture, que la Société ne peut que se féliciter des résultats de la gestion de son Trésorier, et, sur sa proposition, l’assemblée vote des remerciements unanimes à M. Th. Delacour. M. Guérin, secrétaire, donne lecture de la communication suivante : NOTE SUR LE PIRUS CORDATA Desv.; par M. P. FLICHE. En 1818, Desvaux (1) signalait et décrivait, en lui donnant le nom de Pirus cordata, une nouvelle espèce de Poirier observée par lui en Anjou; la diagnose qu’il en donne est fort courte. Il signale la grosseur du fruit, plus petit que celui du P. commu- nis, et le compare aux fruits de l’Aubépine ; mais il insiste surtout sur les feuilles et comme, d'un autre côté, il tire le nom spéci- fique, imposé par lui à ce Poirier, de la forme du limbe qu'il présenterait habituellement, il en est résulté que c’est aussi aux Caractères, tirés exclusivement de cet organe, que se sont attachés la plupart des botanistes pour apprécier l'espèce de Desvaux; d’où la double conséquence, que les uns, jugeant avec raison ce caractère sans valeur, ont complètement négligé l’espèce en ques- tion ou ne l'ont signalée qu’à titre de forme insignifiante du P. communis, tandis que d’autres, trouvant des Poiriers à feuilles cordiformes dans leurs circonscriptions florales, ont cru avoir (1) Observations sur les plantes d'Anjou, p. 153. 108 SÉANCE DU 23 Mans 1900. sous les yeux l'espèce de Desvaux, alors qu'il s'agissait seulement de ces formes insignifiantes. En général, c'est la première ma- nière de voir qui a prévalu; il'est même remarquable que Lloyd, dans sa Flore de l'Ouest, ne parle du P. cordata Desv. que pour le mettre, entre parenthèses, à la suite d'une des formes de feuilles qu'il indique dans la description du P. communis, alors que le Poirier bien caractérisé de Desvaux est la forme sauvage commune dans une partie; au moins, du territoire dont il a décrit la flore. П ne figure pas dans le Prodrome et, en général, les auteurs de grands ouvrages consacrés à la flore de France, ou même d'Europe, ont purement et simplement passé sous silence cette forme; ainsi Nyman à l'origine (1), Grenier et Godron (2), Mathieu (3). Cependant des botanistes de haute valeur, se référant aux véri- tables caractères du Poirier en question, l'ont admis dans leurs ouvrages ; ainsi Decaisne, une première fois, dans le Jardin frui- tier du Muséum (4), et une seconde fois dans son Mémoire sur la famille des Pomacées (5), avec la simple valeur de race, qu'il at- tribue d'ailleurs à toutes les formes notables de Poiriers. Boissier, dans le Flora Orientalis (6), admet, le décrit fort bien; il iden- tifie avec luile P. Boissieriana Bushe, trouvéen Perse, à l'Elbrouz et près de Schahbrad. . (Plus récemment, M. l'abbé Hy, dans une Note accompagnant les échanullons distribués par la Société Rochelaise et reproduite dans le Bulletin de l'herbier Boissier (7), fait observer que l'es- pèce de Desvaux a été généralement méconnue; il en rétablit les véritables caractéres, ajoute en terminant qu'il faut lui réunir P. azarolifera Du Rieu et probablement P. longipes Cosson. Gráce à la grande obligeance de notre confrére, j'ai pu étudier cette forme intéressante, d'abord sur des échantillons d'herbier, puis, sur le vif, aux environs d'Angers, prés de l'étang Saint- (1) Sylloge flore europee. Oerebræ, 1854-1855 : dans le Conspectus de 1879, à la page 241, il le fait figurer et l'identifie au P. communis azaroli- fera Dur. et au P. communis var. Buggsi Bosw. (2) Flore de France, 1. Paris et Besancon, 1848. ` (9) Flore forestière, 3° édition. Paris et Nancy, 1877. . (4) Paris, 1857 et suiv. (5) Nouvelles archives du Muséum. Paris, 1874, p. 154. (6) II. 1872, p. 654. (7) 1895, App. 1, p. 9. -A dé... d FLICHE. — LE PIRUS CORDATA DESV. 109 Nicolas où ce Poirier abonde; enfin j'ai pu comparer son bois à celui du P. communis. L'étude à laquelle je me suis ainsi livré sur des documents bien authentiques m'a conduit à la méme. conclusion que De- caisne, Boissier et M. l'abbé Hy. Quelle que soit la valeur qu'on veuille lui attribuer, race ou espèce, le P. cordata Desv. est une forme bien définie qui, en France, habite seulement l'Ouest, l'An- jou et la Bretagne notamment, et n'a rien de commun avec ce qu'on a décrit ailleurs sous ce nom, ainsi dans l'Aube (1). J'ai déjà consigné le résultat auquel mon étude m'avait conduit dans la quatriéme édition de la Flore forestiére (2). Mais, à rai- son de la nature de l'ouvrage, j'ai dü me borner à une courte diagnose et à l'indieation del'habitat; je n'ai point parlé du bois que je n'avais pas encore étudié au moment où cette partie de la Flore s'imprimait; enfin, pour la raison indiquée ci-dessus, je ` n'ai point discuté les affinités du Poirier en. question avec ceux qui, en Orient et en Algérie, présentaient avec lui de trés étroites analogies, comme l'ont déjà fait remarquer Decaisne, Boissier et M. l'abbé Hy. C'est pour toutes ces raisons que je voudrais étudier, ici, la question plus complétement. Le P. cordata Desv. peut avoir des feuilles à limbe cordiforme, mais on en trouve également chez le P. communis type; comme le fait justement observer Hy, c'est ici un caractére de nulle valeur. Ce qui distingue réellement le Poirier en question, ce sont avant tout des fruits petits, globuleux ou à peine subturbinés et à peine charnus, que Desvaux, avec beaucoup de raison, a comparés, Sous ces rapports, à ceux des Aubépines; en outre, ces fruits sont réunis en corymbe, ont un pédoncule long, gréle, et les sépales sont tombés à la maturité. L'ensemble du végétal ne diffère pas moins du P. communis type; alors que celui-ci devient normale- ment un arbre, atteignant méme d'assez fortes dimensions, au moins en diamétre, qu'il a un enracinement profond et qu'il ne drageonne.pas normalement, le P. cordata devient rarement un très petit arbre; plus habituellement c'est un arbuste ou méme un arbrisseau, trés gréle. C'est sous cette derniére forme qu'il (4) Catalogue raisonné des plantes observées... dans le département de l'Aube, par M. Briard. Troyes, 1881, p. 100. | (2) Flore forestière, par A. Mathieu. 4* édition. Paris et Nancy, 1897, p. 168. (en note). 110 SÉANCE DU 23 MARS 1900. abonde près de l'étang Saint-Nicolas oü il ne dépasse pas 1 mètre à 1",50 de hauteur, il est en outre très épineux; l'enracinement est essentiellement tracant, il donne des drageons, et c'est certai- nement la raison pour laquelle ce petit Poirier est parfois si abon- dant sur un espace restreint, alors quele P. communis se montre au contraire par cépées ou pieds isolés, méme dans les forêts ой on le rencontre le plus fréquemment. Vue par l'extérieur, la tige du P. cordata, comparée à celle du P. communis, paraît avoir les entre-nœuds plus rapprochés et, par suite, plus nombreux pour une même hauteur, ce qui indique une croissance en hauteur plus lente. li en est de même pour l'accroissement en diamètre, c’est ce que prouve l'examen des couches annuelles du P. cordata, comparées à celles d’échan- tillons du P. communis de croissance lente cependant, à raison ` du sol médiocre sur lequel ils ont crü à une exposition méridio- nale, dans le bois de Champfétu (Yonne). Pour des couches an- nuelles de même âge, ceux-ci ont donné une épaisseur de Ae 1/2, alors que chez le P. cordata je ne trouve pas plus de 3/4 de milli- métre. | Le bois de ce dernier Poirier présente de nombreuses taches médullaires, alors que celles-ci, bien qu’on les rencontre chez le P. communis type, y sont assez rares pour qu'on ait parfois af- firmé qu'elles ne s'y trouvent pas, leur absence constituant méme ainsi un des caractéres distinctifs du bois de cet arbre. Si l'on examine comparativement les bois des deux Poiriers au microscope, on voit que la structure est fondamentalement la méme de part et d'autre; mais on constate des différences qui, bien que d'ordre secondaire, ne sont pas sans importance. C'est sur la coupe transversale qu'elles sont particuliérement apparentes; elles portent sur les nombres des rayons et des vaisseaux pour une surface d'étendue déterminée. Le bois du Pirus cordata pré- sente un nombre de rayons médullaires un peu supérieur et un nombre de vaisseaux sensiblement inférieur à ce qu'on voit chez le bois du Pirus communis. En ce qui concerne les rayons, au grossissement de 260 diamètres, j'ai trouvé, pour le premier, dans le champ du microscope, les nombres 4 à 7, 6 étant le plus fréquent; quant aux vaisseaux, 32 à 46, les nombres 44 à 46 étant les plus fréquents. Pour le second, sur l'échantillon du bois de Champfétu, dont il a été question plus haut, au méme grossisse- FLICHE. — LE PIRUS CORDATA DESV. 111 ment, le nombre des rayons varie de 4 à 5, le premier étant le plus fréquent; le nombre des vaisseaux oscillait au contraire entre 46 et 57, les nombres les plus fréquents paraissant. dépasser 50. Ces résultats se sont vérifiés sur un échantillon de P. com- munis, plus âgé et plus vigoureux que celui de Champfétu, con- servé dans les collections de l'École forestière et provenant de la forèt de Haye : le nombre des rayons oscille entre 2 et 5, en moyenne 3 à 4; celui des vaisseaux, un peu inférieur à celui de l'autre échantillon, est cependant encore sensiblement supérieur à ce qu'on observe chez le P. cordata, puisqu'il oscille entre 50 et 41, la moyenne étant supérieure à 47. Un échantillon de la col- lection de coupes transversales publiée par Nordlinger a pleine- ment confirmé ces résultats, qui paraissent ainsi bien acquis. Les coupes longitudinales ne font guére que confirmer ce que montre la coupe transversale, notamment le nombre plus grand des rayons chez le P. cordata; les cellules de ceux-ci sont aussi quelquefois plus hautes que chez le P. communis. Comme je l'ai dit plus haut, Boissier a identifié, dans le Flora orientalis, au P. cordata Desv. le P. Boissieriana Buhse Aufz., 87, trouvé en Perse, à l'Elbrouz et prés de Schahbrud. Specimina ex agro andegavensi, dit-il à la page 654 du 2° volume, preter pedunculos et petiolos juniores magis lomentosos, persicis quoad folia et fructus similia videntur. Des échantillons du P. Bois- sieriana, contenus dans l'herbier du Muséum et recueillis en 1847, par le D” Bushe, en Perse, dans les montagnes prés de Radkaun, comparés aux écha ntillons de l'herbier de Desvaux, conservés dans la méme collection et se référant au P. cordata Desv., justifient pleinement cette maniére de|voir, qui avait été adoptée par De- caisne dans ses ouvrages[et aussi pour l'herbier du Muséum, puisque les deux Poiriers s'y trouvent réunis dans la méme che- mise, sous le méme vocable. D'aprés]ces échantillons, le Poirier oriental aurait les fruits un peu plus gros et, d'aprés l'écrasement qu'ils ont subi, peut-être ип] peu plus pulpeux; le pédoncule serait aussi quelquefois, (maisjpas toujours, plus long. Sur les échantillons d'Anjou que j'ai reçus de M. l'abbé Hy, ces différences S'effacent en partie. Dans lherbier du Muséum {Decaisne a aussi réuni, ainsi qu'en fait toi une étiquette defsa main, au P. cordata le P. azarolifera D R., celui-ci étant représenté par trois rameaux recueillis, le 112 SÉANCE DU 23.Mans 1900. 41 août 1859, dans un marais tourbeux prés de la Canau (Gironde). Les feuilles ne sont jamais franchement cordiformes, mais je n'ai pas à insister de nouveau sur le.peu de valeur de ce caractère, et, pour tous les autres, l'identification admise par Decaisne et aussi par M. l'abbé Hy, on l'a vu plus haut, semble des plus légitimes. L'espèce de Desvaux se trouverait ainsi en France, dans l'Ouest, de la Bretagne et de l'Anjou à.la Gascogne. M. l'abbé Hy pense qu'il y a peut-être lieu de réunir ainsi au P. cordata le P. lon- gipes Dur. et Coss. d'Algérie, où on le rencontre dans la région de l'Aurés (1). | ME | De l'examen des échantillons des herbiers du Muséum, de la Faculté des sciences de Nancy, de l'École. forestière, et des ren- seignements qu'on trouve dans les Flores, il me semble . résulter qu'il s'agit, en effet, d'une forme trés affine des précédentes, mais qu'on ne saurait leur identifier. Les feuilles sont variables comme chez celles-ci et dans le méme sens, les caractéres du fruit sont les mémes de part et d'autre, la longueur du pétiole également, quoiqu'il soit parfois plus grand; mais les fruits sont générale- ment solitaires, surtout ce Poirier est de grande taille, inerme ou à peine épineux, c'est ce qui le distingue avant tout du P. cordata, ainsi que des Poiriers girondins et persans qui lui ont été iden- tifiés plus haut, puisque ceux-ci sont remarquables par leur petite taille et leur ramure fortement épineuse. , . De ce que je viens. de dire du P. cordata Desv. et du P. lon- gipes. Dur et Coss., il résulte que ce sont deux formes bien affines, distinctes l'une de l'autre quoique par. des caractères de valeur assez secondaire, mais qu'elles se. ressemblent. beaucoup plu entre elles que l'une et l'autre ne ressemblent au P. communis L. type; le P. longipes constituant toutefois, dans une certaine me- sure, une forme de passage entre ce dernier et le P. cordata, tout en se rapprochant plus de ce dernier. . Quelle est la valeur taxinomique de ces formes relativement au P. communis? Faut-il y voir une ou deux espèces atfines dis- tinctes.de celui-ci ou de simples races plus ou moins fixées? La (1) Depuis la rédaction de mon travail, M. Battandier (Notes sur quelques plantes de la flore atlantique, in Bull. Soc. bot. de France, t. XLVI (séance du 28 juillet 1899, p. 381), a cité de nouvelles localités situées en dehors de l'Aurés : Daya (D° Clary), environs de Sétif (D! Trabut et Battandier), le Sersou (Joly). PER Cum =] "iur FLICHE. — LE PIRUS CORDATA DESV. 113 question est assez difficile à résoudre, surtout en l'absence d'expé- riences de culture suffisamment étendues. Toutefois, sans vouloir ici discuter l'opinion très radicale de Decaisne relativement aux différentes formes de Poiriers, je dois dire que je penche pour la seconde hypothèse. Dans tous les cas, en dehors de cette question d'ordre un peu spéculatif et souvent si difficile à résoudre, il ne reste pas moins, de tout ce qui vient d'être dit, qu'on est en présence de formes distinctes bien caractérisées, dont il ya lieu de tenir compte dans les Flores et qui de plus offrent un problème intéressant de géo- graphie botanique. Il est fort remarquable, en effet, que le P. cordata ait une aire complètement disjointe ; l'une de ses moitiés (occidentale) se trou- vant en France vers l'Atlantique, l'autre (orientale) en Perse, alors que le P. communis occupe tout l'espace intermédiaire, s'élevant d'ailleurs plus haut, vers le nord, que lui, jusqu'au Danemark et au sud de la péninsule scandinave; que, de plus, le P. longipes, intermédiaire jusqu'à un certain point entre les deux, mais plus voisin du premier, occupe une petite surface en Algérie, surtout . dans les montagnes de l'Aurés, alors que le P. communis fait défaut, à l'état spontané, dans l'Afrique septentrionale. . Un transport de graines semblant inadmissible, l'idée la plus simple, pour expliquer une aussi singulière distribution, semble étre que le P. cordata serait la forme originaire qui aurait occupé toute la surface habitée aujourd'hui par elle et par le P. commu- tis, qu'il aurait pénétré, en méme temps et par les mémes voies que d'autres plantes européennes, dans l'Afrique du Nord; que, par suite des changements de climat, il aurait donné naissance, dans ce dernier pays, au P. longipes, alors que, dans l'Asie occi- dentale et dans l'Europe moyenne, il aurait produit le P. com- munis, se maintenant lui-méme, sous sa forme primitive, d'une part à l'extrème est, d'autre part à l'extrême ouest de son aire pri- mitive. ` Il faut bien dire que cette vue de l'esprit, tout en étant trés plau- sible, n'a pas, à son appui, la preuve de fait indispensable en pareil cas, les restes fossiles qui peuvent nous éclairer sur le passé d'une espèce; les documents paléontologiques relatifs aux Pirus, entendus dans le sens le plus strict, se réduisent en effet à fort peu de chose. Tout ce que nous savons relativement au cas qui nous T. XLVII. (SÉANCES) 8 114 SÉANCE DU 23 Mans 1900. occupe, c'est que des fruits répondant exactement comme forme et taille à ceux du Pirus communis ont été trouvés, quoique rarement, dans les habitations lacustres de Suisse et d'Italie. Dans le premier de ces.pays, à Wangen et à Robenhausen ils ont été déterminés, décrits et figurés par Heer (1); dans le second, à Bardello sur le lac de Varése, l'échantillon unique recueilli a été étudié par le professeur Ragazzoni (2). Wangen est de l'âge de la pierre polie; Robenhaüsen, du pas- sage de celui-ci à celui de l'emploi des métaux. Ce sont, pour le pays, des stations déjà trés anciennes ; mais, géologiquement, elles. sont récentes, et le passé du genre Pirus, celui en particulier du. groupe de formes qui vient de nous occuper, reste, jusqu'à nouvel ordre, enveloppé de ténèbres presque complètes. MM. Wittmack, Malinvaud et quelques autres membres présentent. des observations sur la communication précé- dente. . bad M. Malinvaud donne lecture de la Note suivante : LE FRÈRE ELPHEGE ET SES DERNIÈRES CONTRIBUTIONS A LA FLORE' DE LA BRETAGNE; par M. Émile GADECEAU. | Parmi les collaborateurs que Lloyd avait su associer à son œuvre, le frère Elphège est un de ceux qui ont apporté à la Flore de la Bretagne: les contributions les plus actives, du moins dans les derniers temps. Je dois à la libéralité et à l'amitié de ce zélé botaniste la collection complète des lettres qui lui ont été adressées par Lloyd. Elles montrent , bien en quelle estime il était tenu par l'éminent auteur de la Flore de l'ouest de la France. | Depuis la mort du maitre, j'ai reçu du frère Elphège communication d'un certain nombre de localités nouvelles pour la Bretagne, toujours appuyées d'échantillons. Je suis d'autant plus désireux de faire connaitre, dés à présent, ces (1) Die Pflanzen der Pfahlh. von Dr Oswald Heer. Zurich, 1865, p. 24 et 26. — Cette détermination de Heer a été contestée par Decaisne Jard. fruit., qui voit, dans le fruit représenté à la page 24, celui du S. domestica, à tort, : semble-t-il; la figure et la description de Heer conviennent bien mieux à celui du P. communis; de plus, cette espéce est commune en Suisse, tandis que la seconde ne s'y trouve pas, ou en tout cas n'y semble pas spontanée, et il est peu probable qu'elle y fåt- à l'époque des lacustres. - (2) Sordelli, Notizie stat. lacustre di Lagozzo, p. 37.. GADECEAU. => LE FRÈRE ELPHÈGE. 115 :acquisitions, que j'ai été péniblement affecté par 1а mort subite de cet aimable correspondant. J'espère qu'on me permettra de joindre à cette communication de courts détails biographiques sur ce botaniste breton. | Le frère Elphége-Marie (Pierre-Marie Quipoul) était né à Plescop, diocèse de Vannes, le 15 avril 1837. Dès l’âge de quinze ans, il embrasse la vie religieuse ; il offre un exemple de plus de cette association, si remarquable par sa fréquence, de l'instinct musical et de l'instinct botanique. Il était certainement né botaniste et musicien, de l'aveu de tous ceux qui l'ont pratiqué. | А la Papotiére et à Toutes-Aides, prés Nantes, où il professait à l’âge de vingt à vingt-cinq ans, il a laissé le souvenir d'un musicien de talent, en méme temps que d'un excellent confrére, « donnant volontiers des ‘Conseils ou des leçons de musique à ceux qui lui en demandaient ». Il a ‘tenu pendant prés de vingt ans les grandes orgues de la basilique de Sainte-Anne d'Auray. | C'est là que je l'ai connu et qu’au retour d’une herborisation au cours de laquelle il m'avait fait cueillir le curieux Eryngium viviparum et étudier, sur place, les trois Ulex des environs d'Auray, il me tint pen- dant toute une soirée sous le charme de son talent d'improvisation musicale. En ces dernières années, le frère Elphège donnait modestement ses Soins aux petits enfants de Grandchamp, tout prés de Plescop, sa pa- roisse natale, mais sa réputation de musicien consommé lui valut d'étre appelé, en janvier 1899, comme organiste, au Pensionnat des frères de Guingamp. П m’écrivail, vers cette date : « Je me suis remis à la botanique avec ardeur »; il faisait les plus beaux projets.-Ses dernières lettres sont pleines d'enthousiasme : le 17 juin, il me mandait qu'il projetait de faire, en juillet, une tournée dans la région montagneuse des Cótes-du- Nord, et trois jours aprés, le 20 juin 1899, assistant à l'inauguration des orgues de la chapelle du Petit Séminaire de Tréguier, il venait de se mettre au clavier, lorsqu'il fut frappé d'une apoplexie foudroyante. ` Le frère Elphége appartenait à l'Institut des frères de Ploërmel. Voici la liste des localités nouvelles qu'il m'a communiquées depuis la publication de la 5° édition de la Flore de V Ouest. Myosunus MINIMUS L. — Morbihan : Damgan. RANUNCULUS LINGUA L. — Morbihan : Étang de Kerberhuet en Grand- champ; Moulin du Duc en Plescop. R. AURICOMUS L. — Cótes-du-Nord : Bois de Pommerit, près Guingamp. CALTHA PALUSTRIS L. — Côtes-du-Nord : Callac. і 116 SÉANCE DU 23 MARS 1900. CRAMBE MARITIMA L. — Morbihan : Carnac. ORNITHOPUS ROSEUS Dufour. — Morbihan : Carnac. O. compressus L. — Morbihan : Carnac. SMYRNIUM OLUSATRUM L.-- Côtes-du Nord : C. Saint-Quay, Étables, Binic.. DORONICUM PLANTAGINEUM L.— Côtes-du-Nord : RR. bois de Keranffret, près Guingamp. CINERARIA SPATHULÆFOLIA Gmel. — Côtes-du-Nord : Bois de Pommerit, pres: Guingamp. МомоткорА НүрорІТҮЅ L. — Morbihan : Sainte-Anne, Grandchamp. VINCA MINOR L. — Côtes-du-Nord : Bois de Malaunay, entre Guingamp et Châtelaudren. SYMPHYTUM TUBEROSUM L. — Côtes-du-Nord : C. Guingamp et environs. LINARIA CYMBALARIA Mil. — Côtes-du-Nord : RR. murs de Guingamp; Poul- douran. VERONICA MONTANA 1. — Côtes-du-Nord : Bois de Kerauffret, prés Guin- | gamp. PoLvcoNuM BisronTA L. — Côtes-du-Nord : Kerauffret, R. Moustérus. EUPHORBIA DULCIS L. — Côtes-du-Nord : AR. bois de Kerauffret, au bord du: Trieux; RR. Moustérus. MyRicA GALE L. — Morbihan : Locminé. Narcissus PsEUDO-Nancissus L. — Côtes-du-Nord : Moustérus. ALLIUM URSINUM L. — Côtes-du-Nord : C. bords du Trieux, prés Guinganip. et environs. Juncus TENUIS Willd. — Morbihan : Guingamp. CLADIUM Mariscus R. Br. — Morbihan : C. étang du Moulin du Duc еп Plescop. EQUISETUM TELMATEIA Ehrh. — Côtes-du-Nord : AC. plage d'Étables. AZOLLA FILICULOIDES Lamk. — Morbihan : Grand étang de Ploërmel. LYCOPODIUM CLAVATUM L. — Morbihan : Guiscriff. GRAMMITIS CETERACH Sw. — Morbihan : Sainte-Anne. M. Lutz, secrétaire, donne lecture de la communication suivante : NOTES TÉRATOLOGIQUES; par MM. Ch. GUFFROY et CAPODURO (1). | -(1) L'insertion de cet article est ajournée par suite d'un retard d'exécution des figures qui l'accompagnent. MICHELI. — VOYAGES BOTANIQUES D'EUG. LANGLASSÉ. 117 M. Micheli fait la communication suivante : NOTE SUR LE VOYAGE BOTANIQUE D'Euc. LANGLASSÉ AU MEXIQUE ET EN COLOMBIE ; par M. MICHELI. La découverte de mines de cuivre importantes à Inguaran dans Y’État mexicain de Michoacan et les différentes recherches qui en ont été la conséquence nous ont fourni l'occasion d'y envoyer un voyageur chargé d'étudier à la fois les ressources agricoles de cet État et de celui voisin de Guerrero et d'y récolter des plantes sèches et vivantes. M. Eugène Langlassé, déjà connu par des explorations еп Cochinchine et à Bornéo, a accepté cette mission et est parti en février 1898. П est resté au Mexique jusqu'en juillet 1899 et, de là, nous l'avons envoyé en Colombie, oü il a parcouru la région mon- tagneuse entre le port de Tumaco et celui de Buenaventura pen- dant les derniers mois de l'année 1899. Revenu à Buenaventura en janvier 1900, il se préparait à revenir en France, lorsqu'une brusque attaque de fièvre jaune l'a enlevé en quelques jours. Nous ne pouvons que payer ici un juste tribut de regrets à la mémoire de cet explorateur consciencieux et de sympathie à sa famille. Ce voyage présentait un intérét particulier, parce que les États de Michoacan et de Guerrero ont été jusqu'à présent peu parcourus par des naturalistes. Pringle, dont les collections sont estimées dans tous les grands herbiers, a à peine touché le Michoacan vers le nord, et les explorateurs de l'Oaxaca ne sont presque pas entrés dans le Guerrero au midi. C'est prés d'Inguaran, vers 600 mètres d'altitude, que Langlassé a commencé ses recherches dans une région séche oü les collines sont couvertes de buissons parmi lesquels abondent les Mimosées. П a exploré ensuite la vallée du rio Balsas qui traverse une région accidentée, généralement sèche et dans laquelle les Cactées jouent un rôle prépondérant, avec, par-ci, par-là, quelques foréts de Chénes et de Pins. Puis il a suivi la région côtière entre la mer et les contreforts de la sierra Madre en passant par la Union, le port de Zihuatanejo, la Correa et Petalan. Il a exploré ensuite la sierra elle-méme entre 400 et 2600 métres d'altitude jusqu'à Chilpancingo, capitale de l'État «de Guerrero, et il est revenu du côté de Mexico en suivant le ver- 118 Sd SÉANCE DU 23 MARS 1900. sant oriental par Iguala, Zumpango, etc. Entre 400 et 800 métres, dans les parties arrosées le long des torrents, la végétation est luxuriante, les foréts épaisses, les arbres de grande taille, les Aroidées et lesOrchidées abondantes. Dans les parties plus séches, ce sont des Chénes tortueux et buissonnants qui dominent. Entre 800 et 1800 métres, les foréts sont humides et les arbres couverts d'épiphytes. Dans les régions élevées au-dessus de 2000 métres, ce sont les Composées et les Légumineuses qui forment le fond de la végétation. Le versant oriental de la sierra est aride, n'étant plus soumis à l'influence des vents de mer. La collection de plantes séches récoltées par Langlassé dans cette partie de son voyage compte 1064 numéros. J'en ai donné une série à l'herbier du Muséum; les autres sont, soit dans des collections particuliéres, soit à Kew et à l'herbier royal de Berlin. Ces plantes ne sont pas encore déterminées; je ne me suis jus- qu'à présent occupé que des Légumineuses qui, dans cette région, me sont assez familiéres. Elles sont nombreuses (237 numéros) et représentent presque le 25 pour 100 du chiffre total. Elles sont intéressantes et offrent quelques types nouveaux, surtout dans la tribu des Galégées ligneuses et parmi les Mimosées, qui, comme je l'ai dit plus haut, couvrent les collines à une certaine altitude dans les régions séches. M. Langlassé a en outre envoyé un certain nombre de plantes. vivantes qui ont été mises en culture soit chez moi, à Genéve, soit chez M. Ed. André, l'éminent directeur de la Revue horticole. La moitié environ appartiennent à la famille des Orchidées, et celles qui ont déjà fleuri sont connues dans les jardins. Les Cactées, au nombre de 25 environ offrent plus d'intérêt, et le D" Weber, qui les connait bien, y a reconnu plusieurs espéces nouvelles. Parmi les Aroidées, le Xanthosoma Hoffmanni Engler et le Philoden- dron radiatum, qui n'avaient pas encore été introduits à l'état vivant, offrent un réel intérét horticole. J'ai donné, dans la Revue horticole en 1899, la description d'une Amaryllidée nouvelle, l'Hymenocallis cordifolia. Enfin, parmi les graines qui ont été semées, figuraient plusieurs Convolvulacées qui ont déjà produit un Quamoclit nouveau, non encore décrit, et le Mina cordata, voisin du M. lobata, dont il se distingue par la forme de.ses feuilles et la couleur de ses fleurs. La seconde partie du voyage a eu pour centre le port de Tumaco LEGUÉ. — NOTE SUR LE SAXIFRAGA SEGUIERI. 119 en Colombie et, pendant les mois de septembre, octobre et no- vembre 1899, Langlassé a exploré les environs de Barbacoas, le rio Mira jusqu'à Altaquez; sa derniére lettre, datée de Popayan, est du 16 novembre. Depuis lors il est revenu à Buenaventura, où il est mort le 16 janvier dernier. Les résultats de cette entreprise si tristement terminée sont peu importants. J'ai recu une caisse de plantes séches dont beaucoup ont souffert de l'humidité du climat et sont plus ou moins moisies, et 25 caisses de plantes vivantes qui, emballées dans de la mousse trop pleine d'eau, ont péri en majorité. Nous n'avons pu sauver qu'un certain nombre d'Orchidées et quelques Aroidées qui commencent à étre mises en végétation. J'aurai probablement à revenir sur la partie purement botanique du voyage au Mexique, mais j'ai pensé qu'il y avait quelque intérét à attirer tout de suite l'attention de la Société sur cet essai d'exploration, dont les résultats offriront, je l'espère, quelque intérét. M. le Secrétaire général donne lecture des Notessuivantes : NOTE SUR LE SAXIFRAGA SEGUIERI Spreng.; par M. L. LEGUÉ. Le Saxifraga Seguieri Spreng. appartient-il réellement à la flore francaise, comme l'ont affirmé Nyman (Consp. fl. europ., 272), puis M. Camus (Cat. pl. France, 115)? Je ne le pense pas et voici les raisons qui me semblent venir à l'appui de cette opinion. Nyman indique bien en Savoie, d'après Reich. Exsicc., 865, le S. Seguieri. Mais il commet là, lui habituellement si exact, une erreur qu'un moment de distraction suffit d'ailleurs à expliquer. J'ai pu voir, dans l'herbier du Muséum, la plante publiée par Reichenbach, sous le n* 865; elle provient de « Zermatt en Va- lais » (non de la Savoie!) et, par suite, l'allégation de Nyman demeure sans aucun fondement. D'autre part, Reichenbach lui- méme (Fl. excurs., 554) et Engler (Monogr. Saxifr., 198), aprés avoir décrit le S. Seguieri, ne l'indiquent, ni l'un ni l'autre, en Savoie. Tout ceci me parait assez probant. Nyman a écrit « Savoie » alors qu'il fallait écrire « Valais », et c'est ainsi que le S. Seguieri a pris, dans le Catalogue de nos espèces, une place qui, légitime- ment, ne lui appartient pas. 179 120 | SÉANCE DU 23 MARS 1900. Je dois ajouter, pour être complet, que M. Franchet, dont nous déplorons la perte récente, avait vu, dans la riche collection de M. Drake, un Saxifraga Sequieri récolté par Huguenin, au Mont- Cenis. Il restait à savoir si l'indication était exacte. M. Fran- chet, avec l'obligeance qu'il m'a toujours témoignée et dont je garde précieusement le souvenir, voulut bien consulter à ce sujet notre collègue de Chambéry, M. Chabert. Il ne pouvait s'adresser à quelqu'un dont le savoir et la compétence fussent plus indiscu- tables. M. Chabert répondit que les indications d'Huguenin ne méritaient qu'une faible créance et qu'aucun botaniste n'avait, à sa connaissance, trouvé le S. Seguieri sur les pentes du Mont- Cenis. Quant à la plante du Dauphiné rapportée par.Mutel (F1. Fr., 1, 415) à notre espèce, elle doit être considérée comme une forme, à feuilles linéaires et entiéres, du S. muscoides Wulf. L'avis de M. Chabert vient donc corroborer ce que j'ai dit plus haut à propos de l'erreur commise par Nyman, et de tout cela résulte un ensemble assez concluant, je crois, pour que le S. Segwieri soit, au moins provisoirement, exclu du domaine de la flore francaise. | NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE; par M. Michel GANDOGER. IV. — VOVAGE BOTANIQUE AUX ÎLES BALÉARES. L'objectif de ce septième voyage en Espagne était d'explorer surtout les iles peu connues d’Ivice et de Formentera. Toutefois, je ne pouvais omettre Majorque dont la flore est aussi riche que variée. C’est dans le. nord de celte ile que je débarquai en 1899. Je l'ai parcourue dans tous les sens pendant plus d'un mois et jen ai récolté à peu prés complétement la flore. Je vais donc commencer par Majorque. a. Herborisations à Alcudia. C'est un petit port de mer situé au nord de Majorque, entouré de haut sommets. Le vapeur qui fait le service entre Barcelone et Minorque y aborde tous les huit jours. À peine débarqué j'y récoltai, en quarante- huit heures, 220 espèces. A citer : | GANDOGER. — VOYAGE BOTANIQUE AUX BALÉARES. Clematis cirrosa. Sisymbrium leiocarpum. Cistus incanus. Arenaria viscida. Lavatera cretica. Ruta bracteosa. Trifolium nigrescens. Bupleurum opacum. — Semicompositum. Rubia lucida. ‘Galactites tomentosa f. albiflora. Helichrysum decumbens. Artemisia arborescens. BELLIS MAJORICENSIS Gandoger sp. nova (Fl. hisp. cxs., n° 502). — Affinis B. annue L., a qua dif- fert caulibus erectis pauciori- bus, foliis minus dentatis, invo- lucri phyllis lanceolato-acutis 121 apiculatisque, et radiis semper lilacinis. — Ad vias umbrosas copiose. Seriola ætnensis. — uniflora. Solanum sodomæum. Echium calycinum. Teucrium, pulverulentum Coss. ` STATICE MINUTIFLORA Guss. — Station nouvelle. Euphorbia dendroides. Asparagus albus. — horridus. Chamærops humilis. Asphodelus microcarpus. . Ampelodesmos tenax. Ægilops ventricosa. Lepturus erectus. Trisetum condensatum. b. Herborisations à Palma. Riche localité pour le botaniste qui y trouve toutes les ressources. C'est là qu'il convient de s'établir pour rayonner dans le reste de l'ile et pour visiter Ivice et Formentera. Les stations les plus diverses n'y manquent pas : bords de la mer, Oliviers, vignes, bois de Pins, collines rocheuses de Puerto Pi, de Castillo, etc. Helianthemum lævipes. — glutinosum, etc. Alsine procumbens. Lepigonum diandrum. Silene commutata. — rubella. Anthyllis cytisoides. Ononis inæquifolia. Globularia Alypum. Atractylis cancellata. Filago prostrata. Anacyclus tomentosus. Chlora imperfoliata. Lavandula dentata. Micromeria Rodriguezii Jka. — inodora Desf. ` Statice duriuscula. Plantago altissima Jacq. BETA MARITIMA f. NANA Gandoger. — Humilis cæspitosa glaberrima; folia ovato-deltoidea basi late . cordato-truncata. = Ad orien- tem urbis in glareosis mari- timis. BETA MARITIMA f. PUBESCENS Gando- ger. = Tota longe pubescens, viridi-glaucescens prostrata ; fo- lia oblongo-sublanceolata basi attenuata undulata. — Ad « Cas- tillo ». ` Salsola vermiculata. Thesium humile. Ophrys Bertolonii. Euphorbia serrata. Urtica balearica. Desmazeria balearica Willk. Lepturus erectus. Stipa parviflora. Sphenopus Gouani, etc. Au total 324 plantes récoltées aux environs de Palma. SÉANCE DU 23 MARS 1900. c. Herborisations à Manacor. Localité située à l'est de Majorque. Rien de particulier dans sa végé- tation; mais, pour avoir une idée de la flore des diverses parties de l’île, on fera bien d'y aller. Helianthemum thymifolium. pour l'Espagne. — Conforme à mes échantillons de Sicile (To- daro, 343), de Chypre (Sintenis, 939), de Syrie, etc. Anthyllis rosea Willk. Poterium Magnolii. KUNDMANNIA INSULANA Gandoger sp. nova! (1). Carum mauritanicum. Podospermum intermedium. ERYTHRÆA DISCOLOR Gandoger sp. Echium calycinum. Micromeria Rodriguezii. Linaria triphylla. Bartsia viscosa. Theligonum Cynocrambe. Quercus gramuntia. Asparagus albus. — horridus. Anacamptis pyramidalis. Gladiolus segetum. Ampelodesuios tenax. Bromus rigidus. Stipa tortilis. nova ! (2). d. Herborisations à Alaro. Situé à une heure de chemin de fer au nord de Palma, Alaro offre déjà cette végétation particulière à la grande chaine qui traverse l'ile dans toute sa longueur. Les premières montagnes commencent à la station, puis s'élévent brusquement à pic, en murailles perpendiculaires, gigan- tesques, avec les formes les plus bizarres; tels sont les deux Puigs d'Alaro, pyramides quadrangulaires-tronquées, défendant les deux cótés d'une passe extrêmement pittoresque qui donne accès vers le massif du Puig Mayor de Torella, point culminant de Majorque. (1) Kundmannia sicula form. Huetiorum Willk. Bal.; Rodr. Fl. Menorc., p. 58. Willkomm dit: « Differt a forma typica (cf. Rchb. f. Fl. Germ. XXI, f. 58), caule adscendente humili (neque erecto 1-2-pedali), foliorum infimorum bi-pinnatisectorum segmentis inæqualiter inciso- et cuspidato-serratis (neque crenato-serratis), termi- nali trisecto l'àciniato (nec trilobo), umbellis terminalibus pauci- (sepissime 7-) ra— diis (nec 10-20). Planta glaberrima. An species propria? Eamdem stirpem in Sicilia (prope Mazzara) legerunt E. et A. Huet du Pavillon, ann. 1855, die 30 apr. ». Je pos- sède cette plante de diverses localités de Sicile et Sardaigne; elle constitue une race assez curieuse du K. sicula. (2) ERYTHRÆA DISCOLOR ` Caulis 8-12 cent. altus simplex apice dichotomus late cartilaginoso-angulatus ; folia oblonga acuta sessilia viridi-glaucescentia; pedicelli rigidi recti; sepala lincari-acuminata aristata sub anthesi a florc remota , corolla. extus lutescens intus sordide rubescens, tubo pallido sed apice lutto ac inflato; lobi corollæ ovato-lanceolati breviter acuti; lobi stigmatis oblongo-lineares styloque lon- giores. Maio. Affinis Æ. maritimæ Pers., a qua certe differt caule latius marginato-an-- gulato, foliis magis acutis, floribus discoloribus pauloque. minoribus, antheris brevio— ribus (1 1/3 m. longiz). — Legi etiam ad pedem montis « Puig de Galatso » im Majorca austro-occid. GANDOGER. — VOYAGE BOTANIQUE AUX BALÉARES. 123 Parmi plusieurs centaines d'espèces récoltées à Alaro, je citerai . Clematis balearica. Ranunculus macrophyllus. Rapistrum Linneanum. Polygala rupestris. _Silene Tenoreana. Linum strictum. Anthyllis rosea. Hippocrepis unisiliquosa. Trifolium lappaceum. Crassula rubens. ` Sedum glanduliferum. ‘Daucus maximus. Bupleurum opacum. THAPSIA TRANSTAGANA. — Nouveau pour l'Espagne. Vaillantia hispida. Rubia angustifolia. Galium Crespianum Rodr. Cynara Carduncellus. Bellis majoricensis Gandoger. Achillea Ageratum. Phagnalon Lagascæ. Aetheorhiza montana Willk. Seriola œtnensis. Olea silvestris H. Lk. Erythræa tenuiflora. Micromeria filiformis. Pulegiüm erectum. Salvia oblongata. Calamintha menthifolia. Euphorbia Characias. — serrata. ` — Pithyusa. Parietaria lusitanica. Asparagus brevifolius Ten. Smilax mauritanica. Allium roseum P. bulbiferum. — nigrum. | Asphodelus fistulosus. — microcarpus. Avena bromoides. Dactylis hispanica. Melica minuta f. brachyphylla. Phalaris brachystachys. Stipa tortilis f. elata. Selaginella denticulata. Polypodium vulgare. e. Herborisations à Calvia: ` Calvia se trouve au sud-ouest de Majorque et presque au pied du Puig de Galatso, point culminant de la région et qui était mon objectif en venant herboriser dans celte région reculée, couverle de foréts de Pins et éloignée de Palma de cinq heures de voiture. Autour du village et sur les collines arides qui l'entourent, j'ai récolté : 150 plantes dont voici quelques-unes : Sinapis orientalis. Helianthemum glutinosum. Malva nicæensis. ` Althœa hirsuta. Cneorum tricoccon. Anthyllis cytisoides. . — tetraphylla. Medicago tuberculata. Herniaria cinerea. Rubia angustifolia. Globularia Alypum. Atractylis cancellata. Sideritis romana. Lavandula dentata f. albiflora. Hyoscyamus albus. Euphorbia retusa. Ægilops ventricosa. Lolium rigidum. Piptatherum cærulescens. f. Herborisations sur le Puig de Galatso (alt. 1025 mètres). Vu de la haute mer, cé pic attire le regard par sa forme cylindrique, blanche, et semble isolé de la chaîne calcaire qui traverse Majorque du 424 SÉANCE DU 23 mans 1900. .sud au nord. Lorsqu'on en est près, il apparait entouré de sommités de moindre altitude. L'ascension en est pénible, surtout à partir de 700 mètres, car il faut escalader des rochers abrupts qui exigent un pied sür et une tête à l'abri du vertige. Du sommet (auquel les meilleures cartes attribuent 1025 mètres d'altitude), la vue s'étend sur toutes les Baléares, et la côte orientale de Tarragone, Valence, Alicante et Cartha- gène. Au pied du versant sud, belle forêts de Chênes verts et Oliviers gigantesques. А citer: ` Brassica balearica. Centaurea intybacea. Arabis verna. Cirsium Willkommianum Porta Rigo. Viola arborescens. Phagnalon sordidum f. nivea minor. Polygala rupestris. Helichrysum Lamarckii. Silene glauca. Thrincia Leysseri Wallr. — velutina. Crepis Triasii. Mohringia pentandra. Aetheorhiza montana. Hypericum balearicum. Cyclamen balearicum Willk. Geranium purpureum. Erythræa discolor Gandoger. Rhamnus balearicus Willk. Micromeria filiformis. — Bourgæanus Gandoger (R. ly- | Rosmarinus laxiflorus. cioides Bourg. non L.). Digitalis dubia Rodr. Hippocrepis balearicus. Plantago altissima. Lotus tetraphyllus. Euphorbia terracina. Coronilla juncea. Parietaria lusitanica. Poterium balearicum Bourg. SMILAX WILLKOMMII Gandoger sp. Bupleurum Barceloi Coss. nova ! (1). — opacum. Chamærops humilis. LASERPITIUM PRUTHENICUM. — Nou- | Scilla maritima. — Hic planta mon- veau pour les Baléares. tana esl nec maritima ! ‘Galium cinereum All. f. foliis latis | Carex nervosa. caulibusque frutescentibus. — Linkii. — Crespianum Rodr. Sesleria cærulea. "Globularia majoricensis Gandoger. | Ampelodesmos tenax. — Foliorum limbus suborbicu- | MELICA RIMARUM Gandoger sp. n. (2). latus fere toto dentatus. Adiantum Capillus-Veneris f. minor. (1) SMILAX WILLKOMMII, S. aspera var. balearica Willk. Ind. bal., 143: Humilis, 1 1/2-pedalis, recta non scandens, dumeta densissima horrida efformans, rami sape aphylli divaricato-dichotomi angulosi aculeatissimi, aculeis conicis rectis brevibus, folia pauciora linearia glauca haud aut vix spinosa obtusata subhastata, flores sub- solitarii breviter pedunculati, bacca ovata utrinque attenuata. — Hab. frequens in apricis et aridis totius regionis calcareæ insule ad Galatso, Teix, Soller, Puig de Torrella, etc. — Fruticulus, ut videtur, Majorcœ endemicus, ramis subaphyllis dicho- tomis rigidis totoque habitu sane curiosus atque admodum spectabilis propriam speciem certe constituens. (2) MELICA RIMARUM : А M. minuta differt foliis setaceis vix 1 1/2-9 cent. longis culmos superantibus, spiculis sæpius solitariis vel 2-3 non paniculatis bifloris sessi- libus, glumis obtusis magisque striatis. — In fissuris rupium verticalium vers. 900 m. alt. ` ` Forma peculiaris habitu nano, culmis paucifloris inter folia occultatis, foliis tenuis- simis aciculato-subpungentibus sat distincta. (A suivre.) e T аа, AE ыйа А на, TS OE TEE M Fe REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Influence de divers milieux chimiques sur quelques. Champignons du groupe des Dématiées; par M. Louis Planchon (Ann. des sc. nat., Bor., 8* série, t. XI, 1900, avec 63 fi- gures dans le texte et 4 planches coloriées). Tirage à part іп-8°, 248 pages. Masson, 1900. La nature organisée des flocons nuageux qui se produisent dans la plupart des solutions chimiques méme toxiques, ainsi que dans les eaux distillées, est connue déjà depuis longtemps; mais l'étude de ces orga- nismes est extrémement difficile à cause de leur polymorphisme si remarquable et des variations extraordinaires dues à l'influence du milieu. А. de Brébisson, puis surtout M. Marchand ont étudié les végétations qui croissent dans les solutions arsenicales, et MM. Barnouvin, Guéguen et Beauverie ont complété nos connaissances sur ce sujet. Ces deux derniers auteurs, en particulier, ont dirigé principalement leur attention sur le Penicillium glaucum qui se rencontre plus fréquemment dans. ces solutions chimiques ou pharmaceutiques. M. L. Planchon, aprés un travail minutieux, nous apporte de nouveaux résultats trés intéressants concernant la flore fongique de ces différents milieux. | Son travail est divisé еп deux parties : Dans la première, l'auteur expose la technique de ses expériences et . les résultats généraux de ses recherches. La seconde est réservée à l'étude spéciale de quatre espéces des Dé- matiées, cultivées à l'état de pureté et dont deux paraissent constituer des espéces nouvelles. L'auteur s'est efforcé d'établir une méthode de culture qui puisse per- mettre de comparer entre elles toutes les expériences. En dehors des cultures sur différents milieux, il a choisi, dés le début, un milieu- type sur lequel chaque organisme isolé était cultivé, et dont le mode de végétation spécial était alors noté avec soin, c'est ce qu'il appelle la culture-type. De la sorte, quand un organisme, par suite de.son pas- sage sur divers substratums, acquiert des caractères morphologiques très différents, il devient possible de s'assurer de son identité en le rame- nant au type par des cultures sur le milieu primitif, et il est ainsi établi une véritable culture-contróle. Le milieu-type dont l'auteur s'est. servi pour ce travail est la Pomme de terre préparée suivant la méthode. Y 126 SQCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. usitée en bactériologie, mais acidulée par macération dans l'acide sul- furique à 1 pour 100. La liste des principaux genres rencontrés dans les solutions et les eaux distillées est fort longue : la présence de teut Champignon, comme les vulgaires Moisissures, susceptible de vivre ou de se développer dans l'eau et capable de résister aux divers agents chimiques, ne doit en effet pas étonner. C'est ainsi que le Penicillium glaucum a été trouvé soixanté fois sur cent; ce fait avait été énoncé précédemment par М. Guéguen, mais M. L. Planchon ne partagé pas l'avis de ce dernier sur la prépondérance presque absolue de cet organisme, qui, d’après lui, est fréquemment accompagné (1) d’autres végétations. Les Asper- gillus, Sterigmatocystis et les espèces du groupe des Dématiées sont des mieux représentés. i On rencontre aussi souvent des formes-levures qui végètent parfois: toujours sous cette forme, ou bien ne sont que des formes, spéciales à certains milieux, d'espèces connues plus élevées en organisation (De-: matium, Alternaria). Les observations générales de l'auteur portent sur une vingtaine d'es- pèces appartenant à des groupes trés divers, mais il s’est attaché parti- culièrement à l'histoire du développement de quatre d'entre elles : 1° Un Alternaria donnant comme modes de reproduction des formes- ` levures, des pycnides, des spores en massif. La description de cette espéce ne correspondant à aucune forme connue, il la considére comme nouvelle et, en raison de là multiplicité des formes qu'elle peut pré- senter, lui donne le nom d'A. polymorpha ; 2» Un autre Alternaria ne présentant que des spores en massif plus différenciées et qu'il nomme A. varians; 3* Le Cladosporium herbarum Link; -4* Le Dematium pullulans De Bary. La distinction de ces deux dernières espèces se trouve ainsi con- firmée. ' ` Sous le titre « Action générale des milieux employés », l'auteur dis- tingue avec raison l'influence de l'immersion, celle de la variation par succession de génération, de.la variation par changement de milieu et aussi l'influence de l’âge de la culture et de la concentration de la solu- tion. Il fait remarquer que les moindres ehangements dans le mode de culture donnent des modifications étonnantes. d'une méme plante; par exemple, sur Pomme de terre, le Dematium pullulans donnera une Levure ou un Fumago suivant que le tube sera encapuchonné ou non. ' (1) M. Guéguen, il est vrai, n n'avait examiné que des solutions chimiques où pharmaceutiques et non des eaux distillées.: : REVUE : BIBLIOGRAPHIQUE. , 127 Des différences de méme ordre, observées dans des cultures: cellulaires effectuées dans des conditions identiques, n'ont pu, il est vrai, recevoir d'explication satisfaisante. | | A propos des modifications observées дапз les mycéliums immergés, l'auteur insiste sur la gélification de la zone moyenne de l'enveloppe et la sortie des cellules hors de la cuticule; ce phénomène, déjà signalé par De Bary, Lew, serait trés fréquent chez les Dématiées. Une autre conclusion de l'auteur est intéressante à signaler : l'Hor- modendron signalé par M. Guéguen comme accompagnant fréquemment le Penicillium glaucum ne serait autre chose qu'une forme du Clado- sporium herbarum. Cette assertion ne nous parait pas encore suffisam- ment établie; car ces deux organismes cultivés sur liquide de Raulin ne présentent pas les mémes caractéres, le dernier ne donnant jamais de sclérotes à chlamydospores dans ces conditions; de méme l'Hormoden- dron croit trés facilement sur Pomme de terre acide, tandis que l'autre y pousse avec difficulté. En résumé, il est facile de voir que le volumineux travail de M. Louis Planchon abonde en faits intéressants, et qu'il éclaire d'une vive lu- mière la biologie de quelques végétalions cryplogamiques trés poly- morphes. Les précautions minutieuses apportées dans les recherches permettent d'accorder aux résultats une signification réellement scien- tifique et font de ce Mémoire une importante contribution à la connais- sance des Champignons inférieurs, dont l'extrême variabilité rend sou- vent l'étude si délicate. ШЕ Е. РЕВВОТ. Annales du Musée du Congo : Botanique, série I; ILLUSTRA- TIONS DE LA FLORE DU CONGo, par Ém. de Wildeman et Th. Durand. T. I, fasc. 5 : pp. 97 à 120 in-4*; planches XLIX à LX, dessinées par M» B. Herincq, MM. Ch. Cuisin et A. d'Apreval. Bruxelles, décembre ` 1899. Planche XLIX, Indigofera Dupuisii M. Micheli. — L. Eremanthus Descampsii Klatt. — LI, Hypolytrum. congolense C. B. Clarke. — LII, Isonema infundibuliflorum Stapf. — LIII, Erytrocephalum erec- tum Klatt. — LIV, Aristolochia Dewevrei de Wild. et Th. Dur. — LV, Dioscorea Thonneri de Wild. et Th. Dur. nova sp. —LVI, Dioscorea Pterocaulon de Wild. et Th. Dur. — LVII, Solanum symphyostemón de Wild. et Th. Dur. — LVII, Uvaria Moscoli de Wild. et Th. Dur. = LVIII, Vigna punctata M..Micheli. — LX, Clitoria tanganicensis M. Micheli et Desmodium tenuiflorum M. Micheli. ERN. MALINVAUD. Nouvelle Note au sujet du Rosa macrantha Desp., Réponse à M. Hy (Extrait du Bulletin de la Société d'Agricul- 128 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ture, Sciences et Arts de la Sarthe, t. XXXVI, pp. 245-250). Tirage à part. Le Mans, janvier 1900. Le Rosa macrantha Desp. continue d'être une pomme de discorde entre deux savants rhodologues (1). La Note ci-dessus, quë M. Gentil a bien voulu nous adresser, est la réponse à un article publié par M. Hy dans les Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'An- gers. N'ayant point recu cet article, nous nous bornons à signaler ici le nouvel échange d'observations à ceux qu'intéresse la suite du débat relatif à l'espéce problématique de Desportes. EnN. MALINVAUD. NOUVELLES (15 avril 1900). — La librairie « Georges Carré et C. Naud », 3, rue Racine, à Paris, vient d'éditer : Éléments de Paléobotanique, раг R. Zentren, ingénieur en chef des Mines, professeur à l'École nationale supérieure des Mines. Un vol. in-8*? raisin de 421 pages, avec 210 figures. Prix = 20 francs. « Il n'existait jusqu'à présent, tout au moins en langue francaise, aucun ouvrage général un peu élémentaire de paléobotanique, et ceux qui, botanistes, géologues ou mineurs, sans vouloir faire une étude spé- ciale et approfondie des végétaux fossiles, désiraient cependant s'initier à leur connaissance, dans un intérét scientifique ou technique, ne pou- vaient recourir qu'à des ouvrages trés détaillés et volumineux, remon- tant en outre à plusieurs anuées déjà et offrant par suite l'inconvénient de n'étre plus, sur beaucoup de points, en conformité avec les données actuelles de la science. » Notre savant Président de 1899, M. R. Zeiller, semblait particuliére- ment désigné pour combler cette regrettable lacune de notre littérature scientifique et le service rendu à l’enseignement supérieur par la publi- cation de l'ouvrage que nous venons d'annoncer sera fort apprécié. Une analyse détaillée en sera donnée prochainement dans la Revue par le rédacteur compétent. (1) Voy. dans le Bulletin t. XLV (1898), p. 476, l'analyse de : « Quelques mots au sujet du Rosa macrantha Desp., par M. Gentil ». „ Secrétaire -général, онын du Bulletin, ERN. MALINVAUD. 19088. — Lib.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MOTTEROZ, directeur. SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1900. Décès de M. Federico Tremols ................ Admission de M. René Maire......../.......:.....:..,.,,.e, Le Dioscorea Fargesii Franch., nouvelle Igname alimentaire л... Recherches histologiques sur le style et le stigmate des Compo De (Figures dans le Ve 722 rererere iene Remarques sur la phyllotaxie de l'Impaliens glanduligera........,... ` $ SÉANCE DU 23 FÉVRIER. M. le Président annonce le décès de M. Adrien Franchet, ancien pe sident de la Société et lève la séance en signe de deuil. : toners SÉANCE DU 9 MARS. Décès de M. Albert Gérard. ,,..,.....,...4 4.44 seseseserse.sese Sur la végétation dans l'huile (Figures dans le texle)......,......... Dismier . -..... Une nouvelle localité française de Sphagnum molle Sull............. i Additions à.la flore de Corse. (5 dU T. aguillon..... Sur un fruit anormal de Pirus Malus......:....ss.sssss.ses SÉANCE DU 23 MARS, acour...... Note sur la situation financière de la Soci été. Remerciements votés à M. Delacour. E E E e é a Lecture est donnée de Notes tératologiques anias par мм. Ch, _ Guffroy et t Саройшто................ DEET " Langlassé au Mexique et en Co- ве I x EE Note sur le Saxifraga Seguieri ai ` REVUE. BIBLIOGRAPHIQUE - nce de hen ойе chimiques ` ` et ENEE Ge quelques Champignons du groupe `` Nouvelle Note au sujet du Rosa ma Dématiées; Louis PLANCHON...... 125| ha Desp., Réponse à M. Hy; ез du Musée du Congo; WILDEMAN ` Ee E Ee ae EC AN E KE A deg Cs C> EECHER Ns Ch J Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à QUATRE heures du soir, habituellementles deuxième et quatrième vendredisde chaque mois. f JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1900 12 et 26 janvier. 217 avril. 21 juillet. 9 et 23 février. 11 et 25 mai. 9 et 23 novembre. - 9 et 23 mars. 22 juin. 14 et 28 décembre. ——á SM "La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangéres à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1568), sont cédés au prix de 10 fr. chaeun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr. - chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font | retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante, . Ce? N. B. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome .XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de botanique tenu d Paris en aoüt 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communications manuscriles adressées au Secrétariat par les membres tle la Société, pourvu qu'elles ajent trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin, ` + Тоц les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société ` ~ botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la - | Société. Ceux qui seront envoyés, en deux exemplaires, dans l'année même de leur · ` publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet. ue soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. ` MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment - priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient ММ, les membres à tirée leur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. N. B. — D’après une décision du Conseil, il n'est pas donné suite aux de- mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est — terminé depuis plus de deux ans.— Aucune réclamation n'est admise 1 des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. ern 14 pes ; >" Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, etc., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris BULLETIN - [SOCIÉTÉ BOTANIQU E DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 £T RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE: PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-SEPTIÈME (Troisième Série. — TOME VII) E 12900 _ | e ^" Séances d'Avril et Mai 1900. Addition à la séance du 23 Mars 1900. zo E SE SE ` AU SIEGE DE LA SOCIÉTÉ . сз RUE DE GRENELLE, 84 ` > ine) au Secrétaire général де la Société : le prix est t de 5 fran pour les membres de la Société, 7 francs pour les personnes étral с. а Ја Société, et 0 fr. 90 еп sus pour l'affranchissemen BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA son : = POUR 1900. Président : M. Emm. DRAKE DEL CASTILLO. А = Vice-présidents : - MM. Boudier; Boullu (abbé), Morot, de бео Secrétaire général : M. E. Malinvaud. pu Secrétaires : з Vice-secrétaires : MM. Guérin, Lutz. MM. Bois, Buchet. Trésorier : i Archiviste : M. Delacour, i. M. Éd. Bornet. ` Membres du Conseil; E MM. Jeanpert, ` — — MM. Van Tieghem, Mouillefarine, ` — | . Zeller, Р illi eux, Й | A Reds, SÉANCE DU 27 AVRIL 1900. PRÉSIDENCE DE M. DRAKE DEL CASTILLO. M. Buchet, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 23 mars, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce à la Société qu'elle a fail récem- ment deux pertes très regrettables : un de ses plus anciens membres étrangers, M. Volkmar Andres, est décédé à Clarens, canton de Vaud (Suisse), le 19 mars dernier, dans sa quatre- vingt-troisiéme année, et M. Gustave Planchon est mort subi- lement à Montpellier, le 13 avril, à l’âge de soixante-six ans. M. Andres, naguère pharmacien à Fleurier (canton de Neuchâtel, Suisse) op i| passa la plus grande partie de sa vie, avait été admis dans notre Compagnie le 26 novembre 1859. Il avait pris part, au mois de juillet de la méme année, à la session tenue par la Société à Pontarlier, et y avait fait une intéressante commu i.cation sur la flore du Jura (4). Ceux qui l'ont connu garderont de lui le souvenir d'un confrère trés aimable et d'une extrême obligeance. M. le Secrétaire général donne lecture de la Note sui- vante : GUSTAVE PLANCHON; par M. Jules de SEY NES. Notre Société a perdu, le 13 avril dernier, un de ses membres, M. Gustave Planchon, directeur de l'École supérieure de Pharmacie de Paris, qui l’honorail par sa science et son caractère. Son premier tra- vail, une thése pour le doctorat en médecine sur les Globulaires au point de vue botanique et médical, avait marqué la voie qu'il suivit pen - dant toute sa carriére. Ses principaux travaux ont eu pour objet l'étude de plantes médici- nales, Quinquina, lpecacuanha, Condurango, Jaborandi, etc.; ils sont condensés, ainsi que son enseignement, dans un ouvrage classique, le Traité pratique de la détermination des drogues simples d'origine végétale, paru en 1875. L'application des méthodes micrographiques à (1) Voy. le Bulletin, t, XVI (1869), p. xix. KE. T. XLVII. | ` (SÉANCES) 9 „d: = 130 SÉANCE DU 27 AVRIL 1900. cet ordre d'études lui a permis d'y apporter beaucoup de clarté et de le mettre au niveau des exigences de la science moderne. Ses travaux de botanique pure : Les principes de la méthode natu- relle, Les modifications de la flore de Montpellier depuis le seizième siècle, L'étude des tufs de Montpellier, témoignent, comme les précé- dents, de la sagacité, de la finesse d'observation et de la scrupuleuse exactitude que G. Planchon apportait à ses recherches. Ses occupations professionnelles, très absorbantes surtout depuis qu'il avait la direction de l'École de pharmacie, ne lui permettaient plus depuis plusieurs années d'étre assidu à nos séances; il avait pris une part active au Con- grés de Bruxelles en 1873 et avait porté la parole au nom de la Société botanique de France pour remercier en termes émus nos confrères belges de leur accueil cordial. ‚ Les nombreux titres scientifiques de G. Planchon, qui appellent une analyse moins sommaire (1), étaient rehaussés par le talent du profes- seur et par le caractère de l'homme désintéressé aux relations si affables, au cœur si chaud qu'on ne pouvait approcher sans lui rester attaché. Le souvenir de ce savant et de cet homme de bien restera vivant chez ses éléves, ses confréres et ses nombreux amis. M. Malinvaud rappelle que Gustave Planchon a donné naguère les articles suivants au Bulletin de la Société : 1857, tome IV : Sur la flore quaternaire des tufs calcaires de Castelnau, prés Montpellier. — Sur quelques monstruosités du Melianthus comosus. 1868, t. XV : Note sur l'origine de l'Elémi en pains. 1869, t. XVI : Sur la priorité de l'application de l'histologie à l'étude des drogues simples. 1872, t. XIX : Note sur les Ipecacuanhas striés. — Note sur le Condurango (nid de Condor). 4873, t. ХХ: Note sur la structure des écorces qui portent dans le commerce le nom de cannelles. — Discours de clóture de la séance tenue à Rochefort, en Belgique. — Rapport sur l'excursion faite par la Société à Anvers, et parti- culièrement sur le Musée Van Heurck. — Rapport sur le Musée commercial-industriel de Melle-lez-Gand. 18715,4. XXII : Sur un nouveau médicament du Brésil, introduit en Europe sous le nom de Jaborandi. ^ (1) Voy. plus loin, p. 147, le discours prononcé раг M. Guignard aux ob- «séques de M. б. Planchon. WC JEANPERT. — LETTRE (ISOPYRUM THALICTROIDES DANS L'AISNE). 131 M. le Président annonce une présentation nouvelle. M. leSecrétaire général présente à la Société deux ouvrages qu'elle vient de recevoir pour sa bibliothèque : Eléments de Paléobotanique par M. Zeiller, et un Traité d'anatomie et de physiologie végétales par M. Belzung, et il donne quelques détails sur ees deux importantes publications (on en trou- vera plus loin l'analyse détaillée dans la Revue). Lecture est donnée de la lettre suivante : LETTRE DE M. Kid. JEANPPERT А М. E. MALINVAUD. Monsieur et cher confrére, Vous seriez bien aimable d'annoncer à la Société que notre zélé et obligeant confrére, M. Dumée, de Meaux, vient de découvrir une nou- velle station de l’Isopyrum thalictroides, à Nogent-l'Artaud (Aisne), sur les bords du ru de Vergis, prés la Chornois, où cette plante rare est assez abondante. J'ai eu le plaisir de récolter cette plante à cette localité d'aprés les indieations que m'avait données si obligeamment M: Dumée. Cette plante croit en compagnie de l'Anemone ranunculoides, Paris quadrifolia et Phyteuma spicatum. Veuillez, cher Monsieur et confrère, agréer, etc. ? 9 e Cette lecture donne lieu à un échange d'observations rela- lives à la dispersion en France de l'Isopyrum thalictroides, entre MM. Aubriot, Boudier, Drake del Castillo, Gagnepain, Malinvaud, etc. Ce dernier rappelle qu'il a signalé lui-méme, il y a prés de trente-cinq ans, l'abondance de l'Anemone ranunculoilés et du Paris quadrifolia, faisant cortège à d'autres raretés de la flore parisienne, dans une autre localité du département de l'Aisne (1). (1) Voy. Note sur quelques herborisations à Folembray (Aisne), in Bul- letin, t. XIII (1866), рр. 391-393. ADDITION A LA SÉANCE DU 23 MARS 1900. NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE; par M. Michel GANDOGER (1). IV. — VOYAGE BOTANIQUE AUX ÎLES BALÉARES. g. Herborisations à Soller. C'est la localité la plus intéressante de Majorque, parce qu'elle est située au pied du grand massif montagneux de l'ile. En quelques heures | on peut récolter les plantes maritimes, méridionales, montagnardes et alpestres. La ville est construite au milieu de bois d'Orangers, de Citron- niers et d'Oliviers et entourée de montagnes à pic, véritables falaises cyclopéennes qui donnent à penser que la mer, aujourd'hui distante de 3 kilomètres, s'avançait jusqu'au pied même de ces montagnes. Soller est le centre des célèbres excursions au Puig Mayor, Gorch Blau, sierra de Cuba, Coma den Arbona, etc. Parmi plus de 200 plantes récoltées autour de la ville et au port, il convient de citer : Raphanus maritimus. Polygala rupestris. Lavatera cretica f. hirsuta. Hypericum tomentosum. Cneorum tricoccum. Lotus decumbens. — creticus. Vicia cuneata f. leiocarpa. Sedum glanduliferum. Crassula rubens. Rubia angustifolia f. longifolia. Carlina corymbosa. Bellium bellidioides. Sonchus pectinatus. Lactuca tenerrima. Crepis Triasii. Aetheorhiza montana. Sonchus cervicornis Nym. (1) Voy. plus haut, p. 120. Vincetoxicum luteolum. Erythrœa tenuiflora. Solanum sodomæum. Echium maritimum. Teucrium Willkommii. Plantago majoricensis Willk. Statice delicatula. Polygonum Roberti. Aristolochia bætica. Euphorbia pubescens. Smilax Willkommii. Juncus insulanus. Cyperus distachyos. Brachypodium pentastachyum. Festuca Fenas. Lolium macileutum. Lepturus erectus. GANDOGER. = VOYAGE BOTANIQUE AUX BALÉARES. 133 h. Herborisations au Barranco de Soller, Pla de Cuba et Gorch Blau (alt. 800-1200 mètres). Cette région, très accidentée, constitue les contreforts du Puig Mayor de Torella. П faut une grande journée pour son exploration. On traverse les bois d'Oliviers qui s'étendent jusque dans les gorges sauvages el à pic du Barranco pour arriver prés du Puig de l'Ofra (1090 mètres); on prend, à gauche, au milieu des landes, le sentier qui traverse le Pla de Cuba, au pied de la sierra de ce nom; puis successivement les fermes de Tulichant d'Amunt, d'Aumalluch, la belle source Font dese Roca (qui vient du Puig de Masanella, 1349 métres) et qui alimente le fameux Gorch Blau ou Lac bleu. C'est une espéce de large poche creusée dans les rochers qui entourent le torrent et dont les eaux, d'une extréme lim- pidité, sont d'un bleu foncé. Toute cette région est trés riche en plantes rares et endémiques; il est facile de les récolter sans s'écarter beaucoup du sentier muletier qui la traverse et va jusqu'à Lluch. Il faudrait tout citer; je me borne aux suivantes : Clematis semitriloba. Ranunculus Aleæ. — macrophyllus. Arabis muralis. Sisymbrium leiocarpum. Raphanus Landra. Viola Jaubertiana Marès. — Barceloi Nym. Silene velutina. — commutata. — glauca. Moehringia pentandra. Hypericum balearicum. — Cambessedesii Coss. Acer opulifolium. Erodium Reichardi, Vicia bifoliolata Rodr. Genista cinerea et forme plures ! Ononis erispa. Astragalus Poterium. Anthyllis rosea. Hippocrepis balearica. Cratægus brevispina Kze. Umbilicus Rodriguezii Gandoger sp. nova (1). Sedum glanduliferum. Bupleurum Darceloi Coss. Orlaya platycarpos f. glaberrima : rami divaricati, folia glauces- centia glaberrima. Helosciadium elatum Willk. Ligusticum Huteri Porta. Rhamnus balearicus Willk. Torilis neglecta. (1) UMBILICUS RopniGUEZII барт sp. nova. U. gaditanus? Rodr., in Ann. Soc. Esp. hist. nat. VII, 1879; extr. p. 16; U. horizontalis var. majoricensis Barcelo. — Spe- cies media inter U. gaditanum et U. horizontalem sed huic proximior a quo certe differt foliis latius crenatis inferioribus 4-6 cent. latis, corollæ viridis lobis triangu- lari-acuminatis aristalis, stylo subsessili antherarum basin æquanle, fructu subcy- lindrico, floribus pentameris horizontalibus pedicellatis laxeque spicatis. Caulis interdum pedalis bruneo-lineatus apice ramosus vel non remole foliosus. — Hab. Tulichant d'Amunt, Gorch Blau et Aumalluch in saxosis et rupibus umbrosis non raro; legi etiam in insula Ibiza supra urbem copiose inter Opuntias. 134 Daucus mauritanicus. Pastinaca lucida. Saxifraga tenerrima Willk.; Gandoger, in Dórfler Catal., 1899-1900 et Fl. hisp. exs., n° 496. — Il n'existe plus qu'environ une centaine de pieds de cette raris- sime espece dans l'unique en- droit oà Willkomm la découvrit en 1873 et oü j'ai pu la récolter moi-méme. Galium Crespianum Rodr. — tenellum. Cephalaria balearica Coss. GLOBULARIA MAJORICENSIS Gandoger sp. nova (1). Centranthus orbiculatus. Notobasis syriaca. Cirsium Willkommianum Porta. — MICROCEPHALUM Lge. — Nouveau pour Majorque. Helichrysum Lamarckii. — Fontanesii. PULICARIA MAJORICENSIS sp. nova (2). Santolina ericoides. Bellium bellidioides. Crepis Triasii. Erica multiflora. Cyclamen balearicum. Phlomis italica. Stachys cretica flores albidi. Gandoger ADDITION A LA SÉANCE DU 23 MARS 1900. Micromeria filiformis. Teucrium subspinosum Pourr. Rosmarinus laxiflorus. Digitalis dubia. Sibthorpia africana. — — f. minor : magis canescens, folia minuta 1/2 cent. lata pro- fundius lobata, calyx multo ma- gis hispidus. — Gorch Blau. Antirrhinum Barrelieri Bor. Linaria æquitriloba. OROBANCHE CONCOLOR Bor. — Nou- veau pour Majorque. Plantago capitata Ten. Passerina velutina. BUXUS BALEARICA Lamk. — U n'en n'existe plus qu'un seul pied au sommet du Barranco de Soller ! Parietaria mauritanica Dur. Smilax Willkommii Gandoger. Allium subvillosum. Anacamptis pyramidalis. Scirpus Savii. Carex nervosa. Anthoxanthum villosum. Cynosurus pygmæus Porta. Melica pyramidalis. Piptatherum cærulescens. Sesleria cærulea. Scolopendrium sagittatum DC. Chara connivens Salzm. (1) GLOBULARIA MAJORICENSIS; G. vulgaris var. major Willk. Ind. balear.; Bourg. exs. bal., n° 2156! — Media inter G. vulgarem L. et G. trichosantham F.M. (e Turcia et Asia Minore) sed huic ultimæ certe propior. Ab utraque differt caudiculis basi lignosis sepius crassitudine digiti minoris cum radicibus fruticosis e rupibus longe pendentibus, foliis crassis 2-3 cent, latis apice 3-5 dentatis, limbo ovato acuto basi attenuato-decurrente, caule pedali flexuoso ejus foliis lanceolatis longeque acumi- nato-aristatis, capitulis majoribus (2 cent. diam. latis), squamis exterioribus longio- ribus vix ciliatis, intimis vero corollam subæquantibus. Maio. — In fissuris rupium perpendic. ad Barranco de Soller, Coma den Arbona, Puig Mayor, Puig de Ga- latso, etc. — Species caudiculis fruticosis, foliis amplis crassis vere spectabilis et dis- tineta. (2) PULICARIA MAJORICENSIS : Est forma peculiaris ac sat memorabilis P. odoralœ a typo discedens caule rigidiore erecto-ramoso, pube molli elongata, foliis minus dentatis, squamis involucri exterioribus purpureis multo longioribus scilicet flosculos ipsos plerumque æquantibus. — Hab. frequens in pascuis ericetis ad basin Puig de l'Ofra, alt. 800 metr. TEE ы Аана TEST GANDOGER. — VOYAGE BOTANIQUE AUX BALÉARES. .135- i. Herborisations à la Coma den Arbona ct sur le Puig Mayor de Torrella (alt. 1200 mètres). į Point culminant de Majorque, ce pic est entouré de crêtes calcaires, arides, oü se trouvent une foule de plantes de premier ordre et de la plus. grande rareté; mais les individus en sont si clairsemés, cetle végétation. semble tellement en voie d'extinction qu'il est très difficile d'en re-. cueillir quelques exemplaires. C'est seulement en 2-4 échantillons qu'on peut se procurer Brassica balearica, Anthyllis rosea, Thymus Ri- chardi, etc., qu'on voit çà et là dans les fissures des rochers verticaux et souvent impossible à atteindre. Le jour n'est pas éloigné oü, pour bien des plantes endémiques à Majorque, celles-ci seront absolument éteintes, . comme, du reste, ailleurs en Espagne, à cause du déboisement, des sécheresses prolongées et de la dent d'une foule de bestiaux famélique$ qui détruisent tout et souvent pour toujours. Pour explorer le Puig Mayor on passe par Fornalutx (belles forêts de Chénes-verts) et la Coma den Arbona. Cette dernière est une trés riche localité, semblable à celle du Barranco de Soller. L'ascension en est longue et pénible. Au sommet, 1000 inétres, on découvre tout à coup le Puig Mayor entouré d'un océan de crétes blanches, dénudées; le paysage est extrémement piltoresque : | RANUNCULUS WEYLERI Marès; Gdgr nata vel lyrata. — Coma den Fl. hisp. exs., n° 492. — C'est Arbona. | ^ 7 une des grandes raretés de la | = = forma caules minus indurati,. flore européenne. Il n'en existe folia obovata vel oblonga tan- plus que 50 à 60 pieds dans tum crenata. Puig Mayor. l'unique localité connue, Cest- | Arabis muralis. | à-dire au nord du Puig Mayor, | THLASPI GRANATENSE Boiss. — Nou- vers 1400 mètres, sur une pc- veau pour les Baléares. Puig louse très en pente à côté de la Mayor, à côté du Ranunculus cabane ой on a établi un dépôt Weyleri. de neige ou glacière. Nasturtium microphyllum. — DôRFLERIANUS Gandoger, in Dór- fler Catal. 1899-1900 ; ЕІ. hisp. exs., n° 493. — Voisin du R. Weyleri. Clematis semitriloba. Pæonia Cambessedesii Wk. Lge. Brassica balearica L. forma : caules fruticosi, folia ovata basi pin- Helianthemum virgatum. Viola Barceloi Nym. Arenaria Bourgæana Coss. — CANTABRICA Amo. — Nouveau pour les Baléares. Puig Mayor. — balearica. Hypericum balearicum. RHAMNUS BouRGÆANUS Gdg. sp.n.(1). (1) RHAMNUS Bourcæanus Gandoger; R. lycioides Bourg., exs. balear., 1869, e loco classico! A R. lycioide differt habitu humiliore conferte erinaceo-ramosissimo,. ramis brevibus divaricatis condensatis, foliis 2-3-plo minoribus decidius 47 m. longis nec elongatis apice emarginatis obtusis basi abrupte truncatis, corolla minore pedun-- culisque tenuioribus. Hab. Coma den Arbona ad rupes verticales parce. — Habitu peculiari spinosissimo foliisque multo minoribus ovatis nec lineari-oblongis a R. ly- cioide bene distinguitur. 136 ADDITION A LA SÉANCE DU 23 MARS 1900. Astragalus Poterium. tion dans son unique localité Lotus tetraphyllus. connue, Puig Mayor, car il y Poterium balearicum Bourg. en a à peine une vingtaine de Amelanchier vulgaris. pieds. Potentilla caulescens. | Teucrium lancifolium Boiss. Saxifraga exilis Pollini. — Willkommii Porta. Pastinaca lucida. — pulverulentum Coss. Rosmarinus laxiflorus. Phlomis italica. Bupleurum Darceloi Coss. Pimpinella Tragium. Laserpitium angustifolium. | Thymus Richardi Pers. Ligusticum Huteri Porta. | Micromeria filiformis. Galium venustum Jord. (llores pur- | Sibthorpia africana. purei). Erinus alpinus. Asperula lævigata. Digitalis dubia Rodr. LONICERA MAJORICENSIS Gandoger (1). | Thymelæa velutina. Cephalaria balearica Coss. Euphorbia Gayi Salis. Scabiosa cretica. Crocus Cambessedesii Gay. — FRUTICULOSA Gandoger sp. n. (2). | Orchis maculata. Globularia тајогісепѕіѕ Gandoger. Dromus madritensis f. minor : glaber, Onopordum acaulon. culmus 1-2-spicatus tenuis, vix Cirsium Willkommianum Porta. 10 cent. altus, glumæ glabræ Helichrysum Lamarckii. late albo-marginatæ. Puig Mayor Santolina ericoides. — nanus Weig. Mieropus bombycinus. Cynosurus Porte ; Gandoger Fl. hisp. HIERACIUM AMPLEXICAULE. - -- Nouveau CLS., n° 489. pour les Baléares. Puig Mayor. | = — f. rubens : totus rubens lon- — phlomoides. giusque aristatus ac subminor. — purpurascens Schcele (sec. Rodr., Puig Mayor. l. c., p. 20). Melica rimarum Gandoger. — Coma Crepis Triasii. den Arbona. Taraxacum pyrenaicum. Poa crispata Willd. Cyclamen balearicum. Stipa capillata. Primula balearica Willk. — Superbe | Sesleria cœrulea. race du P. acaulis, mais mal- heureusement en voie d'extinc- Nombreuses Mousses. (1) LONICERA MAJORICENSIS Gandoger. L. pyrenaica « forma de Lojas obtusas mu- cronuladas » Rodriguez, in Ann. Soc. Esp. hist. nat. VIN, 1879, extr., p. 17. — Dans le vol. ХІ, p. 26 de mon Flora Europe, j'ai décrit un Xylosteum balearicum, voisin mais distinct du Lonicera pyrenaica. Les échantillons me furent envoyés par M. Crespi et récoltés par lui au Puig Mayor,le 15 juin 1879 en compagnie de M, J.-J. Rodriguez. Vingt aus aprés j'ai récolté la même plante dans le méme endroit, et ses caractères n'ont pas varié. C'est une race distincte qu'il. faut conserver et décrire à nouveau sous le nom de L. majoricensis : L. pyrenaica recedens ramis crassis tortuosis, foliis virescentibus late obovatis obtusissimis breviter mucronatis spathulatis, pedunculis folio multo brevioribus nee ei æquilongis, ovario globoso, corolla breviore ambitu ovato-campanulata intusque magis pilosa, stylo exserte. (2) SCABIOSA FRUTICULOSA : Forma insignis 5 marilimæ L., ab illa optime recedens caulibus perennantibus cvidenter fruticoso-'ignosis, foliis molliter pubescentibus non pinnati-ectís sed basi incisis cæterum crenalis, lobo terminali amplissime oblongo obtuso, pedunculis rectis, griseis, involucro longe piloso phyllis ejus lanceolatis, setis fructiferis elongatis, — Hab. Fornalutx, in olivetis passim. pter agebett" GANDOGER. — VOYAGE BOTANIQUE AUX BALÉARES. 137 j. Herborisations dans l'ile d'Ivice. Cette ile et celle de Formentera, sa voisine, possèdent une végétation précoce à cause de sa situation et du peu d'élévation de son relief. Il faut y aller herboriser de bonne heure; c'est pourquoi je quittais Ma- jorque, le 2 mai, par le vapeur qui fait le service entre Palma et Valence avec escale à Ivice, où j'arrivais le jour méme, dans la soirée, aprés une traversée de huit heures. ` J'ai séjourné huit jours à Ibiza, capitale de l'ile, pour rayonner, delà, dans les environs. Mes récoltes ont été d'environ 520 espèces. A signaler autour de la ville sur les collines maritimes, les champs et les Oliviers : Delphinium hispanicum Willk. Nigella damascena. Capparis rupestris. Cistus incanus. Helianthemum lævipes. — glutinosum. Reseda alha. Polygala rupestris. Alsine viscosa. Silene tridentata. Linum gallicum. Malva parviflora. Lavatera cretica. Ruta bracteosa. Fagonia cretica. Anagyris fœtida. Ononis inæquifolia. — Cherleri. Lotus creticus. — edulis. Vicia cuneata. Poterium microphyllum. Paronychia capitata. Umbilicus Rodriguezii Gandoger. — Similis exemplaribus тајогі- censibus, sed corolla demum rubens et spica densior. Opuntia vulgaris. Smyrnium Olusatrum. Thapsia decussata. Ferula communis. Valerianella eriocarpa. Phagnalon saxatile. Filago prostrata. Atraetylis cancellata. Carlina corymbosa. Seriola wtnensis. - Hedypnois mauritanica. Hyoseris radiata. Urospermum asperum. Cuscuta planiflora. Withania frulescens. Solanum villosum. Lithospermum apulum. Echium ereticum. Cynoglossum cheirifolium. Lavandula dentata. MiCROMERIA INODORA Benth. — Nou- ‘veau pour Ivice; abonde sur toutes les collines arides; deu- xième localité européenne con- nue! Stachys hirta. Thymus capitatus. Sideritis romana. Ajuga Iva. Beringeria hispanica. Teucrium capitatum forma. Linaria triphylla. Amarantus deflexus. Emex spinosa. Theligonum Cynocrambe. Mercurialis tomentosa. Euphorbia rubra. — BIUMBELLATA Poir. — Nouveau pour Ivice. Urtica balearica. — membranacea. Asparagus horridus. Asphodelus fistulosus. — microcarpus. Gladiolus segetum. Briza maxima. Gastridium lendigerum. 138 ADDITION A LA SÉANCE DU 23 MARS 1900. Lepturus incurvatus. Lolium strictum. Lamarckia aurea. | Phalaris minor. Vulpia ciliata. Stipa tortilis. Sur les bords de la mer, dans les marais salants, pelouses, moissons autour d'Ibiza : Ranunculus sardous. Papaver Argemone. Hypecoum grandiflorum. Eruca sativa. Lepigonum medium. Sagina maritima. Lotus decumbens Poir. Bonjeania recta. Arthrolobium scorpioides. Scorpiurus subvillosus. Melilotus sulcata. Medicago scutellata. — pentacycla. Apium graveolens. Helosciadium nodiflorum. Bupleurum protractum. Galactites tomentosa. Sonchus maritimus. Aetheorhiza bulbosa. Samolus Valerandi. Plantago altissima Jacg. Plantago crassifolia. Suæda fruticosa. Salicornia herbacea. Atriplex Halimus. -— portulacoides. Asparagus acutifolius. Juncus Tommasinii Parl. Carex extensa. Scirpus maritimus. Cyperus distachyos. Glyceria maritima. Sphenopus Gouani. Desmazeria loliacea forma ad D. ba- learicam Willk. vergens ob spiculas culmosque majores. Polypogon maritimus. Aeluropus litoralis. Lepturus incurvatus. — filiformis. ZOSTERA NANA. Roth. — Nouveau pour Ivice. Dans la sierra Escandills, chaine de montagne à l'ouest d'Ibiza, j^i récolté entre autres : Rapistrum glabrum. Cistus incanus. Silene Tenoreana. Linum gallicum. Erodium subtrilobum. Pistacia Lentiscus f. microphylla. Cneorum tricoccum. Rhamnus lycioides. Melilotus sulcata. Vicia euneata et f. leiocarpa. Poterium Magnolii. Paronychia argentea. Herniaria cinerea. Crassula rubens. Bifora testiculata. Thapsia decussata. Daucus mauritanicus. — aureus. Bupleurum semicompositum. Galium murale f. villosa : Totum (etiam pedicelli fructusque) cine- reum ac dense villoso canescens. Vaillantia hispida. Scabiosa maritima f. tenuis. Atractylis cancellata. Cynara Carduncellus. Silybum Marianum. Bellis annua. Senecio linifolius. Helichrysum angustifolium. — citrinum. Thrincia hirta. Sonchus pectinatus. Erica multiflora. Asterolinum stellatum. Chlora imperfoliata. Erythræa tenuiflora, Hyoscyamus albus. GANDOGER. = VOYAGE BOTANIQUE AUX BALÉARES. 139 Lithospermum incrassatum. Micromeria filiformis. — græca. — nervosa. — inodora. Teucrium capitatum forme. Phelipæa lavardulacea. Plantago Bellardi. Theligonum Cynocrambe. TUYMELÆA THESIOIDES Endl.— Nou- veau pour Ivice. Quercus coccifera. DACTYLIS IBIZENSIS Gandoger sp. nova (1). Juniperus phœnicea. — Oxyccdrus. Asparagus horridus. Scilla maritima. Allium sphærocephalum. Gastridium lendigerum. Lolium strictum. Bromus jubatus Ten. Selaginella denticulata. Mousses et Lichens. k. Herborisations dans l'ile de Formentera. L'unique moyen d'aller dans cette ile consiste à monter, à Ibiza, sur une barque de pécheur ou sur un transport de sel. On se confie à une coquille de noix et, quand le vent est favorable, on traverse cette mer lempétueuse, semée d'écueils, en deux ou trois heures; ce qui fut mon cas pour l'aller, mais non pour le retour! C'est le 3 mai 1899, que j'y abordai, aprés avoir visité les ilots Ahor- cados, Espardells, etc., afin de voir si j'y trouverais du nouveau. On débarque à la Sabina ou aux Molinos. Tout le nord de l'ile est bordé de larges et hautes dunes de sable; le terrain s'éléve ensuite en ondula- tions pierreuses, la plupart stériles; cà et là des bouquets de Pins et de Genévriers. Formentera a trois communes; j'allais coucher à San Fran- cisco, situé au centre de l'ile. De là on voit, au sud, la Mola, point cul- minant du pays : altitude, 187 mètres. La flore de Formentera est méridionale et quelque peu africaine; elle n'est pas dépourvue d'intérét, comme on va le voir par les plantes sui- vantes que j'y ai cueillies : Glaucium flavum. Helianthemum glutinosum. Papaver hybridum. — marifolium. — Rhœas. Frankenia hispida. Fumaria agraria. — intermedia. Eruca sativa f. hispida et f. leio- | Silene tridentata. carpa. — Cambessedesii B. R. Cakile maritima. — inflata f. angustifolia. Brassica sabularia Brot. Lepigonum rubrum. Hutchinsia procumbens. Sagina maritima. (1) DACTYLIS IBIZENSIS : Tenuis gracillimus, culmi filiformes 8-10 cent. alti ad vaginas violaccas asperulosi, folia plicata filiformia culmo breviora ad oras vix sca- riosa, flores spicati, spica parva circiter 1 cent. lata densa glabra, glumæ marginibus ciliatæ apiculato-subaristatæ, inferior cæteras plerumque æquans. — Hab. copiose in olivibus ad sierra Escandills insula Ibizœ. Gracilitate omnium partium forma hœc sane memorabilis, 140 | ADDITION А LA SÉANCE DU 23 mars 1900. Linum strictum. Malva nicæensis. Erodium chium. Ruta bracteosa. Pistacia Lentiscus. Cneorum tricoccum. - = f. longifolia. Ononis hispanica. Lotus creticus. Trifolium scaber. Medicago litoralis. — minima. Vicia cuneata. Loeflingia hispanica. Paronychia capitata. Herniaria cinerea. Polycarpon alsinefolium. Mesembryanthemum nodiflorum. Orlaya maritima. Daucus gummifer. Crithmum maritimum. Eryngium maritimum. Bupleurum semicompositum. Thapsia decussata. Torilis nodosa. Galium murale f. villosa Gandoger. Vaillantia hispida. Crucianella maritima. Carduus pyenocephalus. — tenuiflorus. Carlina corymbosa. Centaurea melitensis. Pinardia coronaria. Evax pygmæa. Phagnalon saxatile. [nula crithmifolia. Helichrysum decumbens. Filago gallica. — prostrata. Asteriscus aquaticus. Senecio crassifolius. Bellis annua. (1) CHÆNORHINUM FORMENTERE : Diotis candidissima. Picridium asperum. Sonchus oleraceus f. maritima : lobis crassis flores minores, etc. Picridium tingitanum. — hispanicum. Seriola œtnensis. Hedypnois mauritanica. Campanula Erinus. Anagallis phœnicea. — cirulea. Olea europea. Erythræa tenuiflora. Convolvulus althieoides. Hyoscyamus albus. Verbascum sinuatum. Chænorhinum rubrifolium. — FoRMENTERÆ Gandoger sp. n. (1). Lithospermum apulum. Echium maritimum. — crelicum. Anchusa italica. Linaria triphylla. Antirrhinum Orontium. Micromeria græca. Ajuga Iva Thymus capitatus. Rosmarinus officinalis. Beringeria hispanica. Marrubium vulgare. Sideritis romana. Teucrium capitatum. Salvia Verbenaca. Statice echioides. — ovalifolia. — dubia. — minuta. Plantago lagopus. — Bellardi. — Coronopus. — albicans. — — f. minor: fol. uncialia recurvata. Facies C. rubrifolii cui accedit, sed ab eo facile secernitur caule nano (3-5 cent. alto), apice thyrsum parvum confertum subsphæricum efformante haud aut vix ramoso, pube densiore patula, foliis radicalibus orbiculatis» pedunculis apertis crassis subduplo brevioribus, sepalis villosioribus ellipticis nec oblongis capsulam magis globoso-depressam vix superantibus, corolla intensius colo- rata extus hirtella sepalis superioribus saltem duplo longiore, stylo breviore. Hab. copiose in dunis maritimis ad « La Sabina » et ad salinas versus lagunam interiorem. Plantam hanc pulchellam cum speciminibus C. rubrifolii ab ipsissimo Castagne Massilie die 7 maii 1813 lectis et in herbario meo asservatis sedulo comparavi. GANDOGER. — VOYAGE BOTANIQUE AUX BALÉARES. 144 Plantago Psyllium. Bromus rigidus. Salicornia fruticosa. — maximus. Rumex bucephalophorus. — rubens. — divaricatus. Ægilops ovata. Thesium humile. Gastridium lendigerum. Mercurialis annua. Hordeum murinum. Euphorbia rubra. — vulgare. — serrata. Scleropoa maritima. — Paralias. TRISETUM BALEARICUM Gandoger sp. — exigua. nova (1). — terracina. Kœleria phleoides. Urtica balearica. Desmazeria loliacea. Morus alba. Lagurus ovatus. Ficus carica. Lolium rigidum. Juniperus turbinata. Lepturus incurvatus. Pinus halepensis. — erectus. Asparagus horridus. Psamma arenaria. Phoenix dactylifera. Polypogon maritimus. Scilla maritima. Piptatherum multiflorum. Trichonema Columns. Scleropoa rigida. Juncus insulanus. — patens Presl. — acutus. Triticum vulgare. Scheenus nigricans. Vulpia membranacea. Avena barbata. — ciliata. — saliva. Stipa tortilis. Brachypodium distachyon. Zostera marina. — ramosum. Dans l'ilot nommé Ahorcados (2), où se trouve un phare, j'ai récolté : Frankenia pulverulenta, Lotus creticus, Mesembryanthemum nodi- florum (avec une forme major : foliis floribusque duplo majoribus, caulibus validis arcte divaricato-dichotomis), Rosmarinus officinalis, Suœda maritima, Salsola oppositifolia, Obione portulacoides, Desma- 2егїа loliacea. L'ilot voisin, où se trouve un second phare, ne contient aucure végé- tation; c'est le rocher aride et nu. L'ile d'Espardells n'a pas, non plus, une végétation différente de celle de Formentera et elle est beaucoup moins variée. L'ile est bordée de dunes d'un sable éblouissant de blan- cheur, infestée de moustiques et habitée par un pauvre métayer qui vit péniblement du produit de son troupeau et du peu de blé qu'il peut récolter quand la sécheresse ne le brüle pas avant maturité. (1) TRISETUM BALEARICUM : Affinis T. pumili Kunth a quo differt vaginis adpresse pulverulentis nec patule hirsutis, culmo etiam apice puberulo, spica laxiore glaber- rima, glumis glabris angustatis apice vix emarginatis brevius aristatis, spiculis fere sessilibus. Hab. in collibus et pinetis siccis maritimis, tam ad Sabina quam ad San Francisco. | (2) La mythologie y plaçait des géants qui faisaient naufrager les navires et en dévoraient les passagers, probablement à cause desrécits dangereux de ces parages fertiles en naufrages. Le Gouvernement espagnol y a fait construire deux phares. 142 ADDITION A LA SÉANCE DU 23 MARS 1900. 1. Sur la flore de l'ile de Minorque. Malgré le désir que j'avais, lors de mon voyage aux Baléares, d'her- boriser moi-même à Minorque, je ne pus donner suite à ce projet. Mais la flore de cette ile est assez bien connue par les travaux de M. J.-J. Rodriguez, surtout par sa récente Florula de Menorca, 1899, in-8° de 160 pages. Ce zélé botaniste m'a communiqué, pendant plus de vingt .ans, toutes ses récoltes. Dernièrement M. Pons Guérau a également her- .borisé pour moi et a trouvé plusieurs plantes non encore signalées à Minorque. Je viens de déterminer ses récoltes ainsi que nombre d'es- pèces douteuses communiquées par M. Rodriguez; de sorte que les matériaux, joints à ceux récoltés par Porta et Rigo en 1885, ne me man- quent pas pour l'ile. Voici, du reste, avec les nouveautés récentes, les espéces endémiques ой les plus remarquables qu'on y trouve. Cette liste, avec celles que j'ai mentionnées ci-dessus, donnera une idée exacle de la végétation de J'archipel des Baléares : Clematis semitriloba Lag. Pæonia Cambessedesii Willk. HUTCHINSIA PROCUMBENS Desv. — Nouveau pour Minorque (Ro- driguez !). Succowia balearica Med. Lepidium Carrerasii Rodr. .RAPISTRUM HIRSUTUM Host. — Nou- veau pour Minorque (Pons!). Cakile ægyptiaca Willd. Viola stolonifera Rodr. Silene disticha Willd. Sagina Rodriguezii Willk. Lavatera minoricensis Camb. Althæa balearica Rodr. Erodium Reichardi DC. Hypericum balearicum L. Rhamnus balearicus Willk. ANTHYLLIS SPINOSISSIMA Pourr. (4. Hermanniæ var. histrix Willk., А. Aspalathi Rodr. non L.). = Il faut adopter le nom créé par Pourret; espéce trés distinete ! — fulguraus Porta. 'Lotus tetraphyllus L. Astragalus Poterium Vahl. Vicia bifoliolata Rodr. LATHYRUS TRACHYSPERMUS Webb; Bourg. pl. can., n° 783! — Nouveau pour l'Europe, mais omis раг Nyman. Signalé d'a- bord par M. Rodriguez, in Bull. Soc. bot. de Fr., XXV (1878) et récolté de nouveau par MM. Porta et Rigo en 1885. Hippocrepis balearica Jacq. Cratægus brevispina Кае. EPILOBIUM INTERMEDIUM Mérat. — Nouveau pour Minorque(Pons!). Polycarpon colomeuse Porta. CoRRIGIOLA TELEPHIIFOLIA Pourr. — Nouveau pour Minorque (Ro- driguez !). Paronychia brevistipulata Lge. Umbilicus gaditanus Boiss. Daucus Bocconi Guss. Pastinaca lucida L. Kundmannia insulana Gandoger (K. sicula f. Huetiorum Willk.). VALERIANELLA PUBERULA DC.— Nou- veau pour Minorque (Pons!). Senecio Rodriguezii Willk. Aster minoricensis Willk. Soliva lusitanica Less. Helichrysum Lamarckii Camb. Cirsium balearicum Porta. — microcephalum Lge. Centaurea balearica Rodr. Seriola cæspitosa Porta. Sonchus cervicornis Nym. GUFFROY ET CAPODURO. Crepis Triasii Nym. Cyclamen balearicum Willk. Lysimachia minoricensis Rodr. Coris hispanica Lge. Erythræa divaricatą Porta. Echium balearicum Porta. Linaria æquitriloba Duby. — CYMBALARIA Mill. — Nouvenu pour Minorque (Rodriguez !). — ACUTANGULA Теп. — Nouveau pour Minorque (Rodriguez !). — fragilis Rodr. Sibthorpia africana L. Digitalis dubia Rodr. UALAMINTHA NEPETA Savi. = Nou- veau pour Minorque (Pons !). Mentha Rodriguezii Malinvaud. ‘Origanum majoricum Camb. Micromeria Rodriguezii Janka. — liliformis Benth. Teucrium lancifolium Boiss. — subspinosum Pourr. — Majorana Pers. — Millkommii Porta. Daphne vellæoides Rodr. Thymelæa velutina Meisn. -- NOTES TÉRATOLOGIQUES. 143 Statice Smithii Ten. — delicatula Gir. — Coste Willk. — oxylepis Boiss. Euphorbia flavo-purpurea Willk. — PITHYUSA L. — Nouveau pour Minorque (Pons!). — imbricata Vahl. -— Gayi Salis. — Cupani Guss. Urtica balearica L. Merendera filifolia Camb. Iris sicula Tod. ALLIUM ÆSTIVALE Rodr. in litt. (1). Crocus Cambessedesii Gay. — magontanus Hodr. Leucoium Hernandezii Camb. Triglochin laxiflorum Guss. Juncus Tommasinii Parl. — HYBRIDUS Viv. — Nouveuu pour Minorque (Rodriguez!). SORGHUM HALEPENSE Pers. — Nouveau pour Minorque (Pons!). Holcus glaucus Willk. Hordeum rubens Willk. NOTES TÉRATOLOGIQUES; par MM. Ch. GUFFROY et CAPODURO (2). 1. Concrescence de deux hampes de Bellis perennis (M. CAPODURO et Ch. GurFnoY) ? = Le pied de Páquerette présentait une hampe ne différant de la normale que. par la présence juste au-dessous du capitule fleuri d'un autre petit, encore fermé, subsessile (vov. lig. ТА). Fallait-il voir là concrescence ou ramification anormale (ou atavisme?). La harpe coupée ne laissait voir à l'œil nu qu'une seule cavité, comme à l'ordinaire, dans la moelle fistuleuse, et permettait ainsi d'incliner vers la seconde hypothése. L'examen (1) ALLIUM ESTIVALE : Bulbillæ brunneæ utrinque acuminatæ ellipticæ facie plana altera vero concava, spatha univalva calyptræformis longissime acuminata, stamina inæqualia : 3 interiora tripartita exserta exterioribus duplo longiora, stamina exte- гіога autem brevia cum antheris violaceis perigonium circiter quantia, appendix staminorum exteriorum erecta duobus lateribus filiformibus tenuiterque contorto- plicatis brevior, folia late linearia glaucescentia. — Hab. in glareosis maritimis prope Mahon. Ex alfinitate A. polyanthi a quo, præter inflorescentiam, recedere videtur flori- tione serotina (sub fine julii usque ad mensem septembr.) seminibusque tenuius .granulatis. (2) Voy. plus haut, p. 116... : n 144 ADDITION A LA SÉANCE DU 23 MARS 1900. microscopique a démontré qu'il n'en était rien (voy. fig. 1 B). Il s'agissait bien de deux hampes concrescentes avec soudure des deux cercles libéro-ligneux à leur point de contact, de façon absolument intime. L'une des hampes était beaucoup plus développée que l'autre; c'était la seule fistuleuse. Son tissu cortical était norma- lement développé, tandis que très réduit pour l'autre, oü les cel- lules médullaires se trouvaient comme disposées dans une direction parallèle à la tangente au point de contact. Rien d'extraordinaire Fig. 1. d'ailleurs dans aucun tissu. Ce qu'il y a en somme de particulière- ment notable, c'est la soudure intime des deux cercles libéro- ligneux. II. Doublement ramulaire et floral chez Pinardia coronaria (Ch. GurrRov). — L'examen de la fig. 2 А (vue de dessus) et de la fig. 2B (vue de dessous) montre mieux que toute description l'aspect parliculier de cette fleur de Pinardia apparaissant comme formée de deux capitules unis en un seul. А ajouter que le ra- meau floral était trés sensiblement plus gros (presque le double) que les rameaux normaux. L'étude microscopique de ce rameau a fourni avec un plan de ; косе PCT DUE Ge weg GUFFROY ET CAPODURO. — NOTES TÉRATOLOGIQUES. 145 structure semblable à celui existant dans le cas ordinaire une dif- férence remarquable : les faisceaux libéro-ligneux, de méme grandeur et tous aussi distincts, étaient en nombre double. Qua- torze faisceaux existent normalement : il y en avait vingt-huit. Fig. 3. Le dédoublement de la fleur était la conséquence du dédouble- ment des faisceaux, mais nous n'avons pu en déterminer la véri- T. XLVII. (séances) 10 146 ADDITION A LA SÉANCE DU 23 MARS 1900. table cause, puisque nous ne possédions pas — ce qui eüt été fort intéressant — la plante entiére. Ш. Une cerise double (Ch. GurFRoYv). — Ce curieux fruit, re- présenté figure 3, présentait l'union compléte des tissus des deux drupes qui, considérées séparément, se montraient absolument normales, avec chacune un noyau. Le pédoncule, pas plus gros que les autres, ayant été examiné au microscope, s'est trouvé iden- tique aux pédoncules des autres cerises, tant pour la structure que pour le nombre et la grandeur des faisceaux. En résumé, les organes doubles que nous venons d'examiner se sont produits suivant trois processus différents, ayant entrainé : 1° Aucune modification anatomique (Cerasus); 2 Le doublement du nombre des faisceaux libéro-ligneux (Pinardia) ; 3 L'union intime en un point de deux cercles libéro-ligneux ( Bellis). À i SÉANCE DU 14 MAI 1900. PRÉSIDENCE DE M. DRAKE DEL CASTILLO. M. Bois, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 27 avril, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la précédente séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. CHEVALIER (Auguste), licencié és sciences, rue des Boulangers, 21, à Paris, présenté par MM. Van Tieghem et Malinvaud. M. le Président annonce une nouvelle présentation. M. le Ministre de l'Instruction publique a informé M. le Président, en date du 3 mai, qu'il venait de prescrire l'ordon- nancement d'une somme de 1000 francs affectée à la subven- lion qu'il accorde tous les ans à la Société botanique de France. M. le Président a écrit à M. le Ministre pour le re- mercier de sa libéralité. M. Guérin, secrétaire, donne lecture du discours suivant, prononcé par M. Guignard aux obséques de M. Gustave Planchon : DISCOURS PRONONCÉ AU NOM DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE DE PARIS, par M. le professeur Léon GUIGNARD (1). Vous venez d'entendre l'expression émue des sentiments d'estime et d'affection qu'inspirait à tous l'excellent directeur, le collègue dévoué, l'homme bienveillant que nous avons perdu si soudainement. Je vou- drais, à mon tour, essayer de retracer à grands traits la carrière scienti- fique du professeur, presque tout entière écoulée dang notre École, oü il lenait hier encore une si grande place, oü il laisse aujourd'hui un si grand vide. (1) Voy. plus haut, p. 129. 148 SÉANCE DU 11 млг 1900. Gustave Planchon est né à Ganges, pelite ville située au pied des Cé- vennes, dans l'Hérault, le 29 octobre 1833. Ses parents étaient presque sans fortune, mais ils tenaient l'instruction en honneur. Ils avaient eu, dix ans auparavant, un premier fils, Émile, dont l'influence a été décisive sur son jeune frére. Quand ils virent chez l'ainé d'heu- reuses dispositions à l'étude et une ardeur au travail peu commune, ils n'hésitérent pas à consentir les plus lourds sacrifices pour faire de lui un pharmacien. Ils entrevoyaient avec fierté le jour oü il deviendrait possesseur d'une modeste officine. On sait combien leurs espérances ont été dépassées! L'humble étudiant en pharmacie, docteur és sciences dés l’âge de vingt et un ans, professeur à l'Institut horticole de Gand, ensuite à l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, devait finalement re- venir à Montpellier pour y occuper brillamment les chaires de botanique de la Faculté des sciences, de l'École de pharmacie et de la Faculté de médecine, et continuer la série des Richer de Belleval, des Magnol, des De Candolle, pour ne citer que quelques-uns des plus grands botanistes qui les ont illustrées. Mais les débuts d'Émile Planchon avaient été d'autant plus pénibles qu'il tenait à venir en aide à sa famille pour assurer l'éducation de son frére Gustave. Ce dévouement fut en partie l'origine de sa fortune scien- tifique; chargé d'abord par Sir William Hooker de la conservation des collections du Jardin de Kew, choisi ensuite par Van Houtte pour pro- fesser la botanique à Gand, Émile put, durant plusieurs années, s'adonner à ses goüts, sans souci du lendemain, et se livrer aux recher- ` ches qui devaient un jour le placer au premier rang des botanistes de notre "époque. Stimulé par un tel exemple, dans ce milieu montpelliérain oü les sciences nalurelles ont toujours compté de fervents adeptes, Gustave Planchon, notre regretté directeur, ne tarda pas à marcher sur les traces de son frére et, comme lui, par son travail, par ses qualités natives, à dépasser le but de ses ambitions premiéres. Parvenu plus tard aux hon- neurs, il aimait à rappeler ce qu'il devait à son frére et à lui reporter la meilleure part de ses succès personnels. Tous deux ont été les fils de leurs œuvres, et il est juste, aujourd'hui, d'associer leurs noms dans un méme témoignage d'estime et d'admiration. Gustave Planchon s'inscrivit d'abord comme étudiant à la Faculté de médecine de Montpellier, dont il fut lauréat pendant trois années consécutives. Recu docteur en médecine en 1859, il était nommé, l'an- née suivante, agrégé prés la méme Faculté aprés un excellent concours. A peine venait-il de conquérir ce titre envié, que la Faculté des sciences de l’Académie de Lausanne désirait se l’adjoindre comme professeur de botanique. H accepta celte fonction et la remplit pendant deux années, тир» GUIGNARD. — DISCOURS SUR GUSTAVE PLANCHON. 149 de 1860 à 1862. C'était pour lui l'occasion de s'initier à la connaissance de la flore de Suisse si intéressante et si variée, et en même temps si différente de celle de la région montpelliéraine. Ce séjour à Lausanne ne devait être qu'un éloignement momentané ; mais les excursions bota- niques qu'il lui avait permis de faire dans le pays Vaudois étaient restées parmi ses plus agréables souvenirs. Revenu au pays natal, il se fait recevoir au cours de la méme année, en 1864, docteur és sciences naturelles, pharmacien et agrégé à l'École supérieure de pharmacie de Montpellier. Ces nouveaux succés devaient avoir, pour son avenir et pour notre École, les plus heureuses conséquences. En effet, la chaire d'Histoire naturelle des médicaments, dans laquelle Guibourt avait remplacé Pelletier en 1835, devenait vacante en 1866, par la retraite volontaire du savant auteur de l'Histoire naturelle des drogues simples. Par la nature et la valeur de ses travaux, comme par ses qualités professorales, Gustave Planchon paraissait tout désigné pour recueillir cette succes- sion; c'était d'ailleurs l'avis et le secret espoir de Guibourt, et cela seul suffirait à montrer que l'École n'eüt pu faire un meilleur choix. Aucun autre ne possédait, en effet, des connai:sances mieux appropriées à l'enseignement dela matiére médicale. Les travaux publiés par Gustave Planchon avant sa nomination dans notre École témoignaient d'un excellent esprit d'observation et d'une intelligence capable d'embrasser toutes les branches de l'histoire na- turelle. L'un de ses premiers Mémoires, présenté comme thése de doctorat en médecine, et dans lequel il traitait la question controversée des affinités botaniques des Globulaires, s'élevait déjà bien au-dessus de la plupart des travaux de ce genre. La méme remarque s'applique à sa thése de pharmacie sur le kermés animal. Si l'emploi de ce produit en médecine n'a plus guére aujour- d'hui qu'un intérét historique, le travail en question n'en est pas moins méritoire pour avoir établi les caractères distinctifs des différents in- sectes à kermés, que l'on avait souvent confondus jusque-là sous une dénomination commune. Dans le travail qu'il soumit à l'appréciation de la Faculté des sciences de Paris pour le doctorat és, sciences naturelles, il étudiail, au point de vue géologique et paléontologique, les tufs de la période quaternaire dans la région de Montpellier. [1 mit en évidence le róle prépondérant des.sources incrustantes, et, en déterminant avec soin les végétaux de cette période, qui sont le commencement de la période actuelle, il montra que certaines espéces, cultivées telles que la Vigne et le Fi- 150 SÉANCE DU 11 Mar 1900. guier, dont on discutait l'indigénat, sont réellement spontanées dans le midi de la France. Ces recherches furent bientôt suivies d'autres travaux sur la flore de la région de Montpellier, considérée au point de vue des modifications survenues quant à l'introduction et à la disparition des espéces depuis plusieurs siécles. Gustave Planchon fut amené ainsi à publier, soit seul, soit en collaboration avec son frére, plusieurs Mémoires intéressants sur l'histoire de la botanique et sur les naturalistes qui, à partir du seizième siécle, se rendaient de tous les coins de l'Europe à Montpellier, comme en un lieu de pèlerinage oü les attirait la renommée des savant célèbres qui s'y succédaient pour ainsi dire sans interruption. On ne s'étonnera pas que, gràce à la variété des connaissances ac- quises et à l'esprit critique développé par ces recherches variées, Gustave Planchon ait su traiter en maitre les questions parfois les plus difficiles. Je n'en citerai comme exemple que son travail de 1864 sur les Quin- quinas. Depuis l'époque oü Guibourt avait exposé, avec sa compétence habi- tuelle, l'ensemble des données que l'on possédait alors sur ce sujet, nombre de faits nouveaux étaient venus s'ajouter à l'histoire de ces plantes. Mais la multiplicité méme des documents, trop souvent contra- dictoires, jointe au peu de certitude des déterminations des écorces commerciales, avaient entrainé sur plusieurs points la plus grande con- fusion. Préeiser les caractéres botaniques des espéces, établir leur synonymie, distinguer leurs variétés, rapporter à chacune d'elles les écorces du commerce, tenter ensuite une classification naturelle de ces écorces suivant leur origine botanique, en s'appuyant sur les caractéres extérieurs et sur la structure, tel était le but à atteindre et tel a été le résultat de la belle Monographie des Quinquinas, qui a mis enfin l'ordre dans le chaos des déterminations antérieures. L'importance des caractères anatomiques dans les études de matière médicale, pressentie déjà dans ce travail, allait désormais s'affirmer de plus en plus à partir du jour ой Gustave Planchon fut appelé à professer dans notre École. Certes l'œuvre de Guibourt était des plus remarquables pour n époque, et l'on peut dire qu'il a été le créateur de l'enseignement de la matiére médicale. Mais la science marche sans relâche; ses méthodes vont se perfectionnant constamment. On ne devait plus se contenter de l'étude pure et simple des caractères extérieurs; il était nécessaire de pénétrer dans la structure intime des organes. А ces nouveaux procédés d'inves- tigation, on a gagné deux choses importantes; d'une part; la connais- sance des caractères les plus fixes pour la détermination des produits; d'autre part, des données précieuses pour la localisation des principes GUIGNARD. — DISCOURS SUR GUSTAVE PLANCHON. 151 actifs, c'est la voie nouvelle qu'a parcourue l'enseignement de notre savant collègue. Sous ce rapport, il a été un rénovateur. Si je voulais maintenant donner un aperçu des travaux qu'il a publiés en s'inspirant de ces méthodes, il faudrait rappeler toute une série de recherches sur les Salsepareilles, les Ipécas, les Cannelles, les Rhu- barbes, le Jaborandi, les Strychnos, et tant d'autres substances dont il a décrit avec précision les caractères, soit dans des Mémoires spéciaux, soit dans les Traités généraux dont la science lui est redevable. Lorsqu'il fut appelé à reviser l'ouvrage classique de Guibourt, un respect bien naturel pour l'œuvre si consciencieuse du maitre lui com- mandait, comme il le dit lui-même, la plus grande réserve dans les changements à introduire. Il crut devoir se borner à ajouter çà et là quelques données anatomiques, se proposant d'appliquer les méthodes plus modernes à l'ensemble des médicaments simples dans des ou- vrages spéciaux. Ces ouvrages, qui marquent les étapes successives des progrès de la matière médicale, sont connus de tous; c'est d'abord le Traité pratique de la détermination des drogues simples, publié en 1875-1876; c'est ensuite cette œuvre magistrale intitulée : Les drogues simples d'origine végétale, quia paru en 1895-1896, avec la précieuse collaboration de M. Collin et qui représente, en quelque sorte, la syn- thése des connaissances actuelles sur la morphologie, l'histologie, la géographie botanique des plantes médicamenteuses. | Est-il besoin d'ajouter que, sous l'impulsion de notre directeur, les collections de matiére médicale, déjà assez importantes au temps de Guibourt, n'ont cessé de s'enrichir, surtout depuis leur installation dans les bâtiments de la nouvelle École? Aussi intéressantes pour l’his- toire de cette science que nécessaires à l'enseignement pratique de la pharmacie, elles n'ont pas été moins utiles aux travailleurs qui, sur les conseils du maitre, sont venus y puiser les matériaux de recherches nouvelles. | Dans ces dernières années, notre directeur se plaisait à retracer l'his- toire de l'antique et légendaire maison de Nicolas Houel, berceau de la corporation des apothicaires et du collège de pharmacie. La plume élé- gante et alerte, qui plus d'une fois avait jadis fait revivre la figure ori- ginale de quelques-uns des anciens botanistes montpelliérains, excellait à rappeler les origines, les changements et les vicissitudes de la Compagnie et du Collége des pharmaciens, les luttes pour l'autonomie, l'organisation des divers enseignements : physique, chimie, pharmacie et histoire naturelle. Lis | Tous сез travaux, Messieurs, qui ont touché tour а tour а la géologie, à lazoologie, à la botanique, à la matière médicale, à l'histoire de Ја pharmacie, toule cette existence, trop tôt brisée, mais si bien ,remplie 152 SÉANCE DU 11 MAI 1900. jusqu'au dernier jour, ne nous font que trop sentir, devant le cercueil, la perte cruelle que nous venons d'éprouver. C'était unidevoir pieux, pour le professeur de botanique générale i p P € H d'apporter aujourd'hui à Gustave Planchon le tribut de nos hommages et de nos regrets. M. le Secrétaire général donne lecture de la Note sui- - vante : COMMENT LE MOT MALUS EST DÉRIVÉ DES DIALECTES BRITTONIQUES DE LA LANGUE CELTIQUE, par M. le B* C.-A. PICQUENARD. M. Malinvaud a eu l'amabilité de faire appel à mes connaissances philologiques pour élucider l'origine du mot Malus. Voici le résumé de mes recherches : Le vieil idiome armoricain (breton actuel) employait l'article défini œ (le, la, les); les formes ar, er, an, en, al, el, sont mo- dernes. Les Latins connaissaient certainement cet article, et la preuve, c'est que de l'expression celtique a pir, le (1) poire, ils ont tiré pirus et non pas apirus, quoique les Celtes aient dü cer- tainement prononcer devant eux apir, en désignant le fruit en question. Pour le mot Malus la dérivation est bien plus intéressante. Elle nous montre que les Latins connaissaient non seulement l'article celtique a, mais encore un autre phénoméne presque spécial aux langues d'origine celtique, le phénomène des mutations des con- sonnes initiales. Dans la langue bretonne — et les autres langues celtiques nous offrent des faits analogues — dans la langue bretonne, dis-je, l'article défini provoque, au commencement des noms féminins employés au singulier, l’adoucissement en v des consonnes m et b. Ainsi, avec l'article actuel les mots merc'h (prononcez merrh), fille, et báz, bâton, donnent ar verc'h, la fille et ar váz, la (2) bàton. Je ferme cette parenthése utile pour mes explications étymolo- giques, et je reviens à la dérivation du mot Malus. (1) Pir, poire, est du genre masculin dans nos dialectes bretons. (2) Encore un mot oü le genre n'est pas le méme en breton et en francais. О о ао осо AN aa rat CEN PICQUENARD. => ÉTYMOLOGIE DU MOT MALUS. 153 Le mot « pomme » se traduit par aval dans les deux idiomes actuellement vivants de la branche brittonique des langues cel- tiques (gallois et breton); ce sont ces idiomes qui frappèrent jus- tement le plus souvent les oreilles des Latins. « Pommier » se traduit par avalen en dialecte vànnetais. Avec l'article ancien cela donnait а aval (le pomme), a avalen (le pommier) dans le langage écrit, mais simplement 001, áva- len, dans le langage parlé. Les Latins dissociérent ces sons de la manière suivante : â, article; val, pomme; â, article, valen, pommier. Ils pensérent que val et valen étaient le résultat de la mutation de substantifs celtiques qui se fussent écrits isolément mal et malen et la preuve absolument indubitable qu'ils raison- nérent ainsi, c'est que leur mot Malus est du féminin et que, s'il y eüteu deux mots celtiques mal et malen, ils seraient devenus val el valen aprés l'article a, cet adoucissement de m en v aprés l'ar- ticle défini étant, nous l'avons vu plus haut, un caractére propre aux substantifs féminins employés au singulier. Dasé sur un principe faux, leraisonnement des Latins fut rigou- reux en apparence. Ils le poussérent jusque dans ses derniéres conséquences et crurent à l'existence dans les idiomes brittoniqnes des mots mal et malen; ils leur attribuérent, à cause de la muta- tion supposée de leurs consonnes initiales aprés un article, au singulier, le genre féminin qu'ils donnérent à leur mot Malus. La chose est d'autant plus piquante à constater que les Latins trai- taient volontiers les autres peuples de barbares... Cependant les recherches que j'ai faites au sujet du mot Malus montrent nelte- ment, me semble-t-il, que ce peuple orgueilleux n'avait pas dé- daigné de se rendre compte de certains phénoménes de la pho- nétique celtique (1). (1) On remarquera l'analogie quiexiste entre aval (breton), afal (prononc. aval, gallois), ubhal (prononc. ow-al, irlandais), Apfel (allemand) et apple (anglais). SÉANCE DU 25 MAI 14900. PRÉSIDENCE DE M. DRAKE DEL CASTILLO. M. Guérin, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 11 mai, dont la rédaction est:adoptée. Par suite de la présentation faite dans la séance précé- dente, M. le Président proclame membre de la Société : M. TiLLIER, professeur d'arboriculture de la ville de Paris, 1, avenue Daumesnil, à Saint-Mandé (Seine), pré- senté par MM. Cl. Duval et Malinvaud. M. le Président annonce ensuite une présentation nouvelle. M. le Secrétaire général donne lecture des communications suivantes : | LETTRE DE M. Ludovie LEGRÉ A M. MALINVAUD. Marseille, le 19 mai 1900. Mon cher Secrétaire général, La déesse Fors, à qui les botanistes herborisants doivent leurs meil- leures découvertes, vient d'offrir à la Florule des environs de Marseille l'occasion d'enregistrer une précieuse trouvaille. Je guidais, il y a huit jours, mes amis MM. Kieffer et le professeür Gerber à travers les escarpements que domine la Тее de Puget et qui bordent la mer, au sud de notre territoire, entre Marseille et la petite ville de Cassis. Quelle ne fut pas notre surprise, je dirais volontiers notre saisissement, lorsque nous nous trouvàmes en présence d'un vieux pied de Genévrier de Phénicie dont les rameaux servaient de support à une colonie, trés dense et trés vigoureuse, d’ Arceuthobium Oxycedri ! J'avais déjà vu ce parasite sur le Juniperus communis et le J. Oxy- cedrus, en diverses localités du département des Basses-Alpes (1). Mais (1) Bulletin de la Société botanique de France, séance du 9 décembre 1892 s bn ét | LEGRÉ. — LETTRE (ARCEUTHOBIUM OXYCEDRI PRÈS MARSEILLE). 155 c'était dans la région même où se trouvent les stations indiquées par la Flore de Grenier et Godron, et ces découvertes n’avaient rien de sur- prenant. On ne peut pas dire la même chose de celle que nous venons de faire dans le terroir de Marseille. Les conditions de milieu sont, en effet, tout autres. Il y a, — on le comprend aisément, — une différence notable entre le climat de la Haute-Provence et le littoral de la Méditerranée, au sud de Marseille. Le vieux Mourven (1) qui donne asile à notre Arceuthobium s'étale en plein soleil, sur un rocher dont la base plonge à pic dans la mer et qui lui-même est dominé, du côté nord, par des escarpements plus hauts : en sorte que l'Arceuthobium végète là sous une température que toutes les circonstances concourent à rendre parfois très élevée. А noter encore que c'est sur le Juniperus phænicea que nous ren- controns cette fois l Arceuthobium Oxycedri. Je n'ai pas le temps de faire des recherches pour savoir si sa présence sur le Genévrier de Phé- nicie avait déjà été constatée. Si le fait est nouveau, vous voyez combien il offrira d'intérét. Castagne, en son Catalogue des plantes qui croissent naturellement dans le département des Bouches-du-Rhône, œuvre posthume publiée en 1862, avait, en ces termes, attribué l'Arceuthobium à une com- mune de l'arrondissement d'Aix: e Sur le Juniperus Oxycedrus. Mimet. Trés rare ». Sur la foi de cette indication, maints et maints botanistes avaient battu les collines de Mimet, mais toujours saus résultat. Honoré Roux traita de fable l'affirmation de Castagne et, lorsqu'il fit paraitre son Catalogue des plantes de Provence, il se garda bien de la repro- duire. Notre récente découverte permet de croire que le renseignement donné par Castagne était véridique. Sur les collines de Mimet, au nord де la chaine de Notre-Dame-des-Anges, l Arceuthobium aurait trouvé un habitat ressemblant beaucoup plus à celui qu'il a élu dans les Basses- Alpes. En tout cas, voilà désormais le département des Bouches-du- Rhóne et la commune de Marseille en possession assurée de ce curieux végétal. J'ajoute que l'endroit oü nous l'avons vu le 12 mai dépend d'un vaste domaine, en grande partie rocheux, nommé La Gardiole, et dont l État a récemment fait l'acquisition pour le reboiser en Pins d'Alep. Le Genévrier de Phénicie qui nourrit notre petite Loranthacée est donc placé sous la juridiction de notre honoré confrére, M. Paul Carriére, conservateur des Forêts à Aix. Nous le lui signalerons, afin qu’il le prenne sous sa protection et le défende, éventuellement, contre la cognée. Mais nous espérons qu'en fovillant avec soin cette cóte abrupte, nous / (1) Nom provençal du Juniperus phœnicea. 156 SÉANCE DU 25 MAi 1900. aurons bientôt l'occasion d'apercevoir d'autres pieds de Juniperus phœ- nicea ou de J. Oxycedrus, envahis aussi par l'Arceuthobium Oxy- cedri. Je vous prie d'agréer, etc. [Note communiquée pendant l'impression. —- M. Flahault, que j'avais informé de ma découverte де l Arceuthobium sur le territoire de Mar- seille, m'écrit à ce sujet : « ... Votre découverte de l'Arceuthobium aux environs de Marseille m'in- téresse fort. Puisque vous comptez l'annoncer à la Société botanique, voulez-vous en profiter pour faire connaitre que j'ai observé cette curieuse plante dans la zone du Chéne-vert de la vallée du Verdon? ll y est trés abondant sur les Genévriers Oxycèdres, entre Sainte-Croix du Verdon et Montpezat, et bien que le Juniperus phœnicea soit abondamment mélangé à l'Oxycédre, mes patientes recherches pour trouver un Arceuthobium sur un J. phœnicea ont été infructueuses. Je l'ai cherché inutilement aussi sur le Genévrier commun qui abonde dans les vallées des affluents de la Du- rance (Bléone, Asse, Verdon, etc.). — Vous savez que l'Arceuthobium est répandu surtout dans la presqu'ile des Balkans. On vient de le signaler dans le Caucase... »] V ш `ó `í y ow ш ш ш Y DEUX PLANTES NOUVELLES POUR LE DÉPARTEMENT DE SEINE-ET-MARNE (VIOLA STAGNINA W. et K.; NITELLA CAPITATA Ag.); par M. P. HARIOT. 4° Des Étangs, qui a fait de nombreuses herborisations aux environs de Provins, avait recueilli autour de Bray-sur-Seine, au mois d'aoüt 1846, une Violette qui, soumise au jugement de Godron, fut reconnue pour le Viola stricta. L'éminent botaniste de Nancy n'avait vu que des échantillons en fruits; j'ai eu la bonne fortune de trouver dans l'herbier de Des Étangs, conservé au Musée de Troyes, la méme plante pourvue de fleurs, provenant de pieds transplantés dans un jardin. L'assimilation, avec le V. stricta, de la Violette de Bray-sur- Seine m'a semblé difficile, tandis qu'elle cadrait beaucoup mieux avec le Viola stagnina W. et K. Ma détermination a été confirmée par M. le D' Mürbeck, qui s'occupe spécialement de l'étude des Violettes. La plante de Bray appartient donc au Viola stagnina. Il n'est pas inutile de faire remarquer que le Viola stricta Hornem., tel qu'il a été décrit et figuré, en 1828, dans le Flora danica, est cxactement identique au Viola stagnina publié antérieurement. HARIOT. — PLANTES NOUVELLES POUR SEINE-ET-MARNE. 151 Quant au Viola stricta de Grenier et Godron et des botanistes fran- cais, il est différent de la plante d'Hornemann et doit porter le nom de Viola Ruppii Mlioni. Cette dernière plante qui existe dans le département de l'Aube, aux environs de Troyes, sera probablement rencontrée dans le département de Seine-et- Marne. C'est elle qui a été indiquée par M. Rouy, à Sacey (Aube), sous le nom de V. stagnina (Flore de France, MI, p. 10). 2° En faisant la revision des Characées de l'herbier du Muséum, mon attention a été éveillée par un Nitella récolté en 1798, « dans les mares à gauche de l'avenue du Raincy ». Cette plante portait sur l'étiquette les dénominations de Chara capillacea DC. et Ch. flexilis L. Un simple coup d'œil montrait qu'on avait affaire à une espéce du petit groupe formé par les Nitella opaca Ag., syncarpa Kütz. et capitata Ag. La première de ces espèces est nettement caractérisée; les deux autres le sont moins et la dis- tinction entre elles est plus difficile. Néanmoins le N. capitata peut toujours étre différencié par ses sporanges à tours de spires saillants et aigus et par ses rameaux fructifères bifurqués. C'est là le cas de la plante du Raincy qui est représentée par des indi- vidus femelles. La méme espèce a été retrouvée depuis par Des Étangs, le 12 mai 1846, à Fontaine (Seine-et-Marne), sur les confins du départe- ment de l'Aube, dans un étang depuis longtemps desséché. C'est elle qui, dans le Catalogue de plantes de l'Aube du commandant Briard, porte le nom de N. syncarpa (p. 269, fossés qui entourent l'étang de Fontaine, prés Villenauxe). Cosson et Germain de Saint- Pierre ont fait allusion à cette plante (2* édition, 1861, p. 895) et ont dit qu'elle n'avait pas encore été observée aux environs de Paris, bien qu'elle eüt été trouvée en France à plusieurs localités. M. Malinvaud dit que, au cours des nombreuses herbori- sations qu'il a faites jadis aux environs de Provins, sous la direction de son confrére et ami Edmond Bouteiller, ce dernier avait signalé à son attention, parmi d'autres Viola rares et intéressants, l'espéce qui a été récemment rapportée avec certitude au V. stagnina; sa détermination élait restée indécise. | 158 SÉANCE DU 25 MAI 1900. M. Drake del Castillo communique à la Société la Notice suivante : NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX DE A. FRANCHET; par MI. E. DRAKE DEL CASTILLO. Adrien Franchet naquit à Pezou (Loir-et-Cher), le 24 avril 4834. L'étude des sciences naturelles le séduisit de bonne heure, jeune encore, il recueillait lui-même ou se procurait par voie d'échange ou d'achat la plus grande partie des plantes de France. Plus tard, il acquérait de nombreux exsiccatas du reste de l'Europe, de l'Algérie et de l'Orient. Enfin ses travaux lui fournissaient l'occasion, jusqu'en 1884, d'ajouter à son herbier d'importantes collections du Japon et de la Chine. A cette époque, ses fonctions ne lui permirent plus d'accroitre son herbier, qui avait presque atteint le chiffre de 10000 espèces. Mais, jusque-là, la Botanique n'avait pas été sa seule occupation; vers 1857, le marquis de Vibraye lui avait confié la conservation de ses remarquables collections minéralogiques et anthropologiques, et Franchet avait pu les enrichir de précieux matériaux qu'il avait trouvés dans les fouilles de deux im- portantes stations : le Grand Pressigny et les Eysies. Grâce à la géné- rosité de la famille de Vibraye, ces collections sont maintenant au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Franchet remplit ces fonctions jusqu'en 1880, date de la mort du marquis de Vibraye; à partir de ce moment il ne s'occupa plus que de Botanique. Attaché définitivement au Muséum d'histoire naturelle de Paris, comme répétiteur du labora- toire des Hautes Études en 1886, il ne cessa, jusqu'à sa mort, de tra- vailler au classement et à la détermination des importantes collections, principalement de l'Asie orientale, qui arrivaient dans notre grand Établissement scientifique; on sait la somme énorme de travail qu'il produisit durant cette période de près de quinze années. Il n'a cepen- dant pas consacré tout son temps à l'Herbier du Muséum de Paris; je suis heureux de payer ici un tribut personnel de reconnaissance à sa mémoire, en rappelant que, pendant une dizaine d'années, j'ai eu recours à son zèle éclairé par un profond savoir et fortifié par une longue expé- rience, pour classer sur un nouveau plan une importante collection à laquelle le nom de son premier propriétaire, M. de Franqueville, avait donné une certaine notoriété. Admis parmi les membres de la Société botanique de France en 1866, il en fut élu président pour l'année 1898. Il faisait partie de la Société philomathique depuis 1881. | Franchet fut un botaniste systématicien et, tout en se renfermant e DRAKE DEL CASTILLO. — ADRIEN FRANCHET. 159 dans cette branche de la science, il sut toujours joindre à une solide connaissance de l'espèce végétale une grande largeur dans la concep- tion de l'idée de genre, et une incontestable hauteur de vues dans ce qu'il croyait ètre le but de la Botanique systématique. Le genre n'était pour lui qu'un groupement plus ou moins artificiel d'espèces, imposé par la faiblesse de notre esprit qui, sans cette conception, ne saurait se retrouver au milieu de l'indéfinie variété des êtres organisés. De même, pour Franchet, la Botanique systématique n'avait pas pour seul objet le classement des espéces; mais elle devait nous conduire, sinon à la solu- lion immédiate, du moins à l'examen des grands problèmes de la géo- graphie botanique; et, en étudiant la distribution actuelle des groupes. d'espéces à la surface du globe, nous devions chercher à partir de quelles régions et dans quelles directions ces espéces avaient pu se répandre et se fixer sur les points oü nous les observons aujourd'hui. Ce fut un tel esprit qui anima Franchet dans sa carrière scienti- fique. Ses premiers essais en Botanique systématique furent des études sur le genre Verbascum, mais il ne s'était encore fait connaitre dans cette branche de la science que par un nombre restreint de publications, lorsqu'il aborda le sujet si vaste et si intéressant à l'étude duquel il devait consacrer toute sa vie : je veux parler de la flore de l'Asie orien- tale. Cette immense région, trés bien définie au point de vue géogra- phique peut, ainsi que Franchet l'a indiqué lui-même (1), être délimitée par une ligne qui, partant du Cap Oriental sur le détroit de Behring, suivrait la chaine des Stanovoi et celle du Khingan, puis la succession de petites chaines de montagnes séparant la Chine proprement dite de la Mongolie méridionale jusqu'au lac Koukounor, s'infléchirait vers le Sud en suivant la frontiére du Thibet oriental jusqu'au fleuve Rouge, et descendrait enfin le cours de ce dernier, jusqu'au golfe du Tonkin; à cette portion continentale, il faudrait ajouter les iles du Japon et l'ile Sakhalin. Les degrés extrémes de cette région sont: en latitude, le 20° Nord, et le cercle polaire; en longitude, le 95* et le 180° Est; les altitudes les plus grandes sont dans le Yunnan oü certains sommets atteignent 5000 métres. Au point de vue orographique, ce qui caractérise l'Asie orientale, c'est que les hautes montagnes qui couvrent sa portion sud-ouest dans le Yunnan sont groupées par petites chaines suivant une direction voisine de la perpendiculaire à l'Equateur, au lieu de former comme leur voisin occidental immédiat, l'Himalaya, une im- portante chaine faiblement orientée dans la direction Sud-Est-Nord- Ouest. (4) Carex de l'Asie orientale, in Nouv. Arch. Mus., 3° série, ҰШ, 179. 160 SÉANCE DU 25 MAI 1900. Franchet débuta dans cette longue étude vers 1872 avec l’Enumeratio plantarum Japonicarum. Cet ouvrage n'est pas précisément une Flore du Japon; les matériaux dont les botanistes disposaient alors étaient loin de pouvoir donner une idée complète de la flore de ce pays. Le livre de Franchet n'est donc qu'un Calalogue systématique de toutes les espèces végétales connues à ce moment. Une grande partie d'entre elles — prés de dix-huit cents, dont plus de cent nouvelles — avaient été recueillies par son collaborateur et ami, le Dr Savatier. L'Enumeratio plantarum Japonicarum est divisée en deux parties. La premiére compreud, outre un exposé historique et bibliographique, l'énumération de 2487 espéces, la seconde renferme la description des espèces nouvelles, les Synopsis des genres les plus intéressants et les additions devenues indispensables dans le cours de l'impression de la première partie, ce qui porte à plus de 2700 le total des espéces japonaises connues à celte époque. Ce premier ouvrage de Franchet l'avait assez avantageusement fait connaitre pour que M. le professeur Bureau n'hésitàt pas à lui confier, vers 1880, la détermination d'une importante collection botanique que le Muséum d'histoire naturelle de Paris possédait depuis quelques années: celle du R. P. David, missionnaire lazariste. Aprés un séjour à Pékin, de 1862 à 1866, ce zélé voyageur et savant naturaliste avait, pendant cette dernière année, effectué un premier voyage dans le sud de la Mongolie; de 1868 à 1870, il avait parcouru la Chine centrale el le Thibet oriental; enfin, de 1872 à 1874, il avait traversé la Chine orien- tale de Pékin à Schang-hai. Dans le cours de ces trois voyages, le R. P. David avait formé une collection considérable de plantes et, bien qu'une assez grande partie en eüt été détruite dans uu naufrage sur la rivière Han, il avait pu envoyer au Muséum d'histoire naturelle de Paris prés de 1600 espéces. Environ 1200, dont plus de 80 nouveautés, avaient été recueillies en Mongolie; environ 400, dont plus de 150 nouvelles, l'avaient été dans le Thibet oriental, principalement dans les environs de Moupine. Malgré les conditions souvent défavorables dans lesquelles ces plantes avaient été récollées, Franchet put néanmoins donner un apercu sinon complet, au point de vue botanique, des régions traversées par le P. David, du moins intéressant et nouveau. Il constata que le Chen-si et le Kiang-si ont beaucoup d'espèces communes avec le Japon, mais que le type himalayen est peu accentué dans ces provinces et qu'il l'est au contraire fortement dans la région de Moupine. Quant aux parties de la Mongolie qu'aucun botaniste n'avait explorées avant le R. P. David, c'est-à-dire la région d'Ourat, appelée aussi Ourato ou Oulachau, et qui est un vaste plateau d'une altitude de 800 à 1000 métres, dominé par des sommets s'élevant jusqu'à 2000 mètres, elles présentent, dans leur flore, de nombreuses analogies avee la Sibérie. Sa, o DRAKE DEL CASTILLO. = ADRIEN FRANCHET. 164 Mais jusque-là, Franchet n'avait pas encore touché aux trésors de la flore chinoise. Vers 1881, le R. P. David avait recommandé à l'attention de Franchet le R. P. Delavay, des Missions étrangères, et la Direction du Muséum d'Histoire naturelle de Paris n'eut qu'à se louer de l'intérét que notre regretté collégue lui fit porter aux envois de cet infatigable explorateur; ces derniers ne tardérent pas, en effet, à constituer une des collections les plus importantes de ce genre qui eussent été formées en Chine, autant par le nombre des espéces qu'elle renfermaitque par le profond intérét qu'elle présentait au point de vue de la géographie botanique. De 1882 à 1895, sauf une courte apparition en France en 1892, le P. Delavay séjourna dans le Yunnan, et ce fut là que, dans une région longue à peine de 100 kilomètres et large de 40, il recueillit plus de 4000 espéces, dont une grande partie étaient nouvelles pour la Chine et pour la science. Vers la méme époque et pendant les années suivantes, de nombreux envois de plantes furent faits au Muséum d'Histoire na- turelle de Paris : du Thibet, par le P. Soulié; du Set-chucn, par le Р. Farges; du Tchi-li et de Hong-kong, par le P. Bodinier; du Japon, par le P. Faurie. L'étude approfondie de ces abondants matériaux fit naitre dans l'esprit de Franchet une hypothése qu'il exprima à diverses re- prises, notamment dans une Notice sur le P. Delavay (1), et qu'il appuya sur un assez grand nombre d'observations. Bien qu'il en ait développé une grande partie dans ce Bulletin méme, je vais essayer de les résumer ici. D'après Franchet, la flore des Alpes de l'Europe, malgré une réelle richesse, n'est qu'un rayonnement de celle des montagnes de l'Asie orientale, et c'est dans les hauts sommets de la Chine occidentale qu'il faut chercher l'expression complète de notre flore alpine. Dans cette région, en effet, on retrouve les mémes genres que dans nos Alpes d'Eu- rope, mais avec des espèces de trois à vingt fois plus nombreuses, et ces espéces présentent souvent des caractéres nous permettant de concevoir le genre d'une facon infiniment plus large que si nous ne con- sidérions que les seules espéces d'Europe. Cette augmentation du chiffre des espéces des genres alpins se fait sentir dans le Pamir, s'accentue dansle Kansu et le Koukounor, et atteint son maximum dans le Set- chuen oriental et dans le Yunnan. Franchet s'était rendu compte de la vérité de ce fait en ce qui con- cerne un certain nombre de genres importants, et il est probable qu il eüt pu l'étendre à presque tous. Ainsi, dans le genre Delphinium, les deux tiers des espèces GC) 1) Bull. Миз. hist. nat, If, ы. | T. XLVII. (SÉANCES) 11 462 SÉANCE DU 25 MAI 1900. 105) sont vivaces el appartiennent à la section Delphinastrum. Ce groupe compte actuellement 63 espèces dans l'Asie centrale et orien- tale; l'Asie occidentale n'en possède que 22, l'Europe 6, et le continent africain 4; il y en a 21 dans le Nouveau Monde. Le centre des Delphi- .nastrum parait donc être dans la première de ces régions. Des conclu- .sions analogues pourraient être fournies par l'étude des Adonis vivaces, „dont on a fait la section Consiligo. Ce groupe, qui se compose de 14 es- pèces, manque à la Chine orientale au-dessous de Pékin, et à la Chine centrale; mais il a cinq représentants spéciaux dans la Chine occiden- tales: l'un d'eux, PA. Delavayi Franch., a été trouvé par 26° lat. N.; les Consiligo ont trois espéces en Sibérie, dans la Corée, aux environs de Pékin et au Japon, une dans l'Himalaya, trois dans l'Europe médi- .terranéenne; une seule étend son aire d'habitation depuis les monts Altai jusque dans l'Europe centrale. Voilà donc un second groupe, qui de la Chine occidentale rayonne vers le Nord-Est et vers l'Ouest. . Deux autres genres de la méme famille ont une distribution géogra- phique analogue à celle des deux précédents : ce sont les Jsopyrum et les Coptis. Les premiers sont centralisés dans la Chine occidentale. Ils se divi- sent naturellement en deux groupes : le premier occupe la portion orien- tale de l'aire de dispersion, c'est-à-dire la Mantchourie, le Japon et l'Amérique du Nord; il est caractérisé par son apétalie; le second, qui est le plus important des deux, se distingue du premier par ses pétales nectariformes ; il est spécial à l'Europe et à l'Asie. А ces deux groupes, Franchet en avait ajouté un troisième, formé du seul Т. vaginatum, de la Chine occidentale; mais de nouveaux matériaux envoyés par les PP. Delavay et Soulié modifièrent son opinion, et il fit de cette espèce le genre Souliea, qui diffère des Іѕоругит : 1° par sa végétation, les fleurs s'épanouissant avant les feuilles; 2° par son inflorescence en grappe simple, nue, longuement pédonculée; 3° par la présence de pétales normalement développés. Les Isopyrum se répartissent donc en huit régions qui sont : l'Europe, avec une seule espéce, qui lui est spéciale; l'Asie occidentale, avec trois espéces, deux spéciales, et une commune avec la Chine occidentale et l'Himalaya ; l'Asie centrale, avec cinq espèces qui lui sont communes avec la Chine, l'Asie orientale et l'Himalaya; l'Asig himalayenne, avec quatre espèces, dont une spéciale; l'Asie orientale continentale, avec 11 espéces, dont 6 spéciales; le Japon, avec 7 espèces, dont 5 spéciales; l'Amérique septentrionale occidentale, avec trois espéces spéciales; l'Amérique septentrionale orientale, avec une espéce spéciale. | ` D’après Franchet, les Coptis pourraient n'ètre rattachés aux Isopy- rum que comme simple section. Ils se retrouvent dans les mêmes régions, NC, DRAKE DEL CASTILLO. — ADRIEN FRANCHET. 165 avec cette différence, qu'aucun des groupes naturels qu'on peut établir parmi eux n'est localisé dans un centre spécial. Une espéce se trouve en Europe, en Asie et en Amérique; une autre est commune à l'Asie orientale continentale et à l'Amérique septentrionale occidentale ; deux espéces sont particuliéres à l'Asie orientale continentale; trois le sont àl'Asie orientale insulaire, et deux à l'Amérique septentrionale occi- dentale. Parmi les Saxifragacées, les Chrysosplenium sont intéressants au point de vue de leur distribution géographique. Franchet a consacré à la monographie de ce genre un Mémoire spécial. Il divise les Chryso- splenium en deux groupes : ceux à feuilles alternes, et ceux à feuilles opposées. Le premier se compose de 19 espéces : la Chineen posséde 10, dont 7 spéciales : le Japon 2; l'Asie septentrionale 7, dont 5 spéciales ; la régiou himalayenne 5, dont 3 spéciales; une espéce enfin est ré- pandue en Europe, en Asie et en Amérique. Le second groupe comprend 35 espèces; l'Europe en possède une, qui lui est spéciale; la Chine 8, dont 4 spéciales ; le Japon 20, dont 18 spéciales ; l'Asie septentrionale 5, dont 2 spéciales ; la région himalayenne 3, dont 2 spéciales; l'Asie occi- dentale une, qui lui est spéciale; l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud possèdent chacune deux espèces, qui leur sont particulières. En résumé, l'Asie orientale paraît être le centre des Chrysosple- nium, puisqu'elle en possède plus des deux tiers; sur 54 espèces, il ne lui en manque que 16. Les Composées comptent trois genres dont les représentants sont relativement nombreux daus l'Asie orientale; ce sont les Gnaphalium (sect. Leontopodium), les Senecio (sect. Ligularia) et les Saussurea. Chacun де ces trois groupes mérite des observations particulières. . L'examen des Gnaphalium asiatiques du groupe des Leontopodium avait convaincu Franchet que la séparation en trois genres distincts des Gnaphalium, des Antennaria et du Leontopodium était complètement impossible. Si, en effet, le G. Leontopodium L. (Antennaria Leonto- podium Gœrtn.; Leontopodium alpinum Cass.) offre constamment, dans nos montagnes d'Europe, des capitules hétérogames, il en est autre- ment dans les montagnes de l'Asie centrale et orientale, oü les indi- vidus de cette espéce présentent tantót des capitules hétérogames, tantót des capitules franchement dioiques; dans le premier cas, les capitules de l'un ou l'autre sexe peuvent prédominer dans la méme inflorescence. La présence d'une collerette rayonnante sous les capitules, caractére si distinctif dans nos formes européennes, n'a pas plus de valeur géné- rique que l'hétérogamie ou que la diœcie, саг il peut, ou s'exagérer dans la forme calocephala, ou disparaitre dans la forme sibirica, qui est le représentant le plus septentrional-de l'espèce. La distribution 164 SÉANCE DU 25 MAI 1900. géographique du Gnaphalium Leontopodium est intéressante. Elle offre deux centres distincts : l'un asiatique, l'autre européen. Le premier, le plus important, s'étend du Pamir jusqu'au Tonkin et auprès de la mer Jaune d'une part, et, de l'autre, jusqu'aux monts Altaï dans la région du Baïkal, et aux monts Stanovoi, présentant ainsi une aire comprise entre le 23* et le 55* degré de latitude Nord. Le sécond centre s'étend des Pyrénées aux Carpathes roumaines oü il s'arrête brusquement ; on le rencontre aussi dans les Abruzzes, les localités intermédiaires manquent complétement. On ne retrouve pas le G. Leontopodium dans le Cau- case. Suivant l'opinion de Franchet, son foyer de dispersion serait en Asie, puisque c'est là qu'on le retrouve sous loutes ses formes, tandis qu'il n'en revét qu'une en Europe. On doit ajouter que, sur les neuf autres espèces dont se compose le groupe des Leontopodium, sept sont exclusivement asiatiques ; deux seulement se trouvent dans l'Amérique centrale; encore représentent-elles un type anormal. Des remarques analogues à celles qui précédent peuvent étre faites au sujet des Ligularia, que Franchet ne pense pas devoir étre séparées des Senecio. Trés polymorphe dans son vaste habitat asiatique, qui com- prend le Caucase, la Sibérie, l'Himalaya, la Chine centrale et orientale, et le Japon, l'espèce la plus caractéristique du groupe, le S. cacaliæ- folius Sch. (Ligularia sibirica Cass.) n'est que peu variable dans son centre européen, qui n'offre que des stations disjointes en Catalogne, dans les Pyrénées-Orientales, dans notre plateau central, la Cóte-d'Or, et en Russie. Le groupe des Ligularia se compose de 66 autres espéces; l'une d'elles est exclusivement européenne; les autres sont exclusive- ment asiatiques; parmi ces derniéres, la moitié appartient à la Chine occidentale ou méridionale, et un quart à la région liimalayenne; le reste s'étend jusque dans la Chine septentrionale, le Japon, la Sibérie, le Turkestan et la Perse. La totalité des Senecio chinois se monte à prés de 120; sur ce nombre 55 ont été décrits pour la première fois par Franchet. Quant aux Saussurea, la Chine en compte 138 espèces; Franchet en a trouvé 68 nouvelles dans les diverses collections qu'il a étudiées; sur 16 espéces que l'on connait actuellement au Japon, Franchet en a trouvé 5 nouvelles parmi les plantes envoyées de ce pays par le P. Faurie. On peut dire aujourd'hui que c'est dans la Chine occidentale que se place le centre actuel des Saussurea, car les espéces hima- layennes et japonaises s'y trouvent mélangées; mais, au Japon comme en Europe, c'est-à-dire aux deus extrémités de l'aire de dispersion, là variété de types et la netteté daus la différenciation spécifique s'effacent. Parmi les genres éminemment asiatiques, il faut encore citer les Rhododendron. Les collections des PP. David, Delavay et Soulié ont DRAKE DEL CASTILLO. — -ADRIEN FRANCHET. 165 contribué non seulement à augmenter considérablement le nombre des espèces de ce genre connues en Asie, mais encore à en déplacer le centre. Ёп effet, avant que l'on possédàt ces riches matériaux, le centre des Rhododendron paraissait établi dans les montagnes qui forment la limite septentrionale de l'Inde, du Nepal et du Bhotan. Cette impor- tante région compte 38 Rhododendron; or Franchet en a trouvé 63 nou- veaux dans les collections nommées plus haut; le centre des Rho- dodendron n'est donc plus dans l'Himalaya, mais dans les montagnes de la Chine occidentale. Les espéces habitant cette région peuvent être réparties dans six des neuf sections établies par Bentham et Hooker. Franchet a dà méme créer la nouvelle section Chionastrum pour une espèce qui, avec une corolle construite sur le type du R. no- diflorum de l'Amérique du Nord et l'inflorescence des Rhodoras- irum, a des étamines nombreuses et des feuilles persistantes. Parmi les Rhododendron himalayens, comme parmi les chinois, la moitié à des poils peltés, et la moitié en est dépourvue. Trois espéces de la section Tsusia, dont le type est le R. indicum et que l'on croyait propre au Japon et à la Chine orientale, ont été trouvées dans la Chine occidentale par les PP. David et Delavay. Le R. fragrans, qui s'étend dans l'Asie septentrionale jusqu'à l'emboucbure de la Léna, se rencontre aussi dans le Yunnan ; le R. Anthopogon, auquel Clarke le réunit (Fl. Br. Ind., III, 472), en est, d'après Franchet, au moins une forme trés distincte. Les Rhododendron ne sont pas, dans la flore asiatique, le seul genre à l'étude duquel Franchet ait apporté une contribution aussi considé- rable. Les Carez de l'Asie orientale ont fait, de sa part, l'objet d'une étude parue dans le Bulletin de la Société Philomathique de Paris, et d'une importante Monographie publiée dans les Nouvelles Archives du Muséum. Dans ce dernier et trés savant travail, Franchet conçoit le genre Carex de la facon la plus large, c'est-à-dire en lui réunissant les Hemicarex et les Schœnoxiphium. Avec Baillon, il voit dans ce dernier type l'expression la plus complète du genre Carez.j ll serait trop long d'énumérer ici les motifs de cette réunion sans sortir du sujet de cette Note; le lecteur, s'il veut les connaitre, pourra se reporter à l'Histoire des plantes (XII, 340). Dans sa Monographie, Franchet divise les Carex de l'Asie orientale en deux sections inégales : la première, qui est la moins riche en espéces (trois seulement), est la section Hemi- carex, caractérisée par un utricule à demi fermé ou presque ouvert; la seconde est celle des Holocarex et se distingue de la premiére par un utricule complètement fermé. Les Holocarex sont partagés en deux groupes : les Monostachyæ, ou Carex à épis simples (sp. 4-24); les Pleiostachyæ ou Carex à épis composés (sp. 25-274). Ces derniers sont 166 SÉANCE DU 25 MAI 1900. eux-mêmes répartis en deux subdivisions, les uns ont des épis andro- gynes (sp. 25-158), les autres des épis à sexes séparés (sp. 159-274). Sur ces 274 espèces, 158 étaient inconnues avant les études de Fran- chet, 62 sont spéciales à la Chine; 111 au Japon, 45 sont communes aux deux pays, 27 se trouvent à la fois en Chine et dans la région hima- layenne, 23 sont communes à celte dernière région et au Japon. Ajou- tons que l'on ne connait que 160 Carex européens et 260 américains. Dans une famille trés différente, celle des Castanéacées, les Quercus donnent lieu à des remarques intéressantes. Ainsi, dans les montagnes du Yunnan, les espéces de la section Lepido balanus, qui sont celles des régions tempérées de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, sont mé- langées aux formes tropicales dont on a fait les sections Pasania, Cy- clobalanus et Cyclobalanopsis. Le Quercus Ilex, qui passait pour caractéristique de la région méditerranéenne, a été retrouvé dans l'Af- ghanistan, puis dans l'Himalaya, enfin dans le Chensi et dans le Yunnan; mais là, il se présente sous des formes particuliéres qu'il n'affecte que rarement dans les parties occidentales de son aire de dispersion. Les mémes observations se poursuivent sur des genres appartenant à d'autres familles. Ainsi l'Europe compte 36 Gentiana, mais la région himalayenne en possède 29, la Chine 87, dont 70 spéciales; sur ce nombre, 50 ont été décrites pour la premiére fois par Franchet. | Ga Les Pleurogyne rotata et carinthiaca que l'on trouve en Europe et en Sibérie sont infiniment moins variables dans ces régions que dans la Chine occidentale. ; Sur 530 Cyrtandracées connues, la Chine et la Malaisie еп comptent 420. Ce centre projette deux faibles rayons : Pun vers le Japon, lautre vers l'Europe, sur les Balkans et les Pyrénées, avec les Ramondia et les Haberlea. Le curieux genre de Liliacées, les Aletris, n'avait, jusqu'à ces der- niers temps, que trois représentants connus : deux dans l'Amérique du Nord et un au Japon. Les explorations du P. Delavay et du Dee Henri d'Orléans, dans le Set-chuen, et celles du P. Faurie au Japon, ont augmenté de huit le nombre des espéces de ce genre. Ce dernier a donc, lui aussi, son centre dans la Chine méridionale, avec des rayonnements vers l'Asie occidentale, Bornéo, le Japon et l'Amérique du Nord. Enfin un certain nombre de genres représentés en Europe eten Asie ont vu le chiffre de leurs espéces asiatiques doubler ou tripler depuis les travaux de Franchet : tels sont des genres considérables comme les Saxifraga, Primula, Swertia, Pedicularis, ou d'autres moins impor- tants comme les Epimedium, Berberis, Pleurospermum, Tofieldia, Cy- pripedium. DRAKE DEL CASTILLO. — ADRIEN FRANCHET. 167 En résumé, les contributions apportées par Franchet à nos connais- sances sur la flore asiatique sont très grandes. On en jugera par ce seul fait. Le nombre des espèces chinoises actuellement connues se rap- proche de 7000, si elles ne dépassent pas ce chiffre; or plus de 1200 es- pèces nouvelles de la Chine ont été décrites par Franchet : on lui doit donc la connaissance de près du cinquième де la flore de Chine. Il a dé- crit neuf genres nouveaux, ce sont : Souliea (Ranunculacées), Dipoma, (Crucifères), Delavaya (Sapindacées), Dactylea (Ombellifères), Nouelia (Composées), Omphalogramma (Primulacées), Schistocaryum (Bora- ginacées), Nomocharis (Liliacées) et Fargesia (Graminées). Franchet n'avait néanmoins pas négligé l'étude des flores des autres pays. П a notamment laissé une excellente Flore du Loir-et-Cher, qui contient la description de 1239 Plianérogames et de 50 Cryptogames vasculaires, avec l'indication des localités où on les trouve dans le dépar- tement et de leur distribution géographique; un historique complet de la Botanique dans le Loir-et-Cher et le tableau des principales régions botaniques du département précédent la partie systématique. On doit encore à Franchet deux Mémoires importants sur d'autres sujets : la Botanique de la mission francaise au Cap Horn, et une Étude sur les Strophanthus de l'Herbier du Muséum. La liste suivante témoignera suffisamment de l'activité de notre re- gretté collègue; danssa longue carrière scientifique, Franchet donna toujours l'exemple de l'aetivité au travail la plus infatigable, de la mé- thode la plus sévère dans les recherches et de la précision la plus rigoureuse dans l'exposé de ses observations. Sur toutes les questions qui touchaient à la flore de l'Extréme-Orient, les botanistes français et , étrangers avaient la plus entière confiance dans la süreté de son juge- ment. Mais il fut avant tout un homme de cœur, un homme serviable dont tous ont apprécié les solides qualités, et aussi un homme modeste qui ne sut poursuivre d'autre but que l'accomplissement du devoir quotidien. Liste des travaux d'A. FRANCHET. EUROPE. Essai sur la distribution géographique des plantes phanérogames dans le département de Loir-et-Cher, in Pull. Soc. arch. et scientif. du Vendómois (1866), 75-100. Essai sur les espéces du genre Verbascum croissant spontanément dans le centre de la France, et plus particulièrement sur leurs hybrides, in Мет. Soc. Acad. de Maine-et-Loire, XXII, 65-204, 8 pl., Angers, 1868. Notes sur quelques Verbascum hybrides recueillis dans les vallées de la 168 3ÉANCE DU 25 MAI 1900. Braye et de la Graisne, in Bull, Soc. arch. et scientif. du Vendómois (1868), 246-255. Sur les variations parallèles chez quelques Verbascum croissant en France ou dans le centre de l'Europe, in Вий. Soc. bot. France, XVI (1869), 38. . Sur une florule adventice observée dans le département de Loir-et-Cher en 1871-72, in Bull. Soc. bot. de France, XIX (1872), 195. . Études sur les Verbascum de la France et de l'Europe centrale, in Bull. Soc. arch. et scientif. du Vendómois (1874-76). Notes sur quelques plantes de France rares ou peu connues, in Bull. Soc. bot. France, XXVII (1880), p. хуш. Observations sur quelques plantes de France, 1n Buil. Soc, bot. de France, XXI (1884), 346. ` Quelques mots sur la Flore de Loir-et-Cher, in Bull. Soc. bot. France, XXXIII (1886), 249. Note sur le Cheilanthes hispanica trouvé en Espagne par M. de Coiney, in Bull. Soc. bot. France, XXXV (1888), 195. Notes sur le Ranunculus chærophyllos, in Journ. de Bot. Ill (1889), 11. Le Carex evoluta Hartm. aux environs de Paris, in Journ. de Botan. IV (1890), 1 A propos du Myosotis bracteata G. Rouy, їп Bull. Soc. bot. Fr. XXXVIII (1891), 327. A propos du Maillea Urvillei Parl., in Bull. Soc. bot. France, XXXIX (1892), 270. Observations sur le Centaurea fraylensis Sch. Bip., in Journ. de Bot. VII (1894), 386. Un Botrychium nouveau pour la flore de France, in Bull. Soc. bot. France, XLIX (1897), 64. A propos du Botrychium simplex trouvé à Malesherbes, in Bull. Soc. bot. France, XLIV (1897), 319. ASIE. Enumeratio Plantarum in Japonia sponte crescentium, 2 vol. Paris, 1874- 1879. --– En collaboration avec le D" Savatier. Sur une nouvelle espèce de Sheareria, in Journ. Botany (1875), 958, t, 198. Stirpes novœ vel rariores flore Japonicæ, in Bull. Soc. bot. France, XXVI (1879), 82. Sur le Clematis Savatieri Decne, in Bull. Soc. Linn. Par. 1 (1881), 298. ` Sur les plantes du P. d'Incarville dans l'Herbier du Muséum de Paris, in Bull. Soc. bot. France, XXIX (1882), 2 Sur quelques Delphinium de la Chine, in Bull. Soc. Linn. Par. 1 (1882), 329-330. DRAKE DEL CASTILLO, — ADRIEN FRANCHET. 169 Plante Davidianæ ex Sinarum Imperio. Première partie : Plantes de la Mongolie chinoise, de la Chine septentrionale et centrale, in Nouv. Arch. Mus, hist. nat. V-VII (1883-84), avec nombreuses planches. Plantes du Turkestan, Mission Capus, in Ann. sc. nat., 6* série, XV (1883), 214-268; XVI, 280-336; XVIII (1884), 206. Catalogue des plantes recueillies aux environs de Tche-fou par A. A. Fauvel, in Mém. Soc. sc. nat. Cherbourg, XXIV (1884). Description de quelques espèces de Gentiana du Yunnan, in Bull. Soc. bot. Fr., XXXI (1884), 373-318. - Plantes nouvelles de la Chine, in Bull. Soc. Linn. Par., 1 (1884), 433-434. Plantes du Yunnan récoltées par M. l'abbé Delavay, in Bull. Soc. bot. Fr., NXXII (1885), 3-11, 26-30. Sur l'origine spontanée du Saxifraga Fortunei Hook., in Bull. Soc. bot. France, XXXII (1885), 153. Observations sur les Syringa du Nord de la Chine, in Bull, Soc. philom. Par., 7° série, IX. Sur les espèces du genre Epimedium, in Bull, Soc. bot. France, XXXIII (1886), 1-17. Observation sur deux Primula monocarpiques de la Chine et Descriptions d'espèces nouvelles de la Chine et du Thibet oriental, in Bull. Soc. bot. Fr., XXXII (1886), 61-69. Sur la présence du Cypripedium abietinum dans le Yunnan, l. c., 206-208. Rhododendron du Thibet oriental et du Yunnan, l. c., 223-236. Sur deux Oléacées du Yunnan, in Bull. Soc. Linn. Par., ï (1886), 612. Plante Yunnanenses a cl. J. M. Delavay collecte, in Bull. Soc. bot. Fr., XXIII (1886), 358-467. Sur la végétation de l'ile Yéso, et Diagnoses de plantes nouvelles du Japon, in Bull. Soc. philom. Paris, 1886. Two new Primulas sent and described by Mr Franchet, in Gardn. Chron., 1887, I, 514. Description de quelques espèces ou variétés nouvelles de Rhododendron du Yunnan, in Bull. Soc. bot. Fr., XXXIV (1887), 280-285. Le genre Cyananthus, in Journ. de Bot., 1 (1887), 243-281. Plantæ Davidianæ ex Sinarum Imperio. Deuxième partie : Plantes du Thibet oriental, in Nouv. Arch. Mus., 2 série, VIII-X. Les Mutisiacées du Yunnan, in Journ. de Bot., 11 (1888), 66-72. Cyrtandracées nouvelles de la Chine, in Bull. Soc. Linn. Par., 1 (1888), 715. Note sur les Cypripedium de la Chine occidentale, in Bull. Soc. philom. Par. (1888). Nouveau Kolreuteria de la Chine occidentale, in Revue hort. (1888), 393. Note sur les Saussurea du Yunnan, in Journ. de Bot., II (1888), 309-359. 170 ` SÉANCE DU 25 MAI 1900. Nomocharis, nouveau genre de Liliacées-Tulipées, in Journ. de Bot., Ш (1889), 113. ` Observations sur la plante produisant les crosnes, in Le Jardin, mars 1889. Observations sur deux Primula à graines anatropes, in Journ. de Bolt., Ill (1889), 49. Un nouveau type de Musa, M. lasiocarpa, in Journ. de Bot., Il (1889), 329. ; Plante Delavayanæ, plantes recueillies au Yunnan par l'abbé Delavay. — Paris, 1889, pp. 1-80, t. 1-15. . Diagnoses d'espèces nouvelles du genre Chrysosplenium, in Bull. Soc. philom. Par., 8° série, IL (1890), 102-106. Monographie du genre Chrysosplenium, in Nouv. Arch. Mus. d'hist. nat., 3° série, II (1890), 87-114 ; HI (1891), 1-32. - Sur une Ombellifère à pétales laciniés, in Bull. Soc. philom. Par., ge série, II (1890). IEEE Sur quelques plantes rares ou nouvelles de la flore du Nord de la Chine, in Journ. de Bot., IV (1800), 301-307; 317-320... Les Lespedeza de la Chine occidentale, in Revue hort. (1890), 225-227. Dipelta yunnanensis, in Revue hort. (1891), 246. . Jasminum polyanthemum Pr., in Revue hort. (1891), 270. ‚ Les Lilas, leurs espèces, leur origine, in Rev. hort. (1891), 308-310, 330- 333. Sur une Boraginée à nucules déhiscentes, Schistocaryum (nouv. gen.) myosotideum, in Bull. Soc. Linn. Paris, M (1891), 910. Plantes nouvelles du Thibet et de la Chine occidentale, recueillies pendant le voyage du Prince Henri d'Orléans et M. Bonvalot dans le Thibet en 1890, déterminées par MM. BUREAU et FRANCHET, in Journ. de Bot., V (1891), 17, 161. Diagnoses d'espèces nouvelles provenant d'une collection de plantes du Thibet chinois, envoyée au Muséum par M. l'abbé Soulié, in Bull. Soc. phil. Par., série 8, 1П, 140-150. , Note sur un Kellogia de la Chine, in Journ. de Bot., VI (1892), 10-12. Un Decaisnea de la Chine occidentale, l. c., 233-235. Observations sur le groupe des Leontopodium, in Bull. Soc. bot. France, XXXIX (1892), 126-136. Les genres Ligularia, Senecillis, Cremanthodium et leurs espèces dans l'Asie centrale et orientale, l. c., 279-307. Les Lis de la Chine et du Thibet dans l'Herbier du Muséum de Paris, in Journ. de Bot., VI (1892), 305-321. Un Gerbera de la Chine occidentale, in Journ. de Bot., VII (1893), 153- 155. Fargesia, nouveau genre de Bambusées de la Chine, ` in Bull. Soc. Linn. Par., 11 (1893), 1067. Seet DRAKE DEL CASTILLO. — ADRIEN FRANCHET. 174 Les Delphinium de la flore de la Chine, in E Bull. Soc. philom. F Par., série 8, ү (1898). 6-9,, 157-187. Les Adonis vivaces et leur répartition géographique, in Bull. ‚ Soc. philom. Paris, série 8, VI (1894), 80-01. Sur quelques Ombellifères du Yunnan, l. c., 106-146. Plantes nouvelles de la Chine, in Journ. de Bot., VIII г (1899), 273-365 ; IX (1895), 955-464. Les Cypripedium de l'Asie centrale et de l'Asie orientale, in Journ. de Bot., IX (1895). 225, 265. Sur quelques plantes de la Chine oecidentale, in Bull. Mus. hist. mat., | (1895), 62-66. | Observations sur les plantes rapportées du Thibet par la Mission Dutreuil de Rhins, l. c., 191. Sur quelques Rheum nouveaux du Thibet oriental et du Yunnan, l. c., 211. Énumération et diagnoses de Carex nouveaux pour la flore de l'Asie orien- tale, in Bull. Soc. philom. Paris, série 8, VII (1895), 27-53; 84-92. J. M. Delavay, nécrologie, in Journ. de Bot. (1896), 144. Sur les Aletris asiatiques, l. c., 178-203. Saxifragaceæ, Crassulaceæ et Combretacez novæ e Flora sinensi, L. c., 260, 291. Araliaceæ, Cornaceæ et Caprifoliaceæ novæ e Flora sinensi, l. c., 301, 318. Sur quelques Liliacées de la Chine occidentale, Tupistra, Peliosanthes, Tovaria, in Bull. Soc. bot. Fr., XLIII (1896), 37-48. Composite nove e Flora sinensi, in Journ. de Bol. (1896), 368-385; 409- 423 (1897), 21-24. Gentiana nouveaux de la Chine occidentale, in Bull. Soc. bot. Fr., XLIII (1896), 483-495. Notice sur les travaux du R. P. Delavay, in Bull. Mus. hist. nat., 11 (1896), 148-151. Notes sur quelques collections de plantes parvenues récemment au Muséum, 1. c., 217-980. | Les Carex де Р Аѕіе orientale, in Nouv. Arch. Mus. hist. nat., série 3, VIII (1897), 179-260; IX (1897), 218-293. Isopyrum et Coptis; leur distribution géographique, in Journ. de Bot. (1896), 155-166, 187-195, 218-232. Les Rodgersia, in Revue hort. (1897), 174-177. Les Saussurea du Japon, in Bull. Herb. Boiss. (1897), 533-546. Plantes nouvelles du Thibet, provenant de la Mission scientifique de MM. Dutreuil de Rhins et Grénard, in Bull. Mus. hist. nat., 111, 320. Nouveau genre de Renonculacées-Helléborées, Souliea vaginata, in Journ. de Bot. (1898), 68. 172 -- — -SÉANCE DU 25 MAI 1900. . Un nouveau genre de Primulacées-Hottoniées, Omphalogramma, in Bull. Soc. bot. Fr., XLVI (1899), 177. Plantarum sinensium Ecloge secunda, in Journ. de Bot. (1898), 190-196; 220-230 ; 253-264 ; 317-320. Plantarum sinensium Ecloge tertia, in Journ. de Bot. (1899), 240-160 ; 193- 208; 253-266. Les Swertia et autres Gentianées de la Chine, in Bull. Soc. bot. Fr., XLVI (1899), 302. Sur une collection de plantes réunies par M. et Ме de la Touche dans le Fokien, l. c., 204. — En collaboration avec M. FINET. Sur la distribution géographique des Chénes dans l'Asie orientale, in Bull. Mus. hist. nat. (1899), 93. Cyrtandracées nouvelles de l'Asie orientale de l'Herbier du Muséum, 1. e 249. Sur le caractére de la distribution géographique des Cyrtandracées de la Chine, et description de quelques espèces nouvelles, in Bull. Soc. Linn, Paris, III (1899), 121-126. Les Scrophularinées de la Chine, in Bull. Soc. bot. Fr., XLVII (1900), 10-37. Mutisiæ Japonicæ а Dom. Fauriæ collecte, in Mém. Herb. Boiss., 1, n. 14, pl. 1 (1900), AFRIQUE. Sertulum Somalense (Flore des pays Çomalis. Mission Révoil). — Paris, 1882, 6 pl. Plantes du voyage au golfe de Tadjourah, recueillies par M. L. Faurot, in Journ. de Bot., ï (1887), 117-123, 134-136. Observations sur le genre Guadella, in Journ. de Bot., 1П (1889), 305. Notes sur le fruit du Strophanthus glaber, et sur quelques Strophanthus de l'Afrique tropicale, in Journ. de Bot. (1894), 201. AMÉRIQUE. Lefrovia, genre nouveau de Mutisiacées, in Journ. de Bot., Il (1888), 377. Mission scientifique du Cap Horn (Botanique : Phanérogamie). — Paris, 1889. MO NOGRAPHIES. Études sur les Strophanthus de l'Herbier du Muséum de Paris, їп Nouv. Archiv. Mus., Á* série, V, 221-294, t. 7-17. Sur quelques nouveaux Strophanthus de l'Herbier du Muséum de Paris, in Journ. de Bot. (1893), 297, 318. NL REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Monsunia. Beiträge zur Кеппіпіѕѕ der Vegetation des Süd- und osta- siatischen Mousungebietes (Monsunia, Contributions à la connais- sance de la végétation du domaine des Moussons de l'Asie méridio- nale et orientale); par M. O. Warburg; Band I. Un volume in-folio broché de 207 pages, avec 11 planches lithographiées ou en photo- gravure. Leipzig, Wilhelm Engelmann, 1900. Prix: 40 marks. Peu d'explorateurs peuvent se flatter de mettre aülant de sollicitude et de méthode que M. Warburg à faire connaitre la végétation et la flore d'un domaine aussi étendu et aussi difficile à parcourir que celui-ci. Les voyages qu'il a accomplis pendant quatre ans des Indes orientales . à l'Australie forment un réseau complexe dont nous ne pouvons citer que les étapes principales. Nous le trouvons dans les Indes anglaises, à Ceylan, dans l'Indo-Chine; il parcourt Java de PW. à PE., la Chine, la Corée, le Japon et la longue chaine d'iles qui en dépendent, Formose, les Philippines, l'archipel de Jolo, les Célébes, les Moluques, la Nou- velle-Guinée, l'archipel Bismarck, l'Australie tropicale et tempérée. Dans ce vaste ensemble, M. Warburg, négligeant les points déjà connus, re- cherche les sommets, atteint 2435 métres dans l'Himalaya, dépasse 3000 mètres à Java, gravit les montagnes partout oü il en trouve. Les collections qu'il a rapportées au Musée de Berlin sont incompa- rables, nous assure-t-on. C'est là qu'il les a mises en œuvre; il y a trouvé aussi beaucoup de matériaux recueillis avant lui, inutilisés jusque-là; il les fait connaitre en laissant soigneusement de côté tout ce qui a été publié. Des documents rassemblés par lui-méme, il se con- tente de mentionner ceux qui ont fait l'objet de travaux spéciaux (Al- gues, traitées par MM. Heydrich et Schmidle; Hépatiques, publiées par M. Schiffner). La région dont le Monsunia commence l'étude floristique et phytós géographique comprend l'étendue de la zone d'influence des Moussoñs de l'Asie méridionale et de la Polynésie. En sacrifiant l'étude des con- tinents et des iles les mieux étudiées, M. Warburg s'est attaché surtoul à saisir le lien qui unit les différents termes de cet ensemble ét qui en fait un tont homogène. i La région naturelle, mieux définie par Pauteur qu'on n'avait pu lë faire jusque-là, comprend uh certain nombre de domaines d'autant 174 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mieux caractérisés que la situation insulaire de presque toute la région y favorise l'endémisme et détermine des relations très diverses de chaque groupe avec le monde antérieur. Il en résulte qué.les domaines y peuvent avoir une étendue trés faible; M. Warburg les réunit, du reste, en quatre groupes. L'auteur n'insiste pas, pour le moment, sur ces faits de géographie botanique. П nous promet la synthèse aprés l'analyse détaillée qu'il entreprend. Ce premier volume comprend l'étude des Thallophytes, des Muscinées, des Cryptogames vasculaires et des Gymnospermes. < L'étude des Champignons a été confiée à M. P. Hennings. En outre des espèces rapportées par M. Warburg, elle s'étend aux récoltes faites aux Célébes par Sarasin, à Java par Nyman et Fleischer; elle comprend la description d'un grand nombre d'espéces et de plusieurs genres nou- veaux, appartenant aux familles les plus diverses du groupe : Cerecor- ticium et Discocyphella (Théléphoracées), Filoboletus (Polyporacées), Pheolimacium (Agaricacées), Lycoperdopsis (Lycoperdacées), Flocco- mutinus (Clathracées), Nymanomyces (Hystériacées), Phæorhytisma (Phacidiacées), Stilbothamnion (Hyphomycétes), Pseudotrype (Hypo- créacées), Pseudotthia (Mélanommacées), Schizacrospermum (Acro- spermacées), Janseella (Stictacées) et Phæomacropus (Pézizacées). Deux planches sont consacrées à l'illustration des Champignons nouveaux. M. Brotherus a étudié les Mousses, parmi lesquelles il signale quelques espèces nouvelles. М. Warnstoff a déterminé les trois seules Sphagna- cées qu'ait récoltées М. Warburg. C’est à M. Christ qu'ont été confiées les Fougères; elles sont extrêmement nombreuses, mais comprennent, en somme, peu de nouveautés; elles montrent une fois de plus l’exten- sion énorme de bon nombre d’espèces de ce groupe qui se trouvent à peu près partout dans le monde. M. Warburg a étudié lui-même toutes les autres Cryptogames vasculaires et les Gymnospermes. Contrairement à ce qui a lieu pour les Cryptogames vasculaires isosporées, les Hétéro- sporées sont, en général, très localisées. L'auteur croit que c’est la con- séquence fácheuse de l'hétérosporie, elles ont besoin de deux éléments différents pour se reproduire; toutes sortes de circonstances peuvent empêcher les éléments fécondants d'arriver jusqu'à l'œuf, ce qui les met, au point de vue de la dispersion, dans une situation d'infériorité vis-à-vis des Isosporées. M. Warburg a étudié avec une critique attentive les 184 espèces de Selaginella recueillies дапз 1а région des Moussons; beaucoup sont nou- velles ou avaient été confondues avec d'autres. Nous lui devons aussi une clef analytique des espéces des genres Cycas et Agathis, un résumé synthétique de leur distribution et de celle des Araucaria, Podocarpus et Gnetum. Le Dammara alba Rumph (Agathis Dammara Richard) REVUE BIBLIOGRAPHIQUE.. 475 comprend plusieurs espèces qui se distinguent très nettement par la forme des feuilles, par leurs chatons, la forme des écailles de leur còne et de leurs graines. Sept espèces au moins étaient confondues sous la dénomination collective de Rumph. On ignore d'ailleurs celle à laquelle se rapporte sa description. Signalons encore quelques Gymnospermes nouvelles : Araucaria Schumanniana de la Nouvelle-Guinée, Cephalotaxus celebica, Podo- carpus celebica, Gnetum philippinense et G. Karstenianum. | Rappelons, pour finir, que M. Wilhelm Engelmann acquiert de nou- veaux titres à la reconnaissance des naturalistes en éditant cette œuvre considérable avec le luxe qu'elle mérite. Texte et planches sont en rap- port avec les mérites de l'ouvrage. Nous attendrons avec impatience la suite de cette œuvre et la synthèse phytogéographique que nous promet M. Warburg. CH. FLAHAULT. Plantele indigene din Romaniea; par M. le D Grecescu; brochures in-8 de 15 et 47 pages. Bucarest (publications de la Fa- culté de Médecine), 1899 et 1900. Le Bulletin a rendu compte de l'important ouvrage que M. le profes- seur Grecescu a consacré à la flore et à la géographie botanique de la Roumanie (Cf. Вий. Soc. bot. de France, t. XLV, 1898, p. 492) et fait remarquer qu'il résume tout ce qu'on sait sur la distribution des végé- taux dans ce pays. M. Grecescu ne considère pas son œuvre comme ter- minée. Les Notices que nous annonçons mentionnent les observations nouvelles faites par ses éléves et par lui. L'exploration du versant orien- tal des Carpathes et des flancs méridionaux des Alpes de Transylvanie n'est. pas achevée, il s'en faut. Parmi les nouveautés provenant de la zone alpine et de diverses parties du pays, nous remarquons : Anemone vernalis, Ranunculus glacialis, R. garganicus, R. cassubicus, Cory- dallis slivenensis Velen., Aldrovanda vesiculosa, Crambe tatarica Jacq., Geranium. asphodeloides Willd., Gentiana Clusii Perrier et Song., Rosa alpina, Saxifraga bulbifera, Ferulago meoides Boiss., Pyrethrum caucasicum Griseb., Doronicum caucasicum Bieb., Cine- raria aurantiaca Hoppe, Thymus austriacus Bernh., Typha trans- silvanica Schur, Asphodelus luteus L., Poa sudetica Hœnke. L'en- semble de ces données nouvelles marque trés nettement le caractére alpiu de la flore des hautes montagnes roumaines et le caractére trés continental de la flore des grandes plaines de la Dacie. C. Fr. 176 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOUVELLES (15 juin 1900). — La Société a perdu récemment deux de ses membres les plus dis- tingués ` ' M. leD' Paul Marės est décédé à Mustapha près Alger, le 24 mai, âgé de soixante-quatorze ans, et, le 25 mai, M. Ernest Roze, dónt la santé était depuis longtemps gravement affaiblie, s'éteignait à Chatou (Seine-et-Marne), il n'avait que soixante-sept ans. On trouvera plus loin des notices biographiques sur la vie et les travaux de ces deux regrettés confrères. — A l'occasion de la réunion des Sociétés savantes qui a eu lieu à la Sorbonne du 5 au 9 juin dernier, onl été nommés : 1° Officier de l'Instruction publique, notre confrère M. le Dr Xavier GiLLor, vice- président de la Société botanique d'Autun; 9° Officiers d Académie, nos confrères MM. Charles LE GENDRE, président de la Société botanique du Limousin, l'abbé Hector LÉVEILLÉ, secrétaire général de l'Associa- tion botanique au Mans, et Léonce МоткгАү, archiviste de la Société Linnéenne de Bordeaux. Nous apprenons aussi, un peu tardivement, que celte derniére distinclion a été accordée, au mois de février dernier, à Mis Marguerite Belèze, membre méritant de notre Société. — On nous informe, au dernier moment, que notre confrère M. G. Manrin, l’horticulteur distingué bien connu, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur. Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. 106067. — Lib.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MoTTEROZ, directeur, Bull.dela Soc. bot. де France. Tome XLVII(1900). PL з > Bernard del y F Ollivier lith. La Rochelle. BISCUTELLA ROTGESII FOUC. Bull dela Soc. bot. de France. Tome ХІУП (1900). PL. H F Ollivier hth. La Rochelle À de! ardi Bern HYPERICUM INSULARE FOUC. % MAND. Bull деа Soc. bot. de France. Tome XLV1l (1900). РІ. F Ollivier АҺ La Rochelle R Zeie 7 17 dJOTItATGQG arj TRIFOLIUM PHLEOIDES POUR.SUBSP. AUDIGIERI FOUC. EE Лл X OL UO 07 р Тоту Bull.dela Soc. bot. de France. Tome XLV11(900). PL.IV Bernard del F Ollivier hth. La Rochelle POTENTILLA MANDONI FOUC. : ! ` Buli dela Soc. bot de France. Tome XLVII(900).PL.V Bernard del. F Ollivier lith. La Rochelle POA EXIGUA FOUC.& MAND. Bull. Soc. Bot. de France. T. XLVII. Pr. VI. ` Séance DU OI AVRIL 1900. ` Décès de MM. Andres et Gustave Planchon ........., Notice sur Gustave Planchon... ОЛКЫ ee Murs - Ouvrages offerts par MM. Zeiller et Belzung..: T zn Observations de MM. Malinvaud, etc...... ........ ADDITION A LA SÉANCE DU 23 MARS 1900. Voyage botanique aux iles Baléares (fin).. DEE _ Gaiftroy et Capoduro, Notes iéralológiques ы йс net D SÉANCE DU 11 MAI 1900. Admission de M. Auguste Chevalier... SE EE Subvention de 1000 francs accordée à Comment le mot Malus est dérivé des Ae brittoniques 4 es. нщ e : ; ` la langue сеїаше................................ SÉANCE DU 25. MAI, Admission de M. Таи Legré. S col SE? ..... Lettre à M. Malinvaud Е de beer Ste E unia; 0. EE ele indigene din Romaniea; р" GRECESCU. ......- ; LI | У "Les séances se tiennent а Paris, rue deGrenelle, 84, à QUATRE heures du | soir, habituellementles deuxième et quatrième vendredis de chaque mois. x, | JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1900 ` 42 et 26 janvier. 27 avril. 27 juillet. 11 et 25 mai. 9 et 23 novembre. 22 juin. / 14 et 28 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume ` “annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — 1l peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. ` "Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), Sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2€ sér.) au prix de 15 fr. "ehaeun (à l'exception du tome XXXVI); à MM. les nouveaux membres qui les font >. retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. ` Ñ. B.—Les tomes1V et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. `” Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de botanique tenu à ` ‚ Paris en aoüt 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- = gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou uuméros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- » ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge - de l'acquéreur ou de l'abonné. ; ` AVIS a M Les notés ou communications manuscrites adresséesau Secrétariat par les membrés ` e la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- 6, sont lues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. ` Ge E Ka i D "Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société `| otanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothéque dela | Société. Ceux qui seront envoyés, en deux exemplaires, dans l'année méme de leur - Publication seront analysés dans là Revue bibliographique, à moins que leur sujet ` ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. foa, E Ce MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment _ priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient ММ, les membres à faire connaitre | leur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. ined ИМ agen. ` N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est pas donné suite aux de- ‚ mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans.— Aucune réclamation n'est admise, de lg part ` des abonnes, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. =: - Adresser les lettres, communications, | EE e k : n tions, etc., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. 1 Q SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE -FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ETABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1815 TOME QUARANTE-SEPTIÈME (Troisième Série. = TOME VII) ` 1900 EE 6 y Séance de Jaa 1900. PARIS ; AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 ` POUR 1900. aa + po LA Le FER A - ES | Président : М. Emm. DRAKE DEL CASTILLO. ` Vice-présidents : ode, Boullu (abbé), Morot, de Seynes. de Ke eeng général : M.E. Malinvaud, z „c. bX E * "Vice-secrétaires $ Guérin, ` Lutz. ` MM. Bois, Buchet.. ` Trésorier : owes ï `` Archiviste: ` м. Delacour. Шу | : M. Éd. Bornet. . => > Membres du Conseil: Ы | MM. Jeanpert, MM. Van Tieghem, ` Mouillefarine, ; Zeillér. = >` Prillieux, - : dea Radais, NU. CR Ex di á p ЗЕ w Tarif des tirages à part. DMBRE DE FEUILLES. Se eer i di кы айм с. à e titre d'entrée spécial d'une demi-page est де 1 franc. : tion d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. ` La composition. d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. . jo d'une « couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 2 franes répétition nde celui de. sr et de 4 francs si le titie est fait seulement pour la _ ture. элеуетке чырыл edel | р lees en pages, e йлы а ms ады don ы Redit UE Sie sera fait e E Vm plo tees SEANCE DU 22 JUIN 1900. PRÉSIDENCE DE M. DRAKE DEL CASTILLO. M. Guérin, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 25 mai, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce à la Société qu'elle a fait, à la fin du mois dernier, deux pertes douloureuses : M. le р" P. Marés, membre fondateur de la Société, est décédé à Mus- lapha prés Alger, le 24 mai, à l’âge de soixante-quatorze aus, et M. Ernest Roze, dont la santé était depuis longtemps gravement affaiblie, s'est éteint à Chatou (Seine-et-Marne), le 25 mai; il était àgé de soixante-sept ans. Le Secrétaire général donne lecture de la lettre suivante : LETTRE DE M. A. BATTANDIER A M. MALINVAUD. Mustapha, 25 mai 1900. Mon cher ami, Le docteur Paul Marés vient de mourir dans sa ,villa de Mustapha Supérieur, aprés une courte maladie, le 24 mai 1900, à l’âge de soixante- quatorze ans. D'une ancienne et très honorable famille de l'Hérault (1), il avait de bonne heure pris, dans ce centre si propice de Montpellier, Је goùt des Sciences naturelles. Aussi, en même temps qu'il y poursuivait par inclination ses études médicales (sa fortune lui permettant de se dispen- ser des soins de la clientèle), il se livrait à l'étude des sciences, surtout de la géologie et de la botanique avec toute l'ardeur de son tempérament méridional. Boissier venait de montrer, par son Voyage en Espagne, combien 11 Y avait encore à faire dans ce beau pays, pour les naturalistes. De 1850 à 1855, Marès explora une grande partie de la péninsule et étudia ауес. 4) Le D" P. Mares était le frère cadet de M.'Henri Marès; correspondant ` de l'Institut, l'agronome bien connu de Montpellier. T. XLVII. (SEancES) 12 ` 178 SÉANCE DU 29 Juin 1900. soin le groupe des Baléares, recueillant d'abondants matériaux qu'il utilisa plus tard, avec l'aide de Vigineix, pour la rédaction du Cata- logue des plantes vasculaires des Baléares. П publia cet ouvrage en 1880, trois ans aprés la mort de son regretté collaborateur. En méme temps que la flore des contrées qu'il parcourait, Marés en étudiait tou- jours avec le plus grand soin la géologie, la climatologie et relevait au moyen d'observations barométriques trés précises les altitudes des points principaux. Marés avait été membre fondateur de notre Société en 1854; c'était un des rares survivants de cette époque. Longtemps un de nos membres les plus actifs, il demeura toujours un des plus sympathiques. Lorsque le D" Cosson, son ami, fut chargé de l'exploration botanique de l'Algérie, Marés saisit l'occasion de visiter ce pays qui lui offrait l'atrait de l'inconnu et où il devait, comme tant d'autres, captivé parle beau ciel des Lotophages, se fixer et mourir. Il prit, en 1856, une part active à l'exploration de la colonie, visita tout l'extrême Sud, soit avec le D" Cosson, soit en accompagnant nos colonnes. Il explora ensuite la Kabylie occidentale avec O. Debeaux, la Kabylie orientale avec Letourneux, le Mzab alors indépendant (avec son intrépide et jeune compagne, M"* Marés), puis Laghouat, Djelfa, Bou- Saada, Teniet, le Sersou, etc. À la suite de ces voyages, il publia, tant dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences que dans le Bulletin de la Société de géologie, d'importants Mémoires sur la géologie, la météorologie et la topographie de ces contrées. Outre les plantes qu'il donnait libéralement à M. Cosson et à M. Pomel, Marés avait rassemblé un herbier important qu'il a donné en 1892 à l'Ecole de médecine d'Alger (1). Il avait pris une part trés active à plusieurs sessions extraordinaires de la Société botanique, surtout à celle de Montpellier en 1857. En 1865, 1879 et 1880, il publia dans ce Bulletin de trés intéressantes communi- cations sur le climat et la végétation des Baléares. Marés avait créé dans la Mitidja de trés grandes propriétés, dont la mise en valeur, jointe au soin qu'il prenait de l'éducation de ses trois fils, avait depuis longtemps absorbé toute son activité. Durant cette période, il s'occupa surtout de questions agricoles el devint membre de la Société d'agriculture de France. Cependant il ne perdait pas de vue (1) Outre l'herbier général donné à l'École de médecine d'Alger, M. Paul Marés avait disposé en faveur de la Faculté des sciences de Montpellier de l'herbier de types qui avait servi à la rédaction de son Catalogue des plantes vasculaires des Baléares; de nombreux doubles de cette dernière collection furent donnés à M. Malinvaud et sont aujourd'hui dans l’herhier de la Société botanique de France. (Ern. M.) CORNU. — DISCOURS PRONONCÉ AUX OBSÈQUES DE M. ROZE. 179 la science pure et, sans parler du Lysimachia vulgaris L. découvert dans sa propriété de Khodjaberry, il soupirait toujours après le moment oü il pourrait reprendre ses chères études. Mais la vie humaine a des bornes étroites, et il est bien rare de pouvoir recommencer une carrière interrompue. La mort est venue le prendre, au milieu de sa famille éplo- rée, sans qu'il ait pu réaliser ce rêve. Marès était l'homme aimable et bienveillant par excellence. D'un caractère droit, à la fois ardent et doux, sans ambition personnelle, son plus grand bonheur était d'être utile ou agréable aux aulres. Aussi ne laisse-t-il que des amis. M. Malinvaud dit que M. le D* Paul Marès était pour lui de longue date un ami personnel dont la perte l'afflige pro- fondément ; il ajoute que tous ceux qui ont connu cet homme de bien confirmeraient par leur témoignage l'éloge qu'en a fait dans sa lettre M. Battandier. M. Marès était un des fon- dateurs de notre Société (1) ; habitant Paris en 1882, il en fut élu vice-président. Le Bulletin contient de lui neuf articles : six Rapports sur les herborisations de la Société aux environs de Montpellier en 1857 (t. IV) et trois études sur la végéta- tion des iles Baléares (t. VII, 224 ; XXVI, 197; XXVII, 242). Aux obsèques de M. Roze, dont le corpsavait été transporté de Chatou à Paris, deux discours ont été prononcés; le pre- mier, au nom de la Société botanique de France, par M. Max. Cornu, professeur au Muséum; le second, par M. de Seynes, président de la Société mycologique de France. M. Bois, vice-secrétaire, donne lecture du premier de ces discours. DISCOURS PRONONCÉ par Mi. Max. CORNU AUX OBSÈQUES DE M. ROZE. Au nom de la Société botanique de France, je viens rendre un dernier hommage à l'un de nos confrères les plus distingués, les plus actifs et les plus assidus; c'était aussi l'un de nos plus anciens. (1) Par suite de ce décés, le nombre des membres fondateurs survivants (la liste du 15 juin 1854 contenant 164 noms) est réduit à 12: MM. Amblard, Avice, Ed. Bornet, Boudier, Bureau, A. Chatin, Clos, Comar, Guillon, Mail- lard, Maugeret et Prillieux. 180 > SÉANCE DU 22 JUIN 1900; Plusieurs fois secrétaire, vice-président et président de la Société (1), il a, pendant de longues années, été désigné pour la vérification des comptes ; il a rendu de nombreux services à notre Compagnie. Je citerai simplement l'époque critique oü, par suite-de la maladie et de l'absence de notre regretté secrétaire général, M. de Schœnefeld, et de circonstances spéciales, la publication du Bulletin se trouva en retard de trois années. M. Roze était secrétaire, j'étais vice-secrétaire et bien en situation de juger les choses. Après un travail acharné, le retard fut regagné en trois ou quatre mois seulement, alors qu'un effort sem- blable paraissait impossible à réaliser. M. Ernest Roze, lauréat de l'Académie des sciences et de la Société nationale d'agriculture, était un botaniste ardent, un travailleur. infa- tigable ; malgré des conditions très défavorables, attaché à une adminis- tration très absorbante, il a, toule sa vie, consacré le peu de temps que lui laissaient ses fonctions officielles à des travaux de recherches, por- tant sur les sujets les plus difficiles et les plus variés. J'ai eu le bonheur de le bien connaitre, d'ètre son ami, et notre amitié s'est continuée pendant une période de près de trente-cinq années. C'est ce qui me vaut l'honneur de prendre la parole en cette triste céré- monie. Au début de sa carrière, après une courte incursion dans la littéra- ture, il se consacra à la botanique et publia, avec notre éminent con- frère M. Émile Bescherelle, un Exsiccata des Muscinées de la flore parisienne. Il ne tarda pas à délaisser la partie descriptive et systéma- tique, oà son collaborateur s'est placé depuis au premier rang ; il préféra les difficiles recherches relatives aux organes fécondateurs des Crypto- games supérieures; il publia, dans les Annales des sciences naturelles, un excellent Mémoire sur les anthérozoides, Mémoire qui lui valut en 1866, à l'Académie des sciences, le prix Desmaziéres. Pour faire ces délicatés observations il fallait obtenir des plantes en bon état de vie et de santé, et des anthéridies normales; les mettre au microscope juste à l'heure où la déhiscence naturelle se produit. Il parvint à ce but, d'une part par des récoltes ou par des cultures méthodiques et successives des Muscinées (Mousses, Hépatiques, Sphaignes), et, d'autre part, principa- lement par le semis et le développement des Cryptogames supérieures, Fougères, Équisétacées, Marsiléacées ; ; plus tard il reprit cette étude sur (1) M. Ernest Roze, entré dans la Société en 1860, fut élu membre du Conseil d'administration en 1862, 1877, 1882, 1886, 1898; vice-secrétaire, en 1865; secrétaire, en 1868 et en 1873; quatre fois vice-président, 1870, 1876, 1881, 1897; premier vice-président, en 1889; président, en 1890. Peu de confrères ont plus largement participé et ont été plus dévoués, pen? dant ces quarante dernières années, à notre œuvre sociale. (Note: du secré- tariat de la Société.) CORNU. — DISCOURS PRONONCÉ AUX OBSÈQUES DE M. ROZE. 181 les Salviniées: ce patient travail de culture fut mené à bien dans une minuscule serre de son jardin de la rue de Vaugirard. Les seules heures de liberté étaient les soirées, qu'il employait uni- quement à ces délicates recherches. Une fois cependant, chaque semaine, il réunissait autour de lui quelques amis; la conversation était unique- ment botanique. Le microscope, muni des meilleures lentilles qu'on connüt alors, demeurait en permanence sur la table; il était heureux de communiquer à ses confréres ses observations les plus récentes et de les leur faire vérifier. - Le dimanche était consacré à des excursions botaniques, les mémes amis s'y retrouvaient; c'étaient des collégues de la Société botanique : c'était notre ami Cintract, si connu et si aimé de tous; Paul Petit, l'ha- bile collecteur d'Algues; Rivet, l'inventeur du microtome, si simple, qui nous a rendu tant de services; MM. Groenland et Michel; M. Bertillon, dont le nom est célèbre aujourd'hui, et notre secrétaire général, M. Malin- vaud, qui nous accompagna plus d'une fois. Pendant l'été, nous allions au loin; mais c'était surtout à la fin de l'automne, au premier printemps, et méme l'hiver, lorsque cela était possible. Le mauvais temps élait affronté avec courage ; le zéle etla persé- vérance permettaient des trouvailles intéressantes dans des localités qui ne sont ni trés favorables, ni trés riches. Nous tàchions de tirer parti de nos récoltes à une époque ой les livres spéciaux manquaient totalement ou bien étaient fort imparfaits. C'étaient les bois de Châville, en général, qui nous revoyaient chaque dimanche. Pendant les vacances, des excursions plus lointaines réunis- saient encore une partie des mêmes amis, dans le Jura, les Vosges, l'Alsace, le Dauphiné, la Suisse, etc. L'éminent botaniste, Adolphe Brongniart, professeur au Muséum, membre de l'Institut, avait été trés fortement intéressé par ces obser- vations et ces méthodes de travail; il témoigna à M. Roze de vifs senti- ments d'estime et d'amitié. Il l'attira prés des siens dans sa famille; des relations trés étroites s'établirent rapidement, ces sentiments affectueux se sont développés et conservés depuis prés de quarante années. C'est раг M. Roze que j'ai eu l'honneur, et j'ajouterai l'extrême bonheur, d'y être présenté, puis introduit, et je lui en garde une pro- fonde gratitude. Je fis la connaissance de M. Roze aux excursions botaniques de M. Ad. Chatin, professeur de botanique à l'École supérieure de phar- macie et qui ne tarda pas à devenir membre de l'Académie des sciences. Aprés ]a mort d'Adrien de Jussieu, M. Chatin conserva la tradition de la botanique rurale. En dehors des étudiants, troupe nombreuse et bruyante, il était toujours suivi par un cortège plus discret de bota? 182 SÉANCE DU 22 JUIN 1900. nistes, dont beaucoup furent nos confrères. Saluons, en passant, la mé- moire des derniers disparus : le 0" Gontier et Adolphe Larcher, si accueillants pour les nouveaux venus. Rappelons les noms des survi- vants : MM. Cintract, Ch. Riviére d'Alger, Chantin, l'horticulteur qui porte dignement le nom de son pére, enfin MM. Peltereau et Mouille- farine, etc. Et c'est justement M. Cintract qui eut la bonté de me présenter à M. Roze. Ce jour-là je trouvai, et pour toujours, un ami sür et un guide pré- cieux : il eut l'influence la plus heureuse sur mes études par ses avis si sages, par l'ardeur au travail dont il donnait l'exemple; surtout par l'entrainement constant des excursions botaniques, si utiles pour l'étude générale des végétaux inférieurs. C'est ensemble que nous résolümes d'aborder l'étude des Champi- gnons supérieurs, nous étions fort isolés et sans aide pour franchir les premiéres étapes dans cette branche nouvelle de connaissances; ce fut par un travail opiniâtre, poursuivi en commun pendant plusieurs années, que nous avons pu, à partir de 1872, identifier successivement les types les plus communs des Hyménomycétes au moyen des descriptions et des figures. Nous avons été d'ailleurs singuliérement encouragés par une circon- stance irés heureuse. Invités tous deux, en 1873, à la villa de Bézu- Saint-Eloi, chez M. Brongniart (dont j'étais devenu l'aide-naturaliste par la recommandation de M. Roze), nous nous sommes retrouvés depuis, pendant une série d'années, aux mois de septembre et d'octobre; en . Notmandie les Hyménomycétes sont abondants, dans le parc et dans la forét voisine nous en récoltions en abondance. Nous trouvions dans cette demeure scientifique les ouvrages de Fries: Hymenomycetes Suecia, l'Epicrisis, et les petits volumes de Sturm (Deutschlandsflora). Tous les jours nous apportions une ample moisson de Champignons; on les étalait sur les tables, et la détermination se faisait sous les yeux du maitre éminent, qui prenait lui-méme un vif plaisir à ces études. La publication des Hymenomycetes Europei de Fries donna une impulsion considérable aux botanistes dans toute l'Europe. La communauté des goüts groupa alors les mycologues de la région, MM. Boudier et Locré, un peu plus tard le D* Richon, élèves de Léveillé, M. de Seynes, enfin le D' Quélet d'Hérimoncourt, se réunirent à nous. On fit quelques excursions générales; on organisa, à la Société botanique, des sessions et des expositions mycologiques qui se maintinrent quelques années. Elles déplurent à quelques-uns de nos confrères et furent, je ne sais pourquoi, suspendues; elles ont repris depuis sous une autre forme. € CORNU. — DISCOURS PRONONCÉ AUX OBSEQUES DE M. ROZE. 41823 M. Roze en fut l'un des organisateurs de la premiére heure. Ces études approfondies sur les Champignons eurent pour résultat la rédaction d'un ouvrage important : l'Atlas des Champignons comes- tibles et vénéneux publié en collaboration avec M. Richon, avec de nom- breuses planches comparatives et un texte excellent. Un peu avant 1870, M. Roze avait entrepris l'étude du phénoméne de la fécondation dans les Champignons supérieurs; il y avait consacré plusieurs années de recherches assidues. Parmi les faits qu'il avait observés pendant les tristes journées du siège, je puis citer la découverte des conidies mycéliennes, encore inconnues chez les Agaricinées. Nous avions, chacun de notre côté el dans notre direction propre, travaillé séparément et rédigé nos observations. La question ayant été mise au concours par l'Académie des sciences pour le prix Bordin, nous présentàmes un Mémoire en commun avec nos rédactions distinctes et des conclusions communes. Notre Mémoire concluait par des Ascomycétes à une conjugation, sans intervention des spermaties de Tulasne; pour les Hyménomycètes, à l'absence de fécondation des basides par des productions extérieures. On y indiquait la germination des spermaties (conidies véritables) chez les Ascomycétes et les Urédinées. Pour serrer de plus prés la question, il a fallu des découvertes con- sidérables dans la technique cellulaire et laisser passer plus de quinze années. | Le second Mémoire, présenté au concours par notre collègue M. Sicard, concluait à une fécondation des basides par les cystides, ancienne théorie reprise par l'auteur. Le prix fut partagé entre les deux Mémoires. M. Roze ne publia rien de ses longues et patientes recherches; il avait concu du verdict un trés profond découragement. Il abandonna pour quelque temps les observations micrographiques, qui, aprés tant de peines, lui avaient causé une si vive déception. C'est ainsi qu'il se jeta avec ardeur dans l'étude des Champignons supérieurs, pour rompre avec un sujet aussi décevant. Pour M. Roze, l'Administration ne fut pas une sinécure. Il accomplis- sait avec une ponctualité et un zèle infatigables ses devoirs professionnels. Pendant la guerre de 1870-1871, et surtout le siége de Paris, il était à son poste, au Ministère des Finances, et il ne le quittait souvent qu'à huit heures du soir. La confiance de ses chefs le chargea de s'occuper du payement de l'indemnité de guerre : il organisa, sous les ordres de son directeur, M. de Marcillac, le renvoi en Allemagne de toutes les monnaies étrangères dont la France s'était remplie; ce fut seulement l'euyre de trois mois, travail énorme ! Plus tard, il fut nommé chef de 184 | SÉANCE DU 22 JUIN 1900, division. Enfin, désireux d'ètre libre, il prit sa retraite il y a six ans, comme sous-directeur honoraire des Finances. Par un sentiment de modestie extrêmement honorable, ii avait refusé la croix d'officier de la Légion d'honneur, dont M. le Ministre Burdeau lui fit à ce moment la proposition, et je fus l'un des très rares à le savoir. Sa liberté une fois reconquise, il s'installa à la campagne, dans sa propriété de Chatou, et il se remit à la botanique avec une ardeur extraordinaire. Il y possédait un jardin, de faible étendue, mais peuplé d'espèces intéressantes; il y entreprit diverses études, dont il publia les résultats dans notre Bulletin et dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences (études de physiologie ou de développement, sur des sujets variés). Mais ses recherches principales portèrent sur la Pomme de terre, dont i| étudia diverses maladies d'origine obscure et causées sur les tuber- cules par des organismes bactériens extrémement petits. Enfin il acheva une Monographie complète de cette plante alimentaire. Ce travail magistral fut couronné par plusieurs Sociétés savantes, notamment par Ja Société nationale d'Agriculture, qui le nomma membre correspondant, il y a trois années. La dernière période de sa vie ful la plus laborieuse; on peut méme dire qu'il usa à travailler ce qui lui restait de force et d'énergie; il négligeait de prendre de temps en temps un repos bien nécessaire. Aussi, atteint à la fin de l'année dernière d'une violente attaque d'in- fluenza, il sentit sa santé décliner et, aprés plusieurs semaines d'affai- blissement progressif, il s'est éteint le 25 mai dernier. Sa vie a été bien remplie par ses devoirs et par la science. Ce qui dominait dans son caractère, c'est la ténacité inébranlable avec laquelle il poursuivait le but de ses recherches, sans se laisser détourner ou distraire par ses autres occupalions; et il les menait jusqu'au bout. Il préparait ou il recueillait les éléments de ses observations d'aprés un plan mürement réfléchi; il réalisait ses expériences dans des instal- lations trés exigués et avec des moyens trés restreints, il les recommen- cait plusieurs années sans se lasser. П ne fut jamais attaché à un laboratoire et ne passa pas d'examen de sciences naturelles; il s'est formé et a travaillé seul, avec ses propres ressources et ses propres méthodes. Il était ce qu'on appelle un amateur, mais il fut en réalité un savant dans toute la force du terme. П était d'un abord froid au premier moment, très réservé, mais d'une affabilité et d'une courtoisie extrêmes, d'un caractère trés gai avec les siens, d'un commerce très agréable et m sür. SCH, LEGUÉ. — NOTE SUR LE SAXIFRAGA SEGUIERI. . 185 Je perds en lui le guide de mes premiers pas dans la science, le cher compagnon de mes jeunes années qui m'a soutenu aux heures difficiles et m'a prodigué à toute heure ses conseils affectueux et sages. La Société botanique de France perd en lui un de ses membres les plus distingués, les plus utiles et les plus fidéles. | Adieu, cher ami. Par suite de la présentation faite dans la précédente séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. SancENT (Charles-S.), professeur d'arboriculture, Ar- nold arboretum, Jamaica plain, Mass. (États-Unis), présenté par MM. Maurice et Philippe de Vilmorin. M. le Président annonce ensuite deux nouvelles présenta- tions, Des ouvrages sont offerts à la Société par MM. Gagnepain, le général Paris et Zeiller (1). M": Beléze annonce à la Société qu'elle a récolté récem- ment le Genista pilosa entre Gambays et Gambayseuil, près de l'étang de Bruyères (Seine-et-Oise), dans une lande cou- verte d'Erica Tetraliz. M'* Belèze a rencontré dans la méme localité un Salix en feuilles, probablement introduit, et qui lui parait être le S. incana; elle en soumet des échantillons à l'examen de la Société. M. Guérin, secrétaire, donne lecture de la Note suivante: DEUXIÈME NOTE SUR LE SAXIFRAGA SEGUIERI Spreng.; par M. Léon LEGUÉ (2). Depuis la publication dans le Bulletin de ma premiére Note, j'ai recu de notre honoré collègue, M. Pellat, au sujet du Saxifraga Seguieri, des renseignements qui m'ont été fournis avec trop d'obligeance et qui, de plus, me semblent trop intéressants pour que je ne cherche pas à les utiliser. lls viennent tous d'ailleurs à l'appui de la thése que j'ai soutenue, à savoir qu'il faut, comme (1) Voy. plus loin la liste des dons (séance de juillet). (2) Voy. plus haut le Bulletin, p. 119. 186 SÉANCE DU 22 JUIN 1900. Grenier et Godron l'ont fait (Fl. Fr., 1, 661), rayer l'espèce en question de la liste des plantes françaises. M. Pellat me dit, en effet, qu'il n'est point venu à sa connais- sance que le S. Seguieri ait Jamais été rencontré en Dauphiné ou en Savoie. П a bien voulu, pour assurer son opinion et la mienne, feuilleter soit à la Faculté des sciences, soit au Muséum de Gre- noble, les herbiers que possédent ces deux établissements, notam- ment ceux de Didier, de Verlot, de Gariod et de Mutel. Dans ces diverses collections notre excellent collègue n'a trouvé aucun Sasi- fraga qui püt être ou qui eüt été rapporté à l'espèce de Sprengel, aucun, sauf celui dont j'ai parlé déjà dans ma premiére Note, que Mutel cite dans sa Flore (1, 415) sous le nom de S. Seguier? et [sur lequel je demande la permission de dire encore quelques mots. M. le Conservateur du Muséum de Grenoble a bien voulu auto- riser M. Pellat (1) à me communiquer ce précieux échantillon conservé dans l'herbier de Mutel. Je ne crois pas exagérer en le qualifiant de précieux : il est unique, et c'est sur lui seul que Mutel s'est basé pour affirmer, à tort d'ailleurs, l'existence du S. Seguieri chez nous. Un botaniste, nommé Delavaux, l'a récolté dans les montagnes prés d'Embrun (mêlé avec deux S. moschata, dit Mut., loc. cit.). C'est une petite plante, haute de 7 centimètres environ, pubescente-glanduleuse, à feuilles presque linéaires un peu élargies au sommet, entiéres. Les pétales sont étroits, mais pas plus que dans certains spécimens qui appartiennent incontes- tablement à l'espéce décrite par Wulff sous les deux noms de S. muscoides et S. moschata. Je n'ai pu, aprés un examen attentif, que rapporter au S. mus- coides Wulf. le spécimen de Delavaux ; c'était l'avis de Verlot, c'est celui de M. Chabert et de M. Pellat : je ne saurais appuyer mon opinion sur de meilleures autorités. Les feuilles un peu élargies au sommet et entiéres, rappelant celles du S. Seguieri, ont vraisemblablement causé l'erreur de Delavaux et de Mutel ; celui-ci (Fl. Fr.,1, 413 et 414) attribue en effet des feuilles trifides ou entières (il faut entendre, d'après ses descriplions : feuilles les unes trifides, les autres entiéres) aux S. moschata Wulf. et muscoides Wulf. qu'il considère comme deux espéces distinctes. Il aurait pu soupconner cependant que (1) Je renouvelle ici à tous les deux l'expression de ma sincère gratitude. F. CAMUS. — PRÉSENCE EN FRANCE DU LEJEUNEA ROSSETTIANA. 187 l'existence d'un S. muscoides à feuilles toutes entières n'était point quelque chose d'absolument impossible, puisque lui-méme décrit une variété de cette espèce (var. crassifolia Gaud.) à feuilles la plupart entières. Avant d'en finir avec le S. Seguieri, voici, pour les curieux de détails, une copie exacte de l'étiquette que Delavaux avait jointe à son échantillon. Elle est ainsi disposée : SAXIFRAGA SEGUIERI Spreng. — sedoides DC. Confondu avec les S. moschata. Embrun. Delavaux. « Mélé avec deux S. moschata », dit Mutel, « confondu avec les S. moschata », dit Delavaux : la conclusion de tout ceci, c'est que, mieux inspirés, ils n'eussent point séparé ce qui devait rester uni, ce qu'ils avaient trouvé si bien mélé et confondu. M. Malinvaud lit ou résume les communications suivantes : PRÉSENCE EN FRANCE DU LEJEUNEA ROSSETTIANA Mass. ET REMARQUES SUR LES ESPECES FRANCAISES DU GENRE LEJEUNEA, par M. Fernand CAMUS. Le Lejeunea Rossettiana a été créé en 1889, par M. Massalongo (1), pour une Hépatique recueillie en Toscane par M. Rossetti. Voici la description originale de cette espéce exactement transcrite du Nuovo Giornale botanico italiano : LEJEUNEA ROSSETTIANA sp. nov. — Dioica? intricato-cæspitosa, mi- nuta, flavo-viridis, habitu et magnitudine omnino Lejeuneam calcaream referens, examphigastriata. — Саше inordinate subdichotomo, vel subpinnatim-diviso, subtus hic illic radiculas edente : foiiis dense imbricatis, convexulis, ovatis, apice magis minusve longe attenuato- acuminatis (rarius solum acutis), acumine vulgo falcato-inflexo, mar- gine dentatis ac facie (dorsale) eximie echinatis; lobulo ad plicam tumido, subtriplo fol. minore, margine libero (interno) subrotundato, inæqualiter valideque spinuloso, tota superficie (externa) ad foliorum instar echinata (appendice styliforme inter lobulos et caulem nulla); (1) C. Massalongo, Nuova specie di Lejeunea scoperta dal dott. C. Ros- setti in Toscana (loc. cit., XXI, 1889, pp. 485-487). 188 SÉANCE DU 22 jviN 1900. cellulis fol. lobulorumque leptodermis polygonalibus in papillam coni- cam sat alte prominentibus; perichœtiis subsessilibus, foliis involu- cralibus conduplicato-bilobis, margine dentatis (et superficie echinatis) lobo dorsale acuto, ventrale vulgo minore et obtuso; colesula muricata stipitato-pyriforme apice pentagona, ore mucronato ; infl. сў? Ab. Sulle puddinghe calcaree, fra i muschi a Versilia, lungo il fiume di Seravezza, aprile 1887, C. Rossetti. Obs. А simillima Lejeunea calcarea Lib., distinguitur : forte inflo- rescentia dioica, præprimis tamen lobulis foliorum tota superficie cel- luloso-echinatis et eorumdem margine interno (libero) valide spinuloso- dentatis, insuper, quod magni momenti est, appendicis styliformis inter caulem et foliorum lobulos defectu. C'est en effet du Lejeunea calcarea que le L. Rossettiana se rapproche le plus. Le R. calcarea différe de ce dernier par son inflorescence monoique, par son lobule dont les cellules sont absolument dépourvues de papilles, et dont le bord entier est enroulé en dedans, de sorte qu'on ne peut voir ce bord sans une dissection délicate aprés l'enlévement de la feuille. Dans le L. Ros- selliana, ce bord supérieur du lobule, comme il est dit dans la description ci-dessus, est toujours étalé et garni de dents spini- formes saillantes, il est visible sans aucune préparation préalable. Un autre caractère du R. calcarea consiste dans la présence auprès de la plupart des feuilles, au point où celles-ci s'attachent à la tige, d'un appendice styliforme formé de 2-4 cellules placées bout à bout, et rappelant celui qu'on observe dans le genre Frullania. Ce caractère qui a son importance, mais dont la valeur ne doit pas étre exagérée, avait déterminé Lindberg à créer pour le L. cal- carea le sous-genre Gompholobus. Enfin, on peut encore remar- quer qu'en général les feuilles du L. Rossettiana sont un peu plus grandes, qu'elles forment avec la tige un angle plus ouvert, que les papilles des cellules sont plus saillantes, D'ordinaire, dans le L. calcarea, elles ont la forme d'un cóne surbaissé à large base; dans le L. Rossettiana, elles sont plus dégagées, plus longues, parfois presque claviformes. Toutefois ces caractéres d'importance secondaire et qui reposent sur des plus ou des moins, n'ont peut- étre pas une grande fixité. Les organes reproducteurs femelles ne paraissent pas offrir de différences notables. Les caractères propres au L. Rossetliana sont largement suffi- sants pour justifier la création d'une espèce tiouvelle; L'espèce de DEA, е F. CAMUS. = PRÉSENCE EN FRANCE DU LEJEUNEA ROSSETTIANA. 1489 M. Massalongo a du reste été acceptée par tous les hépaticologues en renom : Spruce, MM. Pearson, Stephani, Schiffner et autres. Je trouve cependant dans un Mémoire de MM. Mansion et Clerbois (1) la dénomination L. calcarea var. Rossettiana. Ces deux botanistes ont-il jugé insuffisants les caractères distinctifs des deux espèces? Ont-ils trouvé des formes de passage? Dans les plantes que j'ai personnellement examinées, les caractères de l'une et de l'autre espèce se sont montrés parfaitement constants. Tout au plus, dans le L. Rossettiana de la Vienne, quelques cellules du lobule sont- elles parfois dépourvues de leur papille. Aussitòt après la publication de la Note de M. Massalongo, M. Pearson soumit à l'examen microscopique les échantillons de « Lejeunea calcarea » conservés dans les herbiers anglais. Il trouva parmi ceux-ci et le vrai L. calcarea et le L. Rossettiana. Dans une Note (2) qui reproduit avec de légères corrections la description originale du L. Rossettiana et y ajoute quelques re- marques, il indique six localités de cette Hépatique dans les Iles Britanniques. Il faut croire qu'elle y est bien plus rare que le L. calcarea, car dans un ouvrage récent de l'éminent hépatico- logue anglais (3), aucune localité nouvelle n'a été ajoutée à celles déjà connues dix ans auparavant. Le L. Rosselliana a depuis été indiqué en Belgique, aux envi- rons de Huy (province de Liége), par MM. Mansion et Clerbois (loc. cit.) et, dans une localité unique, par M. Breidler, dans son Catalogue des Hépatiques de la Styrie (4). Je suis heureux de pouvoir l'ajouter aujourd'hui à la flore francaise. J'ai reconnu d'abord le L. Rossettiana dans un échantillon recueilli dans le département de la Corrèze, par M. Rupin. L'échan- tillon, étiqueté L. calcarea, figure dans l'herbier Lamy de la Chapelle, que son possesseur actuel, M. Malinvaud, a mis com- plaisamment à ma disposition. J'ai reconnu la méme espéce dans (1). A. Mansion et P. Clerbois, Les Muscinées de Huy et des environs, 2° partie, 1894: Je ne coanais pas ce travail. Je le cite d'après l'analyse de la Revue bryologique, XXIV, 1897, p. 16. (2) W. Н. Pearson, A new British Hepatic, in Journal of Botany, decemb. 1889, avec une planche. , . . (3) W. H. Pearson, The Hepatice of the British Isles (en cours de publi- cation), fasc. ПІ, p. 6t. ! (4) J. Breidler, Die Lebermoose Steiermarks in Mittheil. d. naturw. Verein. f. Steierm., 1893 (p. 348). 490 SÉANCE DU 22 surn 1900. des échantillons, nommés également L. calcarea, et conservés dans les collections du Muséum de Paris. Ils avaient été recueillis il y a plus de cinquante ans, près de Montmorillon, par l'abbé de Lacroix. D'autres échantillons dela méme localité, recueillis ulté- rieurement par l'abbé Chaboisseau, m'ont été obligeamment communiqués par M. de Loynes : ils appartiennent également au L. Rossettiana. D'après les auteurs, — car je n'ai jamais vu sur place aucune des deux espèces, — les L. calcarea et Rossettiana recherchent les mémes stations et on les trouve souvent ensemble. Il ne semble pas en étre ainsi à Montmorillon. D'autre part les échantillons du L. calcarea que j'ai pu étudier ne m'ont point montré en mélange le L. Rossettiana. Le genre Lejeunea (1) — le plus nombreux en espèces du groupe des Hépatiques, — il en renferme un millier, —- est sur- tout répandu dans la zone chaude et humide des deux hémi- sphéres. L'Europe en compte seulement quatorze espéces. Toutes existent dans les Iles Britanniques; trois lui sont spéciales : Le- jeunea flava (2), diversiloba et Holtii et méme ces deux dernières n'ont été rencontrées que dans le sud-ouest de l'Irlande à Kil- larney. Le L. patens n'est indiqué sur le continent qu'en [Nor- vége (Kaalaas)] et le L. microscopica que [dans le Luxembourg belge (3)] (4). Le L. Mackayi (Phragmicoma Dumort.) se re- trouve en Ligurie [et en Toscane] (de Notaris, Massalongo, Ros- setti). Les L. calyptrifolia et hamatifolia n'existent, en dehors de l'Archipel britannique, qu'en France, dans les départements de (1) M Libert, la créatrice du genre (Amn. sc. phys., 1820), a écrit Lejeu- nia. Aujourd'hui la majorité des hépaticologues écrit Lejeunea. (2) [MM. Massalongo et Carestia ont rapporté avec doute (Nuov. Giorn. Bot. It. XIV, 1882, p. 246) comme variété au L. flava, une Hépatique trouvée par eux dans les Alpes pennines. Elle figure, toujours avec le méme signe de doute, dans le Repertorio della Epaticologia Italica (1886)]. Le L. flava se retrouve hors de l'Europe. Découvert par Swartz à la Jamaïque au siècle der- nier [il est largement répandu dans l'Amérique tropicale : Brésil, Andes, Antilles (Spruce, The Hep. of the Amazon, etc.). Il existe également à Madère (Gottsche, Мех. Leverm.)]. Ba keet Note sur le Lejeunea microscopica Tayl. espèce nou- ontinent européen, in Bull. Soc. ] рр. 85-88. рёеп, Soc. bot. Belgique, XXXII, 1893, (4) Je place entre crochets [] les indications géographiques ou autres empruntées aux auteurs et que je n'ai pu vérifier par l'examen de la plante F. CAMUS. —— PRÉSENCE EN FRANCE DU LEJEUNEA ROSSETTIANA. 194 la Manche et du Finistère (1). Le L. ovata ne s'éloigne guère de la côte occidentale de l'Atlantique : [Norvège (Kaalaas)], Calvados, Manche, Finistère, Pyrénées occidentales, [Portugal (Moller ex Pearson)|, Madère (de Paiva), [Toscane (Rossetti)]. Il en est à peu prés de méme du L. inconspicua. Le L. ulicina s'avance davan- tage vers l'Est : Belgique (Delogne et Gravet, [Bade (Jack)], Ba- viére (Arnold), [Styrie (Breidler)]. Enfin deux espéces, les L. ser- pyllifolia et calcarea ont une distribution géographique étendue : elles habitent presque toute l'Europe [et la partie tempérée de l'Amérique du Nord, où se retroute aussi le L. inconspicua]. Au second rang aprés les Iles Britanniques arrive la France avec huit espèces. L'écart est sensible; il pourra peut-être di- minuer, car il reste quelque espoir de trouver dans les départe- ments du Finistère et de la Manche les L. microscopica, Mackayi et patens. J'ai méme cru un instant avoir mis la main sur cette derniére espéce qui ne semble pas des meilleures et ne parait pas toujours facile à distinguer du L. serpyllifolia. M. Corbière (Muscin. Cherbourg) fait de son cóté la même remarque. De ces huit espéces, le L. serpyllifolia, plante commune, a longtemps été la seule connue en France. Elle figure déjà dans le 6* volume de (1) Le L. hamatifolia a été indiqué par quelques anciens auteurs sur plu- sieurs points de l'Europe centrale (Allemagne, Suisse), par suite d'une con- fusion, et ces indications erronées sont encore reproduites dans l'ouvrage relativement récent de Dumortier, Hepaticæ Europae, 1874. Hooker, dans son célèbre ouvrage British Jungermanniœ, décrit une variété B. echinata du J. hamatifolia. Cette variété est devenue le L. calcarea, et c'est cette der- nière espèce qui, dans le cas, a été indiquée sous le nom de hamatifolia (Cfr. Nees, Naturg. Eur. Leberm., IIT, 294). C’est ce nom de echinata (1816) qui, suivant les règles strictes de la prio- rité, aurait dà — jusqu'à ces dernières années — servir à désigner la plante distinguée раг Mie Libert (1820), sous le nom de L. calcarea. Ainsi еп a pensé Taylor (1844), en élevant au rang d'espéce sous le nom de Jung. echi- nata, la variété echinata de Hooker, exemple suivi depuis par d'autres hépa- ticologues. Un examen récent des échantillons originaux de Taylor a montré qu'ils comprenaient deux espéces confondues : L. calcarea et L. Rossettiana. A laquelle des deux conservera-t-on le nom de Taylor, d'autantque la planche supplémentaire Ш de Hooker représente certainement le L. Rossettiana ? M. Pearson (The Hepat. of the Brit. Isles) me parait avoir sagement agi en rejetant ce nom de echinata, et en adoptant ceux de calcarea et de Rosset- tiana qui ne prêtent à aucune confusion. Comme il le fait d'ailleurs remarquer, la justice veut que l'espèce de M. Massalongo porte le nom créé par celui qui a su la distinguer. Le vrai L. hamatifolia est indiqué par M. Pearson dans l'Afrique australe. 192 ` SÉANCE DU 99 JUIN 1900. la Flore de Lamarck et de Candolle (1815), et elle y est indiquée « dans les Alpes, aux environs du Mans, dans les Landes, prés Dax, et dans les Vosges », pp. 202-203. Le Botanicon gallicum (1830) ne cite pas d'autre espèce, non plus que Montagne dans sa Notice sur les plantes Cryplogames récemment découvertes en France (Archives de Botanique de Guillemin, 1832). Vers 1840, dans un opuscule sur les Hépatiques de la Normandie (1), de Brébisson indique le « Lejeunia minutissima » à Falaise, Vire, Mortain, Briquebec, etc. Comme à cette époque plusieurs espèces étaient confondues sous ce nom de minutissima, on ne peut savoir exac- tement quelle espèce de Drébisson a désignée sous ce nom. Ce n'en était pas moins là un fait intéressant, et, d'une facon générale d'ailleurs, la liste de de Brébisson marque un grand progrés dans la connaissance absolument rudimentaire alors de l'Hépaticologie francaise. En 1847, Richard Spruce publia une collection de Mousses et d'Hépatiques desséchées, due à ses recherches pendant prés d'un an dans les Pyrénées occidentales, et bientót suivie d'un important Mémoire intitulé : The Musci and Нерайсе of the Py- renees (2). Aux numéros 62 et 63 de la collection d'Hépatiques figurent les Lejeunea ovata et calcarea. Dans leur Florule du Finistére (1867), les fréres Crouan distinguent l'un de l'autre, pour la première fois dans un ouvrage français, les L. ulicina et minutissima (inconspicua), qu'ils indiquent tous deux dans le Finistére; ils y indiquent en même temps les L. calyptrifolia et hamatifolia qui étaient pour la flore francaise deux précieuses acquisitions. M. Husnot qui a pu visiter l'herbier des Crouan, peu de temps aprés leur mort, n'a pas reproduit ces deux derniéres indications dans l’Hepaticologia gallica. Est-ce par suite de l'ab- sence d'échantillons à l'appui ou d'erreurs de détermination? Je n'ai pu tirer la chose au clair, le conservateur de la bibliothéque de Quimper oü est actuellement déposé l'herbier des Crouan, m'en ayant, malgré mon insistance, refusé toute communication. .(1) Mon exemplaire a pour titre : Hépatiques de la Normandie, et ne porte ni date, ni lieu, ni nom d'auteur: M. Husnot en citant ce travail dans la biblio- graphie des Hépatiques (Revue bryologique, MI, p. 78), lui donne pour titre : Liste des Hépatiques qui ont été observées en Normandie, et le dit publié vers 1840. ll n'est certainement pas antérieur à celte date, car de Brébisson y annonce un neuvième fascicule — qui n'a jamais paru — de ses Mousses de la Normandie, et le huitieme fascicule de cette collection est daté de 1839. (2) In Trans. Botan. Soc. Edinb. UI, pp. 103-216, pl. XII-XIV, et reproduit dans les Ann. and Mag. Natur. History, 1849. 7 F. CAMUS. — PRÉSENCE EN FRANCE DU LEJEUNEA ROSSETTIANA. 193 Il serait difficile de tracer actuellement un tableau suffisamment complet de la distribution géographique de ces huit espéces en France. Nous possédons encore trop peu de documents, et les diverses régions de la France ont été trop inégalement explorées. On peut toutefois affirmer dés aujourd'hui que les Lejeunea sont surtout abondants dans l'Ouest, oü ils trouvent réunies les con- ditions de température et d'humidité qu'ils recherchent. A part le vulgaire L. serpyllifolia, aucune espéce du genre n'a été signalée jusqu'ici le long du littoral au nord de la Seine. La flore pari- sienne ne semble pas plus riche, bien que le L. ulicina arrive jusqu'à ses limites. Il est également remarquable que le L. ser- pyllifolia soit seul pour l'instant à représenter le genre Lejeunea dans nos départements méditerranéens et surtout en Provence, alors que la Ligurie possède les L. inconspicua et Mackayi. Les pointes de la Basse-Bretagne et du Cotentin qui rappellent tant par leur constitution physique et météorologique les Iles Britan- niques, sont particuliérement riches en Lejeunea. A part les L. calcarea et Rossettiana qui exigent pour support des rochers calcaires — nuls ou à peu prés dans ces régions, — tous les Le- jeunea français y sont réunis, et, comme je l'ai noté plus haut, ii en est deux qui ne se montrent que là en France. Si ce n'était sortir du sujet, je rappellerais les belles espéces d'Hépatiques qui, dans les départements du Finistére et de la Manche, accompagnent les Lejeunea. Je me contente de citer le rare Frullania Hut- chinsiæ, espèce tropicale, connue seulement en Europe, dans quelques localités anglaises et dans une localité du Finistère, ou il est à craindre qu'elle ne soit actuellement détruite. Le dernier recensement des Hépatiques françaises a été fait par M. Husnot dans son Hepalicologia gallica. 11 date déjà de vingt ans. L'essor qu'ont pris en France les études bryologiques, essor auquel l'ouvrage que je viens de citer n'a pas peu contribué, fait grandement désirer un nouvel ouvrage d'ensemble qui résume les travaux isolés parus depuis. А titre de contribution, je donne ci-dessous une liste des localités frangaises à moi connues des espèces de Lejeunea. La plüpart de ces localités ont été relevées sur des échantillons de mon herbier. Quelques autres m'ont été fournies par les herbiers du Muséum de Paris, bien pauvres ce- pendant en échantillons français, et par des correspondants à qui j'adresse mes remerciements. J'ai ajouté cà et là des indications T. XLVII. (SÉANCES) 13 194 SÉANCE DU 22 JUIN 1900. empruntées àla littérature bryologique. Ces dernières indications sont renfermées entre crochets, et je ne m'en porte pas garant. Toutes les autres ont été vérifiées par moi sur des échantillons vivants ou secs, et j'ai cru superflu de faire suivre chaque localité du point de certitude (!) que j'ai réservé pour mes propres trou- vailles. Enfin il m'a semblé utile de noter la date de la première trouvaille ou de la première indication des espèces dans chaque département. Je répète que je n'entends nullement présenter un tableau de la distribution géographique des Lejeunea en France. Je publie simplement les matériaux que je possède sur la question. Lejeunea (Colurolejeunea) (1) calyptrifolia (Hook.) Dumort. Jungermannia calyptrifolia Hooker, British Jungermanniœ, tab. 43 (1816) (2). — Lejeunia calyptrifolia Dumortier, Comment. botan., p. 111, nomen (1822), et Syllog. Jungerm. p. 32 (1831). Cette espèce se présente habituellement en bel état de fructification. FinisTÈRE. — (а et là sur les Ajoncs, chaine des montagnes d'Arrée, autour du Mont-Saint-Michel et de Saint-Rivoal, 19 et 27 août 1878! Sur l'Ajonc, village de Traon-Rivin, prés Quimerch! [« Sur les branches d'Ajonc, rare, Kergontés, Plougastel ». Crouan, Flor. Finist. 1867]. MANCHE. — Soltevast, prés Cherbourg, 1885. Corbière, in Husnot, Hepaticæ Gallie, n° 162. — [« Se rencontre (à la localité citée) sur les rochers de grès, sur les tiges de Ulex europeus, Calluna vulgaris; sur les frondes de Pteris aquilina et de Blechnum Spicant; sur Hyp- mum cupressiforme, Scapania resupinata, etc. ». Corbiére, Musc. Manch.]. (1) Le genre Lejeunea a été partagé en sections, regardées par beaucoup d'hépaticologues comme des genres. C'est à Spruce qu'on doit les travaux les plus importants sur la matière. J'ai suivi les divisions — considérées par lui comme genres — exposées par M. Schiffner, dans la partie consacrée aux Hépa- tiques (livraison 112) des Natürlichen Pflanzenfamilien de Engler et Prantl. (2) Je me suis conformé à l'usage en attribuant aux planches de Hooker la date de 1816, parce que c'est celle que porte sur le titre l'ouvrage ter- miné, et qu'on ne sait pas d'une facon précise la date de l'apparition de chaque livraison. Ces livraisons comprenaut quatre planches ont commencé à paraitre en 1813. Weber (Hist. Musc. hepat. Prodr. (1815), p. 7) dit avoir compulsé toutes celles parues jusqu'à juillet 1814, c'est-à-dire jusqu'à la 17* livraison (pl. 65-68). Les planches que je cite, 49, 43, 51, 59 sont donc au plus tard de 1814 et peut-étre vaudrait-il mieux leur restituer leur date. ТИТОМ S M ES F. CAMUS. — PRÉSENCE EN FRANCE DU LEJEUNEA ROSSETTIANA. 195 Lejeunea (Cololejeunea) inconspicua (Raddi) de Not. Jungermannia inconspicua Raddi, Jungermanniografia etrusca (1) (1818), e specim. authentic.! Lejeunea inconspicua De Notaris in Gottsche et Rabenhorst, Hepatice europee, Decas 5-6 (1856), n° 45 nomen ; Idem, Appunti nuov. cens. in Mem. Accad. Torino, ser. 2, XXII, p. 386, tab. 5, fig. 27 (1865). Le L. inconspicua se fixe sur les supports les plus variés, comme on peut le voir ci-dessous. Il s'avance trés prés de la mer, et je l'ai recueilli au voisinage du Grimmia maritima, qui réclame l'embrun de la vague. On le rencontre généralement avec des périanthes, souvent méme trés nombreux ; la capsule complétement développée n'est pas rare. Chez la plante stérile, les bords et le sommet des feuilles se chargent de granu- lations qui jouent évidemment un róle reproducteur. J'ai vu ces granu- lations particulièrement développées sur les feuilles d'échantillons re- cueillis le long de la cóte. GIRONDE. — Trones d'arbres dans la forêt d'Arcachon, 2 septembre 1871 (Lamy de la Chapelle). Arcachon, sur Chêne, en face du cimetière (Bescherelle). La Teste, sur les Bouleaux, dans la grande forêt (de Loynes). VIENNE. — Ligugé, prés Poitiers, sur Aune, 8 octobre 1862 (de Loynes). [Comparer : « La Lejeunia minutissima Dumort., sur les frondes de la Frullania Tamarisci Nees, dans les rochers granitiques de Ligugé », de Lacroix, Nouveaux faits, etc., in Mém. Institut des provinces, 1857]. Bords de l'étang du Riz-Chauvron, prés Lathus, 9 octobre 1862 (Chaboisseau et de Loynes) [« Sur le Chéne, le Charme et l'Aulne ». Chaboisseau, Note sur plusieurs espèces, etc., in Bull. Soc. bot. Fr., 1863]. Deux-Sèvres. — Le Puy-Saint-Bonnet, sur Chéne, 20 mai 1877! Côte du Pont-d'Ouin, entre le Puy-Saint-Bonnet et Saint-Laurent-sur- Sévre, sur Sapin! VENDÉE. — Ile de Noirmoutier (de la Pylaie in herb. Montagne). (1) Le Mémoire de Raddi a été publié à part avec la date de 1818, comme extrait des « Atti » de la Société italienne des sciences de Modène, et, avec celle de 1820, dans les « Memorie di Matematica et di Fisica » de la méme Société. Ces deux originaux sont rarissimes. Nees d'Esenbeck a fait réim- primer en 1841 à Bonn, le texte paru dans les Memorie. C'est à cette réimpres- sion, ой la pagination primitive est notée, qu'on se réfère habituellement. Le Jung. inconspicua est décrit page 34 et représenté pl. 5, fig. 2. 196 . SÉANCE DU 22 Juin 1900. MAINE-ET-LOIRE. — Cholet, le long de plusieurs routes, sur souches d'Aubépine, 20 mai 1877 ! La Gaudinière, près Cholet, sur Chêne! Route de la Tessoualle à Maulévrier, sur Lierre, et parc de Maulévrier! Forêts de Vezins, sur Chêne, et du Breil-Lambert! Le Longeron! La Renau- dière (Brin). Parc du château du Jeu, près de Chaudefonds, sur un tronc de Chêne et des arbustes, 7 avril 1872 (Lamy de la Chapelle). [Cinq autres localités sont indiquées d'après M. Hy, in Bouvet, Musc. Maine-et-Loire]. LOIRE-INFÉRIEURE. = Saint-Michel-en-Retz, sur Chêne, 26 juillet 1877! Le Collet, prés Bourgneuf, sur Quercus Пех! Bouaye! Mauves! Ancenis, sur Aubépine! La Chambeaudiére-en-Maisdon! Clisson, ga- renne Valentin! -MonnniAN. — Auray, promenade du Loch, sur Aubépine, 7 octobre 1879! vallon de Tréauray en Brech, sur Ajonc! Lorient, sur Orme! FINISTÈRE. — Chateaulin, sur Chéne, 10 juin 1878! Brasparts, sur Chéne! Traon-Rivin, sur Ajonc! Forét de Laz, sur Ajonc! Morlaix, champ de foire! Pleyber-Christ, sur Metzgeria et sur la terre entre les pierres d'un mur! Kerelech, prés Santec, sur Chéne! Cóte de Brigno- gan sur des rochers moussus, et directement sur le granit! [Pont-Aven (Dismier, ín litt.). — « Sur les vieux troncs d'arbres. Peu commun. Hétre, Pin, Saule, Houx, Ajonc, Lierre, Calluna (pas de localités) ». Crouan, Fl. Finistère, 1861]. CórEs-pv-Nonp. — Mur-de-Bretagne, 10 août 1879! Callac! Lannion, promenade du port, sur Orme! Pointe de Bihit, prés Trébeurden, saxi- cole! Tle de Bréhat sur les blocs de granit de la Butte-Saint-Michel, et dans une brèche des falaises au Paon, sur le thalle du Physcia Aquila et directement sur la terre! Erquy, sur Aubépine! Saint-Cast, au bois de la Vieuville, sur Fréne! Étang de Jugon, sur Saule! Dinan, à la Courbure! et vallée de la Foresterie (F. Morin). ILLE-ET-VILAINE. — La Molière, sur Houx, 16 mars 1876 (duce beat. J. Gallée)! La Bossuée-en-Langon, parmi Cryphea heteromalla croissant sur schiste rouge silurien! La Quémerais en Pont-Réan, sur Sapin (Gallée). Buat, prés Redon, sur Sapin (de la Godelinais). Retraite de Redon, sur Figuier (id.). La Bouexière, 26 janvier 1867 (de Loynes). МАхснЕ [« Commun » Corbière, Musc. Manche]. SARTHE [Trois localités. Thériot, Musc. Sarthe]. Puy-pe-DômE [« Ravin dela Croix au Lioran, en trés petite quantité au milieu d'une touffe de Radula complanata forme propagulifera, F. CAMUS. — PRÉSENCE EN FRANCE DU LEJEUNEA ROSSETTIANA. 197 vallée de la Rue, sur un tronc de Sapin » Héribaud, Musc. Auvergne, 1899] (1). Lejeunea (Cololejeunea) Rossettiana C. Mass. Lejeunea Rossettiana C. Massalongo, in Nuov. Giorn. Bot. Ital. XXI, 1889, p. 487. Je n'ai pas vu sur place le L. Rossettiana. Il parait venir soit direc- tement sur les rochers, soit sur les Mousses et les Hépatiques saxicoles (Thamnium Alopecurum, Radula, etc.). Quant à la nature de la roche, elle semble étre, sinon toujours, du moins habituellement calcaire. Le seul fait que le L. Rossettiana a été trouvé plusieurs fois en compagnie du L. calcarea suffirait à le prouver. M. Rupin a trouvé sa plante sur un grès : c'était probablement un grès calcarifère. Le L. Rossettiana développe bien ses périanthes; la plante de Concyse en était couverte et plusieurs de ces périanthes étaient fertiles. CORRÈZE. - Grottes de grès en face le village de Laumont, prés Bellet, dans la vallée de Planchetorte, 28 octobre 1877 (Rupin, in herb. Lamy de la Chapelle, sub L. calcarea). VIENNE. — Poitou (M. l'abbé Lacroix, herb. Montagne), Montmoril- lon, communic. Montagne, 1849 (herb. Mus. Paris, ex herb. Roussel). Concyse, prés Montmorillon, 3 novembre 1861 et 9 février 1863 (T. Chaboisseau). [« La Lejeunia calcarea Lib., sur les rochers de Concyse ой cette précieuse espèce, que j'ai aussi récoltée aux Eaux-Bonnes, sur le marbre, à une exposition identique, fleurit quelquefois ». De Lacroix, Nouveaux faits plant. Vienne, in Mém. Instit. des provinces, p. 17 (1851)]. Lejeunea (Cololejeunea) calcarea Libert. Lejeunia calcarea M™ Libert, Sur un genre nouveau d'Hépatiques, in Ann. sc. phys. (2), VI, p. 373, t. XCVII, fig. 1 (1820). Cette espéce est franchement calcicole. Elle rampe sur les Mousses, particuliérement sur le Thamnium Alopecurum, et y forme des gazons (1) Le Lejeunea inconspicua existe en Algérie. J'ai trouvé dans l'herbier. Montagne un sachet, sans indication de provenance plus précise, renfermant un minuscule échantillon qui appartient bien à cette espéce. | (2) Et non Annales des sciences naturelles, comme on l'écrit souvent. Ce dernier Recueil n'a commencé qu'en 1824. Les Annales des sciences phy- siques sont un Recueil qui n'a vécu que quelques années sous la direction de Bory de Saint-Vincent, pendant qu'il était réfugié en Belgique. 198 SÉANCE DU 22 JuIN 1900. qu'on dit d'un joli vert clair. J'ai constaté la présence de périanthes sur des échantillons de provenance française. Basses-Pyrénées. — Ad saxa calcarea in regione media montis Pic de Ger (R. Spruce, Hepatic. Pyren., n° 63 (1847) [« ut et in valle Combascou » (Hautes-Pyrénées), R. Spruce, The Musc. and Hep. of the Pyr., p. 212 (1849)]. Lor. — Sur les pierres calcaires dans l'intérieur d'une grotte assez profonde dominant la rive gauche de la Dordogne, entre Lanzac et Cieurac, trés rare, 3 avril 1877 (Rupin, in herb. Lamy de la Chapelle). Haute-Savoie. — Le Salève (J. Müller, in Stirp. Voges.-rhen., n? 1424). Jura. = Parmi les Mousses, vieux murs de la vallée d'Arbois, 1895. (F. Hétier). [Le L. calcarea est encore indiqué dans bon nombre de localités de la région du Jura (J. Müller, Bernet, Hétier, etc.), dans les Vosges (Boulay, Fl. crypt. Est), au Mont-Dore(Thériot, Rev. bryol. XXIII, 1896, p. 32), dans la Lozére, prés de Mende (Boulay, in Husnot, Hep. gallic.)]. M serait bon de revoir les échantillons de toutes ces localités, le L. Ros- settiana se trouve peut-être parmi eux. Sur la figure 112 b de la planche X de l'Hepaticologia gallica, le lobule des feuilles est dessiné avec un bord libre et denté qui fait penser au L. Rossettiana non encore décrit l'époque (1881) de la publication de l'ouvrage. Lejeunea (Eulejeunea) serpyllifolia Libert. Jungermannia serpyllifolia Dickson Pl. crypt. Brit., fasc IV, p. 19 (1801). Lejeunia serpyllifolia M™ Libert, Sur un genre nouveau d'Hépatiques, in Ann. scienc. phys. VI, p. 314, t. XCVII, fig. 2 (1820). Cette espèce croit sur les rochers siliceux (toujours?), les troncs. d'arbres, les Mousses. Elle recherche les endroits frais. Elle est presque toujours stérile; cependant les périanthes méme fertiles se rencontrent assez fréquemment dans l'Ouest. Le L. serpyllifolia est répandu dans toute la France, en plaine et en montagne jusque dans la région alpine. Je l'ai vu en Suisse à 1800 m., et M. Bernet à 2000 mètres dans la Haute-Savoie (Bernet, Cat. Hépat. S.-O. Suisse). F. CAMUS. — PRÉSENCE EN FRANCE DU LEJEUNEA ROSSETTIANA. 199 Lejeunea (Eulejeunea) ulicina (Tayl.) Syn. Hep. Jungermannia ulicina Taylor, Descriptions of Jungermannia ulicina (Taylor), and of J. Lyoni (Taylor), in Transact. Botan. Soc. (of Edniburgh), I, 11, pp. 115-116 (1841). Lejeunia ulicina Gottsche, Lindenberg et Nees, Synopsis Hepaticarum, p. 381 (1844). Le Lejeunea ulicina se trouve à peu prés dans les mémes stations que le L. inconspicua, c’est-à-dire dans des stations trés variées: écorces diverses, Mousses, Fougéres séches, rochers. Ces rochers sont toujours, pour l'une comme pour l'autre espéce, des rochers siliceux : granits, schistes, grès anciens. Le L. ulicina est presque invariablement stérile. J'ai trouvé plusieurs fois des feuilles involucrales bien dévelop- pées, mais jamais de périanthes. Ceux-ci n'ont été trouvés que deux fois : à Vire(échantillon de Lenormand, in Herb. Schimper, dont le périanthe, peut-être incomplétement développé, a été décrit par Spruce, Musci preteriti, p. 35), et à Sottevast, dans le département de la Manche, en état de complet développement (Musc. Manche, p. 347). VENDÉE. — La Verrie, sur Chêne, 27 août 1888! Abondant sur des Pins prés de l'étang de la Blottiére entre Les Epesses et Saint-Mars-la- Réorthe! MaiNE-ET-LoinE. = Bois de Cholet au Chêne Landry, sur Chêne, 6 octobre 1877! [Trois autres localités sont indiquées d'aprés MM. Hy et Bouvet, in Bouvet, Musc. Maine-et-Loire]. LOIRE-ĪNFÉRIEURE. — La Coquerie, près Châteaubriant, sur Mousses arboricoles, 19 septembre 1890! Forêt du Gavre, même station. MonnBiBAN. — Gourin, parmi les Frullania sur les troncs des Chá- taigniers et des Hétres, 30 septembre 1897! Hennebont, sur Châ- taignier ! Finistère. — Forêt de Cascadee, prés Scaer, sur rochers et parmi les Mousses (Neckera pumila)! Quimper, promenade du Mont Frugy, sur Hypnum resupinatum ! Quéménéven, sur Bruyére! Cháteaulin, sur Chéne, 10 juin 1878! Le Quillien, prés Brasparts, sur Cerisier! Bois du Nivot, prés Saint-Rivoal, sur Ajonc! Le Reundu-en-Loqueffret, sur Ajonc! Saint-Herbot, sur Pin! Huelgoat! Kerguss, près Le Relec, sur Pin! [Pont-Aven (Dismier, in litt.). « Sur les rameaux d'Ajonc et de Calluna, trés rare, Kergontés, cóte Nord de Plougastel ». Crouan, Flor. Finistère]. CórEs-pu-Nonp. — Entre Runfao et Tonquedec, près Lannion, saxi- cole, 9 avril 1900! Rostrenen, vieille route de Brest, sur Châtaignier! 200 SÉANCE DU 22 JUIN 1900. Le long du canal de Nantes à Brest entre Rostrenen et Glomel, sur Épicéa ! ILLE-ET-VILAINE. — Forêt de Rennes, 7 mai 1876! Forêt de Fou- gères, sur Saule et sur Bouleau (de la Godelinais). La Villou, prés Vitré, à la base des touffes de Spherophoron coralloides (de la Gode- linais). MANCHE. — Sur un tronc de Bouleau à Courville, 9 mai 1889 (Cor- bière, in Soc. Roch., n° 2776). Cherbourg (Le Jolis, Herb. Mus. Paris). . Mortain (s. n., ibid.) [« Commun. Sur les rochers ombragés, les troncs d'arbres ; sur Ulex europæus, Calluna vulgaris ; sur de vieilles frondes de Hymenophyllum tundbrigense, etc. — c. fr.! Sottevast ». Corbière, Musc. Manche]. CALvADOs. — Saint-Sever, prés Vire (Lenormand. — Publié dans les ` Stirp. Voges.-rhen., n° 1422). Vire, sur Cerisier (Pelvet, herb. Mon- tagne). Ad truncos arborum circa Falaise (s. n. de collecteur. Étiquette de Mougeot, herb. Mus. Paris). ORNE. — Troncs des Hétres, Sainte-Honorine-la- Chardonne (Husnot, Hepaticæ Gallie, n° 140). Forêt de Perseigne, prés Alençon (Douin). EunE-ET-Loin. — Forét de Senonches, troncs de Hêtre, 6 avril 1892 (Douin). | a SARTHE. — [Quatre localités. Thériot, Musc. Sarthe]. HauTE-VIENNE. — Sur des troncs de Bouleau, prés de Vilmuzet, com- mune de Saint-Jouvent, 1* novembre 1868 (Lamy de la Chapelle). Sur un arbuste dans le jardin anglais du Treuil, prés de Saint-Martial (id.). Puy-nE-DôME.— [< Sur un tronc de Sapin entre Condat et Cournillou, dans la vallée de Rue ». Héribaud, Musc. Auvergne]. Vosges. — Saint-Dié, sur Pinus silvestris, alt. 400 mètres, 1867 (Boulay). Trones de Sapin dans les forêts prés du Pont-de-Vologne, Gérardmer (Pierrat). Haute-Savoie. — Le Observé une fois par M. le prof. J. Müller, sur l'écorce des Pinsà Crevin au pied de Saléve ». Bernet, Catal. Hépat. S.-0. Suisse). Lejeunea (Drepanolejeunea) hamatifolia (Hook.) Dum. Jungermannia hamatifolia Hooker. British Jungermanniæ, tab. 51, excl. var. B. (1816). Lejeunia hamatifolia Dumortier, Commen- tationes botanicæ, p. 111, nomen (1822), et Sylloge Jungerman- nidearum, p. 32 (1881). | | i| TEE ОРЫН НИОР E E E RENS NE F. CAMUS. — PRÉSENCE EN FRANCE DU LEJRUNEA ROSSETTIANA. 201 Le Lejeunea hamatifolia croit parmi les Mousses et surtout les Hépa- tiques arboricoles (Frullania, Radula, etc.), sur les tiges d'Ajonc, les frondes de Fougère, et, d'après plusieurs hépaticologues sur les rochers. Ses périanthes sont lort rares. FINISTÈRE. — Sur les troncs de Hêtre d'une avenue prés du château de Coat-Losquet, entre Pleyber-Christ et le Cloitre, directement sur l'écorce ou parmi les Mousses et surtout les Frullania, 14 juin 1878, assez abondant pour que j'aie pu le publier dans les Hepaticœ Galliœ de M. Husnot, n° 117! Sur l'Ajonc, en société avec d'autres Lejeunea, village de Traon-Rivin, près Quimerch! Forêt du Cranou mélangé à L. ovata! [« Sur les branches d'Ajonc et de Calluna, très rare, Kergontès,Plou- gastel ». Crouan, Flor. Finist., 1867]. МАхснЕ. — [« R. Sur les rochers de grès, sur les troncs d'arbres, et spécialement sur Ulex europœus : quatre localités ». Corbière, Musc. Manche, 1889]. Lejeunea (Harpalejeunea) ovata Tayl. Jungermannia serpyllifolia 8. ovata Hooker Brit. Jungerm. tab. 42 (La plante n'est pas figurée, mais le texte qui accompagnela planche est suffisamment précis). Lejeunia ovata Taylor, in Gottsche, Lindenberg et Nees, Synopsis Hepaticarum, p. 316 (1844). Le L. ovata se présente dans les mémes stations que l'espéce précé- dente avec laquelle il est parfois mélangé. Je ne me rappelle pas l'avoir rencontré avec des périanthes. Hautes-Pyrénées. — Inter Muscos, in rupibus subhumidis faucis Gorge de Cauterets dict. repens (Spruce, Hep. Pyr., п° 62, 1841). FintsTÈRE. — Forêt de Clohars-Carnoet, prés Quimperlé, 14 août 1880! Forêt de Coatloch entre Bannalec et Scaer! Traon-Rivin, près Quimerch, sur Ајопе, associé à d'autres Lejeunea ! Forêt du Cranou, parmi les Frullania et sur écorce! Huelgoat, trés rare dans les touffes d Hymenophyllum ! MawcHE. — Forêt de Briquebec (de Brébisson). Échantillon conservé au Muséum de Paris, collé sur une carte qui porte de Ja main de de Bré- bisson, avec la localité, Jungermannia minutissima Engl. Bot. CaLvapos. — [Falaise (de Brébisson) ex Husnot Hepatic. gall.]. П existe dans l'herbier Montagne (Muséum de Paris) un sachet renfermant plusieurs échantillons libres et une étiquette de la main de de Brébisson portant : Jung. minutissima, Falaise et Briquebec. J'ai examiné la moitié au moins de ces échantillons : tous appartenaient au L. ovata. am Dans les pages précédentes, j'ai réduit la synonymie au strict. SÉANCE DU 22 mm 1900. nécessaire. On a pu remarquer que je n'ai pas employé le nom de L. minutissima. Je dois à ce sujet une explication. Ce nom a telle- ment changé de signification, qu'il me semble raisonnable de l'abandonner définitivement (1). Оп peut en juger par l'extrait ci-dessous de la synonymie des deux plantes qui l'ont porté. 1806. 1816. 1818. 1822. 1831. 1844. 1849. 1856. 1865. 1872. 1875. 1881. 1881. 1816. 1841. LEJEUNEA INCONSPICUA (Raddi). Jungermannia minutissima Smith, English Botany, tab. 1633 a. J. minutissima Hooker, British Jungermanniæ, tab. 52, ex parte. J. inconspicua Raddi, Jungerm. etrusc., p. 34, tab. 5, fig. 2. Lejeunia minutissima Dumortier, Commentationes botanic, p. 111 (nomen). L. minutissima Dumortier, Sylloge Jungermannidearum, p. 33 (saltem pro max. parte). L. minutissima Gottsche, Lindenberg et Nees, Synopsis Hepati- carum, p. 387. L. Taylori (non L. minutissima) R. Spruce, Musc. et Hep. Pyre- nees, in Trans. Bot. Soc. Edinb., 1849, p. 212. L. inconspicua De Notaris, in Gottsche et Rabenhorst, Hepat. Europ., n° 45 (nomen). L. inconspicua De Notaris, Appunt. nuov., in Mem. Accad. Torino, série II, XXII, p. 386, tab. 5, fig. 27. L. minutissima Boulay, Flore cryptogamique de l'Est, p. 836 , (pro minim. p.). L. inconspicua (non L. minutissima) Dumortier, Hepat. Europ., p. 18. L. minutissima R. Spruce, Musci preteriti, in Journal of Botany, febr. 1881, p. 35 et seq. L. inconspicua (non L. minulissima) Husnot, Hepaticologia gal- lica, p. 65. LEJEUNEA ULICINA (Tayl.). Jungermannia minutissima Hooker, British Jungerman., tab. 52 (fig. 3!) ex parte (non Smith, English Botany). J. ulicina Tayl. Descript. of Jung. ulicina and of J. Lyoni, in Trans. Bot. Soc. Edinb. I, п, pp. 115-116. (1) L'impossibilité de l'interpréter toujours exactement m'a empéché d'uti- liser quelques indications géographiques. i rei o DAN УНЕ. o MG ipai F. CAMUS. — PRÉSENCE EN FRANCE DU LEJEUNEA ROSSETTIANA. 203 1844. Lejeunia ulicina Gottsche, Lindenberg et Nees, Synopsis Hepat., p. 387. 1849. L. minutissima R. Spruce (nec al.), loc. cit., p. 212. 1872. L. minutissima Boulay, Flore crypt. Est, р. 836 (pro max. p.). 1874. L. minutissima Dumortier, Hepat. Europ., p. 19. 1881. L. ulicina (non L. minutissima) А. Spruce, loc. cit., p. 35 et seq. 1881. L. minutissima Husnot, Hepaticologia gall., p. 66 (Correct., p. 97). Il suit de là que le nom de minutissima : 1° А été créé pour l'espèce nommée plus tard inconspicua par Raddi (Smith, 1806); 2° Qu'il a servi à désigner, à la fois, les L. inconspicua et uli- cina plus ou moins confondus (Hooker, 1816, et de nombreux botanistes presque jusqu'à nos jours) ; 3 Qu'il a désigné seulement le L. inconspicua (Taylor, 1844, Synopsis Hepaticarum) ; Ar Que, changeant complètement de sens, il a servi à désigner seulement l'ulicina (Spruce, 1849, suivi par beaucoup d'hépatico- logues, pendant longtemps et méme encore aujourd'hui, malgré la correction faite en 1881); 5° Qu'il a repris son sens n* 3 et que, de nouveau, il désigne seulement le L. inconspicua (Spruce, 1881; les hépaticologues anglais actuels, etc.). On se perd au milieu de tous ces avatars — j'en oublie peut-étre. Si encore, dans leurs écrits, les hépaticologues avaient tenu rigou- reusement compte de chacun des changements survenus dans le sens du mot minulissima! Si, par exemple, dans les travaux parus entre 1849 et 1881, le mot minutissima avait toujours eu son sens n° 4. Loin de là : actuellement nous sommes — encore — dans la période du sens n° 5, et le minutissima est trop souvent cité avec son sens n° 4. Il y a plus. C’est Dumortier qui le premier a fait passer nos plantes dans le genre Lejeunea. Il est donc l'auteur de Іа combi- naison « L. minutissima » qui figure pour la premiére fois dans ses Commentationes botanicæ, Comme dans cet ouvrage il n'y a que des noms, sans descriptions, -il faut, pour nous éclairer sur 204 SÉANCE DU 22 JUIN 1900. le sens donné par Dumortier au L. minulissima, nous reporter à son ouvrage suivant, Sylloge Jungermannidearum (1831). Nous lisons à la page 33 : « Lejeunia minutissima : Foliis distichis re- motis, ovatis, obtusis, concavis, perichætialibus lateraliter bifido- emarginatis integris; colesulà globosá pentagoná ». Je sais bien que Dumortier passe pour avoir plus étudié les Hépatiques dans l'ouvrage de Hooker que sur la nature, et nous serions autorisés à interpréter son L. minutissima dans le sens de Hooker lui- méme, à la planche duquel il renvoie d'ailleurs, c'est-à-dire comme comprenant l'inconspicua et l'ulicina confondus. Le si- lence du texte à propos des amphigastres ne prouve rien, parce que Dumortier garde le méme silence pour les L. serpyllifolia et hamatifolia qui sont pourvus de ces organes : s'il en avait parlé pour l'une des espèces du genre, il l'eüt fait pour son minutis- sima. Mais un auteur n'est strictement responsable que de son lexte : or ce texte, pris à la lettre, s'applique parfaitement au L. inconspicua et exclut le L. ulicina. La combinaison L. minu- tissima (Sm.) Dum. est donc valable (1). En 1874, devant lemballement qui suivit l'exhumation du livre déplorable de Gray (2), Dumortier jugea bon de revendiquer ses droits parfaitement légitimes à la priorité, et il publia un nouveau travail sur les Hépatiques : Hepalice Europe. Junger- mannideœ post semiseculum recensilæ. On était alors dans la pé- riode (1849-1881) où l'épithète minutissima s'appliquait au L. uli- cina. Dumortier adopta cette interprétation. Dans son livre, pages 18 et 19, il admet les deux espéces L. inconspicua et L. minu- tissima. Seulement il fait suivre son L. minutissima — pris dans le sens de ulicina — de la signature Dumortier, et il a grand soin, dans la synonymie de l'espèce, de renvoyer à ses Commentationes et à son Sylloge. Or c'est évidemment là une erreur. Si, dans la _ (1) Je répète qu'elle traduit la lettre du texte plutôt que l'opinion même de Dumortier. Nees (Europ. Leberm. MI, 278 et seq.), en adoptant l'expres- sion L. minutissima Dum., l'applique aux deux especes confondues. La véri- table notation serait, je crois, L. minutissima (Sm.) Dum. ex p. (2) S.-F. Gray, A natural Arrangement of British Plants, etc., 1821. Cet ouvrage est fort rare et j'ai dà chercher longtemps avant de pouvoir en acquérir un exemplaire. Voir à son sujet un travail substantiel de M. Le Jolis (Les genres d'Hépatiques de S.-F. Gray, in Mém. Soc. Cherbourg, XXIX, 1893), qui combat vaillamment depuis plusieurs années contre le gáchis intro- duit dans la nomenclature bryologique, laquelle n'a jamais tant varié que depuis qu'on cherche à la rendre uniforme. E ) JUp DE COINCY. — LETTRE А M. MALINVAUD. 205 pensée de Dumortier, le L. minutissima de ses premiers ouvrages comprend vraisemblablement deux Lejeunea, il ne s'applique dans le texte qu'au L. inconspicua. Dumortier aurait donc dü écrire : Lej. minutissima Spruce (non Dumort.). Malheureuse- ment la combinaison « L. minutissima Dum. » (= ulicina) a fait son chemin, et on la retrouve dans plusieurs travaux récents, d'ail- leurs très soignés. Le L. minutissima ayant depuis 1881 repris son sens antérieur (= inconspicua), il ne suffira plus d'écrire désormais L. minutissima Dumort. Il faudra, pour éviter toute méprise, écrire L. minulissima Dumort. 1822, non Dumort. 1874! et, comme entre ces deux dates, Dumortier était devenu Du Mortier, on pourra simplifier et dire L. minutissima Dumort. non Du Mort! Je m'arréte. On écrit beaucoup depuis quelques années sur les questions de nomenclature, et je crois bien que je ne suis pas par- faitement en règle en rejetant le nom de L. minutissima. Je suis du moins sür d'étre parfaitement compris en employant ceux de L. inconspicua et de L. ulicina. Cette considération en vaut une autre. LETTRE DE M. de COINCY A M. MALINVAUD. Courtoiseau, le 21 juin 1900. Monsieur le Secrétaire général, Si vous croyez que l'éclipse de soleil soit encore à l'ordre du jour, et que la petite Note suivante soit de nature à intéresser la Société, je vous serais obligé d'en donner communication dans une des prochaines séances. M'étant rendu en Espagne, comme tant d'autres, pour admirer l'éclipse totale de soleil du 28 mai dernier, j'eus l'idée de l'étudier au point de vue botanique, quelque bizarre que cela paraisse au premier abord. Il s'agissait pour moi de savoir si la nuit crépusculaire qui se produit a quelque influence sur les plantes et si elles montrent alors quelque signe du sommeil nocturne. Mon opinion du resteétait faite à cet égard depuis longtemps; mais je désirais obtenir la confirmation expérimen- tale de mes idées, si elles étaient justes ; soit, dans le cas contraire, leur infirmation. E Je m'établis à un endroit situé sur la ligne méme de plus longue totalité, ou à quelques kilométres à peine de distance (car je n'avais 206 . SÉANCE DU 22 JuIN 1900. aucun moyen de fixer exactement la position). Il s'agit d'une des sources du Guadiana nommée Los Ojos del Guadiana bajo. Je m'étais décidé pour cette localité d'aprés une assertion de Willkomm, qui supposait qu'on pouvait y rencontrer des Nymphéacées curieuses. Je ne sais oü il avait puisé une pareille idée; car il n'y a pas trace de Nymphéacées dans les étangs indiqués. Autour de moi se trouvaient des Anthemis à demi-fleurons bien étalés, des Vicia, des Medicago. Les demi-fleurons se replieraient-ils surle pédoncule comme ils le font la nuit? Les folioles des Légumineuses perdraient-elles leur position normale? Eh bien, ni avant, ni pendant, ni aprés la totalité, je n'ai pu con- stater aucun changement de direction dans ces organes. Aucun indice d'inclinaison. Cela du reste était à prévoir : la brièveté de l’éclipse dans sa période critique ne permet pas la manifestation de phénomènes qui chaque nuit ne se produisent dans un sens ou dans un autre qu'avec une extrême lenteur. La constatation, toutefois, n’en avait pas encore été faite, à ma connaissance du moins; c'est mon excuse, pour avoir pris la liberté de vous demander un moment d'attention. Je ne vous décrirai pas le phénomène céleste lui-même; mon incom- pétence est trop grande; mais vous me croirez facilement, si je vous affirme qu'une éclipse totale de soleil est l'un des plus beaux spectacles auquel il soit donné à l'homme d'assister..., füt.il un simple botaniste. M. Malinvaud annonce que M. L. Lutz, l'un des secré- taires de la Société, est parti le 14 juin pour la Corse oü il doit remplir une mission officielle; les données obtenues au point de vue botanique, pendant son séjour d'environ un mois dans cette ile, pourront servir à tracer le programme d'une session extraordinaire de la Société pour 1901. M. Malinvaud communique les extraits suivants d'une lettre qu'il a reçue de M. Lutz : EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. L. LUTZ A M. MALINVAUD. Ajaccio, le 19 juin 1900. Arrivé à Ajaccio samedi, aprés un excellent voyage et une traversée superbe, dés mon arrivée, je me suis mis en quéte des recomman- LUTZ. = LETTRE SUR UN VOYAGE EN CORSE. 207 dations nécessaires à mon entrée en campagne, mais l'absence du con- servateur des forêts m'oblige à prolonger quelque peu mon séjour à Ajaccio. J'en profite pour explorer les environs, oü deux excursions, l'une à Salario, l'autre à Campo di Loro, m'ont déjà montré d'étroites analogies entre la flore des régions basses et maritimes de la Corse avec la flore continentale méditerranéenne; j'ai retrouvé, en effet, nombre de plantes recueillies l'année dernière pendant la session d'Hyères; il y a cependant des différences, qu'on ne tarde pas à constater. L'excursion du Salario, dont l'objectif était un maquis de faible étendue qui couronne cette colline, peut se faire facilement en une ma- 'linée. On sort de la ville par le cours Grandval en se dirigeant vers la grotte de Napoléon, puis on prend à droite la route qui s'éléve en ser- pentant le long du Salario. Cetteroute, entaillée dans le roc en quelques points, ou plus constamment bordée par des murs de pierres mal assem- blées destinées à clore les propriétés du côté de la montagne, forme ainsi une sorte de chemin creux bordé d'arbustes, croissant pêle-mêle dans les fentes des pierres et parmi lesquels on rencontre abondamment Cistus albidus, C. salviefolius, C. monspessulanus, Spartium jun- ceum, Quercus Ilex rabougris, Pistacia Lentiscus, puis d'énormes touffes d'Opuntia et d'Agave; le Myrte et l'Alaterne participent égale- ment à la formation de ces buissons, autour desquels on trouve à faire une abondante récolte. Sans prétendre donner ici une liste des plantes recueillies, je citerai au hasard : Ferula nodiflora, Rumex bucephalophorus trés abondant, Asphodelus microcarpus, Chrysanthemum segetum, Asparagus acu- tifolius, Tolpis barbata, Smilax aspera, Umbilicus pendulinus, Xe- ranthemum inapertum, Lagurus ovatus, Dianthus prolifer, Echium plantagineum, Psoralea bituminosa, Briza maxima, B. minima, Ап- tirrhinum Orontium, Ecballium Elaterium, Heliotropium euro- pœum, etc., etc. En continuant à s'élever, on atteint une région oü la bordure pierreuse de la route disparait et ой l'on trouve, du côté de la montagne, un petit ruisseau presque stagnant enfoui dans les herbes et qui communique à la végétation une fraicheur inaccoutumée. Aussi le sol est tapissé d'un feutrage serré de Selaginella denticulata encore bien vert et entre- mèlé de. place en place. par des touffes de Marchantia polymorpha, Riccia bifurca (?), Anthoceros punctatus, puis des Fougères : Asple- nium Adiantum-nigrum (abondant), Grammitis leptophylla, Asple- nium Trichomanes ; parmi les Phanérogames, fructifications d'Allium triquetrum, Eufragia viscosa en fruit, Ruscus aculeatus, Gratiola officinalis, etc. En arrivant à la fontaine du Salario (293 mètres d'altitude) qui 208 SÉANCE DU 22 juiN 1900. débite une eau que les habitants disent lithinée, on quitte le chemin tracé pour s'enfoncer dans le maquis ой dominent les Cistes, dont un certain nombre supportent le Cytinus Hypocistis. On y remarque aussi une végétation suffrutescente assez clairsemée et constituée spécialement par : Erica arborea, Arbutus Unedo, quelques Chênes-verts rabougris, Spartium junceum et Calycotome peu abondants, Daphne Gnidium, Phyllirea angustifolia. La végétation herbacée diffère peu de celle des régions basses. On redescend ensuite vers la vallée qui s'étend au pied de Castel- lucci, où se trouve un pénitentier d'Arabes. On rencontre, chemin fai- sant, un fossé à demi desséché contenant OEmanthe crocata; puis, revenant vers Ajaccio, on longe un ruisseau dont le lit est encombré de Callitriche et sur le bord duquel on cueille quelques échantillons de Phytolacca decandra et d'une Amaryllidée (?), que je n'ai pu déter- miner faute de fleurs, mais dont j'envoie des tubercules à l'École en vue de les faire végéter. En s'écartant un peu vers la gauche, on trouve abondamment, dans les bois d'Oliviers qui couvrent cette partie du ravin, un Cyclamen, malheureusement défleuri et que ses feuilles anguleuses peuvent faire rapporter au C. hederifolium ou au C. repandum (cette plante sera, parait-il, retrouvée à Vizzavane). L'excursion de Campo di Loro a pour but l'exploration des marais qui se trouvent vers l'embouchure de la Gravonne. Ou prend le train à la station d' Ajaccio pour celle de Campo di Loro ; immédiatement à droite sont les marais à explorer. Ces marais, peu humides, renferment en abondance : Verbascum sinuatum, V. pulverulentum, puis Phyto- lacca decandra, Silybum Marianum, Salvia Sclarea, Bellis annua, Stachys germanica, deux variétés du Viola tricolor, Phalaris sp., quelques Vicia, et relativement peu de Cypéracées. Revenant alors vers la Gravonne, on passe sur sa rive gauche et on remonte le courant en suivant un petit chemin trés encaissé le long duquel se trouvent d'énormes Pteris aquilina, couronnant le talus. A la base, plus humide, se rencontrent les Hépatiques et les Fougères déjà signalées dans l'excursion du Salario, et une belle Fougère voisine de l'Aspidium Lonchitis, Selaginella denticulata également trés abondant. Parmi les Phanérogames, on peut citer quelques petits pieds d'Erica arborea et Digitalis purpurea (rare)... ............ Je compte quitter Ajaccio jeudi pour aller en Balagne. J'explorerai en particulier l'ile Rousse, puis je rabattrai sur Bastia, Casabianca, Corte, Ghisoni, Vizzavone, et retour à Ajaccio. De là je repartirai sur Sartène ой, selon les renseignements qui me sont fournis, on pourrait faire le siège d'une session avec assez de facilité. Cette région serait extrême- ment pittoresque, mais il ne faudra pas avoir peur dela marche. De D GAGNEPAIN. — ESPÈCES RARES OU NOUVELLES POUR LA NIÈVRE. 909 Sartène je visiterai successivement Zonza et Bavella, Sainte-Marie de Talanne, Zicavo, le Coscione, puis, autour de Sartène, le Monte Rosso, Gampo Moro et les bords du Rizzanèse. Enfin, rentrant à Ajaccio, je repartirai pour Vico, Cargèse, Calan- pas et Evisa; ce sera la fin de mon voyage. Il ne me restera plus alors qu'à rentrer en France après avoir visité à peu près toute la Corse, sauf le Cap Corse et les régions de Bonifacio, Porto-Vecchio et une partie de la côte orientale. Vous voyez, cher Monsieur Malinvaud, que mon correspondant et ami m'a préparé un programme sérieux, et que ce ne sera pas de sa faute si je reviens les mains vides M. Gagnepain fait à la Société la communication sui- vante : ESPÈCES RARES OU NOUVELLES POUR LA NIÈVRE, PLANTES VASCULAIRES ET CHAMPIGNONS (4* Note) (1); par M. F. GAGNEPAIN (2). * Ranunculus fœniculaceus var. pseudocircinatus Arv.-Touvet. — Mares, à Forêt, Arthonne, prés Narcy. R. aconitifolius L. — Bords de l'Yonne entre Épiry et Montreuil- lon. Roripa anceps DC. — Entre La Charité et la Chapelle-Montli- nard (Cher). Obs. — Siliques plus longues que dans les descriptions des auteurs. X Roripa terrestris Tausch = R. amphibia X Nasturtium sil- vestre. = Bords de la Nièvre, près du moulin de la Celle. Obs. -- Comparable en tout aux échantillons de Cercy dont i'observation des pollens fait conclure à l'hybridité. Parnassia palustris L. — Prés du Nohain à Suilly-la-Tour, dans le calcaire! X Lychnis vespertina X diurna. — Montreuillon, en quittant le bourg pour se diriger vers la station d'Épiry. (1) Voy. le Bulletin, t. XLII, 1895, p. 598; t. XLIII (1896), p. 449; t. XLV, 1898, p. 129. (2) Le signe * indique une espèce nouvelle pour le département. ` T. XLVII. (SÉANCES) 14 210 SÉANCE DU 22 JUIN 1900. Obs. — А quelques mètres de la mère, à quelques décamètres' du père. Conforme aux échantillons de nos cultures expérimentales. Dianthus Armeria L. — Épiry. Stellaria nemorum L. — Ruisseau du Péroux, à Frasnay, près Aunay. " Polygala calcarea Schultz. — Sauvry, Semelins, Rompois, près Saint-Benin-d'Azy, C. Geranium pyrenaicum L. — Aunay-en-Bazois. Androsemum officinale All. — Point culminant de la route entre Montreuillon et la station d'Epiry. Impatiens Noli-tangere L. — Bords de l'Yonne, à Montreuillon. * Sarothamnus scoparius var. alba Gagnep. — Bois-de-Raveau, prés La Charité-sur-Loire, RR. Obs. — Se distingue du vulgaire Genêt à balais par son port plus bas, sa verdure jaunátre, ses fleurs d'un blanc pur, son fruit longuement soyeux. Un seul individu parmi des milliers d'autres. La rareté qui lui est attribuée n'est point sujette à caution, à cause de l'éclat de ses fleurs qui tranchent et le dis- tinguent de loin à l'époque de la floraison. Ononis Natrix L. — Côte des Semelins, prés Saint-Benin-d'Azy ` Suilly-la-Tour. X Medicago varia Martyn (ex Rouy) = M. falcata X sativa. — Pont Sert-à-rien, près La Charité, à quelques décimètres de la mère, à 50 mètres des luzerniéres. — Plante robuste comme le père, rampante comme la mère, fruits souvent avortés, les autres ayant de 1 4 à 2 tours de spire. La pro- porlion des pollens fertiles. sur les stériles est voisine de 4% ou 4. Trifolium elegans Savi. — Épiry, Montreuillon, C. Vicia Cracca var. albiflora. = Épiry. Rosa dumosa Pug. — Chalet entre Saint-Benin-d'Azy et Billy. R. rubiginosa L. — Chasnay. | R. platyphylla Rau. — Chasnay. R. oblusifolia Desv. — Chasnay. R. collina Jaeq. — Chasnay. ;pilobium. palustre L. — Marais de la Sourde, prés Champvoux. GAGNEPAIN. — ESPÈCES! RARES OU /NOUVELLES POUR LA NIÈVRE. : 244 Circœa intermedia Ehrh. — Entre les:Grands moulins ét Mont- ': reuillon,. bords de l'Yonne. Sedum Carioni Вор. — Aquedué de la Robine de Montreuillon, sur l'Yonne. Turgenia latifolia Hoffm. —.Cóte du Rompois, à Billy-Che- vannes. Peucedanum Cervaria Lap. — Sauvry, prés Saint-Benin-d’Azy. P. parisiense DC. — Bois de Sainte-Golombe. Sison Amomum L. — Segoule, prés Billy-Chevannes. Libanotis montana Cr. — Suilly-la-Tour. Valerianella Morisonii DC. — Champagne de Champvoux. Doronicum austriacum Jacq.—- Bords de l'Yonne entre Épiry et Montreuillon. Senecio adonidifolius Lois. — Montreuillon. Centrophyllum lanatum DC. — Champagne de Ghampvoux. Carduncellus mitissimus DC. — Suilly-la-Tour. Lysimachia nemorum L. — Ruisseau du Perroux, prés Aunay- en-Bazois; bords de l'Yonne, prés Montreuillon. x Primula officinalis X elatior = P.media Peterm. — Egreuil, prés Aunay-en-Bazois. Gentiana. germanica Vill. — Sauvry, les Semelins, prés Saint- Benin-d'Azy. Solanum nigrum var. miniatum Bernh. — Champ de foire de La Charité-sur-Loire, dans le département du Cher, avec S. villosum var. humile Bernh. X Linaria vulgaris X striata. — Entre les parents dans un champ, prés de Souris, commune de Champvoux. Obs. — Hybride à rechercher partout oü la présence fréquente des parents au méme lieu rend possible la fécondation croisée. Veronica montana L. — Ruisseau du Perroux, prés. Aunay-en- Dazois; côte de Segoule, prés Saint-Benin-d’Azy. V. persica Poir. — Saint-Benin-d’Azy. Mentha candicans Crantz. — Bords de l'Yonne à Montreuillon. Stachys alpina L. — Côte de Rompois, à Billy-Chevannes. Lamium incisum Willd. — Épiry. 912 . SÉANCE DU 22 JUIN 1900. X Galeopsis Gilloti Gagnep. X G. Wirtgeni Ludw.— Ensemble, parmi les parents, aux Rapys, devant la maison forestiére, prés Raveau. Obs. — C'est, avec la localité de Cercy, l'une des rares localités francaises connues de ces hybrides (1). Elle nous a permis de compléter notre étude de leurs pollens qui ne sont pas toujours bien constitués, ainsi que nous l'avions avancé : 39 bons sur 59 avortés! Teucrium Scordium L.— Entre Suilly-la-Tour et Saint-Quentin, dans les prés de la rive gauche du Nohain. Scutellaria minor var. umbrosa Gagn. — Bois humides des Ber- tins, prés Narcy. Obs. — Variation stationnelle de la Scutellaire mineure dont la tige devient élancée, méme rampante et dont les feuilles acquièrent des dimensions presque égales à celles de S. galericulata. | Polygonum Bistorta L. — Usines, vers Épiry. Plante amenée par l'Yonne hors de ses slations normales et ne donnant plus que des feuilles radicales trés développées. P. amphibium L. — Présente des variations étonnantes dues aux stalions différentes : 1* la forme aquatique à feuilles flottantes trés glabres, à graines avortant presque toujours par exubérance de l'appareil végétatif; 9° la variété ter- restre trés différente d'aspect, ordinairement veloutée; à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), il nous a été donné de voir une variation à tiges et gaines couvertes de poils durs et serrés, qui énvahissant aussi les feuilles, communiquaient à la plante entière un aspect grisâtre. La plante croissait à une exposition torride dans un endiguement de la Loire, et il est certain qu'il y a quelques années c'était la forme aqua- tique. А Chandoux, commune de Sainte-Colombe, dans des prés marécageux, lits d'anciens étangs, nous avons reconnu la méme espéce devenue terrestre et densément velue glan- duleuse. Il y a une trentaine d'années, alors que les étangs étaient pleins, c'était indubitablement le type aquatique glabrissime avec les caractères qu'on lui connait et qui sont invariables dans celte station. Conclusions : ces variations (1) Voy. Gagnepain, Sur les hybrides des Galeopsis dubia et angustifolia observés à Cercy-la-Tour (Bull. Asscc. fr. bot., 1899, p. 43). aL E iL GAGNEPAIN. — ESPÈCES. RARES OU NOUVELLES POUR LA NIÈVRE. 918 et d'autres analogues sont biologiquement intéressantes et il semble que les herborisants doivent les reconnaitre, les décrire, les nommer, partout oü ils les rencontrent et dans quelque plante que се soit. Mais la connaissance de ces va- riations d'une méme plante devrait mettre en garde contre la tendance qu'ont certains botanistes de multiplier les espèces à l'infinien les basant sur des caractères mobiles. Un des principaux buts de la botanique systématique doit étre la hiérarchie des entités s'appuyant sur une notion pré- cise et générale des caractères distinctifs. Quercus pubescens Willd. — Sauvry, les Semelins, prés Saint-Be- nin-d'Azy. Populus Tremula L. — Bois de Raveau, prés La Charité. Va- riété des stations marécageuses, naine, à jeunes rameaux et feuilles trés velus, à pubescence durable. Paris quadrifolia L. — Ruisseau du Perroux, prés Aunay-en- Bazois; bords de l'Yonne, au-dessus des Grands moulins d'Epiry. Scilla bifolia L. — Ruisseau du Perroux, entre Aunay et Pous- signol-Blisme. Aceras anthropophora R. Br. — Sauvry, les Semelins, près Saint- Benin-d'Azy. Orchis conopea L. — Sauvry, les Semelins, prés Saint-Benin- d'Azy. | Epipactis ensifolia Sw. — Le Chalet, prés Saint-Benin-d'Azy. Potamogeton fluitans Roth. — Moulin de Sainte-Colombe. P. trichoides Cham. et Sch. — Méme station et à Forét, prés Narcy. | Р. acutifolius Link. — La Sourde, près Champvoux. Carex lœvigata Sm. - Ruisseau du Perroux, près Aunay; bords de l'Yonne, près Montreuillon. C. Halleriana Asso. — Suilly-la-Tour, Ату, près Saint-Benin. C. Pseudo-Cyperus L.— Fontaine de Saint-Vincent, prés Raveau. C. brizoides L. — Entre les Grands moulins et Montreuillon, bords de l'Yonne, rive gauche. C. canescens L. — Egreuil, prés Aunay. 214: : SÉANCE DU 22 JUIN 1900. Carex pulicaris L. — Fontaine-Rouge, près Raveau. Scirpus pauciflorus Lightf. — Prés de Sainte-Colombe et Chan- doux; de Jeanlard, près Narcy, RR. Gaudinia fragilis P. B. — Bois de Billy-Chevannes. * Molinia cœrulea var. albiflora Gagn. — Épi pâle et non vio- lacé. Variation paralléle à Mibora verna var. albiflora et, comme elle, trés rare. Chandoux, prés Sainte-Colombe. Aspidium: spinulosum Sw. — Entre Sauvry et Ату, prés Saint- Benin. Equisetum Telmateia Ehrh. — Haut fourneau de Chandoux, près = Sainte-Colombe. Bien que notre attention füt surtout portée sur les espéces vas- culaires, les CHAMPIGNONS SUPÉRIEURS, dont l'organisation est si intéressante et l'étude si pratique, ont retenu nos regards à l'oc- easion lorsque la chaleur de l'été avait détruit les fleurs ou que l'automne répandait à profusion les formes si intéressantes aux couleurs variées de nos Basidiomycéles. Ces indications préalables étaient nécessaires pour expliquer la brièveté de la liste qui va suivre et les nombreuses lacunes qu'elle comporte. CLAVARIACÉS. Glavaria mucida. Pers. — Sur les vieux troncs, au milieu des . Mousses et méme sur le sol frais des bois, C. C. falcata Pers. -— Bois, à Cercy-la-Tour. — Octobre 1897. C. ME Fr. — Tronc de Pin renversé, — 17 novembre E. pistillaris L. — Bois des Bertins, prés Narcy. — Septembre 1897. G. fragilis Holmsk var. gracilior Fr. — Bois calcaire de Sainte- Marie, près Châteauneuf-Val-de-Bargis. — Septembre 1897. С. inequalis Fl. dan. — Massue souvent digitée. Bois, à Сегсу. — Octobre 1897. . aurea: Schæff. — Bois de Raveau: | -: Botrys Pers. — Sur le sol dans les futaies, C. — Comestible, mais peu recherché. Vulgairement Barbe-de-chèvre, appel- lation qu’il partage avec l’espèce suivante, e c GAGNEPAIN. — ESPÈCES RARES OU NOUVELLES: POUR LA NIÈVRE. 215 : Clavaria flava Schæff, — CCC. dans les bois.. Cralerellus cornucopioides Pers. — Bois; en touffes et en lignes. Bertins et Cercy. — Septembre-octobre. HYDNACÉS. Phlebia merismoides Fr. — Bois, sur des branches mortes, R. Sislotrema confluens Pers. — Bois de la Coulongette, prés Cercy. — Octobre 1897, RP. Hydnum repandum L. — CCG. Comestible. Vulgairement Mou- ton. POLYPORÉS. Dœdalea quercina Pers. — Sur les souches tronquées des Chênes . dans les futaies, AR. Polyporus sulfureus Bull. — Sur des Peupliers noirs, à Cercy. — 13 octobre 1898 ; sur le Robinia Pseudo-Acacia, à La Cha- pelle-Montlinard (Cher). — 12 septembre 1899. D. lucidus Less, — Champignon trés remarquable par son cha- peau zoné en sabot, son long pédicule de: 6 centimétres, le tout d'un rouge:acajou brun luisant trés uniforme, Péren- папі; Saint-Gratien-Savigny, dans une haie, — 18 octobre 1898. P. picipes Fr. — Trés conforme à la description de la Flore de Otto Wunsche, traduction de Lanessan. Au. pied d'un Saule. — Octobre 1899. Р. squamosus. Huds. — Sur un vieux tronc. Champignon large de 95 centimètres, Vulgairement Oreille d'orme. Garchizy. Juillet. 1887. Fistulina hepatica Fr. — Sur une souche pourrie de Chêne, Bois- de-Raveau, RR. Boletus aurantiacus Bull. —.CCC. sur les routes forestiéres, en septembre-octobre. B. fuligineo-cinereus. Fl. dan. — Bois-de-Raveau. — 17 sep tembre 1898, R. B. edulis Bull. — Sentiers. des bois. Chapeau plus ou. moins. 216 SÉANCE DU 22 JUIN 1900. bronzé ou pâle. Pied plus large que le chapeau dans le jeune âge. Cercy, AC. — Novembre 1898. Boletus cereus Bull. — Chapeau plus ou moins noir ou bronzé. Sentiers des bois, en général endroits battus. CC. aux envi- rons de Raveau, où on l'appelle « Gros pied » et où on le consomme aprés avoir enlevé la couche des tubes. Délicat. . spadiceus Schæff. — Bois-de-Raveau. chrysentereon Fr. — Bois-de-Raveau. — 15 septembre 1898. badius Fr. — Coulongette, route de Verneuil, prés Cercy. Sous les Pins. — Octobre 1898-1899. B. luteus L. — Chapeau gluant, visqueux; chair blane créme, devenant violacée au contact ; collerette diaphane adhérente au chapeau dans la jeunesse et se détachant par lambeaux. Coulongette, prés Cercy. — Octobre 1898-1899. B. elegans Schum. — Sous les Pins et Sapins, prés Cercy. — 20 octobre 1898. EE AGARICINÉS. Schizophyllum commune Fr. — Sur les troncs morts, à la porte: des sabotiers, charrons, CC. Marasmius Rotula Fr..— Bois-de-Raveau, AR. M. alliaceus Fr. — Méme localité. Trés abondant sur les feuilles mortes, le lendemain d'une averse. M. oreades Bolt. — Bois, sur le sol, parmi les feuilles. Cercy, 24 septembre; Thaix, 10 novembre 1898, CC. Nyctalis parasitica Fr. — CC. dans les endroits frais des bois certaines années chaudes et humides en automne (septembre), toujours sur Russula adusta pourrissant. Cantharellus aurantiacus Wulf. — Champlevois, prés Cercy. — 6 novembre 1898. C. cibarius Fr. — CC. en septembre, parfois en juillet et août dans les bois. Vulgairement girole, giole. Comestible, mais peu délicat, lourd à digérer. Russula nauseosa Pers. — Bois; Coulongette, prés Cercy. — 3 novembre 1898. R. lutea Huds. — Bois. — Coulongette, méme date. GAGNEPAIN. — ESPÈCES RARES OU NOUVELLES POUR LA NIÈVRE. 217 Russula integra L. — Cercy. R. emetica Fr. — Bois de Pins, à Cercy. — 17 novembre 1898. R. cyanoxantha Schæff. — Bois : Raveau, Cercy. — C. en sep- tembre-octobre. R. rubra DC. — Coulongette et .Champlevois, près Cercy, sous les Pins. — 20 octobre 1897, 3 novembre 1898, CC. Obs. — Suivant la station plus ou moins ombreuse, la couleur passe du violet au vermillon. Lames d'un jaune pâle! arrière-goût trés âcre! Peut-être une variété à nommer. R. lepida Fr. — Sentiers des bois, endroits battus. CC. à Raveau et connu sous le nom de « Biguette rouge »; mangé par quelques personnes. R. virescens Schæff. — Même station, moins abondante. Vulgai- rement « Biguette bleue ». Comestible et trés délicate!! Obs. — ^ Cercy, sous les arbres verts du parc des Brunettes, nous avons recueilli une variété à bords moins enroulés, plus infundibuliforme, à cou- leur moins franchement verte. Comestible et trés délicate! ! R. delica Fr. — Sous les Pins de Couéron, prés Thaix. — Oc- tobre 1899. R. adusta Pers. — Bois de Chênes; Raveau, Murlin, etc. — C. en automne. Lactarius serifluus DC. — Cercy. L. volemus Fr. — Se reconnait à son chapeau large, infundibu- liforme, un peu duveté au centre, son pied gros et court. Vulgairement Prévá, se mange cuit sur les charbons, assai- sonné d'un peu de beurre ou de créme!! L'arriére-goüt poivré qui persiste rend la digestion facile! — CC. sous les bois, en juillet-septembre. L. quietus Fr. — Bois du Croux, prés Cercy. — 20 octobre 1898. L. piperatus Scop. — Bois, succéde à L. volemus dont il se dis- tingue par ses dimensions moindres, son bord enroulé rare- ment vertical, son suc laiteux trés ácre, l'absence de villo- sités sur le chapeau. Se mange de méme!! Moins bon! Vul- gairement « Poivrier, Poivérier ». L. plumbeus Bull. — Bois-de-Raveau, Murlin, Cercy. — PC. sep- tembre-octobre. — Goüt à la fois poivré! et amer! sur le 218 : SÉANCE DU 22 JUIN 1900. cru. Vénéneux? En tout cas, sa couleur repoussante ne sau- rait causer de méprises fatales. Lactarius pubescens Fr. — -Murlin; Raveau; Cercy; Thaix; dans: les bois ou dans le gazon avoisinant les lisiéres, C. L. deliciosus: L. — Sous les Pins. Cercy; Verneuil, etc. — 3 no- vembre 1898. — Répand un suc orangé qui lui a fait donner le surnom de Sang-du-Christ. Comestible, excellent! Hygrocybe psittacina. Schæff. — Prairie de la Coulongette, prés Cercy. — 24 octobre 1898. Limacium eburneum: Bull. — Bois, dans la feuille. Chapeau très. blanc, visqueux. — Cercy, octobre et novembre 1898. Paxillus involutus Batsch. — Sous les Pins, à Champlevois et aux Brunettes, prés Cercy. — 17 novembre 1898 et 24 octobre 1899. Gomphidius glutinosus Schæff. — Sous les Pins, à Cercy. — 17 no- vembre 1898. Dermocybe raphanoides Pers. — Champlevois, prés Cercy, fin septembre. Inoloma cinereo-violaceum Pers. — Coulongette, prés Cercy. — 3 novembre 1898. Coprinus comatus Fl. dan. — Bords des fossés, pied des murs. — Cercy, 5 novembre 1897 et octobre 1898-1899. Hypholoma velutinum Pers. — Bois de la Coulongette, prés Сегсу. — 24 octobre 1898. H. fasciculare Huds. — Palissade, pieux. — Cercy, octobre 1897. H.. sublateritium Schæff. — Près d'une vieille souche. = Cercy, 24 octobre 1898. Psalliota hæmatosperma Bull. — Sous les Sapins, aux Brunettes, prés Cercy. — 24 octobre 1899. P. campestris L. — Prés, CCC. — Septembre-octobre, jusqu'aux. gelées. P. silvicola Vitt. — Sentiers herbeux de bois, CC. N'est peut-être qu'une variété du. précédent. On les. confond souvent. sous le nom de « Champignon de rosée ». P. arvensis Schiffer. — Dans les haies, les landes; CC..Comes-: GAGNEPAIN. — ESPÈCES (RARES OU NOUVELLES:POUR LA NIÈVRE. 219' tible, mais peu délicat! à cause d’un arrière-goût un peu nauséeux. Galera Hypnorum Batsch. — Sur des Mousses, près Gerey: — 6 octobre 1898. Flammula sapinea Fr. — Sous les Sapins; à Couéron, prés Thaix. — 40 novembre 1898. Hebeloma crustuliniforme Bull. — Bois де la Coulongette, prés Cerey. — 24 octobre 1898. Н. sinàpizans Fr. — Sous les Pins, à Сегсу. — 17 novembre 1898. Clilopilus Orcella Bull. — Bois-de-Raveau, C.; Cercy, C. — Oc- tobre 1897-1898.— Un peu visqueux par les temps humides. Très délieat!! Demande à être cueilli, pour la table, avant : le ramollissement du pied. Collybia stolonifera Jungh. — Parmi les aiguilles d'arbres verts. — Septembre 1894. C. esculenta Wulf. — Sables de Loire, à Saint-Hilaire-Fontaine. — 16 avril 1898. C. radicata Relh. — Bois, prés d'une vieille souche, à Cercy. = 3 novembre 1898. . C. longipes Bull. — Bois de Pins de Couéron, prés Thaix. — 10 novembre 1898. '' C. gilva Pers. — Méme station et méme localité. C. squamulosa Pers. — Souvent sur des bois pourris, au bord de l'eau. Cercy, bords de la Loire. — En été. C. maxima Fl. Wett. — Dans les haies. Bois-de-Raveau, Saint- Gratien. — 24 octobre 1897. C. phyllophila Fr. — Cercy, sur des feuilles pourrissantes, sous- bois. . C. nebularis Batsch. — Sous les Pins, à Cercy. — 17 novembre 1898. Tricholoma melaleucum Pers. — Bois, fossés ; Cercy. — Octobre 1897. Т. éhrysenterum Bu, — Bois sur le bord d'un. fossé. Bois-de- Raveau. — Septembre 4892. — Chapeau vert jaunâtre fine- ment , veiné:de- brun; chair peu : épaisse, blanc. verdâtre; ` 220 SÉANCE DU 22 JUIN 1900. lames verdâtre pâle; pied fibreux de la couleur des lames surtout vers le haut, RRR. Tricholoma sulfureum Bull. — Sous les Pins! А Cercy. — Octobre 1899. T. irinum Fr. — Sous les Pins, à Cercy. — Octobre 1899. T. albellum F. — Sur l'humus d'un Verne creux. Forêt, prés Chasnay. — 21 septembre 1898. T. terreum Schæff. — Gazon des bois ou du bord des routes. = Cercy, 3 novembre 1898, CC. Armillaria mellea Fl. Dan. — Bois et haies. — Cercy, 3 no- vembre 1898, CC. Lepiota cristata Alb. et Sch. — Sous les arbres verts. — Cercy, 17 novembre 1898. — Espèce qui diffère du type par sa petitesse ; mais ne peut étre rapportée à un autre. L. clypeolaria Bull. — Sous les arbres verts, aux Roses, prés Cercy. — 6 novembre 1897. L. excoriata Schæff. — Moissons aprés la récolte; prés secs, Cercy (10 octobre 1898), Raveau, etc., AC. — Comestible, aussi ~ délicate que l'espèce suivante! | L. procera $сор. — Sentiers herbeux et routes des bois. — Sep- ~ tembre-octobre, CC. — Comestible et délicate, surtout rôtie sur les charbons! Vulgairement Commerelle. — Une va- riété remarquable, de grandes dimensions, jusqu'à 15 cen- ümétres de haut et de large, se distingue aussi par ses squames trés larges et envahissant méme le mamelon. Sous les Pins, Couéron, prés Thaix. — Octobre 1898-1899. Amanita vaginata Bull. — Les bois, C. A. rubescens Fr. — Sous les arbres verts et ailleurs, Cercy (6 no- vembre 1898), Raveau, etc., AC. A. muscaria L.-- Taillis, bois, ССС. en automne. Vulgairement € Cháo Bidault ». — Une femme de Raveau, qui vit encore, ayant mangé de ce Champignon, fut en proie à une sorte de délire qui dura trois jours. A. Mappa Fr. — Bois sur la mousse ; ; Chasnay, Raveau, Cercy, Thaix (10 novembre 1898), C. — Odeur vireuse, qui rappelle celle des tiges de Pomme de terre écrasées. A. phalloides Fr. — Bois, Chasnay. — Septembre 1897, PC. GAGNEPAIN. — ESPÈCES RARES OU NOUVELLES POUR LA NIÈVRE. 294 La variété A. Junquilla Quélet, sous des Sapins, à Cercy. — Octobre 1899. А. cesarea Scop. — Talus des routes forestières, toujours au sec et généralement à l'exposition chaude. C. certaines années chaudes et humides. Si l'automne est froid et humide, le Champignon ne se développe pas ou il est envahi par des Moisissures qui le tuent. Vulgairement e Oronge, Cháo ». Une des espéces les plus délicates! se diminuant le moins à la cuisson. GASTÉROMYCETES. Tulostoma mammosum Fr. — Gazons secs, AC. — Cercy, Ra- veau, etc. Phallus impudicus L. — Bois : Raveau, Fours, Saint-Honoré, etc., PC. Odeur infecte qui attire les insectes amateurs de viande pourrie. Le bétail qui pait dans les bois, à cette odeur, brame lamentable- ment. Nidularia farcta Fr. — Sur les brindilles pourrissantes : Raveau, Cercy, PC., parce que difficile à apercevoir. ASCOMYCÈTES. Helvella lacunosa А. — Gazons des routes, au voisinage des bois. — Cercy, 6 novembre 1898, PC. Morchella esculenta Pers. — Sols légers : Raveau, R. Mitrula paludosa Fr. — Sur les feuilles pourissant dans les fossés d’eau vive : Donjon, près Cercy; Saint-Honoré-les-Bains. — 9 juin 1898. UN NOUVEAU STAPHYLEA DU JAPON (STAPHYLEA FRANCHETI sp. nova); par M. Hi. de HOISSIEU. L'échantillon sur lequel nous avons établi notre espèce fait partie de la belle collection de M. l'abbé Faurie, acquise par le Muséum d'histoire naturelle de Paris. Depuis longtemps, on connaissait au Japon un Staphylea décrit par Thunberg (Fl. Jap., р. 8) sous le nom de Bumalda trifolia, et reporté par De Candolle (Prodrome, II, 2) dans le genre Sta- ` 222 SÉANCE DU 29 JUIN 1900. phylea (Staphylea Bumalda DC.). Get arbuste, richement repré- senté dans toutes les collections de plantes japonaises, a même été récemment l'objet d'une importation. dans nos jardins d'Europe. L'espéce, — la seconde du genre, croyons-nous, pour le Ja- pon (1), — à laquelle nous avons donné le nom du botaniste qui fut notre maitre dans l'étude de la flore d'Extréme-Orient, pré- sente avec le Staphylea Bumalda DC. de notables différences, comme on pourra.en juger par la description suivante : STAPHYLEA FRANCHETI sp. nov. Folia trifoliolata, foliolis ovalibus obtusissimis vel interdum obtu- siusculis, supra glabrescentibus subtus parumper lepidoto-pubescen- tibus, dentibus minutis, rubellis, glandulosis. Racemi foliis æquilongi vel longiores. Bracteolæ scariosæ irregulariter margine ciliatæ. Sepala albo-brunnea, lanceolato-ovata; petala alba sepalis subæquilonga et angustiora. Styli et stamina subinclusa. Ovaria tantum sutura stig- matum commissuræ opposita et leviter, styli lateraliter tantum hirti. Stamina omnino glabra vel lateraliter tantum pilis paucis prædita. Capsula... A S. Bumalda foliolorum indole (ovalibus obtusis neque lanceolatis acutis acuminatis), stylis staminibusque subglabris nec villosis, etc... facile distinguenda. Styli et stamina fere S. pinnata L., quz foliis pinnatis, foliolis oblongo- lanceolatis serratis, etc... prœdita est. Magis affinis S. trifoliæ L. plante americanz, sed in illa foliola sunt acuminata, circumcirca serrato-dentata, serraturis herbaceis, styli et stamina, parte superiore glabra sed parte inferiore sicut stamina cir- cumcirca villosa. S. Bolanderi А. Gray, species californica quœ foliolorum indole (« broadly oval or orbicular » A. Gray)ad speciem nostram omnino accedit, differt præter cetera caracteria staminibus ut stylis longe exser- tis 7035. Iwanai, 7 juin 1891. N. B. — L'affinité du Staphylea Francheti avec deux espèces du nord de l'Amérique ajoute une nouvelle observation à la série des faits établissant une connexité si intime et si curieuse entre la flore du Japon et celle de l'Amérique boréale. (1) Le Staphylea chrysodonta Jungh. est de Java et non du Japon, comme le porte l'Index de Kew, par suite d'une faute d'impression. Beaucoup d'es- pèces japonaises ayant été établies dans des Recueils indigènes qu'il est parfois presque impossible de se procurer, les botanistes européens font sagement de formuler des réserves en décrivant une espéce nouvelle d'une Flore déjà si travaillée. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, tome douzième (1900), п” 133 а 138 (janvier à juin). Paris, chez Paul Dupont, éditeur, 1900. BERNARD (Noel), p. 108 : Sur quelques germinations difficiles. L'auteur s'est proposé d'étudier les conditions de la germination des graines. ou des spores de certaines plantes normalement habitées, dans leurs parties. souterraines, par des Champignons endophytes. Voici le sommaire des chapitres : 1* Cas des Orchidées. — Observations sur ja présence de Champignons. endophytes dans de trés jeunes plantules provenant de germinations. — Con- ditions de la germination. 2 Cas des Lycopodiacées. 3° Cas des Ophioglossées. BOERGESEN (F.) et PAULSEN (Ove), pp. 99, 138, 224. — La végétation des Antilles danoises (Planches 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, et figures: dans le texte). Végétation des Halophytes marines, végétation psammophile ou des plages- sablonneuses, des cótes rocheuses, des Rhizophores, des plaines argileuses salines. COSTANTIN, voy. LUCET. CoupiN, p. 177 : Sur la toxicité des composés du sodium, du potassium el de l'ammonium à l'égard des végétaux supérieurs. DRAKE DEL CASTILLO (Emm.), рр. 74, 121, 166, 206 : Revue des tra- vaux de botanique systématique publiés pendant les années 1894- 1899. FockEN (H.), p. 154: Notes de tératologie végétale (avec figures dans le texte). Les photographies qui accompagnent cette Note sont la reproduction de trois échantillons conservés au Musée d'histoire naturelle de la Faculté de Médecine de Lille et représentant sur une méme plante, 1 Аѕрегве, trois phé- nomènes tératologiques indépendants de toute intervention mécanique ou vitale : la dichotomie, la torsion, la fasciation. Grirron (Ed.), p. 209 : L'assimilation chlorophyllienne dans la lu- mière solaire qui a traversé des feuilles. LAMARLIÈRE (Géneau de), p. 194 : Note sur la flore maritime du cap Gris-Nez (Pas-de-Calais). 294 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Bouquet de plantes halophiles : Spergularia marina Bor., Artemisia ma- ritima, Glaux maritima, Matricaria maritima, Apium graveolens, Carex extensa, Samolus Valerandi, Triglochin palustre, Silene maritima, Crith- mum maritimum, Statice occidentalis, Cochlearia danica, Anthyllis Vul- neraria var. maritima, Armeria maritima, etc. Lucer et CosTANTIN, р. 81: Rhisomucor parasiticus, espèce patho- gène de l'homme (planche 3). Comparaison avec les Mucor pusillus, corymbifer, ramosus, etc. « Il y a une série continue qui part du pusillus, passe au corymbifer, au ramosus et par le Rhizomucor conduit au M. rhizopodiformis. » MarnucHoT (L.), p. 25 : Revue des travaux sur les Champignons pu- bliés en 1894, 1895, 1896 et 1897 (avec figures dans le texte). — Sur une structure particuliére chez une Mucorinée et sur une propriété générale des pigments bactériens et fongiques (plan- ches 1 et 2). MorLianb (M.), p. 61: Sur une nouvelle Phalloïdée, le Lysurus Beau- vaisi (figures dans le texte). Espéce trouvée par M. J. Beauvais, chancelier interpréte en Chine, aux environs de Long-tchéou (prov. du Kouang-si). On ne connaissait jusqu'ici qu'une espéce, également chinoise, L. Mokusin Fries, du genre Lysurus. — p. 197: Sur quelques caractères histologiques des Cécidies pro- duites par l'Heterodera radicicola Greff. (planche 16 et fig. dans le texte). PAULSEN, voy. Boergesen. PosrERNAK (S.), рр. 5, 65 : Contribution à l'étude chimique de l'assi- milation chlorophyllienne : Sur le premier produit d'organisation de l'acide phosphorique dans les plantes à chlorophylle, avec quelques remarques sur le róle physiologique de l'inosite. Vries (Hugo de), p. 129 : Sur la fécondation hybride de l'endosperme chez le Mais (planche 15). Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. 608. = Lib.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MoTTEROZ, directeur. Аааа дА. pe. ct Ch dd © "ES | Lettre à M. Malinvand. (Hommage rendu à la mémoire. de iep Corm. ......... Legué.......... F Camus ...... De Sue zb : "` Observation de M. ado Ee Discours prononcé aux obsèques de M. Roz BS incana qu velle a récoltés aux environs de Rambou | Deuxième Note sur le Saxifraga. Seguieri...…, see sante ЖО ‘Présence en France du Lejeunea Rossettiana Mass. et ren les espèces françaises du genre Lejeunea.… ee Eegen Lettre.à à M. Malinvaud. (Influence d'une éclipse totale de soleil sur + ЗАЙРА. nins Vi i ATI ESE CA = SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE - Les séances se tiennent à Paris, rue deGrenelle, 84, à QUATRE heures du soir, habituellementles deuxième et quatrième vendredisde chaque mois. ` JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1900 _ 42. et 26 janvier. 27 avril. 27 juillet. = 9 et 23 février. 11 et 25 mai. 9 et 23 novembre. - 9 et 23 mars. 22 juin. 14 et 28 décembre. — EJ. Fa Société publie un. Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons . mensuelles. Ce Bulletin esi délivré gratuitement à chaque membre et se ` vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume ^ -annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- | - ment. — П peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- ` "diques. = >> < d von | Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), воп cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de 15 fr. T chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. Ies nouveaux membres qui les font "retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. _ N. B. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. : E - Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de bolanique tenu å- äris еп août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des.numé- - ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à lá charge ~ de l'acquéreur ou de l'abonné. LO AVIS Lesnotes oucommuniecations manuscriles adresséesau Secrétariat par les membres- dela Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- _ S lient, sont lues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin, ` les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société ` otanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la: f Société. Ceux qui seront envoyés. en deux exemplaires, dans l'année méme de leur ` |" publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet З пе soit absolument étranger а la botanique оп aux sciences qui s'y rattachent. : | es membres de la Société qui ehangeraient de domicile sont i t priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui | se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaitre * leur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. | N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est pas d ite - . mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume Loge ils pre ri" ‚ terminé depuis plus de deux апѕ. — Aucuné réclamation n’est admise, de la part E des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. < — Adresser les lettres, communications, demandes de rensei i „ tions, etc., à M. le Secrélaire général de la garmani оса Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. "éi BULLET IN. T FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1815 TOME QUARANTE-SEPTIÈME (Troisième série, — TOME VII) 1900 Frs : Séances de Juillet 1900. | (Co PARIS < ` : AU SIEGE DE LA SOCIÉTÉ . | RUE DE GRENELLE, 84 ms LE, Monsieur RICHARD rue Lecourbe, n SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. PRÉSIDENCE DE M. DELACOUR, TRÉSORIER. M. Emm. Drake del Castillo s'est excusé de ne pouvoir assister à la séance. En l'absence du Président et des Vice- présidents, M. Delacour, trésorier, prend place au fauteuil. Le Secrétaire général donne lecture du procès verbal de la séance du 22 juin, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le vif regret de faire part à la Société d'une perte nouvelle : M. Ferdinand Debray, professeur à l'École des sciences d'Alger, est décédé à Paris le 26 juin dernier dans sa quarante-sixième année. Par suite des présentations fuites dans la précédente séance, M. le Président proclame membres de Іа Société.: MM. Ромахѕ (J.-L.), pharmacien, rue Thiers, 3, à Pont- Audemer (Eure), présenté par MM. Legué et E. Malinvaud. MaxwELL (Joseph), substitut du procureur généra , rue Thiac, 37, à Bordeaux, présenté par MM. Léonce Motelay et Foucaud. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ (1* semestre 1900). Belzung, Analomie et physiologie végétales. Bubani, Flora pyrenaica, vol. II. Burnat, Notes sur le Rosa ischiana Crép. Chabert (A.), Les Rhinanthus des Alpes-Maritimes. Christ, Les Fougères des Alpes-Maritimes. Clos, Solidarité de la Botanique et de l'Agriculture. T. XLVII. : s ^» (SÉANCES) 15 ` 226 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. Ducomet, Recherches sur la brunissure des végétaux. Fliche, Notes sur quelques fossiles végétaux de l'Oligocène dans les Alpes françaises. — Le Pin sylvestre dans les terrains quaternaires de Clercy. — Contribution à la flore fossile de la Haute-Marne (Infracrétacé). Foucaud, Additions à la flore de Corse. Gagnepain, Nouvelles Notes de tératologie végétale. — Topographie botanique des environs de Cercy-la-Tour (Nièvre). Gaucher, Etude anatomique des glandes du cyathium des Eu- phorbes. Gerassimoff, Ueber die Lage und die Function des Zellkerns. Holm, Pogonia ophioglossoides. Hue, William Nylander. — Revue des travaux sur les Lichens, publiés en 1894-97. — Index alphabétique des Lichenologische Beiträge de Muller-argo- viensis. Kæhne, Ueber anatomische Merkmale bei Berberis-Arten. — Ueber einige Fraxinus-Arten. — Vier neue Holzgewüchse. Le Grand, Supplément à la flore du Berry. Legré, La botanique en Provence au XVI* siècle: Félix et Thomas Platter. ` — Pierre Forskal et le Florula estaciensis. Lindman, Vegetationen і Rio Grande do sul (Sydbrasilien). Lombard-Dumas, La Botanique dans le Gard. Lutz, Sur l'emploi du sulfate de cuivre ammoniacal comme réactif des tanins. Montemartini, Struttura delle Melanconiee. Palanza, Flora della terra di Bari (publié par A. Jatta). Paris, Index bryologicus, supplementum primum. Picquenard, La végétation de la Bretagne. Planchon (Louis), Influence de divers milieux chimiques sur quelques Champignons du groupe des Dématiées. Pollacci, Il biossido di zolfo come mezzo conservatore di organi vegetali. j Ravaz et Bonnet, Sur le parasitisme du Phoma reniformis. Roux, Traité historique, critique et expérimental des rapports des plantes avec le sol et de la chlorose végétale. Rouy et Foucaud, Flore de France, t. VI par G. Rouy et E.-G. Camus (contenant les Rubus par M. l'abbé Boulay). Tognini, Sull embriogenia di alcune Solanacee. Warburg, Monsunia, Band I. iun DISMIER. = CATALOGUE DES MUSCINÉES DES ENVIR. D'ARCACHON. 927 Wildeman (de), Icones selectœ horti thenensis. | — et Durand, Plante Thonnerianæ congolenses. Zeiller, Éléments de paléobotanique. — Sur une Sélaginellée du terrain houiller de Blanzy. — et Douvillé, Fossiles recueillis par M. Villaume au nord-ouest de Madagascar. Bulletin de la Société botanique des Deux-Sèvres, 1899. Annales du Musée du Congo, Botanique : Illustrations de la flore du Congo. Missouri Botanical Garden, eleventh annual Report (1900). New York agricultural Experiment station, Geneva, Bulletins 162- 166. The Proceedings and Transactions of the Nova Scotian Institute of science. La Naturaleza, n* 3 et 4. M. Dismier fait à la Société la communication suivante : CATALOGUE MÉTHODIQUE DES MUSCINÉES DES ENVIRONS D'ARCACHON (GI- RONDE), DES BORDS DE LA LEYRE А LA POINTE DU SUD, AVEC INDICATION DES LOCALITÉS OÙ CHAQUE ESPÈCE А ÉTÉ TROUVÉE; par M. G. DISMIER. M. Bescherelle, pendant son séjour à Arcachon, en 1899, a eu l'heureuse idée d'explorer, au point de vue bryologique, cette localité et la région environnante. Ses courses ont eu lieu du 10 janvier au 10 mars et du 25 avril au 14 mai, et ont porté des bords dela Leyre à Lamothe, jusqu'à la pointe du Sud, prés du département des Landes, comprenant les localités suivantes : Lamothe, le Teich, Gujan-Mestras, la Hume, la Teste-de-Bueh — moulin Braouét, — Arcachon — ville, forét, dunes, ville d'Hiver, villa Péreire, etc., — Moulleau avec le poste de douaniers du Fi- guier, puis la pointe du Sud; et, enfin, Cazeaux et son étang. Des herborisations ont aussi été faites dans la forét domaniale de Lége — villa africaine, phare d'Arcachon et cap Féret. Cet ensemble de localités correspond, presque complétement, à l'étendue du can- ton de la Teste-de-Buch. M. Bescherelle, trés occupé par la bryologie exotique, a bien voulu nous coüfier lesoin de revoir, au microscope, ses récoltes, dont les déterminations avaient été faites sur place. De plus il 998 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. nous a remis la liste des espèces recueillies et nous a fourni presque tous les renseignements bibliographiques concernant la flore bryo- logique du bassin d'Arcachon. Depuis le Catalogue des environs de la Teste-de-Buch (1), pu- blié en 1843, par Chantelat, suivi quelques année plus tard d'un Supplément (1851), aucun travail spécial n'a été fait sur cette région. Les renseignements qui aident à la connaissance de la flore muscinale d'Arcachon sont épars dans diverses publications. Cependant la plupart ont été insérés dans les Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux. Voici, d'ailleurs, les ouvrages que nous avons consultés pour l'établissement du travail que nous présentons aujourd'hui à la Société botanique : А. CHANTELAT.— Catalogue des plantes, Phanfrogames et Cryptogames, qui croissent spontanément aux environs de la Teste-de-Buch (Actes de la Soc. Linn. de Bord. t. XIII, p. 191, 1843-1845). А. CHANTELAT. — Suppléments et corrections au Catalogue des plantes qui croissent spontanément aux environs de la Teste (Actes de la Soc. Linn. de Bord. t. XVII, p. 437, 1851-1852). LATERRADE. — Flore bordelaise (4* éd., 1846). DE Moxresquiou. — Catalogue des Mousses recueillies de 1850 à 1852, dans les départements de la Gironde, de la Dordogne et du Lot- et-Garonne (Mém. de la Soc. des sciences phys. et nat. de Bord., p. 253, 1854). MoreLay. — Catalogue des Mousses girondines de l'herbier Durieu de Maisonneuve (Actes de la Soc. Linn. de Bord., t. XXXVI, p. 1, 1882). JEANBERNAT et RENAULD. — Guide du bryologue dans la chaine des Pyrénées et le 5.-0. de la France (Rev. de bot., t. 11, 1883-1884). DE LoywEs. — Sphagnum de la Gironde (Actes de la Soc. Linn. de Bord., t. XL, p. 11, 1886). DE LoywEs. — Essai d'un Catalogue des Hépatiques de la Gironde (Actes de la Soc. Linn. de Bord., t. XL, p. 223, 1886). CrozaLs. — Le Dichelyma capillaceum dans les marais de Lamothe (Actes de la Soc. Linn. de Bord., t. XLVII, p. іх et Lxxx, 1892). (1) Arcachon n'était qu'un quartier de la Teste-de-Buch, et c'est seulement vers 1854 ou 1855 qu'il a été élevé au rang de commune distincte. | DISMIER. —— CATALOGUE DES MUSCINÉES DES ENVIR. D'ARCACHON. 229 M. Bescherelle nous a également communiqué une partie de l'herbier des Landes donné, à la Société zoologique d'Arcachon, par M. Thésée, pharmacien à la Teste, puis quelques Mousses col- lectées par Durieu et enfin une liste de Muscinées que M. Renauld a recueillies dans une course faite à Arcachon et à Lamothe, le 21 février 1880. | Chantelat, dans son Catalogue y compris le Supplément, indique pour la Teste et ses environs 84 Mousses, 5 Sphaignes et 8 Hépa- tiques. Depuis, par de nouvelles recherches, cette flore s'est éle- vée à 115 Mousses, 5 Sphaignes et 24 Hépatiques. M. Bescherelle, pour sa part, a recueilli 85 Mousses, 5 Sphaignes et 8 Hépatiques. De ce nombre quatre Mousses sont nouvelles pour la Gironde : Hypnum Sommerfeltii, Mnium affine, Bryum alpinum et В. tor- quescens (1), et une Sphaigne : Sphagnum fimbriatum, décou- verte fort intéressante, non seulement pour la Gironde, mais aussi pour le S.-0. de la France où cette plante n'était pas encore connue. Voici les espéces non signalées dans le bassin d'Arcachon et que M. Bescherelle a trouvées : Fissidens bryoides, F. taxifolius, Pottia lanceolata, Didymodon luridus, Trichostomum lophaceum, Barbula vinealis, В. cæspitosa, Grimmia аросатра, Encalypta streptocarpa, Entosthodon ericetorum, Bryum torquescens, В. alpinum, Mnium affine, Pogonatum aloides, Neckera compla- naia, Brachythecium salebrosum, Scleropodium illecebrum, Eu- rhynchium crassinervium, Rhynchostegium murale, Hypnum Sommerfeltii et Sphagnum fimbriatum. Le Catalogue ci-après résume la flore bryologique arcachon- naise, qui se compose actuellement de 135 Mousses, 9 Sphaignes et 24 Hépatiques. (1) D’après M. Renauld, le Bryum fuscescens (Spr. serait répandu sur les sables humifères de la région. Malgré une étude attentive, il nous a été im- possible, dans les échantillons que nous avons eu à examiner, de trouver ce Bryum, qui diffère, comme on sait, du B. capillare et du B. torquescens, principalement par son inflorescence monoique. 230 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900, MOUSSES ACROCARPES. Weisia viridula Brid. — Lieux pierreux et sablonneux, R. (Chan- telat). — Gujan (herb. Thésée). — Dunes du Pilat (Durieu). — Arcachon (Renauld). Le Teich ; Lamothe ; la Teste (Besch.). = Fr. W. crispula Hedw. — La Teste (Laterrade). W. cirrata Hedw. — Troncs d'arbres, à la grande forét de la Teste (Chant. et herb. Thésée). — La Teste (des Moul. et Lesp.). — Pa- lissade, à la Teste (Dur.). — Arcachon (Ren.). Forêt de Lége; Arcachon, ville d'Hiver, villa Péreire; bois de la Hume; bords de l'étang de Cazeaux ; Moulleau (Besch.). — Fr. Oncophorus Bruntoni Ldb. — Grande forét de la Teste (Chant. et Laterr.). Dicranella heteromalla Schp. — Troncs d'arbres (Chant.). Gujan et la Hume, sous bois; Notre-Dame-des-Monts, à la Teste (Besch ). — Fr. Dicranum scoparium Hedw. — CCC. (Chant.). — Sur le sable, dans les bois de Pins du cap Féret; forét, à la Teste(Dur.). — Arcachon (Ren.). Arcachon, CC. dela Teste à la pointe du Sud ; Cazeaux (Besch.). — Fr. D. spurium Hedw. — Forêt de Pins, à la Teste, sur le sol des anciennes dunes (Dur.). Arcachon, route de Moulleau prés le Sanatorium; pointe du Sud; le Figuier (Besch.). — Trés fertile. D. majus Turn. — Arcachon, villa Péreire (Ren.). Leucobryum glaucum Hpe. — Grande forêt de la Teste (Chant.). — Arcachon (Ren.). Arcachon, route de Moulleau; marais, à Cazeaux (Besch.). — St. Campylopus flexuosus Brid. — Arcachon, C. (Ren.). Route de Moulleau; bois de la Hume (Besch.). — Fr. C. fragilis B. E. — La Teste (des Moul. et Lesp.). — Talus sablon- - neux de la forêt de la Teste (Dur.). — Arcachon (Ren.). DISMIER. — CATALOGUE DES MUSCINÉES DES ENVIR. D'ARCACHON. 231 C. turfaceus B. E. — La Teste (des Moul. et Lesp.). — Marais boisés de la lisiére de la forét à la Teste (Dur.). Marais de Cazeaux (Besch.). — St. C. brevipilus B. E. — Bord des lédes du cap Féret; landes entre la Teste et Cazeaux (Dur.). М Bois des Bordes, près la Hume (Besch.). — St. Fissidens bryoides Hedw. — Arcachon, autour du Casino (Besch.). — Fr. F. taxifolius Hedw. — Bois de la Hume (Besch.). — Fr. F. adiantoides Hedw. — Bords des lédes du cap Féret (Dur.). — Sur les vieilles souches dans les marais de Braouét, R. (Chant.). Ceratodon purpureus Brid. — Laites, sur le sable, CCC. (Chant.). — Berges du canal, entre la Hume et Cazeaux; Arcachon, sur le sable des dunes; cap Féret, sur le sable (Dur.). — Arcachon, CC. (Ren.). Ы Environs de l'étang de Cazeaux; la Teste; dunes du Pilat (Besch.). — Fr. ‚ Archidium phascoides Brid. — Sur la terre des prés salés à la Teste; landes humides à Cazeaux (Dur.). — Lamothe (Ren.). Lamothe et Cazeaux (Besch.). — St. Pleuridium nitidum B. E. — La Teste (Chant. Supp. et herb. Thésée). — Fossés entre la Teste et Cazeaux (Dur.). — Lamothe, bords de la Leyre (Ren.). P. subulatum B. E. — Bords des chemins (Chant. et herb. Thésée). Pottia Heimii B. E. — Hérés, C. (Chant.). P. truncata B. E. — Sur la terre dans les haies, CC. (Chant.). ` Arcachon, talus; de la Hume à la Teste (Besch.). — Fr. P. lanceolata C. Mull. — Arcachon, villa Péreire (Besch.). — Fr. Р. .Wilsoni B. E. — Talus sablonneux, près la gare de la Teste (Dur.). Didymodon rubellus B. E. — La Teste (Chant. et Supp.). Le Teich (Besch.). — St. « D. luridus Horns. = Arcachon, ville d'Hiver, murs autour du Casino et rue de la Chapelle-Notre-Dame (Besch.). — St. Trichostomum tophaceum Brid. var. acutifolium.— Arcachon (Besch.). = Fr. az + 989 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. Trichostomum flavovirens Bruch. — La Teste; cap Féret (des Moul. et Lesp.). — Sur le sable, dans les lédes du cap Féret (Dur.). Arcachon ; la Hume; cap Féret (Besch.). — Fr. T. mutabile Bruch. — Cap Féret (des Мош. et Lesp. — Dur.). Barbula muralis Hedw. = CCC. (Chant.). — Arcachon (Ren.). Le type commun sur les murs des villas à Arcachon (Besch.). — Fr. Var. incana. — Arcachon, villa Luxembourg (Besch.). — Fr. Var. rupestris. — Arcachon, ville d'Hiver, sur les murs des villas (Besch.). — Fr. B. unguiculata Hedw. — La Teste, R. (Chant. Supp.). .. Arcachon, perré du château Deganne, villa Péreire; bois des Bordes ettalus herbeux, àla Hume; cap Féret (Besch.). — Fr. . B. vinealis Brid. — Route de la Hume, à Sanguinet (Besch.). — St. B. revoluta Schw. — Sur un vieux mur, à la Teste (Dur.). — Arcachon (Ren.). Arcachon, ville d'Hiver, sur les murs; route de la Hume, à Sanguinet; ‚ la Teste, vieux murs (Besch.). — St. B. convoluta Hedw. — Sur la terre, prés la gare de la Teste; pâturages du canal des Landes, prés Cazeaux (Dur.). B. cæspitosa Schw. — Lamothe (Besch.). — Fr. B. squarrosa Brid. — Arcachon (Ren.). Arcachon, route de Moulleau ; bois de la Hume (Besch.). — St. B, subulata P. B. — Gujan, R. (Chant., Supp.). B. levipila Brid. — Lamothe et Arcachon (Ren.). C. sur les vieux arbres à Arcachon ; la Teste; Gujan; route de Moul- leau; Lamothe ; route du Teich, à Bordeaux (Besch.). — Fr. B. papillosa Wils. — Arcachon et Lamothe (Ren.). CC. à Arcachon, sur les arbres de l'Hótel de France; de la route de Bordeaux à Gujan; à Lamothe (Besch.). — St. B. ruraliformis Besch. — Sur le sable nu et en plein soleil, prés du phare du cap Féret (Dur.). — Arcachon (Ren.). CC. sur le sable, dans la forêt d'Arcachon et de la Teste; dans la forêt de Lége jusqu'au cap Féret; à la Hume, route de Sanguinet (Besch A. — Fr. | DISMIER. —— CATALOGUE DES MUSCINÉES DES ENVIR. D'ARCACHON. 933 B. ruralis Hedw. — Bords des chemins et sur les murs (Chant.). Grimmia apocarpa Hedw. — Arcachon, ville d'Hiver; murs des villas (Besch.). — Fr. G. crinita Brid. — Sur les vieux murs (Chant.). G. orbicularis B. E. — Chemin du Tondu (herb. Thésée). La Teste, sur les murs du cimetière, rue Brémontier (Besch.). = Fr. G. pulvinata Sm. — Sur les toits, CCC. à Arcachon (Chant.). Arcachon; la Teste, sur les murs (Besch.). — Fr. Rhacomitrium canescens Drid. — Lieux humides, sables (Chant.). — Clairiéres sablonneuses dans la forét de la Teste (Dur.). Var. ericoides. — Arcachon, route de Moulleau (Besch.). — St. Zygodon viridissimus Brid. — Arcachon (Ren.). Sur les dunes, route de Moulleau; Arcachon, villa Péreire, ville d'Hiver (Besch.). — Fr. Ulota crispa Brid.— Grande forêt de la Teste (Chant. et herb. Thésée). — Arcachon, parc Péreire, R. (Ren.). U. crispula Brid. — Villa Péreire, R. (Ren.). Orthotrichum anomalum Hedw. — Sur les pierres et les toits (Chant.). O. leiocarpum B. E. — Forét de la Teste (Chant. et Dur.). О. Lyellii H. et T. — Forêt de la Teste, sur un Chêne (Dur.). — Arca- chon (Ren.). Arcachon, ville d'Hiver, Casino, villa Péreire (Besch.). — St. 0. affine Schrad. — Troncs d'arbres, C. (Chant. et herb. Thésée). — Lamothe et Arcachon (Ren.). C. sur les troncs d'arbres, à Arcachon, le Teich, Moulleau (Besch.). — Fr. O. tenellum Brid. — La Teste (des Мон). et Lesp.). — Lamothe (Ren.). Sur les arbres, de la Hume à la Teste (Besch.). — Fr. О. diaphanum Schrad. — Pieds de vigne, CCC. (Chant.). — Arcachon (Ren.). Arcachon, route de Moulleau, ville d'Hiver; la Hume (Besch.). — F^. O. obtusifolium Schrad. — Arcachon (Ren.). Encalypta streptocarpa Hedw. — Talus, route du Teich à Lamothe (Besch.). — St. 234 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. Entosthodon ericetorum Schpr.-- Talus, à Gujan; marais, à Lamothe (Besch.). — Fr. E. fascicularis Schpr. — Haies, R. (Chant.). Funaria hygrometrica Hedw.- Bois, CC. (Chant.). — Arcachon (Ren.). C. sur les murs, route de Moulleau ; la Teste; Arcachon, sur le perré de la rue du Débarcadère (Besch.). — Fr. Bryum pendulum Schpr. — Cap Féret (des Moul. et Lesp. — Dur.). Phare d'Arcachon (Besch.). — Fr. | B. inclinatum B. E. — Lédes humides du cap Féret (des Moul. et Lesp. — Dur.). B. Donianum бтех. — Lédes du cap Féret (des Мош. et Lesp. = Dur.). B. capillare L. — Bords du canal, à Cazeaux (Dur.). Arcachon; le Teich; la Hume; Moulleau (Besch.). — Fr. B. torquescens B. E. — Arcachon; le Teich; la Teste; Moulleau (Besch.). — Fr. B. fuscescens Spr. — Arcachon (Ren.). — Fr. B. cespititium L. — Sur les murs, C. (Chant.). B. argenteum L. — Murs, C. (Chant.). Arcachon, ville d'Hiver (Besch.). — St. B. atropurpureum B. E. — Bords des chemins, à la Teste (Dur.). La Teste; la Hume, sur les pierres d'un puits (Besch.). — Fr. B. murale Wils. — Arcachon (Ren.). Moulin de la Teste; Arcachon, sur les murs (Besch.). — Fr. В. erythrocarpum Schw. — Bords des fossés, entre la Teste et Cazeaux (Dur.). B. alpinum B. E. — Le Teich; Lamothe (Besch.). — St. B. pseudotriquetrum Hedw. — C. (Chant. Supp.). — Lamothe (Веп.). - Lamothe (Besch.). — St. B. turbinatum Schw. — Cap Féret (des Moul. et Lesp.). Mnium affine Schw. — La Hume, bois des Bordes; le Teich, Notre- Dame-des-Monts (Besch.). — St. M. hornum L.— Forét de la Teste, C. (Chant. Supp. et herb. Thésée). la Teste, Notre-Dame-des-Monts ; bords de l'étang de Cazeaux (Besch.). — r. /DISMIER. — CATALOGUE DES MUSCINÉES DES ENVIR. D'ARCACHON. 235 M. punctatum Hedw. — Bords des chemins, à la grande forêt de la Teste, C. (Chant.). — St. Aulacomnium palustre Schw. — Branquecourraou (Chant. et herb. Thésée). — La Teste (des Moul. et Lesp.). — Grandes clairiéres de la forét de la Teste, dans les parties marécageuses (Dur.). Bois de la Hume (Besch.). — St. Bartramia pomiformis Hedw. — Les Bordes, R. (Chant.). La Teste (Besch.). Philonotis fontana Brid. — Près des fontaines de Branquecourraou, C. (Chant.). Marais de la Leyre, à Lamothe (Besch.). — St. Buxtaumia aphylla L. — Grande forêt, à Bordes (Chant.) — La Teste (Laterr. — des Moul. et Lesp.). — Bord d'une allée dans la forêt d'Arcachon (Dur.). Atrichum undulatum P. B. — Notre-Dame-des-Monts (Chant.). — Fossé humide, au Teich (Dur.). - Gujan; du Teich à Lamothe (Besch.). — Fr. Pogonatum nanum P. B. — Notre-Dame-des-Monts, au Hérés, C. (Chant.). — Bords des fossés, à la Teste (Dur.). Gujan (Besch.). — Fr. Var. longisetum. = Gujan (Besch.). — Fr. P. aloides P. B. — Bois de Gujan (Besch.). — Fr. Polytrichum piliferum Schreb. — Montagnette, C. (Chant.). P. juniperinum Hedw. — Montagnette, C. (Chant.). — Bord du canal des Landes, à la Hume (Dur.). — Arcachon (Ren.). Arcachon; la Hume; Moulleau; la Teste, dunes du Pilat (Besch.). — Fr. P. gracile Menz. — Gujan (des Moul. et Lesp.). — Bord du canal, à Cazeaux (Dur.). P. formosum Hedw. — La Teste, moulin Braouët; bois de la Hume; Lamothe ; Cazeaux (Besch.). — Fr. P. commune L. — La Teste (Chant.). = La Hume (Laterr.). — CC. dans les bois d'Arcachon (Dur.). 236 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. MOUSSES PLEUROCARPES. Dichelyma capillaceum B. E. — Bords de la Leyre, à 1500 mètres du pont de Lamothe (Crozals), 1894. Cryphæa heteromalla Mohr. — Troncs d'arbres, C. (Chant.). — Arca- chon (Ren.). Arcachon, villa Péreire, Casino, route de Moulleau; le Teich ; Lamothe (Besch.). — Fr. Leptodon Smithii Mohr. — Notre-Dame-des-Monts, RR. (Chant.). — La Teste (Laterr. — des Moul. et Lesp. qui l'indiquent en fr.). Neckera complanata B. E. — La Teste, Notre-Dame-des-Monts (Besch.). — St. Leucodon sciuroides Schw. — Gujan, R. (Chant., Supp.). Arcachon, villa Péreire (Besch.). — St. Pterogonium gracile Sw. — Vieux arbres de la grande forét de la Teste, RRR. — (Chant., herb. Thésée — des Moul. et Lesp.). Leskea polycarpa Ehr. — Lamothe (Ren.). Lamothe (Besch.). — Fr. | Anomodon viticulosus H. et T. — Grande forét de la Teste (Chant.). Thuidium recognitum Lindb. — Arcachon (Ren.). T. tamariscinum B. E. — Bois de la Teste (Dur.). — Arcachon, C. fert. (Ren.). Arcachon, Moulleau et la Hume (Besch.). — Fr. Isothecium myurum Brid. — Sur les souches des Chênes, forêt d'Ar- cachon (Dur.). Homalothecium sericeum B. E. — Vieux arbres, CCC. (Chant.). — CC. sur les pierres humides et à la base des vieux Saules à la Teste (Dur.). Arcachon, ville d'Hiver, Casino, villa Péreire; Lamothe; le Teich (Besch.). — Fr. Camptothecium lutescens Sch. — Terrains secs, à Bordes, C. (Chant.). — Troncs d'arbres, à la Teste (Dur.). De la Hume à la Teste (Besch.). — St. C. nitens Schpr. — Lisiére de la forêt de la Teste, côté Est (Dur.). DISMIER. — CATALOGUE DES MUSCINÉES DES ENVIR. D'ARCACHON. 987 Brachythecium rutabulum В. E. — C. au pied des arbres (Chant.). — Arcachon (Ren.). TC. dans les bois du Teich; forét de Lége et à Moulleau (Besch.). — Fr. B. salebrosum B. E. — Forét de la Teste (Besch.). — St. B. albicans B. E. -— Clairiéres humides de la forét de la Teste (Dur.). CC. sur les sables de la Hume; la Teste; Arcachon; Moulleau (Besch.). — St. B. velutinum B. E. — Arcachon (Ren.). La Teste, route Brémontier (Besch.). — Fr. Scleropodium illecebrum B.E. — Talus dans les bois, à la Hume; la Teste; les Bordes (Besch.). — St. Eurhynchium myosuroides В. E. — La Teste (Chant. et herb. Thésée). — Arcachon, R. (Ren.). Arcachon, villa Péreire; marais de Cazeaux (Besch.). — St. E. strigosum B. E. — La Teste (Laterr.). E. circinatum B. E. — Arcachon, avenue Gambetta, ville d'Hiver, etc.; route de Moulleau ; pont de Lamothe (Besch.). — St. E. striatum B. Е. — Bois de la Teste (Dur.). Arcachon; le Teich; la Teste (Besch.). — Fr. E. crassinervium B. E.— Arcachon, villa Péreire (Besch.). — St. E. Stokesii B. E. — Forét d'Arcachon (Dur.). — Arcachon, AC. fertile (Ren.). Arcachon, murs du Casino, villa Péreire; la Teste, Хоіге-Рате-ісѕ- Monts (Besch.). — Fr. E. prelongum B. E. — Sur les troncs, C. (Chant. et herb. Thésée). Route d'Arcachon à la Teste (Besch.). — St. Rhynchostegium confertum В. E. — La Teste (Dur.). — Arcachon (Ren.). Arcachon, villa Péreire (Besch.). — Fr. R. megapolitanum B. E. — Près la gare de la Teste (Dur.). — Lamothe, fr. (Ren.). Arcachon, route de Moulleau; Lamothe (Besch.). — Fr. R. murale B. E. — Arcachon; la Teste; Lamothe (Besch.). 238 . SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. Amblystegium serpens B. E. — Lède du cap Féret (Dur.). — Fr. Arcachon, ville d'Hiver; Lamothe; la Hume (Besch.). — Fr. A. riparium B. E. — Puits, fontaines, C. (Chant.). Нурпит stellatum Schreb. — Cap Féret, C. (Chant.; Suppl. — Dur.). H. Sommerfeltii Myr. — Le Teich (Besch.). — Fr. H. lycopodioides Schreb. — Cazeaux (des Moul. et Lesp.). H. fluitans L. — Dans les eaux saumátres, au Teich et à Gujan (Dur.).. H. scorpioides L. — Bord de l'étang de Cazeaux (Dur.). H. cupressiforme L. — Sur la terre et sur les arbres, CCC. (Chant.). — La Teste (herb. Thésée). — CC. forét de la Teste, cap Féret et Cazeaux (Dur.). Arcachon; le Teich; Moulleau; Lamothe; forét de Lége (Besch.). — Fr. Var. ericetorum. — CC. Arcachon (Ren.). H. resupinatum Wils. — Lamothe (Ren.). Cazeaux (Besch.). — St. П. cuspidatum L.— Marais (Chant). — Lamothe (Ren.). Arcachon; de la Hume à la Teste (Besch.). — St. H. Schreberi Wils. — CC. (Chant.). H. purum L. — Bois sur la terre, CCC. (Chant.). — Arcachon, CC. (Ren.). Arcachon, ville d'Hiver, route de Moulleau (Besch.). — St. Hylocomium splendens B. E. — CC. (Chant.). — Lisière de la forêt de la Teste, AC. (Dur.). H. brevirostre В. E. — Bois secs, R. (Chant.). H. triquetrum B. E. — Arcachon (Ren.). H. squarrosum B. E. — Gujan, R. (Chant. Supp. et herb. Thésée). H. loreum B. E. — Notre-Dame-d'Arcachon (Chant., herb. Thésée — Laterrade). — Arcachon (de Montesquiou). — Arcachon, villa Péreire (Ren.). SPHAIGNES. Sphagnum cymbifolium Ehr. — La Teste (Chant.). — Lamothe, Ca- zeaux (des Moul. et Lesp. — Dur.). La Teste, Lamothe et Cazeaux (Eesch.). DISMIER. — CATALOGUE DES MUSCINÉES DES ENVIR. D ARCACHON. 9239 S. fimbriatum Wils. — Cazeaux (Besch.). — St. S. acutifolium Ehr. — Braouët, CC. (Chant.). — Cazeaux (des Moul. et Lesp. — Dur.). S. subnitens R. et W. — La Teste (Besch.). S. cuspidatum Ehr. — Lamothe (des Moul. et Lesp. — Dur.). S. recurvum P. B. var. amblyphyllum. — Cazeaux (Besch.). S. squarrosum Pers. — Cazeaux (des Moul. et Lesp. — Dur.). S. subsecundum N. et H. — La Teste; Cazeaux (des Moul. et Lesp.; — Dur.). S. Gravetii Russ. — Cazeaux ; la Teste; Lamothe (Besch.). HÉ PATIQUES. Alhcularia scalaris Corda. — Laites, R. (Chant.). — La Teste, Gu- jan (de Loynes). Jungermannia crenulata Sm. — Marais, R. (Chant.). — La Teste (de Loynes). Var. gracillima. — Lamothe (Besch.). — St. J.-divaricata Sm. — Arcachon (de Loynes — Ren.). J. bicuspidata L.— Le Teich, Camps, R. (Chant., Supp.). — Le Teich, la Teste (de Loynes). La Teste (Besch.). — Périanthes. J. connivens Dick. — La Teste (de Loynes). Lophocolea bidentata Nees. — Laites, CC. (Chant.) — La Teste (de Loynes). Route de Moulleau (Besch.). — St. L. heterophylla Dum. — La Teste, Cazeaux (de Loynes). Calypogeia Trichomanis Corda.). — La Teste (de Loynes). Var. fissa. — La Teste (Chant., Supp.). — Le Teich. (de Loynes). Radula complanata Dum. — C. (Chant.). — La Teste, Gujan (de Loynes). Arcachon (Besch A. - — St. Madotheca platyphylla Dum. — Grande forét de la Teste (Chant). — La Teste (herb. Thésée). Lejeunea minutissima Dum. — Arcachon; Lamothe; la Teste (de Loynes). — Arcachon, parc Péreire (Ren .). = Arcachon (Lamy). Arcachon, villa Péreire (Besch.). — St. 240 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. Lejeunea serpyllifolia Lib. — La Teste (de Loynes). Frullania dilatata Dum. — Arbres, CC. (Chant) — La Teste (de Loynes). Arcachon, ville d'Hiver (Besch.). — Périanthes. F. Tamarisci Dum. — Arbres, CCC. (Chant.). — La Teste (de Loynes). Pellia epiphylla Corda. — Bords des ruisseaux, CC. (Chant.). — La Teste (de Loynes). La Hume (Besch.). — St. Aneura pinguis Dum. — La Teste (de Loynes). A. multifida Dum. =R. à la Palu (Chant.). — La Teste (de Loynes). Metzgeria furcata Dum. — Arbres, CC. (Chant.).— La Teste (de Loynes). Arcachon; Cazeaux; dunes du Pilat (Besch.). — St. Anthoceros levis L. — Entre Mestras et le Teich (Chant., Supp.). — Le Teich; la Teste; Gujan (de Loynes). Sphærocarpus terrestris Sm. = Gujan, C. (Chant., Supp. — des Moul. et Lesp. — de Lovnes). Riccia glauca L. — Cabaret, C. (Chant.). Var. minor. — La Teste (de Loynes). h. tumida Lind. — Lamothe (de Loynes et Motelay). R. crystallina L. — Lamothe (de Loynes — Durieu in herb. Camus). R. fluitans L. var. canaliculata. = Lamothe (de Loynes — Durieu in herb. Camus). M. Malinvaud présente à la Société des échantillons vivants de Sedum brevifolium envoyés par un botaniste limousin, M. Thomas-Duris, auquel on doit la découverte, vers 1872, de cette rare Crassulacée dans la Haute-Vienne (1) : elle croit, sur les rochers de chaque côté de l'embouchure du Rio Brodon, torrent qui se jette dans la Vienne, à 3 kilo- mètres en amont d'Eymoutiers (rive gauche), à une altitude d'environ 430 mètres. M. Malinvaud présente aussi un exem- plaire frais de Sedum dasyphyllum, espèce très voisine de la précédente, et résume, en les comparant l'une à l'autre, leurs principales notes différenticlles. (1) Voy. le Bu'letin, t. XXXIV (1837), p. 446. BATTANDIER. — BOTANIQUE DE LA MISSION FLAMAND. 241 M. Gagnepain, faisant fonction de secrétaire, donne lec- ture de la communication suivante : RÉSULTATS BOTANIQUES DE LA MISSION FLAMAND DU 20 NOVEMBRE 1899 AU 20 MARS 1900; OBSERVATIONS ET RÉCOLTES DE М. JoLy; déterminations раг M. A. BATTANDIER. Tout le monde a connu par la presse politique l'historique de la mission Flamand, qui nous a valu l'occupation d'In-Salah et des oasis du Tidikelt. Le botaniste de la mission, M. Joly, a bien voulu me confier l'étude des plantes qu'il a récoltées dans une saison peu propice et au milieu des plus grandes difficultés. Voici les résultats de cette étude. 1° Résumé du voyage botanique, par M. Joly. L'itinéraire que nous suivimes au cours de notre mission fut le sui- vant : : A l'aller : Biskra-Touggourte, Ouargla, oued Mya, Inifel, — опей Inçokki, affluent de l'o. Mya, jusqu'à sa tête, à la crête du Tadmayte; — oued Elmelah, R'aba du Tidikelt. Au retour : R’aba du Tidikelt, Foggaret Ezzoua, Haci Elmonngar, oued Elabiode, Ain Guettara, oü nous franchimes à nouveau la crête du Tadmayte; — affluents de l'oued Mya et oued Mya; Fort Miribel, Elgolea. — Là, M. Flamand me quitta ; je poursuivis ma route раг;баг- daia, le Mzab, Berriane, Guerara, Lagouate, Tajemoute, Ain Madi, Chellala, Bogari, d’où je rejoignis Alger. Au sortir de Biskra, le pays traversé se composait d'une suite de plaines limoneuses, de collines faiblement ondulées, le tout couvert de plantes vivaces atteignant souvent 50 centimètres de hauteur. Il n'y а point d'arbres; c'est plus à l'ouest, sur l'oued Ittel, que commence la région des Pistachiers. Au delà du chott Melrir', dans la vallée de loued Rir’, autour du chott lui-même et autour des bas-fonds salés appelés Sbakh, dominaient les Salsolacées et le Limoniastrum Guyonianum, aux tiges grasses et gorgées de sels. Des oasis de Palmiers se montraient à chaque instant. Aprés Ouargla, la végétation se fit plus rare; les plantes herbacées finirent par disparaitre presque complétement et les Tamariz devinrent, T. XLVII. (SÉANCES) 16 249 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. en approchant d’Inifel, l'espèce dominante, celle qui donnait au paysage son cachet. Cependant on ne les rencontrait que dans les fonds d’oueds. Dans le Tademayte les plantes herbacées reparurent; elles étaient fort abondantes au fond des ravins et, pour la plupart, alors en fleur. Des espéces arborescentes, Tamarix, Acacias (trés rares), Jujubiers, Retam, etc., ombrageaient le pied des falaises auxquelles s'accrochaient de nombreux pieds de Саргіегѕ. Une plante extraordinairement abon- dante de cette région, c'est le Deverra scoparia. Dans le Tidikelt, la terre, en dehors des oasis, était presque compléte- ment nue. La fameuse R’aba (broussaille) était alors complètement des- séchée; c'est à peine si, de loin en loin, quelques Tamarix restaient, témoins de son existence passée. Au retour, j'y vis des pieds de Dom- rane (Traganum nudatum) commençant à entrer en végétation. Le froid les en avait empéchés jusque-là. A notre retour encore, nous traversámes quelques dunes disséminées entre Miribel, Elgolea et le Mzab; ces dunes, qui prenaient une part peu importante à la topographie, n'offraient, d'autre part, qu'une végétation assez maigre, assez peu intéressante. Les Tamarix etles Retam y atti- raient d'abord l'attention. Je n'ai rien à dire des régions bien connues que j'ai traversées en deçà de Gardaia. Le Pistachier, l'Armoise blanche, le Lygeum Spartum, le Jujubier, le Peganum Harmala, le Rhus oxyacanthoides, telles sont les espéces qui y attiraient le plus l'attention. Joy. 2 Journal d'herborisation. 20 novembre 1899. — De Dréa à El Baguel : Haloxylon Schmittia- num Pomel (1), Limoniastrum Guyonianum Coss. DR., Ephedra alata Decaisne. 20 novembre. — El Hadjira : Atractylis serratuloides Sieb. échan- tillons passés, très incomplets, Nitraria tridentata Desf., Salsola tetra- gona Delile. 21 novembre. — Khofeif : Tamarix pauciovulata J. Gay, Tamarix articulata Vahl. 24 novembre. — Chott Safioune : Halocnemon strobilaceum Moquin. 26 novembre. — Dunes au sud de N'gouga : Tamarix Balansæ J. Gay, Euphorbia Guyoniana Boissier et Reuter. 28 novembre. — Gara Krima : Halogeton alopecuroides Moquin. ` | (1) D'après Bonnet et Barratte, in Catalogue de Tunisie, cette plante serait identique à РН. salicornicum de Bunge, qui ne m'est pas suffisamment connu. BATTANDIER. = BOTANIQUE DE LA MISSION FLAMAND. 243 29 novembre. — Khenissa entre Haci Fouarés et Bou Khenissa : Henophyton deserti Coss. DR.,, Deverra scoparia Coss. DR. 1° décembre 1899. — Entre Насі Djemel et Насі Aberkane : Litho- spermum callosum Vahl. 3 décembre. — Haci Aberkane, oued Kebrite : Savignya longi- styla Boissier et Reuter, Henophyton deserti Coss. DR., Fagonia glu- tinosa Delile, Zygophyllum Geslini Coss., Neurada procumbens L., Tamarix pauciovulata J. Gay, Cornulaca monacantha Delile, Ha- loxylon Schmittianum Pomel, Salsola tetragona Delile, Traganum nudatum Delile, Calligonum comosum L'Hér. 7 décembre. — Опей Mya à Safsaf : Francœuria crispa Cassini, Populus euphratica Oliver. 10 décembre. — Traganum nudatum Delile. 12 décembre. — Randonia africana Coss. DR., Haloxylon Schmit- tianum Pomel. 13, 14 décembre. — Tiour'ine : Capparis spinosa L. var., Randonia africana, Tamarix pauciovulata ?, échantillon trés incomplet, Acacia tortilis Hayne, Zollikoferia spinosa Boissier, Traganum nudatum Delile, Calligonum comosum L'Hér. 14 décembre. — Oued Incokki au Tadmayte : Zilla macroptera Coss. DR., Farsetia egyptiaca Turra var. ovalis, Moricandia divaricata Coss. DR., Malcolmia egyptiaca Spr., Cleome arabica L., Capparis spinosa L. var., Reseda villosa Coss. DR., Randonia africana Coss. DR., Helianthemum Lippii Pers., Fagonia Flamandi nova species, Haplophyllum tuberculatum Forskal, Celastrus Saharœ nov. spec., Rhus oxyacanthoides Dum. Cours., Psoralea plicata Delile, Crota- laria Saharœ Cosson, Lotus Jolyi nova species, Tamarix pauciovulata, Deverra scoparia, Senecio coronopifolius Desf., Pulicaria inuloides DC., Anvillea radiata Coss. DR., Matricaria aurea J. Gay, échantil- lon trop jeune, douteux, Brocchia cinerea Del., Centaurea pungens Pomel, Zollikoferia nudicaulis DC., Lithospermum callosum Vahl, Trichodesma africanum L., Antirrhinum ramosissimum Cosson var. spinosissimum Nob., Linaria sagittata Poiret var. linearifolia, Eu- phorbia granulata Forsk., E. Flamandi nova species, Demia cordata Rob. Brown, Haloxylon Schmittianum Pomel, Forskholea tenacis- sima L., Emex spinosa Campdera, Pancratium Saharœ Cosson, As- phodelus tenuifolius DC. 15 décembre. — Oued Arreyed : Zilla macroptera Cos. DR., Mori- candia divaricata, Farsetia œgyptiaca var. ovalis, Moreltia canes- cens Boissier, (id.) var. microphylla Nob., Fagonia Jolyi nova species, 244 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. Haplophyllum tuberculatum, Francœuria crispa, Asteriscus graveo- lens Forsk. 16, 17 décembre. — Haci Inçokki : Farsetia linearis Dec., Ero- dium glaucophyllum Aïton, Anvillea radiata, Pulicaria inuloides, Atractylis très incomplet, paraissant une espèce nouvelle, Cornulaca monacantha, Euphorbia granulata, E. calyptrata Coss. DR. var. nova involucrata. 18 décembre. — Oued Inçokki : Morettia canescens var. microphylla, Eruca aurea nova species, Fagonia Flamandi nova species, Psoralea plicata, Crotalaria Saharæ, Centaurea pungens, Anvillea radiata, Salsola zygophylla Batt. et Trab. 21 décembre. — Oued el Melah : Salsola zygophylla. 95 décembre. — D'Ers Mellen à Kheneieg : Morettia canescens var. microphylla, Fagonia Jolyi nova species, F. fruticans Coss., Psoralea plicata. 26 décembre. — R'aba du Tidikelt, Bour Elhamra : Tamarix pau- ciovulata ?, trés incomplet. 27 décembre. — Igostein: Tamarix pauciovulata ?, Erythræa spi- cata Pers. | 13 janvier 1900. — In Salah : Eruca aurea, Brassica oleracea L. cult., Cressa cretica L., Euphorbia Peplus L. 23 janvier. — Oued Elabiode : Farsetia ramosissima Hochst., Mo- rettia canescens et var. microphylla, Tamarix?, Crotalaria Sahare, Dœmia cordata. 24 janvier. — Aïn Guettara : Capparis spinosa L. var., Cocculus Leœba DC., Tamarix articulata Vahl, Pulicaria inuloides DC. var., Asteriscus graveolens, Linaria sagittata Poiret var. linearifolia, Typha angustifolia L. 25 janvier. — Oued Tilemci : Farsetia œgyptiaca var. ovalis, Fa- gonia isotricha Murb. var. crassissima, Lotus Jolyi, Deverra sco- paria. 26 janvier. — Oued Mya : Paronychia arabica L., Fagonia iso- tricha Murb. var. crassissima, Lotus Roudairei Bonnet, Linaria sa- gittata var. linearifolia, Euphorbia calyptrata Coss. DR. var. invo- lucrata, Forskahlea tenacissima L., Asphodelus tenuifolius DC. 31 janvier. — Daya Sareut : Asteriscus pygmeus, Caroxylon arti- culatum Moq. - Du 2 au 7 février. — Elgolea : Henophyton deserti Coss. DR., Zy- gophyllum Geslini Coss. DR., Neurada procumbens L., Prunus domestica L. cult., Paronychia arabica, Tamarix pauctovulata, BATTANDIER. — BOTANIQUE DE LA MISSION FLAMAND. 245 Cressa cretica, Salsola zygophylla, Suœda vermiculata, Halocne- mon strobilaceum. 10 février. — Gouinine : Retama Retam Webb, Euphorbia Guyo- niana Coss. DR. 11 février. — Baten Taguenina : Henophyton deserti, Periploca an- gustifolia Lab., Euphorbia Guyoniana. Du 14 au 18 février. — Eladadra, oued Si Ahmed, опей Sebseb : Farselia egyptiaca var. ovalis, Sisymbrium pendulum Desf., He- lianthemum ` eriocephalum Pomel, Hel. eremophilum Pom., Hel. Lippii Pers., Erodium glaucophyllum Aiton, Gymnocarpon decan- drum Forsk., Anthyllis sericea Lag., Anth. Henoniana Coss. DR., Neurada procumbens L., Perralderia coronopifolia Coss., Anvillea radiata, Artemisia Herba-alba Asso, Centaurea acaulis Desf., Aste- riscus pygmæus, Convolvulus supinus Coss., Echiochilon fruticosum Desf., Linaria fruticosa Desf., Plantago ciliata Desf., Bubania Feei Gir., Salsola zygophylla, Haloxylon articulatum. 19 février. — Metlili : Calotropis procera Willd. 24 février. — Zollikoferia nudicaulis Boissier. 25-26 février. — Gardaia : Raphanus sativus L., variété longue, cult., Koniga libyca Viv., Sisymbrium Irio L., Sis. pendulum, Malcol- mia œgyptiaca, Fumaria parviflora Lamk, Reseda villosa Coss., Si- lene rubella L., Spergularia diandra de Heildr., Paronychia arabica L., Frankenia pulverulenta L., Anthyllis Henoniana Coss., Vicia Cossoniana Batt., Amygdalus communis L. cult., Senecio coronopi- folius, Calendula ægyptiaca Pers., Sonchus oleraceus L., Hyoseris radiata L., Solanum nigrum L., Antirrhinum ramosissimum Coss. DR., typique, Plantago major L., Chenopodium murale L., Atriplex dimorphostegia Karelin et Kiriloff, Suæda fruticosa L., Euphorbia Peplus L., E. terracina L. 26 février. — El Ateuf : Hypecoum Geslini Coss. DR., Erucaria Ægyceras J. Gay, Malcolmia œgyptiaca, Helianthemum Lippii Pers., Paronychia arabica, Fagonia glutinosa Del., Genista Saharæ Coss., Echiochilon fruticosum, Marrubium deserti Cos. DR. 4 mars. — Berriane : Capsella Bursa-pastoris L., Reseda arabica Boiss., Helianthemum ellipticum Desf., Erodium guttatum Desf., Silene rubella L., S. apetala L., Spergularia diandra, Malva parvi- flora L., Althea Ludwigii L., Coronilla juncea L., Medicago littora- lis Rhode, Astragalus tenuifolius Desf., Ifloga Fontanesi Sch., Filago desertorum Pom., Centaurea pubescens Willd., Convolvulus arvensts L., Anagallis arvensis L., Plantago Lagopus Willd., Pl. albicans L., 246 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. Chenopodium murale L., Haloxylon articulatum, Euphorbia Guyo- niana, E. terracina. 5 mars : Hypecoum pendulum L., Biscutella lyrata L., Reboudia erucarioides Coss. DR., Sisymbrium pendulum Desf., Notoceras cana- riense Rob. Br., Reseda arabica, R. neglecta Muller, Cleome arabica L., Helianthemum eriocephalum Pomel, Erodium pulverulentum L'Hér., Fagonia glutinosa Del., Dianthus crinitus Sibth. et Sm., Pa- ronychia arabica, Lefflingia hispanica L., Trigonella anguina Del., Medicago laciniata All., Astragalus tenuifolius, Evax desertorum Pom., Filago desertorum Pom., Asteriscus graveolens Forsk., Cha- momilla aurea, Kælpinia linearis Pallas, Calendula œgyptiaca, Cla- danthus arabicus Cassini, Amberboa Lippii DC., Spitzelia Saharæ Coss., Kalbfussia Muelleri Schultz, Zollikoferia nudicaulis, Onopor- don arenarium ` Pomel, Phelipœa lutea Desf., Ph. violacea Desf., Echium pycnanthum Pom., Linaria laxiflora Desf., Salvia lanigera Poiret, Plantago amplexicaulis Vahl, Statice Bonduelli Lestib., Emex spinosa, Cynomorium coccineum L., Euphorbia cornuta Pers., Ery- throstictus punctatus Schlecht., Dipcadi serotinum Medick. 6 mars. — Oued Segrir : Moricandia divaricata Coss. DR. var. leptophylla, Sisymbryum pendulum, Reseda propinqua, Asphodelus pendulinus Coss. DR., Ephedra altissima Desf. 7 mars. — Guerrara : Fumaria densiflora DC., Brassica Napus L. cult., Silene rubella, Althea Ludwigii, Vicia Cossoniana Batt., OEnanthe globulosa L., Sonchus oleraceus L. ` 40 mars. — Nord de Guerrara : Sisymbrium coronopifolium Desf., Reboudia erucarioides Coss. DR., Helianthemum ellipticum, Erodium hirtum Willd., E. guttatum Desf., Polycarpea prostrata Decaisne, Paronychia arabica, Medicago laciniata Al., Trigonella anguina Del., Filago spathulata, F. desertorum, Asteriscus graveolens, Kalb- fussia Mulleri, Calendula œgyptiaca, Antirrhinum ramosissimum, Echium pycnanthum Pomel, Salvia lanigera Poir., Statice Bonduelli, Plantago albicans, Pl. lagopus, Euphorbia cornuta Pers., E. Guyo- niana, Erythrostictus punctatus Schlecht. 12 mars. — El Metdagguine : Noea spinosissima Мод. 14. — El Hairane : Hypecoum Geslini Coss. DR., Herniaria fruti- cosa L., Paronychia arabica, Telephium Imperati L., Astragalus lanigerus Desf., Lotus pusillus Viv., Zollikoferia resedifolia DC., Z. nudicaulis Boiss., Teucrium Polium L., Atriplex parviflora Lowe et var. mauritanica Bois. Reut., Sueda fruticosa, Euphorbia calyp- trata, Muscari maritimum L. 16 mars. — Laghouat : Hypecoum Geslini, Alyssum macrocalyx BATTANDIER. — BOTANIQUE DE LA MISSION FLAMAND. 241 Coss. DR., Moricandia suffruticosa, Sinapis circinata Desf., Erodium cicutarium, Silene tridentata Desf., Paronychia chlorothyrsa Mur- beck, Herniaria cinerea DC., Læfflingia hispanica L., Ononis poly- cladu Murbeck, Argyrolobium Saharæ Pomel, Astragalus peregrinus Vahl, A. cruciatus Link, Trigonella stellata Del., Medicago laciniata, M. littoralis, M. turbinata Willd., Hippocrepis bicontorta Lois., Orlaya maritima Hof., Ifloga Fontanesi, Othonna cheirifolia L., Chrysanthemum fuscatum Desf., Carduus getulus Pom., Spitzelia Saharœ, Zollikoferia nudicaulis, Phelipæa violacea, Linaria agglu- tinans Pom., Salvia lanigera, Echinopsilon muricatus Moq., Eu- phorbia Guyoniana, Zannichellia palustris L. 20 mars. — Milock : Adonis microcarpa DC., Koniga maritima, Polygala rupestris Pourr., Medicago laciniata, Hippocrepis bicon- torta, Astragalus Gombo Coss. DR., Ononis polyclada Murb., Trigo- nella polycerata L., Anacyclus cyrtolepidioides Pomel, Senecio coro- nopifolius, Artemisia Herba-alba Asso, Chrysanthemum macrotum Coss. DR., Chr. fuscatum, Helichrysum rupestre Raff., Nolletia chry- socomoides Cas:, Zollikoferia resedifolia, Z. nudicaulis, Phelipœa violacea, Cynoglossum cheirifolium L., Globularia alypum L., Eu- phorbia Guyoniana, E. terracina. Oum Cheggague : Cossonia africana DR., Muricaria prostrata Desv., Erodium cicutarium, Helianthemum retrofractum Pers., Malva ægyptia, Paronychia argentea L., Achillea Santolina L., Othonna cheirifolia L., Calendula œgyptia L., Lithospermum apu- lum Vahl, Salvia lanigera. Taguine. — Matthiola tristis L., Herniaria fruticosa L., Salvia lanigera Poiret. 3° Observations sur quelques plantes rares ou critiques, description d'espèces nouvelles. Cocculus Leœba DC. — Ain Guettara. — C'est la première fois qu'une Ménispermée est récoltée dans notre colonie africaine. П n'a été apporté que le pied femelle en fruits extrêmement jeunes. C'était une forme à feuilles largement ovales, obtuses. Farsetia ramosissima Hochst. — Oued Elabiode. — F orme à feuilles linéaires lancéolées de 2-3 cent. sur 2-3 millimètres, à siliques de 15-25 millimétres sur 4, brusquement arrondies au sommet et à Ла base, ип peu étranglées entre les graines et bosselées раг leur saillie, d'un éclat satiné. Eruca aurea nov. sp. — Plante annuelle, puissante. Tige et inflo- 248 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. rescence hispides à poils réclinés; feuilles grandes, glabrescentes, atténuées en pétiole, étalées-dressées, profondément sinuées, à lobes ordinairement lancéolés-aigus, méme le terminal; lobes latéraux se détachant du rachis à angle aigu ; sépales dressés hispides, peu gibbeux; fleurs grandes, jaunes, veinées de violet, pétales à limbe un peu plus court que dans ГЕ. sativa L . mais de méme forme; pédicelle florifère plus court que le calice ; siliques peu indurées, glabres, rougeâtres, trés renflées, à bec lancéolé un peu plus court que les valves et égalant le pédicelle fructifère. — Décembre-janvier. Oued Inçokki, In Salah. Plante remarquable par ses fleurs jaunes et son feuillage rappelant en plus grand le Diplotaxis tenuifolia, néanmoins voisine de l'Eruca satira L. | Morettia canescens Boissier var. microphylla Nob. — Plante remarquable par ses tiges très nombreuses, trés rameuses, couchées еп cercle dense sur le sol, à feuilles trés petites, rappelant le contour des feuilles de Serpolet, peu ou pas dentées, fleurs et siliques moitié plus pe‘ites que dans le type, ces dernières presque droites. Coexiste avec l'espéce. Plateau du Tadmayte : oued Arreyed, oued Elabiode, Ers Mellen, etc. Variété trés tranchée ou petite espéce. Moricandia divaricata Cosson et Durieu, forma leptophylla. — M. Joly a rapporté de loued Segrir un Moricandia du groupe de lar- vensis, remarquable par la gracilité de toutes ses parties, par ses feuilles minuscules, toutes ou presque toutes atténuées en pétiole, non auri- culées. Cosson cite cette localité pour son M. divaricata, qui n'est pour moi qu'une variété de l'arcensis. Capparis spinosa L. var. — Le Càprier du Sud est remarquable par ses gros rameaux trés tomenteus, ses feuilles canescentes, charnues, tomenteuses et ses gros fruits. Helianthemum ellipticum Pers. — On a souvent rapporté cette plante à PH. Lippii Pers. par confusion avec certaines variétés de ce dernier dont les feuilles sont elliptiques. L'H. Lippit est extrême- ment variable ; mais, quelle que soit la variété considérée, elle se distin- guera toujours du véritable H. ellipticum par ses sépales obtus, persis- tants aprés la chute de la capsule, la capsule plus longue que le calice à maturité, ses ovules plus nombreux; voir Murbeck : Contribution à la Flore du nord de l'Afrique, fasc. I, p. 17 et suiv. Helianthemum eriocephalum Pomel. — Pomel, n'ayant eu à sa disposition qu'un trés petit nombre d'échantillons de cette plante, avait craint qu'elle ne constituât une forme accidentelle de son H. ere- mophilum, dont elle аа peu près le calice. П n'en est rien. C'est bien — o M EEE DATTANDIER. = BOTANIQUE DE LA MISSION FLAMAND. 249 une espèce et une très bonne espèce. M. Joly l'a trouvé assez abondant dans le Mzab, en diverses localités. Son feuillage le rapproche beau- coup de VH. piliferum Boissier, mais ses calices longuement hispides l'en séparent nettement. Les Fagonia sont particulièrement bien représentés dans les récoltes de M. Joly. Aussi aurons-nous à décrire plusieurs types nouveaux, y com- pris le F. fruticans Cosson resté inédit. 1° Espèces à jeunes rameaux cylindriques, striés longitudinalement. Fagonia Jolyi nov. sp. — Sous-arbrisseau d'un vert glauque, trés rameux, trés épineux, à rameaux étalés-dressés, tout couvert d'une pu- bescence courte, glanduleuse, dense, comme farineuse, agglutinant peu le sable; entre-nœuds de 15 millimètres environ; feuilles toutes uni- foliolées, les inférieures à pétiole de 4-5 millimètres, à foliole ovale ou elliptique, coriace, obtuse, mucronulée (15-16 millimètres sur 5-7), à bords épaissis en dessous imitant une nervure marginale, feuilles supé- rieures décroissant rapidement comme dans tous les Fagonia. Epines stipulaires longues, fermes, acérées, trés inégales, les plus longues attei- gnant 2 centimètres, blanchâtres. Fleurs ‘roses, très petites; sépales oblongs, aigus, glanduleux comme le reste dela plante ; pétales oblongs, onguiculés, égalant une fois et demie les sépales, dépassant les éta- mines; capsule de 3-4 millimètres, finement velue, presque sphérique dans son contour, courtement pédicellée à la fin réfléchie; style court; graines brunátres, finement chagrinées. Ers Mellen, Haci Inçokki, dé- cembre. — Aspect du F. Bruguieri, mais plus dressé. F. Flamandi nov. sp. — Plante entièrement glabre sauf la capsule, ayant le port et l'aspect du F. cretica L. Entre-nœuds cylindriques, allongés, élégamment striés, verts; épines stipulaires de 5-10 milli- mètres, gréles, acérées, feuilles trifoliolées à folioles linéaires, obtuses, un peu enroulées en dessous, imitant les feuilles de Romarin, pouvant atteindre 15 millimètres, de longueur sur un pétiole de 10 millimètres, les latérales un peu plus courtes. Fleurs grandes, violettes, à pédicelle gréle égalant les épines stipulaires; sépales ovales, aigus, mucronés, lisses, luisants, à bords sphacélés et ondulés; pétales oblongs, onguiculés, égalant trois fois les sépales et dépassant les étamines. Capsule pyra- midale, un peu plus petite que celle du F. cretica, un peu hispide, plus courte que le pédoncule réfléchi; style plus court que la capsule, graines brunes. D'après une note de M. Joly, la fleur est odorante. Oued Inçokki, décembre. F. fruticans Cosson, Voyages et exsic., inéd. — Arbrisseau dressé, éphédroide, glutineux, rougeâtre par le sable agglutiné, glabre sauf les capsules, très rameux. Jeunes rameaux minces, fermes, à entre-nœuds 250 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. allongés, striés; stipules épineuses petites, finement aciculaires, 2-3 fois plus courtes que les entre-nœuds. Feuilles inférieures à pétiole grêle, dressé, très long (3-4 centimètres), dépassant les entre-nœuds et portant trois folioles très caduques et minuscules (parfois moins de 1 milli- mètre). Dans les feuilles supérieures ces folioles deviennent un peu plus grandes et les pétioles plus courts. Fleurs grandes, sépales ovales-acu- minés; pétales oblongs, onguiculés, égalant 2-3 fois les sépales. Capsule velue, semblable à celle du F. kahirina Boissier, turbinée, pyramidale, plus large que haute, à style l'égalant à peu prés; pédoncule réfléchi de méme longueur aussi. Graines? D'aprés une note de M. Joly, les indi- gènes se servent des fleurs pour coaguler le lait. Tout le Sud, Algérie, Tunisie. 2» Espéces à jeunes rameaux quadrangulaires sillonnés. Fagonia microphylla Pomel. — N'a pas été récoltée par la mis- sion Flamand, mais Pomel avait décrit sa plante à Metlili, et elle est encore fort mal connue. M. Bonnet avait cru à tort, dans le Catalogue de Tunisie, pouvoir la rapporter au F. fruticans, parce que ses feuilles inférieures ont aussi de trés petites folioles rondes, en croix sur un pé- tiole allongé, mais bien plus large, et toujours plus court que celui du F. fruticans. La plante est toujours couchée, toute rouge de sable agglutiné. Les vieux pétioles persistent, méme morts, sous forme d'épines blanches. Je crois que cette curieuse plante, que j'ai vue aussi de Tu- nisie, pourrait bien n'être qu'une forme extrême du F. kahirina, que j'ai vu se modifier dans ce sens à Bou Saada. Les fleurs, la capsule, les feuilles supérieures sont celles de cette espéce. F. getula Pomel. — Me parait étre une forme trés indurée, trés. épineuse et microphylle du F. glutinosa Delile. L'abbé Chevallier l'a. distribuée en 1896, n* 132, avec l'étiquette F. echinella ??. — M. Joly à rapporté de son voyage une forme encore bien plus ligneuse, à feuil- lage trés réduit, à pétales violet foncé assez longuement aristés. F. isotricha Murbeck, loc. cit., var. crassissima Nob. — Herbe paraissant annuelle, trés puissante, charnue, d'un vert sombre, à indu- ment glanduleux, court, un peu visqueuse. Racine atteignant la grosseur du petit doigt, rameaux trés gros, fermes, à articles ne se séparant pas facilement. Epines stipulaires épaisses, vertes, brusquement terminées en pointe acérée, longues de 7 à 18 millimètres. Feuilles toutes trifo- liolées à folioles souvent subégales, charnues, trés grandes, obovales, oblongues ou lancéolées. J'ai mesuré des folioles de 27 millimètres sur 18 et des feuilles de 4 centimètres, pétiole compris. Plante semblable pour le reste aux F. isotricha Murb. et Jatifolia Delile. Oued Mya, oued Tilemci. J'ai vu cette même plante rapportée par Ismael Bouderba BATTANDIER. => BOTANIQUE DE LA MISSION FLAMAND. 251 dans son voyage à Ghat et étiquetée F. virens Cosson, à 853 kilomètres S.-E. de Laghouat. Celastrus Saharæ nov. sp. — Arbuste très épineux assez voisin du C. europeus d'Espagne et surtout du C. obovatus Schimper, d'Abys- sinie, mais plus gréle, plus délicat et constituant certainement un type distinct. Feuilles petites, oblongues, longuement cunéiformes, insensi- blement atténuées en pétiole, fermes, à peine denticulées à la loupe, presque blanches, d'un éclat mat. Cymes florales extrémement gréles, égalant les feuilles ou plus courtes, bractées minuscules, membraneuses, denticulées. Les échantillons rapportés étaient en fleur, mais ne pré- sentaient pas trace de fruit. П y a méme lieu de se demander si la plante n'est pas dioique, aucune fleur ne présentant trace de fécondation de l'ovaire. Les fleurs sont semblables à celles du Celastrus senegalensis. Argyrolobium Saharæ Pomel. = Plante fort rare et espèce bien tranchée, que j'ai rapportée bien à tort, dans la Flore de l'Algérie, à l'A. Linneanum. Elle est remarquable par ses rameaux veloutés, ses feuilles courtes, qui, dans l'échantillon rapporté de Laghouat par M. Joly, ressemblaient à celles du Medicago marina L. Ses gousses petites, bosselées, sont trés particuliéres avec leur bec en griffe de félin. Lotus Roudairei Donnet, in Journal de Morot, VII, p. 232; Bonnet et Baratte; Catal. de Tunisie, p. 124 et Illustr. bot. Tunisie, tab. 6. optima; Lotus Hosakioides Cosson apud Roudaire; Rapport sur la dernière expédition des Chotts, p. 180, nomen nudum. Oued Mya. — Plante exceptionnelle dans le genre Lotus ой elle forme un type isolé, réellement voisin des Hosackia. — Les feuilles sont souvent cinq-folio- lées et, méme alors, ont, en plus des cinq folioles, deux petites stipules brunes; la paire inférieure de folioles est distante de l'axe, plus petite que la paire moyenne et ne ressemble point aux folioles stipulaires des Lotus. Les feuilles de cette plante rappellent plutót celles des Coro- nilles. Les pédoncules florifères sont ordinairement uniflores et trés courts, iIs n'ont pas de feuille bractéale, mais seulement deux petites écailles stipulaires opposées. Le calice globuleux à la base différe beau- coup du calice conique des Lotus. Cette plante n'était connue qu'en Tunisie. Lotus Jolyi nov. spec. — Plante vivace, soyeuse argentée, à aspect de L. creticus, mais ayant un calice bien différent. Tiges nombreuses, longues, peu rameuses, couchées en cercle. Feuilles petites, surtout les inférieures, à stipules peu différenciées des folioles; pédoncules égalant 2 à 3 fois la feuille et portant 1-3 fleurs à l'aisselle d'une feuille brac- téale. Calice à tube conique, deux fois plus court que les dents lan- céolées, subégales, celles de la lèvre inférieure élant cependant un peu 252 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. plus courtes et un peu défléchies, surtout la médiane. Étendard brun, à limbe obové, peu redressé ; ailes et caréne à coude peu marqué, semi- ovales. Fleurs de 12-13 millimètres, calice de 10 millimètres, gousse brune. (Je ne l'ai vue que trés jeune). Oued Inçokki, oued Arreyed, oued Tilemci. Ressemble un peu au Lotus glaucus figuré dans le Phy- thographia canariensis. | . Pulicaria inuloides DC.; P. longifolia Boissier, forma um- brosa. — La plante en échantillons passés, dont un seul avait encore des fleurs, rapportés de l'extrême Sud par Joly, ressemblait bien peu à première vue au type de l'espèce. Elle avait des tiges faibles, très feuil- lées, à grandes feuilles minces spatulées. Les tiges très rameuses avaient des rameaux très grêles. Mais rien dans les caractères importants ne permettait de séparer les deux plantes, et j'ai vu autrefois des échantil- lons de la gorge du Rhumel, à Constantine, qui avaient à peu près le méme aspect. Oued Inçokki, Ain Guettara. Atractylis ? — Un Atractylis de l'oued Inçokki m'a paru devoir constituer une espéce nouvelle, malheureusement il n'avait pas encore fleuri. Erythræa spicata Pers. var. — Igostein. Fruits plus petits, en épis plus denses que dans le type. Trichodesma africamum L. — Oued et Haci Incokki. Antirrhinum ramosissimum Cosson, var. spinosissimum Nob. — Rameaux gréles, verts, trés intriqués, trés rameux, spinescents. Oued Inçokki, Eladadra. C'est peut-être V'A. intricatum J. Ball. La forme ordinaire à rameaux rougeâtres, plus fermes, moins rameux, depuis Gardaia. ‚ Linaria sagittata Poiret, var. linearifolia. — Feuilles toutes linéaires filiformes. Oued Inçokki, Ain Guettara. Ball a signalé une forme analogue dans le sud du Maroc. Euphorbia Peplus L. — ln Salah, Gardaïa. Sur le littoral nous n'avons que l'E. peploides Gouan. 1l est curieux de retrouver Е. Peplus dans le Sud. Euphorbia calyptrata Cosson, var. involucrata Nob. — Plante puissante trés feuilléeà feuilles longuement linéaires, dressées, entiéres, un peu denticulées au sommet; capsules trés grosses (7 millimètres sans les styles); feuilles florales brusquement dilatées à la base et con- dupliquées, formant par leur rapprochement une coupe comparable à celle des Dipsacus, mais sans qu'il y ait soudure. J'avais d'abord con- sidéré cette plante comme un type spécifique nouveau, et je crois qu'il CAMUS. = SAULES DE LA VALLÉE DE L'OISE. 253 peut constituer une bonne sous-espèce. L'identité des organes floraux et de la graine m'a amené à le réunir à l'espèce de M. Cosson, le feuillage et le port variant beaucoup dans le genre Euphorbia. Il existe dans l'herbier Cosson un pied de cette variété venant aussi de l'extréme Sud. Euphorbia Flamandi spec. nov. — Racine gréle, vivace. Tiges minces, décombantes ou dressées, striées. Plante glabre, un peu glauque. Feuilles toutes semblables y compris les feuilles florales, étroitement linéaires (3-5 centimétres sur 1-2 millimétres), trés entiéres, aigués. Fleurs solitaires dans les dichotomies, distantes. Périanthe petit, obconique, glabre, violacé, à lobes peu marqués; glandes invo- lucrales bicornes à cornes fines, dirigées en avant, pas trés longues; capsule de 4 millimétres, à coques cylindriques, lisses; styles diver- gents, bifides. Graines oblongues toutes couvertes de tubercules irré- guliers d'aspect terreux ; caroncule discoide appliquée sur la graine, un peu ёсһапсгёе en avant. Насі Inçokki, bord du Redir, oued Incokki. Cette plante par sa graine rappelle ГЕ. glebulosa Cosson, prés de laquelle il convient de la placer, toutefois la graine méme est plus longue et la caroncule n'est pas pédiculée. J'aurais encore à signaler deux ou trois Salsolacées qui récoltées sans fleurs ni fruits, n'ont pu étre exactement déterminées. Une, récoltée entre Ers Mellen et Kheneieg, parait être un Salsola voisin du Salsola iner- mis d'Égypte. Quelques échantillons de Tamarix, sans fleurs ni fruits également, sont demeurés douteux (1). M. G. Camus fait à la Société la communication suivante : LES SAULES DE LA VALLÉE DE L'OISE; LOCALITÉS NOUVELLES DE PLANTES RARES DE LA MÉME RÉGION, par M. E.-G. CAMUS. Poursuivant nos recherches sur les anomalies florales dans le genre Salix, nous avons dirigé nos investigations de maniére à faire en méme temps la statistique presque individuelle des Saules dans la vallée de l'Oise. Nous avions les années précédentes exploré et vu, autant que possible un à un, tous les Saules qui bordent cette importante (1) Les Graminées seront étudiées par M. le D" Trabut et feront l'objet d'un article complémentaire. 254 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. rivière depuis l'écluse de Boran jusqu'à Auvers, ainsi que les emprunts (1) du chemin de fer du Nord, qui suit à peu prés le cours de l'Oise. Cette année, en plusieurs jours nous avons exa- miné sur les deux rives la partie de l'Oise située entre l'écluse de Pontoise et le point terminant de Fin-d'Oise. Soit pour l'ensemble des parties explorées, 60 kilométres environ sur chaque rive, indépendamment des emprunts. Nous croyons, aprés ces explo- rations méthodiques, avoir laissé peu à glaner dans cet ordre de recherches. Nous demandons à la Société la permission de lui faire connaitre le résultat de nos observations quant à la statis- tique, réservant pour une époque ultérieure celles qui concernent les anomalies florales. Les barrages et écluses forment des divisions importantes sur lesquelles on doit se baser pour tracer les itinéraires. Entre l'écluse de Boran et l'Isle-Adam, le chemin de halage est sur la rive droite, c'est donc sur la rive opposée que se trouvent les Saules en abondance. La rive droite n'est intéressante qu'entre le pont de l'Isle-Adam et Jouy-le-Comte. Entre l'Isle-Adam et Pon- toise, c'est au contraire la rive droite qui est la plus favorisée. Entre Pontoise et Fin-d'Oise, la rive gaucbe est encore presque complétement dépourvue de Saules et la rive droite, moins riche en quantité qu'en amont, est cependant encore d'un grand intérét. Entre Champagne et Pontoise les emprunts du chemin de fer sont pourvus de riches colonies, mais il n'est permis d'y puiser de récoltes qu'à la condition de ne pas étre vu. Peut-étre aurait-on assez facilement la permission en la demandant au chef de sec- tion, mais, jusqu'à présent, il nous a suffi de nous tenir loin des regards indiscrets. Voici l’énumération des espèces et hybrides que nous avons constatés : | Salix viminalis L. — CCC. Partout. — var. f. angustissima Coss. et Germ. — R. Emprunt du che- min de fer à Jouy-le-Comte. S. alba L. — CCC. Partout, surtout sur les bords des petits af- fluents de l'Oise. (1) Sous ce nom on appelle les parties marécageuses d’où l’on a extrait les sables et terres nécessaires à la construction des remblais de la voie. S. S. л CAMUS. — SAULES DE LA VALLÉE DE L'OISE. 255 . balylonica L. — R. L'Isle-Adam, planté dans l'ile et dans une propriété particulière; dans un parc vis-à-vis Jouy-le- Moutier. | . fragilis L. — Peu commun, Valmondois trois ou quatre indi- vidus, Auvers, Pontoise, Jouy-le-Moutier (1). . triandra L. — CCC. Plusieurs variations, feuilles plus ou moins larges et glaucescentes ou non sur la face inférieure. cinerea L.— CC. Assez répandu de Doran à Pontoise, mais localisé sur plusieurs points; C. dans les emprunts, plus rare au-dessous de Pontoise. caprea L. — Beaucoup moins répandu que le S. cinerea, de- vient cependant assez commun dans les emprunts. purpurea L. — Peu commun, Champagne, Jouy-le-Comte, Méry, Auvers, Pontoise, Vauréal, Fin-d'Oise, rive gauche. R. A signaler l'absence, que nous croyons absolue, des Salix re- pens et S. aurita. Les hybrides que nous avons récoltés sont : X S. affinis Gren. et Godr. o accuminata p. p. = S. Caprea- viminalis Wimm., Jouy-le-Comte, 9; Auvers, сў; Pon- toise, 9; Cergy, 9 (2). X S. capreformis Wimm., in Flora. — Mémes parents. — Un seul individu 9, à Cergy. X S. Smithiana Forbes = S. cinerea-viminalis Wimm., Au- vers, сў; Pontoise, ©; Cergy, сў; Fin-d'Oise. X S. nitens Kerner = S. Smithiana var. nitens Gren. et Godr., Cergy, 9. K S. viridis Fries = S. alba X fragilis Wimm. — Deux indi- vidus сў à Jouy-le-Moutier. X S. undulata Ehrh. = S. triandra X alba Wimm. — Valmon- dois, 9. Cette plante, dont les stations sont assez fréquentes sur les bords dela Seine, de Saint-Germain à Epinay, et sur (1) A Verneuil, au-dessus de Creil, sur la rive gauche, la seule pourvue de Saules, nous avons récolté, au mois de juillet, une forme magnifique munie de chatons femelles. (Note ajoutée pendant l'impression.) (2) Nous avons trouvé le Salis affinis f. denudata Wimm. entre Gisors et Bazincourt (Eure). 256 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. les bords de la Marne, dans la presqu'ile de Charenton, est très rare sur les bords de l'Oise. Nous ne connaissons que le pied de Valmondois dans la vallée. | x Salix hippophaefolia Thuill. = S. triandra-viminalis v. polyphylla Wimm. et Kr. — Pontoise, prés de l'écluse; Cergy ; entre Auvers et Valmondois (forme à feuilles larges). x x S. mollissima Ehrh = S. superviminalis-amygdalina J. Kerner. = Mériel, o — Nous avons trouvé le S. mollissima d en trés bel état, le 20 mai à Gennevilliers. x S. speciosa Host. = S. fragilis-triandra Wimm. — Entre Auvers et Valmondois 9. x S. rubra Huds. — S. viminali-purpurea Wimm. — RR. Au- vers Q, arbuste maltraité par les cordages de la batellerie. х S. Forbyana Smith = S. rubra B. Forbyana Wimm. — RR. Bords de l'Oise entre Jouy-le-Comte et Parmain sur la rive droite; o méme observation que le précédent. En comparant la vallée de l'Oise à celle de la Seine et de la basse Marne, nous remarquerons la plus grande rareté du X S. undulata, du S. purpurea et de ses hybrides. C'est la seule obser- valion importante que l'on puisse faire. Les mémes espéces exis- tent dans des proportions à peu prés analogues et la similitude est reflétée sur les hybrides, sauf les exceptions que nous avons signalées. Dans une excursion faite à Luzarches, le 20 mai dernier, nous avons récolté, prés de la gare, le X Salix affinis; le X Salix Rei- chardlii Kerner (S. polymorpha Host), S. [caprea-cinerea Host, nous a donné un magnifique exemplaire, dans le bois, quelques mètres au-dessus du petit marais de Chaumontel. Dans ces excursions faites en vue de l'étude des Saules, notre altention étant fixée sur ces arbustes d'une maniére assidue, nous avons trouvé peu de plantes intéressantes. Cependant nous cite- rons le Muscari neglectum Guss. dans un petit bois au bord de l'Oise, à 1 kilométre en amont de Cergy. Cette espéce y est abon- dante, mais localisée. A noter aussi l'Óphioglossum vulgatum, dans une partie tourbeuse prés d'un chemin qui va du marais de Chaumontel à la route de Coye. Cette Fougére, trés rare dans cette région, a échappé aux recherches de de Lens, qui a herborisé à Luzarches et dans les environs avcc beaucoup de succès. MALINVAUD. = ORTHOGRAPHE DE QUELQUES NOMS BOTANIQUES. 257 M. Malinvaud fait la communication suivante : ORTHOGRAPHE DE QUELQUES NOMS BOTANIQUES ; par M. Ernest MALINVAUD. lM. -- NOUVEAUX DÉTAILS А PROPOS DE PIRUS. — DOIT-ON ÉCRIRE SYLVESTRIS OU SILVESTRIS? Nouveaux détails au sujet de Pirus. Notre confrére M. Husnot nous a obligeamment signalé la note suivante, qu'on trouve, avec un renvoi au bas de la page, à l'article Piriforme dans le Dictionnaire de Botanique de Germain de Saint- Pierre (1): les mots Pirus (Poirier) et Pirum (poire) sont souvent écrits Pyrus et Pyrum, mais cette orthographe est fautive, parce que ces mots n'ont point uue origine hellénique. Le nom grec de Poirier est Apios (4x), mot qui, par un bizarre caprice, désigne aujourd'hui un geure de la famille des Papilionacées-Phaséolées. L'orthographe Pyrus et Pyrum a en outre l'inconvénient de donner lieu à une confusion avec les dérivés des véritables mots grecs pyr (feu) et pyros (blé), tels que Pyracantha (Buisson-ardent), Diospyros (Blé-de-Jupiter), Agropyrum (Dlé-sauvage), Fagopyrum, mot hybride qui signifie grain de Blé ressemblant au fruit du Hétre (Fagus). C'est pour cette méme raison que Pirole [dont les feuilles ressemblent à celles du Poirier (Pirus)} doit s'écrire par un i, et non par un y. (Note communiquée par M. de Schenefeld). L'analorie de ces observations signées avec la note anonyme précédemment extraite d'un ouvrage du comte Jaubert confirme l'attribution que nous avons faite de celle-ci а W. de Schænefeld. Doit-on écrire sylvestris ou silveslris? Comme pour Pirus, la graphie avec y est incorrecte, mais ici la faute est plus légére. Les doctes ne sont point d'accord sur l'étymologie du mot silva. Isidore de Séville (2) le fait dériver de Sääen (lignum) par corrup- tion de zyliva ; un autre érudit, de silendo (3), à cause du silence (1) Nouveau Dictionnaire de Botanique (Paris, 1870), p. 1065. (2) Isid. de Séville, Loc. cif., lib. XVII, cap. vt. j (3) Pierius ad Ecl. IV, quod in veteribus libris silva scribatur per i, putat silvam a silendo dictam esse, quia fit locus silens. Sed interdum upsilon in à convertitur, quomodo a aœtómos est stipes, etc. (Vossius, Etymolog., р. 501). T. XLVII. (séances) 17 258 . SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. qui règne dans les forêts. Une dérivation plus généralement ad- mise est expliquée en ces termes par Vossius (1) : ... est ab Ca, spiritu aspero in s converso, quomodo ab ZE est sex, ab шоо semis, insuperque inserto v consono, quà ratione ab &opvoç est avernus, etc. - Cette étymologie justifie l'orthographe avec y qui a prévalu en français : sylvain, sylvestre, sylvie, etc., mais n'a pas la même conséquence en latin où l'upsilon grec se change souvent en 7. On doit, dans ces questions d'usage, s'en rapporter aux régles adoptées par les auteurs classiques. Or il est certain que Virgile écrivait avec un à le premier mot du vers harmonieux ` Silvestrem tenui musam meditaris avena et cette orthographe était celle des écrivains de la bonne lati- nité (2): toutefois la graphie fautive sylvestris, sanctionnée par Linné, ne donnant pas lieu, comme Pyrus, à des équivoques éty- mologiques, cette atiénuation, sans légitimer absolument un usage incorrect, permet d'accorder pratiquement une moindre impor- tance à son redressement. . Depuis déjà quelques années, un retour paraît se dessiner, dans la littérature botanique, vers l'emploi de la graphie classique silvestris, silvaticus, etc., et il est juste d'ajouter que ce sont prin- cipalement des confrères d’outre-Rhin qui ont donné ce bon exemple; hátons-nous de le suivre. En matiére d'orthographe latine, c'est à la tradition léguée par le trio classique Virgile, Ho- race et Cicéron, que toujours l'usage devrait revenir, lorsqu'il s'en est temporairement écarté. M. le Secrétaire général fait connaitre les communications suivantes : (1) Loc. cit. (2) Silva et ses dérivés étaient écrits avec un i par Cicéron, Horace, Ovide, Lucrèce, Quintilien, Sénèque, etc. Robert Etienne, dans son Thesaurus, men- tionne l'orthographe sylva, etc., mais en renvoyant à silva. LETTRES А M. MALINVAUD. 259 LETTRE DE M. C.-A. PICQUENARD А M. E. MALINVAUD. Quimper, le 25 juillet 1900. Cher Monsieur, Je désire attirer l'attention des membres de la Société botanique de France sur une nouvelle localité finistérienne du Fissidens polyphyllus Wils. La plante est fort bien représentée dans cette localité, qui s'ap- pelle Reier an Dioull (les roches du diable). Les roches que j'ai visitées s'étendent sur la rive gauche de l'Ellé, en bordure de la commune de Guiligomare'h. Certaines de ces roches sont plus ou moins immergées; d'autres s'élévent sur la rive du fleuve ou sur les flanes des coteaux. Elles m'ont fourni, en outre du Fissidens polyphyllus, les espéces suivantes : Hep- pia Guepini, Platysma glaucum, Alectoria jubata, A. bicolor, Hyme- nophyllum tunbridgense, el je ne doute pas que cette belle vallée, ainsi que celle du Scorff qui lui est parallèle, ne réserve d'agréables surprises aux cryptogamistes qui voudront s'y rendre. Je vous signale maintenant un monstre végétal comme vous n'en avez probablement jamais rencontré. Il s'agit du Châtaignier de Kerseoc'h (commune de Pont-l'Abbé). Cet arbre, dont vous trouverez ci-incluse la photographie, est encore trés vigoureux; il est entouré de onze autres Châtaigniers de diamètres également fort respectables, mais beaucoup moins anciens que le géant qui est peut-étre leur pére (?). Le tronc du gros Châtaignier offre, à une hauteur moyenne de 1 mètre, une circon- férence de 15 mètres. Malheureusement ce géant est privé de son sommet, mais il n'est pas encore creux et les énormes branches qu'il fournit, à partir d'une hauteur d'environ 3 mètres, forment à sa respec- table vieillesse le plus beau diadéme qui se puisse voir. Recevez, etc. LETTRE DE M. HENRY, professeur à l'École forestiére de Nancy, А M. E. MALINVAUD. Nancy, 7 juillet 1900. Monsieur le Secrétaire général. La lecture, dans le dernier Bulletin (p. 154), de l'intéressante décou- verle de l'Arceuthobium Oxycedri sur un Genévrier de Phénicie m'a remis en mémoire un fail rare de dimorphisme constaté dans la province espagnole de Tarragone par notre collégue, M. José Secall, ingénieur des forêts et professeur de botanique à l'École forestière de l'Escorial. 260 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. Il s'agit, comme vous le voyez d'après la Note de M. Secall que je vous envoie, de la transformation brusque des feuilles de la parlie supérieure d'un rameau de Juniperus communis. D'aciculaires elles deviennent squamiformes et semblables à celles du J. phenicea. Ce dimorphisme, trés rare à ce que je crois, aidera peut-étre à faire comprendre l'instal- lation de l'Arceuthobium (connu seulement sur les Genévriers acicu- laires) sur les Juniperus à feuilles squamiformes en montrant que la nature réalise parfois les deux formes sur le méme arbre (1). Veuillez agréer, etc. M. Heckel fait à la Société la communication suivante : SUR L'ILONDO DES M'PONGUÉS OU ENZÉMAZI DES PAHOUINS, . NOUVELLE ESPÈCE DU GENRE DORSTENIA AU CONGO FRANÇAIS; par M. Édouard HECKEL. Il y a déjà plus d’une année, j'ai reçu de M. Autran, agent d’exploration au Congo, le très zélé correspondant de l'Institut colonial de Marseille, une racine aromatique d'odeur très agréable. Depuis peu l'envoi a été complété, sur ma demande, par le R. P. Klaine, qui m'a donné la plante productrice, sans fleurs ni fruits. C'est, très sûrement, le Dorstenia Klainei Pierre, dont l'auteur a bien voulu me donner, non la diagnose encore inédite, mais ses notes d'herbier que je crois: devoir consigner ici, en attendant de plus amples matériaux de détermination pour cette singulière plante : | Dorstenia (2) Klainei sp. nov.; frutescens; ramulis, petiolis, et nervatione subtus plus minus hispidulis; foliis oblongis vel obovato (4) Cette observation doit étre rapprochée de celle qu'on trouve en ces termes dans la Flore de France de Grenier et Godron (t. II, p. 159), à propos du Juniperus phoenicea : « Nous avons décrit les feuilles habituelles de cette » plante, mais accidentellement on observe quelquefois, sur les jeunes ra- » meaux, des feuilles plus allongées, demi-étalées, brièvement cuspidées, » qui rappellent la forme des Genévriers de la section précédente (Oxyce- » drus). Le J. Sabina offre aussi, et méme plus souvent, cette particularité ›. H est donc assez probable que le fait de la coexistence des deux sortes de feuilles peut se rencontrer, exceptionnellement et à des degrés divers, sur la plupart des espèces du genre. (Ern. M.) | (2) Cette Dorsténie diffère trés peu du genre Dorstenia: d'après M. Pierre; soit par des stipules trés petites, un réceptacle linéaire, la. présence d'un pis- tillode, etc. M. Pierre n'a vu ni le fruit ni. l'embryon de cette plante ; mais, d'aprés les ovaires noués, le fruit ne doit pas différer de celui de Dorstenia. HECKEL. — DORSTENIA KLAINEI. 261 oblongis, cuspidatis, basi ima obtusis attenuatisque, vel subrotundatis, integris, membranaceis, supra paulo brunneis, costulis utrinque 8-10 subtus graciliter elevatis; petiolis antice leviter canaliculatis, quam limbus 4-plo brevioribus ; receptaculis papillosis solitariis, stipite lon-' gioribus, basi rostratis, superne lineari-elongatis, lobis perianthi val- vatis glabris; pistillodio columnari apice trilobo sat dilatato. Receptaculi forma, pistillodii presentia, præcipue a Dorstenia differt. Dorstenia ex Bentham et Hooker (Gen. plant.) semper a pistillodio destituta quoad receptaculi morem planta Klaineana sat aliena videtur. Arbrisseau qui a été indiqué au Gabon, par le R. P. Klaine, comme recherchant le long de certains cours d'eau. Les femmes indigénes en emploient la racine trés agréablement parfumée pour confectionner des colliers qu'elles portent au cou. L'écorce seule est l'organe de localisation des cellules sécrétantes de l'huile essen- tielle qui lui donne une partie de son parfum : ces cellules sont beaucoup plus abondantes dans la racine (écorce) que dans la lige, mais ne se distinguent pas des autres cellules de l'écorce. Dans la tige le bois est très développé, la moelle très féculente y est beaucoup moins développée que dans la racine oà elle prédo- mine et oü les éléments libéroligneux sont isolés et cunéiformes. La zone scléreuse de l'écorce est formée d'éléments isolés ou groupés par trois ou quatre. La feuille n'a pas de tissu aqueux : les stomates sont portés par les deux épidermes, supérieur et in- férieur, et au centre d'une cellule épidermique à parois trés sinueuses. J'ai dit plus haut que cette plante est singulière : elle fixe l'at- tention, en effet, par l'odeur trés prononcée de ses racines qui rappelle celle de la Féve de Tonka un peu musquée. Aussi est- elle également emplovée pour parfumer le linge, à la façon du Bétiver (Andropogon muricatum). En réalité, cette odeur semble étre l'accentuation de celle qui est faible et agréable dans la racine de Dorstenia brasiliensis Lam., plante médicinale qui croit au Brésil, au Pérou et dans les Antilles. Une eau distillée de cette racine, que j'ai préparée, est trés fortement parfumée et con- serve son odeur d'une facon durable. Tout faisait supposer que celte racine renferme de la coumarine, mais M. le professeur Schlagdenhauffen de Nancy, aprés analyse minutieuse, vient d'ob- tenir un principe cristallisé odorant, qu'il nomme pseudocouma- rine et qui est un homologue de la coumarine. 262 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. M. Finet fait à la Société la communication suivante : LES ORCHIDÉES DU JAPON, PRINCIPALEMENT D'APRÈS LES COLLECTIONS DE L'HERBIER DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS; раг M. E.-Aeh. FINET. ` Cette énumération, outre les collections déjà anciennes du Mu- séum, comprend les plantes recueillies plus récemment parle R. P. Urb. Faurie, dans la moitié septentrionale du Nippon et les iles de Sado et de Yeso. Ces collections complétent celles que le D' Sa- valier avait récoltées dans le Nippon méridional et l'ile de Sikok et permettent d'avoir une vue d'ensemble sur la répartition de la famille des Orchidées dans l'archipel du Japon. Quelques échantillons, récoltés par le P. Faurie et le Dr Savatier, faisaient défaut dans l'Herbier du Muséum; ils ont été trés gra- cieusement mis à ma disposition par MM. Barbey, de Candolle et Drake del Castillo. 1. OBERONIA JAPONICA Maximowiez. — Syn. Malaxis japonica Fran- chet et Savatier.. Savatier : 3062, in montibus circa Yokoska. — Faurie : 15530, Oyama, février 1895. Spécial au Japon. 2. Liparis JAPONICA Maximowiez. — Syn. Microstylis japonica Miquel. Maximowiez : Ssiginopi, prés Hakodate, 1861. — Faurie : 1100, bords du lac de Sobetsu, septembre 1887; 5734, foréts de Yesoshi, juillet 1890; 5844, forêts de Nambu, aoüt 1890; 6777, côte de Oginohama, octobre 1890; 10335, plaine de Toma-komai, juillet 1893; 13345, Mim- maya, Nippon, juillet 1894. Spécial au Japon. З. Liparis KRAMERI Franchet et Savatier. Kramer : 1320, in monte Higo, province de Chochiou, Nippon. — Tschonoski : prov. de Nambu, 1865. — ? : Kinomotomura, prov. de Кїї: - Faurie : 13283, ilot du lac de Towada, juin 1894; 13370, Katta- san, juillet 1894. Spécial au Japon. FINET. — ORCHIDÉES DU JAPON. 263 4. MicnosTYLIs MONOPHYLLOS Lindley. Faurie : 5398, foréts d'Abashiri, juillet 1890 ; 8265, Kariba-san, juillet 1892 ; 10872, Akkeshi, août 1893. Commun au Japon, à l'Amérique du Nord, à l'Europe; s'avance jus- qu'au Thibet, par Pékin, le Yunnan, monte au nord jusqu'au Kamt- chatka. 9. LiPARIS LILIIFOLIA Richard. Faurie : 338, Yeso; 4308, montagnes de Yamagata, juillet 1889; 658, au pied du volcan de Mori, Nippon, juillet 1887; 921, montagnes de Hakkoda, Yeso, juillet 1886; 4308, montagnes de Yamagata, Nippon, juillet 1889; 10457, Sobetsu, juin 1893. Commun au Japon et à l'Amérique du Nord (Pensylvanie et État de New-York). 6. LiPARIS PARADOXA Reichenb. f. — Syn. Empusa paradoxa Lindl. Maximowiez : Nagasaki, 1863. S'étend à l'Ouest sur le continent jusqu'aux Sikkim enj passant par le Yunnan. 7. LIPARIS PLICATA Franchet. ` ` Kramer : 1320 bis, Yedo, in horto. 8. EPHIPPIANTHUS SACCHALINENSIS Reichenb. f. | Faurie : 2963, plateau de l'Asari-yama, au milieu des Bambous, à 1500-2000 mètres alt., août 4888; 5944, commun dans les forèts hu- mides du Ganju, aoüt 1890. Cette espèce n'était connue que dans l'ile Sacchalin ой l'avait trouvée Schmidt. 9. Pergamena, novum genus (PI. ҮШ). Diagn. gen. : Herba terrestris ; rhizoma sympodiale, repens, vaginatum, radices fibrosas emittens. Folium solitarium, petiola- tum; scapus erectus, vaginatus, uniflorus. Flos erectus; sepala et petála libera, erecta; labellum liberum, ecalcaratum, planum, unguiculatum, appendiculatum. Columna elongata, apoda, alata; clinandrium cavum et rostellum porrectum, more generis Cœlo- gynes; stigma cavum. Anthera opercularis, imperfecte 2-locula- ris; pollinia 4, retinaculo membranaceo, lato affixa; glandula inconspicua. “ра; Sp. : P. wmimeora Sp. nov. — Herba humilis, terrestris. Hliizoma elongatum, tenue, cylindricum, sympodiale, vaginatum, radices paucas, fibro- 264 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. sas, villosas emittens. [Caulis brevis, basi 2-vaginatus. Folium solitarium, pergamenum, 9-nervosum, ellipticum; apice acutum, basi longe petiolatum, petiolo scapi basin amplectente. Scapus elongatus, 2-vaginatus, uniflorus. Flos erectus, brevissime pedicellatus; sepala libera, posticum late-lanceolatum, acutum, 3-nervosum, lateralia subsimilia, paulo angustiora, J-nervosa; petala longe-ovata, acuta, 3-nervosa. Labellum ecalcaratum, basi erectum, dein li- berum, unguiculatum, cum sepalis et petalis æquans; limbus utroque latere ovatus, sub-trilobus; inter lobos ad basin laminæ duæ membranaceæ, paral- lelæ, more generum Oreorchis et Aplectri; margines erosulæ, recurvæ. Co- lumna erecta, alata, elonga!a, paulo incurva; clinandrium profunde cavum, marginibus oblique truncatis, dentatis; rostellum porrectum, semi-orbiculare, stigmati incumbens; stigma concavum, triangulum. Anthera imperfecte 2-lo- cularis, galeata, marginibus clinandrii abscondita; pollinia 4, cerea, obo- vata, concavo-convexa, per paria sibimet applicata, retinaculo membranaceo affixa; retinaculum oblongum, postice liberum, ad anteriorem rostelli partem (per glandulam viscosam, lunatam ?) adhærens. Bractea cum ovarii dimidia parte æquans. Plante de 12-16 centimétres de hauteur, d' aspect membraneux ou parcheminé rappelant, sur le sec, le Calypso borealis; feuilles de 19 centimètres de longueur totale; limbe де 5-7 de longueur sur 1,5 2 centimètres de large; hampe de 12-14 centimètres. La première brac- tée stérile se trouve un peu au-dessus de la feuille; la seconde, un peu au-dessous de la fleur. Fleurs de 2 centimètres de longueur, de l'extré- mité du pédicelle à la pointe des sépales. ` ‚ Ce genre est trés voisin du genre Calypso dont il a absolument. le port et une partie des caractéres ; il en différe par le labelle plan et non concave, la colonne beaucoup moins ailée (un peu plus que dans un Mazillaria, par exemple), et par le rhizome grêle et allongé qui. rem- place le bulbe bien net du Calypso. Le pollinaire est sensiblement identique à celui de ce dernier, c'est-à-dire qu'il adhère au rostellum par la partie antérieure d'un rétinacle membraneux, plat et large, sans qu'on puisse nettement constater la présence d'une glande vis- queuse. Le labelle est presque celui. du genre Oreorchis, mais avec les lobes latéraux presque nuls. : Faurie : 13179, foréts de Kayashimoe, à 1500 mètres altit., j juin 1894- 10. Oreorcuis PATENS Lindley. — Syn. O. lancifolia A. Gray. Faurie : 2486 et 2487, ile de Sado, juin 1888; 4026, forêts du promon- toire d'Yesan ; 5703, forêts d'Yesashi, juillet 1890; 7056, bord des tor- rents au pied des montagnes d'Iwanai, juin 1894; 7127, au pied des montagnes de Sapporo, juin 1891. , 11. OREORCHIS PATENS Lindley var. gracilis Franchet et Savatier. Maximowicz : Hakodate, 1861. — Faurie : 448, au pied du: volcan FINET. — ORCHIDÉES DU JAPON. 265 de Mori, juin 1887; 645, montagnes de Shichinohe, juin 1886; 653, volean de Mori, juillet 1887; 5448, foréts de Shibecha, juin 1890; 8037, forêts d'Yesan, juin 1892 ; 9926, Shakotan, juin 1893; 10455, bords du lac de Toya, juin 1893; 13139, , Hayashine-san, juin 1894. 12. DENDROBIUM MONILIFORME Swartz. — Syn. D. japonicum Lindley. Maximowicz : Kundsho-san, Nagasaki, 1861. — : Savatier : 1322. — Faurie : 7630, Utsunomya, « apportée des montagnes voisines de Nikko, ой elle est spontanée, m'a-t-on dit », mai 1892; 11896, cimetière de Kochi; novembre 1893. Spécial au Japon. 13. DENDROBIUM REPTANS Franchet et Savatier. — Syn. Eria japonica . Maximowiez. Savatier : 1427, Nippon. — ? : Osumi, septembre 1888. Le pollen et l'anthére manquent dans la fleur unique de l'échantillon type; il parait difficile de se faire une opinion sur le genre de cette plante, l'inflorescenée terminale cependant convient mieux au genre Dendrobium qu'au genre Eria; le second échantillon ne possède qu'une fleur en trés mauvais état et en voie de fructification. Spécial au Japon. | i 14. CIRROPETALUM JAPONICUM Makino. Faurie : 11885, rochers dans le cimétière de Kochi, novembre 1893. Spécial au Japon. ЖШШЕ 15. BLETIA HYACINTHINA R. Brown. — Syn. B. gebina Blume. Maximowicz : entre Kamakura et Kanafana, Yokohama, mai 1862. _ Savatier : 1330-1331, près Kamakura, 1866-1874. — Oldham : 833, Nagasaki, 1862. — Faurie : 4292, jardin de la mission à Sendai, juillet 1889. Assez rare au Japon, oü elle est cultivée, cette espèce se rencontre trés abondamment au Yuunan et au Su-tchuen, avec des différences de port trés considérables. 16. CALANTHE BREVICORNU Lindley. Faurie : 673, bois prés de Mori, juillet 1887; 1006, mont de Koye- boshi, prés Noesi, juillet 1886; 4566, forêts de l'Osore-san, août 1889; 5379, forêts d'Abashiri, juillet 1890; 13235, Towada, juin 1894. S'étend à l'ouest sur le continent jusqu'aux Sikkim Himalaya; mais n'est jusqu'ici, représenté, entre les Sikkim et le Japon; que pat aa va- riété megalopha.. io; ... b: n LOR] 266 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. 17. CALANTHE BREVICORNU Lindley var. megalopha Franchet.- Syn. C. megalopha Franchet. Différe de l'espèce (уре de Lindley parle labelle et le port. Labelle à lobes latéraux petits, presque rectangulaires, arrondis aux angles; lobe médian presque carré, trés développé, échaneré, avec un apicule entre les deux lobules; toute la marge fortement ondulée-crispée; créte caractéristique de la variété, formée de 3 lames épaissies, caronculées, occupant le centre du lobe médian et chacune de ces lames se divisant plus ou moins complétement en deux et quelquefois en trois feuillets parallèles, épais et caronculés. Hampe florale s'élevant au centre du cornet formé par les feuilles encore imparfaitement développées, qui la cachent jusqu'à la moitié de sa hauteur; les fleurs sont cependant presque toutes complétement épanouies. Faurie : 407, foréts de Yeso, juin 1887 ; 528, environs d'Aomori, juin 1886. . ER Le C. megalopha Franchet à été pour la première fois trouvé au Thibet oriental, dans la province de Moupin, par l'abbé David, en 1870; puis postérieurement par le P. Soulié, à Ta-li; la forme de l'éperon est un peu variable; tandis que, dans certains spécimens du C. brevicornu Lindley, il affecte la forme conique, courte et obtuse, dans d'autres il se présente comme un sac hémisphérique assez peu saillant; c'est cette derniére forme qu'il revét dans la variété megalopha. 18. CALANTHE PUBERULA Lindley. — Syn. C. reflexa Maximowicz. Maximowiez : Tomats, prés Nagasaki, 1863. — ? : Nachi, province de Kii, mai 1888; Osumi, septembre 1887. ll n'y a aucune différence entre le C. puberula Lindley, de l'Hima- laya, du Yunnan et du Su-tchuen et la plante décrite par Maximowiez, sous le nom de C. reflexa etoriginaire du Japon. J'ai pu comparer deux échantillons distribués: par l'Herbier du Jardin botanique de Saint- Pétersbourg, et conservés, l'un dans l'Herbier du Muséum, l'autre dans l'Herbier de M. Drake, et provenant tous deux du Japon; ils sont ab- solument identiques aux spécimens du continent. Le labelle est un peu variable d'une plante à l'autre et souvent méme d'une fleur à l'autre; le lobe médian est tantôt tronqué, avec un acumen, tantôt progressivement acuminé. Le pollen est le méme dans les plantes japonaise et chinoise. 19. CALANTHE STRIATA R. Brown. — Syn. G. discolor Lindley, C. Sie- boldi Decaisne, C. bicolor Lindley, Amblyglottis violacea Hort. Góring : Japon, 1851. — Zöllinger : 440, Japon. — Wright : Japon, 1853-1856. — Maximowiez : Yuwaya-yamia, 1863; Miadzi, prés de Na- gasaki, 1863. — Savatier : 1328 bis, 2724, 3474, Yokoska, 1866-1874. FINET. — ORCHIDÉES DU JAPON. 267 — Rein: 3521-3522, Kiu-siu, mai 1875. — Vidal: 3569, Tomioka. Nippon. — Oldham: 835, Nagasaki, 1863. — Faurie : 447, montagnes d'Aomori, mai 1886; 3893, montagnes d'Yesashi, juin 1889; 1681, envi- rons de Yokohama, avril 1892. Cette espéce ne parait exister qu'au Japon, de Kiu-siu au nord du Nippon, et au Fo-kien, en Chine; trés polymorphe, elle a servi de matiére à des espèces multiples, mais à peu prés impossibles à distinguer les unes des autres ; les caracteres tirés de la forme absolue du labelle et des crêtes de ce méme labelle, de la pubescence et de la longueur de l'épe- ron sont éminemment individuels et m'ont décidé à réunir en une seule toutes les espèces énoncées plus haut. Les seuls caractères sensiblement constants sont : la forme de la colonne courte, à clinandre creux, rostel- lum profondément échancré en demi-lune, stigmate entier et transversal ; anthére rostrée ; pollinaire formé de huit pollinies de méme forme, en deux rangées superposées, réunies à une glande rhombique par un cau- dicule trés court et plat; labelle trilobé, à lobes latéraux presque aussi longs et plus larges que le lobe médian; sur le lobe médian, 3 lames parallèles de forme variable, Ja lame centrale ordinairement distincte parsa forme des deux latérales. 20. CALANTHE STRIATA R. Brown var. unilamellata A. Finet. Faurie : 528, Aomori, 1883; 7621, Utsunomya, mai 1892. Cette variété diffère uniquement du type par son labelle; les lobes latéraux sont oblongs, divariqués, coupés obliquement et dentelés à l'extrémité; le lobe médian, rétréci à la basesur la moitié desa longueur, est bi-lobulé sur l'autre moitié avec un apicule interposé entre les lo- bules oblongs arrondis; il n'y a, sur l'axe du lobe médian, qu'une seule lame réduite à une cent saillante, incombante ; les deux lames latérales n'existent plus qu'à l'état de nervures à peine proéminentes ; tout le reste des caractéres de i fleur, ainsi que le port, sont ceux du C. striata ordinaire. 21. CALANTHE TRULLIFORMIS King et Pantling, var. hastala A. Finet. Cette variété diffère du type de l'Inde par : feuilles plus courtes; brac- tée aussi longue que la moitié de l'ovaire pédicellé; sépales et pétales glabres, de méme forme etde méme nervation que dans le type, mais moins acuminés ; labelle trilobé, hasté; lobes latéraux arrondis en ar- rière, brusquement tronqués en avant; lobe médian oblong-acuminé à bords irréguliérement dentelés; de la base du labelle jusqu'à la nais- sance du lobe médian, deux lames membraneuses, presque contigués à la base, divergentes au sommet, coupées brusquement à angle droit en avant; entre les deux, une troisième lame réduite à une nervure saillante et commençant à l'orifice de l'éperon pour finir à l'extrémité du lobe $ 268 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. médian; orifice et intérieur de l'éperon pubescents, ainsi que la partie centrale du lobe médian; quelquefois la nervure médiane se développe sur le disque en un appendice en forme de dent. Anthére, pollinaire, colonne et éperon de l'espéce type. Faurie : 1008, montagne de Koyeboshi, aux environs de Noesi, juillet 1886 ; 5408, foréts d'Abashiri, juillet 1890; 8316, montagnes entre Oto et Kudo, juillet 1892; 8129, foréts de Sapporo, juin 1892. L'espéce type n'a pas jusqu'ici été trouvée au Japon et n'y est repré- sentée que par sa variété hastata. 22. CYMBIDIUM ENSIFOLIUM Swartz. Maximowicz : Yedo, cultivé, 1862. 29. Cymbidium pedicellatum nov. sp. (Pl. IX, А). — Herba... Scapus 2-flo- rus, erectus, glaber, basi vaginis tribus ochreatis, ovatis-obtusis tectus ; ad medium quarta vagina, libera, obovata-obtusa. Bractea ovata, acuta. vix cum tertia longitudinis ovarii pedicellati parte œquans. Flos medio- cris, longissime et gracillime pedicellatus. Sepala libera, erecta, longe lanceolata, acuta, 5-nervosa; petala libera, erecta, oblonga, acuta, pau- lulum obliqua, 7-nervosa. Labellum ad column:e basin sessile, ambitu rhombeum, erectum, lobis lateralibus minutis, obtusis, incurvis; lobus medius triangularis, acutus; calli 2, prominentes, divergentes, a basi angustata usque ad mediam partem labellum percurrentes. Columna elongata, apoda, gracilis, apice clavata. Clinandrium antice oblique truncatum, convexum ; rostellum vix prominens,, stigmati transverso, angustato incumbens. Anthera extus fere 2-globosa, intus fere 2-locu- laris, opercularis; pollinia 4, cerea, per paria sibimet applicita, retina- culo membranaceo, anteriorem rostelli partem fingenti, affixa. Glandula obsoleta. Echantillon incomplet ; inflorescence seule de 12 centimètres de hau- teur, biflore au sommet, droite, mais formant à la base un crochet de 1,5, revêtu de 3 gaines, comme si elle avait pris naissance à la base d'un pseudo-bulbe volumineux ; ovaire pédicellé de 2*,8; fleur presque fermée de 12-15 millimètres de longueur. Savatier : Nippon. 24. CYMBIDIUM VIRESCENS Lindley. — Syn. C. virens Reichenb. f. Savatier : 1329, Yokoska. — Göring : Japon, 1851. — Zollinger : 139, Japon. — Dickins : Yokoska-hama, 1877. — Maximowicz : Yokohama, 1862. — Oldham: Nagasaki, 1862. — ? : Chichibu, province de Mu- rashi, 1887. — Faurie : 36, Kuroishi, avril 1887; 157, Aomori, avril 1886; 248, forêt de Kominato, mai 1886; 11996, montagnes de Tosa, novembre 1893. "BS "TE: D TE Т TRES 1 FINET. — ORCHIDÉES DU JAPON. 269 Se rencontre aussi sur la terre ferme jusqu'au Yunnan et au Thibet oriental. 25. CREMASTRA UNGUICULATA A. Finet. Faurie : 8093, forêts de Sapporo, juin 1892. 26. CnEMASTRA WaLLicHlANA Lindley. — Syn. Hyacinthorchis varia- bilis Blume. Maximowiez : Hakodate, 1867. — Savatier : 3367, province de Se- nano, Nippon. — Faurie : 442, montagnes d'Aomori, mai 1886; 695, au sommet du volcan de Mombetsu, dans les bois, juillet 1887; 5231, ile de Kunashiri, sur le bord de la mer, octobre 1889; 10156, foréts de Toya, juin 1893. Les numéros 442, 695 et 5231 sont bi-foliés ; 695 avec son inflores- cence tout à fait développée et les fleurs épanouies; 442 et 5231 avec leur inflorescence en voie de développement, atteignant à peiue la moitié de la longueur des feuilles et de port moitié plus humble que les autres échantillons, Espèce commune dans l'Inde, au Yunnan el dans le Su- tchuen. 27. LuisiA TERES Blume. - Syn. Epidendrum teres Thunberg. Maximowiez : Nagasaki, 1863. — Oldham : Nagasaki, 1862. 28. ARACHNANTE MOSCHIFERA Blume. Un seul échantillon de l'Herbier Desvaux, ayant | comme origine le Japon, mais sans nom de collecteur. Cette espèce, figurée par Kæmpfer (Amæn. exot., p. 868), n'est pas indigène, mais importée (probablement des Indes Hollandaises) et cul- tivée. 29. SancocniLus ЈАРОМІСОЅ Miquel. Faurie : 15529, Oyama, février 1895. Les fleurs épanouies manquent dans tous les échantillons; les boutons, assez nombreux, sont à demi engagés sous leur bractée; l'ovaire court parait trés briévement pédicellé. Le labelle, dans ces boutons, a trois lobes triangulaires dressés (le lobe médian fortement épaissi) et forme un sac presque hémisphérique; la colonne est trés courte, comme d'ordinaire dans ce genre ; le fruit est une capsule allon- gée, à 6 pans, de 27 millimétres de long sur Qmm 5 de diamètre, atté- nuée aux deux extrémités, mais d’une façon beaucoup plus marquée du côté de la colonne; le pédicelle égale en longueur la bractée florale, c’est-à-dire a 1 millimètre à 177,5 de long; les nervures et les soudures des carpelles sont réduites à des lignes saillante et à peu près em importance. Spécial au Japon. 270 ‚ SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. 30. ANGRÆCUM FALCATUM Lindley. — Syn. OEceoclades falcata Lin- dley, OEceoclades Thunbergii Miquel, Orchis falcata Thunberg, Limodorum falcatum Thunberg, Ærides Thunbergii Miquel (Ærides japonicum Reichenbach n'a rien de commun avec la présente espéce). Faurie : 11678, Matsuyama, novembre 1893. Spécial au Japon. 31. GALEOLA SEPTENTRIONALIS Reichenb. f. Faurie : 167, montagnes aux environs de Kominato, décembre 1886; 8313, montagnes entre Ota et Kudo, trés rare, juillet 1892. « Nom japonais : Tsuchi-akibi ; les fruits desséchés sont employés en infusion contre les maladies appelées Senki (maux de reins et maladie des voies urinaires); plante médicinale d'un emploi général dans les campagnes d'Aomori ». Note du P. Faurie. Spécial au Japon. 32. NEOTTIA MICRANTHA Lindley. Faurie : 7348, forêts de l'ile de Riishiri; juin 1891. Sur le continent asiatique aux Indes, au Thibet oriental et au Su- tchuen. 33. NEoTTIA Nipus-Avis Richard. Faurie : 153, Sobetsu, sur les bords du lac, dans les bois, juillet 1887; 5383, foréts de Sapins d'Abashiri, juillet 1890; 10158, forét de Toya, sur les bords du lac, juin 1893; 10266, foréts sur les montagnes de Yarashi, juillet 1893; 13284, forét de Towada, prés de la cascade. 34. LisrERA CONVALLARIOIDES Nuttall. Maximowiez : legit Tchonoski, à Niko, Nippon, 1864. — Faurie : 914, Hakkoda, aoüt 1887; 2964, croit entre les Bambous qui couvrent l'Asari-yama, 1500-2000 mètres alt., prés d'Otaru, août 1887. Se retrouve en Mandchourie, sur les bords du fleuve Amour et aussi dans l'Amérique septentrionale. П me parait y avoir eu confusion entre cette espèce et L. Escholziana, que M. Wiegand (Torrey Bot. club, 1899, pp. 151-171) considére comme identiques. Les deux espéces sont faciles à distinguer l'une de l'autre par des caractères absolument constants : la présence de deux lobes la- téraux bien marqués en forme de dent vers la base du labelle du L. con- vallarioides et les feuilles à peu prés cordiformes, suivant la description de Willdenow : « fol. cordata, obovata, acuta ». Dans le L. Eschol- ziana, le labelle est cunéiforme sans traces de lobes d'aucune sorte et les feuilles sont elliptiques. J'ai pu vérifier ces faits sur des échan- FINET. = ORCHIDÉES DU JAPON. 271 tillons de l'Unalaschka étiquetés de la main de Chamisso pour le L. Escholziana. En examinant les assez nombreux échantillons conservés au Muséum sous le nom de L. convallarioides Nuttall et étiquetés de différentes mains, j'ai constaté que tous correspondent absolument au L. Escholziana Chamisso, c'est-à-dire ont les feuilles elliptiques et pas trace de lobes latéraux sur le labelle, sauf un échantillon recueilli par А. Gray et Carey dans la Virginie et la Caroline du Nord, qui a les feuilles cordiformes et le labelle auriculé. M. Wiegeand le considére comme appartenant au L. Smallii Wiegeand (L. reniformis Small). Je pense que cet écliantillon est le type du L. convallarioides Nuttall, dont le L. Smallii devient synonyme, et qu'il faut conserver le nom de L. Escholziana aux plantes à feuilles elliptiques et labelle lobé latéralement. Dans ces conditions, le L. Escholziana reste une espéce purement américaine, tandis que le L. convallarioides se retrouve éga- lement au Japon et en Mandchourie. Les spécimens de Listera Escholziana conservés dans l'Herbier du Muséum sont les suivants : Chamisso : Unalaschka. — Sheppard : Three rivers, 1825. — Hooker: Rocky Mountains. — Lyall : Oregon, 1861. — Ledebour : Sitka, 1836. — Howell : Coast Mountains. — ? : Maine. — Ex herb. A. Gray : White Mountains, New-Hampshire. — Austin : Californie, 1876. — Fernald : Maine, 1893. 35. LisrERA CORDATA R. Brown. Faurie : 900, sommet du Hakkoda, juillet 1886; 5359, foréts d'Aba- shiri, juillet 1890; 7393, forêts de l'ile de Rüshiri, juin 1891; 10709, Akau, aoüt 1893; sans numéro, sommet d'Hayashine, 2200 mètres alt., août 1894. 36. LISTERA PUBERULA Maximowicz. Tschonoski : Niko, Nippon, 1864, sous le nom de L. japonica Blume et mélangé avec un échantillon de L. convallarioides. — Faurie : 4994, forét d'Akheshi, septembre 1889. | Espèce très voisine du L. pinetorum Lindley (dont elle diffère surtout par le port) et qui se rencontre au Su-tchuen, dans la Chine centrale. 37. SPIRANTHES AUSTRALIS R. Brown. Barthe : Hakodate, 1857.— Oldham : Nagasaki, 1862. — Savatier : 1321, Yokoska, Nippon, 1866-74. — Faurie : 760, environs de Nuruyu, juillet 1885 ; 1005, Noesi, au bord de la mer, juillet 1886; 1088, er.- virons d'Aomori, juillet 4886 ; 3238, dunes d'Isikhari, septembre 1888; 3467, 4361, plaine de Yamagata, juillet 1889; 8515, ile de Kunasbiri, 272 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. aoüt 1892; 5788, tourbières de Fuku-yama, juillet 1890; 13404, plaine de Nambu, juillet 1894; 13622, au pied du Ganju, août 1894; 13800, Tsurugizan, septembre 1894. S'avance vers l'ouest en Asie jusqu'à l'Afghanistan et l'Altai, en passant par la Chine septentrionale (Mandchourie), la Chine méridio- nale (Macao) et le Su-tchuen, la Sibérie, les Sikkim, le Sylhet et les Nill-Gherries. 38. MynMECHIS GRACILIS Blume. Rein : 3757, Ontake, Nippon, juillet 1875. — Faurie : 870, Hakkoda, août 1897; 2059, Ganju, août 1898 ; 5896, scories volcaniques du Ganju, aoüt 1890; 13436, forêts à Tsurugizan, juillet 1894. 39. GoopvEna FOLIOSA Bentham var. levis Finet. Cette variété diffère de la plante de l'Inde par : port plus humble, feuilles plus petites, aigués et non acuminées; hampe presque nulle qui rend l'inflorescence à peu prés sessile; fleurs trés serrées, bractées plus larges, aigués et non acuminées, plus courtes que dans l'espéce type, bien que toujours plus longues que l'ovaire; enfin, la plante tout en- tière est absolument glabre; il n'y a pas trace de pubescence sur la hampe, les bractées, l'ovaire, les sépales et les pétales. L’organographie de la fleur est d'ailleurs identique dans les deux variétés, qui sont trés | voisines du G. bifida Blume, originaire de Java. | Le G. foliosa type est originaire de l'Inde. J'ai retrouvé la variété levis (la seule forme que l'on connaisse actuellement au Japon) parmi les échantillons distribués par le Jardin botanique de Calcutta et re- cueillis aux Sikkim, sur la frontière du Bhotan (M. Pantling! n° 5, aoüt 1894); elle était mélée à la variété ordinaire à rachis et fleurs pubescents. Faurie : 5771, forét de Todoke, prés d'Yesan, juillet 1890; 13598, Hayashine, aoüt 4894. 40. GoopvEnA JAPONICA Blume. 9... Ex herbier de Leyde, 1862, Japon. 41. GOODYERA REPENS R. Brown. Tschonoski : Semano, Nippon, 1864. — Faurie : 2055, forêt de Ganju, aoüt 1898. S'étend jusqu'en Europe à travers la Mandchourie, la Sibérie et l'Inde septentrionale et dans l'Amérique du Nord; il se rencontre donc dans toute la partie tempérée de l’hémisphère boréal. 42. GOODYERA SCHLECHTENDALIANA Reichenb. f. Maximowicz : Nagasaki, 1863. — Savatier : 1316, Yokoska, Nippon, FINET. — ORCHIDÉES DU JAPON. 273 1866-74. — Faurie : 6078, forêt de Kessennuma, aoüt 1890; 6778, forét de Oginohama, octobre 1890. 43. GOODYERA SIMILIS Blume. Ex herbier de Leyde 1862. 44. ARETHUSA JAPONICA À. Gray. Faurie : 2057, Tomakomai, juillet 1898; 4227, 4229, marais dans les montagnes de Shiobara, juin 1889 ; 13285, prairies près du hameau de Kaname, à quatre lieues de Kuroshi, au pied des montagnes de Towada. 45. POGONIA OPHIOGLOSSOIDES Nuttall, var. JaAPoNICA Reichenb. f. = Syn. P. japonica Reichenb. f.; P. similis Blume. Diffère du Pogonia ophioglossoides Nuttall, de l'Amérique boréale, par les sépales et les pétales moins obtus; les lobes latéraux du labelle plus longs et laciniés; enfin, depuis la base du labelle jusqu'à la nais- sance des lobes latéraux, il y a une lame saillante longitudinale, glabre, membraneuse, quelquefois double; dans l'espèce type, cette lame est remplacée par un épaississement pubescent; ces caractères différentiels sont constants et suffisent à justifier les deux variétés. La forme améri- caine type ne s'est pas rencontrée parmi les nombreux échantillons provenant du Japon ; la variété japonica se retrouve au Su-tchuen. Wright : Japon, 1853-1856. = Maximowicz : Ko-isi-wara, près Naga- saki, 1863. — Rein: 3697, province de 156, Nippon, 1866-74. — Faurie : 576 et 656, au pied des collines d'Aomori, juillet 1885; 789, Shichinohe, juin 1886; 2056, Tomakomai, juillet 1898; 2516, ile de Sado; 8083, tourbières de la plaine de Kabato, juin 1882; 13286, tourbières au pied des montagnes de Towada, près Kuroshi, juin 1894; 13365, Aomori, juillet 1894; 13427, Tsurugizan, au-dessus de 1200 mètres alt. dans les prairies, juillet 1894; 13909, Aomori, 1893. Un des échantillons compris sous le n* 2056 a développé un second bourgeon, dont l'évolution a été incompléte; la seconde lige ainsi pro- duite se trouve réduite à une feuille pétiolée de 11 centimétres de longueur, soit 5 centimétres pour le pétiole et 6 centimétres pour le limbe, sur une largeur de 6 millimétres; le pétiole est gréle, demi- cylindrique et canaliculé en dessus, le limbe plus aigu que dans les feuilles normales. La tige, issue du premier bourgeon ou tige normale, a une feuille et une bractée moitié plus petites qu'à l'ordinaire. 46. GaAsTRODIA ELATA Blume. Maximowicz : Hakodate, 1861. — Rein : Ontake, Nippon, 1874. — Faurie : 654, environs de Mori, juillet 1885; 753, Sobetsu, Yeso, juillet 1887; 788, au pied de la montagne de Mombetsu, juillet 1887; 799, Shichinohe, juin 1886; 2052, Aomori, août 1898; 5025, Osore-san, près T. XLVII. (SÉANCES) 18 2174 | SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. Tanabu, province d'Aomori, aoüt 1889; 5829, forêt de Todohoke, juillet 1890. Cette espèce se rencontre également en Chine dans les provinces de Hupeh et de Su-tchuen. 47. YOANIA JAPONICA Maximowicz. Faurie : 13282, Towada, entre le lac et la cascade; 13323, forêt de Hinoki, presqu'ile de Kami-iso, juillet 1894. 48. Yoania aberrans novy. sp. (Pl. IX, B.). Herba terrestris, aphylla. Rhizoma hypogæum, sympodiale, radices perpau- cas, fibrosas emittens, scabrum. Caulis epigæus, fuscus, lævis, apice pauci- florus. Folia ad vaginas tres, ovatas, obtusas, caulem basi arcte amplectentes, reducta. Bracteæ ovatæ, acute, cum dimidia ovarii pedicellati æquantes. Flores 3-4, erecti, semi-patentes, breviter pedicellati; sepala libera, lanceolata, acuta, posticum concavum; petala libera, rhombea, apice acuminata. Label- lum al columna basin sessile, erectum, ambitu rhombeum, subtrilobum; lobi laterales parvi, erecti; lobus medius triangularis, acutus; calli duo car- nosi, subparalleli, a basi usque ad lobi medii isthmum discum percurrentes. Columna labello paulo brevior, incurva, fere exalata, apoda, semi-teres, car- nosa; clinandrium antice et oblique truncatum, marginibus lateralibus fere obsoletis, postice dentem erectum fingentibus; rostellum breve, prominens; stigma transversum, angustatum. Anthera convexa, opercularis, imperfecte 2-locularis; pollinia 4, cerea, sub-quadrata, retinaculo membranaceo, anti- cam rostelli partem fingenti, affixa; glandula... Cette espèce se distingue du Yoania japonica Maximowicz (dont le Y. Prainii King et Ptaniling ne parait étre qu'une forme) par: le la- belle plan avec les lobes latéraux presque nuls, légérement relevés, ne formant ni sac, ni éperon et se rapprochant de celui d'un grand nombre d'espéces du genre Cymbidium, surtout par les deux cal- losités linéaires de la base; l'anthére, à peu prés hémisphérique, ne se prolongeant pas au sommet en forme de corne et les loges étant incomplétes; la colonne à peine ailée et le clinandre dépourvu de bords latéraux, le filet de l'anthére formant seulement en arriére une dent obtuse. Je n'ai pu voir, pas plus que dans le Yoania japonica d'ailleurs, si le rétinacle se séparait du rostellum, ni de quelle facon (probablement comme dans les Maxillarias en enlevant une portion du rostellum en forme de croissant plus ou moins régulier); le pollen manquait dans la fleur épanouie et dans les boutons, encore assez jeunes, je n'ai pu que constater le nombre des pollinies. 40. CEPHALANTHERA ENSIFOLIA Richard. Faurie : 425, montagnes d'Aomori, mai 1886; 618, dans les bois, au FINET. — ORCHIDÉES DU JAPON. 275 pied du volcan de Mori, juillet 1887 ;.5381 (pro parte), foréts d'Abashiri juillet 1890; 7057, plaine d'Iwanai, juin 1891. 50. CEPHALANTHERA ERECTA Blume. H Savatier: 1313, bois et rochers à Yokoska, 1866-74. .— Faurie: 480, environs de Kuroishi, province d'Aomori, mai 1886; 619, foréts de Mori, juillet 1887 ; 6682, Токијо, octobre 1890; 7169, Utsunomiya, mai 1892, — ? : Сери, province de Musashi, 1888. Espèce très voisine du C. ensifolia, elle ne s'en distingue guère que par l'éperon bien formé du labelle, faisant saillie entre les sépales laté- raux et se montrant au dehors; dans le C. ensifolia, l'éperon est réduit à un simple menton et ne se voit pas dans la fleur épanouie, à moins d'écarter les sépales latéraux. Le port du C. erecta est trés variable comme celui du C. ensifolia d'ailleurs: un échantillon du C. erecta du Japon (n° 6682 Faurie) ressemble à s'y méprendre à un spécimen du C. ensifolia, recueilli en Perse par Bunge, c'est-à-dire : feuilles 2-4, larzes; épi court, pauciflore; tige longue, sinueuse, couverte de 3-4 gaines. En résumé, le C. erecta parait être plutôt une forme extrême du C. ensifo!ia qu'une espèce distincte. Se rencontre également au Su-tchuen. 51. CEPHALANTHERA FALCATA Blume. Maximowiez : Yokohama, 1862. — Savatier : 1314, Yokoska. = Oldham : 845, Nagasaki, 1867. — Faurie: 79, Oginohama, juin 1883; 455, méme localité, juin 1887; 7620, Utsunomiya, mai 1892, Se rencontre également sur la terre ferme dans les provinces de Hupeh ` et de Yunnan. 52. CEPHALANTHERA LONGIBRACTEATA Blume. Faurie: 485, montagnes d'Hakodate, Yeso, juin 1885; 503, environs d'Aomori, juin 1886; 427.et 629, au pied du volcan de Mori, dans les bois, juin-juillet 1887; 671, montagnes de Shichinohe, juin 1880; 4417, foréts des montagnes de Yamagata, juillet 1889; 5381, foréts d'Abashiri, juillet 1890; 5717, montagnes d'Yesashi, juillet 1890; 8073, forêt de Kamikawa, juin 1892; 2766, environs de Shonai, juillet 1883; 10160, foréts sur le bord du lac de Toya, juin 1893. N'a pas encore été trouvé hors du Japon. 93. EPiPACTIS LATIFOLIA Allioni. Maximowicz : Hakodate, 1861. — Faurie: 3277, montagnes de Sap- poro, septembre 1888; 4585, forêts de l'Osore-san, aoùt 1889; 5820, forét de Todohoke, avril 1890; 7548, foréts d'Yesan, seplembre 1891; 8287, Kariba-san, juillet 1892; 8326, montagnes de Mashike, juillet 1892; 8366, forêt au pied du Riishiri, juillet 1892; 8576, forêt d'Abashifi ; 276 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. aoüt 1892; 8652, forêt sur les bords du lac de Kushiro, aoüt 1892; sans numéro, Nambu, 1894; 10995, forét de Shiretoko, aoüt 1893. S'avance à l'ouest sur tout le continent jusqu'en Europe: Yunnan, Su-tchuen, Himalaya, Afghanistan, Perse et Altaï; une seule localité dans l'Amérique boréale, près Buffalo, dans l'État de New-York. 54. EPIPACTIS THUNBERGII À. Gray. Oldham: 846, archipel coréen, 1863; 847, Nagasaki, 1867. — Maxi- mowicz : Hakodate, 1861. — Savatier : 1315, Yokoska. — Faurie : 728, montagnes aux environs de Nuruyu, juillet 1885; 896, montagnes d'Ha- kodate, aoüt 1885; 909, sommet du Hakkoda, aoüt 1887; 975, montagnes de Ko-Iboshi, près de Noesi, juillet 1886; 2766, environs de Shonai, juillet 1888; 4307 et 4489, montagnes de Yamagata, juillet 1889; 4608, collines de Tanabu, août 1889; 5661, montagnes de Fuku-yama, juillet 1890; 13326, cap de Gougenzaki, juin 1894. Espèce particulière au Japon; alliée à ГЕ. gigantea Douglas (E. Royleana Lindley, E. americana Lindley), qui se rencontre à la fois au Mexique, en Chine (Su-tchuen et Hupeh) et dans l'Inde (Himalaya), sans que sa présence ait été constatée jusqu'ici, ni au Japon, ni dans l'Amérique boréale. 55. ORCHIS CYCLOCHILA Maximowiez. — Syn. Habenaria cyclochila Franchet. Savatier : Japon. — Maximowiez : Fusi-yama, Nippon, 1864. — Faurie: 2050, Fusi-yama, juin 1898; 13177, Hayashine, forêt à 1800 mètres alt., juin 1894. ` Espèce voisine de O. spathulata Reichenb. f. (Gymnadenia spathu- lata Lindley). Le port est presque identique. La feuille est presque radicale, pétiolée, ovale, plus large que dans l'O. spathulata et unique comme dans tous les échantillons de cette plante provenant du Sikkim, conservés dans l'Herbier du Muséum; il leur manque, en effet, la seconde feuille, beaucoup plus petite et passant à l'état de bractée stérile, qui se rencontre au milieu de la tige ou un peu au-dessus de la premiére feuille dans tous les spécimens du Yunnan. Les fleurs sont au nombre de deux au plus; les sépales 3-nervés, les pétales 1-nervés presque linéaires ; le labelle moins onguiculé; l'éperon, grêle et aigu, atteint les deux tiers de la longueur de l'ovaire; enfin le pollinaire est bien celui d'un Orchis vrai; le caudicule, bien distinct de la masse pollinique, est assez long et terminé par une glande circulaire logée dans une poche séparée; les deux poches sont accolées côte à côte au-dessus du stigmate, qui forme une surface saillante à peu prés carrée, un peu plus large que haute. Espéce particuliére au Japon. 96. Oncuis FAURIEI А. Finet. FINET. — ORCHIDÉES DU JAPON. 2177 Faurie : 13364, sommet du Katta-san, juillet 1894 ; 13432, Tsurugizan, sans date. Espèce particulière au Japon. 97. ORCHIS LATIFOLIA Linné var. Beeringiana Chamisso.— Syn. O. aris- tata Fischer. Maximowicz : Hakodate, 1861. — Wright: Japon, 1856. — Faurie : 235, Mombetsu, mai 1887; 316, 439, 654, 656, volcan de Mori, de la base au cratère ; 336, Yeso, sans date; 910, 913, 922, sommet du Hak- koda, aoüt 1887; 1033, Iwagizan, juillet 1886; 2751, sommet du Chokkai, juillet 1888; 3844, montagnes de Fuku-yama, juin 1889; 2971, Asari- yama, prés d'Otaru, aoüt 1888; 3950, montagnes d'Yesashi, juin 1889; 9481, montagnes de Shari, juillet 1870 ; 5733, forêt d'Yesashi, juillet 1890; 7055, montagnes d'Iwanai, juin 1891; 8329, montagnes de Mashike, juillet 1892 ; 8415, sommet du Riishiri, juillet 1892 ; 13442, Tsurugizan, juillet 1894; 13689, Ganju, août 1894; 4388, montagnes de Yamagata, juillet 1889. Cette variété se distingue assez facilement par ses pétales et sépales aigus et ses feuilles obovées, presque spathulées, trés atténuées à la base et variant, en nombre, de 2 à 5 et quelquefois 6. Le caractére tiré des divisions du périanthe presque acuminées est constant; celui tiré des feuilles varie fortement, et l'on peut, à ne considérer que le port, trouver tous les passages entre l'O. latifolia ordinaire et sa variété Beeringiana. 98. HERMINIUM ANGUSTIFOLIUM Bentham. — Syn. Aceras longicruris Wright; Aceras angustifolia Lindley. Wright : 338, ile Loo-chou, 1856. — Savatier : 1318, Hakone, Nippon, 1866-74. — Tschonoski : Nambu, Nippon, 1865. — Oldham : Formose, 1864. — Faurie : 11018 bis, septembre 1893, montagne d'Hakodate, Yeso; trés rare. — ? : Miura, province de Kii, mai 1888; Koya-san, province de Kii, mai 1888; Monkaghotoo, n° 468; Osumi, août 1887. Abondant dans le Japon moyen et méridional, cette espéce parait étre peu répandue dans le nord, puisqu'un seul échantillon a été recueilli dans la moitié nord du Nippon et dans l'ile de Yeso par le Pére Faurie, qui signale cette rareté. 59. HEnuiNiUM Mowoncuis R. Brown. Faurie : 10809, plaine de Kushiro, août 1893. 60. PLATANTHERA BIFOLIA Richard. — Syn. Habenaria bifolia R. Brown. Faurie : 657, dans les bois, au pied du volcan de Mori, juillet 1887; Hi =. | Ce SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. 908, sommet de Hakkoda, aoüt 1887 ; 1033, Iwagizan, juillet 1886; 4586, forét de l'Osore-san, aoüt 1889; 4690, foréts dans les montagnes d'Ao- mori, septembre 1889; 5025, forét d'Akkeshi, septembre 1889; 6519, pied des montagnes de Shari, juillet 1890; 5626, collines de Nemuro, juillet 1890; 5945, 5947 et 5948, forèt de Ganju, аойї 1890; 7508, ile d'Yetorofu, août 1891 ; 8584 et 8585, forêt d'Abashiri, août 1892; 8653, forêt sur les bords du lac de Kushiro, aoüt 1892 ; 633, bords des ravins dans les montagnes d'Aomori, juillet 1885. Les exemplaires japonais de celle espèce sont ordinairement de formes plus grêles et ont des fleurs plus petites que les échantillons euro- péens. Cependant un seul échantillon, п° 633, est de taille moitié plus grande, avec les feuilles et les fleurs plus larges; les bractées stériles de la tige sont longues et aigués; les bractées florales au moins le double de longueur de la fleur; enfin, les caudicules des pollinies sont fixés à l'extrémité de glandes obovées trés allongées, tandis que celles des échantillons ordinaires sont circulaires ou triangulaires à sommets trés arrondis, presque en forme de tréfle. 61. PLATANTHERA CHLORANTHA Custor. — Syn. Habenaria chlorantha Babington. l'aurie : 8314, montagnes entre Ota et Kudo, juillet 1892. 62. PLATANTHERA CHORISIANA Reichenb. f. — Syn. Habenaria Chori- siana Chamisso. Faurie : 2054, sommet du Ganju, août 1898; 13653, même localité, août 1894. Cette espèce, trouvée dans l'Unalaschka et décrite par Chamisso, n'avait pas encore été rencontrée au Japon. Les exemplaires peu nom- breux, d'une seule localité, sont d'une taille plus élevée et plus vigou- reuse que celle des plantes de l'Unalaschka. 63. PLATANTHERA CHorisrANA Reichenb. f. var. elata A. Finet. Cette variété diffère du type : par sa taille qui atteint presque toujours 20-30 centimètres ; ses feuilles géminées, l'inférieure elliptique obtuse, la supérieure ovale aigué, sont placées à peu prés à la moitié de la hauteur totale; entre les feuilles et l'épi floral se trouvent 1, 2 et ordinai- rement 3 bractées stériles, lancéolées-acuminées, de 10-15 millimètres de long; le labelle est triangulaire, légérement étranglé à la base. Dans la plante type de l'Unalaschka ou du Japon, les feuilles sont situées au tiers de la hauteur et il ny a qu'une seule bractée stérile lancéolée, aigué, presque foliacée, de 12-15 millimétres de long, c'est-à-dire beaucoup plus longue par rapport à la laille de la plante qui ne dépasse guère 12-14 centimètres ; enfin le labelle est rectangulaire-obtus. FINET. —— ORCHIDÉES DU JAPON. 279 Faurie : 2871, montagnes d'Otaru, juillet 1888; 3295, collines d'Ishi- kari, septembre 1888; 4995, forêts d'Akkeshi, septembre 1889; 5499, montagnes de Shari, juillet 1890; 5728, forêts d'Yesashi, juillet 1890; 8309, montagnes entre Ota et Kudo, juillet 1892; 8323, montagnes de Mashike, juillet 1892; 13469, Tsurugizan, juillet 1894, 1800 mètres altit, Cette variété, spéciale au Japon, y est beaucoup plus répandue que l'espèce type. 64. GYMNADENIA CONOPEA R. Brown. - Syn. Habenaria conopea Bentham. l'aurie : 5637, dunes aux environs de Nemuro, juillet 1890; 6788, ile d'Etorop, août 1890; 7490, ile d'Yetorofu, août 1891; 8246, Iwanobori, juillet 1899. 65. PLATANTHERA DECIPIENS Lindley. — Syn. Gymnadenia Vidalii Franchet, Maximowicz : Hakodate, 1861. — Faurie : 334-335, lieux humides et très ombragés près de Mori, juin 1885; 452, au pied du volcan de Mori, juin 1887; 426 et 444, montagnes d'Aomori, mai 1886; 3950 bis, bois des montagnes d'Yesashi, juin 1889; 4029 bis et ter, forêt d'Yesan, juin 1889; 4388, montagnes de Yamagata, juillet 1889; 5461, montagnes de Shari, juillet 1890; 4697, montagnes d'Aomori, septembre 1889; 1058, montagnes d'Iwanai, juin 1891 ; 13140, Hayashine-san, juin 1894. — Vidal : Gosen, prés de Niigata. | Diffère du Gymnadenia conopea par ses feuilles larges et obtuses réparties tout le long de la tige, son éperon court, large et incurvé, à peine aussi long que le tiers du labelle ; enfin par son pollinaire à cau- dicule épais et très court, fixant les masses polliniques presque sphéri- ques à une glande ovale-aiguë, dont le grand diamètre est égal à celui de la masse pollinique. Diffère du Platanthera viridis par ses feuilles plus courtes, larges et obluses, son éperon aigu et non en massue, ses pétales ovés-aigus, obliques et non linéaires, son labelle étranglé-ongui- culé à la base, trilobé comme celui du G. conopea et non presque rectangulaire, dépourvu de la callosité en forme de lame épaisse qui se trouve à l'orifice de l'éperon du Pl. viridis; pollinaire également plus court, plus ramassé, à glande beaucoup plus large, ovale aigué. Tous ces caractères restent constants dans tous les échantillons examinés, cités plus haut, aussi bien que dans la plante type recueillie par Vidal au Japon et sur laquelle Franchet et Savatier avaient fondé leur Gymna- denia Vidalii. 280 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. 66. PLATANTHERA FLORENTI Franchet et Savatier. Savatier : 1308, Hakone, aoüt 1892. — Faurie : 2045, Aomori, aoüt 1898. Plante alliée à la section du РЇ. chlorantha Custor, peut-être seule- ment une variété du РІ. Mandarinorum Reichenb. f.; elle ne diffère que par le port; tous les organes floraux, y compris le pollinaire parti- culier à cette espèce, sont identiques; PI. Florenti a deux feuilles ovées trés larges, situées à la base de la plante; 4-6 bractées stériles, égales entre elles, courtes; le rhizome est rampant, formé de rameaux horizon- taux gréles trés velus. 67. GYMNADENIA GRACILIS Miquel. Maximowicz : Nagasaki, 1863. 68. GYMNADENIA GRACILIS Miquel var. ANGUSTIFOLIA À. Finet. Différe dela plante de Miquel par : feuilles plus étroites, aigués; épe- ron plus court, à peine moitié aussi long que les sépales, renflé à l'extré- mité et un peu dirigé vers la face; sépales 3-nervés; pétales uniner- vés; bulbes plus minces, fusiformes ou cylindriques atténués aux deux extrémités. Faurie : 5672, Fukuyama, juillet 1890; 12206 et 12206, entre Oshi- ma et Futa-kosima, prés de Kominato, juin 1894; 13287, prairie du village de Kaname, à trois lieues de Kuroishi, au pied de la montagne de Towada, juin 1894. 69. GYMNADENIA GRACILIS Miquel var. KEISKEI Maximowicz. = Syn. `G. Keiskei Maximowicz. Ito Keiske : Japon. — Rein: prov. de Senano, n* 3637. — ? : Gon- gen, province de Kii, mai 1887. Le G. gracilis et ses variétés sont tous spéciaux au Japon. 10. PLATANTHERA HERBIOLA Lindley. — Syn. Habenaria herbiola R. Br., Perularia fuscescens Lindley. Faurie : 5519 bis, au pied des montagnes de Shari, juillet 1890; 10401, forêt de Saru, juillet 1893; 4177, bords des ruisseaux à Shio- bara, juin 1889; 5841 bis, forêt d'Abashiri, juin 1890. À cette espèce se rapporte peut-être l'Habenaria Jinumæ Makino, in Illustr. of the Flora of Japan, t. 53; dans cette plante, l'éperon est plus court, les lobes du labelle placés plus bas, les pétales ovés-obtus, obliques et non pas incurvés et linéaires-obtus. D'après la figure, le port serait absolument le méme; le rhizome surtout est caractéristique; celui qui a donné naissance à la tige est formé d'un bulbe cylindrique atténué aux deux extrémités et fortement arqué; la tige s'élève presque r FINET. — ORCHIDÉES DU JAPON. 981 au sommet de la courbure de cet arc; le bulbe de remplacement, déjà développé et arqué comme le bulbe ancien, est encore attaché à la base de la tige par une de ses extrémités; mais on voit déjà sortir au milieu extérieur de l'arc le bourgeon qui doit donner naissance à la tige de l'année suivante. Cette disposition, trés nettement indiquée dans la figure, se retrouve dans le Pl. herbiola du Japon ainsi que dans les échan- tillons de l'Amour et de la Mandchourie, dont le feuillage est intermé- diaire entre celui du DI. herbiola ordinaire (Reichenb. f. II. flor. germ., t. 74) et la variété japonica, trés commune, à feuilles petites et rappro- chées, qui rappelle plutót les formes américaines. 71. PLATANTHERA HERBIOLA Lindley var. JAPONICA А. Finet. — Syn. Pl. tipuloides var. ussuriensis Regel; Pl. ussuriensis Maxi- mowicz. Feuilles 2, étroites, obovées, trés atténuées à la base; l'inférieure obtuse arrondie ; la supérieure aiguë; la troisième feuille ou première bractée stérile de la hampe beaucoup plus petite, lancéolée-aigué, moitié aussi longue que les autres feuilles ; les suivantes, 1-4, lancéolées- aigués; bractées florales, inférieures plus longues que l'ovaire, supé- rieures égales ou un peu plus courtes; éperon à peine plus long que l'ovaire pédicellé; enfin correspond à trés peu prés à la description du PI. ussuriensis Maximowicz, in Mélang. biol., XII, p. 551. Maximowicz : Hakodate, 1861 (РІ. ussuriensis Мах.). — Savatier : 1312, Hakone, 1872. — Dickins : Yokoska, 1877. — Faurie : 743, Nu- ruyu, juillet 1885; 4587, forêts de l'Osore-san, aoüt 1889; 5794, 5802- 5803, forêt de Todohoke, juillet 1890; 5948, forêt de Ganju, aoùt 1890; 6660, Fusi-yama, octobre 1890; 7549, forét d'Yesan, septembre 1891; 8571, côte de Saruma, lieux humides, août 1892; 10729, Aka, août 1893. 72. PLATANTHERA HOLOGLOTTIS Maximowicz. Maximowicz : Hakodate, 1861. — Kramer : prov. de Chochiu, Nippon, 1873. — Savatier : 2409, Niko, Nippon central. — Faurie : 672, Ao- mori, juillet 1885 ; 999, Noesi, juillet 1886; 5025, environs d'Akkeshi, septembre 1889; 4301, montagnes de Yamagata, juillet 1889; 10606, Urukawa, juillet 1893; 13324, presqu'ile de Kami-iso, juillet 1894; 4928, marais dans les montagnes de Shiobara, juin 1889; 7490, ile d'Yetorofu, aoüt 1891. Se rencontre également en Mandchourie. 19. PLATANTHERA INTERRUPTA Maximowicz. Oldham : 842, Nagasaki, 1862. — Maximowicz : méme localité, 1861. Particulier:au Japon. 282 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. 74. HABENARIA JAPONICA А. Gray. = Syn. Orchis japonica Thunberg. Wright : Japon, 1853. — Maximowicz : Hakodate, 1861. — Savatier : Atami, Nippon, 1866-74. = Faurie : 292, Otaru, mai 1887; 10225, foréts de Abuta, juin 1893; 13281, prairies au pied des montagnes de Towada, au village de Kaname, juin 1894. Particulier au Japon. 75. PLATANTHERA MANDARINORUM Reichenb. f. Maximowiez : Nagasaki, 1863. — Faurie : 730, sur la montagne dans les environs de Nuruyu, juillet 1885; 5794, forét de Toi, juillet 1890. 76. PLATANTHERA MANDARINORUM Reichenb. var. oPHnYyopEs Schmidt. — Syn. РІ. ophryodes Schmidt; РІ. oreades Franchet et Savatier; Habenaria Keiskei Miquel; Platanthera Keiskei Franchet et var. H. japonica B, var. minor Miquel; Pl. minor Reichenb. f. Il n'y a, entre les plantes décrites comme espéces distinctes dans la synonymie ci-dessus indiquée, que des différences de port peu nettes: dans le Pl. Mandarinorum type, la feuille est située au 5° ou au 6* environ de la hauteur totale de la tige; elle est ovale, allongée, aigué ; les bractées stériles, au nombre de 3-6, sont lancéolées-aigués; les bractées florales sont à peine aussi longues que l'ovaire; l'éperon est deux fois plus long que l'ovaire, le labelle double des sépales latéraux. — Dans la var. ophryodes, la feuille est ovale, obtuse, à peine deux fois aussi longue que large et située au-dessus du tiers inférieur de la tige; les bractées stériles, quelquefois uniques, ordinairement au nombre de 2, sont ovales, allongées, obtuses; les bractées florales, plus longues que l'ovaire ou au moins égales à lui, sont de méme forme que les précé- dentes; l'éperon est égal à l'ovaire ou légèrement plus long que lui; pour tous les autres caractéres floraux, la ressemblance est absolue. Le Pl. Mandarinorum et sa variété ophryodes se distinguent facile- ment du PI. tipuloides, assez voisin, par la forme du connectif de leur anthére, qui est extrémement large, membraneux et échancré entre les deux loges; il est à peu près identique à celui du PI. chlorantha Custor, espéce avec laquelle le Pl. Mandarinorum et var. ont une grande affi- nité; le pollinaire a un caudicule trés long, mince, loriforme, qui est fixé parallèlement à la glande circulaire au moyen d'un petit appendice carré qui s'éléve sur la face postérieure de celle-ci (voy. pl. IX, f. 21-22). Dans le PI. tipuloides, les loges de l'anthére sont contigués, courtes et le pollinaire piriforme, avec un caudicule assez court, fixé directement à la partie postérieure d'une glande petite et circulaire, qui rappelle, en un mot, le pollinaire du Gymnadenia conopea. Tschonoski: province de Nambu, 1865. — Savatier : Atami, prés FINET. —— ORCHIDÉES DU JAPON. 283 Hakone. — Faurie : 607, montagnes d'Aomori, juillet 1885; 911, 912, 914, montagnes de Hakkoda ; 2486, ile de Sado, juin 1888; 2761, Chok- kai-san, juillet 1888; 2960, à l'ombre des Bambous sur les plateaux de l'Asari-yama, près d'Otaru (1500-2000 mètres), août 1888; 4318, mon- tagnes de Yamagata, juillet 1889; 7168, ile de Yageshiri, juin 1891; 13282, Towada, juin 1894; 13478 et 13479, Okuma-san, juillet 1894; 8287, Kariba-san, juillet 1892. Se rencontre dans la Chine centrale, au Yunnan et en Mandchourie, de même que l'espèce type. 77. HABENARIA NEUROPETALA Miquel. Faurie : 8415, sommet du Riishiri, juillet 1892. Cette espèce est voisine du Platanthera interrupta Maximowicz, dont elle différe par : feuilles et bractées stériles moins nombreuses; sépales el pétales moins nervés, labelle absolument linéaire et non légèrement lobé à la base; éperon double de l'ovaire et pollinaire fixé perpendicu- lairement, par un caudicule assez court, à une glande grande, circulaire et plate; Je pollinaire du PI. interrupta est analogue à celui du PI. Mandarinorum, avec un caudicule plus court. Espèce particulière au Japon. 18. HABENARIA Огрнамг Kränzlin. Oldham : Nagasaki, 1862. — Maximowicz : Nagasaki, 1863 (H. sa- gittifera). — Savatier : 1311, Hakone, Nippon (H. sagittifera). — Faurie : 369, plaine de Numasaki, août 1887; 4668, plaine de Tanabu, août 1889; 1068, environs d'Aomori, dans les prairies humides, sep- tembre 1885; 13797, Tsurugizan, septembre 1894; 5946, prairies hu- mides au pied du Ganju, août 1890; 823, plaine humide de Sambouji, aoüt 1885; 8687, bord des marais d'Akkeshi, aoüt 1882. Ne se rencontre pas sur le continent hors du Japon, de méme que l'Habenaria sagittifera Reichenb. f., ne quitte pas la terre ferme et n'a pas été rencontré dans l'Archipel. 19. PLATANTHERA RADIATA Lindley. — Syn. Orchis radiata Thunberg; Habenaria radiata Sprengel. Faurie * 868, Nazu-san, juillet 1897; 2051, Wakamatsu, septembre 1898. — ? : Asayamura, prov. de Hinga. Espèce particulière au Japon. 80. GYMNADENIA RUPESTRIS Miquel. Faurie : 4146 et 4487, montagnes de Shiobara, sur les rochers, au hameau de Oami, juin 1889. Espèce particulière au Japon. 284 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. 81. PLATANTHERA TIPULOIDES Lindley. Faurie : 882, tourhières de Shirakama, juillet 1897; 911, sommet de Hakkoda, aoüt 1887; 4683 et 4092, tourbières dans les montagnes d'Ao- mori, septembre 1889 ; 5948, forêts du Ganju, août 1890 ; 8320, mon- tagnes de Mashike, juillet 1892; 13378,13379, 13380, 13479, Hatta-san, juillet 1894 ; 13442, 13434, 13415, Tsurugizan, juillet 1894; 10895, plaines de Kiritasi et Hamanaka, Yeso ; 8653, foréts sur les bords du lac de Kushiro, aoüt 1892. Les n° 13473, 13379 et 10895 répondent exactement, pour le port, à la plante décrite d'abord par Regel comme variété ussuriensis du PI. tipuloides, puis élevée au rang d'espéce par Maximowiez sous le nom de PI. ussuriensis. La plante que Regel a figurée et décrite est bien une variété bifoliée et à éperon court du PI. tipuloides Lindley. L'espéce créée par Maximowiez, si l’on s'en rapporte aux échantillons distribués sous ce nom, est une variété grêle du РЇ. herbiola Lindley, ainsi que j'ai pu m'en assurer par l'analyse; elle a porté sur des spécimens, les uns distribués par le Musée de Saint-Pétersbourg, les autres, en grand nombre, collectés au Japon par le P. Faurie. Maximowiez signale d'ail- leurs dans sa description le labelle trilobé, obtus et les glandes allongées des pollinies contenues dans les processus ou lobes latéraux du rostel- lum, ce qui est le cas du РЇ. herbiola et l'avait fait considérer comme le type unique du genre Perularia. De plus, dans toutes les fleurs, on constate, plus ou moins développée et distincte, une petite lame charnue et saillante, en forme de dent, située sur la ligne médiane du labelle au niveau du point d'origine du lobe médian; cet appendice se retrouve dans toutes les fleurs de la forme ordinaire du РЇ. herbiola. Japon et Chine. 82. PLATANTHERA VIRIDIS Lindley. — Syn. Habenaria viridis R. Brown; Gymnadenia viridis Richard; Pl. bracteata Lindley; Habenaria bracteata R. Brown. Maximowicz : Hakodate, 1801. — Faurie: 292, montagnes d'Otaru, mai 1887 ; 348, forêts de la plaine de Sapporo, juin 1887; 431, au pied du volcan de Mori, juin 1887; 5478, 5518, dunes de Shari, juillet 1890; 6831, plaine de Sapporo, mai 1891 ; 9914, Shakotan, juin 1899; 10159, 10161, forét de Toya, juin 1893. Asie orientale, Europe et Amérique septentrionale. 83. CYPRIPEDIUM DEBILE Reichenb. f. — Syn. C. cardiophyllum Fran- chet. Savatier : 3475, Fusi-yama, 1872. — Faurie : 6622, Fusi-yama, oc- tobre 1890. —— S —H—] rn MBA FINET. — ORCHIDÉES DU JAPON. 285 Une seule localité connue jusqu'ici au Japon et un autre centre au Su-tchuen, à Tchen-kéou. 84. CYPRIPEDIUM GUTTATUM Swartz. Faurie : ile de Kunashiri, une des Kouriles; ne se rencontre pas dans les grandes iles du Japon trop méridionales; mais s'étend dans toute l'Asie septentrionale, jusqu'en Russie et en Amérique dans l'ile d'Unalaschka. 89. CYPRIPEDIUM JAPONICUM Thunberg. Maximowiez : Yokohama, 1862. — Savatier : 1332, Yokoska, 1872. — Wright : 1853-56. — Dickins : 1877. — Faurie : 411, au pied du volcan de Mori, juin 1887 ; 1038, 5038 et 4029, cap Esan, Yeso, juin 1892; 2636, ile de Sado, juillet 1888; 3846, bois dela cóte de Fuku- yama, juin 1889; 3910, colline d'Yesashi, juin 1889; 8038, forét au pied du volcan d' Yesau. Se rencontre aussi dans le Su-tchuen, à Tchen-kéou. 86. CyPRIPEDIUM MACRANTHOS Swartz. Tschonoski : prov. de Nambu, Nippon, 1865. — Migne : ile Sac- chaline, 1874. — Savatier : 1333, prov. d'Aen, Nippon, 1872. — Fau- e : 10889, forêts d'Akkeshi, août 1893; 13141, Hayaschine, juin 1894. Se trouve aussi en Chine centrale et septentrionale; Sibérie, jusqu'à l'Altai. Sur les 86 espèces énumérées ci-dessus, 41 sont jusqu'ici particuliéres au Japon. Parmi les autres, la plus grande partie se retrouve aussi sur le continent asiatique, puis un nombre encore plus restreint vit dans l'Amérique septentrionale, sur le versant atlantique exclusivement (sauf Listera convallarioides à Sitka) ou dans l’Unalaschka. Enfin quelques espèces sont communes à tout l'hémisphére boréal. Explication des planches VIII et IX de ce volume. PLANCHE VIII. Pergamena uniflora gen. nov.; — А, plante grandeur naturelle; — 1, sé- pale postérieur X 2; — 2, sépale latéral X 2; — 3, pétale X 2; — 4, co- lonne, labelle, ovaire et pédicelle, vus de côté X 2; — 5, labelle étalé X4; — 6, sommet de la colonne, vu de face, anthère en place X; — 7, coupe longitudinale de la colonne, d'avant en arriére, anthére coupée et en place х; — 8, anthère, vue de côté X; — 9, anthére, coupe longitudinale 4 d'avant en arrière X; — 10, pollinaire X. 286 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. PLANCHE IX. A. Cymbidium pedicellatum sp. nov. — Inflorescence grandeur naturelle. 1, sépale postérieur X 2; — 2, sépale latéral X 2; — 3, pétale X 2; — 4, colonne et labelle X 2; — 5, labelle étalé X 2; — 6, colonne vue de face, pol- linaire en place, anthère enlevée X 4; — 7, sommet de la fig. 6, vue de dos X ; = 8, une pollinie vue de face, masquant l'autre placée derrière elle X; — 9, les deux pollinies de la méme loge, vues de profil X ; — 10, anthère vue en dedans X ; — 11, anthère, coupe d'une des loges. B. Yoania aberrans nov. sp.; plante grandeur naturelle. — 12, sépale postérieur X 2; = 13, sépale latéral X 2; — 14, pétale X 2; — 15, labelle étalé X 9; — 16, colonne, vue de côté, anthére enlevée X 2; — 17, clinandre et stigmate, vus de face X; — 18, anthère, vue de côté; — 19, anthère, vue en dessous et ouverte; -— 20, une masse pollinique, vue de face; — 91, polli- naire du Platanthera Mandarinorum Reichenb. f. X; — 22, glande et extré- mité du caudicule, coupe longitudinale X. NOUVELLES Or octobre 1900). — La date ci-dessus est celle de l'ouverture du Congrès international de Botanique qui se réunit cette année à Paris au Palais, à cause de l'Exposition universelle. Nous apprenons que la Présidence du Congrés sera offerte à notre éminent confrère M. Jules de Seynes. Les séances et excursions se succéderont daus l'ordre suivant : Lundi 1% octobre. — 9 heures et demie du matin, séance d'ouverture. 2 heures du soir, deuxième séance. Mardi 2 octobre. — 9 heures du matin, visite des collections du Muséum nun We d'Histoire naturelle, sous la direction de M. le professeur Bureau. 1 heure et demie du soir, troisième séance. Mercredi 3 octobre. — 9 heures et demie, quatrième séance. 2 heures du soir, visite de l'Herbier de M. Drake del Castillo. Jeudi 4 octobre. — Excursion au domaine des Barres (Loiret) et aux cul- tures de M. Maurice de Vilmorin. Vendredi 5 octobre. — 9 heures et demie du matin, cinquième séance. 2 heures du soir, visite à l'Herbier de M. Rouy, à Asnières. NOUVELLES. 287 Samedi 6 oclobre. — Exposition de Champignons au Palais du Congrès. 7 heures et demie du soir, banquet et réception offerts aux congressistes étrangers. Lundi 8 octobre. — 2 heures du soir, sixième séance. Mardi 9 octobre. — 2 heures du soir, septième séance, Clôture du Con- grès. Voici quelques sujets inscrits à l'ordre du jour du Congrès et les noms de ceux qui doivent les traiter : MvssaT. = Adoption d'une unité internationale dans les mesures micrométriques. Bouvier. — Influence de la nature du sol et des végétaux qui y crois- sent sur le développement des Champignons. Drake DEL CASTILLO, WILDEMAN, Hua, А. CHEVALIER. = Flore d'Afrique. FLARAULT. = Établissement de la nomenclature phytogéographique. Rapais. — Des méthodes de culture pure des Algues inférieures. De Vries. — Variabilité et mutabilité. DANGEARD. — Reproduction des Champignons supérieurs. PLowRiGHT. — Sur la biologie de certaines Urédinées. MarnucHoT. = Classification des Gymnoascées. — Aux grades de chevalier et d'officier qui existaient seuls dans l'ordre du Mérite agricole a été ajouté récemment celui de commandeur. Parmi les vingt premiers promus à ce haut grade, était inscrit un des membres fondateurs de notre Société, M. Edouard Prillieux. — Extrait du Moniteur belge du 8 juillet 1899 : « CONCOURS DÉCENNAL DES SCIENCES BOTANIQUES. — Par arrêté royal du 4 juillet 1899, le prix décennal des sciences botaniques pour la pé- riode exceptionnelle et transitoire 1892-1898 est décerné à l'œuvre de M. Cogniaux, professeur à l'École normale de l'État à Verviers ». Le montant de ce prix est de 5000 francs. La partie de l'œuvre de M. Cogniaux publiée depuis 1892, à laquelle a été décernée cette haute distinction, comprend surtout des travaux sur les Orchidées, et notamment la Monographie des Orchidées dans le Flora brasiliensis et le Dictionnaire monographique des Orchidées. — Nous avons reçu le tome VI de la Егоке DE FRANCE раг G. Rouy et Foucaud. M. Rouy annonce, dans un Avis aux lecteurs, que, M. J. Foucaud ayant cessé dés 1896 sa collaboration, aprés avoir fait paraitre seul les tomes IV et V, il s'est assuré le concours de M. Gustave Camus, 288 SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. le monographe bien connu des Orchidées françaises, qui « devient dès maintenant le coauteur de la Flore de France ». Ce tome VI, que nous analyserons prochainement, est entièrement consacré à l'ordre des Rosacées. Il contient notamment les genres Rubus et Rosa élaborés, le premier par M. l'abbé Boulay, le second par M. Rouy; les Alchemilla ont été rédigés par M. G. Camus. — А paru chez Paul Klincksieck, rue ‘Corneille, 3, à Paris, le pre- mier fascicule d'une « FLORE DESCRIPTIVE ET ILLUSTRÉE DE LA FRANCE, de la Corse et des contrées limitrophes, par l'abbé H. Coste, membre honoraire de la Société botanique de France, avec une carte coloriée des régions botaniques de la France, accompagnée d'un chapitre sur la distribution des végétaux en France par Ch. Flahault, professeur à l'Université de Montpellier ». Cette Flore formera 3 volumes avec environ 8000 figures représentant 3800 à 4000 espéces. La publication se fera en 9 fascicules et durera trois ans. Le prix des trois volumes est de 60 francs, avec réduction pour les premiers souscripteurs. S'adresser à l'éditeur pour plus amples renseignements. — M. le général Paris, à Dinard (Ille-et-Vilaine), offre des Muscinées de la cóte de Guinée, du Japon, de Madagascar et du Tonkin, en échange d'espéces provenant de l'Amérique centrale, de la cóte orientale d'Afrique (y compris la région des Lacs) et de l'océan Pacifique (y compris l'Aus- tralie et la Nouvelle-Zélande). Pour éviter les doubles emplois, on est prié d'envoyer préalablement des listes d’oblata à М. le général Paris, qui en retour communiquera. les siennes. | Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. ` 166. = Lib.-1mpr. réunies, rue Saint-Benoît, T, Paris. = MOTTEROZ, directeur. [cv TEES PETERE Sn dd dt BULL. бос. BOT. DE f'RANCE. VOL. XLVII (1900). PL. уп. ERNEST ROZE (14 JUIN 1833-25 MAI 1900) Du SOC. BOT. DE FRANCE Tome XLVII (воо) PL. УШ | C Kastner del. А.РЕВСАМЕМА UNIFLORA (sp. nov.) BuLL Soc. BOT. DE FRANCE TOME XLVII (1900) PL.IX C Kastner del. A CYMBIDIUM PEDICELLATUM (р nov) В. YOANIA ABERRANS (sp. nou SÉANCE DU 27 JUILLET 1900. Décès de M. Ferdinand Юергау............................., Admission de MM. Dumans et Maxwell............. «serene Dons faits à la Société... c ii ein rie aires Camus (Е.-б.)... Malinvaud..... . Orthographe de quelques noms botaniques. — II. Nouveaux дёіаї propos de Pirus. — Doit-o on écrire Ge ou | silvestris.» +. ; Picquenard..... et рр ж ыс peg RAR GR. VIX Dee v ve ауе VELLES ...... vr aa eoa ed CAE RUE Y ЕТЫ ыз «эке еже ee bee JA BOTANIQUE DE FRANCE I ез séances se tiennent à Paris, rue deGrenelle, 84, à QUATRE heures du | - soir, habituellementles deuxième et quatrième vendredisde chaque mois. : . JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1900 12 et 26 janvier. 27 avril. 27 juillet. 9 et 23 février. 11 et 25 mai. 9 et 23 novembre. 9 et 23 mars. 22 juin. 14 et 28 décémbre. ——ÓÁ 8 ————- La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons | mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se. vend aux personnes étrangéres à la Société au prix de 30 fr. par volume ` ‘annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- | ` ment. — H peut être échangé contre des publications scientifiques et pines - diques. ‚ Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. ТҮ (1857) et XV (1868), ; int cédés au prix de 10 fr. chacun, ct les suivants (Ge sér.) au prix de 15 fr. ` vacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font . retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. В. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus sép "tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de bolanique tenu & Paris en août 1889;-le prix de ce volume est de 40 fr. pour tes personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. s frais d'envoi de volumes ou numéros anciens dir Bulletin, ainsi que des numé- déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge . е Facquéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communications manuscrites adresséesau Secrétariat par les membres ` ‘de la Société, pourvu qu 'elles aienttrait à la botanique ou aux sciences qui s y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en.entier ou par extrait, dans le Duilelin. ` Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société ` otanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés, еп deux exemplaires, dans l'année méme de leur publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet иен з à la botanique оп aux sciences qni s" y! rattachent. membres de la Société qui changeraient de amicis є sont instamment s d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qu se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire bue leur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. ` N.B. — D après une décision du Conseil, il n'est pas donné suite aux de- mande de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est. terminé depuis plus de deux ans. — Aucune réclamation n'est admise, de la par jue cec ss — les numéros уы кн plus de trois mois. PNA: les lettres, Pétition, demandes de тамда C: rida tions, e, à M. le Liban dd gout de la Société, rue de Grenelle, 84, à de DE LA SOCIÉTÉ BOTANI DE FRANCE FONDÉE. LE 99 AVRIL 1854 EY RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE pan pécnét DU 17 лоот 1875 TOME QUARANTE-SEPTIÈME (rréisième Sèries — Tone ҮН) estet Kn Au SIÈGE DE LA Président : M. Émile. BOUDIER. Vice-présidents : > MM. Bureau, D" Aviee, Dutailly, “Radais: ` Secrétaire général: M. E. Malinvaud. : май : ч p Vice-secrélaires : Guérin, ТАЙ зу en Tes рук MM. Bois, Buehct. t Archivist e: M.-Delacour. ` = n M. Ed. Bornet. “Trésorier : => ` P4 S * Membres du Conseil : MM. Jeanpert, — Maugeret, Morot, — Prillicux,. (NX | Р Tarif des tirages à part. de Seynes, Van Tieghem, E Zeiller. NOMBRE DE FEUILLES. | 85 50 EXEMPL. 100 EXEMPIL. 200 ЕХЕМР!., quarts de Goes pages). Zeche Ges H sie 8 pago): = o. n ech Ca GES жыршы: d'un titre d'entrée spécial d'une demi-page est de 1 franc. rc. IIe 10 50 8 asm ion d'ùn grand titre d'nne page: өй de 8 їгйпсз. En plus les frais de tirage et de peer: composition c d'an faux-titre est de 2 francs. En plus les frais dé er et de pee сеен ï à lo 1 travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant nne modification dans fa disposition SS M sera fait en танаа ЯЯ Tarif SRM et à Ze pu qu ЭР est "өр! de fixe < ` SEANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. PRÉSIDENCE DE M. DRAKE DEL CASTILLO. M. le Président annonce que M. A. de Jaczewski, qui était sorti de la Société il y a deux ans, a été admis sur sa demande à en faire de nouveau partie. M. le Secrétaire général donne lecture ou résumé des communications suivantes : UNE JOURNÉE D'HERBORISATION A SOUK-EL-KHEMIS (TUNISIE); par ME. le D' X. GILLOT. Ayant eu l'occasion, à Ia suite de la vingt-cinquième session de VAssociation française pour l'avancement des sciences à Carthage- Tunis, en 1896, de passer une journée entière à Souk-el-Khemis, centre de colonisation important, entre Веја et Souk-el-Arbâ, au revers méridional des montagnes de la Kroumirie, et à la partie moyenne de la Régence, il me parait utile de publier la liste des espèces récoltées, dans le but d'apporter un appoint, si faible soit-il, à la connaissance parfaite de la flore tunisienne. Le petit nombre et le peu de valeur apparente de la plupart des plantes recueillies à la háte, l'incertitude de la détermination de quelques échantillons insuffisamment développés, m'ont fait ajourner cette publication. Mais la possibilité qui m'a été offerte d'en compléter l'étude me fait espérer quelque profit à retirer de cette Note, puisque je puis y enregistrer une espéce nouvelle pour la Tu- nisie, et quelques variétés qui ont échappé aux recherches des nombreux explorateurs dont les découvertes sont consignées dans le Calalogue des plantes vasculaires de Tunisie de MM. Bonnet et Barratte, et dans les Mémoires postérieurs et récents de M. Mur- beck (4). (1) Exploration scientifique de la Tunisie. Catalogu raisonné des plantes vasculaires de la Tunisie par Edm. Bonnet et G. Barratte, avee Préface par Doümet-Adanson. Paris, Impr. nat., in-8°, 1896. — S.-V. Murbeck, Coniribu- tions à la connaissance de la flore du nord-ouest de l'Afrique et plus spe- cialement de la Tunisie. Lund, in-4*, 1897-1899, avec planches. T. XLVII. (SÉANCES) 19 290 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. Souk-el-Khemis parait avoir été visité par les Missions d'explo- ration scientifique de la Tunisie, organisées à partir de 1883, par le Ministère de l'Instruction publique, sous la direction de l'émi- nent botanisté E. Cosson. Il parcourut la région de Souk-el-Arbâ dès 1883, et repassa spécialement à Souk-el-Khemis, à la fin de mai 1888. Les citations de cette localité sont cependant rares dans le Catàlogue des plantes vasculaires de Tunisie, et demandent à être complétées. J'ai pu le faire, à la date du 6 avril 1896, grâce à l'aimable hospitalité de mon excellent compatriote et ami, M. Maurice de Laplanche, qui posséde un beau domaine à Souk- el-Khemis. Ce domaine, appartenant autrefois aux Ouled-ben- Abid, qui en sont restés tenanciers, occupe l'emplacement d'une ferme romaine, dont on a retrouvé les vestiges. Il est heureuse- ment sitüé au voisinage de l'oued Kesseb, dont les eaux entretien- nent la fertilité du domaine, gráce à des canaux romains d'irri- gation, qu'il a suffi de déblayer pour les faire servir à nouveau, par suite de l'intelligente initiative de M. de Laplanche. Celui-ci, qui est un naturaliste distingué et quelque peu botaniste, a bien voulu me récolter ultérieurement, en fruits, quelques espèces que je lui avais signalées, et m'a permis ainsi d'arriver à leur exacte connaissance. J'ajoute à la centaine d'espéces rapportées de Souk-el-Khemis l'indication de quelques autres provenant du djebel Balta, col- lines pierreuses qui dominent au nord la vallée de l'oued Kesseb, et'où l'on a tenté quelques recherches minières; puis des ruines de Bella-Regia, etenfin du djebel Zress. Adonis microcarpa DC. — Champs cultivés, moissons, vallée de l'oued Kesseb. Ranunculus trilobus Dest, (R. philonotis var. trilobus Bonnet et Barratte Cat., p. 6). — Canaux d'irrigation de l'oued Kesseb; Bella-Regia, au-dessous de la fontaine. Nigella hispanica L. var. intermedia Coss. — Moissons. Papaver hybridum L. — Champs cultivés, moissons, Rœmeria hybrida DC. — Même station. Platycapnos spicatus Bernh. — Méme station. Fumaria officinalis L. — Même station. l. parviflora Lamk. — Même station. l. agraria Lag. — Même station. GILLOT. — HERBORISATIONS EN TUNISIE. 291 Nasturtium officinale R. Br. — Canaux d'irrigation, lieux humides. Diplotaxis muralis DC. — Champs cultivés, jachéres. | D. erucoides DC. — CC. LAMP Hirschfeldia adpressa Mœnch. — Bords des chemins et des champs, autour des douars. Brassica amplexicaulis DC. — Champs incultes. - Gapparis spinosa L. var. rupestris Boiss. (C. rupestris Sibth. et Sm.). — Lieux pierreux, djebel Balta, rochers autour de la mine de Souk-el-Khemis. | d Reseda alba L.-- C. | | Helianthemum salicifolium Pers. — Champs incultes, bords des che- mins. | Eudianthe Cœli-rosa Fenzl. — Vallée de l'oued Kesseb, au-dessous de la mine. = Hypericum crispum L.— ССС. — Атта des Arabes, qui le regardent comme une plante malfaisante pour les moutons et pour les che- vaux, chez lesquels elle développerait une maladie de peau, sous forme de dartres. Mais cette influence morbide ne s’exercerait, d'après les indigènes, que sur les animaux porteurs de balzanes ou taches blanches aux pieds, tandis:que les animaux à pieds noirs y résisteraient. Il serait intéressant de contróler cette asser- tion tout au moins singulière. Erodium cicutarium L'Hérit. — Vallée de loued Kesseb. TEN Anagyris fœtida L.— Coteaux du djebel Balta. — Ruine de Bella- Regia, prés de la source. Spartium junceum L. — Djebel Zress. ӨГ Ononis biflora Dest, — Coteaux pierreux; champs des Ouled-ben- Abid; djebel Balta. | O. Sieberi Bess. in DC. Prodr. II, 162; Boiss. Flor. Orient. ПП, 61 (O. pendula Sieb. non Desf.). — Champs incultes, vallée de l'oued Kesseb. ME Cette espéce, qui n'a pas encore été signalée en Tunisie, est voisine d'O. breviflora DC.; mais s'en distingue facilement par ses feuilles, uni^ foliolées, les inférieures seulement à trois folioles, par ses stipules larges et entières (non denticulées), par ses pédoncules mutiques (non aristés), par les dents du calice plus larges que dans O. breviflora, et. plus courtes que la corolle. e | = La citation de cette espèce ne se trouvant ni dans le Catatoyué des plantes de Tunisie de MM. Bonnet et Barratte, ni dans la Flore d'Algërie ` 292 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. de MM. Battandier et Trabut, il me parait opportun d'en donner la description d'après les échantillons récoltés à Souk-el-Khemis, com- plétée, quant au fruit, par celle de Boissier. Ononis SiEBERI Bess. — Tiges rameuses dès la base, étalées puis ascendantes, nombreuses, hispides. Feuilles courtement pétiolées, glabrescentes mais ciliées, wnifoliolées, celles de la base seulement trifoliolées, mais à folioles latérales trés petites. Folioles oblongues-ellip- tiques,obtuses. Stipules largement lancéolées, entières, plus longues que les pétioles. Pédoncules axillaires, uniflores, articulés à leur tiers supérieur, mutiques, hispides, égalant ou dépassant légérement les feuilles. Calice hispide à poils allongés, à divisions largement lancéolées, trinerviées, aigués, plus longues que le tube de la corolle, mais plus courtes que celle-ci. Fleurs jaunes panachées de rose. Gousse hérissée, courte, oblongue, rhomboidale, mucronée, égalant le calice, à 4-6 graines tuberculeuses. Aire géographique : Créte, Gréce, ile de Salamine (Boissier), Sicile, Italie méridionale. La détermination exacte de cetle espèce a été vérifiée par compa- raison avec des échantillons authentiques d'O. Sieberi Bess., dans le riche herbier de mon savant ami G. Rouy. Medicago turbinata Willd. var. aculeata Batt. et Trabut, РІ. d’Al- gérie, I, 230 (M. muricata Guss.). — Champs incultes. M. ciliaris Willd. — Champs cultivés, coteaux. M. Murex Willd. — Champs cultivés, coteaux. M. lappacea Lamk var. tricycla DC. — Champs cultivés, coteaux. Trifolium stellatum L. — CCC. T. angustifolium. — Bords des chemins, champs. — CCC. T. maritimum Huds. — Vallée et bords de l'oued Kesseb, lieux her- beux et humides. T. resupinatum L. — Lieux herbeux. T. isthmocarpum Brot. — Bords de l'oued Kesseb. T. procumbens L. var. minus Koch, Batt. et Trab., Fl. Alg. Ï, 242. — Lieux herbeux, vallée de l'oued Kesseb. Physanthyllis tetraphylla Boiss. — C. Tetragonolobus purpureus L. — Lieux herbeux, bords de l'oued Kesseb. Scorpiurus sulcatus L. — Cultures, moissons. S. subvillosus L. — Cultures, moissons. Coronilla scorpioides Koch. — Cultures, moissons. GILLOT. = HERBORISATIONS EN TUNISIE, 2:3 Astragalus bœticus L. — Bella-Regia, au voisinage de la source. A. coprinus L. var. glaber DC., Batt. et Trab. Fl. Alg. I, 261. — Co- teaux secs, djebel Balta. Vicia lutea L. var. hirta Balb. — Moissons des Ouled-ben-Abid. V. calcarata Desf. — Moissons des Ouled-ben-Abid. Ervum pubescens DC. — Moissons des Ouled-ben-Abid. Lathyrus Ochrus L. — Moissons, cultures. Grategus Azarolus L. — Autour des douars. Constitue, avec de?rares Figuiers, les seuls arbres de la région. Rubus ulmifolius Schott. — Bords de l'oued Kesseb. — Peu commun; forme méridionale microphvlle. Herniaria cinerea. — CC. — Cultures, friches. Paronychia argentea Lamk. — AC. — Les feuilles sont consommées en infusion sous le nom de Thé des Arabes. Sedum caeruleum Vahl. — Coteaux pierreux: djebel Belta, Bella-Regia, au-dessus des ruines du théâtre romain. S. altissimum Poiret. — Djebel Balta. Umbilicus horizontalis DC. -— Ruines, rochers : djebel Balta, Bella- Regia, Oudna. Eryngium triquetrum Vahl. — Bords des chemins, pâturages. Ridolfia segetum. Mor. — Cultures, moissons. Bupleurum protractum Hoffm. et Link. — Cultures, moissons. =Ê C. B. Odontites L. — Cultures, moissons. Scandix Pecten-Veneris L. — Moissons, cultures. S. australis L. — Moissons, cultures. Fœniculum vulgare Gærtn. = Champs cultivés, bords des chemins, autour des douars. Krubera peregrina Hoffm. — Vallée de loued Kesseb, djebel Balta. Galium Valantia Web. — Ruines de Bella-Regia. Fedia Caput-bovis Pomel. — Moissons. Valerianella discoidea Lois. — Moissons. Bellis annua L. — Pàturages, vallée de loued Kesseb. Pallenis spinosa Cass. — C. Micropus supinus L. — C. Lonas inodora Gærtn. — Champs des Ouled-ben-Abid, djebel Balta. Anacyclus clavatus Pers. — C. Chrysanthemum:Myconis L. — Cultures, bords des заќан 294. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. Chrysanthemum coronarium L.-- Cultures, bords des chemins, avec la variété discolor Batt. et Trab., Fl. Alg. I, 462. Senecio delphinifolius Vahl. — Vallée de l'oued Kesseb, Bella-Regia. S. leucanthemifolius Poiret. — Cultures des ouled-ben-Abid. Atractylis cancellata L.— Vallée de l'oued Kesseb, djebel Balta. Galactites tomentosa Mœnch.- Bords des champs, autour des. douars.. Centaurea nicœensis All. var. kroumiriensis, Bonnet et Bar. Cat. :Tunis., p. 247. — Champs; coteaux; djebel Balta, avec une sous- variété pallida, à écailles de l'involucre et base des cils jaunâtres, -ek non tachées de noir. C. melitensis L. — Vallée de l'oued Kesseb. C. pullata L. — Souk-el-Khemis, Bella-Regia, djebel Balta. — C. Microlonchus Duriæi Spach. — Vallée de l'oued Kesseb. Carduncellus pinnatus L. — Champs. — C. — Les jeunes capitules se vendent en petits tas sur les marchés arabes. Dépouillé de ses écailles et épilé, le réceptaele charnu se réduit à la grosseur d'une noisette et en rappelle le goüt, quand on le croque. Scolymus maculatus L. — Bords des chemins. Seriola etnensis L. — Champs incultes. Scorzonera alexandrina Boiss. — Djebel Zress. — Cette espèce, assez commune, et que Bonnet et Barratte, Cat., p. 262, consi- dérent comme une variété de S. undulata Vahl, passe pour aphro- disiaque. Cela tiendrait, parait-il, à ce que sa fleur abrite souvent un petit insecte vésicant, du genre Lagarina, voisin de la Can- tharide et en possédant les propriétés. Campanula Rapunculus L. var. verruculosa Bonnet et Barratte (C. - verruculosa Hoffm. et Link). — Rocher de la mine de Souk-el- Khemis, djebel Balta. Erythrea Centaurium L. var. suffruticosa Greb. = Djebel Balta. Anagallis linifolia |. — Cultures des Ouled-ben-Abid. Convolvulus tricolor L. — CC. Cuscuta planifolia Ten. sur Asphodelus microcarpus Viv. — Bella- Regia, au milieu des ruines romaines Lithospermum apulum Vahl. — Champs incultes. Echium plantagineum L. — C. Solenanthus lanatus DC. — Champs, pâturages : Souk-el-Khemis, djebel Zress. Cerinthe major L. — Bords de l'oued. Kesseb ; ruines de Bella-Regia. GILLOT. — HERBORISATIONS EN TUNISIE. 295 Antirrhinum tortuosum Bosc! — Rochers de la mine de Souk-el- Khemis, djebel Balta. — Rare en Tunisie. Linaria triphylla L. — Cultures. — C. L. reflexa Dest, — Cultures. Veronica Anagallis L. — Bords de l'oued Kesseb et des canaux d'ir- rigation. int. n Eufragia latifolia Griseb. — Coteaux pierreux : djebel Balta, Bella- Regia. | ` E. viscosa Benth. — Pâturages, coteaux. Trixago apula Stev. — Vallée de l'oued Kesseb. Orobanche crenata Forsk. (O. speciosa DC.). — Champs, sur les Lé- gumineuses. Phelipea Muteli Reuter. — Vallée de l'oued Kesseb. | Prasium majus L. — Coteaux pierreux : djebel Balta, rochers de la mine de Souk-el-Khemis. Marrubium vulgare L. — Bords des chemins autour du douar des Ouled-ben-Abid. Sideritis montana L. — Champs incultes. Phlomis Herba-venti L. — Coteaux incultes : vallée de l'oued Kesseb, djebel Balta. Lamium amplexicaule L. — Cultures, jardins. Teucrium Pseudo-Chamæpitys L. — Saint-Joseph du Thibau. Plantago Lagopus L. — Champs, pâturages. — C. | P. Psyllium L. — Champs, pâturages. Daphne Gnidium L. — C. — Vallée de l'oued Kesseb, djebel Balta. Cytinus Hypocistis L. — Djebel Balta, sur Cistus Clusii Dun. Euphorbia exigua L. — CC. Salix purpurea. L. — Bords de l'oued Kesseb. Parait rare en Tunisie. S. pedicellata Desf. - Bords de l'oued Kesseb. | Tulipa Celsiana DC. — Coteaux pierreux : djebel Balta. Ornithogalum narbonense L. — Cultures des Ouled-ben-Abid. Scilla lingulata Poiret. — Coteaux herbeux : djebel Balta. — Sidi- Hamet, prés Mateur. Parait rare en Tunisie. Allium triquetrum L. — Bords de l'oued Kesseb. Muscari comosum L. — Cultures, moissons. Tamus communis L. — Coteaux broussailleux : djehel Balta, roches de la mine de Souk-el-Khemis. 296 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. Arum Dracunculus L. — C. autour des douars. Arisarum vulgare Balb. — Champs, coteaux : vallée de l'oued Kesseb. Cyperus rotundus L. — Bords de l'oued Kesseb. Carex distans. — Bords de l'oued Kesseb. Cynodon Dactylon L. — Vallée de l'oued Kesseb. Polypogon monspeliensis L. — Bords des chemins etjdes champs autour des douars. Keleria pubescens P. de B. — Pàturages, champs incultes. Ægilops ovata L. var. triaristata Coss. et DR. — Pâturages, champs incultes. Poa annua L. var. remotiflora Hackel, Ван. et Trab., Fl. Alg. IL 206. — Autour de la gare de Souk-el-Khemis, jusque sur la voie ferrée. — Port tout particulier qui le fait méconnaitre au premier abord. Ephedra fragilis Dest, — Bella-Regia, rochers au-dessus des ruines du théàtre romain. Scolopendrium Hemionitis Swartz. — Djebel Balta, rochers de la mine de Souk-el-Khemis. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES PLANTES MÉDICINALES ET TOXIQUES EM- PLOYÉES PAR LES INDIGÈNES DE LA COTE D'IVOIRE (AFRIQUE OCCIDEN- TALE); par М. le prof. D' E. MECKEL, directeur fondateur de l'Institut colonial de Marseille, professeur à l'Université de Marseille. La matière médicale des indigènes dans nos diverses colonies a fait, à cette heure, l'objet de nombreuses recherches auxquelles jai apporté une large contribution personnelle depuis trente ans que je m'en occupe, et cependant, malgré les publications qui se pressent dans les nombreux Recueils coloniaux, on peut dire que le sujet est à peine effleuré, tant il est vaste et tant la matière abonde dans nos immenses possessions d'outre-mer. Pour quelques-unes d'entre elles, l’œuvre n'est pas même commencée; aussi faut-il accueillir avec reconnaissance tous les matériaux, si peu impor- tants soient-ils, qui permettent d'en esquisser les premières lignes. i! suffit d'une brèche initiale dans une muraille pour que toute une armée se fraye ensuite un passage. Ceci est encore vrai pour les soldats de la science. C'est ce qui m'a décidé à publier les pre- mières données, bien qu'imparfaites et écourtées, sur une colonie ignorée encore à ce point de vue : c'est la Côle d'Ivoire. HECKEL. — PLANTES MÉDICINALES ET TOXIQUES D'AFRIQUE. 297 - M. le D' Mondon, médecin principal des colonies, ayant bien voulu, et je l'en remercie ici publiquement, aprés un séjour pro- longé dans cette colonie, m'adresser ce qui a résisté au temps et aux circonstances adverses (1) de sa collection de plantes usitées par les indigènes, je les ai mises tout de suite en étude, et c'est le résultat de ce travail préliminaire que je viens faire connaitre aujourd'hui. Les échantillons étaient en mauvais état de conser- vation, le plus souvent en petit nombre, et presque toujours dé- pourvus des organes les plus nécessaires pour une bonne déter- mination. Je me suis efforcé d'en tirer le meilleur parti possible; d'autres feront plus et mieux, si je ne réussis pas à compléter moi-méme cette ceuvre. А. — La plus importante ou au moins la plus connue des plantes qui font l'objet de cet envoi est le Nai, que M. le D' Mondon m'in- dique comme introduite à la Côte d'Ivoire, oü elle a conservé son nom indigène gabonais (Inai et par contraction Nai). Le spéci- men botanique mis à ma disposition est à l'état de liane portant deux fruits (follicules), mais sans fleurs. D'aprés l'examen attentif du fruit et de la graine, je puis dire avec certitude que c'est le Strophanthus hispidus DC. (2), avec tendance à variations nom- breuses qui rapprocheraient la graine de celle du St. minor Pax, dit Strophanthus du Niger. П ne s'agit donc pas du St. gratus Franchet, dénommé Strophanthus du Gabon ou St. glabre, et c'est là un point important à constater, car il semble indiquer, contrai- rement à ce que nous savons de la richesse de cette derniére (4) П serait vivement à désirer que l'exemple donné par M. le 0" Mondon füt contagieux et que les médecins et pharmaciens du service de santé des colonies fussent disposés à consacrer quelques loisirs à la récolte des plantes usitées par les indigènes. Celles-ci pourraient être étudiées méthodiquement avec les moyens dont nous disposons en France. On y trouverait sürement des médicaments à retenir. (2) M. Gilg, dans une Note récente insérée au Notizblatt des Kœnigl. Gart. zu Berlin (n° 23, 1* septembre 1900) et intitulée : Kurze Bemerkung über den Strophanthus glabre du Gabon, dit que le St. gratus Franch. est nommé Inée par les indigènes du Gabon, qui en font commerce, tandis que les indi- genes du Kameroun appellent la méme plante Enée. D'après ce que Je viens de rapporter, sur le témoignage du D" Mondon, il y aurait lieu d'admettre que ce nom d'Inée ou d'[naié est donné sans distinction à toutes les espèces de Strophanthus employées par les indigènes de la Côte oceidentale d'Afrique à la préparation de leurs flèches. | 298 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. graine en principe toxique, que lesindigènes donnent la préfé- rence à cette espèce pour la préparation du poison de leurs fléches. Ils ne l'auraient раз importée dans leurs migrations sans cette conviction. Les indigènes de la Côte d'Ivoire et en parti- culier la tribu des Fantis, d'après le Dr Mondon, savent trés bien actuellement se servir de cette plante toxique. Les feuilles et les graines, dans leur opinion, doivent, pour acquérir la plus grande toxicité possible, étre mises à fermenter au contact de fleurs de Bananier, les unes et les autres étant pilées au préalable. La pâte complexe ainsi obtenue sert à empoisonner les flèches destinées à la guerre ou à la chasse. В. — Sous le nom de Kilua-Nga (Herbe tue-chien), j'ai reçu une plante réduite à un rameau couvert de feuilles et portant des fruits mürs, mais pas une fleur. C'est certainement une Euphor- biacée du genre Toxicodendron (Hyenanche), mais ce n'est, autant que j'ai pu en juger par certains détails caractéristiques tirés desgraines et du fruit, ni le Toxicodendron capense Thunb., qui est originaire du Cap, comme l'indique son nom spécifique, ni le T. acutifolium Bentham, de l'Afrique australe, L'aire d’exten- sion de ces deux espéces ne saurait vraisemblablement atteindre des limites aussi étendues et. des climats aussi différents sur le Continent africain, au moins d'aprés les notions actuelles. Notre échantillon présente, avec ces deux espéces, des différences trés saillantes dans la structure de la graine et dans celle de l'appareil végétatif. Il faut donc réserver le nom spécifique et j'appellerai provisoirement la plante 7. Mondoni, pour indiquer seulement et consacrer le nom du collecteur à qui je la dois, et dont la mémoire mérite d'étre conservée. L'emploi de cette graine et de l'écorce de l'arbre qui la fournit est, à la Cóte d'Ivoire, à peu prés la même que celui du Toxicodendron capense au Cap. Là, on utilise cette plante pour se débarrasser des animaux sauvages dan- ` gereux. Dans notre colonie, d'après le D' Mondon, l'écorce et la graine sont employées en décoction par les pêcheurs. Ils y met- tent à tremper quelques morceaux de poisson qu'ils déposent ensuite comme appát autour du produit de leur péche mis à des- sécher au soleil. Non seulement les rats, mais encore les chiens qui viennent róder autour des séchoirs à poissons, sont victimes de * HECKEL. — PLANTES MÉDICINALES ET TOXIQUES D'AFRIQUE. 299 leur gourmandise. Cette plante, à raison de sa nouveauté et de sa toxicité, mérite une étude spéciale qui sera entreprise ultérieure- ment, quand des matériaux plus complets le permettront. C. — Les indigénes de la Cóte d'Ivoire nomment Nga-Hire (Herbe contre les dartres) une plante que j'ai recue de M. Mondon en fruit et en fleur, et qui, à raison de son état excellent de conservation, a pu étre déterminée avec la plus grande certitude ; c'est le Cassia alata L. Il n'y a rien de surprenant à retrouver cette plante à la Côte d'Ivoire, étant donné qu'elle est connue comme cosmopolite dans toutes les contrées chaudes du monde entier. Mais, ce qui est digne de remarque, c'est de voir que l'ap- plication qui en est faite par les indigénes dela Cóte oecidentale d'Afrique est conforme à celle qui est bien connue comme étant propre aux populations de l'Extréme-Orient (Indiens et Anna- mites ou Tonkinois) : dans les deux cas, c'est contre les affections cutanées que cel emploi est dirigé, et l'on sait que, dans nos colo- nies d'Asie, la poudre de feuilles de cette plante est devenue le véritable spécifique, consacré par la médecine scientifique et offi- cielle, de l'herpés. circiné, maladie si commune parmi les Euro- péens colonisateurs. M. le D” Mondon me dit que, à la Côte d'Ivoire, les indigénes employaient les feuilles fraiehes el écrasées au préa- lable, en application directe contre toutes les affections cutanées caractérisées par des éruptions ou même des pustules. Ces affec- lions sont trés communes dans les pays chauds, méme chez les indigènes. D. — L'Ouamé (Herbe puante) en dialecte Agni est certaine- ment le Cassia occidentalis L., à fleurs jaunes età moyennes gousses; c'est là, comme. on va le voir, pour les indigènes et les Européens, un médicament très important. Les feuilles et les racines, employées les unes et les autres, auraient des: propriétés différentes. Les feuilles en infusion constituent pour les indigènes un purgatif et un diurétique qu'ils emploient contre les fièvres accompagnées d'ictère. M. le D Mondon m'écrit en avoir constate lui-même, et sur plusieurs de ses clients, les excellents effets diu- rétiques et cholagogues. La racine, par contre, serait, d'après le méme observateur, un violent, purgatif. « А la Côte d'Ivoire. et » surtout à Grand-Bassam, m'écrit le Dr Mondon, le D Rimbert 300 SÉANCE DU Ü NOVEMBRE 1900. » et moi avons fait prendre l'habitude aux Européens de boire, » le matin à jeun, une légère infusion d'Ouamé en feuilles, » comme préventif contre les états bilieux, et cela avec le plus » grand succès. En infusion plus forte (16 grammes de feuilles » pour 1000 d'eau), elle nous a donné des résultats excellents » contre la bilieuse mélanurique. Cinq Européens, que nous avons » pu guérir de la fièvre jaune, avaient consenti à boire abon- » damment l'Ouamé. Le breuvage est désagréable à avaler tout » d'abord, car il détermine un état nauséeux, qui heureusement » se dissipe si l'on continue courageusement l'absorption du » liquide. Je ne prétends pas que celte plante soit le spécifique de » la fiévre jaune, ajoute le D' Mondon, pas méme des fiévres » bilieuses; mais c'est, à mon avis, un adjuvant précieux pour le » traitement. J'estime méme que, dans nos pays tempérés, celte » plante, sorte de KiwkÉLIBAH, peut rendre de grands services » dans le traitement des affections caractérisées par la diminution » de la sécrétion et de l'excrétion biliaires. Cette plante me parait » analogue, sinon identique, à celle que notre ami le D' Gouzien » vient d'étudier récemment dans les Archives de Médecine colo- » niale. » Cetle prévision était absolument exacte, car la plante de M. le Dr Mondon est bien celle de M. le D" Gouzien, et j'en avais fait connaitre les propriétés fébrifuges dés 1885 (1). Les faits importants qui se dégagent des appréciations si intéressantes du D' Mondon sont que : 1* les propriétés que j'ai le premier fait connaitre dans le Kinkélibah (Combretum Raimbaultii Heckel), plante propre au continent africain et limitée, d'après nosconnais- (1) J'ai publié en 1885 (Archives de Médecine navale, p. 241) un Mémoire sur le M'Bentamaré ou Fédégosa (Cassia occidentalis L.), pour faire res- sortir ses propriétés fébrifuges comme antidote employé contre la fièvre ma- larienne couramment par les indigènes de Sénégambie .oü cette plante est trés commune comme dans le monde entier. Les graines de cette plante sont aussi d'un emploi usuel sous le nom de Café nègre, après torréfaction, comme succédané de la graine de Moka. Elles commencent à être très en honneur en France, oü elles arrivent abondamment dans nos ports commer- ciaux de Marseille et de Bordeaux, pour remplacer la Chicorée dans les infu- sions de Café. Cette plante s'est montrée, dans ses feuilles et dans sa racine, un bon fébrifuge. J'ai publié également sur le Kinkélibah (Combretum Raimi- baultii E. Heck.) un Mémoire (Répertoire de pharmacie, 1892), dans lequel je mets en lumiere les propriétés remarquables de cette plante contre la fièvre bilieuse hématurique des pays chauds. Depuis elle ne s'est jamais démentie, et son emploi s'est généralisé dans nos colonies françaises; oü je l'ai largement introduite. Y > a HECKEL. — PLANTES MÉDICINALES ET TOXIQUES D'AFRIQUE. 301 sances actuelles, à la région de la Sénégambie, se retrouvent exactement semblables dans certaines Cassiées. Le fait a été établi pour la première fois par M. le D' Gouzien, dans un Mémoire inséré aux Annales de Médecine coloniale de janvier 1900, pour ce qui a trait au Cassia occidentalis L. ou Fédégosa (ce dernier nom signifiant en portugais herbe puante comme Ouamé en dia- lecte Agni), ou encore M'Bentamaré en Sousou. Le D' Mondon, sur la Cóte d'Ivoire, vient de confirmer les premières observa- tions du D' Gouzien, si bien qu'il ne reste plus de doute aujour- d'hui sur ces propriétés : ces deux observateurs ont opéré sur la méme plante et dans des colonies toutes différentes sans s'étre concertés au préalable et ont constaté l'efficacité du Cassia occi- dentalis contre les fièvres mélanurique et bilieuse hématurique. — 9° Les Cassiées et, en tout cas, au moins une espèce de ce genre à odeur urineuse, sont douées, comme les Sénés, de pro- priétés diurétiques, cholalogues et par cela méme libératrices des déchets organiques et laxatives. П serait donc trés intéressant que les expériences entreprises par les D" Gouzien, Mondon et Rimbert fussent continuées au Dahomey, comme dans notre co- lonie de la Cóte d'Ivoire, par leurs successeurs, et, que ces derniers consentissent à envoyer en France, pour une étude plus complète, des échantillons en bon état de Ouamé en fleur et aussi une cer- taine quantité de feuilles de la méme plante pour les soumettre à une analyse chimique méthodique. Je dois dire cependant que des premiéres recherches entreprises par mon savant collaborateur, le professeur Schlagdenhauffen de Nancy, sur le WBentamaré ou Fédégosa, au point de vue chimique, il n'est résulté aucun isolement de principes actifs spéciaux pouvant expliquer l'action favorable dq cette plante contre la bilieuse hématurique, et ce- pendant le D' Gouzien a démontré longuement que cette plante, connue au Dahomey (Porta-Nova) sous le nom indigéne de Ahouandémé, rend de grands services dans le traitement de cette redoutable affection qui fait tant de victimes parmi les Euro- péens non acclimatés, et cela dans toutes les colonies tropicales ou équatoriales. L'Ahouandémé du Dahomey et l'Óuémé de la Côte d'Ivoire, qui sont la méme plante sous des noms différents, ont été employés de la méme facon et aux mémes doses. En raison de son action manifeste dans le traitement de la fiévre bilieuse mélanurique, il n'est pas inutile, ап moment méme oü 302 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. sévit au Sénégal (octobre 1900) avec une intensité cruelle une épidémie meurtrière de fièvre jaune, d'appeler l'attention des médecins coloniaux sur une plante commune dans cette colonie et par conséquent toujours à l'état frais sous la main de prati- ciens. Son emploi pourra leur rendre, d'aprés le témoignage des Dr Mondon et Rimbert, de grands services dans le traitement de cette redoutable affection, qui a déjà fait à cette heure (16 oc- tobre 1900) tant de victimes parmi les fonctionnaires de la race blanche qui administrent cette colonie. E. — L'Edamalone (plante pour peser l'or, en dialecte Agni) qui est abondante auprés d'Abidjean, aux environs de la lagune d'Ebrie, est également répandue dans toute la colonie dela Cóte d'Ivoire : c'est incontestablement l'Abrus precatorius L., Légumi- neuse ubiquiste dans toutes les régions tropicales et devenue célèbre en médecine, sous le nom brésilien de Jéquirily, par l'emploi de ses graines pourvues d'un ferment soluble trés actif (Abrine) contre les conjonctivites granuleuses. Or les féticheurs de la Cóte d'Ivoire en prescrivent l'infusion des feuilles contre les coliques, et les feuilles hachées, d'après le Dr Mondon, sous forme de topique pour guérir les conjonctivites (maux d'yeux). Il y a, dans ce dernier emploi, un rapprochement qui semblerait faire supposer que les feuilles ont des propriétés et une composi- tion voisines de celles dont la science de l'oculistique a confirmé officiellement la réalité dans les graines de Jéquirity. Il serait donc intéressant de faire un examen comparé de la composition chimique des feuilles et des semences pour rechercher si l'Abríne existe dans ces deux organes. Les indigènes sont de trés bons obser- vateurs; ils n'ont à leur disposition, pour toute ressource théra- peutique, que le règne végétal, oü ils doivent trouver tous leurs moyens curatifs. Une longue expérience leur a appris à en tirer le meilleur profit possible, et les médicaments végétaux réputés héroiques, il ne faut pas l'oublier, sont dus à l'observation pre- miére et à l'application empirique des aborigènes : le Quinquina, l'üpium, le Coca, le Kola, l'Ipéca, le Curare, le Jaborandi, le Jéquirity même sont des preuves évidentes de ce génie spécial aux races primitives. La civilisation, en nous dotant d’un riche arsenal thérapeutique, tiré des trois règnes de la nature et même du règne psychique (hypnotisme, suggestion, magnétisme ani- HECKEL. = PLANTES MÉDICINALES ET EXOTIQUES D'AFRIQUE. 303 mal), a dispersé nos forces d'observation que l'indigène des con- trées non civilisées a concentrées au contraire sur un seul point. De là, sa supériorité relative. Les populations primitives en sont aujourd'hui à la période, encore très rapprochée de nous, ой les médecins les plus célèbres, comme les Matthiole, les Clusius, les Lobel, les Pena, les Bauhin, les Tournefort, étaient en même temps les meilleurs botanistes de leur époque. La médecine se faisait avec les plantes. Il ne faut donc dédaigner aucune des données fournies par les observations des aborigènes qui sont intéressés à voir juste. Un grand nombre de leurs pratiques curatives sont souillées de superstition, mais n'avons-nous pas les nôtres dans ce siècle de lumière? Nos méthodes de recherches scientifiques en feront justice et nous permettront de séparer la gangue du cristal précieux. Pour revenir à l'Edamatone, qui est connue dans quelques- unes de nos colonies sous le nom de Liane réglisse (Antilles, par exemple), à cause de la présence de la glyzine dans ses feuilles et dans la racine, les indigénes de la Cóte d'Ivoire n'ignorent pas cette propriété et se servent de cette plante comme matiére sucrée. Quant à la graine, qu'ils n'employaient pas en tant que reméde, elle leur rend, à un autre point de vue, les plus grands services dans leurs transactions commerciales, son poids équivaut à 07,25 de poudre d'or, de là, le nom relaté qu'on lui donne en dialecte Agni. Ici s'arréte l'énumération des plantes dont l'examen m'a été soumis par le 0" Mondon, qui a bien voulu me promettre pour l'avenir des matériaux de recherche plus importants. Je renou- velle mes remerciements à ce savant confrère, en émettant le vœu que son exemple soit suivi par les médecins et pharmaciens colo- niaux, que ces questions doivent intéresser au plus haut degré. M. Buchet, vice-secrétaire, donne lecture de la communi- cation suivante : 304 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. LA FLORE DE LA TASMANIE (OCÉANIE); par M. Michel GANDOGER. L'acquisition que j'ai faite de l'herbier де W. Spicer m'a permis de me rendre un compte plus exact que je n'avais pu le faire jus- qu'à ce jour dela flore dela Tasmanie ou Van Diemen. Cet herbier, outre les abondantes récoltes de son auteur, comprenait aussi les collections classiques de Gunn, de Simson, de Milligan, de Lod- der, etc., c'est-à-dire la flore à peu prés complète de cette ile et de ses voisines, ainsi que de nombreuses plantes de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, etc. П faut avoir beaucoup de courage pour renoncer à la tentation de créer de nouvelles espéces, lorsqu'on examine les plantes de ces contrées lointaines pour les comparer avec celles d'autres pays. Nous nous étonnons, à juste titre, dans notre pauvre et modeste Europe, du polymorphisme de certains genres; on le serait bien davantage si l'on étudiait les Mimosées, les Myrtacées, les Épacri- dées, les Protéacées, les Restiacées, etc., de l'hémisphére austral. C'est par douzaines que nos phytographes décriraient des formes, des races, des sous-espéces nouvelles tout autant distinctes — sinon plus — que celles que nous voyons paraitre presque jour- nellement. J'ai pris, dans la collection de Spicer, quelques types polymor- phes pour les faire connaitre ici en m'appuyant sur l'autorité des maitres dela Botanique australienne (1). HiBBerTIA STRICTA R. Br. — 1° f. GLABRA Gandoger. = Sim- son, n* 338 ex parte. — Tota glabra, folia semi-patula 6-8 mill. longa, flores minores. — Hab. Foulds County. Àn species pro- pria? — 2° f. CINEREA G. — Simson, loc. cit.— Tota cinereo-pulveru- (1) Brown (R.), Prodromus flore Nove-Hollandie et insule Van Diemen. Londini, 1810, in-8*. Bentham et Mueller, Flora Australiensis, 7 vol. Londini, 1863-1873, in-8°. Mueller (F. von), Fragmenta phytographiæ Australie, 10 vol. Melbourne, 1858-1877, in-8°. | Mueller (F. von), Census of the plants of Tasmania. Hobart-T own, 1879, 1п-б°, GANDOGER. — FLORE DE LA TASMANIE. 305 . lenta, calyx subcanescens, folia recta 8 mill. longa, corolla caly- cem duplo superans. — Hab. cum precedente. — З f. Gunsi G. — Gunn, n° 22 а. — Facies præcedentis sed magis pulverulenta, folia subbreviora cum floribus minoribus. — Hab. Launceston Cataract. — 4° f. ROSMARINIFOLIA б. — Gunn, n° 22 b. — Parce cinerea, folia semi-patula 1 cent. longa latiora, calyx glabrescens subduplo longior (8 mill.) quam in antecedentibus, sepalis acuminatis co- rollæ æquilongis, flores minores longe pedunculati. — Hab. New Norfolk. Habitus proprius et verosimiliter species distincta. HiBBERTIA FASCICULATA R. Br. — 1° f. apunca б. — Simson, п° 587. — Glabra aut vix puberula virens, folia apice adunca retroflexa, calyx papillosus. — Hab. insula Flinders ad Heathy Valley. — 9° f. SPICERI. — Piloso-canescens, folia breviora stricta, calyx villosus. — Hab. Brighton. CARDAMINE TASMANICA G.; C. hirsuta F. v. Muell. Census pl. Tasm., p. 5, non L. — Annua gracilis nana, caules pauciores subteretes obliqui, folia plerumque integerrima (perraro radicalia aliquot quinata) parva ovato-elliptica obtusa basi cordata, caulinaria nulla vel 1-2 lanceolata, pedunculi recti, stamina 4, flores 1-3, corolla alba calycem saltem duplo superans, siliqua lineari-elon- gata pollicaris.— Hab. Thomn's Plains (Simson, n°512); Humburg Point, Georges Bay (Simson, п° 191); Stony Steps et Winton (W. Spicer). Bona species nullis descriptarum vere affinis. À C. hirsuta et C. silvatica quibus magis accedit certe differt foliis sœpius inte- gerrimis nec pinnatis, floribus paucioribus 2-3-plo majoribus. SILENE GALLICA L. — Formas sequentes prœbet : 1° Tota alba longissime pilosa. Humburg Point, Georges Bay (Simson, n* 403); 9° Humilis breviter pilosa virens, flores calycem æquantes. Winton (Spicer); 3° Elata viridis breviter pilosa, flores calycem longe supe- rantes. Elnick ; Race Course (Spicer). SILENE QUINQUEYULNERA L. — Species illa etiam multum variat : 1° Floribus albis : Doolegi Plains (Lodder); 2° Caulibus longe pilosis, corolla atrosanguinea : King Island (Spong); New Town T. XLVII. (SÉANCES) 20 306. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. (Spicer); 3* Caulibus breviter pilosis glandulosis, corolla rosea : New Town (Spicer); Doolegi Plains Castra (Lodder, n* 51) ; Kan- guroo Point (Milligan, n° 1144). SPERGULA ARVENSIS L. — In Tasmania invenitur : 1° Tota gla- bra : Fould's Country (Simson, n° 464) ; 2° Tota longe piloso-glan- dulosa, corolla dilute rosea : Cascades (Spicer); 3° Breviter piloso- glandulosa corolla alba : New Town; Mount Tor; Kanguroo Point, etc. (Spicer). SPERGULARIA MEDIA f. DIEMENICA Gdgr. — А typo europæo dif- fert caulibus pedalibus foliisque glabris majoribus mucronatis, stipulis grandioribus, inflorescentia multo magis villoso-glandu- losa, seminibus angustius alatis. — Hab. Kanguroo Point (Spicer); Circular Head (Gunn, n* 654). GERANIUM DISSECTUM f. TASMANICA Gdgr. — A planta typica re- cedit pube patula rariore, foliis obtusis, calyce glabriore longius aristato, carpellis vix villosis, ete. — Hab. Southport (Woods): Stone Pit Chapel (Spicer) ; Georges Bay (Simson, n* 187); sed spe- cimina Simsoniana, п 138, 188 et 509 sub nomine G. dissect? inscripta ad aliam speciem (forte novam) certissime pertinent, sicut et illa circa New Town et Jutland a Spicero lecta. OLEARIA RAMULOSA Benth. — Fruticulus admodum polymor- phus, pro sola Tasmania in plures species secundi ordinis pro- babilius divellendus 4 V Folia undique viridia...........,....,.......,..,.....,,..,.... l. | Folia subtus incano tomentosa................................. 5. r Folia laxa 8-13 mill. longa, capituli pedunculati................. 3. 9 \ Folia dense imbricata brevissima 2-3 mill. longa tenuiter pubescentia, ) rami breves albido-pilosi, capitula minora sessilia breviter radiata. \ Probabiliter species nova. New Town (Spicer)... f. IMBRICATA барт. ' Caulis foliaque seaberrima..................,....,............. 4. 3 | Caulis foliaque levia, capitula parva squamis lanceolatis angustioribus, rami virgati. New Town (Spicer)............ ..... f. SPICERI Gdgr. Pallide virens, folia patulo-flexuosa 1 cent. longa, capitula 7 mill. lata, eorum squama purpurascentes. New Town (Spicer) eth mrt vn f. ROSMARINOIDES барт. Atrorubens, folia adscendentia rigida 5-7 mill. longa, capitula 5 mill. lata eorum squamæ virides, Pirates Bay (Spicer). f. rAsMANICA. Gdgr. +» +» э з e |] ө n, S GANDOGER. — FLORE DE LA TASMANIE. ' 307 Folia patula, esee ses. 6. . Folia deflexa ovata obtusa, radii albi, rami conferti stricti. Port Arthur 5 (Coverdale)..............,.........,..... f. DEFLEXIFOLIA бйрт. Folia recta lineari-oblonga, radii dilute rosei, cap. basi attenuata. Fal- mouth (Simson, n° 102)......... DEE .... f. SIMSON! барт. Folia lineari-oblonga valde aspero-muricata. New Town et Kanguroo Bottom ($рїсег)........................... Í. ARBORESCENS Gdgr. Folia latius obovata obtusa parum muricata. Peppermint Bay (Simson). T" f. OBOVATA барт. ЕРАСВ1$ IMPRESSA Labill. — 1° f. МиллвАМ Gdgr. — Squamae calycis longe aristatæ, stylus extra corollam produetus, folia bre- via faleata. Oyster Cove (Milligan, n* 865). — % f. LUCIDA б. — Squamæ calycis vix aristatæ, stylus inclu- sus, folia brevia vix spinosa lucida. Mount Ramsay (Seott). -- 8° f. DIEMENICA б. — Squamæ calycis lanceolatæ, stylus co- rollam æquans, folia elongata valide spinosa viridia nec lucida. — Hab. Huon Road, Tollgate et Cascades (Spicer); Georges Bay (Simson, n* 16). LEUCOoPOGON coLLINUS R. Вг. — Admodum polymorphus. [nter innumeras fere formas liceat enumerare sequentes : 1° f. CINEREA G. - Totus tenuiter cinereo pubescens, folia deflexa 5-6 mill. longa, inflorescentia subcapitata. Huon Road (Spicer). ' i — 9° f. spIcIGERA G. — Glaber, folia patula 1-1/2 cent. longa, inflorescentia spicata, flores majores. Insula Flinders ad montem Patriarchs (Simson, n* 571). — 8° f. THYMIFOLIA G. — Prostrato-diffusus, glaber, folia ovata serrulata dense imbricata acuta nec pungentia, flores capitati pau- ciores. Birchs Julet (Melligan, n° 807). Species distineta videtur. Druris suLFUREA R. Br. — 1° f. IMMACULATA б. — Labellum immaculatum, flores quam in typo duplo minores, caulis rigidus semper uniflorus. Winton (Spicer). — 9" f. qAsMANICA G. = Labellum fusco-maculatum, flores majores ad caulem flexuosum plures. Launceston (Gunn, n° 932); Georges Bay (Simson, n° 709) ; Gester Oove (Milligan, n° 937). Juncus нүввриз Brot. — Omnia quœ vidi specimina e Tasma- па ad J. hybridum nec bufonium pertinent; sed a nostris euro- 308 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. pæis americanisque sat recedere videntur caulibus tenacibus flexuosis, capsula majore, perigonii laciniis inæqualibus magis lanceolatis mucronatis ac longioribus (6-7 mill.). Hobart, New Town, Winton, Cristims Well, etc., a Spicer, Woods et aliis co- piose lectis. LuzuLA CAMPESTRIS DC. — Specimina tasmanica quœ in her- bario meo asservantur ad varias species evidenter spectant; sic : 1» Individua e Kanguroo Point et Winton = L. campestris DC.; 9° Individua e Cascades = L. multiflora Lej.; 3° Individua e Win- Lon et Kanguroo Point = L. congesta Lej. simul cum L. campes- {тї crescentia nec cum L. Nove Cambriæ Gandoger, in Bull. Soc. bot. de France. vol. XLVI (1899), p. 392, comparanda (ex Australia New South Wales). Horcus LANATUS L. — Planta tasmanica ad H. glaucum Willk. spectare videtur tam illa e Kanguroo Bottom, New Town, Huon Road, Fern Tree Gally (Spicer) quam ista e Gould's Country (Simson, n* 362). ASPLENIUM FLABELLIFOLIUM Cav. — Simili modo planta dieme- nica ab australiensi (N. S. Wales, Victoria, Queensland, etc.), sat diversa videtur pinnulis majoribus argute dentatis basi minus cuneatis remotis viridibus = f. TAsMANICA Gdgr. — Hab. Huron, Winton, elc. (Spicer). PTERIS ESCULENTA Forst. — Stirps sane variabilis formas per- multas induens inter quas sequentes enumerari possunt : 1° f. ELON- GELLA б. — Pinnulæ inferiores laterales 2 cent. longe minus coriaceæ ac crenatœ diffluentes subtus canescentes. — Hab. Win- ton et Sandy Bay (Spicer); Australia merid. (Burrons; Koch; Menzel). — 2 f. cortacea б. — Pinnulæ latérales inf. 1 cent. longe valde coriacew ac crenatæ subcontiguæ subtus virescentes. = Hab. Karguroo Bottom (Spicer); Port Arthur (Coverdale). — 3 f. AUSTRALIENSIS G. = Pinnulæ laterales inferiores 1/2 cent. longe ovatæ valde coriaceæ et crenatæ subcontiguæ subtus albido-pubescentes. — Hab. Australia merid. (Wilson). DE BOISSIEU. — PLANTES DU JAPON. 309 M. Malinvaud résume et lit en partie les communications suivantes : LISTE DE LOCALITÉS ET ESPÈCES NOUVELLES POUR LA FLORE DU JAPON, d'après les collect. parisiennes de M. l'abbé FAURIE ; par M. H. de BOISSIEU. La plupart des matériaux de cette Note nous ont été fournis par la collection très nombreuse et, en général, assez bien échantil- lonnée que possède le Muséum d'Histoire naturelle de Paris. M. Drake del Castillo, président de la Société botanique de France, a bien voulu mettre également son bel herbier à notre disposi- tion. Malgré nos efforts pour arriver à la détermination exacte de tous les échantillons soumis à notre examen, certaines dénomina- tions demeurent provisoires. Comme nous le faisions observer dans une Note précédente, la flore du Japon est devenue d'une étude délicate. Pendant que les botanistes d'Europe poursuivent sans relâche des recherches de détail sur une. végétation connue dans ses grandes lignes par les beaux travaux de Thunberg, Miquel, Franchet: et Savatier, Maximowicz, etc., les Japonais se mettent à l’œuvre avec l'ardeur, l'intelligence qu'ils témoignent dans toutes les branches de la science. Malheureusement, les dé- couvertes de leurs meilleurs botanistes descripteurs se trouvent souvent consignées dans des Recueils indigènes d'un tirage limité, qu'il est presque impossible à l'Européen de se procurer à n'im- porte quel prix. Il s'ensuit que certaines espéces nouvelles ont pu — le fait nous semble certain pour le genre Cardamine — étre nommées et décrites deux fois par un botaniste européen et un botaniste japonais qui ignoraient réciproquement leurs tra- vaux. Une revision minutieuse de la flore japonaise s'imposera tòt ou tard. Nous avons cru d'ores et déjà devoir tenter cette revision pour un des genres les plus embrouillés de cette flore, le genre Viola. 310 ` SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. MAGNOLIACÉES. Magnolia L. 1. M. нүрогЕссА Sieb. Zucc. Fam. nat., n° 349. 3878 (1), colline d'Ishikari; 4255, montagne de Shiobara; 6300, Hakodate (cultivé). 2. M. srELLATA Maxim., Mél. biol., VIII, 509. 2117, 3471, 6280, Hakodate (cultivé). 3. M. oBOVATA Thunb., in Transact. Linn. Soc., II, 336. Var. denudata. 28, Sapporo; 2273, Nambu. Var. discolor. 9065, Akita (cultivé) ; 2713, Chokkai-san ; 5457, Abashiri ; 13070, Hakkodda. 4. M. Kosus DC., Syst., I, 456. | 1094, Hakodate; 2101, Nambu. 5. M. satcicironia Maxim., Mél. biol., VIII, 509. La fleur de cette espéce était inconnue lors de la diagnose originale et je n'ai trouvé sa description chez aucun botaniste européen. Une figure coloriée d'un rameau fleuri se voyait à l'Exposition forestière-du Japon (Exposition de 1900, pavillon de la chasse, pêche et cueillette). Les exemplaires des collections Faurie sont tous en fruit. 1340 et 4698, Aomori; septembre (coll. Drake et Muséum). M _ Cercidiphyllum Sieb. Zucc. 6. C. 1APONIOUM Sieb. et Zucc. ap. Hoffm. etSchult., noms indigènes, n° 131; Miq. Prolus., 304. 1210, Sapporo; 2396, Togayaki; 3031, Horonai. Eupíelea Sieb. Zucc. 1. E. POLYANDRA Sieb. Zucc., Fl. jap., Т, 134. 477, Niigata; 4184, Shiobara. (1) Les numéros sont ceux de l'exsiccata Faurie. Nous ne transcrivons la date de la récolte que pour les exemplaires d'un intérêt spécial. e ПЕ. BOISSIEU. -— PLANTES DU JAPON. Зи Kadsura Kempf. 8. K. japonica L. Sp., 756. 6491, Hakone. Schizandra L. 9. S. NIGRA Maxim., Mél. biol., VIII, 370. 2777, Sendai; 3393, Hirosaki. 10. S. cuinensis Baill., Hist. plant., I, 148. 149, Aomori; 417, volcan de Mori; 748, Schishinohe; 2818, Otaru; 4774, forêt de Biro; 5420, Abashiri; 6988, Horonai ; 1129, Sozan, prés Sapporo; 8029, Yesan ; 8159, Sapporo. INllicium L. 11. I. AunisATUM L. Sp., 664. 6847, 7585, Oginohama; 7527, jardins de Shidzuoka; 7966, pro- vince de Kaga. MÉNISPERMÉES. Cocculus DC. 12. C. Тнухвевєі DC. Prodr., 1, 98. 179, Kaminato; 322, Noesi; 1439, Akita; 2403, Shimidzutoge; 3183, Hakodate; 4276, Yamagata; 4462, Oginohama; 6684, Kessennuma.. Menispermum L. 13. M. pauunicux DC. Prodr., I, 102. 6166, Kitamigawa. LARDIZABALÉES. Akebia DC. 44. А. cLEMATIDIFOLIA "Sieb. Zucc. FI. jap., 1, 146. Bien distincte de l'A. quinata, malgré l'opinion contraire de M. Toku- taro Ito, in Journ. Linn. Soc., XVII, 425. 3412, Iwagizan. 15. A. QviNATA Decaisne, in Ann. sc. nat., XII, 107. 312 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. 2086, Akita; 2275, Nambu; 2439, Kakuda; 4459, Oginohama; 5564, Ganju; 1793, Ibuki. 16. AKEBIA LOBATA Decne, in Ann. sc. nat., ХИ, 107. Fruits comestibles. 264, Kaminato; 391, Aomori; 1303, Kurvishi; 2126, 2274, Akita; 4458, Oginohama. BERBÉRIDÉES. Berberis L. 17. B. Тнохвекси DC. Syst., II, 9. Var. a. typica Regel, Descriat. plant. nov. Turkest. , fasc. 1, 21. 1384, Morioka; 2322, Tokvo; 2400, Sendai; 2401, Nikko; 2418, Ibuki; 6511, 6516, Fukuyama; 6775, Oginohama. 18. B. Ѕієвогри Miq. Prolus., I. Souvent, confondu avec l'espèce suivante. En differe comme l'indique la description originale par les feuilles à cils soyeux, trés rapprochés et non à serratures spinuleuses écartées, et par les bractées inférieures du double plus larges. Le caractère différentiel invoqué par Regel (Desc. plant. Turkest., 1, 20), à savoir rameaux florifères jamais teintés de rouge brun, m'a semblé de peu de valeur. 418, Aomori; 1287, Kurvishi; 2119, Akita; 2507, ile de Sado; 4449, Yamagata. 19. B. vuLcanis L. var. japonica Regel (loc. cit.), 15. 3806, Fukuyama. 20. B. saponica Rob. Br. App. Congo, 22. Toujours cultivé. Ne semble pas vraiment spontané au Japon. Seul Berberis du Japon à feuilles pennées se rapprochant d'espéces améri- caines. 2213, Tokyo; 3035, jardins de Hirosaki. Epimedium "Tourn. 21. E. mAcnawTHUM Morr. et Decne, in Ann. sc. nat., sér. 2, vol. П, 392; Franchet, Le genre Epimedium, in Bull. Soc. bot. Fr., XXXIII, 107. 141, 593, Aomori; 255, Kominato; 2186, Akita ; 3851, Fukuyama; 6676, Tokyo; 7612, Utsunomiga; 7642, Shirakawa; 7654, Hakone. DE BOISSIEU. — PLANTES DU JAPON. 313 Diphylleia Michx. 22. D. бвал Fr. Schmidt, Fl. Sachal., 109. 201, Otaru ; 1025, Iwagizan; 2326, Shimidzutoge ; 13062, Hakkodda. Achlys DC. 23. A. jaPONICA Maxim., Mél. biol., VI, 260. 1062, Sobetsu; 3003, Otaru. Caulophyllum Michy. 24. C. rHALICTROIDES Michx, Fl. Amér., I, 205. 287, Otaru; 664, Aomori; 1076, Sobetsu; 1280, Horonai; 2635, Sado; 4022, Yesan; 4499, Hakodate; 5025, Akkeski; 5405, Abashiri; 8063, Udaisan. Nandina Thunb. 25. N. DOMESTICA Thunb., Nov. gen. diss., I, 14. 6396, Tokyo. NYMPHÉACÉES. Nymphæa L. 26. N. TETRAGONA Georgi, Bemerk., I, 220. 969, Aomori ; 997, Hirosaki. Nuphar Sm. 27. N. saponicum DC., Syst., П, 62. 510, Aomori; 1000, Hirosaki; 3258, Ishikari. Brasenya L. 28. B. pELTATA Pursh., Flor. of north. Amer., 11, 389. 961, Mori; 3065, Sapporo; 4193, Shiobara. PAPAVÉRACÉES. Papaver L. 29. P. ALPINUM L. Sp., 507. Forma parviflora strigosissima. Petioli patule, pedunculi adpresse pilosi, capsula adpresse strigosa. Répandu sous diverses formes en Sibérie, Chine, etc. Indiqué avant nous au Japon par M. Matsamura, dans Shokubutsu Mei-i (Énumération de noms de plantes anglais, latins, japonais). 8258, sommet du Riishiri. — Juillet 1892 (Herb. Mus. et Drake). 314 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. Macleya Rob. Br. 30. M. conpara Rob. Br., App. Denk. et Clap., 218. 71, Sambongi ; 578, Атої; 1468, Akita. Chelidonium L. 31. C. masus Mill., Dict., n^ 1. 63, Oginohama; 470, Hakodate; 679, Hirosaki; 738, Sobetsu 809, Shishinohe. Stylophorum Nutt. 32, S. JaAPoNicUM Miq., Prolus., 199. 503, 6678, Tokyo; 2468, Nikko. Corydalis DC. 34. C. caPiLLIPES Franch., in Bull. Soc. philom., Paris, mai 1888. 959, Kominato; mai 1886 (Herb. Mus. et Drake). 1199, Hirosaki; mai 1898 (Herb. Drake). 35. C. Laxa Franch. et Sav., Énum., M, 274. Racine bulbeuse. Pétiole long de 20 centimètres. 334, Gomohe; mai 1886. 36. C. SENANENSIS Franch. et Sav., Enum., II, 274. 2630, Hirosaki. 31. C. AMBIGUA Chamisso et Schlect., Linnœa, Y, 558. Var. typica. 11, Sapporo; 28, Kurvishi; 115, Nambu; 212, Montbetsu; 266, 3605, Otaru ; 2029, Hirosaki. Var. stenoloba Franch. (in schedulis herb. Mus. Paris). Foliola secundi ordinis angusta oblonga vel linearia; cetérum (уро similis. Cum C. lineariloba Sieb. Zucc. comparanda. А C. laxa et sena- nensi, bracteis subintegris facile distinguenda. 213, Montbetsu; mai 1887 (Herb. Mus.). 2116, Sapporo; mai 1885 (Herb. Mus.). 38. C. incisa Pers., Enchir., ЇЇ, 268. 59, Kurvishi; 388, Aomori; 455, Hirosaki; 2055, Akita; 2227, Akita; 2611, Sado; 3789, Fukuyama; 7662, Hakone. 399. C. RappEaNA Regel, Plante Raddeanœ, 1, 143. 62, Sambongi; 849, Mororan; 4234, Kurvishi; 4634, Tamabu; 4800, Otaru. | DE BOISSIEU. — PLANTES DU JAPON. 315 40. C. ресомвемѕ Pers., Enchir., II, 209. 1661, Hakone; 7916, Tsurugga. 41. C. PALLIDA Pers., Enchir., II, 270 (adde C. heterocarpa Sieb. et Zuce., C. racemosa Franch., C. speciosa Maxim., C. Wil- fordi Rgl; cf. Maxim., Mél. biol., IX, 49). Éminemment polymorphe. Varie sur la méme plante pour la couleur des fleurs, la forme des bractées, la largeur du fruit. Le C. pallida, au sens large où l'entend Maximowiez, forme peut-être non une espèce, mais un groupe d'espéces qu'on ne pourra distinguer définitivement que par une étude minutieuse sur le frais. Provisoirement, nous proposons la coupe suivante : а. typica. C. pallida Franch. et Sav. Enum. Siliquæ latitudine sua, 8-10-plo longiores. Flores 18-20 mill. longi. Bracteæ ovato-dentatæ. B. setacea. C. racemosa Miq., Franch. et Sav., etc., rion W. Flores 10-12 longi. Bracteæ setaceæ. y. japonica. C. Wilfordi var. japonica Franch. Sav. ! an Rgl? Flores 18-20 mill. longi. Bracteæ lanceolatæ integre. Siliquæ latitudine sua 2-5-plo longiores. Foliola latiora. Planta uberosior. Corolla apice rubro tincta (n° 7781). | 38, Kurvishi; 193, Hakodate; 268, Sapporo; 405, Aomori; 600, Hakodate; 2054, Akita; 2599, Shimidzu; 3728, Sozan; 3719, Nemuro; 5409, Abashiri; 5489, Shari; 7262, Rebunshiri; 7663, Hakone; 7781, Nagoya; 7983, Nagano; 9658, Rebun- shiri. Dicentra Borkh. 42. D. pusiLLA Sieb. et Zucc., Fam. nat., 280. 5885, Ganju; 16686, Akan ; 13366, Kattasan. CAPPARIDÉES. Gynandropsis DC. 43. G. viscina Bunge, Mém. Sav. étrang. Acad. Pétersb., 11, 81. Siliquæ vix torulosæ late lineares, apice attenuatæ. Flos roseus nec lacteus ! 11893, Kochi (jardins); aoüt 1893 (Herb. Drake et Mus.). 316 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. VIOLARIÉES. Viola L. Les espèces japonaises de ce genre ont été, il y a vingt-cinq ans, l'objet d'études simultanées de la part de Franchet et Savatier, en France (dans l'Enumeratio plantarum in Japonia sponte crescentium), et en Russie, de Maximowiez (dans les « Diagnoses plantarum novarum Japo- nie et Mandshuriæ »). Comme l’a reconnu Franchet lui-même, la prio- rité du nom appartient, en cas de double description d'espéces nouvelles, à Maximowiez, dont l’œuvre est antérieure de quelques mois à celle des botanistes francais. Mais, ce qui augmente singulièrement les difficultés de la revision, c'est que toutes les coupes établies par Franchet et Sa- vatier d'une part, Maximowicz de l'autre, sont loin de correspondre. Depuis Ia publication de Enumeratio et des Diagnoses, plusieurs Viola ont été décrits par des botanistes japonais, travail qui naturelle- ment n'a pas contribué à simplifier un genre passablement embrouillé. Nous croyons rendre service à nos successeurs en donnant ici une clef analytique provisoire de toutes les espèces de Viola dont nous avons constaté l'existence au Japon, soit par nous-mémes, soit par des docu- ments authentiques. Tentamen clavis Violarum japonicarum. ( Acaules. Flores et folia cuneta e collo rhizomatis vel « e stolonibus nas- 1 cuntur......... eMe TRECE e. 9. ( Сашеѕсепіезѕ. Flores et folia superiora e caulibus epigæis nascuntur. 20. | Folia incisa, dissecta partitave......,................ ert . З. Folia crenata.............. ee tenet e ee DEE . 5. ( Folia plus minus, presertim basi, incisa.... | Folia profunde pinnatifida vel pinnata. ..........en00s00 seest . À. Foliorum segmenta primaria petiolulata....... ....... V. pinnata L. 4 | Foliorum segmenta primaria sessilia been emen eere V. incisa B. pinnatifida Franch. et Sav. < Radix napiformis vel prope collum in fibras crassas paucas divisa ; stolones SV null... e entes ee . 6. | Rhizomaelongatum hypogæum vel stolones epigæos emittens, vel abbre- viatum estolonosum sed tunc fibrœ radicales tenues.......... .. 11. ; ( Petioli distincte alati vel marginati. . { Petioli nudi......... _ ( Flores albi breve calcarati........ V. Patrini DC. var. œ. typica Max. ! Flores violacei longe calcarati ...... V. incisa Turcz. se, E +. o. ө „ у 90. + ө + ө + *+ ө ө ө + е + ө * * DE BOISSIEU. = PLANTES DU JAPON. 317 / Petala vulgo imberbia, folia glabella, capsula acuta....... TC . 8 \ V. Patrini B. chinensis Ging (V. prionantha Bunge, Franch. et Sav.?). Petala barbata, folia hirta, capsula ohtusa........... DEE elt V. phalacrocarpa Max. (V. Conilii Franch. et Sav.l). | 9 Calcar scrotiforme sepalis brevius.................. V. Sieboldi Max. Calcar petala vel saltem sepala @quans............ een. 10. barbata; folia seriora cordato-acutiuscula.......... . V. japonica Langsd., Max.! (huc V. prionantha Franch. et Sav. part!). Calcar gracile; flos barbatus parvus, folia obtusa vel obtusiuscula nun- quam deltoidea.... V. variegata Fisch. (sensu Max.) non Fr. et Sav. 10 Stipulæ membranaceæ brunneæ pectinato-laciniatæ ; stolones nulli, folia crebre punctata (V. longepedunculata Franch. et Sav.). Formæ juve- niles gregis silvestrium, cf. n° 26 (1). Planta caracteribus istis non conformis........................ 12. ( | Calcar crassum, flores magni imberbes vel petala intermedia tantum Rhizoma articulatum, ramosum, validum; collum vaginis . numerosis 19 уевшит............ DEER 13. Rhizoma validum inarticulatum, vel tenue, vel subnullum; vaginæ pau- (CH RS he stmt ehh te] hme 14. [ Vaginæ fusca, calcar mediocre, stigma marginatum, sepala nervis tribus | proeminentibus prædita (flores interdum apetali); V. vaginata Max. 1 (Huc, ipso teste Francheto in schedulis herbarii Drakeani, V. pachyr- rhiza Franch., Bull. Soc. bot. Fr., XXVI, p. 83). Vagina albidæ, calcar brevissimum, stigma immarginatum, sepala obs- | eure trinervia........... ess V. Francheti H. de Boissieu. 14 ( Flores lutei. Stigma marginatum................... V. Keiskei Miq. e l Flores violacei vel pallidi..................................... 15. Folia acutissima latitudine sua 7-8-plo longiora..................... 15 < ..... TTT V. Makinoi H. de Boissieu. Folia latitudine sua 1-4-plo longiora............ ............., 16. : Folia reniformia latitudini suæ æquilonga. Stigma capitato-depressum 16 patellare...... e e e e V. palustris L. Caracteribus istis planta non conformis................ seen 17. Rhizoma tenue articulatum, sinus foliorum basi latior quam ad ostium, stigma suberostre bilobulatum, sepala eximie trinervia..... PPP ees reteesdeeehesesio tene V. Selkirkii Goldie (V. umbrosa Fr.). 17 | Rhizoma, stigma, sepala precedentis. Auricule foliorum petiolo paral- lelæ......... a V. violacea Makino. Rhizoma crassum inarticulatum. Sepala nervis proeminentibus desti- ИРИНЕ 18. V UVUUAdee ose (1) Il nous est arrivé à tous de cueillir en herborisant des formes précoces du V. silvestris, qui, à premiére vue, semblent appartenir au groupe des acaules. Ce sont ces formes et celles des espèces voisines (V. grypoceras, V. Grayi) qui constituent le V. longepedunculatu dont l'Herbier Drake renferme les spécimens originaux. 318 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. ( Sepala acutiuscula; folia triangulari acuta.. V. pycnophylla Fr. et Sav. ( Sepala obtusa vel obtusiuseula................................ 19. ' Capsula pilosa demum carnosa, stipulæ basi tantum adhierentes... . ... . MM e e ...... V. hirta L. Capsula cartilaginacea; stipulae ad medium adnatæ. V. yezoensis Max. | Stigma rostratum, imberbe, foraminulo ad extremitatem rostri sito... A 91. 20 Stigma erostratum, apice plus minus bilobum, foraminulo inter lobos 7 Silo... ж... EE 20. Stigma sphœroideo-capitatum, utroque latere fasciculis pilosum. onus- tum, foraminulo minuto sublaterali..... ns 30. 94 ( Stipulæ integre vel subintegræ............................... 22. ^ | Stipulæ profunde ciliato-pectinatæ......... ................... 23. Folia obtusa vel subito acuminata, epunctata..... e. V. mirabilis. L. 22 | Folia triangulari deltoidea crebre puncetata. .....s..snsssssosessene . nn, V. deltoidea Makino (V. canina var. integristipulata?). 93 ( Folia lanceolato-elongata, longe attenuata... V. Thibaudieri Fr. et Sav. ~ ( Folia ovalia vel triangulari-cordata. ....... voccs de ere rs DN .. 24. Capsula truncata, stylo mucronata; caules erecti e rhizomate aphyllo or... e E ER EEN eose esserne 25. 24 | Capsula elongata attenuata; flores vernales ex axillis foliorum basila- rium, seriores e ramulis ex axilla rosulæ centralis prodeuntihus nas- \ = сешез...................... sons. DEET 26. ' Stipulæ foliaceæ pectinato-laciniatæ, petiolo spe æquilongæ, flos par- \ vus albus vel pallidus; folia cordata subito acuminata. ....... es... 25 eee V. acuminata Ledeb. (V. laciniosa A. Gray, Fr. et Sav.). l Stipulæ membranaceæ petiolo multo breviores; flos medioeris violaceus; \ ` folia cordata vel cordato-ovata, acutiuscula......... . V. canina L. og V, Petala intermedia basi intus barbulata........... V. silvestris Rchb. ( Petala intermedia glabra........ TOPPED ette ees s 27. Calcar cylindricum, petalorum limbum æquans vel superans. .... ... ENEE e eset then so... . V. rostrata Pursh. | Calcar limbo brevius.........,,........., DEER Ses. 28 Calcar gracile limbi dimidiam partem æquans vel subæquans.......... 9g DTN DEET TEE V. grypoceras À. Gray. Calcar crassum, scrotiforme, quartam vel vix tertiam partem lirabi еччапз...........'.................. V. Grayi Franch. et Sav. 99 | Flores albidi; stipulæ lanceolatæ acutæ...... V. verecunda A. Gray. . | Flores lutei; stipulæ ovatæ obtus@................. ... V. biflora L. 30 ( Villosa; stipule ample membranacezm............. V. pubescens Ait. ! Glabella; stipulæ minute вабһегһасежв......................... 27. ( Folia apice caulis approximata acuminata............ V. uniflora L. 31 Folia remotiora subito acuminata ; petioli et pedunculi longiores. (Arcte affinis precedentis) .............. T" .. V. glabella Nutt. (an huc V. canadensis var. sitchensis et V. pubescens Fr. et Sav.?). DE BOISSIEU. — PLANTES DU JAPON. 319 Gette clef n'a pas la prétention d'étre compléte. Nous ne connaissons que de nom le V. flaccida Making, signalé dans une énumération du Botanical Magazine de Tokyo (juillet 1899). Un ouvrage déjà cité dans celle Note, le Shokubuisu Mei-i de Matsumura, indique au Japon l'existence à l'état spontané du V. Bissetii Maxim., et à l'état cultivé de deux de nos espèces les plus répandues, V. odorata L. et V. tricolor L. L'ouvrage en question étant une simple énumération de noms sans aucune référence, nous n'avons pas cru devoir insérer ces espéces dans notre clef oü il sera facile de les intercaler à leur place. Il faudra soigneuse- ment comparer notre V. Francheti aux formes japonaises cultivées ou subspontanées du V. odorata. 44. V. PINNATA L., Sp., 1323. Var. dissecta Turcz., Fl. Baic., 1, 178; V. pinnata var. che- rophylloides Rgl, Maxim. 1581, Oginohama. 45. V. Patrini DC., Prodr., I, 293. a. typica Maxim., Mél. biol,, IX, 133. 154, Аотогі; 263, 10085, Tonakumai. B. chinensis Maxim., l. є., р. 722. 356-357, Sapporo; 403-408, Tomakomai; 404, Aomori; 413, Kurvishi ; 2213, Akita; 3798, Fukuyama; 4016, Hakodate. 46. V. SELKIRKII Goldie, in. Edinb. phil. journ., 1822, 319; V. um- brosa; Fries, Novit. 211. Plante commune et polymorphe, d'abord dépourvue de stolons, émet- tant ensuite des stolons minces et articulés, fortement renflés aux nœuds. Les exemplaires dépourvus de stolons se distinguent facilement des formes du V. japonica à fleurs moyennes par les fibres radicales jamais épaissies. | Bien qu'il soit presque impossible de se rendre compte de l'hybridité sur des échantillons desséchés, nous croyons, d'après l'examen des nom- breux exemplaires de V. Selkirkii que contiennent les collections Faurie, à l'existence assez fréquente au Japon des hybrides V. Selkirkii X japonica, V. Selkirkii X Patrini, V. Selkirkii x phalacrocarpa. Le V. Raddeana japonais, de beaucoup d'auteurs, le V. variegata Franch. et Sav. (non Fish. nec Maxim.!) nous paraissent des formes du V. Selkirkii auquel nous serions assez tenté de rapporter le V. violacea Makino. Quand le V. Selkirkii croit dans les lieux humides et fertiles, tout en conservant l'ensemble de ses caractères distinctifs si remarquables, 320 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. stolons articulés minces, renflés aux nœuds, sépales très aigus, forte- ment trinerviés, sinus des feuilles plus larges à l'insertion du pétiole qu'à la base des auricules, pubescence rare, pulvérulente, etc., il acquiert un facies à part. Les entre-nœuds des stolons s'allongent, les stolons s'épaississent, les pétioles s'allongent et deviennent flasques. Ces formes constitueraient-elles le Viola flaccida Makino? 107, Nanai; 214, 3661, Montbetsu; 231, Sapporo; 744, Shishi- nohe; 840, Hakkodda; 1023, Iwagizan; 3107, 3612, Otaru; 3700, Kushiro; 3737, 3774, Nemuro; 5063, Nemuro; 5382, Abashiri ; 10088, Tarumai ; 13079, Hakkodda, etc., etc. Var. curvicalcarata Nob., Calcar elongatum, curvum, sub- uncinatum : cetera ut in typo. 3677, Mororan; mai 1889 (Herb. Mus.). 47. V. vioLACEA Makino, Illustr. of the flora of Japan, n° 11. Feuilles aigués, trois à quatre fois plus longues que larges. Sépales aigus, à trois nervures proéminentes. Auricules des feuilles paralléles au pétiole, de sorte que le sinus est aussi ouvert à la base qu'au sommet. Diffère à peine du V. Selkirkii. 207, Hakodate; 348, Gomohe ; 3943, Yesashi. 48. V. ЈАРОМІСА Langsd., DC. Prodr., I, 295; Maxim. Mél. biol., IX, 124. Fleurs souvent magnifiques, parfois médiocres. Fibres radicales for- tement épaissies. Pétales intermédiaires ordinairement glabres. Les formes à pétales intermédiaires barbus constituent probablement l'hy- bride V. japonica X phalacrocarpa (cf. Maxim., І. c.). 158, Hakodate; 236, Sapporo; 400, Tshitose; 11755, Tosa. 49. V. VARIEGATA Fish., Enum. Hort. Berol. Sinus des feuilles ouverts, pétales fortement barbus! 323, Samohe. 90. V. PHALACROCARPA Maxim., Mél. biol., IX, 726. 286, Tchitose (mixta cum V. japonica). 69, Kurvishi ; 245, 358, Sapporo; 157, 210, Hakodate ; 290, Sam- bongi; 324, Samohe; 347, Gomohe; 3659, Mororan. öl. V. MakINOI sp. nova. Stolones hypogæi tenues articulati; fibre radicales tenues. Stipulæ hyalinæ, acuminatæ, ad medium adhærentes. Folia anguste lanceolata latitudine sua 7-8-plo longiora, e basi cordata, auriculis petiolo pa- аы а э RTI ALS: DE BOISSIEU. = VIOLARIÉES DU JAPON. 321 rallelis, apice acuta, remotiuscule crenato-dentata. Sepala proemi- venter trinervia. Petala cuncta basi glabra. Stigma .immarginatum subbilobum fere erostratum (ut in V. Selkirkii sæpius occurrit). Ap- pendices calycinæ subglabræ obtuse mediam calycis longitudinem non attingentes. А comparer avec soin à une plante de Mandchourie que nous con- naissons seulement par description V. Patrini var. subsagittata Maxim. Primit. Fl. Amur., 49. Le V. Makinoi, dont les feuilles rappellent certains exemplaires de V. Patrini, nous semble différer de cette der- niére espéce par ses fibres radicales minces, son mode de végétation et la forme du stigmate qui rappelle celui des Viola Selkirkii et violacea. 1952, montagne de Katamigawa ; mai 1892 (Herb. Muséum). 22. V. vaciNATA Maxim., Mél. biol., IX, 733. 37, Nanai; 76, Kurvishi; 126, Sapporo; 146, Otaru; 246, Go- mohe; 168, 554, 623, Aomori; 2023, Hirosaki; 2216, Nambu ; 3660, Могогап; 3693, 3994, Hakodate, ete. — CC. Un exemplaire de l'herbier du Muséum, sans indication de localité, présente la curieuse variation suivante : Var. pseudomirabilis Nob. Flores fertiles apetali, sepala elon- gata, cetera ut in typo. 53. V. FRANCHETI sp. nova, V. sapporensis Franch., in sched. Herb. parisiensis. Rhizoma articulatum, ramosum, calami scriptorii crassitie. Collum vaginis numerosis albidis integris subito acuminatis circumvalla- tum. Stipule libere. Folia latitudini sue œquilonga ovalia auriculata. Foliorum sinus ostio latior quam ad basin. Petioli distincte marginato subalati; petioli et pedunculi versus basin vix incrassati, albidi. Flores magni, ut videntur pulchre violacei imberbes, breve calearati. Stigma immarginatum suberostre obliquum, subbilobum. Sepala obscure tri- nervia, eximie albo marginata. Appendices calycinæ integre pubes- centes, calcar scrotiforme æquantes vel paullo superantes. Rappelle par son mode de végétation le V. vaginata Maxim., dont l'éloignent la couleur des écailles radicales, les sligmates, les appendices calicinaux, etc. Se rapproche, par le stigmate, des V. Selkirkii, Maki- noi et violacea. Le facies est celui du V. odorata L. Le V. cucullata Ell., espèce américaine, a les pétales ropieusement barbus, le stigmate marginé, etc. 137, talus du chemin de fer de Sapporo à Otaru; mai: 1885 (Herb. du Muséum). T. XLVII. (SÉANCES) 21 . 322 . SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. 54. VIOLA HIRTA L., Cod., 6110. : Var. collina Rgl, PI. Radd., I, 236, an Bess. ? ` 412, Kurvishi ; 3570, Shibetcha. Var. japonica Maxim., Mél. biol., IX, 138. 474, Kurvishi ; 566, Sambongi; 2480, Nikko; 3821, Fukuyama. 55. v. KEISKEI Miq., Prol. | . 8012, Asuriyama. = 56, ү. YEZOENSIS Maxim., ма. biol., AX, 736. . 209, 3620, Hakodate. ` 57. V. PYCNOPHYLLA Franch. et Sav., Enum., II, 285. 170, Hakodate; 350, Gomohe; 3824, 3836, Fukuyama. 58. V. MIRABILIS L., Cod., ei. Fleurs généralement toutes pétalées. Le caractère de la ligne de poils sur la tige, si remarquable dans notre plante francaise, est loin d'étre constant sur la plante d'Extr éme-Orient. Tige s'élevant parfois à 60 cen- timètres et plus! L'identité spécifique: de la plante occidentale et de la plante de Sibérie orientale et du Japon. ne me semble pas incontes- table! 395, Sapporo; 611, Sambongi; . 3784, Fukuyama; 4917, 5432, Shibetcha; 2873, Otaru, etc. = C. 59. V. ACUMINATA Ledeb., Fl. Hoss., I, 252. 205, 310, Mororan; 359, Sapporo; 393, Tomakomai ; 470, Kur- vishi; АЛП, Hakodate; 3792, Fukuyama ;. 5307, Kushiro; 1454, | Yetorofu. 60. V. rostrata Pursch, Fl. Amer. bor., I, 174. 29, Kurvishi; 45, Hirosaki ; 251, 258, Kominato ; 1280, Aomori ; 2056, Akita. i j 61. V. stuvestTRIS Reichb., Icon. erit., I, 94. Petala lateralia barbata, quo caractere a sequentibus тейен dif- fert. TE ; Plante certaine pour la flore j ? japonaise, où elle semble Tare. 6822, Sapporo. ` ` . : 62. V. GRAYI Franch. et Sav. Enum., dü, 288... 68, Kurvishi; 108, Iwagizan; us, 386; Aaner!" 942, Noesi ; - 984, Kaibashi; 2149, Akita;. 3615, Otaru ` 7904, Tsuruga. — CC. H ру DE BOISSIEU. — VIOLARIÉES DU JAPON. 323 63. V. GRYPOCERAS A. Gray., Bot. Jap., 308. 211, Hakodate; 30-109, 960, Kurvishi; 60, 3684, Nanai; 143, Aomori ; 231, Mombetsu; 262, 263, Kominato ; 291, Sambongi ; 1340, 3061, Sapporo; 3175, Nemuro; 3785, Fukuyama, etc. — CCC. 64. V. canina L., Cod., 6773. 456, Hirosaki; 565, Sambongi. - бо. V. pELTOIDEA Makino, Bot. Mag. Tokyo. Folia deltoidea. Stipulæ subintegræ, An a V. canina sat differt? 950, Noesi ; 1339, Sapporo; 4917, Shibetcha. 66. V. THIBAUDIERI Franch. et Sav., Enum., I, 178. 84, Sendai. 67. V. pazusrris L., Cod., 6711. ? 2959, Asuri-yama (folia tantum). 68. V. BiFLOnA L., Sp., 1326. | 2625, Sado; 2681, Chokkai; 4751, Iwagizan; 5530, Shari; 5909, Ganju. 69.V. vERECUNDA A. Gray, Bot. Jap., 392. | 39, Nanai; 421, 461, Kurvishi; 401, Тотакотаї; 403, Aomori; 582, Sambongi ; 220, 306, 355, Sapporo; 681, Shishinohe; 918, Hakkoda ; 4151, 4161, Shiobara. — CCC. 70. V. uxiFLoRA L., Cod., 6779. 57, Oginohama; 105, Iwagizan; 308, 210, 406, Mororan; 743, Shishinohe; 2227, Nambu ; 3639, Могогап; 3836, Fukuyama. Var. laciniata, var. nova. Folia irregulariter et profunde circumcirca pectinato laciniata. Cetera ut in typo. Aspect de certaines espéces de l'Amérique du Nord. 2226, Mashike; juillet 1892 (Herb. Mus. et Drake). 2272, Karibasan ; juillet 1892 (Herb. Mus. et Drake). 71. V. GLABELLA Nutt., in Torr. et Gray, Fl. of N. Amer., I, 142. . .1026, Iwagizan; 2395, Shimidzutoge ; 2680, Chokkaj. 324 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. BIXINÉES. Xylosma Forst. 72. X. racemosa Miq., Prolus., 87. 11553, Onomichi. Idesia Maxim. 73. 1. roLycAaRPA Maxim., Mél. biol., VI, 109. 6043, Morioka. PITTOSPORÉES. Pittosporum L. 14. P. ToBira Ait., Кеш. 2317, Tokyo (cultivé). POLYGALÉES. 75. P. jyAPoNICA Houtt., Syst., 8, tab. 62. 411, Oginohama; 439, Aomori; 949, Noesi; 2611, Sado; 6168, Morioka ; 7779, Gifu. 16. P. TatarINOWII Rgl, in Radd. Reisen, І, 268. | 6183, 6222, Morioka. | Les communications suivantes sont lues ou résumées. NOTE SUR UNE PRUNE DOUBLE; par M. Jules dARBAUMONT. _ Dans les Notes tératologiques де MM. Ch. Guffroy et Capoduro, insérées au procés-verbal de la séance du 23 mars 1900 de la Société hotanique de France (Bulletin, t. XLVII, p. 145), je relève la description et le dessin d'une cerise double, présentant, nous dit-on, l'union compléte des tissus de deux drupes, sans aucune modification anatomique. Le phénomène de duplicature ou dédoublement du fruit ne parait pas étre trés rare chez le Cerisier. J'en ai trouvé derniére- ment un exemple absolument semblable à celui dont il vient d'étre question, mais sans avoir pris soin de tenir note de mon observation. D'ARBAUMONT. — NOTE SUR UNE PRUNE DOUBLE. 325 Je le crois moins fréquent chez le Prunier, et c'est ce qui m'en- gage à communiquer à la Société botanique deux dessins repré- sentant, l'un de face, l'autre en coupe médiane, une prune double que j'ai sous les yeux et dont on peut, en quelques mots, for- muler la caractéristique. | Еп somme, il ү a eu formation anormale et soudure congénitale partielle de deux drupes au sommet d'un pédoncule qui ne pré- sente aucune anomalie dans son aspectextérieur non plus que dans sa structure anatomique. Le pédoncule est donc simple. Je dis en outre que la soudure n'est que partielle, parce qu'elle n'intéresse, en effet, que l'épiderme et le mésocarpe des drupes ainsi conjointes, leurs noyaux (endocarpe) restant complétement indépendants l'un de l'autre. On remarquera aussi que ces mémes noyaux se font face par leurs sillons latéraux, légèrement déformés, lesquels correspon- dent, comme on sait, à la suture ventrale des feuilles carpel- laires. C'est donc sur cette ligne de suture, et de bas en haut, comme on peut s'en rendre compte par la comparaison des deux dessins, que s'est opérée la soudure des deux drupes, réalisant ainsi, — en admettant qu'il n'y ait eu qu'une seule fleur, de méme qu il nya qu'un seul pédoncule,.— réalisant, dis-je, une sorte de symétrie binaire qui peut servir de passage aux carpelles verticillés de certaines Rosacées.. ; 326 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. Les deux drupes ainsi soudées appartiennent à une variété connue à Dijon sous le nom de Dame-Fine-Rose. NOUVELLE LOCALITÉ FRANÇAISE DE L'ERICA WATSONI ET DE QUELQUES FORMES OU VARIÉTÉS DE L'ERICA TETRALIX ET DE L'ERICA CILIARIS; par M. NEYRAUT. Une visite aux marais de Pont-Nau, situés dans les landes de la Gironde entre Facture et les bords de la Leyre, m'a procuré l'oc- casion d'y cueillir, avec l’Erica Tetralix (forme typique), quelques variétés fort intéressantes de l’Erica ciliaris, ainsi que les deux formes, glanduleuse et non glanduleuse, de l'Erica Watsoni DC., hybrides des Erica ciliaris:et Tetralix. L'énumération ci-dessous: fait connaitre ces variétés, en méme temps. que toutes les formes 'ou variétés signalées en: France, d'après. les documents que je possède, ou qui sont susceptibles d'y ètre rencontrées... * Anthéres bicornes, capsules velues ou pubescentes, feuilles verticillées par 4. 1. Erica Tetralix L. — Fleurs réunies en tête terminale, ombel- liforme; capsules velues-soyeuses. а. GENUINA. — Rameaux blancs-tomenteux et pubescents-glanduleux ; feuilles blanches tomenteuses en dessous, celles des tiges florifères еѕрасёеѕ ; calice à divisions blanches-tomenteuses et longuement poi- lues-glanduleuses. Fleurs roses. Marais de Pont-Nau, AC. — C'est la seule forme d'ailleurs que j'aie constatée jusqu'ici dans la région de Bordeaux. Sous-var. alba (E. Tetralix var. flore albo DC., Fl. Fr. 3, p. 616). — Fleurs blanches. Je n'ai pas encore pu mettre la main sur cette sous-variété. `B. GLABRESCENS Willk. et Lge, Prodr. fl. hisp., t. II (1870), p. 344. — Rameaux ordinairement rougeâtres; feuilles légèrement blanches- tomenteuses en dessous; divisions calicinales pourvues de cils non glanduleux, souvent purpurescents. Plante d'Espagne. А rechercher dans nos limites. Y. GLANDULOSA Lge, Pug., p. 222: Willk. et Lge (1. c.). — Plante toute hérissée, surtout dans le haut, de poils courts, blanchâtres et for- SS TT NEYRnAUT. — ERICA WATSONI, TETRALIX ET CILIARIS. 327^ tement visqueux-glanduleux. Rameaux florifères à feuilles trés rappro- chées les unes des autres; corolle pubérulente dans la partie supé- rieure. Plante signalée en Espagne. A rechercher dans nos landes. Les marais du lac d'Isalby, près de Pierrefitte (Pyr. centrales), m'ont déjà procuré cette variété. ò. ANANDRA Rich., Coss. et Germ. Fl. Paris. (2° édit., p.289); E Tetralix var. parviflora Chevall. — Corolle courte ou rudimentaire, style longuement exsert. : €. CONTRACTA Brébiss., Fl. de Norm. (5° édit., p. 237, 1880). — Co- rolle offrant un assez long étranglement au-dessous du sommet. Cette variété m'est inconnue. ' c. FISSA Brébiss. (I. c.). — Corolle fendue en cinq lobes. Cette variété m'est inconnue. 2. X Erica Watsoni Benth., in DC. Prodr., VII, p. 665 (1838): L. Corbière, Nouvelle Fl. de Normandie, p. 382 (1894). — Fleurs roses, rapprochées en grappes courtes qui rappellent les capitules de l'Erica Tetralix. — Capsules pubescentes. Deux formes : a. f. eglandulosa L., Chevallier, in litt. (1897); Exsicc. Herb. Norm., n? 3642 (E. ciliaris L. f. eglandulosa Louis Chevallier X Е. Te- tralix L.). — Rameaux, feuilles et inflorescence hérissés de poils non glanduleux. Marais de Pont-Nau. — Quelques rares pieds. b. f. glandulosa L. Chevallier, in litt. (1897) (E. ciliari is L. f. glan- dulosa L. Chevallier x; E. Tetralix L.). — Rameaux, feuilles et in- Погеѕсепсе hérissés de poils glanduleux. Marais de Pont-Nau. — Plus rare encore que la var. glandulosa. . Nota. — Les recherches auxquelles je me suis livré pour reconnaitre l'origine de ces deux formes me font supposer que l'Erica Watsoni forma glandulosa nous est donné par la forme glanduleuse de l'Erica ciliaris et que l'Erica Watsoni forma eglandulosa est issu de la forme non glanduleuse de ce méme Erica ciliaris. M. Aug. Chevalier nous a fait savoir (in Le Monde des plantes, 1898, p. 193) que ГЕ. Watsoni a été rencontré jusqu'ici dans les départe- ments du Calvados, de la Manche, de l'Orne, de la Sarthe, de la Mayenne et dans celui des Basses-Pyrénées. Sa découverte dans la Gironde ne doit donc pas nous étonner, et je ne serais pas surpris qu'on le rencontràt dans bien d'autres lestis, où croissent réunis les Erica ciliaris et Tetralix. 328 SÉANCE DU. 9 NOVEMBRE 1900. ** Anthères dépourvues d'appendices, capsules glabres, feuilles verticillées par 3-4. 3. Erica ciliaris L. — Fleurs disposées en grappes spiciformes terminales, presque unilatérales; capsules glabres. Trois formes : a. f. eglandulosa L., Chevallier. — Rameaux, feuilles et inflores- cence hérissés de poils non glanduleux. œ. GENUINA. — Tiges et rameaux grisâtres; feuilles pourvues de longs cils. Fleurs purpurines. Marais de Pont-Nau. — AC. Sous-var. rosea. -— Tiges et rameaux bruns et plus grêles, fleurs roses. Marais de Pont-Nau. — Un seul pied. Les fleurs de cette plante sont exactement d'une couleur rose ancien (d'aprés la carte des couleurs publiée par la Société anonyme d'Industrie textile Dollfus-Mieg et C^), alors que celles du type sont plus générale- ment purpurines (violet scabieuse). Les rameaux, eux aussi, sont d'une couleur différente dans la variété; ils sont brun acajou clair, alors que ceux du type sont gris brun. J'ai déjà distribué cette variété à la Société d'échanges botaniques à Vienne, dirigée par J. Dörfler, sous le nom d'E. ciliaris var. rosea. Sous-var. pallida (E. ciliaris var. pallida Brébiss. Fl. de Norm.. (5° édit.), p. 237). — Fleurs d'un rose pâle, très étroites et courbées. - Cette variété m'est inconnue. Sous-var. alba (E. ciliaris var. fl. albo Thore, Chl. Land.; DC. Fl. Fr. 3, p. 618). — Fleurs blanches. Cette variété m'est inconnue. Nota. — Ici je crois bon de rappeler la forme signalée par Mi: Belèze dans ses plantes de Montfort-l'Amaury et de Rambouillet, in Bull. Soc. bot. Fr., t. XLII (1895), p. 500 : « Forme beaucoup plus grêle et plus allongée que dans le type; épis trés longs, à fleurs largement espacées ; corolles plus pâles et plus développées ». Cette forme m'est inconnue (var. laxiflora?). B. GLABRESCENS. — Tiges et rameaux grisâtres; feuilles munies de cils trés courts, ces derniers parfois ciliolés. Fleurs purpurines. Marais de Pont-Nau. — Un seul individu. b. f. glandulosa L., Chevallier. — Rameaux, feuilles et inflorescence hérissés de poils non glanduleux. Fleurs purpurines. NEYRAUT. — ERICA WATSONI, TETRALIX ET CILIARIS. 329 Marais de Pont-Nau. — Quelques rares pieds. — Les marais de Laca- nau et tout récemment les landes marécageuses situées entre Pessac et Gazinel m'ont également procuré cette forme. M. Foucaud, que j'ai vu aprés l'établissement de mes notes, bien incomplétes du reste, m'a appris que l'E. ciliaris a été publié récem- ment par l'abbé L. Chevallier, sous le nom de forma glandulosa et de forma eglandulosa; mais j'ignore dans quel exsiccata, de méme que ` j'ignore ce qu'il a pu écrire à leur sujet. Dans ces conditions, je crois devoir faire figurer le nom de l'abbé L. Chevallier à la suite des formes en question. J'ai déjà distribué ces deux formes à la Société d'échange botanique à Vienne sous les noms de glandulosa et eglandulosa (sans indication de nom d'auteur), ignorant absolument que l'abbé L. Chevallier les avait déjà publiées, sous ces inémes noms. с. f. Coilloti H. Léveillé, in Le Monde des Plantes (1898), p. 42.— Rameaux et feuilles absolument dépourvus de cils. Fleurs purpurines. Marais de Pont-Nau. — Un seul pied. [Note ajoutée pendant l'impression. Je dois à l'amabilité de M. Malinvaud communication du septiéme Bulletin de la « Société pour l'étude de la flore franco-helvétique (4897) », dans lequel jelis une Note, parfaitement exacte, de l'abbé L. Chevallier sur les formes de l'Erica Watsoni DC. qu'il a publiées dans les exsiccatas de ladite Société. En outre, ce Bulletin me fait savoir que c'est par celte méme Société franco-helvétique que l'abbé L. Chevalliera publié les formes glandu- leuses et non glanduleuses de l'Erica ciliaris sur lesquelles je n'avais eu jusqu'ici que des données verbales; il m'apprend enfin, un peu tardi- vement, la publication de deux formes glandulosa et eglandulosa de l'Erica Tetralix. | А propos de ces deux dernières formes de l'Erica Tetralix, il serait intéressant de savoir si la plante que l'abbé L. Chevallier a publiée sous le nom de f. eglandulosa peut être rapportée à la variété 2. glabrescens de Willk. et Lge, et si celle qu'il a publiée sous le nom de f. glandu- losa doit être rapportée à la variété glandulosa Lge, ou seulement à la variété а. genuina de l'Erica Tetralix. J'ajoute que, si son Erica Tetralix f. eglandulosa est absolument dépourvu de glandes, aussi bien sur l'inflorescence que sur les feuilles et sur les rameaux (ce que je serais bien aise de savoir), il y aurait lieu d'admettre, pour cette espéce, deux formes, glandulosa et eglandu- losa L. Chevallier, et de rapporter à l'une ou à l'autre de ces formes les 330. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. diverses variétés de l'Erica Tetralix énumérées dans ma Note, comme je l'ai fait du reste pour l'Erica ciliaris.] EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. Émile BURNAT A M. MALINVAUD. Nant-sur-Vevey, 31 octobre 1900. Monsieur le Secrétaire général, La campagne que j'ai faite cette année dans les Alpes maritimes, avec MM. Briquet et Cavilliér, a eu pour objet l'exploration des districts les plus orientaux de la chaine principale. Un campement de deux semaines à l'altitude de 2000 mètres s. m., dans les Alpes d'Ormea (prov. de Cuneo, Italie), nous a permis de bien étudier la végétation d'une dou- zaine de cimes qui atteignent 2200 à 2600 métres et ont été trés super- ficiellement abordées jusqu'ici en raison de leur éloignement de tout lieu habitable. Le résultat de nos herborisations a été trés satisfaisant et nous a fourni un notable contingent de plantes dont la présence n'avait pas encore été soupçonnée dans ces régions. Tel a été le cas pour plu- sieurs espèces du genre Carex ; ces dernières sont de nature à compléter utilement l'énumération que j'en ai donnée dans le Bulletin dela So- ciété en 1893 (1). Je vous envoie donc uu résumé de mes Notes à ce sujet en y joignant quelques observations antérieures à la présente année et postérieures à 1893. Mon ami, M. H. Christ, a bien voulu revoir et annoter toutes mes récoltes; j'énumére les espèces dans l'ordre adopté par lui dans son Catalogue des Carex de l'Europe (2). А celles suivies d'un astérisque, Ardoino (3) comme moi (1), nous n'avions pu as- signer qu'une seule localité ; à celles suivies du signe **, deux ou trois. Les espèces marquées du signe + n'ont été mentionnées ni par l'auteur que je viens de citer, ni par moi dans ma liste de 1893. CAREX HORNSCHUCHIANA * Hoppe (lit de la Cagne, prés Coursegoules, herb. Consolat, leg. mai 1871). C. EXTENSA ** Good. (ile Saint-Honorat, herb. Consolat). M. Bick- uell a indiqué l'espéce prés d'Arma di Taggia (env. de San Remo). C. Marri 1Coss. et Germ. (env. de Ventimiglia, aux vallons S. Secondo (1) Bull. Soc. bol. Fr. XL, pp. 286-289. (2) Bull. Soc. bot. Belg. XXIV, part. 2, p. 10; XXVII, part. 2, p. 162, XXVIII, part. 2, p. 165. | (3) Ardoino, Flore des Alpes-Maritimes, рр. 397-404. BURNAT. — CAREX DES ALPES MARITIMES. 331 et Seborino), leg. Bicknell, qui a trouvé l'espèce. dans de nombreuses . localités du bassin de la Nervia (1). C. cariLLARIS L. (colle dei Termini des Alpes d'Ormea, vers 2200 mètres; Bocchin Brignola, au nord du mont Mongioje, vers 2200 m.); l'espéce n'était connue jusqu'ici, pour les Alpes-Maritimes, que dans la haute vallée du Var. C. onxrTHOPODIOIDES * Hausm., 1853 == С. pusilla Arv.-Touv., 1871, non Pers. — C. subnivalis Arv.-Touv., 1872 (Cima Revelli, et entre cette cime et le Pizzo Conolia, 2300 mètres; Bocchin Brignola; sommet du mont Fronté, 2150 mètres). C. NITIDA + Host = С. obesa All., (Cresta di monte Berlino, vers 1450 mètres, à l’ouest de Garessio); espèce indiquée en Provence, où elle est rare, dans Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Var (2), et en Piémont, mais non dans la Ligurie. C. nEFRACTA Willd., 1805 — C. tenax Reuter, 1856, non Chapm. Nous avons constaté que cette espèce est aussi répandue dans les régions montagneuse et alpine les plus orientales de notre dition que dans celles moyenne et occidentale. | C. FIRMA Host (Cima Ciuajera des Alpes d'Ormea, vers 2100 mètres; Pizzo di Conolia, à 2500 mètres); espèce connue jusqu'ici seulement à l'ouest du cours de la Roja. ` C. MUCRONATA ** All. (sommités du mont Galé, près de Garessio, altit. 1700 mètres; Cima Verzera, environ 1950 mètres; versant sud de la Cima Revelli, à 1800 mètres; Pizzo di Conolia, 2500 mètres ; extrémité supérieure de la vallée de l'Ellero; mont Mongioje; Cima di Pino Cavallo, au sud de Viozene, vers 1890 métres) ; à l'ouest du col de Tende nous l'avons récolté dans une seule localité : entre le mont Colombo et le col della Garbella, au nord de l'Abisso. C. CANESCENS ** L. (col de Casotto, puis entre Lisio et la Chapelle de San. Bernardo, dans les Alpes de Garessio). C. cunvuLA All.. (mont Mongioje, vers 2600 métres); nous ne pos- sédions jusqu'ici cette espéce que des Alpes-Maritimes occidentales. C. RUPESTRIS * All. (Cima Pianbernardo, des Alpes de Garessio; (1) CI. Bicknell, Flora of Bordighera and San Remo, pp. 291-295, année 1896. (2) D'après Roux, Cat. pl. Prov., p. 584, et Saint-Lager, in Ann. Soc. bol. Lyon, ann. 10, 1883, p. 774. — Ce Carez nous a été envoyé par M. Reverchon en 1874 d'Annot (Basses-Alpes, bassin du Var). Mais nous avons déjà expliqué (in Bull. Soc. bot. Fr. XXX, p. сххуш) comment nous avions été amené à considérer cette indication comme erronée. * ; 332 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. environs de Viozene, G. Gentile leg.; extrémité supérieure de la vallée de l'Ellero, vers 1800 mèlres). Enfin M. Christ a trouvé dans notre collection d'assez nombreux échantillons de l'hybride C. remota X echinata + = C. Gerhardti Figert (entre Trappa et Garessio, ann. 1899; entre Mondovi et Monas- tero, leg. Ferrari, ann. 1894). Il nous parait équitable d'ajouter que la première mention pour les Alpes orientales de trois des espéces dont nous venons de parler, est due à M. le professeur Gennari (1), qui a donné les indications sui- vantes : C. mucronata All., Alpes de Viozene et d'Upega; C. canes- cens L., entre Tanarello et Upega; C. rupestris All., sommet du mont Fronté. Le C. elongata L., trouvé par le méme botaniste : « in sylvis laricinis circa Lupega (Upega) », n'a pas encore été récolté par nous dans les Alpes-Maritimes. DEUX ESPECES NOUVELLES DU YUNNAN (CHINE OCCIDENTALE) ; par M. F. GAGNEPAIN. Méme aprés les travaux si considérables de A. Franchet, il reste encore beaucoup à étudier dans la flore du Yunnan, dont la riche végétation semble tout à fait inépuisable. La nouvelle collection Ducloux arrivée au Muséum en mai 1900, classée en grande partie jusqu'aux genres, plus souvent jusqu'aux espèces, parait être fertile en formes inédites. Comme preuve, nous décrivons ici deux espéces nouvelles ap- partenant à des genres monotypes. Jusqu'ici, en effet, on ne connaissait, dans le genre bizarre Tri- plostegia de la famille des Dipsacées, que le T. glandulifera Wall. et, dans le genre Streptolirion appartenant aux Commélynacées, que le S. volubile Edgew. Peu de genres sont aussi remarquables que Triploslegia qui, possédant un système. radiculaire trés comparable à celui des Orchis, présente la foliation de certaines Scabieuses européennes et l'inflorescence des Valérianes. Aussi n'est-il pas étonnant que les affinités et la place de ce genre bizarre aient été quelque temps méconnues. (1) P. Gennari, Centuria plantarum Repertorio Flore Ligusticæ addenda- rum, in Mem. Reale Ассай. sc. Torino, sér. 2, vol. XIV, ann. 1854 (exhib. april. 1852). GAGNEPAIN. — TRIPLOSTEGIA GRANDIFLORA GAGNEP. 333 DIPSACÉES TRIPLOSTEGIA grandiflora Gagnep. Herba perennans; rhizoma fibrosum, nodosum, duobus bulbis fusi- formibus uno vetere, altero minore. Caulis gracilis, simplex letragonus superne ramosus, ramis oppositis, pubescens apice glandulosus. Folia epposita ad basin approximata sessilia, obtusa, obovata, crenata vel grosse dentata, cinereo-glaucescentia, utraque pagina pilis adpressis asperula. Inflorescentia in summo caulis et ramorum, laxe dichotoma. Pedicelli breves glandulosi, in summo quorum involucrum exterius, caliciforme quadripartitum, segmentis glandulosis, hirsutis, acutis, involucrum interius et utriculum obtegens. Involucrum interius, 8-cos- latum, ore 4-denticulis majoribus, alternatis cum 4 minimis. Calyx ovario adhærens, limbo exiguo, 5-dentato, dentibus acutis et hirsutis; utriculus nudus, lævis, translucidus, apice strangulatus. Corolla tubu- loso-infundibuliformis puberula, quinquelobata. Stamina 4 exserta, introrsa, sub ore corollæ inserta. Stylus brevior quam stamina, stigma capitatum. Ovulum pendulum. Rhizoma 4-5 cent. longum. Bulbi 4 cent. longi. Folia 5 cent. longa, 2 cent. lata. Caulis 30-40 cent. altus. Corolla 8-10 mill. longa. Jusqu'ici la plupart des botanistes, sinon tous, ont méconnu l'existence des deux bulbes du rhizome dans la seule espéce con- nue de ce genre. Ces bulbes fusiformes, difficiles à extraire, laissent cependant, à l'extrémité du rhizome, la cicatrice de leur insertion. La diagnose du genre est donc à compléter. Triplo- slegia grandiflora diffère de T. glandulifera par ses feuilles super- ficiellement dentées et non découpées jusqu'à la côte, sessiles, ses proportions plus grandes, son inflorescence beaucoup plus ample, plus lâche, sa corolle longuement tubuleuse, ses étamines nette- ment exsertes, son involucre intérieur à dents alternativement iné- gales. Le genre Triplostegia avait été placé par A.-P. de Can- dolle (1) dans la famille des Valérianées, on l'a plus tard transféré avec raison dans celle des Dipsacées. Le pollen globuleux à trois pores, à exine verruqueuse, ressemble à celui des Scabiosa ; à défaut d'autres tirés de la présence des involucres, etc., ce ca- raclère trés marqué suffirait à indiquer la véritable place de ce genre bizarre. (1) Mémoire sur la famille des Valérianées, Paris, 1832. 334 ` SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1900. Ducloux (п° 399). Environs de Yunnan-sen, dans les herbes de la montagne. Fleurs roses, 1° septembre 1897. COMMÉLYNACÉES STREPTOLIRION longifolium Gagnep. Herba ascendens, ramosa, retrohispida.-— Folia breve petiolata, non cordata, longe acuminata, nervis subparallelis. Flores ad apicem ramorum in inflorescentiam thyrsiformem, laxam, pyramidatam dis- posili. Axes secundarii simplices scorpioidei, distantes basi nudi. . Flores -cœrulei, sessiles; sepala 3 paulum cucullata, oblonga non unguiculata; petala З sublinearia; stamina 6 omnia perfecta, filamenta in dimidia parte inferiore longe barbata; pilis articulatis, non cris- pis. Ovarium (sæpe abortivum vel reductum) oblongum, læve, nudum ; stylus stamina æquans, stigma capitatum. Folia 13-16 cent. longa, 2 1/2-3 cent. lata; petiolus 1 cent.; racemus 9-12 cent. altus, 6-10 cent. latus; flores 6-7 mill. longi. Port de S. volubile Edgew., mais s'en distingue par sa villosité, ses feuilles briévement pétiolées, à base légérement atténuée, non cordées, à limbe trés longuement lancéolé et acuminé; par son . inflorescence ample, à longs rameaux distants, ses étamines velues dans la moitié inférieure du filet, ses fleurs azurées. Ducloux (n° 503). Environs de Yunnan-sen.. Dans les haies. . Fleurs d'un bleu tendre. — Août 1899. Explication des planches X et XI de ce volume. PLANCHE X. ` Triplostegia grandiflora Gagnep. ` Port (grandeur naturelle). , Fic. 1. — Involucres extérieur et intérieur, corolle, étamines (X). | Fic. 2. — Involucre intérieur surmonté du calice (X). Fic. 2'. — Coupe de l'involucre intérieur (X). "Fe 2”. — Développement de l’involucre intérieur. Fic: 3. = Utrieule couronné par le calice. ` i Fic. 3'.-- Calice vu en projection oblique. — дА SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1900. : 335 PLANCHE XI. _ Streptolirion longifolium Gagnep. Port (grandeur naturelle). Fic. 1. — Fleur avec son périanthe étalé (X). Fic. 2. — Anthére vue de face (X). Fic. 3. — Anthére vue de cóté (X). Fic. 4, 5. — Sépale et pétale, disposition des nervures (gros.) (X). SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1900. PRÉSIDENCE DE M. DELACOUR, TRÉSORIER. M. Guérin, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 9 novembre dernier, dont la rédaction est adoptée. | M. le Secrétaire général donne lecture de la Notice nécro- logique suivante : | NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. L'ABBÉ SÉJOURNÉ; раг MI. Ém. BOUDIER. La Société botanique de France vient encore de perdre un de ses membres, M. l'abbé Séjourné, pour qui la flore du département de Loir-et-Cher était familière. Né à Herbault en 1843, il est mort à Blois, le 1* novembre dernier (1900), sans avoir jamais quitté son départe- ment, qu'il aimait, autrement que pour ses voyages. П fit ses études au Petit et au Grand Séminaire de Blois et montra beaucoup de goût pour la musique, le dessin et les sciences naturelles; aussi arriva-t-il plus tard à professer, à Notre-Dame-des-Aydes, ces diverses branélies de l'instruction. Il aimait surtout la botanique et on lui doit la découverte de nombreuses localités de plantes rares dans son département, stations citées en grande partie dans la Flore de Loir-et-Cher de M. Frañehét, son ami, dont tous nous déplorons la perte récente. M En relations avec tous les botanistes de son. département, Fabbé 336 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1900. Séjourné était membre de la Société botanique de France depuis un certain nombre d'années, de la Société mycologique et de quelques autres Sociétés. Il aimait à s'occuper, en la saison, de Champignons et en avait dessiné un certain nombre. D'un caractère aimable et enjoué, il était très estimé de tous ceux qui le connaissaient et avail été nommé chanoine de Saint-Louis de Blois depuis quelques années. On a de lui un travail sur l'ancien Jardin bota- nique de Gaston d'Orléans à Blois. Il est mort dans cette ville à l'àge de cinquante-sept ans, après avoir desservi jusqu'à son dernier jour les fonctions sacerdotales qu'il avait acceptées à la communauté de l'Espé- rance. M. le Président annonce une présentation nouvelle, puis donne lecture de la lettre suivante : LETTRE DE M. Maurice GOMONT А M. LE PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Paris, 20 novembre 1900. Monsieur le Président, Une souscription a été ouverte, il y a deux ans, dans le but d'offrir à M. Ed. Bornet son portrait gravé sur cuivre, à l'occasion de son ѕоіхапіе- dixiéme anniversaire. Un grand nombre de nos confréres ont tenu à honneur d'y parliciper et ont pu reconnaitre avec quel succés le graveur chargé d'exécuter cette œuvre d'art s'était acquitté de sa mission. . Les promoteurs de la souscription ont pensé qu'ils ne pouvaient mieux témoigner leur gratitude à la Société botanique de France, pour la large part qu'elle y avait prise, qu'en lui offrant ce portrait. Je la prie donc, au nom des éléves et amis de M. Bornet, de vouloir bien en accepter une épreuve encadrée et de la placer dans la salle de nos séances. La Société s'associera de la sorte à l'hommage rendu à un de ses membres les plus éminents et les plus respectés. . Vetiillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de mes sentiments lés .plus distingués. М. le Président а écrit à М. Gomont pour le remercier de son envoi. Le portrait de M. Édouard Bornet est présenté à l'assemblée et, par la ressemblance autant que par la perfection artistique, provoque l'admiration générale. 11 sera GAGNEPAIN. — PLANTES RUDÉRALES PARISIENNES. 331 placé, dans la salle du Conseil, à cóté des autres portraits de botanistes célébres que posséde la Société. M. Gagnepain fait à la Société la communication sui- vante : QUELQUES PLANTES RUDÉRALES PARISIENNES; раг М. F. GAGNEPAIN, A Paris, il faut se transporter à quelque distance pour étudier une végétation vivante un peu abondante et, de ce chef, la végéta- tion rudérale parisienne est digne d'être signalée. Les plantes rudérales vivent dans des conditions particuliéres qu'il serait intéressant de préciser; leur nutrition, leur résistance, leur dis- persion, leur rareté, bien étudiées, peuvent jeter un certain jour sur la géographie botanique locale et méme générale. M. J. Vallot a fait connaitre la « flore du pavé de Paris (1) » et la florule des ruines du Conseil d'État, dans un petit livre qui ne manque ni d'attrait, ni d'imprévu, ni de documents précieux pour les géné- rations à venir. Notre táche sera bien plus modeste, et nous nous bornerons seulement à signaler la végétation des terrains vagues de la rue de Tolbiac, en insistant sur l'avantage qu'il y aurait à étendre cette étude à d'autres quartiers. Aux environs de la rue de Tolbiac, de la rue Damesme, de l'église Sainte-Anne et du chemin de fer de ceinture s'étendent de vastes terrains qui attendent des constructions et se couvrent d'une végétation verte au printemps, souffrante en été et qui re- prend un peu de vigueur à l'automne; en sorte que, quelle que soit la saison où on la voit, elle jette une note moins triste sur ces décombres, ces espaces irréguliers, ces pauvres masures que le progrés fera rapidement disparaitre. Les plantes les plus communes se disputent la place et croissent en moissons touffues ou clairsemées, suivant les points : Eryngium campestre. Tussilago Farfara. Erigeron canadensis. Artemisia vulgaris. Inula Conyza. Achillea Millefolium. (1) J. VaLLor, Essai sur la flore du pavé de Paris, etc., 1884. T. XLVII. (SÉANCES) 22 338 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1900. Onopordon Acanthium. Urtica dioica. Lappa minor. | — urens. Cirsium arvense. Poa annua. Carduus nutans. — pratensis. Convolvulus arvensis. Bromus sterilis. Solanum nigrum. Hordeum murinum. Linaria vulgaris. Lolium perenne, etc. Atriplex hastata. Une simple inspection de cette liste indique deux catégories de plantes quant à la provenance. Les unes ont subsisté malgré les conditions défavorables; elles formaient autrefois la végétation naturelle des prés et des talus, par exemple : Inula Сопуга, Achillea Millefolium, Convolvulus arvensis, Poa pratensis; d'autres, au contraire, se sont implantées longtemps après sur les décombres, les terres remuées, leur station favorite. De ce nombre sont les deux Urtica, Onopordon, les Atriplex, les Che- nopodium, Erigeron canadensis, etc. Ce sont les plus nombreuses et elles finiront même par bannir les autres de leur patrie si, dans un bref délai, les maisons et les rues ne viennent égaliser les con- ditions aux unes et aux autres. Au point de vue de la distribution géographique, toutes ces espèces sont répandues profusément dans toutes les stations ana- logues de toute la France. Mais il n'en est pas de même des suivantes, qui sont cependant communes ici : Papaver Argemone sur le talus du chemin de fer de ceinture, en compagnie du Salvia Verbenaca. Sisymbrium Sophia et S. Irio, individus clairsemés. Erysimum cheiranthoides, tout aussi accidentel. Erysimum orientale, qui accompagne les céréales et se retrouve souvent aux endroits où l'on jette des graines aux volailles. Diplotaxis tenuifolia, plante rudérale peu répandue sur les vieilles murailles, aux alentours des gares, et qui est commune à Paris, notamment aux environs de la rue de Tolbiac. Lepidium ruderale, R. et, comme partout, sporadique. Lepidium. graminifolium, qui veut bien consentir à quitter les rives pour emplir les décombres parisiens. Нанна omite GAGNEPAIN. — PLANTES RUDÉRALES PARISIENNES. 339 Colutea arborescens, sans doute échappé des jardins et des charmilles (1). Sont moins répandues les espèces suivantes, qu'on ne trouve guére qu'en une station déterminée : Carduus tenuiflorus, C. dans les environs, mais qui manque complétement sur plusieurs points de la France. Lycium barbarum, qui est de toutes les clôtures, de tous les talus et qui ne se rencontre que rarement aux abords des villes de province. Atropa Belladona, un seul pied. Bromus secalinus, quelques individus, qui seraient moins mal- traités dans les moissons, leur station favorite. Lolium strictum, plante méridionale, quelques individus seu- lement en face de Sainte-Anne. C'est ici le cas de remarquer avec quelle énergie lutte la petite Composée qui a nom Podospermum laciniatum et qui se retrouve assez abondante par endroits, comme attestant la loi du premier occupant ; Tragopogon major, qui se trouvait du temps de Tour- nefort « autour de Vaugirard, de Grenelle et de Montrouge », ne cède le pas qu'avec regret aux intrus qui le combattent, et le Roripa nasturtioides Spach reste encore pour témoigner en fa- veur de Schonefeld, qui l'avait trouvé, d’après la Flore de Cosson et Germain, aux « bords de la Bièvre à Paris ». Comme la Bièvre devenue égout subsiste à peine, le Roripa nasturlioides doit se contenter des pavés de la rue du Pont oü il trouve une humidité toute relative. Deux variétés sont à signaler, soit pour leur rareté, soit pour l'influence de la station qui a fait subir certaines transformations à l'une d'elles: Picris hieracioides var. stricta (P. stricta Jord.) se trouve prés des palissades de la rue Bobillot, prés dela rue du Pont. Elle se distingue du type par ses rameaux dressés, ses feuilles pâles et (1) A la suite de cette énumération il convient de citer Chenopodium ru- brum et Amarantus Blitum que M. le D" F. Camus trouvait dans cette station en 1884, mais qui ont échappé à nos recherches. 340 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1900. très hispides, ses capitules fructifères gros et disposés en grappe plutôt qu'en fausse ombelle. Elle est rare dans le midi dela France, mais doit être nouvelle pour la flore parisienne. Ordinairement le Linaria vulgaris porte des épis très denses de fleurs jaunes, que ne surmonte aucune verdure. Dans une rue caillouteuse oü personne ne passe, près de la rue Vergniaud, on peut remarquer de nombreux individus de L. vulgaris à sommet flexueux, à épi lâche, pauciflore continué par la tige verdoyante. La station particulièrement aride a probablement produit cette variation qui change l'aspect de la plante et fait penser à une autre espéce. Nul doute encore que la misére, les mutilations que causent la dent des animaux ou le pied des passants n'aient produit deux monstruosités étudiées en détail : Diplolaxis tenuifolia à silique transformée en silicule, à prolifération progressive, à ovaire con- tenant deux anthéres; Sinapis alba qui révèle, à l'examen minu- tieux, des ovules transformés en boutons floraux, une cloison remplacée dans le fruit par deux rangées de phyllodes. Ainsi qu'on l'a vu, la végétation rudérale de la rue de Tolbiac comprend deux catégories de plantes : les primitives et les impor- tées, celles-ci empiéiant sur les autres. Avec une idée nette du terrain on peut reconnaitre l'ensemble des premiéres qui sub- sistent encore ; mais il est difficile de préciser, pour chacune des autres, le voyage effectué et le moyen de transport qui en a doté les terrains vagues. D'où et comment viennent Atropa Belladona, Erysimum cheiranthoides, etc.? Cependant quelques espéces vont nous permettre de suivre leurs pérégrinations. Vers 1840, on connut, pour la premiére fois en France, au La- zaret de Bayonne, l'existence du Lepidium virginicum qui a été pendant longtemps à peu prés introuvable ailleurs. De proche en proche cette espéce se répandit, soit par les che- mins de fer, soit par les cours d'eau et, d'après M. le 0° Gillot, elle a été trouvée dans dix-sept départements (1). Dans la Niévre nous en avons signalé nous-méme quatre localités différentes (2). En 1883, MM. Malinvaud et Franchet signalaient la méme plante (1) D" Gillot, Bull. Soc. hist. nat. Autun (1896), p. 240, séances.. (2) Gagnepain, Topograph. bot. Cercy-la-Tour, p. 169. ' T ia 98 AINDA у, Ме + GAGNEPAIN, — PLANTES RUDÉRALES PARISIENNES. 341 à Charenton. Sa présence dans les environs dela rue de Tolbiac fait donc connaitre une seconde localité parisienne. | Une grande rareté est aussi le Sisymbrium Sinapistrum Crantz — S. pannonicum Jacq. Cette Crucifère, spontanée en Hollande, en Allemagne, dans la Suisse méridionale, se retrouve jusqu'en Mésopotamie; elle appartient donc à l'Europe orientale et centrale. La seule localité francaise connue a été pendant longtemps Mutzig (Bas-Rhin) (1). Mais, dans les conditions d'une plante importée, on la retrouve çà et là en France. En 1853, Honoré Roux l'indique aux Catalans, prés Marseille. En 1855, elle envahit la Joliette, les Catalans, Mazargue (Roux et Blaise, in herb. Grenier, au Muséum). En 1871, elle semble, elle aussi, opérer une véritable invasion, comme si les Allemands l'apportaient avec eux. 1871, ile Arrault, prés Orléans (Franchet), Cheverny (Loir-et- Cher) (Franchet); gare de Besancon (Paillot, herb. Grenier); bords de l'Arc, Dauphiné. Elle se répand ensuite de proche en proche : 1872, Blois et Vendóme (Loir-et-Cher) (Franchet). 1873, Orléans (Franchet). í ; En 1880, on la trouve à Aurillac, au bas du boulevard des Hottes (herb. Loret). De 1877 à 1882, elle est naturalisée sur plusieurs points aux environs de Clermont (Héribaud-Joseph). Cependant elle faisait son apparition à Bordeaux (Neyraut), à Champagney (Vendrely), au Creusot (Quincy) et dans le Nord. | MM. Gaudefroy et Mouillefarine, sous le titre de Flore obsi- dionale, avaient fait connaitre, dans ce Dulletin (2), l'invasion de plantes étrangères jusqu'à Paris à la faveur des armées en marche et des apports de fourrages étrangers. | Des nombreuses espèces citées par ces botanistes, beaucoup ont disparu la première année et il a fallu peu de temps pour amener la disparition des autres que l'on chercherait vainement aujourd'hui. (1) D'berbier du Muséum renferme des échantillons récoltés à Mutzig en 1823 et 1895. . "i . (2) Gaudefroy et Mouillefarine; Fiore obsidionale des environs, de. Paris [Voy. le Bulletin, t. XVIII (1871), p. 246, et t. XIX (1872), р. Bok : D 342; ` SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1900. Cependant l Erysimum orientale est cité par ces auteurs dans les environs de Paris en 1871 et 1872, et il n'est pas improbable qu'il ait persisté jusqu'à notre époque. Salvia Verbenaca est dans le méme cas, mais se retrouve maintenant souvent sur le parcours du chemin de fer de ceinture; c'est une naturalisation à peu prés définitive. Mais il ne parait pas que le Lolium strictum soit aussi bien acclimaté, puisqu'il est rare dans les terrains vagues. Le Sisymbrium pannonicum s'est très probablement main- tenu depuis trente ans aux environs de sa station actuelle ou dans cette station méme. Ainsi ces quatre espèces ont lutté. pendant plus d'un quart de siècle contre les hommes, la station et le climat défavorables ; elles ont lutté contre les espèces indigènes mieux armées qu'elles pour le combat, et c'est un exemple intéressant de la persistance d'une végétation importée et purement accidentelle. : M. Malinvaud donne lecture de la communication sui- vante : SUR LA FLORE D'ISLANDE; par M. Michel GANDOGER. On peut affirmer sans crainte que les plantes d'Islande sont rares dans les herbiers et que, méme dans les collections impor- tantes, elles y manquent souvent. C'est que, à part quelques bota- nistes danois qui gardent généralement leurs récoltes pour eux, cette ile n'est jamais visitée. La flore en est pauvre : 358 espéces réparties en 59 familles et 170 genres. Personnellement, pendant longtemps, je n'avais pu me pro- curer qu'à grand' peine environ 200 plantes islandaises récoltées par Grónlund, Krabbe, Lundgren, Thoroddsen et généreusement données par mon illustre correspondant, le professeur J. Lange. Plus tard me parvinrent encore d'autres échantillons cueillis par MM. Davidsson, Frideriksson, Ostenfeld, Rostrüp, J. Schmidt; ces derniéres collections sont intéressantes parce qu’elles ont servi de base à des publications (1). Je désespérais de posséder la flore (1) Frileriksson (M.-H.), Om Islands flora. G ikid a Is idi. Kjô- benhavn, 1882, 1п-8°. › n rasarikid a` an i. hji e — ый GANDOGER. — FLORE D'ISLANDE. 343 complète de l'ile, lorsque récemment j'ai reçu de M. Jónsson la plus importante collection qui y ait jamais été faite, puisqu'elle renferme plus de 1500 numéros (le dernier numéro est 1513, Equi- setum palustre). Il y aurait beaucoup à dire sur ces diverses collections, surtout sur celle de M. Jónsson qui a parcouru l'Islande dans tous les sens et récolté souvent la méme plante dans une foule de localités des plus diverses. Bien des plantes réputées ubiquistes offrent des dis- semblances telles avec nos plantes continentales que les phyto- graphes les plus sérieux n'hésiteraient pas à les décrire comme formes ou races distinctes. Ainsi, par exemple, les Carez vulga- ris, juncella, elytroides, cryptocarpa, hyperborea, capillipes, Lyngbyei, etc., que je possède d'une dizaine de localités islan- daises, constitueraient presque autant de formes particuliéres. Mais il faut se borner; car la végétation de l'Islande, sous l'influence du climat et du refroidissement, parait se modifier assez rapide- ment. Dans tous les cas, voici à titre d'indication, quelques formes remarquables : CAKILE MARITIMA f. ISLANDICA G. — Jönsson Pl. island., n° 602. — Humilis, diffusa, rami divergentes, flores quam in typo duplo minores, pedunculi fruct. recti. — Hab. Hellnar. SILENE MARITIMA f. ocHROLEUCA G. — Jónsson PI. island., n^ 531. — А typo arctico europæo recedit caule supra longe nudo, foliis angustioribus acutius mucronatis patulo-curvulis, calyce ni- tide rubente haud aut vix reticulato, corolla ochroleuca. — Hab. Ingjaldshóll. SILENE ACAULIS f. VULCANICA G. — Jónsson, n' 68. — Forma spectabilis ob folia ovato-triquetra ciliolata, pedunculos nullos, calvcem acute angulatum staminaque corollam sepius quantia. — Hab. Floeldmark Stykkishólmur. Grónlund (C. ), Sur la flore islandaise. Copenhague, 1874, in-8°. | Grônlund (C.), Karakter istik af Plantevaexten paa Island. Kójbenhavn, 1884, in-8°. Grônlund (G.), Afsluttende Bidr ag til Oplysning om Islands flora. .Kój- benhavn, 1885, in-8°. | Rostrup (E. ), Bidrag til Islands flora. Kjobenhavn, 1887, їп-8°. Schmidt (J.), Flüchtige Blicke in die Flora Islands (in LeimbachzDeutsche botan. Monats., vol. XIII, 1895, p. 41 seq.). 344 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1900. SAGINA NODOsA f. DIFFUSA G. — Jóns., n° 1505. — Caules dif- fusi rubentes laxe patuleque foliosi, flores typo minores. — Hab. Reykjavik. Specimina islandica a Grónlund ad Stalarbakhir lecta ab europæis differunt foliis majoribus densis glauco-cæruleis, etc. SANGUISORBA OFFICINALIS f. LUCIDA G. — Jöns., n^ 639. — А typo europæo recedere videtur caule pedali simplici flexuoso, foliolis coriaceis ovato-cordatis supra lucidis elevatim reticulato- nervosis, spica ovata longius bracteata, bracteis ciliatis. — Hab. Solvahamar. SAXIFRAGA OPPOSITIFOLIA f. CRASSIFOLIA G. — Jóns., n° 914. — Surculi crassi imbricati, folia livida crassa ovato-retusa parum ciliata, flores pauciores calycem parum excedentes, calyx fructifer basi longe truncatus. — Hab. Litli Langidalur. GNAPHALIUM NORVEGICUM Í. MIXTA G. — Jóns., n° 1051. — Mixta inter hanc et G. silvaticum, quorum forsan hybrida est. Ab utraque differt caule stricto, indumento pauciore, foliis obscure trinerviis supra virescentibus subtus incanis, anthodiis confertis minus nigris thyrsum ellipticum efformantibus. — Hab. Hvam- mur. GNAPHALIUM SILVATICUM: f. ARCTICA б. — Jöns., n° 1175. — Facies G. norvegici ob capitula nigrescentia spicamque densam efformantia, sed folia uninervia sat late lineari-oblonga, caulis rectus inferne ramosulo-floriferus. — Hab. Stadarfell. ` GNAPHALIUM SUPINUM. — Inter specimina quœ possideo islan- dica formas sequentes exponere liceat : 1° f. POLYCEPHALA б. — Jôns., n° 1053. — Caules elongati flexuosi 3-5-capitati, anthodia parva fulvo-ferruginea indumentum adpressum, folia late linearia lanceolata. — Hab. Hvammur. 2" f. Јомѕѕоми G. — Jöns., n° 1354. — Caules humiliores monocephali tenues, anthodia prorsus nigrescentia, indumentum valde adpressum, folia lineari-acuta. — Hab. Svinadalur. $° f. ISLANDICA G. — Caules humiles vel subnulli 1-2-cephali, anthodii squamæ ad margines luteæ media parte ferruginea dor- soque ochroleucz latius scariosæ, indumentum laxum effusum copiosum, folia late linearia brevia lanuginosa. — Hab»! Myvatn (Grönlund). GANDOGER. — FLORE D'ISLANDE. 345 LEONTODON AUTUMNALIS f. ERIOCEPHALA G. — Jóns., n* 4195. — Ab omnibus formis europæis recedit involucro longe copioseque lanuginoso (ut in Hypochæride helvetica), capitulis 2-3-plo majo- ribus multo longius ligulatis. Caulis pedalis superne pilosus Пехиоѕо-гатоѕиѕ, folia late pinnatifida glabra viridia, squama florales latiores obtuse lanate. = Hab. Stadarfell. An species propria ? GENTIANA AUREA. — Specimina islandica quam in iis Europee arcticæ floribus longius aristatis pallidioribus cærulescentibus nec rubidis subminoribusque, etc., gaudent. Formas sequentes exponi debent : 1° f. NORMALIS б. — Jöns., n° 1383. — Caules rigidi breviter alati, folia lata, corolla minor superne cærulescens vix aristata ut ` occurrit in planta laponica. — Hab. Olafsdalur, etc. 2° f. IsLANDICA G. — Jöns., n° 1993. — Caules stricti sat late alati, folia angusta, corolla mediocris superne cærulescens sat aristata. — Hab. Melar. 9° f. LoNcEARISTATA б. — Jöns., n° 1220. — Caules rigidi late alati, folia latius ovata, corolla majuscula superne pallide cærulea longe (1 mill.) aristata. — Hab. Hjarlaksstadir. 4 f. GRoNLUNDII G. — Caules flexuosi alati, folia dilatata, co- rolla prorsus lutescens minor sat longe (2/3 mill.) aristata. — Reykjahlid (C. Grónlund). MERTENSIA MARITIMA f. ISLANDICA G. — Jöns., n° 1101. = А planta europæa secernitur foliis haud aut vix glaucis sed vires- centibus, stylo saltem duplo (2 mill. nec A 1/2-6) breviore. — Hab. Helilsstadir. VERONICA NUMMULARIOIDES Lecoq. — Lamotte; Jónsson, n° 1349. — Nova civis flor: islandicæ! — Hab. Svinadalur. Specimina islandica a gallicis paululum recedere videntur foliis ovatis cau- libus sepalisque magis puberulis. PLANTAGO MARITIMA f. SCORZONERIFOLIA б. — Jóns., n° 87. — Mixta inter hanc et P. borealem Lge forsanque huic propior. Rhi- гоша crassum superne glabrum, folia carnosa crispo-undulata integra sepius 1 cent. lata flexuósa, scápus apice villosus, bracteæ 346 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1900.. glabre late albido-scariosæ paulatim acute. — Hab. Melvak- kagjar. RuMEX ACETOSELLA f. INTEGRIFOLIA б. — Jóns., n° 987. — Pu- mila, caules decumbentes, folia omnino integra ovata utrinque acuta, racemi laxi pauciflori. — Hab. Breidibolstadur. SALIX GLAUCA f. ovALIFOLIA G. — Jöns., n° 1264. — A variis formis hujus speciei hœc certe differt ramis humifusis, foliis late ovatis brevioribus mucronatis, amentis © deflexis majoribus 3-4- pollic. longis, capsula 1 cent. longa. — Hab. Vogur. SALIX ISLANDICA Gandoger Salices nove (1881), p. 35; ejusd. Flora europea, XXI, p. 157. — Species certe distincta et denuo restituenda. A S. glauca bene differt foliis glabrescentibus obo- vato-oblongis subtus cæruleo-glaucis, capsula elongata (10-11 mill. longa), hirsuta nec tomentosa squamis saltem triplo breviore; suffrutex subrepens tortuosus 12-15 cent. altus. — Hab. Myvatn (Lundgren), Kirkillbalsfjell et Skutulsfjord (Ostenfeld); Vo- gur, etc. (Jónsson). SALIX HERBACEA f. LUXURIANS б. — Jöns., n° 1046. — Præter habitum ramosissimum pedale ramosque epigæos elongatos forma hiec sat curiosa foliis 2 cent. latis, petiolis pilosis, capsula apice pubescente longe stylosa, amentis 9 confertis, etc. — Hab. Hvam- mur. SCIRPUS PAUCIFLORUS f. ISLANDICA Gandoger Flora eur. XXIV, p. 242. — Jôns., n° 1028. — Forma peculiaris a cæteris recedens caulibus flexuosis sepius humilioribus, spica atrorubente ejus squamis ad margines lucide flavis. — Hab. Кеукјак (Krabbe); Glerarskógar (Jónsson). PHLEUM ALPINUM f. HYPERBOREA G. — Jönsson, n° 1953. — А speciminibus tam europæis quam asiaticis (Siberia, etc.) et ame- ricanis (Rocky Mountains, etc.) quæ possideo, forma hæc certe dif- fert vaginis glaucescentibus magis inflatis, spica breviore longius ciliata, glumarum aristis duplo (4 1/2-5 mill.) longioribus. — Hab. Reynivellir (Grönlund); Vogur (Jönsson): | Рол TRIVIALIS f. BICOLOR G. — Jöns., n° 870. — Facies fere P. palustris L. Elata, folia majora ad oras latius scariosa, pani- HECKEL. — FRUITS MONSTRUEUX DE PASSIFLORE. 347 cula virens, spiculœ longiores (4 mill.) basi virides apice albido- argentat. — Hab. Stadastadur. Poa PRATENSIS f. ISLANDICA б. — Jöns., n° 100 et 156. — Ri- gidior, folia majora glaucescentia, panicula densior violaceo- purpurea, spiculæ submajores. — Hab. Reykjavik (Krabbe); Jso- rishalmi et Hrappseg (Jónsson). M. Guérin, secrétaire, donne lecture de la communication suivante : | SUR LA: FORMATION DE FRUITS MONSTRUEUX DANS LE PASSIFLORA QUADRANGULARIS L. OU BARBADINE DES ANTILLES ; par M. Édouard HECKEL. Nous cultivons depuis longtemps avec grand succès la Barba- dine (Passiflora quadrangularis L.) dans les serres chaudes du Jardin botanique de Marseille et en obtenons des fruits féconds qui mürissent et donnent des graines fertiles. Ces résultats, on le comprend sans peine, exigent comme condition essentielle la pratique de la fécondation artificielle. Celle-ci est nécessitée par ce fait que, dans la grande et belle fleur de cette Passiflore, les styles, quoique horizontaux, sont très longs et se terminent par des stigmates qui dépassent de beaucoup la région dans laquelle se trouve le cycle staminal. Il résulte de cette disposition que l'im- prégnation des stigmates par le pollen jaune et pulvérulent ne peut pas se produire spontanément. Dans les régions tropicales, où la Barbadine est cultivée pour l'excellence du contenu de son fruit (arille et graines), cette fécondation est assurée par l'inter- vention des insectes que la moisson du riche nectar attire dans la fleur. Jusqu'à l'an dernier, c'est-à-dire depuis quatre à cinq ans, nous obtenions réguliérement chaque année quatre à cinq beaux fruits, trés succulents et bien conformés, c'est-à-dire ovoides ré- guliers, à peau vert clair et du volume d'un petit melon dit de Cavaillon. Mais en 1899, sans doute à la suite de faits dont je vais donner le détail, il s'est produit surle méme pied, côte à côte, trois fruits présentant une méme monstruosité. progressive dont je 348 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1900. donne la représentation dans les dessins joints à cette Note et dans les figures А, B, C, représentant les fruits avec une réduc- tion à un tiers du volume naturel. Je vais d'abord décrire ces monstruosités, je ferai connaitre ensuite les conditions qui les ont, selon quelque probabilité, réalisées. 4° La forme qui s'écarte le plus de la condition normale est indiquée dans la figure C. ` Les deux extrémités, supérieure (attenante au pédoncule) et inférieure (libre), sont normales; mais toute la partie médiane, représentant environ le tiers du volume du fruit, est en retrait et cylindrique, alors que les deux calottes, supérieure et infé- rieure, du fruit portent la trace manifeste de la soudure des trois carpelles qui le forment : les lobes formés par les carpelles ouverts sont bien apparents, surtout au sommet libre du fruit. 9° Dans le fruit figuré en B, les deux calottes, supérieure et inférieure, sont plus accusées et il ne reste plus entre elles qu'un espace trés restreint, limité par un croissant, qui représente la partie cylindrique en retrait dans la figure C. Les croissants infé- rieurs et supérieurs se rejoignent et laissent, sur chaque carpelle, un espace elliptique qui esten retrait surles parties environnantes, puis, entre chacune de ces surfaces elliptiques, se trouve un simple canal de fixation également en retrait sur le rebord qui le forme. 3* Enfin, dans le fruit A, la forme se différencie trés peu de la forme normale. Le fruit est presque ovoide : en son milieu seu- lement il est étranglé et présente, sur chacune de ses faces car- pellaires, une proéminence qui correspond à l'étranglement gé- néral. Si l'on fait une coupe, dans le fruit C, de haut en bas en mettant à nu la cavité ovarienne, on constate que toute la partie cylin- drique porte des placentas pariétaux trés épais et accrus sur lesquels sont appliqués des ovules avortés, la fécondation semble ne pas les avoir atteints; partout ailleurs, dans le méme fruit, les ovules sont parvenus à complet développement et ont donné des graines fécondes. ` оро Dans le fruit В, les espaces déprimés et elliptiques ne portent, à l'intérieur de la cavité ovarienne, que des ovules également avortés, tandis que les placentas se sont également accrus et ont épaissi, ils sont plus constants. HECKEL. — FRUITS MONSTRUEUX DE PASSIFLORE. 349 Enfin, dans le fruit А, ouvert comme les deux précédents, on trouve, correspondant à la proéminence apparente qui régne sur le dos de chaque carpelle, une trés petite zone d'ovules également stériles et avortés, le placenta ne s'étant du reste guére modifié. Ceci dil, voici la relation de cause à effet que j'ai cru reconnaitre entre la formation de ces monstruosités et l'acte fécondatif. L'ouvrier Jardinier chargé de pratiquer la fécondation avait, con- trairement à ses habitudes (il m'en à fait l'aveu lui-méme), opéré un peu précipitamment. Les années précédentes, conformément anx indications qui lui avaient été fournies par le chef de culture, il avait avec un pinceau appliqué le pollen pris sur la méme fleur aux trois surfaces stigmatiques propres à chaque ovaire. Pressé par le temps, il se borna en 1899 à porter le pollen sur une des branches stigmatiques pour la fleur C, sur deux pour la fleur B et sur les trois pour la fleur A. Il semblerait donc que les monstruosités, caractérisées surtout par l'avortement des graines et un défaut de développement des carpelles, résultent d'une insuffisance du pollen à féconder tous les nombreux ovules qui sont contenus dans l'ovaire des Passi- flora : et, si cette explication est la vraie, il en résulterait encore que chaque stigmate préside à la fécondation non pas de la rangée sous-jacente des ovules disposés en série sous le stigmate et sur le placenta, mais à une zone entiére et déterminée de cet ovaire (partie inférieure, partie supérieure et partie médiane). Ce proces- sus est incapable, il est vrai, de donner l'explication de la diffor- mité (légère il est vrai) du fruit A, puisque les trois stigmates auraient été, au dire de l'ouvrier, également revétus de pollen ; mais, si je tiens compte de la précipitation avouée qui a présidé aux deux premières fécondations artificielles dans les fleurs C et B, il se peut que l'un des stigmates, je ne saurais dire lequel, a reçu une quantité insuffisante de pollen, puisqu'il y a eu dans le fruit encore une certaine quantité d'ovules avortés, mais beaucoup moins que dans les deux autres. | Je me propose d’instituer cette année (en 1901), à la saison propice, toute une série d’expériences en vue d'élucider la théorie à laquelle j'ai été conduit à recourir par les circonstances mémes qui ont présidé à la formation tout à fait imprévue des monstres que je viens de faire connaitre. Je compte les porter tout à la fois sur les Passiflora cœrulea L., qui sont trés communément cultivés 350 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1900. en Provence et à Marseille, et sur la Barbadine, dès qu'elle refleu- rira dans les serres chaudes du parc Borély (jardin botanique) à Marseille. Mais je serais très heureux de provoquer des recherches semblables par la présente communication. En dehors de l'intérêt qu'elles présentent au point de vue tératogénique, elles pourraient jeter quelque jour sur des points encore obscurs de l'acte de fé- condation et de la distribution du travail dans les styles multiples appartenant à un ovaire pluri ou uniloculaire (ouvert). D'autre part, comme les Passiflores, ou Fleurs de Passion, sont très com- munément cultivées pour la beauté etla simplicité de leurs fleurs, je serais heureux si cette communication pouvait inciter nos collègues de la Société botanique de France à faire connaitre les observations qu'ils auraient pu recueillir sur le même sujet. M. Drake del Castillo présente à la Société, au nom de M. Engler, une livraison d'un ouvrage intitulé Das Pflan- zenreich, Regni vegetabilis conspectus, et donne quelques dé- tails sur cette publication. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Le Pin sylvestre (Pinus silvestris L.) dans les terrains quaternaires de Clérey; par M. P. Fliche. In-8*, 31 pages, 1 pl. (Mém. de la Soc. Acad. de l'Aube, t. LXIII). M. Fliche donne, dans ce travail, d'intéressants détails sur la décou- verte, déjà signalée par lui (1), de la présence du Pin sylvestre dans les graviers quaternaires à Elephas primigenius de la ballastiére de Clérey, aux environs de Troyes. Cette espéce s'y montre représentée par de nombreux fragments de bois, appartenant à des racines aussi bien qu'à des tiges,j des lambeaux d'écorce, des souches en partie carbonisées pro- venant d'arbres brülés sur pied, ainsi que par des cónes, trouvés en grand nombre dans les lits argileux ou tourbeux de la ballastiére, et par quelques grains de pollen. Ces cónes sont, en moyenne, de dimensions moindres que la moyenne des cónes actuels de la méme espèce, et l'au- teur a constaté la méme infériorité de taille chez d'autres cónes quater- naires de Pin sylvestre provenant des tufs d'Ascoli Piceno, dans les Abruzzes. Avec le Pin, amené par transport d'une forét vraisemblablement peu éloignée, M. Fliche a reconnu, dans les lits tourbeux de Clérey, des feuilles de grandes espéces de Carex, une spore de Fougére et un grain de pollen paraissant provenir d'un Noisetier. Il passe en revue et discute, en terminant, les observations recueillies sur le Pin sylvestre à l'état fossile, et montre qu'il a apparu en Europe vers la fin du Pliocéne, particuliérement en Angleterre et probablement en Danemark. Sous l'influence du refroidissement glaciaire, il esl ensuite descendu vers le midi et est arrivé ainsi jusque dans le sud de l'Italie, puis il est remonté vers le nord, envahissant les régions scandi- naves, sur certains points desquelles il a, à un moment donné, sous l'influence d'un climat plus doux et plus humide, cédé la place au Chéne et au Hêtre. En France, il a subi, vers la (in de l'âge de la pierre polie ou au début de l’âge du bronze, un mouvement de retrait par suite duquel il a abandonné les régions basses pour se réfugier dans les montagnes. R. ZEILLER. (4) Voy. Bull. Soc. bot. Fr., XLVI, p. 124. 352 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Note sur quelques fossiles végétaux de l'Oligocène dans les Alpes françaises; par M. P. Fliche (Bull. Soc. Géol. de France, t. XXVII, pp. 466-479, pl. XII). Les échantillons étudiés dans ce travail, provenant des recherches faites par MM. Perrot et Lory sur le Flysch tongrien ou infratongrien des Hautes-Alpes, sont les premiers de ce genre qui aient été signalés dans la région. Ils comprennent d'abord des fragments de thalles linéaires parfois bifurqués, d'apparence membraneuse, dont l'attribution aux Algues ne laisse pas de doutes, et que l'auteur désigne sous le nom générique de Chondropsis, à raison de leur ressemblance avec le Chon- drus crispus; puis des feuilles de Dicotylédones, dont l'une appartient au Zizyphus Ungeri Heer, tandis que les autres sont seulement assi- milables, d'une part au Banksia Deckeana Heer, d'autre part au. Bac- charites obtusatus Sap., sans que ces délerminations puissent étre données comme absolument certaines. L'échantillon le plus intéressant, trouvé à Chaillol, est un strobile d'Abiétinée remarquable par ses longues et minces écailles, fimbriées à leur sommet, rappelant à la fois certains Picea, tels que P. ajanensis, P. Menziesi, P. Engelmanni, et certaines formes spécifiques d'Abies ou de Pseudotsuga, comme l'Abies sacra et le Pseudotsuga Davidiana ; en méme temps il se rapproche de l Ento- molepis cynarocephala Sap. de lOligocéne d'Armissan, sans pouvoir cependant étre rapporté au méme type générique. Il constitue ainsi un genre nouveau, caractérisé par ses longues écailles frangées. mais non dentelées, ainsi que par la taille relativement forte de ses graines; M. Fliche lui donne le nom de Crossotolepis Perroti. Il fait remarquer, à ce propos, combien sont fragiles les bases sur lesquelles ont été éta- blis, aux dépens des Abies, les genres Picea et Tsuga, el il se demande s’il ne conviendrait pas de revenir sur la division faite et de réunir à nouveau, sous le seul nom d'A bies, ces trois formes génériques. R. ZEILLER. Contribution à la flore fossile de la Haute-Marne (In- fracrétacé); par M. P. Fliche. In-8*, 23 pages, 3 pl. (Bull. Soc. des sciences de Nancy). Les couches barrémiennes des environs de Saint-Dizier renferment quelques végétaux fossiles, dont l'existence avait été signalée par Cor- nuel, qui avait reconnu parmi eux des cónes de Pins. M. Fliche a pu étudier un certain nombre d'échantillons nouveaux, appartenant égale- ment aux Conifères, à l'exception toutefois d'un fragment de tige d'une Fougère arborescente, d'ailleurs. indéterminable génériquement. Il figure d'abord un moulage d'une tige encore pourvue de son écorce, qui REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 353 offre une ressemblance marquée avec des tiges d'Araucaria imbricata et surtout d'Ar. brasiliensis; il la désigne pour ce motif sous le nom de Coniferocaulon colymbeæforme. Il mentionne ensuite des rameaux dont l’un, mal conservé, rappelle les Callitris, tandis que l'autre pré- sente les caractères du Cuninghamites elegans Endl., espéce d'affinités génériques d'ailleurs encore indécises. Un cóne détaché, de forme ellipsoidale, a pu être étudié anatomiquement et s'est montré formé d'écailles épaisses, probablement charnues, vu leur apparence plissée, creusées à leur base d'une fossette profonde renfermant une seule graine, non ailée; ce cône présente ainsi les caractères de ceux des Araucariées, mais il ne peut étre rapporté à aucun genre connu, et l'auteur établit pour lui un type générique nouveau, en lui imposant le nom de Sarco- strobilus Paulini. Deux bois, à structure conservée, ont offert les carac- tères, l'un des Cedrozylon, Pautre des Araucaroxylon ; M. Fliche leur attribue à tous deux le nom spécifique de barremianum; la présence chez le premier d'entre eux de couches annuelles bien marquées dé- note l'existence de saisons nettement accentuées. Enfin, l'auteur passe brièvement en revue, en terminant, les formes décrites par Cornuel, et signale la ressemblance du Pinus submarginata avec le P. Andrei Com. et le P. mammilifer Sap. de l'Albien, appartenant à une section éteinte du genre Pinus. П mentionne en outre un soi-disant gland de Chéne figuré par le méme auteur, comme pouvant appartenir aux Cyca- dées. | R. ZEILLER. Éléments de Paléobotanique; par M. К. Zeller, ingénieur en chef des Mines, professeur à l'École supérieure des Mines. Un volume in-8 de 421 pages, avec 210 figures intercalées dans le texte. Paris, librairie Carré et Naud, rue Racine, 1900. — Prix : 20 francs. Nous avons, en France, une œuvre capitale, en fait d'ouvrages géné- raux sur la Paléobotanique, c'est le Traité de paléontologie végétale de Schimper; mais, indépendamment de son prix élevé, de son étendue qui ne le rend guére accessible qu'aux spécialistes, ce livre, bien que toujours fort utile, présente aujourd'hui un gros défaut : terminé en 1874, il ne contient rien des nombreuses et importantes découvertes faites depuis vingt-six ans. Les autres ouvrages généraux publiés depuis dans notre langue, outre qu'ils ne sont pas des exposés complets systé- matiques de l'ensemble des végétaux fossiles, présentent à des degrés divers ce dernier inconvénient. Quant aux ouvrages publiés ou en cours de publication en Allemagne et en Angleterre, quelle qu'en soit la va- leur, ils ont celui de n'étre pas accessibles à tous les lecteurs francais. C'est dans ces conditions que M. Zeiller, dont on connait la compétence en semblable matière, a jugé utile d'offrir à tons ceux, bolanistes, géo- T. XLVII. (séances) 23 354 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. logues, ingénieurs, qui ne peuvent ou ne veulent pas faire une étude complète de la paléontologie végétale, un livre ой ils trouvent exposés d'une façon sulfisamment élémentaire, sans détails inutiles, mais avec un développement convenable et toutes les garanties d'une sciencerigou- reuse, les résultats acquis aujourd'hui relativement à la connaissance des végétaux fossiles. De ce que je viens de dire, il ne résulte pas que méme les spécialistes ne liront pas avec profit l'ouvrage dont je rends compte; il y a pour eux, d'autant plus que leurs recherches s'effectuent parfois sur un terrain assez restreint, intérêt à voir exposés dans leur ensemble, soumis à une rigoureuse critique, les résultats auxquels est arrivée la science des végé- taux fossiles. À tous ceux auxquels le livre de M. Zeiller peut étre utile, une analyse va montrer ce qu'ils y trouveront. | Après quelques pages d'introduction, destinées, en grande partie, à rappeler ce que je viens d'exposer, un premier chapitre est consacré aux modes divers de conservation des végétaux fossiles, un second à la clas- sification et nomenclature de ces mêmes végétaux, nomenclature dans laquelle se trouvent forcément des cadres différents de ceux admis pour les plantes vivantes, nou seulement à.cause des types éteints, mais parce que, bien souvent, les caractères sur lesquels on se base surtout, pour la description de celles-ci et l'appréciation de leurs affinités, font défaut pour l'étude des fossiles, ainsi ceux feurnis par les organes de reproduc- tion, parce que aussi, trop souvent, les organes d'une méme plante se trouvant isolés, il faut les décrire séparément, jusqu'au jour oü un heureux hasard permet de les rapprocher sous un nom générique iden- tique ou analogue à ceux de nos classifications de plantes vivantes. Ces préliminaires établis, l'examen systématique des principaux types de végétaux fossiles commence par les Thallophytes pour aboutir aux Angiospermes dicotylédones, l'auteur cherchant à établir avant tout les résultats certains, ne donnant ce qui est douteux que dans les cas où le fossile a fait l'objet d'une étude suffisamment précise et semble offrir un réel intérét. Les premières Thallophytes dont il parle sont les Algues, mais en se limitant, bien entendu, à ce qui, à raison d'une structure con- servée ou d'une grande ressemblance avec les types actuels, semble bien nettement leur appartenir. Sont éliminés tous les corps qui, après leur avoir été indüment attribués, sont généralement reconnus aujourd'hui comme des pistes d'animaux ou le résultat d'actions mécaniques. Ce sont surtout les Algues dont le corps est plus оп moins minéralisé qui ont laissé des restes susceplibles d'une étude süre et compléte; mais, parmi lesautres, il y en a cependant qui ont laissé des empreintes et des portions de leur substance permettant des descriptions et des rappro- chements intéressants. On a pu constater l'existence de Cyanophycées, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 355 ` de Chlorophycées, de Phéophyeées et de Floridées а l'état fossile, surtout de Siphonées dans le second groupe, de Diatomées dans le troi- sième et de Corallinacées dans le dernier. A côté de ces Algues, qu'on -a pu souvent rapporter à des familles actuelles, il en est d'autres dont l'attribution est moins certaine, mais qui offrent cependant, certaines d'entre elles au moins, un grand intérêt, ainsi celles dont MM. Renault et Bertrand ont montré le rôle considérable dans la constitution des Bogheads. Quelques lignes sont consacrées aux Characées, d'une si remarquable constance de formes depuis l'époque déjà ancienne à laquelle on a.con- staté leur apparition. Les Champignons, de conservation difficile, sont traités aussi assez rapidement; cependant les Schizomycétes sont l'objet d'une étude plus étendue que les autres groupes, à cause du rôle qu'ils jouent dans la destruction des matières organiques, rôle dont les belles recherches de M. Renault ont établi l'importance, aussi grande dés Fori- gine qu'aujourd'hui. Aprés quelques mots consacrés aux Muscinées, rares à l'état fossile, l'auteur. aborde les Cryptogames vasculaires, qu'il traite avec beaucoup de développement, à raison de l'importance considérable du rôle qu'elles ont joué, particulièrement à l'époque primaire, et aussi des types éteints si intéressants qu'elles présentent, non seulement comme espéces, genres, familles, mais méme comme classe, en ce qui concerne les Sphénophyliées. Pour les Fougères, il examine d'abord celles qui oui présenté à l'état fossile des frondes fertiles, se.rapportant soit à des genres actuels, soit à des genres éteints, puis, celles qui, étudiées seule- met sur des frondes stériles; ont dà, le plus souvent, être groupées en genres spéciaux basés uniquement sur les caractères de celles-ci, notamment sur la nervation; il expose ensuite ce que l'on sait sur les tiges, et les pétioles, souvent volumineux et isolés. П donne une atten- tion partieuliére aux tiges qu'on a appelées des Cycadofilicinées, dont la structure conservée se rapproche plus de celle des Cycadées que de celle des Fougéres, tout en ayant avec ces derniéres d'incontestables affinités; il fait observer que certaines d'entre elles ont, à n'en pas douter, porté des feuilles rapportées aux Fougères, ainsi Alethopteris, Nevropteris, etc. Quelques indications, encore fort obscures, relative- ment aux fructifications de ces derniéres porteraient l'auteur à Jaisser dans les Fougères frondes et feuilles; mais il fait observer, avec raison, que la question des véritables affinités de ees Cycadofilicinées demeure ouverte tant qu'on n'aura pas trouvé d'échantillons bien fruetifiés. Les Hydroptérides ne. paraissent pas avoir jamais été bien nom- breuses; les Sphénophyllées, qu'on a parfois voulu еп rapprocher, con- stituent une classe distincte, éteinte aujourd'hui, bien:connue dans sa 356 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. structüre anatomique, comme dans ses formes externes, qui a disparu, en Europe, avec le Permien pour se maintenir peut-étre, dans l'Inde, jusqu'à un niveau triasique un peu plus élevé. Les Équisétinées comprennent, dans l'ouvrage, avec les espéces fos- siles du genre encore vivant Equisetum, d'autres plantes qui s'en rap- prochent par certains caractéres, mais qui s'en éloignent par d'autres, notamment pour certaines d'entre elles, soit par l'hétérosporie, soit par la présence d'un bois secondaire centrifuge parfois trés développé; l'auteur, d'accord én cela avec la presque totalité des paléobotanistes actuels, rattache à cette classe les genres groupés sous le nom de Cala- modendrées que Brongniart avait placés parmi les Gymnospermes à rai- son de ce dernier caractére. A la suite des Équisétinées viennent deux genres d'affinités incer- taines et complexes, les Cingularia Weiss et Cheirostrobus Scott. Comme les Équisétinées, les Lycopodinées fossiles renferment deux groupes de végétaux, les uns identiques ou alliés de trés prés aux végé- taux actuels de cette classe, les autres, Lépidodendrées et Sigillariées, appartenant à des types éteints, le plus souvent remarquables par leur développement arborescent, leurs tiges présentant fréquemment un bois secondaire, parfois d'épaisseur notable. Ces derniéres ont joué à l'époque primaire un róle important qui n'a jamais été celui d'aucun type du premier groupe; aussi sont-elles l'objet d'une étude approfondie; l'au- teur, par la découverte faite, il y a quelques années, des macrospo- ranges des Sigillaires, a fixé la place dans la classification de ces végé- iaux, que Brongniarl, à raison de leur bois secondaire à développement centrifuge et de leurs cordons foliaires diploxylés, avait rangés dans les {rymnospermes et rapprochés des Cycadinées. Les motifs qui ont engagé M. Zeiller à traiter avec détail des Crypto- games vasculaires l'ont amené à procéder de même en ce qui concerne les Gymnospermes, qu'il décrit en cinq classes : Cordaitées, Cycadinées, Salisburiées, Conifères et Gnétacées. La classe des Cordaitées est com- »plétement éteinte; mais, grâce surtout aux travaux de MM. Grand'Eury et Renault, la structure en est bien connue; elles ont joué un róle con- sidérable durant l'époque primaire, et il parait bien qu'elles l'ont. dé- passée; M. Zeiller, rappelant la présence conslatée, dans le Lias, par M. Lignier, de moelles semblables à celles des Cordaites, est disposé à leur attribuer la plupart des soi-disant Monocotylédones des terrains secondaires jusque dans l'Urgonien, Yuccites, Eolirion, Krannera, etc. Les Cycadinées sont représentées, à l'état fossile, surtout par des feuilles, mais aussi, quoique plus rarement, par des troncs et des or- ganes reproducteurs; elles appartiennent, d'une part, aux deux sous- classes, actuellement encore vivantes, des Cycadées et des Zamiées, et REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 357 d'autre part à un groupe éteint, dont beaucoup de paléobotanistes ont fait une classe à part, les Bennettitées, mais que M. Zeiller considere, avec raison, semble-t-il, comme une simple section des Cycadinées ana- logue aux deux dont je viens de rappeler les noms. Ces trois sous- classes ont joué un róle important durant la période secondaire, sans qu'il soit toujours possible, à raison de l'état de disjonction des organes et de la prédominance des feuilles parmi les fossiles, de dire à laquelle ceux-ci appartiennent. Les Salisburiées ont été jusqu'à présent considérées comme des Coni- féres, et rattachées méme par beaucoup de botanistes aux Taxinées. Les découvertes de M. Hirasé relativement à la fécondation chez le Ginkgo biloba, la seule espéce vivante du groupe, les éloigne des Coniféres pour les rapprocher des Cycadinées, dont elles s'éloignent d'ailleurs à tous les autres points de vue ; c'est ce qui a conduit M. Zeiller à les constituer en une classe à part. Née durant l'époque primaire, ayant joué un rôle important durant les temps secondaires, représentée alors par plusieurs types génériques, elle a décliné fortement dans le tertiaire, pour arriver à étre représentée dans la nature actuelle par l'unique espéce nommée plus haut qu'on a méme crue longtemps ne plus exister que dans les cultures. Constatées, pour la premiére fois, vers la fin de l'époque houillére, les Coniféres se sont développées durant le Permien et n'ont cessé ensuite de jouer un rôle considérable; on trouve dans l'ouvrage de M. Zeiller de nombreux détails sur les genres, les uns identiques à ceux que nous avons sous les yeux, les autres présentant avec eux des dis- semblances plus ou moins considérables, allant jusqu'à faire hésiter sur la place à leur attribuer au point de vue familial. ` | Les Gnétacées ne sont guère l'objet que d'une mention : elles sont à peine connues d'une façon certaine à l'état fossile. ;. 7 Sans nier absolument la possibilité de Monocotylédones secondaires antérieures à l'Infracrétacé, admises, au moins autrefois, par tant de paléobotanistes, M. Zeiller est peu disposé à en admettre l'existence, dans l'état actuel de nos connaissances; il fait observer qu'on ne peut leur attribuer que des feuilles dont les caractères sont loin de s'appli- quer exclusivement à elles, tandis que dans l'Infracrétacé, au moment oà apparaissent aussi les Dicotylédones, on trouve des fruits, des tiges, qui appartiennent bien incontestablement à des Monocotylédones ; il semble donc assez probable que les deux groupes d'Angiospermes ont apparu ensemble. Cette apparition dans l’Infracrétacé, la rapide exten- sion de cet embranchement, M. Zeiller en fait ressortir le haut intérêt, mais il fait observer aussi que si l'étude des Angiospermes fossiles .est très intéressante, au point de vue, soit de la: connaissance des climats 358 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. anciens, soit des origines des flores actuelles, elle ne présente point, en ce qui concerne les types. éteints, de problèmes comparables à ceux offerts par les Cryptogames vasculaires et les Gymnospermes. Aussi en parle- t-il plus sommairement. Cependant toutes les familles qui paraissent avoir été trouvées à l'état fossile sont passées en revue avec une critique: s'inspirant de celle de Schenk, tout en étant un peu moins absolue. L'ouvrage se termine par deux chapitres de conclusions générales; le premier est consacré à la succession des flores et aux climats. L'auteur, aprës avoir fait observer qu'il n'y a jamais eu de renouvellement inté- gral des flores comme on Га cru d'abord, mais modifications progres- sivés par élimination de types anciens et production de formes nou- velles, lé tout s'opérant d'ailleurs avec une intensité fort inégale suivant les époques, expose les variations de la population végétale du globe, depuis les premières plantes connues dans le Silurien jusqu'au Quater- naire: et à l'époque actuelle; il montre l'uniformité régnant d'abord, sauf la curieuse flore australe à Glossopteris, puis les flores locales arrivant à se constituer progressivement, à partir de'la fin du Crétacé. Il fait ressortir les indications que les végétaux fossiles fournissent sur les modifications, d'ailleurs si difficiles à expliquer, des climats anciens. Quant au deuxiéme chapitre, intitulé Considérations finales, il est consacré à l'examen des données que fournit la paléohotanique à la solution des questions d'origine; je ne saurais mieux donner une' idée des eonelusions trés scientifiques, trés prudentes, de l'auteur qu'en en citant les derniéres lignes : « Nous ne pouvons cependant, si disjoints que nous apparaissent les anneaux de la chaîne, méconnaitre la signifi- cation et la portée des différentes indications qui viennent à l'appui de l'idée d'une évolution progressive, mais il semble qu'au lieu de s'ac- complir graduellement, les transformations dont elles nous suggèrent la pensée, et par suite desquelles des formes nouvelles ont pu se consti- , fuer, se soient presque toujours opérées, sinon soudainement et par . Modification brusque, du moins trop rapidement pour que nous en puissions retrouver la trace. En tout cas, les origines des plus grands groupes demeurent enveloppées de la plus profonde obseurité, non seulement en ce qui concerne ceux pour lesquels il faudrait remonter à une date antérieure à celle des plus anciens documents que nous possédions, mais même en ce qui regarde eeux dont il semblait, comme C'est le cas pour les Dicotylédones, qu'ils fussent apparus assez tard pour nous permettre de nous rendre compte par l'observation directe des conditions dans lesquelles ils ont pris naissance. » Le livre se termine par une liste bibliographique des ouvrages cités; ce n’est done point апе bibliographié paléobotanique complète, mais D elle renferme l'énümération d'un trés grand nombre de travaux et, ré- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 359 digée avec la plus rigoureuse exactitude, elle rendra des.services à ceux qui la consulteront. P. Кыснк, Sur une Sélaginellée du terrain houiller de Blanzy; par M. R. Zeiller. 3 pages іп-4° (Extrait des Compt. rend. Acad. scienc., 11 avril 1900). On a signalé à diverses reprises, dans les formations paléozoiques, principalement dans le terraiu houiller, des empreintes de Lycopo- diacées herbacées offrant les unes l'aspect de nos Lycopodes actuels, les autres des Sélaginelles; mais, bien que plusieurs échantillons fussent munis d'épis terminaux de fructification, il a été impossible, jusqu'à présent, de savoir si l'on avait affaire à des Lycopodiacées isosporées ou à des Lycopodiacées hétérosporées, et l'on s'est borné à classer les unes et les autres sous le nom collectif de Lycopodites. Récemment, M. Zeiller a recu de M. Suisse, ingénieur en chef des mines de Blanzy, un Lycopodites provenant du Stéphanien de Montceau- les-Mines, allié au Lycopodites macrophyllus Goldenberg du Westpha- lien de Sarrebrück ; il le décrit dans sa Note sous le nom de L. Suissei. Cette espéce est pourvue de grands épis, dont M. Zeiller a pu détacher des sporanges qui, traités par les réactifs oxydants et l'ammoniaque, lui ont montré qu'ilsétaient, pour la plus grande partie, des microspo- ranges renfermant un nombre extrêmement considérable de: micro- spores; mais, sur une hauteur variable, à la base de l'épi, il n'y a que des macrosporanges. On a donc affaire à une Lycopodiacée liétéro- sporée qu'on serait tenté de rapporter au genre Selaginella, avec lequel la plante fossile a, de tout point, la plus grande ressemblance, accom- pagnée de quelques différences, il est vrai-: ici, en effet, les macrospo- ranges comptaient 16-24 ou plus rarement 20 macrospores, alors que, chez les Sélaginelles vivantes, le nombre normal de celles-ci est de A Sans pouvoir émettre une affirmation positive, on peut cependant légitimement penser que les formes analogues de l'époque houillère avaient des macrosporanges constitués de méme et que « les Sélaginelles actuelles en sont dérivées, par voie de modification plus ou moins gra- duelle, consistant dans la réduction des épis de fructification et princi- palement dans la stérilisation progressive du tissu sporogéne des та» crosporanges ». P. F. Sur quelques plantes fossiles de la Chine méridionale; par M. R. Zeiller (Extrait des Compt. rend. Acad. sc., 22 janvier 1900). On sait, par les travaux de MM. F. von Richthofen et L. von Zoczy, que la Chine renferme de nombreux gites de charbon, d'importance iné- 360 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. gale, appartenant les uns aux terrains houillers, les autres à des ter- rains secondaires, inférieurs au Jurassique supérieur; mais on ne possédait, à cet égard, que des données fort incomplètes sur les provinces méridionales, en particulier sur le Yunnan. Grâce à l'étude de plantes fossiles recueillies par М. Leclère, ingénieur en chef au Corps des Mines, au cours d'une mission dans la Chine méridionale, en 1898- 1899, M. Zeiller a pu déterminer l'àge d'un certain nombre de gisements de charbon de la région; la plupart appartiennent aux terrains secon- daires; ce sont : 4° :Taïi-Pin-Tehang : plusieurs Fougères ou Cycadées, les unes déjà connues, ainsi le Cladophlebis Rœsserti Presl (sp.), ou nouvelles, ainsi un -Ctenopteris, un Tœniopteris, par leur identité ou leur grande ana- logie avec des plantes caractéristiques du Rhétien d'Europe, du Trias et du Lias de l'Inde, conduisent à rapporter le gisement au Rhétien, de méme que ceux de Hon-Gay et de Ké-Bao, au Tonkin, avec lesquels il présente une remarquable similitude de flore; 2 Mi-Lo-Ch'ien, dans l'est du Yunnan; 9* Kiang-Ti-Ho, à la limite commune du Yunnan, du Koei-Tchéou et du Kouang-Si; ` Et 4* Tchong-King, dans la région orientale du Se-Tchouen, sur le ` Yang-tse-kiang, bien qu'ayant fourni des documents moins nombreux que la premiére localité, paraissent aussi devoir élre rangées dans le Rhétien. Il n'est pas sans intérêt de constater, dans ces gisements de la Chine méridionale, comme dans ceux du Tonkin, la présence du genre Glossopteris. On rencontre, d'ailleurs, dans le sud de la Chine, du terrain houiller, ear M. Leclére a recueilli des échantillons non douteux de Stigmaria ficoides à Siao-Choui-Tsin, à l'extrémité sud du Se-Tchouen, à l'ouest de Toung-Tchouan; il semble méme qu'il a rencontré le terrain houiller dans une autre localité du Yunnan, mais les restes de plantes recueillis sont trop peu nombreux et trop fragmentés pour permettre une affir- mation. - Enfin, en deux localités du Yunnan, il a été rencontré des tuls cal- <аігеѕ probablement quaternaires; M. Zeiller y a reconnu les feuilles d'un Ficus et probablement d'une Éricinée, peut-être d'un Rhododen- dron ou d'un Agapethes. P. FLICHE. Sur les végétaux fossiles recueillis par M. Villiaume dans les gites charbonneux du nord-ouest de Mada- gascar; par M. R. Zeiller (Extrait des Compt. rend. de l'Académie des sciences, séance du 5 juin 1900, in-4° de 4 pages). - On connaissait, depuis longtemps, l'existence de fossiles végétaux M REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 361 dans la région à laquelle se référe cette Note, mais c'est au commen- cement de l'année courante seulement qu'un échantillon fut étudié et décrit par M. Bureau, sous le nom d'Equisetum Jolyi. Les nombreux et beaux fossiles qui viennent d'étre étudiés par M. Zeiller ont été envoyés à l'École supérieure des Mines par M. Villiaume, garde principal d'ar- lillerie de marine. Ils proviennent : pour la grande ile, d'Ampassimena, à l'entrée N.-O. de la baie de Passandava ; d' Andrahinira et d'Ambari- telo, sur le bord occidental de cette méme baie (ce sont les. points les plus riches en empreintes végétales); de Zongoha et de Marofotra, au S.-E. et au S. de la baie dans l'intérieur desterres; enfin pour Nossi-bé, d'Andriana. M. Zeiller y a reconnu : des Fougéres appartenant aux genres Sclero- pteris et Pecopteris; de nombreux et beaux échantillons d'Equisetum Jolyi, qui lui ont permis de mieux étudier cette espéce et d'en préciser les affinités avec ГЕ. veronense Zigno des couches liasiques du Véro- nais; des feuilles rubanées à nervures parallèles du type décrit jusqu'ici comme Yuccites, mais qui semblent plutôt devoir être rapportées aux Cordaitées, ce que justifie la présence de graines offrant tous les carac- tères des Cordaicarpus houillers ; quelques restes de Cycadées, dont un Sphenozamites ; enfin de trés nombreuses Coniféres, deux Pagiophyl- lum, un Brachyphyllum, ce dernier avec de petits cônes bien conservés établissant, d'une facon définitive, les étroites affinités du genre avec les Sequoia; plusieurs Sphenolepidium, un rameau présentant de la ressemblanee avec les Cryptomeria, enfin un Thuyites. La présence de trés nombreuses trachéides, attribuables à des Coniféres, dans les charbons qui accompagnent les empreintes, montre le róle important joué par ces végétaux dans la formation de ceux-ci. Quant à l'âge des dépôts, la paléontologie végétale est d'accord avec les résultats de l'étude des fossiles animaux pour le fixer au Lias supé- rieur; quelques types spécifiques sont identiques à ceux du Lias dans l'Europe ou dans l'Inde, d'autres sont affines d'espèces du méme hori- zon; quelques-uns cependant se rapprochent, sans pouvoir leur étre identifiés, de formes soit un peu antérieures, soit un peu postérieures; de plus il est évident qu'on est en présence d'un niveau unique. Au point de vue botanique, il n’est pas sans intérêt de constater l'ana- logie de cette flore avec celle qui peuplait nos régions à la méme époque, observation qui vient à l'appui de celles qui ont été déjà faites sur d'autres points et qui tendent à établir l'uniformité presque complète de la flore à l'époque jurassique. De plus, ainsi que cela vient d'ètre dit, les fossiles étudiés par M. Zeiller fixent définitivement la place des Brachyphyllum dans la classification conformément à une opinion déjà émise par Heer, et fournissent un fort argument à l'appui de l'at- :362 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tribution aux Cordaïtées des Ywecites longtemps placés, à peu près sans conteste, parmi les Monocotylédones. · P. FLICHE. Vegetationen i Rio grande do Sul (Sydbrasiliem) (Végéta- tion du Rio grande do Sul (Brésil méridional); par M. C.-A.-M. Lindman ; vol. in-8° de 239 pages avec 2 cartes. Nordin et Josephson, édit. Stockholm, 1900; 5 kr. 50 ôre (7 fr. 70). L'État du Rio grande, le plus méridional du Brésil, s'étend entre 31 et 33 degrés de lat. S. Il est peu connu; nos compatriotes Bonpland et Aug. Saïnt-Hilaire l'ont parcouru et ont laissé pourtant de précieuses indications sur sa flore. Sa superficie est de 237 000 kilomètres carrés; c'est plus de la moitié de celle de la Suède. 1! ne forme pas une région naturelle. Par sa moitié septentrionale, couverte de plateaux élevés, i! . se rattache à la région des foréts tropicales du Brésil; sa partie méri- dionale, beaucoup moins haute, le relie à la région des Pampas de l'Argentine. Une zone littorale, remarquablement large, s'étend sans interruption du N. au S. avec tous les caractères botaniques qu'ont les rivages de la mer dans les pays tempérés chauds. Le territoire du Rio grande se répartit, en somme, entre trois domaines naturels qui s'étendent au delà des limites politiques de l'État. La cóte est uniformément basse sur une étendue totale de 400 kilo- mètres; elle est formée partout de sables mouvants ou plus ou moins lixés qui s'étendent jusqu'à 20 et méme 40 kilomètres du rivage. Il est bordé du côté de l'intérieur par une immense lagune, trés peu pre- fonde. Le domaine littoral tropical, caractérisé par les Palétuviers, finit vers le 26* paralléle. La flore des rivages du Rio grande appartient, comme celle des cótes de l'Argentine, au méme type que celle des ri- vages des pays tempérés chauds et secs comme le sont nos côtes médi- terranéennes. Ce sont surtout des dunes couvertes de hautes Graminées vivaces, Panicum, Spartina, Andropogon, Briza, de Cypéracées, avec des arbustes xérophiles souvent épineux, Baccharis, Tamarix, Pso- ralea, Lantana, Ephedra. ll faut y ajouter des plantes grasses, Cereus, Opuntia, Yucca et des Broméliacées. Du cóté de l'intérieur, la zone littorale passe insensiblement au domaine des campos ou savanes. Les campos sont des stations peu- plées surtout de hautes Graminées, Imperata, Polypogon, Sporobe- lus, etc., de Joncées et de Cypéracées; ils ont l'aspect monotone des steppes de la Russie méridionale. Les herbes en sont moins hautes que celles des pampas de l'Argentine; il y a pourtant de fréquentes transi- . tions entre ces deux formes de végétation. Les campos ne sont pas boisés, mais parsemés de loin en loin de broussailles, de petits bois qui occupent surtout les moindres sillons, les berges des ruisseaux. Des REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 363 Gomposées xérophiles souvent épineuses (Baccharis), quelques arbustes à feuilles dures et persistantes, Myrtacées, Amarantacées, Verbénacées, Labiées, Ombelliferes, etc., forment les buissons et les bois;, ils. ont l'aspect de nos maquis avec une flore très différente. On y retrouve. les mêmes. formes d'adaptation, ce qui explique la facilité. avec laquelle un certain nombre d'espèces empruntées à la flore de cette région prospèrent dans notre domaine méditerranéen. Lés forêts tropicales du Brésil équatorial s'étendent jusqu'au. N. du Rio grande; elles cessent avec le haut plateau, vers 29° 30' lat. S., au N. du Rio Jacuhy. Le développement de foréts toujours vertes, à déve- loppement ininterrompu, assez épaisses pour étre à peu prés impéné- trables à la lumière, en contact immédiat avec les. campos, est un fait remarquable et difficile à expliquer. ll importe de faire remarquer que, si le climat des plaines est see, celui du plateau doit au courant sub- équatorial du Brésil d'étre plus humide et à peine moins chaud. La température ne semble y descendre jamais à zéro. On peut le classer dans le groupe des pays tempérés chauds sans saison sèche ou froide. C'est gràce à cette circonstance que la forêt vierge du Rio grande n'est pas seulement comparable, mais identique, suivant M. Lindman, à celle du Brésil équatorial. Nous relevons pourtant entre elles des diffé- rences qui paraissent n'avoir pas assez frappé M. Lindman. A la place des innombrables Palmiers du Brésil tropical, on. ne trouve au Rio grande qu'un Palmier de haute taille, le Cocos Romanzoffiana, el deux Palmiers de petites dimensions. L'étage supérieur des foréts tropicales, si souvent décrit, formé par les cimes des Palmiers, manque donc à la forét du Rio grande. L'auteur nous fait remarquer que les épiphytes sont moins nombreux, moins variés et plus petits que sous les tropiques. Ce sont des différences significatives ; elles traduisent sürement une diminution notable de l'humidité atmosphérique plus encore que de la température. Quant aux familles dont les représentants forment la masse de:la forêt, ce sont, en effet, celles que l'on rencontre le plus fréquem- ment dans les foréts du Brésil tropical : Légumineuses (Inga, etc.), Myrtaeées (Eugenia, etc.), Sapindacées (Cupania), Rutacées, Méliacées, Lauracées, etc. Quelques arbres y ont les feuilles caduques : Cedrela, Bombax, Enterolobium, Piptadenia, Vitex, Cordia. L’ Araucaria brasiliana est l'espèce dominante de beaucoup de forêts du Brésil méri- dional, qui en ont reçu le nom de pinèdes (pinheiro, pinhal). Aucun autre arbre n'atteint sa hauteur dans les forêts où il se trouve, il vit ordinairement à l’état très serré ; les couronnes s'eniremélent au sommet de füts qui ont 20 ou 30 mètres à la naissance des premières branches. L'Araucaria est associé aux autres grands arbres de Ja forêt, mais leurs dimensions sont moindres que dans les forêls où. il manque. 364 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Le sous-bois comprend un grand nombre d'espèces, parmi lesquelles une seule Fougère arborescente (Alsophila aspera). Les lianes sont nombreuses et très variées (Euphorbiacées, Légumineuses, Ménisper- mées, Convolvulacées, Apocynées, etc.); mentionnons, entre autres, des Clematis, Passiflora, Smilax, Vitis. Parmi les épiphytes, peu nom- breuses, nous l'avons vu, il faut mentionner plusieurs Hyménophyllées associées aux Mousses et aux Hépatiques qui tapissent tous les arbres jusqu'à 1-2 mètres de hauteur. Lorsque l'homme détruit la forêt, elle se réduit successivement et finit par faire place à une végétation de campos, facile à distinguer pourtant. La forêt devient ainsi ce que les indigènes nomment les potreiros. Quant aux vrais campos, tout semble établir qu'ils repré- sentent un type de végétation originel, que l'homme n'a pas modifié, Il est difficile de déterminer les causes qui marquent des limites si nettes entre deux types de végétation aussi différents que la forêt tropi- cale et le campo. Les conditions climatiques n'y suffisent pas. M. W. Schimper l'a reconnu. M. Lindman en cherche l'explication dans les caractères physiques, stratigraphiques et minéralogiques du sol; ils agi- raient surtout indirectement par l'influence qu'ils exercent sur l'absorp- tion de l'eau et de l'air par le sol. Nous regrettons que M. Lindman n'ait pas joint à son ouvrage une statistique floristique du pays qu'il a exploré. Nous n'en possédons aucune ; une bonne statistique floristique doit nécessairement servir de base à des études comme celle-ci. Lorsqu'elles n'existent pas encore, elles en sont le meilleur complément et le corollaire obligé. Cu. FLAHAULT. Anatomie et Physiologie végétales; par M. Ern. Belzung. Un volume in-8° broché de ш et 1320 pages, avec 1699 figures. Paris, Félix Alcan, 1900; prix : 20 francs. Les modifications survenues depuis quelques années dans la clientéle de nos Facultés des Sciences ont provoqué l'éclosion d'un certain nombre d'ouvrages destinés à familiariser nos jeunes étudiants avec les principes généraux et les éléments de la science des plantes. Aucun d'eux n'a l'importance et la portée de celui que nous devons à l'expé- rience pédagogique et à la science de M. Belzung. Nulle part, sauf dans les Traités destinés aux études supérieures, on ne trouve un pareil luxe de détails; nulle part la méthode n'est plus précise. C'est un travail de longue haleine auquel l'auteur a consacré des années, par lequel il espére étendre à diverses catégories d'étudiants (Universités, Institut agronomique, écoles d'agriculture) le bénéfice d'un enseignement qui fait honneur à nos grands lycées. ; =s ARRO е EN REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 365 M. Belzung s'est proposé de donner des principales questions d'ana- tomie et de physiologie végétales un exposé conforme à l'état présent de la science. Il y a réussi pour la plupart d'entre elles; plusieurs cha- pitres peuvent être cités comme des modèles de mise au point aussi exacte que possible. Tels sont, entre autres, les chapitres consacrés aux produits ternaires de l'activité cellulaire, à la structure primaire et secondaire des membres, à la digestion, à l'absurption, à la circulation, à l'assimilation des aliments, à la respiration, et en général tous les chapitres consacrés à l'histologie et à la chimie de la plante. Dans la partie physiologique, les expériences sont bien décrites, les faits bien exposés et nettement dégagés des considérations théoriques. Certains chapitres, que nous considérons volontiers comme des hors- d'œuvre, n'en sont pas moins traités avec la méme clarté, tels sont ceux que l'auteur consacre aux Bactériacées pathogènes et aux fermentations; S'ils étaient à leur place et proportionnés à l'ensemble, ils seraient parfaits. Bref, le livre de M. Belzung résume un nombre énorme de faits. Les personnes qui, ayant des charges d'enseignement, n'ont pas à leur dis- position les bibliothéques des centres universitaires, le consulteront forcément. Il est bien, sauf des détails négligeables, au courant de l'état de la science au moment de sa publication. Ce volume n'est pourtant pas un Traité, dans la pensée de son auteur. Il y voit un livre d'étude, dans lequel le lecteur soit à méme de trouver un fonds de connaissances qui lui permette d'aborder avec fruit les ouvrages plus complets et surtout les travaux spéciaux; par malheur, en ce qui concerne cette partie du programme, M. Belzung ne donne aucune indication bibliographique. Comment le lecteur atteindra-t-il les ouvrages plus complets et les travaux spéciaux ? Rien ne lui permet de les découvrir, si ce n'est, parfois, un nom d'auteur placé à la suite d'une figure. Encore pourra-t-il étre induit en erreur, car plusieurs figures sont attribuées à des auteurs qui les ont reproduites eux-mêmes d'après des Mémoires originaux. Comme livre d'initiation, comme livre d'étude, quelque chose manque donc à celui de M. Belzung que tout étudiant doit réclamer, c'est la. base de la critique. Comme Traité, 1 absence de renseignements bibliographiques met le lecteur dans l impossibilité de reconstituer l'historique des questions, même les plus fondamen- tales. | , , A une époque op l'activité scientifique est aussi grande qu'elle l'est aujourd'hui, tout ouvrage de ce genre, sans bibliographie, ne saurait. être qu'un Manuel. Celui-ci est un excellent Manuel, un excellent Livre du maitre. Nous voudrions, à ce titre, y trouver des tables détaillées permettant aux personnes qui en ont besoin, de découvrir les renseigne- D 366 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ments qui leur sont nécessaires; mais ce n'était pas là la pensée de l'au- teur. En rédigeant avec tant de soin un ouvrage qui révèle tant d'érudi- tion, M. Belzung nous semble pourtant n'avoir pas atteint le but qu'il se proposait. 11 destine son livre aux étudiants des Universités et des grandes écoles et il n'en a pas fait un livre d'enseignement supérieur. Sans aborder ici la critique de l'enseignement des sciences physiques et naturelles dans nos lycées, où les maîtres sont liés par des exigences étrangéres à la science, il est nécessaire pourtant de ne pas perdre de vue la différence profonde qui doit exister entre le lycéen et l'étudiant, s'il est admis que l'enseignement secondaire des sciences naturelles ne peut perdre le caractère encyclopédique et scolastique qui le caractérise. Les jeunes hommes qui quittent les bancs du lycée ont tout appris, mais n'ont rien vu par eux-mémes; ils n'ont aucune cerlitude et ne croient savoir les choses que parce qu'on les leur a dites. Les écoliers des pays germaniques ont beaucoup moins appris, mais ils ont vu davan- tage et possèdent un fonds de connaissances élémentaires dont ils sont sûrs. Tis sont aptes à devenir des observateurs parce qu'ils ont observé déjà ; ils ont vu voler des papillons; ils ont vu pousser une plante; ils savent reconnaitre un carré de fraisiers d'un carré de haricots, et savent qu'il y a du sucre dans les fruits des vergers. Beaucoup de nos lycéens l'ignorent. Nous devons donc considérer les jeunes étudiants qui nous arrivent comme n'ayant aucune nolion personnelle des objets qu'étudient les sciences biologiques. On l'oublie trop souvent. La critique ne s'adresse pas seulement à l'œuvre de M. Belzung, mais à la plupart des ouvrages destinés à ceux qui abordent, en France, les études supérieures de sciences biologiques. Elles sont traitées, en général, comme des sciences abstraites ayant la nature pour objet. L'étude de la nature est bien le théme développé, mais il semble que la nature soit hors d'atteinte, qu'on ne puisse la voir. Du moins les auteurs n'ont-ils pas souci de faire con- naitre les êtres répandus autour d'eux; ils parlent des objets qui les entourent comme ils parleraient des étoiles, comme si eux-mémes ne les connaissaient pas; on les cite à l'occasion, on en figure avec beaucoup de soin des détails d'orgauisation qui n'en laissent pas moins l'objet vulgaire dans le monde des abstractions. On va chercher bien loin des exemples qu'on a sous les yeux. On met beaucoup de logique à catégo- riser les faits; chaque chapitre est un compartiment bien clos; on entrevoit à peine qu'il puisse étre question de rapports avec les compar- timents voisins. Sous cet ordre parfait, expression d'un dogmatisme sa- vant, nous ne voyons plus vivre la plante; elle est le substratum de phénomènes connus dans tous leurs détails, mais le substratum est REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 367 quelconque comme le ballon ou le creuset oü s'accomplit une réaction chimique. Si cette méthode n'a pas étouffé toutes les aptitudes natives et latentes pour l'observation, s'il reste encore chez le jeune homme quelque attrait naturel pour la nature, assez fort pour déterminer le choix d'une earriére, médicale, agricole ou autre, le devoir des professeurs du haut enseignement est d'éprouver ces aptitudes au plus vite, de les développer, si elles sont réelles, et de diriger ailleurs les jeunes hommes lorsqu'elles ne sont pas confirmées. Il s'agit beaucoup moins pour nous de bourrer l'esprit et la mémoire de la masse des fails acquis à la science que de former l'esprit à l'obser- vation personnelle. Que le jeune étudiant soit mis, dés le premier jour, en face de la nature, pour l'interroger lui-méme, qu'on lui mette entre les mains les moyens de contrôler les faits sur lesquels le maitre :s’ap- puie et d'en faire la preuve, et, s'il est capable de penser, on verra ‘bien vite se développer chez lui la curiosité de l'observation personnelle, l'esprit de contróle et de critique. Nous ne pouvons fonder d'espérance sur le jeune étudiant qui voit du premier coup tout ce qu'il croit qu'il faut voir; nous sommes encouragés chaque fois qu'on nous avoue ne pas voir assez clairement les choses. Le devoir de former des intelligences et de les dégager des procédés scolastiques préoccupe ceux des maitres de l'enseignement supérieur qui vivent en contact constant avec leurs éléves. Il n'est pas besoin, pour y réussir, de tout enseigner; il faut et il suffit que, suivant le but qu'il poursuit, l'étudiant puisse se faire une opinion personnelle sur la majo- rité des faits qu'on lui enseigne. Lorsqu'il s'agit de l'enseignement supérieur des sciences biologiques, les cours professés à l’amphithéâtre sont subordonnés; ils doivent être la Synthése et le complément de l'enseignement des laboratoires ; ils doivent en relier les diverses parties, en établir l'enchainement, en tirer les conclusions. L'enseignement des laboratoires régularise et compléte ce que l'observation directe de la nature a nécessairement de fortuit et de fragmentaire. Le laboratoire, c'est l'observation de la nature endiguée, régularisée, dirigée; mais il ne faut pasl'oublier: quoi qu'on fasse, la nature ne se laisse pas emprisonner et contraindre ; bon gré mal gré, il faut y revenir ou mieux commencer par elle et lui demander tout ce qu'elle peut donner directement. C'est donc autour de nous qu'il nous faut chercher les exemples et les témoignages sur lesquels nous nous appuierons; ils ne manquent pas et bien peu de questions exigent impé- rieusement que nous demandions des preuves à la flore de Java ou du Mexique. On n'est pas naturaliste quand оп пе sait pas observer la na- ture ; aucun des ouvrages destinés à nos jeunes étudiants ne les conduit 368 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. vers elle. Il fallait enfin signaler cette lacune. L'œuvre pleine d'érudi- tion de M. Belzung nous en a fourni l'occasion. Si, comme nous l'espé- rons, il en donne une nouvelle édition, qu'il veuille bien y ajouter les données bibliographiques essentielles, qu'il en rejette quelques pages où la métaphysique tient plus de place que la science, qu'il laisse de côté les notions relatives aux applications à la thérapeutique el à l'agri- culture (elles ont leur place ailleurs), et il aura fait une œuvre éminem- ment utile en mettant entre les mains de ses collégues de l'enseigne- ment secondaire un résumé aussi complet que précis de nos connais- sances sur l'anatomie et la physiologie des plantes. CH. FLAHAULT. Traité historique, critique et expérimental des Rap- ports des plantes avec le sol et de la chlorose végé- tale; par M. J.-A.-Cl. Roux, docteur és sciences, etc., avec une préface de M. Ant. Magnin. Un vol. in-8° de xxr1-469 pages. Mont- pellier, Coulet et fils; Paris, Masson et Ci, 1900; prix : 15 francs. Lorsqu'on soumet à une étude critique la masse énorme des travaux consacrés depuis Linné aux influences qui s'exercent sur les plantes pour régler leur répartition, on reconnait avec évidence que la compo- sition chimique du substratum y joue un róle capital. Aprés tant d'autres, M. Roux a entrepris de jeter de la lumière sur cette question. En présence d'une bibliographie qui ne comprend pas moins de 666 ou- vrages de valeur trés diverse, intéressant directement la question, les uns en embrassant l'ensemble, les autres en touchant les points les plus variés, il n'a pas hésité à entreprendre l'étude synthétique et cri- tique des faits relatifs à l'influence de la composition chimique du sol. П l'a résumée clairement en un chapitre où il n'a pas négligé un détail; i| a mis à leur place jusqu'aux moindres observations; il y a tenu compte de toutes les expériences, avec un éclectisme dont il faut le louer. Reconnaissant que l'existence de plantes silicicoles n'est pas prouvée par l'expérience en ce qui concerne la flore spontanée, il aborde sur ce sujet des recherches expérimentales. Pour y réussir, M. Roux a em- ployé des sols naturels homogènes et comparables, c'est-à-dire de con- stitution physique semblable, quoique pourvus de doses connues et progressives de carbonate de chaux. Il a opéré sur des espéces végétales appartenant à la flore sauvage ou spontanée, reconnues comme calci- fuges par la majorité des botanistes. La culture de plantes silicicoles obtenues par semis conduit l'auteur aux conclusions suivantes : 1° les graines de toutes les plantes silici- coles germent parfaitement bien dans tous les sols, calcaires ou non; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 369 2» à l'apparition des plantules, les cotylédons, dans les sols trés cal- caires, persistent longtemps sans se résorber, ce qui démontre une insuffisance et un trouble de la nutrition. Les premières feuilles appa- raissent toujours dans les sols peu calcaires. П y a donc, dés le début, un retard sensible de végétation dans les sols calcaires; il s'accentue dans la suite du développement. Normal dans les sols siliceux, il est trés lent et défectueux dans les sols calcaires et cesse à peu prés com- plétement lorsque la proportion du carbonate de chaux atteint un cer- tain taux, variable suivant les espéces, mais qui ne dépasse pas, en général, 12 à 15 pour 100. Les individus demeurent trés gréles et de- viennent chlorotiques; 3* la phase reproductrice de l'évolution ne peut s'accomplir. La fructification manque presque toujours par suite du retard de la floraison et du développement d'un nombre trés faible de fleurs. Quelques plantes silicicoles transplantées en [sol peu ou moyenne- ment calcaire peuvent continuer à végéter longtemps, mais sans s’ac- croître sensiblement. La végétation se réduit à l'équilibre de la recette et de la dépense; elle est donc tout à fait défectueuse, L'examen des plantes silicicoles cultivées en sols calcaires permet de constater, en ce qui concerne la morphologie externe : 1° Гаігорћіе générale de tous les organes aériens en raison directe du taux de calcaire; 2 l'atrophie spéciale des limbes foliaires en surface; 3° la décoloration des organes verts qui passent progressivement au jaune crémeux. La morphologie interne manifeste aussi des troubles; ils portent moins sur la structure anatomique et la différenciation histologique que sur le contenu cellulaire, du mésophylle en particulier. Quant à l'action individuelle et au róle physiologique des principaux sels minéraux, nous pouvons extraire des conclusions de M. Roux les points essentiels suivants : 1* La répugnance des plantes réellement silicicoles à | l'égard du car- bonate de chaux est presque absolue; le calcaire agit sur elles comme un poison ; 2» S'il existe une analogie générale entre l'action de la chaux et celle de la soude, les modifications morphologiques dues au carbonate de chaux et au chlorure de sodium ne sont pas comparables; les modifica- tions de forme et de dimension sont plus ассиѕёеѕ, les variations de Structure sont moins prononcées sous l'action du calcaire que sous l'in- fluence du chlorure de sodium ; 3 La silice exerce une action directe insignifiante; les plantes dites silicicoles sont en réalité calcifuges avant tout et probablement aussi kaliphiles. Bien que toujours plus abondante en sols siliceux, la potasse T. XLVII. (SÉANCES) 24 310 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCF. existe à l'état assimilable et en quantité suffisante dans certains sols calcaires; mais, dans ces derniers, son absorption et son rôle sont entravés ou annihilés par le carbonate de chaux. L'influence possible des autres éléments minéraux du sol reste à pré- ciser. M. Roux cherche à dégager les applications possibles aux sciences agrieoles des. connaissances acquises sur le sujet. ~- La deuxième partie du travail. de М, Roux est un Traité de la Chlorose végétale. Le carbonate de chaux n'est pas le seul, mais le principal facteur de la chlorose. Il fallait dégager l’action des différents. facteurs, distinguer les phénomènes déterminés par l’action délétère du calcaire des autres influences et rechercher les modifications qu'elle détermine dans les; formes extérieures comme dans l'histologie des tissus et la composition des inclusions cellulaires. M. Roux y a apporté un grand esprit d'ordre; il a réellement, comme il l'espère, mis. au point les multiples données du probléme. Nous ne: pouvons songer à le suivre à travers le détail de ses observations. ét de l'analyse de l'œuvre de: ses prédécesseurs. C'est. bien:un Traité de la Ghlorose que nous.avons entre les mains; il devient le point.de départ nécessaire de toutes les recher- ches. ultérieures surle sujet. : Nous nous contenterons, pour terminer cette analyse trop. sommaire, de donner un résumé très bref du processus des. phénomènes de chlo- rose : 1* Les racines des plantes chlorotiques sont altérées ou du moius maladives; leur fonctionnement est profondément. troublé. C'est dans le:sol que réside toujours la source première, la cause initiale. de la chlorose ; | 2 La sève absorbée est trop riche. en sels alcalins (sels de chaux notamment) au détriment de la potasse et du.phosphore ; 3° Les désordres de la fonction transpiratoire provoquent dans les cellules du mésophylle des troubles.et. des arrêts fonctionnels et finale- ment.la dégénérescence et la mort des cellules ; 4 L'assimilation et l'élaboration minérales faisant défaut, la sève n'est pas élaborée; la plante dépérit, faute de recevoir les aliments de réserve et méme d'entretien; 9 La diminution de l'acidité normale des liquides. internes favorise le; développement et Іа: pullulation des Bactéries qui peuvent. devenir pathogènes et contribuer à, l’altération des tissus. et à l'intoxication gé- nérale; © La chlorose foliaire: est; donc l'effet le plus. net d'un état. de désor- ganisation dont la cause principale est la défectuosité chimique.ou phy- sico-chimique du sol, Сн. FLAHAULT. T REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 371 De la fécondation chez les Chrysanthèmes cultivés; par M. R. Gérard. Broch. in-8* de 12 pages (s. 1: n..di). Les fleurons des Chrysanthemum indicum et sinense sont herma- Phrodites, mais dichogames; le pollen mürit avant l'arrivée de l'organe femelle à l'état adulte. La fécondation croisée est donc la règle absolue chez les Chrysanthémes. L'auteur donne un certain nombre d'indica- tions pratiques destinées à assurer le plus grand succès possible dans les fécondations artificielles. Les capitules choisis comme porte-graines doivent être traités au moment oü ils commencent à s'épanouir, les fleurs extérieures présentant en général le maximum des qualités qui les font rechercher; le pollen doit être fourni par des capitules âgés, sélectionnés avec soin comme les précédents. Quelques précaulions et une certaine habileté de main suffisent pour y réussir. En somme, malgré l'opinion de quelques chrysanthémistes, là fécon- dation artificielle peut se pratiquer à coup sür chez les Chrysanthémes et elle permet d'en attendre d'excellents résultats pour l'obtention de variétés nouvelles supérieures à leurs ascendants. Сн. Е. La Végétation де Іа Bretagne étudiée dans ses rapports avec l'atmosphère et avec lesol; par M. Ch.-Arm. Picquenard (Thèse pour le doctorat en méd. de l'Université de Paris). Broch. in-8* de 64 pages, avec 1 planche. Paris, G. Carré et Naud, 1900. La péninsule bretonne appartient au domaine atlantique de la région botanique de l'Europe tempérée occidentale. Baignée plus largement que nos autres provinces par les effluves du Gulf-Stream, elle se distingue par son climat tempéré et humide. On saura d'autant! plus de gré à l'auteur d'avoir synthétisé les faits essentiels relatifs à là distribution de la végétation de Bretagne, qu'il a fait entrer en ligne de compte les végétaux cryptogames trop souvent négligés par les phytogéographes. Si l’aire de dispersion des Muscinées paraît plus étendue, en général, que celle des Phanérogames, certaines espèces; parmi les Lichens, semblent affecter vis-à-vis des agents exté- rieurs; sol ou climat, une sensibilité particulière. б Lloyd' avait déjà mentionné au nord de la Loire un certain nombre d'espèces considérées comme ayant une origine méridionale. M. Picque- nard, plus rigoureux dans ses appréciations, en restreint la liste; il y ajoute, d'autre part; quelques espéces que Lloyd, avec raison, croyons- nous, considérait comme halophiles. Il n'est pas douteux que quelques espèces méridionales, de physionomie et de structure xérophiles, attéi- gnent la Bretagne oi elles sont localisées dans les stations relativement sèches ou voisines de/là'mer: La rareté'des espèces d'origine Septen- 372 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. trionale marque nettement la séparation de la Bretagne d'avec le domaine des plaines du Nord. L'auteur introduit une distinction nouvelle entre deux districts (vu zones), l'un occidental, trèshumide, ой les plantes maritimes vivent jusque bien loin des rivages, à la faveur d'un climat réellement insulaire ; c'est la Basse-Bretagne. Le district de la Haute-Bretagne a moins d'espéces hygrophiles, plus d'espèces xérophiles; le climat en est plus continental. La limite entre les deux districts correspond d'une manière générale à la ligne isochiméne de + 6° C., unissant à peu prés Vannes et Saint- Brieuc. CH. FLAHAULT. Solidarité de la Botanique et de l'Agriculture ; par M. D. Clos (Journ. d'Agric. prat. et d'économ. rur. pour le midi de la France). Broch, petit in-8° de 19 pages, 1900. Hommage rendu à la mémoire des nombreux botanistes qui, depuis le xvi° siècle, ont donné une part de leurs efforts à l'agriculture et ont contribué à ses progrés. C'est une revue rapide de leurs travaux depuis Charles de l'Escluse jusqu'à Henry de Vilmorin, une bibliographie som- maire relevée de détails personnels, un intéressant chapitre d'histoire de l'Agriculture dans ses rapporls avec la Botanique. Cn. F. Les Forêts; par MM. Boppe, directeur honoraire de l'École nationale des eaux et forêts, et Jolyet, chargé de cours à la méme École. Volume petit in-8 de 488 pages, 95 figures. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1901 (1). La forét! Tout botaniste l'aime d'instinct, parce qu'elle représente à ses yeux la nature féconde, parce qu'elle lui est un champ toujours ouvert d'observations et de découvertes. Mais combien l'aiment sans la connaitre et l'aimeraient d'autant plus que mieux ils la connaitraient. Elle est admirable, en effet, sous ses formes multiples, qui toutes expri- ment la supréme harmonie de la nature! Elle est pleine de mystéres aussi, elle révèle ses secrets à qui sait l'interroger; mais il y faut une préparation, si l'on n'a pas, dés l'enfance, grandi sous son charme. D'excellents livres, que nous voudrions voir dans la bibliothéque de tous les botanistes, y suffisent pour notre pays de France. Ce sont : 1° la Flore forestière de Mathieu, rééditée par notre confrère M. Fliche; 2 le Traitement des bois en France, ouvrage dà à M. Broilliard, l'un des plus ardents amis de la forét doublé du forestier le plus expéri- menté; 3* l'ouvrage dont nous allons parler. M. L. Boppe, en associant sa longue expérience de forestier et de (1) La Société a recu cet ouvrage en septembre 1900. e REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 373 professeur à la science de son jeune collaborateur, a réuni, en faveur de ses lecteurs, tous les avantages et toutes les garanties. Le livre est écrit pour les Français, il n'y est question que des forêts de France, mais rien de ce qui les concerne n'a été omis dans cet ouvrage; il syn- thétise ce qu'il faut savoir pour les bien connaitre et par conséquent les aimer, pour les protéger, les bien cultiver, les faire naitre el les restaurer. | La logique impeccable d'un maitre rompu aux difficultés de l'ensei- gnement a dicté le plan du livre. Il comprend huit chapitres. Les quatre premiers font connaitre l'arbre comme élément constitutif de la forét, les principales essences, les peuplements qu'elles forment et enfin la forét et ses différents types, sous les divers climats de nos plaines et de nos montagnes. Trois chapitres sont consacrés au traitement, à l'amé- lioration et à l'exploitation des forêts. Les peuplements artificiels et la mise en valeur par le boisement font l'objet du dernier chapitre. Sa lec- ture est particuliérement instructive, elle découvre un champ d'obser- valions journaliéres auxquelles le botaniste trouvera grand intérét, pour lesquelles plus d'un se laissera passionner, pour peu qu'il ait l'occasion de parcourir nos landes et nos montagnes. Pour le moment et puisqu'il faut nous limiter, nous ferons simplement avec MM. Boppe et Jolyet une rapide excursion dans la forêt (chap. IV). « Dans chaque région, dans chaque station méme, le sol et le climat im- posent à la forêt des allures particulières... Le rôle du sol, en méme temps qu'il sert de support aux arbres, est de maintenir à leur disposition une quan- tité d'eau suffisante pour contre-balancer les effets de l'évaporation. D'autre part... les végétaux ligneux, et surtout les espéces sociales, qui forment la base de tous nos peuplements, sont trés peu exigeants au point de vue de la richesse minérale du sol. Remarquons enfin qu'il faut considérer comme faisant partie du sol forestier non seulement la terre arable, mais encore toutes les zones sous-jacentes perméables aux racines; par conséquent, la masse nourriciére des foréts est beaucoup plus puissante que celle qu'uti- lisent les végétaux agricoles... » Pour la forét, les propriétés chimiques d'un sol importent beaucoup moins que ses qualités physiques. Nos guides nous introduisent succes- sivement dans les foréts à sol de sable siliceux, à sol argileux et à sol calcaire; ils nous en expliquent les caractères, leur action sur les végétaux qui y croissent et celle des agents atmosphériques sur le sol et sur la forét qu'il porte. « Le tapis végétal du sol siliceux est plus pauvre en espèces que celui des terres plus fertiles; mais les plantes sociales, qui s'accommodent de ces sta- tions, se jettent à foison dans les vides et profitent de toutes les fautes pour 374 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. en augmenter la gravité; car, une fois installées, elles ne se laissent plus exproprier, méme par les grands arbres. Ces plantes sociales peuvent étre herbacées..., mais elles sont plus souvent ligneuses comme les Genéts, les Ajoncs, l'Airelle Myrtille, la Callune et ces éternelles Bruyères qui, suivant les élimats, feront la lande ou le maquis. » Le calcaire nourrit une flore trés variée; plantes herbacées, arbrisseaux, arbustes, grands arbres y abondent en espèces; n'en sont exclues que les formes calcifuges... Les essences les mieux appropriées à ces terrains sont le Hêtre et l'Épicéa à cause de leur enracinement superficiel; puis les essences exigeantes : Ormes de montagne, :Érables, fruitiers, à cause de la richesse du sol... Étant donnée cette richesse de la:flore ligneuse, partout où la sé- cheresse n'est pas absolue, ‘il se rencontrera toujours quelques sujets assez accommodants pour se contenter des maigres conditions qui leur sont offertes par les calcaires les plus dégradés. Aussi le caractère véritable de ces sta- tions se révèle-t-il par la hâte avec laquelle les surfaces dénudées se couvrent de ‘broussailles. Quelque mal justifié que soit le traitement, quelque ahu- sives que soient les exploitations, l'état boisé se maintient. Si les arbres disparaissent, arbrisseaux et arbustes seront toujours là, préts à masquer les vides, à рапѕег 1еѕ blessures... Au milieu de touffes de Buis, de Genévriers ou d'Épines dans les friches ou les garigues, on voit poindre, suivant les alti- tudes, la fléche d'un Épicéa ou d'un Pin, la cime d'un Charme ou d'un Chéne. Et.tonte cette broussaille complaisante, aprés avoir abrité les grands arbres dans leur jeunesse contre l'envahissement des plantes herbacées, contre les rayons du soleil ou la dent du bétail, se laisse dominer par eux et passe modestement à l'état de sous-bois. » MM. Boppe et Jolyet nous montrent ensuite comment le climat agit de son côté pour déterminer différents types de foréts..Les forêts de nos plaines se subdivisent en trois groupes : 1° le groupe du Nord et de l'Est ; 2° le groupe océanique ou girondin; 8° le groupe méditerranéen. 5 nous mettent en présence des meilleurs exemples de chacun de ces types; nous les analysonsavec eux ; nous apprenons à distinguer les foréts intactes de celles qui ont été détruites ou altérées, comme les foréts de Fontainebleau et d'Orléans. Puis nous passons aux Vosges, au Jura, aux Alpes, au massif central et aux Pyrénées. Nous voudrions suivre nos maîtres pas A pas; mais nous ne pouvons. qu'indiquer les voies par lesquelles ils.conduisent le lecteur. Faisons pourtant encore une petite halte aux Alpes. L La basse montagne et la chaine des Alpines, jusqu'à 600-650 mètres, bien qu’appartenant au massif par leur relief, jouissent encore des bénéfices du climat de la plaine provençale. On y trouve le Chêne blanc, le Chêne Yeuse, le Châtaignier et toutes les espèces qui caractérisent cette station, souvent aussi le Pin sylvestre. э Plus haut apparaissent les -essences.de montagne : d'abord le Pin syl- Ë o c REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 375 vestre, le Hêtre, le Sapin, l'Épicéa, puis trois nouveaux venus,le Pin de mon- tagne, le Mélèze et le Pin Cembro. > А lexception du Pin Cembro, qui s'avance sous forme de sentinelle perdue sur les confins des pâturages alpestres, toutes les autres espèces peuvent fournir de bons massifs, lambeaux plus ou moins étendus de la forêt continue qui couvrait les Alpes avant l'arrivée de l'homme. On peut citer encore : les Hêtres du Vercors, les Épicéas de la Tarentaise, etc. » Dans la partie française des Alpes, on peut distinguer deux régions fores- tières : 1° les Alpesseptentrionales, les Alpes vertes, du Mont Blanc au Pel- voux, dont les vallées fraîches, s'ouvrant au N., sont livrées à la culture pas- torale et produisent assez pour nourrir leurs habitants, où la forêt protège encore la montagne contre les ravages des torrents. ; 2° les Alpes méridio- nales où la direction N.-S. de la. chaine oriente les pentes du Dauphiné et de la Provence vers les expositions chaudes de l'O. et du S. Le climat devient excessif; à de violents orages, trop souvent mêlés de grêle, succèdent des sécheresses prolongées; le sol, calciné par le soleil du Midi, est facilement entraîné par les paquets d'eau qui le balayent et le ravinent; ailleurs, des terres affouillables, que les assises rocheuses ne soutiennent pas, glissent, entrainant avec elles des pans de montagne tout entiers; c'est la terre clas- sique des torrents. » Toute cette partie du livre que nous analysons a un intérêt immédiat pour le botaniste; elle lui fournit, avec une esquisse sommaire de la végétation de nos différents pays de France dans ses rapports avec le sol et le climat, une base précieuse pour ses observations floristiques. „Ne terminons pas, pourtant, sans dire combien il est regrettable que l'éditeur ait tiré si mauvais parti des photographies qu'il a eues à sa disposition. À une époque ой l'illustration des livres est devenue si facile et si peu coûteuse, il n'est pas permis de publier des figures illisibles. Nos éditeurs savent bien qu'ils n'auraient pas grand sacrifice à faire pour obtenir de leurs imprimeurs un tirage soigné. La confiance qu'on leur témoigne quand ils regoivent les manuscrits d'ouvrages d'un grand mérite devrait leur inspirer le souci de les faire paraitre sous une forme irréprochable. CH. FLAHAULT. A Contribution to the Knowledge of the Flora of south- eastern Minnesota (Contribution à la connaissance de la flore du S.-E. du Minnesota); раг WA. Wheeler (Minnesota botan. Studies, sec. ser., part. IV, Mém. n° XXII, pp. 353-16, 7 planches phototyp.). Minneapolis, 1900. Le S.-E. de l'état de Minnesota ressemble beaucoup à toute la région qui occupe la rive gauche du Mississipi et le bassin de ses affluents dans , les états de Minnesota et de Jowa. L'altiiude y varie de 206à 400 mètres. Le pays. est coupé de rivières. La vallée du Mississipi, riche en canaux 376 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. naturels, en marais et en étangs, périodiquement inondée, n'est abor- dable que pendant la saison des basses eaux, à la fin de l'été et en automne. Les autres sont, en général, bien cultivées et garnies de fermes. Les collines, assez escarpées pour la plupart, échappent à la culture et sont couvertes de bois. L'auteur décrit avec soin les diverses stations naturelles. Les courtes descriptions qu'il en donne et les quatorze phototypies qui les repro- duisent en offriraient une idée exacte, si M. Wheeler n'avait eu la malheureuse idée d'énumérer par ordre alphabétique les espèces qui les peuplent. Ce procédé ne donne aucune idée d'une association natu- relle; des 177 espéces qu'il cite comme formant la population des bois humides, sont-ce les Acer ou les Actœa et Adoxa qui jouent le prin- cipal rôle, ou bien des Quercus ou les Pirola? Rien ne l'indique. Il est impossible de connaitre la composition réelle de ces bois. Dans le Catalogue méthodique des espèces, qui complète ce travail, les indications phytogéographiques sont nettement exprimées. L'auteur a soin de déclarer que, n'ayant exploré le pays que pendant une saison, il ne saurait prétendre à en donner une flore compléte. Tel qu'il est, ce travail est une contribution intéressante à la connaissance floristique des états du Centre. La publication des Flores d'Asa Gray et, plus ré- cemment, celle de la précieuse Flore illustrée de MM. Britton et Brown ont donné une vigoureuse impulsion aux études floristiques et phyto- géographiques dans toute la confédération. CH. FLAHAULT. Zwischen Ocean und Guama (Entre l'Océan et le Guama); par MM. K. von Kraatz-Koschlau et J. Huber, broch. in-4° de 34 pages, 10 planches en phototypie, 1 carte (Memorias do Mus. Paraense de Hist. nat. e Ethnogr., II, Para, 1900). П n'est guère de coin du bassin de l'Amazone que l'on n'ait parcouru depuis quelques années; mais c'est à peine si l'on en a commencé l'exa- men scientifique avec la méthode qu'il mérite. Les rapports de la végé- tation avec les particularités du sol, l'action de l'homme sur la nature ont échappé à presque tous les voyageurs, préoccupés surtout de faire connaitre le plus promptement possible les grandes lignes de la géogra- phie physique. II est temps de remplir le cadre et d'arriver aux détails. Les auteurs de ce Mémoire l'ont compris; leur travail est une véritable monographie géographique du territoire compris entre l'Amazone à l'Ouest, le Rio Gurupy à l'Est, la mer au Nord, le Rio Guama au Sud. Il y a moins de 250 kilométres de Para au Rio Gurupy et un peu plus de „100 du Rio Guama au point le plus éloigné de la côte. La zone littorale diffère beaucoup de l'intérieur du pays. Vue de la mer, elle apparait d'abord sous forme d'un étroit cordon de dunes REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 371 blanches parfois interrompu. En arrière de ces dunes et partout oü elles manquent, de grandes étendues de vases grises parcourues par un réseau d'embouchures, de canaux de loute sorte et couvertes chaque jour par la marée. C'est la zone des Palétuviers; les indigènes lui donnent les noms de Mangal ou de Ciriubal suivant l'espèce qui y domine. La terre sableuse, la terre ferme des Brésiliens, commence ой finis- sent les palétuviers; c'est un sol de formation récente, encore en pleine évolution. Les différences de niveau en sont trés faibles; elles dépassent rarement 10 métres. La terre ferme est en majeure partie couverte par la forêt qui s'étend jusqu'aux portes de la ville. Il ne faudrait pas pour- tant se faire une idée de la forét vierge du Para d'aprés cette forét de banlieue. Pour 1а bien juger, il faut pénétrer au cœur du pays. On s'y rend compte bien vite qu'elle n'est pas uniforme, qu'elle répond à plu- sieurs types reliés par des formes intermédiaires. Ce sont : 1* La forét des plaines séches, éloignées des cours d'eau ; 2^ La forêt marécageuse, l'igapo des indigènes; 3" La forét de bordure des riviéres, qui couvre les berges et les ter- rasses voisines. La forét des plaines sèches n'est pas arrosée par les cours d'eau ; elle occupe d'ordinaire les territoires plats compris entre deux bassins. Elle est nettement caractérisée comme association végétale indépendante. La masse principale des arbres s'éléve jusqu'à 25-30 métres de hau- teur; quelques géants atteignent seuls 60 métres. D'ailleurs on n'y rencontre pas autant de gros arbres qu'on s'est plu à le dire. Les espèces les plus fréquentes appartiennent aux Légumi- neuses, aux Artocarpées, aux Lécythidées et aux Sapotacées. On n'y trouve pas de grands Palmiers. Sous les cimes les plus hautes se développe un véritable perchis d'arbres gréles et peu feuillés appartenant à diverses familles (Anonacées, Sapindacées, Rutacées, etc.). Le sol est presque nu ; c'est à peine s'il s'y trouve des Fougères. Les lianes et les épiphytes aussi sont peu abondants. Cette forét se rapproche du type qu'a décrit M. Schimper sous le nom de forét des moussons; la sécheresse de l'été marque sur elle son action d'une maniére évidente. Lorsque le sol est plus humide, qu'un sol profond retient dans des dépressions l'eau des pluies ou des hautes crues fluviales, l'humus s'accumule. La forêt devient alors l'igapo des habitants. De grands Palmiers (Mauritia flexuosa, Euterpe oleracea) dominent les autres espéces et le sous-bois comprend beaucoup de Marantacées, Zingibé- racées, Cannacées à grandes feuilles. Les bords de riviéres et les terrasses fluviales sont couvertes de foréts épaisses que l'abondance des Palmiers distingue nettement de la forêt des plaines séches; les espéces en sont différentes suivant la distance à 378 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. la mer, suivant que l'action des marées se fait sentir ou non. Ce sont le puissant Maximiliana regia, l Euterpe oleracea aux tiges sveltes, des Astrocaryum enocarpus. Les lianes à racines aériennes et les épi- phytes abondent dans ces forêts baignées par les «cours d'eau; ce sont surtout des Aracées, Orchidées, Broméliacées, Fougéres, Cactées (Rhip- salis) et Pipéracées (Peperomia). Les campos méritent une attention particulière; les cours moyen et inférieur des fleuves s'égarent en méandres capricieux sur la plaine ; leurs eaux chargées de sable et de cailloux laissent aprés les pluies d'immenses grèves qui deviennent les campos, associations végétales dépourvues d'arbres. Ce sont d'anciens lits abandonnés, séparés des eours.il'eau qu'ils recevaient jadis par des levées qui les mettent à l'abri des inondations. Les auteurs exposent nettement le mécanisme de leur formation et de leur peuplement. Au milieu des grandes Graminées qui les peuplent, on trouve cà et là des buissons ou des cordons d'ar- bustes (Mimosa, Cecropia, Bombax, Cordia, Solanum, diverses Légu- mineuses, etc.). La flore des campos est d'ordinaire trés pauvre. Des îlots de verdure les parsément; ce sont d'anciennes iles qui émergeaient à l'époque où le campos environnant était-encore couvert par les eaux. De magnifiques Palmiers (Attalea speciosa, Maximiliana regia), un Palmier épineux (Astrocaryum Тисита) s'y font remarquer au milieu de beaucoup d'autres.espéces. Les iles les plus récentes de cette sorte portent les plus anciennes traces qu'on connaisse de l'homme dans l Amazonie; il n'est pas douteux que ces îles ne fussent habitées par des groupes de pêcheurs. Les campos du Brésil central n'ont pas la méme origine. On peut les distinguer sous le nom de campos de plateaux ou de hauts campos. Nous passons sous silence hien des points intéressants, bien des détails précieux relativement aux rapports de la végétation avec.le sol, à l'agri- culture, ete. Nous ne pouvons qu'inviter les botanistes à lire en entier ce remarquable travail. ‘CH. FLAHAULT. Notice sur le Musée et l'Institut colonial de Marseille, publiée à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900 (vol. in-8° de 108 pages, avec figures. Paris, 1900, impr. Roberge). Si tous les savants faisaient, chacun dans ‘ва sphère, ce que M. le D' Édouard Heckel a ‘entrepris pour vulgariser les richesses végétales de nos colonies, op ne:dirait plus que la France, aprés avoir su conquérir un vaste empire colonial, n'est point apte à en.tirer parti. Depuis de longues années professeur de botanique à la Faculté des -scienceside Marseille et directeur du Jardin botanique de la Ville, ïl a eu l’idée, en 1893, de fonder un Musée colonial sur le:modèle-de celui que la Hol- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 379 lande a établi à Harlem et qu'il était allé sur place étudier en détail. Cette fondation impliquait celle d'un Institut colonial. « Sous ee nom, dit la Notice que nous analysons, il faut entendre un groupement.d'in- Struments divers de travail et de chercheurs appelés à les mettre en mouvement dans l'unique but de contribuer à l'étude des produits nou- veaux ou peu connus des colonies françaises. Ces organes sont : 1° le Musée colonial, où s'approvisionnent les laboratoires de recherches; 2° la bibliothèque, qui recèle les documents bibliographiques et lesipu- blications capables de renseigner sur les produits mis еп étude ; 3* enfin le Jardin botanique colonial avec son laboratoire annexe, qui constitue un instrument important d'études. » Le Musée et l’Institut colonial de Marseille furent inaugurés, en février 1896, par le Ministre du commerce. Hl est juste d'insister, non point sur l'utilité et l'importance d'une semblable création, mais sur la méritoire initiative que prit, en cette circonstance, M. le professeur Heckel. Une souscription recueillie par lui à domicile, et dont le total atteignit le chiffre de 32.000 francs, forma le premier capital d'établis- sement. On put ainsi acquérir le mobilier : vitrines à collections, corps de bibliothèques, outillage du laboratoire de recherches. Les collections coloniales de tout ordre eurent pour noyau celles mémes que, dés le début de sa carriére, le fondateur du Musée avait formées pour son comple personnel. Depuis lors, grâce à son infatigable sollicitude, des dons nombreux lui.ont été adressés, qui ont considérablement grossi le premier fonds. La bibliothèque, d’abord réduite à um petit nombre de volumes apportés aussi par lui, et à-quelques collections de périodiques intéressants, s'est accrue de la collection d'ouvrages coloniaux provenant de la succession Raoul : léguée à M, Heckel personnellement, elle a été par lui attribuée au Musée colonial. Ajoutons enfin qu'avec l'appui du Conseil général des Bouches-du-Rhône, la publication d'un Recueil périodique spécial, créé en 1893 sous le titre d'Annales de l'Institut colonial de Marseille, n'a jamais été interrompue, et sept volumes ont paru, alimentés par les travaux du directeur ét des divers collabora- teurs qui ont prêté à son œuvre un concours entièrement désintéressé. L'impulsion donnée par M. le professeur Heckel promet d'être fé- conde. Il est vrai que Marseille se trouve dans les conditions les iplus favorables pour devenir un centre d'études coloniales et, comme on l'a dit avec beaucoup de justesse, la métropole de nos colonies. La Chambre de commerce l'a bien-compris et n'a pas hésité à créer six chaires d'en- seignement colonial, dont lune, consacrée à l'histoire des produits végétaux coloniaux, а été confiée à M. le professeur Jumelle. Be son côté, la Municipalité a voté un crédit de 450-000 francs pour «édifier, sur ua.terrain d’égale valeur dont Ја Ville est propriétaire, de vastes båti- 380 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ments où le Musée et l'Institut colonial pourront prendre toute l'exten- sion sur laquelle ces établissements sont en droit de compter. Les travaux de l'Institut colonial de Marseille sont particuliérement orientés vers les études botaniques, pures et appliquées. L’accroisse- ment des collections d'ordre botanique est, de la part de M. le profes- seur Heckel, l'objet d'une préoccupation constante. Ces collections englo- bent la flore entiére des colonies francaises. Actuellement, celles de la Réunion remplissent sept volumineux cartons; celles de la Nouvelle- Calédonie, trente-cinq; du Gabon-Congo, cinq; de Madagascar, six; du haut Laos, six; du Tonkin, huit; du Cambodge, un; de Taiti, un; des Antilles, dix-sept; dela Guyane, vingt-deux. Il y a, en outre, des réserves de produits végétaux destinés à l'étude : gommes, résines, tanins, fécules, sucres, matières colorantes, médicinales, etc., qui servent aux recherches quotidiennes ou sont expédiées dans les laboratoires de di- verses Universités pour une étude compléte. Les Mémoires insérés jusqu'ici dans les Annales de l'Institut colo- nial indiquent la prédominance des recherches botaniques. Parmi les publications en cours nous citerons : de M. le professeur Jumelle, Études sur les plantes à caoutchouc nouvelles de Madagascar et des colonies françaises ; de M. le docteur Laurent, Le Tabac dans les co- lonies francaises; de M. le docteur Jacob de Cordemoy, Les plantes féculentes et alimentaires de nos colonies ; de M. le professeur Heckel, Les graines grasses nouvelles ou peu connues des colonies francaises. M. Heckel poursuit en outre ses recherches sur les plantes médicinales et économiques des colonies francaises, entreprises depuis plus de trente ans. « En dehors des faits acquis à la science, — ajoute la Notice sur le Musée et l'Institut colonial de Marseille, — un certain nombre de pro- duits végétaux de nos colonies françaises ont pu, aprés examen scienti- fique approfondi, être tirés de leur inutilisation et se sont créé, grâce à ces études, une place soit dans le commerce, soit dans l'industrie de la France, rapportant ainsi à la métropole les sacrifices, légers du reste, qu'elle s'impose pour l'entretien du Musée colonial de Marseille et de son Institut. Ce sont : 1° les Kolas africains, dont le commerce et la manipulation manufacturière en France sont trés importants; 2 les graines de M'bentamaré (Cassia occidentalis L.), qui se substituent de jour en jour à la Chicorée comme succédané du café et arrivent en grande quantité, notamment à Bordeaux et à Marseille; 3° l’ Owala et le Lamy, graines grasses qui prennent une place marquée dans l'industrie de la stéarinerie, avec la graine de Karité qui donne aussi une bonne huile concréte et est employée pour étre mélangée en nature à la graine de cacao, dans la fabrication des chocolats inférieurs; 4* le Pilocarpus EE REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 381 racemosus des Antilles françaises (bois flambeau), qui remplacera bien- tôt le Jaborandi du Brésil dans les drogueries ; 5° le beurre et la graine de Dika du Gabon, appelés à remplacer le beurre de cacao et déjà uti- lisés en Espagne; 6° le Kinkélibah (Combretum Raïmbaultii Heckel), très demandé et qui entre franchement dans le commerce de la dro- guerie comme remède trés efficace contre la fièvre bilieuse hématurique ; T° la tannorésine de Spermolepis tannifera Heckel, de la Nouvelle- Calédonie, trés utile pour les tanneurs à cause de sa richesse exception- nelle en acide tannique; 8? la Gutta de Karité (Butyrospermum Parkii) du Soudan francais, demandée en Angleterre et utilisée comme succé- dané de la vraie gutta des iles de la Sonde; 9° la Résine fossile de Kaori, de la Nouvelle-Calédonie, mise en œuvre pour remplacer l'ambre vrai dont elle a l'aspect et quelques propriétés; 10° la Gomme de M'beppe, du Sénégal-Soudan, qui est appelée à jouer un rôle comme gomme arabique à bon marché; 11^ les gommes-résines des Arau- caria (Nouvelle-Calédonie), sources de gomme arabique industrielle et d'une résine qui peut remplacer, avantageusement et à moins de frais, la gomme copal, pour la fabrication des vernis gras à l'alcool. » Et cet exposé se termine par une conclusion à laquelle nous ne pou- vons qu'acquiescer : « Voilà quelques résultats qui semblent promettre mieux encore pour l'avenir, quand l'outillage du Musée et de" l'Institut colonial aura été rendu plus parfait et ses ressources mieux assurées qu'à l'heure actuelle, oü son budget est absolument dérisoire et ой son existence n'est réalisée que par des prodiges sans cesse renouvelés. » L. LEGRÉ. Ricerche sopra la struttura delle Welanconiee ed i loro rapporti cogli Ifomiceti e colle Sferossidee (Recherches sur la structure des Mélanconiées et leurs rapports avec les Hypho- mycétes et les Sphéropsidées) ; par M. L. Montemartini [Extrait de Atti del Instituto Botanico della R. Università di Pavia (Labora- torio Crittogamico Italiano)]. Tirage à part en une brochure gr. in-8° de 44 pages et 2 planches lithogr. Les immortels travaux de Tulasne sur le polymorphisme des Champi- gnons nous ont appris qu'un grand nombre de ces végétaux dont on ne connait pas la forme parfaite devaient étre rangés dans une classe à part, en attendant que les progrés de la mycologie permettent de leur assigner leur véritable place. Fückel, et aprés lui Saccardo, Schróter, Allescher, etc., ont réuni ces formes à cycle évolutif incomplet sous la dénomination de Fungi imperfecti; De Bary les considére comme des Champignons ayant perdu, par suite de phénomènes adaptatifs de longue durée, la faculté de se reproduire sous leur état parfait. 382 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les conidies avaient été regardées par Tulasne comme un mode incomplet de reproduction du Champignon. Crié a développé cette idée, en regardant les diverses formes d'une méme Dépazéée développées sur une méme plante-support, comme des stades successifs du développe- ment d'un méme Champignon (bulbilles, tubercules, fruits, etc.) : Hallier, Boudier, Winter partagent également cette manière de voir. La conidie ne posséderait pas dés lors la valeur morphologique et physiolo- gique d'une véritable spore, mais serait comparable aux propagules des Marchantia, naissant, comme eux, en des points déterminés du thalle : oncomprend facilement que certains Champignons aient perdu 1а fa- culté de se reproduire autrement que par ces gemmes ou conidies. Quant à leur mode de formation, Tulasne avail seulement observé qu'elles паіѕѕаіепі en continuité avec la plante-mére, et que le processus de ramification de leur support rappelait celui des Cladophora, dont les rameaux secondaires naissent isolément au sommet des articles du rameau principal. Brefeld compléta ces notions, en montrant qu'il y avait plusieurs modes de production des eonidies, dont le plus simple est réalisé par la germination fructificative (Fructificativer Keimung) des ascospores de Taphrina : une complication plus grande consiste dans la production de conidiophores isolés ou groupés, et le maximum de: différenciation est représenté раг la pycnide. C'est sur les divers modes de groupement des conidies et des conidiophores que les myco- logues se fondent pour établir dans les formes conidiennes trois grandes divisions : 1° les Hyphomycétes, à conidiophores superficiels et libres; 2° les Mélanconiées, dont les conidiophores sont réunis à la surface d'une sorte d'hyménium nommé stroma, lequel est recouvert à l'origine par les téguments de la plante-support; 3° les Sphériacées, dans les- quelles les conidiophores de taille plus ou moins réduite sont inclus dans des conceptacles nommés pycnides. Avec l'extension qu'on lui donne actuellement, le groupe des Mélan- coniées comprend plus de 850 espéces, réparties en une quarantaine de genres. L'auteur du présent Mémoire s'est proposé de rechercher la cause pour laquelle les Champignons forment un stroma, et d'établir les relations que leurs acervules présentent avec les conidiophores des Hyphomycètes et les pycnides des Sphéropsidées : nous exposerons brièvement les résultats auxquels il est arrivé pour chaque genre étudié, en se servant soit de matériaux frais, soit d'échantillons provenant: des principaux exsiccatàás. Glœosporium Desm. — Neuf espèces ont été étudiées (G: Hesperidea- rum, G. Ribis, G. Helicis, G. nobile, G. Salicis, G: Populi-albe, G. ampelophagum, G. crocatum, G. canadense). Сез: Champignons se rapprochent des Sphéropsidées, dont ils restent bien distinets par leur e ҮРНЕ REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 383 cavité fructifère incomplétement close, sans paroi propre, et de dimen- sions variables. Myxosporium Lib. (M. carneum, M. Lanceola). — Quelques espèces se rapproelteraient des Hyphomycétes par la longueur de leurs.conidio- phores, mais l'adaptation à la vie parasitaire est poussée plus loin que dans le genre précédent. Hypodermium Lk (H. nervisequum). — Ces Champignons. dérive- raient d'un Hyphomycéte dont les hyphes fructiféres ramifiées (sortes de basides) supporteraient des chainettes de conidies : ce genre ne renferme pas d'espèces dépourvues de stroma comme certains Glæosporium. Blennoria Fr. (B. Bun, — Mycélium très:bien adapté à la vie dans les tissus de l'hóte; le mode d'association des conidiophores, leur pro- cessus d'allongement, ainsi que la présence d'un stroma, accusent une parenté avec les Stilbées. | Trullula Ces. (T. olivascens). — Affine aux Sphéropsidées. Віохатіа B. et Br. (B. truncata). — Hyphomycète du groupe des Stilbées, avec conidiophores trés réduits et stroma bien développé. Colletotrichum. Corda (C. Lindemuthianum; C. ampelinum; C. Agaves). — Affines aux Sphéropsidées : les longues soies mêlées aux stérigmates des espèces de ce genre indiqueraient aussi une parenté avec des Hyphomycétes munis d'hyphes stériles. L'auteur incline à penser, avec Prillieux, que ces. soies ont. pour but de faciliter la rupture de la cuticule de l'hóte. | Cryptosporium Kze (C. viride). — Les conidiophores, de dimensions réduites, tapissent. une cavité.cupuliforme ;. la largeur de la, fente. de déhiscence: est ainsi; diminuée., Gette disposition, inconstante- dans les autres genres, paraît ici s'être. spécialement fixée, et.constitue une adap- tation: très: complète: à la, vie parasite. Melanconium, Lk (M. spheroideum, M. juglandinum, M. Cavare n. sp. sur Taxus: baccata). — La présence, au centre de l'acervule, d'une sorte de columelle destinée à briser, lors de son allongement, la eutieule de l'hôte; indique que ce genre est l'un des plus élevés en orga- nisalion, et. en fait un trait d'union entre les Hyphomycétes.et les Sphé- ropsidées, | Thyrsidium. Mont. (T. hedericolum). — Ce genre; qui rappelle les Hyphomycétes du groupe des Tubereulariées (Cephalodochium, etc.), doit cependant. être: maintenu. parmi les Mélanconiées, parce que ses pulviscules sont recouverts par l'épiderme de l'hôte. : Bullaria. DC. (B. Umbelliferarum); Marsonia Fisch. (M. Populi, M. Juglandis, M. Potentille, M. Rosa). — Ces deux genres offrent.des modifications adaptatives comparables à celles: des Glœosporium, Stilbospora Pers. (S. macrosperma). = Ce type s'écarte beaucoup des » 384 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Hyphomycètes, dont il a cependant les longs conidiophores, entremêlés de paraphyses représentant peut-être des hyphes stériles : le stroma se creuse en cupule déjà profonde el comparable à une pycnide. Coryneum Nees (C. microstictum, C. umbonatum, C. disciforme, C. foliicolum). — L'adaptation à la vie parasilaire atteint ici le plus haut degré : il n'y a plus, pour ainsi dire, aucun caractère commun avec les Hyphomycètes. Scolecosporium Lib. (S. Fagi). — Cette forme primitive ne présente guère d'autre accommodation parasitique que la présence d'un épais stroma. Asterosporium Kze (A. Hoffmanni). — Affine aux Stilbospora par son stroma cupuliforme, et aux Bullaria par la longueur de ses coni- diophores. Pestalozzia De Not. (P. Briosiana n. sp. sur divers Anthurium ; P. funerea, P. Guepini, P. Saccardoi). — Les cultures du P. funerea sur feuilles d Araucaria et sur amidon montrent que, dans les deux cas, les conidies forment des amas dans un mycélium intriqué : sur l'ami- don, l'aspect rappelle celui de certaines Leptostromacées. L'examen des acervules montre que les Pestalozzia sont plus hautement différenciées que les Glæosporium et les Marsonia, auprès desquels il convient de les placer. Septoglœum басс. (S. Mori, S. Cydonie, S. Ulmi, S. [Septoria] didymum, S. [Cryptosporium] Sorbi). — Ce genre est à rapprocher des Glæosporium, ainsi que l'a indiqué Saccardo. Steganosporium Corda (S. piriforme, S. cellulosum). — Ces espéces, comme celles du genre Stilbospora, forment des pycnides rudimentaires. Phragmothrichum Кге et Schm. (P. quercinum Hoffm.). — Ren- ferment, comme les Trullula, des espéces ayant tous les caractéres des Hyphomycétes, et quelques autres affines aux Sphéropsidées. Il résulte de cette étude que la plupart des Mélanconiées doivent être réunies aux Hyphomycétes, dont elles paraissent n'étre que des formes adaptées à la vie parasitaire par une série de modifications dont les prin- cipales sont : æ, la diminution de volume des conidies; — b, la réduc- tion et la fasciation des conidiophores dans un but mécanique (rupture de la cuticule de l'hóte)? — c, l'excavation du stroma prolifére en vue d'en augmenter la surface utile (tendance à la formation de pycnides); — d, le développement de paraphyses, qui facilitent la dissémination des conidies, en produisant la rupture des tissus de la plante hospita- liére; — e, la formation d'organes mécaniques spéciaux (columelle des Melanconium); — f, Vintrication du mycélium en une masse arrondie dont la structure rappelle celle des pseudopyenides de beaucoup de Sphéropsidées. a. F. GUÉGUEN. v l С REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 385. Flore de France, ou Description des plantes qui croissent sponta- nément en France, en Corse et en Alsace-Lorraine, par G. Rouy et J. Foucaud, continuée par G. Rouy et E.-G. Camus. (Ouvrage édité par 1а Société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure). Tome VI, іп-8° de vi-489 pages (1). Imprimerie Deslis frères, à Tours. Chez les auteurs, et chez « Les Fils d'Émile Deyrolle » li- braires, rue du Bac, 46, Paris; juin 1900. — Prix : 8 francs. Dans un « Avis aux lecteurs » placé en tête du volume, M. Rouy, aprés avoir rappelé que M. J. Foucaud avait cessé, dés 1896, la colla- boration qu'il lui avait prétée pour les trois premiers tomes, annonce que M. E.-G. Camus, l'habile monographe des Orchidées françaises, devient dés maintenant le coauteur de la Flore de France. L'ordre (XXXIV) des ROSACÉES, tel que les auteurs le limitent, comprend, comme sous-ordre I, les Amygdalinées Rouy et Camus. (famille des Amygdalinées de Gren. et Godron), avec les genres Pru- nus, Amygdalus (Amandier), Persica (Pécher) et Armeniaca (Abri- cotier), ces trois derniers cultivés. Les Prunus sont subdivisés en deux sous-genres : Euprunus Rouy et Camus et Eucerasus R. et Camus. Les Euprunus comprennent trois espèces : P. brigantiaca Vill., P. spinosa L., P. sativa Rouy et Camus. Се dernier est décomposé en trois sous-espèces : P. domestica L., P. ambigua Rouy et Camus, P. insititia Les P. Pruna Bor., varac- tensis Bor., arvernensis Rouy et Cam. (P. rustica Lamotte non Hartm.), silvatica Desv., etc., sont rattachés comme formes au P. ambigua: ku D. spinosa est rapporté comme sous-espèce le P. spinosa Weihe. Le sous-genre Éucerasus renferme quatre espéces : P. avium L., Mahaleb L., Padus L. et lusitanica L., ce dernier découvert dans les Basses-Pyrénées. Les Rosacées proprement dites forment le sous-ordre II, dénommé Rosinées par MM. Rouy et Camus et subdivisé en sept tribus : Rubées Lange, Spirées DC., Dryadées Rouy et Camus, Sihbaldées . Rouy et Camus, Potentillées Rouy et Camus, Rosées Camb., Agri- moniées Coss. et Germ. Les Rubées ont le seul mais doublement épineux genre Rubus, pour lequel on ne saurait trop féliciter les auteurs d'avoir obtenu le con- cours de M. l'abbé Boulay (2). Cet éminent spécialiste, dans des consi- dérations préliminaires, résumant une incomparable expérience, donne : (1) Voy. l'analyse du tome V, dans le Bulletin de 1899, t. XLVI, p. 339. (2) Voy. dans le Bulletin Soc. bot. de France, t. XLII (1895), p. 391, le Mémoire de M. Boulay sur les Rubus de la section Eubatus. T. XLVII. | (SÉANCES) 25 386 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de précieux conseils, tant pour la récolte et la préparation des Rubus que pour la méthode à suivre dans leur étude. Voici quelques passages de cet important aperçu : Un examen superficiel conduit à penser que tous les Rubus de la section Eubatus ne présentent que des différences légères, annihilées par des transi- tions insensibles, c'était la conclusion de Linné : il n'y a qu'une seule espèce, le R. fruticosus. Quand on y regarde de plus près, cette manière de voir est inadmissible. Les formes distinctes de Rubus sont en réalité très nombreuses, mais de valeur inégale. . En attendant que certaines questions théoriques ou de fait soient résolues, on doit prendre comme criterium de valeur relative la distribution géogra- phique. А ce point de vue, les espèces les plus répandues et les plus fré- quentes sont aussi les plus importantes. Les formes qui n’ont été constatées que dans une localité et représentées par un buisson unique viennent au dernier degré, d'autant plus qu'il est trés souvent possible d'expliquer d'une facon rationnelle leur origine par la théorie des croisements. Mais, pour appliquer cette théorie avec succés et non au hasard, il faut posséder au préalable une .connaissance approfondie des espéces principales. capables d'avoir donné naissance à ces formes dérivées. 1] importe par con- séquent, dans l'emploi des descriptions qui suivent, de donner une grande attention aux caractéres tirés de la distribution géographique. ... ll faut savoir qu'il existe en France plusieurs milliers de formes de Rubus susceptibles d'étre distinguées, méme sur des matériaux d'herbier, et qui ne sont pas des variétés purement accidentelles... 11 faudra de longues recherches et des années avant que les petites espèces régionales soient con- nues sur toute l'étendue de notre territoire. „.. Loin de présenter ce travail comme définitif, je le regarde comme une œuvre de transition entre le passé et l'avenir. La modestie de cette déclaration fait honneur à notre savant confrére. L'essentiel est d'entrer dans la bonne voie; il peut arriver que celle-ci soit trop longue à parcourir et la vie humaine trop courte pour qu'un seul chercheur puisse espérer de parvenir au terme; c'est toutefois un grand mérite d'avoir su discerner et de montrer la meillears direction à suivre pour pénétrer sans cesse plus avant dans les secrets de l’œuvre dela nature. Le rudimentaire tableau des Rubus que présentait la Flore de Gre- nier et Godron ne saurait étre mis en paralléle avec le beau travail. analytique de M. Boulay (14 pages d'un cóté et 118 de l'autre); aussi nous n'essayeroms pas de faire ressortir, comme pour d'autres genres, les différences ou les nouveautés. Aux Rubées font suite les tribus suivantes : II, Spirées (genre Spi- rea); lll, Dryadées (Dryas octopetala); IV, Sibbaldées (Sibbaldia procumbens); V, Potentitiées (Geum, Fragaria, Potentilla). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 387 А mentionner dans le genre Geum plusieurs hybrides : G. RUBIFOLIUM Lej. (urbano-rivale), umBRosumM Dum. (rivali-urbanum), INTERMEDIUM Ehrh. (urbano-rivale Schiede), ТномлѕгАМОМ Ser. (silvatico-rivale Timb.), TiwBALIANUM Rouy et Camus (pyrenaico-rivale Timb.), TIRO- LENSE Kern. (rivale-montanum R. et Cam.), Der Gillot (monta- num-rivale R. et Cam.). | Dans le genre Fragaria deux hybrides : F. INTERMEDIA Bach (ela- tior-vesca), F. PRÆSTABILIS Beck (collina-vesca). L'important genre Potentilla, ой l'on compte 34 espèces, est divisé en trois sections : 1° Comarum Benth. et Hook. (pour le Comarum palustre L.); 2» Fruticose (P. fruticosa L.); 3* Eupotentille R. et Cam., subdivisé par les auteurs en cinq sous-sections : Anserinœ, Tor- mentillæ, Pinnate, Fragariastrum, Typice, avec 31 espèces, enfin 4 Acephalæ Lehm., avec le seul P. supina. Remarqué comme hybrides dans les Potentilles : P. HurEn: Siegfr. (aurea-salisburgensis R. et Cam.), EYNENSIS R. et Cam. (aureo-fri- gida), Marnoneti Jord. (heptaphylla-salisburgensis R. et Cam.), vA- LESIACA Huet (grandiflora-frigida), міхтл Nolte (procumbens-rep- tans), 1TALICA Lehm. (erecta-repens), GREMLHI Zimm. (Tormentilla- reptans), FALLAX Zimm. (erecta-procumbens Murb.). Potentilles ajoutées à la Flore française de Gren. Godr. : P. saxi- fraga Ard. et P. valderia L., l'une et l'autre dans les Alpes-Maritimes; P. pensylvanica L., sous sa forme P. sanguisorbifolia Wolf, dans l'Isère, enfin l'énigmatique P. corsica Lehm., sous-espèce du Р. ru- pestris et qui ne serait autre, d'aprés une note de M. Rouy, que le P. rupestris var. pygmæa Duby, dont le P. pygmæa Jord. (Observ. Fragm. 7) serait la variété saxicola Rouy et Cam. La tribu (VI) des Rosées Cambess., avec le grand genre Rosa, rem- plit plus des deux cinquiémes du volume (pp. 235-431). Cette partie est traitée par M. Rouy, qui l'annonce en ces termes dans la préface : « Gráce, dit-il, aux matériaux considérables, et de toutes provenances, » que j'ai réunis dans mes collections sur le genre Rosa, et pour la » plupart examinés par M. Crépin, l'éminent rhodologue, j'ai pu per- » sonnellement élaborer dans ce volume une étude monographique des » Rosiers français, étude dont je m'occupe depuis prés de trente ans. » L'auteur admet cinq sections, entre lesquelles il répartit 12 espèces : Sect. I, Synstyle DC. : R. sempervirens L., R. pervirens Gren., R. ar- vensis Huds. Sect. П, Gallicanæ DC. : R. gallica L. Sect. Ш, Caninw Crép. : R. communis Rouy, R. rubrifolia Vill., R. Jund- ` zilli Bess., R. viscaria Rouy, R. tomentosa Smith, В. villosa L. Sect. IV, бїппашошег Crép. : R. alpina L. Sect. V, Pimpinellifoliæ DC.: R. pimpinellifolia L. 388 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Voici, comme points de repère, l'attribution à chaque espèce de quelques-uns des principaux types subordonnés parmi les plus connus : 1° Rosa SEMPERVIRENS L. : R. scandens et microphylla DC., etc. 29» R. pEnvIRENS Gren.: R. bibracteata auct. plurim., etc. 3° R. AnvENsis Huds. : R. bibracteata auct. nonnull. (non Bast.), R. repens Scop., R. gallicoides Dés. — D'après M. Rouy, le véritable R. bibracteata Bast. serait un R. sempervirens X slylosa. A la suite du R. arvensis sont décrits plusieurs hybrides: R. con- spicua Bor. (sempervirens X stylosa), R. Costei Duffort (sempervirens X sepium), R. vituperabilis Duffort (sempervirens X micrantha), R. rusticana Déségl. (arvensis X stylosa), R. stylosoformis Rouy (arvensis x canina), R. Rouyana Duffort (arvensis X tomentella Duffort), R. adenoclada Hy (arvensis X rubiginosa). 4 R. GALLICA L.: R. provincialis auct. non Ait., R. gallorum Rouy, R. rubra Lamk, R. incarnata Mill., etc. — Nombreux hybrides. 5° R. communis Rouy, renfermant comme sous-espèces les R. sty- losa Desv., R. canina (L. emend.) Rouy, R. Pouzini Tratt., R. glauca Vill., R. abietina Gren., R. Chavini Rap., R. montana Chaix. — Quelques métis et hybrides : R. amiliavensis Coste et Simon (glauca- Pouzini?), glaucoformis Rouy (glauca-montana Gaill.), Cotteti Pug. (glauca-tomentosa Crép.), alpestris Rap. (glauca-omissa Buser). 6° R. nuBniFOLIA Vill., six variétés et deux hybrides : R. scopulosa Briquet (canina-ferruginea Brig.), R. improvisa Duffort (rubrifolia- Chavini Rouy). T° К. Junpzizt Bess., auquel se rattachent les R. trachyphylla Rau, R. Pugeti Bor., Godeti Gren., etc. 8° R. viscariA Rouy, réunissant, comme sous-espèces, les Д. agres- tis Savi, R. Serafinii Viv., R. sicula Tratt., R. elliptica Tausch, R. micrantha Smith, R. rubiginosa L. — Hybrides ou métis : А. præstans Duffort (sepium-rubiginosa), bigeneris Duffort (micrantha-rubiginosa), Timbali Crép. (rubiginosa-tomentosa), avrayensis Rouy (rubiginosa- tomentosa). Dans les diverses sous-espéces, de nombreuses variétés. 9* R. TOMENTOSA Sm., 43 variétés et une s.-espèce : R. omissa Déségl. 10° R. tun L.: 25 variétés et une sous-espèce, R. alpicola Rouy. 11° R. ALPINA : 38 variétés et de nombreux hybrides. 12° R. PIMPINELLIFOLIA : 23 variétés et plusieurs séries d'hybrides. Ces quelques citations, forcément très abrégées, montrent, dans ses grandes lignes, le cadre adopté par M. Rouy. Nous ne sommes pas assez versé dans la connaissance des Rosa pour nous permettre de porter un jugement sur leur classification, mais on reconnait à première vue qu'elle est développée avec beaucoup de clarté. Des tableaux dichotomiques REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 389 multipliés et disposés avec soin sont d'un grand secours pour la détermi- nation des variétés et des formes. Pour les groupes les plus litigieux, la bibliographie et la synonymie afférentes sont traitées séparément. Les difficultés d'une étude approfondie des Rosiers en détournent un grand nombre de botanistes, et c'est ce qui explique, avec la pénurie relative des matériaux d'herbier pour ces plantes critiques, l'iusuffi- sance des données acquises, au moins quant aux formes secondaires et surtout aux hybrides, sur leur distribution géographique. On peut consi- dérer comme aussi exact que possible le tableau que M. Rouy présente, sous ce rapport, de l'état actuel des connaissances, grâce en grande partie aux ressources exceptionnelles de son riche herbier. En résumé, cette Monographie, consciencieusement élaborée, synthé- lise heureusement les documents épars publiés sur les Rosiers de France depuis un siécle et nous espérons qu'elle imprimera une impulsion nouvelle aux recherches rhodologiques. | Au genre Rosa suecède la tribu ҮП, Agrimoniées Coss. et Germ., avec une seule espèce, A. Eupatoria L. et sa forme odorata (4. odo- rata Mill.). | Vient ensuile'le sous-ordre Ш, Sanguisorbées Rouy et Camus, composé des genres Poterium, Sanguisorba et Alchimilla. Au Poterium Sanguisorba L. sont rattachés, comme sous-espéces, les P. muricatum, dictyocarpum et Magnolii Spach, ainsi que le P. obscurum Jord. Le genre Sanguisorba n'a qu'une espèce, 5. offici- nalis, dont le S. montana est considéré comme une forme, Le genre Alchimilla (1) a été élaboré par M. G. Camus qui y établit d'abord deux sous-genres : Eualchimilla et Aphanes. | Le premier sous-genre, Eualchimilla, est divisé en quatre sections comprenant ensemble six espèces, savoir : sect. I, ALPINÆ (A. alpina), — П, SPLENDENTES (А. splendens Christ), — III, Vurcanss (A. glaber- rima Schm., A. pubescens Lamk, A. vulgaris L.), — IV, PENTAPHYL- LEX Camus (А. pentaphylla L. et un hybride, А. cuneata Gaud. = al- pina-pentaphylia). M. Camus s'est parfois inspiré des études monographiques du bota- niste suisse, M. Buser, sur les Alchimilla, sans tomber toutefois dans un micromorphisme exagéré. Le sous-genre Aphanes est réduit à deux espéces : Aphanes arvensis Scop. et A. cornucopioides Кет. et Sch., celle-ci découverte en Corse par Réveliére. (1) Ce mot vient de l'arabe Alkemelieh; Linné, aprés Bauhin et Tournefort, écrivait Alchemilla, orthographe suivie depuis par la grande majorité; des auteurs; on trouve, par exception, Alchimilla dans le Nouveau Diclion- naire de Botanique de Germain de Saint-Pierre; dans le grand Dictionnaire -de Littré, on lit Alchiniille. Е 390 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Conformément à la pratique suivie dans les volumes précédents, les auteurs énumèrent, dans les Additions placées à la fin de celui-ci, les fails nouveaux et intéressants, parvenus à leur connaissance depuis la publication du tome V, concernant les espèces appartenant aux familles déjà décrites. Nous y remarquons le Ranunculus Pseudo-Aleæ Bour e Sagina Reuteri Boiss. dans les Basses-Pyrénées; le Vicia Marchandi Gillot et Rouy, hybride des V. lutea et angustifolia, observé en Saóne- et-Loire; plusieurs variétés et de nombreux habitats nouveaux. La valeur que tire le tome VI des deux Monographies, Hubus et Rosa, élaborées par des spécialistes, en fait un des plus importants de l'ouvrage. EnN. MALINVAUD. Les Fleurs à travers les âges et à la fin du dix-neuvième siécle: par M. Th. Villard. Ouvrage honoré du prix Joubert de l'HIPERDERIE par la Société nationale d'Horticulture de France. Repro- ductions d'aquarelles de Madeleine Lemaire. Notes horticoles et botaniques résumées avec le concours de M. Maxime Cornu, professeur au Muséum d'histoire naturelle et de M. A. Chargueraud, professeur d'arboriculture de la ville de Paris. Préface de Jean Aicard. Paris, 1900; chez Armand Magnier, éditeur, 10, rue de Condé. L'intérét du texte fort instructif de ce luxueux volume est grandement rehaussé par la beauté de l'illustration. M. Jean Aicard a écrit, comme préface, un petit poème en prose plein de grâce et d'esprit. Voici, par exemple, comment la Rose l'inspire : ... Au milieu des pétales, dont la chair est plus douce que les lèvres d'une jeune fille, l'amour accomplit tout son mystère. La corolle est une mignonne alcóve féerique ; les pétales, petits rideaux frémissants, sont comme imbibés de jour. Quelque chose du rayon qui les pénètre fait partie de leur substance; méme la nuit, ils sont « faits d'aurore », transparents à la fois et opaques, et d'une fraicheur délicieuse. Et pour comble de gloire, cette merveille ne dure qu'un moment. Vous en trouverez d'autres qui ressembleront à celle-ci, mais celle-ci, vous ne la reverrez plus. La perfection ici-bas ne fait que passer en éclair... Regardez vite au fond de cette coupe légère oü, à côté d'un scarabée d'émeraude, luit un diamant de rosée : Voyez-vous les étamines ? elles lais- sent tomber sur le pistil une poussière presque éthérée, un baiser presque fluide... Retirez-vous discrétement... Dans cette alcóve idéale dort la reine Mab, qu'Ariel balance.. Telle est Porguegraphió métamorphosée en idylle par la baguette magique du poéte. Dans un premier chapitre, — ESSAI D'HISTOIRE GÉNÉRALE DES FLEURS, — l'auteur a résumé d'abord tout ce que lui ont appris les écrivains de l'antiquité sur l” archéologie du suiet (Plantes de la Bible, Flore égyp- Lis sat ыы * REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 391 tienne, Époque gréco-romaine), et il y a ajouté des renseignements trés curieux relatifs aux périodes plus récentes (Moyen йде, Les Arabes, Renaissance, Dix-huitième et dix-neuvième siècles). La partie suivante contient des « Notes additionnelles à l'essai d’his- toire générale des fleurs » : I. Rôle des fleurs et des plantes dans la médecine; П. Rôle des fleurs dans les parfums; IH. Rôle des fleurs dans les arts (Fleurs dans l’art décoratif, Fleurs artificielles, La Rose d'or, Jeux floraux, Les fleurs comme symboles dans les armoiries); IV. Particularités et curiosités relatives à certaines fleurs ou plantes (Mouvements et sommeil des plantes, Fleurs carnivores, etc.); V. Les Fleuristes. - А ces Notes accessoires fait suite l'important chapitre, formant le corps de l'ouvrage et divisé en 242 articles, intitulé : HISTOIRES SPÉ- CIALES DES FLEURS, où l’auteur, pour chacune d'elles, indique son pays d'origine, résume les légendes qui s’y rattachent, décrit ses carac- téres particuliers, ses divers modes de culture, enseigue les soins qu'elle réclame et les usages auxquels on l'emploie. Viennent ensuite des « Notes spéciales sur certains procédés de cul- ture » formant un chapitre de technique horticole, un Lexique des termes botaniques ou horticoles employés, puis une bibliographie de tous les auteurs anciens et modernes dont les œuvres ont été consultées, — enfin une table alphabétique, destinée à faciliter les recherches, des fleurs mentionnées. | ` | Comme le fait pressentir ce rapide aperçu, M. Th. Villard a fait preuve, dans les diverses parties de son œuvre, de l'érudition accomplie qu'on pouvait attendre d'un vice-président dela Société d'Horticulture de France. Quant à l'illustration, M"* Madeleine Lemaire, aujourd'hui titulaire de la chaire de dessin au Muséum, a exécuté pour ce beau livre une admirable série d'aquarelles dont la valeur artistique servira par sur- eroit à la vulgarisation scientifique. Plus d'un lecteur, d'abordattiré par la décoration d'un somptueux vestibule où l'on a en quelque sorte étendu un magnifique tapis sous ses pas, voudra pénétrer dans le sanctuaire de l'étude et, aprés avoir admiré l'éclat et la brillante palette du coloris des fleurs, s'initier aux détails de l'organisation des plantes dont elles sont la parure; et ainsi l'Art aura servi d'introducteur à la Science. EnN, M. Supplément à la flore du Berry: par А. Le Grand (Mémoires de la Société histor. du Cher). 82 pages in-8* ; Bourges, 1900. D'après le relevé présenté par l'auteur lui-même à la première page, ce Supplément ajoute à la flore du Berry : « 17 espèces ou sous-espèces. 392 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. non encore signalées dans cette circonscription, dont une nouvelle pour la France; 13 plantes hybrides ou adventices (1) et une cinquantaine de variétés ou formes inférieures, parmi lesquelles une douzaine consi- dérées comme inédites, sans compter l'indication de nombreuses loca- lités nouvelles d'espèces rares ou intéressantes à divers titres ». Voici les espéces nouvelles : Viola elatior Fries, Baugy, sur un espace restreint; Linum austriacum L., garenne de Baugy (2); Trifo- lium resupinatum, espéce du midi et de l'ouest, accidentel à Vierzon, Bourges, etc.; Fragaria Hagenbachiana Lang. (groupe du F. collina), Rivarennes; Valeriana excelsa Poir.; Tolpis barbata Gærtn., Le Blanc (Indre); Pirola rotundifolia L., forêt d'Apremont; Amarantus de- flexus L., espéce du midi et de l'ouest de la France, constatée à Bourges, probablement introduite; Maianthemum bifolium DC., bois à Cha- renton; Potamogeton compressus L., vallée de la Loire prés Léré, et P. obtusifolius M. K., étang de Santranges; Equisetum paleaceum Schleich., sables de la Loire prés Neuvy; enfin trois Characées : Chara aspera var. subinermis Hy, Ch. contraria A. Br. et Nitella hyalina DC. ` Nous remarquons comme adventices, naturalisées ou accidentelles : Brassica elongata Ehrh., Bourges et Vierzon (espèce d'Autriche et d'Orient qui commence à apparaitre en France); Lepidium ruderale et L. virginicum, d'introduction récente : Vicia villosa Roth, bords de la Loire; Amsinckia angustifolia Lehm., Bourges; Salvia verticillata L., Avor; Goodyera repens R. Dr. | ‚ Notons, parmi les hybrides, HELIANTHEMUM SULFUREUM Willd. (pul- verulento-vulgare) et H. ocHroLEucuM Rouy et F. (vulgare-pulve- rulentum); LINARIA OCHROLEUCA Bréb. (striata-vulgaris); STACHYS AMBIGUA Sm. (palustri-silvatica) et S. ScuuLTZII Le Grand (silvatica- palustris); SALIX STIPULARIS Smith; Oncurs BEYRICHII Camus et O. FRANCHETII Camus; Juncus piFFUsUS (effusus X glaucus); SETARIA (1) L'expression « plantes adventives », qu'on emploie quelquefois, est in- correcte. Adventif, adventive, est un terme de jardinage (bourgeon adventif, racine adventive ; cil adventif); on appelle adventice une plante qui n'a pas été semée (Littré). (2) M. Le Grand dit au sujet de cette plante : « Espèce non encore consta- tée en France; distincte par les pédicelles fructifères arqués-réfléchis, les capsules presque moitié plus petites que dans le précédent, dépassant moins longuement les sépales ». — Dans le département du Lot, oü la variété ap- pelée L. Leonii abonde sur les terrains jurassiques des causses, nous en avons observé, trés rarement il est vrai, au bord des bois ou dans les champs dont la terre est profonde, des individus plus développés, à tige trés ramifiée, et offrant les caractères attribués ci-dessus au L. austriacum [indiqué par Puel (Cat. pl. Lot, p. 16), qui nommait ainsi notre L. Leonii]. La synthèse spéci- fique opérée dans ce groupe par M. Rouy, in Flore de France (IV, pp. 66 et Seq.) est assez conforme à nos propres observations. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. | 393 AMBIGUA Guss., Bourges (Lloyd considère cette forme comme hybride des S. verticillata et viridis). M. Le Graud ne se borne pas à enrichir d'acquisitions nouvelles son domaine floristique. Possédant en celte matiére une grande érudition et une süreté de coup d'œil affinée par sa longue expérience de botaniste herborisant, il note, à cóté de la forme normale d'une espéce, les modi- fications plus ou moins remarquables qu'elle peut subir, signale celles déjà connues qu'il a rencontrées et en décrit plusieurs d'inédites. Par exemple, il distingue dans le RANUNCULUS HEDERACEUS L. trois formes, platyphyllus, microphyllus et incisus, selon la largeur des feuilles et la profondeur de leurs lobes; dans le RANUNCULUS REPENS une variété astolon, avec des stolons trés courts ou nuls; dans le THtAsPI BURSA- PASTORIS une variété abortivum, à silicules trés pelites, presque équi- latéres, stériles (1). Il indique un VioLa ODORATA L. var. sulfurea (V. sulfurea Cariot) (2); des formes majuscula et rotundata du POLYGALA VULGARIS : un MEDICAGO FALCATA var. helerocarpa, à fleurs toujours jaunes et légumes trés variables sur le méme pied; POTENTILLA SUPINA, s.-v. erecta; LEUCANTHEMUM VULGARE S.-v. humile, tiges trés courtes, simples et uniflores, trés peu feuillées; LAPPA MAJOR, s.-v. purpuras- cens, péricline fortement pourpre; LiNARIA STRIATA S.-v. verticillata, feuilles verticillées presque jusqu'au sommet de la tige; SCUTELLARIA GALERICULATA var. glandulosa et velutina; Rumex CRISPUS var. major, feuilles inférieures trés amples à peine ondulées, valves fructiféres plus grandes que dans le type et floraison plus tardive; MERCURIALIS ANNUA s.-var. angustifolia, feuilles moyennes etsupérieures, étroifes oblongues longuement atténuées à la base, peu dentées, fruits moitié plus petits (3); Carex боорхожи Gay s.-var. juncella (C. juncella Fr.), feuilles très étroites; AIRA CXSPITOSA: var. convoluta, à feuilles involutées presque sétacées ; GLYCERIA FLUITANS var. simplex, un seul rameau de la pani- cule à chaque nœud et ne portant qu'un seul épi; TRITICUM GLAUCUM var. Foucaudi, glumes trés obtuses mais non tronquées avec les glu- melles de méme forme; TRITICUM caninum var. breviaristatum, re- marquable par la briéveté des arétes une à deux fois plus courtes que les glumelles. =€ mE Partisan déclaré d'une application rigide de la régle de priorité en (1) Forme trés curieuse que nous avons remarquée plusieurs fois dans le Lot, sans réussir à découvrir la cause de sa stérilité. ` =. (2) Ce Viola de l'Indre a été décrit sous le nom de V. Vilmoriniana par M. Th.. Delacour, qui le croit distinct du V. sulfurea de Cariot [voy. Bull. Soc. bot de Fr., t. XLVI (1899), p. 120]. i (3) Nous avons rencontré cette forme, à plusieurs localités, dans la flore du Lot. 394 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. matière de nomenclature, sans tomber cependant dans l'exagération de ceux qui sacrifient aveuglément toute clarté et toute exactitude à l'in- transigeance de ce principe abstrait, notre confrère rétablit volontiers le nom le plus ancien quand un usage arbitraire l'a remplacé par un autre. Aussi nous ne sommes pas surpris de voir Tilia ulmifolia (1) Ѕеор. (1772) au lieu de T. parvifolia Ehrh. (1790), et le classique Опо- brychis sativa Lamk congédié et remplacé par О. viciæfolia Scop., Ajuga par Bugula, etc. Toutefois notre scrupuleux confrère s'est pru- demment limité dans ses innovations, se bornant à affirmer par quelques exemples le principe auquel il se rallie. M. Le Grand annonce « qu'il complétera ultérieurement ce Mémoire par une étude sur la géographie botanique du Berry et par un tableau des principales herborisations à exécuter ». Cette flore régionale, à la- quelle il consacre son infatigable activité, est aujourd'hui, grâce à lui, une des mieux connues. EnN. MALINVAUD. Histoire de l'Abv0ofontiin ; signification de la désinence ex de quelques noms de Plantes; par le Dr Saint-Lager. 48 pages in-8*. Paris, J.-B. Baillière, 1900. `= HISTOIRE DE L'Abrotonum. On sacrifie parfois, non sans regret, la pureté grammaticale à l'intérêt supérieur de la clarté scientifique, en conservant dans la nomenclature botanique certains vocables sous une forme incorrecte, lorsqu'on peut craindre de faire naitre des confusions ou des obscurités en redressant un usage fautif. La cacographie signalée par M. le D' Saint-Lager, à propos d'Abrotanum, corruption d'Abrotonum, ne nous parait pas devoir inspirer un tel scrupule; la substitution d'une voyelle à une aulre ne prête ici à aucune équivoque, et le seul motif tiré de l'ancienneté d'un (1) Les auteurs ne s'accordent pas sur le Tilia ulmifolia Scop. Nyman (Consp., 131) le nomme dans la synonymie du T. parvifolia et ajoute « sed nomen infaustum ». L'Index Kewensis (II. 1080) en fait un synonyme de T. cordata Mill., espèce peu et mal connue. La longue désuétude d'un nom rend souvent son identification incertaine, et cette considération devrait être un motif de tempérament dans les réformes basées sur la règle de priorité. Suivant la judicieuse observation de M. Engler : « Le principe qui, poussé à l extrême, a entrainé aux conséquences les plus désastreuses, c'est celui de la stricte priorité... Nous ne saurions approuver qu'un nom soit préféré pour cause de priorilé pour la. seule raison qu'il était cité jusqu'alors parmi les synonymes de l'espèce. Avant d'exécuter le changement de nom, il faut avoir démontré, sans réplique possible, l'exactitude de la synonymie et avoir prouvé que le nom plus ancien s'applique bien au type de l'espèce... » (NOMENCLA- TURREGELN, trad. franc. de M. Briquet, approuvée par M. le prof. Engler, in Bull. herb. Boissier, t. V, p. 710). 1 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 395 usage vicieux (on a trouvé abrotanum dans un édit de Charlemagne) ne saurait justifier son maintien. . Après s'être mis en règle avec l'orthographe, l'auteur essaye « d'élu- cider la question, beaucoup plus obscure, de savoir quelle était la plante, ou plutôt quelles étaient les plantes appelées Abrotonon par les anciens naturalistes grecs et latins ». Dioscoride décrivait un Abrotonon femelle avec des rameaux blanchátres portant sur les cótés des feuilles finement découpées et au sommet des capitules de fleurs d'un jaune d'or, puis un Abrotonon mâle dont les rameaux gréles ressemblaient à ceux de l'Absinthe; l'un et l'autre avaient une tige frutescente, une saveur amére et une odeur agréablement aromatique. Il est probable que l'Abrotonon femelle comprenait des espéces à fleurs suaves du genre moderne Santolina. Quant à l'Abrotonon mâle, les botanistes des dix-septiéme et dix-huitiéme siècles ont décrit et réuni sous ce nom les Artemisia Abrotonum, procera, camphorata, ainsi qu'une variété trés odorante de РА. campestris ; ils rangeaient dans le groupe Absin- thium les Artemisia Absinthium, arborescens, maritima, gallica, mutellina, glacialis, etc., et réservaient la dénomination d’Artemisia au seul A. vulgaris. Au sujet de l'Artemisia Abrotonum cultivé dans les jardins d'Europe, M. Saint-Lager est d'avis que cette plante n'a pas de patrie et que vrai- semblablement elle est une race horticole de l'A. procera Willd. (A. pa- niculata Lamk). L'auteur, à ce propos, se livre à une intéressante étude sur les Armoises -aromatiques connues des anciens naturalistes grecs et latins. SIGNIFICATION DE LA DÉSINENCE eX DE QUELQUES NOMS DE PLANTES. Cette partie du Mémoire, s'adressant principalement aux philologues, ne peut étre ici que briévement indiquée. Il s'agit de la constatation d'une famille de mots caractérisés par la désinence commune ez, impli- quant l'idée d'acuité de l'une des parties de la plante ou de l'ani- mal: Ulex, Пел, Rumex, Carex et Culex (Cousin), Pulex (Puce), Murex, etc. Une remarque incidente est relative au suffixe etum qui servait aux agronomes de l'Antiquité pour désigner les lieux ой abondent certaines plantes : varectum, arundinetum, ericetum, frutetum, dumetum, myr- tetum, vinetum, palmetum, pinetum, quercelum, olivetum, etc. (1). (1) On peut rapprocher de ces termes les suivants, d'un emploi très com- mode pour la distinction des zones de végétation dans certains lacs : Cariçaie (Caricetum), Phragmitaie (Phragmitetum), Scirpaie (Scirpetum), Nupharaie (Nupharetum), Potamogetonaie, ete. [voy. Ant. Magnin, Recherches sur-la végétation des lacs du Jura, 1893]. 396 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Notre érudit confrère lyonnais, consulté sur l'origine du nom fran- çais ajonc, fait remarquer que l'Ajone, surnommé Jonc marin, a été faussement appelé Jonc parce que sa fleur ressemble un peu à celle d'un autre Genét, le Spartium junceum vulgairement nommé Jonc d'Es- pagne ou Jonc d'Italie, et qui servait, comme les véritables Jones, à lier la Vigne. L'épithéte marinus aurait été jointe au nom Juncus, en souvenir d'une comparaison faite par Pline entre lV Ulex et le Ros ma- rinus (Romarin) (1). Enfin Ajonc est une corruption de Jonc. A la fin de cé Mémoire, M. le D" Saint-Lager, informé que,. par décision du Conseil supérieur de l'Instruction publique, d'importantes simplifications orthographiques seraient désormais introduites dans l'enseignement de la langue francaise, applaudit à cet esprit nouveau et le propose en exemple aux naturalistes : « Nous nous plaisons à espérer, dit-il, que les quelques centaines d'hommes instruits qui cultivent, les sciences naturelles... n'hésiteront plus à accepter les réformes dont l'utilité a été amplement démontrée en plusieurs de mes publications antérieures ». | Евх. MALINVAUD. Note sur les Rhinanthus et sur lÓAgrosfis borealis Hartm.; par Alfred Chabert (Bulletin de la Soc. Murithienne, fasc. XXVIII, 1900). Broch. de 14 pages in-8*. Notre confrère, connu par ses travaux sur le genre Rhinanthus (2), a remarqué, en examinant les grands herbiers de la Suisse, diverses formes de ce genre, peut-être nouvelles mais trop imparfaitement re- présentées pour permettre d'en prendre une idée exacte. Il en donne la description, forcément incomplète, et il engage les botanistes suisses à en rechercher des exemplaires en meilleur état pour lever les doutes dont elles sont l'objet. Un de ces Rhinanthus, voisin des Rh. pulcher Wimm. et lanceolatus Kovatz, a été récolté en 1854 sur la Dent de Lys (canton de Fribourg). Un second, recueilli en 1873, par Deséglise dans les pàturages de la Bovine (Valais) et voisin du Rh. goniotrichus Borbas, présente la particularité que la lèvre inférieure de la corolle est tantôt appliquée contre la supérieure et maintient la gorge fermée, tantôt écartée d'elle et laisse la gorge ouverte. M. Chabert n'avait jamais observé ce phénomène sur les Rhinanthus vivants, et se demande si (1) « Ulex frutex est Roris marini similis, asper aurumque retinens... » (Pline, XXXIII, 21), phrase assez obscure qu'on peut traduire ainsi : P Ulex est un arbuste semblable au Romarin, épineux et propre à retenir Гог. >` (2) A. Chabert, Etude sur le genre Rhinanthus in Bull. herb. Boissier, 1899, pp. 425 et 497, et Les Rhinanthus des Alpes-Maritimes in Mém. de l'herb. Boissier, 1900, p. 16. Ré" И REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. - 397 c'est une anomalie ou l'effet de la dessiccation, ou peut-ètre un phéno- méne d'hybridation. A propos de l'Agrostis rubra L. (ex Wahlenb. Fl. lapp.), - notre confrère de Chambéry rappelle que M. Briquet, aprés avoir nié la pré- sence de cette Graminée dans les Alpes de Savoie (1), est revenu sur celte appréciation et a soumis la plante litigieuse à l'examen de M. Hac- kel (2). Ce dernier établit d'abord qu'il était actuellement impossible de savoir quelle est la plante nommée par Linné Agrostis rubra el qu'on devait abandonner ce nom pour celui d'A. borealis Hartm.; d'autre part, il accepte la réunion, faite par Тгіпіиѕ, des A. borealis et canina, le premier étant une sous-espéce du second. Enfin M. Hackel rapporte à l'A. canina, comme variété sabauda, la forme savoisienne nommée naguère À. rubra L. par MM. Songeon et Perrier de la Bathie. Il résulte de l'étude approfondie faite par M. Chabert que, dans le groupe de formes se rattachant à А. borealis, « la forme des feuilles basi- laires planes, condupliquées ou pliées filiformes, celle de la panicule, l'état scabre ou lisse de ses rameaux, la couleur des épillets, la dimen- sion et la forme des anthéres, l'étatglabre ou poilu du col et la longueur de ses poils constituent tout autant de facteurs dont les combinaisons sont trés variées, mais ne paraissent pas cependant fixées de maniére à constituer des races particulières ». Les A. canina alpina Oakes, А. alpestris et hyperborea Læst. sont synonymes d'A. borealis Hartm. Ern. M. Les Rhinanthus des Alpes maritimes; par Alfred Chabert (Mémoires de l'herbier Boissier, n° 8), 16 pages in-8°. Chez Georg et Cie, Genève, Bàle et Lyon, février 1900. Prix : 1 franc. L'auteur a trouvé dans le riche herbier de M. Burnat une grande partie des matériaux qui lui ont servi pour son travail; d'autres sources d'informations, qu'il a soin d'énumérer, lui ont aussi fourni d’utiles éléments. Dans la section Cleistolemus (3), il cile les espèces suivantes : RuiNANTHUS ALECTOROLOPHUS Poll. (R. hirsuta Lamk). — AC. jusqu'à 2000 métres d'altitude. Suit un tableau des formes, les unes pré- coces, les autres tardives, de cette espéce. Ru. GontoTtRIcHUS Borb.; Rh. Reichenbachii et Rh. goniotrichus А. Chabert, Étude sur le genre Rhinanthus; Rk. major De Not., (1) Bull. herb. Boissier, juillet 1899, vol. VII, p. 560. (2) Ibid., 1899, pp. 617, 618 et 959. (3) Voy. le Bulletin, t. XLVI (1890), p. 313. 398 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Penzig, elc., avec diverses formes, à calice glabre (se rencontrant jusqu'à 2600 mètres), ou bordé de poils glanduleux, ou plus ou moins pubescent. — Le Rhinanthus goniotrichus Borb. var. ramosus (Alectorolophus ramosus Stern.) habite la région mon- tagneuse, entre 700 et 2000 mètres. Ru. MAJOR var. Burnati Chab. — Région montagneuse (900 à 1500 m. environ) du département français des Alpes-Maritimes. — Sous- espéce ou race géographique bien caractérisée, voisine de Rh. Wettsteinii. L'auteur décrit ici une plante autrichienne, le Rh. major polycladus A. Chabert, forme automnale du Rh. major. Ru. montanus Saut.; Alectorolophus angustifolius Rchb. — Région montagneuse vers 1000 metres. Ru. rTALICUS. А. Chab. — Espèce nouvelle, non observée encore dans les Alpes maritimes et que l'auteur, qui l'a étudiée dans les her- biers des Musées botaniques de Turin et de Génes, saisit l'occasion de décrire. Les espèces suivantes appartiennent à la seclion Anzeetolemus : Ru. LANCEOLATUS Kovatz. — Col de Tende, avec sa variété subalpinus Sterneck. RH. ANGUSTIFOLIUS Gmel., signalé au col de Tende, d'après une indica- tion douteuse de Reichenbach. Ru. minor Ehrh. — S'éléve jusqu'à 1500 mètres et présente de nom- breuses variations. Ern. MALINVAUD. Recherches embryogéniques et anatomiques sur quel- ques espèces d’imipatiens et de Tropœolum; раг M. Camille Brunotte (Nancy, Berger-Levrault, 1900). Ce Mémoire anatomique, accompagné de dix planches, est consacré à l'analyse approfondie des deux genres Impatiens et Tropæolum, consi- dérés tant dans leur appareil végétatif adulte que dans leur dévelop- pement embryogénique. | Pour définir de façon précise les rapports des éléments де la structure aux divers niveaux de la plante et, en particulier, pour établir la nature des connexions vasculaires, souvent si complexes, qui relient entre eux les divers membres, l'auteur a eu tout naturellement recours à la mé- thode des coupes sériées. Toutefois une méthode d'observation plus di- recte, mais aussi d'application plus restreinte, consiste à rendre transpa- rents des organes entiers, de façon à en permettre l'examen anatomique direct. M. Brunotte a réalisé dans ce but, au cours de ses recherches, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ` 399 deux procédés de technique décrits dans ce Mémoire et applicables, l'un aux embryons entiers, l'autre aux tiges et surtout aux feuilles minces. La transparence obtenue est telle que les embryons, préalable- ment colorés, laissent directement reconnaitre, à la loupe ou au micro- scope, la marche des faisceaux vasculaires, ou encore la naissance des racines latérales ; pareillement, le limbe foliaire intact peut être étudié à ses divers niveaux par un simple changement de la mise au point. L'étude de la graine des Balsamines et Capucines donne un nouvel exemple des profondes variations que peut présenter la conformation de l'embryon dans les espéces d'un méme genre. Le polymorphisme de la feuille, considérée tant en elle-méme que dans sa disposition phyllotaxique, est non moins remarquable et contraste avec la constance des caractères floraux, qui servent de base à la définition des deux genres; l'auteur en fait une critique détaillée. Les appendices nectarifères laté- raux du pétiole, qui ne manquent que chez l'Impatiens Noli-tangere, sont étudiés avec soin, et le détail de leur structure est figuré. Deux points, concernant l'embryon, nous paraissent devoir mériter une mention spéciale. En premier lieu, l'auteur établit que l’Impatiens Noli- tangere diffère des autres espèces du genre par l'avortement normal de sa racine terminale; par contre, tous les embryons, et sans exception d'espéce, offrent déjà des ébauches de racines latérales, à la base de l'hy- pocotyle. Or, tandis que la généralité des espéces (f. Balsamina,...) ne produisent qu'un seul verticille de quatre racines latérales, l'I. Noli-tan- gere en offre deux, et une genése si active et si précoce de semblables racines explique en quelque manière l'avortement de la racine terminale. Ce que l'on peut appeler le rudiment de radicule de l'J. Noli-tangere est limité par un épiderme primitif, c'est-à-dire simple, comme celui de l'hypocotyle, dont il est le prolongement, et cet épiderme recouvre, non simplement un groupe de quatre initiales corticales, placées côte à côle, comme chez l'I. Balsamina, mais bien quatre ou cinq assises de cellules à peu prés semblables; plus intérieurement, une région conique, base extrême du cylindre central de l'hypocotyle, apparait comme une ébauche de stéle radiculaire. Pendant la germination, aucune nouvelle différenciation ne survient dans cette portion termi- nale de !’hypocotyle, sauf pourtant que son épiderme, toujours simple, allonge le plus grand nombre de ses cellules en poils absorbants, ce qui peut passer pour un signe de sa nature radiculaire. Par contre, les racines latérales, jusqu'alors incluses dans l'écorce, percent et s'allon- gent, en formant une couronne au bourrelet radiculaire terminal. La comparaison de ce développement avec celui d'autres espéces offre de l'intérêt. Ainsi, dans les plantules d'I. Balsamina, qui sont normales, la racine terminale a déjà acquis une assez grande longueur que les ra- 400 | SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cines latérales commencent seulement à poindre au dehors. Mais d’autres espèces, comme l'Impatiens glanduligera, sont intermédiaires sous ce rapport entre les deux précédentes, c'est-à-dire que leur pivot, aprés une courte période de croissance normale, cesse de s'allonger, les racines latérales seules formant ensuite l'appareil radiculaire définitif. Ces dernières espèces attestent déjà netlement comme une tendance de l'embryon à reporter l'activité génésique radiculaire, de la base méme de l'hypocotyle, son siège essentiel, à la région péricyclique laté- rale, et le cas aberrant de Г/. Noli-tangere n’en diffère que par l'extinc- tion complète de l'activité de la région terminale. Le second point est relatif à l'embryon de la Capucine. Le manchon de 10 à 15 assises de cellules qui entoure l'épiderme, d'ailleurs com- posé, de la radicule et qui se raccorde latéralement, en s'amincissant, avec l'épiderme de la tigelle était considéré jusqu'ici comme partie intégrante de l'embryon et de nature épidermique, ce qui faisait de la radicule de cetle plante un membre endogène, rappelant en cela les Monocotylédones. Or, en suivant le développement de l'œuf, l'auteur a reconnu que cette gaine représente en réalité la portion basilaire élargie du suspenseur : ce dernier organe, trés allongé, se dilate de bonne heure à son extrémité inférieure en un mamelon parenchymateux évasé, dans la concavité duquel se développe la radicule. La photographie d'une coupe longitudinale d'un embryon, ainsi que du suspenseur, montre distinctement, entre autres figures, l'origine extra-embryonnaire de la gaine en question. Ce manchon protecteur supplémentaire .s'ex- folie dés le début de la germination et laisse dés lors l'épiderme de la racine continuer librement son développement. E. BELZUNG. NOUVELLES | La Société botanique de France, dont le Bulletin figurait, à l'Exposition universelle, dans la section consacrée aux publications des Sociétés savantes, a obtenu une Médaille d'or, récompense qui lui avait été déjà décernée en 1889. Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. 1771. = Libr.-Impr réunies, гис Saint-Benoit, 7, Paris. — MorTTEROZ, directeur. ` Bull. 566: Pot. dé France. j Tome XLVIT/ann. 7900). Pl X. TRIPLOSTEGIA grandiflora Bull. Soc. bot. de France. | Тоше XLVII (ann. 1900). Pl. XI. STREPTOLIRION лш Bull. Soc. bot. de France. Tome XLVII (ann. 1900). Pl. XII. FRUITS MONSTRUEUX DE PASSIFLORE Nouvelle localité Gen 1150 аё ГЕтіса Walsoni, ct dc quelques formes ou variétés de l'Eréca. Tetraliz et de ГЕ. ciliaris... 4... Lettre à M. Malinvaud (Carex des Alpes maritimes)...z. sec erre re Deux espèces nouvelles du Yunnan (Chine occidentale). : Me $ grandiflora; Streptolirion longifolium. (Planches: X et М)........ SÉANCE DU 23 NOVEMBRE. ` Décès de M. T abbé Séjourné; € Notice sur le айий слу Ке. у $ Lettre à M. le Président..(Don du portrait de M. "Édeuard, ,Bornel). . Quelques plantes rudérales parisiennes. ANEN Sur la flore d’Islande............... Е Ѕиг Ја formation de fruits monstrueux. dans. le Passiflora quedrangu- . laris b. ou. Barbadine des Antilles. (Planche: хи). eme pen REVUE BIBLIOGRAPHIQUE . les terrains Манеа de Clérey ; Р: ЁїлснЕ... «rte A EE EE E sur quebques fossiles végétaux de ^^ Oli uns dans les Alpes ийан, LIEBE Bee 0ntribution à la flore fossile de la Waute- rne, (Infracrétacé) ;: P. FELICHE. co.ee ents de Paléobotanique ; n. Zenn, 28 Blapzy ; R. Zerf  ТЕБЕН (urlques plantes fossiles de la Chine male; R. ZEILLER* een nl géiaux fossiles recueillis par. ime dans les. giles charbonncux -ouest de Madagascar; hs ZE. ation du Rio grande do Sul (Brésil РЯ ional; €C.-A.-M. LINDEMAN. ... .. omie et Physiologie végétales; : Em. BELZUNG ...................:..;... 196 ité Kuere, crilique et expérimen- ül des Rapports des plantes avec le sol de la chlorose végétale; J. 2K: -€t. R PRA NOCE sV ТОК à fécondation chez les Clirysanthémes ltivés; R. GÉRARD................. égétation de la Bretagne, étudiée S ses rapports avec l'atmosphére ei: `` le sol; Charles CLUB Per ' Contribution à É culture; D: og, Les Forêts; HOPPE ct JOLYET..........2 la connaissance de la flore du S. -E. du Minnesota; ON. \ a Notice sur. le Musée сї Төн ut de "Marseille. алл лал Recherches Sur Ta strücture des Mélanco- ` niées et leurs apports avec les Hyph "miycétes ctles Sphiéropsidées; L. Mox- TEMARTINT `, eg EE Flore. de France par G. Rouy et J- Fi ваші; $. V раг... Rouy et E.-G. CAM -Les- Fleurs à travers les âges et à la fin du „dix-neuvième: siècle; Ті», VILLARD.. Supplément, à la Flore: du Berry; À. L Ee OW Ee a EN E AMistoire, de, l'Abrotonum ; siguifi Ia désinence ex de quelque noms Plantes; D SAINT-LAGER........ Not è sur les Rhinanthus et sur l'Agros- tis borealis Hartm.; D* Alfred CHABERT, fé Rhinanthus des-Alpes maritimes; Ве А, CHABERT ......4.... 0e. Recherches nl dde et: NOTTE eee seriem 3 arité de те Bolapique èt de ` Deeg: E Vd ou. VOR P. "^ Nes von a er э-э» ОДРЕ СЕ Sk SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE , Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à QUATRE heures du ` _ soir, habitnellementles deuxième etqnatrièmevendredisde chaque mois. `| T JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1901 11. et 25 janvier. 26 avril. ` 12 et 26 juillet. 8 et 22 février. 10 et 24 mai. ` ‚ 8. et 22 novembre. 8 et 22 mars. 28 juin. 13 et 27 décembre: e — e NS La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons |” mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se - vend. aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 е. раг volume меш. — H peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- ` ` diques. EE 2: — Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. 1 V (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2 sér.) au prix de 15 fr. ` «chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. à È N. В: — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. f Le lome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de bolanique tenu â ` Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gérés à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. _ Les frais d'envoi devolumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déj us lorsqu'un abonnement est pris an milieu de l'année, sont à la charge "de еи ou де l'abonné. а: e AVIS Ê ` Lesnotes oucommunications manuscrites adresséesau Secrétariatpar les membres |- "de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- | tachent, sont Ines en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin, . Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 8$, prennent place dans la bibliothèque de la . Société. Ceux qui seront envoyés, en deux exemplaires, dans l'année méme de leur publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leui mai we soit absolument étranger à Ja botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. _ gu MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment den informer le Secrétariat Je plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qu par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connait adresse ne pourraient pas être remplacés. .. a к г N D'après une décision du Conseil, il n'est pas donné suite aux de- . mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. RES e lettres, communications, demandes de renseignements, réciam le Secrétaire général de la Société, rne de Grenelle, 84, à P $ 4771 = Libr.-lmpr. réunies , rue Saint-Bereft, 7, Paris = MoTTEROZ, directeur, _ annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonnez | d DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 £T RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR, DÉCRET DU {7 Aout 1875 TOME QUARANTE-SEPTIÈME ( Troisième “ane, — Tome ҮП) 1900 & Séances de Décembre 1900. с > EE PANIS ee AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 | Président : м. Émile. BOUDIER. ` - Vice-présidents : ; їс им. Bureau, Dr Avice, Dutailly, Radais. Secrétaire général : M. E. Malinvaud. _ Vice-secrélaires MM. Bois, Buchet ; â Archiviste : ES _ M. Éd. Boruet. Membres du Conseil: ` MM. Jeanpert, ` 7 ММ. de Seynes, Maugeret, ` Van Tieghem, ‘Morot, EE Vilmorin (M. de), cPrilieux, ` 5 Zeiler. ` SEANCE pU 14 DÉCEMBRE 1900. Admission de М. Vital Ducomet............ ......,..... ees. L'indigénat en Provence du Styrax officinal; Fabri de Peiresc SCH et Pierre Peng... EEN de Lamarliére. Contributions à la flore de la Marne (2° Note).......-... со ; Observation de M G. Camus........... EES ceser effe. Sur le voyage botanique de 1900 cn Andalousie de. M. ат EE ИК: EE AE S Soe Admission de M. je Dr ' Bouly ge Lesdain ............ SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER, PREMIER VICE-PRÉSIDENT. M. Guérin, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 23 novembre, dont la rédaction est adoptée. M. le Président proclame membre de la Société : M. Ducower (Vital), répétiteur à l'École nationale d'agri- culture de Montpellier, présenté dans la derniére séance par MM. Boyer et Flahault. M. le Président annonce ensuite une présentation nouvelle. M. Malinvaud résume et lit en partie la communication suivante : L'INDIGÉNAT EN PROVENCE DU STYRAX OFFICINAL ; FABRI DE PEIRESC ET PIERRE PENA; par M. Ludovie LEGRÉ. De ce que Nicolas-Claude Fabri de Peiresc avait, en 1610, envoyé à Vespasien Robin, pour le Jardin du Roi, quelques jeunes plants de Styrax officinal (1), devait-on en conclure que cette essence végétale, dont l'aire géographique s'étend surtout dans le Levant, avait été introduite et acclimatée en France par les soins de l'éru- dit et célèbre conseiller au Parlement de Provence (2)? (1) Le docteur E.-T. Hamy, membre de l'Institut, publia dans les Nouvelles Archives du Muséum d'histoire naturelle (3* série, 1896) une notice sur Vespasien Robin, Arboriste du Roy, premier sous-démonstrateur de bota- nique au Jardin Royal des plantes; il y donna en appendice sept lettres écrites par Peiresc à Vespasien Robin. C'est dans la premiére de ces lettres (1610) qu'il est question de l'envoi du Styrax. (2) On sait avec quel zéle Peiresc se livrait à des essais d'acclimatation, soit animale, soit végétale, essais dont l'histoire donne un intérét particulier à la volumineuse correspondance publiée par feu M. Tamizey de Larroque (Lettres de Peiresc, Paris, Imprimerie Nationale : sept volumes ont paru de 1888 à 1898). Ce goüt s'était manifesté de fort bonne heure chez Nicolas Fabri. Son ami, le célèbre prévôt de l'Église de Digne, Gassendi, qui a écrit une Vita Peireskii, raconte que son héros, âgé de vingt ans à peine, s'occupait, pen- dant un séjour en Italie, d'en exporter ou d'y importer des plantes rares : T. XLVII. (séances) 26 402 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. Telle est la question qui se posa, il y a quatre ans, à l'occasion d'un opuscule que venait de publier M. Tamizey de Larroque, éditeur des Lettres de Peiresc (1). П existe dans le département du Var une assez vaste région ой le Styrax croit en abondance, non point comme un végélal exilé de sa véritable patrie, mais avec toute la vigueur d'une espéce autochtone. S'il est exact que les végétaux soient contraints, eux aussi, de lutter pour la vie, on pourrait dire du Styrax qu'il garde en cet endroit la fiére attitude d'un vainqueur (2). Dans le périmétre que peuple l'Aliboufier (3), se trouve le vil- lage de Belgencier, où Peiresc naquit le 1* décembre 1580 et dont, au cours de sa vie, il habita fréquemment le cháteau. « Frequens adiit rariores hortos, perscrutaturus varietatem viresque tàm indi- genarum quàm exoticarum plantarum; ac destinans quasdam in Provinciam, quasdamque vicissim ex Provincia, nunc in Pinelli, nunc in aliorum viridaria transferri curans. » — On doit à Peiresc l'introduction du chat angora. (4) Deux jardiniers émérites : Peiresc et Vespasien Robin (Aix, 1896). — Il y a lieu de s'étonner que l'auteur, qui était correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, se soit servi, en cette circonstance, du mot émérite, dont le véritable sens n'était pas, certes, celui qu'il voulait expri- mer. Tamizey de Larroque ne fut pas le premier adepte de la légende relative à l'introduction du Styrax. П avait eu des précurseurs : le docteur Honorat, de Digne (Catalogue des plantes de Provence); Foisset ainé (Bibliographie Universelle); Feuillet de Conches (Causeries d'un curieux), etc. (2) Nous avons, sur ce point, donné de plus amples détails dans une com- munication faite à la Société botanique de France pendant la session extraor- dinaire tenue à Barcelonnette en 1897. (Voy. Bulletin de la Société botanique de France, t. XLIV, Comptes rendus de la session extraordinaire, p. CXLVIII). (3) Aliboufié (quelquefois Aligoufié), nom provencal du Styrax officinal. Le mot, employé par Garidel (Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix) sous la forme francisée Aliboufier, a fini par passer dans les lexiques francais. Le récent Dictionnaire général de la langue française, de MM. Hatz- feld, Darmesteter et Thomas, l'a ainsi enregistré : « ALIBOUFIER. [Etym. Em- prunté du provenc. mod. aliboufié, m. s. d'origine inconnue .] || 1783 ENCYCL. MÉTH. », et l'article, indiquant ensuite que ce nom désigne le Styrax, ajoute : « arbre de Java qui produit le benjoin ». — Cette définition est incompléte. П est vrai que le benjoin est dû à une espèce exotique du genre Styrax, le St. Benzoin. Mais pourquoi les auteurs du nouveau dictionnaire n'ont-ils pas mentionné aussi, et de préférence, le St. officinale, qui croit dans la région méditerranéenne et produit le storax? Ils reconnaissent que le mot aliboufié appartient au provençal moderne. Or le provençal moderne est essentielle- ment rustique et populaire. Comment le peuple de Provence se serait-il un Jour avisé d'enrichir sa langue du terme nouveau d'aliboufié, pour l'appliquer à un arbre de Java, donnant un parfum assurément ignoré du plus grand nombre ?  Pour la date de l'emploi français du mot aliboufié, les auteurs du dictionnaire, au lieu du millésime 1783 (Encycl. méth.), auraient dü citer celui e 1714 (Hist. des plantes de Garidel). sit LEGRÉ. — INDIGÉNAT EN PROVENCE DU STYRAX OFFICINAL. 403 Les botanistes provençaux qui, étant venus herboriser dans la contrée, y ont admiré le superbe développement du Styrax, ne pouvaient pas admettre que ce füt là le résultat de la dissémination fortuite de quelques graines, échappées du parc de Belgencier, ou jetées au vent par le magistrat botanophile. Mais ceci n'était qu'une affaire d'impression personnelle, insuf- fisante pour convaincre les panégyristes de Peiresc et détruire la légende qui s'obstinait à lui attribuer l'honneur d'avoir doté du Styrax officinal ce coin de la Provence (1). Nous intervinmes dans la controverse et nous produisimes un document qui coupait court à tout débat (2). — — Nous aurions pu citer un passage de la Vie de Peiresc раг Gas- sendi, oü est rapporté un fait sur lequel nous reviendrons ulté- rieurement avec plus de détails : Peiresc, insistant auprés de l'illustre botaniste Charles de l'Escluse pour qu'il vint de Leyde en villégiature à Belgencier, promettait, pour l'y décider, de lui montrer le Styrax. Et Gassendi ajoutait à propos de cet arbre: € Ís enim ad unum milliare juxta oppidum ita nascitur, ut aliàs frustra requiratur (3). » (1) Les partisans de l'indigénat auraient pu faire valoir un argument d'ordre philologique. Nous venons de voir que le Styrax porte en provençal le nom d'Aliboufié, francisé par Garidel dans son Histoire des plantes. Cet ouvrage a paru seulement en 1714; mais certainement l'auteur avait commencé de S'en procurer les éléments, au moyen de nombreuses herborisations, pendant la seconde moitié du xvie siècle. En supposant que le Styrax eût été semé par Peiresc, au début de ce même siècle, sur les collines situées aux alen- tours de son château, il fallait du temps pour que cet arbre, à croissance lente, se propageât sur une large étendue. Or, tant que le végétal nouvelle- ment introduit demeurait chétif et cantonné dans un étroit espace, il n'était pas susceptible d'attirer l'attention des paysans du voisinage; et jamais la langue populaire n'eüt éprouvé le besoin de créer un terme nouveau pour désigner un arbuste exotique, encore dénué de toute importance. Si donc le Styrax était, au хүпе siècle, déjà pourvu d'un nom provençal, — et nous ver- rons plus loin que ce nom d'Aliboufié était connu de Peiresc, — c est que depuis bien longtemps, par son extension luxuriante, il avait conquis, aux yeux de la population rurale, une grande place parmi les arbres forestiers de la région. Sans doute l'origine de l'appellation provencale est moins ancienne que l'existence méme de l'Aliboufier en ce lieu : on реш toutefois dire, de l'une comme de l'autre, qu'elles se perdent dans la nuit des temps. (2) L'Indigénat en Provence du Styrax officinal, Note insérée dans la Revue Horticole, journal mensuel des travaux de la Société d'Horticulture et de Botanique des Bouches-du-Rhóne (mars 1897), et ensuite tirée à part (Mar- seille, impr. Barlatier, 1897). (3) Vie de Peiresc, édition de Paris, 1641, p. 75. 404 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. Mais la littérature botanique avait à nous fournir un texte encore plus décisif. C'est, dans le Stirpium Adversaria nova, la page qui raconte en ces termes la découverte de l'Aliboufier prés du bourg de Solliés (Solarium) (1) : € Le Styrax semble avoir été ainsi nommé à cause. de la résine liquide qu'il laisse exsuder goutte à goutte (stiriatim). C'est dans cette partie de la Provence qui s'étend des Saintes-Maries de la Mer à Fréjus qu'on le rencontre en plus grande quantité. Il existe, en effet, près du bourg de Solliés une riante colline où le Styrax abonde. Nul n'en connaissait la présence en cet endroit lorsque nous-mêmes, étant jeunes encore, fümes les premiers à Гу décou- vrir. Nous le montrámes à beaucoup de pharmaciens et d'étu- diants, ainsi qu'aux professeurs de Montpellier. Nous le recon- nümes pour l'avoir vu autrefois à Venise dans le jardin des Franciscains (2). » Le Stirpium Adversaria fut imprimé à Londres en 1570. Peirese vint au monde, comme nous l'avons rappelé plus haut, en 1580. Voilà comment se trouvait radicalement tranché contre Peiresc le litige relatif à la prétendue introduction du Styrax officinal. L'ouvrage fameux qui fut mis en vente chez le libraire londo- nien Thomas Purfoot porte la double signature de Pierre Pena et Mathias de Lobel. Mais nous avons établi ailleurs (3) que Pena en avait été le principal auteur. Né en Provence, il y avait beaucoup herborisé, et il s'était spécialement chargé de décrire et de dessi- ner les plantes de la flore méridionale. C'est donc à lui seul qu'il fallait attribuer la découverte du Styrax à Solliés. La présente étude va nous permettre de corroborer par une nouvelle preuve (1) « L'ancien bourg de Solarium s'est subdivisé en trois agglomérations qui portent toutes les trois le nom de Solliés, mais qui forment, quoique rap- prochées, des communes distinctes : Solliès-Ville, Solliès-Pont et Solliés- Toucas. Elles appartiennent à l'arrondissement de Toulon; Solliès-Pont, sta- tion de la ligne du chemin de fer de Marseille à Nice, est en méme temps chef-lieu de canton. » (Bull. Soc. bot. Fr., 1. c.) — Un autre village du méme canton, que l'on nomme le plus communément La Farléde, est quelquefois appelé Solliés-Farléde. Il est hors de doute que le Solarium des Adversaria désigne Solliès-Ville. Le Styrax continue à couvrir la colline qui est mention- née dans ce passage. (2) Stirp. Adv., p. 429. (3) La Botanique en Provence au XVI siècle : Mathias de Lobel et Pierre Pena (Bulletin de la Société botanique de France, t. XLIV, session extraordi- naire à Barcelonnette). LEGRÉ. — INDIGÉNAT EN PROVENCE DU STYRAX OFFICINAL. 405 nos démonstrations antécédentes, en ce qui touche la part prépon- dérante prise par le botaniste provençal à l'œuvre des Adver- saria. Lorsque nous écrivimes notre premiére note au sujet de l'indi- génat du Styrax, M. Tamizey de Larroque avait déjà édité plu- sieurs volumes des Lettres de Peiresc. Mais le tome VII n'avait point encore vu le jour. Ce volume, qui n'a paru qu'en 1898, con- tient sept lettres écrites par Peiresc à Charles de l'Escluse, alors retiré en Hollande oü, aprés une longue carrière traversée par bien des épreuves, il occupait à l'Université de Leyde une chaire de botanique. Les lettres à Clusius confirment en faveur de Pierre Pena l'honneur d'avoir le premier signalé la présence de l'Alibou- fier sur le sol provencal. Les rapports qui s'établirent entre Nicolas de Peiresc et Charles de l'Escluse datent de 1602. Gassendi explique avec une grande précision comment ces relations prirent naissance. Peiresc, encore adolescent, s'était rendu à Padoue, ville savante ой il comptait poursuivre ses études et donner satisfaction à l'ardeur qui le por- tait indistinctement vers toutes les branches des connaissances humaines. Pendant son séjour à Padoue, il fut reçu, apprécié et pris en affection par un humaniste de mérite, Paul Gualdo, alors vicaire général du diocèse (1), et aussi par Jean-Vincent Pinelli, un bibliophile érudit dont la renommée était grande et qui cor- respondait avec Scaliger et Clusius: Pinelli mourut en 1601. Le duc della Cerenza, neveu du défunt, étant obligé de quitter Pa- doue, chargea Gualdo de recevoir en son absence leslettres qui viendraient à l'adresse de feu son oncle. Justement, il arriva des lettres de Scaliger et de Clusius, accompagnant l'envoi de divers objets offerts par chacun des deux savants à Pinelli. Gualdo montra le tout à Peiresc. Celui-ci, pris d'un vif désir d'entrer en corres- pondance avec ces hommes illustres, saisit au vol l'occasion qui se présentait de leur écrire : il leur offrit ses services, se déclarant tout disposé à leur fournir, le cas échéant, les communications Pour lesquelles ils avaient l'habitude de recourir à Pinelli (2). (1) Tamizey de Larroque a confondu Paul Gualdo avec Francesco Gualdo ou Gualdi, archéologue qui fut, beaucoup plus tard, en relation avec Peiresc, et dont il est plusieurs fois question dans les Lettres. (V. t. VII, p. 944, note j^ (2) Nous possédons le texte de la première lettre que Peiresc adressa de Padoue à Charles de F Escluse (en. janvier 1602) : < Monsieur, m'estant aprez la mort du sig™ Gio-Vincenzo Pinelli porté comme pour heritier du bien qu'il 406 - - SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE- 1900. Pour se concilier les bonnes grâces de Clusius, Peiresc n'avait rien de mieux à faire que de lui envoyer des plantes; c'est bien ainsi qu'il eut soin de procéder, avec un zéle dont témoignent les lettres publiées par Tamizey de Larroque. ` "Charles de l'Escluse s'était fait un plaisir d'encourager son jeune correspondant en lui adressant un exemplaire de son grand et récent ouvrage, Rariorum plantarum historia (1); il y joignit son portrait, que lui avait demandé Peiresc. Celui-ci l'en remercie dans une lettre écrite d'Aix le 25 février 1604 : Monsieur, Je serois bien en peine de treuver des termes tels que je desirerois pour vous remercier selon mon devoir de vostre livre des plantes et de vostre portraict, que je recus sur la fin de decembre dernier, le tout tres bien conditionné, dont je vous demeureray redevable à jamais. Je n'ay regret d'aultre chose si ce n'est de ce que vostre lettre ne m'a esté rendue un mois plus tost, car j'eusse tasché de recouvrer encor ceste année dela graine de Tragacantha (2) que vous desirez : ce qui ne se vouloit à ses amys, je ne puis faire de moins que de rechercher toutes les occasions qu'il m'est possible de rendre service à ceulx qui l'honnoroient de leur amitié, au premier rang desquels saichant fort bien que vous estes, je manquerois par trop à mon debvoir si je ne m'estudiez de faire pour vous et pour le trez illustre Schaliger, l'honneur et la vertu duquel nous reverons uniquement en cez quartiers, ce que M. Pinelli fairoit s'il estoit en vie... » (Op. cit., p. 941.) — Le recueil édité par Tamizey de Larroque contient six autres lettres adressées par Peiresc à Clusius. Elles y ont été insérées d'après des brouillons ou des copies conservés soit à la Bibliothèque Nationale, soit à la Méjanes d'Aix, soit à l'Inguimbertine de Carpentras. La Bibliothéque de l'Université de Leyde possède les originaux de huit lettres écrites par Peiresc à Charles de l'Escluse, lesquelles nous ont été montrées lorsque, en 1899, nous sommes allé dans cet établissement scientifique rechercher la lettre de Léonard Rauwolff au méme Clusius. Il est bien à regretter que Tamizey de Larroque ait ignoré l'existence des lettres originales conservées à Leyde. Il y aurait lieu de compléter, au moyen de ces lettres, la publication de la cor- respondance de Peiresc avec Clusius. C'est ce que nous nous proposons de faire dans le futur volume de La Botanique en Provence au XVI* siècle ой nous écrirons l'histoire compléte des rapports de l'illustre botaniste avec la Provence. (1) Le Rariorum plantarum historia, œuvre capitale de Charles de l'Escluse, fut imprimé à Anvers par Moretus, gendre et successeur de Plantin, et parut en . (2) Astragalus Massiliensis Lamk, longtemps considéré par les floristes comme une simple variété de l'A. Tragacantha L. LEGRÉ. — INDIGÉNAT EN PROVENCE DU STYRAX OFFICINAL. 407 pourra faire jusqu'à l'année qui vient. Cependant j'ay jugé que vous ne treuveriez peult estre pas mauvais que je vous envoyasse de la racine. Et de faict j'en ay mandé cüeillir à Marseille et ensemble un peu d'une aultre plus rare que les mariniers appellent Tartonraire (1) et de laquelle ils se servent pour se purger, d'autant qu'elle faict une merveilleuse operation tant par le haut que par le bas. J'en ay rempli une petite boitte que je vous envoyerai par la premiere commodité, dans laquelle vous treuverez aussy їп peu de graine fort fresche de nostre Seseli de Mar- seille (2), et la racine d'une aultre plante qui est assez familiere en cez quartiers, que l’apoticaire appelle Centonica (3); je ne scay s'il se trompe. On m'a conseillé d'enfermer le tout dans un peu d'argille paistrie avec le miel. Dieu veuille que le tout puisse arriver sain et sauve! C'est bien en ceste sorte que se conservent les greffes qu'on nous apporte des pays orientaulx. Les diverses plantes énumérées dans le passage qui précéde avaient été demandées par Clusius. Pour complaire à l'illustre botanographe, Peiresc ne se borna point à faire récolter par des gens à ses gages quelques-unes des espéces réclamées; il se mit personnellement en campagne. Gassendi raconte qu'en cette méme année 1604, aprés avoir conquis avec éclat, devant l'Université d'Aix, le grade de docteur, Peiresc reconduisit jusqu'à Draguignan des parents qui étaient venus assister à ce brillant tournoi. Il se dirigea de là vers Fréjus et vint herboriser sur le littoral, afin d'y rechercher certaines plantes qu'il voulait cultiver dans son jardin de Belgencier, et de la plupart desquelles il expédia des racines à Clusius. Et comme il se défiait un peu de ses propres lumières, il eut la précaution, ajoute le prévót de Digne, de se faire accompa- gner par un botaniste, habile à déterminer les plantes en toute Saison : « comitem adhibuit Botanicum quendam, plantarum quovis tempore internoscendarum peritum (4) ». ] rai tre 1) Passerina Tarton-raira DC. (Daphne Tarton-raira L.). V. dans no linee sur Pierre Pena et Mathias de Lobel la curieuse étymologie du mot provençal Tartonvaire. . e Gassendi ne nous dédaigneusement de 408 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. Revenons maintenant à l'intéressante lettre du 25 février 1604, ой nous allons voir entrer en scène Pena et le Styrax ; Il y a deux ou trois jours que j'ay remarqué en vostre livre que vous n'aurez (1) jamais veu la fleur du Pancratium qui croist pres de Nar- bone, ce qui m'a faict regretter extremement de n'avoir de loisir d'en mander querir quelques bulbes à Monpelier... J'en ay treuvé une fleur qui s'estoit par cas fortuit seichée dans un mien livre dernierement que j'estois à Monpelier, laquelle vous treuverez dans Іа mesme boilte que је vous manderay... Je scay bien que ce n'est pas chose digne de vous, mais vous accepterez s'il vous plaist me mander une liste de toutes les plantes et aultres singularitez de nostre Provence qui vous pourront estre desi- rables. De moy je tascheray bien de mon costé de m'esclaircir entiere- ment du Styrax, lequel, à ce qu'en escrit M* Pena, croist en ce pays... Tout bref qu'il est, ce petit membre de phrase — A CE QU'EN ESCRIT M* PENA (2) — n'en a pas moins une grande portée. Il confirme une hypothése que nous avions formulée dans notre première note sur l'Indigénat du Styrax, à savoir que Peiresc connaissait et avait lu le Stirpium Adversaria (3). Il ajoute un témoignage de plus au faisceau d'arguments et de preuves qui nous ont servi à établir l'importance du concours prêté par Pierre Pena à la rédaction du Stirpium. Auteur unique de tout ce qui a trait à la flore méridionale, c'est lui seul qui a découvert le Styrax à Solliés, qui l'a décrit et l'a dessiné. (1) N'aurez pour n'avez, forme usitée à cette époque. (2) Pierre Pena, devenu à Paris médecin en renom, vivait encore en 1604, et Peiresc, qui sans doute était avec lui en correspondance suivie, lui avait écrit cette année-là. C'est Gassendi qui nous l'apprend. A l'occasion, dit-il, de certaines coquilles que Peiresc envoyait à Scaliger, il écrivit à Pena le méde- cin au sujet de l'Anatife, coquille conformée comme celle de la Moule : « Plu- rimi quedam alia selecta, quœ misit ad Scaligerum, et ex rebus aliis conchas nescio quas, quarum occasione scripsit ad Penam medicum de concha anati- fera mituli instar conformata. » (Vie de Peiresc, p. 75.) — Lorsque Palamède Fabri de Valavez, frére puiné de Nicolas, se rendit à Paris en 1608, Peiresc lui remit une liste de personnages qu'il le priait d'aller visiter de sa part. Et sur cette liste, que Tamizey de Larroque a reproduite dans le tome VII des Lettres, nous trouvons inscrit : « PENA LE MEDECIN >. (3) Conséquence que nous tirions alors de ce fait que Peiresc avait été en rapport avec Mathias de Lobel. Quand le jeune érudit provençal fit, en 1606, un voyage en Angleterre, il alla voir Lobel qui s'y était fixé et y avait obtenu le titre de Botanographe du Roi. Le tome VII des Lettres de Peiresc, conte- nant la lettre que nous commentons ici, n'avait pas encore paru lorsque nous livràmes à l'impression notre étude sur Pierre Pena et Mathias de Lobel. En ——— —— — URBES шы; LEGRÉ. — INDIGÉNAT EN PROVENCE DU STYRAX OFFICINAL. 409 Enfin cette méme phrase incidente, — rapprochée de la propo- sition qui précéde : « je tascheray bien de m'esclaircir entiere- ment du Styrax э, — contient l'aveu que Peiresc, quoiqu'il con- nût depuis longtemps, par le texte de Pena, la présence du Styrax à Solliés, sur un point si peu éloigné de Belgencier, ne s'en était pas autrement préoccupé. Il n'a pas eu la curiosité ou le temps d'aller le rechercher, et par conséquent ne l'a point introduit dans son jardin. Il n'en parle dans sa lettre à Clusius que parce que celui-ci lui en a demandé des nouvelles, voulant sans doute savoir s'il convenait d'ajouter foi à ce qu'en avait dit le Stirpium Adver- saria. Le chátelain de Belgencier tint parole et « par la premiere com- modité » ne manqua pas d'expédier à Charles de l'Escluse la petite boite qu'il lui avait annoncée. C'est ce que constate une lettre sans date, mais évidemment postérieure à celle du 95 février : Monsieur, Despuis avoir receu vostre beau livre Rariorum plantarum dont je vous remercie de rechef tres humblement, je vous escrivis par la voye de messieurs les Bonvisi (1), et quelques jours apres je vous envoyai par la voye de la derniere foire de Francfort (2) une boitte (dont le port estoit payé jusqu'à Francfort) plaine de racines de Tragacantha et de quelques autres plantes de cez quartiers... J'attends vostre response pour scavoir Si vous aurez pour agreable que je vous en envoye d'autres. Et cependant préparant ce travail, nous nous étions demandé si Peiresc ne s'était pas aussi mis en relation avec Pena. Et comme nous n'avions pas la possibilité d'aller nous-méme compulser l'immense correspondance peirescienne dans les divers fonds ой elle est dispersée (Bibliothèque Nationale, Méjanes d'Aix, Inguim- bertine de Carpentras), nous primes le parti de nous adresser, en mai 1897, à M. Tamizey de Larroque, pour le prier de nous renseigner à cet égard. Sa réponse fut négative. L'éditeur des Lettres de Peiresc ne se souvenait pas, en nous écrivant, que diverses lettres du tome VII, qu'il se disposait à publier, font mention de Pena. Ce nom, qui lui était inconnu, n'avait pas frappé son attention et, dans les nombreuses notes qu'il a jointes aux lettres de Peiresc, il l'a passé sous silence. Circonstance, d'ailleurs, qui n'a rien de surprenant et qui montre une fois de plus en quel oubli profond Lobel, par ses manœuvres, était parvenu à faire tomber le cosignataire de l'ouvrage célèbre dont il vou- lait s'attribuer le mérite exclusif. (1) Libraires lyonnais. : (2) Il se faisait, à la foire de Francfort, un grand commerce de livres; et comme il y venait des libraires de tous les pays, les lettrés et les savants de l'époque, pour échanger entre eux des communications, avaient recours à l'entremise de ces libraires. 410 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. je procureray d'avoir de la graine du Tragacantha pour vous la faire tenir, s'il est possible, par la foire de septembre. Naturellement, Clusius répondit qu'il aurait pour agréable que Peiresc lui fit de nouveaux envois. Une liste de desiderata était jointe à sa lettre, qui n'arriva entre les mains du destinataire que Ле 10 septembre 1604. C'étaient surtout des graines qu'il voulait. L'obligeant Peiresc s'occupe aussitôt d'en amasser le plus qu'il pourra. Non seulement il en recueille personnellement une certaine quantité, utilisant à cet effet même les parties de chasse auxquelles il prend part quel-. quefois; mais, en homme toujours disposé à ne rien épargner pour rendre service à ses amis, il a recours à des médecins et à des apothicaires établis en différentes localités de la Provence. Vers le commencement de l'année 1605, il juge que la collection est suf- fisante pour faire l'objet d'une expédition, bien qu'il n'ait pas pu obtenir des graines de Tragacantha, les apothicaires marseillais qu'il avait requis ayant prétendu que cet arbuste ne fructifiait pas dans leur terroir. Il écrit (d'Aix) le 15 février 1605 à l'éminent botaniste (1) : Monsieur, suivant ma promesse et vos commandements, ayant mandé diverses copies de la liste des plantes que vous desiriez à plusieurs me- decins et apoticaires de ce pais, je n'ay sceu recouvrer aultres graines pour ceste année que celles que vous recevrez dans une boette à ovalle, à ceste prochaine foire de Francfort, dans laquelle boette est encloz tout ce que vous treuverez cotté en l'inventaire que je vous mande maintenant avec promesse infaillible d'envoyer, s'il plaict à Dieu, l'année qui vient toutes les aultres semences que nous n'avons pas sceu recouvrer astheure (2), tant pource que le temps de les recueillir estoit desjà passé lorsque vostre lettre me fust rendüe (qui ne fust que le 10 septembre 1604) : que pour la negligence de ceux à qui j'en avois donné la charge, laquelle vrayment ne se peult excuser, nommement pour la Tragacantha dont je suis resolu d'aller moy mesme chercher la graine lorsque le temps en sera venu, puisqu'eux n'en savent poinct treu- (1) Nous donnons cette lettre, non point d’après la leçon publiée par Ta- mizey de Larroque, mais d'après l'original même conservé à Leyde, et duquel М. le docteur P.-C. Molhuysen, conservateur de la bibliothèque de l'Univer- sité, a bien voulu nous fournir une copie soigneusement collationnée par lui. Nous lui adressons de nouveau nos vifs remerciements. (2) А cette heure. LEGRÉ. — INDIGÉNAT EN PROVENCE DU STYRAX OFFICINAL. 444 ver. Car de croire (ce que me veullent asseurer quelques uns des plus capables apoticaires de Marseille) qu'elle ne face poinct de semence en ce païs, il m'est impossible, veu qu'ils m'accordent qu'elle y fleurit. J'ay prins plaisir moy mesme souventes fois en allant à la chasse de faire cüeillir de toutes les semences qui me sembloient les plus extraordi- naires, afin de rencontrer celles que vous aviez marqué, et de faict en fin de conte par ce moyen là je m'en suis treuvé tout plein entre mains que les apoticaires n'avoient sceu treuver : maisil y en a eu aussy plusieurs aultres que vous n'aviez pas demandé, lesquelles neantmoins j'ay vouleu vous envoyer puisqu'elles estoient cüeillies, croyant que vous ne laisriez peult estre pas d'y prendre plaisir. Dans l'intervalle qui s'est écoulé depuis le mois de février de l'année précédente, une ambition a surgi chez Peiresc au sujet de Charles de l'Escluse. Les sentiments d'affectueuse vénération, inspirés par le vieux botaniste de Leyde à son jeune correspondant, sont devenus plus vifs, et ce dernier voudrait maintenant décider Clusius à entreprendre, malgré ses soixante-dix-neuf ans (1) et une santé bien précaire, le voyage de Provence. Pour l'y entrainer, il essaye de toucher la corde sensible, c'est-à-dire l'amour des plantes. П s'efforce de le séduire en lui parlant des richesses vé- gétales de la contrée oü il lui offre l'hospitalité, et c'est au Styrax qu'il demande l'argument décisif. Nous avons vu qu'en février 1604, il nes'était pas encore mis à la recherche de cette rareté jadis signalée par Pena. Mais, depuis lors, il a herborisé aux alentours de Belgencier, et il a pu constater de visu que le Styrax y croit « en grande abondance ». Et dans la lettre qu'il écrit le 15 février 1605, il formule ainsi son invita- tion (2) : | ... П y en a quelques-unes [de plantes] que j'ay faict r'ammasser sur le rivaige de la mer, mais la plus part sont esté choisies par les bois et collines qui sont autour d'un petit villaige nommé Beaugentier, lequel (1) Il était né à Arras le 19 février 1526. j | | (2) Cette invitation ne fut point acceptée. Mais, l'année suivante, Peiresc, ayant traversé la Hollande après être allé en Angleterre, alla voir Clusius à Leyde. Le vieux botaniste s'occupait alors, rapporte Gassendi, de faire graver, pour un appendice à son Histoire des plantes exotiques, un Champignon que son visiteur lui avait envoyé de Provence, en même temps que beaucoup de plantes, de racines et de graines. Au cours de cette visite, Peiresc, à qui, Pendant qu'il se trouvait à Paris, Vespasien Robin avait montré les fruits de certaines plantes étrangéres inexactement décrites par Clusius, put signaler à 412 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. est situé entre la ville de Tollon et les montaignes de la Sainte-Baulme, au dessouhs de la Colle d'Anis (1) tant renommée pour les plantes sin- gulieres que les medecins y treuvent d'ordinaire. Nous y avons une mai- son oü j'ay faict quelque sesjour cest automne passé, mais je vous asseure que ce n'a pas esté sans vous y regretter, car je vouldrois bien vous y tenir, pour vous y caresser suivant noz petites forces, et vous y faire remarquer des plus belles et plus rares plantes de toute la Provence, et nommement le Styrax qui y croist en grande abondance, et ne se treuve poinct (quoy qu'en dise monsieur Pena) en aucun aultre lieu de ce pais hors du terroir dudict lieu de Beaugentier, ou du circuit d'environ une demi lieüe à l'entour tout au plus loing (2). Il y a, dans cette dernière phrase, une parenthèse qui nécessite un commentaire. Pierre Pena avait-il dit que l'on trouvait en Pro- vence le Styrax ailleurs qu'à Solliés? Peiresc, comme on voit, le croyait; d'autres, avant lui, l'avaient cru aussi. Cette croyance était, à notre avis, le résultat d'une fausse inter- prétation du texte des Adversaria relatif au Styrax. En y racontant sa découverte de Solarium, Pena déclarait, ainsi que nous l'avons vu plus haut, que la localité est située « dans cette partie de la Provence qui s'étend des Saintes-Maries à Fré- jus ». Il voulait dire simplement, — nous avons déjà eu l’occasion de l'expliquer, — que l'endroit où il aperçut le Styrax dépend de la partie la plus méridionale de la Provence, c'est-à-dire de la bande littorale délimitée au levant et au couchant par ces deux points extrémes : Fréjus, d'un cóté, les Saintes-Maries, de l'autre. celui-ci les rectifications à faire. De retour en Provence, il continua de cor- respondre avec lui. La derniére lettre qu'il lui écrivit, partie d'Aix en février 1609, ne «parvint à Leyde qu'après le décès du botaniste, survenu le 4 avril suivant. Cette lettre contenait une excellente figure, avec détails d’analyse, du Tragacantha. Charles de l'Escluse, quand il mourut, préparait un nouvel ouvrage qu'il n'eut pas le temps d’achever, et qui ne parut qu'après sa mort, sous le titre de Cure posteriores. L'éditeur fit graver le dessin envoyé par Peiresc et l'inséra dans le volume avec cette légende: Tragacanihæ in Gallia Provincia nascentis icon accuratior. (1) Colle est un mot provencal qui signifie colline. Celle dont parle Peiresc continue à porterle méme nom, qui se prononce Agnis, avec l'accent tonique sur la première syllabe. (2) Charles de l'Escluse avait l'habitude de coter les lettres qu'il recevait. Nous apprenons ainsi que celle du 15 février 1605 lui était parvenue à Leyde le 25 avril et qu'il y avait répondu le 12 mai. — La suscription de la lettre de Peiresc n'est pas telle que l'a donnée Tamizey de Larroque. L'adresse est ainsi libellée : 4 Monsieur, Monsieur de l'Escluse, à Leyden en Hollande. TL ons LEGRÉ. — INDIGÉNAT EN PROVENCE DU STYRAX OFFICIXAL. 413 Mais ce passage mal compris a donné lieu à une confusion. Déjà l'auteur du chapitre consacré au Styrax dans TI Historia generalis plantarum (peut-étre Dalechamp) y était tombé lorsqu'il affirmait que cet arbre croit aux Saintes-Maries, « non procul ab eo reli- gioso templo quod incolæ vocant Les Maries in provincia romana Galliæ ». C'est là le point de départ de l'erreur prétendue que Peiresc imputait à Pena, quand il jugeait nécessaire d'informer Clusius que le Styrax se trouvait uniquement dans les environs de Belgencier (village voisin de Solliès), QUOY QU'EN DISE MONSIEUR PENA. L' « inventaire » que Peiresc avait joint à sa lettre du 15 fé- vrier 1605 nous a été conservé (1). Ce document, qui a pour titre : Inventaire de ce qui est contenu еп la boitte que de Peirets (2) envoye à M de l'Escluse par la foire de Francfort, est divisé en deux parties. La premiére porte en téte : Semences de plusieurs plantes de Provence de celles que ledict s* de РЕѕсІиѕе avoit demandé. Elle contient l'énumération de dix-sept Phanérogames, rangées sur deux colonnes paralléles. Peiresc inscrit d'abord, sur la premiére colonne, la dénomina- tion latine que conférait à chaque espéce la nomenclature du temps, et, à la suite, selon le cas, quelques indications en fran- çais; puis, en regard, sur la seconde colonne, le nom provençal. Quand il ignore l'un ou l'autre de ces noms, il laisse un blanc. Ainsi, pour le Tarton-raire, il s'est contenté d'écrire ce mot sur la colonne provençale, et il a laissé vide l'espace correspondant. destiné au nom latin. La seconde partie de la liste est intitulée : de celles que de Peirets a rencontré par les champs, en allant à la chasse, lantost sur le rivaige de la mer, tantost par les bois el nommemenl par le terroir de Beaugentier. (1) La Bibliothèque Méjanes en possède une copie. L'original est à Leyde, et nous rectifions ici, d'aprés cet original, les titres inexactement reproduits par Tamizey de Larroque. | | (2) Dans sa jeunesse, Peiresc avait ajouté а son nom patronymique de Fabri le titre seigneurial de de Callas, et c'est ainsi qu'il avait signé ses premières lettres à Clusius. Pour des raisons que l'on a fait connaitre, il échangea le premier titre contre celui de de Peiresc (Peiresc, petit village de la Haute- Provence, était une seigneurie apportée en dot par sa mère). Mais, dans les premiers temps, ne connaissant pas bien, parait-il, l'orthographe de ce nom de lieu, il l'écrivait Peirets. Il avait lui-même indiqué cette forme à Clusius. 414 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. Dix-neuf Phanérogames y sont inscrites de la même manière (nom latin, avec certaines indications françaises, et, vis-à-vis, le nom provençal). La quatorzième ligne porte ce que voici : Styrax de Mr Pena Alibouffier. Srvnax DE М" Pena! Voilà le mot qui résume et qui clòt les débats. Une dernière fois, Peiresc reconnait (1) qu'il n'a pas été l'importateur du Styrax, et il proclame que c'est Pena seul, qui, le premier, l'a découvert sur le territoire francais. L'honneur d'avoir enrichi d'une espéce nouvelle, utile et rare, le domaine végétal de la Provence, échappe donc à la mémoire de Nicolas Fabri de Peiresc (2). Mais sa multiple gloire n'en sera point diminuée, et cette figure apparaitra toujours à la postérité telle que l'a burinéee de si ma- gistrale facon l'éminent Administrateur général de la Bibliothéque Nationale, M. Léopold Delisle, quand, à propos de la récente publi- cation des Lettres de Peiresc, il représentait ainsi l'illustre con- seiller au Parlement d'Aix : « un amateur de génie, qui a large- ment contribué au progrès des connaissances humaines, et qui a poussé jusqu'aux dernières limites la modestie, le désir d'obliger, la curiosité, le goüt du beau, la passion de la lecture et l'amour désintéressé de la science (3). » (1) Implicitemeut, et sans se douter, bien entendu, que ses panégyristes futurs lui attribueraient un jour le mérite de cette prétendue introduction. (2) Si passionné qu'il füt pour la gloire de Peiresc, M. Tamizey de Lar- roque parut se résigner d'assez bonne grâce à voir s'évanouir la légende du Styrax. Lors de la publication de notre première Note, il nous fit l'honneur de nous écrire : € ... La question est à merveille élucidée. Mon héros n’a pas plus importé le styrax que la tubéreuse. On lui enlève encore l'honneur d'avoir acclimaté chez nous le laurier-rose. C'est toute sa couronne qui s’effeuille. J'en ai bien du regret, mais je me console en répétant le mot de la fin de mes Deux jardiniers émérites : la vérité vaut mieux que tout. » (3) Un grand amateur français du xvu* siècle : FABRI DE PEIRESC, lec- ture faite par M. Léopold Delisle, à la séance publique de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1888. (Comptes rendus des séances de l'année 1888, p 581.) ! bh MM endi GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. — CONTRIB. A LA FLORE DE LA MARNE. 445 CONTRIBUTIONS A LÀ FLORE DE LA MARNE (2 Noto); par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. J'ai déjà donné quelques renseignements sur la flore de la Marne, dans la séance du 23 juin 1899 (1) ; qu'il me soit permis d'ajouter ici les résultats acquis depuis cette premiére communi- cation. ANEMONE PULSATILLA L. — Cette espèce est trés commune dans beaucoup de localités de la Marne; il est à remarquer cependant qu'elle fait défaut totalement dans la plaine crayeuse des environs de Reims, d'après les observations de M. A. Guillaume (9) et les miennes. On ne la trouve méme pas sur les assises tertiaires de la montagne de Berru, qui s'éléve au milieu de la plaine, comme un témoignage des anciennes dénudations, alors que, sur des assises identiques et de méme constitution lithologique, elle abonde dans le Soissonnais et la montagne de Reims. Cette méme Pulsatille n'est pas cependant antipathiqueà la craie, pas même à la craie de Reims quiaune constitution un peu spéciale, puisque, lorsque les couches de ce dernier terrain se relévent en formant le soubassement de la montagne de Reims, la Pulsatille réapparait abondamment. Il y a là un fait de distribution tout à fait intéressant dont la cause nous échappe encore; cette méme plante se retrouve d'ailleurs dans la plaine crayeuse du sud et de l'est du département. Elle est ordinairement représentée chez nous par la forme Linnceana Rouy et Fouc. Cependant, sur un coteau crayeux sec, prés Avenay, sur la pente méridionale de la montagne de Reims, j'ai pu trouver la forme amena Jord. (pro specie) et la forme Nigella Jord. (pro specie), mélées à la forme linnéenne, sans qu'on puisse accuser la nature du sol de ces variations. Mais bon nombre d'individus présentaient des intermédiaires entre les trois formes, et ce n'était que dans des exemplaires choisis que l'on pouvait retrouver l'ensemble des caractéres attribués à ces formes. J'ai trouvé également quelques individus isolés de la forme amena (1) Voy. le Bulletin, t. XLVI (1899), p. 272. (2) A. Guillaume, Études sur la Géographie botanique du département d la Marne: La plaine crayeuse des environs de Reims (Bull. de la Soc. d'étude des Sc. nat. de Reims, 1900, t. IX). 416 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. sur le calcaire grossier à Pouillon, et les deux formes amœna et Nigella mêlées sur le calcaire grossier à Vandeuil. ANEMONE RANUNCULOIDES L.- Cette jolie plante n'a été trouvée qu'une seule fois dans notre département, en 1855, par l'abbé Lambert (in herb.) près de Mareuil-le-Port. Elle n'a jamais été mentionnée depuis dans le département. NUPHAR LUTEUM Sibth. et Sm. var. MINUS Loret. — Cette variété très caractéristique, qui fait le pendant d'une variété semblable du Nymphœa alba, très commune chez nous, se trouve au bord de la Vesle, au-dessus du moulin de Vrilly, près de Cormontreuil. ARABIS ARENOSA Scop. -- Cette Crucifère présente dans sa dispersion une particularité tout aussi remarquable que l'Anemone Pulsatilla. Commune dans certaines régions du sud et du centre du département, ellene dépasse pas au nord une ligne qui va de Vest à l'ouest et qui est tangente au bord méridional de la montagne de Reims. Cependant dans la plaine crayeuse rien ne parait devoir s'opposer à sa marche vers le nord, ni comme orientation ni comme composition de terrain. Cette même limite de dispersion septentrionale est applicable au Calepina Corvini, beaucoup plus fréquent encore que l'A. arenosa dans la plaine crayeuse. CARDAMINE HIRSUTA L. — Cette espéce était représentée par la sous-espéce silvalica Link dans quelques rares localités des ar- rondissements de Vitry-le-François et d'Épernay, mais le type paraissait manquer dans notre région. Il est vrai que Thiébaut l'avait indiqué dans une pépinière à Vitry, pépinière qui avait été ensuite détruite, puis l'avait revu dans un pot de fleurs rempli de terre de bruyére, mais dans les deux cas on pouvait arguer d'une introduction. Nous avons eu le plaisir, M. Devauversin et moi, dele rencontrer assez abondamment dans les marais de Saint-Gond (haute vallée du Petit-Morin), sur les territoires de Vert-la-Gravelle, Coizard et Bannes. Cette espèce est donc bien définitivement acquise à notre flore. Je l'ai retrouvée plus récem- ment encore dans la vallée de la Vesle à Prouilly. ALYSSUM INCANUM L. — Il était étonnant qu'on n'eüt point encore signalé cette espéce dans notre département, alors qu'on GÉNEAU DE LAMARLIÉRE. — CONTRIB. А LA FLORE DE LA MARNE. 447 la trouve introduite dans un bon nombre de localités francaises, importée avec les graines fourragéres. Ce vide est maintenant comblé. M. Derland, instituteur en retraite, me l'a communiquée venant des environs de Fismes, et M. l'abbé Hécart l'a rencontrée à Gueux. Les deux localités sont d'ailleurs à peu prés dans la méme région. DRABA verna L. = Parmi les échantillons assez nombreux recueillis au printemps dernier, j'ai pu trouver trois sous-espéces : D. majuscula et D. vulgaris (sec. Rouy et Fouc.) et D. lan- ceolata Neilr., cette dernière trés abondante dans une seule localité, prés de Jonchery-sur- Vesle. VIOLA SILVESTRIS Lamk. — J'ai pu observer quelques variétés intéressantes se rattachant à cette espéce : à cóté du Lype, dans la forêt de Reims, on trouve assez fréquemment la sous-variété punctata К. et F. Mais je voudrais attirer surtout l'attention sur quelques formes qui me paraissent inédites. J'ai rencontré en effet dans la forét de Reims, au-dessus de Petit-Fleury sur le territoire de Sermiers, une forme tout à fait remarquable par la réduction de taille et la gracilité de toutes ses parties. Les feuilles sont moitié plus étroites et plus courtes, les pédoncules minces et longs (10 à 12 centimètres), les fleurs un peu plus petites, mais à pétales moitié moins larges et tout aussi longs que dans le type. Leur couleur est d'ailleurs pále et presque blanche, se rappro- chant ainsi de la sous-variété leucantha. On pourrait attribuer à Celte plante le nom de variété gracilis. V. ARENARIA forma RUPESTRIS Schmidt. — A été indiqué pour la première fois dans la Marne par M. Bazot, sur les coteaux crayeux de Gravelines, prés Vitry-le-François. M. Devauversin me Ра communiquée ensuite des environs de Sézanne, et je l'ai retrouvé sur les coteaux crayeux d'Avenay. La présence de cette Violette, sur trois points du département trés éloignés l'un de l'autre, me porte à croire qu'elle se montrerait assez commune 51 on la recherchait avec soin. VioLA HIRTA L. — Cette espèce est trés commune partout aux environs de Reims oü le V. odorata est au contraire trés rare sitót qu'on s'éloigne des habitations. C'est surtout la variété vulgaris Ging. qu'on trouve. J'ai pu constater la sous-variété (SÉANCES) 27 T. XLVII. . ` 448 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. revoluta R. et F. dans les collines au-dessus de Gueux. Parfois la couleur de la fleur est presque blanche : je désignerai cette sous-variété du nom de pallida. Je l'ai constatée seulement dans la forêt de Reims sur le territoire de Sermiers, au-dessus de Petit-Fleury. Une autre sous-variété d'un effet très élégant se trouve dans les bois de Chenay, sur les sables, au voisinage des argiles ; ses fleurs sont panachées de blanc et de violet : nous la nommerons variegata ; elle fait ainsi pendant à une sous-varicté de méme valeur de la variété fraterna Rchb. La var. propera Gillot se trouve aussi çà et là dans le Sois- sonnais. La var. calcarea Bab., oü l'on retrouve trés nettement, comme dans le Viola rupestris précédemment cité, l'influence d'un terrain aride, devra se rencontrer cà et là sur nos coteaux calcaires. Pour le moment, je ne l'ai encore constatée que sur le calcaire grossier entre Gueux et Méry-Prémecy. BUFFONIA MACROSPERMA J. Gay. = Cette espèce méridionale qui avait été trouvée jusque dans la Cóte-d'Or, la Haute-Marne, l'Aube et l'Yonne, a été découverte en 1899, раг M. Devauversin, dans la Marne, à Vert-la-Gravelle, dans des champs arides sur la craie. C'est une excellente acquisition pour notre département. HyPERIcUM DESETANGSI Lamotte. = Cette sous-espèce de VH. tetrapterum a été peu recherchée dans nos régions : elle parait assez répandue dans la forêt d'Argonne, vers nos limites orientales, aux Islettes, à Futeau, à la Grange-aux-Bois, d'après M. Breton. M. Devauversin l'a trouvée à Vert-la-Gravelle. Je l'ai moi-méme observée, avec M. A. Guillaume, prés des étangs de Morieul, dans la forét de Reims en juillet 1898. DROSERA ROTUNDIFOLIA L. — Cette espèce, connue autrefois dans une seule localité de la Marne, à la Fontaine de la Peureuse, entre Verzy et Villers-Marmery, à l'extrémité orientale de la montagne de Reims, semblait manquer depuis que la municipalité de Villers-Marmery avait capté la source et détruit ainsi l'unique station. J'ai eu le plaisir de retrouver le D. rotundifolia dans une nouvelle localité, au mois de mai dernier : forét de Reims, sur le territoire de Germaine, à cóté de la Ligne Mangin. FRAGARIA COLLINA Ehrh. — Ce Fraisier a été découvert dans la rar H GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. — CONTRIB. А LA FLORE DE LA MARNE. 419 Marne par de Mellet (in Lambertye, Cat.), sur les coteaux du caleaire pisolithique au-dessus de Grauves. Depuis il avail été indiqué dans les environs de Vitry-le-François par M. Bazot (Catalogue), en plusieurs localités, mais dans une région relati vement restreinte comme étendue. Dans le courant de l'été dernier j'ai eu l'occasion de retrouver une nouvelle localité du F. collina, non loin de celle découverte par de Mellet, sur le calcaire pisolithique au-dessus de Vertus-en-Champagne. C’est à la variété Hagenbachiana F. Schultz qu'appartiennent les exemplaires. Mais il est possible que ceux-ci proviennent d'an- ciennes cultures, la proximité d'une habitation actuellement en ruine me laissant des doutes sur l'indigénat de la plante. J'ai d'ailleurs retrouvé vers la méme époque (mai 1900) à une autre station dans la montagne de Reims, sur un pátis argilo-calcaire, au-dessus de Ludes, le Fragaria collina, sous une autre forme, probablement la var. consobrina Jord. et Fourr. (pro specie). En cet endroit la plante avait toutes les apparences d'une espéce Spontanée. AGRIMONIA ODORATA Mill. — Cette forme d'Aigremoine était passée inaperçue des divers botanistes de la Marne. J'en avais trouvé un échantillon dans l'herbier Lambert. Depuis, mon attention étant attirée, je me suis mis à sa recherche. Elle est très commune dans la forêt de Belval, aux environs de Chátelier et de Givry-en-Argonne, oü elle parait dominer, à l'exclusion presque complète de l'A. Eupatoria. Elle se retrouve aussi sur les plateaux argilo-siliceux de l'arrondissement d'Epernay, dans les bois de Boursault et la forét d'Enghien. Enfin je l'ai constatée dans la région soissonnaise sur l'argile à lignites prés de Cormicy. Il n'est pas douteux pour moi que, si on la cherche avec soin, on la trouvera un peu partout sur les argiles du terrain tertiaire. SORBUS LATIFOLIA Pers. — Je croyais avoir été, avec M. A. Guil- laume, le premier à signaler le S. latifolia dans la forêt de Reims, et je l'avais laissé entendre dans ma premiére Note. Depuis j'ai eu lieu de constater que ce Sorbier y avait été recueilli depuis longtemps. L'herbier de Saubinet ainé contient en effet un très beau rameau recueilli à Rilly, en aoüt 1836, par Menand, et qui est du type latifolia le plus pur. Deux étiquettes, l'une 420 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. portant : Cratœgus latifolia, l'autre Cratægus Aria, accompa- gnent la plante. La présence de la seconde étiquette est justifiée par deux petites feuilles détachées appartenant bien à l'Aria, et sans doute placées là comme terme de comparaison. Dans la même chemise, mais sur une autre feuille, se trouve un bel échantillon intitulé Pirus Aria Ehrh., Cratœgus Атта DC., recueilli par Saubinet ainé, en 1836, à Villers-Marmery. C'est bien au S. Aria que l'on a affaire. Mais, dans une troisième feuille, placée encore dansla même chemise, on trouve un échantillon très remarquable, recueilli en aoüt 1834, à Bouzy, par Saubinet ainé, et que celui-ci avait déterminé Pirus inter- media. C'est l'extrémité d'un rameau fertile, portant un corymbe de fruits actuellement noirâtres, mais qui ont pu être rouges à l'état frais. Les feuilles sont de deux sortes : les unes assez grandes, presque aussi larges que longues, portent à la base des lobes profonds (les incisures ont de 8 à 9 millimétres de profondeur), trés nettement aigus ; les autres beaucoup plus étroites, tout à fait lancéolées (15 millimétres de large sur 6 à 7 centimétres de long), moins bien lobées. Toutes portent à la face inférieure un tomentum assez clairsemé, grisâtre, qui tient le milieu entre celui de l'Aria et du latifolia. Mais, sans la présence de ce tomentum, on croirait avoir affaire tout simplement à une forme de Sorbus torminalis, au moins dans les feuilles larges. A côté de l'étiquette de Saubinet, se trouvent deux étiquettes de de Lambertye, l'une porte : « Sorbus Aria Crantz, forma foliis minule lobatis, de L. »; l'autre, « Nous n'avons point le Pirus intermedia Ehrh., Sorbus latifolia Pers., qui croît à Fontai- nebleau ; ce que vous prenez pour tel est une forme, forma foliis minute lobatis du S. Aria Crantz. — Voyez Koch, Synopsis. » (De Lambertye). Il est de fait que, si Saubinet n'a communiqué à de Lambertye que des échantillons de ce genre, celui-ci n'a pu y reconnaitre, avec la science qui le caractérisait, le S. latifolia de Fontainebleau qui en différe absolument. Et il est bien probable que l'auteur du Catalogue n'a pas vu autre chose, car son ouvrage ne men- Поппе que cette forma foliis minute lobatis (p. 65), avec la localité de Bouzy découverte par Saubinet. Mais ce que je com- prends moins bien, c'est que l’auteur ajoute : « C'est le Pirus intermedia (Ehrh.) de la Flore lorraine! » Or ce P. intermedia mm — < — GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. — CONTRIB. A LA FLORE DE LA MARNE. 494 de la Flore lorraine — Sorbus latifolia Pers. (Cf. Godron, Flore :de Lorraine, Nancy, 1843). Alors de Lambertye ne reconnaissait donc pas le S. latifolia tout en le connaissant. De tout ceci il ressort que, selon toute vraisemblance, nos pré- décesseurs étaient assez embarrassés de ce Sorbier, dont ils ne savaient trop que faire. Mais il est évident aussi que le vrai Sorbus latifolia avait été trouvé par nos anciens, et le contraire eüt été étonnant, vu son abondance dans une bonne moitié de la forét de Reims. M. Guillaume et moi n'avons fait que le redé- couvrir aprés une période de soixante-quatre ans environ. Je n'en ai point vu en effet d'échantillon dans les herbiers Levent, Maltot et Lambert, qui contiennent pourlant la plupart des raretés des environs de Reims. Mais qu'est-ce que cet échantillon communiqué par Saubinet à de Lambertye? Il me semble possible que l'on ait affaire à un hybride du torminalis et du latifolia qui a plus de ressemblance, dans les grandes feuilles, avec le premier qu'avec le second. À moins que l'on n'ait ici cette variété S. lanceolata Godron du S. latifolia, que Godron assimile au S. scandica de Fries, peut- étre à tort. Je n'ai point en mains, pour résoudre la question, les documents indispensables. Mais je rappellerai que les échantillons les plus typiques du S. latifolia présentent assez souvent, soit à lextrémité des pousses, soit au voisinage des inflorescences, des feuilles trés différentes des feuilles normales. Elles sont souvent étroites, lancéolées, en coin à la base, et non pas arrondies, comme la plupart des autres feuilles. Il arrive, et j'ai pu con- stater le fait plusieurs fois dans la forét de Reims, que certains individus portent presque exclusivement de ces feuilles qui donnent à l'arbre un aspect particulier. Elles sont assez fortement tomen- teuses au-dessous. C'est cette forme que j'ai rapportée au Sorbus scandica Fries dans ma premiére Note. Elle a une tendance vers le type du S. Aria, quoiqu'elle en reste encore fort éloignée. Au contraire, d'autres individus ne possédent que des feuilles larges, presque orbiculaires et bien arrondies à la base. Souvent alors cette forme s'accompagne de la présence de lobes profonds à la base, pouvant atteindre le tiers ou la moitié de la distance du bord de la feuille à la nervure médiane. Ces feuilles sont en méme temps beaucoup plus glabres à la face inférieure que celles qui appartiennent au type moyen. Elles paraissent converger vers 492 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. le type du Sorbus torminalis. Toutefois elles en restent aussi différentes que le type à feuilles étroites diffère du S. Aria. ЇЇ est intéressant de constater ces variations en sens contraire dans une même région, comme la forêt de Reims, et sur des terrains - identiques. Il en résulte, pour quiconque envisage dans son ensemble le S. latifolia, que cette espèce présente certaines oscillations autour d'un type moyen, et que ces oscillations la rapprochent tantòt du S. Aria, tantòt du S. torminalis, tous deux espèces voisines, sans qu'il y ait pourtant de confusion possible pour un botaniste tant soit peu exercé à se débrouiller au milieu de ces formes. M. G. Camus regrette que M. Géneau de Lamarlière n'ait pu communiquer quelques échantillons à l'appui des inté- ressants détails qu'il donne sur les Sorbus qu'il a mentionnés. Il y a probablement une large part à faire à l'hybridité dans les variations observées. Un échange d'observations a lieu sur le méme sujet entre MM. Boudier, Malinvaud et Zeiller. M. Malinvaud a recu la lettre suivante : LETTRE A M. MALINVAUD SUR LE VOYAGE BOTANIQUE DE 1900 EN ANDALOUSIE DE M. REVERCHON; par M. Micbel GANDOGER. Arnas, le 25 novembre 1900. Cher confrére, M. Reverchon, qui a herborisé pendant plus de trois mois dans le mas- sif de la sierra Sagra (province de Grenade), vient de distribuer ses récoltes. Je suis arrivé trop tard chez lui, à Lyon, pour lui faire part de quelques erreurs de détermination qui se sont glissées dans ses magnifiques récoltes; beaucoup de souscripteurs avaient déjà recu leurs paquets, et il dev enait impossible de rectifier les étiquettes. Dans l'intérét général, j'ai pensé que la Société botanique voudrait bien accueillir les corrections suivantes, pour les porter, paf sa vaste publicité, aux intéressés. Mmes GANDOGER. — SUR QUELQUES PLANTES D'ANDALOUSIE. 493 № 161. Asperula hirsuta = А. DENUDATA Vahl. | № 1181. Festuca delicatula = Vos AGRESTIS Duval-Jouv. — La plante porte, cependant, le visa de M. Hackel. Mais, dans les doubles qui restent encore à M. Reverchon, je n'y ai vu que le Vulpia agrestis. M. Hackel et quelques privilégiés auront reçu seuls le rare Festuca deli- catula, et les autres le vulgaire V. agrestis. N* 1190. Kundmannia sicula. — Sous ce numéro j'ai reçu deux Ombelliféres bien différentes : Ferulago granatensis Boiss. et Opopa- nax Chironium Koch. № 1225. Pimpinella dissecta = PrycHoTIS HETEROPHYLLA Koch. Sans numéro Zollikoferia resedifolia = MICRORHYNCHUS NUDICAU- LIS Less. Également sans numéro un Carex que je rattache au C. ferruginea et qui est nouveau pour l'Andalousie. | Enfin а citer deux superbes Légumineuses nouvelles, поп seulement pour l'Espagne, mais encore pour la flore européenne. Ce sont : N° 1185. AsrracaLus caprinus Desf., un peu différent de l'espèce algérienne et se rapprochant plutôt de ГА. Huetii Dee (de Sicile); N° 1187. ACANTHYLLIS ARMATA Batt., plante d'Algérie. Ces deux découvertes sont des plus remarquables (1). J'ai, cependant, longuement interrogé M. Reverchon pour savoir si une erreur ne se serait pas glissée dans la distribution de ses exsiccatas et si, par inad- vertance, les deux Légumineuses précitées, également récoltées et dis- tribuées par lui d'Algérie en 1897-1898, ne viendraient pas de ce pays. Il m'a affirmé catégoriquement le contraire, en me disant qu'elles provenaient bien des environs de la Puebla de Don Fadrique, prés de la sierra Sagra. Dont acte. M. Malinvaud est d'avis que la découverte de l'Acanthyllis armata Batt. (Anthyllis numidica Coss. et DR.) en Espagne, sans étre invraisemblable, mérite confirmation, (1) Bien qu'elles ne soient pas impossibles, Willkomm, Lange, MM. de Coincy, Porta et Rigo et moi-méme avons rencontré des plantes extr émenment curieuses et tout à fait inattendues dans l'Andalousie orientale (Grenade, Alme- ria et Murcie), qui semble vraiment inépuisable. 424 | SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. M. Guérin, secrétaire, donne lecture du travail suivant : COMPTE RENDU DES RECHERCHES BOTANIQUES FAITES PAR LES FRÈRES DES ÉCOLES CHRÉTIENNES DE LA NOUVELLE (AUDE); par le Frère SENNEN. A deux différentes époques, 1862 et 1888, la Société botanique de France a herborisé sur nos plages etles iles de nos étangs. De longues listes ont été publiées dans les Comptes rendus des deux sessions par M. Maugeret, d'après l'herbier Delort ; et par M. G. Gautier, qui, aux découvertes de ses compatriotes Pourret, Delort, pour ne nommer que les plus connus, a ajouté ses découvertes person- nelles, accumulées pendant de longues années. Dans cet article seront omises les plantes portées dans les listes susmentionnées, à moins qu'il ne s'agisse de signaler un habitat nouveau de plantes intéressantes par elles-mêmes ou par leur rareté dans la région toute maritime qu'est la nôtre. Je ne puis ici passer sous silence les noms de dévoués colla- borateurs, fidéles et intrépides compagnons de mes courses : le frére Jonas, botanophile officinal de vieille date, et le frére Septimin-Donat, prosélyte de vocation récente, dont les goüts se sont développés au contact des nótres. Nos champs d'herborisation ont été particuliérement les col- lines calcaires de la commune, appartenant, ainsi que la Clape, au crétacé inférieur, et qui s'avancent dans les étangs entre Sigean, La Nouvelle et La Palone (ces collines sont appelées ici simplement la Garigue) ; les garigues de Portel, village situé au nord-ouest de Sigean ; Sainte-Lucie, si renommée et si connue, la patrie des Statice; la plage de l'ouest depuis La Nouvelle jusqu'à La Franqui, station balnéaire adossée à la falaise de Leucate (la partie de cette plage qui s'étend de La Nouvelle jusqu'au delà de Jugnes porte le nom significatif de Joncasse). Nous emploierons donc, pour abréger, les noms de Joncasse et Garigue. Toutes nos récoltes ne sont pas encore étudiées: le temps, autant que les documents, nous fait parfois défaut, et nos corres- pondants ont plus que nous à satisfaire. Pourtant je leur dois WE, "D SENNEN. — HERBORISATIONS AUX ENVIR. DE LA NOUVELLE (AUDE). 495 beaucoup et je suis heureux de leur réitérer ici ma profonde et bien affectueuse reconnaissance. Ranunculus Baudotii Godr. var. fluitans GG. et var. terrestris GG. — Fossés de la plage. ` Clematis Flammula (1) et Cl. maritima. = Cap de Roc. C. maritima var. stenophylla Heldr. — Garigues de Mattes Nigella damascena var. minor Boiss. — Rec de l'Aygue. Papaver somniferum. -- Sainte-Lucie, blés. P. Roubiœvi Vig. — Route de Fitou à Salces. Glaucum corniculatum Curt. v. aurantiacum Martr. — Sainte-Lucie, blés. Fumaria capreolata var. albiflora Hamm. — Frescati. — — var. speciosa Hamm. — La Palme, vignes. F. officinalis var. pycnantha Loret et Barrandon. — "Vignes entre Sainte-Lucie et Gruissan. F. micrantha Lag. — Sainte-Lucie, Frescati, vignes. F. parviflora Lamk var. glauca Jord. — Frescati, vignes. Platycapnos spicatus Bernh. var. ochroleucus Lge. — Vignes au Rec de l'Aygue. Cette forme microphylle m'a paru tout à fait semblable au P. Echan- die Pau, que je possède d'Espagne. Cardamine pratensis. — Robine de Narbonne et prairies maritimes de Sainte-Lucie et de Gruissan. C. hirsuta. — Garigue, versant du Rieu. Sisymbrium Columna Jacq. var. stenocarpum К. et Е. — Vignes à Sigean. — — s.-var. villosissimum DC. — Voie ferrée, vignes de la plage. S. fugax Lag. — Talus de la gare. Cette plante me parait une forme du S. Irio. La plante de La Nouvelle est en tout semblable à celle que je possède d'Espagne. Stenophragma Thalianum Celak. var. pusilla E. Petit. — Terrains de la gare. Alliaria officinalis Andrz. — Le Lac, prés Sigean. B | (1) Les espéces dont le nom d'auteur n'est pas indiqué sont de Linné. 426 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. Conringia orientalis Andrz. — Sainte-Lucie, vignes. Diplotaxis Erucastrum G. et G., erucoides DC. , tenuifolia DC., mura- lis DC. et viminea DC. — Sont C. dans les vignes, les talus. A lui seul, le D. erucoides DC. couvre littéralement le sol, et fleurit loute l'année, Surtout de l'automne à l'été. D. viminea DC. var. præcox Lge. — Garigue. Eruca permixta Jord. — Vignes de la plage. E. stenocarpa Boiss. — Mattes, talus et champs. Raphanus Landra Moretti, forme glabre et forme hérissée. — Voie ferrée. | Cakile maritima Scop. (formes communes et forme C. æyyptiaca Gtn.). — Plage. Rapistrum Linneanum Boiss. et Кеш. var. glabrum Cariot et var. hirsutum Car. — Sainte-Lucie, blés. Cardaria Draba Desv. var. dunensis R. et F. — Sidriére de Fitou, au bord de l'étang. Lepidium latifolium. = Près le cours inférieur du Rieu. L. graminifolium var. polycladum Jord. et var. mixtum Jord. — Garigue. Hutchinsia maritima R. et F. — Joncasse; Gruissan; ile de l'Aute. H. diffusa R. et F. — Joncasse ; Gruissan. Carrichtera Velle DC. — Sainte-Lucie, champ (abbés H. Coste et Soulié, les Fréres). Adventice. Clypeola lapidicola Jord et Fourr. — Cap de Roc. C. psilocarpa Jord. et Fourr. — Garigue, prés la grotte. C. levigata Jord. et Fourr. — Garigue à Jugnes. Alyssum Jonasianum Coste et Sennen. Forme de l Alyssum maritimum Lamk, croissant dans les terrains fermes et hors des sables mouvants de la plage. Plante amie des talus abrités et des coteaux exposés au midi; frutescente à la base, trés rameuse, à rameaux suffrutescents inférieurement, relativement denses; tige trés feuillée inférieurement. Feuilles trés sinueuses; inégale- ment sillonnées par la nervure médiane, plus ou moins spatulées, ordinairement larges au sommet. Grappe fructifére peu allongée, à corymbes floraux denses, violacés, ainsi que les tiges. Silicules de l'Alyssum maritimum. Plante glabrescente. — Hab. : Talus herbeux à Frescati. reest "` SENNEN. -- HERBORISATIONS AUX ENVIR. DE LA NOUVELLE (AUDE). 427 Draba verna s.-sp. D. glabrescens R. et F. var. rubella R. et Е. — Talus de la Garigue vers le Rieu. Capparis spinosa. — Jugnes, pentes dela Garigue exposées au sud. Reseda alba var. maritima J. Müll. — Voie ferrée. R. platystachya R. et F. var. longipes R. et F. — Frescati. R. myriophylla Ten. — Friche à Frescati. R. lutea var. vulgaris J. Müll. s.-var. hispidula J. Müll. — Voie ferrée. — - var. stricta J. Müll. s.-var. mucronulata Caruel. — Le Lac près Sigean. Cistus albidus. — Forme ordinaire et variété à fleurs blanches. Cap de Roc, sur la vigne de M. Seignerie. C. salvifolius var. apricus (C. apricus Timbal). — Méme habitat, et garigues de Mattes. Helianthemum pilosum Pers. var. lineare Pers. — Rec de l'Aygue. Fumana Barrelieri R. et Е. — Rec del'Aygue; garigues de Mattes où il est plus abondant que le F. viscida Spach (Helianthemum glutinosum Pers.). F. levipes Spach var. levipes R. et Е. — Rec de l'Aygue. F. Spachii G. et G. var. ericoides Dun. — Garigue. Polygala rupestris Pourr. — Garigues de La Nouvelle, de Mattes, de la presqu'ile de Leucate. Une forme trés allongée et à feuilles plus étroites se trouve à l'ile de l'Aute. Frankenia pulverulenta. — Plaine de Sainte-Croix à Sigean; par-ci, par-là sur la plage de La Nouvelle et de Leucate, avec le F. hir- suta var. intermedia Boiss. Silene conica. — Voie ferrée. S. gallica L. var. agrestina Jord. et Fourr. — Frescati. — — var. minutiflora Jord. et Fourr. — Vois ferrée, vignes. S. muscipula L. var. arvensis Loscos. — Mattes, vignes. Tunica velutina Fisch. var. lævicaulis R. et Е. — Garigue, bord des étangs. Cerastium glomeratum Thuill. var. corollinum Fenzl., s.-var. con- fertum R. et F. — Gruissan, vignes. C. glutinosum Fries var. apetalum Fenzl. — La Palme. — — var. — Plante rougeâtre à rameaux raides étalés sur le sable. — Vignes à Gruissan. 428 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. Cerastium semidecandrum var. arenarium Ten. — Cap de Roc. Stellaria apetala Ucria var. major R. et F. — Cap de Roc. — - var. glabella R. et F. — Vignes de la plage. — — var. intermedia R. et F. — Même habitat. Arenaria conferta Jord. — Garigue. Buffonia tenuifolia. — Route de Fitou à Salces. B. perennis Pourr. — Garigue; Leucate; Mattes. Sagina maritima Don var. densa Jord. — Joncasse. S. ciliata Fr. var. ambigua Corb. — Joncasse, vignes. Spergularia azorica Lebel var. pedicellata Rouy. — Joncasse. S. marginata Kitt. var. angustata Clav. — Embouchure du Rieu. S. Dillenii Lebel var. confusa, etc. — Joncasse. S. urbica Nym. s.-var. glabrata et s.-var. glandulosa R. et F. — Bord des fossés, route de La Palme. S. nicœensis Sarato, deux formes. — Joncasse. . pinguis R. et F. — Joncasse, vignes. S. salsuginea Fenzl, variation. — Route de La Palme, terrains mari- times prés la station de Leucate; route de Fitou à Salces. S. atheniensis Aschers. var. decipiens Sarato. — Joncasse; routes de La Palme, de Fitou. л Tamarix africana Poir. — De Sigean au Lac. Le Tamarix gallica atteint ici de grandes proportions et devient un grand arbre : aussi est-il fréquemment planté le long des routes. Hypericum perforatum var. microphyllum DC. — Voie ferrée entre la halte de La Palme et Leucate. Malva Martrini Rouy ? — Leucate, bord des champs. . ambigua Guss. var. subcymosa Rouy. — Пе de l'Aute; voie ferrée. . ambigua Gus. var. microphylla R. et F. — Station de Leucate, champ. . nicœensis All. — Rues de La Nouvelle, Jugnes. . parviflora. — La Palme, champ. . microcarpa Desf. — Jardin Castan, prés le Rieu. Lavatera trimestris. — Trouvé à Fleury, le 2 juin 1892, par MM. l'abbé Coste, Mouret, frère Augustin et frère Sennen. Althœa officinalis var. corsica Fouc. et Мапа. — Tiges moins épaisses S SS SE SENNEN. — HERBORISATIONS AUX ENVIR. DE LA NOUVELLE (AUDE). 429 que dans le type, élancées, simples; feuilles à nervures très pro- noncées, les inférieures obtuses, les supérieures aigués, à dents étroites, moins profondes; fleurs plus longuement pédonculées. Plante trés veloutée et colorée, nullement verte. — Hab. : marais à Frescati sur les bords du Rieu. A. hirsuta. — Garigue. Linum strictum var. cymosum G. et G. et var. alternum Pers. — Ga- rigue. L. reflexum Ait. (forme du L. narbonense). — Plante basse à ra- meaux couchés, trés feuillés; fleurs en corymbe serré. Différe de celui de l'ile de l'Aute. — Garigue. Geranium molle var. supinum Foucaud et Jouss. — Tiges appliquées sur le sol, raides, à entre-nœuds plus espacés que dans le type; feuilles plus petites, plus profondément divisées; calice moins poilu; pétales plus colorés. — Hab.: Halte de Sainte-Lucie et toute l'ile; voie ferrée; Garigue. — C'est la seule forme de la ré- gion. Erodium' petreum Willd. — Se présente sous divers aspects, à feuilles plus ou moins poilues et cendrées, à divisions ultimes plus ou moins courtes. Certaines formes refleurissent en automne. — Ga- rigue, entre l'usine Parazols et Frescati. E. romanum L'Hérit. — Route à Portel; Sigean; Frescati; abords de la station de Leucate. E. pimpinellifolium Sibth. et E. dissectum Rouy. — Cultures. E. Jacquinianum Fisch. et Mey? — Joncasse, vignes. E. moschatum L'Hérit. — Terrains du Port. E. malacoides Willd. var. subtrilobum Jord. — Usine Parazols. — — var. — Plante trés grisàtre des lieux secs; forme réduite, spé- ciale à la région. Garigue exposée au midi et cultures. E. chium Willd. var. microphyllum Rouy. — Ile de Sainte-Lucie, bord des chemins, talus. E. cuneatum Viv. — Entre le Rec de l'Aygue et Jugnes. E. murcicum Willd. — Vignes de Sainte-Lucie; voie ferrée entre la halte de La Palme et Leucate. E. littoreum Lém. var. platyphyllum Rouy et var. microphyllum Rouy. — Robine de Narbonne, talus du chemin de hallage, vers le Salin. E. maritimum Smith. var. ? — Garigue. 430 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. Tribulus terrestris var. macrocarpus Rouy et var. brevispinosus Rouy. — Joncasse; Gare; Cap de Roc. Ruta chalepensis Vill. (R. angustifolia Pers.). — Garigue. Rhamnus Alaternus variétés: obovata Rouy, picenensis Magnier, pro- strata Boiss., etc. — Garigue; ile Sainte-Lucie. Cneorum tricoccum L. — Il abonde sur notre Garigue, tandis qu'il ne parait pas dans celles de Béziers, ni dans celles de Nissan. Les escargots recueillis sur le Camélée sont trés amers. Genista argentea Noulet (Argyrolobium Linneanum Walp.). — Ga- rigue; Mattes. Ulex parviflorus Pourr. var. recurvatus Willk. — Mattes. Ononis ramosissima Desf. et var. major Rouy. — Joncasse. O. reclinata var. minor Moris. —- Bord de l'étang de Sigean, au col de Massou. O. antiquorum var. transiens Rouy. — Garigue. O. minutissima var. calycina Willk. — Garigue; presqu'ile de Leu- cate. Anthyllis cytisoides. — Un jeune pied sur le bord de la route de Fi- tou à Salces. Medicago leiocarpa Benth. — Garigue. M. orbicularis Al. var. pilosa Benth. — Sigean, aux cabanes. M. tribuloides Desv. var. uncinata Rouy. — Garigue. — - var. rectiuscula Rouy. — Leucate, prés la station. . agrestis Ten. — Garigue. M M. littoralis Rhode var. longiseta et var. breviseta DC.— Voie ferrée, vignes. M . cylindrica DC. var. breviseta Rouy. — Cap de Roc. M. polymorpha Willd. var. gracillima Tin. et var. Reynieri Albert. — Voie ferrée, talus. M. pentacycla DC. var. longiaculeata Rouyet var. breviaculeata Rouy. — Sigean, aux cabanes. M. lappacea Desv. — Garigue. Melilotus macrorhiza Pers. var. paluster Koch. — Joncasse; Leucate. M. permixta Jord. — Joncasse, vignes. M. neapolitana Ten. var. macrocarpus Rouy. — Voie ferrée. M. elegans Salzm. — Garigue, au Rec de l'Aygue. —— à ENNEN — HERBORISATIONS AUX ENVIR. DE LA NOUVELLE (AUDE). 431 M. sulcata Desf. var. angustifolia Willk. et s.-var. humilis Rouy. — Garigue; Frescati, cultures. — — Deux belles formes : Joncasse et voie ferrée, parmi lesquelles M. leiospermus Pomel? Trifolium micranthum Viv. — Route de La Palme. T. glomeratum, T. suffocatum, T. resupinatum, T. tomentosum. — Frescati et Jardin Castan. T. incarnatum var. stramineum Rouy. — Un seul pied, vigne de M. Seignerie à Cap de Roc. Psoralea bituminosa var. plumosa Rchb. s.-var. ovata Rouy. -- Voie ferrée à Cap de Roc. Bonjeania hirsuta Rchb. var. prostrata Rouy. — Garigue à Jugnes. Dorycnium gracile Jord. — Joncasse, prairie maritime. Lotus corniculatus var. crassifolius Ser. — Joncasse. L. pedunculatus Cav. var. salinus Rouy. — Joncasse. L. tenuis Kit. — Plage de Sainte-Lucie. Astragalus hamosus. — Garigue. А. monspessulanus. = Colline près Frescati. Vicia amphicarpa Dorthes var. pseudo-angustifolia Rouy. V. lutea var. hirta Loiss. et s.-var. violascens Rouy. — Joncasse; cap de Roc. V. Pseudocracca Bert. var. littoralis Rouy. — Plaine de Sainte-Croix, à Sigean. , — — var. ambigua Rouy. — Champ au pont du Rieu. V. perennis DC. — Prairies maritimes à Jugnes. Lathyrus ciliatus Guss. — Garigue prés Jugnes. L. setifolius. — Garigue au Rec de l'Aygue. Hedysarum humile var. lgve Rouy. — Garigues de Mattes dans la com- mune de Portel. Coronilla minima var. lotoides Rouy. — Garigue: Hippocrepis glauca Ten. — Garigue. Н. multisiliquosa ou très grande forme de ГН. ciliata Willd. — Vigne de M. Seignerie à cap de Roc. Prunus spinosa. — Deux formes: l'une à rameaux fleuris et feuillés en méme temps; l'autre fleurie avant les feuilles, pédicelles plus courts, étalés, plus étroits. — Garigue à Jugnes. 432 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. Poterium microphyllum Jord. — Coteaux de Sigean près le Rieu. Myrtus communis et var. microphylla Willk. et Lge. — Garigues de Portel à Mattes (MM. les abbés H. Coste et Soulié, et les Fréres). Telephium Imperati. = Garigue à Frescati, à Jugnes, au Rec de l'Aygue. Paronychia argentea Lamk. — Mémes habitats et Cap de Roc; La Palme; Leucate, etc. P. nivea DC. — Cap de Roc. Mesembryanthemum cristallinum. — Joncasse, vigne. — RR. . Saxifraga tridactylites. — Garigue du côté de Sigean. Daucus Gingidium et var. — Falaises de la presqu'ile de Leucate; vole ferrée à Cap de Roc. Orlaya maritima Koch. avec la forme 0. cretica Salzm. — Voie ferrée entre la halte de La Palme et la station de Leucate. Caucalis daucoides et C. leptophylla. — Frescati. Torilis nodosa Gtn. — Toute la Garigue, tandis que le T. arvensis Gren. (T. helvetica Gmel.) est rare. Ridolfia segetum Moric. — Portel à Mattes, champs. Seseli tortuosum. — Frescati. S. montanum. — Garigue. Petite forme aux garigues de Mattes. Bupleurum fruticosum. — Sainte-Lucie, rochers. B. rigidum. — Frescati, friche; Mattes, garigues. B. tenuissimum. — Embouchure du Rieu. B. glaucum Rob. et Cast. — Robine de Narbonne; garigues de La Nou- velle, de Portel à Mattes, de Leucate, de Fitou. Cette espéce est trés répandue dans toutes nos garigues. — — maritimum. — Forme beaucoup plus élevée, à feuilles plus amples, plus longues et plus élargies; rameaux moins raides, formant avec l'axe un angle plus petit, et plus allongés. Forme des prairies maritimes, abondante au bord de l'étang de Sigean en face le col de Massou. Scandix australis L. — Garigue au Rec de l'Aygue. — RR. Echinophora spinosa L. — Petites dunes entre Cap de Roc et Leucate; plage de la Franqui; mélé à l'Eryngium maritimum L. sur les sables avoisinant la voie ferrée, et au Medicago marina L. Trois espéces peu communes autour de La Nouvelle. Lonicera implexa Ait. — Jugnes; Mattes. SENNEN. — HERBORISATIONS AUX ENVIR. DE LA NOUVELLE (AUDE). 433 Rubia peregrina var. intermedia G. et G., petite forme couchée. — Ga- rigue; friches à Sigean. Galium maritimum. — Quelquefois à inflorescence très compacte. Cette espèce abonde dans tous les terrains incultes des coteaux. A la Clape, en 1892, je l'ai recueilli à fleurs jaunes et à fleurs rou- geátres. G. elongatum Presl. — Grande et belle forme à feuilles trés larges, bien différente de tout ce qui m'a été communiqué sous ce nom.— Fossés prés la route au Rieu. | G. setaceum Lamk. — Rochers, au Rec de l'Aygue. — Espèce rare, qui n'a guère été observée en dehors de la Provence; Loret et Bar- randon la mentionnent à Roquebrun dans la vallée de l'Orb. Nous ne pensons pas que celte espéce ait encore été indiquée dans VAude, pas plus que Thelygonum Cynocrambe, Parietaria lusi- tanica, et le rarissime Asplenium glandulosum Lois., que j'ai eu la bonne fortune de découvrir dans l’aridité de notre Garigue. G. anglicum Huds., plusieurs formes. — Garigue. G. spurium var. Vaillantii G. et G. — Haie, voie ferrée. X G. Moureti Sennen (G. vero X rigidum) Sennen. — Recueilli en juin 1892, entre l'Hospitalet et Rouquette à la Clape; j'étais en compagnie de mon excellent ami, M.F. Mouret, tet de M. Marty, tous deux membres de la Société botanique de France. Cette Ru- biacée croissait sur un talus entre les parents présumés. Elle a le port plutót du G. rigidum Vill. et l'inflorescence du G. verum dont elle porte les fleurs jaunes. Vaillantia muralis. — Garigue. Crucianella maritima. — Les deux plages. — R. C. angustifolia. — Garigue. Centranthus ruber DC. = Rochers prés le cimetière; Cap de Roc. Valerianella echinata DC. — Cultures. V. discoidea Lois. — Jardin Castan, champs. Cephalaria leucantha Schr. — Sigean, bord des chemins. Scabiosa maritima. — Variété de petite taille, à feuilles grisátres, très velues. Tussilago Farfara. = Éboulis de la falaise à la Franqui. Phagnalon sordidum DC. — Cap de Roc, rochers. Conyza ambigua DC. et Erigeron canadensis. — Par-ci, par-là, au bord des chemins, cultures. T. XLVII. (SÉANCES) 28 434 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. Aster Tripolium L. — Varie pour la grosseur des capitules et pour le port, souvent couché. — Terrains maritimes. A. acris. — Garigues de Mattes. A Sainte-Lucie, les corymbes sont trés polycéphales et leurs rameaux trés divariqués. Bellis perennis et B. silvestris Cyr. — Diverses formes à Sainte-Lucie ; à Sainte-Croix prés Sigean; à Mattes, garigues. Senecio vulgaris var. denticulatus Koch. — La Franqui, vignes du pied des falaises. Artemisia gallica Willd. diverses formes et А. densiflora Viv. — Jon- casse; plaine Sainte-Croix; étangs. Leucanthemum pallens DC. — Garigues de Mattes. Pinardia coronaria Less. — А la forme ordinaire est mêlée une autre forme à feuilles plus découpées et à fleurs jaunes. — Jon- casse, vignes; La Franqui ; Sigean. Matricaria Chamomilla. — Vignes. — RR. Anthemis mixta. — Usine Parazols. — RR. A. Cotula. — Champs, au Rieu. Santolina squarrosa Willd. — Garigue. Achillea Ageratum. — Joncasse. — RR. Asteriscus spinosus Godr. et Gren. — Forme polycéphale et micro- céphale au bord des étangs, talus, garigue. Inula crithmoides et І. viscosa. — Abondants; plage et Garigue, talus. I. helenioides DC. — Garigue au Grand Levat. I. graveolens Desf. — Mattes. Helichrysum decumbens Camb.? — Plante trés petite, couchée, à glo- mérules de fleurs petits. Garigue de la presqu'ile de Leucate. Micropus erectus. — Mattes. Evax pygmœa Pers. — Bord de l'étang de Sigean en face le col de Massou; garigue; presqu'ile de Leucate. Calendula parviflora Raf. — Voie ferrée. Echinops Ritro var. — Feuilles trés blanches en dessous, capitules moyens, d'un trés beau bleu. — Sigean, bord des chemins. Galactites tomentosa Mœnch. — Voie ferrée entre Sainte-Lucie et Gruissan. Silybum Marianum Gta. — Frescati; Sigean. Onopordon illyricum. — Routes; Garigue. = CC. SENNEN. — HERBORISATIONS AUX ENVIR. DE LA NOUVELLE (AUDE). 435 Notobasis syriaca Cass. — Frescati, champs. Picnomon. Acarna. — Abonde dans toutes les garigues et les champs secs des environs. ` Cirsium echinatum DC. — Nous ne l'avons jamais rencontré à Sainte- Lucie; mais il n'est pas rare sur notre Garigue; Sigean, friches ; Leucate, près la station; de Fitou à Salces. Carduus pycnocephalus, forme normale et forme naine. — La plante de La Nouvelle, de Leucate, de Moux, diffère du C. pycnocepha- ү Аў, Centaurea corbariensis. Fre t et 2, Appendices des bractées supérieures de l'involucre. = Fic. 3, 4, 5. Appendices des bractées inférieures. — Fig. 6, 7. Akènes. — Ес. 8. Appendices des braciées du C. Jacea (pour comparaison). — Fie. 9. Appendice des bractées du C. nigrescens (pour comparai- son) (1). lus de Montpellier et de Béziers. Ses feuilles sont laineuses en dessous ainsi que les tiges, et les fleurs sont bien moins colorées. Centaurea coRBARIENSIS Sennen. D'après M. l'abbé Coste, c'est une forme qu'on doit placer entre С. amara L. et C. serotina Bor. Plante à tiges étalées ou ascendantes, (1) Je remercie notre obligeant confrère M. Gagnepain, qui a bien тойа dessiner avec une grande exactitude les organes figurés ci-dessus et grossi 3 à 4 fois. (Ern. M.) 436 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. plus ou moins ligneuse. Réduite dans la Garigue, elle peut atteindre 35 centimètres sur les talus plus meubles. Feuilles inférieures pennati- partites ou tripartites, plus ou moins allongées embrassantes, sessiles, oblongues aiguës, parfois portant deux dents à la base. Capitules entou- rés de feuilles, oblongs. Bractées entièrement scarieuses, lancéolées, très aiguës, bordées ordinairement de cils délicats plus longs que leur largeur. Fleurs d'un beau rose, celles de la circonférence à tubes lon- guement rayonnants. Quoique je n'aie trouvé que peu de fruits, je ne puis croire à un pro- duit hybride. Hab. — Garigues de Portel à Mattes, oü il recherche les gazons et les suintements; talus dans les vignes d'un ruisseau descendant des ga- rigues. Centaurea paniculata. — Garigue, au Grand Levat. — RR. C. intybacea Lamk, avec la forme C. leucantha Pourr. et des formes à capitules sphériques et à capitules oblongs avant l'anthèse; à feuilles à segments étroits ou à segments bien élargis. On trouve aussi des pieds à tiges décombantes et non dressées comme dans la forme normale : ce qui m'a d'abord fait croire à un produit hy- bride. J'ai même distribué quelques pieds sous le nom de C. Lassalleana Sennen = (C. asper X intybacea)? On trouve aussi des pieds à pédon- cules réfléchis avant l'anthése : ce sont des capitules gros et sphériques, ressemblant aux capitules de la forme C. leucantha Pourr. En conclu- sion, s'il n'y a pas intervention du C. aspera L., qui surplombe des corniches de la falaise sur les C. intybacea, il doit y avoir croisement entre l'espèce de Pourret et l'espèce de Lamarck, sinon ïl faudrait con- clure que le C. intybacea Lamk est trés variable, ce que je n'ai encore lu dans aucune Flore. Ni à Sainte-Lucie, ni à l'Aute, je n'ai remarqué toutes ces formes. Hab. — Éboulements argilo-caleaires de la falaise à La Franqui, presqu'ile de Leucate. C. collina. — Jugnes. — - var. leptocephala Coste et Sennen. Diffère du type par les capi- tules oblongs et plus petits, à écailles calicinales plus allongées, à épines plus appliquées. Peut-étre est-il au C. collina L. ce que le C. praetermissa Martr.-Don. est au C. aspera? — Talus prés Frescati, talus à Sigean vers Mattes. С. praetermissa Martr.-Don. — Sigean. Rare dans la région, tandis que le C. aspera y est commun. C. algeriensis Coss., deux formes. — Frescati, friches. му S SENNEN. — HERBORISATIONS AUX ENVIR. DE LA NOUVELLE (AUDE). 437 C. melitensis. — Garigue; Leucate; Fitou; Sigean... X C. Pouzini DC. (C. calcitr. X aspera) G. et G. — Коше de Sigean ; route de La Palme. Plante rare ici, tandis qu'elle est si commune à Montpellier et à Béziers. X C. GAUTIERIANA Sennen (C. calcitr. X melitensis) Sennen. Plante trés rameuse, à rameaux intriqués, tige et feuilles quelque peu aranéeuses. Feuilles inférieures pennatipartites; les moyennes semi- embrassantes auriculées, non décurrentes. Capitules hérissés de trés fortes épines jaunes, droites, scarieuses à la base, formant un angle moins grand que celui du C. Calcitrapa, à peu prés égal à celui que forment les épines des C. melitensis avec l'axe. Fleurs jaunes longue- ment dépassées par les épines involucrales. Hab. — Plage de La Nouvelle, bord d'un chemin. X C. Помлтглмл Sennen (C. paniculato X intybacea)? Tiges ligneuses à la base, rameuses, tombantes ou dressées, glabres partout. Rameaux terminées par deux, trois capitules développés, les autres avortés à l'aisselle des feuilles. Capitules petits ovales-oblongs; fleurons non rayonnants, pâles. Bractées calicinales aigués ou obtuses, Scarieuses au sommet et terminées par sept à onze cils appliqués. Hab. — Leucate à La Franqui, éboulis de la Falaise. X C. CosrEANA Sennen (C. aspera X algeriensis) Sennen. Tige tomenteuse, peu rameuse, dressée. Feuilles inférieures lyrées- pennatipartites, à sinus large et arrondi. Rameaux ouverts de 45°. Capitules jeunes terminés par un faisceau d'épines peu divergentes. Bractées calicinales terminés par trois ou cinq épines; les inférieures trés petites, les trois terminales voisines du C. algeriensis. La tige et les feuilles sont du C. algeriensis Coss.; les fleurs plutót du C. as- pera L. Hab. — La Nouvelle à Frescati, friches. Microlonchus salmanticus DC. et une forme trés voisine du M. lepto- lonchus Pomel. — Frescati, talus. Cnicus benedictus. — Jardin Castan. — RR. Leuzea conifera DC. — Garigue à Jugnes et à Frescati ; Mattes. Stehelina dubia DC. — Garigues de Mattes. — RR. Carlina lanata. — Mattes, friches. Catananche cerulea. — Frescati; Mattes, Cichorium Intybus, fleurs violettes.— Route de Fitou à Salces.: 438 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. Cichorium divaricatum Sch. — Garigue; les cabanes de Sigean; de Fitou à Salces. Hedypnois cretica Willd. et H. tubœformis Ten. — Garigue. H. polymorpha DC. et formes H. monspeliensis W., H. mauritanica W., H.raghadioloides W. -- Robine de Narbonne, talus du che- min de halage. Je n'ai jamais tant vu d'Hedypnois que dans les environs de La Nouvelle. Rhagadiolus stellatus DC. — Frescati. — RR. Thrincia hirta Roth. var. arenaria DC. -- Sigean à Sainte-Croix. T. hispida Roth. — Garigue; Frescati. T. tuberosa DC. — Frescati; garigues de Sigean et de Mattes. Urospermum Dalechampit Dest, et U. picroides Desf. — Garigue et ailleurs. Tragopogon australis Jord. et T. stenophyllus Jord. — Robine de Narbonne (forme); Garigue ; les Cabanes. Taraxacum gymnanthum DC. — Garigues; talus des chemins : La Nouvelle, Sigean, Leucate, Fitou. T. Neyrauti O. Deb. — Mattes, prés la Bergerie. Lactuca ramosissima G. et G. (L. Grenieri Loret), L. Bauhini Loret, L. saligna, L. perennis var. cichoriifolia G. et G., L. tenerrima Pourr. — Garigue. Sonchus tenerrimus et variétés ou hybrides. — Cultures ou talus de la plage, des chemins, de la Garigue. — CC. Picridium vulgare Desf. et Pterotheca nemausensis. Cass. — Partout. Les rosettes tendres de ces deux espéces, ainsi que celles du Chon- drilla juncea, du Lactuca tenerrima et des Taraxacum sont bonnes en salade. Crepis recognita Hall. fil. — Garigue. — CC. Andryala lyrata Pourr. (A. ragusina L.). — Voie ferrée entre la halte de La Palme et la station de Leucate. Scolymus maculatus. — Rec de l'Aygue; Mattes; Sigean; Frescati, etc. Xanthium strumarium et X. macrocarpum DC. — Sigean et Portel, vignes. Phyteuma orbiculare. — Ile de l'Aute. — RR. Campanula Erinus. — Garigue. Erica multiflora. — Garigues à Mattes. Asterolinum stellatum Link. — Garigue. Санин SENNEN. — HERBORISATIONS AUX ENVIR. DE LA NOUVELLE (AUDE). 439 Fraxinus excelsior var. australis G. et G. et F. oxyphylla Bieb. var. rostrata G. et G. — Frescati; bords des cours d'eau. Phillyrea angustifolia. — Sainte-Lucie; Mattes, garigues. ‚Р. latifolia. — Garigue, près Jugnes. — RR. Vinca media Link et Hoffm. — Haie à Jugnes. Vincetoxicum nigrum Mœnch, feuilles étroites. — Grand Levat. Erythrœa latifolia G. et G. et E. Centaurium. — Prairies maritimes. Chlora imperfoliata var. lanceolata Fouc. — Joncasse. Convolvulus Soldanella L. (à La Franqui), C. arvensis, petite forme, C. althœoides, C. linearis DC. et C. lineatus. — Voie ferrée; Garigue. Anchusa sempervirens. — Château du Lac, haies. Alkanna tinctoria Tausch. — Garigue entre Cap de. Roc et La Palme. Lithospermum hispidum 9 piquant. — Presqu'ile de Leucate sur la Garigue. Echium pyrenaicum Desf., E. pustulatum Sibth., E. plantagineum. — Garigue; route de Sigean; Frescati. E. arenarium Guss. — Terrains avoisinant le port. Echinospermum Lappula Lehm. — Vignes de Sigean. Cynoglossum cheirifolium et C. pictum. — Garigue. Asperugo procumbens. — Le Lac. Heliotropium curassavicum. — Partout, autour de La Nouvelle. Lycium mediterraneum Dun. — Haies à Jugnes. Solanum nigrum var. induratum Boiss. — Garigue exposée au midi. S. villosum Lamk et S. miniatum Willd. — Garigue, cultures. Datura Stramonium L. — Cultures de la Garigue. Verbascum Thapsus var. australe Franch. — Garigue. Antirrhinum pseudomajus Rouy. — Rochers près Frescati. Linaria Cymbalaria Mill. — Frescati. L. spuria Mill. var. voisine du L. Toussainti Corb. — Sigean à Sainte- Croix. | L. arvensis Desf., L. simplex DC., L. supina Desf. — Cultures et voie ferrée. Veronica persica Pers. (V. Buxbaumii Ten.). RR.; V. didyma Ten.; V. hederœfolia. — Cultures. 440 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. Phelipœa cœsia Reut., sur l'Artemisia gallica Willd. — Sidriére de Fitou; les cabanes de Sigean. Lavandula Stechas. — Sables prés la voie ferrée à Cap de Roc. L. incanescens Jord. — Presqu'ile de Leucale; Garigue. Rosmarinus officinalis et R. laxiflorus De Noé. — Garigue; Portel à Mattes. Salvia Verbenaca var., S. horminoides Pourr. (non G. et G.), S. clan- destina, S. mixta O. Deb. — Robine de Narbonne; Sainte-Lucie; Garigue. . Lamium intermedium Fries. — Sainte-Croix à Sigean. Plante sem- blable à celle que j'ai de Suède. Stachys recta. — Rocher de la Garigue. Ballota nigra (feuilles très crispées), Phlomis Lychnitis, P. Herba- venti L., RR. — Garigue. Sideritis scordioides var. — Garigue. Marrubium vulgare var. apulum Ten. — Presqu'ile de Leucate. Scutellaria galericulata. — Robine de Narbonne. — RR. Brunella hyssopifolia C. Bauh. — Garigues de Mattes. Ajuga Iva Schreb. — Garigue. Cette espèce, ісі, ne parait presque jamais fleurie. On peut la recueillir toute l'année sur les versants du midi, mais en fruits seulement. Il en est de méme à Béziers. — — var. pinnatifida. Variété à feuilles vertes et pennatifides. — Ga- rigue de Sainte-Lucie. A. Pseudo-Iva Rob. — De Leucate à La Franqui, pieds trés fleuris au bord du chemin. Fleurs jaunes. Plantago Lagopus, P. lanceolata variété, P. albicans, P. Psyllium L., P. arenaria Waldst, et Kit. — Sables maritimes; Garigue. Statice serotina Rchb. formes, S. laxissima Rouy (près la gare), S. globulariefolia Desf., S. lychnidifolia Gir. et var. pseudoxyle- pis Gaut., S. Legrandi Timb. et Gaut., S. narbonensis Timb., Leg. et Gaut., S. Delorti Gren. (S. cuspidata Delort), S. confusa G. et G., nombreuses formes, S. Boissieri (sec. Gaut.), Gerar- diana Guss., S. duriuscula Gir. et forme voisine, S. virgata Willd, et formes, S. bellidifolia Gn., S. echioides, S. ferulacea, S. diffusa Pourr. : tous ces Statice figurent sur la plage comprise entre La Nonvelle et la presqu'ile de Leucate, et il faut ajouter le S. monopetala L. (Limoniastrum monopetalum Boiss.). араат SENNEN. — HERBORISATIONS AUX ENVIR. DE LA NOUVELLE (AUDE). 441 Plumbago europœa. — Frescati, escarpements; Sigean, talus. Dans les cultures on trouve Amarantus silvestris, Desf., A. Delilei Richt. et Loret, A. alôus, A. deflexus (A. prostratus Balb.), A. Bli- tum L. (A. ascendens Lois.). | Sur la plage оп au bord des étangs : Atriplex crassifolia С. А. М., A. rosea, A. laciniata, A. Halimus (haies), A. hastata, A. pro- strata Bouch., A. salina Wallr., A. patula; Obione portulacoides Moq. (variétés ou formes intéressantes), O. greca Moq.?, Beta mari- tima et B. Bourgæi Coss., Kochia hirsuta Nolte, Salicornia fruticosa, S. macrostachya Mor. et var. decumbens, S. radicans Sm. (S. sar- mentosa Duv.-J.), S. biennis Afzélius. Principalement dans les vignes ou autres cultures : Chenopodium ambrosioides, C. Vulvaria, C. album forme, C. murale, C. rubrum (Salin) RR.; Camphorosma monspeliaca (talus). Les terrains salés fournissent encore abondamment : Suœda fruti- cosa Forsk, S. maritima Dumrt. deux formes, S. splendens G. et G. (S. setigera Moq.), Salsola Kali et S. Soda. Au bord des fossés : Rumex pulcher L. var. hirtus G. et G., R. con- glomeratus Murr., R. crispus L.; et sur les garigues, R. intermedius DC. (R. thyrsoides G. et G.). Polygonum Roberti Lois. — Sable du Fort. P. maritimum L. — Sables de La Franqui. P. Bellardi All. — Vignes dela plage. — RR. Daphne Gnidium L.— Quelques rares pieds vers Frescati. Passerina hirsuta L.— Bords de la Robine de Narbonne et garigue de Sainte-Lucie. Aristolochia Pistolochia L. — Garigue. Euphorbia Chamæsyce L.— Roc de l'Aygue. E. Peplis L. — Sables de La Franqui ; entre La Palme et Leucate. E. platyphylla L. forme vivace, plus ou moins poilue. — Ile Sainte- Lucie, au Salin, fossés. E. polygalæfolia. — Ile de l'Aute. E. exigua et la forme retusa DC. — Garigue; Mattes; Leucate. — CC. E. falcata. — Sigean, champ. E. peploides Gn. — Talus де la Robine de Narbonne ; garigue de Sainte- Lucie. Plante peu connue. Sous le nom d'E. peploides Gn, il a souvent été distribué une forme basse de l'E. Peplus. = Cette 442 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. dernière espèce devient ici très grande dans les cultures, et elle y est très commune. Euphorbia Pithyusa. — Écluse de la Robine, talus d'un fossé. E. ararica Jord. — Bords du Rieu. E. provincialis Willd. — Écluse de la Robine, talus; voie ferrée vers Cap de Roc; Garigue à Cap de Roc. Les E. segetalis etla forme Pinea, E. Characias, E. nicæensis All., E. serrata, E. Para- lias v. ramosa, sont fréquents dans la commune. Mercurialis Huetii Hanr. et M. tomentosa, sont communs au Rec de l'Aygue, où j'ai rencontré un pied de M. Bichei Théven. (M. to- mentosa X annua), suivant le témoignage de M. Daveau. Le Duis (Buxus sempervirens) ne parait pas dans la Garigue; il est rem- placé par le Cneorum tricoccum, et à Mattes par le Myrtus com- munis. Urtica pilulifera. — Jugnes ; Sigean. Parietaria lusitanica. — Rochers, pentes pierreuses, au Rec de l'Aygue. Thelygonum Cynocrambe. — Rec de l'Aygue, avant d'entrer dans les vignes de M. Orte. Nos garigues оп! trés peu de Quercus Ilex et beaucoup de Q. cocci- fera. — La Nouvelle; Portel. Les seuls Platanes qu'on trouve à La Nouvelle sont dans la cour des Frères. [ls sont trés beaux et contredisent l'opinion répandue que cet arbre ne vient pas dans les terrains salés. Le Pinus halepensis Mill. est planté à Jugnes, à Frescati, etc. Juniperus Oxycedrus et J. phænicea. — Garigue; Mattes. Ephedra distachya. — Plage. Alisma Plantago var. lanceolata G. et G. — Fossés à Leucate. Tulipa gallica Lois. — Garigue; Frescati. Uropetalum serotinum Gawl. — Garigue à Jugnes et au delà du Rec de l'Aygue. Scilla autumnalis. — Garigue; Mattes. Ornithogalum narbonense, О. divergens, О. umbellatum. — Gruissan ; La Palme; Frescati. Allium compactum Thuill., A. multiflorum DC. (A. polyanthum G. et G.), A. roseum, A. oleraceum, A. pallens, A. moschatum (Garigue), se trouvent à Sigean ou à La Nouvelle. SENNEN. —— HERBORISATIONS AUX ENVIR. DE LA NOUVELLE (AUDE). 443 Asphodelus cerasifer Gay. — Très abondant sur la Garigue. La famille des Asparaginées est représentée раг l'Asparagus offici- nalis L., cultivé dans les sables maritimes, ой il vient trés bien; puis A. acutifolius, Ruscus aculeatus, Smilax aspera, S. mau- ritanica Desf. Romulea Columnae Seb. et Maur. — Ile Sainte-Lucie et garigues de Mattes (MM. les abbés H. Coste et Soulié, les Frères). — Nous ne pensons pas que cette minuscule [ridée att jusqu'ici été indiquée à Sainte-Lucie. Iris Chamairis Bert. et la variété 7. lutescens Desf. — Garigue. I. fœtidissima. — Bosquet de Sainte-Lucie. I. spuria. = Sidriére de Fitou, RR.; ile de ГАше., CC. Narcissus juncifolius Req. — Garigues de Mattes. — RR. N. Tazetta L. — Frescati. — R. Pancratium maritimum. — Sables près la voie ferrée entre la halte de La Palme et la station de Leucate. Ophrys aranifera Huds., O. arachnites Rchb., О. lutea Cav. — Ga- rigues de Mattes. 0. apifera Huds., O. tenthredinifera Willd. ? =Ê Cap de Roc, plage. Triglochin narbonense Sennen. Se sépare du T. maritimum, dont il parait une sous-espèce, par sa taille basse, par ses nombreuses tiges gazonnantes, ses épis courts, par sa fructification précoce, puisque nous l'avons recueilli fructifié aux premiers jours d'avril; mais c'est surtout en septembre qu'on le trouve en épis abondants. Ne serait-ce pas un hybride fixé du Т. Barrelieri Lois. et du T. maritimum ? | | Hab. — Joncasse des deux côtés de la voie ferrée, près La Nouvelle. T. Barrelieri Lois. et T. maritimum L. — R. Joncasse; bords de l'étang de Sigean au col de Massou. | Les eaux de La Nouvelle et de Sainte-Lucie nous donnent les espèces Suivantes : Potamogetum crispus, P. pectinatus var., Zannichellia pedicellata Fries, Zostera marina, Posidonia Caulini Kœnig (rejeté sur la plage), Ruppia maritima, Lemna minor, Callitriche platy- carpa Kütz., Typha angustifolia, Sparganium ramosum Huds. Sur la plage, les bords de l'étang de Sigean : Juncus multiflorus Desf., J. compressus Jacq., J. Gerardi Lois., qui sont assez rares; et très abondamment : `J. maritimus Lamk et var. acutus, Scirpus lit- 444 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. toralis Schrad., S. Holoschœnus, Schœnus nigricans, Carex extensa Good. (var. tortueuse, étalée), C. punctata Gaud. Cyperus olivaris Targ. — Infeste les vignes et les jardins à Rivesaltes ; voie ferrée. On y rencontre une forme à épillets sessiles, plus bruns et plus gros, C. olivaris var. compacta. Carex humilis Leyss. — Garigues de Mattes; la Clape. C. Halleriana Asso. — Garigue. Phalaris brachystachys Link et P. minor Retz. — Joncasse, vignes. — R. Anthoxanthum odoratum var. — Entre Gruissan et Sainte-Lucie. — RR. Crypsis aculeata Ait. — Embouchure du Rieu. Phleum Behmeri Wib. — Garigues de Mattes. Alopecurus agrestis. — Joncasse, vignes. — RR. Echinaria capitata Desf. — Garigue. Spartina versicolor Fabre. — Toute la Joncasse. Imperata cylindrica P. B. — Leucate. Phragmites isiacus Mabille et autres formes du P. communis Trin. — Fossés à la Joncasse. Agrostis filifolia Link var. narbonensis Malinv. — Plaine de Sainte- Croix à Sigean. L'Agrostis valentina Rem. et Schult, existe dans les sables de l'Orb à Bédarieux et à Hérépian, et a été distribué sous le nom de Polypogon littorale Sm. La plante de ces deux localités a été con- frontée avec les spécimens d'Espagne, de l'Institut de Montpellier, et trouvée identique. Sporobolus pungens Kunth. — Sables de la Blanqui; Joncasse et plus loin. Piptatherum caulescens P. B. — Rochers de la Garigue. Deschampsia media Rom. et Schult. — Garigues de Mattes. = R. Kæleria albescens DC. — Пе de l'Aute. — RR. Glyceria aquatica Wahl. — Robine de Narbonne. Schismus marginatus P. B. — Entre Sigean et le Rieu, embranche- ment de la route sur le jardin Castan. Melica Bauhini All. et M. major Sibth. — Jugnes. - d jr SENNEN. — HERBORISATIONS AUX ENVIR. DE LA NOUVELLE (AUDE). 445 Scleropoa Hemipoa Parl., S. maritima Parl. — Sables entre la halte de La Palme et la station de Leucate. 8. loliacea God. (Poa Huds.). — Robine de Narbonne, prés le Port. Vulpia bromoides Rchb. et V. Michelii Rchb. — Joncasse, vignes. Festuca spectabilis God. — Garigues de Mattes. — RR. Lolium rigidum Gaud., forme voisine du L. lepturoides. — Garigue à Jugues. Asplenium glandulosum Lois. (A. Petrarchæ DC.). — Rec de l'Aygue, rochers; cap de Roc, rochers. Espéce trés rare, signalée d'abord à la Fontaine de Vaucluse, puis dans l'Hérault. Equisetum Telmateya Ehrh., E. ramosissimum Desf. — Presqu'ile de Leucate à La Franqui. Chara recueillis dans les fossés de la plage de La Nouvelle et déter- minés par M. P. Hariot. Chara aspera Willd., et forme épaisse rappelant C. galioides DC., mais à anthéridies trop petites pour cette dernière espèces [Note de M. P. Hariot], C. hispida, C. polyacantha Al. Br. et var., C. intermedia Al. Br. et var., C. crinita Wallr., C. fœtida var. subhispida Al. Br. et Tolypella nidifica (Müll.). Nous pourrions ajouter une petite liste de Mousses, trés rares dans nos rochers, de Lichens et d'Algues, mais nous croirions abuser, pour cette fois, de l'hospitalité du Bulletin si bienveillant pour nous. Que celui qui préside à sa rédaction avec tant de dévouement, de tact et de savoir veuille bien agréer l'humble tribut de notre profonde reconnais- sance ! Et puisse ce modeste compte rendu, fruit de deux ans d'observation attentive et assidue, donner aux amis des fleurs qui séjourneront huit à quinze jours dans notre station balnéaire, le désir de visiter notre plage, n0s iles et notre Garigue, si bien partagées en plantes rares. M. Malinvaud présente à la Société des échantillons du Centaurea corbariensis décrit dans la communication pré- cédente, et il entre, au sujet de cette plante, dans les détails suivants : On remarquera, dit-il, sur les capitules des jeunes fleurs, les appen- dices des bractées inférieures, longuement et étroitement acuminées, 446 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1900. offrant presque l'apparence d'arêtes bordées de longs cils finement plumeux. Ce caractère, le plus marquant du C. corbariensis, est inéga- lement prononcé suivant les individus, et l'on pourrait par suite soup- conner une origine hybride ou métisse, d'autant plus que les akénes manquent dans la plupart des capitules, cependant on en trouve cà et là quelques-uns paraissant bien conformés et pourvus d'une courte ai- grette qui fait rentrer cette forme dans le groupe du C. nigra; elle en est peut-étre, selon nous, une variété remarquable et inédite(1), se pla- cant à cóté des autres variétés déjà connues, C. nigrescens, consimilis, Debeauxii, etc. Ce nouveau Centaurea, intermédiaire à plusieurs des espèces secondaires anciennement décrites, semble justifier la première opinion de Godron qui réunissait naguère sous le nom de C. vulgaris toutes les subdivisions des sections Jacea et nigra (2). En résumé, le C. corbariensis Sennen est une de ces formes ambi- gués, qu'on est obligé de classer provisoirement d'aprés les meilleures probabilités, mais sur l'origine et les véritables affinités desquelles il est sage d'attendre de nouvelles observations pour formuler un jugement définitif. (1) M. Gagnepain, ayant bien voulu se charger de faire des recherches dans les herbiers au sujet de cette plante, n'en a trouvé aucune dans les col- lections du Muséum qui püt lui être identifiée. (2) Cette opinion a été reprise récemment par M. Léveillé, dans son Mé- moire Sur les Centaurea de l'Ouest. de la France, 1898 (voy. l'analyse de ce Mémoire dans le tome XLV du Bulletin). SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1900. PRÉSIDENCE DE M. MALINVAUD, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, M. Drake del Castillo, président, et M. Boudier, premier vice-président se font excuser de ne pouvoir assister à la séance. En leur absence et celle des autres vice-présidents, M. Malinvaud, secrétaire général, prend place au fauteuil, et, s'adressant à M. le Dr Édouard Bornet, prononce les pa- roles suivantes : La suppléance que je suis appelé à remplir au fauteuil m'impose aujourd'hui, comme premier devoir, la tâche infiniment douce d'au- noncer à la Société la promotion récente de son éminent archiviste, M. le D" Édouard Bornet, au grade d'officier de la Légion d'honneur. Nul n'est entouré à un plus haut degré, dans notre Compagnie, de l'estime universelle et des affectueux respects de ses confrères. Nul aussi n'a plus prodigué à notre Compagnie, depuis nombre d'années, les marques d'intérêt et de dévouement ; nous lui en sommes profondément reconnaissants et si, par déférence pour son propre désir, nous ne l'ap- pelons pas une seconde fois (1), comme ce serait le nótre, au fauteuil de la présidence qu'il serait si digne d'occuper, nous sommes d'autant plus heureux de saisir l'occasion qui s'offre à nous de lui témoigner publiquement sous une autre forme notre vive gratitude en le félicitant ici chaleureusement, au nom de tous ses confréres, de la nouvelle dis- tinction dont il a été l'objet. Deux autres de nos collégues ont été promus à de nouveaux grades dans la Légion d'honneur. M. Louis Mangin, naguère savant collabo- rateur de notre Bulletin, a été nommé officier, et M. Emile Gallé, l'in- dustriel bien connu de Nancy, dont on admirait au Champ de Mars la remarquable exposition artistique, a été élevé à la dignité de comman- deur. | [n Nous applaudissons cordialement à ces promotions; notre Société se considère comme honorée elle-même lorsque de hautes distinctions sont décernées à ses membres les plus méritants. L'assemblée accueille ces paroles par les inarques d'une vive approbation, témoignant combien elles répondaient à un sentiment unanime. (1) M. le Dr Bornet а été président de la Société en 1882. 448 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1900. M. Lutz, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 14 décembre, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. le D' Maurice BouLy DE LESDAIN, 16, rue Emmery, à Dunkerque (Nord), présenté par MM. Fernand Camus et Dismier. DONS FAITS А LA SOCIÉTÉ (2* semestre 1900). Arcangeli, Tre casi di avvelenamento per Funghi. — Sulla tossicita del Pleurotus olearius. — I principali Funghi velenosi e mangerecci. — Sul Ranunculus cassubicus et sul R. polyanthemos L. Atsushi Yasuda, Studien über die Anpassung fühigkeit einiger In- fusorien an concentrirte Lösungen. Bonnet et Vidal, Sur le débourrement et la maturité des cépages. Bresadola, Fungi tridentini, fasc. XIV. Camus (Fr.), Étude botanique sur l'archipel de Bréhat (Cótes-du- Nord). — Muscinées de l'archipel de Bréhat. Chabert (A.), Notes sur les Rhinanthus et sur l'Agrostis borealis Hartm. Constantin et d'Hubert, La vie des plantes, fasc. I. Daguillon, Sur un chapeau anormal de Tricholoma nudum. Engler, Die natürlichen Pflanzenfamilien. Erganzungsheft, I. — Das Pflanzenreich. IV, 45. Musaceæ, von K. Schumann. Flahault, La végétation du Caucase d'aprés M. G. Radde. Fliche, Note sur un bois fossile de Madagascar. | Gibault, Catalogue de la bibliothèque de la Société nationale d'hor- ticulture de France. Gilardoni, Le Chéne de juin, notes complémentaires. Gillot, L'empoisonnement par les Champignons. Grand'Eury, Forét fossile de Calamites Suckowii. — Les Calamariées debout et enracinées du terrain houiller. — Sur les Fougéres fossiles enracinées du terrain houiller. — Sur les Stigmaria. ÉLECTIONS. , 449 Grand'Eury, Sur les troncs debout, les souches et racines de Sigil- laires. - Sur les tiges debout, les souches et racines de Cordaïtes. — Sur la formation des couches de houille. — Sur la formation des couches de stipite, etc. — Sur la formation des bassins carbonifères. Hiern, Catalogue of african Plants, collected by Welwitsch in 1853- 1861. Dicotyledones, part. IV. Holm, Studies in the Cyperaceæ, 3 broch, Husnot, Le dessin d'histoire naturelle. Langeron, Contribution à l'étude de la flore fossile de Sézanne. Martin (L.-A.), Une excursion à Jersey. Moore (Th.), Chlorocystis Cohnii. Ono (N.), Ueber die Wachstumsbeschlennigung einiger Algen und Pilze. Orton, The wilt disease of cotton. Pavillard, Éléments de biologie végétale. Raciborski, Parasitische Algen und Pilze Java's. Theil I. Ravaz, Les systémes de taille appliqués à la vigne. — Le Court-noué (premier Mémoire). — Quantité et qualité des produits de la Vigne. — et A. Bonnet, Sur le parasitisme du Phoma reniformis. Schrenk, Two diseases of red Cedar. Preliminary Report. Tassi, Le Proteacee. Vidal (Louis), Recherches sur le sommet de l'axe dans la fleur des Gamopétales. ` Wildeman (de) et Durand, Contributions à la Flore du Congo, t. I, fasc. 2. Woods, Stigmonose. Acta Societatis pro fauna et flora fennica, vol. XV. Bulletin de la Société académique de Laon, t. XXX. Bulletin of the Buffalo Society of Natural sciences, vol. VI, п" 2, Boletim do Museu paraense. Mémoires de l'Académie de Stanislas. Minnosota Botanical Studies. University of Toronto Studies, n" 1 et 2. Il est procédé, conformément à l'article 10 des Statuts, aux élections annuelles pour le renouvellement partiel du Bureau et du Conseil d'administration. Indépendamment T. XLVII. (séances) 29 450 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1900. du Président et des quatre vice-présidents, nommés pour un an, l'archiviste est arrivé cette année au terme de ses fonctions, il y est rééligible, et, par suite des décés, les membres du Conseil à élire sont au nombre de six. Aprés l'appel nominal des membres présents, dont les bul- letins de vote sont jetés dans Purne ой l'on avait déjà déposé ceux qu'on avait recus par correspondance, la clóture du scrutin est prononcée à cinq heures un quart, et le dépouil- lement, auquel il est procédé sous la direction de M. le Président, donne les résultats suivants : 7 bulletins étant déclarés nuls (1), le total des valables est de 156. M. Émile Boudier, premier vice-président sortant, est élu Président, pour l'année 1901, par 154 suffrages sur 156; M. Morot et M. de Seynes ont obtenu chacun une voix. Sont ensuite élus avec les suffrages ci-aprés : (1) Les 156 membres dont les votes ont été comptés sont : MM. Amiot (P.), André, Arbaumont (d', Arbost, Audigier, Avice (rk, Aznavour, Bach (abbé), Barnsby, Bazot, Belzung, Bertrand, Billiet, Blanc, Blottière, Bois, Bornait-Legueule, Bornet (Edouard), Boscq, Boudier, Bouvet, Boyer, Briosi, Brunotte, Buchet, Burnat, Camus (F.), Camus (G.), Carrière, Charras, Chevalier (Aug.), Chevallier (abbé L.), Cintract, Clos, Coincy (de), Comar, Comère, Constant, Costantin, Coste (abbé), Daguillon, Daveau, De- crock, Degagny, Delacour, Des Méloizes, Dezanneau (Ur), Dismier, Dollfus, Drude, Du Colombier, Duffour, Dumans, Durand (Eugène), Dutailly, Duval, Duvergier de Hauranne, Finet, Flahault, M"* Flahault, Fliche, Foucaud, Gadeau de Kerville, Gadeceau, Gagnepain, Gaillard, Galavielle, Gandoger (abbé), Gauchery, Gautier (Gaston), Gave (Pére), Genty, Gérard (C.), Gerber, Geze, Gibault, Gillot, Giraudias, Glaziou, Gomont, Gonse, Gontier (D'), Gre- cescu, Guédon, Guignard, Guillon, Guinier, Hannezo, Hariot, Harmand (abbé), Henry, Hérail, Héribaud, Hervier (abbé), Hua, Hue (abbé), Hy (abbé), Jac- zewski, Jadin, Jolyet, Jullien, Klincksieck, Lachmann, Lacroix, Lamarlière (G. de), Langeron, Lassimonne, Lecœur, Le Grand (Antoine), Legré (L.), Legué, Le Monnier, Léveillé (abbé), Lombard-Dumas, Lutz, Magnin, Maire, Malinvaud, Malo, Mége (abbé), Mellerio, Ménier, Michel, Morot, Motelay (L.), Motelay (P.), Mouillefarine, Mue, Mussat, Niel, Noblet (abbé), Olivier (Ern.), Ozanon, Pellat, Peltereau, Perrot, Petit (D"), Picquenard, Planchon (Louis), Poisson, Réchin (abbé), Rochebrune (de), Rolland, Rouy, Royet (D^), Saint- Lager, Schoenefeld (Mis de), Seynes (de), Thil, Touzalin (de), Villard, Vilmorin (Maurice de), Vilmorin (Ph. de), Vuillemin, Zeiller. Ener ÉLECTIONS. 451 Premier vice-président : M. Bureau, 154 suffrages; MM. Rouy et Cornu, chacune une voix. Vice-présidents : MM. AvicE, DurAILLY et Rapais, respective- ment avec 152, 151 et 148 suffrages. M. Cornu a obtenu 2 voix, MM. Bonnet, Daguillon, Perrot, Poisson, Rouy, Russell, Saint- Lager, Vuillemin, chacun une voix. Il y a sept bulletins blancs. Archiviste : M. le Dr Вовмет, réélu avec 155 suffrages; un bul- letin blanc. Membres du Conseil : MM. DRAKE DEL CASTILLO, Hue, Mavu- GERET, Мовот; J. de SEYNES, MAURICE DE VILMORIN, respecti- vement par 155, 153, 150, 155, 155 et 153 suffrages; MM. Edm. Bonnet, Boudier, Bourquelot, Finet, Guignard, Hariot, Perrot, Philippe de Vilmorin ont eu chacun une voix. П y a sept bulle- tins blanes. M. le Président proclame les élus. А la suite de ce renou- vellement partiel, le Bureau et le Conseil d'administra- tion se trouvent composés, pour l'année 1901, de la manière suivante : Président. M. Émile BOUDIER. Vice - présidents. MM. Éd. Bureau, MM. Dutailly, D' Avice, Radais. Secrétaire général. M. Malinvaud. Secrétaires. Vice-secrétaires. MM. Guérin, . MM. Bois, Lutz. Buchet. Trésorier. | Archiviste. M. Delacour. М. Éd. Borne. 452 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1900. Membres du Conseil. MM. Drake del Castillo, MM. Morot, Guignard, Prillieux, Hua, de Seynes, Hue (abbé), Van Tieghem, Ed. Jeanpert, Vilmorin (Maurice de), Maugeret, Zeiller. Sur la proposition de M. Malinvaud, la Société vote des remerciements unanimes à M. Drake del Castillo, président. sortant. — AT – — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Description d'une nouvelle espèce d'Ecobasidiwm pa- rasite de l'Asplenium Filix-femina; par M. E. Boudier (Bulletin de la Société mycologique de France, vol. XVI, 1900). « Exobasidium Brevieri Boud. Масша albe, hypophyllæ, non lutescentes, tenuiter membranacez, 2-3 mill. latæ, irregulares et sepe confluentes, ad marginem fibrillosæ, supra sub lente pruinosa, facile a malrice secedentes et eam non deformantes aut decolorantes, ex my- celio araneoso et basidiis clavæformibus sporiferis formats. Basidia irregularia, 30-40 u longa, 8-10 p. crassa, normaliter bispora, sed rarius uni vel trispora, intus granulosa dein vacua, sterigmatibus sat longio- ribus. Spor oblongæ aut oblongo clavatæ, sæpius curvatæ, albæ, intus irregulariter guttulosæ et granulosæ, 15-22 y. longe, 6-10 p late, mox promycelium et sporulas emittentes. Sub frondibus vivis Asplenii Filiz-femina, maculas albas formans, hinc et inde maculis fulvis aut fulvo-brunneis minutissimis intermixtis. In Arvernia (prope « Ambert ») legit D. Brevière cui dicavi. » Espèce voisine d’ Exobasidium graminicolum qui croit sur les feuilles de Graminées; ces deux espéces sont remarquables par ce fait qu'elles ne déforment pas les feuilles sur lesquelles elles vivent. Elles différent l'une de l'autre par l'habitat, le port et la dimension des spores. N. PATOUILLARD. Note sur le Tricholoma colossum Fr. et la place qu'il doit occuper dans les classifications; par M. E. Boudier (Bulletin de la Société mycologique de France, vol. XVI, p. 18). Le Tricholoma colossum Fries est muni d'un anneau membraneux trés manifeste dans le jeune âge, mais disparaissant assez vite; aussi cette espéce doit étre retirée du genre Tricholoma pour prendre place parmi les Armillaria, à cóté des Armillaria robusta et Armillaria rufa. Ce rapprochement a déjà été indiqué par Fries dans sa « Mono- graphia Hymenomycetum Sueciæ », où le Champignon est placé en ap- pendice à la suite des Armillaria; mais le mycologue suédois, n'ayant pas vu l'anneau, indique cependant que cette plante a tous les caractères des Tricholoma, ne pouvant pas prendre pour des vestiges de cet organe les petits flocons que l'on voit au sommet du stipe et qui en 454 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. effet ne lui appartiennent pas; aussi le maintient-il plus tard, dans ses « Hymenomycetes Europæi », dans ce dernier genre, et tous les auteurs qui se sont succédé depuis ont suivi ce classement, De nombreux spé- cimens recueillis à plusieurs reprises dans les bois de Pins des envi- rons du Mans montraient cet anneau, caduc il est vrai, mais trés ap- parent et analogue à celui de Г Armillaria imperialis. N. PATOUILLARD. Nouvelles espèces de Champignons de la Côte-d'Or; par MM. Saccardo et Fautrey (Bulletin de la Sociélé mycologique de France, vol. XVI, p. 21). Ce Mémoire renferme la diagnose d'un nouveau genre : Lejosepium Sacc. effusum, mycophilum, penetrans, læte coloratum. Hyphæ mycelii sparse, fertiles simplices vel furcatæ, assurgentes (?). Conidia oblonga, majuscula, continua, levia. Ce nouveau groupe diffère de Sepedonium, principalement par ses conidies lisses et oblongues; il ne renferme qu'une seule espéce, le Lejosepium aureum Sacc. et Fautrey, qui croit sur le chapeau d'une Agaricinée, vraisemblablement d'une Russule. Les autres nouveautés décrites dans ce Mémoire sont : Entyloma pustulo- sum sur feuilles de Potentilla anserina, Spherulina myrtillina sur feuilles de Vaccinium Myrtillus, Winteria intermedia de l'écorce de Pinus silvestris, Belonidium viridi-atrum sur le bois pourri du Chéne, PAyllosticta Asperule sur les feuilles languissantes d'Aspérule odorante, Phyllosticta eryngiana sur les feuilles d'Eryngium cam- pestre, Ascochyta ribesia sur les feuilles de Ribes nigrum, Septoria Valerianæ sur les feuilles de la Valériane dioique, Leptothyrium sub- tectum sur les rameaux languissants de Vaccinium Myrtillus, Marso- nia Fautreyana, sous-espéce de Marsonia Thomasiana, sur feuilles vivantes d'Evonymus europeus, Cylindrosporium epilobianum sur feuilles d'Epilobium hirsutum, Trullula (Cesatia) depressa sur feuilles mortes de Pinus Laricio, Ovularia epilobiana sur feuilles d'Epilo- bium hirsutum, Scolecotrichum ramularioides sur feuilles de Leersia oryzoides et enfin Sirodesmium marginatum sur troncs morts de Salix. N. PAT. Quelques Urédinées et Ustilaginées nouvelles ou peu connues; par M. R. Maire (Bulletin de la Société mycologique de France, vol. XVI, p. 65). | Puccinia (Didymopuccinia) Le Monnieriana n. sp. sur les feuilles vivantes de Cirsium palustre, espèce voisine des P. Asteris Duby et P. subtecta Rostr., bien distincte de la première par ses téleutospores REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 455 moins allongées, nettement étranglées au milieu, et de la seconde par son pédicelle moitié moins large. Endophyllum Valerianœ-tuberosœ n. sp. sur les feuilles, les fleurs et les tiges de Valeriana tuberosa à Gevrey Chambertin, qui paraît différer de l'OEcidium Valerianellœ Biv. Bernh. et se rapproche davantage des Œcidium Fediœ-olitoriœ Bals. et de Not. et Œcidium Fedie Magnus; cette espèce est intéressante par son évolution nucléaire toute spéciale : c'est en effet la seule Écidie con- nue oü les écidiospores ne contiennent à la maturité qu'un seul noyau, non par suite de fusion entre les deux noyaux de l'écidiospore jeune, mais par suite de dégénérescence, de chromatolyse d'un de ces noyaux. Œcidium Alaterni n. sp. sur les fleurs du Rhamnus Alaternus à Philippeville en Algérie. OEcidium Margueryanum n. sp. sur les feuilles vivantes de Senecio aquaticus. Uredo Enceliœ-tomentosœ n. sp., sur les feuilles vivantes d'Encelia tomentosa au Chili, diffère de l'Uredo du Puccinia Enceliœ Diet. et Holw. par ses urédospores de taille plus con- sidérable et ses sores surtout épiphylles. Urocystis sorosporioides Kör- nicke sur les feuilles de l'Hepatica triloba près de Messigny (Côte-d'Or), non encore signalé ni sur Hépatique, ni en France. Tuburcinia Trien- talis Berk. et Br., rencontré pour la première fois en France sur Paris quadrifolia dans la vallée du Suzon (Côte-d'Or). Tolyposporium Coc- conii Morini sur les feuilles de Carex Halleriana à Messigny et Val Suzon (Cóte-d'Or), n'était connu que de Lombardie sur Carex recurca. N. Par. Le Puccinia Chrysanthemi cause de la rouille du Chrysanthemum indicem L.; par M. E. Roze (Bull. Soc. mycol. Fr., vol. XVI, p. 88). L'auteur a cru devoir distinguer comme espèce particulière la Puc- cinie qui cause la rouille des Chrysanthèmes. Voici la diagnose de ce nouveau Champignon : Puccinia Chrysanthemi n. sp. Uredosporis in pulvillis hypophyllis vel raro epiphyllis, atro-fuscis, plus minusve echi- nulatis, maturis apodibus : 1* unilocularibus tuncque spharicis, ovatis ellipticis, piriformibus; 2* rarius bilocularibus vel pucciniformibus. /Estate aperto coelo, frigido tempore in hibernaculis. Teleutosporis tar- dissimis rarissimisque in Uredinis soris, fuscorubris, lævibus pediculis achrois : 1° unilocularibus, forma Uromycetum, tuncque ovatis, ellipticis vel piriformibus; Ze bilocularibus, forma Pucciniarum. In hibernaculis, extremo Decembre et mense Januario. In Chrysanthemo indico L. — Forte ab origine japonica. N. Par. 456 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Parasitische Algen und Pilze Java's (Algues et Champignons parasites de Java) : Première partie; par le Dr M. Raciborski. Batavia, 1900, in-8*, 39 pages. Ce Mémoire, préparé à l'Institut botanique de Buitenzorg, donne la description d'un certain nombre de genres et d'espèces nouvelles de Java, en même temps qu'une énumération de Cryptogames publiées ré- cemment sous forme d'exsiccatas. Il a trait à 50 espèces, dont 36 sont nouvelles, et à 5 genres également décrits pour la première fois : We- neda purpurea n. g. et sp., Polyphagus Nowakoskii, Woroninella vulcanica et Psophocarpi, Phytophthora Colocasiæ, Peronospora Maydis, Rhizocarpus Artocarpi, Elsinoe (5. n.) Canavallie, Anti- desme et Menispermacearum, Hyponectria Pandani, Læstadia Thec, Physalospora Hibisci, Telimena Erythrinœ n. g. et sp., Aldona nigra n. g. et sp., Puccinia Curculigo, Cronartium Kemangæ et Malloti, Dietelie Eviæ, Hemileiopsis (n. g.) Strophanthi et Wrightiæ, Œcidium Cinnamomi, Uredo Acori, Tectonœ, Dioscoreœ-filiformis, Chone- morphœ, Dioscoreæ alatœ et Dioscoreœ aculeatæ, Pachysterigma grisea, Ovularia Bixœ, Glœosporium Mangifere, Myxosporium can- didissimum, Septoglœum Arachidis, Ramularia Scævolæ, Eriodendri et Batatæ. Sur les 50 Cryptogames dont il est question, une seule Algue est décrite, c'est le Weneda purpurea appartenant à un nouveau genre, parasite des feuilles de Shorea Dyerii et trés voisin des Cephaleuros, dont il différe par la disposition du disque du thalle et par la forme des filaments qui portent les sporanges. Le genre Elsinoe présente des affinité étroites avec Magnusiella; il est foliicole et occasionne des déformations pathologiques. Les Telimena et Aldona sont également des Ascomycétes foliicoles. Quant à Hemileiopsis, il appartient à la famille des Urédinées et parait étre intermédiaire entre les Hemileia dont il a les urédospores et les Ravenelia dont il se rapproche par la forme des téleutospores, on n'y connait ni les écidies ni les spermogonies. P. Hanror. New or little known unicellular Algz I. Chlorocystis C€ohnii; par M. Georges Thomas Moore (Algues unicellulaires nouvelles ou peu connues) (in Botanical Gazette, XXX, aoüt 1900, рр. 100-112, 1 planche). Ce travail, fait au laboratoire eryptogamique d'Harvard University di- rigé par le distingué professeur Farlow, est relatif à une petite Algue parasite, trouvée pour la premiére fois par Wright, en 1876, sur les côtes d'Islande et nommée d'abord Chlorochytrium Cohnii. Reinhardt, — ^ REVUE DIDLIOGRAPHIQUE. 457 en 1885, créa pour elle le nouveau genre Chlorocystis, qui ne diffère du Chlorochytrium que par la présence d'un pyrénoide dans les chlo- rophores. Le Chlorocystis vit dans un grand nombre d'Algues telles que Urospora, Enteromorpha, Polysiphonia, Ascophyllum, dans les gaines gélatineuses des Schizonema ainsi que dans certains infusoires et hydrozoaires. M. de Lagerheim l'avait retrouvé sur les cótes de Suéde et M. Reinhardt prés de Sébastopol. Depuis on l'a revu sur le littoral de la France, au Groenland, et miss Whitting en a fait connaitre une nouvelle espéce, le Chlorocystis Sarcophyci parasite du Sarcophycus potatorum d'Australie (1893). Le Chlorocystis parait abondant sur les Enteromorpha en quelques localités des États-Unis, et c'est sur des échantillons recueillis à Lynn que M. Moore a pu l'étudier. Il a été décrit comme étant complètement recouvert par les cellules de la plante parasite, mais il parait aussi n'être souvent — aux États-Unis du moins — qu'attaché à la surface. Il ne serait donc dans ce cas qu'épiphyte. Deux sortes de zoospores, différentes par leurs dimensions, sont pro- duites par le Chlorocystis. Les unes sont sphériques et mesurent de 6 à Tu de diamètre ; les autres, quelquefois piriformes, ne dépassent guère de 2,6 à 3,5 p, mais le mode de formation est le méme dans les deux cas, sauf que les petites sont plus nombreuses. Elles prennent nais- sances les unes et les autres par divisions successives et possédent quatre cils, avec un seul chromatophore qui revét la base de la cellule. Elles s’échappent par une ouverture circulaire pratiquée au sommet ou à la face externe de la cellule; la piéce circulaire découpée dans la paroi de la cellule ne se détache pas toujours complétement et peut rester atta- chée, comme cela se passe dans quelques Chytridinées. E . Les zoospores de deux sortes nagent pendant un temps qui varie de quelques minutes à deux heures, mais M. Moore n'a jamais vu de con- jugaison se faire entre elles. Les grandes et les petites produisent des plantes absolument identiques. u Si une zoospore se développe à la surface de la plante nourricière, Ses cils disparaissent et une mince paroi gélatineuse se forme autour d'elle; le point rouge n'est plus visible et le pyrénoide devient plus proéminent. Quand, au contraire, la germination se fait dans l'intérieur, il se forme une petite pointe incolore qui pénétre entre les cellules et les repousse vers l'extérieur. Quand la germination a lieu sans contact avec la plante parasitée, les pointes prennent la forme de tubes et peuvent acquérir une longueur considérable. | Somme toute, les caractères que l'on a indiqués comme spéciaux à la Structure et au développement du Chlorocystis Cohnii n'ont pas toute l'importance qu'on y avait attachée. Le mode de formation des spores, 458 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. entre autres, est exactement le même que chez le Chlorochytrium Lemne. P. HARIOT. Forêt fossile de Calamites Suckowii. Identité spécifique des Cal. Suckowii Br., Cistii Br., schatzlarensis St., foliosus Gr., Calamocladus parallelinervis Gr., Calamostachys vulgaris Gr.; par M. Grand'Eury (Compt. rend. Acad. sc., 14 juin 1897). L'auteur a observé aux mines du Treuil, prés de Saint-Étienne, une forét fossile de Calamites Suckowii encore en place, à tiges dressées verticalement, attachées à leur base à des rhizomes aplatis munis à la fois de racines et d'écailles foliaires libres, dressées, carénées. Ces rhizomes se redressent en tiges verticales à leur extrémité, tandis que d'autres partent des articulations des tiges et donnent eux-mémes nais- sance plus loin à de nouvelles tiges dressées. Ces tiges ne paraissent pas avoir eu, autour de leur lacune centrale, une épaisseur de plus de 5 millimètres; c'étaient donc des plantes herbacées. A leur partie supé- rieure, probablement à la hauteur oü elles devenaient aériennes, ces tiges se rétrécissent, allongent leurs entre-nœuds et présentent des côtes plus étroites, prenant ainsi les caractéres des Cal. schatzlarensis et Cal. Cistii; quelques-unes, encore garnies de feuilles libres, s'identi- fient au Cal; foliosus. Les rameaux, tantót disposés en verticilles, tantôt isolés, et eux-mémes ramifiés irréguliérement, avaient été anté- rieurement décrits par M. Grand'Eury sous les noms d'Asterophyllites viticulosus et de Calamocladus parallelinervis. Avec ces rameaux, et ` encore attachés à eux, on observe de nombreux épis présentant les caractères du Calamostachys vulgaris, formés de verticilles de sporan- giophores sans interposition de bractées stériles, et rappelant ainsi les épis des Equisetum, avec lesquels l'ensemble de la plante présente, malgré des dissemblances importantes, de réelles affinités. R. ZEILLER. Sur les Calamariées debout et enracinées du terrain houiller. Sur les Fougéres fossiles enracinées du terrain houiller. Sur les Stégmaria., Sur les troncs debout, les souches et racines de Sigillaires. Sur les tiges debout, les souches et racines de Cordaites; par M. Grand'Eury (Compt. rend. Acad. sc., 2, 9, 17, 23 et 30 avril 1900). M. Grand'Eury a résumé dans ces différentes Notes les observations qu'il a pu faire pendant plusieurs années sur les plantes encore en place des couches houilléres de Saint-Étienne. Les Calamariées, Calamites, Arthropitys, Calamodendron, se présentent sous la forme de tiges d A Se „э WV REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 459 verticales, recourbées et rétrécies à leur base, et venant s'insérer sur des rhizomes traçants ; les Calamites cannœformis et Cal. pachyderma, entre autres, montrent, sur les tiges les plus fortes, hautes de 4 à 6 mètres, le bois secondaire caractéristique des Arthropitys, et avec ces tiges, enfouis sur place, on retrouve les rameaux d'Astérophyllites et les épis reproducteurs qui leur ont appartenu. Toutes ces plantes ont dà vivre le pied dans l’eau comme la plupart des Equisetum. Des Fougéres ont été également trouvées enracinées, tant Fougéres herbacées que Fougéres arborescentes; ces derniéres sont représentées parleurs tiges, les Psaronius, et ces tiges montrent souvent des cica- trices foliaires à peu de distance au-dessus de leur base, ce qui indique qu'elles ont vécu dans des eaux peu profondes. Les Névroptéridées, que l’auteur tient pour des Fougères malgré leurs affinités cycadéennes, sont représentées par de gros pétioles, les Aulacopteris, qui semblent partir tantót de tiges rampantes, tantót de bulbes caulinaires enracinés sur place. Les Stigmaria, que M. Grand'Eury distingue des Stigmariopsis ou racines plongeantes de Sigillaires, et qui paraissent avoir vécu dans des eaux plus profondes que celles-ci, se montrent fixés au sol sur toute leur longueur par leurs « appendices », dont l'interprétation morphologique a donné lieu à tant de discussions. L'auteur a vu fréquemment ces appen- dices se bifurquer à plusieurs reprises, se ramifiant ainsi par dicho- tomie comme les racines des Sélaginées, les derniéres ramifications, dé plus en plus fines, s'entrelacant mutuellement de telle façon qu'il n'est pas douteux que les Stigmaria aient vécu, ainsi qu'on l'a presque tou- ` jours admis, à la place méme ой on les observe aujourd'hui. Les Lépidodendrées enracinées sont rares dans les bassins du centre de la France, mais l'auteur soupconne les Acanthophyllites du terrain houiller du Gard de représenter les souches de quelque type de Lépi- dodendrées. Les Sigillaires se rencontrent plus souvent en place, sous la forme de tiges présentant sur une hauteur variable les cicatrices gémi- nées caractéristiques des Syringodendron, puis s'évasant vers le bas et se prolongeant par de grosses racines stigmarioides, courtes, du: type Stigmariopsis, qui pénètrent avec leurs ramifications dans la roche sous-jacente. Ici encore, on a affaire à des plantes ayant vécu sur un sol submergé, et les cicatrices propres des Sigillaires n'apparaissent que sur la portion aérienne des tiges. Enfin, les Cordaites paraissent également avoir vécu dans les mêmes conditions, les tiges d'un certain nombre d'entre eux présentant des raeines étagées, dont les plus inférieures s'enfoncent dans le sol sous- jacent, tandis que les autres semblent avoir été flottantes et n'avoir été que plus tard enfouies dans les sédiments. D'autres tiges de Cordaites 460 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. n'ont de racines qu'à leur extrème base, mais ces racines s'étalent d'abord horizontalement comme à la surface d'un sol submergé, pour s'enfoncer dans la roche à leur extrémité; en même temps elles se ra- mifient abondamment et avec une régularité qui atteste l'absence de charriage et de déplacement. П semble ainsi que les Cordaïtes aient vécu à la manière des Cyprès chauves des swamps de la Louisiane. R. ZEILLER. Sur les forêts fossiles et les sols de végétation du terrain houiller. Sur la formation des couches de houille. Sur la formation des couches de stipites de houille brune et de lignite. Sur la formation des bas- sins carboniféres ; par M. Grand'Eury (Compt. rend. Acad. sc., 21 mai, 5 et 18 juin, 16 juillet 1900). Dans ces quatre Notes, traitant d'une question plus géologique que botanique, l'auteur étudie les conditions dans lesquelles ont dü se former les couches de combustibles minéraux. ll constate la présence, dans le bassin de la Loire, outre des foréts fossiles reconnues sur divers points et à différents niveaux, de couches pénétrées de racines en place repré- sentant des fonds de marais, des sols de végétation arasés par les eaux, de sorte qu'il n'est resté que les souches et les racines, à l'exelusion des tiges. Les couches ainsi traversées par des racines ont dà, comme celles oü l'on trouve des tiges debout, se former sous une faible profondeur d'eau. D'autres dépóts, formés sous des profondeurs plus considérables, au moyens de matériaux venus de plus loin, sont trés pauvres en débris végétaux, et les quelques plantes qu'on y rencontre ne différent pas de celles des couches formées à faible profondeur, ce qui semble exclure l'idée d'une végétation de terre séche ayant vécu à plus grande distance et différente de la végétation marécageuse qui peuplait les bords du bassin. Certains sols de végétation sont recouverts d'un peu de houille formée de branches et de feuilles tombées sur place, et dans les intercalations terreuses des bancs de houille on observe souvent des racines en place; mais en général, la houille est formée d'éléments empilés à plat, flottés et déposés au fond des eaux. La houille s'est donc constituée au moyen de débris végétaux accumulés au fond d'un lac marécageux peu profond, les uns tombés sur place, la majeure partie transportée et flottée. Il en est de méme pour les combustibles d'àge secondaire et tertiaire, dont une petite partie est d'origine autochtone, et la plus grande partie d'origine allochtone, formée d'éléments transportés, aussi nettement stratifiés que la houille proprement dite. m 28 n REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 461 Ces dépôts se sont faits dans des bassins peu profonds, les sédiments déposés en eau profonde correspondant aux périodes d'affaissement ou d'effondrement du bassin et ne renfermant pas de charbon. Entre ces mouvements d'affaissement, les uns lents, les autres brusques, la forma- tion des couches charbonneuses marque les périodes de repos, attestées par la présence des foréts fossiles et des sols de végétation. R. Z. Note sur un bois fossile de Madagascar ; par M. P. Fliche (Bull. Soc. géol. Fr., t. XXVIII, pp. 470-472, 1 fig.). Le bois fossile en question provient du Sénonien des environs de Diego-Suarez; il offre la plus grande ressemblance d'aspect avec les bois fossiles de l'Infracrétacé de l'Argonne; il est, comme eux, phospha- tisé. C'est un bois de Conifére, ne montrant pas de couches annuelles discernables, formé de trachéides à ponctuations aréolées contigués, avec des rayons médullaires simples, formés de trois à huit files de cellules superposées. Il appartient au type Araucarioxylon, et l'auteur le dé- signe sous le nom spécifique d' Ar. madagascariense. R. Z. Contributions à l'étude de la flore fossile de Sézanne; par M. Maurice Langeron. Deux fascicules in-8^, de 27 pages avec 5 fig. et 4 pl., et de 42 pages et 5 pl. (Extrait du Bull. de la Soc. d'hist. nat. d'Autun, t. XII et XIII). M. Langeron a entrepris l'étude des types encore inédits dela flore paléocéne de Sézanne compris dans la collection du Muséum de Paris : il fait connaitre dans ce travail 38 espéces nouvelles, dont il donne d'excellentes figures phototypiques, accompagnées de descriptions pré- cises et de renseignements comparatifs établissant les rapports de cha- cune d'elles avec les formes fossiles ou vivantes les plus voisines; pour un certain nombre d'entre elles les rapprochements génériques sont en outre justifiés par des figures de feuilles actuelles, dont l'examen per- met au lecteur de constater sans doute possible l'identité des caractéres pris pour base de l'assimilation générique. Les Fougéres sont représentées par une seule espéce, que M. Lan- geron rapproche des Adiantum sous le nom d’Adiantophyllum, bien qu'elle diffère de la plupart des Adiantum vivants par ses folioles beau- coup plus grandes, ovales ou orbiculaires, à nervation anastomosée, rappelant quelque peu les frondes du Schaffneria nigripes, mais pa- raissant insérées sur un rachis commun. Les Monocotylédones ne comptent de méme qu'une espéce, une feuille trés analogue à celles de notre Tamus communis et que l'auteur décrit Sous le nom générique de Prototamus. | Aux Cupulifères appartiennent quatre espèces de Quercites, établies 462 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sur des feuilles entières, comparables à certaines formes actuelles de la Chine ou du sud de l'Asie; aux Morées, deux espèces de Proloficus; aux Lauracées, une feuille rappelant celles de certains Tetranthera de Manille, classée sous l'appellation générique de Tetrantheroidea; aux Ternstroemiacées, une feuille susceptible d'être rapportée au genre Sauraja, déjà signalé à Sézanne par le marquis de Saporta. Aux Malvoidées, déjà assez richement représentées à Sézanne, l'au- teur ajoute sept espéces nouvelles, dont l'une rentre dans le genre Grewiopsis; deux autres, confinant de trés prés aux Luhea, sont dé- crites sous le nom de Luheopsis ; deux autres genres nouveaux, Echi- nocarpeopsis et Elæocarpeopsis, le premier avec une espèce, le second avec deux espéces, sont établis sur des feuilles comparables respecti- vement à celles des Echinocarpus et des Elæocarpus; enfin une feuille de grande taille, à limbe chargé de poils rameux comme chez les As- trapæa, est décrite sous le nom d’Astrapæiles. Un nouveau genre, Scolopioidea, est établi pour une feuille trés sem- blable à celles de certaines Bixacées de l'Inde, du genre Scolopia. De méme le genre Spondiæcarpon, avec une espèce, est créé pour des fruits analogues à ceux du genre Spondias, de la famille des Ana- cardiacées. Les Rhamnées et les Ampélidées sont, représentées, d'une part par quatre Rhamnus et un Zizyphus nouveaux, d'autre part par deux nou- velles espéces de Cissus. M. Langeron rapporte aux Euphorbiacées un fragment de tige rappe- lant l'aspect de certaines Euphorbes, et décrit comme Euphorbiophloios, ainsi qu'une feuille, désignée sous le nom d'Alchorneites mallotoides à raison de sa ressemblance avec celles de diverses espéces d'Alchornea et de Mallotus. Les Acéracées sont représentées par six espéces d'Érables, dont l'une établie sur une samare, et les aulres sur des feuilles. La présence de ce genre à Sézanne est d'autant plus intéressante qu'il n'avait pas encore été observé à ce niveau, du moins dans les gisements européens. Deux de ces espéces ne semblent pas pouvoir étre distinguées de formes actuelles, à savoir l'Acer Pseudoplatanus et l'Acer letum ; une autre se rapproche visiblement des formes du groupe de l' Acer Opulus. Les Cornées comptent trois espèces, deux Cornus et un Marlea ; ce dernier genre n'avait pas encore été reconnu à l'état fossile. Enfin, il reste à citer une feuille d'Araliacée, qui parait appartenir au genre Oreopanax. L'ensemble de ces espèces se compose ainsi, comme l'avait. déjà constaté Saporta, d'un mélange de formes subtropicales ou tropicales et de formes tempérées, dont plusieurs appartiennent à des genres actuel- du é REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 463 lement indigènes, et dont quelques-unes même, en particulier parmi les Acer, se rapprochent plus ou moins des formes européennes. R. ZEILLER. Der Sinn der Mycorhizenbildung, eine vergleichendbiolo- gische Studie (La signification de la formation des mycorhizes. Étude de biologie comparée); par E. Stahl (Jahrbücher für wissens- chaft. Botanik, XXXIV, 539, 668). Leipsig, 1900. Cet important travail du savant professeur de l'Université d'Iéna est un des plus remarquables que l'on ait publié jusqu'alors, sur cette question si intéressante des mycorhizes. Après avoir donné un court aperçu des principales opinions émises sur leur signification et particulièrement sur le rôle attribué aux Cham- pignons symbiotiques dans la nutrition des plantes mycotrophes, l'auteur Se demande si les études comparatives sur la biologie de ces plantes ne constitueraient pas une méthode propre à obvier à l'incertitude régnante. Il pense qu'il serait ainsi permis de poser plus nettement les diverses questions du problème, De nombreuses observations faites sur des plantes des flores d'Allemagne, de Suisse et d'Italie, jointes aux recherches de ses prédécesseurs, lui ont montré qu'en dehors des Papavéracées, Fuma- riacées, Caryophyllées, Cypéracées et Polypodiacées, les mycorhizes sont extrêmement répandues dans toutes les familles soumises à son examen. Les plantes dont les racines portent toujours des Champignons, et. chez lesquelles cette symbiose parait absolument nécessaire, sont appe- lées mycotrophes obligatoires; celles chez qui ces formations sont plutôt accidentelles, et qui en présentent surtout quand elles végétent dans un sol riche en humus, peuvent être désignées sous le nom de mycotrophes facultatives. Les plantes non mycotrophes présentent avec les plantes mycotrophes obligatoires un cerlain nombre de différences, parmi lesquelles il faut citer, tout d'abord, une circulation d'eau plus active à travers les faisceaux libéro-ligneux. Leurs racines sont en effet fort développées et pourvues de nombreux poils radiculaires; à l'énergique transpiration des feuilles s'ajoute souvent la faculté de sécréter de l'eau liquide par les stomates aquifères. En outre, la plupart de ces plantes accumulent, comme ma- tériaux de réserve, de l'amidon, mais non du sucre; ce dernier est, dans ce cas, en trés faible proportion, et ce fait est favorable à la transpira- tion, car on sait que l’accumulation du sucre a pour conséquence le ralentissement de cette dernière fonction physiologique. Aux familles déjà citées, qui doivent étre rangées dans ce groupe, viennent s'ajouter les Mousses feuillées, les Préles, le Menyanthes, etc. 464 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Chez les mycotrophes obligatoires, les caractères dont il vient d'être question font complètement défaut ou bien, en tout cas, sont beaucoup moins accentués; dans cette catégorie viennent se ranger certaines Jungermanniées, les Ophioglossées, la plupart de nos Orchidées, beau- coup de Liliacées, de Gentianes, les Polygala, etc. | Le fait que les plantes mycotrophes transpirent moins que les autres, et sont par conséquent moins bien alimentées en sels nutritifs, fait pré- sumer que le Champignon symbiotique se rend utile à son hôte d'une manière capable de remédier à l'insuffisance de la transpiration : soit qu'il lui céde directement les sels bruts puisés dans le sol riche en humus, ou bien qu'il lui fournisse, sous forme de matiéres organiques, les produits résultant de l'assimilation de ces sels. M. Stahl incline en faveur de cette seconde hypothése, car les plantes mycotrophes sont en général beaucoup moins riches en cendres que les végétaux privés de mycorhizes. Le chapitre intitulé : Der Kampf um die Nährsalse » (La lutte pour les sels nutritifs) constitue la partie la plus originale du Mémoire. De l'abondance des mycorhizes chez les plantes vertes qui habitent les terrains riches en humus, on a conclu que cette symbiose présente sur- tout l'avantage de permettre à la plante mycotrophe de tirer parti de l'humus par l'intermédiaire du Champignon symbiotique. Cette maniére de voir ne satisfait aucunement l'auteur qui la remplace par l'hypothése suivante : L'humus des foréts, bruyéres, tourbiéres, etc., ne renferme pas seu- lement des débris de végétaux morts, mais encore de nombreux mycé- liums de divers Champignons trés avides de sels nutritifs, de telle sorte qu'il doit s'établir dans les sols riches en matières organiques une con- currence incessante entre les différents végétaux qui y croissent. Cham- pignons et plantes vasculaires cherchent à accaparer, chacun pour soi, les sels nécessaires; l'avantage doit se trouver d'ordinaire du cóté des Champignons mieux armés dans cette lutte pour l'existence. Leurs fila- ments mycéliens jouissent en effet de propriétés chimiotactiques dont paraissent dépourvues les racines des plantes vasculaires, d’où il ré- sulte que ces végétaux inférieurs sont capables d'aller à la recherche des sels nutritifs. Les plantes vasculaires à transpiration très active sont seules capables, dans les sols riches en humus, de lutter avec succès à l’aide de leurs propres moyens contre les Champignons; quant aux plantes à transpira- tion faible, elles ne peuvent subsister dans ces conditions que si elles peuvent exploiter pour ainsi dire les Champignons symbiotiques qu’elles hébergent à la surface de leurs racines, à l’intérieur de leurs tissus ou même de leurs cellules. o me REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 465 L'intensité du combat qui se livre entre Champignons et plantes vas- culaires, est démontrée facilement par les expériences suivantes : De jeunes plantules de Moutarde blanche ou de Cresson (fig. I et II, pp. 624-625) sont piquées dans de petits pots remplis de terre riche en humus, en ayant soin de tuer au préalable tous les filaments mycéliens par une exposition de cette terre à l'action de vapeurs d'éther et de chloroforme. Des exemplaires semblables sont plantés dans des vases identiques remplis de la méme terre non stérilisée. Au bout de quelques jours, il est facile de constater que le premier lot de plantes acquiert un développement beaucoup plus rapide, et cette différence en faveur des plantes qui n'ont pas à lutter contre les fila- ments mycéliens ne fait que s'accentuer plus tard. À la suite de ces expériences, M. Stahl établit une série de compa- raisons des plus attrayantes entre les plantes mycotrophes, parasites ou insectivores. Résumer un pareil chapitre constituant une impossibilité matérielle, nous en conseillons la lecture à tous ceux que passionnent plus spécia- lement les considérations biologiques. Terminons le trop rapide exposé d'un travail aussi substantiel par cette hypothèse du savant botaniste que chez les parasites, comme les mycotrophes, les premiers symptómes vers la disparition plus ou moins complète de l'indépendance du phé- noméne de nutrition (Lathrea, Monotropa et autres espéces sans chlorophylle) se sont manifestés par l'utilisation d'autres végétaux (Champignons ou plantes supérieures) comme moyens intermédiaires d'acquisition de sels nutritifs; la perte de la chlorophylle et par cela méme de la faculté assimilatrice ne serait que la conséquence ultérieure de l'établissement définitif d'un semblable état de choses modifiant ainsi profondément les conditions biologiques de la végétation de ces plantes. ÉMILE PERROT. Recherches sur l'emploi de lhydroxylamine comme Source d'azote pour les végétaux; par L. Lutz (Comptes rendus du Congrès des Sociétés savantes. Paris, 1899). Impr. na- tionale. Tirage à part, pp. 1-11; Paris, 1900. Dans un précédent travail, l'auteur avait constaté que les amines de grandeur moléculaire peu élevée peuvent servir comme source d'azote pour les végétaux et sont capables d’être assimilées directement ; l'hy- droxylamine se comporte-t-elle de la méme manière vis-à-vis des plantes, telle est la nouvelle question quise pose. Les expériences ont porté sur des germinations de plantes Phanérogames, sur l'Aspergillus niger et sur le Penicillium glaucum, en se mettant le plus possible à l'abri des T. XLVII. (séances) 30 466 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. diverses causes d'erreur. « Les plantes refusent obstinément de se déve- lopper en présence de l'hydroxylamine employée comme seule source d'azote ». Interprétant ce résultat, M. Lutz pense que l'on doit élever un doute sur la valeur de l'hypothèse de Bach, d'après laquelle le pro- blème de la réduction des nitrates dans les plantes se résumerail dans Vaction de l'aldéhyde formique sur l'acide azotique ; par réduction il se formerait de l'hydroxylamine qui, en présence de l'excès de l'aldéhyde formique formé dans la feuille, donnerait dela formaldoxime, el celle-ci par simple transposition moléculaire se transformerait à son tour en formiamide, point de départ de la synthèse des matières azotées des végétaux. Il semble en effet que rien ne s'oppose à ce que les plantes végètent normalement en présence de l'hydroxylamine, et par consé- quent ne puissent l'utiliser directement pour la synthèse des albumi- noides, mais il ressort de ces expériences de M. Lutz que cette utilisa- tion est impossible. ÉMILE. PERROT. Beitræge zur Wachstumsgeschichte der Bambusgew:e- chse (Recherches sur le développement des Bambous); par K. Schibata (Journ. of the College of Science, Imperial University Tokyo, Japon, XIII, 3, 1900, pp. 427-496, avec 2 planches). Dans ce consciencieux Mémoire, l'auteur décrit la constitution ana- tomique de diverses espèces appartenant aux genres Phyllostachys, Arundinaria, Dendrocalamus, Bambusa, qu'il accompagne d'excel- lentes figures. Il s'attache de plus à l'observation minutieuse de la migration des substances de réserve et de leur emmagasinage dans les différentes parties de la plante (rhizome, jeunes pousses, etc.) aux différentes époques de leur croissance. En résumé, il résulte de ses recherches : 1* Que l'amidon est la principale substance de réserve des paren- chymes du rhizome et de la racine; la proportion de cet amidon ne diminue pas en hiver; mais, à l'époque de l'apparition de la nouvelle pousse, on constate une augmentation indubitable de la quantité d'ami- don dans les portions avoisinantes du rhizome. 2° Le glucose est la substance hydrocarbonée servant à la croissance de la pousse, il s'emmagasine provisoirement dans les entre-nœuds dont la croissance est achevée. 9* Le saccharose que l'on trouve dans les parenchymes du rhizome et de la tige est un produit dérivé de l'amidon, ce qui était à prévoir. 4* Dans les pousses à croissance rapide, les matières albuminoides se décomposent en grande quantité, et l'on constate une abondante forma- tion de tyrosine. Cette substance est employée lentement et difficile- ment pour la régénération des albuminoides, et sa présence peut étre r – — |«ir REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 467 constatée pendant longtemps; l'asparagine, au contraire, est utilisée rapidement, aussi ne la rencontre-t-on que dans les parties en voie de formation active. 5° Le tanin ne se manifeste que chez quelques pousses ou rejets et les matières grasses ne jouent aucun rôle dans la nutrition. 6° Le phosphore, le chlore, le potassium et le magnésium sont mis en réserve; la magnésie est principalement localisée dans les tubes criblés. 1° Les substances minérales, dans les pousses à croissance rapide, émigrent du rhizome vers les tissus en activité de développement. 8° Les nitrates du sol sont vraisemblablement déjà transformés еп combinaisons organiques dès leur passage dans la racine et le rhizome. 9* La solubilisation de l'amidon et sa migration vers les parties éle- vées peuvent se continuer en dehors de l'époque de la croissance, et le transport de ces matériaux peut se faire par l'intermédiaire des voies aquiféres. Ём. P. Beitræge zur Morphologie der Gymnospermen. III, Em- hryogenie von Cephaltotaxus Fortunei (Contributions à la morphologie des Gymnospermes, UI: Embryogénie du Cepha- lotaxus Fortunei); par M. W. Arnoldi (Flora, Bd 87, Heft I, pp. 46- 63, 3 planches, 1900). Les points plus particulièrement mis en évidence dans ce travail sont les suivants : 1° La structure de l'assise de recouvrement ou Deckschicht de lar- chégone. Les noyaux de celte assise renferment dans le jeune àge un seul nucléole, puis ce nucléole se fragmente en un grand nombre de согриѕсшез. Ces corpuscules nucléolaires sortent du noyau, se répandent dans la cellule et, aprés s'étre appliqués contre la membrane qui la sépare de l’oosphère, finissent par la traverser; l'auteur pense que ces oder < Hofmeister's Kör- perchen » in der Eizelle der Abictineen ? (Contributions à la Morphologie des Gymnospermes, IV. Qu'est-ce que les « vési- cules germinatives » ou « corpuscules de Hofmeister » de l'oosphére des Abiétinées)? par M. W. Arnoldi (Flora, Dd 87, Heft II, pp. 194- 204, une planche, 1900). Hofmeister a découvert, dans l'oosphére des Coniféres, des corps arron- dis qu'il a interprétés comme des éléments figurés qu'il a appelés vési- cules germinatives (Keimblüschen). Strasburger paraissaitavoir démontré que c'étaient en réalité de simples vacuoles protéiques. Goroschankin seul a cherché à mettre en évidence leur analogie avec des noyaux. Le présent travail de M. W. Arnoldi vient démontrer que ces corps sont des formations figurées et quelle en est l'origine. Chez les Pinus Cembra, montana, Peuce et chez l'Abies sibirica, voici ce qui se passe. Les noyaux de 1” « assise de recouvrement » (Deckschicht) émigrent dans le protoplasma de l'oosphére. Ces noyaux tout d'abord éprouvent des modifications : ils grossissent un peu, leur chromatine dégénère et se transforme en une substance métaplastique; ils possédent plusieurs REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 469 nucléoles. Puis ils perdent leur contour régulier, émettent des prolon- gement amiboïdes et viennent s'accoler à la paroi de l'oosphère. Enfin un des prolongements amiboïdes pénètre dans l'oosphère, et le noyau tout entier y passe en s'étranglant. | Après cette migration les cellules de l' « assise de recouvrement » se trouvent donc démunies de noyaux. Ces cellules énucléées sont par- fois résorbées ; il en est souvent ainsi chez le Pinus Cembra et, comme dans ce cas l'assise est stratifiée, ce sont les cellules sous-jacentes qui remplacent simplement les cellules mortes. Plus ordinairement les cellules énucléées ne meurent point et leurs noyaux disparus sont remplacés par ceux des cellules endospermiques avoisinantes. Et c’est ce qui explique pourquoi les cellules de l’assise de recouvrement en arrivent à être plurinucléées. Quant aux noyaux émigrés dans l’oosphère, ils dégénèrent de plus en plus. Leurs nucléoles s'évanouissent, et le noyau forme une sphère homogène, de 16 à 20 p de diamètre, plus réfringente que le protoplasme environnant. Tout d'abord localisés à la périphérie de la cellule, ils se répandent bientôt dans son intérieur. Au début, ils sont toujours isolés, mais ne tardent pas à se rassembler par couples ou par groupes plus nombreux. Dans leur intérieur apparaissent des corpuscules dont la na- ture est encore inconnue. Enfin tous ces noyaux en voie de dégénéres- cence sont progressivement résorbés pendant que l'embryon se déve. loppe. : Chez le Dammara australis, l'auteur n'a pas observé ces migrations du noyau tout entier. Ici il parait simplement y avoir émission de corps nucléolaires qui passent de la Deckschicht dans l'oosphére, comme cela а lieu chez le Cephalotazus, chez le Ginkgo et le Cycas. | Le résultat, vraiment très nouveau, de cet intéressant Mémoire est que P c assise de recouvrement » de l'oosphère lui transmet ses noyaux, et cela trés vraisemblablement dans le but de lui fournir des matériaux nutritifs destinés à la formation de l'embryon. L. V. Die Vermehrung der Sporangien vom Cinkgo biloba L. (La multiplication des sporanges du Ginkgo biloba L.); par M. Lad, Celakowsky (QEsterr. bot. Zeitschrift, 1900). M. Celakowsky a étudié des fleurs femelles de Ginkgo qui présentaient trois ou quatre ovules (au lieu de deux). Ces ovules étaient remarquables en outre en ce qu'ils étaient pédonculés et non sessiles. La course des faisceaux démontre, d'aprés lui, qu'on a affaire à deux paires d'ovules (l'une transversale et l'autre médiane) et non point à quatre ovules ré- sultant du dédoublement d'une seule paire primitive. Des monstruosités analogues avaient déjà été observées. 470 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Il a constaté aussi, et ceci est plus nouveau, la multiplication des sacs polliniques. Certaines; étamines, principalement à la base des épis, pos- sèdent trois et même quatre sacs polliniques. Оп voit la singulière ana- logie avec l'étamine des Cycadées. Ces anomalies, auxquelles;la découverte des anthérozoides donne un intérét d'actualité, mettent en évidence la parenté du Ginkgo avec le type ancestral à sporanges nombreux, d'oü ont sans doute dérivé les Gymnospermes. Louis VIDAL. Recherches sur le sommet de l'axe dans Ia fleur des Gamopétales; par М. L. Vidal, avec 18 figures dans le texte et quatre planches (Grenoble, Allier fréres, 1900). L'axe n’entre-t-il dans la constitution du pistil qu'en tant que support des feuilles carpellaires, ou bien participe-t-il directement dans certains cas à la formation du gynécée ? Telle est la question que l'auteur s'est proposé de trancher, en s'adressant àla fois à l'organogénie, la morpho- logie comparée, l'histologie, la tératologie méme. Une premiére partie du travail est réservée à l'étude histologique de l'ovaire d'un certain nombre de genres appartenant aux principales fa- milles des Gamopétales. Elle est la préparation nécessaire et indispen- sable à la seconde partie, dans laquelle les résultats obtenus sont groupés et exposés avec la plus grande netteté. Au point de vue morphologique, l'axe chez les Gamopétales prend, d'aprés l'auteur, une part presque constante à la formation du pistil, et .cela de deux façons : tantôt en s'élevant au centre dela fleur pour y former des cloisons ou des placentas (axe intraovarien), tantót au con- traire en se creusant en une coupe réceptaculaire ou ovaire infère. Entre autres preuves de la valeur partiellement caulinaire de l'axe, l'au- teur cite d'une part l'appendice intrastylaire des Primulacées oü l'al- longement de l'axe se fait d'une façon normale, et d'autre part les fleurs à prolifération centrale où le méme phénomène se produit d'une façon anormale. Àu point de vue physiologique, le sommet de l'axe peut étre appelé à remplir diverses fonctions. En premier lieu, dans le eas d'ovules basi- laires ou fixés sur une colonne centrale, il peut se charger de diriger les tubes polliniques, soit en se transformant en un tampon de tissu conducteur qui s'abouche avec le style (Labiées, Borraginées, Convol- vulacées), soit en s'allongeant et pénétrant à l'intérieur de ce dernier (Primulacées, Lentibulariacées). En second lieu, dans le cas de pla- centation axile, l'axe est assez souvent hypertrophié. Ses cellules sont alors gorgées de substances de réserve destinées à nourrir les ovules REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 474 (Éricacées, Solanées, etc.). Enfin il n'a qu'un rôle passif et de peu de valeur dans la constitution du fruit. Dans les Solanées et les Vacciniées il contribue cependant à la forma- tion de la pulpe, et dans les fruits drupacés et capsulaires, il forme une partie centrale non épaissie qui permet la facile séparation des noyaux ou des coques. En terminant son travail, l'auteur s'est proposé de voir si les résultats obtenus permettaient quelque application à la systématique. Nous ne signalerons, sous ce rapport, que le rapprochement de l'Empetrum et des Éricacées, en particulier des Vaccinium; celui des Convolvulacées et des Labiées; les affinités des diverses Caprifoliacées entre elles et avec l'Adoxa Moschatellina. La conclusion générale qui découle de ces recherches est donc celle-ci : l'axe floral a pris secondairement chez les plantes supérieures une part importante à la constitution du pistil. Chez les Dipsacées et les Composées, Phanérogames les plus haute- ment différenciées, le carpelle, dit l'auteur, est réduit à ne former que le style; il est devenu un organe insignifiant. Le, sommet de l'axe a usurpé sa place et son rôle. Laxe a supplanté le carpelle. P. GUÉRIN. Xenia, or the immediate effect of pollen, in Maize (La Xénie, ou l'effet direct du pollen, dans le Mais); par H.-J. Webber (U.-S. Department of Agriculture, Division of vegetable physiology und pathology, Bulletin n° 22. Washington, sept. 1900, 77 pages, 4 planches). ` Après avoir rappelé les récents travaux de de Vries, Guignard, Na- vaschine et Correns concernant la double fécondation, l'auteur expose les expériences de croisement entreprises par lui et consistant à féconder avec le pollen de Maïs à grains colorés des variétés de Maïs à grains blancs. Toutes causes d'erreur étant éliminées, autant que possible, l'expéri- mentateur interprète de la façon suivante les résultats obtenus : « La xénie, dit-il, n'est quelquefois pas visible, les grains restant les mêmes que ceux des parents. Dans ce cas, le noyau secondaire du sac embryon- naire s'est développé peut-être sans fécondation. Cela n'est-il pas possible puisqu'il y a bien pour l'embryon des cas de parthénogénèse ? « D'autre part, il n'est pas improbable que parfois le second noyau générateur, bien qu'entrant dans le sac embryonnaire, ne parvienne pas à s'unir avec les deux noyaux polaires. Dans un lel cas, il peut être capable de former un fuseau et de se diviser séparément, le noyau secon- 472 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. daire du sac embryonnaire formé par l'union des deux noyaux polaires se divisant aussi de son cóté. S'il en était ainsi, il se serait alors formé dans le protoplasme du sac embryonnaire des noyaux de deux caractéres distinets, les uns provenant de la division du noyau secondaire, les autres de celle du second noyau générateur. Si l'on admet que des amas de noyaux d'origine distincte prennent ainsi naissance librement dans le cytoplasme du sac embryonnaire, cela n’explique-t-il pas les bigarrures que présentent les grains? - » Si les noyaux restent au contraire groupés chacun de leur côté, une moitié de l'endosperme ressemble à l'un des parents, et l'autre moitié au second parent. » Si l'on compare les faits avec ce qui se passe chez les animaux, il n'y a rien d'extraordinaire à ce que le second noyau générateur se divise sans se fusionner avec le noyau secondaire, et ce serait là l'explication de l'endosperme en mosaique. » П ne semble pas d'ailleurs nécessaire que cette fusion ait lieu, puisque, dans certains cas, la formation de l'endosperme se fait avant la fécondation. , | » Une dernière hypothèse est possible : ce serait la fusion du second noyau générateur avec l'un seulement des noyaux polaires, le second noyau polaire se divisant séparément. Il y aurait de cette facon groupe- ment d'une part de noyaux à la fois mâles et femelles, et d'autre part de noyaux uniquement femelles. » Si altrayantes que soient ces hypothèses, elles sont loin d'être exemptes de critiques, et les recherches toujours en cours sur cette si intéressante question nous diront bientót la valeur qu'on leur doit attribuer. P. GUÉRIN. Essai sur l'organisation générale et le développement de l'appareil conducteur dans la tige et dans la feuille des Nyctaginées; par M.F. Gidon(Mém. Soc. Linnéenne de Nor- mandie, XX° vol., 1% fasc., 1899-1900, pp. 1-120 avec 6 planches hors texte). On sait que les Cyclospermées présentent une anomalie de structure tout à fait typique qui consiste dans l'apparition d'un cambium surnu- méraire produisant un anneau libéro-ligneux concentrique au cercle normal. Cette formation est suivie de celle d'un deuxiéme, d'un troi- siéme... cambiums qui sont l'origine d'autant de nouveaux cercles de faisceaux. Depuis les travaux de M. Van Tieghem, on admet que ces cambiums ont une origine péricyclique. M. Gidon, reprenant l'étude de cette question chez les Nyctaginées, arrive à des résultats tout à fait opposés. Il constate, en effet, que la нь (UR REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 473 zone de recloisonnement périphérique qui donne naissance aux faisceaux dits surnuméraires n'est pas une zone génératrice secondaire : elle constitue en réalité le procambium qui a formé primitivement les fais- ceaux plus profonds et dont l'émigration apparente vers la périphérie est due à l'épaisseur des tissus non vasculaires qu'il produit vers l'intérieur, spécialement dans les rayons médullaires. Il résulte de cette proliféra- tion du tissu médullaire un refoulement du procambium qui prend peu à peu une apparence sinueuse avec anses allernativement convexes et concaves. Les anses concaves (par rapport au centre de la tige) sont, l’origine de la zone de recloisonnement considérée à tort, dans la tige des Nyctaginées, comme un cambium interfasciculaire. Le plissement du procambium se reproduisant indéfiniment, il apparaît de nouvelles zones de recloisonnement, plus externes que les premières, ce qui en- traîne une disposition polycyclique des faisceaux libéro-ligneux. Le péricycle, d'ailleurs, fait toujours défaut. Il est fréquement rem placé par un pseudo-péricycle dont l'origine est complexe, mais qui est Souvent procambial ou encore libérien. L'étude de la course des faisceaux conduit à cette observation intéres- sante que les cordons libéro-ligneux qui forment le systéme caulinaire descendent tous des feuilles ou des rameaux et qu'il n'y en a pas qui Soient propres à la tige. Plongeant d'abord vers le centre de la tige, ils De tardent pas à redevenir périphériques lorsqu'on s'avance vers le bas de cet organe, soit qu'ils aient un trajet oblique, soit qu'ils s'associent à d'autres cordons pour s'en détacher comme rameaux d'accroissement exlernes. Ceux de ces cordons qui descendent des feuilles supérieures, au lieu de se prolonger sous forme de couches secondaires dans l'inté- rieur des cordons sous-jacents, s'y juxtaposent simplement en augmen- tant leur largeur; ils s'en séparent d'ordinaire à un niveau inférieur, sous forme d'un rameau d'accroissement. Dans la feuille, on rencontre un mésophylle trés variable ; tantôt homogène et totalement palissadique (Abronia umbellata), il peut devenir bifacial ou hétérogène. On peut également noter la présence d'un procambium dans la ner- vure médiane. Ce tissu prend naissance aux dépens d'un étroit massif pro- cambial qui s'accroit par cloisonnement intercellulaire et раг croissance marginale et qui fait peu à peu tout le tour de l'arc libéro-ligneux de la nervure. Il peut également apparaitre d'autres zones procambiales émanées des nervures secondaires. Les rayons médullaires sont tantót primitifs, tantót consécutifs à la différenciation libéro-ligneuse ; mais, dans les deux cas, ils demeurent, à l'origine, traversés par le recloisonnement procambial qui se continue d'un cordon à l'autre en restant unilatéral dans les rayons. L'unilatéra- 474 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. lité se manifeste vers la face interne qui seule est le siège de la multi- plication cellulaire. L'orientation des faisceaux situés sous les arcs procambiaux est toujours normale. Dans les axes floraux, il existe un procambium semblable à celui de la feuille, et, de même que dans cet organe, les tubes criblés libériens les plus superficiels perdent leur épaississement nacré pour former avec les éléments procambiaux externes une zone pseudo-péricyclique suscep- tible d'accroissement. Les axes floraux ne sont le siège d'aucune produc- tion de faisceaux libéro-ligneux surnuméraires. L. Lutz. Recherches sur la chute des feuilles chez les Dicoty- lédones ; par M. Ad. Tison (Mém. Soc. Linnéenne de Normandie, XX* vol., fasc. 1 et 2, 1899-1900, pp. 121-327, avec 5 planches hors texte). L'auteur s'applique, dans cet important travail, à déterminer les modi- fications anatomiques qui s'accomplissent dans les coussinets foliaires avant et aprés la chute des feuilles. Pour distinguer les éléments subé- reux des éléments ligneux de la couche cicatricielle, M. Tison constate d'abord sur une coupe témoin la double imprégnation des tissus au moyen de la fuchsine ammoniacale ou des réactifs iodés, puis il dissout la lignine, soit par traitement de quelques minutes à l'eau de Javel bouillante, ou de plusieurs jours à l'eau de Javel froide; le terme de l'action est marqué par le moment oü les vaisseaux du bois ne se colorent plus sous l’action de la fuchsine ammoniacale. En opérant de la sorte sur les feuilles de diverses plantes, on peut constater que le détachement de la feuille est dà à la production d'une couche spéciale dite couche séparatrice qui se différencie peu de temps avant la chute. Cette couche se forme d'ordinaire à une petite distance du coussinet et dans une région dont les tissus durs sont notablement réduits. Elle est habituellement perpendiculaire à l'axe du pétiole et constituée par des cellules à protoplasma dense et fortement turges- centes, fréquemment disposées sur deux ou trois rangs; son origine n'est pas toujours méristématique. Le détachement des feuilles est dà à un décollement des cellules se produisant dans l'intérieur de la couche séparatrice, décollement provo- qué par la transformation des parois cellulaires en mucilage celluloso- pectique. П se produit ainsi une fente allant jusqu'aux vaisseaux du bois et aux tubes criblés. Une prolifération des cellules bordant la surface de déhiscence tend alors à écarter la feuille de son coussinet et brise les derniers éléments qui ont résisté à l'action de la couche sépa- ratrice. Il se manifeste ensuite une recrudescence de l'activité protoplasmique REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 475 dans le tissu du coussinet, et la plaie se cicatrise, soit par recloisonne- ment des tissus primaires du coussinet ou par ligno-subérisation ou sclé- rification de ces tissus, ou enfin par production d'un liége cicatriciel. L'époque à laquelle se manifestent ces phénomènes est trés variable suivant les espéces. Quant aux éléments spéciaux qui peuvent se trouver sur le passage de la couche séparatrice, leur sort est variable : les cellules à cristaux ne se recloisonnent jamais ; les laticifères se coupent soit par recloisonne- ment, soit par production de bouchons de latex modifié et apparition de deux cloisons situées au-dessus et au-dessous de la zone de séparation ; les vaisseaux du bois sont le siège soit d’une prolifération de thylles, soit d'un dépôt de lignine gommeuse ; les tubes criblés lignifient leurs parois subsistantes, etc. Souvent il se produit en dessous dela couche séparatrice une deuxième couche analogue qui occasionne un rafraichissement de cicatrisation. C'est à un semblable phénoméne qu'il faut attribuer la chute des feuilles marcescentes. La séparation des folioles des feuilles composées se fait suivant un processus analogue à celui qui régit la séparation des feuilles elles- mémes. La défoliation et la cicatrisation sont d'ordre purement physiologique ; elles ne peuvent servir en aucune facon à fournir des renseignements importants à la systématique. L. L. Intorno alla malattia della Vite nel Caucaso (Physalo- spora Woroninii n. sp.) (Sur la maladie de la Vigne du Cau- case, produite par le Physalospora Woroninii n. sp.) ; par L. Monte- martini et R. Farneti [tiré à part des Att? del R. Instituto Botanico dell'Università di Pavia, Laboratorio Crittogamico]. Une broch. in-8° de 14 pages avec une pl. lith. Pavie, septembre 1900. Il s'agit d'une maladie observée sur les Vignes du Caucase, spéciale- ment aux environs de Tiflis, vers la fin d'aoüt 1896, pendant la première période de maturation des raisins. Cette maladie avait été considérée comme Black-rot par plusieurs observateurs, notamment MM. Viala en France, Woronin en Russie, de Jaczewski en Suisse : ce dernier myco- logue assista à la formation, sur des grappes exclusivement envahies par le Phoma reniformis, de périthéces identiques à ceux du Black-rot. Le mode d'envahissement de la Vigne par le nouveau Champignon est peu connu, car les auteurs n'ont eu à leur disposition que des maté- riaux secs ou conservés dans l'alcool. Les lésions principales consistent en une flétrissure dugrain de raisin, accompagnée d'une déformation particulière : l'une des moitiés du grain parait atrophiée, ce qui lui donne 476 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. un aspect réniforme. Cette déformation tient à ce que le mycélium du parasite, au lieu d'envahir toute la pulpe comme celui du Black-rot, ne pénètre qu'à une faible profondeur, par suite de la formation d'une couche de liège au-dessous de lui. Il est assez rare de voir, comme le fait est constant dans le Black-rot, les graines faire saillie au-dessous de la peau desséchée du grain. Enfin, contrairement à ce qui se passe pourle Guignardia Bidwellii, le parasite du Caucase n'attaque jamais les pédoncules, ni les feuilles, ni les sarments. Les pycnides n'en sont jamais accompagnées de sper- maties : les périthéces apparaissent hâtivement (vers le mois d'octobre) tandis que ceux du Black-rot ne se montrent qu'au mois de juin de l'année suivante. Les périthéces contiennent des paraphyses mêlés aux asques, ce qui éloigne le Champignon du genre Guignardia qui en est dépourvu, et en fait un Physalospora (Physalospora Woroninii n. sp.). Les périthéces sont noirs, piriformes ou cylindro-coniques, hauts de 430 à 450 y sur 240 à 245 de large : la paroi est formée d'un grand nombre d'assises cellulaires. Les asques, claviformes, atteignant la moitié ou les deux tiers de la hauteur du périthéce, contiennent huit spores irréguliére- ment disposées sur deux rangs; ces spores sont fusoides, incolores, avec un protoplasma plus au moins granuleux, de 22 à 28 et 6 à Ти. Quant aux asques eux-mêmes, ils ont environ 128 et 15 à 17 p. Les paraphyses, nombreuses, filiformes, plus longues que les asques et intriquées au sommet, ont 2 ц de diamètre. Les pycnides sont semblables aux périthéces, mais n'ont que 300 p de haut sur 40 à 45 de large. Les basides ont 10 à 14 y de haul sur 154, d'épaisseur. Les stylospores ovales-piriformes, subaigués à leur point d'insertion sur la baside, sont brunes, avec une épispore épaisse de 1р5 : le contenu en est homogène; elles sont obliquement uniseptées, et leurs dimensions sont de 9 à 15 et Ти. Le mycélium subtoruleux forme un stroma brun à la surface duquel reposent les périthéces et les pycnides. Les pycnides se différencient nettement de celles du Guignardia Bidwellii par leur situation superficielle et leur taille plus considé- rable. Le Champignon se distingue facilement du Physalospora (Spha- ria) Uve-sarmenti Sacc., dont les périthéces sont globuleux, avec spores de 30 et 8 u. Le Guignardia reniformis a des périthèces de 120 p, à large ostiole, et des asques de 60 à 70 p., avec des spores de 41 à 15 et 6p. Le Physa- lospora Baccæ possède des périthéces moitié moins larges, avec des asques et des spores plus volumineux. Le Physalospora Woroninii pourrait se confondre avec l’ Ascochyta REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 477 Ellisii Thüm., mais les exemplaires authentiques de ce dernier Champi- gnon (exsicc. von Thümen) ont des spores à paroi mince avec un contenu granuleux. F. GUÉGUEN. La vie des plantes; par P. Constantin et E. d'Hubert. Premier fascicule, une broch. gr. їп-8° de 192 pages avec 348 figures dans le texte. Paris, librairie J.-B. Baillière et fils, 1900. Le livre de MM. Constantin et d'Hubert s'adresse non aux botanistes de profession, mais aux curieux de la nalure et aux amateurs qui, s'inté- ressant aux plantes, désirent non seulement apprendre à en bien connaitre l'aspect extérieur, mais encore acquérir rapidement et sans effort des notions précises sur la structure intime et Іа physiologie des végétaux. L'ouvrage débute par une introduction dans laquelle, après d'intéres- sants aperçus sur la botanique considérée à la fois comme délassement et comme science, sont exposés les principes de la classification des grands groupes du règne végétal. Les notions de cytologie et d'histologie indispensables à l'intelligence des descriptions ultérieures font l'objet d'un exposé trés clair et trés complet, dans lequel l'historique de la théorie cellulaire n'a pas été négligée. Passant ensuite en revue les divers membres de la plante, les auteurs en étudient simultanément la morphologie trés détaillée et la structure histologique. Les exemples ayant été choisis de préférence parmi les plantes les plus communes, le lecteur peut facilement vérifier l'exacti- tude des descriptions. | =. L'influence des conditions de milieu fait l'objet d'un chapitre spécial, dans lequel sont résumées une foule d'observations et d'expériences relatives à l'action des divers agents physiques (vie souterraine, aqua- tique, humidité atmosphérique, altitude et climat) sur la constitution des végétaux. Ce premier volume se termine par l'étude de l'évolution de la plante (croissance en longueur et en épaisseur, action des divers agents sur la croissance, durée des plantes). | Toutes ces notions sont exposées sous une forme simple et claire, qui facilite beaucoup la lecture de l'ouvrage. De nombreuses figures soigneu- sement exécutées, et dont quelques-unes offrent un véritable intérétartis- tique, éclairent le texte en fixant les idées. Mentionnons en particulier celles qui ont trait à la structure histologique des organes : c'est peut- être la première fois qu'a été tentée en France une vulgarisation aussi excellente de cette partie de la botanique. | | En résumé, pour le lecteur qui aura parcouru l’un des chapitres de cet ouvrage, la botanique apparaîtra, suivant l'heureuse expression de Vaucher, « comme un champ immense, ой le moindre végétal fournit des sujets nombreux de réflexion ». F. G. 418 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La chlorose ou flavescence des végétaux fruitiers dans la partie moyenne du bassin du Rhône; par J.-A. Cl. Roux (Extrait des Annales de la Société botanique de Lyon, XXV, 1900) ; une broch. їп-8° de 16 pages. Ce Mémoire est l'exposé des résultats obtenus dans une enquéte approfondie qui a porté sur le Roussillon, la Dróme, l'Ardèche, la Loire et le Rhóne. L'auteur conclut à l'influence prépondérante du calcaire dans l'étiologie de la chlorose. Les faits les plus typiques ont été observés par lui dans les territoires du Péage et de Roussillon, qui sont voisins, mais de sol différent. La lo- calité du Péage repose sur une alluvion trés peu calcaire (8 à 10 pour 100 au maximum), avec quelques lentilles isolées, plus marneuses et plus riches en chaux, alors que dans les points les plus déclives le sol a été décalcifié par l'action des eaux pluviales : sur le terrain, on n'observe de chlorose qu'au niveau des lentilles calcaires. А Roussillon, au con- traire, le sol et le sous-sol sont formés d'assises pliocénes trés calcaires (30 à 35 pour 100), compactes et froides: aussi la chlorose y sévit-elle avec inteusité. Les quelques cas isolés et le plus souvent bénins que l'on observe parfois en dehors de toute influence géique sont attribuables, soit à la chétivité constitutionnelle des végétaux atteints, soit à des maladies parasitaires, telles que l'oidium, le mildew, le phylloxera. Il y a loin de cette flavescence sporadique à la chlorose endémique qui sévit sur toutes les plantes des sols marneux ou erayeux, à calcaire trés divisé el par suite facilement assimilable. Fort heureusement, la culture séculaire a permis à beaucoup de plantes agricoles de perdre leur calcifugie ori- ginelle, à part pour quelques-unes (Pins Laricio, silvestre, maritime, Tausin ; Bouleau, Chéne-liége, Châtaignier, Platane, Lupin, beaucoup de Vignes américaines, etc.). À titre préventif, l'auteur conseille de cultiver de préférence, dans les sols calcaires, des espèces non calcifuges. Puisque l'on est contraint d'avoir recours aux Vignes américaines comme porte-greffes résistant au phylloxera, il faudra tout au moins ne s'adresser qu'à celles de leurs variétés qui sont les moins sensibles à la chaux (le York Madeira et le Rupestris monticola sont dans ce cas). Dans les trous de plantation, il sera bon d'ajouter des cendres pyriteuses, un mélange d'argile et de sable siliceux, ou encore du mâchefer, de la terre végétale ou de la tourbe décalcifiées, etc. Au besoin, on fera des drainages soignés, et l'on augmentera la résistance de la plante par l'adjonction d'engrais chimiques (sels de magnésie et de potasse, etc.). Les moyens proposés à titre curatif (sulfate de fer, sels cuivreux, etc.) REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 479 doivent être plutôt considérés comme des palliatifs : pour qu'ils puissent amener une guérison définitive, il faudrait en effet, chose irréalisable, que l'on en püt mettre suffisamment pour transformer tout le calcaire en sulfate insoluble. F. GUÉGUEN. Sur l'ordre de formation des éléments du cylindre central dans la racine et la tige; par M. G. Bonnier (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXXXI, 1900). Dans ce travail, l'auteur cherche à établir l'unité de structure de la tige et de la racine, en se fondant sur la marche de la-différenciation des éléments de la stéle, puisque aussi bien c'est la disposition relative des faisceaux vasculaires et criblés qui distingue dés l'abord ces deux membres. 1. Dans le cylindre central de la tige d'une Phanérogame, la différen- ciation du méristéme fasciculaire débute, comme l'on sait, par l'appa- rition du vaisseau le plus intérieur de chaque faisceau ligneux et du tube cribléle plus extérieur de chaque faisceau libérien, ce que l'auteur nomme le pôle ligneux etle pôle libérien. Entre deux pôles opposés, les cellules de méristéme, appelées à constituer en définitiveun faisceau libéro-ligneux, sont sériées par files, qui s'appuient toutes sur les deux póles; les files centrales sont dirigées suivant le rayon, les files latérales de plus en plus arquées, et le fuseau, formé par l'ensemble des files sur la section transversale, est symétrique par rapport au rayon passant par les deux pôles. ‘Or, dans chaque file, la différenciation en vaisseaux, tubes criblés et parenchyme se fait dans l’ordre centrifuge à partir du pôle ligneux, et dans l’ordre centripète à partir du pôle libérien. Ces deux directions de différenciation opposées viennent se rejoindre à une certaine cellule, laquelle, avec ses analogues des autres files, constitue les arcs intrafas- ciculaires de l’assise génératrice libéro-ligneuse secondaire. 2. Si Гоп compare maintenant cette structure à celle de la racine, on constate que le pôle ligneux de chaque faisceau est ici, comme le pôle libérien, situé à la périphérie de la stèle, contre le péricycle; mais, entre deux pôles consécutifs, les -éléments du méristéme se montrent, comme dans la tige, sériés en files, toutes appuyées sur ces deux póles. Seulement, le fuseau formé par l'ensemble de ces files n'est plus symé- trique par rapport à la ligne de jonction du pôle ligneux et libérien; car les files extérieures, contigués au péricycle, sont sensiblement orientées Suivant cette ligne, sinon méme légérement arquées vers le dehors, tandis que les suivantes sont bombées vers l'intérieur, et de plus en plus, à mesure qu'on s'approche davantage du centre de la racine. us Ge qu'il importe de remarquer ici, c'est que la différencialion des élé- 480 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ments de ce méristème en vaisseaux, tubes criblés ou simplement en parenchyme progresse, comme dans la tige, dans chaque file, à partir du pôle ligneux et du pôle libérien, c'est-à-dire suivant deux directions opposées, qui se rejoignent à une certaine cellule de la file. Cette cellule, avec ses analogues, constitue pareillement l'assise génératrice libéro-ligneuse secondaire, moins les arcs situés extérieurement aux faisceaux ligneux. A ceux même de la forme arquée des files intérieures du fuseau libéro- ligneux, la différenciation ne saurait s'effectuer sur toute leur étendue en direction centripète, comme on l'admet d'ordinaire. Par exemple, dans une file profonde et par suite très arquée, les premiers vaisseaux se différencient bien en direclion centripète, à partir du pôle ligneux, pour constituer le protoxylème; mais les suivants, origine du métaxylème, naissent en direction à peu près tangentielle, et les derniers, en direc- tion presque centrifuge, puisqu'ils s'acheminent vers le pôle libérien, où la file cellulaire considérée se termine. Les tubes criblés de la même file naissent, en petit nombre, à partir du pôle libérien, dans le sens centripète, jusqu'à rencontrer la cellule de jonction des deux directions opposées de différenciation, c'est-à-dire une cellule de l'assise généra- trice libéro-ligneuse. Cette même cellule, dans les files du fuseau plus extérieures et par suite moins arquées que la précédente, se constitue de plus en plus loin du faisceau libérien et se rapproche ainsi du fais- ceau ligneux adjacent. 3. On voit, par ce qui précède, que la différenciation du cylindre cen- tral suit la méme marche dans la tige et la racine; que, seule, la place des pôles ligneux est changée. Et il suffit, pour constituer le cylindre central de la racine, de faire tourner les deux moitiés de chaque fuseau libéro-ligneux de la tige, en sens opposé, autour du pôle libérien, pour amener les demi-faisceaux ligneux, deux à deux, à la périphérie du cylindre central, entre les faisceaux libériens, précisément dans la situation qui assure le transport le plus direct possible des sucs nourri- ciers dès après leur traversée de l'écorce et qui, par là même, explique le changement d'orientation. Par cette rotation, on constitue, on le voit, les fuseaux radicaux dissymétriques précédemment définis, dont l'en- semble reste symétrique par rapport à l'axe, comme dans la tige. Une différence entre les deux membres est que, dans la racine, toute la portion médiane de simples fuseaux reste à l'état de parenchyme, qua- lifié, entre chaque faisceau ligneux et libérien, de rayon médullaire; tandis que, dans la tige, la différenciation en bois et liber primaires s'opère dans toute l'étendue des fuseaux, abstraction faite de l'arc généra- teur secondaire interposé. Il est donc évident que les rayons médullaires de la racine ne peuvent ètre homologués, dans la tige, avec les rayons in- — ь) — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 481 terposés aux faisceaux libéro-ligneux, mais bien avec les portions de liber ct de bois primaires immédiatement adjacentes à l'assise génératrice. Les rayons médullaires dela tige, au travers desquels se complète l’assise génératrice libéro-ligneuse secondaire, correspondent en réalité, dans la racine, au parenchyme péricyclique, fréquemment réduit, il est vrai, à une seule assise, qui confine aux premiers vaisseaux des faisceaux ligneux; ce parenchyme se complique d'ailleurs, dans la zone de pas- sage des deux membres, de celui qui prend la place du protoxyléme, lequel va en s’effaçant, à mesure qu'on s'élève vers la tige. On comprend dés lors pourquoi, dans la racine, l'assise génératrice libéro-ligneuse passe extérieurement au bois, dans un tissu qui, en apparence, est sans rapport avec le parenchyme interfasciculaire de la lige, deux forma- tions que l'étude du développement conduit au contraire à considérer comme homologues. E. BELZUNG. Sur la différenciation des tissus vasculaires de la feuille et de la tige; par M. G. Bonnier (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t. CXXXI, 1900). On sait que, chez les plantes à feuilles alternes et spécialement les arbres à feuilles espacées (Platane, Févier), la symétrie de la tige, typi- quement axile, comme elle l'est réguliérement dans les plantes à feuilles opposées, est troublée localement, au point de devenir bilatérale. C'est ainsi que, dans le dernier entre-nœud de la pousse annuelle du Févier, la structure est nettement bilatérale ; dans les entre-nœuds suivants, elle se rapproche de plus en plus de la symétrie axile, et celle-ci n'est plei- nement réalisée que dans les entre-nœuds qui font suite au premier cycle de feuilles. Le trouble de symétrie est donc lié au mode de disposition des feuilles, et les choses se passent comme si la tige compléte, à struc- ture axile, résultait de la coalescence d'un groupe de secteurs, corres- pondant chacun au prolongement inférieur, bilatéral, d'une feuille. L'étude de l'origine de la tige et de la feuille dans le bourgeon est de nature à fournir, dans cette question de la valeur relative des deux membres, de précieuses indications. À cet égard, il résulte des recher- ches de M. Flot (Comptes rendus, 1900) que le mamelon originel d'une feuille prend naissance, à proximité du sommet de la tige, exactement comme ce sommet se prolonge; qu'en d'autres termes, les quatre séries d'initiales, qui répondent au point culminant des trois assises périphé- riques du méristème terminal, existent aussi dans ces mêmes assises, Sur le flanc, avec toutes leurs propriétés, et l'ébauche foliaire, née du cloisonnement local des quatre groupes d'initiales latérales, devient dés lors entiérement comparable, méme équivalente, au trongon de méris- téme qui, à tout moment, constitue le sommet de la tige et allonge cette T. XLVII. (SÉANCES) 31 482 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dernière. Du reste, le bourgeon axillaire, qui est bien, lui, l'homologue du bourgeon terminal, nait exactement aussi comme la feuille. En suivant le développement de la feuille, M. Flot a constaté que le méristéme vasculaire de l'ébauche foliaire la plus élevée se prolonge inférieurement, sans discontinuité, avec la portion la plus élevée du méristème vasculaire de la tige, si bien que le méristème total de ce dernier membre peut être considéré comme le résultat de la jonction des prolongements intrastéliques de l'ensemble des méristèmes vas- culaires foliaires. Conséquemment, la tige d'une part, l'ensemble des feuilles d'autre part, ne forment plus qu'un, ou tout au moins la tige et la feuille ne peuvent plus être présentées comme deux membres entièrement distincts : ils naissent l'un et l'autre de la même façon, et tous deux aussi sont originellement unis. M. Bonnier donne plus de force encore à cette notion d'unité du com- plexe tige-feuille, en montrant que, dans la structure primaire, les tissus de la feuille se continuent directement avec les tissus correspon- dants de la tige. Si l'on considère, par exemple, les endodermes spéciaux des méri- stèles du limbe ou du pétiole, on constate que la portion inférieure, extralibérienne, de ces gaines limitantes correspond seule à l'endoderme de la tige, tandis que la portion supraligneuse prolonge une assise de parenchyme qui, dans la tige, entoure intérieurement et latéralement chaque faisceau libéro-ligneux, non sans englober, intérieurement au bois, le parenchyme périmédullaire adjacent, et, extérieurement au liber, la portion correspondante de péricycle,à travers lequel cette assise va rejoindre l'endoderme. L'hétérogénéité de ces endodermes propres des faisceaux libéro-ligneux éloigne donc la structure de la feuille de celle de la tige, dans laquelle, typiquement, l'ensemble des faisceaux se trouve groupé sous un endoderme unique homogène. Mais l'homologie des deux membres redevient complète, sous ce rap- port, si l'on se reporte au stade précoce de la différenciation de la struc- ture primaire. Dans la feuille très jeune, on observe, en effet, à la limite intérieure du parenchyme cortical, une assise qui fait le tour entier de la méri- stèle non encore fragmentée de la feuille, et cet endoderme foliaire général est comparable à celui de la tige, puisqu'il en est le prolon- gement. Toutefois cette homogénéité originelle ne tarde pas à s'effacer dans la feuille ; car, en différenciant ses faisceaux, le méristème foliaire ne conserve plus de son endoderme général, en tant qu'assise caractérisée, que les portions supraligneuses, et les faisceaux complètent ensuite cha- cun leur endoderme propre, ce qui les individualise, en différenciant les ares infralibériens précédemment définis. La structure une fois de- MES Cae _ REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 483 venue schizoméristélique, l'endoderme général cesse d'être reconnais- sable. Ajoutons qu'il n'y a pas seulement continuité complète entre les tissus correspondants de la tige et de la feuille, mais encore similitude dans la marche de.la différenciation. En effet, dans le méristème de la méri- stèle foliaire, la différenciation des faisceaux libéro-ligneux, ainsi d'ail- leurs que celle du parenchyme qui leur est interposé, s'effectue, comme dans les deux autres membres, à partir du pôle ligneux et du pôle libé- rien de chaque faisceau, et les files cellulaires des fuseaux sont symé- triquement disposées par rapport à la ligne de jonction des deux pôles, comme dans la tige. La bilatéralité de la feuille, en si grande opposition avec la symétrie axile du rameau, dont l'origine est pourtant la méme, apparait comme liée à l'extension du limbe en surface, extension elle-méme commandée par une absorption active de radiations assimilatrices et aussi d'anhy- dride carbonique ; car le pétiole, quand il est cylindrique, offre parfois une structure axile qui ne le céde que de bien peu à celle d'un rameau. En somme, la marche de la différenciation des tissus conducteurs est la méme dans les trois membres de la jplante, et la continuité ori- ginelle compléte entre les formations homologues des deux membres aériens permet d'interpréter la tige comme le résultat de la confluence des bases prolongées des feuilles. | Remarquons toutefois, à propos de l'unité générale de la plante, qui découle de la connaissance de la structure et du développement, que, Si la feuille et le rameau axillaire s’ébauchent par le cloisonnement d'initiales périphériques, comme le sommet de la tige et celui de la racine principale (Dicotylédones), au contraire, les radicelles et les ra- cines latérales, et méme le pivot (Monocotylédones) viennent troubler Cette unité, en raison méme de leur origine profonde. Cette différence de genèse est liée sans doute à une cause d'ordre physiologique, du méme genre que celle qui, dans la racine primaire, permet de comprendre la déviation périphérique des faisceaux ligneux. E. Bronge, Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bounier, tome douzième, 4900, n° 139 à 144 (juillet à décembre) (17. Paris, chez Paul Dupont, éditeur, 1900. BOERGESEN (F.) et PAuLSEN (Ove), рр. 289, 811, 434, 480 : La végé- tation des Antilles danoises (suite) (Planches 13 et 14). Воот (V.), p. 319 : Sur la membrane de l'hydroleucite. (1) Voy. plus haut, p. 223, l'analyse des n** 133 à 138. 484 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. DANIEL (L.), pp. 355, 405, 447, 511 : Les conditions de réussite des greffes. DRAKE DEL CASTILLO (Emm.), pp. 298, 328 : Revue des travaux de botanique systématique publiés pendant les années 1894-1899 (suite). Gain (Ed.), p. 369 : Sur la tricotylie et l'anatomie des plantules du Phaseolus tricotylé (Planche 17). GRIFFON (Ed.), p. 272 : L'assimilation chlorophyllienne dans Іа lumière solaire qui a traversé des feuilles (suite). GuiLLIERMOND, p. 465 : Étude sur le développement et la structure de l'Oidium lactis. LECLERC DU SABLON, p. 305 : Recherches sur les fleurs cléistogames. — Sont examinées à ce point de vue, avec d'intéressants détails sur le mode de pollinisation, les espèces suivantes : Viola odorata, Oxalis Acetosella, Linaria spuria, Leersia, oryzoides. Il ré- sulte des observations de l'auteur qu'il existe tous les intermé- diaires entre une fleur normale et une fleur cléistogame propre- ment dite. Un des caractères les plus importants des fleurs cléis- togames est la germination du pollen à l'intérieur méme des sacs polliniques. Maziniack (M™ Marie), p. 337 : Recherches sur la formation des ma- tiéres protéiques à l'obscurité dans les végétaux supérieurs. Мхлткиснот (L.), p. 456 : Revue des travaux sur les Champignons pu- bliés en 1894, 1895, 1896, 1807 (suite). MoLLianp (M.), p. 323 : Cas de virescence et de fasciation d'origine parasitaire. — La virescence pathologique a été observée sur le Trifolium repens, et la fasciation sur le Raphanus Raphanis- irum. Tnowas (J.), рр. 394, 417 : Anatomie comparée et expérimentale des feuilles souterraines (Planches 18, 19, 20, 21). Үз (Hugo de), p. 257 : Sur les unités des caractères spécifiques et leur application à l'étude des hybrides. Contribution à l'étude de la Géographie botanique de la France : Topographie botanique des environs de Cercy-la-Tour (Niévre), par F. Gagnepain. Un volume de 180 pages, avec une carte [Extrait du Bulletin de la Société d'histoire naturelle d'Autun, t. XIII, année 1900]. Prix : 5 francs; s'adresser à l'auteur, avenue d'Italie, 22, à Paris, 13* arr. Cet ouvrage, couronnant une série d'articles insérés depuis 1893 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 485 dans ce Bulletin ou dans celui de la Société d'histoire naturelle d'Au- tun (1), constitue une contribution notable à la connaissance de la flore nivernaise et, dans son cadre restreint, offre un type intéressant de .Monographie floristique. L'auteur, après une courte préface, oü il témoigne sa vive gratitude aux personnes qui l'ont encouragé ou aidé dans son travail, aborde des considérations générales suivies d'un exposé historique et mentionne les botanistes, seulement au nombre de cinq, dans les écrits ou les communications desquels il a puisé d'utiles indications; celui auquel il doit le plus sous ce rapport est Boreau, pharmacien à Nevers avant de se fixer à Angers et qui a laissé dans le premier de ces chefs-lieux un important herbier conservé à l'Hôtel de Ville, et composé de huit paquets de plantes de la Nièvre, constituant un document des plus précieux pour l'étude de cette flore locale. Dans cette partie préliminaire, nous rencontrons une appréciation de l'auteur portant sur un point abstrait, et qui nous permet de rompre la monolonie d'un simple énoncé des matières en marquant de notre part un léger dissentiment. M. Gagnepain, qui est un actif et un fervent, voudrait inspirer aux « trop exclusivement collectionneurs » l'ardeur qui l'anime : « Leur ambition, dit-il, consiste à entasser cartons sur cartons comme si leur savoir et leur dévouement étaient en relation directe avec le volume des herbiers; ils lâchent en quelque sorte la proie pour l'ombre et la science pour son simulacre... Tout herbier doit étre la base d'un travail conscien- cieux, lequel est en quelque sorte l'édifice qui le couronne, et on ne conçoit pas pius un édifice sans fondation qn'une fondation sans édifice. » Comme on le voit, le style est coloré et la pensée juste; le point de vue auquel s'est placé l'auteur est seulement trop exclusif. Notre confrère S'en prend aussi aux Sociétés d'échange; celui qui en fait partie « n'a point, dit-il, tant l'ambition de connaitre son canton que de découvrir quelques stations abondantes d'espèces rares, généralement demandées (1) Les aptitudes révélées par ces travaux, particulièrement par celui dont nous rendons compte ci-dessus, appelèrent sur leur auteur l'attention du bienveillant professeur qui occupe la chaire de botanique systématique au Muséum d'histoire naturelle de Paris et, lorsque se produisit il ya près d’un an, dans le personnel attaché à cette chaire, le grand vide causé par la mort d’Adrien Franchet, M. Gagnepain, alors instituteur adjoint à Cercy-la-Tour et qui venait seulement d'obtenir un poste de titulaire, fut appelé à Paris et nommé préparateur attaché au laboratoire de botanique де 1 Ecole des hautes études du Muséum. Il n'a pas tardé à montrer que son travail serait aussi fécond dans le vaste domaine des flores exotiques que dans le champ restreint des plantes indigénes (voyez plus haut, p. 332, sa Note sur « Deux espèces nouvelles du Yunnan э.) 486 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et propres aux centuries... » Il y a assurément dans ce petit réquisitoire une grande parl de vérité, il ne faut cependant rien exagérer. Оп ne saurait être trop sévère à l'égard des ineptes destructeurs qui ravagent des localités de plantes rares pour former des centuries, mais c'est un très petit nombre, et en fait ils ne sont malfaisants que lorsqu'ils abusent de la récolte de certaines plantes très localisées, dont ils peuvent causer la disparition. La plupart des amateurs, innocents de ce vandalisme, ne sont pas cependant des oisifs : médecins, magistrats, commerçants, etc., ils cherchent, dans les soins que réclame un herbier, à se distraire et à se reposer des fatigues et soucis que leur impose l'accomplissement du devoir professionnel; si le délassement qu'ils y trouvent atteint ce but, en soi fort légitime, et, s'ils n'ont pas l'ambition de le dépasser, il serait aussi excessif de leur en faire un reproche qu'à un lecteur de livres d'histoire ou d'autres ceuvres littéraires de ne pas étre lui-méme his- torien ou littérateur. Sauf d'ailleurs ces quelques réserves quant à la forme, peut-étre un peu trop pressante, dans laquelle notre confrére a cru pouvoir présenter ses observations, on ne peut que reconnaitre la justesse du fondet approuver la trés louable intention qui les a suggérées. Revenons à l'examen du volume. Les chapitres intitulés : SURFACE, RELIEF DU SOL, GÉOLOGIE, HYDRO- GRAPHIE, MÉTÉOROLOGIE, présentent le tableau exact des conditions phy- siques du pays. Une circonférence de 16 kilomètres derayon, avec Cercy comme centre, embrassant trente communes, représente assez exacte- ment l'étendue de la florule étudiée. La surface de ce territoire peut être évaluée à 800 kilomètres carrés, soit la 660* partie de celle de la France et la 9* partie de celle de la Nièvre. La Loire passe sur l'un des côtés de cette région et y entre à 200 mètres d'altitude pour en sortir à 190 m.; le point le plus élevé est au sommet de la Vieille-Montagne de Saint- Honoré, qui atteint une altitude de 565 mètres. Le sol est calcaire (Lias) seulement sur une étendue de 130 kilomètres, et siliceux (arène argi- leuse, granit, grès) sur 670 kilomètres carrés. , Nous signalons, sans nous y arréter, les consciencieuses observations relatives à la MÉTÉOROLOGIE. Dans un chapitre intitulé VÉGÉTATION HÉTÉROTOPIQUE, l'auteur cite des exemples de plantes répulées calciphiles végétant dans des sols ren- fermant peu ou point de calcaire. Nous sommes d'accord avec lui, d'après nos propres observations, en considérant comme éminemment caleiphiles Thlaspi arvense, Echinospermum Lappula, Veronica Teu- cerium, etc.; mais nous avons fréquemment rencontré еп sol siliceux, notamment en Limousin, l’Inula Conyza (moins abondant toutefois qu. Pulicaria et dysenterica) et l'Epipactis latifolia qu'il range dans la méme catégorie; ces deux espéces nous paraissent, au moins REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 487 dans le centre de la France, beaucoup moins calciphiles que les précé- dentes. La statistique végétale fournit à l'auteur la matiére de divers calculs, dont nous relevons plus loin les principaux; il décrit, avec de nom- breux détails oà nous ne pouvons le suivre, la végétation des foréts qui couvrent 470 kilomètres carrés, celle des champs (234 kilomètres carrés) et celle des prés (96 kilomètres carrés). Voici les arbres dominant dans la flore sylvatique : Quercus pedunculata et sessiliflora, Carpinus Betulus, Fagus silvatica, Betula verrucosa, Fraxinus excelsior, Po- pulus Tremula, Acer campestre, Prunus avium. Les espèces phanérogames indiquées, au nombre de 982 (106 li- . gneuses et 876 herbacées), appartiennent à 104 familles, dont les plus richement représentées sont : Composées (95 espèces), Graminées (91), Rosacées (72), Légumineuses (61), Labiées (49), Cypéracées (46), Scro- fulariacées (43), Ombelliféres (39), Caryophyllées (38), Crucifères (36), Renonculacées (28), etc. | Cryptogames supérieures : Fougères, 16; Équisétacées, 7; Marsiléa- cées, 2; Lycopodiacées, 1. MODIFICATIONS DE LA FLORE, lel est l'intitulé d'un curieux chapitre suivi du Catalogue des espèces spontanées. Les espèces dont on doit à M. Gagnepain la découverte dans le département de la Nièvre étant trop nombreuses pour nous permettre d'en dresser ici la liste, nous nous bornerons à citer : Biscutella controversa, Trifolium maritimum, Se- dum altissimum, OEnanthe silaifolia, Orobanche Picridis, Potamo- geton gramineus et obtusifolius, Carex Pairæi, Festuca loliacea, etc. On ne fera pas à ce Catalogue le reproche, trop souvent mérité, d'étre une séche énumération ; il est rendu attrayant par des remarques biolo- giques. Par exemple au sujet des Lindernia pyxidaria L. et gra- tioloides Lloyd, qui habitent les sables limoneux des cours d'eau, ce dernier tendant à remplacer de plus en plus son congénére, nous lisons page 194 : « L. gratioloides fleurit environ huit à quinze jours (20 août, 1* septembre) aprés sa compagne; elle peut éviter ainsi les crues d'orages de juillet et août qui ont pu noyer L. pyxidaria. En outre, sa floraison se poursuit jusqu'en septembre et octobre, ses fleurs sont toujours ouvertes; le L. pyxidaria les a souvent petites et cléis- togames. П y a donc là une série de supériorités pour la plante adventice. » C'est une explication assez plausible d'un fait en apparence énigmatique. | | Quelques variétés nouvelles sont décrites par notre confrère : Viola Riviniana var. BARBATA Gagn. (1), à pétales supérieurs barbus comme (1) M. Le Grand a décrit presque en même temps, dans son Supplement à la Flore du Berry (1900), p. 18, la même variété sous le nom de barbigera. 488 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les latéraux; Lamium amplexicaule var. INTERMEDIUM, à feuilles rap- pelant celles du L. incisum, ce dernier étant éloigné de plusieurs kilo- mètres, ce qui rend improbable l'hypothèse d'hybridité; Pteris aquilina var. TURFOSA, individus nains, feuillage jaunâtre, etc. Les phénomènes d'hybridation, trop souvent méconnus, ne pouvaient échapper à un observateur aussi attentif. Il en signale de nombreux cas : Bopa TERRESTRIS Celak. (Roripa amphibia X Nasturtium silvestre); VIOLA PERMIXTA Jord. (V. odorata X hirta); MELANDRIUM INTERME- DIUM et M. рові0м Schur (M. pratense X silvestre et silvestre X pra- tense); MEDICAGO VARIA Martyn (M. sativa X falcata); GALIUM DECO- LORANS G. G. (G. verum X erectum); FILAGO MEDIA Gagnep. (F. minima X arvensis); VERBASCUM NOTHUM Koch (V. thapsiforme X floccosum); V. corLinum Schr. (V. Thapsus X nigrum); V. BASTARDI Rœm. et Sch. (V. thapsiforme X Blattaria); GALEOPsIS WIRTGENI Ludw. (G. dubia X angustifolia); G. G1LLoT1 Gagnep. (G. angusti- folia X dubia); Sazix PoNTEDERANA Schleich. (S. caprea ou aurita X purpurea); S. SERINGEANA Gaud. (S. cinerea X alba); FESTUCA LO- LIACEA Curt. (Festuca pratensis X Lolium perenne), etc. La descrip- tion de ces hybrides donne lieu à d'intéressants commentaires. La flore adventice a été aussi soigneusement observée. Les plantes de cette catégorie forment quatre listes, selon qu'elles sont : 1° sorties des jardins ou parcs, 2° propagées par la grande culture, 3° introduites par les chemins de fer, 4° ou par d'autres causes de dispersion. Plusieurs espèces que la sévère critique de notre confrère exclut de la flore indi- gene sont mentionnées sans distinction par la plupart des floristes dans les Catalogues locaux : Berberis vulgaris, Cheiranthus cheiri, Pasti- naca saliva, Euphorbia Lathyris, etc. D'autres, introduites sur le téfritoire de Cercy, sont spontanées dans le centre de la France : Adonis autumnalis, Teucrium Botrys, Gastridium lendigerum, etc. Viennent de plus loin : Lavatera trimestris, Cota tinctoria, Anacyclus radiatus et clavatus, Salvia verticillata, etc. Sont d'origine étrangère incon- testable : Gleditschia triacanthos, Spiræa opulifolia, Crategus Crus- galli, OEnothera suaveolens, Ambrosia artemisiefolia, Amsinckia intermedia, Helodea canadensis, etc. Le Catalogue de la flore adventice comprend plus de cent noms. Les deux derniers chapitres sont consacrés à la linguistique : le pénul- tiéme comprend une Table alphabétique de noms vulgaires en usage dans la Niévre, et l'ouvrage se termine par un commentaire étymolo- gique sur les Noms des localités Lirés des plantes. Ainsi est parcouru le cycle de recherches que s'était tracé notre confrère nivernais. Même dans l'étroite limite d'une flore locale, l'obser- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 489 vation de la nature offre aux esprits curieux un champ d'étude iné- puisable. ERN. MALINVAUD. Contribution à la flore rhodologique des Deux-Sèvres ; Notes sur les Roses recueillies aux environs de l'Absie et dans quelques localités au sud de la Boutonne, par M. A. Fouillade (Bul- letin de la Société botanique des Deux-Sèvres, 1900). Tirage à part de 36 pages. Sauzé et Maillard, dans leur Flore des Deux-Sèvres, décrivaient 27 espèces de Roses dont trois inédites (R. seperina, chlorantha, par- vula), mais il convient d'ajouter, avec l'auteur, que la plupart ne sont en réalité que des variétés ou même de simples variations; M. Fouillade en a retrouvé 18 dans la parlie du département qu'il a explorée, et il ajoute à ce contingent déjà notable presque autant de variétés que ses prédécesseurs n'avaient pas signalées. | La classification adoptée est à peu près celle que М. Rouy a suivie dans sa Flore de France (1). L'énumération des différents types men- tionnés est accompagnée de nombreuses remarques critiques dénotant un examen personnel et consciencieux des récoltes. Les considérations générales qu'on trouve à la fin de la Notice ont surtout attiré notre attention et méritent d'être ici résumées. Les localités explorées appartiennent à deux régions très différentes au point de vue de la nature du sol : l'une d'elles, dénommée « les envi- rons de l'Absie », présente, avec des terrains granitiques et schisteux, une flore calcifuge et hygrophile, tandis que le sol argilo-calcaire, peu profond, sec et pierreux de l'autre région, située au sud du dépar- tement, nourrit une végétation calcicole et xérophile. L'auteur a re- cherché si une différence aussi profonde dans les conditions physiques du milieu pouvait apporter des modifications dans la flore rhodologique. Il a remarqué que le Rosa tomentosa, assez commun aux environs de l'Absie, manquait dans le sud des Deux-Sévres, du moins il ne l'y a pas rencontré ; le R. arvensis, très rare dans cette dernière région, est très commun dans la première, il en est à peu près de même pour le R. sty- losa; le R. canina dans son ensemble est abondamment représenté dans les deux régions, mais les variétés dominantes ne sont pas les mêmes, et celles qui paraissent également fréquentes ne s'y présentent pas sous des états absolument identiques. Assurément, et l'auteur en convient sagement, les faits qu'il rapporte sont trop peu nombreux et observés sur une trop faible étendue (les deux petites circonscriptions (1) Voy. plus haut dans ce Bulletin, p. 387, le résumé que nous avons donné de cette classification. 490 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. - étudiées représentent au plus 100 kilomètres carrés) pour qu'on puisse en tirer des conclusions générales, mais ils offrent les premiers élé- ments d'une intéressante statistique, et notre judicieux rhodologue ajoute excellemment : « C'est en groupant les résultats de recherches nom- breuses faites sur les points les plus divers que l'on arrivera à la con- naissance complète de l'aire d'extension des espèces et des variétés, que l'on pourra déterminer avec certitude l'influence de la nature physique et chimique du sol sur la variabilité et sur la répartition géographique des Roses, que l'on arrivera méme à saisir les affinités généalogiques et à expliquer l'origine de la plupart des formes. » On ne saurait tracer un programme plus séduisant ni assigner un but plus élevé aux études de géographie botanique. EnN. MaLINVAUD. Bulletin de la Murithienme, Société valaisanne des sciences naturelles, fascicules XXVII et XXVIII, années 1898 et 1899. Un vo- lume in-8° de 302 pages; Sion (Valais, Suisse), chez G. Faust, phar- macien, bibliothécaire de la Murithienne; 1900. Nous ne trouvons dans ce volume que des articles et des Mémoires de botanique. Voicile sommaire de ceux qui se rapportent à la flore suisse : BRIQUET (John), Compte rendu de l'excursion botanique faite par la Société Murithienne (8-10 aoüt 1899) au vallon de Novel, au col de Lovenex, au Grammont et dans le vallon de Tancy. — Le méme, Les colonies végétales xérothermiques des Alpes Lémaniennes (1 carte et З planches). — AMANN (Jules), Etude de la flore bryologique du Valais. — CornowB-DuPLAN (Gustave), Les Hépatiques du Valais. — Моге (F.-O.), Floristische Miscellaneen (IV à ҮШ) aus dem Wallis. = BurNar (Émile), Encore les jardins alpins. = Ca- VILLIER (F.), Notice biographique sur Auguste Gremli (avec portrait). — Le méme, Sur les divers procédés de conservation des herbiers. — JACCARD (Henri), Rectifications à une liste de plantes des environs de Morcles. — Le méme, Notes et additions concernant la flore vaudoise. — Besse (Maurice), Contributions à la flore du Valais, Hieracium, etc. — GoupET (H.), Les Silene saxifraga L. et Senecio abrotanifolius L. en Valais. — CHABERT (Alfred), Notes sur les Rhinanthus et sur l'Agrostis borealis Hartm. (1). — WILCZEK, Зиг quelques Senecio du groupe Incani. | Nous résumerons les deux Notes suivantes, d'un intérêt plus général : Jules Amann, DEUX CAS DE SYMBIOSE CHEZ LES MOUSSES; SYMBIOSE D'ALGUES ET DE MOUSSES. On connait depuis longtemps sous le nom de mycorhize le revêtement que forme le mycélium de divers Hyménomycètes et Gastéromycètes autour des radicules de certaines plantes phanérogames et ptérido- phytes. M. Amann a découvert l'existence de mycorhizes sur diverses we REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 491 Mousses humicoles (Polytrichum, Timmia, etc.). Cette association se présenterait uniquement dans les terrains riches en humus. D’après l'auteur, le rôle du Mycorhiza serait celui d'un saprophyte « qui élabore les composants organiques de l'humus, de manière à les rendre assimi- lables par les radicules des plantes supérieures. Quant au bénéfice que retire le Champignon de cette association, il doit consister en l'utili- sation de certains produits de désassimilation excrétés par les radi- celles... » Sur les feuilles de certaines Mousses des stations trés séches, l'auteur à obsérvé de nombreuses colonies d'Algues aériennes à enveloppe géla- tineuse trés développée, appartenant surtout au genre Nostoc. Les avan- tages mutuels de cette symbiose sont ingénieusement expliqués. Si les colonies d'Algues gélatineuses sont, pour la Mousse, un véritable réser- voir d'humidité, celle-ci offre à ses commensaux abri et. protection. L'auteur entre dans de curieux détails sur cet intéressant sujet. Christ (Hermann), LA QUESTION DES « PETITES ESPÈCES » EN BOTA- NIQUE. . Notre éminent confrére développe de judicieuses considérations que lui suggére sa grande expérience. « Les petites espéces, dit-il, sont celles qui, quoique différentes, sont difficiles à distinguer des bonnes espéces dont elles sont voisines ». Beaucoup de genres ne contiennent que des espèces bien tranchées (Geranium, Ombelliféres, etc.); d'autres, au contraire, abondent en petites espéces qui se groupent autour de quelques types (Hieracium, Rosa, Potentilla, etc.). On s'est longtemps servi de la méthode morphologique seule, c'est-à-dire des caractéres extérieurs de la plante, visibles à l'œil nu, pour distinguer ces formes. Puis on a eu recours à la méthode dite anatomique qui se base sur des différences du tissu végétal examiné au microscope; les résultats ainsi obtenus ne s'accordent pas toujours avec ceux qu'avaient précédemment donnés les études de morphologie externe. Enfin une troisiéme méthode, dite géo- graphico-morphologique et appliquée dans ces derniers temps par son inventeur M. Wettstein à l'étude des Euphrasia et de certains Gentiana, est fondée sur cette assertion que les sous-espèces ou espéces en voie de formation, dérivées de types plus anciens, ne se trouvent Jamais en- semble avec eux dans le méme district, mais toujours dans un district circonscrit et éloigné du centre de la bonne espèce ancienne. Cette sé- paration géographique serait un trait distinctif de la petite espèce; là ой on l'observerait, il y aurait une sous-espéce se détachant de la souche. D'aprés M. Christ, cette nouvelle méthode « doit étre appliquée avec une grande circonspection » et se trouve assez souvent en défaut à propos de faits incontestables. L'auteur conclut qu'il ne faut pas étre exclusif; 492 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. « plus une espèce ou sous-espèce sera établie sur des caractères mul- tiples appartenant à ces diverses méthodes, plus on pourra se fier à sa solidité et à sa réalité ». ERN. MALINVAUD. Notice sur les Primevères sarthoises; par M. Gentil (Bull. Soc. Agricult. Sciences et Arts de la Sarthe). 20 pages in-8*. A l'instar de Jacquin Misc. (1778) et de la plupart des auteurs mo- dernes, M. Gentil élève au rang d'espèces légitimes les trois variétés linnéennes du PRIMULA VERIS ; œ. officinalis, limbo corollarum con- cavo; B. elatior, limbo corollarum plano; ү. acaulis, scapo nullo. Ces trois types existent dans la Sarthe sous des formes assez diverses. Pour le P. officinalis, les botanistes sarthois (Goupil, Diard, Desportes) ont distingué les variétés suivantes : purpurascens (limbe rougeâtre, parfois presque noir), calycanthema (calice corollœformi), multiplex (sexibus in corollis mutatis), biumbellata (umbella e centro generali crescente), uniflora (scapo unifloro), etc. (1). Le Primula grandiflora Lamk (В. veris ү. acaulis L.) est assez ré- pandu dans la Sarthe, quoique moins commun que le précédent. Il y varie à corolle blanchâtre (var. alba Goupil, « fauce luteo, limbo albes- cente ») ou rougeâtre (var. purpurascens), à sépales pétaloides (var. calycanthema); il offre encore une variété multiplex « flore multi- plici » et une forme caulescente « caulescens Koch ». A propos de cette espèce, notre confrère du Mans discute le nom qu'il convient de lui choisir parmi d'assez nombreux synonymes et ses obser- vations témoignent d'un judicieux esprit d'éclectisme qu'il est agréable d'avoir à signaler aujourd'hui en matiére de nomenclature. Abandonnant l'épithète linnéenne acaulis parce qu'elle ne convient pas à une plante qui peut étre caulescente tandis que sa congénére officinalis est parfois acaule, M. Gentil préfère grandiflora Lamk (1778) à vulgaris Huds. plus ancien (1762). « Si excellente qu'elle soit, remarque notre con- frére, la loi de priorité, comme toute régle générale, peut comporter des (1) Nous avons rencontré naguére toutes ces variations, sauf celle de caly- canthema, aux environs de Limoges. La variété purpurascens des auteurs sarthois est sans doute la méme que la var. B. rubrofusca de Lamotte (Prodr., 514), qui lui attribue en ces termes une origine hybride : Cette variété et celle du P. elatior proviennent sans doute de la forme cultivée dans les jardins des campagnes, forme qui me parait étre un hybride des P. elatior et P. officinalis et qui, abandonnée à elle-même, reviendrait à ses deux ascendants sans perdre sa coloration (loc. cit.). C'est une hypothèse à vérifier. L'existence d'un Primula grandiflora var. purpurascens, non mentionné par Lamotte, semblerait devoir plutôt faire ad- mettre une variation paralléle dans les trois espéces. (Ern. M.) SP REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 493 exceptions, et j'estime que le besoin d'écarter toute possibilité de con- fusion doit être un motif impérieux d'y déroger. » Or des trois espèces issues du P. veris L., celle que Hudson a nommée vulgaris est loin d'être la plus commune dans nos pays et, d'autre part, son auteur y joignait, d'après Smith, à titre de variété, le P. elatior, qui est le moins répandu dans le département de la Sarthe. Il en est autrement dans le centre de la France, ой il est commun, et le grandiflora rare, ce der- nier manquant même ou du moins n'ayant pas été encore signalé, à notre connaissance, dans plusieurs départements (Haute-Vienne, Creuse, Corrèze, etc.). Aussi rejefons-nous, à l'instar de notre confrère du Mans, l'hypothèse de Smith qui croyait voir dans le P. elatior un hybride des P. officinalis et grandiflora (1). M. Gentil a rencontré la forme décrite en 1824, par Goupil, sous le nom de P. lateriflora (2), simple variation parviflora du P. elatior (3). A la fin de sa substantielle Notice, l'auteur décrit les Primevéres hybrides qu'il a observées, principalement іе P. vA RIABILIS Goup. (gran- diflora X officinalis), et propose de changer son nom en celui de P. AYBRIDA. Il a rencontré une seule fois le P. menia Peterm. (P. offi- cinali-elatior) et deux ou trois fois le P. DiIGENEA Kerner (grandiflora- elatior). П est agréable de trouver, au cours du Mémoire, des notes biogra- phiques, intéressantes dans leur briéveté, surles anciens botanistes Sarthois dont les œuvres sont citées : MAULNY (Louis-Jean-Charles), né et mort au Mans (1758-1815), qui a laissé : Plantes observées aux envi- rons du Mans, 1186; — DESPORTES (Narcisse), né à Champrond (Sarthe) et mort au Mans (1776-1856), auteur du Rosetum gallicum (1828) et Flore du Maine (1838); — Drarn (Pierre), né à Domfront-en- Champagne (Sarthe) et décédé à Sainte-Croix-les-Le Mans (1781-1849), dont on posséde un Catalogue raisonné des plantes des environs de Saint-Calais publié aprés sa mort, en 1852; — Gouri (Clément- Jacques), né et mort au Mans (1784-1858), docteur en médecine, auquel on doit deux Mémoires sur les Primevéres (1824, 1825), insérés dans les Mémoires Soc. Linn. de Paris, t. III et IV; — enfin GUÉRANGER (Édouard-Auguste), né à Sablé, mort au Mans (1801-1895), pharmacien, qui a publié plusieurs Notes botaniques dans les Bulletins de la Société d'Agric., Sciences et Arts de la Sarthe. Ern. M. (1) « Hybrida proles videtur e matre P. vulgari, patre P. veris » (Smith, ЕІ. brit. 1, 223). Е o. | | (2) Goupil, Observ. sur quelques espèces de Primevères, 1824 (in Mém. Soc. Linn. de Paris). (3) Voy. Boreau, FI. centr., éd. 3, p. 439. 494 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les Fougères des Alpes maritimes; par Hermann Christ. Genève et Bàle, Georg et C^, libraires-éditeurs. Broch. 32 pages gr. in-8*. Lyon, méme maison, passage Hótel-Dieu, mars 1900. Cette Monographie fait partie des « Matériaux pour servir à l'histoire de la flore des Alpes maritimes » publiés par M. Émile Burnat; elle ne pouvait étre confiée à meilleures mains. La science du monographe et l'intérét que présente la région considérée rehaussent doublement le mérite de ce travail. , Dans les « Observations préliminaires », l'auteur précise le sens qu'il a attaché aux expressions : segments, pinnules, lobes, subspecies, va- riétés, lusus. C'est un éclaircissement dont tout monographe et même, plus généralement, tout floriste devrait faire bénéficier ses lecteurs, en raison de la signification trop souvent différente, suivant les auteurs, attribuée à ces termes de la glossologie botanique. D'après notre savant confrère, la florule ptéridologique des Alpes maritimes (1) « offre absolument le même caractère que sa flore phané- rogamique. On y remarque un élément franchement méditerranéen qui occupe le littoral et les vallées chaudes; un élément appartenant aux régions boisées de l'Europe moyenne, se retrouvant, dans les Alpes ma- ritimes, dans la région montagneuse moyenne, et enfin un élément alpin qui apparait sur les hauteurs au-dessus de la région des foréts ». Dans la premiére de ces catégories sont rangées 15 espéces et sous-espéces, savoir : Polypodium vulgare subsp. serratum, Gymnogramme lepto- phylla, Adiantum Capillus- Veneris, Cheilanthes fragrans, Notholena Marante, Pteris cretica, Asplenium lanceolatum et subsp. obovatum, Aspl. Adiantum-nigrum subsp. Onopteris, A. Petrarche, Ceterach officinarum, Scolopendrium Hemionitis, Aspidium pallidum et Ophio- glossum lusitanicum. L'épithéte géographique méditerranéenne ne nous parait pas applicable au méme degré et sans distinction à toutes les Fougères ainsi qualifiées; si elle convient sans réserve à celles qu'on n'observe pas en dehors de la zone de ce nom, Pteris cretica, Asple- nium Petrarche, etc., et, relativement, à d'autres, Gymnogramme leptophylla, Notholena Marante, etc., dont les stations rares et dis- jointes dans le centre et l'ouest de notre pays peuvent étre regardées comme résultant d'anciennes migrations, il en est au moins une, le Ceterach officinarum, tellement répandue presque partout en France, qu'il semble difficile de limiter son area à la région méridionale. (1) Ainsi que nous l'avons précédemment expliqué, M. Burnat comprend plusieurs territoires italiens dans sa Flore des Alpes maritimes [Voy. le Bulletin, tom. XL (1893), Revue bibliograph., p. 44]. «ИР REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ` 495 D'autre part, l'Asplenium septentrionale, classé parmi les espèces alpines dans la flore des Alpes maritimes, descend à de faibles altitudes dans le centre de la France et s'abaisse jusqu'à 100 métres aux environs de Brive (Corréze). Il y a lieu de distinguer, à notre avis, quand on caractérise par un mot l'habitat général des espéces, celles qui ne franchissent jamais les limites altitudinales ou latitudinales qu'on veut ainsi leur assigner et celles qui, sous ce rapport, sont beaucoup moins exigeantes. Le Catalogue énumère 50 espèces ou sous-espéces, dont une, п° 38, Aspidium spinulosum (genuinum), n'a pas encore été rencontrée dans la circonscription embrassée par l'auteur. Aux 35 Fougéres mentionnées par Ardoino dans les Alpes maritimes françaises, M. Christ ajoute les suivantes : n° 3, Polypodium vulgare var. serratum (environs de Nice, Estérel); 19, Asplenium Adiantum-nigrum subsp. Onopteris Heufl. (lobes trés allongés, lancéolés ou linéaires à dents souvent aigués); 20, À. lanceolatum Huds. (Cannes, l'Estérel), et 21, la sous-espèce obova- tum (A. obovatum Viv.); 32, Aspidium Braunii Spenn., environs de Grasse; 37, Aspidium rigidum subsp. pallidum ; 44, Cystopteris regia Presl; 46, Woodsia alpina (1). Six autres Fougères, non mentionnées par Ardoino, n'ont été jusqu'ici rencontrées que dans des localités ita- liennes de la région, ce sont : 15, Asplenium germanicum Weiss. (qui serait d'aprés M. Christ, un A. Trichomanes X septentrionale) (2) ; 17, Asplenium fissum Kitaibel; 27, Athyrium alpestre Ryl. 31, Asple- nium Bicknellii (A. lobatum x aculeatum); 33, Aspidium Thelyp- teris Swartz; 45, Cystopteris montana Link. C'est doncun riche contingent d'acquisitions nouvelles pour l'ensemble des Alpes maritimes. M. Hermann Christ a indiqué de nombreuses variétés et l'on trouve, à toutes les pages du Catalogue, de précieux éclaircissements sur les formes critiques ou peu connues et d'instructives remarques, telles qu'on peut les attendre d'un aussi expert ptéridographe. Er. MALINVAUD. 1) Le Woodsia alpina est indiqué à « l'Ibac de Sanguinière ». Il est pro- bab qu'il faut lire ubac (versant nord), mot opposé à adrech (versant sud). Voy. le Bulletin, t. XLIV (1897), session extraordinaire à Darcelonnette, note au bas de la page CLIX. . j (2) Asplenium germanicum Weiss. (= А. Breynii Retz) est certainement un À. Ruta-muraria X septentrionale dans les localités du centre de la France où nous l'avons observé. On confond probablement sous ce nom deux hybrides différentes, et peut-être même trois plantes distinctes. 496 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. . NOUVELLES — En vente, chez Édouard Jolly, libraire-éditeur à Charleville (Ar- dennes) : Catalogue raisonné et descriptif des plantes vasculaires du département des Ardennes, par А. Callay, ancien pharmacien au Chesne. Prix : 6 francs chez l'éditeur, 7 fr. franco. — La librairie Paul Dupont (4, rue du Bouloi, à Paris, I”), édite : Cours DE BOTANIQUE (anatomie, physiologie, classification; applica- tions agricoles, industrielles, médicales ; morphologie expérimentale, géographie botanique, paléontologie, historique), par MM. Gaston Bonnier, membre de l'Institut, professeur de botanique à la Sorbonne, et Leclere du Sablon, doyen de la Faculté des sciences de Toulouse. L'ouvrage sera publié en six fascicules, dont le premier (384 pages et 993 figures) a paru. Prix par souscription à l'ouvrage complet, 25 francs; chaque fascicule séparément, 6 francs. Ce Cours de Botanique est rédigé suivant un plan nouveau; le lecteur y trouvera la description des faits, exposés d'après des exemples concrets, avant les généralités qui peuvent en étre déduites. Plus de 3000 figures, toutes dessinées spécialement pour cet ouvrage, la plupart d'aprés nature, ajoutent à la clarté du texte et permettent à celui qui n'aurait aucune notion de botanique de se mettre au courant de toutes les questions, méme les plus complexes, que souléve l'étude des végétaux. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 3287. = Lirr.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MOTTEROZ, directeur. DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL чы ЕТ RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D UTILITÉ PUBLIQUE ` PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME QUARANTE-SEPTIEME (Troisième Série. — TOME VII) es sur les ferments; CHODAT et DNER . er CPA en herches sur la physiologie et la mor- -phologie des ferments alcooliques ; Еш. Chr. HANSEN.. eene E e Recherches sur les Bactéries acétifiantes; Chr. HANSEN.................... on à la чечен дыр de la semence de Strophanthus; P.-E.-F. ss maladies des Conifères de la Angleterre; H. von SCHRENK. aches de la Violette; P. -H. eec v. EE l'indépendenco fréquente des stipules, bractées, sépales el pétales stipulaires; EE, net a rent inerte rte L'empoisonnement par les Champignons ; MN UILLUR. eeh ` Uu chapeau anormal du Tricholoma nu- = dum; A. DAGUILLON. ...... eese ee Contribution àla Flore mycologique des = Pays-Bas; A. OUDEMANS.............. i 5СнАЕКК..,.....‚................... maladie du Wilt du coton; А. ee Les maladies du Cèdre rouge; H. von ` wem BIBLIOGRAPHIQUE ` | Sylloge Галсан nn: À. Auen, 497 498 Muscinées du Tonkin et de Madagascar; Muscinées récoltées au Japon; E. BEs- Sur une nouvelle espèce de Castilloa; J. . Causerie botanique; V. RICHER....:-... E Coürte notice sur l'Usnea- Soleirolii;. A. ` PAPA D EE Lichens récoltés à Coomoor; Ch. GRATA 3 Les Muscinées de l'archipel Bréhat (Côtes- du-Nord); F. CAMUS............:... général PANIS, Ee e eu EC EOM "OCHERELLE..........- Les Hépatiques et les Anthocerotes de Ca- lifornie; M. A. HoWE..........-- eere Une excursion à Jersey; А. MARTIN... Du polymorphisme normal ou anormal; X. VENDRELY....... eee eee costs Boisement des dunes; fixation des dunes; ` d. PUISSÓN E Pouvoir germinatif des graines; J. Pors- BON ae Nk Ne Aw Neel see Ee pe me Se еей [RAR НК ГЕ POISSON. EE Constitution anatomique des bois; => ‚ Études sur les fractures des bois A Tu ОРУСУ ek uy s ue Projet de nomenclature P ta REVUE BIBLIOGRAPHIQUE —— (SUPPLÉMENT) —— Recherches sur les ferments; par ММ. R. Chodat et Lendner (Archives des sciences physiques et naturelles, Genéve, 1900). Depuis que les cultures pures de Levures interviennent utilement dans la fabrication rationnelle de la biére, divers auteurs se sont préoc- cupés d'appliquer la méme méthode aux moüts de raisin, en vue d'en obtenir les meilleurs produits possibles; le bouquet des vins, notam- ment, dépend, non pas seulement de la composition des moüts, mais aussi de la race de Levure employée. L'important est d'arriver à intro- duire dans le moüt frais une culture active de Levure, telle qu'elle y trouve toutes les conditions nécessaires à une fermentation vigoureuse et, par suite, qu'elle ait grande chance de paralyser les autres microor- ganismes, notamment les Levures spécifiquement différentes, que ren- ferme tout moüt de raisin; au nombre de ces derniéres figure la Levure apiculée, qui précisément ne donne qu'un produit médiocre, pauvre `en alcool. M. Lendner s'occupe spécialement dans ce travail des Levures qui coexistent dans le moüt de deux vins, l'un rouge, l'autre blanc, origi- naires du vignoble genevois. Les nombreuses espéces contenues dans la Levure complexe, prise comme point de départ, ont été isolées par dilu- tion de cette dernière dans de la gélatine nutritive encore liquide, étalée au cours de son refroidissement contre les parois d'un vase d'Erlenmeyer; les colonies apparues ont été ensuite à leur tour cultivées isolément sur gélatine nutritive. Aprés quoi, ces cultures pures, spécifiquement déterminées, ont été introduites dans les moüts originels, préalablement pasteurisés. | L'analyse des vins obtenus de la sorte а montré que plusieurs espèces ne réalisent que des fermentations fort incomplètes et donnent un pro- duit médiocre, d'arome désagréable, dü à l'acétate d'amyle. Le maxi- mum d'alcool, correspondant à une décomposition presque totale du sucre, a été obtenu, en même temps qu'un goût agréable du liquide, T. XLVII. (SÉANCES) 32 498 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. fermenté, avec la Levure elliptique; le minimum a été donné par la Levure apiculée, qui produit à tous égards un vin de mauvaise qualité. ERNEST BELZUNG. Recherches sur la physiologie et la morphologie des ferments alcooliques; par M. Emil Chr. Hansen (Tirage à part des Meddelelser fra Carlsberg Laboratoriet, 5° vol., 1'* livraison). Copenhague, 1900, 38 pages in-8°, avec 5 figures dans le texte. Après avoir rappelé que les microorganismes varient dans les limites beaucoup plus restreintes qu'on ne le croyait autrefois, et que les trans- formations progressives qu'ils subissent sous les yeux de l'observateur sont dues au grand nombre de générations qui se succèdent dans un temps très court, l'auteur résume ses travaux antérieurs sur la variabilité des Levures. 1] passe ensuite en revue les divers caractères que peut présenter un même Saccharomyces, depuis les cellules arrondies jusqu'aux formes bactéroides ou mycéloides. Les Sacch. Marxanus et S. Ludwigii sont particulièrement remarquables à cet égard, ainsi qu'il le montre par des dessins accompagnés de l'énoncé des conditions dans lesquelles les diffé- rentes formes de ces Levures ont été obtenues. ` En ce qui concerne la formation des spores, M. Hansen rappelle qu'il a découvert en 1883, que la vitesse de sporulation du Sacch. Pastoria- nus cultivé sur moüt variait avec l’âge de la culture. En 1899, il montrait que le 8. Ludwigii peut donner des variétés asporogènes sur шош, mais que quelques passages sur той dextrosé rendent aptes à sporuler. D'autres espèces (S. cerevisiæ I, S. Pastorianus I, II et III, S. ellipsoi- deus І, etc.) peuvent présenter le méme phénomène. En cherchant à faire varier le pouvoir ferment d'une méme espéce, l'auteur n'a pu qu'affaiblir pour un temps la faculté zymotique, mais n'a pu la supprimer. Une variabilité plus considérable pourrait, comme il le fait observer, avoir de trés grandes conséquences pour la brasserie, car on est exposé à perdre les races créées par une minutieuse sélection. Les perturbations introduites dans le fonctionnement de la Levure paraissent devoir étre attribuées aux brusques variations dans la compo- sition. du mont, ainsi qu'au manque de soins dans la fabrication, qui permet l'introduction fortuite de Levures étrangéres. En particulier, l'emploi des cuviers de bois, surtout lorsqu'ils commencent à s'user, expose à une contamination fréquente; car la Levure, en pénétrant dans les fentes du bois et les joints des douelles, s'y multiplie dans des con- ditions anormales qui suffisent à créér des races nouvelles. M. Hansen a fait de nouvelles recherches sur les variétés asporogènes. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 499 ` Ï! est parti d'une seule cellule d'une variété sporogéne, qu'il aensemencée dans un ballon Pasteur à deux cols; la culture fut agitée deux fois en vingt-quatre heures, tant pour aérer que pour faire dégager l'acide car- bonique formé. Au bout de ce temps, chaque culture fut infectée par une trace d'une culture obtenue précédemment. En prélevant des échanti]- lons moyens aux diverses phases de l'expérience, on recherchait les spo- rulations; aprés passage sur той, on mettait à sporuler sur plâtre à 25°. Pour pouvoir examiner un grand nombre de cellules, on eut re- cours à des plaques de gélatine au moüt, sur lesquelles la répartition était faite à l'aide d'un pinceau de platine : chaque colonie était ensuite déposée au centre de l'un des carrés d'un bloc de plâtre quadrillé au crayon. | Quelques colonies, aprés passage sur moùt, ne se montrèrent que temporairement asporogènes : en aucun cas, la durée du retour au : pou- voir sporogene n'a dépassé un à deux ans. Des essais de sporulation en milieux liquides ont été faits avec Ie Sacch. Pastorianus 1 et la Levure de vin Johannisberg П de Aderhold et Wortmann. Les espéces considérées n'ont jamais donné une variété constamment asporogène ; les variétés obtenues ne renfermaient jamais qu'un petit nombre de cellules asporogènes. Le temps nécessaire à l'ob- tention d'une telle variété s'est montré variable suivant les espèces (S. cerevisiæ I, quatre mois; Johannisberg Il, quinze mois; S. anos malus, six mois; cultures faites à la temperature ordinaire, sur moüt de biére gélatiné). . M. Hansen s'est demandé s'il y a eu sélection ou transformation. Pour s'en assurer, il a effectué des semis de Johannisberg M, espèce dont aucune cellule n'est susceptible de fonder une descendance asporogéne. N'ayant pu, à la suite de ces cultures, obtenir de cellules susceptibles d'engendrer une race constamment peu sporogène ni mème temporaire- ment asporogène, il en conclut qu'il se produit non une sélection, mais une transformation. ” Quant aux causes elles-mêmes de la transformation, l'auteur les а attribuées tont d'abord aux variations dans le milieu. Après avoir re- marqué combien les moüts ont иче composition variable, il essaya de divers liquides nutritifs (solutions de maltose peptonisées, solutions de phosphate de potassium et sulfate de magnésium) et aussi de l'eau distillée. Dans tous les саз, la transformation se produit; il en conclut que la composition du milien n'avait aucune influence sur la variation du pouvoir sporogène.(il n’en est certainement pas de même pour ce qui concerne les modifications dans la forme des éléments du Champi- gnon). L’agitation intermittente des ballons de culture, l’insufflation d'oxy- 500 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. gène au sein des liquides, paraissent n'avoir pas plus d'influence, à moins que l'on élève la lempérature. En étudiant les conditions de la transformation en milieux solides, M. Hansen a trouvé que les variations élaient liées à la consistance de ces milieux. En effet, si une Levure cultivée dans le moüi gélatiné est transplantée plusieurs fois, de maniére qu'elle n'ait pas le temps de liquéfier la gélatine, la transformation n'a pas lieu : elle se produit, au contraire, lorsque les cellules demeurent pendant quelque temps sur le méme substratum, qu'elles finissent par liquéfier. Nous pensons que la transformation pourrait bien étre due à l'accumulation dans le milieu nutritif des produits de sécrétion de la Levure, el non à la liqué- faction du milieu : il eüt peut-étre été possible de s'en assurer en expé- rimentant comparativement sur plusieurs milieux de méme composition, les uns amenés à l'état solide par addition de gélatine ou d'autres sub- stances, les autres demeurant liquides. ` Si l'on effectue à température élevée (32° à 34°) ces cultures avec re- nouvellements fréquents, certaines espèces (S. Pastorianus Т) subissent des transformations; l'auteur en conclut que, méme dans les cultures en milieux solides, l'élévation de la température joue un róle important dans le processus mutatif. F. GUÉGUEN. Recherches sur les Bactéries acétifiantes (Troisième Mé- moire); par Em. Chr. Hansen (Tirage à part des Meddelelser fra Carlsberg Laboratoriet, 5° volume, 1'* livr. Copenhague, 1900). Une broch. de 8 pages, avec figure dans le texte. L'auteur s'est proposé, comme suile à ses recherches précédentes, de déterminer les limites de vitalité et de variabilité de trois espèces (Bac- terium aceli, B. Pasteurianum, B. Kutzingianum) décrites dans un travail antérieur. Le B. aceti s'est conservé vivant pendant plus de neuf ans dans la biére basse de garde; dans quelques cas seulement, il y est mort en moins de cinq années. Dans la solution de saccharose à 10 pour 100, la durée de conservation de cette espéce se réduit à deux ans; dans l'eau, elle n'est que de seize mois environ. Le B. Pasteurianum vit pendant plus de dix années dans la bière basse de garde, plus de six ans dans la bière double; dans une expé- rience, les cellules étaient mortes au bout de vingt-sept mois. La solution de sucre de canne ne conserve cette espéce en vie que pendant un an; l'eau, six mois à un an. Le B. Kutzingianum se conserve le mieux (sept ans) dans la bière basse de garde; dans la biére double, il vit cinq ou six ans. Dans l'eau REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 501 Sucrée, sa survie est d'environ une année, et de neuf mois seulement dans l'eau pure. А l'état sec, ces diverses Bactériacées ne se conservent intactes que quatre à cinq. mois, soit à la température ordinaire, soit à 40° centigr. Àu contraire, la durée de la vie alteint prés d'une année, si les cellules. sont maintenues à la température de 2 centigr. Pour ces dernières dé- terminations, des fragments de fil de platine chargés de Bactéries étaient introduits, aprés dessiccation à la température ordinaire, dans l'effilure de longs tubes que l'on scellait ensuite. Les recherches sur la variation de ces Bacléries n'ont pas donné de résultats constants. Les expériences ent porté sur les B. Pasteurianum et Kutzingianum : on sait que ces espèces ont la propriété, découverte. par Hansen en 1894, de sécréter une glaire qui bleuit par l'iode ioduré. Beijerinck a remarqué qu'un Bacille, qu'il croit étre le D. Pasteuria- num, ne donne plus cette réaction d'une manière constante, lorsqu'il est cultivé en stries sur bière gélalinée : ce caractère négatif persisterait dans les cultures ultérieures faites sur d'autres milieux. En répétant ces expériences avec ses B. Pasteurianum et Kutzingianum, Hansen trouve que celte perte de pouvoir colorable n'est que temporaire : il en conclut que Beijerinck n'a pas opéré sur le véritable B. Pasteurianum. F. G. А contribution to the pharmacognosy of official Stro- phanthus seed (Contribution à Іа pharmacognosie de la semence de Strophanthus de la Pharmacopée officielle); par M. Pierre-Élie- Félix Perrédés (Mémoire lu devant le « British Pharmaceutical con- ference- » de Londres, juillet 1900). Une brochure de 28 pages іп-8°, avec 8 planches). L'auteur a entrepris ce travail dans le dessein de différencier histo- logiquement les diverses graines apportées de l'Est africain sous le nom de Kombé. Holmes avait montré, en 1893, que l'albumen et les cotylé- dons du Kombé commercial se comportaient de diverses manières lors- qu'on les traitait par l'acide sulfurique concentré. L'albumen et les deux cotylédons se coloraient en rouge; d'autres fois, l'albumen et l'un des cotylédons devenaient verts, tandis que l'autre cotylédon se teignait de pourpre : ces colorations semblaient constantes pour chaque variété, et paraissaient propres à les différencier entre elles. M. Perrédès a effectué ses recherches sur des graines de Kombé prises dans trois fruits de différents districts de l'Est africain. L'un de ces follicules renfermait des semences qui verdissaient presque toutes par l'acide sulfurique, réaction indiquée par Holmes comme spéciale au vrai 502 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Kombé; les deux autres fruits donnaient au contraire la réaction rouge par le méme acide. Comme les graines provenant d'un méme fruit différaient histologiquement entre elles au moins autant, sinon plus, que les variétés admises par Blondel pour le Kombé, M. Perrédès a cru ` devoir se livrer à un examen histologique aussi complet que possible des graines donnant la réaction verte. Le Mémoire débute par une étude morphologique trés approfondie, portant sur un grand nombre de graines. Ces derniéres portent des sil- lons longitudinaux, qui sont seuls garnis des poils auxquels la graine doit son aspect soyeux. Ces poils, minutieusement décrits et figurés, ont une base élargie en dóme, au sommet duquel s'insére presque à angle droit la partie effilée du trichome. La membrane est ornée, surtout à la base, d'épaississements en forme de réseau à trés larges mailles. Les faisceaux libéro-ligneux, dans le tégument, n'existent que dans le raphé; contrairement à ce que dit Blondel pour le S. hispidus, ils n'y sont pas accompagnés de laticiféres. L'albumen est formé de cellules polygonales sans méats; la portion qui confine au tégument comprend quelques assises de cellules com- primées et comme mucilagineuses. En traitant les coupes par le ehloral et l'hématoxyline, on voit que les parois cellulaires sont épaissies et striées. L'albumen est dépourvu de laticifères. L'embryon est formé d'un parenchyme à parois minces et méatiques; il est parcouru par deux faisceaux, un par cotylédon : ces faisceaux sont accompagnés de laticifères péricycliques. Les laticifères sont continus, sinueux, sans anastomoses, mais souvent ramifiés. Us abondent surtout au niveau de l'insertion des cotylédons, et apparaissent en ce point, sur les coupes transversales, comme un véritable mycélium :. la paroi de ces éléments se colore en rouge brillant par le ruthénium acétique. La radieule se termine par une coiffe trés distincte; elle renferme de nombreux laticiféres à la périphérie du cyliudre central. M. Perrédés a étudié avec soin le contenu cellulaire des diverses parties de la graine, et notamment de l'albumen et des cotylédons. Dans ceux-ci, le protoplasme renferme de l'huile qui s'y trouve à l'état de fine émulsion et peut-étre de combinaison, car on n'en apercoit aucune gouttelette. Aprés lavage des coupes par l'alcool et l'éther, éclaircisse- ment par le chloral, et coloration par l'hématoxyline, on y voit un fin réseau protoplasmique ; si l’on traite les coupes par le phosphate acide de sodium qui dissout l'aleurone, l'huile est facilement mise en évidence par l'orcanette ou l'acide osmique. Les grains d’aleurone, d'un diamètre habituel de 10 à 13 g, renfer- ment des enclaves (cristalloides et globoïdes). La dimension des grains d'amidon est de 10 ï au maximum, jusqu'à une taille trop petite pour oni we. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 503 être mesurée; ils sont généralement triangulaires ou fusiformes, et possèdent un hile central très allongé. Les grains amylacés abondent surtout dans la partie moyenne de l'albumen; ils se raréfient dans les couches externes et surtout vers l'intérieur. Les cellules du tégument renferment du mucilage et un pigment brun- verdâtre (chlorophylle altérée?). La graine ne parait pas renfermer de cristaux d'oxalate de calcium. En traitant des coupes de graine entière par l'acide sulfurique con- centré, on voit verdir tout l'albumen, les cotylédons prennent des teintes variant du vert au rouge : fréquemment il existe des taches rouges sur fond vert. Dans d'autres cas, comme l'avaient déjà vu Schlagdenhauffen et L. Planchon, l'un des cotylédons verdit, et l’autre se colore en rouge. F. GUÉGUEN. Some diseases of New England Conifers :. а preliminary re- port (Quelques maladies des Conifères de la Nouvelle-Angleterre : Note préliminaire); par Hermann von Schrenk (U. S. Department of Agriculture, Bull., n° 25, Washington, 1900). Un fasc. in-8 de 96 pages, avec 3 figures dans le texte et 15 planches dont 12 photogr. Ce Mémoire constitue une étude, très intéressante et très bien conçue au point de vue pratique, des dégâts produits sur les Conifères par diffé- rents Champignons lignicoles. L’auteur rappelle les conditions de multiplication et de croissance de ces parasites, et montre que les arbres les plus âgés sont toujours les plus attaqués. Parmi les diverses essences forestières, les Conifères sont à signaler comme ayant plus particulièrement à souffrir des atteintes des parasites fongiques : ceux-ci, en produisant des fissures par lesquelles s'écoule la résine, provoquent l’épuisement et bientôt la mort de l'arbre. Les lésions produites par les insectes semblent être assez souvent le noint d'entrée du Champignon : c'est ainsi que le Polyporus volvatus Peck. envahit l'écorce et le bois du Picea rubens au niveau des trous forés par un Dendroctonus. j j L'auteur expose succinctement les conditions de végétation des Picèa rubens Sarg., P. canadensis B. S. P., Abies balsamea Mill., Tsuga canadensis Carrière, Thuia occidentalis L., Pinus Strobus L., Larix laricina Koch. | | Il étudie ensuite les lésions macroscopiques et microscopiques pro- duites sur ces Coniféres par les Champignons suivants, dont il décrit avec soin la fructification : uu Polyporus Schweinitzii Fr., P. pinicola Fr., Trametes Pini Fr. 504 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. forma Abietis Karst.; Polyporus sulfureus Bull., P. subacidus Peck. П ajoute quelques observations sur les Polyporus vaporarius Fr., Agari- cus melleus Vahl. F. GvÉGUEN. Spot disease of the Violet (Alternaria Viole n. sp.) [Maladie des taches de la Violette]; par P.-H. Dorsett (U. S. Department of Agriculture, Division of vegetable physiology and pathology, Bull., n° 23, 98 novembre 1900). Une broch. in-8° de 10 pages, avec 7 plan- ches noires et en couleurs. Washington, 1900. Ce Mémoire est une étude monographique trés compiète d'une ma- ladie cryptogamique qui produit des ravages considérables dans les grandes cultures de Violettes telles qu'elles se pratiquent en diverses régions de l'Amérique. Aux environs d'Alexandria Victoria, la maladie prit une telle extension que l'on dut renoncer à celte culture, qui oc- cupait de 50,000 à 75,000 pieds carrés de châssis. La maladie sévit surtout pendant l'été, mais peut s'observer en toute saison : les parties aériennes е! surtout les feuilles de la Violette sont parsemées de taches circulaires jaunátres ou verdâtres, rappelant au début celles produites par la piqüre de certains insectes : d'abord punc- tiformes et à peine visibles à l'œil nu, elles peuvent atteindre 1 centi- mètre de diamètre : en quelques heures la surface entière du limbe peut être envahie par le mycélium rayonnant, qui communique aux tis- sus un aspect hygrophane et parfois demi-transparent. L'examen microscopique montre que le parenchyme foliaire est envahi par un mycélium cloisonné qui fait saillie en certains points de la sur- face, et qui à l'air humide se recouvre de conidies en vingt-quatre à quarante-huit neures. Ces conidies sont d'un vert-olivâtre, et appar- tiennent à un. Alternaria (Alternaria Viole n. sp.) bien distinct des autres Champignons connus comme parasites de la Violette (Leucos- pora Violæ Sacc., Phyllosticta Viole Desm., Septoria Violæ Westdp.), et notamment du Macrosporium Violœ Pollacci. M. Dorsett a pu cultiver facilement cet Alternaria sur de lagar; en quatre à six jours, une seule conidie a produit un mycélium abondam- ent fructifié, qui s'étend en rayonnant autour du point d'inoculation, en produisant toutes les vingt-quatre heures un cercle de conidiophores de plus en plus larges. Le mycélium, d'un blanc grisâtre à l'origine, prend une teinte olivâtre au moment de la sporulation. Le parasite se cultive également bien sur d'autres milieux, notamment sur le citron. La germination a pu être suivie dans des cultures cellulaires; à 65- 80 Fahr., les conidies germent en 1 heure 30 m. à 3 heures. Les expériences d'inoculation, faites en pulvérisant sur des plantes saines une suspension de conidies dans l'eau distillée, ont donné des REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 505 résultats positifs. A 80* F., les taches apparaissent sur les feuilles en 48 heures; le lendemain, elles ont augmenté de dimensions, et les plants parasités répandent une odeur spéciale désagréable, qui est la même que celle des cullures du Champignon. On est loin d'être d'accord sur les causes qui favorisent le dévelop- pement de ce redoutable parasite. Les uns attribuent une grande in- . fluence à la fatigue qui résulte pour la plante de la culture forcée à laquelle on la soumet pendant l'hiver; les autres. incriminent le défaut de soins, la nature du sol, etc. D'après M. Dorsett, la maladie est favo- risée par les chaleurs séches des journées d'aoüt et de septembre, alter- nant avec l'humidité et la fraicheur des nuils. Certaines variétés de Violettes sont particuliérement sujettes à subir les atteintes de l Alternaria : la variété Marie-Louise est, par exemple, beaucoup plus sensible que le Lady Hume Campbell; en général, les variétés simples résistent mieux que les doubles. ` Le traitement par les mixtures cupriques (bouillie bordelaise, eau céleste, etc.), semble peu efficace : il a de plus l'inconvénient de salir les feuilles. П vaut donc mieux recourir aux moyens préventifs, que M. Dorsett résume ainsi : Entourer les plants des conditions d'hygiène les plus favorables; tenir les châssis parfaitement propres, en les grattant et repeignant souvent pour en éloigner la mousse, les Champignons et les insectes; | Ne propager que les pieds vigoureux, et attendre pour le faire la saison la plus favorable; préférer des plants pas trop âgés aux vieilles loul'es que l'on conserve quelquefois à cause de leur abondante florai- son : ces dernières sont en effet dans un état de réceptivité plus grand; Enlever fréquemment les feuilles flétries ou malades, détruire les insecles, ventiler convenablement les cultures; au moment du repi- quage, on renouvellera la surface des couches en enlevant la terre à la profondeur d'un pied, et la remplaçant par de nouvel humus; | Enfin, les plantations seront faites de bonne heure dans le terrain qu'elles doivent occuper pendant toute la saison : en opérant ainsi, le Végélal sera bien acclimaté au moment de la saison d'été, pendant la- quelle le mal sévit avec le plus d'intensité. F. G. De l'indépendance fréquente des stipules, bractées, sé- pales et pétales stipulaires; par M. D. Clos (Actes du Con- grés international de Botanique de 1900), pp. 213-220. L'auteur, dont chacun connait les nombreuses observations sur ce sujet, pose d'abordla question suivante : Les stipules sont-elles toujours dépendantes des feuilles? Par des exemples appropriés, il montre que feuilles et stipules peuvent se passer réciproquement les unes des autres, 506 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. bien que cependant les secondes soient bien plus souvent sous la dépen- dance des premières. Il conviendrait de distinguer deux sortes de sti- pules : les dépendantes et les indépendantes. Dans le premier groupe on rangerait les stipules pétiolaires et celles des stipules caulinaires qui emprunteraient au système conducteur de la feuille leurs propres fais- .ceaux libéro-ligneux. M. Clos énumère ensuite la plupart des plantes chez lesquelles : 1° les bractées sont d'origine stipulaire; 9° les sépales ou même les pétales ont une origine analogue. Il termine en se demandant encore ce qu'il faut penser de la nature de l'étamine, dont il serait peut-être possible d'admettre, dans certains cas, la même origine. E. PERROT. L'empoisonnement par les Champignons, et l'étude des Champignons vénéneux ; par M. le Dr Gillot (Société d'histoire naturelle d'Autun, 16 décembre 1900, 11 pages). Les idées les plus fausses et les opinions les plus saugrenues règnent encore sur tout le côté pratique de l'étude des Champignons. Les empoi- sonnements sont la cause cerlaine de trés graves accidents que la presse enregistre chaque année. Il serait donc de la plus haute importance que les propriétés alimentaires ou vénéneuses des principales espéces fussent connues. Le D* Victor Gillot a relevé soixante-douze observations d'em- poisonnement qui ont occasionné quatre-vingt-six décés. Les recherches établissent que le principe toxique est limité aux Champignons pourvus d'une volve, les Amanites et les Volvaires. Les observations les mieux rapportées laissent malgré cela encore beaucoup à désirer ; il serait donc nécessaire de mieux étudier à l'avenir les empoisonnements d'origine fongique. Dans la pratique l'étude des espèces comestibles ou vénéneuses peut être bien simplifiée, si l'on songe que leur nombre ne dépasse pas deux cents et peut méme étre réduit de moitié. Dans tous les cas, il est prudent de ne les consommer qu'aprés les avoir soumis au procédé de Gérard : eau vinaigrée ou salée renouvelée une ou deux fois; laisser macérer deux jours; laver à grande eau et bouillir pendant une demi-heure. P. Hanror. Sur un chapeau anormal du Tricholoma nudum; par A. Daguillon (Bulletin de la Société mycologique de France, XVH, 2° fasc., p. 73, 15 pages). П s'agit d'un individu poussé au milieu d'une touffe et qui portait sur sa face supérieure un chapeau beaucoup plus pelit, « de telle sorte que les deux chapeaux étaient intimement soudés l'un à l'autre par une partie de leurs faces supérieures et convexes ». M. Daguillon pense que cette anomolie résulte de la prolifération d'un autre individu voisin et REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 507 que le petit chapeau, s'étant de bonne heure comprimé contre le chapeau de l'échantillon sur lequel on l'observe actuellement, s'est intimement soudé avec lui. | P. HAR. Contribution à la Flore mycologique des Pays-Bas, XVII ; par А. Oudemans (Nederlandsch Kruidkundig Archief, 3* sér., 1900, Nimègue, pp. 170-353, tab. 1 et 2). M. Oudemans continue ses contributions à la mycologie des Pays-Bas, qui ont déjà paru dans ce recueil et y avaient été l'objet de seize Notices successives. 463 espéces ou variétés sont décrites, parmi lesquelles de trés nombreuses nouveautés, appartenant surtout aux Fungi imperfecti et qui se chiffreut par 115, soit environ un quart du nombre total. Les Sphéropsidées et les Hyphomycétes constituent une mine inépuisable de formes nouvelles, et longtemps encore leur étude enrichira la nomencla- ture m ycologique. Signalons le genre nouveau Scleroplea, voisin de Pleospora, et carac- térisé comme suit : € Genus Pyrenomycetum e familia Sphæriacearum et e sectione Dic- їуоѕрогагит, generi « Pleospora » proximum, tamen ab eo distinctum perithecio duplici : uno nempe inferiore spurio, vel potius secundario tenuiore, incompleto (i, e. sursum hiante), e cellulis rotundatis compo- 510, areas sporigeras el paraphyses fovente : altero exteriore-vero, vel potius primario-crassiore, magis resistante, nigro, carbonaceo, strato parenchymatico hyalino, satis voluminoso, e priore separato ». — La seule espéce connue, le S. Clivia, a été rencontrée sur les feuilles du Clivia nobilis cultivé. Parmi les Sphéropsidées hyalodidymées, le genre Thoracella est éga- lement nouveau. Il est ainsi défini : « Stroma piceum, infra cuticulare, micans, primo laxe, postea rugosum et foveolatum, e stratis 2 æquialtis compositum : superiore pseudo-parenchymatico fuligineo, inferiote e hyphis intertextis, horizontalibus, pachydermaticis, hyalinis composita; Conceptaculis sporularum in strato superiore effossis, primo cælatis, postremo ostiolo peroórato, prominentibus ; sporulis fusiformibus, utrinque acutiusculis, hyalinis, medio uniseptatis, basidiis filiformibus Suffultis ». | ` Le Thoracella Ledi habite les feuilles du Ledum palustre, habituel- lement en société de l'Ascochyta ledicola. P. Han. 508 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. The diseases of Red Cedar, caused by Polyporus ju- niperinus n. sp. and Polyporus carneus Nees; раг Hermann von Schrenk (Les maladies du Cèdre rouge causées par le Polyporus juniperinus n. sp. et le Polyporus carneus n. sp.). [U. S. Department of Agriculture, division of vegetable Physiology and Pathology. Washington, 1900, 21 pages et 7 planches]. Les États-Unis sont habités par une huitaine d'espéces de Genévriers, mais deux seulement d'entre elles, le Red Cedar (Juniperus virgi- niana) et le Southern red Cedar (J. barbadensis) y sont l'objet d'un commerce important. Le premier est largement répandu à travers le nord des États-Unis, depuis la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Drunswick jusqu'à la Floride, au Dakota, au Nébraska central, au Kansas et à l'A- labama. Pour la seconde, elle est limitée à la région atlantique sud et va jusqu'à la Floride. | Le Juniperus virginiana n'est attaqué que parle P. juniperinus; l'autre espéce, parle P. carneus seulement. Dans l'un et l'autre cas, le bois subit un dommage considérable qui lui enlève toute valeur commer- ciale. Les Polyporées qui sont la cause du mal sont parasites et se dé- veloppent dans le bois du cœur. Fréquemment les arbres malades sont abattus et vendus pour faire des poteaux de clóture de qualité inférieure, ce qui ne les empéche pas de durer aussi longtemps que ceux d'excel- lente qualité. En présence du petit nombre de Genévriers encore in- demnes, il serait de la plus haute importance de trouver un reméde qui pùt les préserver. Le traitement doit être préventif et non curatif. Les sporophores doivent être détruits avec soin pour mettre un terme à la contagion. Il serait aussi important de ne couper les arbres qu'à un cerlain àge, les arbres âgés étant plus sujels à être attaqués que les jeunes et la susceptibilité à la contamination croissant avec l’âge. Cette époque varie avec les localités. Dans les conditions les plus favorables, là oü les arbres croissent avec une trés grande rapidité, on peut les couper avec avantage quand ils ont atteint moitié de l’âge auquel on fait la coupe dans les régions mon- tagneuses ou exposées, oü la croissance est lente. Dans le Tennessee un bocage a de soixante-cinq à soixante-dix ans, le tronc ayant à се mo- ment environ un pied de diamètre. Le Polyporus carneus Nees est bien connu des mycologues; quant au P. juniperinus, il est nouveau et appartient au groupe du P. fomen- tarius, mais il est plus plat que ce dernier, ses pores sont différents, ainsi que la couleur de son hyménium et sa facon de se comporter. Il diffère encore davantage du P. igniarius. Le Polyporus juniperinus peut être défini : Polypore du type fomen- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 909 ` tarius, plat, eu forme de sabot de cheval, très dur, d'abord jaune à la face supérieure, puis crevassé et noir; hyménium jaune-brun, à pores nombreux, petits, arrondis, s'étendant entièrement en remontant sur les bords et particuliérement vers le sommet du Champignon. Si ces carac- tères n'étaient pas constants, le P. juniperinus devrait être considéré comme ne constituant qu'une forme du P. fomentarius. P. Haaior. The Wilt disease of Cotton and its control (La maladie du Wilt du Coton et son traitement), par M. A. Orton (U. S. Depart- ment of Agriculture, division of vegetable Physiology and Patho- logy. Washington, 1900, 16 pages et 4 planches). La nouvelle maladie du Coton n'est encore connue que dans la Caroline du sud, dans l'Alabama, dans quelques localités de la Géorgie, de la Floride et de l'Arkansas. Il est probable qu'elle doit exister dans tous les États du sud, oü elle est peut-être passée inapercue, confondue avec d'autres maladies telles que le « rust ». Les pertes éprouvées annuellement sont considérables. Dans le sud de la Caroline un tiers des plantations est attaqué, dans de telles condi- tions que la culture du Coton ne présente plus aucun avantage. Le Wilt apparait au printemps, quand les plantes sont hautes de 15 à 20 centimètres; il se manifeste par le nanisme des individus malades et leur aspect chétif. Les premiers jaunissent et la mort arrive. Quel- quefois la résistance à la maladie est plus longue. Les tissus sont colorés en brun à l'intérieur. La cause du mal est un Champignon, le Neocosmospora vasinfecta (Alk.) Erw. Sm., qui attaque les plantes à partir du sol, s'introduit dans les jeunes racines, et de là dans les vaisseaux. Il y a souvent com- plication de la part de l'Heterodera radicicola. La préparation se fait par infection naturelle. L'inoculation artificielle du sol par des cultures pures du Champignon a donné des résultats positifs. | Quel est le remède à employer ? Les fongicides n'ont absolument rien produit. C'est donc aux mesures préventives qu'il faut recourir en der- nier ressort : rotation des centres, destruction des plantes malades, évi- ter la dissémination par les animaux et les instruments de culture, etc. П faudra aussi ne s'adresser dorénavant qu'aux races résistantes et ne plus admettre que celles-là. E | La plus grande résistance est fournie par les races égyptiennes, Mita- fifi, Jannovitch, Albasi, ete. et parmi les indigènes, par les Jackson (453 pour 4000). D'autres races, telles que Tra ‹ Ru selt, sont rapi- dement et presque totalement détruites (résistance de 77 à 55 pour 100)» ` 510 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Peut-être des croisements opérés entre les races locales et égyptiennes, donnent-ils de bons résultats. Il faut rapprocher du Wilt du Cotonnier le Wilt de certaines variétés de Peis, qui est occasionné par le Neocosmospora vasinfecta var. tra- cheiphila. `! P. Hanior. Sulla tossicita del Pëeurolus olearius; раг G. Arcangeli (Sur la toxicité du Pleurotus olearius) (in Societa Toscana di . scienze naturali, 13 mai 1898, 6 pages]. Le Pleurotus olearius est-il vénéneux ? M. Arcangeli, en se reportant à ce qu'en ont dit les mycologues les plus autorisés, fait voir que son action vomitive ne semble pas faire de doute. Ses expériences, consti- tuées sur des lapins et des chiens, ont montré que les premiers n'ont pas été incommodés tandis que les seconds ont ressenti des vomissements. P. H. Sylloge Lichenum italicorum ; par M. A. Јана, 1900. Ce beau volume, de 623 pages in-4°, renferme toutes les espèces de Lichens végétant en Italie et dont les noms se trouvaient jusqu'alors répartis dans des Mémoires souvent trés difficiles à oblenir ; il est donc destiné à rendre de grands services aux botanistes qui s'occupent de ces petites plantes et, comme il est écrit en latin, beaucoup pourront en tirer profit. La situation géographique de la région italienne, qui lui donne des montagnes, des plaines et de grands espaces sur le rivage de la mer, met nécessairement une grande diversité dans sa végétation et fait que l'on rencontre chez elle les Lichens du nord de l'Europe et en méme temps ceux de la France méridionale, de l'Algérie et même de l'Egypte. Aussi ne faut-il pas s'étonner que le total de ces Lichens atteigne le chiffre de 1485 (1482 dans le corps de l'ouvrage et 3 dans l'Addenda). Ces espèces sont non seulement énumérées avec l'indication du Mémoire on elles ont été publiées pour la premiére fois, mais encore accompa- gnées d'une courte diagnose, suffisante pour les distinguer les unes des autres ; de plus, les séries, les familles, les tribus et les genres sont éga- lement définis et enfin dans chaque genre, avant la description des espéces qui le composent, on en trouve une clef analytique. La méthode de classification adoptée est en grande partie celle de M. Nylander avec l'addition d'un assez grand nombre de ces petits genres fondés sur la forme des spores et créés раг Massalongo et Kerber. Cependant il faut remarquer que, contrairement à ce qu'a loujours fait M. Nylander, les Bpharophoron, les Endocarpon et les Calicium ne sont pas placés dans des divisions spéciales; le premier genre se trouve parmi les thalles REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 511 fruticuleux, le second au milieu des foliacés et le troisième à la fin des crustacés. M. Jatta n'a donc tenu compte, dans sa classification, ni de la forme de l'apothécie, ni de la manière dont les spores s'en échappent. Il y aurait bien quelques observations à faire sur le contenu de certaines familles, car par exemple dans les Heterelichenes crustosi se trou- vent les Panariei dont le thalle, de l'aveu même de l'auteur, est squa- muleux-subfoliacé, et certains Lecanorei où il est dit squamuleux. Mais ces reproches tomberaient non sur M. Jatta lui-même, mais sur plusieurs des auteurs qui l'ont précédé. En somme, cette classification a le mérite d'être simple: elle présente 2 grandes séries: Homæolichenes, avec 2 familles, 8 tribus et 20 genres; Heterolichenes avec 3 sous-séries, H. fruticosi, H. foliosi et H. crustosi, 11 familles, 25 tribus et 90 genres. Cependant il faut remarquer que la première famille, Byssacei, telle qu'elle a été décrite par M. Jatta, appartient non aux Lichens, mais aux Algues ; du reste M. Nylander lui-même a placé fréquemment dans ce groupe de Lichens des plantes complètement dépourvues d'hyphes, des Algues par conséquent. Cette famille n'est pas néanmoins à retran- cher, car on y trouve des Lichens véritables et portant des apothécies. En résumé, ce Sylloge doit être regardé comme le modèle des Catalogues régionaux, car on y trouve tous les renseignements que l'on peut désirer sur l'Italie : bibliographie complète depuis l'année 1546, indication des exsiccatas des Lichens italiens, concordance de ceux-ci avec le présent catalogue, etc. Abbé Hue. Breve Nota sull Usnea Soleirotii Duf. e sugli Usneei italiami (Courte Notice sur l'Usnea Soleirolii Duf. et sur les Us- néés italiens); par M. Jatta, sans date ni indication de source. Il aurait fallu écrire notice sur l'Usnea Soleirolii Jatta, car ce Lichen est le Stereocaulon Soleirolii Duf. ou Chlorea Soleirolii Nyl., ou encore Letharia Soleirolii Hue et enfin Ster. intricatum Moris. C'est en exa- minant l'herbier de ee dernier conservé à l'Institut botanique de Turin, que M. Jatta a remarqué plusieurs échantillons de ce rare Lichen parfai- tement (ructifiés. Les apothécies en étaient jusqu'alors inconnues, et c’est rendre un vrai service à la science que d'en publier la description avec la mesure des spores. Comme le disque en est noir, l'auteur estime que cette espéce doit prendre place dans le genre Usnea et dans la sec- tion des Neuropogon avec VU. arborea Jatta. Ce lichénographe écri dans cette Notice : U. arboricola, comme dans son 5 ylloge Lich. italic. p. 55, et comme il a mis dans son Material. censim. gen. pn ital., in Bull. Soc. bot. Ital., 1892, p. 438, Chlorea arboricola. fais le nom qu'il a donné primitivement à ce Lichen est arborea : i d : leirolii var. arborea Jatta. Manip. Lich. Ital. merid. V, 1886, p. 82, e 512 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Monogr. Lich. Ital. merid. p. 79, et c'est cette dernière dénomination qui doit prévaloir soit en vertu de la loi de priorité, soit que l'on dénie à un auteur le droit de changer un nom une fois publié. Dans un tableau synoptique des Usnéés qui termine cette Notice, M. Jatta a placé le genre Chlorea; il y a déjà longtemps qu'on a fait observer que ce genre doit être rayé de la classification des Lichens parce qu'il appartient à la Phanérogamie et il a été remplacé par le genre Letharia. Enfin dans ce tableau figurent les Alectoria qui ont une structure toute différente de celle des Usnea. Abbé Нє. Lichens récoltés à Coomoor, massif du Nilghéris, chaine des Ghattes, Inde, par M. Ch. Gray en 1893 et déterminés par M. l'abbé Hue (Extrait de l'Acad. internat. de Géograph. botanique, décembre 1900). Ce court Mémoire ne renferme qu'une partie des Licheus recueillis dans l'Inde par M. Gray, ceux qui sont munis de thallesfoliacés ou fruticuleux. Le total des espèces est de 37; elles sont réparties en 10 genres et le genre Parmelia en emporte presque la moitié. La classifica- tion est celle que M. l'abbé Hue а inaugurée dans la deuxième partie de ses Lichenes extra-europæi, et c'est également dans cet ouvrage qu'il a publié les espèces nouvelles de M. Gray. Il est donc inutile de s'y arrêter, mais il est bon de faire remarquer une espèce trés rare, l'Usnea hymalayana Bab., propre à l'Inde et qui n'en avait pas été rapportée depuis fort longtemps. Ern. MALINVAUD. Note sur les Muscinées de l'archipel de Bréhat (Cótes- du-Nord), et Étude préliminaire sur les Muscinées du département des Cótes-du-Nord, avec une liste des espéces de ce département; par M. F. Camus (in Bulletin de la So- ciété des sciences naturelles de l'Ouest de la France, t. X, 1900). M. le D' Fernand Camus a l'intention de publier successivement, dans une série de Notes, la monographie bryologique de chacune des iles des cótes bretonnes. C'est ainsi qu'il a débuté par i'étude des Muscinées de l'ile de Groix, dont nous avons rendu compte précédemment. La Note qui fait l'objet de cet article concerne l'archipel de Bréhat, situé prés de la petite ville de Paimpol (Cótes-du-Nord). La superficie de ce groupe d'iles, dont le sol est assez mouvementé, est estimée à 309 hectares. M. F. Camus examine cet archipel au point de vue géologique et hy- grométrique et constate qu'il est formé de roches siliceuses, mais que le sable y manque presque complétement: on y rencontre, en raison de l'exiréme douceur du climat, une nombreuse série de Muscinées dites méridionales, dont les plus caractéristiques sont les Fissidens tamarin- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 513 difolius, Pottia Wilsoni, Trichostomum crispulum, T. mutabile, T. flavo-virens, Barbula atrovirens, B. cuneifolia, Entosthodon Temple- toni, Webera Tozeri, Bryum Donianum, Calypogeia ericetorum, Saccogyna viticulosa, Lejeunea inconspicua, Riccia nigrella. Les Muscinées que M. Camus a rapportées de Bréhat, sont au nombre de 133, dont 99 Mousses et 34 Hépatiques; les deux tiers se retrouvent à Groix. Si l'on compare la flore muscinale de Bréhat avec celle de Guerne- sey, qui a fait l'objet d'un travail spécial de M. E.-D.Marquand, on voit que sur les 142 Mousses que possede celte dernière ile, 80 espèces se retrouvent à Bréhat et 19 manquent à Guernesey. Enfin le total des Mousses trouvées dans les trois iles de Groix, de Bréhat et de Guernesey est de 166 espèces, sur lesquelles 57, un peu plus du tiers, sont com- munes aux trois iles. M. Camus donne ensuite la liste des espèces qu'il a récoltées à Bréhat. Dans la deuxième partie de sa Note, l'auteur publie une étude préliminaire des Muscinées du département des Cótes-du- Nord et la liste des espécesde ce département, comprenant 261 Mousses, 16 Sphaignes et 79 Hépatiques. Cette liste est précédée d'un aperçu rapide sur la topographie et la climatologie de la région et sur l'histoire de la bryologie dans le département et terminée par des remarques plus Spécialement géographiques sur les espèces nouvelles, rares ou peu connues en Bretagne. Ex. BESCHERELLE. Muscinées du Tonkin ect de Madagascar; par le général Paris (in Revue bryologique, 1900, n** 5 et 6). Les Mousses du Tonkin qui font l'objet de cette Note ont été récoltées par M. Moutier, lieutenant d'artillerie de marine, dans la section du haut Fleuve rouge, cercle de Lao-Kay, partie inexplorée jusqu'alors. Le nombre des espèces ne s'élève qu'à 14, dont 5 appartiennent à des genres nouveaux pour le Tonkin et 8 au moins sont nouvelles. | Ces dernières sont les suivantes : Dicranella Moulieri Par. et Broth., Bryum subplumosum Par. et Broth., Pogonatum lao-kayense Par. et Broth., Anomodon subintegerrimus Broth. et Par., Leskea filiramea Broth. et Par.. Sciaromivm Moutieri Broth. et Par., Rhynchostegium sarcoblastum Broth. et Par., Taxithelium sublevifolium Broth. et Par. | Les Mousses de Madagascar ne comprennent que deux espèces nou- velles : Trichostomum Penneguini Ren. et Par., et Campylopus Gal- lienii Par. Ем. Brscu. Muscinées récoltées au Japon; par A.-E. Nordenskiöld, par M. Émile Bescherelle (in. Öfv. af Kongl. Vetenskaps-Akadem. För- handlingar, 1900, n* 2). Stokholm. T. XLVII (SÉANCES) 33 514 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Cette Notice comprend la liste des Muscinées récoltées au Japon pañ le professeur Nordenskióld, au cours du voyage de la Vega, autour de l'Asie en 1878-1879. Elle renferme l'énumération de 51 espèces de Mousses, dont 6 sont nouvelles: les Anœctangium ikavense Besch., Brachymenium Nordenskioldii Besch., Webera thermalis Besch., Rha- phidostegium Nordenskioldii, Isopterygium kusatsuense Besch., et Stereophyllum Nordenskioldii Besch. Les Hépatiques, au nombrede 7, ont été déterminées par M. Stephani. Em. BESCHERELLE. The Hepaticæ and Anthocerotes of California, by Marshall Avery Howe; compte rendu par M. Ém. Levier (in Bulletino della Società botanica italiana, juin 1900). Dans сеце Note, qu'il a envoyée à notre Société, M. Ém. Levier rend compte d'un Mémoire de M. Marshall Howe sur les Hépatiques de la Californie. П fait remarquer que la florule hépaticologique de cette -égion offre une plus grande affinité avec celle de l’Europe (53 pour 100) qu'avee celle des États-Unis du centre et de l'est (13 pour 100). Il compare ensuite la flore de la Californie avec celle de la Toscane et constate que cette derniére, pour un territoire de plus de 23,000 kilo- mètres carrés, présente 52 espèces de plus que dans la première, dont le territoire est de 408,737 kilomètres carrés, et que 42 pour 100 d'Hépa- tiques californiennes se retrouvent eu Toscane. Ем. Brscm. Une excursion à Jersey; par M. Martin (Aug.) (Revue bryolo- gique, XXVI. 1899, n* 6, pp. 93-96). . La flore bryologique de Jersey n'était connue que par une courte liste d'espèces donnée en 1887 par M. Cardot. M. Aug. Martin, ayant eu l'oc- casion de passer quelques jours à Jersey, a occupé son temps à recher- cher les Mousses de l'ile, et il est parvenu à en trouver 140 espèces. Toutes se rencontrent dans le département de la Manche, auquel Jersey se rattache géographiquement, sauf le Campylopus polytrichoides De Not. et le Grimmia montana Br. eur. L'auteur donne l'énumération de ces espèces disposée par localités. Elle comprend une bonne partie des espèces caractéristiques du littoral atlantique. Fernand CAMUS. Du polymerphisme normal ou anormal, ou notes sur les aberrations florales ou variations de nombre des parties de la fleur; X. Vendrely. Broch. in-8°, 19 pages: Vesoul 1898. L'auteur cite de nombreux cas de réduction ou d'augmentation des pièces des différents verticilles floraux. Ces exemples sont pris dans:de REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 515 nombreuses familles, exactement 49 (additions comprises). Un résumé de deux pages abonde en conclusions intéressantes. Anomalies vraies à part, nous croyons que l'étude méthodique des variations à un titre quelconque dans un même individu ou dans des individus d'une espèce bien connue aurait une réelle portée en permettant de distinguer les caractères fixes, de mieux comprendre la hiérarchie des caractères et par conséquent les groupes naturels. Que d'espèces et de variétés inu- tiles ne seraient pas nées si on avait une connaissance plus approfondie du polymorphisme normal dans une même espèce ! GAGNEPAIN. 1' Boisement des dunes; par M. J. Poisson (Assoc. fr. avanc. scienc.; Congrès de Boulogne, 1899). 2 Sur la fixation des dunes dans l'O. et le N. de la France; par le méme (/bid., Congrès de Paris, 1900). 2 brochures їп-8° de 5 et 14 pages. 1° Les dunes étaient autrefois boisées puisqu'on y retrouve des troncs; il ne serait donc pas impossible d'y renouveler la forêt qui protégerait les cultures. Dans les Landes et la Sologne les expériences ont été cou- ronnées d'un plein succès. Il est indispensable de préparer la forêt par la plantation du Psamma, du Sureau, du Lyciet, du Tamarix, des Osiers, etc., qui fixent les dunes. 2° De temps immémorial le Psamma a servi à la fixation des dunes. Il importe de procéder d'abord au clayonnage, puis au piquage du Psamma ; les Pins seront ensuite semés à la volée, à la béche, ou re- piqués des pépiniéres. Les procédés indiqués avec force détails par l'auteur résultent des efforts tentés, par M. Adam, dans le Pas-de-Calais, et, dans la Charente-Inférieure, par l'administration des Eaux et Foréts. GAGNEP. Pouvoir germinatif des graines; par M. J. Poisson (Assoc. fr. avanc. scienc, ` Congrès de Paris, 1900). Broch. in-8°, 2 pages. Les facteurs de la conservation des graines sont les suivants : tempé- H D rané M H - rature plutôt basse; siccité de l'air; air confiné et raréfaction de l'oxy gène; obscurité. GAGNEP. Sur une nouvelle espèce de Castilloa де Costa-Rica, par M. J. Poisson (Bull. Muséum Paris, 1900, pp. 137-138), M. Hemsley publiera cette espèce sous le nom de Castilloa Tunu ; elle est originaire de Costa-Rica, d’où M. Eug. Poisson en apporta des spécimens complétant ceux de l'herbier de Kew. GAGNEP. 516 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Causerie botanique, par M. Victor Richer. Amiens, 1900. Cet ouvrage contient un certain nombre de discours prononcés par le Dr Richer, décédé à Amiens en 1895, et qui, pendant plus de trente années, enseigna la botanique dans la vieille cité picarde, oü il contribua pour une large part à développer le goüt des sciences natureiles. Chaque année, le D* Richer inaugurait son cours par quelque cau- serie oü, se mettant à la portée de tous, il savait intéresser méme les personnes du monde qui se faisaient un plaisir de venir l'entendre. Parmi ces discours un certain nombre ont été pieusement réunis par son fils : de l Instinct des Plantes, la Feuille, la Fleur, la Graine, Des Ages de la Plante, Appréciation du traité de la Fécondation des Or- chidées par les insectes de Darwin, Histoire dela Botanique, Les trois Conservateurs du Jardin des Plantes, Le Centenaire de de Jussieu. Leur ensemble conslitue cette Causerie botanique qui, aussi instruc- tive qu'agréable, ne peut manquer de trouver auprés du lecteur le meil- leur accueil. C'est aussi pour ceux qui ont connu le D* Richer un pré- сісах souvenir. P. GUÉRIN. | Constitution anatomique des bois; par M. André Thil. In-4° de 96 pages. Paris, 1899. Etudes sur les fractures des bois dans les essais de résistance; par M. André Thil. In-4* de 16 pages. Paris, 1900. Nous réunissons ces deux publications dans un seul compte rendu, parce que, bien que données à des Recueils différents, ce sont les deux parties d'un seul tout. La première, présentée à la Commission des mé- thodes d'essai des matériaux de construction aw Ministére des travaux publies, est plus spécialement intéressante pour les botanistes; la se- conde, présentée au Congrès des méthodes d'essai des matériaux de construction, s'adresse au contraire surtout aux ingénieurs; elle sera seulement l'objet d'une courte observation à la fin de cette Note. M. Thil s'adressant, avant tout, à des praticiens, le plus souvent fort étrangers aux études botaniques, commence son premier travail par une courte introduction où il donne un certain nombre de définitions élé- mentaires, indispensables à ses lecteurs; puis il étudie avec soin les divers types de bois secondaire chez les Coniféres, en s'attachant à ce qu'on observe surtout chez nos espèces indigènes ou de large naturali- sation, s'appuyant soit sur les travaux d'autrui, soit sur ses nombreuses études particulières. -Jl fait ensuite.le méme travail pour les Angio- spermés dicotylédones (Bois feuillés des forestiers). Pour les deux groupes, il s'attache, au cours de-son-exposition, à montrer les indica- а WV REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 517 tions fournies par la structure anatomique des bois au point de vue de leur résistance aux agents mécaniques. Il passe ensuite à la formation des tiges, à l'aubier et au bois parfait, à la densité des bois, pour la- quelle il donne de nombreuses indications numériques, à l'injection des bois, à leur constitution chimique; enfin, un dernier chapitre, intitulé « Conclusions », est consacré à l'exposé d'un programme d'expériences destinées à établir, en se référant à leur structure anatomique, quelle est la durée et la résistauce aux diverses actions mécaniques des bois soit de nos grandes essences forestiéres indigènes ou naturalisées, soit de ceux que l'importation fournit en quantité notable. L'ouvrage est illustré de nombreuses figures, dont plusieurs en couleur, la plus grande partie destinées à représenter convenablement grossis les organes élémentaires et les tissus; beaucoup de ces derniéres sont la reproduction, en simili- gravure, de photographies de coupes microscopiques faites par l'auteur. Dans la seconde partie, M. Thil, aprés avoir rappelé les résultats auxquels il est arrivé dans la premiére, expose, avec données numé- riques à l'appui, les résultats des expériences faites, sur ses indications, et sous la direction de M. Meunier, au laboratoire des Ponts et Chaussées ; comme je l'ai dit plus haut, cette publication est avant tout du ressor | P. FLICHE. des ingénieurs. Projet de nomenclature phytogéographique : par М. Ch. Flahault (Congrès international de Botanique à l'Exposition uni- verselle de 1900). Paris, 20 pages in-8°. Projet de nomenclature phytogéographique (Congrès inter- national de Botanique à l'Exposition universelle de 1900 : Extrait ` du Compte rendu, pp, 427-450). Lons-le -Saulnier, 1900. Premier essai de nomenclature phytogéographique ; 36 pages in-8° (Extrait du Bulletin de la Société languedocienne de géographie). Montpellier, 1901. Les travaux sur la géographie botanique se sont beaucoup multipliés depuis un certain nombre d'années; mais le plus souvent chaque auteur, pour ainsi dire, s'est fait un langage spécial, en sorte que la plus grande anarchie régne dans l'emploi des expressions qui, souvent, d'un ouvrage à un autre, sont prises en des sens trés différents, tel est, par exemple, le mot formation; dans la subordination aussi des divers groupes soit géographiques, soit biologiques. M. Flahault, vivement touché des inconvénients d'un semblable état de choses, inconvénients qui avaient déjà préoccupé le Congrès international de géographie réuni à Berlin, en 1899, résolut de porler la question devant le Congrés in- ternational de Botanique réuni à Paris, en 1900; à l'appui de sa propo- 518 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sition, il distribua aux membres du Congrès un Rapport qui constitue la première des publications qui viennent d'être énumérées. Après avoir fait ressortir l'intérêt du sujet, il donnait un premier projet de nomen- clature des unités géographiques et topographiques d'une part, des unités biologiques de l'autre, avec l'exposé des motifs qui l'ont conduit à ces formules ; le tout était accompagné d'unc bibliographie. Le Congrès adopta la proposition de M. Flahault, qui était de porter la question devant le prochain Congrès international de Botanique, qui se tiendra à Vienne; puis il nomma M. Flahault rapporteur de la Commission qui doit préparer le travail. Le Rapport précédent fut inséré dans les Actes du Congrès, avec quelques développements. C'est cette pièce ainsi mo- difiée qui, avec un résumé de la délibération, constitue la seconde pu- blication énumérée. Dans la pensée du Congrès, comme dans celle de son auteur, ce projet était destiné non à constituer le texte définitif sur lequel le Congrès de Vienne aurait à délibérer, mais à fournir des indi- cations pouvant provoquer les observations des phytogéographes. Profitant des remarques qui déjà lui avaient été adressées, M. Fla- hault a publié le troisième Mémoire énuméré, dans lequel il a apporté, à ses premières propositions, des modifications qui, d'ailleurs, ne sont pas destinées à étre les dernières; il continue à solliciter les vues et les observations de ses confréres. Les noms adoptés par lui pour les groupes géographiques ou topographiques sont dans l'ordre descendant : Groupe de régions ; Régions ; Domaine; Secteurs; District ; Station: pour les groupes biologiques en ordre inverse : Associations; groupe d'associa- tions; types de Végétation ; il fait valoir les motifs qui l'on conduit à la constitution et à la dénomination de ces divisions. L'auteur fait en- suite ressorlir le grand intérét que présentent les formes biologiques, c'est-à-dire d'adaptation à un milieu déterminé; il montre, par des exemples, combien ces formes peuvent étre variées pour un méme mi- lieu, puis il rappelle comment Warming les а groupées en quatre grands groupes écologiques. Il montre ensuite l'intérét, de plus en plus grand, des recherches paléontologiques pour l'interprétation des faits en Phy- togéographie; mais ici il juge qu'il est encore nécessaire de laisser toule liberté aux chercheurs, aussi bien pour l'expression de leur pensée que pour la direction de leurs recherches. | Еп terminant, M. Flahault demande à ses confrères leurs observa- tions, leurs travaux et, quand ils le pourront, des clichés photogra- phiques d'associations ou de stations. Cette requête s'adresse non seu- lement aux botanistes du pays qu'il habite, mais à ceux de toute la France. P. FLICHE. m XD EU Y REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 519- Le dessin d'Mistoire naturelle sur papier, pierre lithogra- phique, bois et divers papiers pour photogravures ; par M. T. Husnot. Cahan (Orne), 1900. ll est bien peu d'ouvrages d'Histoire naturelle qui ne gagnent à être illustrés de figures dans le texte ou sur des planches séparées; pour cer- tains travaux elles sont absolument indispensables. Cependant il n'est pas rare qu'on ait lieu de regretter leur absence, soit que les auteurs . aient reculé devant la. dépense qu'exige la reproduction de leurs des- sins, soit qu'habitant une petite ville, ils ne trouvent pas prés d'eux les ressources nécessaires à cette reproduction, soit enfin qu'ils ne sachent pas dessiner. Le petit travail de M. Husnot a pour objet de faire connaitre le but auquel doit tendre le dessinateur naturaliste et les procédés qui peuvent lui venir en aide. En outre, il traite avec détail des diverses maniéres de reproduire ses dessins. S'il est peu d'auteurs qui aient le temps de gra- ver ou de lithographier eux-mémes leurs ceuvres, il estutile de connaitre les méthodes employées par les ouvriers auxquels ce travail est confié, ne füt-ce que pour en surveiller l'exécution. Enfin l'auteur s'étend assez longuement sur les procédés récents de l'impression photographique qui permet d'obtenir des reproductions satisfaisantes à un prix relativement peu élevé, ` De nombreux renseignements pratiques, des adresses de fournisseurs et des échantillons de papier à dessiner sont contenus dans cette bro- chure, qui peut, croyons-nous, rendre de réels services, surtout aux botanistes éloignés des grands centres auxquels elle semble particu- liérement destinée. GOMONT. La Botanique en Provence au XVE siècle: PIERRE Fors- KAL et le Florula Estaciensis; par M. Ludovic Legré. Brochure in-8^ de 27 pages. Marseille, Barlatier, 1900. Pierre Forskal, né en Suède, ami et disciple de Linné, entra au ser- vice du Danemark, fut nommé professeur à Copenhague, et, peu de temps aprés, attaché, en qualité de naturaliste, à une mission scienti- fique que le Gouvernement danois envoyait en Orient. Le vaisseau qui transportait les membres de la mission fit escale, dans le golfe de Mar- seille, au mouillage de L'Estaque. Forskal se fit débarquer sur le rivage prochain, explora les collines environnantes et dressa, de toutes les plantes qu'il rencontra, une liste qu'il intitula Florula Estaciensis. Cette herborisation avait lieu pendant la seconde quinzaine du mois de mai 1761. La flore méridionale est, à pareille époque, dans son plus bel épanouissemenb; aussi Forskal put-il enregistrer sur son Catalogue 520 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 257 espèces de Phanérogames. Il reprit la mer avec ses compagnons et la mission danoise poursuivit son voyage. Mais les membres qui la com- posaient moururent tous, l'un après l'autre, avant d'avoir atteint le but de l'expédition, à l'exception de l'astronome Carsten Niebuhr. Celui-ci avait recueilli les notes et les récoltes de Forskal et, lorsqu'il fut de retour à Copenhague, il publia les observations et les découvertes bota- niques du naturaliste suédois dans un volume intitulé : Flora Ægyp- tiaco- Arabica (Copenhague, 1776.) Le Florula Estaciensis fut inséré eu téle de ce volume. M. Ludovie Legré vient de procéder à un examen critique du Cata- logue, dressé par Forskal, des plantes de L'Estaque, Il y reléve un cer- tain nombre d'erreurs, mais il constate qu'elles sont relativement rares. Et il rend justice au mérite de ce jeune botaniste qui, se trouvant tout d'un coup en présence d'une flore nouvelle pour lui, put, à l'aide des connaissances qu'il avait déjà acquises, déterminer avec exactitude la plupart des espéces qu'il voyait pour la premiére fois à l'état spontané. Et quant aux erreurs commises, il les aurait corrigées, si la mort lui avait permis de revoir l'Europe et de soumettre à un examen approfondi ses exsiccata et ses annotations. Parmi les plantes de L'Estaque, il en est une que Forskal considéra comme inédite, dont il donna une description détaillée et à laquelle il conféra le nom de Scorzonera hispida. En 1761, Linné n'avait pas encore transformé en Scorzonera hirsuta le Tragopogon hirsutum des anciens botanistes : il ne publia le nom nouveau que dans le Man- tissa, qui parut seulement en 1767. Le S. hirsuta L. est, encore au- jourd'hui, assez commun dans les collines de L'Estaque, et si Forskal l'y eüt rencontré, reconnaissant là un Scorzonera au lieu d'un Trago- pogon, il aurait eu le droit de lui imposer une dénomination spéci- fique nouvelle (1). Mais la description du S. hispida Forsk. est inappli- cable aussi bien au S. hirsuta L. qu'à toute autre Composée végélant actuellement à L'Estaque. Existe-t-il actuellement, en quelque autre région, une espèce à laquelle le nom de S. hispida Forsk. doive étre conservé? Pour pou- voir répondre à cette question, M. Legré s'est donné beaucoup de peine. Mais ses laborieuses recherches n'ayant amené aucun résultat, il est à craindre que le probléme ne demeure insoluble. Les plantes colligées par Forskal n'ont pas toutes péri. En dépit des graves difficultés que Niebuhr eut à surmonter, il put rapporter un cer- tain nombre d'exsiccata, qui sont conservés au Jardin botanique de (1) En ce cas la priorité n'en appartiendrait pas moins au nom linnéen datant de 1767, puisque le Florula Estaciensis ne fut publié qu'en 1776. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 521 l'Université de Copenhague. M. Legré a écrit à M. le professeur War- ming, directeur de cet établissement scientifique, pour lui demander si. parmi les plantes provenant des récoltes de Forskal, ne se trouverait pas celle qu'il nomma Scorzonera hispida. La réponse a été négative. D'après VIndex Kewensis, le nom de S. hispida Forsk. devrait être appliqué à une plante croissant « in Galatia ». Mais l'auteur de la Notice sur le Florula Estaciensis estime que c'est là une erreur dont la Source remonte au Flora Taurico-Caucasica, de Marschall von Bie- berstein. Willdenow avait créé, sous le nom de Scorzonera asperrima, une espèce que Bieberstein débaptisa pour l'appeler Apargia strigosa, el qu'il identifia témérairement avec le S. hispida Forsk. Willdenow avait placé « in Galatia » l'habitat de son S. asperrima. De Candolle inscrivit dans le Prodromus le S. hispida Forsk., plante qu'il recon- naissait d'ailleurs n'avoir jamais vue ; mais au lieu d'emprunter la des- cription de Forskal, il s'appropria celle que Willdenow avait rédigée (pour le S. asperrima) et il reproduisit l'indication « in Galatia ». Le Flora Orientalis de Boissier nous apprend que le Scorzonera asperrima de Willdenow (devenu Leontodon asperrimum Boiss.) con- tinue à végéter dans cetle partie de l'Asie Mineure que les anciens avaient nommée Galatia. Mais Boissier, sans tenir aucun compte de l'assimilation faite jadis par Marschall von Bieberstein, s'est bien gardé de donner pour synonyme à son Leontodon asperrimum le Scorzonera hispida de Forskal. | E. MALINVAUD. Nouvelles espèces d'arbres et d’arbrisseaux du Yunnan _et du Su-tchuen (Chine occidentale; par M. D. Bois (Extrait du Journ. de la Société d'Horticulture de France, mars 1900). 52 pages gr. in-8*; Paris, 1900. Cette Note a pour but de faire connaitre, parmi les arbres et arbris- seaux de Chine décrits par le regretté Franchet dans divers Recueils, de l'aunée 1885 jusqu'à la (in de 1899, ceux qui présentent quelque intérét au point de vue ornemental. L'auteur en donne une description suc- cincte avec l'indication des ouvrages où.leur diagnose originale avait été publiée, et des renseignements sur les localités ой ils ont été observés. Le genre le plus largement représenté est Rhododendron avec 69 es- pèces ; puis Lonicera, 13; Berberis, Clematis, Lespedeza, Abies, cha- cun 6, etc. Des figures intercalées dans le texte se rapportent aux espéces suivantes : Clematis chrysocoma, Berberis acuminata, Evony- mus ilicifolia et linearifolia, Dipelta yunnanensis, Lonicera stepha- .-hocarpa, Enkyanthus chinensis, Rhododendron Fargesii, Betula insignis, Castanopsis Delavayi ; toutes sont de Franchet, м гр. М. 522 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Revision du genre Hibiscus: par G. Hochreutiner (Extrait de l'Annuaire du Conservatoire et du.Jardin botaniques de Genève, 4* année, pp. 23-191). Genéve, 1900. L'auteur indique, dans la préface, les herbiers dont il a utilisé les matériaux et les botanistes qui l'ont aidé de leurs conseils. Au sujet de la méthode de nomenclature qu'il a adoptée, il reconnait judicieusement qu'il y a une règle supérieure à toutes les autres, c'est celle de la clarté, et il ajoute : « Si une loi, si bien faite füt-elle, devait provoquer la confusion dans un cas particulier, il vaudrait mieux l'enfreindre, à con- dition d'indiquer les raisons, afin que tout le monde püt en juger. » Si tous ceux qui dissertent sur les Lois de la nomenclature s'inspi- raient de cette sage pensée, le débat dont elles sont l’objet serait très simplifié. L'introduction contient un aperçu morphologique (diagnose, port, feuilles, fleurs, involucre, corolle, androcée, gynécée), des généralités sur la distribution géographique du genre et l'établissement, avec une clef analytique, des sections au nombre de treize. Vient ensuite la « Liste des espèces » au nombre de 197. En tête de chaque section on trouve une clef analytique. Voici les espèces nouvelles :, Section Bombycella : Hibiscus DiNTERI Hochr. Section Trichospermum sect. nov.: H. ZEYHERI, confondu précé- demment avec H. ethiopicus; H. ELONGATIFOLIUS. ` Section Ketmia : H. HEREROENSIS, voisin des H. cordatus et squa- mosus. Suivent deux listes, Species excludendæ et Species dubie vel non satis note, et l'ouvrage se termine par un Index alphabétique trés complet. Cette Monographie est traitée avec un soin et une précision exem- plaires. Ern. MaLiNvaAUD. Sur un nouvel hybride artificiel (0Enothera suaveolens X ` biennis); par M. Е. Gagnepain (Bull. Assoc. franc. de Botanique, aoüt-septembre 1900). L'auteur, ayant les Œnothera suaveolens et biennis en pleine flo- raison dans son jardin à la fin de juin 1898, saisit cette occasion. d'opérer entre eux la fécondation croisée. Ouvrant délicatement une dizaine de fleurs de FOF. suaveolens avant la déhiscence des loges sta- minales, et sans ablation des étamines, il couvrit leurs stigmates gluants des pollens aranéeux de l'OE. biennis. A leur maturité, les graines. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 323 furent semées en pot et, au printemps de 1899, des centaines de plan- tules obtenues de semis se montrèrent, dés l'apparition des deux. pre- mières feuilles, différenciées en deux groupes très inégaux; car l'un, comprenant les neuf dixièmes, offrait les préfeuilles longues,et denti- culées de l'OE. suaveolens, tandis que les individus du moindre lot portaient des préfeuilles ovales sans denticules sensibles et devenaient, à l'état adulte des OE. suaveolens X biennis. Ce résultat montrait déjà que « le pollen de l'OE. suaveolens semé naturellement aprés coup sur Son propre stigmate avait eu sur son concurrent les neuf dixiémes de l'avantage ». L'hybride obtenu était intermédiaire entre les parents et, cóntraire- ment à une opinion récemment soutenue, ne présentait pas une juxta- position des caractères paternels et maternels, mais ceux-ci « fusionnés, mélangés, combinés dans chaque organe, et ce n'est pas seulement dans l'ensemble que la plante était intermédiaire, mais aussi dans les détails morphologiques de son organisation ». Avait-on affaire à un isogène (1) ou à un hybride vrai? L'auteur se prononce en faveur de la premiére hypothése. Ern. M. Les hybrides en géméral et les Epilobes hybrides de France; par M. H. Léveillé (Extrait du Bulletin de l'Acad. de géogr. bot.). 16 pages in-8°; Le Mans, 1899. Les considérations développées par l'auteur s'éloignent en plusieurs points des notions généralement admises sur les plantes hybrides. D'aprés les faits sur lesquels il s'appuie, l'unique indice certain de l'hy- bridité serait « la juxtaposition chez l'hybride des caractéres.non fusion- nés des parents. ЇЇ n'y a donc ni mélange, ni à plus forte raison combi- naison, mais simple juxtaposition... » Nos observations personnelles, concernant principalement le genre Mentha, ne concordent pas avec celles de notre contrére. En matiére de nomenclature, l'auteur propose une innovation dont on se rendra compte par l'exemple suivant. Au lieu d'écrire : Epilobium molle X roseum suivant la formule habituelle, il écrit : Epilobium molle Lamk roseoides; « ce qui veut dire que notre roseoides est un molle fécondé par un roseum ». | = Notre confrère a dressé la liste des Epilobes hybrides, métis et iso- gènes. Cette dernière expression désigne « un type mélangé avec l'une quelconque de ses races, d’où il résulte de nombreuses variétés ». | Ern. M. (1) On a appelé isogène le produit du croisement de la forme type d'une ,espèce avec ume de ses races. | 524 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Hybrides et métis de la flore française; par M. le D' X. Gillot (Bull. Soc. hist. nat. d'Autun, 1900). Brochure de 10 pages. Autun, 1900. Aprés avoir constaté l'importance croissante acquise par l'étude des végétaux hybrides depuis plusieurs années, l’auteur développe à ce pro- pos quelques-unes de ses vues personnelles. Il croit « à l'apparition successive de types végétaux dont une des propriétés biologiques essentielles est de subir une évolution paralléle, dans les limites res- treintes de leur anatomie et de leur morphologie phylétiques, assez étendues cependant pour en diversifier les formes et constituer ce que nous appelons des espèces actuelles, remplaçant d'autres espèces ou d'autres groupes successivement éteints ». Notre confrére pense que les données puisées dans l'étude des hy- brides peuvent souvent servir à apprécier la valeur relative des genres et des espéces et de leur subordination. Par exemple, il y aurait lieu de reviser, à ce point de vue, les coupes génériques des Orchidées et de rattacher de nouveau au genre Orchis, largement congu, les sous- genres détachés Gymnadenia, Nigritella, etc., en raison de leur nom- breux hybrides incontestables. Ern. MaALINVAUD. Classification des espèces et hybrides du genre Mentha I. Généralités; par M. Ernest Malinvaud (Extraitdes Comptes rendus du Congrès des Sociétés savantes en 1898. Sciences). Une longue étude des Eumenthæ a conduit l'auteur à n'y reconnaitre que cinq espéces cardinales : Mentha silvestris, viridis, rotundifolia, aquatica et arvensis. On peut méme, avec d'égales probabilités, consi- dérer le M. viridis comme un type spécifique autonome, ou le rattacher au M. silvestris à titre de sous-espèce. C'est un point d'appréciation personnelle. Les Eumenthœ présentent de nombreux phénoménes d'hybridation, dont quelques-uns d'une continuité remarquable. Les M. rotundifolia et silvestris se croisent invinciblement partout oü ils sont en société ou au voisinage l'un de l'autre, sauf de trés rares exceptions dues à des cir- constances locales. Les individus issus de ce croisement se montrent souvent en telle abondance qu'on a pu croire qu'ils représentaient l'es- péce légitime dominante, et quelques auteurs (Fries, Godron, etc.) ont décrit le M. silvestris L. type comme variété canescens du M. viridis. Les M. aquatica et arvensis se croisent avec la méme facilité, en don- nant naissance aux innombrables variétés du M. sativa L. Le M. viridis, rare en France à l’état spontané, participe à diverses: — ll 7v. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 525 combinaisons qui sont le plus souvent d'origine horticole : M. rubra, piperita, gentilis, etc. Les hybrides répondant aux formules aquatico-rotundifolia, aqua- tico-silrestris et arvensi-rotundifolia sont rares et peu stables. Enfin on ne connait en France jusqu'à ce jour aucun exemple authen- tique d'hybridation spontanée des M. arvensis et silvestris. Un puissant système végétatif (rhizomes, stolons et drageons, pseudor- rhizes), suppléant à l'imperfection habituelle des organes sexuels, favo- rise la propagation des Menthes hybrides, aux dépens le plus souvent de leurs parents, qu'ils éliminent plus ou moins complétement. La suc- cession plurannuelle des individus nés des mémes rhizomes peut donner lieu à l'illusion de la fixité d'une espèce. Recherches taxinomiques sur les Gnavelles de France; par Paul Parmentier, in Institut botanique (professeur Ant. Magnin) : de l'Université de Besançon, n° 3, août 1899. Broch. de 10 pages in-8°. L'auteur déclare, dans un Avant-propos, que ses recherches ont été à la fois organographiques et historiques, c’est-à-dire qu’il a combiné ces deux ordres de caractères « en n’accordant toujours la prépondé- rance qu'au caractère qui se trouve être le plus ancien et le plus impor- tant et en échelonnant les autres à sa suite d’après leur degré de dégradation relative ». Sont ensuite décrits les caractères anatomiques constants du genre (feuilles, tige, racine), puis ceux de morphologie externe, d’après lesquels sont ordinairement distingués trois types spé- cifiques principaux, Scl. perennis, annuus, Candolleanus, à chacun desquels sont rattachés, à titre de variétés et de sous-variétés, lesautres formes étudiées. Le caractère de l’oncination des sépales(S. uncinatus Schur) serait acquis, d’après l'auteur, sous l'influence de l’altitude.:« П aurait pour effet d'assurer la fécondation de la fleur en retenant les grains de pollen et peut-être aussi de protéger les organes reproduc- teurs contre les rigueurs du climat. » | Le chapitre IV contient un « Essai généalogique des espèces fran- çaises ». M. Parmentier ne voit qu'une seule espèce nettement caracte- risée dans les Gnavelles de France et méme d'Europe, et celte espéce ne serait autre que le S. perennis L. Ern. M. La Botanique dans le Gard, biographies sommaires des bota- nistes nés dans le Gard et des auteurs qui ont écrit sur la flore de ce département; par A. Lombard-Dumas. 84 pages іп-8°; Sommières, 1900. | Ce recueil biographique offre un excellent exemple que devraient 526 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. suivre, dans d'autres départements, ceux qui peuvent se livrer à des recherches analogues. L'assemblage de ces matériaux permettrait plus tard d'élever un imposant édifice à l'histoire de la Botanique francaise. Nous nous bornerons à rappeler les noms les plus connus. Au хуг“ siècle naquit à Uzès, en 1573, le célèbre médecin de Gaston d'Orléans, Abel BnuNvEn, auteur du Catalogue intitulé Hortus regius Blesensis; il mourut en 1665. àgé de 91 ans. Jean Аѕткос (1684-1766), né à Sauve, devint professeur et mourut à Montpellier. Jean-François SÉGUIER, de Nimes (1703-1784), publia d'importants ouvrages : Bibliotheca botanica, Plantœ Veronenses, Récit d'un voyage au mont Lozère, etc. François Boissier de la Croix DE SAUVAGES naquit à Alais en 1706 et .mourut à Montpellier en 1767. Correspondant de Linné, qui lui dédia le genre Sauvagesia, il composa en 1750 sa « Méthode pour connaitre les plantes par les feuilles ». Son frère, l'abbé Sauvages (1710-1795), décrivit quelques végétaux fossiles. GovAN fut élève de F.-B. de Sau- vages et lui succéda comme directeur du Jardin des plantes de Mont- pellier. ` - J.-J. PAuLET (1740-1826), né à Anduze, est l'auteur d'un Traité des Champignons encore apprécié de nos jours. Le célèbre PourreT (1754-1818) était originaire de Narbonne. Le baron (l Homgres-FIRMAS, naquit à Alais еп 4776 et mourut dans cette ville en 1857. Pierre-Casimir-Marie DE PouzoLs, de Nimes (1785-1858), est l'auteur de la Flore du Gard, « œuvre très remarquable, qui fut une des pre- mières Flores régionales publiées en France »; son herbier, renfermant: plus de 20000 espèces, a été fondu dans l'herbier général de l'École de pharmacie de Montpellier. `ЕмплЕх Dumas, éminent géologue, né à Sommières en 4804 et dé- cédé à Dax en 1870, étudia surtout les végétaux fossiles mais sans se désintéresser de la Nore actuelle, et découvrit notamment le Cneorum tricoccum aux environs de Sommières. Enfin, le D" Diomède TwWESKIEWICZ, né à Vilna еп 1809 et mort à Aulas en 1882, puis le D" Bernardin Martın (1813-1897), sont, aprés de Pouzols, les deux botanistes du dernier siècle qui ont le mieux mérité de cette flore locale. Gràce aux connaissances dont on est redevable à cette succession de recherches continuées par les survivants, au premier rang desquels nous devons citer l'auteur méme de la présente Notice, le département du Gard est aujourd'hui l'un des mieux explorés au point de vue bota- nique. . ` Ern. MALINVAUD. PN REYUE BIBLIOGRAPHIQUE; 597 Nouvelles notes de tératologie végétale; раг F. Gagnepain (Bull. Soc. hist. nat. d' Autun, 1900, pp. 37-68, avec 4 planches). ` Stellaria Holostea : tétramérie et sexamérie. Allium Porrum : concrescence de fleurs et prolifération. Viola tricolor : accrescence des sépales. Phleum pratense : épis géminés. | | Ranunculus bulbosus, Valeriana dioica : fasciation. OEnothera biennis : fasciation et reviviscence. Plantago lanceolata : phyllomanie de l'épi. Tulipa silvestris et Gesneriana : bicéphalie; conerescence staminocar- pienne ; exocarpie des ovules; staminostylie. Barbarea vulgaris, Sisymbrium Alliaria, S. officinale, Sinapis ar- vensis : phyllomanie, cladomanie, duplicature et prolifération; phyllodie des ovules. Lampsana vulgaris, Tragopogon pratensis, Centaurea serotina : prolifération à divers degrés et phyllomanie. Calluna vulgaris : multiplicature, pétalodie des étamines. Salix aurita : hermaphroditisme dans l'individu, le rameau, le cha- ton ; étamines soudées ; tous les passages de l'etamine au pistil. Ern. M. Contribuciones à la flora de la Peninsula ibérica; Notas criticas acerca de la Flora española (segunda serie; por Blas Lázaro é Ibiza (Anal. de la Soc. Esp. de Hist. nat., tom. XXIX, 1900). 94 pages 1п-8°. Madrid, 1900. L'auteur, commençant par la eryptogamie, énumère un certain nombre de plantes cellulaires, dont plusieurs paraissent nouvelles pour la flore d'Espagne; parmi les Algues, Hæmatococeus lacustris Rostaf., Tetras- pora lacunosa Chav.; parmi les Champignons, Urocystis pompholi- godes Rabenh., Stereum sanguinolentum Fries, Boletus pruinatus Fr., Cortinarius Bulliardi Pers., Pholiota squarrosa Mull., Stro- pharia Coronilla Bull., etc. ; Muscinées, Blasia pusilla L., Grimaldia barbifrons Bisch. Un grand nombre de plantes vasculaires sont l'objet de notes intéres- santes. Voici les espèces et variétés décrites comme nouvelles : Senecio gallicus Chaix var. anacyclifolius. S. vulgaris var. gracilis. S. erythrophyllus Lázaro, dont les. affinités sont avec les S. vulgaris et lividus. 528 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Centaurea Hoffmanseggiana Lázaro. L'auteur a substitué ce nom à celui de C. micrantha Hoffm. et Link, parce que le C. micrantha Duf. est distinct du précédent. Centaurea Linaresii Lázaro. Onopordium Acanthium var. subintegrifolium. O. nervosum Boiss. var. lanatum. Cirsium flavispina Boiss. var. niveum. Stachys aragonensis Lázaro, à rapprocher des St. germanica, cas- tellana, heraclea, lanata, etc. Teucrium polium L. var. latifolium. T. gnaphalodes Vahl var. erectum. Antirrhinum pulverulentum Lázaro, voisin de A. meonanthum Lk et Hoffm. A. sempervirens Lap. var. gredensis. Anagallis longicaulis Lázaro, a des affinités avec A. linifolia L. Lavatera rotundata Lázaro. Reseda Luteola var. Gussonei. ‘Ern. MALINVAUD. Monograph of the north american Umbelliferæ (Mono- graphie des Ombellifères de l'Amérique du Nord); par M. Coulter et J.-N. Rose (Contributions from the U. S. national Herbarium, vol. ҮП, n° 1, publié le 31 décembre 1900). үп-256 pages, avec 9 planches et nombreuses figures dans le texte. Monographie des plus instructives et scrupuleusement trailée. Après une introduction bibliographique trés documentée et une clef analytique des genres, vient l'exposé descriptif des genres et des es- peces. Les genres sont au nombre de 62; les plus richement repré- sentés sont : Lomatium, 58 espèces; Eryngium, 29; Angelica, 21; Ligusticum,30; Sanicula, 18; Washingtonia, 12; Leptotænia, 12, etc. Espèces nouvelles : Hydrocotyle australis, H. cuneata; Bowlesia septentrionalis; Eryngium elongatum, E. Jepsoni, E. minimum, E. longistylum, E. oblanceolatum. E. Parishii; Chærophyllum texa- num; Washingtonia obtusa, W. Leibergi, W. brevipes, W. purpurea; Drudeophytum (gen. nov.) glaucum, D. Parishii, D. Howellii, D. ves- гит; Ammoselinum giganteum ; Cicuta Curtissii; Aletes humilis, A. Macdougali, A. Davidsoni, A. tenuifolia; Eulophus simplex; Ligusticum californicum, L. apiodorum, L. Leibergi, L. simulans, L. purpureum, L. oreganum, І. Cusickii, L. Pringlei ; Celopleurum longipes; Oreoxis Bakeri; Conioselinum Dawsoni ; Angelica Grayi: gere URA ЖЕЛ AO EON NS Ç ЕР ЫЕ" REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 529. Phellopterus multinervatus; Pteryxia californica; Aulospermum (gen. nov.) Watsoni, A. panamintense, A. Jonesii, A Rosei ; Cymop- terus Leibergii : Rhysopterus plurijugus: Pseudocymopterus Hender- sonii: Leptotenia humilis, L. salmoniflora, L. Leibergi; Lomatium Geyeri, L. Hendersonii, L. Canbyi, L. Piperi, L. Watsoni, L. àmbi- guum, L. leptocarpum, L. montanum, L. Vaseyi, L. vaginatum, L. oreganum, L. Leibergi, L. Martindalei, L. robustius, L. alatum, L. Grayi, L. Torreyi, L. Sandbergii, L. Donnellii, L. Lemmoni, L. Plummere, L. brevifolium, L. Macdougali, L. Jonesii, L. Austine, L. Sonnei, L. anomalum Jones, L. platyphyllum, L. giganteum ; Euryptera Hassei, E. pallida; Cynomarathrum Brandgei, C. East- woode, C. scabrum. А 65 figures insérées dans le texte montrent le profil et la coupe du fruit. 9 planches représentent : I, “lesperogenia Stricklandi ; IL, Dru- deophytum glaucum: HL, Leivergia orogenioides; IV, Ligusticum Leibergi: V, L. Eastwoodæ; VI, Angelica Roseana ; VII, Leptotænia Leibergi ; VIII, L. minor; IX, Lomatium montanum. Les auteurs ont dressé une liste de 41 espéces introduites, parmi lesquelles on remarque les européennes suivantes : Eryngium cam- pestre, E. planum ; Chærophyllum temulum et bulbosum: Anthriscus silvestris, Cerefolium et vulgaris; Scandix Pecten-Veneris ; Torilis nodosa et Anthriscus; Caucalis latifolia: Coriandrum sativum ; Bifora radians; Conium maculatum; Bupleurum rotundifolium, petrœum et Odontites; Apium graveolens, nodiflorum, repens et Pe- troselinum : Ammi majus et Visnaga; Carum Саг; Pimpinella saxifraga ct Anisum; Ægopodium Podagraria; OEnanthe Phellan- drium; Æthusa Cynapium; Fæniculum vulgare; Anethum graveo- lens; Levisticum officinale; Imperatoria Ostruthium, Pastinaca sa- tiva; Heracleum Sphondylium; Daucus Carota. km. MALINVAUD. - Primitiæ Flore costaricensis; par Н. Pittier : tom. II, fasc. 3, Ord. Piperaceæ, auctore Casimir de Candolle. San José de Costa Rica, 1899. Cet article fait suite à un premier travail publié par le mème auteur, il y a six ans, sur les nombreuses Pipéracées que MM. Pittier et Tonduz avaient récoltées dans le Costa-Rica. Ces naturalistes ont envoyé récem- Ment des matériaux nouveaux qui font l'objet d'un Supplément à la précédente publication. Ainsi accrue, la liste des Pipéracées du Costa- Rica se compose maintenánt de 196 espéces, dont 147 n'ont pas encore été trouvées en dehors de cet État. Il ressort des données statistiques établies par l'auteur que la flore du Costa-Rica se rattache davantage, par ses Pipéracées, à celle de l'Amérique du Sud qu'à celle du Mexique. T. XLVII. (SÉANCES) 34 530 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'auteur mentionne 79 Piper et 43 Peperomia, dont le plus grand nombre sont décrits comme espèces nouvelles. Ern. MALINVAUD. Annales des sciences naturelles, huitième série. Botanique, publiée sous la direction de M. Ph. Van Tieghem. Tome ХІ, publié en 1900 (388 pages et 7 planches). PLancuon (L.), pp. 1-248: Influence des divers milieux chimiques sur quelques Champignons du groupe des Diatomées (planche I à IV et 63 figures dans le texte). — Mauer (A.), pp. 249-364 : Recherches bio- logiques sur les plantes rampantes (planches V à VIII et 21 figures dans le texte. — GuIGNARD (L.), рр. 365-387 : L'appareil sexuel et la double fécondation dans les Tulipes (planches IX à XI). Tome XII, publié en 1900 (396 pages et 14 planches). Devaux (H.), pp. 1-240 : Recherches sur les lenticelles (planches Ï à VI, et 7 figures dans le texte). — GAUCHER (L.), pp. 241-260 : Du rôle des laticifères (9 figures dans le texte). -— BanANETZKY (J.), pp. 261- 332 : Recherches sur les faisceaux bicollatéraux (planches VII à X). — CHaAvvEAUD (G.), pp. 333-394 : Recherches sur le mode de formation des tubes criblés dans la racine des Dicotylédones (planches ХІ à XIV). Bulletin de la Société mycologique de France. Tome XVI, année 1900. Un volume in-8* de xxxvi11-244 pages et 9 planches hors texte. Paris, 1900, au siège de la Société, 84, rue de Grenelle. BAMBEKE (Van), p. 133 : Note sur LENTINUS SUFFRUTESCENS Fries. Planches III et IV. | BELEZE (M'* M.), p. 94: Cas d'empoisonnement par les Chanterelles. Bonin (E.), p. 156 : Réponse à l'article de M. Vuillemin sur le Micros- porum Audouini. Bounen (Em.), p. 15 : Description d'une nouvelle espèce d'Exobasi- dium. PI. I. — p. 18: Sur le Tricholoma colossum. _ ef | y OTARD, p. 141 : Note sur deux Champignons hypogés. -- p. 193 : Champignons nouveaux de France. Pl. VIII et IX, color. (espèces figurées, Collybia Benoistii Boud., Entoloma indutum Boud., Lactarius maliodorus Boud., Boletus Pierrhuguesii Boud., Typhula lutescens Boud., Lachnea Poiraultii Boud.). DAGUILLON, р. 73 : Chapeau anormal de Tricholoma nudum. GuÉGUEN (F.), р. 147 : Sur le Graphium stilboideum. Pl. VI. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 531 GUÉGUEN (F.), Quelques méfaits du Cladosporium herbarum. GUFFROY (Ch.), p. 56 : A propos de l'espèce. Huvor (B.), p. 95 : Note sur deux espèces de Tricholoma (T. persona- tum et var. saevum). Maneu (J.), р. 189: Champignons des Avens des Causses. Maire (R.), p. 65 : Urédinées et Ustilaginées nouvelles ou peu connues. Marrucuor (L.), p. 58: Notes mycologiques. — et DASSONVILLE, p. 201 : Sur une forme de reproduction d'ordre élevé chez les Trichophyton. PATOUILLARD (N.), p. 54: Description d'une nouvelle espèce d'Auricu- lariacées (Septobusidium Langloisii). | - P. 175 : Champignons de la Guadeloupe. Planche VII (Melanopus scabellus, Cycloderma depressum, C. ohiense, Xylobotryum por- ‚ tentosum). Roze (E.), p. 26 : Traité des Champignons de Ch. de l'Escluse. — p. 76: Uredo Chrysanthemi. — p. 88: Puccinia Chrysanthemi. SACCARDO et FAUTREY, p, 21 : Nouvelles espèces de la Cóte-d'Or. Planche II. VuiLLEMiN (P.), p. 96 : Quest-ce que le Microsporum Audouini ? Journal de Botanique; directeur M. Louis Morot, 14* année, 1900. Paris, aux bureaux du Journal, 9, rue du Regard, ei à la librairie J. Lechevalier, 23, rue Racine. ARBAUMONT (0°), p. 361: Quelques observations sur le Myrsine afri- cana. BARTHELAT (G.-J.), p. 55 : Les lalicifères de l'Eucommia ulmoides. BERNARD (Ch.), pp. 118, 177, 206 : Recherches sur les sphères attrac- tives chez Lilium candidum, Helosis guyamensis, etc. (Pl. IV et V). — Voy. Chodat. Boxer (Edm.), p. 174 : Quel est l'inventeur des exsiccatas ? Camus (E.-G.), pp. 12, 29 : Statistique ou Catalogue des plaptes hy- brides spontanées de la flore européenne. Снавент (Alfred), p. 70: Deux Euphorbes nouvelles de Corse et d'Al- gérie. Cuopar (R.) et Ch. Векмавр, р. 12: Sur le sac embryonnaire de tHe- losis guyanensis (Planches I et H). Coincy (de), p. 105 : Plantes noûvelles de ta flore d'Espagne (11* Note) 532 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (Linaria intricata sp. nov., Betonica Alopecuros L. var. Amo- ris var. nov., Globularia oscensis sp. nov.). Сошсү (de), р. 163 : L'Echium maritimum Willd. est-il une espèce ? - p. 297, 322 : Revision des espèces critiques du genre Echium. Finer (E.-A.), p. 203: Sur une fleur anormale de Cypripedium (Plan- che VD). Fron (G.), p. 157 : Note sur l'Euphorbia Intisy. GuEcvEN (F.), pp. 140, 165 : Recherches sur le tissu collecteur et con- ducteur des Phanérogames. Hanior (P.), p. 115 : Urédinées et Ustilaginées : Uromyces Prangi, OEcidium Heliosciadii, OE. Rute, OE. Teucrii-Scorodoniæ, Uredo dianthicola, U. Lygodii, Tilletia Guyotiana. — p. 148 : Liste des Phanérogames et des Cryptogames vasculaires récoltées à la Terre-de-Feu, par MM. Willems et Rousson. — p. 172 : Ligustrum Delavayanum n. sp. — Voisin de L. Myrsi- nitei DC. — Voy. Patouillard. MarnE (R.), рр. 80, 369 : L'évolution nucléaire chez les Endophyllum (Planche III). | PaToviLLARD (N.) et P. Hanior, p. 68 : Champignons recueillis en Ma- . Jaisie. — Lentinus Erringtonii n. sp. — p. 934 : Énumération des Champignons récoltés par M. A. Che- valier, au Sénégal et dans le Soudan occidental. — Espéces nou- velles ` Uromyces Clignyi, Puccinia bakoyana, Uredo Greviæ, Œcidium Schwabee, Trametes Roseola, Lentinus cespiticola, Podaxon Chevalieri, Asterina Hystrix, Dimerosporium cre- notrichum, Microphyma Myocopron, Mycogala insigne, Haplo- sporella Elæidis, Aschersonia crenulata, Glæosporium calo- tropidis, Ovulariopsis erysiphoides nov. gen. et nov. sp., Ane- moniella Sarcinellæ, Cercospora deformans, Sarcinella Fumago (Planche VII, représentant Podaxon Chevalieri). Prnnor (Émile), p. 198 : Sur les organes appendiculaires des feuilles de certains Mycrophyllum. SAUVAGEAU (Camille), pp. 213, 247, 304 : Remarques sur les Sphacé- lariacées. Van TiEGuEM (Ph.), p. 1 : Sur les Stachyuracées et les Kæberliniacées. — p. 32 : Sur les Bixacées, les Cochlospermacées et les Sphérosépa- lacées. — p. 65 : Sur le genre Hocquartia. — p. 97 : Sur la fréquente inversion de l'ovule et la stérilité corréla- tive du pistil dans certains Statices. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 533 Van Tiecaem (Ph.), p. 100 : Sur le prothalle femelle des Stigmatées. - p. 125 : Sur le genre Erythrosperma, considéré comme type d'une famille nouvelle, les Erythrospermacées. — р. 189 : Sur les genres Pentaphylace еі Corynocarpe considérés comme types de deux familles distinctes et sur les affinités de ces deux familles. — 259, 211, 330, 349 : Surles Dicotylédones du groupe des Homo- xylées. Annales de la Société botanique de Lyom, tome XXV (1900). Au siége de la Société, Palais des Arts, et chez Georg, libraire à Lyon, 1900. 1* Notes et Mémoires, 92 pages. Аорих (Marius) : La chlorose de la Vigne dans le Beaujolais. — Le méme, Compte rendu d'une excursion dans le Haut Beaujolais. — Ma- SNIN (Ant) : Note sur la flore des marais tourbeux d'Aranc et sur l'existence du Juncus squarrosus dans le Jura. — Le méme, Flore du . marais de Couron. — Le méme, Pierre-Chatel et sa flore. — MEYRAN : Excursion au col de la Vanoise. — Le méme, Note sur le genre Ulex. — Roux (Claude): La chlorose de la Vigne et des arbres fruitiers. — Roux (Nisius) : Herborisation au col de la Leisse. — SaiNT-LAGER : Histoire de l'Abrotonum, 9° partie. — Le méme, Signification de la désinence ex de quelques noms de plantes et d'animaux. 2* Comptes rendus des séances, 48 pages. Principaux articles : Banc (Léon), p. 7 : Remarques sur l'érythrophile. — p. 41 : Fécondation de Salvia coccinea et splendens par Vinter— médiaire des oiseaux. — p. 22: Transmission héréditaire des anomalies. — p. 40 : Virescence et duplicature de la fleur d'une Anémone. MaGxin (Ant.), p. 44 : Note additionnelle sur Dorycnium juranum et Quercus Cerris. — p. 43 : Délimitation et division de la flore frangaise. (L'auteur comprend dans le domaine de la flore jurassienne : 1* les chaines plissées s'étendant de la Chartreuse au Lægern, avec adjonction de l'ile calcaire de Crémieu et des plateaux calcaires de la Haute- Saône; Ze le prolongement de ces terrains jurassiques dans le canton de Schaffhouse, le Grand-duché de Bade, le Wartemberg 534 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et la-Bavière, c'est-à-dire les Banden, l'Alb, Jura de la Souabe et de Franconie.) ` Roux (Ch.) et Saivr-LAGER, p. З : Remarques sur les essais de cul- ture de Lupin blanc en terre calcaire additionnée de certaines Bactéries. Roux (Nisius), p. 34 : Vaccinium Oxycoccos et Andromeda polifolia cueillis à Gérardmer (Vosges). SAINT-LAGER, p. 42 : Remarques sur la valeur taxinomique des enve- loppes florales. ViviaND-MonEL, p. 19: Cas tératologique d'un Scandix Pecten- Vene- ris. — p. 37: Fleurs péloriées de Linaria. Archives de la Flore jurassienne, publiées sous la direction de M. le р" Ant. Magnin ; 1'* année, 1900, n* 1 à 10; pp. 1-92. Besan- con, 1900, N° 1. — Considérations générales (1). — 2 (avril 1900). — Indications sur les recherches à faire en mars- | avril. — La flore du Crêt-des-Somètres, dans les Franches-Mon- tagnes (Suisse). А noter Coronilla vaginalis, Cotoneaster tomen- tosa, Hieracium Jacquini et amplexicaule, Campanula pusilla, ` Pirola secunda, Picea excelsa, Carex ornithopoda, Asplenium riride, etc. — Notes de M. Convert sur Inula ramosissima, Goo- dyera repens, Geranium nodosum, Trapa natans. = Observa- tions de M. Carestie de Saint-Amour. — 3 (mai 1900). — Étendue et limites de la région jurassienne adop- tée. Cet article contient une liste des « plantes caractéristiques qu'on observe dans toute l'étendue de la chaine jurassienne ». Nous y remarquons nombre d'espéces également caractéristiques des plateaux jurassiques du département du Lot (causses), notamment Pyrethrum corymbosum, Coronilla Emerus, Vincetoxicum, Glo- bularia vulgare, Libanotis, Lilium Martagon, Melica ciliata, Sesleria, Stipa pennata, etc. — 4 (juin 1900). — Cnnsr : Recherches ptéridologiques à faire dans le Jura: Asplenium fontanum Besch., Aspidium cristatum Sw. — Stations jurassiennes de Eranthis hyemalis, Corydalis s0- lida, C. intermedia, C. cava, Primula grandiflora, etc. — 5 (juillet 1900). — De BoissiEv, Flore de la Côtière de l'Ain.— Herborisations printanières au Suchet. (1) Voy. le Bulletin, t. XLVI (1899), p. 491. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 535 Nr 6 (août 1900). - H. de Boissievu, Flore de la Côtière de l'Ain (suite et fin). — Plantes nouvelles pour la flore du Jura (Thesium humifusum, Sisyrinchium Bermudiana). — Localités nouvelles de Dryas, Pirola uniflora et media, Genista prostrata, Gen- tiana asclepiadea, G. obtusifolia, Utricularia intermedia, Pin- guicula alpina, Typha media, etc. — 7 (septembre 1900). — Localités nouvelles pour : Thesium humi- fusum, Cystopteris montana, Polypodium vulgare var. prio- nodes Aschers. — PicvET, sept plantes nouvelles pour le Mont- d'Or : Cerasus Padus, Sorbus hybrida, Sedum reflexum, Hie- racium lanatum, Cynoglossum montanum, Orchis albida. — 8 (octobre 1900). — Localités nouvelles de Ranunculus Thora, Thlaspi montanum, Iberis affinis, Saponaria ocymoides, etc. — 9 (novembre 1900). — Note sur la distinction des termes juras- sique et jurassien, le premier caractérisant les formations géolo- giques de ce nom et leur flore, tandis que le second s'entend de la région actuelle du Jura, laquelle renferme non seulement des terrains jurassiques, mais aussi des terrains crétacés, quater- naires, etc. Le terme juranien, plus rarement employé, désigne les divisions chorographiques administratives : Jura dubisien (Doubs), séquanien (Haute-Saône), juranien (Jura), idanien (Ain), etc. — Localités nouvelles pour plantes jurassiennes. — 10 (décembre 1900). — SeEmMLERr, Plantes du Jura franconien. — PicuET, Végétation du mont d'Orzeires. — Localités nouvelles de Rubia peregrina, Monotropa Hypopitys, Vaccinium Myrtillus. Ern. MALINVAUD. Bulletin de l'Association francaise de Botanique, 3* année (1900); un volume in-8* de 240 pages. Le Maus, 1900. Principaux articles. Basser : Contribution à l'étude de l'Heleocharis ovata. BELEzE (M'* M.) : A propos de l'Heleocharis ovata. — Liste de Mousses et Hépatiques de la forét de Rambouillet (Seine- et-Oise). Bracer (Flavien): Excursions botaniques de Briançon aux sources de la Clarée et de la Durance (Hautes-Alpes). — A propos du Paspalum dilatatum. CansoNEL (J.) : Florule de la commune de Saint-Hippolyte. Cassar (A.) et Deysson (J.) : Phénomènes de tératologie végétale. — 9JU SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Transformation des écailles de l'involucre en feuilles et absence de fleurs chez un Centaurea; Plantago lanceolata var. mons- Iroso-polystachya ; Scolopendrium officinale var. crenatum; feuilles blanches d'un ftumez conglomeratus. GaGNEPAIN (F.) : Sur un nouvel bybride artificiel (OEnothera suaveo- lens X biennis). бпшот (D' X.) : Les Menthes hybrides d'après les travaux de M. Ernest | Malinvaud, LETACQ (abbé) : Le Gui de Chêne. LéveiLcé (11.) : Les formes de l'Epilobium palustre. OFFNER (J.) : Note sur la flore printanière de l'Oisans. Oueurn (abbé H.) : Exposé systématique et description des Lichens de l'Ouest et du Nord-Ouest de Ja France. Supre (H.) : Excursions batologiques dans les Pyrénées. Tu£nior (J.) : Aperçu sur la flore bryologique de Tunisie. Société d'histoire naturelle d'Autun. Treiziéme Bulletin; Au- tun, 1900; А mentionner dans la première partie les Mémoires suivants : MancaiLHOU-d'AvwEnic (Н. et A.), pp. 1-126 : Catalogue raisonné des plantes phanérogames et cryptogames indigènes du bassin de la haute Ariège (2* partic, Renonculacées-Polygalées). | GAGNEPAIN (F.), pp. 127-302 : Topographie botanique des environs de Cercy-la-Tour (Nièvre). RENAULT (Bernard). pp. 303-331 : Considérations nouvelles sur les lourbes et les houilles. LanGEnoN (Maurice), pp. 333-370 : Contributions à l'étude de la flore fossile de Sézanne (2* fascicule), avec 10 planches. Renauzr (B.), pp. 405-424 : Sur un nouveau genre de tige fossile. 2* partie : Comptes rendus des séances. Séance du 25 février 1900. Оқкметтлхо, Pteris aquilina var. abbreviata Gillot. = GAGNEPAIN, Nouvelles notes de tératolozie végétale. 29 avril. Gautron pu Couvray, Les Sphaignes du Morvan. — D* Dann, Le Papyrus et ses usages. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. REN 8 juillet. D. ҢЕхАШТ, Sur la diversité du travail des Bactériacées fossiles. — Dr бил.от, Les hybrides et les métis de la flore francaise. = CHATEAU, А propos de plantes adventices. 18 décembre. B. ҢЕхАшТ, Note sur les Arthropitus. = D' GiLLoT, Monstruosité de la pêche commune. — CHATEAU, Phyllodie des Plantains, Pommes de terre folles. _ Le mème, Observations botaniques sur la flore du canal de Roanne à Digoin; un pied de Trèfle de Pannonie sur les bords de la Loire. — Dr Guter, Plantes rares ou nouvelles pour le départe- ment de Saóne-et-Loire(Primula media, Asplenium germanicum, ete.). — Le méme, L'empoisonnement par les Champignons, et l'étude des Champignons vénéneux. Ern. MALINVAUD. Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 5' série, 2*, 3* et 4* volumes ; années 1898, 1899 et 1900. Caen, E. Lanier. 2* volume, année 1898. CHEVALIER (Auguste), p. 31 : Sur la castration des plantes par le froid et sur la cléistogamie liivernale. Guérin (Ch.), p. 3 : Observations biologiques sur le Gui. LicNiEz, p. 449 : La sexualité chez les plantes. TauiLLERIE (A. Dufour de la) : Sur les Daucus Carota et gummifer. 3* volume, année 1899. ConpiEnE (L.), p. 84 : Sur la flore des landes de Lesser. (1рох (F.), p. 92 : Théorie anatomique de l'anomalie des tiges chez les Dicotylédones du groupe des Cyclospermées. Незхот (T.), p. 185: Le dessin d'histoire naturelle pour l'illustration des livres (1). — Lêcer (L.-Jules), p. 59 : Perforation de racines vivantes par des rhi- zomes de Graminées. Licxizn (0.), p. 80: Dissémination et implantation du Viscum album sur le Pinus silvesiris. 4* volume, année 1900. ёсер (L.-Jules), p. 3: Sur l'orientation de la feuille en anatomie vé- gétale. (1) Voy. ce Mémoire analysé plus haut, p. 519. 538 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Société botanique Rochelaise, Bulletin XXI (1899), 50 pages; La Rochelle, 1900. Notes principales. Foucaup, Recherches sur le Trisetum Burnoufii Кед. — Ch. CLAIRE, Drosera obovata Koch (D. longifolio-rotundifolia), considéré par l'auteur de cette Note comme un hybride fixé. - J. NeyrauT, Dianthus Nanteuillii s.-var. papillosa. — H. Coste, Rosa aveyromensis (R. pimpinellifolio-sepium). — H. Coste, Cirsium arisitense Coste; Thymus dolomiticus Coste et Th. aveyronensis Coste. — Simon. Cli- nopodium vulgare var. diminutum. — GUILHOT, Teucrium Foucaudi (T. polio-Chamædrys). — Ch. CLAIRE, Salix purpuroides (S. purpu- rea x aurita). Bulletin de la Société botanique des Deux-Sèvres. Di- xiéme et onziéme Bulletin, 1898-1899. Niort, 1899-1900. Notes à glaner dans ces deux volumes : 1898. De REY-PAILHALE : Gagea foliosa Кот. et Sch. (avec figures). — GnELET : Ophrys aranifera et variétés. — Ѕооснё : Phyllodie de Lotus uliginosus. — FoviLLADE : Sur le Potentilla procumbens Sibth. = FOUILLADE et CHARTIER-GRILHOT : Hétérostylie chez l'Origanum vulgare. 1899. Armann : Une plante cléistogame (Lobelia Dortmanna). — GRELET : Sur les formes de l'Ophrys aranifera. — P. Cor- NUAULT : Salix divaricata Cornuault (hybride présumé entre un Saule de la section Caprea et un Saule de la section Alba). — FoviLLADE : Note sur le Nigella gallica (avec figures). Société pour l'étude de la flere franco-helvétique, 1899, neuvième Bulletin, 16 pages in-8° (Extrait des Mémoires de l'herbier Boissier, 1900). Genève, 1900. Quatorze sociétaires (1) ont fourni des apports qui ajoutent 101 nu- méros à la collection (n* 949 à 1049). A signaler plusieurs hybrides : Viola Lurzu G. Camus (tricolor >< rhotomagensis), V. spuria Celak. (mirabilis X silvestris), Sorbus Ноѕти Heyn. (Aria X Chamæmes- pilus), Galium DECOLORANS (vero X elatum), Senecio LYRATIFOLIUS Reichb. (cordifolius X Jacobea), Achillea ENGLERI (nobilis X seta- (1) Ces quatorze sociétaires sont MM. Autran, Burnat, G. Camus, Corbiere, abbé Coste, Flahault, Foucaud, D* Gillot, Hariot, frère Héribaud, abbé Hervier, abhé Hy, Malinvaud, Wolf. IN REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 539 cea), Centaurea Povzini (calcitrapo X aspera), Mentha SCHULTZII Boutign. (aquatico-rotundifolia), Galeopsis билоти (angustifolia X dubia), Thymus AVEYRONENSIS (vulgaris X Serpyllum), Quercus AL- LARDI (sessilifolia X pedunculata), Salix KANDERIANA Seringe(incano- caprea), Equisetum LittToraLe Kühlw. (arvensis X limosum), etc. Notes descriptives ou critiques de: F. Hy, Rosa macrantha Desp.; — G. Camus, Salix Kanderiana Seringe, Ophrys litigiosa G. Camus (O. Pseudospeculum auct. non DC.) var. virescens G. Cam., Cepha- lanthera grandiflora; = E. Mauisvaup, Vicia pannonica Crantz, So- lanum Dulcamara var. maritimum. Ern. MALINVAUD. Revue de l'Association pyrénéenne pour l'échange des plantes : Directeur, M. L. Giraudias. Notes critiques sur les plantes distribuées. Neuvième année, 1898-1899. L. Ginaubias, Diplotaxis Prolongi Boiss. — Тнёвіот, Arenaria Lloydii var. glandulosa. — Sudre, Rubus argillaceus, bellus, exote- ricus, foliatus, litigiosus, nolhus, pseudo-Gilloti, pulvereus, pulve- rulentus, sabulosus, subdolus et tarnensis Sudre; Rosa micrantha var. albigensis Sudre. — H. Соѕте, Artemisia glutinosa var. humi- fusa Coste et Sonlié. — Sudre, Hieracium propinquum et scabiosum - бийге, — CHARREL, Polygonum pseudoflagellare Charrel et Reynier. — SUDRE, Serapias splendens Sudre (Serapias Lingua X Orchis -laxiflora), vallée du Tarn à Fabas. — GiRAUDIAS, Quatre plantes nou- velles pour le département du Finistère (Batrachium lutarium, Poly- carpon alsinifolium et Cyperus badius récolté par M. Tétrel aux environs de Ploudalmezeau ; Viola Riviniana var. ericetorum Corbière, trouvé par M. Giraudias). Dixième année, 1899-1900. REYNIER, Anemone coronaria var. primigenia. — H. SUDRE, Lych- nis coronaria var. albida, Rubus castaneicola, lacertosus et subro- rotundus Sudre. — REYNIER, Calendula ceratosperma Viv., C. stel- lata Cav., C. parviflora Raf., C. sublanata Reichb. — SUDRE, Cirsium oviforme Gandg., Hieracium pallidifrons Sudre, H. Sudreanum Arv.- Touv., Digitalis purpurascens Roth (lutea X purpurascens). — CHAR- REL et REYNIER, Polygonum salicifolium Delile. Е Deux plantes nouvelles pour le département du Finistère : Juncus _heterophyllus et Lamprothamnus alopecuroides, découverts par MM. C. Picquenard et Giraudias. 540 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Mémoires de l'herbier Boissier (suite au Bulletin de l'her- bier Boissier). Genève et Bâle, 1909 (chacun des Mémoires numérotés ci-après pouvant s'acquérir séparément). I. — Scxinz (H.), Die Pflanzenwelt Deutsch-Südwest-Afrikas. li. — Herzoc (Th.), Einige briologische Notizen aus Graubünden und Wallis. Ш. — WirtpEMAN (E. de), Une nouvelle Chytridinée (Micromyces meso- carpi). IV. — Synow (H. et P.), Fungi aliquot novi а Е. Stuckert in Argentina lecti. V. = WaiNIO (E.-A.), Reactiones Lichenum a J. Müllero Argoviensi des- criptorum. VI. = MUELLER (K.), Revision der Hepaticæ in Mougeot, Nestler und Schimper Stirpes Kryptogamæ Vogeso-Rhenana. VII. = CHEVALLIER (abbé L.), Notes sur la flore du Sahara. VIII. — CHABERT (Alfred), Les Rhinanthus des Alpes maritimes. IX. — Rosenstock (D), Aspidium libanoticum n. sp. X. — Scuinz (Hans), Beiträge zur Kenntnis der Afrikanischen Flora. XI. — STEPHANI (Franz), Species Hepaticarum. ХП. — MkisTER (Fr.), Beiträge zur Kenntnis der europaischen Arten von Utricularia. XIII. — FREYN (J.), Ueber neue und bemerkenswerthe orientalische Pflan- zenarten. XIV. — FRANCHET (A.), Mutisiaceæ japonicæ a dom. Faurie collectæ e her- bariis Musei Parisiensis et dom. Drake del Castillo expositæ. XV. — WiLDEMAN (E. de), Observations sur quelques Chytridinées nou- velles ou peu connues. XVI. — STEPHANI (F.), Species Hepaticarum (suite). ХҮП А. — Cuopar (R), Trois genres nouveaux de Protococcoidées et sur la florule planktonique d'un étang du Danemark. — В. — Bonner (A.), Les feuilles panachées et les feuilles colorées, rapports entre leurs couleurs et leur structure. XVIII A. — Conti (P.), Les espèces du genre Matthiola. — B.-- Wirsow (F. R. M.), Lichenes Kerguelenses. — C.- Post (G. E.), Plantæ Postianæ, fasc. X. — D. — МЕҮгАК (Ch), Contributions à la flore bryologique du Jura. XIX. — боттѕснли, (Mich.), Anatomisch systematische Untersuchung des Blattes der Melastomaceen. XX А. — Ѕснім2 (Hans), Beiträge zur Kenntnis der Afrikanischen Flora, XII. mc JW REVUE BIBLIOGItAPILIQUE. 544 XX B. — Camus (G.), Société pour l'étude de la flore Franco-helvétique (1899). | — б. — USTERI (A), Beiträge zur Kenntnis der Platanen (avec une planche). — D.— Hecker (E.), Bibliographie. Notice sur le Musée et l'Institut co- lonia! de Marseille. XXI A. — ScuLECHTER (R.), Monographie der Podochilineæ. — B. — Minks (А.), Beiträge zur Erweiterung der Flechtengatiung Om- phalodium. — б. — BEAUVERD (6.), Sur quelques stations nouvelles ou intéressantes de la florule du Grand-Saint-Bernard. XXII А. — Minks (А.), Analysis der Flechtengattung Umbilicaria. — B. = МкүгАх (Ch.) Une excursion bryologique à la Dóle et au Co- lombier de Gex. Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, t. XXXIX; année 1900. Un vol. in-8* en deux parties. Bruxelles, au siége de la Société, Jardin botanique de l'État (1900). Premiére partie (88 pages). BAMBEKE (Ch. van), p. 7 : Sur une monstruosité du Boletus luteus, suite de parasitisme. — CHALON (Jean), p. 22: Herborisations à Ba- nyuls. — Mouton (V.), р. 37 : Quatrième Notice sur des Ascomycètes nouveaux ou peu connus. — GOFFART (Jules), p. 54 : Quelques mots sur la structure et la fonction des organes de sudation chez les plantes terrestres et les plantes aquatiques. — BAMBEKE (Ch. van), p. 81 : Le Coccobotrys æylophilus (Fr.) est le mycélium du Lepiota Meleagris Sacc. — Le même, p. 85 : Quelques remarques touchant le Lepiota Meleagris. | | Deuxième partie (144 pages). Laurent (Emile), p. 6: Sur l'origine des variétés panachées chez les plantes. CuaLoN (J.), p. 14 : Question de mots. | Duran (Th.) et Wizpeman (Em. de), рр. 24, 53 et 93 : Matériaux pour la flore du Congo, 7*, 8* et 9* fascicules. — Espèces nouvelles dans les genres Loranthus, Elephantopus, Aspilia, Jaumea, Pleio- taxis, Senecio, Oncoba, Campylostemon, Cissus, Agelæa, Ma- notes, Copaiba, Geissaspis, Mostuca, Trichodesma, Prevostea, Gilletiella, Clerodendron, Dorstenia, Demeusea (nov. gen.), Re- nealmia, Encephalartos, Triumfetta, Scaphopetalum, Combre- tum, Celosia, Loranthus, Geissorhiza. ' 542 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Laurent (Emile), p. 85 : Nouvelles expériences sur la greffe de la Pomme de terre. Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik : publié sous la direction de MM. W. Pfeffer et E. Strasburger ; vol. XXXIV, in-8° de x11-701 pages, avec 12 planches. Leipzig, Borntræger frères, 1900. VócuriG (Hermann), pp. 1-148 : Zur Physiologie der Knollenge- wächse. Studien über vicarinde Organe am Pflanzenkôrper (5 plan- ches et 9 figures dans le texte). ТомѕтеІх (Hans), рр. 149-198 : Zur Morphologie und Physiologie der Euglena gracilis Klebs (Pl. VI). BirrER (Georg), pp. 199-235 : Zur Morphologie und Physiologie von Microdictyon umbilicatum (Pl. VII). NoRDHAUSEN (M.), pp. 236-278 : Zur Anatomie und Physiologie einiger rankentragender Meeresalgen (РІ. VIII). BACcHMANN (Hans), pp. 279-328 : Mortierella van Tieghemi nov. sp. Beitrage zur Physiologie der Pilze (Pl. IX et X). DARBISHIRE (Otto v.), pp. 329-346 : Ueber die Apothecienentwickelung der Flechte Physcia pulverulenta Nyl. (Pl. XI). KLEBAHN (H.), pp. 347-404 : Kultarversuche mit Rostpilzen (8 figures dans le texte). бита (Е.), pp. 405-424: Die Transpiration in den Tropen und in Mittel-Europa (Pl. XII). Mónivs (M.), рр. 425-456 : Ueber die Bluthen und Früchte des Papier- maulbeerbaums (Broussonetia papyrifera Vent.) (7 figures dans le texte). Коз, (F.), pp. 457-506 : Ueber Geotropismus. Juei (H.-0.), pp. 507-538 : Untersuchungen über den Rheotropismus der Wurzeln (7 figures). STAHL (E.), pp. 539-668 : Der Sinn der Mycorhizenbildung. Eine ver- gleichend-biologische Studie (2 figures dans le texte). OvERTON (E.), pp. 669-701 : Studien über die Aufnahme der Anilin- farben durch die lebende Zelle. The Journal of Betany british and foreign (Journal de Botanique de la Grande-Bretagne et de l'Étranger), edited by James Briten. Vol. XXXVIII, n* 445 (janvier) à 456 (décembre 1900); 1Y-211 pages et 12 planches. Londres, 1900. did „ла: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 543 Articles principaux ; Barrers (E.-A.-L.), p. 369: Marine Algæ (pl. 414). — Trois genres NOUVEAUX ` Neeveæ, N. repens sp. unica (Rhodophycées); Rho- dophysema, R. Georgii sp. unica (Floridées); Erythrodermis, E. Alleni sp. unica. Bennerr (Arthur), p. бо: Potamogeton rutilus Wolfg. (pl. 407). — р. 125: Notes on Potamogeton (P. serrulatus Regel, nitens We- ber, Curtissii Morong, lateralis et mysticus Mor., stenostachys et scleropus Schum., lonchitis Tuckerw., spathulæformis Mor.). BRITTEN (Ј.) and Baker (Edw. G.), 12 : On some species of Cracca. — Species nova : Cracca Seemanni. — pp. 90-278 : Impatiens Roylei in England. — p. 76 : Un Cosmia. — p. 207 : Drosera Banksii (pl. 410 B.). — P. 241 : On Eryngium (pl. 411). — La planche représente les Eryn- gium petiolatum, articulatum, prostratum et filiforme. — р. 315 : Notes on Rhus. — p. 481 : Eriocaulon. COLGAN, p. 317 : Artemisia Stelleriana. Kuntze (0.), pp. 7, 41: Nomenclature. Ley (Rev. Aug.), p. 3: Some Welsh Hawkweeds. — Hieracium mu- rorum L. var. lucidulum nov. var., H. murorum var. sangui- neum nov. var., M. vagense sp. nov., H. vulgatum Fr. var. mu- tabile nov. var., H. vulgatum Fries var. amplifolium nov. var. Matinvavo (E.), p. 171 : Species of Mentha. MansnaLL (E.-S.), p. 184 : West Mayo Plants. Masters (М.-Т.), p. 37 : Taxodium and Glyptostrobus. | Моміхстох (H.-W.), p. 1 : Sphagnum medium Limpr. (t. 405). MoonE (Spencer le M.), pp. 153, 201, 457 (tab. 409, 410). — Espéces nouvelles : Gutenbergia araneosa, Stephanolepis centauroides gen. el sp. nov. (pl. 409 A), Vernonia Phillipsie, V. Taylorii, V. Bellinghamii, V. meiocalyx, Pteronia decumbens, Gnapha- lium rosulatum, G. Simonsii, Pulicaria Phillipsie, Grantia flabellata, Pheocephalus gnidioides gen. et sp. nov. (pl. 409 B). — Thunbergia Randii, Hygrophila rhodesiana, Strobilanthop- sis hircina gen. et sp. nov., Barleria Randii, Justicia elegan- tula, J. exigua, Thunbergia Delamerei, Blepharis tenuiramea, 544 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Barleria Delamerei, Leucas Mackinderi. — Delamarea procum- bens gen. et sp. nov. (pl. 416 A), Nicolasia heterophylla (pl. 416 B) et pedunculata gen. ei sp. nov., Aspilia chrysops, Euryops somalensis, Tripteris angustissima, Fagelia falklandica, Cra- terostigma hirsutum, С. Smithii, Sopubia Eent. Crossandra Smithii, Ocimum Randii, Coleus palliolatus, Leucas Randii, Leonotis Randii, Monothecium abbreviatum, Justicia Elliotii, Sutera ficifolia, Buchnera Randii, B. rhodesiana, Sopubia leprosa. Moore (Spencer le M.), p. 428 : Lactuca Deasyi. NicHoLsoN (W.-E.), p. 134: Ulota phyllantha var. stricta. RENDLE (A.-B.), p. 105 : British species of Naias (pl. 408). — p. 274 : New Orchis from Costa Rica. — Spec. nov. Pleurothallis Simmleriana, Physosiphon minor. — p. 428 : New Tibet Plants (spec. nov. Polygonum tibeticum, Fes- tuca Deasyi). RuprEY (H.-N.), р. 68 : New Malayan Plants. — Sp. nov. Didymocarpus cyaneus, Enhydrias angustipetala gen. et sp. nov., Dendrobium Foxit, Cirrhopetalum maximum, Bulbophyllum hirtulum, Cym- bidium Stephensi, Bromheadia scirpoidea, Saccolabium undu- latum, Sarcanthus rostellatus, Sarchochilus biserratus, Tu- pistra grandis. West (W. and G. S.), p. 289 : Freshwater Als. — Espèces nouvelles: Closterium idiosporum, Xanthidium variabile, Cosmarium subtrinodulum, Staurastrum erostellum (p. 412). WoLLEY et рор (A.-H.), р. 170 : New Cape plants. — Sp. nov.: Oxalis denticulata, Mesembryanthemum calcaratum, Geissorhiza pu- hescens, Aristea pauciflora. TABLES DU VOLUME QUARANTE-SEPTIÈME (1900) (Troisième série. — TOME Vil). І. — ÉTAT DU PERSONNEL. Additions et changements à la liste des Membres de la Société pendant $*9*296990906€9€*506€0€6€02*»99»&8**909*9023949 rover... оз» о» ое ment......... ` T. XLVII. (SÉANCES) 35 l'année 4899...... DEET . $ II. — COMPTES RENDUS DES SÉANCES. SÉANCE DU 12 JANVIER 1900. Allocution de M. Emm. Drake del Castillo, Président................... . 9 Admission de MM. Julien et de Touzalin........ BETEN ...0 10 Franchet. - Les Scrofularinées de la Chine, dans l'herbier du Muséum de Paris, 10 SÉANCE DU 26 JANVIER, M. Villard offre à la Société son ouvrage : La Fleur à travers les âges, et il entretient la Société de son intention de donner la somme né- cessaire pour instituer un concours ой serait récompensé le meilleur Mémoire sur la réforme des nomenclatures botanique et horticole. Ob- . servations de M. Malinvaud et de M. іе Président sur ce sujet........,. 38 Malinvaud. — Orthographe de quelques noms botaniques I. — Doit-on écrire Pirus ou Pyrus?....................... ооо осон ооаоооооововатаоавая . 39 -Délacour. — Sur divèrs Carex һуһгїйев................................... .. 44 Renseignements ,relatifs au Congrès international de Botanique qui se réunira à Paris le 1* octobre 1900, — Circulaire d'invitation et Régle- 46-18 546 TABLES DU VOLUME XLVII. SÉANCE DU 9 FÉVRIER. Décès de M. Frederico Tremols. n meh Admission de M. René Maire........................................ D. Bois. — Le Dioscorea Fargesii Franch., nouvelle Igname alimentaire...... Guéguen. — Recherches histologiques sur le style et le stigmáte des Compo- sées.(Figures dans le texle)....................................... Vuillemin. — Remarques sur la phyllotaxie de l’Impatiens glandulifera....... SÉANCE DU 23 FÉVRIER. M. le Président annonce le décès de M. Adrien Franchet, ancien Prési- dent de la Société, et léve la séance en signe de deuil........... ee. SÉANCE DU 9 Mans. Décès de M. Albert Gérard....................................... ... L. Lutz. -- Sur la végétation dans Vhuile (Figures dans le texte)............. Dismier. -- Une nouvelle localité française de Sphagnum molle Sull......... Foucaud. — Additions à la flore de Corse. (Planches І, II, IH, IV et V)..... . Daguillon. — Sur un fruit anormal de Pirus Malus......................... SÉANCE DU 23 MARS. Delacour. — Note sur la situation financière de la Société.................... Remerciements votés à M. Юе1асойг.................................. Gadeceau. -- Le frère Elphège et ses dernières communications sur la flore de Bretagnc................ Pie TEE Lecture eat donnée de Notes tératologiques communiquées par MM. Ch. Guffroy et Саройиго. з... Micheli. — Note sur le voyage botanique d'Eug. Langlassé au Mexique et en L. Legué. — Note sur le Saxifraga Seguieri Spreng........................ Gandoger. — Voyage botanique aux iles Ва1багез........................... SÉANCE DU 27 AVRIL. . Décès de MM. Andreœ et Gustave Planchon "E J. de Seynes. — Notice sur Gustave Planchon...... NEE EE . Duvrages efferts par MM. Zeiller ct Belum:. ... .. Jeanpert.— Lettre sur upe nouvelle station de dese um thaléctroides Seng le département de UAisne o.n.a paanan . Observations de MM. Malinvaud, etc Рр рәт э» з= 0i ето se eg 49 ‚ 49 49 52 70 75 76 76 82 83 102 105 107 107 114 116 147 119 120 129 129 131 - И. — SOMMAIRES DES SÉANCES. 547 ADDITION А LA SÉANCE DU 23 MARS. Guffroy et Capoduro, — Notes téralologiques (Figures dans le texte). . ... 143 SÉANCE DU 11 MAI. Admission de M. Auguste Сһеуайег................................... 147 Subvention de 1000 francs accordée à la Société par M. le Ministre de l'Instruction pubiiaue ............................................ 147 Guignard. — Discours prononcé aux obséques de M. Gustave Planchon....... 147 Picquenard. — Comment le mot Malus est dérivé des dialectes brittoniques de . Ja Jangne celtique ..........,............. 3s POPE esse. 152 SÉANCE DU 25 MAI. Admission de M. Tillier.......................................... 154 L. Legré. — Lettre à M. Malinvaud sur la découverte de l'Arceuthobium Oxy- ` ` 154 HEEN sms cedri près de Marseille P. Hariot. — Deux plantes nouvelles pour Seine-et-Marne (Viola stagnina W. et K., Nitella capitata Ae)... 156 Observation de M. Malinvaud............................ DEEN 157 Drake del Castillo. — Notice sur la vie et les travaux d'Adrien Franchet. 158 (Planche VI: Portrait}... ere hn SÉANCE DU 22 JUIN. ооо 4% 99 t] n n ng Décès de MM. le D" Paul Mares et Ernest Roze Battandier. — Lettre à M. Malinvaud (hommage rendu à la mémoire да D' 117 Paul Marès). наа T" 179 Observations de M. Malinvaud....................................... M. Сотпа; — Discours prononcé aux obsèques d'Ernest Roze (Planche VII : 179 ss... CRE o... t$ “Portrait... a...n nunana . Admission de M. Charles Sargcnt, T] sure 185 ‘Présentation, au nom de M"* Beléze, de deux plantes de Seine-et-Qise. L. Legué. — Deuxième Note sur le Saxifraga Seguieri Spreng.............. F. Camus: — Préséhce én France du Lejeanen Hossettimar Mass. et remarques sur les espèces françaises du genre Lejeunea ONE 187 De Соіпсу. — Lettre à M. Malinvaud sur l'influence d'ane éclipse totale de " welle) soleil sur la végétation . en feet eee L. Lutz. — Lettre sur les-premières observations recueillies au cours d'un » | voyage dans Pile de Corse..............,................. ТНТ 206 nen, 1209 Gagrepain. => Espèces rares оп nouvelles pour la Nièvre (4° Note)... De Boissieu. — Un nonveau Staphylea du Japon (S. Francheli sp. nors). v... 221 WETTER ER ^ 548 TARLES DU VOLUME XLVII. SÉANCE DU 27 JUILLET. Décès de M. Ferdinand Debraÿ.................................... . Admission de MM. Dumans et Maxwell............................... Dons faits à la Société............... ПОМОРАНИ Dismier. — Catalogue méthodique des Muscinées des environs d'Arcachon (Gi- ronde), des bords de la Leyre à la Pointe du sud, avec indication des localités où chaque espèce a été trouvée.......................... M. Malinvaud présente le Sedum brevifolium DC. récolté dans la Haute- Vienne.. cocer c IR еван Battandier. — Résultats botaniques de la mission Flamand; Observations et récoltes de M. Joly...................... TD T Camus (E.-G.) — Les Saules de la vallée de l'Oise; localités nouvelles de plantes rares de la méme région........ eI T" T" Malinvaud. — Orthographe de quelques noms botaniques. — II. Nouveaux dé- tails à propos de Pirus. — Doit-on écrire sylvestris ou silvestris?.... Picquenard. — Lettre sur quelques plantes du Finistère..................... Henry. — Lettre sur un Juniperus communis anomal............ DEER Heckel. — Sur l'Ilondo des M'pongués ou Enzemazi des Pahouins, nouvelle es- péce du genre Dorstenia au Congo français.................... so. A. Finet. — Les Orchidées du Japon, principalement d’après les collections de l’Herbier du Muséum d'histoire naturelle de Paris (Planches VIII et ++» зз ә» э ө өө ө э ХЕЗ SÉANCE DU 9 NOVEMBRE. Réintégration de M. de Jaczewski, ancien membre de la Société..... Gillot. — Une journée d'herborisation à Souk-el-Khemis (Tunisie) Heckel. — Contribution à l'étude des plantes médicinales et toxiques em- ployées par les indigènes de la Côte d'Ivoire (Afrique Occidentale)... Gandoger. — La flore de la Tasmanie (Осёапіе)................. DTN De Boissieu. -- Liste de localités et espèces nouvelles pour la flore du Japon, d'après les collections parisiennes de M. l'abbé Faurie; les Violettes du Japan, D'Arbaumont. — Note sur une prune double (Fiqures dans le texte).......... J. Neyraut. — Nouvelle localité francaise de l'Erica Walsoni, et de quelques formes ou variétés de l'Erica Tetraliz et de РЕ. ciliaris......... ee. urnat. — Lettre à M. Malinvaud sur des Carex des Alpes-Maritimes et d'I- [UI "IUE Gagnepain. — Deux espèces nouvelles du Yunnan (Chine occidentale) : Tri- ' vlostegia grandiflora; Streptolirion longifolium (Planches X et XI)... SÉANCE DU 23 NOVEMBRE. ` Boudier. -- Notice nécrologique sur M. l'abbé Séjourné,...,.. ce Ee sage eo Gomont. — Lettre à M. le Président (don du portrait de M. Édouard Bornet). Gagnepain. — Quelques plantes rudérales parisiennes.........2.0..0000000000 225 225 225 262 289 289 296 304 337 П. — SOMMAIRES DES SÉANCES. 549 | Gandoger. — Sur la flore d'Islande...... ОРЕ РГ e.s... ГЕ 342 Heckel. — Sur Іа formation de fruits monstrueux dans le Passiflora quadran- gularis L. ou Barbadine des Antilles. (Planche XII)..... ПОТЕ . 347 SÉANCE DU 1% DÉCEMBRE. Admission de M. Vital Ducomet....,............... ehh n ess. 401 L. Legré. — L'indigénat en Provence du Styrax officinal; Fabri de Peiresc ct Pierre Pena........ essere T" 401 Géneau de Lamarliére. — Contributions à la flore de la Marne (2* Note)...... 415 Observation de M. G. Camus......... "P eene eh hr . 422 Gandoger. — Sur le voyage botanique de 1900 en Andalousie de M. Reverchon. 422 Observation de M. Malinvaud. 0...0. аана 423 Frère Sennen. -- Compte rendu des recherches botaniques faites par les frères des Écoles chrétiennes de La Nouvelle (Aude) [Figures dans le texte]. 424 Observations de M. Malinvaud sur le Centaurea corbariensis Senn....... 445 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE. M. lc Président adresse des félicitations à MM. Ed. Bornet, Gallé et L. Mangin, promus à de nouveaux grades dans la Légion d'honneur.. 447 Admission de M. le Dr Bouly de Lesdain „о.е 448 Dons faits à la Société................... TP DEE ... 448 Élections statutaires........... КНН DEE 419 M. Émile Boudier est nommé Président........ КИРЕРИН 450 Composition du Bureau et du Conseil d'administration pour l'année 1001... rne SETT EENT TPE es. 451 Remerciements votés au Président sortant....... КОРР ОГ 459 Ш. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS. Arbaumont (Jules d), 324. — Aubriot, 131. Battandier (А.), 177, 241. — Beleze (M"* M.), 185. — Bois (D.), 49. — Boissicu (H. de), 221, 309. = Bornet (Ed.), 38. — Boudier (Em.), 131, 335, 422. — Burnat (Ém.), 330. | | Camus (Е.-б.), 253, 422. — Camus (F.), 187. = Capoduro, voy. Guffroy. — Coiney (A. de), 205. — Cornu (M.), 179. Daguillon, 102. — Delacour (Th.), 44, 105. = Dismier (G.), 82, 227. — Drake del Castillo (Emm.), 9, 75, 131, 158. Finet (A.), 262. — Flahault (Charles), 156. — Fliche (Paul), 107. = Foucaud (J.), 83. — Franchet (Adrien), 10. 1 Gadeceau (Em.), 114. — Gagnepain (Fr.), 131, 209, 332, 337. — Gandoger (M.), 120, 132, 301, 342, 422. — Géneau de Lamarlière (L.), 415. — Gillot (Xavier), 289. — Gomont (M.), 336. — Guéguen, 52. — Guignard (Léon), 147. — Guffroy (Ch.) et Capoduro, 116, 143. Hariot (Paul), 156. — Heckel [(Ёа.), 260, 296, 347. — Henry, 959. — Hua (Henri), 38. . Jeanpert (Édouard), 131. Legré (Ludovic), 154, 401. — Legué (Léon), 119, 185. — Lutz (L.), 76, 206. Malinvaud (Ernest), 38, 39, 114, 130, 131, 157, 179, 240, 957, 499, 423, 447. — Mi cheli (Marc), 117. Neyraut (Jean), 326. Picquenard (Charles), 152, 259. Sennen (frère), 424. — Seynes (J. de), 129. Villard (Th.), 38. = Vuillemin (Paul), 70. Wiltmack, 114. Zeller (René), 499, i P lV. — TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS ` DES OUVRAGES ANALYSÉS DANS LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. AICARD (Jean). Voy. Villard. AMANN (Jules). Deux cas de symbiose chez les Mousses, 490. ARCANGELI (G.). Sur la toxicité du Pleu- rolus olearius, 510. ARNOLDI (W.). Contributions à la mor- phologie des Gymnospermes, HI: Embryogénie du Cephalotaxzus For- ^ tunei, 467. — Contributions à la mor- ` phologie des Gymnospermes, IV: Qu'est-ce que les e vésicules germi- natives » ou « corpuscules de Hof- meister » de l'oosphère des Abiétinées? 468. BELZUNG (Ernest). Anatomie et Physiolo- gie végétales, 364. BESCHERELLE (Émile). Muscinées récoltées au Japon, 513. Bors (D.). Nouvelles espèces d'arbres ct darbrisseaux du Yunnan et du Su- ichuen (Chine occidentale), 521. BONNIER (Gaston). Sur l'ordre de forma- tion des éléments du cylindre central dans Ja racine et la tige, 479. — Sur la différenciation des tissus vascu- laires de la feuille et de la tige, 481. — Voy. Revue générale de Botanique. BOPPE et Јогувт. Les Forêts, 372. BOUDIER (Émile). Description d'une nou- velle espèce d'Exobasidium parasite de l'Asplenium Filix femina, 453. — Note sur le Tricholoma colossum Fr. €t ja place qu'il doit oceuper dans les classifications, 453. BRUNOTTE (C.). Recherches embryogé- niques et anatomiques sur quelques espèces d'Impatiens et de Tropæolum, 398. САми$ (E.-G.). Voy. Rouy. Camus (Fernand). Note sur les Muscinées de l'archipel de Bréhat (Cótes-du- Nord), et étude préliminaire sur les Museinées de ce département, 512. CANDOLLE. (Casimir de). Piperaceæ costa- ricenses. Voy. Pittier. CELAKOWSKI (Lad.). La multiplication des sporanges du Ginkgo biloba L., 469. CHABERT (Alfred). Note sur les Rhinen- thus et sur l Agrostis borealis Hartm., 396. — Les Rhingníhus des Alpes- Maritimes, 391. CHARGUERAUD (A.). Voy. Villard. CHODAT (R.) et LENPNER. Recherches sur les ferments, 497. CHRIST (Hermann). Les Fougéres des, Alpes-Maritimes, 494. — La question des petites espéces en botanique, 491. CLos (D.). Solidarité de la Botanique et de l'Agriculture, 372. — Dc l'indé-, pendance fréquente des stipules, bractées, sépales et pétales stipulaires, 505. CONSTANTIN (P.) et HUBERT (E. d'). La vie des plantes, 477. Cornu (Maxime). үө, Villard. COULTER et ROSE (J.-N.). Monograpbie des ее de l'Amérique du? Nord, 528. DAGUILLON (A.). Sur un chapeau anormal du Tricholoma nudum, 506. DonsETT (P.-H.). Maladie des taches de la Violette (Alternaria Violæ, nov. sp.), 504. DuRANP (Th.). Voy. de Wildeman, Fanxzri (R.). Voy. Montemartim. FAUTREY. Voy. Saccardo. FLAHAULT (Charles). Projet dé nomenela- ture phytogéographique, 517. — Pre- суг, 559 TABLES DU VOLUME XLVII. mier essai de nomenclature phytogéo- graphique, 517. FLICHE (Paul). Le Pin sylvestre (Pinus silvestris L.) dans les terrains qua- ternaires de Clérey, 351. — Note sur quelques fossiles végétaux de l'Oligo- cene dans les Alpes françaises, 352. — Contribution à la flore fossile de la Haute-Marne (Infracrétacé), 352. — Note sur un bois fossile de Madagas- саг 401. Foucaup (J.). Voy. Rouy. FOUILLADE (A.). Contribution à la flore rhodologique des Deux-Sèvres, 489. GAGNEPAIN (Fr.). Contribution à l'étude de la géographie botanique de la France : Topographie botanique des environs de Cercy-la-Tour (Nièvre), 484. — Sur un nouvel hybride artifi- ciel (Œnothera suaveolens X biennis), 522. — Nouvelles notes de tératologie végétale, 527. GENTIL. Nouvelle Note au sujet du Rosa macrantha Desp.; réponse à M. l'abbé Hy, 127. — Notice sur les Primevères sarthoises, 492. GÉRARD (R.). De la fécondation chez les Chrysanthémes cultivés, 371. Строх (F.). Essai sur l'organisation géné- rale et le développement de l'appareil conducteur dans la tige et dans la feuille des Nyctaginées, 472. GiLLOT (D° X.). L'empoisonnement раг les Champignons et l'étude des Cham- pignons vénéneux, 506. — Hybrides et métis de la flore française, 524. GIRAUDIAS (L.). Voy. Revue de l’Associa- tion pyrénéenne pour l'échange des plantes. CnAND'E?nY. Forêt fossile de Calamites Suckowii, 458. — Sur les Calamariées debout et enracinées du terrain houiller. Sur les Fougères fossiles en- racinées du terrain houiller. Sur les Sligmaria. Sur les troncs debout, les souches et racines de Sigillaires. Sur les tiges debout, les souches et racines de Cordaites, 458. — Sur les forêts fossiles et les sols de végétation du terrain houiller. Sur la formation des couches de houille. Sur la formation des couches de stipites de houille- brune et de lignite. Sur la formation des bassins earboniferes, 460. GRECESCU (D'). Plantes indigènes de Rou- manie, 175. HANSEN (Ém.-Chr.). Recherches sur la physiologie et la morphologie des fer- ments alcooliques, 498. — Recherches. sur les Bactéries acétifiantes (3* Mé- moire), 500. HECKEL (Édouard). Notice sur le Musée et l'institut colonial de Marseille, 378. HocHREUTINER (G.). Revision du genre Hibiscus, 522. HUBER (J.). Voy. Kraatz-Koschlau. HUBERT (E. d"). Voy. Constantin. HuE (abbé). Lichens récoltés à Coomoor: (Inde). par M. Ch. Gray, en 1899, 512. HusNoT (Th.) Le dessin d'histoire natu- relle sur papier, pierre lithographique, bois, etc., 519. JATTA (A.). Sylloge Lichenum italicorum,. . 910. — Courte Notice sur l'Usnea So- leirolii Duf. et sur les Usnéés italiens, 911. JoLYET Voy. Boppe. KRAATZ-KoscHLAU (K. von) et HUBER (J.). Entre l'Océan et le Guama, 376. LANGERON (M.). Contributions à l'étude de la flore fossile de Sézanne, 461. LAZARO et IBizE. Contributions à la flore de la Péninsule ibérique (2* série),. 527. LE GRAND (A.). Supplément à la flore du Berry, 391. LEGRÉ (Ludovic). La Botanique en Pro- vence au хӯш siècle : Pierre Forskal et le Florula Estaciensis, 519. LEMAIRE (M'e M.). Voy. Villard. LENDNER. Voy. Chodat. . LÉVEILLÉ (abbé Hector). Les hybrides em général et les Épilobes hybrides de: France, 523. LEVIER (Émile). Les Hépatiques et Antho— cerotes de Californie (compte rendu ` d'un ouvrage de Marshall Avery Howe), 514. LiNDMAN (C.-A.-M.). Végétation du Rio grande do Sul (Brésil méridional), 362. | LOMBARD-DUMAS (A.). La Botanique dans- le Gard, 525. IV. — TABLE DE LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Lutz (L.) Recherches sur l'emploi de l'hydroxylamine comme source d'azole pour les végétaux, 465. MAGNIN (Ant). Voy. Roux et Archives de la flore jurassique. MAIRE (René). Quelques Urédinées et Us- tilaginées nouvelles ou peu connues, 454. MALINVAUD (Ernest). Classification des espèces et hybrides du genre Mentha I. Généralités, 594. MARTIN (Auguste). Une excursion à Jer- sey, 514. MONTEMARTISSI (L.). Recherches sur la Structure des Mélanconiées et leurs rapports avec les Hyphomycétes. et les Sphéropsidées, 381. — et R. FARNETI. Sur la maladie de la Vigne du Caucase, produite par le Physalo- spora Woroninii, nov. sp., 475. Moore (G.-T.). Algues unicellulaires nouvelles ou peu connues, 456. Мовот (Louis). Voy. Jour. de Botanique. ORTON (A.). La maladie du Wilt du Coton et son traitement, 509. OUDEMANS (A.). Contribution à la flore mycologique des Pays-Bas ; XVII, 507. PARIS (général). Muscinées du Tonkin et de Madagascar, 513. PARMENTIER (Paul). Recherches taxino- miques sur les Gnavelles de France, 525. PERRÉpES (P.-E.-F.). Contribution à la pharmacognosie de la semence du Strophantus de la pharmacopée offi- cielle, 501. PFEFFER (W.). Voy. Jahrbücher, etc. PICQUENARD (Charles). La végétation de la Bretagne étudiée dans ses rapports avec l'atmosphére et avec le sol, 271. PITTIER (H.). Primitiz floræ costaricen- sis, tom. II, fasc. 3, 599. PLANCHON (Louis). Influence de divers milieux chimiques sur quelques Cham- pignons du groupe des Dématiées, 125. Poisson (Jules). Boisement des dunes, 515. — Sur la fixation des dunes dans l'ouest et le nord de la France, 515. — Pouvoir germinatif des graines, 915. Sur une nouvelle espèce de Castilloa de Costa-Rica, 515. 993 RACIBORSKI (M.). Algues et Champignons parasites de Java, 456. RICHER (Victor). Causerie botanique, 516. RosE (J.-N.). Voy. Coulter. Roux (J.-A.-Cl.). Traité historique, cri- tique et expérimental des rapports des plantes avec le sol et de la chlo- rose végétale, 368. — La chlorose ом flavescence des végétaux fruitiers dans la partie moyenne du bassin du Rhóne, 418. Rouy (G.) et Camus (E.-G.). Flore de France, etc., tom. VI, 385. Roze (Ernest). Le Puccinia Chrysanthemt cause de la Rouille du Chrysanthe- mum. indicum L., 455. SACCARDO et FAUTREY. Nouvelles espéces de Champignons de la Cóte-d'Or, 454. SAINT-LAGER (D. Histoire de l'Abroto- num : signification de la désinence ez de quelques noms de plantes, 394. ЅСНІВАТА (K.) Recherches sur le déve- loppement des Bambous, 466. ScHRENK (H. von). Quelques maladies des Coniféres de la Nouvelle-Angleterre; étude préliminaire, 503. — Les mala- dies du Cèdre rouge causées par les Polyporus juniperinus et carneus nov. sp., «08. STAHL (Е.). La signification de la forma- tion des mycorhizes, 463. STRASBURGER (Ed.). Voy. Jahrbücher, etc. To, (André) Constitution anatomique des bois, 516. — Études sur les frac- tures des bois dans les essais de résis- . tance, 510. Tison (Ad.). Recherches sur la chute des feuilles chez les Dicotylédones, 474. VAN TiEGHEM (Ph.). Voy. Annales des sciences naturelles. ^ VENDRELY (X.). Du polymorphisme nor- mal ou anormal, 514. VibAL (Louis). Recherches sur le sommet de l'axe dans la fleur des Gamopétales, 410. ViLLARD (Th.). Les fleurs à travers les âges et à la fin du XIX* siècle; avec des notes horticoles et botaniques de MM. M. Cornu et A. Chargueraud, 390. WARBURG (0.). Monsunia : contribution à Ja connaíssance de la végétalion du .554 TABLES DU VOLUME XLVII. domaine des Moussons de l'Asie mé- | Annales de la Société botanique de Lyon; ridionale et orientale, 173. tome XXV (1900), 533. WEBBER (H.-J.). La Xénie, ou l'effet direct | Archives de la flore jurassienne; 1'* an- du pollen dans le Mais, 471. née, n** 1 à 10 (1900), 534. WHEELER (W.-A.). Contributions а la con- | Bulletin de l'Association française de Bo- vaissance de la flore du sud-est du tanique, 3* année (1900), 535. Minnesota, 375. | Bulletin de la Société d'histoire naturelle WiLbEMAN (Ёш. de) et DURAND (ТЇ). d'Autun; 13* Bulletin (1900), 536. lHustrations de la flore du Congo, | Bulletin de la Société Linnéenne de Nor- tome 1, fasc. 5, 127. . mandie; 5° série, vol. II-IV (1898-1200), ZEILLER (René). Éléments de Paléobota- 531. | | nique, 353. — Sur quelques plantes | Bulletin de la Société botanique Boche- fossiles de la Chiue méridionale, 359. laise, Bulletin XXI (1899), 538. — Sur une Sélaginellée du terrain | Bulletin de la Société botanique des houiller de Blanzy, 359. — Sur les Deux-Sèvres ; 10* et 11° Bulletins (1898- végétaux fossiles recueillis par M. Vil- 1899), 538. | liaume dans les gites charbonneux du | Bulletin de la Société pour l'étude de la nord-ouest de Madagascar, 360. flore franco-helvétique; 9* Bulletin (1899), 538. Revue de l'Association pyrénéenne pour l'échange des plantes, 539. Bulletin de la Murithienne, Société va- laisanne des sciences naturelles; fas- PERIODIQUES. cicules XXVII et ХХҮШ (1898-1899), | | 490. ло: Annales des sciences naturelles, huitième | Mémoires de l'Herbier Boissier (1900), série : BOTANIQUE, tomes XI et XII 540. (1900), 530. Bulletin de la Société royale de Botanique Bulletin de la Société mycologique de de Belgique; tome XXXIX (1900), France; tome XVI (1900), 530. 5441. ` Revue générale de Botanique, sous la | Jahrbücher für wissenschaftliche . Bota- direction de M. Gaston Bonnier, tome nik, sous la direction de MM. Pfeffer XIE, по 133-198 (1900), 223. — № 139- | et Strasburger; vol. XXXIV (1900), 144 (1900), 483. | 542. -Journal de Botanique, sous la direction | Journal of Botany british and foreign, de M. Louis Morot, 14e annéc (1900), sous la direction de M. James Britten ; 531. | — vol. XXXVIII, пох 445-456 (1900), 542. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE, ARRÊTÉE AU 31 DÉCEMBRE 1900, I-XXIV. CONGRÈS INTERNATIONAL DE BOTANIQUE, 46. NÉCROLOGIE : 48, 75 (Adrien Franchet); 49 (Frederico Tremols); 76 (Albert Gérard); 129 (Volkmar Andreœ); 129 (Gustave Planchon); 176, 177 (Paul Marès); 176, 177 (Ernest Roze); 225 (Ferdinand Debray); 335 (abbé Séjourné). NOUVELLES, 48, 128, 176, 286, 400, 496. gf). V. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS LATINS DE PLANTES (1). Les noms de genres nouveaux sont imprimés en ÉGYPTIENNES MAJUSCULES, ceux des espèces, hybrides et variétés nouvelles en égyptiennes ordinaires. Abrus precatorius, 302. Acanthyllis armata, 493. Ageralum convzoides, 69. Agrimonia odorata, 419. Allium æstivale Gdgr, 143. — A. Schœ- noprasum var. nivale Fouc. et Mand., 96. Althæa oflicinalis var. corsica Fouc. ct Mand., 88, 498. Alyssum incanum, 416. — A. Jonasia- num Coste et Sonnen, 426. Anemone Pulsatilla, 415. — A. ranuncu- loides, 131, 416. Antirrhinum ramosissimum var. sissimum Batt., 252. Arabis arenosa, 416. Arceuthobium Oxycedri, 154. Argyrolobium Saharæ, 251. Arnica montana, 65. Asplenium ftabellifolium f. tasmanica Gdgr, 308. Aster Salignum, 63. Astragalus caprinus, 423. Atractylis ?, 252, Baldingera arundinacea f. stat. Rotgesii Fouc. et Mand., 99. Barkhausia taraxacifolia, 59. Barnadesia polyacantha, 68. Bellis. Bernardi, 92. — B. majoricensis Gdgr, 121. — B. perennis (monst.), : 143. Berberis Sieboldii, 319. Beta maritima f. nana et pubescens Gdgr., 121. BiscuteNa Rotgesii Fouc., 85. spino- Buffonia maerosperma, 418. Bupleurum filicaule, 91. — B. glaucum f. maritimum, 432. Cakile maritima f. islandica Gdgr, 343. Calanthe brevicornu, brevicornu var. megalopha, puberula, striata, striata var. unilamellata et trulliformis var. hastata Finet, 265-267. Calendula oflicinalis, 66. Calorhabdos Brunoniana, Fargesii е sutchuenensis Frauch., 16-18. Capparis spinosa, 248. Cardamine tasmanica Gdgr, 305. — C. hirsuta, 416. Carduus. argentatus, 62. Carex microstyla et hybrides, 44. — Ca- rex, 330. Carlina vulgaris, 62. Carthamus tinctorius, 61. Cassia alata ct occidentalis, 299. Celastrus Sahdræ Batt., 254. Centaurea collina, 59. — C. collina var. leptocephala Coste et Sennen, 436. -- C. corbariensis Sennen, 435, 445. - X C. Costeana, Donatiana et Gautieriana Sennen, 437. Cephalanthera erecta, 275. Chænorhinum Formenteræ Gdgr, 140. Chenopodiunt Bonus-Henricus var. mi- crophyllum Fouc. et Maud., 95. Chucuiragua Lessingrana, 69. Cichorium Endivia, 59. Cirsium pycnocephalum, 62. Clematis Flammula, 84. Cocculus Leæba, 247. (1) Ce relevé ne comprend pas les noms de plantes mentionnés dans les analyses bibliogranhiques. 556 TABLES DU Conium maculatum var. aromaticum Fouc. et Rotg., 192. Corydalis ambigua ct pallida, 314-315. Cousinia Hystrix, 61. Cymbidium pedicellatum Finet, 268. Cynara Cardunculus, 61. Dactylis ibizensis Gdgr, 139. Dahlia variabilis, 64. Dianthus Caryophyllus var. gracilis Fouc. et Mand., 87. Dioscorea Fargesii Franch., 49. Diuris sulfurea f. immaculata et tasma- nica бог, 307. Dorstenia Klainei Pierre, 260. Draba verna, 417. Drosera rotundifolia, 418. Epacris impressa f. diemenica, lucida et Milligani Gdgr, 307. Erica ciliaris f. eglandulosa et glan- dulosa Chevall., Tetralix f. genuina, etc., et X Watsoni f. eglandulosa et glandulosa Chevallier, 326-328. Eruca aurea Batt., 247. Erysimum orientale, 342. Erythræa discolor Gdgr, 122. — E. spi- cata, 952. Euphorbia calyptrata var. involucrata Batt., Flamandi Ваи. et Peplus, 252, 253. Fagonia Flamandi et Jolyi Batt., 949. — F. fruticans, getula, isotricha et microphylla, 219, 950. Farsetia ramosissima, 947. Fissidens polyphyllus, 259. Fragaria collina, 418. Gaillardia aristata, 54, 64. X Galeopsis Gilloti et Wirtgeni, 219. Galium setaceum et X G. Moureti Sen- nen, 433. Gazania splendens, 67. Genista pilosa, 185. Gentiana aurea f. Gronlundii, islandica, longearistata et normalis Gdgr, 345. Geranium dissectum f. tasmanica Gdgr, 305. — G. molle var. supinum Fouc. et Jouss., 429. Globularia majoricensis Gdgr, 134. Gnaphalium norvegicum f. mixta, silva- ticum f. arctica et supinum, f. Jons- Sonii, islandica ct polycephala Gdgr, 344. VOLUME XLVII. Goodyera foliosa var. lævis Finet, 272. Gymnadenia gracilis var. angustifolia Finet, 280. Habenaria neuropetala, 283. Helianthemum ellipticum et eriocepha- lum, 248. Helianthus annuus, 64. Hibbertia fasciculata f. adunca et Spi- ceri Gdgr, 305. — H. stricta f. cine- rea, glabra, Gunnii et rosmarini- folia Gdgr, 304. | Hieracium prenanthoides, 59. Holcus lanatus, 308. Hypericum crispum, 291. — H. Dese- tangsii, 418. — H. insulare Fouc. ct Mand., 89. Impatiens glanduligera, 70. Inula viscosa, 61. Isopyrum thalictroides, 131. Juncus effusus var. insularis Fouc. et Maud., 97. — J. hybridus, 307. — J. obtusiflorus. var. laxus Fouc. et Mand., 98. Juniperus communis et phœnicea, 260. Kundmannia insulana Gdgr et sicula, 122. Lejeunea calcarea, caiyptrifolia, hama- tifolia, inconspicua, ovata, Rossetliana, serpyllifolia et ulicina, 187-205. Leontodon autumnalis f. eriocephala Gdgr, 345. Lepidium virginicum, 340. Leucanthemum Chrysanthemum,. 65. Leucopogon collinus f. cinerea, spici- gera et thymifolia Gdgr, 307. Linaria sagittata var. linearifolia Batt., 252. — L. thibetica Franch., 11. — X L. vulgaris X striata, 211. Listera convallarioides, 270. — L. Es- cholziana, 270. Lonicera majoricensis Gdgr, 136. Lotus Jolyi Batt. et Roudairei, 251. Luzula campestris et formae, 308. Lychnis vespertina-diurna, 209. Matricaria Chamomilla, 65. Medicago varia, 910. Melica rimarum Gdgr, 121. Mertensia maritima f. islandica Gdgr, 345. Molinia cœrulca var. albiflora Gagnep., 214. no Y" Voies o V. = TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES. 557 Moricandia divaricata f. leptophylla,248. Morettin canescens var, microphylla Batt., 248. Muscari neglectum, 256. Mutisia ilicifolia ct retusa, 67-68. Nassauvia ramosissima, 69. Nitella capitata, 156. Nuphar luteum, 416. OEnanthe pimpinclloides v. major Fouc. et Maud., 91. Olearia ramulosa et forme, 306-307. Ononis Sieberi, 292. Ophioglossum vulgatum, 956. Orchis cyclochila, 276. — 0. latifolia var. Beeringiana, 277. Papaver alpinum, 313. Paris quadrifolia, 131. Passiflora quadrangularis (monst.), 347. Pedicularis flaccida et lyrata, 99-36. — P. Bietii, brevilabris, cinerascens, cyatophylla, decora, elegans Far- gesii, fastigiata, floribunda, impe- rialis, kialensis, laxiflora, Mussoti, nasturtiifolia, phaceliæfolia, præ- clara, Souliei, stenantha, steno- corys, tibetica, tongolensis et ve- ronicifolia Franch., 22-36. PERGAMENA Finet, 263. — P. uniflora, 263. Phleum alpinum f. hyperborea Gdgr, 346. Picris stricta, 339. Pinardia coronaria (monst.), 144. Pirus, 39. — P. cordata, 107. — P. Ma- lus, 102. Plantago maritima form. scorzonerifolia Gdgr, 345. Platanthera bifolia, Chorisiana et var. elata Finet, decipiens, Florenti, her- biola, herhiola var. japonica Finet, Mandarinorum var. ophryodes et ti- puloides, 277-284. Poa exigua Fouc. et Mand., 100. — P. pratensis f. islandica el trivialis f. bicolor Gdgr, 346, 347. Pogonia ophioglossoides var. japonica, 273. Polygonum amphibium, 212. Potentilla Mandoni Fouc., 90. Primula media, 211. Pteris esculenta f. australiensis, coría- cea et elongella Gdgr, 308, Pterygiella Duclouxii Franch., 22. — P. nigrescens, 21. Pulicaria inuloides, 952, — p. majori- censis Gdgr, 134. Ranunculus Weyleri, 135. Rhamnus Bourgæanus Gdgr, 135. Roberta taraxacoides var. hirta Fouc. et Mand., 93. Roripa terrestris, 209. iosmarinus officinalis var. angustissi- mus Fouc. et Mand., 95. Rumex Acetosella f. integrifolia Gdgr, 346. | Sagina nodosa f. diffusa Gdgr, 344, — S. pilifera var. cæspitosa, Fouc. et Mand., 87. — S. procumbens var. gla- cialis Fouc. et Mand., 87. Salix et hybrides, 254-256. — S. glauca f. ovalifolia, herbacea f. luxurians et islandica Gdgr, 346, Sanguisorba officinalis f. lucida Gdgr, 344. Sarcochilus japonicus, 269. Sarothamnus scoparius var. albus Gagn., 210. Saxifraga oppositifolia f. crassifolia Gdgr, 344. - S. Seguieri, 119, 185. Scabiosa fruticulosa Gdgr, 136. Scirpus pauciflorus f. islandica Gdgr, 346. Scolymus maculatus, 61. Scorzonera alexandrina, 294, Scrofularia Delavayi, diplodonta, diplo- : donta var. tsanchanensis, Fargesii, Mandarinorum, microdonta, no- dosa, Souliei, spicata et yunnanen- sis Franch, 11-15. Sedum brevifolium et dasyphyllum, 240, Senecio Cineraria, 65. Serratula tinctoria, 61. Silene acaulis f. vulcanica et maritima f. ochroleuca Gdgr, 343. — S. gallica et quinquevulnera, 305. Silybum Marianum, 61. Sisymbrium Sinapistrum, 34. Smilax Willkommii Gdgr, 124. Sorbus latifolia, 419. . Spergula arvensis et media f. dieme- nica Gdgr, 306, | Spergularia rubra var. Virescens Fouc, et Mand., 88, Sphagnum molle, 82. 558 | TABLES DU VOLUME XLVII. Staphylea Francheti de Boissieu, 221. Streptolirion longifolium Gagnepain, 334. Strophanthus hispidus, 297. Styrax officinalis, 401. Tagetes patula, 54, 65. Tanacetum boreale, 65. Teucrium Marum var, capitatum Fouc. et Mand., 95. Toxicodendron Mondoni Heckel, 298. Trifolium phleoides subsp. Audigieri Fouc., 89. « Triglochin narbonense Senn., 443. Triplostegia grandiflora Gagnepain, 333. Trisetum balearicum Gdgr, 141, — T, Burnoufii, 100, Tussilago Farfara, 65. Umbilicus Rodriguezii Gdgr, 133. Verbascum Thapsus, 10. Vernonia arkansana et præalta, 59. Veronica biloba, capitata et ciliata, 19- 20. — V. Fargesii, piroleformis et sutchuenensis Franch., 20-21. — V. nummularioides, 345. Viola arenaria f. rupestris, hirta et sil- vestris, 417. — V. Francheti et Ma- kinoi de Boissieu, 320-321. — V. mi- .rabilis, 322. — V. stagnina, 156. Yoania aberrans Finet, 274. WC comete HAST ` RE TABLES DU VOLUME XLVII. | 559. ADDENDA кт ERRATA Page 83, ligne 7. au licu de l'arigné-l'Évêque, liges Parigné-l'Évêque. — 116, ligne 12 (en remontant), au lieu de Guingamp, lisez Grandchamp. — 144, ligne 2 (en remontant), au lieu de récits, lisez récifs. — 177, ligne 10, au lieu de Seine-et-Marne, lisez Seine-et-Oise. — 179, ligne 15 (en remontant), au lieu de tome VII, lisez t. ХИ. — 183, ligne 16, au lieu dc peu des, lisez pour les. | — 423, ligne 12 (en remontant), au lieu de La Palone, lisez la Palme. — 444, ligne 7 (en remontant), au lieu de caulescens, lisez cærulescens. Le Secrétariat, tout en apportant le plus grand soin à Ja correction des épreuves, ne saurait étre rendu responsable des fautes échappées aux auteurs, et il ne se charge pas d'en faire le relevé ; mais celles qui lui sont signalées en temps ulile peuvent être l'objet de notes rectificatives ou d’errata insérés à la fin du volume. AVIS AU RELIEUR. Planches. — Le tome XLVII renferme douze planches qu'on peut réunir à la fin du volume ou placer de la maniére suivante : Planche I (Biscutella Rotgesii).................. enregard dela page — 85 — П (Hypericum insulare)................ 22 89. — Ш (Trifolium phleoides subsp. Audigieri). = 89 — IV (Potentilla Mandont)................ - 91 — У (Poa exigua)............ prie — 100 — VI (Portrait d'Adrien Franchet)........... — 158 — УП (Portrait d'Ernest Roze).............. — 1 79 — УШ (Pergamena uniflora).............. — 263 — ІХ (Cymbidium pedicellatum, etc.)....... — 968 — X (Triplostegia grandiflora)............. — 333 — ХІ (Streptolirion longifolium)..... su. — 334 - XII (Fruits monstrueux de Passiflore)..... — 348 Classement du texte. — 1 n'y a pas eu de Session extraordinaire, en 1900. La liste des niémbres doit être placée au commencement du volume, qui ren- ferme xxx1v-560 pages. Le Secrétaire génóral, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. 14422, — Libr.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. = MoTTEROZ, directeur. siu d'histoire naturelle; T. Hus- tanique en Provence au хуш siècle; oun S tee ier EN uvelles espèces. d'arbres et d'arbris- iux du Yunnan et du Su-tchuep ; D. ision du genre Hibiscus; G. HOCHREU- ма nouvel hybride artificiel; F. GA- SSSR re brides en général et les Epilobes "hybrides; H. LÉVEILLÉ. .....:.,...... ides et métis de la flore française ; cC ATL SSP EE dé see fication des espèces et NEE du genres Mentha; Ern. MALINVAUD...... herches taxinomiques sur les Gna- velles; P. PARMENTIER......:........ Botanique dans le Gard; LOMBARD- velles notes de tératologie végétale; BAGNEPAIN. E eet tete ôntribution à la flore de la Peninsule à rique , B. LAZARO................ graphie des Ombellifères de l'Amé- Nord; COULTER et RoS£...... iti Flore costaricensis, Piperaceæ, suct. С. de CANDOLLE, .. Annales des sciences natur rellés (19 Bulletin de la Société íh Journal de Botanique Morot (1900). ife Annales de la Société botanique de Lyon ` gn. EE Archives de la Flore jurassienoe (19 Bulletin de l'Association française de Bo- tanique (2900). nn xx 3364 n M 535 Bulletin de la Société Linnéenne de Noc mandie (1898-1900).................._ Société botanique Rochelaise, Bule- ` tin XXI ER Wa Bulletin de la Société botanique des Deux- Sèvres (1898-1899)................... Société pour l'étude de la flore franco- helvétique (1899).................... Revue de l'Association pyrénéenne pour ` l'échange des plantes; L. GIRAUDIAS. .. Mémoires. de l'herbier Boissier (1900). ... Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique (1900).................. Jahrbücher für wissenschaftliche Bota- ATH от 1 Л.Л an eei en Journal de Botanique de la Grande-Bre- tagne, vol. XXXVIII (1900)........... État du SE Comptes rendus Qua séances. M Me ыы e Table, p par ne alphabétique des noms d'auteurs, des publications ` analysées dans la Revue bibliographique... | 7 Table alphabétique дез! noms latins de pa усу кыймы pi Ў, + "t ғ ER . ARTICLE Te. La Société prend le titre de Société botanique de France. | ART. 2. Elle.a pour objet : 1° de con- ‘courir aux progrès de la Bótanique et des sciences. qui s'y-rattachent; 2 de faciliter, .par-tous les moyens dont elle peut disposer, es études et les travaux de ses membres. * ART. 3. Pour faire partie de la Société, il faut avoir -été présenté dans une de ses `` séances par deux membres qui ont signé la présentation, et avoir été proclamé dans la séance suivante: par le: Président. — Les Français; quel que soit le lieu de leur rési- ‘dence, et les étrangers, peuvent également, í tan même titre, être membres de la Société. — Le nombre des membres résidant à Paris ne pourra pas dépasser quatre cents. Celui des … membres résidant dans les départements ou à l'étranger est limité à six cents. d iow ART. 4. La Société tient ses séances habi- tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates ^ sont fixés chaque année, pour l'année sui- vante, dans la dernière séance du mois de décembre. - Tous les membres de la Société ont le droit d'assister aux séances. 115 y ont . tous voix délibérative. — Les délibérations sont prises à la majorité des voix des mem- ` bres présents. AnT. 5. Les délibérations relatives à des ‘acquisitions, aliénations ou échanges d'in- meubles, et à l'aeceptation de dons ou legs, : «sont soumises à l'autorisation du Gouverne- iment, préalablement à toute exécution... ^. ART. 6. L'administration de la Société + est confiée à un Bureauet à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. ` Ant. 7. Le Bureau est composé : d'un KS président, de quatre vice-présidents, d'un secrétaire général, de deux secrétaires, de deux vice-secrétaires, d'un trésorier et d'un archiviste. Акт. 8. Le président et les vice-présidents sont élus pour une année. — Le secrétaire général ést élu pour cinq années; il est ible aux mémes fonctions. — Les se- crétaires, les vice-secrétaires, le trésorier e d et l'archiviste sont élus pour quatre années; ‚ ces deux derniers sont seuls rééligibles. — _ Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous ` les deux ans. ` > ART. 9. Le Conseil est formé en outre de douze membres, dont quatre sont remplacés - chaque année, (ле: ART. 10. Le Président, les autres mem- bres du Bureau et les membres du Conseil d'administration sont élus, à la pluralité des voix, dans la dernière séance du mois de > décembre. Tous. les membres de la Société sontappelés à participer à ces élections, soit К ` directement, soit -par correspondance. Le Ü résident est choisi parmi les quatre vice- ^ présidents en exercice. ~ ART. 11. La Société pourra tenir des Ces statuts ont été délibérés et adop de la Société, séances extraordinaires sur des points de la | tés par le Conseil d'État; 22 | Francé qui auront été préalablement дег: minés.— Un Bureau sera spécialement or— . ganisé par les membres présents à ces: réunions, Акт; 12. Un Bulletin dés travaux de la. membre.- жа p Société est délivré gratuitement à chaque ^ ` ART. 13. Chaque membre paye une coti= ` sation annuelle de 30 fraucs. — La. cotisation . ' annuelle peut, au choix de chaque membre,. être remplacée par une somme, de fr. une fois payée. Tout membre qui a payé. régulièrement la cotisation sociale pendant au moins dix ans peut devenir membre à vie en versant seulement 300 fr: ART. 44. La Société établit chaque année: Я $ 3e e son budget pour l'année suivante. Dans la- 2 ` première séance du mois де mars de chaque- année, le compte détaillé des recettes et des. dépenses de l'année précédente est soumis. à son approbation. Ce compte est publié dans le Bulletin. : p ART. 15. Les fonds libres sont déposés dans une caisse publique jusqu'à leur emploi définitif. — Les sommes recues, qui n'ont pas été employées dans le cours d'un exer- cice, sont placées en rentes sur l'État, en: . : obligations de chemins de fer francais (dont le minimum d'intérét est garanti par l'État), en actions de la Banque de France, ou en ` obligations. du Crédit foncier, sauf celles. que la Société juge nécessaires pour couvrir + les dépenses. de. l'exercice suivant. — Les. valeurs ainsi acquises ne peuvent être alié- . nées qu'en vertu d'une délibération de la... Société. WEE ART: 16. La Société est représentée, dans. les actions judiciaires qu'elle a à exercer ou à soutenir, et dans tous les actes passés en vertu de ses délibérations, par le Trésorier ou par l'un des membres du Conseil qu'elle a désigné à cet effet. "a. ART. 17. En cas de dissolution, tous le membres de la Société sont appelés à déc der sur la destination qui sera donnée à ses. biens, sauf approbation du Gouvernement. ART. 18. Les Statuts ne peuvent être. modifiés que sur la proposition du Conseil. d'Administration ou sur une proposition de vingt-cinq membres. présentée au Bureau. Dans l'an ou l’autre cas, la proposition ` doit être faite un mois au moins avant la ` séance dans laquelle elle est soumise ай vote de la Société. `` ‚ L'assemblée extraordinaire, spécialement convoquée à cet effet, ne peut modifier les Statuts qu'à la majorité des deux tiers des membres présents ou votant par corres- pondance. $ Le nombre des membres présents à la: séance ou votant par correspondance être égal, au moins, au quart des membres- ; dans sa séance | ùt 1875; ils ont été modifiés en 1887 et en 1894 avec l'autorisa doit . 4 LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE AU 31 DÉCEMBRE 1900 4634. —'Lib.-Impr. réunies, rue Ба!йї-Вепдї!, 1, Paris, = Norgendr, directeur. ` LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE AU 31 DÉCEMBRE 1900 MEMBRES PERPÉTUELS DÉCÉDÉS (1). THIBESARD (Јоѕерн). LAGRANGE (D^. DUCHARTRE (PIERRE). VILMORIN (Henry LÉVÊQUE DE). (Les lettres égyptiennes précédées d'un astérisque désignent les membres à vie.) Date de la nomination (2). 1891. 1875. 1869. 1895. 1854. 1899. 1899. 1870. ALIAS (ALBERT), contrôleur principal des contributions directes, rue Mirabeau, 33, à Béziers (Hérault). ALLARD (GasroN), propriétaire, à la Maulévrie, route des Ponts-de- Cé, à Angers. ALMANSI (EMMANUEL), Borgo la Croce, 34, à Florence (Italie). ALVERNY (ANDRÉ р”), garde général des forêts, à Chambéry; et à la Marchande, par Castillon de Gagnéres (Gard). AMBLARD (Louis), docteur en médecine, rue Paulin, 14 bis, à Agen. MEMBRE FONDATEUR. AMIOT (M'* Louise), rue Weber, 4, à Paris, XVIe. AMIOT (PHILIPPE), rue Weber, 4, à Paris, XVI*. ANDRÉ (ЁропАвр), architecte-paysagiste, rédacteur en chef de la Re- vue Horticole, rue Chaptal, 30, à Paris, Is, (1) Sont Membres perpétuels ceux qui ont donné à la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle; le nom du donateur est maintenu d p трё- tuité sur la liste des membres de la Société. ( Décision W y approuvée pa Société dans la sé du 28 mai 1880 : voyez tome , P- . (2) Lorsqu'un ancien membre démissionnaire a été admis sur sa demandeà rentrer dans la Société, la date donnée est celle de la première admission: u си Lun chene gement d'adresse survenu au cours de l'impression, c'est la plus récente qui e: indiquée. IV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ` Date de la pominalion. 1876. 1886, 1899. 1885. 1882. 1888. 1854. 1896. ARBAUMONT (JuLEs р”), président de l'Académie de Dijon, rue Sau- maise, 43, à Dijon. * ARBOST (JOSEPH), Parc-aux-Roses, Nice-Cancade (Alpes-Maritimes). ARCANGELI (JEAN), professeur et directeur du Jardin botanique à l'Université royale de Pise (ltalie). ARECHAVALETA (José), professeur de botanique à l'Université, di- recteur du Laboratoire de chimie et de bactériologie municipal, calle Uruguay, 369, à Montevideo (Uruguay). ASHER, libraire, Unter den Linden, 13, à Berlin, W. AUDIGIER (PIERRE), rue Barnier, 4, à Clermont-Ferrand. AVICE, docteur en médecine, à Paimpol (Cótes-du-Nord). MEMBRE FONDATEUR. AZNAVOUR (GEORGES), rue Perchembé-Bazar, 15, à Constantinople- Galata (Turquie d'Europe). BACH (abbé V.), curé de Sérignac (Lot). DAGUET (CHARLES), docteur en droit, rue des Joyeuses-Entrées, 6, à Louvain (Belgique). BARBEY (WILLIAM), à Valleyres-sous-Rances, canton de Vaud (Suisse). BARBICHE (abbé T.), à Vitry par Hagondange (Lorraine allemande). BARBRY (JurEs), rue du Bois, 11, à Roubaix (Nord). BARNSRY (Davin), directeur du Jardin des plantes, membre corres- pondant de l'Académie de médecine, place Louis-Desmoulins, 36, à Tours. BARRATTE (GUSTAVE), conservateur de l'herbier Cosson, rue des Bati- gnolles, 54, à Paris, Үе, BATTANDIER (JULES-AIMÉ), professeur à l'École de médecine et de pharmacie, rue Desfontaines, 9, à Alger-Mustapha, . BAZILLE (Marc), banquier, Grande-Rue, 21, à Montpellier. BAZOT (Louis-MaRiE), professeur de l'Université en retraite, cours des Récollets, à Nevers (Niévre). DEHREND, libraire, Unter den Liuden, 13, à Berlin, W. BEILLE, professeur agrégé à la Faculté de médecine, au Jardin des plantes, cours Gambetta, 218, à Bordeaux-Talence. BELEZE (M'* MARGUERITE), rue de Paris, 62, à Montfort-l'Amaury (Seine-et-Oise). BELZUNG (ERNEST), docteur és sciences, professeur agrégé des sciences naturelles au lycée Charlemagne, boulevard de Strasbourg, 17, à Nogent-sur-Marne (Seine). | BERTRAND (CH.-EUGÈNE), professeur de botanique à la Faculté des sciences de Lille, rue d'Alger, 6, à Amiens. — ‚ LISTE DES MEMBRES. у Dale de la nomination, 1860. BESCHERELLE (ÉwirE), chef de division honoraire au Ministère des Travaux publics, rue Broca, 12, Paris, V*, et (en hiver), villa Pierre Alexandre, avenue du Château, Arcachon (Gironde), 1885. BESSON (A.), pharmacien, rue du Pont, 6, à Triel (Seine-et-Oise). 1873. — BILLIET (DA. percepteur, rue Saint-Jean, à Montluçon (Allier). 1885. * BLANC (ÉDOUARD), inspecteur des forêts, rue de Varenne, 52, à Paris, VII*. 1896. BLANC (L.), conducteur des ponts et chaussées, avenue Bouisson- Bertrand, allée des Arts, à Montpellier. 1887. BLOTTIÈRE (RENÉ), pharmacien, rue de Richelieu, 102, à Paris, He. 1889. BOCQUILLON, pharmacien, rue Blanche, 2 bis, à Paris, IXe. 1898. BOHNHOF (Huco), villa Arcadia, rue de Meudon, 18, à Clamart (Seine). 1884. BOIS (D.), assistant au Muséum, rue Faidherbe, 15, à Saint-Mandé (Seine). 1894. — BOISSIEU (HENRI DE), à Varambon, раг Pont-d'Ain (Ain). 1864. * BOLLE (CARL), docteur és sciences, Scheneberger Ufer, 37, à Berlin. 1891. BONAFONS (Victor), docteur en médecine, boulevard du Pont-Vieux, 1, à Nice. 1813. | BONNET (Ермохо), docteur en médecine, préparateur de botanique ‚ au Muséum, rue Claude-Bernard, 11, à Paris, V*. 1877. * BONNIER (Gaston), membre de l'Institut, professeur de botanique à la Faculté des sciences, rue de l'Estrapade, 15, à Paris, Ve, 1871. ` BOREL (J.), cours Lafayette, 305, à Lyon. 1894. ` BORNAIT-LEGUEULE, rue Faustin-Hélie, 7, à Passy-Paris, XVI. 1854. * BORNET (Ёр.), docteur en médecine, membre de l'Institut, quai de la Tournelle, 27, à Paris, V. MEMBRE FONDATEUR. 1895. BORZI (ANTONINO), directeur du Jardin botanique, à Palerme (Sicile, Italie). _ 1887. ВОЅСО (GEORGES), rue Séguier, 3, à Paris, VI*. 1854. * BOUDIER (Cart, pharmacien honoraire, membre correspondant de l'Académie de médecine, rue Grétry, 22, à Montmorency (Seine-et- Oise). MEMBRE FONDATEUR. 1870. BOULAY (abbé), docteur és sciences, professeur à l'Université catho- lique, rue Mercier, 5, à Lille. 1877. | BOULLU (abbé), rue Victor-Hugo, 31, à Lyon. 1900. BOULY DE LESDAIN (MAURICE), docteur en médecine, rue Emmery, 16, à Dunkerque (Nord). 1875. BOUVET (GroncEs), pharmacien, directeur du Jardin des plantes, rue Lenepveu, 32, à Angers. 1887. BOYER (G.), professeur à l'École nationale d'Agriculture, rue Bosquet, 1, à Montpellier. VI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Date de la nomination. 4896. BRIOSI (Giovanni), professeur à l'Université de Pavie (ltalie). 4898. BRIQUET (Јонм), directeur du Conservatoire et du Jardin botaniques de Genéve. 4896. BRIS (ARTHUS), directeur de l'usine de la Vieille-Montagne à la Chê- née-Angleur, station de Chénée, province de Liége (Belgique). 1897. BRIS (Ме), à la Chénée-Angleur (Belgique). | 1895. ВКОМОТТЕ (C.), professeur à l'École supérieure de pharmacie, rue de Grandville, 17, à Nancy. 1893. BUCHET (SAMUEL), licencié ès sciences, boulevard Montparnasse, 125, à Paris, VIe. 1874. * BUCQUOY (EUGÈNE), médecin-major en retraite, faubourg Stanislas, 40 bis, à Nancy. 1868. BULLEMONT (L. ре), à Charny-sur-Meuse (Meuse). 1854. BUREAU (ÉpouaRD), docteur en médecine, professeur-administrateur au Muséum, quai de Béthune, 24, à Paris, 1V*. MEMBRE FONDA- TEUR. 1858. | BURNAT (Émile), à Nant-sur-Vevey, canton de Vaud (Suisse). 1887. CADIX (LÉoN), propriétaire, à Bosséval, par Vrigne-aux-Bois (Ar- dennes). 1875. CAMUS (FERNAND), docteur en médecine, avenue des Gobelins, 25, à Paris, АШ. 1884. CAMUS (GUSTAVE), pharmacien, rue Lecourbe, 199, à Paris, XVe. 1896. | CANDARGY (PALÉOLOGOS C.), docteur és sciences, rue du Stade, 62. Athénes. 1893. * CANDOLLE (CASIMIR DE), cour Saint-Pierre, 3, à Genève. 1899. CANTREL, interne à l'hôpital Pasteur, au Havre (Seine-Inférieure). 1857. CARON (Épouanb), à Rubempré, prés Villers-Bocage (Somme). 1897. CARRIÈRE, conservateur des forêts, à Aix-en-Provence (Bouches-du- Rhône). | 1890. CASTANIER (Justin), instituteur, à Soréde (Pyrénées-Orientales). 1893. CASTELNAU (JuLes), banquier, boulevard Ledru-Rollin, à Montpellier. 1859. * CHABERT (ALFRED), médecin principal de première classe en re- traite, rue Vieille-Monnaie, 5, à Chambéry. 1890. CHARRAS (А.), pharmacien, à Saint-Cyr-de-Provence (Var). 1890. СНАТЕМЕК (CoNsTANT), directeur de l'École supérieure, à Bourg- de-Péage (Drôme). 1854. * CHATIN (GASPARD-ADOLPHE), membre de l'Institut, directeur hono- raire de l'École supérieure de pharmacie de l'Université de Paris, rue de Rennes, 149, à Paris, VIe. MEMBRE FONDATEUR. LISTE DES MEMBRES. vn - Эме de la nomination. 1875. * CHATIN (Joannès), membre de l'institut, professeur à la Faculté des sciences, boulevard Saint-Germain, 147, à Paris, VIe, 1895. CHAUVEAUD (Gustave), directeur adjoint à l'École pratique des Hautes Etudes au Muséum, avenue de l'Observatoire, 9, à Paris, Vis, 1900. | CHEVALIER (AUGUSTE), licencié ès sciences, rue des Boulaugers, 21, à Paris, V*. 1863. . CHEVALIER (chanoine E.), rue de l'Évêché, 12, à Annecy. 1874. * CHEVALLIER (abbé Louis), professeur, à Précigné (Sarthe). 1894. CHODAT (RoBERT), professeur à l'Université, rue Ami-Lullin, 9, à Genéve. 1870. = CINTRACT (DÉSIRÉ-AUGUSTE), boulevard Saint-Germain, 208, à Paris, VIIe. | 1854. * CLOS (D.), correspondant de l'Institut, professeur honoraire de la Faculté des sciences, directeur du Jardin des plantes, allée des Zéphyrs, 2, à Toulouse. MEMBRE FONDATEUR. 1885. COINCY (DE), au château de Courtoiseau, par Triguéres (Loiret). 1854. * COMAR (FERDINAND), rue de l'Estrapade, 20, à Paris, Ve. MEMBRE FONDATEUR. 1896. СОМЁВЕ (ЈоѕЕРН), pharmacien, rue Clémence-Isaure, 6, à Toulouse. 1862. * CONSTANT (ALEXANDRE), villa Niobé, au Golfe-Juan, commune de Vallauris (Alpes-Maritimes). 1883. * COPINEAU (CHARLES), juge au tribunal, à Doullens (Somme). 1866. | CORNU (Maxime), professeur administrateur au Muséum, rue Cuvier, 27, à Paris, V*. 1866. COSSON (PauL), avenue Friedland, 5, à Paris, Ire, 1881. COSTANTIN (JULIEN), maître de conférences à l'École normale supé- rieure, rue Claude-Bernard, 57, à Paris, V*. 1885. COSTE (abbé HIPPOLYTE), curé à Saint-Paul-des-Fonts, par Tour- nemire (Aveyron). Membre honoraire. 1890. COUPEAU (CHARLES), pharmacien, à Saint-Jean-d'Angély (Charente- Inférieure). 1886. COURCHET, professeur à l'École supérieure de pharmacie, à l'In- stitut de Dotanique de Montpellier. 1879. CRÉPIN (François), directeur du Jardin botanique de l'État, rue de l'Association, 37, à Bruxelles. ` 1858. * CRÉVÉLIER (J.-J.), juge de paix, rue Bertrand-de-Goth, 153, à Bordeaux. 1885. * DAGUILLON (AUGUSTE), maitre de conférences à la Faculté des sciences, rue Singer, 15, à Paris, XVI*. | 1886. DANGEARD (PIERRE-AUGUSTE-CLÉMENT), professeur à la Faculté des ` sciences, rue de la Chaine, 34, à Poitiers. б: VIII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1888. | DANGUY (PAUL), licencié és sciences naturelles, préparateur au Mu- .séum, rue de l'Eure, 7, à Paris, XIV*. 1875. * DAVEAU (JULES), conservateur au Jardin botanique de Montpellier. 1855. DEBEAUX (Ором), pharmacien principal de l'armée en retraite, rue ' Auber, 23, à Toulouse. | 1896. DECROCK (Е.), chef de travaux à l’Institut de Botanique de Mont- | pellier. | 1883. * DEFLERS ( ALBERT), rue de Boudonville, 7, а Nancy. 4887. DEGAGNY (CHARLES), à Beauvois, par Villers-Saint-Ghristophe (Aisne). 1899. DEGEN (AnPab von), docteur en médecine, botaniste directeur de la station royale du contróle des semences, Varosligeti fasor, à Du- dapest (Autriche-Hongrie). 1868. DELACOUR (THÉODORE), trésorier de la Société, rue de la Faisanderie, 94, à Paris, ХҮ. 1875. ` DES MÉLOIZES (ALBERT), rue Jacques-Cœur, à Bourges. 1897. DETHAN (GEORGES), pharmacien, rue de la Paix, 14, à Paris, П. 1888. DEVAUX (HENRI), docteur és sciences, maitre de conférences à la Fa- culté des sciences, rue Cornu, 5, à Bordeaux. 1898. * DEZANNEAU (ALFRED-PAUL-RENÉ), docteur en médecine, rue floche, 13, à Angers. 1893. | DISMIER (GABRIEL), avenue du Ваіпсу, 9, à Saint-Maur (Seine). 1876. ` DOASSANS (ÉMILE), docteur en médecine, à Nay (Basses-Pyrénées). 1876. DOLLFUS (ADRIEN), rue Pierre-Charron, 35, à Paris, УШ. 1887. DOUTEAU (JuLEs), pharmacien, à Chantonnay (Vendée). 1879. * DRAKE DEL CASTILLO (EMMANUEL), rue Balzac, 2, à Paris, ҮШ", et à Saint-Cyran, par Châtillon (Indre). 1887. DRUDE (Oscar), directeur du Jardin botanique de Dresde (Allemagne). 1855. DU COLOMBIER (MAURICE), inspecteur des lignes télégraphiques, rue des Murlins, 55, à Orléans. 1900. DUCOMET (VITAL), répétiteur à l'École nationale d'Agriculture de Montpellier. 1877. * DUFFORT (L.), pharmacien, à Masseube (Gers). 1893. DUFFOUR (CHARLES), instituteur, rue Jeanne-d'Arc, 16, à Agen. 1873. * DUHAMEL (Henry), à Giéres, par Grenoble. 1900. | DUMANS, pharmacien, rue Thiers, 3, à Pont-Audemer (Eure). 1883. DUMÉE (PAUL), pharmacien, à Meaux (Seine-et-Marne). 1893. DUPUY (abbé JEAN), professeur, à Cantaous-Tuzaguet (Hautes-Pyré- nées). 1890. * DURAND (EnNEsr), rue La Boétie, 7, à Paris, УШ. a LISTE DES MEMBRES. IX Wale le la nomination. 1872. DURAND (EUGÈNE), conservateur des forêts en retraite, professeur honoraire à l'École d'Agriculture, rue du Cheval-Blanc, 6, à Mont- pellier. 1893. DUSS (le R. P.), professeur au collége de la Basse-Terre (Guade- loupe). 1857. * DUSSAUD (PIERRE), docteur en médecine, rue Lafon, 2, à Marseille. 1875. | DUTAILLY (GUSTAVE), député, rue du Rocher, 84, à Paris, VIIIe. 1883. DUVAL (CLOTAIRE), rue de Viarmes, 19, à Paris, ler, 1857. * DUVERGIER DE HAURANNE (EMMANUEL), à Herry (Cher). 1897. ETOC (l'abbé GABRIEL), au Plessis-Dorin, par Souday (Loir-et-Cher). 1896. . FARLOW (G.), professeur à l'Université Harvard, Quincy street, 24, à Cambridge, Massachusetts (Etats-Unis d'Amérique). 1895. * FINET (ACHILLE), rue Treilhard, 21, à Paris, Ville. 4888, FIRMIN, vétérinaire, à Nissan (Aude). 1877. * FLAHAULT (CHARLES), professeur de botanique à la Faculté des sciences, directeur de l'Institut de Botanique de Montpellier. 1897. FLAHAULT (Mme CHARLES), à l'Institut de Botanique de Montpellier. 1897. FLAHAULT (M'e MARIE-THÉRÈSE), rue Bobillot, 2, à Saint-Maurice, près Lille. 1884. FLICHE (PauL), professeur à l'École forestière, rue Saint-Dizier, 9, à Nancy. | 1888. FORTIER (M'e MARIE), rue du Mail, 7, à Paris, IIe. 1878. FOUCAUD (JuLten), jardinier en chef de la marine, à Rochefort-sur- Mer (Charente-Inférieure). Membre honoraire. 1871. GADECEAU (ugi, passage Russeil, 23 bis, à Nantes. 1893. | GAGNEPAIN, préparateur à l'École des Hautes Études du Muséum, avenue d'Italie, 22, à Paris, XIe. 1894. GAILLARD (ALBERT), conservateur de l'herbier Lloyd, avenue Besnar- diére, 18, à Angers. 1887. * GALAVIELLE (LÉoroLD), professeur agrégé de la Faculté de méde- cine, rue Maguelone, 23, à Montpellier. f 1885. GALLÉ (ÉwiLE), industriel, avenue de la Garenne, 2, à Nancy. 1871. * GANDOGER (MicueL), à Arnas, par Villefranche (Rhône). 1872. * GARROUTE (abbé), rue Diderot, 20, à Agen. 1897. GAUCHER, chef de travaux à l'Institut de Botanique, boulevard des Arceaux, 7, à Montpellier. 1892. GAUCHERY (PAUL), docteur és sciences, rue de Vaugirard, 47, à Paris, VIe. 2 X SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nominalion. 1862. 1894. 1893. 1881. 1877. 1881. 1891. 1899. 1886. 1867. 1885. 1872. 1873. 1894. 1883. 1878. 1877. 1895. 1872. 1885. 1886. 1894. * GAUTIER (Gaston), rue de la Poste, 6, à Narbonne (Aude). GAVE (le R. P. PIERRE), rélemptoriste, à Contamine-sur-Arve (Haute- Savoie). GÉNEAU DE LAMARLIÈRE, maitre de conférences à l'École de mé- decine, rue Clovis, 115, à Reims. GENTY (PAUL), directeur du Jardin des plantes, avenue Garibaldi, 15, à Dijon. GÉRARD (CLAUDE), conservateur des hypothèques, à Montreuil-sur- Mer (Pas-de-Calais). GÉRARD (R.), professeur’ de botanique à la Faculté des sciences, avenue de Noailles, 67, à Lyon. GERBER (CHARLES), docteur en médecine et és sciences, prof. sup- pléant à l'École de médecine, boulevard Gazzino, 25, à Marseille. GÈZE, ingénieur-agronome, attaché au Ministère de l'Agriculture, boulevard Latour-Maubourg, 94, à Paris, VII*. GIBAULT (GEORGES), quai Bourbon, 55, à Paris, IVe. GILLOT (XAVIER), docteur en médecine, rue du Faubourg-Saint-An- doche, 5, à Autun (Saóne-et-Loire). GIORDANO (JosEPH-CAMILLE), professeur de sciences naturelles à l'Institut technique, via Purita-Materdei, 34, à Naples (Italie). GIRAUDIAS (Louis), receveur de l'enregistrement, rue de l'Arche- de-Noé, 2, à Orléans. GLAZIOU (А.), ingénieur civil, au Douscat, chemin du Parc, 46, prés Bordeaux. GODET, receveur des postes en retraite, à La Houssaye (Seine-et- Marne). | GODFRIN, professeur à l'École supérieure de pharmacie de Nancy. GOMONT (MAURICE), rue Notre-Dame-des-Champs, 27, à Paris, VIe. GONSE (E.), pharmacien, rue Blosset, 46, à Amiens. GONTIER (AUGUSTE), docteur en médecine, à Pont-sur-Seine (Aube). GRAND'EURY, correspondant de l'Institut, professeur à l'École des mines, cours Victor-Hugo, 5, à Saint-Étienne. GRANEL (MAURICE), directeur du Jardin des plantes, professeur de hotanique à la Faculté de médecine, à l'Institut de Botanique de Montpellier. GRAVIS (AUGUSTE), professeur à l'Université, directeur de l'Institut botanique, rue Fusch, 22, à Liége (Belgique). GRECESCU (D.), docteur en médecine de la Faculté de Paris, pro- fesseur à l'Université et directeur du laboratoire de Botanique médicale, médecin des hópitaux de l'Ephorie, strada Verde, 3, à Bucarest (Roumanie). | | LISTE DES MEMBRES. XI Date de la nomination. 1885. 1879. 1899. 1894, 1878. 1898. 1881. 1864. 1870. 1854. 1876. 1878. 1893. 1873. 1889. 1872. 1891. 1884. 1896. 1885. 1888. GRÉS (Louis), pharmacien, rue de la Forge, 14, à Noisy-le-Sec (Seine). * GUÉDON (ADRIEN), ancien avoué, cours Pinteville, 41, à Meaux (Seine-et-Marne). GUÉGUEN, préparateur à l'École supérieure de pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris, Vis, GUÉRIN (PAUL), docteur ès sciences, chef de travaux à l'École supé- rieure de pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris, VI*. GUERMONPREZ, docteur en médecine, rue d'Esquermes, 63, à Lille. GUFFROY (CHARLES), ingénieur-agronome, rue Legendre, 108, à Ba- tignolles-Paris, ХУП. GUIGNARD (LÉON), membre de l’Institut, directeur de l'École supé- rieure de pharmacie de Paris, rue des Feuillantines, 1, à Paris, Ve. GUIARD (abbé V.), rue du Cherche-Midi, 67, à Paris. GUILLAUD (ALEXANDRE), professeur de botanique à la Faculté de médecine de Bordeaux. GUILLON (ANATOLE), directeur honoraire des contributions indi- rectes, rue d'Iéna, 43, à Angoulème. MEMBRE FONDATEUR. GUILLOTEAUX-BOURON (Joannès), villa Saint-Joseph, à Petit-Juan, près de Cannes (Alpes-Maritimes). GUINIER (ERNEST), villa Sylvia, à Annecy. HANNEZO (Јосе), boulevard du Jardin-Zoologique, 16, à Marseille. HARIOT (PAUL), préparateur au Muséum, rue de Buffon, 63, à Paris, Ve. HARMAND (abbé), au collège de la Malgrange, par Jarville, prés Nancy. HECKEL (ЁропАвр), professeur à la Faculté des sciences et à l'École de médecine, directeur de l'Institut colonial, cours Lieutaud, 31, à Marseille. | HEIM (Dr FrébÉéric), professeur agrégé d'histoire naturelle médicale à la Facnlté de médecine de Paris, chef du service scientifique au Ministère du Commerce, rue Hamelin, 34, à Paris, ХУІ". HENRIQUES (J.-Auc.), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Coimbre (Portugal). HENRY (Ермохр), professeur à l'École forestière, rue Lepois, 5, à Nancy. HÉRAIL (JEAN-JosEPH-MARC), docteur és sciences, professeur de ma- tiére médicale à l'École de médecine et de pharmacie, boulevard Bon-Accueil, 10 bis, à Alger-Mustapha. HÉRIBAUD-JOSEPH (frére), professeur au pensionnat des Fréres des Écoles chrétiennes, rue Godefroy-de-Bouillon, à Clermont-Ferrand. Membre honoraire. XII | SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination. 1866. HERVIER (abbé JosEPH), Grande-Rue de la Bourse, 31, à Saint- Étienne. 1894. HOLM (Тн.), botaniste, Brookland, D. C. (États-Unis d'Amérique). 4877. HOWSE (Tu.), County Club, à Guildford (Surrey, Angleterre). 1888. * HUA (HENRI), sous-directeur à l'École des Hautes Études du Muséum, boulevard Saint-Germain, 254, à Paris, ҮП. 1893.. HUBER (J.), Ѕессао botanica do Museu, 399, caixa do Correio, à Рага (Belem, Brésil). 1881; * HUE (abbé AUGUSTE-MARIE), rue de Cormeille, 104, à Levallois-Perret (Seine). 1869. * HUSNOT (Тн.), maire de Cahan, par Athis (Orne). 1882. * HY (abbé FéLix-CHARLEs), docteur és sciences, professeur à PUni- versité libre, rue Lafontaine, 87, à Angers. 1879. IVOLAS, professeur au lycée, rue de Boisdenier, 64, à Tours. 1891. JACZEWSKI (ARTHUR DE), au Jardin impérial de botanique de Saint- Pétershourg. 1888. ЈАРІМ (FERNAND), professeur à à l'École supérieure de pharmacie de Montpellier. 1880. ЈАТТА (Antonio), à Ruvo di Puglia, province de Naples (Italie). 1887. JEANPERT (ÉpoUuanp), rue Rochechouart, 57, à Paris, IXe. 1898. JOFÉ (М RACHEL), chez M. le D" Hillel Jofé, à Jaffa (Turquie d'Asie). 1895. JOLYET, garde général des forêts, attaché à l'École forestière de tU Nancy. 1874. JOUSSET (EUGÈNE), pharmacien, 1 rue Lafayette, 1, à Rochefort-sur- | Mer. 1899. ` JULIEN (CHARLES-JosEPH), maitre de conférences à l'École nationale d'Agriculture de Grignon, par Plaisir (Seine-et-Oise). 1854. JULLIEN-CROSNIER, ancien conservateur du Jardin des plantes, an- cien directeur adjoint du Musée d'histoire naturelle, rue d'llliers, 94, à Orléans. MEMBRE FONDATEUR. 1881. KERHERVÉ (Luncer BOURGUILLAUT DE), à Lacres, par Samer (Pas- de-Calais). 1896. KERSERS (Louis DE), rue du Doyen, 2, à Bourges. 1882. * KERVILLE (HENRI GADEAU DE), rue Dupont, 7, à Rouen. 1887. KLINCKSIECK (PauL), libraire, rue Corneille, 3, à Paris, VIe. 1899. KOLDERUP-ROSENVINGE (J. LAURITZ), au Musée botanique de Co- penbague. 1893. * KUNTZE (D' Отто), villa Girola, à San Remo (Italie). LISTE DES MEMBRES. хш Date de la nomination. 1894. LACHMANN (P.), professeur de botanique à la Faculté des sciences de Grenoble. 1857. * LACROIX (FRANCISQUE), pharmacien, rue Philibert-Laguische, 6, à | Mâcon. 1899. LANGERON (MAURICE), rue Férou, 11, à Paris, VE. 1875. LARCHER (Oscar), docteur en médecine, rue de Passy, 97, à Paris, бос ХУР. 1896. LASSIMONNE (S.-E.), buffet de la gare, à Moulins. 8 1890. . LECHEVALIER (Mans Jacques),.libraire, rue Racine, 23, à Paris, VI*. 1883. * LECLERC DU SABLON, professeur de botanique et doyen de la Fa- : culté des sciences de Toulouse. 1876. LECŒUR, pharmacien, place de l'Église, à Vimoutiers (Orne). 1884. * LECOMTE, professeur agrégé des sciences naturelles au lycée Saint- Louis, rue des Écoles, 14, à Paris, V*. 1889. LE GENDRE (CHARLES), inspecteur des contributions indirectes, Е directeur де Ја Revue scientifique du Limousin, rue du Champ- de-Foire, 15, à Limoges. 1865. LE GRAND (ANTOINE), rue d'Orléans, 4, à Bourges. 1895. LEGRAND (AnTHUR), docteur en médecine, rue de Clignancourt, 13, à Paris, XVIII. 1891. LEGRÉ (Lupovic), avocat, ancien bâtonnier, rue e Venture, 11, à Маг- | seille. 1881. * LEGUÉ (LÉON), propriétaire, rue Beauvais-de-Saint-Paul, à Mon- - doubleau (Loir-et-Cher). 1884. LEMAIRE (Ар.), professeur au lycée, rue du Faubourg-Stanislas, 35, à Nancy. 1885. * LEMOINE (Eug, licencié ès sciences naturelles, rue du Montet, 134, à Nancy. 1874. * LE MONNIER (GEORGES), professeur à la Faculté des sciences, rue de Serre, 3, à Nancy. 1893. LESAGE, maitre de conférences à la Faculté des sciences de Rennes. 1889. | LÉVEILLÉ (abbé HECTOR), directeur du Monde des Plantes, rue de Flore, 56, au Mans. 1888. LIGNIER (Octave), professeur de botanique à la Faculté des sciences, rue Basse, 70, à Caen. 1893. LINDAU (G.), botanisches Museum, Grünewaldstrasse 6/7, à Berlin, W. 30. 8 1862. * LOMBARD-DUMAS (ARMAND), A Sommières (Gard). 1896. LONGUET, pharmacien, rue des Lombards, 54, à Paris, IV*. 1883 LOUBRIEU (JEAN-GEORGES), docteur en médecine, inspecteur des XIV SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Date de la nomination, 1886. 1895. 1891. 1875. 1890. 1854. 1900. 1861. 1891. 1890. WEI 1887. 1881. 1860. 1875. 1862. plantes officinales aux Halles centrales, rue de Savoie, 12, prés la fontaine Saint-Michel, à Paris, VI*. | LUIZET (Manig-DoxiNIQUE), chimiste, rue de Pontoise, 38, à Taverny (Seine-et-Oise). LUTZ, docteur és sciences, chef de travaux à l'École supérieure de pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris, ү. MAC MILLAN (Conway), professeur à l'Université, Pillsbury Hall, à Minneapolis (Minnesota, Etats-Unis d'Amérique). MAGNIN (ANTOINE), professeur à la Faculté des sciences et à l'École de médecine, rue Proudhon, 8, à Besancon. MAILHO (abbé JEAN-BAPTISTE), curé de Saint-Valier, à Saint-Girons (Ariége). MAILLARD (AUGUSTE), docteur en médecine, rue Miromesnil, 29, à ' Paris, ҮШ, et chemin de Montchapet, à Dijon. MEMBRE FONDA- ‚ TEUR. MAIRE (RENÉ), préparateur de botanique à la Faculté des sciences, rue Sigisbert-Adam, 25, à Nancy. * MALINVAUD (ERNEST), secrétaire général de la Société, rue Linné, 8, à Paris, V*, et au secrétariat de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris, ҮП. , MALO (CHARLES), rédacteur au Journal des Débats, à Senlis (Oise). MANDON (Ермохр), propriétaire, route de la Gaillarde, à Montpellier. MANGIN (Louis), docteur és sciences, professeur agrégé d'histoire na- turelle au lycée Louis-le-Grand, rue de la Sorbonne, 2, à Paris, V*. MANTIN (GEORGES), 5, rue Pelouze, à Paris. * MARÇAIS (abbé), rue Merlane, 4, à Toulouse. * MARCHAND (LÉON), ancien professeur de botanique cryptogamique à l'École supérieure de pharmacie de Paris, à Thiais, par Choisy- le-Roi (Seine). MARTENS (Ёросалвр), professeur à l'Université de Louvain (Belgique). MARTIN (ЈоѕЕРН DE), docteur en médecine, à Narbonne (Aude). 1862. * MARTIN (Louis DE), docteur en médecine, au chàteau de Montrabech, 1895. 1890. 1854. 1856. 1875. par Lezignan (Aude). MARTY (LÉONCE), notaire, à Lanta (Haute-Garonne). MATRUCHOT, docteur és scienoes, maitre de conférences à la Sor- bonne, rue Leverrier, 18, à Paris, VE, MAUGERET, inspecteur du télégraphe ep retraite, rue du Cherche- Midi, 102, à Paris, VIe. MEMBRE FONDATEUR. * MAUGIN (GUSTAVE), rue du Pont-des-Pierres, 22, à Douai (Nord). * MAW (GEORGE), à Benthall Kegley (Surrey, Angleterre). +, — — aM mmt аа ии LISTE DES MEMBRES. XV Dale de la nomination. 1900. MAXWELL (J.), substitut du procureur général, rue Thiac, 37, à Bordeaux. 1880. MÈGE (abbé Jacques), curé de Villeneuve, par Blaye (Gironde). 1893. | MELLERIO, rue des Capucines, 18, à Paris, Ile. 1890. MÉNAGER (RAPHAEL), négociant, au Minerai d'Anglures, par Laigle (Orne). . 1876. * MÉNIER (Cn.), directeur de l’École supérieure des sciences et lettres, rue Voltaire, 12, à Nantes. 1870. MER (Eug, attaché à la station de recherches de l'École forestière, rue Israél-Silvestre, 19, à Nancy; et à Longemer, par Gérardmer (Vosges). 1863. MICHEL (Ассоѕте), villa Félix, à Carrières-sous-Bois, par Maisons-Laffitte (Seine-et-Oise). MEMBRE PERPÉTUEL. 1873. * MICHELI (Marc), propriétaire, au Crest-Jussy, près Genève. ` | 1862. * MIÉGEVILLE (abbé), à Notre-Dame-de-Garaison, par Castelnau- Magnoac (Hautes-Pyrénées). 1892. * MOLLIARD (MARIN), maitre de conférences à la Sorbonne, rue Vau- quelin, 16, à Paris, V*. 1888. MONAL (ERNEST), licencié ès sciences, pharmacien, rue des Domini- cains, 8, à Nancy. | 1889. | MORI (ANTOINE), professeur de botanique. à l'Université de Modéne (Italie). 1881. MOROT (Louis), docteur és sciences naturelles, assistant au Muséum, directeur du Journal de Botanique, rue du Regard, 9, à Paris, Vle. 1859. * MOTELAY (LÉONCE), cours de Gourgue, 8, à Bordeaux. 1886. * MOTELAY (PAUL), cours de Gourgue, 8, à Bordeaux. 1858. * MOUILLEFARINE (Ермомр), avoué, rue Sainte-Anne, 46, à Paris, Us, 1890. MOURET, propriétaire, au Nègre, par Béziers (Hérault). 1877. МОЕ (HENRI), directeur des contributions indirectes, à Foix. 1856. MUSSAT, professeur aux Écoles nationales de Grignon et de Ver- sailles, boulevard Saint-Germain, 11, à Paris, V*, 1883. * NANTEUIL (baron ROGER DE), au château du Haut-Brizay, par lIe- Bouchard (Indre-et-Loire). 1888. NEYRAUT (E.-J&AN), employé au chemin de fer du Midi, rue Cité- Feytit, 14, à Bordeaux. 1880. * NIEL, propriétaire, rue Herbiére, 28, à Rouen. 1895. NOBLET (abbé), professeur à l'École Saint-Paul, rue d'Épernon, à Angouléme. . XVI ` SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pale de la nomination. 1883. * OLIVEIRA DAVID (Dr ANTONIO Ј.), Cruz da Era (Bemlica), prés Lis- bonne. 1873. OLIVIER (ERNEST), directeur de la Revue scientifique du Bour- bonnais, aux Ramillons, près Moulins, et cours de la Préfecture, | 10, à Moulins (Allier). 1891. ORZESZKO (NikoDEM), villa Polonia, boulevard Washington, à Nice- Cimiez. | 1858. * OZANON (CHARLES), à Saint-Emiland, par Couches-les-Mines (Saône- | et-Loire). 1858. * PARIS (général E.-G.), à Dinard (Ille-et-Vilaine). 1877. * PASCAUD (Ерслан), rue Porte-Jaune, 5, à Bourges. 1877. PATOUILLARD, pharmacien, avenue du Roule, 105, à Neuilly 2 . (Seine). : 1878. PAUCHON (ALBERT), docteur en médecine, professeur à la Faculté des sciences de Marseille. 1862. PAYOT (VÉNANCE), naturaliste, à Chamonix (Haute-Savoie). 1887. ` PÉCHOUTRE (FERDINAND), professeur au lycée Buffon, rue Bausset, 5, à Paris, XV*. 1869. ` PELLAT (AD.), propriétaire, à Fontaine, par Grenoble. 1866. * PELTEREAU (ERNEST), notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et- Cher). 1891. PERROT, agrégé à l'École supérieure de pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris, VIe. 1892. PETIT (FRANÇOIS-ABEL), docteur en médecine, rue des Halles, 9, à Carcassonne. 1897. ` PICQUENARD (CHARLES-ARMAND), docteur en médecine, rue de Brest, ` 19, à Quimper. 1879. * PIERRE, avenue Sainte-Marie, 42, à Saint-Mandé (Seine). 1888. * PLANCHON (Louis), docteur en médecine, professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie, rue de Nazareth, 5, à Mont- pellier. 1880. POIRAULT, rue des Trois-Piliers, 36, à Poitiers. 1870. * POISSON (JuLEs), assistant au Muséum, rue de la Clef, 18, à Paris, V*. 1873. POLI (HENRI DE), rue des Acacias, 45, à Paris, ХҮП. 1888. PONS (SIMON), docteur-médecin, à llle-sur-Tet (Pyrénées-Orientales). 1877. PORTES (Lup. ), pharmacien en chef de l'hôpital Saint-Louis, à Paris, X*. 1871. * POSADA-ARANGO (ANDRES), docteur en médecine, professeur de botanique à l'Université de Médellin (États-Unis de Colombie). 1895. * PRAIN, surintendant du Jardin royal de botanique, à Sibpur, prés ` Calcutta (Indes anglaises). LISTE DES MEMBRES. XVII Dale de la nomivalion. 1854. PRILLIEUX (ЁройАпр), sénateur, membre de l'Institut, rue Camba- cérés, 14, à Paris, ҮШ. MEMBRE FONDATEUR. 1897. PRUNET, maitre de conférences à la Faculté des sciences, à Toulouse. 1899. PUECH (HiPPOLYTE), instituteur honoraire, à Tournemire (Aveyron). 18941. — RADAIS (MAXIME), professeur à l'École supérieure de pharmacie, avenue de l'Observatoire, 4, à Paris, VIe. 1877. * RAMOND (GEORGES), assistant de géologie au Muséum, rue Louis-Phi- lippe, 18, à Neuilly (Seine). 1889. ` RAVAZ, professeur à l'École nationale d'Agriculture, de Montpellier. 1879. RÉCHIN (abbé), professeur au collège de Mamers (Sarthe). 1896. * REY-PAILHADE (CONSTANTIN DE), place Sainte-Aphrodise, 44, à Béziers (Hérault). 1859. * ROCHEBRUNE (ALPHONSE DE), rue Monge, 106, à Paris, Ve, 1883. RODIER (E.), agrégé des sciences naturelles, rue Matignon, 20, à Bordeaux. 1866. * RODRIGUEZ (JUAN), rue Isabel 2, 46, à Mahon, ile de Minorque (Espagne). 1887. ROLLAND (LÉON), rue Charles-Laffitte, 80, à Neuilly (Seine). 1895. ` ROMIEUX (HENRD,-major à l'État major général, Florissant, 25, à Genéve. 1870. ROUY (GEORGES), secrétaire général du Syndicat de la presse pa- risienne et de la Caisse des victime du devoir, rue Parmentier, 41, à Asniéres (Seine). 1861. АОҮЕТ (Euc.), docteur en médecine, rue Saint-Simon, 6, à Paris, VIP, et à Saint-Benoit-du-Sault (Indre). 1888. RUSSELL (WILLIAM), docteur és sciences naturelles, boulevard Saint- Marcel, 19, à Paris, АШ. 1880. SACCARDO (P.-A.), professeur et directeur du Jardin botanique à l'Université de Padoue (Italie). 1886. * SAHUT (PAUL), avenue du Pont-Juvénal, 10, à Montpellier. 1875. ` SAINT-LAGER, docteur en médecine, cours Gambetta, 8, à Lyon. 1875. SALATHÉ, docteur en médecine, ancien préparateur à la Faculté de médecine de Strasbourg, rue Michel-Ange, 27, à Paris-Auteuil, XVIe. 1900. SARGENT (CHARLES), professeur d'arboriculture, Arnold arboretum, . Jamaica Plain, Massachusetts (États-Unis d'Amérique). 1887. SAUVAGEAU (CAMILLE), professeur de botanique à la Faculté des sciences, à l'Université de Dordeaux. | 1875. * SCHŒNEFELD (M'e MARGUERITE DE), rue Vaneau, 19, à Paris, VII. ХҮШ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, Wale de la nomination. 1857. * SEYNES (JULES DE), rue de Chanaleilles, 15, à Paris, ҮП, et à Sé- goussac, par Salindres (Gard). 1895. SUDRE, professeur à l'École normale, boulevard de Valmy, 66, à Albi. 1897. ТНП, inspecteur des forêts, rue de Fleurus, 27, à Paris, Vl*. 1864. THOREL (CLovis), docteur en médecine, place Victor-Hugo, 1, à Paris, XVI*. | 1886. THOUVENIN (Maunice), professeur à l'École de médecine, chemin de Moujoux, à Besançon. 1900. TILLIER, professeur d'arboriculture de la ville de Paris, avenue Dau- mesuil, 1, à Saint-Mandé (Seine). 1887. TISSEYRE, directeur de l'École primaire supérieure de Mirande (Gers). 1900. TOUZALIN (CHARLES DE), capitaine au 44° régiment de ligne, à Bruyéres (Vosges). 1866. * TOURLET (E.-H.), ancien pharmacien, quai Charles-VI], à Chinon (Indre-et-Loire). 1872. * TOWNSEND (FRÉDÉRIC), Honington-Hall, à Shipston-on-Stour (An- gleterre). 1870. * TRABUT (Louis), docteur en médecine, professeur à l'École de | mé- decine, ruc Desfontaines, 7, à Alger-Mustapha. 1890. TRELEASE (WiLLIA), directeur du Jardin botanique de Missouri, à Saint-Louis de Missouri (États-Unis d'Amérique). 1899. URBAN (IGNACE), sous-directeur du Jardin botanique, Grünewalds- trasse 6/7, à Berlin W. 30. 1883. * VALLOT (ÉMILE), ingénieur civil, avenue des Champs-Élysées, 114, à Paris, VIII. 1875. * VALLOT (ЈоѕЕРН), avenue des Champs-Élysées, 114, à Paris, ҮШ. 1865. VAN TIEGUEM (PH.), membre de l'Institut, professeur-administrateur au Muséum, rue Vauquelin, 22, à Paris, V°. 1870. ` VENDRELY, pharmacien, à Champagney (Ilaute-Saône). 1871. VENDRYÈS (ALBERT), rue de Vaugirard, 90, à Paris, VIe. Membre honoraire. | 1885. МАТА (Pierre), professeur à l'Institut agronomique, rue Gay-Lussac, 9, à Paris, V*. 1855. * VIAUD-GRAND-MARAIS (AMBROISE), professeur à l'École de méde- cine, place Saint-Pierre, 4, à Nantes. VIDAL (GABRIEL), inspecteur adjoint des forêts, square Gambetta, 5, à Carcassonne. 1886. n pd LISTE DES MEMBRES. XIX | Bate de la nomination. 1884. VIDAL (GUSTAVE), ancien inspecteur des contributions directes, à Plascassiers, par Grasse (Alpes-Maritimes). 1895. VIDAL (Louis), chef de travaux à la Faculté des sciences de Gre- noble. 1899. VILLARD (Tu.), vice-président de la Société nationale d'Horticulture de France, boulevard Malesherbes, 138, à Paris, ХҮП, 1878. VILMORIN (MAURICE L. DE), quai d'Orsay, 13, à Paris, ҮП. 1893. VILMORIN (PnuiLiPPE-LÉVÉQUE DE), quai de la Mégisserie, 4, à Paris, Ier. 1884. * VUILLEMIN (PAUL), docteur en médecine, professeur de botanique à la Faculté de médecine, rue d'Amance, 16, à Malzéville, prés Nancy. 1887. | WEBER Ons A.), née Van Bosse, à Eerbeek (Hollande). | 1886. WELTER (HuBERT), libraire, rue Bernard-Palissy, 4, à Paris, VI°. 1894. WILCZEK (EnNEsT(, professeur à l'Université, à Lausanne (Suisse). 1874. * WOLF (FERDINAND OTTO), professeur, à Sion (Valais, Suisse). 1881. GEILLER (RENÉ), ingénieur en chef des mines, rue du Vieux-Colom- hier, 8, à Paris, VIe. MM. les Membres de la Société sont priés, dans leur intérêt, d'informer sans retard le Secrétariat de leurs changements d'adresse. Les numéros qui viendraient à s'égarer par suite de quelque omission de ce genre ne pourraient étre remplacés. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ RANGÉS PAR PAYS ET EN FRANCE PAR DÉPARTEMENTS. Ain. Boissieu (de). Aisne. Degagny. Allier. Billiet. Lassimonne. Olivier (Ernest). Alpes-Maritimes. Arbost. Bonafons. Constant. Guilloteaux-Bouron. Orzeszko. Vidal (Gustave). Ardennes. Cadix. Ariège. Mailho (abbé). Mue. Aube. Gontier. Aude. Firmin. Gautier (Gaston). Martin (J. de). Martin (L. de). Petit (Abel). Vidal (Gabriel). Aveyron. Coste (abbé). Puech. Bouches-du-Rhône. Carrière. Dussaud. Gerber. Hanne zo. Heckel. Legré, Pauchon. Calvados. Lignier. Charente. Guillon. Noblet (abbé). Charente-Inferieure. Coupeau. Foucaud, Jousset. Cher. Des Méloizes. Duvergier de Hauranne. Kersers (dei, ` Le Grand. Pascaud. Cóte-d'Or. Arbaumont (d’). Genty. Maillard. Sauvageau. Côtes-du-Nord. Avice. Doubs. Magnin. Thouvenin. Drôme. Chatenier. Eure. Dumans. Finistère. Picquenard. Gard. Lombard-Dumas (А.). Sevues (de). Garonne (Haute-). Clos. Comère. Debeaux. Leclerc du Sablon. Marçais (abbé). Marty. Prunet. Gers. Duffort. Tisseyre. Gironde. Beille. Crévélier. Devaux. Glaziou. Guillaud. Maxwell. Mége (abbé). Motelay (Léonce). Motelay (Paul). Neyraut. Rodier. Herault. Alias. Bazille. Blanc (L.). Boyer. Castelnau. Courchet. Daveau. Decrock. Ducomet. Durand (Eug.). Flahault. Flahault (Mach, Galavielle. Gaucher. Granel. Jadin. Mandon. Mouret. Planchon (Louis). Ravaz. Rey-Pailhade (de). Sahut (P.). Ille-et-Vilaine. Lesage. Paris (général). Indre. Drake del Castillo. Royet. Indre-et-Loire. Barnsby. Ivolas. Nanteuil (de). Tourlet. Isère. ` Duhamel. Lachmann. Pellat. Vidal (Louis). Loir-et-Cher. Etoc (abbé). ` Legué. Peltereau. Loire. Grand'Eury. Hervier (abbé): Loire-Inférieure. Gadeceau. Ménier. Viaud-Grand-Marais. Loiret. Du Colombier. Coincy (de). Giraudias. Jullien-Crosnier. Lot. Bach (abbé). Lot-et-Garonne. Amblard. Duffour. Garroute (abbé). Maine-et-Loire. Allard. . LISTE DES MEMBRES, Douvet. Dezanneau. Gaillard. Hy (abbé). Marne (Haute-). Géneau de Lamarlière. Meurthe-et- Moselle. Drunotte. Bucquoy. Defers. Fliche. Gallé. Godfrin. Harmand (abbé). Henry. Jolyet. Lemaire. Lemoine. Le Monnier. Maire. Monal. Vuillemin. Meuse. Bullemont (de). Nièvre. Bazot. Nord. Barbry. Boulay (abbé). Bouly de Lesdain, Flahault (М). Guermonprez. Maugin. Oise. Malo. Orne. Husnot. Lecœur. Ménager. Pas-de-Calais. Gérard (Claude). Kerhervé (de). Puy-de-Dóme. Audigier. XXI Héribaud (frère), ` ` Pyrenées (Basses-). Doassans. mE Pyrénées (Hautes-). Dupuy (abbé). Gèze. ` Miégeville (abbé). Pyrénées-Orientales. ` Castanier. - Pons (Simon). Rhóne. Borel. Bouilu (abbé). Gandoger. Gérard (R.). Saint-Lager. Saône (Haute-). Vendrely. Saône-et-Loire. Gillot. Lacroix. . Ozanon. Sarthe. Chevallier (abbé L.). Léveillé. Réchin (abbé). Savoie. Alverny (d). Chabert. Savoie (Haute-). Chevalier (abbé E.). Gave (R. P.). Guinier. Payot. Seine (1). Belzung. Bescherelle. Bohnhof, * Bois. Dismier. Grés. Hue (abbé). Marchand. (1) Les membres résidant à Paris ne sont pas mentionnés sur cette liste. XXII SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Patouillard. Touzalin (de). Briosi. Pierre. " Giordano. Ramond. : Algérie. Jatta. Rolland. Battandier. Kuntze. Rouy. Hérail. Mori. Tillier. | Trabut. Saccardo. Seine-et-Marne. Guadeloupe. Pays-Bas. _. Dumée. Duss (R. P.). Weber (eet. Godet. Allemagne. | Guédon. Asher. " Henrique. 7 Seine-et-Oise. Behrend. Oliveira David (d"). Beleze (М!!°). Drude. Roumanie. ‚ Besson. . l'Lindau. Grecescu. Boudier. Urb ; Julien: ‘Urban, Russie. Luizet. ' Alsace-Lorraine. | Jaczewski (de). Michel. IBarbiche (abbé). ` Suisse. Seine-Inferieure. | Autriche-Hongrie. Brique Cantrel. | iDegen (von). Burnat. Kerville (de). . Candolle (C. de). Niel. | Belgique. Chodat. Somme. paguet. mE Bertrand. ` 'Bris (Mme), Wilezek. Caron (Édouard). ‘Crépin. : - p Wolf. Copineau. Gravis. ; Gonse. Martens. ^ Turquie. Tarn. Danemark. Jofé ( М). Sudre. 'Kolderup-Rosenvinge. I alai Var. | Й ndes anglaises. spagne. Prain. Charras. Rodriguez. А А ; n j Etats-Unis d'Amérique. Vendée. Grande-Bretagne Douteau. llo TTT" | Farlow. wse. Holm. Vienne. Maw. Mac Millan. Dangeard. Townsend. Sargent. Poirault. | Grèce. Trelease. Vienne (Haute.). Candargy. ш États de VAmérigue Le Gendre. | . Кане. “эш. Almansi. Arechavaleta. M Vosges. Arcangeli. Huber. er. Borzi. Posada-Arango. RÉSUMÉ DE L'ÉTAT DU PERSONNEL. XXIII Résumé de l'état du personnel de la Société botanique de France, au 34 décembre 1900. La Société botanique de France, fondée en 1854, comptait, au 31 décembre 1900, 374 membres, savoir : 5 Membres perpétuels. 4 — honoraires. 98 — а vie. 207 — payant la cotisation annuelle. Total.... 374 Les Membres fondateurs, dont l'admission remontait à l'année de la fondation, étaient encore au nombre de 13 : L. Amblard, Avice, Éd. Bornet, Boudier, Ed. Bureau, A. Chatin, D. Clos, Comar, Guillon, Jullien-Crosnier, Maillard, Maugeret, Prillieux. La Société compte des membres dans 65 départements, dont les mieux partagés, aprés celui de la Seine, sont : Hérault, 99 membres; Meurthe-et-Moselle, 15; Gironde, 11; Bouches- du-Rhóne et Haute-Garonne, chacun 7; Alpes-Maritimes, Aude, Nord et Seine-et-Oise, chacun 6; Cher, Maine-et-Loire, Rhône, chacun 5, etc., etc. 4634. = Libr.-Impr. réunies, rue Saint-Benoit, 7, Paris. — MoTTEROZ, directeur. ае un bois fossile de Madagascar; 1900)... борада ‘du | Bureau et du ossia REYUE wee ZaSS nes de Sigillaires. Tiges debout, . bassin du Rhóne hes et racines de Cordaites; GRAND ` T Sur l'ordre de form alicia ce sis SER cia Oe 4096. 1 ` VINGT ë central dans Ja таеше et la s forêts fossiles et les sols de végé- tige; G. BONNIER...... EE ion du terrain houiller. Formation Sur la différenciation des tissus vascu- couches de houille. Formation des laires de la feuille et de la tige; G. iches de stipites de houille brune et BONNIER .... ignite. Forination des bassins car- Revue générale de Botanfque, dirigée par Wféres; GRAND'EURY............... 460! M. G. BONNIER, n° 139-144 (juill.-déc. i TI permen. IH, Embryogenie von Gepha- A dium parasite de P Asplenium Filiz- lotaxus Fortunei; W. ARNOLDI........ 46 ina; E. BOUDIER..........- à 452 | Beitræge zur Morphologie der Gymnos- ` ur le Tricholoma colossum Fr. et permen. IV, Hofmeisters кореву; " ace qu'il doit occuper dans les FW. Акноыр................. PE AMO: E sifications ; E. BOUDIER........... 458 | Die Vermehrung der Sporangien von ` < les espèces dc Champignons de la Ginkgo biloba L.; Lad. CELAKOWSKY... 469 ° Or; SACCARDO et FAUTREY...... 454 | Recherches sur le sommet de l'axe dans s Urédinées et Ustilaginées nou- la fleur des Gamopétales; L VIDAL... 470 _'оп peu connues; R. MAIRE....; 454 | Xenia, or the immediate "effect of pollen. uccinia Chrysanthemi, cause de la in Maize; H.-J. WEBBER........,..... 471 lle du Chrysanthemum indicum; Essai sur l'organisation générale et le dé- ROZE.........,.....,............ 4551 veloppement de l'appareil conducteur e tische Algen und Pilze Java's; RA- 7 dans la tige еї dans la feuille des Nyc- £ IBORSKI....,:......... ............ 496| taginées; LEE 472 r little known unicellular Algae. - | Recherches sur la chute dés feuilles chez Ergo Mac A Tobit: à 6. Thomas les Dicotylédones; Ad. TíS0N......... 474 ` ` 456 | Intorno alla malattia della Vite nel Cau- — caso (Physalospora Woroninii); L : | Viu 458| MONTEMARTINI et R. FARNETI..........— Bette debout et enraci- La vie des plantes; P. CONSTANTIN et E. is du terrain houiller. Fougères fos- D'HUBERT...................... ЖО ез enracinées du terrain houiller. Les La chlorose ou flavescence des végétaux ` ` gmaria. Troncs debout, souches et fruitiers dans la partie moyenne du CE Roux...... `... . ERRECHEN + o. +e s ео о eens ++ M A SOR deu алы... . 461 | Contribution à l'étude de la géographie utións à l'étude de la florc fossile botanique de France : Topographie bo- ne; LANGERON.......... eO. 461 tanique des environs de Cercy-la Tour Бен der Mycorhizenbildung; E. (Nièvre); SE e - 463 | Contribution à la flore rhodologique des hes sur Г emploi de l'hydroxyla - Deux-Sèvres; A. FODILLADE...,:......- tomme source d'azote- pour les Bulletin de la Murithienne, fasc. XXVII UX; L LUTZ...... .......... 465 |. et XXVHI (1898-99)..,...:.:... sd s *zur Wachstums geschichte der Notice sur les Primevères анна А. ewwchse; К. SCHIBATA....... 4001- GENTIL c uos о у het DEN ses zur. Morphologie der Gymnos- Les Fougères des Alpes Maritimes; Her- Е. GAGNEPAIN..,.....,..... | mann бнїїт............&©.......... AA ss. Li 477 ` 483 - soir, tte (iiu SE ventre isde chaque ï < -JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1901 ЛА et 25 janvier. `. 26 avril. 12 et 26 juillet. 8 et 22 février. = | ... 10 mai. = > 8 et 22 novembi -8 et 22 mars. . 28 juin. `` 13 et 21. décemhr La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraison mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et ` vend aux personnes. étrangères à Ja Société au prix de 30 fr. par volu annuel terminé (sauf Jes exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne ment. — Il peut ètre échangé contre des publications scientiljiques et péri diques. Les 25 premiers volumes du Bullelin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2 sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à ММ: les nouveaux membres qui les font retirer à Pāris, après avoir acquitté leur cotisation de l’année courante. ` N. B. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément Lé tome. XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de botanique, tenu: ü Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 tr. pour les personnes é ` gères à la Société et dé 20 fr. pour les membres de la Société. À Les frais d'énvoi de volumes ou numéros anciens du Bülletin, ainsi que des nu ^ ros déjà parus ет, uu abonnëment est prins au milieu de l'année, sont à la ch de l'acquéreur ow de l'abonné, > “АМУ АЮ C 5€ Lès notes oùcourmunicitions manuscrites adresséesau Seerétariagpar. les de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui Hepat sontlücs eu séance et-publiées, en entier ou par extrait, e le B "fous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Seer élariat de la $ botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennert place dans la bibliothèque Société. Ceux qui seront euvoyés, en deux exemplaires, dans l'année même publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que Jeu ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui sy v. hey MM. les menbres. de la Société qui changeraient de оше dasi in: priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible, Les numéros:du Bulleti se perdraient par. suite du retard que mettraient MM, les membres à faire с ) leur nouvelle adresse ne pourraient раз être remplacés. =. ` >. < ; N. B. — EM une décision du Conseil, il n'est pas Ca sui .mándes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel.ils appartieun : terminé depuis plus de deux ans.— Aucune réclamation n'est: admise, des abonnés, EES: tes numéros publiés depuis plus de SECH mois. x SUR Adresser Vs sites, tonmunications, demandes de PA NREN ni Wo à M. le Secreiuire général de la: Société, rue de Grenetie ` Le Sécrétaire général gérant du Bulletin .E ` e 2 44499. — Librairies-Imprimeries réunies, Ра гпе Saint-Benoit, 7, Paris,